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Full text of "L'Année biologique"

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L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


TyrOGRAPHIE    FIRMIN-niDOT    ET    c'".    —    MESNIf,    (EVRE) 


L'ANNÉE  BIOLOGIOUE 

COMPTES  RENDUS  ANNUELS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE  GÉNÉRALE 

PUBLIÉS    SOUS    LA   DIRECTION   DE 

YVES     DELAGE 

MEMBRE    DE   l'iNSTITUT 

PROFESSEUR  A    l'uMVEHSITÉ   DE   PARIS 

DIRECTEUR   DE   LA    STATION    BIOLOGIQUE   DE   ROSCOFF 

Avec  la  collaboration  d'un  Comité  de  Rédacteurs 


SECRETAIRES     DE     LA    REDACTION 

Partie  Zoologique  Partie  Botanique 

Mauie  GOLDSMITII  F.  PÉCIIOUTRE 

Docteur  es  sciences  naturelles.  Docteur  es  sciences  naturelles. 

RÉDACTEUR   EN  CHEF  POUR  LES  FONCTIONS  MENTALES  : 

PHILIPPE  (D'  Jean),  Directeur  adjoint  du  laboratoire  de  Psychologie 
Pliysiologique  à  la  Sorbonne. 


SEIZIÈMK    ANNÉE 

1911 


'      PARIS 

LIBRAIRIE    LHOMME 

3,    RUE    CORNEILLE,    3.     , 
1915 


LISTE  DES  COLLABORATEURS 


BILLARD  (A.).  —  DocAeur  rs  sciences.  ProfessoAir  à  la  Faculté  des 
Sciences  à  r  Université.    Poitiers. 

BOUBIER  (A. -M.).  —  Prival-docenl  à  VUniversité.  Genève. 

BRACHKT  (A.).  —  Pi^ofesseur  à  V Université  de  Bruxelles. 

CHAMPY  (Cil.).  —  Licencié  es  sciences.  Préparateur  à  la  Faculté  de 
Médecine.  Paris. 

CUÉNOT  (L.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  l'Université. 
Nancy. 

DUPRAT  (Ct.-L.).  —  Directeur  du  laboratoire  de  Psychologie  expéri- 
mentale. Aix  en  Provence. 

FERRARI  (G.-C).  — Professeur  de  psychologie  expérimentale  à  VUni- 
versité de  Bologne. 

FOUCAULT.  —  Docteur  es  lettres.  Professeur  à  la  Faculté  des  Lettres. 
Montpellier. 

GARD  (M.).  —  Chef  de  travaux  à  la  Faculté  des  Sciences.  Bordeaux. 

GAUTRELEÏ  (J.).  —  Directeur  du  Laboratoire  des  Hautes-Etudes  à  la 
Faculté  de  Médecine.  Paris. 

GOLDSMITH  (M"°  Marie).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

GUÉRIN  (P.).  —  Professeur  agrégé  à  l'École  supérieure  de  Pharmacie. 
Paris. 

GUIEYSSE-PÉLISSIER  (A.).  —  Préparateur  de  cours  à  la  Faculté  de 
Médecine.   Paris. 

HENNEGUY  (F.).  —  Professeur  d^ Embryologie  au  Collège  de  France. 
Paris. 

HÉRUBEL  (M.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

JACCARD  (P.).  —  Professeur  au  Polytechnihim.  Zurich. 

LASSEUR  (Pn.).  —  Docteur  es  sciences.  Nancy. 

LÉCAILLON  (A.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Toulouse. 

LEGENDRE  (R.).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

LUCIEN  (M.).  —  Chef  des  travaux  à  la  Faculté  de  Médecine.  Nancy. 

MARCHAL  (P.).  —  Professeur  à  l'Institut  agronomique.  Paris. 


VIII  LISTE  DES  COLLABORATEURS. 

MENDELSSOHN  (M.).  —  Professeur  à  l'Université.  Saint-Pétersbourg. 

MENEGAUX  (A.).  —  Assistant  au  Muséum.  Paris. 

MICHEL  (AuG.).  —  Agrégé  des  Sciences  physiques.  Docteur  es  sciences. 
Paris. 

MOREAU  (F.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

PÉCHOUTRE  (F.).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

PHILIPPE   (D""  Jean).  —  Chef  des  travaux  au  laboratoire  de  Psycho- 
logie physiologique  à  la  Sorbonne  [Hautes-Etudes).   Paris. 

PRENANT  (A.).  —  Professeur  d'Histologie  à  la  Faculté  de  Médecine. 
Paris. 

ROBERT  (A.).  —  Chef  des  travaux  de  Zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences. 
Paris. 

STROHL  (J.).  —  Privat-docent  à  l'Université.  Zurich. 

SULZER.  —  Docteur  en  Médecine.  Paris. 

TERROINE  (E.).  —  Maifre  de  conférences  à  l'École  des  Hautes- Études- 
Paris. 

VARIGNY  (H.  de).  —  Assistant  au  Muséum.  Paris. 

VLÈS  (F.).  —  Préparateur  au  Laboratoire  de  Roscoff. 


TABLE   DES   CHAPITRES 


I.  La  cellule. 

1.  structure  et  constitxUion  chimique  de  la  cellule  et  de  ses  parties.  —  a)  Struc- 

ture, p)  Constitution  chimique. 

2.  Physiologie  de  la  cellule.  —  a)  Sécrétion,  excrétion,  p)  Mouvements  prolo- 

plasmiques.  Y)Tactismes  ettropismes.  ô)  Assimilation,  accroissement,  e) Réac- 
tions de  la  cellule  en  présence  des  toxines,  des  sérums,  des  venins. 

3.  Division  cellulaire  directe  et  indirecte.  —  a)  Rôle  de  chaque  partie  de  la 

cellule  dans  ces  phénomènes-,  leur  cause,  p)  Signification  absolue  et  relative 
des  deux  modes  de  division. 

II.  Les  produits  sexuels  et  la  fécondation. 

1.  Produits  sexuels.  —  a)  Origine  embryogénique  de  ces  produits,  p)  Phénomènes 

de  leur  maturation  :  réduction  chromatique,  modilications  cytoplasmiques. 
y)  Structure  intime  des  produits  mûrs. 

2.  Fécondation.  —  a)  Fécondation  normale,  p)  Mérogonie.  Fécondation  partielle, 

pseudogamie.  y)  Polyspermie  physiologique   (pseudopolyspermie). 

III.  La  parthénogenèse.  —  a)  Prédestination,  structure,  maturation  de  l'œuf  par- 

thénogénétique.  p)  Conditions  déterminantes  du  développement  parthénogéné- 
tique.  Parthénogenèse  expérimentale,  y)  Alternance  de  la  parthénogenèse  et  de 
l'amphimixic.  Parthénogenèse  exclusive. 

IV.  La  reproduction  asexuelle.  — «)  Par  division  :  schizogonie;  autotomie  repro- 

ductrice, disséminatrice,  défensive,  p)  Par  bourgeonnement,  y)  Par  spores. 

V.  L'ontogenèse.  —  a)  Isotrople  de  l'œuf  fécondé  ;  spécificité  cellulaire.  P)  Différen- 

ciation anatomique;  différenciation  histologique  et  processus  généraux,  y)  Les 
facteurs  de  l'ontogenèse;  tactismos  et  tropismes,  excitation  fonctionnelle,  adap- 
tation ontogénétique;  biomécanique. 

VI.  La  tératogénèse. 

1.  Généralités  ;  lois  et  causes  de  la  formation  des  monstres. 

2.  Tératogénèse  expérimentale  : 

a.  Soustraction  d'une   partie  du   matériel  embryogénique  :  a)   à   l'œuf    entier 

(ootomie)  ;  P)à  l'œuf  en  segmentation  ou  à  l'embryon  (blastotomie). 

b.  Influence  tératogénique  :  a)  des  agents  mécaniques  et  physiques  (pression,  se- 

cousses, trauinatismes,  température,  éclairage,  électricité,  etc.);  p)  des  agents 
chimiques;  y)  des  agents  biologiques  (consanguinité,  hybridation,  parasites, 
maladies,  etc.). 

3.  Tératogénèse  naturelle.  —  a)  Production  naturelle  des  altérations  tératologi- 

ques.  P)  Correction  des  altérations  tératologiques  par  l'organisme.  Régulation. 
y)  Polyspermie  tératologique.  Monstres  doubles.  Hermaphroditisme  tératolo- 
gique.  ô)  Cas  tératologiques  remarquables. 


/cf  7^^ 


X  TABLE  DES  CHAPITRES. 

VII.  La  régénération.  —  Régénération  normale.  Autotomie.  Parallélisme  avec  l'on- 

togenèse. Régulations.  Hétérômorphose. 

VIII.  La  greffe.  —  a)  Action  du  sujet  sur  le  greffon,  p)  Hybrides  de  greffe. 

IX.  Le  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires  ;  le  polymorphisme 

ergatogénique'. 

X.  Le  polymorphisme  métagénique  ' ,  la  métamorphose  et  l'alternance 

des  générations. 

.Kl.  La  corrélation.  —  a)  Corrélalion  physiologique  entre  les  organes  en  fonction. 
P)  Corrélation  entre  les  organes  dans  le  développement. 

XII.  La  mort;  le  plasma  germinatif.  —  Dégénérescence  sénile.  —  Immortalité 

des  Protistes. 

XIII.  Morphologie  générale  et  chimie  biologique. 

1°  Morphologie.  —  a)  Symétrie,  p)  Homologies.  y)   Polymérisation.  Individualité 

de  l'organisme  et  de  ses  parties;  colonies,  o)  Feuillets. 
2°  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

XIV.  Physiologie  générale. 

1°  Nutrition.  —  a)  Osmose,  p)  Respiration,  y)  Assimilation  et  désassimilation; 
absorption.  Fonction  chlorophyllienne.  S)  Circulation,  sang,  lymphe,  sève  des 
végétaux,  s)  Sécrétions  interne  et  externe,  excrétion.  Z,)  Production  d'énergie 
(mouvement,  chaleur,  électricité,  etc.).  t])  Pigments.  6)  Hibernation,  vie  latente. 

2°  Action  des  acents  divers  :  a)  mécaniques  (contact,  pression,  mouvement, etc.); 
P)  physiques  (chaleur,  lumière,  électricité,  rayons  cathodiques,  pression  os- 
motique,  etc.);  y)  chimiques  et  organiques  (substances  chimiques,  ferments 
solubles,  sérums,  sucs  d'organes,  venins,  toxines),  ferments  ligures,  microbes. 
S)  Tactismes  et  tropismes.  e)  Phagocytose. 

XV.  L'hérédité. 

a.  Généralités. 

b.  Transinixsibilité  des  caractères  de  tout  ordre.  —   a)  Hérédité  du  sexe. 

p)  Hérédité  des  caractères  acquis,  y)  Hérédité  de  caractères  divers  :  cas 
remarquables. 

c.  Transmission  des  caractères.  —  a)  Hérédité  dans  la  reproduction  asexuelle, 

dans  la  parthénogenèse,  dans  l'amphimixie.  p)  Hérédité  directe  et  collaté- 
rale, y)  Hérédité  dans  les  unions  consanguines.  8)  Hérédité  dans  le  croise- 
ment; caractères  des  hybrides,  e)  Hérédité  ancestrale  ou  atavisme.  Z)  Té- 
légonie.  vi)  Xénie. 

XVI.  La  variation. 

a.  Variation  en  général;  ses  lois. 

b.  Ses  formes  :  a)  lente,  brusque;  p)  adaptative;  y)  germinale;  ô)  embryon- 

naire; e)  de  l'adulte;  Ç)  atavique,  régressive  ;  t))  corrélative;  6)  des  instincts. 
i)  Cas  remarquables  de  variation. 

c.  Ses  causes  :  a)  Spontanée  ou  de  cause  interne,  irrégulière  ou  dirigée.  Va- 

riation parallèle.  Orthogénèse.  p)  Variation  sous  l'induence  des  parasites. 
y)  Inlluence  du  milieu  et  du  régime  :  accoutumance;  acclimatcmt-nt  ; 
actions  physiques  (pression  osmotique,  température,  lumière,  etc.).  ô)  In- 
lluence du  mode  de  reproduction  (reproduction  asexuelle,  consanguinité, 
croisement). 
</.  Ses  résultais  :  a)  Polymorphisme  œcogcnique  '.  P)  Dichogénie. 

XVII.  L'origine  des  espèces  et  de  leurs  caractères. 

a.  Fixation  des  diverses  sortes  de  vai'iation.  Formation  de  nouvelles  es- 
pèces. —  a)  Mutation,  p)  Divergence,  y)  Convergence,  ô)  Adaptation  phy- 
logéuéliiiue.  t)  Espèces  physiologiques. 

1.  Voir  ilans  V Averlissemenl  du  vol.  III  la  significalion  de  ce  terme. 


TABLE  DES  CHAPITRES.  xi 

b.  Facteurs.  —  a)  Sélections  artificielle;  naturelle  (concurrence  vitale);  ger- 

ininale  ;  sexuelle;  des  tendances,  etc.  p)  Ségrégation;  i)anmixie.  8)  Action 
directe  du  milieu. 

c.  Adaptations.  —  Œcologie.  Adaptations  particulières.  Symbiose.  Commensa- 

Ii.sme.  Parasitisme.  Mimétisme.  Particularités  structurales,  physiologiques 
et  biologiques. 
(t.  Pliylogénic.  —  Disparition  des  espèces. 

XVIII.  La  distribution  géographique  des  êtres. 

XIX.  Système  nerveux  et  fonctions  mentales. 

1°  Structure  et  i'onctions  de  la  cellule  nerveuse,  des  centres  nerveux  et  des 
organes  des  sens. 
a.  Cellule  nerveuse.  —  a)  Structure,  p)  Physiologie,  pathologie. 
t).  Centres  nerveux  et  nerfs.  —  a)  Structure.  P)   Physiologie;    localisations 
cérébrales. 

c.  Organes  des  sens.  —  a)  Structure,  p)  Physiologie. 

2°  Processus  psychiques. 

I.  Généralités  et  corrélations. 
(/.  Généralités. 

h.  Sensations  musculaires,  orrjaniqxies. 

c.  Sens  gnstatif  et  olfactif. 

d.  Audition. 

e.  Vision. 

II.  Mouvements  et  expressions. 

a.  Émotions. 

b.  Langages. 

c.  États  de  rêve. 

d.  Fatigue. 

III.  Idéation. 

a.  Images  mentales. 

b.  Associations  et  jugements. 

c.  Idées  et  consciences. 

d.  La  mémoire. 

e.  L'activité  mentale. 

IV.  Psvcuologie  comparée. 

a.  Psychologie  animale. 

b.  Psychologie  infantile. 

c.  Psychologie  anormale. 

XX.  Théories  générales.  —  Généralités. 


TABLE  DES  REVUES  CxENERALES 

PARUES  DANS  LES  VOLUMES  PRÉCÉDENTS 


L.  Daniel.  Influence  du  sujet  sur  le  greffon.  Hybrides  de  greffe Vol.  I,  269 

E.  Gley.  Exposé  des  données  expérimentales  sur  les  corrélations  fonc- 
tionnelles chez  les  animaux Vol.  I,  313 


XII  TABLE  DES  REVUES  GENERALES. 

J.-P.  DiuANi)  (de  Gros).  Du   polyzoïsme  et  de   l'unité  organologlque 

intésrante  chez  les  Vertébrés Vol.  1,  338 

A.  Charrin.  Les  défenses  de  l'organisme  en  présence  des  virus Vol.  I,  342 

Em.  Bourquelot.  Les  ferments  solubles Vol.  I,  375 

C.  Phisalix.  Étude  comparée  des  toxines  microbiennes  et  des  venins..  Vol.  I,  382 

W.  SzczAwiNSRA.  Conception  moderne  delà  structure  du  système  nerveux.  Vol.  I,  569 

A.  BiNET.  La  psychologie  moderne  et  ses  récents  progrès Vol.  I,  593 

M.  Hartog.  Sur  les  phénomènes  de  reproduction Vol.  I,  699 

J.  Cantacuzène.  La  phagocytose  dans  le  règne  animal Vol.  II,  29i 

G.  Pruvot.  Conditions  générales  de  la  vie  dans  les  mers  et  principes  de 

distribution  des  organismes  marins. Vol.  II,  559 

A.  Larbé.  Un  précurseur.  Les  cellules  factices  d'Ascherson Vol.  III,    4 

L.  Guignard.  La  réduction  chromatique Vol.  III,  CA 

E.  Metchnikoff.   Revue  de  quelques  travaux  sur  la  dégénérescence 

sénile Vol.  III,  2i9 

P.  ViGNON.  Les  canalicules  urinaires  chez  les  Vertébrés Vol.  III,    27 

G.  Pruvot.  Les  conditions  d'existence  et  les  divisions  bionomiques  des 

eaux  douces Vol.  III,  527 

S.  Leduc.  La  tension  osmotique Vol.  V,  li 

L.  CuÉNOT.  Les  recherches  expérimentales  sur  l'hérédité Vol.  VII,  lvi 

W.  SzczAwiNSKA.  Coup  d'œil  rétrospectif  sur  les  cytotoxines Vol.  VII,  xlvi 

P.  DE  Beauchamp.  Les  colorations  vitales Vol.  XI,  xvi 

Eue  Metchnikoff.  Aperçu  des  progrès  réalisés  dans  l'étude  de  l'immu- 
nité pendant  les  dix  premières  années  du  xx°  siècle Vol.  XIII.  xix 

Angei,  Gvllaudo.  Les  idées  théoriques  actuelles  sur  la  mécanique  de 

la  division  cellulaire Vol.  XIV,  xix 


REVUE  (1011) 


Biologie  animale.  — Dans  rétude  de  la  cellule  (cli.  I),  les  propriétés 
de  la  membrane  cellulaire,  particulièrement  sa  perméabilité,  con- 
tinuent à  attirer  l'attention.  La  théorie  d'OvERTON,  rattachant  la  per- 
méabilité à  la  solubilité  dans  les  lipoïdes  qui  sont  supposés  constituer 
surtout  la  membrane,  est  confirmée  par  Lepeschkin  et  Newton  Har- 
wey  et  combattue  par  Osterhout  qui,  de  ses  études  sur  la  pénétra- 
lion  dans  les  cellules  des  différents  sels,  solubles  ou  non  dans  les 
lipoïdes,  conclut  que  la  membrane  cellulaire  est  de  nature  protéique. 
R.  s.  Lillie  continue  ses  études  sur  la  division  cellulaire  et  l'action 
parthénogénisante  des  réactifs,  en  rapport  avec  cette  même  question 
de  perméabilité  ;  il  conclut,  d'après  des  expériences  sur  l'œuf  d'Arba- 
cia,  que  les  réactifs  ne  sont  pas  dissouts  dans  les  substances  grasses 
de  la  membrane  (contre  Overton  et  Loeb),  mais  solubilisent  les  subs- 
tances colloïdales.  Entrant  dans  l'œuf,  ces  réactifs  lui  donnent  une 
certaine  impulsion;  ensuite,  les  solutions  hypertoniques  (second 
temps  de  la  méthode  de  Loeb)  rétablissent  la  semi-perméabilité  primi- 
tive et  permettent  à  l'œuf  de  vivre  et  de  se  développer.  Dans  la  fé- 
condation normale,  Lillie  observe  de  même  une  augmentation  de 
perméabilité  depuis  le  moment  du  contact  avec  le  spermatozoïde 
jusqu'à  sa  pénétration  complète.  Dans  la  division  des  cellules  soma- 
tiques,  le  processus  débute  par  l'augmentation  de  la  perméabilité  de 
la  membrane  nucléaire,  qui  cause  une  sortie  inégale  des  différents 
ions  et  l'établissement  de  différences  de  potentiel  entre  les  différentes 
régions  de  la  cellule. 

Dans  un  domaine  différent,  il  faut  citer,  parmi  les  travaux  relatifs 
à  la  cellule,  celui  de  Unna  sur  les  lieux  de  réduction  et  les  lieux  d'oxy- 
génation du  tissu  animal,  répondant  à  la  question  du  caractère  oxygé- 
nant ou  réducteur  de  la  substance  vivante  ;  le  corps  cellulaire  serait 
réducteur,  le  noyau,  au  contraire,  producteur  d'oxygène,  ou  plus 
exactement  catalyseur  qui  transforme  l'O  moléculaire  en  0  actif. 

Il  faut  signaler  également  quelques  travaux  sur  le  tissu  musculaire, 
surtout  celui  de  Vlès,  dont  la  partie  la  plus  importante  traite  des 
rapports  entre  la  contractilité  et  la  biréfringence,  puis  des  rapports 
entre  la  striation  de  la  fibre  musculaire  et  son  mode  de  mouvement. 


XIV  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Dans  Tétude  des  produits  sexuels,  celle  des  chromosomes  liés  au 
sexe  prend  une  importance  de  plus  en  plus  grande  (cli.  Il  et  IX). 
Bouin  et  Ancel  découvrent  un  chromosome  accessoire  dans  les  sper- 
mies  géantes  de  Scutigera  coleopirata  et  apportent  par  là  une  contri- 
bution au  point  de  vue  rattachant  la  détermination  du  sexe  à  l'exis- 
tence de  ces  chromosomes.  AVilson,  dans  une  revue  générale  de  la 
question  [Les  chromosomes  sexuels)^  défend  celte  idée,  tout  en  attribuant 
les  effets  plutôt  à  la  quantité  de  la  chromatine  qu'aux  caractères 
particuliers  de  tel  ou  tel  chromosome  (comme,  d'ailleurs,  aussi  les 
auteurs  précédents).  Mais  la  tendance  contraire,  celle  qui  attribue  la 
détermination  du  sexe  à  des  conditions  de  nutrition  des  œufs,  se 
montre  également  (travaux  de  Kowale-wsky,  Russo,  Robinson);  Castle 
cherche  à  concilier  les  deux  points  de  vue  en  supposant  que  le  sexe 
est  l)ien  déterminé  par  des  chromosomes,  mais,  ceux-ci  sont  influen- 
cés par  le  milieu.  —  Pour  les  caractères  sexuels  secondaires,  à 
signaler  les  expériences  de  Meisenheimer  sur  la  Grenouille,  qui  mon- 
trent que  les  caractères  disparus  à  la  suite  de  la  castration  chez  le 
mâle,  reparaissent  sous  Faction  d'extraits  non  seulement  testiculaires, 
mais  ovariques. 

Au  chapitre  de  la  parthénogenèse  (ch.  III)  il  faut  citer  la  suite  des 
travaux  de  Bataillon  sur  la  parthénogenèse  traumatique  chez  les  Am- 
phibiens.  De  nouvelles  expériences  lui  ont  montré  que  les  trauma- 
tismes  dans  lesquels  toute  souillure  des  œufs  par  le  sang  ou  la  lymphe 
est  empêchée  (secousses  ou  étincelle  électrique)  sont  impuissants  à 
fournir  des  développements  allant  au  delà  d'une  faible  segmentation. 
L'auteur  en  conclut  que  l'introduction  de  quelque  élément  organique 
(probablement  des  leucocytes)  apportant  avec  eux  un  catalyseur  est 
indispensable.  —  Godlewski,  dans  la  suite  de  ses  expériences  sur 
l'action  du  sperme  de  Chœtopterus  sur  les  œufs  vierges  de  Sphxre- 
chinus,  fait  une  constatation  intéressante  :  il  y  a  réellement  pénétra- 
tion du  spermatozoïde  et  union  des  deux  noyaux;  la  chromatine 
paternelle  est,  d'ailleurs,  éliminée  plus  tard.  —  Le  sperme  do  Dentale 
agit  de  même  comme  un  réactif  parthénogénisant  pour  le  même  œuf, 
mais  le  mélange  des  deux  spermes  (Dentale  et  Sphœrechinus)  est 
inactif. 

Les  questions  de  l'ontogenèse  (ch.  V)  n'ont  suscité  aucun  travail 
particulièrement  important.  On  peut  signaler  toutefois  les  expériences 
de  Brachet  sur  l'établissement,  dans  l'œuf  primitivement  isotrope  de 
la  Grenouille,  d'une  symétrie  bilatérale  en  rapport  avec  la  direction  de 
la  traînée  de  pénétration  du  spermatozoïde,  et,  dans  un  ordre  d'idées 
absolument  différent,  une  théorie  nouvelle  du  cancer,  de  H.  C.  Ross, 
Gropper  et  E.  H.  Ross,  attribuant  la  multiplication  cellulaire  des  tu- 
meurs à  l'action  excitatrice  des  substances  chimiques  émanant  des 
cellules  voisines. 

Les  expériences  de  O.  P.  et  G.  Hert^vig  sur  Faction  du  radium  sur 
les  œufs  et  les  spermatozoïdes  (ch.  VIi  ont  continué  par  l'étude  plus 
détaillée  des  altérations  produites,  coniirmant  les  conclusions  théori- 
ques déjà  formulées. 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  xv 

Les  travaux  sur  la  greffe  (ch.  VIIIl  prennent  de  plus  en  plus  une 
direction  qui  peut  donner  des  résultats  importants  au  point  de  vue  do 
riiérédité  des  modifications  somatiques  expérimentales.  La  greffe 
d'ovaires  (chez  la  Poule,  le  Cobaye  et  le  Triton)  ayant  abouti  à  la 
naissance  d'une  progéniture  ressemblant  à  l'espèce  qui  a  reçu  la 
greffe,  une  discussion  s'élève  sur  la  question  de  savoir  si  cette  ressem- 
blance est  bien  due  à  l'action  du  soma  sur  le  germe,  ou  bien  au  fait 
que  des  parties  d'anciens  ovaires  incomplètement  extirpés  ont  régé- 
néré et  fourni  des  œufs,  tandis  que  les  ovaires  transplantés  ont  dé- 
généré (Guthrie,  Castle,  Harms,  Davenport,  Stockard).  La  majorité 
des  auteurs  penchent  vers  cette  dernière  hypothèse. 

Dans  le  chapitre  de  la  mort  (ch.  XII),  à  noter  la  place  importante 
prise  par  l'étude  des  différents  tissus  en  survie  (cellules  nerveuses, 
conjonctives,  leucocytes,  libres  musculaires). 

Dans  les  questions  de  chimie  biologique  (ch.  XIII),  l'étude  des  fer- 
ments occupe  une  place  prépondérante.  Il  est  impossible  de  citer  tous 
les  travaux  qui  s'y  rattachent;  nous  signalerons  seulement  un  travail 
d'ensemble  de  Rosenthal  qui  formule  une  hypothèse  sur  le  modo 
d'action  des  ferments  :  la  complication  de  leur  constitution  chimique 
en  ferait  des  réserves  d'énergie;  au  contact  d'autres  substances,  égale- 
ment compliquées,  cette  énergie  serait  cédée  à  ces  dernières  et  accé- 
lérerait le  mouvement  de  leurs  atomes,  amenant  des  groupes  d'atomes 
à  se  détacher  et  le  dédoublement  de  ces  substances  à  se  produire. 

Dans  le  domaine  de  la  physiologie  générale  (ch.  XIV),  à  côté  des 
recherches  sur  le  rôle  de  la  perméabilité  dans  la  contraction  muscu- 
laire, en  rapport  avec  l'intérêt  pris  par  ce  côté  de  la  physiologie  cellu- 
laire (voir  ch.  1),  on  doit  signaler  le  nombre  considérable  des  travaux 
consacrés  au  métabolisme  des  substances  protéiques  dans  la  digestion, 
mais  surtout  la  place  importante  que  prend  l'étude  du  corps  jaune  dans 
ses  rapports  avec  la  sécrétion  lactée  et  l'ovulation.  Mackenzie  constate 
l'action  galactogogue  des  différents  extraits  d'organes,  entre  autres  du 
corps  jaune,  mais  plus  encore  du  lobe  postérieur  de  l'hypophyse. 
Bouin  et  Ancel  rattachent  la  lactation  au  corps  jaune  en  tant  qu'il 
détermine  par  un  hormone  le  développement  de  la  glande  mammaire, 
la  sécrétion  lactée  elle-même  se  produisant  sous  l'influence  d'une 
glande  (glande  myométriale)  que  les  auteurs  ont  découvert  dans  l'u- 
térus des  Lapines.  —  L-  Loeb  constate  que  le  corps  jaune  sensibilise 
l'utérus  et  le  prépare  à  l'action  ultérieure  soit  du  fœtus,  soit  d'un 
traumatisme,  qui  conduira  à  la  formation  d'un  placenta  ou  d'un  pla- 
centome;  il  étudie  également  Faction  retardatrice  du  corps  jaune  sur 
l'ovulation. 

Relativement  aux  autres  questions  physiologiques,  à  noter  la  suite 
des  recherches  de  j.  Loeb  et  "Wasteneys  sur  Faction  antagoniste  des 
sels,  des  travaux  sur  Faction  des  narcotiques  et  d'autres  sur  Fa- 
naphylaxie.  Bruntz  et  Spillmann  apportent  une  contribution  à  la 
question  de  la  phagocytose,  en  étudiant  le  rôle  éliminateur  des  leu- 
cocytes qui  se  chargent  de  toxines  et  de  substances  étrangères. 

Dans  les  questions  d'hérédité  (ch.  XV),  il  faut  signaler  une  tenta- 


XVI  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tive  d'application  de  la  notion  d'enzymes,  faite  par  Guyer  :  la  res- 
semblance avec  tel  ou  tel  parent  serait  due  à  l'apport  par  les  chro- 
mosomes d'enzymes  paternels  ou  maternels;  les  différences  indivi- 
duelles dépendraient  de  faibles  différences  entre  enzymes.  Hagedoorn. 
dans  le  même  ordre  d'idées,  attribue  aux  porteurs  matériels  des  carac- 
tères héréditaires  des  propriétés  de  substances  autocatalytiques. 

La  transmission  héréditaire  des  caractères  liés  à  un  sexe  (sex-limited) 
est  l'objet  d'un  grand  nombre  de  recherches  inspirées  par  les  concep- 
tions mendoliennes;  d'ailleurs,  presque  tous  les  travaux  sur  l'hérédité 
ont  à  leur  base  l'idée  des  caractères-unités. 

Dans  le  domaine  de  la  variation  et  de  l'évolution,  il  faut  signaler  un 
certain  nombre  d'ouvrages  d'ensemble,  faits  à  des  points  de  vue  dif- 
férents :  «  Transformisme  et  expérience  »  de  Rabaud.  d'esprit  lamarc- 
kien;  «  Zoologie  expérimentale  «  de  Przibram,  exposant  la  formation 
des  espèces  d'après  la  conception  orthogénétique  d'EiMER;  «  L'héré- 
dité et  l'origine  des  espèces  »  de  Gross,  où  l'auteur  s'élève  contre  l'abus 
des  formules  mendeliennes  et  revient  à  l'explication  weismanienne  de 
l'hérédité  et  à  la  sélection  naturelle  comme  facteur  principal  de  révo- 
lution. Blaringhem  donne  dans  un  livre  intitulé  :  «  Les  transforma- 
tions brusques  des  êtres  vivants  n  une  mise  au  point  de  la  question  des 
mutations  (ch.  XVI  et  XVH).  Cùénot  (ch.  XV)  dans  un  livre  sur  «  La 
Genèse  des  espèces  animales  »  envisage  les  questions  d'ontogenèse  et 
d'hérédité  au  point  de  vue  mendelien,  en  attribuant  aux  particules- 
véhicules  de  caractères  la  qualité  de  déterminants  chimiques.  L'évo- 
lution se  fait,  d'après  lui.  par  mutations  germinales,  spontanées  ou  se 
produisent  sous  l'influence  d'un  milieu  nouveau. 

Sous  un  titre  purement  morphologique  :  «  La  situation  segmentaire 
de  la  limite  du  crâne  chez  les  Sauropsidés  »,  Bielogolowy  émet  des 
idées  phylogénétiques  intéressantes.  Le  rôle  des  phénomènes  de  con- 
vergeance  dans  les  variations  de  la  limite  du  crâne  l'amène  à  poser  la 
question  des  évolutions  parallèles  et  du  polyphylétisme  dans  l'évolution 
des  organismes.  La  vie  est  apparue  au  moment  oi^i,  par  suite  des  con- 
ditions ambiantes,  le  travail  exigé  pour  son  entretien  était  au  mini- 
mum; le  fonctionnement  était  peu  intense  et  la  structure  peu  diffé- 
renciée. Les  conditions  devenant  moins  favorables,  l'énergie  à  dépen- 
ser a  augmenté  en  quantité  et  varié  en  qualité,  d'oi^i  différenciation  de 
caractères. 

Dans  les  questions  moins  générales,  mais  se  rapportant  toujours  à 
l'évolution  des  espèces,  on  peut  signaler  les  expériences  de  Sumner 
et  de  Buytendijk  sur  l'adaptation  exacte  des  poissons  plats  à  la  cou- 
leur ou  même  aux  dessins  du  fond,  régie  uniquement  par  la  vue  et 
disparaissant  à  la  suite  d'aveuglement,  et  une  observation  de  Thie- 
nemann  sur  la  naissance  d'une  nouvelle  espèce  de  Corregones  dans 
l'espace  de  40  ans,  sous  l'intluence,  semble-t-il,  de  l'isolement  géogra- 
])hique. 

Dans  l'étude  du  système  nerveux  (ch.  XIX,  1"  la  dégénérescence 
des  cellules  dans  diverses  conditions,  surtout  en  rapport  avec  le  phé- 
nomène de   survie,  est  l'objet    de  plusieurs    travaux  (Cajal,  Foster. 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  xvii 

Nageotte,  Achucarro,  Geerts).  —  Pour  les  localisations  cérébrales, 
nous  trouvons  une  contribution  intéressante  chez  O.  et  M™'"  Vogt,  qui 
ont  retrouvé  chez  divers  mammifères  les  localisations  établies  chez 
l'homme.  — Une  expériences  de  Rothmann  sur  un  chien  auquel  on 
a  enlevé  presque  la  totalité  des  hémisphères,  sauf  quelques  portions 
de  la  base  et  du  milieu,  montre  que  les  centres  inférieurs  sont  capa- 
bles d'éducation  qui  les  rend  aptes  à  remplir  certaines  des  fonctions 
des  centres  corticaux. 

En  ce  qui  concerne  la  question  biologique  la  plus  générale,  l'ori- 
gine de  la  vie,  nous  trouvons  un  examen  de  l'hypothèse  de  la  pansper- 
mie  par  Becquerel,  qui  conclut  que  les  germes  ne  pourraient  pas 
résister  à  l'action  nocive  des  rayons  ultra-violets  dans  les  espaces  in- 
terstellaires. —  Mereschkowsky  expose  une  hypothèse  nouvelle  sur 
deux  sortes  de  protoplasmes,  dont  l'un,  plus  primitif  (mycoplasma) 
posséderait  seul  la  propriété  de  faire  la  synthèse  des  substances  albu- 
minoïdes  aux  dépens  de  matières  minérales  et  de  produire  les  ferments. 
La  symbiose  de  ce  plasma  avec  un  autre,  moins  résistant  aux  influen- 
ces diverses,  mais  aussi  moins  compliqué  (amiboplasma)  donnerait 
toutes  les  formes  animales  et  végétales.  —  Dans  un  autre  ordre  d'idées, 
il  faut  signaler  le  travail  de  Bernard,  cherchant  à  substituer  à  la 
théorie  cellulaire  la  conception  d'un  réseau  protoplasmique  continu. 
—  Yves  Delage  et  M.  Golusmitu. 

Biologie  végétale.  —  Les  travaux  sur  la  cellule  végétale  sont 
toujours  nombreux.  Lepeschkin  rejette  l'hypothèse  de  Bûtchli  qui  a 
attribué  au  protoplasma  la  structure  d'une  écume  et  il  l'assimile  à 
une  émulsion  ultra-microscopique  ou  même  microscopiquement  vi- 
sible. Derschau  nie  l'existence  d'une  membrane  nucléaire  que  l'on  ne 
voit  apparaître  que  «  post  mortem  »,  dans  les  préparations  fixées; 
son  argumentation  est  basée  sur  le  fait  qu'il  existe  entre  la  périphérie 
du  noyau  et  le  protoplasma  une  zone  incolore  traversée  par  des  sortes 
de  ponts  qui  servent  à  des  échanges  de  substances,  échanges  pour 
lesquels  une  membrane  nucléaire,  au  sens  habituel  du  mot, 
serait  un  obstacle.  Lewitzky  découvre  dans  le  méristème  de  quelques 
végétaux  des  corps  figurés  inclus  dans  le  protoplasme,  assimilables 
aux  chondriosomes  des  cellules  animales,  et  montre  qu'ils  se  trans- 
forment en  chloroleucites  et  leucoleucites  ;  Bonnet,  de  son  côté,  at- 
tribue aux  structures  protoplasmiques  désignées  sous  le  nom  d'ergas- 
tosplasma  l'appareil  filamenteux  des  synergides  et  les  agglomérations 
protoplasmiques  que  l'on  rencontre  dans  les  cellules  du  sac  embryon- 
naire. Les  mitoses  somatique  et  hétérotypique  ont  été  l'objet  de  mé- 
moires importants  de  la  part  de  Farmer  et  Digby,  de  Stomps  et  de 
Miss  Bonnevie.  Leurs  résultats  ne  sont  pas  concordants,  surtout  en 
ce  qui  concerne  la  signification  du  stade  synapsis.  Tandis  que,  pour 
Stomps  et  Bonnevie,  il  est  facile  de  suivre  à  ce  stade  la  fusion  des 
chromosomes  homologues  deux  à  deux,  Farmer  et  Digby  nient  l'ac- 
couplement. Miss  Bonnevie,  d'un  autre  côté,  nie  la  réalité  même  de 
la  division  réductrice  dans  la  prophase  de  la  division  liétérotypique.  — 
l'année  biologique,  XVI.  1911.  b 


xvin  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

(Phisioiirs  recherches  sont  à  signaler  sur  la  reproduction  asexuée  des 
végétaux.  Kundt  étudie  le  développement  des  microsporanges  et  des 
macrosporanges  dans  le  Salvinia  natans  et  Brown  celui  de  Fasco- 
carpe  de  Lachnea  sculellala.  Kniep  signale  Tapparilion  des  basides 
sur  un  mycélium  uninucléé  aArmillaria  mellea,  sans  qu'il  se  fasse  un 
chapeau.  Hannig.  qui  appelle  périplasmodcs  les  masses  plasmiques 
provenant  de  la  fusion  des  cellules  du  tapis  qui  entoure  les  spores  en 
voie  de  développement,  étudie  la  part  que  prennent  ces  masses  à  la 
formation  des  couches  externes  des  spores  dans  Equiselum  et  Azolla. 
Fries  donne  une  description  des  phénomènes  cytologiques  qui  accom- 
pagnent la  formation  des  spores  chez  Nidularia.  Svedelius  établit  par 
la  numération  des  chromosomes  que,  chez  Delesseria  sanguinea,  la 
plante  à  tétraspores  représente  la  sporophyte  et  la  plante  sexuée,  le 
gamétophyte. 

En   physiologie  végétale,    Kostytschew  publie    d'importants   tra- 
vaux sur  la  respiration  dos  plantes;  après  un  exposé  delà  théorie  de 
l'auto-oxydation   de   Bacii-Engler    et   une   assimilation    des    oxyda- 
tions physiologiques  à  un  système  de  réactions  couplées,  il  montre 
que,  dans  le  processus  primaire  de  la  respiration,  processus  de  fer- 
mentation  anaérobie,  la  dislocation  du  sucre  ne  va  pas  jusqu'à  l'al- 
cool, mais  s'arrête  à  des  produits  intermédiaires  encore  indéterminées. 
L'oxygène  est  absorbé  dans  cette    première  phase   sous  forme    de 
peroxyde.  Les  phénomènes  secondaires  consistent  dans  l'oxydation 
totale  des  produits  de  la  dislocation  primaire  du  sucre  par  l'oxygène 
actif  du   peroxyde.    Les   peroxydases   jouent   un   rôle*  important   en 
élevant  le  pouvoir  oxydant  du  peroxyde.  Lieske,  en  étudiant  la  phy- 
siologie du  Spirophyllum  fcrrugineuni,  une  bactérie  ferrugineuse  ty- 
pique, arrive  à  cette    conception  que  cette  bactérie,  grâce  à  l'énergie 
fournie  par  l'oxydation  du  carbonate  de  fer,  a  le  pouvoir  de  prendre 
au  gaz  carbonique   le  carbone  nécessaire  à  sa  croissance.   Sprecher 
cherche  à  élucider  le  rôle  de  la  silice  dans  les  plantes  et,  sans  oser 
affirmer  qu'elle  soit  un  élément  nutritif  nécessaire,  il  constate  l'action 
importante  qu'elle  exerce  comme  stimulant  chimique  delà  croissance. 
M"'^   Mameli  et  Polacci   pensent   que   l'assimilation    de   l'azote  libre 
atmosphérique   par  les  plantes  est  une  propriété  bien  plus  répandue 
qu'on  ne  le  croit  et  qu'elle  pourrait  être  réalisée  par  la  cellule  végétale 
chlorophyllienne.  —D'après  Giglioli,  les  huiles  essentielles  et  autres 
produits  volatils  des  plantes,  par  l'action  prompte  qu'ils  exercent  sur 
le  mouvement  de  l'eau  à  travers  les  cellules  et  les  membranes  et  sur 
le  transport  des  enzymes  et  des  substances  solubles,  occasionnent  une 
circulation  toujours  renouvelée  des  sucs  à  travers  les  tissus  et  activent 
ainsi  les  relations  entre  la  plante  et  le  milieu  ambiant.  —  Les  pigments 
végétaux,  la  chlorophylle  et  l'anthocyane  ont  été  l'objet  de, travaux 
importants  de  la  part  de  "WiUstatter  et  de  nombreux  collaborateurs 
ainsi  que  de  celle  de  Monteverde  et   Lubimenko  et  deGrafe.  Mameli 
croit  que  le  magnésium   a  une  inlluence  directe  sur  la  formation  du 
pigment   chlorophyllien.  Schaffnit  étudie  l'inlluence  des  basses  tem- 
pératures   sur  les   diverses  fonctions  de  la  cellule  végétale,  Kluyver 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  xix 

et  Stocklasa,  celle  des  rayons  ultra-violets  sur  la  végétation,  Grafe 
et  Richter,  Taction  des  narcotiques  sur  les  plantes,  Molisch,  Tin- 
lluence  de  la  fumée  de  tabac,  surtout  nuisible  aux  microorganismes. 
wiesner  poursuit  ses  études  sur  la  position  des  feuilles  vis-à-vis  de 
la  lumière  et  sur  la  quantité  de  lumière  utilisée  par  les  plantes. 

Kn  ce  qui  concerne  l'hérédité,  il  importe  de  citer  les  travaux  que 
Nilsson-Ehle  continue  à  publier  sur  l'hérédité  chez  les  Céréales,  les 
recherches  cytologiques  de  Geerts  sur  quelques  hybrides  d'Ocnotliera 
gigas  et  celles  de  "Weiss  sur  Thérédité  de  la  couleur  dans  Anagallis 
arvensis. 

Les  variations  et  les  adaptations  des  plantes  ont  été  l'objet  de  plu- 
sieurs travaux.  Rudolph  constate  que  l'appareil  stomatique  des  Pal- 
miers, qui  souvent  ne  cadre  pas  avec  les  conditions  écologiques,  doit 
avoir  été  acquis  au  cours  du  développement  phylogénétique.  Bédélian 
publie  des  recherches  anatomiques  sur  les  Cactées  au  point  de  vue  de 
leur  adaptation  au  climat  sec.  Zeijlstra  démontre  que  VŒuiothera 
nanella  de  Vries  doit  être  considérée  non  comme  une  mutation,  mais 
comme  une  espèce  pathologique.  D'après  Fitting,  l'alimentation  en 
eau  des  plantes  désertiques  repose  sur  la  possession  d'une  pression 
osmotique  élevée. 

Citons  enfin  quelques  travaux  sur  l'origine  des  espèces  et  sur  les 
problèmes  qu'elle  soulève.  Blaringhem  met  au  point  l'état  actuel  de 
nos  connaissances  sur  les  transformations  brusques  des  êtres  vivants 
et  publie  des  recherches  originales  sur  une  Bourse  à  pasteur,  le  Ca^j- 
sella  Viguieri,  qu'il  considère  comme  une  mutation,  tandis  que  Buchet 
y  voit  plutôt  une  anomalie  d'ordre  pathologique.  Berthaut  a  pour- 
suivi des  expériences  sur  les  variétés  cultivées  du  Solanum  tuberosum 
et  les  espèces  sauvages  des  Solanum  Aubérifères  voisins  ;  il  n'a  jamais 
pu,  dans  ses  cultures,  réaliser  le  passage  de  l'une  quelconque  de  ces 
espèces  au  ^S".  luberosum  et  il  croit  que  l'ancêtre  de  la  Pomme  de 
terre  serait  un  Sol.  tuherosum  dont  la  forme  spontanée  est  maintenant 
très  rare  ou  a  depuis  longtemps  disparu.  Chodat  et  M'"''  Sigriansky 
apportent  une  contribution  à  l'étude  des  champignons  auxiliaires  in- 
dispensables à  la  germination  des  semences  d'Orchidées,  en  étudiant 
le  champignon  des  mycorhizes  du  Limodorum  aborlrivum.  A  propos 
d'une  Orchidée  dépourvue  de  chlorophylle,  le  Gastrodia  (data,  dont  le 
rhizome  tubéreux  contient  des  mycorhizes  formées  par  le  mycélium 
d' Armillaria  mellea,  Kusano  constate  que,  dans  ce  cas,  Gastrodia  est 
parasite  du  champignon;  notons  également  les  travaux  de  Cortesi  et 
Jaccard  sur  les  mycorhizes  endotrophes.  Brunnthaler  publie  un 
travail  sur  la  phylogénie  des  Algues. —  F.  Péchoutre, 

Biologie  psychologique.  —  Dans  les  essais  de  classifications  syn- 
thétiques de  nos  états  mentaux,  la  question  de  leurs  corrélations  con- 
tinue de  tenir  une  très  grande  place  :  elle  semble  d'ailleurs  depuis 
quelque  temps  en  voie  de  se  mieux  préciser.  La  recherche  de  ces 
corrélations  donne  souvent  lieu  à  des  calculs  algébriques,  comme  il 
arrivait  depuis  longtemps  dans  les  recherches  de  psychophysique  (er- 


XX  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

reurs  moyennes,  etc.)  On  commence  à  examiner  et  à  lâcher  de  doser 
la  valeur  des  produits  de  ces  calculs,  une  fois  amalgamés  avec  les 
chiffres  fournis  par  la  seule  expérience.  A  ce  point  de  vue,  on  trou- 
vera de  très  uti]|!s  indications  dans  l'étude  de  Galbrun  et  dans  la 
discussion  à  laquelle  elle  a  donné  lieu,  ainsi  que  dans  les  deux  ar- 
ticles d'Y.  Delage  sur  le  jeu  des  probabilités.  —  A  un  tout  autre  point 
de  vue,  presque  complètement  expérimental,  l'article  de  Sikorsky  sur 
les  caractères  personnels  du  pouls  et  ses  relations  avec  nos  autres 
fonctions  et  l'étude  du  D""  Breucq  sur  la  forme  personnelle  (physiolo- 
gique) du  plaisir  et  de  la  douleur,  contribueront  à  faire  avancer  la 
question. 

Dans  le  domaine  des  sensations,  ce  sont  surtout  les  cutanées  et  les 
tactiles  qui  ont  provoqué  des  recherches  neuves  :  Barucci,  Kiesow. 
Ponzo  ont  fourni  sur  ces  sujets  d'importantes  contributions.  Le  travail 
de  Kunz  sur  le  tact  à  distance  aidera  certainement  à  mettre  au  point 
cette  question  si  obscure,  à  raison  même  de  sa  complexité.  —  A  côté 
de  ces  études,  notons  toute  la  série  de  recherches  consacrées  aux  ré- 
flexes et  au  rythme  :  les  travaux  de  AATallin  Wallace,  de  Tullio,  de 
Foà.  la  thèse  de  Strœhlin  sont  un  effort  très  efficace  pour  débrouiller 
cette  question  si  complexe. 

La  psychologie  d'introspection  continue  d'avancer  en  se  tenant 
étroitement  liée  à  la  psychologie  de  laboratoire,  dont  elle  assimile 
peu  à  peu  les  données,  et  à  laquelle,  par  une  louable  réciprocité,  elle 
repasse  sa  propre  documentation  :  il  faut  particulièrement  appeler 
l'attention  sur  la  contribution  apportée  par  Hacker  à  la  question  des 
Rêves,  qui  reste  inépuisable,  parce  qu'elle  touche  par  un  coté  à  tous 
les  domaines  de  la  psychologie.  —  Hikoso  Kakise  et  Ordahl  ont 
étudié  un  côté  encore  peu  exploré  des  modalités  de  la  conscience  dans 
l'acte  d'apprendre. 

Signalons  enfin  la  contribution  apportée,  chacun  à  son  point  de  vue, 
à  la  question  des  races  par  Spiller  et  surtout  par  Papillault,  dont  la 
méthode  serrée  clarifie  cette  question,  et,  dans  un  tout  autre  ordre 
d'idées,  le  travail  de  Seglas  et  Collin  sur  Fémotion-choc.  —  Jean 
Philippe. 


CHAPITRE  PREMIER 
La  Cellule 

Abderhalden  (E.).  —  Xouvelles  idées  sur  la  constitution  et  le  métaholisnie 
de  la  cellule.  (Arch.  des  Se.  phys.  et  nat.,  XXXIJ,  220-240.)  [6 

Alexeieff  (A.).   —  Notes  sur  les  Flagellés.  I"  Quelques  Flagellés  intestinaux 
nouveaux  on  peu  contins.  Il"  Quelques  Flagellés   communs  dans  les  infu- 
sions. (Arch.  zool.  exp.,  5,  VI,  401. >  [47 
Arnold  (J.).  —  Uelter  feineye  Strnkturen  und  die  Ânordnung  des  Glykogens 
im  M<igen  uii</  Darmhaiial .  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  50  p.,  I  pi.)     [24 
Awerinzew  (S.).  —  Studien  ijber  parasitische  Protozoen.    V.  Einige  neue 
Befnndeans  der Entivicklnngsgeschichl e  von  Lymphocgstis  johnsloni  Woode. 
(Arch.  Protistenk.,  XXII,  179-196,  2  flg.)        "  [12 
Baltzer  (F.).  —  Zur  Kenntnis  der  Mechanik  der  Kernteilungsfiguren.  (Arch. 
Entw.-Mech.,  XXXII,  500-523,  1  pi.,  2  fig.)  [40 
Blackmaîi  (V.  H.).  —  On.  Pseudomitosis  in  Coleosporinm.  (Report  of  the 
eightieth    meethig    of   the    british  Ass.    for  the   Adv.  of  Science,   775, 
19lo.)  [46 
Bobeau  (G.).  —  Mitochondries  et  lipoïdes  dans  les  glandnles  parnthyroïdes 
du  cheval.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13'^  Réunion,  Paris,  l'83-I87,  9  fig.)  [20 
Bolsius  (H.).  —  Sur  la  structure  sjnralée  ou  discoïde  de  Vêlement  chroma- 
tique dans  les  glandes  salivaires  des  larves  de  Chironomus.  (La  Cellule, 
XXVII,  10  pp.,  1  pi.)  [11 
Bonicke    (L.  v.).  —  Znr  Kenntnis  der  Prophasen  der  lielerotgpisclien  Tei- 
tiing  einigcn.  Pollenmutterzellen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  I  pi.,  59-65.)  [46 
a)  Bonnet  (G.).  —  Sur  les  fusions  nucléaires  sans  caractère  sexuel.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  969-972.) 

[Fusions  nucléaires  dans  les  cellules  nourricières  du  pollen  d'Angiospermes 
(  Yucca  gloriosa.,  Ilyoscgamus  albus  et  un  Fuchsia  d'espèce  indétermi- 
née). Ces  phénomènes  peuvent  s'étendre  à  plusieurs  noyaux.  —  M.  Gard 
l))  —  —  Sur  le  qroupement  par  paires  des  chromosomes  dans  les  noyaux  di- 
ploïdes.  (Arch.  Zellforschung,  VII,  231-241,  1  fig.,  2  pi.) 

[L'auteur  croit  que  dans  les  noyaux  so- 

matiques  de  Yucca  l'accouplement  des  chromosomes  homologues  n'est  pas 

nécessaire  et  que  là  où  il  existe  il  n'est  qu'un  accident.  —  F.  Péchoutre 

r)  —   —  L'ergastoplasma  chez   les    Végétaux.  (Anatom.  A,nzeiger,  XXXIX, 

7  fig.,  67-91.)  [21 

Bonnevie  (K.).    —  Chromosomenstudien.  III.  Chromatinrei fung  in  Allinm 

Cepa  (cf  ).  (Arch.  Zellforschung,  VI,  190-253,  pi.  X-XIII.)  '  [47 

Brailsford  Robertson  (T.).  —  Further  Beniarks  on  the  Chemical  Mechanics 

ofCell-division.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  308-313.)  [41 

Champy  (C).  —  Recherches  snr  V  absorption  intestinale  et  le  rôle  des  niito- 

l'ANNÉE  biologique,   XVI.   1911.  1 


2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chondrie^   dans   l'absorption  et  la  sécrétion.  (Arch.  Anat.  microsc,  XIH, 
fasc.  1,  55-170,  3  pi.)  [31 

Cilleuls  (Jean  des).  —  A  propos  de  la  signiflcalion  physiologique  de  l'ami- 
lose.  Mitoses  el  amitosesprovofpiées  e.rpérimenlalcment  dans  Uépithélium  des 
cornes  utérines.  (C.  R.  A.ss.  Anat.,  13'-  Réunion,  Paris,  11G-12U,  2  fig.)       [48 

Dakin  (W.  J.).  —  Note  on  the  Biology  o/'  Teleost  and  Elasmobranch  Eggs. 
(Rep.  Brit.  Assoc,  Sheffield,  1910,  631-032.)  [26 

Debenedetti  (Todros).  —  La  divisiojie  cellulare  interpretata  mediantè  la 
premessa  di  Spencer  edi  fenomeni  osmolici.  Sjnega:ione  délie  figure  mito- 
siche  con  la  propriela  délia  pseudosoluzioni  colloïdali.  (Costelli  e  Sacerdote, 
Astij.  [41 

a)  Dehorne  (Armand).  —  Recherches  sur  la  division  de  la  ceVAile.  I.  Le 
dapUcisme  constant  du  chromosome  somatique  chez  Salamandra  maculosa 
Laur.  et  chez  Allium  cepa  L.  (Arch.  f.  Zellforschung,  VI,  H.  4,  613-639, 
2  fig.,  2  pi.)  [41 

h)  —  —  Recherches  sur  la  division  de  la  cellule.  H.  ILoméotypie  et  Hétéro- 
lypie  chez  les  Annélides  polychètes  et  les  Trémalodes.  (Arch.  Zool.  exp., 
5,  IX,  1,  et  Thèse  Paris,  175  pp.,  14  pi.)  [43 

Derschau  (M.  v.).  —  IJeber  L(ernbriicken  und  LCernsubstanz  in  pflanzlichen 
Zellen.  (Arch.  Zellforschung,  VII,  424-44(),  3  pi.)  [11 

Deton  ("W.).  —  Contribution  à  l'élude  cytologique  du  Cancer.  (La  Cellule, 
XXVll,  1"  fasc,  28  pp.,  3  pi.)  [47 

Dubreuil  (G.).  —  Le  chondriome  des  globules  blancs  mononucléés  et  des 
cellules  connectives,  cartilagineuses  el  osseuses  chez  les  Mammifères.  (C.  R. 
Ass.  Anat.,  13'=  Réunion,  Paris,  130-146,  5  fig.)  [18 

Erhard  (H.).  —  Diplosomen  und  Mitosen  im  ciliartragenden  Ependymeines 
Haifischembryo.  (Anat.  Anz.,  XXXVIII,  3  pp.,  3  fig.)  [21 

Farmer  (J.  B.)  and  Digby  (Miss  L.).  —  On  the  Somalie  and  heterotype 
niitoscs  in  Gallonid  candicans.  (Report  of  the  eiglitieth  meeting  of  the 
british  Ass.  for  the  Adv.  of  science,  1910,  778-779.)  [45 

Fauré-Frémiet  ^E.).  —  Milochondries  et  grains  brillants  dans  la  lignée 
spermatiqne  (T Ascaris  megaluceph((la.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13'=  Réunion, 
Paris,  74-77,  2  fig.)  '  [20 

Foot  iKatharine)  and  Strobell  (E.  C).  -  Amitosis  in  the  ovary  of  Prote- 
nor  belfragei  and  a  sludy  of  the  chromalin  nucleolus.  (Arch.  f.  Zellforsch., 
VIL  IL  2,  "190-230,  9  pi.)  [48 

Fraser  (Miss  H.  G.)  and  Snell  (J.).  —  Végétative  mitosis  in  the  Bean.  (Re- 
port of  the  eightieth  meeting  of  the  british  Ass.  for  the  Adv.  of  science, 
1910,  777-778.)  [A  la  fin  de  la  tèlophase  de  la  division  végétative  les 

chromosomes  sont  attachés  latéralement   l'un  à  l'autre.  —  F.  Péchoutre 

a.)  Granier  (I.)  et  Boule  (L..).  —  Sur  les  cinèses  somatiques  chez  Endymion 
nutans.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  153-154.)  [La  division  longitudinale 

des  chromosomes   s'ébauche  dès  la  fin  do  la  niétaphase;  elle  s'accentue 
pendant  Lanaphase  et  persiste  pendant  le  tassement  polaire.  —  M.  G.\Rn 

b) Sur  le  caractère  hétérogamique  des  gemini  chez  Impatiens  glandu- 

ligera  Royle.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,  1020-1022.) 

[Alors  que  les  cellules  somatiques  ont  deux  macro-chromosomes,  les 
cellules  mâle  et  femelle  n'en  ont  qu'un.  Or,  ils  s'unissent  toujours  entre 
eux  pour  constituer  un  groupe  géminé  macrochromosomique.  —  M.  Gard 

Gruber  (Karl).    ~   Vcbcr  eigenarlige  Kurpcrfirmeu  von   Amœba   proteus. 
(Arch.  Protistenk.,  XXIV,  109-118.)  [36 


I.  -  CELLULE.  3 

Guieysse-Pellissier  (A.).  —  Caryoanabiose  et  (jrefj'e  nucléaire.  (Arch.  Anat. 

microsc,  XIII,  fasc.  I,  1-54,  I  pi.)  [37 

a)  Guilliermond  (A.).   —  Sur  les  niitochondries  des  cellules  vèqétales.  (G. 

R.  Ac.  Se,  CLIII,  199-201.) 

[Par  les  méthodes  de  Régaud  et  de  Benda,  on  peut  mettre  en 

évidence  de  nombreuses  mitocliondries  dans  diverses  graines.  —  M.  Gard 
b) Stir  la  formation  des  chloroleucites  aux  dépens  des  niitochondries. 

(C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  290-292.) 

[Les  nombreuses  niitochondries  des  cellules  des  feuilles,  au 

début  de  la  germination,  se  transforment  en  chloroleucites.  —  M.  Gaud 
Gur-witsch    (Alexander).  —  Untersuchungen   ïiber  den  zeilUchen   Faktor 

der  Zellteilunij.  IL  Mitteilung  i'iber  das   Wesen  und  das    Vorkommen  der 

Delerinination  der  Zellleilunfj.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIl,  447-471,  4  fig.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 
Guyer  (M.  F.).  —  Récent  progret^s  in  some  Lines  of  Cytology.  (Trans.  of  the 

Amer,  microscop.  Soc,  XXX,  n<^  2,  145-190.) 

[Revue  générale  des  travaux  récents  sur  la  constitution  du 

protoplasma,  la  chimie  de  la  cellule  et  les  chromosomes.  —  F.  Henneguy 
Hardy  ("W.  B.)  and  Harvey  (H.  'W.).  —  Note  on  the  surface  eleclric  char- 
ges of  living  cells.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  571  B,  217.) 

[La  charge  varie  selon  les  individus 

(vmicellulaires),  selon  le  degré  de  vitalité  propre,  etc.  —  H.  de  Varigny 
Hartmann  (Max).  —  Die  Konslitution  der  Protislenkerne.  (Jena,  Fischer, 

54  pp.,  I3i1g.)  [* 

Hartog   (Mardis).   —   The  New  Force,  Mitokinetism.  (Rep.  Brit.  Assoc, 

Sheffield,  1910,  G28-629.)  [40 

HarAvey   (Edmond    Ne-wton).    —    Sludies  on   the  permeability    of  cells. 

(Journ.  exper.  Zool.,  X,  507-55G.)  [25 

Herwerden   (M.  A.   von).  —  Ueber  den  Kernfaden  und  den  Nucleolus  in 

den    SpeicheldriJsenkernen  der    Chironomuslarve.    (Anat.   Anz.,   XXXVIII, 

7  pp.)  [10 

Hœber  (R.).  —  Martin  Fisclier's  Lehre  von  der  Bindung  des  Wassers  in  den 

Zellen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  575-579.)  [26 

Holmstrom  (R.). —  Ueber  das  Vorkommenvon  Fett  and  fettàhnlichen  Substan- 

zen  im  Thymusparenchym.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  22  pp.,  1  pi.)     [23 

Hoven  (H.).  —  Du  rôle  du  chondriome  dans  l'élaboration  des  produits  de 
sécrétion  de  hi  glande  mammaire.  (Anat.  Anz.,  XXXIX,  321-326,  4  fig.)     [32 

H-worostucliin  ("W.).  —  Zur  Frage  liber  den  Bau  des  Plexus  chorioideus. 
(Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  12  pp.,  1  pi.)  [32 

Janicki  (C).   —  Zur  Kenntniss  der  Parabasalappaivits  bel  p/trasitischen 
FhigeWilen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  321-330,  8  fig.)  [21 

Koltzoff  (N.  K.).    —  Studien  liber  die  Gestalt  der  Zelle.  (Arch.  f.  Zellfor- 
sclmng,  VU,  H.  3,  344-423,  12  fig.)  [32' 

^Kiister  (E.).   —    Ueber  amdboïde  Formverànderungen  der  Chromatophoren 
hiiherer  Pflanzen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  362-370.)  [Il  s'agit  de 

l'émission  de  pseudopodes,  que  l'auteur  a  observés  dans  les  leucoplastes  de 
répidernie  des  feuilles  d'Orchis  latifolius  et  incarnatus.  —  F.  Péciioutre 

Leduc  (Stéphane).  —  a)  La  diffusion  des  liquides.  —  b)  La  cellule  osmoti- 
<iue.  (C.  R.  Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  47.)  [Voir  ch.  XIV 

a)  Lepeschkin  ('W.    "W.).   —    Leber  die  Slruktur  des  Protoplasmas.  (Ber. 
deutsch.  Bot.  Ges.,  XXIX,  181-190.)  [8 


4  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  —  —  Zur  Kenntnis  der  cheniiscJien  Zusammensetzung  des  Plasmamembran. 
(Ber.  deutsch.  bot.  Ces.,  XXIX,  '247-261.)  '  [23 

c)  —  —  Ueher  die  Wirkung  nnasthesiei'ender  Stoffe  auf  die  osmotischen 
Eiqenschafteii  der  Plasmamembran.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  349- 
355.)  ■  [23 

Levi  (Giuseppe)  e  Terni  (Tullio).  —  Sludi  sulla  grandezza  délie  cellule. 
(Arch.  Ital.  Anat.  Embriol.,  545-554,  1  pi.)  [8 

Lewitzky  (G.).  —  Ueher  die  Chondriosnmen  in  pflanzlichen  Zelh-n.  (Ber. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXVIII,  .538-540,  1  pi.)  [20 

Liesegang  (Raphaël  Ed.).  —  Die  Sliilzen  der  8iitschli''schen  Gel-Theorie. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  445-448.) 

[Observations  critiques  sur  la  théorie  de 
BïiTSCiiLi  concernant  la  structure  alvéolaire  du  protoplasme.  —  J.  Stroiil 

Lillie  (R.  S.).  —  Tlie  physiology  of  Cell-division.  IV.  The  action  of  sait- 
solutions  folloived  by  hypertonic  sea-ivater  on  unfertilized  sea-urchin  eggs 
and  the  mie  of  membranes  in  mitosis.  (Journ.  Morphol.,  XXII,  n"  3,  695- 
7.30,  3  fig.)  [37 

Lœb  (Jacques)  und  Wasteneys  (Hardolph).  —  Weilere  Bemerkungen 
ilber  den  Ziisammetihang  zmisr/ten  Oxyda tionsgrôsse  und  Cylolyse  der  Seei- 
geleier.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  H.  1  und  2,  108-169.)  [31 

Luna  (Emerico).  —  Ricerche  istologiche  sugli  epitrli  di  riveslimento. 
1°  Nota  :  Sulla  prelesa  esistenza  di  ponti  intercellulari  {Intercellular- 
brûckeu)  in  alcuni  epiteli.  (Anat.  Anz.,  XXXVIII,  n°  1,  8  pp.,  5  fig.)        [11 

Lutman  (B.  F.).  —  Cell  and  nuclear  division  in  Closterium.  (Bot.  Gazette, 
LI,  401-430,  2  pi.,  1  fig.) 

[Dans  les  Closterium,  le  processus  de  la  division  se  fait  en  deux 
temps  :  le  chromatophore  se  divise  pendant  la  première  nuit,  et  le  noyau 
pendant  la  seconde.  La  position  de  la  jeune  cloison  transversale  sem- 
blerait indiquer  que  les  extrémités  pointues  se  forment  secondairement, 
et  que  le  Closterium  était,  à  l'origine,  un  filament  d'algue.  —  P.  Guérin 

Maggiore  (L.).  —  L'apparato  mitocondriale  nel  cristallino.  (Rie.  fatte  nel 
Lab.  di  Anat.  normale  délie  R.  Univ.  di  Roma,  XVI,  fasc.  1-2,  115-119, 
1  pi.)  [La  méthode  de  Golgi 

pour  la  recherche  de  l'appareil  réticulaire  interne  met  en  évidence  les 
mitocliondries  dans  les  cellules  du  cristallin  du  Pigeon.  —  F.  Henneguy 

Me  Clendon  (J.  F.).  —  The  relation  of  pernieability  change  to  cleavagc  in 
ihe  frog's  egg.  (Science,  21  avril,. 629.) 

[Lors  de  la  segmentation  provoquée  (mécaniquement  ou  électrique- 
ment), l'œuf  présente  un  changement  de  perméabilité.  —  H.  de  Varigny 

Mencl  (E.).  —  Die  Kernd(piivalenle  und  Kerne  bci  Azolobacler  chroDCocriim 
■und  seine  Sporenbildung.  (Arch.  Protistenkunde,  XXll,  1-19.)  [12 

Meves  (F.).  —  Chromosomenldngen  bei  Salamandra^nebst  Bemerkungen  zur 
Individualildtstheorie  der  Cltrotnosomen.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  273- 
300,  2  pi.)  [10 

a)  Moreau  (F.).  —  5m/'  de.^  éléments  chromatiques  extranucléaires  chez  les 
Vaucheria.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4"  série,  XI,  452-455,  1  fig.) 

[II  s'agit  de  corpuscules  punc- 
tiformes  répartis  çà  et  là  dans  le  proloplasma  et  représentant  des  élé- 
ments bien  vivants,  car  ils  sont  susceptibles  de  division.  —  F.  Péchoutre 

6)  —  —  Première  note  sur  les  Mucorinées.  (Bull.  Soc.  Myc.  de  France, 
XXVII,  12  fig.,  1-7.)  [Descrip- 


I.  —  CELLULE.  5 

tion  du  noyau  au  repos  et  des  phénomènes  de  mitose  et  d'amitose  chez 
les  Mucorinées.  La  division  ka.ryokinétique  est  caractérisée  dans  ce  groupe 
par  la  présence  d'un  fuseau,  de  deux  centrosomes,  de  deux  chromosomes, 
par   l'absence  de  nucléole  et  de  membrane  nucléaire.  —  F.  Péchoutre 

Mitchell  (P.  A.)  and  McClendon  (J.  F.).  —  On  the  increase  in  oxydation  in 
the  egg  at  the  beginning  of  devdopment.  (Science,  l*""  sept.,  281.) 

[L'augmentation  existe  aussi  chez 
les  œufs  non  fécondés,  dans  l'eau  additionnée  de  NaOH.  —  H.  de  Varigny 

Mulso'w  (K.).  —  Chromosomenverhàltnisse  bei  Ancyracanthus  cystidicola. 
(Zool.  Anz.,  XXVIII,  484-486,  6  fig.) 

[Sera  analysé  avec  le  travail  m  extenso 

Nàgler  (Kurt).  —  Studien  iïber  Protozoen  mis  einem  Almtiimpel.  I.  Amœba 
Hartmanni  n.  sp.  Anhang  cur  Cent t'iolf rage.  (A'rch.  Protistenkunde,  XXII, 
56-70,  I  pi.)  [12 

Osterhout  ("W.  J.  V.).  —  Tlie  permrabililg  of  living  cells  ta  salts  in  pure 
and  baJanced  solutions.  (Science,  II  août  187.)  [25 

Paine  (S.  G.).  —  The  permeahility  of  the  YeaM-cell.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B.  572,  289.)  [Expériences 

sur  la  perméabilité  à  l'alcool  et  à  divers  sels  organiques.  —  H.  de  Varigny 

Perroncito  (A.).  —  Beilràge  zur  Biologie  der  Zel/e  (Mltochondrien,  Chro- 
midieii,  Golf/isches  Binnennetz  in  den  Samenzellen).  (Arch.  mikr.  Anat., 
LXXVII,  311-321,  6  fig.)  [18 

Petschenko  (Boris  de).  —  Drepanospira  Mïdleri  n.  5.  n.  sp.,  parasite  des 
P(ir(iméeiiuns;  conlrihiilion  à  l'étude  de  la  siriteliire  des  baetéries.  (Arch.  f, 
Protistenk.,  XXII,  248-298.)  [11 

a)  Politis  (J.).  —  Sopra  uno  spéciale  corpo  cellnlare  trovato  in  due  orchi- 
dée. (Rendiconti  dell'  Accad.  dei  Lincei,  XX,  343-348.)  [22 

b) Sugli  elaioplasti  nelle  mono-  e  Dicotiledoni.  (Rendiconti  dell'  Accad. 

dei  Lincei,  XX,  599-603.)  [23 

Prenant  (A.).  —  Problèmes  cglologiques  généraux  soulevés  par  Vétude  des 
cellules  musculaires.  (Journ.  Anat.  Physiol..  XLMI,  449-524,  28  fig.;  601- 
680,  25  fig.;  XLVIII,  I09-I8I,  11  fig.;  260-335,  15  fig.)  [16 

Renaiit  (J.).  —  Mitochondries  des  cellules  globuleuses  du  cartilage  hi/alin 
des  Mammifères.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  536-538,  2  fig.)  '    [19 

Retzius  (G.).  —  Biologische  Untersuchungen.  Neue  Folge.  XVI.  (Stockholm, 
100  pp.,  27  pl.)  '  [9 

Riddle  (O.).  —  The  permeability  of  the  ovarian  egg-membranes  of  the  fowl. 
(Science,  22  décembre,  887.) 

[L'urotropine  traverse  les  membranes  et  dans  l'œuf  donne  de  la  formaline. 
On  ne  retrouve  ni  le  benzoate  ni  le  salicylate  de  sodium.  —  H.  de  Varigny 

Ritter  (G.).  —  Ueber  Traumatotaxis  und  Chemotaxis  des  Zellkernes.  (Zeits. 
f.  Bot.,  III,  1-42.)  [Voir  ch.  XIV 

Rohde  (Emil).  —  Histogenetische  Untersuchungen.  IL  ht  die  Chromaiin- 
diminution  eine  allgemeine  Erscheinung  der  reifenden  Zellen  be:u\  der 
sic/i  eutu)ickehiden  Gewebe,  der  Proces-^^  der  Reifeteilungen  der  Gesc/ilecbts- 
zellen  nur  ein  spezieller  Fall  dièses  Vorganges  und  der  définitive  Verslust 
des  Keriies  bei  den  roten  Blutzelhm  der  Sàger  das  Endglied  dieser  Er- 
i<eheiuungsreihe?  (Zeitschr.  wissensch.  Zool.,  XCVIII,  1-30,  4  pl.)  [48 

Rufz  de  Lavison  (J.  de).  —  Recherches  sur  la  pénétration  des  sels  dans  le 


6  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

protojjlnsmc  et  sur  la  nature  de  leur  action  toxique.  (Thèses  de  la  Fac.  des 
Se.  de  Paris,  95  p.,  5  fig.)  '  [26 

Schiller  (  J.).  —  Beilrdge  zur  Entwicklunfjsgeschichte  und  Physiologie  der 
pflanzHchen  Zellkerns.  (Jahrb.  wiss.  Bot.,  XLIX,  206-306.) 

[Etude  surtout  histologique, 
basée  sur  la  considération  des  noyaux  de  detix  Algues  rouges  :  Antit/iam- 
niou  eruciatum  /'.  tenuissima  Hauck  et  A.  plumula  El  lis.  —  F.  Péchoutre 

Schlater  (G.).  —  Die  (jdiularpalhologie  und  der  gegenwàrtige  Stand  der 
Histologie.  (Jena,  G.  Fischer,  29  pp.)  [8 

Schultze  (O.j.  —  Die  Kontinuitiit  der  Muskelfihrillen  und  der  Sehnenfibrillen. 
(Verh.  Anat.  Ges.,  XXI''  Vers.,  Leipzig.)  [18 

Shibata  (K.).  —  Untersuchungen  ïiber  die  Chemotaxis  der  Pteridophyten- 
Spernialnzoiden.  (Jahrb.  Wiss.  Bot.,  XLIX,  6  p.)  [32 

Siedlecki  (M.).  —  VerdnderiDigen  der  Kernpiasmarelation  wdltrend  des 
Wachsiums  intrazelluidrer  Parasiten.  (Bull.  Ac.  Se.  Cracovie,  509-528, 
1  pi.)  [29 

Stomps  (Théo  J.).  —  Kerntheilunq  und  Synapsis  hei  Spinacia  oleracea  L. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  257-306,  3  pi.,  3  lig.)  [45 

Strasburger  (E.).  —  Kernleihmqshilder  hei  der  Erbse.  (Flora,  Cil,  1-235, 
1  pi.) 

[Interprétation  de  figures  anormales  que  l'on  oliserve  dans  les  mitoses 
ordinaires  et  dans  les  mitoses  de  cellules  chloralisées.  —  F.  Péchoutre 

Stiidnicka  (F.  V.).  —  r)as  Gewehe  der  Chorda  dorsalis  und  die  Klassifika- 
tion  di-r  sogenannter  «  Stillzgewebe  ».  (Anat.  Anz.,  XXXVIll,  n°  20-22, 
16  pp.)  [Voir  ch.  XIII 

Ulehla  (Vladimir).  —  UUramikrnskopische  S  Indien  iiber  Geisselbewegung. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  645-654,  657-676,  688-705,  721-728,  74  fig.)        [36 

Unna  (P.  G.).  —  Die  Redukiionsorte  und  Sauerslo/fsorte  des  tierischen 
Gewebes.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVIII,  Festschrift  fiir  W.  Waldeyer, 
74  pp.)  [26 

Vlès  (Fred).  —  Propriétés  optiques  des  muscles.  (.372  pp.,  79  fig.,  XIII  pi., 
Thèse  Paris,  A.  Hermann  et  fils,  éditeurs.)  [12 

Zimmermann  (K.  'W.).  —  Zur  Morphologie  der  E pilhel zellen  der  Sàuge- 
tierniere.  {Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVIII,  32  pp.,  3  pi.,  1  fig.)  [21 

Voir  pp.  50,  51,  151,  228,  241  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Abderhalden  (E.).  —  Nouvelles  idées  sur  la  constitution  et  le  métabolisme 
de  la  cellule.  —  Si  l'on  s'en  tient  à  l'ensemble  des  processus  qui  se  dérou- 
lent dans  les  cellules  et  qu'on  poursuive  l'étude  qualitative  du  métabolisme 
et  des  produits  qui  en  découlent,  on  arrive  à  un  faisceau  de  connaissances 
que  l'auteur  formule  ainsi,  quitte  à  justifier  son  point  de  vue  par  l'examen 
de  quelques  problèmes  particuliers  :  «  Chaque  cellule  végétale  ou  animale 
possède  une  structure  bien  définie.  Les  matériaux  qui  la  constituent  ont 
une  composition  spécifique.  Les  différents  éléments  de  la  cellule  sont  entre 
eux  dans  des  rapports  invariables.  A  cette  structure  caractéristique  des 
corps  cellulaires  correspondent  des  fonctions  déterminées.  11  s'ensuit  que  la 
structure  spécifique  de  la  cellule  commande  les  fonctions  particulières  de 
celle-ci,  et,  inversement,    on  peut    exprimer    la   môme    chose   en   disant 


I.  —  CELLULE.  7 

qu'à  chaque  fonction  correspond  une  structure  cellulaire  déterminée.  Le 
principe  de  la  structure  particulière  de  la  cellule  de  chaque  espèce  est  donné 
par  la  constitution  des  cellules  génératrices  qui  déterminent  la  structure 
de  toutes  les  cellules  subséquentes.    » 

A.  a  été  amené  à  cette  manière  de  voir  par  un  grand  nombre  d'observa- 
tions concordantes.  Il  indique  celles  d'entre  elles  qui  parlent  le  plus  clair-e- 
ment  en  faveur  de  la  constitution  spécifique  des  éléments  cellulaires.  Vam- 
pyrella  Spirogyrse  choisit  toujours  une  seule  espèce  particulière  d'algues 
pour  sa  nourriture  ;  on  a  cru  voir  là  un  signe  d'intelligence.  Il  n'en  est  rien  : 
cet  organisme,  comme  tous  les  autres,  se  sert  d'un  ferment  qui  ne  peut  agir 
que  sur  un  substratum  déterminé,  comme  une  clef  ne  peut  ouvrir  qu'une 
serrure.  Le  choix  d'une  cellule  particulière,  loin  d'être  un  effet  de  son 
intelligence,  est  dû  en  réalité  à  un  rapport  établi  une  fois  pour  toutes 
entre  la  structure  des  ferments  et  celle  des  substratums  qu'ils  peuvent 
attaquer.  Cet  exemple  se  prête  à  des  considérations  d'un  intérêt  plus 
général.  L'organisme  unicellulaire  est  ici  un  réactif  extraordinairement  sen- 
sible pour  déceler  la  composition  des  parois  cellulaires  de  certaines  algues. 
Les  ferments  fournissent  ainsi  la  preuve  certaine  que  même  les  parois  des 
cellules  appartenant  à  des  espèces  très  voisines  ne  possèdent  pas  une 
composition  identique.  Chaque  espèce  conserve  le  plan  de  structure  trans- 
mis par  les  cellules  génératrices,  donc  aucune  cellule  n'ingère  des  aliments 
du  dehors  sans  les  avoir  transformés.  Toute  substance  nutritive  lui  est 
absolument  étrangère  jusqu'au  moment  oîi  elle  l'a  décomposée  au  point 
que  la  substance  ne  rappelle  en  rien  sa  structure  spécifique  antérieure. 
La  cellule  s'empare  alors  des  matériaux  les  plus  simples  et  se  met  à  les 
façonner  suivant  Je  plan  qu'elle  a  adopté.  Dans  les  maladies  microbiennes, 
il  y  a  lutte  pour  l'existence  entre  des  cellules  ayant  chacune  une  structure 
spécifique  invariable. 

L'auteur  insiste  sur  la  dépendance  des  organes  les  uns  vis-à-vis  des  autres  : 
pancréas  et  cellules  de  l'intestin,  etc.  La  glande  thyroïde,  les  parathyroïdes, 
l'hypophyse,  le  thymus,  etc.  sécrètent  des  substances  qui  mettent  en  mou- 
vement dans  d'autres  organes  des  fonctions  déterminées.  Ce  travail  en  com- 
mun des  différents  organes  n'est  toutefois  possible  que  dans  la  mesure  où 
aucun  principe  étranger  ne  vient  faire  obstacle  à  l'exercice  normal  des 
fonctions  [XI]. 

L'examen  approfondi  des  rapports  mutuels  des  différentes  espèces  cellu- 
laires fournit  une  nouvelle  preuve  de  ce  que  les  différentes  cellules  de 
l'organisme  doivent  posséder  une  structure  constante  jusque  dans  ses  moin- 
dres détails.  Les  substances  sécrétées  par  les  cellules,  circulant  dans  le 
sang  et  dans  la  lymphe,  passent  à  côté  de  cellules  de  toutes  catégories.  Elles 
n'agissent  cependant  que  sur  certaines  cellules  déterminées.  La  suprarénine, 
par  exemple,  sécrétée  par  les  capsules  surrénales,  n'agit  que  sur  les  organes 
qui  sont  innervés  par  le  grand  sympathique.  Dans  l'hermaphrodisme  latéral 
—  il  s'agit  d'animaux  qui  sont  moitié  mâles,  moitié  femelles  —  le  côté  du 
corps  qui  possède  la  glande  mâle  montre  extérieurement  les  caractères  du 
mâle  et  l'autre  moitié,  avec  la  glande  femelle,  les  caractères  de  ce  sexe. 
On  a  tort  d'admettre  que  les  sécrétions  des  glandes  sexuelles  provoquent  la 
formation  des  caractères  sexuels  secondaires,  car  les  substances  sécré- 
tées, soit  par  l'ovaire,  soit  par  le  testicule,  passent  dans  l'exemple  ci-dessus 
à  côté  de  toutes  les  cellules  de  l'organisme.  Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  les 
différentes  cellules  ont  dés  l'origine  leur  structure  spéciale,  et  que  les  sé- 
crétions ou  les  glandes  sexuelles  ne  font  que  développer  les  caractères 
sexuels  secondaires  [IX]. 


8  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Les  idées  exposées  dans  ce  travail  sur  la  coopération  des  diverses  cellules 
de  l'organisme,  permettent  de  comprendre  avec  quelle  facilité  des  troubles 
du  métabolisme  peuvent  se  produire.  Les  différentes  cellules  ont  besoin  les 
imes  des  autres,  en  sorte  que  leur  coopération  intime  peut  seule  assurer  la 
marche  régulière  de  la  vie  cellulaire  de  l'ensem.ble.  Une  cellule  est-elle 
gênée  dans  ses  fonctions,  a-t-elle  subi  une  altération  quelconque  dans  sa 
structure,  il  peut  arriver  qu'elle  ne  soit  plus  en  mesure  de  produire  une 
certaine  sécrétion  qui,  suivant  les  idées  d'A.,  doit  avoir  une  constitution 
invariable  jusque  dans  ses  moindres  détails.  II  se  peut  cependant  que  cette 
fonction  de  la  cellule  n'ait  pas  été  atteinte,  mais  que  la  cellule  soit  hors 
d'état  de  réagir  à  des  incitations  qui  lui  viennent  d'autres  cellules.  Une 
substance  donnée  se  présente  en  vain  devant  la  cellule,  où  elle  ne  trouve 
plus  le  substratum  qui  lui  convient.  Il  a  peut-être  subi  une  altération  mi- 
nime, mais  cela  suffit  pour  le  soustraire  à  l'influence  de  la  substance.  A.  voit 
dans  l'avenir  la  création  d'une  thérapeutique  spécifique  des  cellules, 
qui  s'appuyera  essentiellement  sur  des  combinaisons  ainsi  constituées 
qu'elles  pourront  se  comporter  en  tous  points  comme  le  ferment  envers  son 
substratum.  —  M.  Boubier. 

Schlater  (G.).  —  La  pathologie  cellulaire  et  l'état  actuel  de  l'his/ologie.  — 
La  pathologie  doit  lenir  compte  des  idées  qui  tendent  à  se  faire  jour  en  his- 
tologie. Actuellement  la  théorie  cellulaire  ne  peut  être  conservée  sous  la 
forme  simpliste  où  elle  a  été  fondée.  D'une  part,  en  effet,  les  cellules  n'ont 
plus  besoin  d'être  séparées  par  des  cloisons  pour  être  les  individualités 
élémentaires  de  l'organisme,  et  peuvent  n'exister  que  sous  la  forme  d'éner- 
gides.  D'autre  part,  les  cellules  ne  sont  plus  la  forme  morphologique  la  plus 
simple  de  l'énergie  vivante,  puisque  au  delà  des  cellules  il  y  a  des  unités 
structurales  d'ordre  moindre,  dont  les  granula  sont  la  forme  la  plus  élémen- 
taire, —  A.  Prenant. 

1'^  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule. 

a)  StfNclurc. 

a)  Lepeschkin  ("W.  "W.).  —  La  structure  du  protoplasma.  —  L.  s'élève 
contre  l'hypothèse  de  Bûtsciili  qui  a  attribué  au  protoplasma  la  structure 
d'une  écume;  cette  structure  n'existe  que  dans  le  protoplasme  mort,  fixé  par 
les  réactifs.  BïItschli  admet  en  même  temps  que  le  protoplasma  vivant  est 
fluide;  cette  hypothèse  n'est  pas  admissible,  car  une  écume  ne  peut  pas  être 
lluide  et  un  corps  fluide  ne  prend  la  structure  d'une  écume  qu'après  coagu- 
lation. Li.  apporte  divers  arguments  à  sa  conception  qui  assimile  le  proto- 
plasme à  une  émulsion  ultramicroscopique  ou  même  microscopiquement 
visible.  —  F.  Péchoutre. 

Levi  (G.)  et  Terni  (T.).  —  Études  sur  la  grandeur  des  cellules.  —  //.  La 
variation  de  l'indice  plasmatico-nucléaire  pendant  l'intercinùse.  —  II  résulte 
de  mesures  effectuées  sur  les  cellules  séminales  du  Geotritnn  que,  pendant 
la  période  auxocytaire,  il  y  a  une  disproportion  uniformément  croissante 
entre  le  volume  du  cytoplasma  et  celui  du  noyau,  et  que  cette  disproportion 
s'accentue  particulièrement  pendant  la  période  qui  précède  immédiatement 
la  cinèse.  D'après  l'hypothèse  de  R.  Hertwig  cette  phase  devrait  être  carac- 
térisée par  une  augmentation  rapide  de  la  masse  nucléaire,  devant  rétablir 
le   rapport  iiucléo-plasmique  normal.   Dans  la  télophase   de   la   division, 


I.  —  CELLULE.  9 

comme  l'a  constaté  Conklin  chez  Crepiduln,  la  disproportion  est  encore  plus 
marquée  que  dans  la  prophase,  mais,  dans  une  période  qui  suit  immédiate- 
ment, le  volume  du  noyau  croît  rapidement  et  le  rapport  nucléo-plasmique 
normal  se  rétablit.  L'hypothèse  de  Hertwig,  telle  qu'il  l'a  formulée,  peut  ex- 
pliquer quelques  cas  particuliers,  mais  ne  peut  avoir  une  portée  générale. 
11  faut  tenir  compte  des  variations  de  la  quantité  de  chromatinc  contenue 
dans  le  noyau  pendant  les  intercinèses.  La  chromatine  à  la  fin  de  la  période 
auxocytaire  n'a  pas  augmenté  de  quantité,  mais  elle  se  présente  sous  une 
autre  forme  que  celle  qu'elle  avait  au  début.  Le  lent  accroissement  du 
noyau,  et  surtout  l'arrêt  de  cet  accroissement  à  la  fin  de  la  période  auxocy- 
taire, paraît  lié  intimement  au  phénomène^  de  la  concentration  de  la  chro- 
matine, phénomène  accompagné  d'un  passage  de  suc  nucléaire  et  d'autres 
matériaux  du  noyau  dans  le  cytoplasma.  L'hypothèse  de  R.  Hertwig  pour- 
rait être  modifiée  de  la  manière  suivante  :  le  rapport  nucléo-plasmique  nor- 
mal serait  rétabli  à  la  fin  de  la  cinèse,  quand  le  noyau  se  remplit  de  suc 
nucléaire  et  se  reconstitue.  Mais  cet  état  normal  est  très  court,  car,  dès  que 
le  volume  de  la  celhde  augmente,  commencent  dans  le  noyau  la  concentra- 
tion de  la  cliromatine  et  un  passage  du  suc  nucléaire  dans  le  cytoplasma  ;  il 
en  résulte  que  l'accroissement  du  noyau  est  bien  inférieur  à  celui  du  corps 
cellulaire.  La  tension  nucléo-plasmique  augmente  progressivement  jusqu'à 
la  fin  de  l'intercinèse,  en  même  temps  que  la  chromatine  se  concentre  dans 
les  chromosomes.  Après  le  retour  des  deux  cellules-filles  à  l'état  de  repos  et 
après  la  reconstitution  des  noyaux,  la  tension  nucléo-plasmique  diminue,  et 
il  y  a  retour  à  l'état  normal.  La  cause  principale  de  la  division  cellulaire 
est  celle  admise  par  Spencer  :  les  conditions  défavorables  de  nutrition 
dans  lesquelles  se  trouve  la  cellule  par  suite  de  la  disproportion  qui  existe, 
pour  des  raisons  géométriques,  entre  l'augmentation  de  son  volume  et  celle 
de  sa  surface  [3",  a].  —  F.  Henneguy. 

Retzius  (G.).  —  Recherches  biologiques.  —  Le  nouveau  fascicules  publié 
par  l'auteur  renferme  une  série  de  mémoires  relatifs  à  des  sujets  différents  :■ 
comportement  de  la  chromatine  dans  les  divers  états  physiologiques  ;  pro- 
cessus de  la  maturation  de  l'œuf  des  Astérides  ;  structure  et  développement 
de  l'œuf  d'Ascaris  megalocephaln  ;  recherches  sur  l'œuf  de  divers  Inverté- 
brés et  Vertébrés  {Ascidia  inteslincdis ,  Golnus  niger,  Sagartia,  Ancilia, 
Priapidus,  Astacus,  Pieris,  Musca,  Amphioxus,  Myxine,  Squalus,  Molge, 
Coleus,  Homo)  ;  comportement  des  cellules  nerveuses  et  des  spermatozoïdes 
des  Mammifères  par  la  coloration  de  Blondi;  un  cas  d'hermaphroditisme 
chez  Asterias  rubcns;  structure  des  cellules  nerveuses;  spermies  du  Chim- 
panzé et  des  divers  animaux  africains  ;  spermies  des  Oiseaux;  un  résumé  de 
ses  recherches  sur  la  structure  du  protoplasma. 

En  employant  la  méthode  de  triple  coloration  de  Blondi,  on  constate  que 
la  chromatine  dans  les  cellules  à  l'état  de  repos  se  colore  en  violet  et  en 
rouge;  pendant  la  division,  au  stade  de  fuseau,  elle  se  colore  fortement  en 
vert.  Cette  différence  de  colorabilité  se  retrouve  dans  l'évolution  du  noyau 
de  l'œuf  et  du  spermatozoïde.  Dans  la  vésicule  germinative  de  l'œuf  ovarien, 
la  chromfitine  se  colore  en  rouge  ;  au  moment  de  la  formation  des  globules 
polaires,  elle  prend  une  teinte  verte.  Dans  le  premier  noyau  de  segmenta- 
tion, résultant  de  l'union  du  pronucléus  femelle  et  du  pronucléus  mâle,  la 
coloration  rouge  reparaît  jusqu'au  moment  de  sa  division  où  la  chromatine 
se  colore  de  nouveau  en  vert.  Il  en  est  de  même  dans  les  noyaux  aux  stades 
de  blastula  et  de  gastrula.  Chez  la  plupart  des  Métazoaires  inférieurs,  il  y 
a  une  émission  de  cliromatine  (sous  forme  de  chromidies)  de  la  vésicule 


10  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

germinative  dans  le  cytoplasma  ovulaire.  Pendant  la  transformation  de  la 
spermatide  en  spermatozoïde,  le  noyau  qui  se  colore  d'abord  en  violet  ou 
en  rouge  violacé  prend  une  affinité  de  plus  en  plus  marquée  pour  le  vert. 
Dans  les  cellules  nerveuses  adultes,  la  chromatine  du  noyau  est  rouge  ou 
rouge  violacé,  le  nucléole  est  violet.  Dans  les  cellules  de  la  névroglie  et 
celles  de  l'épendyme,  le  noyau  est  en  général  vert;  dans  les  neuroblastes, 
il  est  vert.  Ces  différences  de  colorabilité  sont  en  rapport  avec  la  quantité 
d'acide  nucléique  contenu  dans  le  noyau,  l'acide  nucléique  basophile  ayant 
une  grande  affinité  pour  le  vert  de  métbyle.  Les  observations  de  R.  confir- 
ment tout  ce  qu'on  savait  déjà  sur  les  changements  de  colorabilité  de  la 
chromatine. 

Dans  le  protoplasma,  aussi  bien  dans  les  œufs  que  dans  les  cellules  ner- 
veuses, l'auteur  n'a  jamais  observé  une  structure  écumeuse  ou  alvéolaire.  II 
n'a  trouvé  qu'une  substance  hyaline  sans  structure,  le  paramitome  ou  sub- 
stance interfilairr  de  Flemming,  et  dans  cette  substance  des  filaments  con- 
stitués par  dos  granulations  disposées  en  files,  le  mitome  ou  fila  deFi.EMMiNG. 
Lorsqu'on  trouve  des  vacuoles,  les  parois  de  celles-ci  sont  constituées  par 
du  paramitome  et  du  mitome.  Dans  les  cellules  nerveuses,  en  plus  de  cette 
structure,  on  trouve  des  corps  de  Nissl  et  des  neurofibrilles.  Pour  R.,  les 
mitochondries,  les  plastosomes  ne  sont  que  les  microsomes  du  mitome.  Mal- 
gré les  nombreuses  recherches  effectuées  depuis  plusieurs  années  par  di- 
vers auteurs,  la  structure  fondamentale  du  protoplasma  est,  pour  l'auteur, 
celle  admise  par  Flemming,  en  1882.  —  F.  HeiNNEGUy. 

Meves  (F.  ).  —  Longueur  des  chromosomes  chez  la  Salamandre  et  remarques 
sur  la  théorie  de  l'individualité  des  chromosomes.  ~  M.  a  mesuré  chez  la  Sa- 
lamandre, avec  le  soin  minutieux  qu'il  apporte  à  toutes  ses  observations,  la 
longueur  des  chromosomes,  et  il  n'a  pas  retrouvé  de  «  paires  »  dans  les 
spermatogonies.  Dans  les  spermatocytes,  il  a  trouvé  une  grande  variété  de 
taille  et  d'aspect.  Il  étudie  ensuite  les  chromosomes  des  cellules  sexuelles 
de  la  Salamandre.  II  y  trouve  des  variations  de  longueur  considérables  et 
irrégulières,  même  dans  les  cellules  d'un  même  feuillet.  II  conclut  donc 
contre  l'existence  de  chromosomes  appariés.  Ensuite,  M.  fait  un  long  examen 
critique  de  la  théorie  de  l'individualité.  Le  nombre  des  chromosomes  est 
évidemment  très  constant  ainsi  que  leur  volume,  mais  c'est  là  simplement 
une  qualité  héréditaire  de  la  chromatine.  On  retrouve  les  mêmes  caractères 
dans  d'autres  organites  de  la  cellule.  —  Ch.  Champy. 

Herwerden  (M.  A.  van).  —  Sur  le  filament  nucléaire  et  le  nucléole  dans 
les  noyaux  des  glandes  salivaires  de  la  larve  de  Chironome.  —  Erhard 
(1910)  a  prétendu  que  le  filament  nucléaire  représente  la  substance  nucléo- 
laire,  tandis  que  la  substance  chromatique  est  répartie  dans  le  nucléole,  les 
anneaux  de  Balbiani  et  la  trame  de  la  charpente  nucléaire.  11  s'est  fondé 
pour  cela  sur  une  coloration  par  le  carmin  boracique  et  le  vert  de  métbyle 
(d'après  Obst),  qui  teint  en  vert  le  filament  nucléaire  et  en  rose  le  nucléole 
tout  comme  celui  des  œufs  de  Mollusques.  H.  objecte  très  justement  que  des 
colorations  n'ont  jamais  pu  donner  d'indications  précises  pour  la  distinction 
microchimique  de  substances.  11  reproche  au  mélange  de  Erhard  d'être  irra- 
tionnel, composé  qu'il  est  de  deux  teintures  basiques;  or  on  sait  que  dans 
ces  conditions  la  coloration  est  purement  pliysique,  et  que  l'une  des  couleurs 
peut  déplacer  l'autre;  d'ailleurs,  un  mélange  de  carmin  boracique  et  de 
vert  de  métbyle  colore  différemment  deux  chromatines,  par  exemple  celle 
de  la  tête  des  spermatozo'i'des  de  la  Grenouille  en  vert,  celle  du  noyau  des 


I.  —  CELLULE.  11 

spermatocytes  en  bleu  violacé.  Si  l'on  applique  aux  cellules  salivaires  de  la 
larve  de  Chironome  une  coloration  par  une  teinture  basique  et  par  une  tein- 
ture acide  (liémalun-éosine),  le  fîlameat  nucléaire  prend  la  couleur  basique 
et  le  nucléole  la  couleur  acide.  Les  digestions  artificielles  (pepsine,  HCl) 
sont  encore  plus  démonstratives  de  la  nature  chromatique  du  premier,  de  la 
nature  nucléolaire  du  second  :  celui-là  n'est  pas  attaque;  celui-ci  sans  dis- 
paraître définitivement  subit  une  perte  de  substance.  Dans  NaCl  à  10  %,  le 
filament  nucléaire  disparaît,  tandis  que  le  nucléole  persiste  en  se  vacuoli- 
sant.  D'autres  réactions  ont  achevé  de  convaincre  H.  que  la  substance  du 
filament  nucléaire  répond  aux  caractères  de  la  chromatine  qu'ont  donnés 
Zacharias  et  Carnoy,  et  que  celle  du  nucléole  coïncide  avec  la  substance 
nucléolaire  définie  par  ces  auteurs.  —  A.  Prenant. 

Bolsius  (H.).  —  Sur  la  alruclure  spiralée  ou  discoïde  de  l'élément  chro- 
matique dans  les  glandes  salivaires  des  larves  de  Chironomus.  —  B.  signale 
une  disposition  singulière  de  la  chromatine,  dans  les  cellules  des  glandes 
salivaires  des  larves  de  Cldronomus,  d'ailleurs  variable  selon  les  espèces. 
Il  y  a,  en  particulier,  tantôt  une  disposition  en  fil  spirale  s'enroulant  autour 
d'une  tige  achromatique,  tantôt  mie  structure  en  disques  pleins  alternant 
avec  des  champs  achromatiques.  —  A.  Lécaillon. 

Derschau  (M.  V.).  —  Les  ponts  du  noyau,  el  la  substance  nucléaire.  — 
Dans  les  noyaux  de  la  paroi  du  sac  embryonnaire  de  Fritillaria  imperialis, 
l'auteur  a  cherché  à  confirmer  les  idées  de  Stauffaciier  d'après  lesquelles 
entre  les  parties  périphériques  des  noyaux  et  des  nucléoles,  d'une  part,  et  le 
protoplasme  _  environnant,  d'autre  part,  il  existe  des  zones  incolores  tra- 
versées par  des  sortes  de  ponts.  Les  réactifs  colorants  démontrent  qu'il  se 
produit  sur  ces  ponts  un  transport  des  substances  oxychromatiques  (linine) 
du  noyau  et  des  substances  basichromatiques  (chromatine)  à  l'intérieur  du 
noyau  et  vers  le  protoplasma.  Une  membrane  nucléaire  au  sens  liabituel  du 
mot  serait  dans  ces  conditions  non  seulement  un  organe  superflu  mais 
encore  un  obstacle  et  D.  nie  son  existence  ;  ce  n'est  que  dans  les  préparations 
fixées  et  «  post  mortem  »  que  des  changements  donnent  l'apparence  d'une 
membrane.  Les  parties  oxychromatiques  du  noyau  traversent  le  plasma  pour 
être  utilisées  dans  la  formation  du  fuseau.  L'auteur  constate  que  les  ébauches 
des  sacs  embryonnaires  consomment  beaucoup  d'oxychromatine  fournie  par 
les  cellules  somatiques  voisines  et  la  stérilité  de  certaines  plantes  serait 
due  à  l'insuffisance  de  l'oxychromatine.  —  F.  Péchoutre. 

Luna  (Emerico).  —  Recherches  histologiques  sur  les  épilhéliums  de  revête- 
ment. /■■*=  iXote  :  Sur  la  prétendue  existence  des  ponts  intcrcellulaires  {Inter- 
cellularbrilcken)  dans  certains  épithéliums.  —  Après  un  historique  de  la 
question,  L.  conclut  de  ses  préparations  (obtenues  par  macération  dans 
l'acide  osmique)  que  dans  l'épitliélium  gastro-intestinal  l'apparence  de  ponts 
intercellulaires  est  produite  par  l'aifrontement  bout  k  bout  d'épines  oppo- 
sées qui  s'élèvent  des  faces  latérales  des  cellules  contiguës  et  qui  sont  due 
à  la  rétraction  du  corps  cellulaire  sous  l'influence  du  réactif.  —  A.  Prenant. 


s 


Petschenko  (Boris  de).  —  Drcpanospira  MiUleri  n.  [/.,  n.  sp.,  parasite 
de  Paramecium.  Contribution  à  la  structure  des  Bactéries.  —  L'être  en  ques- 
tion ne  contient  pas  de  noyau,  mais  seulement  une  portion  nucléaire  du 
protoplasma,  mal  séparée  morphologiquement.  Cette  partie  nucléaire  ren- 
ferme deux  substances,  souvent  mêlées,  mais  distinctes  à  certains  stades  ; 


12  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

l'une  très  chromophile,  l'autre  qui  reste  claire  et  que  l'auteur  appelle  nu- 
cléolaire.  Pour  former  les  endospores,  la  substance  nucléolaire  produit  des 
grains,  autour  desquels  de  la  chromatine,  née  dans  le  plasma,  vient  s'accu- 
muler. La  chromatine  de  l'autre  partie  nucléaire  n'intervient  pas  :  elle  est 
formée  de  tropliochromatine,  substance  qui  pourtant  ne  doit  pas  différer 
fondamentalement  de  l'fiutre.  Le  corps  des  Bactéries  renferme  des  éléments 
nucléaires,  mais  pas  de  noyau  à  structure  morphologiquement  déterminée, 
et  leur  configuration  interne  montre  une  grande  instabilité.  —  A.  Robert. 

Mencl  (E.).  — Équivalents  du  noyau  et  notjau  chez  Azotobacter  chroococ- 
cum  et  formation  des  spores.  —  Des  grains  chromatiques  se  multiplient  et  se 
condensent  au  moment  de  la  formation  des  spores  et  disparaissent  complè- 
tement dans  ces  dernières.  —  A.  Robert. 

Nâgler  (Kurt.).  —  Études  sur  les  Protozoaires  d'une  mare.  Amteba  Hart- 
manni  n.  sp.  —  Appendice  :  Sur  la  question  du.  centriole.  —  N.  regarde 
comme  générale  l'existence  d'un  centriole  chez  les  Protozoaires.  Il  a  deux 
fonctions  :  la  division  et  la  différenciation.  C'est  lui  qui  donne  le  branle  à  la 
division  du  noyau.  Hartmann  a  proposé  de  reprendre  le  nom  (ïénergide,  en 
lui  donnant  le  sens  d'élément  né  par  division  d'un  caryosome  univalent, 
qu'il  soit  isolé  ou  confondu  avec  d'autres  dans  un  polycaryon.  La  division 
peut  donner  naissance  par  différenciation  à  des  énergides  hétéronomes  : 
noyau  principal,  blépharoplaste,  grain  basai,  flagelle.  Le  centriole  préside, 
de  plus,  aux  échanges  cycliques  de  Hartmann.  En  somme  il  est  l'élément 
essentiel  du  monocaryon  et  constitue  la  manifestation  la  plus  primitive  de 
la  vie.  —  A.  Robert. 

Awerinzew  (S.).  —  Études  sur  les  Protozoaires  parasites.  V.  Quelques 
découvertes  .sur  le  développement  de  Lyniphocijstis  Johnstoni  Woode.  —  A  un 
certain  stade  du  développement,  le  noyau  se  vide  de  sa  chromatine,  puis  la 
plastine  disparaît  et  tout  le  contenu  de  la  cellule  devient  uniformément 
granuleux,  sans  qu'il  soit  possible  d'y  distinguer  protoplasma,  plastine,  ni 
chromatine.  Donc,  un  organisme  peut  vivre  sans  noyau,  et  même  sans  sub- 
stance nucléaire  décelable.  Le  noyau  n'est  même  pas  indispensable  à  la  divi- 
sion :  des  essais  faits  sous  la  direction  de  A.  par  M'"=  Sun  ont  montré  que, 
dans  certaines  conditions,  un  Infusoire  pouvait  se  diviser  indépendamment  du 
noyau  et  qu'on  pouvait  obtenir  ainsi  des  individus  sans  noyau.  —  A.  Robert. 

Vlès  (Fred).  —  Propriétés  optiques  des  muscles.  —  Ce  volume  inaugure 
véritablement  une  ère  nouvelle  dans  l'étude  physique  et  microscopique  du 
muscle,  en  modernisant  les  recherches  de  BRiJcKE,  Engelmann  et  des  autres. 
Il  représente  l'étude  du  muscle  au  repos,  et  en  quelque  sorte  l'optique  sta- 
tique du  muscle.  Il  comprend  cinq  parties. 

I.  —  La  première  est  consacrée  à  l'étude  de  l'action  des  fibres  musculaires 
sur  les  diverses  radiations  lumineuses,  c'est-à-dire  à  ïabsorption.  Le  pro- 
blème que  V.  s'est  proposé  est  celui  de  la  répartition  de  l'absorption  dans 
les  différentes  stries  de  la  fibre  striée.  La  tecl)ni(iue,  pour  localiser  les  ban- 
des d'absorption  aux  diverses  stries  de  la  fibre  musculaire,  est  fondée  sur 
l'emploi  de  la  lumière  polarisée.  Comme  certaines  stries  de  la  fibre  sont 
réfringentes  et  les  autres  non,  le  spectre  du  faisceau  lumineux  émergeant 
des  niçois  croisés  ne  contiendra  que  les  radiations  ayant  traversé  les  stries 
biréfringentes.  En  comparant  le  spectre  obtenu  en  lumière  polarisée  avec 
un  spectre  de  la  môme  fibre  obtenu  en  lumière  naturelle,  on  pourra  arriver 


I.  —  CELLULE.  13 

à  conclure  que  certaines  bandes  d'absorption  sont  localisées  à  tel  ou  tel  des 
éléments  de  la  striation.  L'étude  de  spectrogrammes  obtenus  dans  ces  con- 
ditions a  donné  les  résultats  suivants.  Les  spectres  musculaires  offrent  des 
bandes  d'absorption  qui,  comparées  à  celles  que  donnent  les  spectres  san- 
guins, présentent  avec  le  spectre  des  pigments  sanguins  de  grandes  affinités, 
sans  qu'il  y  ait  identité  complète;  ces  bandes  sont  qualifiées  de  «  dérivées 
hématiques  ».   D'autres  bandes,  au  contraire,  dites  «   dérivées  sarcoplas- 
miques  »,  n'ont  aucune  affinité  avec  les  bandes   du   pigment  sanguin  et 
résultent  probablement  de  l'absorjjtion  du  plasma  (sarcoplasma)  musculaire 
lui-même.  Au  point  de  vue  de  la  localisation  dans  la  fibre  striée,  les  bandes 
ou  dérivées  hématiques  sont  localisées  aux  disques  Q  ;  les  pigments  d'origine 
sanguine  no  sont  donc  pas  uniformément  répartis  dans  la  fibre.  Les  bandes 
dérivées  sarcoplasmiques  peuvent  être  soit  localisées  aux  disques  Q,   soit 
générales  à  toute  la  fibre.  Aucune  bande  n'est  localisée  aux  disques  clairs 
E-1.  Si  l'on  compare  entre  eux  les  spectres  fournis  par  trois   muscles  diffé- 
rents (d'Ecrevisse,  de  Grenouille,  de  Moule),  on  constate  qu'il  y  a  des  bandes 
spécifiques  à  chacun  d'eux  et  des  bandes  communes  à  tous  les  trois.  Parmi 
les  bandes  spécifiques  se  rangent  les  dérivés  hématiques.  Parmi  les  bandes 
communes,  il  faut  citer  surtout  celle  qu'on  retrouve  dans  les  trois  muscles 
sans  localisation  aucune  à  un  élément  donné  de  la  fibre,  celle  qui  est  sarco- 
plasmique.  Il  semble  que  les  bandes  communes  doivent  être,  par  consé- 
quent, l'indication  de  groupements  moléculaires  fondamentaux  de  la  fibre 
musculaire,  qui  sont  peut-être  une  condition  nécessaire  de  la  contractilité. 
Tout  se  passe  comme  si  ces  groupements  moléculaires  fondamentaux  repré- 
sentaient un  substratum  existant  tout  le  long  de  la  fibre  lisse  et  de  la  fibre 
striée  et  dans  cette  dernière  aussi  bien  au  niveau   des  disques  Q  que  des 
disques  E-1.  Sur  ce  substratum  général  à  position    constante  seraient  con- 
struits d'autres  groupements  moléculaires  à  position  variable,  qui  sont  soit 
d'autres  groupements  sarcoplasmiques,  soit  des  groupements  hématiques,  soit 
enfin  des  groupements  biréfringents  dont  il  sera  question  plus  loin.  Ces 
divers  groupements  sont  répartis  uniformément  dans  la  fibre  lisse,  mais 
ils  sont  localisés  aux  disques  Q  dans  la  fibre  striée.  Le  disque  Q  constitue 
donc  un  édifice  moléculaire  beaucoup  plus  complexe  que  le  disque  El.   et 
de  plus  de  composition  spécifique.  Cette  localisation,  dans  la  fibre  striée,  de 
groupes  réguliers  de  molécules  sarcoplasmiques,  de  chromopliores  héma- 
tiques et  de  substances  biréfringentes,  sur  un  axe  continu  formé  par  d'au- 
tres molécules  de  position  inaltérable,  produit  une  sorte  de  croissance  pério- 
dique de  la  complexité  moléculaire  que  nous  révèle  la  spectrographie,  et  il 
serait  intéressant  de  rechercher  quelles  causes  peuvent,  dans  le  passage  de 
l'état  lisse  à  l'état  strié,  amener  un  complexe  uniforme  à  devenir  un  com- 
plexe périodique. 

II.  —  La  deuxièm-e  partie  traite  des  indices  de  réfraction  des  muscles.  La 
recherche  des  variations  de  ces  indices  est  un  moyen  de  pénétrer  dans 
rintimité  des  réactions  physiologiques  des  tissus  vivants,  puisque  des  rela- 
tions lient  l'indice  de  réfraction  à  diverses  caractéristiques  moléculaires  des 
corps.  Deux  méthodes  ont  été  employées.  L'une  consiste  à  relever  l'indice 
gloîjal  du  muscle  au  réfractomètre  Abbe.  L'autre  méthode,  microscopique, 
ou  méthode  d'immersion,  consiste  à  passer  l'objet  dans  une  série  de  liquides 
d'indices  croissants,  et  à  noter  l'instant  où  il  y  a  égalité  d'indices  entre 
l'objet  et  le  milieu,  c'est-à-dire  l'instant  où  les-  ondes  lumineuses  franchis- 
sent sans  perturbation  la  limite  de  contact  entre  l'un  et  l'autre.  En  utilisant 
dans  cette  méthode  miscroscopique  le  phénomène  des  franges  de  Becke,  V. 
observe  qu'il  n'y  a  qu'un  seul  système  de  franges  transversales  de  la  fibre 


14  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

striée,  et  que  ce  système  dépend  de  la  bande  Z,  c'est-à-dire  qn'il  n'y  a  dis- 
continuité d'indices  qu'au  niveau  de  cette  bande. 

III.  —  Dans  cette  troisième  partie,  intitulée  :  Images  ultra-violettes  :  phéno- 
mènes divers  de  diffraction,  l'auteur  étudie  d'aboi'd  le  photoiiramme  de  la 
fibre  obtenu  en  lumière  ultra- violette.  L'emploi  de  la  lumière  ultra-violette 
fait  naître  plusieurs  espérances.  On  peut  espérer  d'abord,  en  vertu  de  la 
formule  bien  connue  d'Abbe,  en  diminuant  la  longueur  d'onde,  reculer  la 
limite  inférieure  de  dimensions  de  la  distance  limite  qui  sépare  deux  points, 
rendre  par  conséquent  visibles,  en  outre  des  grosses  stries  que  révèle  l'obser- 
vation en  lumière  ordinaire,  des  harmoniques  de  plus  en  plus  petites  de  la 
période  musculaire  longitudinale.  De  plus,  si  la  comparaison  des  images  en 
lumière  naturelle  et  en  lumière  ultraviolette  les  montre  de  dimensions  indé- 
pendantes de  la  longueur  d'onde  employée,  on  pourra  en  conclure  que  ces 
images,  que  ces  stries  sont  bien  réelles  et  ne  sont  pas  de  simples  stries  d'in- 
terférence. Enfin,  comme  les  radiations  courtes  employées  (Cd,  Mg)  donnent 
des  raies  co'incidant  avec  les  bandes  générales  d'absorption  des  albumi- 
no'ides,  on  peut  en  retirer  des  indications  sur  l'absorption  et  la  localisation 
de  divers  éléments  (albumino'ides)  de  la  fibre.  Les  résultats  obtenus,  d'une 
interprétation  très  difficile,  sont  (pie  la  période  fondamentale  longitudinale 
des  fibres  striées  examinées  en  lumière  ultra-violette  est  comparable  à  celle 
des  fibres  observées  en  lumière  blanche.  Il  n'y  a  pas  de  différenciation  spéciale 
d'un  élément  Q  ;  les  bandes  Z  et  les  noyaux  ont  seuls  une  réaction  différente 
et  absorbent  intensément.  —  Dans  cette  même  partie,  l'auteur  examine  les 
spectres  de  diffraction  produits  par  les  fibres  striées  et  le  phénomène  des 
réseaux  musculaires  décrits  par  Ranvier.  La  conclusion  est/]ue  les  réseaux 
musculaires  ne  se  comportent  pas  du  tout  optiquement  comme  les  réseaux 
physiques,  et  que  des  expériences  de  Ranvier  on  ne  peut  tirer  aucune  con- 
chision  pour  ou  contre  une  modification  des  stries  pendant  la  contraction. 
—  Enfin,  l'étude  ultramicroscopique  des  muscles  montre  un  éclairement 
de  la  bande  Z  et  du  disque  Q.  La  bande  Z  se  comporte  comme  une  surface 
de  discontinuité,  qui  diffracte  fortement  la  lumière.  L'éclairement  du  dis- 
que Q  ne  montre  pas  de  membrane  limite  au  contact  du  disque  clair  E-I. 

IV.  —La  quatrième  partie,  de  beaucoup  la  plus  considérable,  est  consacrée 
à  l'étude  des  muscles  en  lumière  polarisée.  De  graves  problèmes  de  physio- 
logie générale  sont  soulevés  à  ce  propos.  On  sait  en  effet  que  dans  une  théo- 
rie célèbre,  Engelmann  a  voulu  établir  un  rapport  entre  la  biréfringence  et 
la  contractilité.  D'après  lui,  tous  les  organes  contractiles  (muscles,  cils,  fla- 
gelles, etc.)  seraient  biréfringents,  et  cette  propriété  optique  serait  l'expres- 
sion directe  du  mécanisme  de  la  contractilité.  Tout  d'abord,  l'auteur  étudie 
la  nature  des  réactions  optiques  des  organes  contractiles  en  général.  L'exa- 
men à  la  lumière  polarisée  des  cils  vibratiles,  des  palettes  natatoires  des 
Cténophores,  des  flagelles  des  spermatozo'ides,  des  muscles  lisses  et  striés, 
des  organes  contractiles  des  Protozoaires,  a  montré  à"V.  que  la  généralisation 
d'ENGELMANN  était  fautive.  C'est  qu'en  effet  il  faut  tenir  compte  de  réactions 
optiques  spéciales  (dépolarisation,  biréfringence  lamellaire)  qui  peuvent 
simuler  de  la  vraie  biréfringence.  L'expérience  montre  que  de  telles  «  fausses 
biréfringences  -»  par  dépolarisation  existent  seules  dans  les  organes  ciliaires 
et  flagelfaires.  Dans  les  muscles  striés  par  contre  interviennent  à  la  fois  des 
réactions  de  vraie  biréfringence  etde  dépolarisation.  Enfin,  les  muscles  lisses 
sont  entièrement  biréfringents.  La  théorie  d'ENGELMANN  ne  parait  donc  pas 
absolument  rigoureuse  au  point  de  vue  physique.  L'étude  spéciale  de  la 
vraie  biréfringence  musculaire  est  faite  ensuite,  avec  le  relevé  de  ses  carac- 
téristiques physiques.  Puis  V.  cherche  à  mettre  en  évidence  la  nature  et 


I.    -  CELLULE.  15 

l'état  de  la  substance  biréfringente,  par  des  variations  expérimentales  de  ses 
caractères  optiques,  observées  à  l'aide  d'instruments  nouveaux,  et  compara- 
tivement étudie  par  les  mômes  techniques  divers  matériaux  tels  que  le 
caoutchouc.  Les  expériences  ont  consisté  à  produire  des  déformations  méca- 
niques (traction,  écrasement)  et  à  soumettre  les  fibres  à  divers  réactifs 
physiques  (dessiccation,  chaleur,  congélation)  et  chimiques  (acides,  bases  et 

sels,  alcool,  etc.). 

Par  la  traction,  la  biréfringence  croît  d'abord  un  peu  pendant  une  pre- 
mière période  d'extension,  puis  fortement  dans  une  période  d'étirement  et 
devient  enfin  irrégulière  dans  la  période  finale  des  ruptures  partielles. 
L'écrasement  des  fibres  a  donné  des  résultats  intéressants  en  permettant  de 
séparer  hors  du  muscle  la  substance  biréfringente  sous  la  forme  de  petites 
masses  biréfringentes  qui  ne  sont  pas  sans  analogies  avec  les  crista,ux 
liquides  et  notamment  avec  les  cristaux  liquides  de  pourpre  (Dubois)  ;  cette 
expérience,  montrant  que  la  substance  biréfringente  est  séparable  à  l'état 
biréfringent,  est  en  quelque  sorte  la  matérialisation  des  idées  de  Schipiloff 
et  Danilewsky.  Quant  à  l'action  des  réactifs,  tant  physiques  que  chimiques, 
elle  justifie  les  conclusions  suivantes  sur  la  nature  de  la  substance  biréfrin- 
gente. Les  éléments  biréfringents  de  la  fibre  sont  surtout  constitués  par  des 
albuminoïdes  en  relation  avec  les  composants  d'une  myosine.  Si  la  biréfrin- 
gence est  due  à  plusieurs  corps,  les  graisses  biréfringentes  ne  jouent  qu'un 
rôle  très  effacé,  contrairement  à  Schipiloff  et  Danilewsky  ;  car  l'éther  n'a 
aucune  action  sur  la  biréfringence,  que  la  pepsine  annule.  Les  corps  biré- 
fringents ne  forment  pas  la  totalité  du  disque  Q  ;  car  ce  disque  qui  perd  sa 
biréfringence  après  action  de  NO'*H  demeure  cependant  visible.  Comme  la 
biréfringence  peut  être  rallumée,  rénovée,  par  exemple  par  l'eau,  après 
action  de  NO^H,  il  faut  en  conclure  qu'elle  n'est  pas  l'effet  de  la  distribution 
symétrique,  produite  par  une  tension,  de  molécules  ou  corpuscules  isotropes, 
mais  qu'elle  est  due  à  des  molécules  ou  corpuscules  anisotropes.  La  même 
conclusion,  c'est  à-dire  l'existence  réelle  d'une  substance  anisotrope  comme 
substratum  de  la  biréfringence,  peut  être  tirée  des  expériences  de  traction; 
ces  expériences,  en  effet,  montrent  que  la  fibre  est  un  système  polyphasique 
complexe,  composée  de  deux  substances  :  l'une  biréfringente  à  l'état  ordi- 
naire et  dans  la  période  d'extension  de  la  fibre  ;  l'autre,  normalement  iso- 
trope, qui  ne  devient  biréfringente  qu'anormalement  dans  la  période  d'éti- 
rement de  la  fibre. 

V.  —  Une  théorie  de  la  striaiion  est  exposée  dans  la  cinquième  par- 
tie. C'est  un  essai  d'utilisation  synthétique  des  matériaux  recueillis  pré- 
cédemment. L'auteur  y  examine  d'abord  la  position  qu'occupent  les  faits 
et  les  hypothèses  observés  ou  émises  par  lui  sur  la  constitution  physique  de 
la  fibre  musculaii'e  striée  vis-à-vis  des  théories  actuelles  de  Lhistologie 
sur  la  structure  de  cette  fibre.  Une  revue  de  la  répartition  de  la  striation 
musculaire  dans  la  série  animale  conduit  V.  à  rechercher  les  conditions 
générales  de  cette  striation.  Un  muscle  a  d'autant  plus  de  chance  d'être 
strié  :  que  le  mouvement  de  l'organe  qu'il  commande  est  plus  rapide  ;  que 
ce  mouvement  possède  mi  rythme  plus  régulier;  que  ce  mouvement  est  assu- 
jetti plus  étroitement  à  un  plus  grand  nombre  de  liaisons  mécani([ues  con- 
stantes (liaisons  plus  grandes  que  partout  ailleurs  chez  les  Arthropodes  et  les 
Vertébrés).  Les  facteurs  morphogènes  de  la  striation  qui  sont  énumérés  ci- 
dessus,  joints  aux  faits  exposés  dans  ce  mémoire,  permettent  de  poser  les 
éléments  d'une  théorie  de  la  striation.  Ces  faits  montrent  que  l'état  strié 
diffère  de  l'état  lisse  par  des  phénomènes  de  localisation,  c'est-à-dire  consiste 
dans  le  rassemblement,  à  des  places  déterminées  et  suivant  une  loi  topogra- 


16  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

phique  périodique,  de  propriétés  pouvant  exister  à  l'état  diffus,  sans  localisa- 
tion. C'est  ce  qu'apprend  la  spectrographie,  montrant  que  les  dérivées  héma- 
tiques  par  exemple,  réparties  généralement  dans  la  fibre  lisse,  sont  localisées 
dans  la  fibre  striée  aux  disques  Q  :  l'étude  de  la  biréfringence  révèle  la  même 
diffusion  de  la  substance  biréfringente  dans  la  fibre  lisse,  la  même  localisa- 
tion dans  la  fibre  striée  ;  il  en  est  de  même  pour  .l'observation  bistologique 
ordinaire,  après  coloration.  L'origine  de  cette  périodicité  topographique  peut 
être  cherchée  dans  les  variations  périodiques  locales  des  champs  de  forces 
mécaniques  de  la  fibre.  L'étude  de  phénomènes  de  striation  bien  connus  en 
Elasticité  et  surtout  en  Hydromécanique  (phénomène  des  ripple-marks)  con- 
duit à  penser  que  la  striation  musculaire  n'est  probablement  qu'une  expres- 
sion de  lois  très  générales  d'Elasticité  et  d"Hydromécanique,  appliquée  au 
complexe  hétérogène  qu'est  la  fibre.  Des  expériences,  faites  en  soumettant 
dans  un  tube  à  un  ébranlement  oscillatoire  des  couches  très  minces  de  solu- 
tions colloïdales  contenant  un  précipité  salin,  ont  abouti  à  la  production  de 
stries  transversales.  D'autres,  plus  hardies,  ont  été  faites  pour  tenter  de 
transformer  un  muscle  lisse  (tentacule  d'Actinie)  en  muscle  strié,  en  lui 
faisant  subir  des  ébranlements  périodiques;  le  résultat  a  été,  au  moins  une 
fois,  positif. 

L'important  travail  de  "V.  pour  lequel  l'auteur  a  mis  en  O'uvre  les  données 
mathématiques  de  la  physique  optique  et  les  ressources  d'une  ingénieuse  tech- 
nique physique  expérimentale,  est  une  contribution  du  plus  haut  intérêt  à 
l'histophysique,  en  général  plus  négligée  que  l'histochimie.  Il  rénove^  pour 
le  tissu  musculaire,  les  applications  de  la  physique  à  l'histologie.  11  ouvre  sur 
la  constitution  intime  de  la  substance  musculaire  des  liorizons  nouveaux, 
par  l'analyse  des  propriétés  optiques  du  muscle  confrontée  avec  les  résultats 
de  l'observation  bistologique  ordinaire.  —  A.  Prenant. 

Prenant  (A.).  —  Problèmes  cylologiques  généraux  soulevés  par  Vélitde  des 
cellules  musculaires.  —  L'étude  de  la  cellule  musculaire  soulève  un  certain 
nombre  de  problèmes  cytologiques  généraux.  Cette  cellule  est  peut-être  la 
plus  ca})able  de  nous  faire  comprendre  ce  qu'est  une  différenciation  morpho- 
logique, en  raison  de  la  précision  de  sa  structure  fonctionnelle.  La  régula- 
rité mathématique  avec  laquelle  se  succèdent,  dans  une  cellule  musculaire 
striée,  les  éléments  de  structure,  peut  permettre  de  localiser  les  substances 
spécifiques  liées  à  la  fonction.  Parce  que,  dans  une  cellule  musculaire,  il  y  a 
deux  sortes  de  protoplasma,  l'un  fonctionnel,  l'autre  trophique,  on  peut  se 
faire  une  idée  générale  des  rapports  qui  lient  dans  toute  cellule  la  substance 
fonctionnelle  et  la  substance  trophique  et  éprouver  la  valeur  de  la  distinc- 
tion physiologique  de  ces  deux  substances.  Comme  les  modalités  du  fonc- 
tionnement de  la  cellule  musculaire  varient  beaucoup  et  que  varient  égale- 
ment les  divers  détails  de  sa  structure,  aucun  élément  ne  se  prête  mieux  à 
une  étude  histophysiologique  que  la  cellule  musculaire  et  nulle  part  mieux 
qu'avec  cette  cellule  ne  se  pose  le  problème  du  rapport  de  la  structure  à  la 
fonction. 

Ce  mémoire  est  une  revue  aussi  complète  que  possible  des  principales 
questions  qui  se  rattachent  à  l'étude  des  cellules  musculaires.  Il  comprend 
6  chapitres. 

I.  —  Différenciation  cytologique  de  la  cellule  musculaire  ou  fibrillogenèse 
(inogenèse).  Origine  et  valeur  des  myofibrilles.  — La  fibrillogenèse  primaire 
est  d'abord  étudiée  et  l'origine  mitochondriale  des  myofibrilles  est  exposée  et 
discutée.  La  fibrillogenèse  secondaire  (accroissement  des  fibrilles)  fait  l'ob- 
jet d'un  second  paragraphe.  La  conclusion  générale  de  ce  chapitre  est  que 


I.  —  CELLULE.  17 

la  substance  musculaire  différenciée,  fibrillaire,  est  inférieure  par  sa  vita- 
lité au  protoplasma  indifférencié. 

II.  —  Evolution  de  la  substance  musculaire.  Substance  musculaire  et  sub- 
stances contractiles.  — Tandis  que  le  précédent  chapitre  avait  pour  objet  le 
développement  ontogénique  de  la  cellule  musculaire,  celui-ci  traite  de  son 
développement  en  quelque  sorte  pliylogénique.  La  question  qui  y  est  examinée 
est  de  savoir  si  le  protoplasma  simplement  contractile  est  le  point  de  départ 
de  toute  évolution  musculaire  et  la  forme  imparfaite  de  la  substance  muscu- 
laire, ou  bien  si,  la  différenciation  musculaire  ne  comportant  pas  de  degrés, 
la  substance  umsculaire  est  ou  n'est  pas  et  ne  se  relie  pas  à  la  matière  con- 
tractile par  des  formes  de  transition.  Dans  le  but  de  trancher  cette  ques- 
tion, ce  chapitre  examine  successivement  les  organes  contractiles  et  muscu- 
laires des  Protozoaires,  les  organites  contractiles  et  musculaires  dans  les 
cellules  non  musculaires  des  Métazoaires,  les  états  intermédiaires  (embryo- 
logiques et  physiologiques)   constatés  entre   la  substance  contractile  et  la 
substance  musculaire;  à  la  fin  du  chapitre  sont  examinés  dans  leur  ensem- 
ble les  critériums  (histologiques,  physiologiques,   chimiques  et  pliysiques) 
permettant  de  distinguer  la  substance  musculaire.  Le  critérium  tiré  de  la 
biréfringence  est  certainement   le  plus  sur.  La  biréfringence  n'appartient 
qu'à  la  substance  musculaire.  Entre  celle-ci,  biréfringente,  et  la  substance 
simplement  contractile,  monoréfringente,  il   n'y  a  pas  plus  de  transition 
qu'entre  la  matière  cristallisée  et  celle  qui  ne  l'est  pas.  Au  point  de  vue  de 
sa  vitalité,  la  substance   biréfringente  doit  être  inférieure  au  protoplasma 
monoréfringent  :  conclusion  qui  coïncide  avec  celle  du  chapitre  précédent, 
obtenue  par  une  autre  voie. 

III.  —  Lcsarcoplasme.  Morphologie  du  sarcoplasme  ;  le  sarcoplasme  et  ses 
différenciations.  —  La  répartition  générale  du  sarcoplasme  dans  la  cellule 
musculaire,  puis  sa  structure,  sont  successivement  examinées.  Parmi  les 
différenciations  du  sarcoplasme,  une  attention  particulière  est  donnée  aux 
membranes  fondamentales  (membranes  Z),  que  l'auteur  a  spécialement  étu- 
diées et  sur  lesquelles  il  fournit  des  détails  nouveaux  de  structure. 

IV.  —  Histophysiologie  du  sarcoplasme  ;  le  sarcoplasme  et  ses  produits.  — 
Après  une  étude  morphologique  des  mitochondries  et  enclaves  du  sarco- 
plasme, vient  une  étude  histopliysiologique,  où  les  différents  rôles  attribués 
avi  sarcoplasme  sont  passés  en  revue,  insistant  surtout  sur  le  rôle  fonc- 
tionnel qui  lui  revient  d'après  les  travaux  de  Holmgren  et  de  Thulin.  Tan- 
dis qu'avant  ces  travaux  on  s'était  borné  à  accorder  au  sarcoplasme^  un  rôle 
trophique,  aujourd'hui  le  sarcoplasme  intervient  activement  dans  les  mani- 
festations fonctionnelles  du  muscle. 

V.  —  Répartition  des  substances  dans  les  fibrilles  musculaires  (cytologie, 
histochimie,  histophysique).  —Ce  chapitre  est  consacré  à  un  essai  de  déter- 
mination et  de  localisation  des  substances  spécifiques  qui  contiennent  les 
fibrilles  musculaires.  L'histologie,  la  chimie  peuvent  pousser  déjà  très  loin 
cette  localisation.  Mais  on  la  doit  surtout  à  l'étude  physique  des  propriétés 
optiques  du  muscle,  telle  que  Vlès  vient  de  la  faire.  Ce  chapitre  est  en 
grande  partie  un  résumé  du  mémoire  de  Vlès,  dont  on  trouve  l'analyse 
plus  haut  dans  ce  même  volume  de  VAnn.  biol. 

VI.  —  Etude  physiologique  des  cellules  musculaires.  Espèces  physiologiques 
de  cellules  musculaires.  — De  même  qu'il  existe  un  grand  nombre  de  sortes 
morphologiques  de  cellules  musculaires,  il  y  a  entre  les  cellules  muscu- 
laires et  entre  les  divers  muscles  d'importantes  différences  fonctionnelles. 
Le  problème  posé  ici  est  de  savoir  si  à  clia(pie  variété  morphologique  de 
cellule  musculaire  correspond  une  variété  fonctionnelle,  si  chacun  des  ca- 

l'ANNÉE  BIOLOGIOUE,   XVI.    1911.  2 


18  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ractèrcs  d'une  cellule  donnée  est  le  substratum  d'un  caractère  physiologique 
spécial  de  la  contraction  musculaire.  L'auteur  envisage  dans  ce  but  tour  à 
tour  :  la  distinction  histophysiologique  des  muscles  lisses  et  striés  ;  la  dis- 
tinction histophysiologique  des  muscles  riches  et  pauvres  en  sarcoplasme  ; 
la  distinction  histophysiologique  des  muscles  d'après  l'ensemble  de  leurs 
caractères.  Ce  chapitre  renferme  la  description  d'un  certain  nombre  (Tobser- 
vations  personnelles,  relativement  surtout  à  la  striation  dans  les  fibres  mus- 
culaires des  Invertébrés.  —  A.  Prenant. 

Schultze  (O.).  —  La  continuité  des  fibrilles  musculaires  et  des  fibrilles 
tendineuses.  —  S.  s'est  convaincu,  par  l'étude  de  la  musculature  de  la  na- 
geoire de  l'Hippocampe  ainsi  que  d'autres  objets,  de  la  réalité  de  la  confia 
nuité  des  fibrilles  musculaires  et  des  fibrilles  tendineuses.  Les  fibrilles 
musculaires  traversent,  dans  le  muscle  de  l'Hippocampe,  l'épais  manteau 
sarcoplasmique,  tout  en  cessant  d'être  colorables  (par  l'hématoxyline  fer- 
rique)  ou  en  perdant  leur  striation.  et  se  prolongent  directement  par  les 
fibrilles  tendineuses.  La  terminaison  des  faisceaux  musculaires  de  la  fibre  à 
l'intérieur  de  l'étui  sarcolemmatique  n'est  qu'apparente.  La  continuité  des 
fibrilles  tendineuses  avec  le  sarcolemme  et  par  son  intermédiaire  avec  le 
périmysium  n'est  aussi  qu'une  illusion.  S.  pense  que  les  fibroblastes  du 
tendon  et  les  myoblastes  ont  une  relation  de  continuité  primitive  qui 
explique  les  dispositions  de  l'adulte. 

Dans  la  discussion  qui  a  suivi  la  communication,  Froriep,  Held,  Roux, 
MoLLiER,  M.  Heidenhain  ont  rappelé  qu'ils  avaient  fait  des  observations  sem- 
blables. FiCK  a  demandé  si,  contrairement  aux  quotients  de  coupe  trans- 
versale établis  par  Trœpel  entre  muscle  et  tendon,  le  nombre  des  fibrilles 
tendineuses  est  le  même  que  celui  des  fibrilles  musculaires.  —  A.  Prenant. 

Perroncito  (A.).  —  Contrihution  à  la  biologie  crllulaire  {mitochondries, 
chromidies  et  appareil  réticulaire  de  Golgi  dans  les  cellules  sexuelles).  —  P. 
décrit  les  mitochondries  et  l'appareil  réticulaire  interne  dans  les  cellules 
sexuelles  de  Paludine,  Hélix  et  du  Rat.  L'appareil  réticulaire  interne  se 
montre  constamment  différent  des  mitochondries.  Dans  les  spermatocytes, 
le  réseau  interne  se  résout  en  bâtonnets  (dictyosomes)  qui  se  groupent 
autour  des  chromosomes  à  l'aster,  puis  se  séparent  en  deux  groupes  :  c'est 
le  phénomène  de  dictyokinèse.  Pendant  ce  temps,  les  mitochondries  sont 
éparses  dans  le  cytoplasme  et  sont  constamment  distinctes  de  l'appareil 
réticulaire.  Dans  les  spermatides,  les  dictyosomes  se  réunissent  à  nouveau  en 
un  réseau  interne  et  pendant  la  spermatogénèse,  le  réseau  se  groupe  autour 
du  corpuscule  central  dans  la  pièce  intermédiaire.  Il  y  a  aussi  un  réseau 
interne  dans  toutes  les  cellules  de  Sertoli.  Les  pseudochromosomes  et  cen- 
trophormies  appartiennent  sans  doute  au  réseau  interne,  mais  les  mitochon- 
dries en  sont  essentiellement  diflërentes.  11  faut  distinguer  deux  sortes  de 
mitochondries  :  les  chondriosomes  de  Meves  et  les  mitochondries  granulaires. 
Le  réseau  de  Golgi  a  une  évolution  régulière  et  typique  ;  il  passe  par  une 
dictyokinèse  régulière  de  la  cellule-mère  dans  les  cellules-filles  ;  c'est  un 
organe  essentiel  de  la  cellule.  Les  cellules  sexuelles  ont  donc  une  organi- 
sation très  complexe  et  renferment  de  multiples  organites.  —  Ch.  Champy. 

Dubreuil  (G.).  —  Le  cliondriome  des  globules  blancs  mononnclêés  et  des 
cellules  ciinneclives  cartilaginruses  et  osseuses  chez  les  Mammifères.  —  D.  se 
déclare  d'abord  partisan  de  l'origine  monophylétique  des  globules  blancs 
mononucléés  de  la  lymphe  et  du  sang,  des  cellules  connectives,  cartilagi- 


I.  —  CELLULE.  19 

neiises  et  osseuses  ;  elles  descendent  toutes  de  deux  cellules-souches  succes- 
sives, la  cellule  mésencliymateuse,  puis  le  lymphocyte. 

Dans  les  lymphocytes  et  les  mononucléaires,  le  chondriome  est  représenté 
par  des  chondriocontes  et  des  mitochondries,  d'autant  plus  nombreux  que  la 
cellule  est  plus  volumineuse  et  que  leur  activité  sécrétoire  est  plus  éner- 
gique. Les  polynucléaires  possèdent  également  un  chondriome  formé  de 
mitochondries  granuleuses. 

Quant  aux  cellules  connectives,  que  D.  regarde  comme  de  provenance 
lympliocytaire,  leur  chondriome  est  aussi  très  développé,  quelle  que  soit  la 
variété  cellulaire  examinée  (petite  cellule  connective  ronde  amiboïde,  cel- 
lule clasmatocytiforme  ou  cellule  amiboïde  fixée,  cellule  connective  fixe  ou 
fibroblaste,  cellule  adipeuse,  plasmazelle,  mastzelle,  polynucléaire).  Le 
chondriome  des  cellules  adipeuses  mérite  une  mention  spéciale.  Dans  les 
plus  jeunes  cellules,  il  est  formé  de  mitochondries  et  de  chondriocontes. 
Quand  les  cellules  sont  devenues  plus  volumineuses  et  que  la  graisse  s'y 
localise  à  quelques  grosses  gouttes  seulement,  il  existe  de  nombreux  clion- 
driocontes  distribués  autour  du  noyau  ainsi  que  dans  les  cloisons  protoplas- 
miques  qui  séparent  les  unes  des  autres  les  gouttes  graisseuses.  Lorsque  la 
graisse  ne  forme  plus  qu'une  goutte  énorme,  le  chondriome  est  réduit  à 
quelques  cliondriocontes  courts  et  à  quelques  mitochondries  ;  en  outre,  le 
protoplasma  contient  un  grand  nombre  de  petites  vésicules  à  centre  clair  et 
graisseux  et  à  paroi  colorée  par  le  procédé  mitochondrial  et  par  conséquent 
de  nature  lipoïde;  ces  petites  vésicules  sont  des  intermédiaires  entre  les 
mitochondries  et  les  gouttelettes  graisseuses,  ce  sont  des  mitochondries  vési- 
culaires.  Dans  les  cellules  cartilagineuses,  où  plusieurs  auteurs  ont  déjà 
décrit  le  chondriome,  D.  Lobserve  sous  la  forme  de  chondriocontes  et  de 
mitochondries  dans  les  cloisons  qui  séparent  les  unes  des  autres  les  vacuoles 
du  cytoplasme.  Les  ostéoblastes  possèdent  aussi  un  chondriome  bien  déve- 
loppé, laissant  libre  une  région  qui  correspond  à  la  centrosphère.  Dans  les 
cellules  osseuses  ce  chondriome  se  réduit  à  quelques  mitochondries,  de  plus 
en  plus  rares  à  mesure  que  s'achève  l'élaboration  des  dépôts  d'osséine.  Le 
protoplasma  des  ostéoclastes  enfin  est  farci  d'un  nombre  énorme  de  mito- 
chondries volumineuses  et  spliériques,  dont  la  présence  atteste  que  l'action 
résorbante  de  ces  éléments  est  due  à  un  processus  sécréteur.  [J'ai  étudié  spé- 
cialement, sans  avoir  rien  publié  sur  ce  sujet,  le  chondriome  des  ostéoblastes 
et  celui  des  ostéoclastes  ;  dans  ces  derniers,  les  mitochondries  sont  du  type 
vésiculaire,  à  centre  clair  et  à  paroi  colorable,  dans  la  plupart  des  cellules 
du  moins;  mais  il  n'est  pas  certain  pour  moi  qu'il  ne  s'agisse  pas  d'un 
gonflement  artificiel  de  mitochondries  ordinaires,  petites  et  pleines,  et  il 
n'est  pas  prouvé  qu'on  ait  à  faire  à  un  stade  évolutif  de  la  mitochondrie].  Il 
n'est  pas  douteux  pour  D.,  comme  pour  beaucoup  d'autres  auteurs,  que  les 
mitochondries  interviennent  dans  les  processus  de  sécrétion,  en  fixant  élec- 
tivement  les  substances  à  sécréter  et  à  emmagasiner,  bref  en  fonctionnant 
comme  éclectomoses  (Rexaut,  Regaud),  ou  comme  plastes  (Prenant).  Quant 
au  rôle  du  chondriome  dans  la  genèse  des  fibrilles  conjonctives,  admis  par 
Meves,  il  paraît  à  D.  plus  que  problématique.  —  A.  Phenant. 

Renaut  (J.).  —  Mitochondries  des  cellules  globuleuses  du  cartilage  hyalin 
des  Mammifères.  — Les  cellules  cartilagineuses  hypertrophiées  de  la  ligne 
d'ossification,  examinées  dans  la  solution  physiologique  additionnée  de  violet 
de  méthyle  5  B,  offrent  des  chondriocontes  intensément  colorés,  occupant  la 
région  périnucléaire  et  les  cloisons  intervacuolaires.  Comme  ces  cellules 
n'exécutent  pas  de  mouvements  et  n'édifient  pas  de  fibres,  la  présence  de 


20  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chondriocontes  ne  peut  être  en  rapport  qu'avec  l'activité  sécrétoire,  qu'on 
sait  être  très  grande.  —  A.  Prenant. 

Bobeau  (G.).  —  Mitochondries  et  lipoïdes  dans  les  glandulcs  parathyruï- 
des  du  cheval.  —  Dans  les  cellules  dites  «  normales  »  de  la  glandule  para- 
thyroïde  du  Cheval,  il  existe  des  mitochondries  en  général  fines  et  difficiles 
à  colorer.  Leur  répartition  varie  :  elles  occupent  tantôt  la  zone  basale,  tantôt 
la  zone  apicale,  tantôt  enfin  le  pourtour  du  noyau  qu'elles  peuvent  coiffer 
d'une  calotte  compacte  ;  le  plus  souvent  isolées,  elles  sont  aussi  alignées  en 
filaments  moniliformes.  Si  l'on  colore  les  cellules  avec  la  méthode  de  Ci.4CCio 
pour  la  mise  en  évidence  des  lipoïdes  (coloration  rouge  par  le  scarlacli),  on 
décèle  dans  le  cytoplasme  de  nombreuses  gouttes  lipoïdes  tantôt  isolées, 
tantôt  serrées  en  chapelet,  les  unes  petites,  les  autres  très  volumineuses.  Les 
plus  grosses  peuvent  avoir  une  structure  compliquée  :  un  corps  central  ar- 
rondi jaunâtre  (qui  est  peut-être  formé  par  le  pigment  jaune  de  la  parathy- 
roïde  du  Cheval)  est  entouré  d'une  couronne  de  granulations  rouge  vif, 
enveloppée  elle  même  dans  un  corps  lipoïde.  La  coïncidence  des  figures 
mitochondriales  et  des  figures  lipoïdes  fait  naître  l'idée  que  le  produit  lipoïde 
est  dû  au  gonflement  des  mitochondries.  Les  lipoïdes  sont  évacués  dans  les 
espaces  intercellulaires,  et  de  là  dans  les  espaces  conjonctifs  où  ils  consti- 
tuent le  «  produit  de  sécrétion  total  visible  pour  l'histologiste  ».  —  A.  Pke- 

NANT. 

Fauré-Frémiet  (E.).  —  Mitochondries  et  grains  brillants  dans  la  lignée 
spernia tique  de  r Ascaris  megalocephala.  —  On  trouve  dans  les  cellules  de  la 
lignée  séminale  de  l'Ascaris  trois  éléments  cytoplasmiques  différents,  indé- 
pendants les  uns  des  autres.  Dans  les  S])ermatomères  et  dans  les  spermato- 
gonies  il  existe  des  gouttelettes  de  graisse  neutre.  Dans  les  spermatocytes 
apparaissent  les  «  grains  brillants  »,  qui  augmentent  d'importance  à  mesure 
de  l'évolution  et  finissent  par  donner  en  confluant  les  ims  avec  les  autres  le 
corps  réfringent  des  spermatides.  —  Des  mitochondries,  décrites  par 
A.  Mayer,  Meves,  Romieu,  peuvent  être  décelées  aussi  dans  les  spermato- 
cytes. Mais  leurs  rapports  avec  les  grains  brillants  ont  été  inexactement 
décrits.  Pour  avoir  vu,  à  un  certain  moment,  paraître  dans  l'intérieur  du 
grain  brillant  un  bâtonnet  colorable,  on  a  cru  que  ce  bâtonnet  était  une  mi 
tochondrie,  et  on  a  supposé  que  le  grain  brillant  en  provenait,  de  la  même 
façon  qu'on  admet  dans  l'ovogenèse  la  transformation  des  mitochondries  en 
plaquettes  vitellines.  Pour  l'auteur,  les  grains  brillants  et  les  mitochondries 
évoluent  côte  à  côte,  celles-ci  situées  dans  les  interstices  de  ceux-là,  et  les 
mitochondries  disparaissent  ])ar  cytolyse  dans  la  spermatide,  tandis  que  les 
grains  biillants  y  forment  le  corps  réfringent.  —  À.  Prenant. 

LiBwitzky  (G.).  —  Les  chondriosomes  dans  les  cellules  végétales.  —  L. 
a  rencontré  dans  les  cellules  des  racines  de  Pisum  satiiHim  et  dans  les 
méristèmes  d'Asparagus  officinalis  des  corps  figurés  inclus  dans  le  plasma 
et  correspondant  aux  «  chondriosomes  »  décrits  dans  les  cellules  animales; 
il  les  considère  comme  constituant  une  partie  essentielle  de  cytoplasma 
des  cellules  embryonnaires.  Avec  les  progrès  de  la  différenciation  des 
cellules,  les  chondriosomes  subissent  des  transformations  et  deviennent  soit 
des  filaments  homogènes  (chondriokontes),  soit  des  filaments  granuleux 
(chondriomites),  soit  de  simples  granulations  (mitocliondries).  Le  résultat 
le  plus  important  de  ces  recherches  serait  la  transformation  de  ces  corps 
en  chloroleucites  et  leucoleucites.  —  F.  Péciioutre. 


I.  —  CELLULE.  21 

c)  Bonnet  (G.).  —  L'crgastoplasma  chez  les  végétaux.  —  Aux  structures 
protoplasmiques  désignées  sous  le  nom  d'ergastosplasma  appartiennent 
entre  autres  l'appareil  filamenteux  des  synergides  et  les  agglomérations  pro- 
toplasmiques connues  dans  les  cellules-mères  du  sac  embryonnaire  ou  dans 
les  gamétophytes  femelles  des  Gymnospermes.  L'auteur  décrit  des  forma- 
tions ergastoplasmiques  dans  les  cellules  du  tapis  de  Cobxa  scandms.  Elles 
sont  d'autant  plus  marquées  que  les  cellules  présentent  des  phénomènes  de 
dégénérât  ion  plus  marqués  et  elles  finissent  par  former  la  plus  grosse  partie 
du  plasma.  Elles  restent  colorables  par  Diématoxyline  au  fer  lorsque  les 
noyaux  ne  le  sont  plus  On  ne  sait  rien  de  certain  sur  la  nature  morphologi- 
que et  chimique  des  filaments  de  l'crgastoplasma;  ils  diffèrent  certainement 
du  kinoplasma  des  fibres  du  fuseau.  Beaucoup  d'auteurs  ont  pensé,  en  raison 
de  son  affinité  pour  les  colorants,  que  l'crgastoplasma  représentait  de  la 
chromatine  émigrée  du  noyau.  Les  cellules  dans  lesquelles  des  formations 
ergastoplasmiques  ont  été  décrites  contiennent  souvent  à  la  place  de 
celles-ci  des  chôndriomites  ou  des  chondriosomes.  La  différence  entre  ces 
deux  ordres  de  formations  est  souvent  très  difficile  et  ne  correspond,  d'après 
l'auteur,  à  aucune  différence  réelle.  —  F.  Péchoutre. 

Erhard  (H.j.  —  Diplosomes  et  mitoses  dans  Vépendyme  cilié  d'un  em- 
bryon de  Requin.  —  E.  signale,  dans  l'épendyme  de  la  toile  choroïdienne  du 
4"  ventricule,  l'existence  d'un  diplosome  centrocorpusculaire  au-dessous  de 
la  rangée  des  corpuscules  basaux  des  cils.  Ses  observations  confirment  donc 
celles  de  Studnicka  (1900)  pour  l'épendyme,  de  Acn  (1902)  pour  les  canaux 
efférents  de  l'épididyme,  de  Wallencuîen  (1905)  pour  les  branchies  des  Acé- 
phales et  les  siennes  propres  (1910-191 1).  11  a  constaté  aussi,  comme  Wallen- 
GREN,  la  mitose  des  cellules  ciliées,  qui  s'arrondissent,  et  perdent  leurs  cils. 
11  n'entre  pas  dans  la  discussion  théorique  soulevée  par  ces  faits  et  renvoie 
à  son  article  publié  sur  la  théorie  d'HENNEGUY-LENHussÈK  dans  les  Ergebn. 
d.  Anat.,  Bd  XIX.  —  A.  Prenant. 

Zimmermann  (K.  W.).  —  Sur  la  morphologie  des  cellules  épillt-éliales  du 
rein  des  Mammifères.  —  Dans  cette  étude  morphologique  de  l'épithélium  des 
différents  segments  du  tube  urinaire,  Z.  s'est  surtout  attaché  aux  rapports 
des  cellules  entre  elles  et  à  la  disposition  des  cadres  cellulaires  (Killlcislen). 
Dans  ces  conditions  il  a  observé,  selon  les  régions  du  tube  urinifère  (qu'il 
désigne  par  une  terminologie  spéciale  et  nouvelle),  des  formes  différentes 
des  limites  cellulaires.  Celles-ci  sont  très  sinueuses  dans  les  tubes  contour- 
nés, ainsi  que  Landauer  l'a  déjà  décrit.  Dans  la  partie  terminale  Impars  ra- 
dia ta)  de  ces  tubes  elles  changent  tout  à  coup  de  forme  et  les  parois  laté- 
rales des  cellules  deviennent  lisses.  En  passant  aux  tubes  de  la  substance 
médullaire  {isthmus,  branche  grêle),  l'épithélium  modifie  de  nouveau  sa 
forme  et  les  cellules  deviennent  très  ramifiées,  semblables  à  des  chroma- 
tophores  de  Poissons.  Enfin  plus  loin,  elles  reprennent  une  forme  régulière. 
Une  même  cellule  peut  d'ailleurs  présenter  dans  ses  deux  parties  super- 
ficielle et  profonde  des  limites  régulières  ou  sinueuses.  Z.  figure  clans 
les  cadres  cellulaires  sinueux  des  cellules  du  tube  contourné  des  grains  plus 
colorés,  régulièrement  distants,  qu'il  attribue  aux  grains  des  bâtonnets  de 
Heideniiain,  enchâssés  dans  ces  cadres  du  fait  du  refoulement  des  bâtonnets 
à  la  périphérie  de  la  cellule.  [J'ai  observé  cet  état  des  cadres  cellulaires 
dans  des  conditions  qui  excluent  cette  interprétation].  —  A.  Prenant. 

Janicki  (C).  — Étude  de  l'appareil  pairibasal  chez  des  Flagellâtes  parasites. 


22  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

—  J.  décrit  sous  le  nom  d'appareil  parabasal  un  organite  cellulaire  nommé 
«  coUare  »  par  Grassi  et  A.  FoA,  qui  est  très  répandu  cliez  les  Flagellâtes. 
Chez  une  espèce,  le  Devcscovina  striata  A.  Foa,  cet  appareil  est  une  sorte 
de  boyau  très  colorable,  qui  côtoie  le  noyau  pour  s'enrouler  ensuite  autour 
de  la  baguette  axiale  en  plusieurs  tours  de  spire;  du  blépharoplaste  partent 
deux  filaments,  dont  l'un  est  un  filament  suspenseur,  tandis  que  l'autre  ou 
filament  parabasal  va  se  fixer  sur  le  corps  parabasal.  Lors  de  la  division 
nucléaire  le  corps  parabasal  se  partage  en  deux  boyaux,  reliés  chacun  par 
un  filament  aux  corpuscules  polaires  du  fuseau  central.  —  L'appareil  para- 
basal de  Parajoenia  Grassii  nov.  gen.,  nov.  sp.,  est  formé  de  deux  corps 
parabasaux  reliés  au  blépharoplaste  par  deux  filaments.  — L'appareil  parabasal 
de  Ste/t/ianunymj)ha  Silveslrii  nov.  gen.,  nov.  sp.,  est  en  rapport  avec  l'état 
multinucléé  de  ce  parasite  ;  les  noyaux  sont  disposés  en  2-3  étages  dans  la 
portion  frontale  de  l'animal;  annexé  à  chacun  d'eux  se  trouve  un  corps 
parabasal;  entre  celui-ci  et  le  rayon  siège  un  blépliaroplaste  sur  lequel 
s'insèrent  d'une  part  quatre  flagelles,  d'autre  part  l'une  des  fibres  qui  par 
leur  réunion  en  faisceaux  constituent  la  baguette  axiale.  —  Chez  Calonym- 
pha  Grassii  A.  Foa,  la  disposition  est  encore  différente;  dans  cet  organisme 
multinucléé,  il  y  a  aussi  plusieurs  étages  de  noyaux,  plongés  chacun  dans 
un  corps  protoplasmique  condensé;  à  chaque  noyau  est  accolé  un  corps 
parabasal,  et  à  chacun  est  annexé  aussi  ini  blépliaroplaste  qui  sert  d'attache 
d'une  part  à  quatre  flagelles,  d'autre  part  à  une  des  fibres  constitutives  de 
la  baguette  axiale.  A  ce  complexe  formé  du  noyau,  avec  le  protoplasma  qui 
l'entoure,  du  corps  parabasal,  du  blépharoplaste,  du  groupe  de  flagelles  et 
de  la  fibre  axiale  qui  s'insèrent  sur  ce  dernier,  on  peut  donner  le  nom  de 
karyomastigonte.  Mais  il  y  a  aussi  des  akaryomastigontes,  c'est-à-dire  des 
complexes  auxquels  manque  le  noyau.  —  Chez  Lophomonas  blaltnrum  Stein 
l'appareil  parabasal  se  compose  d'un  grand  nombre  de  bâtonnets  serrés  les 
uns  contre  les  autres,  dont  l'ensemble  entoure  le  noyau.  —  Chez  Tricho- 
rnona>;  enfin,  il  existe  à  côté  du  noyau  et  en  contact  du  blépharoplaste  un 
corps  parabasal. 

Quelle  est  la  signification  morphologique  du  corps  parabasal?  L'enroule- 
ment du  parabasal  spiroïde  de  Devcscovina  autour  de  la  baguette  axiale  rap- 
pelle le  filament  spiral  (d'origine  mitochondriale)  qui  entoure  la  pièce  inter- 
médiaire de  beaucoup  de  spermatozoïdes  [La  façon  dont  le  corps  parabasal 
se  partage  lors  de  la  division  cellulaire,  n'est  peut-être  pas  défavorable 
non  plus  à  la  nature  mitochondriale  de  ce  corps].  Deux  raisons,  savoir  la 
constitution  du  parabasal  par  un  plasma  dense,  et  le  rapport  du  parabasal 
avec  le  blépharoplaste,  disposent  à  voir  dans  l'appareil  parabasal'un  dépôt  de 
substances  énergiques  consommées  par  l'activité  flagellaire.  —  A.  Prenant. 

a)  Politis  (J.).  —  Sur  U7i  corps  cellulaire  spécial  trouvé  dans  deux  orchi- 
dées. — Dans  les  cellules  épidermiques  des  pétales  et  dans  le  tissu  sous-jacent 
des  deux  espèces  Cœlogyne  Crislata  Lindl.  et  Eria  stellala  Lindl.,  P.  a  trouvé 
un  corps  qui  se  distingue  par  ses  propriétés  physiques  et  avant  tout  par  sa 
réfringence  caractéristique.  Dans  les  cellules  vivantes,  il  est  sphérique, 
incolore,  d'aspect  liomogène  et  de  dimensions  considérables,  atteignant 
presque  la  grandeur  du  noyau.  Il  est  sans  rapport  avec  celui-ci  et  avec  les 
leucoplastes,  unique  par  cellule,  rarement  deux  au  maximum.  Il  ne  participe 
pas  aux  pliénomènes  de  karyokinèse;  il  apparaît  par  néoformation  comme 
une  sphère  très  petite,  très  réfringente,  qui  grandit  peu  à  peu.  Plus  tard, 
quand  les  fleurs  se  fanent,  le  corps  dégénère  et  se  vacuolise.  Cet  organite 
cellulaire  se  colore  en  brun  avec  la  solution  d'iode  dans  l'iodurc  de  potas- 


I.  —  CELLULE.  23 

sium;  il  présente  les  réactions  des  substances  protéiques  et  du  tanin.  Son 
action  biologique  reste  inconnue;  en  tout  cas,  ce  corps  ne  sert  pas  de  moyen 
de  défense  contre  les  limaces.  —  M.  Boubier. 

h)  Politis  (J.).  —  Sur  les  élaioplasles  chez  les  Mono-  et  Dicotijlédones.  — 
Les  élaioplastes,  découvertes  par  Wakker  en  1888,  sont  des  corps  cellulaires 
fortement  réfringents  à  la  lumière  et  qui  sont  formés  d'une  substance  plas- 
mique  fondamentale  dans  laquelle  est  incluse  une  matière  huileuse.  P.  les 
a  trouvés  dans  30  nouvelles  espèces,  appartenant  à  22  nouveaux  genres  de 
Monocotylédones.  Les  Malvacécs  en  possèdent  aussi. 

Ces  élaioplastes  ne  sont  ni  des  parasites  (comme  le  voudrait  Zimmermann), 
ni  des  organes  de  défense  (selon  Raciborski),  mais  des  organes  spécifiques 
des  cellules  dans  lesquelles  ils  se  forment  et  dont  la  fonction  est  d'élaborer 
des  substances  huileuses  nutritives. 

Leur  substance  fondamentale  est  semblable  à  celle  des  nucléoles.  Dans 
les  bulbes,  de  nouveaux  élaio})lastes  se  forment  à  chaque  reprise  de  l'activité 
végétative.  —  M.  Boubier. 


■'t)^ 


P)  Cons/itii(io)i,  chimique' 

b)  Lepeschkin  (W.).  —  Composition  chimique  delà  membrane  plasmatique . 

—  (Analysé  avec  le  suivant.) 

c) Influence  des  anesthésiques  sur  les  propriéti's   de  ta  membrane 

ptasmalique.  —  L.  appelle  membrane  plasmatique  la  couche  superfi- 
cielle du  protoplasma,  douée  de  propriétés  osmotiques  électives.  Quelle  est 
la  composition  chimique  des  substances  perméables  de  cette  memljrane?  Les 
recherches  expérimentales  décrites  par  l'auteur  le  conduisent  à  admettre 
que  les  parties  perméables  sont  formées  d'eau,  de  corps  albuminoïdes  et  de 
substances  grasses.  Il  ne  peut  affirmer  qu'il  s'agisse,  comme  le  pense  Over- 
TON,  d'un  mélange  de  lécithine  et  de  cholestérine  plutôt  que  d'un  simple 
corps  gras.  La  narcose  diminue  la  perméabilité  plasmatique  et  l'éther  la 
diminue  pour  les  nitrates  plus  que  le  chloroforme,  parce  que  l'éther  est  plus 
soluble  dans  l'eau  que  le  chloroforme,  et  ce  fait  confirme  L.  dans  son  opinion 
que  les  substances  perméables  de  la  membrane  plasmatique  sont  des  corps 
gras.  Ces  expériences  montrent  que  le  chemin  suivi  par  les  sels  est  le  même 
que  celui  suivi  par  les  anesthésiques  ;  L.  ne  peut  admettre  la  théorie  de 
Nathanson  sur  la  structure  en  mosaïque  de  la  membrane  plasmatique  où 
une  substance  analogue  à  la  lécithine  remplirait  les  interstices  entre  les 
particules  vivantes  du  protoplasma.  —  F.  Péchoutre. 

Holmstrom  (R.).  —  Sur  la  présence  de  graisse  et  de  substances  lipo'ides 
dans  le  parenchyme  thymique.  —  On  sait,  par  les  recherches  de  Kaiserlino 
et  Orgler  (1902),  que  les  cellules  thymiques  contiennent  des  granulations 
graisseuses  biréfringentes  dont  la  substance  est  qualifiée  par  eux  de  myéline. 
Celles  d'HERXHEiMER  (1903),  de  Hammar(  1905), Rudberg  (1907),  Schaffer (1908), 
JoNSON  (1909),  Bell  (1909),  ont  confirmé  la  présence  de  corps  gras  sans  pré- 
ciser s'il  s'agit  de  graisse  neutre  ou  de  lécithine.  Cl\ccio  (1909)  opine  pour  de 
la  lécithine  et  Aschoff  (1909)  pour  de  la  graisse  neutre.  Kawamura  (Die  Cho- 
lesterinesterverfettung  Choleslerinosteatose,  lena,  1911)  trouve  de  la  graisse 
biréfringente  (éther  de  cholestérine)  qui  peut  cristalliser  à  l'intérieur  des 


24  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

corpuscules  de  HassaL  H  a  suivi  dans  le  thymus  du  lapin  le  développement 
de  la  graisse,  qui  devient  constante  chez  l'adulte.  Il  la  localise  surtout  dans 
les  cellules  du  réticulum  de  la  substance  corticale  ;  chez  d'autres  animaux  et 
chez  l'homme  il  existe  aussi  de  la  graisse  dans  les  corpuscules  de  Hassal 
(lécithine,  d'après  Ciaccio).  Les  granules  graisseux  sont  monoréfringents  et 
ont  tous  les  caractères  de  la  graisse  neutre.  Ils  augmentent  par  l'involution 
normale  et  surtout  par  l'involution  accidentelle  (produite  par  le  jeûne  et  la 
coccidiose).  La  graisse  du  thymus  n'est  que  la  manifestation  d'un  processus 
dégénératif,  qui  devient  plus  important  lors  de  l'involution  normale  ou  acci- 
dentelle de  l'organe.  —  A.  Prenant. 

Arnold  (J.).  —  Sur  la  fine  structure  et  la  disposition  du  rjlycorjène  dans 
l'estomac  et  dans  le  canal  intestinal.  —  A.  ne  s'est  pas  borné  à  étudier  avec 
les  méthodes  nouvelles  le  glycogène  et  sa  répartition  dans  l'estomac  et  l'in- 
testin: mais  il  a  appliqué  aux  cellules  de  ces  organes  des  méthodes  d'inves- 
tigation plus  générales,  particulièrement  mitochondriales,  dans  le  but  de 
constater  dans  quelle  mesure  les  structures  mitochondriales  co'incident  avec 
les  dépôts  de  glycogène.  Il  a  employé  dans  ce  but  les  méthodes  de  coloration 
vitale  et  survitale,  l'examen  direct  après  l'iode  ou  après  l'acide  osmique 
(selon  le  procédé  de  0.  Schultze),  les  fixations  et  colorations  mitochondriales 
de  Benua,  Heidenhaix,  Altmann,  etc. 

Il  est  inutile  de  rapporter  ici  les  résultats  particuliers  obtenus  quant  à  la 
répartition  du  glycogène  dans  les  diverses  cellules  de  l'estomac  et  de  l'intestin, 
d'autant  que  ces  résultats  n'aboutissent  pas  à  éclairer  la  signification  physio- 
logique de  ces  cellules  (par  exemple  celle  des  cellules  bordantes  et  des  cel- 
lules principales  des  glandes  stomacales). 

Les  faits  d'ordre  général  sont  plus  importants.  Dans  l'estomac,  les  cellules 
épithéliales  présentent  par  les  diverses  méthodes  des  grains  et  des  rangées 
de  grains.  Quant  au  glycogène,  dont  la  présence  avait  été  signalée  par 
plusieurs  auteurs  déjà  (Barfurth,  Best,  Fichera),  il  est  très  abondant,  sur- 
tout dans  les  cellules  épithéliales  de  la  surface.  Les  granulations  du  glyco- 
gène co'incident  exactement  avec  les  granules  que  le  rouge  neutre  vital 
met  en  évidence  ainsi  qu'avec  ceux  que  fait  voir  la  méthode  d'AiTMANN. 
Dans  l'intestin,  les  cellules  épithéliales  sont  striées  longitudinalement, 
ainsi  qu'il  a  été  souvent  décrit.  Cette  striation  est  due  à  des  filaments  gra- 
nideux  (Altmann,  Benda,  Champy),  qu'A,  montre  à  l'aide  de  diverses  mé- 
thodes, de  la  solution  iodo-iodurée,  des  mélanges  osmiques  faibles,  par  le 
rouge  neutre  vital;  ces  filaments  sont  sujets  d'ailleurs  à  d'importantes  varia- 
tions fonctionnelles.  Le  glycogène  est  relativement  rare  dans  l'intestin:  il 
fait  défaut  dans  les  cellules  épithéliales  des  villosités;  mais  le  calice  des 
cellules  muqueuses  se  colore  intensément  par  le  carmin  de  Best.  Comment 
doit-on  interpréter  ce  résultat?  Sans  aucun  doute,  le  glycogène  et  le  mucus 
sont  mélangés  dans  ces  cellules,  qui  sont  capables  de  produire  à  la  fois  l'un 
et  l'autre. 

A.  termine  son  mémoire  par  des  considérations  sur  les  «  filaments  granu- 
leux ï  {Fadenliiirner).  Leur  manière  d'être  varie,  comme  on  le  sait,  suivant 
la  structure  et  suivant  l'état  de  fonctionnement  de  la  cellule.  Il  dépend  de 
la  substance  parasomatique  environnante  que  ces  filaments  se  présentent 
sous  la  forme  de  fibres  fines  (plasmomites),  de  fibrilles  (plasmofibrilles) 
ou  de  bâtonnets  (])lasmocontes).  Les  filaments  granuleux  sont  homologues 
en  partie  seulement  aux  mitochondries.  Les  images  granulaires  qu'ils  don- 
nent par  la  coloration  vitale,  par  la  méthode  d'ALTMANN,  par  le  procédé  de 
Best  pour  le  glycogène,  co'incident  exactement.  Les  filaments  granuleux  ser- 


I.  —  CELLULE.  25 

vent  à  la  résorption,  à  rassimilation,  à  la  synthèse  et  à  la  mise  en  réserve 
(par  exemple  du  glycogène).  —  A.  Prenant. 

2°  Physiologie  de  la  cellule. 

Osterhout  ("W.  J.  V.).  —  La  perméabilité  des  cellules  vivantes  aux  sels 
dans  les  solutions  pures  en  équilibre.  —  O.  critique  les  expériences  (I'Overton 
et  formule  les  conclusions  suivantes. 

1"  La  méthode  habituelle  de  détermination  de  la  pression  osmotique  parla 
plasmolyse  dans  les  sels  de  Na  et  K  est  très  erronée.  Les  sels  de  Ca  donnent 
plus  exactement  la  pression  véritable.  2°  Puisqu'une  substance  peut  beau- 
coup affecter  la  pénétration  d'une  autre,  il  y  a  danger  à  ajouter  une  sub- 
stance toxique  à  une  non  toxique,  et  à  juger  de  la  pénétration  de  la  première 
par  l'action  plasmolytique  du  mélange.  3"  On  peut  voir  quels  sels  pénètrent, 
et  avec  quelle  vitesse,  et  comment  les  sels  divers  affectent  la  perméabilité 
de  la  membrane  plasmatique.  4'>  Ces  données  nous  expliquent  la  nature  de 
cette  membrane.  Puisque  tous  les  sels  étudiés  pénètrent,  il  semble  certain 
que  la  membrane  ne  peut  pas  être  lipoïde,  parce  que  ces  sels  ne  sont  pas 
solublesdans  les  lipoïdes.  Sa  manière  de  se  comporter  à  l'égard  des  solutions 
en  équilibre  (avec  d'autres  faits,  du  reste)  indique  sans  contestation  que  la 
membrane  est  de  nature  protéique.  5°  Les  sels  antagonistes,  comme  NaCl  et 
Cad-,  s'opposent  mutuellement  à  leur  pénétration.  Cela  est  si  vrai  qu'en 
faisant  choix  de  solutions  de  NaCl  et  de  CaCl^  qui  ne  sont  pas  tout  à  fait  assez 
fortes  pour  plasmolyser,  on  obtient,  en  les  mélangeant,  une  solution  qui 
plasmolyse  fortement.  Cet  antagonisme,  soit  dit  en  passant,  peut  expliquer 
qu'ils  soient  l'antidote  l'un  de  l'autre.  —  H.  deVarigny. 

Harwey  (Edmond.  Ne-wton).  —  Etudes  sur  la  perméabilité  des  cellules. 
—  L'auteur  donne  lui-même  un  résumé  très  clair  de  son  mémoire  et  nous 
nous  guidons  sur  lui.  1.  Les  colorants  basiques  ne  pénètrent  pas  dans  la 
cellule  en  milieu  acide;  il  en  est  do  même  de  certains  colorants  acides  en 
milieu  alcalin  ou  neutre.  En  milieu  faiblement  acide,  certains  colorants 
acides  pénètrent  dans  la  cellule,  la  colorent  et  la  tuent,  en  se  combinant 
avec  le  protoplasma  et  le  noyau.  Les  colorants  basiques,  lorsqu'ils  pénètrent, 
se  combinent  avec  des  éléments  non  essentiels  :  des  granules,  qu'on  distin- 
gue dans  la  cellule  en  raison  de  leur  poids  spécifique  plus  grand,  qui  devient 
apparent  par  la  centrifugation.  —  2.  Les  cellules  animales  et  végétales  se 
comportent  identiquement  vis-à  vis  des  hydroxydes.  Il  faut  distinguer  les 
bases  fortes,  qui  pénètrent  difficilement  et  seulement  après  destruction  de 
toutes  les  propriétés  normales  de  la  surface,  et  les  bases  faibles,  pénétrant 
facilement  et  sans  léser  la  surface.  Leur  action  physiologique  est  en  rapport 
avec  ces  différences  ;  dans  les  cellules  mortes,  toutes  les  bases  pénètrent 
avec  une  égale  facilité.  —  Les  bases  inorganiques  produisent  des  modifica- 
tions fonctionnelles  dans  la  cellule  sans  y  pénétrer,  par  la  seule  action  sur 
la  surface.  La  résistance  de  cette  dernière  peut  être  affaiblie  par  diverses 
substances,  telles  que  chloroforme,  étlier,  alcool;  des  modifications  de  per- 
méabilité peuvent  aussi  se  produire  en  rapport  avec  des  états  physiologiques 
différents  (œufs  non  fécondés  et  œufs  en  voie  de  développement).  —  Il  n'y 
a  pas  de  rapport  entre  la  toxicité  des  diverses  bases  et  leur  facilité  de  pé- 
nétration; c'est  surtout  vrai  pour  les  bases  faibles  :  les  bases  fortes  sont 
d'autant  plus  toxiques  qu'elles  détruisent  plus  facilement  la  membrane.  Cela 
confirme  l'hypothèse  d'Ovi:RTON  sur  la  solubilité  dans  les  lipoïdes  comme 
déterminant  la  plus  ou  moins  grande  facilité  de  pénétration,  et  aussi  proba- 


26  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

blement  lliypothèse  de  J.  Traui'.e  sur  l'abaissement  de  la  tension  superfi- 
cielle produite  par  les  substances  pénétrantes.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITII. 

Hôber  (R.).  —  Lea  cnnceptions  de  M.  IL  Fischer  sur  la  fixation  de  l'eau par 
les  cellules.  —  Dans  son  livre  sur  V Œdème,  M.  H.  Fischer  a  développé 
ridée  que  Teau  contenue  dans  le  protoplasme  s'y  trouvait  à  la  suite  d'un 
processus  de  gonflement  des  matières  colloïdales  et  n'y  serait  pas  maintenue 
par  des  forces  osmotiques,  comme  on  l'admet  en  général  aujourd'hui  à  la 
suite  de  Pfeffer,  de  Vries  et  van  t'  Hoff.  H.  par  contre  défend  contre  Fischer 
la  conception  d'une  fixation  osmotique  et  démontre  qu'il  n'est  pas  permis  de 
négliger  les  qualités  de  perméabilité  de  la  membrane  plasmatique.  —  J. 
Stroiil. 

Dakin  ("W.  J.).  —  Note  sur  la  biologie  des  œufs  de  Tèlènstéens  et  d'Elas- 
mohranches.  —  La  pression  osmotique  et  la  salinité  du  sang,  ainsi  que  la 
densité  et  la  pression  osmotique,  mesurée  cryoscopiquement,  des  œufs  sont 
plus  élevées  chez  les  Elasmobranches  que  chez  les  Téléostéens  marins.  Mais, 
chez  les  uns  comme  chez  les  autres,  cette  pression  osmotique  et  cette  sali- 
nité sont  moindres  que  celles  de  l'eau  de  mer  ambiante.  Cependant,  il  n"y  a 
pas  indépendance  entre  les  premières  et  les  dernières  :  les  variations  de 
celles-ci  déterminent  des  variations,  mais  plus  petites,  chez  celles-là.  Chez 
ceux  de  ces  poissons  qui  supportent  l'eau  douce,  la  densité,  la  pression 
osmotique  et  la  salinité  des  œufs  et  du  sang  sont  moindres  dans  ce  milieu 
que  dans  l'eau  de  mer.  Il  y  a  là  un  équilibre  régi  par  des  conditions  vitales, 
car  les  œufs,  après  leur  mort,  augmentent  de  densité  et  ceux  qui  flottaient 
tombent  au  fond.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Rufz  de  Lavison  (J.  de).  —  Recherches  sur  la  pénétration  des  sels  dans 
le  protoplasme  et  sur  la  nature  de  leur  action  toxique.  —  D'après  R.,  le  proto- 
plasma est  bien  plus  instable  vis-à-vis  des  sels  qu'une  solution  d'albumine 
inerte;  il  n'est  pas  immédiatement  coagulable  par  les  sels  des  métaux  lourds, 
et  certains  sels  semblent  déformer  la  membrane  d'une  manière  qui  leur  est 
propre.  L'auteur  rejette  l'hypothèse  aujourd'hui  généralement  admise  que  la 
pénétration  d'un  sel  dans  le  protoplasme  dépend  de  la  solubilité  de  ce  sel 
dans  la  membrane;  il  l'explique  par  des  actions  moléculaires  complexes  et 
c'est  une  explication  aussi  vague  qu'il  donne  de  la  toxicité  des  sels.  —  F.  PÉ- 
choutre. 

Unna  (P.  G.).  —  Les  lieux  de  réduction  et  les  lieux  d'oxi/génation  du 
tissu  animal.  —  On  peut  dire  de  ce  très  original  mémoire  qu'il  ouvre  une 
voie  presque  complètement  nouvelle  à  l'investigation  histologiqTie.  L'auteur 
débute  par  cette  remarque  judicieuse,  qu'il  n'est  pour  ainsi  dire  pas  de  mi- 
crochimie véritable,  et  que  la  microchimie  se  limite  en  somme  à  la  déter- 
mination de  la  basophilie  et  de  l'oxyphilie.  Ce  qui  manque  particulièrement, 
c'est  une  métliode  colorative  d'analyse  des  processus  de  respiration  des 
tissus  ;  car  ce  que  nous  savons  sur  la  teneur  des  tissus  en  oxygène  est  très 
peu  de  chose.  Il  y  a  25  ans  Ehrlich  (I)as  Sauersto ffbedii rfniss  des  Organis- 
mus.  Berlin,  1885)  a  fait  connaître  que  le  tissu  animal  vivant  possède  un 
fort  pouvoir  réducteur,  réduit  l'indophénol  bleu  et  le  bleu  d'alizarine  à  l'état 
de  corps  blancs,  et  que  la  mort  développe  la  propriété  réductrice  des  tissus 
au  plus  haut  degré.  Par  contre,  Pflueger  et  Schmiedeberg,  Salkowski, 
Abelous  et  beaucoup  d'autres  nous  ont  appris  à  placer  les  processus  d'oxy- 


I.  —  CELLULE.  27 

dation  dans  le  protopLisma  cellulaire;  et  Winkler,  Roberts,  Sciiultze  ont 
révélé  par  des  procédés  de  teinture  la  présence  dans  les  cellules  de  ferments 
oxydants.  Mais  nous  n'avons  pas  à  cet  égard  d'étude  histologique  méthodique 
des  processus  de  réduction  et  d'oxygénation  dans  les  tissus.  U.  est  parti 
d'expériences  qu'il  avait  déjà  faites  avec  Golodetz  {Monatshefte  f.  prakt. 
Dermal.,  Bd  XLVIII,  1909);  elles  leur  avaient  montré  que  tandis  que  les 
corps  cellulaires  réduisent  différents  corps  et  se  colorent  par  ces  corps  ré- 
duits, les  noyaux  ne  prenant  pas  la  coloration,  ne  sont  donc  pas  réduc- 
teurs. 

1"  U.  détermine  d'abord  les  lieux  de  réduction  {Reduklionsorle)  dans  les 
tissus.  Il  se  sert  pour  cela  de  trois  réactifs  :  le  permanganate  de  K,  le  mé- 
lange de  ferricyanure  de  K  et  de  chlorure  ferrique,  l'acide  tétranitrochry- 
sophaniquc.  Les  résultats,  obtenus  par  exemple  sur  la  peau  fraîche  et  fixée 
par  l'alcool  ainsi  que  sur  beaucoup  d'autres  organes,  ont  été  absolument 
concordants  ;  mais  l'épreuve  du  permanganate  mérite  plus  de  confiance  que 
les  deux  autres,  dans  lesquelles  intervient  aussi  la  question  d'acidité  ou 
d'alcalinité  des  tissus.  Ces  résultats  sont  que  partout  la  graisse  et  les  noyaux 
ne  sont  absolument  pas  réducteurs  ;  la  substance  cornée  et  les  muscles 
réduisent  fortement.  Certaines  de  ces  données  sont  en  contradiction  appa- 
rente avec  celles  qu'EuRLiCH  a  obtenues  par  l'examen  global  d'un  organe  ou 
d'un  tissu;  la  graisse  par  exemple  s'est  montrée  à  Eurlich  fortement  réduc- 
trice, mais  cette  graisse  contient  une  forte  proportion  de  sang,  dont  les  glo- 
bules rouges  sont  énergiquement  réducteurs. 

2°  C'est  ensuite  de  la  détermination  des  lieux  d'oxygénation,  ou  plutôt 
d'oxygène  (Sauerstoff'sorte)  que  s'occupe  l'auteur.  On  peut  interpréter  de 
deux  façons  la  non-réduction  par  la  graisse  et  par  les  noyaux.  Ou  bien  elle 
est  due  à  ce  que,  saturés  d'O,  ces  corps  ne  peuvent  l'enlever  aux  réactifs. 
Ou  bien  elle  tient  à  ce  que  ces  corps  émettent  eux-mêmes  de  l'O.  On  peut 
trancher  la  question  avec  les  réactifs  de  l'O.  Si  la  réaction  est  négative,  il  y 
a  seulement  saturation  oxygénique.  Dans  le  cas  de  réaction  positive,  il  y  a 
production  d'oxygène  dans  les  lieux  non  réducteurs.  Comme  réactif  d'O, 
Golodetz  et  U.  ont  employé  le  blanc  de  Rongalite  [Bongalitxoeiss)  qui  bleuit 
sous  l'influence  de  l'oxygène  actif  en  donnant  du  bleu  de  méthylène  ;  ce 
Rongalitweiss  est  le  blanc  de  méthylène  (Methylenweiss),  leucodérivé  du 
bleu  de  méthylène  qui  prend  naissance  par  l'action  de  la  rongalite.  La  coupe, 
plongée  dans  ce  réactif,  ne  bleuit  pas,  parce  que  le  bleuissement  est  em- 
pêché par  la  rongalite,  mais,  mise  dans  l'eau  pour  éloigner  la  rongalite,  les 
tissus  capables  d'oxyder  bleuissent  rapidement.  Avec  ce  réactif  U.  a  expé- 
rimenté sur  beaucoup  de  tissus.  Le  résultat  général  est  que  des  deux  corps 
non  réducteurs,  l'un,  la  graisse,  ne  bleuit  pas  et  par  conséquent  n'est  que 
saturée  d'oxygène,  l'autre,  le  noyau,  bleuit,  est  donc  producteur  d'oxygène. 

3°,  4°,  5°  Dans  un  troisième  chapitre  intitulé  «  influence  exercée  par  les 
moyens  artificiels  sur  les  lieux  d'oxygénation  »,  U.  fait  ressortir  la  sensibilité 
extrême  de  la  coloration  des  lieux  d'oxygénation,  comparativement  aux  autres 
procédés  de  teinture  de  la  technique  histologique.  Les  alcalis,  les  sels  neu- 
tres, les  solutions  de  phénols,  et  de  dérivés  du  benzol,  les  alcools  et  tous  les 
poisons  du  protoplasma,  l'eau  de  conduite  elle-même  annihilent  la  réaction. 
Les  acides  minéraux  faibles,  l'eau  cliloroformée  et  thymolée  la  conservent 
au  contraire.  La  formaline,  dont  l'action  intéresse  particulièrement  l'histolo- 
giste,  la  modifie.  Le  froid  n'a  aucune  influence  fâcheuse,  ce  qui  permet  les 
coupes  par  congélation.  Mais  la  cuisson  peut  supprimer  la  réaction,  sans 
doute  en  détruisant  la  plupart  des  oxydases.  Il  est  intéressant  de  constater 
que  la  réaction  de  l'oxygène  avec  le  blanc  de  rongalite  n'empêche  pas  les 


28  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

colorations  basi-oxyphiles  qui  peuvent  s'y  surajouter.  U.  a  examiné  les  ré- 
sultats de  la  méthode  avec  les  pièces  fixées  par  la  formaline.  II  a  "observé 
dans  les  divers  organes  des  contrastes  saisissants  :  dans  le  foie  par  exemple 
les  cellules  hépatiques  voisines  de  la  veine  centrale  ne  bleuissent  pas,  tandis 
que  bleuissent  celles  de  la  périphérie  du  lobule;  dans  le  rein  les  tubes  con- 
tournés restent  incolores,  au  lieu  que  les  tubes  droits  sont  colorés  ;  dans  le 
système  nerveux  central  la  substance  grise  bleuit,  la  substance  blanche  non. 
Dans  un  cinquième  chapitre  U.  étudie  l'influence  des  modifications  de  la 
solution  colorante  sur  le  résultat. 

6"  U.  fait  la  critique  de  la  méthode  employée  pour  déceler  les  lieux 
d'oxygène.  II  se  demande  si  le  bleu  de  méthylène  mis  en  liberté  dans  Topé- 
ration  ne  colore  pas  les  noyaux  et  autres  éléments  riclies  en  oxj^gène,  à  cause 
de  leur  basophilie,  de  leur  acidité.  Il  répond  à  cette  critique  en  montrant 
que  la  coupe  ne  se  colore  qu'autant  qu'elle  a  pris  préalablement  le  blanc  de 
rongalite  et  en  second  lieu  qu'elle  possède  des  lieux  d'oxygène.  La  sensibilité 
de  la  réaction  de  l'oxygène  la  distingue  nettement  de  la  réaction  de  la 
basophilie  ;  la  première  est  entravée  ou  supprimée  par  beaucoup  de  causes 
qui  n'agissent  pas  sur  la  seconde.  Du  reste  les  deux  réactions  ne  coïncident 
pas,  et  les  lieux  d'oxygène  ne  sont  qu'une  partie  des  corps  acides  et  baso- 
philes  des  tissus  ;  la  coïncidence  n'existe  que  pour  les  noyaux  et  les  Mastzel- 
len.  Rechercliant  les  conditions  du  bleuissement,  U.  montre  quil  est  dû  à 
l'oxygène  de  l'air.  Les  lieux  d'oxygène  ne  sont  donc  pas  ou  ne  sont  pas  cpie 
des  dépôts  d'oxygène,  mais  sont  de  vrais  catalyseurs  qui  peuvent  activer 
l'oxygène  moléculaire. 

7"  Dans  ce  chapitre  U.  expose  la  meilleure  méthode  technique  pour  la 
démonstration  des  lieux  d'oxygène.  [Malgréla  confiance  qu'inspire  la  per- 
sonnalité de  l'auteur,  un  histologiste  restera  surpris  de  la  brutalité  de  la 
méthode,  qui  consiste  par  exemple  à  plonger  les  organes  dans  de  l'eau  de 
conduite,  puis  dans  l'eau  distillée,  à  en  exprimer  le  sang  et  à  congeler  en- 
suite. C'est  cependant  cette  méthode  qui  permet  des  localisations  fines  de 
lieux  d'oxygène  tels  que  les  noyaux,  les  grains  des  Mastzellen.  La  colora- 
tion par  le  blanc  de  rongalite  est  encore  suivie  d'un  lavage  à  l'eau.  On  a 
peine  à  croire  que  dans  ces  conditions  on  puisse  obtenir  des  images  histo- 
logiques  fidèles]. 

8"  Rapport  entre  les  lieux  de  réduction  et  les  lieux  d'oxygénation.  On  peut 
à  cet  égard  partager  les  tissus  en  deux  catégories  :  ceux  où  les  lieux  de  ré- 
duction et  d'oxygénation  sont  séparés;  ceux  où  ils  sont  mélangés.  Au  pre- 
mier groupe  appartiennent  les  muscles,  les  nerfs,  la  couche  cornée  et  les 
globules  rouges  qui  sont  des  lieux  de  réduction  pure,  et  d'autre  part  les 
noyaux,  les  Mastzellen  et  le  granoplasma  des  Plasmazellen  qui  sont  des  lieux 
d'oxygénation.  Entre  les  lieux  de  réduction  et  d'oxj'génation  absolue  et 
constante,  il  y  a  des  intermédiaires,  tels  que  la  sul)stance  fondamentale  du 
cartilage,  la  coUagène,  l'élastine  qui  sont,  suivant  les  cas,  faiblement  réduc- 
trices ou  oxydantes.  On  comprend  aussi  que  le  mélange  dans  un  même  tissu 
d'éléments  réducteurs  et  d'éléments  oxydants  donne  une  réaction  atténuée. 
Le  second  groupe  est  le  protoplasma  cellulaire  avec  ses  infinies  modifica- 
tions; le  même  protoplasnia  peut  donner  les  deux  réactions  selon  les  cas. 
D'une  façon  générale  cependant  le  protoplasma  est  fortement  réducteur. 

U.  passe  en  revue  les  différents  lieux  de  réduction  et  d'oxygénation.  Ces 
derniers  sont  notamment  en  première  ligne  les  noyaux,  puis  les  JVIastzellen, 
les  granules  des  cellules  glandulaires,  le  protoplasma  des  cellules  nerveuses, 
celui  des  cellules  èpithéliales  basales,  des  cellules  épithéliales  des  conduits 
excréteurs  de  l'arbre  bronchique.  Mais  qu'est-ce  qu'un  lieu  d'oxygène,  quelle 


I.  —  CELLULE.  2'J 

est  sa  nature,  dans  le  cas  surfout  des  noyaux,  le  plus  important  de  tous?  Le 
raisonnement  conduit  à  supposer  que  si  le  noyau  lixe  de  l'oxygène  pour  le 
dégager  ensuite,  il  ne  peut  le  faire,  puisqu'il  est  enfoui  dans  le  protoplasma, 
qu'en  extrayant  l'oxygène  qui  traverse  ce  dernier;  cette  extraction  il  ne 
peut  l'opérer  sans  doute  que  grâce  à  des  ferments  fixateurs  d'oxygène. 

9"  Ainsi  l'auteur  est  amené  à  envisager  dans  son  ensemble  la  question  du 
caractère  fermentatif  de  l'oxydation  dans  les  tissus  et  spécialement  dans  les 
noyaux,  celle  du  rôle  du  fer.  Il  indique  les  faits  qui  permettent  de  conclure 
à  l'existence  d'oxydases  dans  le  noyau,  dans  les  granulations  des  leucocytes. 

10"  Dans  ce  chapitre  U.  passe  en  revue  les  recherches  récentes  relatives 
aux  ferments  oxydants  dans  les  tissus  animaux.  Ce  chapitre  sera  très  utile 
à  consulter  pour  les  caractères  généraux  des  oxydases,  leur  classification, 
leur  production  artificielle,  etc. 

11"  La  revue  à  laquelle  l'auteur  s'est  livré  sur  la  doctrine  des  oxydases 
apprend  que,  d'après  la  majorité  des  opinions,  l'essence  des  oxydases  réside 
dans  la  formation  et  la  décomposition  de  peroxydes  (théorie  des  peroxydes)  ; 
quelques-uns  attachent  beaucoup  d'importance  à  un  élément  stable,  le  plus 
souvent  inorganique  (fer,  manganèse),  qui  a  la  capacité  de  fixer  et  d'activer 
l'oxygène.  Spitzer  (1897)  a  donné  du  corps  à  cette  théorie  en  montrant  que 
les  processus  d'oxydation  sont  liés  à  une  nucléoprotéide  ferrugineuse. 
U.  est  alors  amené  à  se  demander  si  le  blanc  de  rongalite  qui  décèle  dans 
les  tissus  les  lieux  d'oxygène,  les  noyaux  notamment,  est  capable  d'y  montrer 
la  présence  du  fer.  11  rappelle  les  travaux  de  Mac  Callum  démontrant  l'exis- 
tence du  fer  dans  les  noyaux.  Ce  fer,  en  combinaison  organique  très  solide, 
y  joue  le  rôle  d'un  catalyseur  d'oxygène.  Les  noyaux  ne  sont  pas  des  sources 
d'oxydation,  qui  émettent  de  l'oxygène,  mais  des  lieux  catalyseurs  d'oxy- 
gène, où  l'oxygène  moléculaire  est  transformé  en  oxygène  actif.  —  A.  Pre- 
nant. 

Siedlecki  (M.).  —  Changements  du  rapport  du  noyau  cl  du  protoplasma 
pendant  la  c7'oissance  des  parasites  intracellulaires.  —  L'auteur  ne  considère 
que  des  parasites  intracellulaires  ne  se  multipliant  pas  dans  la  cellule-hôte. 
Une  cellule  non  parasitée  est  un  système  fermé,  contenant  une  certaine 
quantité  de  substance  protoplasmique  et  de  substance  nucléaire.  L'entrée 
d'un  parasite  la  transforme  en  un  autre  système,  par  suite  de  l'introduction 
d'une  nouvelle  quantité  de  ces  deux  ordres  de  substances.  Or  on  sait  que 
normalement  à  une  diminution  de  la  quantité  de  substance  nucléaire  cor- 
respond une  réduction  de  la  quantité  de  protoplasma,  tandis  qu'un  accrois- 
sement du  noyau  s'accompagne  d'un  accroissement  de  la  cellule  entière  : 
il  y  a,  dans  chaque  cellule,  une  corrélation  entre  la  masse  du  protoplasma 
et  celle  du  noyau,  ce  que  R.  Hertwig  a  appelé  :  Kernplasmarelation. 

S.  étudie  quinze  stades  de  la  croissance  de  Lankesteria  ascidix  Ming. 
Choisissant  les  coupes  où  cellules-hôtes  et  parasites  sont  sectionnés  longitu- 
dinalement  avec  leurs  noyaux,  il  calcule  la  surface  visible  des  protoplasmas 
et  des  noyaux.  Pour  cela,  il  découpe  ces  surfaces  dans  du  carton  dont  il  con- 
naît le  poids  du  centimètre  cube,  et  pèse  ces  morceaux.  Pour  les  cellules 
indemnes,  la  relation  surface  du  noyau  à  surface  du  protoplasma  est  en 
moyenne  de  1  :  6,8. 

On  constate  que,  lors  de  son  entrée  dans  la  cellule,  le  parasite  croît  d'abord 
uniformément  dans  toutes  ses  parties  :  sa  Kernplasmarelation  ne  change 
pas.  Ce  premier  accroissement  pourrait  être  dû  à  une  absorption  d'eau.  Mais 
bientôt  le  noyau  croît  beaucoup  plus  vite^que  le  protoplasme  :  sa  surface  fait 
plus  que  tripler  tandis  que  celle  du  protoplasme  double.  La  Kernplasmarela- 


30  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

^^ow,  d'abord  de  1  :  2,5,  atteint  1  :  1,4.  Puis  les  choses  changent  :  le  proto- 
plasma décuple  sa  surface  pendant  que  le  noyau  quadruple  seulement  la 
sienne.  Aussi  lors  de  la  mise  en  liberté  du  parasite,  sa  Kernplasmar dation 
est-elle  1  :  9,6;  il  y  a  donc  un  grand  excès  de  protoplasma.  Il  en  est  de 
même  dans  un  œuf  mûr  de  Métazoaire  et  Ton  sait  que,  pendant  la  segmen- 
tation, la  masse  nucléaire  croît  aux  dépens  du  protoplasme,  jusqu'à  ce  qu'il 
s'établisse  un  certain  rapport,  caractéristique  de  chaque  espèce  de  cellule 
et  d'animal.  De  même  ici  :  le  parasite,  devenu  libre,  subit  aussitôt  des  pro- 
cessus sexuels  qui  le  transforment  en  un  grand  nombre  de  sporozoïtes,  à 
noyau  relativement  plus  grand,  et  dont  la  Kernplasmarelalion  est  en  moyenne 
de  1  :  2,5. 

D'autre  part,  la  cellule  parasitée  grossit  fortement.  Dans  une  première  pé- 
riode, c'est  surtout  son  noyau  qui  s'hypertrophie.  Dans  une  deuxième, 
le  noyau  est  comprimé  contre  la  paroi  de  la  cellule  et  semble  se  réduire.  Ce 
n'est  toutefois  qu'une  apparence  :  en  réalité  il  ne  cesse  pas  de  croître,  mais 
il  grossit  moins  vite.  La  cellule  elle-même  continue  à  grossir,  mais  pas  pro- 
portionnellement au  parasite  qu'elle  contient  :  aussi  finit-elle  par  éclater. 
C'est  seulement  après  cette  déchirure  qu'elle  entre  en  dégénérescence.  Jus- 
que-là elle  est  restée  bien  vivante  et  a  pu  continuer  à  participer  utilement 
au  revêtement  de  la  paroi  intestinale  et  résister,  aussi  bien  que  les  indem- 
nes, aux  sucs  digestifs. 

D'une  façon  générale,  le  parasite  détermine  dans  la  cellule  un  accroisse- 
ment considérable  de  la  quantité  de  substance  nucléaire.  Trois  causes  pour- 
raient amener  un  pareil  accroissement  :  le  fonctionnement  plus  énergique 
de  la  cellule,  l'inanition,  ou  la  dégénérescence  physiologique.  Rien  ne  per- 
met, dit  l'auteur,  de  conclure  à  la  dégénérescence  physiologicjue.  L'inani- 
tion serait  plus  vraisemblable  ;  pourtant  la  cellule  infestée  grandit,  s'étale 
sous  la  couche  épithéliale,  de  façon  à  être  largement  baignée  par  le  courant 
sanguin.  Et  le  noyau  commence  à  s'hyportrophier  quand  le  parasite  est  en- 
core bien  petit  :  il  n'est  pas  probable  qu'il  puisse,  à  ce  moment,  soustraire 
à  la  cellule- hôte  assez  de  substance  pour  l'affamer.  Reste  donc  l'accroisse- 
ment des  échanges  nutritifs  ;  il  est  nécessité,  et  par  la  croissance  de  la  cel- 
lule elle-même,  et  par  l'obligation  où  elle  est  de  nourrir,  en  plus,  son  para- 
site. 

L'hypertrophie  du  noyau  devrait  normalement  entraîner  une  augmenta- 
tion du  protoplasma,  jusqu'au  rétablissement  de  la  valeur  normale  de  la 
Kernplasiiiarelatimi.  Mais  ici  l'équilibre  ne  peut  se  rétablir,  parce  que  le  pa- 
rasite empêche  la  croissance  régulière  du  protoplasma,  en  absorbant  une 
partie  des  substances  qui  lui  étaient  destinées. 

La  croissance  du  parasite  est  bien  plus  rapide  que  celle  de  sa  cellule-hôte  : 
cela  devrait  exiger  pour  le  parasite  des  échanges  nutritifs  très  actifs,  et  par 
suite  un  très  gros  noyau.  Or,  précisément,  au  moment  où  il  grossit  le  plus 
vite,  le  parasite  possède  relativement  peu  de  substance  nucléaire.  Mais  con- 
sidérons l'ensemble  de  la  cellule-hôte  plus  son  parasite  comme  un  système 
fermé,  et  étudions  la  variation  de  la  Kernplasmar dation  totale  de  cet  en- 
semble. Nous  verrons  que  la  masse  totale  de  substance  nucléaire  grandit 
d'abord  beaucoup,  mais  qu'ensuite  la  Kernplasmardation  revient  lentement 
à  sa  valeur  primitive,  de  façon  à  redevenir,  aux  derniers  .stades,  à  peu  près 
ce  qu'elle  était  au  moment  de  l'entrée  du  parasite.  L'excès  de  substance  nu- 
cléaire de  la  cellule-hôte  trouve  donc  son  contre-poids  dans  l'excès  de  pro- 
toplasma du  parasite.  Voilà  pourquoi  la  Grégarine  peut  continuer  longtemps 
à  croître  sans  se  diviser,  malgré  son  excès  de  protoplasma.  En  effet,  aussi- 
tôt qu'elle  a  quitté  la  cellule-hôte,  commencent  les  processus  sexuels  qui  ont 


I.  —  CELLULE.  31 

pour  conséquence  de  ramener  à  une  valeur  plus  normale  sa  Kernplasmare- 
lation. 

Certains  auteurs  ont  admis  que  les  tumeurs  malignes  avaient  pour  origine 
une  infection  par  des  parasites  intracellulaires.  Pour  pouvoir  accepter  cette 
théorie,  il  faudrait  d'abord  constater  que  la  Keniplasmarelalion  des  cellules 
des  tumeurs  se  comporte  comme  celle  des  cellules  parasitées.  Or,  Godlewsk.1 
jun.  conclut  de  figures  d'autres  auteurs  que  les  cellules  des  tumeurs  se  com- 
portent comme  les  cellules  résultant  de  régénération  ;  et  l'on  sait  que  chez 
celles-ci  il  y  a  excès  de  plasma,  comme  dans  les  cellules  embryonnaires. 
C'est  donc  exactement  le  contraire  de  ce  qui  se  produit  dans  les  cellules 
parasitées.  —  A.  Robert. 

Loeb  (Jacques)  et  "Wasteneys  (Hardolph).  —  Suite  de  remarques  sur 
la  dépendance  mutuelle  de  l'étendue  des  oxydations  et  de  la  cytoli/se  dans  l'œuf 
d'Oursin.  —  Note  pour  redresser  une  mauvaise  interprétation  des  re- 
cherches des  auteurs  par  Warburc;.  En  opérant  sur  Asterias,  les  auteurs  ne 
se  sont  pas  adressés  à  un  matériel  rebelle  à  la  cytolyse,  comme  l'a  cru  War- 
BURG,  car  la.  cytolyse  s'étend  à  tous  les  œufs  si  l'action  du  réactif  est  plus 
prolongée.  D'autre  part,  ils  ne  croient  pas  que  la  cytolyse  s'accompagne  de 
la  considérable  augmentation  de  la  consommation  d'O  qu'admet  Warburg 
(5  fois  plus),  car  une  pareille  augmentation  se  serait  manifestée  dans  leurs 
expériences.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Champy  (G.).  —  Recherches  sur  l'absorption  intestinale  et  le  rôle  des 
mitochondries  dans  l'absorption  et  la  sécrétion  [XIV,  1",  y,  s].  —  La  cellule 
à  plateau  de  l'intestin  renferme  un  appareil  mitochondrial  qui  est,  à  l'état  de 
jeune,  constitué  par  des  chondriocontes  longs.  Les  colorants  vitaux  et  d'autres 
méthodes  révèlent  des  boules  de  diverse  nature.  L'appareil  mitochondrial 
présente  une  polarité,  ce  qui  rapproche  la  cellule  intestinale  des  cellules  glan- 
jdulaires;  mais  elle  en  diffère  en  ce  que  c'est  une  cellule  bipolaire  qui  doit 
sécréter  dans  deux  sens  opposés.  Pendant  l'absorption,  surtout  pendant  l'ab- 
sorption d'albuminoïdes  et  de  graisses,  les  chondriocontes  se  l'ésolventen  gra- 
nulations et  les  nucléoles  se  multiplient.  Ces  modifications  paraissent  être 
dues  à  l'action  des  savons  et  des  peptones  provenant  de  la  digestion  de  ces 
aliments.  Ces  phénomènes  sont  analogues  à  ceux  qui,  dans  la  cellule  glan- 
dulaire, accompagnent  la  sécrétion.  Physiologiquement  Fépithélium  intes- 
tinal se  comporte  comme  les  glandes  ;  la  chaleur  semble  arrêter  son  fonc- 
tionnement chez  les  Batraciens  ;  la  pilocarpine  excite  l'absorption,  l'atropine 
la  ralentit,  ce  qui  coïncide  avec  le  fait  histologique  que  la  pilocarpine  provo- 
que la  résolution  de  l'appareil  mitochondrial.  Les  substances  résorbées  sem- 
blent suivre  toutes  la  même  voie  à  travers  la  cellule  intestinale.  Elles 
apparaissent  au  niveau  des  plastes  sous  la  forme  où  elles  seront  excrétées 
dans  les  espaces  lymphatiques.  On  ne  les  trouve  pas  dans  le  plasma  hyalin, 
sauf  à  l'état  de  combinaison. 

L'absorption  est  bien  identifiable  aux  processus  de  sécrétion ,  mais  pour 
se  représenter  ces  processus,  il  faut  recourir  à  des  comparaisons  physico- 
chimiques, qui  s'y  appliquent  d'ailleurs  bien,  plutôt  qu'à,  des  termes  parti 
culiers  à  la  biologie.  Les  mitochondries  et  l'ergastoplasma  paraissent  bien 
être  une  seule  et  même  formation,  dont  l'importance  est  capitale  dans  la 
vie  cellulaire.  L'état  filamenteux  du  chondriome  est  l'état  de  repos,  tandis 
que  l'état  granuleux  est  son  état  d'activité.  Les  graines  de  sécrétion,  plastes, 
boules  colorablesau  rouge  neutre,  proviennent  au  moins  en  partie  delatrans- 


32  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

formation  des  mitochondries  ou  plus  exactement  de  la  réaction  de  celle-ci 
sur  le  plasma  hyalin  ambiant.  —  F.  Henneguy. 

Hworostuchin  (W.).  —  Sur  la  question  de  la  structure  du  plexus  cho- 
roïde. —  Ce  mémoire  apporte  une  contribution  nouvelle  à  la  structure  glan- 
dulaire des  cellules  épithéliales  du  plexus  choroïde.  Dans  les  stades  de 
repos  et  au  début  de  la  phase  de  sécrétion,  il  existe  des  mitochondries  qui 
ont  la  forme  de  filaments  végétatifs  d'ALT.\UNN.  Dans  les  phases  ultérieures 
de  la  sécrétion  il  se  forme  de  gros  granules,  colorables  par  la  fuchsine  dans 
le  procédé  d'ÂLTMANN,  des  corps  en  croissant,  des  vacuoles,  des  granules 
graisseux  (lécithiques).  — A.  Prenant. 

Hoven  (H.).  —  Du  rôle  du  chondriome  dans  l'élaboratmi  des  produits 
de  sécrétion  de  la  glande  mammaire.  —  H.  voit  les  produits  de  sécrétion  s'é- 
laborer aux  dépens  des  chondriocontes  et  des  mitochondries  des  cellules  de 
la  glande  mammaire.  Il  se  forme  ainsi  des  grains  de  sécrétion  et  de  petites 
boules  de  graisse;  ces  dernières  confluent  et  forment  de  grosses  gouttes. 
L'élaboration  des  éléments  de  sécrétion  se  forme  donc  dans  la  glande  mam- 
maire comme  dans  les  glandes  salivai res  et  le  pancréas  et  comme  dans  les 
cellules  graisseuses.  —  A.  Guieysse-Pellissier. 

Shibata  (K.).  —  Becherches  sur  la  chimiotaxie  des  anthérozoïdes  des 
Ptéridopliytes.  —  L'emploi  des  acides  organiques  comme  excitants  montre 
que  les  anthérozoïdes  d'orignes  diverses  réagissent  diversement.  Avec 
des  sels  différents,  on  constate  que  les  éléments  homologues  présentent  dans 
leur  action  une  étroite  ressemblance.  Le  groupe  du  calcium  a  une  grande 
valeur  comme  excitant.  Le  pouvoir  attractif  décroît  à  mesure  que  le  poids 
atomique  augmente  et  les  éléments  lourds  exercent  toujours  une  répulsion. 
Les  anthérozoïdes  de  Salvinia  présentent  vis-à-vis  des  ions-H  une  chimio- 
taxie positive  moindre  que  ceux  à'Equisetum.  Les  anthérozoïdes  d'isoetes 
sont  indifférents  vis-à-vis  des  ions-H.  Les  anthérozoïdes  de  diverses  origi- 
nes présentent  aussi  une  sensibilité  spécifique  vis-à-vis  des  alcaloïdes,  au 
point  (|ue  cette  sensibilité  peut  avoir  une  valeur  diagnostique.  S.  est  aussi 
amené  à  distinguer  chez  les  anthérozoïdes  des  Ptéridophytes  trois  sortes  de 
sensibilités  chimiotactiques  :  1°  la  sensibilité  pour  les  anions  de  l'acide  ma- 
lique  et  des  acides  ayant  la  même  influence;  2"  la  sensibilité  par  les  ions- 
OH  et  3°  la  sensibilité  pour  les  cations  (ions  métalliques  et  ions-H)  et  pour 
les  alcaloïdes.  —  F.  Péchoutre. 

KoltzofiF  (N.  K.).  —  Etudes  sur  la  forme  de  la  cellule.  III.  Recherches  sur 
la  contractilité  du  pédoncule  des  Vorticelles.  —  Cet  important  mémoire 
débute  par  un  aperçu  des  idées  générales  qui  ont  guidé  l'auteur  dans  ses 
recherches  antérieures  et  des  principaux  résultats  obtenus  ;  il  ne  sera  pas 
inutile  de  le  reproduire  ici.  Il  s'est  proposé  (1906)  le  problème  cytologique 
suivant  :  de  quelle  façon  coexistent  dans  la  cellule  les  caractères  de  l'état 
d'agrégation  liquide  et  de  l'état  solide;  c'est-à-dire,  étant  donnée  la  qualité 
indiscutablement  liquide  du  protoplasma,  comment  se  fait-il  que  la  cellule 
aitune forme  constante,  souvent  même  très  compliquée?  C'est  que,  répond-il, 
toute  cellule  ou  partie  de  cellule,  dont  la  forme  s'écarte  de  la  sphère,  pos- 
sède un  squelette  solide,  qui  donne  au  protoplasme  liquide  une  forme  exté- 
rieure déterminée  ;  ce  squelette  peut  être  extérieur,  comme  l'est  la  mem- 
brane cellulaire  des  plantes,  ou  bien  intérieur,  comme  chez  les  Protozoaires, 
et  dans  beaucoup  de  cellules  des  Métazoaires  où  il  est  constitué  de  fibres 


I.  —  CELLULE.  33 

élastiques.  La  tête  des  spermatozoïdes  (  1908)  est  un  exemple  de  ce  dernier  cas  ; 
les  fibres  qu'on  y  décèle  sont  élasticjues  et  non  contractiles;  il  y  a  une  fâ- 
cheuse tendance  générale  des  cytoloyistes  à  considérer  comme  contractiles 
toutes  les  fibres  observées  dans  la  structure  cellulaire;  et  toute  fibre  contrac- 
tile possède  un  double  caractère  (élasticiue  et  contractile),  constituée  qu'elle 
est  par  un  squelette  solide  et  par  un  protoplasma  liquide.  C'est  pour  illustrer 
cette  idée  parun  nouvel  exemple  que  K.  entreprend  l'étude  du  pédonculedes 
Vorticelles  {Zoothamnimu  alternans) . 

I.  Une  première  partie  est  consacrée  à  la  statique  du  pédoncule.  Il  est 
constitué  par  une  enveloppe  extérieure,  contenant  le  myonème;  celui-ci  est 
formé  de  dehors  en  dedans  par  une  enveloppe  intérieure,  par  une  couche 
de  protoplasma  granuleux  ou  tliécoplasma,  par  une  couronne  de  fibrilles, 
par  un  cordon  axial  de  kinoplasma  homogène  et  très  réfringent.  Les  deux 
enveloppes,  ainsi  que  les  fibrilles,  forment  le  squelette  de  l'appareil;  le  thé- 
coplasma  et  le  kinoplasma  sont  à  l'état  licpiide.  Le  tliécoplasma  entoure 
toujours,  si  mince  soit-il,  le  kinoplasma  de  toutes  parts.  La  description  " 
classique  du  myonème  des  Vorticelles,  d'après  laquelle  il  serait  formé  de 
deux  filaments  juxtaposés  ou  enroulés  en  hélice  l'un  autour  de  l'autre,  l'un 
axonème  (correspondant  au  thécoplasma),  l'autre  spasmonème  (correspon- 
dant au  kinoplasma),  cette  description  consacre  une  illusion.  Le  thécoplasma 
est  granuleux,  mais  il  n'est  pas  prouvé  que  les  granulations  soient,  comme 
le  veut  Fauré-Fremiet  (1910),  de  nature  mitochondriale.  Le  kinoplasma, 
normalement  homogène,  peut  se  vacuoliser  sous  l'influence  de  solutions 
hypotoniques;  divers  agents  peuvent  le  désagréger  en  boules;  ces  faits 
montrent  son  état  liquide.  Pendant  ce  temps,  les  fibrilles  demeurent  sans 
changements;  ce  qui  prouve  leur  nature  solide,  leur  rôle  squelettique. 

Les  conditions  d'équilibre  du  pédoncule  des  Vorticelles  sont  déterminées 
par  deux  ensembles  de  forces  luttant  l'un  contre  l'autre  [XIV,  1",  a].  D'un 
côté  agissent  comme  puissance  la  tension  superficielle  et  la  pression  osmo- 
tique  du  contenu  liquide  (thécoplasma  et  kinoplasma)  du  myonème;  cette  ten- 
sion superficielle  est  la  somme  d'ailleurs  de  deux  tensions  partielles,  qui  peu- 
vent s'ajouter  ou  bien  se  dissocier,  l'une  entre  la  surface  du  kinoplasma  et  celle 
du  thécoplasma,  l'autre  entre  le  thécoplasma  et  l'enveloppe  interne.  De  l'autre 
interviennent  comme  résistance  Télasticité  des  deux  enveloppes  et  celle  des 
fibrilles  squelettiques.  Supposons  que  la  tension  superficielle  et  la  pression 
osmotique  du  myonème  liquide  viennent  à  augmenter,  que  ce  myonème, 
tendant  par  conséquent  vers  la  forme  sphérique,  se  contz'acte,  se  raccour- 
cisse. L'élasticité  des  enveloppes  sera  mise  en  jeu,  elle  s'accroitra  de  même 
que  la  résistance  des  fibrilles  squelettiques,  et  il  s'ensuivra  l'enroulement 
spiral  de  ces  enveloppes.  Ainsi  grâce  aux  propriétés  structurales  du  pédon- 
cule, à  son  squelette,  les  modifications  dans  la  pression  osmotique  et  dans 
la  tension  superficielle  du  myonème  liquide  peuvent  conduire  à  la  con- 
traction ou  à  l'extension  du  pédoncule.  Il  reste  à  voir  si  effectivement  ces 
modifications  ont  lieu;  c'est  ce  queK.  examine  dans  la  î^»-' partie  de  son  travail. 

II.  Cette  deuxième  partie  est  donc  consacrée  â  la  dynamique  du  pédon- 
cule. L'auteur  étudie  successivement  le  rôle  de  la  pression  osmotique,  et 
celui  des  variations  de  la  tension  superficielle  provoquées  par  des  change- 
ments dans  la  composition  chimique  du  milieu. 

V'  L'étude  de  l'influence  pure  de  la  pression  osmotique  a  été  faite  avec  de 
l'eau  de  mer  rendue  hypotonique  par  addition  d'eau  distillée  ou  devenue 
hypertonique  après  évaporation.  En  milieu  hypotonique  le  kinoplasma  se 
vacuolise.  En  milieu  hypertonique  le  départ  de  l'eau  du  myonème  détermine 
le  plissement  de  l'enveloppe  interne.  Dans  l'un  et  dans  l'autre  cas,  lechan- 

l' ANNÉE  BIOLOCIQUE,    XVI.    1911.  3 


34  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

gement  de  pression  osmotiqiie  n'altère  pas  la  contractilité  du  myonème  qui 
demeure  entière.  L'auteur  en  conclut  que  la  cause  de  la  contraction  du  pé- 
doncule des  Vorticelles  ne  peut  résider  que  dans  un  changement  de  la' ten- 
sion superficielle,  changement  qu'il  localise  à  la  surface  de  séparation  du 
thécoplasma  et  du  kinoplasma. 

2°. C'est  l'étude  expérimentale  de  ces  changements  de  tension  superficielle 
qui  fait  l'objet  d'un  second  chapitre  de  cette  partie  dynamique  du  mémoire. 
On  sait  que  la  valeur  de  la  tension  superficielle,  à  la  limite  de  deux  liquides 
ou  d'un  liquide  et  d'un  solide,  dépend  de  la  température,  de  la  pression,  de 
phénomènes  électrolytiques  et  de  l'absorption  de  substances  chimiques. 
C'est  ce  dernier  facteur  que  K.  a  spécialement  étudié.  On  est  ici  en  présence 
de  deux  liquides,  le  thécoplasma  et  le  kinoplasma,  à  la  séparation  desquels 
la  tension  superficielle  a  une  valeur  très  variable,  s'élevant  brusquement 
pendant  la  contraction  jusqu'à  un  maximum,  descendant  peu  à  peu  à  un 
minimum  lors  de  l'extension  du  pédoncule.  Les  phénomènes  qui  se  passe- 
ront peuvent  être  figurés  par  un  modèle  constitué  par  un  liquide  A  (théco- 
plasma) contenant  à  l'intérieur  d'un  filet  élastique  (fibrilles)  une  goutte  d'un 
autre  liquide  B  (kinoplasma)  de  même  poids  spécifique.  On  peut  envisager 
les  trois  cas  suivants  :  ou  bien  la  substance  ajoutée  au  liquide  A  ne  modi- 
fiera en  rien  la  tension  superficielle  (substance  homoiotone  de  Michaelis)  ; 
ou  bien  elle  abaissera  la  tension  entre  A  et  B  (substance  bathotone),  et  la 
goutte  B  s'allongera  d'autant  que  la  substance  ajoutée  sera  plus  abondante; 
ou  bien  elle  élèvera  la  tension  (substance  gypsotone),  et  la  goutte  B  se  rac- 
courcira tendant  vers  la  forme  sphérique.  Si  une  substance  bathotone  a  agi 
sur  la  goutte  B,  qui  s'est  allongée,  on  pourra  ramener  celle-ci  à  l'état  de 
contraction,  eninsolul)ilisant  la  substance  bathotone,  et  ainsi  de  suite.  Dans 
le  pédoncule  de  Vorticelle,  les  dispositions  sont  toutefois  plus  compliquées 
que  dans  ce  modèle,  à  cause  do  la  présence  de  l'enveloppe  interne  du 
thécoplasma,  qui  agit  comme  membrane  semi-perméable.  A  ce  propos,  K. 
combat  la  tliéorie  d'OvERTON,  et  soutient  que  des  sels  inorganiques,  quoique 
insolubles  dans  les  lipoïdes,  peuvent  pénétrer  dans  le  protoplasma.  D'après 
les  explications  qui  précèdent,  K.  émet  l'hypothèse  que  l'extension  du  pédon- 
cule est  déterminée  par  l'absorption  de  substances  bathotones,  et  sa  con- 
traction par  une  réaction  chimique  qui  supprime  ces  substances.  Quant  aux 
résultats  objectifs  de  ses  expériences,  on  peut  les  classer  en  deux  groupes. 
En  premier  lieu,  en  remplaçant  l'eau  de  mer  par  des  solutions  isotoniques 
d'un  ou  de  plusieurs  sels  inorganiques,  on  observe  une  contraction  agonale 
(«  admortelle  »j.  suivie  delà  désagrégation  du  kinoplasma  en  gouttes.  En  se- 
cond lieu,  la  présence  ou  l'absence  de  l'un  ou  l'autre  sel  ou  ion  détermine 
le  caractère  de  la  contraction,  c'est-à-dire  le  nombre  de  systoles  à  la  minute. 

L'étude  des  phénomènes  du  premier  groupe  apprend  que  le  remplace- 
ment de  l'eau  de  mer  par  des  solutions  de  divers  électrolytes  produit  tôt  ou 
tard  la  mort  du  pédoncule;  elle  survient  par  une  contraction  agonale,  qui, 
à  l'inverse  de  la  systole  normale,  est  une  réaction  irréversible  ;  à  cette  con- 
traction peut  faire  suite  la  désagrégation  en  gouttes  du  kinoplasma.  Les 
cations  employés  se  répartissent  en  deux  groupes  antagonistes.  Au  premier 
appartiennent  Na,  K,  NH^  et  en  partie  Li,  dont  les  chlorures  produisent 
rapidement  la  mort  du  pédoncule.  Dans  le  second  rentrent  Ca,  Mg  et  sans 
doute  Sr,  dont  les  chlorures  maintiennent  en  vie  le  pédoncule  et  peuvent 
même  neutraliser  les  effets  des  cations  précédents.  De  même  les  anions 
expérimentés  en  solutions  sodiques  sont  de  deux  ordres.  Les  uns,  tels  Cl, 
NO^,  causent  la  contraction  agonale  puis  la  désagrégation  kinoplasmique; 
les  autres,  SO'',  CO^  etc..  produisent  la  contraction  agonale,  mais  retardent  la 


I.  -  CELLULE.  35 

désagrégation.  Quant  aux  causes  de  la  contraction  agonale,  et  de  la  désa- 
grégation qui  s'ensuit,  elles  ne  diffèrent  pas  de  celles  do  la  contraction 
normale,'  sinon  par  le  degré  de  leur  intensité.  La  contraction  agonale  est 
déterminée  par  la  pénétration  des  cations  du  premier  groupe  dans  le  théco- 
plasma  et  par  les  transformations  chimiques  irréversibles  qui  en  résultent, 
élevant  la  tension  superficielle  entre  le  kinoplasma  et  le  thécoplasma.  La 
pénétration  de  ces  cations  est  ralentie  par  l'absorption  d'ions  du  second 
groupe,  qui  abaissent  la  tension  superficielle.  L'action  des  cations  du 
premier  groupe  sur  les  tètes  de  la  colonie  se  manifeste  par  le  gonflement 
de  celles-ci,  à  la  suite  d'une  véritable  endosmose;  l'effet  des  cations  du 
deuxième  groupe  se  traduit  par  l'extension  et  le  ratatinement  des  tètes,  à 
la  suite  d'un  phénomène  d'exosmose. 

L'étude  des  phénomènes  du  second  groupe  montre  l'influence  des  sels 
de  C'a  et  de  Mg  sur  le  type  de  la  contraction.  Dans  des  solutions  de  CaCl"^ 
pur  ou  dans  des  solutions  de  NaCl  ou  de  KCl  additionnées  de  Ca  et  par 
suite  empêchées,  les  pédoncules  passent  par  un  premier  stade  de  systole 
tétanique  avec  très  nombreuses  contractions  à  la  minute.  Au  bout  d'un 
certain  temps,  le  repos  s'établit;  quelquefois  entre  les  contractions  peuvent 
s'effectuer  des  diastoles  complètes.  En  même  temps  cesse  le  mouvement  vibra- 
tile,  au  moins  celui  des  cils  péristomaux  et  aboraux.  Dans  des  solutions  de 
MgCl-  pur,  ou  dans  des  solutions  de  NaCl  ou  KCl  additionnées  de  Mg,  les 
tiges  des  colonies  entrent  en  diastole  soit  immédiatement,  soit  après  une 
courte  période  d'excitation.  La  contractilité  autonome,  comparée  à  celle 
quon  observe  dans  les  solutions  de  Ca,  est  faible.  Les  champs  frontaux  et  le 
péristome  sont  évaginés  et  les  cils  étendus  sont  en  mouvement. 

Les  phénomènes  observés  sur  les  pédoncules  de  Zoolhamnium  ne  sont 
pas  localisés  à  cet  objet;  ils  s'étendent  à  d'autres  éléments  contractiles  et 
ont  par  suite  une  valeur  générale,  ainsi  que  l'explication  que  l'auteur  en 
propose.  Les  fibrilles  contractiles  du  muscle  à' Ascaris  sont  des  colonnettes 
de  kinoplasma  liquide,  qui  doivent  leur  forme  fixe  aux  fibrilles  squelet- 
tiques  qui  les  entourent  et  que  Goldsch.nudt  (1909)  a  signalées;  ces  fibrilles 
kinoplasmiques  peuvent  aussi  se  désagréger  en  gouttelettes  (Apathy)  tout 
comme  le  kinoplasma  du  pédoncule  de  Vorticelle.  La  désagrégation  du 
kinoplasma  en  gouttes  peut  se  constater  aussi  sur  les  queues  des  spermies; 
la  libre  squelettique  de  la  queue  maintient  les  gouttes  kinoplasmiques  en 
une  chaîne  régulière.  Les  cils  des  cellules  épithéliales  rentrent  dans  la  même 
catégorie;  car  on  y  a  découvert  un  protoplasma  liquide  et  un  squelette 
solide,  et  dans  le  premier  on  peut  arriver  à  distinguer  un  thécoplasma  et 
un  kinoplasma.  Les  fibrilles  de  la  cellule  musculaire  striée  peuvent  être 
ramenées  au  même  schéma;  elles  possèdent  un  squelette  solide  et  élas- 
tique où  sont  réparties  des  gouttes  de  kinoplasma  liquide  entourées  de  thé- 
coplasma; l'élasticité  du  squelette  allonge  dans  la  fibre  étendue  les  gouttes 
kinoplasmiques;  celles-ci.  quand  la  tension  superficielle  s'élève,  tendent 
vers  la  forme  sphérique,  d'où  la  contraction  de  toute  la  fibre.  Dans  tous  ces 
cas,  la  forme  de  la  contraction  est  déterminée  par  un  squelette  solide  de 
figure  typique  pour  chaque  cas  particulier,  grâce  auquel  la  contraction  du 
kinoplasma  est  ordonnée  dans  un  certain  sens.  La  cause  de  la  contraction 
réside  dans  l'élévation  de  la  tension  superficielle  entre  le  kinoplasma  et  le 
thécoplasma,  d'où  résulte  un  rapetissement  de  la  surface  et  la  tendance  du 
kinoplasma  vers  la  forme  sphérique.  Inversement  la  chute  de  la  tension 
superficielle  allonge  les  gouttes  de  kinoplasma.  Les  changements  de  la 
tension  superficielle  sont  en  rapport  causal  avec  l'absorption  d'ions  alcalins 
et  alcalino-terreux.  Le  kinoplasma  apparaît  finalement  comme  une  variété 


36  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  protoplasma  spécialement  adaptée  à  la  fonction   de  contractilité.  —  A.. 
Prenant. 

Ulehla  (Vladimir).  —  Etudes  ullramicroscopiques  sur  le  mouvement 
f!a;/ellaire.  — U.  a  utilisé  rultramicroscope  pour  l'étude  du  mouvement  des 
flagelles;  il  n'est  précédé  dans  cette  voie  que  par  quelques  auteurs,  dont 
surtout  Reiciiert  (1909).  11  s'est  servi,  comme  objets  d'étude,  des  Flagellâtes, 
des  Bactéries,  des  zoospores  et  gamètes  de  Clilorophycées  et  de  Phéopliycées^ 
des  spermatozoïdes  d'PIépatiques.  Dans  ces  divers  cas,  il  a  analysé  les  carac- 
tères du  mouvement,  variables  suivant  les  espèces.  On  comprend  qu'il  soit 
impossible  ici  de  rendre  compte  de  toutes  les  descriptions  particulières  qu'il 
a  données.  Le  mouvement  est  apprécié,  dans  sa  forme  et  dans  son  amplitude, 
pari'  «  espace  éclairé  »  {IJchtraum)  qui  apparaît,  à  l'ultramicroscope,  entre 
les  deux  positions  extrêmes  du  flagelle;  des  lignes  brillantes,  enferme  d'S^ 
très  allongées,  peuvent  paraître  dans  l'espace  éclairé. 

L'étude  qu'a  faite  U.  sur  des  organismes  si  variés  cependant  ne  lui  a  pas 
permis  de  retrouver  les  quatre  types  de  mouvement  cilio-flagellaire  que  Ya- 
LENTLN  (1842)  avait  établis,  savoir  les  motus  iitululatus.  unciuatus,  vacillans^ 
'infundiljuUformis:  car  entre  eux  il  y  a  des  intermédiaires,  comme  BIitschli 
(1878)  l'a  établi.  Mais  BOtschli,  tombant  dans  un  excès  inverse,  a  eu  tort  de 
vouloir  ramener  tous  les  mouvements  cilio-flagellaires  à  un  seul  et  même 
type,  fondé  sur  le  principe  du  pas  de  vis.  U.  formule  ainsi  ses  principales 
conclusions  :  Le  fouet,  dont  l'activité  est  normale,  en  s'inflécliissant  de 
façon  variée,  entoure  ou  parcourt  un  espace  déterminé,  l'espace  éclairé,  qui 
est  de  forme  diverse  et  qui  n'est  que  rarement  une  figure  de  révolution.  Cet 
espace  peut  changer  de  forme,  grâce  à  des  changements  dans  la  direction 
du  mouvement;  cela  est  dû  à  ce  qu'aux  inflexions  normales  se  surajoute  une 
inflexion  du  fouet  dans  son  ensemble  ;  on  peut  en  conclure  à  une  structure 
très  compliquée  du  flagelle.  La  rapidité  du  mouvement  flagellaire  est  beau- 
coup plus  grande  qu'on  ne  le  croyait,  puisqu'on  l'observait  le  plus  souvent 
sur  les  individus  lésés.  D'ailleurs  les  actions  extérieures  influencent  très 
facilement  le  mouvement  flagellaire.  Toutes  variations  laissées  de  côté,  le 
fouet  travaille  suivant  le  principe  non  pas  de  la  vis,  mais  de  la  rame,  c'est-à- 
dire  que  le  corps  est  propulsé  non  pas  en  se  vissant  dans  le  liquide,  mais  par 
des  battements  ou  contractions  latérales  dont  les  actions  s'ajoutent.  Malgré 
tout,  on  peut  distinguer  un  certain  nombre  de  types,  suivant  les  cellules 
flagellées  (types  Monade,  Chrysomonade,  Euglène,  Bado,  CJostridium^  Chlo- 
rophycées).  —  A.  Prenant. 

Gruber  (Karl).  —  Stir  des  formes  particulières  d'Amœha  proteus.  — 
Rhumbler  explique  les  mouvements  des  Amibes  par  les  conditions  de  leur 
surface.  Or  celles-ci  sont  sous  la  dépendance  du  milieu  environnant.  En 
changeant  le  milieu  de  culture  de  A .  proteus  on  voit  les  pseudopodes  se  ter- 
miner par  des  nodosités  :  en  ces  points  la  membrane  est  gonflée  par  un  cou- 
rant violent  d'endoplasme.  Puis  tout  à  coup,  en  un  point  de  la  nodosité,  appa- 
raît un  mince  prolongement  de  protoplasma  clair,  dont  la  surface  durcit 
rapidement  :  l'extrémité  de  ce  pseudopode  se  renfle  encore  par  l'afflux  de 
l'endoplasme  et  ainsi  de  suite.  De  même,  quand  on  plonge  dans  un  milieu 
nutritif  une  Amibe  qui  s'était  arrondie  sous  l'action  d'un  milieu  défavorable, 
on  voit  la  surface  de  celle-ci,  qui  s'était  fortement  durcie,  crever  par  places 
et  donner  issue  à  un  ou  plusieurs  pseudopodes  ;  la  membrane  durcie  se  vide 
alors  et  est  quelque  temps  entraînée,  ridée  et  flétrie,  derrière  l'Amibe.  —  Le 
changement  de  consistance  de  la  surface  est  certainement  dû  au  milieu 


I.  -  CELLULE.  37 

environnant,  mais  Faction  est  réciproque  :  selon  la  composition  chimique  du 
plasma,  l'action  durcissante  est  plus  ou  moins  énergique,  et  d'autre  part  le 
changement  de  milieu  amène  des  modifications  dans  la  consistance  de  la 
surface  de  la  même  Amibe,  dans  les  mêmes  conditions.  Ainsi  l'auteur  a  pu 
produire  un  durcissement  exagéré  de  la  membrane  de  A.  proteus  par  l'action 
■de  solutions  sucrées.  Le  durcissement  s'exagère  avec  le  temps  :  les  pseudo- 
podes qui  viennent  de  se  former  ont  toujours  un  ectoplasme  plus  liquide  et 
l'ectoplasme  de  la  région  antérieure  d'une  Amibe  qui  se  déplace  est  plus 
fluide  que  celui  des  régions  situées  plus  en  arrière.  Les  modifications  de  la 
tension  superficielle  résultant  de  ces  changements  expliquent,  d'après  RiiuM- 
BLER,  les  mouvements  des  Amibes. 

C'est  probablement  à  une  action  trop  prolongée  d'un  milieu  durcissant  qu'il 
faut  attribuer  la  production  d'un  prolongement  étroit,  clair,  ressemblant  à 
un  flagelle,  qui  a  été  observé  deux  fois  à  l'extrémité  postérieure  d'une  Amibe 
en  mouvement  :  ce  doit  être  un  pseudopode  postérieur,  durci  d'une  façon 
exagérée  et  entraîné  passivement.  L'auteur  suppose  qu'il  doit  être  rejeté  plus 
tard.  —  A.  Robert. 

Guieysse-Pellissier  (A.).  —  Caryonnabiose  et  greffe  nucléaire.  —  Dans 
certains  cas,  des  noyaux  cellulaires  peuvent  changer  de  protoplasma,  pé- 
nètrent dans  une  autre  cellule,  soit  par  eux-mêmes,  soit  captés  par  cette 
cellule,  ils  se  greffent  dans  son  protoplasma,  leur  structure  s'y  modifie  plus 
ou  moins  et  il  se  forme  ainsi  un  nouvel  élément,  ("est  ce  pliénomène  que 
l'auteur  a  désigné  sous  le  nom  de  rari/oanti/nose.  Il  l'a  observé  dans  la  for- 
mation des  cellules  géantes  autour  de  fragments  de  moelle  de  sureau  intro- 
duits dans  divers  tissus  de  Cobaye,  dans  des  cellules  épithéliales  de  l'intestin 
pénétrés  par  des  leucocytes,  dans  un  oocyte  atrésié  de  Vesj)erugo  envahi  par 
des  leucocytes  et  des  cellules  de  la  granulosa,  enfin  dans  des  cellules  géantes 
mises  en  contact  avec  des  spermatozoïdes  vivants.  Lorsque  des  cellules 
•pénètrent  dans  une  autre  cellule,  il  n'y  a  pas  fatalement  phagocytose;  les 
noyaux,  au  lieu  de  dégénérer,  })euvent  se  modifier  et  devenir  semblables  à 
ceux  de  la  cellule  dans  laquelle  ils  sont  entrés;  ainsi  se  constituent  certaines 
cellules  polynucléées,  non  i)ar  multiplication  de  leur  propre  noyau,  mais 
par  greffe  de  noyaux  étrangers.  Pour  que  des  cellules  différentes  puissent 
ainsi  se  fusionner  il  semble  nécessaire  que  l'un  des  deux  éléments  soit  dans 
un  état  d'infériorité  par  rapport  à  l'autre,  mais  que  cette  déchéance  ne  soit 
pas  encore  une  dégénérescence  avancée,  sinon  l'élément  serait  phagocyté 
simplement.  Cet  état  de  déchéance  sans  aucune  dégénérescence  atteint  sa 
perfection  chez  le  spermatozoïde.  Si  les  faits  signalés  par  G. -P.  ont  été  con- 
venablement interprétés  par  lui,  il  en  résulterait  qu'il  existe  une  certaine 
indépendance  entre  le  noyau  et  le  cytoplasma ,  et  qu'il  existerait  une 
sorte  de  symbiose  entre  ces  deux  éléments,  comme  l'admettent  certaines 
tliéories.  —  F.  Henneguy. 

3°  Division  cellulaire  directe  et  indirecte. 

Lillie  (R.  S.).  —  Physiologie  de  la  division  cellulaire.  IV.  Aclioii  des  solu- 
tions salines,  suivie  par  celle  de  l'eau  de  mer  hyper  tonique,  sur  les  œufs  non 
fécondés  d'Oursin,  et  le  rôle  des  membranes  dans  la  mitose.  —  Introduction. 
—  La  cause  de  la  segmentation  des  œufs  vierges  doit  être  attribuée  à  l'aug- 
mentation de  la  perméabilité  de  la  membrane  plasmatique  de  l'œuf,  due  à 
l'action  des  réactifs.  Ce  phénomène  est  rendu  manifeste  par  la  sortie  du 
pigment  qui  se   produit  sous  l'influence  de  ceux  dont  l'action  est  la  plus 


38  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

énergique.  Cette  action  semble  devoir  être  attribuée  à  l'influence  de  l'anion 
sur  les  substances  colloïdes  de  la  membrane;  ce  sont  les  anions  solubi- 
lisant le  plus  énergiquement  les  colloïdes  qui  se  montrent  les  plus  actifs. 
Citons  par  ordre  d'activité  croissante  :  C00CH3,  Cl,  Br,  CIO»,  NO^  I,  CNS. 
Au  contraire,  certains  cations,  en  particulier  Ca,  ont  une  action  opposée.  11 
semble  bien  que  les  différences  que  présentent  au  point  de  vue  du  déve- 
loppement parthénogénétique  les  œufs  des  diverses  espèces  puissent  être 
attribuées  à  leur  résistance  à  ces  modifications  de  perméabilité. 

Expériences. —  Les  œufs  à.' Arbacia  punclulala,  \i\diCé^  dans  les  solutions 
pures  isotoniques  de  Nal,  Kl,  ou  le  sulfocyanure  de  Na  et  de  K,  pendant  5  à 
10  minutes,  puis  reportés  dans  l'eau  de  mer,  montrent  au  bout  de  quelques 
heures  une  membrane,  puis  lentement  évacuent  leur  pigment  et  subissent 
des  fragmentations  irrégulières  et  finalement  la  cytolyse.  Un  très  petit 
nombre  donne  quelques  faibles  larves.  L'évacuation  du  pigment  montre  que 
ce  phénomène  peut  être  rapporté  à  une  augmentation  de  la  perméabilité  de 
la  membrane  cytoplasmique  [en  tout  cas,  il  n'y  a  rien  là  qui  soit  en  accord 
avec  l'idée  de  Loeb  d'après  qui  cette  membrane  est  le  corollaire  d'une  dis- 
solution des  substances  grasses  par  le  réactif].  Si  aux  solutions  pures  ci- 
dessus  on  ajoute  un  sel  de  calcium,  aucun  des  effets  indiqués  ne  se  produit  : 
les  œufs  restent  intacts  et  vivants,  fécondables  pendant  de  longues  heures. 
Le  fait  que,  dans  ce  cas,  leur  pigment  n'est  pas  évacué  permet  d'interpréter 
l'action  de  Ca  comme  un  obstacle  à  la  perméabilisation  de  la  membrane. 
Si,  après  action  de  la  solution  pure,  on  reporte  les  œufs  dans  l'eau  de  mer 
pendant  10  à  15  minutes,  de  manière  à  laisser  se  former  la  membrane  sans 
(pie  la  cytolyse  ait  le  temps  de  désorganiser  les  œufs  et  qu'on  les  place  ensuite 
dans  l'eau  de  mer  hypertonique  pendant  30  minutes,  les  œufs  se  dévelop- 
pent presque  tous  en  belles  larves  nageantes,  lorsque  après  30  minutes  on  les 
a  reportés  dans  l'eau  de  mer  naturelle.  Il  est  possible  que  les  oxydations 
invoquées  par  Loeb  pour  expliquer  ce  phénomène  interviennent  réellement, 
mais  en  tout  cas  au  premier  rang  des  facteurs  il  faut  placer  le  fait  que  l'eau 
de  mer  hypertonique  rétablit  la  condition  primitive  de  la  semi-perméabilité 
de  la  membrane  et  permet  ainsi  aux  œufs  de  continuer  à  vivre  et  à  se  déve- 
lopper sous  l'impulsion  qu'ils  ont  reçue  de  la  solution  pure.  On  pourrait 
s'attendre  à  ce  que  l'intervention  de  Ca  dans  les  mêmes  conditions  que  les 
solutions  hypertoniques,  c'est-à-dire  après  l'action  de  la  solution  pure  pen- 
dant 5  à  10  minutes  et  lavage  à  l'eau  de  mer  pendant  10  à  15  minutes,  pro- 
duise les  mêmes  effets,  puisque  son  action  est  précisément  d'empêcher  la 
perméabilisation  de  la  membrane.  Les  expériences  montrent  cependant  qu'il 
n'en  est  rien.  [Cela,  à  notre  avis,  rend  fortement  douteuse  la  validité  de  la 
théorie]. 

Dans  la  fécondation  normale,  les  expériences  de  l'auteur  avaient  déjà 
montré  que  la  perméabilité  de  l'œuf  est  augmentée  depuis  le  moment  du 
contact  du  spermatozoïde  avec  lui  jusqu'à  sa  pénétration  complète,  et  qu'aus- 
sitôt après  elle  redevient  normale.  Or,  la  période  d'augmentation  de  per- 
méabilité dure  10  à  15  minutes  et  la  période  de  la  perméabilité  normale 
jusqu'au  premier  sillon  de  segmentation,  1/2  lieure.  Ces  durées  sont  pré- 
cisément celles  que  l'expérience  montre  être  optima  dans  la  parthénogenèse 
artificielle  pour  l'application  des  réactifs  augmentant  la  perméabilité  et  de 
ceux  rétablissant  la  perméabilité  normale.  Il  n'est  guère  admissible  qu'il 
n'y  ait  là  qu'une  simple  coïncidence,  et  l'on  peut  regarder  cette  similitude 
de  durée  comme  un  argument  en  faveur  de  l'idée  que  les  solutions  isotoni- 
ques, puis  hypertoniques  agissent  bien  la  première  en  augmentant  la  per- 
méabilité, la  seconde  en  la  réduisant  à  son  taux  normal.  —  Loeb  a  montré 


I.  -  CELLULE.  39 

que  les  solutions  hypertoniques  n'étaient  eflicaces  que  si  elles  contenaient 
de  rO  et  en  a  conclu,  avec  raison,  que  la  solution  hypertonique  déterminait 
des  processus  oxydatifs  [ou  pourrait  dire,  avec  autant  de  raison,  que  la  rédac- 
tion de  ce  mémoire  par  L.  est  un  processus  oxydatif  parce  que  si  on  lui 
supprime  l'O,  il  ne  pourra  le  continuer].  Cette  interprétation  n'est  pas  exclu- 
sive de  celle  présentée  ici,  car  l'augmentation  des  oxydations  peut  provenir, 
bien  que  la  chose  n'ait  pas  été  objectivement  démontrée,  du  rétablissement 
de  la  perméabilité  à  son  taux  normal  [?].  —  En  faveur  de  cette  même  inter- 
prétation on  peut  rappeler  aussi  le  fait  que  les  anesthésiques  diminuent  la 
perméabilité  et  qu'ils  ont  pu,  enire  les  mains  de  Loeb,  être  substitués  à  la 
solution  hypertonique  et  fournir  des  résultats  comparables. 

Partie  théorique. —  Les  variations  dans  la  perméabilité  des  membranes  pro- 
toplasmique  et  nucléaire  peuvent  être  utilisées  dans  l'explication  de  la  division 
cellulaire,  aussi  bien  des  cellules  somatiques  que  de  l'œuf  dans  la  parthéno- 
genèse artificielle  ou  la  fécondation  [II,  2";  III,  [i].  La  seule  différence  entre 
ces  divers  cas  est  que,  dans  la  division  des  cellules  somatiques,  le  priiaum 
movens  est  d'origine  intracellulaire  et  consiste  dans  une  augmentation  de  la 
perméabilité  de  la  membrane  nucléaire,  tandis  que,  pour  l'œuf,  il  consiste 
dans  une  augmentation  de  la  perméabilité  de  la  membrane  protoplasmique, 
provoquée  soit  par  les  réactifs  parthénogénisants,  soit  par  le  spermatozoïde. 
Prenons  comme  exemple  le  cas  de  l'œuf  dans  la  parthénogenèse.  Avant 
l'intervention  des  réactifs,  les  membranes  nucléaire  et  protoplasmique  ayant 
leur  perméabilité  à  l'état  minimum,  ne  laissent  passer  que  les  ions  les  plus 
petits,  en  particulier  les  ions  H  +.  Les  phénomènes  métaboliques  qui  ont 
leur  siège  dans  le  cj'toplasme  donnent  naissance  à  CO^H-,  qui  se  dissocie 
en  gaz  carbonique  CO-,  Tion  négatif  OH  et  positif  H.  Ceux-ci  trouvant  issue 
au  dehors  par  les  pores  des  membranes  protoplasmique  et  nucléaire,  passent 
d'une  part  dans  le  noyau,  d'autre  part  au  dehors.  11  en  résulte  qu'à  cette 
phase  l'œuf  a  un  cytoplasme  négatif,  un  noyau  positif  et  est  plongé  dans 
un  milieu  ambiant  positif  par  rapport  à  son  cytoplasme.  La  différence  de 
potentiel  est  d'environ  0,1  de  volt.  Par  suite  d'attraction  réciproque  des  ions 
de  signes  contraires,  il  doit  y  avoir  sur  chacune  des  membranes  protoplas- 
mique et  nucléaire  une  couche  plus  dense,  négative  du  côté  du  cytoplasme, 
positive  vers  le  dehors  et  vers  l'intérieur  du  noyau.  Sous  l'action  des  réac- 
tifs parthénogénisants,  la  perméabilité  de  la  membrane  protoplasmique  est 
accrue,  et  bientôt,  secondairement,  celle  de  la  membrane  nucléaire  [on  ne 
voit  pas  très  bien  comment,  en  ce  qui  concerne  cette  dernière].  Par  suite, 
un  certain  nombre  des  anions  négatifs  qui  déterminaient  l'état  négatif  du 
cytoplasme  s'échappent  vers  le  dehors  et  vers  l'intérieur  du  noyau.  Ce  sont 
naturellement  leà  anions  les  plus  voisins  de  ces  membranes  qui  s'échappent 
les  premiers  et  diminuent  dans  les  régions  correspondantes  le  potentiel  néga- 
tif du  cytoplasme.  11  en  résulte  que,  dans  le  cytoplasme,  les  parties  centrales 
sont  plus  hautement  négatives  que  les  périphériques,  et  comme  ces  condi- 
tions de  potentiel  sont  toujours  relatives,  on  peut  dire  que  les  parties  cen- 
trales du  cytoplasme  sont  négatives  et  les  couches  périphériques  voisines 
des  membranes  protoplasmique  et  nucléaire  positives  par  rapport  aux  par- 
ties centrales.  En  raison  de  la  grande  viscosité  et  de  la  présence  dans  son 
intérieur  des  granules  colloïdes  ayant  leur  charge  propre,  les  transports  de 
charges  par  les  ions  sont  très  lents  et  permettent  sans  doute  aux  différences 
de  charges  dont  nous  venons  d'indiquer  l'origine  de  persister  assez  long- 
temps, malgré  leur  diffusion  progressive,  pour  produire  leurs  effets  dans  la 
mitose.  Si  aucune  condition  nouvelle  n'intervenait,  la  zone  cytoplasmique 
à  charge  négative  maxima  aurait  (sur  la  coupe)  la  forme  d'un. anneau  situé 


40 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


dans  le  cytoplasme  à  égale  distance  des  membranes  cytoplasmique  et  nu- 
cléaire. Pour  expliquer  les  phénomènes  de  la  mitose,  il  faut  admettre  que 
cette  zone  forme  non  point  un  anneau  complet,  mais  deux  régions  définies, 
diamétralement  opposées  et,  par  conséquent,  que  l'augmentation  de  per- 
méabilité de  la  membrane  a  lieu  non  dans  toute  l'étendue  de  la  membrane 
protoplasmique,  mais  dans  les  deux  régions  en  question.  Cette  hypothèse 
est  en  accord  avec  la  bipolarité  qui  se  manifeste  dans  les  œufs  et  dans  les 


FiR.  I.  —  A-B  el  C-D,  aires  de  la  perméabilité  accrue.  Les  -f  et  —  indiquent  les  régions  du 
plus  haut  et  du  plus  bas  potentiel.  Les  lignes  en  pointillé  indiquent  les  lignes  de  forces 
dont  la  direction  coïncide  avec  ce  que  l'on  observe  sur  l'œuf  d'Oursin  à  la  métaphase. 

cellules  de  tant  de  façons.  [Il  saute  aux  yeux  que  cette  hypothèse  est  impo- 
sée à  l'auteur  par  la  nécessité  d'arriver  au  résultat,  ce  qui  lui  ôte  toute  c  re- 
liability  »].  L'auteur  considère  que  les  chromosomes  ont  par  eux-mêmes  des 
charges  négatives  [probablement  en  tant  qu'agrégats  de  granules  colloïdes], 
et  il  en  résulte  que  l'ensemble  formé  par  la  cellule  à  ce  moment  est,  de  par 
la  répartition  des  charges  électriques,  dans  les  conditions  convenables  pour 
que  la  mitose  puisse  s'effectuer  sous  l'influence  de  ces  forces.  Mais  la  ques- 
tion n'est  pas  assez  avancée  pour  être  poursuivie  dans  les  détails.  Nous 
reproduisons  ici  le  diagramme  qui  accompagne  l'explication  de  l'auteur.  — 
Y.  Delage. 


Hartog  (Marcus).  —  i'ne  nouvelle  force,  If  milokinéiisme.  —  Sans  ajou- 
ter de  nouvelles  expériences  personnelles,  mais  en  confrontant  les  interpré- 
tations des  expériences  de  Gallakdo,  Lillie,  Pentimalli,  l'auteur  trouve  que 
la  conclusion  qui  se  dégage  est  celle-ci  :  1°  les  fuseaux  obtenus  en  faisant  inter- 
venir des  forces  osmotiques,  de  diffusion,  électriques  (les  magnétiques  étant 
hors  de  question)  sont  vraiment  homopolaires  ;  mais  cette  conclusion  ne  s'ap- 
plique pas  au  vrai  fuseau  cellulaire,  lequel  est  hétéropolaire,  ainsi  qu'il  ré- 
sulte des  faits  suivants  :  l'existence  de  fuseaux  sans  plaque  équatoriale,  le 
fait  que,  dans  les  modèles  à  fuseaux  homopolaires,  les  fibres  sectionnées  pren- 
nent la  direction  de  fibres  antipodes,  et,  enfin,  la  croissance  du  fuseau  par 
inflexion  et  coalescence  des  rayons  partant  des  centrosomes.  La  conclusion 
est  que  la  force  intervenant  dans  les  vrais  fuseaux  est  une  force  spéciale,  le 
mitokinétisme.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Baltzer  (F.).  —  Sur  le  mécanisme  des  figures  de  division  nucléaire.  —  Ce 
travail  a  surtout  pour  but  de  répondre  aux  critiques  faites  par  Hartog  et 
par  Gallardo  contre  l'opinion  antérieurement  émise  par  B.  que  les  liypo- 


I.  —  CELLULE.  41 

thèses  qui  expliquent  le  fuseau  karyokinétique  par  l'intervention  de  forces 
analogues  au  magnétisme  sont  mal  fondées.  Hartog  notamment,  estimant, 
d'après  son  système,  qu'une  figure  tétrapolaire  avec  deux  fuseaux  diagonaux 
est  impossible,  a  prétendu  (H»00)  ([ue  le  dessin  donné  par  B.  en  11108  (  Vcrhdl. 
med.  phi/s.  GeselL  Wiirzbiirf/)  d'un  cas  semblable  doit  être  inexact.  B.  en 
donne  de  nouveaux  exemples,  provenant  d'œufs  de  Slroiif/i/lnecuirotiis,  et 
démontre  qu'il  s'agit  l)ien  là  de  mitoses  tétrapolaires,  dont  les  quatre  pôles 
.sont  dans  un  même  plan  et  sont  réunis  entre  eux  par  deux  fuseaux  exacte- 
ment diagonaux,  dont  les  fibres,  au  point  de  croisement,  s'insèrent  sur  des 
chromosomes.  Les  conceptions  théoriques  de  Hartog  doivent  donc,  pour 
B.,  tomber  devant  les  faits. 

D'autre  part,  d'après  Gallardo,  il  ne  peut  pas  exister  entre  deux  sphères 
de  fuseau  véritable  sans  chromosomes;  la  continuité  des  fibres  d'une  sphère 
à  l'autre  est,  pour  Gallardo,  une  illusion;  B.  donne  une  figure  qui  lui  paraît 
montrer  que  cette  opinion  est  erronée.  Il  convient  cependant  de  dire  que, 
sur  les  préparations  fixées  et  colorées,  des  questions  de  ce  genre  sont  très 
difficiles  à  trancher. 

Dans  un  troisième  paragraphe,  B.  constate  que,  contrairement  à  la  règle 
générale,  un  chromosome  peut  être  uni  cà  plus  de  deux  sphères,  dans  les  mi- 
toses polycentriques.  —  A.  Brachet. 

BrailsfordRobertson. —  Remarques  &ur  le  mécanisme  chimique  de  la  fé- 
condation i[II,  2°].  —  C'est  une  réponse  aux  objections  formulées  par  Mac 
Clendon  contre  la  manière  de  voir  de  B.R.  Celui-ci  avait  exprimé  l'idée  que 
la  division  cellulaire  peut  être  attribuée  à  une  diminution  de  la  tension 
superficielle  au  niveau  de  l'équateur,  ou  plutôt  suivant  une  circonférence 
passant  à  mi-distance  entre  les  noyaux.  Mac  Clendon  a  admis,  au  contraire, 
qu'il  y  avait  là  une  augmentation  de  la  tension  superficielle.  B.R.  maintient 
le  bien-fondé  de  ses  observations,  en  soutenant  que  Mac  Clendon  n'a  pas  tenu 
compte  de  diverses  causes  d'erreur.  —  A.  Brachet. 

Debenedetti  (Todros).  —  La  division  cellulaire  interprétée  au  moyen  du 
principe  de  Spencer  et  des  phénomènes  osmotiques.  —  La  force  intérieure  qui 
oblige  la  cellule  à  se  diviser  serait  la  pression  osmotique  devenue  trop 
grande  par  rapport  à  la  membrane  cellulaire  qui  n'a  pas  crû  proportionnelle- 
ment à  la  croissance  du  protoplasme  cellulaire;  la  membrane  se  romprait 
graduellement  aux  points  de  faible  résistance,  amenant  la  segmentation  en 
deux  masses,  et  se  reformerait  par  coagulation  au  contact  du  liquide  péri- 
phérique (comme  dans  les  «  cellules  artificielles  »  de  Leduc).  Interprétation 
des  détails  de  la  Tvaryokinèse  d'après  les  propriétés  des  solutions  colloïdales  : 
charges  +  sur  les  centrosomes,  dissolution  de  la  membrane  nucléaire  par 
une  «  substance  peptisante  »  la  faisant  passer  de  l'état  d'hydrogel  à  celui 
d'hydrosol,  lequel  hydrosol  se  regélifiant  pour  former  les  nouvelles  mem- 
branes nucléaires,  etc.  —  F.  Vlès. 

a)  Dehorne  (Armand).  —  Uechcrches  sur  la  division  de  la  cellule.  I.  Lr 
duplicisme  constant  du  chromosome  somalique  chez  Salamandra  maculosa 
Laur.  et  chez  Allium  cepa  L.  —  L'auteur  a  montré  déjà  (1910)  que  la  division 
longitudinale  des  chromosomes  est  extrêmement  précoce  et  qu'elle  a  lieu 
déjà  lors  de  la  télophase  de  la  mitose  précédente,  que  de  plus  à  cette  époque 
il  y  a  non  seulement  division,  mais  subdivision  des  chromosomes,  c'est-à-dire 
une  deuxième  division  longitudinale.  Ce  fait  fondamental  constaté  chez 
Saôetlaria,  D.  le  retrouve  chez  Salamandra  et  chez  Allium  où,  en  raison  de 


4-2  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

la  taille  des  chromosomes,  il  s'exprime  plus  nettement  encore,  et  où  l'auteur 
le  décrit  en  détail.  Ici  aussi,  le  chromosome  est  toujours  double  ;  son  dupli- 
cisme  se  manifeste  par  la  division  longitudinale  ;  le  cliromosome  ne  se  divise 
pas  en  vue  d'une  mitose,  il  est  toujours  divisé  et  prêt  à  la  mitose;  on  peut 
donc  dire  que  tout  noyau,  à  la  télophase,  c'est-à-dire  à  peine  reconstitué,  est 
déjà  en  mitose.  Le  duplicisme  constant  des  chromosomes  est  objectivé  par 
ce  fait  qu'ils  sont  toujours  disposés  par  paires,  ayant  la  valeur  de  deux 
moitiés  longitudinales  primaires.  Chacune  de  ces  moitiés  est  déjà  divisée  ou 
en  train  de  se  diviser  longitudinalement  en  moitiés  longitudinales  secon- 
daires. 11  y  a  donc  non  seulement  division  mais  même  subdivision  longi- 
tudinale des  chromosomes. 

En  suivant  chez  la  Salamandre  la  série  des  étapes  de  la  mitose  à  partir  de 
la  métaphase,  on  constate  les  principaux  faits  suivants.  A  la  métaphase, 
chaque  chromosome  est  une  anse  parcourue  par  une  fente  longitudinale;  les 
anses  sont  disposées  par  paires  dans  la  couronne  équatoriale,  les  deux  anses 
de  chaque  paire  placées  à  des  niveaux  horizontaux  différents,  si  bien  qu'il  y  a 
deux  plaques  équatoriales  superposées.  L'existence,  à  l'équateur  de  la  figure 
métaphasique,  de  ces  deux  plaques  et  non  d'une  seule,  a  d'ailleurs  été  con- 
statée déjà  par  Janssens  (1900)  et  par  d'autres  auteurs.  Il  existe  donc  24  chro- 
mosomes fissurés,  répartis  en  12  paires.  Le  nombre  somatique  qu'on  peut 
compter  peut  être  12,  24  ou  48,  soit  n,  2w  ou  4n,  suivant  que  l'on  considère 
les  paires,  les  chromosomes  ou  leurs  moitiés  en  voie  de  séparation;  le 
nombre  2n  =  24  est  le  plus  habituellement  adopté  comme  nombre  somatique. 
—  Le  passage  de  la  métaphase  à  l'anaphase  est  marqué  par  l'écartement  et 
le  cheminement  polaire  des  deux  plaques  équatoriales.  On  sait  que,  selon 
la  donnée  classique,  au  contraire,  la  mince  fente,  que  présentaient  les  anses 
chromatiques  dès  la  fin  de  la  prophase  et  qui  s'accentue  à  la  métaphase,  est 
l'indice  d'un  partage  imminent  et  de  la  séparation  de  chromosomes  jumeaux, 
destinés  à  fournir  respectivement  l'une  et  l'autre  couronnes  polaires.  Pour 
D.  il  n'en  est  pas  ainsi;  ces  chromosomes  jumeaux,  résultant  de  l'accentuation 
de  la  fente  longitudinale,  au  lieu  de  s'éloigner  l'un  de  l'autre  suivant  l'axe 
de  la  figure  pour  gagner  les  pôles,  s'écartent  l'un  de  l'autre  suivant  le  plan 
éqiiatorial;  il  en  résulte  dans  chaque  plaque  équatoriale  et  plus  tard  dans 
cliaque  couronne  polaire  la  formation  de  24  chromosomes  appariés.  Dans 
chacun  de  ces  chromosomes  se  dessine  une  bande  claire  axiale,  indication 
d'une  division  secondaire  ou  subdivision,  qui  paraît  menacer  de  clivage 
longitudinal  les  24  anses  chromatiques  de  la  couronne  polaire.  Mais  une 
contraction  du  chromosome  fait  disparaître  cette  bande  et  cette  menace  de 
division.  —  A  la  télophase,  les  chromosomes  se  dilatent  à  nouveau,  et  la  bande 
de  clivage  réapparaît.  Le  clivage  d'un  chromosome  est  en  général  dû  à  la 
constitution  même  de  celui-ci  et  au  jeu  des  deux  substances  qui  le  forment, 
l'une  chromatique,  l'autre  achromatique  plus  fluide  que  la  première;  dans 
un  chromosome  contracté,  la  sub.stance  achromatique  imbibe  la  substance 
chromatique;  la  détente  du  chromosome  sépare  la  substance  achromatique 
de  la  substance  chromatique,  l'accumule  en  une  bande  claire  occupant  l'axe 
longitudinal  du  chromosome,  préparant  ainsi  la  fissuration.  Pendant  la 
télophase,  le  gonflement  du  chromosome  est  très  considérable  ;  une  fente 
spacieuse  le  sépare  en  deux  moitiés.  C'est  là  une  division  secondaire  ou 
subdivision,  réalisant  deux  moitiés  secondaires  dans  chaque  anse  chromati- 
que du  noyau-fille  :  cette  anse  chromatique  n'était  elle-même  qu'une  moitié 
primaire,  formée  par  division  primaire  de  l'une  des  anses  chromatiques  de 
la  plaque  équatoriale.  Après  que  s'est  produite  la  fente  de  clivage,  les  deux 
bandes  ou  moitiés  constitutives  de  chaque  anse  subissent  d'importants  chan- 


I.  —  CELLULE.  43 

geinents.  Elles  s'allongent  cliacune  pour  son  propre  compte,  deviennent 
épineuses,  et  se  relient  aux  voisines  par  de  multiples  anastomoses,  en  même 
tenips  qu'elles  prennent  un  aspect  moniliforme.  Leur  allongement  les  oblige 
à  se  tordre  en  hélice  l'une  autour  de  l'autre,  si  bien  que  les  deux  moitiés  de 
chaque  anse  finissent  par  devenir  deux  très  longs  filaments  hélicoïdaux, 
chargés  d'épines,  enroulés  l'un  autour  de  l'autre,  réunis  entre  eux  par  des 
cloisons  transversales.  On  peut  donc  regarder  le  chromosome  à  cette  époque 
comme  une  sorte  de  tube  creux,  irrégulièrement  cloisonné.  Par  suite  de 
l'écartement  de  plus  en  plus  grand  des  deux  moitiés  longitudinales  de 
chaque  anse,  autrement  dit  des  deux  filaments  hélicoïdaux,  par  suite  aussi 
de  la  multiplication  des  anastomoses  entre  anses  voisines  et  des  cloisons 
transversales  segmentant  chaque  anse  creuse,  l'image  devient  de  plus  en 
plus  compliquée,  et  l'ensemble  des  chromosomes  prend  de  plus  en  plus 
l'aspect  rétiforme,  qui  caractérise  le  noyau  au  repos.  Cependant  à  aucun 
moment  le  chromosome  ne  cesse  d'être  distinct,  et  son  individualité  demeure 
conservée  dans  le  chaos  apparent  du  noyau  quiescent.  L'auteur  se  déclare 
partisan  convaincu  de  la  permanence  du  cliromosome;  pour  lui,  le  stade 
quiescent  interposé  dans  l'évolution  chromosomique  est  une  simple  étape  de 
ravitaillement  de  la  substance  des  chromosomes;  il  ne  s'y  passe  aucune 
modification  importante  de  ces  derniers.  —  Après  la  phase  de  repos,  le 
noyau  est,  pendant  la  prophase  suivante,  le  siège  de  transformations  progres- 
sives. Chaque  moitié  secondaire  reconcentre  sa  substance  en  retirant  peu  à 
peu  ses  prolongements  anastomotiques;  puis  les  deux  moitiés,  les  deux 
filaments  de  chaque  anse  se  rapprochent  jusqu'au  contact.  On  obtient  ainsi 
des  anses  curvilignes,  spirémateuses,  fissurées  chacune  par  une  fente  longi- 
tudinale, trace  de  la  subdivision  précédente.  La  régularisation,  la  concen- 
tration des  anses  font  des  progrès  de  plus  en  plus  grands,  jusqu'à  donner 
des  anses  trapues,  chacune  fissurée,  appariées  et  dont  la  totalité  est  de 
12  paires.  La  métaphase,  par  laquelle  cette  description  a  débuté,  se  produit 
alors. 

Chez  Allium^  les  phénomènes  ne  sont  pas  tellement  différents  de  ceux 
observés  chez  Salamandra  qu'ils  méritent  une  description  spéciale.  L'auteur 
a  soin  de  comparer  ses  résultats  à  ceux  obtenus  par  ses  devanciers,  notam- 
ment par  FlemmixCt,  Reinke,  Meves,  Jaxssens,  Kowalski,  pour  les  Amphibiens 
Urodèles  ;  par  Guignard,  Grégoire,  Bonnevie,  pour  les  Liliacées.  —  A.  Prenant. 


h)  Dehorne  (A.).  —  Bechi'ixhi'S  sur  la  division  de  la  cellule.  Homéolypie  et 
hélérolijpie  chez  les  Annélidespohjchèles  elles  Trémalodes.  —  L'auteur  a  étudié 
les  mitoses  homéotypiques  et  hétérotypiques  dans  l'épiderme  de  Sahellaria 
spinulosa  et  dans  les  cellules  génitales  de  cet  animal,  ainsi  que  dans  celles 
de  Fasciola  hepatica,  CCOphyolrocha  puerilis  et  de  Laiiice  conchylega:  il  est 
arrivé  aux  principales  conclusions  suivantes. 

La  division  longitudinale  des  chromosomes  est  le  fait  dominant  de  l'état 
morphologique  du  noyau.  Cette  division  se  fait  toujours  dans  les  chromo- 
somes passant  de  la  forme  trapue  à  la  forme  allongée.  C'est  un  phénomène 
concomitant  à  la  dilatation  et  la  substance  chromosomique.  Elle  débute  de 
manière  à  fournir,  en  général,  une  double  spirale  filamenteuse  aux  dépens 
de  la  substance  de  chaque  chromosome.  La  séparation  se  fait  à  l'anaphase 
ou  à  latélophase  et  persiste  pendant  toute  la  période  quiescente.  Il  en  résulte 
que  le  chromosome  est  toujours  double.  La  substance  cliromosomique  est 
une  et  homogène.  Même  dans  le  réticulum  du  noyau  à  l'état  de  repos,  elle 
ne  peut  être  décomposée  en  linine  et  en  chromatine;  elle  est  simplement 


44  L^ANNEE  BIOLOGIQUE. 

étirée  et  anastomosée.  Les  chromosomes  peuvent  perdre  toute  chromaticité, 
sans  pour  cela  cesser  d'exister. 

Chaque  chromosome  somatique  tout  à  fait  au  repos  est  normalement  repré- 
senté par  deux  paires  d"anses  chromatiques  filamenteuses  et  moniliformes, 
semblables.  Une  partie  de  la  substance  semi-fluide  chromosomique  circule 
autour  de  l'axe  de  cliaque  chromosome  dans  le  suc  nucléaire  oîi  elle  édifie 
xm  réseau  d'absorption  extrêmement  ténu.  Ce  réseau  de  nature  anastomo- 
tique  provient  de  la  propriété  générale  qu'a  le  protoplasma  de  «  filer  ».  La 
substance  de  chaque  chromosome  peut  ainsi  «  filer  »  sans  se  confondre  avec 
une  autre  substance  et  elle  n'est  surtout  pas  miscible  avec  celle  des  chro- 
mosomes voisins. 

L'état  le  plus  fréquent  du  noyau  est  celui  qui  fait  suite  immédiatement  à 
ia  télophase,  lorsque  les, anses  doubles  sont  alloniïées  et  ressemblent  à  des 
bandes  spirémateuses. 

Dans  les  cytes  I,  à  l'état  de  repos,  se  produit  ce  que  l'auteur  appelle 
a  l'anamitose  »,  c'est-à-dire  le  rapprochement  des  moitiés  primaires  (fila 
ments  leptotènes)  qui  aboutit  à  la  formation  des  anses  pachytènes.  Il  n'existe 
pas  de  pseudo-réduction  à  la  prophase  de  la  première  mitose  maturative. 
Le  nombre  des  anses  pachytènes  est  égal  au  nombre  somatique  de  l'espèce 
envisagée.  Chaque  anse  pachytène  représente  un  chromosome  somatique 
dont  les  moitiés  primaires  se  sont  étroitement  et  passagèrement  rappro- 
chées. 

L'observation  de  la  synapsis  dans  les  oocytes  I  de  Sabellavia  conduit  à 
l'idée  que  ce  stade  représente  un  essai  prématuré  de  division  hétérotypique. 
Au  cours  de  la  synapsis,  les  moitiés  primaires  se  rapprochent  et  se  recon- 
naissent comme  le  font  à  la  prophase  de  toute  mitose  somatique  les  moitiés 
primaires,  et  surtout  les  moitiés  secondaires. 

La  crise  maturative  est  indiquée  par  Tinhibition  de  la  division  longitudi- 
nale équationnelle;  elle  est  dénouée  par  le  partage  gonomérique  du  noyau. 
La  réduction  numérique  est  obtenue  à  la  première  mitose  de  maturation  de 
la  façon  suivante  :  les  dyades  qui  représentent  des  chromosomes  somatiques 
entiers,  incapables  de  se  diviser  longitudinalement,  s'éloignent  entières  vers 
les  pôles.  Il  ne  s'ascit  ici  d'aucune  division  de  chromosomes,  ni  longitudinale 
ni  transversale.  Tandis  que,  à  la  suite  d'une  mitose  ordinaire,  le  noyau  de  la 
cellule-mère  se  dédouble  réellement  dans  toutes  ses  parties  en  donnant  deux 
noyaux-filles  absolument  identiques  à  lui-même,  dans  la  première  mitose 
maturative,  le  noyau  se  fragmente  en  deux  noyaux  réduits  de  moitié,  égaux 
au  point  de  vue  numérique  seulement,  mais  différents  qualitativement. 

Les  stades  préparatoires  de  l'homéotypie  et  de  l'hétérotypie  ne  diffèrent 
pas  dans  leur  essence  :  dans  les  deux  cas,  il  y  a  des  dyades  à  la  fin  de  la 
prophase.  Mais,  tandis  que  dans  l'homéotypie  la  division  longitudinale  est 
efficace  et  que  les  moitiés  primaires  sont  séparées  l'une  de  l'autre,  dans 
l'hétérotypie  chaque  chromosome  somatique  au  complet,  c'est-à-dire  con- 
stitué de  deux  moitiés  primaires  déjà  subdivisées,  passe  tout  entier  dans  un 
cyte  I  ou  dans  l'autre. 

Le  schéma  hétérohoméotypique  de  Grégoire  repose  sur  une  évaluation 
fausse  du  nombre  somatique  véritable.  Il  comporte  la  conjugaison  latérale 
des  chromosomes  somatiques  et  la  dissociation  des  dyades  en  leurs  éléments 
à  la  métaphase  I,  données  qui  sont  des  erreurs  de  fait. 

En  résumé  :  l'auteur  admet  que  les  chromosomes  qui  se  présentent  à  la 
fin  de  la  prophase  somatique  sont  toujours  dédoublés.  Ce  sont  des  moitiés 
primaires  faisant  partie  de  couples  primaires  dont  le  nombre  correspond  au 
nombre  somatique  véritable.  A  la  métaphase  somatique  ce  sont  les  couples 


I.  —  CELLULE.  4& 

primaires  eiix-mômos  qui  sont  divisés  par  éloignementdicentriquo,et  non  pas 
les  chromosomes  doubles  de  chaque  paire  primaire.  Contrairement  à  ce  que 
pensent  les  auteurs,  à  la  prophase  d'une  mitose,  deux  divisions  de  chromo- 
somes sont  préparées,  et,  malgré  cela,  l'une  d'elles  seulement  est  efficace  à 
la  métaphase  de  cotte  mitose. 

D.,  imbu  des  idées  weismauniennes,  admet  la  continuation  de  l'individua- 
lité des  chromosomes  et  se  livre,  à  la  fin  de  son  mémoire,  à  des  considéra- 
tions théoriques  sur  la  ségrégation  des  cln-omosomes,  sur  la  pureté  des- 
gamètes de  Mendel,  sur  la  xénie  chromosomique,  etc.  —  F.  Henneguv. 

Farmer  (J.  B.)  e-t  Digby  (Miss  L..).  —  Mitoses  somatique  et  hélèroty- 
piquc  dans  Galtonia  caudicans.  —  Dans  la  plante  étudiée,  il  n'y  a  pas  de 
phase  de  repos  entre  la  dernière  division  des  cellules-mères  et  la  division 
hétérotypique,  circonstance  favorablepour  étudier  les  phénomènes  de  réduc- 
tion. A  la  télophase  d'une  division  de  cellule-mère,  le  caractère  double  des- 
chromosomes  peut  être  observé,  même  si  ceux-ci  ne  sont  plus  distincts  les 
uns-des  autres.  Lorsque  la  division  suivante  survient,  les  nouvelles  structures- 
chromosomiques  sont  clivées  ab  initie.  A  la  maturité,  les  groupes  de  cliro- 
mosomes  destinés  aux  deux  noyaux-fils  sont  formés.  Les  mêmes  conditions- 
se  présentent  au  début  de  la  prophase  de  la  mitose  hétérotypique.  La  nu- 
mération des  chromosomes  n'est  pas  possible  et  le  nombre  des  structures 
chromosomiques  est  variable.  Le  clivage  dans  la  division  hétérotypique  est 
préparé  comme  dans  les  autres  mitoses.  Survient  alors  la  phase  synapsis.  Il 
n'est  pas  possible  de  suivre  les  modifications  qui  se  produisent  pendant 
cette  phase;  mais  on  peut  affirmer  qu'il  n'y  a  pas  à  ce  stade  accouplement 
de  chromosomes  individuels  ou  homologues.  Dans  le  faux  spirème  qui  suit 
le  synapsis,  des  traces  du  clivage  précédent  peuvent  être  observées  plus  ou 
moins  facilement.  Lorsque  la  seconde  contraction  se  produit,  les  boucles  du 
spirème  s'appliquent  étroitement  les  unes  contre  les  autres  et  l'arrangement 
par  paires  devient  évident.  —  F.  Péchoutre. 

Stomps  (Théo  J.).  —  Division  nucléaire  et  synapsis  chez  Spinacia 
olevacea.  —  Ce  mémoire  est  un  e.xtrait  e1  une  traduction  d'un  travail  plu& 
important  paru  l'année  précédente  et  intitulé  Kerndeeling  en  Synapsis  bij 
Spinacia  olemcea  L.  (Diss.  Amsterdam,  1910).  —  L'objet  offre  l'avantage  de 
posséder  un  nombre  faible  de  chromosomes,  soit  12  seulement  dans  les 
noyaux  diploïdes  végétatifs.  Ces  chromosomes  sont  disposés  par  paires,  non 
seulement  dans  la  plaque  nucléaire  de  la  métaphase,  mais  encore  dans  les 
figures  de  prophase  et  sans  doute  aussi  dans  le  noyau  au  repos.  Ces  chro- 
mosomes diffèrent,  d'une  peire  à  l'autre,  par  leur  longueur;  les  différences 
persistent  à  travers  les  générations  nucléaires  successives  et  se  retrouvent 
les  mêmes  chez  divers  individus.  Il  n'y  a  de  filament  chromatique  continu 
à  aucun  stade  de  la  mitose.  Ces  divers  faits  parlent  en  faveur  de  la  théorie 
de  l'individualité  des  chromosomes.  Il  n'existe  cependant  pas  de  «  prochro- 
mosomes »,  c'est-à-dire  de  corps  chromatiques  échappant  à  l'alvéolisation 
lors  du  passage  du  noyau  à  l'état  de  repos  et  demeurant  par  suite  indivi- 
dualisés pendant  toute  la  période  quiescente.  —  On  observe  souvent  dans 
des  racines  des  cellules  «  syndiploïdes  »,  soit  isolées,  soit  disposées  en  ran- 
gées entre  les  séries  de  cellules  diploïdes  ordinaires,  et  toujours  plus  grosses 
que  ces  dernières  cellules;  chacune  a  la  valeur  de  deux  cellules  diploïdes, 
contient  un  gros  noyau,  ou  bien  deux  noyaux  diploïdes  ou  bien  plusieurs 
petits,  et  forme  une  plaque  nucléaire  de  24  chromosomes  appariés.  —  La 
division  longitudinale  des  chromosomes  se  fait  dans  les  premiers  temps  de 


40  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  propliase;  une  série  de  vacuoles  paraissent  dans  l'axe  du  chromosome, 
qui  se  fend  sur  toute  sa  longueur  quand  les  vacuoles  sont  devenues  con- 
fluentes;  souvent  les  deux  chromosomes-fils  s'enroulent  ensuite  l'un  autour 
de  l'autre;  la  présence  des  vacuoles  détermine  dans  les  chromosomes  et 
dans  les  chromosomes-fils  une  alternance  de  segments  sombres  et  clairs, 
épais  et  minces.  —  C'est  alors  que  se  fait  la  copulation  des  chromosomes 
deux  à  deux,  la  fusion  de  deux  gamosomes  en  un  zygosome  (pour  adopter 
les  termes  de  Strasburger)  ;  les  deux  filaments  chromatiques  s'approchent 
à  cet  effet  l'un  de  l'autre,  et  se  confondent  par  leurs  parties  épaissies  qui  se 
font  vis-à-vis.  Ainsi  naissent  G  bandes  chromatiques  ou  zygosomes»  La  con- 
traction synaptique  se  produit  ensuite:  les  chromosomes  appariés  se  con- 
tractent alors  plus  ou  moins.  Quand  plus  tard  le  peloton  du  synapsis  com- 
mence à  se  développer,  on  reconnaît  que  les  chromosomes, qui  sortent  et  se 
détachent  de  l'amas  syna])tique  sont  des  chromosomes  doubles;  mais  selon 
que  les  deux  éléments  de  la  paire  sont  plus  ou  moins  détachés,  on  obtient 
des  formes  en  V  ou  en  0.  —  L'auteur  n'a  pas  seulement  porté  son  attention 
sur  la  figure  chromatique.  11  admet  que  les  fibres  du  manteau  {Zugfasern), 
qui  s'attachent  aux  chromosomes,  existent  même  à  l'état  de  repos  cellulaire, 
quoique  invisibles,  réalisant  ainsi  une  connexion  permanente  entre  les  chro- 
mosomes et  le  reste  du  protoplasma.  Le  phragmoplaste  ne  se  forme  pas  par 
fissuration  des  filaments  unitifs  primaires;  c'est  une  différenciation  nouvelle 
du  cytoplasme.  —  Un  des  paragraphes  les  plus  intéressants  de  ce  mémoire  est 
celui  dans  lequel  les  vacuoles  sont  étudiées.  La  membrane  nucléaire  est  une 
vacuole,  un  tonoplaste,  et  se  produit  de  la  façon  suivante.  Après  une  division, 
de  petites  vacuoles  se  forment  à  côté  des  chromosomes  aux  pôles  du  fuseau 
et  se  gonflent;  elles  écartent  en  se  développant  les  chromosomes  les  uns  des 
;tutres  et  les  entourent  de  toutes  parts.  Ainsi  prend  naissance  la  cavité  nu- 
cléaire, qui  n'est  qu'un  complexe  de  vacuoles.  La  disparition  de  la  mem- 
brane nucléaire  lors  de  la  prophase  est  due  à  un  processus  inverse.  Des 
vacuoles  se  développent  aussi  dans  les  chromosomes;  elles  y  produisent  les 
changements  de  forme  que  ces  éléments  subissent  au  dél)ut  et  à  la  fin  de  la 
période  de  repos;  au  début  du  repos  cellulaire  elles  se  gonflent,  vacuolisent 
le  chromosome  dont  elles  font  un  réseau;  à  la  fin  du  repos,  c'est-à-dire  à  la 
prophase,  elles  se  rapetissent,  de  sorte  que  le  chromosome  devient  plus 
compact.  C'est  encore  le  jeu  de  vacuoles  qui  détermine  la  transformation  du 
trophoplasma  en  kinoplasma  et  la  formation  du  fuseau  [conformément  aux 
idées  de  Butschli  et  de  Rhumbler]  ;  ces  vacuoles  diminuent  de  volume,  se 
mettent  en  série,  les  séries  longitudinales  se  fusionnent  en  tubes,  et  ainsi 
le  protoplasma  devient  fibrillaire.  —  A.  Prenant. 

Bonicke  (X.  V.).  —  Etude  des  jirojthases  de  la  division  hèléroty pique  de 
quelques  ccliul es-mères  du  pollen.  —  L'auteur  s'est  attaché  à  résoudre  deux 
questions,  l'une  relative  à  la  distinction  réelle  de  la  chromatine  et  de  la 
linine  dans  les  stades  présynaptiques  et  synaptiques,  et  l'autre,  à  l'origine 
du  spirème.  En  ce  qui  concerne  le  premier  point,  l'auteur  répond  que  parmi 
les  cellules-mères  du  pollen  étudié,  les  unes  sont  plus  riches  en  chroma- 
tine que  les  autres  et  que,  par  suite,  chez  ces  dernières,  la  chromatine  et  la 
linine  ne  se  laissent  pas  distinguer.  Quant  au  spirème,  il  provient  d'une 
fusion  des  filaments  accouplés.  —  F.  Péchoutre. 

Blackman  (V.  H.).  —  Pseudomitose  dans  Coleospoi'ium.  — B.  a  observé 
dans  Colcosporium  lussilaginis  une  forme  de  division  nucléaire  intermé- 
diaire entre  la  mitose  et  l'amitose  et  qui  a  pour  siège  la  téleutospore.  Il  y  a 


I.  —  CELLULE.  47 

un  fuseau  bien  marqué,  des  centrosomes  et  des  radiations  polaires,  mais  le 
spirème  qui  se  montre  après  la  fusion  nucléaire  disparaît  ensuite  et  la  cliro- 
matine  devient  granuleuse.  Les  granules  se  disposent  sur  le  fuseau  et  se 
dirigent  vers  les  pôles  sans  former  de  chromosomes.  —  F.  Péchoutre. 

Deton  (W.).  —  Contribution  à  l'élude  cylologique  du  Cancer.  —  D'obser- 
vations faites  sur  diverses  sortes  de  cancers,  D.  conclut  que  les  cinèses  des 
cellules  cancéreuses  ne  montrent  pas  les  aspects  chromosomiques  caracté- 
ristiques des  divisions  de  maturation,  que  des  leucocytes  peuvent  pénétrer 
à  l'intérieur  des  cellules  cancéreuses  et  qu'il  peut  se  produire  des  fragmen- 
tations nucléaires  à  l'intérieur  de  ces  dernières.  De  plus,  des  formations 
ergastoplasmiques  se  rencontrent  dans  le  cytoplasma.  Enfin,  l'auteur  vérifie 
l'existence  de  cinèses  irrégulières  dans  les  tissus  cancéreux  qu'il  a  exa- 
minés. —  A.  LÉCAILLON. 

Bonnevie  (K.).  —  Eludes  des  chromosomes.  III.  Mahiralion  de  hi  chroma- 
tine  dans  Allium  Cepa  (cf  ).  —  B.  cherche  à  étayer  sur  de  nouveaux  arguments 
l'hypothèse  qu'il  a  déjà  défendue,  à  savoir  que  dans  les  prophases  de  la  divi- 
sion hétérotypique,  il  se  produit  une  fusion  complète  des  deux  chromosomes 
homologues  et  qu'il  ne  peut  être  question  d'une  division  réductrice  réelle. 
Dans  les  deux  divisions  longitudinales,  il  ne  s'agit,  dans  aucun  cas,  d'une 
division  réelle  de  chromosomes  précédemment  indépendants,  ou,  du  moins, 
il  n'existe  aucune  méthode  pour  le  démontrer  objectivement.  En  comparant, 
dans  Allium  Cepa,  les  mitoses  somatiques  avec  celles  qui  se  produisent  dans 
les  cellules-mères  du  pollen,  on  constate,  même  dans  le  noyau  au  repos, 
l'orientation  des  chromosomes  vers  un  centre  que  l'auteur  appelle  «  nœuds 
de  chromatine  ».  Celui-ci  permet  de  constater  à  chaque  division  la  persistance 
de  l'individualité  des  chromosomes  et  le  phénomène  que  B.  a  désigné  sous 
le  nom  de  rajeunissement  des  chromosomes.  Au  stade  synapsis,  il  est  facile 
de  suivre  la  fusion  totale  des  deux  chromosomes  parallèles  en  un  filament 
unique  sur  lequel,  pendant  une  longue  période,  on  ne  constate  aucune  trace 
de  duplicature.  Dans  les  premiers  stades  de  la  phase  postsynapsis,  on  voit 
quelquefois  la  duplicature  ;  ainsi  se  forment  les  myxochromosomes.  Ils  se 
divisent  ensuite  comme  les  chromosomes  somatiques,  si  ce  n'est  que  le 
clivage  longitudinal  de  la  deuxième  division  apparaît  plus  tôt.  La  plus  grosse 
partie  de  ce  travail  est  consacrée  ensuite  à  la  discussion  des  opinions  émises 
sur  les  mitoses  hétéro-homœotypiques.  —  F.  Péceioutre. 

AlexeiefF  (A.).  —  Xotes  sur  les  Flagellés.  —  A  la  suite  de  son  étude  sur 
la  division  nucléaire  chez  le  Chilomonas  paramœcium,  A.  signale  les  points 
suivants  :  I'^  Equivalence  entre  la  chromatine  périphérique  et  la  chroma- 
tine caryosomienne.  Cette  constatation  est  complètement  en  désaccord  avec 
la  théorie  du  dualisme  chromatique,  d'après  laquelle  la  chromatine  périphéri- 
que représenterait  l'idiochromatine  et  la  chromatine  caryosomienne  serait  la 
trophochromatine.  2*-  Présence  des  chromosomes.  On  doit  donner  ce  nom 
aux  grains  (ou  bâtonnets,  etc.)  chromatiques  imprégnés  de  plastine  (très 
sidérophiles  en  conséquence)  de  forme  définie  et  en  nombre  plus  ou  moins, 
constant.  3"  Absence  des  centrioles,  dont  la  généralité,  l'importance  et  le 
rôle  ont  certainement  été  exagérés  ces  temps  derniers.  4'^  Les  diverses  ma- 
nifestations de  la  mitose  se  ramènent  aux  diverses  manières  d'être  de  la 
chromatine  et  de  la  pla.stine  l'une  vis-à-vis  de  l'autre.  Pour  A.,  l'aspect 
général  de  la  mitose  est  déterminé  par  les  i)ropriétés  plastiques  des  diverses 
parties  constitutives  du  noyau.   Les  aspects  particuliers  à  chaque  mitose 


48  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

n'ont  point  pour  but.  comme  on  le  dit,  le  partage  exact  de  la  chromatine 
entre  les  deux  noyaux- fils,  mais  apparaissent  comme  une  nécessité  détermi- 
née par  les  conditions  physico-mécaniques  de  toutes  les  substances  en  cause 
et  du  milieu  dans  lequel  elles  se  trouvent  plongées.  —  M.  Lucien. 

Rohde  (Emil).  —  Recherches  histogénétiques.  —  L'examen  des  globules 
sanguins  des  Vertébrés  (Sélaciens  et  Téléostéens,  Amphibiens,  Reptiles,  Oi- 
seaux etMammift^res)  a  montré  à  R.  que  ceux  qui  possèdent  un  noyau,  aussi 
i)ien  que  ceux  dont  le  noyau  disparaît,  subissent  des  processus  de  maturation 
comparables  à  ceux  des  œufs.  La  maturation  des  globules  sanguins  se  ferait 
par  l'expulsion  hors  du  noyau  de  parties  de  chromatine,  qui,  ou  bien  de- 
meurent dans  le  globule,  ou  bien  sont  rejetées,  et  qui  finalement  disparais- 
sent. Il  en  serait  de  même  pour  les  cellules  nerveuses.  Pendant  l'évolution 
de  ces  cellules  chez  l'embryon,  et  au  moment  de  la  mitose,  des  morceaux 
entiers  de  cliromatine  homogène  seraient  éliminés  et  déposés  à  côté  du 
noyau.  Ou  bien  les  noyaux  des  cellules  nerveuses,  lors  de  la  mitose,  se 
décomposeraient  en  plusieurs  petits  noyaux.  Des  phénomènes  analogues 
d'élimination  nucléaire  se  passeraient  dans  le  vitellus,  chez  de  jeunes  em- 
bryons. La  réduction  chromatique  ne  serait  donc  pas  le  propre  des  cellules 
sexuelles,  mais  serait  une  loi  générale  pour  toutes  les  cellules  en  voie  de 
maturation.  La  diminution  chromatique  ne  s'observerait  pas  seulement  au 
commencement  et  au  terme  de  la  lignée  germinale,  mais  encore  aux  diffé- 
rents stades  du  développement  et  dans  tous  les  tissus  et  chez  tous  les  ani- 
maux. L'auteur  rapproche  de  ces  phénomènes  les  éliminations  chromatiques 
constatées  chez  les  Protozoaires.  Il  va  même  jusqu'à  placer  aux  deux  points 
extrêmes  d'une  série  :  d'une  part  les  Bactéries  dont  le  corps  cellulaire  con- 
siste presque  entièrement  en  substance  nucléaire,  d'autre  part  les  globules 
rouges  des  Mammifères  chez  lesquelles  cette  substance  disparaît  totalement. 
—  A.  Prenant. 

=  Amitose. 

Cilleuls  (Jean  des^.  —  A  propos  de  la  signification  j>hi/siologigiie  de 
V amitose.  Mitoses  et  atniloses  j/rovoquées  expérimentalement  dans  Véjnthélium 
des  cornes  utérines.  —  Si  Ton  met  des  lapines  vierges  en  présence  du  mâle, 
mais  en  rendant  le  coït  infécond,  on  sait  que  les  follicules  mûrs  se  rompent 
et  que  des  corps  jaunes  se  forment.  Examinant  alors  l'utérus,  on  voit  qu'il 
éprouve  une  évolution  parallèle  à  celle  des  corps  jaunes  (BouiN  et  Ancel  1910). 
L'auteur  a  précisé  les  phénomènes  utérins  observés  dans  ces  conditions. 
Deux  jours  après  le  rapprochement  sexuel,  la  paroi  de  l'utérus  s'épaissit  et 
s'hyperhémie;  l'épithélium  utérin  offre  alors  de  nombreuses  mitoses,  qui 
disparaissent  vers  le  7'-  jour.  Au  îO-  jour,  elles  sont  remplacées  par  des  ami- 
toses  très  actives;  les  cellules  épithéliales,  devenues  géantes,  sont  bourrées 
de  noyaux  entassés  en  files  ou  en  îlots.  Puis  du  16^  au  19"  jour,  nombre  de 
ces  noyaux  dégénèrent,  ceux  qui  restent  sont  situés  dans  des  cellules  épi- 
théliales cylindriques  redevenues  normales.  Ces  faits  documentent  la  ques- 
tion de  la  signification  physiologique  de  l'amitose  et  paraissent  à  l'auteur 
défavorables  à  l'idée  que  l'amitose  est  un  phénomène  précurseur  de  la  mort 
cellulaire.  Car  si  certains  noyaux  dégénèrent,  d'autres  persistent,  dans  des 
cellules  épithéliales  qui  pourront  parcourir  à  nouveau  le  même  cycle  vital 
par  lequel  elles  ont  passé.  —  A.  Prenant. 

Foot  (Katharine)    et   Strobell    lE.    C).    —    Amitose  dans  l'ovaire  de 


I.  -   CELLULE.  41) 

Protenov  belfraijei;  étude  du  nucléole  chromatique.  —  La  chambre  terminale 
d'un  tube  ovarien  de  Protenov  se  compose  de  trois  zones.  La  zone  distale  est 
formée  tle  noyaux  petits  et  peu  eolorables;   la  zone  moyenne  renferme  de 
grands  noyaux,  très  avides  de  colorants;  dans  la  zone  proximale  les  noyaux 
ont  les  caractères  de  ceux  de  la  zone  distale.  Les  noyaux  de  la  seconde  pro- 
viennent de  ceux  de  la  première.  Ils  ne  dég-énèrent  et  ne  se  détruisent  pas, 
pour  donner  lieu,  comme  Korschelt  l'a  cru,  à  un  «  espace  plasmatique  » 
rem])!!  de  leurs  détritus  utiles  à  la  nutrition  des  œufs  ;  leurs  cellules  plus 
probablement  assurent  cette  nutrition  en  sécrétant  activement  de  la  sub- 
stance nutritive.   Ils  donnent  d'autre  part,  en  se  divisant  par  amitose,  les 
noyaux  de  la  troisième  zone,  tandis  que  la  mitose  n'est  que  très  rare.  Comme 
les  noyaux  de  cette  troisième  zone  deviennent  des  cellules  ovulaires,  l'ami- 
tose  apparaît  ainsi  comme  un  processus  placé  à  la  base  de  Toogenèse.  Les 
auteurs,  à  cette  occasion,  renforcent  leur  affirmation  par  les  citations  de 
noml)reux  auteurs  qui,  tant  dans  la  spermatogenèse  que  dans  l'oogenèse, 
ont  été  amenés  à  considérer  Tamitose  comme  un  processus  normal,  généra- 
teur de  cellules  sexuelles.  Pendant  ces  transformations,  les  cellules  de  la 
zone  moyenne  différencient  deux  grands  chromosomes.  La  différenciation  de 
ceux-ci  se  distingue  de  celle  des  petits  chromosomes  ordinaires.  Ces  derniers 
prennent  naissance  aux  dépens  du  réticulum  chromatique  ;  les  deux  grands 
chromosomes  au  contraire  naissent  fréquemment  d'un  grand  nucléole  chro- 
matique semblable  à  celui  que  contiennent  les  spermatocytes.  Les  auteurs 
consacrent  à  ce  nucléole  chromatique  un  important  chapitre  bibliographique, 
en  citant  lès  nombreux'  mémoires  qui  le  signalent  soit  au  cours  de  la  sper- 
matogenèse soit  au  cours  de  l'oogenèse.  D'après  les  observations  des  auteurs, 
l'époque  et  les  circonstances  d'apparition  de  ce  corps  ne  sont  pas  les  mêmes 
chez  le  mâle  et  chez  la  femelle.  De  ce  nucléole  chromatique  naissent  les 
deux  grands  chromosomes  des  ovocytes  et  le  grand  chromosome  unique  des 
spermatocytes. 

Un  dernier  chapitre  est  consacré  aux  chromosomes  Chez  Prolenor  covarae 
auparavant  (190.3)  chez  Allolobophora  et  (19J9)  chez  Eiischistus,  les  variations 
de  taille,  de  nombre  et  de  forme  des  chromosomes  sont  a.ssez  grandes  pour 
mettre  en  garde  contre  toutes  les  théories  qui  soutiennent  l'individualité  et 
la  continuité  des  chromosomes,  et  aussi  pour  provoquer  un  certain  scepticisme 
à  l'égard  de  celles  qui  font  reposer  sur  les  chromosomes  la  détermination 
du  sexe. 

De  superbes  et  nombreuses  microphotographies,  aussi  lisibles  que  des 
dessins,  illustrent  ce  mémoire.  — A.  Prenant. 


L'ANNlili    lilOLOGIQLIÎ,    XVI.   1911.  /j 


CHAPITRE  II 
Litis  produits  sexuel!!»  et  la  féeondatiou 


Andre-ws  (F.)  —  Conjuqation  of  two  différent  spccies  of  Spirogyra.  (Bull. 
Torrey  bot.  Club.  XXXVIII,  298,  1  fig.)  [63 

Blackman  (V.  H.).  —  On  t/te  vermiform  maie  niiclei  of  Liiium.  (Report  of 
tlie  eightieth  meeting  of  the  british  As.s.  for  the  Adv.  of  Science,  779, 
1910.)  [L'auteur  décrit  la  forme  et  la  structure 

de  ces  noyaux  et  maintient  que,  bien  qu'ils  soient  exclusivement  formés 
de  substance  nucléaire,  ils  sont  capables  de  mouvement  et  d'atteindre  par 
leur  propre  activité  l'oosphère  et  les  noyaux  polaires.   —  F.   Péciioutre 

Belles  Lee  (Arthur).  —  L((  réduction  numérique  et  la  conjugaison  des 
chromosomes  c/iez  l'Escargot.  (La  Cellule,  XXVII,  20  pp.,  I  pi.)  [58 

Bonicke  (L.  v.).  —  Ztir  Kenntnis  der  Prophasen  der  heterotgpischen  Tei- 
lung  einigen  Pollenmutterz.ellen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  1  pi.,  59-G5.) 

[Voir  ch.  I 

Bouin  (P.)et  Ancel  (P.).  —  Sur  V existence  d'un  chromosome  accessoire  chez 
Scutiqera  colcoptrata  et  sa  signification.  (C.  R.  An.  Anat.,  13*=  Réunion, 
Paris,"  104-115,  7  fig.)  [55 

Brœsike(G.).  —  Ueber  die  Entleerung  und  BescJiaffcnheit  der  menschlichen 
Samenfliissigkeit.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXMll,  P^S-I.50.)  [02 

Bro-wn  (W.  H.)  and  Sharp  (L.  "W.).  —  The  embrgo  sac  of  Epipactis.  (Bot. 
Gazette,  LU,  439-452,  I  pi.)  "  [.54 

Campbell  (D.  [H.).  —  The  Embryo-sac  of  Pandanus.  (Ann.  of  Bot.,  XXV, 
773-789,  2  fig.,  2  pi.) 

[Le  sac  embryonnaire  y  est  remarquable  par  le  nombre 
élevé   des   noyaux  qui  s'y  forment  avant  la  fécondation.  —  F.  PéchoutPiE 

Caiillery  (Maurice).  —  Structure  et  cycle  annuel  des  glandes  génitales  des 
oursins,  en  particulier  de  VEcIiinocardium  cordalum.  (C.  R.  Ass.  Anat., 
13"  Réunion,  Paris,  287-292.)  [(30 

Cognetti  de  Martiis  (L.).  —  Jticherche  suUa  dislruzione  fi.-iiologica  dei 
prodotli  scssuali  maschili.  (Memorie  dell'  Acad.  delle  scienze  di  Torino, 
LXI,  293-354,2  pi.)  [58 

Dantan  (J.-I..).  —  La  fécondation  chez  le  Paracentrotus  lividus  (Lam.)  et 
le  Psammechinus  m  il ia ris  {Midi.).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  468-471,  4  fig.)      [61 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  51 

a)  Dehorne  (Armand).  —  La  non-copulation  (lu  noyau  échange  et  du  noyau 
slatiimnairc  et  la  disposition  de  ce  dernier  dans  la  conjugaison  de  Para- 
meeiuni  caudatum.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  922-9-25.)  [(V? 

Ij)  —  — •  La  permutation  nucléaire  dans  la  conjugaison  de  Colpidium  col- 
poda.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1354-1357,  9  fig.)  [62  ' 

Desiatoflf  (N.).  —  Zur  Entwicklung  des  Embryosackes  von  Euphorbia  vir- 
gataW.  R.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  17  ifig.,  33-39.) 

["II  s'agit  d'un  sac  embryonnaire  à  seize  noyaux.  —  F.   Péchoutre 

Doncaster  (L.).  — Gametogenesis  of  the  Gall-fiy,  Neuroterus  lenlicularis. 
//.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566,  476.)  '  [Voir  cli.  X 

Fauré-Frémiet  (E.).  —  Mitochondries  et  grains  brillants  dans  la  lignée 
spermatique  de  l'Ascaris  megalocephala.  (C.  R.  Ass,  Anat.,  13«  Réunion, 
Paris,  74-77,  2  fig.)  [Voir  cli.  I 

Geerts  (J.  M.).  —  Cylologische  Unlersuchungen  einiger  Bastarde  von  Œno- 
thera  gigas.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  1  pi.,  160-166.)  [Voir  ch.  XV 

a)  Godlewski  (E.  fils).  —  Ueùrr  den  Einfluss  des  Spermas  der  Annelide 
ChaetojUerus  auf  die  Echinideneier  und  iJbcr  die  anlagonistische  Wirkung 
des  Spermas  fremder  Tierklassen  auf  die  Befruchlungsfiihigkeit  der  Gesch- 
lechlselemenle.  (Bull.  Ac.  Se.  Cracovie,  n°  1013,  790-803,  1910.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

b) Studien  i'tber  die  Entnùcklungserregung .  L  Kombinatio?i(ler  heterogcnen 

Befriichtimg  mit  der  kUnstlichen  Parthénogenèse.  II.  Antagonismus  des 
Spei'mas  von  verschiedenen  Tierklassen.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIJI,  196- 
254,  ;3  pi.,  4  fig.)  [Voir  ch.  III 

Granier  (I.)  et  Boule  (L.).  —  Sur  le  phénomène  de  conjugaison  des  chromo- 
somes à  la  prophase  de  la  première  cincse  réductrice  (microsporogénése  chez 
Endymion  nutans  Dum.).  (G.  R.  Ac.  Se,  CLII,  393-396.) 

[...  M.  Gard 

Guilliermond  (A.).  —  Sur  un  exemple  de  copulation  hétérogamique  observé 
chez  une  levure.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  442-444.)  [A  côté 

des  Schico-  et  Zygosaccharomyces.,  il  existe  des  espèces  où  la  copulation 
est  nettement  hétérogamique.  La  levure  G  de  Pearce  et  Barker  constitue 
une  forme  de  transition  entre  ces  deux  modes  de  copulation.  —   M.  Gard 

Kohlbrugge  iJ.  H.  F.).  —  Der  Einfluss  der  Spermalozoiden  and  die  Bhts- 
lula.  II.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  4  pp.,  2  tig.)  [64 

Kuschakewitsch  (Sergius).  —  Ueber  die  Entwickelung  der  Spermien  bei 
Conus  mediterraneus  Brug.  und  Vermetus  gigas  Biv.  (Communication  pré- 
liminaire). (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  530-537,' 22  fig.)  [57 

Landrieu  (M.).  —  La  fécondation  arti/lcielle  chez  les  Mammifères.  (Bio- 
logica,  I,  N°  8,  265-268.)  [Exposé  des  travaux 

d'YwANOFF,  dont  le  principal  a  été  analysé  dans  VAnn.  Biol..,  XII,  p.  56 

Lawson  (A.  A.).  —  The  Phase  of  the  Xueleus  knoivn  as  Synapsis.  (Trans. 
Roy.  Soc.  Edinb.,  XLVIl,  591-604,  2  pi.)  [55 

Loeb  (Jacques).  —  Auf  welche  Weise  reflet  die  Befruchlung  das  Leben  der 
Lies.  (Arch.  Entw.-Mecli.,  XXXI,  pi.  4,  25  avr.,  658-668.)    '  [61 

Loyez  (Marie).  —  Sur  la  structure  de  l'oocyte  de  la  femme  à  la  période  d'ac- 
croissement. (C.  R.  Ass.  Anat.,  13<=  Réunion,  Paris,  49-57,  5  fig.)  [53, 

Meyer  (J.  de).  —  Observations  et  expériences  relatives  à  l'action  exercée  par 


52  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  extraits  d'œnfs  et  tVautres  substances  sur  les  spermatozoïdes.  (Arcli.  de 
BioL,  XXVI,  36pp.,2  pi.)  [63 

Mulsow(K.).  —  Ueber  For tp flan zungserscheinungenbei  Monocystis  roslrata 
n.  sp.  (Arch.  Protistenkunde,  XXII,  20-58,  8  lîg.,  5  pi.)  [59 

Na"waschin  (S.).  —  Ueber  eine  Art  der  Chromatindiminution  bei  Trades- 
cantia  virginica.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  437-449,  1  pi.)  [56 

Regaud  (Cl.).  —  Quelques  données  sur  la  vitesse  et  la  continuité  du  mouve- 
ment spermatogénique  cite:-  les  Mammifères,  d'après  les  résultats  fournis 
par  fétude  des  testicules  rôntqenisés.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13''  Réunion,  Paris, 
315-323,  1  fig.)  ^  [60 

a)  Regaud  (Cl.)  et  Lacassagne  (Ant.  i.  —  Sur  certaines  formations  interp7'é- 
tablesco)iime  Jeunes  follicules  de  Graaf  dépourvus  d'ovules,  observées  dans 
les  ovaires  de  lapine  traités  par  les  rayo)ts  X  et  (moins  abondamment)  dans 
les  ovaires  normaux.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13"  Réunion,  Paris,  308-310.)        [60 

b) La  glande  interstitielle  dans  les  ovaires  de  la  lapine  traités  par  tes 

rayons  X.  (Ibid.,  311-313.)  [60 

Romieu   (Marci.  —  La   réduction  plasmalique  dans  la  spermatogénèse  de 

r  Ascaris  megalocephala.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,  223-225.)  [59 

Russo  (Achille).  —  Sut  ciclo  di  svihippo  del  Cryptochilum  Echini  Maupas. 
(Ist.  Zool.  Univ.  Catania,  10  pp.,  1  pi.)  [62 

Sauvageau  (C).  —  Sur  la  vie  indépendante  des  noyaux  expulsés  dans 
l'ooqone  des  Fucacées  et  la  possibilité  de  leur  fécondation.  (G.  R.  Soc.  BioL, 
LXXI,  470-471.) 

[Entre  l'oosphère  et  l'endochiton,  chez  certains  Cytoseira,  flot- 
tent les  sept  noyaux   expulsés,  réfringents,  sphériques,  sans  cytoplasme. 
Ils  peuvent  être  fécondés  une   ou  peut-être  plusieurs  fois.  —  M.  Gard 

Schmalz  (Josef).  —  Zur  Kenntniss  der  Spermatogénèse  der  Ostracoden. 
(Zool.  Anz.,  XXXVII,  462-471,  14  fig.) 

[Sera  analysé  avec  le  travail  in  extenso 

Sharp  (L.  W.).  -  The  embryo  sac  of  Physostegia.  (Bot.  Gazette,  LU,  218- 
225,  2  pi.)  [54 

Smith  (R.  AVilson).  —  The  tetranucleate  embryo  sac  of  Clintonia.  (Bot. 
Gazette,  LU,  209-217,  I  pi.)  [54 

Stricht  (René  van  der).  —  Vilellogenèse  dans  l'ovule  de  Chatte.  (Arch.  de 
Biologie,  XXVI,  118  pp.,  G  pi. ,3  fig.)  [53 

Swingle  ("W.  T.).  —  Dimorphism  of  the  gamètes  of  Œnothera.  (Science, 
9  juin,  897.)  [Les  grains  de  pollen  et  les  ovules  des  0.  biennis  et  mu- 

ricata  sont  des  allogamètes  (gamètes  ayant  des  hérédités  différentes  : 
hétérogamie  de  Vries).  Comme  il  avorte  moitié  des  ovules  et  des  grains  de 
pollen  chez  0.  biennis,  peut-être  avorte-t-il  tous  les  ovules  de  la  forme 
biennis,  et  tous  les  grains  de  pollen  de  la  forme  cojiica.  —  H.  de  Varigny 

Tournade  (A.)  et  Regaud  (Cl.).  —  Différences  de  motili té  des  spermato- 
zoïdes recueillis  dans  les  di/féroits  segments  des  voies  spermatiques.  (C.  R. 
Ass.  Anat.,  13'^  Réunion,  Paris,  252.)  [Cette  motilité  est  acquise  progres- 
sivement entre   la  glande  et  l'épididyme.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

Tournois  (I.).  —  Formations  d'embryons  chez  le  houblon  par  l'action  du  pol- 
len de  Chanvre.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLlil,  11C)U-I162.) 

[Cette  fécondation  n"a  lieu  que  dans  des  conditions  de 
nutrition  favorables  et  le  développement  est  toujours  limité.  —  M.  Gard 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  53 

Trondle  (A.).  —  Ueber  die  Reduklionsleilnng  in  den  Zi/golen  vnn  Spirogyra 
und  i'ibcr  die  Bi'deulung  dcr  Synapsis.  (Zeits.  f.  Bot.,  111,  503-Ô19.)  [58 

Vermoessen  [C).  —  Conlribulion  à  V élude  de  l'ovide,  du  sac  embryonnaire 
et  de  la  fècondalion  dans  les  Angiospermes  (IVeottia  ovata,  Orrhis  latifolia, 
0.  maculata,  Epypactis  palustris,  E.  latifolia).  (La  Cellule,  XXVI,  115-162, 
2  pi.)  [La  première  partie  de  ce  tra- 

vail est  consacrée  à  la  formation  de  l'ovule,  la  seconde  à  la  formation  du 
sac  embryonnaire  et  au  développement  de  l'embryon.  —  F.  Péchoutre 

Vilmorin  (P.  de)  and  Bateson  ("W.).  —  A  Case  of  gamelle  coupling  in  Pi- 
sum.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  9.) 

[Expériences  sur  le  croisement  des  pois  Acacia,  sans  vrilles, 
et  à  graines  ridées,  avec  une  variété  normale.  Le  caractère  dominant  fut 
vrille  et  graine  lisse,  caractères  gamétiques  couplés.  —  H.  de  Varigny 

Wager  (Harold).  —  Chromosome  réduction  in  the  Hymeuomyceles.  (Report 
of  tlie  eightieth  meeting  of  the  british  Ass.  for  the  Adv.  of  Science,  775- 
776,  1910.)  [59 

"Wilson  (M.).  —  Spermalogenesis  in  the  Bryophyta.  (Ann.  of  Bot.,  XXV, 
415-457,  2  pi.)  [56 

"Witschli  (Emil).  —  Ueber  das  Eindringen  des  Schwanzfadens  bei  der  Be- 
fruchlung  von  Sengeleiern.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  498-500.)  [62 

a)  "Woodhiirn  (W.  L.).  —  Spermalogenesis  in  certain  Ilepaticse.  (Ann.  of 

Bot.,  XXV,  299-313,  pi.) 

[Il  n'est  pas  démontré  qu'il  existe  des  centrosomes  et  le  blépharo- 

plaste  provient  d'une  portion  spécialisée  du  protoplasma.  —  F.  Péchoutre 
b) Development  of  the  embryo-sac  and  endosperm  in  some  seedless  per- 

simmons.  (Bull.  Torrey  bot.  Club,  XXXVIII,  379-384,  1  pi.)      [Voir  ch.  III 

Voir  pp.  39  et  41  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


1°  Produits  se.xuels. 

a)  Origine  emhryogénique. 

=  Orogenèse. 

Loyez  (M'"^  Marie).  —  Sur  la  structure  de  Voocyte  de  la  femme  à  la 
période  d'accroissement.  —  La  vésicule  germinative,  toujours  au  stade  de 
réticulum,  s'est  montrée  quelquefois  double.  A  son  contact  se  rencontre 
le  corps  vitellin,  qui  fournit  la  sphère  attractive  et  un  ou  deux  centrosomes; 
tout  près  se  trouve  le  corps  énigmatique.  A  leur  niveau  on  voit  un  crois- 
sant épais  de  mitochondries  qui  peut  s"étendre  en  anneau  tout  autour  de  la 
vésicule.  Les  globules  vitellins  proviennent  de  leur  transformation  directe, 
et  non  indirectement,  du  produit  de  leur  désagrégation,  comme  le  croyait 
Van  der  Stricht.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Stricht  (René  van  der).  —  Vitellogenèse  dans  l'ovule  de  la  Chatte.  — 
L'auteur  suit  les  transformations  vitellines  et  nucléaires  non  seulement  pen- 
dant la  période  de  croissance  de  l'oocyte  de  premier  ordre,  mais  encore 
pendant  les  périodes  de  maturation,  de  fécondation  et  même  de  segmen- 


54  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tation  de  l'œuf.  Pendant  la  période  d'accroissement,  la  vésicule  germinative 
passe  par  des  stades  successifs  analogues  à  ceux  décrits  par  von  Winiwarter 
chez  la  Lapine.  A  la  fin  de  la  période  d'accroissement,  elle  passe  à  la  péri- 
phérie du  vitellus  et  ne  contient  que  des  boules  chromatiques  ou  chromo- 
somes arrondis  disposés  dans  le  suc  nucléaire.  Le  corps  vitellin  existe  dans 
les  oocytes  de  premier  ordre  dès  le  stade  le  plus  jeune  ;  on  le  trouve  appliqué 
contre  la  vésicule  germinative.  Il  est  constitué  par  «  une  petite  vésicule  lio- 
mogèiie  ou  centrosome,  renfermant  deux  petits  corpuscules  centraux  ».  Il 
s'entoure  plus  tard  de  la  «  couche  vitellogène  »  très  visible  surtout  au  stade 
des  noyaux  synaptènes.  11  persiste  pendant  toute  la  période  d'accroissement 
de  l'ovule,  mais  il  subit  diverses  modifications  et  particulièrement  ne  reste 
pas  au  contact  de  la  vésicule  germinative.  La  couche  vitellogène  représente 
des  mitochondries,  comme  chez  les  autres  Mammifères;  elle  se  désagrège  à 
un  moment  donné  et  ensuite  il  se  produit,  aux  dépens  d'une  partie  des 
mitochondries  auxquelles  elle  adonné  naissance,  une  couche  compacte  péri- 
phérique. Le  vitellus  nutritif  devient  abondant  dans  Tovule  de  la  chatte; 
il  est  représenté  exclusivement,  si  l'on  fait  abstraction  des  formations  mito- 
chondriales,  par  des  globules  graisseux.  Dans  certains  œufs  cependant,  le 
vitellus  nutritif  est  beaucoup  moins  abondant  que  dans  d'autres.  Mais  tou- 
jours les  boules  graisseuses  sont  accumulées  davantage  dans  une  moitié  de 
l'œuf;  il  y  a,  selon  l'expression  de  Lauteur,  un  jiôle  dcutoplasmiquc  qui  peut 
du  reste  occuper,  par  rapport  à  l'endroit  où  se  détacheront  les  globules 
polaires,  luie  position  variable.  Quand  l'œuf  e.st  segmenté,  on  reconnaît  que 
chaque  blastomère  présente,  par  rapport  au  vitellus  nutritif,  une  polarité 
analogue  à  celle  qui  existait  dans  l'œuf  non  segmenté.  —  A.  Lécaillon. 

Bro^wn  [MNf .  H.)  et  Sharp  (L.  "W.).  —  Sac  embryonnaire  de  VEpipaclis. 

—  Dans  beaucoup  de  cas,  la  cellule-mère  sous-épidermique  du  nucelle  se 
divise  en  deux  cellules-filles,  et  l'inférieure  se  cloisonne  de  nouveau,  la  plus 
profonde  des  deux  donnant  le  sac  embryonnaire.  D'autres  fois,  il  y  a  forma- 
tion de  quatre  noyaux-filles,  mais  sans  cloison  de  séparation.  Enfin,  la  cloison 
séparant  la  mégaspore  ehalazienne  peut  persister.  Au  début  du  développe- 
ment du  sac  embryonnaire,  les  noyaux  semblent  manquer  de  polarité,  et  les 
auteurs  voient  dans  le  mode  de  formation  de  ce  sac  quelque  analogie  avec 
celui  du  sac  des  Gymnospermes.  —  P.  GuÉiîix. 

Sharp  iL.  W.).  —  Le  sac  embryonnaire  du  Physostegia.  —  Chez  le  Pliy- 
sosteyia  virginiana  (h.)  Benrh.,  des  quatre  cellules  nées  de  la  cellule  privi 
légiée,  l'inférieure  donne  naissance  au  sac  embryonnaire.  Dans  la  suite  du 
développement,  le  sac  embryonnaire  s'étrangle  vers  le  bas,  en  même  temps 
qu'un  diverticule  se  développe  dans  la  région  ehalazienne.  Tandis  que  dans 
la  cavité  micropylaire  on  ne  trouve  qu'un  petit  nombre  de  noyaux  d'albu- 
men, bientôt  résorbés,  dans  le  diverticule  chalazien,  au  contraire,  l'albumen 
s'organise  en  un  tissu,  au  sein  duquel  est  amené  l'embryon  par  suite  de 
l'allongement  du  suspenseur.  —  P.  Guérin. 

Smith  (R.  Wilson).  —  Sac  embryonnaire  de  Clinto)ria  à  quatre  noyaux. 

—  La  cellule  privilégiée,  comme  dans  plusieurs  Liliacées,  se  transforme 
directement,  chez  le  Cliiilnnia  borcalis,  en  sac  endjrynnnaire,  mais  il  n'y  a 
formation  que  de  quati'e  noyaux.  Ces  noyaux  représentent,  d'après  l'auteur, 
les  noyaux  de  quatre  mégaspores  non  séparées  l'une  de  l'autre  par  une  cloi- 
son. Bien  que  la  plante  fleurisse  abondamment,  il  n'en  résulte  qu'une  faible 


II.  _  PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  55 

proportion  de  fruits.  Les  noyaux  mâles  sont  normalement  constitués,  mais 
S.  ne  peut  assurer  s'il  y  a  fécondation.  —  P.  Guérin. 

Lawson  (A.  A.).  —  La  phat<e  niiclé/iire  appelée  si/napsia.  —  L.  discute 
les  nombreuses  opinions  émises  sur  la  pliase  synapsis  qui  précède  immé- 
diatement la  mitose  hétérotypique  et  en  conclut  que  c'est  une  étape  con- 
stante et  normale  de  l'évolution  nucléaire.  II  en  propose  ime  interprt-tation 
toute  nouvelle.  Ses  études  basées  sur  les  observations  de  Smilacina  se 
trouvent  confirmées  par  les  recherches  sur  les  Gymnospermes,  les  Ptérido- 
phytes,  les  Bryophytes  et  les  Algues.  Les  cellules-mères  des  spores  sont 
chargées  de  réserves  i)Our  la  production  des  4  spores  et  elles  sont  dépour- 
vues de  vacuoles  visibles.  Durant  leur  développement  il  se  produit  une 
grande  accumulation  de  suc  dans  la  cavité  nucléaire  et  une  forte  pression 
osmotique.  La  pression  agissant  de  l'intérieur  force  la  membrane  nucléaire 
à  se  distendre  et  la  cavité  nucléaire  à  s'agrandir.  A  mesure  que  la  croissance 
progresse,  la  membrane  est  graduellement  éloignée  de  la  masse  de  chro- 
matine  :  et  il  se  forme  une  zone  claire  de  suc  nucléaire  qui  contient  la  masse 
de  chromatine  demeurée  sur  un  coté.  Il  n'y  a  pas  de  preuve  d'une  contrac- 
tion. La  phase  appelée  «  contraction  »  n'a  rien  à  faire  avec  la  fusion  des 
chromosomes  paternels  et  maternels  et  par  conséquent  ne  joue  pas  de  rôle 
immédiat  dans  le  processus  de  la  réduction  chromatique.  —  F.  Pechoutre. 

=  Spermatogénèse. 

Bouin  (P.)  et  Ancel  (P.).  —  Sur  Fe.ristcnce  d\in  chromosome  accessoire 
c/ic:i  Sciitii/cra  coleoptrata  et  sa  sigiti/ication.  —  Il  existe  chez  la  Scutigère 
une  double  spermatogénèse.  L'une  aboutit  à  l'édification  de  spermies 
géantes;  elle  se  passe  dans  les  ampoules  testiculaires  ou  macrotestis.  L'autre 
a  pour  résultat  définitif  la  formation  de  spermies  naines  ;  elle  a  lieu  dans  la 
région  proximafe  des  canaux  excréteurs  ou  microtestis.  Les  cellules-mères 
de  ces  deux  lignées  spermatogénétiques  sont  donc  distinctes,  puisque  les 
deux  spermatogenèses  se  font  dans  deux  endroits  différents  de  la  glande 
génitale  ;  les  deux  sortes  de  spermies  ne  sont  pas  issues  d'une  cellule  souclie 
commune,  comme  le  fait  a  lieu  dans  la  plupart  des  doubles  spermatogenèses 
connues. 

L'étude  cytologique  de  la  spermatogénèse  dans  le  microtestis  permet  de 
constater  l'existence  d'un  chromosome  accessoire  volumineux  et  de  suivre 
son  évolution.  L'appareil  chromosomien  de  la  lignée  séminale  géante  est 
constitué  par  des  autosomes  de  petite  taille,  de  forme  diplococcique  (comme 
chez  d'autres  Myriapodes)  et  par  un  gros  allosome  ou  chromosome  accessoire, 
en  forme  de  bâtonnet.  Ce  chromosome  accessoire  se  dédouble,  à  la  fin  de  la 
prophase  de  la  deuxième  division  spermatogoniale,  et  demeure  tel  à  la  mé-  • 
taphase.  Chacun  des  spermatocytes  de  premier  ordre  issu  de  cette  division 
renferme,  outre  17  autosomes,  un  bâtonnet  allosomien  qui  n'est  autre  que 
l'une  des  moitiés  du  chromosome  accessoire  précédemment  double.  Cet  allo- 
some, dans  le  spermatocyte  en  synapsis,  est  un  bâtonnet  renflé  aux  deux  ex- 
trémités, situé  à  la  périphérie  du  noyau,  formé  de  cette  chromatine  con- 
densée que  GuTiiERZ  qualifie  d'  &  hétéropycnose  ».  Lors  de  la  prophase  de  la 
première  mitose  de  maturation,  le  réticulum  chromatique  s'organise  en 
tétrade,  tandis  que  le  chromosome  accessoire  a  disparu,  peut-être  représenté 
par  l'un  des  nucléoles  qui  ont  fait  à  cette  époque  leur  apparition.  Bientôt  ce 
chromosome  accessoire  se  montre  à  nouveau,  et  devient  de  toute  netteté  à  la 
métaphase.  C'est  alors  un  gros  groupe  quaterne,  situé  à  l'équateur  du  fuseau, 


5G  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

composé  de  deux  moitiés  en  forme  de  \,  dont  les  sommets  sont  dirigés  vers 
les  pôles.  Puis  chacune  de  ces  moitiés  subit  l'ascension  polaire,  au  cours  de 
laquelle  les  deux  branches  du  V  se  fusionnent  en  un  seul  bâtonnet.  Pendant 
rintercinèse,  le  chromosome  accessoire  persiste  sous  la  forme  d'un  globule 
nueléolaire.  Lors  de  la  prophase  de  la  deuxième  division  maturatrice,  chaque 
chromosome  globulaire  se  transforme  en  un  bâtonnet  qui  se  partage  en  son 
milieu  en  deux  bâtonnets  secondaires  et  qui  a  ainsi  la  valeur  d'une  dyade. 
C'est  en  cet  état  qu'il  se  met  en  fuseau;  les  deux  bâtonnets  secondaires  su- 
biront ensuite  l'ascension  polaire,  chacun  vers  un  pôle  différent,  précédant 
d'ailleurs  les  chromosomes  ordinaires  dans  le  mouvement  ascensionnel. 
Dans  les  spermatides,  le  chromosome  accessoire  a  l'aspect  d'un  granule 
nueléolaire,  toujours  situé  au  pôle  du  noyau  opposé  au  résidu  fusorial. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède,  que  le  chromosome  accessoire  est  partagé 
en  parts  égales  entre  les  quatre  spermatides,  se  distinguant  ainsi  de  la  plu- 
part de  ceux  étudiés  jusqu'ici.  Des  deux  divisions  successives  qu'il  éprouve, 
la  première  parait  être  équationnelle,  la  seconde  réductionnelle. 

Se  posant  la  question  de  la  signification  de  l'hétérocliromosome  B.  et  A. 
remarquent  que  le  dimorphismedes  spermies,  obtenu  dans  d'autres  objets  par 
l'absence  ou  la  présence  de  l'hétérochromosome,  l'est  par  l'existence  de  la 
double  spermatogenèse  chez  la  Scutigère  i^où  elle  a  échappé  à  Meves)  et  sans 
doute  dans  d'autres  objets  où  elle  reste  à  trouver.  Comme  l'iiétérochromosome 
est  réparti  également  entre  les  quatre  spermies  isogéniques  chez  la  Scutigère 
et  dans  quelques  rares  autres  cas,  ce  n'est  pas  lui  qui  peut  déterminer  le 
sexe.  II  joue  cependant  un  rôle  dans  le  déterminisme  sexuel,  non  parce  qu'il 
est  le  support  d'une  particule  représentative,  mais  parce  qu'il  augmente  la 
quantité  de  chromatine  dans  les  spermies  qui  doivent  déterminer  le  sexe 
femelle,  et  par  suite  accroît  la  nutrition  des  œufs  fécondés  par  de  telles 
spermies.  0«  sait  d'ailleurs  que  cette  nutrition  plus  considérable  qui  déter- 
mine le  sexe  dans  le  sens  femelle  peut  être  atteinte  par  divers  moyens.  Bien 
que  les  auteurs  ne  le  disent  pas  expressément,  il  semble  résulter  de  leurs 
explications  que  les  grandes  spermies  pourvues  d'hétérochromosome  orien- 
teraient l'œuf  fécondé  dans  le  sens  femelle,  tandis  que  les  petites  spermies 
dépourvues  de  ce  corps  communiqueraient  à  l'œuf  la  qualité  mâle  [IX].  — A. 
Pren.\nt. 

"Wilson  (M.).  —  Spermalogénèse  chez  les  Bryophytes.  —  Dans  Mnium 
hornum  et  Atrichum  undulatuDi,  la  division  des  cellules  spermatogénéti- 
ques  sont  normales  et  il  n'y  a  pas  de  centrosomes;  on  n'observe  pas  de 
réduction  dans  le  nombre  des  chromosomes  h,  la  mitose  finale.  Dans  Pellia 
epiphylla  il  y  a  au  contraire  des  centrosphères  et  probablement  des  centro- 
somes dans  les  dernières  divisions  à  l'intérieur  de  l'anthéridie  et  le  blépha- 
roplaste  est  probablement  dérivé  du  centrosome.  Dans  l'anthérozoïde  de 
Miiinm  /Kiniutii,  nombre  de  corps  se  séparent  du  nucléole,  passent  dans  le 
cytoplasmaet  se  soudent  pour  former  un  corps  sphérique  creux  que  l'auteur 
appelle  «  limosphère  ».  Le  nucléole  se  divise  alors  en  deux  masses  qui  pas- 
sent dans  le  cytoplasma;  l'une  d'elles  fonctionne  comme  blépharoplaste  et 
l'autre  produit  le  corps  accessoire.  Ailleurs  trois  corps  sont  séparés  du 
nucléole  et  passent  dans  le  cytoplasma,  le  blépharoplaste,  la  limosphère  et 
le  corps  accessoire.  —  F.  Péchoutre. 

Naw^aschin  (S.).  —  Sur  un  mode  de  diminution  de  chromatine  chez 
Tradescantia  virginica.  —  Les  quatre  grains  de  pollen,  dans  cette  plante, 
reçoivent  un  nombre  inégal  de  chromosomes.  Entre  les  chromosomes  bien 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  57 

apparents  se  montre  un  petit  nucléole,  se  colorant  comme  eux  et  qui  doit  être 
considéré  suivant  la  nomenclature  de  Montgomery  comme  un  nucléole  de 
chromatine.  A  la  première  division,  ce  corps,  désigné  par  ce,  se  trouve  dans 
la  cellule  qui  possède  onze  chromosomes.  Après  la  division  hétérotypique 
la  distribution  des  chromosomes  peut  être  représentée  par  :  12  chr.  ]  II  chr. 
-j-  X.  Un  chromosome  peut  aussi  être  éliminé  de  chaque  cellule-fîUe  et  le 
nucléole  se  distribuer  aux  deux  cellules  suivant  la  formule  II  chr.  +  x  \ 
et  II  chr.  +  X.  Ainsi  peuvent  se  former  des  grains  de  pollen  de  trois  sortes 
possédant  respectivement  12,  11  et  II  +  x  chromosomes,  qui,  sans  doute, 
se  comporteront  différemment  dans  la  fécondation.  Si  les  ovules  sont  nor- 
maux, et  si  tous  les  grains  de  pollen  sont  fertiles,  les  descendants  seront 
soit  normaux  avec  24  chromosomes  soit  anormaux  avec  23  et  il  est  vrai- 
semblable que  la  descendance  à  24  chromosomes  représentera  la  race  nor- 
male, tandis  que  l'autre  pourra  produire  des  descendants  à  24,  23  ou 
22  chromosomes.  D'après  N.,  le  nucléole  de  chromatine  ne  présente  aucune 
analogie  avec  le  chromosome  accessoire  des  insectes  mais  fait  plutôt  penser 
à  des  cas  semblables  que  l'on  rencontre  chez  des  hybrides.  —  F.  Pécuoutre. 

Kuschakewitsch  (Sergius).  —  Sur  le  développement  den  spermies  chez 
Coniis  mcditerraneus  Bruy.  el  Vermelus  gigas  Biv.  —  Les  spermatozoïdes 
atypiques  (oligopyrènes  et  apyrènes)  des  Prosobranches  peuvent  être  ré- 
partis en  une  série  dont  les  divers  termes  offrent  des  degrés  variables 
d'atypie.  Ceux  de  Palndina,  Murex,  Aporrhais,  Trilonium  sont  vermiformes 
et  mobiles,  évoquant  à  peine  l'idée  de  spermatozoïdes.  Ceux  de  Marsenia 
tout  en  conservant  l'état  vermiforme  ont  moins  de  mobilité.  Viennent  en- 
suite les  spermies  fusiformes  et  presque  immobiles  de  Nassa,  Fusus,  Cohtm- 
bella,  Euthria,  et  celles  de  Turritella  et  de  Cerithium  qui  sont  coniques  et 
pourvues  d'un  bouquet  de  poils.  A  l'extrémité  de  la  série  se  trouvent  les 
spermatozoïdes  de  Conus  et  Vermetus,  raides  et  massifs,  les  seuls  dont  il  soit 
question  dans  cette  note. 

Conus.  Dans  la  spermiogénèse  des  .spermatozoïdes  eupyrènes  de  cette  es- 
pèce, il  y  a  quelques  points  à  noter  :  entre  autres  le  sort  du  nucléole;  il  se 
porte  à  la  périphérie  du  noyau  dans  la  direction  du  corps  mitochondrial,  et 
s'allonge  en  un  corps  cylindro-conique,  pour  devenir  la  baguette  axiale  du 
noyau  et  l'acrosome  qui  la  surmonte.  Quant  à  la  genèse  des  spermatozoïdes 
apyrènes,  elle  a  son  point  de  départ  dans  les  spermatocytes  de  premier  ordre 
qui  sont  les  ancêtres  communs  des  deux  sortes  de  spermies.  Les  processus 
qui  conduisent  aux  spermies  atypiques  peuvent  alors  être  de  trois  ordres  : 
ou  bien  le  noyau  pâlit,  perd  son  contour  et  finit  par  disparaître  ;  ou  bien  il 
se  partage  en  deux  ou  plusieurs  sphères  qui  finalement  se  résorbent  ne  lais- 
sant plus  comme  résidus  que  des  granules  colorables;  ou  bien  le  lioyau  de- 
venu compact  se  morcelle  en  plusieurs  fragments  très  chromatiques  d'appa- 
rence semblable  à  des  chromosomes  voués  comme  dans  les  cas  précédents 
à  la  disparition  totale.  Il  résulte  de  là  que  le  noyau  des  spermatocytes  de 
P''  ordre  se  détruit  et  qu'une  spermatide  anucléée  prend  naissance,  sans  di- 
vision préalable.  La  spermatide  apyrène  renferme  un  centriole  et  des  mito- 
chondries.  Le  centriole  est  d'habitude  bacilliforme;  c'est  de  lui  que  naissent 
deux  filaments,  qui  atteignent  la  surface  de  la  cellule  et  la  dépassent  for- 
mant deux  fouets  libres.  Les  mitochondries,  en  s'alignant  en  rangées,  don- 
nent lieu  à  des  filaments,  qui  sont  sans  doute  des  fibres  squelettiques  au 
sens  de  Koltzoff. 

Vermetus.  Ici  aussi  la  spermatide  provient  directement  du  spermatocyte 
de  premier  ordre.  Le  noyau  de  ce  spermatocyte  se  décompose  en  nombreux 


58  L'ANNÉE    BIOLOGIQUE. 

fragments  ou  karyomérites  qui  momentanément  revêtent  l'apparence  de 
chromosomes,  et  qui,  par  disparition  de  la  membrane  nucléaire,  se  répan- 
dent dans  le  cytoplasme.  D"un  amas  de  granules,  qui  proviennent  sans  doute 
de  la  multiplicalion  des  deux  centrioles,  divergent  des  fibrilles  qui  se  met- 
tent en  rapport  par  leurs  extrémités  libres  avec  les  karyomérites;  c'est  de 
ces  fibrilles  que  proviendra  le  faisceau  axial  de  fibres  qui  traverse  de  part 
en  part  le  corps  elliptique  du  spermatozoïde  apyrène  et  se  prolonge  librement 
au  delà  des  deux  pôles  de  ce  corps.  Le  plas-ma  du  spermatocyte  se  différen- 
cie en  nombreuses  chambres  contenant  des  sphérules  albuminoïdes. 

Ainsi  donc,  tandis  que  la  spermatogénèse  se  passe  chez  Pdludinn  d'après 
Meves  de  fa;on  parallèle  pour  les  spermatozoïdes  vermiformes  et  pour  les 
eupyrènes,  il  en  est  autrement  chez  Coniis  et  chez  Vermetus.  Les  sperma- 
tooytes  de  premier  ordre  deviennent  ici  directement  les  spermatozoïdes, 
sans  interposition  des  deux  divisions  réductrices.  On  sait  d'ailleurs  que  déjà 
chez  Paludina  il  peut  se  manifester  des  anomalies  de  ces  divisions,  et  que 
chez  Murex  la  première  division  réductrice  est  frappée  d'arrêt  et  les  deux 
noyaux-fils  demeurent  dans  un  protoplasma  commun.  La  formation  de  ka- 
ryomérites d'aspect  chromosomique  et  celle  de  fibres  de  fuseau  indiquent 
des  phénomènes  de  mitose  régressifs.  —  A.  Prenant. 

Cognetti  de  Martiis  (L.).  —  Jtec/ierches  sur  la  destrurlion  physiologique 
des  produits  sexuels  mâles.  —  De  la  revue  bibliographique  considérable  qu'a 
faite  l'auteur  et  de  ses  recherches  personnelles,  il  conclut  qu'un  très  grand 
nombre  d'éléments  sexuels  mâles  sont  perdus  ou  détruits  soit  au  cours  de  la 
spermatogénèse,  soit  dans  le  corps  de  l'individu  producteur,  soit  dans  le 
corps  de  l'individu  récepteur.  Toutefois,  ces  éléments  détruits  ou  leurs  pro- 
duits de  désagrégation  sont  utilisés  dans  certains  cas,  pour  la  nutrition  des 
autres  éléments  sexuels  mâles  ou  femelles  ou  sont  déversés  dans  la  circula- 
lion  sanguine.  —  M.  Boubier. 

Ji-)  Phénomènes  de  mnturalion. 

Belles  Lee  (Arthur).  —  La  réduction  numérique  et  la  conjugaison  des 
chromosoiiii'S  chez  l'Escargot.  —  Dans  un  mémoire  publié  en  I^'J7,  B.  L. 
avait  cru  établir  qu'il  ne  se  produit  pas  de  réduction  numérique  des  chro- 
mosomes dans  les  cinèses  spermatogénétiques  de  l'Escargot.  11  trouvait  en 
effet  24  chromosomes  aussi  bien  dans  les  spermatocytes  I  et  les  spermato- 
cytes  II  que  dans  les  spermatogonies  de  toutes  les  générations.  Dans  le  pré- 
sent travail,  B.  L.  revient  sur  sa  première  opinion  et  établit  que  sous  le 
rapport  de  la  réduction  numérique  des  chromosomes,  les  cellules  sperma- 
ti(jues  de  l'Escargot  ne  font  pas  exception  â  la  règle  générale.  —  A.  Lécail- 

I.ON . 

Trondle.  —  Sur  les  divisions  réductrices  dans  le  :ygote  de  Sjnrogyra  et  sur 
la  signification  du  synapsis.  —  T.  retrouve  la  division  en  4  du  noyau  de 
fusion  de  Spirogyra:  la  seconde  fusion  qui,  selon  Chmielewskv,  atteint  deux 
d'entre  eux  n'a  pas  lieu,  mais  trois  dégénèrent.  Les  divisions  qui  donnent 
naissance  à  ces  4  noyaux  sont  des  divisions  réductrices  ;  elles  se  font  suivant 
deux  types.  Dans  l'un,  offert  par  Spirogyra  calospora  et  Sp.  longata,2n  chro- 
mosomes (soit  18  pour  la  première  espèce,  10-12  pour  la  seconde)  apparais- 
sent à  la  prophase  de  la  première  mitose  et  se  retrouvent  dans  les  deux 
noyaux-fils;  la  métaphase  de  la  seconde  mitose  en  montre  encore  2«,  et  ce 
n'est  qu'à  la  télophase  ({ue  le  nombre  haploïde  est  rétabli.  Dans  le  second 


II.  —  PKODLITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  59 

type,  offert  par  \eSp.  neglecta^  la  première  mitose  montre  12  tétrades,  et  les 
deux  divisions  se  font  suivant  le  mode  liétérohoméotypique.  L'auteur  observe 
les  diverses  phases  de  l'étape  synaptique,  décrit  les  stades  leptonema,  zygo- 
nema,  pachynema,  strepsinema,  mais  ces  figures  se  rencontrent  non  dans  le 
noyau  après  la  fusion,  mais  dans  les  noyaux  copulateurs  avant  lakaryogamie. 
L'auteur  en  conclut  que,  ici  aussi  bien  que  dans  les  cas  où  la  synapsis  suit 
la  karyogamie,  il  n'a  aucune  signification  relative  à  la  fusion  des  chroma- 
tines  paternelle  et  maternelle.  —  F.  Moreau. 

Mulsow^  (K.).  —  Sur  les  phénomènes  de  la  reproduction  chez  Monocystis 
rostrala  n.  sp.  [2°,  a].  —  Lors  de  la  dernière  division  avant  la  différenciation 
de  gamètes,  le  nombre  des  cliromosomes  est  réduit  de  8  à  4. 

D'après  l'auteur,  l'anisogamie  est  primitive  chez  les  Grégarines.  Chez  elles, 
en  effet,  les  conditions  sont  aussi  favorables  que  possible  pour  la  fécondation, 
puisque  les  gamètes  sont  enfermés  ensemble  sous  le  même  kyste.  On  ne 
comprendrait  donc  pas  que  le  gamète  mâle  se  soit  différencié  comme  pour 
une  plus  grande  motilité.  Au  contraire  il  est  facile  de  comprendre  qu'une 
différenciation  déjà  existante  ait  régressé  comme  inutile,  dans  ces  conditions. 
Or,  il  existe  dans  certaines  espèces  des  traces  de  régression;  ainsi  chez 
Clepsidrina,.  d'après  Léger  et  Dubuscq,  le  flagellum  éphémère  et  sans  fonc- 
tion du  gamète  mâle.  Le  fait  que  le  gamète  mâle  a  conservé  chez  beaucoup 
de  Monocystidées  un  noyau  plus  gros,  le  corps  étant  devenu  identique  à 
celui  de  l'autre  gamète,  s'expliquerait  aussi  très  bien  comme  un  reste  de 
différenciation  en  spermatozoïde.  D'autre  part,  l'anisogamie  est  répandue 
surtout  chez  les  Polycystidées,  qui  sont  d'ordinaire  parasites  du  tube  digestif, 
tandis  que  l'isogamie  est  habituelle  chez  les  Monocystidées,  qui  sont  para- 
sites des  tissus  ou  de  la  cavité  viscérale,  ce  qui  parait  moins  primitif  comme 
lieu  d'habitat.  Quand  il  y  a  des  spermatozo'ides  différenciés,  ils  sont  d'ordi- 
naire très  nombreux.  Il  en  est  bien  ainsi  chez  Nina  gracilis,  où  un  grand 
nombre  restent  inemployés.  Les  spermatozo'ides  stériles  de  Slijlorliynchus, 
par  exemple,  doivent  être  les  restes  de  pareils  spermatozo'ides  en  excès. 
L'absence  de  schizogonie  chez  les  Grégarines  parait  aussi  un  état  secondaire, 
résultant  peut-être  de  l'absence  de  changement  d'hôte.  —  A.  Robert. 

Romieu  (Marc).  —  La  réduction  plasmatique  dans  la  sjn'rmafnf/enèse  de 
l'Asctu'is  liief/alorephfila.  —  R.  propose  une  interprétation  nouvelle  de  ce 
qui  a  été  décrit  antérieurement  par  Van  Beneden  et  Julin  sous  le  nom  de 
cytophore  chez  VAscaris  megalocephala.  (Zwischenkôrperchen  de  0.  Hert- 
wig).  11  considère  ce  phénomène  comme  une  expulsion  du  cytoplasme 
aboutissant  à  la  réduction  du  volume  total  du  spermatozo'ide  par  rapport 
au  produit  femelle  correspondant.  Ce  phénomène  a  la  signification  de  l'épu- 
ration qualitative  et  quantitative  du  cytoplasme  du  produit  mâle;  l'auteur 
pense  qu'il  doit  se  rencontrer  d'une  façon  générale  chez  tous  les  êtres, 
comme  un  fait  nécessaire  de  l'évolution  de  l'élément  mâle  ;  il  propose  de  le 
désigner  sous  le  nom  de  réduction  cytoplasmique.  II  rapporte  au  même 
processus  un  second  phénomène  qu'il  a  observé  aussi  chez  l'Ascaris  :  l'ex- 
pulsion d'un  lo/jc  jD'otop/asmique  qui  constitue  les  «  corpuscules  résiduels  » 
des  spermatides.  Il  y  aurait  donc  deux  réductions  successives,  la  première 
aboutissant  aux  «  Zwischenkôrperchen  »,  la  seconde,  aux  corpuscules 
résiduels.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

"Wager  (Harold).  — Réduction  clironaitique  dans  les  Ilyménomycètes.  — 
Les  noyaux  dans  la  baside  jeune  sont  extrênlement  petits.  Ils  s'accroissent 


00  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

avant  leur  fusion.  Le  nombre  des  cliromosomes  dans  les  noyaux  végétatifs 
paraît  être  de  quatre.  Après  la  fusion,  le  réseau  nucléaire  devient  distinct  et 
paraît  former  dans  quelques  cas  un  spirème  continu.  Le  filament  nucléaire 
se  coupe  en  huit  segments.  La  réduction  est  réalisée  par  la  simple  distribu- 
tion des  chromosomes  en  groupes  de  quatre  aux  deux  noyaux-fils  à  la  pre- 
mière division  du  noyau  de  la  baside.  La  seconde  division  parait  être  nor- 
male et  donne  quatre  chromosomes  qui  se  divisent  eux-mêmes  en  deux 
groupes  de  quatre  ([ui  constituent  les  noyaux  définitifs  des  spores.  —  F.  PÉ- 

CHOUTRE. 

y)  Produits  sexuels  mûrs. 

Caullery  (Maurice).  —  Structure  et  cycle  annuel  des  glandes  génitales 
des  Oursins,  en  /jarticulier  de  V Echinocardium  cordatum.  —  Dans  le  testi- 
cule se  trouvent  deux  sortes  de  cellules  :  des  germinales,  évoluant  en  pro- 
duits sexuels,  et  des  vêsiculeuses,  sœurs  des  premières,  excrétrices  et 
formant  du  pigment;  chez  VErliinocardium  cordatum,  à  Wimereux,  l'accrois- 
sement des  glandes  sexuelles  commence  en  janvier  et  se  poursuit  jusqu'en 
mai,  la  période  de  maturité  sexuelle  se  continuant  jusqu'en  juin.  Puis  sur- 
vient une  régression  très  rapide,  précédée  d'une  abondante  multiplication 
de  cellules  vésieuleuses  évoluant  en  phagocytes  qui  détruisent  les  éléments 
sexuels.  II  y  aurait  intérêt  à  poursuivre  les  observations  du  même  genre 
comparativement  chez  diverses  espèces  et  en  diverses  localités.  Le  prétendu 
hermaphroditisme  de  ces  glandes  se  manifestant  au  moment  de  la  régres- 
sion n"a  rien  de  réel.  [Cette  remarque  est  fort  intéressante  au  point  de  vue 
de   la    sécurité   de  la   parthénogenèse    expérimentale].   —   Y.   Delage   et 

M.   GOLDSMITH. 

Regaud  (Cl.).  —  Quelques  données  sur  la  vitesse  et  la  continuité  du  mou- 
vement spermatogénique  chez  les  mammifères,  d'après  les  résultats  fournis  par 
l'étude  des  testicules  rOntgenisés.  —  L'irradiation  tue  les  cellules  géminales  au 
stade  de  spermatogonies  qui  n'ont  pas  encore  commencé  leur  différenciation. 
Elle  les  respecte,  au  contraire,  à  partir  du  stade  auxocyte,  ou  spermatoeytes  de 
l'"'"  ordre,  inclusivement;  ceux-ci  poursuivent  leur  évolution  jusqu'aux  sper- 
matozoïdes. Cela  fournit  à  l'auteur  le  moyen  de  mesurer  la  durée  de  cette 
évolution.  Elle  se  trouve  être  de  20  jours  chez  les  divers  mammifères  étudiés 
(Rat.  Chien,  Chat).  —  La  formation  des  spermatozoïdes  est  continue,  bien 
que  leur  utilisation  soit  intermittente.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

a)  Regaud  (Cl.)  et  Lacassagne  (Ant.).  —  Sur  certaines  formations  inter- 
prétables comme  jeunes  follicules  de  (iraaf  déjiourrus  d'ovules,  observées  dans 
les  ovaires  de  lapines  traités  par  les  rayons  X  et  {moins  abondamment)  dans 
les  ovaires  normaux.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  —  —  La  glande  interstitielle  dans  les  ovaires  de  la  lapine  traités  par 
les  rayons  X.  —  a)  La  signification  de  ces  formations  reste  énigmatique 
par  suite  du  fait  que  l'action  des  rayons  X  porte  aussi  bien  sur  les 
follicules  que  sur  l'ovule,  contrairement  à  la  règle  d  après  laquelle  l'action 
nocive  serait  proportionnelle  à  l'avenir  caryocinétique  de  l'élément.  Aussi 
les  auteurs  croient-ils  cette  loi  inexacte  et  attribuent  ses  prétendus  effets 
à  une  simple  coïncidence. 

b)  L'irradiation  de  l'ovaire  de  la  lapine  laisse  intacte  pendant  quelques 
semaines  la  glande  interstitielle  qui  devient  même  plus  volumineuse,  par 


H.  __  PRODUITS  SEXLELS.  —  FÉCONDATION.  61 

suite  de  l'atrophie  du  follicule;  mais,  continuée  au  delà  de  ce  terme,  elle 
agit  sur  elle  de  la  façon  suivante.  Les  cellules  interstitielles  ne  sont  pas 
personnellement  attaquées  par  l'irradiation,  mais  leur  source  aux  dépens  du 
tissu  conjonctif  périfolliculaire  est  tarie  par  le  fait  que  les  follicules  sont 
détruits  et  que  le  voisinage  du  follicule  est  le  principal  excitant  de  la  trans- 
formation des  cellules  interstitielles.  Seuls  quelques  rares  groupes  cellulaires 
de  la  substance  corticale  de  l'ovaire  continuent  à  subir  l'évolution  intersti- 
tielle et  cela  ne  suffit  pas  à  combler  les  vides  qui  se  produisent  dans 
la  glande   par   lu    régression  normale  de    ses  cellules.    —    Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 
2"   FÉCONDATION. 

a)  Fécondation  normale. 

Loeb  (J.).  —  De  quelle  façon  la  fécondation  muve-t-elle  la  vie  de  Vœtif?  — 
L'auteur  rappelle  que  les  œufs  non  fécondés  et  abandonnés  à  eux-mêmes 
dans  l'eau  de  mer  se  détruisent  au  bout  d'un  temps  assez  court,  tandis  que, 
s'ils  sont  fécondés,  ils  sont  lancés  dans  une  série  nouvelle  d'opérations  vitales 
indéfinies.  Quel  est  le  mécanisme  de  la  mort  dans  le  premier  cas  et  du  salut 
dans  le  second?  La  cause  doit  être  clierchée  dans  les  oxydations  qui,  dans 
l'œuf  non  fécondé,  déterminent  la  mort,  tandis  que  dans  l'œuf  fécondé  l'O 
trouve  son  emploi  dans  les  phénomènes  nucléaires.  La  preuve  que  la  mort 
tient  dans  le  premier  cas  aux  oxydations,  c'est  que,  si  on  les  supprime  au 
moyen  du  KCN  ou  en  enlevant  mécaniquement  l'O,  Fœuf  reste  capable  pen- 
dant beaucoup  plus  longtemps  de  survie  et  de  développement  après  fécon- 
dation ou  traitement  chimique.  Dans  le  cas  du  KCN,  on  a  voulu  attribuer  l'ac- 
tion de  ce  réactif  à  la  suppression  des  bactéries,  mais  cela  est  inexact,  car, 
quel  que  soit  le  moyen  d'inhibition  des  oxydations,  le  résultat  est  le  même, 
et,  d'autre  part,  la  suppression  des  bactéries  par  les  procédés  de  stérilisation 
ou  leur  augmentation  en  proportion  considérable  par  des  inoculations  de 
cultures  n'influence  pas  le  résultat  sous  le  rapport  qui  nous  intéresse.  —  Ce 
fait  permet  d'admettre  qu'il  existe  dans  l'œuf  une  substance  ou  un  complexe 
de  conditions  nocives  qui  réclament  la  présence  d'O  pour  développer  leurs 
effets  destructifs,  et  aussi  que  le  spermatozoïde  contient  au  moins  deux  sub- 
stances, l'une  déterminant  la  formation  de  la  membrane,  comme  l'auteur  l'a 
montré  antérieurement,  et  une  seconde  substance,  servant  d'antidote  aux 
substances  toxiques  déterminant  la  mort  de  l'œuf. 

Généralisant  la  notion  ci-dessus,  l'auteur  conclut,  à  la  suite  d'expériences 
sur  les  Oursins,  que,  dans  d'autres  cas  d'intoxication,  l'effet  toxique  est  dimi- 
nué ou  annihilé  par  la  suppression  des  oxydations.  Ainsi  en  est-il  pour  les 
solutions  pures  de  NaCl  qui,  comme  l'on  sait,  est  toxique,  si  elle  n'a  pas  été 
désintoxiquée  par  des  doses  suffisantes  de  sels  de  K  ou  de  Ca,  et  addition- 
nées d'une  minime  quantité  d'ions  OH  favorables  à  l'oxydation.  — Y.  Delage 

et  M.  GOLDSMITII. 

Dantan  (J.-L.).  —  La  fécondation  chez  le  Paracentrotus  tividus  (Lam.)  et 
le  Psammechinus  miliaris{MiUl.).  —  Les  observations  de  l'auteur  ajoutent  les 
deux  espèces  indiquées  à  la  liste,  déjà  assez  longue,  des  cas  de  fécondation 
où  le  spermatozoïde  tout  entier,  avec  sa  queue,  pénètre  dans  l'œuf.  Sur  le 
rôle  de  ce  cytoplasme  mâle  dans  la  fécondation,  on  ne  peut  faire  que  des 
hypothèses.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii.    . 


G2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

"Witschli  (Emili.  —  Sur  la  pénétration  du  filament  caudal  dans  la  fécon- 
dation des  œufs  d'Oiirsiîis.  —  Comme  surtout  Wilson  (1895)  l'a  observé,  le 
filament  caudal  reste  enfoui  dans  l'enveloppe  ovulaire,  et  seules  la  tête  et 
la  pièce  intermédiaire  pénètrent  dans  l'œuf.  Selenka  cependant  avait  con- 
staté que  le  flagelle  caudal  s'enfonce  dans  le  vitellus,  où  il  continue  à  se 
mouvoir,  et  y  demeure,  étendu  du  centre  de  l'œuf  vers  le  cône  de  réception 
jusqu'au  moment  de  la  fusion  des  pronucléi.  Il  avait  eu  le  tort  de  généra- 
liser cette  constatation  qui  est  celle  d'un  fait  exceptionnel.  "W.  a,  en  effet, 
observé  qu'exceptionnellement  il  peut  en  être  ainsi.  —  A.  Prenant. 

Brœsike.  —  Sur  Vexcrétion  de  la  liqueur  séminale  chez  Vhomme.  —  B.  a 
étudié  réjaculation  chez  un  jeune  homme.  Le  sperme  semblait  jusqu'ici 
un  mélange  de  divers  liquides  et  l'éjaculation  un  pliénomène  simple.  B.  a 
pu  la  décomposer  en  trois  temps.  Il  se  produit  pendant  l'érection  :  d'abord 
une  lubréfication  de  l'urètre  par  le  produit  de  sécrétion  des  glandes  de 
Cowper,  puis  :  1°  excrétion  du  liquide  prostatique,  2°  excrétion  du  sperme 
proprement  dit,  3"  excrétion  du  liquide  issu  des  vésicules  séminales. 
"W.  examine  le  rôle  de  chacun  de  ces  liquides  et  règle  minutieusement 
leurs  attributions.  L'homme  se  classe  parmi  les  Mammifères  chez  qui  les 
vésicules  ne  sont  pas  un  réservoir  de  spermatozoïdes,  mais  de  simples  glan- 
des. —  ("h.  Chami'Y. 

a)  Dehorne  (A.).  —  Lanon-copulation  du  noi/au  échangé  et  du  noyau  sta- 
tionnairr  et  la  disparition  de  ce  dernier  dans  la  conjugaison  de  Pnramacium 
caudatum.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  —  —  La  permutation  uucléaire  dans  la  conjugaison  de  Colpidium 
colpoda.  —  Maupas  a  établi  que  chez  les  Infusoires  conjugués,  après 
la  troisième  division  du  micronucléus  dans  chacun  des  individus,  on  trouve 
dans  ceux-ci  un  fuseau  double  qui  résulte  de  la  copulation  du  noyau  échangé 
avec  le  noyau  stationnaire.  Le  noyau  échangé  serait  un  pronucléus  mâle,  le 
noyau  stationnaire  un  pronucléus  femelle.  La  conjugaison  des  Infusoires 
serait  ainsi  comparable  à  une  véritable  fécondation.  Cette  manière  de  voir 
a  été  adoptée  par  la  majorité  des  biologistes.  Suivant  D.,  le  micronucléus 
est  constitué  par  deux  moitiés  parallèles  qui,  au  début  de  la  division,  pré- 
sentent un  mouvement  de  rotation  en  sens  inverse  et  donnent  ainsi  le  nou- 
veau fuseau;  la  figure  mitosique  bipolaire  ne  serait  autre  que  l'ancien 
fuseau  ouvert  selon  son  grand  axe  et  développé  dans  un  plan  liorizontal 
perpendiculaire  à  ce  dernier.  Le  noyau  double  de  copulation  de  Maupas 
serait  simplement  un  micronucléus  ordinaire  entaillé  qui  s'ouvrirait  plus 
tard  pour  constituer  le  fuseau.  Le  noyau  stationnaire  dégénérerait  comme 
les  trois  autres  (corpuscules  de  rebut  de  M.\upas).  La  conjugaison  des  Infu- 
soires, envisagée  au  point  de  vue  nucléaire,  se  ramènerait  donc  à  un 
échange  pur  et  simple  du  micronucléus  entre  les  deux  conjoints,  et  elle 
serait  accompagnée  dans  chaque  individu  de  la  disparition  totale  de  l'ancien 
noyau.  —  F.  Henneguv. 


Russe  (A.).  —  Sur  le  cycle  de  dévcloji/iemc^it  du  Cryptochiluin  echini 
Maupas.  —  Chez  cet  Infusoire,  les  deux  gamètes,  dans  la  véritable  conju- 
gaison, sont  différents  entre  eux,  mais  dans  chacun  d'eux  le  macro-  et  le 
micronucléus  sont  de  la  même  provenance  et  de  même  nature.  La  différence 
entre  ces  gamètes  ne  consiste  pas  seulement  dans  la  forme  du  micronucléus, 
qui  dans  l'un  est  globulaire  et  dans  l'autre  fusiforme,  mais  aussi  dans  la 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  03 

différence  de  quantité  de  substance  micronucléaire;  le  premier  de  ces  mi- 
cronuclei  provient  d'un  gamétogène  dont  le  micronucleus  abandonne  au 
moment  de  sa  division  une  partie  de  sa  substance  sous  forme  de  filament 
mitotique;  le  second  se  divise  en  deux  parties  parfaitement  égales,  sans 
laisser  aucun  résidu. 

Bien  que  les  deux  individus  qui  se  conjuguent  soient  de  même  forme  et  de 
même  dimension,  le  Cryptochilumprésente  un  cas  de  gamétogénèse  hétéroga- 
mique.  11  faut  distinguer,  dans  cette  espèce,  la  vraie  conjugaison  des  fausses 
conjugaisons.  La  vraie  conjugaison  s'effectue  entre  gamètes  purs,  dans  chacun 
desquels  le  macro-  et  le  micronucleus  ont  la  même  valeur,  étant  de  même 
provenance;  les  fausses  conjugaisons  ont  lieu  entre  gamètes  impurs,  dans 
chacun  desquels  le  macro-  et  le  micronucleus  ont  une  valeur  différente. 
Dans  ces  deux  sortes  de  conjugaisons,  il  y  a  échange  pur  et  simple  de 
noyaux,  sans  aucune  fusion  entre  les  noyaux  stationnaires  et  les  noyaux 
immigrés,  d'après  le  schéma  de  Maupas-Hertwig.  Dans  la  vraie  conjugaison, 
par  suite  de  cet  échange  de  noyaux,  il  se  constitue  des  formes  mixtes,  dans 
lesquelles  des  quatre  noyaux  qui  forment  l'appareil  nucléaire,  deux  appar- 
tiennent au  gamète  (noyaux  stationnaires)  et  deux  au  gamète  qui  s'est  con- 
jugué avec  lui  (noyaux  provenant  de  la  division  du  noyau  immigré). 

Les  formes  mixtes  en  se  divisant  produisent  un  gamétogène  pur,  qui, 
par  subdivisions  successives,  donne  des  gamètes  purs  et  un  gamète  im- 
j)ur  qui,  de  son  côté,  donne  des  gamètes  impurs.  Tandis  que  les  gamètes 
purs  se  réunissent  pour  constituer  la  vraie  conjugaison,  les  gamètes  impurs 
donnent  les  fausses  conjugaisons.  Celles-ci  consistent  aussi  en  un  échange 
de  noyaux,  à  la  suite  duquel  chaque  gamète  récupère  un  noyau  qui  a  la 
même  valeur  que  son  propre  macronucleus,  et  reconstituent  au  contraire 
directement  des  gamétogènes  purs  desquels  proviennent  des  gamètes  purs 
aptes  aune  vraie  conjugaison.  L'ex-conjointdela  fausse  conjugaison  possède 
trois  macronuclei  et  un  micronucleus  qui,  différemment  de  ce  qui  a  lieu 
dans  les  formes  mixtes  résultant  de  l'ex-conjoint  de  la  vraie  conjugaison , 
sont  tous  de  même  valeur,  puisqu'ils  dérivent  de  la  division  d'un  noyau 
immigré.  Les  fausses  conjugaisons  peuvent  être  considérées  comme  la  con- 
tinuation de  la  vraie  conjugaison  et  comme  ayant  pour  résultat  de  purifier 
cette  partie  de  l'individu  mixte  qui  constitue  un  gamétogène  impur.  — 
F.  Henneguy. 

Andrews  (F.j.  —  Co7iJuf/aison  de  deux  espèces  di/féreiites  de  Spirorjyra. 
—  Des  individus  appartenant  à  deux  espèces  fort  différentes,  semble-t-il,  de 
Spirogtjra  {S.  crassa  et  -S.  communis)  ont  été  trouvés  en  conjugaison.  Dans 
la  plupart  des  cas,  le  contenu  des  cellules  de  la  plus  petite  de  ces  espèces 
{S.  coiitmuiu's)  passa  dans  celles  de  la  plus  grande;  toutefois,  l'inverse  s'est 
présenté  dans  quelques  cas.  Les  zygospores  semblèrent  parfaitement  nor- 
males. —  M.  BOUBIER. 

Meyer  (J.  de).  —  Obscrralions  et  expn-iences  relalives  à  l'action  exercée 
par  des  extraits  d'œufs  et  d'autres  substances  sur  les  spermatozoïdes.  —  En- 
tre le  moment  où  le  spermatozoïde  pénètre  dans  l'œuf  et  celui  où  sa  partie 
nucléaire  se  réunit  au  pronucleus  femelle,  il  se  passe  dans  cet  élément  mâle 
une  série  de  transformations  (que  de  M.  appelle  stade  de  préconjugaison) 
qui  en  font  un  pronucleus  mâle.  L'auteur  s'est  proposé  de  réaliser  ces  trans- 
formations en  faisant  agir  sur  les  spermatozoïdes  d' Echinas  microtuliercu- 
latus  des  substances  extraites  d'œufs  de  la  môme  espèce.  Il  constata  que 
sous  l'action  de  ces  extraits,  les  spermatozoïdes  éprouvent  quelques-unes  des 


64  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

principales  transformations  qu'ils  subissent  quand  ils  pénètrent  dans  le  cyto- 
plasma  ovulaire  lors  de  la  fécondation  normale.  Il  se  produit  en  particulier 
une  sorte  de  pronucleus  mâle  aux  dépens  de  la  tête  des  spermatozoïdes,  et 
le  centrosome  subit  certaines  modifications  allant  même  jusqu'à  la  divi- 
sion. En  même  temps,  les  spermatozoïdes  traités  comme  il  a  été  indiqué 
ci-dessus  ne  sont  plus  attirés  par  les  œufs,  c'est-à-dire  perdent  leur  chimio- 
taxisme  positif  vis-à-vis  de  ceux-ci.  Si  l'on  met  les  spermatozoïdes  dans  de 
l'eau  de  mer  gélatinisée,  il  se  produit  aussi  des  phénomènes  de  gonflement 
différents  cependant  de  ceux  qui  s'observent  sous  l'influence  des  extraits 
d'œufs.  De  M.  pense  toutefois  que  la  nature  physique  colloïdale  des  extraits 
d'oeufs  agit  tout  aussi  bien  que  leur  nature  chimique  sur  les  modifications 
subies  par  les  spermatozoïdes.  Les  milieux  acides  gonflent  aussi  fortement 
le  cytoplasma  des  spermatozoïdes,  et  les  milieux  alcalins  produisent  aussi  des 
modifications.  —  A.  Lécaillon. 

Kohlbrugge  (J.H.  F.).  —  V influence  des  spermatozoïdes  sur  la  blaslula. 
—  Sous  le  même  titre  K.  a  communiqué  l'année  précédente  le  fait  de  la  péné- 
tration des  spermatozoïdes  dans  la  blastula  des  Chauves-Souris.  A  l'époque 
où  l'entoderme  est  déjà  formé  et  où  l'ébauche  embryonnaire  s'isole  du  tro- 
phoblaste,  il  pénètre  encore  toujours  de  nouvelles  spermies  dans  les  cellules 
de  l'embryon.  Au  contraire,  tant  que  la  zone  pellucide  persiste  autour  de  la 
morula,  on  ne  trouve  aucune  spermie  dans  les  cellules  de  segmentation.  K. 
a  recherché  si  ces  phénomènes  se  retrouvaient  cliez  d'autres  mammifères. 
Chez  le  lapin,  il  en  est  autrement.  Si  au  stade  2  il  n'y  a  pas  de  spermies  à 
l'intérieur  de  la  zone  pellucide  et  dans  les  blastomères,  aux  stades  4,  6  et  8 
chaque  œuf  présente  plusieurs  spermatozoïdes,  dont  quelques-uns  ont  pénétré 
dans  les  cellules  mêmes.  Ceux-ci  se  transforment  dans  le  cytoplasma  des 
blastomères  en  petits  corps  en  forme  de  tonnelet  n'ayant  de  chromatine  qu'à 
l'un  de  leurs  pôles.  Dans  les  stades  plus  avancés,  à  la  place  de  blastula,  les 
spermies  entrent  dans  les  cellules  du  germe  embryonnaire  chez  le  Lapin 
comme  chez  la  ('huuve-Souris.  —  A.  Prenant. 


CHAPITRE  III 
lia  partliénogénèse 

a)  Bataillon  (E.).  —  Les  deux  facteurs  de  la  parthénogenèse  traumatique 
chez  les  Amphibiens.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  920-932.)  [67 

b)  —  —  La  parthénogenèse  expérimentale  chez  Bufo  vulgaris.  (Ibid.,  1120- 
1122.)  "  [68 

c)  —  —  Lemhrijogénèse  provoquée  chez  l'œuf  vierge  dWmphibiens  par  ino- 
culation de  sang  ou  de  sperme  de  Mammifère.  Parthénogenèse  traumatique 
et  imprégnation  sans  amphimixie.  (Ibid.,  1271-1273.)  [68 

d) Analyse  de  la  parthénogenèse  expérimentale  des  Amphibiens.  (C.  R. 

Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  114-116.)  [Analysé  avec  les  précédents 

e)  —  —  La  parthénogenèse  expérimentale  des  Amphibiens.  (Rev.  gén.  Se, 
30  oct.,  25  pp.)  [Exposé  de  la  question  d'a- 

près les  travaux  de  l'auteur,  déjà  analysés  par  ailleurs.  —  M.  Goldsmith 

Brachet  ^A.).  —  Études  sur  les  localisations  germinales  et  leur  potentialité 
réelle  dans  l'œuf  parihénogénétique  de  Rana  fusca.  (Arch.  Biol.,  XXVI, 
27  pp.,  1  pi.)  [Voir  eh.  V 

Dehorne  (A.j.  —  Sur  le  nomijre  de  chromosomes  dans  les  larves  parthéno- 
génétiques  de  Grenouille.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1123-1124.)  [66 

a)  Godlewski  (E.  fils).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Spermas  der  AnneUde 
Chœtopterus  (tuf  die  Echinideneier  und  iiber  die  aiilagonistisrhe  Wirkung 
des  Spermas  fremder  Tierkiassen  auf  die  Befruchtungsfdhigkeit  der  Ge- 
schlechtselemente.  (Bull.  Ac.  Se  Cracovie,  déc.  1910,  n°  1013,'  796-803.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

b) Shalien  iiber  die  Enlwieklungserregung.  L  Kornbination  der  heterogenen 

Befruchtung  mit  der  kiinstlichen  Parthénogenèse.  IL  Antagonismus  des 
Spermas  von  verschiedenen  Tierkiassen.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIll,  196- 
254,  3  pi.,  4  fig.)  [70 

Hague  (Stella  M.).  — A  morphologieal  studg  of  Diospyros  virginiana.  (Bot. 
Gaz.,  LU,  34-44,  3  pi.)  [67 

Henneguy  (F.).  —  Sur  la  parthénogenèse  expérimentale  chez  les  Amphi- 
biens. (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  941-943.)  [68 

Hindle  (Edward).  —  A  eylological  Study  of  artificial  parthenogenesis  in 
Strongylocentrotus  purpuratus.  (Rep.  Brit.  Assoe,  Sheffield,  1910,  630- 
631.)  [72 

a)  Kostanecki  (K.).  —  Ueber  parthenogenetische  Enlwicklung  der  Eier  von 
Mactra  mil  Vorausgegangener  oder  unterbliebender  Ausstossung  der  Bich- 
tungskôrper.  (Arch.  niikr.  Anat.,  LXXVIII,  11  Abth.,  62  pp.,  4  pi.)  [73 

l'année  BIOLOGrQUE,  XVI.  1911.  5 


66  L'ANîS'EE  BIOLOGIQUE. 

h)  Kostanecki  (K.).  —  Exjicriiin'ntcllc  Stti(li('n  an  (Irn  Eiern  von  Macira. 
(Bull.  Ac.  Se.  Cracovie,  146-161.)  [Analysé  avec  le  précédent 

r/)  Loeb  (J.).  —  Ueber  einige  neuere  Ergebnisse  aufdou  Gebiete  der  kihist- 
lichen  Parthénogenèse.  (Ergebn.  wissensch.  Medizin,  II,  H.  7,  avril,  241- 
253.)  [69 

b)  —  —  On  the  fertilizing  effect  of  foreign  blood  sérum  upon  the  egg  ef  the 
sea-urchin.  (Proceed.  Amer.  Soc.  Philad.,  December  ;  Annual  Adress,  3  pp.) 

[70 

a)  Longo  (S.).  —  Su  la  nespoîa  senza  noccioH.  (Bull,  della  Soc.  bot.  ital., 
265-270.)  [66 

b) Sii  la  prelesa  esistenza  del  microjpilo  nel  Ficus  Carica  L.  (Ann.  di 

bot.,  IX,  197-198,  1  pi.)  [Analysé  avec  le  suivant 

c) Sul  Ficus  Carica.  (Ann.  di  bot.,  IX,  415-432.)  [67 

a)  Marchai  (Paul).  —  La  spanandrie  et  l'oblitération  de  la  reproduction 
sexuée  chez  les  Chermes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIIl,  299-302.)  [76 

b) L'oblitération  de   la  reproduction  sexuée   chez   le    Chermes  piceœ 

rtalz.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  603  604.)  [76 

"Woodburn  ("W.).  —  Development  of  the  emhryo-sac  and  l'ndosjjcrm  iit  some 
seedless  persimmons.  (Bull.  Torrey  bot.  Club,  XXXVIIL  379-384,  pi.)      [67 

Voir  pp.  39,  51,  53,  94,  107  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


a)  Prédestination,  structure,  nialuralion  de  Vceuf  parthénogénétique. 

Dehorne  (A.).  —  Sur  le  nombre  des  chromosomes  dans  les  larves  parthéno- 
généliques  de  Grenouille.  —  Dans  une  larve  parthénogénétique  âgée  de 
8  jours,  l'auteur  a  trouvé,  au  stade  de  monaster  à  la  fin  de  la  pi^ophase, 
1?  anses  chromatiques  réunies  par  paires,  au  lieu  de  24,  nombre  normal  dans 
les  larves  issues  d'un  œuf  fécondé.  La  mitose  se  déroule  conformément  au 
schéma  établi  par  D.  dans  d'autres  matériels.  L'anticipation 'de  la  division 
longitudinale  se  montre  ici  également  comme  une  règle  générale  liée  au 
fait  du  duplicisme  constant  des  chroniosomcs.  Pour  une  mitose  n,  le  début 
apparent  de  la  division  du  cliromosome  se  fait  à  l'anaphase  n-2.  Le  nombre 
somatique  des  chromosomes  de  la  larve  de  Grenouille,  obtenu  par  le  procédé 
de  Bataillon,  est  de  6  au  lieu  de  12.  Au  bout  de  8  jours,  il  n'y  a  pas  de 
régulation  du  nombre  diploïdique. 

[Si  D.  avait  examiné  des  larves  plus  avancées,  il  aurait  probablement 
constaté,  comme  je  l'ai  fait  moi-même,  que  le  nombre  des  chromosomes 
des  têtards  parthénogénéti(iues  est  sensiblement  le  même  que  celui  des 
têtards  normaux].  —  F.  Hennegdy. 

a)  Longo  (B.).  —  Sur  lanèfle  sans  noyaux.  — Ayant  trouvé  dans  un  jardin  . 
de  Sienne  ([uelqucs  nèfles  sans  noyaux,  voire  même  sans  traces  de  semences, 
L.  greffa  des  rameaux  pour  étudier  la  chose  de  plus  près.  Les  fleurs  qui 
donnent  ces  fruits  si  curieux  sont  complètement  staminifères,  sans  qu'il 
existe  de  carpelles.  Outre  les  étamines  ordinaires  périphériques,  insérées  au 
bord  du  réceptacle,  on  y  observe  d'autres  étamines,  variables  en  nombre, 
de  cinq  à  dix,  également  fertiles,  mais  un  peu  plus  grosses  que  les  précé- 


III.  —  LA  PARTHENOGENESE.  67 

dentés  et  situées  dans  la  partie  centrale  de  la  fleur,  précisément  à  l'endroit 
où  se  trouvent  les  styles  dans  la  fleur  normale.  Ces  fleurs  et  ces  fruits  singu- 
liers ont  déjà  été  observés  par  Fiuppo  Re  en  1808. 

Il  s'agit  là  d'un  cas  de  parthénocarpie,  mais  d'un  cas  tout  spécial.  En  effet, 
tandis  que  dans  tous  les  autres  cas  jusqu'ici  connus,  on  trouve  toujours  dans 
les  fleurs  des  carpelles  et  des  ovules,  dans  le  cas  présent  il  n'y  a  ni  cari)elles 
ni  ovules.  On  est  donc  là  en  présence  du  fait  extraordinaire  d'une  fleur  à 
étamines  qui,  après  l'anthcse,  au  lieu  de  se  flétrir  et  de  tomber,  s' accroît  et 
produit  le  fruit.  —  M.  Boubier. 

b)  Longe  (B.).  —  Sur  la  prétendue  existence  d'un  micropyle  dans  le  Ficus 
Carica  L.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

e) Sur  le  Ficus  Carica  L.  —  Contrairement  à  l'opinion  de  Tschirch, 

L.  revient  à  la  charge  pour  déclarer  de  la  manière  la  plus  catégorique 
qu'il  n'existe  pas  de  micropyle  dans  l'ovule  prêt  à  la  fécondation  de  Ficus 
Carica  L.,  mais  que  les  bords  du  tégument  interne,  au-dessus  du  sommet 
du  nucelle,  se  soudent  entre  eux  complètement.  Dans  la  région  micro- 
pylaire,  on  trouve  un  tissu  homogène,  analogue  à  celui  que  l'auteur  a  décrit, 
avec  PiROTTA,  dans  l'ovule  de  Ctjnomorium  coccineum  (observation  confirmée 
par  Juel)  et  à  celui  que  Treub  a  vu  dans  l'ovule  de  Ficus  hirta  Vahl. 

Dans  le  second  travail,  l'auteur  expose  avec  beaucoup  de  détails  la  ques- 
tion de  la  parthénogenèse  chez  le  figuier,  en  réfutant  surtout  les  objections 
qui  lui  ont  été  faites  par  Tschirch  et  Ravaslm.  —  M.  Boubier. 

"Woodburn  CW.).  — FJéveloppement  du  sac  embryonnaire  et  de  l'endosperme 
chez  Diospijros  virginiana  L.  —  On  remarque  ici  une  tendance  à  une  orga- 
nisation incomplète,  surtout  des  cellules  antipodes.  L'œuf  est,  de  toutes  les 
parties  du  sac  observées,  celle  qui  est  le  plus  fréquemment  organisée  d'une 
façon  complète,  mais  il  peut  se  fragmenter  de  bonne  heure.  Les  noyaux 
polaires  sont  souvent  en  contact  intime,  mais  jamais  fusionnés.  Un  endo- 
sperme  considérable  peut  se  former  au  moment  où  les  cellules  de  l'appareil 
de  l'œuf  se  désorganisent.  Ce  développement  de  rendosperme  est  plus  ra- 
pide dans  la  région  micropylaire.  Au  début,  on  observe  que  les  noyaux, 
libres,  sont  disséminés  dans  la  couche  périphérique  du  cytoplasme;  plus 
tard,  des  cloisons  apparaissent  entre  les  noyaux  et  s'étendent  jusqu'au 
centre,  remplissant  complètement  la  cavité  du  sac  embryonnaire  d'un  tissu 
cellulaire  eudospermique.  Un  endosperme  peut  se  développer  occasionnel- 
lement sans  qu'il  y  ait  eu  fécondation  préalable.  Peut-être  des  tubes  poUi- 
niques  germant  dans  le  pistil  peuvent-ils  faire  sentir  leur  action  jusqu'au 
sac  embryonnaire.  —  M.  Boubier. 

Hagiie  (Stella  M.).  —  Élude  morphologique  du  iJiospgros  virginiana. 
—  L'ovule  anatrope  est  pourvu  de  deux  téguments.  Les  cellules  de  l'assise 
interne  du  tégument  interne  sont  très  développées  radialement.  La  cellule 
sous-épidermique  du  nucelle  donne  naissance  à  quatre  cellules-hlles  dont 
l'inférieure  devient  le  sac  embryonnaire.  Les  antipodes  sont  très  difficiles  à 
observer,  et  peut-être  les  trois  ne  sont-elles  pas  toujours  présentes.  Un  cas 
de  polyembryonie  a  été  constaté.  On  observe  au  moins  30  chromosomes  lors 
de  la  division  de  la  cellule-mère  définitive  du  pollen.  —  P.  Guékix. 

[ij  Déterminisme  de  la  parthénogenèse. 

a)  Bataillon  (E.).  —  Les  deux  facteurs  de  la  jiarthénogénèse  Iraumatique 


68  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chez  les  Amphibiens.  —  L'auteur  a  tenté  de  reproduire  le  premier  temps, 
c'est-à-dire  l'acte  traumatique  de  la  parthénogenèse  traumatique,  au  moyen 
de  secousses  ou  d'étincelles  d'induction,  en  posant  les  œufs  sur  une  lame 
de  clinquant  en  rapport  avec  l'un  des  pôles  de  la  bobine  et  faisant  jaillir  les 
secousses  ou  l'étincelle  d'une  aiguille  en  rapport  avec  l'autre  pôle.  11  n'a  pu 
obtenir  ainsi  que  de  petits  commencements  de  segmentation,  sans  gastrula- 
tion.  Mêmes  résultats  au  moyen  d'attouchements  avec  la  pointe  d'un  ther- 
mocautère. Au  contraire,  avec  la  piqûre  d'œufs  souillés  de  sang  ou  de  lymphe 
d'Amphibiens  ou  de  Poissons  divers,  on  atteint  fréquemment  lagastrulation. 
Cela  montre  la  nécessité  de  l'introduction  d'une  lymphe,  d'ailleurs  non  spé- 
cifique et  dont  l'activité  semble  due  aux  leucocytes  qu'elle  contient.  11  cor- 
rige l'interprétation  fantaisiste  à  laquelle  a  été  conduit  Gi'yer  dans  les  expé- 
riences antérieures  et  montre  qu'il  s'agit  là  non  de  l'organisation  d'un 
blastoderme  au  moyen  de  leucocytes  introduits,  mais  de  la  détermination 
d'un  processus  parthénogénétique  bien  reconnaissable  aux  caractères  de  la 
segmentation.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Henneguy  (F.).  — Sur  la  parthénogenèse  expérimentale  citez  les  Amphi- 
biens.  —  L'auteur  a  fait  avec  Eana  fusra  les  expériences  de  parthénogenèse 
traumatique  de  Bataillon,  en  vue  d'une  étude  des  phénomènes  cytologiques. 
Cette  étude  n'étant  pas  terminée,  il  publie  provisoirement  les  résultats  ma- 
croscopiques de  son  expérience.  Il  confirme  les  faits  avancés  par  Bataillon 
en  ce  qui  concerne  l'efficacité  des  procédés;  il  a  obtenu  dé  nombreuses  seg- 
mentations, quelques  embryons  et  environ  4  %  d'éclosions.  Mais  les  larves 
sont  presque  toujours  plus  ou  moins  difformes  et  toujours  de  taille  inférieure 
à  celles  provenant  de  la  fécondation.  En  un  point,  H.  n'est  pas  d'accord  avec 
Bataillon  :  les  œufs  accidentellement  souillés  de  sang  ne  lui  ont  pas  fourni 
de  meilleurs  résultats  que  les  œufs  propres.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

h)  Bataillon  (E.).  —  La  parthénogenèse  expérimentale  chez  Bufo  vuhja- 
ris.  —  Les  insuccès  des  expériences  de  Tautcur  de  l'année  dernière  avec 
Bufo  s'expliquent  par  le  fait  que  ses  œufs  s'obtiennent  plus  aisément  non 
souillés  de  sang  ou  de  lymphe  et  que  leur  gangue  épaisse  s'oppose  à  cette 
souillure,  en  sorte  qu'il  faut,  pour  introduire  le  matériel  lymphatique,  faire 
intervenir  la  substance   étrangère   de  façon  délibérée.   Quand  on  procède 
ainsi,  on   obtient  d'aussi   beaux  résultats  qu'avec  Ratia.    Pas  plus  qu'avec 
celle-ci,  le  liquide  introduit  au  second  temps  n'est  spécifique.  Bien  plus,  les 
œufs  piqués  après  badigeonnage  avec  le  sang  de  liaiKi  fusc((  peuvent  aboutir 
à  un  développement  complet,  ce  qui  n'arrive  jamais   dans  la  fécondation 
croisée  par  le  sperme  de  cette  dernière.  Ainsi,  avec  les  œufs  de  Hufo,  le 
sang  de  Rana  est  plus  efficace  que  le  sperme  de  cette  espèce.  Ce  résultat 
paradoxal  s'explique  aisément  par  le  fait  qu'il  s'agit  là  de  deux  phénomènes 
essentiellement  différents  :  avec  le  sperme  il  y  a  ampliimixie  inadéquate, 
tandis  qu'avec  le  sang  il  y  a  parthénogenèse  artificielle,  ne  mettant  en  œuvre 
que  les  substances  nucléaires  et  cytoplasmiques  légitimes.  —  Aux  objections 
de  la  note  précédente  d'Henneguy.  B.  répond  que  pour  comparer  les  œufs 
souillés  à  des  œufs  propres  il  faut,  pour  être  certain  que  ces  derniers  méri- 
tent bien  ce  qualificatif,  prendre  des  précautions  spéciales  qu'Henneguy  a 
négligées  :  ouvrir  l'utérus  au  thermocautère  ou  prendre  les  œufs  pondus  par 
l'orifice  naturel.  —  Y.  Delage  et  M.  Golds.mitii. 

c)  Bataillon  (E.).  —  L'embryogenèse  provoquée  chez  l'œuf  vierge  d'Amphi- 
biens par  inoculation  de  sang  ou  de  sperme  de  Mammifère.  Parthénogenèse 


III.  —  LA  PARTHENOGENESE.  69 

iraumatique  et  impri't/nation  sans  amphimixie.  —  La  non-spécificité  du 
liquide  introduit  au  deuxième  temps  de  la  parthénogenèse  traumatique  se 
montre  dans  les  expériences  actuelles  beaucoup  plus  étendue  que  dans  les 
précédentes.  Cette  substance  peut  être  empruntée  en  effet  au  sang  et  au 
puli)e  de  rate  ou  de  testicule  de  Mammifères  (Cobaye  et  Rat)  et  au  sang  et 
liquide  testiculaire  de  Poissons  (Carpe  ou  Brochet).  D'autre  part,  il  semble 
que  seuls  les  éléments- figurés  peuvent  fournir  la  substance  efficace,  car  le 
sérum,  le  plasma  sanguin  ou  le  sang  laqué  se  montrent  inactifs;  en  outre, 
ce  n'est  pas  en  tant  qu'éléments  vivants  intervenant  par  leurs  activités 
physiologiques,  mais  en  introduisant  les  substances  chimi(jues  qu'elles  con- 
tiennent que  ees  éléments  sont  actifs,  car,  même  tués  par  chauffage  à  45",  ils 
restent  efficaces.  Cette  substance  semble  être  un  catalyseur,  car  les  proces- 
sus qui  se  déroulent  après  piqûre  cliez  les  œufs  souillés  et  non  souillés  diffè- 
rent essentiellement  par  le  fait  que  les  premiers  se  développent  assez  rapi- 
dement pour  échapper,  au  moins  en  partie,  aux  causes  de  mort,  ce  qui  n'a 
pas  lieu  chez  les  derniers.  Ces  faits  corroborent,  en  outre,  l'idée  émise  par 
Del.\ge  que,  dans  la  fécondation  normale,  il  faut  distinguer  l'amphimixie 
nucléaire  et  l'introduction  par  le  spermatozoïde  d'un  catalyseur  déterminant 
un  développement  parthénogénétique,  qui  se  surajoute  au  phénomène 
d'amphimixie.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

a)  Loeb  (J.).  —  Sur  quelques  nouveaux  résultats  dans  le  domaine  de  la  par- 
thénogenèse artificielle.  — •  I.  La  comparaison  des  résultats  de  ses  recherches 
antérieures  sur  les  oxydations  dans  l'œuf  fécondé  et  non  fécondé,  sur  la 
vitesse  des  oxydations  dans  les  différentes  conditions,  sur  l'action  des  réac- 
tifs membranogènes,  des  solutions  hypertoniques  et  des  ions  011,  amène  L. 
à  se  poser  la  question  suivante  ;  par  suite  de  quelles  conditions  la  féconda- 
tion transforme  telle  l'œuf  en  un  aérobie  parfait  et  l'amène-t-elle  ainsi  à 
répondre  à  l'augmentation  des  oxydations  par  un  développement  ininter- 
rompu ? 

II.  Le  fait  que  deux  facteurs  interviennent  —  la  formation  de  la  mem- 
brane et  la  transformation  de  l'œuf  en  aérobie  parfait  —  montre  que  le  sper- 
matozoïde intervient  par  l'action  de  deux  substances,  l'une  membranogène, 
l'autre  faisant  que  les  oxydations  qui  ont  leur  siège  dans  l'œuf,  au  lieu  de  le 
conduire  à  la  destruction,  lui  permettent  de  se  développer.  Une  circon- 
.stance  permet  même  de  localiser  ces  substances  dans  le  spermatozoïde.  Si 
l'on  féconde  les  œufs  de  Stongi/locentrotus  par  du  sperme  d'AsteiHas,  on  con- 
state qu'un  petit  nombre  d'œufs  seulement  subit  la  pénétration  totale  du  sper- 
matozoïde et  se  développe  en  larves  ;  les  autres  forment  la  membrane,  mais 
ne  se  développent  pas.  On  peut  admettre  que,  chez  ces  derniers,  les  sper- 
matozoïdes engagent  seulement  leurs  pointes  dans  l'œuf;  la  substance  mem- 
branogène contenue  dans  cette  pointe  produit  ses  effets,  mais  la  membrane, 
en  S8  formant,  empêche  la  pénétration  de  s'achever;  l'on  peut  en  conclure 
que  la  seconde  substance,  celle  qui  réglerait  les  oxydations,  est  contenue 
dans  la  portion  de  la  tète  rejetée  au  dehors.  Si  pareille  chose  n'arrive  pas 
dans  la  fécondation  normale,  c'est  que  la  pénétration  est  assez  rapide  pour 
que  les  têtes  soient  entièrement  pénétrées  quand  la  membrane  se  forme. 
C'est  l'inverse  dans  le  cas  d'un  sperme  étranger.  En  additionnant  le  liquide 
d'une  solution  faible  de  NaOH,  tous  les  œufs  mis  en  présence  du  sperme 
d'Asterias  se  développent  par  le  fait  que  la  pénétration  des  spermatozoïdes 
est  accélérée. 

III.  La  substance  membranogène  n'est  pas  spéciale  au  spermatozoïde,  mais 
se  trouve  aussi  dans  les  autres  tissus,  car  on  peut  produire  la  membrane 


70  L'ANNEE  BIOLOGIQUE, 

dans  l'œuf  du  Stongylocentrotus  au  moyen  de  l'extrait  des  divers  organes  de 
l'Astérie.  Par  contre,  les  extraits  d'organes  de  la  même  espèce  sont  ineffica- 
ces, probablement  parce  qu'ils  rendent  la  surface  imperméable  aux  lysines 
provenant  des  tissus  de  la  mérne  espèce.  Dans  ces  expériences,  le  SrCl2 
montre  une  action  favorisante. 

\\ .  En  ce  qui  concerne  la  relation  entre  la  formation  de  la  membrane, 
d'une  part,  et,  d'autre  part,  l'augmentation  consécutive  des  oxydations,  on 
peut  émettre  sur  la  nature  de  ce  phénomène  l'hypothèse  suivante.  Il  exis- 
terait, immédiatement  sous  la  couche  superficielle  de  l'œuf,  une  ou  plusieurs 
substances  emprisonnées  qui  seraient  libérées  et  mises  en  état  de  diffuser 
dans  l'intérieur  de  l'œuf  par  la  liquéfaction  de  la  couche  sous-jacente  à  la 
membrane,  corrélative  de  la  formation  de  celle-ci.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITH. 

h)  Loeb  (J.).  —  Sur  l'action  fécondante  du  sérum  de  sang  étranger  sur  Vœuf 
d'Oursin.  —  Les  expériences  antérieures  ont  montré  que  les  agents  mem- 
branogènes  sont  ceux  qui,  appliqués  avec  plus  d'intensité,  déterminent  la 
cytolyse.  Au  nombre  de  ces  agents  se  trouvent  les  sérums  et  extraits  d'or- 
ganes. Mais  il  est  à  remarquer  que  ceux  provenant  de  l'espèce  qui  fournit 
les  œufs  sont  inefficaces:  ce  n'est  pas  parce  que  les  lysines  seraient  absentes, 
puisque  cette  inefficacité  se  montre  pour  les  œufs  de  l'espèce  dont  les 
extraits  sont  efficaces  avec  d'autres  espèces.  Il  est  inutile  d'admettre  que  ce 
soit  par  suite  de  la  présence  invraisemblable  d'anticorps  :  il  suffit  de  supposer 
que  les  œufs  sont  imperméables  aux  lysines  de  leur  propre  espèce.  Cette 
explication  est  en  accord  avec  le  fait  que  les  autres  cellules  de  l'organisme 
sont  de  même  insensibles  aux  lysines  de  la  même  espèce.  Une  explication 
unique  par  l'imperméabilité  des  cellules  pour  les  lysines  de  la  même  espèce 
suffit  pour  tous  les  cas.  —  Y.  Delage  et  M.  Guldsmitm. 

a)  Godle-wski  (E.  fils).  —  liifJiiriirr  du  sperme  de  t'Aïuu'Jide  Clio^loplorus 
sur  l'œuf  d' Echinidcs  cl  action  antagoniste  du  spcrruc  étranger  sur  l'aptitude 
à  la  fécondation  des  éléments  sexuels.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) /.  Combinaison  de  fécondation   hétérogène  et  de  parthénogenèse 

expérimentale .  —  G.  observe  les  faits  suivants  :  Des  œufs  de  Sphxrccliinus 
sont  mis  au  contact  de  sperme  de  Chœtopterus.  Tous  forment  leur  mem- 
brane de  fécondation;  au  bout  de  3  à  4  heures,  il  y  apparaît  une  irradiation 
monocentrique.  Mais  le  développement  s'arrête  là,  et  après  un  temps  va- 
riable, mais  toujours  court,  les  œufs  meurent  et  se  désagrègent.  Mais  si, 
après  que  ces  œufs  ont  fourni  leur  membrane,  on  les  place  pendant  22 -à  25 
minutes  dans  de  l'eau  de  mer  hypertonique  (100  c'^  d'eau  -\-  15  c^  2  1/2  n 
NaCl),  la  segmentation  commence  et  l'évolution  se  poursuit  jusqu'au  stade 
Pluteus. 

L'analogie  entre  ces  faits  et  les  deux  temps  de  la  parthénogenèse  selon  la 
méthode  et  les  idées  de  J.  Ltfiii  est  frappante.  Le  sperme  de  (Jartopterus  a 
remplacé  ici  l'acide  butyrique.  Cette  analogie  n'est  cependant  qu'apparente, 
car  l'observation  cytologique  montre  de  façon  indubitable  que  le  sperme 
de  Chwtopterus  n'exerce  pas  une  simple  action  superficielle  sur  l'œuf 
d'oursin,  mais  le  féconde  réellement  (au  sens  ordinaire  du  mot).  «  Un  sper- 
matozo'ide  y  pénètre  ;  c'est  lui  qui  crée,  dans  son  cytoplasme,  l'irradiation 
que  l'ex'amen  sur  le  vivant  permet  de  reconnaître;  cle  plus,  le  noyau  de 
spermatozoïde,  après  être  devenu  turgescent,  copule  au  bout  de  quelques 
minutes  avec  le  pronucléus  Q .  Les  phénomènes  morphologiques  de  la  fécon- 


III.  —  LA  PARTHENOGENESE.  71 

dation  sont  donc  normaux,  avec  la  seule  réserve  que  la  tête  du  spermatozoïde 
de  Chxloptenis  gonfle  comme  elle  le  fait  normalement,  et  comme  ne  le  fait 
pas,  on  le  sait,  celle  d'un  spermatozoïde  d'oursin.  Néanmoins,  au  point  de 
vue  physiologique  la  «  fécondation  »  est  incomplète,  puisqu'un  traitement 
correcteur  liypertonique  est  nécessaire  pour  que  le  développement  se  fasse. 
L'évolution  du  noyau  de  segmentation,  formé  par  la  copulation,  puis  le 
fusionnement  des  deux  pronucléi  est  intéressante  :  d'abord  très  volumineux, 
il  se  réduit  dans  de  notables  proportions,  par' le  fait  d'une  élimination  de 
chromatine  et  de  suc  nucléaire  dans  le  cytoplasma.  Or,  les  stades  ultérieurs 
démontrent  d'une  façon  à  peu  près  certaine  que   la  chromatine  ainsi  éli- 
minée est  celle  du  spermatozoïde  :  le  noyau  qui  va  se  résoudre  en  chromo- 
somes pour  se  diviser  ne  contient  plus  que  de  la  chromatine  maternelle;  il  a 
donc  la  valeur  d'un  noyau  de  segmentation  parthénogénétique.  Dans   les 
œufs  qui  n'ont  pas   subi  de  traitement  hypertonique  consécutif  à  l'impré- 
gnation par  le  sperme  de  Chétoptère,  il  n'apparaît  jamais  qu'une  figure  mo- 
nocentri(iue,   qui    bientôt   s'estompe;    les  clu'omosomes  se  disséminent  et 
parfois  se  reconstituent  totalement  ou  partiellement  en  de  petits  caryomé- 
rites.  En  tous  cas.  la  cytolyse  commence  rapidement  dans  le  cytoplasme;  des 
taches  et  des  grains  chromatiques  y  apparaissent  et  finalement  l'œuf  meurt. 
Quand  les  œufs  ont  subi  un  traitement  hypertonique,  il  y  apparaît  d'abord 
un,  puis  deux  asters  ;  la  figure  est  donc  dicentrique  et  la  mitose  peut  être 
complètement  normale.  Parfois  aussi  cependant,  ainsi  qu'il  arrive  fréquem- 
ment dans  la  parthénogenèse  expérimentale,  la  division  nucléaire  n'est  pas 
immédiatement  suivie  de  division   cellulaire;  parfois  encore,  les  noyaux 
formés  par  plusieurs  karyokinèses  successives,  se  rassemblent  en  des  poly- 
karyons  qui  pourront  se  régulariser  par  le  fait  de  mitoses  polycentriques 
ultérieures.  Toutes  ces  irrégularités  de  la  mitose  réduisent  le  pourcentage  des 
bonnes  larves  qui  naissent  dans  les  cultures,  mais  il  s'y  trouve  néanmoins, 
au  bout  du  temps  voulu,  un  bon  nombre  de  Plutei.   Outre  l'influence  du 
sperme  de  C/tœtoptenis  sur  l'œuf  d'oursin,  G.  a  aussi  étudié  celle  du  sperme 
de   Dentalium.  Dans  la  grande  majorité  des  cas,  il  ne  provoque  pas  la  for- 
mation de  la  membrane  de  fécondation.  A  part  cela,  les  deux  spermes  agis- 
sent de  façon  fort  analogue  et  l'examen  in  vivo  ne  laisse  même  guère  recon- 
naître de  différence.  L'examen  microscopique  montre  toutefois  la  pénétration 
presque  régulière  de  plusieurs  spermatozoïdes.  La  polyspermie  e.st  donc  à 
peu  près  constante. 

Un  ou  plusieurs  noyaux  çj'  copulent  et  se  fusionnent  avec  le  pronucléus  Q  ; 
d'autres  restent  isolés  dans  le  cytoplasme.  Mais  toute  cette  chromatine  cf 
finit  quand  même  par  être  éliminée;  rejetée  à  la  périphérie  de  l'œuf,  elle  en 
est  même  probablement  expulsée  avec  un  peu  de  plasma  par  une  sorte 
d'autotomie. 

Il  est  remarquable  de  constater  que,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  dans 
les  autres  cas  connus  de  polyspermie,  il  n'apparaît  jamais  dans  l'œuf  ainsi 
fécondé  (?)  qu'un  seul  aster. 

L'évolution  ultérieure  est  la  même  que  dans  les  expériences  avec  Chœto- 
pterus  .-si  Ton  fait  agir  à  temps  une  solution  hypertonique,  le  développement 
peut  aboutir;  sinon  l'a'uf  dégénère,  par  une  cytolyse  rapide  et  caractérisée, 
comme  dans  le  cas  précédent,  par  la  formation  dans  le  cytoplasme  d'amas 
chromatiques  qui,  pour  G.,  étaient  destinés,  dans  le  développement  normal, 
à  être  incorporés  dans  les  noyaux  de  la  blastula. 

[Ces  recherches  de  G.  sont  intéressantes  en  ce  sens  qu'elles  forment  une 
sorte  de  transition  entre  la  parthénogenèse  expérimentale  pure  et  la  fécon- 
dation complète.  Quant  à  la  question  de  savoir  si,  comme  le  croit  l'auteur, 


72  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

elles  confirment  et  complètent  les  théories  de  Lœb,  il  convient  d'observer 
une  certaine  réserve.  Le  fait  d'obtenir  une  fécondation  en  deux  temps, 
n'implique  nullement  que  les  interprétations  données  par  Loeb  soient  exactes]. 

En  ce  qui  concerne  l'élimination  de  la  chromatine  après  la  fécondation 
croisée,  il  y  a  une  analogie  fondamentale  avec  les  observations  de  Baltzer  et 
de  KuPELwiESER  ;  seulement  Téliminationest,  dans  les  cas  de  G.,  plus  rapide 
et  plus  précoce. 

Enfin,  les  croisements  effectués  par  G.  dans  lesquels  les  caractères  des 
Plutei  sont  toujours  strictement  maternels,  tendent  à  faire  admettre  que 
cette  unilatéralité  des  caractères  est  en  rapport  étroit  avec  l'élimination  de 
la  substance  nucléaire  étrangère  hors  du  noyau.  Que  cette  élimination  soit 
un  facteur  important,  c'est  incontestable,  mais  cela  ne  démontre  pas,  ipso 
facto,  comme  certains  le  voudraient,  que  les  chromosomes  aient  le  mono- 
pole des  propriétés  héréditaires. 

//.  Antagonisme  des  spermes  d'espèces  animales  dijj'érenles. 

Comme  il  a  été  dit  plus  haut,  le  sperme  de  Chœtopterus  et  celui  de  /)en- 
talium  mettent  en  marche  le  développement  de  l'œuf  d'oursin,  le  L^'"  après 
avoir  provoqué  la  formation  de  la  membrane  de  fécondation.  Or,  si  l'on 
mélange  l'un  de  ces  spermes,  en  parties  à  peu  prés  égales,  à  des  spermes 
de  Sphœrechinus,  on  constate  ce  fait  remarquable  qu'au  bout  de  10  à  15  mi- 
nutes, le  mélange  est  devenu  absolument  inactif  sur  les  œufs  de  Sphœre- 
chinus  :  aucun  de  ceux-ci  ne  forme  une  membrane  de  fécondation.  Les 
spermes  mélangés  inhibent  donc ,  mutuellement  leur  pouvoir  fécondant  sur 
l'œuf  d'oursin.  Le  sang  de  Chœtopterus  et  de  Dentalium  jouit  de  la  même 
propriété.  Cependant  les  œufs  traités,  même  depuis  plusieurs  minutes,  par 
ce  mélange  des  spermes,  n'ont  pas  perdu  le  pouvoir  d'être  fécondés,  car  si  on 
les  met  au  contact  de  sperme  frais  d'oursin,  ils  forment  immédiatement  leur 
membrane  de  fécondation.  Le  STperme  de  Dentalium,  chauffé  à  90",  c'est-à-dire 
tué,  perd  une  partie,  mais  une  partie  seulement,  de  son  action  antagoniste 
vis-à-vis  du  sperme  d'oursin. 

G.  voit  dans  ces  faits  une  confirmation  de  l'idée  de  Lœb,  pour  qui  la  for- 
mation de  la  membrane  de  fécondation  est  due  à  une  lysine  existant  dans 
le  spermatozo'ide.  Il  se  base  pour  cela  sur  des  observations  de  Buchner  qui 
aurait  constaté  que  des  sérums  hémolytiques  de  certaines  espèces  animales, 
se  neutralisent  lorsqu'on  les  mélange  :  ainsi,  par  exemple,  les  sérums  de  lapin 
et  de  chien.  L'analogie  augmente  encore  du  fait  qu'ici  aussi,  le  mélange  doit 
être  fait  depuis  un  certain  temps. 

[Les  observations  de  G.  sont  sans  doute  fort  importantes  ;  elles  laissent 
entrevoir  la  possibilité  d'étudier  certaines  des  manifestations  de  la  féconda- 
tion, avec  les  méthodes  et  les  idées  qui  ont  fait  faire  tant  de  progrès  à  la 
science  des  sérums].  —  A.  Brachet. 

Hindle  (Edward).  —  Étude  hislolof/ique  de  Ja parthénogenèse  artifîrielle 
chez  le  Stronggloccnirotus  purpuralus.  —  La  partliénogénèse  a  été  obtenue 
par  la  méthode  de  Loeb.  Voici  les  principales  conclusions  de  l'auteur  : 

A.  Traitement  par  l'acide  butyrique  seul  et  trausport  dans  Veau  de  mer 
normale.  —  La  membrane  s'est  formée,  sans  que  le  développement  se  pour- 
suive. —  1°  Processus  cytolytiques  superficiels,  rendant  plus  distincte  la 
membrane  préexistante.  -  2"  Modification  dans  l'aspect  du  nucléole.  — 
3°  Formation  d'une  zone  claire,  périnucléaire,  par  dissolution  de  granules 
cytoplasmiques,  d'où  partent  des  radiations  dues  probablement  à  des  cou- 
rants cytoplasmiques.  —  4"  Accroissement  du  noyau.  —  5°  A  la  température 
ordinaire,  chez  certains  œufs,  commencement  de  développement,  consistant 


III.  —  LA  PARTHENOGENESE.  73 

en  accentuation  des  rayons  de  monaster,  apparition  de  18  chromosomes  qui 
parfois  se  divisent  et  se  dispersent  dans  le  cytophisma  en  suivant  les  rayons. 
Régression  du  monaster,  suivie  du  retour  des  chromosomes  vers  le  noyau, 
puis  désintégration  de  l'œuf,  après  que  ces  phénomènes  se  sont  parfois  répé- 
tés 2  ou  3  fois.  —  6°  A  basse  température,  les  œufs  peuvent  parfaire  leurs 
premières  divisions.  —  7°  Jamais  de  cytasters. 

B.  Traitement  complet,  butyriqxie  et  hypertonique .  —  8'^  Dans  l'intervalle 
entre  les  deux  traitements,  apparition  de  la  membrane  et  modification  dans 
les  caractères  chromatiques  (lu  nucléole;  apparition  de  la  zone  périnucléaire 
claire.  —  9°  Pendant  le  traitement  hypertonique,  léger  accroissement  du 
noyau.  —  10°  Après  le  retour  dans  l'eau  de  mer,  dé^'eloppement  delà  zone 
périnucléaire  claire  et  accroissement  du  noyau.  —  11°  Un  aster  de  clivage 
typique  se  forme  par  division  du  centrosome  qui  apparaît  d'abord  au  contact 
de  la  membrane  nucléaire.  —  12'^  Quand  le  traitement  hypertonique  est 
trop  prolongé,  les  cytasters  sont  nombreux  et  très  accentués,  donnant  lieu 
à  de  nombreux  fuseaux,  et  empêchent  le  développement.  —  13"  Le  noyau 
forme  18  chromosomes,  tandis  qu'il  y  ena36  dans  l'œuf  fécondé;  ce  nombre 
(18)  persiste  pendant  les  divisions  successives  jusqu'au  stade  de  la  blastule 
nageante  ;  plus  tard,  les  cellules  deviennent  trop  petites  pour  qu'on  puisse 
les  compter.  —  L'auteur  en  tire  cette  conclusion  inattendue  que  les  faits 
mentionnés  ci-dessus  peuvent  servir  à  comprendre  l'origine  du  cancer.  — 
Y.  Del.age  et  M.  Goldsmith. 

a)  Kostanecki  (K.).  —  Sur  le  développement  parthènogénètiqne  des  œufs  de 
Mactra,  chez  lesquels  Vexpulsion  des  corps  de  direction  s'est  produite  ou  a  fait 
défaut.  —  Dans  un  précédent  travail  (voir  Aîin.  bioL,  1908)  l'auteur  a  établi 
que,  par  le  traitement  des  œufs  de  Mactra  par  KGl,  il  se  produit  un  déve- 
loppement parthénogénétique,  qui  se  fait  sans  segmentation  et  aboutit  néan- 
moins à  la  formation  de  larves  ciliées.  Le  présent  mémoire  comble  les 
lacunes  qui  existaient  entre  le  début  et  la  fin  du  développement.  De  plus, 
sachant  que  sur  les  œufs  pondus  immatures  on  peut  à  volonté,  suivant  la 
concentration  et  le  temps  d'action  du  réactif,  faire  que  l'œuf  parthénogéné- 
tique expulse  deux  corps  directeurs,  un  seul,  ou  n'en  expulse  pas.  il  était 
intéressant  de  comparer  le  développement  parthénogénéti(|ue  dans  les  trois 
conditions. 

Si  dans  un  œuf  parthénogénétique  qui  a  expulsé  les  deux  globules  polaires 
il  se  forme  un  fuseau  de  segmentation  régulier  et  deux  noyaux,  chacun  de 
ceux-ci  ne  contiendra  que  la  moitié  de  la  substance  d"un  noyau  fécondé 
(BovERi,  Driesch,  Herbst,  Godlewski  et  d'autres);  si  la  segmentation  con- 
tinue à  se  faire  selon  le  mode  mitotique  typique,  il  en  sera  de  même  pour 
les  noyaux  descendants  (Loeb,  Petrunkewitsch,  Hindle).  L'étude  du  déve- 
loppement normal  d'œufs  d'Echinodermes  fécondés  a  d'autre  part  montré  à 
R.  Hertwig,  Boveri,  Godlewski,  Erd.mann  et  à  d'autres,  qu'au  cours  de  l'em- 
bryogenèse le  rapport  quantitatif  entre  le  plasma  et  le  noyau  se  modifie, 
mais  re.ste  constant  à  partir  d'un  certain  stade;  il  résulte  notamment  des  ob- 
servations de  Godlewski,  que  ce  rapport  est  fixé  après  le  stade  64,  au  moment 
de  la  formation  de  la  blastula  ;  avant  cette  époque,  le  noyau  des  deux  premiers 
blastomères  et  même  celui  des  blastomères  jusqu'au  stade  32  est  resté  à  peu 
près  égal  à  celui  du  pronucléus  femelle,  grâce  à  la  transformation  géométri- 
quement progressive  du  plasma  en  substance  nucléaire  ;  puis  au  stade  64 
les  noyaux  se  montrent  nettement  rapetisses.  11  en  est  essentiellement  de 
même  chez  Mactra  où  cependant  les  résultats  sont  quelque  peu  troublés 
par  la  segmentation  inégale;  sans  pouvoir  entrer  dans  les  caractères  parti- 


74  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

culiers  de  la  segmentation,  il  suffit  de  constater  que  les  différences,  qui  sé- 
paraient les  noyaux  des  macromères  de  ceux  des  micromères  au  point  de 
vue  de  leur  volume,  finissent  par  s'eifacer. 

l'  Œufs  aijant  expulsé  les  deux  globules  polaires. 

La  comparaison  des  œufs  parthénogénétiques  (thélycaryotiques)  ayant  ex- 
pulsé deux  globules  polaires  avec  les  œufs  fécondés  (amphicaryotiques)  est 
rendue  difficile  chez  Maclra  par  le  fait  que,  ainsi  que  Lillie,  Treadwell, 
Scott,  Loeb  l'ont  constaté  chez  Chœtopterus,  il  n'y  a  pas  de  division  cellu- 
laire. Comme  K.  l'a  déjà  établi  (1004),  il  se  forme  un  premier  fuseau  dont 
les  pôles  sont  fournis  par  l'ovocentre  ;  contrairement  aux  observations  de 
Morgan  sur  l'Oursin,  il  ne  se  forme  pas  de  cytasters  libres.  La  première  di- 
vision se  passe  alors  comme  dans  l'œuf  normalement  fécondé.  Ou  bien  il  se 
produit  des  figures  très  caractéristiques  déjà  décrites  par  l'auteur  (1904)  ; 
les  deux  pôles,  les  irradiations  polaires  sont  très  faibles,  et  le  fuseau  formé 
a  une  origine  intranucléaire;  les  chromosomes  sont  plus  petits,  les  noyaux 
n'ont  pas  l'aspect  habituel.  Ce  n'est  pas  ce  fuseau  d'origine  nucléaire  qui 
préside  à  la  division  de  l'œuf;  c'est  un  fuseau  secondaire  développé  aux  dé- 
pens des  deux  noyaux-fils  qui  assume  de  rôle.  Ce  nouveau  fuseau  est  bipo- 
laire et  non  tétrapolaire,  comme  on  pourrait  s'y  attendre.  Il  contient  les  chro- 
mosomes issus  des  deux  noyaux;  la  première  mitose,  qu'il  se  soit  formé 
deux  noyaux  ou  un  noyau  double,  n'a  servi  qu'à  doubler  la  substance  nu- 
cléaire. A  présent  donc,  au  point  de  vue  de  la  substance  nucléaire,  l'œuf 
parthénogénétique  correspond  à  un  œuf  fécondé,  sauf  que  l'origine  des 
noyaux  est  différente;  dans  le  second  cas  il  y  a  un  thélycaryon  et  un  arrhé- 
nocaryon;  dans  le  premier  cas  deux  thélycaryons  ou  un  diplothélycaryon. 
On  est  ainsi  ramené  au  cas  d'une  larve  amphicaryotique.  La  ressemblance 
est  telle  qu'on  pourrait  confondre  un  œuf  parthénogénétique  avec  un  œuf 
fécondé.  Bien  que  chacun  des  deux  noyaux  de  l'œuf  parthénogénétique  ren- 
ferme un  nombre  de  chromosomes  double,  il  égale  en  grosseur  le  noyau  de 
l'œuf.  Au  lieu  de  deux  noyaux  distincts  ou  confondus  portés  par  un  fuseau 
bipolaire,  il  se  produit  fréquemment  chez  Mactra  un  monaster,  directement 
formé  aux  dépens  du  noyau  de  l'œuf,  et  semblable  à  celui  qu'ont  décrit 
R.  Hertwk;,  Morgan,  Wilson,  Th.  Boveri,  Teichmann,  Baltzer,  Hindle, 
Lefevre,  Herbst  dans  divers  types.  Comme  dans  ces  cas,  les  chromo- 
somes peuvent  chez  Maclrd  se  fissurer  pour  se  réunir  à  nouveau  ensuite 
une  fois  doublés  de  nombre  en  un  noyau  commun  ;  le  processus  peut  se  répé- 
ter deux  et  plusieurs  fois.  S'il  n'a  lieu  qu'une  fois,  il  s'ensuivra  des  larves 
diplothélycaryotiques,  ayant  par  comparaison  avec  les  larves  amphicaryo- 
tiques des  noyaux  normaux;  s'il  se  répète,  il  naitra  des  larves  tétrathélyca- 
ryotiques,  à  noyaux  doubles  par  comparaison  avec  les  larves  amphicaryo- 
tiques. Les  chromosomes  du  monaster  de  Mactra,  de  plus  en  plus  petits  à 
mesure  que  le  processus  se  produit,  peuvent  former  des  vésicules. 

La  formation  d'un  seul  monaster  peut  être  considérée  comme  un  jibéno- 
mène  de  régulation  qui  rétablit  la  normalité  des  noyaux  dans  les  larves 
parthénogénétiques  et  transforme  l'œuf  hémicaryotique  en  un  œuf  holoca- 
ryotique.  Mais  la  répétition  du  monaster  conduit  à  des  dispositions  anor- 
males, à  la  formation  de  noyaux  géants,  les  œufs  deviennent  diplo-,  tétra-, 
polycaryotiques. 

Après  ces  premiers  processus,  il  se  fait  parfois  une  division  de  l'œuf  en 
deux  blastomères,  dont  les  noyaux  ont  la  taille  de  ceux  des  blastomères 
d'une  larve  amphicaryotique.  Mais  habituellement  la  division  cellulaire  fait 
défaut,  et  le  développement  devient  atypique,  comme  déjà  K.  l'a  fait  con- 
naître (1908).  Le  corps  ovulaire  asegmenté  contient  des  noyaux  énormes, 


III.  —  LA  PARTHÉNOGENÈSE.  75 

des  mitoses  bipolaires,  ou  des  mitoses  pluripolaires;  ces  dernières,  contrai- 
rement à  toute  attente,  étaient  exceptionnelles.  Les  noyaux  sont  souvent 
géants,  pourvus  d'un  nombre  très  considérable  de  chromosomes,  lobés;  à 
côté  d'un  noyau  géant,  il  peut  s'en  trouver  un  très  petit.  La  formation  de 
ces  noyaux  géants  se  fait  soit  aux  dépens  de  monasters,  soit  par  coalescence 
de  plusieurs  noyaux  en  un  syncaryon.  Mais  environ  \2  heures  après  le  dé- 
but de  l'expérience  la  genèse  de  syncaryons  géants  prend  iin,  il  se  forme 
de  petits  noyaux  de  taille  inégale.  La  formation  de  ces  nombreux  petits 
noyaux  se  fait  avec  le  concours  de  mitoses  multipolaires,  dans  lesquelles 
tous  les  noyaux  entrent  à  la  fois  en  cinèse.  Morgan  et  Lefevre  ont  déjà  dé- 
crit dans  les  œufs  parthénogénétiques  des  divisions  multipolaires  sembla- 
bles. Puis  un  nouveau  processus  intervient;  c'est  la  séparation  autour  de  ces 
noyaux  de  territoires  cellulaires  dont  la  dimension  est  en  rapport  avec  la 
grosseur  du  noyau,  ainsi  que  l'ont  vu  déjà  Lefevre,  Petrunkewitsch,  God- 
LEwsKi,  Scott,  Lillie,  Bataillon,  pour  les  animaux,  Gerassimoff  et  Nemec, 
pour  les  plantes.  Les  divisions  multipolaires,  intéressant  des  noyaux  de 
taille  d'abord  inégale,  ont  sans  doute  pour  but  de  régulariser  dans  les 
noyaux-fils  le  nombre  des  chromosomes  et  de  le  ramener  peu  à  peu  au 
nombre  normal  des  noyaux  amphicaryotiques. 

Les  larves  qui  résultent  de  ce  développement  ressemblent  complètement 
par  leurs  caractères  extérieurs  aux  larves  amphicaryotiques  normales.  Elles 
ne  vivent  cependant  que  trois  jours,  car  l'étude  microscopique  de  leurs  cel- 
lules y  montre  des  symptômes  dégénératifs  marqués. 

2°  Œufs  où  l'expulsion  des  globules  polaires  a  été  empêchée. 

A.  Œufs  oii  Vexpulsion  des  deux  globules  polaires  a  fait  défaut.  En  em- 
ployant une  concentration  plus  forte  de  solution  de  KCl  ou  bien  en  faisant 
agir  plus  longtemps  une  solution  faible,  l'expulsion  des  globules  polaires  n'a 
pas  lieu,  et  néanmoins  le  développement  aboutit  à  des  larves  sendjlables  à 
celles  qui  dérivent  d'oeufs  fécondés.  Déjà  Delage,  Garbowski,  Lillie,  Tread- 
WELL,  Scott,  Lefevre  ont  établi  que  le  développement  parthénogénétique 
est  indépendant  de  l'expulsion  des  globules  polaires.  K.  (1904)  et  Lefevre 
ont  constaté  que  le  premier  ou  le  second  fuseau  directeur  (selon  que  le  pre- 
mier globule  polaire  a  été  ou  non  rejeté)  fonctionne  comme  fuseau  de  seg- 
mentation. A  la  suite  de  processus  que  l'auteur  a  déjà  décrits  (1904),  il  se 
forme  une  mitose  quadripolaire  et  quatre  noyaux,  comme  Lefevre  l'a  aussi 
vu  chez  Thalassema.  Les  quatre  noyaux,  égaux  ou  inégaux,  se  fusionnent  le 
plus  souvent  en  deux  ou  en  un  seul  noyau  géant;  11  se  produit  ensuite  une 
ou  plusieurs  fois  un  fuseau  bipolaire  puissant,  semblable  à  ceux  que  Stevens 
chez  Echinus  microtuherculatus  et  Nemec  chez  des  plantes  ont  vus  se  former 
dans  des  conditions  analogues.  Le  noyau  géant  peut  aussi  donner  lieu  à  un 
monaster,  qui  diffère  de  ceux  décrits  précédemment  par  le  nombre  énorme 
des  chromosomes.  Ainsi  la  mitose  bipolaire  avec  fusion  ultérieure  des  noyaux- 
fils  ou  bien  le  monaster  peuvent  conduire  à  la  formation  de  syncaryons 
géants,  qui  donnent  lieu  à  des  fuseaux  bipolaires  colossaux  pourvus  d'un 
nombre  énorme  de  chromosomes.  Ceux-ci  se  répartissent  inégalement  vers 
les  deux  pôles  du  fuseau,  et  bon  nombre  d'entre  eux  peuvent  ne  pas  subir 
l'ascension  polaire.  Ainsi  peut  s'expliquer  qu'à  côté  des  deux  noyaux  prin- 
cipaux il  puisse  se  former  de  petits  noyaux  accessoires,  dont  la  fusion  avec 
les  noyaux  principaux  produit  ensuite  des  corps  nucléaires  lobés,  qu'on  at- 
tribuerait inexactement  à  une  amitose.  Des  mitoses  pluripolaires  apparais- 
sent ensuite  (triasters,  tétrasters).  Les  pliénomènes  sont  ensuite  les  mêmes 
que  dans  le  cas  d'œufs  privés  des  globules  polaires,  c'est-à-dire  qu'il  se 
forme  un  grand  nombre  de  petits  noyaux.  Tantôt  ces  noyaux  sont  disse- 


76  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

minés  dans  un  cytoplasme  indivis  ;  tantôt  il  se  fait  un  cloisonnement  cellu- 
laire, donnant  lieu  à  de  véritables  blastomères.  Ces  blastomères  à  leur  tour 
peuvent  être  le  siège  de  mitoses  pluripolaires.  Bref,  peu  à  peu,  tout  s'équi- 
libre, et  le  germe  finit  par  être  constitué  de  blastomères  dans  lesquels  la 
relation  plasmo-nucléaire  est  normale  et  voisine  de  celle  des  blastomères  qui 
résultent  de  la  segmentation  d'œufs  fécondés. 

B.  Œufs  n'ayant  expulsé  qu'un  globule  polaire. 

K.  a  déjà  publié  ses  résultats  sur  ce  cas  {Bull.  Acad.  Se.  Cracovie,  1911). 
Après  Texpulsion  du  premier  globule,  le  deuxième  fuseau  directeur,  rede- 
venu central,  forme  deux  noyaux  semblables  à  ceux  qui  dérivent  du  fu- 
seau de  segmentation  d'un  œuf  fécondé;  la  grosseur  de  cliacun  de  ces 
deux  noyaux  égale  celle  du  pronucléus  femelle.  Lefevre  a  vu  chez  Thalas- 
sema  des  faits  analogues.  Les  phénomènes  ultérieurs  sont  d'ailleurs  analo- 
gues à  ceux  du  cas  précédent  et  conduisent  au  même  résultat  définitif. 

3"  Bésiimé. 

Les  œufs  parthénogénétiques  de  Maclra  peuvent  se  développer  soit  après 
expulsion  des  deux  globules  polaires,  soit  après  rejet  d'un  seul,  soit  sans 
expulsion  polaire.  L'œuf  forme  donc  un  fuseau  bipolaire  soit  dans  le  pre- 
mier cas  avec  un  simple  noyau  ovulaire,  dans  le  second  cas  avec  les  deux 
noyaux  ovulaires  (diplothélycaryon),  dans  le  troisième  cas  avec  les  quatre 
noyaux  ovulaires  (tétrathélycaryon)  ;  il  contient  donc  dans  le  premier  cas  la 
moitié  du  nombre  des  chromosomes,  dans  le  second  le  nombre  normal,  dans 
le  troisième  le  double  de  ce  nombre.  Quel  que  soit  le  cas,  le  résultat  définitif 
du  développement  est  à  peu  près  le  même.  Ce  développement  se  fait  d'abord 
sans  cloisonnement  cellulaire,  par  division  nucléaire;  la  division  cellulaire 
n'intervient  qu'ensuite.  Tout  au  début  il  se  produit  non  pas  de  nombreux 
petits  noyaux,  mais  de  gros  noyaux,  véritables  syncaryons  polyvalents,  con- 
tenant un  très  grand  nombre  de  chromosomes.  Ils  se  forment  en  partie  à  la 
suite  de  l'apparition  de  monasters,  qui  peuvent  se  répéter  plusieurs  fois.  Ou 
bien  ils  sont  dus  à  la  fusion  des  noyaux  suivie  de  la  formation  de  grands 
fuseaux  bipolaires.  Par  des  citations  et  de  par  son  expérience  personnelle, 
l'auteur  affirme  que  la  production  des  syncaryons  géants  et  multivalents  est 
un  processus  extrêmement  général.  —  A.  Prenant. 

y)  Alternance  de  la  parthénogenèse  et  de  ramphimixie. 

a)  Marchai  (Paul).  —  La  spanandrie  et  V oblitération  de  la  reproduction 
sexuée  chez  les  Chermes.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) L'oblitération  de  la  reproduction  sexuée  chez  les  Chermes  piceœ 

Ratz.  —  L'auteur  a  cherché  à  déterminer  le  mode  par  lequel  s'établit  la 
parthénogenèse  exclusive  chez  le  Chermes  pini  indigène  habitant  les  Pins 
de  nos  pays.  Il  a  constaté  que  les  sexupares  apparaissent,  mais  ne  don- 
nent naissance  qu'à  des  sexués  femelles  fécondables,  en  sorte  que  la 
parthénogenèse  continue  faute  de  mâles;  il  donne  à  ce  phénomène  de  dis- 
parition des  mâles  le  nom  de  spanandrie.  L'élevage  sur  Pinus  orientalis 
ne  fait  pas  réapparaître  des  mâles.  —  Les  Chermes  jtini  orientalis,  sexués 
dans  leur  pays  d'origine  et  aussi  lorsqu'on  les  élève  sur  Pinus  orient(dis 
dans  nos  pays,  deviennent  parthénogénétiques  par  disparition  progres- 
sive des  mâles  lorsqu'on  les  élève  sur  le  Pin  sylvestre.  Si,  de  là,  on  les  reporte 
sur  le  Pinus  orientalis,  les  mâles  réapparaissent,  d'autant  plus  nombreux 
que  l'élevage  sur  le  P.  sylvestris  remonte  à  des  générations  plus  éloignées. 
—   Ch.  picex  se  rattache  au  Ch.  Nusslini  par  les  mêmes  liens  phylogéné- 


m.  —  LA  PARTHÉNOGENÈSE.  77 

tiques  que  le  Ch.  pini  au  Ch.  pini  oriental is,  c'est-à-dire  que  Ch.  piceœ 
provient  de  Ch.  Nusslhii,  comme  Ch.  pini  du  Ch.  pini  oricntalis;  mais, 
tandis  que  ces  deux  derniers  ne  diffèrent  par  aucun  caractère  anatomique, 
des  différences  anatomiques,  légères  mais  constantes,  existent  entre  les 
deux  derniers.  En  outre,  tandis  que  cliez  Ch.  pini  la  génération  sexuée 
conserve  comme  vestige  des  sexupares  et  des  sexués  femelles  fécondables, 
parthénogénétiques  par  le  seul  fait  de  l'absence  des  mâles,  chez  le  Ch.  pi- 
cerr  il  n'y  a  même  pas  de  sexupares,  les  formes  ailées  restant  en  état  d'e.rules 
«/ato  rigoureusement  parthénogénétiques.  —  Y.  Df:lage  et  M.  Goldsmitii. 


CHAPITRE  IV 
lia  l'eproiEuclioii  a!!>e.vuée 

Bro'wn  ("W.  H.).  —  Tlir  (Icri'lojtmciil  i>/'  ihc  ((SCocarjt  of  Ldclmca  sciitcll/ihi. 

(Bot.  Gazette,  LU,  375-305,  1  pi.,  51  fig.)  [80 

Debaisieux    (Paul).    —  h'echerches  sur  les  Coccidies.    I.    Klossia   helicina 

A.  Schneider.  (La  Cellule,  XXVII,  2C>  pp.,  i  pi.)  [79 

Epstein(H.).  —  jBfilrdye  zur  Kenutitis  von  Pleisloji/Kirti  jicrijilauctœ  (Lui: 

V.  Sjtlrndore).  (Biol.  Centralbl.,  XXX,  676-682,  16  fig.) 

[Constatation  de  phénomènes 

autogamiques  à  l'intérieur  des  spores  de  ces  cnidosporidies.  —  J.  Stroiil 

Fischer  (H.).  —  Wasserkulliiroi  vint  FcriijirdlhaUien,  mit  Bcnicrkungen  uber 
die  Bedingungen  der  Sjioreii/ieintimg.  (Beih.  zu  Bot.  Centralbl.,  XXVII, 
Abt.  I,  54-59.)  [79 

Fries  (R.  E.).  • —  l'eber  die  cijlologischen  YerhdUnisse  bei  der  Sporenbil- 
dutig  von  Xididaria.  (Zeitschr.  f.  Bot.,  111,  145-165.)  [81 

Hadzi  (J.).  —  Bemerkungen  i'iber  die  Knospenbildung  von  Hydre.  (Biol.  Cen- 
tralbl., XXXI,  108-111.)  [Maintient 
contre  Braem  la  légitimité  de  ses  conclusions  antérieures.  —  M.  Goldsmith 

Hannig  (E.).  —  Die  Bedeuiimg  der  Pei-iplasmodien.  I.  Die  Bildung  des 
Pcrispors  bei  Equiselum.  IL  Die  Bildung  der  Massulse  bei  Azolla.  III. 
Kritische  Untersuchungen  iiber  das  Vorkommen  und  die  Bedeutung  der 
Tajielen  und  Periplasmodien.  (Flora,  Cil.  2  pi.,  27  fig..  209-278  et  335- 
3S2.)  [81 

Hérouard  (  Edgard)" —  Su/-  lu  jirof/éuèse  jtu/i/iéungéuésique  à  louijuc  éché'tuce 
de  Chrysunni.  (C.  K.  Ac.  Se,  CÙll,  1094-1095.)  ^  [82 

Kniep  (H.).  —  Ucber  das  Auflreten  voit  Basidien  im  einkernigen  Mycel 
von  Arunllnria  mellea  FI.  Dan.  (Zeits.  f.  Bot.,  111,529-553.)  [80 

Kundt  (A.).  —  Die  Entwickelung  der  Micro-  und  Macrosporangien  von 
Salvinia  nalans.  (Beih.  z.  bot.  Centralbl.,  XXVll,  Abt.  1,  26-31.)  [79 

Le-wis  (M.).  —  The  developmeni  of  thc  spores  in  Pleurage  zygospora.  (Bot. 

Gazette,  Ll,  369-373,  I  pl.l 

[Le  Pleurage  zygospora  (Speg.)  Kuntze  est  considéré  par  Fauteur  comme 

-  pourvu  de  huit  spores,  et  non  de  16,  comme  le  pense  Saccardo  qui,  pour 

cette  raison,  a  placé  cette  espèce  dans  le  geni'e  Philocopra.  —  P.  Guérix 

Maire  (R.)  et  Tison  (A.).  —  Kecherrhcs  sur  quelques  Cladochi/lrïacèes. 
[C.  11.  Ac.  Se,  CLll,  106-IOS.)  [La  formation  des  chro- 

nisporocystes  de  l'L'rophlyctis  hemisphœrica  constitue  une  reproduction 
asexuée.  La  coj)ulation  décrite  par  Schroter  et  Magnus  n'est  qu'une 
apparence  et  l'interprétation  de  Vuillemin  se  trouve  justifiée.  —  M.  G.vrd 


IV.  —  LA  REPRODUCTION  ASEXUÉE.  79 

Mûller  (Karl).  —  Ih'ob((rhtim;/cn  ilbcr  BedKcdonsvorf/angp  bei  S/xritf/il- 
lidcii,  iti'bsl  Boiicfkini'/cii  :u  dcren  âusserer  Morphologie  und  BioUxjic. 
(Zool.  Anz.,  XXXVII,  114-121,  3  fig.)  [81 

Sauton  (B.).  — Gcrinination  in  vivo  des  spores  d\\.  niger  et  d\\.  fumigalus. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1697-1698.) 

[Les  spores  d'.l.  fumigalus  renferment  une  sub- 
stance qui  Li  protège  contre  la  phagocytose.  Dans  l'aspergillose,  la  mort 
serait  due  au  développement  du  mycélium,  non  d'une  toxine.  —  M.  Gard 

"Wilson  (H.  V.).  —  On  l/ie  bchavior  o/'  he  dissociated  cells  in  Hydroids, 
Alcgmtaria  and  Aslcrias.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XI,  281-338,  30  fig.)        [82 

Voir  pp.  86,  113,  118,  224  pour  les  renvois  à  ce  cliapitre. 


aj  Reproduclion  par  division. 

Debaisieiix  (Paul).  —  Recherches  sur  les  Coccidies.  I.  Klossia  Iielicina 
(A.  Schneider).  —  D'après  D.,  la  multiplication  nucléaire  qui  se  produit  chez 
Klossia,  après  son  accroissement  à  l'intérieur  des  cellules  rénales  (ï Ilelix 
nemoralis  oii  on  le  trouve  fréquemment  en  toute  saison,  ne  se  réaliserait 
pas  par  une  sorte  de  «  multiplication  simultanée  »,  mais  toujours  par  bipar- 
titions successives  du  noyau  primitif.  Il  n'y  aurait  donc  pas  répartition  préa- 
lable, dans  le  cytoplasma,  de  la  substance  du  noyau  primitif,  puis  recon- 
stitution sur  place  de  noyaux  multiples.  —  A.  Lécaillon. 

y)  Beproduclion  par  spores. 

Fischer  (H.).  —  Cultures  de  prothalles  de  fougères  dans  l'eau  et  remarques 
sur  les  conditions  de  la  germination  des  spores.  —  F.  cultive  les  prothalles 
de  Fougères  variées  dans  la  solution  nutritive  de  Pfeffer  ou  dans  la  solution 
minérale  sans  azote  de  A.  Mever  à  laquelle  il  ajoute  0,1  %  de  XH'NO-'.  11 
étudie  les  conditions  de  la  germination  de  spores  de  diverses  espèces;  il  en 
est  qui  conservent  longtemps  leur  faculté  germinative,  20  ans  et  même 
48  ans.  —  F.  Moreau. 

Kundt  (A.).  —  Le  développement  des  microsporanges  et  des  macrospo- 
ranges dans  le  Salvinia  nalans.  —  Le  pédicelle  du  microsporange  se  ramifie 
grâce  à  la  croissance  d'une  de  ses  cellules  et  à  ses  divisions  ultérieures.  Lors 
de  la  formation  des  sporanges,  des  cloisons  transversales  séparent  le  pédi- 
celle des  cellules  sporangiales  ;  la  cellule  terminale  renflée  acquiert  trois  ou 
cinq  cloisons  tangentielles  qui  délimitent  la  paroi  du  sporange;  la  cellule 
centrale  subit  de  la  même  façon  des  cloisonnements  tangentiels  qui  séparent 
à  sa  périphérie  des  cellules  nourricières;  la  paroi  du  sporange  et  la  couche 
de  cellules  nourricières  restent  par  la  suite  formées  d'une  assise  unique  de 
cellules;  les  cellules  nourricières  deviennent  binucléées.  La  cellule  centrale 
se  divise  en  cellules-mères  des  spores  par  des  cloisons  diversement  orien- 
tées, dont  l'ordre  d'apparition  et  la  direction  sont  soumis  à  des  variations. 
Seize  cellules-mères  sont  formées  dans  le  microsporange,  huit  dans  le  ma- 
crosporange. Chacune  se  divise  en  quatre  et  ces  divisions  s'accompagnent 
d'une  réduction  chromatique  qui  amène  à  huit  le  nombre  des  chromosomes 
du  gamétophyte.  Les  soixante-quatre  spores  du  microsporange  mûrissent; 
dans  chaque  macrosporange  une  seule  macrospore,  rarement  deux,  arrivent 
à  maturité.  —  F.  Moreau. 


80  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

BroAPvn  (W.  H.).  —  Le  développement  de  Vascocarpe  de  Lachnea  sculellata. 
—  L'ascoiione  est  l'avant-dernière  cellule  d'une  rang-ée  de  9  environ.  Les 
hyphes  ascogènes  sont  grandes  et  se  ramifient  abondamment.  A  leurs  extré- 
mités se  forment  des  crochets  dont  la  cellule  pénultième  est  binucléée,  tandis 
que  la  dernière  et  l'antépénultième  sont  uninucléées.  Les  deux  noyaux  d'une 
cellule  pénultième  peuvent  se  fusionner  pour  former  le  noyau  d'un  asque, 
ou  ils  peuvent  se  diviser  et  donner  naissance  à  quatre  noyaux  d'un  autre 
crochet.  La  dernière  cellule  uninucléée  se  fusionne  habituellement  avec  la 
cellule  antépénultième,  après  quoi  les  deux  noyaux  sont  susceptibles  de 
donner  naissance  aux  noyaux  d'un  autre  crochet,  ou   se  fusionner  pour 
donner  un  asque.  —  Les  noyaux  de  l'ascogone   et   des  hyphes  ascogènes 
paraissent  être  semblables  à  l'exception  de  leur  volume,  et  le  même  nombre 
de  chromosomes,  cinq,  persiste  au  cours  de  leurs  divisions.  Au  début  de  leur 
formation,  les  chromosomes  sont  fréquemment  groupés  en  une  masse  res- 
semblant à  un  second  nucléole.  Les  chromosomes  se  mettent  ensuite  en 
rapport  avec  un  centrosome  qui  n'était  pas  apparent  au  stade  de  repos.  Ce 
centrosome  se  divise,  et  les  deux  centrosomes-filles  se  placent  aux  pôles  du 
fuseau.  A  la  métaphase,  les  cinq  chromosomes  se  divisent,  et,  à  l'anaphase, 
cinq  passent  à  chaque  pôle.  —  La  première  division  dans  l'asque  est  hé- 
térotypique.  La  deuxième  et  la  troisième  sont  semblables  à  celles  qui  s'o- 
pèrent dans  l'ascogone.   —  P.    Guérin. 

Kniep  (H.).  —  Apparition  de  basides  sur  un  mycélium  uninucléé  d'Armil- 
laria  mcllea.  —  Dans  des  cultures  pures  d'Annillariamellea  K.  voit  naître 
directement  sur  le  mycélium,  sans  qu'il  se  fasse  un  chapeau,  des  basides 
normalement   constituées  qui  produisent  4  spores  identiques    aux   spores 
ordinaires  de  l'espèce.  Ce  sont  des  «  basides  mycéliennes  »  comparables  à 
celles  des  Basidiomycètes  gymnocarpes  ;  elles  constituent  un  cas  différent 
des  conidiophores   d'IIeteroôasidion  annosum  signalés  sur  le  mycélium  par 
Brefeld.  et  des  conidiophores  et  cystides  à  stérigmates  homologues  des  ba- 
sides rencontrées  par  Matruciiot  sur  le  mycélium  de  Pleiirotus  ostreatus. 
De  plus,  le  mycélium  qui  porte  ces  basides  est  uninucléé  et  ces  basides  elles- 
mêmes  ne  renferment,  lorsqu'elles  sont  jeunes,  qu'un  seul  noyau.  Celui-ci  ne 
résulte  pas  de  la  fusion  de  deux  autres,  il  provient  de  la  croissance  du  noyau 
unique  de  la  cellule  terminale  d'un  hyphe,  devenue  une  baside.  Ce  noyau  se 
divise  deux  fois  :  la  première  division  cou^porte  un  synapsis,  puis  un  spirème 
aux  filaments  placés  parallèlement,  puis  un  fuseau  perpendiculaire  à  l'axe 
de  la  baside;  près  de  chaque  pôle  du  fuseau  so  trouvent  2  chromosomes  que 
l'auteur  n'interprète  comme  tels  qu'avec  doute,  laissant  entendre  que  ce 
pourraient  bien  être  2  masses  chromatiques  résultant  de  la  fusion  de  vrais 
chromosomes;  plus  tard  ils  se  divisent,  chaque  pôle  en  présente  4:  aussi  K. 
interprète-t-il  cette  première  division  comme  une  mitose  hétérotypique  ;  la 
seconde  a  les  caractères   d'une  mitose  homéotypique    :   sans   que   les  deux 
noyaux  résultant  de  la  première  mitose  reviennent  au  repos,  chacun  d'eux 
forme  un    fuseau  perpendiculaire  à  l'axe  de  la  baside  et  sur  lequel  2  chro- 
mosomes se  dirigent  vers  chaque  pôle.  Grâce  à  ces  deux  divisions  la  baside 
renferme  4  noyaux;  chacun  d'eux  s'engage  dans  une  spore;  il  arrive  qu'une 
troisième   mitose  intervienne,  4  des  8  noyaux   formés  pénètrent  dans  les 
4  spores;  les  4  autres  restent  dans  la  baside  sans  que  l'auteur  puisse  dire 
s'ils   serviront  à  une    seconde  génération  de  basidiospores.  L'intérêt    des 
mitoses  réductrices  dans  le  matériel  étudié  par  B.  est  dans  l'absence  de  la 
karyogamie  qui  prend  place  ordinairement  dans  la  jeune  baside.  Le  noyau 
unique  de  la  baside  deviendrait-il  diplo'i'de  sans  l'apport  de  chromosomes 


IV.  —  LA  REPRODUCTION  ASEXUEE.  81 

d'un  autre  noyau,  ou  tous  les  noyaux  du  mycélium  seraient-ils  diploïdes 
grâce  à  une  karyogamie  intervenant  à  un  stade  encore  indéterminé  du  dé- 
yeloppement  ?  —  F.  Moreau. 

Hannîg  (E.).  —  La  si;/nipcalio7i  dcx  pn'ijilasmodes.  I.  La  formation  de  la 
périspore  chez  Equiselum.  IL  La  fonnalion  des  inassiilcs  dans  Azolla.  IIL. 
Jiecherc/ics  critiques  sur  l'existence  et  la  signification  des  tapis  et  des  péri- 
plasmodes.  —  H.  appelle  périplasmodes  les  masses  plasmiques  provenant  de 
la  fusion  des  cellules  du  tapis  qui  entoure  les  spores  en  voie  de  formation 
et  qui  prennent  part  à  la  formation  des  couches  externes  des  spores.  L'auteur  a 
étudié  spécialement  ii'/u/se^M?»  et  A:olla.  Bbiis  Equisetum  H.  décrit  avec  soin 
la  multiplication  des  cellules  et  des  noyaux  dans  le  tapis,  la  fusion  originelle 
des  cellules  et  leur  transformation  en  un  plasmode  qui  pénètre  dans  la  cavité 
de  sporange  entre  les  ébauches  des  spores.  Ces  plasmodes  forment  autour 
des  spores  une  double  membrane,  une  cutinisée  et  une  autre  aux  dépens  de 
laquelle  se  forment  les  élatères.  Dans  Azolla,  les  plasmodes  reconnaissent  la 
même  origine  et  pénètrent  aussi  entre  les  ébauches  des  spores.  Celles-ci 
sont  placées  dans  des  vacuoles  à  l'intérieur  desquelles  se  forment  les  parois 
alvéolaires  des  massules.  L'origine  des  glochidies,  c'est-à-dire  des  poils  en 
forme  d'ancre,  a  pu  être  observée  par  l'auteur.  Dans  la  partie  générale  de 
son  travail,  H.  considère  l'évolution  du  tapis.  Présent  sous  sa  forme  primi- 
tive chez  les  Mousses,  il  acquiert  son  plus  haut  développement  chez  les  Ptérido- 
phytes  ;  il  est  encore  bien  formé  dans  les  microsporanges  des  Gymnospermes 
et  des  Angiospermes,  tandis  que  dans  les  macro.sporanges  il  subit  une  réduc- 
tion depuis  les  Gymnospermes  jusqu'aux  Gamopétales  en  passant  par  les 
Choripétales  et  les  Monocotyiédones.  —  F.  Péchoutre. 

Fries  (R.  E.).  —  Sur  les  phénomènes  cytologiques  de  la  formation  des 
spores  chez  Nidularia.  —  Chez  Nidularia  la  jeune  baside  est  binucléée 
comme  les  cellules  des  hyphes  voisins.  Ses  deux  noyaux  subissent  la  fusion 
dangeardienne  et  le  noyau  de  fusion  se  divise  deux  fois  de  suite.  Il  passe 
par  une  période  de  synapsis  et  dédouble  longitudinalement  son  spirème  ; 
celui-ci  se  fragmente  en  deux  chromosomes  doubles  qui  présentent  les  phé- 
nomènes des  mitoses  hétérotypiques.  Cette  première  division  n'est  pas 
suivie  d'un  stade  de  repos,  une  seconde  division  lui  succède  immédiatement; 
ses  caractères  sont  ceux  des  mitoses  lioméotypiques.  Quatre  noyaux  haploïdes 
se  forment  donc  dans  la  jeune  baside;  celle-ci  pousse  en  général  quatre  sté- 
rigmates  porteurs  de  quatre  spores;  chacune  d'elles  reçoit  de  la  baside  un 
noyau.  Des  basidiospores  au  nombre  de  deux  ou  de  trois  par  baside  ont  été 
observées;  dans  un  de  ces  cas  deux  noyaux  ont  été  vus  s'engageant  dans  le 
même  stérigmate.  Le  noyau  unique  de  la  basidiospore  se  divise  en  deux 
avant  qu'elle  se  soit  détachée  de  la  baside.  —  F.  Moreau. 

Mûller  (Karl).  —  Observations  tiur  les  processus  de  réduction  chez  les 
Spongilliiles,  avec  remarques  sur  leur  mm-phologie  externe  et  leur  biologie.  — 
Quand  les  éponges  ont  passé  au  laboratoire  de  1  à  3  mois  dans  des  condi- 
tions peu  favorables,  elles  finissent  par  maigrir  par  réduction  des  tissus 
vivants  autour  de  la  charpente  des  spicules.  Mais  la  dégénérescence  ne  con- 
tinue pas  et  il  se  forme  de  petits  amas  cellulaires  comprenant  des  éléments 
de  diverses  sortes  qui,  extraits  des  tissus  de  l'éponge  et  placés  dans  de 
bonnes  conditions,  se  développent  en  un  individu  nouveau.  Malgré  certaines 
apparences,  ces  corps  ne  doivent  pas  être  assimilés  aux  gemmules;  c'est  un 
mode  spécial  de  reproduction  agame.  —  Y.  Delage  et  M.  Golds.mitii. 

l'année   biologique,   XVI.    1911.  G 


82  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

"Wilson  (H.  "W.).  —  Sur  le  comportement  des  cellules  dissociées  chez  les 
flydrohlcs,  l'A  Icyonaria  et  VAsterias.  —  Dans  les  expériences  qui  ont  été  faites 
avec  les  Eponges,  pour  voir  si  des  organismes  entiers  peuvent  se  reformer 
au  moyen  des  éléments  du  corps  dissociés,  on  n'arrive  pas  à  distinguer  nette- 
ment quelle  est  la  part  prise  par  les  cellules  des  parois  du  corps,  des  canaux 
ou  des  corbeilles,  en  raison  de  la  grande  abondance  d'amœbocytestotipotents 
et  capables  de  phagocyter  les  autres  éléments  qui  prennent  une  part  prépon- 
dérante à  la  formation  du  nouvel  organisme.  Pour  écarter  cette  difficulté, 
l'auteur  s'est  adressé  à  des  liydroïdes  (VEudendrium,  la  Pcnnaria)  où  il  n'y 
a,  outre  l'endoderme  et  l'ectoderme,   qu'une  mésoglée  presque  dépourvue 
d'éléments  cellulaires.  11  leur  applique  le  même  traitement  qu'aux  Eponges, 
c'est-à-dire  les  débite  en  menus  fragments  qu'il  place  dans  un  petit  sachet 
de  gaze,  qu"il  presse  avec  des  pinces  dans  un  verre  de  montre  plein  d'eau  de 
mer.  Il  obtient  un  liquide  trouble  où  l'on  reconnaît  des  cellules  isolées  et  des 
petites  masses  cellulaires.  Au  bout  de  quelques  heures,  ces  éléments  se  fusion- 
nent en  petites  masses;  il  recueille  les  plus  volumineuses  et  les  place  dans 
de  l'eau  propre.  La  conglomération  spontanée  se  poursuit  et,  au  bout  de  quel- 
que temps,  on  obtient  des  masses  de  plusieurs  millimètres  de  surface,  d'en- 
viron 1"'"^  d'épaisseur,  qui  deviennent  de  plus  en  plus  lisses  et  régulières. 
Ces  masses  constituent   d'abord   un   syncytium,  puis    elles  se  présentent 
sous  l'aspect  d'une  planula  :  une  couche  superficielle  d'éléments  forme  un 
ectoderme,  les  cellules  intérieures  forment  l'endoderme;  un  périsarque  est 
sécrété  ;  des  excroissances  se  forment  dont  l'une  sert  à  la  fixation  et  dont 
les  autres  fournissent  des  tentacules.  De  place  en  place  on  voit  des  cnido- 
blastes  qui  sont  soit  de  nouvelle  formation,  soit  entraînés  dans  le  phénomène 
de  conglomération.  L'auteur  n'a  pas  déterminé  l'origine  des  éléments  con- 
glomérés par  rapport  aux  feuillets  de  l'animal  primitif;  il  admet  qu'il  y  a  eu, 
par  suite  de  la  séparation  physiologique  de  ces  éléments,  un  phénomène  de 
dé-différenciotion  à  la  suite  duquel  une  nouvelle  différenciation  s'est   pro- 
duite. —  Chez  VAsterias  il  a  tenté  des  expériences  analogues  avec  des  frag- 
ments de  gonades  non  mûres.  Un  phénomène  de  conglomération  a  commencé, 
mais  naturellement  il  n'a  pu  se  former  que  des  amas  incapables  de  recon- 
stituer quelque  chose  d'analogue  à  la  forme  mère.  Très  hypothétiquement,  W. 
émet  l'idée  que  ces  processus  rappellent  ceux  qui  devaient  être  habituels  aux 
organismes  primitifs  alors  qu'ils  formaient  des  amas  sans  forme  ni  taille 
définie  et  pouvaient  ainsi,  selon  les  nécessités  du  moment,  se  conglomérer 
en  masses  plus  volumineuses  ou  se  dissocier,  pour  se  séparer  des  parties 
endommagées  par  un  traumatisme  [XVII,  d].  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Hérouard  (Edgard).  —   Sur  la  jtrogénèse  jtarthènof/énésique   à  longue 
échéance   de  Chnjsaora.  —  H.  établit  dans  le  cycle  évolutif  de  Chrijsaora 
l'existence  de  modes  successifs  de  reproduction.  De  mars  à  juin,  des  kystes 
formés  sur  la  sole  pédieuses,  des  bourgeons  (juillet  à  octobre),  strobilisation 
et  éphyrulation  (de  novembre  à  février)  ;  période  de  repos  (janvier  et  février), 
s'il  y  a  eu  éphyrulation.  Les  kystes  constituent  un  mode  de  reproduction  nou- 
veau que  l'auteur  a  fait  connaître.  Il  les  assimile  à  des  statoblastes  et  les  con 
sidère  comme  des  résultats  d'une  progénèse  (ou  pa^dogénèse)  parthénogé 
sique  ^e  produisant  chez  un  animal  non  sexué.  Ces  kystes  peuvent  persister 
jusqu'à  trois  années  et  plus,  avant  d'éclore  pour  donner  un  jeune  polype, 
mais  il  est  probable  que  dans  les  conditions  naturelles  ils  éclosent  plus  rapi 
dément  sous  rintluence  de   facteurs  i)hysiques  non  encore  déterminés.  — 
Y.  Del.vge  et  m.  CiOldsmitii. 


CHAPITRE  V 
L<'oiilo;;énèse 

Apolant.  —  Uher  einif/c  hislolitgiHche  Ergebnisse  der  experimenleUen  Krebi- 
forsc/iitn;/.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXIII,  Fetschr.  Waldeyer,  144-156,  6  fig.) 

[97 

Aron  (H.).  —  ^^  ((chstuin  imd  Erniihnmg.  (Blochem.  Zeitschr., XXX, 207-2265.) 

[94 

Battandier.  —  Expériences  sur  la  germination  d'une  plante  aquatique  :  te 
Damasoiiium  Bourgaci  Coss.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1495-1497.) 

[Les  germinations  provenant  clun  seul  semis  de  cette 
plante  peuvent  s'éclielonner  sur  un  grand  nombre  d'années.  —  M.  G.vrd 

Beneden  (Edouard  van).  —  Recherches  sur  Vembryologie  des  Mammifères. 
De  la  scgmcnldlion,  de  la  formation  de  la  cavité  blastodcrmique  et  de  l'cm- 
bri/un  didermique  chez  le  Murin.  (Arch.  de  Biologie,  XX^4,  63  pp.,  5  pi., 
1  %•)  '       [91 

a)  Brachet  (A.).  —  Etude  sur  1rs  localisations  gcrmiualcs  et  leur  polcnlia- 
lilé  ré(dlc  dans  Fœuf  jiarthénogénétique  de  Rana  fusca.  (Arch.  Biol.,XXVl, 
237-263,  pi.)  [87 

//)  —  —  Sur  le  développement  des  deux  premiers  blastomères  de  l'œuf  de 
Grenouille.  (Anat.  Rec,  V,  n»  4,  183-185.)  [87 

Bruni  (Angelo  Cesare).  —  Sullo  sviluppo  dei  corpi  vertebraii  e  délie  loro 
articolazione  negli  Amnioli.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXll,  89-167,  2  pi.,  1  fig.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Bureau  (Louis).  —  L'âge  des  perdrix.  La  perdrix  grise.  (Bull.  Soc.  Se.  nat. 
Ouest  de  France,  Nantes,  'i"  série,  I,  1-114.) 

[Intéressant  tableau  chronométrique  permettant  de  déterminer  cet  âge 
basé  sur  la  largeur  des  rémiges  (3  à  10)  au  moment  de  leur  chute.  Exemple  : 
un  perdreau  gris  dépourvu  de  la  6"^  rémige  de  2''  plumage,  mais  présen- 
tant une  7*^  rémige  de  39  millimètres,  est  vieux  de  47  jours.  — M.  Hérubel 

a)  Child  (G.  M.\  —  Studies  on  the  dgnamics  of  morphogenesis  and  inhcri- 
tance  in  expérimental  reproduction.  L  The  axial  gradient  in  Planaria  do- 
rotocephala  as  a  limiting  factor  in  régulation.  (Journ.  exper.  Zool.,  X,  265- 
319.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b) Studies  on  dgnamics  of  morphogenesis  und  inheritance  in  experi- 

mentcd  reproduction.  IL  Physiological  dominance  of  anterior  over  posterioi 
régions  in  the  régulation  of  Planaria  dorotocephala.  (Joarn.  exper.  Zool., 
XI,  187-221,  21  fig.)  -  [Id. 

c)  —  —  Studies  on  the  dynamics  of  morphogenesis  and  inheritance  in  expé- 
rimental reproducliou.  IlL  The  formation  of  new  zooids  in  Planaria  and 
other  forms.  (Ibid.,  221-280,  36  fig.).  [Id. 

Commitee  consisting  of  professor  C.  S.  Sherrington  (Chairman)  and 
Dr.  S.  M.  Copeman  (secretary).  —  Body  metabolism  in  cancer.  (Rep. 
Brit.  Ass.  Adv.  Se,  Sheffield,  1910,  297-300.)  [97 


84  L'ANNÉE  BI(3L0GIQUE. 

Gonklin  (Edwin  J.l.  —  The  organi:alion  of  the  egg  and  Ihe  dcveloprnenl 
of  single  blastomeres  of  Plvilhisia  mamillala.  (Journ.  exper.  Zool.,  X,  393- 
404,  2  pi.)  [Voir  ch.  VI 

Daniel  (  J.  Frank).  —  Observations  on  Ihe  period  of  gestation  in  white  mice. 
(Journ.  exper.  Zool.,  IX,  N"  4,  865-870.)  [90 

Disse  (J.).  —  Ueber  die  Bihiung  der  Grnndsubstanz  des  Knochengeirebes. 
(Verh.  Anat.  Ges.,  <i  pp.)  [93 

Dostal  (R.).  —  Zur  experimentellen  Morphogenesis  bei  Circœa  nnd  einigen 
anderen  Pflanzen.  (Flora,  CI II,  1-53.)  [Voir  ch.  VII 

Durken  (Bernhard).  —  Ueber  frilhzeilige  Exstirpation  von  Extremiti^ilen- 
aithigen  beiin  Frosch.  Ein  experimeiifeller  Beitrag  zur  Enlwicklungsphy- 
siologie  nnd  Morp.'iologie  der  Wirbeltiere  unter  besonderer  Berucksichligung 
des  Nervensystems.  (Zeitschr.  wissenscli.  Zool.,  XCIX,  189-356,  7  pi.,  I8fig.) 

[99 

Ebner  (V.).  —  Geioebeenlivickclunii  iind  Phylof/encse.  (Verh.  Anat.  Ges., 
25  Vers.,  3-14.)  '  '  [Voir  ch.  XIII 

Fichera  (G.).  —  5»/  recenti  amlribiili  aile  doilrine  dei  nenplasmi.  (Tumori, 
I,  fasc.  1,  1-74.)  [Revue  critique  des  travaux  re- 

latifs aux  rapports  entre  les  blastomycètes  et  les  tumeurs.  —  F.  Henneguy 

Gebhardt.  —  Cebcr  den  Skelettbau  mit  diinnen  Platten.  (Verh.  Anat.  Ges., 
21  pp.,  40  fig.)  [93 

Gràper  (Ludw^ig).  —  Beobachtung  von  Wachstumsvorgângen  an  Beihennuf- 
nahnien  leboider  Hilhncrembryoncn  nebst  Bemerknngen  iibcr  vitale  Fiir- 
bung.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIIl,  303-327,  I  pi.,  8  fig.)  [L'intérêt  biolo- 
gique de  ce  travail  réside  en  ce  fait  qu'il  donne  une  méthode  de  colora- 
tion vitale  qui  permet  d'étudier  un  même  œuf  de  Poulet  vivant  pendant 
longtemps  et  d'étudier  les  diverses  phases  de  sa  croissance.  —  A.  Brachet 

Haaland  (M.).  —  Sponlaneous  cancer  in  Mice.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  567, 
532.)  [97 

Hargitt  'Ch.  "W.).  —  Some problems  of  cœlenterate  ontogenij .  (J.  of  Morphol., 
XXII,  493-543,  pi.  I-lII.)  '  [93 

Hegner  (R.  "W.).  —  The  germ  cell  déterminants  in  the  egg  of  Chrysomelid 
bcrili-s.  (Science,  13  janvier,  71.)  [Réponse 

à  des  critiques  sur  l'interprétation  du  disque  polaire.  —  H.  de  Varignv 

Hooker  (Davenport).  —  The  development  and  function  of  voluntary  and 
cardiac  muscle  in  embryos  mithont  ncrves.  (Journ.  exper.  Zool.,  XI,  159- 
186,  15  fig.)  [99 

Isaja  (A.).  —  La  reazione antitriptica  nei  tumori  maligni.  (Tumori,  I,  fasc.  I, 
35-109.)  [L'augmentation 

du  pouvoir  antitryptique  du  sérum  des  cancéreux  paraît  être  due  à  la  ré- 
sorption des  ferments  protéolytiques  des  tumeurs  mômes.  —  F.  Henneguy 

/-;)  Jenkinson  (J.  W.).  —  On  the  origin  of  the  polar  and  bilatéral  structure  of 
the  egg  of  the  sea-urchin.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  699-716,  11  fig.) 

[89 

b) Bchilion  of  Bcgcncralion  and  Development  al  Processes.  (Rep.  Brit. 

Ass.,  Sheffield,  1910,  63i)-037.)  [Expose  quelques 

vues  générales  sur  la  présence  des  substances  organo-formatrices 
desquelles  dépend  la  difierention  ontogénétique  dans  le  cytoplasme  et  non, 
comme   le  pensait  W'eis.m  vnn,  dans  le  noyau.  Ces  propositions  semblent 


-       V.  —  ONTOGENESE.  85 

être  un  sommaire  d'une  théorie  destinée  sans  doute  à  être  développée 

et  rendue  plus  claire  ultérieurement.  —  Y.  Delage  et  M.   Gûldsmith 
Jesenko  (F.).  —  Einige  neuc  Vcrfahren  die  Ruheperiode  der  Holzgewdchsf 

abzidiirzcn.  I  Milt.  i  Ber.  deutsch.  bot.  Ces.,  XXIX,  1  pi.,  273-284.)      [101 
Kohlbrugge  (J.  H.  F.).  —  Der  Einfluss  der  Spermalozoiden  auf  die  Blas- 

tula.  II.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXX^'II,  4  pp.,  2  fig.)  [Voir  ch.  Il 

Kûhn  (Alfred).  —  Vebcr  ^ctorminicrU'  Entirickluiiq  bci  Cladoccren.  (Zool. 

Anz.,  XXXVIII,  345-357.)  '  [85 

Lehmann  (E.).  — Zur  Kenntnis  der  anaëroben  Wachstums  hôherer  Pflanzen. 

(Jahrb.  wissensch.  Bot.,  XLIX,  01-90.)  [98 

Lesage  (P.).  —  Sur  l'emploi  des  solutions  de  potasse  à  la  reconnaissance  de 

la  faculté  germinative  de  certaines  graines.  (G.  R.  Ac.  Se,  ('LU,  615-617.) 

[Les  graines  de 

Lepidium  salivum  qui  germent  ne  diffusent  pas  de  matière  colorante, 

celles  qui  ne  germent  pas  diffusent  cette  matière  colorante.  Cela  n'est  vrai, 

cependant,  que  dans  les  grandes  lignes,  non  rigoureusement.  —  M.  Gard 

Loeb  (Jacques)  und  'Wasteneys  (Hardolph).  —  Die  Beeinflussung  der 
Entwicklung  und  der  Oxydationsvorgànge  im  Seeigelei  {Arbacia).  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXVII,  H.  5,  6,  410423.)  [Voir  ch.  VI 

a)  Loeb  (Léo).  —   Ijeber  die  Bedeutung  des  Corpus  luteum  fi'ir  die  Periodi- 

zitât  des  sexuellen  Zgklus  beim  weiblichen  Sàugetierorganismus.  (Deutsch. 

mediz.  Wochenschr.,  n"  1,  14.)  [Voirch.  XIV 

b) The  cyclic  changes  in  the  Mammalian  ovary.  (Proceed.  Amer.  Philos. 

Soc,  L,  n"  199,  mai-juin,  228-234.)  [Ibid. 

c)  —  —  Tke  parthenogenetic  Development  of  Ova  in  the  mammalian  ovary 

and  the  Oriyin  of  Uvarian  Teratomata  and  Chorio-Epit/icliomata.  (Journ. 

of  Amer.  Med.  Assoc,  6  mai,  LVI,  1327.)  [Ibid. 

(7)  —  —  Some  Problems  and  Besults  in  Cancer  Investigation.  (ioum.Missonn 

State  Med.  Ass.,  July,  1-27.)  [Conférence  de  vulgarisation.  —  M.  Goldsmith 

e) Beitrdge  zur  Analyse  des  Genebewachstums.  IV.  Ueber  den  Einfluss 

von  Kombinationsreizen  auf  das  Wachstum  des  transplantierten  Utérus  des 
Meerschweinchens.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  456-478,  2 fig.)  [Voir  ch.  XIV 

/■) Beitrdge  zur  Analyse  des  Gewebewachstums.  VI.  Ueber  die  Wirkungs 

wrise  der  ailsseren  Rcize  bei  der  Bildung  der  Placentome.  (Arch.  Entw.- 
Mech.,  XXXII,  67-86,   1  pi.,  4  fig.)  [Ibid. 

g) Beitrdge  zur  Analyse  des  Gewebewachstums.    VII.    Ueber   einige 

Bedingungen  des    Wachstums  der  embryonalen  Placenta.   (Arch.   Entw.- 
Mech.,  XXXII,  662-667.)  [94 

Lœb  (Léo)  und  Addison  ÇW.  V.  F.).  —  Beitrdge  zur  Analyse  des  Gewebe- 
wachstums. V.  Ueber  die  Transplantation  der  Taubenhaul  in  die  Taube  und 
andre  Tierarten.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  44-66.)  [Voir  ch.  VIII 

Lucien  (M.).  —  Le  poids,  les  dimensions  et  la  forme  générale  de  l'hypophyse 
humaine.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13'=  réunion,  Paris,  147-158,  4  fig.)  [94 

Micheels  (H.).  —  Recherches  sur  Caulerpa  proliféra.  {]i\x\\.  Ac.  roy.  Belg., 
Cl.  se,  110-179.)  [101 

Miyaké  (K.).  —  The  development  of  the  gametophyles  and  embryogeny  in 
Cunnin  g  ha  mia  siiiensis.  {Beih.  z.  bot.  Centralbl.,  XXVII,  Abt.  1,  1-25.)  [99 

a)  Millier  (Karl).  —  Beobachtungen  iiber  Redmtionsvorgdnge  bei  Spongil- 


8f)  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

liden,    nebsl  licmcrknnfjen  z-n  dn'ini    àusserer  Morphologie  und  Biolouic. 
(ZooL  Anz.,  XXXVII,  114-121,  3  fig.)  [^'olr  ch.  IV 

b)  Millier  (Karl).  —  Beductiouserscheiniinr/eii  bel  Siisswasserschwdmmen. 
(Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIII,  557-607,  16  fig.j  [05 

Oxner  (Mieczysla-w).  —  Analyse  biologique  d'une  série  d'expériences  con- 
cernant l'avènemenl  de  la  maturité  sexuelle,  la  régénération  et  l'inanition 
chez-  les  Nemertiens.  {G.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1168-1170.)  [Voir  ch.  VII 

Paton  (Stewart).  —  Experi?7ients  on  developing  chicken's  eggs.  (Journ. 
exp.  Zool..  XI,  469-472.).-  19S 

Romeis  (B.).  —  Die  Architektur  des  Knorpels  vor  der  Osteogenese  und  in  der 
ersten  Zeil  derselben.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  387-422,  2  pi.,  7  fig.)     [92 

Ross  (H.  C),  Cropper  (J.  "W.),  Ross  lE.  H.).  —  Further  researches  into 
induced  cell-rejjroduction  and  cancer.  (London,  John  Murray,  63  pp., 
4  pi.)  [96 

Shorey  (Marion  L.).  — A  Study  of  the  diff'erentialion  of  neuroblasts  in  ar- 
ti/icial  culture  média.  (Journ.  Exper.  Zool.,  X,  85-93,  10  fig.)  [90 

Sobotta  (J.).  —  Die  Entwicklung  des  Eies  der  Maus  von  ersten  Auftreten 
des  Mesoderms  an  bis  zur  Ausbildung  der  Embryonalanlage  und  dem  Auf- 
treten der  Altantois.  I  Teil  :  fJie  Keimblase.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVIII, 
82  pp.,  3  pi.)  [90 

Soiièges  (R.).  —  Sur  le  développement  de  l'embryon  chez  le  Myosurus  mini- 
mus  L.  (C.  R.-Ac.  Se,  CLIII,  686-688.) 

[Cette  espèce  est  très  favorable  pour  déterminer 
l'origine  de  la  cellule  hypopliysaire,  étudier  le  cloisonnement  des  octants, 
le  nombre  et  la  position  des  initiales  du  côté  de  la  tige,  etc.  —  M.  G.vrd 

Spooner  (Georgina  B.).  —  Embryolor/ical  studies  on  the  centrifuge.  (Journ. 
exper.  Zool.,  X,  23-45,  13  fig.)  '  [88 

Stricht  (O.  van  der).  —  Sur  le  mécanisme  de  la  fixation  de  l'ceuf  de  la 
chauve-souris.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  I3*=  Réunion,  Paris,  1-9.) 

[Détails  anatomiques  et  histologiques.  —  M.  Goldsmith 

Venzlaff  ("W.).  —  Eeher  Genesis  und  Morphologie  der  rot  en  Blutkorperchen 
der  Vôgel.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  377-432,  3  fig.,  1  pi.)  [91 

Yatsu  (Naohide),  —  Observai  ions  and  Exper  iments  on  the  Ctenophore 
Egg.  II.  Notes  on  Early  Cleavagc  Stages  and  Experiments  on  Cleavage. 
(Annotationes  zoologicae  Japanenses.  Vil,  333-346,  3  fig.,  3  tables.)         [89 

Voir  pp.  65,  103,  221  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


a)  Isolropie  de  l'oeuf 'fécondé:  spécificité  cellulaire. 

Kuhn  (Alfred).  —  Prédéterrnination  dti  dévelopjtement  chez  les  Cladocéres. 
—  Les  cellules  germinales  primitives  que  Tauteur  peut  rapporter  à  une 
partie  déterminée  de  l'œuf,  s'individualisent  entre  le  stade  à  8  et  le  stade  à 
16  blastomères  et  peuvent  être  suivies  à  partir  de  ce  moment  grâce  à  leurs 
inclusions.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 


V.  —  ONTOGENESE.  87 

/))  Brachet  (A.).  —  Sur  le  dt'rt'hijtjicrnciil  r/^'x  tlciix  jironii'rs  h/zistojDrres 
(h'  ('(viif  (le  Grenouille.  —  Me  Clendon  paraît  avoir  trouvé  un  matériel  et  une 
méthode  particulièrement  favorables  pour  l'étude  de  cette  question,  mais 
n'en  avoir  pas  tiré  tout  le  parti  possible.  Il  a  pu,  chez  Chorojthiliis  h^iserialus 
au  stade  2,  enlever  complètement  une  des  deux  cellules,  sans  léser  l'autre. 
Mais  il  n'a  pas  observé  la  position  du  croissant  gris,  qui  marque  dans  l'œuf 
la  région  dorso-antérieure  future.  11  a  pu,  dans  certains  cas,  obtenir  des 
embryons  entiers,  ce  qui  était  à  prévoir  :  ces  embryons  provenaient  sans 
doute  d'œufs  où  le  premier  plan  de  segmentation  coïncidait  avec  le  plan  de 
symétrie  bilatérale,  qui  est  .bissecteur  du  croissant  gris.  B.  a  montré  dès 
1904  que  la  portion  d'embryon  qui  se  développe  aux  dépens  d'un  blas- 
touière  dépend  strictement  des  relations  qui  existent  entre  ces  deux  plans  ; 
il  eût  été  intéressant  de  confirmer  cela  par  cette  nouvelle  méthode.  Me 
Clendon  prétend  que  la  moitié  d'un  œuf  divisé  autrement  que  dans  le  plan 
de  symétrie  peut  être  aussi  totipotent,  ce  qui  serait  contraire  aux  expériences 
de  B.;  mais  il  n'a  pas  démontré  cela.  Par  contre,  il  semble  avoir  prouvé 
que  la  formation  d'un  demi-embryon  aux  dépens  d'un  blastomère  du  stade  2 
dans  les  expériences  de  Roux,  est  due  à  la  présence  du  bla.stomère  lésé  et 
de  la  gêne  qui  en  résulte  pour  l'autre.  —  A.  Robert. 

a)  Brachet  (A.).  —  Eludes  sur  les  localisations  .germinales  et  leur  potentia- 
lité réelle  dans  l'œuf  parlhénogénétique  de  Rana  fusca.  —  Suivant  B.,  l'œuf 
mûr  de  Rana  fusca  ne  montre  aucune  trace  de  localisations  germinales  ni 
extérieurement  ni  intérieurement.  Mais  dès  l'instant  où  la  fécondation  est 
effectuée,  il  en  est  différemment.  L'œuf  change  alors  d'aspect;  un  remanie- 
ment du  pigment  cortical  fait  apparaître,  dans  la  région  éciuatoriale  et  dans 
une  moitié  de  l'œuf  seulement,  une  bande  grise  en  forme  de  croissant.  11 
en  résulte  que  l'œuf  fécondé  peut  être,  à  ce  moment,  divisé  en  deux  moi- 
tiés parfaitement  symétriques  par  un  plan  vertical  passant  par  les  pôles  et 
par  la  partie  la  plus  large  du  croissant  gris.  Or,  on  reconnaît  que  la  traînée 
de  pénétration  du  spermatozoïde  se  trouve  dans  la  moitié  de  l'œuf  opposée 
au  croissant  gris  et  coïncide  exactement  avec  le  méridien  de  symétrie  bila- 
térale. Cette  symétrie  bilatérale  de  l'œuf  fécondé  se  maintient  pendant  tout 
le  cours  de  la  segmentation,  et  ensuite  dans  la  gastrulation  et  le  développe- 
ment de  l'embryon.  De  plus,  la  lèvre  antérieure  du  blastopore  apparaît 
dans  la  partie  la  plus  large  du  croissant  gris,  et  la  segmentation  de  l'œuf 
marche  un  peu  plus  vite  dans  la  moitié  de  l'œuf  où  se  trouve  ce  dernier. 
On  peut  donc  dire  que  l'un  des  actes  de  la  fécondation  est  «  la  stabilisation 
des  localisations  germinales  »  et  que  le  point  d'entrée  du  spermatozoïde 
dans  l'œuf,  qui  peut  être  quelconque,  détermine  la  situation  du  plan  de 
symétrie  bilatérale.  Dans  les  œufs  où  pénètrent  deux  spermatozoïdes 
(œufs  dispermiques),  le  méridien  de  symétrie  bilatérale  passe  à  mi-distance 
entre  les  points  d'entrée  des  deux  spermatozoïdes.  Dans  les  œufs  polysper- 
miques,  il  n'existe  plus  de  relation  entre  ce  méridien  et  les  points  d'entrée 
des  spermatozoïdes.  L'auteur  conclut  alors  que  «  l'œu-f  pondu  de  Raïui 
fusca  a  une  symétrie  bilatérale  primaire  et  des  localisations  germinales 
préformées,  mais  dans  un  état  instable,  incomplet,  susceptible  de  modifi- 
cations; la  polyfécondation  ne  fait  que  les  fixer  et  les  stabiliser,  tandis 
qu'elles  subissent  un  déplacement  et  un  remaniement  dans  Iceuf  mono- 
spermique  ou  dispermique  ». 

B.  remarque  ensuite  qu'il  est  établi  que  dans  les  cas  de  la  parthénogenèse 
expérimentale,  l'œ-uf  de  Rana  se  rétracte,  expulse  un  fluide,  soulève  sa  mem- 
brane vitelline,  achève  sa  maturation  chromatique  et  éventuellement  cyto- 


88  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plasmique  et  subit  différentes  autres  transformations  pouvant  aboutir  à  la  pro- 
duction d'une  larve  normale.  Mais  pour  lui,  se  produisent  en  outre  aussi, 
romme  dans  les  œufs  fécondés,  la  stabilisation  des  localisations  germinales 
ùt  l'apparition  du  croissant  gris  et  de  la  symétrie  bilatérale  qui  en  est  la 
conséquence.  Toutefois,  ici  comme  dans  les  œufs  polyspermiques,  c'est  la 
symétrie  bilatérale  primaire,  instable  et  labile,  qui  est  fixée  par  la  réaction 
de  l'œuf  à  l'action  qu'il  a  subie.  —  A.  Lécaillon. 

Spooner  (Georgina).  —  Etudes  embryologiques  sur  des  a-ufs  centrifugés. 
—  Les  œufs  des  Cgclops  sont  centrifugés  avec  les  parents  qui  les  portent 
dans  leurs  sacs.  Dans  les  œufs  centrifugés,  les  substances  s'orientent  dans 
l'ordre  suivant  :  substances  grasses  du  côté  du  centre  de  rotation,  vitellu& 
au  côté  opposé,  protoplasma  entre  les  deux.  Mais  les  œufs  ont  une  polarité 
qui  n'est  pas  affectée  par  la  centrifugation.  en  sorte  que  l'axe  de  polarité  a 
une  direction  quelconque  par  rapport  à  ces  trois  coucbes  ;  et  comme  c'est 
sur  ce  dernier  que  se  règle  le  clivage,  celui-ci  n'a  pas  de  disposition  fixe 
par. rapport  aux  trois  couches.  Cela  n'empêche  pas  un  développement  par- 
faitement normal.  —  L'aster  comporte  des  granules  acides,  colorables  en 
pourpre  par  l'hématoxyline,  m.èlés  à  des  granules  basiques,  colorables  en 
jaune.  Dans  l'œuf  normal,  ces  deux  sortes  de  granules,  intimement  mélan- 
gés, ne  laissent  voir  qu'une  teinte  pourpre,  due  aux  premiers,  plus  foncés; 
la  centrifugation,  en  éloignant  les  granules  acides,  pourpres,  plus  denses,, 
laisse  voir  les  granules  basiques,  jaunes.  —  Sous  l'influence  de  la  centrifu- 
gation, les  sphères  vitellines,  plus  lourdes,  tendent  à  traverser  le  fuseau 
dont  les  filaments  s'infléchissent  sous  leur  poussée,  ce  qui  montre  que  ces 
filaments  ont  une  existence  matérielle.  Les  rayons  de  l'aster,  au  contraire, 
ne  sont  en  rien  modifiés  par  le  déplacement  de  leur  centre,  ce  qui  montre 
qu'ils  sont  de  simples  files  de  granules  orientés  sous  l'influence  d'une  force 
radiaire.  —  Chez  ArOacia  punctulata ,  les  œufs  centrifugés  présentent  une  cer- 
taine pi'oportion  de  mortalité,  mais  qui  ne  semble  pas  due  à  la  centrifugation, 
car  on  trouve  la  même  proportionnalité  dans  les  lots  témoins.  Il  se  forme 
sous  l'influence  de  la  centrifugation  quatre  couches,  la  quatrième  étant  une 
bande  pigmentaire  dans  la  couche  vitelline.  —  Le  premier  plan  de  clivage 
est  ici  presque  toujours  perpendiculaire  à  la  stratification;  cependant  dans  un 
très  petit  nombre  de  cas  il  est  parallèle.  Cette  circonstance  se  rencontre 
lorsque  les  œufs  ont  été  centrifugés  avant  d'être  fécondés;  dans  ce  cas,  la 
situation  du  pronucleus  mâle  n'est  pas  influencée  par  la  centrifugation. 
Dans  le  cas  de  centrifugation  après  la  fécondation,  la  surface  de  la  couche 
vitelline  étant  très  dense,  se  comporte  comme  une  paroi  cellulaire  et  le 
fuseau,  s'orientant  suivant  la  ligne  de  moindre  résistance,  se  place  parallèle- 
ment à  elle,  en  sorte  que  le  premier  plan  du  clivage  est  perpendiculaire  à  la 
stratification.  Quand  l'œuf  est  fécondé  seulement  après  la  centrifugation,  le 
point  d'entrée  du  spermatozoïde  est  quelconque  et  l'orientation  primitive  du 
fuseau  est  quelconque  également  ;  s'il  se  trouve  que  son  grand  axe  est  rigou- 
reusement perpendiculaire  à  la  stratification,  il  reste  tel  et  le  clivage  est 
parallèle  à  la  stratification.  Mais  si  ce  grand  axe  est  oblique,  le  fuseau  glisse 
et  tombe  dans  la  position  d'é(iuilibre  stable,  parallèle  à  la  stratification;  le 
clivage  devient  donc  perpendiculaire  à  celle-ci.  Cela  explique  la  rareté  des 
clivages  parallèles  et  l'absence  presque  totale  de  clivages  obliques.  —  Quand 
on  centrifuge  les  œufs  après  le  premier  clivage,  on  constate  que  la  stratifi- 
cation n'a  aucune  direction  définie  par  rapport  à  ce  plan  de  clivage,  ce  qui 
montre  que  les  œufs  ne  se  sont  pas  orientés  dans  l'appareil.  Les  fuseaux  du 
stade  2  sont  toujours  parallèles  à  la  stratification,  et  le  deuxième  clivage  est. 


V.  —  ONTOGENESE.  m 

toujours  perpendiculaire  à  la  foisfau  premier  clivage  et  à  la  stratification. 
Cette  condition  se  réalise  de  la  manière  suivante.  Si  la  stratification  est  per- 
pendiculaire au  premier  clivage,  les  deux  fuseaux  sont  parallèles  entre  eux 
et  au  premier  clivage  ;  si  la  stratification  est  parallèle  au  premier  clivage, 
les  fuseaux  sont  encore  parallèles  à  ce  premier  clivage,  mais  peuvent  faire 
entre  eux  un  angle  quelconque  et  les  deux  demi-plans  du  stade  2  forment 
un  angle  entre  eux  ;  enfin,  si  la  stratification  est  oblique  au  premier  plan 
de  clivage,  les  fuseaux  sont  encore  parallèles  entre  eux  et  au  premier  clivage, 
et  le  plan  du  deuxième  clivage  est  unique  et  correspond  au  seul  méridien 
qui  soit  perpendiculaire  à  la  fois  au  premier  clivage  et  à  la  stratifica- 
tion, à  moins  que,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  fréquent,  un  glissement  progressif 
des  plans  de  stratifications  ne  se  produise,  rendant  ces  plans  parallèles  au 
premier  plan  de  clivage,  ce  qui  nous  ramène  au  second  cas.  —  Y.  DELAGE^et 

M.     GOLHSMITH. 

a)  Jenkinson  (J.  W.).  —  Sur  l'origine  de  la  structure  polaire  et  Inlatérale 
de  l'œuf  d'oursin.  —  La  question  de  la  polarité  et  de  la  symétrie  bilatérale  de 
l'œuf  d'oursin  a  déjà  été  fort  débattue,  et  d'importants  travaux  descriptifs  et 
expérimentaux  y  ont  été  consacrés  (Driesch,  Boveri,  etc.).  J.  chercbe  l'ori- 
gine de  la  polarité  dans  l'histogenèse  de  l'œuf  ovarien  et  des  premières  mo- 
difications qu"il  subit  au  moment  de  sa  déhiscence.  Pour  lui,  l'axe  de  l'œuf 
commence  à  devenir  apparent  quand  l'ovocyte  s'allonge  perpendiculairement 
à  la  paroi  du  follicule  ovarien.  Le  noyau  est  alors  au  voisinage  de  sa  surface 
libre,  donc  diamétralement  opposé  au  pédicule  d'union.  C'est  en  regard  du 
noyau  que  se  formera  le  micropyle,  c'est  du  côté  opposé  qu'apparaissent 
d'abord  les  réserves  vitellines.  En  somme,  ce  qui  résulte  des  observations  de 
J.  c'est  que  lejeuneovocyte  est  déjà  polarisé  et  que  son  axe  se  maintient  pen- 
dant tous  les  processus  qui  aboutissent  à  la  maturation  et  dont  la  répartition 
topographique  est  déterminée  par  lui.  Ces  faits,  malheureusement,  ne  nous 
donnent  aucune  indication  sur  les  causes  probables  du  phénomène  essentiel. 

Notons  qu'entre  autres  choses,  J.  a  constaté  qu'à  trois  reprises  —  et 
notamment  au  moment  de  l'édification  du  premier  fuseau  de  maturation  — 
de  la  chromatine  nucléaire  est  éliminée  du  noyau.  Telle  est,  pour  J.,  l'origine 
des  propriétés  que  possède  le  cytoplasme  au  point  de  vue  de  la  transmission 
des  caractères  héréditaires.  J.  ne  traite  pas,  dans  ce  travail,  de  l'origine  de 
la  symétrie  bilatérale  dans  l'œuf  ou  la  larve  d'oursin.  Il  note  seulement 
qu'elle  est  déjà  reconnaissable  à  l'examen  microscopique  au  moment  de  la 
formation  du  mésenchyme  primaire  ;  l'ectoderme  dans  une  moitié  est  un  peu 
plus  épais  que  dans  l'autre,  et  a  une  structure  un  peu  différente.  On  sait  que 
l'expérimentation  permet  de  la  déceler  à  des  stades  beaucoup  plus  reculés. 
—  A.  Brachet. 

Yatsu  (Naohide).  —  Expériences  sur  la  segmentation  de  Cœiif.  — Expé- 
riences de  sectionnements  sur  des  œufs  de  Cténophores  {Beroë  ovata,  Callia- 
nira  bialata)  aux  divers  stades.  Avant  le  début  de  la  première  segmentation, 
une  partie  du  cytoplasme  de  l'œuf  étant  enlevée,  les  fragments  nucléaires  se 
segmentent  comme  s'ils  étaient  entiers.  Pendant  la  première  segmentation, 
une  section  étant  faite  par  des  plans  variés,  on  voit  que  :  si  les  deux  frag- 
ments sont  nucléés,  chacun  donne  un  demi-embryon,  comme  un  blastomère 
isolé;  si  un  seul  a  un  noyau,  le  fragment  nucléé  se  segmente,  comme  un 
œuf  entier  et  suivant  le  mode  normal,  notamment  pour  la  formation  des 
micromères.  Au  stade  de  4  cellules,  les  deux  parties  nucléées,  obtenues  par 
une  division  verticale,  forment  des  demi-embryons.  Avant  la  4^  segmentation^ 


90  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

malgré  renlèvement  d'une  grande  partie  du  pôle  micromérique,  l'œuf  reste 
capable  de  produire  des  micromères.  —  Taille  îles  blaxiomères.  Ces  expé- 
riences peuvent  renseigner  sur  les  conditions  des  différences  que  présentent 
dans  leur  taille  les  divers  blastomères  :  pour  les  macromères,  ces  opéra- 
tions font  varier  les  tailles  plus  pour  les  cellules  du  bord  que  pour  celles 
du  milieu;  quant  aux  micromères,  leur  taille  est  proportionnelle  à  celle  des 
macromères  ou  des  fragments  qui  les  produisent,  mais  seulement  jusqu'à 
un  certain  point,  ce  qui,  pour  leur  taille,  les  montre  en  même  temps  ten- 
dant vers  une  certaine  constance.  —  Aug.  Michel. 

jB)  Différenciation.  Processus  f/énéraux. 

Shorey  (Marian  L.).  —  IJlnde  de  la  differencialion  des  iieuroblasles  dans 
les  milieux  de  culture  arlifi*ciels.  —  Pour  vérifier  l'opinion  théorique  que  les 
différenciations  histologiques  pendant  l'ontogenèse  réclament  non  pas  seule- 
ment des  conditions  banales,  mais  un  excitant  spécifique  pour  chacune 
d'elles,  l'auteur  a  fait  des  cultures  de  neuroblastes  embryonnaires  (moelle 
de  Poulet  et  du  Necturus)  et  constaté  que  dans  la  lymphe  ou  dans  un  milieu 
banal  artificiel  qui  lui  soit  comparable,  les  neuroblastes  peuvent  vivre  long- 
temps, même  peut- être  accomplir  des  divisions,  mais  ne  forment  jamais  de 
fibres  nerveuses.  Si  aux  mêmes  milieux  on  ajoute  de  l'extrait  musculaire 
(extrait  de  bœuf  du  commerce),  on  voit  dans  plusieurs  cas  se  développer 
des  prolongements  colorables  par  le  bleu  de  méthylène,  assimilables  aux 
fibres  motrices.  Ces  expériences,  sans  être  cruciales,  viennent  à  l'appui  de 
l'idée  que,  dans  l'ontogenèse  normale,  la  formation  des  fibres  nerveuses 
motrices  a  lieu  sous  Tinfluence  des  produits  du  métabolisme  des  fibres 
musculaires  dans  la  lymphe  qui  les  baigne.  Des  conclusions  analogues 
peuvent  sans  doute  s'étendre  aux  autres  tissus;  il  semble  y  avoir  une  loi  gé- 
nérale de  la  différenciation.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Daniel  (J.  Frank).  —  Observations  sur  la  période  de  geslation  chez  la 
Souris  blanche.  —  D.  a  entrepris  de  déterminer  d'une  manière  précise  la 
durée  de  gestation  des  souris  blanches,  notion  qui  lui  était  nécessaire  pour 
des  expériences  ultérieures.  Cette  durée  n'est  pas,  comme  on  l'a  admis, 
uniformément  de  21  jours  :  elle  est  de  20  jours  chez  les  souris  qui  n'allaitent 
pas  (soit  qu'elles  soient  gravides  pour  la  première  fois,  soit  que  leurs  petits 
aient  été  sevrés  ou  écartés  d'elles);  chez  celles  qui  allaitent,  elle  varie  de 
'20  à  30  jours.  La  gestation  est  d'autant  plus  longue  que  le  nombre  de  petits 
allaités  est  plus  grand.  On  peut  se  demander  si  cette  différence  provient 
d'un  retard  de  l'ovulation  qui  pourrait  ne  suivre  la  copulation  qu'à  plus  ou 
moins  longue  distance,  sans  intéresser  la  gestation  vraie,  soit  d'un  allonge- 
ment de  la  gestation,  le  moment  de  l'ovulation  n'étant  pas  modifié.  —  Les 
observations  de  Subotta,  Lams  et  Dorme,  Long  plaident  pour  l'absence  de 
toute  influence  de  la  lactation  sur  le  moment  de  l'ovulation.  La  conclusion 
serait  donc  en  faveur  de  la  seconde  manière  de  voir.  La  chose  est  confirmée 
par  une  observation  personnelle  de  l'auteur,  d'après  la(|uelle  chez  une  souris 
qui  allaitait  plusieurs  petits  qui  moururent  dans  les  4  premiers  jours  après 
la  copulation,  la  durée  de  gestation  ne  fut  que  de  20  jours.  —  Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITII. 

Sobotta  (.J.).  — Le  développement  de  l'œuf  de  la  Souris  depuis  lapreinière 
apparition  du  mésoderme  jusqu'à  la  formation  de  Vébauche  embryonnaire  et 
à  l'apparition  de  Callanloïde.  i'<=  Partie.  La  vésicide  (jerminale.  —  L'impor- 


V.  -  ONTOGENESE.   •  91 

tant  mémoire  que  S.  consacre  de  nouveau  au  développement  de  l'œuf  de  la 
Souris  a  surtout  le  caractère  d'une  étude  de  morphologie  embryologique. 
Mais  il  renferme  quelques  données  biologiques  générales.  Il  se  produit  au- 
tour de  l'œuf  une  hémorragie  maternelle  considérable.  Les  globules  rouges 
du  sang  extravasé  sont  les  uns  normaux,  les  autres  ponctués  de  granulations 
ayant  les  caractères  tinctoriaux  de  Thémoglobine.  Dans  l'œuf  on  retrouve  des 
mottes  d'hémoglobine,  à  l'intérieur  des  cellules  du  feuillet  pariétal  du  sac 
vitellin,  dans  la  cavité  même  de  ce  sac  et  enfin  à  la  surface  des  cellules 
cylindriques  et  hautes  du  feuillet  viscéral  du  sac  vitellin.  Il  est  probable  que 
la  désagrégation  des  globules  l'onges  en  mottes  hémoglobiques  est  l'œuvre 
des  cellules  géantes.  Ainsi  le  matériel  hémoglobique,  dont  la  source  est 
dans  le  sang  maternel  épanché,  parvient  à  travers  la  paroi  externe  et  la 
cavité  du  sac  vitellin  aux  cellules  de  la  paroi  interne  où  il  est  élaboré  par 
ces  cellules  pour  servir  à  la  nutrition  de  l'embryon.  Ces  cellules  offrent  de 
dedans  en  dehors  trois  zones  :  une  basale,  à  protoplasma  dense,  renfermant 
le  noyau;  une  moyenne  fortement  vacuolisée,  une  superficielle  bourrée  de 
mottes  hémoglobiques  colorées  par  l'éosine.  Les  vacuoles  lesplus  superficielles 
de  la  zone  moyenne  contiennent  des  sphérules,  et  non  des  mottes,  encore 
vivement  teintées  en  rouge,  qui  représentent  l'hémoglobine  déjà  digérée. 
S.  reproduit  l'ingénieuse  explication  qu'il  a  déjà  donnée  (1908)  de  l'in- 
version des  feuillets  ou  entypie  du  champ  germinal  chez  les  Rongeurs.  Il 
l'attribue  à  la  nécessité  de  produire  une  large  surface  de  résorption,  telle 
que  la  peut  représenter  l'épithélium  viscéral  du  sac  vitellin  si  hautement 
différencié,  qu'une  mince  couche  de  tissu  et  la  cavité  du  sac  séparent  seules 
du  matériel  nutritif  sanguin.  —  A.  Prenant. 

Beneden  (Edouard  van).  —  ilecherches  sur  l'embryidoyic  des.  Mammifè- 
res. De  la  segmentation.,  de  la  formation  de  la  cavité  b  las  la  dermique  et  de 
Vembrijon  didermique  citez  le  Marin.  —  Le  présent  mémoire  a  été  en  réalité 
publié  par  A.  Brachet  d'après  des  dessins  laissés  par  Ed.  van  Beneden. 
Les  deux  blastomères  provenant  de  la  première  segmentation  de  l'œuf  in- 
terviennent tous  deux  dans  l'édification  du  corps  de  l'embryon  et  du  placenta 
fœtal;  par  conséquent  l'un  n'est  pas  exclusivement  destiné  à  donner  l'amas 
cellulaire  central  et  l'autre  la  couche  enveloppante  qui  apparaissent  de 
bonne  heure  dans  le  développement  des  mammifères.  Aux  premiers  stades 
de  la  segmentation,  on  peut  reconnaître  que  l'œuf  de  Murin  se  comporte 
«  comme  si  sa  constitution  intime  était  à  symétrie  bilatérale  »,  bien  que  ce 
caractère  ne  puisse  être  reconnu  facilement  comme  persistant  toujours  en- 
suite. —  Les  deux  couches  cellulaires  qui  interviennent  dans  l'édification  de 
l'embryon  proprement  dit,  procèdent  toutes  deux  de  la  masse  interne  de 
l'œuf  segmenté,  laquelle  se  différencie  secondairement  en  le  ci  lo  phare  et  en 
boulon  embryonnaire.  Dans  le  bouton  embryonnaire  se  creuse  une  cavité  qui 
représente  la  cavité  amniotique.  Tout  l'ectoplacenta,  y  compris  la  voûte  de 
la  cavité  amniotique,  dérive  de  la  couche  enveloppante.  La  couche  externe 
de  l'embryon  didermique  ^e  met  en  continuité  avec  la  couche  enveloppante 
sur  tout  le  pourtour  de  la  tache  embryonnaire.  —  A.  Lécah.lon. 

Venzlaff  CW.).  —  La  genèse  des  globules  sanguins  chez  les  oiseaux.  — 
V.  étudie  d'abord  la  vascularisation  de  la  moelle.  Les  cellules  de  paroi  des 
capillaires  veineux  ne  forment  pas  un  revêtement  continu,  mais  sont  clair- 
semées. Les  capillaires  veineux  sont  en  général  fermés  du  côté  du  paren- 
chyme, ce  n'est  qu'au  niveau  des  nodules  lymphoïdes  qu'il  y  a  communication. 

Les  cellules  lymphatiques  des  corpuscules  lymphoïdes  en  contact  avec  les 


92  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

veines  se  développent  en  érythrocytes.  La  transformation  se  fait  par  le  pro- 
cessus généralement  connu  :  le  protoplasme  devient  hyalin,  il  se  forme 
une  zone  corticale  colorable.  La  chromatine  nucléaire  se  condense  en  un 
réseau,  le  nucléole  disparaît  et  de  l'iiémoglobine  apparaît.  La  formation 
d'hémoglobine  semble  être  le  but  de  toutes  ces  transformations.  Lorsque  les 
érythrocytes  dégénèrent  dans  le  sang,  on  observe  une  condensation  nucléaire 
typique  suivie  de  destruction.  Lorsque  les  érythrocytes  passent  dans  le  pa- 
renchyme, ils  sont  aussi  détruits  et  leur  substance  sert  à  l'élaboration  de 
granules  acidophiles.  Dans  une  deuxième  partie,  "W.  étudie  les  globules 
de  diverses  espèces  d"oiseaux  (il  en  a  un  tableau  très  complet).  11  examine 
notamment  leur  nombre  et  leur  taille.  Dans  une  même  famille,  la  taille  des 
globules  rouges  est  proportionnelle  à  la  taille  des  individus.  Les  diverses 
familles  ont  des  érythrocytes  de  tailles  diverses  ;  ces  variations  semblent  en 
rapport  avec  le  genre  de  vie.  L'accroissement  rapide  de  la  taille  est  sans 
influence  sur  les  globules  rouges.  Quant  à  leur  nombre,  il  y  a  une  règle 
fondamentale  :  dans  une  famille  donnée,  les  oiseaux  qui  ont  un  genre  de 
vie,  une  activité  à  peu  près  semblable  ont  le  même  nombre  de  globules; 
ceux  qui  ont  les  érythrocytes  les  plus  petits  en  ont  le  plus  grand  nombre. 
Donc,  les  oiseaux  qui  ont  la  même  vie  et  dont  les  globules  sont  de  même 
taille,  en  ont  aussi  le  même  nombre.  Plus  les  oiseaux  mènent  une  vie  active, 
plus  le  nombre  des  globules  est  grand.  La  nourriture  influe  aussi,  augmen- 
tant le  nombre  de  globules  lorsqu'elle  est  abondante,  le  diminuant  lorsqu'elle 
Lest  peu  [XI].  —  Ch.  Champv. 

Romeis  (B.).  —  Architeclure  du  cartilage  avant  et  au  début  de  Voslèogè- 
nèse.  —  De  même  que  dans  l'os  de  l'animal  adulte  les  travées  osseuses  sont 
orientées  de  façon  régulière  et  ont  une  architecture  adaptée  aux  tractions 
et  aux  pressions  qu'elles  subissent  (ou  plus  exactement  causées  par  ces 
tractions  et  ces  pressions),  de  même,  d'après  R.,  le  cartilage  qui  précède  l'os 
a  aussi  son  architecture;  seulement  elle  est  infiniment  plus  simple.  Dans  l'é- 
bauche d'un  os  long  de  lapin,  le  tibia  par  exemple,  au  moment  où  le  noyau 
central  de  cellules  vésiculeuses  se  forme  dans  la  diaphyse,  le  cartilage  qui 
le  prolonge  vers  les  épiphyses  se  montre  composé  de  cellules  aplaties,  sé- 
parées par  des  travées  de  substance  fondamentale,  moulées  sur  la  convexité 
du  noyau  vésiculeux,  et  décrivant  ainsi  des  lignes  courbes  à  concavité  dirigées 
vers  le  centre  diaphysaire.  Quand  l'os  périchondral  commence  à  se  former, 
ces  travées  transversales  se  fixent  sur  sa  face  interne.  Dès  lors,  au  fur  et  à 
mesure  que  l'os  s'allonge  et  que  les  épiphyses  s'écartent,  le  pôle  de  ces  tra- 
vées s'écarte  de  plus  en  plus  de  leur  point  d'insertion,  elles  deviennent  de 
plus  en  plus  obliques,  et  paraissent  finalement  verticales.  Des  lamelles 
transversales  nouvelles  apparaissent  alors,  anastomosant  les  travées  verti- 
cales, tandis  que  d'autres  encore,  radiairement  disposées  autour  de  l'axe  de 
la  diaphyse,  font  leur  apparition. 

Pendant  ce  temps,  le  noyau  vésiculeux  s'est  résorbé  et  l'ossification  endo- 
chondrale  a  commencé.  Dans  le  calcaneum,  étudié  aussi  par  R.,  une  archi- 
tecture du  cartilage  sensiblement  analogue  à  celle  que  nous  venons  de  ré- 
sumer, existe  aussi. 

C'est  donc  en  réalité  très  simple,  et  l'on  se  demande  même  s'il  y  a  vrai- 
ment lieu,  dans  les  cas  étudiés  par  R.,  de  parler  d'architecture,  et  surtout 
de  rechercher  si  elle  a  une  valeur  fonctionnelle,  ou  une  origine  héréditaire, 
fin  réalité,  au  fur  et  à  mesure  que  l'ébauche  cartilagineuse  d'un  os  s'accroît, 
elle  se  modèle,  elle  change  de  forme  ;  la  formation  d'un  noyau  central  de 
grosses  cellules  vésiculeuses,  sa  résorption  progressive,  la  pénétration  de 


V.  —  ONTOGENESE.  93 

vaisseaux  dans  l'endroit  qu'elle  occupait,  la  formation  du  manchon  péri- 
chondral,  tout  cela  amène  des  changements  dans  les  conditions  physiques 
(changements  de  pression  notamment)  des  parties  situées  au-dessus  et 
en  dessous.  De  plus,  comme  ces  parties  s'accroissent  et  s'allongent,  elles 
doivent  s'adapter  à  ce  qui  se  trouve  placé  entre  elles  :  le  canal  médullaire 
en  voie  de  formation.  Pour  ces  raisons,  en  grande  partie  mécaniques  et  phy- 
siques, l'orientation  les  travées  de  substance  fondamentale  du  cartilage  doit 
se  modifier.  R.  a  décrit  quelques-unes  de  ces  modifications  :  elles  paraissent 
n'avoir  qu'une  importance  assez  secondaire,  et  une  signification  toute  diffé- 
rente de  celles  qui  apparaissent  dans  l'ostéogénèse  desépiphyses.  —  A.  Bra- 

ClIET. 

Disse  (J.).  —  Sur  la  formation  de  la  substance  fondamentale  du  tissa 
osseux.  —  De  nouveau  D.  prétend  que  la  substance  fondamentale  osseuse 
se  forme  aux  dépens  des  ostéoblastes  et  qu'elle  n'est  que  du  protoplasma 
transformé.  11  en  est  de  même  pour  les  cellules  cartilagineuses,  les  odonto- 
blastes  et  pour  les  cellules  du  tissu  conjonctif  embryonnaire. 

Dans  la  discussion  relative  à  cette  communication,  Sciiai-fer  estime  que 
les  vésicules  hyalines,  que  D.  suppose  être  des  portions  de  protoplasma  des 
ostéoblastes  transformées  en  substance  osseuse,  ne  sont  que  des  vacuoles  de 
sécrétion  déjà  signalées  par  Askenazv,  Sacerdotti  et  Frattin,  Harris, 
dans  les  ostéoblastes  et  qui  existent  aussi  dans  les  fibroblastes.  A  son  tour, 
v.KoRFF  déclare  n'avoir  jamais  vu  les  faits  indiqués  par  D.  et  avoir  toujours 
trouvé  la  substance  fondamentale  fibrillaire  et  non  homogène  au  début.  — 
A.  Prenant. 

Gebhardt.  —  Sur  la  construction  du  squelette  par  des  laines  minces.  — 
Occupé  depuis  12  ans  à  l'étude  méthodique  des  facteurs  mécaniques  géné- 
raux et  spéciaux  qui  interviennent  dans  la  production  des  formes  des  tissus 
durs  animaux,  l'auteur,  comme  son  chef  \V.  Roux,  explique  toutes  ces  formes 
par  une  tliéorie  fonctionnelle.  Dans  la  présente  communication,  laissant  de 
côté  les  parties  épaisses  du  squelette  dans  lesquelles  la  forme  extérieure  se 
concilie  avec  l'architecture  intérieure  pour  réaliser  le  fonctionnement  spéci- 
fique, G.  s'adresse  aux  lames  squelettiques  minces,  où  il  ne  peut  plus  en  être 
ainsi.  Bien  que  très  répandus  (Insectes,  Crustacés,  Mollusques ,  Téléos- 
téens,  etc.),  ces  éléments  s([uelettiques  n'ont  encore  été,  sauf  de  la  part  de 
BiEDERMANN,  l'objet  d'aucune  étude  mécanogénétique.  L'auteur  examine  les 
conditions  mécaniques  qui  agissent  sur  une  lame  mince,  telle  qu'une  feuille 
de  papier  fort.  Puis  il  passe  en  revue  les  diverses  dispositions  des  lames 
minces  qui  peuvent  assurer  la  rigidité.  Celle-ci  peut  être  par  exemple  ob- 
tenue si  l'on  empêche  directement  l'incurvation  des  surfaces  en  juxtaposant 
un  grand  nombre  de  feuilles  dont  les  résistances  s'ajoutent.  Elle  peut  être 
obtenue  aussi  par  le  profilement  de  la  lame  comme  dans  les  papiers  d'em- 
ballage ondulés,  ou  bien  par  la  production  de  côtes,  etc.  A  chacun  des  mo- 
dèles mécaniques  dont  il  étudie  les  conditions  de  résistance,  l'auteur  com- 
pare un  ou  plusieurs  dispositifs  squelettiques  réalisés  dans  la  série  animale. 
Les  essais  mécanogénétiques  de  G.  rappellent  ceux  que  His  autrefois  avait 
faits  pour  expliquer  avec  des  lames  de  caoutchouc  les  formes  du  système 
nerveux  central.  —  A.  Prenant. 

Hargitt  (Ch.  "W.).  —  Quelques  problèmes  de  l'ontogénie  des  Cœlentérés. 
—  H,  revient  sur  des  questions  qu'il  a  traitées  dans  des  mémoires  précé- 
dents :  segmentation  irrégulière  des  œufs  de  Pennaria  tiarella,  dispersion 


94  ■  L^AXNÉE  BIOLOGIQUE. 

de  la  cliromatine  de  la  substance  nucléaire  dans  le  protoplasme  et  sa  réorga- 
nisation en  nouveaux  noyaux.  H.  et  ses  élèves,  ainsi  que  d'autres  biologistes, 
ont  trouvé  l'amitose  dans  un  grand  nombre  de  cas;  aussi,  d'après  H.,  l'ami 
tose  doit  être  considérée  comme  un  mode  normal  de  division  cellulaire  et 
non  comme  un  phénomène  rare,  limité  à  des  conditions  séniles  et  patholo- 
giques des  cellules  des  tissus. 

H.  étudie  aussi  le  développement  d'IIydractinia  echinala  et,  contraire- 
ment aux  données  de  Bunting  qui  décrit  une  segmentation  symétrique  et 
régulière,  l'auteur  a  observé  une  segmentation  plus  ou  moins  irrégulière, 
présentant  de  curieuses  anomalies;  cependant  le  résultat  iinal  est  toujours 
un  embryon  typiquement  sphérique;  on  a  désigné  sous  le  nom  d'endoderme 
une  masse  interne  de  substance  embryonnaire  plus  ou  moins  cellulaire, 
mais  sans  différenciation  d'aucune  sorte;  H.  propose  de  l'appeler  proendo- 
derme. La  larve  se  transforme  en  ime  planula  par  l'établissement  de  l'ecto- 
derme  définitif  avec  ses  cils  vibratiles,  par  l'apparition  d'une  cavité  au  centre 
du  proendoderme  qui  diminue  et  se  réduit  pendant  que  s'organise  l'endo- 
derme définitif. 

H.  étudie  de  nouveau  lontogénie  de  Clava  leptoslyla  (v.  Ann.  bioJ.,  1906, 
p.  32)  et  complète  ses  premières  observations.  Enfin  il  conclut  que  les  vues 
théoriques  de  Weismanx  concernant  Torigine  et  la  croissance  des  cellules 
germinatives  ne  sont  plus  justifiées  par  l'étude  del'ontogénie  des  Cœlentérés 
sur  laquelle  Weismann  s'appuyait.  Une  revue  des  doctrines  anciennes  d'ho 
mologie  conduisent  H.  à  cette  conclusion  qu'elles  ont  été  surfaites  comme 
critères  de  phylogénie.  Chez  Clava  et  Pemviria  il  est  difficile  de  concevoir 
une  homologie  quelconque  des  blastomères;  il  faudrait  être  doué  d'une  puis- 
sante imagination  pour  discerner  dans  cette  segmentation  quelque  signe 
d'un  travail  de  mosaïque  et  l'existence  d'aires  germinatives  prédéterminées. 
—  Armand  Billard. 

(j)  Loeb  (Léo).  —  Sur  certaines  des  conditions  delà  croissance  du  placenta 
embryonnaire.  —  L.  a  trouvé,  dans  des  ovaires  de  cobayes,  des  formations 
spéciales,  dans  lesquelles  apparaissaient  des  vestiges  plus  ou  moins  marqués 
d'organes  embryonnaires  :  plissements  épithéliaux,  ayant  plus  ou  moins 
l'aspect  d'un  canal  médullaire.  A  la  périphérie  de  ces  formations  existait  un 
véritable  placenta  fœtal,  avec  structure  histologique  caractéristique,  s'éten- 
dant  dans  le  stroma  ovarien,  autour  des  vaisseaux,  en  traînées  plus  ou 
moins  étendues. 

Il  est  extrêmement  probable  qu'il  s'agit  là  d'œufs  qui  se  sont  développés 
parthénogénétiquement  [III].  Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  intéressant  c'est  que 
ces  formations,  si  l'interprétation  que  L.  en  donne  est  exacte,  démontrent 
que,  pour  qu'un  embryon  forme  un  placenta,  la  présence  d'une  muqueuse 
transformée  en  caduque  n'est  nullement  nécessaire.  Il  n'y  aurait  donc  ])as 
de  relations  de  causalité  entre  les  transformations  subies  par  les  deux  or- 
ganes. —  A.  Bracuet. 

Aron  (H.).  —  Croissance  et  nutrition.  —  Déjeunes  chiens  nourris  insuf- 
fisamment, de  sorte  que  leur  poids  reste  constant  ou  augmente  fort  peu, 
augmentent  quand  même  détaille,  les  os  continuent  à  croître.  La  différence 
avec  les  témoins  nourris  normalement  est  dans  la  masse  musculaire  ([ui 
constitue  chez  l'animal  normal  50, 2  %  du  poids  et  chez  le  sujet  en  expérience 
seulement  29,  3  %.  La  quantité  des  graisses  est  surtout  diminuée  dans  les 
muscles,  dans  les  os  et  dans  la  moelle  osseuse.  —  E.  Terroine. 

Lucien  (M.).  — •  Le   poids,  les  dinlensions  et  ht  forme  génèride  île  Vhypo- 


V.  -  ONTOGENESE.  95 

physe  humaine  aux  différentx  âges  de  la  vie.  —  Jusqu'à  la  puberté,  l'hypo- 
physe s'accroit  à  peu  près  dans  les  mômes  proportions   que   le  corps,  en 

sorte  que  son  poids  relatif  reste  d'environ  ;   son  poids  absolu  atteint 

alors  environ  0  gr.  50  et  son  volume  0  cm-'  50.  Elle  continue  à  s'accroître 
jusqu'à  la  vieillesse  et,  à  tous  les  âges,  son  poids  est  plus  grand  chez  la 
femme  que  chez  l'homme.  L'auteur  rappelle  qu'elle  s'hypertrophie  chez  les 
femmes  enceintes  et  dans  un  certain  nombre  de  maladies,  et  s'atrophie  dans 
d'autres.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

//)  Millier  (Karl).  —  Phénomènes  de  réduction  chez  les  éponges  d'eau  douce. 
—  M.  envisage  dans  ce  travail,  chez  les  éponges  d'eau  douce  {Sjioiigillo  la- 
cuslris  et  Ephijdalia  Mullrri)  des  processus  qui  se  rapprochent  beaucoup  de 
ceux  décrits  par  H.  V.  Wn.sON,  Maas  et  d'autres,  chez  des  spongiaires  marins 
sous  les  noms  de  dégénérescence,  d'involution  ou  de  gemmulation  artificielle. 

Le  hasard  lui  a  fait  observer,  en  été,  dans  des  éponges  élevées  dans  le  la- 
boratoire, un  ratatinement  subit  et  assez  rapide  des  parties  molles,  le 
squelette  restant  intact  et  émergeant  en  quelque  sorte  de  l'éponge.  Histologi- 
quement,  cet  état  se  caractérise  essentiellement  pnr  une  diminution  con- 
sidérable de  la  mésoglée,  une  atrophie  des  chambres  vibratiles  avec  dégé- 
nérescence des  choanocytes.  Tout  cela  ressemble  fort  aux  transformations 
hibernales  décrites  déjà  chez  les  spongilles  par  LiEBEnKiuiN,  METSCtiNiKoFF 
(18711)  et  Weltner  (1907).  La  réduction  continuant,  l'éponge,  au  bout  de 
12  jours,  transforme  ses  parties  molles  en  des  groupes  de  complexes  cellu- 
laires de  plus  en  plus  petits  dont  beaucoup  dégénèrent  et  se  détruisent.  On 
ne  trouve  plus,  finalement,  que  des  masses  jaune-verdàtre  de  1-2  mm.  de 
diamètre,  arrondies,  disséminées  entre  les  spicules  du  squelette.  A  pre- 
mière vue,  ces  masses  ressemblent  à  des  gemmules,  mais  en  les  examinant 
de  près,  on  voit  cependant  qu'elles  n'ont  rien  à  voir  avec  ces  dernières.  M. 
leur  donne  le  nom  de  réducties  ou  corpuscules  de  réduction.  Ils  n'ont  pas 
d'enveloppe  chitineuse,  mais  sont  composés  d'une  cuticule  épithéliale  par- 
semée de  microsclères,  enveloppant  une  masse  cellulaire  à  peu  près  sphérique. 
L'auteur  a  pu  voir  une  de  ces  réducties  se  transformer  en  une  petite  éponge 
avec  squelette  et  oscule.  Les  processus,  pour  cela,  paraissent  être  les  mêmes 
que  dans  la  régénération  par  dissociation  (voir  le  travail  du  même  auteur 
analysé  plus  haut). 

La  masse  centrale  du  corpuscule  de  réduction  est  essentiellement  formée 
de  cellules  appartenant  au  groupe  des  archéocytes,  surtout  des  amibocytes, 
chargés  de  granulations  nutritives.  On  y  trouve  aussi  des  cellules  dermati- 
ques,  mais  les  choanocytes  manquent  totalement.  Au  milieu  de  tout  cela 
existent,  disséminés,  de  nombreux  spicules.  M.  conclut  des  observations 
qu'il  a  pu  faire  sur  le  mode  de  formation  des  corpuscules  de  réduction,  que 
les  choanocytes  disparaissent  réellement  :  ils  meurent  d'abord,  puis  sont 
phagocytés  par  les  archéocytes.  11  en  est  probablement  de  même  pour  les 
cellules  dermatiques. 

Tels  sont  les  faits  observés  accidentellement  par  M.  L'auteur  reconnaît 
que,  dès  1844,  Laurent  (  Voyage  autour  du  monde  sur  h  lo  Bonite  »)  avait  fait, 
mais  au  point  de  vue  exclusivement  macroscopique,  des  constatations  ana- 
logues. 

M.  insiste,  pour  terminer,  sur  la  différence  qu'il  y  a  entre  les  faits  qu'il  a 
observés  et  la  gemmulation.  Les  corps  de  réduction  diffèrent  en  effet  no- 
tablement des  gemmules.  En  réalité,  dans  ce  qu'il  a  décrit,  il  y  a  vm  phéno- 
mène de  réduction,  c'est-à-dire  un  retour  de  certaines  parties  de  l'éponge 


96  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mère  à  un  état  plus  ou  moins  embryonnaire.  C'est  sous  cette  définition  que 
la  plupart  des  biologistes  comprennent  le  mot  réduction.  11  signifie  ainsi 
tout  autre  chose  que  dégénérescence,  qui  veut  dire  destruction  complète. 

Il  est  à  noter  que  d'autres  animaux  que  les  éponges  sont  susceptibles  de 
subir  des  réductions  :  les  Ascidies,  par  exemple,  ou  encore  les  Bryozoaires. 

—  A.   BliACHET. 

Ross  (H.  C).  Cropper  (J.  'W.)  et  Ross  (E.  H.).  —  Suitr  de  recherches 
sur  la  reproduclio)!  cellulaire  arlificiellement  provor/uée  et  le  cancer.  —  Les 
théories  existantes  sur  le  cancer  sont  de  deux  ordres  :  les  unes  attribuent  la 
prolifération  exagérée  des  cellules  à  la  présence  d'un  parasite  (microsco- 
pique ou  ultra-microscopique,  intracellulaire  ou  se  trouvant  dans  le  voisi- 
nage des  cellules  atteintes),  les  autres  y  voient  une  perversion  de  la  fonc- 
tion normale,  due  à  quelque  changement  inconnu  dans  la  cellule  elle-même 
(celles  qui  envisagent  les  cellules  des  tumeurs  comme  revenues  au  type 
embryonnaire  pourraient  être  classées  dans  cette  catégorie).  L'explication 
proposée  par  les  auteurs  diffère  de  toutes  les  autres  en  ce  qu'ils  attribuent  à 
la  multiplication  cellulaire  des  tumeurs  malignes  la  même  cause  que  celle 
qui  produit  la  division  cellulaire  normale;  celle-ci,  disent-ils,  n'est  pas  due 
à  une  propriété  intrinsèque  de  la  cellule,  mais  à  l'action  de  certaines  sub- 
stances chimiques  qui  se  trouvent  en  dehors  d'elle  et  qu'elle  doit  absorber. 

—  Cette  conclusion,  déjà  formulée  dans  un  travail  antérieur,  s'appuie  sur 
des  expériences  de  culture  de  certaines  cellules  vivantes  (lymphocytes,  leu- 
cocytes polymorphonucléaires  et  certaines  cellules  épithéliales)  et  dont  la 
division  a  pu  être  provoquée  in  vitro  par  certains  agents  chimiques.  Les 
tumeurs  malignes  peuvent  de  même  avoir  pour  origine  la  présence  de  cer- 
taines substances  excitantes.  Le  présent  travail  a  pour  but,  d'une  part,  de 
montrer  que  les  cellules  et  les  figures  de  division  obtenues  par  les  auteurs  ne 
sont  pas  des  artefacts,  et,  d'autre  part,  d'étudier  les  substances  agissantes.  Ces 
substances  se  classent  en  deux  groupes  :  1°  les  auxétiques  (excitants  de 
reproduction)  et  2*^  les  cinétiques  (excitants  de  mouvements  amœboïdes  dans 
les  cellules).  Les  auxétiques  sont  les  extraits  des  tissus  (muscles,  foie,  testi- 
cule, rate,  glandes  surrénales)  et  certaines  substances  chimiques  (créatine, 
créatinine,  xanthine,  guanidine,  benzamidine,  théobromine  et  autres,  carac- 
térisées par  la  présence  d'un  groupement  d'amidine);  certaines  couleurs 
d'aniline  sont  des  auxétiques  artificiels.  Les  cinétiques  naturels  sont  la 
choline,  la  cadavérine  et  la  neurine;  les  artificiels,  certains  alcaloïdes,  sur- 
tout l'atropine.  Une  substance  cinétique  mélangée  à  une  auxétique  renforce 
l'action  de  cette  dernière  et  peut  même  rendre  auxétique  une  substance  qui, 
par  elle-même,  ne  l'est  pas  (aminés  et  amino-acides).  Sur  le  mode  d'action 
des  auxétiques  on  ne  peut  formuler  que  des  hypothèses  :  les  substances 
contenant  un  groupement  d'amidine  étant  mises  en  liberté  par  la  mort  du 
protoplasme  et  les  couleurs  d'aniline  amenant  aussi  la  mort  de  certaines 
parties  de  la  cellule,  on  peut  supposer  que  la  division  cellulaire  est  provo- 
quée par  des  substances  provenant  de  la  mort  d'autres  cellules  de  l'orga- 
nisme. Une  lésion  occasionnant  cette  mort  i)eut  conduire  ainsi  à  la  formation 
dune  tumeur  maligne.  —  La  fréquence  du  cancer  parmi  les  ouvriers  occu- 
pés à  la  fabrication  du  goudron  et  de  la  résine  par  un  certain  procédé  a 
poussé  les  auteurs  à  examiner  la  matière  travaillée,  dans  laquelle  ils  ont 
constaté  la  présence  d'un  auxétique  puissant.  —  Les  globules  rouges,  nor- 
maux, sont  incapables  de  division,  quel  que  soit  l'auxétique  qu'on  y  applique  ; 
par  contre,  les  globules  provenant  du  sang  de  certains  malades  (dans  les 
iuiémies  consécutives  à  la  cacliexie  cancéreuse  ou  à  la  trypanosomiase)  s'y 


V.  -  ONTOGENESE.  97 

prêtent.  Ces  hématies  pathologiques  sont  caractérisées  par  le  groupement 
de  leurs  granulations  en  une  masse  compacte  ;  sous  l'influence  des  auxé- 
tiques,  un  centrosome  y  apparaît  et  la  division  se  produit.  Les  cellules  patho- 
logiques se  laissent  pénétrer  plus  facilement  que  les  normales  par  les 
substances  actives  diffusant  de  la  gélatine  sur  laquelle  elles  sont  cultivées; 
on  dit  qu'elles  ont  un  coefficient  de  diffusion  moindre;  on  peut  artificielle- 
ment abaisser  ce  coefficient  dans  les  globules  rouges  sains,  en  diminuant 
dans  le  milieu  la  quantité  de  sels  nécessaires,  de  façon  à  maintenir  le  globule 
à  la  limite  de  l'hémolyse.  Dans  cet  état,  il  devient  sensible  à  l'action  des 
auxétiques.  —  M.  Guldsmitii. 

Comité  du  Cancer  (Président  C.  S.  Sherrington,  secrétaire  S.  M.  Co- 
peman).  —  Le  mélahoJismc  dans  le  cancer  [XIV, l",  s].  —  Les  auteurs  ont  été  mis 
sur  la  piste  des  recherches  ci-dessous  par  une  constatation  personnelle  résul- 
tant des  statistiques  et  en  accord  avec  les  observations  antérieures  de  Roger 
Williams,  d'où  il  résulte  que  la  fréquence  du  cancer  n'augmente  pas  régu- 
lièrement avec  l'âge,  mais  devient  moindre  dans  les  années  les  plus  avancées 
de  la  vie.  Le  maximum  de  fréquence  du  cancer  coïncide  avec  la  période  de 
la  vie  où  s'accomplit  la  déchéance  des  fonctions  sexuelles,  c'est-à-dire  de  qua- 
rante-cinq à  soixante-cinq  ans.  Cela  les  a  amenés  à  penser  qu'il  pouvait  y 
avoir  une  relation  étroite  entre  le  cancer  et  l'activité  des  glandes  sexuelles. 
Pour  le  vérifier,  ils  ont  injecté  à  des  souris  auxquelles  ils  avaient  inoculé  le 
cancer,  différents  produits  d'origine  testiculaire,  spermine  (extrait  cristalli- 
sable  des  glandes  mâle  et  femelle,  obtenu  aussi  d'eiutres  tissus,  en  petite  quan- 
tité), émulsion  testiculaire  fraîche  et  orchitine  de  Pœhl  (c'est-à-dire  une  solu- 
tion d'acide  nucléinique  d'origine  testiculaire).  Les  résultats  ne  semblent  pas 
très  décisifs  et  les  auteurs  se  proposent  de  continuer  les  expériences.  Dans  un 
cas,  chez  les  souris  injectées  avec  l'extrait  de  Pœhl  les  tumeurs  ont  subi  la 
même  marche  progressive  que  chez  les  individus  témoins  ;  chez  celles  injec- 
tées avec  l'émulsion,  il  y  a  eu  cessation  de  la  croissance  ou  une  faible  dimi- 
nution des  tumeurs,  et  dans  celles  injectées  avec  la  spermine,  régression  très 
marquée.  Dans  d'autres  cas,  au  contraire,  il  semble  que,  sous  l'influence  de 
doses  trop  fortes  et  trop  répétées  de  spermine,  l'évolution  des  tumeurs  soit 
accentuée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Haaland  (M.  C).  —  Le  cancer  spontané  chez  la  souris.  —  Le  cancer 
dominant  cliez  les  souris  est  celui  de  la  mamelle  :  affaire  de  constitution 
plutôt  que  d'irritations  physiologiques,  car  il  ne  semble  pas  que  les  souris 
qui  se  reproduisent  le  plus  souvent  soient  celles  qui  ont  le  plus  de  cancer. 

Le  cancer  se  greffe  avec  beaucoup  de  succès  (57  succès  sur  59  cas)  sur 
l'animal  même  fournissant  la  greffe  ;  beaucoup  moins  (5  sur  58  cas)  sur  un 
autre  animal,  mais  atteint  lui  aussi  du  cancer;  moins  encore  (5,6  %)  sur 
la  souris  normale,  jeune  ou  vieille. 

11  y  a  plus  probablement  des  causes  locales  favorables  que  des  causes 
constitutionnelles  générales.  —  11.  de  Varignv. 

Apolant  (H.).  —  liésidlats  histologiques  de  Véludc  expérimentale  des  tu- 
meurs. —  A.  expose  l'état  de  nos  connaissances  sur  les  tumeurs  expérimen- 
tales [VIII].  11  a  observé  depuis  1906  une  grande  variabilité  des  tumeurs 
spontanées  de  la  souris  après  passages  successifs.  Ces  tumeurs  passent 
facilement  de  l'aspect  papillaire  à  l'aspect  alvéolaire  ou  à  l'aspect  purement 
acineux.  Ces  transformations  ne  se  produisent  cependant  pas  régulièrement 
et  il  n'y  a  pas  en  réalité  évolution  cyclique,  comme  on  l'a  prétendu.  On 

l'ANISÉE   biologique,   XVI.    1911.  .7 


98  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

remarque  seulement  que  chez  les  animaux  partiellement  immunisés,  les 
tumeurs  reviennent  de  préférence  au  type  acineux  et  on  voit  souvent  une 
transformation  brusque  d'un  carcinome  plexiforme  en  une  tumeur  presque 
typique.  A.  a  observé  plusieurs  fois,  comme  Ehrlich.  le  développement  de 
sarcomes  secondaires,  c'est-à-dire  que  dans  les  greffes  d"uu  carcinome 
spontané  on  voit  le  tissu  conjonctif  se  modifier  considérablement  et  prendre 
l'aspect  sarcomateux.  On  a  ainsi  une  sorte  de  tumeur  mixte  :  si  on  la  greffe, 
le  carcinome  peut  disparaître  et  on  a  un  sarcome  pur.  Depuis  que  la  pre- 
mière observation  de  ce  genre  a  été  publiée,  elle  a  été  maintes  fois  confirmée 
par  divers  auteurs. 

On  peut  se  demander  si  le  sarcome  secondaire  s'est  développé  à  côté  du 
carcinome,  ou  bien  s'il  est  produit  par  métaplasie  de  celui-ci.  A.  n'a  pas 
observé  de  formes  intermédiaires  entre  les  deux  sortes  d'éléments,  la  limite 
est  aussi  nette  que  possible.  D'après  les  données  d'APOLANT  et  Ehrlich,  le 
sarcome  secondaire  se  produirait  sous  l'influence  de  l'irritation  de  voisi- 
nage produite  par  le  carcinome.  Cette  opinion  est  généralement  acceptée. 
Les  éléments  sarcomateux  n'auraient  donc  aucun  lien  génétique  avec  la 
tumeur  greffée  et  tireraient  leur  origine  des  éléments  normaux  de  l'orga- 
nisme, mais  ils  ont  avec  ce  sarcome  un  lien  causal  certain. 

Il  y  a  bien  des  tumeurs  d'origine  épithéliale  où  l'on  voit  les  cellules  pren- 
dre peu  à  peu  l'aspect  f  usiforme  et  se  grouper  un  peu  comme  dans  les  péri- 
théliomes,  mais  c'est  seulement  un  aspect  dû  aux  conditions  de  milieu;  les 
cellules  restent  épithéliales  dans  leur  essence. 

Dans  quelques  cas,  on  observe,  dans  les  carcinomes  très  diffus,  la  forma- 
tion de  cellules  géantes  que  A.  interprète  comme  réaction  de  défense  contre 
un  conjonctif  exubérant.  Dans  ces  cas,  il  est  devenu  impossible  de  distinguer 
les  éléments  épithéliaux  de  ceux  qui  sont  de  nature  conjonctive.  Cependant, 
après  nouvelle  greffe,  ces  tumeurs  peuvent  reprendre  le  type  adénocarci- 
nome,  ce  qui  montre  bien  que  les  éléments  néoplasiques  sont  de  nature 
épithéliale.  Ces  changements  de  type  sont  le  plus  souvent  soudains. 

En  aucun  cas,  ils  ne  peuvent  servir  à  combler  le  fossé  fondamental  qui  sé- 
pare le  carcinome  du  sarcome.  —  Ch.  Ciiampv. 

Lehmann  (E.).  —  La  croissance  anaérobie  des  plantes  supérieures.  — 
L'auteur  établit  par  ses  recherches  qu'il  ne  peut  être  question  d'un  pouvoir 
qu'auraient  les  plantes  supérieures  de  croître  sans  oxygène.  Les  végétaux 
chez  lesquels  une  telle  croissance  est  possible  ne  sont  que  des  exceptions. 
Pour  expliquer  la  croissance  anaérobie,  Nabokich  admet  que  l'énergie  néces- 
saire est  fournie  par  la  respiration  intramoléculaire  et  il  cite  ce  fait  que  la 
nutrition  avec  du  sucre  exalte  la  croissance  d'IIeliafithus  et  de  Zea  dans  un 
espace  vide  d'air,  et  que  des  graines  de  pois  et  de  lupins  peuvent  germer 
môme  en  l'absence  d'oxygène.  Mais  d'un  autre  côté,  les  recherches  de  L. 
montrent  (pie  des  plantes  d'une  respiration  intramoléculaire  intense  ne  s'ac- 
croissent pas  ou  ne  s'accroissent  que  très  peu  en  l'absence  d'air.  II  n'y  a 
donc  pas  parallélisme  entre  la  respiration  intramoléculaire  et  la  croissance 
anaérobie.  —  F.  Péciioutre. 

• 

Paton  Stewart).  —  Expériences  sur  les  œufs  de  poules  en  voie  de  déve- 
loppement. —  P.  essaye  sur  un  matériel  plus  commode  à  se  procurer,  l'œuf 
de  Poule,  les  observations  sur  la  physiologie  de  l'embryon  déjà  faites  sur  les 
œufs  de  Sélaciens.  L'expérience  consiste  à  placer  dans  des  vases  des  œufs  de 
poule  embryonnés,  en  prenantjpour  milieu  ambiant  des  liquides  variés  per- 


V.  -  ONTOGENESE.  99 

mettant  ae  déterminer  l'action  individuelle  des  différents  constituants  de 
ces  liquides.  —  Y.  Del.\ge  et  M.  Goldsmith. 

Miyaké  (K.).  —  Le  dr'velojipemeiU  des  gamétophyles  et  V embryogénie  du 
CunniiKjhamin  sinensis.  —  Le  cône  mâle  commence  à  se  développer  au  mois 
de  septembre;  avant  la  fin  de  l'année  les  cellules-mères  du  pollen  sont  for- 
mées; elles  se  divisent  en  fin  de  février  ou  au  commencement  de  mars  ;  au 
cours  de  ces  divisions  leur  noyau  subit  la  réduction  chromatique,  le  nombre 
haploïde  de  chromosomes  étant  de  douze.  Le  grain  de  pollen  à  maturité  ren- 
ferme deux  noyaux,  un  noyau  végétatif  et  un  noyau  générateur,  séparés  par 
une  membrane  protoplasmique.  La  cellule  qui  renferme  le  noyau  générateur 
se  divise  en  deux  cellules  dont  l'une  fournit  deux  gamètes  mâles.  La  polli- 
nisation se  fait  au  début  d'avril;  fin  juin,  le  tube  pollinique  atteint  le  pro- 
thalle femelle.  Le  cône  femelle  commence  à  se  former  à  l'automne;  il  se 
forme  au  printemps  suivant  dans  chaque  ovule  une  seule  cellule-mère  de 
mégaspores  ;  il  en  naît  deux  cellules  ;  une  seule  se  divise  à  nouveau,  de  sorte 
qu'il  se  forme  trois  mégaspores  ;  ces  divisions  s'accompagnent  d'une  réduc- 
tion chromatique.  L'une  des  trois  mégaspores  donne  naissance  au  prothalle 
femelle,  porteur  de  treize  à  seize  archégones.  La  fécondation  se  fait  en  juil- 
let, une  cellule  mâle  féconde  l'oosphère  ;  le  noyau  de  fusion  se  divise  trois 
fois  de  suite,  puis  les  huit  noyaux  ainsi  formés  s'isolent  par  des  cloisons  ; 
ainsi  naît  un  massif  cellulaire  qui  se  développe  par  la  suite.  Ces  divers  phé- 
nomènes attestent  des  affinités  proches  entre  les  Cunninghamia,  d'une  part, 
et,  d'autre  part,  les  Taxodium  et  Cryptomeria.  —  F.  Moreau. 

y)  Facteurs  de  l'ontogenèse. 

Hooker  (Davenport).  —  Développement  et  fonctions  du  muscle  volontaire 
et  cardiaque  chez  les  embryons  sans  nerfs.  —  L'auteur  excise  chez  un  em- 
bryon de  grenouille  de  2™'"25  à  3™™75  de  longueur  (suivant  les  espèces)  le 
cerveau  postérieur  et  la  moelle  épinière  ;  la  peau  enlevée  se  régénère  d'elle- 
même.  La  différenciation  des  fibrilles  musculaires  et  l'établissement  des 
connexions  nerveuses  précède  de  peu  l'acquisition  de  la  contractilité  par 
les  myotomes.  Les  muscles  volontaires  qui  se  développent  en  dehors  de  l'in- 
fluence du  système  nerveux  se  contractent  sous  l'influence  d'excitation  mé- 
canique directe  et  d'excitation  électrique.  Il  n'est  pas  certain  que  l'excitation 
puisse  être  transmise  'par  des  voies  non  nerveuses  ;  cependant,  un  myo- 
tome  peut,  par  sa  contraction,  provoquer  celle  d'un  myotome  voisin.  Le 
développement  du  cœur  et  de  ses  tissus  se  poursuit  normalement,  bien 
qu'avec  une  rapidité  diminuée.  Les  anomalies  observées  sont  dues  aux  trou- 
bles fonctionnels  dont  témoigne  l'état  œdémateux  général  et  qui  doivent 
être  attribués  à  l'oxygénation  insuffisante  des  tissus.  Celle-ci  tient  aux  trou- 
bles dans  l'apport  du  sang  artériel  et  à  l'absence  de  branchies  externes, 
due  à  la   technique   opératoire.  —  Y.  Delage   et  M.  Goldsmith. 

Dûrken  (Bernhard).  —  Sur  l'extirpation  précoce  des  ébauches  de  mem- 
bres chez  la  grenouille.  —  Le  but  de  ces  recherches  a  été  de  vérifier  dans 
quelle  mesure  les  parties  du  cerveau  sont  homologues  chez  différents  Verté- 
brés et  surtout  se  correspondent  au  point  de  vue  de  leurs  fonctions  motrices. 
L'auteur  a  essayé  pour  cela  de  voir  à  quel  point  l'excision  précoce  de  mem- 
bres locomoteurs  retentirait  sur  le  système  nerveux.  Les  premiers  rudi- 
ments des  membres  chez  liana  fusca  se  présentent  d'abord  sous  l'aspect 
d'une  simple  protubérance  cellulaire  qu'il  est  possible  d'exciser  avec  une 
certaine  précision. 


100  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Quand  l'extirpation  d'une  ébauche  n'est  pas  suffisamment  précoce,  une 
régénération  se  produit  normalement  et  aucune  influence  ne  s'exerce  sur 
les  autres  membres.  On  peut  empêcher  cette  régénération  et  obtenir  les 
résultats  dont  il  va  être  question,  soit  par  des  excisions  ultérieures  récidi- 
vantes, soit  par  une  excision  primitive  un  peu  plus  précoce.  Dans  ce  cas,  le 
membre  excisé  manque,  mais  les  autres  restent  normaux.  —  Si  l'excision 
primitive  est  un  peu  plus  précoce,  les  autres  membres  ne  sont  pas  influencés, 
mais  le  membre  opéré  manque  complètement  et  l'atrophie  s'étend  aux  cein- 
tures et  aux  apophyses  transverses  des  vertèbres  correspondantes.  —  Si 
l'excision  est  plus  précoce  encore,  les  membres  non  intéressés  par  l'opéra- 
tion subissent  par  contre-coup  des  malformations  (hyperdactylie,  hyper- 
mélie)  ou  une  atrophie  qui  les  réduit  à  des  moignons  plus  ou  moins  déformés. 
Concurremment,  on  observe  dans  le  système  nerveux  les  modifications  sui- 
vantes. On  constate  une  asymétrie  de  l'ensemble  du  système  nerveux  du 
côté  correspondant,  résultant  d'un  moindre  développement  des  nerfs,  moelle 
épinière  et  cerveau  du  côté  opéré.  Les  lésions  s'étendent  au  cerveau  moyen, 
lobes  optiques  et  tubercules  quadrijumeaux.  Dans  le  cerveau  antérieur,  la 
réaction  varie  selon  que  le  rudiment  extirpé  est  scapulaire  ou  pelvien.  Dans 
le  dernier  cas,  l'hémisphère  du  côté  correspondant  est  plus  petit  et  la  paroi 
des  deux  hémisphères  est  amincie;  dans  le  premier,  c'est  l'hémisphère 
opposé  qui  est  le  plus  petit  et  l'amincissement  de  la  paroi  porte  sur  l'hémi- 
sphère homonyme  seulement. —  Quand  l'excision  est  tout  à  fait  précoce,  cette 
asymétrie  dans  le  système  nerveux  ne  se  manifeste  plus,  par  le  fait  que  ses 
deux  moitiés  sont  également  atrophiées.  L'arrêt  de  la  différenciation  anato- 
mique  et  histologique  marche,  comme  dans  le  cas  précédent,  de  pair  avec  les 
malformations  macroscopiques.  Les  cellules  nerveuses  sont  plus  petites  et 
moins  nombreuses,  mais  il  n'y  a  pas  de  dégénérescence  pathologique.  Il  y  a 
une  interdépendance  entre  ce  développement  du  système  nerveux  central 
et  celui  des  parties  innervées;  dans  cette  corrélation,  c'est  le  système  ner- 
veux qixi  est  le  primiim  mnvcus,  ce  qui  n'empêche  pas  qu'une  réaction  en 
sens  inverse  puisse  se  manifester,  comme  le  montrent  les  malformations  du 
cerveau  sous  l'influence  de  celles  des  membres.  Ces  relations  ne  sauraient 
être  mises  sur  le  compte  d'une  énergie  morphogène  du  système  nerveux. 
L'auteur  rappelle,  en  effet,  l'observation  si  souvent  faite  que  les  corrélations 
de  développement  se  manifestent  dans  l'embryon  bien  avant  l'apparition 
d'un  système  nerveux.  11  s'agit  donc  de  corrélations  ontogéniques  existant 
entre  toutes  les  parties  du  corps  en  voie  de  développement,  mais  particuliè- 
rement développées  entre  le  système  nerveux  et  les  autres  organes. 

Les  corrélations  ontogéniques  sont  loin  d'avoir  une  rigidité  absolue,  ainsi 
qu'il  résulte  de  divergences  entre  les  diverses  expériences  de  même  nature. 
L'auteur  croit  en  donner  l'explication  en  invoquant  deux  facteurs  métaphy- 
siques :  la  corrélation  et  l'autorégulation,  agissant  en  sens  inverse  l'un  de 
l'autre  avec  des  coefficients  variables,  suivant  les  circonstances.  Mais  cela 
n'expliqne  rien,  car  on  ne  sait  rien  de  ces  coefficients  qui  ne  leur  soit 
attribué  arbitrairement,  en  vue  d'expliquer  les  faits  observés. 

Cette  influence  du  système  nerveux  se  manifeste  aussi  dans  la  régénéra- 
tion, car  si  le  système  nerveux  est  altéré  par  suite  de  l'extirpation  précoce 
du  membre,  la  régénération  est  déficiente.  —  Il  faut  distinguer  ces  faits 
dépendant  des  corrélations  de  développement  des  dégénérescences  consécu- 
tives aux  amputations  plus  tardives.  —  La  réaction  énergique  du  cerveau 
moyen  aux  atrophies  des  extrémités  montre  que  cette  partie  de  l'encéphale 
iou'e  un  rôle  important  dans  la  motilité  des  membres.  Le  cervelet,  au  con- 
traire  ne  montre  aucune  réaction,  et  cela  autorise  à  conclure  que  l'homo- 


V.  -  OiNTOGÉNÈSE.  101 

logie  entre  le  cervelet  des  Amphibiens  et  celui  des  Vertébrés  supérieurs  est 
au  moins  douteuse.  — Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Jesenko  (F.).  —  Quelques  nouveaux  procédés  pour  raccourcir  la  période 
de  repos  des  végétaux  ligneux.  —  Ces  procédés  consistent  à  injecter  de  l'eau 
pure  ou  de  l'eau  additionnée  d'alcool  ou  d'éther  dans  des  rameaux  dont  on  a 
supprimé  les  bourgeons  terminaux  pour  assurer  une  meilleure  pénétration 
des  liquides.  On  porte  ensuite  ces  rameaux  sous  cloches  dans  la  serre 
chaude.  Pour  obtenir  un  résultat,  il  importe  de  choisir  le  moment  favorable. 
Si  les  bourgeons  ne  sont  pas  encore  entrés  dans  la  période  de  repos  assi- 
gnée à  chaque  espèce,  il  ne  se  produit  aucune  accélération  de  la  végétation  ; 
dans  le  cas  contraire,  le  traitement  artificiel  hâte  l'éclosion  des  bourgeons.  — 

F.  PÉCIIOUTRE. 

Micheels  (B.).  —  Recherches  sur  Caulerpa  proliféra.  —  La  prolifération 
s'effectue  mieux  dans  l'eau  de  l'aquarium  de  Naples  que  dans  l'eau  puisée  à 
plus  d'un  kilomètre  de  la  côte,  dans  l'eau  de  mer  naturelle  que  dans  cer- 
taines eaux  de  mer  artificielles,  en  vase  ouvert  qu'en  vase  fermé.  Il  ne  se 
produit  aucune  prolifération  dans  l'obscurité  complète.  La  prolifération  ne 
se  produit  pas  sous  l'influence  des  radiations  de  la  moitié  la  moins  réfran- 
gible  du  spectre;  elle  peut  se  produire  sans  le  concours  des  radiations  de 
l'infra-rouge  et  de  l'ultra-violet;  elle  se  produit  sous  l'action  de  la  moitié 
la  plus  réfrangible  du  spectre.  —  F.  Péchoutre. 


CHAPITRE  VI 
L<a  téraïosféiièse 


Barfurth  (Dietrich).  —  Experimentelle  Untersuchung  ûber  die  Vererbung 
der  Hjujcrdactylie  bei  Hiïhnern.  —  i  Mitteilung  :  der  Fliigelhocker  des 
Hahnchens,  eine  rudimentàre  Ilyperdactylie.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIIl, 
255-273,  1  pi,.  2fig.)  [110 

Buscalioni  (L.)  e  Muscatello  (G.).  —  Conlribuzione  allô  studio  délie 
lesioni  /"o^/Z/rtri.  (Malpighia,  XXIV,  27-152,  4  pi.)  [110 

Conklin  (E.  J.).  —  The  Organisai  ion  of  the  Egg  and  t/te  Development  of  Sin- 
gle Blaslomeres  of  Phallusia  maniilhda  (Journ.  exper.  Zool.,  X,  393-407, 
12  fig.)  [104 

Conte  (A.)  et  Vaney  (C).  —  Production  expérimentale  de  Lépidoptères 
acéphales.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  404-406.)  [105 

Dogiel  (V.).  —  Ein  interessanter  Fall  von  atavistischer  Missbildung  bei 
einer  Pantopodenlarve.  (Zool.  Anz.,  XXXVIII,  321-323,  1  fig.)  '  [110 

Gaskell  (  J.  F.).  —  The  Action  of  X-Rays  on  the  developing  Chick.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  564,  305.)  [105 

Herlant  (Maurice).  —  Recherches  sur  les  onifs  di-  et  trispermiques  de  Gre^ 
nouille.  (Arch.  de  Biol.,  XXVI,  234  pp.,  5  pi.)  [108 

Herpin  (A.). —  Cas  particulier  de  dents  à  la  naissance.  (C.  R.  Ass.  Anat., 
13^  Réunion,  Paris,  181-182.)  [110 

Hert-wig  (G.)-  —  Radiumbestrahhing  unbefruchteter  Froscheier  und  ihre 
Entwickclung  nach  Befruchtung  mit  nornialein  Samen.  (Arch.  mikr.  Anat., 
LXXVII,  165-209,  3  fig.,  3  pi.)  [107 

Hert-wig  (O.).  —  Die  Radinmkrankheit  tierischer  Keimzellen.  (Arch.  mikr. 
Anat.,  LXXVII,  1-164,  6  pi.)  [106 

Hert-wig  (P.).  —  Durch  Radiumbestrahlung  hervorgerufene  Veranderun- 
gen  in  den  Keriilheihmijsfiguren  der  Eier  von  Ascaris  megalocephala. 
(Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  301-312,  1  pi.)  [107 

Hey  (Adolf).  —  Ueber  kiinstlich  erzeugte  Janusbildungen  von  Triton  tœ 
niatus.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIII,  117-195,  5  pi.,  32  fig.)  [105 

a)  Jenkinson  (J.  'W.).  —  On  the  development'.  of  isolated  pièces  of  the 
gastrulx  of  the  Sea-Crchin,  Sirongylocentrotus  lividus.  (Arch.  Entw.- 
Mech.,  XXXII,  269-297,  27  fig.)  [104 

b) On  the  effect  of  certain  isotonic  solutions  on  the   development  of 

the  frog.  A    correction   and   extension   of  previous   observations.    (Arch. 
Entw.-Meeli.,  XXXII,  688-698.) 

[Correction  au  travail  publié  par  J.  dans  le  vol.  XXI  de 


VI.  —  LA  TERAÏOGENESE.  103 

l'Arch.  Entw.-Mech.,  sur  rinfluence  des  solutions  salines  isotoniques 
sur  le  développement  de  la  grenouille.  A  cette  époque  et  par  erreur, 
plusieurs  de  ses  solutions  avaient  été  mal  faites.  Prépai'ées  cette  fois  avec 
une  exactitude  rigoureuse,  elles  ont  donné  des  résultats  qui  concordent 
avec    les   conclusions  énoncées  dans  le  premier  travail.  —  A.  Bkachet 

Kirkbride  (Mary  Butler).  —  Embryogénie  disturbances  of  thc  testis. 
(Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  717-726,  1  pi.)        [Cité  à  titre  bibliographique 

Laçasse  (R.)  et  Magnan  (A.).  —  Sur  un  monstre  humain  bicéphale.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLIII,  730-732,  2  fig.)  [110 

Loeb  (Jacques)  und  'Wasteneys  (Hardolph).  —  Die  Befi7ifliissim{/  dor 
Eitltvic/iltiiK/  inidder  Od'ijdatioiisrori/dngc  im  Seeigelei [Arbaeia).  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXVII,  H.  5,  6,  410-423.)  [108 

Lunghetti  (Bernardine).  —  Sopra  i  canali  ependimali  (midollari)  accessori 
e  sut  loro  significato.  (Anat.  Anz.,  XXXVIll,  141  pp.,  5  fig.) 

[Description  d'une 
division  du  canal  épendymaire  avec  canaux  épendymaires  accessoires. 
Historique  de  la  question,  exposé  des  théories  explicatives.  —  A.  Prenant 

a)  Magnan  (A.).  —  Xiphopages  humains.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLllI,  834- 
8:57,  2  tig.)  [Description 
d'un  monstre  xiphopage  à  deux  corps  soudés  par  la  poitrine  et  l'abdomen 
avec  viscères  thoraco-abdominaux  simples.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

b)  —  —  Un  cas  d'acéphalie  humaine.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  970-972, 
2  fig.)  [Description  d'un  cas.  —  M.  Goldsmith 

O'Donogliue  (Ch.  H.).  —  Ttro  cases  of  abnormal  hearths  and  one  of  an 
abnormal  anterior  abdominal  vcin  in  the  frog.  (Zool.  Anz.,  XXXVII, 
35-38,  3  fig.)  [Descriptif.  —  M.  Goldsmith 

Perriraz  (J.).  —  Biologie  florale  des  Hortensias.  (Bull.  Soc.  vaud^sc.  nat., 
XLVII,  .51-03,  2  fig.)  [111 

Pressler  (Curt).  —  Beobachtungen  tmd  Versuclie  ïiber  den  normalen  und 
inversen  Situs  visceriim  et  cordis  bei  Anurenlarven.  (Arch.  Entw.-Mech., 
XXXII,  1-35,  4  pl.)  [104 

Kabaud  {^Etienne).  —  Sur  les  monstres  Paracéphaliens  et  Acéphaliens. 
(C.   R.  Ac.  Se,  CLIII,  1247-1259.) 

[Discussion  sur  le  cas  exposé  par  Magnan.  —  M.  Goldsmith 

Schmidt  (H.).  —  Teratologisc/ie  Beobachtungen  an  einigen  einheimischen 
Pflanz-en.{Be\h.  z.  bot.  Centralbl.,  XXVlll,  Abt.  2,  301-328.) 

[Liste  étendue  de  cas  tératologiques.  —  F.  Moreau 

Spooner  (Georgina  B.).  —  Embryological  sludies  on  the  centrifuge .  {ionvn. 

exper.  Zool.,  X,  23-45,  13  fig.)  [Voir  ch.  V 

Tournois   (I.).   —  Anomalies  florales  du  Houblon  japonais  et  du  Chanvre 

déterminées  par  des  semis  hâtifs.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1017-1020.) 

[Des  semis  hâtifs 

faits  avant   la  fin  de  l'hiver  provoquent  une  première  floraison  sur  des 

individus   très  jeunes   et  l'apparition  d'anomalies  sexuelles.  —  M.  Gard 
Tur  (  Jan).  —  Sur  le   développement  des  œufs   de    Scyllium  {Se.   canicula 

Cuv.)  exposés  à  l'action  du  radium.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13°  Réunion,  Paris, 

26-31,  5   fig.)  [108 

"Werber     (E.     I.).    —     Ueber    regeneratàhnliche   Flilgelmissbildung   einer 

Stubenfiiege  {Musca  domestica  L.).  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  1-7,  1  fig.) 

[Observe 


104  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chez  une  Mouche  à  Mexico  une  malformation  des  ailes  qui  lui  paraît  [sans 
preuves  bien  démonstratives]  provenir  d'une  régénération  de  ces  organes 
rappelant   celle  observée  par  Kammerer.   —  Y.  Delage  et  M.  Gold.smith 

'\^oir  pp.  84  et  85  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


2.  Tératogénèse  expérimentale. 

a.  Soustraction  d'une  partie  du  matériel  embryogénique. 

p)  Blastotomie. 

Conklin  (Edwin  J.).  —  L'organisa tioii  de  Fanif  et  le  développement  de 
blastomères  isolés  c/ie:.  Phallusia  mammillata  [V].  — L'œuf  de  Phallusia,  bien 
qu'à  l'état  vivant  il  soit  transparent  comme  du  cristal  et  ne  montre  aucune 
différenciation,  ne  présente,  après  fixation,  aucune  différence  essentielle  avec 
les  œufs  des  autres  Ascidies  :  on  y  retrouve  le  croissant  protoplasmique 
colorable  par  Téosine  au  pôle  végétatif,  se  formant  après  l'entrée  du  sper- 
matozoïde et  donnant  naissance  aux  cellules  musculaires  et  mésenchyma- 
teuses  de  la  queue  de  la  larve  ;  les  lignées  cellulaires  ne  différent  point  de  ce 
qui  a  été  décrit  chez  Cynthia  et  Ciona. 

Les  expériences  de  blastotomie,  portant  sur  1  blastomère  du  stade  2  ou  1 
ou  2  blastomères  du  stade  4,  montrent  que  l'animal  a  ses  blastomères  haute- 
ment différenciés  et  doués  d'un  pouvoir  régulateur  minimum.  Malgré  Tap- 
parence  parfois  contraire,  les  coupes  montrent  que  les  demi-larves  peuvent 
posséder  les  organes  médians  (endostyle,  plaque  neurale  etc.),  mais  ne  pos- 
sèdent jamais  les  organes  qui,  dans  l'ontogenèse  normale,  proviennent 
exclusivement  des  parties  détruites.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

a)  Jenkinson(  J.  ^W.).  —Sur  le  développement  de  fragments  de  gastrulasde 
Strongylocenlrolus  lividus.  —  J.,  en  employant  une  technique  plus  délicate, 
mais  plus  précise  (section  des  gastrulas  avec  un  fin  couteau),  répète  les  expé- 
riences qu'a  publiées  Driesch  sur  le  même  sujet,  il  y  a  quelques  années.  Les 
résultats  auxquels  il  arrive  sont  cependant  partiellement  différents.  Si  l'ecto- 
derme  et  l'endoderme  ont  déjà  dans  la  gastrula  des  potentialités  différentes, 
puisqu'un  fragment  exclusivement  ectodermique  ne  gastrule  jamais 
(Driesch),  ils  ont  en  outre  des  potentialités  régionales  assez  nettement  déter- 
minées. En  d'autres  termes  les  deux  feuillets  primaires  ne  sont  pas  en  eux- 
mêmes,  comme  l'avait  admis  Driesch,  des  systèmes  équipotentiels.  Ainsi,  par 
exemple,  il  est  inexact  de  dire  que  n'importe  quelle  partie  de  Tendoderme 
peut  donner  un  intestin  tripartite  de  Piuteus,  car  un  fragment  provenant 
du  voisinage  du  pôle  apical  en  est  incapable.  En  somme,  pour  J.,  il  y  a  déjà, 
dès  la  gastrulation,  des  localisations,  vagues  encore,  mais  réelles  dans  les 
propriétés  évolutives  de  l'ectoderme  et  de  l'endoderme.  —  A.  Br.\chet. 

b.  Influence  tératogénique  des  divers  agents. 

a)  In/lucnce  des  agents  mécaniques  et  physiques. 

Pressler  (C).  —  Recherches  expérimentales  sur  l'inversion  des  viscères  et 


Vr.  —  LA  TÉRATOGÉNÈSE.  105 

du  cœur  chezles  larves  d'atnphibicns  anoures  [XIII,  1",  a].  —  P.  donne,  dans 
ce  travail,  le  résultat  détaillé  d'exjjériences,  réalisées  et  sommairement  pu- 
bliées déjà  par  Spemann  en  190G.  Sur  un  embryon  de  fiana  eseulenta  ou  de 
Bombinalor  igneus  où  la  gouttière  médullaire  est  encore  largement  ouverte,  on 
enlève^  avec  une  fine  aiguille  de  verre  un  lambeau  quadrangulaire  de  la  paroi 
dorsale  (comprenant  :  plaque  neurale,  cliorde  dorsale,  voûte  du  tube  digestif), 
puis  on  le  réimplante  en  le  retournant,  c'est-à-dire  en  plaçant  en  arrière  le 
bord  cranial  et  vice  versa.  La  réimplantation  se  fait  très  bien,  et  au  bout  d'un 
certain  temps,  on  constate,  dans  la  grande  majorité  de  ces  larves,  une  inversion 
totale  des  viscères,  y  compris  le  cœur.  Le  renversement  du  lambeau  excisé 
a  donc  bouleversé  l'organisation  du  corps  tout  entier,  même  d'organes, 
comme  le  cœur,  qui  sont  relativement  loin  de  la  zone  opérée.  P.  insiste  sur 
le  fait  que  ce  n'est  pas  le  renversement  du  pancréas  dorsal  qui  est  la  cause 
de  l'inversion  du  reste  des  organes.  Gotte  avait  dit,  en  effet,  et  à  ce  qu'il 
semble  avec  assez  de  raison,  que  la  différenciation  très  précoce  du  pancréas 
dorsal,  dans  la  partie  droite  de  la  voûte  du  tube  digestif,  cliez  le  crapaud,  est 
la  cause  déterminante  de  l'asymétrie  de  tous  les  autres  viscères.  Il  était  dès 
lors  tout  naturel  de  penser  que  son  inversion  amènerait  celle  de  tout  le  reste. 
Les  objections  que  P.  fait  à  cette  manière  de  voir  ne  sont  pas  absolument 
convaincantes  et  personnellement  je  tends  à  croire  que  les  résultats  expéri- 
mentaux obtenus  par  P.  viennent  en  confirmation  des  observations  de  Gotte. 
Quant  à  l'inversion  du  cœur,  elle  est  la  conséquence  de  celle  des  veines 
vitellines,  et,  d'une  façon  générale,  de  tout  l'appareil  circulatoire  de  la 
région  abdominale.  —  A.  Brachet. 

Conte  (A.)  et  Vaney  (G.).  —  Production  expérimentaie  de  Lépidoptères 
acéphales.  —  En  ligaturant  fortement  la  partie  antérieure  du  corps,  entre 
la  tête  et  le  thorax,  chez  des  chenilles  de  Bombyx  mari,  Chelonia  Caja  et 
Lymantria  dispar,  les  auteurs  ont  provoqué  le  dessèchement  de  la  région 
céphalique  qu'ils  enlevaient  alors  à  coups  de  ciseaux.  Les  chenilles  ainsi 
décapitées  se  transforment  en  chrysalides  d'une  façon  normale,  mais  à  ce 
stade  un  petit  nombre  seulement  survit.  Les  chrysalides,  dépourvues  de 
têtes,  présentent  cependant,  si  on  les  excite,  les  réactions  habituelles.  Chez 
Lymantria  dispar,  les  auteurs  ont  pu  conduire  la  métamorphose  jusqu'à  la 
forme  adulte;  le  papillon  est  acéphale,  mais  ne  présente  aucun  autre  trait 
anormal.  Ils  en  concluent  que  l'intégrité  de  l'individu,  pas  plus  que  la  pré- 
sence des  centres  nerveux  céphaliques,  n'est  pas  nécessaire  à  l'accomplisse- 
ment de  la  métamorphose  [X].  —  M.  Goldsmith. 

Hey  (Adolf).  —  Production  expérimentale  de  monstres  Janus  chez  Triton 
tœnialus.  —  Ce  travail  contient  la  description  détaillée  d'une  série  de  mons- 
tres «  Janus  T>  à  divers  degrés,  obtenus  par  le  procédé  de  Spemann  (étran- 
glement par  ligature  d'œufs  en  segmentation,  de  blastulas  ou  de  gastrulas). 
On  ne  peut  que  renvoyer  à  cette  description  ceux  que  la  question  intéresse- 
rait. Spemann  a  fait  connaître,  il  y  a  plus  de  dix  ans,  les  résultats  de  l'étran- 
glement par  ligature  des  œufs  de  triton.  Selon  la  position  du  fil,  et  d'une 
façon  générale  selon  les  conditions  de  l'expérience,  on  peut  obtenir  par  ce 
procédé,  ou  bien  deux  individus  complets,  ou  bien  toutes  les  variétés  possi- 
bles de  «  Janus  ».  L'étude  de  H.,  en  ajoutant  de  nombreux  détails  descrip- 
tifs à  ceux  qui  étaient  déjà  connus,  n'apporte  aucun  élément  nouveau  pour 
l'interprétation  de  ces  anomalies.  — A.  Brachet. 

Gaskell  (J.  F.).  —  L'action  des  rayons  X sur  le  développement  du  poussin. 


106  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

—  Les  rayons  X  diminuent  l'activité  mitotique  des  tissus  en  croissance. 
S'ils  le  font  au  delà  d'un  certain  point,  l'animal  ne  peut  résister.  La  dose 
critique  varie  selon  la  phase  du  développement  :  elle  diminue  à  mesure  que 
l'indice  mitotique  s'abaisse.  On  n'aperçoit  pas  d'autres  changements  macro- 
ou  microscopiques  sous  l'action  des  rayons  X  :  les  proportions  et  la  structure 
des  divers  tissus  restent  inaltérées.  —  H.  de  Varigny. 

(j)  Influence  des  agents  chimiques. 

Hertwig  (O.).  —  La  maladie  du  radium  dc>i  cellules  sexuelles  animales. 

—  H.  entreprend  cette  étude  non  seulement  pour  elle-même,  mais  comme 
moyen  d'analyse  des  phénomènes  de  la  fécondation  et  de  l'hérédité. 

Dans  ce  premier  travail,  il  fait  l'historique  de  la  question,  passant  en 
revue  les  travaux  qui  traitent  de  l'action  de  l'irradiation  sur  la  cellule  végé- 
tale, sur  les  œufs,  sur  les  tissus  d'animaux  adultes.  Il  aborde  ensuite  Texposé 
de  ses  expériences.  Il  a  irradié  au  radium  des  œufs  de  grenouilles  au  début 
de  leur  développement,  pendant  la  première  mitose  de  maturation.  Les  œufs 
ne  se  sont  pas  développés  plus  loin  que  la  blastula.  Il  a  ensuite  irradié  un 
temps  très  court  des  œufs  au  stade  de  deux  blastomères;  il  a  obtenu  des 
embryons  plus  ou  moins  anormaux  qui  meurent  plus  ou  moins  vite. 

Dans  une  autre  série  d'expériences,  il  irradie  des  spermatozoïdes  avant 
de  s'en  servir  pour  la  fécondation.  Les  spermatozoïdes  ne  meurent  pas  ainsi 
que  BoHN  l'avait  observé  chez  l'oursin,  leurs  mouvements  ne  se  ralentissent 
qu'après  une  irradiation  assez  lente.  H.  irradie  pendant  des  temps  variables 
des  spermatozoïdes  de  Bana  fusca  et  Bana  esculenta.  Il  arrive  à  cette  con- 
clusion que  les  spermatozoïdes  irradiés  pendant  un  temps  très  long  donnent 
des  produits  plus  normaux  que  ceux  qu'il  a  irradiés  pendant  un  plus  court 
laps  de  temps.  Il  établit  alors  des  expériences  où  il  irradie  très  longtemps 
les  spermatozoïdes  entre  deux  capsules  de  radium,  de  la  façon  la  plus  intense 
possible.  Les  larves  se  développent  alors  plus  lentement  et  sont  plus  petites 
que  les  témoins,  mais  elles  sont  sensiblement  normales. 

H.  fait  ensuite  une  étude  histologique  des  œufs  irradiés  et  des  anomalies 
de  structure  et  de  développement.  Dans  les  œufs  fortement  altérés  par  l'ir- 
radiation, c'est  au  stade  de  gastrulation  que  se  produisent  les  anomalies  de 
développement  les  plus  nettes,  et  c'est  à  ce  stade  aussi  que  beaucoup  d"œufs 
périclitent.  Ce  stade  apparaît  donc  comme  un  moment  critique  de  1  ontoge- 
nèse. Dans  les  œufs  qui  se  développent  au  delà,  on  observe  fréquemment 
des  hémi-embryons,  des  embryons  avec  sjnna  hifidd.  Selon  H.,  ces  altéra- 
tions ont  ici  une  tout  autre  signification  que  celles  qu'elles  ont  dans  les  expé- 
riences de  divers  autres  auteurs,  car  l'altération  qu'il  a  produite  n'a  pas 
porté  sur  quelques  cellules  seulement,  mais  sur  l'ensemble  du  germe. 

Dans  un  autre  travail,  H.  étudie  les  altérations  de  la  structure  microsco- 
pique surtout  dans  le  système  nerveux  central  des  embryons  provenant  de 
spermatozoïdes  irradiés.  Souvent  le  tube  nerveux  s'est  mal  formé  et  la  moelle 
épinière  est  cloisonnée  par  un  septuni  médian.  On  observe  aussi  dans  le 
tube  nerveux  divers  phénomènes  de  nécrobiose.  Dans  les  yeux,  il  y  a  des 
nécroses  entre  les  deux  feuillets  de  la  vésicule  oculaire  et  dans  la  vésicule 
cristallinienne.  L'épiderme  est  rarement  normal  chez  les  animaux  provenant 
de  spermatozoïdes  irradiés.  Le  sang  et  les  vaisseaux  présentent  des  altéra- 
tions diverses,  selon  que  les  animaux  proviennent  de  spermatozoïdes  irradiés 
plus  ou  moins  fortement.  H.  a  étudié  aussi  chez  ses  larves  tous  les  autres 
tissus. 

Dans  une  deuxième  partie,  il  se  demande  quelle  est  la  signification  théo- 


VI.  -  LA  TERATOGENESE.  107 

rique  de  tous  ces  faits.  Il  constate  qu'en  somme  les  altérations  sont  extrême- 
ment diverses,  et  ressortissent  pour  une  part  de  modifications  dans  la 
chronologie  du  développement,  pour  une  autre  part  de  modifications  topogra- 
phiques. L'action  du  radium  lui  parait  être  toujours  plus  ou  moins  localisée 
sur  certains  organes  ou  dans  certaines  régions  (système  nerveux,  sang, 
muscles).  D'ailleurs,  l'action  du  radium  sur  les  œufs  en  segmentation  montre 
que  les  altérations  sont  en  raison  directe  du  temps  d'irradiation.  Au  contraire, 
si  l'on  agit  suv  les  spermatozoïdes,  on  observe  que  les  altérations  de  l'em- 
bryon sont  d'abord  en  raison  directe,  puis  en  raison  inverse  du  temps  d'irra- 
diation; c'est  que  lorsque  le  temps  d'irradiation  a  été  très  long,  l'embryon 
se  développe  par  un  processus  qu'on  doit  assimiler  à  une  parthénogenèse 
partielle  ou  totale. 

11  résulte  de  cela  que  l'irradiation  agit  bien  sur  la  chromatine  et  sur  elle 
seulement.  Elle  ne  semble  avoir  aucune  action  sur  les  lécithines,  ou  du  moins 
une  telle  action  n'est  pas  démontrée.  Il  importe  de  remarquer  aussi  qu'elle 
agit  sur  les  cellules  sexuelles,  tandis  que  son  action  sur  les  cellules  vieilles 
et  différenciées  est  faible  ou  nulle,  fait  qui  cadre  bien  avec  l'hypothèse  d'une 
action  sur  la  chromatine.  —  Ch.  Champy. 

Hert"wig  (P.).  —  Les  modifications  causées  par  l'irradiation  à  l'œuf 
dWscaris  megalocephala  en  segmentation.  —  P.  H.  a  fait  agir  les  rayons  du 
radium  sur  l'œuf  d'Ascaris  en  segmentation.  Les  altérations  consécutives 
des  embryons  n'apparaissent  pas  immédiatement,  mais  seulement  après 
plusieurs  mitoses;  cela  s'explique  parce  que  les  rayons  du  radium  ont 
une  action  spécifique  sur  la  chromatine  et  sont  sans  action  sur  les  autres 
parties  de  la  cellule.  P.  H.  pense  à  étudier  ce  phénomène  pour  la  démons- 
tration de  l'existence  des  hétérochromosomes.  —  Ch.  Champy. 

Hertwig  (G.).  —  Irradiation  au  radium  d'œufs  de  grenouille  non  fécondés 
et  leur  développement  après  fécondation  par  des  spermatozoïdes  tïormaux. 
—  G.  H.  a  établi  une  série  d'expériences  qui  constituent  en  somme  le  co- 
rollaire de  celles  de  son  père.  Il  irradie  des  œufs  vierges  pendant  des 
temps  variables  avec  des  préparations  plus  ou  moins  actives.  Dans  ces  con- 
ditions on  remarque  que  les  altérations  de  l'embryon  sont  d'abord  propor- 
tionnelles au  temps  d'irradiation,  puis,  si  l'on  augmente  progressivement  le 
temps  d'exposition,  il  arrive  un  moment  oîi  les  altérations  sont  de  moins 
en  moins  grandes  pour  devenir  peu  à  peu  nulles.  Les  préparations  peu 
actives  de  radium  donnent  les  altérations  les  plus  fortes.  C'est  en  somme 
un  résultat  symétrique  de  celui  qu'a  obtenu  0.  Hertwig  en  agissant  sur  les 
spermatozoïdes.  Le  radium  agit  donc  en  modifiant  la  substance  nucléaire. 
Les  cellules  en  voie  de  multiplication  sont  particulièrement  sensibles  à  son 
action.  Lorsqu'on  a  irradié  faiblement  un  des  deux  gamètes,  sa  chromatine 
modifiée  ne  peut  plus  se  mettre  en  harmonie  avec  celle  du  gamète  normal, 
d'où  altérations  diverses  des  éléments  issus  de  cette  union  où  l'une  des  par- 
ties est  malade,  mais  non  détruite.  Si  l'irradiation  est  intense,  le  gamète 
irradié  n'agit  plus  que  comme  excitant,  sa  chromatine  est  morte  et  on  a 
en  réalité  un  développement  parthénogénétique  [III].  Ce  dernier  n'a  pas  de 
raison  pour  être  anormal  puisque  la  chromatine  du  gamète  irradié  n'inter- 
vient plus. 

Si  les  deux  gamètes  ou  les  deux  pronucléi  sont  irradiés,  on  ne  peut  avoir 
qu'un  développement  pathologique. 

Dans  les  œufs  où  l'un  des  gamètes  a  été  mortellement  irradié,  qu'il  soit 
paternel  ou  maternel,  il  y  a  un'  nombre  haplo'ide  de  chromosomes. 


108  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Conclusion  générale  :  le  noyau  est  le  principal  support  des  caractères 
héréditaires.  —  Ch.  Champv. 

Tur  (Jan).  —  Sur  le  développement  des  œufs  de  Scyllium  (Se.  canicvia 
Cuv.)  exj>osés  à  l'action  du  radium.  —  Le  fait  le  plus  remarquable  est  que  le 
radium  exerce  une  action  destructive  élective  sur  des  éléments  cellulaires 
déterminés,  et  les  malformations  générales  qui  en  résultent  sont  la  consé- 
quence secondaire  de  ces  altérations  locales.  Au  stade  de  blastoderme,  les 
éléments  octodermiques  sont  fortement  atteints  et  régressent,  tandis  que 
les  éléments  parablastiques  prennent  un  développement  prédominant.  Lors- 
que la  chorde,  le  système  nerveux  et  les  somites  mésoblastiques  sont  formés, 
la  première  reste  entièrement  inaltérée,  sauf  que,  continuant  à  s'allonger 
dans  un  embryon  dont  la  croissance  totale  est  réduite,  elle  forme  des  ondu- 
lations. Les  somites  mésoblastiques  se  désagrègent  et  entrent  en  dissocia- 
tion. Dans  le  tube  nerveux,  des  éléments  dissociés  tombent  dans  le  canal 
central  et  le  tube  nerveux  se  réduit  à  une  mince  tigelle.  Les  altérations 
commencent  par  la  queue  et  s"étendent  progressivement  au  corps  et  à  la 
tête.  —  Y.  Del.\ge  et  M.  Goldsmith. 

lioeb  (Jacques)  et  "Wasteneys  (Hardolph).  —  L'action  des  bases  sur 
le  développement  et  les  processus  oxydatifs  dans  l'œuf  de  l'oursin  (Arbacia). 
—  Pour  déterminer  l'action  des  bases  sur  la  segmentation  et  sur  les  oxyda- 
tions, Li.  et  W.  ont  entrepris  une  série  d'expériences  d'où  ils  tirent,  en  même 
temps  que  de  leurs  travaux  antérieurs,  les  conclusions  suivantes  : 

1.  Pour  faire  varier  la  concentration  des  ions  OH,  ils  prennent  un  liquide 
composé  de  NaCl  4-  KCl  +  CaCl^  en  concentration  1/2  m  et  en  proportion 
où  ils  se  trouvent  dans  l'eau  de  mer,  et  ils  font  varier  la  concentration  en 
ions  OH  par  l'addition  de  faibles  quantités  de  KCI  ou  de  NaOH.  —  A  la  con- 
centration en  ions  OH  depuis  10-'"n  jusqu'à  10- m,  l'accélération  des  oxyda- 
tion est  d'à  peu  près  20  %  ;  quand  on  passe  de  lO-'n  à  8.10-^n,  la  vitesse  des 
oxydations  passe  de  1  à  2. 

2.  Dans  leurs  travaux  antérieurs,  L.  et  "W.  avaient  montré  qu'une  addi- 
tion de  NaOH  en  trop  forte  concentration  produit  un  ralentissement  de  la 
segmentation,  mais  ce  fait  n'est  pas  la  conséquence  de  l'accroissement  des 
oxydations,  car  si  un  accroissement  identique  est  déterminé  par  une  éléva- 
tion de  température,  la  segmentation  se  trouve  au  contraire  favorisée. 

3.  L.  avait  déjà  observé  que  l'addition  de  petites  quantités  de  NaOH  aug- 
mentait l'action  nocive  d'une  solution  de  NaCI  -f  KCI,  tandis  qu'elle  dimi- 
nuait la  nocivité  d'une  solution  de  NaCl  +  CaCl^  ou  d'une  solution  de 
NaCl  +  CaCP  +  KCl.  Cette  différence  ne  tient  pas  à  des  différences  dans 
l'accélération  des  oxydations,  car  cette  accélération  par  suite  de  l'addition 
des  ions  OH  est  à  peu  près  la  même  dans  les  trois  solutions. 

4.  La  vitesse  des  oxydations  est  du  même  ordre  de  grandeur  dans  les  trois 
solutions  ci-dessus.  On  ne  peut  donc  appliquer  à  Y  Arbacia  la  conclusion  tirée 
par  Meyerhof  de  ses  expériences  sur  le  Strongi/tocentrotus  que  la  présence 
du  Ca  rend  de  12  à  15  plus  faible  la  vitesse  des  oxydations. 

5.  NHjOH  se  montre  à  peu  de  chose  près  l'équivalent  de  NaOH.  D'autres 
bases,  telles  que  le  Neutralrot,  peuvent  agir  de  même,  mais  il  est  peu  pro- 
bable que  ce  soit  grâce  aux  ions  OH  libres  :  ce  serait  plutôt  par  l'intermé- 
diaire d'une  formation  de  sels.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

y)  Influence  des  agents  biologiques. 

Herlant  (Maurice).  —  Recherches  sur  les  œufs  di-  et  tri  permiques  de  Gre- 


VI.  -  LA  TERATOGENESE.  109 

nouille.  —  Chez  Bana  fusca,  que  H.  a  prise  comme  sujet  d'étude,  il  né 
pénètre  dans  l'œuf,  quand  celui-ci  est  normalement  fécondé,  qu'un  seul 
spermatozoïde.  Mais  il  est  très  facile,  lorsque  l'on  féconde  expérimentale- 
ment les  œufs,  d'obtenir  la  pénétration  de  2,  de  3,  de  plusieurs  sperma- 
tozoïdes dans  la  plupart  de  ceux-ci.  On  constate  alors  que  les  œufs  trisper- 
miques  se  segmentent  d'emblée  en  3  blastomères,  tandis  que  les  œufs 
dispermiques  se  divisent  d'abord  en  deux,  puis  en  six  blastomères,  ce  qui  per- 
met de  les  isoler  facilement  aussi  des  œufs  monospermiques  qui  se  divisent 
d'abord  en  deux  puis  en  quatre  parties.  Dès  les  premiers  stades  du  dévelop- 
pement, les  œufs  dispermiques  aussi  bien  que  les  œufs  trispermiques 
meurent  en  grand  nombre  après  avoir  manifesté,  de  façon  plus  ou  moins 
apparente,  des  symptômes  pathologiques.  Cependant,  certains  peuvent  vivre 
5,  10,  15  jours  et  même  davantage.  Tous  les  embryons  qui  en  dérivent,  pré- 
sentent des  anomalies  plus  ou  moins  apparentes,  des  asymétries,  des  mal- 
formations, des  mouvements  et  attitudes  «  bizarres  »  et  différentes  autres 
particularités.  Leur  vitalité  est  cependant  souvent  très  satisfaisante,  et  la 
plupart  se  nourrissent  normalement,  comme  on  peut  le  constater  en  exa- 
minant le  contenu  de  leur  tube  digestif.  Si  l'on  considère  les  phénomènes 
cytologiques  qui  se  produisent  dans  les  œufs  di-  ou  trispermiques,  on  con- 
state que  chaque  spermatozoïde  apporte  dans  l'œuf  un  centrosome  et  évolue 
tout  d'abord  de  manière  uniforme.  Mais  un  seul  pronucleus  mâle  se  con- 
jugue avec  le  pronucleus  femelle.  Dans  l'œuf  dispermique  il  apparaît  deux 
«  énergides  »  (au  lieu  d'une  seule  dans  l'œuf  monospermique  normal).  De 
même  dans  l'œuf  trispermique  il  y  en  a  trois.  Chaque  énergide  est  déter- 
minée, en  effet,  par  la  présence,  à  côté  d'un  noyau,  d'un  centrosome  actif; 
elle  tient  sous  sa  dépendance  un  certain  territoire  de  la  masse  ovulaire, 
ce  qui  se  traduit  par  des  irradiations  cytoplasmiques  se  développant  autour 
de  chaque  centrosome.  Le  pronucleus  femelle  n'est  accompagné  d'aucun 
centrosome  propre  et  ne  représente  donc  pas  luie  «  énergide  femelle  » 
spéciale.  11  s'unit  au  pronucleus  mâle  faisant  partie  de  l'énergide  qui 
tient  sous  sa  dépendance  le  territoire  ovulaire  dans  lequel  il  est  situé. 

Quand  la  segmentation  se  produit,  les  noyaux  spermatiques  se  divisent 
tout  comme  le  noyau  amphimixique  (par  karyokinèse  et  synchroniquement). 
Dans  chacune  des  deux  premières  cellules  de  segmentation  de  l'œuf  disper- 
mique, il  y  a  deux  noyaux  dont  l'un  provient  du  noyau  amphimixique  et 
l'autre  du  pronucleus  mâle  qui  ne  s'est  pas  conjugué.  La  morula  qui  dérive 
des  œufs  dispermiques  est  constituée  par  des  blastomères  fort  différents  les 
uns  des  autres  par  la  taille  et  la  nature  des  noyaux  qui  s'y  trouvent.  Au 
stade  de  six  cellules,  par  exemple,  deux  de  celles-ci  contiennent  deux 
noyaux  dont  l'un  est  un  amphicaryon  (dérivant  du  noyau  amphimixique)  et 
l'autre  un  monocaryon  (dérivant  du  noyau  spermatique  qui  ne  s'est  pas 
conjugué);  deux  autres  cellules  renferment  chacune  seulement  un  mono- 
caryon, et  les  deux  dernières  seulement  un  amphicaryon.  Mais  dans  la 
blastula  provenant  des  divisions  successives  de  ces  premiers  blastomères, 
riramense  majorité  des  cellules  ne  renferment  qu'un  seul  noyau  et  un  seul 
centrosome,  tandis  que  quelques-unes,  généralement  dégénérescentes,  en 
contiennent  plusieurs  ou  même  beaucoup  (jusqu'à  50  ou  même  une  cen- 
taine). 11  y  a  donc,  au  cours  de  la  segmentation,  des  phénomènes  de  régula- 
tion qui  permettent  à  des  cellules  binuclééesde  donner  naissance  à  des  cel- 
lules mononucléées,  et  aussi  des  arrêts  locaux  de  la  segmentation  à  la  suite 
desquels  se  forment  les  masses  polynucléées  qui  engendreront,  chez  les 
embryons,  les  caractères  pathologiques  signalés  plus  haut.  Des  phénomènes, 
analogues  se  produisent  dans  les  œufs  trispermiques.  —  En  ce  qui  concerne 


110  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  symétrie  de  l'œuf,  H.  montre  que  les  œufs  dispermiques  de  Rana  fusea 
ont  un  croissant  gris  et  une  symétrie  bilatérale  typique,  et  que  le  plan  de 
symétrie  passe  exactement  entre  les  deux  points  de  pénétration  des  deux 
spermatozoïdes.  Chez  les  œufs  trispermiques,  il  y  a  également  un  croissant 
gris,  mais  il  n'y  a  pas  de  rapport  entre  le  plan  de  symétrie  bilatérale  et  les 
points  de  pénétration  des  3  spermatozoïdes.  Enfin,  l'auteur  établit  que  ni  la 
dispermie  ni  la  trispermie  ne  modifient  l'allure  générale  du  développement 
pendant  la  période  où  se  forment  les  feuillets  germinatifs  et  celle  où  l'em- 
bryon s'ébauche  dans  ses  organes  les  plus  essentiels.  —  A.  Lécaillon, 

3.  Téralogénèse  naturelle. 

Herpin  (A.).  —  Cas  particulier  de  dents  à  la  naissance.  —  Les  dents 
déjà  présentes  chez  les  nouveau-nés  ne  sont  pas  des  dents  précoces,  mais 
des  dents  supplémentaires,  abortives,  réduites  à  une  plaque  mobile  sur  la 
muqueuse  et  tombant  au  bout  de  quelques  jours.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITH. 

Dogiel  (V.).  —  Un  cas  intéressant  d'anomalie  atavique  chez-  une  larve  de 
Pantoijode.  —  Il  s'agit  d'une  larve  de  Chœtonymphon  spinosum  (un  seul  cas 
sur  des  centaines  d'individus)  trouvée  à  la  station  de  Mourman  de  la  mer 
Blanche,  qui  présentait  au  delà  de  la  4^  paire  de  pattes,  normale,  une  5« 
paire  rudimentaire,  segmentée  cependant  en  3  ou  4  articles,  mais  ne  con- 
tenant pas  de  prolongements  digestifs  et  sans  utilité  fonctionnelle  possible. 
L'auteur  voit  dans  cette  circonstance  la  preuve  qu'il  ne  s'agit  pas  d'une 
acquisition   nouvelle,  mais  d'un   phénomène   atavique.    —   Y.    Delage  et 

M.    GOLDSMITH. 

Barfurth  (D.).  —  Le  tubercule  alaire  du  poulet  a  la  significatiou  d'une 
hgpjerdactijlie  rudimentaire.  —  B.  a  observé  sur  un  embryon  de  poulet  pro- 
venant de  parents  liyperdactyles,  une  protubérance  très  marquée  saillant 
sur  le  bourgeon  radial  de  l'ébauche  de  l'aile.  Il  a  retrouvé  dans  la  suite  cette 
protubérance,  qu'il  appelle  tubercule  alaire,  chez  de  jeunes  poulets  de  race 
Orpington,  issus  aussi  de  parents  hyperdactyles.  Le  tubercule  alaire  appa- 
raît donc  comme  étant  très  probablement  une  manifestation  de  l'hyperdac- 
tylie  au  membre  antérieur  de  l'oiseau.  Il  est  d'ailleurs  transitoire,  et  on  ne 
peut  guère  le  découvrir  que  sur  des  embryons  âgés  de  six  à  douze  jours.  Il 
n'est  pas  constant  chez  les  poulets  dont  le  membre  postérieur  est  hyperdac- 
tyle,  mais  il  y  est  fort  fréquent. 

Le  tubercule  alaire,  qui  représente  sûrement  un  doigt  rudimentaire  et 
transitoire,  est-il  le  PoUex  ou  le  PnepoUex  '!  C'est  là  un  point  que  B.  n'a 
pas  su  trancher.  —  A.  Brachet. 

Laçasse  (R.i  et  Magnan  (A.).  —  Sur  un  monstre  humain  bia-phale.  — 
Corps  non  dédoublé  depuis  le  bas  jusqu'à  la  8'^  dorsale;  à  partir  de  là,  étire- 
ment  en  travers  des  vertèbres  ;  boite  crânienne  unique  avec  2  frontaux, 
2  pariétaux.  2  fontanelles,  2  faces  distinctes,  fusionnées  au  niveau  d'une 
joue.  Hémisplières  dédoublées,  cervelet  simple.  Les  auteurs  concluent  à  un 
dédoublement  partiel  de  la  boîte  crânienne  sous  l'influence  du  dédoublement 
primitif  de  la  région  antérieure  du  tube  neural.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Buscalioni  (L.)  et  Muscatello  (G.).  —  Contribution  à  Vêtude  des  lésions 
foliaires.  —  Les  principaux  résultats  mis  en  valeur  dans  cette  importante 


VI.  —  LA  TERATOGÉNÈSE.  Jll 

étude  sont  les  suivants.  En  général,  les  lésions  produites  par  des  causes  très 
diverses  déterminent  presque  toujours  l'apparition  d'un  périderme.  On  sait 
que  les  galles  sont  rares  chez  les  Cryptogames  supérieures  et,  au  contraire, 
fréquentes  chez  les  Phanérogames,  spécialement  chez  les  Dicotylédones. 
Or.  il  se  produit  des  effets  analogues  dans  les  réactions  traumatiques  des 
feuilles,  puisque  les  tissus  pathologiques  les  plus  complexes  ont  été  rencon- 
trés par  les  auteurs  cliez  les  Dicotylédones.  Les  Monocotylédones  l'éa- 
gissent  dans  une  mesure  plus  faible;  il  en  est  de  même  des  Cryptogames 
supérieures.  De  plus,  parmi  les  Dicotylées,  ce  sont  les  plantes  à  feuilles  co- 
riaces, succulentes  ou  vivaces  qui  ont  donné  des  résultats  vraiment  démons- 
tratifs, tandis  que  les  feuilles  tendres  et  délicates  réagissent  mal,  avec  né- 
crose ou  dessiccation,  ou  avec  formation  d'un  périderme  banal.  L'humidité 
et  l'obscurité  entravent  la  formation  du  périderme.  —  M.  Boubier. 

Perriraz  (J.).  —  Biologie  florale  des  hortensias.  —  Le  genre  Hijdrangea 
fait  partie  de  la  famille  des  Saxifragacées.  P.  a  étudié  la  biologie  florale 
iVIii/drangea  hortensis  ou  opuloïdes,  qui  est  la  seule  cultivée  dans  notre 
région,  avec  de  nombreuses  variétés.  Contrairement  à  l'opinion  commune, 
P.  montre  que  toutes  les  fleurs  d'une  ombelle  sont  normalement  confor- 
mées, ayant  calice,  corolle,  androcée  et  gynécée.  A  un  moment  déterminé, 
les  pétales  et  les  étamines  des  fleurs  excentriques  tombent  et  il  ne  reste 
plus  (jue  les  sépales  et  les  stigmates  plus  ou  moins  déformés.  Chez  les  fleurs 
centrales,  la  pollinisation  provoque  la  formation  de  graines,  ce  qui  n'est  pas 
le  cas  pour  les  autres  fleurs.  En  effet,  malgré  de  nombreux  essais  de  polli- 
nisation artificielle  effectués  soit  avec  du  pollen  d'autres  fleurs  ou  d'au- 
tres ombelles,  P.  n'a  jamais  abouti  à  des  fécondations  normales.  Le  gy- 
nécée semblait  se  développer  pendant  quelques  jours,  puis  il  se  desséchait; 
à  l'intérieur  les  ovaires  avortaient  ;  il  semble  cependant  que  la  pollinisation 
avait  agi  en  excitant  passager.  Une  particularité  intéressante  à  noter  (dans 
la  variété  Otaksa)  réside  dans  le  fait  qu'une  fois  la  pollinisation  opérée  dans 
les  fleurs  fertiles,  les  fleurs  stériles  qui  sont  toujours  externes  subissent  un 
mouvement  de  rotation  de  180'^  et  tournent  leurs  sépales  vers  la  terre. 

P.  étudie  les  principaux  cas  tératologiques  présentés  par  les  Hydrangea 
et  en  déduit  que  ces  plantes  sont  des  hybrides  de  variétés  à  parents  in- 
connus ;  ces  hybrides  ont  des  caractères  de  forces  inégales  qui  peuvent  être 
mis  en  évidence  par  des  circonstances  que  nous  ne  pouvons  encore  déter- 
miner, mais  qui  doivent  être  aidées  par  les  fluctuations  de  la  nutrition  au 
sens  le  plus  large  du  mot.  —  M.  Boubier. 


CHAPITRE  VII 
IaSi  régénération 

Calkins  iGary  N.).  —  firgeneration  and  ce/l  division  in  Uronychia. 
(Journ.  exper.  Zool.,  X.  05-160,  15  fig.)  [118 

Davydov  (K.  N.)-  —  Hechcrclies  sur  1rs  processus   de  restitution  chez  les 

vers.  (Bull.  Ac.  Imp.  Se.  Saint-Pétersb.,  VI  série,  1S°  16,  1089-1090).     [116 
Doposcheg-Uhlar  (J.).    —  Studien  zur   Régénération   und  Polaritàt  der 

J'/lanzen.  (Flora,  Cil,  24-86.)  [122 

Dostal  (R.).  —  Zur  experimenteUen  Morphogenesis  hei  Circœa  und  einigen 

anderen  Pflanzen.  (Flora,  CIII,  1-53.)  '  [122 

Fischer   (H.).  —   i'elier  Régénération   und   Transplantation  des  Pancréas 

von  Ampldbien.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  1-47,  1  pi.,  2  fig.) 

[Voir  chap.  VIII 

a)  Fritsch  (C).  —  Ergebnisse  experimenteller  Studien  iiber  die  Regenera- 
tionsvorgànge  am  Gliedmassenskelet  der  Amphihien.  (Zool.  Anz.,  XXXVII, 
378-383.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  Experimcntelle  Studien  i'iher  Regenerationsvorgiinge  des  Gtiedmas- 
senskelets  der  Amphibien.  (Zool.  Jahrb.,  XXX,  H.  3,  377-472,  57  fig.)     [121 

Goldfarb  (A.  J.).  —  The  central  nervous  System  in  its  relation  to  the  pheno- 

menon  of  régénération.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  617-635.)  [121 

Huxley  (J.   S.).  —   Somc  phenomena  of  régénération  in  Sycon  ;  with  a  note 

on  the  structure  of  its  collar-cells.  (Philos,  trans.  Roy.  Soc.  London,  B. 
CCII,  165-189.)  [114 

Killian  (K.i.  — Reitrdge  zur  Kenntnis  der  Laminarien.  (Zeitschr.  f.  Bot., 
III,  433-494.)  [Possibi- 

lité de  la  régénération  des  diverses  parties  de  la  plante  après  blessure, 
ses    exigences  en   eau,  en  lumière,   en  clialeur  et  en  sel.  —  F.  Moreau 

Le\vin  (K.  R.).  —  The  Behaviour  of  the  infusorian  micronucleus  in  Régé- 
nération. (Itoy.  Soc.  Proceed.,  B.  572,  332.) 

[La  régénération  peut  se  faire  sans  division  du  micronucleus,  mais  elle  se 
l'ait  aussi  avec  division.  Le  micronucleus  est  fort  indépendant  à  la  période 
asexuelle.  Mais  la   Paramécie  vit  très  bien  sans  lui.   —   H.  de  Varignv 

Maas  (O.).  —  Ueber  das  Aushleilicu  iler  Régénération  und  Régulai  ion  hei 
niederen  Tiere.  (S.-B.  Ges.  Morph.  Phys.  Miinclien,  5  pp.)  [114 

Michel  (Aug.).  —  Aiilolomie  et  régénéral  ion  du  corps  et  des  élytres  chez  des 
Polgnoïdiens;  conservation  d'une  dispositimi  numérique  complexe.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLIl,  151-153.)  [117 

a)  Morgulis  (Sergius).  —  Contributions  to  the  j/hysiology  of  régénération. 
III.  Further  cxperiments  on  Padarke  obscura.  (Journ.  exper.  Zool..  X,  N"  1, 
7-21.)  '         [118 


VII.  —  LA  RECxENERATION.  113 

b)  Morgulis  (Sergius).  — Contributions  to  the  plnjsiology  of  régénération. 
IV.  Requlalion  of  the  water  content  in  régénération.  (Journ.  exper.  Zool., 
X,  N«  3,  321-348,  7  fig.)  [ILS 

c)  —  —  Contributions  to  the  physiologi/  of  régénération.  V.  Begeneration  of 
isolatcd  segments  and  of  small  pièces  of  wornis.  (Amer.  Journ.  PhysioL, 
XXVII,  N°  5,  415-426.)  [119 

d)  —  —  Beitrdge  :ur  Regenerationsphysiologie.  V.  Die  Régénération  iso- 
lierter  Segmente  und  kleiner  Stiicke  von  Wilrmern.  (Arch.  Entw.-Mech., 
XXXI,  G69-679,  2tabl.  et  2diagT.)  [Voir  le  précédent 

a)  Millier  (Karl).  —  Versuche  ilber  die  Régénérations fàhigkeit  der  Siiss- 
wasserschwdmme.  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  83-88.)        [Analysé  avec  le  suivant 

b) Das  Regenerationsvermôgen  der  Silsswasserschwàmme,  insbesondere 

Untersuchungen  iiber  die  bei  ihnen  vorkommende  Régénération  nach  Disso- 
ciation nnd  Reunition.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  397-446,  28  fig.)       [115 

a)  Nusbaum  (Jozef)  und  Oxner  (Mieczysla-w).  —  Die  Bildung  des 
ganzen  neiien  Darmkanals  durch  Wanderzellen  mesodermalen  Ursprungs 
bei  der  Kopfrestitution  des  Lineus  lacteus  (Griibe)  [Nemertine).  (Zool.  Anz., 
XXXVII,  302-315,  11  fig.)  [120 

b)  —  —  Weitere  Studien  iiber  die  Régénération  der  Nemertinen.  I.  Régéné- 
ration bei  Lineus  ruber  Midi.  (Teil  IV  u.  V).  (Arch.  Entw.-Mech., 
349-396,  3  pL,  5  fig.)  [119 

r) Die  Restitution  des  ganzen  Darmkanals  durch  Wanderzellen  meso- 
dermalen Ursprungs  bei  Lineus  lacteus  {Grube).  (Bull.  Ac.  Se.  Cracovie, 
Cl.  Se,  math,  et  nat.,  Février,  97-103.)  [Voir  a) 

Oxner  (Mieczyslaw).  —  Analyse  biologique  d'une  série  d'expériences  con- 
cernant Vavènement  de  la  maturité  sexuelle,  la  régénération  et  V inanition 
chez  les  Nemciiicns.  Lineus  ruber  Miill.  et  Lineus  lacteus  Rathke.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLIII,  1168-1171.)  [121 

Regen  (Johann).  —  Régénération  der  Vorderflilgel  und  des  Tonapparates 
bei  Gryllus  campe stris  L.  (Zool.  Anz.,  XXXVIII,  158-159.)  [117 

Schultz  (Eugen).  —  Régénération  und  Uebung.  Versuche  an  Amphiglena. 
(Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  36-43,  5  fig.  et  1  diagr.j  '    [114 

Techow  (G.).  —  Zur  Régénération  des  Weichkôrpcrs  bei  den  Gastropoden. 
(Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  353-386,  4  pi.)  [117 

Ubisch  (liéopold  von).  —  Ueber  Fliigelregeneration  beim  Schivamm- 
spinner,  Lymantria  dispar.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  637-653,  1  pi. 
et  14  fig.)  [117 

"Walter  (F.  K.).  —  Welche  Bedeutung  hat  das  Nervensystem  fUr  die  Régé- 
nération der  Trilonextremitdten?  (Arch.  entw.-Mech.,  XXXIII^  274-296, 
1  pi.)  [121 

"Wilson  (H.  V.).  —  On  the  behavior  of  he  dissociated  cells  in  Hydroids, 
Alcgonarla  and  Asterias.  (Journ.  exper.  ZooL,  XI,  281-383,  30  fig.) 

[Voir  ch.  IV 

Zeleny  (Charles).  —  Experiments  on  the  conirol  of  asymmetry  in  the  deve- 
lopment  of  the  Serpulid,  Hydroïdes  dianthus.  (Contribution  Zool.  Lab. 
Univ.  Illinois,  N°8,  Journ.  Morph.,  XXII,  122.)  [Voir  ch.  XII 

Voir  pp.  84  et  86  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 

l'année  biologique,  XVI.   1911.  8 


114  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Schultz  (Eugen).  —  Régénération  et  habitude.  —  Un  organisme  ou 
l'homme  exécute  plus  vite  et  mieux  une  action  ou  un  mouvement  lorsqu'il 
le  répète  plusieurs  fois,  lorsqu'il  en  a  1'  «  habitude  ».  S.  cherclie  à  retrouver 
dans  les  régénérations  l'application  de  cette  donnée.  On  sait,  par  de  nom- 
breuses observations,  que  chez  une  foule  d'animaux,  des  organes  peuvent 
se  régénérer  à  de  multiples  reprises.  Or,  selon  les  auteurs,  ou  bien  les  régé- 
nérations successives  se  font  aussi  vite,  ou  bien  même  de  plus  en  plus  vite, 
dans  certaines  limites  tout  au  moins.  S.  a  constaté  que,  chez  Ampliiglena,  la 
couronne  tentaculaire  se  l'égénère  plus  vite  la  2*^  fois  que  la  1''^,  plus  vite 
encore  la  .j"",  mais  que  l'accélération  non  seulement  cesse  à  la  4®  fois,  mais 
encore  que  la  régénération  ne  peut  plus  s'achever. 

S.  tend  à  comparer  ces  faits  à  l'habitude  d'accomplir  un  acte,  qui  le  rend 
plus  facile,  puis  à  la  fatigue  qui  le  rend  difficile  ou  impossible.  Dans  le  phé- 
nomène de  la  régénération,  1'  «  habitude  »  est  sans  doute  due  à  une  circu- 
lation plus  active  et  une  nutrition  plus  intense.  La  fatigue  est  plus  difficile 
à  expliquer  :  peut-être  y  a-t-il  épuisement  de  ce  que  Weismann  appelle  l'i- 
dioplasmede  réserve.  Il  est  clair  que  des  expériences  plus  nombreuses  et  plus 
complètes  que  celles  de  S.  seront  nécessaires  pour  analyser  de  plus  près  la 
valeur  de  ces  comparaisons.  —  A.  Brachet. 

Maas  (O.).  —  ^ur  le  défaut  de  régénération  et  de  régulation  ehez  les  ani- 
maux iuférieurs.  —  On  croit  généralement  que  la  faculté  de  régénération 
augmente  à  mesure  qu'on  descend  dans  l'échelle  animale  ;  c'est  là  une  géné- 
ralisation erronée. 

L'auteur  a  étudié  une  Eponge.  Chondrosia  reni/'ormis,  dont  le  corps  con- 
siste en  deux  parties  bien  distinctes  :  la  partie  médullaire  et  la  partie  cor- 
ticale. Déjà  dans  des  expériences  antérieures  il  a  montré  (|ue  les  fragments 
de  la  couche  corticale  seule  sont  incapables  de  régénération;  les  parties 
médullaires,  par  contre,  peuvent,  soit  seules,  soit  accompagnées  des  par- 
ties corticales,  fournir  un  organisme  nouveau.  Dans  les  expériences  actuelles, 
M.  étudie  deux  autres  phénomènes  :  la  régulation,  qui  consiste  en  ce  que 
le  fragment  (qui  doit  toujours  contenir  une  portion  médullaire)  diminue  de 
taille  et  s'organise  en  une  petite  Eponge  entière  (ce  phénomène  se  produit 
dans  les  conditions  défavorables)  et  le  fusionnement  de  fragments  pour 
former  un  organisme  nouveau.  Si  l'accolement  se  fait  par  le  contact  des 
parties  similaires  (partie  corticale  avec  partie  corticale  et  partie  médullaire 
avec  partie  médullaire),  la  fusion  peut  être  complète  et  le  nouvel  organisme 
former  un  tout.  Dans  le  cas  contraire,  dans  les  fusions  «  atypiques  »,  les 
deux  morceaux  constituants  restent  distincts.  —  M.  Guldsmith. 

Huxley  (J.  S.).  —  Quelques  phénomènes  de  régénération  chez  Sycon  et 
note  sur  la  structure  de  ses  choanocyles.  —  L'auteur  entreprit  de  répéter 
sur  des  éponges  calcaires  (Sycon  rap/ianus)  les  expériences  de  Wilson 
concernant  la  coalescence  et  la  régénération  chez  les  Monaxonides.  Il  em- 
ployait la  méthode  de  Wilson  et  coupait  les  Sycons  en  petits  morceaux,  puis 
forçait  ces  fragments  à  passer  à  travers  une  très  fine  gaze  de  soie  ;  de 
cette  façon  il  obtenait  des  cellules  complètement  isolées  ou  des  groupes  de 
cellules.  Ces  cellules  ainsi  séparées  rampent  sur  le  fond  des  vases,  s'unis- 
sent en  formant  des  masses  irrégulières  constituées  par  différentes  espèces 
de  cellules  entremêlées.  A  cette  période  de  réunion  succède  une  période  de 
régénération  ou  mieux  de  réorganisation  ;  les  cellules  se  groupent  suivant 
leurs  catégories  respectives,  et  prennent  les  situations  qui  leur  sont  pro- 
pres ;  les  cellules  qui  doivent  former  1  épidémie  émigrent  à  l'extérieur  et 


VIL  —  LA  REGENERATION.  115 

s'unissent  en  un  épithélium  continu,  très  mince,  et  présentant  de  place  en 
place  des  renflements  où  sont  logés  les  noyaux;  à  l'intérieur  se  voit  une 
masse  de  cellules  polygonales  gris-brun,  pourvues  de  nombreuses  inclu- 
sions; ces  cellules  sont  des  choanocytes  qui  ont  rétracté  leur  flagelium  et 
leur  collerette  et  sont  passés  à  Tétat  de  repos.  La  phase  suivante  peut  être 
■appelée  redévcloppemenl.  Au  début,  il  apparaît  un  espace  rempli  d'un  liquide 
clair  entre  l'épiderme  et  la  masse  interne,  cet  espace  est  ultérieurement 
traversé  par  des  travées  protoplasmiques  qui  unissent  les  deux  sortes  de 
cellules  ;  ensuite  apparaissent  les  spicules,  les  monaxones  se  forment  d'abord 
exactement  comme  dans  la  larve,  les  triaxones  se  développent  plus  tard. 
Quand  le  squelette  est  formé,  l'intérieur  se  creuse  d'une  cavité  bordée  d'une 
seule  couche  de  cellules  qui  se  différencient  en  choanocytes  ;  enfin  l'oscule 
s'ouvre,  les  pores  se  forment  à  la  surface  du  corps  qui  s'allonge  un  peu  et 
l'on  a  un  0/ynthus  dans  ses  traits  essentiels.  Cependant  il  existe  des  diffé- 
rences avec  VOlynthiis  normal  qui  est  fixé  et  régulier,  tandis  que  les  éponges 
de  régénération  ne  sont  fixées  que  temporairement  et  ne  possèdent  pas  cette 
symétrie  de  forme  générale  ou  de  squelette. 

H.  fît  aussi  des  expériences  du  même  genre  sur  une  monaxonide,  le 
Reniera  rosea,  et  observa  des  phénomènes  analogues;  cependant  la  masse 
interne  ne  se  creusait  pas  d'une  cavité  centrale,  mais  on  y  voyait  de  nom- 
breuses chambres  flagellées  et  jamais  il  ne  se  développait  de  tubes  oscu- 
laires  en  forme  de  cheminées  comme  chez  l'adulte. 

Discutant  ces  résultats,  H.  fait  remarquer  que  des  trois  phases,  réunion, 
réorganisation  et  redéveloppement,  seule  la  dernière  est  très  semblable  à 
ce  qui  existe  normalement  chez  Si/con  après  la  métamorphose,  mais,  il  existe 
des  différences  qui  sont  au  nombre  de  trois  :  la  durée  plus  longue  du  déve- 
loppement, le  retard  apporté  dans  la  formation  des  spicules  et  l'absence  de 
fixation  permanente.  La  première  est  due  sans  doute  à  ce  que  l'état  interne 
des  cellules  de  ces  masses  de  régénération  n'est  pas  le  même  que  celui  des 
cellules  larvaires,  car  les  premières  sont  adultes;  pour  la  seconde  H.  fait  re- 
marquer que  la  rapidité,  la  précocité  de  formation  des  spicules  ont  été  acquises 
par  et  pour  la  larve  et  non  pour  des  agrégats  de  cellules  adultes  réunies  ; 
enfin  la  dernière  tient  sans  doute  à  l'absence  de  polarité  chez  ces  agrégats. 

H.  observa  aussi  le  comportement  de  fragments  isolés  de  l'épithélium 
gastrique;  dans  un  cas  ces  fragments  se  sont  arrondis  et  ont  donné  de  petites 
sphères  creuses  composées  d'une  couche  ininterrompue  de  choanocytes  et 
ressemblant  à  une  colonie  de  Volvox;  quand  le  nombre  de  cellules  est 
grand,  les  sphères  sont  d'abord  pleines  ;  puis  en  un  ou  plusieurs  points,  il 
se  forme  des  vésicules  creuses  limitées  par  une  seule  couche  de  choano- 
cytes; plus  tard,  ces  splières  présentent  des  phénomènes  de  dégénéres- 
cence et  meurent  sans  avoir  formé  quoi  que  ce  soit,  aussi  est-il  très  pro- 
bable que  les  choanocytes  de  Sycon  ne  possèdent  pas  le  pouvoir  de  régénérer 
de  nouveaux  tissus. 

H.  montre  que  la  formation  de  ces  sphères  est  due  à  des  actions  externes 
et  ne  croit  pas  qu'on  doive  y  voir  un  rappel  atavique  d'un  stade  antérieur 
du  phylum  des  éponges;  il  n'admet  pas  cependant  qu'on  puisse  se  servir 
de  l'absence  de  régénération  chez  les  choanocytes  pour  combattre  l'hypo- 
thèse des  affinités  des  Eponges  avec  les  Choanoflagellés. 

Pour  terminer,  H.  confirme  l'existence  de  baguettes  longitudinales  de 
soutien  observées  dans  les  collerettes  des  éponges  calcaires  par  BmoER  puis 
par  Urban.  —  Armand  Billard. 

a-b)  Mûller  (Karl).  —  Sur  l'aptitude  à  la  régénération  des  éponges  d'eau 


116  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

douce,  liégênéralioii par  dissociation  et  réunion.  —  M.  désigne  sous  ce  nom  le 
processus  spécial  de  régénération  observé  par  H.  V.Wilson  cliez  les  éponges,  et 
qui  consiste  en  ce  que  les  éléments  cellulaires,  après  avoir  été  complètement 
dissociés  par  une  action  mécanique,  se  réunissent  en  groupes  syncytiaux 
capables  de  régénérer  une  éponge.  Les  reclierches  de  M.  ont  été  faites  sur 
Spon(/illn  lacustris  et  Ephydatia  Midleri.  Si  Ton  pulvérise  entre  les  doigts, 
sous  l'eau,  un  fragment  d'épongé,  on  trouve  dans  le  dépôt,  entre  toutes  sor- 
tes de  détritus,  les  diverses  cellules  de  l'éponge  complètement  dissociées  : 
amibocytes,  thésocytes,  scléroblastes,  et  choanocytes,  ces  derniers  toujours 
modifiés  et  altérés.  Plus  tard,  des  amibocytes  s'unissent  entre  eux  ou  à  des 
thésocytes.  Il  se  forme  ainsi  des  agrégats  cellulaires,  sphériques,  qui  au  bout 
de   3  heures  peuvent  déjà  atteindre  2  millimètres.  Ces   agrégats  peuvent 
s'unir  entre  eux,  formant  des  chaînes  plus  ou  moins  régulières  et  ramifiées. 
Qu'ils  le  fassent  ou  non,  dans  ceux  de  ces  agrégats  qui  restent  vivants,  il 
se  produit  bientôt  des  différenciations  caractéristiques,  chambres  à  choano- 
cytes, etc.,  par  lesquels  la  régénération  de  l'éponge  commence.  Au 4^  jour,  les 
agrégats  qui  ont  atteint  une  taille  de  0,7  millimètres  au  moins,  commencent 
à  se  iîxer  et  à  montrer  tous  les  aspects  décrits  par  Delâge  (I8*J2),  Maas  (1893) 
etc.,  lors  de  la  fixation  et  de  la  métamorphose  des  larves  de  spongiaires.  On 
voit  notamment  très  bien,  même  à  l'examen  extérieur  sur  le  vivant,  appa- 
raître les  systèmes  des  canaux  et  des  lacunes,  l'oscule,  les  spicules,  etc.  En 
somme,  il  se  forme  en  peu  de  jours  une  petite  éponge.  On  obtient  des  résul- 
tats analogues  en  dissociant  l'éponge,  en  l'exprimant  à  travers  un  linge  fin. 
La  dissociation  est  plus  complète,  et  l'examen  des  agrégats  plus  facile.  On 
se  convainc  très  aisément,  et  cela  confirme  ce  qui  est  dit  plus  haut,  que 
ceux-ci  se  composent  exclusivement  d'amibocytes  et  de  thésocytes,  ou  d'une 
façon  plus  générale,  d'archéocytes.  H.  V.  Wilson  qui  a  décrit,  avant  M.,  des 
faits  analogues,  croit  que  ces  agrégats  sont  en   réalité  des  masses  syncy- 
tiales.  M.,  sans  nier  expressément  le  stade  syncytial,  le  considère  en  tous 
cas  comme  transitoire  et  de  peu  de  durée.  Le  fait  essentiel  est  qu'il  n'y  a 
pas  de  choanocytes.   Or,   bientôt,   l'agrégat,    pour  reformer  une   nouvelle 
éponge,  va  édifier  dans  son  intérieur  des  chambres  vibratiles;  les  cellules 
qui  tapisseront  les  parois  de  ces  chambres  (choanocytes)  ne  peuvent  donc, 
dériver  que  des  archéocytes,  et  c'est,  en  effet,   ce  que  démontre  M.  par  ses 
études  histologiques.  H.  V.  Wilson,  il  est  bon  de  le  rappeler,  avait  déjà  fait 
cette  observation. 

Les  recherches  de  Wilson  et  de  M.  en  montrant  que  dans  la  régénéra- 
tion des  éponges  les  choanocytes  n'interviennent  pas,  semblent  prouver  que 
ceux-ci  sont  les  éléments  les  plus  différenciés,  et  non  les  plus  primitifs.  Au 
point  de  vue  de  la  phylogénèse  des  spongiaires,  ce  point  est  d'importance. 
—  A.  Brachet. 

Davydov  (K.  N.).  —  Recherches  sur  le  processus  de  restitution  chez  les 
vers.  —  L'auteur  étudie  la  régénération  chez  les  Archiannélides  {Polijf/or- 
dius,  Saccocirus),  des  Nemertes  et  certaines  Triclades.  Les  Archiannélides 
offrent  un  intérêt  particulier  au  point  de  vue  du  parallélisme  entre  la  régé- 
nération et  l'ontogenèse.  Chez  les  Polychètes  supérieurs,  le  mésoderme  cœlo- 
mique,  qui  se  forme  normalement  en  rapport  avec  l'endoderme,  provient, 
dans  la  régénération,  des  parties  ectodenniques  ;  chez  les  Archiannélides 
l'ectoderme  ne  joue,  dans  la  régénération  des  parties  mésoblastiques,  aucun 
rôle.  —  Chez  les  Nemerteset  les  Turbellariés  la  régénération  suit  exactement 
l'ontogenèse.  —  L'auteur  provoque  la  régénération  des  fragments  pré-buc- 
caux de  l'extrémité  céphalique  des  Nemertes  et  voit  ces  fragments,  dépour- 


VII.  —  LA  RÉGÉNÉRATION.  117 

vus  de  toute  trace  d'endoderme,  développer  un  tubo  digestif  aux  dépens  du 
tissu  mésodenuique  des  deux  vaisseaux.  Il  en  conclut  que  le  mésoblaste  des 
Nemertes  conserve  dans  son  sein  des  éléments  qui,  à  l'occasion,  peuvent 
donner  naissance  à  un  organe  endodermique.  Le  tube  digestif  primitif  ayant 
donné  naissance  au  cœlome,  celui-ci  peut.à  son  tour  fournir  le  tube  digestif. 

—  M.   GOLDSMITH. 

Michel  (Aug.).  —  Autotomie  et  rt'oènération  du  corps  et  des  rlylres  chez 
des  Pohjnohiicns:  conservation  d'une  disposition  numérique  complexe.  — 
D'après  Ilalosydna  gc/atinosa  et  Lagisca  extenuata,  la  rupture  du  corps  et 
la  perte  des  élytres  sont  des  manifestations  à.' autotomie  et  non  d'une  simple 
fragilité  ;  car  elles  n'ont  presque  plus  lieu  sur  un  fragment  postérieur  plus 
ou  moins  grand  ou  sur  un  animal  fatigué,  et  la  rupture  du  corps  a  lieu  pres- 
que toujours  devant  un  anneau  à  élytres  quel  que  soit  le  niveau  atteint.  — 
Bien  que  le  nombre  des  anneaux  régénérés  soit  plus  ou  moins  sans  rapport 
avec  le  nombre  des  anneaux  enlevés,  la  régénération  (particulièrement  facile 
et  rapide)  des  élytres  se  fait,  quelque  soit  le  niveau  de  section,  en  répétant 
le  type  numérique  normal,  malgré  l'absence  de  raison  apparente  et  malgré 
sa  complexité  (élytres  :  de  2  en  2  sur  les  anneaux  du  5'^îau  23«  sétigère,  puis 
de  3  en  3  jusqu'au  32^  chez  L.  e.,  jusqu'au  38«  et  39^  chez  //.  y.  ;  entin 
aucun).  —  Aug.  Michel. 

Regen  (Johann).  —  La  régénération  des  élytres  et  de  Vappareil  musical 
chez  le  Gryllus  campestris.  —  R.  coupe,  d'un  côté,  les  élytres  chez  les  larves, 
après  la  7^  mue,  et  constate  qu'après  la  10°  et  dernière  mue,  une  élytre 
régénérée  s'est  produite  qui  diffère  de  l'autre  élytre  normale  non  seulement 
par  ses  dimensions  absolues,  mais  par  les  rapports  de  ces  dimensions  et 
par  des  particularités  structurales.  En  particulier,  l'appareil  musical  du 
mâle  est  modifié  dans  sa  direction  et  sa  structure,  par  suite  de  quoi  l'animal 
devient  incapable,  malgré  ses  efforts,  d'en  tirer  des  sons  lorsqu'il  est  mis  en 
présence  de  la  femelle.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Ubisch  (Li.  von).  —  Régénération  des  ailes  chez  Lymantria  dispar.  — 
Von  U.  confirme,  dans  ce  qu'ils  ont  d'important,  les  résultats  obtenus  par 
Meisenheimer  (1908  et  1909)  sur  le  même  matériel.  Il  enlève  chez  la  chenille, 
non  pas,  comme  Meisenheimer  l'a  fait,  les  deux  disques  imaginaux  droits, 
aux  dépens  desquels  se  formeront  les  deux  ailes,  mais  l'antérieur  seulement, 
et  cela  dans  le  but  de  produire  un  traumatisme  moins  grave.  Dans  tous  les 
cas  le  disque  se  régénère  par  un  processus  qui  ne  diffère  pas  essentielle- 
ment de  celui  que  l'on  connaît  dans  le  développement  normal.  Il  est  cepen- 
dant probable  que  cette  régénération  n'est  pas  assez  complète  ou  assez 
intense,  car  si  1/3  environ  des  individus  opérés  donnent  des  papillons  avec 
des  ailes  tout  à  fait  normales  ;  il  y  en  a  1/6  où  l'aile  antérieure  droite  fait 
entièrement  défaut,  et  dans  le  reste,  l'aile  est  bien  reformée,  mais  elle  est 
plus  petite  que  du  côté  opposé.  Von  U.  ne  peut  donner  aucune  explication 
plausible  de  ces  variétés.  Le  fait  essentiel  est  toutefois  qu'après  l'extirpation 
complète  du  disque  marginal,  la  régénération  d'une  aile  complète  est  pos- 
sible. —  A.  Brachet. 

Techow  (G.).  —  Régénération  des  parties  molles  chez  les  Gastéropodes. — 
On  sait  que  l'aptitude  à  la  régénération  est  assez  limitée  chez  les  mollusques; 
et  c'est  pourquoi  on  l'a  peu  étudiée  jusqu'ici.  T.  a  cependant  obtenu,  chez 
Hélix,  des  régénérations  assez  étendues,  mais  très  lentes,  du  manteau  et  du 
pied  :  on  peut  enlever  jusqu'à  un  centimètre  de  ce  dernier  organe  et  il  repousse. 


118  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Chez  les  limnées,  les  tentacules  se  régénèrent  fort  lentement  et  fort  mal; 
chez  les  planorbes  les  résultats  sont  beaucoup  meilleurs,  et  l'auteur  a  pu 
suivre,  spécialement  chez  la  Paludine,  la  reconstitution  complète  du  tenta- 
cule oculifère. 

Les  détails  histologiques  n'offrent  rien  de  bien  spécial  :  l'œil  se  régénère 
comme  il  s'était  formé;  dans  le  pied,  la  musculature  néoformée  provient 
peut-être,  pour  l'auteur,  de  l'épithilium  superficiel  (il  y  a.  ce  me  semble,  de 
fortes  réserves  à  faire  sur  ce  point)  ;  les  glandes  muqueuses  du  pied  sont, 
elles  aussi,  d'origine  épithéliale.  —  A.  Brachet. 

Calkins  (Garry  N.).  —  Régénération  chez  VUronychia.  —  L'auteur  a 
voulu  examiner  si  cette  régénération  était  plus  ou  moins  influencée  par 
la  condition  de  l'animal  sous  le  rapport  de  la  fonction  scissipare  [IV].  Il 
arrive  à  une  conclusion  affirmative.  Le  pouvoir  régénérateur  est  minimum  à 
l'état  de  repos  qui  suit  la  division  et  à  ce  moment  la  présence  dans  le  frag- 
ment du  macro-  et  du  micro-nucléus  est  nécessaire  à  la  régénération.  Dans 
ce  cas,  la  division  suivante  est  retardée,  ce  qui  va  à  l'encontre  de  l'opinion 
de  Hertwig,  puisque  le  rapport  du  noyau  au  cytoplasme  est  ici  augmenté. 
La  régénération  est  d'autant  plus  facile  que  Ton  est  plus  près  de  la  division 
prochaine  et  le  pouvoir  régénératif  atteint  le  maximum  au  moment  même 
de  la  division.  —  L'auteur  met  ces  faits  sur  le  compte  de  substances  hypo- 
thétiques abandonnées  par  le  noyau  au  cytoplasme.   —  Y.  Delage  et  M. 

GOLDSMITH. 

à)  Morgulis  (S.).  —  Contribution  à  la  physiologie  de  la  régénération.  — 
///.  Expériences  ultérieures  sur  Podarke  obscura.  —  Dans  une  première 
série  d'expériences,  l'auteur  coupait  en  deux  plusieurs  vers,  en  outre  à  une 
moitié  d'entre  eux  il  enlevait  la  tête,  soit  immédiatement,  soit  quand  la 
régénération  de  la  queue  avait  commencé  ;  il  constata  que  la  mutilation  ad- 
ditionnelle de  la  tête  de  Podarke  obscura  cause  un  effet  déprimant  sur  la 
régénération  de  la  queue,  le  nombre  de  segments  régénérés  étant  plus  faible 
que  lorsque  la  tête  n'est  pas  enlevée. 

Dans  une  autre  série  d'expériences,  M.  cherche  à  déterminer  quelle  rela- 
tion existe  entre  la  fréquence  des  mutilations  et  la  rapidité  de  la  régénéra- 
tion; il  observe  que  les  vers  opérés  deux  fois  dans  l'espace  de  deux  semaines 
régénèrent  pendant  le  même  espace  de  temps  plus  de  segments  que  ceux 
qui  n'ont  subi  qu'une  opération,  bien  que  la  seconde  fois  la  rapidité  de  la 
régénération  soit  quelque  peu  diminuée.  M.  conclut  d'autres  expériences 
que  le  sexe  n'a  aucune  influence  sur  le  pouvoir  de  régénération.  Enfin  l'au- 
teur observa  qu'après  avoir  enlevé  la  moitié  d'un  ver,  la  partie  postérieure 
régénérée  ne  possède  pas  le  même  nombre  de  segments  que  l'ancienne, 
mais  un  nombre  plus  faible;  cependant  les  proportions  relatives  du  ver 
subsistent  et  tout  l'organisme  éprouve  dans  ses  dimensions  une  réduction  cor- 
respondante. —  Armand  Billard. 

b)  Morgulis  (S.).  —  Contribution  à  la  physiologie  de  la  régénération.  — 
/V.  Régulation  de  la  teneur  en  eau  dans  la  régénération.  —  De  nombreuses 
expériences  sur  les  plantes  et  les  animaux  ont  démontré  que  dans  le  déve- 
loppement la  teneur  en  eau  s'élève  à  un  maximum  pendant  la  période  de 
croissance  rapide  et  diminue  quand  l'animal  s'approche  de  l'état  adulte. 
L'auteur  s'est  donc  demandé  si  le  parallélisme  entre  le  développement  et  la 
régénération  existe  aussi  pour  la  teneur  en  eau.  11  a  donc  étudié  la  teneur 
en  eau  à  différents  stades  de  la  régénération  d'un  Ver  polychète,   le  Po- 


VII.  —  LA  REGENERATION.  119 

darke  obscwa,  et  le  résultat  obtenu  fut  pratiquement  le  même  que  dans  le 
développement'.  Bientôt  après  l'opération  la  teneur  en  eau  augmente  rapi- 
dement, atteignant  son  maximum  vers  la  première  ou  la  deuxième  semaine, 
ensuite  elle  commence  k  décliner.  La  période  de  la  teneur  maximum  en  eau  et 
la  période  de  régénération  maximum  coïncident  approximativement,  comme 
dans  le  développement;  la  similitude  entre  la  croissance  et  la  régénération 
est  donc  encore  renforcée  par  ces  résultats.  Cependant  une  analyse  serrée 
révèle  que  les  deux  processus  impliquent  des  facteurs  différents.  Dans  la 
croissance  l'augmentation  en  taille  et  en  teneur  en  eau  est  déterminée  par 
imbibition  de  l'eau  ambiante,  ce  qui  ne  semble  pas  être  le  cas  pour  la  ré- 
génération. L'animal  en  voie  de  régénération,  qu'il  soit  nourri  ou  non,  perd 
de  son  poids  :  dans  une  première  période  de  perte  rapide  en  poids,  il  perd 
plus  de  substance  sèche  que  d'eau  et  la  teneur  en  eau  augmente  ;  en.suite 
vient  une  lente  diminution  de  poids,  quand  la  quantité  d'eau  perdue  est 
pratiquement  nulle  et  que  l'activité  de  la  régénération  est  maximum,  ainsi 
que  la  teneur  en  eau;  enfin  vient  une  dernière  période  pendant  laquelle 
l'animal  perd  plus  d'eau  que  de  substance  sèche  et  la  teneur  en  eau  di- 
minue. —  A.  Billard. 

c)  Morgulis  (S.).  —  Contribution  à  la  physiologie  de  la  régénération.  — 
V.  Régénération  de  segments  isolés  et  de  petits  segments  de  Vers  "-.  —  Il  est 
difficile  d'obtenir  des  segments  isolés  sans  mutilation  grave  qui  détermine 
la  mort,  mais  en  opérant  sur  un  grand  nombre  de  segments,  quelques-uns 
vivent  et  se  régénèrent;  comme  conclusion  de  ses  recherches  sur  la  régéné- 
ration des  segments  isolés,  M.  pense  qu'il  existe  suivant  la  région  une  différen- 
ciation dans  le  pouvoirde  régénération,  contrairementàce  qu'admettait  Mor- 
gan ;  d'ailleurs  des  segments  isolés  de  l'extrémité  même  de  la  queue  ne 
régénèrent  pas  du  tout  et  cependant  on  ne  peut  attribuer  cette  absence  de 
régénération  à  leur  petitesse.  M.  explique  de  la  façon  suivante  pourquoi  les 
segments  postérieurs  ont  un  pouvoir  de  régénération  moindre  que  les  anté- 
rieurs :  il  fait  remarquer  que  les  segments  postérieurs  sont  les  descendants 
les  plus  reculés  du  matériel  embryonnaire  primitif,  ceux  qui  se  sont  formés 
en  dernier  et  par  conséquent  les  plus  séniles;  de  même  dans  quelques  ani- 
maux le  pouvoir  de  régénération  diminue  jusqu'à  disparaître  presque  com- 
plètement au  fur  et  à  mesure  qu'ils  s'avancent  vers  l'état  adulte.  Des  expé- 
riences comparatives  montrent  que  des  segments  isolés  régénèrent  plus  que 
des  groupes  de  segments  et  que  plus  le  segment  est  petit  plus  grand  est  la 
rapidité  de  sa  régénération. 

Les  résultats  obtenus  avec  des  segments  de  Vers  suggèrent,  dit  l'auteur, 
qu'il  y  a  un  facteur  qui  détermine  jusqu'à  quel  point  le  pouvoir  de  régé- 
nération peut  être  utilisé;  en  outre,  on  peut  admettre  que  l'organisme  pos- 
sède une  certaine  somme  d'inertie,  due  à  une  tendance  de  maintenir  un 
certain  état  d'équilibre  et  d'adaptation  fonctionnelle;  cette  inertie  qui  con- 
stitue pour  la  régénération  une  résistance  à  vaincre,  varie  proportionnelle- 
ment avec  la  taille  du  segment.  —  Armand  Billard. 

h)  Nusbaum  et  Oxner  (Mieczysla-w).  —  Sur  la  régénération  de  Lineus 
ruber  (^'  et  3^  parties).  —  Ces  parties  des  recherches  de  N.  et  O.  ont  un  intérêt 
général  moindre  que  les  précédentes  (voir  Ann.  biol.,  XV,  141  et  suiv.),  d'au- 

1.  L'auteur  fit  aussi  quelques  expériences  sur  la  régénération  de  la  queue  d'une  salaman- 
dre, le  Dlemijclylus  viridiscens,  et  les  résultats  parlent  dans  le  même  sens. 

2.  L'auteur  opérait  toujours  sur  le  Ver  polychète,  Podarke  obscura. 


120  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tant  plus  que  plusieurs  des  faits  qui  y  sont  décrits  ont  déjà  été  signalés  dès 
1910.  N.  et  O.  ont  reconnu,  chez  /..  rubrr,  l'existence  de  2  variétés,  large  (a) 
et  mince  (p)  :  la  2^  a  une  aptitude  régénératrice  notablement  plus  grande  que 
la  première.  Chez  la  forme  a,  la  partie  céphalique  n'est  régénérée  que  si  on 
la  coupe  entre  le  cerveau  et  l'organe  cérébral  ;  si  la  section  est  faite  plus  en 
arrière,  il  n'y  a,  en  général,  qu'une  simple  cicatrisation.  Quelquefois  cepen- 
dant, il  y  a  une  tendaftce,  mais  toujours  incomplète,  à  la  reconstitution  de 
certains  organes  de  la  tête  :  ganglions  cérébraux  et  organes  cérébraux,  qui 
restent  d'ailleurs  assez  rudimentaires.  Ni  le  rhynchodœum,  ni  la  trompe  ne 
se  reforment.  La  variété  p,  au  contraire,  régénère,  dans  les  mômes  condi- 
tions, une  extrémité  céphalique  complète.  N.  et  O.  en  font  une  étude  histo- 
logique  détaillée.  Les  ganglions  et  les  organes  cérébraux  de  néoformation 
procèdent  de  l'épithélium  du  bourgeon  de  régénération;  le  rhynchodœum 
tire  essentiellement  son  origine  de  cellules  migratrices  provenant  du  paren- 
chyme du  corps;  le  tube  digestif,  quand  la  section  l'a  entamé,  se  ferme 
d'abord,  puis  s'accroît  par  lui-même,  etc. 

N.  et  O.  ont  encore  pu  constater  que  c'est  la  partie  moyenne  du  corps  du 
ver  qui  se  régénère  le  plus  rapidement;  et  cette  rapidité  va  en  décroissant 
progressivement  au  fur  et  à  mesure  que  les  segments  appelés  à  se  régénérer 
sont  pris  de  plus  en  plus  près  de  la  tète  ou  de  la  queue.  Enfin,  la  régénéra- 
tion des  fragments,  surtout  petits,  de  Lineus  ruber,  s'accompagne  toujours  de 
morphallaxis;  chaque  fragment,  au  fur  et  à  mesure  qu'il  se  reconstitue, 
s'amincit  de  plus  en  plus  et  devient  une  miniature  du  ver  adulte,  dans 
laquelle  les  proportions  entre  les  différentes  parties  du  corps  sont  tout  à  fait 
normales.  — A.  Brachet. 

à)  Nusbaum  i  Josef)  et   Oxner  (Mieczyslaw).  —  Formation  d'un  tube 
digestif  nouveau  par  des  cellules  migratrices  d'origine  mésodermique  dans  la 
reconstitution  de  la  tête  chez  Lineus  lacteus  (Grube)  {Nemerte).  —  Les  auteurs 
ont  obtenu  la  régénération  de  toute  la  partie  du  corps  comprenant  le  tube 
digestif  aux  dépens  d'un  fragment  céphalique  obtenu  par  une  section  entre  la 
bouche  et  le  cerveau.  Ils  rappellent  qu'ils  ont  même  obtenu  la  régénération 
de  tout  ce  qui  précède  et,  en  plus,  de  l'extrémité  antérieure  du  corps,  y  com- 
pris les  centres  cérébraux,  aux  dépens  d'un  court  tronçon  compris  entre  la 
bouche  et  les  centres  nerveux  et  ne  contenant  aucune  partie  de  ces  deux 
organes.  Dans  le  présent  mémoire,  ils  corrigent  et  complètent  les  données 
fournies  par  Dawvdoff  sur  les  processus  histologiques  dans  le  premier  des 
deux  cas  ci-dessus.  —  Ils  insistent  principalement  sur  la  régénération  du 
tube  digestif  aux  dépens  de  tissus  ne  contenant  aucune  trace  de  ces  organes. 
Les  deux  vaisseaux  latéraux  et  le  rhyncocœle  s'élargissent  à  l'extrémité  pos- 
térieure, formant  une  sorte  de  cavité  dans  une  masse  cellulaire  constituée 
extérieurement  par  des  cellules  migratrices  provenant  du  parenchyme  et,  à 
l'inlérieur,  par  les  cellules  endothéliales  des  trois  cavités,  des  vaisseaux  et 
du  rhyncocœle.  Ces  cellules  migratrices  phagocytent  les  parties  voisines  et 
en  particulier  les  muscles.  Les  plus  superficielles  de  l'amas  formant  le  bour- 
geon se  disposent  en  couches  épitliéliales  continues,  deviennent  plus  claires, 
plus  homogènes  et  forment  la  future  paroi  digestive,  tandis  que  les  cellules 
profondes,  chargées  des  parcelles  phagocytées,  dégénèrent  peu  à  peu  et  sont 
absorbées  par  les  cellules  pariétales.  Ainsi  se  forme  une  petite  vésicule  diges- 
tive qui  peu  à  peu  s'allonge,  au  fur  et  à  mesure  que  les  parties  extérieures 
du  corps  se  régénèrent.  Ce  qui  est  remarquable  c'est  la  non-conformité  de 
l'origine  blastodermique  entre  le  nouveau  tube  digestif  et  l'ancien,  d'où  les 
auteurs  tirent  des  conclusions  relativement  à  la  potentialité  prospective  de 


VII.  —  LA  RÉGÉNÉRATION.  121 

ces  éléments  parenchymateux.  —  Les  auteurs  annoncent  un  travail  in  extenso, 
plus  développé.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Oxner  (Mieczyslaw).  —  Anah/se  biologique  cVune  série  (Vexpèricnces  con- 
cernant l'avènement  de  la  inaturilè  sexuelle,  la  régénération  et  l'inanition 
chez  les  Nemertiens,  Lineus  rubcr  (Milll.)  et  Lineus  lacleus  {Rathke).  —  Ces 
expériences  portent  sur  deux  points  :  la  régénération  et  l'évolution  des  pro- 
duits sexuels  en  rapport  avec  l'inanition.  —  La  tète  sectionnée  au  ras  de  la 
bouche  ne  se  régénère  jamais  chez  le  Lineus  ruber;  au  contraire,  la  région 
postérieure  du  corps,  comprenant  l'intestin  moyen  et  môme  un  petit  frag- 
ment d'intestin  stomacal,  se  régénère  complètement,  y  compris  les  gonades 
qui  appartiennent  exclusivement  à  cette  partie  du  corps.  —  L'évolution  des 
gonades  cliez  les  animaux  en  inanition  présente  les  caractères  suivants.  Si 
l'inanition  a  commencé  assez  longtemps  avant  la  date  normale  de  l'évolu- 
tion des  gonades,  celle-ci  est  empêchée;  si,  au  contraire,  elle  ne  commence 
que  plus  tard,  les  gonades  se  développent,  mais  subissent  une  involution 
avant  d'arriver  à  l'émission  des  produits  sexuels.  Tout  se  passe  comme  si 
l'alimentation  développait  une  énergie  évolutive  dont  les  effets  se  poursui- 
vent pendant  un  certain  temps,  même  dans  l'état  d'inanition  [XIV].  — 
Y.  Delage  et  M.  Golds.mitii. 

a-b)  Fritsch  (C).  —  Résultats  (rime  étude  expérimentale  de  la  régénération 
du  squelette  des  membres  chez  les  Amphibiens.  —  L'auteur  a  fait  trois  séries 
d'expériences  :  1°  Amputation  du  membre  au  niveau  de  l'humérus  ou  du 
fémur,  pratiquée  chez  des  larves  de  Salamandra  maculosa  et  chez  des  Tritons 
adultes.  Dans  les  deux  cas,  les  régénérations  sont  parallèles  entre  elles  et  à 
l'ontogenèse.  —  2°  Excision  de  la  ceinture  scapulaire  tout  entière  chez  la 
même  espèce  de  Salamandre.  Le  résultat  montre  la  fausseté  du  principe 
d'après  lequel  tout  organe  entièrement  extirpé  ne  peut  plus  régénérer  :  ici 
le  membre  tout  entier  régénère,  d'abord  la  partie  proximale  de  l'humérus, 
puis  la  ceinture  scapulaire,  ensuite  les  parties  distales.  —  3'^  Régénération 
des  parties  surnuméraires.  Elle  est  favorisée  par  la  présence  de  deux  ou 
plusieurs  centres  de  régénération  indépendants.  11  ne  faut  pas  tirer  de  la 
configuration  extérieure  des  parties  des  conclusions  sur  leur  signification 
morphologique  ou  atavistique,  car  il  y  a  souvent  discordance  entre  les  parties 
molles  et  le  squelette.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

» 

Goldfarb  (A.  J.).  —  Influence  du  système  nerveux  central  sur  la  régénéra- 
tion. —  Chez  le  triton,  le  système  nerveux,  central  ou  périphérique,  moteur 
ou  sensitif,  n'est  nullement  un  élément  nécessaire  pour  que  la  régénération 
des  membres  ou  de  la  queue  se  produise.  Cette  régénération  peut  se  faire, 
même  lorsque  l'on  a  détruit  la  moelle  épinière  et  les  ganglions  spinaux 
dans  les  régions  correspondant  aux  membres  amputés.  Quand  la  régénéra- 
tion ne  se  produit  pas,  l'obstacle  vient  d'ailleurs  :  niveau  où  la  section  a  été 
faite,  traumatisme  altérant  la  vitalité  de  l'animal,  etc.  —  A.  Braciiet. 

"Walter  (F.  K.).  —  Influence  du  système  nerveux  sur  la  régénération  des 
membres  chez  le  Triton.  —  L'auteur,  à  l'exemple  de  Wolff,  pratique  chez  des 
tritons  des  opérations  extrêmement  graves  :  extirpation  de  tout  un  segment 
de  la  colonne,  avec  moelle,  nerfs  et  ganglions  spinaux;  dans  quelques 
autres,  moins  brutales,  il  enlève  les  ganglions  spinaux  et  coupe  les  racines 
ventrales.  Après  cette  intervention,  faites  dans  la  région  d'où  partent  les 
nerfs  qui  vont  au  membre  postérieur,  il  ampute  ce  membre,  d'un  côté  seule- 


122  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ment  ou  des  deux  côtés.  Si  l'opération  préalable  a  été  complète  et  bien  faite, 
il  n'y  a  pas  de  régénération.  "W.  conclut  donc  que,  les  connexions  avec  le 
système  nerveux  central  étant  supprimées,  la  régénération  de  la  patte  pos- 
térieure, chez  le  triton,  est  impossible.  Mais  dans  ces  connexions  ce  sont  les 
voies  sensitives  et  spécialement  les  ganglions  spinaux  qui  ont  la  plus  grande 
importance.  11  convient  d'ajouter  que  ce  point  ne  paraît  pas  suffisamment 
démontré  par  les  descriptions  que  "W.  donne  de  ses  expériences.  Nous 
ferons  la  même  réserve  —  provisoire  —  en  ce  qui  concerne  Tidée  émise  par 
"W.  que  les  ganglions  spinaux  sont  les  agents  actifs  de  la  croissance,  tandis 
que  les  différenciations  des  tissus  et  des  organes  ont  leur  origine  dans  les 
cellules  mêmes  de  l'organe  en  régénération.  —  A.  Bracuet. 

Doposcheg-Uhlar  (J.).  —  Études  sur  la  régénération  et  la  polarité  des 
j)lantes.  —  Si  l'on  supprime  le  sommet  végétatif  dans  une  germination  de 
Fougère,  les  parties  régénérées  parcourent  le  même  cycle  que  celui  pré- 
senté par  le  développement  de  l'œuf;  il  se  forme  d'abord  un  cotylédon  indé- 
pendant du  sommet  végétatif  et  presque  toujours  exogène.  En  coupant  les 
racines  sur  des  boutures  de  Lyciuni  halimifolium  on  provoque  la  formation 
d'une  pousse  sur  le  tronçon  radiculaire.  L'auteur  étudie  de  même  les  régéné- 
rations sur  les  Bégonia  et  les  Gesneracées.  —  F.  Péchoutre. 

=  Hétéromorphose . 

Dostal  (R.).  —  Morphogénèse  expérimentale  chez  Circœa  et  quelques  au- 
tres plantes.  —  L'auteur,  par  des  coupes  horizontales  pratiquées  dans  la 
moitié  inférieure  de  chaque  entrenœud,  partage  les  plantes  étudiées  en 
fragments  composés  chacun  du  nœud,  de  la  paire  de  feuilles  qui  s'y  atta- 
chent, du  bourgeon  axillaire  et  de  deux  portions  d'entrenœuds,  l'un  supé- 
rieur, court,  l'autre  inférieur,  long.  Les  fragments  sont  plongés  par  la  partie 
inférieure  longue  dans  le  sable  ou  dans  l'eau.  Les  fragments  de  tiges  de 
Circœa  produisent  soit  des  stolons,  soit  des  pousses  florales,  soit  des  organes 
intermédiaires  suivant  la  région  dont  ils  proviennent.  Si  on  ampute  les  feuil- 
les, quelle  que  soit  la  région  dont  ils  proviennent,  les  bourgeons  ne  donnent 
que  des  pousses  feuillées;  la  formation  du  stolon  et  des  pousses  florales  est 
donc  attribuable  à  l'activité  des  feuilles.  Si  l'on  place  les  feuilles  dans  l'om- 
bre, il  ne  se  produit  encore  que  des  pousses  feuillées.  —  F.  Péchoutre. 


CHAPITRE  VIII 
La   areffe 


»" 


Castle  (W.).  —  On  soma  influence  in  ovarian  transplantation.  (Science, 
28  juillet,  113.)  [124 

a)  Daniel  (L.).  —  Etude  biométrique  de  la  descendance  de  haricots  greffés 
et  de  haricots  francs  de  pied.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,  1018-1020.)  [La 
longueur,  la  largeur,  l'épaisseur  d'un  très  grand  nombre  de  graines  ont 
été  mesurées.  La  diminution  de  taille,  observée  dans  les  graines  de  Hari- 
cots greffés,  se  retrouve  fort  nette  dans  leur  descendance.  —  M.  Gard 

b)  Recherches  biométriques  sur  un  hybride  de  greffe  entre  Poirier  et  Cognas- 
sier. (C.  R.  Ac.  Se,  CLIl,  118G-1188.) 

[L'étude  biométrique  des  dents  de  la  feuille,  des  caractères  internes  et 
extérieurs  montre  que  la  plante  réalise  un  hybride  de  greffe.  —  M.  Gard 

Davenport(C.  B.).  —  The  Transplantation  of  ovaries  in  Chickens.  (Jolirn. 
of  Morphol.,  XXll,  N"  1,  111-122.)  *  [125 

Draw  (G.  Harold).  —  Expérimental  metaplasia.  I.  The  formation  of  colu- 
mnar  ciliated  epithelium  from  fibroblasts  in  Pecten.  (Journ.  exper.  Zool., 
X,  340-374,  3  pi.)  [127 

Dustin  (M.).  —  Les  greffes  thymiques.  Communication  préliminaire.  (C.  R. 
Ass.  Anat.,  13^  Réunion,  10-14,  1  fig.). 
[Détails  sur  les  conséquences  histologiques  de  l'opération.  — M.  Goldsmith 

Fischer  (H.).  —  Uebcr  Hegeneralion  u)id  Transplantation  des  Pancréas  von 
Amphiblen.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  1-47.  2  fig.,  1  pi.)  [125 

Griffon  (E.).  —  La  panachure  des  feuilles  et  sa  transmission  par  la  greffe. 
(Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  Série,  XI,  289-297.)  [127 

a)  Guthrie  (C.  C).  —  On  the  évidence  of  Soma  influence  on  offspring  from 
engrafted  ovarian  tissue.  (Science,  2G  mai,  816.)  [124 

b) Transplantation  in  ovaries.  (Ibid.,  29  déc,  918.)  [124 

Harms  ("W.).  —  Ovarialtransplantation  auf  fremde  Species  bei  Tritonen. 
(Zool.  Anz.,  XXXYIl,  N°  12/13,  225-237,  6  fig.)  [125 

Javillier.  —  Sur  la  migration  des  alcaloïdes  dans  les  greffes  de  ^olanée 
sur  Sokmées.   (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXI \',  568-576.) 
[Si  certaines  substances  peuvent  rester  localisées  dans  l'un  ou  l'autre  des 
conjoints,  d'autres  peuvent  passer  de  l'un  à  l'autre  .sans  qu'il  soit  pos- 
sible, jusqu'à  présent,  d'énoncer  aucune  règle  générale.  —  F.  Péciioutre 

KildufFe  ^Robert).  —  Morphological  changes  observed  in  a  Mouse  carcinoma 
in  the  course  of  long-continued  transplantation^  and  the  influence  of  an 
experimentally  produced  dccrease  in  the  groivths-energy  of  the  lumors  upon 


124  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

their  morphological  cliaracler.  (Journ.  exper.  Med.,  XIII,  N"  2,  234-238.) 

[125 

Kœlitz  (W.).  —  Morphologischf  iind  expcrimentelle  Untersuchungen  an 
Ill/dra.  II  Sliœk.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  423-455,  3  pi.)  [126 

Kopec  (Stephan).  —  Untersuchungen  ùber  Kastralion  und  Transplanta- 
tion bei  Schmelterlingen.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIII,  1-116,  5  pi.,  19  fig.) 

•      [Voir  ch.  IX 

Lœb  (Léo)  und  Addison  ("W.  V.  F.).  —  Beilrdge  znr  Analyse  des  Gewcbe- 
ivae/isliinis.  V.  Ueber  die  Transplantation  der  Ttniben  haut  in  die  Taube  und 
andre  Tierarten.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  44-66.)  [126 

Perriraz  (  J.).  —  Croissance  en  contact  d'un  hêtre  et  d'un  chêne.  (Bull.  Soc. 
vaud.  se.  nat.,  XLVII,  xxxi-xxxvii.)  [128 

Rivière  (G.)  et  Bailhache  (G.).  —  Contribution  à  la  physiologie  de  la  greffe. 
Influence  du  sujet  porte-greffe  sur  le  greffon.  (Journ.  Soc.  nat.  Hort. 
France,  4«  série,  XII,  95-96.)  [127 

Stockard  (Charles  R.).  —  The  fate  of  ovarian  tissues  tvhen  implanted  on 
différent  organs.  (Arcli.  Entw.-Mech.,  XXXII,  298-307,  3  pi.,  2  fig.)      [125 

"Winkler  (Hans).  —  Ueber  Propfbastarde.  (Gesellsch.  deutsch.  Naturf.  und 
Aerzte,  Verhandl.  1,  21  pp.) 

[Résumé  des  recherches  réalisées  par  l'auteur  sur  les  hybrides  de  greffe 
et  déjà  analysées  dans  VAnn.  BioL,  XIV,  pp.  138-139.  —  F.  Péchoutre 

Voir  pp.  85,  97,  112,  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


a)  Guthrie  (C.  C).  —La  preuve  de  l'influence  du  soma  sur  la  progéniture 
d'un  ovaire  greffé.  —  (Analysé  avec  les  suivants.) 

Castle  ("W.-E.).  —  L'influence  du  soma  dans  la  transplantation  ova- 
rienne. —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  Guthrie  fC.  C).  —  Transplantation  des  ovaires.  —  1°  G.  répond  à  des 
objections  à  lui  faites  par  Castle  et  Philipps  dans  leurs  expériences  sur 
la  transplantation  germiuale.  Autant  qu'on  en  peut  juger,  G.  considère  que 
la  progéniture,  dans  ses  expériences,  était  bien  celle  de  l'ovaire  greffé;  et, 
comme  elle  rappelait  à  certains  égards  la  poule  ayant  reçu  l'ovaire,  il  a 
conclu  à  une  influence  du  soma  sur  l'ovaire  greffé.  Dans  celles  de  Castle 
et  PiiiLiPPS,  il  se  peut  que  l'ovaire  de  l'animal  à  qui  on  en  a  greffé  un  autre 
n'ait  pas  été  totalement  enlevé.  Un  fragment  a  pu  rester  et  fonctionner,  ce 
qui  vicie  tout  l'argument. 

2°  C.  doute  qu'on  puisse  complètement  ovariotomiser  les  poules  et  que 
l'ovaire  d'une  poule  se  greffe  sur  luie  autre. 

Pour  ce  qui  est  de  l'interprétation  de  la  ressemblance  des  jeunes  à  la 
mère  ayant  reçu  la  greffe,  G.  considère  que  les  cellules  ovariennes  ont  été 
influencées  par  le  milieu  ;  C.  et  Philipps  sont  d'avis  par  contre  que  c'est  bien 
la  mère,  et  non  la  greffe,  qui  a  produit  les  œufs. 

3°  G.  critique  les  expériences  de  C.  sur  les  cobayes,  une  des  femelles 
employées  ayant  été  de  race  insuffisamment  pure.  [La  question  est  très 
complexe,  et  il  est  difficile  de  voir  où  est  la  vérité].  —  H.  de  Varigny. 


Vllf.  -  LA  GREFFE.  125 

Harms  (V.).  —  Transj)1ant(ition  (Covaires  entre  espèces  elraugères  chez 
les  Tritons.  —  H.  a  poursuivi  sur  des  vertébrés  inférieurs  ses  expériences 
de  transplantation  d'ovaires  sur  les  Vers  de  terre.  Il  s'est  adressé  au  Triton 
cristatus  et  T.  tsenialus  et  a  greffé  des  fragments  d'ovaire,  par  l'intermé- 
diaire du  mésovarium,  au  péritoine  de  l'autre  espèce.  11  a  autopsié  7  indi- 
vidus provenant  d'expériences  faites  sur  2G  et  a  constaté  que  certaines 
parties  de  l'ovaire,  et  en  particulier  les  plus  différenciées,  dégénèrent  au 
bout  de  3  à  G  semaines,  tandis  qwv.  les  cellules  germinales  jeunes  conti- 
nuent à  se  développer  normalement.  L'auteur  a  réservé  10  individus  pour 
les  suivre  jusqu'à  la  ponte  et  obtenir  une  progéniture  sur  laquelle  il  puisse 
constater  les  modifications  éventuelles  provenant  des  changements  d'espèces. 

—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Davenport  (C.  B.).  —  La  transplantation  des  ovaires  chez  les  Poules.  — 
D.  fait  la  criti(iue  des  résultats  de  Guthrie  (v.  Ann.  Mol..  1908,  p.  134), 
obtenus  en  greffant  des  ovaires  de  poules  blanches  à  l'intérieur  de  poules 
noires  et  inversement.  11  entreprit  des  expériences  pour  les  contrôler,  il 
enleva  les  ovaires  de  quelques  poules  et  y  greffa  des  ovaires  appartenant  à 
des  poules  dissemblables.  Ses  conclusions  sont  les  suivantes  :  il  ne  semble 
pas  que  les  ovaires  greffés  deviennent  jamais  fonctionnels,  mais  ils  s'enkys- 
tent dans  le  péritoine,  tandis  qu'il  se  produit  une  régénération  des  ovaires 
extirpés  plus  ou  moins  complètement,  ces  ovaires  régénérés  produisent 
ensuite  une  quantité  d'œufs.  —  A.  Billard. 

Stockard  (Gh.  R.).  —  Sort  du  tissu  ovarien  implanté  dans  divers  organes.  — 
S.  veut  montrer,  dans  ce  travail,  que  le  résultat  des  transplantations  dépend  à 
la  fois  de  l'organe  implanté  et  du  tissu  dans  lequel  on  l'implante.  Ainsi,  par 
exemple,  du  tissu  ovarien  de  salamandre,  introduit  dans  le  testicule  d'un 
autre  individu,  et  placé  dans  les  meilleures  conditions  possibles  au  point  de 
vue  de  la  vascularisation,  se  maintient  en  vie  pendant  plus  de  7  mois;  il 
persiste  encore  pendant  plus  de  45  jours  dans  le  foie,  mais  disparait  en 
moins  de  15  jours  si  on  l'a  implanté  dans  la  paroi  du  corps,  les  poumons,  le 
rein  ou  l'estomac.  —  A.  Brachet. 

Fischer  (H.).  —  Régénération  et  transplantation  du  pancréas  des  Amphi- 
biens.  —  F.  a  excisé  et  transplanté  le  pancréas  chez  des  grenouilles.  A  la 
suite  de  l'excision,  le  pancréas  se  régénère  jusqu'à  son  volume  normal. 
Cette  régénération  se  produit  aux  dépens  des  cellules  parenchymateuses 
et  non  pas  aux  dépens  des  cellules  des  voies  excrétrices.  On  peut  aussi 
transplanter  de  petits  morceaux  de  pancréas  qui  persistent  à  l'état  de  vie 
pendant  un  certain  temps  (il  faut  les  prendre  à  l'état  de  repos  sécrétoire). 
F.  n'a  pas  suivi  ces  greffes  au  delà  d'un  certain  laps  de  temps.  Dans  la 
transplantation,  pendant  la  digestion  même,  il  se  produit  une  autodigestion 
plus  ou  moins  considérable  du  parenchyme.  Les  canaux  excréteurs  demeu- 
rent intacts.  Les  petits  morceaux  transplantés  sont  susceptibles  d'accrois- 
sement. Cet  accroissement  se  produit  aux  dépens  des  cellules  parenchyma- 
teuses périphériques,  alors  que  le  centre  se  détruit  par  nécrose.  Ni  dans  la 
régénération,  ni  dans  l'accroissement  après  transplantation,  l'auteur  n'a 
observé  de  néoformation  d'îlots  de  Langerhansdansle  nouveau  parenchyme. 

—  Ch.  ClIAMPV. 

Kilduffe  (Robert).  —  Changements  morphologiques  observés  dans  le  car- 
cinome de  souris  au  cours  de  transplantations  succe.<isives,  et  influence  de  la 


126  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

diminution  expérimentalement  provoquée  de  Vénergie  de  croissance  des  lu- 
iueurs  sur  leur  caractère  morpholar/ique.  —  Parmi  les  agents  physiques,  le 
chauffage  produit  un  retard  dans  la  croissance  de  la  tumeur,  mais  cette  dimi- 
nution de  l'activité  évolutive  ne  se  traduit  pas  par  des  moditications  anato- 
miques  ou  histologiques  ;  ce  que  l'on  observe  sous  ce  rapport  peut  être  attribué 
aux  transplantations  successives  qui  ont  eu  lieu  dans  ces  expériences.    — 

Y.    DELAGE  et  x\I.  GOLDSMITH. 

Loeb  (Léo)  et  Addison  CW,  H.  F.).  —  Tran^^plantation  de  peau  depif/eon 
sur  le  j)iyeon  et  sur  d\iutres  animaux.  —  L.  et  A.  introduisent  dans  le  tissu  cel- 
lulaire sous-cutané  de  la  région  sternale  d'un  pigeon,  un  morceau  de  peau 
d'un  autre  pigeon.  Ce  morceau  reste  en  vie  pendant  plusieurs  jours  :  l'épi- 
thélium  prolifère  même  par  places,  mais,  au  bout  d'une  vingtaine  de  jours, 
il  se  produit  une  infiltration  lymphocytaire  qui  détruit  Tépithélium,  et  le 
tissu  conjonctif  se  sclérose  et  se  nécrose.  Avant  de  disparaître,  une  partie  de 
l'épithélium  se  kératinise. 

Les  auteurs  ont  ainsi  transplanté  des  lambeaux  de  peau  de  pigeon  sur  des 
poulets,  des  cobayes,  des  lapins,  des  grenouilles;  la  destruction  survient  na- 
turellement toujours  et  de  plus  en  plus  vite.  L'épiderme  ne  réagit  déjà  plus 
guère  dans  le  poulet;  chez  le  cobaye  et  le  lapin,  il  dégénère  déjà  sous  l'in- 
fluence des  humeurs  de  l'hôte,  et  les  lymphocytes  n'interviennent  qu'en  se- 
cond lieu.  — En  somme,  il  ne  parait  se  dégager  de  ces  recherches  rien  qui 
ne  fût  pour  ainsi  dire  à  prévoir.  —  A.  Braceiet. 

Koelitz  ("W.i.  —  Recherches  morphologiques  et  expérimentcdes  sur  Ily- 
dra.  —  K.  poursuit,  dans  cette  seconde  partie  de  son  travail  (v.  Ann.  bioL, 
XV)  ses  recherches  sur  la  plasticité,  connue  depuis  Tremblev,  de  l'hydre 
d'eau  douce. 

Les  transplantations  autoplastiques  réussissent  très  bien.  Le  segment 
moyen  d'une  hydre  quelconque,  retourné  et  réadapté  aux  deux  extrémités 
de  l'animal,  se  soude  parfaitement,  et  au  bout  de  quelques  jours  on  ne  voit 
plus  trace  de  l'opération. 

Les  unions  homoplastiques  donnent  des  résultats  plus  complexes.  Si,  après 
avoir  enlevé  son  disque  pédieux,  on  transplante  une  hydre  dans  la  région 
orale  d'une  autre  hydre,  les  deux  individus  finissent  au  bout  d'un  certain 
temps  par  n'en  plus  former  qu'un.  Mais  pour  cela,  il  est  évident  que  des 
processus  régulateurs  sont  nécessaires  :  disparition  de  tentacules,  absorption 
partielle  de  l'individu  supérieur  par  l'individu  inférieur. 

Dans  ces  expériences,  les  composants  sont  réunis  suivant  leur  axe  :  K. 
suivant  en  cela  l'exemple  de  plusieurs  auteurs,  notamment  de  Wetzel,  en  exé- 
cute une  autre  série  où  les  fragments  sont  réunis  en  sens  inverse  :  on  coupe 
à  deux  hydres  leur  couronne  de  tentacules,  et  on  les  réunit  par  leur  pôle 
oral.  La  cicatrisation  se  fait,  le  monstre  peut  vivre  longtemps,  mais  il  ne  se 
forme  ni  bouche,  ni  tentacule  ;  les  deux  composants  ne  forment  donc  pas 
ensemble  une  hj'dre.  Toutefois,  le  résultat  de  l'expérience  est  parfois  tout 
autre  et  il  peut  apparaître  au  point  de  réunion  ou  dans  son  voisinage  une 
bouche  et  des  tentacules,  puis  par  absorption  d'un  des  composants,  recon- 
stitution d'un  individu  unique.  Il  est  bien  probable  que  les  différences  signa- 
lées dans  les  résultats  d'expériences  en  apparence  identiques,  sont  dues  à 
ce  que  la  réunion  des  segments,  dans  la  pratique,  n'est  pas  toujours  parfaite. 
Enfin,  un  individu  unique  peut  également  se  former,  mais  après  des  phéno- 
mènes régulateurs  compliqués,  quand  on  réunit  sim.plement  deux  hydres 
par  leur  bouche  sans  toucher  à  la  couronne  de  tentacules. 


VIII.  —  LA  GREFFE.  127 

En  variant  le  procédé  expérimental,  on  peut  aboutir  à  des  hétéromorphoses 
intéressantes  :  deux  hydres  réunies  par  leur  pôle  aboral  conservent  leur 
bouche  et  leurs  tentacules,  mais  si  l'on  sectionne  la  tète  de  l'une  d'entre 
elles,  il  se  reforme  un  pied  et  par  conséquent  les  deux  conjoints  deviennent 
un  seul  et  même  individu. 

D'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  résultats  des  unions  latérales,  pratiquées 
de  diverses  façons  par  K.,  peuvent  être  prévus  d'avance  :  quelle  que  soit  la 
méthode  employée,  un  réglage  plus  ou  moins  compliqué  fait  une  seule  hydre 
des  deux  composants. 

Les  transplantations  hétéroplastiques  sont,  on  le  sait  depuis  longtemps, 
beaucoup  moins  heureuses.  Pourtant  K.  a  obtenu  des  unions  très  complètes 
et  durables  entre  H.  olit/actis  et  //.  polypus,  tandis  que  la  plupart  des  autres 
combinaisons  échouent  plus  ou  moins  complètement.  —  A.  Braceiet. 

DreAv  (Harold  G.).  —  Métaplasies  expérimentales.  I.  Formation,  d'un 
èpithéliuvi  cylindrique  cilié  aux  dépens  de  /îbroblastes  chez  le  Pecten.  —  L'au- 
teur a  observé  que,  lorsqu'on  introduit  un  fragment  d'ovaire  de  Pecten 
maximus  et  P.  opercularis  dans  l'épaisseur  du  muscle  adducteur  d'un  autre 
individu  de  la  même  espèce,  il  se  forme  autour  de  lui  un  kyste  dont  la  paroi 
est  constituée  de  fibroblastes  provenant  du  tissu  musculaire  ambiant,  et  qu'au 
bout  de  .3  à  4  semaines  cette  couche  de  fibroblastes  se  transforme  en  une 
couche  d'épithèlium  cylindrique  cilié  qui  persiste  indéfiniment,  aussi  long- 
temps qu'on  peut  garder  vivants  les  sujets  en  expérience  (jusqu'à  120  jours). 
Le  tissu  ovarien  régresse,  se  réduisant  aux  corpuscules  pigmentaires  rouges. 
La  réaction  est  rigoureusement  spécifique,  en  ce  sens  que  tout  autre  frag- 
ment de  tissu  ou  corps  étranger  détermine  la  formation  du  kyste  fibroplas- 
tique,  mais  la  transformation  de  celui-ci  en  épithélium  cilié  exige  :  que  le 
fragment  appartienne  à  l'ovaire  et  non  à  un  autre  tissu,  qu'il  provienne  d'un 
individu  de  la  même  espèce,  qu'il  soit  bien  vivant,  qu'il  soit  mûr,  qu"il  ne 
se  soit  pas  vidé  de  ses  produits  et  que  ceux-ci  ne  soient  pas  fécondés.  On 
s'est  assuré  que  l'épithélium  cilié  ne  provenait  ni  de  l'oviducte  ni  du  revê- 
tement palléal  du  muscle.  —  L'auteur  attribue  cette  transformation  tissu- 
laire  à  quelque  substance  fournie  par  l'ovaire  et,  sans  doute,  plus  particu- 
lièrement par  son  pigment  rouge.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Rivière  (G.)  et  Bailhache  (G.).  —  Contribution  à  la  jiht/siologie  de  la 
greffe.  Influence  du  sujet  porte-greffe  sur  le  greffon.  —  La  densité  des  fruits 
est  plus  élevée  sur  les  arbres  résultant  de  poiriers  greffés  sur  cognassiers 
que  sur  ceux  provenant  de  greffes  sur  francs.  Les  fruits  récoltés  sur  les 
greffons  soudés  au  cognassier  sont  plus  riches  en  sucre  total  et  en  saccha- 
rose; la  teneur  en  acides  y  est  également  plus  élevée.  —  F.  Péchoutre. 

Griffon  (E.).  —  La  panachure  des  feuilles  et  sa  transmission  par  la  greffe. 
—  Des  expériences  exécutées  par  G.  et  de  celles  qui  ont  été  faites  par 
de  nombreux  expérimentateurs,  on  peut  conclure  que  les  plantes  à  feuilles 
colorées  en  rouge  ou  panachées  de  blanc  ou  de  jaune  se  comportent  très 
différemment  quand  elles  sont  greffées  sur  des  types  verts  voisins  ou  dont 
elles  dérivent.  La  coloration  rouge  ou  violacée  des  femelles,  due,  comme  on 
le  sait,  à  la  présence  d'anthocyane  dans  le  suc  cellulaire,  ne  se  transmet 
pas  du  greffon  aux  feuilles  du  sujet.  La  panachure  blanche  se  comporte  de 
même  dans  bien  des  cas.  Quant  à  la  panachure  jaune  et  spécialement 
celle  qui  consiste  en  marbrures,  elle  est  presque  toujours  transmise  par  la 
greffe,  et  on  peut  appeler  cette  coloration  panachure  infectieuse.  Ces  résul- 


128  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tats  sont  donc  contraires  à  Tliypothèse  d'une  influence  spécifique  du  sujet 
sur  le  greffon.  Ce  serait  une  Bactérie  invisible  selon  les  uns,  un  principe 
destructeur  de  la  chlorophylle  selon  les  autres,  qui,  élaboré  par  la  plante, 
cheminerait  dans  le  liber  ou  Técorce  et  irait  exercer  ses  effets  du  greffon 
panaché  dans  le  sujet  vert  ;  mais  il  n'y  a  pas  du  tout  mélange  des  plas- 
mas spécifiques  des  plantes  associées.  —  F,  Péchoutre. 

Perriraz  (J.).  —  Croissance  en  contact  d'un  hêtre  et  d'un  chêne.  —  P.  cite 
le  cas  d'un  arbre  intéressant  formé  de  deux  végétaux,  un  hêtre  et  un  chêne, 
qui  vivent  en  contact.  Leurs  branches  sont  entremêlées  ou  soudées  sur  plu- 
sieurs points.  Dans  certains  endroits,  il  y  a  formation  de  véritables  greffes 
par  approche,  greffes  qui  ont  comme  résultat  le  plus  fréquent  la  mort  de  la 
branche,  ou  du  hêtre  ou  du  chêne,  suivant  leur  position  réciproque.  D'après 
ce  que  l'on  voit  extérieurement,  les  sèves  se  sont  trouvées  sur  plusieurs  points 
en  contact  à  certains  moments  de  l'année,  et  cette  fusion  a  été  préjudiciable 
et  même  mortelle  pour  l'un  des  végétaux.  Les  liquides  colloïdaux  seraient 
donc  d'une  composition  chimique  suffisamment  différente  pour  être  toxiques 
envers  les  végétaux  d'essences  diverses.  —  M.  Boubier. 


CHAPITRE  IX 

I^e  sexe  et  les  caractères  sexuels  secoinlaires; 
le  i»olyiiiot*i>Itisiue  er^atog^éiiiqtic 

Andrews  (E.  A.)-  —  Color  différences  in  llie  sexes  of  (i  crab.  (Zool.  Anz., 
XXXVII,  401-403,  3  fig.)  [138 

Bateson  ("W.)  and  Punnett  (R.  C).  —  On  thc  inier-reJations  of  genetie  f/ic- 
tors.  (Koy.  Soc.  Proceed.,  B.  5GS,  3.)  [On 

ne  peut  encore  tirer  de  conclusion  des  expériences  qui  ne  sont  pas  ache- 
vées, mais  il  semble  que  la  sexualité  soit  un  obstacle  absolu  à  la  produc- 
tion de  certaines  combinaisons.  Si  l'on  pouvait  tourner  la  difficulté,  des 
conséquences  extraordinaires  pourraient  se  produire.  —  H.  de  Varigny 

Boveri.  —  Uebcr  das  Verhalten  der  Geschlechtschromosomen  bei  Hermaphro- 
ditismtis.  (Verb.phys.  med.  Gesellsch.  Wurtzburg,  N.  F.,  XLI,  83-97.)  [134 

Buchner  (Paul).  —  Ueber  hermaphrodite  Seesterne.  (Zool.  Anz.,  XXXVIII, 
315-31U,  4  fig.)  [141 

Castle  ("W.  E.).  —  On  sex-ehrumusumes  in  hermajjhrodilism.  (Amer.  Nat., 
XLV,  425-429.)  [134 

Ciesielski  (T.).  —  Quomodo  fiât,  ut  mox  proies  maseulina,  mox  feminina 
oriatur  apud  plantas,  animalia  et  homines  ?  (Lemberg,  8",  15  pp.)        [142 

Dickel  (F.).  —  Ueber  das  Geschlecht  der  Bieiumlarven.  (Zool.  Anz.,  XXXVI, 
189-191,  1910.)  [138 

a)  Guilliermond  (A.).  —  Sur  la  régression  de  la  sexualité  chez  les  levures. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  277-280.)  [La  levure  E  cultivée  par  Rose  a  perdu  sa 
sexualité  tout  en  conservant  des  vestiges  d'attraction  sexuelle.  —  M.  Gard 

b)  —  —  Sur  la  reproduction  du  Debargomyces  globosus  et  sur  quelques  phé- 
nomènes de  rétrogradation  de  la,  sexualité  observés  chez  les  levures.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  448-450.)  [Cette  levure  offre  un  intermédiaire  entre 
lesSc/iizo-  et  Zygosaccharomgces  où  la  copulation  esta  peu  près  générale, 
et  les  levures  ordinaires    qui    n'offrent  pas  de  sexualité.    —  M.    Gard. 

King  (Helen  Dean).  —  The  ef}\'ct  of  semi-spaying  and  of  semi-castralion  on 
Ihe  sex  ratio  of  thc  albino  rat  [Mus  norvégiens  albinns).  (Journ.  exper. 
Zool.,  X,  381-392.)  [140 

a)  Koch  ("Wilhelm). —  Ueber  die  Geschlcchtsbildung  und  den  GonocJiorismus 
von  Hgdra  fusca.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  138-144.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

b)  —  —  Ueber  die  geschlechtliche  Differenzierung  und  den  Gonoch  rismus 
von  Hgdra  fusca.  (Ibid.,  545-575.)  [141 

Kopec  (Stephan).    —  Untersnchnngen  iiber  Kasiration   und   Transplanla- 

LANNÉE    BIOLOGIQUE,    XVI.    1911.  9 


130  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fion    bri    Schmetlerlingen.    (Arch.  Entw.-Mecli.,    XXXIII,    l-llG,    5'  pi., 
I9fig.)  [139 

Ko-wale^vsky  (S.).  —  D''r  i/rschlcclilsljcsliiiimciitle  FakUir  bri  Ticreii.  Ziir 
/■'i-(ii/i'  dcr  tril/kilrlic/ii-ii  Bcrinfliissiniq  ilrr  Keiiiir  bel  tien  Saiiqeticren  inid 
di^nVôgeln.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  580-592,3  figures.)  "  [131 

Mawe  (E.-S.).  —  Types  of  nuchnl  hair  and  a  possible  theory  of  Ihe  prédic- 
tion of  sexe.  (Journ.  anat.  physiol.,  London,  XLV,  3*=  série,  vol.  VI, 
part.  IV,  420-42:),  10  fig.)  [Voir  ch.  XV 

Meisenheimer  (Johannes).  —  lleber  die  Wirkung  von  Ifoden-  und  Ovarial- 
substanz  auf  die  sekunddren  Geschlechtsmerkale  des  Frosches.  (Zool. 
Anz.,  XXXVIII,  53-60,  5  fig.)  [136 

Montgomery  (Th.  H.).  —  The  celliilar  basis  of  the  détermination  of  xex. 
(Internat.  Clinics,  I,  177-185.)  [132 

Moi'gan  (T.  H.).  —  Is  the  female  Frog  heterozyyous  in  regard  to  sex-deler- 
mination?  (Americ.  Natur.,  XLV,  253-254.)  [133 

Nekrasofr(A.).  —  Zur  Frage  ûbcr  die  Beziehungen  zwischen  geschlechllicher 
intd  Kiit/eschfechtiicher  F<irtjif!aiizinig,  auf  Grand  von  Beobachttiitgcn  an  Hy- 
droau'dasen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  759-767,  1  fig.)  [142 

Pérez  (J.).  —  Sur  quelques  particularités  curieuses  du  r'approchement  des 
sexes  chez  certains  diptères.  (Bull,  scient,  de  la  Fr.  et  de  la  Belg.,  XLV, 
1-14.)  [138 

Pézard  (A.).  —  Sur  la  dèterniinatiou  des  caractères  sexuels  secondaires  chez 
les  Gallinacés.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1027-1029,  2  fig.)  [140 

Pittard  (Eugène).  —  La  castration  chez  Vhomme  et  les  modifications  qu'elle 
entraîne  dans  les  grandeurs  des  divers  segments  du  corps.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLII,  1617-1618.)  [Suite  des  travaux  du  même  auteur  confirmant,  par  l'é- 
tude des  scoptzy  (secte  religieuse),  que  la  castration  augmente  considéra- 
blement la  longueur  des  jambes  et,  par  conséquent,  la  taille.  —  M.  Goldsmith 

a)  Regaud  (Cl.)  et  Nogier  (Th.).  —  Sur  l'hypertrophie  compensatrice  de 
la  glande  inleystitieUc  du  testicule  conkécutive  à  la  castration  unilatérale 
chez  les  animaux  préalablement  stérilisés  par  les  rayons  X.  (C.  R.  Ass.  Anat., 
13e  Réunion,  Paris,  293-302.)  [136 

b)  —  —  Structure  celhclaire  et  structure  syncytiale  des  éléments  nourriciers 
de  répitliélium  séminal.  Substitution,  de  la  première  à  la  seconde  chez  le 
chien  et  le  chat  rendus  définitivenient  aspernuitogènes  par  les  rayons  X, 
303.  (Ibid.)  [136 

c)  —  —  Sur  les  cellules  ovi formes  de  l'épithéliuni  séminal  du  chat  et  du  chien, 
adultes  et  sur  les  relations  génétiques  de  la  lignée  spermatique  avec  les 
cellules  nourricières.  (Ibid.,  305-307.)  [136 

Regnaiilt  (Jules).  —  L'opothérapie  surrénale  dans  les  vomissements  de  la 

grossesse.  Jlôle  des  sécrétions  Internes  dans  la  détermination  du  sexe.  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLII,  1408-1410.)  [Voir  ch.  XIV 

a)  Robinson  (R.).  —  Programmr  d'études  sur  la  question  de  détermination 

du  sexe.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1407-1408.)  [136 

6) Nouveaux  arguments  en  faveur  de  V action  des  glandes  surrénales  su)' 

la  détermination  du  sexe.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1026-1027.)  [136 

a)  Russe  (A.).  —  .1   re/tly  ta  a   note  af  \\ .   E.  Casllc   entitled  «  Fiusso  on 

sex-deteruiination  and  arli/icial  modification  of  the  Mendelian  ratios  ». 

(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  29-32.)  [135 


IX.  —  LE  SEXE.  131 

b)  Russo  (A.).  —   Ueber  den  verschiedenen  Mctabolismus  der  Kanincheneier 
inid  nhrr  ilircii  Woi  fi'ir  da><  Geschlecktsprob/em.  (Ibid.,  51-58,  5  fig.)  [135 

Shearer  (CressAvell).   —  Jlie  pridticm  o/"  sex  detcrniination  in  DinojthilAis 
(jyrt)cilii(liis.  (.Joui-n.  Mar.  Biol.  Assoc,  IX,  15G-1G0.J  [134 

Shull  (G.  H.).  —  lîcversible  scx-muiants  in  Lychnis  dioica.  (Bot.  Gazette,  LU, 
329-308,  15  ûg.)  [Les  individus  hermaphro- 

dites sont,  d'après  J'auteur,  des  mâles  modifiés,  qui  sont  de  deux  sortes, 
génétiques  et  somatiques.  Les  mâles  seraient  hétérozygotes,  au  même 
titre  que  les  hermaphrodites,  les  femelles  étant,  dans  ce  cas,  homozygotes. 
Les  sexes  représentent,  selon  S.,  des  états  alternatifs  qui,  dans  les  diffé- 
rentes espèces,  peuvent  être  atteints  de  diverses  manières.  —  P.  Guérin 

a)  Smith  (GeoflFrey).  — Sex  and  Immunitij .  (Reip .Bvit.  Assoc,  Sheffield,  1910, 
635-G36.)  [137 

b)  —  —  Stiidies  in  the  expérimental  analysis  of  sex.  Part  7.  —  Sexual 
c/iangrs  i)t  the  blood  and  liver  of  Carcinns  mœnas.  (Quart.  Journ.micr.  Se, 
LVII,  -^51-265.)  [137 

Sprecher  (A.).  —  Becherches  snr  la  variabilité  des  sexes  chez  Cannabis  sa- 
liva et  Rumex  acetosa.  (Arch.  des  se.  phys.  et  nat.,  XXXII,  520-522.)    [141 

Tandler  (J.)  und  Grosz  (S.).  —  Ueber  den  Saisondimorphismus  des  Maul- 
wurfhoden^.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXIII,  297-302.)  [140 

Thomsen  (E.).  —  Die  Differenzierung  des  Geschlechts  and  das  Verhàltnis 
der  Geschlechter  beint.  Iliihnchen.  {Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  512-530,  2  pi., 
7  tableaux.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

"Wilson  (Edmund  B.).  —  The  sex  Chromosomes.  (Arch.  mikr.  Anat., 
LXXVII,  249-271,  5  fig.)  [132 

Voir  pp.  7,  56,  124  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Ko-walewsky  (S.).  —  Le  facteur  déterminant  le  sexe  chez  les  animaux. 
—  L'auteur  part  de  deux  données  :  1"  l'activation  de  la  division  cellulaire 
sous  l'influence  de  l'oxygène  ;  2'^  le  fait  que  l'ovaire  réclame  pour  sa  consti- 
tution plus  d'oxygène  que  le  testicule,  en  raison  de  ce  que  la  totalité  des 
œufs  se  forme  dans  son  stroma  dès  l'origine,  tandis  que  la  formation  des 
spermatozoïdes  est  graduelle.  Il  pense  que  la  détermination  du  sexe  femelle 
a  pour  condition  la  fourniture  à  l'organisme  maternel  d'une  quantité  plus 
grande  d'oxygène  que  le  sexe  mâle.  Voici  les  observations  et  les  expériences 
qu'il  présente  à  l'appui  de  cette  notion.  L'obstruction  des  fosses  nasales 
chez  des  lapines,  déterminant  une  anoxyhémie  relative  augmente  la  produc- 
tion du  sexe  mâle;  il  en  est  de  môme  de  l'injection  d'alcool  entre  le  6«  et  le 
IG'^  jour,  la  détermination  du  sexe  se  faisant,  d'après  lui,  du  14^  au  15'^  jour. 
L'injection  de  caféine  et  de  chlorate  de  potasse  déterminant  une  néphrite 
qui  accroît  la  circulation  sanguine  des  organes  sexuels,  directement  par  voi- 
sinage et  indirectement  par  l'hypertrophie  compensatrice  du  ventricule 
gauche,  aboutit  à  un  résultat  analogue.  —  Malgré  le  nombre  relativement 
petit  des  expériences,  l'auteur  déclare  que  les  résultats  ne  sauraient  être 
imputables  au  hasard.  — Dans  les  couveuses  artificielles,  les  œufs  voisins  des 
orifices  d'aération  fournissent  une  plus  forte  proportion  de  femelles  que  ceux 
qui  en  sont  plus  éloignés.  —  Y.  Delaoe  et  M.  Goldsmitii. 


132  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Montgomery  (Th.  H.).  —  La  base  cellulaire  de  la  détermination  du  sexe. 
—  C'est  une  revue  succincte  de  ce  que  nous  apprend  la  cytologie  au  sujet 
de  la  détermination  du  sexe;  M.  considère  comme  improbable  Tliypothèse 
qui  attribue  aux  chromosomes  sexuels  ou  allosomes  la  valeur  de  détermi- 
nants du  sexe,  celui-ci  résultant  de  la  distribution  des  allosomes  lors  de  la 
fécondation.  Tout  ce  qu'on  peut  dire  c'est  que  parfois  certaines  combinai- 
sons chromosomiques  coïncident  avec  un  sexe  déterminé,  ce  qui  est  très  loin 
de  la  conclusion  qu'elles  sont  la  cause  du  sexe;  il  ap'paraît  probable  à  M. 
que  les  cellules  germinales  sont  sexuellement  différentes  les  unes  des 
autres,  et  que  les  unes  attirent  l'allosome  et  les  autres  pas;  la  détermination 
sexuelle  est  donc  antérieure  à  la  combinaison  chromosomique.  Il  est  possi- 
ble qu'on  puisse  modifier  la  proportion  sexuelle  en  agissant  sur  les  condi- 
tions nutritives  ou  autres  qui  affectent  les  cellules  germinales  durant  leur 
période  de  croissance.  Le  spermatozoïde  peut  modifier  à  son  tour  la  valeur 
prospective  d'un  œuf,  sans  doute  en  modifiant  le  métabolisme  de  l'œuf, 
plutôt  qu'en  lui  transmettant  des  déterminants  particuliers.  —  L.  Cuénot. 

"Wilson  (E.  B.).  —  Les  chromosomes  sexuels.  —  W.  était  particulièrement 
qualifié  pour  faire  une  revue  de  cette  question.  Le  problème  du  détermi- 
nisme du  sexe  a  été,  dit-il,  examiné  par  trois  méthodes  principales  :  par 
des  expériences  sur  Tintluence  des  conditions  de  milieu  sur  le  germe;  par 
les  expériences  sur  l'hérédité  du  sexe  et  des  caractères  limités  à  un  sexe, 
et  par  l'étude  microscopique  des  cellules  sexuelles.  Il  ne  s'occupe  dans  cette 
revue  que  de  ses  recherches  sur  le  dernier  ordre  d'idées. 

L'espèce  de  chromosome  sexuel  le  plus  simple  a  été  découvert  par  Hen- 
KiNG  chez  Pyrrhocoris.  Chez  le  mâle,  il  y  a  un  chromosome  qui  passe  sans 
division  à  l'un  des  pôles  d'une  mitose  spermatocytaire,  fait  confirmé  par 
Paulmier  chez  Anasa,  par  Montgomery  et  de  Sinéty  chez  Proicnor  et  chez 
un  certain  nombre  d'Orthoptères.  C'est  le  chromosome  «  spécial  »,  «  acces- 
soii'B  »,  ou  «  hétérotropique  »,  ou  encore  le  «  monosome  »  ou  «  X-chromo- 
some  ».  Mac  Clung  a  émis  l'hypothèse  que  ce  chromosome  détermine  spéci- 
fiquement le  sexe  mâle.  Les  spermatozoïdes  qui  le  contiennent  donneraient 
des  œufs  à  mâles,  mais  on  peut  penser  aussi  que  l'inverse  est  possible. 

Un  fait  décisif  a  été  apporté  à  la  question  par  miss  Stewens  et  W.  qui 
ont  montré  que,  chez  les  Hémiptères,  les  sexes  diffèrent  parce  que  les 
noyaux  somatiques  contiennent  un  chromosome  de  moins  chez  le  mâle  que 
chez  la  femelle.  Cela  est  dû  à  ce  qu'il  y  a  un  X-chromosome  chez  le  mâle 
et  deux  X-chromosomes  chez  la  femelle,  et  ce  fait  caractérise  le  type  Pro- 
tenor.  Alors,  les  œufs  avec  X,  fécondés  par  des  spermatozoïdes  X,  donnent 
2  X  =  femelle  ;  les  œufs  fécondés  par  des  spermatozoïdes  sans  X,  donnent 
1  X,  c'est-à-dire  un  mâle.  Dans  le  type  Lygwus,  il  y  a,  en  outre  de  cela,  un 
autre  cliromosome  «  petit idiochromosome  »  ou  «  Y-chromosome  ».  Chacun 
des  chromosomes  spéciaux  se  divise  à  une  des  mitoses  de  maturation,  mais 
pas  à  la  même,  et  traverse  l'autre  sans  se  diviser,  d'où  l'existence  de  sper- 
matozoïdes à  X  et  de  spermatozoïdes  à  Y.  Les  œufs  à  X  fécondés  par  les 
spermatozoïdes  à  X  donnent  deux  X  =  femelle.  Les  œufs  à  X  fécondés  par 
des  spermatozoïdes  à  Y  donnent  X  Y,  c'est-à-dire  mâle.  En  somme  le  type 
Lygivus  ne  diffère  du  type  I^rolenor  que  parce  que  le  chromosome  Y  du 
premier  a  la  même  influence  que  l'absence  de  cliromosome  chez  le  deuxième. 
On  comprend  que  ces  variétés  donnent  lieu  à  divers  types  de  mitoses  réduc- 
trices caractérisées  en  somme  par  un  partage  inégal  des  chromosomes. 
Une  difficulté  persistait  :  c'était  l'explication  des  phénomènes  de  parthéno- 
genèse chez  les  Aphides  et  les  Phylloxéras.  Elle  a  été  levée  par  Morgan  et 


IX.  -  LE  SEXE.  133 

Stewens  qui  ont  montré  que  tous  les  œufs  fécondés  donnent  des  femelles, 
parce  que  les  seuls  spermatozoïdes  qui  sont  fonctionnels,  sont  ceux  ù 
X-chroniosomes  et  que  les  autres  avortent.  Quelques  particularités  morpho- 
logiques sont  à  ajouter  :  le  fait  découvert  d'abord  par  Henking  que  l'X-chro- 
mosome  (lorsqu'il  y  a  un  Y)  reste,  à  la  période  d'accroissement  des  sperma- 
tocytes,  sous  forme  d'un  nucléole  compact  :  c'est  un  nucléo-chromosome. 

Il  résulte  de  ces  observations,  qu'on  peut,  chez  les  Hémiptères,  caracté- 
riser le  sexe  par  l'examen  des  mitoses  dès  les  premiers  stades  de  l'ontoge- 
nèse. 'W.  fait  remarquer  que,  bien  que  la  question  soit  très  théorique, 
l'observation  des  relations  entre  le  sexe  et  les  X  ou  Y  chromosomes  n'est 
pas  une  théorie  mais  un  fait.  Ceci  nous  amène  à  cette  notion  que  la  déter- 
mination du  sexe  est  un  phénomène  héréditaire.  Déjà,  Diérédité  du  sexe 
avait  été  défendue  par  Mendel,  Strasburger  et  beaucoup  d'autres.  Correns 
a  montré  que  certains  caractères  héréditaires  sont  liés  au  sexe.  Le  seul 
argument  qu'on  pourrait  donc  opposer  est  que  les  X-chromosomes  ne  sont 
pas  la  cause  déterminante  du  sexe,  mais  seulement  un  phénomène  acces- 
soire. "W.  ne  les  considère  pas  comme  déterminant  le  sexe,  au  sens  exclusif 
du  mot,  mais  comme  ayant  seulement  une  influence  prépondérante  dans  la 
chaîne  des  facteurs  déterminants. 

Le  sexe  est-il  déterminé  par  la  qualité  de  l'hétéro-chromosome  ou  par  la 
quantilé  variable  de  chromatine  ?  L'explication  qualificative  se  heurte  à  de 
nombreuses  difficultés  et  AAT.  incline  à  l'explication  quantitative.  D'ailleurs, 
quand  il  y  a  un  X  et  un  Y  chromosomes,  on  est  en  droit  de  supposer  que 
rX-chromosome  a  la  chromatine  la  plus  dense.  Cette  interprétation  diffère 
d'ailleurs  des  autres  explications  du  déterminisme  sexuel  par  la  quantité 
variable  de  chromatine  (R.  Hertwig,  Morgan).  Ici,  en  effet,  c'est  une  paire 
spéciale  de  chromosomes  qui  apporte  toutes  les  différences.  L'hypothèse 
quantitative  explique  que  les  œufs  parthénogénétiques  soient  de  préférence 
mâles,  parce  qu'ils  ont  une  ([uantité  moindre  de  chromatine.  Les  éléments 
femelles  auraient  donc  une  sorte  de  structure  double  et  les  éléments  mâles 
auraient  une  structure  simple.  Il  faut  bien  noter  que  l'X-chromosome  n'est 
pas  toujours  libre,  mais  qu'il  peut  être  soudé  à  l'un  quelconque  des  chro- 
mosomes bivalents  normaux.  Il  y  a,  enfin,  des  cas  où  l'on  a  pu  admettre  que, 
par  le  jeu  de  trois  sortes  de  chromosomes  spéciaux,  il  y  avait  quatre  sortes 
de  spermatozoïdes,  chez  qui  les  caractères  déterminant  l'un  et  l'autre  sexe 
peuvent  être  plus  ou  moins  marqués,  ce  qui  explique  le  phénomène  de  la 
sexualité  jusque  dans  ses  nuances.  La  grosse  difficulté  est  évidemment  le 
phénomène  de  l'hermaphrodisme,  mais  elle  n'est  point  insurmontable.  Les 
limites  de  cet  article  ne  permettent  pas  à  W.  d'expliquer  comment  ce 
déterminisme  cytologique  n'exclut  pas  l'influence  des  conditions  de  milieu 
sur  le  déterminisme  du  sexe.  —  Ch.  Champy. 

Morgan  (T.  H.).  —  La  Grenouille  femelle  est-elle  hétérozygote  au  point  de 
vue  de  la  détermination  du  sexe?  —  S'il  paraît  de  plus  en  plus  probable  que 
le  sexe  est  déterminé  par  un  mécanisme  interne,  il  faut  reconnaître  que  le 
cas  de  la  Grenouille,  par  ses  variations  surprenantes  dans  la  proportion 
sexuelle,  reste  embarrassant.  Les  expériences  de  R.  Hertwig  et  de  Kuscha- 
kewitsch  semblent  montrer  qu'une  fécondation  plus  ou  moins  tardive  des 
œufs  a  une  influence  considérable  sur  le  sexe  des  animaux  qui  en  sortent, 
si  bien  que  des  œufs  qui  ne  sont  fécondés  qu'au  bout  de  89  heures  donnent 
100  o/o  de  mâles,  alors  que  des  œufs  immédiatement  fécondés  donnent  à 
peu  près  autant  de  mâles  que  de  femelles.  M.  se  demande  si  la  Grenouille 
femelle  ne  serait  pas  hétérozygote  au  point  de  la  production  du  sexe  ;  dans 


134  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ce  cas,  elle  produirait  deux  sortes  d'oeufs,  et  on  pourrait  concevoir  que  les 
œufs  prédéterminés  comme  femelles  subissent  du  fait  de  l'attente  une  altéra- 
tion plus  grande  que  les  œufs  prédéterminés  comme  mâles,  d'où  les  résul- 
tats expérimentaux;  tant  que  cette  difficulté  ne  sera  pas  levée,  les  expé- 
riences rappelées  plus  haut  ne  démontrent  pas  d'une  façon  définitive  qu'un 
mécanisme  interne  est  absent.  —  L.  Cuénot. 

Boveri.  —  Sur  les  chromosomes  sexuels  dans  Vhc rmaphrodilisme .  —  L'au- 
teur étudie  un  nématode  [RhabdUis  niyrovenosa)  qui  présente  l'alternance 
d'une  génération  libre  avec  une  génération  parasitaire,  la  première  compre- 
nant des  individus  des  deux  sexes,  la  seconde  des  femelles  seules.  Ces  fe- 
melles peuvent  se  reproduire  par  la  parthénogenèse,  mais  aussi  devenir 
hermaphrodites  (tout  en  gardant  l'aspect  extérieur  des  femelles)  et  fournir 
des  spermatozoïdes  et  des  œufs  fécondables.  Les  embryons,  issus  de  l'auto- 
fécondation,  sont  évacués  au  dehors  par  l'hôte  (la  Grenouille)  et  donnent  les 
mâles  et  les  femelles  de  la  génération  libre.  Comment  leur  sexe  est-il  déter- 
miné ?  Les  spermatozoïdes  de  la  génération  fixée  sont  de  deux  sortes  :  à  6  et 
à  5  chromosomes  :  les  premiers  donnent  des  femelles,  les  deuxièmes  des 
mâles;  les  œufs  ont  tous  6  chromosomes.  Lors  de  la  réduction,  les  sperma- 
tocytes  de  P''  ordre  contiennent  5  éléments  bivalents  et  1  univalent  qui  passe 
dans  les  spermatocytes  de  2«^  ordre  sans  se  diviser.  Les  spermatides  (et  les 
spermatozoïdes)  reçoivent  ainsi  les  uns  6,  les  autres  5  chromosomes.  — 

M.  GOLDSMITH. 

Castle  ("W.  E.).  —  Les  chromosomes  sexuels  dans  l'hermaphroditisme.  — 
C.  e.xpose  d'abord  les  recherches  de  Boveri,  et  en  conclut  qu'elles  permet- 
tent de  concilier  les  deux  points  de  vue  opposés  sur  la  détermination  du 
sexe  :  celui  cherchant  cette  détermination  dans  la  structure  des  produits 
sexuels  et  celui  attribuant  une  influence  prépondérante  aux  actions  du 
milieu.  Le  sexe  dépend  d'abord  du  nombre  de  chromosomes,  mais  ce  nombre 
lui-même  peut  dépendre  des  influences  extérieures;  il  en  est  notamment 
ainsi  chez  l'animal  étudié  par  Boveri.  —  Chez  les  animaux  supérieurs 
(Mammifères)  cette  possibilité  existe  aussi,  mais  les  faits  allégués  ne  prou- 
vent pas  suffisamment  qu'elle  se  réalise.  Les  expériences  de  Russe  sur 
l'action  des  injections  de  lécithine  ne  prouvent  pas  suffisamment  que  ce 
sont  ces  injections  qui  sont  responsables  du  résultat;  de  plus,  il  n'est  pas 
prouvé  que  les  structures  cellulaires  décrites  par  lui  dans  les  ovules  ont 
(]uelque  lien  avec  le  sexe  des  produits.  Les  mêmes  expériences  répétées  par 
d'autres  auteurs  n'ont  pas  constaté  ce  lien.  —  M.  Goldsmith. 

Shearer  (Cresswell).  —  Le  problème  de  la  dètorminalion  du  sexe  chez 
Dinophilus  gijrocUialus.  —  S.  a  étudié  l'ovogénèse  chez  un  Dinopltilus  iden- 
tique ou  peu  s'en  faut  au  D.  apatris,  chez  lequel  Korsciielt  avait  jadis 
reconnu  un  dimorphisme  sexuel  très  accentué,  le  mâle  étant  très  petit, 
sans  bouche  ni  tube  digestif;  la  femelle  pond  dans  une  capsule  deux  sortes 
d'œufs,  les  uns  gros  qui  donnent  naissance  à  des  femelles,  les  autres  six 
fois  plus  petits  d'où  sortent  les  mâles  rudimentaires.  Korschelt  pensait 
([ue  les  œufs  étaient  fécondés  après  la  ponte  et  il  était  admis  que  le  cas  du 
l)inoi>hilus  était  un  exemple  clair  de  détermination  du  sexe  très  précoce, 
précédant  la  fécondation  (type  progame).  D'après  S.,  les  faits  sont  diffé- 
rents et  singulièrement  compliqués  :  le  mâle  quitte  la  capsule  très  tôt,  et 
en  pleine  maturité  sexuelle,  tandis  que  la  femelle,  lorsqu'elle  devient  libre, 
est  encore  très  petite,  et  sans  trace  d'œufs  ;  la  fécondation  a  lieu  à  l'inté- 


IX.  -  LE  SEXE.  135 

rieur  même  de  la  capsule,  le  mâle  perforant  la  paroi  du  corps  de  la  femelle 
immature  avec  son  pénis  ;  une  petite  masse  de  sperme  se  trouve  ainsi  col- 
lectée au  point  où  les  œufs  apparaîtront,  beaucoup  plus  tard,  lorsque  la 
femelle  aura  considérablement  grossi.  Chaque  oogonie  est  alors  abordée  par 
un  spermatozoïde,  dont  la  tête  s'attache  à  la  paroi  nucléaire,  sans  qu'il  y 
ait  fusion  des  deux  noyaux.  Pendant  40  ou  50  divisions  oogoniales,  les 
deux  noyaux  se  divisent  directement  (!)  et  simultanément;  mais  à  un  cer- 
tain moment,  la  division  toujours  directe  donne  naissance  à  deux  cellules- 
sœurs,  dont  l'une  renferme  le  noyau  mâle  au  complet  et  un  demi-noyau 
femelle,  l'autre  seulement  un  demi-noyau  femelle.  La  première  cellule  sera 
l'origine  de  gro.s  œufs  femelles,  tandis  que  la  seconde  sera  l'origine  de 
petits  œufs  de  mâles  ;  il  résulte  de  ce  processus  que  l'œuf  mâle  n'est  pas 
fécondé,  tandis  que  l'œuf  femelle  l'est,  la  fusion  des  deux  noyaux  se  pro- 
duisant un  peu  avant  la  ponte. 

La  maturation  présente  des  phénomènes  non  moins  singuliers  que  ceux 
qui  précèdent  ;  l'œuf  màlo  émet  deux  globules  polaires,  et  il  ne  parait  pas 
y  avoir  de  stade  synapsis  ;  l'œuf  femelle  présente  un  stade  synapsis  et  il  ne 
paraît  y  avoir  qu'un  globule  polaire,  qui  se  divise  ensuite  de  son  coté.  Les 
deux  sortes  d'œufs  ont  le  nombre  diplo'îde  de  chromosomes,  vingt  environ. 

—  L.  CUÉNOT. 

a)  Russo  (A.).  —  ^ur  la  note  de  W.  E.  Castle  intitulée  «  Rtisso,  la  dêter- 
ininalion  du  sexe  et  la  modification  artificielle  des  proportions  mcndcUen- 
nés  ».  —  Aux  objections  cpie  Castle  emprunte  aux  expériences  de  Pi'nxett, 
l'auteur  répond  que  la  lécithine  doit  être  donnée  non,  comme  l'a  fait  cet 
auteur,  par  voie  digestive  (pii  la  détruit  en  majeure  partie,  mais  par  injec- 
tion. —  Aux  objections  que  Castle  emprunte  aux  explications  mendeliennes, 
il  répond  par  l'observation  d'une  lapine  de  l'Himalaya  qui,  unie  à  un  mâle 
noir  indigène,  donne  d'abord  des  petits  à  caractère  du  père,  puis,  soumise 
à  des  injections  de  lécithine,   des  petits  à  caractères  maternels  ou  mixtes. 

—  Les  femelles  livrées  aux  mâles  peu  après  le  commencement  des  injec- 
tions donnent  parfois  de  nombreux  mâles,  ce  qui  s'explique,  sans  fournir 
d'objections  contre  la  théorie,  par  le  fait  que  les  œufs  cataboliques,  en  voie  de 
passer  à  la  seconde  phase  de  dégénérescence  (phase  graisseuse),  sont  main- 
tenus par  cet  apport  de  substances  au  premier  stade,  où  ils  fournissent  dés 
mâles.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

b)  Russo  (A.).  —  Le  métabolisme  différent  des  œufs  de  lapin  et  son  impor- 
tance pour  le  problème  du  sexe.  —  R.  trouve  dans  l'ovaire  des  Lapines  deux 
sortes  d'œufs,  caractérisées  par  la  présence  dans  leur  vitellus  les  uns  de 
corpuscules  de  lécithine,  les  autres  de  cristaux  d'acides  gras  ou  de  globules 
graisseux.  11  considère  les  premiers  comme  anaboliques,  les  seconds  comme 
cataboliques.  Les  premiers  se  rencontrent  en  majorité  après  l'injection  sous- 
cutanée  de  lécitliine  dissoute  dans  l'huile  de  vaseline,  les  seconds  après  la 
parturition,  quand  l'organisme  maternel  a  été  épuisé  par  la  gestation.  Les 
œufs  anaboliques,  fécondés,  donnent  des  femelles;  les  autres  donnent  sur- 
tout des  mâles,  et  c'est  pour  cela  que  les  derniers  se  rencontrent  en  majo- 
rité chez  les  femelles  livrées  aux  mâles  immédiatement  après  la  parturition. 
Les  i)roduits  de  tels  œufs  sont  moins  viables  que  ceux  des  œufs  anaboliques, 
et  c'est  pour  cela  que  ces  embryons  mâles  sont  souvent  mort-nés.  A  un  degré 
plus  avancé  de  cette  désintégration  catabolique,  les  cristaux  d'acides  gras 
fout  place  à  des  gouttes  graisseuses  et  l'œuf  finit  par  se  désintégrer.  Cepen- 
dant, aa  stade  de  cristaux  d'acides  gras,  il  reste  fécondable  (contre  HeApe). 


136  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

De  là  découle  une  théorie  de  l'origine  du  sexe  que  l'auteur  soutient  contre 
l'opinion  de  l'école  anglaise  (surtout  Castle)  qui  en  fait  une  question  de 
chromosomes  et  une  manifestation  de  la  loi  de  Mendel  ;  elle  fournit  en  même 
temps  l'explication  du  fait  connu  jusque  dans  l'espèce  humaine  où  la  pro- 
portion relative  des  mâles  est  plus  grande,  si  on  tient  compte  des  mort-nés 
et  des  produits  abortifs.  —  Y.  Delage  et  M.  GoldSxMith. 

a)  Robinson  (R.).  —  Programme  d'études  siir  la  question  de  déterminnlion 
dn  sexe.  —  R.  ajoute  13  nouveaux  cas  à  2  déjà  publiés,  dans  lesquels  l'in- 
suffisance surrénale  des  femmes  a  donné  le  sexe  femelle  à  leurs  produits. 
Cette  insuffisance  surrénale  intervient  en  faisant  fléchir  le  métabolisme 
général  de  Tindividu,  se  manifestant  par  les  vomissements,  la  pigmenta- 
tion, etc.  L'auteur  propose  d'entreprendre  une  série  d'expériences  pour  obtenir 
des  produits  mâles  par  l'opothérapie  à  l'adrénaline.  11  fonde  cette  espérance 
sur  le  fait  que  l'adjonction  de  l'adrénaline  à  un  mélange  de  glucose  et  de  le- 
vure active  considérablement  la  formation  d'acide  carbonique.  — Y.  Delage 

et  M.   GOLDSMITH. 

b)  Robinson  (R.).  —  Nouveaux  arguments  en  faveur  de  faction  des  glandes 
surrénales  sur  la  détermination  des  sexes.  —  L'auteur  trouve  qu'avec  l'hyper- 
activité  de  la  glande  surrénale  coïncide  :  1)  le  ralentissement  de  la  circula- 
tion qui  la  rapproclie  du  mode  masculin;  2)  l'altération  des  ovaires;  lî)  l'ap- 
parition chez  les  femmes  de  caractères  secondaires  masculins.  11  conclut  de 
là,  d'une  manière  fort  confuse,  à  une  relation  de  nature  causale  entre  la 
fabrication  de  l'adrénaline  par  l'organisme  de  la  mère  et  le  sexe  du  produit. 
Aucune  idée  claire  ne  se  dégage  des  faits  énoncés.  —  Y.  Delage  et  M.  Golds- 

MlTll. 

a)  Regaud  (CL)  et  Nogier  (Th.).  —  Sur  Vhypertrophie  compensatrice  de 
la  glande  interstitielle  du  testicule,  cotisécutive  à  la  castration  unilatérale 
chez  les  animaux  préalablement  stérilisés  par  les  rayons  X.  —  (Analysé  avec 
les  suivants.) 

b)  —  —  Structure  cellulaire  et  structure  syncytiale  des  éléments  nourri- 
ciers de  répithéiium  séminal.  Substitution  de  la  première  à  la  seconde  chez  le 
chien  et  le  chat  rendus  définitivement  aspermatogènes  par  les  rayons  X. 

c)  —  —  Sur  les  cellules  oviformes  de  l'épithèlium  séminal  du  chat  et  du 
chien  adultes  et  sur  les  relations  généliques  de  la  liguée  spermatique  avec  les 
cellules  nourricières.  —  a.)  La  stérilisation  des  testicules  par  les  rayons  X 
n'empêche  par  la  castration  unilatérale  d'être  suivie,  dans  le  testicule  con- 
servé, d'une  hypertrophie  compensatrice  portant  sur  la  glande  interstitielle. 
—  h)  Dans  le  testicule  stérilisé  par  les  rayons  X,  les  cellules  nourricières  de 
Sertoli  prennent,  chez  le  chien  et  le  chat,  des  limites  individuelles,  tandis 
que  chez  le  rat  persiste  l'état  syncytial  normal.  —  c)  Les  cellules  oviformes, 

.  quoique  provenant  des  mêmes  éléments  primitifs  que  celles  de  la  lignée 
germinale,  appartiennent  à  la  catégorie  nourricière,  ainsi  qu'il  résulte  de 
leur  comportement  sous  l'action  des  rayons  X.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Meisenheimer  (Johannes).  —  L'action  des  substances  testiculaires  et 
ovariques  sur  les  caractères  sexuels  secondaires  de  la  grenouille.  —  Les  gre- 
nouilles mâles,  castrées  à  l'automne,  ne  montrent  pas  au  printemps  suivant 
le  renflement  caractéristique  du  pouce,  mais,  si  on  insinue  dans  leurs  sacs 
lymphatiiiues  la  sulistancc  testiculaire  réduite  en  fragments,  la  protubériince 
du  pouce  se  produit  normalement.  C'est  là  un  fait  prévu,  mais  ce  qui  est 


IX.  —  LE  SEXE.  137 

remarquable,  c'est  que  si,  au  lieu  de  substance  testiculaire,  on  insinue  la 
substance  ovarique,  le  même  résultat  se  produit,  d'une  façon  moins  accen- 
tuée, mais  indiscutable  cependant.  Des  coupes  microscopiques  montrent 
l'épaississement  de  la  peau,  la  formation  des  glandes  habituelles  et  des  sail- 
lies épithéliales.  L'auteur  maintient  ses  résultats  contre  ceux  obtenus  par 
IIarms  au  laboratoire  de  Nussbau.m;  ces  résultats  sont  d'ailleurs  confirmés 
par  ceux  de  Steinach  qui  a  vu  le  réflexe  par  lequel  le  mâle  s'accroche  à  la 
femelle,  supprimé  par  la  castration,  se  rétablir  par  l'inoculation  de  sub- 
stances testiculaires  et  même  ovariques.  Il  est  à  remarquer  que,  dans  tous 
ces  cas,  il  y  a  non  pas  greffe,  mais  inoculation  des  substances  fournies  par 
des  pièces  insinuées  sous  la  peau.  De  tous  ces  faits,  l'auteur  conclut  que  l'in- 
fluence des  glandes  sexuelles  sur  les  caractères  sexuels  secondaires  non 
seulement  somatiques,  mais  psychiques,  n'est  pas,  comme  on  l'admet,  directe 
et  spécifique,  mais  indirecte  et  générale.  Sous  l'influence  de  la  présence  des 
glandes  sexuelles  de  l'un  ou  Tautre  sexe,  le  métabolisme  général  se  trouve 
activé  et  les  caractères  sexuels  secondaires  sont  le  résultat  de  cette  activité 
exubérante.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitit. 

a)  Smith  (Geoffrey).  —  Sexe  et  immunité.  —  S.  rappelle  le  fait  de  la  trans- 
formation en  femelles  des  Inachus  infectés  par  une  sacculine  et  l'explique 
delà  façon  suivante.  Sous  l'influence  des  substances  sécrétées  par  les  racines 
du  parasite  se  formeraient  dans  le  sang  des  substances  vitellogènes  que 
celui-ci  fixe,  mais  qui,  par  leur  présence,  déterminent  la  transformation 
des  caractères  sexuels  secondaires.  Après  la  mort  du  parasite  ces  substances 
vitellogènes  continuent  à  se  former  encore  et,  n'étant  plus  fixées,  détermi- 
nent la  formation  d'œufs  dans  les  glandes  sexuelles  régressées,  quel  que 
soit  leur  sexe.  L'auteur  voit  dans  ces  faits  une  ressemblance  avec  la  forma- 
tion d'anticorps  et  l'immunité  et  rattache  par  là  ces  faits  de  changement  de 
sexe  à  la  catégorie  des  pliénomènes  d'immunité.  La  surproduction  d'une 
substance  fixée  par  le  parasite  est  analogue  à  la  production  d'anticorps  dans 
l'immunité.  Le  crabe  tire  un  avantage  de  cette  absorption  par  la  sacculine 
des  substances  vitellogènes,  car  il  protège  ainsi  contre  l'action  du  parasite 
d'autres  substances,  nécessaires  à  sa  vie.  —  Y.  Delage  et   M.  Goldsmith. 

Ij)  Smith  (Geoffrey).  —  Etudes  sur  Vanahjse  expérimentale  du  sexe.  Part.  7. 
—  Changements  sexuels  dans  le  sang  et  le  foie  du  Carcinus  mœnas.  —  Le  sang 
du  Cm-cinus  mœnas  se  présente  sous  trois  aspects  principaux  :  incolore, 
rose  ou  jaune,  les  couleurs  rose  et  jaune  étant  dues  à  deux  pigments  du 
groupe  des  lipochromes,  la  tétronérythrine  et  la  lutéine.  Le  rose  apparaît 
chez  les  individus,  spécialement  les  mâles,  qui  approchent  de  la  mue;  le 
jaune  est  caractéristique  des  femelles  dont  l'ovaire  approche  de  la  maturité. 
La  teneur  en  graisse  du  sang,  appréciée  par  la  saponification  et  l'extraction 
des  acides  gras,  varie  suivant  la  couleur  du  sang  :  0,086  %  pour  le  sang 
rose  des  mâles,  0,108  9f  pour  le  sang  jaune  des  femelles,  et  seulement 
0,059  %  pour  le  sang  incolore;  ainsi  les  femelles  mûres  présentent  un  excès 
de  substances  grasses  dans  le  sang.  De  même  que  le  sang,,  le  foie  pré- 
sente des  variations  périodiques,  oscillant  entre  4  %  jusqu'à  12  %  du  poids 
total  de  foie;  les  femelles  en  voie  de  maturation  ovarienne,  donc  à  sang 
jaune,  ont  une  grande  quantité  de  graisse  dans  le  foie.  Les  Crabes  des  deux 
seî/es  porteurs  de  Sacculines  ont  toujours  une  grande  quantité  de  graisse 
hépatique,  mais  néanmoins  le  sang  des  Carcinus  infestés  peut  être  incolore 
ou  jaune  pâle,  tandis  que  celui  des  Inachus  sacculines  est  riche  en  lipo- 
chrome,  ce  qui  est  sans  doute  en  rapport  avec  ce  fait,  que  la  Sacculine  exerce 


138  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

sur  ce  dernier  Crabe  une  action  beaucoup  plus  grande  que  sur  le  Carcinns. 
Ces  constatations  prouvent  que  la  Sacculine  exerce  une  influence  marquée 
sur  le  métabolisme  de  la  graisse,  et  s'accordent  avec  l'hypothèse  que  la  Sac- 
culine provoque  l'apparition  des  caractères  féminins  en  agissant  sur  le  mé- 
tabolisme de  la  graisse  exactement  comme  l'ovaire  mûrissant  le  fait  chez  la 
femelle  normale.  —  L.  Cuénot. 

Andrews  (E.  A,).  —  Différences  de  coloration  dans  tes  deux  sexes  chez 
un  Crabe.  —  Chez  les  Crustacés  supérieurs,  les  différences  entre  les  deux 
sexes  ne  portent  pas,  en  général,  sur  la  couleur.  Aux  quelques  exemples 
signalés  dans  ce  sens,  l'auteur  ajoute  le  cas  de  PorcelUma  sayana  de  la 
Jamaïque,  où  le  mâle  se  distingue  de  la  femelle  par  des  différences  de  colo- 
ration et  en  particulier  par  des  taches  ocellées  bleues.  —  Y.  Delage  et  M. 

GOLDSMITII. 

Dickel  (F.).  —  Sur  le  sexe  des  larves  d'Abeille  —  L'auteur  donne  à  l'appui 
de  sa  théorie  sur  la  différenciation  des  sexes  chez  les  Abeilles  le  résultat  de 
l'expérience  suivante  ; 

Une  colonie  formée  d'Abeilles  d'une  race  jaune  doré,  très  nettement  carac- 
térisée et  provenant  d'Amérique,  est  choisie  pour  fournir  les  sujets  d'expé- 
rience. Dans  cette  ruche,  des  jeunes  larves  provenant  de  cellules  d'ouvrières 
sont  prélevées  et  sont  transportées  dans  des  cellules  de  mâles  d'une  ruclie 
de  race  noire;  ces  larves  sont  élevées  par  les  ouvrières  de  race  noire  et  se 
transforment  pour  donner  des  mâles  de  race  jaune.  Cette  expérience  exclut 
l'interprétation  qui  consisterait  à  dire  que  les  larves  de  race  jaune  trans- 
portées dans  la  ruche  noire  ont  été  détruites  par  les  ouvrières  de  cette  ruche 
pour  être  remplacées  par  des  œufs  de  leur  propre  race,  et  l'auteur  en  conclut 
qu'il  faut  bien  admettre  que  les  mêmes  larves  qui  seraient  devenues  des 
ouvrières  dans  la  ruche  de  race  jaune  sont  devenues  des  mâles  dans  la  ruche 
de  race  noire. 

D'après  D.,  la  fécondation  de  l'œuf  est  une  condition  nécessaire  pour  qu'il 
puisse  évoluer  suivant  le  sexe  femelle;  mais  si  les  œufs  non  fécondés  ne 
donnent  jamais  que  des  mâles,  la  réciproque  n'est  pas  vraie,  et  les  œufs 
fécondés  peuvent  aussi  bien  donner  des  mâles  que  des  femelles,  la  diffé- 
renciation des  deux  sexes  étant  alors  produite  par  des  sécrétions  spécifiques 
agissant  sur  les  œufs  et  les  larves  et  dont  les  ouvrières  emploient  l'une  ou 
l'autre  suivant  qu'elles  veulent  obtenir  le  sexe  mâle  ou  le  sexe  femelle. 

Il  en  résulterait  que  le  noyau  femelle  contient  en  puissance  l'individu 
mâle  et  que,  par  contre,  le  noyau  mâle  contient  en  puissance  l'individu  fe- 
melle. —  P.  M.\RCHAL. 

Pèrez  (J.).  —  Sur  quelques  particularités  curieuses  du  rapprochement  des 
sexes  chez  certains  Diptères.  —  Le  vol  stationnaire,  aussi  bien  que  la  danse 
aérienne,  chez  les  Diptères,  depuis  si  longtemps  observés  et  demeurés  sans 
explication,  n'ont  d'autre  but  que  le  rapprochement  des  sexes.  L'ol^servation 
récente  et  si  claire  de  l'accouplement  des  Taons  vient  apporter  une  confir- 
mation très  netle  à  cette  manière  de  voir.  Le  cas  des  Td/anus  doit  être 
rapproché  de  celui  des  mouches  dansantes.  Il  a  été  montré,  de  plus,  que  les 
bruyants  et  longs  crochets  des  Tachinaires  ont  un  but  identique,  et 
aussi  les  bonds  raccourcis  de  la  Mouclie  domestique.  Non  seulement  ces 
pratiques  si  diverses  ont  un  même  objet  final,  on  y  découvre,  en  outre,  une 
particularité  constante  et  fort  remarquable.  Qu'ils  soient  réunis  en  gi-oupes 
aériens,  qu'ils  soient  solitaires  et  immobilisés  en  vol  plané  ou  en  repos,  tous 


IX.  -  LE  SEXE.  139 

ces  Diptôrns,  au  lieu  de  se  mettre  à  la  recherche  de  leurs  femelles,  comme 
font  d'ordinaire  les  autres  Insectes,  attendent  que  le  hasard  les  leur  amène. 
L'attente  et  non  la  recherche  active  est  le  trait  commun  de  tous  leurs  pro- 
cédés. —  M.  Lucien. 

Kopec  (St.).  —  Recherches  sur  la  castration  et  la  transplantation  chez  les 
papillons.  —  K.  a  pratiqué  de  nombreuses  castrations,  spécialement  chez  la 
chenille  de  Lymantria  dispar,  à  des  stades  très  jeunes,  aussitôt  après  la 
première  mue.  Mais  il  a  opéré  aussi  sur  L.  monacha,  Enproctis  chrijsorrhea, 
Stilpnotia  salicis,  Poiikesia  similis,  Gastropactia  quercifoiia;  sur  ces  espèces 
la  castration  a  été  faite  après  l'avant-dernière  mue.  Il  a  châtré  enfin,  égale- 
ment avant  la  dernière  mue,  des  mâles  de  Pieris  ùrassicœ,  P.  nnpi,  P.  rap,'r% 
(roiiepteryx  rhamni.  Quelques  exemplaires  de  L.  dispar  n'ont  subi  qu'une 
castration  cf  unilatérale.  Dans  ce  cas,  le  canal  déférent  du  côté  opposé,  chez  le 
papillon,  est  plus  court,  plus  ou  moms  atrophié,  tandis  que  le  testicule  resté 
en  place  subit  une  hypertrophie  fortement  accusée.  Dans  la  castration  cf 
même  totale,  les  glandes  annexes,  les  vésicules  séminales,  et  d'une  façon 
générale  les  organes  génitaux  externes  ne  subissent  aucune  modification; 
cependant  les  canaux  déférents  se  présentent  de  façon  très  variable,  bien  que 
toujours  présents.  Dans  la  castration  Q  les  résultats  sont  analogues,  sauf  que 
très  souvent  les  oviductes  manquent  totalement;  parfois  cependant,  ils  sont 
hypertrophiés.  Les  modifications  hlstologiques  de  ces  organes  chez  le  cf  etla  9 
sont  nulles  ou  de  minime  importance.  Des  testicules,  transplantés  dans  le 
corps  d'une  chenille  Q  complètement  châtrée  ou  non  châtrée,  grandissent 
très  bien,  et  souvent  môme  deviennent  plus  volumineux  que  normalement; 
leur  structure  histologique  et  leur  évolution  sont  complètement  normales.  — 
La  transplantation  d'ovaires  chez  un  mâle  châtré  réussit  tout  aussi  bien.  Au 
l)out  d'un  certain  temps,  les  ovaires  sont,  il  est  vrai,  plus  petits  que  norma- 
lement. Mais  cela  est  dû  uniquement,  pour  K.,  à  ce  qu'ils  disposent  dans  le 
corps  où  ils  ont  été  fixés,  d'une  place  trop  exiguë.  Enfin,  dans  la  plupart  des 
cas,  l'organe  transplanté  emprunte  comme  voie  d'excrétion  ce  qui  en  reste 
dans  l'hôte  après  la  castration  :  les  ovaires  débouchent  donc  dans  un  canal 
déférent,  les  testicules  dans  un  oviducte.  —  K.  a  tenté  des  transplantations 
croisées  :  ovaire  d'une  espèce  dans  la  chenille  cf  d'une  autre  espèce,  et  vice 
versa.  Ainsi  qu'il  était  à  prévoir,  tous  les  transplantats  ont  dégénéré  plus 
ou  moins  rapidement.  —  Les  injections  de  sang  ou  de  suc  d'organes  génitaux 
d'un  sexe  à  l'autre  ne  donnent,  au  point  de  vue  biologique,  aucun  résultat 
intéressant.  —  Si  enfin,  après  toutes  ces  expériences  pratiquées  sur  les  che- 
nilles :  castration  double,  transplantations  d'ovaires  chez  les  mâles  châtrés  et 
vice  versa,  on  examine  les  imagos  qui  sortent  de  ces  chenilles,  on  constate 
qu'elles  sont  complètement  normales  :  ni  les  caractères  sexuels  secondaires, 
ni  les  instincts  n'ont  été  modifiés.  Un  mâle  reste  mâle,  à  ces  points  de  vue, 
lorsqu'il  a  été  châtré,  ou  lorsque  au  lieu  de  testicules  il  est  pourvu  d'ovaires. 
La  présence  des  organes  génitaux  et  leur  nature  n'ont  donc  pas  de  relation 
de  causalité  immédiate  avec  les  caractères  extérieurs  spécifiques  du  sexe, 
si  marqués  cependant  chez  les  papillons  étudiés.  —  Le  résultat  négatif  des 
recherches  de  K.  est  en  opposition  avec  les  données  positives  que  de  nom- 
breuses études  expérimentales  ont  mises  en  lumière  dans  ces  dernières 
années.  Chez  les  'Vertébrés,  notamment,  il  y  a  certainement  une  relation 
entre  les  caractères  sexuels  secondaires  et  les  organes  génitaux.  Seulement, 
dans  ces  organes,  ce  ne  sont  pas  les  œufs  ou  les  spermatozo'ides  qui  jouent 
le  rôle  important,  ce  sont  les  éléments  interstitiels,  ce  sont  des  glandes 
annexées  aux  éléments  reproducteurs  proprement  dits.  Des  glandes  sem- 


140  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

blaliles  existent-elles  chez  les  papillons?  Et  dans  l'affirmative,  ont-elles  la 
même  topographie  que  chez  les  Vertébrés?  Les  enlève-t-on,  quand  on 
extirpe  les  gonades?  Tant  qu'il  n'aura  pas  été  répondu  à  cette  question,  on 
risquera,  dans  des  travaux  comme  celui  que  nous  venons  d'analyser,  de 
comparer  entre  elles  des  expériences  qui  ne  portent  pas  sur  les  mêmes 
organes.  —  A.  Brachet. 

Pézard  (A.).  —  Sur  la  déterminal  ion  des  caractères  sexuels  secondaires 
chez  les  Gallinacés.  —  Les  expériences  de  castration  portant  sur  de  jeunes 
coqs  avant  raj)parition  des  caractères  sexuels  ont  montré  que  les  phanères, 
plumage,  ergots  ne  sont  point  influencés  par  l'ablation  des  testicules,  tandis 
que  les  tissus  érectiles  (crête,  barbillons,  oreillons)  et  des  caractères  psychi- 
ques (cliant,  combativité,  ardeur  sexuelle)  sont  supprimés.  L'auteur  injecte 
alors  à  ces  castrats  de  l'extrait  de  glandes  mâles  de  porc  cryptorchide,  chez 
lesquelles  la  glande  interstitielle  est  seule  développée,  et  il  observe  la  réap- 
parition de  tous  les  caractères  morphologiques  et  psychiques  des  animaux 
non  castrés,  mais  seulement  durant  le  temps  que  l'on  pratique  les  injections, 
ces  caractères  disparaissant  aussitôt  que  les  injections  cessent.  —  Y.  Delage 

et  M.   GOLDSMITH. 

King  (H.  D.).  —  Les  effets  de  la  demi-ovariotomie  et  de  la  demi-rastrallon 
sur  la  proportion  sexuelle  du  Bat  albinos  {i¥us  norvégiens  albinns).  —  On  a 
avancé  autrefois  (Hippocrate)  que  l'un  des  ovaires  produisait  des  œufs  mâles 
et  l'autre  des  œufs  femelles  ;  et  cette  théorie,  quoique  tout  à  fait  improbable, 
a  trouvé  récemment  encore  des  partisans,  notamment  parmi  des  médecins 
qui  se  basent  sur  des  observations  cliniques,  nécessairement  restreintes. 
D'autre  part,  si  l'on  admet  qu'il  y  a  deux  sortes  de  spermatozo'ïdes  ou  bien 
deux  sortes  d'œufs,  on  peut  se  demander  si  l'une  des  sortes  n'est  pas  produite 
en  plus  grande  abondance  dans  l'une  des  glandes  génitales.  C'est  dans  le 
but  fie  vérifier  ces  diverses  hypothèses  que  K.  a  réalisé  des  accouplements 
avec  des  femelles  dont  l'ovaire  a  été  enlevé  d'un  côté,  et  des  mâles  soit 
normaux,  soit  castrés  d'un  côté. 

Des  femelles  n'ayant  qu'un  ovaire  (soit  droit,  soit  gauche)  sont  fécondées 
par  des  mâles  normaux  :  toutes  donnent  naissance  à  des  mâles  et  à  des 
femelles;  dans  l'ensemble  il  y  a  22  mâles  contre  23  femelles. 

Ces  mêmes  femelles  sont  fécondées  par  des  mâles  n'ayant  qu'un  testicule 
(soit droit,  soit  gauche)  :  même  résultat  que  ci-dessus;  dans  l'ensemble  il  y  a 
31  mâles  et  34  femelles.  L'expérience  prouve  donc  que  les  œnifs  de  l'un  ou 
l'autre  des  ovaires  peuvent  être  fécondés  par  les  spermatozoïdes  de  l'un  ou 
l'autre  des  testicules. 

Enfin  cinq  mâles  castrés  soit  à  droite  soit  à  gauche  sont  acouplés  à  des 
femelles  normales;  chaque  portée  contient  les  deux  sexes.  Dans  l'ensemble 
il  y  a  42  mâles  et  41  femelles.  Ces  résultats  montrent  que  la  proportion 
sexuelle  n'est  nullement  affectée  par  la  disparition  de  l'un  des  testicules. 
S'il  y  a  deux  sortes  d'œufs  ou  deux  sortes  de  spermatozoïdes,  l'une  produc- 
trice de  mâles,  l'autre  productrice  de  femelles,  chacune  des  deux  sortes  est 
développée  en  nombres  approximativement  égaux  dans  chaque  ovaire  ou 
chaque  testicule.  —  L.  Cuénot. 

Tandler  (J.)  et  Grosz  (S.).  —  Sur  le  dimorphisme  saisonnier  du  testicule 
de  la  taupe.  —  Les  taupes  n'ont  qu'une  période  de  rut  annuelle  (probable- 
ment) et  elle  a  lieu  en  mars.  A  ce  moment  ou  un  peu  avant,  le  testicule, 
très  gros,  est  en  jdeine  activité  spermatogénétique  ;  la  glande  interstitielle 


IX.  -  LE  SEXE.  141 

est  alors  réduite  à  son  minimum.  Puis,  le  rut  passé,  le  testicule  rentre  au 
repos,  les  canalicules  séminifères  se  réduisent,  la  spermatogénèse  s'arrête  ; 
pendant  ce  temps  au  contraire,  la  glande  interstitielle  prend  une  importance 
prépondérante.  Les  auteurs  voient  dans  cette  néoformation  des  cellules 
interstitielles  la  cause  déterminante  de  la  spermatogénèse  qui  lui  succédera. 
—  A.  Brachet. 

Buchner  (Paul).  —  Los  Eloiles  de  mer  hermaphrodites.  —  Les  observa- 
tions d'hermaphroditisme  chez  les  Astéries  sont,  en  dehors  du  cas  d'Aslerina 
gibtiosa,  assez  rares  pour  qu'il  soit  utile  de  citer  tous  les  exemples  nouveaux. 
L'auteur  a  rencontré  plusieurs  fois  à  Naples  chez  VAsterias  glacialis  un 
mélange  des  glandes  des  deux  sexes  chez  le  même  individu  et,  dans  un  cas, 
sans  aucune  prédominance  sensible  de  l'un  sur  l'autre  sexe.  Il  signale  l'im- 
portance de  ces  accidents  pour  l'étude  de  la  parthénogenèse  expérimentale. 
[A  Roscoff,  au  moins,  de  tels  exemples  n'ont  jamais  été  rencontrés  dans  les 
innombrables  expériences  de  parthénogenèse  où  l'iiermaphroditisme  eût  été 
décelé  aisément  par  le  fait  que  dans  chaque  expérience  était  mis  à  part  un 
lot  de  témoins  oîi  la  fécondation  eût  été  facilement  observée].  —  Y.  Dela.ge 

et  M.  GOLDSMITH. 

a)  Koch  ("Wilhelm).  —  Sur  la  formation  du  sexe  et  le  gonochorisme  chez 
rilydra  fusca.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  ■ —  —  Sur  la  di/J'érenciation  sexuelle  et  le  gonochorisme  chez  l'Ilydra 
fusca.  —  D'expériences  poursuivies  très  longtemps  sur  un  très  grand 
nombre  d'individus,  provenant  tous  d'un  même  lot  initial  d'Hydra  fusca, 
K.  conclut  qu'à  la  température  de  lô*-  et  au-dessus  la  reproduction  est  exclu- 
sivement par  bourgeonnement,  quelle  que  soit  l'abondance  de  la  nourriture; 
une  température  fraîche,  au  plus  égale  à  10%  est  nécessaire  pour  la  forma- 
tion de  produits  sexuels,  qui  est  fortement  activée  par  l'abondance  de  la 
nourriture.  L'auteur  combat  l'opinion  opposée  de  Nussbaum.  Les  sexes 
sont  rigoureusement  séparés  chez  //.  fusca;  il  pourrait  n'en  être  pas  de 
même  chez  1'//.  grisea.  —  Un  état  de  dépression  ayant  pour  premier  symp- 
tôme le  raccourcissement  des  tentacules  et  pouvant  même  exister  à  l'état 
latent  avec  des  symptômes  purement  physiologiques,  n'est  pas,  comme  on 
l'a  dit,  le  précurseur  de  la  sexualité,  mais  condamne  au  contraire  à  la  sté- 
rilité sexuelle  complète.  —  Cet  état  de  dépression  est  défavorable  à  la  sépa- 
ration des  bourgeons;  l'on  peut  ainsi  lui  rattacher  la  formation  de  colonies, 
de  même  que  certaines  monstruosités,  telles  que  la  bicéphalie  et  la  fissura- 
tion du  pied.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Sprecher  (A.).  —  Recherches  sur  la  variabilité  des  sexes  chez  Cannabis 
saliva  et  liumex  acetosa.  —  Lorsqu'il  s'agit  de  la  proportion  des  mâles  et  des 
femelles  chez  les  deux  végétaux  dioïques  précités,  on  a  affaire  à  une  varia- 
tion alternative  pour  laquelle  l'indice  de  variabilité  a  ==  zt  y"  %  Po  X  Pi- 
Ici  0  =:  Q  et  1  =  cf .  Les  fréquences  (9)  sont  14.789  et  [ç^)  13.260,  la  somme 
(n)  28.049.  Ce  qui  donne  pour  a  =  ±  49,92  %  cf  ou  Q  •  L'erreur  moyenne 
est  calculée  en  posant  E  =  a  :  l^n  =^  ±  0,3.  La  proportion  des  sexes  chez 
le  chanvre  comme  cl^ez  l'oseille  est  indépendante  de  la  fumure  (chanvre  cf 
47,27  %,  Q  52,72  %,  soit  100  cf  et  112  9),  indépendante  de  la  précocité, 
indépendante  de  la  sélection  d'après  les  caractères  indiqués.  Pour  le  Rumex 
acetosa  il  en  est  de  même,  les  variations  observées  sont  toutes  trop  faibles 


142  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

en  comparaison  de  l'erreur  probable.  Mais  la  proportion  des  mâles  et  des 
femelles  est  tout  autre  (Rumex  cf  29,33  9e,  Q  70,67  %,  soit  n  =  0.049  in- 
dividus, ce  qui  fait  100  o'  et  241  Q .  Dans  la  nature,  S.  a  constaté  32,80  ij* 
et  67,18  %  Q,  soit  100  cf  et  204  Q).  Ces  recherches,  d'une  très  grande 
précision,  n'ont  donc  donné  aucun  résultat  en  ce  qui  concerne  la  déter- 
mination du  sexe  au  sein  de  la  graine.  Dans  une  seconde  partie  de  son 
travail,  S.  étudie  la  variabilité  comparée  des  deux  sexes  selon  la  méthode 
de  la  biométrie  [XVI].  Dans  le  chanvre,  le  mâle  est  plus  élancé  que  la 
femelle,  mais  le  poids  du  mâle  l'emporte  :  cf  120,  Q  100.  —  Dans  le 
Bumex,  c'est  le  contraire  :  cf  100,  Ç  122.  Chez  les  deux,  l'amplitude  de 
variation  est  plus  grande  pour  les  plantes  femelles  ;  il  en  est  de  même  de 
lïndice  de  variabilité.  Cette  variabilité  des  uns  et  des  autres  se  laisse 
exprimer  par  une  courbe  empirique,  sensiblement  voisine  de  la  courbe 
binomiale  idéale,  mais  avec  une  légère  asymétrie  positive.  Enfin,  S.  examine, 
au  moyen  de  la  méthode  cryoscopique,  la  différence  des  sucs,  exprimée 
par  le  poids  moléculaire  moyen  et  la  pression  osmotique.  Le  résultat  est 
que,  dans  les  deux  espèces,  il  y  a  entre  les  sucs  du  mâle  et  de  la  femelle 
une  différence  de  concentration  équivalant  à  une  demi-atmosphère.  —  M. 

BOUBIER. 

Ciesielski  (T.).  —  Comment  se  fait-il  qu'une  progéniture  tantôt  mâle  et 
tantôt  femelle  apparaisse  chez  les  pla7ites,  chez  les  animaux  et  chez  Vhomme? 
—  Tous  les  procédés  que  C.  a  expérimentés  pour  déterminer  et  influencer  le 
sexe  chez  le  Chanvre  ont  échoué  à  l'exception  de  la  pollinisation  avec  des 
pollens  d'âges  différents.  La  fécondation  avec  du  pollen  jeune,  cueilli  au 
moment  oîi  l'antlière  s'ouvre,  donne  des  graines  d'oîi  naissent  surtout  ou 
exclusivement  des  plantes  mâles;  avec  du  pollen  âgé,  conservé  depuis  le 
matin  jusqu'à  minuit,  on  obtient  surtout  ou  exclusivement  des  plantes  fe- 
melle. L'auteur  en  conclut  que  chez  les  plantes  dioïques  l'ovule  ne  possède 
aucune  influence  sur  la  détermination  du  sexe.  Cliez  les  animaux,  les  sper- 
matozoïdes jeunes,  employés  moins  d'un  jour  après  le  dernier  accouplement, 
donnent  des  mâles,  les  spermatozoïdes  âgés,  des  femelles.  —  F.  Péchoutre. 

NekrasolT  (A.)  —  Des  rapports  entre  la  reproduction  sexuelle  et  asexuelle, 
à  jrrojios  d'obserralious  faites  sur  des  Ilydroméduses.  —  Dans  une  étude  ré- 
cente (v.  Ann.  biol.,  XV,  81)  Braem  avait  exprimé  l'avis  que  la  reproduction 
asexuelle  (le  bourgeonnement  surtout)  a  précédé  la  reproduction  sexuelle  au 
cours  de  la  phylogénèse  des  organismes.  Pour  cela,  il  se  basait  notamment  sur 
des  observations  qu'il  avait  pu  faire  au  sujet  du  mode  de  reproduction  chez  les 
margélides.  Ces  hydroméduses  forment  tour  à  tour  des  bourgeons  et  des 
produits  sexuels  qui  tous  les  deux,  selon  Braem,  ont  leur  origine  dans  les 
mêmes  régions  de  la  méduse.  Les  points  en  question  forment  tantôt  des 
bourgeons  tantôt  des  organes  sexuels,  N.  pensait  trouver  des  phénomènes 
analogues  chez  Eleutheria,  cette  même  méduse  dont  les  planules  ne  sont 
autre  chose,  selon  Krumbach,  que  le  soi-disant  mésozoaire  Trichoplax.  Dans 
ce  cas  toutefois,  selon  les  recherches  de  N.,  les  bourgeons  et  les  organes 
sexuels  se  forment  sur  des  régions  différentes,  peuvent  apparaître  simul- 
tanément et  se  trouver  réunis  sur  un  même  individu.  D'autre  part,  si  l'idée 
exprimée  par  Braem  était  juste,  c'est-â-dire  si,  en  elîet,  la  reproduction 
sexuelle  était  venue  remplacer  chez  les  hydromédi^es  la  reproduction 
asexuelle,  on  devrait  s'attendre  à  rencontrer  au  cours  de  l'ovogénèse  de  ces 
organismes  des  phénomènes  de  maturation  imparfaits  et  plus  primitifs.  Or, 
il  n'en  est  rien.  N.  a  constaté  l'existence  de  mitoses  de  maturation  absolu- 


IX.  -  LE»SEXE.  143 

ment  typiques.  La  reproduction  asexuelle  diffère,  par  conséquent,  de  la 
reproduction  sexuelle,  non  souloment  par  le  manque  de  fécondation,  mais 
aussi  par  le  défaut  de  phénomènes  de  maturation.  Le  fait  de  rencontrer 
régulièrement  dans  le  règne  animal  les  phénomènes  de  maturation  et  de 
fécondation  et  de  constater  leur  existence  typique  chez  les  hydroinéduses 
semble  bien  indiquer  leur  grand  âge.  D'autre  part,  la  forte  variation  ([ui  ca- 
ractérise le  bourgeonnement  semble  prouver  que  ce  processus  est  moins 
constant  et  plus  récent.  N.  pense  que  le  bourgeonnement,  de  même  que 
la  parthénogenèse  étudiée  chez  les  pucerons  par  Mordwilko  (v.  Ann.  bioL, 
XIII,  340),  est  la  suite  d'une  amélioration  des  conditions  d'existence.  Quand 
la  nourriture  est  particulièrement  abondante,  certains  organismes  font  in- 
tervenir le  bourgeonnement  pour  produire  en  peu  de  temps  un  maximum 
d'individus.  —  J.  Strohl. 


CHAPITRE  X 

Le  polymorpltisiue  métagénique,  la  métaniorpliose 
et  ralternaiice  «les  générations 

Doncaster  (L.)-  —  Gametogenesis  of  the  Gall-Fly,  Neuroterus  lenticuloris . 
II.  (Roy.  Soc.  Proc,  B,  566,  476.)  [144 

Pictet  (Arnold).  —  Bccherches  sur  le  nombre  de  mnea  subies  par  les  che- 
nilles de  Lasiocampa  quercus  L.  (Bull.  Soc.  lépidoptérologique  de  Genève, 
II,  80-R9.)  [145 

Semichon  (Louis).  —  Le  cycle  hétérogonique  de  PlerocaUis  tiliœ  Linné  et 
la  présence  de  la  chlorophylle.  (C.  r!  Ac  Se,  CLIII,  974-977.)  [146 

Shull  (A.  Franklin).  —  Studies  in  the  life  cycle  of  Hydalina  senla.  II.  The 
rôle  of  température,  of  the  chemical  composition  of  the  médium  and  of  in- 
ternai /actors  iipon  the  ration  of  parlhenogenetic  ta  sexual  forms.  (Journ. 
exper.  Zool.,  X,  117-166.)  '  [145 

Svedelius  (N.).  —  ik'ber  den  Generationswechsel  bei  Delesseria  sanguinea. 
(Svensk  Bot.  Tids.,  V,  260-325,  16  fig.,  2  pi.)  [146 

Voir  pp.  51,  105  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Doncaster  (L.).  —  Gamélogénèse  chez  Neuroterus  lenticularis  (2'^  travail). 
—  La  génération  de  printemps  renferme  deux  sortes  de  femelles  parthéno- 
génétiques.  Chez  les  unes  il  n'y  a  pas  de  division  de  maturation  :  le  noyau 
vient  à  la  surface,  atteint  la  prophase  de  division,  puis  rentre  et  se  divise 
par  un  fuseau  mitotique  parallèle  au  bord  de  l'œuf.  Les  premières  divisions 
de  segmentation  font  voir  le  nombre  diploïde  (20)  de  cliromosomes;  on  ne 
trouve  jamais  de  chromosomes  polaires.  Chez  les  autres,  le  noyau  se  com- 
porte d'abord  de  même,  mais,  au  lieu  de  rentrer,  il  se  divise  à  la  surface 
perpendiculairement  au  bord,  produisant  un  groupe  extérieur,  irrégulier, 
de  chromosomes  (premier  nucléus  polaire)  et  un  groupe  intérieur  de  chro- 
mosomes, parallèles,  enferme  de  baguettes.  Ceux-ci  se  divisent,  transversale- 
ment, semble-t-il,  en  un  groupe  interne,  formant  le  nucléus  de  l'œuf,  et  un 
groupe  extérieur,  ou  second  groupe  polaire.  Le  premier  groupe  peut  se  divi- 
ser en  deux.  Dans  les  mitoses  de  segmentation  précoce,  on  trouve  10  chro- 
mosomes, et  dans  la  série  complète  de  ces  œufs  on  trouve  toujours  un 
groupe  double  ou  triple  de  cliromosomes  polaires  au  bord  de  l'œuf.  Comme 
certains  individus  parthénogénétiques  pondent  des  œufs  donnant  tous  des 
femelles,  d'autres  des  œufs  donnant  tous  des  mâles,  et  comme  la  femelle 
présente  le  nombre  diploïde  (20)  de  chromosomes  dans  toutes  ses  cellules, 
alors  que  le  mâle  a  le  nombre  haploïde  (10)  dans  ses  spermatogonies  et  ses 
cellules  nerveuses,  cela  semble  indiquer  que  les  œufs  ne  subissant  pas  de 
division  de  maturation  donnent  des  femelles,  et  ceux  qui  subissent  la 
réduction,  des  mâles.  Aux  phases  ultérieures  de  segmentation  de  certains 
œufs  il  semble  se  produire  une  division  amitotique.  Étudiant  les  figures 
mitotiques   haploïdes   dans    le    système    nerveux   du   nuïle,    l'auteur    cite 


X.  —  POLYMORPHISME,  ALTERNANCE  DES  GENERATIONS,  ETC.  145 

un  cas  de  mitose  dans  une  cellule  musculaire  en  développement  ayant  en- 
viron trois  fois  le  nombre  normal  (diploïde)  de  chromosomes.  —  Rappelant 
que,  chez  diverses  espèces,  on  a  trouvé  hétérozygote  tantôt  le  mâle,  tantôt 
la  femelle,  D.  conclut  que  la  thèse  de  Wilson,  Castle,  Morgan  est  la  bonne, 
tout  en  pensant  qu'il  conviendrait  plutôt  d'admettre  l'hermaphrodisme  en 
puissance  des  deux  sexes,  combiné  avec  des  activateurs  mâle  et  femelle, 
ce  qui  permettrait  de  comprendre  l'action  du  milieu  sur  le  sexe.  —  H.  de 
Varigny. 

Pictet  (Arnold).  —  Recherches  sur  le  nombre  de  mues  subies  par  les  che- 
nilles de  Lasiocampa  quercns  L.  —  On  ne  sait  pas  au  ju.ste  si,  pour  une 
espèce  donnée,  le  nombre  de  mues  que  subissent  ses  larves  est  strictement 
déterminé,  ou  bien  s'il  est  soumis  à  des  variations  quantitatives  suivant  le 
régime  alimentaire,  la  température  ou  tel  autre  facteur  externe.  Au  cours 
d'expériences  sur  plusieurs  générations  de  l'espèce  Lasiocampa  quercus, 
l'auteur  a  vu  que  le  nombre  des  mues  des  chenilles  élevées  sans  hivernage 
varie  entre  4  et  7  pour  les  mâles  et  entre  5  et  7  pour  les  femelles.  Il  ne 
dépend  donc  pas  de  la  différenciation  sexuelle.  II  n'y  a  pas  non  plus  cor- 
rélation entre  ce  nombre  et  la  taille  maxima  des  chenilles  ou  la  durée  de  la 
vie  larvaire.  La  dernière  mue,  qu'elle  soit  la  4",  la  5'=,  la  (3^  ou  la  7'^,  se  pré- 
sente irrévocablement  lorsque  la  chenille  a  atteint  une  taille  déterminée 
(43  à  45  mm.  pour  les  mâles,  de  54  à  55  mm.  pour  les  femelles).  La  crois- 
sance se  continue  ensuite  jusqu'à  l'époque  de  l'encoconnement,  mais  sans 
être  en  corrélation  avec  le  nombre  de  mues  subies  précédemment.  Enfin, 
un  régime  alimentaire  ne  convenant  pas  à  la  chenille  ou  un  abaissement 
subit  de  la  température  ambiante  peuvent  provoquer  une  mue  supplémen- 
taire,   sans   augmentation  et  parfois  même  avec  diminution  de  taille.   — 

M.  BOUBIER. 

Shull  (A.  F.).  —  Études  sur  le  cycle  vital  do  VHydatina  senta.  II.  Le  rôle 
de  la  température,  de  la  composition  chimique  du  milieu  et  des  facteurs  in- 
ternes dans  le  rapport  des  formes  parthéuogénétiques  et  sexuelles.  —  Dans  un 
travail  antérieur  (1910),  l'auteur  a  montré  que  des  Rotifères  cultivés  dans  de 
l'eau  additionnée  de  fumier  de  cheval  ne  montraient  que  peu  ou  point  de 
femelles  sexuées,  productrices  de  mâles;  il  semble  donc  indiqué  de  re- 
chercher quelles  sont  les  substances  du  fumier  qui  affectent  à  un  tel  point 
le  cycle  vital.  D'autre  part,  Punnett  (lOOGj  a  soutenu  que  les  conditions 
ambiantes  n'avaient  aucune  influence  sur  le  cycle  vital  de  l'Hydatine,  condi- 
tionné par  des  facteurs  internes,  tels  que  la  constitution  génotypique.  A  une 
température  moyenne  de  20  à  24o5,  deux  lignées  pures  de  Rotifères  ont  donné 
à  peu  près  la  même  proportion  de  femelles  productrices  de  mâles;  à  une 
température  moyenne  de  10°,  dans  quelques  cas,  il  y  a  augmentation  très 
nette  de  femelles  sexuées  (par  rapport  à  l'élevage  à  20°),  mais  dans  un  cas, 
il  y  a  diminution  non  moins  évidente.  La  température  n'a  donc  qu'un  effet 
indirect.  La  solution  de  fumier  de  cheval  peut  entièrement  inhiber  l'appari- 
tion de  femelles  sexuées  ;  si  on  fait  bouillir  cette  solution  pour  la  stériliser, 
ou  bien  si  on  la  dessèche  pour  la  redissoudre  ensuite,  elle  conserve  ses  pro- 
priétés vis-à-vis  des  Rotifères  ;  un  autre  essai  montre  que  la  substance  active 
n'est  pas  soluble  dans  l'éther  ou  l'alcool  absolu.  Par  contre,  une  solution 
d'urée  tend  à  diminuer  le  nombre  des  femelles- sexuées,  de  même  que  l'am- 
moniaque, le  chlorure,  le  carbonate  et  le  nitrate  d'ammonium;  l'extrait  de 
l'œuf  et  les  solutions  de  créatine  réduisent  grandement  la  proportion  de  fe- 
m.elles  sexuées,  il  est  bien  possible  que  ce  soient  les  sels  ammoniacaux  et  la 

l'année   biologique,   XVI.    1911.  10 


146  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

créatine,  qui  aient  l'effet  inhibiteur  remarqué  dans  les  expériences.  Mais  s'il 
existe  des  facteurs  externes,  il  parait  y  avoir  aussi  des  facteurs  internes  :  en 
effet,  deux  lignées  pures  d'IIi/datina,  provenant  de  localités  très  éloignées, 
élevées  dans  des  conditions  rigoureusement  identiques,  ont  donné  des  pro- 
portions constamment  différentes  de  femelles  sexuées  ;  quand  un  membre  de 
l'une  des  lignées  est  croisé  avec  un  membre  de  l'autre,  les  zygotes  donnent 
naissance  à  des  lignées  pures  ayant  dans  chaque  cas  (quelle  que  soit  l'origine 
de  la  mère)  une  proportion  de  femelles  sexuées  plus  haute  que  celle  de  l'une 
ou  de  l'autre  lignée  fondatrice.  Mais  quand  im  de  ces  hybrides  est  croisé 
avec  un  membre  de  Tune  des  lignées  fondatrices,  les  zygotes  donnent  cette 
fois  une  lignée  pure  ayant  une  proportion  de  femelles  sexuées  intermédiaire 
entre  celles  des  deux  parents  du  zygote.  En  somme,  le  cycle  vital  de  l'Hy- 
datine  n'est  pas  modifié  par  des  changements  de  température  ou  par  la 
diète  (contre  Maupas  et  Nussbaum),  du  moins  directement,  mais  divers  pro- 
duits chimiques  ont  un  effet  certain;  le  degré  d'alcalinité  plus  élevé  tend  à 
diminuer  aussi  le  nombre  des  femelles  sexuées,  mais  les  résultats  ne  sont 
pas  uniformes.  Des  facteurs  internes  (peut-être  la  constitution  génotypique) 
ont  également  un  rôle,  mais  il  est  jusqu'ici  impossible  de  préciser  leur 
nature.  S.  passe  finalement  en  revue  les  recherches  analogues  sur  les  Daph- 
nies et  les  Aphides  et  conclut  que  là  encore  il  y  a  à  considérer  à  la  fois  des 
facteurs  internes  et  externes.  —  L.  Cuénot. 

Semichon  (L.).  —  Le  cycle  hétérogonique  de  Pterocallis  liliœ  Linné,  et 
la  présence  de  la  chlorophylle.  —  L'auteur  met  en  évidence  la  relation  qui 
existe  entre  la  disparition  de  la  chlorophylle  chez  la  plante  nourricière  et 
l'apparition  de  la  génération  sexuée  chez  le  Puceron  du  Tilleul.  Cetfe  rela- 
tion est  d'autant  plus  frappante  que  sur  le  même  Tilleul,  pendant  deux 
mois  environ,  on  peut  rencontrer  à  la  fois  des  feuilles  vertes,  des  feuilles 
jaunissantes  et  des  feuilles  jaunes;  or,  l'apparition  des  sexués  co'incide  tou- 
jours avec  la  disparition  du  pigment  vert,  quelle  que  soit  l'époque  à  laquelle 
elle  se  produise.  Les  élevages  en  tubes  ont  donné  des  résultats  particulière- 
ment probants  :  tous  les  individus  pris  sur  des  feuilles  vert  sombre  et  nour- 
ris avec  des  feuilles  de  même  nature  n'ont  pas  donné  une  seule  femelle 
ovigère  ni  un  seul  mâle.  Les  individus  sexués  sont  tous  issus  d'individus 
parthénogénétiques  pris  à  l'état  jeune  sur  des  feuilles  jaunissantes  et 
nourris  avec  des  portions  de  limbe  à  peu  près  dépourvues  de  chlorophylle. 

—  P.  Marchal. 

Svedelius  (N.).  —  L'alternance  des  générât iotis  chez  Delesseria  sanguinea . 

—  Les  tétrasporanges  sont  les  cellules  terminales  de  séries  cellulaires  qui 
sont  ensuite  recouvertes  par  les  cellules  voisines  stériles  et  accrues.  Le 
noyau  de  la  cellule-mère  des  tétraspores,  subit  une  division  en  quatre,  pré- 
cédée d'un  synapsis  et  d'une  diakinèse.  A  la  diakinèse  on  observe  vingt  chro- 
mosomes doubles  et  les  noyaux  de  chaque  tétraspore  contiennent  vingt  chro- 
mosomes simples.  Les  noyaux  somatiques  de  la  plante  à  tétraspores  ont  qua- 
rante chromosomes  et  les  noyaux  somatiques  de  la  plante  femelle  n'en  ont 
que  vingt.  11  n'y  a  pas  de  spiréme.  Ainsi  la  plante  à  tétraspores  représente 
le  sporophyte  et  la  plante  sexuée^  le  gamétophyte.  —  F.  Péciioutre. 


CHAPITRE  XI 
lia  corrélation 

Bounoure  (L.j.  —  La  sécrétion  de  la  chitine  chez  les  Coléoptères  carnivores. 
(C.  R.  Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  112.)  [147 

La  Riboisière  (Jean  de).  —  La  relation  inverse  entre  la  plume  et  le  foie 
che:  les  Oiseaux.  (Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  121.)  [148 

Loër.  —  Vergleirhende  Untersuchungen  iiber  die  Masse  und  Proporlional- 
gewichte  der  Vogdherzens.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXL,  293-324.)    [148 

fi)  Marie  (A.)  et  Mac  Auliffe.  —  Mensurations  comparées  d'individus  des 
deux  sexes,  appartenant  à  la  population  des  asiles  d'aliénés  et  d'homme?  et 
femmes  dits  normaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  332-336.) 

[Sera  analysé  dans  le  procliain  volume 

b)  —  —  Anomalies  de  dimensions  des  oreilles  chez  les  aliénés.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLll,  619-621.)  [Asy- 

métrie un  peu  plus  fréciuente  que  chez  les  normaux,  mais  surtout  pour- 
centage plus  grand  de  pavillons  de  grandes  dimensions.  —  M.  Goldsmitii 

c) Influence  du  milieu  social  sur  le  développement  de  la  taille  citez  la 

femme.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1499-1500.) 

[Taille  d'autant  plus  grande  que  les  condi- 
tions matérielles  d'existence  sont  plus  favorables.  Différence  moyenne  de 
0™,034  entre  i30  ouvrières  et  50  femmes  de  classe  riche.  —  M.  Golds.viith 

Marie  (A.)  et  Thooris  (A.).  —  Variation  de  l'angle  xiphocostal  suivant  les 
attitudes  et  les  types  humains.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1244-1247.)  [148 

Marrassini  et  Luciani.  —  Effet  de  la  castration  sur  l'hypophyse  et  sur 
d'autres  organes  glandulaires.  (Arcli.  ital.  biol.,  395.) 

[Chez  des  lapins  ou  lapines,  chez  des  cobayes,  l'hypophyse  ne  subit 
aucune  augmentation  de  poids  à  la  suite  de  la  castration.  —  J.  G.\utrelet 

Paton  (N.).  —  The  thymus  and  sexual  organs.  III.  Their  relationship  to  t/ie 
growth  of  the  animal.  (J.  of  Phys.,  XLII,  267-28.) 

[11  existe  une  corrélation  fonctionnelle 
entre  le  thymus  et  les  organes  sexuels.  L'ablation  du  thymus  chez  les 
cobayes  n'étant  pas  arrivés  à  leur  maturité  sexuelle  amène  un  dévelop- 
pement exagéré  des  testicules.  L'ablation  simultanée  du  thymus  et  des 
testicules  produit  un  arrêt  de  développement  général.  —  M.  Mendelssohn 

Plenk  (H.).  —  Ueber  Mnderunyen  der  Zellgrosse  im  Zusammenhang  mit 
dem  Kôrperwachstum  der  Tiere.  (Arb.  Inst.  Wien,  XIX,  247.)  [148 

Voir  pp.  7  et  163  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Bounoure  (L.).  —  La  réaction  de  la  chitine  chez  les  Coléoptères  carni- 
vores. —  B.  isole  la  chitine  des  divers  Coléoptères  par  traitement  prolongé 


148  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

par  la  potasse  à  100°;  il  constate  que  la  proportion  de  cette  substance  est 
notablement  plus  grande  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles,  du  moins 
chez  les  espèces  où  il  avait  distingué  auparavant  le  sexe  par  les  caractères 
extérieurs. —  Y.  Delacie  et  M.  Goldsmitii. 

La  Riboisière  (Jean  de).  —  La  relation  inverse  entre  la  plume  et  le  foie 
cliez  les  oiseaux.  —  Signale  une  corrélation  très  stricte  entre  la  masse  du  foie 
et  la  quantité  de  plume,  ces  deux  grandeurs  variant  en  raison  inverse,  soit  que 
les  individus  soient  d'une  même  espèce,  soit  qu'ils  soient  des  espèces  diffé- 
rentes, mais  de  même  régime  alimentaire.  —  Y.  Delage  et  de  M.  Golds- 

MITH. 

Loer  (E.).  —  Recherches  comparées  sur  la  masse  et  le  poids  proportionnel 
des  arnrs  d'oiseaux.  —  Le  poids  proportionnel  du  cœur  par  rapport  au 
poids  total  du  corps  dépend  du  mode  de  locomotion  des  oiseaux.  Les  meil- 
leurs volateurs  et  les  plus  rapides  coursiers  ont  les  cœurs  les  plus  gros.  La 
paroi  ventriculaire  gauche  est  en  moyenne  trois  à  quatre  fois  plus  épaisse 
que  la  paroi  droite.  Les  oiseaux  sauvages  ont  un  cœur  relativement  plus  gros 
que  les  oiseaux  domestiques.  Le  sexe  paraît  sans  influence.  Chez  le  jeune 
le  poids  proportionnel  du  cœur  est  plus  élevé  que  chez  l'adulte.  Ce  mémoire 
contient  un  très  grand  nombre  de  données  numériques.  —  E.  Terroine. 

Plenk  (H.).  —  Sur  les  m,odifîcations  de  la  taille  des  éléments  cellulaires  en 
rajiport  avec  la  croissance  du  corps  chez  les  animaux.  —  La  croissance  d'un 
individu  est  déterminée  par  l'agrandissement  des  éléments  cellulaires  et 
par  la  multiplication  des  cellules.  L'agrandissement  cellulaire  joue  peut- 
être  un  rôle  capital  dans  le  développement  des  animaux  inférieurs  de  petite 
taille.  La  multiplication  cellulaire  est  au  contraire  le  facteur  principal  du  dé- 
veloppement des  autres  animaux  dont  la  taille  définitive  est  de  beaucoup 
supérieure  à  celle  présentée  par  leurs  embryons.  A  chaque  stade  du  déve- 
loppement paraît  correspondre  une  grosseur  cellulaire  spécifique.  Le  rapport 
karyo-plasmatique  est  différent  dans  la  cellule  embryonnaire  et  dans  la 
cellule  de  l'individu  complètement  développé.  Dans  la  cellule  jeune  le  corps 
protoplasmatique  a  des  dimensions  réduites,  tandis  que  le  noyau  possède  de 
très  bonne  heure  ses  dimensions  définitives.  —  M.  Lucien. 

Marie  (A.)  et  Thooris  (A.).  —  Variation  de  l'anf/le  xipho-costal  suivant 
les  alliliides  et  les  ti/pes  humains.  —  Les  auteurs  constatent  que  chez  les  êtres 
humains  du  type  dit  digeslif,  l'angle  xipho-costal,  formé  par  la  convergence 
du  rebord  des  fausses  côtes  vers  l'appendice  xiphoïde,  est  plus  ouvert  que 
chez  ceux  du  type  dit  respiratoire,  surtout  dans  la  position  assise,  parce 
qu'alors  les  viscères  abdominaux,  refoulés  en  haut,  écartent  les  cotes  anté- 
rieures; dans  le  type  respiratoire  la  paroi  costale,  plus  longue,  s'engage 
dans  l'ouverture  du  bassin.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 


CHAPITRE  XII 
litt  mort 

Biirrows  (Montrose  T.).  —  The  growth  of  tissues  of  the  chick  embryo 
outside  the  animal  body,  ivith  spécial  référence  to  the  nervous  System. 
(Journ.  exper.  Zool.,  63-84,  14  fig.,  5  pi.)  [154 

Carrel  (Alexis).  —  Le  rajeunissement  artificiel  des  cultures  de  tissus.  (C. 
R.  Soc.  Biol.,  LXXI,  401-402.)  [153 

a)  Carrel  (Alexis)  et  Burrows  (Montrose  T.).  —  La  culture  des  tissus 
«  m  vitro  ».  (Presse  méd.,  18  mars,  209-212.)  [154 

à)  —  —  A  propos  des  cultures  «  in  vitro  »  des  tissus  de  Mammifères.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXX,  3-4.)  [154 

Child  (C.  M.).  —  A  study  of  Sénescence  and  Bejuvenescence  based  on 
Experiments  with  Planaria  dorotocephala.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI, 
537-616,  14  courbes  et  1  fig.)  [151 

Collin  (B.).  —  Étude  monographique  sur  les  Acinétiens.  \'^  Recherches  expé- 
rimentales sur  l'étendue  des  variations  et  les  facteurs  tératogènes.  (Arch. 
zool.  exp.,  5,  VIII,  421-497.)  [150 

Fischer  (H.  "W.).  —  Gefrieren  tind  Erfrieren,  eine  physico-chemische 
Studie.  (Beit.  Biol.  Pflanzeii,  X,  2,  133-234.)  [156 

Fleisher  (Moyer  S.)  and  Loeb  (Léo).  —  The  relative  importance  of 
stroma  and  parenchyma  in  the  growth  of  certain  organs  in  culture  média. 
(Proceed.  Soc.  exper.  Biol.  and  Med.,  VIII,  133-138.)  [Mentionnent 

un  certain  nombre  d'expériences  sur  le  mode  de  survie  et  d'accroissement 
du  stroma  conjonctif  et  du  parenchyme  épithélial  des  divers  organes 
(rein,  testicule,  ovaire,  etc.)  et  des  formations  cancéreuses,  dans  un  milieu 
plus  ou  moins  solide,  gélatineux  ou  contenant  des  fibres.  —  M.  Goldsmith 

Jolly  (J.).  —  Sur  la  survie  des  leucocytes.  Démonstration.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXI,  147-148.)  [153 

a)  Launoy  (L.).  —  De  V action  des  métaux  alcalino-terreux  et  du  citrate  de 
sodium  sur  la  survie  cellulaire  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  28-29.)  [152 

h)  —  —  De  l'action  d'un  sang  hétérogène  et  de  ses  éléments  sur  le  cœur  isolé 
du  cobaye.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  68-70.)  [153 

a)  Legendre  (R.)  et  Minot  (H.).  —  Formation  de  nouveaux  prolongements 
par  certaines  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinaux  conservés  à  39°  hors 
de  l'organisme.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,'l8-19.)  [153 

b)  —  —  Formation  de  nouveaux  prolongements  par  certaines  cellules  ner- 
veuses des  ganglions  spinaux  conservés  dans  l'organisme.  (Anat.  Anz., 
XXXVIII,  554-560.)  [153 

c) Influence  du  barhotage  sur  la  conservation  des  cellules  rierveuses 

des  ganglions  spinaux  hors  de  l'organisme,  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  1034- 
1036.)  [154 

d)  —  —   Modifications  qui  se  produisent,  quand  on  les  replace  à  39  degrés 


150  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


,S" 


dans  les  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinaux  conservés  à  15-20  degréf 
hors  de  l'organisme.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXI_,  372-374.)  [153 

Loeb  (Léo)  und  Fleisher  (Moyer  S.).  —  Uber  die  Bedeulimg  des  Sauer- 
stoffs  filr  das  Wachsium  der  Gewebe  von  Sàugetieren.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXVI,  H.  2,  3,  4,  98-113.)  [155 

a)  Magitot  (A.).  —  Sur  la  possibilité  de  conserver  en  dehors  de  V organisme 
à  l'élat  de  vie  ralentie  la  cornée  transpareiite  de  l'œil.  (Bull,  de  la  Soc. 
d'Ophtalmologie  de  Paris,  n°  2,  7  février.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  Recherches  expérimentales  sur  la  survie  possible  de  la  cornée  con- 
servée en  dehors  de  l'organisme  et  sur  la  kératoplaslie  différée.  (Ann. 
d'Oculistique,  juin.)  [156 

Pleswila.  —  Les  origines  de  la  mort  naturelle.  (^Rev.  phil..  LXXI,  705- 
729.)  [156 

Ruth  (Ed-ward  S.).  —  Cicatrisation  de  plaies  cutanées  en  dehors  de  l'orga- 
nisme. (C.  R.  Soc.  BioL,  LXX,  253-254.)  [155 

a)  "WoodrufF  (Lorande   Loss)    and    Baitsell    (George  Alfred).  —   The 

Eeproduction  of  Parama'cium  Aurélia  in  a  «  Constant  »  Culture  Médium 
of'Beef  Extract.  (J.  exper.  Zool.,  XI,  135-142.)  [150 

Voir  pp.  224,  233  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


a)  "WoodruffiL.  L.)  et  Baitsell  (G.  A.).  — La  reproduction  de  Paramxcium 
Aurélia  dans  un  milieu  de  culture  «  constant  »,  formé  de  bouillon  de  bœuf.  — 
On  sait  que  les  Paramécies,  cultivées  dans  une  infusion  de  foin,  refaite, 
identiquement  la  même,  tous  les  jours,  finissent  par  périr,  tandis  qu'elles 
peuvent  vivre  indéfiniment  si  l'on  change  fréquemment  le  milieu  de  cul- 
ture. Est-ce  le  fait  même  du  changement  qui  exerce  une  action  favorable, 
ou  bien  manque-t-il  à  l'infusion  de  foin  quelque  élément  indispensable  pour 
la  conservation  perpétuelle  de  la  vie?  On  répondrait  à  la  question  en  trou- 
vant un  milieu  dans  lequel  les  Paramécies  pourraient  vivre  indéfiniment,  et 
en  outre  on  aurait  découvert  un  milieu  dans  lequel  on  pourrait  faire  des 
expériences  comparables:  car  les  réactions  des  Paramécies  dépendent  large- 
ment du  milieu  dans  lequel  elles  vivent  ou  ont  vécu.  Greeley  a  montré  par 
exemple  que  les  solutions  salines  n'ont  pas  le  même  effet  sur  toutes  les 
cultures  de  ces  animaux.  "W.  expérimente  avec  l'extrait  de  bœuf  Liebig  à 
0,025  %,  qui  s'est  montré  la  concentration  la  plus  favorable.  Au  bout  de 
7  mois,  le  rythme  des  divisions,  par  conséquent  la  vitalité  de  la  culture, 
était  pratiquement  le  même  qu'au  début.  En  4  mois,  la  culture  sur  Liebig  a 
eu  seulement  10  divisions  de  moins  que  la  culture  en  milieu  changé  chaque 
jour.  Ce  n'est  donc  pas  le  changement  en  lui-même  qui  agit  pour  maintenir 
la  vie  et  un  milieu  constant  de  bouillon  est  aussi  favorable  que  le  milieu 
varié.  L'auteur  ne  prétend  pas  toutefois  que  le  résultat  serait  le  même  pour 
n'importe  quelle  culture.  Il  a  employé  des  types,  élevés  pendant  2.012  géné- 
rations. Or  il  y  a  des  races  faibles  et  des  races  fortes  parmi  les  Infusoires 
comme  parmi  les  autres  animaux.  —  A.  Robert. 

Collin  (B.).  —  Etude  monographique  sur  les  Acinétiens.  —  C'est  un  fait 
bien  connu  que,  dans  toutes  les  cultures  prolongées  d'Infusoires,  l'avant- 
coureur  le  plus  certain  des  stades  de  dépression  consiste  dans  l'abaissement 
progressif  de  la  taille  individuelle  au  cours  des  générations.  Chez  les  Aci- 
nétiens, au  contraire,  l'accroissement  de  taille  est  général  et  se  produit,  par 


XII.  —  LA  MORT.  151 

le  fait  même  de  la  mise  en  culture,  sous  la  seule  influence  de  la  nutrition 
intensive.  Chez  toutes  les  sortes  d'Acinètes  que  l'auteur  a  pu  maintenir 
en  culture  intensive  pendant  assez  longtemps,  on  constate  des  modifications 
morphologiques  spéciales  ^régressions  morphologiques).  Plus  les  dimen- 
sions sont  accrues  au  delà  des  limites  normales  de  l'espèce,  plus  aussi 
les  caractères  de  forme  et  de  structure  s'éloignent  de  ceux  du  type. 
Les  régressions  morphologiques  portent  principalement  sur  l'appareil  sty- 
laire  et  sur  la  symétrie;  enfin  sur  la  forme  et  la  structure  du  macronucleus. 
Les  changements  nucléaires  observés  à  la  suite  de  la  suralimentation  en 
culture  prolongée  sont  représentés  par  la  métamorphose  fibrillaire  du  noyau 
avec  alignement  constant  des  granules  chromatiques  dans  une  seule  direc- 
tion, comme  au  cours  de  l'amitose  [T.  quadriparllta),  et  surtout  par  l'al- 
longement et  la  forme  racémeuse  du  macronucleus  (/>.  elon;/ata).  La  frag- 
mentation qui  suit  avec  ou  sans  passage  par  une  phase  chromidiale  au 
dernier  stade  de  la  nécrose  est  un  des  faits  les  plus  communs  signalés  par 
tous  les  auteurs  chez  les  Ciliés  en  dépression.  On  observe  enfin  le  fréquent 
déplacement  du  macronucleus  hors  de  l'axe  de  symétrie  dans  la  culture  en 
dépression  et  suralimentée  de    T.  quadripartita  [I].  —  M.  Lucien. 

ChildiC.  M.).  —  Etudes  expérimenlales  sur  la  sénilité  et  le  rajeunissement, 
faites  sur  Planaria  dorolocephala.  —r  C.  étudie  la  résistance  de  P.  doroto- 
cephala  à  l'influence  d'anesthésiques  et  spécialement  de  l'alcool  en  faible 
concentration  (1,5  o/c  dans  de  l'eau  filtrée).  Cette  résista^ice  étant  en  rapport 
avec  l'intensité  du  métabolisme  des  animaux  en  expérience,  variera  suivant 
leur  âge  et  leurs  conditions  générales.  Il  constate  tout  d'abord  que  les  ani- 
maux âgés  meurent  beaucoup  plus  vite  que  les  jeunes  dans  l'eau  alcoolisée. 
Dès  lors  la  survie  plus  longue  apparaît  comme  un  signe  de  jeunesse  et  de 
métabolisme  actif.  Les  animaux  soumis  au  jeûne  succombent  d'autant  plus 
vite  à  l'action  de  l'alcool  que  l'inanition  est  plus  considérable.  La  réduction 
organique  subie  par  la  suppression  prolongée  de  nourriture,  considérée  par 
certains  comme  aboutissant  à  une  sorte  de  rajeunissement,  se  caractérise  au 
contraire,  dans  l'ordre  d'idées  où  se  place  C,  à  une  véritable  sénilité.  Mais 
dès  que  l'on  alimente  les  planaires  amaigries  par  le  jeûne,  leur  résistance 
augmente  rapidement  et  atteint  à  peu  près  celle  des  animaux  jeunes.  Une 
sorte  de  rajeunissement  analogue,  bien  que  moins  marqué,  se  constate  éga- 
lement cliez  des  fragments  de  planaires  âgées  en  voie  de  régénération  et  de 
régulation;  mais  il  faut  pour  cela  que  le  fragment  soit  suffisamment  grand, 
et  provienne  d'une  région  où  l'activité  régénérative  est  considérable.  De 
même  encore,  une  légère  élévation  de  température,  qui  doit  accélérer  le 
métabolisme,  augmente  la  résistance  des  planaires  à  l'action  de  l'eau  alcoo- 
lisée. Cet  ensemble  d'observations  peut  recevoir  une  explication  plausible 
du  fait,  admis  par  beaucoup  d'auteurs  d'ailleurs,  que  les  anesthésiques,  et 
notamment  l'alcool,  ralentissent  le  métabolisme,  surtout  les  oxydations.  Ce 
ralentissement  aura  des  conséquences  d'autant  plus  marquées  que  le  méta- 
bolisme total  sera  moins  actif.  C'est  en  se  basant  là-dessus  que  C.  admet 
que  la  sénilité  est  essentiellement  caractérisée  par  une  diminution  du  méta- 
bolisme, au  moins  de  certaines  substances.  Comment  expliquer  cette  duni- 
nution  ?  Elle  résulte,  d'après  C,  de  la  différenciation  progressive  des  cellules, 
de  la  formation  de  structures  qui  exigent,  pour  se  former,  un  métabolisme 
très  actif,  mais  qui,  lorsqu'elles  sont  édifiées,  y  opposent  un  obstacle  résul- 
tant de  leur  fixité  même  ;  car  le  fait  qu'une  «  structure  »  définitive  apparaît 
dans  une  cellule  montre,  par  lui-même,  qu'il  ne  n'y  produit  plus  que  des 
changements  minimes  et  en  tout  cas  très  lents.  La  sénilité  est  donc,   en  ce 


152  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sens,  presque  synonyme  du  développement  morphologique,  et  par  consé- 
quent une  dédifférenciation  anatomique  (régénération,  etc.)  pourra,  dans 
certaines  conditions,  avoir  la  valeur  d"un  rajeunissement.  Exprimée  selon 
la  conception  physiologique  de  R.  S.  Lillie,  cette  idée  peut  se  formuler  en 
disant  que  les  cellules  hautement  différenciées  ont  leur  perméabilité  dimi- 
nuée, tandis  qu'elle  augmente  lorsqu'elles  reviennent  à  ce  que  l'on  appelle 
habituellement  l'état  embryonnaire.  Seulement,  pour  que  le  rajeunissement 
soit  constatable  après  une  dédifférenciation  —  produite  par  le  jeune  notam- 
ment —  il  est  clair  qu'il  faut  permettre  au  métabolisme  de  montrer  son 
activité  en  alimentant  l'animal  (voir  plus  haut);  le  jeûne  rajeunit  morpho- 
logiquement, l'alimentation  consécutive  le  fait  pliysiologiquement.  Le  rajeu- 
nissement, pendant  les  processus  régulateurs  qui  caractérisent  la  régénéra- 
tion, est  facilement  susceptible  d'une  explication  identique. 

Le  métabolisme  n'étant  pas  le  même  pour  toutes  les  espèces  cellulaires 
d'un  même  organisme,  puisque  la  nature  de  leurs  différenciations  est  autre, 
il  est  clair  que  la  sénilité  ne  commencera  pas  pour  toutes  en  même  temps, 
et  demandera  des  temps  différents  pour  s'établir.  Pendant  longtemps  un 
certain  équilibre  entre  ces  espèces  permettra  à  l'animal  de  vivre,  mais  cette 
vie  sera  de  plus  en  plus  caduque,  et  la  mort  surviendra  le  jour  où  cet  équi- 
libre sera  rompu. 

Pour  en  revenir  au  rajeunissement,  c'est-à-dire  à  la  possibilité  d'une 
augmentation  du  métabolisme,  il  semble  que  si  les  théories  de  C.  sont  (jus- 
qu'à un  certain  point!)  applicables  aux  animaux  inférieurs,  elles  ne  trou- 
vent guère  de  vérification  chez  l'Homme.  Cependant,  rien  ne  dit  que  les 
bons  effets  dus  aux  changements  de  régime,  aux  cures,  au  changement  de 
climat,  etc.,  ne  soient  pas  dus  aune  dédififérenciation  partielle  de  certains 
organes.  Il  s'agirait  donc  peut-être,  dans  ces  cas,  d'un  véritable  rajeu- 
nissement au  sens  biologique  du  mot,  ne  différant  que  quantitativement  de  ce 
que  l'on  observe  cliez  les  animaux  inférieurs.  Certaines  idées  de  C.  au 
sujet  de  la  reproduction  asexuelle  et  sexuelle  sont  intéressantes,  encore 
que  fort  hypothétiques.  La  régulation  organique  ou  la  régénération  chez  les 
Planaires  est,  nous  l'avons  vu,  un  véritable  rajeunissement  provoqué  par  les 
conditions  spéciales  dans  lesquelles  on  a  placé  l'animal.  De  là  à  étendre 
cette  interprétation  à  toute  la  reproduction  asexuelle,  il  n'y  a  qu'un  pas,  et 
C.  l'a  franchi.  En  ce  qui  concerne  la  reproduction  sexuelle,  C.  pense  que  les 
cellules  sexuelles  Q  et  rf  sont  une  partie  du  soma  aussi  bien  que  n'importe 
quelle  autre  cellule  de  l'organisme;  elles  sont  mâles  ou  femelles  de  par  les 
corrélations  qu'elles  ont  avec  le  restant  du  corps.  Elles  ne  diffèrent  des  autres 
que  par  une  spécification  et  une  différenciation  tellement  rajjides  et  tellement, 
intenses,  qu'elles  deviennent  incapables  de  changer  et  doivent  mourir,  si 
quelque  chose  ne  vient  pas  les  modifier.  I']n  d'autres  termes,  ce  sont  des 
cellules  séniles,  que  la  fécondation  ou  les  agents  parthénogénétiques  sont 
capables  de  rajeunir,  en  permettant  à  leur  métaboli.sme  de  reprendre  une 
activité  nouvelle.  Il  y  a  évidemment  une  certaine  analogie  entre  cette 
théorie  et  celle  de  R.  Hertwig,  qui  compare  les  cellules  sexuelles  à  des  pro- 
tistes en  état  de  dépression. 

Ces  dernières  conclusions  de  C.  sont  hasardeuses  et  sont  loin  d'expliquer 
tout  le  cycle  des  cellules  sexuelles.  On  doit  néanmoins  savoir  gré  à  C.  d'avoir 
voulu  chercher  ailleurs  que  dans  la  théorie  du  plasma  germinatif  l'expli- 
cation des  phénomènes  de  la  sexualité.  —  A.  Brachet. 

a)  Launoy  (L.).  —  De  l'action  des  nuHaux  alcalino-terreux  et  du  citrate  de 
sodium  sur  la  survie  cellulaire.  —  N.\geotte  ayant  signalé  l'action  activante 


XII.  -  LA  MORT.  153 

des  métaux  alcalino-terreux  sur  la  dégénérescence  des  nerfs  en  survie  et 
l'action  conservatrice  du  citrate  de  sodium,  L..  rappelle  qu'il  a  établi  en  1907 
les  mêmes  actions  sur  le  foie  en  autolyse.  Nageotte  déclare  que  l'action  du 
calcium  et  des  autres  métaux  bivalents  n'est  pas  seulement  activante,  mais 
nécessaire;  sans  eux,  il  n'apparaît  jamais  dans  les  nerfs  aucune  trace  de  seg- 
mentation. —  R.  Legendre. 

b)  Launoy  (L.).  —  De  Vaclion  d'un  sang  hétérogène  et  de  ses  éléments  sur  le 
eœur  isolé  du  cobaye.  —  Le  liquide  de  Ringer-Locke  est  insuffisant  pour  en- 
tretenir la  survie  du  cœur  de  cobaye  qui  s'épuise  rapidement.  L'addition  de 
?.5  à  5  o/o  de  sang  frais  détibriné  et  filtré  de  bœuf  lui  permet  de  battre 
longtemps  :  les  contractions  sont  renforcées  et  arytbmiques.  Le  sérum  de 
bœuf  ajouté  au  liquide  de  Ringer-Locke  renforce  les  contractions  qui  sont 
plus  régulières,  mais  l'action  tonique  obtenue  est  de  courte  durée.  L'addi- 
tion de  globules  lavés  est  sans  effet,  celle  de  globules  non  lavés  a  une  ac- 
tion comparable  à  celle  du  sang  total.  L'addition  d'un  sang  hétérogène 
trouble  donc  la  forme  et  le  rythme  des  battements  ;  il  faut  en  tenir  compte 
dans  l'étude  des  poisons  cardiaques.  —  R.  Legendre. 

Carrel  (Alexis).  —  Le  rajeunissement  artificiel  des  cultures  de  tissus.  — 
Un  fragment  de  culture  lavé  dans  une  solution  de  Ringer,  normale  ou  légè- 
rement hypotonique,  puis  placé  dans  un  milieu  hypotonique  (plasma  3,  eau 
distillée  2),  y  prend  une  nouvelle  vigueur.  On  voit,  quelques  heures  après,  de 
longues  cellules  fusiformes  pénétrer  dans  le  nouveau  plasma  et  la  végéta- 
tion s'y  continuer  rapidement.  Les  cellules  peuvent  être  ainsi  rajeunies 
jusqu'à  9  fois  de  suite  ;  leur  sénescence  est  ainsi  arrêtée  ;  après  9  rajeu- 
nissements et  34  jours  de  vie  hors  de  l'organisme,  une  culture  de  tissu 
conjonctif  croît  encore  avec  une  grande  activité.  —  R.  Legendre. 

Jolly  (J.). —  Sur  la  survie  des  leucocytes. —  Présentation  de  leucocytes 
de  grenouille  conservés  vivants  en  tubes  scellés  depuis  un  an.  Le  sang, 
conservé  d'abord  à  0'-',  est  resté  à  5"  pendant  les  trois  derniers  mois.  Or,  à 
cette  température,  les  leucocytes  sont  lentement  mobiles;  ils  ont  donc  vécu 
activement  dans  un  milieu  en  hémolyse,  se  nourrissant  de  cellules  détruites, 
au  milieu  des  produits  d'autolyse.  —  R.  Legendre. 

((-b)  Legendre  (R.)  et  Minot  (H.).  —  Formation  de  nouveaux  prolongements 
pur  certaines  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinaux  conservés  hors  de  l'or- 
ganisme [XIX,  1°].  —  Des  ganglions  spinaux  de  chien  conservés  à  39"  dans 
du  sang  défibriné,  oxygéné,  présentent,  dans  certaines  cellules  nerveuses  de 
la  périphérie,  des  modifications  intéressantes  :  cellules  lobées,  masses  pro- 
toplasmiques  liées  au  glomérule,  plexus  péricellulaires,  lacis  péricapsu- 
laires,  arborisations  des  nodules  résiduels,  arborisations  périglomérulaires, 
prolongements  nés  du  corps  cellulaire,  etc.  Ces  néoformations  sont  très 
nombreuses  au  bout  de  24  heures  et  diminuent  jusque  vers  le  4'-  jour; 
elles  ne  se  produisent  pas  à  15-20";  elles  sont  l'indice  d'une  survie  et  d'une 
réaction  cellulaire  intense.  —  R.  Legendre. 

d)  Legendre  (R.)  et  Minot  (H.).  —  Modifications  qui  se  produisent,  quand 
on  les  replace  à  39°,  dans  les  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinaux  conser- 
vés à  '15-2(P  hors  de  l'organisme  [XIX,  1°].  —  A  15-20°,  les  cellules  subissent 
de  faibles  modifications  et  conservent  jusqu'au  4«  jour  un  aspect  presque 
normal.  Placées  ensuite  à  39°,  elles  réagissent  vivement,  forment  de  nou- 


154  .  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

veaux  prolongements  ou  entrent  en  chromatolyse  —  de  la  même  façon  que 
les  cellules  placées  à  39'^  aussitôt  après  leur  prélèvement.  —  R.  Legendre. 

c)  Legendre  (R.)  et  Minot  (H.).  —  Influence  du  barbotage  sw  la  conserva- 
tion des  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinau.chors  de  l'organisme  [XIX,  1°]. 
—  Des  ganglions  conservés  à  39'^  dans  du  sang  défibriné  où  barbote  bulle  à 
bulle  de  l'oxygène,  présentent  les  réactions  déjà  décrites.  Conservés  dans  les 
mêmes  conditions,  mais  en  tubes  scellés,  on  y  voit  des  néoformations  moins 
nombreuses,  une  plus  faible  attaque  névroglique.  des  altérations  cellulaires 
et  nucléaires  plus  marquées,  et  des  cellules  nerveuses  perforées  de  galeries 
occupées  par  de  petites  cellules  probablement  satellites.  Un  barbotage  d'azote 
ou  d'acide  carbonique  produit  des  effets  analogues  au  barbotage  d'oxygène. 
Le  barbotage  agit  donc  mécaniquement,  en  agitant  le  milieu  et  empêchant 
l'accumulation  autour  des  ganglions  des  produits  de  désassimilation  de  leurs 
cellules;  l'oxygénation  n'est  pas  la  cause  de  l'activité  persistant  chez  les 
cellules  nerveuses  et  névrogliques.  La  mort  des  cellules  du  centre  du  gan- 
glion et  la  persistance  de  celles  de  la  périphérie  n'est  pas  due,  comme  le 
supposait  Marinesco,  à  l'absence  ou  à  la  présence  d'oxygène,  mais,  comme 
le  pensait  Naueotte,  à  l'arrêt  des  échanges  nutritifs,  et  principalement  à 
l'accumulation  des  produits  de  déchet.  —  R.  Legendre. 

Biirro-ws  (  Montrose  T.).  —  La  croissance  des  tissus  de  l'embryon  de 
poulet  hors  du  cor p^  de  ranimai,  avec  renseignements  spéciaux  sur  le  système 
nerveux.  —  Application  de  la  méthode  de  Harrison  pour  la  grenouille  à  l'é- 
tude du  poulet.  Les  tissus  d'embryons  de  60  heures  sont  placés  dans  du 
plasma  sanguin  de  poulet  adulte.  Les  fibres  nerveuses  sortent  des  tubes 
nerveux  embryonnaires  et  se  répandent  dans  le  plasma;  elles  présentent 
les  caractères  histologiques  des  fibres  normales;  elles  ont  une  activité 
propre.  Le  tissu  mésenchyniateux  montre  une  migration  des  cellules 
préexistantes  et  leur  multiplication  par  mitoses  ;  l'arrangement  et  la  forme 
des  cellules  dépendent  des  caractères  physiques  du  plasma  où  elles  crois- 
sent. Les  cellules  musculaires  apparaissent  comme  des  chaînes  de  cellules 
striées  bordant  le  cœur  et  les  myotomes.  Le  cœur  embryonnaire,  trans- 
planté dans  le  milieu  de  culture,  continue  de  battre  plusieurs  jours  d'un 
rythme  normal  et  avec  force.  Cette  méthode  pour  faire  croître  les  tissus 
en  culture,  permet  seulement  l'étude  de  l'histogenèse  des  cellules  et  des 
fibres  nerveuses.  Des  formations  comparables  à  celles  des  organes  du  corps 
ne  sont  jamais  observées.  —  R.  Legendre. 

a)  Carrai  (Alexis)  et  Burro^ws  (Montrose  T.).  —  La  culture  des  li.'<sus 
«  in  vitro  '>.  —  De  petits  fragments  de  tissus  vivants  sont  placés  aseptique- 
ment  dans  du  plasma  qui  coagule  immédiatement,  puis  conservés  à  l'étuve 
à  37"  ou  39°.  Pendant  une  première  période  latente,  le  tissu  reste  immobile, 
puis  la  végétation  débute  par  l'apparition  de  cellules  fusiformes  qui  s'échap- 
pent du  tissu.  Du  2=  au  4^  jour,  la  végétation  devient  abondante  et  la  culture 
envahit  tout  le  plasma.  Enfin  la  croissance  s'arrête  et  la  culture  meurt.  Ces 
recherches  permettront  de  mieux  connaître  la  cicatrisation  des  plaies  et  la 
genèse  des  tumeurs.  —  R.  Legendre. 

b)  Carrel  (Alexis)  et  Burrows  (Montrose  T.).  —  A  propos  des  cultures 
«  in  vitro  »  des  tissus  de  mammifères.  —  Il  ne  s'agit  pas  de  survie,  mais  bien 
de  cultures  ;  les  cellules  se  divisent  et  se  multiplient  activement,  qu'il  s'a- 
gisse de  tissu  rénal,  thyro'idien,  cartilagineux,  épithélial,  sarcomateux,  etc. 


XII.  —  LA  MORT.  155 

JoLLY  fait  observer  au  sujet  des  photographies  jointes  k  cette  note,  que  l'aug- 
mentation de  surface  des  tissus  ensemencés  est  très  grande,  mais  sur  une 
seule  couche  ;  cela  peut  être  dû  à  une  dissémination  des  cellules  par  mouve- 
ments amiboïdes.  Les  divisions  cellulaires  nombreuses  ne  peuvent  être  véri- 
fiées sur  ces  photographies.  — -  R.  Legendre. 

Loeb  (Léo)  et  Fleisher  (Moyer  S.).  —  La  signification  de  V oxygène  'pour 
la  croissance  des  tissus  des  mammifères.  —  Le  point  de  départ  des  expé- 
riences commencées  par  L.  depuis  une  quinzaine  d'années  et  qu'il  pour- 
suit aujourd'hui  a  été  l'observation  de  ce  fait  que,  dans  la  réparation  des 
blessures  cutanées,  un  rôle  actif  est  joué  par  les  cellules  épidermiques  qui 
se  détachent  et  tombent  dans  le  coagulum  séro-sanguinolent  qui  occupe  la 
plaie,  où  elles  se  développent  dans  une  certaine  mesure  en  milieu  artificiel, 
hors  du  corps  qui  ne  sert  que  pour  maintenir  la  température  à  la  manière 
d'une  étuve.  —  Dans  le  travail  actuel  L.  et  F.  se  proposent  d'étudier  la 
croissance  de  fragments  de  tissus  in  vitro,  en  étuve,  dans  un  véhicule  ap- 
proprié. Le  véhicule  est  du  sérum  sanguin  coagulé,  préférable  à  un  véri- 
table liquide  parce  que  les  éléments  anatomiques  y  pénètrent  plus  facilement. 

I.  Élevage  des  fragments  de  rein  de  lapin  et  de  tissu  carcinomateux  de 
souris  en  sérum  coagulé,  d'une  part  avec  accès  de  l'air,  de  l'autre  en  culture 
anaérobie,  selon  la  méthode  de  Buchner,  le  vase  de  culture  étant  contenu 
dans  un  second  vase,  scellé  et  renfermant  une  solution  alcaline  d'acide  pyro- 
gaUique.  Dans  ces  cas,  les  cultures  aérobies  ont  montré  des  mouvements  des 
cellules,  des  mitoses,  une  nutrition  phagocytaire  aux  dépens  du  coagulum  et 
même  une  certaine  régénération  des  tubes  urinifères;  au  contraire,  les  cul- 
tures anaérobies  étaient  toutes  nécrotiques  au  bout  de  trois  jours. 

II.  iMèmes  expériences  en  se  servant  d'un  coura'ht  d'hydrogène  pour  éli- 
miner l'oxygène;  mêmes  résultats  que  ci-dessus. 

m.  Mêmes  expériences,  les  fragments  des  tissus  étant  dans  l'intérieur  du 
coagulum  et  non  plus  à  sa  surface.  L'air  a  libre  accès  vers  le  coagulum. 
Dans  ce  cas,  la  survie  et  la  croissance  des  tissus  sont  très  fortement  dimi- 
nuées, et  d'autant  plus  qu'ils  sont  plus  éloignés  de  la  surface,  en  sorte  que 
l'on  peut  dire  que  cette  survie  persiste  dans  la  mesure  réduite  où  l'air  a 
accès  à  travers  le  coagulum. 

l\.  Expériences  comparatives  entre  fragments  à  air  libre  et  à  l'atmo- 
sphère d'oxygène.  L'influence  favorisante  de  l'oxygène  se  manifeste  comme 
dans  les  cas  précédents,  quoique  d'une  manière  moins  accentuée. 

Il  résulte  de  l'ensemble  de  ces  expériences  que  l'oxygène  est  rigoureuse- 
ment indispensable  non  seulement  aux  phénomènes  de  croissance  et  de 
régénération  des  tissus,  mais  même  à  la  conservation  de  leur  vie.  Une  cer- 
taine tension  de  ce  gaz  est  nécessaire,  mais  l'intensité  des  processus  vitaux 
n'est'  pas  proportionnelle  à  cette  tension.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Ruth  (Ed^vard  S.).  —  Cicatrisation  de  jilaies  cutanées  en  dehors  de  l'or- 
gamsine.  —  Une  incision  ou  une  plaie  rectangulaire  est  faite  dans  un  lam- 
beau de  peau  de  cobaye  ou  de  grenouille  placé  dans  une  goutte  de  plasma. 
La  peau  de  cobaye  produit  en  abondance  des  cellules  conjonctives,  celle  de 
grenouille  des  cellules  épitliéliales,  et  la  plaie  cicatrise  par  glissement  en 
masse  de  l'épiderme,  contraction  des  bords  et  prolifération  de  l'épithélium. 
Les  cellules  épithéliales  avancent  parfois  de  0"'"'6  par  heure.  Henneguv 
rappelle  qu'avec  Balblvni  il  a  obtenu,  il  y  a  20  ans,  la  soudure  de  queues  de 
têtard  in  vitro,  en  chambre  humide,  par  prolifération  des  cellules  épithéliales 
et  conjonctives;  ces  expériences  ne  furent  pas  publiées.  —  R.  Legendre. 


156  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Fischer  (H.  "W.).  —  Congélation  et  réfrigération,  étude  physico-chimique. 
—  Tous  les  systèmes  qui  sont  instables  et  dont  Tinstabilité  est  augmentée 
par  le  froid,  ont  la  propriété  d'éprouver  par  la  congélation  des  cliangements 
irréversibles  ;  c'est  le  cas  des  nombreux  colloïdes  des  tissus  animaux  et  vé- 
gétaux. La  congélation  des  plantes  est  un  processus  de  dessiccation,  la  glace 
se  forme  dans  l'intérieur  des  tissus  et  les  moyens  dont  la  plante  dispose 
pour  lutter  contre  une  évaporation  trop  rapide  sont  sans  utilité.  Le  point 
de  mort  est  le  point  où  le  plasma  d'une  partie  importante  de  la  cellule  dé- 
passe le  point  d'irréversibilité  et  ne  peut  plus  remplir  sa  jonction.  La  ré- 
frigération n'est  pas  identique  à  la  congélation,  car  le  tissu  congelé  doit 
d'abord  être  refroidi  jusqu'au  point  de  mort.   —  F.  Péchoutre. 

h)  Magitot  (A.).  —  Recherches  expérimentales  sur  la  survie  possible  de  la 
cornée  conservée  en  dehors  de  Vorganisme  et  sur  la  kératoplaslie  différée.  — 
Les  premiers  essais  pour  remplacer  une  cornée  opacifiée  par  une  cornée 
normale  et  transparente  datent  de  1818;  ils  sont  devenus  nombreux  depuis. 
On  est  ainsi  arrivé  à  savoir  que  la  cornée  peut  tolérer  la  greffe;  celle-ci 
peut  n'être  que  partielle;  seule  l'homoplastie  a  chance  de  succès.  Chez  le 
lapin,  la  conservation  de  la  cornée  en  cold  storage  en  tubes  scellés  est  mau- 
vaise ;  l'eau  salée  à  7  '^7 ou,  l'eau  distillée  produisent  un  gonflement  et  une 
lactescence;  les  liquides  de  Ringer  et  de  Locke  conservent  mieux  mais, 
après  50  heures,  le  tissu  parenchymateux  gonfle  et  la  lactescence  apparait. 
Le  plasma  est  inutilisable,  car  on  ne  peut  en  débarrasser  la  cornée  au  mo- 
ment de  la  greffe.  Le  sérum  d'un  animal  de  même  espèce  permet  une  con- 
servation de  plus  de  20  jours  avec  transparence  normale.  Les  températures 
de  37",  20",  15°,  10'^'  produisent  de  mauvais  effets,  celles  de  6  et  8°  sont  les 
plus  favorables  à  condition  d'être  constantes.  Histologiquement,  les  frag- 
ments de  cornées  bien  conservés  sont  intacts.  On  peut  les  greffer  sur  un 
animal  de  même  espèce  avec  succès.  La  greffe  est  adhérente  au  bout  de 
24  heures  quand  elle  est  réussie,  les  lamelles  cornéennes  persistent  en 
grand  nombre,  l'épithélium  s'ry^r.c''  et  présente  des  karyokinèses.  Après 
un  mois,  l'épithélium  est  r^ùevenu  normal  et  l'on  observe  à  la  surface  du 
parenchyme  des  nœuds  d'union  des  lamelles  du  greffon  et  de  celles  du 
porte-greffe.  —  R.  Legendre. 

Plesnila.  —  Les  origines  de  la  mort  naturelle.  —  Les  protozoaires  sont 
généralement  immortels;  cependant  il  en  est  qui  présentent  dégénérescence 
et  mort  parce  qu'ils  connaissent  la  conjugaison  (paramécie  p.  ex.).  «  Ceux 
des  animaux  sont  mortels  qui  ont  une  origine  double  »  ;  partout  où  l'am- 
phimixie  existe,  la  mort  apparaît.  L'utilité  de  l'amphimixie  est  dans  la  pro- 
duction des  variations;  l'adaptabilité  repose  sur  l'aptitude  aux  variations; 
l'individu  présente  des  variations  très  limitées;  donc  l'amphimixie  est  très 
utile  à  la  vie.  Or  la  durée  de  la  vie  est  celle  nécessaire  à  l'espèce.  L'immor- 
talité ne  pouvant  exister  qu'à  la  condition  d'une  jeunesse  perpétuelle,  celle-ci 
étant  contraire  à  la  variation  sérieuse  (l'inceste  aussi,  d'où  la  «  répulsion 
instinctive  »  à  son  égard),  l'amphimixie  ou  l'amour,  avec  son  corrélatif  la 
mort,  a  permis  à  la  vie  de  «  subjuguer  le  temps  ».  —  G.  L.  Duprat. 


CHAPITRE  XIII 

llorphologie  g^énérale  et  ekiinie  l)ioIoî;-tquc 

a)  Abderhalden  (E.).  —  Ueber  den  Gehalt  des  DarminJiaUes  einiger  Sduge- 
tiere  an  freien  Aminosàwen.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  436-444.)  [197 

b) Fïtlteniiigsversache  mit  volhtàndig  bis  :-u  Aminosàuren  abgebaulem 

Eiweiss  und  mit  Ammonsalzen.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  LXXVIII,  1- 
275.)  [196 

c) Wciterer  Beitvag  zur  Frnge  nach  drm  Schicfisal  der  Eiweissabpro- 

duktc  im  Darmkanal.  (Zeitsclir.  f.  physiol.  Chemie,  LXXVIII,  382- 
395.)  [196 

d)  —  Weitere  Versuche  ïiber  die  aynlhetischen  Fàhigkeiten  des  Organismtis 
des  Ilundes.  (Zeitschr.  f.  pliysiol.  Chemie.,  LXXXIII,  444-457.)  [197 

Abderhalden  (E.)  und  Friedel  (Fr.).  —  Weitere  Beitràge  7Air  Keiintnis  der 
Wirkung  des  Pepsins.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  449-454.)  [Lorsqu'elle 
est  précipitée  par  le  lab,  la  caséine  absorbe  la  pepsine.  —  L.  Terroine 

Abderhalden  (E.),  Furno  (A.),  Gœbel  (E.)  und  Striibel  (P.).  —  Weilej'e 
Studien  ilber  die  Verivertung  verschiedener  Aminosàuren  im  Organismus 
des  Ilundes  nnter  verschiedenen  Bedingungen.  (Zeits.  f.  physiol.  Chemie, 
LXXIV,  481-504.)  [196 

Abderhalden  (E.),  Hsing  Lang  Chang  und  "Wurm  (E.).  —Synthèse  von 
Polgpeptiden.  Derivate  der  a.-  Aminobuttrrsiiure  und  iltr  VerhaUen  gegenii- 
ter  peptnhilischen  Fermente.  (Zeits.  f.  physiol.  Chem.,  LXII,  24-36.)       [186 

Abderhalden  (E.)  und  Kampf  (E.).  —  Serologisclie  Studien  mil  Hilfe  der 
opiischen  Méthode.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  421-442.)  [Voir  ch.  XIV 

Abderhalden  (E.),  Klingemann  (W.)  und  Pappenhusen  (Th.).  —  Zur 
Kennlnis  des  Abbans  der  Fiu^eissknrper  iin  Magendarmkanal  verschiedener 
Tierarten.  (Zeits.  f.  physioL  Ch.,  LXXI,  411-420.)  [Ibid. 

Abderhalden  (E.)  und  Lampe  (A.).  —  Weiterer  Beilrag  zur  Kenntnis  der 
Wirkung  von  Ammonsalzen,  Glukosamin  und  Gélatine  au  f  die  Stickstoffba- 
lanz.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  LXXXUl,  409-424.)  [197 

Abderhalden  (E.)  und  Markwalder.  —  Ueber  die  Verwertuug  einzelner 
Aminosàuren  im  Organismus  des  Jhnides  unter  verschiedenen  Bedingungen. 
(Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  LXXll,  63-77.)  [197 

Abderhalden  (E.)  und  Meyer  (O.).  —  Ueber  den  Nachweis  von  aktivem  Pepsin 
im  Darminhalt  mittelst  Elastin.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  67-100.)  [186 

Abderhalden  (E.)  und  Pincussohn  (L.).  -—  Serologische  Studien  mil  Hilfe 
der  optischen  Méthode  (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXXI,   111-119.)     [Voir  ch.  XIV 

Abdelharden  (E.)  und  Rathsmann  (E.).  —  Serologische  Studien  mit  Hilfe 
der  opiischen  Méthode  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  367-384.)  [Ibid. 


158  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Abderhalden  (E.)  und  Rona  (P.).  —  Studini  ilber  dus  Fettspaltitngsvermô- 
gen  des  Blutes  und  Sei^tims  des  IJunde  unler  verschiedenen  Bedimjungen. 
(Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXV,  30-37.)  [Ibid. 

Abderhalden  (E.)undStrauch("W.F.).  —  Weitci-c Studien  Hùcrdie  Wirkinig 
(1er  Fermente  des  Magen.^aftes.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  315-338.)    [185 

Abderhalden  (E.)  und  "Wachsmuth  (Fr.).  —  Weiterer  Beitrag  :ur  Kennt- 
nis  der  Wirkunq  des  Pepsiiis  und  der  Salzsdure  au/'  Elastin  und  einige 
andere  Protéine.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXL  339-364.)  [186 

Acqua  (C).  —  La  penetrazione  e  la  loealizzazione  dei  ioni  nel  corpo  délie 
piante.  (Atti  délia  Soc.  ital.  per  il  progresse  delle  scienze,  V,  854- 
856.)  [Voir  ch.  XIV 

a)  Amantea  (G.).  —  Contributo  alla  ronoscenza  delVereptasi  del  succo  in- 
testinale. (Rendiconti  dell'  Accad.  dei  Lincei,  XX,  74-76.)  [187 

b)  —  Contribution  à  l'étude  de  l'érepsijie  du  sue  intestinal.  (Arch.  ital.  biol., 
313.)  [Analysé  avec  le  précédent 

Amberg  (S.)  und  Jones  ("W.).  —  Ueber  die  bei  der  Spaltung  der  Niicleine  in 
Betracht  kommcndeti  Fermente  mit  ôesonderer  Berilcksichtigung  der  Bil- 
dung  von  Hypaxanthin  in  der  Abwesen/teil  von  Adenase.  (Zeits.  f.  physiol. 
Ch.,  LXXIII,  407-415.)  [177 

Amberg  (S.)  und  "Winternitz  (C).  —  The  eatalase  of  sea  urchin  eggs  before 
and  aftcr  ferlilization  wilh  espccial  référence  to  Ihe  relation  of  catahise  to 
oxydation  in  gênerai.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  2**5-302.)  [184 

Armstrong(E.  Frankland).  —  Oxydases.  (Report  of  the  eightieth  meeting 
of  the  British  Ass.  for  the  Adv.  of'Science,  764,  1910.)  [175 

Arnold  (J.).  —  Ueber  feinere  Strukturen  und  die  Anordnung  des  Glykogens 
im  iMagen  und  Darmkanal.   (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  30  pp.,  1   pi.) 

[Voir  ch.  I 

Baccarini  (P.).  —  S  alla  presenza  di  i)idolo  ncgli  organi  vegelativi  di  aleune 
piante.  (Bull,  délia  Soc.  bot.  ital.,  105-106.)  [208 

Bang  (I.).  —  Untersuchungen  ilber  Diasiasen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXll, 
417-44.3.)  [182 

Bardeleben  (V.).  —  M'eitere  Fntersiiclningen  iiber  Linksliundigkcit.  (Verh. 
Anat.  Ces.,  25  vers.,  Ergangungsheft  Anat.  Anz.,  XXXVIII,  15  rd.)      [171 

Barger  (G.)  and  Dale  (H.).  —  B-imiiKizolylethylamine.  a  depressor  consti- 
tuent of  intestinal  Mucosa.  (J.  of  Phys..  XLI,  499.)  [208 

a)  Battelli  (F.)  und  Stern  (L.).  —  Die  Oxydation  der  Bernsteinsaure  durch 
riergeweùe.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  172-194.)  [200 

b)  —  —  Die  Oxydation  der  Citronen,  Apfel  und  Fumarsdure  durch  Tierge- 
webe.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  478-505.)  [181 

c) Zur  Kenntnis  des  Pneins.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIII,  315-339.)  [214 

d) Wirkung  des   Trypsins  auf  die  verschiedenen  Oxydationsvorgânge 

in  den  Tiergen^eben.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXH',  263-275.)  [206 

e)  —  —  Zur  Kenntnis  des  Antipneumins.  (Biochem.  Zeitschr..  XXXVI,  98- 
113.)  '  [214 

Beauchamps  (P.  de).  —  Conceptions  récentes  stir  Vanatomie  et  Vembryo- 
génie  comparée  des  vers  et  les  groupes  voisins.  Les  théories  du  trophoco'le. 
(Bull,  scient.  Fr.  Belg.,  XLV,  106-145.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    159 

Bebeschin  (K.).  —  ZiirKennlnis  der  Exlraklivstoffc  der  Odisennieren.  (Zeits. 
f.  physiol.  Cil.,  LXIII,  380-386.)  [208 

Berczeller  (L.).  —  Ueber  die  Loslichkeit  dcr  Pankreaslipase.  (Biochem. 
Zeitsclir.,  XXXIV,  170-176.)  [188 

Bielogolowy  (J.).  —  La  situation  segmentaire  du  crâne  chez  les  Saarop- 
sida.  Essai  d'analyse  de  la  méthode  comparative  en  morpliologie.  (Moscou, 
1  vol.  240  pp.,  planches.)  [Voir  eh.  XVII 

Bleibtreu  (M.).  —  Weitere  Untersuchungen  ilber  das  Vcrhalton  des  Glyko- 
(/ens  im  Eierstock  der  fiana  fusca.  (Arch.  f.  gesam.  Physiologie,  CXLI, 
328-342.)  [192 

Blumenthal  (F.)  und  Oppenheim  (K.).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Jodkalium 
auf  die  Ablagerung  von  Quecksllber  in  der  Leber.  (Biochem.  Zeitschr. , 
XXXVI,  291-300.)  [214 

Bouchez  (A.)  et  Lambling:  (E.).  —  Sur  la  composition  de  Vitrine  normale  de 
Vhomme.  (C.  B.  Soc.  Biol.,  II,  435  et  486.)  [L'ingestion  d'un  certain  poids 
d'azote  à  l'état  de  viande  a  fourni  plus  d'azote  non  dosé  que  l'ingestion  d'un 
poids  égal  d'azote  sous  forme  de  lait.  Quant  aux  variations  du  carbone 
non  dosé,  elles  ne  suivent  pas  celles  de  l'azote  non  dosé.  —  J.  Gautrelet 

Brachet  (A.).  —  La  signification  morphologique  des  grands  organes  des 
sens  de  la  tête.  (VI''  Congrès  belge  Neurolog.  et  Psychiatrie,  1-16.)  [172 

a)  Buglia  (G.).  —  Ueber  die  Ersetzbarkeit  des  Kalzium.s  in  den  sog.  «  physio- 
logischcn  Fliissigkeiten  ».  (Zeits.  f.  Biologie,  LV,  .343-359.)       [Voir  eh.  XIV 

b) Ueber  die  Ersetzbarkeit  des  Kalziums  i)t  den  sog.  «  physiologischen 

Fliissigkeiten  ».  Expérimente  an  glatten  Muskeln.  (Zeits.  f.  Biologie,  LV, 
360.)  '"    [Ibid. 

Burri  (R.)  und  Schmid  (N.).  —  iJie  Beeinflussung  des  Verlau/'s  der  sog. 
Schardinger-Beaktion  durch  Kilhlung  der  Milch.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXVI,  376-389.)  [La  réaction  de  Schardinger  se 

fait  plus   rapidement  dans  le  lait  préalablement  refroidi.  —  E.  Terkoine 

u)  Chauffard,  Laroche  (Guy)  et  Grigaut.  —  Taux  de  la  citolestérine  dans 
le  liquide  céphalo-rachidien  normal  et  pathologique.  (C.  'B.  Soc.  biol.,  I, 
855.)  [Voir  le  suivant 

b)  —  —  Le  taux  de  la  cholestérine  dans  le  sang  du  cordon  ombilical  et  dans 
le  liquide  amniotique.  (Ibid.,  568.)  [Le  taux  varie 
de  0  gr.  07  à  0,014  par  litre  de  liquide  rachidien  normal.  —  J.  Gautrelet 

Ciamician  (G.).  —  Genèse  des  alcaloïdes  datis  les  plantes.  (C.  R.  Ass.Fr.  Av. 
Se,  Dijon,  70.)  [La  pyridine  et  l'ammo- 

niaque, inoculés  au  tabac  et  au  Datura,  n'influencent  pas  la  production  des 
alcaloïdes;  les  acides  aminés  l'augmentent.  —  Y.  Delage  et  iM.  Goldsmith 

Ciamician  (G.)  et  Ravenna  (C).  —  Sulcontegno  di  alcune  sostanze  orga- 
niche  net  vegetali.  (Memorie  dell'  Acad.  delle  scienze  dell'  Istituto  de  Bo- 
logna,  6«  sér.,  VIII,  47-52.)  [210 

Cohn  (Ludwig).  —    Zur  Frage,   ivie   die   Cestoden    zu   orientieren   sind. 

(Zool.  Anz.,  XXXVIII,  361-365.)  [173 

Gook,    Bassett,    Thompson    and   Taubenhaus.    —    Protective    enzymes 

(Science,  21  avril,  624.)  '  [185 

Costantino  (A.).  —  Ueber  den  Gehalt  der  iiveissen  und  roten)  qucrgest7^eiflen 
und  glatten  Muskeln  verschiedener  Tiere  an  Kalium,  Natriwn  und  Chlor. 
(Biochem.  Zeitschr.,  XXXVII,  52-77.)  [215 


IGO  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Couvreur.  —  L'action  du  Inh  est-elle  un  dédoublement?  (C.R.  Soc.  Biol.,  I, 
23.)  [Non,  dans  le  cas  de  coagulation  rapide  par  le  lab  de  lait 

aseptique,  on  ne  trouve  pas  d'albumose  dans  le  petit-lait.  —  J.  Gautrelet 

a)  Dakin  (H.  D.).  —  The  fate  of  benzoïjlacetic  acid  in  the  animal  body. 
(Journ.  of  biolog.  Chemistry,  IX,  1-23-128.)  [204 

b) The  Chemical  nature  of  al captonuria.  (.Tourn.  of  biolog.  Chemistry., 

IX,  151-160.)  [201 

a)  Dakin  (H.  D.)  and  Wakeman  (A.  J.).  —  Formic  acid  as  an  intermediary 
substance  in  the  catabolism  of  fatty  acids  and  other  substances.  (Journ.  of 
biol,  Chemistry,  IX,  329-330.)  [205 

b) The  catabolism  of  histidine.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  499- 

502.)  [203 

Decrock  (E.).  —  Sw  l'assise  silicifêre  du  téqument  séminal  des  Bavenala. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1406-1407.) 

[La  couche  profonde  du  spermoderme  est  remplie 
de  silice  qui  forme  plus  de  10  96  du  poids  total  du  tégument.  —  M.  G.\rd 

Denis  ("W.).  —  A  note  regardirig  tha  présence  of  iodine  in  the  htiman  pitui- 
lary.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  IX,  363-364.)  [L'auteur 

ne   peut  déceler   aucune  trace  d'iode  dans  la  pituitaire.  —  E.  Terroine 

Domin  (K.).  —  Morphologische  und  phylogenetische  Studien  iJber  die  Stipu- 
larbildungen.  (Ann.  Jard.  bot.  Buitenzorg,  XXIV,  117-326.) 

[Anatomie  comparée  des  formations  que  l'on  peut  com- 
parer à  des  ligules  dans  la  série  des  plantes  vasculaires.  —  F.  Péchoutre 

Duncker  (F.)  und  Jodlbauer  (A.).  —  Die  Beeinflussung  der  Katalase  und 
sog.  Pseudoperoxydase  im  Blute  durch  Gifle.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIII, 
253-268.)  [183 

Ebner  (V.  v.).  —  Gewebeentwickelung  und  Phylogenese.  (Verh.  Anat.  Ges., 
21  pp.,  40  fig.)  [174 

Ehrlich  (F.).  —  Ueber  die  Bildung  des  Plasmaeiweisses  bei  Hefen  und 
Srhimmidpilzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  477-497.)  [206 

Eisler    (M.     V.)    und    Portheim    (L.   v.).    —    Ueber  Bœmagglutinine    in 

Pflanzen.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  7.)  [Voir  cli.  XIV 

Engel  (H.)  und  Bode  (A.).  —  Zur  Kenntnisdes  Kolostralfettes.  (Zeits.  f.  phy- 

.siol.  Ch.,  LXXIV,  169-174.)  [211 

Epstein  (A.  A.)  and  Bookman  (S.).  —  Studies  on  the  formation  of  glyco- 

coll  in  the  body.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  353-371.)  [194 

Erculisse  (P.).  —  Nouvelles  recherches  sur  l'alcalinité  des  liquides  organi- 

qurs.  (ïrav.  lab.  Inst.  Solvay,  XI,  f.  3,  I.)  '  [206 

a)  Euler  (H.)und  Kullberg  (S.).  —  Versuche  zur  Heindarstcllung  der  Tnver- 

tase.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIII,  335-344.)  [180 

b) Ueber  die    Wirkungsweise  der  Phosphatese.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch., 

LXXIV,  15-28.)  '  [189 

Favre  ÇW.).   —   Zur  Frage  von  der    hemnienden    M'irkung  anorganischer 

Salze  auf  die  Katalase.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXllI,  32-49.)        '  [183 

Figdor  ("W.).  —  Uebergangsbildungen  von  Pollen  zu  l'ruchtblàttern  bei  Hu- 

mulus  japonicus  und  deren    Ursa'^hen.   (Sitzungsb.  der  K.  Aliad.  der  Wis- 

sensch.  in  Wien,  CXX,  689-707,  1  pi.)  [174 

Foster  (N.  B.)  and  Fisher  (H.  L.i.  —  Creatin  and  creatinin  metabolism  in 

dogs  xcith  Eck  fistula.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  IX,  359-362.)  [212 


XIH.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  15I0L0G1QUE.    161 

a)  Frank  (F.)  und  Schittenhelm  (A.)-  — Beilrag  znr  Kenntnis  des  Eiweiss- 

sto//)re,'hxels.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  LXX,  98-128.)  [191 

0) Zur  Kenntnis  des  Eiiveùsstofftvechsels.  (Zeitschr.  f.  pliysiol.  Chemie, 

LXXIII,  1.^7-175.)  [192 

a)  Friedmann  (E.).  —  Verhallen  der  Furfuracryhdure  und  der  Furoylessig- 

sâure  im  Ticrkôrper.  (Bioch.  Zeits.,  XXXV,  40-48.)  '      [203 

b) Ueher  Dehi/dricnmg  im  Ticrkôrper.  (Bioch.  Zeits.,  XXXV,  49-56.)  [201 

Friedmann  (E.)  und  Tachau  (H.).  —  Ueher  die  Bildnng  des  Giykoknlls  im 

Tierkorper.  I.  Si/nt/iese  der  Ilippumâure  in  der  Kaninchenleber.   (Bioch. 

Zeits.,  XXXV,  88-103.)  [194 

Fries  (H.).  —  Ueher  dus  Vorkommenvon  Milchsàure  im  menschlichen  Blute. 

(Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  368-385.)  [209 

Fromherz  (K.).  —   Ueher  das    Verhalten  der  p-Oxyphenylaininoessigsaiire 

im  Tierkôrper  (Zeits.  f.  pliysiol.  Ch.,  LXX,  351-359.)  [195 

Fûrth  (O.  vonjundSchwarz  (C).  —  Ueher  die  Verteilung  des Extractivstick- 

sloff'es  im  Sàugetiermuskel.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  413-432.)  [207 

Galeotti    (G.).  —    Versuchf  einer  Isolierung  des  urirolytisc/wn  Fermentes. 

(Biochem.  Zeitschr,  XXX,  374-383.)  '  ;[191 

Geelmuyden  (H.  Chr.).  —  Ueher  das  Verhallen  der  Acetonkôrper  im  inter- 

medidren  SlofjTwechsel.  (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXXIII,  176-191.)  [194 

Gregersen  (J.  P.).  —  Untersuchungcn  iibcr  den  Phosphorstoffivechsel.  (Zeits. 

f.  })hys.  Ch.,  LXXI,  49-99.)  [210 

Gueguen  (F.).  —  Sur  un  nouvel  organe  di//erencié  du  lludle  des  Mucorinées. 

(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1684-1685.) 

[Ce  sont  des  rameaux  dilatés  en  ampoule  ohlongue  et  qui  peut-être 

servent  à  l'élimination  de  certains  produits  du  champignon.  —  M.  Gard 

Hadzi(J.)-  —  Hahen  die  Scyphomedusen  eiiiem  ectodermalen  Schlund?  (Zool. 
Anz.,  XXXVII,  406-411.) 

[Chez  les  Syphoméduses,  ni  au  stade  de  Polype,  ni  au  stade  de 
Méduse  il  n'y  a  de  pharynx  ectodermique.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

Hammarsten  (O.).  —  Ueher  die  Darstellung  peptinarmen  oder  peplinfreien 
Chymosinlôsunge/i.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  142-168.)  [185 

Hamsik  (A.).  —  Zur  Keiinlnis  der  /'ankreaslipase.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch., 
LXXI,  238-251.)  [188 

Harden  (A.)  and  Young  (W.  J.) —  Thr  alcoliolic  ferment  of  geast-juice.  VI. 
The  iii/liieiice  of  Arsenates  and  A7'se?iiles  on  the  fermentation  of  the  su- 
gars  hy  yeast  juice.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566,  451.)  [189 

a)  Hedin  (^S.  G.).  —  Ueher  das  Labzymogen  des  Kalbsmagen.  (Zeits.  f.  phy- 
siol. Ch.,  LXXIl,  187-214.)   '  [186 

h)  —  —  Ueher  speziflsche  Ilemmung  der  Labwirkung  und  iiher  versehiedene 
Lahenzyme.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  242-252.)  [187 

Heilner  (E.).  —  Ueher  das  Schicksal  des:suhkutan  eingefiihrten  Bohrzuckers 
im  Tierkôrper  und  seine  Wirkung  auf  Eiweiss-  und  Fettstoffweehsel.  (Zeits. 
f.  Biologie,  LVI,  75-86.)  [190 

Henze  (M.).  —  Ueher  das  Vorkommen  des  Betains  bei  Cephalopoden.  (Zeits. 
f.  phys.  Ch.,  LXX,  253-255.)  [209 

Herzog  (R.),  Polotzky  (A.)  und  Meier  (A.).  —  Znr  Kenntnis  der  Oxydasen- 
einwirkung.  I  und  IL  (Zeitschr.  f.  phys.  Chem.,  LXXIII,  247-262.) 

[Influence  de  diverses 

l'année  biologique,  XVI.   1911.  11 


162  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

substances  (leucobases  du  groupe  de  la  rosaniline)  sur  la  vitesse  de  réac- 
tion entre  une  peroxydase,  l'eau  oxygénée  et  une  oxydase.  —  P.  Jaccard 

a)  Herzog  (R.)  und  Saladin  (O.).  —  Ue/jer  Verànderunijni  der  fermenla- 
liveii  Eigoischaficn  wrlchc  Hefczcllt'n  bel  der  AbJôtvnq  mit  Acctnn  rrJoidon. 
(Zeitschr.  f.  physiol.,  Chem.  LXXIII,  263-283.)  '  [198 

b)  —  —  Ueher  dus  VrrJuiltcii  einigcr  Pilzc  gegen  Aminosdiire.  (Zeits.  phys. 
Chem.,  LXXIII,  302-307.)  -  [198 

Herzog  (R.),  Ripke  (O.)  und  Saladin  (O.).  —  Ucber  das  Vi'rhaUcn  cim- 
i/cr  Pil:e  :-ii  urganisrhcu  Sdtiren.  (Zeits.  f.  phys.  Chem.,  LXXIII,  284-301.) 

[198 

Hopkins,  Gourland  and  Savory  (H.),  — A  Studij  of  Bence-Jones  protei7i  of 
thc  metabolism  in  three  cases  of  Bence-Jones  proteinuria.  (J.  of  Phys., 
XLll,  189.)  [192 

Izar  (G.).  —  Beitrrh/e  zur  Kenninis  der  Ilarnsdurezerslôruiig  und  Bildung. 
(Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIII,  317-334.)  [208 

Jansen  (B.  C.  P.).  —  Ueber  den  Fettstoffivechsel  beim  Fehlen  des  Pankreas- 
sekrels  im  Darmrohr.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXIl,  158-166.)  [Voir  ch.  XIV 

Jolies  (A.).  —  Ueber  einc  neue  Bildungsiveise  der  Gluciironsdiire.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXIV,  242-247.)  [193 

a)  Jones  ("W.).  —  Concerning  nucleases.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  IX, 
129-137.)  [176 

b) 0)1  tlie  physiologie  al  agenlsivhich  are  concerned  inthe  nuclc  in  fermen- 
tation willi  spécial  référence  to  four  independent  dcsamidases.  (Journ.  of 
biolog.  Chemistry,  IX,  169-180.)  [175 

Juschtschenko  (A.  J.).  —  Ueber  den  Nucleasegelialt  verschiedener  Organe  des 
Menschen  und  der  Tiere.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  377-385.)  [180 

Kato  (K.).  —  l^eber  Fermente  im  Bambusschôsslingen.  (Zeitschr.  fiir  jihys. 
Cheniie.  LXXV,  456-474.)  [190 

a)  Kauffmann  (M.).  —  Ueber  das  Verhalten  îles  Indols  im  menschlichen  Orga- 
nismus.  (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXXI,  168-173.)  [208 

b) Ueber  den  Befund  von  Cholin  im  Ochsengehirn.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch., 

LXXIV,  175-178.)  [208 

Kikkoji(T.).  —  Ucber  den  Abban  des  Naphlalinkernes  im  Ticrkijrpcr.  (Biocli. 
Zeits.,  XXXV,  57-87.)  [202 

Koch  (P.  C).  —  On  the présence  ofhistidine  in  pig  tliyreoglobulin.  (Journ. 
of  biol.  Chemistry,  IX,  120-121.) 

[L'auteur  sépare  de  la  tliyréoglohuiine  du  porc  une  quantité  suf- 
fisante de  chlorhydrate  d'histidine  pour  pouvoir  l'identifier.  —  E.  Terroine 

Kochma-nn  (M.).  —  Ueber  die  Beeinflusstmg  des  Eisenstoffwechsels  durch  die 
organischen  Nahrungskomponcnten  und  die  Darreichung  von  Eisenpiràpa- 
ration.  (Biocliem.  Zeitschr.,  XXXVI,  268-274.)   ■  [210 

Kœlker  (A.  H.)  and  Slemons  (M.  J.).  —  The  amino-acids  in  Ihe  mature 
human  placenta.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  IX,  471-489.)  [197 

Kojo  (K.).  —  Zur  Chemie  des  Hiihnereies.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXV, 
1-12.)  "  [215 

Kreidl  (A.)  und  Lenk  (E.).  —  Das  Vrrhallen  steriler  und  gekochter  Milch 
zu  Lab  und  Sàurc.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  357-363.)  [211 

Lakon  (G.).  —  Ueber  das  Vorkommen  von  Stàrke-Kornern  und  Œltropfcn 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    163 

in  den  TracheidenJio fUlp feln  der  Coniferenhohes.  (Ber.  deutsch.  Bot.  Ges., 
XXIX,  1  fig.,  175-178.) 

[Les  trachéides  du  bois  secondaire  des  conifères  contiennent 
en  hiver  des  gouttes  d'huile  et  au  printemps  des  graines  d'amidon  dans 
leurs  ponctuations  arôolées.  Comme  on  ne  peut  démontrer  la  présence  du 
protoplasma  dans  ces  ponctuations,  il  faut  admettre  que  ces  transforma- 
tions sont  produites  par  des  restes  exceptionnels  de  plasma.  —  F.  Péchoutre 

Lapidus  (H.).  —  Diastase  und  IlandelslecUhin.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX, 
39-5G).  [181 

Lattes.  —  Recherches  touchant  V influence  des  graisses  sur  la  toxicité  des 
substances  alcooliques.  (Arch.  Ital.  Biol.,  I,  65.) 

[La  lipémie  alimentaire  de  même  que  l'introduction  de  graisses 
dans  les  veines  élève  l'action  narcotique  du  chloroforme.  —  J.  Gautrelet 

Lebedeff  (A.).  —  La  zymase  est-elle  une  diastase?  (Ann.  Inst.  Pasteur, 
XXV,  682-694.)  [Voir  cli.  XIV 

Lederer  (R.)undStolte  (K.).  —  Die  Zusammensetzung  des  Menschen-und  des 
Hundehcrz.i'ns.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  108-112.)  [214 

Lépine  et  Boulud.  —  Sur  le  sucre  virtuel  du  sang.  (Journ.  Phys.  Path. 
gén.,  178).  [Le  sucre  virtuel  s'élève  à  70  %  du  sucre  immédiat. 

Dans  le  sang  veineux  il  est  en  moins  grande  proportion.  —  J.  Gautrelet 

a)  Levene  (P.  A.)  and  Medigreceanu  (G.).  —  Onnucleases.  (Journ.  of  biol. 
Chemistry,  IX,  65-83.)  [178 

b) The  action  of  gastro-intestinal  ./uiccs  on  nucleic  acids.  (Journ.  of 

biolog.  Chemistry,   IX,  375-387.)  [177 

c) On  7iucleases.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  IX,  389-402.)  [178 

Levene  (P.  A.)  and  Meyer  (G.  M.)-  —  On  the  combined  action  of  muscle 
plasma  and  pancréas  extract  on,  glucose  and  maltose.  (Journ.  of  biol.  Che- 
mistry, IX,  97-108.)  [180 

Liebermann  (L.)  und  "Wiesner  (F.).  —  Ueber  das  Sauerstoffilbertragungs- 
vermugen  verschicden  hoch  erwàrmtens  Blutes.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV, 
363-368.)  [213 

Lob  (W.).  —  Beitràge  zur  Frage  der  Glykohjse.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXII, 
43-59.)  [190 

Ludwig  (K.).  —  Untersuchungen  zur  Biologie  der  Equiseten.  (Flora,  III, 
385-440.)  [Etudes 

des  divers  organes  et  des  phénomènes  de  régénération.  —  F.  Péchoutre 

a)  Lyttkens  (H.)  und  Sandgren  (J.).  —  Ueber  die  Verleilung  der  reduzie- 
renden  Substanzen  im  Menschcnsblut.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  153- 
159).  [204 

b) Ueber  die   Verleilung  der  reduziercnden  Substanzen  im  Sdugestier- 

blut.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  261-267.)  [204 

Mangham  (B.).  —  Oh  the  détection  of  maltose  in  the  tissucs  of  certain 
angiosperms.  (The  New  Phytologist,  X,  160-166,  4  fig.)  [190 

Marie  (A.)  et  Thooris  (A.).  —  Variation  de  l'angle  xiphocostal  suivant  les 
attitudes  et  les  types  humains.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1244-1247.)  [Voir  ch.  XI 

Mathews  (P.  A.)  and  Glenn  (F.  H.).  —  The  composition  ofinvertase.  (Journ. 
of  biol.  Chemistry,  IX,  28-56.)  [180 

Me  Pherson  ("W.).  —  The  formation  of  carbohydrates  in  the  vegetable 
kingdnm.  (Science,  27  janvier,  131.)  [Discours  où  l'on 

ne  trouve  rien  de  neuf,  mais  où  l'on  trouve  un  bon  résumé  des  connais- 
sances actuelles  relatives  à  la  chimie  de  la  formaldéhyde.  —  H.  de  Varigny 


164  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mees  (Oscar  de).  —  Quelques  propriétés  de  la  substance  li/sinogoue  des 
hématies.  (La  Cellule,  XXVII  (Ie<-  fasc),  18  pp.)  *         [214 

a)  Mendel  (L.  B.)  and  Rose  ("W.  C).  ■ —  Expérimental  stiaUes  on  creatine 
and  creaiinine.  I.  The  rôle  of  the  carbohydrates  in  créât ine-creatinine  me- 
tabolismus.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  X,  213-25.3.)  [Voir  ch.  XIV 

b)  —  —  Expérimental  Sludies  on  creatine  and  creatinine.  Il .  Inanition  and 
the  creatine  content  of  muscle.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  X,  255-264.)  [Ibid. 

Meyer  (J.  de).  —  Expériences  sur  la  désagréf/ation  du  glucose  en  milieu 
alcalin.  (Trav.  lab.  Inst.  Solvay,  XI,  3,  516.) 

[Le  glucose  donne  naissance  en  milieu  alcalin 
à    certains    acides    :   lactique,    formique   et  oxalique.   —  J.    G.^utrelet 

a)  Meyer  (K.).  —  Zur  Kenntnis  der  Baklerienproteasen.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXII,  274-280.)  [184 

b)  —  —    Ueber  Anti-Bakterienproteasen.   (Biochem.   Zeitschr.,  XXXI 1,  280- 

287.)  [185 

Minami  (D.).  —  Ueber  die  Einvîrkung  der  Enzyme  des  Magena.  des  Pankreas 
und  der  Darmschleimhaut  auf  Gélatine.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  248- 
261.)  [188 

Monier  (Marcel).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  sort  dans  le  lait  des 
corps  gras  ingérés  pjar  les  vaches  laitières.  (Journ.  de  Pharmacie  d'An- 
vers, 15  mars,  4  pp.)  [Voir  ch.  XIV 

Moral  (L.).  —  L'acidase  parathyroprive.  (J.  Phys.  Path.  gén.,  542.)  [Ibid. 

Neuberg  (C.)  undSaneyoshi  (S.).  —  Ueber  das  Verhalten  der  stereoisomeren 
Weinsâuren  im  Organismus  des  Hundes.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI, 
32-36.)  [213 

Neubauer  (O.)  und  Warburg  (O.).  —  Ueber  eine  Synthèse  mit  Essigsiiure 
in  der  kilnstlich  durchbluteten  Leber.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXX, 
1-9.)  '  [205 

Nierenstein  (M.).  —  The  transformation  of  Proteiiis  inlo  fats  during  tlie 
ripening  of  Cheese.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  564,  301.) 
[Rien  ne  prouve  que  les  protéines  se  transforment  en  matières  grasses 
durant  la  maturation  du  fromage.  Ce  (me  l'extrait  éthéré  contient  en  plus, 
avec  le  temps,  ce  sont  des  alcaloïdes  et  du  cholestérol.  —  H.  de  ^^\rîIGNY 

Parker  (G.  H.).  —  The  origin  and  signifiance  of  the  primitive  nervous 
System.  (Proc.  Americ.  Philos.  Soc,  L,  217-226.)  [173 

Paton  and  Patheart.  —  On  the  mode  of  production  of  lactose  in  the 
mammary  gland.  (J.  of  Phys.,  XLII,  178.)  [Le  glucose  du  sang  est 

utilisé  par  la  glande  mammaire  pour  former  le  lactose.  —  J.  G.vutrelet 

a)  Politis  (J.).  —  Sulla  jjrczenza  del  glicogeno  nellc  fanerogame,  e  sua 
rclazione  coll  'ossalato  di  calcia.  (Rendiconti  dell'  Accad.  dei  Lincei,  XX, 
431-439.)  [193 

b)  —  —  Suir  origine  e  sulV  ufficio  delVossalato  di  eulcio  nette  plante. 
(Rendiconti  deli'  Accad.  dei  Lincei,  XX,  528-534.)  .  [212 

a)  Porcher  et  Parisset.  —  De  la  formation  d'indol  dans  les  cultures  en 
milieux  aérobies  et  anaérobies.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  1,  4.56.) 

[Analysé  avec  le  suivant 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  Eï  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    165 

/;)  Porcher  et  Parisset.  —  Sur  les  conditions  de  mise  en  liherlè  de  l'indol 
dèriv((iil  des  ('(tiiijioses  ind()Io(jènes  dans  les  cultures.  (Ibid.,  458.)  [Il  importe 
en  particulier  cLalcooliser  la  culture  avant  de  distiller.  —  J.  Gautrelkt 

Postojeff  (I.).  —  (e/ier  den  Einfluss  des  Saponins  au/'  die  physiologische 
W//-AMn^rfesD/^î7oajms.(Biocliem.Zeitschr., XXXVI, 335-341.)  [Voir ch. XIV 

Przibram  (Hans).  —  Experiments  on  Asymmetrical  Forms  as  A/l'ording 
a  Clue  l<>  the  Problem  of  Bilaterality.  (Biol.  Versuchsanstalt,  Vienne, 
8"  intern.  Congr.  Graz,  1910.  Jour,  of  exp.  Zool.,  X,  225-^04,  1  pL, 
11  âg.)  [170 

Rakoczy  (A.).  —  Weilere  /ieobachtungen  iiber  Chymosin  und  Pepsin  des 
Kalbsmagensafles.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIII,  453-458.)  [185 

Reinhardt  (R.)  und  Siebold  (E.).  —  Bas  Verhalten  der  Schardingerschen 
Reaklion  gegenûber  Coloslralmilch  von  Kûhen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI, 
294-321.)  [211 

Ringer  (A.  I.).  —  On  the  maximum  production  of  hippuric  acid  in  animais 
ivith  considération  of  the  orit/in  of  glycocoll  in  the  animal  body .  (Journ. 
of  biolog.  Chemistry,  X,  327-338.)  [194 

Rohonyi  (K.).  —  Enzymunrkung  und  elektrolytische  Dissoziation.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXIV,  176-191.)  [175 

Rona  (P.).  —  Ueber  Esterspaltung  in  den  Geweben.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXII,  482-489.)  [191 

Rona  (P.)  und  Diiblin  (H.).  —  Untersuchungen  Hber  den  Blutzucker.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXI,  215-221.)  [Voir  ch.  XIV 

h) Z»rFra^e(/(TG/?/Ao///.se. (Biochem. Zeitschr.,  XXXII,  489-508).  [Ibid. 

Rona  (P.^  und  Michaelis  (L.).  —  Ueber  Ester-  und  Fettspallung  iiii  Blute 

und  imScrum.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  345-355.)  [i90 

a)  Rona  (P.)  und  Takahoshi  (D.).  —  Ueber  den  Zuckergehalt  der  Blatkôr- 

perchen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  99-106.)  [Voir  ch.  XIV 

b) Ueber  das  Verhalten  des  Calciums  im  Sérum  und  iiber  den  Gehalt 

der  Blulkôrperchen  an  Calcium.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  336-344.)  [Ibid. 
Rose  ("W.   C).  —  Mueie  acid  and  intermediary  carbohydrate  melabolism. 

(.lourn.  of  biolog.  Chemistry,  X,  123-138.)  '  [193 

Rosenthal  (J.).  —  Die  Enzyme  und  ihre  Wirkung.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI, 

185-191,  214-222.)  [174 

Sarvonat  et  Roubier.   —    Teneur  des  dirers   organes  en  aride  oxalique 

après  l'intoxication  jjar  ce  corjis.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  1,  450.) 

[L'acide  oxali(iue  se  localise  peu  dans  le  sang,  mais 

beaucoup  dans  le  rein  et  surtout  le  système  nerveux.  —  J.    Gautrelet 
a)  Scaffidi  (V.).  —  Untersuchungen  iiber  den  Purinstoffwechsel.  (Biochem. 

Zeitschr.,  XXX,  473-481.)  [212 

b) Untersuchungen  iiber Purinstolfwechsel.  {Yi\oc\\em..Ze\i?,c\ïv.,\y^^\\., 

101-107.)  [212 

c) Untersuchungeniiber  Purinsloffwechsel. {Biochem. ZeïtiichT.,XXXUl, 

153-107.)  [212 

d) Untei^'iuchungen  iiber  Purinstoffwec/isel.  {Biochem. Zeitschr. jXXKlU, 

247-251.)  [213 

Schàr  (Ed.)  et  Rosenthaler  (L.).  —  Sur  quelques  enzymes  du  genre  de  l'é- 

multine.  (Arch.  des  Se.  phys.  et  nat.,  XXXII,  260-261.)  [187 


166  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Schimkevitsch  (W.). —  Les  feuillets  embryonnaires  et  la  théorie  des  muta- 
tions. (Arch.  Zool.  exp.,  (5),  YI,  Notes  et  Revue,  N°  2,  Lxx-xci). 

[Traduction  française  du  travail  analysé  dans  Ann.  hioL,  XV,  p.  204) 

SchondorfF  (B.)  und  Grèbe  (Fr.).  —  Zur  Frage  (1er  Entstehung  von  Ghjko- 
gen  aus  Formaldehyd.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  525-537.)  [193 

Schondorff  (B.)  und  Sucknow  (Fr.).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Phlorid- 
zins  auf  die  Ghjkogetibildung  in  der  Leber.  (Arch.  f.  d.  aes.  Physiol., 
CXXXVl II,  538-546.)  ,  '[Voir  ch.  XIV 

Schulze  (E.).  —  Studien  iiber  die  Proteinbildung  in  reifenden  Pflanzensa- 
men.  II.  (Zeitschr.  fiir  physiol.  Chemie,  LXXl,  31-48.)  [Contient 

quelques  compléments  se  rapportant  au  travail  publié  sous  le  même  titre 
en  1910  avec  E.  Wixterstein  (Analysé  dans  Ann.  biol.,  XV).  —  P.  Jaccard 

Schulze  (E.)  und  Pfenniger  (U.).  —  Untersuchungen  ïd)er  die  in  Pflanzen 
vorkommenden  Betaine.  I  Mit.  (Zeits.  f.  phys.  Chemie,  LXXl,  174-185.)  [209 

Schulze  (E.)  und  Trier  (G.).  —  Ueber  die  Identitïit  des  Vernins  und  des 
Guanosins.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Chemie,  LXX,  143-151.) 

[Les  caractères  communs  de  ces  deux 
corps  sont  résumés  en  un  tableau  synoptique  très  détaillé.  —  P.  Jaccard 

Shaekell  (J.  F.).  —  Phosphorin  metabolism  during  early  cleavage  of  the 

echinoderm  egg.  (Science,  27  octobre,  573.) 

[Rien  ne  prouve  encore  qu'il  y  ait  à 

ce  moment  une  synthèse  chimique  de  matériaux  nucléaires  aux  dépens - 

des  substances  cytoplasmiques  solubles  dans  l'alcool.  —  H.  de  Varîgny 
SloAvtzoff  (B.).  —  Die  ehemischen  Verànderungen  in  Phosphorlebern.  (Bio- 

chem.  Zeitschr.,  XXXI,  227-233.)  [211 

Smetànka  (F.).   —  Zur  Herkunft  der  Ilarnsâure  beim  Menschen.  (Arch.  f. 

ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  217-274.)  [Voir  ch.  XIV 

Somogyi  (S.   von).  —  Die    Verteilung  des  Harnsliekst<>l]'es  nach  enteralcr 

iind pare7iteraler  Eiiueisszufuhr.  {Zeits.  f.  phys.  Chem.,  LXXl,  125-133.)  [207 

Spindler  (F.).  —  Beitriige  zur  Kenntnis  der  Milchkatalase.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXX,  384-413.)  [183 

a)  Stanèk  (VI.).  —  Ueber  die  Localisation  von  Betain  in  Pflanzen.  (Zeitschr. 
f.  phys.  Chemie,  LXXII,  402-409.)  [209 

b)  —  —  Ueber  die  Wanderungen  von  Betain  in  Pflanzen.  (Zeitschr.  f.  phys. 
Chemie,  LXXV,  263-271.)  [210 

Starkenstein  (E.).  —  Ueber  die  Unabhângigkeil  der  Diastasewirkung  von 
den  Lipoiden.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIl'l,  423-436.)  "  [181 

a)  Studnicka  (F.  K.).  —  Das  Gewebe  der  Chorda  dorsalis  unddie  Classification 
der  sogenannten  «  Stiltzgewebe  ».  (Anat.  Anz.,  XXXVIII,  497-513,  fig.)     [168 

b) Ueber  «   Bausubstanzen    »    und    die  Bestandteile    des    Tierkôrper 

ilberliaupt.  (Anat.  Anz.,  XXXIX,  12  pp.)  [169 

Su-wa  (A.).  —  Ueber  das  Schicksal  der  N-freien  Abkômmlinge  der  Aromati- 
schen  Aminosauren  im  normalcn  Organisimus.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXII, 
113-130.)  [195 

Tahara  (J.).  —  Ueber  das  Te trodongift.  {Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  255-275.) 

[Voir  ch.  XIV 

Tanaka  (M.). —  Ueber  Kalkresorpiion  und  Verkalkung.  (Biochem.  Zeitschr., 

XXXV,  113-133.)  [213 

Tanaka  (T.).  — Zur  Kenntnis  der  Milzenzyme.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVII, 
249-262.)  [188 


XIII.  -  iVIORPIIOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    167 

Towles  (C.)  andVœgtlin  (C).  —  Creatin  and  crealinintncUiJKilù)»  in  dogs 
during  freding  and  inanition  wilh  espccial  refermée  to  Ihe  funclioii  of 
t/ie  liver.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  478-497.)  [Voir  ch.  XIV 

a)  Tschernoruzki  (M.).  —  Ueber  die  Fermente  der  Lenkoeyten.  (Zeits.  f. 
physiol.  Ch.,  LXXV,  216-231.)  [189 

b) Ueber  die  Wirkung  der  NncJeinsànre  auf  die  fermentativen  Pro- 
fesse im  lierischen  Organismus.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVl,  363-375.)  [180 

Tswett  (M.).  --  Ueber  die  Dualitdt  der  Chlorophy liane.  (Biochem.  Zeitschr., 

XXXI,  505-506.) 

[Courte  remarque  concernant  le 
travail  publié  sur  cette  question  par  Marschlewski  (1910).  —  P.  Jaccard 

Underhill  (Fr.).  —  The  production  of  qlycosuria  bij  adrenalin.  (Amer. 
Journ.  of  Physiol.,  XXVII,  33.)  '  '  [Que  le 

cliien  soit  thyroïdectomisé  ou  normal,  l'adrénaline  provoque  par   injec- 
tion sous-cutanée  une  glycosurie  d'intensité  comparable.  —  J.  Gautrelet 

Veley  (V.  H.)  and  Symes  (W.  L.).  —  Certain  physical  and  physiological 
properties  of  Stovain  and  ils  homologues.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566, 
413.)  [t.tude  de  l'action 

de  la  stovaïne,  du  methyl-,  amyl-,  phenyl-  et  benzyl-stovaïnes,  et  du  sel  de 
Fourneau,  intermédiaire  à  la  cocaïne  et  à  la  stovaïne.  —  H.  de  Varigny 

Voorhoeve  (N.).   —   Beitràge  zum   KalkstoffwechseJ.  (Biochem.  Zeitschr., 

XXXII,  394-409.)  [211 

Waentig  (P.)  und  Steche  (O.).  —  Ueber  die  fermenlaiive  Ilydroperoxydzer- 
stôrung.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXII,  226-304.)  '    [182 

"Wakeman  (A.  J.)  and  Dakiu(H.  D.).  —  The  calabolism  of  phenylalanine, 
li/rosi)te  and  of  their  derivatives.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  IX,  139- 
150.)  [198 

"Wells  (Gedeon),  —  T/ie  présence  of  iodine  in  the  human  pitnitary  gland. 
(Journ.  of  biolog.  Chemistry,  XII,  259-266.)  [De  ses  propres 

expériences  et  de  celles  des  autres  l'auteur  conclut  que  la  présence  de 
l'iode  dans  la  pituitaire  n'est  nullement  démontrée.  —  M.  Mendelssohn 

AVender  (N.).  —  Ueber  den  Ein/hiss  inaktiver  Substanzen  auf  die  Rotation 
der  Lllvalose.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  357-373.)  [191 

"Wheldale  (M.).  —  On  the  direct  guaiacum  reaction  given  by  planl  extracts. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,  121.) 

[L'action  directe  de  certains  extraits  de  végétaux  est  due  à 
l'oxydation  post  mortem  d'un  produit  métabolique  défini.  —  H.  de  Varigny 

Wohlgemuth  (J.).  —  Untersuchungen  ilber  die  Diastasen.  Ueber  den  Ein- 
fluss  des  Serums,  der  Lymphe  und  der  Organpresssafte  auf  die  Wirkung  der 
Diastase.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIII,  303-315.)  '  [182 

a)  "Wolf  (C.)  und  Osterberg  fE.).  — Eiweissstoffiuechsel  beim  Ilunde.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXV,  329-363.)  [191 

b)  —  —  Protein  metaboiism  in  Phlorizin  Diabètes.  (Am.  J.  of  Phys.,  XXVIIl, 
71.)  [Durant  la  glycosurie  phlorizique  on  constate 
une  augmentation  de  la  créatinine  et  de  la  créatine.  —  J.   Gautrelet 

"Wolff  (J.)  et  Stœcklin  (E.).  —  L'oxyhémoglobine  peut-elle  fonctionner 
eonime  peroxydasel'  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  313-335.)        [Voir  ch.  XIV 

■Worth  (J.).  —  Abban  von  Kohlenhydratsàuren  in  der  Leber.  (Bioch.  Zeits., 

XXXIII,  49-55.)  [193 


168  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Zaleski  (W.l.  —  Ziir  Kenntnts  der  Stoffwechselprozesse  in  reifenden  Sa- 
men.  (Beih.  z.  bot.  Centralbl.,  XXVII,  Abt.  1,  63-82.)  [Voir  ch.  XIV 

Zaleski  ("W.)  und  Rosenberg  (A.).  —  Zur  Kenntnis  der  liolle  der  Kiitalase 
in  don  PlJanzcn.  (Biochein.  Zeitschr.,  XXXIIl,  1-15).  [184 

Zeleny  (Charles).  —  Experiments  0)i  the  control  of  asymmelrijin  the  deve- 
lopment  of  the  SerpuJid,  Hydroides  dianthns.  (Contributions  ZooL  Labora- 
toryUniversity  Illinois,  n°8;  —  Journ.  Morphol.,  XXII,  927-944,  7  fi^.)    [171 

Voir  pp.  6,  84,  105,  113,  216,  224,  227,  229,  231,  248,  pour  les  renvois  à  ce 

chapitre. 


1°  Morphologie. 

a)  Studnicka  (F.  K.).  —  Le  tissu  de  la  corde  dorsale  et  la  classification  des 
tissus  dits  «  de  soutien  ».  —  Le  tissu  de  la  corde  a  été  tantôt  rattaché  au 
cartilage,  tantôt  rangé  parmi  les  tissus  épithéliaux  (surtout  «  le  tissu  cordai 
épidermoïde  »  de  v.  Ebner).  Sciiaffer  (1903  et  I9I0)  l'a  placé  dans  sa  caté- 
gorie des  «  tissus  vésiculeux  de  soutien  »,  ou  «  tissus  cliordoïdes  de  soutien  », 
dont  il  est  un  type,  tant  au  point  de  vue  morphologique  que  physiologique 
(voir  Aîin.  biol.,  1910).  S.  combat  cette  dernière  conception  du  tissu  cordai. 
Il  y  a  en  effet  plusieurs  variétés  de  ce  tissu,  dont  une  seule,  le  tissu  cordai 
vésiculeux  (de  Petromyzon,  par  exemple),  rentre  dans  la  définition;  le  tissu 
cordai  cellulaire  fibreux,  le  tissu  cordai  épidermoïde  des  Téléostéens,  le  tissu 
cordai  gélatineux  des  Mammifères,  sont  autant  d'espèces  éloignées  du  type. 
Le  tissu  vésiculeux  de  soutien  est  celui  dans  lequel  les  cellules  peuvent  être 
rendues  turgescentes  par  l'accumulation  de  liquide  (Schaffer);  or,  à  cet 
effet,  tantôt  les  cellules  vésiculeuses  sont  entourées  d'une  membrane  cellu- 
laire (tissu  chordoïde),  tantôt  laissent  entre  elles  une  couche  mince  de  sub- 
stance fondamentale  (tissu  chondroïde,  précartilage  de  S.).  Le  groupe  des 
tissus  vésiculeux  de  soutien  n'est  pas  naturel,  car  il  renferme  des  tissus  qui 
ne  sont  pas  comparables,  ceux  de  la  corde  dorsale,  du  manteau  des  Tuni- 
ciers,  des  cartilages  tentaculaires  et  des  Polypes  hydraires,  de  la  graisse  des 
Vertébrés. 

S.  entre  dans  une  discussion  un  peu  subtile  au  sujet  de  la  terminologie 
des  tissus  de  soutien,  qu'il  finit  par  désigner  sous  le  nom  de  tissu  de  char- 
pente (Baugewebe).  Dans  ces  tissus,  les  parties  employées  pour  la  fonction 
de  soutien  sont  très  variables.  Ce  peuvent  être  :  1°  le  protoplasma  lui-même 
(tissu  mésenchymateux  embryonnaire,  précartilage)  ;  2°  les  tonofibrilles  du 
protoplasma,  formes  préparatoires  des  fibrilles  conjonctives  (tissu  mésen- 
chymateux, tissu  réticulaire  jeune,  tissu  épithélial  réticulaire);  3"  les  tono- 
fibrilles de  l'exnplasma  (tissus  du  cas  précédent)  ;  4°  le  contenu  liquide  de 
la  cellule  déterminant  la  turgescence  de  celle-ci  (tissus  vésiculeux  chor- 
doïdes  de  Schaffer)  ;  5°  une  membrane  cellulaire  ou  une  capsule  rigide 
(cartilages  fibreux  et  parenchymateux)  ;  6"  une  membrane  cellulaire  ou  exo- 
plasma  ferme  (tissu  cordai  épidermoïde);  une  substance  fondamentale 
homogène  (certains  tissus  gélatineux)  ;  une  substance  foniamentale  fibril- 
laire  (tissus  fibreux);  une  substance  fondamentale  fibrillaire  imprégnée 
d'une  matière  résistante  (cartilage  hyalin,  os,  dentine). 

Le  mémoire  se  termine  par  une  classification  des  tissus  de  charpente, 
dont  les  grandes  lignes  seules  peuvent  être  reproduites.  Il  distingue  :  -4.  Des 
tissus  purement  ou  surtout  cellulaires  :  a)  tissus  purement  cellulaires  avec 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    160 

espaces  intracellulaires  (tissu  épithélial  réticulaire'de  la  pulpe  de  l'émail 
dentaire  et  des  dents  cornées  des  Cyclostomes,  tissu  névroglique,  tissu  cor- 
dai, tissu  mésenchymateux  réticulaire  embryonnaire)  ;  b)  tissus  purement  ou 
surtout  cellulaires,  compacts  et  sans  espaces  intercellulaires  (tissu  chordoïde 
de  ScHAFFER  ou  fibro-hyalin  de  Renaut,  précartilage).  B.  Des  tissus  à  sub- 
stance fondamentale  :  1°  tissus  gélatineux  ou  muqueux  :  a)  tissus  gélatineux 
acellulaires  (mésostroma  embryonnaire  de  S.,  tissu  du  corps  vitré,  tissu 
gélatineux  des  Hydroméduses,  tissu  hyalin  des  os  (ÏOrlhagoriscus;  b)  tissus 
gélatineux  cellulaires  (tissu  gélatineux  ordinaire)  ;  2*^  tissus  lamelleux; 
3°  tissus  fibreux  :  a)  tissus  fibrillaires  blancs,  à  collagène  ou  précollagène 
(tissu  conjonctif  lâche,  tissu  conjonctif  tendu  des  enveloppes  et  des  tendons, 
tissu  fibrillaire  de  soutien  dans  les  gaines  des  canaux  latéraux  des  Séla- 
ciens); h)  tissus  fibrillaires  jaunes,  à  substance  élastique;  c)  tissus  réticu- 
laires  ou  adénoïdes;  4"  tissus  cartilagineux  :  a)  cartilage  fibreux;  b)  carti- 
lage élastique;  c)  cartilage  hyalin  (cartilage  cellulaire  ou  parenchymateux, 
cartilage  hyalin  vrai);  5°  tissus  durs  :  a)  tissu  osseux;  b)  tissu  ostéoïde; 
c)  tissu  dentinaire,  C.  Tissus  cuticulaires.  —  A.  Prenant. 

b)  Studnicka  (F.  K.).  —  Sur  les  «  substances  de  charpente  »  et  les  parties 
constituantes  du  corps  animal  en  général.  —  Parallèlement  à  l'étude  et  à  la 
classification  des  «  tissus  de  charpente  »  que  S.  a  publiées  précédemment 
{Anat.  J»:;.,  Bd  XXXVIII),  il  se  croit  obligé  de  dresser  une  liste  motivée 
des  «.  substances  de  charpente  »  {Bausubstanzen) ,  quoiqu'on  donnant  à  ce 
terme  un  sens  beaucoup  plus  large  qu'à  celui  de  tissus  de  charpente.  1"^  II 
classe  d'abord  les  substances  qui  constituent  le  corps  animal,  et  il  distingue  : 
a)  le  protoplasma  ;  b)  le  deutoplasma  ou  métaplasma,  où  figurent  les  ma- 
tières de  réserve  et  les  pigments,  les  sécrétions  libres;  les  «  sécrétions  de 
charpente  »  qui  donnent  naissance  par  exemple  aux  fibrilles,  les  formations 
squelettiques  extra-  et  intracellulaires,  les  liquides  cellulaires:  c)  les  rhéo- 
plasmcs  (hémolymphe,  sang,  lymphe)  ;  (/)  les  excrétas  et  les  particules 
nutritives.  2°  Il  envisage  ensuite  les  parties  constitutives  du  protoplasma  et 
distingue  :  a)  le  caryoplasma  ;  b)  le  cytoplasma  ou  mieux  somatoplasma, 
divisé  lui-même  en  hyaloplasma  et  morphoplasma;  c)  le  paraplasma,  où  il 
range  les  mitochondries,  et  aussi  les  centrioles  ou  blépharoplastes,  les  para- 
somes  ou  Nebenkerne.  3°  Quant  aux  éléments  qui  constituent  la  forme  du 
corps,  ce  sont,  chez  un  embryon  de  Vertébré,  des  cellules,  celles  des  feuil- 
lets et  du  mésenchyme;  un  mésostroma  acellulaire  et  nucléé;  le  rhéoplasma 
de  la  lymphe  primordiale  et  plus  tard  du  sang.  Dens  le  corps  du  vertébré 
adulte,  la  complication  devient  naturellement  plus  grande,  et  il  faut  l'avouer, 
compliquée  par  le  tableau  même  que  S.  donne  pour  la  faire  comprendre. 
4°  Vient  ensuite  un  paragraphe  sur  la  distribution  du  protoplasma  dans  les 
cellules  et  dans  les  masses  symplasmiques.  A  propos  de  ces  dernières,  il  est 
fait  [comme  je  l'ai  déjà  proposé  moi-même]  un  emploi  différent  des  termes 
habituellement  synonymes  de  symplasme,  syncytium,  plasmode;  le  sym- 
plasme  est  une  masse  protoplasmique  non  différenciée  en  cellule,  nucléée 
ou  non  ;  le  syncytium  est,  par  exemple,  la  fibre  musculaire  striée,  une  for- 
mation non  divisée  en  cellules  mais  bien  délimitée;  le  plasmode  provient  de 
la  fusion  secondaire  des  cellules.  Dans  les  cellules  ou  les  masses  symplas- 
miques, il  faut  distinguer  :  le  caryoplasma,  le  somatoplasma,  différencié 
lui-même  en  endoplasma  ou  exoplasma,  ce  dernier  pouvant  être  propre  à 
chaque  cellule,  ou  bien  commun  à  plusieurs  (synexoplasma,  par  exemple 
substances  fondamentales  et  cuticulaires).  5°  Ce  sont  les  fibrilles  qui  sont 
l'élément  fondamental  de  structure,  qu'elles  soient  des  organules  propres 


170  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  chaque  cellule  ou  communes  à  plusieurs  (synorganules).  On  peut  classer 
les  fibrilles^  selon  leur  fonction,  et  distinguer  des  myofibrilles/neurofibrilles, 
tonofibrilles;  suivant  leur  genèse;  d'après  leurs  rapports  avec  le  plasma 
cellulaire,  ce  qui  donne  des  endofibrilles,  des  parafibrilles,  des  exofibrilles, 
des  tectoâbrilles,  celles-ci  nées  dans  le  synexoplasma  d'une  substance  fonda- 
mentale ou  cuticulaire;  d'après  leur  morphologie.  6°  Sous  le  rapport  de  leur 
vitalité  on  peut  distinguer  les  parties  du  corps  en  bioplasma,  plasma  de 
charpente,  paraplasma,  rhéoplasma,  deutoplasma  ;  7°  et  8^  Enfin  l'auteur 
termine  par  un  classement  des  substances  de  charpente,  dont  les  unes  sont 
anorganiques  et  anorganoïdes  (par  exemple  substance  de  la  coquille  des 
Mollusques,  émail  dentaire),  les  autres  organoïdes. 

[11  faut  avouer  qu'il  y  a  dans  cet  essai  un  effort  louable  mais  un  peu  stérile 
de  classification,  une  confusion  apportée  par  l'excès  même  du  désir  de  pré- 
cision, une  terminologie  nouvelle  quelque  peu  encombrante.  Cette  revue 
des  substances  de  charpente  n'est  guère  pour  charpenter  plus  solidement 
notre  conception  de  la  constitution  du  corps  animal].  —  A.  Prenant. 

a)  Symétrie. 

Przibram  (Hans).  —  Expériences  sur  les  formes  asymétriques  pour 
l'explication  du  problème  de  la  bilatéralité.  —  Quelle  est  la  cause  de  l'asymé- 
trie des  parties?  Souvent  elle  arrive  chez  des  bilatéraux  à  produire  des  mons- 
truosités (ex.  :  jambes  de  taureau,  pattes  de  crustacé)  consistant  sur  un  côté 
du  corps  en  vuie  paire  d'appendices  surnuméraires,  dont  l'un  est  semblable 
au  normal,  c'est-à-dire  a  la  forme  propre  à  son  côté,  l'autre  est  symétrique 
du  précédent,  c'est-à-dire  a  la  forme  normale  de  l'autre  côté  :  y  avait-il,  à 
l'état  latent,  en  un  point,  des  «  déterminants  »  de  l'autre  côté,  ou  le  déve- 
loppement propre  de  chaque  côté  est-il  indépendant?  Pour  la  solution,  on  ne 
peut  chercher  un  guide  que  chez  des  animaux  présentant  une  inégalité  entre 
les  deux  côtés,  parce  qu'elle  permet  de  distinguer  entre  un  simple  renver- 
sement d'un  côté  et  la  réalisation  du  côté  opposé.  —  Régénération,  notam- 
ment chez  des  Crustacés  Décapodes,  dont  un  certain  nombre  ont  des  pinces 
inégales  («  hétérochélie  »),  soit  d'un  côté  ou  de  l'autre,  soit  toujours  du 
même  côté.  Chez  les  uns,  la  régénération  d'une  pince  la  produisant  moins 
forte,  il  s'établit  une  intrrversioti  simplement  de  taille  entre  les  pinces  des 
deux  côtés,  sans  changer  la  figure  de  la  symétrie  générale  ;  mais  cette  expé- 
rience exige  une  ablation  suffisamment  précoce,  sinon  le  résultat  peut 
être  assez  tardif  pour  ne  produire  que  l'égalité  («  homocliélie secondaire  »). 
Chez  les  autres  (par  ex.  :  Homard),  il  n'y  a  pas  d'interversion  de  taille,  la 
grande  pince  se  régénérant  en  place  et  ne  faisant  que  traverser  des  stades 
de  petite  pince.  Chez  le  Homard,  assez  souvent  on  trouve  aussi  des  mons- 
truosités (probablement  dues  à  la  régénération)  consistant  en  paires  d'ap- 
pendices surnuméraires  ;  de  tous  les  faits,  décrits  ou  retrouvés  dans  des 
collections,  P.  conclut  :  les  appendices  surnuméraires  situés  sur  de  petites 
pinces  en  ont  les  caractères  différents  pour  leurs  deux  branches;  situés  sur 
les  grandes  pinces  ils  ont  le  même  caractère  pour  leurs  deux  branches,  par 
conséquent  sans  différenciation  normale  :  d'abord  stades  de  transition  entre 
les  petites  et  les  grandes,  enfin  caractères  des  grandes.  —  Embryologie.  P. 
explique  le  fait  que  les  demi-embryons  de  grenouille  ne  se  complètent  que 
s'ils  sont  droit  et  gauche,  en  admettant  que  les  deux  moitiés  droite  et  gauche 
ne  sont  pas  autodifférenciées,  les  axes  antéro-postérieur  et  dorso-ventral 
(fixés  par  le  plan  de  fécondation)  suffisant  pour  déterminer  la  bilatéralité. 
Mais  strictement  les  animaux  bilatéralement  symétriques  ne  fournissent  pas 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  P.IOLOGTOrE.    171 

le  moyen  de  discerner  si  des  ébauches  seml^lables  ou  dissemblables  sont 
distribuées  des  deux  côtés  du  corps.  L'inversion  d'asymétrie  peut  être  pro- 
voquée expérimentalement  par  une  pression  sur  l'œuf  (Crampton  chez  les 
Gastropodes);  à  la  suite  d'inversion  exceptionnelle,  les  cellules  germinales 
peuvent  faire  naturellement  réapparaître  la  distribution  normale.  —  Ilérê- 
ditc  du  gain  ou  de  la  perte  d'un  caractère  asymétrique.  Ce  caractère  est 
hérité  tantôt  sur  le  même  côté  que  le  parent,  tantôt  sur  un  côté  quelconque. 
Une  différence  de  couleur  des  deux  i/eux  cliez  le  chat  peut  (P.)  dans  l'héri- 
tage donner  pour  les  deux  yeux  une  coloration  intervertie  ou  une  coloration 
unique.  Des  taches  asymétriques  chez  le  Cobaye  ne  sont  pas  fixées  par  héré- 
dité, symétriques  chez  le  rat  le  sont  au  contraire  en  accord  avec  la  règle  de 
Mendel;  chez  Salamanilva  maculosa,  des  taches  jaunes  irrégulières  de  parents 
viennent  par  hérédité  s'ajouter  (Kammerer)  en  un  résultat  symétrique.  Des 
orteils  surnuméraires  chez  le  poulet  sont,  on  le  sait,  hérités  indépendam- 
ment des  parents  (d'un  côté,  ou  de  l'autre,  ou  des  deux  côtés);  de  plus,  c'est 
en  se  basant  sur  ce  fait  de  la  variation  de  situation  dans  l'hérédité,  que  P. 
explique,  par  leur  localisation  sur  des  parties  du  corps  incapables  de  pro- 
duire des  orteils,  la  non-apparition  d'un  caractère  «  dominant  »  de  la  règle 
de  Mendel  (exception  fréquente  dans  l'asymétrie).  Du  plan  général  asymétri- 
que l'hérédité  n'est  pas  absolue:  car  des  inversions,  d'ailleurs  rares,  de  types 
asymétriques  ne  sont  pas  elles-mêmes  héréditaires  (cœur  et  intestin  chez  les 
vertébrés;  coquilles  de  gastropodes  dextres,  rarement  senestres).  —  Conclu- 
sion: P.  ne  pense  pas  qu'on  puisse  admettre  des  «  déterminants  »  ou  ébau- 
ches spéciales  pour  chaque  moitié  du  corps  ou  d'un  organe.  Sur  ce  point,  la 
symétrie  bilatérale  ne  fournit  pas  de  solution  ;  mais  pour  l'asymétrie  cette 
explication  est  montrée  inutile  par  les  faits  d'inversion  des  cas  particuliers 
ou  généraux  cités  plus  haut  :  on  peut  invoquer  simplement  une  inversion 
de  croissance,  amenée  (Conklin)  par  une  inversion  de  la  position  relative 
des  ébauches  dorso-ventrales  et  antéro-postérieures.  Ainsi  les  causes  de 
l'asymétrie  sont  encore  inconnues,  mais  son  étude  dirige  le  problème  de 
la  bilatéralité.  —  Aug.  Michel. 

Zeleny  fCh.).  —  Expériences  sur  l'asymétrie  dans  le  développement  d'une 
SerpuHde.  —  L'ablation  précoce  de  l'opercule  principal  de  Ilydroides  dian- 
thus  le  fait  régénérer,  au  lieu  de  provoquer,  comme  lorsqu'elle  a  lieu  chez 
l'adulte,  l'inversion  du  nouvel  opercule;  cependant  déjà  la  branchie  symé- 
trique se  développe  en  un  opercule,  non  plus  très  rudimentaire  comme  dans 
l'état  normal,  mais  aussi  large  que  l'opercule  rudimentaire  de  Apomatus. 
D'ailleurs,  la  régénération  ne  répète  pas  le  développement  ordinaire  :  l'o- 
percule apparaît  sans  passer  par  une  pointe  à  modification  tardive.  Ces 
résultats  conduisent  à  la  conclusion  que  l'inversion  des  opercules  chez 
l'adulte  dépend  de  la  présence  d'un  opercule  rudimentaire  capable  de  se 
développer  rapidement  en  un  opercule  fonctionnel  ;  lorsque  l'opercule  rudi- 
mentaire n'a  pas  cette  propriété,  l'ancien  opercule  fonctionnel,  gardant  sa 
supériorité,  refait  saillie,  la  branchie  opposée  modifiant  sa  forme  operculaire, 
mais  sans  arriver  à  prendre  la  forme  fonctionnelle.  —  Aug.  Michel. 

Bardeleben  (K.  von)  —  Nouvelles  recherches  sur  la  gaucherie.  —  Dans 
la  deuxième  réunion  de  VAnat.  Ges.  (1910)  B.  a  communiqué  les  résultats 
d'une  enquête  faite  dans  l'armée  allemande  sur  2GG.270  individus;  elle  a 
donné  à  peu  près  4  %  de  gauchers.  L'enquête  a  porté  non  seulement  sur  le 
fait  même  de  la  gaucherie,  mais  encore  sur  l'emploi  de  la  main  préférée 
pour  certains  actes  (couper  le  pain,  coudre,  écrire,  etc.),  sur  la  jambe  mise 


172  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

en  avant  la  première,  aussi  sur  le  bégaiement  et  ses  diverses  modalités,  sur 
divers  signes  de  dégénérescence,  sur  les  antécédents  familiaux,  etc.  A 
présent  B.  a  entrepris  chez  les  enfants  des  écoles  une  recherche  parallèle. 
Il  a  déterminé  :  1°  la  direction  du  nez;  2°  la  différence  perçue  par  la  palpa- 
tion  entre  la  droite  et  la  gauche  dans  la  région  du  centre  de  Broca;  3°  le 
contour  horizontal  des  moitiés  droite  et  gauche  de  la  tête  ;  5°  la  longueur  des 
bras;  l'occlusion  des  paupières  et  de  la  bouche;  6'^  les  anamnestiques.  La 
détermination  de  la  gaucherie  anatomique  présente  d'ailleurs  de  grandes 
difficultés.  Quant  à  la  gaucherie  fonctionnelle,  l'enquête  a  pu  être  faite  par 
les  instituteurs  et  institutrices;  elle  a  porté  sur  les  gaucheries  partielles 
(couper  le  pain,  peler  les  pommes  de  terre,  écrire,  coudre),  sur  les  troubles 
de  la  parole,  et  sur  les  antécédents  constatés  chez  les  parents. 

Les  conclusions  sont  que  la  gaucherie  est  beaucoup  plus  fréquente  qu'on 
ne  l'admet;  elle  a  été  suivant  les  écoles  de  11,  12,5  et  même  28,5  pour  100. 
ScHaFER,  médecin  scolaire,  a  obtenu  des  chiffres  beaucoup  plus  faibles  et 
demande  en  conséquence  que  les  enfants  soient  contraints  à  se  servir  de  la 
main  droite.  B.  frappé  de  la  différence  du  chiffre  des  gaucliers  chez  les 
adultes  et  chez  les  enfants,  l'explique  par  ce  que,  chez  les  gauchers  de 
naissance,  l'exercice  liabituel  et  surtout  l'écriture  a  substitué  la  main  droite 
à  la  gauche  ;  la  raison  en  est  que,  dans  l'écriture  de  gauche  à  droite,  il  faut 
écrire  avec  la  main  droite  pour  suivre  le  mouvement  naturel  qui  est  celui 
de  l'abduction.  Pratiquement  B.  pense  qu'il  faut  inviter  l'enfant  gaucher  à 
se  servir  de  sa  main  droite;  mais  si,  malgré  ses  efforts,  il  reste  gaucher,  si 
le  cerveau  de  l'enfant  souffre  de  la  contrainte  à  l'usage  de  la  main  droite, 
si  des  troubles  de  la  parole  surviennent,  il  faut  se  résigner  à  la  gaucherie. 
Car  (LiEPMANN)  ce  qui  est  nécessaire  pour  le  bon  développement  intellectuel 
de  l'homme,  c'est  la  prédominance  d'un  hémisphère  cérébral,  d'un  centre 
de  langage,  et  peu  importe  lequel. 

On  lira  avec  intérêt,  dans  la  discussion  qui  a  suivi  la  communication,  les 
observations  faites  par  Froriep,  Schwalbe,  Fr.  Miiller,  sur  la  détermination 
topograpliique  cranio-cérébrale  du  centre  du  langage,  au  moyen  de  la  Pro- 
tuberantia  frontalis  tertia  de  Schwalbe.  —  A.  Prenant. 

[j)  ffomologies. 

Brachet  (A.).  —  La  signification  morphologique  des  grands  organes  des 
sens  de  la  têle.  —  Dans  ce  travail  très  documenté  et  riche  en  faits  d'obser- 
vation personnelle,  l'auteur  se  propose  de  démontrer  que  les  grands  or- 
ganes des  sens  qui  siègent  dans  la  tête  des  craniotes  (œil,  oreille,  organes 
olfactifs)  ont  poursuivi  toute  leur  évolution  dans  le  phylum  même  des 
vertèbres  et  représentent  les  restes  spécialement  adaptés  pour  des  fonc- 
tions définies,  d'un  système  d'organes  beaucoup  plus  vaste,  mais  sans  doute 
plus  homogène  au  point  de  vue  fonctionnel  et  structural.  Il  démontre  éga- 
lement que  l'œil,  l'oreille  et  l'organe  olfactif  non  seulement  sont  sériale- 
ment  homologues  entre  eux,  mais  le  sont  aussi  avec  les  ganglions  des 
nerfs  crâniens  mixtes  (trijumeau,  facial,  glossopharyngien,  pneumogastri- 
que). L'auteur  clierche  ainsi  à  établir  l'homologie  sériale  des  ganglions  des 
nerfs  crâniens  mixtes  et  des  organes  de  sens  spécialisés.  Mais  il  n'étend  pas 
cette  homologie  aux  ganglions  spinaux  qui  n'ont  pas  la  même  valeur  mor- 
phologique que  les  ganglions  des  nerfs  crâniens  malgré  que  leur  structure 
histologique  et  leurs  i)ropriétés  fonctionnelles  ne  diffèrent  guère  de  celle 
du  ganglion  de  Gasser  ou  du  ganglion  noueux  du  pneumogastrique.  Ces  dé- 
monstrations découlent  des  données  embryologiques  actuellement  connues 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    173 

et  résultent  d'un  grand  nombre  d'observations  faites  par  l'auteur.  En  tirant 
des  déductions,  peut-être  un  ])eu  hardies,  des  faits  révélés  par  l'embryologie, 
l'auteur  croit  pouvoir  fournir  ainsi  la  preuve  du  transformisme  dans  l'évolu- 
tion des  éléments  nerveux  et  des  organes  de  sens.  Cette  preuve  serait  fournie 
par  ces  faits  que  les  ganglions  des  nerfs  crâniens  mixtes  se  développent  par 
des  processus  différents,  bien  qu'ils  aient  la  même  structure  et  les  mêmes 
fonctions  chez  l'adulte,  et  quelcs  ganglions  des  nerfs  crâniens  s'édifient  suivant 
les  lois  qui  président  à  la  formation  des  organes  des  sens.  —  M.  Mendelssuhn. 

Parker  (G.  H.).  —  Origine  et  signification  du  système  nerveux  primitif. 
—  Mécanisme  «  neiiromusciilaire  ».  P.  pose  sous  ce  nom  un  schéma  physio- 
logique plus  étendu  que  celui  du  système  nerveux  ordinaire  :  récepteurs  ou 
organes  des  sens  (partie  périphérique  de  neurones  sensoriels),  recevant  les 
excitations  et  produisant  les  impulsions  ;  ajusteurs  ou  organes  nerveux  cen- 
traux (après  les  fibres  nerveuses  de  liaison,  les  extrémités  centrales  des  neuro- 
nes sensoriels  et  moteurs,  et  les  neurones  associateurs),  pour  régler  la  réponse 
et  chez  les  animaux  supérieurs  conserver  la  mémoire  ;  effecteurs,  muscles, 
organes  électriques,  glandes  etc.  (eux-mêmes  reliés  aux  ajusteurs  par  des 
fibres  nerveuses),. pour  les  réactions.  —  Evolution.  P.  n'admet  cette  appa- 
rition chez  les  cœlentérés,  ni  indépendante  poux  les  éléments  nerveux  et 
musculaires  (Claus,  Chun),  ni  simultanée  soit  avec  cellules  primitives  neuro- 
musculaires (Kleinenberg),  soit  avec  production  par  l'épithélium  de  cellules 
déjà  distinctement  sensorielles,  ganglionnaires,  musculaires  (Frères  Hert- 
wig).  Dans  la  série  ascendante  il  y  a  une  progressive  mise  en  rapport  des 
parties  dans  un  ensemble  de  plus  en  plus  concentré.  Ce  n'est  d'abord  que 
pour  les  fonctions  de  nutrition  et  de  reproduction  (plus  ou  moins  suivant  le 
type  gastrula).  Puis,  pour  réaction  aux  excitations,  apparaissent  des  effec- 
teurs indépendants  :  chez  les  Spongiaires,  on  n'a  pas  trouvé  de  traces  d'élé- 
ments nerveux;  P.  le  confirme  chez  StyloteUa  anatomiquement  et  physiolo- 
giquement;  car  si  aux  orifices  il  y  a  des  réponses  à  l'action  de  l'eau,  elles 
sont  très  lentes  et  par  suite  dues  à  une  excitation  directe.  Ensuite,  chez  les 
Cœlentérés,  apparaissent  des  récepteurs  pour  perfectionner  l'excitation. 
La  coordination  s'ajoute  par  des  ajusteurs,  mettant  en  rapport  grâce  aux 
éléments  nerveux  :  chez  les  Cœlentérés  ce  rapport  n'est  guère  plus  que  diffus, 
ce  qui  permet  l'isolement  de  parties  du  corps,  cependant  déjà  avec  une  cer- 
taine coordination  (progressivement  Hydre,  Actinie,  Méduse);  chez  les  ani- 
maux plus  élevés,  la  concentration  se  développe.  D'autre  part  pour  accroître 
les  muscles,  les  organes  nerveux,  le  métabolisme,  s'établissent  les  systè- 
mes circulatoire,  respiratoire,  excréteur.  Enfin,  chez  les  animaux  supé- 
rieurs, par  le  développement  du  système  nerveux,  la  centralisation  atteint 
son  plus  haut  degré,  jusqu'à  l'activité  consciente.  —  Aug.  Michel. 

Cohn  (Ludwig).  —  La  question  de  Vorientation  des  Cestodes.  —  L'opinion 
ancienne  était  que  la  région  portant  des  ventouses  et  des  crochets  correspon- 
dait à  la  tête.  Une  comparaison  avec  les  Trématodes  avait  conduit  à  assimiler 
l'extrémité  fixée  du  Cestode  à  l'extrémité  postérieure  du  Trématode  et  à 
renverser,  par  conséquent,  la  conception  de  l'orientation  du  premier.  Une 
observation  attentive  du  Gyrocotgle  confirme  cette  opinion,  mais  suivant  une 
conception  nouvelle.  La  considération  du  système  nerveux  amène  à  recon- 
naître que,  chez  Gyrocotyte,  l'extrémité  portant  la  ventouse  est  l'antérieure  et 
l'entonnoir  servant  à  la  fixation,  la  postérieure,  le  développement  du  système 
nerveux  à  cette  extrémité  ayant  une  signification  physiologique  et  non  mor- 
phologique. Or,  chez  le  Tsenia,  l'extrémité  fixée  correspond  à  l'entonnoir 


174  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

du  Gyrocotyle.  Donc,  le  Txnia  est  fixé  par  son  extrémité  postérieure  et  le 
développement  du  système  nerveux  à  son  niveau  s'explique  de  même  par 
des  raisons  physiologiques.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Figdor  ("W.).  —  Passage  des  feuilles  staminales  aux  feuilles  carpellaires 
chez.  Jlumulus  Japonicus  et  cause  déterminant  ce  phénomène .  —  Chez  des  exem- 
plaires nains  et  à  feuilles  panachées  de  Humulus  japonicus,  espèce  normale- 
ment diclive,  l'auteur  mentionne  l'apparition  de  fleurs  hermaphrodites  pré- 
sentant des  feuilles  staminales  transformées  en  tout  ou  en  partie  en  carpelles. 
Il  rattache  cette  anomalie  au  nanisme  provoqué  par  l'action  simultanée  d'une 
faible  intensité  lumineuse  jointe  à  une  basse  température.  —  P.  Jaccard. 

8)  Feuillets. 

Ebner  (V.  V.).  —  Développement  des  tissus  et  phylogénèse.  —  On  est 
frappé  des  ressemblances  que  présentent  les  tissus  dans  des  espèces  ani- 
males très  éloignées  les  unes  des  autres;  il  en  est  ainsi  pour  les  muscles, 
pour  les  tissus  de  soutien,  etc.  Des  phénomènes  de  convergence,  d'adapta- 
tion structurale  à  la  fonction  rendent  compte  de  ces  ressemblances.  La  doc- 
trine de  la  spécificité  des  feuillets  peut  être  considérée  comme  surfaite,  de 
par  les  faits  de  totipotentialité  des  blastomères,  par  la  diversité  des  espèces 
tissulaires  fournies  par  chacun  des  différents  feuillets,  par  la  continuité 
matérielle  entre  éléments  de  divers  tissus,  par  les  phénomènes  de  méta- 
plasie.  Les  tissus  sont  en  effet  plus  malléables  et  plus  fluides  en  quelque 
sorte  que  le  type  d'organisation,  et  les  cellules  indifférentes  provenant  de 
plasmas  germinatifs  très  éloignés  peuvent  par  convergence  fonctionnelle 
prendre  des  structures  semblables.  Il  serait  vain  de  tenter  une  phylogénèse 
des  tissus,  qui  serait  indépendante  du  type  d^'organisation  ;  une  telle  tentative 
aboutirait  à  des  contradictions  insolubles,  à  confondre  des  substitutions 
fonctionnelles,  des  convergences,  des  continuités  matérielles  des  tissus  avec 
des  processus  de  développement  réels.  La  loi  biogénétique  ne  peut  s'ap- 
pliquer aux  tissus;  car  on  n'imagine  pas  un  vertébré  anccstral,  dont  le  tissu 
de  soutien  ne  serait  fait  que  de  la  forme  embryonnaire  de  ce  tissu,  c'est-à- 
dire  de  mésenchyme  gélatineux.  —  A.  Pbenant. 

2^  Composition  chlmique  des  substances  de  l'organisme. 

Rosenthal  (J.).  —  Les  ferments  et  leur  activité.  —  Le  mécanisme  de  l'ac- 
tion des  ferments  est,  en  général^  très  peu  clair.  De  même  que  les  catalysa- 
teurs,  on  les  considère  comme  des  substances  intermédiaires  sans  que  cette 
explication  contribue  à  rendre  le  problème  plus  clair.  Dans  beaucoup  de  cas 
cette  action  intermédiaire  est  peut-être  de  nature  chimique;  les  ferments 
peuvent  aider  à  réaliser  des  combinaisons  chimiques  intermédiaires  qui 
sont  rapidement  détruites  et  disparaissent  de  nouveau,  de  sorte  que  ce  pro- 
cessus peut  continuer  indéfiniment.  Liebig  et  Naegeli  ont,  d'autre  part,  jeté 
les  bases  d'une  explication  plutôt  physique  de  Tactivité  des  ferments.  R.  est 
disposé  à  accepter  cette  ex})lication  et  à  la  formuler  de  la  façon  suivante, 
en  l'adaptant  à  nos  connaissances  actuelles  de  la  structure  des  matières 
organiques  :  Les  ferments  sont  des  substances  chimiques  très  compliquées, 
dont  les  atomes  ou  groupes  d'atomes  sont  en  mouvement  continuel,  de  sorte 
qu'à  l'intérieur  de  leurs  molécules  il  y  a  une  grande  réserve  d'énergie.  Au 
contact  avec  d'autres  matières  également  très  compliquées  les  ferments  leur 
communiquent  l'énergie  représentée  par  les  mouvements  de  ces  atomes. 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    175 

Celle-ci  peut  passer  tout  entière  ou  en  partie  sur  les  substances  rencontrées 
par  les  ferments.  De  cette  façon  la  rapidité  des  mouvements  des  atomes  à 
l'intérieur  des  matières  entrées  en  contact  avec  les  ferments  peut  être  aug- 
mentée à  tel  degré  que  l'affinité  qui  les  régit  est  surmontée  sur  certains 
points  des  molécules  et  que  des  groupes  d'atomes  se  détachent  de  l'ensemble 
de  la  molécule  :  autrement  dit,  les  matières  en  question  sont  dédoublées. 

Or,  R.  s'est  dit  que  si  cette  hypothèse  était  fondée  on  devrait  pouvoir  la 
vérifier  en  faisant  agir  sur  des  matières  qui  peuvent  être  dédoublées  par 
des  ferments  quelque  autre  forme  d'énergie.  Et  il  a,  en  effet,  réussi  à  obte- 
nir, en  se  servant  d'un  soléno'i'de,  le  dédoublement  de  l'amidon,  des  protéines 
et  d'autres  substances  organiques  par  l'action  de  courants  électro-magnéti- 
ques à  ondes  d'une  certaine  fréquence.  L'amidon,  par  exemple,  est  dédoublé 
par  des  courants  électriques  de  440  à  480  oscillations  et  cela  de  la  même 
façon  que  par  l'action  d'une  diastase.  Le  travail  des  ferments  hydrolytiques 
peut,  par  conséquent,  être  fait  par  des  oscillations  électromagnétiques  d'une 
certaine  fréquence.  —  J.  Stroiil. 

Rohonyi  (K.).  —  Action  des  ferments  et  dissociation  èlectroli/lique.  — •  La 
comparaison  de  la  conductivité  électrique  d'une  solution  de  ferment  actif 
famylase,  invertine,  pepsine)  avec  celle  inactivée  par  chauffage  donne,  dans 
ce  dernier  cas,  un  chiffre  plus  élevé.  Mais  ceci  ne  tient  qu'à  l'évaporation 
d'eau  pendant  l'ébullition  et  l'addition  d'eau  à  une  solution  de  ferment  inac- 
tif fait  disparaître  cette  différence.  Dans  l'hydrolyse  de  l'amidon,  la  conduc- 
tivité électrique  augmente  par  suite  de  la  mise  en  liberté  des  sels  absorbés 
par  l'amidon;  si  on  a  soin  d'opérer  sur  un  corps  sans  cendres  —  le  saccha- 
rose —  la  conductivité  électrique  reste  constante  pendant  toute  l'hydrolyse. 
La  concentration  en  ions  H  reste  constante  pendant  l'action  de  l'amylase  et 
de  l'invertine.  —  E.  Terroine. 

Armstrong  (E.  Frankland).  —  Les  oxydases.  —  Les  opinions  sont  par- 
tagées sur  la  nature  des  diastases;  pour  les  uns,  elles  sont  des  enzymes  et 
pour  les  autres  des  catalyseurs  inorganiques  dans  un  substratum  colloïdal. 
Les  oxydases  contiennent  invariablement  de  faibles  traces  de  substances  mi- 
nérales, sels  de  manganèse,  de  fer  et  de  calcium,  que  l'on  ne  peut  séparer 
par  la  purification  la  plus  soignée.  Leur  manière  d'être  peut  être  imitée  au 
moyen  de  suspensions  colloïdales  de  quelques  sels  inorganiques.  Euler  a 
montré  récemment  que  la  laccase  de  Medicago  saliva  peut  être  purifiée 
jusqu'à  ce  qu'elle  consiste  en  un  mélange  de  sels  organiques  de  calcium  et 
d'acide  oxalique.  D'un  autre  coté,  Bach  émet  l'opinion  que  les  sels  miné- 
raux ne  sont  point  une  partie  intégrante  des  oxydases.  Beaucoup  de  faits 
plaident  en  faveur  de  la  nature  enzymatique  des  diastases.  — ■  F.  Péchoutre. 

b)  Jones  (AV.).  —  Sur  les  agents  jiliijsiologiques  qui  interviennent  dans  la 
f'eruienlation  des  nucléijies,  avec  considération  spéciale  de  quatre  désamidases 
indépendantes.  —  Dans  un  autre  travail  (voir  Jones  a),  l'auteur  a  montré  que 
le  pancréas  de  porc  n'exerce  sur  l'acide  guanylique  ni  désamination  ni 
libération  de  purines.  Mais  cela  ne  prouve  pas  que  l'acide  guanylique  n'est 
pas  modifié;  il  peut,  en  effet,  perdre  son  acide  phosphorique  avec  formation 
de  guanosine  d'après  le  processus  suivant  : 

HoPO.',.  QiHgOa.  CsHaNiOlNHo)  +  HoO  ==  C;iH90.i.  QiHaNiOlNH^)  +  H^PO;. 

On  sait,  en  effet,  que  les  travaux  de  Haiin  et  Giret,  Iwanoff,  etc.,  ont 
montréque,  sous  l'influence  delà  levure  et  des  extraits  de  glande,  les  acides 
nucléiques   libèrent  de  l'acide  phosphorique;    toutefois,  cette  libération   a 


176  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

toujours  été  observée  simultanément  avec  une  libération  de  bases  puriques. 
Depuis  peu,  Levene  et  Medigreceanu  ont  étudié  l'action  des  organes  du  cl)ien 
sur  des  substances  nucléiniques  ;  ils  ne  peuvent  se  former  d'opinion  en  em- 
ployant la  méthode  optique  que  J.  avait  lui-même  utilisée. 

J.  reprend  alors  la  question  par  la  recherche  directe  de  Tacide  phospho- 
rique;  les  résultats  sont  alors  incontestables  :  sous  l'action  du  pancréas  de 
porc,  l'acide  guanylique  perd  son  acide  phospliorique  et  donne  ainsi  nais- 
sance à  de  la  guanosine;  la  guanosine,  elle,  reste  inattaquée.  11  constate,  en 
outre,  qu'il  y  a  libération  d'acide  phosphorique  au  cours  de  l'autodigestion 
des  extraits  de  foie,  de  rate  et  de  pancréas  et  lors  de  l'action  de  ces  extraits 
sur  l'acide  guanylique  et  l'acide  thymonucléinique. 

On  peut  suivre  maintenant,  en  se  servant  des  travaux  de  Levene  et  Jacobs, 
la  dégradation  des  acides  nucléiniques.  On  peut,  en  effet,  considérer  ce 
corps  comme  un  dinucléotide  : 

IIO  H       !  OH    HO  j  II 

CsHsOal  C5H2N,(NH2) 
adéinosine 

OH  HO  I         H 
C^ngOal  CsH^N^OlNH^) 

gualnosine. 

L'un  des  nucléotides  contient  dur/-ribose  et  de  la  guanine,  l'autre  du  ^^ri- 
bose  et  de  l'adénine.  On  peut  donc  voir,  à  la  fin  d'une  action  diastasique,  à 
quelle  substance  on  a  affaire. 

On  peut  ainsi  montrer  que  le  pancréas  agissant  sur  l'acide  tliymonucléi- 
nique  libère  de  l'acide  phosphorique  avec  formation  de  guanosine  et  d'adé- 
nosine.  Le  premier  corps  n'est  pas  modifié,  car  une  hydrolyse  des  produits 
formés  donne  de  la  guanine;  par  contre,  l'adénosine  est  désaminée  et  trans- 
formée en  inosine  (on  trouve,  en  effet,  de  l'iiypoxantliine  par  hydrolyse).  Le 
pancréas  contient  donc  une  adénosine-désamidase  et -pas  de  guanosine-désa- 
midase.  On  peut,  par  contre,  par  des  procédés  analogues,  montrer  l'existence 
de  ce  ferment  dans  le  foie,  par  suite  des  produits  formés  au  cours  de  l'autodi- 
gestion. Ces  deux  ferments  sont  donc  bien  distincts. 

D'autre  part,  le  foie  de  porc  contient  l)ien  de  l?i  guanonine-désamidase^  mais 
ne  contient  pas  de  guanase;  il  y  a  donc  là  une  nouvelle  distinction  à  établir. 

Enfin,  J.  trouve  que  le  foie  de  chien,  le  foie  de  lapin,  beaucoup  de  tissus 
humains,  tousles  tissus  du  rat  produisent  de  l'hypoxanthinepar  autodigestion, 
mais  sont  incapables  de  transformer  l'adénine  en  hypoxantliine;  il  y  a  donc 
une  adénosinc-désam  idase  indépendante  de  ïadciiase.  On  peut  donc  compter 
quatre  désamidases  distinctes.  —  E.  Terroine. 

a)  Jones  ("W.).  —  Sur  les  tmclmses.  —  Les  recherches  portent  sur  un  nu- 
cléotide  :  Vacide  guanylique ,  lequel,  par  sa  décomposition,  donne  naissance 
à  une  seule  base  purique,  la  guanine.  Cet  acide  présente,  au  point  de  vue 
expérimental,  l'avantage  que  sa  présence  dans  une  solution  n'empêche  pas 
la  précipitation  des  bases  puriques  libres  par  les  rcaciifs  argentique  ou  cui- 
vrique.  Faisant  agir  différents  extraits  sur  l'acide  guanylique,  on  constate 
que  l'extrait  de  rate  de  hœxxï  décompose  rapidement  l'acide  guanylique  en 
donnant  naissance  à  de  la  xanthine,  alors  que  l'extrait  de  pancréas  de  porc 
ne  donne  pas  ce  résultat.  On  constate  seulement,  dans  le  cas  de  l'extrait  de 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    177 

pancréas,  après  une  digestion  prolongée,  la  présence  en  quantité  très  faible 
d'un  mélange  de  xantliine  et  d'hypoxantliine,  mélange  qu'on  trouve  aussi  bien 
dans  le  témoin  que  lors  de  l'addition  de  l'acide  guanylique.  Ces  bases  pro- 
viennent donc  de  Tautodigestiou  de  la  glande.  Il  y  a  donc  lieu  de  penser 
que  la  rate  contient  une  (laanylas^e,  alors  que  le  pancréas  n'en  contient  pas. 
—  E.  Terroine. 

h)  Levene  (P.  A.)  et  Medigreceanu  (F.).  — L'action  des  sucs  digestifs , sur 
les  acides  nucléiniques.  —  On  sait  combien  peu  nous  sommes  avancés  dans 
la  (juestion  de  la  digestion  des  substances  nucléiniques.  Les  recherches  de 
Levene  et  Jacobs  ayant  apporté  des  renseignements  précis  sur  la  structure 
de  ces  corps,  une  telle  étude  devait  être  reprise.  C'est  ce  que  font  L.  et 
M.  en  soumettant  à  l'action  des  sucs  gastrique,  pancréatique  et  intestinal 
des  substances  nucléiniques  plus  ou  moins  complexes  :  inosine,  cytidine, 
acide  guanylique,  nacléotides  à  bases  pyrimidi(pies,  acide  nucléique  de  le- 
vure, acide  thymonucléinique.  —  h'inosine,  la  guanoait^e  et  la  cytidine  ne  sont 
attaquées  par  aucun    suc  ou  mélange  de    suc.  — Acide  guanylique.   N'est 
attaqué  ni  par  le  suc  gastrique  ni  par  le  suc  pancréati(pie.  Sous  l'influence 
du  suc  intestinal  on  observe  un  trouble  de  la  solution,  la  formation  d'un  pré- 
cipité cristallin,  une  diminution  marquée  du  pouvoir  rotatoire  du  liquide 
surnageant.  11  y  a  donc  séparation  de  l'acide  phosphorique  de  la  guanosine 
qui  cristallise  en  précipitant.  —  Auclêotides   pyriuiidiques.  Ne   sont  atta- 
qués ni  par  le  suc  gastrique  ni  par  le  suc  pancréatique.  Sous  l'action  du  suc 
intestinal  il  y  a  libération  d'acide  phosphorique.  Mais  la  réaction  est  très  faible. 
—  xin'de  nucléique  de  levure.  Rien  d'important  à  noter  sous  l'action  du  suc 
gastrique  ou  du  suc  pancréatique.  Sous  l'influence  du  suc  intestinal,  on 
observe  les  faits  suivants  :  une  chute  très  rapide  du  pouvoir  rotatoire;  la 
solution  contient  de  l'acide  phosphorique  libre,  mais  ne  réduit  pas  la  liqueur 
de  Fehling.  La  réduction  est  très  prononcée  après  hydrolyse  par  les  acides 
minéraux.  Il  est  probable  que  l'acide  nucléinique  est  dédoublé  en  mononu- 
cléotides  et  qu'ensuite  ces  mononucléotides  sont  décomposés  en  acide  phos- 
phorique et  un  complexe  organique  qui  reste  inattaqué.  —  Acide  thymonucléi- 
nique.  Se  comporte  de  la  même  manière  que  l'acide  nucléique;  toutefois, 
la  dégradation  est  beaucoup  moins  intense.  —  E.  Terroine. 

Amberg  (S.)  et  Jones  ("W.).  —  Sur  les  ferments  qui  provoquent  le  dédou- 
blement des  substances nucléiniqîies  avec  considérations  spéciales  sur  la  forma- 
tion d'hypoxanthine  en  absence  d'adénase.  —  Après  avoir  établi  par  hydro- 
lyse la  constitution  de  la  molécule  d'acide  nucléinique,  Levene  et  Jacobs 
montrent  que,  à  partir  des  nucléotides,  on  peut,  par  séparation  d'acide  phos- 
phorique, obtenir  deux  nucléosides  :  la  guanosine  et  l'adénosine.  La  guano- 
sine est  un  composé  de  guanine  et  de  d-ribose,  elle  donne  de  la  guanine 
libre  par  hydrolyse;  l'adénosine  est  un  composé  d'adénine  et  de  d-ribose, 
elle  donne  de  l'adénine  par  hydrolyse.  Par  l'action  de  l'acide  azotique  on 
obtient  les  aminonucléosides  correspondants  :  xanthosine  et  inosine.  Or, 
les  organes  peuvent  accomplir  un  grand  nombre  de  ces  dégradations.  Les 
recherches  des  auteurs  portent  particulièrement  sur  la  formation  de  l'hy- 
poxanthine. 

Voici  tout  d'abord  les  faits  expérimentaux  qu'ils  constatent  : 

La  guanine  additionnée  à  du  foie  de  chien  est  transformée  en  xanthine  ; 
le  foie  contient  donc  une  guanase  ; 

Ladénine  additionnée  à  du  foie  de  chien  n'est  pas  transformée  en  hypo- 
xanthine  ;  le  foie  do  chien  ne  contient  donc  pas  d'adénase  ; 

l'année  biologique,   XVI.    1911.  12 


178  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

L'acide  nucléinique  additionné  à  du  foie  de  chien  donne  naissance  à  la  fois 
à  de  la  xanthine  et  de  l'hypoxanthine. 

Comment  comprendre  ces  résultats  qui  apparaissent  comme  contradictoi- 
res? De  la  manière  suivante  :  Au  cours  de  la  digestion  nucléinique,  il  y  a 
tout  d'abord  formation  d'adénosine;  cette  adénosine  est  directement  désami- 
née  par  une  adénosinedésamidase;  elle  se  transforme  ainsi  en  inosine, 
laquelle,  attaquée  par  une  inosine-hydrolase.  est  transformée  en  hypoxan- 
thine .  Il  peut  donc  y  avoir  dégradation  de  l'acide  nucléinique  avec  formation 
d'hypoxanthine  sans  passer  par  l'intermédiaire  obligatoire  de  l'adénine  et, 
par  conséquent,  sans  nécessiter  la  présence  d'adénase.  —  E.  Terroine. 

a)  Levene  (P.  A.)  et  Medigreceanu  (F.).  —  Sur  les  nucléases  {P'^  Mé- 
moire). —  Les  recherches  sur  l'autolyse  ont  montré  que,  au  cours  de  ce  phéno- 
mène, on  observait  une  dégradation  des  nucléines  aboutissant  à  la  formation 
d'acide  phosphorique  libre  et  de  bases  puriques  ou  pyrimidiqucs.  Toutefois, 
l'état  des  connaissances  sur  la  constitution  des  substances  nucléiniques 
était  trop  peu  avancé  pour  qu'il  soit  possible  de  se  rendre  compte  du  méca- 
nisme de  leur  désintégration.  Les  recherches  chimiques  de  Levene  per- 
mettent maintenant  d'aborder  cette  étude.  On  sait,  en  effet,  maintenant  que 
la  molécule  complexe  d'acide  nucléinique  est  constituée  de  nuclèolides:  ces 
nucléotides  comprennent  eux-mêmes  de  l'acide  phosphorique,  un  hydrate  de 
carbone  et  une  base.  On  sait,  de  plus,  que  par  hydrolyse  on  peut  détacher 
soit  l'acide  phosphorique  seul,  laissant  ainsi  un  nucléotide,  soit  la  base 
purique,  laissant  ainsi  l'acide  pliosphorique  conjugué  avec  un  hydrate  de 
carbone.  Or,  de  tels  changements  peuvent  être  suivis  par  les  variations  de 
pouvoir  rotatoire  :  par  exemple,  lors  de  la  décomposition  de  l'acide  inosique, 
si  l'on  obtient  la  conjugaison  acide  phosphorique- d-ribose ,  il  y  a  diminution 
du  pouvoir  rotatoire  ;  si,  au  contraire,  il  y  a  formation  d'inosine,  il  y  a 
augmentation  du  pouvoir  rotatoire.  On  peut  donc  par  ce  moyen,  non  seule- 
ment constater  l'existence  de  la  dégradation,  mais  encore  en  préciser  le 
sens.  Partant  de  ces  observations,  les  auteurs  recherchent  dans  les  différents 
tissus  la  présence  de  ferments  attaquant  les  substances  nucléiniques.  Ils 
font  ainsi  agir  le  pancréas,  le  foie,  le  rein,  le  cœur,  la  muqueuse  de  l'in- 
testin grêle  et  le  sérum  sanguin  sur  l'inosine,  la  cytidine,  l'acide  inosique, 
l'acide  guanylique  et  l'acide  nucléique  de  levure.  Voici  les  principaux  résul- 
tats observés  :  Inosine.  Les  sucs  de  muscle  cardiaque,  de  foie,  de  rein  et  de 
muqueuse  intestinale  hydrolysent  l'inosine,  ils  libèrent  la  base  libre  et  du 
d-ribose.  Le  pancréas  et  le  sérum  sont  sans  action.  Acide  inosique.  Est 
hydrolyse  par  les  mêmes  organes  que  l'inosine. 

Il  n'y  a  à  aucun  moment  ni  formation  d'inosine,  ni  formation  de  complexe 
acide  phosphorique  d-ribose.  Il  semble  qu'à  tous  moments  de  la  réaction  la 
désintégration  est  complète  en  acide  phospliorique,  d-ribose  et  hypo- 
xanthine.  Acide  guanylique.  Le  foie,  le  rein,  le  myocarde,  la  muqueuse 
intestinale  agissent  sur  l'acide  guanylique  comme  sur  l'acide  inosique.  Le 
pancréas  détache  la  guanosine  de  l'acide  guanylique.  Ci/lidine.  Résiste  à 
l'action  de  tous  les  tissus.  Acide  nucléinique  de  levure.  Est  décomposé  en  acide 
phosphorique,  bases  puriques,  d-ribose,  cytidine  et  uridine.  —  E.  Terroine. 

c)  Levene  CP.  A.)  et  Medigreceanu  (F.).  —  Sur  les  nucléases  (  2«  Mé- 
moire).  —  Les  auteurs  résument  dans  ce  mémoire  l'ensemble  de  leurs 
recherches  et  indiquent  comment  on  peut  concevoir  la  dégradation  des  sub- 
stances nucléiniques.  La  molécule  d'acide  nucléinique  étant  complexe,  il  y 
a  lieu  de   rechercher  par  quelle  suite  d'actions  leur  dégradation  complète 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    179 

s'opère.   Considérons  tout  d'abord  ïacide  nucléinique.  L'acide  thymonucléi- 
nique  est  un  polyniicléotide  qui  présente  la  structure  ci-dessous  : 

OH 

\ 

0  =  P  -  0.  C:;  Hs  0,.  C,  H,  N, 

0  =  P-0.  C^HgO:,.  G:;H-.  N3 
0 


0  =.  p  _  0.  C,  Hg  O3.  C,  H,  N   0 

0  =  P  _  0.  C,   Hg  O5.  C,  H3  No  0. 

/ 
OH 

Au  cours  de  la  destruction  les  nucléotides  sont  libérés.  Le  plasma  de  quel- 
ques organes  contient  seulement  des  enzymes  capables  de  détacher  les  nu- 
cléotides sans  apporter  aucune  autre  modification.  Aux  enzymes  qui  accom- 
plissent ainsi  la  dissolution  de  l'acide  nucléinique  en  nucléotides  on  réservera 
le  nom  de  nucléinases.  La  nucléinase  est  pratiquement  présente  dans  tous 
les  organes  ainsi  que  dans  le  suc  pancréatique. 

Passons  maintenant  aux  nuch'-olides.  Ces  corps  sont  des  composés  d'acide 
phosphorique,  d'un  hydrate  de  carbone  et  d'une  base.  Ils  peuvent  donc  être 
hydrolyses  de  deux  manières  :  ou  bien  avec  libération  d'une  base  purique 
et  formation  d'un  éther  phospliorique  hydrocarboné,  ou  bien  par  libération 
d'acide  phosphorique  et  libération  d'un  nucléotide  suivant  le  schéma 
suivant  : 
OH 

0  =  P  -  0.  C,  Hg  O3.  C,  H i.  N,  0  +  H2  0  =  H3  PO;  +  C,o  H^3  N^  0, 

OH  Acide  guanylique  Guanosine 

Le  premier  type  n"a  jamais  été  observé.  Le  second  type  d'action  est  fré- 
quent; c'est  celui  qu'exercent^  entre  autres,  le  plasma  de  pancréas  et  le  suc 
intestinal.  Aux  enzymes  opérant  ainsi  le  clivage  du  nucléotide  en  acide  phos- 
phorique et  nucléoside  on  réservera  le  nom  de  nucléotidase. 

Nous  voici  maintenant  en  présence  des  nucléosides  formés.  Ces  corps 
sont  hydrolyses  par  les  acides  et  les  ferments  de  la  manière  suivante  : 

TT  TT  Tl  TT     

CH..  OH  —  C  —  C  —  C  —  C  -  C;  H  i  N^  O,-;  -f  Ho  0  =  C,  H  ,0  0^  +  C,  H;,  N,  0 
:     OH     OH,    :  ribose 

: 0 : 

Cette  hydrolyse  qui  donne  naissance  à  du  ribose  et  à  une  base  purique 
libre  est  effectuée  par  le  plasma  d'un  grand  nombre  d'organes.  Aux  enzymes 
dédoublant  ainsi  le  nucléoside  en  ribose  et  base  purique  on  donnera  le  nom 
de  nucléosidase. 

Ainsi  se  trouve  établie  d'une  manière  rationnelle,  basée  sur  la  constitution 
des  corps,  la  nomenclature  des  enzymes  qui  interviennent  successivement 
dans  la  dégradation  des  substances  nucléiniques.  —  E.  Terroine. 


180  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Juschtschenko  (A.  J.).  —  Sur  la  teneur  en  nucléase  de  diff'érents  organes- 
dé  l'homme  et  des  animaux.  —  La  nucléase  est  répandue,  mais  en  quantité 
différente  dans  les  organes  de  Tliomme  et  des  animaux.  Les  organes  les 
plus  riches  en  nucléase  sont  le  foie,  le  rein,  la  rate,  le  pancréas  et  la  glande 
thyroïde.  Le  cerveau,  la  glande  surrénale,  le  poumon  et  les  glandes  lym- 
phatiques contiennent  des  quantités  moyennes  de  nucléase;  enfin  le  cœur, 
le  sang,  le  muscle  et  le  sérum  sont  franchement  pauvres  en  nucléase.  Dans 
le  même  organe,  la  quantité  de  nucléase  varie  suivant  l'espèce  animale  à 
laquelle  on  s'adresse.  Ainsi  les  sangs  de  chien,  de  lapin  et  de  bœuf  sont  plus 
riclies  en  nucléase  que  celui  de  l'homme.  Les  foies  de  l'homme,  du  cheval, 
du  bœuf  et  du  lapin  sont  plus  riches  en  nucléase  que  celui  du  chien.  L'âge 
de  l'animal  a  aussi  une  influence  sur  la  richesse  en  nucléase.  Les  organes 
de  chiens  jeunes  sont  en  général  plus  pauvres  en  nucléase  que  ceux  des 
animaux  âgés.  —  E.  Terroine. 

/>)  Tschernoruzki  (M.).  — L'influence  de  l'acide  niicléinique  sur  les  processus 
fermentati l's  dans  l'organ'sme  animal.  —  Afin  d'étudier  l'influence  exercée  par 
l'acide  nucléinique  introduit  régulièrement  dans  l'organisme  sur  les  fer- 
ments de  ce  dernier,  on  administre  à  de  jeunes  chiens  du  nucléate  de  soude 
à  dose  croissante  pendant  5  mois.  La  voie  d'introduction  varie  avec  chaque 
lot  de  chiens  :  per  os,  sous-cutanée,  intra-veineuse,  intra-péritonéale.  Les 
animaux  sont  tués  par  saignée,  on  examine  la  teneur  des  organes  en 
ferments  comparativement  avec  ceux  des  témoins  n'ayant  pas  subi  le  trai- 
tement au  nucléate  de  soude.  Les  ferments  étudiés  sont  :  la  protéase,  l'amy- 
lase,  la  catalase,  la  nucléase,  la  lipase  et  la  lécithase.  Les  animaux  traités 
avec  l'acide  nucléinique  présentent  dans  certains  cas  une  augmentation  des 
ferments  —  surtout  quand  la  voie  d'introduction  est  intra-veineuse.  Cette 
augmentation  est  particulièrement  nette  dans  le  cerveau,  les  poumons,  le 
muscle  et  le  thymus.  —  E.  Terroine. 

Levene  (P.  A.)  et  Meyer  (G.  M.).  —  Sur  l'action  combinée  du  plasma 
musculaire  et  de  l'extrait  de  pancréas  sur  le  glucose  et  le  maltose.  —  Si  l'on 
soumet  une  solution  de  glucose  à  l'action  combinée  du  suc  musculaire  et  de 
l'extrait  pancréatique  on  constate  une  diminution  sensible  du  pouvoir  réduc- 
teur; si  l'on  porte  le  mélange  à  l'ébullition  en  présence  d'acide  chlorhy- 
drique  on  fait  réapparaître  le  pouvoir  réducteur  primitif.  Il  n'y  a  donc  pas 
eu  glycolyse,  comme  le  pensait  Coiinheim,  mais  probablement  condensation, 
comme  l'avait  observé  Hall.  L'organe  préparé  à  partir  du  liquide  soumis  à 
l'action  combinée  des  plasmas  conduit  à  penser  que  le  produit  formé  est  du 
maltose.  —  E.  Terroine. 

Mathews  (P.  A.)  et  Glenn  (T.  H.).  —  La  composition  de  l'invertine.  — 
La  préparation  sur  laquelle  portent  les  recherches  chimiques  des  auteurs  est 
obtenue  par  la  méthode  de  0.  Sullivan  et  Thompson  par  autodigestion  de  la 
levure  et  précipitation  par  l'alcool.  Elle  contient  1  9^  de  cendres  (phosphates 
surtout)  et  2,2  %  d'azote.  Lorsque  le  taux  de  l'azote  s'abaisse  au-dessous  de 
2,2  %  la  préparation  est  moins  active;  elle  est  presque  inactive  pour  une 
teneur  en  azote  de  1  %.  La  partie  essentielle  de  la  préparation  semble  être 
une  gomme,  une  mannosane;  l'hydrolyse  de  l'invertine  donne  en  effet  76  % 
de  son  poids  en  sucre  réducteur.  Cette  gomme  est  unie  à  une  protéine  qui 
contiendrait  3,5  %  de  tyrosine.  —  E.  Terroine. 

a)  Euler  (H.)  et  Kullberg  (S.).  —  Sur  la  purification  de  l'invertine.  —  On 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.     ISI 

prépare  le  ferment  en  partant  du  suc  produit  par  l'autolyse  de  la  levure  ;  les 
albumines  sont  ensuite  précipitées  par  l'acétate  de  plomb  et  le  kaolin.  La 
préparation  ainsi  obtenue  est  très  active  et  ne  contient  que  4,59  96  d'azote. 
Par  dialyse  on  abaisse  la  teneur  en  azote  à  1,55  9e  et  on  diminue  cependant 
très  peu  l'activité  diastasique.  Les  auteurs  peuvent,  à  l'aide  de  cette  prépara- 
tion, vérifier  la  loi  de  Hudson  :  proportionnalité  directe  absolue  entre  la  con- 
centration du  ferment  et  la  vitesse  de  réaction.  —  E.  Terroine. 

h)  Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Oxydation  des  acides  citrique,  malique  et 
fumarique  par  les  tissus  animaux.  —  L'addition  des  acides  citrique,  malique 
et  fumarique  à  une  purée  d'organe  d'origine  différente  augmente  les 
échanges  gazeux  de  cet  organe;  le  quotient  respiratoire  augmente  et  atteint 
environ  1,33  (expériences  faites  avec  le  muscle,  le  foie,  le  rein)  dans  le  cas 
des  acides  malique  et  fumarique.  Même  fait  est  observé  quand  on  ajoute  de 
l'acide  citrique  au  muscle  broyé.  Ce  quotient  respiratoire  élevé  indique  que 
les  acides  additionnés  sont  brûlés  par  les  tissus  :  l'acide  citrique  brûle  le 
plus  facilement;  viennent  ensuite  l'acide  fumarique  puis  l'acide  malique  qui 
se  place  en  dernier  lieu.  L'oxydation  la  plus  forte  se  fait  dans  le  muscle,  le 
foie  et  le  rein.  II  existe  un  parallélisme  entre  la  respiration  principale  des 
tissus  et  leur  pouvoir  oxydant  vis-à-vis  des  acides  étudiés  :  les  deux  dimi- 
nuent après  la  mort.  Le  lavage  du  tissu,  ou  son  traitement  par  l'alcool  ou 
l'acétone  nuit  à  son  pouvoir  oxydant.  Les  oxydations  se  font  aussi  bien 
dans  un  milieu  neutre  que  légèrement  acide  ou  alcalin.  L'optimum  de 
l'action  se  place  à  70".  L'oxydation  se  fait  mieux  dans  l'oxygène  que  dans 
l'air.  Sa  vitesse  augmente  dans  une  certaine  mesure  avec  la  concentration 
des  acides;  elle  diminue  à  mesure  que  l'action  se  prolonge.  Le  chlorure  de 
sodium  à  petite  dose  augmente  les  oxydations,  à  dose  plus  élevée  il  les 
empêche.  Le  fluorure  de  sodium  à  concentration  moyenne  augmente  quel- 
quefois les  oxydations  des  acides  étudiés.  L'acide  prussique,  les  aldéhydes 
salicylique  et  formique,  la  bile  même  à  faible  concentration  empêchent  les 
oxydations.  —  E.  Terroine. 

Lapidus  (H.).  —  Vamylase  cl  la  lécithine  du  commerce.  —  La  lécithine 
«  Agfa  »,  employée  soit  en  solution  dans  l'eau,  soit  en  solution  dans  l'alcool 
métliylique,  retarde  nettement  l'action  de  l'amylase  salivaire.  L'alcool  méthy- 
lique  à  la  concentration  employée  est  inactif.  On  observe  la  même  action 
de  la  lécithine  sur  l'amylase  du  pancréas.  L'empêchement  obtenu  est  sur- 
tout net  si  on  prend  soin  d'employer  une  solution  aqueuse  de  lécithine,  car 
l'alcool  méthylique  a  par  lui-même  une  action  accélérante  sur  l'amylase 
pancréatique,  ce  qui  masque  l'action  propre  de  la  lécithine.  Les  mêmes 
faits  s'observent  sur  l'amylase  de  l'extrait  de  muqueuse  intestinale  de  bœuf. 
La  lécithine  en  solution  aqueuse  ou  alcoolique  exerce  une  action  empêchante 
sur  l'amylase  du  sang,  à  condition  de  se  maintenir  à  la  température  de  la 
chambre.  Par  contre,  à  37<^  et  surtout  si  le  sang  a  été  préalablement  traité 
par  l'éther,  la  lécithine  a  une  action  nettement  activante.  —  E.  Terroine. 

Starkenstein  (E.).  —  Sur  Vindépendance  de  l'action  de  l'amylase  des  li- 
poïdes.  —  Afin  d'élucider  l'action  des  lipoïdes  sur  l'amylase,  l'auteur  étudie 
comparativement  l'action  sur  l'amidon  d'un  extrait  de  foie  de  lapin  tel  quel 
et  après  son  extraction  par  l'alcool-éther  et  le  toluène.  En  aucun  cas  l'extrac- 
tion n'a  influencé  l'action  amylolytique  du  foie  ;  l'action  de  l'amylase  est  donc 
indépendante  des  lipoïdes.  —  E.  Terroine. 


182  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Bang  (I.).  —  Hecherches  sur  les  amylases.  —  Étude  méthodique  de  l'ac- 
tion de  TamyLise  de  la  salive  dialysée  sur  Tamidon  soluble  de  Merck.  La 
dialyse  diminue  l'action  de  Tamylase  salivaire,  sans  l'abolir  totalement, 
comme  c'est  de  règle  pour  l'amylase  pancréatique.  De  même  l'action  préa- 
lable par  l'alcool,  suivie  de  dialyse,  n'inactive  qu'incomplètement  l'amylase 
salivaire.  L'optimum  de  concentration  de  NaClestde  1  :  33000.  ce  qui  corres- 
pond à  une  concentration  de  salive  à  0.5%  de  NaCl.  Toutefois,  le  ferment 
supporte  des  quantités  beaucoup  plus  grandes  de  NaCl,  son  action  est  pour 
ainsi  dire  la  même  en  présence  de  6,5  %  de  NaCl,  la  diminution  d'action 
n'est  nette  que  quand  la  concentration  en  NaCl  atteint  13  "/q.  —  L'addition 
de  phosphate  disodique  empêche  l'action  de  l'amylase  salivaire,  l'action  est 
plus  forte  sur  la  salive  préalablement  dialysée.  L'addition  de  petites  quan- 
tités de  chlorure  de  sodium  à  un  mélange  de  salive  dialysée  et  de  phosphate 
disodique  supprime  l'inhibition  exercée  par  ce  dernier.  Le  phosphate  mono- 
sodique  agit  tout  autrement  :  il  a  une  action  activante  à  très  petite  dose;  à 
ime  dose  plus  élevée  il^exerce  une  action  empêchante  qui  n'est  pas  suppri- 
mée par  l'addition  de  chlorure  de  sodium.  Cette  action  empêchante  est 
inhibée  à  son  tour  lors  de  l'addition  du  phosphate  disodique.  Le  chlorure  de 
sodium  n'exerce  pas  son  influence  activante  en  présence  de  la  lécithine 
sur  la  salive  dialysée.  Par  contre,  le  phosphate  disodique.  qui  par  lui-même 
empêche  l'action  de  l'amylase,  l'active  quand  on  opère  en  présence  de  léci- 
thine. L'action  particulière  du  phosphate  monosodique  ne  change  pas  en 
présence  de  lécithine.  L'étude  comparée  de  l'action  de  l'amylase  salivaire 
sur  l'amidon  et  sur  le  glycogène  montre  que  la  digestion  est  deux  fois  plus 
lente  dans  le  dernier  cas.  Le  chlorure  de  sodium  exerce  ici  une  forte  action 
réactivante  vis-à-vis  de  la  salive  dialysée,  le  phosphate  disodique  suspend 
l'action  du  ferment,  le  monophosphate  a  une  action  activante,  l'addition  de 
lécithine  reste  sans  influence.  —  E.  Terroine. 

■Wohlgemuth  (J.).  —  Recherches  sur  les  amylases.  Influence  ilu  sérum,  de 
la  lymphe  et  des  sucs  de  presse  des  organes  sur  l'action  de  Vamylase.  — 
L'amylase  du  suc  pancréatique  (provenant  d'une  fistule  pancréatique  chez 
l'homme)  est  activée  par  le  sérum.  Cette  activation  est  nette,  même  quand 
la  dose  du  sérum  employée  est  faible.  Le  sérum  possédant  le  plus  fort 
pouvoir  activant  est  celui  du  chien,  puis  viennent  le  mouton  et  le  lapin, 
ensuite  se  placent  l'homme,  le  rat,  le  cheval,  le  loup  et  la  chèvre.  La  sub- 
stance activante  n'entre  pas  en  combinaison  avec  le  ferment,  son  action  est 
comparable  à  celle  de  NaCl.  L'amylase  provenant  du  foie,  du  rein  ou  du 
muscle  est  activée  par  le  sérum.  La  lymphe  possède  aussi  une  substance 
activant  l'amylase;  cette  substance  est  soluble  dans  l'alcool  et  résiste  à 
l'ébullition.  —  E.  Terruine. 

"Waentig  (P.)  et  Steche  (O.).  —  Sur  la  décomposition  diastasique  de  Veau 
oxygénée.  —  Travail  très  étendu  sur  les  conditions  d'action  de  la  catalase  du 
sang  et  dont  voici  les  résultats  essentiels.  La  vitesse  de  la  réaction  de  décom- 
position de  l'eau  oxygénée  par  la  catalase  du  sang  n'est  pas  une  réaction  du 
premier  ordre  ;  la  vitesse  de  la  décomposition  n'est  pas,  en  effet,  proportion- 
nelle à  la  concentration  en  eau  oxygénée.  La  purification  de  la  solution 
diastasique,  c'est-à-dire  l'enlèvement  de  toutes  les  substances  étrangères,  qui 
donne  une  plus  grande  sensibilité  au  ferment  vis-à-vis  des  agents  nocifs,  ne 
paraît  avoir  qu'une  très  faible  importance  sur  le  cours  de  la  réaction.  Comme 
Senter  l'avait  fait  observer,  l'eau  oxygénée  exerce  sur  la  solution  diastasique 
une  action  destructrice  très  nette,  et  cela  même  à  0'^  et  à  la  concentration 


o 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.      18^ 

N/80.  L'un  des  facteurs  qui  modifient  le  plus  la  vitesse  de  réaction,  c'est  la 
réaction  du  milieu.  A  0'^  la  réaction  est  la  plus  rapide  en  milieu  neutre.  A 
des  températures  plus  élevées  l'optimum  demande  une  certaine  concentration 
en  ions  H,  de  telle  manière  que,  si  l'on  chasse  l'acide  carbonique  de  l'eau 
distillée  employée,  on  diminue  la  vitesse.  Si  à  0'^  on  ajoute  un  acide,  on  di- 
minue considérablement  la  vitesse  de  réaction;  la  saturation  à  0°  par  CO"^ 
détermine  un  tel  phénomène.  —  E.  Terroine. 

Spindler  (F.).  —  Sur  la  catalase  du  lait.  —  La  quantité  d'oxygène 
dégagée  par  la  catalase  du  lait  varie  suivant  les  conditions.  Le  lait  de  vache 
normal  frais  donne  de  0,7  à  2,5.  Le  lait  trait  depuis  plusieurs  heures  ou 
provenant  d'animaux  malades  donne  toujours  des  chiffres  plus  élevés.  Le 
lait  de  chèvre  contient  généralement  très  peu  de  catalase  (0,5  —  l,05j.  Le 
colostrum,  aussi  bien  de  vache  que  de  chèvre  et  de  porc,  est  riche  en  cata- 
lase. —  E.  Terruine. 

Favre  ("W".).  —  L'action  empêchante  des  sels  organiques  sur  la  catalase. 
—  L'étude  porte  sur  la  catalase  du  sang.  Les  sels  étudiés  sont  :  les  chlo- 
rures et  les  sulfates  de  sodium,  potassium,  magnésium,  cuivre,  fer  et 
manganèse.  Dans  chaque  expérience  on  recherche  l'action  propre  du  sel  sur 
l'eau  oxygénée  en  absence  de  catalase,  et  son  action  sur  la  catalase.  Les  chlo- 
rure et  sulfate  de  sodium  et  de  potassium  n'exercent,  par  eux-mêmes,  aucune 
action  catalytique,  même  quand  les  concentrations  employées  atteignent 
1,17  %  pour  NaCl  et  2,85  %  pourNa2SO;.  Ces  sels  exercent  une  faible  action 
empêchante  sur  la  catalase  et  seulement  dans  le  cas  où  on  s'adresse  à  des 
concentrations  élevées.  Le  sulfate  de  soude  exerce  l'action  empêchante  la 
plus  faible. 

Parmi  les  sels  de  magnésium,  le  sulfate  n'a  pas  par  lui-même  une  action 
catalytique,  tandis  que  le  chlorure  la  possède,  même  quand  sa  concentration 
est  de  0,09.535  dans  50  cm^  de  liquide.  De  même  l'action  empêchante  de 
]\IgCl2  est  plus  forte  que  celle  de  MgSO-  ou  de  NaCl  et  KCl.  Les  sels  de 
cuivre  exercent  une  action  empêchante  sur  la  catalase  et  une  action  cataly- 
tique sur  l'eau  oxygénée  ;  les  deux  actions  sont  plus  fortes  avec  le  chlorure. 
Les  sels  de  fer  agissent  très  énergiquement  sur  la  catalase;  l'addition  de 

N 
0,01  cm.-^  d'une  solution  -yride  FeCls  provoque  un   ralentissement  net  de 

l'action  de  la  catalase.  De  même  les  sels  de  fer  catalysent  énergiquement 
l'eau  oxygénée.  En  général,  le  sel,  agissant  fortement  comme  catalysateur 
vis-à-vis  de  H^Oo,  a  aussi  une  action  empêchante  énergique  sur  la  catalase. 
Ceci  n'est  plus  le  cas  quand  on  passe  aux  métaux  à  l'état  colloïdal  :  ainsi 
l'argent  colloïdal  a  une  action  catalytique  considérable,  elle  est  nette  avec 
0  mgr.  1  de  collargol  et  2  mgr.  de  collargol  détruisent  400  mgr.  d'eau  oxygé- 
née. Par  contre  l'action  empêchante  de  l'argent  colloïdal  sur  la  catalase  est 
moins  forte,  l'action  de  la  catalase  est  abaissée  de  77  %.  —  E.  Terroine. 

Duncker(F.)  et  JodlbauerfA.).  — L'influence  qiC exercent  les  poisons  sur 
la  catalase  et  la  'pseudoperoxyd ase  du  sang.  —  Les  expériences  sont  faites 
sur  des  lapins  subissant  l'action  de  différents  poisons  ;  le  sang  est  prélevé 
dans  l'oreille  de  l'animal  ;  on  en  détermine  le  nombre  de  globules  rouges, 
la  teneur  en  hémoglobine,  l'alcalinité  et  la  teneur  en  catalase  et  en  per- 
oxydase.  L'action  de  l'acide  prussique  sur  les  ferments  étudiés  est  différente, 
suivant  que  la  dose  choisie  provoque  une  mort  instantanée  ou  non.  Dans  le 
premier  cas,  l'action  de  la  catalase  du  sang  reste  sans  changement;  par  con- 


184  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tre,  si  l'animal  survit  30  minutes,  sa  teneur  en  catalase  baisse  très  légè- 
rement; sa  teneur  en  peroxydase  baisse  de  10  %,  Talcalinité  et  le  nombre 
des  globules  rouges  restent  sans  changement.  L'action  de  l'arsenic  sur  la 
catalase  varie  suivant  la  dose  employée  :  à  dose  non  toxique  il  augmente  la 
teneur  en  catalase  de  22  %  chez  les  animaux  mal  nourris  préalablement, 
sans  agir  sur  les  animaux  bien  nourris;  à  dose  toxique,  on  observe  la  dimi- 
nution de  la  catalase,  ainsi  que  celle  des  globules  rouges  et  de  l'hémoglo- 
bine, l'alcalinité  du  sang  diminue  aussi.  L'hydrogène  arsénié  abaisse  l'ac- 
tivité de  la  catalase  de  63^6;  le  nombre  des  globules  rouges,  la  teneur  en 
hémoglobine  et  parallèlement  avec  elle  la  teneur  en  peroxydase  sont  dimi- 
nués. Le  phosphore  employéjà  dose  toxique  réduit  l'activité  de  la  catalase  de 
12  %.  Le  nombre  des  globules  rouges  ne  change  pas  et  l'alcalinité  diminue. 
L'hydrate  de  chloral  diminue  l'action  de  la  catalase  de  23%,  l'alcalinité  baisse  ; 
le  nombre  des  globules  rouges,  la  quantité  de  l'hémoglobine  et  la  teneur 
en  peroxydase  restent  sans  changement.  Il  ressort  de  toutes  ces  expériences 
que,  tandis  que  la  catalase  subit  l'action  des  poisons  indépendamment  de 
l'action  qu'ils  exercent  sur  les  globules  rouges  ou  sur  Thémoglobine,  la  peroxy- 
dase varie  toujours  de  la  même  façon  que  l'hémoglobine,  ce  qui  parle  contre 
l'existence  dans  le  sang  d'une  peroxydase  propre;  Faction  peroxydasique 
du  sang  doit  être  rapportée  à  l'hématine.  —  E.  Terroine. 

Amberg  (S.)  et  Winternitz  (M.  C).  —  La  catalase  des  œufs  d'oursins 
avant  et  après  la  fécondation  ;  considération  spéciale  sur  le  rapport  de  la 
catalase  avec  les  oxydations  en  général.  —  La  fécondation  des  œufs  d'oursin 
n'exerce  aucune  influence  sur  leur  activité  catalytique.  D'autre  part,  on  con- 
state que  la  consommation  d'oxygène  des  œufs  fécondés  est  de  100  %  plus 
élevée  qu'avant  la  fécondation.  Il  ne  semble  donc  y  avoir  aucun  rapport 
entre  l'activité  catalytique  et  les  propriétés  oxydantes.  —  E.  Terroine. 

Zaleski  (W.)  et  Rosenberg  (A.).  —  Sur  le  rôle  de  la  catalase  dans  les 
plantes.  —  Pour  déterminer  la  quantité  et  l'activité  de  la  catalase  contenue 
dans  les  plantes  (fèves,  pommes  de  terre,  graines  de  diverses  espèces)  les 
auteurs  mesurent  la  pression  de  l'oxygène  dégagé  par  la  décomposition,  en 
un  temps  donné,  d'une  certaine  quantité  d'hyperoxyde.  Diverses  substances 
employées  pour  l'extraction  de  la  catalase,  telles  que  l'éther  et  l'acétone,  et 
surtout  les  alcools  éthyliques  et  méthyliques,  affaiblissent  sensiblement 
l'activité  de  ce  ferment.  Il  en  est  de  même  de  la  lécithine.  Z.  et  R.  supposent 
que  la  catalase  représente  un  complexe  dans  lequel  divers  lipoïdes  jouent  un 
rôle,  telle  ou  telle  partie  de  ce  complexe  pouvant  être  détruite  par  les  sol- 
vants organiques,  ou  modifiée  dans  son  état  physique.  Les  auteurs  n'ont 
jusqu'ici  trouvé  aucune  substance  capable  d'activer  la  catalase.  Plusieurs, 
par  contre,  entravent  son  action,  tels,  par  exemple,  le  pyrogallol,  la  résor- 
oine,  divers  alcaloïdes,  les  antiseptiques  et  les  bases  aminées. 

Bien  qu'il  n'existe  aucun  parallélisme  entre  la  quantité  de  la  catalase  et  les 
processus  d'oxydation  des  organismes  vivants,  on  constate  cependant  chez 
les  graines  en  germination  et  chez  les  tubercules  blessés,  où  les  phénomènes 
d'oxydation  sont  intenses,  une  augmentation  de  la  quantité  de  catalase.  Une 
diminution  notable  d'activité  de  ce  ferment  s'observe,  par  contre,  chez  les 
feuilles  de  Vicia  Faba  nourries  avec  du  sucre,  bien  que  dans  ce  cas  l'inten- 
sité des  processus  d'oxydation  augmente.  —  P.  Jaccard. 

a)  Meyer  (K.).  —  Srir  les  protéases  de  bactéries.  —  Le  liquide  sur  lequel  a 
été  cultivé  le  Bacillus  prodigiosus  ou  le  Bacillus  pyocyaneus  possède  le  pouvoir 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  lUOLOGIQUE.     185 

de  digérer  la  caséine;  le  maximum  d'action  du  ferment  est  obtenu  au  bout 
de  2  à  3  semaines  pour  le  premier  bacille  et  de  1  à  2  pour  le  second.  L'addi- 
tion de  la  glycérine  à  la  culture  de  Bacillus  pyoci/aneus  augmente  beaucoup 
son  action  diastasique.  L'optimum  de  réaction  pour  les  deux  bacilles  est  la 
concentration  H-'^--,  c'est-à-dire  une  réaction  très  légèrement  alcaline;  ce 
ferment  se  rapproche  donc  du  type  trypsine.  Laprotéase  résiste  à  l'ébullition, 
le  chauffage  prolongé  à  une  température  entre  56  et  85'^  abolit  l'action  plus 
ou  moins  complètement.  —  E.  Terroine. 

b)  Meyer  (K.).  —  Sur  Vantiprotéase  des  bactéries.  —  En  immunisant  des 
lapins  avec  les  protéases  des  bacilles  prodigiosus  et  pyocijaneus,  on  obtient 
un  sérum  riche  en  antiprotéase.  L'antiprotéase  supporte  le  chauffage  à  75» 
pendant  30  minutes;  si  on  élève  la  température,  à  85"  son  action  diminue; 
enfin  à  100'^  l'antiferment  est  rapidement  détruit.  L'antiprotéase  est  fixée  sur 
les  globulines  du  sérum.  L'extraction  par  l'éther  de  pétrole  diminue  l'action 
de  l'antiferment.  L'antiprotéase,  ajoutée  même  en  excès  à  une  protéase, 
n'abolit  pas  totalement  l'action  de  cette  dernière  ;  il  se  fait  quand  même  une 
faible  digestion.  L'antiprotéase  est  rigoureusement  spécifique  dans  son 
action,  elle  est  sans  action  aussi  bien  sur  la  trypsine  que  sur  les  protéases 
hétérologues.  —  E.  Terroine. 

Cook,  Bassett,  Thompson  et  Taubenhaus.  —  Enzymes  protecteurs.  — 
Le  fruit  normal  vivant  renferme  deux  enzymes,  une  catalase  et  une  oxydase. 
Cette  dernière  est  probablement  plus  abondante  au  début  de  la  saison  et 
diminue  avec  la  maturation.  Le  tannin  n'existe  pas  avant  la  maturité  (chez 
le  fruit  sain)  sauf  peut-être  un  peu  dans  la  peau  :  il  existe  sous  forme  de 
phénol  polyatomique-  qui,  si  le  fruit  est  lésé,  devient  sous  l'influence  de 
l'oxydase  un  tannin  capable  de  précipiter  la  matière  protéique  et  formant 
en  même  temps  un  liquide  germicide.  Cette  oxydase  n'agit  qu'en  milieu 
acide  et  se  présente  en  une  certaine  proportion  minima.  Les  conditions  qui 
précèdent  sont  celles  de  tous  les  fruits  pomacés  non  mûrs,  normaux.  Si  ces 
fruits  sont  lésés  mécaniquement,  l'oxydase  agit  sur  le  phénol  avec  le  résultat 
indiqué.  —  H.  de  Varigny. 

Rakoczy  (A.).  —  Nouvelles  observations  sur  la  chymosine  et  la,  pepsine 
du  suc  gastrique  de  veau.  —  Observations  faites  sur  du  suc  gastrique  de  veau, 
obtenu  par  fistule  de  Pawlow.  Au  cours  des  cinq  premiers  mois,  la  teneur 
en  pepsine  reste  constante;  par  contre,  la  teneur  en  chymosine  diminue  con- 
sidérablement. Il  paraît  donc  difficile  de  rapporter  à  un  même  agent  les 
actions  protéolytiques  et  coagulantes.  —  E.  Terroine. 

Hammarsten  (O.).  — Préparation  de  solutions  de  chymosine  à  pouvoir  pep- 
tolytique  faible  ou  nul.  —  A  partir  d'une  macération  aqueuse  acide  de  mu- 
queuse gastrique,  on  peut  séparer  la  pepsine  du  lab.  Pour  cela,  il  suffit  d'a- 
jouter de  la  caséine;  on  forme  ainsi  un  précipité  qui  entraîne  la  pepsine  et 
laisse  la  chymosine  dans  le  surnageant.  Ces  faits  montrent  donc  bien  que  la 
digestion  du  lait  et  sa  coagulation  ne  sont  pas  le  fait  d'un  seul  et  même  agent 
diastasique.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Strauch  (F.  "W.j.  —  Nouvelles  recherches  sur  Vac- 
lion  des  ferments  du  suc  gastrique.  —  Si  l'on  met  en  contact  de  l'élastine 
avec  du  suc  gastrique,  il  y  a  fixation  de  la  pepsine.  Si  l'on  ajoute  du  suc  pan- 
créatique à  l'élastine  ainsi  traitée,  la  pepsine  n'en  continue  pas  moins  son 
action.  Cette  action  s'exerce  également  si  l'éla.stine  est,  après  fixation  de 


186  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  pepsine^  plongée  dans  des  solutions  alcalines.  La  digestion  peptique,  une 
fois  commencée,  peut  donc  se  continuer  dans  l'intestin.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  "Wachsmuth  (Fr.).  —  Action  de  la  pepsine  el  de 
l'acide  chlo  y  hydrique  sur  l'élastine  et  sur  quelques  autres  pi'Otéiques.  —  La 
pepsine  est  absorbée  par  l'élastine  aussi  rapidement  en  présence  qu'en 
absence  d'acide  chlorhydrique.  L'absorption  est  très  rapide  ;  elle  se  fait  en 
totalité  en  quelques  minutes.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.),  Hsing  Lang  Chang  et  "Wurm  (E.).  —  Sy)ithèse  de 
poli/peptides.  Dm'irés  de  l'acide  a-ami^iobuti/rique  et  leur  manière  de  se  com- 
porter ris-à-vis  des  ferments  peptoli/tiques.  —  Les  auteurs  se  posent  la  ques- 
tion de  savoir  quelle  est,  dans  la  nature,  la  forme  de  l'acide  a-aminobutyri- 
que  qui  est  attaqué.  On  sait  que,  pour  élucider  cette  question,  il  suffit  de  faire 
attaquer  le  racémique  par  un  organisme  et  de  voir  la  partie  détruite.  A.,  H. 
L.  Ch.  et  W.  soumettant  donc  à  l'action  de  cellules  de  levure  l'acide  dl-ami- 
nobutyrique,  et  des  polypeptides  contenant  tantôt  l'acide  dl,  tantôt  l'acide  d, 
tantôt  l'acide  I.  Dans  tous  les  cas  on  observe  l'attaque  de  la  forme  dextrogyre. 
Il  y  a  donc  lieu  de  penser  que  c'est  sous  rette  forme  que  l'acide  a-aminobu- 
tyrique  est  présent  dans  les  protéiques.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Meyer  (O. ).  —  Sur  la  recherche  de  la  pepsine  active 
dans  le  contenu  intestinal  au  moyen  de  l'élastine.  —  Les  recherches  actuelles 
ont  pour  but  de  savoir  si,  lorsque  le  chyme  arrive  dans  l'intestin  et  lorsqu'il 
est  baigné  par  les  différentes  sécrétions  qui  affluent,  la  pepsine  continue  à 
agir.  Deux  faits  permettent  de  tenter  ce  travail  :  1°  un  fait  antérieurement 
établi  par  Abderhalden  :  l'élastine  mise  en  présence  de  pepsine  absorbe  ce 
ferment;  2°  un  fait  apporté  dans  le  présent  travail  :  préalablement  traitée 
par  de  l'acide  sulfurique  en  solution  N/10  l'élastine  continue  à  être  digérée  par 
la  pepsine,  elle  n'est  plus  attaquée  par  la  trypsine.  Les  auteurs  pratiquent 
donc  de  la  manière  suivante  :  des  cubes  d'élastine  sont  plongés  dans  l'acide 
sulfurique  N/10,  puis  immergés  dans  du  contenu  intestinal  de  chien  et 
portés  à  l'étuve  à  37°.  On  constate  ainsi  dans  tous  les  cas  une  digestion  très 
active  avec  les  contenus  du  duodénum,  du  jéjunum  et  de  l'iléon.  La  pepsine 
continue  donc  son  travail  dans  l'intestin  et  y  joue  sans  aucun  doute  un  rôle 
important.  Peut-être  est-ce  à  l'activité  simultanée  de  la  pepsine,  de  la  tryp- 
sine et  de  l'érepsine  qu'est  due  la  libération  en  quelques  heures  de  grandes 
quantités  d'acides  aminés  dans  la  digestion,  phénomène  qu'il  nous  a  été  jus- 
qu'ici impossible  de  réaliser  in  vitro. 

A.  et  M.,  rappelant  la  remarquable  propriété  de  fixation  des  ferments  que 
possèdent  les  tissus  élastiques,  insistent  sur  le  fait  que  ces  phénomènes 
d'absorption  peuvent  avoir  une  signification  importante  pour  la  protection 
des  agents  diastasiques.  —  E.  Terroine. 

a)  Hedin  (S.  G.).  —  Sur  le  zymogène  da  lab  de  Vestomac  de  veau.  —  On  sait 
depuis  les  travaux  d'HAMMARSTEN, qu'une  macération  aqueuse  rigoureusement, 
neutre  de  muqueuse  gastrique  de  veau  n'a  pas  de  propriétés  coagulantes; 
une  macération  faite  en  milieu  acide  puis  neutralisée  possède  des  propriétés 
coagulantes  énergiques  ;  il  reste  donc  du  zymogène  dans  la  muqueuse  gas- 
trique, l'acide  transforme  ce  zymogène  en  ferment.  Les  recherches  de  H. 
ont  apporté  d'autres  faits  relatifs  à  l'action  du  lab  :  il  y  a  inliibition  de  l'ac- 
tion coagulante  par  adjonction  de  sérum,  de  blanc  d'œuf,  etc.,  et  cette  inhibi- 
tion peut  être  supprimée  i)ar  l'addition  subséquente  d'acide  chlorhydrique. 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.     187 

Confrontant  ces  résultats.  H.  formule  l'hypothèse^  suivante  :  Le  zymogène 
n'est-il  pas  un  mélange  ou  une  combinaison  du  lab  avec  une  substance  em- 
pêchante; l'action  de  l'acide  chlorhydrique  aurait  pour  résultat  de  libérer  le 
lab  par  destruction  de  la  substance  empêchante?  Dans  ce  but,  H.  recher- 
che l'action  de  différentes  substances  à  la  fois  sur  le  lab  et  sur  son  zymogène. 
II  observe  ainsi  les  faits  suivants  :  une  macération  parfaitement  neutre  de 
muqueuse  gastrique  de  veau  possède  cependant  une  légère  activité  coagu- 
lante; elle  contient  donc  une  petite  quantité  de  lab;  cependant  il  y  a  dans 
le  mode  d'action  de  ce  lab  des  particularités  qu'il  convient  de  signaler;  l'une 
des  plus  importantes  est  la  non-proportionnalité  entre  la  vitesse  de  l'action 
et  la  concentration  des  ferments.  Le  traitement  à  37"  de  la  macération 

N 
neutre  par  une  solution  de  sulfate  d'ammoniaque  /tttt^  détruit  tout  pou- 
voir coagulant;  les  propriétés  coagulantes  réapparaissent  par  le  traitement 
ultérieur  avec  l'acide  chlorliydrique.  Enfin  un  mélange  inactif  de  sérum  et 
de  lab  est  rendu  actif  par  l'acide  cldorhydrique  et  perd  de  nouveau  toute 
activité  par  addition  de  sulfate  d'ammoniaque.  —  Il  y  a  là  pour  H.  un  en- 
semble de  faits  suffisamment  démonstratifs  pour  établir  que  le  zymogène 
des  macérations  neutres  est  une  combinaison  de  lab  et  de  substances  em- 
pêchantes. —  E.  Terroine. 

b)  Hedin  (S.  G.).  —  Sur  l'empêchement  spécifique  de  l'action  du  lab  et  sur 
différents  labs.  —  Si  l'on  chauffe  une  macération  neutre  de  muqueuse  gas- 
trique de  cobaye  ou  de  brochet  avec  une  solution  ammoniacale,  on  fait  appa- 
raître des  substances  empêchantes  pour  le  lab  exactement  comme  dans  le 
cas  de  la  muqueuse  gastrique  de  veau.  Sans  être  absolument  spécifiques,  ces 
substances  empêchantes  agissent  surtout  sur  le  lab  provenant  d'un  animal 
de  même  espèce.  —  E.  ïerroine. 

a-b)  Amantea(G.).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  l'éreptase  du  suc  in- 
testinal. —  Conformément  aux  observations  faites  par  Weckers  et  contraire- 
ment à  l'opinion  admise  par  d'autres  auteurs,  A.  a  trouvé  que  le  suc  des 
segments  intestinaux  isolés  et  par  là  soustraits  au  contact  du  suc  pancréa- 
tique, contient  une  éreptase.  11  existe  des  différences  dans  l'activité  éreptique 
du  suc  obtenu  avec  les  divers  stimulus  :  celui  qui  est  obtenu  par  des  stimu- 
lus mécaniques  et  par  l'action  de  l'acide  oléique  sécrété  dans  la  bile  est  assez 
actif,  tandis  que  celui  que  l'on  obtient  par  HCl  à  5  %  est  très  peu  actif.  Les 
autres  stimulus  éprouvés  ont  donné  des  résultats  intermédiaires  et  parfois 
assez  différents  pour  un  même  stimulus. 

La  quantité  d'aminoacides  sécrétés  a  été  presque  toujours  plus  grande  pour 
le  peptone  que  pour  la  caséine.   —  M.  Boubier. 

Schâr  (Ed.)  et  Rosenthaler  (L.i.  —  Sur  quelques  enzymes  du  genre  de 
rémulsine.  —  L'hydrolyse  de  l'amygdaline  par  l'émulsine  se  passe  en  trois 
pliases  successives,  dans  chacune  desquelles  agit  un  enzyme  spécial,  for- 
mant partie  constituante  du  mélange  complexe  désigné  jus([u'ici  sous  le 
nom  d'émulsine.  Le  mécanisme  est  le  suivant  : 

1.  Un  premier  enzyme  (amygdalase)  dédouble  le  disaccharide  amygdaline 
en  1  molécule  de  glucose  et  1  molécule  du  glucoside  du  nitrile  amygda- 
lique. 

2.  Un  second  enzyme  (|3-glucosidase)  dédouble  ce  dernier  glucoside  en 
1  seconde  molécule  de  glucose  et  I  molécule  de   nitrile  amygdalique. 


188  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

3.  Un  troisième  enzyme  (o-d-oxynitrilase)  décompose  cette  dernière  mo- 
lécule en  aldéhyde  benzoïque  et  acide  cyanhydrique. 

L'émulsine  renferme  encore  un  quatrième  enzyme  (a-d-oxynitrilase)  qui 
agit  inversement  à  la  précédente,  et  opère  la  combinaison  de  l'aldéhyde 
benzoïque  et  de  l'acide  cyanhydrique. 

De  toutes  les  familles  végétales  étudiées  (y  compris  les  Cryptogames), 
seules  les  semences  des  Rosacées  {Cydonia,  Erobotrya,  Pirus,  Pnmus)  con- 
tiennent à  la  fois  les  quatre  enzymes  ci-dessus  mentionnés.  Dans  tous  les 
autres  cas,  ou  ceux-ci  font  complètement  défaut,  ou  ils  ne  sont  représentés 
que  par  la  o-d-oxynitrilase  ou  la  ad-oxynitrilase. 

Comme  autres  faits  intéressants,  il  faut  noter  l'absence  d'émulsine  dans 
les  feuilles  de  laurier-cerise  et  de  sureau,  et  son  existence  dans  deux  cham- 
pignons :  Poly  parus  aulfureus  et  Claviceps  pur  pur  en. 

D'après  ces  résultats,  les  enzymes  des  plantes  qui  fournissent  de  l'acide 
prussique  par  distillation  apparaissent  comme  spécifiquement  adaptés  aux 
.glucosides  cyanhydriques  que  ces  plantes  renferment.  —  M.  Boubier. 

Minami  (D.).  —  Action  des  ferments  de  Vestomac,  du  pancréas  et  de  la 
muqueuse  intestinale  snr  la  (jélatine.  —  La  liquéfaction  de  la  gélatine  est  lente 
en  présence  de  la  pepsine  ou  de  l'extrait  de  muqueuse  intestinale.  Le  dédou- 
blement de  la  gélatine  est  insignifiant.  Par  contre,  la  liquéfaction  est  rapide 
avec  la  pancréatine  ou  avec  l'extrait  chloroformique  du  pancréas  de  chien. 
Le  dédoublement  de  la  gélatine  est  rapide  :  au  bout  de  48  heures,  20  %  de 
l'azote  total  de  la  gélatine  sont  formoltitrables.  Parmi  les  substances  cristal- 
lines formées  au  cours  de  l'action,  on  isole  de  la  /-leucine  et  de  la  ^-pro- 
line.  —  E.  Terroine. 

Hamsik  (A..).  —  La  lipase  pancréatique.  —  Un  extrait  glycérine  de 
pancréas  filtré  sur  bougie  Chamberland  possède  à  la  fois  la  propriété  de 
dédoubler  les  graisses  et  de  réaliser  la  synthèse  de  l'acide  palmitique  et  de 
la  glycérine.  A  la  vérité,  dans  ce  dernier  cas,  l'auteur  s'est  contenté  de 
constater  une  diminution  d'acidité  et  n'a  pas  cherché  à  isoler  les  produits 
formés  et  à  les  caractériser.  Etudiant  l'action  des  sels,  il  constate  que  le 
chlorure,  le  bromure,  le  nitrate  et  le  sulfate  de  soude  ainsi  que  le  chlorure 
de  calcium  exercent  une  action  empêchante  à  la  fois  sur  la  lipolyse  et  sur  la 
liposynthèse.  Il  ne  retrouve  pas,  dans  le  cas  de  la  lipolyse,  la  phase  d'accé- 
lération signalée  par  Terroine.  Mais  il  y  a  lieu  de  faire  observer  que  les 
conditions  d'action  sont  essentiellement  différentes  :  H.  opère  avec  une 
macération  de  tissu  pancréatique  forcément  assez  riche  en  protéiques, 
Terroine  opère  avec  du  suc  pancréatique  de  fistule.  —  E.  Terroine. 

Berczeller  (L.).  —  Sur  la  solubilité  de  la  lipase  pancréatique.  —  Le  suc 
■de  presse  pancréatique  est  agité  pendant  plusieurs  heures  avec  de  l'acide 
oléique  ou  de  l'huile  d'olive.  Après  centrifugation  on  ajoute  à  l'acide  oléique 
de  la  glycérine,  afin  de  pouvoir  mettre  en  évidence  le  pouvoir  synthétique  du 
pancréas.  Dans  d'autres  cas,  on  ajoute  de  l'huile.  Dans  aucun  cas  il  ne  se  fait 
ni  dédoublement,  ni  synthèse  des  graisses.  La  lipase  pancréatique  n'est  solu- 
ble  ni  dans  l'huile,  ni  dans  l'acide  oléique.  —  E.  Terroine. 

Tanaka  (T.).  —  Les  enzymes  de  la  rate.  —  La  poudre  sèche  de  la  rate  de 
porc  contient  les  ferments  suivants  :  la  catalase,  l'oxydase,  l'amylase,  l'inu- 
lase,  l'invertine,  la  lipase,  l'uréase,  la  trypsine,  la  pepsine  et  l'érepsine. 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  RIOLOGIQUE.    1H9 

Les  ferments  suivants  font  défaut  :  lactase,  désamidase,   ferment  glyco- 
lytique.  —  E.  Terrolne. 

a)  Tschernoruzki  (M.).  —  Sur  les  ferments  des  leucocytes.  —  Les  leucocytes 
polynucléaires  du  cliien  possèdent  une  protéase,  une  amylase,  une  maltase, 
une  catalase,  une  nucléase,  une  peroxydase  ;  ils  ne  possèdent  pas  de  lipase.  — 
E.  Terrolne. 

b)  Euler  (H.)  et  Kullberg  (S.).  —  Sur  le  mode  d'action  de  la  p/tosphatèse. 
—  Au  cours  de  la  fermentation  du  sucre,  soit  par  le  suc  de  presse  de  levure, 
soit  par  la  levure  sèche,  en  présence  de  pho.sphates,  on  obtient  un  corps- 
éther  phosphorique  d'hydrate  de  carbone  —  que  les  recherches  d'IlARDEN  et 
YouNG,  d'IvANOFK  et  V.  Lebedew  ont  montré  être  un  produit  intermédiaire 
de  la  fermentation  alcoolique.  D'après  E.  et  K.,  il  y  aurait  dans  les  produits 
obtenus  deux  éthers  phosphoriques  à  G  atomes  de  carbone.  La  question  reste 
d'ailleurs  posée  de  savoir  s'il  s'agit  d'un  éther  triosemonophosphorique  ou 
hexosediphosphorique.  Afin  d'étudier  cette  question  et  aussi  pour  préciser  les 
conditions  d'action  du  ferment,  les  auteurs  ont  entrepris  le  présent  travail. 

Ils  constatent  que  —  aussi  bien  à  partir  de  sucs  d'Aspergillus  niger  qu'à 
partir  de  l'enzyme  de  la  levure  —  on  obtient  la  synthèse  de  l'éther  phospho- 
rique de  l'hydrate  de  carbone,  et  cela  jusqu'à  disparition  complète  du  phos- 
phore libre.  La  diastase  qui  détermine  cette  action  est  beaucoup  moins  stable 
que  l'invertine  ;  elle  est  beaucoup  plus  sensible  vis-à-vis  de  la  chaleur  et  des 
agents  chimiques.  Son  action  maximale  est  obtenue  en  milieu  faiblement 
alcalin. 

En  ce  qui  concerne  les  produits  formés,  E.  et  K.  observent  que  les  éthers 
formés  à  partir  du  glucose  et  du  lévulose  sont  optiquement  inactifs.  La  for- 
mation de  l'éther  semble  être  précédée  par  la  formation  d'un  corps  intermé- 
diaire à  partir  du  sucre  et  qui  disparaîtrait  au  fur  et  à  mesure  de  sa  forma- 
tion. 11  y  aurait  donc  action  de  deux  enzymes  : 

1"  Un  enzyme  transformant  le  glucose  et  le  lévulose  en  un  hydrate  de  car- 
bone éthériliable  ; 

2"  Un  second  enzyme  —  celui-là  étant  proprement  la  phosphatèse  —  qui 
réalise  la  synthèse  de  l'éther.  —  E.  Terrûine. 

Harden  (A.)  et  Young  (W.  J.).  —  La  fermentation  alcoolique  du  stic  de 
levure.  VI.  Influence  des  arséniatcs  et  arséniles  sur  la  fermentation  du  sucre 
par  le  suc  de  levure.  —  1°  Une  proportion  convenable  d'arséniate  ajoutée  à  un 
mélange  de  sucre  et  de  suc  de  levure  accélère  la  production  de  CO-  et  d'al- 
cool, et  ceci  longtemps  après  que  l'équivalent  chimique  de  CO^  a  été  produit. 
L'arséniate  se  retrouve  à  l'état  libre  durant  toute  la  fermentation.  2'^  Il  y  a 
une  proportion  optima  d'arséniate  à  ajouter  :  au-dessus  de  celle-ci,  la  fer- 
mentation diminue,  vite  d'abord,  puis  plus  lentement.  3°  La  fermentation 
totale  dépend  de  la  concentration  de  l'arséniate.  La  durée  de  la  fermenta- 
tion provoquée  pouvant  être  très  longue,  la  quantité  totale  de  celle-ci  peut 
être  très  accrue.  4°  L'action  sur  le  glucose  et  le  mannose  est  la  même;  elle 
est  beaucoup  plus  forte  pour  le  fructose.  Mais  il  faut  plus  d'arséniate. 
5°  L'augmentation  de  fermentation  est  due  à  l'activation  de  formation 
d'hexose,  d'où  une  quantité  plus  grande  de  phosphate.  Donc  l'action  diffère 
essentiellement  de  celle  des  phosphates,  et  l'arséniate  ne  peut  remplacer 
le  phosphate  dans  la  réaction  fondamentale.  6°  L'arséniate  augmente  l'auto- 
fermentation  du  suc  de  levure,  et  la  fermentation  du  glycogène.  Ceci  tient 
principalement  à  l'accélération  du  taux   d'action  du  glycogénase.  7°  Les 


190  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

arsénites  agissent  comme  les  arséniates,  mais  à  un  moindre  degré.  8"  Les 
uns  et  les  autres,  en  grande  concentration,  arrêtent  totalement  la  fermenta- 
tion, mais  la  nature  de  cet  effet  n"a  pas  été  élucidée.  —  H.  de  V.\rigny. 

Lob  (W.).  —  Su7'  la  glycolyse.  Signification  des  phosphates  dans  la  «jlyco- 
lyse  par  oxydation.  —  L'eau  oxygénée  neutre,  en  présence  d'une  solution  de 
glucose,  le  glycolyse  très  faiblement;  ce  processus  est  accéléré  par  la  pré- 
sence des  ions  OH.  Avec  une  concentration  donnée  de  OH,  Faction  de  l'eau 
oxygénée  augmente  en  présence  de  phosphates  et  croit  avec  la  quantité  de 
ces  derniers.  Les  phosphates  ne  peuvent  pas  être  remplacés  par  le  sérum, 
la  lécitliine,  la  ])héiiyléthylamine  ;  par  contre,  la  guanidine  donne  lieu  aune 
faible  et  la  pipéridine  à  une  plus  forte  glycolyse.  La  glycolyse  faite  en  pré- 
sence des  phosphates  est  empêchée  par  l'addition  de  sérum,  de  lécithine, 
de  guanidine,  de  pldoroglucine,  de  clioline,  d'iodure  de  potassium,  de 
peptone  de  Witte  et  de  gélatine.  —  E.  Terroine. 

Heilner  (E.).  —  Sur  le  sort  du  saccharose  introduit  dans  l'organisme  et 
son  action  sur  le  métabolisme  des  protéiqnes  et  des  graisses.  —  A  la  suite 
d'injections  sous-cutanées  de  grandes  quantités  de  solutions  de  saccharose, 
on  retrouve  la  plus  grande  partie  du  sucre  dans  l'urine;  une  petite  partie 
est  consommée  par  l'organisme.  Cette  consommation  ne  se  fait  qu'après  un 
dédoublement  préalable  par  l'intermédiaire  d'un  ferment  qui  ne  se  forme 
qu'après  l'injection,  ferment  que  Fauteur  appelle  ferment  protecteur  (Schutz- 
fermenl  ou  ImmunofermeM).  Dans  certains  cas,  le  rein  est  lésé  par  l'action 
du  saccharose,  et  l'on  observe  de  l'albuminurie. 

A  la  suite  de  l'injection  de  solutions  de  saccharose  très  hypertoniques,  on 
observe  toujours  une  diminution  considérable  des  échanges  azotés;  le  sac- 
charose n'intervient  cependant  pas  comme  aliment  d'épargne.  Ce  phéno- 
mène serait  plutôt  dû,  d'après  H.,  à  des  modifications  des  conditions  osmo- 
tiques  des  cellules. 

Par  contre,  le  métabolisme  des  graisses  est  nettement  augmenté.  — 
E.  Terroine. 

Kato  (K.).  —  Sur  les  ferments  contenus  dans  les  pousses  des  bambous.  — 
L'auteur  décèle  dans  les  pousses  fraîches  de  bambous  les  ferments  suivants  : 
1°  une  nucléase;  2"  une  désamidase  décomposant  l'urée  et  l'asparagine  ;  3"  un 
ferment  solubilisant  la  fibrine  ;  4°  des  diastases  saccharifiant  l'amidon  avec 
production  de  sucre  de  raisin;  5°  uia  ferment  analogue  à  l'émulsine,  dé- 
composant l'amygdaline;  enfin,  6"  une  salicase  décomposant  la  salicine  en 
sucre  et  saligénine.  —  P.  Jaccard. 

Mangham  (B.).  —  Sur  la  découverte  de  maltose  dans  les  tissus  de  cer- 
taines angiospermes.  —  Par  une  technique  appropriée,  M.  a  fait  apparaître 
des  cristaux  de  maltose  dans  les  feuilles  d'JIelianthus  annus,  Cucurbita. 
Pepo,  Phaseolus  cerasiflorus ,  Phy salis  Alkekengi  et  dans  la  tige  d'Urtica 
dioica.  Ces  cristaux  se  présentent  en  masses  denses  dans  le  tissu  assimila- 
teur,  dans  le  phloème  des  faisceaux  vasculaires  et  dans  le  parenchyme  des 
nervures.  Ils  sont  en  relation  étroite  avec  les  tubes  criblés.  —  M.  Boubier. 

Rona  (P.)  et  Michaelis  (L.).  —  Sur  le  dédoublement  des  éthers  et  des 
graisses  dans  le  sang  et  dans  le  sérum.  —  Les  éthers  de  la  glycérine  possè- 
dent une  forte  tension  superficielle,  tandis  que  leurs  produits  de  dédouble- 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    191 

ment  ont  une  faible  tension  superficielle.  Il  en  résulte  qu'on  peut  suivre 
l'action  diastasique  par  la  diminution  de  la  tension  superficielle.  Les  auteurs 
montrent,  à  l'aide  de  cette  méthode,  que  le  sang  de  cobaye  et  de  lapin  est 
plus  actif  sur  la  mono-  et  sur  la  tributyrine  que  celui  du  bœuf,  du  porc  ou 
du  mouton.  Le  sérum  a,  à  l'exception  du  cobaye  et  du  lapin,  une  action  plus 
faible  (|uo  le  sang  correspondant.  —  E.  Terrolne. 

Rona(P.j.  —  Sur  le  dédoublement  des  éthers  par  les  tissus.  —  Les  organes 
débarrassés  du  sang  sont  broyés  avec  du  sable  et  leur  purée  est  agitée  avec 
du  chlorure  de  sodium  pliysiologique.  Le  liquide  est  additionné,  après  cen- 
trifugation,  d'une  solution  de  mono-  ou  de  tributyrine.  L'activité  diastasique 
est  mesurée  par  l'abaissement  de  la  tension -superficielle.  L'examen  d'un 
grand  nombre  d'organes  provenant  d'animaux  différents  (cheval,  bœuf, 
mouton  etc.)  montre  le  dédoublement  fréquent  des  deux  éthers  étudiés.  Le 
pancréas  est  le  plus  actif,  ensuite  se  phicent  le  rein,  le  foie-  et  la  muqueuse 
intestinale.  Une  action  plus  faible  est  manifestée  par  la  rate  et  le  poumon.  Le 
muscle  et  le  cerveau  sont  inactifs  sur  les  éthers  étudiés.  On  n'observe  pas 
de  différence  notable  entre  les  organes  des  différents  animaux.  —  E.  Terroine. 

Galeotti  (G.).  —  Isolement  du  ferment  uricolytique.  —  L'organe  (foie  de 
chien  ou  de  Sci/llium) est  broyé  sous  haute  pression;  on  ajoute  de  l'eau  et  on 
précipite  à  l'aide  de  l'acétone.  On  filtre  et  on  extrait  le  précipité  avec  le 
chlorure  de  sodium.  Le  ferment  se  trouve  dans  le  liquide  obtenu.  —  E.  Ter- 
roine. 

"Wender  (N.).  —  Influence  des  substances  inactives  sur  la  rolation  du  lé- 
vulose. —  Les  acides  inorganiques  augmentent  la  rotation  spécifique  du  lévu- 
lose, la  rotation  augmente  aVec  la  teneur  en  acide.  Parmi  les  acides  orga- 
niques, l'acide  oxalique  augmente  tandis  que  l'acide  acétique  diminue  la  ro- 
tation du  lévulose.  Les  alcalis  diminuent  la  rotation;  les  sels  inorganiques 
agissent  tantôt  dans  un  sens,  tantôt  dans  l'autre.  Les  alcools  diminuent  for- 
tement la  rotation  ;  la  diminution  est  en  rapport  avec  la  concentration.  L'acé- 
tone agit  de  même.  —  E.  Terroine. 

a)  "Wolf  (J.)  et  Osterberg  (E.).  —  Métabolisme  des  protéiques  chez  le  chien. 
Echanges  d'azote  et  de  sou fj-e  pendant  le  jeûne  et  l'alimentation  insuffisante 
avec  les  protéiques,  les  hydrates  de  carbone  et  les  graisses.  —  Les  expériences 
sont  faites  sur  des  chiens  à  jeun  ou  recevant  une  ration  ne  couvrant  jjas  leur 
besoin  énergétique.  Dans  le  jeûne  absolu,  l'animal  perd  plus  d'azote  que  de 
soufre.  De  même  lors  de  l'alimentation  insuffisante,  l'animal  compense  plus 
facilement  sa  dépense  en  soufre  que  celle  en  azote.  L'excrétion  de  créati- 
nine  n'est  pas  influencée  par  l'administration  des  protéiques.  En  général, 
lors  de  l'administration  des  protéiques  ou  des  hydrates  de  carbone,  l'excrétion 
de  la  créatinino  est  plus  faible  que  dans  le  jeune.  La  créatine  apparaît  dans 
l'urine  au  troisième  jour  de  jeûne  ;  l'administration  des  protéiques  ou  des 
hydrates  de  carbone  la  fait  disparaître  ;  par  contre,  l'ingestion  des  graisses 
reste  sans  action.  L'alimentation  avec  des  hydrates  de  carbone  provoque  une 
diminution  d'azote  aminé  et  aréique  de  l'urine  et  une  augmentation  de 
l'ammoniaque.  —  E.  Terroine. 

«)  Frank  (F.)  etSchittenhelm  (H.).  —  Métabolisme  des  protéiques.  —  On 
étudie  le  métabolisme  azoté  chez  un  chien  recevant  par  période  d'un  nom- 
bre de  jours  déterminé  une  ration  en  protéique  d'origine  différente  :  viande 


192  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  chien,  de  cheval,  d'oie  ou  poisson,  afin  de  savoir  si  les  protéiques  propres 
à  l'organisme  sont  plus  facilement  assimilées  que  les  protéiques  étrangères. 
Les  résultats  des  auteurs  sont  contradictoires.  Sur  deux  animaux  on  n'obtient 
l'équilibre  azoté  positif  qu'avec  les  protéiques  propres,  tous  les  autres  ne 
donnant  que  des  pertes  azotées.  Mais  dans  la  troisième  expérience  on  a  affaire 
àuncliien  donnant  la  rétention  azotée  avec  toutes  les  protéiques  employées, 
cette  rétention  est  la  plus  faible  avec  la  viande  de  chien.  Enfin,  dans  une 
quatrième  expérience  de  ce  genre  l'animal  présente,  avec  toutes  les  protéiques 
employées,  un  équilibre  azoté  négatif;  la  perte  la  plus  grande  en  azote  se 
produit  lors  de  l'alimentation  avec  la  viande  de  chien.  Les  protéiques  propres 
ne  peuvent  donc  pas  avoir  une  place  particulière  dans  la  série  des  aliments 
de  même  nature.  Les  protéiques  facilement  dégradées  et  contenant  tous  les 
noyaux  indispensables  pourront  toujours  se  remplacer  aisément,  quelle  que 
soit  leur  origine.  —  E.  Terrolne. 

b)  Frank  (F.)  et  Schittenhelm  (A.).  —  Métabolisme  des  protéiques.  —  Les 
auteurs  continuent  leurs  travaux  sur  l'utilisation  des  protéiques  propres  et 
étrangères  à  l'organisme  en  expérimentant  sur  deux  chiens.  Les  deux  expé- 
riences durant  respectivement  six  mois  et  quatre  mois  et  demi  se  subdivisent 
en  une  série  de  périodes.  Dans  chaque  période,  durant  de  7  à  26  jours,  le  chien 
reçoit,  outre  des  graisses  et  des  hydrates  de  carbone,  des  protéiques  naturelles 
—  viande  de  bœuf,  de  veau,  de  chien,  etc.  —  ou  des  produits  dégradés  des 
protéiques.  La  dégradation  se  fait  par  digestion  durant  une  semaine  avec  la 
pepsine,  trois  semaines  avec  la  pancréatine  et  une  semaine  avec  l'érepsine, 
elle  porte  sur  le  muscle,  la  caséine,  l'albumine  d'œuf.  —  11  ne  ressort  de  ces 
expériences  aucune  conclusion  nette  en  faveur  de  la  supériorité  des  pro- 
téiques propres  de  l'organisme.  L'équilibre  azoté,  ainsi  que  la  rétention 
azotée  sont  aussi  bien  assurés  par  la  viande  de  bœuf  et  par  le  poisson  que 
par  la  viande  de  chien.  Les  protéiques  dégradés  ne  présentant  pas  trace  de 
réaction  du  biuret  peuvent  parfaitement  remplacer  les  protéiques  natu- 
relles. —  E.  Terroine. 

Hopkins,  Gowland  et  Savary  (H.).  —  Étude  su?-  la  protéine  de  Bence- 
Jane.  —  La  solubilité  de  l'albumine  vers  100°  s'explique  par  la  combinaison 
de  la  protéine  avec  certains  sels,  combinaison  qui  n'aurait  lieu  qu'à  cette 
température.  —  J.  Gautrelet. 

Bleibtreu  (M.).  —  Sur  le  ghjcogéne  de  l'ovaire  de  Bana  fasca.  —  L'au- 
teur étudie  pendant  toute  une  année  la  teneur  en  glycogène  du  foie,  de 
l'ovaire  et  du  reste  du  corps  chez  Bana  fusca.  Les  courbes  données  par  l'au- 
teur montrent  nettement  que  vers  les  mois  de  septembre-octobre,  on  atteint 
le  maximum  du  glycogène  total  ainsi  que  de  celui  du  foie  ;  les  deux  valeurs 
diminuent  pendant  les  mois  d'hiver,  mais  d'une  façon  différente,  de  sorte  que, 
au  moment  du  frai,  le  glycogène  total  reste  encore  sur  une  certaine  hauteur, 
tandis  que  le  glycogène  du  foie  est  pour  ainsi  dire  épuisé.  Tout  au  contraire, 
c'est  au  moment  du  frai  que  le  glycogène  de  l'ovaire  atteint  sa  teneur 
maximale.  Au  printemps,  d'avril  jusqu'en  juin,  le  glycogène  total  diminue 
pour  atteindre  son  minimum  en  juin;  ensuite  il  augmente  de  nouveau  avec 
le  maximum  se  plaçant  en  octobre.  Le  glycogène  du  foie,  presque  nul  à  l'é- 
poque du  frai,  n'atteint  une  teneur  respectable  que  vers  le  mois  de  septem- 
bre. En  général,  il  y  a  un  balancement  très  net  entre  le  poids  et  la  teneur 
en  glycogène  du  foie  et  les  valeurs  correspondantes  de  l'ovaire.  La  teneur  en 
glycogène  de  l'ovaire  augmente  en  même  temps  que  son  poids;  elle  passe 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.     H« 

de  0,07  %  en  avril  à  0, 17  %  en  août,  à  1,82  %  en  octobre  et  à  2,50  %  en 
février.  —  E.  Terroine. 

a)  Politis  (J.).  —  Sur  la  pnisence  du  glycogène  dans  les  phanérogames  et  sa 
relation  avec  Voxalale  de  chaux.  —  Le  glycogène,  très  répandu  chez  les  ani- 
maux, n'a  été  signalé  jusqu'ici,  parmi  les  végétaux,  que  dans  certaines 
cryptogames  (Myxomycètes,  Hyphomycètes  etCyanophycées).  P.  l'a  retrouvé 
dans  diverses  Phanérogames,  à  savoir  dans  les  cellules  à  raphides  (ÏOrchis 
Morio  Linn.,  Bletia  hyacinthina  Ait.,  Billbergia  7iutans  Wendl.  et  Pitcairnia 
xanthocalyx  Mart. 

Le  mucilage  des  tubercules  d'Orchis,  que  l'on  tenait  jusqu'ici  pour  cellu- 
losique, se  comporte,  selon  les  recherches  de  l'auteur,  comme  le  gly- 
cogène. 

Il  existe  une  relation  très  nette  entre  le  glycogène  et  l'oxalate  de  chaux, 
puisque  la  première  de  ces  substances  se  forme  constamment  dans  les  cel- 
lules où  apparaît  plus  tard  l'oxalate  en  raphides.  —  M.  Boubier. 

SchondorfF  (B.)  et  Grèbe  (F.).  —  Sur  la  formation  du  glycogène  à  partir 
de  l'aldéhyde  formique.  —  Sur  un  lobe  de  foie  de  tortue,  on  fait  un  dosage 
immédiat  de  glycogène,  puis  on  pratique  sur  l'autre  lobe  vme  circulation 
artificielle  avec  du  liquide  de  Ringer  contenant  des  quantités  variées  d'al- 
déhyde formique,  et  après  la  perfusion  ou  dose  le  glycogène.  Dans  certains 
cas,  l'expérience  porte  sur  les  deux  lobes,  le  lobe  droit  étant  perfusé  à  l'aide 
de  Ringer  pur,  le  lobe  gauche  à  l'aide  de  Ringer  additionné  d'aldéliyde  for- 
mique. Les  recherches  qui  portent  sur  quinze  expériences  montrent  —  à 
l'exception  de  deux  d'entre  elles  où  les  variations  observées  sur  la  teneur 
en  glycogène  sont  de  l'ordre  de  grandeur  des  erreurs  expérimentales  — 
qu'on  n'observe  jamais  une  augmentation  de  glycogène  lors  de  la  perfusion 
du  foie  de  tortue  par  l'aldéhyde  formique  ;  mais  au  contraire  on  observe  —  en 
dehors  des  deux  exceptions  signalées  —  une  diminution  en  glycogène,  par- 
fois très  importante,  puisqu'elle  dépasse  toujours  20  %  et  qu'elle  atteint  jus- 
qu'à 6G  %  de  la  quantité  initiale.  —  E. Terroine. 

Jolies  (A.).  —  Sur  un  nouveau  mode  de  formation  de  l'acide  glycuronique. 
— L'acide  glycuronique  peut  être  obtenu  par  l'oxydation  du  glucose  avec  de 
l'eau  oxygénée  à  37".  —  E.  Terroine. 

Rose  ("W.  C).  —  L'acide  muciqtie  et  le  métabolisme  intermédiaire  des 
hydrates  de  carbone.  —  L'on  injecte  à  des  lapins  des  doses  atteignant  10  à 
20  grammes  d'acide  mucique  ;  on  retrouve  telle  quelle  une  partie  de  ce  corps 
rejetée  avec  l'urine.  Administré  à  la  dose  de  20  gr.  à  un  chien  de  taille 
moyenne,  l'acide  mucique  est  rejeté  en  grande  quantité.  On  trouve  seule- 
ment un  accroissement  extrêmement  faible  de  l'excrétion  d'acide  oxalique; 
il  n'est  donc  pas  possible  de  considérer  l'acide  mucique  comme  un  précur- 
seur de  l'acide  oxalique.  D'autre  part,  des  lapins  et  des  chiens  recevant  des 
quantités  de  galactose  ou  de  lactose  équivalant  à  20  grammes  d'acide 
mucique  n'excrètent  pas  d'acide  mucique.  L'acide  mucique  n'est  donc  pas  un 
produit  intermédiaire  du  métabolisme  des  sucres  contenant  du  galactose.  — 
E.  Terroine. 

Worth  (J.).  —  Dégradation  des  acides  hydrocarbonés  dans  le  foie.  — 
L'auteur  reclierche  dans  ce  travail  si  la  transformation  des  acides  gras  et 
la  formation  de  corps  acétoniques  dans  le  foie  est  empêchée  par  l'addilion 

l'aNNÉK    BIOLOOIQLE,   XVI.    1911.  13 


194  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  substances  étrangères  facilement  comburables  dans  le  foie;  on  sait,  en 
effet,  que  la  richesse  du  foie  en  glycogène  s'oppose  fréquemment  à  la  for- 
mation de  substances  acétoniques.  Les  corps  étudiés  sont  des  dérivés  du 
glucose,  l'ricidc  d-glucouique  et  Vacide  d-sacc/iarù^iif'.  Les  expériences 
montrent  tout  d'abord  que  l'addition  de  ces  corps  à  un  liquide  de  perfusion 
contenant  de  l'acide  isovalérianique  ou  de  l'acide  caproïque  n'empêche 
nullement  la  formation  d'acétone  au  cours  de  la  circulation  à  travers  le  foie. 
Dans  une  seconde  catégorie  d'expériences,  on  étudie  les  acides  gluconique 
et  saccliarique  seuls  après  les  avoir  neutralisés  par  l'ammoniaque  ;  on  con- 
state une  formation  évidente  d'acide  diacétique  ;  il  en  est  de  même  avec 
l'acide  mucique.  —  E.  Terroine. 

Geelmuyden  (Chr.  H.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  des  corps  ace- 
Ioniques  dans  le  mélaholismc  intermédiaire.  —  Au  cours  de  la  glycosurie  phlo- 
rhizinique  chez  le  lapin,  le  taux  de  l'excrétion  du  glucose  peut  être  élevé 
considérablement  si  l'on  administre  en  injection  sous-cutanée  de  l'acide 
diacétique  ou  de  l'acide  [î-oxybutyrique.  D'après  l'auteur,  il  y  aurait  une 
synthèse  d'hydrates  de  carbone,  de  glycogène  peut-être,  aux  dépens  des  corps 
acétoniques.  —  E.  Terroine. 

Ringer  (A.  I.).  —  Sur  la  production  maximale  d'acide  hippurique  chez  les 
aniuiaux  avec  considération  sur  l'origine  du  glycocolle  dans  l'organisme  ani- 
mal. —  Si  l'on  injecte  à  des  chèvres  ou  à  des  lapins  de  l'acide  benzoïque,  on 
constate  que  l'acide  hippurique  rejeté  représente  une  quantité  de  glycocolle 
plus  grande  que  celle  qui  est  préformée  dans  les  substances  protéiques  mé- 
tabolisées.  Chez  la  chèvre,  38  </o  de  l'azote  total  sont  ainsi  rejetés  en  tant  que 
glycocolle  dans  l'acide  hippurique.  L'injection  de  grosses  quantités  de  benzoate 
de  soude  provoque  une  augmentation  de  l'excrétion  azotée,  mais  pas  de  va- 
riation de  l'excrétion  uréique.  L'alimentation  n'a  aucune  influence  sur  la 
production  du  glycocolle.  —  E.  Terroine. 

Epstein  (A.  A.)  et  Bookman  (S.).  —  Etudes  sur  la  formation  du  qli/co- 
colle  dans  l'organisme.  —  D'après  les  auteurs,  la  production  du  glycocolle 
sous  l'influence  de  l'acide  benzoïque  est  progressive  ;  elle  dépend,  dans  une 
certaine  mesure,  de  la  quantité  d'acide  benzoïque  introduit.  Cet  acide  ben- 
zoïque n'exerce  pas  une  véritable  action  toxique;  il  ne  provoque  pas  une  dé- 
composition en  masse  des  protéiques.  Fait  intéressant  à  noter  :  lors  de 
l'alimentation  hydrocarbonée  le  surplus  d'azote  éliminé  après  administration 
d'acide  benzoïque  l'est  entièrement  sous  la  forme  d'acide  hippurique  ;  la 
production  du  glycocolle  peut  donc  être  indépendante  du  reste  du  métabo- 
lisme protéique.  —  E.  Terroine. 

Friedmann  (E.)  et  Tachau  (H.).  —  Sur  la  formation  du  glycocolle  dans 
l'organisme  animal.  I.  Synthèse  de  l'acide  hippurique  dans  le  foie  de  lapin. 
—  On  sait,  depuis  les  travaux  de  Wieciiowski  et  de  Magnus-Lew,  que  l'orga- 
nisme peut  réaliser  la  fabrication  du  glycocolle  :  en  effet,  à  la  suite  de 
l'administration  d'acide  benzoïque,  il  y  a  excrétion  d'acide  hippurique  en 
quantité  telle  que  la  dégradation  complète  de  toutes  les  protéiques  de  l'orga- 
nisme ne  suffirait  pas  à  fournir  le  glycocolle  ainsi  rejeté;  il  y  a  donc  néofor- 
mation. Mais  par  quel  mécanisme?  Magnus-Levy  avait  pensé  tout  d'abord 
qu'il  y  avait  formation,  entre  l'acide  benzoïque  et  les  différents  acides  aminés 
constituants  des  protéiques,  à  des  dérivés  benzoylés  ultérieurement  transfor- 
més en  acide  hippurique  :  cette  hypothèse  doit  être  rejetée,  l'injection  sous- 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    lOf) 

cutanée  des  dérivés  benzoylés  de  l'alanine,  de  la  valine,  de  la  leucine  n'étant 
jamais  suivie  de  la  formation  d'acide  hippurique  et  ces  corps  étant  rejetés 
tels  quels.  Pour  Coiin,  il  y  aurait  réellement  fabrication  synthétique  aux  dé- 
pens de  l'acide  acétique  et  de  l'ammoniaque  ;  cette  hypothèse  vraisemblable 
n'est  pas  démontrée. 

F.  et  T.  reprennent  la  question  et  étudient  tout  d'abord  les  conditions  de 
formation  duglycocoUe.  Dans  une  première  série  d'expériences,  ils  établissent 
qu'au  cours  d'une  circulation  artificielle  dans  le  foie  de  lapin,  le  sang  addi- 
tionné de  benzoate  de  soude  présente  une  formation  très  nette  d'acide  hippu- 
rique. L'addition  du  glycocolle  au  liquide  de  perfusion  n'augmente  en  rien 
la  quantité  d'acide  hippurique  formé.  11  en  est  de  même  de  l'addition  des  corps 
suivants  :  acétate  d'ammoniaque,  glyoxalate  d'ammoniaque,  lactate,  butyrate, 
oxybutyrate,  valérianate  et  caproate  de  soude,  alanine,  acide  aminobutyri- 
que,  leucine.  Ainsi  donc,  la  synthèse  de  l'acide  hippurique  n'a  pas  lieu  aux 
dépens  de  glycocolle  préexistant;  le  glycocolle  se  forme  au  fur  et  à  mesure 
du  passage  de  l'acide  benzoïque.  —  E.  Terroine. 

Fromherz  (K.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  l'acide  p-oxy- 
phrnylamtnoacélique  dans  l'organisme  animal.  —  Si  l'on  fait  ingérer  à  des 
animaux  de  l'acide  p-oxyphénylaminoacétique,  on  observe  l'excrétion 
d'acide  p-oxyphénylglyoxylique,  c'est-à-dire  du  dérivé  cétonique.  Ainsi, 
connTie  le  veut  Neumerg,  le  premier  produit  de  dégradation  formé  à  partir 
d'un  acide  aminé  est  un  acide  cétonique,  non  un  acide  hydroxylé.  F.  n'a  pas 
pu  obtenir,  par  administration  du  dérivé  cétonique,  le  dérivé  hydroxylé  cor- 
respondant, l'acide  p-mandélique.  —  E.  Terroine. 

Su-wa  (A.).  —  Siir  le  sort  de  la  chaîne  non  azotée  des  acides  aminés  aro- 
matiques dans  l'organisme  animal.  — On  sait  qu'il  y  a  tout  lieu  de  penser  que 
les  acides  aminés,  au  cours  de  leur  dégradation,  passent  par  le  stade  d'acides 
cétoniques  et  non  pas  par  celui  d'acides  hydroxylés,  comme  l'avait  tout 
d'abord  pensé  Neubauer.  En  ce  qui  concerne  les  acides  aromatiques,  il  en  est 
bien  ainsi.  Si  l'on  considère,  en  effet,  les  dérivés  de  latyrosine  (acide  p-oxy- 
phénylaminopropionique),  on  constate  que  l'administration  du  dérivé  hydro- 
xylé (acide  p-oxyphényllactique)  n'augmente  pas  la  production  d'acide  homo- 
gentisique  chez  l'alcaptonurique,  alors  que  cette  production  est  augmentée 
par  le  dérivé  cétonique  (l'acide  p-oxyphénylpyruvique). 

OH  OH  OH 


CH2  CH^  GH2 

I  II 

CH.Ml^  CH.OH  CO 

I  I  I 

COOH  COOH  COOH 

Tyrosine     Acide   p-oxyphényllactique     Acide   p-oxyphénylpyruvique. 

Parallèlement,  en  circulation  artificielle  intrahépatique,  la  tyrosine  et 
l'acide  p-oxyphénylpyruvique  sont  cétogènes,  l'acide  p-oxyphényllactique 
ne  l'est  pas. 

Sous  la  direction  de  Neubauer,  S.  reprend  de  nouvelles  recherches  sur  la 


196  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

manière  de  se  comporter  de  ces  deux  dérivés  de  la  tyrosine.  Si  l'on  admi- 
nistre à  un  lapin,  soit  par  ingestion,  soit  par  injection  sous-cutanée,  l'acide 
p-oxypliénylpynivique,  on  ne  retrouve  que  des  traces  de  ce  corps  dans  l'urine 
à  côté  de  traces  d"acide  p-oxyphényllactique  et  d'ac;ide  oxyphenylacétique. 
Administré  à  l'homme,  on  retrouve  dans  l'urine  de  l'acide  p-oxyphényllac- 
tique  (forme  dextrogyre).  II  y  a  donc  eu  dans  l'organisme  réduction  avec 
formation  d'un  corps  optiquement  actif.  Si  l'on  administre  au  lapin  l'acide 
p-oxyphényllactique,  on  en  retrouve  la  plus  grande  partie  telle  quelle  dans 
l'urine.  Le  dérivé  cétonique  de  la  tyrosine  est  donc  bien  plus  facilement 
brûlé  que  son  dérivé  hydroxylé.  Dans  le  cas  de  la  phénylalanine,  d'après 
Neubauer  et  Falta,  les  deux  dérivés  —  cétonique  et  hydroxylé  —  pouvaient 
donner  naissance  à  de  l'acide  homogentisi(|ue,  mais  le  premier  en  totalité  et 
le  second  pour  50  %  seulement.  S.  montre  sur  le  sujet  humain  sain  que 
les  deux  dérivés  —  acides  phénylpyruvique  et  phényllactique  —  sont  tous 
deux  comburés,  mais  l'acide  phénylpyruvique  plus  facilement.  —  E.  Ter- 

ROINE. 

Abderhalden  (E.),  Furno  (B.),  Goebel  (E.)  et  Strùbel,  —  Sur  l'utilisation 
de  différents  acides  aminés  dans  l'organisme  du  chien  dans  des  conditions 
différentes.  —  Un  chien,  après  une  période  déjeune  préalable,  reçoit  pendant 
quelques  jours  de  l'acide  glutamique,  de  l'acide  aspartique,  de  l'asparagine 
ou  de  l'histidine.  Quel(|uefois  on  ajoute  à  ces  acides  aminés  du  saccharose 
ou  de  l'acide  pyruvique.  —  Les  trois  expériences  avec  l'acide  glutamique 
administré  en  forte  quantité  (10  gr.)  donnent  des  résultats  contradictoires  : 
la  teneur  de  l'urine  en  acides  aminés  augmente  ou  n'augmente  pas  suivant 
les  cas.  En  général  l'azote  total  n'augmente  que  fort  peu,  ce  qui  fait  conclure 
les  auteurs  à  la  rétention  partielle  d'azote  de  l'acide  glutamique  dans  l'or- 
ganisme du  chien.  L'administration  de  10  gr.  d'acide  aspartique  à  un  chien 
ayant  jeûné  provoque  l'augmentation  de  l'azote  ammoniacal  et  la  diminution 
de  l'azote  aminé.  Quelquefois  l'addition  simultanée  de  saccharose  augmente 
l'excrétion  d'azote  aminé.  —  L'administration  de  l'asparagine  seule  est  sans 
action  sur  Tazote  aminé  de  l'urine  ;  faite  en  même  temps  que  celle  de  pyru- 
vate  de  soude,  elle  produit  l'augmentation  et  de  l'azote  total  et  de  l'azote 
aminé.  —  L'administration  de  l'histidine  augmente  aussi  l'excrétion  d'azote 
total  ainsi  que  celle  de  l'azote  aminé  ou  ammoniacal.  L'addition  simultanée 
du  saccharose  agit  d'une  façon  différente;  tantôt  elle  augmente  tantôt  elle 
diminue  l'excrétion  d'azote  aminé.  —  E.  Terroine. 

b)  Abderhalden  (E.).  —  Recherches  d'alimentation  avec  de  l'albumine  dé- 
gradée Jusqu'aux  acides  aminés  et  avec  les  sels  ammoniacaux.  — Pour  étudier 
l'utilisation  des  sels  ammoniacaux,  l'auteur  ajoute  à  la  nourriture  du  chien, 
composée  de  graisses  et  d'hydrates  de  carbone,  du  carbonate  et  de  l'acétate 
d'ammonium  comme  unique  source  azotée.  Le  carbonate  provoque  en  géné- 
ral des  vomissements,  tandis  que  l'acétate  est  assez  bien  supporté  par  l'ani- 
mal. L'étude  du  bilan  azoté  montre  que,  dans  le  cas  de  l'administration  de 
l'acétate  d'ammoniaque,  on  obtient  quelquefois  d'une  façon  passagère  l'équi- 
libre ou  la  faible  rétention  azotée  ;  dans  d'autres  cas  la  perte  azotée  antérieure 
ne  fait  que  s'atténuer,  mais  toujours  le  poids  de  l'animal  diminue.  L'addition, 
à  ce  régime,  de  viande  ou  de  sang  dégradé  ramène  l'équilibre  et  la  rétention 
azotée,  ainsi  que  la  montée  du  poids.  —  E.  Terroine. 

c)  Abderhalden  (E.).  —  Sur  le  sort  des  produits  des  protéiques  dégradés 
dans  le  canal  intestinal.  —  La  dégradation  des  protéiques  et  des  pcptones  se 


XIII.  _  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    107 

fait  de  la  même  façon  dans  les  différentes  portions  de  l'intestin  grcMe.  On 
isole  les  mêmes  acides  aminés  des  portions  différentes  de  l'intestin  grêle. 
—  E.  Terroine. 

a)  Abderhalden  (E.).  —  Sur  la  teneur  du  contenu  intestinal  de  quelques 
mauuni fèves  en  acides  aminés  libres.  —  On  trouve  dans  l'intestin  des  quan- 
tités importantes  d'acides  aminés  libres.  Chez  le  chien,  le  porc,  le  bœuf  et  le 
cheval,  on  trouve  que  1/5  de  l'azote  du  filtrat  obtenu  après  ébullition  du 
contenu  intestinal  est  à  l'état  d'acides  aminés.  C'est  d'ailleurs  là  une  valeur 
minimale,  caries  auteurs  n'ont  pas  dosé  les  acides  aminés  précipitablcs  avec 
l'acide  phosphotungstique.  —  E.  Terroine. 

Koelker  (A.  H.)  et  Siemens  (M.  J.).  —  Les  acides  aminés  du  placenta 
/iwnain.  — Les  résultats  analytiques  peuvent  se  systématiser  dans  le  tableau 
suivant  : 


Glycocolle 

0,63 

o/c 

Ac.  aspartique         2,05 

Alanine 

? 

Tyrosine 

1,68 

Valine 

6,64 

Lysine 

3,46 

Leucine 

4,42 

Arginine 

4,33 

Proline 

1,73 

Histidine 

0,24 

Phénylalanine 

2,19 

Tryptopliane 

présent 

Ac.  glutamique 

2,75 

Ammoniaque 
E. 

1,28 
Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Markwalder  (J.).  —  Sur  l'utilisation  des  acides 
aminés  dans  l'or/janisme  du  chien  dans  des  conditions  différentes.  —  Pour 
élucider  la  question  d'utilisation  des  différents  acides  aminés,  on  compare  le 
métabolisme  azoté  dans  le  jeûne,  lors  de  l'administration  d'un  acide  aminé 
donné  et  lors  de  l'addition  à  cet  acide  des  aliments  gras  ou  hydrocarbonés. 
Dans  cha(]ue  expérience  on  détermine  l'azote  total,  l'azote  aminé  et  l'azote 
ammoniacal.  L'administration  de  glycocolle  et  d'alanine  en  même  temps  que 
de  graisses  ou  d'hydrates  de  carbone  produit  un  abaissement  de  l'excrétion 
des  acides  aminés  de  l'urine.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  et  Lampe.  —  Action  des  sels  ammoniacaux,  de  lu  glucosa- 
mine  et  de  la  gélatine  sur  le  bilan  azoté.  —  Les  auteurs  étudient  le  bilan  azoté 
des  porcs  lors  d'une  nourriture  constituée  uniquement  de  graisses  et  d'iiy- 
drates  de  carbone  ou  additionnée  en  plus  d'un  mélange  de  sels  ammonia- 
caux. Le  porc  qui  reçoit  journellement  pendant  12  jours  de  l'amidon,  du 
sucre  et  du  beurre  perd  en  moyenne  2«''68  N  par  jour;  l'addition,  à  ce  ré- 
gime, de  sels  ammoniacaux  abaisse  la  perte  azotée  à  1,34  N.  Chez  un  autre 
porc,  dans  les  mêmes  conditions  la  perte  azotée  diminue  de  1,91  à  1,18  N. 
Par  conséquent,  les  sels  ammoniacaux  agissent  toujours  favorablement  sur  le 
métabolisme  azoté.  Les  expéi'iences  faites  avec  la  gélatine  et  la  glucosamine 
ne  permettent  pas  des  conclusions  précises.  —  E.  Terroine. 


d)  Abderhalden  (E.).  —  Snr  la  synthèse  dans  l'organisme  du  chien.  —  Un 
chien  reconstitue  ses  protéiques  aux  dépens  des  protéiques  dégradés  de  la 
nourriture.  Ainsi  un  chien  subit  une  période  de  jeune  de  23  jours;  il  perd 
6.700gr.  de  son  poids;  ensuite,  pendant  100  jours,  l'animal  est  nourri  avec  de 
la  viande  dégradée  jusqu'au  stade  acides  aminés,  des  graisses  et  des  hydrates 


198  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  carbone.  Pendant  cette  période,  l'animal  fait  une  synthèse  activée  de  pro- 
téiques,  son  poids  augmente  en  effet  et  passe  à  9.000  gv.  et  ses  poils  coupés 
au  début  de  l'expérience  repoussent.  Pour  que  la  syntlièse  des  protéiques 
puisse  avoir  lieu,  la  présence  d'un  certain  nombre  de  groupements  est  indis- 
pensable :  le  tryptophane,  par  exemplo,  est  indispensable  pour  la  reconstitu- 
tion des  protéiques.  Ainsi  un  chien  nourri  avec  de  la  caséine  dégradée,,  et 
débarrassée  de  son  tryptophane,  perd  en  10  jours  1.400  gr.  ;  l'addition  de 
tryptophane  permet  de  nouveau  le  métabolisme  normal  de  Tanimal.  De  même, 
la  tyrosine  est  absolument  nécessaire  à  la  synthèse  des  protéiques.  Avec  la 
caséine  dépourvue  de  tyrosine  l'animal  perd  750  gr.  en  9  jours.  L'addition 
de  tyrosine  produit  en  10  jours  une  augmentation  de  poids  de  1.120  gr. 
—  E.  Terroine. 


a)  Herzog  (R.)  et  Saladin  (O.).  —  Action  de  quelques  champignons 
sur  les  acides  aminés  de  Pénicillium  glaucum.  —  Le  mycélium  tant  vivant 
que  mort  (tué  par  l'acétone)  est  capable  de  décomposer  la  leucine  avec 
production  de  CO'^;  toutefois,  avec  le  champignon  tué,  on  n'obtient  jamais 
la  quantité  de  CO"-^  correspondant  à  celle  que  la  leucine  disparue  devrait 
fournir  si  elle  était  complètement  oxydée.  —  P.  Jaccaru. 


Herzog  (R.),  Ripke  (O.)  et  Saladin  (O.).  —  Influences  des  acides  orga- 
niques chez  quelques  champignons.  —  Suivant  qu'ils  sont  vivants  ou  tués  par 
Facétone,  les  champignons  tels  que  Pénicillium  glaucum,  Monilia  candida, 
Oiditim  lactis,  Mycoderma  cerevisiœ,  réagissent  de  deux  façons  différentes 
vis-à-vis  des  acides  organiques  libres  :  dans  le  premier  cas,  ces  acides  sont 
oxydés  avec  production  correspondante  de  CO-  ;  dans  le  second  cas,  leur 
décomposition  est  un  phénomène  beaucoup  plus  compliqué  que  les  auteurs 
envisagent  provisoirement  comme  une  transformation  amidée.  —  P.  Jac- 

CARD. 


"Wakeman  (A.  J.)  et  Dakin  (H.  D.).  —  Le  ratabolisme  de  la  phénylala- 
nine,  de  la  tyrosine  et  de  leurs  dérivés.  —  Les  recherches  qui  ont  été  tentées 
sur  le  catabolisme  des  acides  aminés  à  noyaux  phénoliques  ont  été  toujours 
poursuivies  comparativement  dans  l'organisme  normal  et  chez  les  sujets  alcap 
tonuriques.  On  sait,  en  effet,  que  ces  corps  qui  sont  complètement  dégradés 
dans  l'organisme  normal  sont  rejetés,  chez  l'alcaptonurique,  à  l'état  d'acide 
homogentisique.  Or,  la  production  de  ce  corps  exige  à  la  fois  introduction, 
dans  la  tyrosine,  d'un  second  groupement  hydroxylé  et  un  réarrangement  des 
positions  relatives  de  la  chaîne  latérale  et  du  groupement  hydroxylé  de  la 
tyrosine;  remaniement  intramoléculaire  en  rapport  avec  la  structure  qui- 
nonoïde.  On  a  donc  pensé  qu'une  substance  de  cette  structure  devait  être  le 
précurseur  de  l'acide  homogentisique.  Deux  faits  importants  doivent  être  pris 
en  considération  pour  la  compréhension  de  ces  changements  :  —  1°  Neu- 
BAUER  montre  que  les  acides  a-cétoniques  constituent  des  intermédiaires 
entre  les  acides  a- aminés  et  les  acides  gras  correspondants  dont  la  chaîne 
comporte  I  atome  de  carbone  en  moins.  —  2°  Embden  montre  que  la  phé- 
nylalanine,  la  tyrosine  et  aussi  l'acide  homogentisique  donnent,  au  cours  de 
la  perfusion  hépatique,  naissance  à  de  l'acide  diacétique  et  à  de  l'acétone. 
Muni  de  ces  faits,  Neubauer  propose  alors,  pour  la  dégradation  des  acides 
aminés  aromatiques,  le  schéma  suivant  : 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    199 


o 

o 
o 


S-i    :i 

o 


K 
O 


O 


o  = 


O 


O 


o 
o 

u 

d 
q 

o 


î 


o 
o 
o 

d 
q 

O 


S 

o 


> 


O   o   »,  ^ 

^3 


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<=> 


o 


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U 


'Ci     c^ 

1—1 

1     (D 

0 

0 

'^.  s 

0  tS 
S  -eu 

u 

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0  c: 

0 

-    quin 
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T  -^ 

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Ixl 

O,  O, 

î-,     iD 

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xi    0 

u 

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K 

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o 


o 


-O 

o 
o 


o    Ph 


c3 
O   f>i 

'O  a  ;- 

0-2  G 


CD 


200  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Ainsi,  il  ressort  de  ce  schéma  que,  pour  Neubauer,  l'acide  homogentisique 
serait  un  produit  normal  de  dégradation  de  la  tyrosine  et  de  la  phénylala- 
nine;  l'alcaptonurie  serait  caractérisée,  non  comme  une  déviation  de  la  dé- 
gradation, mais  comme  un  arrêt.  Or,  des  recherches  faites  par  W.  et  D.  — 
sur  les  résultats  desquels  nous  nous  appuyons  dans  ce  compte  rendu  sans 
en  donner  le  détail  expérimental  —  il  ressort  qu'une  telle  conception  ne 
peut  être  acceptée  telle  quelle.  Et  voici  les  objections  principales  que  les 
résultats  de  leurs  travaux  permettent  de  formuler  : 

1]  On  ne  peut  mettre  en  évidence  aucune  hydroxylation  de  la  phényla- 
lanine  dans  son  noyau  aromatique  à  l'état  normal  (passage  de  la  phényla- 
lanine  à  la  tyrosine).  L'injection  de  quantités  considérables  de  ce  corps 
n'aboutit  jamais  à  l'excrétion  de  substances  phénoliques,  y  compris  l'acide 
homogentisique. 

2]  Il  est  très  pou  probable  qu'il  y  ait  formation  de  substance  intermédiaire 
à  structure  (piinonoïde.  En  effet,  la  p-méthylphénylalanineet  la  p-méthoxy- 
phénylalanine  (éther  méthylique  de  la  tyrosine)  qui  ne  peuvent  être  trans- 
formées, de  par  leur  constitution,  en  dérivés  quinonoïdes  n'en  sont  pas  moins  ' 
complètement  oxydés  dans  l'organisme  normal. 

3]  Ces  mêmes  corps,  ainsi  que  leurs  dérivés  cétoniques,  acides  p-méthyl- 
phénylpyruvique  et  p-méthoxyphénylpyruvique,  qui  sont  tous  également 
incapables  de  se  transformer  en  dérivés  quinonoïdes,  n'en  donnent  pas  moins 
naissance,  au  cours  de  la  perfusion  hépatique,  à  de  l'acide  diacétique  et  à  de 
l'acétone.  Par  conséquent,  la  formation  de  corps  acétoniques  à  partir  de  la 
tyrosine  ne  dépend  en  aucune  manière  de  la  formation  préalable  ou  d'un 
dérivé  quinonoïde  ou  d'acide  homogentisique. 

4]  Puisqu'on  peut,  dans  la  phénylalanine,  substituer  au  groupement  hydro- 
gène en  position  para  un  groupement  méthyle  ou  méthoxyle,  il  est  évident 
que  la  phénylalanine  n'est  pas  nécessairement  convertie  en  tyrosine  pour 
être  dégradée. 

5]  Enfin  le  fait  le  plus  démonstratif  est  le  suivant  :  un  sujet  alcaptonurique 
oxyde  complètement  la  p-méthylphénylalanine  et  la  p-méthoxyphénylala- 
nine.  Par  consé(|U('nt,  il  y  a  pour  l'organisme  d'autres  moyens  d'oxyder  les 
acides  aromatiques  que  le  passage  par  l'acide  homogentisique. 

Mais   il   reste  maintenant  à  trouver  un  schéma  plus  exact  que  celui  de 
Neubauer  pour  expliquer  la  dégradation  de  la  phénylalanine  et  de  la  tyro- 
sine. En  fait,  la  question  est  de  rechercher,  sans  faire  appel  à  la  formation 
intermédiaire  d'acide  homogentisique,  comment  on  peut  passer  de  la  tyro- 
sine à  l'acide  diacétique.  Or,  il  est  certain  que  le  groupement  carboxyle  pré- 
sent dans  la  tyrosine  et  la  phénylalanine  n'est  pas  le  même  que  celui  qui 
est  présent  dans  l'acide  diacétique.  Les  travaux  de  Neubauer  montrent  très 
nettement  la  formation  intermédiaire  d'acides  a-cétoniques  dont  l'oxydation 
donne  ultérieurement  des  acides  gras  dont  la  chaîne  comprend  un  atome  de 
carbone  de  moins  ;  d'autre  part,  les  dérivés  de   la  phénylalanine  et  de  la 
tyrosine  par  substitution  en  position  para  n'empêchant  nullement  la  forma- 
tion de  corps  acétoniques.  "W.  et  D.  aboutissent  à  considérer  le  catabolisnie 
de  la  tyrosine  et  de  la  phénylalanine  de  la  manière  suivante  :  la  phénylala- 
nine et  la  tyrosine  sont  transformées  en  acide  diacétique,  de  telle  manière  que 
le  carbone  du  groupement  carboxyle  et  celui  qui  est  en   position   a  dans  Va- 
cide  diacétique  sont  déritiés  des  atomes  de  carbone  a.  et  fj  de  la  chaîne    la- 
térale de  la  phénylalanine,  tandis  que  les  atomes  île  carbone  P  e/  y  de  l'acide 
diacétique  proviennent  de  2  atomes  de  carbone  adjacents  du  noyau  benzoïque. 
Ce  mécanisme  se  représente  par  le  schéma  suivant  : 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    201 
COOH        — y        COOH     — y    COOH     CO2  +  H-^O     — y 


CIINH2 

CH3 

I 
C 


/ 


HC 


HC 

\     / 

C 

H 

Phénylala 

nine. 


CH 

I 
CH 


CO 

CH2 

1 
C 

/  \ 

CH  CH 

Il  I 

HC  CH 

\       / 
C 
H 

Ac.  phényl- 
pyruvique. 


CO 

CH2 

I 
G  = 

I 
CH 

I 
CH 

I 
CH 

II 
CH 

I 
C  = 

I 
H 


COOH 

[ 
CH2 

I 
C 

I 
CH 

I 
CH 

I 
CH 

il 
CH 

I 
C  = 

I 
H 


COOH 

ck, 

I 

CO    -> 

I 

CH3 

Acide 
diacétique. 


CO.  +  H2O 


Ac.  phénylpy- 
ruvique 
(écrit  en  chaîne  ouverte). 

Resterait  alors  à  déterminer  ce  que  deviennent  les  4  atomes  de  carbone 
restant.  Il  e.st  possible  qu'ils  donnent  à  leur  tour  une  molécule  d'acide  dia- 
cétique, mais  il  n'y  a  aucune  preuve  précise  sur  ce  sujet.  — E.  Terroine. 

h)  Dakin  (H.  D.).  —  La  nature  chimique  de  l'alcaplonurie.  —  Dans  un  pré- 
cédent travail,  l'auteur  a  montré,  en  collaboration  avec  Wakeman,  que  l'on  ne 
devait  pas  considérer  l'acide  homogentisique  comme  un  intermédiaire  nor- 
mal de  la  dégradation  de  la  phénylalanine  et  de  la  tyrosine.  L'alcaptonurie 
consiste  donc  en  une  déviation  du  métabolisme  de  ces  corps  :  déviation  qui 
porte  à  la  fois  sur  l'impossibilité  par  l'organisme  de  dégrader  l'acide  homo- 
gentisique formé,  mais  aussi  et  avant  tout  dans  une  production  anormale 
d'acide  homogentisique.  Pour  essayer  de  démontrer  positivement  ce  fait,  l'au- 
teur recherche  la  manière  de  se  comporter,  lorsqu'ils  sont  administrés  à  un 
sujet  alcaptonurique,  de  dérivés  de  la  phénylalanine  et  de  la  tyrosine  qui  ne 
peuvent  pas  former  de  substance  quinonoïde  et  par  conséquent  d'acide  ho- 
mogentisique :  les  corps  étudiés  ainsi  sont  la  p-méthylphénylalanine  et  la 
p-méthoxyphénylalanine.  On  constate  que,  aussi  bien  chez  l'organisme 
alcaptonurique  que  chez  le  sujet  normal,  ces  deux  corps  sont  complètement 
oxydés;  leur  administration  n'est  suivie  d'aucune  excrétion  d'acide  homo- 
gentisique. Ainsi  donc  l'alcaptonurique  n'a  même  pas  perdu  le  pouvoir  de 
cataboliser  des  dérivés  de  la  phénylalanine  et  de  la  tyrosine.  La  formation 
de  Tacide  homogentisique  chez  l'alcaptonurique  est  donc  un  fait  complète- 
ment anormal.  —  E.  Terroine. 

h)  Friedmann  (E.).  — Sur  la  désaturation  dans  Vorganisme  animal.  —  De- 
puis les  recherches  de  Leatiies  et  de  Meyer-Wedell,  on  sait  que  les  graisses 
du  foie  ont  un  indice  d'iode  beaucoup  plus  élevé  que  les  graisses  du  reste 
de  l'organisme  ou  celles  apportées  par  l'alimentation  ;  c'est  dire  que  les  acides 
gras  de  ces  corps  présentent  un  plus  grand  nombre  de  liaisons  doubles. 


202  L'ANNE-E  BIOLOGIQUE. 

D'autre  part,  Dakin  montre  que  l'acide  phénylpropionique  est  transformé 
dans  l'orii-anisme  en  acide  cinamique.  Sasaki  observe  la  transformation  de 
l'acide  furfuropropionique  en  acide  furfuramylique.  Ainsi  donc,  il  y  a  dans 
l'organisme  désaturation  des  acides  gras.  Sur  le  mécanisme  de  cette  désatu- 
ration deux  hypothèses  ont  été  formulées  :  ou  elle  est  immédiate,  ou  elle  a 
lieu  après  formation  intermédiaire  d'un  p-oxyacide.  Cette  dernière  formation 
est  rendue  vraisemblable  depuis  les  travaux  de  Dakin,  lequel  montre  que 
l'administration  d'acide  phényl-3-oxypropionique  —  p-oxyacide  —  est  suivie 
par  l'excrétion  de  cinnamoylglycocolle  — composé  éthylénique  correspondant. 
Reste  à  se  représenter  comment  se  forment  les  oxyacides,  cette  formation 
étant  chimiquement  difficile  à  concevoir.  On  peut  imaginer  qu'il  y  a  d'abord 
formation  préalable  d'acide  cétonique,  puis  transformation  de  ce  corps  en 
acide  hydroxylé;  cependant  cette  formation  n'est  pas  obligatoire  puisque  F. 
montre  que  la  formation  d'un  composé  cétonique  —  acide  furoyiacétique  — 
n'a  pas  lieu  au  cours  de  la  dégradation  de  l'acide  furfuropropionique  en 
acide  pyromucique.  Reste  alors  la  question  de  la  désaturation  directe.  F.  la 
reprend  en  s'adressant  à  des  composés  cycliques.  Il  constate  que,  si  l'on 
injecte  à  des  chiens  de  l'acide  hexaliydrobenzoïque,  ou  son  dérivé  aminé,  l'a- 
cide hexahydroanthranilique,  il  y  a  excrétion  abondante  d'acide  benzoïque 
(à  l'état  d'acide  hi])puri(|ue) 

HCH  HC 

HCH  ^^^^   HCH 


HCH 


C.  COOll 


HCCOOH  HC 

HCH  CH 

Acide  hexahydrobenzoïque.  Acide  benzoïque. 

Ily  a  donc  eu  une  triple  désaturation.  On  pourrait  supposer  qu'il  s'est  fait 
des  composés  oxydés  intermédiaires,  tels  que  l'acide  quinique,  la  transfor- 
mation de  l'acide  quinique  en  acide  benzoïque  ayant  lieu  dans  l'organisme. 
Mais,  pour  F.,  il  s'agit  là  d'une  réaction  de  réduction  qui  ne  peut  expliquer 
les  faits  de  désaturation.  D'autre  part,  le  fait  que  l'acide  hexaliydroanthrani- 
lique  est  moins  facilement  transformé  que  l'acide  hexahydrobenzoïque  n'est 
pas  favorable  à  l'idée  d'une  formation  intermédiaire  d'acides  cétoniques.  De 
tous  ces  faits,  F.  pense  qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'admettre  les  formations  obliga- 
toires de  dérivés  oxydés  et  que  la  désaturation  peut  se  faire  sans  ces  inter- 
médiaires. —  E.  Terroine. 

Kikkoji  (T.).  —  Sur  la  dégradation  du  norjau  naphial inique  dans  Vorgà- 
nisme  animal.  —  On  sait  que  les  substances  à  noyau  benzoïque  sont  brûlées 
dans  l'organisme  ;  les  recherches  de  Schottex,  Knoop,  Salkowski,  Blen- 
DERMAN,  Embden  out  montré  que  leur  plus  ou  moins  grande  résistance  à  la 
combustion  résidait  dans  la  nature  de  leur  chaîne  latérale.  D'autre  part, 
Neurauer  a  montré  que  les  substances  à  noyau  aromatique  facilement 
c.omburées  dans  l'organisme  normal  sont  en  même  temps  celles  qui  se  mon- 
trent formatrices  d'acide  homogentisique  chez  le  sujet  alcaptonurique.  Enfin 
les  recherches  récentes  de  Neubauer  et  Ellinger  ont  établi  que  la  chaîne 
latérale  qui  favorise  le  plus  la  dégradation  du  noyau  benzénique  est  l'a-ala- 
nine  ou  ses  dérivés;  ceci  est  illustré  par  le  fait  suivant  :  le  tryptophane 
(^-indolalanine)  est  transformé  dans  l'organisme  du  chien  en  acide  cynu- 
rinique  alors  que  l'acide  p-indolacétique  ne  l'est  pas.  Il  se  pose  alors  une 
question  extrêmement  importante  et  qui  est  le  sujet  propre  du  travail  de 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    203 

K.  :  l'influence  de  la  nature  de  la  chaîne  latérale  sur  la  facilite  d'attaque  du 
noyau  est-elle  propre  aux  dérivés  benzoïques,  est-elle  au  contraire  un  fait 
d'ordre  général  et  le  retrouve-t-on  dans  le  cas  de  la  dégradation  des  sub- 
stances à  noyau  naphtalénique?  Après  administration  de  p-naphtalanine  et 
d'acide  p-naphtylpyruvi([ue,  il  y  a  excrétion  d'acide  [i-naphtylacétique  et 
dacide  benzoïque  (à  l'état  d'acide  hippurique) ;  il  y  a  donc  eu  ouverture  du 
noyau  naphtalène.  Mais  comme  les  expériences  avec  l'acide  naphtylacctique 
sont  actuellement  impossibles,  la  question  de  l'influence  de  la  nature  de  la 
chaîne  latérale  ne  peut  donc  être  résolue.  K.  fait  d'ailleurs  observer  un  fait 
extrêmement  intéressant,  c'est  l'importance  de  la  position  de  la  chaîne  laté- 
rale :  les  faits  observés  avec  la  p-naphtylalanine  ne  peuvent  se  retrouver 
avec  l'a-naphtylalanine.  —  E.  Terroine. 


a)  Friedmann  (E.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  l'acide  furfuracry- 
ligue  et  de  l'acide  furoylacélique  dans  l'organisme  animal.  —  Les  recherches 
de  Sasaki,  de  Jaffé  et  Cohn  ont  montré  qu'après  administration  à  un  chien 
d'acide  furfuracrylique,  on  retrouvait  dans  l'urine  de  l'acide  furfuracrylu- 
ric^ue,  de  l'acide  pyromucique  et  de  l'acétofurane.  L'acide  furfuracrylique 
correspond  à 29,4  %,  l'acide  })yromuciqueà22,4  9^  de  l'acide  furfuracrylique 
introduit.  Comment  se  fait  cette  transformation  d'acide  furfuracrylique?  La 
formation  d'acétofurane  pourrait  conduire  à  penser  que  —  comme  dans  le 
cas  des  acides  crotonique  et  cinnamique  —  elle  a  lieu  en  passant  par  un 
acide  j3-cétonique,  l'acide  furoylacé tique,  et  cela  de  la  façon  suivante  : 

Ci  H3  0.  CH  :  CH.  COOH  ->-  d  H3  0.  CH  (OH).  CH2.  COOH 
->■  Ci  H3  0.  CH2.  COOH  -^  Cj  H3  0.  COOH. 

Afin  de  répondre  à  cette  question,  F,  administre  à  des  chiens,  soit  à  l'état 
d'éthor,  soit  à  l'état  de  sel  de  soude,  de  l'acide  furoylacétique.  Or,  en  aucun 
cas  on  n'a  retrouvé  d'acide  pyromucique.  Ceci  montre  donc  que  la  dégrada- 
tion des  acides  furanpropionique  et  furfuramylique  en  acide  pyromucique 
ne  se  fait  pas  par  formation  intermédiaire  d'un  acide  p-cétonique,  ce  qui  con- 
firme les  faits  précédemment  avancés  par  F.  Pour  lui,  il  y  aurait  plutôt  lieu 
de  penser  qu'il  y  a  passage  suivant  les  formules  ci-dessous  de  l'acide  fur- 
furopropionique  à  l'acide  furfuramylique  et  de  là  à  l'acide  pyromucique,  réac- 
tion d'un  mécanisme  inconnu,  mais  qui  n'exige  par  la  formation  d'acides 
j3-cétoniques. 

Ci  H.(  0.  CH.,.  CII.>.  COOH 

r 

C-,  H3  0.  CH  =  Cil.  COOH 

\ 
Ci  H3  0.  COOH. 

E.  Terroine. 


b)  Dakin  (H.  D.)  et  AATakeman  (A.  J.).  —Le  catabolisme  de  ihistidine.  — 
Si  l'on  considère  la  structure  de  l'histidine,  on  constate  qu'elle  contient  quatre 
atomes  de  carbone,  deux  dans  le  noyau,  deux  dans  la  chaîne  latérale,  qui 
se  trouvent  reliés  à  ceux  de  l'acide  diacétique  comme  le  sont  ceux  de  la 
phénylalanine,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  des  formules  structurales  ci-dessous-: 


204 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


HG 


COOH 

COOH 

GHNHa 

1 

COOH 

GHNH2 

CHa 

CHa 

1 

GH2 

G 

GO 

^         /        < 

G 

G 

//      \ 

NH 

Cil 

>       /        ^ 
H3G 

HC 


CH 


N 


C 


/ 


CH 


Phénylalanine. 


Acide  diacétiqiie. 


Histiiline. 


Il  semble  donc  possible  que  l'histidine  soit  dégradée  dans  l'organisme 
animal  de  la  même  manière  que  les  acides  aminés  aromatiques.  Afin  de 
vérifier  cette  hypothèse,  les  auteurs  pratiquent  des  circulations  artificielles 
sur  le  foie  de  chien  à  l'aide  de  sang  additionné  de  carbonate  d'histidine. 
Les  résultats  expérimentaux  montrent  que  la  formation  d'acide  diacétique 
est  de  60  %  plus  importante  que  dans  les  expériences  témoins.  C'est  là  un 
résultat  trop  faible  pour  qu'on  puisse  en  tirer  une  conclusion  précise.  — 
E.  Terroine. 

a)  Dakin  (H.  D.).  —  Le  sort  de  Vacide  benzoylacètique  dans  l'organisme 
animal.  —  Pour  l'étude  du  catabolisme  des  acides  gras,  on  s'est  servi  de 
dérivés  phénoliques  de  ces  corps.  C'est  surtout  l'acide  phénylpropionique 
qui  a  été  l'objet  de  nombreuses  études.  On  a  pu  constater  que  chez  I3  chat 
auquel  on  injecte  le  sel  de  soude  de  ce  corps,  on  trouve  dans  l'urine,  indé- 
pendamment du  produit  terminal  qui  est  l'acide  benzoïque,  les  différents 
produits  intermédiaires  suivants  : 

Acide  phényl-p-hydroxypropionique  Co  H3.  CH  OH.  CH.,.  COOH. 
CinnamoylglycocoUe  Ce  H^.  CH  :  CH  :  CO.  NH.  CHo.  COOH. 

Acide  benzoylacètique  Ce  H^.  CO.  CH2.  COOH. 

Acétophénone  Ce  H,;.  CO.  CH3. 

Acide  hippurique  Ce  Hy.  CO.  NH.  CHo.  COOH. 

Quelque  compliquées  que  paraissent  les  relations  entre  ces  corps,  elles 
n'en  fournissent  pas  moins  un  exemple  frappant  do  l'hypothèse  de  Knoop 
sur  la  [i-oxydation.  Entre  l'acétophénone  et  l'acide  benzoylacètique  il  y  a  une 
relation  de  même  nature  qu'entre  l'acétone  et  l'acide  diacétique  ;  il  y  a  lieu 
de  croire  que  les  cétones  dérivent  des  acides  cétoniques  par  un  processus 
ï'éversible. 

D'autre  part,  et  l'acide  cinnamique  et  l'acide  phényl-p-oxypropionique, 
lorsqu'ils  sont  administrés  au  chat,  donnent  tous  deux  naissance  à  l'acide 
benzoylacètique,  par  conséquent  à  de  l'acétophénone,  et  cela  suivant  le 
schéma  ci-dessous  : 


Ce  H 


CH  :  CH.  COOH 
Acide  cinnamique. 

>• 
Ce  H 


CO.  CHo.  COOH. 
Acide  benzoylacètique. 


>  Ce  H;;.  CHOH.CH,,.  COOH 

Acide  phénylhydroxypropionique. 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    205 

Or,  les  expériences  récentes  de  Dakin,  Wakeman,  Friedmann  et  Maas 
ayant  montré  (lu'il  y  a  formation  dans  l'organisme  d'acide  I-p-liydroxybu- 
tyrique  par  réduction  asyniétriiiuo  do  Facide  diacéti(|ue,  il  y  a  lieu  de  penser 
que  les  précédentes  réactions  peuvent  être  réversibles,  et  c'est  ce  ([ue  re- 
cherche Dakin  dans  le  présent  travail. 

Pour  cela,  on  injecte  à  des  chats  du  benzoylacétate  de  soude  ;  on  constate 
alors  l'excrétion,  à  côté  d'acide  hippurique,  d'acide  phényl-p-hydroxypro- 
pionique  et  de  cinnamoylglycocolle  ;  le  premier  corps  est  obtenu  en  assez 
grande  quantité,  le  second  fut  notablement  moins  abondant.  Ces  réactions 
sont  donc  réversibles  et  l'on  peut  maintenant  se  représenter  la  dégradation 
de  l'acide  phénylpropionique  de  la  manière  suivante  :         , 

CoHg.  CIIo.  CH..  COOH 
ac.  phénylpropionique 

1.  Coll.v  CHOH.  CH..  COOH      C^Hy.  CO.  Cll^.  COOH  — >  CcH,-;.  CO.  CH3 
ac.  1-phényl-p-hydroxybutyrique    ac.  benzoylacétique  acétophénine 

!    "t  I  I 

;        I  I  -y 

CgH.vCH  :  CH.  COOH ^  CeH;;.  COOH 

ac.  cinnamique  ac.    benzoïque 

4. 
CoH.-j.  CH  :  CH.  CO.  NH^.  CH2.  COOH  C0H3.  CO.  NH.  CHo.  COOH 

Cinnamoylglycocolle  ac.  hippurique 

E.  Terroine. 

Neubaiier  (O.)  et  "Warburg  (O.).  —  Sur  une  synthèse  avec  l'acide  acéti- 
que dans  le  foie  au  cours  de  circulations  artificielles.  —  Knoop  a  signalé  au 
cours  de  ses  travaux  un  exemple  tl'acétylation  :  après  ingestion  d'acide 
phényl-a-aminobutyrique,  il  y  a  excrétion  d'une  combinaison  acétylée  de 
ce  corps.  N.  et  "W.  recherchent  si  le  foie  ne  possède  pas  la  propriété 
de  réaliser  de  telles  combinaisons.  Si  Ton  fait  circuler  à  travers  le  foie 
du  sang  additionné  d'acide  d-I-phénylaminoacétique,  on  obtient  à  côté 
d'acide  phénylglyoxylique  et  d'acide  mandélique  la  formation  d'acide  d'a- 
cétylpliénylaminoacétique. 


CH.  NHo  CH.  NH  —  OC.  CH3 

I  I 

COOH  COOH 

ac.  phénylaminoacétique  ac.  d-acétylphénylaminoacétique 

C'est  là  une  nouvelle  fonction  du  foie  :  conjugaison  des  acides  aminés 
avec  l'acide  acétique,  qu'il  faut  ajouter  aux  propriétés  déjà  connues  de 
réduction,  oxydation  et  désamination.  —  E.  Terroine. 

a)  Dakin  (H.  D.)  et  Wakeman  (A.  J.).  —  L'acide  formiquc  en  tant  que 
substance  intermédiaire  dans  le  catabolisme  des  acides  gras  et  d'autres  sub- 
stances. —  A  l'aide  d'une  méthode  nouvelle  de  dosage  de  l'acide  formique 
dans  l'urine,  les  auteurs  constatent  une  élimination  relativement  impor- 


206  L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

tante  de  ce  corps  après  rinjection  intraveineuse  à  des  cliats  de  sels  de 
soude  d'acide  acétique,  propionique,  butyrique,  caproïque,  etc.  ;  la  quantité 
trouvée  dans  ces  cas  atteignit  de  10  à  30  fois  la  quantité  normale  excrétée. 
11  apparaît  donc  comme  probable  que  l'acide  formique  peut  représenter  un 
stade  intermédiaire  dans  le  catabolisme  des  acides  gras.  —  E.  Terroine. 

a)  Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Oxydation  de  l'acide  succinique par  les  tis- 
xïis  animaux.  —  Les  tissus  animaux  oxydent  l'acide  succinique  en  le  trans- 
formant en  acide  malique.  L'oxydation  est  intense  dans  les  tissus  suivants  : 
cœur,  muscle,  foie  et  rein.  Elle  est  moyenne  dans  le  cerveau  et  le  pancréas 
et  faible  dans  la  rate  et  le  poumon.  Le  sang  est  inactif.  Tous  les  tissus,  sauf 
le  pancréas,  possèdent,  longtemps  après  la  mort,  le  pouvoir  d'oxyder  l'acide 
succinique.  On  ne  peut  pas  extraire  avec  l'eau  la  substance  oxydante  des 
tissus,  mais  le  lavage  répété  des  tissus  reste  sans  action  sur  leur  pouvoir 
oxydant.  L'extraction  des  tissus  par  l'alcool  et  l'acétone  abolit  l'action 
oxydante.  L'oxydation  de  l'acide  succinique  se  fait  mieux  dans  un  milieu 
neutre  ou  faiblement  alcalin  que  dans  un  milieu  faiblement  acide.  L'opti- 
mum de  la  température  est  de  40'',  l'action  cesse  à  55°  ;  le  chauffage  à  60° 
pendant  15  minutes  détruit  complètement  l'action  oxydante.  La  vitesse  de 
réaction  augmente  jusqu'à  une  certaine  limite  avec  la  concentration  en  acide 
succinique.  La  vitesse  d'oxydation  est  plus  forte  dans  l'oxygène  que  dans 
l'air.  L'intensité  de  réaction  diminue  au  cours  de  l'action.  L'acide  prussique, 
même  à  concentration  faible,  empêche  l'oxydation  de  l'acide  succinique  ;  les 
autres  substances  —  acide  oxalique,  aldéhydes  méthylique  et  salicylique, 
fluorure  de  soude,  etc.  —  agissent  de  môme,  mais  seulement  à  une  concen- 
tration élevée.  Après  lavage  répété,  les  tissus  réacquièrent  leur  pouvoir 
oxydant.  —  E.  Terroine. 

d)  Battelli  (L.)  et  Stern  (L.).  —  Action  delà  Irypsine  sur  les  di//erents pro- 
cessus d'oxi/dation  dans  les  tissus  animaux.  —  On  peut  diviser  les  processus 
d'oxydation  en  deux  groupes  distincts  :  le  premier  groupe  comprend  les 
oxydations  se  faisant  en  absence  des  cellules  et  non  empêchées  dans  leur  ac- 
tion par  le  traitement  préalable  à  l'alcool.  A  ce  groupe  appartiennent  :  la 
respiration  accessoire,  l'uricoxydase  et  l'alcooloxydase.  Le  second  groupe 
contient  :  la  resjjiration  principale,  les  oxydations  d'acide  citri(iue  et  succi- 
nique ;  tous  ces  processus  d'oxydation  ne  se  font  plus  après  la  destruction 
cellulaire  et  sont  abolis  par  le  traitement  alcoolique.  L'action  de  la  trypsine 
permet  de  maintenir  cette  division  en  deux  groupes.  Dans  les  tissus  ayant 
subi  l'action  de  la  trypsine  la  respiration  principale  est  très  abaissée,  les 
oxydations  de  l'acide  citrique  et  succinique  sont  ralenties.  Par  contre,  l'ac- 
tion de  la  trypsine  (durant  une  heure)  reste  sans  action  sur  la  respiration 
accessoire  ainsi  que  sur  l'alcooloxydase  et  l'uricoxydase.  —  E.  Terroine. 

Ehrlich  (F.).  —  Sur  la  formation  de  Valbumine  chez  les  levures  et  les 
riwisissu7-cs.  —  Nouvelles  recherches  effectuées  avec  Willia  anomala  et 
(Jidium  lactis  nourries  au  moyen  de  tyrosine  mélangée  à  onze  espèces  diffé- 
rentes de  combinaisons  carbonées.  Conclusion  :  Quel  que  soit  l'acide  aminé 
utilisé,  la  synthèse  de  l'albumine  s'effectue  exactement  comme  aux  dépens 
de  l'ammoniaque  servant  de  nourriture  azotée;  et  de  sucre  fournissant  par 
fermentation  le  carbone  ainsi  qu'une  certaine  (quantité  d'énergie.  —  P. 
Jaccard. 

Erculisse  (P.)-  —  Nouvelles  recherches  sur  l'alcalinité  des  liquides  organi- 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    207 

(lues.  —  La  distillation  d'un  liiiuide  alcalin  en  présence  de  AzH^Gl  dans  le 
vide  fournit  une  quantité  d'ammoniaque  proportionnelle  à  la  disponibilité  al- 
caline du  liquide  distillé. 

Cette  méthode  appliijuée  aux  liquides  organiques  permet  de  les  étudier 
sans  qu'ils  puissent  être  altérés  par  des  réactions  secondaires.  Elle  ne  per- 
met pas  de  déterminer  le  nombre  d'ions  H  ou  OH  présents  :  La  réserve  al- 
caline des  divers  organes  reste  d'une  constance  remarcjuable,  dans  ces  di- 
verses conditions  de  la  vie  ou  même  quand  l'animal  est  soumis  à  l'intoxication. 
Après  avoir  accru  artificiellement  la  réserve  alcaline  du  sang,  on  voit  celle-ci 
revenir  rapidement  à  sa  valeur  primitive.  —  J.  Gautrelet. 

a)  Lyttkens  (H.)  et  Sandgren  (J.). — Sur  larépartition  des  substances  réduc- 
trices dans  le  sang  humain.  —  La  teneur  des  globules  sanguins  en  substances 
réductrices  varie  de  0,037  %  à  0,111  o^,  donnant  en  moyenne  0,069  %.  Le 
sérum  contient  de  0,071  %  à  0,136  %,  en  moyenne  0,103  %  de  substances 
réductrices. 

Les  mêmes  déterminations  faites  après  la  fermentation  montrent  que  les 
substances  réductrices  des  globules  ne  sont  pas  du  glucose  ;  leur  teneur  en 
glucose  est  très  faible,  environ  0,006  %;  la  totalité  du  glucose  du  sang  se 
trouve  donc  dans  le  sérum  ;  sa  teneur  très  variable  oscille  autour  de  0,063  % 
avec  un  maximum  de  0.101  et  un  minimum  de  0^026.  —  E.  Tehroine. 

b)  Lyttkens  (H.)  et  Sandgren  (J.).  —  Sur  la  répartition  des  substances 
réductrices  dans  le  sang  des  mammifères.  —  L'examen  porte  sur  le  sang  de 
bœuf,  cheval,  brebis,  porc,  chat  et  cobaye.  Les  globales  sanguins  de  tous 
ces  animaux  contiennent  des  substances  réductrices,  mais  étant  donné  que 
la  réduction  ne  change  pas  lors  do  la  fermentation,  il  faut  conclure  qu'il 
ne  s'agit  nullement  de  glucose.  La  teneur  en  substances  réductrices  varie 
entre  0,05  %  et  0,08  %,  suivant  l'espèce  animale.  La  totalité  du  glucose  de 
sang  se  trouve  dans  le  sérum.  La  teneur  du  sérum  en  glucose  est  chez 
l'homme,  le  bœuf,  la  brebis  et  le  porc  de  un  peu  moins  que  1  "/oo 
0,063-0,098);  par  contre  chez  le  lapin,  le  chat,  le  cobaye,  elle  dépasse  2  'Yoo 
(0,222-0,2915j.  —  E.  Tehroine. 

Fûrth  (O.  von)  et  Schwarz  (C).  —  Sur  la  répartilion  de  razolc  c.clrac- 
tif  dans  le  muscle  des  mammifères.  —  100  grammes  de  muscle  frais  prove- 
nant des  extrémités  de  cheval  ou  de  chien  contiennent  0,327  à  0,382  gr. 
d'azote  extractif.  La  répartition  de  cet  azote  extractif  est  la  suivante  :  am- 
moniaque 4,5-7  %,  purines  6,1-11,1  %,  créatine  et  créatinine  26,5-37,1  %, 
carnosine  30,3-36,3  %,  carnitine,  méthylguanidine  8,2  à  15,3  %,  urée,  poly- 
peptides  et  acides  aminés  6,3-10  %  —  100  grammes  de  muscle  cardiaque  de 
cheval  contiennent  0,294  gr.  d'azote  extractif,  dont  9,6-1 1,3  %  d'ammoniaque, 
12,8-15  %  des  purines,  31,6  de  créatine  et  créatinine,  .37,5-44,2  %  de  carno- 
sine, 1,7-4,5  %  d'acides  aminés,  urée  et  polypeptides.  Le  muscle  cardiaque 
est  par  conséquent  plus  pauvre  que  le  muscle  des  extrémités  en  azote 
extractif.  Les  substances  extractives  ne  semblent  pas  se  former  pendant  le 
travail,  car  leur  quantité  n'augmente  pas  pendant  l'exercice.  —  E.  Terroine. 

Somogyi  (S.  von).  —  Répartition  de  Vazote  urinaire  après  introduction 
enlérale  et  parentérale  d' albumine .  —  La  répartition  entre  les  différents 
composés  azotés  de  l'urine  varie-t-elle  suivant  le  mode  d'introduction  de  l'al- 
bumine? La  question  est  étudiée  sur  le  cheval,  auquel  on  administre  du  sérum 
de  chien  soit  en  ingestion,  soit  en  injection  intrapéritonéale.  Lors  de  l'inges- 


208  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tion,  on  constate  que  l'azote  ammoniacal  est  assez  variable,  l'azote  de  l'urée 
et  de  la  créatine  diminue,  l'azote  purique  est  constant.  Lors  de  l'injection 
intrapéritonéale,  l'albumine  apparaît  dans  l'urine  au  bout  de  5  jours  du 
l'égime,  elle  atteint  13  à  14  %  de  l'azote  introduit.  Il  y  a  rétention  azotée  pen- 
dant les  premiers  jours,  l'animal  ne  rejetant  que  50  %  environ  de  l'azote 
introduit.  Le  rapport  de  l'azote  urique  à  l'azote  total  est  plus  faible  que  dans 
le  cas  de  l'ingestion  ;  celui  de  l'azote  ammoniacal  est  beaucoup  plus  élevé 
de  même  que  celui  des  purines  et  de  l'acide  urique.  —  E.  Terroine. 

Barger  (  J.)  et  Dale  (H.).  —  La  B-iminazohjlethylamine,  substance  hypo- 
tensive  de  la  muqueuse  intestinale .  —  Bien  que  la  choline  pure  soit  hypoten- 
sive,  on  ne  saurait  lui  attribuer  entièrement  le  rôle  dépresseur  des  glandes 
liypotensives  ;  il  faut  en  particulier  reconnaître  dans  la  vaso-dilatine  de 
PoPiELSKi,  la  B-iminazolylethylamine,  substance  abaissant  la  pression,  mais 
ne  modifiant  pas  la  coagulabilité  du  sang.  —  J.  Gautrelet. 

b)  Kauffmann  (M.).  —  Sur  la  présence  de  choline  dans  le  cerveau  de  bœuf. 
—  Ces  recherches  qui  portent  sur  un  grand  nombre  de  cerveaux  montrent 
qu'il  n'y  a  jamais  de  choline  libre.  —  E.  Terroine. 

Bebeschin  (K.).  —  Les  substances  extractives  du  rein  de  bœuf.  —  Les 
bases  extractives  (pii  sont  caractéristiques  du  muscle,  la  carnosine,  la  mé- 
tylguanidine  et  la  carnitine  ne  se  trouvent  pas  dans  le  rein.  Au  lieu  de  la 
carnitine  on  trouve  dans  le  rein  un  autre  dérivé  [bétaïne]  de  la  triméthyla- 
mine.  —  E.  Terroine. 

Izar  (G.).  —  Contribution  à  la  formation  et  à  la  destruction  de  V acide 
urique.  —  On  sait  que  le  foie  possède  la  ])ropriété  de  détruire  l'acide  urique. 
puis  lie  le  recomposer  ensuite  en  pirsence  de  l'oxygène  ;  l'inanition  préalable 
diminue  considérablement  d'intensité  de  ces  phénomènes,  et  cela  chez  le 
chien  comme  chez  l'oiseau.  L'action  de  synthèse  est  la  résultante  de  deux 
actions  conditionnées  i)ar  un  ferment  contenu  dans  le  sang  et  un  coferment 
(soluble  dans  l'alcool  et  thermostabile)  contenu  dans  le  foie. 

L'auteur  recherche  ensuite  par  circulation  à  travers  le  foie  quelles  sub- 
stances peuvent  être  formatrices  d'acide  urique.  Il  constate  tout  d'abord  qu'en 
présence  de  CO-,  l'urée  et  l'acide  dialurique  donnent  de  l'acide  urique.  Egale- 
ment en  l'absence  d'oxygène  un  mélange  de  carbonate  d'ammoniaque  et  d'urée 
donne  de  l'oxygène.  Par  contre,  et  dans  les  mêmes  conditions  expérimen- 
tales, les  acides  lactique,  paralactique,  tartronique,  acrylique,  oxalique,  méso- 
xalique  ne  donnent  pas  naissance  à  de  l'acide  urique.  —  E.  Terroine. 

a]  Kauffmann  (M.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  Vindol  dans  l'or- 
ganisme. —  Lorsqu'on  fait  ingérer  à  l'homme  de  grosses  quantités  d'indol 
(3  à  4  grammes  par  jour),  on  n'en  retrouve  à  l'état  d'indigo  qu'une  partie 
dans  l'urine.  L'excrétion  de  l'indican  est  extrêmement  lente;  deux  mois 
après  l'ingestion  d'indol,  on  retrouve  encore  un  excès  d'indican  urinaire. 
L'augmentation  de  l'acide  sulfurique  conjugué  ne  correspond  pas  t(>ujours 
à  la  quantité  d'indol  introduite.  —  E.  Terroine. 

Baccarini  (P.).  —  Sur  la  présence  d'indol  dans  les  organes  végétatifs  de 
quelques  plantes.  —  Jusqu'ici  l'indol  n'était  connu  que  dans  les  fleurs  de 
Visnea  Mocanera.  A  l'aide  d'un  réactif,  la  diméthylaminebenzaldéhyde,  B. 
La  retrouvé  dans  les  fleurs  et  les  organes  végétatifs  de  nombreuses  autres 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉiNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.     209 

plantes  appartenant  à  des  groupes  systématiques  bien  divers.  L'indol  s'y  ré- 
vèle sous  deux  modalités  différentes.  Il  diffuse  tantôt,  comme  chez  Cilrus, 
dans  le  réactif,  qui  se  colore  rapidement,  tandis  que  les  fragments  de  la 
plante  même  ne  prennent  aucune  coloration  spéciale.  Ailleurs  le  réactif 
reste  incolore,  tandis  que  les  tissus  et  les  organes  contenant  l'indol  se  tei- 
gnent en  un  rouge  d'intensité  variable.  C'est  le  cas  du  myrte  et  du  tilleul. 
On  peut  établir  avec  grande  facilité  et  certitude  que  la  coloration  a  ici  son 
siège  exclusif  dans  le  protoplasme  des  éléments  renfermant  l'indol  et  ja- 
mais dans  leur  membrane  ou  leur  suc  cellulaire.  Dans  le  tilleul,  par  exem- 
ple, rindol  se  trouve  dans  tous  les  éléments  vivants  du  tissu  ligneux  et  dans 
toutes  les  cellules  de  l'écorce,  exception  faite  des  éléments  mécaniques 
morts,  et  surtout  dans  les  tubes  criblés.  Tout  le  méristème,  à  peu  de  dis- 
tance des  initiales,  est  pour  ainsi  dire  farci  d'indol,  ce  qui  tend  à  prouver 
que  cette  substance  n'est  pas  liée  à  des  processus  particuliers  de  dégradation 
du  protoplasme.  —  M.  Boubier. 

Fries  (K.).  —  Sur  laprésence  d'acide  lactique  dans  le  sang  humain.  —  Le 
sang  humain  contient  normalement  un  peu  d'acide  lactique  ;  sa  teneur  n'aug- 
mente pas  pendant  la  fièvre.  La  teneur  en  acide  lactique  augmente  à  la 
suite  du  travail.  Si  on  laisse  le  sang  à  70°  pendant  2  heures,  la  teneur  en 
acide  lactique  augmente.  —  E.  Terroine. 

Henze  (M.).  —  Su7'  la  présence  de  bétaine  chez  les  Céphalopodes.  — 
L'auteur  extrait  la  bétaïne  du  muscle  d'Octopus.  Pour  cela,  on  fait  un  extrait 
musculaire  ;  cet  extrait  laisse  précipiter  de  la  taurine  lorsqu'on  le  concentre. 
Les  eaux  mères  de  la  taurine  sont  traitées  par  l'alcool  absolu  et  la  bétaïne 
précipite  sous  la  forme  —  pour  la  plus  grande  partie  —  d'un  chlorhydrate.  On 
en  obtient  de  nouvelles  quantités  en  traitant  le  liquide  restant  par  leur  solu- 
tion alcoolique  de  bichlorure  de  mercure.  Par  purification  et  traitement 
ultérieur  par  l'acide  picrique  on  obtient  un  picrate.  L'analyse  donne  : 

C.  trouvé     38,14  %  H.   trouvé    4,04  9^ 

calculé    38,12  9e  calculé    3,95  % 

Rappelons  que  la  bétaïne  avait  été  déjà  signalée  par  Brieger  dans  les 
muscles  de  la  moule,  par  Ackermann  et  Kutscher  chez  le  crabe,  par  SuwA 
dans  les  extraits  d'organes  d'Acanthias  vulgaris.  —  E.  Terroine. 

Schulze  (E.)  et  Pfenniger  (U.).  —  Recherches  sur  la  bétaïne  dans  les 
plajites.  —  Cherchant  à  voir  si  la  bétaïne  est  nécessaire  à  la  constitution 
des  phosphatides,  les  auteurs  isolent  cette  dernière  substance  en  partant 
des  graines  légumineuses  (  Vicia)  riches  en  bétaïne  et  constatent  que  ni  la 
bétaïne  ni  la  choline  n'apparaissent  dans  les  produits  de  décomposition  des 
phosphatides  des  graines  de  légumineuses.  La  bétaïne  qui,  avec  la  choline, 
se  forme  par  décomposition  de  phospliatides  de  la  farine  d'avoine,  n'est  pas 
nécessaire  à  la  constitution  de  celle-ci.  —  P.  Jaccard. 

a)  Stanèk  (VI.).  — Sur  la  localisation  de  la  bétaïne  dans  les  plantes.  —  La 
distribution  de  la  bétaïne  dans  les  plantes  est  des  plus  irrégulières  ;  la  pro- 
portion la  plus  forte  se  trouve  dans  les  feuilles,  surtout  au  printemps,  ainsi 
que  dans  les  jeunes  rameaux  encore  verts.  L'écorce  en  possède  peu  et  le 
bois  très  peu.  Les  racines  de  certaines  plantes  (betterave  à  sucre),  par  contre, 
en  possèdent  une  proportion  sensible.  Enfin,  les  graines  en  ont  très  peu.  — 
P. Jaccard. 

l'a.Ni\ée  biologique,  XVI.  1911.  14 


210  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Stanèk  (VI.).  —  Sur  Vémigraiion  de  la  bétaine  dans  les  plantes.  —  Les 
jeunes  feuilles  renferment  davantage  de  bétaïne  que  les  vieilles.  Cette  sub- 
stance subit  au  cours  du  vieillissement  des  organes  assimilateurs  une  décom- 
position avec  production  probable  de  triméthylamine.  Une  certaine  quantité 
de  bétaïne  prend  naissance  pendant  la  germination  des  graines;  elle  s'accu- 
mule aussi  au  printemps  dans  les  feuilles  des  raves,  tandis  qu'elle  disparait 
des  racines.  Comme  elle  est  plus  abondante  dans  les  feuilles  étiolées  que 
dans  les  feuilles  vertes,  elle  ne  doit  jouer  aucun  rôle  appréciable  dans  l'as- 
similation chloropliyllienne.  —  P.  Jaccard. 

Ciamician  (G.)  et  Ravenna  (C).  —  Sur  quelques  substances  orgayiiques 
contenues  dans  les  végétaux.  —  Des  expériences  décrites  dans  ce  mémoire, 
il  résulte  que  l'inoculation  de  substances  azotées  de  nature  chimique  variée 
dans  le  tabac  produit  une  augmentation  de  la  quantité  totale  des  alcaloïdes 
et  que  cette  augmentation  s'accentue  lorsqu'on  emploie  l'asparagine.  Mais 
les  observations  faites  ne  permettent  pas  de  donner  une  solution  définitive  à 
la  question  de  la  genèse  des  alcaloïdes  dans  les  plantes  et  à  celle  de  leur 
signification.  Les  expériences  des  auteurs  parleraient  plutôt  en  faveur  de 
l'hypotlièse  que  les  alcaloïdes  seraient  des  dérivés  des  acides  amidés.  La 
présence  constatée  de  l'isoamylamine  est  encore  un  argument  qui  plaide 
dans  le  même  sens.  —  M.  Boubier. 

Kochmann  (M.).  —  L'influence  qu'exercent  les  composés  organiques  de 
la  nourriture  et  l'administration  des  préparations  de  fer  sur  le  métaholisnw 
du  fer.  —  Un  chien  est  nourri  avec  de  la  viande  de  cheval,  on  étudie  le 
métabolisme  du  fer  durant  cette  alimentation  et  lors  de  l'addition  de 
graisses  ou  d'hydrates  de  carbone.  Les  expériences  montrent  que  ces  addi- 
tions influencent  d'une  façon  défavorable  le  bilan  du  fer.  Le  besoin  mini- 
mal de  fer  dépend  aussi  bien  de  la  quantité  que  de  la  nature  des  aliments. 
L'addition  à  une  alimentation  pauvre  en  fer  de  ferratine,  de  métaferrine  et 
de  phosphate  de  fer  agit  d'une  façon  favorable  sur  la  rétention  du  fer  ;  on 
n'observe  aucune  différence  dans  l'action  de  ces  trois  préparations  sur  les 
échanges  de  fer.  Par  contre,  la  métaferrine  et  la  ferratine  agissent  d'une 
façon  plus  favorable  sur  le  métabolisme  des  protéiques  que  le  sel  inorga- 
nique de  fer.  —  E.  Terroine. 

Gregersen  (P.  J.).  —  Recherches  sur  le  métabolisme  du  phosphore.  —  Ce 
travail  a  pour  but  de  rechercher  si  l'organisme  peut  construire  des  combi- 
naisons organiques  phospliorées  à  partir  de  substances  organiques  sans 
phosphore  et  de  phosphates  minéraux.  En  outre,  l'auteur  y  étudie  l'in- 
fluence des  variations  de  la  ration  —  en  valeur  énergétique,  en  albumine  et 
en  phosphate  —  sur  l'échange  phosphore.  Les  expériences  sont  faites  sur 
des  rats.  Comme  aliments  on  utilise  :  comme  protéique,  l'édestine  ;  comme 
hydrate  de  carbone,  le  sucre  de  canne  ;  comme  graisse,  la  graisse  de  porc 
fondue.  Dans  toutes  ces  substances  il  n'y  a  pratiquement  pas  de  pho.sphore. 
Comme  tels,  on  emploie  un  mélange  de  chlorure  de  potassium,  de  sodium 
et  de  calcium,  de  bicarbonate  de  soude,  de  magnésie  et  de  sulfate  de  fer. 
Enfin  le  phosphore  est  administré  sous  forme  de  phosphate  disodique. 
Afin  d'augmenter  le  volume  des  aliments,  on  ajoute  de  la  cellulose. 

On  constate  ainsi  que,  lors  de  la  nutrition  azotée  contenant  du  phosphore 
minéral,  l'organisme  peut  se  maintenir  pendant  très  longtemps  en  état 
d'équilii)re  phosphore  et  même  faire  de  la  rétention  phosphorée.  Il  y  a  donc 
tout  lieu  de  croire  que  l'organisme  peut  fabriquer  des  combinaisons  phos- 


XllI.  -  MORPHOLOGIE  GEAKHALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    211 

pliorées  organiques  à  partir  de  composés  organiques  non  phosphores  et  de 
phosphates  minéraux.  —  Lors  d'une  alimentation  sans  azote,  la  perte  de 
phosphore  reste  la  même,  qu'il  y  ait  ou  non  ingestion  de  phosphates.  —  Lors- 
que l'organisme  reçoit  une  nourriture  azotée  qui  sutTit  à  le  maintenir  en 
équilibre  azoté  et  ne  reçoit  pas  de  phosphore,  l'excrétion  du  phosphore  est 
très  faible.  Lors  d'une  alimentation  azotée,  sans  phosphore,  contenant  des 
sels  de  chaux  et  de  magnésie,  on  obtient  une  excrétion  phosphorée  urinaire 
minimale;  elle  représente  moins  de  l/IO  du  phosphore  rejeté  par  les  fèces. 
Au  contraire,  lors  de  la  môme  alimentation,  mais  sans  sels  de  chaux  ou  de 
magnésie,  l'excrétion  phosphorée  urinaire  est  plus  élevée  que  l'excrétion 
par  les  fèces.  —  E.  Terroine. 

Slo-wtzofF  (B.).  —  Modifications  chimiques  dans  le  foie  phosphore.  — 
Le  chien  reçoit  de  l'huile  phosphorée  à  raison  de  0,5  cni'^  par  kgr.  d'animal. 
La  mort  survient  au  bout  de  6  à  10  jours  de  ce  traitement.  Le  foie  est  atro- 
phié, sa  teneur  en  graisses  est  augmentée;  par  contre,  la  teneur  en  protéiques 
est  diminuée,  la  perte  porte  surtout  sur  des  protéiques  nonphosphorées.  Parmi 
les  nucléoprotéides,  la  destruction  atteint  surtout  ceux  qui  sont  solubles  dans 
l'eau.  Le  foie  phosphore  contient  moins  de  peroxydase  et  de  protéase  et  plus 
d'amylase  que  le  foie  normal.  —  E.  Terroine. 

Kreidl  (A.)  et  Lenk  (E.).  —  La  manière  de  se  comporter  du  lait  stérile  et 
bouilli  vis-à-vis  du  lab  et  des  acides.  —  Le  lait  reste  incoagulable  quand  le 
lait,  le  lab  et  l'éprouvette  employée  sont  stériles;  si  l'une  de  ces  trois  condi- 
tions n'est  pas  remplie,  il  coagule  plus  ou  moins  vite.  Le  développement 
du  bacille  lactique  se  fait  au  mieux  dans  un  milieu  faiblement  acide  (0,2 

N 
à  0,6  d'acide  acétique  — ).  —  E.  Terroine. 

Reinhard  (R.)  et  Seibold  (E.).  —  La  réaction  de  Schardinger  et  le  co- 
lostrum  du  lait  de  vache.  —  Le  colostrum  du  lait  de  vache  donne  la  réaction 
de  Schardinger,  mais  la  décoloration  du  mélange  bleu  de  méthylène-forma- 
line  se  fait  lentement.  Le  lait  provenant  du  début  de  la  lactation  ne  donne 
pas  la  réaction  de  Schardinger,  cette  disparition  du  ferment  dure  quelque- 
fois de  3  à  8  semaines  ;  ensuite  la  réaction  réapparaît.  Le  lait  prélevé  d'une 
manière  stérile  ou  par  la  traite  ordinaire  donne  la  même  réaction.  Le  fer- 
ment produisant  la  réaction  de  Schardinger  est  détruit  par  une  température 
de  plus  de  65°.  Son  optimum  varie  suivant  le  moment  de  la  lactation  de 
45  à  65°.  —  E.  Terroine. 

Engel  (St.)  et  Bode  (A.).  —  Sur  la  graisse  du  colostrum.  —  Recherches 
sur  les  constantes  chimiques  et  pliysicochimiques  de  la  graisse  du  colostrum 
de  vache.  —  Lndice  d'iode.  L'indice  d'iode  baisse  régulièrement  du  P''' jour 
de  la  lactation  au  6'^';  il  passe  de  43,4  à  .36,7  dans  un  cas,  de  42,9  à  39,5  dans 
un  autre,  de  46,4  à  41  dans  un  autre.  La  valeur  stable  est  atteinte  vers  le 
5*^  jour.  —  Indice  de  saponification.  Augmente  régulièrement  pendant  la 
même  période.  Il  passe  dans  un  cas  de  226.4  au  2°  jour  à  231,5  au  6*-'  jour,  de 
209,5  au  P-- jour  à  219,3  au  21^  jour,  de  217,9  au  2*^  jour  à  222,4  au  20^  jour. 
—  Indice  de  Reichert-Meissl.  Augmente  pendant  les  premiers  jours  (l'*^  se- 
maine) pour  redescendre  ensuite.  —  E.  Terroine. 

Voorhœve  (N.).  —  Métabolisme  de  la  chaux.  Teneur  en  chaux  du  sang 
humain  après  l'administration  de  grosses  quantités  de  chaux  per  os.  —  L'ad- 


212  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ministration  de  grosses  quantités  de  chaux  sous  forme  de  chlorure  ou  de 
lactate  de  calcium  à  une  nourriture  riche  en  chaux  augmente  la  teneur  du 
sang  en  chaux  chez  l'homme  adulte.  L'augmentation  varie  de  2  à  17  milli- 
grammes par  100  cm*  de  sang.  La  teneur  du  sang  en  chaux  se  maintient  à 
ce  taux  élevé  de  10  à  35  jours  après  l'expérience.  —  E.  Terroine. 

h)  Politis  (J.).  —  Sur  Vorigine  et  le  rôle  de  Voxalate  de  chaux  dans  les 
plantes.  —  P.  refait  ici  tout  l'historique  et  la  bibliographie  de  la  question 
fort  controversée  de  l'oxalate  de  chaux.  Il  admet  que  Tacide  oxalique  et 
l'oxalate  de  chaux  se  produisent  dans  les  cellules  dans  lesquelles  on  les  ob- 
serve. L'acide  oxalique  proviendrait  du  glycogène  ou  de  l'amyloïde,  et  cela 
par  oxydation  ;  sa  fonction  pourrait  être  d'éliminer  la  chaux  en  excès  ou  de 
former  des  cristaux  d'oxalate  de  chaux  ayant  quelque  usage  biologique.  En 
tout  cas,  P.  rejette  l'opinion  de  Groom,  de  Bôhm  et  de  Schimper,  d'après  la- 
quelle la  formation  d'oxalate  de  chaux  aurait  pour  but  la  neutralisation  de 
l'acide  oxalique  comme  substance  toxique  pour  la  plante.  —  M.  Boubier. 

Foster  (N.  B.)  et  Fisher  (H.  L.).  —  Métabolisme  de  la  créatine  et  de  la 
créatinine  chez  des  chiens  à  fistule  d'Eck.  —  MELLANin'  a  observé  que  les 
sujets  atteints  de  cirrhose  liépatique  ou  de  cancer  du  foie  présentent  une  excré- 
tion de  créatinine  plus  faible  etde  créatine  plus  élevée  quechezles  sujets  nor- 
maux; pour  lui,  le  foie  n'agirait  plus  comme  à  l'état  normal  en  transformant 
la  créatine  en  créatinine.  F.  et  F.  étudient  la  question  sur  des  chiens  chez 
lesquels  le  foie  est  physiologiquement  supprimé  par  fistule  d'Eck.  On  con- 
state qu'après  ingestion  de  créatinine,  il  y  a  toujours  augmentation  de  l'ex- 
crétion de  créatinine;  dans  un  cas  seulement  il  y  a  eu  augmentation  de 
l'excrétion  en  créatine.  Lors  de  l'administration  de  créatine,  l'excrétion  de 
créatine  n'est  pas  augmentée.  —  E.  Terroine. 

a)  Scaffidi  ("V.).  —  Recherches  sur  le  métabolisme  des  purines.  Métabolisme 
des  purines  lors  de  la  diminution  des  processus  d'oxydations  dans  l'orga- 
nisme. —  L'étude  porte  sur  le  chien  et  le  canard  comme  représentants  de 
deux  types  différents  dans  la  formation  de  l'acide  urique.  Chez  le  chien,  l'acide 
urique  se  forme  par  oxydation,  tandis  que  chez  le  canard,  la  presque  totalité 
de  l'acide  urique  est  produite  par  la  synthèse.  La  diminution  des  oxydations 
dans  l'organisme  par  son  maintien  dans  un  air  contenant  des  quantités  plus 
ou  moins  fortes  d'acide  carbonique,  agit  d'une  façon  différente  sur  chaque 
animal.  Chez  le  chien,  la  diminution  des  oxydations  n'exerce  pas  d'influence 
sur  le  métabolisme  de  l'acide  urique.  L'addition  de  l'acide  urique  à  la  nour- 
riture d'un  chien  maintenu  dans  une  atmosphère  viciée  montre  que  l'animal 
continue  à  détruire  l'acide  urique  comme  dans  les  conditions  normales.  Chez 
le  canard,  la  diminution  des  oxydations  dans  l'organisme  provoque  une 
augmentation  dans  la  formation  de  l'acide  urique.  —  E.  Terroine. 

b)  Scaffidi  (V.  ).  —  Teneur  en  bases  puriques  des  tissus  des  différents  muscles. 
—  L'examen  porte  sur  les  muscles  striés,  lisses  et  sur  le  muscle  cardiaque  du 
bœuf.  Le  muscle  cardiaque  est  le  plus  riche  en  bases  puriques  (0,0727;  0,0888), 
le  muscle  strié  s'en  rapproche  beaucoup  (0,0647;  0,0576)  tandis  que  le  mu.s- 
cle  lisse  est  très  pauvre  en  bases  puriques  (0,0323;  0,0356).  On  ne  trouve 
dans  aucun  de  ces  muscles  de  l'acide  urique.  —  E.  Terroine. 

c)  Scaffidi  CV.).  —  Recherches  sur  le- métabolisme  des  purines.  Sur  la  ma- 
nière de  se  comporter  des  bases  puriques  des  muscles  pendant  le  travail.  —  Le 


XUl.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    213 

train  postérieur  de  grenouille  ou  de  crapaud  est  soumis  à  une  excitation  téta- 
nisante pendant  plusieurs  heures.  Le  muscle,  fatigué  par  le  travail,  contient 
toujours  moins  de  bases  puriques  que  le  muscle  au  repos.  Cette  diminution 
est,  suivant  Texpérience,  de  12  %,  \?>%,  9  9^,  15%  et  17%;  elle  porte 
surtout  sur  les  bases  combinées,  car  les  bases  libres  restent  constantes  ou 
augmentent  légèrement  pendant  le  travail.  On  ne  trouve  pas  d'acide  urique 
ni  au  repos,  ni  pendant  le  travail.  Ce  fait  peut  être  expliqué  par  l'existence 
d'un  ferment  uricolytique  puissant  présent  dans  le  muscle  et  détruisant 
l'acide  urique  aussitôt  qu"il  se  forme,  ou  bien  par  l'existence  d'un  autre  mode 
de  dégradation  des  purines  sans  passage  par  le  stade  acide  urique.  — 
E.  Terroine. 

d)  Scaffidi  yY.).  —  Métabolisme  des  purines  dans  le  jeûne.  —  Les  oiseaux 
forment  la  presque  totalité  de  l'acide  urique  par  voie  synthétique,  l'acide 
urique  constitue  42-53%  de  l'azote  total  rejeté.  Dans  le  cas  d'une  alimentation 
insuffisante  chez  le  canard,  les  variations  dans  l'excrétion  de  l'acide  urique 
se    font  parallèlement    à  celles  de   l'excrétion   de  l'azote  total.  Le  rapport 

— r^ ^ —  est  normalement  2,27  ;  ce  rapport  augmente  dans  l'alimenta- 

acide  urique  '      '  ^^  ° 

tion  insuffisante,  car  l'excrétion  d'acide  urique  diminue.  Dans  le  jeûne 
absolu  le  rapport  diminue,  car  relativement  aux  autres  composés  azotés, 
la  diminution  de  l'acide  urique  est  moindre.  Chez  un  chien  dont  l'acide 
urique  est  formé  par  oxydation,  le  jeûne  agit  peu  sur  son  excrétion,  surtout 
si  l'animal  a  été  mis  au  préalable  à  une  nourriture  sans  purines.  La  quantité 
d'acide  urique  excrétée  dans  le  jeûne  diminue,  mais  il  n'existe  aucun  rap- 
port net  entre  les  variations  d'azote  et  d'acide  urique.  —  E.  Terroine. 

Neuberg  (C.)  et  Saneyoshi  (S.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  des 
acides  tartriques  stéréoisoinères  dans  l'organisme  du  chien.  —  L'organisme  du 
chien  utilise  sans  grande  différence  les  acides  d  et  /  tartriques.  —  E.  Ter- 
roine. 

Liebermann  (L.  v.)  et  'Wiesner  (F.i.  —  Sur  le  pouvoir  de  transport 
de  l'oxygène  par  le  sang  chau/fé  à  différentes  températures.  —  On  observe 
la  réaction  du  gaïacol  en  présence  de  sang  et  d'essence  de  térébenthine,  le 
sang  étant  chauffé  à  des  températures  différentes,  de  17  à  50".  Le  chauffage 
n'exerce  aucune  influence  dans  ce  cas  ;  mais  lorsqu'il  s'agit  non  plus  d'oxygène 
combiné,  mais  d'oxygène  libre,  il  diminue  et  ensuite  supprime  totalement  le 
transport  d'oxygène.  —  E.  Terroine. 

Tanaka  (M.).  —  Absorption  de  la  chaux  et  rétention  calcique.  —  Des  cou- 
pes d'os  placées  dans  un  liquide  chargé  d'acide  carbonique,  diminuent  de 
poids  et  laissent  passer  du  phosphate  de  chaux  en  solution.  Le  même  phé- 
nomène a  lieu  in  vivo.  On  fait  chez  le  lapin  des  enclaves  de  phosphate  de 
chaux  ou  d'ivoire  dans  le  foie,  dans  le  rein  ou  dans  la  musculature.  Sur 
l'animal  sacrifié,  au  bout  de  quelques  jours,  on  constate  que  le  phosphate 
de  chaux  a  été  absorbé  et  que  l'ivoire  a  diminué  de  poids.  La  résorption  de 
la  substance  osseuse  se  fait  d'une  façon  intense  dans  la  rate  et  le  rein,  elle 
est  fail)le  dans  les  muscles  et  dans  le  tissu  sous-cutané.  Si  on  injecte  dans 
le  péritoine  d'un  chien  ou  d'un  lapin  des  sels  calciques  solubles  ou  insolu- 
bles, on  constate  l'apparition  d'un  dépôt  de  chaux  au  bout  de  18  heures.  Le 
dépôt  se  fait  aussi  bien  dans  le  lieu  d'injection  que  dans  d'autres  organes, 
dans  le  cœur  par  exemple.  Lors  de  l'injection   d'un  sel  soluble  de  chaux, 


214  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lactate  par  exemple,  le  dépôt  est  formé  de  phosphate  de  chaux.  —  E.  Ter- 

ROINE. 

Lederer  (R.)  et  Stolte  (K.).  —  Composition  du  cœur  de  l'homme  et  du 
chien.  —  Le  cœur  de  chien  contient  moins  de  sodium  (0,41'2-0,464  %)  que  le 
cœur  de  l'homme  (0,507-0,779  o/o).  La  teneur  en  chlore  varie  pour  le  chien 
de  0,359  à  0,746  %  et  de  1,02  à  1,10  %  pour  l'homme.  Le  cœur  de  chien  est 
plus  riche  en  pho.sphore  et  en  azote  que  le  cœur  de  l'homme  ;  par  contre,  ce 
dernier  est  plus  riche  en  soufre.  —  E.  Terroine. 

Blumenthal  (F.)  et  Oppenheim  (K.j.  —  Influence  de  l'iodure  de  potas- 
sium sur  le  dépôt  du  mercure  dans  le  foie.  —  Les  expériences  faites  sur  des 
lapins  et  des  souris  montrent  que,  lors  de  l'injection  des  préparations  solu- 
bles  ou  insolubles  de  mercure,  on  constate  toujours  la  présence  du  mercure 
dans  le  foie.  L'administration  simultanée  de  mercure  sous  la  peau  et  de  l'io- 
dure de  potassium  per  os  empêche  l'accumulation  du  mercure  dans  le  foie. 
—  E.  Terroine. 

De  Mees  (O.i.  —  Quelques  propriétés  de  la  substance  lysinogène  des  hé- 
maties. —  De  ses  expériences  faites  avec  les  hématies  de  bœuf  agissant  sur 
le  sang  du  lapin,  l'auteur  conclut  que  l'hémolysinogène  est  une  substance 
chimique  définie,  ne  dialysant  pas,  inaltérable  par  les  solutions  concentrées 
de  .sels  neutres  (sulfate  d'ammoniaque)  et  se  précipitant  avec  l'albumine  du 
sérum.  La  chaleur  la  détruit  (vers  80"  centigrades)  et  les  acides  et  les  bases 
la  décomposent  facilement.  Elle  ne  serait  pas  constituée  par  des  substances 
lipoïdes  ni  par  des  protéides,  mais  se  rapprocherait  plutôt  des  ferments. 
Toutefois  l'auteur  n'est  pas  affirmatif  sur  ce  dernier  point.  —  A.  Lécaillon. 

c)  Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Sur  la  pnéine.  —  La  pnéine  augmente  la 
respiration  principale  des  tissus,  elle  se  rencontre  dans  tous  les  tissus  et  sur- 
tout dans  les  muscles  du  bœuf  ou  du  cheval,  son  existence  est  souvent  mas- 
quée par  la  présence  d'antipnéine  dont  on  peut  se  débarrasser  par  l'addition 
d'acide.  Les  liquides  de  l'organisme  (sang,  lait,  bile,  urine)  ne  contiennent 
pas  de  pnéine.  La  pnéine  est  soluble  dans  l'eau,  les  acides  et  les  alcalis;  elle 
dialyse,  elle  n'est  pas  détruite  par  l'ébuUition,  mais  seulement  à  200'-.  La 
pnéine  n'est  détruite  ni  par  la  pepsine  ni  par  la  trypsine.  Elle  est  peu  solu- 
ble dans  l'alcool,  et  insoluble  dans  le  benzol  et  le  chloroforme.  Elle  peut  être 
purifiée  par  une  précipitation  répétée  avec  de  l'alcool.  La  pnéine  est  sans 
action  sur  la  respiration  accessoire,  ainsi  que  sur  les  oxydations  d'alcool  par 
l'alcooloxydase,  d'acide  uriquepar  le  ferment  uricolytique  et  d'acide  succi 
nique  par  les  tissus.  —  E.  Terroine. 

d)  Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  Sur  l'anlipneumine.  —  L'antipneumine 
diminue  l'intensité  de  la  respiration  principale.  La  rate  est  de  tous  les 
organes  le  plus  riche  en  antipneumine  ;  le  cœur  et  les  muscles  en  contiennent 
peu  ou  pas  du  tout.  Le  sang  ne  contient  pas  d'antipneumine.  En  solution 
dans  l'eau,  l'antipneumine  est  détruite  par  le  chauffage  à  65°,  ainsi  que  par 
l'action  des  alcalis  et  des  acides  ou  par  le  traitement  avec  l'alcool  ou  avec 
l'acétone.  L'antipneumine  résiste  à  l'action  de  la  pepsine,  elle  ne  dialyse 
pas.  Son  action  est  diminuée  ou  empêchée  par  les  phosphates.  L'antipneu- 
mine est  sans  action  sur  la  respiration  accessoire,  l'alcooloxydase,  le  ferment 
uricolytique  et  l'oxydation  de  l'acide  succinique  ;    elle  diminue  l'action  de 


XIII.  -  MORPHOLOGIE  GENERALE  ET  CHIMIE  BIOLOGIQUE.    215 

l'acide  citrique.  Le  rôle  probable  de  l'antipneumineest  la  régularisation  des 
combustions  dans  les  tissus.  —  E.  Terroine. 

Costantino  (A.).  —  Sur  la  teneur  des  muscles  striés  et  lisses  des  animaux 
différents  en  potassium,  sodium  et  chlore.  —  Les  muscles  lisses  sont  toujours 
plus  riclies  en  eau  que  les  muscles  striés.  On  observe  de  grandes  variations 
dans  hi  teneur  des  muscles  lisses  et  striés  en  K  et  Na,  suivant  l'espèce  ani- 
male. La  teneur  en  K  du  rétracteur  du  pénis  de  bœuf  ou  de  l'utérus  de 
vache  est  de  beaucoup  inférieure  à  celle  des  muscles  striés  des  mêmes  ani- 
maux; chez  d'autres  espèces  animales  on  observe  le  cas  contraire.  Los  mus- 
cles lisses  des  mammifères  sont  plus  riches  en  chlore  que  les  muscles  striés. 
—  E.  Terroine. 

Kojo  (K.).  —  Chimie  de  l'œuf  de  poule.  —  Leblanc  d'œuf  contient  en 
moyenne  87,71  %  d'eau  et  12,29  %  de  substances  sèches,  qui  se  répartissent  en 
0,4%  de  cendres  et  11,89  %  de  substances  organiques.  L'azote  total  est  de 
1,75  %;  le  sucre  représente  0,55  %,  soit  4,64  %  des  substances  organiques. 

Le  jaune  d'œuf  contient 49,73  %  d'eau  et  50,27  %  de  substances  sèches  qui 
se  répartissent  en  1,44  9o  de  cendres  et  48,83  %  de  substances  organiques. 
L'azote  est  de  2,49%  ;  la  teneur  en  sucre  de  0,27  %.  —  E.  Terroine. 


CHAPITRE  XIV 

Pliysiologîe  géuérale 

Abderhalden  (E.)  und  Kàmpf  (E.).  —  Scrologische  Sludien  mit  Hilfc  dcr 
oplùchen  Méthode.  (Zeitschr.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  421-442.)  [281 

Abderhalden  (E.),  Klingemann  CW.)  und  Pappenhusen  (Th.).  —  Zur 
KeiintnU  des  Abbans  der  Etweiaskorper  'un  Mdfjendarmkanal  versc/iiedener 
Tierarten.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  411-420.)  [261 

Abderhalden  (E.)  und  Mûller  (Fr.).  —  Weitere  Beilràge  ilber  die  Wirkung 
des  ChoUnsaufden  Blutdruck.  (Zeits.  f.  pliysiol.  Ch.,  LXXIV,  253-272.)  [333 

Abderhalden  (E.)  und  Pincussohn  (L.).  —  Serologisc/ie  Studieii  mil  Hilfe 
deroj>ltsr/,eii  Méthode.  (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXXI,"lll-119.)  [281 

Abdelharden  (E.)  und  Rathsmann  (E.).  —  Serologische  Studien  mit  Ilitfe 
der  optischen  Méthode.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  367-384.)  [281 

Abderhalden  (E.)  und  Rona  (P.).  —  Studien  ûber  dus  Fettspaltungsvermô- 
gen  des  Blutes  und  Serums  des  Hnndes  unter  verschiédenen  Bedingungen. 
(Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXV,  30-37.)  '      [334 

Abderhalden  (E.)  und  Strauch  (W.  F.).  —  Weitere  Studien  ilber  die  Wir- 
kiing  der  Fermente  des  Magensaftes.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  315- 
338.)  [Voir  ch.  XIII 

Acqua  (C).  —  La  penetrazione  e  la  tocalizznzione  dei  ioni  net  corpo  dette 
piante.  (Atti  délia  Soc.  ital.  par  il  progresso  délie  scienze,  V,  854- 
856.)  [250 

Amans  CP.).  —  Etude  de  Vente  animale  comme  récepteur  et  distributeur  d'air. 
(C.  R.  Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  117.) 

[Place  des  ailes  de  différentes  formes  dans  un  courant  d"air 
et  étudie  les  modifications  de  ce  courant.  —  Y.  Delage   et  M.  Goldsmith 

Amar  (Jules).  —  La  dépense  énergétique  dans  la  marche.  (Jour,  de  Physiol. 
et  de  Pathol.  gén.,  XIII,  212-220.)  [305 

a)  Ancel  (P.)  et  Bouin  (P.).  —  Sur  l'existence  d'une  glande  m,yométriale  en- 
docrine chez  la  lapine  gestante.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  13'^  Réunion,  Paris,  97- 
103,  1  fig.)  [293 

b) Recherches  .^mr  les  fonctions  du  corps  jaune  gestatif.  II.  Sur  le  dé- 
terminisme du  développement  de  la  glande  mammaire  au  cours  de  la  gesta- 
tion. (Journ.  Phys.  Path.  gén.,  n"  1,  31-41,  6  fig.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

c)  —  —  Glande  mammaire  et  corps  jaune.  (Presse  médicale,  n°  55.  12  juil- 
let, 29  pp.,  5  fig.)  [292 

Ancel  (P.),  Bouin  (P.)  et  Lambert.  —  Sur  laskeptophylaxie.  La  skeplophy- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  217 

laxie  11  est  pas  un  phénomène  d'immunisation  spécifique.  (C.  R.  Soc.Biol.,  II, 
415.)  [La  durée  de  rimmunisation 

ne  dure  pas  plus  de  24  heures.  Cette  immunisation  n'est  pas  spécifique 
vis-à-vis  du  seul  extrait  qui  provoque  la  skeptophylaxie.  —  .1.  Gautrelet 

Argyll  Campbell  (J.).  —  The  e/fccts  of  certain  animal,  extracts  upon  the 
blood-vessels.  (Quarterly  Journ.  of  Physiology,  IV,  1-17.)  [336 

Armstrong  (H.  E.)aud  Armstrong(E.  T.).  —  The  originofosmotic  effecis. 
IV.  Note  ou  the  dilJ'erential  septa  in  plants  ivith  référence  to  the  translo- 
cation of  nutritive  ntaterials.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  571  B.,  22G.) 

[Les  auteurs  invoquent  l'intervention  d'hormones.  —  H.  de  Varigny 

Aron  (H.)  und  Hocson  (F.).  —  Reisals  Nahrungsmittel.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXI 1,  189-203.J  [264 

a)  Arthus  (Maurice).  —  De  la  spécificité  des  sérums  antiuenimeux.  Sérum 
anticnhraique  et  venins  d'IIam(idriias{Naja  bungarus)et  de  Krait  {Bungarus 
cœruleus).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,'391-397.)  [338 

0) ."^ur  les   intoxications  par  les  venins  de  serpents.  (G.  R.  Ac.  Se, 

CLIII,  482-484.)  [338 

Arthus  (Maurice)  et  Stawska  (M"e  Boleslawa).  —  Venins  et  antivenins. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  355-357.)  ~  [339 

Auer  (J.). —  Ueber  den  plôtzlichen  anaphylactischen  Tod  beim  Kaninehen. 
(Centralbl.  f.  Physiologie,  XXIV,  957-959.) 

[Chez  le  lapin,  la  mort  subite  anaphylactique  résulte  d'une  paralysie 
du  cœur  d'origine  périphérique.  Chez  le  chien,  la  chute  anaphylactique 
de  la  pression  est  due  à  une  paralysie  des  vaso-constricteurs  intestinaux. 
Chez  le  cobaye,  la  mort  survient  par  asphyxie  causée  par  la  contraction 
tétanique  des  muscles  bronchiques.  Les  accidents  anaphylactiques  ne  sont 
donc  pas  de  même  ordre  chez  les  divers  animaux.  —  M.  Mendelssoiin 

Austoni.  —  Action  de  l'extrait  cortical  et  de  l'extrait  médullaire  de  glande 
surrénale  sur  le  cœur  des  mammifères.  (Arch.  ital.  biol.,  LVI,  354.)      [336 

Axenfeld  (D.).  —  Die  Bedeutung  der  Nasenschleimhaut  filr  den  Respira- 
tionsakt  der  Amphibien.  (Centralbl.  f.  Physiol.,  XXV,  529-531.) 

[Chez  la  grenouille  et  le  crapaud 
on  peut  provoquer  ou  arrêter  les  mouvements  respiratoires  en  excitant 
la  muqueuse  nasale  par  l'air  ou  par  l'eau.  La  section  du  rameau  nasal  de 
la  première  branche  du  trijumeau  supprime  cet  effet.  —  M.  Mendelssohn 

Aynaud.  —  Le  globulin  de  l'Homme.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  56-78.)     [281 

Babak  (E.).  —  Ueber  die  provisoriscJien  Atemmechanismen  der  Fischem- 
brgonen.  (Ctrbl.  f.  Physiol.,  XXV,  370-374.)  [253 

a)  Bang  (I.)  und  Overton  (E.).  —  Studien  ilber  die  Wirkungen  des  Kobra- 
giftes.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  243-293.)  [3.36 

b)  —  —  S  Indien  ilber  die  Wirkungen  des  Crotalusgiftes.{B\ochGra. Zeitschr., 
XXXIV,  428-4G1.)  [337 

a)  Barratt  (J.  O.  "W.).  —  Complément  déviation  in  Mouse  Carcinoma.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  565,  359.)  [En  présence 

de  l'extrait  de  tumeur  de  souris,  employé  comme  antigène,  le  pouvoir  de 
dévier  le  complément  chez  le  sérum  inactivé  de  souris  à  tumeurs,  est, 
dans  certains  cas,  plus  considérable  que  chez  le  sérum  inactivé  normal. 
Autrement  pas  de  différence  entre  les  deux  sérums.  —  H.  de  Varigny 


218  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Barratt  (J.  O.  'W.  ).  —  Fraclional  wilhdiunral  of  complément  and  ambo- 
c.eplor  by  me<ms  of  (intigen.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  571,  277.) 

[A  mesure  que  se  fait  la  soustraction  fractionnée,  le  liquide  res 
tant  tend  de  plus  en  plus  à   se  rapprocher,  en  ce  qui  concerne  le  com- 
plément et  l'ambocepteur,  du  sérum  normal  dilué.   —  H.  de    Varigny 

Baudisch  (O.).  —  Sur  /'assimilation  des  nitrates  et  des  nitrites.  (Arch.  des 
se.  phys.  etnat.,  XXXII,  256-257.)  [271 

Bauer  (H.).  —  Sto/fbildung  und  Stoffaufnahme  in  Jirngen  Laiibholzern.  (Na- 
turw.  Zeitschr.  fiir  Forst-  und  Landw.,  IX,  409-419.)  [273 

a)  Bayliss  ("W.  W.).  —  The  Properlies  ofcoUoidal  Systems.  IL  On  adsorp- 
tion  ((S preliminary  to  chemical  reaction.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,  81 .)  [272 

^) The  Properlies  of  CoUoidal  Systems.  III.   The  osmotic  pressure  of 

electrolylicaJly  dissociated  colloids.   (Roy.   Soc.  Proceed.,  271  B.,  229.) 

[Expérience  sur  le  rouge  de  Congo,  etc.  —  H.  de  Varigny 

Bellion  (Marguerite).  —  Contribution  à  l'élude  de  l' hibernation  chez  les 
invertébrés.  Recherches  expérimentales  sur  rhihernntion  de  l'Escargot 
{Ilelix  pomatia).  (Thèse  Lyon,  Paris,  Ballière,  1910.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Beraud  et  Garrelon.  —  Des  effets  des  injections  sous-ctita7iées  d'oxygène. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  552.)  [L'asphyxie  dans  Tair  comprimé 

est  retardée  par  une  injection  sous-cutanée  d'oxygène.  —  J.  Gautrelet 

Berg  (R.).  —  Ueber  die  Ausscheidung  von  per  os  eingefiihrten  Phosphaten, 
hesonders  der  Calciumphosphate.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  107-142.)     [302 

Berninger  (Julius).  —  TJeber  die  Einivirhung  des  Hungers  auf  Planarien. 
(Zool.  Jahrb.,  Zool.  u.  Physiol.,  XXX,  H.  2,  181-216,  "29  fig.)  [269 

Besredka  (A.).  —  De  Vanti-anaphylaxie  par  voie  digestive.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
1,  203.)  [Quelle  que  soit  la  substance  anaphylactisante.  lait,  blanc 

d'œuf,  ou  sérum,  l'anapliylaxie  peut  être  levée  par  une  administration  préa- 
lable  de   la  substance    dans  la  bouche  ou  le  rectum.  —  J.    Gatitrelet 

Besredka  (A.j  et  Bronfenbrenner  (J.).  —  De  l'anaphylaxie  et  de  Vanti- 
anaphglaxie  vis-à-vis  du  blanc  d'œuf.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  392-414.) 

[334 

Bialosuknia  (W.).  —  Recherches  physiologiques  sur  une  algue,  le  Diplo- 
Sjihœra  Chodati  Bial.  {]iiiU.  Soc.  bot.  Genève,  2esér.,  III,  13-18,  3  fig.)  [274 

Blackman(F.  F.).  —  Problems  ofthe  Biochemistrg  of  Respiration  in  Plants. 
(Report  of  the  •  eightieth  meetmg  of  the  British  Ass.  for  the  Adv.  of 
Science,  762-763.)  [255 

a)  Blackman  (F.)  and  Smith  (A.  M.).   —    Expérimental    researches    on 

vryelable  Assimilatian  and  Respiration.   VIII.  A  new  met/iod  for  eslimating 

the  gascons  exchanyes  ofsubmerged  plants.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  565,374.) 

[Description  de  la  technique  adoptée.  —  H.  de  Varigny 

II)  —  —  Exjjcrimental  researches  on  vegetable  Assimilation  and  Respiration. 
IX.  On  assimilation  in  submerged  water  plants  and  ils  relation  to  the 
co7ice.ntration  of  Carbon  dioxide  and  other  factors.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B. 
565,  389.)  [II  faut  entièrement  abandonner  la  con- 

ception  des  optima  et  la  remplacer  pai-  celle   de   facteurs  limitants   à 
interaction  (lumière, température  et  proportion  de  C0-).  —  H.  de  Varigny 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  21'.) 

Blumenthal  (F.)-  —  Biochcmischr  lUitcrmchnngen  iïbcr  aromalisclu-  Qucck- 
.^ilhervci'diugunffen.  (Biochem.  Zeitsclir.,  XXXII,  59-74.)  [327 

Blunck  (Hans).  —  Zur  Kennlniss  (1er  Natur  und  Herkunfl  des  «  Milchigen 
secrets  »  an  Prolliorax  des  Bytiscus  marginalis.  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  112- 
113.)  [292 

Bogomolez  (A.). —  Ueber  den  Blitldruch  in  den  kleinen  Arlerini  und  Venen 
uiiler  normalcH  und  (jewisscn  palliol()(jisfhen  Verhdllnissen.  (Arch.  f.  d. 
ges.  Physiol.,  CXLI,  i  18-132.)  '  [277 

a)  Bohn  (Georges).  —  Szir  les  échanges  gazeux  des  Étoiles  de  mer.  (C.  R. 
Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  117.)  [254 

b) Action  comparée  des   acides  et   des   alcalis  sur  les  êtres  vivants. 

(C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  587.  [Quand  on  ajoute 

un  peu  d'acide  à  l'eau  où  vivent  certains  animaux  (crustacés),  au  début 
l'attraction  des  animaux  par  la  lumière  augmente,  mais  bientôt  elle 
diminue  progressivement  et  se  substitue  une  attraction  par  l'ombre. 
Mêmes  effets  successifs  obtenus  après  addition  d'alcali.  —  J.  Gautrelet 

Bokorny  (Th.).  —  Ernâhrung  von  grilnen  Pflanzen  mit  Formaldehyd  und 
formahleliydabspaltendenSubstanzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  83-97.) 

[274 

Borschim  (S.).  —  Ueber  den  Einfuss  des  Lecithins  auf  die  Résorption  der 
Haut.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  471-478.)  [273 

Bouin  (P.)  et  Ancel  (P.).  —  Voir  Ancel  et  Bouin. 

a)  Brochet  (Frank).  —  Recherches  sur  la  respiration  des  Insectes  aquati- 
ques adultes.  Les  Hœmonia.  (Ann.  Biol.  lacustre,  V,  5-26,  7  fig.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b) Recherches  sur  la  respiration  des  insectes  aquatiques  adultes.  Les 

Elmides.  (Ibid.,  136-179,  23  tig.)  [Ibid. 

c) Recherches  sur  la  Respiration  des  Insectes  aquatiques  adultes.  L'Hy- 
drophile. Etude  physiologique  et  anatomique.  (Ibid., 220-256,  22  fig.)    [Ibid. 

Bro-wn  (F.  G.).  —  The  intrinsic  factors  in  the  act  of  progression  in  the 
Mammal.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  572  B.,  308.) 

[La  séquence  rythmique  de  la  progression  est  déterminée  ici  par  des 
changements  phasiques  naissant  dans  les  centres  locaux,  et  qui  ne 
sont  pas  engendrés  par  les  excitations  périphériques.  Les  stimuli  engen- 
drés par  la  contraction  musculaire  jouent  un  rôle  régulateur,  mais  non 
intrinsèque.  Peut-être  proportionnent-ils  les  mouvements  élémentaires 
individuels     aux  exigences  temporaires  du  milieu.   —   H.    de    Varigny 

Brunow^  (H.).  —  Der  Bungersto/I'weehsel  des  Flusskrebses.  (Zeitschr.  f.  allg. 
Physiolog.,  XII,  215-265.) 

[Etude  des  échanges  de  l'écrevisse  en  inanition.  En  80  jours  de 
jeûne  une  écrevisse  de  19  gr.  2  perd  1  gr.  6  de  son  poids  et  0,66  d'extrait 
sec.  Avec  l'abaissement  de  la  température,  le  quotient  respiratoire  aug- 
mente et  les  échanges  se  font  principalement  aux  dépens  de  l'albumine, 
tandis  qu'avec  l'élévation  de  la  température  l'énergie  utilisée  au  début  de 
l'inanition  provient  principalement  des  oxydations.  —  M.  ^Iendelssohn 

a)  Bruntz  \lu.)  et  Spillmann  (L.).  —  La  coloration  vitale  des  leucocytes 
doit  avoir  une  signification  physiologique.  {C  R.  Ac.  Se,  GLU,  51-53.)  [345 

b)  —  —  Sur  le  rôle  éliminateur  des  leucocytes.  (Ibid.,  154-156.;  [Ibid. 


220  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

c)  Bruntz  (L.)  et  Spillmann  (L.)-  —  Sw^  la  signification  pJnjsiologique  des 
7'éactioiis  leucoci/taires   des  inferlions  et  des  intoxications.  (Ibid.,  288-289.) 

[Ibid. 

d)  —  —  Sur  les  processus  pathologiques  aboutissant  â  la  calvitie.  (Ibid., 
CLII,  621-623.)  [Ibid. 

e) Snr  l'origine  des  cancers  de  la  peau.  (Ibid.,  CLII,  802-804.)  [Ibid. 

/") Snr  le  mécanisme  de  Vaction  thérapeutique  des  injections  de  métcmx 

colloïdaux.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I,  208.) 

[C'est  à  l'hyperleucocytose  consécutive  qu'il  faut  attri- 
buer l'activité  des  injections    de    métaux   colloïdaux.    —  J.   Gautrelet 

g) Le  leucocyte  éliminateur  en  phj/siologie  et  en  pathologie.   (1  vol. 

in-8'^,  09  pp.,  4  pl.,  Nancy,  Berger-Levrault.)  [345 

Buckmaster  (J.  A.)  and  Gardner  (J.  A.).  —  Ventilation  of  the  lung 
during  chloroforme  narcosis.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  573,  347.) 

[La  diminution  de  l'oxygène  du  sang  du- 
rant la  narcose  est  due  non  à  une  diminution  de  la  respiration,  mais  à 
une  action   du  cloroforme    sur  les   globules  rouges.    —  H.  de  Varigny 

a)  Buglia  (G.).  —  Ueber  die  Ersetzbarheit  des Kalziums  inden  sog.  «  physio- 
logischen  Fliissigkeiten  ».  (Zeits.  f.  Biologie,  LV,  343-359.)  [325 

b)  —  —  Ueber  die  Ersetzbarkeit  des  Kalziums  in  den  sog.  «  physiologischen 
Fliissigkeiten  ».  Expérimente  an  glatten  Muskeln.  (Zeits.  f.  Biologie,  LV, 
360.)  [326 

c)  —  —  Untersuchuiigen  iiher  die  «  optimale  »  Temperatur  fiir  die  Funktion 
des  glatten  Muskelgewebes.  (Zeits.   f.  Biologie,  LV,  377-395.)  [306 

d)  —  —  l'ntersuchungen  iiber  die  Oberflcichenspannung  der  Lymphe.  (Bio- 
chem.  Zeitschr.,  XXXVI,  411-434.)  [285 

Bujor  (P.).  —  Contribution  à  la  biolor/ie  de  VArtemia  salina.  (Annales  de 

Biologie,  I,  208-220,  1  fig.)  '  [342 

Burridge  ("W.),  —  An  iiiqxiiry  into  some  chemicaJ  faclorsof fatigue.  (Journ. 

of  Physiology,  XLI,  285-309.)  [306 

Buscaglioni  (L.).  —  Studi  fisiologici  sui  granuli  di  grasso  contenuti  nei 

cloroplasli.  (Boll.  dell'  Ac.  g.,  fasc.  18,  2-4.)  [268 

Busse  (J.).  —  Arbeitsleitung   des  Kiefernzapfens.   (Naturw^.  Zeitschr.  fiir 

Forst-  und  Landw.,  IX,  269-273.)  [300 

Biiytendijk  (F.  J.  J.).  —  Ueber  den  Gaswechsel  der  Schmetterlingspuppen. 
(Biol.  Centralbl,  XXXI,  643-645.)  [253 

Bylina  (A.).  —  Normale  Pankreassekretion  al  s  Synthèse  xion  nervôsem  und 
humuralem  Einfluss.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXLII,  531-566.)  [287 

Cailletet  (L.).  —  Sur  Vorigine  du  carbone  assimilé  par  les  plantes.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  12I5-I217.)  [Certaines 

plantes  à  chlorophylle  (Fougères,  Aspidistra),  suivant  les  conditions  d'éclai- 
rage, empruntent  leur  carbone,  soit  à  l'acide  carbonique  de  l'air,  soit  aux 
matières  organiques  du  sol,  soit  à  ces  deux  sources  à  la  foi.s.  —  M.  Gard 

Calmette  (A.)  et  Guérin(C.).  —  Reclierches  expérimentales  sur  la  défense  de 
l'organisme  contre  l'injection  tuberculeuse  {Sérothérapie-Immunité).  (Ann. 
Inst.  Pasteur,  XXV,  625-641.)  [334 

Calmette  (A.)  et  Massol  (L.).  —  Sur  la  fonction  antigène  des  tuberculines. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  420-422.)  [335 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  221 

Camus  et  Gley.  —  Action  du  sérum  d'anguille  sur  le  chat.  (G.  R.  Soc.  Biol., 
I    158.)  [Le  chat  est  très  sensible  à  l'action 

toxique  du  sérum  d'anguille  en  injection  intra- veineuse.  —  J.  Gautrelet 

Carlson  and  Martin  (L.  M.).  —  Contribution  ta  the  physiology  nf  hjmph. 
The  supposed  présence  of  the  sécrétion  of  the  hypophysis  in  the  cérébro- 
spinal  fluid.  (Amer.  J.  of  Phys.,  XXIX,  64.)  [Le  li- 
quide cérébro-spinal  du  chat  ne  contient  pas  de  substance  hypertensive 
ou  susceptible  de  provoquer  la  glycosurie  ;  rien  ne  permet  de  supposer 
qu'il  renferme  le  produit  de  sécrétion  hypophysaire.  —  J.   Gautrelet 

Cathcart  (E.).  —  Tlie  Prepyloric  sphincter.  (J.  of  Phys.,  XLII,  93.) 

[Le  sphincter 
pré-pylorique  dont  l'existence  peut  être  facilement  démontrée  expéri- 
mentalement, répond  différemment  aux  diverses  solutions.  —  J.  Gautrelet 

Cavazzani  (Emilio).  —  Suyli  effetli  délia  ligatura  délie  carotidi  communi 
associata  al  tai/lio  bilatérale  del  simpatico  cervicale  nel  coniglio.  (Archivio 
di  Fisiologia,  IX,  285-296.)  [278 

Chambers  (H.).  —  The  action  of  radium  radiations  upon  some  of  the  main 
constituents  of  normal  blood.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,  124.)  [329 

a)  Champy  et  Gley.  —  Action  des  extraits  d'ovaires  sur  la  pression  arté- 
rielle. (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  409.)  [Les  extraits  d'ovaires  de  vache, 
truie  ou  lapine  abaissent  la  pression,  ceux  de  chienne  et  de  femme  sont 
moins  actifs,  ceux  de  brebis  et  de  jument  sont  inefficaces.  —  J.  Gautrelet 

b) La  tachyphylaxie  croisée.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  430.) 

[On  peut  provoquer  le  phénomène  de  tachyphylaxie 
pour  un  extrait  organe  avec  l'extrait  d'un  autre  organe.  —  J.  Gautrelet 

c) Action  des  extraits  de  corps  jaune  sur  la  pression  artérielle.  (C.  R. 

Soc.  Biol.,  11,443.)  [Les 

extraits  de  corps  jaune  périodiques  de  vaches  sont  peu  actifs;  les  extraits 
de  vache  gravide  abaissent  la  pression.  Ce  sont  surtout  les  extraits  de 
corps  jaune  de  truie  qui  manifestent  une  telle  action.  —  J.  Gautrelet 

Cléret  et  Gley.  —  Ovariectomie  et  paralhyroïdectomie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I, 
470.)  L'ovariectomie  préalable  ne  modifie  pas 

cliez  les  chiennes  adultes  les  effets  de  la  thyroïdectomie.  —  J.  Gautrelet 

Cohnhein  (O.)  und  Modrakowski  (G.).  —  Zur  Wirkung  von  Morphium-  und 
Opiumpràparaten  {Pantopon)  auf  den  Verdauungskanal.  (Zeits.  f.  phys.  Ch., 
LXXI,  273-288.)  [330 

Combes  (R.).  —  Recherches  sur  la  formation  des  pigments  anthocyaniques. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  886-889.)  [Les  pigments  anthocyaniques 

se  constitueraient  donc,  au  moins  en  partie,  de  toutes  pièces,  et  ne  résul- 
teraient pas  de  la  simple  oxydation  de  corps  préexistants.    —  M.  Gard 

Commitee  consisting  of  professer  C.  S.  Sherrington  (chairman)  and 
Dr.  S.  M.  Copeman  (secretary).  —  Body  Metabolism  in  cancer.  (Rep. 
British  Assoc.  Sheffield,  1910,  297-300.)  [Voir  ch.  V 

Coupin  (H.).  —  Sur  la  toxicité  comparée  des  essences  végétales  sur  les  végé- 
taux supérieurs.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  529-531.)  [La  très 
grande  majorité  des  essences  se  montrent  nettement  nuisibles.  —  M.  Gabd 

Csernel  (E.).  —  Veber  Salz-  und  Wasserdiiirese.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol., 
CXLI,  559-572.)  [301 


22-2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Cullis  (W.)  and  Dixon  ("W.).  —  Excitation  and  section  of  the  auriculo-ven- 
tricular  Candie.  (J.  of  Pliysiol.,  XLII,  156.)  [277 

Cuttat-Galizka  (M.).  —  UnlersuchuiKien  ûbev  die  Eigenschaften  und  die 
Entsleliuiig  der  Lymphe.  VllI.  Untersucimngen  ilber  den  postmortale>i 
Lymphfliiss  und  die  Li/mph/jildioig  bei  vermindertem  KapiUardruck.  (Zeits. 
f.  Biologie,  LVI,  309-346.)  [285 

Danesi  (L.).  —  Esperienze  sulla  desinfezione  délie  piante.  (Rendiconti  della 
Accad.  dei  Lincei,  XX,  508-512.)  [Analysé  avec  le  suivant 

Danesi  (L.)  et  Topi  (M.).  —  Même  titre.  (Rendiconti  della  Accad.  dei  Lin- 
cei, XX,  772-778.)  [333 

a)  Dangeard  (P.  A.).  —  Sur  la  détermination  des  rayons  actifs  dans  la  syn- 
thèse chlorophyllienne.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIl,  277-279.) 

[Grâce  à  la  sensibilité  particulière  d'une 
algue,  un  Chlorella,  vis-à-vis  de  l'intensité  lumineuse,  on  détermine  que 
le  maximum  d'action  dans  la  photosynthèse  correspond  aux  longueurs 
d"onde  670-635,  à  la  bande  d'absorption  I  de  la  chlorophylle.  —  M.  Gard 

b) Sur  les  condition.^  de  l'assimilation  chlorophyllienne  chez  les  Cyano- 

phycées.  (G.  R.  Ac.  Se,  CLII,  967-969.) 

[Les  Cyanophycées  possèdent  la  propriété  d'utiliser  pour  leur  croissance,  au 

même  titre  que  les  rayons  orangés,  les  rayons  infra-rouges.  —  M.  G.\rd 

c)  —  —  Sur  V  adaptât  ion  chroniatique  complémentaire  chez  les  végétaux.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLlll,  293-294.)  [Un  Lijnghya  versicolor  ]Vi\ine  d'or 

conserve  sa  teinte  à;  l'obscurité  et  dans  toute  la  partie  du  spectre  inactive 
au  point  de  vue  croissance,  c'est-à-dire  depuis  le  violet  jusqu'au  jaune; 
il  devient  vert  dans  la  partie  qui  va  du  jaune  à  l'infra-rouge.  —  M.  Gard 

d) Sur  les  Sulfuraires.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  963-964.) 

[La  bactériopurpurine  absorbe  les  radiations  rouges  et  infra-rouges.  D'au- 
tre part,  le  pigment  est  décoloré  par  ces  mêmes  radiations.  ■—  M.  Gard 

Dean  (H.  R.).  —  On  the  faclor  concerned  in  agglutination.  (Roy.  Soc.  Pro- 
ceed.,  B.  533,  416.)  [Un  anti- 

sérum renferme  probablement  deux  éléments  dont  la  présence  simul- 
tanée est  nécessaire  à  la  production  de  l'agglutination.  —  H.  de  Varigny 

a)  Desroche.  —  Sur  le  jihototropisme  des  zoospores  de  Chlamydomonas 
Steiuii.  \C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  890-893.) 

[La  lumière  n'a  d'autre  action  que  de  diriger  le  mouvement  des 
zoospores,  mais  elle  n'active  ni  ne  retarde  leur  mouvement.  —  M.  Gard 

b)  —  —  Mode  d'action  des  lumières  colorées  sur  les  Chlamydomonas.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLIII,  1014-1017.)  [Le  phototro- 
pisme n'est  pas  le  seul  facteur  important  de  la  fixation  par  les  radiations 
bleues.  Ces  dernières  ont  sur  les  zoospores  une  action  paralysante,  de 
même  que  les  radiations  rouges  ont  une  action  excitatrice.  —  M.  Gard 

c)  —  —  Action  des  diverses  radialions  lumineuses  sur  le  mouvement  des  zoo- 
spores de  Chlamydomonas.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  829-832.) 

[Un  premier  groupe  de 
radiations,  dans  le  rouge,  parait  exciter  le  mouvement.  Un  autre,  dans  le 
bleu,  et  d'autres  radiations  secondaires,  tendent  à  l'empêcher.  —  M.  Gard 

De-witz  (  J.).  —  Ueber  die  Entstehung  der  Farbe  gewisser  Schmetterlingsko- 
kons.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  017-636.)  [314 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  223 

Dezani  i^S.).  —  Le  leggi  délia  diqesfione  peptica.  (Atti  dell'  Accad.  délie 
scienze  di  Torino,  XLVII,  533-544.)  [263 

Dixon  (W.  E.).  —  The  pharmacological  action  of  south  african  Boxwood 
[Gonioma  Kamassi).  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  504,  287.) 

[Les  ouvriers  travaillant  ce  bois  sont 
sujets  à  des  troubles  divers,  astlime,  migraine,  dépression  cérébrale  en  par- 
ticulier :  ce  bois  contiendrait  un  alcaloïde  curarisant.  —  H.  de  Varigny 

Dobro-wolskaja  (N.).  —  Zur  Kenitlnis  des  Eiiiflusses  der  Blutverlusle  auf 
die  Verdauluigprozesse.  (Biochem,  Zeitschr.,  XXXIII,  73  105.)  [272 

Destin.  —  Contribution  à  Vétiide  expérimentale  de  la  médication  hypotensive. 
(Arch.  Int.  de  Pharmaceutique  et  de  Tliérapie,  425.)  [325 

Douglas  (C.  G.)  and  Haldane  (J.  S.).  —  The  causes  of  absorption  of  oxij- 
gen  by  the  lùngs  in  man.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  1.) 

[L'épithélium  pulmonaire  est 
excité  par  des  produits  du  métabolisme  venant  des  muscles  et  autres  tissus 
dès  que  l'oxygène  s'y  trouve  en  quantité  insuffisante.  —  H.  de  Varigny 

Downey  (H.).  —  La  genèse  des  matzellen  aux  dépens  des  lymphocytes  et 
des  plasmazellen.  (Verh.  d.  Anat.  Gesellsch.,  74.)  [284 

Doyen.  —  Fait  concernant  l'entraînement  de  Vantithrombine  lièpatique  par 
le  sang  normal.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  II,  626.)  [279 

Drzewina  (Anna).  —  Contribution  à  l'étude  des  leucocytes  granuleux  du 
sang  des  Poissons,  [krch.  d'Anat.  microsc,  XIII,  fac.  2,  319-376,  I  pi.)  [343 

Drze-wina  (M™^  Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Modifications  rapides  de 
la  forme  sous  l'influence  de  la  privation  d'oxygène  chez  une  Méduse.  (G. 
R.  Ac.  Se,  GLIII,  1030-1032.)  [328 

Diibois  (Raphaël).  —  Sur  la  fluorescence  chez  les  Insectes  lumineux. ,{C 
R.  Ac.  Se,  GLIII,  208-213.)  [310 

Dubois  et  Boulet.  —  Action  des  extraits  de  prostate  sur  les  mouvements  de 
l'intestin.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  536.) 

[Action  inhibitrice  constante.  —  J.  Gautrelet 

Ehrlich  (F.).  —  Ueber  die  Bildung  des  Plasmaeiweisses  bei  Hefm  und 
Schimmelpilzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  477-497.)  [Voir  ch.  XIII 

Eisler  (M.  V.)  und  Portheim  (L.  v.).  —  Ueber  Hiemagglutinine  in 
Pflanzcn.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  7.)  [279 

Emmes  and  Riche.  —  The  respiraiorg  exchange  as  affecled  by  body  posi- 
tion. (Amer.  J.  of  Phys.,  651,  XXVll,  406.) 

[Tableaux  indiquant  l'augmentation  des  échanges 
respiratoires  d'hommes  assis  après  avoir  été  couchés.  —  J.  Gautrelet 

Erve  (van  de).  —  On  the  rôle  of  the  kidneys  in  the  régulation  of  the  con- 
centration of  thé  sérum  diaslase.  (Amer.  .lourn.  of  Phys.,  XXIX,  182.) 

[La  ligature  des  ar- 
tères rénales  du  chien,  la  diurèse  causée  par  section  des  nerfs  rénaux  ne 
produisent  pas  de  cliangement  dans  le  pouvoir  diastasique  du  sérum.  La 
diurèse  due  à  l'ingestion  d"un  excès  de  sels  le  diminue.  —  J.  Gautrelet 

Euler  (H.)  und  Ugglas  (B.).  —  Ueber  die  Ausnutzung  der  GHrungs-und 
AtmungsenergieinPflanzen.  (Zeitschr.  f.  allg.  Physiolog.,  XII,  304-378.)    [310 


224  L'ANxXEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Fabre  (G.).  —  Effot  de  Vaclivation  de  l'atmosphère  par  Vémanation  de 
radium  sur  la  germination  et  la  poussée  des  divers  orrianismes  végétaux. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  187-188.)  [328 

b)  —  —  Action  du  radium  sur  les  organismes  végétaux.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXX,  419-420.)  [Sous  l'influence  du  radium,  des  altérations  or- 
ganiques et  fonctionnelles  des  organismes  végétaux  ont  lieu.  —  M.  Gard 

Farini  et  Roncato.  —  Sur  Vaction  hypotensive  du  pancréas.  (Arch.  it. 
bioL,  LVI,  00.)  [336 

a)  Fischer  (H.  W.).  —  Gefrieren  tind  Erfrieren,  eine  phgsico-chemische 
Studie.  (Beitr.  Biol.  Pflanzen,  X,  2,  133-234.)  [Voir  ch.  Xll 

b) Wasserkulturen  von  Farnprothallien,  mil  Bemerkungen  i'iber  die  Be- 

dingungen  der  Sporenkcimung .  (Beih.  z.  Bot.  Centralbl.,  XXVIl,  Abt.  1,  54- 
•59.}  [Voir  ch.  IV 

c) Lichl- urul  Dunkelkeimung  bei  Farnsporen.  (Beih.  z.  Bot.  Centralbl., 

XXVII,  Abt.  1,  60-62.) 

[F.  fait  connaître  un  nouvel  exemple  de  Fougère,  Polgpodium  vidgare, 
dont  les  spores  germent  à  l'obscurité  comme  à  la  lumière.  —  F.  Moreau 

Fitting  (H.).  —  Untersucliunq  liber  die  vorzeitiqe  Entblàlterung  von  BHlten. 
(Jahrb.  wiss.  Bot.,  XLIX,  187-263.)  '  [316 

a)  Flack  (M.).  — Uexcision  ou  l'écrasement  du  nœud  auriculo-ventricxdaire 
n'arrête  pas  les  jnilsations  du  cœur  des  mammifères  bailant  dans  les  con- 
ditions normales.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XI,  111.)  [278 

b)  —  —  Modifications  du  système  cardiaque  et  allorythmie  expérimentale 
chez  le  cœur  d'Oiseau.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XI.  120.)  [Ibid. 

c) La  fonction  du  nœud  sino-auriculaire  des  mammifères  est  surtout 

cardio-régulatrice.  (Arch.  Int.  Physiol.,  XI,  127.)  [Ibid. 

Foâ.  —  Suj-  l'apnée  des  Oiseaux.  (Arch.  it.  biol.,  1,  412.)  [L'apnée  produite  en 
insufflant  de  l'air  dans  la  trachée,  de  manière  qu'il  sorte  par  une  large  ouver- 
ture des  sacs  thoraciques  et  abdominaux,  est  due  à  l'excitation  des  vagues 
dans  les  poumons  et  les  sacs  aériens;  on  constate  une  diminution  de  l'oxy- 
gène du  sang  artériel,  donc  pas  d"état  apnéique  de  sang.  —  J.  Gautrelet 

Franck  (E.)  und  Bretschneider  (A.).  —  Zur  Frage  der  «  Restreduktiou  » 
des  Blutes  nach  der  Vergiirung.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  157-167.)  [280 

Fraser  (R.  E.)  and  Gunny  (J.  A.j.  —  The  action  of  the  venom  of  Echis 
carinalus.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566,  491.) 

[Venin  tuant  par  hémorragies,  faiblesse 
de  la  circulation,  anémie,  arrêt  de  la  respiration  et  perte  de  Texcita- 
bilité  réflexe;   pour  finir,  arrêt  du  cœur  en  diastole.  — H.   de   Varigny 

Fredericq  (L.).  —  La  théorie  de  la  diffusion  suffi  à  expliquer  les  échanges 
gazeux  de  la  respiration.  (Arcli.  Int.  Phys.,  X,  391-413,  5  fig.)  [250 

Freedericksz  l'W.). —  Rôle  physiologique  de  la  catalase.  iBull.  Soc.  bot.  Ge- 
nève, 2«  sér.,  111,  sO-1 15.)       '  [254 

Friedel  (J.).  —  De  Faction  exercée  sur  la  Végétation  jiar  une  obscurité  plus 
romjilète  que  l'obscurité  courante  des  laboratoires.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII, 

825-826.)  [320 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  225 

rite  absolue,  les  feuilles  d'oignon  restent  incolores,  elles  verdissent  dans 
une  obscurité  qui  empêche  la  plupart  des  plantes  de  verdir.  —  M.  Gard 

Friedmann(E.).  —  Ueber  Dehydrierung  imTierkôrper.  (Bioch.  Zeits.,XXXV, 

49-56.)  [Voir  ch.  XIII 

Frisch  (K.  v.).  —  Ueber  den  lunfluss  dcr  Tempera  fur  nuf  die  schwarzen 
PigmentzeUen  des  Fischhanl.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  236-248,3  fig.)   [317 

Fûrth  (von)  und  Sehwarz  (C).  —  Ueber  die  ffemmung  dcr  Suprareninglu- 
cosurie  und  der  sekretorisclien  Nierenleistung  diircli  peritonealc  Reize. 
(Biochem.  Zcitschr.,  XXXI,  113-134.)  [302 

a)  Gatin  (C.  L.).  —  InfJucnce  du  goudronnage  des  roules  sur  In  végélation 
des  arbres  du  bois  de  Boulogne.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  202-204.) 

[II  semble  que  dans  certains  cas  particuliers 
seulement,  celui  d'une  route  très  ensoleillée  et  soumise  à  une  circula- 
tion très  active,  le  goudronnage  peut  avoir  un  effet  nuisible.  —  M.  Gard 

b) Reproduction  expérimentale  des  effets  du  goudronnage  des  roules 

sur  la  végétation  avoisinantc.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  688-690.) 

[La  poussière  seule  d'une 
route  goudronnée  peut  produire,  sur  des  végétaux  ligneux,  des  dégâts 
variables  avec  la  nature  de  l'essence.  Certaines  plantes  molles  paraissent 
d'autant  moins  sensibles  qu'elles  sont  plus  abritées  du  soleil.  —  M.  Gard 

Gatin  (C.  L.)  et  Fluteaux.  —  Modifications  analomiqucs  produites,  chez 
certains  végétaux,  par  la  poussière  de  routes  goudronnées.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLIII,  1020-I02I.)  [La  plante 

réagit  en  développant  des  assises  subéreuses  ;  l'appareil  conducteur  est 
moins  développé  et  la  mise  en  réserve  de  l'amidon  entravée.  —  M.  Gard 

Gautrelet  (J.).  —  Contribution  (c  l'élude  physiologique  des  acides  aminés. 

(C.  R.  Soc.  Biol.,  1,  249.) 

^      [Action  peu  marquée  sur  la  pression.  —  J.  Gautrelet 
Gigan  (A.). —  Ueber  den  Einfluss  der  Nahrungsaufnahme  au f  den  Gasivech- 

set  und  Energicumsatz.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXL,  509-592.)         [256 
Giglioli  (S.).  —  Dclla  prohabile  funzione  degli  olii  essenziali  e  di  altri  pr^o- 

dotli  volatili  délie  plante,  quale  causa  di  movimento  dei  succhi  nei  tessuti 

viventi.  (Rendiconti  dell'  Accad.  dei  Lincei,  XX,  349-361.)  [285 

Giovannozzi  (M.),  — Sul  signifîcato  dei  dimorfismo  dei  granuli  di  cloro- 
filla  in  al cune  plante.  (Bull,  délia  Soc.  bot.  ital.,  99-100.)  [316 

Girard  (Pierre).  —  Sur  le  rôle  prépondérant  de  deux  facteurs  électrostati- 
ques dans  rosmose  des  soluticms  d'électrolgtes.  Mouvements  osmotiques  nor- 
maux. (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  401-404.)  [248 

Glogolew  (P.).  —  Ueber  die  Régénération  von  Eiweiss  in  der  Magenschleim- 
haut.  (Biochem.  Zeit.schr.,  XXXII,  222-230.)  [263 

a)  Gley.  —  Action  des  extraits  salés  à  chaud  de  muqueuse  gastrique  et  de 
muqueuse  iléale  sur  la  sécrétion  pancréatiqtie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I,  519.) 

[On  observe  à  la  suite  de  telles  injections 
une  baisse  de  pression,  puis,  consécutivement  au  rétablissement  de  la 
tension  normale,  une  sécrétion  pancréatique  manifeste.  —  J.  Gautrelet 

b)  —  —  Sur  l'antagonisme  de  la  sécrétine  et  de  Vadrénaline.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I, 
866.)  [Ce  n'est  que  quand  l'adrénaline  a  été  injectée  immédiatement  avant  la 
sécrétine  que  son  action  empêchante  a  pu  se  manifester.  —  J.  Gautrelet 

c) L'adrénaline  exerce-t-elle  une  action  antagoniste  de  celle  des  albu- 

l'année  biologique,  ïvi.  1011.  15 


226  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

moscs  el  de  la pilocarpùie  sur  les  sécrêlions  pancréatique  et  saJivaire?  (C 
R.  Soc.  Biol.,  II,  23.)  [II  n'y  a  pas  d'antagonisme.  —  J.  Gautrelet 

(/)  Gley.  —  Action  in  vitro  du  sérum  sanguin  sur  la  toxicité  des  extraits  d'orga- 
nes. (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  584.)  [Le  sérum  sanguin  mis  en  contact  avec  des 
extraits   d"organes  fait  perdre  à  ceux-ci  leur  toxicité.  —   J.  Gautrelet 

Gould  (L.  K.)  and  Carison  (A.  J.).  —  Further  studies  on  the  relation  of 
tiie  pancréas  la  the  sérum  and  lymph  diastases.  (Amer.  J.  of  PhysioL, 
XXIX,  165.)  [289 

a)  Graîe  (V.j.  —  Sludien  iiber  das  Anthocgan  {III).  (Sitzungsber.  derK.  Aka- 
deniie  der  Wissens.  in  Wien,  CXX,  765-810.)  [316 

b) Die  biochemische  Seile  der  Kohlensdureassimilation  durch  die  grime 

Pflanze.  (Biochem.  Zeitschr.,  114-129.)  [Aperçu  criticpie 

des  divers  travaux  destinés  à  donner  une  base  expérimentale  à  la  tliéorie 
de  Bayer.  Estime  que  les  preuves  concernant  la  synthèse  de  l'amylum  à 
partir  de  l'aldéhyde  formique  ne  sont  pas  encore  suffisantes.  —  P.  Jaccard 

c)  —  —  Untersuchungen  i'tbcr  das  Verhalten  grihier  Pflanzen  zu  gazformi- 
gen  Formaldehyd.  2  Milteil.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  19.)  [327 

Grafe  (E.)  und  Graham  (D.).  —  Ueber  die  Anpassungsfd/iigkeit  des  tierischen 
Organismus  an  interreichliche Nahrungszufuhr .  (Zeitschr.  f.  physiol.  Ch., 
LXXIII,  1-67.)  [257 

Grafe  (V.)  und  Richter  (O.).  —  Ueber  den  Einfluss  der  Narkotika  auf 
die  chemische  Ziisa mmensetzung  von  Pflanzen.  I.  Das  chemische  Verhalten 
pflanzlicher  Objekte  in  einer  Acctylenatmosphàre.  (Sitzungsber.  der  K. 
Akad.  der  Wissenschaft.  Wien,  CXX,  1187-1229.)  [329 

Green-wald  (J.).  —  The  effect  of  parathyro'idectomg  upon  melabolism.  (xVmer. 
J.  of  Phys.,  XXVIII,  103.) 

[Après  parathyroïdectomie  on  observe  une  augmentation  de  l'azote  sécrété  au 
cours  de  la  tétanie.  Le  rapport  azoturique  est  diminué.  Pas  de  modification 
dans  le  taux  de  l'ammoniaque  urinaire.  La  créatine  —  non  la  créatinine 
—  est  beaucoup  augmentée,  ainsi  que  l'azote  indéterminé.  —  J.  Gautrelet 

Grigant.  —  Taux  de  la  cholestérinémie  des  herbivores  et  des  rongeurs.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  II,  274.)  [La  castration 

chez  les  herbivores  ne  modifie  pas  la  cholestérinémie.  —  J.  Galtrelet 

Guillaume  (E.).  —  Le  phénomène  de  Bose  et  les  lois  de  Vélectrisation  de 
contact.  (Thèse,  Zurich,  54  pp.,  1908.)  [307 

Guillery.  —  De  l'action  des  ferments  sur  l'œil  et  de  ses  relations  avec 
l'ophtalmie  sympathique.  (Arch.  Augenheilkunde,  LXVIII,  242.)  [337 

Guttenberg  (H.  von).  —  Ueber  die  Verleilung  der  gcotropischen  Empfind- 
lichkeit  in  der  Kuleoplile  der  Gramineen.  (Jahr.  wiss.  Bot.,  L,  289-327.) 

[Dans  Avena  sativa,  Ilordeum  vulgare,  Phalaris  canariensis 
une  zone  très  courte  au  sommet  de  la  coléoptile  possède  une  sensi- 
bilité géotropique  plus  grande  que  la  partie  inférieure.  —  F.  Péchoutre 

Haberlandt  (G.).  —  Ueber  die  Lichtsinnesorgane  der  Laubbldtter.  {Zeitschr. 
fijr  allg.  Physiologie,  XIV,  41-44.)  [L'auteur 

réfute  les  objections  de  Vouk  parues  dans  le  même  volume.  —  P.  Jaccaru 

Hadzi  (J.).  —  Ueber  die  Nesselzellverhdltnise  bei  den  Hydromedusen.  (Zool. 
Anz.,  XXXVII,  471-478,  1  fig.)  [Les  nématocystes 

se  forment  dans  les  points  spéciaux  d'où  ils  émigrent  vers  les  places 
définitives  où  ils   entreront  en  fonction.  —  Y.  Delage  et  M.    Goldsmith 

Halket  (A.).  —  Some  experimenls  on  absorption  by  the  aerial  parts  of  cer- 
tain salt-marsh  plants.  (The  New  Phytologist,  X,  121-139.)  [250 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  227 

Hallion  etMorel.  —  L'observation  vaso-motrice  du  thymus.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
Il,  382.)  [Le  thymus  reçoit  des  filets  vaso- 

constricteurs  de  la  chaîne  thoracique,  laquelle  les  reçoit  à  son  tour  par 
les  4  ou  5  premiers  rameaux   communicants  dorsaux.  —  J.   Gautrelet 

Halpenny  (J.)  and  Gunn  (J.  A.).  —  Note  on  t/ie  exiirpalion  of  Ihe  thijroid 
gland  in  monkeys.  (Quarterly  Journ.  of  Physiology,  IV,  237-242.)  [290 

Hari  (P.).  —  Ueber  den  Einfluss  der  inlravenôsen  Bhiltrans fusion  auf  den 
Slolf-  und  Enerr/ieumsat:-.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  111-147.)  [277 

Hayden  (A.  F.)  and  Morgan  (W.  P.).  —  An  inquiry  inlo  Ihe  influence  ofthe 
constituent  of  a  bactcrial  emuhion  an  theopsonin  index.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B.  572,  320.)  [Etude  d'où  il  résulte  que  la 

quantité  joue  un  rôle  très  important  dans  la  question.    —  H.  de  Varigny 

Heckel  (Ed.).  —  De  faction  du  froid,  du  chloroforme  et  de  l'éther  sw  VEu- 
palorium  triplinerve    Vahl  {Ayapana).  (G.  R.   Ac.  Se,  CLIl,  1825-1827.) 

[11  se  développe  chez  cette 
plante  très  rapidement  une  odeur  coumarino-mélilotique  par  l'action 
du  froid,  moins  par  celle  des  anesthésiques  et  la  dessiccation.  —  M.  Gard 

Hedon.  —  Sur  la  sécrétion  interne  du  pancréas.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  125.) 

[L'injection  de  sang  veineux  pancréatique  normal 
à  un  chien  diabétique  parce  que  dépancréaté,  lui  restitue  momentané- 
ment la  fonction  pancréatique  humorale.  Cette  injection  n'a  d'effet  que 
par  la  veine  porte,  la  collaboration  du  foie  est  nécessaire.  —  J.  Gautrelet 

Henderson  (J.)  and  Underhill  (F.).  —  Acapnia  and  glycosuria.  (Amer.  J. 
of  Pliysiol.,  XXVIIl,  27.)  [L'acapnie  est  souvent  accom- 

pagnée de  glycosurie  ou  d'hyperglycémie  tout  au  moins.  —  J.  Gautrelet 

Henze  (M.).  —  Untersuchunyen  iiber  das  Blut  der  Ascidien.  (Zeits.  f.  physiol. 
Ch.,  LXXIl,  494-501.)  [284 

Herms  ("William  Brodbeck).  —  The  photic  reactions  of  sarcophayid  flies, 
especially  Lucilia  cœsar  Linn.  and  Calliphora  vomitoria  Linn.  (Journ. 
exper.  Zool.,  X,  107-226.)  [342 

Hérouard  (E.).  —  Sur  le  mode  de  fixation  au  sol  des  Scyjdiistomes  par  les 
tono fibrilles.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  15-19.)  [309 

a)  Herzog  (R.)  und  Saladin  (O.).  —  Ueber  Verànderungen  der  fermentât iven 
Eigenschaflen  welche  Ilefezellen  bei  der  Ablôtumj  nul  Aceton  erleiden. 
(Zeitschr.  f.  physiol.  Chem.,  LXXIII,  203-283.)         '  [341 

b) Ueber  das  Verhalten  einiger  Pilze  gegen  Aminosdure.  (Zeits.  phys. 

Chem.,  LXXlll,  302-307.)  [Voir  ch.  XIll 

Herzog  ^R.)  und  Saladin  (O.),  Ripke  (O.).  —  Ueber  das  Verhalten  eini- 
ger Pilze  zu  organischen  Sàuren.  (Zeits.  f.  phys.  Chem.,  LXXlll,  284-301.) 

[Voir  ch.  XIII 

Hewett  (R.  T.).  —  Immunisation  by  means  of  Bacterial  endotoxins.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  568,  49.) 

[Les  endotoxines  (typhoïde,  choléra,  diphtérie,  peste)  con- 
fèrent une  protection  (d'au   moins   onze   semaines).  —  H.    de   Varigny 

Hill  (L.)  and  Flack  (M.).  —  The  physiological  influence  of  ozone  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  574,  304.)  [L'ozone  »  cache  »  les  odeurs  plus  qu'il  ne 
les  détruit.  A  1  pour  1  million  il  est  irritant  pour  les  voies  respiratoires, 
11  diminue  le  métabolisme  respiratoire  ;  il  excite  les  nerfs  olfactifs  et  res- 
piratoires. En  proportion  déjà  faible  il  cautérise  et  tue'.  —  H.  de  Var:gny 


228  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Hoesslin  (H.  von)  und  Lesser  (E.  J.).  —  Die  Zersetzunfisgeschwindigkeit 
des  iVahrungs-  und  Kôrpereiweisses.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIII,  345- 
304.)  [261 

Hohlweg-.  —  i'eber  den  Einfluss  der Muskelarbeil  auf  die  Zersetzung  suhkii- 
lan  einverleibten  Zuckers.  (Zeitg.  f.  Biolog-ie,  LV,  390-408.)  [307 

a)  Hollande  (Ch.).  —  U autohémorrhée  ou  le  rejet  du  sang  citez  les  insec- 
tes {Toxicologie  du  sang).  (Arch.  d'Anat.  microsc,  XIII,  fasc.  2,  172-318, 
3  pi.)  [282 

b)  —  —  Etude  histologique  comparée  du  sang  des  insectes  à  hémorrhée  et 
des  insectes  sans  hémorrhée.  (Arch.  Zool.  exp.,  5,  VI,  283.)  [283 

a)  Hooker  (D.  R.).  —  The  effect  of  exercise  upon  the  venons  blood pressure . 
(Amer.  J.  of  Phys.,  XXVIII,  235.)  [277 

b) The  Chemical  régulation  of  vascular  tone  as  studied  upon  (he  per- 

fused  blood  vessels  of  the  frog.  (Amer.  J.  of  Phys.,  XXVIII,  361.)  [Le  tonus 
vasculaire  est  augmenté  par  les  ions  calcium  et  oxygène,  diminué  par 
lésions  sodium  et  potassium,  l'acide  carbonique  et  l'urée.  — J.  G.autpîelet 

Hoven  (H.).  —  fju  rôle  du  chondriome  dans  l'élaboration  des  produits  de 
sécrétion  de  la  glande  mammaire.  (Anat.  Anz.,  XXIX,  321-326,  4  tig.) 

[Voir  ch.  I 

Ho-well.  —  The  rôle  of  antithrombin  and  thromboplaslin  in  the  coagulation 
of  the  blood.  (Amer.  J.  of  Phys.,  XXIX,  187.)  [279 

Howland  (J.).  —  Der  Chemismns  und  Energieumsalz  bei  schlafenden  Kin- 
dern.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  1-12.)  [252 

Issekutz  (B.).  —  Ueher  die  Wirkung  des  iMorphins,  Codeins,  Diotiim  und 

Ileroins  auf  die  Atmung.  (Arch.-f.  exp.  Pliysiol.,  CXLII,  255-272.)  [330 

Iwanoff  (N.).  —  Die  Wirkung  der  niltzlichen  und  schlàdlichen  Stimulatoren 

auf    die    Alinung    der    lebenden    und    abgelôteten    Pflanzen.    (Biochem. 

Zeitschr.,  XXXI,  74-98.)  [327 

Jacobi  (H.).  —  Wirkung  verschiedener  Lichtintensiliit  und  Belichlungsdauer 

auf  das  Lungenwachstum  eliolierter  Keimlinge.  (Sitzunasberichte  der  K. 

Akad.  der  Wiss.  Wien,  CXX,  1001-1031,  3  fig.)  ^  [318 

Jansen  (B.  C.  P.).  —  Ueber  den  Fettstoffujechsel  beim  Fehlen  des  Pankreas- 
sekrcts  im  Darmrohr.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXII,  158-166.)  [266 

Januszkiewicz  (A.).  —  Ueber  Alkoholdiurese.  (Zeits.  f.  BioI.,LVI,  401-466.) 

[301 

Joannovics  (G.)  und  Pick  (E.).  —  Intravitale  Oxyda tionshemmung  in  der 

Leber  durch  Narkotika.  (Arch.  f.  d.  gesam.  Physiol.,  CXL,  327-353.)     [330 

Jolly  et  Levin.  —  Sur  1rs  modifications  de  poids  des  organes  lymphoïdes  à 
la  suite  du  Jeûne.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  II,  320.) 

[Atrophie  surtout  considérable  pour  le  thymus,  moindre 
pour  la  bourse  de  Fabricius,  moindre  encore  pour  la  rate.  —  J.  Gautkelet 

Jordan  (A.  E.)  and  Eyster  (J.  A.  E.).  —  The  phijsiological  action  of  ex- 
tracts of  Ihe  pineal  bodij.  (Amer.  J.  of  Phys.,  XXIX,  115.) 

[La  glande  pinéale  de  mouton 
contient  une  substance  dépressive  produisant  chez  certains  animaux  une 
vaso-dilatation  intestinale,  augmentant  légèrement  l'intensité  du  cœur  i.solé 
de  cliat  et  causant  souvent  une  diurèse  avec  glycosurie.  —  J.  Gautrelet 

Junkersdorf  (P.).—  Ueber  die  Bildungvonliohlehydraten  ans  Fett  im  ticri- 
schen  Organismus.  (Arcli.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVII,  269-328.)         [303 


Xiy.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  229 

Kahn  (R.  H.).  —  Zuckerslich  und  Nebennieren.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol., 
GXL,  209-255.)  '   [298 

Kahn  (R.  H.)  und  Starkenstein  (E.).  —  Ueber  das  Verhalten  dea  Glykogens 
nac/i  Nebennierenexstirpation.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXIX,  181- 
105.)  [297 . 

Karaulo-w  (T.).  —  Ueber  Enlg if tung  glucosidischer  Herzgifle  durchCholes- 
terin  in  Versuchen  am  ausgeschnittenen  Froschherzen.  {Biochera.  Zeitschr., 
XXXII,  145-154.)  "  [332 

Katz  (J.).  —  Ueber  die  Aiisscheidung  des  Chinins  beim  Ilunde  und  iiber  eiiie 
neiie  Mel/inde  der  quunliUiliven   Chininbeslimmung .  (Biochem.   Zeitsclir., 

XXXVI,  144-189.)  [302 

Kennel  (Pierre).  —  Les  corps  adipohjmphoïdes  de  quelques  Batraciens.  (G. 
R.  Ac.  Se,  GLU,  1352-1354.)  [Ges  corps  (corps  adipeux,  corps 

jaunes)  sont  des  appendices  péritonéaux,  servant  :  1°  pour  Taccumu- 
lation  des  graisses,  2"  comme  organes  lymphopoiétiques.  —  M.  Golusmitii 

a)  Kepinow  (L.).  —  Ueber  den  EinfJuss  der  Blutkôrperchenlipoide  au  f  die 
Blutbildung.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  160-171.)  [280 

b) Ueber  die  Beeinflussung  der  Aulolyse  durchlod.  (Biochem.  Zeitschr., 

XXXVII,  238-248.)  [327 

Kikkoji  (T.).  —  Ueber  den  Abban  des  Naphtalinkernes  im  Tierkôrper.  (Bioch. 
Zeits.,  XXXV,  57-87.)  [Voir  ch.  XIII 

Kluyver  (A.  J.).  —  Beobachlungen  iiber  die  Einwirkung  von  uUravioletlen 
Stralden  au.f  hohere  Pllanzen.  (Sitzungsher.  der  K.  Akad.  der  Wissensch. 
Wien,  GXX,  1I37-1I70,  1  pi.)  [319 

Knowlton  (F.). —  The  influence  of  colloids  on  diuresis.  {L  of  Phys.,  XLIII, 
219.)- 

[Seuls  les  colloïdes  possédant  une  pression  osmotique  comme  la  gélatine, 
arrêtent  la  diurèse  produite  par  la  solution  physiologique,  mais  sont  sans 
action  sur  la  diurèse  provoquée  par  le  sulfate  de  soude.  —  J.  Gautrelet 

Kochmann  (M.).  —  Ueber  die  Abhdngigkeil  des  Kalkstoffwechsels  von  den 
organischen  Xahnmgskomponenten  beim  erwachsenen  I/unde,  nebst  Bemer- 
kungen  iiber  den  Slojfumsatz  der  Plwsphorsdure  und  der  Magnesia.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXII,  301-377;  10-27.)  [270 

Kostytschew  (S.  von).  — Phgsiologisch-c/iemische  Untersuchungen  iiber  die 
Pflanzenatmnng  (en  russe,  résumé  en  allemand).  (Trav.  de  la  Soc.  imp. 
des  naturalistes  de  S^-Pétersbourg,  XLII,  Sect.  de  bot.,  206pp.)  [254 

Kostytschew  (S.)  und  Scheloumow  (A.).  —  JJeber  die  Eimvirknng  der 
Gdrungsprodukte  und  der  Phosphate  au  f  die  Pflanzenatmung.  (Jahrb.  wiss. 
Bot.,  L,  157-199.)  [Les  phosphates  secondaires  n'exercent  une  action 

stimulante  sur  la  formation  de  GO-  que  par  leur  réaction  alcaline  et  la 
même  stimulation  peut  être  obtenue  par  des  solutions  étendues  de  soude 
ou  de  carbonate  de  soude.  Les  produits  de  la  fermentation  exercent  aussi 
une  influence  accélératrice  sur  la  production  de  GO^.  —  F.   Péchoutre 

Krause  (R.  A.).  —  On  Ihe  urine  of  ivomen  under  normal  conditions,  tvilh 
spécial  référence  to  the  présence  of  creatin.  (Quarterly  Journ.  of  Physio- 
logy,  IV,  293-304.)  [.304 

Kronecker  (H.).  —  Das  Wesen  der  Berq-Krankheit  und  ein  seltener  Fall 
derselben.  (Biol.  Gentralbl.,  XXXI,  771-777.)  [320 

Krym  (R.  S.).  —  Zum  Chemismus  und  der   Verdauung  und  Besorption  im 


230  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

lierischen  Kôrper.  XLI.  Die  Verdauung  gemischter  Nalirung  beim  Hunde 
und  beim  Mensc/ien.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  312-317.)  [262 

Kunssberg  (Katharine  von).  —  Eine  Anticoagidindrusr  hei  Zecken.  (Zool. 
Anz.,  XXXVIII,  263-2i)S.  3  fig.)  [L'auteur  localise  dans  les  glandes  sali- 
vaires  dont  les  conduits  sont  disposés  de  manière  à  évacuer  leur  liquide  dans 
la  plaie,  la  présence  d'une  anticoaguline.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

Kylin  (H.).  —  Ueher  die  t/rihien  und  qelberi  Farbsloff)'  der  Florideen.  (Zeitschr. 
f.  phys.  Chemie,  LXXIV,  105-122.')  [312 

a)  Laguesse.  —  Preuve  expérimentale  du  balancement  dans  les  îlots  de 
Langerhans.  (J.  Ph.  Path.  gén.,  5.)  [Chez  les  animaux  soumis  à  l'ina- 
nition pendant  quelques  jours,  le  nombre  des  îlots  double  presque,  pour 
retomber  à  son  taux  normal  chez  les  animaux  renourris.  —  J.  Gauïrelet 

b)  —  —  Résultats  éloignés  de  la  résection  du  canal  pancréatique  chez  le 
lapin.  (J.  Phys.  Path.  gén.,  673.)  [Transforma- 
tion du  pancréas  en  masse  graisseuse,  disparition  des  acini  et  de  l'arbre 
excréteur;   mais  conservation  des  îlots  de  Langerhans.   —  J.  Gadtrelet 

Lalou.  —  Sur  le  mode  d'action  de  la  sécrétine.  (Journ.  Phys.  Path.  gén., 
352.)  [336 

Lambert,  Ancel  et  Bouin.  —  Sur  la  skeptopliylaxie.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  II, 
350.)  [On  dénomme  ainsi  la  propriété 

que  possède  l'injection  de  la  plupart  des  extraits  organiques  (la  surré- 
nale exceptée)  de  protéger  presque  instantanément  contre  les  doses  mor- 
telles de  ce  même  extrait.  Cf.  la  tachyphylaxie  de  Gley.  —  J.  Gautrelet 

Landsteiner,  Levaditi  et  Prasek.  —  Tentatives  de  transmission  de  la 
scarlatine  au  chimpanzé.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1190-1192.) 

[L'inoculation  dans 
la  gorge  de  produits  virulents  provenant  d'enfants  scarlatineux  provoque 
une  angine  ressemblant  à  celle  de  la  scarlatine  typique.  —  M.  Goldsmith 

Langlois  et  Desbouis.  —  De  la  durée  de  la  circulation  pulmonaire.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  I,  682.) 

[Chez  le  chien,  durée  à  l'état  normal  6  sec.  2;  en  état  d'apnée  par  asphyxie 
20  secondes.  Mesures  faites  par  la  méthode  de  Stewart.  —  J.  Gautrelet 

Laroche  (G.)  et  Grigaut.  —  Étude  biologique  et  chimique  de  l'absorption 
des  toxines  diphtérique  et  tétanique  par  la  substance  nerveuse  et  des  phé- 
nomènes corrélatifs.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  892-913.)  [339 

Laugier  (Henri)  et  Bénard  (Henri).  —  Contribution  à  l'étude  des  pro- 
priétés  osmoliques  des  muscles.  (Journ.  de  Physiol.  et  de  Pathol.  gén..  XIII, 
497-504.)  '   [249 

Launoy  (L.).  —  Peut-on  accoutumer  le  cobaye  à  la  stn/chnine?  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLII,  1698-1701.)  "  [332 

Laurent  (J.).  —  Les  conditions  physiques  de  résistance  de  la  vigne  au  Mil- 
deiv.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  103-106.)  [La  résistance  au  Mildew  croit  avec 
la  concentration  moléculaire  du  milieu   interne  de  la  vigne.  —  M.  Gard 

Lebedeff  (A.).  —  La  zymase  est-elle  une  diastase?  (Ann.  Inst.  Pasteur, 
XXV,  682-694.)  [341 

Lederer  (R.)  und  Stolte  (K.).  —  Die  Zusammeusetzung  des  Menschen  und  des 
Ilundeherzens.  (Biocliem.  Zeitschr.,  XXXV,  108-112.)  [Voir  ch.  XIII 

Leduc  (Stéphane).  —  a)  La  diffusion  des  liquides.  —  b)  La  cellule  osmoti- 
que.  (C.  R.  Ass.  Fr.  Av.  Se,  Dijon,  47.)  [249 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  231 

Lefèvre  (J.)-  —  Chaleur  animale  et  bio-énergétique.  (Paris,  Masson,  xv + 
1107  pp.,  211  fig.)  [309 

Lesage  (J.).  —  Effets  phi/siologiques  du  Maté  ou  thé  du  Paraguay.  (Ass.  Fr. 
Av.  Sf.,  Dijon,  118.)  [Les  effets  montrent  que  le  maté  agit  non 

comme  aliment  d'épargne,  mais  comme  excitateur  des  fonctions  nerveu- 
ses, estimé  par  le  niveau  du  seuil  de  l'excitation  et  l'amplitude  de  la  con- 
traction musculaire,  mesurée  à  l'ergographe.  — Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

Lesage  (P.).  —  Sur  les  caractères  des  plantes  arrosées  à  l'eau,  salée.  (G.  R. 
Ac.  Se,  CLll,  196-197.)  [Des  plan- 

tules  de  Lepidium  sativum,  arrosées  à  Teau  salée,  ont  une  taille  moindre, 
une  carnosité  plus  marquée,  une  coloration  plus  jaunâtre,  et  un  cycle 
évolutif  plus  court  que  les  plantules  arrosées  à  l'eau  de  source.  —  M.  Gahd 

Lesage  (J.)  et  Filenski  (L.).  —  Anticorps  spécifiques  et  apomorpidne.  (Ass. 
Fr.  Av.  Se,  Dijon,  118.) 

[Confirme,  en  ce  qui  concerne  l'apomorphine,  le  fait  que  les  corps 
non  albuminoïdes,  tels  que  les  alcaloïdes,  ne  déterminent  pas  dans  l'orga- 
nisme la  formation  d'anticorps  spécifiques.  —  Y".  Delage  et  M.  Goldsmith 

Lesné  Edmond)  et  Dreyfus  (Lucien).  —  Influence  de  la  diète  sur  l'ana- 
phylaxie.  (G.   R.  Soc.  BioL,  II,  153.)  [Le  jeûne  dei  la  diète  supprime 

l'anaphylaxie  au  blanc  d'œuf  de  poule  chez  le  lapin.  —  J.  Gautrelet 

Le  Sourd  et  Pagniez.  —  Influence  de  Vadditlon  de  tissu  splénique  sur  la 
réiractitilé  du  caillot  fibreux.  (C.  R.  Soc.  BioL,  II,  551.) 

[L'addition  au  plasma  oxalaté 
de  lapin  de  tissu  broyé  de  rate  donne  un  caillot  constamment  rétractile, 
quand  on  provoque  la  coagulation  par  addition  de  GaCl-.  —  J.  Gautrelet 

Lesser  (E.  J.).  —  Das  Verhalten  des  Glykogens  der  Frôsche  bei  Anoxybiose 

rind  Restitution.  (Zeits.  f.  BioL,  LVI,  467  504.)  [252 

Levene  (P.  A.)  et  Meyer  (G.    M.).  —  On  the  combined  action  of  muscle 

plasma  and  pancréas  extract  on  glucose  and  maltose.  (Journ.  of  biol.  Clie- 

mistry,  IX,  97-108.)  [Voir  ch.  XIII 

Levy  (Fritz).  —  Untersuchungen  iiber  den  Einfluss  uUravioletter  Strahlen 

auf  Sperma   und  Hier  von  Amphibien.  (Zeitschr.  allg.  Physiol.,  XIII,  4, 

1  et  2,  139-154,  3  fig.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Liebermann  (L.)  und  "Wiesner  (F.).  —  Ueber  das  Sauerstoffiibertragungs- 

vermoqen  verschieden  hoch  erwàrmtens  Blutes.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV, 

363-368.)  [Voir  ch.  XllI 

Lieske  (R.).  —  Beitrdge  zur  Kenntnis  der  Physiologie  von  Spirophyllum  fer- 
ruqineinu  Ellis,  einem  typischen  Eisenbakterium.  (Jahrb.  wiss.  Bot.,  LI, 
91-135.)  [268 

Linsbauer  (K.).  —  Zur  physiologischen  Anatomie  der  Epidermis  und  des 
DurckUiflungsapparates  der  Bromcliaceen.  (Sitzungsb.  der  K.  Akad.  der 
Wissensch.  in  Wien,  CXX,  319-348,  3  pi.)  [255 

Lipschutz  (A.).  —  Zur  Frage  ûber  die  Erndhrung  der  Fische.  (Zeitschr.  f. 
allg.  Physiol.,  XII,  59-124.)  [Les  carpes 

et  les  jeunes  anguilles  ne  s'alimentent  pas  avec  des  produits  organiques 
définis  (asparagine,  glucosamine,  tyrosine,  glucose  et  extrait  de 
corps  de  daphnies)  ajoutés  à  l'eau  d'un  aquarium.   —  M.  Mendelssohn 

a)  Lœb  (Jacques).  —  Kônnen  die  Eier  von  Fundulus  und  die  jungen  Fische 
im  distillierten  Wasser  leben?  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  L.  4,  25  avril, 
654-657.)  [321 


232  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Lœb  (J.).  —  The  rôle  of  salts  in  the  préservation  of  life.  (Science, 
17  novembre,  053.)  [Les  sels  sont 
nécessaires  à  la  vie  de  la  cellule  en  «  tannant  »  Tenveloppe,  ce  qui  la 
rend  plus  durable  et  moins  perméable,  et  permet  à  la  cellule  de  fonction- 
ner. Cette  manière  de  voir  explique  que  des  sels  inertes,  ne  fournissant 
pas   d'énergie,   soient   indispensables  à  l'existence.    —  H.   de   Yarigny 

c) Ueher  den  Mechanismus  der  antagonistischen  Salzwirkungcn.  (Bio- 

chem.  Zeitschr.,  XXXVI,  H.  2,  3  und  4,  275-279.)  [323 

Lœb  (J.)  and  Beutner  (R.).  —  On  the  iinlure  and  srat  of  the  eleelromotive 
forces  manifested  by  living  organism.  (Science,  22  déc,  884.) 

[L'influence  de  la  concentration  desélectrolytessur  la  force  élec- 
tromotrice des  organes  vivants  concorde  quantitativement  avec  les  va- 
leurs qu'on  devait  attendre  en  considérant  la  peau  comme  perméable  aux 
cations  et  imperméable  ou  peu  perméable  aux  anions.  —  H.  de  Varigny 

a)  Lœb  (Jacques)  und  "Wasteneys  (Hardolph).  —  Weitere  Bemerkungen 
ûber  den  Zusammenhang  zwischen  Oxyda tionxgrôsse  und  Cytolyse  der  Seei- 
geleier.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  H.  1  und  2,  168-169.)  [321 

6) (unter  Mitwirkung  von  Hardolph  "Wastenays).  —  Die  Entgiflnng 

von  Kaliiimsal:-en  diirch  Xalrivmsalze.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  H.  5  et 
6,  7  février,  450477.)  [Ibid. 

c)  —  —  Die  Erhôhung  der  Giflwirhung  von  KCl  durch  niedrige  Konzentra- 
tùm  von  NaCl.  (Bioch.  Zeitschr.,  XXXII,  H.  2,  28  février,  155-163.)    [Ibid. 

d) Ùber  die  Entgiflung  von  Kaliumsalzen  durch  die  Salze  von  Calcium 

nnd  anderenErdalkalimelallen.  (Bioch.  Zeitschr.,  XXXII.  II.  3  et  4, 19  mars, 
308-322.)  [Ibid. 

e)  —  —  Die  Entgiflung  von  Sàuren  durch  Salze.  (Zeitschr.,  XXXIII,  H.  5  et 
6,  10  mai,  489-502.)  [Ibid. 

f) Sind  die  Oxyda tionsvorgànge  die  unabhdngige  Variable   in    den 

Lebenserschei)mngen?  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  H.  5  und  6,  345-356.) 

[251 

a)  Lœb  (Léo).  —  The  Cyclic  changes  in  the  Ovary  of  the  Guinea  Pig. 
(Journ.  of  Morphol.,  XXII,  N^  1,  20  mars,  37-70.)  [295 

b) Ueber  die  Bedeutung  des   Corpus   luteum  filr   die    Periodizdt  der 

sexuellen  Zykhts  briin  nwiblichoi  Siiugetieroryanismus.  (Deutsch.  med. 
Wochenschr.,  N^  1,  145.)  ^  [Ibid. 

c) UntersuchungoL  ilber  die  Ovulation  nrhsl   einigen  Bemerkungen  i'iber 

die  Bedeutung  der  sogenannten  «  interstitiel Icn  Drïtsc  »  des  Ovariums.  (Zen- 
tralbl.  f.  Physiol.,  XXV,  N^'  9,  6  pp.)  [Ibid. 

d)  —  —  Ueber  Ilypotypie  der  zyklischen  Verdndcrungen  des  Sdugetierova- 
riumsund  ûber  ihre  Beziehung  zur  Sterilitdt.  (Ibid.,  2  pp.)  [Ibid. 

e) The  parlhoiogenelic  Development  of  ova  in  the  Mammalian  ovary 

and  the  Origin  of  ovarian  Teralomala  and  Chorio-Epitheliomala.  (Journ. 
Amer.  Med.  Ass.,  LVI,  1327-1328.)  [Ibid. 

f) The  cyclic  changes  in  the  Mammalian  orr^ry.  (Proceed.  Amer.  Philos. 

Soc,  L,  N»  199,  228-234.)  [Ibid. 

g) Beitràge  zur  Analyse  des  Gewebeivachstums.  IV.  Ueber  denEinfluss 

von  Kombinalionsreizrn  auf  das  Wachstum  des  transplant  ierten  Ulerus  des 
Meerschweinchens.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  456-478,  2  fig.)  [294 

h) Beitràge  zur  Analyse  des  Gewebeivachstams.  VI.  Ueber  die  Wirkungs- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  233 

loeise  dcv  âussercn  Bcize  bel  der  Bildung  dcr  Plncentome.  (Arch.  Entw.- 
Mech.,  XXXII,  67-86,  1  pi.,  4  fig.)  [294 

i)  Lœb  (Léo).  —  Beitrâge  zur  Analyse  des  Geioebewachstums.  VII.  Ueùer 
einige  Bedingungen  des  WarhstiiDis  dcr  emhryonalea  Placenta.  (Arch. 
Entw.-Meclî.,  XXXII,  662-667.)  [Analysé  avec  le  précédent 

Lœb  (Léo)  und  Fleisher  (Moyer  S.).  —  Ùeber  die  Bedeutiing  des  Saiier- 
stof/'s  l'Hr  das  Wachstum  der  Gexvebc  von  Sàugetieren.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXVI,  H.  2,  3,  4,  98-113.)  [Voir  ch.  XII 

Lœper  et  Esmonet.  —  Aclion  vaso-tonique  comparée  des  différents  produits 
de  sécrétion  gastrique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I,  8.)  [Une  injection  intra-vci- 
neuse  de  pepsine  pure  provoque  un  abaissement  passager  de  la  pression 
suivi  d'hypertension  considérable.  Le  suc  gastrique  de  chien  en  digestion 
est  hypotenseur,  sinon  hypertenseur.  La  macération  de  muqueuse  gas- 
trique de  chien  et  de  lapin  produit  un  abaissement  notable.  — J.  Gautrelet 

Lœwe  (S.).  —  Veber  die  Bindung  des  Tetanustoxins.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXIV,  453-511.)  [339 

Lœwenstein  (G.)  und  Rick  (E.).  —  Studien  ilber  Antigenbildung  im 
eiweissfreicn  Nahrmedien.  —  Beitrdge  zur  Kenntnis  des  Tnberhulins.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXI,  142-151.)  [335 

Lohner  (L.).  —  Zam  Exkretionsproblem  dcr  AcOlcn.  (Zeitschr.  f.  allg. 
Physiologie,  XII,  451-484.)  [Les  Acœles  ne  possèdent  pas  d'é- 

monctoires  spécifiques.  Les  produits  d'excrétions  se  rassemblent  dans  de 
petites  vacuoles  et  sont  apportés  vers  l'orifice  oral.  —  M.  Mendelssohn 

a)  Lombroso  (U.).  —  Sur  les  échanges  des  substances  nutritives  et  des  sécré- 
tions glandulaires  internes  chez  les  rats  en  parabiose.  (Arch.  ital.  biol.,  I, 
75.)  [270 

b) Contribution  à  la  physiologie  de  Cintestin.  I.  Suc  entérique.  (Arch. 

ital.  biol.,  LVI,  17.)  [287 

c)  —  —  Ueber  den  Determinismus  der  Pankreas-Sckretion  :  lieflex  oder 
Hnrmon?  (Folia  Neuro-Biologica,  V,  602-617.)  [288 

London  (E.  S.)  und  Dagaew  (W .  G.).  —  Zur  Kenntnis  der  Verdauungs- 
und  Besorptionsgesetze.  X.' Das  Verschwinden  einer  Glukoselôsung  aus  dein 
Magen.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  318-321.)  [263 

London  (E.  S.)  und  Gabrilowitsch  (O.  E.).  —  Zur  Kenntnis  der  Verdauungs- 

und   Bcsorpiioiisprozesse.   XI.     Besorplion    von    Eiweiss-und   Ko/den/iy- 

dratsubstanzen.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  322-324.)  [272 

London  (E.  S.)  und  Krym  (R.  S.).  —  Studien  liber  die  spezifische  Anpassung 
der  Verdauungssdfic.  IV.  Der  relative  Fermentgehalt  des  Darmchymus  bei 
verschiedenartiger  Nahrungszii fulw.  (Zeits.  f.pliysiol.  Ch.,  LXXIV,  325-327.) 

[259 

London  (E.  S.)  und  Rabinowitsch  (A.  G.).  —  Zum  Chemismus  der  Verdau- 
ung  und  Besorption  in  tierischen  Kôrper.  XL.  der  Grad  des  Abbanes  von 
verscliiedenen  Eiweissarten  in  Lumen  des  Magendarmkanals.  (Zeits.  f. 
physiol.  Ch.,  LXXIV,  305-308.)  [261 

London  (E.  S.)  und  Schittenhelm  (A.).  —  Verdauung  und  Besorption  von 
Nucleinsàure   in  Magendarmkanal.   I.    (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXX,   10-18.) 

[266 

London  (E.  S.),  Schittenhelm  (A.)  und  "Wiener  (K.).  —  Verdauung  und 
Besorption  von  Nucleinsàure  in  Magendarmkanal.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch  , 
LXXXII,  459-462.)  [262 


234  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

LondonfE.  S.)  et  Solowjew  (S.  K.).  —  Die  Einwirkung  des  Darmsaftes 
auf  die  Verdnimngsprodukte  verschiedenarliqen  Ehveîsses  ans  dem  Darm. 
(Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXIV,  309-311).         ^  [259 

Lubimenko  ("W.).  — V  assimilation  chlorophyllienne  et  la  production  delà 
substance  sèche  à  la  lumière  blanche  et  à  la  lumière  colorée.  (Rev.  gén.  de 
bot.,  XXIII,  14  pp.)  [276 

Lund  (E.  J.).  —  On  the  structure,  physiology  and  use  of  phologenic  organs, 
vni.h  spécial  référence  to  the  Lampyridx.  (Journ.  exper.  Zool.,  XI,  415-468, 
9  %.)  [310 

Lussana.  —  Action  des  sels  inorganiques  sur  l' irritabilité  du  cœur  isolé  de 
grenouille.  (Arch.  intern.  de  Physiol.,  XI,  1.)  [324 

Lutz  (C).  —  Unlersuchungen  i'iber  reizbarc  N arb en.  {ZQiis.  f.  Bot.,  111,289- 
348.)  [254 

Mackenzie  (K.).  —  An  expérimental  investigation  of  the  mechanism  of 
milk  sécrétion,  willi  spécial  référence  to  the  action  of  animal  extracts. 
(Quarterly  Journ.  of  Phy.sioIogy,  IV,  305-330.)  [291 

a)  Macleod  (J.  R.)  and  Pearce  (R.  G.).  —  Stndies  in  expérimental  gly- 
cosiiria.  VI.  The  distribution  of  glgcogen  over  the  liver  under  varions  con- 
ditions. Post  Morten  gbjcogenolysis.  (Amer.  Journ.  of  Phys.,  XXVII, 
341.)  [268 

■  b)  —  —  y II.  The  amount  of  glycogen  in  the  liver  and  in  the  blood  issuing 
from  il  as  affected  bg  stimulation  of  the  great  splanchnic  nerve.  (Amer. 
Journ.  of  Phys.,  XXVIIL  403.)     -  [Ibid. 

Magnaméni.  —  Variations  des  gaz  du  sang  dans  quelques  gli/cosuries  toxiques 
[phlorizine,  adrénaline,  diurétine).  (Arch.  ital.  biol.,  LVI,  173.) 
[Dans  la  glycosurie  phlorizique  l'oxygène  est  diminué  et  CO-  augmente; 
avec  l'adrénaline,  diminution  des   deux  éléments  ;  la  diurétine  entraîne 
l'augmentation   de   l'oxygène   et   diminution  de    C0-.    —  J.  Gautrelet 

Maignon  (F.).  —  Relations  entre  l'hgperacidité  urinaire  et  l'élimination  de 
corps  acéloniques,  chez  les  sujets  sains  soumis  à  Vinanition  ou  à  une  ali- 
mentation entièrement  privée  d'hydrates  de  carbone  (C.  R.  Ass.  Fr.  Av. 
Se,  Dijon,  116.)  [303 

Mailleîer  (A.).  —  L'expérience  de  la  jacinthe  renversée.  (Bull.  Soc.  vaud. 
se.  nat.,  XLVll,  201-200.)  [.344 

Mameli  (E.).  —  Influenza  del  magnesio  sopra  la  formazione  délia clorofilla. 
(Atti  délia  Soc.  ital.  per  il  progresso  délie  sci'enze,  Roma,  793-799.)      [325 

Mameli  (Eva)  e  Pollacci  (G.).  —  SulV  assimilazione  delV  azoto  atmosfe- 
rico  libero  nei  vegelali  superiori.  (Rendiconti  dell'Accad.  dei  Lincei, 
XX,  680-087.)  [276 

Mangham  (S.).  —  TIte  palhs  of  Translocation  of  sugars  from  green  leaves. 
(Report  of  the  eightieth  meeting  of  the  british  Ass.  for  the  Adv.  of  Science, 
p.  785,  1910.)  [Les  tubes  criblés  représentent  la  voie  principale 

suivie  par  les  sucres  dans  leur  transport  loin  de  la  feuille.  --  F.  Péchûutre 

a)  Manouèlian  (Y.).  —  Recherches  sur  la  présence  des  anticorps  dans  l'hu- 
meur aqueuse  des  animaux  immunisés.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV  661-668.) 

[Il  résulte  des  expé-. 
riences  de  M.  qu'il  est  possible  de  mettre  en  évidence  la  présence  d'an- 
ticorps  dans  l'humeur  aqueuse  des  animaux  immunisés.  —  Ph.  Lasseur 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  235 

b) Recherches  sur  la  prétendue  action  bactéricide  de  Vliumeur  aqueuse 

à  l'égard  de  la  bacléridie  charbonneuse.  (Ânn.  Inst.  Pasteur,   XXV,  660- 
670.)  [L'humeur  aqueuse  du  Lapin  et  du  Mouton 

neufs,  ainsi  que  celle    du    Mouton  hypervacciné  ne   possèdent   aucune 
action  bactéricide  vis-à-vis  de  la  Bactéridie  charbonneuse.  —  Ph.  Lasseur 

Marchlewski  (L.).  —  Bemorliung  zu  dieser  Arbeit.  (Zeitschr.  f.  phys.  Che- 
mie,  LXXV,  272.)  [Voir  Kylin 

Marchlewski  (L.)  und  Marszalek  (J.).  —  Sludien  in  der  Chlorophyll- 
gruppe.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  XI,  413-433.) 

[Détermination  chimique  de  deux 
chlorophyllanes  différentes,  possédant  des  caractères  spectroscopiques  et 
chimiques  différents  et  provenant  de  plantes  différentes.  —  P.  Jaccard 

Marchlewski  (L.)  undRobel  (J.).  —  Ueber  das  Phylloporphijrin.  (Biochem. 
Zeits.,  XXXII,  204-221.) 

[Les  auteurs  prétendent  que  la  pyrroporphyrine  de  Willstatter 
et  Fritsciie  n'est  pas  une  substance  pure,  mais  correspond  à  la  phyl- 
loporphyrine   non   purifiée  de  Schunk  et    Marchlewski.  —   P.  Jaccard 

Marie  (A.)  et  Donnadieu  (A.).  —  Leucogénèse  et  épilhélium  intestinal.  (G. 

R.  Ac.  Se.  CLIII,  832-834.)  [257 

Martel  (E.).  —   5m  aJcuni  fcnomeni  osservati  nelle  Ombrellifere  e  nellc  Pa- 

paveracee.  (Atti  dell'  Accad.  délie  scienze  di  Torino,  XLVII,  06-102,  1  pi.) 

[309 

Mast  (S.  O.).  —  Light  and  the  behavior  of  organisms.  (New-York,  410  pp., 
34  fig.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Mathison  (G.).  —  Thr  effects  of  Potassium  salts  upon  the  Circulation  and 
t/ieir  action  on  plain  muscle.  (J.  of  Phys.,  XL1I,471.) 

[Les  sels  de  K  produisent  avec  une  dose  faible  une  hausse  de 
pression,  après  une  baisse  transitoire  d'origine  cardiaque.  —  J.  Gautrelet 

a)  Mayer  et  Schœffer.  —  Recherches  sur  les  hémolysines.  I.  Sur  la  spécificité 
des  hémolysines  naturelles.  (J.  Ph.  Path.  gén.,  527.)  [280 

b) Sur  la  spécificité  des  hémolysines  acquises.  (Ibid.,  553.) 

[Analysé  avec  le  précédent 

a)  Me  Carrison  (Robert).  —  A  summary  of  further  expérimental  resear- 
ches  on  the  etiology  of  endémie  goitre.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  564,  335.) 

[341 

b) The  expérimental  transmission  of  goitre  from  man   ta   animais. 

(Roy.  Soc.  Proceed.,  570  B.,  155.) 

[L'eau  souillée  par  les  déjections  des  goitreux  provoque  l'hypertro- 
phie de  la  thyroïde  chez  les  cliiens.  Les  vers  de  terre  ne  paraissent  pas 
servir  de  véhicule  au  parasite  (?)  du  goitre.  La  lésion  provoquée  chez 
les  chiens   est  un    début  de  goitre   parenchymateux.  —  H.  de  Varignv 

Me  Dermott.  —  Some  considérations  concerning  the  photogenie  fnirlion  in 
marine  organisms.  (Amer.  Natur.,  XLV,  118-122.)  [311 

Me  Dermott  (F.  Alex.)  and  Crâne  (Chas.  G.).  —  .1  comparative  study  of 
the  structure  of  the  pholoqenic  orqaus  of  certain  American  Lampyridœ. 
(Amer.  Nat.,  XLV,  306-314,  2  fig.)  ^ 

[Étude  des  organes  photogéniques  de  certaines  espèces  non  décrites 
encore.  Ces  organes  sont  semblables  à  ceux  déjà  connus.  —  M.  Gûldsmith 


236  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Me  Ginnis  (Mary  O.).  —  Reactions  of  Branchippus  srrratus  to  lifjht,  heat 
and  gravily.  (Journ.  exper.  Zool.,  X,  227-239.)  [341 

Me  Kendrick  (A.  G.).  —  The  Chemical  dynainics  of  sérum  réactions. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  567,  493.)  '  [333 

Me  Potter. —  Electrical  effects  accompanying  the  decomposilion  of  orga- 
nic  compounds.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  571,  260.) 

[La  désintégration  .s'accompagne  d'une  libération  d'éner- 
gie électrique  :  la  différence  entre  les  liquides  fermentant  et  les  non 
fermentants  correspond  à  une  E.  M.  F.  de  0,3  ou  0,5  volts  au  plus.  Les 
effets    électriques  varient   selon  diverses  conditions.  —  H.  de  Varigny 

Meltzer  (S.  J.).  —  On  the  dislribulion  and  action  of  solulAe  substances  in 
frogs  deprired  of  the  in  circulatory  apjiaratus.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B. 
569,  98.)  [328 

a)  Mandai  (L.  B.)  and  Fina  (M.  S.).  —  Studies  in  nutrition.  I.  The  utilisation 
of  the  protfins  of  whcat.  (.lourn.  of  biol.  Chemistry,  X,  303-326.)  [259 

b)  —  —  Studies  in  nutrition.  II.  The  utilisation  of  the  proteins  of  barley. 
(Journ.  of  biolog.  Cliemistry,  X,  339-343.)  [259 

c)  —  —  Studies  in  nutrition.  III.  The  utilisation  of  l/ir  proteins  of  corn. 
(Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  345-352.)  [259 

d) Studies  in  nutrition.  IV.  The  utilisation  of  the  proteins  of  the  lé- 
gumes. (Journ.  of  biol.  Chemistry,  X,  433-458.)  [259 

a)  Mendel  (L.  B.)  and  Rose  (W.  C).  —  Expérimental  studies  on  creatine 
and  creatinine.  I.  The  rôle  of  the  carbohydrales  in  creatine-creatinine  me- 
taholismus.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  X,  213-253.)  [304 

b) Expérimental  Studies  on  creatine  and  creatinine.  II.  Inanition  and 

the  creatine  content  of  muscle.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  X,  255-264.)  [304 

Menka  (Henrich).  —  Physicaiische  und  physiologische  Faktoren  bei  der 
Anheftung  von  Schnecken  der  Brandungszone.  (Zool.  Anz.,  XXXVII, 
19-29.)  [308 

Mercier  (L.).  —  Bactéries  des  Invertébrés.  II.  La  «  glande  à  concrétions  »  de 
Cyclostoma  elegans.  (Bull,  scient,  de  la  Fr.  et  de  la  Belg.,  XLV,  15-26.)  [305 

Mercier  (L.)  et  Lasseur  (Ph.).  —  Variation  expérimentale  du  pouvoir 
chromogrne  d'une  Bactérie.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1415-1418.)  [318 

Matalnikow  (S.).  —  i'eber  die  Neulralisierung  von  Spermotoxinen  und 
Alkaloiden  durch  Extrakte  des  Hodens  und  des  Nebenhodens.  (Arch.  f.  d. 
ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  14-18.)  [335 

Mevas  (F.).  —  Gesammelte  Studien  an  den  rothen  Blutkùrperchen  der 
Amphihii'n.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  465-540,  3  pi.,  52  fig.)        [284 

Meyar  (F.).  —  Zur  Frage  der  Verweildauer  von  Fliissir/keiten  im  Magen. 
(Zeitschr.  f.  physiol.  Ch.,  LXXI,  466-471.)  '  [271 

Mayer  (J.  da).  —  (observations  sur  les  pancréas  d'animaux  injectés  de  sérum 
antipanrréa tique  et  sur  les  formes  de  transition  acino-insulaires  du  pan- 
créas du  chien.  (Trav.  lab.  Inst.  Solvay,  XI,  3,  151.)  [289 

Meyar  (A.)  et  Dalaans  (M.).  —  Die periodischen  Tag-  und Nachtschwankun- 

gen  der  Attnungsgrdsse  im  Dunkel  befîndlicher  Laubbldtter  und  deren  ver- 
mutliche  Beziehung  zur  Kohlensàureassimilalion.  Teil  L  (Zeits.  f.  Bot.,  III, 
657-701.)  [Sera  analysé  avec  la  2«  partie 

Miehe  (H.).  —  Ueber  der  Okzipital/lcck  von  Haplochilus  pancliax.  (Biol. 
Centralbl.,  XXXI,  732-733.)  [315 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  237 

Miller  (Edwin  C).  —  The  origin  of  the  chloroplasls  in  llie  cotyJcdntia  of 
llclianlhus  annuus.  (Bot.    Gazette,  LI,   368-384,  1  pi.  ) 

[D'accord  avec  Pamlntzin,  l'auteur  est  d'avis  que  les 
graines  dllelinnt/ms  annuus  contiennent  des  chloroplastides,  lesquels, 
par  division,  donneront  naissance  à  ceux  de  la  plantule.  —  P.  Guérin 

Miller  (J.)  and  Miller  (B.  A.).  —  The  effects  on  blood  pressure  o fur gan  ex- 
Z/w'^s.  (J.  of  Phys.,  XLllI,  242.) 

[Les  extraits  salins  de  parathyroïde,  thymus,  cerveau, 
cervelet,  moelle  épinière,  foie,  rein,  pancréas,  prostate,  ovaire  et  testi- 
cules donnent  invariablement  une  chute  de  pression,  sans  élévation  préala- 
ble. L'extrait  salin  de  rate  élève  la  pression  des  extraits  alcooliques,  seuls 
les  tissus  nerveux  contenant  une  substance  dépressive.  —  J.  G.vutrelet 

Minami  (D.).  —  Einige  Versuche  iiher  die  Résorption  der  Gélatine  im  Diinn- 
darm.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  261-262.)  [272 

Mines  (George).  —  The  action  of  tri-valent  ions  on  lioing  cells  and  on 
eolloidal  Systems.  IL  Simple  and  complex  kations.  (Journ.  of  Physiol., 
XLII,  \r  4,  may  22,  309-331,  12  fig.)  [324 

Minet  (Jean)  et  Bruyant.  —  L'anaphglaxie  aux  extraits  d'orqane.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  II  166.) 

[Il  existe  une  anaphylaxie  aux  extraits  de  foie,  de  rein,  de 
cœur,  de  cerveau;  elle  est  différente  de  l'anaphylaxie  sérique.  La  question 
de  la   spécificité  d'organe  à  organe  n'est  pas  élucidée.   —  J.  Gautrelet 

Minet  (Jean)  et  Leclercq  (J.).  —  L'anaphglaxie  au  sperme  humain.  (C. 
R.  Soc.  Biol.,  I,  50.)  [Elle 

est  obtenue  par  une  injection  déchaînante  de  sperme  faite  chez  le  cobaye 
15  jours  après  une  première  injection  d'un  1/4  de  cm\  —  J.  Gautrelet 

Mirande  (M.).  — Action  sur  les  plantes  vertes  de  quelques  substances  ex- 
traites du  goudron  de  houille  et  employées  en  agriculture.  (G.  R.  Ac.  Se, 
CLII,  204-206.)  [Les  vapeurs  de  ces  substances  produi- 

sent dans  la  cellule  verte  des  phénomènes  de   noircissements  et  dégage- 
ments consécutifs  à   la  mort  plasmolytique  de  la   cellule.   ^  M.  Gard 

Missirole  (A  ).  —  La  thyroïde  chez  les  animaux  à  jeun  et  les  animaux 
réalimentés.  (Arch.  it.  biol.,  l,  115.) 

[Dès  qu'on  suspend  l'alimentation,  la  substance  colloïde  dilate 
les  follicules  thyroïdiens  sans  être  éliminée,  tandis  que  l'épithélium  thyroï- 
dien montre  une  absence  d'activité  fonctionnelle.  Quelques  heures 
après  la  réalimentation,  l'activité  sécrétoire  se  manifeste.  D'où  les  rapports 
de  la  thyroïde  avec  l'élaboration  des  produits  de  digestion.  —  J.  Gautrelet 

a)  Molisch  (H.).  —  ['eber  den  FAnfluss  des  Tabakrauches  auf  die  Pflanze. 
I  und  IL  (Sitzungsbericht.   der  K.   Akad.  der  Wissenschaft.  Wien    CXX 
3-30;  813-838,  4  fig.)  [331 

b)  —  —  Ueber  Heliotropismus  im.  Radiundichte.  (Sitzungsb.  d.  K.  Akad  d 
Wissensch.  Wien,  CXX,  305-318,  5  fig.)  '  [343 

a)  Molliard  (M.).  —  Lazote  et  la  chlorophylle  dans  les  galles  et  les  feuilles 
panachées.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,   274-277.) 

[On  observe,  pour  les  feuilles  panachées,  la  même  corrélation 
que  pour  les  galles  entre  l'augmentation  des  substances  azotées  solubles 
et  l'atténuation  ou  la  disparition  totale  de  la  chlorophylle.  —  M.  Gard 

b)  —  Action  de  divers  polyiiréides  et  de  l'acide  hippurique  sur  le  développe- 
ment et  la  tubérisation  du  Radis.   (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  958-960.) 

[L'hippurate  de  sodium  apparaît  comme   to- 


238  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nique  alors  que  l'urate  favorise  sensiblement  la  tubérisation.  —  M.  Gard 
Monier  (Marcel).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  sort  dans  Je  lait  des 
corps  gras  ingérés  par  les  vaches  laitières.  (Journ.  de  Pharmacie  d'An- 
vers, 15  mars,  4  pp.)  [292 

Monteverde  (N.)  und  Lubimenko  ("W.).  —  Untersuchungen  i'iber  die 
Chlomphyllùildung  bei  den  Pflanzen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  449-458; 
481-498.)  [315 

Moore  (A.  R.)  and  Goodspeed  (T.  H.).  —  Galranotrojne  orientation  in 
Go7iiuni  pectorale.  (Univers,  of  California  Public,  in  Physiol.,  IV,  5  fig., 
17-23.)  [344 

Moorhouse.  —  Eff^ect  of  increased  température  of  the  carolid  blood.  (Amer. 

J.  of  Phys.,  XXVIIl,  223.)  [277 

Morax  (V.)  et  Loiseau  (G.).  —  Sur  le  passage  de  l'antitoxine  diphtérique 

et  tétanique  dansVhumeur  aqueuse.   (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  647-060.) 

[Chez  un  animal  fortement 

immunisé  et  dans  les  conditions  pliysiologiques,  il  est  toujours  possible  de 

déceler  la  présence  d'antitoxine  dans  l'humeur  aqueuse.  —  Ph.  Lasseur 

Moreaux  (René).  —  Sur  l'existence  de  phénomènes  séerétoires  dans  Vépi- 
Ihélium  de  la  tromjte  utérine  chez  les  mammifères  et  leur  cause.  (C.  R.  Ass. 
Anat.,  13«  Réunion,  Paris,  159-163,  2  fig.)  '  [294 

a)  Moral  (L.).  -—  Parathyroïde  et  acidose.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I,  871.) 

[11  y  a  un  rapport  étroit  entre  le  degré 
d'acidose  et  la  survie  des  carnivores  parathyroprivés.  —   J.  Gautrelet 

b)  —  —  L'acidase  parathyroprive.  (J.  Ph.  Path.  gén.,  542.)  [290 

Morgulis  (Sergius).  — Studies  of  inanition  in  its  bearing  upon  the  pro- 
blem  of  Growth.  I.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXII,  169-268,  3  pi.,  5  fig.. 
21  tabl.)  [269 

Muhlman  (M.).  —  Das  Pigment  der  Substantia  nigra.  (Anat.  Anz., 
XXXVlll,  3pp.)  [314 

Miiller  (F.).  —  Untersuchungen  ilber  die  chemotaktische  lieizbarkeit  der 
Zoosporen  von  Cliytridiaceen  und  Saprolegnaceen.  (Jahr  wiss.  Bot.,  IL,  421- 
521.)  [344 

Mutermilch  (St.).  —  Sur  l'origine  des  anticorps  chez  les  Cobayes  Irypano- 
somiés.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  776-784.)  [335 

Nattan-Larrier  (L.).  — L'hérédo-contagion  des  spirilloses.  (Ann.  Inst.  Pas- 
teur, XXV,  739-752.)  [341 

Nègre  (L.)  et  Raynaud  (M.).  —  Sur  l'agglutination  des  miri'obes  imnu)- 
biles  par  les  scriuns  normaux.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  619-624.) 

[Les  microbes   immobiles  se  laissent  agglutiner  aux  taux  faibles  de  j^^^  à 

f-7T  par  les  sérums  normaux.  Ce  pouvoir  agglutinant,  plus  fréquent  dans 

les  états  fébriles  qu'à  l'état  normal,  n'est  pas  spécifique.  -—  Ph.  Lasseur 

Neubauer  (E.)  undPorges  (O.). —  Ceber  Nebeniiiereninsufftzienz  bei  Phos- 

phorvergiftung.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXllI,  290-306.)  [326 

Nicolle  (M.)  et  Berthelot  (A.).  — Expériences  sur  le  venin  du  Trinwresurus 
riukiuanus.  (Ann.  Inst.   Pasteur,  XXV,  550-554.)  [339 

Nicolle  (M.)  et  Pozerski  (E.).  — ■  Sur  le  sort  des  composants  du  suc  pan- 
créatique au  cours  de  son  activation.  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  336- 
344.)  [289 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE,  230 

Niedermeyer  (A.).  —  Sludien  ilber  den  Ban  von  Peroidcs  grisciun.  (Arb. 
ZooL  Inst.  Wien,  XIX,  2,  99.)  ^    [311 

Onaka  (M.).  —  Ueber  Oxydationcn  im  Blul.  (Zeitschr.  f.  physioL  Chemie, 
LXXI,  193-199.) 

[Le  sang  total  dont  la  coagulation  a  été  empêchée  consomme  trois 
à  cinq  fois  plus  d'oxygène  que  le  sang  défibriné.  La  plus  grande  quan- 
tité d'oxygène  est  absorbée  parles  plaquettes  du  sang.  —  M.  Mendelssohn 

Osborne  (Th.)  and  Mendel  (L.  B.).  —  The  rôle  ofdifj'eronl  proleins  in  nutri- 
li(in  (ind  growl/i.  (Science,  24  nov.,  722.J  [263 

Overton  (J.  B.).  —  Sludies  on  fhe  relation  of  Ihc  liviiig  ce/ls  ta  Iraui^pira- 
tion  and  sap-flow  in  Ci/perus.  (Bot.  Gazette,  Ll,  28-63,  i02-120,  3  fig.)    [286 

Palladin    (W.),   Hiibbenet  (E.)  und  Korsakow  (N.).  —  Ueber  die  Wir- 

■  kuHfj  von.  Melhylcnblan  auf'die  Almuny  nnd  die  alkoholische  Gàrnnf/ lebender 

nnd  abgelùteter  P/lanzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  1-17.)  [328 

Parker  (G.  H.).  —  iMaal's  «  Light  and  the Behavior  oforganisnis  ».  (Journal 
of  animal  Behavior,  I.)  [Critique  de  l'ouvrage  de  Mast 

portant  principalement  sur   la  méthode  de  cet   auteur.  —  M.   Hérubel 

Parker  (G.  H.)  and  Parshley  (H.  M.).  —  The  reaclions  of  earihworms  to 
dry  tnid  to  moist  snr/'aces.  (Journal  exper.  ZooL,  XI,  361-363.)  [321 

Pekelharing  (C.  A.).  —  Die  KrealinincCii&sclieidung  beini  Menschen  unter  den 
Einfluss  von  Muskeltonns.  (Zeits.  f.  physiol.  Ch.,  LXXV,  207-215.)         [305 

Pennington  (L.).  —  Upon  assimilation  of  atmospherie  nitrogen  bi/  fnngi. 
(Bull.  Torrey  bot.  Club.,  XXXVIIl,  135-139.)  '        [275 

Pesthy  (S.  von).  —  Beitrliye  :ur  Kennt7iis  der  Fellvevdauung.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXIV,  147-169.)  [265 

Peyrelongue  (E.  de).  —  Phijsiologie  de  l'épiploon.  (C.  R.  Soc.  BioL,  II,  132.) 

[Des 

lapins  ont  supporté  des  doses  considérables  d'extrait  d'épiploon  de  cheval. 

Peu  d'action  sur  la  coagulation  du  sang  et  la  pression.  —  J.  Gautiîelet 
Pfeffer     ("W.).     —    Der    Einfluss   von    mechanischer  Ilemmung    und  von 

Belaslung    auf  die   Schlafbewegungcn.   (Abhandl.   der    mathem.   physik. 

Klasse  der  Sachs.  Ges.,  XXXII,  163-295.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Pincussohn  (L.).  —   Ueber  fermentative  Eigenschaflen  des  Blutes  und  der 

Gewebe.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  608-624.) 

[Aperçu  général  des  phénomènes  fermentatifs  (glycolytiques,  peptolytiques) 

du  sang  et  des  tissus  sous  l'action  de  divers  facteurs,  matières  organiques 

introduites  par  voie  sous-cutanée,  toxines,  antitoxines,  etc.).  —  J.  Strohl 
Pirotta  (R.)-  —  IJanno  le  piaille  organi  dei  sensi^''  (Atti  Soc.   ital.  per  il 

progresse  délie  scienze,  V,  65-80.)  [Cité  à  titre  bibliograpliique 

Polanyi  (M.).  —  Untersuchungen  iiber  die  Veranderungen  der  physikalisehen 

und,  ehemischen  Eigensehaften   des  Blutserums    wàhrend  des   Ilungerns. 

(Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  192-205.)  [282 

a)  Polimanti  (O.).  —  Contribuli  alla  fisiologia  del  movimento  e  del  sistema 
nervoso  degli  animali  inferiori.  (Zeitschr.  f.  allgem.  Physiologie,  XII, 
379-406.)  [Étude  des 
mouvements  de  divers  hétéropodes  et  de  l'influence  que  les  différents 
ganglions  exercent  sur  la  locomotion  de  ces  animaux.  —  M.  Mendelssohn 

b)  —  —  Ueber  eine  beim  Phototropismus  des  Lasius  niger  L.  beobachtete  Ei- 
gentilmlirhkeii.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  222-224.)  [342 


240  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Popoff  (Nicolas).  —  Le  tissu  interstitiel  et   les  corps  Jaunes   de  l'ovaire. 
(Arch.  de  Biol.,  XXVI,  74  pp.,  4  pi.)  [293 

Porodko  (T.).  —  Ueber  den  Chemntropisrinis  der  Ppanzenwurzeln.  (Jahrb. 
wiss.  Bot.,  IL,  307-388.) 

[Entre  certaines  limites  de  concentration,  variables  avec  les 
substances,  un  courant  de  diffusion  produit  une  courbure  qui  varie  dans 
son    intensité,    dans  sa  forme  et   dans   sa   direction.   —  F.   Péciioutre 

Portier  (P.).  —  Recherches  physiologiques  sur  les  Inseeles  aquatiques. 
(Arch.  Zool.  exp.,  5,  VIII,  89-379,  Thèse,  Paris.)  [Voir  ch.  XVI 

PostojefF  (I.).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Saponins  auf  die  physiologische 
Wirkuug  des  Digitoxins.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  335-341.)  [332 

Pougnet  (I.).  —  Action  des  rayons  ultraviolets  sur  les  gousses  vertes  de 
vanille.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1184-1185.)  [Comme  les  anes- 

thésiques,  les  rayons  ultra-violets  provoquent  le  dét;agement  de  l'odeur 
de  vanille,  même  dans  les   gousses  complètement  vertes.  —  M.  Gard 

Preti  (L.).  —  Die  Muskelarbeit  und  deren  kelogene  Wirkung.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXII,  231-234.)  [306 

Promsy  (G.)-  —  De  Vinfliwnce  de  raciditè  sur  la  germination.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLII,  450-452.)  [Il  y  a  une  accélération  de  la  germina- 

tion, sous  l'influence  de  certaines  doses  d'acides  organiques.   —  M.  Gard 

Prunet  (A.).  — •  Sur  diverses  méthodes  de  pathologie  et  de  thérapeutique. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1685-1688.) 

[La  méthode  par  préservations  échelonnées,  par  expositions 
échelonnées,  par  mises  à  l'abri  échelonnées,  permettent  de  déterminer  : 
1"  la  date  de  la  contamination,  2°  la  période  d'incubation.  —  M.  Gard 

Pugliese  (A.).  —  Muskelarbeit  und  Eiweissumsatz.  (Biochem.  Zeitschr., 
XXXI  II,  16-30.)  [306 

a)  Putter  (A.).  —  Aktive  Oberfldche  und  Organfunktion.  (Zeitschr.  f.  allg. 
Physiologie,  XII,  125-214.)  [256 

b) Der  Stoff\cechsel  der  Aktinien.  (Zeitschr.  f.  allg.  Physiologie,  XII, 

297-323.)  '         "       [270 

Reach  (F.).  —  Studien  iiber  den  Kohlehydratstoffwechsel.  (Biochem.  Zeit- 
schr., XXXlll,  436-449.)  [267 

Regnault  (Jules).  —  L'opothérapic  stirrénale  dans  les  vomissements  de  la 
qrossesse.  Rôle  des  .•décrétions  internes  dans  la  détermination  du  sexe.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  1408-1410.)  [298 

Remedi  et  Bologneti.  —  Les  antiferments  protéolyliques  du  sérum  sanguin. 
(Arch.  ital.  biol.,  LVI,  18.)  [Pas  de  diffé- 

rence dans  le  pouvoir  antitryptique  entre  les  sangs  artériel  et  veineux, 
durant  la  digestion,  le  pouvoir  antitryptique  du  sang  de  la  veine  gastrique 
est  plus  grand  que  celui  des  vaisseaux  périphériques.  —  J.  Gautrelet 

a)  Richet  (Ch.).  —  De  l'anaphylaxie  alimentaire  par  la  crépitine.  (Ann. 
Inst.  Pasteur,  XXV,  580-592.)  [334 

i)  —  —  Anaphylaxie  alimentaire.  {C.  R.  Soc.  Biol.,  1,  44.) 

[Elle  est  manifeste  après  injections  de  crépitine.  —  J.  Gautrelet 

c) Influence  de  la  rate  sur  la  nutrition.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  H,  635.) 

[Les  chiens  splénectomisés  mangent  plus,  grossissent 
moins,  donc   subissent  une  perversion  de  l'assimilation.  —  J.  Gautrelet 

^j L'anaphylaxie.  (Paris,  F.  Alcan,  284  pp.) 

[Exposé  de  la  question,  de  son  côté  théorique  et  des  détails  d'expérien- 
ces  déjà  connus  par  les  travaux  antérieurs  de  l'auteur.  —  M.  Goldsmith 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  241 

Ritter  (G.).  —  Ueber  Traunialolaxn^  und  Cheniol(ixi.'<  des  ZeUiernca.  (Zeits. 
f.  f3ot.,  III,  1-42.)  [317 

Roaf  (N.  E.).  —  Carbondioxidc  outpui  diiriiig  decerebrale  rif/idilj/.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  566,  43:5.)  [L'abolition  de  la 

rigidité  pardécérébrationpar  le  curare  ne  diminue  pas  l'excrétion  de  CO"-^; 
le  tonus  n'exige  donc  qu'une  faible  dépense  d'énergie.  La  décapitation 
provoque  une  chute  marquée  d'excrétion  de  CO-,  qui  n'est  due  ni  à  l'abo- 
lition du  tonus  ni  à  la  clmte  de  la  pression  sanguine.  —  H.  de  Varigny 

Robinson  (R.).  —  Sur  les  rapports  des  glandes  surrénales  avec  Vétal  de 
(jravidilè  et  sur  Tefficacité  de  f  emploi  de  Vadrénaline  dans  les  vomissements 
incoercibles  de  la  (jrossesse.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,  1118-1129.)  [297 

Roger.    —    Toxicité  des  extraits  d'appendice.   i^C.  R.    Soc.   Biol.,  II,  353.) 

[L'injection  concen- 
trée produit  la  dyspnée,  des  convulsions  et  la  mort  avec  caillots  dans  le 
cœur  droit,  l'artère  pulmonaire  et  même  les  veines  caves.  —  J.  Gautrelet 

Rogers    (Ch.).   —  Studies  upoii  the  température  coef/!cienl  of  Ihe  rate  of 
heurt  beat  in  certans  living  animais.  (Amer.  J.  of  Phys.,  XXVIII,  81.) 
[Le  nombre  des  contractions  des  vaisseaux  dorsaux  de  vers  ou  de  cœur  des 
poissons  est  fonction  de  la  température  animale  ;  avec  élévation  de  tempé- 
rature  croît  le  chiffre  des  pulsations  et  inversement.  —  J.  Gautrelet 

Rohde  (Emil).  —  Histogenetische  Untersuchungen.  II.  (Zeitschr.  wiss.  Zool., 
XCVIII,  1-30,  4.)  '  [Voir  ch.  1 

a)  Rona(P.)  und  Dôblin  (H.).  —  Untersuchungen  Hber  den  Blutzucker.  (Bio- 
chem.  Zeitschr.,  XXXI,  215-221.)  '         [279 

b) Zur  Frage  der  Glykolyse.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIl,  489-508.)  [Ibid. 

a)  Rona  (P.)  und  Takahashi  (D.).  —  Ucber  den  Ztiekergehalt  der  Dlutkor- 
joercAen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  99-106.)  '  [278 

b) Ueber  das   Verhallen  des  Calciums  im  Serwn  und  ilber  den   Gehalt 

der  Blulkorperchen  an  Calcium.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXI,  336-344.)  [282 

a)  Rosemann  (R.),  —  Beitrdge  zur  Physiologie  der  Verdauung.  III.  Die  Ma- 
gensaftsekretion  bei  Verminderung  des  Chlorvorrates des  Korpers.  (Arch.  f.  d. 
ges.  PhysioL,  CXXIl,  208-234.)  [258 

i)  —  —  Beiirdge  ziir  Physiologie  der  Verdauung.  IV.  Ueber  den  Gesamt- 
chlorgehalt  des  tierischen  Korpers  bei  chlorreicher  Ernàhrung .  (Arch.  f. 
d.  ges.  PhysioL,  CXXIl,  447-458.)  [258 

c)  —  —  Beitrdge  ztcr  Physiologie  der  Verdauung.  V.  Ueber  den  Gesamt- 
chlorgehalt  des  menschlichen  Fôtus.  (Arch.  f.  d.  ges.  PhysioL,  CXXII,  459- 
460.)  [258 

Ross  (R.)  and  Thomson  (I.  G.).  —  Experiments  on  the  treatment  of  animais 
infect ed  wilh  irypanosomes  by  nteans  of  Atoxyf  vaccines,  cold.  X-Bays  and 
leucocytic  extract  ;  enumeration  ofmethods  cmployed.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B.  563,  227.) 
Rien  de  bien  encourageant  dans  ces  essais  de  traitement.  —  H.  de  Varigny 

Rossi  (G.).  —  Sur  les  effets  de  la  thyréo-parathyrèoideclomie  chez  les  animaux 
de  la  race  ovine.  (Arch.  it.  biol.,  1,  91.)        [Partielle  seulement,  cette  opé- 
ration est  bien  supportée.  Parfois  les  animaux  la  supportent  complète  du 
fait  de  l'existence  de  nodules  parathyroïdes  accessoires.  ' —  J.  Gautrelet 
l'année  biologique,  XVI.  lyil.  16 


242  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Roudsky  (D.).  —  Sur  la  possiliilité  de  rendre  le  Trypanosoma  Lewisi  viru- 
lent pour  d'autres  rongeurs  que  le  rat.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  56-58.) 

[Le  virus  renforcé  par  passage  dans  série  de  rats  peut 
infecter  souris,  campagnols,  mulots,  cobayes  et  lapins.  —  M.  Goldsmith 

Roussy  (A.).  —  Sur  la  vie  des  champignons  dans  les  acides  gras.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLIII,  884-886.)  [Les  cham- 

pignons, tels  que  quelques  mucorinées,  doivent  leur  développement 
dans  les  corps  gras  aux  acidesplutôt  qu'à  la  glycérine,  sauf  les  Aspergillus 
et  les  Pénicillium  où  les  deux  milieux  sont  aussi  favorables.  —  M.  Gard 

Rubinstein.  —  Xote  sur  le  pouvoir  antipeptique  du  sérum  humain.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  II,  IIG.)  [0,6  cm-^  de  venin  d'individu  sain  dilué 

au  l/IO  neutralise  Faction  de  0,4  cm-^  de  pepsine  à  1, 100.  —  J.  Gautrelet 

Rufz  de  Lavison  (J.  de).  —  Reclierches  sur  la  pénétration  des  sels  dans  le 
protoplasme  et  sur  la  nature  de  leur  action  toxique.  (Thèse  de  la  Fac.  des 
Se.  de  Paris,  1)5  p.,  5  fig.)  [Voir  ch.  I 

Sacerdotti.  —  Anaphylaxie,  leucoci/les,  plaquettes  et  sérum  antijilaquetti- 
qur.  (Arcb.  it.  biol.,  LVI,  I.)  '  [334 

Sartory  (A.)  et  Bainier  (G.).  —  Sur  un  Pénicillium  nouveau  à  propriétés 
chromogènes  singulières.  (G.  R.  Soc.  Biol.,  LXXÎ,  229-230.) 

[Ce  Pénicillium  sécrète  un  pigment  tantôtjaune  (sur  mi- 
lieux ordinaires)  tantôt  vert  émeraude  (sur  milieux  peptonés).  —  M.  Gard 

Sauton  (B.).  —  Influence  du  fer  sur  la  culture  de  quelques  moisissures.  (Ann. 
Inst.  Pasteur,  XXV,  922-928.)  [327 

Sauvageau  (G.).   -  Sur  l'iridescence  des  Cystoseira.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXI, 

84-685.  ) 

[Si  l'iridescence  était  un  mode  de  protection  contre  l'intensité  lumineuse, 
toutes  les  espèces  de  la  profondeur  en  seraient  dépourvues.  En  outre,  les  in- 
dividus diversement  irisés  d'une  même  espèce,  au  lieu  de  vivre  pêle-mêle, 
se  répartiraient  suivant  le  niveau   ou  suivant  les  stations.  —  M.    Gard 

Schâfer  (E.  A.)  and  Mackenzie  (V.).  —  The  action  of  Animal  extracts  on 
milk  sécrétion.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  16.) 

[Sur  l'action  galactagogue  du  corps  pituitaire  et 
du  corps  jaune.  L'action  se  manifeste  même  sur  la  mamelle  de  l'animal 
vierge.  Beaucoup  d'autres  substances  sont  sans  action.  —  H.  de  Varigny 

Schâfer  (P.).  —  Weitere  Untersuchungen  zur  Kenntnis  hdmolytischer  Organ- 
extrakte.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  445-471.)  [280 

Schaffnit  (E.). —  Ueber  den  Einfluss  niederer  Temprraturen  aiif  die pflanzli- 
clw  /elle.  (Zeitschr.  allg.  Physiol.,  XII,  323-336.)  [318 

SchaposchnikofF  ("W.).  —  Sollen  die  Luftbldschen  der  sogenannten  Jamin- 
sc/ien  Kettein  den  Leitwtgsbahnen  der  Pflanzen  fiir  immobil  gehalten  wer- 
den?  (Beih.  z.  bot.  Centralbl.,  XXVII,  Abt.  1,  438-444.)  [Sch.  répond  par 
la  négative  en  se  fondant  sur  des  considérations  physiques.  —  L.  More  au 

Schil  (L.).  ^  Sur  les  phases  successives  présentées  par  la  glande  mammaire 
an  cours  de  son  évolution.  (C.  R.  Ass.  Anat.;,  13«  Réunion,  Paris,  212-217.) 

[Simple  subdivision  de  l'évolution  en 
phases  successives,  sans  rien  de  bien  neuf.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitm 

a)  Schmid  (Bastian).  —  Ein  Versuch  iiber  die  Wàrmeempfîndlichkeit  von 
Zoïa-Larven.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  538.)  [318 

b) Ueber  den  Ileliolropismus  von  Cereaclis  auranliaca.  (Biol.  Centralbl., 

XXXI,  538-539,  1  fig.)  [343 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  243 

Schonborn  (E.  Graf  vonl.  —  Wcilere  Unterxurlmnriniubcr  don  Sloffircch- 
sel  dn-  Knixtazt-en.  (Zeits.  f.  Uiol..  LVII,  534-.".4r).)  [Ti\ 

Schondorff  (B.)  und  Suckno-w  (Fr.).  —  Ueber  dm  Ein/lims  des  J'hliiri- 
dzins  auf  die  Glykogenbilduni/  in  dcr  Lcber.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol., 
CXXXVIII,  538-546.)  '  '    [267 

<i)  Schreiner  (O.)  and  Sullivan  (M.X.).  —  Reduciionbij  roots.  i^Bot.  Gazette, 
LI,  121-130.)  [Les  auteurs  ne  parviennent  pas  à  établir  si,  dans  tous 

les  cas,  le  pouvoir  réducteur  des  racines  est  du  à  l'activité  d'une  enzyme. 
Dans  la  réduction  du  sélénite  et  du  tellurite  de  sodium,  il  est  probable  que 
cette  action  doit  être  attribuée  soit  à  des  acides  organiques,  soit  au  dex- 
trose ou  au  lévulose,  ou  encore  à  des  acides  gras  non  saturés.  —  P.  Guérjn 

b) Concurrent  oxydation  and  réduction  by  roots.  (Bot.  Gazette,  LI,  273- 

283.)  [A  certains  stades  du  développement  de  la  plante,  les  deux  processus 
d'oxydation  et  de  réduction  par  les  racines  peuvent  se  manifester  séparés 
ou  concurremment.  Le  premier  est  manifestement  oxtracollulaire,  le  se- 
cond semble  se  rattacher  à  un  métabolisme  intracellulaire.  —  P.  GuÉniN 

Shibata  (K.).  —  Untersiicliiinfien  iiber  die  Chemotaxis  dcr  Pteiidophyten- 
Speriiiatozoiden.  (.lahrb.  wiss.  Bot.,  IL,  6  p.)  [Voir  ch.  I 

a)  Shibata  (N.).  —  Das  Verlialten  des  Fettes  tierischer  Organe  bci  antisejiti- 
scher  Aufbewa/irung.  (Biocliem.  Zeitschr.,  XXXI,  321-335.)  [266 

b)  —  —  Ein  experimenteller  Beitrag  zur  Kenntiiis  der  Fetiwanderung  bei 
der  Pliospliorvergiftung  mit  Berûcksiclitigimg  der  Ilerkiinft  des  Fettes  im 
Tierorganis)nus.'(Biochem.  Zeitschr.,  XXXVII,  345-308.)  [326 

Shilling-Torgau.  —  Neue  Ansichlen  iiber  die  Ânatomie  des  Erylhrocyten 
und  des  Blutpldttchens  der  Sdugethiere.  (Verh.  Anat.  Ges.,  XXV,  188-194, 
19  fig.)  [L'auteur  étudie  l'hématopoièse.  Il  y  a  dans  les  leucocytes  un  endo- 
plasme  granuleux,  centré,  autour  de  la  sphère,  et  un  ectoplasme  liyalin  et 
amœboïdc.Dans  un  érytlu'oblaste  apparaît,  à  côté  du  centre  cellulaire,  une 
goutte  claire  qui  rejette  sur  un  côté  le  noyau,  le  centre  et  l'endoplasme. 
L'ectoplasme  se  change  en  une  membrane.  Le  noyau  est  expulsé  pendant 
que  le  leucocyte  prend  la  forme  de  cloche.  Ce  noyau  se  transforme  en  pla- 
quettes, ainsi  qu'une  partie  du  cytoplasme  qui  l'entourait.  —  Ch.  Champy 

Shull  (Ch.  Alb.).  —  The  oxygen  minimum  and  the  germiimlion  of  Xanthium 
seeds.  (Bot.  Gazette,  LU,  453-477,  1  fîg.)  [Les  résultats  obtenus  avec  les 
graines  de  Xanthium  ne  permettent  pas  d'admettre  que  les  organes  des 
graines  de  plantes  élevées  en  organisation  peuvent  s'accroître  en  l'absence 
entière  d'oxygène  libre.  Les  graines  de  Xanthium.  réclament,  pour  ger- 
mer, une  quantité  d'oxygène  libre  relativement  considérable.  —  P.  Guérin 

Siegel  (G.).  —  Ueber  die  Beeinflussung  der  Snpraren inwirkiing dureh  Saiier- 
stojf  und  die  Sâlze  des  Blutes.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  617- 
637.)  [297 

Simon  (F.).  —  Zur  Differenzierung  der  Tri i)sinverdauung  und  proteofy- 
tischen  {aulolytischen)  Leberfermentwirkung.  (Zeits.  f.  phys.  Ch.,  LXX,  65- 
84.)  '  *  [264 

Simpson  (S.)  and  Hunter  (A.).  —  The  possible  vicarious  relationship  be.t- 
weenthe  pituitary  and  thyroid  glands.  (Quarterly  Journ.  of  Physiology,  IV, 
257-272.)  '  [290 

SkorikoTV  (A.  S.)  und  Redikorze-w  ['W.  "W.).  —  Ueber  eine  neue  Dr  Use  des 
Flusskrebses  {Potamobius  astacus  {L.).  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  420-424,. 2  fia-.) 

[299 


244  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Slosse.  —  La  glycohjse  aseplitjue  dans  le  sang.  (Trav.  lab.  Inst.  Solvay,  155.) 

[La  .lilycolyse  dans  le  sang  aseptique  n'affecte  point 
l'allure  d'une  fermentation  aseptique  ;  elle  est  due  à  un  dédoublement 
en  acide  lactique,  lequel  donne  à  son  tour  de  l'acide  acétique  et  for- 
mique.  Ce  dernier  produit  des  traces  d'oxyde  de  carbone.  —  J.  Gautkelet 

a)  Slyke  (D.  D.  van)  and  White  (J.  F.).  —  Digestion  of  Protein  in  Ihe 
stomach  and  intestine  of  the  dogfish.  (Journ.  of  biol.  Chemistry,  IX,  209- 
217.)  L2G0 

b) The  relation  between  the  digestiùility  and  the  rétention  of  ingested 

protcius.  (Journ.  of  biol.  Cbemistry,  IX,  21<J-229.)  [260 

Smetanka  (F.).  —  Ziir  IJerhioift  der  Harnsdure  heim  Mcnschen.  (Arch.  f. 
ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  217-274.)  [303 

Souza(de).  —  Protection  of  trypsin  from  destruction  by  hcat.  (J.  of  Phys., 
LXllL  378.)  [A  80% 

en  5  minutes,  la  trypsine  en  solution  aqueuse  est  complètement  détruite. 
La  présence  de  peptone  dans  l'eau  la  protège  faiblement.  —  J.  G.-vutrelet 

Sperlich  (A.).   —  Ban  und  Leistung  der  Blattgelenke  von  Connarus.  (Sit- 

zungsb.  der  K.  Akad.  der  Wissensch.,  CXX,  349-377,  1  pi.,  9  fig.)        [309 

Spillmann  (L.)  et  Bruntz  (L.).  —     [Voir  Bruntz  (L.)  et  Spillmann  (L.) 

Spoelir  (H.  A.).  —  The  relation  hetween  Piuitosyntlicsis  of  carbon  dioxidc 
and  nitrate  réduction.  (Science,  14  juillet,  03.)  [Exposé 

sommaire  de  vues  qui  seront   développées  plus  tard.  —  H.  de  Varigny 

Sprecher  (A.).  —  Contribution  à  V étude  des  solutions  nutritives  et  du  rôle 
de  la  silice  dans  les  plantes.  (Bull.  Soc.  bot.  Genève,  2'-  sér.,  III,  155-192.) 

[274 

a)  Stadlep  (E.)  und  Kleemann  (H.).  —  Ueber  die  Ildmolyse  durch  Ammo- 
niak.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXVI,  301-320.)  [280 

b) Ueber  die  Jfdinolyse  durch  Essigsdure.  (Biocbem.  Zeitschr.,  XXXVI, 

321-334.)  ^  [280 

Steclie  (D.).  —  Die  Fiirbung  von  Dixippus  morosus.  (Zool.  Anz.,  XXXVIl,  60- 
61.)  [314 

Stepp  ("W.).  —  Experimentelle  Untersuchu7igen  ilber  die  Bedeutung  der  Li- 
poïde  filr  die  Erndhrung.  (Zeits.  f.  Biol.,  LVII,  135-170.)  [264 

Stocklasa  (J.).  —  Ueber  den  Einfluss  der  ultravioletten  Strahlen  aitf  die 
Végétation.  (Sitzungsb.  der  K.  Akadem.  d.  Wissensch.  in  Wien,  CXX, 
195-216,  2  pi.)  [319 

Stocklasa  (J.)  und  Zdobnicky  ("W.).  —  Photochemische  Sy)ithese  der  Koh- 
lenhydrale  ans  Kolilensàureanhydrid  und  Wassersto/f  in  Abwesenheit  von 
Chlorophyll.  (Biochem.  Zeitschrift,  XXX,  432-456,  1  pi.) 

[Les  auteurs  utilisent  comme  source  d'énergie 
la  lumière  ultraviolette  de  la  lampe  à  mercure  et  arrivent  à  des  résul- 
tats semblables  à  ceux  de  Berthelot  'et  Gaudeciion,  ainsi  que  le  remar- 
que par  ailleurs  'W.  Lôb  dans  la  note  mentionnée  ailleurs.  —  P.  Jaccard 

Stoppel  (R.)  und  Kniep  (H.).  —  W eitere  Untersuchungen  ilber  das  0/fnen 
tmd  Schliessen  der  Bliiten.  (Zeits.  f.  Bot.,  III,  369-399.) 
[Ces  recherches  sont  la  suite  de  celles  entreprises  par  R.  Stoppel  sur  l'ac- 
tion de  la  lumièi'e  sur  l'ouverture  et  la  fermeture  des  fleurs.  —  V.  Moreau 

Sumner  (F.  B.).  —  Fundulus  and  fresh  water.  (Science,  29  déc,  928.) 

[Discussion  • 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  245 

expériences  qui  ne  concordent  pas  avec  celles  de  Loeb;  la  conclusion  est 

que  la  question  est  très  complexe  et  non  encore  résolue.  —  H.  ue  Varigny 
Szily  (A.  von).  —    IJcher  die  Enlsleliung  des  melatiotischen  Pigments  im 

Auge  der  Wirbeltierembvyoncn  und  in  Chorioidealsarkoinen.  (Arch.    mikr. 

Anat.,  LXXVII,  70  pp.,  4.  pi.)  [312 

Tahara  (J.).  —   Uebev  das   Telrodongifl.  (Biochem.   Zeitschr.,  XXX,  255- 

275.)  [338 

Tangl  (F.).  —  Die  Arbeil  der  Nieren  und  die  «  SpezlfisclL-dynaiinscke   Wir- 

liung  »  der  Nahrstoffe.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  1-41.)  [299 

Tangl  (F.)  und  Erdelyi  (A.).  —  Ucber  die  Bedeutung  des  Schmelzpunkles 
der  Fetle  filr  die  Geschwindigkeii  ihrer  Entleerung  ans  dem  Magen.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXIV,  34-111.)  [265 

Terroine  (E.).  —  Le  suc  pancréatique  contient-il  un  ou  plusieurs  ferments 
saponifiants?  {L  Phys.   Path.  gén.,  858.) 

[L'aspect  diastasique  est  unique.  —  J.  Gautrelet 

Thornton  CW.).  —  The  influence  of  {o)iised  air  on  l)acleria.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  572,  280.)  [L'air  venant  de  pointes  à  charge  néi^-a- 

tive  est  plus  bactéricide  que  celui  à  charge  positive.  Les  diverses  bacté- 
ries ont  une  sensibilité  différente.  L'ozone  (qui  existe)  semble  n'être  pour 
rien  dans  le  phénomène.  Les  globules  rouges  et  les  leucocytes  ont  une 
forte  charge  négative,  celle  des  bactéries  est  positive.  —  H.  de   Varigny 

Tobler  (F.).  —  Zur  Ernàhrangsphysiologie  der  Flechten.  (Ber.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXIX,  3-12.)  '  [276 

Todd  (C.)  and  White  (R.  G.).  —  On  tlie  fale  of  red  blnod  corpuscles  ivhen 
injected  into  the  circulation  of  an  animal  of  the  sanie  species;  untli  a  new 
method  for  the  détermination  of  the  total  volum  of  the  blood.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  571,  255.)  [278 

Towles  (C.)  and  Vœgtiin  (G.).  —  Crcatin  and  creatinin  metabolism  in  dogs 
during  f'edi)tg  and  inanition,  wilh  especial  référence  to  t/te  function  of 
the  liver.  (.Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  478-497.)  [304 

Trampedach  (G.).  — MHz  und  Magenverdauung,  und  der  angebliche  Pep- 
singehalt  der  MHz.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXLI,  591-616.)  [258 

Trendelenburg  (P.).  —  Zur  Physiologie  der  Nebennieren.  I.  Kinfluss  des 
Blutdrarkes  auf  die  Adrenalinsekretion.  (Zeits.  f.  Biol.,  LVll,  90-103.)     [297 

TscheboksarofF  (M.).  —  Ueber  sekretorische  Nervcn  der  Nebennieren. 
(Arch.  f,  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVII,  59-122.)  [Voir  ch.  XIX,  1° 

Tsvett.  —  Sur  une  nouvelle  matière  colorante  végétale,  la  Thuyorhodine. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLIl,  788-790.)  [Etudiée  chez 

Thuya  orienia//s,  elle  existe  aussi  chez  diverses  conifères,  dans  les  feuilles 
rougies  en  hiver,  et  parfois  dans  les  feuilles  restées  vertes.  —  M.  Gard 

a)  Underhill  (Fr.  P.).  —  Studies  in  carbohydrate  metabolism.  L  The  in- 
fluence of  hydrazine  upon  the  organism,  wilh  spécial  référence  to  the  blood 
sugar  content.  (Journ.  of  biolog.  Chemistry,  X,  159-168.)  [266 

b) The  metabolism  of  dogs  with  fonctionnally  resected  small  intestine. 

(Amer.  .Journ.  of  Phys.,  XXV 11,  360.)  [270 

Underhill  (F.  P.)  and  Fine  (M.  S.).  — Studies  in  carbohydrate  metabolism. 
II.  The  prévention  and  inhibition  of  pancrealic  diabètes.  (Journ.  of  biolog. 
Chemistry,  X,  271-285.)  [266 

Usher  (F.  L.)  and  Priestley  (J.  H.).  —  The  mechanism  of  Carbon  assimi- 
lation. III.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,  101.)  [276 


246  L'ANxNEE  BIOLOGIQUE. 

Verson  (E.).  —  Zar  Kennlniss  dcr  Driïsenzellen  {soijennantev  innerer  Sp- 
cretion),  ivelche  in  den  Blatlacunen  dcr  Insekten  vorkommen.  (Zool.  Anz., 
XXXVIII,  295-301.)  [298 

a)  Verzar  (F.).  —  Die  Wirkung  intravenôser  Kochsalzinfusioneyi  anf  den 
respiralorischen  Gaswechsel.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  41-51.)  [252 

h Die  Grosse  der  Leberarheit.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  52-63.)  [267 

c)  —  —  hl  die  Tàtigkeit  der  Leber  zur  Kohlenhydralverbre7inung  uner- 
/«.ss/<cA.^  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  63-65.)  [267 

d) Parenleraler  Starkestoffivechsel.   (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIV,  66- 

86.)  [264 

Vig-uier.  — Modifications  de  Vhypopliyse  après  thyroïdectomie  chez  un  lézard. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  1,  222.)        '  '  [Les 

modifications  cytologiques  semblent  indiquer  une  suractivité  fonctionnelle 
de  l'hypophyse  après  tliyroïdectomie  chez   Uromasiyx.   —  J.  Gautrelet 

Voigt  (J.).  —  Werden  Starkekôrner  durcit  die  Nieren  ausgeschieden?  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  XXXV,  397-400.)  [303 

ff)  Voltz  (W.)und  Baudrexel  (A.).  —  Ueber  die  vom  tierischeii  Organismus 
tenter  versc/tiedene  Bedinr/ungen  aiisgeschiedenrn  AIkoholmengen.  1.  (Arch. 
f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  85-133.)  [299 

b) Ueher  den  Einfluss  der  Extraktivsto/J'e  des  Fleisches  au  f  die  Besorp- 

tion  der  Nahrstoffe.  Der  phi/siologische  Nutzwert  des  Flcischextrakles. 
(Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVIII,  275-291.)  [272 

c) Ueber  die  von  tierisclien  Organismus  unler  verschiedcnen  Bcdingungen 

ausgescJiicdenen  AIkoholmengen.  II.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXLIl, 
47-88.)  '  [300 

d)  —  —  Die  Verivertung  der  Ilefe  im  nienschlichen  Organismus.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXX,  457-473.)  [La  levure  sèche  ajoutée 
à  un  régime  normal  est  parfaitement  supportée  même  en  quantité  élevée 
(100  gr.);  86  <^  d'azote  de  la  levure  ingérée  est  absorbé.  —  E.  Terroine 

Vouk  (V.).  — Dcr  gegenwar tige  Stand  der  Frage  nach  den  Lichtsinnesorgnnen 
dcr  Lanbbliillcr.  Snmmcl referai.  (Zeitschr.  fiir  allgem.  Physiologie,  1-15, 
XIV.)  [Con- 

clut que  l'hypothèse  d'HABERLANDT  concernant  les  organes  de  perception 
lumineuse  chez  les  feuilles  est  ingénieuse,  mais  ne  s"appuie  pas  sur  des 
preuves  suffisantes  pour  mériter  le  nom  de  théorie  établie.  —  P.  Jaccard 

Wada  (T.).  —  Ueber  die  Entgiflung  von  Strychnin  nnd  Rokfdn  clurc/i  peri- 
pherc  Nerven.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXIX,  141-164.)  [332 

"Waele  (H.  de)  et  Vandevelde  (J.).  —  Ueber  das  Schicksal  von  infizicrten 
arlfrcmdcn  Eiweisskorpern  und  Pcptonen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXX,  227- 
236.)  [263 

"Walker  (E.  N.  A.).  —  On  variation  and  adaptation  in  Bactcria  illustrated 
by  observations  upon  Slreptococci  wilh  .spécial  référence  lo  the  value  of  fer- 
mentationtests  as  applied  lo  thèse organisms.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  567, 541.) 

[Voir  ch.  XVI 

Waller  (D.),  Waller  (Mrs),  Gotch  (F.),  Farmer  (J.  B.)and  Veley,  and 
EllisomO.  B.)  (Report  of  the  Committee  consisting  of). — Elcclromo- 
iivc  Phenomcna  in  Plants.  Appendix.  3Irs.  A.  .)/.  Wnllcr  :  On  the  Blaze 
Currcnts  of  Lamcl  Lcavcs  in  relation  lo   iheir  Evolution  of  Prussic  acid. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  247 

(Report  of  the  eiciitieth  meeting  of  the  British  Association  for  the  advan- 
cement  of  Science,  281-290,  5  fig.,  1910.)  [311 

Walpole  (C.  S.).  —  The  action  of  Bacillus  lactis  aerogenes  on  glucose  and 
maunitol.  II.  The  investigation  of  the  3  Bulanediol  and  the  arelgbuethyl- 
carhinol  formed  :  the  effect  of  free  oxxjgen  on  their  production  ;  l/ie  action  of 
B.  lactis  aerogenes  on  Fructose.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  1>.  564,  272.) 

[Le  bacille  décom- 
pose le  fructose  de  la  même  manière  que  le  glucose.  —  H.  de  Varigny 

"Waterman  (N.).  —  Zur  Fraqe  der  Adrenalinimmuuitdl.  (Zeits.  f.  physiol. 
Cil.,  LXXIV,  273-281.)  ^  [332 

"Weber  (F.).  —  Ueber  die  Abki'irzung  der  Buheperiode  der  Ilolzgewiichse 
durch  Yerletzung  der  Knospen,  beziehungsweise  Injeklion  derselben  mil  Was- 
ser  {Yerletzungsmethode).  (Sitzungsb.  der  K.  Akad.  d.  Wissen.  in  Wien, 
CXX,  179-193,  1  pi.)  [317 

"Wehrle  (E.).  —  Beitrag  zur  Kenntnis  der  Leberfunktionen.  (Biochem. 
Zeitschr.,  XXXIV,  233-242.)  [267 

"Weinberg  et  Rubinstein.  —  Destruction  des  .substances  antitryptiques  du 
sérum  humain  par   les   )-agons    ultra-violets.   (C.   R.    Soc.   Biol.,  II,  258.) 

[Destruction  des  substances  antitryp- 
tiques du  sérum  humain  par  les  rayons  ultra-violets.   —  J.  Gautrelet 

"Wertheimer  et  Boulet.  —  Sur  les  propriétés  rythmiques  de  la  pointe  du 
cœur  chez  les  Mammifères.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  I,  582.)  [On  observe 

dans  le  sérum  de  Locke,  le  pouvoir  contractile  de  la  pointe  de  cœur  du 
chien;  rien  avec  le  cœur  de  rat,  ni  celui  du  moineau.  —  J.  Gautrelet 

"Wesenberg-Lund.  —  Ueber  die  Bespirationsverhàltnisse  bel  unter  dem,  Eise 
iiberwinternden,  luftatmenden  Wasserinsekten,  besonders  der  Wasserkdfer 
und  Wasserivanzen.  (Intern.  Rev.  ges.  Hydrobiol.  und  Hydrograph.,  111, 
H.  5  et  6,  467-485.)  [253 

a)  Wiesner  (J.).  —  Weitere  Studien  iiber  die  Lichtlage  der  Bldtter  und  iiber 
den  Lichtqenuss  der  Pflanzen.  (Sitzungsb.  der  K.  Akad.  der  Wissen. 
Wien,  CXX,  119-178.)  [343 

b) Ueber  fixe  und  variable  Lage  der  Blàtter.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges., 

XXIX,  304-397.)  [11  s'agit  surtout 

de  feuilles  qui,  une  fois  leur  croissance  terminée,  peuvent,  grâce  à  des 
mouvements  dus  à  des  variations  dans  la  turgescence  cellulaire,  se  pla- 
cer dans  une  position  favorable  vis-à-vis  de  la  lumière.  —  F.  Péchoutre 

'Willstâtter  (H.)  mit  Stoll  (A.),  Isler  (M.),  Hug  (E.),  Eltzinger  (R.) , 
und  Asahina  (Y.).  —  Untersuchiingen  iiber  CMorophyll.  Mitteilungen.  N^ 
XIII bis  XVIII.  (Liebigs'  Annalender  Chemie,  N»  Xlll'xv,  Bd.  380, 'p.  148- 
211;  N°  XVl,  Bd.  382,  p.  129-193;  N°  XVll-XVllI,  Bd.  385,  p.  156- 
226.)  ^  [315 

"Wimmer  (M.).  —  Wie  iveit  kann  der  Eiweisszerfall  des  hungernden  Tieres 
durch  Filllerung  von  KoJdenliqdrateneingeschrdnkt  loerden?  (Zeits.  f.  Biol., 
LVII,  185-236.)  "  [262 

"Winterstein  (H.).  —  Die  Begulierung  der  Atmung  durch  das  Blut.  (Arch. 
f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVlll,  167-184.)  [252 

"Wolff  (J.)  et  Stœcklin  (E.).  —  Uoxyhémoglobine  peut-elle  fonctionner 
comme  peroxydase  y  {\nn.  Inst.  Pasteur,  XXV,  313-335.)  [281 

Wollman  (E.).  —  Sur  l'élevage  des  mouches  stériles.  (Ann.  Inst.  Pasteur, 
XXV,  78-88.)  [340 


248  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Woodruî  (L.    L..).  —  Thr  eff'rct  of  Excrétion  Productif  of  Paramœcimn  on 

ils  Unie  of  Brprodvciion.  (J.  exper.  Zool.,  X,  557-581.)  [.339 

Yorke  ("W.).  —  Auto-Agglutination  of  Red  Blood  cells  in  trypnnosominsis. 

(Roy.  Soc.  Proceed.,  b'.  563,  238.)  [Il  y  a  auto-  et  iso-agglutination, 

mais  seulement  plus  fréquente  et  plus  prononcée  que  chez  les  animaux 

non  infectés.    Elle  ne   prouve  donc  pas  grand'chose.  —  H.  de  Varigny 
a)  Zaleski  (W".).  —  Zimi  Sludium  der  Almungsenzyme  der  Pflanzen.  (Bio- 

chem.  Zeits.,  XXXI.  195-214.)  [256 

b) Ziir  Kennlnis  der  Stofprechselj)roze.'<.'<e  in  reifenden  Samen.  (Beih.  z. 

bot.  Ccntralbl.,  XXVII,  Abt.  1,  63-82.)  [276 

Zaleski  (W.)  undReinhart  (A.).  —  Untersuchungcn  ilber  die  Atmimg  der 

Pflanzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXV,  228-245.) 

[Analysé  avec  les  précédents 
Zaleski  (W.)  und  Rosenberg  (A.).  —  Ziir  Komtnis  der  Rolle  der  Katalase 

iuden  Pflanzen.  (Biochem.  Zeitschr.,  XXXIIl,  1-15.)  [Voir  ch.  Xlll 

Zielinski  (F.).  —  Ueber  die  gegenseitigc  Abluingigkeit  geotropischcr  Reizmo- 

mente.  (Zeits.  f.  Bot.,  111,  81-101.)  [344 

Zunz(E.). —  Contribution  à  l'étude  de  l'action  des  proléases  sur  la  pression 

sanguine  et  la  respiration.  (Arch.  int.  de  PhysioL,  XI,  73.)  [329 

Voir  pp.  3,  5,  31,  33,  85,  97,  121,  157,  158,  159,  162,  164,  165,  166,  167,  168 

pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


1"  Nutrition. 
a)  Osmose. 

Girard  (Pierre).  —  Sur  le  rôle  prépondérant  de  deux  facteurs  électro- 
.^iaiiqurs  dans  l'osmose  des  solutions  d'électroli/tes.  Mouvements  osmotir/ues 
normaux.  —  Le  mécanisme  de  l'osmose,  tout  au  moins  dans  le  cas  des  solu- 
tions d'électrolytes,  e.st  essentiellement  électrostatique.  Si  l'on  représente 
schématiquement  le  septum  osmotiquc  comme  un  faisceau  de  tubes  capil- 
laires normaux  au  plan  du  septum,  on  voit  que  les  parois  de  tubes  capil- 
laires vont  être  chargées  d'un  signe  électrique  (électrisation  de  contact  due 
à  l'ion  actif  de  la  liqueur)  ;  les  veines  liquides  qui  remplissent  ces  tubes  se 
chargeront  d'un  signe  contraire  à  celui  de  la  paroi,  et  en  présence  du  champ 
électrostatique  correspondant  à  la  différence  de  potentiel  des  deux  liqueurs 
séparées  par  le  septum,  champ  qui  est  parallèle  à  l'axe  des  tubes,  ces  veines 
subiront  l'effet  d'une  force  tangentielle  qui  les  fera  glisser  le  long  de  la 
paroi  '.  Le  sens  de  l'endosmose  dépendra  donc  seulement  de  deux  facteurs 
électrostatiques  :  le  signe  de  la  veine  et  l'orientation  du  champ. 

Ces  considérations  permettent  d'expliquer  un  certain  nombre  de  phéno- 
mènes osmotiques  aberrants  que  l'on  a  rencontrés  dans  des  tissus  vivants, 
et  dans  lesquels  le  sens  des  mouvements  osmotiques  s'est  montré  inverse 
de  celui  qu'on  eût  pu  prévoir  par  les  seuls  rapports  des  pressions  osmoti- 
ques, —  ce  qui  avait  conduit  à  faire  intervenir  «  une  activité  cellulaire 
propre  »  indépendante  des  lois  de  l'osmose  (expériences  d'IlEiDENiiAiN  sur 
l'absorption  des  solutions  salines  par  l'intestin;  de  Loeb  sur  le  volume  des 
muscles  immergés  dans  des  solutions  hyper-  ou  hypotoniques,  etc.).  Les 
considérations  électrostatiques  permettent  de  réaliser  des  endosmoses  néga- 

1.  Cf.  p.  Oirard,  C  R.  Ac.  Se,  19  avril  1909,  30  mai  1910. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  249 

livrs,  le  liquide  se  dirigeant  vers  les  régions  de  moindre  pression  osmotique. 
Lorsque  deux  solutions  isotoniques  sont  en  présence  de  part  et  d'autre  d'une 
membrane,  et  qu'une  des  solutions  au  moins  est  un  électrolyte,  l'équilibre 
ne  subsiste  que  lorsque  ces  facteurs  électrostatiques  n'entrent  pas  en  jeu 
(exemple  :  solutions  isotoniques  de  KGl  et  NaCl,  différence  de  potentiel  :  ->- 
mouvement  osmotique  nul).  Au  contraire,  lorsque  les  conditions  électrosta- 
tiques sont  réalisées,  si  rigoureuse  que  soit  l'isotonie  au  début,  l'équilibre  se 
rompt  (exemple  :  solutions  isotoniques  de  saccharose  et  d'acide  tartrique,  dif- 
férence de  potentiel  0'"",050,  acide  tartrique  —,  mouvement  osmotique  acide 
tartrique  -y  saccharose).  Exemple  d'osmoses  aberrantes  :  une  solution  de 
CO^Na-  développant  une  pression  de  \^^'^,3  par  cm-,  contre  une  solution  de 
saccharose  développant  3'''™,2,  l'osmose  se  dessine  vers  le  carbonate  de 
soude  4-.  —  F.  Vlès. 

Leduc  (Stéphane).  —  a)  La  diffusion  des  liquides,  b)  La  cellule  osmo- 
tique. —  Etudiant  les  liquides  contenant  de  très  fines  particules  en  suspen- 
sion au  moyen  de  photographies,  l'auteur  aboutit  aux  conclusions  suivantes. 
La  diffusion  se  fait  suivant  les  lois  des  champs  de  force  ;  la  mécanique  des 
liquides  est  la  même  que  celle  de  l'éther.  Il  obtient  des  membranes  de  phos- 
phate et  de  carbonate  de  calcium,  dont  certaines  ont  une  apparence  cellu- 
laire; elles  sont  le  siège  d'une  circulation  interne  et  peuvent  s'incorporer  les 
substances  qui  existent  dans  le  milieu  environnant,  si  ces  substances  sont 
capables  de  modifier  la  pression  osmotique.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Laugier  (Henri)  et  Bénard  (Henri).  —  Contribution  à  l'étude  des  fvo- 
priélés  osmotiques  des  muscles.  —  En  se  basant  sur  une  série  d'expériences 
personnelles  très  intéressantes,  les  auteurs  présentent  un  schéma  physique 
du  muscle  qui  groupe  autour  d'une  hypothèse  unique  les  faits  connus  d'in- 
hibition du  muscle  dans  les  solutions  hypotoniques  et  explique  les  faits  nou- 
veaux apportés  par  les  auteurs.  La  conception  de  J.  Loeb  qui  considère  le 
muscle  comme  formé  d'un  sac  contenant  une  solution  aqueuse,  et  dont  la 
membrane  jouirait  de  la  propriété  d'hémiperméabilité,  paraît  aux  auteurs 
tout  aussi  insuffisante  que  celle  d'OvERTON  qui  considère  le  muscle  comme 
un  système  constitué  de  formations  hémiperméables  (les  fibres  muscu- 
laires), mais  recouvertes  d'enveloppes  n'opposant  qu'une  très  faible  résis- 
tance à  la  diffusion  des  cristalloïdes  dissous.  D'après  la  conception  des  au- 
teurs, le  muscle  au  point  de  vue  de  ses  propriétés  d'inhibition  dans  les 
solutions  hypotoniques  peut  être  considéré  comme  un  sac  limité  par  une 
membrane  non  pas  semi-perméable,  mais  jouissant  au  contraire  d'une  per- 
méabilité très  notable  aux  corps  dissous  dans  le  suc  cellulaire.  La  mem- 
brane limitante  jouit  d'une  élasticité  notable  dont  il  faut  tenir  compte  dans 
l'étude  quantitative  de  l'inhibition.  La  tension  élastique  de  la  membrane 
cellulaire  joue  un  rôle  considérable  dans  la  limitation  des  phénomènes  os- 
motiques en  équilibrant  des  courants  endosmotiques,  résultats  de  différences 
de  concentrations  moléculaires  de  part  et  d'autre  de  la  membrane  elle-même. 
Les  auteurs  se  représentent  le  muscle  par  un  schéma  ainsi  constitué  :  une 
cellule  osmotique  fermée  d'un  côté  par  une  membrane  très  notablement 
perméable  aux  corps  dissous  et  rigide,  et  de  l'autre  par  une  membrane  im- 
perméable et  élastique.  Les  faits  connus  ainsi  que  les  faits  nouveaux  appor- 
tés par  les  auteurs  et  relatifs  à  l'influence  de  la  traction  et  de  la  tempéra- 
ture sur  la  courbe  d'inhibition  convergent  pour  confirmer  la  conception 
de  ce  schéma  qui  permet  du  reste  d'interpréter  diverses  courbes  d'inhibi- 
tion du  muscle  en  solution  hypotonique. 


250  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

La  perméabilité  aux  corps  dissous  n'est  pas  déterminée  une  fois  pour 
toutes,  mais  elle  est  réglée  par  un  mécanisme  physico-chimique,  constam- 
ment susceptible  de  varier,  suivant.  les  différents  moments  de  la  vie  de  la 
cellule,  suivant  les  différentes  phases  de  son  activité  fonctionnelle.  Cette 
perméabilité  variable  n'est  pas  due  du  reste  à  une  disposition  structurale 
de  la  membrane. 

Enfin  les  auteurs  insistent  sur  la  spécification  des  propriétés  osmotiques 
des  différentes  cellules,  car  ce  qui  est  vrai  pour  la  cellule  musculaire  ne 
Test  pas  de  droit  et  de  fait  pour  la  cellule  nerveuse,  la  cellule  hépatique, 
les  cellules  rénales.  Le  mécanisme  qui  règle  leur  perméabilité  comporte 
des  modalités  qui  rendent  ces  cellules  différentes  au  point  de  vue  de  leurs 
propriétés  osmotiques.  —  M.  Mexdelssohn. 

Acqua  (C).  —  La  pénétration  et  In  localisation  des  ions  dans  le  corps  des 
plantes.  —  En  employant  des  dilutions  de  I  pour  10.000  de  nitrate  de  man- 
ganèse et  des  solutions  équimoléculaires  d'autres  sels  (bromure,  chlorure, 
acétate  de  manganèse),  A.  obtient  cet  important  résultat  que  les  plantes  en 
expérience  se  développent  normalement,  ceci  pendant  un  temps  limité, 
parce  qu'à  la  fin  l'absence  des  éléments  nécessaires  doit  produire  ses  effets 
nocifs. 

En  outre,  ces  sels  variés  se  comportent  comme  le  nitrate,  d'oii  l'on  peut 
conclure  que  les  phénomènes  observés  ne  sont  pas  limités  à  l'action  de  tel 
ou  tel  sel  de  manganèse,  mais  ont  un  caractère  général. 

La  séparation  des  anions  et  des  cations  et  le  dépôt  consécutif  de  bioxyde 
de  manganèse  a  lieu  presque  exclusivement  dans  les  racines,  qui  se  rem- 
plissent de  substances  de  couleur  rouge-brun.  Ce  phénomène  est  en  relation 
avec  les  processus  formateurs  de  la  matière  azotée. 

Autour  des  méristèmes  des  racines  secondaires,  le  bioxyde  de. manganèse 
s'accumule  d'une  manière  extraordinaire,  ce  qui  indique  l'activité  de  la  sépa- 
ration et  de  la  localisation  des  ions  dans  ces  régions. 

La  synthèse  des  substances  azotées  doit  donc  avoir  lieu  dans  les  racines. 

—  M.  BOUBIER. 

Halket  (A.).  —  Quelques  expériences  sur  l'absorption  par  les  parties 
aériennes  de  certaines  plantes  de  marais  salants.  —  Des  plantes  de 
Salicornia  peuvent  absorber  de  l'eau  à  travers  leurs  cellules  épidermi- 
ques,  soit  de  l'eau  distillée,  soit  une  solution  de  chlorure  de  sodium 
à.  3  %.  La  quantité  absorbée  varie  suivant  les  individus  ;  elle  est  plus  grande 
pour  l'eau  distillée  que  pour  la  solution  saline.  La  quantité  d'eau  absorbée 
est  fortement  accrue  si,  avant  l'immersion,  les  plantes  ti-anspirent  sans  qu'il 
leur  soit  possible  de  puiser  de  l'eau  par  la  tige.  Il  n'y  a  pas  de  relations 
quantitatives  entre  la  quantité  d'eau  absorbée  et  le  temps  d'immersion,  le 
poids  de  la  partie  succulente  de  hi  plante,  le  poids  de  l'eau  dans  cette  même 
partie  ou  le  poids  sec  de  la  plante.  L'absorption  est  due  à  la  haute  pression 
osmotique  du  suc  cellulaire.  —  M.  Boubier. 

(j)  Respirai i())i. 

Fredericq(L.).  —  Im  théorie  de  la  diffusion  suffît  à  expliquer  les  échanges 
çiazrux  de  la  respiration.  —  La  théorie  de  la  respiration  de  PflPger  attri- 
buait les  échanges  entre  CO- et  0- dans  la  respiration  à  un  simple  phénomène 
de  diffusion.  Les  expériences  ultérieures  de  divers  observateurs,  et  en  parti- 
culier de  BoHR,  tendirent  à  établir  que  la  tension  de  CO-  était  plus  faible 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  251 

dans  le  sang  artériel  que  dans  l'air  et  la  tension  de  l'O-  plus  forte,  au  con- 
traire, ce  qui  ne  se  pouvait  expliquer  que  par  le  passage  du  gaz  du  milieu 
où  la  tension  est  moindre  dans  celui  où  elle  est  plus  forte,  contrairement 
aux  lois  de  diffusion.  De  là  l'idée  que  la  respiration  repose  sur  un  phé- 
nomène non  de  diffusion,  mais  de  sécrétion,  avec  intervention  d'une  activité 
spécifique  de  l'épithélium  alvéolaire.  Des  expériences  faites  par  divers  au- 
teurs, en  particulier  par  Krogii,  élève  de  Bohr,  et  de  celles  faites  par  F.  et  ses 
élèves,  il  résulte  que  les  données  sur  lesquelles  est  fondée  la  tliéorie  de 
la  sécrétion  ne  sont  pas  démonstratives,  le  séjour  du  sang  en  présence  de 
l'air  dans  l'aérotonomètre  étant  beaucoup  trop  court  pour  permettre  un 
échange  total  et  l'obtention  d'un  point  d'équilibre.  D'autre  part,  dans  les 
expériences  où  Ton  injecte  à  la  fois  de  l'O'-^  et  du  CO-,  l'augmentation  de  la 
tension  d'O  provient  uniquement  de  l'absorption  plus  rapide  de  CO'^.  —  Les 
expériences  plus  précises  et  plus  variées  ont  montré  à  l'auteur  que 
dans  le  sang  des  Vertébrés  et  de  nombreux  Invertébrés  (Poulpe,  Seiche, 
Oursin,  etc.)  et  dans  les  liquides  organiques  des  uns  et  des  autres  (bile, 
urine,  salive,  etc.),  la  tension  de  CO'  n'est  jamais  inférieure  et  celle  de 
l'O-  toujours  inférieure  à  celle  du  milieu  ambiant,  d'où  il  résulte  que  la  théorie 
de  la  diffusion  est  complètement  suffisante  pour  l'explication  du  phénomène. 
—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 


/")Loeb  (Jacques)  etWasteneys  (Hardolph).  —  Les  oxydations  sonteJh's 
une  variable  indépendante  dans  les  phénomènes  vitaux''/ —  I.  La  dépendance 
du  développement  de  l'œuf  et  de  l'accroissement  des  oxydations  est  établie 
sur  des  expériences  nombreuses  et  variées.  Les  auteurs  se  posent  la  ques- 
tion de  savoir  dans  quelle  mesure  ces  deux  actions  sont  influencées  par  la 
température.  Les  œufs  àWrbacia  et  de  Strongylocentrotus  se  prêtent  à  une 
mesure  exacte  des  coefficients  de  température  par  l'observation  du  temps 
qui  sépare  la  fécondation  de  la  première  segmentation.  —  Les  tableaux  des 
chiffres  fournis  par  l'expérience  montrent  que,  chez  ÏArljacia,  la  durée  de 
cet  intervalle  est  de  498  minutes  pour  une  température  de  7°.  Cette  durée 
se  réduit  à  410  minutes  pour  la  première  élévation  de  1°,  puis  continue  à 
peu  près  au  même  taux  jusqu'à  15°  (9f>  minutes  1/2);  ensuite  la  diminution 
se  ralentit  jusqu'à  30°  (33  minutes).  A  31°  la  segmentation  est  anormale;  à 
32°  elle  ne  se  produit  plus.  —  Le  coefficient  de  température,  pour  une 
différence  de  température  entre  7  et  17°  est  de  7  min.  3.  Entre  20  et  30°  il 
est  de  1,7;  entre  les  deux  limites,  il  y  a  une  variation  à  peu  près  régulière 
dans  le  sens  de  la  diminution.  —  On  voit  que  le  coefficient  de  température 
est  d'autant  plus  élevé  que  la  température  est  plus  basse,  c'est-à-dire  qu'il 
est  beaucoup  plus  grand  entre  7  et  17°  qu'entre  20  et  30°.  A  31°,  le  phéno- 
mène change  de  sens;  les  segmentations  sont  anormales.  A  32°,  arrêt  complet. 

Le  Strongylocentrotus,  qui  habite  les  eaux  plus  froides,  donne  des  chiffres 
montrant  une  variation  à  peu  près  parallèle. 

II.  La  consommation  d'oxygène  est  mesurée  à  différentes  températures 
et  le  coefficient  de  température  est  établi  de  la  même  façon.  La  consomma- 
tion d'oxygène  diminue  à  mesure  que  la  température  baisse  :  elle  est  de 
I"'S',4G  (dans  l'espace  d'une  heure  et  demie)  à  25°;  à  5°,  ce  chiffre  tombe  à 
0,30.  (D'autres  séries  d'expériences  donnent  des  chiffres  analogues.)  Quant 
au  coefficient  de  température,  il  est  à  peu  près  constant  pour  une  même 
différence  de  température  d'une  extrémité  à  l'autre  de  l'échelle,  dans  les 
limites  de  température  conciliables  avec  la  continuation  du  phénomène.  On 
voit  que  le  développement  s'arrête  avant  les  oxydations  :  dès  que  celles-ci 


252  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sont  réduites  à  1/4.  L'addition  dn  cyanure  de  Na  agit  comme  l'abaissement 
de  température,  mais  sans  proportionnalité  absolue. 

La  conclusion,  un  peu  obscure,  est  que  «  les  faits  cités  ne  contredisent 
pas  l'opinion  que  les  oxydations  sont  une  variable  indépendante  dans  les 
processus  de  développement,  mais  ne  fournissent  pas  non  plus  une  preuve 
complète  de  cette  opinion  ».  —  Yves  Delage  et  M.  Goldsmith. 

"Winterstein  (H.).  —  La  régulation  de  la  respiration  par  le  sang.  — 
Il  est  inutile  de  rappeler  toutes  les  théories  qui  se  sont  opposées  sur  le  rôle 
du  sang  dans  l'excitation  du  centre  respiratoire  ;  on  peut  dire  dans  l'ensemble 
que  pour  les  uns,  le  sang  agit  par  l'augmentation  de  sa  teneur  en  acide 
carbonique  ;  pour  les  autres,  par  la  diminution  de  sa  concentration  en  oxygène. 
L'auteur  reprend  la  question  en  s'adressant,  comme  objets  de  recherches, 
à  des  animaux  nouveau-nés  dont  on  sait  la  grande  résistance  à  l'asphyxie. 
On  pratique  sur  ces  animaux  une  circulation  artificielle  par  l'aorte  avec  du 
liquide  de  Ringer  et  à  l'aide  de  l'appareil  de  Langexdorff.  Au  liquide  on 
ajoute  les  substances  variées  dont  on  veut  étudier  l'action.  On  constate  ainsi 
que  la  perfusion  avec  un  liquide  présentant  une  faible  tension  de  COo  pro- 
voque une  apnée  durable;  l'addition  de  COo  au  Injuide  est  suivie  par  Tappa- 
rition  d'une  respiration  rythmique.  L'absence  d'oxygène  ne  supprime  pas 
l'apnée,  mais  amène  l'asphyxie  sans  excitation.  L'addition  d'acides  variés 
au  liquide  circulant  rappelle  les  mouvements  respiratoires.  Pour  'W.,  ce  qui 
réglerait  véritablement  les  mouvements  respiratoires,  ce  serait,  par  consé- 
quent, les  variations  de  la  concentration  du  sang  en  ions  H.  —  E.  Terroine. 

a)  "Verzar  (F.).  —  Action  des  injections  intra-veineuses  de  chlorure  de  so- 
dium sur  les  échanges  respiratoires.  —  Des  chiens  curarisés  reçoivent  dans 
la  veine  jugulaire  des  injections  de  NaCl  de  concentration  différente  (1  9e, 
5  0/0,  10  %).  Dans  tous  les  cas,  on  observe  une  augmentation  de  la  consom- 
mation d'oxygène,  qui  varie  et  augmente  avec  la  concentration  de  NaCl 
introduit.  Avec  la  solution  de  NaCl  à  10  ■%  l'augmentation  de  la  consom- 
mation de  O2  est  de  129  %.  En  même  temps  la  production  de  la  chaleur 
augmente  et  la  température  de  l'animal  s'élève.  Une  solution  de  NaCl  moins 
concentrée  (0,75  %)  augmente  aussi  la  consommation  d'oxygène.  En  général, 
le  quotient  respiratoire  baisse,  la  consommation  d'oxygène  augmentant  plus 
que  la  production  d'acide  carbonique.  —  E.  Terroine. 

Howland  (J.).  —  Chimisme  et  échanges  d'énergie  chez  les  enfants  endor- 
mis. —  Les  enfants  sont  placés  dans  la  chambre  Atwater-Benedict  et  l'on 
étudie  les  échanges  gazeux  pendant  le  sommeil.  On  constate  tout  d'abord 
l'action  de  l'apport  alimentaire  d'azote  signalée  par  Rubner  et  Heubner  :  toute 
.  augmentation  de  l'azote  alimentaire  est  suivie  par  une  élévation  des  combus- 
tions. En  ce  qui  concerne  la  loi  des  surfaces  —  proportionnalité  entre  la 
production  de  chaleur  et  la  surface  relative  —  elle  n'est  vraie  que  chez  les 
enfants  normaux  ;  elle  ne  s'applique  pas  aux  sujets  chétifs  à  faible  muscula- 
ture. —  E.  Terroine. 

Lesser  (E.  J.).  —  La  manière  de  se  comporter  du  glycngène  de  la  grenouille 
pendant  l'anoxybiose  et  la  restitution.  —  Etude  sur  la  grenouille  des  varia- 
tions de  la  teneur  en  glycogène  lors  de  l'existence  dans  un  milieu  sans  oxy- 
gène et  ensuite  au  moment  de  la  restitution  de  l'oxygène.  En  ce  qui  concerne 
la  période  d'anoxybiose,  toutes  les  expériences  concordent  pour  montrer 
qu'après  2  à  5  heures  d'anoxybiose  à  des  températures  variant  entre  U  et  18" 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GEiNERALE.  253 

on  observe  toujours  une  diminution  considérable  du  glycogène  contenu  dans 
l'animal  total.  Par  rapport  à  la  (juantité  initiale,  la  diminution  atteint  de  9,4 
à  o0,7  %,  ces  chilïVes  étant,  bien  entendu,  calculés  sur  des  moyennes. 
Toutes  les  recherches  (au  nombre  de  15)  ont  donné  des  résultats  de  même 
sens.  Ce  résultat  confirme  celui  obtenu  dans  les  travaux  précédents  de  l'au- 
teur sur  le  Lombric.  Une  fois  atteint  ce  résultat  global,  l'auteur  passe  à 
l'étude  du  glycogène  hépatique  ;  on  voit  ainsi  que  le  glycogène  du  foie  se 
comporte  comme  celui  de  l'organisme  total.  Au  cours  de  la  restitution,  il  y  a 
augmentation  du  glycogène.  Des  onze  recherches  faites  sur  110  animaux  on 
trouve  les  valeurs  en  glycogène  suivantes  :  normaux  31  gr.  35;  après  l'anoxy- 
biose  26  gr.  015;  après  la  restitution  27  gr.  194.  Il  y  a  donc  une  diminution  de 
17  %  pendant  l'anoxybiose  et  une  augmentation  de  4,4  o/^  pendant  la  restitu- 
tion. Pour  expliquer  l'ensemble  de  ces  pliénomènes,  L.  émet  i'iiypothèse  sui- 
vante :  Au  cours  de  l'anoxybiose,  il  se  fait  une  hydrolyse  intense  du  glyco- 
gène ;  une  partie  du  sucre  ainsi  formé  est  transformée  au  cours  des  pro- 
cessus anoxy biotiques  d'une  manière  inconnue.  Une  partie  peut  cependant 
rester  à  l'état  de  sucre  et  être  à  nouveau  transformée  en  glycogène  pendant 
la  restitution  survenant  3  à  5  heures  après  le  début  de  l'anoxybiose.  — 
E.  Terroine. 

Babak  (E.).  —  Sur  les  mécanisnips  respiratoires  provisoires  des  embryons 
de  poissons.  —  11  existe  chez  divers  embryons  de  poissons  une  respiration 
provisoire  avant  l'apparition  de  la  respiration  branchiale.  C'est  à  l'aide  de 
mouvements  spéciaux  que  les  embryons  cherchent  à  renouveler  le  milieu 
environnant.  L'énergie  et  la  fréquence  de  ces  mouvements  sont  d'autant 
plus  grandes  que  l'eau  contient  moins  d'air.  Le  caractère  de  ces  mouve- 
ments diffère  suivant  l'espèce.  L'.l cara  cœrideopunctata  exécute  de  vifs 
mouvements  de  la  queue.  Chez  V Ilaplochilus  Chaperi  on  observe  un  balan- 
cement des  nageoires  antérieures.  Chez  certains  poissons  immobiles  comme 
chez  le  Barbus  concltonius  les  échanges  gazeux  sont  favorisés  par  une  accé- 
lération de  l'activité  cardiaque  provoquée  par  leur  immersion  dans  un  mi- 
lieu mal  aéré.  —  M.  Mendelssohn. 

"Wesenberg-Lund.  —  Sur  la  respiration  des  insectes  aquatiques  respirant 
Vair,  qui  hibernent  sous  la  glace,  en  particulier  des  Dytiques  et  des  Punaises 
d'eau.  —  "W.-Li.  s'est  posé  la  question  de  savoir  comment  s'accomplissait  la 
fonction  respiratoire  des  Dytiques,  Hydrophiles  et  Punaises  d'eau  lorsqu'ils  sont 
séparés  de  l'air  par  une  continue  couche  de  glace,  en  hiver,  ces  espèces  étant 
de  celles  qui,  en  été,  ne  peuvent  pas  supporter  la  privation  d'air  au  delà  de 
quelques  minutes,  et  qui  ne  possèdent  d'autres  modes  de  respiration  que 
celui  du  système  des  trachées  ouvert,  métapneustique.  11  a  constaté  que, 
pendant  les  premiers  mois  de  l'hiver,  tant  qu'il  y  a  sous  la  glace  des  plantes 
vertes  soumises  à  des  radiations  solaires,  ces  plantes  fournissent  de  l'oxygène 
sous  forme  de  bulles  bien  visibles  qui  peuvent  suffire  à  la  respiration  des 
insectes.  Mais  plus  tard,  quand  les  plantes  sont  mortes,  les  insectes  passent 
dans  une  condition  de  vie  ralentie,  un  état  d'engourdissement  dû  au  froid. 
—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Buytendijk  (F.  J.  J.).  —  Les  échanges  gazeux  des  chrysalides  de  lépi- 
doptères. —  Par  l'analyse  des  gaz  contenus  dans  des  tubes  où  respiraient  des 
chrysalides  de  diverses  espèces  de  papillons  tant  exotiques  qu'indigènes,  B. 
est  arrivé  à  constater  que  la  production  d'acide  carbonique  continuait  même 
si  l'atmosphère  où  se  trouvaient  les  chrysalides  contenait  d'assez  grandes 


254  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

quantités  de  ce  gaz  (6  à  IG  %).  Les  résultats  ainsi  obtenus  par  B.  sont  en 
contradiction  avec  ceux  publiés  par  la  comtesse  de  Linden  (voy.  .4»?*..  bioL, 
XI,  202;  XII,  232)  et  confirment,  d'autre  part,  les  faits  rapportés  par  Dubois 
et  Couvreur  et  par  Th.  v.  Buucke  (voy.  Ann.  hiol..  XIII,  232;  XIV,  237).  A 
remarquer  que  les  espèces  qui  ont  l'habitude  d'entourer  leurs  chrysalides 
d'un  cocon  semblent  présenter  des  échanges  gazeux  inférieurs,  alors  même 
qu'on  a  pris  soin  d'enlever  cette  enveloppe.  —  J.  Strohl. 

Lutz  (C).  —  Rechercher  sur  les  stigmates  excitables.  —  L'auteur  étudie 
l'influence  sur  les  stigmates  excitables  de  Mimulus  divers  des  actions  méca- 
niques et  cliimiques,  recherche  le  résultat  d'excitations  répétées,  explique 
les  mouvements  de  courbure  du  stigmate  par  une  chute  rapide  de  la  pression 
osmotique,  accompagnée  d'une  diminution  de  volume,  enfin  étudie  l'excita- 
tion du  stigmate  par  le  pollen.  —  F.  Moreau. 

«)Bohn  (Georges).  — Sur  les  (''changes  gazeux  des  Etoiles  de  mer.  —  La 
consommation  d'oxygène  est  maxima  dans  une  eau  riche  en  ce  gaz  et  à  l'obs- 
curité, elle  diminue  dans  une  eau  riche  en  acide  carbonique  et  à  la  lumière. 
Il  arrive  même  que,  dans  cette  dernière,  la  quantité  d'oxygène  augmente, 
comme  si,  sous  l'influence  de  la  lumière,  l'Astérie  décomposait  l'acide  car- 
bonique et  dégageait  de  l'oxygène.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Freederichsz  ^W.).  —  Rôle  physiologique  de  la  catalase.  —  Partant  du 
principe  que  la  respiration  équivaut  à  un  phénomène  d'oxydation,  F.  en  a 
conclu  que  la  catalase  devait  augmenter  chez  les  plantes  qui  respirent  le 
plus,  et  diminuer  au  contraire  avec  le  ralentissement  de  la  respiration  ;  ses 
expériences  ont  confirmé  cette  manière  de  voir,  en  démontrant  que  chez 
les  plantes  privées  d'oxygène  la  catalase  diminuait,  tandis  qu'elle  augmen- 
tait lorsqu'on  renforce  la  dose  d'oxygène,  lorsqu'il  y  a  intoxication  ou  aug- 
mentation de  la  température.  —  M.  Boubier. 

Kostytsche"w  (S.  von).  —  Recherches  de  chimie  physiologique  sur  la  res- 
piration végétale.  —  La  théorie  de  l'auto-oxydation  Bach-Engler  admet  que 
l'oxygène  moléculaire  se  fixe  sur  des  substances  oxydables  ou  auto-oxyda- 
teurs  avec  formation  de  peroxydes;  ces  peroxydes  sont  capables  d'oxyder  cer- 
tains corps  on  accepteurs  et  même  des  substances  qui  ne  sont  pas  oxydables 
par  l'oxygène  moléculaire.  D'après  la  terminologie  appliquée  par  Luther  et 
ScHiLOW  aux  réactions  couplées  d'oxydation  et  de  réduction,  on  doit  désigner 
l'oxygène  moléculaire  comme  acteur  et  l'auto-oxydateur  comme  inducteur. 
Les  oxydations  physiologiques  ne  sont  autre  chose  qu'un  système  de  réac- 
tions couplées.  L'oxygène  moléculaire  ne  peut  être  absorbé  que  par  des  auto- 
oxydateurs  avec  formation  de  peroxydes.  L'auteur  propose  de  limiter  le  nom 
d'oxydases  aux  auto-oxydateurs  végétaux.  Bach  et  ChioDAT  ont  signalé  dans 
les  tissus  végétaux  les  peroxydes  formés  par  les  auto-oxydateurs  et  les  ont 
nommés  oxygénases.  Ils  ont  aussi  établi  que  le  pouvoir  oxydant  des  oxygé- 
nases  était  élevé  i)ar  des  inducteurs  organiques,  les  peroxydascs.  Les  agents 
d'oxydation  des  plantes  ne  sont  pas  en  état  d'attaquer  directement  le  sucre; 
aussi  l'auteur  croit  que  sous  l'influence  d'une  zymase  les  sucres  fermen- 
tesciblessont  transformés  en  accepteurs  facilement  oxydables;  mais  il  reste  à 
déterminer  si  la  combustion  porte  sur  l'alcool  éthylique,  produit  ultime  de  la 
fermentation,  ou  sur  les  produits  intermédiaires  de  cette  fermentation.  Ses 
recherches  lui  ont  montré  que  ce  sont  les  produits  intermédiaires  de  la 
fermentation  alcoolique  qui  sont  brûlés  dans  la  respiration  normale;  celle- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  255 

ci  est  préparée  par  la  fermentation,  mais  la  décomposition  du  sucre  ne  va 
pas  jusqu'à  la  formation  d'alcool  et  de  C0-.  Le  processus  complexe  de  la 
respiration  consiste  essentiellement  en  phénomènes  primaires  et  secondaires. 
Les  phénomènes  primaires  consistent  dans  la  dislocation  du  sucre  par  la 
zymase  et  dans  l'absorption  d'oxygène  sous  forme  de  peroxyde.  Les  phéno- 
mènes secondaires  consistent  dans  l'oxydation  totale  des  produits  de  la  dislo- 
cation primaire  du  sucre  par  l'oxygène  actif  du  peroxyde.  Les  peroxydases 
jouent  un  rôle  important  en  élevant  le  pouvoir  oxydant  dos  peroxydes.  Il  en 
résulteque  l'absorption  d'oxygène  n'est  qu'une  phase  préliminaire  de  la  respi- 
ration et  ne  peut  servir  de  mesure  à  l'énergie  du  phénomène.  Beaucoup  de 
processus  d'oxydation  et  de  réduction  ne  produisent  pas  une  combustion  di- 
recte des  réserves.  Ainsi  Palladin  a  trouvé  dans  des  sucs  de  plantes  des 
substances  qu'il  désigne  comme  phytohématines  et  qui  sont  analogues  à 
l'hémochromogène  du  sang  ;  elles  ne  peuvent  être  oxydées  que  par  l'oxygène 
actif.  Les  chromogènes  oxydés  servent,  comme  l'oxyhémoglobine,  de  réserves 
d'oxygène.  On  ne  sait  rien  sur  la  nature  des  produits  intermédiaires  de  la 
fermentation  brûlés  par  la  respiration.  L'auteur  montre  ensuite  que  le  dé- 
gagement d'hydrogène  que  l'on  observe  dans  des  plantes  renfermant  de  la 
mannite  est  due  à  une  fermentation  bactérienne.  —  F.  Péciioutre. 

Linsbauer  (K.).  —  Etude  anatomique  et  physiologique  de  V épidémie  et 
du  système  ai'-rifèrc  des  BroDiéliacées.  —  L'auteur  décrit  et  figure  une  série 
de  particularités  anatomiques  des  cellules  épidermiqucs  et  stomatiques  des 
Broméliacées  (épaississements  locaux  des  membranes,  contours  sinueux  des 
cellules  épidermiques,  présence  d'un  corps  siliceux  chez  la  plupart  d'entre 
elles,  etc.).  Chez  certaines  espèces,  le  tissu  épidermique  présente  une  division 
du  travail  physiologique  très  accentuée  :  grâce  à  sa  forte  cuticularisation, 
l'épiderme  proprement  dit  entrave  la  perte  d'eau  par  transpiration,  l'hypo- 
derme  lignifié  fonctionne  comme  appareil  mécanique,  tandis  que  les  cellules 
sous-jacentes  jouent  le  rôle  d'organes  de  réserve  aquifère.  Les  stomates 
sont  constitués,  outre  les  cellules  stomatiques  proprement  dites,  par  plu- 
sieurs cellules  annexes  dont  les  unes  jouent  un  rôle  dans  l'ouverture  ou  la 
fermeture  de  ces  organes,  tandis  que  les  autres  accomplissent  plutôt  ime 
fonction  mécanique  et  empêchent  que  le  fonctionnement  régulier  des  sto- 
mates soit  entravé  par  les  contractions  du  tissu  aquifère  sous-jacent,  con- 
tractions provoquées  par  les  variations  de  turgescence  dont  il  est  le  siège. 
Le  tissu  aérifère  est  constitué  dans  plusieurs  cas  par  un  réseau  de  canaux 
parallèles  aux  faisceaux  fibro-vasculaires  et  qui  sont  sans  communication 
directe  avec  les  stomates.  Cette  disposition  permet  à  la  plante  de  réduire  sa 
transpiration  alors  même  que  les  stomates  sont  ouverts  et  assurent  une 
pénétration  facile  du  CO'-^.  D'une  façon  générale,  le  système  aérifère  des 
Broméliacées  fonctionne  à  la  fois  comme  réservoir  pour  les  gaz  et  comme  ap- 
pareil régulateur  des  échanges  gazeux.  —  P.  Jaccard. 

Blackman  (F.  F.).  —  Les  problèmes  de  la  biochimie  de  la  respiration  chez 
les  Plantes.  —  Cette  question  soulève  trois  problèmes  principaux  :  1°  Quelle 
est  la  nature  des  réactions  chimiques  qui  constituent  la  respiration?  2"  Dans 
quelles  mesures  la  respiration  est-elle  conforme  aux  lois  de  la  chimie  géné- 
rale, en  ce  qui  concerne  la  vitesse  de  la  réaction,  les  coefficients  de  tempé- 
rature, la  masse  des  substances  réagissantes,  l'influence  des  catalyseurs  ou 
substances  voisines?  :>  Quelle  influence  exerce  sur  la  réaction  le  milieu  où 
elle  se  produit,  c'est-à-dire  le  protoplasma  cellulaire?  En  ce  qui  concerne  le 
premier  point,  on  sait  aujourd'hui  que  les  réactions  qui  se  produisent  dans 


25G  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  respiration  sont  très  complexes,  les  unes  étant  anaérobies  et  les  autres 
aérobies;  on  n'est  pas  fixé  sur  la  nature  du  combustible  et  des  agents 
d'oxydation  interviennent,  les  uns  étant  des  enzymes,  c'est-à-dire  des  oxy- 
dases,  et  les  auti-es,  des  véhicules  de  l'oxygène.  Le  second  point  soulève  des 
questions  diverses,  influence  de  la  température,  influence  de  la  concentra- 
tion des  substances  réagissantes,  oxygène,  catalyseurs  protoplasmiques  et 
sucre.  L'auteur  croit  que  dans  la  respiration  il  y  a  deux  fonctions,  une  res])ira- 
tion  protoplasmique  faible,  qui  ne  peut  être  supprimée  sans  amener  la  mort, 
et  une  respiration  fluctuante  qui  oscille  avec  la  quantité  de  sucre  et  qui  peut 
être  abolie  par  l'inanition.  En  ce  qui  concerne  le  troisième  problème,  le  pro- 
toplasma doit  être  considéré  comme  une  structure  alvéolaire  de  colloïdes  à 
parois  semi-perméables;  toutes  les  causes  qui  altèrent  sa  perméabilité  interne 
retentissent  sur  la  grandeur  de  la- respiration.  —  F.  Péciioutre. 

a)  Zaleski  ("W.).  —  Contribution  à  Vétudc  des  ferments  respiratoires  des 
phmtes.  I  et  II.  —  L  Conformément  aux  résultats  obtenus  jiar  Palladin,  l'au- 
teur conclut  que  le  mode  d'extraction  et  la  nature  des  solvants  utilisés  joue  un 
rôle  important  dans  l'étude  des  ferments  respiratoires  et  dans  leur  isolement. 
L'action  nuisible  de  certaines  substances  dépend  davantage,  semble-t-il,  de 
leur  solubilité  dans  l'eau  que  de  leur  action  solubilisante  vis-à-vis  des 
lipoïdes.  Les  meilleurs  résultats  ont  été  obtenus  avec  l'éther. 

IL  Certains  organes  végétaux  possédant  une  grande  énergie  respiratoire 
(plantules,  bourgeons,  jeunes  feuilles),  lorsque  leur  structure  anatomique  est 
détruite,  ne  manifestent  plus  qu'un  dégagement  de  CO2  faible  et  même  nul  ; 
par  contre,  les  graines  de  diverses  légumineuses  (pois,  lupins),  durant  les 
premiers  jours  de  la  germination,  ainsi  que  leurs  cotylédons  et  leur  endo- 
sperme  pris  isolément,  lorsqu'ils  sont  écrasés  et  broyés,  dégagent  une  plus 
grande  quantité  de  CO2.  Comme  ce  dégagement  de  CO»  est  important,  dure 
plusieurs  jours  et  qu'il  s'affaiblit  dans  l'hydrogène,  il  ne  saurait  s'effectuer 
aux  dépens  de  réserves  de  ce  gaz  qui  seraient  contenues  dans  les  tissus 
broyés.  II  s'explique  plutôt  par  la  part  prépondérante  que  prennent  les 
enzymes  anaérobies  après  la  mort  des  organes  mis  en  expérience.  D'une 
façon  générale,  plus  la  respiration  anaérobe  d'une  plante  est  accusée,  plus 
sera  faible,  après  sa  mort,  son  dégagement  d'acide  carbonique.  —  P. 
Jaccard. 

y)  Assimilation  et  désassimilation,  absorption.  —  Fonction  cldoro- 
phyl  tienne. 

a)  Pûtter  (A.).  —  Les  surfaces  actives  et  les  fonctions  des  organes.  —  Tra- 
vail important,  mais  trop  étendu  pour  être  analysé.  Diverses  considérations 
tliéoriques  très  intéressantes  à  voir  dans  l'original.  L'auteur  démontre  que  la 
fonction  d"un  organe  ne  dépend  pas  de  sa  masse,  mais  de  sa  surface  active, 
c'est-à-dire  de  l'étendue  des  surfaces  cellulaires  par  lesquelles  se  font  les 
échanges.  L'auteur  évalue  l'étendue  des  surfaces  des  différentes  glandes  et 
rapporte  l'activité  de  la  glande  à  l'unité  de  la  surface  sécrétante.  —  M.  MeiN- 

DELSSOHN. 

Gigan  (A.).  —  Influence  de  l'ingestion  d'aliments  sur  les  échanges  gazeux 
et  énergétiques.  —  L'auteur  étudie  sur  l'homme  l'effet  de  l'ingestion  de  divers 
aliments  sur  les  échanges.  Pour  cela  il  établit  d'abord  la  valeur  des  échanges 
à  l'état  de  jeune  pendant  le  repos  musculaire;  il  obtient  ainsi  leur  valeur 
l)0ur  le  métabolisme  fondamental  (Grundunisatz)  ;  pour  un  homme  de  70  kg., 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  257 

G.  trouve  qu'il  s'agit  d'une  valeur  de  22,5  calories  par  kgr.  et  par  heure  (les 
recherches  de  Magnus-Levy  donnaient  20,0  ;  celles  de  Staeiielin  20,0).  Ceci 
étant  fait,  on  fait  ingérer  des  quantités  variées  de  caséine,  de  dextrose  ou  de 
graisse.  On  observe  alors  les  faits  suivants. 

I.'  Ingestion  d'albumine  (raséine).  —  L'ingestion  de  caséine,  même  en 
petites  quantités  chez  un  homme  à  l'état  de  repos  musculaire,  provoque  une 
élévation  marquée  des  échanges  gazeux  et  énergétiques.  Si  la  caséine  est 
ingérée  par  petites  doses  et  à  intervalles  réguliers,  l'excrétion  de  ÇO2  se 
maintient  pendant  plusieurs  heures  à  un  taux  élevé. 

Pour  une  ingestion  faite  en  une  fois,  l'augmentation  des  échanges  croît 
avec  la  dose.  L'échange  énergétique  total  augmente  ici,  par  rapport  à  l'état 
initial,  de  7,7  %  pour  50  gr.  de  caséine,  de  13  %  pour  100  gr.,  de  24  pour 
150  gr.,  de  25,5  pour  200  gr.  Pour  ce  qui  regarde  l'excrétion  en  CO2  et  l'ab- 
sorption de  Oo,  on  constate  que,  lorsque  l'ingestion  de  caséine  varie  dans  le 
rapport  1  :  2  :  3  :  4,  la  production  de  CO2  varie  dans  le  rapport  1  :  4  :  8  :  12 
et  l'absorption  de  O2  dans  le  rapport  1  :  3  :  B  :  9.  La  durée  de  l'augmentation 
d'intensité  des  échanges  gazeux  augmente  également  avec  les  quantités  ingé- 
rées. L'augmentation  des  échanges  doit  être  attribuée  principalement  sinon 
exclusivement  à  la  combustion  protéique  et  aux  processus  intermédiaires 
qu'elle  conditionne  ;  les  valeurs  de  combustion  des  graisses  et  des  hydrates 
de  carbone  ne  sont,  en  effet,  pas  sensiblement  modifiées. 

II.  Ingestion  (V hydrate  de  carbone  {glucose).  —  L'ingestion  de  dextrose 
augmente  nettement  l'échange  gazeux.  La  grandeur  de  l'excrétion  de  CO2 
croît  d'une  manière  sensiblement  proportionnelle  à  la  quantité  de  glucose 
ingérée  ;  cela  jusqu'à  la  dose  de  150  gr.  L'excrétion  urinaire  de  l'azote  et  de 
l'acide  phosphorique  n'est  pas  modifiée  par  les  ingestions  de  dextrose. 

m.  Ingestion  de  graisse  {huile  d'olive).  —  L'ingestion  de  graisse,  qu'elle 
soit  faite  en  une  fois  ou  plusieurs  ou  qu'elle  atteigne  de  grosses  doses,  ne 
provoque  aucune  élévation  de  l'excrétion  de  CO2.  Pour  une  ingestion  de 
50  gr.,  on  observe  un  abaissement  de  l'excrétion  de  CO2  et  de  l'absorption 
de  02-  Le  quotient  respiratoire  s'abaisse.  On  observe  en  outre  une  diminu- 
tion marquée  de  l'excrétion  azotée  urinaire. 

IV.  Ingestion  simultanée  de  glucose  et  de  caséine.  —  Lors  de  l'ingestion 
simultanée  de  dextrose  et  de  caséine,  on  constate  une  élévation  de  l'excré- 
tion de  CO2  plus  importante  que  la  somme  des  élévations  obtenues  par 
ingestions  séparées.  Le  quotient  respiratoire  se  maintient  toujours  plus  bas 
qu'à  l'état  de  jeûne.  L'excrétion  azotée  urinaire  n'est  pas  modifiée  par 
l'adjonction  de  glucose  à  la  caséine.  —  E.  Teîîroine. 

Marie  (A.)  et  Donnadieu  (A.).  —  Leucogénèse  et  épithélium  intestinal. 
—  L'assimilation  digestive  se  fait  par  l'intermédiaire  de  plasmodes  (leu- 
cocytes) chargés  de  substances  albuminoïdes  et  de  la  graisse  des  aliments, 
qui  pénétrent  dans  l'organisme  par  la  voie  des  chilifères  des  villosités.  Ces 
leucocytes  sont  engendrés  par  les  cellules  de  Tépithélium  intestinal,  aux- 
quelles est  dévolue  fondamentalement  la  fonction  assimilatrice.  Mais  sur  le 
mode  histologique  de  cette  dérivation  les  auteurs  restent  muets,  ce  qui  laisse 
entière  l'hypothèse  d'après  laquelle  ces  leucocytes  seraient  accourus  de  loin 
pour  accomi)lir  leur  fonction,  et  n'auraient  aucun  rapport  génétique  avec 
l'épithélium  intestinal.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Grafe  (E.)  et  Graham  (D.).  —  Sur  la  capacité  d'adaptation  de  l'orga- 
nisme à  une  alimentation  surabondante.  — •  Etudes  des  combustions  sur  un 
chien  soumis  à  différents  régimes  alimentaires.  Les  périodes  expérimentales 

l'année   niOLOGIQUE,    XVI.    1911.  17 


258  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sont  les  suivantes  :  21  jours  d'inanition  avec  eau;  79  jours  d'alimentation 
surabondante  atteignant  plus  de  1.421  calories  par  jour  pendant  les  7  pre- 
miers jours,  de  1.757  dans  les  29  jours  suivants,  de  836  dans  les  11  jours 
suivants  ;  puis  réduction  à  297  calories  pendant  19  jours,  à  60  calories  pendant 
10  jours;  enfin  10  jours  d'inanition.  L'alimentation  est  surtout  riche  en 
graisses  et  en  protéiques. 

Pendant  l'inanition  du  début,  l'animal  a  perdu  5  kgr.;  il  les  regagne  au  dé- 
but de  la  suralimentation.  Une  fois  ce  résultat  atteint,  malgré  l'apport  énorme 
de  nourriture  qui  atteint  en  moyenne  210  %  du  besoin  nécessaire  et  bien 
qu'il  y  ait  une  forte  rétention  azotée,  le  poids  de  l'animal  qui  subit  de  faibles 
oscillations,  reste  constant.  Cependant  il  n'y  a  ni  perte  d'eau  de  l'organisme, 
ni  consommation  augmentée  par  travail,  l'animal  restant  toujours  au  repos. 
Les  recherches  faites  sur  les  échanges  respiratoires  montrent  qu'en  fait  il  y 
a  augmentation  considérable  des  combustions.  Ces  faits  tendraient  donc  à 
faire  admettre  l'existence  d'une  consommation  de  luxe.  —  E.  Terroine. 

a)  Rosemann  (R.).  —  Contribul ions  à  la  physiologie  de  la  digestion.  III. 
La  sécrétion  gaslriqiie  lors  de  la  diminution  de  la  teneur  en  cJilore  du  corps.  — 
On  prend  des  chiens  soumis  à  xme  alimentation  très  pauvre  en  chlore;  à 
l'aide  d'une  fistule  œsophagienne,  on  administre  des  repas  fictifs  et  l'on  étu- 
die la  sécrétion  gastrique  ainsi  provoquée.  Sur  l'animal  normal  on  constate  — ■ 
pour  une  alimentation  déterminée  —  une  sécrétion  qui  atteint  200  à  260  cm^ 
par  heure  ;  après  10  jours  de  jeûne,  la  sécrétion  n'est  plus  que  de  128  cm-^ 
par  heure.  Or,  ce  résultat  n'est  pas  le  fait  de  la  diminution  de  l'eau  et  du 
chlore  dans  l'organisme  ;  en  effet,  après  un  jeûne  prolongé,  la  sécrétion 
reste  toujours  beaucoup  au-dessous  de  la  normale,  même  après  ingestion 
abondante  d'eau  et  de  sel.  Au  cours  de  l'inanition,  on  observe  également 
d'importantes  variations  qualitatives  du  suc  gastrique;  il  y  a  diminution  du 
chlore  total,  qui  porte  surtout  sur  le  chlore  de  l'acide  chlorhydique.  Au  cours 
de  l'inanition  on  ol)serve  une  diminution  du  chlore  total  de  l'organisme  ;  la 
valeur  du  chlore  n'atteint  plus,  après  10  jours  de  jeûne,  que  82,5  %  de  la 
valeur  normale.  Pour  un  appauvrissement  en  chlore  plus  considérable,  la 
sécrétion  finit  par  s'arrêter  en  totalité.  —  E.  Terroine. 

b)  Rosemann  (R.).  —  Contributions  à  la  physiologie  de  la  digestion.  IV. 
Sur  la  teneur  en  chlore  tot(dde  l'organisation  après  une  alimc7italion  riche  en 
chlore.  —  L'auteur  a  montré  dans  un  mémoire  antérieur  que,  chez  l'animal 
normal  (chien),  la  teneur  en  chlore  total  représentait  0,112  %  du  poids  de 
l'organisme.  Chez  un  premier  animal,  on  trouve,  après  une  alimentation  de 
viande  et  de  gâteaux  pour  chiens  additionnée  de  quantités  assez  abondantes 
de  chlorure  de  sodium,  une  teneur  en  Cl  total  représentant  0,130  %  du  poids 
total  de  l'animal.  Le  second  chien  soumis  à  un  régime  à  peu  près  analogue 
présente  0,167  %  Cl.  —  E.  Terroine. 

c)  Rosemann  (R.).  —  Contributions  à  la  physiologie  de  la  digestion.  V. 
Teneur  en  chlore  total  du  fœtus  humain.  —  Un  fœtus  humain  de  111  gr.  et  de 
18  cm.  de  long  présente  une  teneur  en  chlore  total  de  0,252  %.  —  E.  Terroine. 

Trampedach  (G.).  —  Baie  et  digestion  gastrique;  teneur  en  pepsine  de  la 
raie.  —  L'extirpation  de  la  rate  n'exerce  aucune  influence  sur  l'activité 
digestive  de  l'estomac.  Après  l'extirpation  de  la  rate,  on  observe  toujours  de 
la  lympliocytose,  mais  il  n'y  a  aucun  parallélisme  entre  cette  lymphocytose 
et  la  sécrétion  de  la  pepsine  dans  l'estomac.  Les  macérations  de  rate  hyper- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  259 

hémiées  ne  contiennent  ni  pepsine,  ni  pepsinogène.  L'action  dissolvante,  vis- 
à-vis  de  la  fibrine,  des  macérations  acides  de  rate  doit  être  rapportée  à 
l'acide.  —  E.  Terroine. 

London  (F.  S.)  et  Krym  (R.  S.).  —  Sur  Vadaptation  spéci/ique  des  sucs 
digestifs.  IV.  La  teneur  relative  enferment  du  chijme  intestinal  lors  d'alimen- 
tations différentes.  —  II  est  impossible  de  mettre  en  évidence  la  prédomi- 
nance d'une  action  diastasique  adaptée  à  une  nourriture  qui  contient  en 
excès  une  catégorie  d'aliments.  Un  point  curieux  est  l'augmentation  sensi- 
ble de  la  lipase  lors  d'une  alimentation  contenant  uniquement  des  protéi- 
ques.   —  E.  Terroine. 

London  (E.  S.)  et  Solowjew  (S.  K.).  —  L'action  du  suc  enté  ri  que  sur  les 
produits  de  digestion  d'albumines  variées  en  dehors  de  l' intestin.  —  Du  chyme 
recueilli  par  fistule,  bouilli  et  neutralisé,  est  additionné  de  suc  intestinal  et 
l'on  suit  la  digestion  par  la  formoltitration.  On  constate  ainsi  que  le  suc 
seul  ne  peut  déterminer  la  libération  de  tous  les  groupements  ])eptides  d'au- 
cune albumine.  Le  degré  de  dégradation  classe  les  albumines  dans  l'ordre 
croissant  suivant  :  élastine,  caséine,  gliadine,  viande  de  cheval,  gélatine, 
sérumalbumine  de  cheval.  —  E.  Terroine. 

c/)Mendel  (L.  B.)  et  Fine  (M.  S.).  — Éludes  de  nutrition  :  I.  L'utilisation 
des  protéiqnes  du  blé.  —  Dans  les  recherches  sur  le  métabolisme,  si  l'on 
veut  étudier  l'influence  sur  le  métabolisme  azoté  de  la  substitution  d'une 
protéique  à  un  autre,  il  faut  avant  tout  s'assurer  qu'un  facteur  initial,  à 
savoir  la  différence  de  digestibilité,  n'intervient  pas.  C'est  afin  d'éliminer 
ce  facteur  que  M.  et  F.  étudient  tout  d'abord  la  digestibilité  et  l'absorption 
de  substances  protéiques  extraites  du  blé  :  la  glidine  (préparation  commer- 
ciale), le  gluten,  la  gluténine  et  la  gliadine. 

L'étude  est  faite  de  la  manière  suivante  :  on  administre  à  un  chien  ou  à 
un  homme  une  nourriture  mixte  —  protéiques  sous  forme  de  viande, 
graisses  et  hydrates  de  carbone,  —  puis  on  remplace  partiellement 
la  viande  par  une  quantité  correspondante  de  la  protéique  végétale  étudiée 
et  l'on  recherche  ce  que  devient  le  rejet  de  l'azote  dans  les  fèces.  Ces  expé- 
riences montrent  que  les  4  protéiques  végétales  étudiées  sont  aussi  bien 
digérées  et  absorbées  que  la  viande  fraîche.  —  E.  Terroine. 

6)  Mendel  (L.  B.)  et  Fine  (M.  S.).  —  Etudes  de  nutrition.  II  L'utilisation 
des  protéiques  de  Forge.  —  Des  expériences  faites  dans  les  mêmes  conditions 
que  les  précédentes  montrent  que  les  substances  protéiques  de  l'orge  sont 
presque  entièrement  utilisées.  Ainsi,  tandis  que  l'utilisation  moyenne  de 
l'azote  de  la  viande  atteint  91  %,  celle  des  protéiques  de  l'orge  est 
de  85,2  9é.  —  E.  Terroine. 

e)  Mendel  (L.  B.)  etFine  (M.  S.).  —  Études  de  nutrition  :  ///.  L'utilisation 
des  protéiques  du  maïs.  —  Les  protéiques  du  maïs  sont  un  peu  moins  bien 
digérées  que  celles  de  la  viande.  Il  se  peut  toutefois  que  la  différence  soit 
due  à  la  présence  de  résidus  cellulaires  dans  la  préparation  employée.  — 
E.  Terroine. 

d)  Mendel  (L.  B.)  etFine  (M.  S.).  —  Études  de  nutrition.  IV.  L'utilisation 
des  protéiques  des  légumineuses.  —  Les  protéiques  des  légumineuses  sont 
relativement  moins  bien  utilisées  que  celles  des  céréales;  l'étude  ayantporté 


200  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sur  la  protéine  de  haricots,  la  phaséoline  et  une  globuline  du  pois.  Probable- 
ment doit-on  en  partie  expliquer  ces  résultats  par  la  présence  de  débris  de 
cellulose.  —  E.  Terroine. 

a)  Slyke  (D.  D.  Van) et  "White  (G.  F.).  —  Digestion  protéique  dans  l'es- 
tomac et  l'intestin  de  la  )-oussette.  —  La  durée  complète  de  la  digestion 
atteint  chez  la  roussette  2  à  3  jours.  Bien  que  le  processus  présente  des 
différences  individuelles  assez  étendues,  on  peut  cependant  en  tracer  les 
traits  généraux. 

Pendant  les  6  premières  heures,  on  observe  dans  l'estomac  une  disso- 
lution et  une  absorption  d'une  quantité  importante  des  protéiques  coagu- 
lées. A  ce  moment,  il  ne  passe  presque  rien  dans  l'intestin,  qui  contient  à 
peine  plus  de  substances  azotées  que  chez  l'animal  au  jeûne.  Dans  un  cas 
on  constate,  par  exemple  :  447  ^  de  l'azote  ingéré  sont  restés  non  dissous 
dans  l'estomac,  220  %  sont  restés  dans  l'estomac  en  solution,  7  %  sont  passés 
dans  l'intestin;  l'absorption  a  donc  été  vraisemblablement  d'au  moins  25  %. 
Pendant  la  période  qui  s'étend  entre  la  6"^  et  la  12"  heure,  le  fait  le 
plus  important  est  le  passage  du  contenu  gastrique  —  solide  et  liquide  — 
dans  l'intestin  et  l'hydrolyse  progressive  des  peptones  préalablement  for- 
mées. A  ce  moment  l'intestin  contient  de  30  à  45  ^  de  l'azote  présent  dans 
le  tube  digestif.  La  peptone  de  l'estomac  est  amenée  au  stade  tripeptide. 

A  la  fin  de  la  24«  heure,  40  à  70  %  de  l'azote  ont  disparu;  celui  qui  reste 
est  en  solution  à  raison  de  65  à  85  %,  et  cela  aussi  bien  dans  l'estomac  que 
dans  l'intestin.  Dans  l'estomac  on  en  est  à  un  stade  intermédiaire  entre  di- 
et  tripeptide.  Il  est  probable  que  la  digestion  gastrique  ne  va  pas  plus 
loin. 

Pendant  les  24  heures  qui  suivent,  14  %  seulement  de  l'azote  restent 
dans  le  tube  digestif.  Cependant  le  clivage  des  peptones  qui  restent  n'a 
pas  avancé. 

Après  3  jours,  solution  et  absorption  sont  complètes  dans  un  cas,  10  % 
restent  encore  dans  un  autre. 

Fait  à  noter  :  l'urée  est  toujours  présente  dans  le  tube  digestif;  elle  pro- 
vient de  la  bile  qui  contient  72  '-/r.  de  son  azote  à  l'état  d'urée.  Il  est  évident 
que,  chez  cet  animal,  le  foie  partage  avec  le  rein  la  fonction  d'excréter 
l'urée. 

Et  maintenant,  notons  les  différences  et  les  points  de  comparaison  des 
processus  observés  cliez  le  poisson  avec  ceux  étudiés  chez  les  mammifères 
carnivores.  Le  point  le  plus  important  est  dans  la  durée  très  lente  de  la 
digestion  :  SciiMiOT-MiiLLHEiM  observe  que  la  digestion  de  la  viande  chez 
riioméotherme  c.arnivore  a  atteint  95  %  en  12  heures.  Loxdon  et  Sivre 
observent  chez  le  cliien,  toujours  après  repas  de  viande,  que  la  moitié  de 
l'azote  ingéré  est  dans  le  duodénum  1  heure  après  l'ingestion,  l'estomac  est 
vide  au  bout  de  5  heures.  C'est  là  un  fait  qui  peut  être  dû  à  la  différence  de 
température  :  entre  le  poisson  étudié  et  le  chien  il  y  a  20"  de  différence.  — 
Chez  le  poisson  comme  chez  l'homéotherme  le  passage  dans  l'intestin  a  lieu 
après  peptonisation  partielle.  —  Enfin  il  paraît  probable  que  la  dégradation 
va  aussi  loin,  dans  l'intestin,  chez  le  poisson  que  chez  le  chien.  — 
E.  Tekroine. 

b)  Slyke  (D.  D.  "Van)  et  "White  (G.  F.).  —  La  relation  entre  la  diges- 
tibilite  des  protéiques  et  leur  rétention.  —  Les  expériences  portent  sur  le 
chien  dont  on  récolte  par  sondage  l'urine  3,  6,  9,  12  et  24  heures  après  le 
repas;  la  valeur  de  l'excrétion  azotée  est  considérée  comme  un  test  du  cours 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  201 

de  l'absorption  au  niveau  du  tube  dig-estif.  On  voit  ainsi  que  l'organisme  est 
inapte  à  retenir  les  substances  protéiques  les  plus  rapidement  digérées, 
pliénoméne  qui  doit  être  rapporté  au  moins  partiellement  à  une  absorption 
moins  complète.  D'autre  part,  l'absorption  a  lieu  sous  forme  de  produits  très 
dégradés,  et  d'après  Garri:l,Levene,  Meyer,  Manson,  ces  produits  sontmoins 
capables  de  maintenir  l'équilibre  azoté.  Il  semble  qu'il  existe  un  optimum  de 
vitesse  de  digestion  en  rapport  avec  une  assimilation  complète.  —  E.  Ter- 

ROINE. 

Abderhalden  (E.),  Klingemann  ("W.)  et  Pappenhusen  (Th.).  —  Dil- 
gradation  des  substances  protéiqiies  dans  le  tube  digestif  d'animaux  d'es- 
pèces di/férentes.  —  On  sait  que,  chez  le  chien,  le  contenu  ga,strique  ne 
contient  pas  d'acides  aminés  ;  l'apparition  des  acides  aminés  est  sous  la 
dépendance  de  la  présence  de  suc  pancréatique  et  de  suc  intestinal.  Les 
recherches  ont  même  pu  apporter  des  indications  suffisamment  précises 
sur  le  moment  de  la  libération  des  acides  aminés  :  nous  savons,  par 
exemple,  que  les  premiers  acides  libérés  sont  la  tyrosine  et  le  tryptophane. 
La  question  posée  aujourd'hui  est  de  savoir  si  les  mêmes  faits  s'observent 
chez  d'autres  espèces  animales.  On  étudie  pour  cela  le  contenu  intestinal 
et  le  contenu  gastrique  du  cliien,  du  bœuf,  du  mouton,  du  porc,  de  l'oie  et 
de  la  poule.  On  constate  que,  chez  tous  ces  animaux,  on  ne  trouve  pas 
d'acides  aminés  libres  ou  des  traces  seulement,  alors  que  ces  corps  se 
trouvent  en  abondance  dans  le  contenu  intestinal.  Dans  ce  contenu  on 
a  pu  isoler  les  acides  suivants  :  glycocolle,  alanine,  leucine,  acides 
aspartique  et  glutamique,  phénylalanine,  cystine  et  tyrosine.  Ainsi  donc 
les  processus  digestifs  sont  sensiblement  identiques  dans  toutes  les  espèces 
étudiées.—  E.  Terroine. 

Hoesslin  (H.  von)  et  Lesser  (E.  J.).  —  La  vitesse  de  dégradation  des 
albumines  du  corps  et  de  l'aliineiitalion.  —  Au  cours  de  l'inanition  prolongée, 
après  une  période  instable  de  début,  l'excrétion  azotée  quotidienne  reste 
constante;  si  l'on  fait  ingérer  à  des  chiens  ainsi  inanitiés  des  protéiques  en 
quantité  représentant  la  perte  quotidienne  d'azote,  on  constate  toujours  une 
élévation  de  l'excrétion  azotée,  et  cela  quel  que  soit  le  mode  d'ingestion  — 
n  une  fois  ou  par  portions.  Le  résultat  est  identique,  quelle  que  soit  la  na- 
ture des  protéiques  administrées,  qu'elles  proviennent  d'un  animal  de  même 
espèce  ou  d'espèces  différentes.  —  E.  Terroine. 

London  (E.  S.)  et  Rabinowitsch  (A.  G.).  —  Chimie  de  la  digestion  et  de 
la  résorption  dans  r organisme  animal.  XL.  Le  degré  de  la  dégradation  des 
différentes  .substances  protéiques  dans  la  lumière  du  tube  digestif.  —  Les  re- 
cherclies  portent  sur  la  dégradation  de  la  gélatine,  de  la  gliadine,  de  l'élas- 
téine,  de  l'ovalbumine,  de  la  caséine,  de  la  fibrine,  de  la  sérumalbumine  de 
cheval  et  de  chien,  de  la  viande  de  chien  et  de  cheval.  Par  des  fistules  faites 
à  différents  niveaux  du  tube  digestif  on  recueille  les  li([uides  qui  s'écoulent, 
on  les  soumet  à  l'analyse  et  on  détermine  les  peptides  libres  par  la  mé- 
thode Sôrensen.  Dans  l'estomac  on  observe  qu'il  n'y  a  jamais  qu'un  très 
faible  dédoublement  avec  libération  des  groupements  peptides  atteignant  en 
moyenne  5  %.  La  plupart  des  protéiques  —  ovalbumine,  sérumalbumine  — 
se  retrouvent  avec  très  peu  de  modifications.  La  dégradation  atteint  20  % 
dans  le  jéjunum  et  33  %  dans  l'iléon.  Les  albuminoïdes  les  })lus  faiblement 
attaquées,  et  cela  aussi  bien  dans  l'estomac  que  dans  l'intestin,  sont  la  glu- 
tine,  l'élastine  et  les  protéiques  végétales  telles  que  la  gliadine;  les  mieux 


262  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

digérées  sont  les  protéiques  de  la  viande  et  du  sang.  Il  n'y  a  aucune  différence 
sensible  qu'il  s'agisse  de  viande  ou  de  sang  d'animaux  de  même  espèce  ou 
d'espèce  différente.  —  E.  Terroi.ne. 

Krym  (R.  S.).  —  Chimie  de  la  digestion  et  de  la  résorption  dans  l'orr/a- 
nisme  animal.  XLI.  Digestion  d'une  nourritnre  mixte  chez  le  chien  et  chez 
Vhomnie.  —  Après  ingestion  en  une  fois  de  sa  ration  quotidienne  —  400  gr. 
viande,  100  gr.  amidon,  50  gr.  graisse  —  un  chien  rejette  par  une  fistule 
pratiquée  au.  début  du  jéjunum  environ  1.200  gr.  de  chyme.  La  sécrétion 
totale  des  sucs  digestifs  a  donc  été  de  800  gr.  environ;  c'est-à-dire  que,  pour 
1  gramme  de  substance  sèche  ingérée,  il  y  a  eu  4  grammes  de  sécrétions.  La 
résorption  du  chyme  est  très  rapide  pendant  les  premières  heures,  se  ra- 
lentit ensuite  pour  augmenter  à  nouveau  dans  la  période  terminale  de  la 
digestion. 

Au  cours  de  la  digestion,  on  peut  distinguer  deux  périodes  très  nettes  : 
dans  la  première  partie,  il  y  a  disparition  d'une  grande  partie  des  hydrates  de 
carbone  et  des  substances  azotées  ;  dans  la  seconde,  ce  sont  surtout  les  graisses 
(jui  sont  absorbées.  Si,  à  la  fin  de  l'expérience,  on  recherche  ce  que  contient 
l'estomac,  on  y  trouve  presque  exclusivement  des  corps  gras. 

Au  jjoint  de  vue  qualitatif,  l'analyse  du  chyme  jéjunal  donne  les  résultats 
suivants  :  la  moitié  à  peine  des  substances  azotées  sont  coagulables  par  la 
chaleur;  les  9/10  des  hydrates  de  carbone  sont  à  l'état  d'amidon;  les  graisses 
occupent  une  position  intermédiaire  ;  on  trouve  encore  77  %  dégraisses  neu- 
tres. Ces  faits  s'expliquent  par  l'action  du  suc  gastrique,  qui  commence  l'at- 
taque des  protéiques,  alors  que  la  digestion  des  hydrates  de  carbone  et  des 
graisses  n'a  lieu  que  dans  l'intestin. 

Des  recherches  analogues  furent  entreprises  sur  un  homme  jeune  pourvu 
d'une  fistule  iléale  située  à  1  mètre  du  caecum.  La  nourriture  qu'il  reçoit  est 
composée  de  200  gr.  de  viande  de  bœuf,  30  gr.  d'amidon  et  30  gr.  de  graisse 
de  porc.  On  constate  que  le  coefficient  de  sécrétion  par  rapport  à  la  sub- 
stance sèche  ingérée  est  beaucoup  plus  élevé  que'  chez  le  chien  (plus  de 
500  gr.  de  sucs  digestifs  pour  100  gr.  de  substance  sèche  alimentaire).  Dans 
le  chyme  on  trouve  à  peu  près  la  moitié  des  substances  azotées  coagulables 
par  la  chaleur  et  presque  autant  d'amidon  non  transformé.  —  E.  Terroine. 

"Wimmer  (M.).—  Dans  quelle  mesure  la  dégradation  proie  ique  deVanimal 
inanitié  jteut-elle  être  épargnée  par  l'alimentation  hydrocarbonée?  —  On 
suit  l'excrétion  azotée  totale  de  chiens  inanitiés,  puis  on  administre  à  ces 
animaux  du  glucose  ou  de  l'amidon.  On  constate  ainsi  que  ces  deux  corps 
peuvent  épargner  la  destruction  azotée  jusqu'à  un  taux  de  55  %  et  qu'ils 
se  comportent  d'ailleurs  d'une  manière  identique.  La  valeur  d'épargne  des 
hydrates  de  carbone  dépasse  sensiblement  celle  de  la  gélatme.  — E.  Terroine. 

London  (E.  S.),  Schittenhelm  (A.)  et  Wiener  (K.).  —  Digestion  et  ré- 
sorption des  acides  nnclri niques  dans  le  tube  digestif.  —  Les  recherches 
actuelles  ont  pour  but  d'isoler  les  produits  de  la  digestion  ;  dans  ce  but,  on 
recueille  le  chyme  qui  s'écoule  par  fistule  iléale  après  une  ingestion  de  thy- 
monuclcinate  de  soude  et  on  le  traite  d'après  les  procédés  indiqués  par  Le- 
VENE  et  Jacobs.  Les  auteurs  confirment  leurs  premiers  résultats,  ils  établLs- 
sent  en  outre  très  nettement  la  présence  d'acide  guanylique  et  celle  de 
guanosine  libre;  ils  soupçonnent  la  présence  d'adénosine.  Ainsi  donc  on  voit 
que  la  digestion  dans  l'intestin  se  fait  comme  au  cours  de  l'hydrolyse  acide, 
par  séparation  de  nucléosides.  —  E.  Terroine. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  263 

London  (E.  S.)  et  Dagae^v  ("W.  J.).  —  Lois  de  la  digexiion  et  de  la  ré- 
sorption. X.  Dispariiion  d'une  solution  de  glucose  de  l'estomac.  —  L'éva- 
cuation gastrique  d'une  solution  de  glucose  à  5  %  se  fait  d'après  la  formule 
ci-dessous  : 


V 


M 


t  -f  p 


MK2 
ou  p  =:  j^  et  K  =  10,75.  —  E.  Terroine. 

GlagoleAv  (P.).  —  Sur  la  régénération  de  ralbumine  dans  la  muqueuse 
gasti'ique.  —  L'auteur  recherche  la  teneur  en  différentes  formes  d'azote  de 
la  muqueuse  gastrique  chez  un  chien  à  jeun,  après  un  repas  fictif  et  après 
un  vrai  repas  consistant  en  1.000  grammes  de  viande.  La  variabilité  des 
résultats  obtenus  ne  permet  pas  de  résoudre  la  question  posée.  —  E.  Ter- 
roine. 

Waele  (H.  de)  et  Vandevelde  (J.).  —  Sort  des  substances  protéiqnes 
étrangères  et  des  peptoues  lors  de  l'injectioyi.  —  L'injection  sous-cutanée  de 
faibles  quantités  de  peptones  à  un  lapin  produit  une  faible  rétention  azotée; 
avec  des  doses  plus  fortes  l'excrétion  est  égale  à  l'introduction.  L'injection 
sous-cutanée  d'albumine  d'œuf  augmente  l'excrétion  azotée,  la  quantité 
d'azote  rejetée  est  supérieure  à  la  quantité  introduite.  De  fortes  doses  d'al- 
bumine augmentent  aussi  l'excrétion  d'urée.  —  E.  Terroine. 

Osborne  (T.  B.)  et  Mendel  (L.  B.).  —  Le  rôle  de  différentes  protéines 
dans  la  nutrition  et  la  croissance.  —  Il  est  curieux  qu'on  puisse  écrire 
20  pages  sur  pareil  sujet,  sans  avoir  10  lignes  d'idées  générales  à  dégager 
au  bout...  On  croit  voir  que  l'usage  exclusif  d'une  seule  matière  protéique 
(caséine,  légumine,  édestine,  gliadine)  ne  vaut  rien  pour  le  rat.  La  zéine  du 
maïs  vaut  encore  moins  que  les  autres.  L'animal  peut  vivre  plus  ou  moins 
longtemps,  mais  il  finit  toujours  par  diminuer  de  poids  et  de  forces.  C'est 
que  son  régime  manque  de  quelque  chose.  Ce  quelque  chose  le  lait  privé  de 
protéines  le  fournit  à  merveille.  C'est  sans  doute  ce  qu'il  renferme  en  graisses 
et  sucres,  car  le  rat  vit  très  bien  de  prendre  du  lait,  amidon,  sel  et  lard. 
—  H.  DE  Varigny. 

Dezani  (S.).  —  Les  lois  de  la  digestion  peptique.  —  Les  résultats  obtenus 
par  D.  au  cours  de  ses  recherches  le  portent  à  admettre  qu'il  existe  dans 
la  pepsine  au  moins  deux  enzymes  ou  deux  groupes  enzymatiques.  Le  pre 
mier  provoquerait  la  solubilisation  des  protéines  solides  avec  formation 
d'acidalbumines  et  pousserait  l'hydrolyse  jusqu'à  la  formation  d'albumoses 
primaires,  c'est-à-dire  de  corps  difficilement  dialysables,  mais  ne  se  laissant 
plus  précipiter  par  le  ferriacétate  sodique.  Cette  enzyme,  que  D.  appelle 
protéinase,  suivrait  dans  son  action  la  loi  de  Schiitz.  Le  second  enzyme 
scinderait  les  albumoses  primaires  en  peptones  (ou  mieux  en  polypeptides, 
biuriques  ou  non)  facilement  dialysables,  et  dans  son  action  obéirait  aux  lois 
des  réactions  du  premier  ordre.  D.  désigne  ce  second  enzyme  sous  le  nom 
d'albumase.  —  Des  exemples  analogues  d'un  dédoublement  des  ferments 
complexes  en  deux  ou  plusieurs  ferments  simples  ne  manquent  pas  dans 
l'histoire  de  ces  corps.  La  diastase  n'est  que  le  mélange  de  deux  enzymes  : 
l'amylase  et  l'amylopectinase.  Dans  l'émulsine  de  Bertrand  on  distingue  une 
amygdalase  (qui  scinde  l'amygdaline  en  nitrilglucoside  et  en  glucose)  et  une 


264  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

amygdalinase  (qui  hydrolyse  le  nitrilgucoside  en  acide  cyanhydrique,  aldé- 
hyde benzoïque  et  glucose).  Dans  la  zimase,  selon  Buchner,  coexistent  la 
zimase  proprement  dite  et  la  lactacidase.  Dans  la  trypsine  même,  nous  pou- 
vons trouver  ce  dédoublement  en  deux  actions  non  seulement  différentes, 
mais  sujettes  aux  lois  diverses,  que  D.  a  rencontrées  dans  la  pepsine.  Ainsi, 
pour  la  trypsine,  l'hydrolyse  des  protéines  et  des  albumoses  suit  la  loi  de 
ScHiÏTz,  tandis  que  l'hydrolyse  de  quelques  polypeptides  dans  les  amido- 
acides  est  une  réaction  du  1'-''  ordre.  Duclaux  déjà  avait  émis  l'hypothèse 
que  dans  la  pepsine  étaient  contenus  deux  ferments,  l'un  solubilisant,  l'autre 
peptonisant,  et  qui  agiraient  indépendamment  l'un  de  l'autre.  —  M.  Boubier. 

Simon  (F.).  —  Différencialion  de  la  dif/estion  tryplique  et  du  ferment 
])roléoli/ tique  du  foie.  —  Au  cours  de  l'autolyse  du  foie  normal  de  veau  et  de 
lapin,  du  foie  d'hommes  dans  différents  états  pathologiques,  la  teneur  en 
azote  non  coagulable  de  l'autolysat  augmente  depuis  le  commencement  du 
processus,  parfois  jusqu'au  11^  jour,  souvent  jusqu'au  28e  jour.  Au  cours  de 
la  digestion  tryptique  de  l'ovalbumine,  de  la  caséine  et  de  la  fibrine,  on 
observe  une  augmentation  de  l'azote  non  coagulable  jusqu'à  un  moment 
compris  entre  la  1G8<^  et  la  240"  heure  de  la  digestion.  A  partir  du  10«  jour 
jusqu'au  22*^  jour,  il  n'y  a  plus  aucune  augmentation  de  l'azote  non  coagu- 
lable. —  Au  cours  de  la  digestion  tryptique,  la  libération  d'ammoniaque 
s'est  poursuivie  régulièrement  depuis  le  début  jusqu'au  22'^  jour,  moment 
de  l'arrêt  des  expériences.  Par  contre,  au  cours  de  l'autolyse  hépatique,  il  y 
a  libération  d'ammoniaque  uniquement  pendant  les  premiers  jours.  Ensuite 
—  le  plus  souvent  après  G  jours  de  digestion  —  il  y  a  empêcliement  de  la 
formation  d'ammoniaque;  on  observe  parfois  même,  peut-être  par  suite  de 
processus  synthétiques,  une  diminution  de  la  quantité  d'ammoniaque  préa- 
lablement libérée.  Au  bout  d'un  certain  temps,  la  formation  d'ammoniaque 
réapparaît  pour  continuer  régulièrement  jusqu'à  la  fin  des  recherches.  On 
peut  ainsi,  d'après  Fauteur,  caractériser  l'autolyse  hépatique  par  rapport  à 
la  trypsine  par  une  persistance  plus  longue  des  albumines  insolubles  et  peut- 
être  par  une  activité  temporaire  de  processus  synthétiques.  —  E.  Terroine. 

d)  Verzâr  (F.).  —  Échanges  lors  de  l'introduction  parentérale  d'amidon.  — 
Les  chiens  et  les  lapins  reçoivent  dans  les  veines  une  solution  d'amidon  dans 
Nafl.  L'amidon  apparaît  dans  les  urines;  le  rein  est  donc  perméable  pour 
l'amidon  soluble.  L"amidon  apparaît  dans  l'urine  chaque  fois  que  l'injection 
est  rapide,  c'est-à-dire  quand  la  concentration  d'amidon  dans  le  sang  est 
élevée.  Quand  Tinjection  est  faite  très  lentement,  l'amidon  disparaît  rapide- 
ment du  sang  et  n'apparaît  pas  dans  l'urine.  En  même  temps,  le  quotient 
respiratoire  s'élève  et  se  maintient  à  une  valeur  élevée  pendant  3  heures, 
suivant  l'introduction  d'amidon,  ce  qui  indique  que  l'amidon  est  brûlé  par 
l'organisme.  Le  même  phénomène  a  lieu  si  l'amidon  est  introduit  dans  la 
veine  porte  au  lieu  de  la  veine  jugulaire.  L'oxydation  de  l'amidon  est  précé- 
dée par  une  saccharification  diastasique.  —  E.  Terroine. 

Aron  (N.)  et  Hocson  (F.).  —  Le  riz  comme  aliment.  —  Le  riz  est  très 
pauvre  en  protéiques  et  il  est  impossible  de  maintenir  l'équilibre  azoté  chez 
l'homme  uniquement  avec  le  riz.  Additionné  de  viande  ou  de  poisson,  le  riz 
constitue  un  aliment  excellent  et  économique,  surtout  quand  il  n'est  pas  trop 
appauvri  en  phosphore  par  le  polissage.  —  E.  Teuuoink. 

Stepp  ("W.j.  — Recherches  expérimentales  sur  la  signification  des  lipoïdes 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  265 

pour  la  nulrition.  —  Des  souris  soumises  à  une  alimentation  dont  les  con- 
stituants sont  préalablement  extraits  par  l'alcool  et  Téther  meurent  en  quel- 
(jues  semaines  ;  l'addition  de  sels  ne  modifie  pas  la  durée  de  la  survie.  L'ad- 
dition aux  aliments  extraits  d'extrait  alcoolo-éthéré  de  jaune  d'œuf  ou  de  cer- 
veau de  veau  détermine  une  survie  indéfinie.  L'extraction  par  l'alcool  et  l'étlicr 
enlevant  à  la  fois  les  substances  grasses  proprement  dites  et  les  lipoïdes,  la 
question  se  pose  de  savoir  laquelle  de  ces  catégories  de  substances  est  indis- 
pensable pour  la  survie  normale  des  animaux.  L'addition  de  corps  gras  variés 
(beurre  par  exemple)  aux  aliments  extraits  n'apporte  aucune  modification; 
l'addition  d'un  extrait  éthéro-alcoolique  de  lait  préalablement  dégraissé  et 
desséché  maintient  une  survie  indéfinie.  C'est  donc  les  substances  lipoïdiques 
qui  interviennent.  Mais  ce  n'est  cependant  ni  la  lécitbine,  ni  la  cliolestérine, 
leur  addition  aux  aliments  extraits  ne  provoque  pas  en  effet  une  prolongation 
de  survie.  —  E.  Terroine. 

Pesthy  (S.  von).  —  Sur  la  digestion  des  graisses.  —  On  suit  la  digestion 
comparée  de  l'huile  d'olive  et  du  jaune  d'œuf  par  le  suc  gastrique  provenant 
du  repas  d'épreuve  chez  Thomme,  par  le  suc  gastrique  de  chien  et  par  l'ex- 
trait de  pancréas  de  bœuf.  Les  dosages  d'acides  gras  et  de  glycérine  ne  con- 
cordent pas  entre  eux.  V.  P.  pense  que  le  dosage  de  la  glycérine  donne  des 
chiffres  plus  vrais  que  les  dosages  d'acides  gras.  —  E.  Terroine. 

Tangl  (F.)  et  Erdelyi  (A.).  —  Influence  du  point  de  fusion  des  graisses 
sur  la  vitesse  de  leur  évacuation  par  Vestomac.  —  L'étude  porte  sur  la  durée 
de  séjour  dans  l'estomac  des  graisses  ayant  des  points  de  fusion  très  diffé- 
rents comme  l'huile  de  lin,  l'huile  d'olive,  les  graisses  de  bœuf  et  de  porc. 
Les  graisses  sont  introduites  à  l'état  d'émulsion  avec  de  la  gomme  arabique 
et  de  l'eau.  Les  chiens  servant  à  l'expérience  jeûnent  2-3  jours;  on  introduit 
l'émulsion  dans  l'estomac  vide  à  l'aide  d'une  sonde.  Au  bout  de  temps  va- 
riant entre  quelques  minutes  et  2  heures,  l'animal  reçoit  de  l'apomorphine; 
le  dosage  permet  d'établir  la  différence  entre  la  graisse  donnée  et  celle 
rendue  par  le  vomissement,  c'est-à-dire  la  quantité  de  graisse  évacuée  dans 
l'intestin.  L'évacuation  des  graisses  se  fait  avec  une  vitesse  différente  ;  cette 
différence  porte  surtout  sur  le  début  de  l'évacuation.  Dans  l'intervalle  de  3 
à  7  minutes  après  l'introduction,  33  %  d'huile  de  lin,  22  %  d'huile  d'olive, 
17  o/ç,  de  graisse  de  porc  et  9  %  de  graisse  de  bœuf  passent  dans  l'intestin. 
Les  différences  sont  moins  accusées  si  on  examine  les  chiffres  au  bout  d'une 
heure  d'introduction  :  l'évacuation  atteint  66  %  pour  l'huile  de  lin  et  62  % 
pour  la  graisse  de  bœuf  ;  au  bout  de  deux  heures,  on  obtient  89  %  pour  l'huile 
de  lin  et  80  %  pour  la  graisse  de  bœuf.  En  général  le  point  de  fusion  des 
graisses  intervient  lors  de  l'évacuation  gastrique  :  les  graisses  les  plus  fluides 
sont  le  plus  rapidement  évacuées.  La  viscosité  des  graisses  constitue  aussi 
un  facteur  important  :  l'huile  de  lin  est  évacuée  plus  rapidement  que  les 
autres  graisses,  quelle  que  soit  sa  température,  car  elle  reste  toujours  la 
moins  visqueuse.  Pour  l'huile  d'olive,  la  viscosité  diminue  quand  la  tempéra- 
ture monte  et  à  une  température  variant  de  21M2'',  elle  est  évacuée  plus  ra- 
pidement. On  observe  exactement  la  même  chose  pour  la  graisse  de  bœuf. 
Si  on  étudie  l'évacuation  de  différentes  graisses  à  des  températures  telles 
que  leur  viscosité  soit  identique,  la  durée  de  leur  évacuation  devient  à  peu 
de  chose  près  identique.  En  résumé,  les  graisses  sont  évacuées  d'autant  plus 
lentement  que  leur  point  de  fusion  est  plus  élevé  et  que  leur  viscosité  est 
plus  grande.  —  E.  Terroine. 


266  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

a)  Shibata  (N.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  la  graisse  des  organes 
animaux  lors  de  la  conservation  antiseptique.  —  Lors  de  la  conservation 
antiseptique  d'organes  différents  durant  de  7  à  46  jours  (foie,  rein,  muscle, 
etc.),  la  quantité  des  acides  gras  élevés  ainsi  que  celle  de  la  cholestérine  ne 
change  pas.  Il  ne  se  fait  aucune  néoformation  de  graisses.  —  E.  Terroine. 

Jansen  (B.  C.  P.).  —  Sur  le  métabolisme  des  graisses  lors  de  la  suppres- 
sion de  l'arrivée  du  suc  pancréatique  dans  le  tube  digestif.  —  Si  l'on  supprime 
l'arrivée  du  suc  pancréatique  dans  le  tube  digestif,  mais  qu'en  même  temps 
on  laisse  le  pancréas  en  tout  ou  en  partie,  on  observe  encore  une  absorption 
moyenne  des  graisses  ;  dans  certains  cas,  cette  résorption  a  pu  atteindre  80  %. 
Si  l'on  enlève  alors  la  portion  restante  de  pancréas,  on  constate  immédiate- 
ment une  augmentation  considérable  du  rejet  des  corps  gras  par  les  matières 
fécales.  —  E.  Terroine. 

London  (E.  S.)  et  Schittenhelm  (A.).  —  Digestion  et  résorption  de 
l'acide  nucléiniqae  dans  le  tube  digestif.  —  On  sait,  jusqu'ici,  fort  peu  de 
choses  sur  la  dégradation  des  acides  nucléiniques  ;  l'un  des  meilleurs  pro- 
cédés d'étude  consiste  à  nourrir  un  chien  avec  des  substances  nucléiniques 
et  à  recueillir  le  contenu  intestinal  à  différentes  hauteurs  par  des  fistules 
appropriées.  C'est  ce  qu'entreprennent  L.  et  Sch.  On  peut  constater  ainsi 
tout  d'abord  que,  dans  l'estomac,  les  acides  nucléiniques  [acide  thymonu- 
cléinique  et  acide  nucléinique  de  levure]  ne  sont  ni  résorbés  ni  modifiés. 
Par  contre,  dans  l'intestin,  ces  corps  sont  modifiés.  Si  Ton  soumet  à  la  dia- 
lyse le  liquide  recueilli  par  fistule  mtestinale,  on  constate  qu'il  passe  dans  le 
dialysat  une  petite  quantité  de  purines  libres  et  une  grande  quantité  de  pu- 
rines  organiquement  combinées,  mais  n'étant  évidemment  plus  à  l'état  d'a- 
cide nucléinique.  La  résorption  de  ces  corps  a  lieu  dans  des  portions  infé- 
rieures de  l'intestin,  c'est-à-dire  dans  la  partie  terminale  du  jéjunum  et  dans 
l'iléon.  Dans  le  duodénum,  dans  la  partie  supérieure  du  jéjunum,  le  dédou- 
blement et  la  résorption  sont  très  faibles  et  l'on  y  trouve  de  grandes  quan- 
tités d'acide  nucléinique  non  modifié.  Le  fait  qu'on  ne  trouve  dans  le  con- 
tenu intestinal  que  des  quantités  très  faibles  de  bases  puriquos  libres  semble 
indiquer  que  la  résorption  n'exige  pas  un  dédoublement  complet.  —  E.  Ter- 
roine. 

a,)  Underhill  (Fr.  P.).  —  Études  du  métabolisme  hydrocarboné.  I.  Influence 
de  riiydrazhie  sur  Vorganisme,  avec  considération  spéciale  sur  le  sucre  du 
sang.  —  Le  sulfate  d'hydrazine  est  mortel  pour  les  lapins  et  les  chiens 
lorsqu'il  est  administré,  en  injections  sous-cutanées,  à  la  dose  de  100  milligr. 
par  kgr.  A  raison  de  50  milligr.,  l'animal  survit.  Chez  le  chien,  on  obtient 
toujours  une  hypoglycémie  marquée;  le  phénomène  est  moins  constant  chez 
le  lapin.  Lorsqu'on  injecte  sous  la  peau,  à  raison  de  5  gr.  par  kgr.,  du  glu- 
cose à  des  chiens  préalablement  traités  par  des  doses  non  mortelles  d'hy- 
drazine,  la  mort  survient  rapidement.  Injectée  directement  dans  le  cou- 
rant sanguin,  l'hydrazine  n'exerce  aucune  influence  visible.  —  E.  Terroine. 

Underhill  (Fr.  P.)  et  Fine  (M.  S.).  —  Études  du  métabolisme  hydrocar- 
boné. II.  L'inhibition  du  diabète  pancréatique.  — Après  la  pancréatectomie,  la 
glycosurie  api)araît  chez  le  chien  au  bout  de  deux  heures  ;  ce  pliénomène 
n'a  plus  lieu  si,  au  préalable,  on  administre  en  injection  sous-cutanée  du 
sulfate  d'hydrazine  à  raison  de  50  milligr.  par  kgr.  d'animal.  Cette  action 
inhibitrice  persiste  de  2  à  4  jours.  La  teneur  en  sucre  du  sang  reste  plutôt 


XIV.  —  PHYSIOLOCxIE  GENERALE.  267 

au-dessous  de  la  normale.  Lorsque  le  diabète  est  déclaré,  il  peut  être  com- 
plètement inhibé  par  la  même  administration  d'hydrazine.  —  E.  Terroine. 

Reach  (F.).  —  Etudes  sur  les  échanges  hydrocarbonés.  —  Un  chien  rendu 
diabétique  par  l'enlèvement  partiel  du  pancréas  supporte  mieux  la  vtande 
cuite  que  la  viande  crue.  La  viande  crue  augmente  les  troubles  de  son  orga- 
nisme et  élève  le  taux  de  l'hyperglycémie.  La  phlorhizine  abaisse  la  teneur 
en  sucre  du  chien  diabétique  sans  atténuer  les  troubles  de  l'organisme.  — 
E.  Terroine. 

Schôndorff  (B.)  et  Suckno-w  (Fr.).  —  De  rin/luence  de  la  phlorhizine 
sur  la  formation  du  glycogéne  dans  le  foie.  —  Les  expériences  sont  prati- 
quées de  la  manière  suivante  :  dans  un  foie  de  tortue,  on  fait  circuler  dans 
le  lobe  droit  du  liquide  de  Ringer  tenant  en  solution  du  glucose  ;  dans  le  lobe 
gauche  on  fait  circuler  la  même  quantité  du  même  liquide  contenant  en 
outre  de  la  phlorhizine.  On  dose  ensuite  le  glycogène  dans  les  deux  lobes. 
Sur  quatorze  expériences,  on  constate  dans  neuf  une  teneur  en  glycogène 
plus  faible  de  14  %  en  moyenne,  dans  cinq  une  teneur  plus  élevée  de  21  % 
en  moyenne.  Si  l'on  calcule  la  moyenne  de  toutes  les  expériences,  on  trouve 
une  variation  de  3,752  %  dans  le  cas  de  la  perfusion  avec  dextrose  seul,  de 
3,054  %  dans  le  cas  de  la  perfusion  avec  dextrose  et  phlorhizine.  Il  n'y  a 
donc  pas  lieu  de  penser  que  la  phlorhizine  modifie  les  fonctions  hépatiques 
en  ce  qui  concerne  la  formation  du  glycogène.  —  E.  Terroine. 

b)  Verzâr  (F.).  —  Grandeur  du  travail  du  foie.  —  La  grandeur  du  travail 
du  foie  est  déterminée  par  la  différence  entre  les  échanges  gazeux  d'un 
animal  normal  et  d'un  animal  chez  qui  le  foie  est  exclu  de  la  circulation  gé- 
nérale. Cette  opération  provoque  toujours  l'abaissement  de  la  consommation 
d'oxygène  et  de  la  production  d'acide  carbonique.  Le  travail  du  foie  repré- 
sente 12  96  de  l'énergie  totale  de  l'organisme.  L'exclusion  du  foie  de  la  cir- 
culation provoque  l'élévation  du  quotient  respiratoire.  —  E.  Terroine. 

c)  Verzâr  (F.).  —  L'activité  du  foie  est-elle  indispensable  pour  la  combustion 
des  hydrates  de  carbone?  —  A  un  chien  à  foie  exclu  de  la  circulation  géné- 
rale on  injecte  dans  la  veine  jugulaire  une  solution  de  glucose  ou  d'amidon. 
On  observe  toujours  à  la  suite  de  cette  administration  une  élévation  du 
quotient  respiratoire  de  0,507  à  0,554  dans  le  cas  de  l'amidon  et  de  0,907  à 
0,532  dans  le  cas  du  glucose.  La  transformation  des  hydrates  de  carbone  en 
glycogène  par  le  foie  n'est  donc  pas  un  stade  indispensable  dans  leur  com- 
bustion. —  E.  Terroine. 

"Wehrle  (E.).  —  Sur  les  fonctions  du  foie.  —  On  étudie  comparativement 
l'assimilation  des  hydrates  de  carbone  chez  les  animaux  normaux  et  chez 
les  chiens  opérés  d'une  telle  façon  que  le  foie  est  exclu  de  la  circulation  gé- 
nérale. L'animal  ainsi  opéré  est  capable  d'assimiler  de  grandes  quantités 
d'iiydrates  de  carbone;  sa  tolérance  vis-à-vis  du  lévulose,  du  glucose,  du  mal-" 
tose,  du  saccharose  ou  de  l'amidon  reste  à  peu  près  la  même  que  cliez  l'animal 
normal.  L'exclusion  du  foie  provoque  une  augmentation  de  l'excrétion  am- 
moniacale. L'administration  de  lévulose  ou  de  glycocoUe  n'exerce  aucune 
influence  sur  l'excrétion  de  NH^  chez  l'animal  opéré.  L'excrétion  d'azote 
aminé  est  augmentée  à  la  suite  de  l'opération  ;  l'administration  de  glycocolle 
augmente  considérablement  l'excrétion  d'azote  aminé.  —  E.  Terroine. 


268  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Macleod  (J.  R.)  et  Pearce  (R.  G.).  —  Etudes  sur  la  f/lijcostirie  expé- 
rimentale. —  17.  Distribution  du  glycogène  du  foie  dans  différentes  condi- 
tions. Glycogénolyse  post  mortem.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) VIL  Quantité  de  glycogène  hépatique  et  sanguin  consécutive  à  Vex- 

citation  du  grand  splanchnique.  —  Il  y  a  des  différences  d'environ  5  %  dans 
les  quantités  de  glycogène  renfermées  dans  les  différents  lobes  du  foie  ; 
ces  différences  s'accusent  au  cours  de  l'anesthésie  et  quand  le  foie  est 
laissé  en  place  après  la  mort  ;  elles  ne  sont  pas  modifiées  par  Talimentation 
hydrocarbonée  de  l'animal. 

Après  la  mort  chez  l'animal  éthérisé  il  y  a  souvent  une  destruction  rapide 
et  variable  suivant  les  lol)es,  du  glycogène.  La  glycogénolyse  commence  envi- 
ron 20  minutes  après  la  mort  ;  elle  est  plus  active  dans  le  foie  intact  que  coupé. 
L'excitation  du  grand  splanchnique  n'a  pas  d'influence  sur  la  glycogénolyse 
post  mortem.  —  Chez  le  chien  normal,  l'excitation  du  splanclniique,  bien 
qu'elle  produise  une  augmentation  marquée  de  pouvoir  réducteur  du  sang 
de  la  veine  cave,  n'accroît  pas  le  pouvoir  glycogénolytique  du  foie.  Le 
sang  qui  sort  de  cette  glande  possède  le  même  pouvoir  glycogénolytique, 
pendant  aussi  bien  qu'avant  l'excitation  du  nerf;  d'où  conclusion  que  les  mo- 
difications dans  l'activité  glycogénolytique  du  foie  ne  dépendent  pas  de 
changements  dans  la  quantité  de  glycogène,  mais  de  changements  dans  les 
conditions  où  une  quantité  constante  de  ferment  se  trouve  agir.  —  J.  Gau- 

TRELET. 

Buscaglioni  (L.).  —  Études  physiologiques  sur  les  granules  de  graisse 
contenus  dans  les  chloroplastes.  —  L'emploi  d'un  réactif  microchimique,  le 
Soudan  III,  a  montré  à  l'auteur  qu'un  très  grand  nombre  d'espèces  de  plantes 
supérieures  présentent  des  granulations  de  substances  grasses  (peut-être 
des  lipoïdesj  dans  leurs  chloroplastes.  Il  faut,  pour  constater  cela,  laisser 
quehjue  temps  les  coupes  dans  le  réactif  bouillant.  Toutefois  ces  granula- 
tions ne  se  maintiennent  que  pendant  la  température  basse  de  l'hiver  et 
disparaissent  lorsque  vient  l'été.  Cette  formation  est  donc  sous  l'influence  du 
froid.  —  M.  BouBiER. 

Lieske  (R.).  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  physiologie  de  Spi- 
rophyllum  fcrrugineum  Ellis,  une  bactérie  ferrugineuse  typique.  — On  ne  peut 
cultiver  cette  bactérie  sans  addition  de  fer  au  milieu  nutritif  et  les  autres 
métaux  ne  peuvent  remplacer  le  fer.  Elle  prospère  dans  une  dissolution  de 
carbonate  de  fer.  Elle  e.st  aérobie.  L'influence  du  gaz  carbonique  libre  n'est 
pas  démontrable,  car  en  l'absence  de  CO^,  il  ne  se  forme  pas  de  carbonate 
de  fer.  La  bactérie  ne  prospère  que  dans  des  milieux  dépourvus  de  sub- 
stances organiques.  Dans  leur  végétation,  ces  bactéries  absorbent,  tant 
qu'elles  restent  vivantes,  l'hydrate  de  peroxyde  de  fer  dû  à  la  décomposition 
du  carbonate  et  épaississent  de  plus  en  plus  leurs  parois.  Dans  certaines 
cultures  peu  riclies  en  fer,  si  l'on  provoque  l'arrivée  d'un  excès  de  CO^,  les 
filaments  de  la  bactérie  emmagasinent  une  quantité  notable  d'hydrate  de 
peroxyde  de  fer,  bien  que,  d'après  les  lois  de  la  chimie,  le  fer  ne  précipite 
pas  dans  une  dissolution  de  carbonate  de  fer,  même  en  présence  d'un  excès 
d'ions-CO^.  L'accumulation  de  fer  n'est  point  un  processus  mécanique,  mais 
un  processus  physiologique  en  rapport  avec  la  vie  de  l'organisme.  Quel  est 
ce  rapport?  L.  pense  «[ue  cette  bactérie  a  le  pouvoir,  grâce  à  l'énergie 
fournie  par  l'oxydation  du  carbonate,  de  prendre  au  gaz  carbonique  le 
carbone  nécessaire  à  sa  croissance.  Cette  oxydation  serait  une  source  d'éner- 


XIV.  —  PHYSIOLOCxIE  GENERALE.  269 

gie   pour   l'assimilation  chimiosynthétique  du  gaz  carbonique.  —   F.    PÉ- 

CHOUTRE. 

Morgulis  (S.).  —  Études  sur  l'inanition  dans  ses  rapports  avec  la  croissance. 
—  Le  travail  de  M.  se  divise  en  2  pearties,  l'une  physiologique,  l'autre  anato- 
mique  :  la  première  est  la  plus  importante.  Il  soumet  des  salamandres  (Die- 
tiujrtylus  viridescens)  à  un  jeune  prolongé.  Après  avoir  déterminé  avec  une 
grande  précision  la  quantité  d'eau,  de  substances  sèches,  de  cendres  et  de 
substances  organiques  qui  composent  le  corps  d'un  animal  normal,  il  reprend 
toutes  ces  déterminations  aux  différents  stades  d'une  inanition,  prolongée  jus- 
qu'à 125  jours.  Sa  conclusion  générale  est  que  l'animal  perd  constamment 
de  l'eau;  au  début,  le  pourcentage  d'eau,  par  rapport  au  poids  total  de  l'ani- 
mal, est  légèrement  accru,  mais  dans  la  suite,  la  perte  d'eau  est  sensiblement 
proportionnelle  à  la  perte  totale  du  poids  du  corps.  Comme  on  devait  s'y 
attendre,  les  matières  organiques  sont  plus  rapidement  consommées  que  le 
reste,  c'est  leur  pourcentage;  qui  subit  la  diminution  la  plus  forte  et  la  plus 
rapide.  Ainsi  le  rapport  entre  les  substances  organiques  et  inorganiques  qui 
normalement  est  I  :  6,4,  devient  1  :  .5,9après  51  jours  de  jeune,  1  :  2,6  après 
95  jours,  et  tombe  finalement  à  I  :  2,2  au  bout  de  125  jours.  Naturellement, 
le  pourcentage  des  cendres  augmente  rapidement. 

Ces  chiffres  et  ces  conclusions  ont  été  établis  avec  beaucoup  de  soins  et 
de  détails  par  M.  qui  les  appuie  par  de  nombreux  tableaux. 

Les  salamandres  qui  ont  ainsi  été  soumises  à  une  inanition  très  prolongée, 
sont  dans  un  état  de  dénutrition  marqué.  Si,  à  ce  moment,  on  les  nourrit 
avec  de  la  viande,  elles  récupèrent  leur  poids  avec  une  rapidité  extrême. 
(Le  fait  avait  d'ailleurs  été  reconnu  pour  d'autres  animaux.)  Or,  chose  re- 
marquable, on  constate  que  l'augmentation  du  poids  du  corps,  après  un  ou 
plusieurs  repas,  est  notablement  plus  grande  que  le  poids  des  aliments  ingé- 
rés. Ainsi,  par  exemple,  en  4  jours  on  donne  à  l'animal  une  quantité  d'ali- 
ments équivalant  à  23,5  %  du  poids  total  de  son  corps,  or  au  bout  de  ce 
temps  son  augmentation  de  poids  est  de  38  %.  Ce  résultat  paradoxal  s'ex- 
plique partiellement  par  ce  fait  que  c'est  la  proportion  d'eau  qui  augmente 
surtout  dans  les  premiers  jours  :  la  différence  que  nous  venons  de  signaler 
s'exprime  exclusivement  en  eau.  Mais  d'où  vient  cette  eau?  M.  ne  tranche 
pas  la  question,  mais  il  est  à  peu  près  certain  que  l'animal  l'a  prise  au  milieu 
ambiant,  l'a  absorbée  (peut-être  par  le  fait  d'une  respiration  plus  active). 

Au  point  de  vue  anatomique,  pendant  le  jeûne,  les  dimensions  des  cellu- 
les, dans  le  foie,  le  pancréas,  le  duodénum,  la  peau,  diminuent  très  notable- 
ment; le  noyau  atteint  rapidement  une  dimension  minimum  au-dessous  de 
laquelle  il  ne  descend  plus.  Les  limites  cellulaires  perdent  leur  netteté,  les 
enclaves  disparaissent  dans  le  cytoplasme.  Dès  que  l'animal  recommence  à 
être  nourri,  tous  les  éléments  reprennent  bientôt  leurs  caractères  et  leurs 
dimensions  normales.  —  A.  Brachet. 

Berninger  (Julius).  —  V action  de  la  faim  sur  les  Planaires.  —  Les  Pla- 
naires supportent  pendant  de  longs  mois  une  privation  complète  d'aliments, 
mais  peu  à  peu  cependant  les  effets  se  manifestent.  La  longueur  et  la  lar- 
geur du  corps  diminuent  d'environ  1, 12  et  le  volume  de  1/300.  Les  tissus 
musculaire  et  nerveux  restent  inaltérés  ;  le  tube  digestif  et  le  parenchyme  ne 
dégénèrent  que  rarement.  Les  yeux  persistent  également  si  les  animaux 
sont  maintenus  à  la  grande  lumière,  mais  ils  s'atrophient  par  l'effet  combiné 
de  l'inanition  et  de  l'obscurité.  Les  résultats  positifs  obtenus  par  E.  Sciiultze 
s'expliquent  par  le  fait  que  ses  animaux  étaient  placés  à  une  lumière  très 


270  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

faible.  Les  organe.s  génitaux  arrivent  à  disparaître  complètement;  ils  s'atro- 
pliient  dans  l'ordre  suivant  :  vitellogène,  organes  de  copulation,  oviductes 
et  canaux  déférents,  ovaires,  testicules.  Les  cocons  diminuent  de  nombre  et 
de  grosseur  et  les  embryons  atteignent  péniblement  l'éclosion.  —  Après  3  ou 
4  mois  déjeune  les  organes  génitaux,  même  com})lètement  dégénérés,  peu- 
vent revenir  à  l'état  normal  si  une  nourriture  suffisante  est  fournie  aux  ani- 
maux. —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

b)  Putter  (A.).  —  Los  rchanf/es  chez  les  Actinies.  —  Les  Actinies  utilisent 
des  combinaisors  organiques  dissoutes  dans  l'eau,  ce  qui  peut  constituer 
30  à  40  %  de  leur  énergie.  Les  Actinies  qui  vivent  en  symbiose  avec  des 
algues  leur  rendent  l'azote  sous  forme  d'ammoniaque  et  reçoivent  en 
échange  des  produits  dissous  destinés  à  couvrir  le  déficit  en  azote  [XVII,  c]. 

—  M.  Mendelssoiin. 

Kochmann  (M.).  —  Sur  la  dépendance  des  échanges  de  chaux  des  composés 
ori/aniques  de  la  nourriture  chez  un  chien  adulte  ;  remarques  sur  les  écluinyes 
d'acide  phosphorique  et  de  magnésie.  —  En  expérimentant  sur  un  chien  rece- 
vant des  quantités  variables  de  chaux  et  de  protéiques,  K.  remarque 
que,  même  quand  la  quantité  de  chaux  administrée  est  forte  et  le  métabo- 
lisme azoté  est  positif,  on  n'atteint  pas  toujours  l'équilibre  calcique.  L'équi- 
libre calcique  est  sous  la  dépendance  non  seulement  des  protéiques  ingérées, 
mais  aussi  de  la  quantité  et  du  genre  de  la  nourriture  ;  ceci  est  vrai  quand 

le  rapport  - — —  de  la  nourriture  est  de  1   :  4-5.  Quand  ce  rapport  est  de 

1  :  3  l'influence  du  genre  d'alimentation  est  moins  nette.  En  général,  il  est 
difficile  de  déterminer  le  minimum  de  chaux  nécessaire  pour  établir  l'équi- 
libre de  la  chaux  dans  le  métabolisme.  Cette  quantité  minimale  change 
avec  l'alimentation.  Les  sels  de  chaux  solubles  ou  insolubles,  ajoutés  à  la 
nourriture  lors  de  la  déperdition  calcique,  amènent  l'équilibre  ou  la  rétention 
de  la  chaux.  Le  métabolisme  de  l'acide  phosphorique  est  influencé  par  les 
échanges  d'azote  et  de  chaux.  —  E.  Terroine. 

a)  Liombroso  (U.).  —  Les  échanges  de  substances  nutritives  et  des  sécré- 
tions glandulaires  internes  chez  les  rats  en  parabiose.  —  3  rats  étant  en  para- 
biose  :  si  l'un  est  alimenté  alors  que  l'autre  est  soumis  au  jeune,  on  ne 
constate  pas  de  résistance  plus  marquée  de  ce  dernier  à  l'inaction  que  s'il 
était  isolé.  Les  échanges  de  matières  nutritives  sont  donc  bien  faibles. 

Si  l'on  vient  à  extirper  à  un  seul  des  rats  en  parabiose  les  testicules  ou 
les  surrénales,  l'autre  rat  n'exerce  pas  d'influence  sur  les  phénomènes  con- 
sécutifs à  la  castration  ou  à  la  décapsulation.  —  J.  Gautkelet. 

h)  Underhill  (Fr.).  —  Métabolisme  des  chiens  dont  V intestin  a  été  réséqué. 

—  La  privation  de  39  <^  du  petit  intestin  ne  produit  pas  de  trouble  dans  le 
métabolisme  aussitôt  après  l'opération  ou  après  plusieurs  mois. 

Lorsque  l'on  a  enlevé  GG  9^  du  petit  intestin,  l'utilisation  des  graisses 
diminue  particulièrement  et  son  équilibre  azoté  tend  à  être  en  déficit.  On 
note  une  légère  perte  de  poids. 

Après  résection  des  3/4  du  petit  intestin,  le  métabolisme  est  profondé- 
ment altéré. 

Après  ablation  de  l'intestin,  le  chien  manifeste  une  plus  grande  facilité  à 
utiliser  les  hydrates  de  carbone.  —  J.  Gautrelet. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  271 

Baudisch  (O.).  —  Sw  Vasaimilalion  des  nitrates  et  des  nitrites.  —  Lors- 
qu'on souuR't  à  raction  de  la  lumière  solaire  une  solution  ac^ueuse  de  nitrite 
de  potassium  (calcium,   magnésium)  additionné   d'alcool  méthylique,   il  se 
forme  du  carbonate  de  potassium  (calcium,  magnésium).   Lorsiiue,   d'autre 
part,  on  expose  à  la  lumière  solaii'o  une  solution  aqueuse  étendue  de  nitrite 
de  potassium,  additionnée  d'aldéhyde  formique  et  de  carbonate  de  magnésie, 
on  voit  se  dégager  un  gaz  formé  par  parties  égales  de  protoxyde  d'azote   et 
d'hydrogène.  Le  nitrite  disparaît  entièrement;  une  petite  partie  de  son  azote 
se  retrouve,    en   outre,  à  l'état   d'ammoniaque,   une  plus  grande  sous  une 
forme  qui  n'a  pas    encore  été  déterminée.   La  formation   d'hydrogène  est 
particulièrement  intéressante.  Il  est  à  peu  près  certain   qu'elle  est  due  à 
l'action  de  l'oxygène  naissant  sur  l'aldéhyde  formique.  On  sait,  en  effet,  que 
dans  ces  conditions  il  se  produit  de  l'acide  formique  et  de  l'hydrogène. 

Donc,  dans  le  système  KNO.2  -\-  Clljd  +  lumière,  il  se  forme  de  l'oxy- 
gène actif,  de  l'hydrogène  naissant  et  du  carbonate  de  potasse.  Ce  phé- 
nomène comporte  plusieurs  explications;  la  meilleure  est,  selon  l'auteur, 
la  suivante  : 

KNO2  ^  KNO  +  0 

CH.,  0  +  KNO  =  II2C  <^^ 
H2  C  <  2q  ->  II2C  =  NOOK  ->  {Jq  >  G  =  NOK 

Si  telle  est  bien  la  suite  des  réactions,  la  formation  des  acides  aminés  et 
de  l'acide  cyanhydrique  dans  les  plantes  pourrait  à  son  tour  s'interpréter 
comme  suit  : 

CH2  =  NOOK  -f-  formaldéhyde  =  isonitrobutylglycérine  (valine,  leucine). 
CHo  =  NOOK  +  anisaldéhyde  =  méthoxyphényléthylamine    (hordénine). 
rH2  =^  NOOK  ->■  CHo  =  NO  H  ->  formamide  ->■  acide  cyanhydrique. 
CHo  =  ^Ol\  +  formaldéhyde  =::  dioxyacétone-oxime   (serine,  alanine).  — 

M.  BûUDIER. 

Meyer  (F.).  —  Sur  la  durée  de  séjour  des  liquides  dans  l'estomac.  —  Les 
études  d'évacuation  gastrique  sont  faites  sur  un  chien  muni  d'une  fistule 
duodénale.  On  constate  tout  d'abord  que  le  mode  d'introduction  du  liquide 
—  ingestion  ou  introduction  par  la  sonde  —  n'a  aucune  influence  sur  la 
durée  de  séjour.  Une  solution  de  NaCl  à  2  %  est  plus  rapidement  rejetée 
que  l'eau  pure  ou  la  solution  physiologique.  Les  solutions  de  sucre  sont  éva- 
cuées plus  rapidement  que  l'eau  lors  de  faibles  concentrations,  plus  lente- 
ment lora||le  concentrations  élevées.  —  E.  Terroine. 

Schonborn  (E.  Graf  von).  —  Nouvelles  recherches  sur  le  métabolisme  des 
Crustacés.  —  La  teneur  en  graisse  (méthodes  de  Rosenfeld  et  de  Kumagawa- 
SuTO)  représente  3  %  du  poids  sec  de  l'animal  total  chez  Carcinus  mœnas; 
elle  atteint  1(3  o-S  dans  le  foie  de  iMaJa  squ.  —  Chez  les  animaux  inanitiés,  la 
teneur  en  glycogène  du  corps  total  diminue  plus  rapidement  que  la  teneur 
en  acides  gras.  La  diminution  des  acides  gras  du  foie  est  faible,  même  après 
quatre  semaines  de  jeune,  alors  que  la  disparition  du  glycogène  est  presque 
complète.  Après  la  mue,  la  teneur  en  chitine  de  l'animal  est  très  faible;  mais 
elle  augmente  rapidement  et  atteint  1  %  de  substance  fraîche  après  dix 
jours.  Après  la  mue,  la  teneur  en  substances  sèches  atteint  12  à  13  %  du  poids 
total  ;  elle  est  entre  les  périodes  de  mue  de  33  %  ;  il  en  est  de  même  de  la 
teneur  en  cendres  qui  est  très  faible,  3  %,  après  la  mue.  La  substance 


272  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

sèche  du  MeUMaja  squ.)  atteint  en  moyenne  32,2  %  du  poids  total;  cette 
valeur  baisse  très  faiblement  au  cours  du  jeûne  prolongé.  —  E.  Terroixe. 

Dobrowolskaja  (N.)-  —  Influence  des  perles  de  sang  sur  les  processus  di- 
gestifs. —  Une  saignée  intéressant  la  1/2  ou  le  L'3  du  sang  total  d'un  chien 
provoque  des  troubles  dans  le  travail  gastro-intestinal.  On  a  tout  d'abord  un 
stade  de  dépression  caractérisée  par  la  diminution  de  la  sécrétion  et  le 
ralentissement  des  mouvements  suivie  d'une  phase  d'excitation  de  la  sécré- 
tion et  des  mouvements.  Les  sucs  digestifs  obtenus  dans  le  premier  stade 
sont  plus  riches  en  substances  sèches  que  ceux  du  deuxième  stade.  L'injec- 
tion de  sérum  physiologique  atténue  l'influence  de  la  saignée.  —  E.  Terroine. 

o)  Bayliss  ("W.  M.).  —  Les  propriétés  des  systèmes  collo'idaux.  —  //.  Stir 
Vabsorption  comme  préliminaires  à  la  réaction  chimique.  —  Conclusions.  Il 
existe  un  «  composé  d'absorption  »  contenant  l'acide  et  la  base  non  combinés 
cliimiquemeut,  et  pouvant  être  isolé  ;  l'auteur  décrit  aussi  le  mode  de  con- 
version en  un  véritable  composé  chimique  ou  sel.  Un  composé  analogue  se 
forme  entre  un  enzyme  et  son  substratum,  préalablement  au  changement 
chimique  particulfer  amené  par  l'enzyme.  L'absorption  entre  l'enzyme  et  le 
substratum,  en  tant  qu'affectée  par  les  sels  neutres,  a  été  étudiée  et  on  montre 
qu'elle  suit  les  lois  de  l'absorption  «  électrique  ».  L'auteur  fait  voir  que  la 
relation  entre  la  concentration  d'un  enzyme  et  son  activité  est  exprimée  par 
une  formule  exponentielle,  la  valeur  de  l'exponent  variant  beaucoup  selon 
les  circonstances  :  entre  l'unité  et  la  racine  carrée,  comme  extrêmes,  le  plus 
souvent  intermédiaire.  Par  suite  l'opinion  que  létaux  d'une  action  d'enzyme 
à  un  moment  donné  quelconque  est  fonction  de  la  quantité  du  composé 
d'absorption  (enzyme  +  substratum  existant  à  ce  moment)  peut  être  consi- 
dérée comme  suffisamment  établie.  —  H.  de  Varigny. 

London  (E.  S.)  et  Gabrilowitsch  (O.  E.).  —  Sur  les  processus  de  diges- 
tion et  d'absorption.  XL  RésorpMon  des  protéiques  et  des  hi/drates  de  carbone. 
—  Au  cours  de  la  résorption  des  protéiques  et  des  hydrates  de  carbone  on 
constate  que  simultanément  la  quantité  de  substance  absorbée  est  directe- 
ment et  la  quantité  d'eau  indirectement  proportionnelle  à  la  racine  carrée 
des  quantités  introduites.  —  E.  Terroine. 

Minami  (D.).  —  xibsorption  de  la  gélatine  dans  l'intestin  grêle.  —  Une 
solution  aqueuse  de  gélatine  est  très  peu  absorbée  dans  l'intestin.  Une  solu- 
tion de  gélatine  digérée  préalablement  pendant  un  jour  avec  de  la  pepsine 
est  absorbée  par  l'intestin  plus  rapidement.  L'absorption  est  encoi^plus  forte 
si  la  gélatine  a  été  préalablement  digérée  par  la  pancréatine  Rhenania.  M, 
n'observe  pas  de  différence  dans  l'absorption  entre  la  partie  supérieure  et  la 
partie  inférieure  de  l'intestin.  —  E.  Terroine. 

b)  Voltz  ("W.).  et  Baudrexel  (A.).  —  Sur  l'influence  des  substances  extrac- 
tives  de  la  viande  .s?«?-  la  résorption  des  aliments.  Valeur  physiologique  de 
l'extrait  de  viande.  —  Effront  avait  avancé  que,  si  l'on  ajoute  à  une  alimen- 
tation végétale  de  l'extrait  de  viande,  les  substances  azotées  végétales  sont 
plus  énergiquement  attaquées;  ainsi,  au  cours  d'une  alimentation  végétale 
contenant  20  gr.  N,  on  retrouve  dans  les  matières  fécales  5  gr.  3  N.  Lors  de 
l'addition  de  50  gr.  d'extrait  de  viande  Liebig  on  ne  retrouve  que  3  gr.  4.  Les 
auteurs  reprennent  la  question  et  recherchent  si  l'addition  des  extraits  de 
viande  élève  la  digestil)ilité  des  différents  aliments.  Ils  ne  constatent  aucune 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  273 

augmentation  dans  la  résorption  des  aliments  azotés  ou  non  azotés.  Lors 
d'une  alimentation  azotée  insuffisante,  l'addition  d'azote,  sous  forme  d'extrait 
de  viande,  ne  contenant  pas  de  protéine,  a  été  suivie  d'une  rétention 
azotée.  —  E.  Terroine. 

Borschim  (S.).  —  Influence  de  la  lécilhine  sur  f absorption  par  la 
peau.  —  On  étudie  sur  des  lapins  rasés  l'absorption  par  la  peau  en  présence 
ou  en  absence  de  lécithine  des  différentos  substances,  telles  que  l'iodure  de 
potassium,  le  glucose,  l'acide  salicylique  et  l'ésérine.  Les  expériences 
montrent  que  de  petites  quantités  de  lécithine  influencent  favorablement 
l'absorption  par  la  peau  des  substances  qui  sont  facilement  absorbées  norma- 
lement. La  lécithine  est  sans  action  sur  les  substances  qui  sont  difficilement 
absorbées.  —  E.  Terroine. 

Baiier  (H.).  —  Absorption  de  substances  minérales  et  production  de  sub- 
stances organiques  ehez  les  jeunes  arbres  forestiers.  —  L'auteur,  suivant  une 
méthode  déjà  utilisée  avec  d'autres  espèces,  étudie  la  marche  de  l'absorption 
des  substances  minérales  et  la  formation  de  substances  organiques  chez  le 
frêne  (Fraxinus  excelsior)  en  partageant  son  activité  végétative  annuelle  en 
4  périodes  :  a)  du  27  février  au  21  mai;  b)  du  21  mai  au  9  juillet;  c)  du 
',1  juillet  au  17  septembre;  d)  du  17  septembre  au  17  novembre.  A  la  fin  de 
ces  4  périodes,  B.  détermine  l'augmentation  du  poids  sec  et  dose  la  propor- 
tion de  KoO,  CaO,  MgO,  P20y,  SiO^  et  N,  L'  pour  la  plante  entière,  2"  pour 
le  tronc,  3"  pour  la  racine. 

Les  chiffres  obtenus  indiquent  en  %  l'augmentation  ou  la  diminution 
constatée  par  rapport  à  la  composition  de  la  plante  au  repos,  c'est-à-dire 
avant  le  27  février.  Durant  la  première  période,  on  observe  que  pour  l'en- 
semble de  la  plante  (tige,  racines  et  feuilles)  l'augmentation  de  la  substance 
sèche  est  faible  (7  %.),  celle  des  6  substances  minérales  sus-mentionnées  est 
par  contre  très  forte  (de  30  à  100  %  sauf  pour  PoO-;  qui  accuse  une  dimi- 
nution). L'analyse  du  tronc  et  des  racines  réunis  montre,  au  contraire,  une 
diminution  de  la  substance  sèche  (—  22  %),  puis  une  diminution  notable  de 
K,  Mg,  P,  et  N  (30  à  50  %),  par  contre  une  faible  augmentation  de  CaO  et  de 
Si02.  Le  premier  développement  des  feuilles  détermine  donc  une  consom- 
mation de  substances  minérales  provenant  en  grande  partie  du  tronc  et  des 
racines, sansaugmentersensiblement  (7  %  seulement)  le  poids  sec  de  la  plante. 

Au  cours  de  la  seconde  période,  par  contre,  le  poids  sec  augmente  de 
170  o/o  pour  la  plante  entière  et  de  117  %  pour  le  tronc  et  les  racines.  Cette 
augmentation  se  répartit  d'une  façon  assez. égale  entre  les  feuilles  (31  %),le 
tronc  (36  %)  et  les  racines  (33  %).  En  ce  qui  concerne  les  6  substances  mi- 
nérales dosées,  K,  Ca,  Mg,  P,  Si,  N,  l'augmentation  atteint  pour  la  plante 
entière  respectivement  en  %  :  75,462,  261,  85,  156,  78,  et  pour  tronc  et 
racines  ensemble  :  55,  94,  82,  42,  43,  39,  d'où  ressort  la  forte  consomma- 
tion de  substances  minérales  nécessitée  par  la  formation   des  feuilles. 

Dans  la  3^  période,  les  rapports  sont  renversés  :  l'augmentation  du  poids 
sec  est  de  109  %  pour  la  plante  entière  et  de  130  pour  le  tronc  et  les  racines 
ensemble,  elle  est  proportionnellement  plus  forte  pour  le  tronc  que  pour  les 
racines,  les  feuilles  seules  montrent  déjà  une  diminution  de  69  %  par  rap- 
port à  la  période  précédente.  En  ce  qui  concerne  les  substances  miné- 
rales, toutes,  sauf  PoO,;,  sont  en  augmentation.  Remarquons  toutefois  que 
K.2O  et  N  augmentent  3  fois  plus  dans  la  tige  et  les  racines  que  dans  la 
plante  entière,  tandis  que  CaO  et  Si02  s'y  sont  accrus  deux  fois  plus  que 
dans  le  tronc  et  les  racines. 

l'.VNNÉE    BIOLOGKiLE,    XVI.    1911.  18 


274  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

La  4®  période  est  surtout  caractérisée  par  une  diminution  générale  et 
considérable  tant  du  poids  sec  de  la  plante  entière  que  de  celui  des  sub- 
stances minérales,  diminution  due  à  ;  la  chute  des  feuilles.  Toutefois,  une 
diminution  du  poids  sec  s'observe  aussi  dans  les  racines;  elle  provient, 
comme  d'autres  auteurs  l'ont  établi,  d'une  perte  de  substances  minérales. 
Chez  la  tige  et  les  racines,  par  contre,  on  observe  durant  cette  dernière  pé- 
riode une  augmentation  encore  assez  sensible  de  substances  minérales 
(SiOo  et  PaO;;  exceptés).  —  P.  Jaccard. 

Bokorny  (Th.).  —  Nutrition  de  plantes  vertes  au  moyen  d'aJdéhyde  for- 
mique  ou  de  combinaisons  capables  de  donner  naissance  à  cette  substance.  — 
Les  recherches  entreprises  avec  Spirogyra  montrent  que  ces  algues  peuvent 
former  de  l'amidon  aux  dépens  d'une  solution  diluée  d'aldéhyde  formique 
en  présence  de  la  lumière.  La  même  chose  s'observe  chez  des  plantes  de 
haricot  et  de  fève  arrosées  pendant  des  mois  au  moyen  d'une  solution  d'aldé- 
hyde formique  à  I  p.  100.000,  jusqu'à  ce  que  chaque  pot  de  culture  ait  reçu 
1  gramme  de  cette  substance. 

Enfin,  du  méthylal  en  solution  de  0,1  %  est  également  utilisé  comme 
nourriture  par  Spiroyyra  qui  à  ses  dépens  fabrique  de  l'amidon.  —  P. 
Jaccard. 

Bialosuknia  ("W.).  —  Recherches  physiologiques  sur  une  algue.,  le  Biplo- 
sphœra  Chodali  Bial .  —  Cette  algue,  de  la  famille  des  Pleurococcacées,  a  été 
isolée  d'un  lichen,  le  Lecanora  tarlarea. 

Les  expériences  ont  été  tentées  dans  trois  directions. 

L  Le  but  poursuivi  dans  les  premières  recherches  a  été  de  savoir  dans 
quelle  mesure  les  acides  aminés  et  la  peptone  pouvaient,  relativement,  ser- 
vir à  l'assimilation  de  l'azote,  dans  un  cas  déterminé. 

Or,  cette  algue  se  développe  également  sur  les  milieux  solides  ou  dans 
les  solutions,  excepté  sur  la  leucine  en  solution,  sur  laquelle  il  n'y  a  pas 
de  développement,  sauf  au  commencement.  Ceci  se  rapporte  aux  expériences 
faites  à  la  lumière  diffuse,  car  dans  l'obscurité,  le  Diplosphœra  ne  se  dé- 
'  veloppe  que  sur  les  milieux  solides,  et  pas  du  tout  dans  les  milieux  liquides. 
L'algue  ne  se  développe  pas  sur  le  blanc  d'œuf. 

2.  B.  a  recherché  si  l'algue  attaquerait  les  pierres  polies.  Elle  attaque  en 
effet  le  calcaire,  le  marbre,  mais  non  pas  le  granit  et  l'agate.  Comme  elle 
ne  dégage  pas  d'acide  complexe,  il  faut  attribuer  la  corrosion  à  l'acide 
carbonique. 

3.  Des  expériences  ont  encore  été  faites  pour  savoir  quels  ferments  se- 
raient sécrétés  par  le  Diplosphœra.  B.  a  trouvé  des  traces  de  diastase,  mais 
ni  lipase,  ni  émulsine.  —  M.  Boubier. 

Sprecher  (A.).  —  Contribution  à  V étude  des  solutions  nutritives  et  du 
rôle  de  la  silice  dans  les  plantes.  —  S.  a  fait  des  expériences  comparées  de 
cultures  avec  quatre  solutions  nutritives  différentes  :  celles  de  Van  der 
Crone,  de  MicnEELS  et  de  Heen,  de  Knop-Pfeffer,  de  Swiecicki.  De  ces 
quatre  milieux  nutritifs,  la  solution  Knop-Pfeffer,  depuis  longtemps  en 
usage  dans  les  laboratoires  de  physiologie  végétale,  a  donné  les  meilleurs 
résultats.  A  cause  de  son  contenu  en  chlorure  ferrique  et  en  phosphate  acide 
de  potassium,  sa  réaction  est  légèrement  acide,  et  grâce  à  cela  les  plantes, 
une  fois  adaptées  au  milieu  liquide  et  sorties  de  la  période  sensible,  la  pré- 
fèrent à  d'autres. 

S.  a  abordé  simultanément  un  problème  qui  a  préoccupé  déjà  bien  sou- 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  275 

vent  les  physiologistes  :  le  rôle  de  la  silice  dans  les  végétaux,  et  sur-loquel 
les  botanistes  ne  se  sont  jamais  mis  d'accord.  Or,  sous  l'influence  de  la 
silice,  1(>  total  de  la  récolte  en  matière  sèche  (cendres,  matières  grasses, 
substances  protéiques,  cellulose  brute,  hydrates  de  carbone)  a  sensiblement 
augmenté;  le  taux  pour  100  a  diminué  chez  les  plantes  cultivées  dans  les 
solutions  Van  dek  Ckone  et  Swiecicki;  chez  les  plantes  de  la  solution 
Pfeffer,  il  n'y  a  une  diminution  du  pourcentage  que  pour  la  cellulose  brute 
et  les  hydrates  de  carbone  en  général.  Les  solutions  nutritives  donnent  lieu 
à  une  exagération  de  l'absorption  des  sels  minéraux  sans  que  ceux-ci  soient 
ultérieurement  employés  pour  la  constitution  de  nouveaux  organes.  Cela, 
arrive  particulièrement  avec  les  solutions  diluées,  c'est-à-dire  d'une  concen- 
tration moindre  de  1  0/00.  Un  résultat  assez  inattendu  des  expériences  de 
S.  est  que  les  plantes  d'un  riche  développement  contiennent  moins  de  silice 
que  les  plantes  malingres,  bien  que  toutes  deux  aient  eu  la  même  quantité 
de  cette  substance  à  leur  disposition.  C'est  lorsque  les  plantes  sont  cultivées 
dans  des  solutions  diluées  ou  peu  propices  à  un  riche  développement  que 
la  silice  augmente  le  plus.  S.  a  cultivé  les- plantes  dans  des  pots  paraffinés 
pour  empêcher  que  la  silice  des  parois  du  verre  n'entre  dans  la  solution, 
mais  cela  n'a  pas  donné  les  résultats  attendus.  L'analyse  a  décelé  plus  de 
100  fois  la  quantité  de  silice  que  Ton  aurait  dû  y  trouver.  Ce  surplus  doit 
provenir  des  poussières  de  l'air  ou  peut-être  des  ingrédients  chimiques 
constituant  la  solution  nutritive. 

Le  pourcentage  des  sels  minéraux  absorbés  par  les  plantes  a  générale- 
ment diminué  dans  les  lots  avec  adjonction  de  silice;  les  quantités  absolues, 
par  contre,  ont  augmenté  partout.  Létaux  pour  100  de  la  magnésie  fait 
exception  à  la  règle  générale  pour  les  plantes  cultivées  dans  les  solutions 
Pfeffer  et  Swiecicki,  c'est-à-dire  que  là  le  pourcentage  est  plus  élevé  dans 
les  lots-avec  silice.  La  chaux  a  été  absorbée,  par  rapporta  la  magnésie,  dans 
une  proportion  à  peu  près  deux  fois  plus  faible  qu'elle  n'a  été  fournie  par 
les  solutions.  De  tous  les  sels  minéraux,  c'est  le  fer  qui  subit  proportion- 
nellement la  plus  grande  diminution  chez  les  plantes  cultivées  avec  de  la 
sihce,  de  sorte  que  même  le  poids  total  de  la  substance  indique  à  peine  une 
augmentation.  Une  plante  vigoureuse  et  une  autre  d'un  pauvre  développe- 
ment et  d'un  poids  deux  fois  moindre  présentent  ainsi  la  même  quantité  de 
fer  (environ  0,003  gr.).  Dans  les  lots  sans  silice,  on  constate  que  les  plantes 
contiennent  une  plus  forte  proportion  de  chaux,  d'acide  phosphorique  et  de 
fer  par  rapport  à  la  potasse:  il  n'en  est  pas  ainsi  de  la  magnésie,  ni  surtout 
de  l'azote,  ijui  diminuent  dans  les  lots  .sans  silice. 

S.  conclut  que,  sans  oser  affirmer,  comme  certains  auteurs  le  font,  que 
la  silice  soit  un  des  éléments  nutritifs  nécessaires  aux  plantes,  l'on  doit  re- 
connaître l'action  importante  qu'elle  exerce  comme  stimulant  chimique  de 
la  croissance.  La  silice  joue  sans  contredit  dans  le  régime  végétal  un  rôle 
dont  nous  ne  saurions  nier  la  portée  si  nous  nous  représentons  qu'elle  peut 
être  un  auxiliaire  utile  à  maintenir  l'équilibre  physiologique  de  la  solution 
nutritive  dans  le  sol,  équilibre  d'une  si  haute  importance  pour  la  vie  des 
organismes  végétaux.  Elle  peut  aussi  concourir  avec  les  autres  sels,  qui  ne 
rentrent  pas  tous  non  plus  dans  la  composition  chimique  du  protoplasme,  à 
rendre  celui-ci  gélatineux,  ce  qui  paraît  être  si  indispensable  pour  lui.  — 

M.    BOUBIER. 

Pennington  iL.j.  —  Sur  l'assimilation  de  Vazole  atmosp/iérique  par  dfs 
champignons.  —  C'est  là  une  question  très  controversée,  puisque  Bertiie- 
LOT,  PuRiEwiTscii,  SAm.\,  pRCKHLiCH  et  Latham  ont  obtenu  des  résultats  posi- 


270  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tifs  avec  Aspergillus  nigcr,  tandis  que  Czapek,  Koch  et  Winogradski  n'ont 
eu,  avec  le  même  champignon,  que  des  résultats  négatifs. 

P.  a  travaillé  sur  Pénicillium,  Asperf/illus  niger,  Alternaria  et  Fusarium  : 
il  n'a  noté  aucune  assimilation  de  l'azote  atmosphérique.  —  M.  Boubier. 

Mameli  (Eva)  et  Pollacci  (G.).  —  Sur  l'assimilation  de  l'azote  atmosphé- 
rique libre  par  les  végétaux  supérieurs.  —  Les  cultures  et  analyses  effectuées 
par  les  auteurs  leur  permettent  d'affirmer  que  l'assimilation  de  l'azote  libre 
atmosphérique  est  une  propriété  bien  plus  répandue  qu'on  ne  le  croit.  Il 
est  probable  que  tous  les  végétaux,  des  algues  aux  phanérogames,  peuvent, 
dans  des  conditions  spéciales,  faire  un  usage  plus  ou  moins  important  de 
cette  fonction.  On  ne  sait  encore  comment  se  fait  et  où  est  le  siège  de 
celle-ci,  mais  il  est  bien  possible  que  ce  soit  la  cellule  végétale  chlorophyl- 
lienne qui  accomplisse  la  fixation  de  l'azote  libre.  En  outre,  les  théories  mo- 
dernes sur  la  catalyse,  sur  les  substances  colloïdales  et  sur  les  enzymes 
nous  permettent  d'admettre  que  le  pliénomène  de  l'assimilation  de  l'azote 
atmosphérique  par  la  cellule  des  plantes  supérieures,  peut  se  faire  par  com- 
binaison directe  de  l'azote  avec  l'hydrogène  naissant,  ce  qui  donne  lieu  à  la 
formation  d'un  composé  azoté,  premier  produit  de  la  synthèse  des  albumi- 
noïdos.  —  M.  Boubier. 

h)  Zaleski  ("W.).  —  Sur  les  échanges  azotés  dans  les  graines  en  voie  de  ma- 
turation. —  Les  recherches  de  Hornberoer  et  d'EMMERUNO,  confirmées  par 
Wassilieff,  Bourquelot  et  Menozzi,  Schulze  et  Winterstein,  ont  montré 
qu'au  cours  de  la  maturation  des  graines,  des  albuminoïdes  se  forment,  alors 
que  d'autres  combinaisons  azotées  disparaissent.  Z.  établit  par  des  mesures 
précises  que  ces  deux  phénomènes  sont  liés  l'un  à  l'autre  et  que  la  produc- 
tion des  albumino'ides  se  fait  aux  dépens  des  autres  combinaisons  azotées. 
—  F.  More  AU. 

Tobler  (F.).  —  Phgsiologie  de  la  nutrition  des  Lichens.  —  Les  champi- 
gnons des  Lichens  sont  capables  d'utiliser  toutes  les  combinaisons  carbonées 
et  n'en  sont  pas  réduits  aux  substances  que  leur  fournit  l'assimilation  de 
l'Algue.  D'un  autre  côté,  l'activité  des  Algues  des  lichens  est  très  réduite; 
il  en  est  ainsi  chez  les  lichens  à  écorce  épaisse  qui  ne  laisse  passer  que  fai- 
blement l'air  et  la  lumière;  en  outre,  l'Algue  peut  utiliser  comme  source 
de  carbone  l'acide  oxalique  produit  par  le  lichen.  Il  s'agit  donc  bien  en 
réalité  d'une  véritable  symbiose  chez  les  lichens.  —  F.  Péchoutre. 

Lubimenko  ("W.).  —  L'assimilation  chlorophyllienne  et  la  production  de 
la  substance  sèche  à  la  lumière  blanche  et  à  la  lumière  colorée.  —  En  étu- 
diant diverses  espèces  végétales  à  des  lumières  blanches  d'intensités  diffé- 
rentes et  à  des  lumières  colorées,  L.  a  établi  qu'il  existe  un  éclairement 
optimum  pour  la  production  de  la  substance  sèche;  l'intensité  de  cet  éclai- 
rement est  moindre  que  celle  de  l'éclairement  optimum  pour  l'assimilation 
chlorophyllienne.  L'augmentation  du  poids  de  la  substance  sèche  n'est  pas 
la  même  dans  toutes  les  lumières  colorées.  L'augmentation  la  plus  forte  a 
lieu  à  la  lumière  bleue,  ensuite  vient  la  lumière  rouge  puis  la  lumière 
orange,  et  enfin  la  lumière  verte.  —  F.  Péchoutre. 

Usher  (F.  L.)  et  Priestley  (J.  M.).  —  IIL  Le  mécanisme  de  l'assimila- 
lion  du  carbone.  —  11  ne  s'agit  que  des  phases  initiales  de  l'assimilation. 
L'auteur  n'admet  plus  la  localisation  exclusive  de  la  catalase  dans  les  chlo- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  277 

roplastes,  ni  la  dépendance  dublanchissement;30s/mor^ewde  la  chlorophylle 
par  rapport  à  la  présence  de  00^. 

Mais  il  semble  qu'on  doive  considérer  comme  produits  primaires  de  la 
photolyse  du  CO'-  humide,  la  formaidéhyde  et  le  peroxyde  d'hydrogène. 
L'évolution  de  l'oxygène  est  due  à  la  décomposition  du  peroxyde  par  la  cata- 
lase,  et  dans  tout  cela  il  n'y  a  rien  de  vital,  rien  (|ui  ne  puisse  être  obtenu 
in  vitro.  —  H.  de  Varigny. 

S)  Circulation,  san;/,  lymphe,  sè^^e  des  végétaux. 

Hari  (P.).  —  Influence  de  la  transfxmon  sanguine  intra-veineuse  sur  les 
échanges  d'énergie  et  de  matière.  —  On  transfuse  dans  la  jugulaire  d'un  chien 
normal  des  quantités  différentes  de  sang  provenant  d'un  autre  chien.  La 
quantité  de  sang  transfusé  varie  de  85  à  262  grammes.  Cette  opération  pro- 
voque une  augmentation  dans  l'excrétion  d'azote  urinaire  ;  l'utilisation  des 
graisses  semble  être  enrayée.  Chez  les  animaux  à  jeun  mais  recevant  de 
l'eau  on  observe  une  diminution  dans  l'excrétion  d'eau  à  la  suite  de  la  trans 
fusion  sanguine;  ce  phénomène  n'a  pas  lieu  chez  les  animaux  nourris.  La 
production  de  chaleur  augmente  toujours  à  la  suite  de  la  transfusion,  proba- 
blement par  suite  d'une  augmentation  de  travail  du  cœur  déterminée  par 
l'augmentation  du  volume  sanguin.  —  E.  Tekroine. 

Bogomolez  (A.).  —  Sur  la  pression  sanguine  dans  les  petites  artères  et 
dans  les  veines  à  l'état  normal  et  dans  certaines  conditions  pathologiques.  — 
La  chute  de  la  pression  sanguine  a  lieu  tout  le  long  du  système  artériel;  ce 
fait  s'explique  facilement,  puisqu'une  partie  importante  de  la  pression  à 
l'origine  cardiaque  a  pour  effet  de  lutter  contre  la  résistance  des  parois 
artérielles.  Par  contre,  la  variation  de  pression  est  très  faible  pendant  la 
traversée  des  capillaires  (4  millimètres  Hg.  pour  les  capillaires  de  l'oreille 
de  lapin).  Cette  chute  est  plus  considérable  à  la  suite  d'interventions  va- 
riées :  hyperthermie  provoquée  par  chauffage  de  l'animal,  extirpation  du 
ganglion  cervical  supérieur.  C'est  là  un  fait  qui  se  comprend  facilement, 
la  dilatation  portant  surtout  sur  les  capillaires,  très  peu  sur  les  artères  dont 
ils  sont  originaires.  La  pression  des  veinules  est  très  variable  ;  elle  varie 
de  4  à  23  millimètres  Hg.  dans  une  veinule  de  lapin  ayant  un  calibre  de 
0,2  à  0,3  millimètres  de  diamètre.  —  E.  Terroixe. 

a.)  Hooker  (D.  R.).  —  Influence  de  l'exercice  sur  la  pression  veineuse.  — 
On  observe  une  augmentation  de  la  pression  veineuse  durant  l'exercice 
musculaire  :  au  début,  il  y  a  une  vasodilatation  manifeste  dans  les  muscles  en 
activité  coïncidant  avec  une  expression  du  sang  hors  des  veines,  d'où  l'élé- 
vation de  pression  dans  celles-ci.  Consécutivement  à  la  chute  transitoire  de 
pression  artérielle  et  à  l'élévation  de  température  du  sang  veineux,  on 
constate  une  accélération  du  cœur  qui  peut  parfois  gêner  le  cours  du  sang 
et  provoquer  la  stase  dans  les  petites  veines  ;  d'où  pléthore  veineuse  et  aug- 
mentation de  la  pression  dans  ces  vaisseaux.  —  J.  Gautrelet. 

Moorhouse.  —  Influence  de  l'augmentation  de  température  du  sang  caro- 
tidien.  —  Elle  entraîne  une  plus  grande  fréquence  cardiaque  due  à  l'excita- 
tion du  système  accélérateur,  un  afflux  du  sang  à  la  périphérie  un  accrois- 
sement de  la  ventilation  respiratoire.  —  J.  Gautrelet. 

Cullis  (VJ.)  et  Dixon  (W.).  —  Excitation  et  section  du  faisceau  auriculo- 


278  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ventriculaire.  —  La  section  incomplète  du  faisceau  amène  un  arrêt  de  quel- 
ques secondes  du  ventricule,  puis  les  contractions  reprennent  régulières. 
Quand  les  deux  branches  sont  sectionnées,  on  note  une  contraction  du  ven- 
tricule pour  quatre  contractions  de  l'oreillette.  L'excitation  électrique  du  fais- 
ceau amène  la  tétanisation.  —  ,1.  Gautrelet. 

a)  Flack  (M.).  —  U excision  ou  V écrasement  du  nœud  auriculo-venti'icu- 
laire  n'arrête  pas  les  pulsations  du  cœur  des  Mammifères  battant  dans  les  con- 
ditions normales.  —  (Analysé  avec  les  suivants.) 

b) Modifications  du  rythme  ca^'diaque  et  Vallorylhmie  expérimentale 

chez  le  cœur  d'oiseau. 

c)  —  —  La  fonction  du  nœud  sino-auricidaire  des  Mammifères  est  surtout 
cardio-régulatrice.  —  Les  nœuds  ne  sont  pas  les  seules  parties  du  cœur 
possédant  l'automatisme.  Le  nœud  sino-auriculaire  représente  un  point  de 
contact  neuro-musculaire  en  relation  intime  avec  les  fibres  du  vague  et  du 
sympathique;  bien  que  doué  d'un  haut  automatisme,  il  a  surtout  une  fonc- 
tion cardio-régulatrice.  —  J.  Gautrelet. 

Cavazzani  (Emilio).  —  Sur  les  effets  de  la  ligature  des  carotides  associée 
à  la  section  bilatérale  du  sympathique  cervical  chez  le  lapin.  —  L'auteur  a 
constaté  que  les  troubles  qui  accompagnent  généralement  la  ligature  de 
deux  carotides  primitives  associée  à  la  section  bilatérale  du  sympathique 
cervical  chez  le  lapin  ne  se  produisent  pas  quand  les  deux  oreilles  de  l'a- 
nimal ont  été  amputées  préalablement.  L'effet  est  le  même  quand  on  com- 
prime dans  des  anneaux  de  caoutchouc  la  base  des  oreilles  de  l'animal, 
comme  l'auteur  le  faisait  dans  quelques  expériences.  Les  expériences  de 
l'auteur  montrent  que  l'anémie  résultant  de  la  ligature  des  carotides  pri- 
mitives est  plus  grave  lorsqu'elle  a  été  précédée  ou  suivie  de  la  résection 
bilatérale  du  sympathique  cervical.  Les  animaux  ainsi  opérés  perdent  leur 
apétit  et  ne  réagissent  pas  aux  excitations  ;  ils  refusent  pour  la  plupart  la 
nourriture  et  maigrissent  rapidement.  Tous  ces  troubles  s'observent  à  un 
degré  bien  moindre  chez  les  animaux  chez  lesquels  la  ligature  des  carotides 
primitives, ne  fut  pas  associée  à  la  section  du  sympathique;  ils  ne  s'obser- 
vent pas  du  tout  chez  les  lapins  chez  lesquels  l'unique  opération  consiste 
dans  la  section  bilatérale  du  sympathique  cervical.  —  M.  Mexdelssûhn. 

Todd  (C.)  et  "White  (R.  G.).  —  Sur  le  sort  des  globules  rouges  injectés  â 
un  animal  de  la  même  espèce,  et  sur  une  nouvelle  méthode  de  détermination 
du  volume  total  du  sang.  —  l°Par  l'emploi  de  sérums  isohémolytiques  spécifi- 
quement épuisés  on  peut  analyser  quantitativement  des  mélanges  de  glo- 
bules rouges  d'animaux  différents  de  la  même  espèce.  2°  On  peut  suivre  les 
globules  rouges  d'un  individu  dans  la  circulation  d'un  autre  de  même 
espèce.  3°  Et  on  constate  que  les  globules  rouges  injectés  sont  traités  en 
ennemis  ])ar  l'organisme  qui  les  reçoit;  ils  agissent  en  fait  comme  antigènes 
et  donnent  naissance  à  la  formation  d'anti-corps  correspondants  conformé- 
ment aux  lois  ordinaires  de  l'immunité.  4°  Les  expériences  de  transfusion 
faites  avec  cette  méthode  fournissent  des  données  relativement  exactes 
pour  l'évaluation  de  la  masse  totale  du  sang.  —  H.  de  Varigny. 

a)  Rona(P.)  et  Takahashi  (D.)-  —  La  teneur  en  sucre  des  globules  san- 
guins. —  Les  globules  sanguins  de  chien  contiennent  une  substance  réduc- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  271) 

trice  dextrogyre  et  fermentescible.  II  doit  s'agii'  probablement  de  glucose. 
Dans  le  sang  on  observe  toujours  l'augmentation  de  la  teneur  en  sucre  après 
la  saignée.  Il  en  est  de  même  pour  les  globules  rouges.  L'augmentation  ob- 
servée est  de  0,149%  à  0,172  9é,  de  0,12  à  0,24%,  de  0,15  à  0,20  %  dans  trois 
expériences  différentes.  Cbez  le  chat  on  trouve,  dans  trois  cas,  la  présence 
d'une  substance  réductrice  dans  les  globules  sanguins;  chez  le  lapin  la 
quantité  de  sucre  des  globules  est  insignifiante.  —  E.  Terroine. 

a)  Rona  (P.)  et  Doblin  (A.).  —  Recherches  sur  le  sucre  du  sang.  —  Sur  la 
perméabilité  des  globules  sanguins  vis-à-vis  du  glucose.  —  Les  globules  san- 
guins sont  perméables  pour  le  glucose.  En  effet,  si  on  fait  une  détermination 
de  la  répartition  du  glucose  dans  les  différentes  parties  du  sang  et  qu'on 
ajoute  une  solution  de  glucose  à  ce  dernier,  puis  qu'on  refasse  de  nouveau  la 
même  détermination,  on  obtient  des  chiffres  plus  élevés.  Ainsi,  dans  une  ex- 
périence prise  au  hasard,  la  teneur  en  sucre  du  sang  total  augmente  dans  les 
conditions  énoncées  de  0,072  à  0,289  %,  celle  du  sérum  de  0,106  à  0,384  %  et 
celle  des  globules  de  0,035  à  0,147  %.  —  E.  Terroine. 

b)  Rona  (P.)  et  Doblin  (A.).  — Sur  la  ghjcolyse.  —  La  glycolyse  ne  peut 
avoir  lieu  après  la  destruction  des  globules.  Le  sang  hémolyse  avec  de  l'eau 
ne  glycolyse  pas;  par  contre,  le  sang  dilué  avec  de  l'eau  physiologique  glyco- 
lyse normalement.  La  glycolyse  se  fait  plus  rapidement  dans  l'oxygène  que 
dans  l'air,  mais  elle  se  fait  aussi  en  absence  d'oxygène,  dans  une  atmosphère 
d'hydrogène.  Très  souvent,  mais  pas  toujours,  l'addition  des  phosphates  accé- 
lère la  glycolyse.  L'addition  de  1  %  de  toluène  empêche  presque  complète- 
ment la  glycolyse,  le  chloroforme  agit  de  même.  —  E.  Terroine. 

Doyon  (M.).  —  Faits  concernant  V entraînement  de  V antithrombine  par  le 
sang  normal.  —  La  substance  anticoagulante  d'origine  hépatique  qui  passe 
chez  le  chien  dans  le  sang  sous  certaines  influences  (peptone,  atropine)  est 
une  substance  phosphorée.  Cette  substance  existe  dans  le  foie  du  chien 
et  peut  être  extraite  directement.  Cette  antithrombine  peut  être  extraite 
aussi  bien  du  foie  de  lapin,  que  d'autres  organes,  rate,  etc.  L'hirudine  se 
rapproche  de  l'antithrombine  par  sa  teneur  en  phosphore  caractéristique  des 
nucléoprotéides.  —  J.  Gautrelet. 

Howell.  —  Rôle  de  V antithrombine  et  de  la  thromboplastine  dans  la  coa- 
gulation du  sang.  —  Au  moyen  de  solutions  pures  de  fibrinogène  et  de 
thrombine,  on  démontre  que  l'antithrombine  se  trouve  dans  le  plasma  nor- 
mal des  mammifères  aussi  bien  que  dans  celui  des  oiseaux.  Les  extraits  de 
tissus  renferment  une  substance  (thromboplastine)  neutralisant  l'effet  exercé 
par  l'antithrombine  sur  la  réaction  entre  le  fibrinogène  et  la  thrombine. 
—  J.  Gautrelet. 

Eisler  (M.  v.)  et  Portheim  (L.  v.).  —  Une  agglutinine  du  sang  chez  les 
plantes.  —  Les  substances  capables  d'agglutiner  le  sang  ne  sont  connues 
que  dans  quelques  plantes.  Les  auteurs  les  étudient  dans  le  genre  Phaseolus 
et  Datura.  On  ne  les  trouve  pas  dans  l'appareil  végétatif;  elles  sont  loca- 
lisées dans  les  graines  où  on  ne  les  trouve  que  quelque  temps  avant  la  ma- 
turité, dans  l'albumen  chez  Datura.,  dans  les  cotylédons  chez  Phaseolus.  Ces 
substances  qui  sont  détruites  par  l'ébuUition,  ne  paraissent  jjas  être  des  sub- 
stances de  réserve.  —  F.  Péchoutre. 


280  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

c/)Kepino-w  (L.).  -  Influence  des  lipoulcs  des  globules  sanguins  sur  la  for- 
mation du  sang.  —  C'est  un  fait  établi  que  la  transfusion  du  sang  à  un  animal 
anémié  produit  une  rapide  néoformation  des  globules  sanguins.  Le  nombre 
des  globules  rouges  injectés  est  trop  insuffisant  pour  donner  l'explication 
de  ce  fait.  Il  restait  donc  à  rechercher  du  côté  des  substances  introduites 
avec  les  globules.  K.  montre  qu'un  lapin  anémié  par  une  saignée  abon- 
dante se  rétablit  promptement  lors  de  Tinjection  des  lipoïdes  de  globules 
sanguins.  La  régénération  du  sang  se  fait  deux  fois  plus  vite  que  chez  le 
témoin.  La  teneur  en  hémoglobine  augmente  de  10  à  25  </c,  quelquefois  de 
35  %;  la  différence  dans  le  nombre  des  globules  rouges  varie  de  2  à  3  mil- 
lions. Le  rétablissement  de  l'animal  se  fait  en  12-15  jours,  celui  du  témoin 
en  27  jours  et  davantage.  L'injection  d'une  solution  de  lécithine  à  1  5r  ne 
donne  pas  le  même  résultat,  on  ne  peut  donc  ramener  l'action  des  lipoïdes 
sanguins  à  celle  de  la  lécithine.  —  E.  Terroine. 

Frank  (S.)  et  Bretschneider  (A.).  —  Sur  la  question  du  «  pouvoir  ré- 
ducteur restant  »  du  sang  après  fermentation.  —  Un  certain  nombre 
d'auteurs  ont  avancé  qu'après  fermentation,  le  sang  présentait  encore  un 
pouvoir  réducteur;  ces  auteurs  utilisaient,  pour  la  détermination  du  pou- 
voir réducteur,  la  méthode  de  Bang.  F.  etB.  ne  retrouvent  pas  ce  pouvoir  ré- 
ducteur en  employant  la  méthode  de  Bertrand,  et  cela  aussi  bien  sur  du 
sang  normal  que  sur  du  sang  présentant  un  grand  excès  de  sucre.  Ainsi 
donc  le  pouvoir  réducteur  du  sang  est  bien  du  uniquement  à  la  présence 
de  glucose.  —  E.  Terroine. 

a)  Stadler  (E.")  et  Kleemann  (H.).  —  I/éuioli/se  jtar  l'ammoniaque.  —  Les 
globules  rouges  lavés  avec  une  solution  physiologique  hémolysent  en  pré- 
sence d'ammoniaque.  L'hémolyse  est  beaucoup  plus  lente  avec  les  globules 
lavés  avec  une  solution  isotonique  de  saccharose,  quoique  le  processus  d'ab- 
sorption d'ammoniaque  reste  sans  changement.  L'addition  de  sérum  ou 
d'une  solution  des  peptones  diminue  l'hémolyse  par  l'ammoniaque  ;  ce 
phénomène  s'explique  en  partie  par  la  diminution  d'absorption  de  l'ammo- 
niaque par  les  globules  rouges.  Le  sang  conservé  pendant  24  heures  dans 
une  solution  isotonique  de  saccharose  hémolyse  plus  rapidement  ;  ceci  s'ex- 
plique par  l'augmentation  de  l'absorption  d'ammoniaque  dans  le  sang  con- 
servé. —  E.  Terroine. 

h]  Stadler  (Ed.")  et  Kleemann  (H.).  —  Sur  Vhémolyse  par  l'acide  acétique. 
—  L'hémolyse  par  l'acide  acétique  se  fait  plus  lentement  avec  les  gloliules 
rouges  lavés  avec  une  solution  isotonique  de  saccharose  qu'avec  les  globules 
lavés  avec  une  solution  physiologique.  Le  sérum  agit  d'une  façon  empê- 
chante. Ce  fait  tient  surtout  à  ce  qu'une  partie  de  l'acide  acétique  est  com- 
binée avec  le  sérum  et  perdue  ainsi  pour  l'hémolyse.  —  E.  Terroine. 

Schàfer  (P.|.  —  Sur  les  extraits  d'organes  hemolgtiques.  —  L'addition  de 
savon  aux  extraits  d'organes  hémolytiques  ne  change  pas  le  mécanisme  de 
l'hémolyse.  Le  pancréas  ne  contient  pas  d'hémolysine  quand  le  chien  a  préa- 
lablement jeûné.  Le  mode  de  nutrition  est  sans  action  .sur  la  formation  d'hé- 
molysine dans  le  pancréas  de  chien;  l'autolyse  a,  par  contre,  une  influence 
nette  sur  la  formation  d'hémolysine.  —  E.  Terroine. 

a-l))  Mayer  et  Schaeffer.  —  Becherches  sur  les  hémobjsines.  I.  Sur  la  spé- 
cificité des  hémolysines  naturelles.  II.  Sur  la  spécificité  des  hémolysines  ac- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  281 

quises.  —  La  spécificité  des  liémolysines  naturelles  dépend  uniquement 
d'éléments  qu'on  peut  ordonner  quantitativement,  et  notamment  du  degré  de 
résistance  des  globules  considérés.  —  L'étude  des  liémolysines  acquises  mon- 
tre qu'en  outre,  il  y  a,  entre  les  différentes  espèces  globulaires,  un  second 
élément  commun  qui  va  croissant  d'une  espèce  à  l'autre  et  permet  de  dresser 
une  échelle.  —  J.  Gautrelet. 

Aynaud.  —  Le  r/lobulin  de  Vllomme.  —  Le  globulin  est  un  élément  mor- 
phologique de  structure  complexe,  toujours  identique  h  lui-même;  il  ne  re- 
présente ni  un  débris  de  globule  rouge  ni  un  fragment  leucocytaire.  Dans  le 
sang  circulant  normal  ou  pathologique,  le  globulin  varie  numériquement, 
indépendamment  des  globules  rouges  et  blancs.  Pour  A.,  ces  faits  paraissent 
légitimer  la  conception  d'un  troisième  élément  du  sang.  —  Ph.  Lasseur. 

Wolff  (J.)  et  Stœcklin  (E.).  —  L'oxyhénwglobine  jienl-eUc  fonctionner 
comme  peroxydase?  —  "W.  et  S.  considèrent  l'oxyhémoglobine  comme  un  ca- 
talyseur oxydasique  d'un  caractère  particulier,  concourant  dans  une  certaine 
mesure  au  phénomène  de  la  respiration,  et  qui  doit  une  partie  de  son  activité 
à  la  forme  spéciale  sous  laquelle  le  fer  est  engagé  dans  la  molécule.  —  Ph. 

LVSSEUR. 

Abderhalden  (E.)  et  Pincussohn  (L.).  —  Eludes  sèrologiqnes  à 
l'aide  de  la  méthode  optique.  —  Lors  de  l'introduction  parentérale  de  sub- 
stances protéiques,  on  constate  que  le  sang  acquiert  une  activité  diastasique 
qui  s'exerce  contre  ces  substances.  Chez  des  animaux  ainsi  préparés,  on 
administre  une  nouvelle  injection  de  matières  protéiques  atin  de  provoquer  le 
choc  anaphylactique  et  on  étudie  le  pouvoir  protéolytique  du  sang  à  diffé- 
rents moments.  On  constate  ainsi  que  ce  pouvoir  n'a  pas  varié  ni  avant,  ni 
pendant,   ni  après  le  choc  anaphylactique.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Rathsmann  (E.).  —  Études  sérolof/iques  à  l'aide 
de  la  méthode  optique.  —  La  question  posée  dans  ce  mémoire  est  la  sui- 
vante :  Peut-on  provoquer  par  l'introduction  abondante  de  saccharose /jcr 
os  chez  le  chien  l'apparition  dans  le  plasma  d'une  action  dédoublante  sur 
ce  sucre?  Après  quelque  temps  de  jeûne,  on  donne  à  un  chien  125  grammes 
de  saccharose.  Avant  l'ingestion,  on  constate  que  le  sérum  n'attaque  pas  le 
saccharose;  après,  on  constate  toujours  une  modification  significative  du 
pouvoir  rotatoire;  d'autre  part,  on  constate  que  l'urine  présente  un  pouvoir 
rotatoire  droit  très  net.  Après  introduction  parentérale  de  saccharose,  l'action 
hydrolysante  est  beaucoup  plus  énergique  qu'après  introduction  per  os.  Les 
auteurs  constatent,  en  outre,  que  le  pouvoir  hydrolysant  du  plasma  vis-à-vis 
du  saccharose  apparaît  également  après  l'ingestion  de  grandes  quantités 
d'amidon.  —  E.  Terroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Kâmpf  (E.).—  Etudes  sérologiques  à  l'aide  de  lamé- 
thode  optique.  — On  sait  que  le  sérum  de  chiens  normaux  ne  possède  pas  la 
propriété  de  dégrader  l'albumine  ou  la  peptone;  vient-on  à  introduire,  par 
voie  sous-cutanée  ou  intraveineuse,  une  albumine  étrangère,  alors  le  sérum 
acquiert  cette  propriété.  Partant  de  ce  fait,  les  auteurs  recherchent  s'il  ne 
peut  servir  d'explication  aux  pliénomènes  d'anaphylaxie.  Le  point  le  plus 
intéressant  du  travail  est  relatif  aux  essais  de  provoquer  Fanaphylaxie 
par  des  peptides.  Les  corps  employés  sont  les  suivants  :  glycyI-1-tyrosine, 
dl-leucyl-glycine,  1-leucyl-octoglycyl-glycine,  1-leucyl-triglycyl-l-leucyl-octo- 


282  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

glycylglycine,  1-leucyl-trigIycyI-gIycine.  La  glt/cyl-l-ti/rosine  n'a  provoqué  ni 
abaissement  de  température  ni  aucun  des  phénomènes  habituels  de  l'ana- 
phylaxie.  Avec  la  cU-lcucijlrjhjcine^  très  léger  abaissement  de  température. 
Avec  le  pcntapeptide,  abaissement  de  température  de  1°5  une  heure  après 
rinjection  déchaînante.  Avec  le  decapeptidi',  abaissement  de  température 
de  3''.  Avec  la  1-leucyl-triglycyI-l-Ieucyl-octoglycyl-l-leucine,  aucun  phéno- 
mène caractéristique  du  choc,  mais  la  température  s'abaisse  de  39°  à  34°. 
Des  expériences  faites  avec  la  peptone  de  soie  montrent  également  un  abais- 
sement de  température  de  5";  l'animal  présente  des  convulsions  et  meurt  4 
heures  après  l'injection  déchaînante.  —  E.  Terroine. 

Polanyi  (M.).  —  Modifications  p/iysiques  et  chimiques  du  sérum  sanguin 
pendant  le  jeûne.  —  Les  constantes  physiques  et  chimiques  du  sérum  sanguin 
sont  prises  chez  des  chiens  normaux,  ainsi  que  chez  les  animaux  ayant  subi 
de  4  à  21  jours  de  jeûne.  A  la  suite  du  jeune,  la  teneur  du  sérum  en  protéi- 
ques  diminue  et  avec  elle  diminuent  aussi  la  teneur  en  substances  sèches, 
l'indice  de  réfraction,  la  viscosité,  le  poids  spécifique,  tandis  que  la  tension 
superficielle  augmente.  La  teneur  du  sérum  en  cendre  augmente,  la  teneur 
en  chlore  augmente  ainsi  que  la  conductivité  électrique,  la  pression  osmoti- 
que  et  la  concentration  en  ions  H.  —  E.  Te};roine. 

b)  RonafP.)  et  Takahashi  (D.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  du  cal- 
cium dans  le  sérum  et  su)-  la  teneur  des  ylobules  sanguins  en  calcium.  —  En 
dialysant  le  sérum  contre  une  solution  de  chlorure  de  sodium  physiolo- 
gique contenant  des  quantités  déterminées  de  calcium,  les  auteurs  démon- 
trent que  de  25  à  35  %  du  calcium  du  sérum  se  trouve  sous  une  forme  non 
diffusible.  Les  globules  sanguins  contiennent  de  0,0025  à  0,0035  de  calcium.  — 
E.  Terroine. 

<-?)  Hollande  (A.  Gh.).  —  Lautoliémorrée  ou  le  rejet  dusang  chez  lesJnsectes. 
Toxicologie  du  sang.  —  Le  rejet  d'une  certaine  quantité  de  liquide  par  quel- 
ques points  de  la  surface  du  corps  est  connu  depuis  longtemps  chez  certains 
Insectes,  mais  on  n'était  pas  fixé  sur  la  nature  de  ce  liquide,  sur  son  mode 
d'expulsion,  ni  sur  le  rôle  de  ce  rejet.  H.  a  constaté  que  ce  phénomène  est 
beaucoup  plus  répandu  qu'on  ne  le  croyait,  qu'il  peut  s'observer  chez  tous 
les  ordres  d'Insectes,  aussi  l)ien  chez  les  larves  que  chez  les  adultes.  C'est 
bien  du  sang,  et  non  un  produit  de  sécrétion,  qui  est  ainsi  rejeté  par  suite  d'une 
augmentation  momentanée  de  la  pression  du  liquide  cœlomique,  due  à  la 
diminution  de  la  cavité  du  corps  résultant  du  rapprochement  des  tergites 
vers  les  sternites,  effectué  sous  Finfluence  des  contractions  des  muscles  dorso- 
ventraux  de  l'abdomen.  Quatre  modes  différents  président  à  la  sortie  du 
sang  :  h  Le  premier,  le  plus  simple,  consiste  en  la  rupture  des  téguments 
en  un  point  de  moindre  résistance  :  tantôt  cette  rupture  se  produit  sur  les 
bords  des  élytres  ou  du  thorax,  tantôt  aux  membranes  d'articulation  des 
segments  abdominaux.  2°  Plus  fréquemment,  il  existe  une  vésicule  exertile 
qui  se  gonfle  de  sang  et  éclate  subitement  ;  un  ou  deux  muscles  rétracteurs 
s'insèrent  parfois  au  sommet  de  cette  vésicule  sanguine  qui,  invaginée  à  l'état 
de  repos,  ne  s'évagine  que  sous  la  pression  du  sang.  3"  Le  sang  apparaît  à  la 
.suite  du  décollement  partiel  de  la  membrane  d'articulation  au  point  de  la 
soudure  à  un  ligament  d'attache  d'un  muscle.  4"  Enfin  le  sang  s'échappe  par 
des  pores  cœlomiques  préformés  qui  tantôt  persistent  pendant  toute  la  vie 
de  l'Insecte,  tantôt  disparaissent  après  la  période  larvaire,  tantôt,  mais  plus 
rarement,  ne  se  rencontrent  que  cliez  l'adulte. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  283 

L"autohémorrée  a  probablement  une  origine  glandulaire,  car  on  trouve  des 
formes  de  passage  entre  les  organes  glandulaires  et  les  appareils  de  la  sortie 
du  sang;  le  mécanisme  de  la  sortie  du  sang  est  le  même  que  celui  du  pro- 
duit des  vésicules  glandulaires;  enfin.,  les  appareils  de  sortie  du  sang  sont 
situés  aux  endroits  où,  chez  les  espèces  voisines,  se  trouvent  les  organes 
glandulaires. 

Certaines  conditions  sont  nécessaires  pour  que  Thémorrée  puisse  se  pro- 
duire :  il  faut  que  l'Insecte  ne  soit  pas  à  jeun  et  qu'il  soit  placé  dans  une 
atmosplière  suffisamment  chargée  d'eau.  Elle  se  manifeste  avec  plus  d'in- 
tensité chez  les  larves  prêtes  à  se  nymphoser  que  chez  les  jeunes  larves  : 
elle  est  plus  accentuée  chez  les  imagos  femelles  que  chez  les  mâles.  La 
quantité  de  sang  émis  n'influence  pas  la  vie  de  l'Insecte  :  cette  quantité 
oscille  dans  de  grandes  proportions  :  elle  est  en  quelque  sorte  en  rapport 
avec  la  taille  de  l'individu  et  dépend  beaucoup  de  son  alimentation.  Le  sang 
émis  est  en  général  réabsorbé  en  grande  partie  par  l'Insecte  et  retournera 
dans  la  cavité  cœlomique. 

Il  existe  certaines  corrélations  entre  l'hémorrée  et  l'autotomie  évasive.  On 
ne  constate  jamais  simultanément  ces  deux  phénomènes  chez  un  même 
Insecte  ;  il  ne  peut  y  avoir  autotomie  là  où  il  y  a  hémorrée,  et  réciproquement' 
l'hémorrée  ne  peut  exister  quand  il  y  a  autotomie. 

Le  sang  rejeté  par  les  Insectes  est  en  général  très  toxique,  mais  l'hémorrée 
n'est  pas  obligatoirement  liée  à  cette  toxicité.  On  ne  peut  admettre  que  l'hé- 
morrée soit  en  elle-même  un  moyen  de  défense,  car  ce  qui  préserve  et 
peut  défendre  l'Insecte  contre  les  animaux  insectivores,  c'est  la  toxicité  du 
sang  lui-même,  son  goût  désagréable  ou  son  odeur  nauséabonde  et  non 
le  fait  d'émettre  ce  sang.  En  général,  l'hémorrée  se  manifeste  chez  les  Insectes 
qui  présentent  des  organes  glandulaires  exertiles  en  voie  de  régression.  Dans 
certains  cas  où  ces  organes  ont  entièrement  disparu,  on  peut  voir  l'iiémorrée 
se  produire  à  la  place  où  ces  organes  auraient  existé.  Le  seul  principe  toxi- 
que contenu  dans  le  sang  des  Insectes,  connu  jusqu'ici,  est  la  cantharidine 
du  sang  des  Coléoptères  vésicants.  H.  a  pu  établir  la  nature  chimique  des  prin- 
cipes toxiques  du  sang  des  Adimonia  et  des  Timarcha;  ce  sont  des  enzy- 
moïdes  spéciaux  dont  l'effet  est  soit  de  provoquer  sur  les  muqueuses  une 
sensation  de  brûlure,  soit  d'ulcérer  la  peau.  Les  enzymoïdes,  de  même  que 
la  cantharidine,  prennent  naissance  dans  le  sang  même  des  Insectes  et  se 
retrouvent  chez  les  larves,  les  nymphes  et  les  imagos.  A  l'état  normal,  en 
dehors  de  toute  hémorrée,  ces  principes  toxiques  sont  éliminés  du  sang,  chez 
les  imagos,  par  les  organes  génitaux,  pour  être  évacués  d'une  part  avec  le 
sperme  dans  la  poche  copulatrice  de  la  femelle,  et  d'autre  part  répandus  en 
un  vernis  protecteur  autour  des  œufs  pondus.  Les  principes  toxi(|ues  du  sang 
des  Insectes  remplissent  ainsi  un  double  rôle  dans  la  vie  de  ces  animaux  :  par 
leur  présence  dans  le  sang,  ils  préserveront  indirectement  l'individu  ;  en  se 
retrouvant  dans  le  vernis  protecteur  des  œufs  pondus,  ils  défendront  l'espèce. 
Le  mémoire  de  H.  se  termine  par  une  liste  de  toutes  les  espèces  d'Insectes 
chez  les([uelles  il  a  constaté  l'autohémorrée,  avec  pour  chaque  espèce  l'endroit 
où  se  fait  la  sortie  du  sang.  —  F.  Henneguy. 

/y)  Hollande  (Gh.).  —  Etude  histologiqiie  comparée  du  sang  des  Insectes  à 
hémorr/tée  et  des  Insectes  sans  héniurrhée.  —  II  n'y  a  pas  de  différence  cyto- 
logique  marquée  entre  les  cellules  du  sang  des  Insectes  à  autohémorrhée 
et  des  Insectes  sans  autohémorrhée;  seul,  le  sang  des  Pucerons  à  cornicules 
diffère  de  celui  des  Pucerons  sans  cornicules  —  par  suite  sans  hémorrhée 
—  par  la  présence  de  cellules  cirières  libres  dans  le  sang,  en  admettant  tou- 


284  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tefois  comme  éléments  sanguins  les  cellules  cirières.  Les  sangs  des  Insectes 
étudiés  (Orthoptères,  Hémiptères,  Coléoptères,  Lépidoptères  et  Hyméno- 
ptères) ne  renferment  pas  tous  les  mêmes  éléments  histologiques.  Parmi 
les  différents  leucocytes  que  l'on  observe  dans  le  sang  de  ces  Insectes,  quel- 
ques-uns se  retrouvent  dans  presque  tous  les  sangs;  ce  sont  :  1"  les  proleu- 
cocytes à  protoplasma  basophile,  d'où  dérivent  les  autres  leucocytes;  2°  les 
phagocytes  ;  3°  les  leucocytes  granuleux  à  réactions  chromatophiles  variables  ;  à 

4°  les  œnocytoïdes  inaptes  à  la  phagocytose,  à  protoplasma  homogène  fran- 
chement acidophile.  En  plus  de  ces  diverses  cellules,  on  observe  parfois 
dans  le  sang  de  quelques  Coléoptères  et  Lépidoptères  —  chez  ces  derniers, 
uniquement  dans  le  sang  des  larves  —  d'autres  leucocytes  dont  le  proto- 
plasma  hyalin  est  chargé  de  sphérules  tantôt  incolores,  tantôt  teintées  en 
jaune.  Ces  éléments  que  l'auteur  appelle  cellules  à  sphérules  sont  voisins 
des  néphrophagocytes  de  Bruntz  et  des  cellules  sphéruleuses  de  Kullmann 
signalées  par  ces  auteurs  dans  le  sang  de  quelques  Invertébrés.  —  M.  Lucien. 

Henze  (M.).  —  Recherches  sur  le  sanf/  des  Ascidies.  —  L'auteur  met  net- 
tement en  évidence  la  présence  de  vanadium  dans  le  pigment  du  sang  d'.4.sci-  i 
dia  mentula.  —  E.  Terroine. 

Meves  (F.).  —  Les  globules  rouges  des  Amphibiens.  —  M.  reprend  son 
étude  sur  les  globules  rouges  des  Amphibiens.  Ce  travail  est  surtout  consacré 
à  la  discussion  des  arguments  qu'on  a  objectés  aux  faits  annoncés  par  lui. 
Il  démontre  par  isolement  l'existence  du  ruban  marginal  qu'il  a  figuré  déjà 
dans  ses  précédents  travaux.  Par  coloration,  il  met  en  évidence  sa  structure 
fibrillaire  :  ce  sont  bien  des  fibrilles  et  non  des  plis  de  la  membrane,  comme 
l'a  dit  Weidenreich.  Dans  ce  ruban  marginal,  on  peut  aussi  mettre  en  évi- 
dence des  membranes  transversales  disposées  radiairement  par  rapport  au 
noyau.  Ce  ruban  marginal  est  de  nature  élastique,  et  maintient  le  globule 
dans  sa  forme.  Il  consacre  un  long  chapitre  à  la  démonstration  de  l'exis- 
tence d'une  membrane. 

Il  recherche  ensuite  s'il  y  a  une  structure  dans  le  protoplasma  des  globules 
rouges,  ll'montre  l'existence  de  mitochondries  dans  les  érythroblastes ;  ces 
mitocliondries  deviennent  granuleuses  et  disparaissent  dans  lesérythrocytes. 
M.  n'a  pas  retrouvé  la  structure  zonaire  décrite  par  Auerb.ach  et  Giglio-Tos, 
ou  plutôt  il  la  considère  comme  sans  importance.  II  étudie  enfin  les  défor- 
mations des  globules  rouges  sous  l'action  des  réactifs  :  acide  acétique,  va- 
peur d'ammoniaque,  et  montre  que  les  torsions  du  filament  marginal  jouent 
le  rôle  essentiel  dans  tous  ces  processus.  —  C.  Champv. 

Downey  (H.).  —  La  genèse  des  mastzellen  aux  dépens  des  lymphocytes  et 
des  jiiasmazellen.  —  D.  démontre  que  dans  les  ganglions  lymphatiques  du 
chat  adulte  il  y  a  une  genèse  constante  de  mastzellen.  Elles  se  forment:  l'^  aux 
dépens  des  lymphocytes  des  glandes  lymphatiques,  2"  aux  dépens  des  plas- 
mazellen  des  ganglions.  Contrairement  à  \V.\llgren  et  Dubreuil,  les  plas- 
mazellen  sont  des  éléments  en  évolution,  capables  de  transformations  ulté- 
rieures. 

II  doit  y  avoir  un  rapport  entre  le  noyau  et  les  mastgranulations,  mais 
ce  rapport  semble  indirect.  Ce  résultat  est  contraire  à  la  théorie  d'EuRLiCH 
de  la  dualité  des  leucocytes.  Les  matszellen  histiogènes  ne  passent  pas  dans 
le  sang  chez  les  Mammifères,  mais  on  les  rencontre  dans  les  cavités  sé- 
reuses. Elles  passent  dans  le  sang  chez  les  inférieurs.  —  Ch.  Champv. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  ^& 

d)  Buglia  (G.).  —  ^'»'"  l(i  tension  mperjîcicUe  de  la  lymphe.  —  On  étudie 
sur  un  chien  les  variations  de  la  tension  superficielle  de  la  lymplie  du  canal 
thoracique  dans  les  différentes  conditions  physiologiques.  Los  animaux  ayant 
subi  un  jeûne  de  24  heures  ou  ayant  pris  un  repas  4-5  lieures  avant  Lexpé- 
rience,  donnent  les  mêmes  chiffres  de  tension  superficielle  et  de  poids  spé- 
cifique du  sérum.  La  tension  superficielle  de  la  lymphe  d'un  chien  à  jeun  se 
rapproche  beaucoup  de  celle  du  sérum  ;  le  repas  hydrocarboné  ne  modifie 
pas  la  tension  superficielle  de  la  lymphe;  par  contre,  un  repas  de  protéiques 
et  surtout  de  graisses  l'abaisse  sensiblement.  En  même  temps  le  poids 
spécifique  de  la  lymphe  baisse  et  son  extrait  sec  augmente.  A  la  suite  d'un 
repas  gras,  la  tension  superficielle  de  la  lymphe  baisse  très  rapidement 
durant  la  première  heure,  ensuite  l'abaissement  continue  lentement  jusqu'à 
la  dixième  heure. 

L'introduction  d'alcool  dans  l'estomac  et  dans  l'intestin  abaisse  la  tension 
superficielle  du  sérum  et  de  la  lymphe.  Cet  abaissement  est  plus  sensible 
dans  la  lymphe,  il  se  manifeste  oO  minutes  après  l'administration  d'alcool. 
Le  taurocholate  de  soude  introduit  directement  dans  l'estomac  ne  modifie 
pas  la  tension  superficielle  ni  de  la  lymphe,  ni  du  sang;  il  n'est  absorbé  que 
lors  de  son  introduction  dans  l'intestin.  —  E.  Terroine. 

Cuttat-Galizka  (N.).  —  Recherches  sur  les  propriétés  et  la  formation  de 
la  lymphe.  VIII.  Recherches  sur  récoulement  post-mortel  de  lymplie  et  sur  la 
formai  ion  de  la  lymphe  lors  d'une  pression  capillaire  diminuée.  —  L'auteur 
confirme  tout  d'abord  le  fait  établi  par  Bainbridge  :  après  une  injection 
intraveineuse  post-mortelle  d'une  solution  saline  hypertonique,  la  pression 
veineuse  s'élève  beaucoup.  Cependant,  entre  la  grandeur  de  la  lymphogé- 
nèse  post-mortelle  et  la  hauteur  de  la  pression  veineuse,  il  n'existe  aucun 
rapport.  Deux  processus  essentiels  doivent  être  distingués  dans  le  méca- 
nisme de  la  sécrétion  lymphatique  :  le  processus  qui  aboutit  à  la  formation  de 
la  lymphe,  d'une  part,  et,  d'autre  part,  les  forces  d'impulsion  qui  provoquent 
l'écoulement  de  la  lymphe  formée.  Parmi  ces  forces  impulsives,  il  convien 
évidemment  de  ranger  la  turgescence  des  tissus.  La  congestion  veineuse  qui 
peut  apparaître  après  la  mort,  est  l'indice  évident  d'une  élévation  de  la  tur- 
gescence des  tissus.  Les  variations  de  cette  turgescence,  en  plus  ou  en 
moins,  conditionneront  donc  l'écoulement  de  la  lymphe.  Si  l'on  saigne  un 
animal  au  moment  où  la  sécrétion  de  la  lymphe  a  été  considérablement  aug- 
mentée par  une  injection  saline,  on  peut  abaisser  la  pression  capillaire  sans 
cependant  diminuer  l'écoulement  de  la  lymphe;  cela  tient  à  ce  que,  dans  ce 
cas,  il  ne  s'agit  pas  de  filtration  de  lymphe.  L'analyse  des  phénomènes  montre 
qu'il  n'y  a  pas  de  rapport  entre  la  hauteur  de  la  pression  capillaire  et  la 
lymphoyénèse  :  mais,  par  contre,  il  y  a  un  rapport  entre  la  pression  capillaire 
et  les  forces  qui  déterminent  Vécoulement  de  la  lymphe  préalablement  formée. 
Parfois  on  peut  observer  une  pression  veineuse  très  élevée  avec  un  écoule- 
ment de  lymphe  très  faible;  c'est  encore  là  une  preuve  que,  lorsque  la  forma- 
tion de  la  lymphe  est  diminuée,  il  n'y  a  aucune  augmentation  de  la  sécré- 
tion, malgré  l'augmentation  des  forces  propulsives.  —  E.  Terroine. 

Giglioli  (S.).  —  De  la  fmction  probable  des  huiles  essentielles  et  attires 
produits  volatiles  des  plantes,  comme  cause  du  mouvement  des  sucs  dans  les 
tissus  vivants.  —  Dans  l'étude  de  la  question  si  complexe  du  mouvement  de 
l'eau  dans  les  plantes  et,  en  général,  dans  les  tissus  des  organismes  vivants, 
on  n'a  pas  jusqu'ici  attaché  d'importance  à  l'action  des  substances  volatiles 


286  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

et  en  particulier  à  celle  des  huiles  essentielles  si  largement  répandues  dans 
le  règne  végétal. 

Or,  dans  de  nombreuses  expériences  variées,  faites  sur  des  plantes  infé- 
rieures et  supérieures,  G.  a  pu  observer  que  l'action  constante,  non  seule- 
ment du  chloroforme,  du  benzène,  du  toluène  et  de  beaucoup  d'autres  pro- 
duits artificiels,  mais  encore  d'un  grand  nombre  d'huiles  essentielles  et  de 
produits  voisins,  est  d'augmenter  dans  les  tissus  la  «  succosité  »,  en  faisant 
sortir  l'eau  des  cellules  et  en  faisant  filtrer  le  suc  végétal  à  travers  des  mem- 
branes qui  ordinairement  sont  imperméables  à  ce  suc.  Dans  tous  les  nom- 
breux cas  observés  par  l'auteur  les  transsudations  sont  d'un  suc  limpide  et 
non  d'eau  seule,  puisqu'il  contient  des  sucres  dissous  et  d'autres  substances, 
parmi  lesquelles  sont  des  enzymes.  De  sorte  que,  sous  l'influence  des  huiles 
essentielles,  non  seulement  la  plante  perd  de  l'eau,  mais  aussi  des  substances 
facilement  hydrolysables,  des  enzymes  capables  d'hydrolyser  et  de  décom- 
poser des  matériaux  complexes,  occasionnant  ainsi  de  nouveaux  inconvé- 
nients de  l'eau. 

De  la  levure  de  bière,  comprimée  et  séchée,  est  exposée  à  l'action  du 
chloroforme,  ou  de  l'essence  d'eucalyptus,  ou  de  l'essence  de  camphre,  etc.; 
en  peu  d'iieures,  cette  levure  se  ramollit  et  au  bout  de  quelques  jours,  la 
succosité  devient  telle,  qu'elle  permet  la  filtration  du  suc  à  travers  le  papier 
ou  la  porcelaine  poreuse.  Le  sue  limpide  que  l'on  recueille  ainsi  contient  la 
zimase,  méthode  nouvelle  et  fort  pratique  de  récolter  cette  substance. 

Un  organe  quelconque  d'une  plante  supérieure  exposé  au  chloroforme  ou 
aux  huiles  essentielles,  lorsqu'il  contient  une  quantité  suffisante  d'eau,  aug- 
mente en  succosité  et  finit,  si  l'action  dure  suffisamment  longtemps,  par 
laisser  transsuder  à  l'extérieur  les  sucs  déjà  extravasés  de  l'intérieur  des 
tissus. 

L'auteur  expérimenta  l'action  de  128  huiles  essentielles  et  autres  sub- 
stances volatiles  ;  toutes  produisirent  sur  les  feuilles  du  laurier-cerise  le  bru- 
nissement par  formation  d'acide  cyanhydrique. 

Tous  les  résultats. obtenus  s'accordent  à  démontrer  combien  est  prompte 
l'action  de  ces  essences  sur  le  mouvement  de  l'eau  à  travers  les  cellules  et 
les  membranes,  sur  le  transport  des  enzymes  et  des  substances  solubles; 
elles  réveillent  l'action  des  enzymes,  grâce  auxquels  le  mouvement  des  sucs 
s'accentue  et  s'étend.  Nécessairement  ces  actions  doivent  se  manifester  du- 
rant la  vie  normale  des  plantes,  par  exemple  quand  dans  l'intérieur  des 
tissus  des  conifères  se  produit  abondamment  l'essence  de  térébenthine  et 
quand  dans  de  si  nombreuses  plantes  se  forment  d'autres  essences,  diffé- 
rentes de  nature  et  de  constitution,  mais  toutes  semblables  dans  leur  capa- 
cité de  pénétrer  profondément  dans  les  tissus  et  d'exciter  leur  activité.  Les 
glucosides,  si  fréquents,  se  décomposent  en  produisant  des  substances  vola- 
tiles, excitatrices  du  mouvement  des  sucs. 

Les  essences  occasionnent  donc  une  circulation  toujours  renouvelée  des 
sucs  à  travers  les  tissus  et  activent  ainsi  des  relations  entre  la  plante  et  le 
milieu  ambiant. 

La  théorie  émise  par  G.  est  certes  très  séduisante  et  vient  jeter  beaucoup 
de  lumière  sur  les  phénomènes  encore  si  obscurs  de  la  circulation  de  l'eau 
et  des  sucs  dans  la  plante.  —  M.  Boubier. 

Overton  (J.  B.).  —  Etude  sur  la  relation  des  cellules  vivantes  avec  la  trans- 
piration et  le  transport  de  la  sève  dans  le  Cyperus.  —  L'auteur  établit  que 
dans  le  Ci/pcrus  une  quantité  d'eau  suffisante  pour  maintenir  les  feuilles  tur- 
gescentes pendant  3  à  18  jours,  peut  s'élever  dans  une  tige  haute  de  lô  à 


Xn  .  —  PHYSIOLOGIE  GExNERALE.  287 

60  centimètres,  dont  une  portion  de  5  à  30  centimètres  de  long  a  été  tuée  par 
la  chaleur.  La  diminution  dans  l'apport  de  l'eau  est  due  en  partie  à  une  ob- 
struction plus  ou  moins  grande  des  vaisseaux  par  une  substance  résineuse 
qui  doit  probablement  son  origine  à  une  désorganisation  du  contenu  des  élé- 
ments conducteurs  causée  par  réchauffement  des  tiges.  —  Des  expériences 
dans  lesquelles  5  à  10  centimètres  de  la  tige  sont  tués  par  un  traitement  à 
l'acide  picrique,  à  l'alcool,  ou  au  sulfate  de  cuivre,  durant  36  à  48  heures, 
montrent  que  des  quantités  suffisantes  d'eau  peuvent  monter  à  travers  les 
portions  empoisonnées  pour  pourvoir  à  la  transpiration  pendant  une  période 
relativement  longue  (90  jours),  et  permettre  le  développement  de  nouvelles 
branches.  —  P.  Guérin. 

ï)  Sécrétion  interne  cl  externe;  excrétion. 

^jLombroso.  —  Contribution  à  la  jihysiologie  de  l'intestin.  I.  Le  suc  enté- 
rique.  —  La  sécrétion  paralytique  de  l'intestin  est  due  à  des  stimulus  sécré- 
toires  partant  de  fibres  sécrétrices  contenues  dans  les  nerfs  mésentériques  en 
voie  de  dégénérescence,  consécutivement  à  la  section  de  ces  nerfs.  Durant  le 
jeûne  la  sécrétion  intestinale  augmente  et  diminue  rythmiquement.  Le  fac- 
teur principal  de  la  sécrétion  intestinale  est  représenté  par  l'action  des 
substances,  qui  durant  la  digestion  arrivent  en  contact  avec  les  terminai- 
sons nerveuses  éparses  dans  la  muqueuse  intestinale.  Les  réflexes  sécré- 
toires  sont  locaux.  —  J.  Gautrelet. 

Bylina  (A.).  —  La  sécrétion  pancréatique  normale  est  la  synthèse  des 
influences  nerveuse  et  humorale.  —  L'auteur  rappelle  d'abord  tous  les  tra- 
vaux dans  lesquels  on  a  essayé  de  mettre  en  évidence  le  rôle  d'éléments 
nerveux  dans  la  sécrétion  pancréatique,  laquelle  est,  comme  on  sait,  norma- 
lement provoquée  par  l'arrivée  dans  l'intestin  grêle  du  chyme  acide,  plus  sim- 
plement par  l'introduction  d'acide  dans  le  duodénum.  Il  est  inutile  d'in- 
sister sur  tous  les  faits  relatifs  à  l'action  des  éléments  nerveux.  Rappelons 
seulement  l'essentiel.  Après  des  recherches  prolongées  qui  conamencent  en 
1856  avec  les  premières  expériences  de  Cl.  Bernard  et  qui  aboutissent  en 
1902  aux  travaux  de  Bavliss  et  Starling,  on  a  bien  montré  que,  par  exci- 
tation artificielle  du  pneumogastrique,  on  peut  obtenir  de  très  faibles  sécré- 
tions pancréatiques  mais  on  a  surtout  abouti  au  fait  suivant  :  la  section  des 
vagues,  l'extirpation  de  la  moelle,  la  section  du  sympathique,  l'extirpation 
des  ganglions  mésentérique  supérieur  et  cœliaque,  la  destruction  des  nerfs 
mésentériques  dans  l'anse  intestinale  expérimentée  —  cette  anse  n'étant  plus 
reliée  que  par  des  éléments  vasculaires  —  rien  de  tout  cela  n'empêche  que 
le  pancréas  présente  une  sécrétion  normale,  qui  apparaît  au  bout  d'un  même 
temps  de  latence  lorsqu'on  introduit  de  l'acide  dans  l'anse  ainsi  préparée.  — 
Ce  résultat,  suivi  aussitôt  de  la  mise  en  évidence  d'un  mécanisme  humoral 
par  la  découverte  de  la  sécrétine  (Bayliss  et  Starling,  1902),  ruinait  le  labo- 
rieux échafaudage  d'expériences  édifié  par  l'école  de  Pavlov  en  vue  de  mon- 
trer que  la  sécrétion  pancréatique,  comme  toutes  les  sécrétions,  relevait  d'un 
réflexe  nerveux. 

Peu  à  peu,  tout  en  admettant  non  sans  difficulté  l'existence  du  mécanisme 
humoral,  le  rôle  physiologique  de  la  sécrétine,  les  physiologistes  russes 
réintroduisent  la  nécessité  de  l'élément  nerveux,  et  c'est  ainsi  que  le  présent 
mémoire  s'intitule  :  La  sécrétion  pancréatique  normale  est  la  synthèse  des 
influences  nerveuses  et  humorales.  —  L'influence  humorale  n'étant  plus  à 
démontrer,   B.    tente   donc  de  mettre  en   évidence  l'existence  obligatoire 


^88  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'une  action  nerveuse.  Examinons  quels  arguments  expérimentaux  il  ap- 
porte. 

L'  On  sait  que  sur  l'animal  soumis  à  une  expérience  extemporanée  l'injec- 
tion d'acide  dans  l'intestin  provoque  une  sécrétion  abondante,  qui  n'est  en 
rien  modifiée  par  l'injection  d'atropine.  B.  reprend  des  expériences  ana- 
logues, mais  sur  un  animal  à  fistule  permanente.  On  introduit  donc  dans  l'es- 
tomac préalablement  lavé  d'un  chien  une  certaine  quantité  d'acide  chlor- 
hydrique  à  0,1  %  et  on  constate  dans  ce  cas  un  écoulement  régulier  de 
suc  pancréatique  ;  ainsi  on  trouvera  par  périodes  de  15  minutes  :  5  cm*  3;  5,8  ; 
5,9  ;  5,3.  Puis,  dans  une  autre  expérience,  après  l'établissementde  la  sécrétion, 
on  injecte  0  gr.  005  d'atropine  ;  on  constate  toujours  une  dnninution  impor- 
tante de  la  sécrétion.  Ainsi,  dans  un  cas,  on  observe  un  écoulement  de  4,5 
et  3,5  avant,  de  2,1  et  2,2  après  l'injection;  dans  un  autre  cas,  un  écoulement 
de  6,9  et  0,2  avant,  de  3,3  et  3,6  après.  Il  y  a  donc  autre  chose  qu'une  action 
humorale.  Notons  cependant  que  B.  lui-même  accepte  que  l'absorption 
diminue  ou  suspend  même  le  péristaltisme  intestinal  et  par  là  entrave  l'ab- 
sorption de  l'acide. 

2'»  En  même  temps  qu'on  observe  par  l'atropine  la  diminution  de  la  sécré- 
tion, on  constate  une  diminution  de  la  teneur  en  azote  du  suc  pancréatique. 
Ainsi,  toujours  sous  l'influence  de  l'acide,  la  teneur  en  azote  varie  de  0,17024 
avant  à  0.11576  après  l'atropine,  tandis  que  le  pouvoir  protéolytique  déter- 
miné par  la  méthode  de  Mett  passe  de  2,3  à  1,9;  dans  un  second  cas,  la  teneur 
en  azote  passe  de  0,1568  à  0,07616  et  le  pouvoir  protéolytique  passe  de 
2,5  à  1,6.  Ainsi  l'atropine  suspend  donc  une  action  nerveuse  et  par  là  diminue 
quantitativement  les  propriétés  du  suc  pancréatique. 

3"  Des  expériences  faites  dans  les  mêmes  conditions,  mais  dans  lesquelles 
on  })rend  comme  excitants  de  la  sécrétion  pancréatique  des  graisses  et  des 
savons  ( notons  que  des  expériences  antérieures  et  postérieures  montrent  que 
les  graisses  neutres  ne  sont  pas  des  excitants  de  la  sécrétion,  qu'elles  ne 
le  sont  qu'autant  qu'elles  contiennent  des  acides  soit  par  impureté,  soit  par 
début  de  saponification  et  que  les  savons  ne  sont  pas  non  plus  des  excitants), 
montrent  sensiblement  les  mêmes  faits  que  dans  le  cas  de  l'acide.  L'atropine 
diminue  la  sécrétion,  mais  surtout  appauvrit  le  suc.  B.  croit  donc  légitime 
d'en  conclure  à  l'existence  d'une  action  nerveuse.  Et  cela  bien  qu'il  admette 
lui-même  que  l'atropine  modifie  l'absorption  intestinale.  Avant  de  penser  à 
une  action  nerveuse,  il  aurait  donc  fallu  montrer  que  la  sécrétine  s'absorbe 
exactement  comme  avant  l'action  de  l'atropine;  c'était  la  première  hypo- 
thèse qui  se  présentait  et  l'auteur  a  conclu  à  une  action  nerveuse  sans 
tenter  de  l'écarter.  —  E.  Terroine. 

r)  Lombroso  (Ugo).  —  Sur  le  déterminisme  de  la  sécrétion  du  pancréas. 
Bé/lexe  on  IIor))ione?  —  On  peut  dire  que  les  physiologistes  qui  se  sont 
occupés  de  la  fonction  du  pancréas  sont  divisés  en  deux  camps.  Les  uns 
admettent,  depuis  Cl.  Bernard  et  Heiuenhain,  l'influence  régulatrice  du 
système  nerveux  sur  la  sécrétion  pancréatique.  Cette  influence  s'exercerait 
par  l'intermédiaire  du  pneumogastrique,  des  splanchniques  et  du  plexus 
solaire.  D'autres,  depuis  les  travaux  de  Bavliss  et  Starling  du  commen- 
cement de  ce  siècle,  nient  le  rôle  du  système  nerveux  dans  l'activité  du  pan- 
créas qui  serait  de  nature  purement  humorale.  D'après  cette  théorie  la 
sécrétion  se  produirait  dans  le  pancréas  grâce  à  l'activité  chimique  de  la 
cellule  glandulaire,  éveillée  par  des  substances  sanguines  toujours  pré- 
sentes, mais  utilisables  seulement  sous  l'influence  des  corps  spécifiques 
(hormones)  élaborés  au  moment  du  travail  digestif.  Dans  ces  conditions  la 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  289 

glande  pancréatique  peut  sécréter  étant  même  séparée  de  tous  ses  nerfs 
et  privée  de  l'apport  des  excitations  nerveuses. 

L'auteur  après  une  analyse  critique,  brève  mais  assez  complète  des  tra- 
vaux anciens  qui  se  rapportent  à  cette  question,  donne  un  exposé   de  ses 
recherches  qui  tiennent  une  place  importante  dans  la  physiologie  du  pan- 
créas. Il  rejette  complètement  la  théorie  exclusivement  humorale  de  Bayliss 
et  Starling,  et  de  ses  adeptes.  11  la  considère  même  comme  intenable  au 
point  de  vue  de  ses  expériences  personnelles.  11  est  impossible,  dit-il,  de  se 
représenter  la  sécrétion  du  pancréas  comme  une  corrélation  humorale  réci- 
proque dans  le  sens  de  Bayliss  et  Starling,  d'après  lesquels  la  sécrétion 
produite  par  la  muqueuse  intestinale  serait  apte  à  stimuler  et  à  régulariser 
le  fonctionnement  des  cellules  épithéliales  de  la  glande  sans  aucune  inter- 
vention du  système  nerveux.  Il  résulte  des  recherches  personnelles  de  l'au- 
teur qu'au  contraire  les  nerfs  situés  en  dehors  du  pancréas  exercent  une 
très  grande  influence  sur  la  sécrétion  pancréatique,  laquelle  diminue  nota- 
blement après  l'isolement  de  l'organe  de  tous  ses   appareils  nerveux.  Le 
facteur  humoral  du  déterminisme   de  la  sécrétion  pancréatique  n'est  pas 
complètement  indépendant  de  toute  influence  nerveuse,  mais  il  doit  être 
considéré  comme  un  simple  coefficient  qui  influe  sur  l'activité  régulatrice 
du  système  nerveux.  C'est  au  moyen  du  travail  du  nerf  que  les  substances 
spécifiques  élaborées  dans   l'intestin  peuvent  devenir  utilisables  et  déter- 
miner la  sécrétion  de  la  glande.  Quant  à  la  persistance  de  la  sécrétion  pan- 
créatique après  la  séparation  du  pancréas  de  tous  ses  nerfs  situés  en  dehors 
de  la  glande,  il  faut  admettre  que  les  ganglions  nerveux  situés  dans  l'or- 
gane même  exercent  également  une  action  stimulante  et  régulatrice  sur  son 
activité  et  qu'ils  subissent,  eux-mêmes,  l'influence  des  modifications  humo- 
rales du  sang.  —  M.  Mendelssohn. 

Nicolle  (M.)  et  Pozerski  (E.).  —  Sur  le  sort  des  composants  du  suc  pan- 
créatique au  cours  de  son  activation.  —  N.  et  P.  distinguent  dans  le  suc 
inactif  :  l"  Une  gangue  albuminoïde  qu'ils  désignent  sous  le  nom  de  sub- 
stance fondamentale;  2°  des  enzymes  vrais;  3°  des  enzymes  bruts;  4°  un 
poison  brut.  Lorsqu'on  active  le  suc,  voici  ce  que  l'on  remarque  objective- 
ment :  autodigestion  (disparition  progressive  delà  substance  fondamentale); 
disparition  progressive  de  l'amylase  et  de  la  monobutyrinase  ;  transformation 
des  protéases  brutes  en  enzymes  vrais,  puis  disparition  progressive  de 
ceux-ci;  transformation  du  poison  brut  en  poison  vrai  (escharifiant),  puis  dis- 
parition progressive  de  celui-ci.  —  Ph.  Lasseur. 

Meyer  (J.  de).  —  Observations  sur  les  pancréas  d'animaux  injectés  de 
sérum  antipancréatique  et  sur  les  formes  de  transition  acino-insulaires  du 
pancréas  de  chien.  —  Les  pancréas  de  chiens  injectés  au  moyen  de  sérum 
antipancréatique  ne  sont  pas  restés  indifférents  à  l'action  des  anticorps  spé- 
cifiques contenus  dans  les  sérums.  On  peut  constater  des  lésions  des  trois 
ordres  de  tissu  pancréatique  :  cellules  acineuses,  système  endocrine,  tissu 
conjonctif.  —  J.  Gautrelet. 

Gould  (L.K.)  et  Carlson  (A.  J.).  —  Contribution  à  l'étude  des  relations 
entre  le  pancréas  et  les  diastases  du  sérum  et  de  la  lymphe.  —  La  ligature  des 
conduits  pancréatiques  ainsi  que  de  tout  le  tissu  pancréatique  situé  le  long 
du  duodénum  chez  le  chien  provoque  une  grande  augmentation  du  pouvoir 
diastasique  de  ce  sérum  sanguin,  dans  les  24  heures.  Ce  fait  est  dû  proba- 
blement à  l'absorption  de  l'amylopsine  glandulaire;  on  constate  deux  ou  trois 

l'année  biologique,   XVI.    1911.  19 


290  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fois  de  suite  cette  hausse  dans  le  taux  diastasique  du  sang.  Une  atrophie 
considérable  du  pancréas  n'est  pas  suivie  d'une  baisse  parallèle  du  pouvoir 
diastasique  du  sérum.  L'extirpation  du  pancréas  entraîne  celle-ci  générale- 
ment de  façon  rapide.  Les  exsudats  séreux  riches  en  leucocytes  ont  un 
pouvoir  diastasique  inférieur  à  celui  du  sérum  du  même  animal.  Ce  n'est 
donc  pas  dans  le  pancréas  ou  les  leucocytes  qu'il  faut  chercher  le  lieu  de 
production  le  plus  important  des  diastases  sanguines.  —  J.  Gautrelet. 

b)  Morel  (L.).  —  L'acido&e  parathyro prive.  —  La  suppression  des  parathy- 
roïdes  a  pour  conséquence,  en  outre  de  la  tétanie  qui  n'est  qu'un  épiphéno- 
mène  inconstant,  l'acidose;  celle-ci  est  caractérisée  surtout  par  l'élimination 
urinaire  excessive  de  l'azote,  des  sels  minéraux  et  d'acides  diacétique  et 
lactique;  par  l'augmentation  de  la  concentration  de  l'ammoniaque  dans  le 
sang;  par  la  diminution  du  pouvoir  d'utilisation  de  la  dextrose.  L'intoxication 
carbamique  qui  accompagne  l'acidose  traduit  comme  elle  la  déchéance  des 
fonctions  antitoxi(|ues  du  foie,  parallèle  à  la  suppression  des  parathyroïdes. 
—  J.  Gautrelet. 

Simpson  (S.)  et  Hunter  (A.).  —  Sur  la  relation  possible  de  vicariance 
entre  la  piiuitaire  et  les  glandes  thyroïdes.  —  Si  l'on  pratique  la  thyroïdec- 
tomie  chez  des  agneaux  de  7  à  8  mois  et  sur  des  moutons  adultes,  on  ne 
constate  jamais,  même  5  ou  G  mois  après  l'opération,  la  présence  d'iode  dans 
lapituitaire.  La  comparaison  avec  des  animaux  de  même  âge  normaux  montre 
une  augmentation  du  volume  de  la  pituitaire  chez  les  sujets  thyroïdectomisés, 
cet  accroissement  est  de  15  %  chez  les  agneaux,  de  20  %  chez  le  mouton,  en 
5  à  6  mois.  —  E.  Terroine. 

Halpenny  (J.)  et  Gunn  (J.  A.).  —  Sur  Vexlirpalion  de  la  glande  thyroïde 
chez  les  singes.  —  Horsley,  qui  paraît  avoir  été  le  premier  à  pratiquer  la 
thyroïdectomie  chez  le  singe,  constate  que  les  résultats  sont  sensiblement 
identiques  à  ceux  observés  chez  le  chien;  en  particulier,  il  constate  l'appari- 
tion du  myxœdème,  fait  ultérieurement  constaté  à  nouveau  par  Murray  et 
Edmunds.  Cependant  Munk,  Kism,  Vincent  et  Jolly  affirment  n'avoir  pu 
provoquer  l'apparition  des  symptômes  caractéristiques  du  myxœdème.  Les 
auteurs  font  donc  de  nouvelles  tentatives,  qui  portent  sur  8  singes  [Macacus 
rhésus).  Voici  les  résultats  : 

Singe  L  Meurt  au  6^  jour  sans  autre  symptôme  que  de  légères  contrac- 
tions et  de  l'abattement. 

Singe  2.  Bouffissure  de  la  face  au  IV^  jour  ;  pas  de  tétanie.  Meurt  le 
17«jour. 

Singe  3.  Tétanie  le  3'-' jour.  Meurt  très  amaigri  le  17'=  jour. 

Singe  4.  Tétanie  typique  le  1^  jour.  Meurt  très  amaigri  le  18^  jour. 

Singe  5.  Symptômes  nerveux  typiques  le  13«jour.  Puis  état  normal  jusqu'au 
60"  jour.  Apparition  de  parésie.  Le  71'-  jour  l'animal  est  dans  le  coma  ; 
on  lui  administre  de  l'extrait  thyro'ïdien.  La  tétanie  apparaît  et  l'animal 
meurt  après  quelques  heures. 

Singe  6.  Aucun  symptôme  avant  le  71°  jour.  A  ce  moment,  perte  d'ap- 
pétit, affaiblissement  progressif.  Meurt  le  82«  jour  sans  aucun  symptôme 
caractéristique. 

Singe  7.  Bien  jusqu'au  5*=  jour.  A  ce  moment,  légers  phénomènes  ner- 
veux. Faiblesse  modérée  jusqu'au  36''  jour,  pendant  lequel  il  y  a  une  atta- 
que de  tétanie.  On  donne  une  petite  dose  de  thyroïde.  L'animal  meurt  le  len- 
demain 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GEiNERALE.  291 

Singe  8.  Même  chose  que  le  précédent  jusqu'au  36^  jour.  Paraît  en  assez 
bon  état.  On  lui  administre  des  doses  assez  élevées  de  thyroïde.  La  tétanie 
apparaît;  il  meurt  le  40*^  jour. 

On  voit  que,  dans  un  seul  cas,  il  y  a  eu  bouffissure  de  la  face.  L'examen 
montre  qu'il  y  a  eu  plutôt  œdème  véritable  qu'œdème  solide  caractéristique 
du  myxœdème.  —  E.  Terroine. 

Mackenzie  (K.).  —  Recherche  expérimentale  sur  le  mécanisme  de  la  sécré- 
tion lactée,  avec  considération  spéciale  sur  raction  des  extraits  animaux.  — 
On  sait  combien,  malgré  des  recherches  nombreuses  et  étendues,  nous 
sommes  peu  renseignés  sur  le  mécanisme  de  la  sécrétion  lactée.  Goltz  et 
EwALD  constatent  un  développement  normal  de  la  glande  mammaire  et  une 
sécrétion  lactée  normale  chez  une  chienne  à  laquelle  ils  avaient  enlevé  la 
moelle  lombaire.  Routh  observe  chez  une  femme  dont  la  moelle  était  détruite 
une  parturition  suivie  d'une  lactation  normale.  Eckhard  montre  qu'après 
section,  chez  une  chèvre,  de  tous  les  nerfs  se  rendant  à  la  mamelle,  la 
sécrétion  lactée  n'est  en  rien  modifiée  ;  par  contre,  pour  Rohrig  l'excitation 
des  nerfs  mammaires  diminue  la  sécrétion,  la  section  l'augmente.  Mironovv 
constate  également  que  l'excitation  détermine  une  diminution  de  sécrétion, 
mais  que  la  section  provoque  aussi  une  diminution  après  quelques  jours. 
Ribbert  établit  d'une  manière  très  élégante  la  non-intervention  du  système 
nerveux  ;  chez  le  cobaye,  on  transplante  la  glande  mammaire  dans  l'oreille 
et  l'on  constate  un  accroissement  normal  de  la  glande  pendant  la  gestation, 
et  la  lactation  normale  commence  aussitôt  après  la  délivrance. 

Dans  des  recherches  plus  récentes,  Lane-Claypon  et  Starling  établissent 
que  la  croissance  de  la  glande  mammaire  est  sous  la  dépendance  du  passage 
dans  le  sang  d'une  hormone  spécifique  provenant  des  tissus  fœtaux;  c'est  là 
un  fait  que  confirmèrent  les  recherches  ultérieures  de  FoA,  Biedl  et  Kô- 
NiGSTEiN.  Quant  à  la  lactation,  elle  se  produirait  par  suite  de  la  suppression 
du  passage  dans  le  sang  de  cette  hormone.  De  nombreuses  objections  furent 
élevées  contre  la  doctrine  des  hormones  appliquée  à  la  sécrétion  lactée, 
objections  fondées  principalement  sur  les  faits  suivants  :  apparition  de  la 
sécrétion  lactée  chez  des  mâles,  des  femelles  vierges,  des  femmes  après  la 
ménopause.  La  question  est  reprise  sur  des  animaux  en  parabiose.  Lombroso 
et  BoLAFFio  accolant  un  rat  femelle  vierge  à  une  femelle  pleine  ne  trouve 
aucun  développement  de  la  glande  mammaire  chez  la  première,  fait  confirmé 
par  MoRPURGO.  Mais  on  peut  opposer  à  cela  le  cas  extrêmement  intéres- 
sant des  pygopages  Rosa-Josepha  Blazek  :  elles  ont  en  commun  l'anus  et  la 
vulve,  mais  ont  deux  utérus  et  deux  vagins.  Or,  une  des  deux  fut  enceinte  et 
toutes  deux  présentèrent  une  sécrétion  lactée.  On  essaya  alors  de  pousser 
plus  loin  l'analyse  du  phénomène  et  de  rechercher  si  certains  extraits  d'or- 
ganes ne  possédaient  pas  un  pouvoir  galactagogue.  Bouchacourt  en  con- 
state un  pour  le  placenta  vierge,  Basch,  Lederer  et  Przibram  pour  le  même 
tissu  injecté,  Frenkel  (contredit  par  Ferroni)  pour  le  corps  jaune.  Enfin 
Ott  et  Scott  apportent  l'affirmation  formelle  d'une  action  galactagogue  ra- 
pide et  puissante  du  lobe  postérieur  de  la  pituitaire.  C'est  à  ce  moment  que 
l'auteur  entreprend  ses  recherches. 

Le  travail  est  poursuivi  sur  des  chattes  en  lactation.  Elles  sont  anesthé- 
siées  par  le  chloroforme  et  le  chloral.  Les  gouttes  de  sécrétion  qui  s'écou- 
lent sont  inscrites  à  l'aide  d'un  signal  électro-magnétique.  Les  extraits  étudiés 
sont  injectés  dans  les  veines. 

On  observe  ainsi  les  faits  suivants  :  Le  corps  pituitaire,  le  corps  jaune,  la 
glande  pinéale,  l'utérus  et  la  glande  mammaire  en  lactation  sont  nettement 


292  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

galactagogues.  Le  plus  puissant  des  tissus  est  l'extrait  du  lobe  postérieur  de 
l'hypophyse  ;  l'organe  peut  d'ailleurs  provenir  d'un  oiseau  aussi  bien  que  d'un 
mammifère.  D'autre  part,  les  extraits  de  fœtus  et  de  placenta  exercent  une 
influence  inhibitoire  marquée  sur  la  sécrétion  lactée.  La  pilocarpine  et  l'atro- 
pine n'ont  aucune  action  sur  cette  sécrétion  ;  comme  ces  poisons  agissent  sur 
les  autres  glandes  par  l'intermédiaire  d'agents  nerveux,  c'est  là  un  nouvel 
argument  en  faveur  de  la  non-intervention  du  système  nerveux  dans  la 
sécrétion  lactée.  —  E.  Terroine. 

Blunck  (Hans).  —  La  nature  et  le  so?-t  de  la  «  sécrétion  lactée  »  du  pro- 
thorax du  Dijtiscus  inarginalis.  —  Description  anatomique,  histologique  et 
chimique  de  la  sécrétion  lactescente  du  prothorax  du  Dytique.  Injecté  aux 
vertébrés  inférieurs,  ce  liquide  produit  une  paralysie  du  système  nerveux 
rappelant  la  narcose  par  le  chloroforme.  C'est  une  sécrétion  protectrice 
contre  des  ennemis  de  force  supérieure.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Monier  (Marcel).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  sort  dans  le  lait 
des  corps  gras  ingérés  par  les  vaches  laitières.  —  M.  a  constaté  que  chez  des 
vaches  nourries  plusieurs  mois  avec  des  tourteaux  de  lin  et  de  coco  où  le 
beurre  de  coco  ou  l'huile  de  lin  étaient  faciles  à  déceler  par  les  moyens 
appropriés,  les  substances  grasses  du  lait  ne  présentent  aucun  des  carac- 
tères pathognomoniques  des  substances  grasses  de  l'alimentation.  Ces  der- 
nières peuvent  être  l'origine  de  celles  du  lait,  mais  elles  ont  subi  dans 
l'organisme  de  l'animal  une  transformation  suffisante  pour  n'être  plus  re- 
connaissables.  Il  en  résulte  que,  contrairement  cà  l'opinion  de  certains  nour- 
risseurs,  la  présence  d'huile  de  lin  et  de  beurre  de  coco  et  autres  similaires 
décelables  dans  le  lait  doit  provenir  d'une  addition  frauduleuse.  —  Y.  De- 
LAUE  et  M.  Goldsmith. 

Bouin  (P.)  et  Ancel  (P.).  —  Glande  mammaire  et  corps  Jaune.  —  On  s'est 
posé  depuis  longtemps  la  question  de  savoir  quelle  est  la  cause  immédiate 
de  la  sécrétion  lactée  après  la  parturition.  On  a  invoqué  d'abord  une  in- 
fluence nerveuse  des  organes  sexuels  sur  les  glandes  mammaires,  mais  la 
section  de  tous  les  nerfs  de  la  mamelle  n'empêche  pas  la  réaction  de  se 
produire.  On  s'est  adressé  alors  à  des  liormones  faisant  partie  des  produits 
de  sécrétion  interne  des  divers  organes  (ovaire,  utérus,  placenta)  et  aussi  du 
fœtus.  Les  expériences  ont  fourni  des  résultats  incertains  ou  contradictoires. 
Les  injections  d'ovaire,  de  placenta  et  d'utérus  ne  produisaient  rien;  celles 
de  fœtus  se  montraient  quelque  peu  actives.  Par  contre,  les  soudures  de  la- 
pins femelles,  vierges  et  en  gestation,  se  sont  montrées  inefficaces.  —  B.  et 
A.  objectent,  en  outre,  que  les  hormones  vraiment  présents  dans  les  produits 
injectés  ont  pu  être  détruits  par  les  manipulations.  Pour  résoudre  la  ques- 
tion, ils  distinguent  dans  l'évolution  mammaire  trois  phases  :  l'une  où  la 
glande  commence  à  se  développer;  elle  se  produit  sous  l'influence  du  rut; 
l'autre  où  les  canaux  galactophores  achèvent  leur  développement  sous  l'in- 
fluence de  la  gestation;  la  troisième  où  la  sécrétion  s'établit  par  l'effet  de  la 
parturition.  Ils  pensent  que  ces  effets  peuvent  être  sous  la  dépendance  d'hor- 
mones différents.  C'est  au  second  phénomène  qu'ils  s'attachent  particuliè- 
rement et  démontrent  qu'il  est  sous  l'influence  du  corps  jaune.  Pour  séparer 
les  effets  du  corps  jaune  et  de  la  gestation,  ils  s'adressent  au  lapin,  chez  le- 
quel il  ne  se  forme  de  corps  jaunes  qu'à  la  suite  de  la  copulation.  Ils  déter- 
minent ainsi  l'apparition  de  corps  jaune  à  une  date  fixe  et  suppriment  la 
gestation  par  la  ligature  des  canaux  déférents  chez  les  mâles  utilisés.  Dans 


Xrv.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  293 

ces  conditions,  on  voit  se  produire  l'accroissement  de  la  glande,  sans  sécré- 
tion lactée.  L'involution  ultérioure  de  la  glande  coïncide  avec  la  dégénéres- 
cence du  corps  jaune.  En  piquant  des  follicules  de  Graaf  mûrs  chez  des  fe- 
melles vierges,  ils  déterminent  la  formation  de  corps  jaunes  avec  les  mêmes 
effets  que  ci-dessus.  Ils  concluent  naturellement  que  le  corps  jaune  est,  par 
quelque  hormone  contenu  dans  la  sécrétion  interne,  la  cause  efficiente  du 
développement  mammaire,  la  cause  de  la  lactation  devant  être  cherchée 
ailleurs,  peut-être  dans  une  glande  qu'ils  ont  découverte  dans  le  muscle 
utérin  de  la  lapine  en  gestation  et  qu'ils  ont  appelée  mi/omplriah'.  Chez  les 
animaux  ayant  une  ovulation  périodique,  non  liée  nécessairement  à  la  copu- 
lation, et  en  particulier  chez  la  femme,  les  corps  jaunes  dits  périodiques  des 
périodes  menstruelles  ou  de  rut  expliquent  la  congestion  des  glandes  mam- 
maires que  l'on  observe  à  ce  moment,  ainsi  que  le  développement  général 
de  la  glande  au  moment  de  la  puberté.  Si  le  développement  de  la  mamelle 
est  beaucoup  plus  considérable  pendant  la  gestation,  c'est  parce  que  les  corps 
jaunes  gestatifs  sont  plus  volumineux  et  de  plus  longue  durée  que  les  pério- 
diques. 

[Pour  compléter  ce  très  intéressant  travail,  des  injections  d'extrait  de 
corps  jaunes  à  des  femelles  vierges  eussent  été  désirables].  —  Yves  Delage 

et  M.  GOLDSMITH. 

Popoff  (Nicolas).  —  Le  tissu  interstitiel  et  les  corps  jaunes  de  l'ovaire.  — 
P.  fit  ses  observations  chez  la  Taupe,  la  Chienne  et  la  Belette.  11  est  établi 
depuis  longtemps  que  chaque  ovaire,  chez  la  Taupe,  est  subdivisé  en  un 
lobe  interne  renfermant  les  follicules  et  les  ovules,  et  un  lobe  externe  pré- 
sentant des  vésicules  closes  revêtues  d'épithélium  et  un  abondant  tissu  de 
remplissage.  A  l'époque  de  la  gestation,  ce  lobe  externe  est  beaucoup  plus 
volumineux  qu'à  toute  autre  époque.  Il  constitue  une  glamle  inlcrslitielle 
qui  revêt  déjà  ce  caractère  dès  l'époque  embryonnaire,  tandis  que  les  cel- 
lules interstitielles  que  l'on  trouve  aussi  dans  le  lobe  interne  résultent  d'un 
remaniement  des  faux  corps  jaunes  qui  s'y  développent  préalablement.  Chez 
la  Chienne,  les  cellules  interstitielles  se  différencient  aux  dépens  du  stroma 
conjonctif;  chez  la  Belette  et  dans  le  lobe  interne  de  l'ovaire  de  la  Taupe, 
elles  dérivent  de  la  thèque  interne.  —  A.  Lécaillon. 

a)  Ancel  (P.)  et  Bouin  (P.).  —  Sur  l'existence  d'une  glande  myométriale 
endocrine  chez  la  Lapine  gestanle.  —  Poursuivant  leurs  très  intéressantes 
recherches  sur  les  organes  génitaux  dans  leur  période  fonctionnelle,  les 
auteurs  montrent  dans  ce  travail  l'existence  d'une  glande  interstitielle  de 
l'utérus  qu'ils  appellent  myométriale  et  qui  consiste  en  grosses  colonnes  de 
cellules  glandulaires  suivant  le  trajet  des  capillaires  et  des  sinus  qui  ramè- 
nent à  la  mère  le  sang  du  placenta.  C'est  une  glande  endocrine  diffuse  qui 
se  forme  vers  le  15"  jour  de  la  gestation,  dure  pendant  toute  la  seconde 
moitié  de  la  grossesse  et  dégénère  vers  la  fin  de  celle-ci.  Elle  se  forme  aux 
dépens  du  tissu  conjonctif  qui  sépare  les  faisceaux  musculaires,  dans  les 
couches  d'abord  internes,  puis  moyennes  de  l'utérus,  au  niveau  de  tous  les 
placenta,  formant  des  amas  considérables  qui  vont  jusqu'à  quintupler  l'épais- 
seur de  l'utérus  en  ces  points.  A  la  fin  de  la  grossesse,  quelques-unes  de  ces 
cellules  dégénèrent  et  disparaissent,  mais  le  plus  grand  nombre  repassent 
à  l'état  de  cellules  conjonctives  normales.  Ces  cellules  ne  doivent  pas  être 
confondues  avec  les  cellules  à  glycogène  placées  dans  le  placenta  lui-même 
et  qui  avaient  été  vues  antérieurement  par  les  autres  auteurs.  —  A.  et  B. 
n'ont  pas  encore    fait  d'expériences  physiologiques,    mais   rapprochant  la 


294  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

période  d'existence  de  la  glande  myométriale  de  la  seconde  phase  de  déve- 
loppement de  la  glande  mammaire  qu'ils  ont  appelée  phase  «  glandulaire 
gravidique  »  pour  la  distinguer  de  la  l""*^  phase,  dite  «  de  développement 
gravidique  »,  ils  suggèrent  l'idée  intéressante  que  la  glande  endocrine  du 
corps  jaune  conditionne  par  sa  sécrétion  interne  la  première  phase  de  la 
glande  mammaire,  qui  lui  es  contemporaine,  tandis  que  la  glande  myomé- 
triale conditionne  la  2«  phase  de  la  glande  mammaire  qui  coïncide  aussi  avec 
elle  dans  le  temps.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Moreaux  (René).  —  Sur  l'existence  des  phénomènes  sécrétoires  dans 
Vépithélium  de  la  trompe  utérine  chez  les  mammifères.  —  Les  cellules  de  cet 
épithélium  passent  par  une  phase  glandulaire  commençant  avec  le  rut, 
prenant  fin  avec  Tinvolution  des  corps  jaunes  et  servant  à  fournir  aux  œufs 
une  épaisse  enveloppe  muqueuse.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

ij)  Loeb  (Léo).  —  Influence  d'excitations  combinées  sur  la  croissance  des 
transplantats  utérins  chez  le  cobaye.  —  L.  a  montré  antérieurement  (1908- 
1909-1010)  que  certains  éléments  de  la  muqueuse  utérine  du  lapin  et  du  co- 
baye peuvent  entrer  en  très  intense  prolifération  sous  l'influence  de  deux 
agents  :  une  substance  «  sensibilisatrice  »  (terme  emprunté  à  la  sérologie) 
qui  prépare  la  réaction,  et  une  excitation  mécanique,  qui  la  déclanche.  On 
peut  dès  lors  admettre  l'existence  d'i  excitants  combinés  »,  c'est-à-dire  pro- 
duisant à  la  fois  l'action  chimique  (sensibilisatrice)  et  l'action  mécanique. 
C'est  leur  étude  que  L.  se  propose  dans  ce  travail. 

L'expérience-type  est  la  suivante  :  un  morceau  d'utérus  pris  à  un  cobaye 
six  à  sept  jours  après  l'ovulation,  et  transplanté  dans  le  tissu  cellulaire  sous- 
cutané  du  même  animal,  forme  au  bout  de  quelques  jours,  aux  dépens  de 
son  derme,  un  organe  ayant  une  analogie  complète  avec  le  placenta  ma- 
ternel. 

La  sécrétion  du  corps  jaune,  consécutive  à  l'ovulation,  a  sensibilisé  l'utérus, 
l'action  extérieure  produite  par  le  changement  de  milieu  a  amené  la  proli- 
fération du  morceau  transplanté.  Mais  il  ne  se  forme  pas  de  placentome  si 
l'utérus  n'est  pas  sensibilisé,  ou  s'il  ne  l'est  plus  :  si  on  le  transplante  avant 
ou  après  que  l'action  du  corps  jaune  se  soit  fait  sentir,  si  on  enlève  les  ovaires 
ou  si  on  détruit  les  corps  jaunes,  etc.  Ces  expériences  sont  encore  instructives 
parce  qu'elles  démontrent  que  l'action  du  corps  jaune  sur  la  muqueuse  uté- 
rine (bien  connue  d'ailleurs  grâce  à  de  nombreux  travaux  :  Fraenkel,  Bouin 
et  Ancel,  Weymeersgh,  etc.),  est  spécifique  et  s'exerce  par  l'intermédiaire 
du  sang  et  sans  l'intervention  du  système  nerveux. 

Inversement,  un  fragment  d'utérus  sensibilisé  ne  forme  pas  de  placen- 
tome si  on  le  transplante  sous  la  peau  d'un  cobaye  mâle  ou  d'une  femelle 
châtrée;  il  en  forme  un  si  la  femelle  dans  laquelle  on  l'introduit  est,  elle 
aussi,  sensibilisée,  c'est-à-dire  sous  Tinfluence  de  la  sécrétion  d'un  corps 
jaune.  Sensibilisation  et  irritation  sont  donc  indispensables  à  la  réaction  et 
comme  toutes  deux  sont  susceptibles  d'agir  à  des  degrés  divers,  on  peut  pré- 
voir que  l'on  arrivera  dans  ce  domaine  à  des  mesures  précises,  permettant 
une  analyse  complète  du  phénomène.  —  A.  Braciiet. 

//)  Loeb  (Leoj.  —  Sicr  l  action  des  excitations  extérieures  dans  la  formation 
du  placentome.  —  Dans  ses  travaux  antérieurs  (v.  Ann.  biol.).  L.  a  montré 
que  l'utérus  sensibilisé  (c'est-à-dire,  d'après  des  recherches  d'autres  auteurs, 
placé  sous  l'influence  de  la  sécrétion  du  corps  jaune)  réagit  à  des  excitants 
extérieurs  par  une  prolifération  intense  de  la  muqueuse,  aboutissant  à  la  for- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  295 

mation  d'un  placentome.  Celui-ci  est  quelquefois  plus  volumineux  que  le 
placenta  normal.  On  obtient  facilement  ces  placentomes  en  incisant  la  paroi 
utérine  un  certain  temps  après  le  coït,  chez  le  cobaye,  par  exemple.  L.  ob- 
serve, dans  ce  travail,  que  l'incision  amène,  par  suite  de  la  rétraction  mus- 
culaire, une  hernie  de  la  muqueuse  et  son  é version  vers  le  dehors.  Or,  c'est 
là  le  véritable  agent  de  la  formation  d'un  placentome,  et  nullement  l'incision 
elle-même.  II  faut,  pour  que  celui-ci  se  forme,  un  changement  dans  les  con- 
ditions normales  de  la  surface  interne  de  la  muqueuse.  On  peut  supposer,  dès 
lors,  que  l'intro.duction  d'un  corps  étranger  dans  la  cavité  utérine  amènera 
une  excitation  et  une  réaction  analogues.  11  en  est  réellement  ainsi  :  l'injec- 
tion de  paraffine  dans  un  utérus  sensibilisé  depuis  0  à  7  jours,  provoque  la 
formation  d'un  placentome.  On  réussitmieux  encore  en  introduisant  de  petits 
tubes  de  verre  d'un  diamètre  de  1/2  à  1  mm.  et,  d'une  façon  générale,  des 
corps  étrangers  quelconques.  A  leur  contact,  comme  au  contact  de  l'œuf, 
l'épithélium  disparaît  —  ou  du  moins  disparaît  plus  ou  moins  !  —  et  le  derme 
subit  des  modifications  analogues  à  celles  qui  caractérisejit  la  placentation. 

Un  fait  intéressant  est  que,  si  l'on  introduit  le  corps  étranger  2  à  3  jours 
après  l'ovulation,  c'est-à-dire  à  un  moment  où  la  sensibilisation  de  la  mu- 
queuse n'existe  pas  encore,  et  si  on  le  laisse  en  place  plusieurs  jours,  il  ne  se 
forme  pas  de  placentome.  Il  faut  donc  que  l'irritation  commence  au  moment 
voulu  pour  être  efficace  ;  elle  ne  l'est  pas  si  elle  intervient  trop  tôt  ou  trop 
tard. 

De  ces  faits  L.  conclut  qu'il  y  a,  en  bien  des  points,  analogie  complète 
entre  l'action  de  l'œuf  fécondé  sur  la  muqueuse  utérine  et  celle  des  corps 
étrangers  que  l'on  y  introduit  au  moment  voulu.  —  A.  Braciiet. 

a)  Loeb  (Léo).  —  Les  changements  cycliques  dans  l'ovaire  du  cochon 
d'Inde.  —  (Analysé  avec  les  suivants.) 

l>) L  influence  du  corps  jaune  sur  la  périodicité  du  cycle  sexuel  chez 

l'organisme  femelle  des  Mammifères. 

c) L'hypotypie  des  modifications  cycliques  de  l'ovaire  des  Mammi- 
fères et  ses  rapports  avec  la  stérilité. 

d) Recherches  sur  l'ovulation,  avec  remarques  sur  la  signification  de 

Ta  «  glande  interstitielle  »  de  l'ovaire. 

e) Développement  parthénogénétique  d'œufs  dans  l'ovaire  des  Mamm,i- 

fères  et  l'origine  des  tératomes  et  chorioépithéliomes  ovariens. 

f) Changements  cycliques  dans  l'ovaire  des  Mammifères.  —  Dans  les 

recherches  antérieures,  l'auteur  a  démontré  que  la  formation  du  placenta 
était  sous  la  dépendance  non  de  l'action  spécifique  du  fœtus  sur  l'utérus, 
mais  de  deux  facteurs,  l'un  interne,  résultant  de  la  sécrétion  interne  du 
corps  jaune,  l'autre  externe,  consistant  dans  l'action  mécanique  d'un  corps 
étranger  dans  la  cavité  utérine.  Ce  dernier  facteur  n'est  pas  spécifique, 
l'action  mécanique  pouvant  être  obtenue  soit  par  l'introduction  d'un  tube 
de  verre  mousse  dans  l'utérus,  soit  par  des  traumatismes  de  la  mu- 
queuse. Au  cours  de  ses  recherches  actuelles  sur  le  cochon  d'Inde,  l'auteur 
a  fait  des  observations  qui  l'ont  amené  à  examiner  l'action  retardatrice  du 
corps  jaune  sur  le  cycle  de  l'ovulation.  —  Pour  ces  expériences,  il  faut  avant 
tout  pouvoir  déterminer  le  moment  précis  de  l'ovulation  précédente.  Or, 
celle-ci  se  produit  dans  des  conditions  variées,  influencées  par  la  gestation, 


296  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

l'état  de  rut  et  la  longueur  du  temps  écoulé.  Mais  il  est  une  condition  qui 
permet  de  rapporter  l'ovulation  à  un  moment  connu  :  c'est  la  copulation 
succédant  à  la  mise-bas.  La  copulation  peut  avoir  lieu  quelques  heures  après 
cette  dernière  et  elle  est  suivie,  au  bout  d'une  dizaine  d'heures,  d'une 
ovulation  nouvelle.  Celle-ci  détermine  l'apparition  d'un  certain  nombre  de 
corps  jaunes,  que  l'on  peut  exciser  chez  les  animaux  en  expérience,  tandis 
qu'on  les  laisse  en  place  chez  les  témoins.  Des  coupes  en  séries,  effectuées  à 
des  moments  divers,  permettent  alors  de  suivre  la  maturation  des  œufs  jus 
qu'à  l'ovulation  nouvelle.  Il  faut,  dans  toutes  ces  expériences,  soit  en  liant 
les  trompes,  soit  en  incisant  largement  l'utérus,  empêcher  la  gestation  pour 
supprimer  son  action  sur  l'ovulation.  —  Les  expériences  ont  montré  que, 
lorsque  les  corps  jaunes  restent  en  place,  la  nouvelle  ovulation  ne  se  produit 
qu'au  bout  d'une  vingtaine  de  jours,  tandis  que,  lorsque  les  corps  jaunes  ont 
été  excisés,  elle  a  lieu  du  IQ^  au  16«  jour.  Le  fait  que  les  opérés  chez  les- 
quels il  est  resté  quelques  fragments  du  corps  jaune  se  comportent  comme 
des  témoins  non  opérés  montre  que  l'accélération  de  l'ovulation  ne  peut  être 
rapportée  au  traumatisme  opératoire.  Dans  un  petit  nombre  de  cas  excep- 
tionnels le  résultat  général  ci-dessus  ne  s'est  pas  produit.  —  Lorsqu'on  n'em- 
pêche pas  artificiellement  la  gestation,  celle-ci  se  poursuit  néanmoins  nor- 
malement, quand  les  corps  jaunes  ont  été  excisés  5  à  7  jours  après  la  copu- 
lation. Ce  n'est  pas  la  gestation  qui  inhibe  l'ovulation,  mais  la  présence  des 
corps  jaunes  en  rapport  avec  la  gestation,  car  si  on  excise  ces  derniers,  l'o- 
vulation précoce  se  rétablit  malgré  la  gestation.  —  Reste  à  étudier  si  l'action 
inhibitrice  s'exerce  sur  les  derniers  stades  de  la  maturation  ou  sur  la  rup- 
ture du  follicule.  A  cette  dernière  question  L.  donne  une  réponse  :  c'est  la 
deuxième  alternative  qui  se  vérifie,  car  la  maturation  ne  paraît  pas  influen- 
cée, mais  le  follicule  ne  s'ouvre  pas.  Les  ovules  subissent  le  processus  de 
maturation  par  fournées  successives  ;  un  certain  nombre  seulement  de  cha- 
que fournée  subissent  l'ovulation,  tandis  que  chez  les  autres,  moins  avancés, 
le  follicule  ne  se  rompt  pas  (atrésie)  et  dégénère,  avec  pénétration  du  tissu 
conjonctif  dans  leur  intérieur.  —  L.  examine  ensuite  deux  cas  pathologi- 
ques. Sous  l'influence  de  cautérisations  au  fer  rouge,  limitées,  bien  que  les 
parties  non  touchées  de  l'ovaire  paraissent  intactes,  tous  les  ovules  restent 
atrésiques,  sclérotiques  et  dégénèrent,  d'où  il  résulte  une  certaine  stérilité 
temporaire.  Il  en  est  de  même  en  dehors  de  toute  intervention  opératoire 
chez  certaines  femelles  qui  ont  subi  la  copulation  comme  malgré  elles  et 
sans  avoir  montré  d'excitation  sexuelle.  —  Certains  ovules  atrésiques,  au  lieu 
de  subir  une  évolution  simplement  régressive,  montrent  un  commencement 
de  développement  parthénogénétique,  pouvant  aller  jusqu'à  des  forma- 
tions choriales,  des  syncytiums,  des  plasmodes,  et  même  un  rudiment  du 
tube  nerveux.  L'observation  de  ces  cas  permet  d'éliminer  absolument 
l'intervention  du  spermatozoïde  dans  ce  phénomène;  de  tels  débuts  de  par- 
thénogenèse ne  sont  pas  exceptionnels  et  se  rencontrent  chez  1/10  environ 
des  jeunes  femelles.  La  comparaison  de  ces  phénomènes  avec  certaines  tu- 
meurs ovariques  et  testiculaires  (tumeurs  tératoïdes,  chorioépithéliomes)  au- 
torise à  attribuer  à  ces  dernières  une  origine  semblable,  contrairement  à  la 
théorie  de  Bonnet  et  Marchand  qui  les  attribuaient  à  des  cellules  embryon- 
naires enclavées. 

En  ce  qui  concerne  la  glande  interstitielle  de  l'ovaire,  L.  fait  remarquer 
que,  chez  le  cochon  d'Inde,  il  n'existe  pas  d'agglomération  glandulaire,  les 
cellules  qui  correspondent  à  cette  glande  chez  les  animaux  où  elle  existe 
(Lapin)  étant  de  simples  cellules  conjonctives.  Cette  glande  n'est  donc  pas 
nécessaire  pour  la  formation  du  placenta.  —  Y.  Delage  et  M.  Golus.mith. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  297 

Trendelenburg  (P.).  —  Phi/sioloyie  des  capsules  surrénales.  I.  In- 
fluence lie  la  pression  sanguine  sur  la  sécrétion  d'adrénaline.  —  Les  expé- 
riences portent  sur  le  chat.  On  recueille  le  sang  de  la  veine  surrénale  et 
l'on  détermine  la  teneur  en  adrénaline  par  deux  épreuves  physiologiques  : 
on  mesure  le  débit  lorsque  ce  sang  est  ajouté  à  du  liquide  de  Ringer  perfu- 
sant  le  train  postérieur  d'une  grenouille  où  l'on  détermine  l'élévation  de 
pression  qu'il  provoque  chez  le  cobaye  par  injection  intraveineuse.  On 
cherche  ensuite  à  obtenir  des  modifications  de  même  ordre  avec  des  solu- 
tions titrées  d'adrénaline.  Les  expériences  faites  dans  ces  conditions  sur 
l'animal  normal  montrent  que  le  débit  moyen  de  l'adrénaline  par  la  veine 
surrénale  chez  le  chat  est  de  0  mmgr.  003  par  minute.  Si  l'on  provoque  une 
chute  de  pression  artérielle  par  une  très  forte  saignée,  le  débit  sanguin  de 
la  surrénale  s'abaisse  considérablement.  Mais  en  même  temps  la  concentra- 
tion en  adrénaline  augmente  d'une  manière  si  importante  que  la  quantité 
d'adrénaline  déversée,  pendant  l'unité  de  temps,  dans  le  torrent  circulatoire, 
ne  varie  pas  ou  très  peu.  L'organisme  reçoit  donc  toujours,  même  pour  une 
pression  générale  très  faible,  sa  quantité  normale  d'adrénaline.  —  E. 
Terroine. 

Kahn  (H.)  et  Starkenstein  (E.).  —Sur  la  manière  de  se  comporter  du  gly- 
cogéne  lors  de  t ablation  des  surrénales.  —  On  sait,  d'après  les  recherches  de 
André  Mayer,  Kahn,  Landau  etc.,  qu'après  ablation  des  surrénales,  la  piqûre 
du  plancher  du  quatrième  ventricule  ne  provoque  plus  la  glycosurie.  On 
s'est  demandé  (Schwarz)  si  ce  fait  n'était  pas  dû  à  une  disparition  du  glyco- 
gène  hépatique. 

Les  auteurs  pratiquent  des  extirpations  sur  les  rats,  les  lapins  et  les  chiens. 
Chez  le  rat,  l'extirpation  bilatérale  des  capsules  surrénales  provoque  une 
diminution  considérable  du  glycogène  total  du  corps.  Chez  le  lapin,  l'extir- 
pation en  deux  temps  de  la  surrénale  peut  permettre  une  survie  prolongée; 
ils  paraissent  dans  ce  cas  en  bonne  santé,  ne  présentent  aucun  signe  de  fai- 
blesse musculaire  ;  ils  possèdent  une  teneur  normale  en  glycogène  et  ne  se 
distinguent  uniquement  des  animaux  normaux  que  par  le  fait  que  la  piqûre 
du  quatrième  ventricule  ne  produit  pas  chez  eux  la  glycosurie  habituelle. 
Chez  le  chien,  comme  Porges  l'avait  déjà  constaté,  on  observe  une  diminu- 
tion du  glycogène  pendant  la  courte  survie  qui  succède  à  l'ablation  des 
surrénales.  Ce  phénomène  doit  être  rapporté  beaucoup  plus  au  traumatisme 
opératoire  qu'à  l'action  spécifique  de  l'extirpation.  —  E.  Terroine. 

Siegel  (E.).  —  De  l'influence  exercée  par  les  sels  et  l" oxygène  du  sang  sur 
l'action  de  V adrénaline.  —  L'intensité  de  l'action  de  l'adrénaline  est  mesurée 
par  la  réaction  physiologique  d'Ehrmann  (action  mydriatique  sur  l'œil  de  la 
grenouille).  On  étudie  ainsi  les  solutions  d'adrénaline  normales,  oxydées, 
additionnées  d'électrolytes.  On  constate  ainsi  que  la  suprarénine  seule  ou 
mélangée  au  sérum  sanguin  n'est  pas  détruite  par  oxydation.  Parmi  les  sels 
du  sérum  CaCl2  et  KCl  n'ont  qu'une  très  faible  influence  par  eux-mêmes  sur 
la  pupille,  ils  n'exercent  aucune  action  empêchante  vis-à-vis  de  l'adrénaline. 
Ces  solutions  physiologiques  de  NaCl  agissent  en  rétrécissant  la  pupille  (Lûe- 
wit),  la  solution  à  0,85  96  étant  plus  active  que  celle  à  0,48  %;  mais  la  pu- 
pille reste  sensible  à  l'adrénaline.  Le  mélange  salin  qui  représente  la  com- 
position saline  du  sérum  a  la  même  action  que  les  solutions  physiologiques 
de  NaCl.  —  E.  Terroine. 

Robinson  (R.).  —  Sur  les  rapports  des  glandes  surrénales  avec  l'état  de 


298  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

r/ravUlité  et  sur  Veffîcacilé  de  l'emploi  de  l'adrénaline  dans  les  vomissements 
incoercibles  de  la  grossesse.  —  R.  confirme  par  deux  nouveaux  exempl.es 
démonstratifs  l'action  curative  de  Fadrénaline  sur  les  vomissements  incoer- 
cibles de  la  grossesse.  11  propose  pour  l'explication  de  ces  faits  et  des  phé- 
nomènes connexes  la  théorie  suivante.  Les  produits  des  surrénales  et  des 
glandes  génitales  se  neutralisent  dans  l'organisme  à  l'état  normal,  mais 
quand  l'activité  de  l'un  s'exagère  ou  devient  déficiente,  l'équilibre  est  rompu 
et  il  se  manifeste  des  accidents  que  l'opothérapie  peut  conjurer.  Un  autre 
exemple  est  fourni  par  l'ostéomalacie  traitée  autrefois  par  l'extirpation  des 
ovaires  et  qui  se  traite  aujourd'hui  par  l'opothérapie  surrénale.  Dans  la 
maladie  d'Addison,  où  les  glandes  surrénales  sont  lésées,  les  symptômes 
rappellent  ceux  de  la  grossesse.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Regnault  (Jules  .  —  L'opothérapie  surrénale  dans  les  vomissements  de  la 
grossesse.  Rôle  des  sécrétions  internes  dans  la  détermination  du  sexe.  —  R. 
rapporte  deux  cas  d'influence  de  l'opothérapie  surrénale  sur  les  vomisse- 
ments de  la  grossesse  ;  dans  un  de  ces  cas,  il  constate  la  naissance  d'une 
fille  chez  une  femme  atteinte  d'insuffisance  surrénale.  —  Y.  Delvge  et 
M.  Goldsmith. 

Kahn  (R.  H.).  —  Glycosurie  par  piqûre  du  quatrième  ventricule  et  cap- 
sules surrénales.  —  Si  l'on  pratique  chez  le  lapin  l'extirpation  d'une  surrénale, 
qu'on  fasse  ensuite  la  piqûre  du  quatrième  ventricule,  puis  qu'après  l'établis- 
sement de  la  glycosurie,  on  enlève  la  surrénale  restante,  on  constate  une 
transformation  profonde  de  la  partie  médullaire  de  cet  organe.  La  chromo- 
philie  est  en  grande  partie  disparue,  les  cellules  sont  pauvres  en  granules 
et  riches  en  vacuoles,  les  plus  petits  capillaires  sont  extrêmement  dilatés, 
la  teneur  en  adrénaline  a  considérablement  baissé.  Par  la  section  préalable 
du  splanchnique,  on  s'oppose  à  ces  modifications  de  la  surrénale  suivant  la 
piqûre  du  quatrième  ventricule.  L'excitation  rythmique  d'un  splanchnique 
provoque  une  glycosurie  intense,  mais  cependant  la  portion  médullaire  des 
surrénales  n'est  pas  modifiée.  Détail  intéressant  à  noter  :  chez  le  lapin,  la 
capsule  droite  est  innervée  à  la  fois  par  les  deux  splanchniques,  alors  que 
la  capsule  gauche  ne  reçoit  son  innervation  que  du  splanchnique  gauche. 

Tous  ces  faits  permettent  à  l'auteur  de  présenter  les  conclusions  suivantes  : 
L'action  de  la  piqûre  du  quatrième  ventricule  repose  sur  une  excitation 
centrale  transmise  par  le  splanchnique,  qui  provoque  une  sécrétion  surabon- 
dante d'adrénaline.  La  glycosurie  par  excitation  directe  du  splanchnique 
est  aussi  une  glycosurie  adrénalinique.  On  peut  supposer  que,  dans  les  con- 
ditions normales,  la  sécrétion  adrénalinique  de  la  médullaire  surrénale  est 
en  rapport  avec  le  métabolisme  hydrocarboné:  cependant  un  tel  processus 
n'est  pas  démontré.  —  E.  Terroixe. 

Verson  (E.j.  —  Les  cellules  glandulaires  (à  sécrétion  interne)  qu'on  ren- 
contre dans  les  lacunes  sanguines  des  Insectes.  —  Ces  cellules  dont  le  rôle 
par  rapport  à  la  sécrétion  interne  est  déduit  non  d'expériences  physiologi- 
ques, mais  de  leurs  conditions  anatomiques,  sont  d'origine  mésodermique  et 
montrent  à  la  face  interne  de  l'hypoderme  mésodermique  des  lames  saillantes 
dans  les  sinus  sanguins  chez  VOrchesella  rufescens,  dans  les  anneaux  méro- 
et  métathoraciques  et  abdominaux.  Elles  débutent  chez  la  larve,  se  dévelop- 
pent cliez  la  pupe,  en  se  multipliant  par  amitose,  et  régressent  chez  l'imago. 
—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  299 

Skorikow  (A.  S.)  et  Redikorzew  ("W.  "W.).  —  Sur  une  nouvelle  glande 
chez  l'Ecrevissc  {Potamobiua  astacus  [L.]).  —  Les  auteurs  ont  fait  la  décou- 
verte singulière  d'un  organe  nouveau  chez  l'Ecrevisse  {Polamobiiis  astacus), 
ayant  une  fonction  très  remarquable.  Les  jeunes  récemment  éclos  sont  fixés 
au  corps  de  la  mère  non  seulement  à  l'aide  de  leurs  pinces,  mais  par  des 
filaments  partant  du  bord  de  leur  nageoire  caudale.  Ces  filaments  partent 
de  petites  glandes  en  tubes  simples,  placés  au  nombre  de  7  de  chaque  côté, 
au  voisinage  des  soies  marginales.  Ces  glandes  fournissent  sans  doute  une 
sécrétion  collante  qui  s'étire  et  se  solidifie  au  contact  de  l'eau.  Dès  la  pre- 
mière mue,  ces  organes  disparaissent.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Tangl.  —  Travail  (les  reins  et  «  action  spécifique  dijnamiqiie  »  des  aliments. 
—  Pour  évaluer  le  travail  des  reins,  on  détermine  chez  des  chiens  curarisés 
la  valeur  des  échanges  respiratoires  avant  et  après  l'extirpation  d'un  rein  et 
la  ligature  des  vaisseaux  rénaux. 

Après  l'opération,  les  échanges  gazeux  diminuent,  l'absorption  d'oxygène 
diminue  plus  que  l'excrétion  d'acide  carbonique,  d'où  l'élévation  du  quotient 
respiratoire.  Chez  un  chien  de  6  kilogrammes  les  reins  absorbent  4  '^"^  4 
de  0^  par  minute  et  dégagent  2  c^a  2  de  CO2  ;  7,9  %  de  l'énergie  totale  pro- 
viennent du  travail  rénal. 

L'administration  des  protéiques  ou  l'injection  intraveineuse  d'urée  ou 
de  chlorure  de  sodium  augmentent  les  échanges  chez  les  animaux  opérés, 
mais  on  ne  peut  pas  rapporter  cette  augmentation  à  une  exagération  du  tra- 
vail du  rein.  —  E.  Tep.roine. 

a)  Voltz  ("W.)  et  Baudrexel  (A.).  —  Sur  les  quantités  d'alcool  excrétées 
par  l'orf/anisme  animal  dans  dilférentes  conditions.  I.  —  Les  auteurs,  dans 
un  travail  extrêmement  étendu,  recherchent  chez  le  chien  et  chez  l'homme 
le  mécanisme  de  l'excrétion  d'alcool,  par  l'urine  et  par  la  respiration,  après 
ingestion  en  quantités  variées,  sous  différentes  formes,  etc.  L'alcool  excrété 
est  dosé  d'après  le  procédé  de  Nicloux.  Voici  les  faits  essentiels  : 

I.  Influence  de  quantités  différentes  d'alcool  absorbées  à  même  concentra- 
tion (9,84  0/^)  sur  l'excrétion  alcoolique  d'un  chien  non  habitué  à  l'alcool.  — 
Après  absorption  en  une  seule  dose  d'alcool  à  raison  de  3  cm-'  par  kilogr. 
d'animal,  10  à  12  %  de  l'alcool  ingéré  sont  excrétés,  la  moitié  par  la  respi- 
ration, la  moitié  par  le  rein. 

Après  absorption  d'une  dose  de  0,75  à  1,15  cm^  par  kilogr.  et  par  jour,  2,6 
à  4,3  %  sont  rejetés;  c'est-à-dire  1/4  à  1/3  de  ce  qui  est  excrété  dans  le  cas 
d'une  dose  trois  fois  plus  élevée.  Le  rapport  des  quantités  excrétées  par  le 
rein  et  par  le  poumon  varie  grandement  avec  la  réaction  de  l'animal.  Si  les 
animaux  sont  très  affectés  par  l'ingestion  et  s'ils  ont  une  respiration  in- 
tense, la  quantité  d'alcool  rejetée  par  le  poumon  augmente;  les  chiens  qui, 
pour  des  doses  égales  d'alcool,  réagissent  moins  présentent  une  excrétion 
plus  élevée  par  le  rein,  plus  faible  par  le  poumon. 

II.  Influence  de  l'accoutumance  sur  les  quantités  d'alcool  excrétées  par  le 
chien.  —  Après  une  ingestion  en  une  seule  fois  d'une  dose  représentant 
3  cm'''  par  kilogr.  et  par  jour  en  solution  à  9,84  9^;,  un  chien  rejette  10  à  12  % 
de  l'alcool  ingéré.  Au  bout  de  10  à  12  jours  du  même  régime,  l'alcool 
excrété  s'abaisse  k  8,3  %  ;  c'est-à-dire  à  environ  30  %  en  moins  que  la  quan- 
tité initiale.  On  ne  peut  pas,  par  une  expérience  plus  prolongée,  abaisser 
ce  niveau.  Au  début  l'alcool  apparaît  en  proportions  égales  dans  l'urine  et 
dans  l'évacuation  respiratoire;  par  la  suite,  l'excrétion  respiratoire  diminue 
régulièrement,  de  telle  manière  que  deux  tiers  sont  excrétés  par  l'urine  et 


300  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

un  tiers  par  la  respiration.  En  fait,  la  diminution  de  l'excrétion  totale  étant 
de  30  %,  on  constate  que  l'excrétion  urinaire  reste  constante,  alors  que 
l'excrétion  respiratoire  diminue  de  moitié." 

Après  ingestion  des  mêmes  quantités  d'alcool,  mais  à  concentration  élevée 
(50  %)  à  des  animaux  accoutumés  à  absorber  l'alcool  à  la  dilution  de  9,84  %, 
on  observe  une  diminution  plus  importante  de  la  quantité  d'alcool  excrétée, 
qui  atteint  la  moitié  de  l'excrétion  initiale. 

Après  ingestion  de  0,7  à  1,15  cm"*  par  kilogr.  et  par  jour  en  une  seule  dose 
et  à  la  concentration  de  9,84  %,  l'excrétion  atteint  en  chiffres  ronds  4  %. 
Sous  l'influence  de  l'habitude,  cette  quantité  s'abaisse  graduellement;  elle 
atteint  au  bout  de  trois  semaines  sa  limite  inférieure,  qui  représente  envi- 
ron 1/6  de  la  quantité  initialement  excrétée.  Dans  des  expériences  plus 
prolongées,  la  quantité  excrétée  se  maintient  alors  constante.  L'utilisation, 
dans  ces  conditions,  de  l'alcool  par  l'organisme  animal  est  extrêmement 
élevée,  elle  dépasse  en  effet  99  %.  Cette  utilisation  plus  élevée  de  l'alcool 
par  l'organisme  habitué  s'explique  par  une  diminution  de  la  diurèse  et  une 
respiration  un  peu  moins  intense.  L'alcool  séjourne  ainsi  plus  longtemps 
dans  l'organisme  habitué,  reste  ainsi  plus  longtemps  dans  les  tissus  et  se 
trouve  par  conséquent  oxydé  en  plus  grande  proportion.  11  ne  semble  pas 
qu'au  cours  de  l'accoutumance  lalcooloxydase  des  tissus  augmente. 

III.  Influence  sur  l'excrétion  d'alcool  des  quantités  de  liquides  ingérés 
siuniltayiément  avec  l'alcool.  —  L'excrétion  alcoolique  qui  s'est  abaissée  au 
cours  de  l'accoutumance  lors  de  l'ingestion  quotidienne  de  3  cm^  par  kilogr., 
se  relève  considérablement  à  la  suite  de  la  diurèse  que  provoque  l'ingestion 
simultanée  de  grandes  quantités  de  liquides. 

Après  l'ingestion  de  cette  même  quantité  (3  cm^  par  jour  et  par  kilogr.) 
sous  forme  concentrée  (50  %),  c'est-à-dire  représentant  un  volume  5  fois  plus 
petit  que  sous  la  forme  précédente  (9,84  %),  l'excrétion  n'est  que  de  4  %, 
c'est-à-dire  moitié  de  celle  observée  chez  l'organisme  accoutumé  à  l'inges- 
tion de  l'alcool  à  9,84  %.  Cette  valeur  diminue  d'ailleurs  pour  atteindre 
2,7  %.  Par  la  suite,  la  diurèse  est  ralentie  et  l'alcool  est  rejeté  en  quan- 
tité plus  abondante  —  le  double  environ  —  par  le  poumon  que  par  le 
rein. 

l'y.  Marche  de  l'excrétion  alcoolique.  —  Après  ingestion  de  3,3  à  4,5  cm^ 
d'alcool  par  kilogr.  chez  le  cliien,  l'excrétion  respiratoire  atteint  son  maxi- 
mum dans  la  3'=  heure.  Pendant  la  2<^  et  la  4*  heure  l'excrétion  représente 
un  tiers  de  la  valeur  maximale;  pendant  la  P"  heure,  elle  est  de  2/3  plus 
faible  que  l'excrétion  maximale.  Pendant  la  5®  heure,  il  y  a  encore  20  % 
d'alcool  rejeté  par  la  respiration  de  plus  que  pendant  la  première  heure. 

Entre  1  h.  1/2  et  2  heures  après  l'ingestion  d'alcool  ^3  cm^^  par  kilogr.  en 
solution  à  9,84  %),  plus  de  la  moitié  de  l'alcool  excrété  par  le  rein  se  trouve 
dans  l'urine. 

V.  Excrétion  clicz  l'homme.  —  Chez  l'homme,  après  ingestion  en  une  fois 
de  0,8  à  1  cm-'  d'alcool  par  kilogr.,  on  a  trouvé  les  valeurs  d'excrétion  sui- 
vantes :  0,23  %,  0,24  %  chez  deux  sujets  différents,  et  0,26  9e,  1,14  %  dans 
deux  expériences  sur' un  même  sujet.  —  E.  Terroine. 

c)  Voltz  CW.)  et  Baudrexel  (A.).  —  Sur  les  quantités  d'alcool  excrétées 
par  l'organisme  animal  dans  différentes  conditions.  H.  —  Les  auteurs  passent 
maintenant  à  l'étude  de  l'influence  qu'exerce  le  travail  musculaire  sur  le 
rejet  de  l'alcool  ingéré.  Les  expériences  sont  poursuivies  sur  un  chien  de 
10  à  11  kilogr.  et  recevant  une  dose  d'alcool  en  solution  à  9,73  %  représen- 
tant 1  cnr'  7  à  1  cm^  0  par  kilogr.  d'animal. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  301 

A  la  suite  d'une  course  de  8  km.  429  en  1  h.  1/2  sur  chemin  horizontal,  la 
fréquence  respiratoire  s'est  assez  fortement  élevée;  il  en  résulte  que,  dans 
ces  conditions,  la  quantité  d'alcool  excrétée  est  de  2.(36  fois  plus  élevée 
qu'au  repos.  L'écart  porte  évidemment  sur  l'alcool  rejeté  par  le  poumon;  il 
est  de  0,02  fois  plus  grand  que  dans  une  période  correspondante  de  repos. 

Si  l'on  passe  à  un  travail  plus  intense  —  course  de  21  km.  3*J  en  3  heures 
comportant  2  heures  de  marche  et  12  pauses  de  5  minutes  —  la  fréquence 
respiratoire  est  encore  plus  élevée  que  précédemment;  dans  ce  cas,  la 
quantité  d'alcool  excrétée  atteint  3,37  fois  la  quantité  rejetée  pendant  une 
période  correspondante  de  repos. 

L'influence  qu'exerce  indirectement,  par  suite  de  l'augmentation  de  la 
fréquence  respiratoire,  le  travail  musculaire  sur  l'excrétion  de  l'alcool 
ingéré  se  fait  sentir  non  seulement  lorsque  le  travail  est  exécuté  immédia- 
tement après  l'ingestion,  mais  encore  lorsqu'il  s'est  écoulé  de  3  à  6  heures 
entre  l'ingestion  d'alcool  et  le  début  de  l'exercice  musculaire. 

Le  nombre  des  mouvements  respiratoires  pendant  le  travail  et  le  repos 
est  sensiblement  proportionnel  aux  quantités  d'alcool  rejetées  dans  cliacune 
de  ces  conditions.  La  teneur  en  alcool  de  l'urine  atteint  en  moyenne  pen- 
dant le  travail  une  valeur  de  00  à  70  %  plus  élevée  que  celle  qu'elle  pré- 
sente pendant  le  repos. 

Ainsi,  au  cours  du  travail,  l'organisme  rejette,  par  suite  de  l'élévation  de 
la  fréquence  respiratoire,  des  quantités  d'alcool  élevées  qui  seraient  oxy- 
dées au  cours  du  repos.  Cependant  et  malgré  les  quantités  élevées  rejetées 
au  cours  du  travail,  l'organisme  utilise  encore  de  grandes  quantités  de  l'al- 
cool mgéré.  Ainsi  nous  voyons  pendant  le  repos  une  proportion  dé  3,03  % 
rejetée;  cette  proportion  est  3,18  fois  plus  élevée  pendant  le  travail  muscu- 
laire; elle  atteint  —  dans  le  cas  maximal  de  l'expérience  des  auteurs  — 
9,5  %  de  la  quantité  ingérée.  C'est  dire  que  l'animal  a  oxydé  90,5  %  de 
l'alcool  absorbé.  —  E.  Terroine. 

Csernel  (E.).  —  Sur  les  diurèses  aqueuse  et  saline.  —  Etude  comparée  de 
l'excrétion  saline  et  aqueuse  chez  des  chiens  normaux  ou  chez  lesquels  on  a 
pratiqué  préalablement  l'excision  d'un  rein.  A  la  suite  d'une  administration, 
par  voie  intraveineuse,  d'une  solution  de  NaCl  à  10  %,  on  observe  chez  l'a- 
nimal normal  une  diurèse  abondante;  l'excrétion  chlorurée  est  également 
très  abondante.  Après  un  certain  temps,  l'excrétion  baisse  et  tombe  au-des- 
sous de  la  normale.  Chez  les  animaux  à  un  seul  rein,  l'excrétion  aqueuse  et 
chlorurée  qui  suit  l'injection  est  encore  plus  abondante.  Si  l'introduction  se 
fait  par  voie  sous-cutanée,  l'excrétion  d'eau  diminue  au  début,  elle  augmente 
ensuite  et  atteint  sa  valeur  maximale  entre  la  6"  et  la  S^  heure  et  cela 
simultanément  avec  la  valeur  maximale  de  l'excrétion  chlorurée.  Si  l'in- 
troduction a  lieu  per  os,  le  maximum  de  diurèse  s'observe  4  heures  après 
l'ingestion  ;  l'augmentation  de  l'excrétion  chlorurée  est  bien  plus  faible  que 
dans  les  cas  précédents.  —  E.  Terroine. 

Januszkie-wicz  (A.).  —  Sur  la  diurèse  alcoolique.  —  Les  expériences 
portent  sur  des  chiens  et  sur  l'auteur  lui-même.  On  constate  tout  d'abord 
que  l'introduction  d'alcool  sous  une  forme  telle  que  la  quantité  totale  de 
liquide  introduit  est  faible  ne  provoque  pas  une  augmentation  appréciable  de 
l'activité  rénale  ;  au  contraire,  l'introduction  d'alcool  très  dilué  est  toujours 
suivie  par  une  diurèse  abondante.  Cette  diurèse  n'est  provoquée  que  pour 
de  faibles  doses  d'alcool  ;  à  doses  élevées  on  observe  un  phénomène  inverse, 
l'inhibition  de  la  sécrétion.  L'étude  chez  le  chien  montre  que,  si  l'on  provoque 


302  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

La  diurèse  par  injection  intraveineuse  de  sérum  physiologique,  on  diminue 
toujours  la  diurèse  par  addition  d'alcool  ;  il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  penser 
que  les  effets  diurétiques  précédemment  observés  doivent  avoir  ponr  cause 
une  action  immédiate  de  l'alcool  sur  le  rein.  L'alcool  exerce-t-il  une  action 
sur  les  vaisseaux  rénaux?  Pour  répondre  à  cette  question,  l'auteur  pratique 
par  la  méthode  de  Langendorff  (adaptée  au  rein  par  Skutal)  des  circulations 
artificielles  dans  le  rein  isolé.  On  constate  ainsi  que  l'addition  d'alcool  au 
liquide  de  perfusion  provoque  toujours  une  diminution  du  calibre  des  vais- 
seaux :  alors  que  le  liquide  témoin  s'écoule  à  raison  de  01  car  par  minute  ; 
le  même  liquide  contenant  0,02  %  d'alcool  ne  s'écoule  plus,  après  7  minutes 
de  circulation,  qu'à  raison  de  1  cm^  par  minute.  C'est  là  un  fait  dû  à  l'œdème 
rénal.  Des  expériences  faites  sur  l'excrétion  du  calcium  montrent  en  outre 
très  nettement  que  l'alcool  diminue  cette  excrétion.  De  tous  ces  faits  l'auteur 
conclut  que  l'alcool  paralyse  la  sécrétion  rénale.  —  E.  Terroine. 

Katz  (J.).  —  Sur  l'excrélion  de  la  quinine  chez  le  chien  et  sur  une  non 
velle  méthode  de  détermination  quantitative  de  la  quinine.  —  La  quinine 
introduite  dans  l'organisme  du  chien  est  rejetée  en  partie  telle  quelle  avec 
l'urine;  cette  partie  de  quinine  rejetée,  non  modifiée,  est  moindre  chez  le 
chien  que  chez  l'homme.  La  quantité  de  quinine  rejetée  avec  l'urine  varie 
avec  le  mode  de  son  introduction  dans  l'organisme  ;  elle  est  la  plus  grande 
quand  l'administration  est  faite  per  os,  elle  diminue  lors  d'injection  sous- 
cutanée,  elle  est  encore  moindre  dans  l'injection  intramusculaire.  Lors  de 
l'administration  d'un  sel  soluble  de  quinine,  la  quinine  apparaît  aussitôt 
dans  l'urine,  s'y  maintient  tant  que  l'administration  continue.  Quatre  jours 
après  la  fin  de  l'administration  de  quinine  on  ne  trouve  plus  trace  de  quinine 
ni  dans  l'urine  ni  dans  tout  l'organisme  du  chien  en  général.  —  E.  Terroine. 

Berg  (R.).  —  Sur  Vexcrétion  des  phosphates  introduits  per  os  et  du  phos- 
phate de  calcium  en  particulier.  — L'expérience,  faite  sur  l'homme,  est  di- 
visée en  trois  parties  :  première  période,  nourriture  ordinaire  ;  deuxième 
période,  la  même  nourriture  est  additionnée  de  phosphates  différents;  troi- 
sième période,  pareille  à  la  première.  Chaque  période  dure  plusieurs  jours. 
L'administration  des  phosphates  mono-,  bi-  ou  tricalcique,  ainsi  que  celle  de 
l'hypophosphate  de  chaux  ne  provoque  pas  de  rétention  phosphorée,  tout 
phosphore  introduit  est  rejeté  avec  l'urine  et  les  fèces.  Il  ne  se  fait  non  plus 
aucune  rétention  de  calcium.  Les  mêmes  résultats  négatifs  sont  obtenus 
avec  la  lécithine,  l'acide  glycérophospliorique  et  la  phytine.  —  Terroine. 

Fiirth  (O.  von)  et  Schwarz  (C).  —  Sur  l'inhibition  de  la  glucosurie 
adrénatinique  et  de  l'activité  sécrétoire  du  rein  par  une  excitation  périto- 
néale.  —  Zuelzer  fut  le  premier  à  mettre  en  évidence  que  l'injection  de 
l'adrénaline  à  un  animal  reste  sans  effet  lors  de  l'administration  de  l'extrait 
pancréatique.  C'était  un  fait  nouveau  à  l'appui  de  l'existence  d'un  antago- 
nisme d'hormones  entre  le  pancréas  et  la  surrénale.  Les  travaux  de  F. 
et  Sch.  qui  reprennent  systématiquement  la  question  confirment  tout  d'a- 
bord le  fait  énoncé  par  Zuelzer.  Même  sur  un  chien  qui  a  l'habitude  de 
recevoir  des  injections  de  tissu  pancréati(jue,  une  telle  injection  faite  quel- 
ques heures  avant  celle  d'adrénaline  empêche  totalement  la  glycosurie.  Mais 
cette  action  ne  doit  pas  être  rapportée  à  une  influence  particulière  du  pan- 
créas, en  effet  une  injection  d'essence  de  térébenthine  ou  d'une  suspension 
d'aleurone  produit  un  effet  identique.  L'injection  de  toutes  les  substances 
étrangères  produit  une  rétention  urinaire  et  une  diminution  de  l'excrétion 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  303 

des  substances  solubles  de  Turine.  Ceci  empêche  l'excrétion  du  sucre  et  par 
ce  fait,  bien  que  la  glycosurie  fasse  défaut,  la  teneur  du  sucre  du  sang  aug- 
mente. —  E.  Terrolne. 

Junkersdorf  (P.).  —  Sur  la  formation  des  hydrates  de  carbone  à  partir 
des  graisses  dans  l'organisme.  —  Les  recherches  nouvelles  de  l'auteur  sur 
cette  question  controversée  portent  sur  des  animaux  phlorhizinés.  Soit  au 
cours  du  jeûne,  soit  au  cours  de  l'alimentation  grasse  exclusive,  on  étudie 
l'excrétion  azotée  et  l'excrétion  sucrée  de  l'urine  et  l'on  suit  les  variations 

du  rapport  jy. 

On  constate  ainsi  que,  cliez  les  chiens  phorhizinés  déglycogénés,  aussi  bien 
au  cours  du  jeûne  que  lors  de  l'alimentation  grasse,  il  existe  des  rapports 
de  formation  (genetische  Bezieimngen)  entre  l'excrétion  azotée  et  l'excré- 
tion sucrée.  Cependant  la  quantité  de  sucre  excrétée  ne  peut  provenir  en 

totalité  du  métabolisme  protéique  et  le  calcul  des  quotients  ^  montre  que, 

pour  les  valeurs  élevées  de  ce  quotient,  on  est  amené  à  admettre  que  la 
graisse  est  une  source  possible  de  sucre.  Chez  les  animaux  riches  en  glyco- 
gène  on  constate  que,  au  cours  du  diabète  phlorhizique  prolongé,  la  glyco- 
surie diminue  alors  que,  par  contre,  l'azoturie  augmente;  les  valeurs  de 
glycosurie  et  d'azoturie  les  plus  élevées  se  rencontrent  chez  les  animaux 
qui  reçoivent  une  alimentation  riche  en  protéiques  et  en  hydrocarbones.  — 
E.  Terroine. 

Voigt  (J.).  —  Les  grains  d'amidon  sont-ils  excrétés  par  le  rein?—  Contrai- 
rement à  R.  Hirsch,  l'auteur  aboutit  à  la  conclusion  que  les  reins  n'excrètent 
pas  de  grains  d'amidon  lors  d'une  alimentation  riche  en  amidon.  —  E.  Ter- 
roine. 

Maignon  (F.).  —  Bdations  entre  l'hgperacidité  urinaire  et  réliuiinallon 
de  corps  acétoniques  chez  les  sujets  sains  soumis  à  l'inanition  ou  à  une  alimen- 
tation entièrement  privée  d'hi/drates  de  carbone.  —  L'acétonurie  qui  se  déve- 
loppe sous  l'influence  de  l'alimentation  carnée  et  grasse  disparait  si  l'on  sup- 
prime, par  l'ingestion  de  bicarbonate  de  soude,  l'acidité  urinaire.  De  même 
disparaît  l'ammoniaque  de  l'urine.  Ces  trois  facteurs  varient  donc  dans  le 
même  sens.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Smetanka  (F.).  —  Vorigine  de  Vacide  urique  chez  l'homme.  —  Etude 
de  l'influence  d'alimentations  variées  sur  l'excrétion  d'acide  urique  chez 
l'homme.  L'alimentation  par  des  protéiques  sans  purines  est  toujours  suivie 
d'une  augmentation  de  l'excrétion  d'acide  urique;  cette  augmentation  peut 
atteindre  80  %  de  la  valeur  initiale  dans  la  troisième  heure  qui  suit  le 
repas.  Pour  S.,  cette  excrétion  d'acide  urique  est  due  aux  transformations 
intracellulaires  qui  s'accomplissent  au  cours  du  travail  digestif.  Après  l'in- 
gestion de  polysaccharides,  lesquels  demandent  un  travail  moindre  préala- 
blementàleur  absorption,  l'augmentation  de  l'excrétion  urique  est  beaucoup 
plus  faible.  Cependant,  après  l'ingestion  de  miel,  on  trouve  une  augmenta- 
tion importante  de  l'acide  urique  ;  ce  serait  la  trace  de  l'activité  cellulaire 
hépati(iue  intensifiée  pour  la  mise  en  réserve  du  glycogène.  La  formation 
d'acide  urique  est  ainsi  en  rapport  avec  l'activité  des  organes;  elle  est  la 
mesure  du  métabolisme.  —  E.  Terroine. 


304  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Mendel  (L.  B.)  et  Rose  ("W.  C).  — Études  expérimentales  sur  la  cre'a- 
tine  et  la  créatinine.  I.  Le  rôle  des  hydrates  de  carbone  dans  le  métabolisme 
créatine-créatinine.  —  Si  l'on  administre  à  un  lapin  préalablement  inanitié 
une  alimentation  exclusivement  constituée  par  des  hydrates  de  carbone,  on 
constate  une  inhibition  de  l'excrétion  de  la  créatine  ;  lorsque  l'apport  hydro- 
carboné est  abondant,  la  créatine  peut  disparaître  entièrement  de  l'urine. 
Si,  au  contraire,  on  administre  une  alimentation  constituée  par  des  graisses 
et  des  protéiques  et  ne  contenant  pas  d'hydrates  de  carbone,  l'élimination  de 
créatine  n'est  en  rien  réduite.  —  Dès  que,  par  un  procédé  expérimental 
quelconque,  on  provoque  un  trouble  du  métabolisme  hydrocarboné,  par 
exemple  par  injection  de  phlorhizine  ou  par  intoxication  phosphorée,  on  pro- 
voque en  même  temps  une  augmentation  de  l'excrétion  de  créatine.  — 
Comment  comprendre  l'influence  des  liydrocarbonés  ?  C'est  là  un  point  très 
délicat.  On  peut  penser  que  leur  présence  est  indispensable  à  la  transforma- 
tion de  la  créatine  en  créatinine,  ou  bien  que  la  créatine  est  plus  facilement 
oxydée  et  transformée  en  urée.  On  peut  également  penser  qu'en  l'absence 
d'hydrates  de  carbone,  les  cellules  perdent  leur  fonctionnement  normal,  la 
surproduction  de  créatine  étant  analogue  à  l'acétonurie.  Quoiqu'il  en  soit,  il 
ne  fait  aucun  doute  que  le  métabolisme  de  la  créatine  est  intimement  asso- 
cié au  métabolisme  hydrocarboné.  —  E.  Terrolne. 

b)  Mendel  (L.  B.)  et  Rose  CW.  C.)-  —  Etudes  expérimentales  sur  la  créa- 
tine et  la  créatinine.  II.  Inanition  et  teneur  en  créatine  du  muscle.  —  La 
teneur  en  créatine  des  muscles  se  montre  toujours  plus  élevée  —  chez  le 
le  lapin  et  le  coq  —  lors  de  l'inanition,  que  chez  le  sujet  nourri.  L'accrois- 
sement de  la  créatine  tend  à  atteindre  une  proportionnalité  avec  la  perte 
de  poids.  Cet  accroissement  est  plus  faible  chez  la  poule  que  chez  le  lapin.  — 
E.  Terroine. 

To-wles  (C.)  et  Voegtlin  (C).  —  Le  métabolisme  de  la  créatine  et  de  la 
créatinine  chez  le  chien  avec  considération  spéciale  de  la  fonction  du  foie.  — 
Trois  facteurs  expliquent  la  constance  de  l'excrétion  de  créatinine  chez  un 
animal  qui  est  soumis  à  un  régime  alimentaire  constant  :  la  production  est 
constante  au  cours  du  métabolisme  endogène  ;  la  dégradation  par  l'intermé- 
diaire des  ferments  est  constante  ;  l'excrétion  rénale  est  constante.  La  créa- 
tine et  la  créatinine  ne  sont  d'ailleurs  pas  des  produits  ultimes  de  la  dégra- 
dation protéique  ;  s'ils  sont  excrétés,  c'est  que  leur  dégradation  n'a  pas  le 
temps  de  se  terminer  en  totalité.  Le  foie  ne  paraît  pas  pour  les  auteurs  jouer 
un  rôle  bien  important  dans  le  métabolisme  de  ces  corps.  Ils  observent,  en 
effet,  que  les  animaux  à  fistule  d'Eck  se  comportent  exactement  comme  les 
sujets  normaux  après  l'ingestion  de  créatine.  — E.  Terroine. 

Krause  (R.  A.).  —  Sur  l'urine  de  femme  à  l'état  normal,  avec  considéra- 
lion  spéci((le  sur  la  présence  de  créatine.  —  La  créatine  est  présente  dans 
l'urine  de  femme  immédiatement  à  la  fin  des  menstruations  ;  entre  les  pé- 
riodes, tantôt  on  en  trouve,  tantôt  elle  fait  défaut.  Par  conséquent,  chez  la 
femme,  la  créatine  ne  peut  pas  être  considérée  comme  un  constituant  anor- 
mal de  l'urine.  Pendant  la  grossesse  il  y  a  toujours  de  la  créatine  dans 
l'urine;  la  «  créatinurie  post-partum  »  n'est  qu'un  accroissement  momen- 
tané de  l'état  permanent  de  créatinurie  de  la  grossesse.  Après  la  période 
menstruelle,  on  constate  des  modifications  dans  la  répartition  de  l'azote  uri- 
naire  :  accroissement  de  l'excrétion  d'ammoniaque  et  de  l'excrétion  d'azote 
indosé,  'diminution  de  l'urée.  11  semble  —  par  des  observations  concordantes 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  305 

faites  sur  La  chienne  —  qu'il  existe  une  corrélation  entre  la  créatinurie  et  le 
cycle  sexuel  femelle.  —  E.  Terhoink. 

Pekelharing  (C.  A.).  —  L'excrétion  de  créatinine  chez  l'homme  sous 
l'in/luence  du  tonus  musculaire.  —  Chez  un  sujet  sain,  soumis  à  un  régime 
sans  créatine  ni  créatinine,  on  provoque  le  tonus  musculaire  par  la  marche 
ou  une  «  attitude  énergique  ».  On  constate  alors  que  l'augmentation  de  l'ex- 
crétion de  créatinine  n'a  pas  lieu  pendant  la  marche,  mais  se  produit 
pendant  le  tonus.  L'auteur  en  conclut  que  le  tonus  et  la  contraction  pro- 
cèdent de  mécanismes  chimiques  différents.  —  E.  Terroine. 

Mercier  (L.).  —  Bactéries  des  Invertébrés.  II.  La  «  glande  à  concrétions  » 
de  Cyclostoma  elegans.  —  Dans  la  région  du  corps  comprise  entre  le  rein  et 
l'estomac,  le  tissu  conjonctif  de  Cyclostoma  elegans  renferme  des  cellules 
spéciales,  les  cellules  uriques,  qui  par  leur  ensemble  constituent  la  «  glande 
à  concrétions  »  des  auteurs.  Ces  cellules,  envahies  par  des  bactéries  parasites 
ou  symbiotiques,  élaborent  des  concrétions  dont  l'analyse  chimique  permet 
de  retirer  de  l'acide  urique  et  des  bases  xanthiques.  Les  cellules  uriques, 
dans  certaines  conditions,  sont  envahies  par  des  amibocytes  qui  phagocytent 
les  bacilles  et  les  concrétions.  Le  fait  que  les  concrétions  et  les  bacilles  sont 
phagocytés  explique,  dans  une  certaine  mesure,  pourquoi,  àn'importe  quelle 
époque  de  l'année,  le  développement  de  la  glande  à  concrétion  est  très 
variable  suivant  les  individus.  En  effet,  si  l'élaboration  est  de  beaucoup 
supérieure  à  la  destruction,  la  glande  sera  très  développée;  si,  au  contraire, 
c'est  l'inverse  qui  se  produit,  la  glande  sera  peu  développée.  —  M.  Lucien. 

X,)  Production  d'énergie. 
=  Mouvement. 

Amar  (Jules).  —  La- dépense  énergétique  dans  la  marche.  —  Dans  ce  tra- 
vail l'auteur  se  propose  d'étudier  la  forme  et  la  grandeur  de  la  dépense 
dans  les  allures  si  nombreuses  de  la  marche.  Les  sujets  d'expériences 
étaient  des  hommes  âgés  de  30  à  40  ans,  de  taille  moyenne,  d'un  poids  voi- 
sin de  65  kilogrammes;  ils  étaient  expérimentés  au  bout  de  10  à  12  heures 
de  jeune,  régulièrement  dans  la  matinée,  ayant  été  jusque-là  en  complet 
repos.  L'énergie  dépensée  dans  la  marche  a  été  évaluée  d'après  l'oxygène 
consommé.  Il  a  été  évalué 'ainsi  la  dépense  statique  d'un  homme  debout  et 
la  dépense  dynamique  dans  la  marche  avec  ou  sans  fardeau. 

Les  expériences  de  l'auteur  montrent  que  dans  la  station  debout  prolon- 
gée, il  y  a  un  léger  accroissement  de  la  dépense  énergétique  comparée  à 
la  dépense  initiale.  Le  passage  de  la  position  assise  à  la  station  debout 
nécessite  un  excès  de  dépense  qui  paraît  croître  plus  vite  quand  la  durée 
augmente.  L'énergie  dépensée  dans  la  marche  varie  suivant  l'allure  de 
cette  dernière.  La  dépense  est  très  faible  dans  le  piétinement  et  devient 
très  grande  dans  une  marche  à  une  allure  rapide,  elle  double  même  quand 
on  marche  à  une  allure  voisine  de  7  kilomètres.  A  cette  allure  l'homme  se 
trouverait  épuisé  deux  fois  plus  vite  dans  les  conditions  normales.  En  gé- 
néral la  dépense  énergétique  est  à  la  fois  fonction  du  travail  des  jambes, 
de  la  vitesse  et  de  la  cadence.  Elle  suit  une  progression  régulièrement 
croissante. 

l'année  biologique,   XVI.    1911.  20 


300  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

Le  rapprocliement  de  différentes  valeurs  trouvées  par  l'auteur  pour  la 
dépense  énergétique,  quand  on  marche  à  des  allures  de  70  à  157  pas,  que 
Ton  porte  un  fardeau  ou  non,  met  en  évidence  un  fait  important  :  c'est 
(|ue,  à  130  pas,  soit  4  km. 500  à  l'heure,  l'homme  fait  un  hon  usage  de  ses 
ressources  énergétiques  et  les  emploie  économiquement.  —  M.  Mendelssohn. 

Pugliese  (A.).  —  Travail  musculaire  et  échange  d'albumine.  —  Pour  élu- 
cider le  rôle  de  l'albumine  lors  du  travail  musculaire  P.  détermine  la  teneur 
en  azote  du  muscle  au  repos  et  au  travail  ainsi  que  celle  du  sang  de  l'artère 
afférente  et  de  la  veine  efférente.  L'expérience  est  faite  sur  de  gros  chiens. 
Le  sang  est  prélevé  dans  l'artère  et  dans  la  veine  fémorale.  Ce  travail  est 
représenté  par  la  tétanisation  du  gastro  cnémien  durant  1  heure.  Dans 
chaque  expérience  on  détermine  l'azote  total,  l'azote  des  globulines  et  des 
albumines,  l'azote  incoagulable.  Le  pourcentage  d'azote  total  reste  constant 
aussi  bien  dans  le  muscle  au  travail  que  dans  le  sang  veineux  et  artériel. 
L'azote  incoagulable  augmente  légèrement  dans  le  sang  et  surtout  dans  le 
sang  veineux.  L'albumine  augmente  un  peu  dans  le  sang  artériel  et  diminue 
dans  le  sang  veineux;  par  contre,  la  globuline  diminue  dans  le  sang  artériel 
et  augmente  dans  le  sang  veineux.  Ces  changements  s'équilibrent  à  peu  près, 
de  sorte  que  le  pourcentage  d'azote  reste  constant.  L'albumine  e.st  un  pro- 
duit anabolique,  la  globuline  est  un  produit  catabolique.  Pendant  le  travail, 
tant  qu'il  y  a  des  hydrates  de  carbone,  les  substances  protéiques  ne  sont  pas 
profondément  dégradées,  elles  ne  subissent  qu'une  modification  d'état  phy- 
sique. — -  E.  ÏERROINE. 

Preti  (L.).  —  Travail  muaculaire  et  son  action  cétogène.  —  On  provoque 
l'acétonurie  chez  un  chien  par  quelques  injections  de  phlorizine,  l'animal 
est  nourri  avec  une  quantité  constante  de  viande  de  bœuf.  Quand  l'excré- 
tion d'acétone  atteint  un  chiffre  constant,  l'animal  est  mis  au  travail.  Le  tra- 
vail augmente  l'excrétion  de  l'acétone  le  jour  même  et  pendant  les  quelques 
jours  qui  suivent.  Le  même  résultat  est  obtenu  sur  l'homme.  —  E.  Ter- 

KUINE. 

Burridge.  —  Recherclies  sur  quelques  fadeurs  chimiques  de  la  fatigue.  — 
Les  substances  qui  provoquent  la  fatigue  agissent  surtout  sur  l'appareil 
neuro-musculaire  dont  les  terminaisons  nerveuses  et  motrices  sont  particu- 
lièrement sensibles  à  l'action  de  ces  substances.  Ces  terminaisons  se  fati- 
guent facilement  à  la  suite  de  l'action  de  sels  de  potassium  à  faible  con- 
centration. La  fatigue  ainsi  provoquée  disparaît  à  la  suite  d'une  perfusion 
du  muscle.  L'auteur  conclut  de  ces  faits  que  la  libération  des  sels  de  po- 
tasse pendant  le  travail  du  muscle  doit  constituer  un  facteur  important  de 
la  fatigue  musculaire.  L'acide  lactique  joue  également  un  rôle  important 
dans  la  production  de  la  fatigue  des  muscles.  Le  rétablissement  de  l'activité 
musculaire  dans  la  fatigue  due  à  l'acide  lactique  se  fait  plus  difficilement 
que  dans  celle  due  aux  sels  de  potasse.  —  M.  Mendelssohn. 

c)  Buglia  (G.).  —  Recherches  pour  la  température  ojitimale  de  fonctionne- 
ment des  iuuscles  lisses.  —  Un  certain  nombre  de  recherches  ont  montré  que 
les -propriétés  physiologiques  des  muscles  lisses  étaient  plus  facilement 
observées  à  des  températures  inférieures  à  celles  de  l'oi'ganisme.  Bottazzi 
indique  pour  l'œsophage  de  poulet  une  température  optimale  de  25  à  30"C., 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  307 

Freuga  une  température  de  25"G.  Cependant  aucune  recherche  systéma- 
tique sur  ce  point  n'avait  été  tentée,  et  c'est  là  l'objet  du  travail  de  B.  Les 
expériences  portent  sur  une  préparation  d'œsophage  de  poulet  immergé  dans 
le  liquide  de  Ringer.  Comme  température  optimale,  l'auteur  adopte  celle 
qui  provoque  la  plus  grande  élévation  de  tonus  en  même  temps  que  la  plus 
grande  amplitude  et  la  plus  grande  fréquence  des  contractions  spontanées. 

Les  expériences  exécutées  d'après  cette  technique  ont  apporté  les  résul- 
tats suivants  : 

La  température  optimale  pour  l'amplitude  et  la  fréquence  des  oscillations 
spontanées  varie  suivant  l'âge  des  animaux.  Par  contre,  la  température  op- 
timale pour  la  plus  grande  amplitude  des  oscillations  de  tonus  parait  indé- 
pendante du  degré  de  développement. 

Chez  les  poulets  de  10  à  15  jours,  la  température  optimale  pour  l'ampli- 
tude et  la  fréquence  des  contractions  spontanées  varie  avec  le  temps  depuis 
lequel  l'organe  a  été  sorti  de  l'organisme  ;  ce  degré  s'abaisse  avec  le  temps  : 
après  1  heure  elle  est  de  22°  pour  l'amplitude  et  25'^  pour  la  fréquence; 
après  3  heures,  elle  est  de  17°  pour  l'amplitude  et  24"  pour  la  fréquence; 
après  6  heures  elle  est  de  14°  pour  l'amplitude  et  de  21"  pour  la  frécjuence. 
Comme  il  ressort  facilement  des  valeurs  ci-dessus,  l'optimum  est  un  peu  plus 
élevé  pour  la  fréquence  que  pour  l'amplitude. 

Chez  un  animal  de  60  à  70  jours  l'optimum  reste  fixe,  il  est  de  20"  pour 
l'amplitude  et  de  27"  pour  la  fréquence.  —  E.  Terruixe. 

Hohlweg.  —  Sur  r influence  du  travail  musculaire  sur  la  destruction  du 
sucre  introduit  par  voie  sous-cutanée.  —  En  collaboration  avec  ¥.  Voit, 
l'auteur  a  signalé  en  1908  le  fait  suivant  :  lorsqu'on  élève  artificiellement  la 
température  des  lapins,  ces  animaux  peuvent  brûler  le  galactose  et  le  maltose 
qu'on  leur  administre  par  voie  sous-cutanée,  dans  les  mêmes  conditions  le 
saccharose  était  utilisé  à  raison  de  20  9e,  par  contre  le  lactose  restait  inat- 
taqué. 

H.  recherche  aujourd'hui  s'il  n'en  est  pas  de  même  au  cours  du  travail 
musculaire.  A  une  chienne  de  20  kilogrammes  qu'on  soumet  au  travail  forcé 
à  la  roue,  on  injecte  sous  la  peau  différents  sucres  et  on  recherche  ensuite  la 
présence  de  ces  corps  dans  l'urine.  Voici  les  résultats  essentiels  : 

Galactose.  —  Pour  l'injection  de  88 grammes,  on  observe  une  excrétion  de 
28  à  31  <^/o  lors  du  repos,  de  10  à  11  %  lors  du  travail. 

Maltose.  —  Pour  une  injection  de  90  grammes,  on  observe  lors  du  repos 
une  excrétion  de  32  à  37  %,  lors  du  travail  de  17  à  18  %. 

Saccharose.  —  Pour  une  injection  de  15  grammes,  on  constate  une  excré- 
tion de  97  %  pendant  le  repos,  de  68  à  91  %  pendant  le  travail. 

Lactose.  —  Pour  une  injection  de  21  gr.  8,  on  retrouve  la  totalité  aussi 
bien  au  cours  du  repos  qu'au  cours  du  travail. 

Les  résultats  observés  dans  le  cas  du  travail  musculaire  sont  donc  iden- 
tiques à  ceux  constatés  lors  de  l'élévation  provoquée  de  la  température.  — 
E.  Terroine. 

.  Guillaume  (E.).  —  Les  phénomènes  de  Base  et  les  lois  de  l'électrisation 
de  contact.  —  Les  expériences  de  Bose  sur  les  réactions  de  la  matière  inor- 
ganique aux  excitations  (cf.  Année  Liol.,  1901,  p.  271)  ont,  par  les  analogies 
qu'elles  paraissent  présenter  avec  certains  phénomènes  physiologiques, 
beaucoup  intéressé  les  biologistes.  Leur  allure  est  peut-être  moins  mysté- 
rieuse après  les  recherches  de  G.  qui  en  donne  une  explication  physique 


308  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

parfaitement  satisfaisante.  L'une  des  expériences  de  Bose  consistait,  comme 
on  le  sait,  à  tordre  brusquement  un  fil  métallique  au  sein  d'un  électrolyte 
qui  ne  l'attaque  pas,  la  torsion  faisant  apparaître  au  niveau  du  Hl  un  phéno- 
mène électrique  susceptible  d'être  décelé  au  galvanomètre  balistique.  En 
tordant  plusieurs  fois  de  suite  le  fil,  l'intensité  du  phénomène  diminuait, 
comme  s'il  y  eût  «  fatigue  »,  et  ne  reprenait  son  ordre  de  grandeur  primi- 
tif que  si  on  laissait  le  fil  «  se  reposer  ».  G.  confirme  tout  d'abord  que  dans 
des  conditions  expérimentales  calquées  sur  celles  de  Bose,  la  torsion  du  fil 
développe  effectivement  une  force  électromotrice  instantanée  ;  mais  un  cer- 
tain nombre  de  criti(]ues  l'amènent  à  modifier  sensiblement  le  dispositif.  11 
constate  alors  que  ce  phénomène  paraît  lié  à  la  formation  d"une  couche 
non  métallique  sur  le  fil  :  un  fil  métallique  parfaitement  propre  et  poli  ne 
donne  rien  à  la  torsion;  un  fil  que  l'attaque  par  ce  liquide  périphérique 
recouvre  d'une  mince  couche  poreuse  non  métallique  (oxyde  sur  le  zinc 
ou  le  cuivre,  chlorure  ou  iodure  sur  l'argent,  etc.)  donne  une  force  élec- 
tromotrice instantanée,  décroissant  avec  le  nombre  des  torsions  succes- 
sives; le  liquide  conducteur  entourant  la  couche  joue  un  rôle  important, 
relativement  au  signe  du  phénomène  électrique  mis  en  jeu.  Des  essais  de 
couches  poreuses  artificielles  (kaolin)  sur  un  métal  inattaquable  (platine) 
reproduisent  le  phénomène  et  permettent  d'en  établir  la  théorie  :  ce  phé- 
nomène de  Bose  est  évidemment  à  rapprocher  des  phénomènes  connus 
d'osmose  électrique  et  des  expériences  de  Pkrrin  sur  les  forces  électro- 
motrices de  filtration.  Le  signe  de  l'impulsion  électrique  varie  suivant  les 
ions  fournis  par  la  liqueur,  conformément  aux  lois  de  l'électrisation  de 
contact.  Reste  à  expliquer  comment  la  torsion  du  fil  et  par  conséquent  la 
déformation  de  la  couche  poreuse  peut  agir  sur  la  répartition  des  ions;  on 
ne  peut  faire  pour  le  moment  que  des  hypothèses,  et  il  est  possible  que  la 
torsion  expulse  de  la  couche  poreuse  un  certain  nombre  d'ions;  la  «  fati- 
gue »  résulterait  de  la  désagrégation  mécanique  de  la  surface  poreuse  et  ce 
«  repos  »  la  reconstituerait. 

[Ces  expériences  de  G.  annulent  évidemment  d'une  façon  définitive  les 
interprétations  «  biologiques  »  de  Bose.  Mais  peut-être  le  problème  est-il 
maintenant  à  retourner,  et  le  phénomène  défini  par  G.  nous  permettra-t-il 
de  donner  une  interprétation  physique  raisonnable  à  plusieurs  phénomènes 
physiologiques  dont  la  théorie  laisse  encore  à  désirer?]  —  F.  Vlès. 


Menke  (Heinrich).  —  Les  facteurs  physiques  et  physiolof/iques  de  VaiJhè- 
sioii  (les  GasU'ropodrs  dans  la  zone  des  hrisanis.  —  On  peut  Se  demander  si 
la  force  qui  fait  adhérer  certains  mollusques  {Patella,  Ilaliotis)  à  leur  .sup- 
port, doit  être  rapportée  à  la  pression  atmosphérique,  à  l'adhésion  molécu- 
laire, ou  aux  deux.  La  pression  atmosphérique  n'est  certainement  pas  seule 
en  cause,  car  la  force  adhésive  (qui  peut  dé])asser  5  à  G  kgr.)  s'est  trouvée 
atteindre  2^^'^,  pour  une  surface  de  2'='"-,  pour  laquelle  la  pression  atmo- 
sphérique ne  })ourrait  dépasser  2''^.  Par  contre,  l'expérience  ne  prouve  pas 
que  l'adhésion  n'est  pas  seule  en  cause,  et  c'est  l'opinion  de  l'auteur  qu'il  en 
est  ainsi;  si,  dans  le  vide,  la  Patelle  se  détaclie  pour  une  traction  inférieure 
à  2''s5,  cela  peut  tenir  à  la  fatigue  de  l'animal.  L'adhésion  s'établit  par 
l'intermédiaire  d'une  sécrétion  visqueuse,  dont  la  force  d'adhérence  propre 
intervient  dans  le  résultat.  Néanmoins,  il  faudrait,  pour  expliqueras  phéno- 
mènes, admettre  une  force  adhésive  du  liquide  qui  dépasserait  de  beaucoup 
ce  qu'on  est  en  droit  d'attendre  en  la  comparant  par  exemple  à  celle  d'une 
solution  de  gomme.  Aussi  raute.ur  admet  que  cette  sécrétion  se  dessèche, 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  309 

ce  qui  augmente  beaucoup  sa  force  adhésive,  comme  le  montre  le  cas  du 
baume  de  Canada.  A  l'appui  de  ce  dessèchement  il  invoque  le  fait  que,  dans 
le  vide,  cette  sécrétion  fraîche  laisse  apparaître  des  bulles  de  gaz  (toujours 
comme  le  baume  de  Canada);  cela  a  lieu  pour  la  Patelle  fraîchement  col- 
lée cà  son  support  et  n'a  plus  lieu  quand  elle  est  restée  longtemps  à  l'air.  — 
Les  muscles  formés  essentiellement  de  fibres  dorso-ventrales  interviennent 
pour  appliquer  aussi  étroitement  que  possible  la  sole  plantaire  au  .support  et 
le  bord  de  la  coquille  à  celui-ci  quand  on  cherche  à  arracher  l'animal.  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Hérouard  (E.).  —  Sur  le  mode  de  fixation  an  sol  des  Scyphistomes  par 
les  tonofibriUes.  —  Le  disque  pédieux  d'un  polype,  une  fois  détaché  du  sol, 
ne  sert  jamais  à  l'y  fixer  de  nouveau.  De  plus,  ce  disque  n'a  rien  de  com- 
parable à  une  ventouse.  A  l'endroit  qu'occupait  sur  ce  support  le  disque 
pédieux  avant  qu'on  l'enlevât,  il  y  a  un  enduit  chitinoux  lamelliforme  hé- 
rissé de  petits  filaments  brisés.  Ces  filaments  sont  les  tonofibrilles,  pro- 
duites par  les  cellules  cctodermiques  du  disque  et  comparables  à  celles  de 
l'hypoderme  des  Arthropodes.  —  M.  Hérubel. 

Martel  (Ed.).  —  Sur  quelques  phénomènes  observés  chez  les  Ombellifères 
et  les  Papavéracées.  —  Les  pièces  caduques  de  la  fleur  des  Papavéracées 
(sépales,  pétales,  étamines)  tombent  par  un  mécanisme  qui  se  rapproclie 
beaucoup  de  celui  qui  cause  la  chute  des  feuilles  en  général  ;  toutefois,  la 
subérisation  est  ici  moins  complète.  M.  étudie  aussi  le  mécanisme  du  mou- 
vement de  l'inflorescence  des  Ombellifères.  Ici,  c'est  le  collenchyme  qui 
agit  comme  tissu  moteur.  Le  mouvement  des  pédicelles  de  l'ombelle  dépend 
uniquement  du  degré  de  turgescence  du  collenchyme  et,  en  effet,  on  peut 
l'obtenir  avant  l'époque  à  laquelle  il  se  produit  naturellement,  soit  en  im- 
mergeant l'inflorescence  dans  une  solution  saturée  de  chlorure  de  sodium, 
soit  en  la  portant  à  une  température  élevée  dans  un  milieu  sec.  —  M.  Bûubier. 

Sperlich  (A.).  —  Structure  et  fonction  de  V articulation  foliaire  chez  Con- 
narus.  —  Les  feuilles  composées  pennées  de  diverses  espèces  de  Connarus 
possèdent  des  folioles  mobiles  présentant  cà  leur  base  un  renflement  articulé 
dont  la  structure  explique  les  mouvements  observés.  Le  renflement  en  ques- 
tion présente,  à  sa  surface,  des  plissements  qui  disparaissent  lorsque  la 
turgescence  des  cellules  sous-jacentes  augmente.  Le  pétiole  des  folioles 
possède,  dans  la  région  du  renflement,  une  structure  particulière  du  bois 
qui  rappelle  celle  qu'on  observe  dans  les  lianes,  et  qui  diffère  complètement 
de  celle  des  portions  non  mobiles  du  pétiole.  —  P.  Jaccard. 

Busse  (J.).  —  Travail  mécanique  effectué  par  les  cônes  de  pins  en  voie  de 
dessiccation.  —  En  enveloppant  de  bandelettes  de  papier  de  résistance 
connue  des  cônes  de  pins  en  voie  de  dessiccation,  de  façon  à  déterminer 
leur  rupture,  l'auteur  conclut  qu'en  s'ouvrant,  les  fruits  du  pin  silvestre 
développent  en  moyenne  une  force  d'au  moins  ^/oq  de  kilogrammètre.  —  P. 
Jaccard. 

=  Chaleur. 

Lefèvre   (Jules).   —    Chaleur  animale    et    bioéîiergétique.   —   Dans   cet' 


310  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ouvrage  important  l'auteur  étudie  le  mouvement  de  l'énergie  chez  l'être 
vivant.  Il  analyse  les  travaux  anciens  qui  se  rapportent  à  cette  question  et 
expose  ses  recherches  personnelles  qui  tiennent  une  jjlace  importante  dans 
ce  domaine  de  physiologie  des  échanges.  L'idée  générale  qui  se  dégage 
de  ce  travail  est  que  le  flux  d'énergie  mesurable  en  calories  donne  une 
représentation  concrète  et  objective  de  l'activité  vitale  et  permet  de  dé- 
terminer la  finalité  et  la  solidarité  des  diverses  fonctions  dans  les  orga- 
nismes animaux.  L'ouvrage  est  divisé  en  quatre  parties.  Dans  la  première, 
consacrée  à  l'étude  de  la  cnlorhnHvie  physiologique  et  des  bilans  énergétiques, 
l'auteur  décrit  les  divers  procédés  calorimétriques  usités  en  pliysiologie  et 
expose  la  loi  de  la  conservation  de  l'énergie  chez  l'être  vivant.  Dans  une 
deuxième  partie  il  étudie  la  Thermorégulation  et  la  Thrrmogénèsc  en  envi- 
sageant la  chaleur  comme  excitant  de  la  fonction  vitale  et  comme  condition 
de  milieu.  La  troisième  partie  est  une  Introduction  aux  études  bioénergéti- 
ques. L'être  vivant  y  est  envisagé  comme  un  moteur  thermo-chimique.  Les 
potentiels  alimentaires  fournissent  leur  énergie  qui  se  transforme  dans  les 
muscles  en  énergie  calorifique  et  mécanique.  Ce  sont  donc  des  transforma- 
tions essentiellement  thermo-chimiques  et  thermodynamiques,  mais  elles 
deviennent  biologiques  dans  leur  tonalité.  La  quatrième  et  dernière  partie 
traite  de  l'utilisation  de  l'énergie  chimique  et  de  la  formation  et  de  la  trans- 
formation des  réserves.  Le  problème  des  substitutions  alimentaires  est 
examiné  sous  le  point  de  vue  de  l'isodynaniie  et  de  l'isoglycosie. 

Ce  bref  résumé  permet  d'entrevoir  l'étendue  de  la  tâche  que  s'est  imposée 
l'auteur  en  étudiant  et  en  soumettant  à  une  analyse  critique  les  données 
actuelles  de  la  bioénergétique.  Le  travail  est  fait  avec  ordre,  avec  méthode 
et  avec  grande  clarté;  il  constitue  la  mise  au  point  la  plus  complète  et  la 
plus  précise  des  problèmes  complexes  soulevés  par  la  physiologie  de  la 
chaleur  animale.  —  M.  Mendelssohn. 

Euler  (H.)  et  Ugglas  (B.).  —  Sur  l'utilisation  de  l'énergie  de  fermenta- 
tion et  de  respiration  chez  les  plantes.  —  L'énergie  mise  en  liberté  par  la 
fermentation  ou  par  la  respiration  intervient  dans  la  cellule  vivante  sur- 
tout comme  chaleur  de  réaction.  Les  réactions  dans  lesquelles  l'énergie 
d'oxydation  ou  de  fermentation  intervient,  et  qui  s'effectuent  entre  les 
divers  constituants  de  la  cellule,  ne  peuvent  être  réalisées  que  par  l'intermé- 
diaire d'un  catalyseur  commun  partiellement  lié  aux  divers  complexes 
qui  entrent  en  réaction.  Les  propriétés  d'un  semblable  catalyseur  présen- 
tent la  plus  grande  analogie  avec  celles  que  nous  attribuons  au  protoplasma. 
L'auteur,  à  l'appui  de  sa  manière  de  voir,  envisage  un  certain  nombre 
d'exemples  concrets  pour  lesquels,  en  s'appuyant  sur  les  principes  de  la 
thermodynamique,  il  cherche  à  calculer  les  sommes  d'énergie  libérée  et 
d'énergie  utilisée  comme  chaleur  de  réaction.  —  P.  Jaccard. 

=  Lumière. 

Dubois  (Raphaël).  —  Sur  la  fluorescence  chez  les  Insectes  lumineux. 
—  Me  Dermutt  a  trouvé  chez  le  Lampyride  Photinus  scintillans  une  sub- 
stance tluorescente  qu'il  suppose  être  un  alcaloïde  et  à  laquelle  il  donne  le 
nom  de  luciferescéine.  A  cette  occasion,  D.  rappelle  ses  découvertes  an- 
térieures sur  ce  même  sujet.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Lund  (E.  J.).  —  Structure,  physiologie  et  usage  des  organes  photogéni- 
ques, en  'particulier  chez  les  Lampyrides.  —  Ces  organes  se  trouvent  situés 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  311 

sous  la  plaque  sternale  du  5«  ou  6^  segment  abdominal  ;  la  chitine  est  là 
transparente  et  couverte  de  poils.  Les  dernières  trachées,  entourées  de  leur 
épithélium,  aboutissent  à  un  manchon  cylindrique  formé  par  quelques  cel- 
lules terminales  plus  grosses.  La  trachée  se  termine  dans  ce  manchon  par 
des  branches  pénétrant  dans  le  cytoplasuia  des  cellules  terminales.  Là, 
chaque  branche  terminale  se  continue  par  un  petit  bouquet  de  trachéoles 
qui  pénètrent  dans  une  couche  de  cellules  photogéniques,  dépourvues  de 
membrane  et  formant  un  syncytium.  Les  trachéoles  pénètrent  dans  le  cyto- 
plasme de  ces  cellules  et  on  peut  les  voir  jusqu'au  voisinage  du  noyau.  —  Il 
n'est  pas  démontré  que  le  phénomène  photogénique  soit  une  oxydation,  il 
dépend  de  la  présence  d'une  réductase  [sur  laquelle  l'auteur  ne  donne  pas 
d'autres  renseignements].  La  photogénèse  est  une  utilisation  d'un  composé 
nitrogène  qui,  à  la  fin  de  la  réaction,  donne  un  produit  de  déchet  qui  paraît 
être  un  des  produits  de  la  décomposition  de  l'acide  nucléique.  11  n'y  a  pas 
passage  des  cellules  photogéniques  dans  celles  de  la  couclie  dorsale,  mais 
les  déchets  Unissent  par  se  localiser  dans  cette  dernière.  La  production  de 
lumière  est  augmentée  par  l'augmentation  de  pression  de  l'oxygène  dans  la 
région  photogénétique,  mais  cette  augmentation  n'est  pas  la  cause  du  phé- 
nomène. Celui-ci  est  d'abord  sous  le  contrôle  des  nerfs  en  connexion  directe 
avec  le  tissu  photogénique  et  n'est  pas  régi  par  les  mouvements  respiratoires 
externes.  Il  y  a  des  raisons  de  croire  que  des  fibres  nerveuses  pénètrent 
dans  la  cellule  terminale.  II  existe  une  certaine  proportionnalité  entre  le 
développement  des  yeux  et  celui  des  organes  lumineux.  Séparés  de  la  tête,  ces 
organes  ne  donnent  qu'une  lueur  uniforme  et  irrégulière;  les  variations  de 
la  luminosité,  les  éclairs  observés  normalement,  sont  sous  le  contrôle  du  sys- 
tème nerveux  de  la  tête.  —  Le  phototropisme  positif  de  certains  de  ces  or- 
ganismes photogéniques  a  pour  résultat  l'approche  des  individus  des  deux 
sexes,  et,  par  suite,  des  produits  sexuels  qu'ils  émettent.  —   Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 

Me  Dermott  (F.  Alex.).  —  Quelques  considérations  concernant  la  fonc- 
tion photogénique  chez  les  organismes  marins.  —  Par  analogie  avec  l'utilité 
que  l'émission  de  la  lumière  présente  pour  les  insectes  photogéniques  ter- 
restres, l'auteur  pense  qu'il  en  est  de  même  pour  les  animaux  marins 
(Salpcs,  Noctiluques  et  autres).  Il  est  possible  que  cette  faculté  joue  le  rôle 
de  l'odorat,  que  le  milieu  aquatique  ne  favorise  pas,  pour  l'orientation  et  le 
rapprochement  des  sexes.  L'absence  d'organes  visuels  différenciés  chez  cer- 
tains de  ces  animaux  n'est  pas  une  objection,  caria  sensibilité  à  la  lumière 
s'observe  en  dehors  même  de  ces  organes  (ex.  sensibilité  des  bactéries  et 
autres  organismes  inférieurs  aux  rayons  ultra-violets).  —  M.  Goldsmitii. 

Niedermeyer  (A.).  —  Etude  sur  la  structure  de  Pteroides  griseum.  —  La 
luminosité  appartient  seulement  aux  Polypes  et  aux  Siphonozoïdes;  elle 
persiste  même  quand  les  individus  ont  été  isolés.  Pendant  le  jour,  la  lumi- 
nosité diminue;  elle  est  augmentée  sous  l'influence  d'un  acide.  Le  pouvoir 
éclairant  ne  se  manifeste  que  sous  l'influence  d'excitations  diverses.  Ces 
excitations  peuvent  être  mécaniques,  électriques,  thermiques  ou  chimiques. 
—  M.  Lucien. 

=  Électricité. 

W^aller  (D.),  Mrs  Waller,  Gotch  (F.),  Farmer  (J.  B.)  et  Veley,  Elli- 


312  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

son  (O'B.)  (membres  du  comité  chargé  du  rapport). —  Phénomènes  électro- 
moteurs  chez  les  Plantes.  Appendice  :  ^Valler  (A.  M.  Mrs).  —  Le  courant 
électrique  dans  les  feuilles  de  Laurier,  dans  ses  relations  avec  l'évolution  de 
Vacide  prussique.  —  Quand  on  fait  agir  le  chloroforme  sur  les  feuilles  de 
Prunus  Laurocerasus^  la  réponse  électrique  de  l'organe  est  abolie  au  bout 
de  cinq  minutes  et  les  feuilles  sont  tuées.  L'évolution  de  l'acide  cyanhy- 
drique  coïncide  avec  l'abolition  de  la  réponse  électrique  et  continue  quel- 
ques heures  après  la  mort  de  la  feuille.  La  dose  d'anesthésique  toxique  pour 
un  muscle  est  fonction  de  la  température  à  laquelle  se  produit  l'intoxica- 
tion; de  même,  la  doxe  toxique  qui  produit  l'évolution  de  l'acide  cyanhy- 
drique  dans  une  feuille  de  Laurier  est  fonction  de  la  température. 
Par  l'emploi  d'une  nouvelle  méthode  qui  permet  d'évaluer  la  quantité  d'a- 
cide cyanhydrique  produit  par  minute,  on  a  trouvé  0,1  milligramme  par 
gramme  à  40°  et  0,01  à  20".  La  méthode  est  qualitative  et  quantitative  et 
applicable  aussi  bien  aux  tissus  animaux  qu'aux  tissus  végétaux  et  on  peut 
déterminer  la  distribution  de  l'acide  prussique  dans  le  corps  d'un  animal 
empoisonné  ;  les  organes  oîi  on  le  trouve  après  la  mort  en  plus  grande  quan- 
tité sont  le  cœur  et  le  cerveau.  On  en  trouve  très  peu  dans  le  squelette.  — 

F.  PÉCIIOUTRE. 


t])  Pigments. 

Kylin  (H.).  —  Sur  les  substances  colorantes  vertes  et  jaunes  des  Flo- 
ridées.  —  L'auteur  extrait  des  Floridées  une  chlorophylle  qui  contient  du 
magnésium  et  présente  tous  les  caractères  des  chlorophylles  des  plantes 
supérieures.  Chlorophylle  et  phycoérythrine  exifitent  côte  à  côte  comme  sub- 
stances distinctes  dans  les  chromoplastes  des  Floridées.  La  xanthophylle 
extraite  de  Ceramium  rubrum  présente  la  plus  grande  analogie  avec  celle 
des  plantes  supérieures.  Cette  même  algue  renferme  aussi  une  notable  pro- 
portion de  Caroline.  ~-  P.  Jaccard. 

Szily  (A.  von).  —  Sur  la  formation  du  pigment  mélanotique  dans  l'œil 
des  embryons  de  Vertébrés  et  dans  les  sarcomes  de  la  choroïde.  —  Cet  impor- 
tant mémoire  débute  par  un  exposé  très  instructif  de  la  question  des  pig- 
ments. On  y  lira  notamment  comment  aujourd'hui  on  est  amené  à  consi- 
dérer les  vrais  pigments  ou  mélanines  comme  indépendants  de  la  matière 
colorante  du  sang  et  à  attribuer  leur  production  à  l'activité  propre  des 
cellules  qu'ils  contiennent.  On  y  trouvera  aussi  un  bon  résumé  de  nos 
connaissances  sur  la  formation  chimique  de  ces  mélanines. 

S.  se  propose  de  résoudre  les  deux  questions  morphologiques  suivantes  : 

1°  Y  a-t-il  à  la  base  des  grains  de  mélanine  un  stroma  d'autre  nature,  par 
exemple  albumino'ide  ? 

2°  Si  oui,  quelle  partie  de  la  cellule  donne  naissance  à  ce  stroma? 

1°  S.  rappelle  que  successivement  Altmann  (1890),  Galeotti  (1895),  Fischel 
(189G),  Reinre  (1897),  ont  admisque  les  grains  de  pigment  ont  un  substratum 
incolore  mais  colorable  par  divers  procédés,  et  que  dans  les  yeux  des  albi- 
nos les  cellules  de  l'épithélium  rétinien  renferment  à  la  place  des  grains 
pigmentaires  des  corpuscules  incolores  de  même  nature.  L'existence  de  ces 
stromas  {Pigmentbildner.,  Pigmcntlrciger)  ne  lui  paraît  pas  douteuse,  sans 
qu'on  puisse  dire  comment  s'exerce  leur  activité  dans  la  formation  du 
pigment. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  313 

2^  Sur  l'origine  de  ces  stromas,  la  plupart  des  auteurs  ont  admis,  depuis 
Altmann,  qu'ils  sont  de  provenance  cytoplasmique  et  représentent  les  gra- 
nula,  mitochondries  et  plasmosomes  des  auteurs.  Quelques  observations 
cependant  leur  ont  attribué  une  origine  nucléaire,  par  exemple  Mertscuing 
(1889),  DisTASO  (1908),  Lukjanow  (1891),  Jarisch  (1892),  R.  Hertvvig  (1898, 
1903),  chez  Actinosph.i'rium  et  surtout  Roessle  (1904).  R.  Hertwig  a  constaté 
c\\e7.  Aclinosphserium  la  transformation  des  chromidies  en  pigment;  elle  se 
fait  dans  les  conditions  (enkystement,  suralimentation,  jeune)  où  l'équilibre 
nucléo-plasmique  est  troublé.  Roessle,  sur  un  mélanosarcome,  a  trouvé  la 
substance  nucléolaire  très  abondante  dans  les  cellules  apigmentées  ou  pau- 
vres en  pigment  ;  il  a  assisté  à  l'issue  de  cette  substance  dans  le  cytoplasma 
et  à  sa  transformation  en  pigment.  La  proximité  des  vaisseaux  influence  la 
formation  du  pigment  non  pas  en  fournissant  la  matière  première,  l'hémo- 
globine, mais  en  provoquant  par  nutrition  exagérée  la  rupture  de  l'équilibre 
nucléo-plasmique,  la  sortie  de  la  substance  nucléolaire  et  sa  dégénérescence 
pigmentaire.  Des  observations  analogues  ont  été  faites  par  Staffel  (1906) 
et  Meirowsky  (1910). 

Recherches  personnelles.  Sur  l'épithélium  rétinien  d'embryons  de  Poulet 
de  4-5  jours,  S.  a  constaté  dans  le  cytoplasme  à  côté  des  bâtonnets  pigmen- 
taires  d'autres  bâtonnets  de  même  forme  et  de  même  taille,  mais  incolores 
et  colorables  par  les  colorants  nucléaires.  Une  série  de  figures  démonstra- 
tives montre  leur  transformation  en  corps  pigmentaires.  Une  autre  série 
d'images  fait  voir  que  ces  bâtonnets  sont  des  chromidies  sorties  du  noyau. 
Lors  de  la  mitose,  des  chromosomes  se  répandent  aussi  dans  le  cytoplasma 
et  s'y  transforment  en  pigment.  Par  plusieurs  citations,  S.  montre  que  l'épi- 
thélium rétinien  se  suffit  à  lui-même  pour  produire  son  pigment,  et  que 
même  il  peut  contribuer  à  la  formation  de  celui  de  l'iris  et  de  la  choroïde 
et  des  mélanosarcomes  choroïdiens. 

Sur  les  mélanosarcomes  de  la  clioroïde,  S.  a  constaté,  avec  Roessle,  que 
les  cellules  pigmentées  ne  sont  pour  ainsi  dire  jamais  en  mitose.  Pendant 
la  prophase,  se  répandent  dans  le  cytoplasme  de  petites  enclaves  arrondies 
colorables  par  les  teintures  nucléaires  et  déjà  vues  par  Hansemann  (1891). 
Ces  enclaves,  après  avoir  augmenté  de  grosseur  soit  par  leur  accroissement, 
soit  par  leur  fusion,  subissent  la  pigmentation.  Mais  ce  n'est  pas  là  le  mode 
le  plus  ordinaire  de  la  production  pigmentaire.  Plus  souvent,  il  y  a,  dans  la 
cellule  au  repos,  sortie  de  filaments  chromidiens,  et  transformation  de  ces 
filaments  en  grains  de  pigment.  Ailleurs,  on  voit  la  membrane  nucléaire  se 
rompre  en  un  point,  le  nucléole  en  sortir,  puis  les  restes  du  noyau  se  trans- 
former en  pigment;  c'est  une  pigmentation  par  dégénérescence  du  noyau 
entier.  Dans  un  autre  processus,  le  noyau  devient  géant  et  se  lobe,  les  bour- 
geons nucléaires  se  détachent  et  dégénèrent  en  devenant  achromatiques 
(déjà  vu  par  Henry,  1898);  ce  sont  ces  restes  achromatiques  et  vésiculeux 
des  lobes  nucléaires  qui,  se  pigmentant,  donnent  lieu  à  des  conglomérats 
pigmentés  dont  tout  le  corps  cellulaire  est  bourré.  Il  peut  ne  se  produire 
qu'un  seul  bourgeon  nucléaire  qui  subit  la  pigmentation.  Ou  bien  c'est  le 
noyau  tout  entier  qui  dégénère  et  se  pigmente. 

L'auteur  conclut  de  ses  recherches  : 

Il  existe  des  stromas  pigmentés  [Pigmeyitbildner) .  —  Ces  stromas  sont 
différents  suivant  les  espèces  et  les  localités  et  ont  une  forme  typique  ana- 
logue à  celle  des  particules  de  mélanine.  —  Ils  sont  d'origine  nucléaire  et 
représentent  des  chromidies.  —  Il  y  a  deux  modes  principaux  de  pigmen- 
tation :  dans  le  type  actif,  il  y  a  émission  de  chromidies  dans  le  cytoplasme 
et  pigmentation  de  ces  chromidies  ;  dans  le  type  dégénératif,  le  noyau  se 


314  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lobe  et  ses  lobes  subissent  la  dégénérescence  pigmentaire,  ou  bien  il  dégé- 
nère tout  entier  en  pigment.  Les  stromas  se  transforment  en  pigments 
sous  l'influence  de  ferments  ;  ceux-ci  ne  peuvent  agir  sur  la  substance  nu- 
cléaire (jue  quand  elle  entre  en  contact  avec  le  cytoplasme,  soit  pendant  la 
division  cellulaire,  soit  par  émission  de  cliromidies.  — A.  Prenant. 

Mûhlmann  (M.).  —  Le  pigment  de  la  substance  noire.  — M.  rappelle  que 
dans  un  précédent  mémoire  (Ai'ch.  path.  Anat.,  Bd  202)  sur  les  pigments 
lipoïdes,  il  a  constaté,  dans  la  substance  noire  des  pédoncules  cérébraux, 
que  la  pigmentation  a  pour  support  des  grains  de  nature  lipoïde,  solubles 
dans  les  solvants  des  graisses,  colorables  par  l'acide  osmique,  le  Fettponceau 
et  le  Soudan.  11  a  suivi  depuis  l'évolution  du  pigment  des  cellules  nerveuses 
de  la  substance  noire.  Cbez  un  fœtus  humain  de  17  cm.  et  même  chez  le 
nouveau-né,  ces  cellules  ne  renferment  pas  encore  de  grains  colorables  par 
le  Soudan  et  l'acide  osmique.  Quelques-uns  de  ces  grains  apparaissent  chez 
l'enfant  de  1  mois  1/2  et  plus  encore  cliez  celui  de  7  mois;  chez  l'enfant  de 
2  ans  on  les  trouve  régulièrement.  Ils  sont  d'abord  brillants  et  incolores,  puis 
ils  deviennent  jaunes  et  enfin  brunâtres  et  bruns  à  l'âge  de  10  ans.  La  cel- 
lule est  remplie  de  pigment  noir  chez  un  individu  de  15  ans.  Si  Sehrt  (1004) 
a  trouvé  très  inconstante  la  réaction  de  la  substance  noire  avec  le  Soudan, 
cela  est  dû  à  ce  que  le  pigment  masque  souvent  la  coloration  due  au  lipoïde  ; 
la  coloration  peut  d'ailleurs  échouer  même  avec  le  pigment  lipochrome  des 
cellules  nerveuses  ordinaires.  M.  signale  l'analogie  qui  lie  les  lipoïdosomes 
des  nucléoles  des  cellules  nerveuses  et  les  grains  de  pigment  de  leur  proto- 
plasme; ces  lipoïdosomes  en  effet  s'observent  dans  le  jeune  âge  et  disparais- 
sent au  delà  de  30  ans.  —  A.  Prenant. 

Steche  (Dr.).  —  La  coloration  du  Dixippus  morosus.  —  L'auteur  a  expé- 
rimenté l'effet  des  conditions  ambiantes  sur  le  Dixippus  morosus  et  constaté 
qu'elles  retentissent  fortement  sur  la  coloration.  Le  froid  favorise  les  cou- 
leurs verte,  jaune  et  rouge;  la  chaleur,  les  couleurs  foncées,  peut-être  avec 
le  concours  de  l'humidité  concomitante.  Une  nourriture  fraîche  et  abon- 
dante développe  la  couleur  verte,  l'animal  se  nourrissant  sur  le  rosier.  A 
mesure  que  l'animal  avance  en  âge,  que  la  coloration  primitive  soit  uni- 
forme ou  tachetée,  la  ou  les  nuances  tendent  à  devenir  plus  foncées.  L'in- 
fluence héréditaire  ne  s'est  pas  manifestée  de  façon  nette,  mais  l'intervention 
des  conditions  de  vie  a  pu  la  masquer.  Lorsqu'on  porte  à  la  lumière  les  in- 
sectes en  train  de  manger,  ils  s'arrêtent  pendant  des  heures  entières  avec  les 
mâchoires  ouvertes.  L'éclairage  continu  ou  l'obscurcissement  continu 
diminuent  la  rapidité  des  éclosions,  ce  qui  semble  indiquer  que  le  facteur 
utile  est  l'alternance  de  la  lumière  et  de  l'obscurité.  Mais  les  œufs  n'étaient 
pas  endommagés,  car  à  la  fin  ils  arrivaient  à  éclore  tous.  —  Y.  Delage  et 

M.  GOLDSMITH. 

De"witz  (J.).  —  Sur  la  coloration  du  cocon  de  certains  papillons.  —  Chez 
Sdiurnia  pavonia  et  S.  pyri,  une  substance  chromogène  est  sécrétée  par  la 
bouche  et  permet  au  cocon  de  prendre  une  coloration  brune  sous  l'influence 
'  de  l'air  et  de  Thumidité  due  à  un  liquide  alcalin  émis  par  l'anus,  et  venant 
des  tubes  de  Malpighi  et  de  l'intestin.  Chez  Bombyx  lacustris,  le  processus 
est  le  même,  mais  il  faut,  en  outre,  que  le  cocon  séjourne  à  l'humidité.  11 
semble  bien  que  pour  l'apparition  de  la  coloration,  la  lumière  n'ait  aucune 
influence  directe.  —  A.  Bracuet. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  315 

Miehe  l'H.).  —  Une  tache  occipitale  chez  Ilaplochilus  jxnichax.  — Ce  petit 
poisson  cyprinodonte  porte  sur  sa  tête  un  losange  à  reflet  métallique,  qui 
lui  a  valu  chez  les  indigènes  malais  le  nom  de  «  tête  d'étain  »  (Kapala 
tima).  Dans  l'obscurité,  cette  tache  do  la  région  occipitale  perd  peu  à  peu 
son  reflet  argenté  et  devient  de  plus  en  plus  foncée,  grâce  à  une  concentra- 
tion de  chromatophores  noirs  (|ui  vont  former  un  épais  tapetum  au-dessus 
du  losange  argenté.  —  J.  Strohl. 


"Willstâtter  (R.).  —  Recherches  sur  la  chlorophylle.  —  (Analysé  avec  les 
suivants.) 

Xlll.  "Willstâtter  et  Stoll  (A.).  —  Ilijdrolyse  et  synthèse  de  la  chloro- 
phylle. 


XIV.  "W^illstàtter  et  Isler  (M.).  —  Etude  contparaiive  de  la  chlorophylle 
provenant  de  diverses  plantes. 


XV.  "Willstâtter  et  Hug  (E.).  —  Préparation  de  la  chlorophylle  à  l'état 
de  pureté. 


XVI.  Willstâtter  et   Utzinger  (M.).  —  Sur  les  premières  transforma- 
tions de  la  chlorophylle  {chlorophylline  et  phytochlorine). 


XVII.  "Willstâtter,  Stoll  (A.)  et  Utzinger  (M.).  —Spectres  d'absorption 
des  composants  et  des  premiers  dérivés  de  la  chlorophylle. 

XVIII.  "Willstâtter  et  Asahina  (Y.).  —  Sur  la  réduction  de  la  chloro- 
phylle. I.  —  Tous  ces  travaux  ayant  été  réunis  dans  un  ouvrage  de  Will- 
stâtter (R.)  et  Stoll  (A.)  :  «  Untersuchungen  iiber  Chlorophylle  »,  publié 
en  I9I3,  seront  analysés  à  ce  propos  d'une  façon  plus  favorable  à  une  vue 
d'ensemble;  c'est  pouriiuoi  nous  nous  bornons  pour  le  moment  à  indiquer 
simplement  les  titres  des  publications  sus-mentionnées.  —  P.  Jaccard. 


Monteverde  (N.)  et  Lubimenko  ("W.).  —  Recherches  sur  la  formation  de 
la  chlorophylle  chez  les  plantes.  —  Les  auteurs  avaient  déjà  exprimé  l'opinion 
que  l'apparition  de  la  chlorophylle  est  précédée  de  la  formation  d'un  produit 
intermédiaire,  le  chlorophyllogène.  Cette  opinion  a  été  contestée  par  LiRO. 
Dans  leurs  nouvelles  recherches,  les  auteurs  établissent  que  le  chromogène 
incolore  peut  subir  deux  sortes  de  transformations,  se  changer  en  chloro- 
phylle si  le  tissu  reste  vivant  ou  se  changer  en  protochlorophylle  si  le  tissu 
meurt  en  dehors  de  certaines  conditions.  Il  ne  s'agit  pas  de  la  formation  de 
novo  d'un  chromogène  incolore  mais  d'une  transformation  compliquée  du 
chlorophyllogène,  transformation  dans  laquelle  la  lumière  ne  joue  qu'un  rôle 
subordonné.  La  protochlorophylle  se  forme  sous  l'influence  d'agents  chi- 
miques, d'une  façon  tout  à  fait  indépendante  de  la  lumière  ;  cette  formation 
n'a  été  constatée  que  chez  les  cucurbitacées.  La  formation  de  la  chlorophylle 


316  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

est  aussi  indépendante  de  la  lumière  ainsi  que  le  prouve  le  verdissement 
de  certaines  plantes  à  l'obscurité.  —  F.  Péchoutre. 

Giovannozzi  (U.).  —  Sur  la  signification  du  dirnorphisme  des  grains  de 
chlorophylle  dans  quelques  plantes.  —  Quelques  plantes  et  spécialement  des 
Chénopodiacées,  Portulacaccées,  Amarantacées,  etc.,  présentent  un  singulier 
dimorphisme  des  grains  de  chlorophylle,  lequel  est  en  relation  avec  une 
structure  particulière  de  la  feuille,  généralement  riche  en  tissu  aquifère  et 
avec  le  tissu  assimilateur  localisé,  ou  presque,  autour  des  faisceaux  fibro- 
vasculaires.  En  effet,  dans  les  cellules  qui  sont  autour  de  ces  derniers,  les 
chloroplastes  sont  gros  et  vivement  colorés,  tandis  qu'ailleurs  ils  sont  moins 
nombreux,  plus  petits  et  plus  pâles.  L'auteur  montre  l'insuffisance  de 
l'explication  qu'a  donnée  Delpino  de  ce  phénomène  :  celui-ci  voyait  dans 
les  grands  chloroplastes  des  algues  unicellulaires  symbiotiques  dégénérées 
par  suite  de  la  symbiose  elle-même.  Toutefois,  lui-même  ne  propose  aucune 
hypothèse.  —  M.  Boubier. 


a)  Grafe  (V.).  —  Études  sur  l'anthocyane.  III.  —  Au  moyen  du  procédé  de 
MoLiscH,  l'auteur  extrait  de  28  kilogrammes  de  pétales  de  Pelargonium  environ 
260  grammes  d'anthocyane  dont  il  sépare  tout  d'abord  deux  composants,  l'un 
amorphe,  l'autre  cristallisable.  Ce  dernier  correspond  à  la  formule  CjsHogOi.-j 
plus  deux  molécules  d'eau  de  cristallisation;  le  composant  amorphe  qui 
présente  en  gros  les  réactions  du  composant  cristallin  et  qui  n'est  vraisem- 
blablement qu'un  produit  de  transformation  de  ce  dernier,  correspond  à  la 
formule  C^'.H.jOoo;  c'est  un  gluco.-ide  dont  le  sucre  est  du  dextrose.  En  sé- 
chant avec  précaution  les  feuilles  florales  de  Pelargonium,  la  substance  colo- 
rante rouge  qu'elles  renferment  se  transforme  insensiblement  en  brun;  en 
même  temps  la  quantité  de  sucre  réducteur  augmente  et  elle  prend  le  ca- 
ractère des  tanins.  L'anthacyane  cristallisée  par  perte  d'oxygène  se  trans- 
forme en  une  substance  qui,  combinée  au  sucre,  donne  naissance  à  l'antho- 
cyane  amorphe.  G.  n'admet  pas  l'existence  d'un  chromogène  particulier  de 
l'anthocyane.  La  détermination  des  échanges  gazeux  accompagnant  l'appa- 
rition et  la  disparition  de  l'anthocyane  (analyses  de  R.  Combes)  concordent 
avec  les  renseignements  fournis  parles  analyses  chimiques  de  G.  —  P.  Jac- 

CARD. 


2°  Action  des  agents  divers. 


Fitting  (H.).  —  Recherches  sur  la  chute  prématurée  des  feuilles  florales.  — 
Il  arrive  parfois  que  les  pétales  des  fleurs  se  détachent  avant  qu'ils  aient 
terminé  leur  croissance  et  avant  que  le  style  soit  complètement  développé; 
c'est  ce  que  l'auteur  appelle  chute  prématurée  des  feuilles  florales.  On  peut 
provoquer  par  divers  moyens  cette  chute  prématurée,  et  notamment  par  des 
influences  chimiques  (gaz  d'éclairage,  CO^,  air  expiré,  vapeurs  de  chloro- 
forme et  d'éther),  par  des  influences  thermiques,  par  des  ébranlements  et 
par  des  blessures  du  style.  La  séparation  des  pétales  se  produit  dans  un 
tissu  à  petites  cellules,  situé  à  la  base  de  ces  organes.  F.  donne  le  nom  de 
chorisme  à  cette  séparation  et  suivant  la  nature  de  l'excitant  il  distingue 
un  chimiochorisme,  un  thermochorisme,  un  sismochorisme,  etc.  —  F.  Pé- 
choutre. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  317 

a)  Agenls  mécaniques. 

"Weber  (F.).  —  Raccourcissement  de  Ici  période  de  repos  des  végétaux  li- 
gneux soit  par  blessure  des  bourgeons,  soit  par  injection  de  ceux-ci  au  moyen 
d'eau.  —  Aux  nombreuses  métliodes  de  «  forçage  »  proposées  ces  dernières 
années,  l'auteur  en  ajoute  une  nouvelle  qui  consiste  simplement  à  injecter  à 
la  base  des  bourgeons  de  plantes  ligneuses  que  l'on  veut  «  forcer  »  une  petite 
quantité  d'eau  au  moyen  d'une  seringue  de  Pravaz  à  aiguille  forte  et  affilée. 
Traités  par  cette  méthode  pendant  la  phase  de  repos,  des  rameaux  coupés 
de  tilleuls  et  de  lilas  épanouissent  leurs  bourgeons  environ  trois  semaines 
plus  vite  que  les  témoins.  En  ce  qui  concerne  Tilia  platyphylla,  l'auteur 
obtient  une  avance  de  développement  de  2  à  3  semaines  en  piquant  simple- 
ment les  bourgeons  avec  l'aiguille  de  la  seringue,  sans  faire  d'injection  d'eau 
(forçage  par  blessure).  L'avance  de  développement  déterminée  par  injection 
d'eau  chez  Fagus  silvatica  et  chez  Acer  platanoides  est  moins  accentuée  que 
chez  Syringa  et  Tilia.  —  P.  Jaccard. 

Ritter  (G.).  —  Sur  le  traumatolropisme  et  le  chim,iotactisme  du  noyau.  — 
La  blessure  d'un  organe  entraine  dans  les  cellules  avoisinantes  restées  in- 
tactes des  mouvements  traumatotropiques  du  protoplasme  et  du  noyau.  R. 
les  étudie  particulièrement  dans  le  h\\\he  à' A  llium  cepa.  Il  constate  que  le 
traumatotropisme  n'est  pas  influencé  par  la  pesanteur;  il  se  produit  aussi 
bien  à  la  lumière  qu'à  l'obscurité,  il  est  indépendant  de  la  façon  dont  la 
plante  a  été  blessée;  il  n'a  lieu  qu'en  présence  d'oxygène;  il  est  empêché 
par  les  narcotiques,  accéléré  par  les  hautes  températures,  suspendu  par 
l'action  des  acides  minéraux  et  des  alcalis;  il  a  lieu  également  chez  des 
cellules  plasmolysées.  Il  est  vraisemblable  que  les  mouvements  protoplas- 
miques  sont  la  conséquence  immédiate  de  la  blessure  et  que  le  noyau  est 
entraîné  passivement  par  eux.  Cependant  sa  taille  augmente  quand  il  at- 
teint le  point  extrême  de  ses  déplacements.  Les  phénomènes  de  chimio- 
tactisrne  auxquels  le  noyau  est  soumis  rappellent  les  précédents  :  le  noyau 
change  de  place  sous  l'action  des  sels,  des  bases,  des  acides  organiques,  des 
hydrates  de  carbone;  les  acides  inorganiques  et  beaucoup  de  substances  orga- 
niques sont  sans  influence  sur  ses  mouvements.  Tout  en  reconnaissant 
l'analogie  entre  ces  phénomènes  de  chimiotactisme  et  les  phénomènes  de 
traumatotropisme,  l'auteurpense  cependant  qu'ils  ne  sont  pas  identiques.  — 

F.  MOREAU. 

jB)  Agents  physiques. 

=  Température. 

Frisch  (K.  v.).  —  L'influence  de  la  température  sur  les  cellules  à  pigment 
noir  de  l'épiderme  des  poissons. — On  admet,  en  général,  que  la  température 
élevée  provoque  chez  les  vertébrés  inférieurs  une  coloration  plus  claire  du 
corps  par  suite  d'une  contraction  des  mélanophores,  tandis  que  la  tempéra- 
ture basse  le  rend  plus  foncé  par  suite  d'une  expansion  des  mélanophores. 
F.  a  constaté  le  contraire  dans^une  série  d'expériences  faites  sur  des  vairons. 
De  plus,  il  semble  que  l'expansion  due  à  la  chaleur  ou  la  contraction  provo- 
quée par  le  froid  qui  peuvent  être  de  nature  tout  à  fait  locale,  soient  des 
phénomènes  indépendants  de  la  circulation  du  sang  et  ne  constituent  en  tout 
cas  pas  de  réflexes  transmis  par  l'intermédiaire  de  la  moelle  épinière.  11  ne 


318  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pourrait  donc  s'agir  que  d'une  influence  directe  sur  lesmélanophores  ou  d'un 
réflexe  transmis  par  le  sympathique.  —  J.  Stroul. 

4 

a)  Schmid  (Bastian).  —  Essai  sur  hi  seusihilili^  à  la  cludcur  des  larves 
zoècs.  —  La  sensibilité  des  zoées  aux  changements  de  température  est  dé- 
montrée de  la  façon  suivante  :  deux  récipients  superposés  contenant  de  l'eau 
de  mer  sont  en  communication  l'un  avec  l'autre.  Celui  du  haut  qui  con- 
tient les  larves  est  maintenu  à  18'^'  par  un  rafraîchissement  continuel.  L'eau 
de  l'autre  récipient,  placé  au-dessous  du  premier,  est  chauffée  à  25  ou  30°. 
Celles  des  larves  qui,  au  cours  de  leurs  mouvements,  s'ap])rochent  de  la  région 
de  l'eau  chaude  ou  bien  remontent  par  un  bond  subit  dans  le  récipient  à 
eau  tempérée  ou  bien  meurent  rapidement  si  elles  continuent  à  descendre. 
—  J.  Strohl. 


Schaffnit  (E.).  —  Influence  des  basses  températures  sur  la  cellule  végé- 
tale. —  L'influence  des  basses  températures  sur  les  plantes  vivantes  con- 
siste, lorsque  la  température  se  rapproche  de  zéro,  en  modifications  chimico- 
physiologiques  comprenant  :  1°  une  diminution  de  l'intensité  respiratoire  ; 
2"  une  désintégration  de  l'albumine  en  produits  amidés  plus  simples;  3°  une 
transformation  des  hydrates  de  carbone  complexes  (amidon)  en  sucre  ou 
en  graisse  ;  4"  un  arrêt  des  processus  synthétiques  ;  5°  la  formation  d'antho- 
cyane.  Lorsque  la  température  descend  au-dessous  de  zéro,  ce  sont  surtout 
des  modifications  physico-physiologiques  qui  interviennent,  telles  que  la 
plasmolyse,  la  contraction  du  protoplasme  déterminant  des  changements 
dans  son  état  colloïdal,  des  phénomènes  de  coagulation  accompagnés  de  la 
cristallisation  de  diverses  substances  telles  que  des  sucres  (saccharose, 
dextrose,  lévulose,  etc.),  des  amides  (asparagine  en  particulier)  ou  encore  des 
sels  anorganiques,  (nitrates,  phosphates).  Toutes  ces  modifications,  tant 
physiques  que  chimiques,  sont  en  grande  partie  liées  à  la  soustraction  de 
l'eau  ainsi  qu'à  l'augmentation  de  sa  viscosité  ;  ce  sont  elles  qui  déterminent 
le  passage  à  l'état  stabile  de  coml)inaisons  essentiellement  labiles,  dont  la 
labilité  est  la  condition  primordiale  de  leur  état  vivant.  —  A.  Jaccaru. 

Mercier  (L.)  et  Lasseur  (Ph.).  —  Variation  expérimentale  du  pouvoir 
chroutogène  d'une  Bactérie.  —  Les  auteurs  constatent  que  le  Bacillus  clilora- 
pliis  {pli,  à  25°,  donne  normalement  dans  les  cultures  des  cristaux  de  chlo- 
rapliine  verte,  n'en  fournit  presque  plus  à  37".  Mais  la  fonction  chromogène 
persiste  à  cette  température  également  si  on  fait  passer  le  bacille  par  l'or- 
ganisme souris.  Ils  se  demandent  s'il  ne  s'agit  pas  là  d'une  mutation,  mais 
le  fait  que,  normalement  déjà,  les  cultures  renferment  un  certain  nombre 
d'individus  chromogénes  à  -|-  37°  leur  fait  croire  qu'il  s'agit  plutôt  d'une  fil- 
tration  des  individus  de  deux  races  préexistantes.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITIl. 

=:  Lumière. 


Jacobi  (H.).  —  Influence  de  l'intensité  lumineuse  et  de  la  durée  d'éclairé- 
ment  sur  l'allongement  de  plantules  étiolées.  —  En  faisant  agir  une  lumière 
d'intensité  et  de  durée  variables  sur  l'hypocotyle  ou  sur  la  coléoptile  de 
plantules  étiolées,  l'auteur,  en  employant  des  lampes  à  filament  métallique 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  319 

dont  l'intensité  peut  varier  de  100  à  1/2  bougies,  observe  les  réactions  sui- 
vantes : 

1°  Un  éclairage  d'une  durée  de  2  heures  détermine  chez  des  plantiiles  de 
Phaseolas,  Triticum  etSinajiis,  replacées  dans  l'obscurité,  tm  retard  (rallon- 
gement lorsque  l'intensité  lumineuse  utilisée  est  comprise  entre  100  et 
25  bougies.  Si,  au  contraire,  l'intensité  lumineuse  est  inférieure  à  25  bougies, 
c'est  une  accélération  de  rallon;/ement  qu'on  observe. 

2°  Si  l'intensité  lumineuse  reste  constante  (100  bougies)  et  qu'on  fasse 
varier  la  durée  d'éclairement  de  12  heures  à  15  secondes,  on  constate  que 
les  plantules  étiolées  des  espèces  sus-indiquées  manifestent  après  24  heures, 
lorsqu'elles  sont  replacées  dans  l'obscurité,  un  relard  de  croissance  lorsque 
la  durée  d'éclairement  est  de  1  à  2  minutes,  et,  au  contraire,  une  accélération 
lorsqu'elle  est  inférieure  k  1  minute. 

3°  En  opérant  de  façon  que  le  produit  :  intensité  lumineuse  par  temps 
d'exposition,  soit  une  constante,  on  constate  que  l'action  retardatrice  la 
plus  forte  dépend  davantage  de  l'intensité  que  de  la  durée  de  la  lumière; 
si  les  plantules  employées  ne  sont  pas  du  même  âge,  ce  sont  les  plus 
jeunes  qui  sont  le  plus  retardées  par  une  forte  intensité  lumineuse,  tandis 
que  les  plus  âgées  le  sont  davantage  par  une  augmentation  de  durée  d'éclai- 
rement. 

4°  La  lumière  agit  sur  les  plantules  étiolées  à  la  manière  de  certains  exci- 
tants chimiques  vis-à-vis  de  la  croissance  des  plantes,  c'est-à-dire  que  la  na- 
ture de  la  réaction  qu'elle  détermine  dépend  de  son  degré  d'intensité  ;  sui- 
vant la  «  concentration  »  du  réactif  la  réaction  peut  changer  de  sens.  — 
P.  Jacc.\rd. 

Kluyver  (A.  J.).  —  Observations  concernant  l'influence  des  rayons  ultra- 
violets sur  les  plantes  supérieures.  —  L'influence  nuisible  exercée  sur  nombre 
de  plantes  par  la  lumière  d'une  lampe  à  mercure  doit  être  attribuée  aux 
rayons  ultra-violets  d'une  longueur  d'onde  inférieure  à  300  [i.  Une  lamelle 
de  verre  de  0,2  mm.  d'épaisseur  suffit  à  les  retenir  et  à  supprimer  les 
altérations  observées.  Les  rayons  de  cette  nature  provenant  du  soleil  étant 
absorbés  complètement  par  l'atmosphère,  il  n'y  a  guère  de  raison  pour 
admettre,  ainsi  que  le  fait  J.  Scuulze,  l'existence  d'organes  de  protection  par- 
ticuliers (cuticule  par  exemple)  servant  à  empêcher  ces  rayons  de  pénétrer 
dans  les  plantes. 

Les  altérations  provoquées  expérimentalement  chez  les  feuilles  par  l'ac- 
tion de  rayons  ultra-violets  inférieurs  à  300  [x  sont  presque  toujours  locali- 
sées à  l'épiderme  et  se  manifestent  rarement  en  profondeur.  La  formation 
de  l'anthocyane  n'est  généralement  pas  entravée,  et  les  chloroplastes  ne  sont 
que  très  faiblement  endommagés.  Chez  Mimosa  pUdica,  les  rayons  ultra- 
violets déterminent  un  mouvement  des  feuilles. 

Une  des  réactions  les  plus  curieuses  concerne  l'altération  manifestée  par 
les  cellules  lignifiées,  lesquelles,  par  suite  d'une  décomposition  de  la 
lignine,  donnent  parfois  après  éclairement  par  les  rayons  ultra-violets 
la  réaction  de  la  cellulose.  La  vaniline,  substance  qui  paraît  jouer  un 
rôle  dans  la  réaction  de  la  lignine,  se  trouve  également  décomposée  par 
la  lumière  ultra-violette.  Il  en  est  de  même  dans  une  certaine  mesure 
pour  l'amidon.  Un  intéressant  aperçu  historique  complète  ce  travail.  — 
P.  Jaccard. 

Stocklasa  (J.).  —  Influence  des  rayons  ultra-violets  sur  la  végétation.  — 
Des  plantes  étiolées  de  pois,  avoine,  mais,  orge  manifestent,  après  une  heure 


320  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'action  des  rayons  ultra-violets,  une  coloration  verte  déjà  sensible  et  après 
2  heures,  une  teinte  verte  très  distincte,  tandis  que  les  témoins  exposés 
pendant  2  heures  à  la  lumière  solaire  directe  restent  jaunes  et  n'atteignent 
qu'au  bout  de  6  heures  une  coloration  verte  distincte. 

Les  expériences  entreprises  avec  BeLa  vnhiaris  (variété  sucrière)  don- 
nèrent les  résultats  suivants.  Les  jeunes  feuilles  exposées  plusieurs  heures 
à  la  lumière  diffuse  ordinaire  avaient  une  teinte  jaune  verdàtre,  le  limbe 
était  enroulé,  et  seules  les  nervures  secondaires  apparaissaient  sur  sa  face 
inférieure.  Les  feuilles  exposées  pendant  le  même  temps  à  la  lumière 
d'une  lampe  à  mercure  étaient  d'un  vert  d'émeraude  intense,  le  limbe 
complètement  étalé  et  à  bord  ronciné.  La  face  inférieure  du  limbe  mon- 
trait non  seulement  les  nervures  secondaires  mais  toutes  les  nervures  jus- 
qu'aux plus  fines  d'une  façon  distincte.  Les  feuilles  en  question  étaient 
fermes  et  même  cassantes  ;  coupées  et  mises  dans  l'eau,  elles  conservèrent 
leur  aspect  frais  durant  plusieurs  semaines,  tandis  que  les  feuilles  exposées 
à  la  lumière  diffuse  et  traitées  de  la  même  manière  perdirent  rapidement 
leur  turgescence. 

Les  expériences  entreprises  montrent  que  seule  une  action  trop  pro- 
longée de  la  lumière  ultra-violette  et  spécialement  de  la  partie  extrême 
de  celle-ci  exerce  une  influence  nuisible  et  même  mortelle  sur  le  pro- 
toplasma ;  tandis  que  des  cultures  d'azotobacter  sont  tuées  en  8  à  10  se- 
condes, à  une  distance  de  10  centimètres  d'une  lampe  à  mercure  sans 
écran  de  mica  et  laissant  passer  des  rayons  d'une  longueur  inférieure  à  y 
=  240  [i.,  des  rayons  de  .300  à  375  [j.  exercent  au  contraire  une  influence 
nettement  accélératrice  sur  la  syntiièse  de  la  chlorophylle.  Il  est  donc  de 
toute  importance,  lorsqu'on  parle  de  l'influence  de  la  lumière  ultra-violette 
sur  la  végétation,  de  préciser  la  longueur  d'onde  des  rayons  utilisés.  — 
P.  Jaccard. 

Friedel  (J.).  —  De  l'action  exercée  sur  la  véijétatio7i  par  une  obsctirilé  plus 
complète  que  Vobscurité  courante  des  laboratoires.  —  Des  traces  de  lumière 
sont  sans  effet  sur  la  formation  d'anthocyane.  Tandis  que  dans  l'obscurité 
absolue  les  feuilles  d'oignon  restent  incolores,  elles  verdissent  dans  une  obs- 
curité qui  empêche  la  plupart  des  plantes  de  verdir.  —  M.  Gahd. 

=  Pression  atmosplbérique. 

Kronecker  (H.).  —  La  nature  du  mal  de  montat/nr  et  un  cas  rare  de  ce  mal. 
—  L'auteur  passe  en  revue  les  différentes  théories  par  lesquelles  on  cherche 
à  expliquer  le  mal  de  montagne  (défaut  d'oxygène  selon  Paul  Bekt  et  d'au- 
tres, diminution  de  la  quantité  d'acide  carbonique  contenue  dans  le  sang 
selon  Musso,  modification  de  la  circulation  pulmonaire  comme  suite  méca- 
nique d'une  diminution  de  la  pression  barométrique  selon  K.).  Le  cas  par- 
ticulier mis  en  avant  par  K.  se  rapporte  à  une  dame  qui,  en  montant  en 
chemin  de  fer  de  Zermatt  au  Gornergrat  (après  un  séjour  préalable  assez 
long  à  Pontrésina  [1.800  mètres]),  a  subi  une  crise  de  mal  de  montagne  qui 
s'est  manifesté  sous  forme  d'une  paralysie  du  côté  gauche.  Le  mal  s'est 
déclaré  aux  environs  de  Riffelalp  à  une  hauteur  de  2.113  mètres  et  a  de 
nouveau  disparu  au  retour  précisément  au  même  endroit.  K.  cite  d'autres 
cas  de  paralysies  advenues  à  de  grandes  altitudes  et  exprime  l'avis  que  de 
pareils  phénomènes  ne  sauraient  être  expliqués  par  une  asphyxie  passagère 
causée  par  le  défaut  d'oxygène.  —  J.  Stroul. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  321 

=  Uiimidité. 

Parker  [G.  H.)  et  Parshiey  (H.  M.).  —  Les  re'ficl ions  dcfi  vers  de  terre 
aux  sur/'aees  sèches  et  lunnides.  —  On  sait  que  les  vers  de  terre,  en  rampant 
sur  une  surface  humide,  évitent  les  endroits  secs  ;  les  auteurs  ont  étudié 
sur  VAIIolobophora  fœtidd  quelle  est  la  partie  du  corps  qui  régit  cette  réac- 
tion, en  faisant  ramper  les  vers  sur  du  papier-filtre  humecté,  sauf  en  cer- 
taines places.  L'extrémité  postérieure  n'est  pas  sensible;  par  contre,  si  on 
enlève  le  prostomium  à  l'animal  ou  si  on  l'anesthésie,  la  réaction  dispa- 
raît. Qu'il  s'agit  bien  là  d'une  distinction  entre  une  surface  sèche  et  une 
surface  humide  et  non  entre  des  surfaces  inégalement  rugueuses,  les  auteurs 
l'ont  montré  dans  des  expériences  où  les  animaux  allaient  des  surfaces 
sèches  et  lisses  vers  des  surfaces  humides  plus  rugueuses.  Le  ver  sent  la 
sécheresse  qui  l'excite,  comme  nous  sentons  l'humidité  ;  cela  tient  probable- 
ment à  la  déshydratation  qui  se  produit  dans  les  parois  de  son  corps  s'il 
rampe  sur  une  surface  absorbante,  ou  même  dans  toute  autre  condition, 
grâce  à  l'évaporation  qui  se  produit  toujours.  —  M.  Goldsmith. 

y)  Action  des  agents  chimiques  et  organiques. 

=r  Substances  chimiques. 

a)  Loeb  (Jacques).  — Les  œufs  du  Fundulus  et  les  jeunes  poissons  peuvent- 
ils  vivre  dans  l'eau  distillée?  —  Si  les  poissons  meurent  dans  une  solution  pure 
de  NaCl,  ce  n'est  pas  parce  qu'ils  ont,  en  plus,  besoin  de  KCl  et  CaCF,  mais 

m 
parce  que  la  solution  ^  NaCl  est  toxique.  La  preuve,  c'est  qu'en  diminuant 

la  concentration  en  NaCl,  on  diminue  la  toxicité;  dans  l'eau  distillée  sans  K 
ni  Ca  les  poissons  peuvent  vivre.  —  M.  Goldsmith. 

a)  Loeb  (Jacques)  (en  collaboration  avec  Hardolph  "Wasteneys).  — 

La  désintoxication  des  sels  de  potassium  par  les  sels  de  sodium.  —  (Analysé 
avec  les  suivants.) 

b)  —  —  L'augmentation  de  toxicité  du  KCl  par  les  concentrations  faibles 
de  NaCl. 

c) Sur  la  désintoxication  des  sels  de  potassium  par  les  sels  de  calcium 

et  d'autres  métaux  alcalino-terreux. 

d)  —  —  La  désintoxication  du  chlorure  de  sodium  par  le  chlorure  de  po- 
tassium. 

e)  —  —  La  désintoxication  des  acides  par  les  sels. 

a)  Des  expériences  sur  le  Fundulus  il  résulte  que,  des  chlorures  contenus 
dans  l'eau  de  mer,  ceux  contenant  un  métal  univalent  (K  ou  Na)  sont  toxiques 
pris  à  la  concentration  qu'ils  ont  dans  l'eau  de  mer;  ceux  contenant  des 
métaux  bivalents  (Ca  et  Mg)  sont  inoffensifs.  La  solution  de  KCl  seul  tue  le 
poisson  en  peu  de  jours;  elle  est  désintoxiquée  par  addition  de  NaCl.  Pour 
évaluer  les  deux  actions,  on  se  sert  du  coefficient  de  toxicité  :  c'est  le  rap- 
port de  la  concentration  de  la  substance  toxique  à  celle  de  la  substance 
antitoxique  nécessaire  pour  en  empêcher  l'effet.  Le  coefficient  de  toxicité 

l'année  biologique,  XVI.  1911.  21 


322  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

est  ici  de  1/17.  S'il  devient  plus  grand,  le  poisson  périt  par  intoxication.  II 
y  a  aussi  une  limite  supérieure  de  concentration  en  KCl  au  delà  de  laquelle 

aucune  désintoxication  n'est  possible;  elle  est  atteinte  en  ajoutant  GjtV'-^  B 

KCl  à  lOO'"'-''  de  la  solution.  Dans  ces  limites,  plus  la  concentration  en  KCl 
croit,  plus  le  coefficient  augmente. 

Si,  au  lieu  de  NaCl,  on  emploie  Na2  SO.,  la  concentration  nécessaire  est  de 
moitié.  Si  on  remplace,  d'autre  part,  KCi  par  K-SO%  on  voit  que  l'action 
toxique  de  ce  dernier  sel  est  deux  fois  plus  grande.  On  en  conclut  que  les 
actions  toxique  et  antitoxique  sont  exercées  par  les  ions  K  et  Aa,  c'est-à-dire 
des  ions  non  de  charges  contraires,  mais  de  même  charge.  Il  est  possible 
que  l'intoxication  tienne  à  ce  que  K  et  Na  tendent  à  s'unir  au  même  anion 
de  la  surface  du  corps  du  poisson  et  que  cetanion  soit  en  quantité  limitée. 
Lorsque  le  nombre  des  anions  s'unissant  avec  K  dépasse  1/17  du  tout,  le 
poisson  périt. 

b)  Si  le  NaCI  est  ajouté  à  une  solution  de  KCl  en  quantité  moindre  que 
celle  de  8  à  10  molécules  de  NaCl  pour  1  mol.  de  KCl,  la  toxicité  de  ce 
dernier  est  augmentée  au  lieu  de  diminuer.  Seule  l'addition  de  17  mol.  ou 
plus  pour  1  mol.  de  KCI  produit  l'action  contraire,  celle  décrite  précédem- 
ment. 

Des  expériences  faites  avec  NaSO''  montrent  que  les  actions  sensibilisa- 
trice et  antitoxique  de  NaCl  dépendent  de  l'ion  Na.  —  Les  concentrations 
de  NaCl  qui  augmentent  la  toxicité  de  KCl  sont  par  elles-mêmes  inoffen- 
sives. 

c)  Le  fait  de  l'action  toxique  de  K  contrecarrée  par  Ca  est  connue  depuis 
longtemps.  Cette  action  demande  une  quantité  de  Ca  beaucoup  plu.s  petite  que 
pour  le  Na  :  1/30  de  CaCl-  pour  1  de  KCl  au  lieu  de  15  ou  17.  Souvent  même 
il  suffit  de  1/300  de  CaCl^  pour  1  de  KCl.  Les  limites  d'action  du  CaCl-  sont 
moins  marquées  que  pour  le  NaCl.  L'action  de  MgCl^  est  peu  considérable 
et  de  peu  de  durée;  celle  de  SrCl-  est  semblable  à  celle  de  CaCP.  Le  BaCP 
exerce  aussi  une  action  antitoxique  puissante,  mais  ce  sel  est  par  lui-même 
si  toxique  que  cela  masque  en  partie  son  action  antitoxique. 

L.  suppose  que  le  fait  que  de  si  petites  quantités  de  CaCl^  sont  efficaces 
tient  à  ce  que  le  calcium  forme  une  combinaison  stable  avec  le  même  anion 
de  la  surface  du  corps  du  poisson,  avec  lequel  le  sodium  et  le  potassium 
forment  des  combinaisons  instables.  Ca  remplace  donc  K  dans  ces  com- 
binaisons plus  facilement  que  ne  le  fait  Na.  Il  en  est  de  même  pour  Sr 
et  Ba. 

La  concentration  maximale  de  KCI  que  CaCI^  peut  contrebalancer  est  la 

1)1 
même  que  celle  que  peut  contrebalancer  NaCI  (savoir  6,Q'"^'^  -  KCI  pour 

100""'^  de  la  solution)  ;  elle  reste  la  même  si  on  emploie  CaCl^  et  NaCl  en 
même  temps. 

d)  Si  on  prend  une  solution  de  NaCI  de  même  concentration  que  celle  de 
ce  sel  dans  l'eau  de  mer,  l'action  toxique  sur  le  Fundulus  n'est  qu'imparfai- 
tement supprimée  par  KCI  (contrairement  à  ce  qui  a  lieu  dans  l'expérience 
inverse).  Une  action  antitoxique  complète  n'appartient  qu'à  CaCP.Ce  der- 
nier sel  supprime  la  toxicité  des  solutions  de  NaCl  à  la  concentration  de  7/8  m, 
tandis  que  KCI  est  inactif  au-dessus  de  5;8  m  de  concentration  de  NaCI. 

Le  coefficient  de  toxicité,  qui  était  pour  =  1/15  ou  1_  17,  est  pour     ' 

=  125  à  250.  Le  poisson  périt  par  action  de  KCI  si  le  rapport  de  concentra- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  323 

KG!    \ 
tion^ — Tj-    )    1/15;  il  périt  par  empoisonnement  par  NaCl    si   le  rapport 

t-  /-il  é 

^r-TTj  (    1/125  ou  1/250.  Dans  l'eau  de  mer,  ce  rapport  est,  1/45,  c'est-à-dire 

à  peu  près  le  milieu  entre  ces  deux  limites. 

Explicaiion  de  ces  actions.  On  a  vu  formuler  antérieurement  l'idée  de 
concurrence  des  ions  Na  et  K  pour  s'unir  au  même  anion  qui  n'existe  qu'en 
quantité  limitée  à  la  surface  du  corps.  Le  poisson  meurt  si  plus  de  1/17  des 
anions  s'unissent  avec  K.  On  ne  peut  pas  supposer  que  c'est  parce  que  ces 
combinaisons  pénètrent  dans  le  sang  et  diffusent  jusqu'au  système  nerveux, 
car  on  ne  comprendrait  pas  l'action  antitoxique  sur  NaCl  de  grandes  quan- 
tités de  KCl  :  ces  grandes  quantités  tueraient  l'animal.  Il  faut  supposer  que 
la  combinaison  de  KCl  et  NaGl  en  certaines  proportions  met  les  colloïdes 
du  corps  dans  un  état  physique  rendant  possible  l'entretien  de  la  vie.  Ces 
proportions  sont  entre  1/17  et  1/125  ou  1/250,  soit  à  peu  près  1/45. 

e)  A  une  solution  de  100  NaCl,  où  des  Fundulus  vivent  bien,  on  ajoute 
l'acide  dont  on  veut  étudier  la  toxicité  et  on  mesure  le  degré  de  concentration, 
nécessaire  pour  que  les  poissons  soient  tués  en  l'espace  de  quelques  heures 
(moins  de  18).  On  constate  ainsi  que  le  degré  de  concentration  toxique  est, 

pourKCletNHO3,entre0,2et0,.3^""3d'unesolutionà-^pour  100' '"^  de  la  solution 

saline.  Cette  action  toxique  est  combattue  par  les  sels  neutres.  Le  coefficient 

j      1 .  •   X     •     .L-        acide  (HCl  ou  MIO,)        ,,,„„  ,,  . ,    ,    ,     . 

de  desmtoxication,  p.  -  - — —  =  1/166;  pour  1  aide  butyrique  ce 

coefficient  est  de  1/100,  pour  l'acide  acétique,  de  l/33.i  Pour  l'acide  butyrique, 
le  coefficient  reste  presque  constant  ([uelle  que  soit  la  concentration  de 
l'acide;  pour  NHO3,  les  oscillations  sont  plus  grandes.  —  CaCP  exerce  une 
action  antitoxique  8  à  11  fois  plus  forte  que  NaCl. 

Au  sujet  du  mode  d'action  des  acides  et  du  mode  de  désintoxication,  les 
auteurs  hasardent  quelques  suggestions  encore  trop  vagues  et  reposant  sur 
des  comparaisons  trop  lointaines  pour  qu'il  y  ait  lieu  de  s'y  arrêter.  —  Y, 

DeLAGE  et  M.   GOLDSMITH. 

c)  Loeb  (Jacques).  — Sur  le  mécanisme  des  actions  antagonistes  des  sels. 
—  Le  fait  qu'il  s'agit  d'expliquer  est  le  suivant.  Les  solutions  pures  des  sels 
principaux  de  l'eau  de  mer  (chlorures  de  Na  et  de  K),  même  à  la  concen- 
tration oîi  ils  se  trouvent  dans  l'eau  de  mer,  sont  toxiques  pour  le  Fundiihis, 
et  ce  n'est  pas  en  raison  de  la  faiblesse  de  la  pression  osmotique  pour  le 
dernier,  puisque  l'animal  se  développe  même  dans  l'eau  distillée.  Le  NaCl 
peut  être  désintoxiqué  par  le  CaCl-  seul  lorsqu'il  s'agit  de  l'œuf,  mais  il 
réclame,  lorsqu'il  s'agit  de  l'animal  éclos,  la  présence  de  deux  sels  :  CaCl-  et 
KCl.  Le  CaCP  seul  n'est  pas  toxique.  Le  mécanisme  de  cette  action  se  laisse 
deviner  par  l'observation  de  ce  qui  se  passe  pour  les  œufs  du  Fundulus. 
Ceux-ci  ne  se  développent  pas  dans  les  solutions  pures,  mais  on  peut  désin- 
toxiquer ces  dernières  par  des  sels  hautement  toxiques  par  eux-mêmes,  tels 
que  ZnSOj,  BaCU,  etc.  Cela  s'explique  en  se  rappelant  que  le  liquide  am- 
biant n'est  pas,  comme  pour  les  plantes,  un  milieu  nutritif,  mais  seulement 
un  milieu  mécanique,  dont  l'embryon  est  séparé  par  une  enveloppe  imper- 
méable. Mais  cette  enveloppe  possède  un  point  perméable  :  le  micropyle, 
obturé  par  un  bouchon  gélatineux.  Si  ce  bouchon  est  rendu  imperméable 
par  un  moyen  quelconque,  voire  par  l'action  tannante  d'un  mélange  toxique, 
l'œuf  se  développe  sans  encombre.  Pour  le  poisson  éclos,  les  conditions  sont 


324  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plus  délicates,  parce  que  la  surface  doit  conserver  au  moins  une  perméa- 
bilité très  faible,  ce  qui  fait  que  l'addition  de  substances  toxiques  produirait 
ses  effets.  Le  mélange  des  trois  sels  à  la  dose  convenable  est  probablement 
l'agent  qui  produit  la  condition  optime  d'imperméabilité  et  empêche  l'action 
individuellement  toxique  des  composants  purs  de  se  manifester.  [Ces  tra- 
vaux font  suite  à  une  longue  suite  de  recherches  sur  la  désintoxication  des 
solutions  les  unes  par  les  autres.  Si  ce  terme  de  «  désintoxication  »  est  pris 
au  sens  étroit,  il  est  certainement  mal  approprié.  On  pourrait  aussi  bien  dire 
que  l'animal  nourri  exclusivement  avec  des  albumines,  des  graisses,  des 
féculents  ou  des  sucres  et  qui  succombe  à  ce  régime  absolu  est  désintoxiqué 
par  l'addition  des  éléments  d'un  régime  mixte.  Le  terme  peut  être  accepté 
s'il  ne  va  pas  au  delà  d'une  énonciation  de  phénomènes,  mais  alors  il  n'ex- 
plique rien.  La  tentative  d'explication  proposée  dans  le  dernier  mémoire 
est  intéressante,  mais  il  faut  remarquer  qu'elle  ne  s'applique  en  aucune 
façon  aux  phénomènes  d'activation  de  toxicité  de  KCl  par  des  doses  mi- 
nimes de  NaCl.  Peut-être  y  aurait-il  à  chercher  dans  une  direction  diffé- 
rente, en  faisant  appel  aux  notions  de  mordançage  et  de  teintures,  ainsi 
que  cela  a  été  tenté,  une  explication  commune  à  ces  phénomènes  et  à  ceux 
d'immunisation,  de  sensibilisation  et  d'anaphylaxiej.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITH. 

Mines  (George).  —  L'action  des  ions  trivalenls  sur  les  cellules  vivantes 
et  les  si/stèmes  colloïdaux.  —  //.  Cations  simples  et  complexes.  —  L'auteur  étudie 
l'action  de  11  cations  trivalents  simples  (terres  rares  :  lanthane,  yttrium, 
cerium,  etc.)  et  trouve  qu'injectés  dans  le  cœur  de  la  grenouille  par  la  veine 
cave  ils  produisent  à  une  concentration  très  faible,  0,00001  m,  l'arrêt  en 
diastole.  Les  ions  trivalents  complexes,  [Co  (NH3)c],  [Cr  (NHa)^],  sont  beau- 
coup moins  actifs  et  exigent,  pour  produire  la  même  action,  une  concentra- 
tion 100  fois  plus  grande.  Certains  colloïdes  négatifs  sont  influencés,  au 
point  de  vue  de  leurs  charges,  de  la  même  manière  par  les  deux  sortes 
d'ions  ;  les  autres  le  sont  différemment,  beaucoup  moins  par  les  seconds  que 
par  les  premiers.  Ces  derniers  colloïdes  sont  ceux  qui  se  rapprochent  des 
substances  albuminoïdes.  Ce  qui  porte  à  penser  que  ces  cations  intervien- 
nent par  une  action  de  surface  sur  la  charge  superficielle  des  éléments  con- 
tractiles, c'est  que  leur  action  est  trop  rapide  pour  être  compatible  avec  une 
pénétration  dans  l'intimité  des  tissus.  Comparant  l'action  de  ces  ions  à  celle 
de  l'ion  II  et  de  l'ion  K,  l'auteur  rapporte  la  différence  au  fait  que  ces  der- 
niers, en  raison  de  leur  vitesse  et  de  leur  petitesse,  passeraient  à  travers  les 
membranes  cellulaires  et  modifieraient  la  charge  intérieure,  tandis  que  les 
premiers  agiraient  par  leurs  charges  sur  la  charge  électrique  de  la  mem- 
brane et  par  là  modifieraient  sa  perméabilité.  11  déclare  aussi  que  le  même 
ion  peut  agir  différemment  sur  les  différents  tissus  selon  qu'il  intervient  par 
l'un  ou  l'autre  de  ses  différents  caractères  (vitesse,  valence,  etc.).  De  même, 
deux  ions  qui,  à  l'égard  d'un  tissu,  manifestent  des  propriétés  semblables, 
peuvent  exercer  des  actions  très  différentes  sur  un  autre  tissu.  —  Y.  De- 
lage et  M.  GOLDSMITH. 

Lussana.  —  Action  des  sels  inorganiques  sur  l'irritabilité  du  ca'ur  de 
Grenouille  isolé.  —  Les  cations  Li,  AzH',  K,  Mg  dépriment  l'irritabilité  du 
cœur  de  grenouille  pour  la  stimulation  électrique.  Les  cations  Ca,  Sr,  Ba,  à 
doses  faibles,  l'augmentent.  Les  cations  Mn,  Ni,  Co  à  doses  très  faibles,  au 
début  de  leur  action,  provoquent  souvent  une  légère  augmentation  de  l'irri- 
tabilité qui  disparaît  après.  On  observe  en  même  temps  une  action  nuisible 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  325 

sur  la  force  des  contractions.  Les  anions  SO'%  Br,  I  diminuent  de  façon  très 
modérée  l'irritabilité  cardiaque.  —  J.  Gautrelet. 

Dostin.  —  Contribution  à  Vétiide  expérimentale  de  la  médication  htjpoten- 
sive.  —  Le  nitrite  de  soude  produit  (la  dose  thérapeutique  étant  moitié  de 
la  dose  toxique)  une  chute  de  pression  susceptible  de  se  maintenir  durant 
deux  heures;  la  chute  a  lieu  par  vasodilatation.  La  trinitrine  a  une  action 
hypotcnsive  de  moindre  durée;  quant  au  gui  de  chêne,  sa  toxicité  est  assez 
grande  et  une  élévation  de  pression  précède  la  phase  d'hypotension..  —  J. 
Gautrelet. 

Mameli  (Eva).  —  Inpueuce  du  magnésium  sur  la  formation  de  la  chloro- 
p/iylle.  —  Des  plantes  appartenant  à  diverses  espèces  {Protococcus  viridis, 
Spirogyra  majuscula,  Vaucheria  sp.,  Zea  Mays,  Polygonum  Fagopyrum, 
Helianthus  annuus,  Torrenia  Fournieri)  ont  été  cultivées  dans  des  solutions 
dépourvues  de  magnésium  :  elles  ont  donné  des  feuilles  complètement  étio- 
lées ou  à  peine  et  faiblement  vertes.  Les  mêmes  espèces,  cultivées  dans  des 
solutions  contenant  des  quantités  variées  de  magnésium,  développèrent  des 
feuilles  d'autant  plus  vertes  que  la  quantité  de  magnésium  qui  leur  était 
administrée  était  plus  forte. 

Ceci  tend  donc  à  démontrer  que  le  magnésium  a  une  influence  directe 
sur  la  formation  du  pigment  chlorophyllien.  On  sait  d'ailleurs  que  Willstat- 
TER  a  constaté  la  présence  du  magnésium  dans  la  molécule  de  la  chloro- 
phylle. —  M.  BOUBIER. 

a)  Buglia  (A.).  —  Sur  la  possibilité  de  remplacement  du  calcium  dans  les 
soi-disant  «  liquides  physiologiques  ».  —  Dans  un  travail  antérieur  l'au- 
teur a  montré  que  les  contractions  rythmiques  de  l'œsophage  du  poulet 
s'observent  in  vitro  dans  le  liquide  de  Ringer  contenant  au  lieu  de  calcium, 
du  céesium  (chlorure).  Par  contre,  on  n'observe  ces  contractions  ni  en  absence 
de  calcium,  ni  par  la  substitution  au  calcium  de  métaux  du  même  groupe. 
Le  travail  actuel  a  pour  but  de  rechercher  si  le  remplacement  du  cal- 
cium par  le  caesium  conserve  la  même  excitabilité  directe  ou  indirecte  par 
l'intermédiaire  du  nerf,  d'une  préparation  musculaire  striée.  En  outre, 
l'auteur  recherche  l'influence  de  cette  même  substitution  sur  les  oscillations 
de  tonus  de  l'atrium  de  la  tortue.  Les  expériences  sur  le  muscle  sont  faites 
à  l'aide  d'une  préparation  neuro-musculaire  de  diaphragme. 

On  constate  ainsi  les  principaux  faits  suivants  : 

Lorsque,  dans  le  liquide  de  Ringer  qui  baigne  une  préparation  musculaire 
d'un  animal  à  sang  chaud,  on  supprime  le  calcium,  l'excitabilité  par  choc 
d'induction  disparaît  rapidement,  la  disparition  est  encore  plus  rapide  si 
l'on  se  sert  d'une  solution  isotonique  de  chlorure  de  sodium  pur.  Dans  tous 
les  cas  l'excitabilité  réapparaît  parfaitement  quand  on  ajoute  du  chlorure  de 
calcium.  Le  chlorure  de  caesium  ne  jouit  pas  de  cette  propriété;  son  addi- 
tion, quelle  qu'en  soit  la  quantité,  ne  peut  rendre  au  muscle  l'excitabilité 
perdue  dans  un  liquide  sans  calcium. 

L'excitabilité  indirecte  (par  le  nerf)  disparaît  aussi  dans  les  liquides  sans 
calcium;  là  aussi  le  caesium  ne  peut  la  faire  réapparaître. 

Le  caesium  ne  possède  pas  non  plus  la  même  action  que  le  calcium  sur 
«  les  oscillations  de  tonus  »  de  l'atrium  d'Emys  europœa.  Ces  oscillations 
disparues  dans  un  liquide  sans  chaux  réapparaissent  par  adjonction  de 
chaux  et  ne  réapparaissent  pas  par  addition  de  cœsium.  —  La  possibilité  de 
substitution   du  caesium  au  calcium  que  permettaient  d'envisager  les  expé- 


326  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

riences  sur  le  maintien  des  contractions  rythmiques  de  l'œsophage  de  poulet, 
ne  se  trouve  donc  pas  établie  par  les  recherches  faites  sur  le  maintien  de 
l'excitabilité  d'une  préparation  neuro-musculaire  —  E.  Terkuine. 

b)  Buglia  (G.).  —  Sur  In  possibilité  de  remplacement  du  calcium  dans  les 
soi-disant  «  liquides  phi/siolar/iques  ».  Expériences  sur  le  muscle  lisse.  —  Le 
travail  a  pour  but  de  rechercher  si  des  corps  autres  que  le  calcium  peuvent 
maintenir  les  contractions  rythmiques  de  l'œsophage  du  poulet.  Les  expé- 
riences montrent  que  le  rubidium  et  le  cœsium  agissent  d'une  façon  tout  à 
fait  semblable  et  cela  non  pas  seulement  sur  la  grandeur,  la  fréquence  et  la 
régularité  des  contractions  mais  aussi  sur  les  oscillations  du  tonus.  — 
E.  Terroine. 

Neubauer  (E.^et  Porges  (O.).  —  Sur  V insuffisance  surrénale  dans  V in- 
toxication phosphorée.  —  Dans  l'intoxication  phosphorée  ainsi  que  dans 
l'insuffisance  surrénale,  on  observe  un  trouble  dans  le  métabolisme  des 
hydrates  de  carbone,  en  particulier  la  disparition  du  glycogène.  11  était  donc 
intéressant  de  savoir  l'action  de  l'intoxication  phosphorée  sur  la  surrénale. 
Des  lapins  reçoivent  des  injections  d'huile  pliosphorée  à  1/2  %.  L'examen 
de  leurs  surrénales  montre  la  disparition  presque  totale  de  la  substance 
chromaffine.  De  même  la  recherche  directe  de  l'adrénaline  sur  un.  extrait 
alcoolique  de  surrénales  donne  des  résultats  négatifs.  Dans  certains  cas,  on 
réussit  à  combattre  cette  action  du  phosphore  sur  la  surrénale  par  l'injection 
sous-cutanée  d'adrénaline.  Dans  ce  cas,  le  foie,  malgré  l'administration  duphos- 
phore,  contient  du  glycogène  et  n'augmente  pas  trop  sa  teneur  en  graisses. 
—  E.  Terroine. 

^)  Shibata  iN.j.  —  Contribution  expérimentale  sur  la  migration  des  graisses 
dans  l'empoisonnement  phosphore  et  sur  le  sort  des  graisses  dans  l'organisme 
ani)ual.  —  L'auteur  reprend,  dans  cet  intéressant  travail,  la  question  de  la 
néoformation  des  graisses  dans  l'empoisonnement  phosphore  en  faisant  des 
dosages  des  graisses  avec  la  métjjode  de  Kumagawa-Suto.  Les  expériences 
sont  faites  sur  des  souris  et  des  grenouilles  partagées  en  deux  lots,  l'un  ser» 
vant  de  témoin,  l'autre  soumis  à  l'intoxication  pliosphorée.  On  dose  dans  les 
deux  cas,  d'une  part,  l'azote  et  la  graisse  totale  du  foie,  ainsi  que  ceux  du 
corps  entier  moins  le  foie.  L'intoxication  phosphorée  provoque  toujours  une 
diminution  de  la  graisse  totale  de  l'organisme  et  une  augmentation  de  la 
graisse  du  foie.  Chez  la  grenouille,  la  diminution  de  la  graisse  totale  est  de 
50  %,  l'augmentation  de  la  graisse  du  foie  est  de  31  çé,  en  même  temps  on 
constate  une  diminution  d'azote  total  de  13  %  et  de  25  9/0  dans  le  foie.  Chez 
la  souris  la  diminution  d'azote  total  est  de  38  %,  l'augmentation  de  la  graisse 
du  foie  est  de  21  %.  Lors  de  l'intoxication  phosphorée,  il  ne  s'agit  nullement 
d'une  néoformation  des  graisses,  mais  uniquement  de  leur  transport.  Pour 
étudier  ce  transport,  l'auteur  injecte  sous  la  peau  d'une  souris  une  graisse 
facile  à  reconnaître  par  son  indice  d'iode  élevé,  l'huile  de  foie  de  morue. 
Cette  injection  amène  chez  l'animal  normal  l'élévation  de  l'indice  d'iode  de 
la  graisse  totale  sans  aucune  modification  de  celui  de  la  graisse  du  foie.  Par 
contre,  chez  un  animal  intoxiqué,  l'indice  d'iode  de  la  graisse  du  foie  aug- 
mente de  80,5  à  104,  tandis  que  l'indice  d'iode  de  la  graisse  totale  baisse 
de  118,8  à  97,4.  Dans  l'intoxication  phosphorée,  la  graisse  est  transportée 
du  dépôt  sous-cutané  dans  le  foie. 

Les  aliments  hydrocarbonés  augmentent  considérablement  la  destruction 
des  graisses  dans  l'organisme  intoxiqué.  Ainsi  lorsqu'une  souris  intoxiquée 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  327 

jeûne,  sa  diminution  des  i>Tais.ses  est  de  50  %,  tandis  qu'elle  est  de  84  %  si 
elle  est  nourrie  avec  du  pain  blanc.  —  E.  Terroine. 

Iwanoff  (N.).  —  Influence  des  siiinulants  utiles  et  des  nuisibles  su?'  la 
respiration  des  plantes  soit  vivantes,  soit  mortes.  —  En  utilisant  des  plan- 
tules  de  blé,  les  unes  vivantes,  les  autres  tuées  par  la  méthode  de  congéla- 
tion de  Palladine,  l'auteur  constate  qu'une  solution  à  1-2  %  de  Na2HP0/, 
n'exerce  aucune  action  stimulante  sur  la  respiration  des  tiges  vivantes, 
mais  bien  sur  celles  des  tiges  mortes.  L'augmentation  constatée  du  déga- 
gement de  CO-  était,  dans  ce  dernier  cas,  de  27  %  avec  une  solution  à  1  % 
et  de  62  %  avec  une  solution  à  2  9f .  Le  quotient  respiratoire  correspondant 
variait  de  1,01  à  1,86,  suivant  les  concentrations  employées.  I.  attribue 
l'augmentation  de  CO"^  constatée  à  un  processus  anaérobie  correspondant 
à  la  première  phase  de  la  respiration,  et  considère  que  le  phénomène 
observé  prouve  la  connexion  existant  entre  la  phase  primaire  anaérobie  et 
la  phase  secondaire  oxydative  de  la  respiration  des  plantes  supérieures. 
Le  fait  qu'un  dégagement  de  CO^  se  manifeste  chez  des  plantes  mortes  ne 
peut  en  aucun  cas  s'expliquer  par  une  action  excitante  du  phosphate.  — 
La  quinine,  l'arbutine,  la  phloroglucine,  le  cyanure  de  potassium  agissent 
également  sur  l'intensité  de  la  respiration.  —  P.  Jaccard. 

Sauton  (B.).  —  In/Juotce  du  fer  sur  la  culture  de  quelques  Moisissures.  — 
La  présence  simultanée  du  fer  et  de  l'oxygène  semble  nécessaire  à  la  for- 
mation des  spores  ;  elles  apparaissent  d'abord  dans  les  parties  de  la  culture 
qui  ont  le  plus  libre  accès  de  l'air.  La  sporulation  paraît  s'accompagner  d'une 
fixation  d'oxygène,  probablement  par  l'intermédiaire  du  fer  et  par  un  phéno- 
mène analogue  à  celui  signalé  par  Wolff.  —  Ph.  Lasseur. 

/>)  Kepinow  ;L,.).  —  Action  de  Viode  sur  Vautolyse. — L'addition  de  l'iode 
augmente  l'autolyse  du  foie;  par  contre,  l'addition  de  l'iodure  de  potassium 
reste  sans  action.  On  observe  les  mêmes  phénomènes  en  injectant  à  l'animal 
vivant  de  la  solution  iodo-iodurée  ou  de  Tiodure  de  potassium.  Le  foie  prélevé 
de  6  à  24  heures  après  l'injection  présente  une  autolyse  exagérée.  —  E.  Ter- 
roine. 

Blumenthal  (F.).  —  lîecherclies  biochimiques  sur  les  composés  aromatiques 
du  mercure.  —  L'auteur  étudie  le  diaminodiphénylmercurodicarbonate  de 
soude  contenant  38  %  de  mercure.  Ce  composé  est  très  peu  toxique.  Ainsi 
le  lapin  supporte  sans  aucun  danger  1  gr.  de  composé  contenant  0  gr.  380 
de  mercure;  dans  les  mêmes  conditions,  si  on  s'adresse  au  sublimé,  l'animal 
n'en  supporte  que  0  gr.  02  contenant  0  gr.  0148  de  mercure.  Par  conséquent, 
l'usage  du  produit  aromatique  permet  d'introduire  sans  aucun  danger  20  fois 
plus  de  mercure  dans  l'organisme.  Son  administration  per  os  ou  par  la  voie 
sous-cutanée  n'amène  aucune  complication.  —  E.  Terroine. 

c)  Grafe  (V.).  —  RecJierches  sur  la  manière  dont  se  comportent  les  plantes 
vertes  en  pjrésence  de  l'aldéhyde  formique  gazeux.  Les  vapeurs  d'aldéhyde 
formique,  toxiques  pour  les  plantes  et  les  parties  de  plantes  non  vertes,  sont 
bien  supportées  par  les  plantes  vertes  pourvu  que  leur  proportion  n'excède 
pas  en  volume  1,3  %.  C'est  la  présence  de  la  chlorophylle  qui  enlève 
à  cette  substance  sa  toxicité  ;  des  plantes  étiolées  et  portées  ensuite  à  la  lu- 
mière dans  une  atmosphère  de  vapeurs  de  formol  se  couvrent  de  taches 
brunes  et  meurent  lentement.  L'aldéhyde  formique  est  assimilé  ;  mais  les 


328  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plantes  exposées  aux  vapeurs  de  formol  ne  forment  pas  d'amidon;  elles  ne 
forment  que  du  sucre.  —  F.  Péchoutre. 

Palladine  ("W.),  Hubbenet  (E.)  et  Korsako-w  (M.).  —  Influence  du  bleu 
de  vièthylène  sur  la  respiration  et  fermentation  alcoolique  de  plantes  vivantes 
et  de  plantes  mortes.  —Les  sommets  de  tiges  étiolées  de  Vicia Faba,  colorées 
à  l'état  vivant  par  du  bleu  de  méthylène,  dégagent  à  l'air  notablement  plus 
de  COî  que  des  tiges  normales.  L'augmentation  peut  varier  de  65  à  107  % 
chez  ViCiV/,  tandis  que  les  tiges  étiolées  et  colorées  de  Pisum  sativum  n'accu- 
sent par  rapport  aux  témoins  que  II  à  18  %  d'augmentation.  La  quinine  pro- 
voque une  réaction  tout  à  fait  semblable  à  celle  du  bleu  de  méthylène  et  les 
différences  observées  dans  l'action  de  ces  deux  corps  sur  la  respiration 
dépendent  de  la  constitution  chimique  des  plantes  servant  aux  expériences. 
Plus  une  plante  renferme  de  chromogènes  respiratoires,  plus  son  dégagement 
de  C'Oo  est  stimulé  parla  quinine  et  par  le  bleu  de  méthylène.  Cette  influence 
cesse  avec  la  mort  brusque  de  la  plante  ;  il  n'en  est  pas  de  même  si  l'on 
utilise  comme  stimulant  des  substances  utiles  ou  non  nuisibles  à  la  plante. 
L'augmentation  de  CO.  ne  se  manifeste  pas  dans  un  milieu  privé  d'oxygène 
lorsqu'on  opère  avec   Vicia  Faba,  mais  bien  avec  Pisum  sativum. 

L'augmentation  de  CO»  observée  lorsqu'on  opère  avec  des  tiges  de  pois 
vivantes  et  colorées  par  le  bleu  de  méthylène,  s'accompagne  d'une  produc- 
tion notable  d'alcool.  L'auteur  en  déduit  que  la  formation  d'alcool  est  rendue 
possible  par  toute  substance  qui,  ainsi  que  le  bleu  de  méthylène,  possède  la 
faculté  de  soustraire  de  l'hydrogène  aux  combinaisons  qui  prennent  nais- 
sance dans  la  plante  pendant  la  phase  anaérobie  de  la  respiration.  —  P. 
Jaccard. 

Meltzer  (S.  J.).  —  Sur  la  distribution  et  Vaclion  de  substances  solubles 
chez  la  grenouille  privée  de  système  circulatoire.  —  Technique  :  ligature  et 
ablation  du  cœur;  injection  des  substances  dans  les  sacs  lymphatiques  ou  la 
cavité  abdominale.  La  suppression  du  cœur  n'empêche  pas  la  diffusion  du 
poison  (adrénaline,  strychnine,  morphine)  dans  tout  le  corps.  La  réaction 
peut  être  la  même  que  chez  l'animal  normal,  ou  bien  différente.  La  mor- 
phine provoque  du  tétanos,  et  très  vite.  L'auteur  croit  à  l'existence  d'un 
mécanisme  de  distribution  pouvant  agir  plus  vite  encore  que  la  circulation. 
La  diffusion  se  ferait  par  les  espaces  entre  les  tissus  ;  et  le  mécanisme  péri- 
phérique (opposé  au  central  ou  cardiaque)  pourrait  dans  certaines  conditions 
jouer  chez  l'animal  intact  un  rôle  très  actif.  —  H.  de  Varigny. 

Drzewina  (Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Mail ifica lions  rapides  de  la 
forme  sous  Vinfluence  de  la  privation  d'oxygène  chez  uue  Méduse,  Eleutheria 
dicholoma  Quai  réf.  —  Des  Eleutheria  dicholama,  élevées  à  une  température 
assez  haute  dans  des  boites  de  Pétri,  bourgeonnent  régulièrement  des  jeunes 
dans  les  interradius  de  leurs  6  bras,  fournissant  ainsi  plusieurs  générations. 
Soumis  pendant  plusieurs  heures  à  une  privation  rigoureuse  d'oxygène,  ces 
animaux  ont  montré  une  singulière  déviation  de  leur  évolution  :  les  bour- 
geons interradiaux  suffisamment  avancés  ne  sont  pas  modifiés  dans  leur 
évolution;  ceux  qui  sont  extrêmement  jeunes  sont  simplement  arrêtés  dans 
leur  développement,  et  ceux  d'âge  intermédiaire  se  transforment  en  bras 
normaux,  semblables  à  ceux  des  radius  et  régulièrement  fonctionnels,  ou 
parfois  légèrement  tératologiques.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Fabre  (G.).  —  Effets  de  l'activation  de  l'atmosphère  par  l'émanation  de 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  329 

Radium  sur  la  germinalion  et  la  poussée  de  divers  organismes  végélaux. 
Sterigmatocyslis  nigra.  —  La  germination  des  spores  sur  gélose  acide  en 
cellule  de  Bottecher  est  ralentie  par  la  présence  de  l'émanation  de  radium 
à  haute  dose.  Mucor  Mucedo.  A  doses  faibles,  ce  mucor  est  nettement  ralenti 
dans  son  développement  dans  une  atmosphère  contenant  certaines  doses 
d'émanation.  Linum  catharlicum.  La  germination  et  la  poussée  des  plan- 
tules  du  lin  sont  nettement  favorisées  par  des  doses  croissantes  d'émanation 
jusqu'à  un  maximum  favorable  de  I  microcurie  5  pour  2  litres  d'air.  — 
M.  Gard. 

Chambers  (H.).  —  Action  des  rayons  du  Radium  sur  quelques-uns  des 
principaux  éléments  du  sang  normal.  —  Les  globules  rouges  sont  hémolyses, 
et  l'oxyhémoglobine  devient  de  la  méthémoglobine.  Les  leucocytes  dégénè- 
rent. Durant  la  coagulation  ils  paraissent  fuir  la  région  irradiée  (rayon  a). 
Les  rayons  a  enlèvent  au  sérum  les  propriétés  spécifiques  de  l'opsonine 
et  des  compléments  hémolytiques.  Les  rayons  pet  y  sont  sans  action.  —  H.  de 
Varigny. 

Zunz  (E.).  —  Elude  de  l'action  des  protéoses  sur  la  pression  sanguine  et 
la  respiration.  —  L'introduction  par  voie  veineuse  d'hétéroalbumose,  de 
thioalbumose,  de  deutéroalbumose  et  surtout  de  protoalbumose  a  pour  pre- 
mier effet,  chez  le  chien  et  le  lapin,  une  élévation  plus  ou  moins  notable  et 
de  plus  en  moins  longue  durée  de  la  pression  sanguine.  L'injection  rapide 
de  doses  suffisantes  d'hétéroalbumose  ou  de  théoalbumose  entraîne,  après 
élévation,  une  chute  graduelle  de  pression  qui  peut  aller  en  s'accentuant 
jusqu'à  la  mort;  également  avec  la  protoalbumose,  chute  secondaire  de  pres- 
sion. La  deutéroalbumose  peut  amener  un  abaissement  marqué  de  la  ten- 
sion. La  protoalbumose  est  beaucoup  moins  toxique  que  l'hétéro-  et  la 
thioalbumose.  Les  injections  intraveineuses  de  proto-  et  d'hétéroalbumose  ra- 
lentissent, de  thioalbumose  accélèrent  la  respiration. 

Les  produits  abiurétiques  formés  par  la  digestion  pepsine-,  trypsino- 
éreptique  de  la  fibrine  amènent  la  chute  de  pression  et  l'accélération  du 
cœur  et  de  la  respiration.  —  J.  Gautrelet. 

Graîe  (V.)  et  Richter  (Oj.  —  Influence  des  narcotiques^  sur  les  plantes. 
I.  Action  spécifique  de  l'acétylène.  — Nombre  de  plantes  présentent  vis-à-vis 
de  l'acétylène  une  sensibilité  remarquable.  Des  concentrations  comprises 
entre  0,038  et  0,69  en  %  du  volume  gazeux  provoquent,  spécialement  chez 
les  plantes  à  réserves  amylacées,  une  accumulation  de  sucres  et  de  combi- 
naisons amidées;  pareille  réaction  ne  s'observe  pas  chez  les  plantes  oléagi- 
neuses, chez  lesquelles,  par  contre,  on  constate,  sous  l'influence  de  l'acétylène, 
une  augmentation  anormale  de  la  quantité  de  glycérine  et  d'acides  gras. 
Des  différences  analogues  dans  la  composition  chimique  peuvent  être  déter- 
minées par  le  gaz  d'éclairage.  Les  modifications  d'ordre  chimique  observées 
chez  les  plantes  soumises  à  l'action  de  l'acétylène  peuvent  provenir  de  ce 
que  ce  gaz  entrave  les  phénomènes  de  condensation  tandis  qu'il  n'influe  en 
rien  sur  les  phénomènes  d'hydrolyse  (Hypothèse  de  Johansen).  Les  modifi- 
cations provoquées  par  l'acétylène  dans  le  chimisme  cellulaire  déterminent 
une  forte  augmentation  de  turgescence,  ce  qui  entraine  un  ralentissement 
de  croissance  en  longueur,  ainsi  qu'une  augmentation  d'accroissement  en 
épaisseur.  —  P.  Jaccard. 

1.  Sensu  lato,  d'après  Overton  et  H,  Meyer. 


330  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Joannovics  (G.)  et  Pick  (E.).  —  Sur  l'arrêt  des  oxydations  intravitalos 
dans  le  foie  par  les  narcotiques.  —  Les  derniers  travaux  de  Neubaueh, 
Kxoop,  Embde.n,  etc.,  ont  montré  que  le  foie  est  le  lieu  de  processus  inten- 
ses d'oxydation.  C'est  dans  le  foie  et  c'est  par  des  oxydations  que  l'orga- 
nisuie  forme  à  partir  des  acides  gras  l'acétone,  l'acide  diacétique  et  l'acide 
^-oxybutyrique;  c'est  dans  le  foie  que  se  fait  la  désamination  par  l'oxyda- 
tion. 

Pour  étudier  la  répercussion  qu'a  la  narcose  sur  les  oxydations  se  faisant 
dans  le  foie,  les  auteurs  se  basent  sur  le  fait  suivant  :  chez  un  animal  ayant 
reçu  comme  nourriture  de  l'huile  de  foie  de  morue  (caractérisée  par  son 
indice  d'iode  très  élevéj,  le  foie  augmente  sa  teneur  en  graisse,  ainsi  que  sa 
teneur  en  acides  gras  élevés  non  saturés  qu'il  forme  par  oxydation,  l'indice 
d'iode  de  ses  graisses  augmente.  En  effet,  tandis  que  l'indice  d'iode  du  foie 
d'un  chien  nourri  normalement  et  sacrifié  au  bout  de  7  heures  de  digestion 
oscille  autour  de  70,  il  varie  dans  les  mêmes  conditions  après  l'ingestion  de 
l'huile  de  foie  de  morue  de  107  à  145  et  atteint  quelquefois  160  et  170.  Cette 
forte  augmentation  d'indice  d'iode  dépassant  celui  de  l'huile  de  foie  de  morue 
employé  (1.35)  indique  l'oxydation  d'autres  corps  se  trouvant  dans  le  foie  in- 
dépendamment de  la  graisse  de  la  nourriture. 

Si  l'animal  ayant  absorbé  de  l'huile  de  foie  de  morue  est  soumis  pendant 
un  temps  variant  de  2  à  5  heures  et  demie  à  la  narcose  par  le  chloroforme, 
par  Téther  ou  par  leur  mélange,  l'indice  d'iode  du  foie  est  souvent  inférieure 
à  la  normale  (70)  ;  il  varie  en  général  de  59  à  88  et  atteint  une  seule  fois  seu- 
lement la  valeur  de  90.  Par  conséquent,  la  narcose  diminue  d'une  façon  in- 
tense les  oxydations  du  foie.  Le  même  fait  se  remarque  si  on  administre  un 
narcotique  avant  l'introduction  de  l'iiuile  de  foie  de  morue.  La  narcose  du- 
rant 2  heures  précédant  de  12,  14,  24  ou  72  heures,  l'ingestion  de  la  graisse 
abaisse  les  oxydations  du  foie. 

L'empêcliement  des  oxydations  dans  le  foie  par  la  narcose  est  indépendant 
deslipoïdes,  car  leur  teneur  dans  le  foie  reste  constante  toutes  les  fois  que  la 
narcose  suit  rapidement  l'administration  des  graisses;  seulement,  quand  la 
narcose  ne  survient  ([u'au  bout  de  quelques  heures  après  le  repas  gras  la 
teneur  de  foie  en  lipoïdes  diminue  environ  de  38  %.  —  E.  Terroine. 

Cohnheim  (O.)  et  Modrakov/ski  (G.).  —  Action  de  la  morphine  et  du 
pantopon  sur  le  tube  digestif.  —  Administrée  à  la  dose  de  1  centigr.  à  un 
chien  de  forte  taille,  la  morphine  ne  provoque  aucun  ralentissement  de 
l'évacuation  gastrique.  Par  contre,  elle  diminue  considérablement  la  sécré- 
tion gastrique,  dételle  manière  que  le  contenu  gastrique  est  beaucoup  moins 
digéré  lorsqu'il  quitte  l'estomac;  de  ce  fait  il  résulte  que  le  contenu  de 
l'intestin  grêle  est  beaucoup  plus  riche  en  matières  solides  et  présente  très 
peu  de  liquide.  Par  contre,  on  observe  une  forte  sécrétion  si  la  morphine  est 
administrée  longtemps  après  l'ingestion  d'aliments.  La  sécrétion  pancréa- 
tique, comme  Bickel  l'avait  déjà  observé,  est  diminuée  par  la  morphine  ;  les 
alcaloïdes  de  l'opium  paraissent  intervenir,  non  pas  seulement  d'une 
manière  indirecte  en  diminuant  la  quantité  d'acide  chlorhydrique  déversée 
par  l'estomac  dans  l'intestin,  mais  beaucoup  plus  par  une  action  directe  sur 
le  pancréas.  On  ne  peut  rien  observer  au  sujet  d'une  modification  dans  le 
transport  des  substances  solides  ou  liquides  dans  l'intestin  grêle.  — 
E.  Terroine. 

Issekutz  (R.).  —  Sur  l'action  de  la  morphine,  de  la  codéine,  de  la  dionine 
et   de  riuh-oine  sur  la  respiration.  —  11  n'existe  aucune  différence  qualitative 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  331 

entre  les  actions  respiratoires  des  différents  alcaloïdes  de  l'opium  étudiés. 
Toutes  ces  substances  diminuent  la  fréquence,  ainsi  que  l'amplitude  et 
Ténergie  de  la  respiration.  Toutefois  si,  au  lieu  d'être  administrées  à  un 
animal  normal,  elles  sont  données  à  un  animal  dont  la  respiration  est  super- 
ficielle, alors  elles  augmentent  toutes  à  la  fois  ramplitude  et  l'énergie  des 
mouvements  respiratoires.  —  E.  Terroine. 

a)  Molisch  (H.).  —  Influence  de  la  fumée  de  tabac  sur  les  plantes.  —  La  fu- 
mée de  tabac  exerce  sur  nombre  de  plantules  une  action  nettement  nuisible, 
et  plusieurs  Vicia,  Pisum,  Phaseolus,  Cuctirbita,  etc.,  prennent  sous  son 
influence  une  forme  anormale.  Les  plantules  de  Vicia  saliva,  par  exemple, 
perdent  leur  sensibilité  géotropique,  restent  courtes  et  épaisses,  comme  celles 
soumises  à  l'action  du  gaz  d'éclairage.  Quelques  jets  de  fumée  d'une  ciga- 
rette introduits  une  fois  sous  la  cloche  d'expérience  au  début  de  la  croissance 
suffisent  pour  déterminer  de  pareilles  anomalies.  Parfois  même  des  traces 
de  fumée  à  peine  perceptibles  à  l'odorat  déterminent  chez  certaines  plan- 
tules des  altérations  sensibles.  Les  anomalies  observées  se  manifestent  plus 
rapidement  et  sont  plus  accentuées  dans  les  cultures  en  solution  nutritive 
que  dans  celles  faites  en  pots,  ceux-ci  absorbant,  grâce  à  leur  porosité  propre 
et  à  celle  de  la  tei-re  qu'ils  contiennent,  une  bonne  partie  des  impuretés  de 
l'air.  Il  est  assez  difficile  de  déterminer  la  part  qui,  dans  les  troubles  de 
croissance  observés,  revient  aux  diverses  combinaisons  libérées  à  l'état 
gazeux  par  la  combustion  du  tabac  (hydrogène  sulfuré,  oxyde  de  carbone, 
nicotine,  pyridine).  Il  paraît  certain  que  la  nicotine  ne  joue  qu'un  rôle  de 
second  ordre  dans  le  phénomène,  car  l'on  constate  que  la  fumée  du  papier 
à  écrire,  celle  du  bois  ou  de  la  paille,  provoque  des  altérations  compara- 
bles à  celles  de  la  fumée  de  tabac. 

C'est  surtout  sur  les  microorganismes  que  la  fumée  de  tabac  exerce  l'ac- 
tion la  plus  délétère  ;  bactéries,  amibes,  flagellés  et  infusoires  sont  non  seu- 
lement gênés  dans  leur  développement,  mais  peuvent  être  tués  en  un  temps 
très  court,  1  à  2  minutes.  Dans  les  études  de  physiologie,  notamment  celles 
concernant  les  tropismes,  il  est  donc  de  toute  nécessité  de  soustraire  les 
objets  en  expérience  à  l'action  pernicieuse  non  seulement  de  l'air  impur  des 
laboratoires,  mais  encore  de  la  fumée  de  tabac. 

D'une  façon  générale,  les  plantes  adultes  sont  beaucoup  moins  sensibles 
que  les  plantules  vis-à-vis  des  actions  nocives  sus-mentionnées;  cependant, 
alors  même  (|ue  plusieurs  espèces  paraissent  supporter  sans  dommage  de 
petites  quantités  de  fumée  de  tabac,  il  en  est  d'autres  dont  la  sensibilité 
vis-à-vis  de  ce  réactif  est  tout  à  fait  surprenante  ;  c'est  le  cas  pour  Bœhmeria 
utilis,  par  exemple.  De  très  petites  quantités  de  fumée  de  tabac  (deux  à  trois 
bouffées  d'une  cigarette  dans  une  cloche  de  5  à  7  litres)  déterminent  chez 
cette  plante  des  mouvements  ché monastiques  des  feuilles;  il  en  est  de  même 
chez  Impatiens  pavviflora,  Parietaria  officinalis  et  d'autres  encore.  Des 
réactions  analogues  sont  produites  également  par  l'air  confiné  et  par  des 
traces  de  gaz  d'éclairage  ou  d'air  de  laboratoire.  Chez  diverses  plantes  {Bœh- 
meria, Sambucus,  Salix),  la  fumée  de  tabac  détermine  ou  accélère  la  for- 
mation de  grosses  lenticelles  et  intensifie  la  guttation,  deux  phénomènes 
qui  trahissent  une  élévation  de  la  pression  osmotique.  Avec  Mimosa  pudica, 
Caragana  arborescens,  Robinia  pseudaccacia,  etc.,  la  réaction  prend  une 
autre  forme,  et  se  traduit  par  une  chute  des  feuilles  extrêmement  rapide 
(en  24  à  48  heures  chez  plusieurs  espèces  de  Légumineuses).  Une  réaction 
analogue  peut  être  provoquée  par  le  gaz  d'éclairage  et  par  la  fumée  de  bois, 
de  paille  ou  de  papier;  par  contre,  la  fumée  de  nicotine  pure  est  beaucoup 


332  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

moins,  active  et  ne  provoque  pas  la  chute  des  feuilles.  Enfin,  chez  certaines 
plantes  {Stroùila)ilhes)  la  fumée  de  tabac  entrave  la  formation  de  l'antho- 
cyane.  —  P.  Jaccard. 

"Wada  (T.).  — Sur  la  désintoxication  de  la  strychnine  et  de  la  cocaïne  par 
les  nerfs  périphériques.  —  On  prélève,  sur  des  chiens,  des  chats,  des  lapins, 
des  singes  et  des  hommes,  aussitôtaprès  la  mort,  le  nerf  sciatique  et  le  nerf 
médian.  Un  poids  déterminé  de  tissu  nerveux  est  broyé,  additionné  de 
strychnine  ou  de  cocaïne  et  le  tout  est  porté  à  la  glacière.  Au  hout  d'un 
certain  temps  on  presse,  on  filtre  et  le  filtrat  est  injecté.  Des  expériences 
témoins  sont  faites  avec  du  sang  et  du  tissu  musculaire.  Dans  tous  les  cas 
on  constate  que  les  nerfs  périphériques  ont  déterminé  une  diminution 
très  nette  de  la  toxicité.  Cette  propriété  désintoxicante  du  nerf  n'est  pas 
abolie  par  le  chauffage  à  100'^  pendant  vingt-quatre  heures.  Le  sang  et  le 
muscle  strié  ne  possèdent,  par  contre,  aucun  pouvoir  semblable.  De  la 
comparaison  de  ces  recherches  avec  celles  de  Sano  il  ressort  donc  que  tout 
le  tissu  nerveux,  qu'il  soit  d'origine  centrale  ou  d'origine  périphérique,  pos- 
sède la  propriété  de  fixer  les  poisons.  —  E.  Terroine. 

Launoy  (L.).  —  Peut-on  accoutumer  le  cobaye  à  la  strychnine?  —  L.  est 
arrivé  à  accoutumer  les  cobayes  à  supporter  les  doses  mortelles  de  strych- 
nine au  moyen  d'injections  très  progressivement  croissantes  de  cette  sub- 
stance, mais  on  ne  déplace  que  faiblement  la  dose  mortelle  et  les  succès  ont 
toujours  un  caractère  individuel  et  hnpossible  à  reproduire  en  série.  —  Y.  De- 

LAGE  et  M.  GOLDSMITH. 

Postojeff  (J.).  —  Influence  de  la  saponine  sur  l'action  physiologique  de  la 
digiloxine.  — L'addition  d'une  dose  non  toxique  de  saponine  à  une  certaine 
dose  de  digitoxine  augmente  beaucoup  sa  toxicité.  Ainsi,  comme  le  mon- 
trent les  expériences  sur  le  cœur  de  grenouille,  0"^g'02  de  digitoxine  dans 
2' m3  (|g  solution  de  Ringer  n'amène  pas  la  mort  du  cœur  en  30  minutes.  L'ad- 
dition à  ce  mélange  de  0™s'02  de  saponine  provoque  l'arrêt  du  ventricule  en 
30  minutes.  Normalement  ce  résultat  n'est  obtenu  qu'avec  une  dose  de  0"'°''05 
de  digitoxine  et  au-dessus.  —  E.  Terroine. 

Karaulow  (J.).  —  Rôle  antiloxique  de  la  cholestérine  vis-à-vis  des  yluco- 
sides  toxiques  pour  le  cœur.  —  On  sait,  depuis  Ranso.m,  que  la  cholestérine 
empêche  l'action  hémolytique  de  la  saponine.  K.,  en  partant  de  ce  point  de 
vue,  recherche  l'action  de  la  cholestérine  sur  les  poisons  du  cœur  en  ex- 
périmentant sur  le  cœur  isolé  de  grenouille. 

La  cholestérine  est  sans  action  sur  les  glucosides  vrais  de  la  digitale  (stro- 
phantine  etantiarine)  ;  par  contre,  elle  empêche  totalement  l'action  de  la  sapo- 
nine et  de  la  digitonine-pseudoglucoside.  L'helléborine  est  empêchée  par- 
tiellement par  la  cholestérine.  — E.  Terroine. 

"Waterman  (N.).  —  La  question  de  Vimmunité  vis-à-vis  de  Vadrénaline. 
—  Dans  un  travail  antérieur,  W.  avait  montré  qu'après  administration  de 
doses  croissantes  de  (/-suprarénine  à  des  lapins,  ces  animaux  ne  réagis- 
saient plus  par  la  glycosurie  habituelle  à  une  dose  active  (0"""^  5)  de  /-supra- 
rénine. PoLLAK  a  montré  depuis  que,  dans  ce  cas,  bien  qu'il  n'y  ait  plus 
glycosurie,  il  y  a  quand  même  une  très  forte  hyperglycémie;  le  fait  était  dû 
à  la  résistance  augmentée  du  rein  vis-à-vis  du  sucre.  "W.,  reprenant  cette 
question,  constate  tout  d'abord  qu'au  cours  de  la  glycosurie  adrénalinique  il 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  333 

n'y  a  pas  parallélisme  entre  la  teneur  en  sucre  du  sang  et  le  taux  de  la  glyco- 
surie. Il  confirme  ensuite  le  fait  avancé  par  Pollak  :  après  injections  préa- 
lables de  rf-suprarénine,  l'injection  de  /-suprarénine  ne  provoque  plus  de 
glycosurie,  bien  que  la  teneur  en  sucre  du  sang  se  soit  élevée,  dans  un  des 
cas  étudiés,  de  0,746  0/00  à  2, "21  0/00.  Enfin,  fait  inconstant  mais  plusieurs  fois 
observé  :  après  injections  répétées  préalables  de  rf-suprarénine,  l'injection 
d'une  dose  active  de  /-suprarénine  détermine  une  élévation  du  taux  du  sucre 
du  sang  plus  faible  que  lorsqu'elle  est  injectée  sur  un  animal  neuf  :  dans  un 
cas  l'animal  présente  après  une  injection  initiale  de  0"^'"^,5  un  taux  en  sucre 
de  3,57  0/00;  après  la  même  dose  agissant  après  de  la  fZ-suprarénine,  le  taux 
du  sucre  atteint  seulement  2,03  0/00.  —  E.  ïerroine. 

Abderhalden  (E.)  et  Mûller  (Pr.).  —  Nouvelles  recherches  sur  l'action 
de  la  choline  sur  la  pression  sanguine.  —  On  sait  que  les  recherches  entre- 
prises par  les  cherclieurs  sur  l'action  de  la  choline  sur  la  pression  sanguine 
ont  abouti  à  des  résultats  divergents.  Les  recherches  de  A.  et  M.  ten- 
dent à  établir  que  ces  divergences  sont  dues  à  des  différences  dans  la 
technique  expérimentale,  différences  portant  sur  trois  points  essentiels  :  la 
dose,  la  nature  de  l'anesthésique,  l'espèce  animale.  Sur  les  chiens,  anesthésiés 
à  l'éther  ou  l'uréthane,  une  dose  inférieure  ou  au  plus  égale  à  1  mgr.  par 
kgr.  d'animal  provoque  une  chute  de  pression  ;  sur  le  chien  cldoralosé  ou 
curarisé,  une  dose  de  5  mgr.  est  suivie  d'une  chute  immédiate,  puis  d'une 
élévation  rapide.  Chez  le  chat,  chute  de  pression  pour  une  dose  inférieure  à 
20  mgr.,  élévation  fréquente  entre  20  et  30,  élévation  toujours  après  baisse 
préalable  au-dessus  de  35,  élévation  sans  baisse  préalable  au-dessus  de  40. 
Ainsi  donc  —  les  expériences  faites  avec  de  la  choline  pure  et  avec  de  la 
choline  du  commerce  ayant  donné  des  résultats  identiques  —  il  n'y  a  pas 
lieu  d'imputer  à  des  impuretés  les  différences  d'action,  mais  uniquement 
à  des  différences  de  conditions  expérimentales.  —  E.  Terroine. 

Danesi  (L.).  ^  Expériences  sur  la  désinfection  des  plantes.  —  (Analysé 
avec  le  suivant.) 

Danesi  (L.)  et  Topi  (M.).  —  Expériences  sur  la  désinfeclion  des  pkaites. 
—  La  pyridine  C''H''N  est  un  alcaloïde,  liquide  à  la  température  ordinaire, 
qui  émet  des  vapeurs  même  à  basse  température.  Ces  vapeurs  ont  un  pou- 
voir insecticide  très  élevé;  elles  sont  d'une  innocuité  parfaite  pour  la  végé- 
tation, même  si  la  plante  est  exposée  à  leur  action  pendant  sept  à  huit 
heures.  Toutefois,  la  pyridine  n'a  pas  une  action  complètement  efficace 
contre  les  œufs.  —  M.  Boubier. 

=  Sérums. 

Me  Kendrick  (A.  G.).  —  Dijnamique  chimique  des  réactions  sériques.  — 
Conclusions.  1°  L'ambocepteur  et  le  complément  sont  opposés  comme  action 
sur  la  cellule,  du  moment  où  le  premier  agit  comme  catalysant  pour  le  se- 
cond. 2°  L'action  de  complément  est  lytique  :  l'action  amboceptrice  est  essen- 
tiellement polymérisante,  ou,  selon  le  cas.  agglutinante,  et,  secondairement, 
catalytique  à  l'égard  du  complément.  3"  La  relation  de  ses  substances  est 
exprimée  par  la  loi  de  l'action  de  masse,  sous  la  forme 

dt      c  Vcz       j      \c        / 
4'J  Quand  la  substance  soumise  à  l'action  est  en  quantité  suffisante,  cette 


334  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

expression  décrit  toutes  les  réactions  sériques,  liémolyse,  bactériolyse,  réac- 
tions d'opsonine  et  de  stimuline,  agglutination,  précipitation,  et  action  toxi- 
que. 5°  Les  to.KJnes  sont  complexes  et  consistent  en  l'ambocepteur  et  le 
complément.  —  H.  de  V.\rigny. 

Calmette  (A.)  et  Guérin  (C).  —  Recherches  expérimentales  sur  la  défense 
de  l'organisme  contre  Vinfeclion  Inherculeiise  (Sérot/iérapie-Immiinité).  — 
Des  nombreuses  expériences  effectuées  par  C.  et  G.,  il  résulte  que  la  plus 
ou  moins  grande  résistance  conférée  aux  Bovidés  à  l'égard  de  la  tuberculose 
par  l'emploi  des  diverses  méthodes  de  vaccination,  paraît  être  sous  la  dépen- 
dance de  la  plus  ou  moins  grande  aptitude  ac([uise  par  l'organisme  des  ani- 
maux h  éliminer  les  bacilles  tuberculeux,  en  nature,  avec  les  déchets  cellu- 
laires, par  la  voie  hépatico-intestinale.  Tant  que  cette  aptitude  persiste,  les 
microbes  tuberculeux  se  comportent,  à  l'égard  des  organismes  résistants, 
non  comme  des  parasites  actifs,  susceptibles  de  provoquer  des  réactions  de 
défense,  mais  comme  de  simples  corps  étrangers  inoffensifs  que  les  émonc- 
toires  naturels  de  ces  corps  étrangers  évacuent  à  l'extérieur.  —  Ph.  Lasseur. 

a)  Richet  (Ch.).  —  De  l'anaphi/laxie  alimentaire  par  lacrépitine.  —  Pour- 
suivant ses  belles  recherches  sur  l'anaphylaxie,  R.  montre  qu'il  existe  une 
anaphylaxie  alimentaire  due  à  la  pénétration  d'une  petite  quantité  d'anti- 
gènes qui  ont  échappé  à  l'action  des  sucs  digestifs.  On  peut  par  l'absorption 
digestive  arriver  aux  mêm.es  résultats  que  par  l'injection  veineuse,  c'est-à- 
dire  à  V anaphylaxie,  V antianaphylaxie  et  Vimmunité.  —  Ph.  Lasseur. 

Besredka  (A.)  et  Bronfenbrenner  (J.).  —  De  l'anaphylaxie  et  de  V  an- 
tianaphylaxie vis-à-vis  du  blanc  d'œuf.  —  Le  blanc  d'œuf  normal  injecté  sous 
la  peau  des  Cobayes  crée  chez  eux  un  état  d'anaphylaxie  active.  Le  sérum  de 
lapins  ayant  été  injecté  avec  du  blanc  d'œuf  confère  aux  cobayes  neufs  un 
état  d'anaphylaxie  passive  très  accentuée.  Le  déclanchement  du  choc  ana- 
phylactique dépend  moins  de  la  quantité  de  matière  injectée  que  de  la  rapi- 
dité avec  laquelle  celle-ci  est  résorbée  et  avec  laquelle  elle  s'unit  à  la  sensi- 
bilisine  préformée;  le  choc  anaphylactique  paraît  donc  être  surtout  fonction 
de  l'instantanéité  de  la  combinaison  en  question. 

Le  procédé  de  vaccination  par  petites  doses  et  par  doses  subintrantes  ne 
souffre  aucune  exception  chez  le  Cobaye  sensibilisé,  soit  activement,  soit 
passivement,  au  blanc  d'œuf.  —  Ph.  Lasseur. 

Sacerdotti.  —  Anaphylaxie,  leucocytes,  plaquettes  et  sérum  antiplaquel- 
tique.  —  La  réaction  anaphylactique  peut  être  indiquée  par  quelques  symp- 
tômes isolés,  une  leueohémie  et  une  plaquettohémie  fugaces.  Un  chien  en  état 
anaphylactique  réagit  relativement  aux  leucocytes  et  aux  plaquettes  comme 
un  animal  normal,  quand  on  lui  injecte  un  sérum  antiplaquettique.  —  J. 
Gautrelet. 

Abderhalden  (E.)  et  Rona  (P.).  — Études  sur  Ir  pouvoir  lipasique  du 
sang  et  du  sérum,  de  chien  dans  différentes  conditions.  —  Le  pouvoir  lipasique 
du  sérum  est  mesuré  par  son  action  sur  la  tributyrine.  Cette  action  est  suivie 
par  les  modifications  de  tension  superficielle  du  mélange,  modifications 
constatées  par  la  numération  des  gouttes.  Les  recherches  montrent  qu'après 
introduction  de  graisses  étrangères  dans  l'organisme  (graisse  de  mouton  ou 
huile  de  colza),  le  pouvoir  saponifiant  du  sérum  sur  la  tributyrine  est  consi- 
dérablement augmenté.  —  E.  Terroine. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  335 

Mutermilch  (St.)-  —  Sur  l'origine  des  anticorps  chez  les  Cobayes  trypa- 
nosomiés.  —  Chez  le  Cobaye  infecté  avec  le  Trypanosome  du  Nagana,  les 
anticorps  trypanolytiques  semblent  se  former  dans  les  organes  hématopoié- 
tiques,  en  particulier  dans  la  rate  et  la  moelle  osseuse;  le  foie  paraît  égale- 
ment participer  à  l'élaboration  des  trypanohjsines.  Dès  qu'ils  sont  fabriqués 
par  les  tissus,  les  principes  trypanocides  sont  rapidement,  peut-être  même 
brusquement,  déversés  dans  le  sang  circulant.  —  Ph.  Lasseur. 

Lowenstein  (E.)  et  Rick  (E.).  —  Formation  d'antigène  dans  un  milieu 
nutritif  exempt  de  protéiques.  Contribution  à  la  connaissance  de  la  tuber- 
culine.  —  Les  cultures  de  bacilles  tuberculeux  sont  faites  sur  un  milieu  dé- 
fini, ne  contenant  pas  de  protéique.  Ce  milieu  comporte  pour  1  litre  d'eau 
6  grammes  d'asparagine,  6  grammes  de  lactate  d'ammonium,  3  grammes 
de  phosphate  de  soude,  6  grammes  de  chlorure  de  sodium  et  40  grammes 
de  glycérine.  La  tuberculine  obtenue  sur  ce  milieu  peut  être  considérée  à 
juste  titre  comme  un  produit  des  échanges  des  bacilles  ;  la  tuberculine  est 
thermostabile,  dialysable,  insoluble  dans  l'alcool;  elle  ne  donne  pas  de  réac- 
tion du  biuret,  elle  précipite  par  l'acide  picrique  dans  un  milieu  acide,  elle 
est  détruite  par  la  pepsine  et  par  la  trypsine.  —  E.  Terroixe. 

Calmette  (A.)  et  Massol  (L.). —  Sur  la  fonction  antigène  des  tuberculines. 
—  C.  et  M.  montrent  que  les  anticorps  ou  sensibilisatrices  présents  dans  le 
sang  des  tuberculeux  ne  sont  pas,  même  à  la  dose  où  ils  saturent  complète- 
ment la  tuberculine,  les  agents  qui  rendent  cette  substance  inoffensive,  et 
que  ce  rôle  est  rempli  par  une  substance  à  laquelle  ils  donnent  le  nom 
d'inhibitrice  et  qui  se  rencontre  dans  le  sang  d'animaux  hypervaccinés.  Ils 
classent  les  diverses  tuberculines  selon  le  degré  de  leur  affinité  pour  cette 
substance.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

=  Extraits  d'organes. 

Metalnikov  iS.).  —  La  neutralisation  des  spermotoxines  et  des  alcaloïdes 
par  des  extraits  de  testicules.  —  On  sait  que  l'injection  à  un  animal  (cobaye) 
de  ses  spermatozoïdes  propres  provoque  l'apparition  dans  le  sang  de  pro- 
priétés spermotoxiques.  Placés  dans  le  sérum  de  l'animal  ainsi  préparé,  les 
spermatozoïdes  meurent  rapidement.  Cette  action  ne  s'observe  pas  i)i  viro, 
car  l'animal  préparé,  à  sérum  spermotoxique,  présente  un  développement 
normal  des  testicules  et  les  spermatozo'ïdes  sont  parfaitement  vivants.  L'au- 
teur est  ainsi  amené  à  penser  qu'il  existe  dans  les  testicules  une  substance 
qui  s'oppose  à  l'action  de  la  spermotoxine  ;  il  le  vérifie  en  montrant  que  des 
extraits  de  testicule  neutralisent  in  vitro  l'action  du  sérum  spermotoxique. 
M.  recherche  ensuite  si  cette  substance  testiculaire  exerce  également  son 
action  sur  d'autres  toxines  ou  poisons.  L'étude  de  trois  toxines  —  diphtérique, 
cholérique  et  tétanique  —  montre  que  la  première  est  très  active  sur  les 
spermatozoïdes,  la  seconde  peu,  la  dernière  pas.  L'addition  d'extrait  testicu- 
laire à  la  toxine  diphtérique  active  a  permis  la  survie  des  spermatozo'ïdes. 
Parmi  les  poisons  étudiés,  la  nicotine,  la  physostigmine,  la  quinine  et  la 
morphine  se  sont  montrées  des  poisons  très  énergiques  pour  les  spermato- 
zoïdes; leur  action  est  bien  neutralisée  par  les  extraits  testiculaires.  Les 
alcaloïdes,  tels  que  le  curare,  la  strychnine,  la  daturine,  la  pilocarpine,  la 
vératrine  et  l'atropine  exercent  une  action  extrêmement  faible  ou  nulle 
sur  les  spermatozoïdes.  La  substance  antitoxique  active  des  testicules  est 
détruite  à  70~'  ;  son  activité   diminue  avec  le  temps,  même  lorsqu'elle  est 


33Ô  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conservée  dans  la  glace.  Il  est  possible  que  cette  substance  joue  un  rôle 
important  dans  les  préparations  organothérapiques.  —  E.  Terroine. 

Argyll  Campbell  (J.).  —  Les  effets  de  certains  extraits  animaux  sur  les 
vaisseaux  sanguins.  —  Les  vaisseaux  sont  prélevés,  puis  soumis  à  une  circu- 
lation artificielle  avec  du  liquide  de  Ringer,  additionné  ou  non  de  l'extrait 
à  étudier.  On  observe  ensuite  la  valeur  de  l'écoulement;  les  expériences  sont 
faites  avec  des  vaisseaux  provenant  d'organes  variés  :  membres,  poumon, 
cœur,  rein,  rate.  Dans  le  cas  de  Vextrait  de  surrénales  on  constate  une  con- 
striction  très  marquée,  sauf  dans  le  cas  des  vaisseaux  du  poumon  et  du  cœur. 
Dans  le  cœur  il  peut  y  avoir  parfois  une  constriction  faible,  mais  le  plus 
souvent  il  ne  se  passe  rien.  Dans  le  cas  du  poumon,  on  observe  assez  fré- 
quemment une  légère  constriction.  Vextrait  pituitaire  paraît  être  constitué 
par  deux  substances  antagonistes  :  une  constrictrice,  une  dépressive.  On  peut 
observer  les  effets  sur  tous  les  vaisseaux,  sauf  chez  ceux  du  rein  où  l'on  ne 
constate  jamais  qu'une  forte  constriction.  —  E.  Terroine. 

Austoni.  —  Action  de  l'extrait  cortical  et  de  l'extrait  médullaire  de 
glande  surrénale  sur  le  cœur  des  mammifères.  —  Le  principe  actif  extrait  de 
la  portion  médullaire  de  surrénale  détermine,  en  petite  quantité,  un  renforce- 
ment de  la  contraction  cardiaque;  à  dose  plus  élevée,  une  accélération  des 
battements  et  une  augmentation  du  tonus  du  myocarde.  L'extrait  cortical 
renferme,  outre  le  principe  actif  propre  de  la  portion  médullaire,  un  autre 
principe  d'action  antagoniste,  lequel  ralentit  et  affaiblit  le  battement  car- 
diaque par  son  action  excitante  sur  l'appareil  nerveux  inhibiteur.  —  J,  Gau- 

TRELET. 

Farini  et  Roncato.  —  Sur  l'action  hypotensive  du  pancréas.  —  Les  extraits 
pancréatiques  déterminent  une  baisse  de  pression  relativement  courte. 
Etant  donné  leur  effet  constricteur  sur  les  fibres  vasculaires,  il  y  a  lieu 
d'incriminer  leur  action  sur  les  centres  vaso-moteurs  :  l'expérience  con- 
firme. —  J.  Gautrelet. 

Lalou.  —  Sur  le  mode  d'action  de  la  sécrétine.  —  Un  mélange  de  tissu 
pancréatique  et  de  sécrétine  perd  son  pouvoir  sécréteur  après  un  contact  de 
quelques  instants,  ébuUition  et  filtration.  Ce  phénomène  s'observe  aussi  bien 
avec  le  foie,  la  rate,  le  muscle  et  doit  être  attribué  à  une  action  d'entraîne- 
ment, de  fixation.  L'addition  de  sécrétine  ne  modifie  pas  les  propriétés  pro- 
téolytiques  et  lipolytiques  de  macérations  de  pancréas,  elle  renforce  un 
peu  l'activité  amylolytique.  — J.  Gautrelet. 

=   Venins, 

a)  Bang  (I.)  et  Overton  (E.).  —  Action  du  venin  de  cobra.  —  Le  venin  de 
cobra  est  extrêmement  toxique  pour  les  têtards,  même  à  dose  infinitésimale. 
Ainsi,  si  on  plonge  les  têtards  dans  une  solution  contenant  du  venin  à  raison 
de  I  :  1.000.000,  on  observe  au  bout  de  quelques  heures  la  paralysie  complète 
du  système  nerveux.  L'action  du  venin  est  réversible  ou  non,  suivant  sa  con- 
centration. Ainsi,  des  têtards  plongés  dans  une  solution  à  1  :  400.000  ou 
1  :  500.000  et  transportés  ensuite  dans  l'eau  guérissent  rapidement.  Si  la 
concentration  du  venin  est  plus  élevée,  l'action  n'est  plus  réversible,  le  poi- 
son attaque  l'épithélium  de  la  peau.  Dans  des  solutions  à  1  :  25.000  la  nar- 
cose complète  survient  au  bout  de  10-15  minutes,  avec  une  solution  deux 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  337 

fois  moins  concentrée  (1 :  50.000)  la  narcose  apparaît  en  20-25  minutes;  enfin, 
quand  la  concentration  s'abaisse  à  1  :  100.000,  la  narcose  n'a  lieu  qu'au 
bout  d'une  heure.  Les  sels  de  calcium  diminuent  l'action  toxique  du  venin 
de  cobra,  leur  action  croît  avec  la  concentration.  Avec  une  solution  de 
■chlorure  de  calcium  à  1/2  %  il  faut  employer,  pour  obtenir  le  même  résul- 
tat, une  solution  de  venin  100  fois  plus  concentrée.  La  chaux  à  concentration 
très  faible  agit  d'une  façon  plus  énergique  que  le  chlorure  de  calcium;  les 
sels  de  magnésium  et  de  sodium  possèdent  aussi  une  action  antitoxique  vis- 
à-vis  du  venin  de  cobra,  mais  beaucoup  plus  faible  que  celle  de  sels  de  cal- 
cium. Le  sérum  antivenimeux  abaisse  aussi  considérablement  la  toxicité  du 
venin  de  cobra.  La  neurotoxine  du  venin  est  absorbée  par  les  globules  san- 
guins; ce  processus  se  fait  plus  rapidement  en  présence  d'une  solution 
isotonique  de  glucose  qu'en  présence  de  chlorure  de  sodium  isotonique  ;  elle 
peut  être  aussi  absorbée  par  la  lécithine,  la  cholestérine  et  Thuile  d'olive.  Ce 
processus  est  réversible  et  la  toxine  passe  dans  le  liquide  environnant  dès 
que  la  concentration  de  ce  dernier  baisse  en  toxine.  La  neurotoxine  est  pro- 
bablement identique  à  l'hémolysine  du  venin  de  cobra.  —  E.  Terroine. 

h)  Bang  (I.)  et  Overton  (E.).  —  Action  du  venin  de  crotale.  —  Une  solution 
aqueuse  de  venin  de  crotale  est  toxique  pour  les  têtards  à  la  concentration 
de  1  0  00.  Pour  les  lapins,  la  dose  toxique  minimale  est  de  5  cà  10  mgr.  lors 
de  l'injection  intraveineuse.  L'addition  de  petites  quantités  de  globules 
rouges  hémolyses  à  une  solution  aqueuse  de  venin  augmente  de  300  fois  sa 
toxicité.  Cette  augmentation  d'action  s'élève  avec  la  quantité  des  globules 
ajoutés,  mais  dans  des  limites  très  étroites  :  l'addition  de  O''™^!  ^^  globules 
à  25''"'3  de  venin  a  peu  d'action,  l'addition  de  1''"^  de  globules  donne  presque 
la  valeur  maximale.  Cette  action  des  globules  doit  être  rapportée  à  la  pré- 
sence des  phosphatides,  car  l'addition  de  lécithine  donne  la  même  augmen- 
tation de  toxicité.  Une  solution  aqueuse  de  venin  bouillie  additionnée  de 
globules  hémolyses  présente  une  toxicité  diminuée.  Si  on  dissout  le  venin 
dans  le  sérum  au  lieu  d'eau,  sa  toxicité  augmente  de  4  à  5  fois  ;  cette  action 
a  lieu  également  avec  le  sérum  chauffé. 

Le  venin  de  crotale  provoque  l'inexcitabilité  du  système  nerveux  central 
et  arrête  l'activité  cardiaque.  Le  venin  de  crotale  additionné  de  globules 
rouges  attaque  l'épithélium  de  la  peau  des  têtards.  L'addition  de  chlorure  de 
calcium  à  un  mélange  de  venin  et  de  globules  hémolyses  empêche  totalement 
ou  en  partie  leur  action  toxique.  L'antivenin  abaisse  la  toxicité  du  venin  de 
crotale.  —  PI.  Terroine. 

Guillery.  —  De  l'action  des  ferments  sur  l'œil  et  de  ses  relations  avec 
l'ophtalmie  sympathique.  —  Les  tissus  vivants  contiennent  des  enzymes 
capables  de  dédoubler  les  sucres  en  alcool  et  acide  carbonique,  de  décom- 
poser les  acides  conjugués,  de  produire,  enfin,  l'autolyse  des  tissus.  On  sait 
que  l'introduction  intraveineuse  de  levures  produit  dans  l'oeil  une  maladie 
ressemblant  à  la  tuberculose.  L'auteur  se  propose  de  dégager  le  rôle  joué 
par  la  zymase  dans  la  production  de  ces  troubles.  Les  expériences  de  Bent- 
ZEN,  Bruns  et  Daels  ont  montré  que  les  bacilles  de  Kocli  morts  donnent  lieu 
à  la  formation  de  tubercules  iridiens  semblables  aux  productions  de  la 
tuberculose  active.  En  injectant  dans  le  corps  vitré  du  lapin  des  solutions 
stériles  de  trypsine  et  de  papaïne,  l'auteur  produisait  des  réactions  rapides 
et  considérables.  Débutant  par  un  chémosis,  elles  se  caractérisaient  plus 
tard  par  l'injection  de  l'œil  et  un  trouble  diffus  du  corps  vitré,  symptômes 
irritatifs  disparaissant  en  peu  de  jours.  A  l'examen  microscopique  l'auteur 
l'aNiNÉe  biologique,  XVI.  1911.  22 


338  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

constata  que  le  tractus  uvéal  était  sans  exception  infiltré  de  cellules  rondes. 
II  ne  retrouva  que  de  rares  corpuscules  de  pus,  disséminés  dans  le  corps 
vitré  et  dans  la  chambre  antérieure.  La  zone  antérieure  de  la  rétine   est 
ordinairement  normale,  tandis  que  son  segment  postérieur  subit  une  histo- 
lyse  prononcée.  Au  début,  la  structure  des  éléments  histologiques  composant 
le  tractus  uvéal  reste  normale,  mais  après  quelque  temps  l'infiltration  cel- 
lulaire donne  lieu  à  la  formation  de  tissus  fibreux  qui  entraîne  l'atrophie  des 
éléments   propres  de  la  choroïde,   sous  les   symptômes  de  l'inflammation 
chronique,  aboutissant  à  la  formation  de  membranes  cicatricielles,  épicho- 
roïdiennes.  La  chambre  antérieure  et  la  chambre  postérieure  contiennent 
des  quantités  variables  de  fibrine;  le  corps  ciliaire  et  le  cristallin  peuvent 
être  enrobés  de  couennes  fibrineuses.  Les  mêmes  résultats  furent  obtenus 
par  l'injection  dans  le  corps  vitré  de  cultures  filtrées  de  bacille  pyocyanique 
et  de  staphylocoque  doré.  Dans  son  travail  connu  sur  l'ophtalmie  sympa- 
thique, FuCHS  considère  l'existence  de  petits  amas  de  cellules  rondes,  situés 
à  la  surface  postérieure  de  l'iris,  comme  pathognomique  de  l'ophtalmie  sym- 
pathique. Des  yeux  injectés  de   filtrat  de  staphylocoque  présentaient  ces 
mêmes  «  champignons  »  de  cellules  rondes,  attacliés  à  la  surface  postérieure 
de  l'iris  et  faisant  saillie  dans  la  chambre  postérieure  à  travers  une  perfo- 
ration du  feuillet  rétinien  de  l'iris.  Les  injections  de  zymase,  enfin,  provo- 
quent des  altérations  semblables,  avec  cette  particularité  que  les  amas  de 
cellules  rondes  pénètrent  de  la  choroïde  dans  la  sclérotique,  ainsi  que  Fucus 
le  constata  dans  des  yeux  sympathisants.  Ayant  constaté  toutes  ces  analo- 
gies entre  les  altérations  histologiques  produites  dans  l'oeil  du  lapin  par  l'in- 
jection de  ferments  divers  et  les  troubles  constatés  dans  des  yeux  sympa- 
thisants humains,  l'auteur  se  demande  si  l'ophtalmie  sympathique  n'est  pas 
produite  par  une  substance  contenue  dans  le  sang,  ayant  une  action  toxique 
sélective  sur  le  tractus  uvéal.  Il  rappelle  dans  cet  ordre  d'idées  la  cyclite 
survenant  à  la  suite  de  la  fièvre  récurrente,  à  un  moment  où  les  spirilles 
ont  disparu  depuis  longtemps  de  la  circulation.  La  désorganisation  de  la 
choroïde  de  l'œil  sympathisant  peut  très  bien  donner  lieu  à  la  formation  de 
substances   particulières,  capables  de  produire,  déversées  dans  le  torrent 
circulatoire,  des  altérations  graves  de  la  choroïde  congénère  (autotoxicoses 
histiogènes  de  Uthoff).  —  SiiLZER. 

Tahara  (S.).  —  Sur  le  poison  du  tetrodon.  —  L'auteur  extrait  des  ovau'es 
dutetrodonunetoxine.  Ladose  mortelle  de  la  toxine  est  de  4  milligr.  par  kilogr. 
de  lapin.  La  toxine  est  soluble  dans  l'eau,  insoluble  dans  des  solvants  orga- 
niques. La  toxine  pure  ne  contient  ni  alcaloïdes,  ni  protéiques.  Par  action 
de  l'acide  chlorhydrique  sur  la  toxine  on  obtient  une  base  cristallisée  —  te- 
troxiue  —  et  un  corps  cristallisé,  non  azoté  —  tetrodopentose.  —  E.  Terroine. 

c^)  Arthus  (^Maurice).  —  De  la  sprci/icilc  des  s('rums  anlivt'/iiuieux.  Sérum 
antico/jj-d'it/Nc  et  venin  d'Hamadryas  {Naja  bungarus)  et  de  Krait  {Bungarus 
cœruleus).  —  Les  phases  de  l'empoisonnement  par  les  venins  de  serpents 
sont  au  nombre  de  trois  :  1)  chute  temporaire  de  la  pression  artérielle, 
2)  curarisation,  3)  chute  progressive  de  la  pression  artérielle  jusqu'à  la  mort. 
Les  sérums  antivenimeux  sont  spécifiques,  mais  non  d'une  façon  absolue, 
en  ce  sens  que  l'antivenin  du  Cobra  n'empêche  qu'incomplètement  l'action 
du  venin  des  autres  serpents,  à  moins  qu'il  ne  soit  employé  à  une  dose 
beaucoup  plus  élevée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

b)  Arthus  (Maurice).  — Sur  les  intoxications  par  (es  venins  de  se7yents. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  339 

—  A.  distingue  dans  les  venins  des  différentes  espèces  de  serpents  des  pro- 
priétés nocives  différentes  :  abaissement  de  la  pression  artérielle,  curarisa- 
tion  et  coagulation  du  sang.  Ces  propriétés  se  rencontrent  à  des  degrés  dif- 
férents et  permettent  un  classement  des  venins  ;  on  peut  préparer  des 
mélanges  qui  les  possèdent  à  des  degrés  divers.  —  Y.  Delage  et  M.  Gold- 

SMITII. 

Arthus  (Maurice)  et  Stawska  (Boleslava).  —  Venins  et  antivenins.  — 
Contrairement  à  l'opinion  de  Martin  et  Cherry,  qui  estimaient  que  la  neu- 
tralisation des  venins  par  les  sérums  antivenimeux  s'opère  progressivement, 
à  la  manière  des  réactions  diastasiques,  les  auteurs  montrent  que,  si  l'on 
prend  le  sérum  véritablement  spécifique,  le  venin  mélangé  de  la  quantité 
convenable  de  sérum  antitoxique  est  neutralisé  dès  sa  préparation.  Les  acci- 
dents primaires  de  l'empoisonnement  eux-mêmes  n'apparaissent  pas.  La 
coagulation  in  vitro  des  substances  fîbrinogénées  est  de  même  immédiate- 
ment supprimée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Nicolle  (M.)  et  Berthelot  (A.).  —  Expériences  snr  le  venin  du  Trimere- 
surus  riukinanus.  —  La  tyrosine  demeure  sans  action  sur  le  venin  de  T., 
injecté  dans  les  veines  du  Lapin.  Au  contraire,  les  éUiers  de  la  tyrosine  (chlor- 
hydrate) ont  un  pouvoir  neutralisant  des  plus  remarquables.  11  est  à  noter 
que  ce  traitement  chimique  ne  crée  pas  l'état  d'immunité.  En  effet,  les  ani- 
maux qui,  grâce  aux  éthers,  ont  résisté  à  l'action  du  venin,  se  montrent  ulté- 
rieurement aussi  sensibles  que  les  sujets  neufs.  —  Ph.  Lasseur. 

=   Toxines. 

Loewe  (S.).  —  Sur  la  combinaison  de  la  toxine  tétanique.  —  La  combi- 
naison entre  la  toxine  tétanique  et  la  substance  cérébrale  n'est  pas  une 
combinaison  chimique;  c'est  un  partage  qui  se  fait  suivant  la  loi  de  Henry. 

—  E.  ÏERROINE. 

Laroche  (G.)  et  Grigaut.  —  Etude  biologique  et  chimique  de  V absorption 
des  toxines  diphtérique  et  tétanique  par  la  substance  nerveuse  et  des  phéno- 
mènes corrélatifs.  —  Le  cerveau  fixe  énergiquement  la  toxine  tétanique  grâce 
surtout  aux  substances  protéiques  cérébrales.  Ces  matières  azotées  sont 
absorbantes,  fixatrices  et  neutralisantes.  De  même,  la  substance  nerveuse  fixe 
la  toxine  diphtérique  ;  mais  dans  ce  cas  la  fixation  a  lieu  par  l'intermédiaire 
des  lipoïdes  phosphores.  De  plus,  les  propriétés  toxiques  du  poison  se  trou- 
vent activées  du  fait  de  la  fixation.  La  matière  nerveuse  se  montre  donc, 
dans  ce  cas,  ndsorbante,  fixatrice,  et  activante.  —  Ph.  Lasseur. 

"Woodruff  (Lorande  Loss).  —  Les  effets  des  produits  d'excrétion  de 
Paramxcium  sur  le  rythme  de  sa  division.  —  On  sait  que  l'excès  des  pro- 
duits de  métabolisme  d'un  organisme  lui  est  souvent  funeste  à  lui-même. 
L'auteur  recherche  l'action  de  ces  produits  sur  les  Paramécies. 

11  expérimente  sur  une  culture  de  Paramtccium  aurelia  et  une  de  P.  cau- 
datutn,  descendant  chacune  d'un  individu  unique,  par  conséquent  représen- 
tant le  même  protoplasma.  11  place  une  P.  aurelia  dans  2,  une  dans  5,  20 
et  40  gouttes  d'une  infusion  de  foin,  qu'il  change  toutes  les  24  heures.  Il 
constate  que  plus  le  volume  de  la  culture  est  grand,  plus  est  rapide  le 
rythme  de  la  division,  toutes  choses  égales  d'ailleurs.  Ainsi,  dans  5  gouttes 
d'infusion,  les  Paramécies  se  divisent  2,4  9e,  dans  20  gouttes  6,4  %  et  dans 


340  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

40  gouttes  1,4  %  plus  vite  que  dans  2  gouttes.  Or  les  expériences  étaient 
faites  toutes  en  même  temps:  la  température  était  la  même  dans  tous  les 
cas  ;  la  différence  de  pression  due  aux  divers  volumes  de  liquide  parait  né- 
gligeable; on  a  cherché  à  égaliser  autant  que  possible  la  surface  de  la  cul- 
ture exposée  à  l'air  dans  les  diverses  expériences,  en  se  servant  de  réci- 
pients déforme  et  de  capacité  convenables.  On  employait  la  même  infusion 
pour  toutes  les  expériences  et  on  la  changeait  dans  la  même  atmosphère, 
de  sorte  que  la  flore  bactérienne  et  ses  produits  de  métabolisme  paraissent 
avoir  été  sensiblement  les  mêmes  partout  (pourtant  de  légères  différences 
ont  pu  se  produire  de  ce  chef  et  expliqueraient  peut  être  quelques  irrégu- 
larités des  courbes).  La  seule  chose  qui  a  pu  varier  est  donc  la  quantité  de 
produits  d'excrétion  des  Paramécies  elles-mêmes. 

S'il  en  est  ainsi,  l'action  de  ces  produits  doit  être  plus  marquée  quand  les 
organismes  restent  plus  longtemps  dans  le  même  milieu.  Une  deuxième 
série  d'expériences  a  été  faite  en  même  temps  que  la  première  et  on  y  lais- 
sait les  animaux  48  heures  dans  la  même  infusion.  Alors  dans  5  gouttes 
les  Paramécies  se  divisent  5,3  %,  dans  20  gouttes  9,3  %  et  dans  40  gouttes 
9,25  %  plus  vite  que  dans  2  gouttes.  L'augmentation,  avec  le  volume,  du 
rythme  des  divisions  est  donc  plus  grande  et,  comme  on  devait  s'y  attendre, 
l'action  du  changement  de  milieu  est  plus  forte  sur  les  cultures  en  petit 
volume.  L'irrégularité  dans  le  cas  de  l'expérience  sur  40  gouttes  doit  tenir 
aux  Bactéries  :  elles  ont  pu  se  multiplier  richement  dans  cette  grande  masse 
de  liquide,  tandis  que,  dans  un  volume  plus  petit,  des  Paramécies  en  rédui- 
saient le  nombre  en  s'en  nourrissant. 

Les  mêmes  résultats  ont  été  obtenus  avec  P.  caudatum.  Dans  une  culture 
qui  avait  été  soumise  5  fois  au  changement  de  milieu  toutes  les  48  heures, 
on  se  mit  à  le  changer  toutes  les  24;  en  8  jours  le  rythme  des  divisions 
devint  ce  qu'il  était  dans  l'expérience  conduite  dès  le  début  avec  change- 
ment tous  les  jours. 

L'auteur  étudie  aussi  l'action  d'un  milieu  chargé  des  produits  d'im  grand 
nombre  de  Paramécies.  Une  culture  de  P.  aurelia  est  opérée  dans  une  infu- 
sion de  foin  qui  a  été  habitée  10  jours  par  une  population  de  Paramécies  de 
même  espèce;  une  autre  est  mise  dans  un  milieu  identique,  mais  qui  n'a- 
vait pas  contenu  de  Paramécies;  l'action  déprimante  du  premier  milieu 
sur  le  rythme  des  divisions  est  très  net.  Et  cette  action  s'exerce  aussi  sur 
une  culture  de  P.  caudatum  :  les  toxines  d'une  espèce  agissent  donc  de  la 
même  manière  sur  une  espèce  voisine.  —  A.  Robert. 

=  Microbes. 

"Wollman  (E.).  —  Sur  l'élevage  des  mouches  stériles.  —  La  vie  animale 
est-elie  possible  sans  le  concours  des  microorganismes?  En  posant  cette 
question  en  IS83,  Pasteur  croyait,  «  sans  vouloir  rien  affirmer  »,  qu'elle 
devait  être  résolue  dans  le  sens  négatif.  Abordant  le  problème  par  voie 
expérimentale,  Schottelius,  M™«  0.  Metchnikoff,  Moro  montrent  que  les 
animaux  nouveau-nés  se  développent  mal  en  l'absence  de  microbes.  Mais 
E.  Metchnikoff  fait  remarquer  que  cette  incompatibilité  peut  n'être  qu'ap- 
parente et  due  à  ce  qu'on  ex})érimente  sur  des  animaux  nouveau-nés  qui 
ne  sont  pas  encore  en  possession  de  toutes  les  ressources  de  leur  tube 
digestif.  Pour  ces  raisons,  il  a  paru  intéressant  à  "W.  de  reprendre  les 
expériences  de  Bogdanow  sur  l'élevage  de  mouclies  stériles. 

La  technique  est,  en  effet,   relativement  simple,  et  on  peut  se  rapprocher 
assez  bien  des  conditions  naturelles  dans  lesquelles  ces  insectes  se  déve- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  341 

loppent.  11  résulte  des  recherches  de  W.  que  la  vie  animale  est  possible  en 
dehors  de  toule  intervention  des  microorganismes.  —  Ph.  Lasseur. 

a)  Herzog  (R.)  et  Saladin  (O.).  —  //.  Transformations  provoquées  dans 
le  pouvoir  fermentescilAe  de  quelques  levures  tuées  par  l'acétone.  —  La  fer- 
mentation déterminée  par  des  levures  vivantes  étant  la  plus  rapide  pour 
la  dextrose,  moins  rapide  pour  la  lévulose  et  lente  pour  la  mannose,  ces 
mêmes  levures,  lorsqu'elles  sont  tuées  par  l'acétone,  font  fermenter  le  plus 
vite  la  lévulose,  puis  la  dextrose,  tandis  qu'elles  n'attaquent  la  mannose 
que  très  lentement.  Cette  interversion  du  pouvoir  fermentatif  vis-à-vis  des 
sucres  sus-mentionnés  doit  provenir  de  ce  que  l'acétone  endommage  ou 
détruit  un  des  éléments  constitutifs  du  ferment  spécialement  actif  vis-à-vis 
de  la  dextrose.  —  P.  Jaccard. 

LebedefF (A.).  —  La  :i/mase  est-elle  une  diastase?  —  La  zymase  du  suc 
de  macération  est  une  diastase  typique  et  la  quantité  de  sucre  fermenté  est 
à  peu  près  proportionnelle  à  la  quantité  de  coenzyme.  La  grande  activité  du 
suc  extrait  d'après  la  méthode  de  L.  est  due  à  la  richesse  de  ce  liquide  en 
coenzyme.  Ce  fait  permettrait  d'expliquer  pourquoi  l'activité  de  la  levure 
est  toujours  beaucoup  plus  grande  que  celle  du  suc  de  macération.  En  effet, 
L.  admet  qu'au  fur  et  à  mesure  que  la*  coenzyme  est  détruite  pendant 
fermentation,  de  nouvelles  quantités  de  coenzyme  sont  formées  par  la  cellule 
et  cela  grâce  au  pouvoir  synthétique  de  cette  dernière.  —  Ph.  Lasseur. 

à)  Me  Carrison  (R.).  —  Résumé,  de  recherches  expérimentales  nouvelles 
sur  l'étiologie  du  goitre  expérimental  [seconde  série).  —  De  ses  recherches 
l'auteur  conclut  que  :  1°  11  existe  en  suspension  dans  les  eaux  goitrigènes  un 
agent  provoquant  Thypertrophie  de  la  thyroïde.  2"  Cet  agent  est  détruit  par 
l'ébullition  et  séparé  par  la  fillration.  3°  C'est  donc  un  agent  vivant  ou  un 
produit  cliimique  dont  la  chaleur  détruit  les  propriétés  nuisibles.  A°  La  pé- 
riode d'incubation  du  goitre  produit  expérimentalement  dure  d'habitude  de 
10  à  15  jours.  5°  Le  goitre  peut  être  guéri  par  les  antiseptiques  intestinaux  : 
les  ferments  lactiques  en  particulier.  6°  L'agent  goitrigène  est  probablement 
un  parasite  vivant  dans  l'intestin.  7°  La  maladie  ne  peut  être  donnée  au 
chien  par  l'extrait  aqueux  des  fèces  des  sujets  goitreux.  —  II.  de  Varigny. 

Nattan-Larrier  (L.).  —  L'hérédo-conlagion  des  spirilloses.  —  Les  Spi- 
rilles de  la  hèvre  récurrente,  qu'il  s'agisse  du  Spirille  d'OoERMEiER  ou  du 
Spirille  de  Dutton,  peuvent  passer  de  la  mère  au  fœtus.  Cette  hérédo-con- 
tagion  a  été  observée  dans  80  %  des  cas.  Les  Spirilles  peuvent  traverser 
les  éléments  ectodermiques  du  placenta  et  franchir  les  endothéliums  des 
capillaires  fœtaux.  —  Ph.  Lasseur. 

8)   Taclismes  et  tropismes. 

Me  Ginnis  (Mary  O.).  —  Réactions  du  Rranchipus  serratus  à  la  lumière, 
à  la  chaleur  et  à  bi  pesanteur.  —  Le  Rranchipus  serratus  est  positivement 
phototropique  et  une  longue  exposition  à  l'obscurité  ne  modifie  pas  cette 
condition.  Il  est  attiré  par  l'optimi.sme  de  température  de  14  à  17";  à  la 
température  de  28'  il  périt.  Il  est  positivement  géotropique  à  la  lumière  et 
négativement  à  l'obscurité.  —  Yves  Delage  et  M.  Goldsmitii. 


342  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

=  Phototropisme. 

Bujor  (P.).  —  Contribulion  à  la  biologie  de  VArtemia  satina.  —  B.  a  con- 
staté chez  Artemia  salina  des  lacs  roumains  (salinité,  58  0/00)  un  pho- 
totropisme positif  très  accentué,  aussi  bien  chez  les  larves  que  chez  les 
adultes;  et,  contrairement  à  ce  qui  a  été  observé  chez  d'autres  animaux, 
ce  phototropisme  n'est  ni  renversé  ni  même  diminué  par  les  différents 
agents  physico-chimiques  (augmentation  ou  diminution  de  la  salinité,  cor- 
ruption de  l'eau,  addition  d'acide  carbonique,  chlorhydrique,  acétique)  ; 
l'alcool  et  l'élévation  de  la  température  exaltent  ce  phototropisme.  —  Il  y  a 
im  thermotropisme  positif  qui  l'emporte  même  sur  le  phototropisme  lors- 
qu'il est  de  sens  cont'^aire  à  celui-ci.  Ces  faits  sont  d'accord  avec  le  com- 
portement de  l'animal  dans  les  conditions  naturelles,  car  il  se  tient  à  la 
surface  quand  la  température  est  élevée  et  au  fond  quand  elle  est  basse. 
Seul,  l'abaissement  de  la  température  diminue  ce  tropisme  et  le  renverse  à  0°. 
—  Ces  mêmes  animaux  montrent  un  galvanotropisme  positif  (vers  l'anode) 
par  des  courants  d'intensité  moyenne;  des  courants  d'intensité  croissante 
diminuent  la  mobilité  de  l'animal  sans  renverser  son  galvanotropisme.  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Herms  CWilIiam  Brodbeck).  —  Les  réactions  phototropiques  des  mou- 
ches sarcophai/es,  en  particulier  Lucilia  cœsar  Linn.  et  Caliphora  vomitoria 
Linn.  —   Il  faut  distinguer  trois  périodes  de  vie  larvaire  :  nutriciale,  pré- 
pupale   et  pupale.  Les  larves  n'ont  pas   d'yeux,  comme  les  adultes,   mais 
réagissent   à  la  lumière  au  moyen  d'organes  de  perception  situés  à  l'extré- 
mité des  maxilles  et  dépourvus  de  pigment,  décrits  par  Lowne.  —  Dans  la 
période  nutriciale,  les  larves,  groupées,  ont  un  pliototropisme  positif  (pour  la 
lumière  d'une  lampe  à  pétrole,  l'acétylène,  la  lumière  monochromatique,  le 
spectre  solaire)  qui  permet  même  de  les  attirer  en  dehors  de  leur  terrain 
nutritif.  Dans  le  spectre,  les  larves  se  réunissent  dans  le  jaune-orange.  Les 
changements  brusques  d'intensité  ou  de  nature  de  lumière  leur  font  perdre 
leur  réaction  positive.  La  réaction,  presque  imperceptible  à  Técloslon,  aug- 
mente progressivement,  puis  diminue  jusqu'à  la  fin  de  cette  période.  Les 
larves  migrantes  de  la  période  prépupale  de  Lucilia  cœsar  sont  négative- 
ment phototropiques  pour  toutes  les  couleurs  du  spectre,  mais  quand  elles 
ne  peuvent  choisir  qu'entre  ces  couleurs,  elles  s'accumulent  dans  le  jaune- 
orange.  Les  imagos  ont  de  véritables  yeux  et,  dès  l'éclosion,  sont  positive- 
ment phototropiques.  L'auteur  décrit  avec  grands  détails  le  comportement 
des  animaux  suivant  les  différentes  conditions  de  la  lumière.  —  Conformé- 
ment à  l'interprétation  de  Lœb,  il  admet  c{ue  la  réaction  est  la  résultante  de 
l'action  de  la  lumière  sur  les  deux  côtés  du  corps.  Lorsque  la  lumière  est 
intense,    les  larves  s'orientent  immédiatement;    lorsqu'elle  est    faible,   le 
résultat  est  obtenu  par  la  méthode  des  «  essais  et  erreurs  ».  —  Y.  Delage  et 
M.  Goldsmith. 

b)  Polimanti  (Osw.).  —  Une  juirticularilè  observée  dans  les  phénomènes  de 
phototropisme  de  Lasiiis  niger  L.  — L'auteur  cherche  à  expliquer  pourquoi, 
dans  les  rues  de  Napl(\s,  les  fourmis  ailées  de  Tespèce  Lnsins  iiigcr  sont, 
le  soir,  exclusivement  attirées  par  les  grandes  lampes  à  arc  et  jamais  par  les 
petites  lampes  électriques  (de  30  à  50  bougies).  Les  trnpismes  sont,  selon 
P.,  la  suite  de  la  disposition  bilatérale  des  diverses  parties  de  l'organisme 
animal  ;  il  faut  que  les  deux  moitiés  d'un  animal  soient  symétriquement 
exposées  à  l'action  d'une  influence  physique  pour  y  céder  et  être  entraînées 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  343 

dans  une  direction  donnée.  Entre  deux  lumières  d'intensité  différente  les 
fourmis  recevront  deux  excitations  différentes  et  ne  réagiront,  par  consé- 
quent, pas  avant  de  s'être  tournées  vers  la  source  de  la  plus  forte  de  ces 
excitations  et  s'être  exposées  symétriquement  à  son  influence.  —  J.  Strohl. 

h)  Schmid  (Bastian).  —  Lhéliotropisme  de  Cereactis  auranliaca.  —  Dans 
l'obscurité,  l'actinie  étudiée  par  Sch.  allonge  son  corps  et  retire  ses  tenta- 
cules. Au  contraire,  le  corps  est  contracté  et  les  tentacules  sont  épanouis 
sitôt  qu'on  expose  l'animal  à  la  lumière  du  jour  ou  à  des  lumières  colorées. 
La  réaction  est,  toutefois,  différente  vis-à-vis  de  la  lumière  rouge  ou  jaune 
et  vis-à-vis  delà  lumière  verte  ou  bleue.  L'actinie  recherche  toujours  la  partie 
la  mieux  éclairée  du  bassin.  —  J.  Strohl. 

a)  "Wiesner  (  J.).  —  Nouvelles  études  sur  la  position  des  feuilles  vis-à-vis  de  la 
lumière  (Lichtlage)  et  sur  la  quantité  de  lumière  utilisée  par  les  plantes  {Licht- 
gennss).  —  Dans  l'introduction  à  ce  nouveau  mémoire  sur  une  question  qu'il 
étudie  depuis  longtemps,  "W.  annonce  qu'il  n'est  pas  près  d'être  arrivé  à  une 
solution  définitive  et  que  les  phénomènes  qu'il  désigne  sous  les  noms  de 
«  Lichtlage  »  et  de  «  Lichtgenuss  »  sont  encore  pour  lui  très  énigmatiques. 

Rappelons  que  les  feuilles  qui  règlent  leur  besoin  de  lumière  par  la  posi- 
tion particulière  qu'elles  prennent  vis-à-vis  de  la  direction  de  la  lumière 
incidente  sont  appelées  Y'^y'^N' .  photométriques,  et  se  distinguent  en  «  eupho- 
tométriques  »,  lorsqu'elles  s'orientent  perpendiculairement  à  la  lumière  diffuse 
la  plus  forte,  et  en  «  })anphotométriques  »,  lorsqu'elles  s'orientent  de  façon  à 
utiliser  d'une  façon  plus  ou  moins  complète  la  lumière  solaire  directe.  En 
opposition  avec  ces  deux  catégories,  "W.  distingue  les  feuilles  aphotomé- 
triques,  dont  la  position  est  indépendante  de  la  direction  de  la  lumière;  ce 
sont  les  feuilles  de  ce  type  qui  dominent  dans  les  régions  arctiques. 

Tandis  que  les  feuilles  panpliotométriques  sont,  dans  la  règle,  des  «  Sonnen- 
blàtter  »  et  les  euphotométriques  des  «  Schattenblatter  »,  AV.  signale  le  fait 
que,  dans  certains  cas,  des  feuilles  exposées  au  soleil  peuvent  présenter  le 
caractère  de  feuilles  euphotométriques  et,  inversement,  des  feuilles  d'ombre 
(Schattenblatter)  être  panpliotométriques. 

Au  moyen  d'un  nouvel  appareil,  le  skioklisimèire  (décrit  dans  un  mémoire 
précédent),  l'auteur  s'est  efforcé  de  déterminer  chez  un  grand  nombre  d'es- 
pèces avec  une  précision  plus  grande  que  dans  ses  études  antérieures  :  1"  le 
point  critique  auquel  s'effectue  le  passage  du  caractère  panphototropique  au 
caractère  euphototropique;  2°  de  préciser,  en  outre,  la  relation  existant  entre 
le  caractère  photométrique  des  feuilles  et  la  distribution  géographique  des 
divers  types  sus-mentionnés,  en  particulier,  vis-à-vis  de  ce  que  "W.  désigne 
sous  le  nom  de  «  Lichtklima  »  [XVIII].  —  P.  Jaccard. 

h,  Molisch  (H.).  —  Héliotropisme  provoqué  par  la  lumière  du  radium.  — 
Diverses  plantules  très  sensibles  à  l'action  de  la  lumière  {Avena,  Vicia)  ma- 
nifestent, lorsqu'elles  sont  exposées  à  la  radiation  de  préparations  de  radium, 
des  réactions  héliotropiques  positives  très  marquées,  accompagnées  dans 
certains  cas  d'un  retard  de  l'allongement.  La  distance  à  laquelle  ces  actions 
se  font  sentir  est  considérablement  réduite  lorsque  les  plantules  sont  cul- 
tivées sous  verre.  Dans  l'air  du  laboratoire,  l'action  héliotropique  du  radium 
se  trouve  accentuée  dans  une  forte  proportion,  et  la  distance  à  laquelle  une 
préparation  donnée  de  radium  est  encore  active  est  jusqu'à  4  fois  plus 
grande  que  dans  l'air  pur.  Indépendamment  de  leur  influence  héliotropique, 
les  rayons  a,  [î  et  y  du  radium  provoquent  chez  les  plantules  étudiées  di- 
verses autres  réactions  :  ils  retardent  considérablement  l'allongement,   ré- 


344  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

duisent  la  durée  de  la  nutation  spontanée  du  sommet   des  bourgeons  et 
entravent  la  formation  de  l'anthocyane.  —  P.  Jaccard. 

==  Géotropisme. 

Maillefer  (A.).  —  L'expérience  de  la  jacinthe  renversée.  —  Cette  expé- 
rience, bien  connue  et  qui  vient  d'AuG.  Pvr.  de  Candolle,  consiste  à  placer 
un  oignon  de  jacinthe,  la  pointe  renversée,  sur  un  bocal  tubuleux  plein 
d'eau  et  les  racines  recouvertes  par  une  éponge  humide.  Or,  la  hampe  pousse 
et  fleurit  dans  l'eau,  dans  une  direction  rigoureusement  verticale.  M.  a 
répété  l'expérience  en  variant  les  conditions,  pour  chercher  l'explication  de 
ce  fait.  L'hypothèse  la  plus  probable  est  que  la  faculté  de  réagir  vis-à-vis 
de  la  pesanteur  n'est  pas  atténuée  dans  la  jacintlie  renversée,  mais  les 
feuilles  forment  un  écran  presque  continu  qui  diminue  la  quantité  de 
lumière  parvenant  sur  la  hampe  florale.  Cette  espèce  de  gaine  fait  égale- 
ment que  la  lumière  arrive  sur  la  hampe  en  plus  grande  quantité  par  le 
bas  que  par  le  côté.  Cette  faible  lumière  amène  un  étiolement  de  la  hampe 
qui  s'allonge  démesurément  ;  on  constate  le  même  phénomène  sur  une  plante 
de  jacinthe  croissant  dans  l'air  dans  un  endroit  sombre.  La  hampe  ne  se 
courbe  donc  pas  géotropiquement  dès  le  début,  parce  que  le  phototropisme 
induit  par  la  lumière  qui  vient  surtout  d'en  bas  est  plus  fort  que  le  géotro- 
pisme. —  M.  BOUBIER. 

Zielinski  (F.i.  —  Sur  la  dépendance  récijjro'iue  des  temps  d'excitation 
géotropique.  —  L'auteur  discute  les  recherches  de  Buder  sur  le  géotropisme 
et  étudie  les  rapports  entre  les  différentes  durées  que  l'on  considère  dans  les 
phénomènes  géotropiques  (temps  de  présentation,  temps  critique,  temps  de 
réaction)  et  l'indice  de  relaxation.  —  F.  Moreau. 

=  Chimiotropisme. 

Mûller(F.).  —  Recherches  sur  l'excitabilité  chimiotactique  des  zoospores 
des  Chytridiacées  et  des  Saprolégniées.  —  Les  zoospores  de  Rhizophidium 
pollinis  ne  présentent  de  mouvements  chimiotactiques  positifs  que  sous  l'in- 
fluence des  albumines  naturelles  tandis  que  des  zoospores  de  groupes  voi- 
sins sont  en  outre  sensibles  aux  produits  de  destruction  des  albumines.  Les 
phosphates  agissent  aussi  sur  les  zoospores  des  Saprolégniées.  Les  substances 
chimiotactiques  ne  provoquent  dans  les  zoospores  de  ces  groupes  que  des 
mouvements  d'orientation;  celles-ci  ne  paraissent  pas  posséder  d'excitabilité 
osmotactique.  Les  acides  libres  et  les  alcalis  n'agissent  que  négativement 
par  leurs  ions  H  ou  OH  et  la  répulsion  croît  avec  le  degré  de  dissociation.  La 
sensibilité  cliimiotactique  de  ces  zoospores  est  supprimée  par  l'éther  et  l'al- 
cool, mais  non  par  le  chloroforme.  —  F.  Péchoutre. 

=  Galvanotropisme. 

Moore  (A.  R.j  and  Goodspeed  (T.  H.).  —  Orientation  galvanolropiqiu 
chez  Gonium  pectorale.  —  Les  colonies  normales  de  Gonium,  soumises  à  un 
courant  électrique  constant,  s'orientent  de  manière  que  leur  surface  anté- 
rieure soit  tournée  vers  la  cathode  et  continuent  à  nager  vers  ce  pôle  ;  mais 
le  galvanotropisme  disparait  si  les  colonies  restent  soumises  au  courant 
pendant  plusieurs  minutes.  Un  excès  d'ions  H  ou  OH  dans  le  milieu  ren- 
verse la  réponse  galvanotropi(iue  de  Gonium  de  la  cathode  vers  l'anode. 
En  changeant  les  pôles  on  provoque  le  retournement  de  la  colonie.  — 
F.  Péchoutre. 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GExNERALE.  345 

s)   Phagocytose 

a)  Bruntz  (L.)  et  Spillmann  (L.).  —  La  coloration  vitale  des  leucocytes 
doit  avoir  une  signification  physiologique.  —  (Analysé  avec  les  suivants.) 

b)  —  —  Sur  le  rôle  éliminateur  des  leucocytes. 

c) Sur  la  signification  physiologique  des  réactions  leucocytaires  des 

infections  et  des  intoxications. 

d)  —  —  Sur  les  processus  pathologiques  aboutissant  à  la  calvitie. 

e)  —  —  Sur  l'origine  des  cancers  de  la  peau. 

g)  Spillmann  et  Bruntz.  —  Le  leucocyte  éliminateur  en  physiologie  et  en 
pathologie.  —  Un  grand,  nombre  de  travaux  attribuent  aux  leucocytes  jeunes 
la  propriété  que  possède  le  sang  de  se  débarrasser  rapidement  de  tout  élément 
étranger,  qu'il  s'agisse  de  particules  solides  (phagocytose)  ou  de  substances 
solubles  :  ces  cellules  ont,  en  effet,  la  propriété  de  fixer  temporairement  les 
corps  dissous  et  les  solutions  colloïdales  dans  leur  cytoplasme,  qui  s'en  im- 
bibe à  la  manière  d'une  éponge:  c'est  la  phase  de  fixation  qne  S.  et  B.  met- 
tent en  évidence  par  des  injections  physiologiques  de  bleu  de  méthylène  ou 
de  carmin  ammoniacal.  Aussitôt  après  l'injection,  le  nombre  des  globules 
circulant  dans  le  sang  périphérique  diminue  rapidement  et  progressivement 
{stade  d'hypoleucocytose)  ;  puis,  après  avoir  atteint  un  minimum,  leur  nombre 
remonte  et  dépasse  même  le  chiffre  primitif  (siaf/e  d'hyperleucocytose),  pour 
revenir  au  bout  de  quelques  jours  au  taux  normal.  Après  avoir  fixé  les  co- 
lorants, les  globules  se  sont  arrêtés  dans  divers  organes,  les  branchies  chez 
l'Ecrevisse,  le  foie,  la  rate,  les  poumons  et  les  reins  chez  la  Grenouille  et  le 
Lapin,  où,  d'après  S.  et  B.,  ils  se  déchargent  des  produits  dont  ils  étaient 
imbibés (Mrtse  de  transpor t).Qna,nt  à,  l'hyperleucocytose  consécutive,  on  peut 
l'attribuer  à  une  néoformation  intense  des  globules  par  les  organes  lym- 
phoïdes,  excités  probablement  par  voie  réflexe,  auxquels  s'ajoutent  les  glo- 
bules déchargés,  rentrés  dans  la  circulation  générale. 

Après  avoir  établi  cette  fonction  de  transport  des  toxines  par  les  leuco- 
cytes, les  auteurs  en  tirent  un  grand  parti,  peut-être  exagéré,  pour  expliquer 
nombre  de  symptômes  cliniques  et  de  manifestations  morbides  ;  ils  admet- 
tent que  chez  un  malade  dont  les  organes  normaux  d'excrétion  (foie,  rein  et 
néphrophagocytes)  sont  lésés  ou  en  état  d'hypofonctionnement,  l'organisme 
tente  un  dernier  effort  pour  rejeter  a  a  dehors  les  globules  transporteurs  et 
les  toxines  dont  ils  sont  chargés  ;  la  voie  d'expulsion,  variable,  est  déter- 
minée par  une  moindre  résistance,  due  tantôt  à  une  prédisposition  indivi- 
duelle (idiosyncrasie),  tantôt  à  des  causes  passagères  (mauvaise  hygiène 
alimentaire,  surmenage,  refroidissement,  traumatismes,  etc.);  les  tissus  ou 
les  organes  affaiblis  se  laissent  envahir  par  les  leucocytes  transporteurs,  ou 
plus  exactement,  ils  constituent  pour  eux  de  véritables  voies  d'appel  ;  ceux-ci 
lèsent  alors  les  organes  touchés,  d'abord  mécaniquement  par  leur  passage, 
et  ensuite  par  l'apport  des  substances  nuisibles  qui  les  imbibent;  les  tissus 
réagissent,  d'où  des  dermatoses,  stomatites,  gastrites,  diarrhées,  bronchites, 
uréthrites,  métrites,  arthrites,  etc.  Le  déplacement  des  manifestations  lo- 
cales d'une  même  diathèse,  comme  la  bronchite  capillaire  qui  fait  suite  à 
la  goutte,  ou  le  flux  intestinal  qui  guérit  un  catarrhe  bronchique,  s'explique 
facilement  par  l'abandon  de  la  première  voie  d'élimination  et  son  rempla- 
cement par  une  nouvelle.  La  révulsion  est  une  voie  d'excrétion  artificielle 


346  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

(suppurations  entretenues  de  l'ancienne  médecine,  abcès  de  fixation,  etc.), 
qui  est  susceptible  de  rejeter  directement  au  dehors  les  globules  chargés  de 
produits  nocifs  et  d'en  débarrasser  les  tissus  lésés;  les  injections  de  sérum 
artificiel  et  de  métaux  coiloïdaux  doivent  probablement  une  partie  de  leur 
action  thérapeutic^ue  à  l'augmentation  numérique  des  leucocytes  consécutive 
à  l'injection  ;  les  nombreux  globules  néoformés  débarrassent  l'organisme 
des  produits  microbiens  qui  l'intoxiquaient,  en  les  fixant  pour  les  conduire 
aux  organes  d'excrétion. 

Pour  démontrer  le  bien-fondé  de  leur  doctrine,  S.  et  B.  se  sont  spéciale- 
ment attachés  aux  dermatoses  et  à  quelques  maladies  infectieuses  comme 
la  scarlatine.  Pour  eux,  les  affections  cutanées  sont  dues  à  un  état  de  moindre 
résistance  de  la  peau,  héréditaire  ou  passager,  qui  établit  une  voie  d'appel 
chimiotactique  pour  des  leucocytes  en  surnombre,  symptôme  d'une  infection 
ou  d'une  auto-intoxication  ;  l'épiderme,  lésé  mécaniquement  et  cliimique- 
ment,  réagit,  soit  qu'il  se  laisse  traverser  {exocy(ose),  comme  dans  le  pso- 
riasis et  l'eczéma,  soit  qu'il  oppose  une  barrière  par  hyperplasie  et  hy- 
perfonctionnement,  comme  dans  la  scarlatine.  Quand  les  téguments  sont 
parasités,  la  lésion  est  due  d'abord  à  l'action  du  parasite,  mais  surtout  à 
celle  des  globules  blancs  attirés  par  la  présence  de  l'agent  parasitaire  ;  ils 
se  chargent  de  ses  produits  de  sécrétion,  en  les  empêchant  ainsi  de  se  ré- 
pandre dans  l'organisme,  et  sont  plus  tard  rejetés  au  dehors,  en  déterminant 
d'importantes  lésions  (favus,  gale  folliculaire  du  Chien). 

La  calvitie,  symptôme  fréquent  des  intoxications  'fièvre  typhoïde,  syphilis, 
arthritisme),  est  le  résultat  de  la  réaction  des  cellules  génératrices  du  poil 
à  l'action  irritante  des  leucocytes  transporteurs,  attirés  dans  le  cuir  chevelu. 
Le  cancer  peut  être  déterminé  par  l'irritation  exercée  par  le  passage  de 
leucocytes  toxiques  dans  un  point  de  moindre  résistance,  irritation  qui,  à  la 
longue,  transforme  une  cellule  normale  en  une  nouvelle  race  cellulaire, 
fondatrice  de  néoplasme,  par  viciation  du  processus  physiologique  de  régé- 
nération. —  L.   CUÉNOT. 

Drzewina  (A.).  —  Contribution  à  l'étude  des  leucocytes  granuleux  du 
sang  des  Poissons.  —  Le  sang,  chez  les  Poissons,  au  point  de  vue  de  ses 
leucocytes,  est  extrêmement  variable  ;  chez  certaines  espèces  il  est  totale- 
ment dépourvu  de  leucocytes  granuleux  et  ne  renferme  que  de  petits  lym- 
phocytes ou  des  mononucléaires;  chez  d'autres  viennent  s'y  ajouter  des  leu- 
cocytes granuleux,  soit  acidophiles,  soit  neutrophiles,  soit  les  deux  à  la  fois; 
chez  d'autres  enfin,  et  notamment  chez  les  Sélaciens,  non  seulement  les 
leucocytes  granuleux  abondent  dans  le  sang,  mais  ils  y  affectent  des  dimen- 
sions, une  forme  particulière,  caractéristiques  pour  une  espèce  donnée.  Le 
sang  des  Téléostéens,  à  part  quelques  exceptions,  est  très  pauvre  en  leucocytes 
granuleux.  Ces  éléments  ne  paraissent  pas  être  indispensables  dans  l'éco- 
nomie des  Téléostéens;  d'autre  part  il  ne  semble  y  avoir  aucune  loi  dont 
dépendrait  leur  présence  ou  leur  absence  dans  le  sang.  De  deux  espèces 
voisines,  l'une  peut  présenter,  l'autre  peut  ne  pas  présenter  des  leucocytes 
granuleux;  et  même,  chez  une  espèce  déterminée,  dans  les  conditions  de 
la  nature,  tantôt  on  les  rencontre,  tantôt  on  ne  les  rencontre  pas.  L'auteur 
a  pu  cependant  mettre  en  évidence  plusieurs  facteurs  dont  dépend  l'abon- 
dance relative  de  ces  éléments  dans  le  sang  :  jeûne  prolongé,  âge,  habitat, 
dessalure  et  sursalure  de  l'eau.  Une  même  modification  (disparition  de  leu- 
cocytes granuleux  acidophiles)  peut  être  obtenue  avec  des  facteurs  variés 
(jeûne  prolongé,  dessalure)  et  des  facteurs  diamétralement  opposés  (sursalure 
et  dessalure)  peuvent  produire  le  même  effet.  —  F.  Henneguv. 


CHAPITRE  XV 

Agar  ("W.  E.).  —  Variations  héréditaires  che:-  un  Cladocère  {Simocephalùs 
velulus).  (4''  conf.  intern.  de  Génétique,  Paris,  6  fig.)  [356 

Barfurth  (Dietrich).  —  Experimentelle  Untersuchungen  ilber  die  Vererbung 
der  Hyperdactylie  bei  Hilhnern.  III.  Milteilung  :  Konlrollversuche  und  Yer- 
suche  am  Landhuhn.  (ArchJîIntw.-Mech.,  XXXI,  479-511,  7  tableaux.)   [357 

Earoux  (P.).  —  Les  stigmates  héréditaires  de  la  chevalerie.  (Rev.  Se,  XLIX, 
2«  sem.,  490-498,  3  fig.)  [356 

a)  Baur  (Erwin).  —  Vererbungs- und Bastardierungsversuche  mit  Antirrhi- 
niim.  (Zeitschr.  f.  indukt.  Âbstammungs-  und  Vererbungslehre,  III,  98-103, 
1910.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b) Untersuchungen  i'tber  die  Vererbung  von  Chromatophorenmerkmalen 

bei  Melandrium  Antirrhinum  and  Agnilegia.  (Ibid.,  IV,  160-102.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Benedict  (R.  C).  —  Do  Ferns  hybridize?  (Science,  17  février,  254.) 

[Sans  aucun  doute,  répond  l'auteur.  —  H.  de  Varigny 

Blackmann  (V.).  —  The  Nucleus  and  Ileredity.  (The  New  Phytologist,  XX, 
90-99.)  [Revue  critique,  d'après  la  bibliographie.  —  M.  Bousier 

a)  Blaringhem  (L.).  —  Les  règles  de  Naudin  et  les  lois  de  Mendel  relatives  à 
la  disjonction  des  descendances  hybrides.  (C.  R.  Ac.Sc,  CLII,  100-102.) 

[L'étude  de  la  descendance  des  hybrides  d'Orges  justifie 
les  règles  de  Naudin  et  mettent  en  défaut  les  lois  de  Mendel.  —  M.  Gard 

b) Nouvelles  recherches  sur  la  production  expérimentale  d'anomalies 

héréditaires  chez  le  Maïs.  l.  Réponse  à  M.  E.  Griffon.  II.  Cultures  expéri- 
mentales des  anomalies  héréditaires  du  maïs  de  Pensylvanie  (Zea  Mays 
pensylvanica  Bonaf.).  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  série,  XI,  251-260  et 
299-309.)  [352 

c) Note  sur  la  seconde  communication  de  M.  Griffon  relative  aux  va- 
riations du  maïs.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  série,  XI,  576-577.)       [352 

Cuénot  (L.).  — Les  déterminants  de  la  couleur  chez  les  souris.  Etude  compa- 
rative. (Arch.  zool.exp.,  5,  VIII,  N.  et  R.,  .kl.)  [360 

Davenport  (C.  B.).  —  Characters  in  Mongrels  vs.  pure  bred  individuals. 
(Ann.  Rep.  Americ.  Breeders  Assoc,  VI,  339-341.)  [361 

Davenport  (C),  Laughlin,  Weeks  (D.  E),  Johnstone  (E.  R.),  Goddard 
(Henry  H.).  —  The  studg  of  Itereditg.  Melhods  of  collecting,  charting  und 
analyzing  data.  (Eugenics  Record  Office,  Bull,  n"  2,  17  pp.)  [351 

Emerson  (R.  A.).  —  Coupling  versus  random  ségrégation.  (Science,  20  oct., 
512.)  [358 

Federley  (Harry).  —  Vererbungsstudien  an  der  Lepidopteren-Gattung  Py- 
gœra.  (Archiv  f.  Rass.-  und  Gesells.-BioL,  Vlll.)  [365 


348  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

GardfM.).  —  La  loi  d'uniformité  des  hi/brides  de  première  générntion  est-elle 
absolue?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  120-122.)  [Dans  le 

genre  Cisttis,  il  n'y  a  pas  toujours  uniformité  entre  hybrides  frères.  L'hé- 
térogénéité existe  non  seulement  entre  individus  de  certains  croisements, 
mais  encore  entre  hybrides  réciproques,  et  enfin  peut  se  manifester  par 
l'apparition  simultanée  d'hybrides  vrais  et  de  faux  hybrides.  —  M.  Gard 

Geerts  (J.  M.).  —  Cytologische  Untersuchungen  einiger  Baslarde  von 
Oenothera  gigas.  (Ber.deutsch.  bot.  Ges.,  XXLX,  1  pi.,  160-166.)  [366 

Giglio-Tos  (Ermanno).  —  Les  dernières  expériences  du  professeur  de  Tries 
et  l'éclatante  ctmfirmation  de  mes  lois  rationnelles  de  Vhyhridisme.  (Biol. 
Centralbl..  XXXI,  417-425.)  [366 

a)  Goodale  i  H.  D.  ) .  —  Sex-limited  inheritance  and sexual  dimorphism  in  poul- 
try.  (Science,  16  juin,  939.) 

[Discussion,  sans  faits  nouveaux.  —  H.  de  Variony 

h) Stiidii's  on  hybride  ducks.  (Journ.  exper.  Zool,  X,  241-254,  9  fig., 

2  pi.)  [361 

Gregory  (R.  P.).  —  On  gametic  coupling  and  repulsion  in  primula  sinensis. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,B.^568,  12.) 

[Observation  sur  le  couplement  jxirtiel  entre  deux  domi- 
nants chez  Fo,  alors  que  chez  F'  il  y  a  répulsion  complète.  —  H.  de  Varigny 

Griffon  (Ed.).  —  A  propos  de  la  variation  du  maïs.  Réponse  à  J/.  Blarin- 
ghem.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4«  série,  XI,  567-576.)  [532 

Guyénot.  —  Les  nouveaux  problèmes  de  rhérédité.  Les  lois  de  Mendel. 
(Biologica,  L  N'^  6,  18.5-195.) 

[Etude  d'ensemble  de  la  question,  faite  à  un  point 
de   vue  opposé  à  la  notion  de  caractères  indépendants.  —  M.  Golds.mith 

Guyer  (MichaelF.).  — Nucleusand  cytoplasm  in  heredity.  (Americ.  Natur., 
XLV,  2S4-305.)  [350 

a)  Haecker  (V.).  —  Ergebnisse  und  Aushlicke  in  der  Keimzellenforschung. 
(Zeitschr.  f.  indukt.  Abstamm.-  u.  Vererbungslehre,  III,  181-200,  1910.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b) Vererbungs-  und  variationstheoretisclie  Einzelfragen.  IL  Ueber  die 

TemperaluraberrationenderSchmelterlinge  und  derenErblichkeit.  (Ibid.,  IV 
24-28.)  [Id. 

a)  Hagedoorn  (Arend  L.).  —  Tlte  genetic  factors  in  the  developmenl  of  the 
Bousemouse,  which  influence  the  eoat  c<dour,  with  notes  on  such  genetic 
factors  in  the  development  of  the  other  Rodents.  (Zeits.  fiir  induckt.  Abst.- 
und  Yererb.,  VI,  97-136.)  [357 

b)  —  —  Autokatalylical  Substances,  the  déterminants  for  the  inheritable  cha- 
rakters.  A  biomechanical  theory  of  inheritance  and  évolution.  (Vortrâge  u. 
Aufsâtze  ùb.  Entw.-Mech.,  H.  12,  35  pp.)  [351 

Hiltzheimer  (H.).  —  Atavismus?  (Zeitschr.  f.  indukt.  Abstamm.-  u.  Verer- 
bungslelire,  III,  201-204,  1910.)      [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Iwanoff    (E.j.   —   Zur   Frage  der  Fruchtbarkeit    der  Hybride  des  Haus- 

pferdes  :  der  Zebroiden  und  der  Llybride  von  Pferde  und  Èquus  Przevalskii. 

(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  24-28.)  [362 

Jacob  (S.  M.).  —  Inbreeding  in  astable  simple  Mendelian  Pojtulation  with 

spécial  référence  to  cousin  marriage.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  23.)  [360 
a)  Jennings   (H.  S.).  —  Pure  Unes  in  the  study  of  genetics  in  lower  orga- 

nisms.  (Amer.  Natur.,  XVI,  79-89.)  [Voir  ch.  XVI 


XV.  —  L'HEREDITE.  349 

b)  Jennings  (H.  S.).  —  HeredUy  and  Personalily.  (Science,  29  décembre, 
992.)  [Discours 

académique   sur  le   rôle  de  l'iiérédité  et  sa  puissance.  —  H.  de  Varigny 

Kammerer  (Paul).  —  Direkl  induzierle  Farbanpaasunijrn  und  dercn  Verer- 
bun;/.  (Zeitsclir.  f.  indukt.  Abst.-  u.  Vererbungslehre,  IV,  279-258, 
1910.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

a)  Lang  (A.).  —  Fortgesetzte  Vererbungsstudien.  (Zeits.  f.  indukt.  Abst.-  und 
Vererbungslehre,  V,  97-138.)  [363 

b)  —  —  Ccber  alternative  Vererfmng  bei  Hunden.  (Zeitschr.  f.  indukt.  Abst.- 
u.  Vererbungslehre,  III,  1-33, 1910.)   [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

c) Die  Erblichkeitsverhdltnisse  der  Ohrenldnge  dev  Kaninchen  nach 

Castle  und  das  Problem  der  intermedidren    Vererbung   und  Bildung  kon- 
stanter  Bastardrassen.  (Ibid.,  IV,  1-23,  1910.)  [Id. 

L'Hermitte  (J.).  —  Deux  hybridations  de  Colomb idés.  (Rev.  Fr.  Ornith.,  II, 
N"  24,  59-62  ;  N»  27,  125  et  126.  )  [362 

Little  (G.  C).  —  The  «  dilute  »  forme  of  Yellow  mice.  (Science,  9  juin,  896.) 
[La  couleur  crème  n'est  pas  une  dilution  du  jaune.  —  H.  de  Varigny 

Mac  Bride  (E.  W.).  —  Studies  in  Heredity.  I.  The  effecls  of  crossing  the 
sea-urehins  Echinus  esculentus  and  Echinocardium  cordatum.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,B.  573,  394.)  '     [364 

Mac  Dougal  (D.  I.).  —  Altérations  inheredity  induced  by  ovarial treatments. 
(Bot.  Gazette,  LI,  241-257,  3  fig.,  3  pi.) 

[Les  caractères  héréditaires  se  trouvent  altérés  lorsqu'on 
injecte,  dans  l'ovaire,  au  stade  précédant  immédiatement  la  fécondation, 
une  portion  de  goutte  d'une  solution  de  sucre  à  10  pour  100,  de  sulfate  de 
zinc  à  1  pour  10.000  ou  de  nitrate  de  calcium  à  1  pour  I.OOO.  —  P.  Guérin 

Mawe  (E.  S.).  —  Types  de  cheveux  à  la  nuque  et  une  théorie  possible  de  la 
prédiction  du  sexe.  (Journ.  Anat.  Physiol.,  XLV,  420.)  [355 

Meijère  (C.  H.  de).  —  Ueber  Jacobsons  Zuchtungsversuche  bezilglich  der 
Polymorphismus  von  Papilio  Memnon  L.  Q  und  ûber  die  Vererbung  sekun- 
ddrer  Geichlechtsmerkmale.  (Zeitschr.  f.  indukt.  Abstamm.-  u.  Vererbungs- 
lehre, III,  161-181,  1910.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

a)  Morgan  (T.  H.).  —  An  altération  of  the  sex-ratio  induced  by  liybridiza- 
tion.  (Proc.  Soc.  for  exper.  Biol.  and  Medic,  VIII,  82-83.)      [Voir  ch.  XVI 

b)  —  —  A  dominant  sex-limited  character.  (Proc.  Soc.  exp.  Biol.  and  Med., 
IX,  14-15.)  [352 

c)  —  —  The  application  of  the  conception  of  pure  Unes  to  sex-limited  inheri- 
tance  and  to  sexual  dimorphism.  (Amer.  Natur.,  XLV,  65-78.)  [352 

d) An  attempt  to  anah/ze  the  constitution  of  the   chromosomes  on   the 

basis  of  sex-limited  inheritance  in.  Drosophila.  (^ioxirn.  exp.  Zool.,  XI,  365- 
411.)  [353 

e)  —  —  Random  ségrégation  versus  coupling  in  mendelian  inheritance. 
(Science,  22  sept.,  384.)  .  [358 

/) Chromosomes  and  associative  inheritance.  (Ibid.,  10  nov.,  636.)     [358 

g) The  influence  of  heredity  and  of  environment  in  determining  the  coat 

colors  in  Mice.  (Annals  N.  Y.  Acad.  Se,  XXI,  87-117.)  [359 

h) Notes  on  tu:o  crosses  between  différent  races  of  Pigeons.  (Biol.  Bull., 

XXI,  215-221.)  [361 

i) Chromosomes  and  heredity.  (Amer.  Natur.,  XLIV,  449-496,  1910.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 


350  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Murray  (J.  A.).  —  Cancerous  ancestry  and  Ihe  incidence  of  Cancer  in  Mice. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  42.)  [Les  souris 

cancéreuses  ont  plus  souvent  des  ancêtres  cancéreux.  —  H.  de  Varigny 

a)  Nilsson-Ehle  (H.).  —  Veber  Fàllc  spontanen  Wi'gfatlens  eines  Hetnmungs- 
faklors  bci  Hafer.  (Zeitschr.  f.  indukt.  Abstam.-  u.  Vererbungslehre,  V, 
1  pi.,  1-35.)  [367 

b) Ueber  Entstehung   scharf  ahweichender   Merkmale  aus  Kreuzung- 

gleichartiger  Formen  beim  Weizen.  (Ber.  d.  deutsch.  Bot.  Gesellsch.,  XXIX, 
'65-69.)  [366 

Ostenfeld.  (C.  H.).  —  Further  Studies  on  Ihe  apogamy  and  hybridizalion  of 
the  llieracia.  (Zeitschr.  f.  indukt.  Abstam.-  u.  Vererbungslehre,  241-285, 
1910.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Pearl  (R.  ).  —  Inherilance  of  Fecundity  in  the  Domestic  Fowl.  (Amer.  Natur., 
XLV,  320-345,  5  iîg.)  [Le  degré  de  fécondité  est  le  propre  de  certaines 

lignées  et  ne  peut  être  maintenu  que  par  leur  isolement.  —  M.  Golds.mith 

Pictet  (Arnold).  —  Un  nouvel  exemple  de  l'hérédité  des  caractères  acquis. 
(Arcli.  des  se.  phys.  et  nat.,  XXXI,  561-563.)  [356 

Poil  (H.).  —  iMischlingstudien.  6.  Eierstock  und  Ei  bei  fruchtbaren  und  un- 
fruchtbaren  Mischlingen.  (Ibid.,  LXXVIII,  63-127,  4  pi.,  1  fig.)  [360 

Prenant  (A.).  —  La  aitbstaiice  héréditaire  et  la  base  cellulaire  de  Vhéré- 
dité.  (Journ.  Anat.  Physiol.,  XLVII,  1-59,  8  fig.)  [Exposé 

des  différentes  théories  de  l'hérédité  avec  une  conclusion  en  faveur  d'une 
substance  héréditaire,  spécifique  dans  un  sens  chimique.  —  M.  Goldsmith 

Vuillemin  (P.)-  —  Mutation  d'un  hybride  transmise  à  sa  postérité  et  à  ses 
produits  en  voie  de  disjonction.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIIl,  551-553.) 

[II  s'agit  de  lobes  interpétalaires, 
provenant  de  la  transformation  d'étamines  chez  un  Pétunia.  L'étude  de 
la  descendance  a  montré  que  c'était  un  hybride  et  que  le  caractère  nou- 
veau se  transmettait  aux  plantes  faisant  retour  aux  parents.  —  M.  Gard 

"Weiss  (F.  E.).  —  Colour  Inheritance  in  Anagallis  arvensis.  (Report  of  the 
eighteith  meeting  of  the  british  Ass.  for  the  Adv.  of  Science,  779-780, 
1910.)  [366 

Voir  pp.  130,  370,  376,  395,  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


=  Généralités. 

Guyer  iMichael  F.).  —  Noyau  et  cytoplasme  dans  l'hérédité.  —  11  n'est 
pas  douteux  que  l'iiérédité  repose  sur  une  base  physico-chimique,  et  que  les 
protéines  des  cellules  germinales  jouent  à  cet  égard  un  rôle  prépondérant, 
actionnées  par  des  catalyseurs.  Probablement  il  y  a  beaucoup  de  ferments 
qui  sont  associés  avec  l'activité  nucléaire  et  tirent  leur  origine  du  noyau 
même;  en  effet,  on  pense  généralement  que  la  dissolution  périodique  de  la 
membrane  nucléaire,  qui  a  pour  effet  de  rejeter  dans  le  cytoplasme  une 
quantité  notable  de  matériel  nucléaire,  est  un  moyen  de  préparer  des  réac- 


XV.  -  L'HEREDITE.  ,  351 

tions  nouvelles  dans  la  cellule,  en  y  introduisant  des  enzymes  ;  les  chromo- 
somes pourraient  bien  être  la  source  de  ceux-ci.  Dans  l'hérédité  biparentale, 
on  peut  supposer  que  chaque  lot  (maternel  et  paternel)  de  chromosomes  agit 
d'une  façon  catalytique  particulière  sur  une  série  de  protéines  cellulaires 
communes  aux  deux  lignées  ancestrales;  les  faibles  différences  constitu- 
tionnelles entre  les  enzymes  produisent  les  différences  individuelles  que 
nous  reconnaissons  chez  l'adulte.  Les  réversions  peuvent  être  interprétées, 
non  pas  comme  dues  à  la  réapparition  de  germes  hypothétiques,  mais 
comme  la  suppression  de  processus  ou  de  matériaux  surajoutés  au  type  pri- 
mitif. G.  ne  pense  pas  néanmoins  que  le  noyau  ou  les  chromosomes  ont 
uniquement  une  fonction  enzymatique;  le  noyau  renferme,  en  effet,  des  pro- 
téines d'une  haute  complexité,  et  il  est  possible  que,  dans  certaines  condi- 
tions, celles-ci  agissent  comme  ferments  et,  dans  d'autres,  comme  matériaux 
de  construction;  mais  le  contrôle  de  la  rapidité  des  réactions  dans  la  chimie 
cellulaire  doit  être  une  de  ses  principales  fonctions.  —  L.  Cuénot. 

Hagedoorn.  —  Substances  autocatalytiquox.  —  Ce  travail  débute  par  un 
exposé  succinct  de  l'hypothèse  mendélienne  des  caractères-unités,  des  fac- 
teurs exprimés  ou  latents  ;  il  cite  un  nouvel  exemple  d'hérédité  mendélienne 
observée  chez  un  hybride  entre  Di(jit(ilis  puvpurea  et  Digitalis  grandi/fora; 
chez  la  première  espèce,  le  côté  inférieur  de  la  fleur  est  dépourvu  de  poils, 
tandis  que  chez  la  seconde,  il  est  revêtu  de  poils  multicellulaires,  terminés 
par  une  glande.  Dans  la  P'2)  ^^^  quart  des  plantes  ont  des  fleurs  dépourvues 
de  poils,  et  les  trois  autres  quarts  se  partagent  proportionnellement  aux 
nombres  9,  3,  3  et  1,  en  fleurs  ayant  des  poils  multicellulaires  avec  glandes 
(9),  multicellulaires  sans  glandes  (3),  unicellulaires  avec  glandes  (3),  unicel- 
lulaires  sans  glandes  (1);  tout  s'explique  très  facilement  si  l'on  admet  qu'il 
y  a  eu  3  paires  de  facteurs,  ABC  (facteurs  dominants  de  grandiflora)  et  abc 
(facteurs  dominé-s  de  purpurea). 

On  peut  distinguer  deux  sortes  de  facteurs  dans  le  développement  des 
organismes  :  1'^  facteurs  génétiques,  transmis  des  parents  à  la  progéniture 
{Dclerminalionsfakloren  de  Roux);  2°  facteurs  non  génétiques,  c'est-à-dire 
les  influences  du  milieu  dans  le  sens  le  plus  large,  et  non  héritables  {fac- 
teurs de  réalisation  et  d'altération  de  Roux).  Les  seules  variations  héritables 
sont  celles  qui  sont  produites  soit  par  la  perte  d'un  facteur  génétique 
d'un  gamète,  sans  cause  apparente  (mutation),  soit  par  la  redistribution  de 
facteurs  génétiques  dans  les  descendants  d'hybrides. 

H.  ne  croit  pas  que  les  facteurs  génétiques  soient  des  particules  vivantes, 
comme  les  pangènes  ou  les  biophores  des  théoriciens,  mais  plutôt  des  sub- 
stances nombreuses,  indépendantes,  dont  chacune  a  des  propriétés  autoca- 
talytiques,  c'est-à-dire  est  un  ferment  pour  sa  propre  formation  ;  il  les  com- 
pare aux  virus  filtrants.  —  L.  Cuénot. 

Davenport,  Laughlin,  MTeeks,  Johnstone  et  Goddard.  —  L'étude  de 
l'hérédité  luimaine  ;  méthodes  jwur  rassembler,  enregistrer  et  analyser  les 
faits.  —  Dans  cet  exposé  purement  pratique,  il  n'y  a  à  mentionner  que 
l'emploi  de  trois  néologismes  :  les  homozygotes  DD,  dont  chaque  cellule 
germinale  renferme  un  déterminant  donné,  sont  des  individus  dnjdex;  un 
hétérozygote  DR,  dont  les  cellules  germinales  sont  par  moitié  pourvues  ou 
dépourvues  du  déterminant,  est  dit  simjdex;  somatiquement  il  ne  peut  pas 
être  distingué  du  type  duplex;  enfin  l'individu  RR,  dont  aucune  des  cellules 
germinales  ne  renferme  le  déterminant  intéressant,  est  dit  nullijjlex.  —  L. 
Cuénot. 


352  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Blaringhem  (L.).  —  XoKvelîes  reche^xhes  sur  la  production  expé- 
rimentale iVanomalies  héréditaires  chez  le  maïs.  I.  Réponse  à  M.  Grijj'on.  II. 
Culture  expérimentales  des  anomalies  héréditaires  du  maïs  de  Pensylvanie 
(Zea  mays  pensylvanica  Bonaf.).  —  (x\nalysé  avec  les  suivants.) 

Griffon  (E.j.  —  A  propos  de  la  variation  du  maïs.  Réponse  à  M.  Blarin- 
ghem. —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

c)  Blaringhem  (L.).  —  Note  sur  la  seconde  communication  de  M.  Grif- 
fon relative  aux  variation  du  maïs.  —  Si  l'on  écarte  ce  qu'il  y  a  de  per- 
sonnel dans  ces  mémoires,  le  débat  se  réduit  à  décider  si  certaines  ano- 
malies observées  dans  des  races  de  maïs  et  notamment  l'hermaphroditisme 
sont  des  caractères  nouveaux  nés  par  mutation  à  la  suite  de  traumatismes, 
conmie  le  pense  Bl.,  ou  des  anomalies  banales  qu'on  peut  observer  dans 
la  nature  et  sans  intervention  de  mutilations.  Bl.  apporte  à  l'appui  de  sa 
thèse  les  résultats  de  nouvelles  cultures  expérimentales  des  anomalies  hé- 
réditaires du  maïs  de  Pensylvanie,  résultats  qui  le  confirment  dans  son  opi- 
nion que  les  traumatismes  sont  un  facteur  très  important  de  l'évolution 
végétale.  Gr.  maintient  que  les  caractères  présentés  comme  nouveaux  par 
Bl.  ne  sont  ni  nouveaux,  ni  héréditaires,  qu'ils  doivent  se  produire  de 
temps  en  temps,  sur  bien  des  variétés  et,  vraisemblablement,  sous  l'in- 
fluence de  conditions  météorologiques  ou  culturales  qu'on  déterminerait 
sans  doute  après  de  nombreuses  années  d'essais  en  des  terrains  et  sous 
des  climats  différents.  —  F.  Péchoutre. 

b.   TrausmissibiUté  des  caractères. 

a)  Hérédité  du  sexe. 

/y)  Morgan  (T.  H.).  —  Un  caractère  dominant  sex-limited.  —M.  a  reconnu 
qu'une  mutation  nouvelle  apparue  dans  ses  élevages  de  Drosophila,  à  savoir 
un  arrangement  anormal  des  bandes  noires  de  l'abdomen,  était  un  caractère 
sex-limited  (c'est-à-dire  renfermé  dans  le  chromosome  X)  et  dominant  par 
rapport  à  l'arrangement  normal  des  bandes.  Il  en  résulte  que  ce  dernier 
caractère  est  aussi  sex-limited. 

Chez  Drosophila,  les  ailes  miniature,  les  ailes  rudimentaires,  la  couleur 
noire,  l'œil  rouge  brillant  et  l'œil  orange,  sont  tous  des  caractères  récessifs, 
sex-limited,  c'est-à-dire  renfermés  dans  le  chromosome  X  ou  absents  de 
celui-ci  ;  il  en  résulte  que  celui-ci  peut  renfermer  des  déterminants  dominés 
en  même  temps  qu'un  dominant.  11  apparaît  aussi  qu'il  y  a  une  forte  asso- 
ciation ou  «  coupling  »  entre  des  déterminants  sex-limited,  c'est-à-dire  que 
dans  la  F2,  certaines  combinaisons  grand 'parentales  réapparaissent  en  plus 
grand  nombre  que  d'autres.  —  L.  Cué.not. 

c)  Morgan  (T.  H.).  —  L'application  de  la  conception  des  liynécs  pures  à 
l'hérédité  sex-limiled  et  au  dimorphisme  sexuel.  —  Le  changement  de  nos 
idées  amené  par  le  mendélisme  a  eu  aussi  un  retentissement  sur  les  théories 
de  la  détermination  du  sexe;  l'expérience  a  montré  que  chez  quelques  ani- 
maux et  plantes  la  femelle  est  homozygote  et  constitue  une  lignée  pure, 
tandis  que  le  mâle  est  hétérozygote  (type  Drosophila)  ;  chez  d'autres  êtres, 
au  contraire,  c'est  la  femelle  qui  est  hétérozygote  pour  le  sexe  (type  Abraxas 
et  Poule).  Parmi  les  différentes  formuh^s  symboliques  qui  ont  été  proposées, 
M.  préfère  la  suivante  :  le  mâle  du  type  Drosophila  a  la  valeur  Ffmm  (ou 


XV.  —  L'HEREDITE.  353 

plus  brièvement  F  f,  F  étant  un  gène  quantitativement  plus  grand  que  /'  et 
dominant  celui-ci)  ;  la  femelle  a  la  valeur  F  m  F  »t.  (ou  plus  brièvement  FF); 
le  mâle  donne  donc  naissance  à  deux  sortes  de  gamètes  F  m  et  fm;  et  la 
femelle  ne  donne  que  des  gamètes  F)n.  Une  formulation  symétrique,  mais 
inverse,  convient  pour  les  animaux  du  type  Abvnxas. 

Ces  formules  s'accordent  convenablement  avec  un  certain  nombre  de  faits, 
connus  :  dans  certaines  conditions  la  femelle  ou  le  mâle  peuvent  acquérir 
certains  caractères  propres  au  sexe  opposé  (Crabe  sacculiné);  le  passage 
de  l'hermaphrodisme  au  sexe  séparé  ou  inversement  est  fréquent;  la  produc- 
tion de  mâles  par  des  femelles  parthénogénétiques  peut  se  comprendre  par 
la  perte  de  l'un  des  gènes  femelles  dans  le  globule  polaire. 

Les  caractères  à  hérédité  sex-limited  sont  ceux  qui,  dans  certaines  com- 
binaisons, sont  transmis  seulement  à  un  sexe  :  ainsi  un  mutant  de  Droso- 
phile  à  yeux  blancs  (caractère  dominé  par  les  yeux  rouges)  transmet  ce 
caractère  à  la  moitié  de  ses  petits-fils,  mais  à  aucune  de  ses  petites-filles; 
ce  n'est  pas  parce  que  le  caractère  yeux  blancs  est  incompatible  avec  l'état 
de  femelle,  car  par  un  croisement  convenable  on  peut  l'associer  à  ce  sexe. 
Un  autre  mutant  de  Drosophile  a  des  ailes  moitié  moins  longues  que  la  nor- 
male; c'est  aussi  un  caractère  sex-limited.  Si  on  réalise  un  croisement 
entre  une  femelle  à  yeux  blancs  (symbole  W)  et  à  ailes  longues  (symbole 
L),  et  un  mâle  à  ailes  courtes  et  à  yeux  rouges  (symboles  S  et  R),  tout  se 
passe  dans  la  F^  et  la  F^  comme  si  les  caractères  sex-limited  étaient  accolés 
au  gène  F,  ou  en  interprétant  les  faits  en  termes  de  chromosomes,  comme 
si  les  gènes  W,  L,  S  et  R  étaient  renfermés  dans  le  cliromosome  sexuel  X 
(au  nombre  de  deux  chez  les  femelles  et  d'un  chez  les  mâles). 

Les  phénomènes  d'hérédité  sex-limited  chez  le  Galhis  bankiva  montrent 
que  c'est  au  contraire  la  femelle  qui  doit  avoir  seulement  un  chromosome  X, 
tandis  que  le  mâle  en  a  deux;  or  Guyer  est  persuadé,  d'après  une  étude 
cytologique,  que  c'est  le  mâle  qui  a  seulement  un  chromosome  X;  il  y  a 
donc  contradiction  entre  le  résultat  expérimental  et  l'examen  cytologique, 
et  il  reste  à  voir  lequel  a  tort.  [Des  travaux  récents  ont  montré  que  Guyer 
avait  fait  erreur,  et  que  chez  la  Poule,  le  mâle  est  bien  duplex  et  la  femelle 
.^implex,  ce  qui  est  une  preuve  bien  forte  que  les  chromosomes  sexuels  sont 
les  supports  des  caractères  sex-limited].  —  L.  Cuénot. 


d)  Morgan  (T.  H.).  —  Un  essai  d'analyse  de  la  constitution  des  chromosomes 
sur  la  base  de  l'hérédité  sex-limited  chez  Drosophila.  —  Le  thème  principal 
de  ce  travail  est  le  suivant  :  le  mode  particulier  d'hérédité,  qualifié  du  terme 
anglais  sex  limiied  (que  je  conserve  faute  d'une  traduction  vraiment  adéquate) 
s'explique  en  admettant  que  l'un  des  facteurs  matériels  du  caractère  sex-limi- 
ted est  porté  par  les  mêmes  chromosomes  qui  portent  le  facteur  matériel  dé- 
terminant le  sexe  femelle.  On  sait  que  chez  Drosophila  le  mâle  est  hété- 
rozygote (ou  simplex)  pour  le  chromosome  sexuel  X  ;  il  forme  donc  deux 
classes  de  spermatozoïdes,  l'une  renfermant  X,  l'autre  moitié  ne  renfermant 
pas  ce  chromosome  spécial  ;  au  contraire,  la  femelle  est  homozygote  (ou  du- 
nlex),  c'est-à-dire  que  l'ovogonie  renferme  deux  X  (ou  XX);  il  n'y  a  donc, 
après  expulsion  des  globules  polaires,  qu'une  seule  classe  d'œufs,  qui  ren- 
ferment tous  le  chromosome  X;  voilà  ce  que  nous  apprend  l'étude  cytolo- 
gique (N.  M.  Stevens). 

Dans  un  élevage  de  Drosophiles,  il  est  apparu  un  certain  nombre  de  mu- 
tations portant  sur  la  couleur  des  yeux  (le  type  normal  a  les  yeux  rouges; 
les  mutants  ont  des  yeux  vermillons,  roses,  blancs  ou  oranges),  sur  la  lon- 

l'ANNÉE   biologique,   XVI.    1911.  2^ 


354  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

gueur  des  ailes  (ailes  courtes  au  lieu  d'ailes  longues),  sur  la  couleur  du  corps 
(jaune  au  lieu  d'être  fauve  aux  bandes  noires). 
Le  croisement  entre  type  normal  et  mutant  donne  les  résultats  suivants  : 

9  à  yeux  vermillon  X  Q  yeux  rouges  =  cf  et  Q  à  yeux  rouges. 

En  symboles  chromosomiques,  ce  croisement  peut  s'écrire  de  la  façon  sui- 
vante (P  et  p  désignent  respectivement  les  facteurs  de  couleur  des  yeux  ; 
p  est  le  facteur  dominé,  caractéristique  des  yeux  vermillon)  : 

pXp     X     PXPX 

riamètes  joX  et;;PX 

F'  V j>X  PX/jX,  c'est-à-dire  cf  et    Q    en  nombre  égal,  tous  à 

yeux  rouges. 

Gamètes  de  F,  cf  rouge  VX  ei  p 
Q  rouge  P  X  et  ;j  X 

La  génération  F2  comprend  les  formes  suivantes  : 

P  X  P  X  Q  à  yeux  rouges  homozygote  \  3  animaux  à 

PX^jX  q  à  yeux  rouges  hétérozygote  /  yeux  rouges 

PXp  cf  à  yeux  rouges  l  pour  1  à 

pXp  cf  à  yeux  vepmillon  )  yeux  vermillon 

Quand  on  croise  un  o"  à  yeux  rouges  hétérozygote  (P  Xp)  par  une  9  ver- 
millon, forcément  homozygote  (pXjoX),  on  a  un  résultat  intéressant,  la  pro- 
géniture étant  inverse  des  parents  (hérédité  criss-cros><),  c'est-à-dire  que 
l'on  obtient  des  o'  à  yeux  vermillon  comme  la  mère  (ils  sont  dits  matroclinos 
pour  cette  raison)  et  des  9  '^  yeux  rouges  comme  leur  père  {pah'odines). 

Ce  croisement  se  formule  ainsi  : 

Parents  PXp  (yeux  rouges,  hétérozygote)  pXjiX  (yeux  vermillon) 
Gamètes  PX  et  p  pX 

F,  PXp  X  Q  k  yeux  rouges  hétérozygote 

pXp  cf  à  yeux  vermillon  homozygote 

Ce  croisement  crisscross  est  tout  à  fait  caractéristique  des  caractères  sex- 
limited. 

PX  et  ;jX  pX  et  p 

9  à  yeux  rouges  hétérozygote 
iCf  à  yeux  rouges  hétérozygote 
9  à  yeux  vermillon  homozygote 
cf  à  yeux  vermillon  homozygote 

L'expérience  donne  en  Fo  les  résultats  prévus  par  le  maniement  des  for- 
mules chromosomiques,  c'est-à-dire  un  nombre  égal  de  cf  et  de  9  dans 
chaque  classe  d'yeux. 

Le  mémoire  de  M.  renferme  le  détail  des  croisements  entre  tous  les  diffé- 
rents mutants  d'ailes,  d'yeux  et  de  couleur  qui  ont  apparu  dans  ses  élevages 
de  Drosophiles  :  il  en  résulte  que  les  caractères  yeux  blancs,  ailes  courtes, 
et  couleur  jaune  sont  strictement  sex-limited.  La  couleur  des  yeux  est  due 
à  la  collaboration  d'au  moins  quatre  différents  facteurs,  notamment  un 
rouge,  un  rose,  un  orange,  et  en  plus  un  déterminant  de  couleur  (symboles 
RPOC)  :  les  différentes  couleurs  sont  en  relation  avec  l'absence,  l'atrophie 
ou  la  modification  d'un  facteur  déterminé  (ainsi  les  yeux  roses  ont  la  for- 
mule r  POC,  les  yeux  oranges  rp  OC,  les  yeux  vermillon  Rp  OC,  les  yeux 
blancs  RPOc).  Tout  fait  penser  que  ces  facteurs  sont  des  corps  matériels 


Gamètes 
F2 

de 

F< 

PXpX 

PXp 

pXpX 

pXp 

XV.  —  L'HEREDITE.  355 

présents  dans  les  chromosomes  :  le  facteur  K  est  renfermé  dans  un  chro- 
mosome quelconque;  les  facteurs  P  et  C  sont  portés  par  le  chromosome 
sexuel  X;  quant  à  0,  que  M.  suppose  être  le  facteur  responsable  de  l'orange, 
comme  il  est  présent  dans  toutes  les  classes,  il  est  impossible  de  fixer  sa  lo- 
calisation. Ces  corps  matériels  représentent  sans  doute  une  substance  néces- 
saire au  développement  du  caractère  que  l'on  envisage,  en  collaboration 
avec  les  autres  parties  de  la  cellule,  et  toute  modification  ou  absence  du 
déterminant  amène  nécessairement  une  modification  du  caractère  somatique. 
Un  déterminant  n'est  pas  un  chromosome  entier,  mais  une  particule  ou 
substance  chimique  logée  dans  le  corps  d'un  chromosome  ;  le  fait  que  les 
caractères  sex-limited  suivent  rigoureusement  le  sort  du  chromosome  sexuel 
est  une  preuve  bien  forte  que  ces  facteurs  qui  les  concernent  sont  en  con- 
nexion avec  le  même  corps  matériel  qui  détermine  le  sexe. 

Mais,  ceci  admis,  les  croisements  de  M.  mettent  en  évidence  un  fait  qui 
demande  une  explication  :  les  facteurs  P  C  concernant  les  yeux,  ainsi  que 
L  et  S  concernant  la  longueur  des  ailes,  et  N  et  Y  concernant  la  couleur  du 
corps,  sont,  d'après  la  théorie,  inclus  dans  les  chromosomes  sexuels  X  :  si 
nous  considérons  une  Drosophile  femelle  hétérozygote  triplement,  de  la  for- 
mule NRLXYWSX,  il  semble  que  lors  de  la  formation  des  gamètes,  il  de- 
vrait se  former  seulement  deux  gamètes  différents,  la  formule  se  coupant  en 
deux,  NRLX  et  Y W SX,  puisque  chaque  X  emporte  avec  lui  les  facteurs 
sex-limited  qu'il  renferme  ;  or,  l'expérience  montre  au  contraire  qu'il  se  forme 
8  sortes  de  gamètes,  comme  si  NRL  et  leurs  allélomorplies  YWS  pouvaient 
se  séparer  librement,  à  la  manière  des  déterminants  mendéliens  ordinaires; 
de  plus  ces  gamètes  sont  en  nombre  très  inégal,  si  bien  que  certaines  com- 
binaisons se  réalisent  beaucoup  plus  rarement  que  d'autres  ;  il  y  a  donc  in- 
terchange entre  les  deux  chromosomes  X;  naturellement  cet  interchange  ne 
se  produit  que  chez  la  femelle,  la  seule  qui  ait  deux  chromosomes  X,  et  il 
n'y  en  a  pas  chez  le  mâle.  Pour  expliquer  cette  anomalie,  M.  suppose  que, 
lors  du  stade  synapsis,  les  deux  chromosomes  X  de  la  femelle  s'accolent  l'un 
à  l'autre  en  se  tordant,  comme  les  torons  d'une  corde  ;  puis,  lorsque  la  sépa- 
ration du  chromosome  bivalent  se  produit,  le  plan  de  disjonction  est  tel  que 
chaque  chromosome  X  emporte  avec  lui  non  pas  les  facteurs  qu'il  avait  ap- 
portés originairement,  mais  une  combinaison  quelconque;  toutes  les  combi- 
naisons possibles  ne  sont  pas  réalisées  en  nombre  égal  parce  que  les  facteurs 
voisins  l'un  de  l'autre  dans  un  même  chromosome  ont  plus  de  chances  d'être 
associés  lors  de  la  disjonction  que  ceux  qui  sont  éloignés;  il  y  a  donc  des 
combinaisons  favorisées. 

La  plupart  des  mutations  dans  les  caractères  sex-limited  paraissent  être 
dues  à  des  pertes  de  chromatine,  c'est-à-dire  des  facteurs  matériels  en  rap- 
port avec  ces  caractères  ;  on  peut  concevoir  qu'un  génotype  récessif  par  rap- 
port à  plusieurs  caractères  de  cette  sorte,  qui  a  donc  perdu  une  quantité  ap- 
préciable de  chromatine,  est  moins  viable  qu'un  type  normal  ;  cela  expliquerait 
la  faible  fertilité  de  certains  mutants  de  Drosophile  ou  de  certaines  combi- 
naisons récessives.  Enfin,  si  l'on  admet  que  les  facteurs  sex-limited  sont  in- 
clus sous  forme  de  particules  matérielles  dans  le  chromosome  X.  et  que 
celles-ci  peuvent  disparaître,  il  en  résulte  que  le  chromosome  X  n'est  pas  en 
entier  le  facteur  pour  la  détermination  du  sexe,  mais  que  c'est  seulement 
une  très  petite  part  de  celui-ci  qui  joue  ce  rôle.  —  L.  Cuénot. 

Mawe  (E.  S.).  —  Types  de  cheveux  à  la  nitqiw  et  une  Ihéo/'ie  jiossible  de 
la  prédiction  du  sexe.  —  L'auteur  relève  une  vieille  croyance  japonaise,  vé- 
rifiée sur  environ  300  observations  faites  par  lui,  et  d'après  laquelle  il  serait 


356  L'ANXEE  BIOLOGIQUE. 

possible  de  prédire  le  sexe  de  l'enfant  à  naître  d'après  la  direction  (diver- 
gente ou  convergente)  que  présentent  les  cheveux  à  la  nuque  chez  l'enfant 
né  immédiatement  avant.  Comme  explication  possible  de  ces  relations,  l'au- 
teur émet  l'hypothèse  que  la  disposition  des  cheveux  de  la  nuque  est  un 
caractère  meiidélien  et  qu"il  peut  y  avoir  des  rapports  entre  cette  disposi- 
tion chez  les  parents,  d'une  part,  et  la  disposition  correspondante  et  le  sexe 
chez  les  enfants,  de  l'autre.  —  M.  GoLDSMrm. 

p)  Hérédité  des  carnrlèri'S  acquis. 

Pietet  (Arnold).  —  Un  nouvel  exemple  de  l'hérédité  des  caractères 
acquis.  —  L'auteur  est  parvenu  à  accoutumer  des  chenilles  de  Lasiocampa 
qtiercus  (nourriture  normale  :  chêne,  rosacées,  etc.)  à  consommer  des 
aiguilles  de  sapin.  Les  chenilles  d'une  ponte  sont  divisées  en  deux  lots  :  les 
unes  sont  nourries  de  feuilles  iX Evoni/mus  japnnicus  et  considérées 
comme  témoins,  les  autres  d'aiguilles  de  sapin.  Or,  les  chenilles  qui  se 
nourrissent  de  feuilles  plates  entament  celles-ci  par  le  bord  latéral  en  se 
fixant  elles-mêmes  à  la  tige.  Pour  consommer  les  aiguilles  de  sapin,  les  che- 
nilles essaient  d'abord  de  les  entamer  par  le  côté,  mais  leurs  mandibules  ne 
peuvent  donner  assez  d'écartement  pour  cela.  Plusieurs  d'entre  ces  bestioles, 
atteignant  le  sommet  de  l'aiguille,  plus  conique  et  plus  mince  que  le  reste, 
se  mettent  à  le  dévorer  et  creusent  ensuite  plus  facilement  dans  l'épaisseur 
de  la  feuille.  Voilà  donc  le  caractère  nouvellement  acquis  qui  consiste  pour 
les  individus  de  cette  expérience  à  entamer  les  aiguilles  de  haut  en  bas  et 
à  les  creuser,  alors  que  leurs  congénères  dans  leur  vie  liabituelle  entament 
les  feuilles  par  le  côté  et  les  mordent.  Les  chenilles  de  la  seconde  généra- 
tion, issues  de  parents  adaptés  au  sapin,  lorsqu'elles  se  retrouvent  dans  les 
conditions  normales,  en  présence  de  feuilles  d'Evonymus,  cherchent  à  les 
entamer  par  le  sommet,  de  haut  en  bas  et  à  creuser  leur  intérieur.  Ainsi 
donc,  des  larves  de  Lasiocampa  quercxis  ont  dû  prendre,  pour  l'ingestion  de 
leur  alimentation,  une  habitude  nouvelle,  et  cette  habitude  se  transmet,  en 
tout  cas  à  quelques-uns  de  leurs  descendants.  Ce  même  caractère  s'est 
encore  plus  manifestement  transmis  chez  Ocneria  dispar.  —  M.  Boubier. 

Baroux  (P.).  —  Les  siigmaies  héréditaires  de  la  chevalerie.  —  Chez  une 
série  de  membres  d'une  même  famille,  très  ancienne,  remontant  au  Moyen 
Age,  l'auteur  a  constaté  des  nœvi  de  formes  différentes  et  placés  en  diffé- 
rents points  du  corps.  Il  les  croit  primitivement  acquis,  par  suite  de  l'exci- 
tation de  la  peau  produite  par  le  frottement  de  l'armure  du  chevalier  et 
transmis  ensuite  héréditairement.  Ces  siijnes  étaient  le  propre  de  l'aristo- 
cratie ;  la  mode  des  «  mouches  »  d'autrefois  était  une  imitation  qui  les  rap- 
pelait. —  M.  GOLDSMITU. 

Agar  ("W.  E.).  —  Variations  héréditaires  chez  un  Cladocère  [Simocepha- 
lus  vctul ((.■<].  —  Deux  caractères  ont  été  étudiés  :  longueur  du  corps  et  dis- 
tance entre  les  bords  de  la  carapace;  en  élevant  les  Simocephalus  dans  une 
culture  spéciale  de  C/damydomonas,  la  courbe  des  valves  est  grandement 
modifiée,  et  le  rapport  entre  les  deux  valeurs  ci-dessus  fortement  réduit  (il 

passe  de  VÎT  =  5,27  à  ^r?  =  1,45).  Or,  si  l'on  prélève  dans  cette  culture  des 

individus  descendant  de  plusieurs  générations  cultivées  dans  ce  milieu,  et 
qu'on  les  transporte  en  milieu  normal,  on  constate  que  leur  progéniture, 


XV.  —  L'HEREDITE.  357 

pendant  deux  générations,  présente  encore  une  valeur  de  ^  inférieure  au 

type  normal  ;  l'effet  n'est  guère  net  que  dans  les  premières  naissances  de 
F^,  provenant  d'œufs  pondus  quelques  heures  après  le  transport  dans  le 
milieu  normal.  A.  regarde  ce  phénomène  comme  un  cas  d'induction  paral- 
lèle, c'est-à-dire  de  caractère  produit  directement  et  indépendamment  par  le 
milieu  sur  le  soma  et  les  gonades.  —  L.  Cuéxot. 

y)  Hérédité  des  caractères  divers. 

Barfurth  (D.).  Recherches  expérimentales  sur  Vhérédilé  de  l'hyperdac 
tylie  chez  le  Poulet.  3^  communication.  —  B.  a  montré  dans  ses  deux  pre- 
mières communications  qu'un  coq  normal,  accouplé  à  des  poules  hyperdac- 
tyles,  donne  47,4  %  de  poulets  hyperdactyles;  le  pourcentage  est  de  42,2, 
(c'est-à-dire  identique)  quand  c'est  le  coq  qui  est  hyperdactyle  et  les  poules 
normales.  L'auteur  répète  sur  une  autre  race  de  poules  des  expériences 
analogues  et  les  complète  par  l'étude  des  générations  ultérieures.  Certaines 
de  ses  constatations  sont  intéressantes  :  l'hyperdactylie  peut  rester  latente 
pendant  une  génération  et  reparaître  à  la  suivante  ;  la  loi  de  prévalence  de 
Mendel  ne  s'applique  pas  à  l'hyperdactylie,  car  ni  celle-ci  ni  la  normodac- 
tylie  n'affectent  l'apparence  d'un  caractère  dominant:  la  loi  de  disjonction 
mendélienne  ne  trouve  non  plus  aucune  application  dans  les  expériences  de 
B.;  le  sexe  est  sans  influence  sur  la  transmission  de  l'hyperdactylie.  — 
A.  Brachet. 

c.   Transmission  des  caractères. 
p)  Hérédité  directe  et  collatérale. 

a)  Hagedoorn  (A.).  —  Les  fadeurs  génétiques  dans  le  développement  de  la 
Souris  domestique,  qui  influencent  la  couleur  du  pelage,  avec  notes  sur  les 
facteurs  génétiqxies  semblables  dans  le  développement  des  autres  Bongeurs.  — 
H.  a  étudié,  surtout  chez  la  Souris,  les  facteurs  qui  ont  déjà  fait  l'objet  de 
nombreux  travaux  ;  il  confirme  pleinement  les  résultats  antérieurement  acquis 
et  pense  qu'il  a  découvert  deux  nouveaux  facteurs,  non  isolés  jusqu'ici.  Il 
est  d'accord  avec  les  formules  déjà  définies  pour  ce  qui  concerne  les  types 
agouti  (Souris  sauvage),  noir,  chocolat,  cinnamon  agouti  à  yeux  noirs,  pour 
les  albinos,  et  les  formes  à  yeux  rouges  (fauve,  gris  perle,  café  au  lait),  ainsi 
que  pour  les  dilutions  de  ces  couleurs  («  blue  »,  «  silver  fawn  »,  agouti 
dilué),  et  les  mutations  panachées  à  panachure  dominée.  Il  s'en  écarte, 
d'une  façon  qui  n'est  pas  très  claire,  en  ce  qui  concerne  les  Souris  jaunes  : 
pour  H.,  il  y  a  deux  sortes  de  Souris  jaunes;  les  unes,  qui  sont  celles  étu- 
diées par  les  auteurs,  renferment  un  gène  I,  déterminant  la  couleur  jaune, 
et  elles  ne  peuvent  jamais  être  homozygotes  pour  ce  facteur  ;  ces  Souris  jau- 
nes produisent  toujours  deux  sortes  de  gamètes,  les  uns  avec  I,  les  autres 
dépourvus  de  ce  gène  (i);  H.  n'est  pas  éloigné  de  croire  que  ce  facteur  I 
provient  d'un  croisement  ancien  avec  quelque  autre  espèce  de  Mus  sauvage, 
possédant  I  à  l'état  hypostatique. 

Les  autres  Souris  jaunes  doivent  leur  couleur  à  l'absence  d'un  certain  fac- 
teur B;  mais  H.  ne  donne  pas  la  preuve  absolue  que  ces  Souris  jaunes  diffè- 
rent des  précédentes,  par  exemple  en  élevant  une  race  pure  en  b  :  la  race 
«  tortoise  »  serait  un  noir  dans  lequel  b  a  été  substitué  à  B;  l'agouti  jaune 


358  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dériverait  de  la  même  façon  du  type  agouti,  et  enfin  l'orange  ne  différerait 
du  chocolat  que  par  l'absence  de  B. 

H.  parait  avoir  retrouvé  un  facteur  K,  qui  produit  une  panachure  sur  le 
ventre  et  sur  la  tête,  qui  est  dominante,  et  non  dominée  comme  la  pana- 
chure ordinaire;  mais  son  étude  est  incomplète,  comme  celles  du  reste  de 
miss  DuiîHAM  et  de  Morgan  sur  ce  même  facteur.  J'en  dirai  autant  pour  un 
nouveau  facteur  H.  dont  l'absence  h  produit  un  léger  affaiblissement  de  la 
teinte  générale  («  fade  agouti  »,  «  fade  chocolaté  »),  et  de  la  pigmentation 
des  yeux  («  fade  chocolaté  »  a  des  yeux  rouges  sous  une  incidence  conve- 
nable). 

Enfin,  H  définit  un  nouveau  facteur  F,  dont  l'absence  f  produit,  vers 
l'âge  de  neuf  semaines,  l'apparition  de  poils  blancs,  qui  sont  distribués  au 
hasard  sur  le  corps,  avec  quelquefois  une  localisation  sur  le  dos  et  les 
flancs;  on  obtient  ainsi  des  animaux  argentés,  dont  le  fond  du  pelage  a  une 
couleur  quelconque,  agouti,  noir,  etc. 

Trois  fois  une  mutation  a  apparu  subitement  dans  les  élevages  :  une  fa- 
mille d'agoutis,  qui  était  pure  par  rapport  au  facteur  G,  a  donné  naissance 
à  des  petits  noirs  (perte  du  facteur  G).  Une  famille  de  Souris  noires  a  pro- 
duit à  plusieurs  reprises  la  forme  argentée  (perte  du  facteur  F);  enfin, 
dans  une  famille  d'agoutis,  il  a  apparu  un  jour  une  Souris  jaune  (perte  du 
facteur  B):  la  femelle  n'a  jamais  donné  que  des  agoutis,  mais  ses  petits, 
croisés  entre  eux,  ont  produit  environ  25  %  de  progéniture  jaune. 

Une  fois,  H.  a  observé  un  cas  de  mutuelle  répulsion  entre  deux  facteurs 
non  allélomorphes,  qui  d'ordinaire  peuvent  très  bien  se  trouver  ensemble 
dans  un  même  gamète  :  des  albinos,  issus  d'un  croisement  entre  agoutis 
hétérozygotes  à  la  fois  pour  le  déterminant  du  chromogène  et  celui  de  la 
couleur  noire,  n'ont  pas  présenté  une  seule  fois  (sur  13  individus]  le  déter- 
minant du  noir,  mais  seulement  celui  de  l'agouti.  ^  L.  Cuénot. 

(')  Morgan  (T.  H.).  —  Ségrégation  au  hasard  et  cauplement  dans  l'héré- 
dité mendéliennc.  —  (Analysé  avec  les  suivants.) 

Emerson  (R.  A.).  —  Couplement  et  ségrégaiion  au  hasard.  —  (Analysé 
avec  le  suivant.) 

f)  Morgan  (T.  H.  )  —  Chromosomes  et  hérédité  associative .  —  La  loi  de  Mendel 
repose  surla  ségrégation  au  hasard  des  facteurs  des  caractères  unitaires.  Mais 
divers  cas,  concernant  deux  ou  plusieurs  caractères,  ne  se  conforment  pas  à 
la  loi  (hérédité  limitée  au  sexe  chez  Abraxas  et  Drosopliila,  volaille,  chez  qui 
il  doit  y  avoir  couplement  entre  le  facteur  féminité  et  un  autre,  pois.  etc.). 

Bateson  explique  ces  cas  par  couplement  et  par  répulsion.  Si  Aa  et  Bb 
sont  deux  paires  allélomorphes  sujettes  au  couplement  et  à  la  répulsion,  A 
et  B  se  repousseront  mutuellement  dans  la  gamétogénèse  du  double  hétéro- 
zygote résultant  de  l'union  AB  X  ab. 

M.  offre  une  explication  plus  simple.  Si  les  matériaux  représentant  les 
facteurs  héréditaires  existent  dans  les  chromosomes  et  si  les  facteurs  qui 
couplent  sont  rapprochés  en  série  linéaire,  lors  de  la  conjugaison  dans  l'hé- 
térozygote les  régions  similaires  seront  opposées.  Or,  durant  la  phase 
strepsinema  les  chromosomes  homologues  se  tordent  l'un  autour  de  Tautre, 
mais  lors  de  leur  séparation  celle-ci  se  fait  selon  un  seul  plan.  Par  suite,  les 
matériaux  originels  voisins  auront  plus  de  chance  de  se  trouver  du  même 
côté  du  plan  de  séparation;  les  moins  voisins  pourront  tomber  aussi  bien 
des  deux  côtés.  D'où  couplement  de  certains  caractères  sans  couplement 
d'autres  (ou   rarement),  la  différence  dépendant  de  la  distance  entre  les 


XV.  —  L'HEREDITE.  359 

matériaux  du  chromosome  représentant  les  facteurs.  Il  n'y  a  donc  pas  de 
ségrégation  au  hasard,  comme  le  veut  Mendel,  mais  des  associations  de 
facteurs  rapprochés  les  uns  des  autres  dans  les  cliromosomes. 

E.  demande  comment  il  se  fait  qu'un  même  élément  chromosomique  ré- 
pondant à  un  facteur  donné  ne  soit  pas  à  l'occasion  divisé  en  deux,  une 
partie  restant  d'un  côté  et  l'autre  de  l'autre  côté  du  plan  de  séparation. 

A  ceci,  M.  répond  que  les  «  gènes  »  ne  se  partagent  pas  ;  il  ne  peut 
donc  arriver  qu'une  partie  reste  d'un  côté  et  l'autre  de  l'autre.  —  H.  de 
Varigny. 

g)  Morgan  (T.  H.).  —  L'influence  de  V hérédité  et  du  milieu  dans  la  détermi- 
nation des  couleurs  du  pelage  des  Souris.  —  M.  a  capturé  dans  une  maison 
de  Woods-Hole  (Mass.)  plusieurs  exemplaires  de  Mus  7)uis<'ulus  constituant 
une  mutation,  caractérisée  surtout  par  le  ventre  entièrement  blanc,  au  lieu 
d'être  gris  jaunâtre  comme  chez  la  Souris  grise  ordinaire;  cette  même  mu- 
tation s'est  présentée  dans  l'Iowa  et  est  identique  à  celle  que  Cuénot  a  isolée 
dans  des  élevages  de  Souris  domestiques;  elle  paraît  donc  assez  répandue. 
Cette  mutation,  comme  Cuén(jt  l'avait  déjà  vu,  est  dominante  sur  toutes  les 
autres  couleurs,  sauf  le  jaune. 

M.  a  produit  des  Souris  valseuses  artificielles  par  injection  d'acétyl-atoxyi; 
comme  Eiirlich  l'a  découvert,  ces  Souris  courent  en  cercles  à  peu  près 
comme  les  vraies  Souris  valseuses  ;  cette  substance  altère  sans  doute  cer- 
taines fibres  nerveuses,  car  l'effet  produit  est  permanent  pendant  toute  la 
vie.  Ce  caractère  acquis  n'est  pas  transmis  à  la  progéniture,  comme  on  pou- 
vait s'y  attendre. 

M.  a  eu  entre  les  mains,  à  plusieurs  reprises,  des  Souris  à  yeux  de  couleur 
asymétrique,  un  œil  étant  rose  et  l'autre  noir;  il  n'a  pas  été  possible  de  fixer 
ce  caractère,  qui  ne  parait  pas  être  transmis  régulièrement. 

M.  a  étudié  à  nouveau  un  certain  nombre  de  croisements  de  Souris, 
notamment  les  grises,  noires  et  chocolat  dans  le  but  de  définir  les  facteurs 
qui  interviennent  dans  la  transmission  des  couleurs;  il  propose  une  nomen- 
clature qui  me  parait  inutilement  compliquée,  et  rend  moins  bien  compte 
des  faits  que  les  symboles  simples  que  j'ai  employés  dans  des  travaux  anté- 
rieurs. 

Sous  le  terme  de  caractère-unité  {unit  character),  M.  désigne  chaque  structure 
ou  fonction  qui  peut  se  transmettre  indépendamment  des  autres  caractères  ; 
par  facteur  il  entend  quelque  condition  spéciale  du  plasma  germinatif  dont  la 
présence  est  nécessaire  pour  le  développement  du  caractère-unité  qui,  en 
son  absence,  n'apparaît  pas.  Il  est  bien  entendu  que,  si  un  facteur  est  essen- 
tiel pour  l'apparition  et  le  développement  d'une  partie  déterminée,  il  n'est 
qu'une  condition  nécessaire,  plusieurs  autres  conditions  se  combinant  pour 
arriver  à  l'effet  final,  et  l'absence  d'une  d'entre  elles,  quelconque,  produit 
sa  suppression.  Que  ce  soit  un  chromosome  ou  une  partie  de  chromosome 
qui  constitue  le  facteur,  tous  les  éléments  de  la  cellule  ou  au  moins  beau- 
coup d'entre  eux  prennent  une  part  à  l'élaboration  finale  de  l'organe  en 
question.  L'erreur  du  weismannisme  a  été  de  confondre  le  caractère-unité 
avec  un  facteur  unique,  biophore  ou  pangène,  et  de  voir  dans  le  développe- 
ment seulement  un  processus  de  séparation  de  particules  représentatives 
de  chaque  partie  du  corps  ;  dans  la  manière  de  voir  mendélienne,  tout  ou 
partie  du  plasma  germinatif  est  nécessaire  pour  le  développement  de  chaque 
partie,  mais  la  perte  de  l'une  ou  de  l'autre  particule  du  complexe  chromo- 
somique engage  les  processus  du  développement  dans  des  voies  diffé- 
rentes. 


360  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Le  Peromyscus  leucopus  est  une  Souris  sauvage  remarquable  par  ses  nom- 
breuses races  locales;  une  race  de  lile  Monomoy,  remarquable  par  sa  teinte 
brun  pâle  (ventre  l)lanc),  a  été  gardée  en  captivité;  la  teinte  a  rapidement 
pâli,  si  bien  que  la  Souris,  à  part  quelques  taches  foncées,  est  devenue  d'un 
gris  bleuâtre  extrêmement  clair,  presque  blanc;  il  est  possible  que  ce  soit  la 
sécheresse  de  l'air  qui  ait  produit  cette  modification.  —  L.  Cuénot. 

Cuénot  (L.).  —  Les  délerminants  de  la  couleur  chez  les  souris.  —  La 
question  des  déterminants  de  la  couleur  des  souris  ne  saurait  faire  désor- 
mais de  progrès  que  si  les  auteurs  s'astreignent  non  seulement  à  donner, 
d'une  façon  claire  et  détaillée,  les  résultats  des  croisements  qu'ils  ont  tentés, 
mais  surtout  à  définir  rigoureusement  leurs  génotypes  en  se  servant  des 
formules  définies  par  les  travaux  antérieurs.  En  reprenant  tous  les  symboles 
et  tous  les  calculs,  C,  après  avoir  exposé  les  formules  utilisées  par  lui, 
montre  que  jusqu'ici,  en  dépit  des  variations  des  nomenclatures,  tout  le 
monde  était  en  réalité  d'accord  sur  le  fond.  --  M.  Lucien. 

y)  Hérédité  dans  les  unions  consanguines. 

Jacob  (S.  M.).  —  Sur  les  unions  conso.nguines  dans  xme  population  men- 
déiienne  stable  et  simple,  et  sur  les  mariages  entre  cousins  en  particulier.  — 
Résultats  et  conclusions.  1°  Plus  un  caractère  récessif  pur  est  rare  dans  une 
population  et  moins  il  a  de  chances  de  se  présenter,  même  en  cas  d'union 
consanguine  où  pourtant  il  est  plus  fréquent.  2°  La  consanguinité  accentue 
le  dominant  et  le  récessif,  purs,  aux  dépens  de  l'élément  hybride.  A  la  for- 
mule de  la  progéniture  dans  une  population  à  unions  croisées,  la  consangui- 
nité ajoute  seulement  un  élément  qu'on  peut  formuler  ainsi  (AA)  —  2(  Aa)  + 
(aa).  La  dominance  absolue  n'existe  pas,  et  ceci  doit  rendre  plus  modérées 
les  objections  à  la  consanguinité.  —  H.  de  Varigny. 

8)  Hérédité  dans  le  croisement;  caractères  des  hghrides. 

a-b)  Poil  (H.).  —  Étude  des  hybrides.  Ovaire  et  anif  chez  les  hybrides  fertiles 
et  stériles.  —  P.  a  fait  sur  l'ovaire  une  étude  symétrique  de  celle  à  laquelle 
il  s'est  livré  sur  le  testicule.  Ses  études  portent  surtout  sur  des  hybrides  de 
canards,  fertiles  ou  stériles  selon  les  croisements. 

La  stérilité  des  hybrides  femelles  est  plus  fréquente  et  plus  facile  à  pro- 
duire que  celle  des  mâles.  Parmi  les  femelles  stériles,  on  peut  distinguer 
deux  sous-catégories  selon  que  l'appétit  sexuel  existe  ou  est  absent. 

Dans  les  ovaires  des  hybrides  stériles,  on  note  un  caractère  constant  :  le 
manque  de  petits  follicules  de  réserve  chez  l'animal  adulte.  Cette  différence 
est  si  nette  qu'on  reconnaît  au  premier  coup  d'œil  les  deux  sortes  d'hybrides. 
Les  influences  déterminant  cette  modification  sont  d'ailleurs  insaisissables. 
On  ne  trouve  pas  de  forme  de  passage  entre  les  deux  types,  et  il  est  singu- 
lier de  constater  que  les  œufs  ne  dégénèrent  pas  à  des  états  divers,  mais 
qu'il  y  a  un  stade  qui  manque  constamment.  En  faisant  une  étude  serrée 
de  ces  hybrides,  on  constate  que  chez  les  uns  (canard  domestique,  canard 
turc)  tous  les  ovocytes  ou  presque  tous  les  follicules  dégénèrent  dès  la 
première  époque  de  ponte.  Il  est  d'autres  hybrides  chez  qui  la  dégénéres- 
cence n'est  complète  qu'en  deux  ans.  Chez  d'autres  enfin  il  n'y  a  jamais 
formation  de  follicules. 

P.  fait  ensuite  le  parallèle  entre  l'ovogénèse  et  la  spermatogénèse  chez 
les  hybrides.  La  différence  provient  surtout  de  ce  que  le  nombre  des  œufs 


XV.  —  L'HEREDITE.  361 

est  primitivement  limité,  tandis  que  celui  des  spermatozoïdes  est  illimité, 
mais  les  images  histologiques  diverses  se  rapportent  à  des  faits  cytologiques 
dont  P.  établit  la  correspondance.  Dans  les  trois  types  d'ovaires  d'hybrides 
stériles  qu'il  décrit,  il  retrouve  les  trois  types  de  spermatogénèse  des  hy- 
brides qu'il  a  précédemment  décrits,  avec  une,  deux,  trois  mitoses.  Les 
hybrides  mâles  et  femelles  des  mêmes  espèces  se  correspondent  ainsi  tou- 
jours très  régulièrement.  —  Ch.  Champy. 

(^)Goodale  (H.  T>.).  —  Études  sur  des  Canards  hybrides.  —  G.  a  effectué 
des  croisements  entre  deux  races  pures  de  Canards,  les  Pékins  et  les  Rouens, 
qui  constituent  des  races  bien  fixes  :  les  Pékins  sont  blancs,  le  bec,  les 
jambes  et  les  pieds  étant  jaune  ou  orange;  les  Rouens  ont  une  coloration 
brillante  chez  le  mâle,  mélange  de  vert  brillant  sur  la  tête,  de  brun  et  noir 
sur  le  dos,  de  marron  et  gris  de  fer  sur  le  ventre,  avec  un  anneau  blanc  au 
cou;  la  femelle  est  de  teinte  beaucoup  plus  uniforme,  et  n'a  pas  d'anneau 
au  cou. 

La  F,  (parents  :  Pékin  cf ,  Rouen  9)  ressemble  grosso  modo  à  des  Rouens; 
les  mâles  sont  assez  uniformes,  mais  les  femelles  se  divisent  visiblement  en 
deux  classes  :  par  exemple,  les  unes  ont  un  anneau  blanc,  les  autres  en  sont 
dépourvues;  il  y  a  deux  femelles  d'un  noir  verdâtre  avec  la  poitrine  blanche 
qui  ressemblent  beaucoup  à  la  variété  Bleu  Suédois. 

La  F2  est  extrêmement  polymorphe  ;  elle  comprend  des  individus  blancs 
(retour  au  type  Pékin),  des  individus  noirs  (comme  les  deux  femelles  de  la. 
Fi),  et  beaucoup  de  types  très  proches  des  Rouens.  L'anneau  du  cou  est  sou- 
vent très  élargi.  Bien  que  l'expérience  soit  incomplète,  il  paraît  (en  raison 
des  diverses  femelles  de  F<)  qu'il  entre  enjeu  des  caractères  sex-limited,  et 
ensuite  que  l'un  des  parents  au  moins  est  hétérozygote  pour  plusieurs  fac- 
teurs; c'est  sans  doute  le  parent  Pékin  qui,  étant  blanc,  peut  être  hétéro- 
zygote pour  des  déterminants  de  couleur,  tout  en  constituant  en  apparence 
une  race  homogène.  —  L.  Cuénot. 

//)  Morgan  (T.  H.).  —  Notes  sur  deux  croisements  entre  différentes  races  de 
Pigeons.  —  Croisements  incomplètement  étudiés  entre  Fantail  blanc  et 
Swallow  d'une  part,  entre  Turbit  et  Starling  d'autre  part;  la  plupart  des 
caractères  mendélisent  à  la  façon  habituelle,  sauf  trois,  le  nombre  des  plu- 
mes de  la  queue  du  Fantail,  la  coloration  du  Swallow,  et  les  plumes  ren- 
versées de  la  poitrine  du  Turbit.  Le  Fantail  a  32  plumes  caudales,  le  Swal- 
low habituellement  12;  les  hybrides  de  F,  en  ont  de  12  à  17,  le  nombre 
13  étant  le  plus  fréquent;  les  A  hybrides  obtenus  en  F\  ont  tous  12  plumes; 
bien  que  le  nombre  des  Pigeons  soit  trop  petit  pour  qu'on  puisse  tirer  une 
conclusion,  il  est  curieux  que  le  nombre  32  n'ait  pas  réapparu.  De  même 
dans  la  F.,,  les  plumes  renversées  du  Turbit  ne  réapparaissent  pas  (sur 
huit  individus).  Le  blanc  pur  du  Fantail  est  dominant  sur  la  coloration  du 
Swallow,  qui  a  la  tète  et  les  ailes  marquées  de  gris,  bleu  et  brun;  cependant 
sur  7  jeunes  de  F,,  deux  ont  présenté  2  ou  3  plumes  des  ailes  qui  portaient 
des  indices  de  coloration.  —  L.  Cuénot. 

Davenport  (G.  B.).  —  Carnclères  chez-  les  hybrides  et  les  individus  de 
race  pure.  —  Il  est  évident  que  chez  un  individu  homozygote  pour  un  carac- 
tère donné,  il  y  a  dans  le  germen  de  celui-ci  deux  déterminants  semblables- 
en  rapport  avec  ce  caractère,  tandis  que  chez  un  hétérozygote  il  n'y  en  a 
qu'un;  or,  il  est  bien  connu  des  éleveurs  que  les  hybrides  présentent  fré- 
quemment des  caractères  imparfaits,  ce  qui  est  évidemment  dû  à  la  dimi- 


362  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

niition  du  stimulus  dans  le  développement  de  l'organe;  par  exemple  quand 
une  Poule  Minorca  à  crête  simple  est  croisée  avec  une  Polonaise  qui  n'a  pas 
de  crête,  l'hybride  a  une  crête  simple,  mais  habituellement  d'un  type  im- 
parfait, à  demi  formée  ou  dix  fois  plus  petite  que  la  crête  normale  ;  quand 
deux  hybrides  à  crête  réduite  à  son  dixième  sont  accouplés,  un  quart  de 
la  progéniture  a  des  crêtes  simples  typiques,  ce  qui  correspond  à  la  pré- 
sence chez  ces  individus  des  deux  déterminants.  Le  doigt  supplémentaire 
des  Iloudan  domine  sur  son  absence,  mais  3  %  des  hétérozygotes  sont 
néanmoins  dépourvus  du  5«  doigt.  La  narine  élevée  des  Houdan  est  domi- 
nante sur  la  narine  basse  des  Minorca,  mais  23  %  de  leur  progéniture  ont 
une  narine  aussi  basse  que  celle  du  parent  Minorca. .La  patte  lisse  est  domi- 
nante sur  la  patte  emplumée,  et  cependant  90  %  de  la  progéniture  ont  au 
moins  un  indice  d'emplumage.  Dans  tous  ces  cas,  nous  voyons  que. chez 
les  hybrides  le  caractère  hétérozygote  ne  se  développe  qu'imparfaitement 
ou  même  pas  du  tout;  cela  complique  un  peu  les  phénomènes  d'hérédité 
mendélienne,    mais    sans    en    diminuer    l'importance    fondamentale.     — 

L.    CUÉXOT. 

L'Hermitte  (J.).  —  Dnix  hij  bridai  ions  de  Colombidés.  -^  \°  L'auteur  si- 
gnale l'hybridation  des  cf  Slrt-pto/telio  i-isoria  L.  avec  9  de  Tnrlur  auriUis 
(rray.  Ces  deux  oiseaux  ayant  passé  l'hiver  ensemble,  s'accouplèrent  au  prin- 
temps et  donnèrent  3  pontes  successives;  6  hybrides  vinrent  à  bien.  La 
coloration  (blanc  pur  et  yeux  rouges)  du  mâle  se  fit  sentir  sur  les  femelles 
qui  ne  montrèrent  aucune  velléité  pour  les  actes  de  la  reproduction.  Leur 
taille  était  celle  d'au  ri /us.  Par  contre,  les  mâles  étaient  très  ardents,  sauf 
une  petite  interruption  pendant  la  mue.  Leur  taille  était  plus  forte  que  celle 
des  espèces  types  et  leur  système  de  coloration  se  rapprochait  de  T.  auriliis. 
Des  accouplements  d'un  métis  J  avec  une  femelle  de  T.  risoria  furent  aussi 
féconds.  Des  œufs  donnés  à  des  couples  de  risoria  donnèrent  des  jeunes  qui 
dépérirent  toujours.  Le  tempérament  des  métis  est  plus  accommodant  que 
celui  de  l'espèce  sauvage,  sans  l'être  autant  que  celui  de  T.  risoria.  La  chair 
exquise  rappelle  celle  des  Tourterelles  des  bois.  2"  Tympanislria  bicolor 
Gray  c^  avec  9  Chalcopelia  a /'/-a  Tem.  L'accouplement  se  fit  sans  interven- 
tion et  donna  annuellement  3  paires  de  petits.  La  première  ponte,  fin  février, 
fut  toujours  inféconde  ainsi  que  la  dernière,  en  août,  au  début  de  la  période 
de  la  mue. 

La  teinte  de  tous  les  métis  était  presque  identique  à  celle  du  père,  avec 
des  teintes  plus  vagues  et  moins  arrêtées.  Tous  les  métis  o"  et  Q  furent  tou- 
jours inféconds.  —  A.  Mexeg.\ux. 

I-wanoff  (E.).  —  .1  propos  de  la  fécondité  (fes  Jtybrides  du  cheval  domesti- 
que :  des  Zébroules  et  des  hybrides  entre  le  cheval  domestique  et  le  cheval  de 
Przevalski.  —  A  l'encontre  d'EwART  (1899),  I.  a  pu  constater  que  les  hybri- 
des zébro'ides  mâles  issus  d'iui  croisement  soit  d'Equus  caballus  cf  X  Bippo- 
ligris  zébra  Q,  soit  d'Equus  raba/lus  Q  X  Ilippotigris  zébra  o  sont  dépour- 
vus de  spermatozoaires  bien  que  les  instincts  sexuels  semblent  normalement 
développés.  D'autre  part,  I.  n'a  observé  aucun  cas  de  fécondation  de  zé- 
bro'ides femelles,  malgré  la  méthode  de  la  fécondation  artificielle  employée 
dans  huit  cas.  Toutefois  il  ne  voudrait  pas  de  là  conclure  déjà  à  l'infécondité 
absolue  des  zébroïdes  femelles  en  général.  —  Il  était  particulièrement  inté- 
ressant aussi  de  connaître  l'état  des  glandes  sexuelles  chez  les  hybrides  du 
cheval  de  Przev.\lski,  qui  est  considéré  par  les  uns  comme  une  espèce  ou 
une  race  particulière  à  l'égal  de  l'âne,  de  l'onagre  ou  de^l'hémione,  tandis  que 


XV.  —  L'HÉRÉDITÉ.  303 

d'autres  (Flower  et  Hahx  p.  ex.)  n'y  voient  qu'un  hybride  entre  le  cheval 
et  riiémione.  Or,  I.  a  pu  constater  qu'un  hybride  mâle  provenant  du  croi- 
sement entre  E(jiius  Pvzevahkii  Ç  X  J^q-  ca/mllus  cf  avait  dans  son  sperme 
des  spermatozoaires  parfaitement  mobiles.  Par  conséquent,  si  le  cheval  de 
Przevalski  est  en  réalité  une  espèce  particulière,  tout  comme  l'âne  ou  le 
zèbre,  ses  hybrides  se  distingueraient  des  autres  hybrides  mâles  du  genre 
EquKS  (du  mulet,  du  bardot,  des  zébroïdes)  en  ce  qu'ils  sont  féconds.  — 
J.  Strohl. 

Lang  (A.).  —  Élude>>  nouvelles  sur  VHèrédUé.  —  L'albinisme  existe  chez 
les  Hélix  nemoralis  et  hortensis,  mais  à  titre  de  grande  rareté  parmi  des 
colonies  plus  ou  moins  nombreuses  {nemoralis  du  pied  des  Alpes)  ;  on  sait 
qu'il  a  été  démontré,  cliez  les  Rongeurs  par  exemple,  que  l'albinisme  était 
en  rapport  avec  un  facteur  mendélien  spécial,  différent  des  facteurs  qui 
conditionnent  les  couleurs  particulières  ;  il  ne  se  développe  pas  de  pigment 
parce  qu'un  chromogène  général  fait  défaut.  11  en  est  de  même  chez  les 
Hélix  :  les  albinos  correspondant  aux  formes  à  bandes  colorées,  sont  égale- 
ment pourvus  de  bandes,  mais  celles-ci  sans  couleur;  le  test  est  d'un  blanc 
jaunâtre,  et  les  bandes  sont  très  transparentes,  peut-être  parce  qu'elles  sont 
moins  calcifiées  que  les  espaces  intermédiaires;  bien  entendu,  le  bord  de  la 
coquille  et  le  callus  des  nemoralis  albinos,  au  lieu  d'être  colorés  en  brun, 
.sont  parfaitement  blancs,  comme  chez  les  horlensis  normaux.  Il  y  a  aussi 
des  albinos  correspondant  aux  formes  sans  bandes,  mais  il  est  impossible 
de  les  séparer  des  horlensis  unicolores,  sans  recourir  aux  croisements. 

Les  gènes  qui  conditionnent  la  couleur  du  test  des  Ileiix  sont  au  nombre 
de  trois  paires  :  1°  A,  un  facteur  dominant  qui  inliibe  la  formation  des 
bandes;  tantôt  toutes  les  cinq  bandes,  tantôt  une,  deux  ou  trois;  le  nombre 
faible  des  bandes  est  toujours  dominant  sur  un  nombre  plus  fort;  l'allélo- 
morphe  de  A  est  son  absence  a,  qui  correspond  à  la  présence  de  cinq  bandes 
foncées  sur  le  test  ;  2°  le  gène  B  conditionne  la  présence  de  pigment  foncé 
dans  les  bandes  du  test,  le  bord  de  la  coquille  et  le  callus;  son  allélomorphe 
est  b,  qui  correspond  à  l'albinisme  parfait:  o'^  le  gène  C  correspond  à  la  cou- 
leur fondamentale  rougeàtre  de  la  coquille  ;  son  allélomorphe  dominé  c  ca- 
ractérise la  coquille  jaune.  En  appliquant  les  règles  mendéliennes,  on  peut 
prévoir  toutes  les  combinaisons  possibles  de  ces  gènes  et  les  résultats  des 
divers  croisements.  L"all)inisme  des  Hélix  est  donc  récessif  par  rapport  au 
type  coloré,  exactement  comme  chez  les  Vertébrés. 

La  couleur  de  la  peau  des  mulàlres  et  l'Iujpotlièse  de  la  polymérie.  —  Une 
difiiculté  particulière  de  la  théorie  mendélienne  est  le  cas  des  intermédiaires 
constants  :  quand  on  croise  un  Lapin  à  longues  oreilles  avec  un  Lapin  à 
oreilles  courtes,  on  obtient  en  F)  une  progéniture  dont  les  oreilles  sont 
intermédiaires  de  longueur  entre  celles  des  parents  ;  ce  type  intermédiaire 
croisé  avec  l'un  des  parents  donne  un  nouveau  type  moyen,  et  ainsi  de 
suite.  Cela  paraît  une  exception  aux  règles  de  dominance  et  de  disjonction. 
On  peut  lever  la  difficulté  en  supposant  que  le  caractère  en  question  est 
conditionné  non  pas  par  un  seul  gène,  mais  par  un  nombre  plus  ou  moins 
grand  de  gènes,  qu'il  y  a  polyniérie  des  gènes,  et  que  les  produits  d'un  tel 
croisement  sont  en  réalité  des  polyhybrides  plus  ou  moins  complexes. 

Supposons,  par  exemple,  que  la  couleur  noire  de  la  peau  du  nègre  soit 
conditionnée  par  deux  gènes,  auxquels  nous  attribuerons  une  valeur  con- 
ventionnelle de  30;  la  formule  génétique  du  nègre  sera  A|A|Ao A.,  = 
30-^30  +  30  +  30=  120. 

La  formule  génétique  du  blanc  sera  ft,  (i\  a.^  «2  =  0. 


364  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

La  génération  F,  aura  la  formule  A,  a,  Ao  «2  =  30  +  0  +  30-|-  0  =  GO, 
c'est-à-dire  le  mulâtre  intermédiaire. 

Le  croisement  de  deux  mulâtres  donnera  sur  10  individus  :  1  qui  aura  la 
formule  A,  A,  Ao  Ao  =  120,  c'est-à-dire  un  vrai  nègre;  4  qui  auront  la  for- 
mule équivalant  au  chiffre  90  (3/4  de  nègre);  6  qui  auront  la  formule  équi- 
valant au  cliiffre  60  (mulâtre),  4  de  valeur  30  (mulâtre  clair)  et  1  de  valeur 
0,  c'est-à-dire  un  blanc. 

Cet  exemple  grossier  montre  que  l'hypothèse  se  rapproche  sensiblement 
des  résultats  expérimentaux;  dans  de  petites  familles  à  parents  mulâtres,  il 
y  aura  évidemment  chance  d'observer  dans  la  ¥■>  surtout  des  types  plus  ou 
moins  colorés  (de  valeur  90,  60  ou  30),  et  on  conclura  à  la  permanence  du 
type  intermédiaire  mulâtre,  et  à  l'absence  d'une  disjonction  ramenant  le 
type  nègre  et  le  type  blanc.  A  mesure  qu'augmentera  le  nombre  de  gènes, 
le  nombre  des  combinaisons  augmentera,  et  la  réapparition  des  parents  de 
type  pur  sera  de  plus  en  plus  improbable,  à  moins  d'opérer  sur  des  chiffres 
énormes.  Le  nombre  des  individus  qu'il  faudra  examiner  pour  avoir  toutes 
les  combinaisons  est  donné  par  la  formule  (1  4-  1)'",  »  étant  le  nombre  des 
gènes;  ainsi,  pour  6  paires  de  gènes,  ce  n'est  que  sur  4.096  individus  qu'on 
aura  chance  de  trouver  un  individu  de  valeur  120  (nègre  pur),  et  un  de 
valeur  0  (blanc  pur)  ;  pour  1? gènes,  il  faudra  examiner  16.777.216  individus, 
dont  l'immense  majorité  seront  des  intermédiaires  de  grade  varié.  Cette 
hypotlièse  explique  parfaitement  bien  les  cas  embarrassants  de  la  longueur 
des  oreilles  de  Lapin,  des  croisements  nègre-blanc,  etc.;  on  ne  doute  plus 
du  reste,  contre  Pearson,  qu'il  y  a  disjonction  de  la  couleur  de  la  peau  dans 
la  descendance  des  mulâtres  ;  G.  et  C.  Davenport  en  ont  donné  des  exem- 
ples certains. 

On  comprend  qu'une  union  entre  une  négresse  albinos  et  un  Européen 
donne  exclusivement  des  enfants  mulâtres  :  la  première  fournit  les  gènes 
de  la  pigmentation  et  le  second  le  gène  du  chromogène,  exactement  comme 
dans  le  cas  des  Souris  et  des  Hélix-  albinos. 

Faux  hybrides  {iinilalé vaux)  d'espèces  d'Hélix.  La  parthénogenèse  peut-elle 
être  provoquée  par  un  sperme  étranger?  —  Dans  quelques  essais  de  croise- 
ment entre  espèces  à' Hélix,  L.  a  obtenu  parfois  des  hybrides  unilatéraux, 
tenant  exclusivement  de  la  mère;  le  croisement  entre  hortensis  et  nemo- 
ralis,  espèces  distinctes  mais  très  voisines,  donne  soit  de  vrais  hybrides, 
avec  caractères  mosaïques  de  l'un  et  l'autre  parent,  soit  exclusivement  de 
faux  hybrides  du  type  maternel;  le  croisement  entre  espèces  plus  éloignées. 
nemoralis  ou  hortensis  avec  austriaca,  donne  uniquement,  quand  il  est 
suivi  de  succès,  de  faux  hybrides.  Quand  la  mère  est  hétérozygote  pour 
plusieurs  caractères,  son  descendant  faux  hybride  au  lieu  de  lui  ressembler 
trait  pour  trai^  peut  présenter  somatiquement  quelques  caractères  dominés 
existant  chez  sa  mère,  être  par  exemple  muni  de  bandes  et  jaune  quand  la 
mère  est  unicolore  (caractère  dominant)  et  à  fond  rouge  (caractère  domi- 
nant sur  le  jaune'.  L.  se  demande  si  ces  faux  hybrides  sont  dus  à  une  auto- 
fécondation, à  un  phénomène  de  parthénogenèse  normale,  ou  à  une  par- 
thénogenèse induite  par  la  présence  du  sperme  illégitime  :  il  s'arrête  â 
cette  dernière  hypothèse  comme  de  beaucoup  la  plus  probable.  —  L.  Cuénot. 

Mac  Bride  (E.  "W.).  —  Études  sur  V Hérédité.  I.  Effets  du  croisement 
de  l'Echinus  esculentus  et  de  VEchinocardium  cordatum.  —  Echinocardium 
9  X  Echinus  cf.  Peu  d'œufs  (1  p.  1.000)  donnent  des  larves  qui  ne  peuvent 
vivre  plus  de  huit  jours.  Elles  sont  hybrides  (et  non  exclusivement  mater- 
nelles), mais  l'influence  paternelle  n'est  pas  toujours  également  forte. 


XV.  —  L'HÉRÉDITÉ.  365 

Echimis  Ç  X  Echinocardium  cf.  Aucun  développement  :  pourtant  les 
spermatozoïdes  sont  entrés. 

[Résultats  différents  de  ceux  de  Verxon,  ce  qui  tient  peut-être  à  une  expé- 
rimentation plus  rigoureuse  et  plus  critique].  —  H.  de  Varigny. 

Federley  (Harry).  —  Etudes,  dliérédilé  sur  le  genre  de  Lépidoptère 
Pyipera.  —  F.  a  réalisé  des  croisements  entre  quatre  espèces  de  Pijfiœrd, 
fréquentes  en  Europe  :  pif/ra,  eurtida,  nnachoreta  et  anastomosis;  le  choix 
de  ce  genre  a  été  motivé  parce  que  l'élevage  des  chenilles  est  relativement 
facile,  et  que  les  hybrides  de  Ff,  comme  l'a  déjà' reconnu  Standfuss,  sont 
encore  un  peu  fertiles,  ce  qui  permet  d'obtenir  une  F^.  Les  croisements 
donnent  des  résultats  très  variés  :  3  espèces  sont  bien  fertiles  entre  elles  et 
les  hybrides  pondent  :  c'est  pigra  cT  X  curtula,  et  l'inverse  (hybrides  inversa 
etjiroava).  eicurtula  ç^  'Xanachoreta  Ç  (hybride /?.rsc/t/ief), mais  non  le  croi- 
sement inverse.  La  forme  prouva  cf  peut  féconder  rurtula,  et  donne  le 
nouvel  hybride  proavula.  Tous  les  autres  croisements  donnent  des  résultats 
incomplets,  soit  que  les  imagos  ne  pondent  pas  d'œufs,  soit  qu'il  n'y  ait 
que  des  imagos  mâles,  soit  que  le  développement  s'arrête  en  route,  au  stade 
de  pupe  ou  de  chenille. 

Vaffinité  d'apparlage  de  deux  espèces  est  la  faculté  de  présenter  des  co- 
pulations; elle  existe  à  un  degré  variable  entre  toutes  les  espèces  examinées 
de  Pygœra;  son  degré  le  plus  faible  est  entre  anachoreta  cf  et  curtula  Q, 
tandis  que  l'accouplement  réciproque  est  25  fois  plus  facile.  L'affinité 
sexuelle  (production  d'œufs  fécondés)  est,  par  contre,  très  forte  entre  ces 
deux  espèces,  et  pratiquement  tous  les  œufs  sont  fécondés.  L'affinité  p/i  y - 
Biologique  (production  d'individus  viables,  fertiles)  est  de  nouveau  très  faible 
dans  le  croisement  anachoreta  cf  X  curtula  Q,  et  F.  a  obtenu  difficile- 
ment un  imago,  tandis  que  le  croisement  curtula  çf  X  anachoreta  9  donne 
facilement  un  hybride  viable.  Les  trois  sortes  d'affinités  entre  espèces  sont 
donc  indépendantes  les  unes  des  autres. 

La  grande  majorité  des  hybrides  sont  stériles  entre  eux  ou  du  moins  ne 
donnent  pas  de  progéniture  viable;  il  en  est  de  même  pour  les  croisements 
entre  hybrides  et  l'un  de  leurs  parents. 

On  admet  habituellement  que  les  hybrides  entre  espèces  présentent  un 
type  d'hérédité  intermédiaire,  une  moyenne  entre  les  caractères  des  parents; 
au  premier  abord,  il  semble  en  être  ainsi  pour  les  hybrides  de  Pygxra, 
mais  un  examen  plus  approfondi  montre  que  c'est  plutôt  le  type  de  l'héré- 
dité alternative  qui  prédomine  chez  ceux-ci;  dans  la  F|,  en  effet,  on  constate 
la  présence  de  caractères  indépendants,  provenant  des  deux  parents.  Quand 
on  croise  la  F|  avec  l'un  des  parents  originels,  il  y  a  une  grande  variabilité 
des  produits,  et  beaucoup  meurent,  sans  doute  par  incompatibilité  des  gènes 
des  liybrides  et  du  parent;  il  ne  persiste  que  les  combinaisons  vial)les,  qui 
naturellement  rappellent  le  parent  F|,  ce  qui  a  pu  faire  croire  que  l'hybride 
représentait  un  type  stable;  il  ne  paraît  être  ainsi  que  parce  que  la  sélection 
laisse  persister  seulement  certaines  formules  génotypiques. 

La  forme  Rœschkei,  résultat  du  croisement  entre  curtula  çS  et  anachoreta 
Ç,  présente  un  dimorphisme  sexuel  très  accentué;  les  chenilles  mâles  res- 
semblent de  très  près  à  leur  mère  anachoreta,  tandis  que  les  chenilles 
femelles  sont  presque  identiques  au  père  curtula. 

Les  hybrides  présentent  un  dimorphisme  saisonnier  plus  ou  moins 
accentué,  alors  que,  dans  la  nature,  les  Pygxra  ne  paraissent  pas  posséder 
ce  caractère.  11  semble  que  ce  soit  un  phénomène  d'origine  génotypique, 
car  il  ne  peut  pas   être  provoqué  expérimentalement  (pupes  placées  sur  la 


360  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

glace  ne  présentant  pas  de  modifications  lorsqu'elles  éclosent);  F.  pense  que 
ce  dimorphisme  est  en  rapport  avec  un  changement  de  dominance  des 
gènes,  provoqué  parla  saison;  cliez  Yhyhride  pif/ ra-curtui  a,  les  caractères 
de  pigra  sont  récessifs  dans  la  génération  d'été,  et  dominants  dans  celle  du 
printemps.  —  L.  Cuénot. 

6)Nilsson-Ehle(H.).  —SurV(i})paritio7ide  caractères  iieltenient  aberrants 
à  la  suite  du  croisement  de  formes  équivalentes  de  Fronwnts.  —  N.  avait  déjà 
établi  que  la  même  propriété  visible  peut  être  due  à  des  facteurs  différents 
et  mendélisant  indépendamment.  En  ce  qui  concerne  la  couleur  du  grain  de 
Froment  il  avait  été  constaté  dans  un  cas  de  croisement  de  Froment  à  grain 
rouge  avec  un  Froment  à  grain  blanc  que  la  couleur  rouge  pouvait  être  pro- 
voquée par  trois  facteurs  indépendants  l'un  de  l'autre.  11  était  à  prévoir 
qu'en  croisant  des  sortes  où  la  couleur  rouge  du  grain  serait  due  à  un  fac- 
teur différent  R',  R-,  on  obtiendrait  dans  la  génération  F^  des  individus  cà 
grains  blancs.  C'est  ce  que  N.  a  pu  vérifier  par  l'expérimentation  avec  des 
sortes  à  grains  rouges,  0234  et  0406,  où  la  présence  de  chaque  facteur  rouge 
forme  avec  son  absence  un  couple  de  caractères.  —  F.  Péciioutre. 

Giglio-Tos  (Ermanno).  —  Les  dernières  expériences  du  professeur  de 
Vries  et  réelalaiite  confirmation  de  mes  lois  rationnelles  de  rhylrridisme.  — 
Cette  confirmation  se  rapporte  aux  expériences  de  de  Vries  sur  les  hybrides 
bi-réciproques  d'Œnothera  biennis  et  Œ.  muricata.  Les  lois  rationnelles  de 
G. -T.  exposées  en  1910  dans  son  volume  sur  les  «  Problèmes  de  la  Vie  »  sont 
fondées  sur  une  interprétation  particulière  des  phénomènes  de  la  matura- 
tion des  cellules  sexuelles  et  de  la  formation  des  gamètes.  D'après  cette  in- 
terprétation, le  retour  aux  espèces  souches  pures  n'est  jamais  rt  alise,  parce 
que,  selon  G. -T.,  la  formation  des  gamètes  n'est  pas  rigoureusement  pure. 
—  J.  Stroiil. 

Geerts  (J.  M.).  —  Becherches  cylologiques  sur  quelques  hybrnles  d'Œno- 
thera ijigas.  —  Les  recherches  ont  porté  sur  les  hybrides  Œnothera  Lautarc- 
kidna  X  fE.  gigas  qui  forment  une  race  constante  tenant  le  milieu  entre  les 
deux  parents  et  Œ.  lata  X  Œ.  gigas  qui  pour  moitié  réunissent  les  caractères 
des  deux  parents  et  pour  moitié  ressemblent  aux  hybrides  entre  Œ.  Lamarc- 
kiana  X  Œ.  gigas.  Les  noyaux  végétatifs  des  hybrides  contiennent  21  chro- 
mosomes [Œ,  Lamarckiana  en  possède  14,  gigas  28).  Quatorze  d'entre  eux 
sont  accouplés  et  sept  isolés.  Dans  la  division  hôtérotypique  de  réduction, 
les  chromomosomes  accouplés  se  séparent  en  sept  paires  tandis  que  les  sept 
chromosomes  libres  se  séparent  en  2  groupes,  un  de  quatre  qui  se  dirige 
vers  l'un  des  pôles  et  l'autre  de  trois  qui  se  dirige  vers  l'autre  pôle.  Les 
chromosomes  libres  ne  montrent  aucune  division  longitudinale;  souvent  ils 
n'atteignent  pas  les  pôles,  souvent  ils  se-montrent  dans  la  seconde  division 
ou  bien  ils  persistent  en  poussant  des  noyaux  nains.  En  tous  cas,  finalement 
il  ne  reste  que  sept  chromosomes  et,  par  consé(|uent,  la  génération  F-  contient 
de  nouveau  quatorze  chromosomes   dans  ses  noyaux  végétatifs.  —  F.  PÉ- 

CHOUTBE. 

"Weiss  (F.  E.).  —  Hérédité  de  la  couleur  dans  Anagallis  arvensis.  —  En 
croisant  la  forme  à  fleurs  rouges,  Anagallis  phœnicea,  avec  la  forme  à  fleurs 
bleues,  A.  cœrulea,  "W.  a  obtenu  exclusivement  des  plantes  à  fleurs  rouges 
et  le  croisement  réciproque  produisit  aussi  des  plantes  à  fleurs  rouges.  La 
couleur  rouge  est  donc  dominante  et  la  couleur  bleue  récessive.  Dans  la 


XV.  -  L'HEREDITE.  3G7 

génération  f.,  il  se  produit  une  ségrégation  complète  ;  on  n'obtient  que  des 
fleurs  rouges  ou  des  fleurs  bleues,  mais  pas  de  formes  intermédiaires  et  il 
n'existe  pas  entre  les  nombres  des  deux  sortes  de  fleurs  de  rapports  exacte- 
ment mendéliens.  Dans  le  croisement, il.  cœrulca  Q  X  phœ)ncea  cf,  on  ob- 
tient 62  rouges  et  de  8  bleus  et  dans  le  croisement  .4 .  phœnicea  9  X  cseru- 
lea  cf,  22  rouges  et  2  bleus.  —  F.  Péchoutre. 

s)  Hérédité  ancestrate  ou  atavisme. 

a)  Nilsson-Ehle  (H.).  —  Sur  des  cas  de  disparition  spontanée  d'im  facteur 
inhibiteur  chez  l'Avoine.  —  L'auteur  a  constaté  chez  un  grand  nombre  de 
sortes  d'Avoines  cultivées  à  Svalof,  l'apparition  d'atavistes,  qui  est  sans  au- 
cun doute  spontanée  et  sans  rapport  avec  un  croisement.  Ces  atavistes  qui 
rappellent  l'Avoine  sauvage  sont  très  rares,  par  exemple  cinq  sur  une  popu- 
lation de  50  à  60.000  individus.  Les  caractères  qui  apparaissent  ainsi  consis- 
tent en  une  forte  pilosité  à  la  base  de  l'enveloppe  de  l'épillet  et  un  grand 
poil  coudé  sur  la  face  externe  de  celle-ci,  poil  qui  dépasse  de  beaucoup  par 
ses  dimensions  celui  des  variétés  naturellement  poilues. 

L'hétérozygote  de  Fi  résultant  de  la  fécondation  de  la  race  normale  par 
un  gamète  modifié  se  distingue  facilement  de  la  première  par  la  présence 
du  poil,  plus  ou  moins  développé  suivant  les  sortes,  et  de  la  pilosité  de  la 
base  ;  la  Fs.  descendante  des  hétérozygotes,  présente  une  disjonction  mendé- 
lienne  typique  :  retour  à  la  forme  type  (1),  hétérozygotes  (2),  atavistes  purs  (1); 
ces  derniers  sont  également  très  différents  des  hétérozygotes  :  ils  portent  un 
poil  non  seulement  sur  la  fleur  interne,  mais  comme  chez  Avena  fatua  sur 
les  deux  fleurs  de  l'épillet;  quand  l'épillet  est  triflore,  la  troisième  fleur  pos- 
sède aussi  le  poil  atavique.  Ce  poil  est  aussi  développé  chez  les  atavistes 
provenant  de  races  sans  poil  que  chez  ceux  provenant  de  races  avec  un  poil 
court,  les  fleurs  présentent  à  leur  base  un  bourrelet  annulaire  qui  les  arti- 
cule à  l'axe,  encore  comme  chez  Avena  fatua;  la  pilosité  sur  le  callus  et  le 
rachis  est  beaucoup  plus  forte  que  chez  les  hétérozygotes.  Mais  dans  tous  les 
autres  caractères,  les  atavistes  sont  absolument  conformes  au  type  dont  ils 
sortent;  ils  restent  tels  dans  la  troisième  génération. 

Cette  apparition  spontanée  d'un  caractère  atavique  peut  se  renouveler  : 
vnie  certaine  race  qui  avait  présenté  ce  phénomène,  cinq  ans  après  a  donné 
encore  une  plante  atavique,  sans  aucun  rapport  génétique  avec  la  première 
apparition.  Cette  mutation  positive,  qui  porte  incontestablement  sur  un 
gène  unique,  doit  être  rapportée  à  la  disparition  d'un  facteur  inhibiteur, 
qui,  chez  les  types  normaux,  empêche  la  formation  du  poil,  de  l'anneau  et  de 
la  pilosité  basilaire;  chez  l'hétérozygote,  la  présence  d'un  seul  gène  inhibi- 
teur au  lieu  de  deux,  permet  le  développement  affaibli  des  caractères  in- 
hibés, qui  s'expriment  complètement  chez  l'ataviste  pur.  —  L.  Cuénot. 


CHAPITRE  XVI 
lia  variai  ion. 

Arcichovskij  (V.  M.).  —  Ueber  dif  Pxdogcnesis  bei  den  Pflanzen  (en 
russe,  avec  résumé  en  allemand).  (Bull.  Jard.  imp.  bot.  S'-Pétersbourg,  XI, 
1  pi.,  1-7.)  [Voir  ch.  XVII 

Baroux  (P.)  et  Sergeant  (L.).  —  De  l'iti/hience  du  sol  et  du  milieu  physi- 
que en  grni-ral  sur  les  races  flamande  cl  picarde^  chez  l'homme  et  chez  les 
animaux.  (Biologica,  1,  X'-  4,  119-127,  10  fig.)  [382 

Becquerel  (P.).  —  A  propos  de  la  nouvelle  espèce Ae  Bourse  à  pasteur,  le 
Capsella  Viguieri  Blaringhem.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  série,  XI, 
377-378.)  [Voir  ch.  XVII 

Bédélian  (J.).  —  Recherches  anatomiques  sur  les  Cactées  au  point  de  vue  de 
leur  adaptation  au  climat  sec.  (Nuovo  Giorn.  bot.  ital.,  XVIII,  399-458, 
3  pl.)  [376 

Berthault  (P.).  —  Sur  les  variations  des  Solanum  tubérifères.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLIll,  827-829.)  [Rien,  dans  les  essais  de  l'auteur,  ne  justifie  le  pas- 
sage du  S.  Comrnersonii  ou  du  S.  Maglia  au  5.  luberosum.  Les  variations  par 
graines  n'ont  jamais  donné  d'individus  à  caractères  nouveaux.  —  M.  Gard 

Bezzi  (M.).  —  Dijttères  [P'^  série),  suivi  d'un  Appendice  sur  les  Diptères  ca- 
vernicoles recueillis  jjar  le  D''  Absalon  dans  les  Balkans.  (Biospeologica, 
XX,  Arch.  zool.  exp.,  5,  VIII,  1-87.)  [383 

Biéler-Chatelan  (^Th.).  —  Châtaigniers  calcicoles.  (Bull.  Soc.vaud.  se.  nat., 
XLVII,  xLiv-v.)  [387 

■a)  Blaringhem  (L.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  production  expérimen- 
tale d'anomalies  héréditaires  chez  le  Mais.  I.  Réponse  à  M.  E.  Griffon.  IL 
Cultures  expérimentales  des  Anomalies  héréditaires  du  maïs  de  Pensylva 
nie  (Zea  mays  pensi/lvanica  Bonaf.).  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  série, 
XI,  251-260  et  299-309.)  [Voir  ch.  XV 

h) Note  sur  la  seconde  communication  de  M.  Griffon  relative  aux  varia- 
tions du  maïs.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4"  série,  XI,  576-577.)        [Ibid. 

c) L'état  présent  de  la  théorie  de  la  mutation.    (Bull.   Soc.   bot.   de 

France,  4"^  série,  XI,  644-652.)  [Voir  ch.  XVII 

d)  —  —  Les  transformations  brusques  des  êtres  vivants.  (Bibliothèque  de  phi- 
losopliie  scient.,  in-r2,  49  fig.,  353  pp.,  E.  Flammarion.)  Ibid. 

e) Les  Mutations  de  la  Bourse  à  pasteur  {Capsella  Heegeri  Solms,  c.  Vi- 

guieri  n.  sp.).  (Bull,  scient,  de  la  Fr.  et  de  la  Belg.,  XLIV,  273-307.) 

[Voir  ch.  XVI 1 

Bouvier  (E.  L.).  —  Nouvelles  observations  sur  les  mutations  évolutives.  (C. 

R.  Ac.  Se,  CLll,  1820-1825.)  [Voir  ch.  XVII 

Branca  (A.).  —  Sur  le  caractère  individuel  du  testicule  humain.  (C.  R.  As. 

Anat.,  13«  Réunion,  Paris,  283-286.)  [Chez 


XVI.  —  VARIATION.  3G9 

l'homme,  le  testicule  présente  beaucoup  moins  d'uniformité  anatomique 
et  physiologique  que  chez  les  animaux.  —  Y.    Délace  et  M.  Goldsmith 

a)  Buchet  (S.).  —  Le  cas  <h'  VŒnothera  nanello  de  Vries.  (Bull.  Soc.  bot. 
de  France,  4'^'  série,  XI,  18-23.) 

[B.  rappelle  que  Zeulstra  a  montré  que  VŒnothera  nanella  est 
une  forme  malade  due  à  l'infection  par  un  microcoque  et  met  en  doute  la 
valeur  de  cette  forme  comme  espèce  née  par  mutation.  —  F.   Péchoutre 

b)  —  —  A  propos   du  Cajiselfn    Viguieri   Blaringhem.  (Bull.  Soc.  bot.  de 
France,  4-=  série,  XI,  379-380.)  [Voir  ch.  XVII 

c) Sur  une  prétendue  mutation  du   Rhiis  Coriaria.  (Bull.  Soc.  bot.  de 

France,  4«  série,  XI,  610-615.)  [B.  con- 

sidère comme  une  acarocécidie  une  anomalie  du  Sumac  des  corroyeurs 
considérée  par  certains  auteurs  comme  une  mutation.  —  F.   Péchoutre 

Burke  (C.  V.).  —  The  relation  between  the  coloration  and  the  batldmetri- 
cal  distribution  of  the  Cyclogasteridx   (Science,  6  octobre,  447.) 

[L'auteur  contirme  par  ses  propres  recherches 
les  observations  de  Hjort  et  ajoute  nombre  de  faits  intéressants  sur 
la  corrélation  entre  la  couleur  du  poisson  et  le  milieu.  —  H.  de  Varigny 

Caullery  (M.).  —  Sur  un  hëliozoaire  marin  {Gymnosphxra  albida)  trouvé 
a  Banijuls.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  3-7.)  [382 

Cavara  (F.).  —  Un  adattamcnto  dei  bulbi  di  Scilla  bifolia  alla  xerofilia. 
(Bull,  délia  Soc.  bot.  ital.,  96.)  [387 

Chodat  (R.).  —  Sur  VOrchis  Champagneuxii  Barn.  (Bull.  Soc.  bot.  Genève, 
2*^  série,  III,  360-362.)  [389 

Donaldson  (Henry  H.)  and  Hataï  (Shinkishi).  —  .4  comparison  of  the 
Norway  Bat  wilh  Ihe  Albino  Bat^  in  respect  to  Body  Length,  Brain  Weight, 
Spinal  Cord  Weight  and  the  Percentage  of  Waler  in  both  the  Brain  and 
the  Spinal  Cord.  (Journ.  of  Compar.  Neurol.,  XXI,  417-457.)  [381 

Fischer  (H.).  —  Ueber  viergliedrige  Bliïten  bei  Hyacinthus  oricntalis.  (Beih. 
z.  bot.  Centralbl.,  XXVll,  Abt.  1,  52-53.)  '  [387 

Fitting(H.).  — Die  Wasserversorgung  und  die  osmolischen  JJruckcerhdltnisse 
der  Wiistenp/lanzen  (Zeits.  f.  Bot.,  III,  209-275.)  [387 

Fruwirth  (C).  —  Ueber  Variabilitàt  und  Modifikabilitdt.  (Zeits.  f.  indukt. 
Abst.-  und  Vererbungslehre,  V,  53-82.)  [374 

Gartner  (R.  A.).  —  .1  variant  in  the  period ical  Cicada.  (Science,  4  août,  153.) 

[Un  sport  :  un  individu  adulte  mâle,  à  yeux  sans  pigment 

rouge,  avec  côtés  des  ailes  antérieures  et  partie  des  côtés  des  postérieures, 

incolores  (au  lieu  d'être  orangé).   Un  seul  échantillon.  —  H.  de  Varigny 

Gautier  (A.).  —  Sur  les  mécanismes  de  la  variation  des  races  et  les  trans- 
formations moléculaires  qui  accompagnent  ces  variations.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLllI,  531-539.)  [Les  modifications  plasmatiques  d'où  sont 

issues  la  plupart  des  races  et  des  espèces  sont  dues  à  la  coalescence  des 
plasmas  vivants,  sexuels  ou  somatiques,  agissant  par  fécondation,  greffe, 
symbiose,  parasitisme,  peut-être  par  soustraction  de  zymases.  —  M.  Gard 

Germain  (L.).  —  Mollusques.  7^  Série.  (Biospeologica,  XVIII,  Arch.  zool. 
exp.,  5,  VI,  229.)  [384 

Grese  (N.).  —  Ceber  eine  blinde  Nemastoma  Art  aus  einer  ITohle  in  der 
Krim  {Nemastoma  cxcum  nov.  sp.).  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  108,  2  fig.) 

[A  trouvé  une  forme  aveugle  de  ce  genre.  —  M.  Goldsmith 
l'annék  biologique,  XVI.  1911.  24 


370  -L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Griffon  (Ed.).  —  Sur  un  cas  singulier  de  variation  par  bourgeon  chez  le 
Pécher.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIIl,  521-523.)  [Un  rameau 
d'amandier  s'e.st  développé  sur  un  Pêcher  greffé  .sur  amandier.  —  M.  Gard 

b)  —  —  .1  propos  de  la  variation  du  mais.  Hèponse  à  M.  Blaringhem.  (Bull. 
Soc.  bot.  de  France,  4''  série,  XI,  567-576.)  [Voir  ch.  XV 

Houwink  (R.).  —  Expériences  pratiquées  pour  obtenir  des  variétés  fixes 
et  durables  dans  les  races  de  volaille  rustique  et  dans  les  races  italiennes 
impo/iées.  (Maëstricht,  16  pp.)  [384 

a)  Jennings  (H.  S.).  —  Assortative  Maliug,  Variability  and  InJieritance  of 
Siz-e,  in  the  Conjugation  of  Paramecium.  (Journ.  exper.  Zool..  XI,  n°  1. 
July,  1-134.)  [377 

b)  —  —  Couipuliiig  corrélation  iit  ca.'^es  w/tere  si/mmetrical  tables  are  com- 
monly  used.  (Amer.  Natur.,  XLV,  123-128.)  [Modification  de  la  mé- 
thode de  calcul  de  coefficient  de  corrélation,  Paramecium.  —  L.  Cuénot 

Jennings  (H.  S.)  and  Hargitt  (Georges  T.  ).  —  Characteristics  ofthe  diverse 
races  of  Paramecium.  (Journ.  of  Morphol.,  XXI,  n°  4,  4*J6-561,  24  fig., 
1910.)  [388 

Krefft  (Paul).  —  Ueber  einen  lebend  gebàrenden  Froschlurch  Deutsch  Ostafri- 
kas  [Nectophryiie  tornieri  Houx).  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  457-462,  2  fig.)  [380 

Liapicque  et  Legendre.  —  Sur  le.'^  rais  noirs  du  jardin  des  Plantes.  (Bull, 
du  Mus.  d'Hist.  nat.,  XVII,  39r)-400.)  [381 

Laurent  (I.).  —  in  nouveau  cas  de  floraison  automnale  déterminée  par  un 
incendie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  406-408.)  [La  flo- 

raison des  divers  arbustes  et  arbres  fruitiers  observée  et  produite  par  des 
troubles  osmotiques,  déshydratation  et  apport  d'eau  ultérieur.  —  M.  Gard 

Leake  (A.  M.).  —  Expérimental  studies  in  Imlian  cotions.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  66,  447.) 

[Expériences  de  sélection  et  croisement  pour  l'obtention  d'un  type  sympode, 
seul  capable  de  fleurir  aux  Indes,  mais  ayant  les  qualités  du  monopode, 
seul  capable  de  donner  un  coton  de  valeur  industrielle.  —  H.  de  Varignv 

Lehmann  (N.)  et  Vaney  (C).  —  Relations  entre  les  conditions  climatériques 
et  la  fréquence  des  larves  de  l'hypoderme  du  bœuf.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII, 
1508-1510.)  [Les  larves  sont  plus  nombreu- 

ses lorsque  la  ponte  a  lieu  pendant  un  été  sec  et  chaud.  —  M.  Goldsmith 

Lesne  (Pierre).  —  Les  variations  du  régime  alimentaire  chez  les  coléoptères 
xylophages  de  la  famille  des  Bostrychides.  Parallélisme  du  régime  chez  les 
Bostrychides  et  les  Scolytides  adultes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  625-628.) 
[Variations  dans  le  régime  alimentaire  normal  et  accidentel,  ne  corres- 
pondant pas  aux  différences  de  conformation  existantes.  —  M.  Goldsmith 

a)  Magnan  (A.j.  —  Influence  du  régime  alimentaire  sur  le  gros  intestin  et 
les  cœcums  des  oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1506-1508.)  [385 

b)  —  —  Sur  la  variation  inverse  du  ventricule  succenturié  et  du  gésier  chez 
les  oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1705-1707.)  [385 

c)  —  —  La  surface  digcstive  du  ventricule  .succenturié  et  la  musculature  du 
gésier  chez  les  oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIll,  295-297.)  [385 

d) Documents  relatifs  à  l'alimentation  naturelle  des  oiseaux.  (Paris, 

Hermann,  16  pp.)  [385 

e)  —  —  Le  régime  alimentaire  et  la  variation  du  foie  chez  les  oiseaux.  (Ass. 
Fr.  Av.  Se,  Dijon,  121.) 

M.  constate  que  le  jeune,  tout  en  faisant  disparaître  le  glycogène 
du  foie,  ne  change  rien  à  ces  rapports.  —  Y.  Delage  et  M.   Goldsmith 


XVI.  -  LA  VARIATION.  371 

/)  Magnan  (A.).  —  Le  tube  digestif  et  te  Régime  alimentaire  des  oiseaux. 
(Paris,  A.  Hermann,  178  pp.,  20  fig.  et  graphies, tables,  tlièse,  Paris.)    [385 

(n  Mangin  (L.).  —  Sur  l'existence  d'individus  dextres  et  senestres  chez  cer- 
tains Pridiniens.  (C.  R.  Ac.  Se,  C'LIII,  27-32.)  [Cette  existence  parait 
être  un  fait  général  chez  un  certain  nombre  de  genres  de  Pridiniens. 
La  signification  biologique  de  ces  différences  est  inconnue.   —  M.  Gard 

h) Sur  le  Peridiniopsis  asymetrica  et  le  Peridinium  Paulseni.  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLIII,  644-640.)  [Ces  deux  espèces,  décrites  jusqu'ici  sous 

le  nom  de  Diplopsalis  lenlicula  Bergh,  sont  bien  distinctes.  Il  conviendrait 
de  réunir  ces  trois  genres  en  une  tribu,  celle  des  Pridiniées.   —  M.  Gard 

Mercier  (L.)  et  Lasseur  (Ph.).  —  Variation  expérimentale  du  pouvoir  chro- 
mogène d'une  Bactérie  {Badlltis  Chlororaphis).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1415- 
1418.)  [Voir  ch.  XIV 

Morgan  (T.  H.).  —  An  altération  of  Ihe  se.r-ratio  induced  by  hybridiza- 
tion.  (Proc.  Soc.  for  exper.  Biol.  and  Medic,  VIII,  82-83.)  [388 

Nichols  (J.  T.).  —  Progressive  variation  in  Decapterus,  a  genus  of  Caran- 
goid  fîskes.  (Science,  18  août,  217.)  [383 

Osborn  (H.  T.).  —  Biological  conclusions  ilrairn  from.  tlie  Studg  of  the  Tita- 
notheres.  (Science,  26  mai,  825.)  [380 

Peter  (Karl).  —  Neue  experimentelle  Untersuchugen  ilber  die  Grosse  der  Va- 
riabilitàt  und  ihre  biologische  Bedeutung.  (Arch.  Entw.-Mech.,  XXXI,  680- 
804,  1  fig.)  [373 

Portier  (P.).  —  Becherches  physiologiques  sur  les  Insectes  aquatiques  (Arch. 
Zool.  exp.,  5,  VIII,  89,  579,  thèse,  Paris.)  [375 

Rabaud  (E.).  —  Le  transformisme  et  l'expérience.  (1  vol.  in-16,  315  pp., 
Paris,  Alcan.)  [372 

a)  Raspail  (Xavier).  —  Sur  le  mutisme  de  quelques  oiseaux  pendant  la 
reproduction  en  1910.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XXXVl,  73-76.)  [382 

b)  —  —  Les  années  à  liannetons  {cycle  uranien)  en  décroissance  depuis  le 
commencement  du  siècle  (Ibid.,  158-169.)  [382 

Roques  (X.).  —  Becherches  biométriques  sur  l'influence  du  Régime  alimen- 
taire chez  un  insecte  {Limnophilu^  flavicornis  Fabr.).  (C.  R.  Ass.  Fr.  kv. 
Se,  Dijon.  114.)  [387 

Roubaiid  (E.*.  —  Nouvelle  contribution  à  l'étude  biologique  des  glossines. 
(Quelques  données  sur  la  Inoloqie  de  Gl.  morsitans  et  tachinoides  du  Soudan 
nigérien.  (C.  R.  Ac.  Se,  ('LIII,  637-639.)  [Voir  ch.  XVII 

Rudolph  (K.).  —  Der  Spaltoffnungsapparatdes  P a Imenb lutter.  (Sitzungsb.  der 
K.  Akad.  der  Wissen^chaften  in  Wien,  CXX,  1049-1086,  2  pi.,  10  fig.)  [376 

Traynard  (E.).  —  Poli/gones  de  variation  et  courbe  normale  de  fréquence. 
(Bull.  Se  Fr.-Belg.,  XLV,  207^215.)  [377 

Vogler  (P.).  —  Die  Variation  der  Blattspreite  bei  Cytisus  Laburnum.  (Beih. 
z.  bot.  Centralbl.,  XXVII,  Abt.  1,  391-437.)  [380 

"Walker  (E.  N.  A.).  —  On  variationand  adaptation  in  Bacteria  illustrated  by 
observations  upon  Streptococci  with  spécial  référence  to  the  value  of  fermen- 
tation tests  as  applied  to  thèse organisms.  (Roy.  Soc.  Proceed.,B.  567, 541 .)  [384 

a)  Wiedemann  (Maximilian).  —  Ki'mslich  bewirkte  FrïiJigeburt  bei  Lacerta 
vivipara  .Jacquin  (Bergeidechse).  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  482-484.) 

[Constate  une  influence  de  la  séche- 
resse pour  déterminer  une  ponte  précoce  chez  Lacerta  vivipara  et  y  voit 
une  confirmation  des  idées  de  Kammerer.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 


372  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  ^Viedeinann(M.).  —  Ueber  Fàrbiingsverandprungenbei Salamandramacu- 
losn  Lam.  unter  dem  FAnfhiss  dunkler  Bodenfarbe  und  Feuchtigkeil .  (Zool. 
Anz.,  XXXVII,  179-180.)  [Confirme^ 

en  ajoutant  quelques  détails,  les  conclusions  de  Kammerp:r  relatives 
à  rinfluence  de  la  couleur  du  fond  et  de  rimmidité  sur  la  coloration 
et  les  dessins  de  la  Salamandra  maculosa.  —  Y.  Delage  et   M.  Goldsmith 

"Williams  (C.  L.).  —  The  viability  of  human  carcinoma  in  animais.  (Roy.. 
Soc.  Proceed.,  B.  570,  191.)  [Le  cancer  humain 

inoculé  aux  singe,  lapin,  pigeon,  cobaye,  chat,  rat,  souris,  paraît  vivre  (mi- 
toses) pendant  5  jours.  Après  quoi,  la  vitalité  disparait.  —  H.  de  y.\RiGNY 

Zeijlstra  (H.  H.).  —  Œnothera  nanella  de  Vries,  eine  krankhafle  PfJanzen- 
art.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  129-138.)  [380 

Voir  pp.  142,  246,  400,  401,  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


a.  Va)'iatiO)t  en  généra J :  ses  lois. 

Rabaud  (E.).  —  Le  transformisme  et  l'expérience.  —  Le  livre  de  R.  est 
un  aperçu  général  des  reclierches  de  Biologie  expérimentale  sur  les  trans- 
formations des  animaux  et  des  plantes  ;  il  s'est  attaché  surtout,  non  pas  à 
passer  en  revue  toutes  les  expériences  qui  ont  été  faites  et  à  en  donner  un 
récit  circonstancié,  mais  à  donner  brièvement  les  résultats  de  celles  qui  lui 
paraissent  les  plus  propres  à  appuyer  les  idées  néo-lamarckiennes.  11  exa- 
mine successivement  l'action  mécanique  des  vibrations  (Mucor  soumis  à 
l'agitation),  l'influence  de  la  salure  et  de  la  dessalure  {Artemia),  l'effet  de  la 
perte  d'eau  (plantes  à  piquants,  migrations  de  Sciara),  les  modifications  de 
température  et  de  lumière  (expériences  de  Fischer  et  de  Standfuss  .sur  les 
couleurs  des  Papillons,  expérience  de  Kammerer  sur  l'oviparité  des  Sala- 
mandres, fleurs  cléistogames  de  Stellaria,  Pêchers  de  la  Réunion),  le  chan- 
gement de  régime  alimentaire  ou  allotrophie,  etc.  L'organisme  ne  pouvant 
être  conçu  indépendamment  du  milieu  normal  auquel  il  est  adapté,  R.  pense 
que  tout  changement  de  milieu  produit  nécessairement  une  modification  de 
l'organisme  soumis  au  changement  ;  il  y  a  transformation  de  la  constitution 
physico-chimique  de  celui-ci,  de  son  système  d'éclianges  ;  il  en  résulte  une 
constitution  générale  nouvelle,  qui  pourra  avoir  comme  conséquence  visible, 
extériorisée,  une  variation  mori)hologique,  localisée  quelque  part  sur  l'être 
considéré  ;  la  variation  morphologique  e.st  l'effet,  et  non  le  point  de  départ 
du  changement  physico-chimique;  et  on  comprend,  pour  que  l'organisme 
puisse  continuer  à  vivre,  qu'il  faut  nécessairement  que  le  changement  et  la 
variation  subséquente  soient  de  faible  amplitude.  Comme  le  pensait  Giard, 
la  mutation  (au  sens  primitif  de  de  Vries,  ou  variation  brusque)  est  la  ré- 
sultante d'une  série  (le  variations  invisibles,  qui  s'extériorisent  après  un^ 
temps  variable  (OEnothères  cultivées  en  terrain  fumé  pendant  plusieurs 
années),  de  telle  sorte  que  la  mutation  peut  paraître  .spontanée  et  sans  rela- 
tion directe  avec  un  changement  de  milieu;  la  variation  brusque  n'est  donc 
que  morphologiquement  brusque. 

Si  toutes  les  variations  dépendent  de  l'interaction  de  l'organisme  et  du 
milieu,  on  doit  reconnaître  parmi  elles  deux  catégories  :  les  unes  restent 
strictement  individuelles  et  ne  se  retrouvent  absolument  pas  dans  la  descen- 
dance immédiate  ou  médiate;  elles  n'intéressent  donc  pas  l'évolution;  les 
autres  sont  durables  et  passent  d'une  génération  à  l'autre,  c'est-à-dire  qu'elles 
affectent  la  substance  germinale  :  ce  sont  les  variations  évolutives.  11  est 
possible  que  la  condition  du  passage  d'un  type  de  variation  à  l'autre  réside,. 


XVI.  —  VARIATION.  373 

au  moins  en  partie,  dans  la  durée  d'action  d'une  influence  externe  ou  dans 
V intensité  de  cette  action.  —  L.  Cuénot. 

Peter  (Karl). — Nouvelles  recherches,  expérimentales  sur  la  grandeur  de  la 
variabilité  et  sa  portée  biolor/iqne.  —  Lorsque  l'on  fait  des  cultures  d'œufs 
d'oursins  (Echiniis,  Sphoer-echinus)  en  se  plaçant  dans  des  conditions  aussi 
normales  qu'il  est  possible  de  le  faire  dans  les  laboratoires,  on  observe  que 
la  variabilité  (mesurée  par  les  variations  dans  le  nombre  des  cellules  squelet- 
togènes)  des  gastrulas  issues  de  ces  cultures  est  différente  dans  chacune 
d'entre  elles,  mais  existe  dans  toutes.  En  cherchant  à  se  rendre  compte  des 
raisons  de  ce  fait,  P.  remarque  que  peut-être  (?)  la  taille  des  parents  joue- 
t-elle  un  certain  rôle,  fort  minime  toutefois,  car  les  larves  provenant  d'our- 
sins de  grande  taille  semblent  être  un  peu  plus  variables  que  les  autres. 
Mais  la  fraîcheur  du  matériel  employé,  la  maturité  plus  ou  moins  complète 
des  mâles  et  des  femelles,  n'influent  en  rien  sur  l'indice  de  variabilité  des 
produits. 

Chez  une  ascidie,  Phallusia  mamillata.  P.  avait  aussi  constaté  une  variabilité 
différente  dans  les  diverses  cultures.  On  trouve  toujours,  à  côté  des  larves 
normales  qui  ont  40  cellules  notochordales,  quelques-unes,  rares,  qui  en  ont 

39  ou  41,  quelquefois  42.  L'auteur  se  demande  si  l'indice  peut  être  modifié 
lorsque  au  lieu  que  les  œufs  de  Phallusia  soient  fécondés  par  le  .sperme  du 
même  individu  {Ph.  mamillata  est  hermaphrodite),  on  les  féconde  par  le 
sperme  d'un  autre.  P.  conclut  de  ses  expériences  que,  dans  ce  dernier  cas,  la 
variabilité  augmente  réellement.  Mais  il  importe  de  remarquer  que  ses  chiffres 
sont  si  faibles,  parce  que  la  variabilité  est  petite  dans  les  deux  alternatives, 
qu'ils  permettent  à  peine  une  indication,  et  nullement  une  conclusion.  En 
totalisant  les  chiffres  de  toutes  ses  expériences,  P.  trouve  bien  que  sur 
325  larves  issues  du  même  individu  cf  Q  ,  il  y  en  a  6  qui  ont  plus  ou  moins  de 

40  cellules  chordales,  et  que  sur  325  autres  issues  d'individus  cf  et  Q  sépa- 
rés, il  y  en  a  14  qui  sont  dans  ce  cas.  La  différence  n'est  déjà  pas  très  frap- 
pante, et  elle  l'est  beaucoup  moins  encore,  si  l'on  examine  à  part  les  divers 
essais  :  dans  l'un  d'entre  eux,  toutes  les  larves  des  deux  espèces  de  cultures 
étaient  normales. 

Poursuivant  ses  reclierches,  P.  constate  que  l'indice  de  variabilité  dans  les 
gastrulas  d'oursin  augmente  un  peu,  si  l'on  élève  ou  si  l'on  abaisse  la  tem- 
pérature de  l'eau  de  la  culture.  Il  en  est  encore  de  même  si  l'on  élève  les 
œufs  dans  une  très  petite  quantité  d'eau;  si,  au  lieu  d'eau  de  large,  on  em- 
ploie de  l'eau  prise  dans  l'aquarium  du  laboratoire;  si  à  l'eau  de  la  culture, 
on  ajoute  des  agents  chimiques  (chloroforme,  soude,  sel)  ;  c'est  probable- 
ment pour  des  raisons  de  cet  ordre  (peut-être  aussi  parce  que  l'expérimen- 
tateur était  plus  maître  de  sa  méthode),  que  P.  a  observé  une  variabilité 
plus  grande  dans  ses  cultures  en  1905  qu'en  1910.  P.  remarque  encore 
(le  contraire  serait  surprenant)  que  les  mauvaises  cultures,  c'est-à-dire  celles 
où  le  développement  des  larves  se  fait  mal,  ont  un  indice  de  variabilité  plus 
•grand  que  chez  les  larves. 

Il  a  été  indiqué  plus  haut  que  des  œufs  d'oursins,  cultivés  à  une  tempéra- 
ture élevée  (20  à  30°  C),  ont  un  indice  de  variabilité  plus  grand  qu'à  la  tempé- 
rature ordinaire  ;  si  cependant  on  ne  les  laisse  que  pendant  les  11  à  14  pre- 
mières heures  au  chaud  (c'est-à-dire  avant  le  stade  de  larves  nageantes  à  la 
surface),  puis  si  on  les  remet  à  la  température  ordinaire,  l'indice  n'e.st  pas 
augmenté;  en  d'autres  termes,  elles  peuvent,  jusqu'à  ce  moment,  être  gué- 
ries de  l'influence  de  la  chaleur.  Ce  résultat  n'a,  semble-t-il,  rien  d'inattendu, 
puisqu'on  arrête  l'intervention  expérimentale  avant  que  le  mésenchyme  ne 


374  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

se  soit  formé.  D'autre  part,  des  œufs  élevés  à  une  température  inférieure  à 
la  normale,  ne  peuvent  être  guéris  que  si  l'on  fait  cesser  cette  influence  très 
tôt,  au  stade  blastula.  Ceci  paraît  difficilement  explicable  à  P.  ;  cette  difficulté 
est  probablement  plus  apparente  que  réelle,  parce  qu'on  sait,  par  d'autres 
recherches,  que  l'abaissement  de  température  a  des  effets  plus  complexes 
que  ceux  que  P.  note  dans  ses  recherches. 

Enfin,  une  dernière  observation  que  fait  l'auteur  pourrait  pour  ainsi  dire 
servir  de  conclusion  à  son  travail  :  dans  les  cultures  «  normales  » ,  les  variations 
de  l'indice  de  variabilité  constatées  au  moment  de  la  formation  du  mésen- 
chyme  s'égalisent  et  cet  indice  diminue  dans  la  suite  du  développement.  En 
d'autres  termes,  si  le  nombre  des  cellules  squelettogènes  est  un  peu  variable, 
cela  n'a  aucune  influence  sur  la  variabilité  du  squelette  des  plutei.  Il  n'en 
est  pas  de  même  dans  les  cultures  faites  dans  un  milieu  expérimentalement 
modifié.  Ici,  la  variabilité  des  gastrulas  se  maintient  dans  le  cours  du  déve 
loppement  et  se  traduit  par  un  chiffre  identique  lorsqu'elles  sont  arrivées  au 
stade  pluU'us. 

P.  conclut  de  ces  faits  que  la  variabilité  dans  le  nombre  des  éléments  sque 
lettogènes,  qui  se  produit  dans  les  cultures  normales  et  est,  par  conséquent, 
due  à  des  causes  internes  ('),  n'ayant  aucune  influence  sur  le  cours  ultérieur 
du  développement,  est.au  point  de  vue  phylogénétique,  sans  importance,  tan- 
dis que  la  variabilité  acquise  par  les  modifications  artificielles  du  milieu  de 
culture,  se  maintenant  jusqu'au  stade  pluteus  au  moins,  est  un  vrai  fac- 
teur de  variation  et  peut  jouer,  par  conséquent,  un  rôle  considérable  dans 
la  phylogénèse.  Il  faudrait  naturellement  savoir,  pour  donner  à  cette  conclu- 
sion une  portée  réelle,  si  ces  variations  peuvent,  à  un  moment  donné,  devenir 
héréditaires.  Ce  n'est  évidemment  pas  impossible,  mais  nous  l'ignorons  com- 
plètement. C'est  pourquoi,  malgré  que  P.  soit  enclin  à  donner  à  ses  obser- 
vations une  grande  portée  biologique,  il  nous  semble  qu'elles  rentrent  sim- 
plement dans  le  cadre  des  recherches,  déjà  très  nombreuses,  sur  l'influence 
des  agents  extérieurs  dans  le  développement  des  organismes.  Or,  à  ce  point 
de  vue,  nous  savons  que,  si  cette  influence  est  minime  et  les  modifications 
produites  peu  importantes  (cellules  normales  et  variations  pour  des  causes 
internes  (!)  de  P.),  l'organisme  régularise  très  bien  son  développement.  Si  les 
changements  sont  plus  grands,  des  monstruosités  apparaissent.  Celles-ci 
peuvent  être  considérables,  moyennes  ou  légères  selon  l'intensité  de  l'inter- 
vention; P.  en  a  obtenu  et  observé  de  très  petites.  Comme  elles  n'affectent 
pas  tous  les  individus  d'une  culture,  elles  montrent  que  les  variations  indi- 
viduelles jouent,  dans  toutes  les  expériences  de  ce  genre,  un  rôle  certaine- 
ment restreint,  mais  pourtant  réel.  —  A.  Brachet. 

Fruwirth  (C).  —  5m;-  la  variabilité  et  la  modijicahilité.  —  F.  remarque 
non  sans  raison  que  l'on  comprend  sous  le  nom  global  de  variabilité  des 
phénomènes  qui  ne  sont  pas  de  même  ordre  (variation  continue,  discontinue, 
fluctuante,  etc.),  et  il  développe  longuement  une  nomenclature  destinée 
à  préciser  les  catégories  :  les  variations  qui  ne  sont  pas  transmissibles  sont 
des  modifications  [Plate  a  déjà  proposé  le  terme  de  somations,  que  je 
préfère],  ces  modifications  sont  dues  aux  influences  du  milieu  naturel, 
chaleur,  humidité,  nature  du  sol,  etc.,  ou  à  des  manoeuvres  expérimentales 
(blessures,  nutrition  spéciale,  etc.);  elles  peuvent  être  quantitatives  ou  quali- 
tatives {Ulex  europœus  dans  de  l'air  saturé  de  vapeur  d'eau  donne  des 
feuilles  et  des  rameaux  au  lieu  de  piquants).  Les  variations  au  sens  étroit 
du  mot,  sont  transmissibles  (mutations  des  auteurs)  ;  elles  peuvent  apparaître 
d'une  manière  apparemment  spontanée,  sans  cause  reconnaissable;  ou  bien 


XVI.  —  VARIATION.  375 

être   l'expression,  après  une   hybridation,   d'un  groupement  nouveau  des 
gènes.  Elles  peuvent  être  quantitatives  ou  qualitatives.  —  L.  Cuénot. 

P)   Variation  adaptative. 

Portier  (P.).  —  Recherches  physiologiques  sur  les  insectes  a'/iiatiques.  — 
La  digestion  des  larves  des  Dytiscides,  étudiée  en  1874  par  Plateau,  est 
un  phénomène  très  curieux  en  ce  qu'elle  se  fait  pour  ainsi  dire  en  dehors 
du  corps  de  l'animal.  A  travers  ses  mandibules  creusées  d'un  canal  capil- 
laire, la  larve  injecte  une  sécrétion  toxique  k  sa  proie,  puis  digère  entière- 
ment les  tissus  mous  de  celle-ci  à  l'aide  d'un  ferment  digestif  également 
versé  au  dehors,  et  finalement  aspire  les  matières  digérées.  P.  a  pu  faire  la 
constatation  intéressante  de  la  présence  d"un  ferment  trypsique  dans  le  suc 
digestif  de  la  larve  et  de  l'imago.  Chez  les  Dytiques  adultes  (imagines)  la 
digestion  a  lieu  à  l'intérieur  du  jabot  et  représente  au  fond  un  processus 
d'épuisement  analogue  à  celui  que  pratique  la  larve  en  dehors  du  corps.  En 
effet,  les  débris  cbitineux  inutilisables  ne  passent  pas  dans  le  gésier,  mais 
sont,  sans  doute,  rejetés  au  dehors,  bien  que  ce  phénomène  n'ait  pu  être 
observé  directement  chez  le  Dytique.  Chez  les  Hydrophilides,  également 
étudiés  par  P.,  les  phénomènes  digestifs  sont  semblables  à  ceux  du  Dytique, 
mais  moins  accentués.  Tous  les  insectes  aquatiques  étudiés  possèdent  des 
mécanismes  de  défécation  particuliers  en  vue  d'éviter  une  contamination 
de  l'appareil  stigmatique  anal.  Les  uns  (Dytiscides)  projettent  au  loin  les 
résidus  de  la  digestion  au  moyen  de  contractions  du  cfecum  (ampoule  rec- 
tale), les  autres  (Hydrophilides)  entourent  les  résidus  en  question  d'une 
enveloppe  imperméable  sécrétée  par  l'intestin.  L'intoxication  et  l'infection 
par  les  stigmates  est,  en  effet,  un  point  faible  des  insectes  aquatiques.  Ce 
sont  notamment  les  corps  gras  et  leurs  solvants  qui  pénètrent  facilement 
dans  les  trachées.  —  Parmi  les  observations  se  rapportant  aux  phénomènes 
respiratoires,  il  faut  surtout  relever  l'étude  du  fonctionnement  de  la  chitine 
hydrofuge.  C'est  une  telle  chitine,  par  exemple,  qui  forme  les  stigmates  et 
empêche  l'eau  de  pénétrer  à  l'intérieur  des  trachées.  C'est  à  la  propriété  de 
la  chitine  hydrofuge  qu'il  faut  avoir  recours  aussi  pour  expliquer  le  revête- 
ment gazeux  de  beaucoup  d'insectes  aquatiques  (Hémiptères,  par  exemple). 
Il  s'agit,  sans  doute,  dans  ces  cas,  de  la  sécrétion  d'un  liquide  spécial  ayant 
une  faible  tension  superficielle  et  une  forte  viscosité.  Ce  liquide  fourni  par 
des  glandes  unicellulaires  se  répand  sur  les  poils  qui  recouvrent  les  tégu- 
ments chitineux  et  suffit  à  tenir  l'eau  à  quelque  distance  du  corps.  Ce  dernier 
reste,  par  conséquent,  enveloppé  d'une  mince  couche  d'air.  Quant  au  rôle 
physiologique  de  ce  réservoir  gazeux,  P.  se  rallie  à  l'opinion  de  Frank  Bro- 
cher qui  considère  cette  couche  d'air  comme  une  espèce  de  flotteur  aidant 
à  maintenir  l'animal  à  la  surface  de  l'eau.  Privé  de  son  enveloppe  gazeuse, 
l'insecte  tombe,  en  effet,  au  fond  de  l'eau.  —  Ce  sont,  toutefois,  les  larves 
des  Gastrophiles,  parasites  endogastriques,  qui  présentent  au  plus  haut  de- 
gré de  perfectionnement  tous  les  mécanismes  capables  d'empêcher  le  liquide 
où  elles  vivent  d'envahir  leur  appareil  respiratoire.  Mais  l'étude  approfondie 
de  cet  appareil  a  précisément  amené  P.  à  trouver  des  moyens  pratiques  pour 
forcer  ce  passage  critique  et  pour  détruire  par  là  ces  dangereux  parasites. 
La  bile,  par  exemple,  est  im  liquide  capable  de  s'introduire  dans  le  système 
trachéen  des  Gastrophiles.  C'est  pour  cette  raison,  sans  doute,  que  les  larves 
d'OEstres  choisissent  pour  hôtes  des  animaux  privés  de  vésicules  biliaires 
(Solipèdes,  Pachydermes).  L'action  nocive  de  la  bile  est  probablement  de 
nature  double.  Elle  semble,  en  effet,  servir  aussi  de  véhicule  aux  spores  de 


376  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chaiïipignons  entomophytes  qui  se  mettent  à  germer  à  rintérieur  de  la  larve 
et  causent  rapidement  sa  mort.  L'addition  de  telles  spores  à  la  bile  devra, 
par  conséquent,  constituer  un  mode  de  destruction  plus  efficace  encore.  — 
J.  Strohl. 

Rudolph  (K.).  —  Appareil  stomatique  des  feuilles  de  palmier  [XV,  6,  [î]. 
—  Après  avoir  étudié  la  structure  anatomique  des  stomates  dans  les  divers 
genres  des  palmiers,  l'auteur  conclut  que  lappai-eil  stomatique  dérive  chez 
cette  famille  d'un  type  fondamental  dont  il  est  possible  de  suivre  la  persis- 
tance chez  tous  les  genres,  et  que  les  nombreuses  variations  observées  d'une 
espèce  à  l'autre  ont  la  valeur  d'adaptations  spécifiques.  Ces  variations  et  ces 
caractères  d'adaptation  dont  l'auteur  donne  une  description  complète  ne 
peuvent,  d'après  lui,  avoir  été  acquis  au  cours  du  développement  phylogéné- 
tique  des  palmiers  actuels,  mais  ont  dû  l'être  déjà  par  leurs  ancêtres.  Ainsi 
seulement  s'explique  la  persistance  chez  toutes  les  espèces  de  Phœnix,  par 
exemple,  de  caractères  d'adaptation  qui  ne  cadrent  plus  avec  les  conditions 
écologiques  variées  dont  s'accommodent  actuellement  les  divers  représen- 
tants de  ce  genre.  —  P.  Jacc.vrd. 

Bédélian  (J.).  —  Recherches  anatomiques  sur  les  Cactées  au  point  de  vue  de 
leur  adaptation  au  climat  sec.  —  B.  a  étudié  la  structure  anatomique  des 
Cactées  au  point  de  vue  suivant,  qui,  chose  curieuse,  n'a  pas  encore  été 
développé  :  quelles  sont  les  adaptations  internes  que  prennent  ces  plantes 
pour  échapper  à  la  mort  pendant  la  sécheresse  excessive?  Il  a  examiné 
dans  ce  but  des  représentants  de  63  espèces  de  Cactées,  appartenant  à 
14  genres. 

Les  moyens  de  défense  de  ces  plantes  contre  la  sécheresse  peuvent  se 
grouper  en  deux  catégories  :  ce  ront  d'une  part  les  réservoirs  aquifères,  les 
vaisseaux,  en  particulier  ceux  qui  s'approchent  des  réservoirs,  et  un  tissu 
particulier  à  parois  plissées;  d'autre  part,  l'épiderme  avec  la  cuticule  plus 
ou  moins  épaisse  et  son  revêtement  de  cire,  l'hypoderme,  le  mucilage,  le 
latex,  l'oxalate  de  chaux  et  la  réduction  du  nombre  des  stomates. 

Les  vaisseaux  des  Cactées  vont  non  seulement  dans  la  direction  de  l'axe 
de  la  tige,  mais  se  ramifient  entre  les  grandes  cellules  rondes  ou  ovales 
qui  constituent  les  réservoirs  aquifères  et  qui  sont  de  cinq  à  dix  fois  plus 
grandes  que  les  cellules  de  parenchyme  qui  les  entourent.  Plusieurs  Cactées 
sont  pourvues  en  outre  d'un  tissu  aquifère,  dont  les  cellules  ont  des  parois 
plissées,  ce  qui  facilite  l'extension  de  la  cellule  et  son  remplissage  par 
l'eau. 

La  cuticule  est  deO  [j.  36  chez  Phyllocactus,  plus  épaisse  ailleurs;  elle  peut 
même  atteindre  une  épaisseur  de  3  [x  24  [Blnpsalis  setulosa).  L'hypoderme 
est  formé  parfois  de  8  à  10  assises  de  cellules;  sur  leurs  parois  se  dépose  la 
cellulose,  qui  est  parfois  si  abondante  que  dans  les  cellules  hypodermiques 
le  lumen  ne  persiste  que  comme  une  petite  cavité  ronde. 

Les  stomates  sont  rares;  ils  se  trouvent  souvent  dans  la  profondeur  des 
sillons  qui  parcourent  la  tige  des  Cactées,  ce  qui  contribue  à  diminuer  l'éva- 
poration. 

Chez  beaucoup  de  Cactées,  les  Mamillaires  et  les  Echinocercus  par  exem- 
ple, il  existe  des  cellules  à  mucilage  et  des  laticifères,  qui  retiennent  proba- 
blement l'eau.  B.  admet  avec  Burgerstein  que  les  dépôts  d'oxalate  de  chaux 
dont  la  plupart  des  Cactées  sont  pourvues  empêchent  aussi  l'eau  de  s'éva- 
porer. L'oxalate  de  chaux,  sous  forme  de  mâcles,  de  cristaux  simples  ou 
combinés,  se  dépose  surtout  dans  le  parenchyme  et  très  abondamment  sous 


XVI.  -  VARIATION.  377 

ies  trichomes  où  le  tissu  n'est  pas  protégé  par  une  couche  de  cuticule  ou  par 
riiypoderme.  Dans  la  première  assise  des  cellules  hypodermiques  se  ren- 
contrent de  vrais  sphérocristaux. 

La  plupart  des  Cactées  d'un  certain  âge  se  recouvrent,  surtout  sur  leurs 
parties  inférieures,  de  liège  constitué  quelquefois  de  25  à  30  assises  de  cel- 
lules. —  M.  BOUBIER. 

s)   Variation  de  Induite. 

Traynard  (E.).  —  Polygones  de  variation  et  courbe  normale  de  frè<iuence. 

—  Parmi  les  caractères  des  êtres  vivants,  les  uns  sont  fixes,  les  autres  sont 
variables  d'un  individu  à  l'autre.  Les  caractères  variables  sont  ceux  qui  font 
l'objet  des  études  biométriques.  A  ce  point  de  vue,  le  nombre  qui  mesure  ou 
qui  représente  le  caractère  étudié  est  appelé  la  variante  Si,  pour  une  collec- 
tion d'individus,  on  détermine  les  valeurs  de  la  variante,  on  obtient  des  nom- 
bres qui  peuvent  être  rangés  en  un  tableau;  on  écrira,  par  exemple,  sur  une 
ligne  les  grandeurs  croissantes  de  la  variante  et  au-dessous  les  nombres  d'in- 
dividus où  l'on  rencontre  ces  grandeurs  ;  c'est  ce  qu'on  appelle  leur  fréquence. 
Au  lieu  d'écrire  les  nombres  obtenus  en  un  tableau,  on  peut  représenter  les 
résultats  graphiquement.  Pour  cela,  on  trace  deux  axes  rectangulaires  et  on 
porte  en  abscisses  les  grandeurs  de  la  variante  et  en  ordonnées  les  fréquen- 
ces correspondantes.  On  obtient  ainsi  un  certain  nombre  de  points  qu'on 
peut  joindre  par  une  ligne  brisée  ;  c'est  le  polygone  de  variation  du  caractère. 

—  M.  Lucien. 

a)  Jennings  (H.  S.).  —  Union  assortie,  variation  et  hérédité  de  la  taille  dans 
la  conjugaison  de  Paramecium.  —  Pearl  a  reconnu  que,  chez  les  Paramécies, 
il  y  a  corrélation  de  taille  entre  les  conjugués,  les  grands  s'unissant  aux 
grands,  les  petits  aux  petits;  il  y  a,  en  un  mot,  union  assortie.  En  règle 
générale,  les  conjugants  sont  plus  petits  que  les  non-conjugants,  et  la  diffé- 
rence entre  les  uns  et  les  autres  atteint  13  %,  et  plus,  de  la  longueur 
moyenne  des  non-conjugants,  dans  une  race  pure.  Il  y  a  parfois  exception 
dans  une  culture  faite  avec  une  population  sauvage,  contenant  plusieurs 
races  :  cela  tient  à  ce  qu'une  grande  race  peut  se  conjuguer  seule  ;  la  taille 
moyenne  des  conjugants  peut  alors  dépasser  la  taille  moyenne  de  la  popu- 
lation. Les  conjugants  sont  moins  variables  de  taille  que  les  autres  :  ce  ne 
sont  pas  des  jeunes  n'ayant  pas  encore  atteint  tout  leur  développement,  et 
ils  croissent  moins  que  les  individus  destinés  à  se  diviser  sans  se  conjuguer. 
Mais  après  séparation  et  avant  la  première  division,  les  ex-conjugués  crois- 
sent jusqu'à  atteindre  la  taille  des  plus  grands  non-conjugants  et  leur  varia- 
bilité devient  presque  aussi  grande  que  celle  de  ceux-ci,  un  peu  moindre 
pourtant  à  cause  de  l'absence  déjeunes  produits  de  division.  Ainsi  les  con- 
jugants ne  diffèrent  des  non-conjugants  de  même  race  que  temporairement, 
et  les  différences  disparaissent  avant  la  première  division  des  ex-conjugués. 

Il  y  a  donc  corrélation  de  taille  entre  conjugués  ;  cela  tient  évidemment 
à  ce  que,  au  début  de  la  conjugaison,  les  deux  individus  s'accolent  par 
leur  extrémité  antérieure,  puis  par  leur  bouche.  Si  les  deux  individus  ne 
sont  pas  approximativement  de  même  taille,  il  ne  peut  y  avoir  contact  à  la 
fois  en  ces  deux  points.  iMais  la  corrélation  est  incomplète,  car  les  faibles 
différences  n'empêchent  pas  l'union,  tandis  que  les  grandes  la  rendent  im- 
possible. De  là  le  faible  coefficient  de  corrélation,  constaté  dans  les  lots  où 
les  différences  de  taille  entre  individus  sont  faibles;  dans  une  race  pure 
ce  coefficient  n'est  que  0,25,  tandis  qu'il  est  de  0,38  dans   une  population 


378  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sauvage.  Le  maximum  est  atteint  quand  il  y  a  mélange  de  deux  espèces  de 
taille  très  différente  {P.  aurelia  et  IK  caudatum);  il  est  de  0,9;  il  n'y  a  en 
effet  pas  croisement  entre  ces  espèces.  Dans  un  même  lot,  on  peut  constater 
quelque  chose  d'analogue;  si  on  exclut,  dans  un  ensemble,  les  conjugués 
d'une  taille  moyenne,  prise  entre  certaines  limites,  et  que  l'on  considère 
seulement  les  autres  couples,  on  trouve  entre  ceux-ci  ime  corrélation  bien 
plus  forte  que  dans  l'ensemble,  et  inversement  la  corrélation  entre  les  con- 
jugués de  taille  moyenne,  considérés  seuls,  est  bien  plus  faible. 

Mais  il  y  a  aussi  des  couples  qui  suivent  des  règles  différentes  ;  les  deux 
conjoints  ne  se  placent  pas  toujours  au  même  niveau;  dans  57  %  des  cas, 
l'un  des  conjoints  dépasse  l'autre  de  plus  de  5  %  de  la  longueur  moyenne. 
En  général,  dans  ce  cas,  celui  qui  dépasse  l'autre  en  avant  le  dépasse  aussi 
en  arrière,  c'est-à-dire  qu'il  est  plus  grand.  Entre  pareils  conjoints  inégaux 
la  corrélation  est  plus  faible.  Elle  n'apparaît  que  si  on  la  calcule  par  rapport 
à  une  moyenne  spéciale  pour  chacune  des  deux  catégories  d'individus,  celle 
des  dépassants  et  celle  des  dépassés.  On  s'aperçoit  alors  que  la  corrélation 
est  néanmoins  très  sensible. 

Mais  même  quand  les  conjoints  se  placent  au  même  niveau  la  corrélation 
n'est  pas  parfaite.  Cette  corrélation  dépend  surtout  de  la  distance  entre  l'ex- 
trémité antérieure  et  la  bouche;  le  rapport  entre  les  longueurs  totales  n'est 
que  secondaire  et  existe  seulement  parce  qu'il  y  a  corrélation  étroite  entre 
cette  distance  et  la  longueur  totale  (coefficient  :  0,7  à  0,9).  Mais  tandis  qu'il 
y  a  une  assez  grande  uniformité  dans  la  distance  entre  l'extrémité  anté- 
rieure et  la  bouche,  il  y  a  une  variabilité  double  dans  la  longueur  de  la  par- 
tie postérieure  à  la  bouche. 

Pendant  la  conjugaison,  la  variabilité,  d'ailleurs  faible,  de  la  partie  du 
corps  antérieure  à  la  bouche  est  réduite,  tandis  que  celle  de  l'extrémité 
postérieure  ne  l'est  pas;  il  y  a  aussi  diminution  de  la  corrélation  entre  les 
deux  parties,  antérieure  et  postérieure.  11  y  a  donc  égalisation  des  surfaces 
en  contact  pendant  la  conjugaison.  On  les  voit  en  effet  se  contracter  et 
se  courber  ou  s'étirer  pour  s'appliquer  l'une  sur  l'autre.  Mais  la  corréla- 
tion constatée  n'est  pas  due  uniquement  à  cette  égalisation,  car  elle  per- 
siste après  la  séparation,  et  elle  paraît  même  avoir  encore  augmenté;  cela 
tient  certainement  à  ce  que  les  mesures  sont  alors  plus  précises  ;  en  effet 
les  conjoints  ne  sont  pas  rigoureusement  parallèles  pendant  la  conjugaison, 
de  sorte  que  si  l'un  d'eux  est  vu  exactement  de  profil,  l'autre  est  vu  un  peu 
en  raccourci  et  sa  longueur  paraît  réduite.  Bien  entendu,  la  diminution  de 
corrélation,  que  l'on  a  constatée  lors  de  la  conjugaison,  entre  les  deux  par- 
ties, antérieure  et  postérieure  à  la  bouche,  cesse  brusquement  lors  de  la 
séparation,  et  la  corrélation  entre  les  parties  antérieures  à  la  bouche  dans 
les  deux  conjoints  cesse  d'être  plus  grande  que  celle  de  la  longueur  totale 
des  deux  individus.  Mais  la  corrélation  entre  la  longueur  totale  de  ces  indi- 
vidus persiste.  Il  a  été  vérifié  que  la  contraction  due  au  liquide  fixateur  ne 
pouvait  simuler  une  corrélation  en  agissant  simultanément  sur  les  deux  con- 
joints. 

Il  y  a  aussi  corrélation  dans  la  largeur  des  conjoints;  et  elle  n'est  pas  due 
à  la  contraction  d'un  individu  :  le  plus  grand,  se  contractant,  deviendrait 
encore  plus  large  qu'à  l'état  normal. 

Il  y  a  donc  manifestement  union  assortie  entre  Paramécies.  Mais  les  indi- 
vidus plus  grands  ou  plus  petits  que  les  conjugants  peuvent  néanmoins 
contribuer  au  développement  de  la  race  :  les  plus  petits  croissent  rapidement 
(ce  sont  des  jeunes),  les  plus  grands  se  divisent;  tous  reviennent  ainsi  à  la 
taille  normale  des  conjugants  et  peuvent  s'unir. 


XVI.  —  VARIATION.  379 

Y  a-t-il  un  changement  de  taille  caractéristique  résultant  de  la  conjugai- 
son? Plusieurs  expériences  ont  été  instituées  pour  répondre  à  cette  ques- 
tion, notamment  une  très  complète,  faite  sur  une  population  sauvage  :  des 
couples  ont  été  pris  au  début  de  la  conjugaison;  une  partie  d'entre  eux  a  été 
artificiellement  séparée,  tandis  qu'on  laissait  les  autres  achever  leur  conju- 
gaison et  se  séparer  naturellement,  et  on  a  suivi  les  descendants  des  uns  et 
des  autres  pendant  sept  générations.  Il  a  été  constaté  que  les  descendants 
des  conjugués  sont  un  peu  plus  grands  que  les  descendants  des  non-conju- 
gués,  et  la  différence  a  persisté,  dans  certains  cas,  pendant  les  sept  généra- 
tions. La  variabilité  est  aussi  plus  grande  parmi  les  descendants  des  conju- 
gués. En  général,  on  avait  cru  remarquer  au  contraire  que  les  animaux 
étaient  plus  petits  après  une  épidémie  de  conjugaison.  Cela  tient  ù  ce  que  la 
conjugaison  survient  d'ordinaire  quand  les  conditions  de  nutrition  sont  défa- 
vorables, ce  qui  tend  à  réduire  la  taille  des  animaux.  Mais  quand  les  condi- 
tions sont  bonnes,  les  descendants  des  conjugués  sont  au  contraire  plus 
grands,  et  cela  se  conçoit;  les  ex-conjugués  restent  24  à  48  heures  sans  se 
diviser  et  ils  se  nourrissent  abondamment,  tandis  que  les  non-conjugués  se 
divisent  régulièrement. 

Ainsi  la  taille  des  individus  est  normalement  plus  grande  au  début  du 
cycle  (après  conjugaison)  qu'à  la  fin.  Mais  ces  différences  ne  suffisent  pas  à 
masquer  les  différences  de  races,  qui,  on  le  sait,  se  maintiennent  d'une  façon 
persistante,  et  l'union  assortie,  en  arrêtant  le  métissage,  continbue  au  main- 
tien de  ces  races.  —  A.  Robert. 

b)  Jennings  ^(H.  S.).  —  Races  pures  dans  l'étude  de  la  génétique  d'orga- 
nismes inférieurs,  —  On  appelle  génotype  une  race  qui  diffère  d'une  façon 
caractéristique  des  autres  lignées,  les  différences  se  maintenant  par  héré- 
dité. Les  génotypes  diffèrent  par  la  taille,  qui  reste  constante  dans  les 
races  pures,  ou  par  quelques  caractères  de  structure,  légers,  mais  constants, 
surtout  par  des  caractères  physiologiques.  Ainsi  une  race  peut  être  amenée 
à  coup  sûr  à  se  conjuguer  chaque  mois  par  des  conditions  déterminées, 
tandis  qu'une  autre  ne  se  conjuguera  jamais  dans  ces  mêmes  conditions. 
Une  race  se  divisera  toutes  les  12  heures,  une  autre  seulement  toutes  les 
24  heures  dans  les  mêmes  conditions.  Une  lignée  prospérera  indéfiniment 
dans  un  milieu  dans  lequel  une  autre  ne  se  divisera  que  pendant  10  géné- 
rations et  périra  ensuite  ;  et  cela  se  répétera  invariablement  toutes  les  fois 
qu'on  refera  l'expérience.  Ce  qui  distingue  surtout  les  génotypes,  c'est  leur 
manière  de  réagir  aux  conditions  extérieures.  Ainsi  un  génotype  A  est  grand, 
un  autre  B  est  petit,  dans  un  milieu  donné.  Dans  le  même  milieu,  C  se  con- 
jugue, D  ne  se  conjugue  pas,  E  se  conjugue  rapidement,  F  peu  ou  pas;  et 
ces  différences  sont  héréditaires.  Mais  le  génotype  A,  qui  est  grand  dans  un 
milieu,  devient  petit  dans  un  autre,  et  ainsi  de  suite.  En  général,  les  géno- 
types sont  très  résistants.  Pourtant,  dans  certains  cas,  on  voit  apparaître  dans 
un  génotype  quelques  rares  individus  qui  se  divisent  plus  lentement,  d'au- 
tres plus  vite,  et  ces  différences  sont  héréditaires.  C'est  jusqu'ici  le  seul 
exemple  de  variation  héréditaire  observé  dans  un  génotype.  La  plus  grande 
partie  des  variations  jusqu'ici  observées  dans  les  organismes  n'est  donc  pas 
héréditaire.  On  n'a  pu  étudier  utilement  le  croisement  de  deux  races  pures, 
parce  que  leurs  conditions  de  conjugaison  sont  différentes  et  qu'il  est  très 
difficile  de  les  amener  à  se  conjuguer.  Après  la  conjugaison  d'individus  sau- 
vages, il  se  produit  un  grand  nombre  de  combinaisons  diverses  et  les  varié- 
tés les  plus  résistantes  survivent  seules,  par  sélection  naturelle.  Mais  jusqu'ici 
on  n'a  pas  vu  l'action  de  la  sélection  sur  un  type  isolé  et  on  n'a  pu  obtenir 


380  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  production  de  deux  génotypes  aux  dépens  d'un  seul,  ou  la  transformation 
d'un  génotype  en  un  autre,  par  sélection  ni  autrement,  —  A.  Robert. 

Zeijlstra  (H.  H.).  —  Œnothera  nanella  de  Vries,  une  espèce  végétale  pa- 
thologique. —  Œnothera  nanella  a  deux  formes,  dont  Tune  est  la  véritable  e-s- 
pèce  et  l'autre  une  plante  anormale.  Les  anomalies  de  celle-ci  sont  la  con- 
séquence d'une  maladie.  Les  individus  anormaux  se  distinguent  par  des 
entrenœuds  courts  et  épais,  des  feuilles  brièvement  pétiolées  et  à  surface  plis- 
sée,  des  fleurs  souvent  normales.  Dans  sa  jeunesse,  la  plante  pousse  diffici- 
lement et  il  se  forme  des  feuilles  et  des  fleurs  anormales;  si  elle  triomphe 
de  ces  difficultés,  elle  produit  une  tige  moins  anormale  avec  des  fleurs  nor- 
males. Si  le  dimorphisme  de  cette  plante  était  dû  à  des  causes  externes,  son 
explication  serait  difficile.  Mais  Z.  a  trouvé  dans  le  bois  secondaire  des 
masses  noires  qui  représentent  une  zooglée  d'un  Micrococcus.  La  maladie 
est  héréditaire,  soit  que  le  parasite  attaque  la  graine,  soit  que  la  descendance 
présente  une  plus  grande  sensibilité  à  l'infection.  —  F.  Péchoutre. 

r\)   Variation  corrélative. 

Vogler  (P.).  —  La  variation  de  la  surface  des  feuilles  de  Cytisus  Labur- 
num.  —  L'auteur  traduit  par  des  tableaux  et  par  des  courbes  les  résultats  de 
nombreuses  mensurations  de  feuilles  de  Cgtisns  Laburnum.  Les  principales 
conclusions  sont  les  suivantes  :  Les  folioles  les  plus  longues  sont  relative- 
ment plus  étroites  que  les  plus  courtes.  Les  folioles  terminales  sont  plus 
longues  que  les  folioles  latérales  mais  relativement  plus  étroites  que  celles-ci. 
Plus  les  folioles  terminales  sont  longues  et  plus  courtes  sont  les  folioles  laté- 
rales, autrement  dit  la  différence  de  longueur  entre  les  folioles  terminales 
et  les  folioles  latérales  est  relativement  plus  grande  chez  les  feuilles  à  lon- 
gues folioles  terminales  que  chez  les  autres.  Plus  étroites  sont  les  folioles 
terminales  et  plus  sont  larges  les  folioles  latérales.  Les  rapports  entre  les 
dimensions  des  feuilles  d'un  même  rameau  varient  d'une  année  à  l'autre,  et 
pour  un  même  arbre  dans  une  même  année  varient  d'une  année  à  l'autre  : 
ces  variations  ne  correspondent  pas  à  deu^  variétés  différentes,  à  deux  géno- 
types, mais  à  deux  phénotypes  dont  les  différences  sont  soumises  aux 
influences  extérieures;  c'est  ainsi  qu'une  exposition  au  soleil  favorise  la 
croissance  des  folioles.  —  F.  Moreau. 

i)  Cas  remarquables  de  variation. 

Krefft  (Paul).  —  Sur  un  Anoure  vivipare  de  l'Afrique  Orientale  allemande 
{Nectophryne  Tornieri  Roux). —  K.  a  observé  que  la.  Nectophryne  Tornieri,  une 
espèce  d'Anoure,  est  vivipare,  exception  très  rare  chez  les  Batraciens.  Re- 
marquable est  le  fait  que  les  deux  seules  autres  Bufonides  vivipares  connues 
{Pseudophryne  vivipare  et  Callulina  Kreffti)  appartiennent  aussi  à  l'Afrique 
orientale;  mais  la  cause  de  cette  coïncidence  reste  obscure.  —  Quant  à  la 
question  de  la  fécondation  interne,  l'auteur  suppose  que  le  mâle  peut  dépo- 
ser les  spermatophores  à  l'entrée  du  cloaque  de  la  femelle,  ou  que  celle-ci 
aspire  avec  son  cloaque  le  sperme  déversé  par  le  mâle  sur  le  support  com- 
mun, ainsi  que  cela  arrive  chez  les  Tritons.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmisth. 

c.  Causes  de  la  variation. 

a.)  Variation  spontanée  ou  de  cause  interne,  irrégulière  ou  dirigée.  Varia- 
tion parallèle.  Orthogénèse. 


XVI.  -  VARIATION.  381 

Osborn   (H.  F.).  —  Conclusions  biologiquos  tirées  de  l'étude  des  Titano- 
thères.  —  O.  essaye  d'indiquer  une  harmonie  possible  entre  les  théories  de 
la  continuité  et  de  la  discontinuité.  Les  Titanothères  du  tertiaire  présentent 
une  série  très   complète  et  instructive,  au  sujet  de  la  transmission  des  ca- 
ractères existants,  et  du  mode  d'origine  de  caractères  nouveaux.  On  n'observe 
chez  eux  que  4  sortes  de  changements  :  1°  augmentation  de  taille;  2°  perte 
de  parties  (peu  de  chose);  3"  changements  de  proportion  (répandus  et  impor- 
tants) ;  4°  origines  adaptatives,  ou  continues  et  définies  de  caractères  :  les 
«  rectigradations  »  de  Fauteur.  On  peut  laisser  de  côté  1°  et  2^.  En   ce  qui 
concerne  les  rectigradations  (nouvelles    pointes  aux  dents,  ou  nouvelles 
cornes  au  crâne),  elles  sont  soumises  à  4  principes  importants.  1°  Elles  sont 
soumises  à  la  loi   du   contrôle  héréditaire   ancestral,    c'est-à-dire  que  les 
mêmes  rectigradations  se  manifestent  en  différents  temps  chez  les  descen- 
dants d'un  commun  ancêtre  lointain.  2°  Elles  sont  contraires,  ayant  des  débuts 
infinitésimaux,  presque  invisibles,  et  devenant  utiles  (principe  de  la  «  varia- 
tion définie  »  d'O.).  3"  Dès  leur  première  apparition,  elles  sont  sujettes  à 
l'influence  allométrique  (variation  de  proportions)  des  parties  voisines  :  ainsi 
une  corne  naissant  sur  un  crâne  brachycéphale  sera  arrondie;  sur  un  doli- 
chocéphale, allongée  ou  ovale.  4°  Il  est  probable,  mais  non  encore  démontré, 
que  les  rectigradations  sont  sujettes  à  des  fluctuations,  c'est-à-dire  sont  plus 
ou  moins  fortement  développées  autour  d'une  moyenne.  Pour  les  allométrons 
(ou  changements  de  proportion)  les  lois  sont  en  partie  les  mêmes.  Mais  il  y 
a  des  différences,   la  principale  étant  que  les  allométrons   se   produisent 
indépendamment   du   contrôle   ancestral  héréditaire    lointain.    Un  ancêtre 
mésaticéphale   peut  engendrer  un    dolichocéphale,  et  un  brachycéphale  : 
niais  par  la  suite    l'une  des  deux  tendances  peut  devenir  prépondérante. 
En  second  lieu,  les  allométrons  sont  contraires,  et  leur  continuité  est  indis- 
cutable :  des  centaines  de  mensurations  démontrant  la  brachycéphalie  pro- 
gressive, par  exemple.  La  loi  de  continuité,  de  transformation  ordonnée,  et, 
en  un  sens,  prédéterminée,  est  maintenant  irréfutable,  dit  O.  Mais  comment 
expliquer  les  saltations,  les  variations  discontinues?  O.   suppose  que   si  le 
développement  normal  de  caractères  unitaires  est  un  progrès  continu,   sous 
l'influence  d'un  milieu  nouveau  par  exemple,  certains  caractères  unitaires 
nouveaux  peuvent    apparaître  soudainement;  par  le  croisement   de  races 
pures  naturelles  où  les^  caractères   unitaires  se    sont  produits  d'une  façon 
continue,  ces  caractères  se  dissocient  en   une  mosaïque,  ce  qui  explique 
l'apparence   saltatoire  ou  discontinue  si   souvent  constatée.  Ainsi  le  croise- 
ment du  cheval  arabe,  du  cheval  des  steppes  et  du  cheval  de  la  forêt  donne 
un  cheval  «  en  mosaïque  »,  présentant  des    caractères  unitaires  des  trois 
souches.  —  H.  DE  Varigny. 

Lapicque  et  Legendre.  —  Sur  les  rats  noirs  du  Jardin  des  Plantes.  — 
En  1872,  A.  Milne-Edwards  signalait  au  Muséum  1/5  de  rats  noirs;  en  1906, 
Hamy  en  trouvait  1/3.  L.  et  L.  n'en  ont  plus  trouvé  qu'environ  1/15«.  Ces 
rats  noirs  se  produisent  dans  les  portées  de  rats  gris;  ils  n'ont  aucun  carac- 
tère anatomique  distinct.  On  ne  peut  expliquer  leur  rareté  ni  par  la  sélec- 
tion, ni  par  une  hérédité  mendélienne.  —  R.  Legendre. 

Donaldson  (Henry  H.)  et  Hataï  (Shinkishi).  —  Comparaison  du  rat 
norvégien  et  du  rat  albinos,  relativement  à  la  longueur  du  corps,  au  poids  du 
cerveau  et  de  la  moelle,  et  an  pourcentage  d'eau  du  cerveau  et  de  la  moelle. 
—   Le  rat    albinos    croit  moins  bien  que  le  norvégien.   Il  est  plus  petit  et 


38-2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

surtout  son  cerveau  est  16  9e  et  sa  moelle  12  %  moins  grands  que  chez  le 
rat  norvégien  de  même  taille.  Le  pourcentage  d'eau  est  le  même  chez  les 
2  espèces  pendant  la  période  de  croissance,  puis  il  devient  plus  grand 
chez  le  rat  norvégien.  L'avantage  du  rat  norvégien  ne  tient  pas  à  une 
plus  grande  richesse  en  neurones,  mais  plutôt  à  leur  plus  grande  taille  et 
à  leur  plus  grande  abondance  en  dendrites.  —  R.  Legendre. 

Caullery  (M.).  —  Sur  un  héliozoaire  marin  (Gymnosphœra  albida)  trouvé 
à  Banyuh.  —  Certains  individus  sont  hérissés  d'un  feutrage  serré  de  lar- 
ges spicules  fortement  implantés  dans  le  cytoplasme,  les  uns  plus  ou  moins 
tangentiels,  les  autres  radiaires  faisant  saillie  irrégulièrement  dans  toutes 
les  directions  entre  les  pseudopodes.  Ces  spicules  ne  sont  pas  produits 
par  l'héliozoaire,  mais  empruntés  par  lui,  peut-être  à  certaines  Eponges  et 
aux  Holothuries.  —  M.  Hérubel. 

a)  Raspail  (X.).  —  Sur  le  mutisme  de  quelques  oiseaux  pendant  la  repro- 
duction en  19 10.  —L'été  de  1910,  comme  celui  de  1907,  a  été  caractérisé  par 
une  température  relativement  basse.  Or,  le  mutisme  constaté  sur  de  nom- 
breux oiseaux  ne  porte  pas  sur  les  mêmes  durant  ces  deux  saisons.  Par 
exemple,  le  Rossignol,  muet  en  1907,  chanta  souvent  en  1910.  Il  faut  donc 
chercher  l'explication  en  dehors  des  conditions  atmosphériques.  —  M.  Hé- 
rubel. 

b)  Raspail  (X.).  —  Les  années  à  hannetons  {cycle  uranien)  en  décroissance 
depuis  le  commencement  du  siècle.  —  Ce  cycle  intére.sse,  en  France,  une 
année  tous  les  trois  ans,  par  exemple  les  années  1901,  04,  07,  10  et  13.  Or, 
depuis  1S92,  la  durée  du  cycle  diminue  à  peu  près  régulièrement;  de  75 
jours  elle  passe  à  69  jours,  puis  40  et,  en  1910,  42.  Le  régime  bâlois,  de 
Forel  et  le  régime  bernois  correspondent  au  régime  uranien.  Le  premier 
comprend  les  années  1902,  05,  08,  11,  14;  le  second, 'les  années  1903,  06, 
09,  12,  15.  —  M.  Hérubel. 

y)  Variation  sous  Vinfluence  du  milieu  et  du  régime. 

Baroux  (P.j  et  Sergeant  (L.).  —  De  Vinfluence  du  sol  et  du  milieu  physi- 
que en  général  sur  les  races  flamande  et  picarde,  chez  l'homme  et  chez  les 
animaux.  —  Dans  cet  article,  les  auteurs  résument  en  partie  des  observa- 
tions déjà  publiées  antérieurement,  mais  maintenant  développées  et  com- 
plétées. Ils  choisissent  deux  régions  très  différentes  par  la  nature  de  leur 
sol  :  la  Flandre  et  la  Picardie.  La  première  possède  un  sol  argileux  imper- 
méable et  une  atmosphère  humide  ;  c'est  un  pays  plat.  La  seconde  est  un 
pays  de  collines,  au  sol  crayeux,  très  perméable,  à  atmosphère  sèche.  La 
nature  du  sol  influence  l'appareil  locomoteur,  en  faisant  prédominer  cer- 
tains muscles  sur  d'autres  :  en  pays  plat  la  marche  utilise  surtout  les  muscles 
fessiers;  de  là  l'élargissement  du  bassin,  l'épaississement  de  la  partie  du 
corps  correspondante,  le  relâchement  de  la  paroi  abdominale,  et  quelques 
autres  différences  dans  la  conformation  encore  (pieds  longs  et  plats,  jambes 
écartées,  etc.).  En  pays  montagneux,  la  marche  développe  surtout  le  qua- 
dricep  fémoral,  les  adducteurs  et  les  muscles  abdominaux  ;  le  bassin  est  plus 
étroit,  les  pieds  plus  petits  et  plus  arqués.  Ces  caractères  s'observent  aussi 
bien  chez  l'homme  que  chez  le  bétail;  chez  celui-ci  on  trouve  de  plus,  dans 
le  pays  plat,  une  colonne  vertébrale  rectiligne  et  rigide;  dans  le  pays  acci- 
denté elle  est,  au  contraire,  incurvée  et  plus  flexible,  permettant  des  sauts. 


XVI.  -  VARIATION.  383 

(De  nombreux  exemples  empruntés  à  la  race  chevaline,  bovine  et  ovine, 
ainsi  qu'à  l'homme  sont  cités).  —  La  plus  ou  moins  grande  humidité  de  l'air 
influe  de  plus  sur  le  revêtement  pileux  et  la  conformation  du  nez  et  de  la 
face.  La  laine  du  mouton,  par  exemple,  est  très  hygrométrique,  longue  et  fine 
en  Flandre  ;  elle  est  beaucoup  plus  rugueuse  en  Picardie.  11  en  est  de  même 
pour  les  cheveux  humains.  Les  traits  de  la  physionomie,  chez  l'habitant  de  la 
Flandre  humide,  dépendent  de  ce  que  l'air  qui  pénètre  dans  les  narines  est 
presque  suffisamment  humide  :  la  surface  des  sinus  reste  peu  développée, 
ce  qui  donne  une  face  et  un  front  plats;  le  nez  lui-même  est  volumineux,  avec 
des  narines  larges.  En  Picardie,  au  contraire,  l'air  sec  exige  un  grand  déve- 
loppement des  sinus  maxillaires  et  frontaux  et  un  rétrécissement  des  na- 
rines, favorisant  une  humidification  plus  parfaite  de  la  colonne  d'air.  Le 
front  devient  bombé,  les  pommettes  saillantes,  le  nez  petit.  —  Les  yeux  et 
les  oreilles  se  ressentent  des  mêmes  différences  (plus  ou  moins  grande 
étendue  de  l'horizon  à  scruter,  les  conditions  différentes  de  la  propagation 
du  son,  etc.).  — Enfin,  les  caractères  psychiques  se  rattachent  de  même  aux 
caractères  du  sol  et  du  climat.  En  Flandre,  la  terre  est  partout  propice  au 
cultivateur  et  l'eau  abondante  ;  les  fermes  isolées  se  suffisent  à  elles-mêmes. 
En  Picardie,  des  conditions  moins  avantageuses  exigent  le  groupement; 
de  là  une  sociabilité  plus  grande  des  Picards  comparativement  aux  Flamands 
et  le  grand  rôle  que  les  premiers  ont  joué  dans  les  destinées  politiques  de 
la  France.  Le  fait  même  que  Paris  est  situé  en  France  d'une  façon  excentri- 
que, près  des  pays  crayeux  et  pauvres  en  eau,  se  rattache  à  ces  raisons.  — 

M.  GOLDSMITH. 

Nichols  (J.  T.).  —  Variation  progres&ivp  chez  Decaplerus,  genre  de 
poissons  Carangoïdcs.  —  Description  de  6  espèces,  sans  habitat,  l'auteur 
s'expliquant  les  faits  de  distribution  en  supposant  que  l'espèce  afflnis  a  fait 
le  tour  du  monde,  vers  l'ouest,  en  partant  de  l'océan  Indien,  et  en  se  diff"é- 
renciant  dans  les  divers  milieux.  Il  croit  utile  aussi  d'admettre  une  ancienne 
connexion  entre  l'Afrique  et  l'Amérique  du  Sud,  et  de  considérer  comme  ré- 
cente l'union  entre  les  deux  Amériques  [XVIII].  —  H.  de  Varigny. 

Bezzi  (M.).  —  Diptères.  —  Chez  les  Diptères,  presque  toutes  les  espèces 
cavernicoles  sont  pourvues  d'une  large  distribution  géographique.  Un  autre 
fait  intéressant  consiste  en  ce  que  la  plupart  des  Diptères  recueillis  dans  les 
cavernes  appartiennent  aux  groupes  qu'on  considère  comme  les  plus  anciens 
dans  l'échelle  d'évolution  de  ces  Insectes.  La  diptérifaune  des  cavernes 
est  donc  d'origine  géologiquement  ancienne  [XVII,  (/].  —  Bien  que,  chez  les 
Diptères,  paraissent  manquer  les  adaptations  que  l'on  voit  si  fréquentes  chez 
les  autres  arthropodes  cavernicoles,  ce  défaut  d'adaptation  n'est  pas,  en 
réalité,  aussi  absolu  que  l'on  pourrait  croire.  —  Dans  certaines  espèces,  sur- 
tout dans  celles  physogastres,  les  ailes  sont  distinctement  raccourcies  ;  cela 
peut  être  une  preuve  d'adaptation  spéciale  et  peut  servir  à  classer  cer- 
taines formes  parmi  les  troglobies,  plutôt  que  parmi  les  troglophiles.  — 
On  n'a  pas  trouvé  dans  les  cavernes  de  Diptères  aveugles;  néanmoins  on 
remarque  une  notable  réduction  des  yeux  chez  certains  Héléomyzides 
comme  Gymnomus  troglodytes,  Œcothca  et  Ecroptcra.  La  prolongation  des 
antennes  et  des  pattes  que  l'on  observe  chez  d'autres  cavernicoles,  véritables 
troglophiles  ou  troglobies,  peut  être  considérée  également  comme  un  signe 
d'adaptation  spéciale.  Un  autre  fait  d'adaptation  serait  le  renflement  de 
l'abdomen  chez  certaines  espèces.  La  dépigmentation  est,  d'après  Racovitza, 
un  des  caractères   du  cavernicole  idéal.  Ce  fait  parait  manquer   chez   les 


384  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Diptères;  néanmoins,  on  peut  voir  quelque  chose  de  semblable  dans  les 
Lycoria,  les  Phora  et  les  Limosina  dont  l'abdomen  est  presque  entièrement 
décoloré.  Enfin,  les  cavernicoles  habitent  toujours  dans  les  grottes  et  s'y 
trouvent  à  tous  les  états  de  croissance  :  lenr  reproduction  a  lieu  sans  pério- 
dicité régulière.  On  observe  chez  les  Diptères  des  exemples  d'espèces  qui 
n'ont  pas  été  trouvées  en  deliors,  comme  Phora  aptina,  Gymnomus  troglo- 
dytes, etc..  Les  larves  et  les  nymphes  ouïes  pupaires  de  quelques  familles 
.sont  fréquentes  dans  les  grottes  ;  l'on  rencontre  dans  toutes  les  saisons, 
même  en  hiver,  des  exemplaires  venant  d'éclore  et  qui  démontrent  que  la 
vie  de  certaines  espèces  n'est  pas  sujette  à  des  interruptions  régulières.  Ce 
fait  est  un  moyen  pour  distinguer  les  espèces  qui  vont  dans  les  grottes  pour 
hiverner,  de  celles  qui  sont  de  vrais  hôtes  des  cavernes.  —  M.  Lucien. 

Germain  (L.).  —  Mollusques.  —  Aucun  des  Mollusques  recueillis  par 
Racovitza  et  Jeannel  et  étudiés  par  G.  n'est  spécial  au  domaine  souterrain  : 
tous  sont  des  animaux  vivant  ordinairement  dans  les  endroits  sombres  et 
humides  et  qui,  comparés  à  leurs  congénères  récoltés  dans  leur  habitat 
normal,  ne  s'en  distinguent  que  par  la  teinte  ordinairement  pâle  et  comme 
chlorotique  du  test.  On  observe  même  quelques  formes  albines  particu- 
lièrement nettes  cliez  les  llyalviia  nitida  Miiller  et  Ferussacia  follicula 
Gronovius.  Presque  tous  les  Mollusques  recueillis  dans  les  grottes  françaises 
sont  des  espèces  à  large  distribution  géographique.  —  M.  Lucien. 

Hou-wink  (R.).  —  Expériences  pratiquées  pour  obtenir  des  variétés  fixes 
et  durables  chez  les  races  de  volailles  rustiques  et  chez  les  races  italiotnes 
importées.  —  Lorsque,  par  suite  du  froid,  les  crêtes,  les  barbillons  et  parfois 
les  orteils  sont  gelés,  il  arrive  que  ces  organes  tombent  partiellement.  L'au- 
teur a  expérimenté  durant  quatre  années  entières;  la  température  hiver- 
nale maxima  a  oscillé  entre  —  13°  C.  et  —  15°  C...  La  première  année,  la 
race  Leghorn  seule  a  présenté  des  variations  :  crêtes  plus  petites  et  quel- 
ques crêtes  renversées.  La  deuxième  année,  les  dites  variations  se  sont 
accentuées;  des  barbes  et  des  huppes  ont  poussé.  La  race  de  Drente  à  plumes 
blanches  ou  noires  a,  elle  aussi,  commencé  à  varier  comme  la  précédente. 
La  quatrième  année,  les  variations  étaient  partout  plus  grandes.  Lors  du 
croisement  de  ces  individus  modifiés  avec  des  individus  normaux,  la  plu- 
part des  variations  disparurent;  mais  le  croisement  entre  elles  de  formes 
modifiées  donne  des  produits  semblables  aux  parents  et  même  plus  accen- 
tués que  ces  derniers,  avec,  de-ci  de-Ià,  des  jeunes  présentant  le  type  ances- 
tral  normal.  —  M.  Héruiîel. 

"Walker  (A.).  —  De  la  variation  à  l'adaptation  chez  les  bactéries,  d'après 
des  observations  sur  les  streptocoques,  et  de  la  valeur  des  épreuves  de  fermenta- 
tion en  ce  qui  concerne  ces  organismes.  —  1"  Les  réactions  d'une  race  quel- 
conque de  streptocoque  cultivé  dans  les  milieux  de  Gordon  varient  beaucoup 
sous  les  conditions  ordinaires  de  culture  en  laboratoire,  et  en  altérant  les 
milieux  on  peut  faire  changer  beaucoup  les  réactions. 

2'^  Les  résultats  obtenus  sont  absolument  opposés  à  l'idée  que  ces  réactions 
fournissent  le  moyen  de  distinguer  des  variétés  fixes  et  définies  parmi  les 
streptocoques  pris  au  sujet  humain. 

3°  Les  différences  observées  sont  temporaires  et  accidentelles,  et  n'ont  rien 
de  spécifique  bien  que  pouvant  peut-être  fournir  quelques  indications  sur 
Thabitat  naturel  ou  le  milieu  antérieur  des  organismes  en  expérience.  — 
H.  DE  Varigny. 


XVI.  -  VARIATION.  385 

a)  Magnan  (A.).  —  Influence  du  régime  alimentaire  sur  le  gros  Inlestin  et 
■les  cœcums  des  oiseaux.  —  (Analys.é  avec  le  suivant.) 

b) Sur  la  variation  ineerse  du  rentricule  succenturié  et  du  gésier  chez 

les  oiseaux.  —  Etudiée  sur  400  oiseaux,  la  longueur  du  gros  intestin  et  des 
cœcums  s'est  montrée  maxima  pour  le  régime  granivore  et  herbivore  et  mi- 
nima  pour  le  Carnivore.  Deux  explications  de  ce  fait  sont  possibles  :  1"  le 
premier  régime  cliargerait  le  tube  digestif  de  matériaux  inutiles  qui  dis- 
tendent les  parties  en  question;  2°  la  toxicité  de  l'alimentation  Carnivore 
entraînerait  l'évacuation  rapide  des  résidus,  tandis  que  ralimentation  végé- 
tale, non  toxique,  amènerait  des  stases;  ces  stases  amenant  des  fermentations 
avec  formation  de  toxines,  l'allongement  des  cœcums  aurait  pour  consé- 
quence la  neutralisation  de  ces  toxines.  —  M.  Goldsmith. 

c)  Magnan  (A.).  —  La  surface  digestive  du  ventricule  succenturié  et  la 
musculature  du  gésier  chez  les  oiseaux.  — M.  a  mesuré  comparativement  les 
dimensions  superficielles  et  l'épaisseur  des  parois  musculaires  du  ventricule 
succenturié  et  du  gésier  chez  les  différents  oiseaux,  classés  d'après  leur  ré- 
gime, et  en  conclut  à  une  concordance  entre  la  structure  et  les  conditions 
physiologiques  nécessaires.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

d)  Magnan  (A.).  —  Documents  relatifs  à  Valimentalion  naturelle  des  oi- 
seaux. —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

f)  —  —  Le  tube  digestif  et,  le   régime  alimentaire  des  oiseaux.  —  11  est 
mathématiquement  faux  d'évaluer  la  longueur  de  l'intestin  en  fonction  du 
poids  du   corps.   Le   seul   facteur  capable  d'expliquer  les   différences  que 
nous  donne  l'observation  dans  les  longueurs  de  l'intestin  est  le  régime  ali- 
mentaire. L'auteur  examine  les  oiseaux  par  groupes  :  Insectivores,  Carni- 
vores (Corbeaux),  Granivores,  Omnivores  (Canards)...  Il  note  le  poids  total 
maximum,  le  poids  total  minimum,  le  poids  moyen  ;  puis  il  évalue  le  rapport 
de  la  largeur  de  l'intestin  à  la  longueur  du  corps  ;  comme  plus  haut,  il 
•obtient  des  maxima  et  des  minima  et  des  nombres  moyens.  De  ces  tables 
résulte  que  :  c'est  à  l'alimentation  par  les  Insectes  qu'appartient  la  plus 
petite  longueur  d'intestin,  tandis  que  la  plus  grande  revient  aux  Omnivores 
tels  que  les  Canards;  les  Carnivores  ont  beaucoup  plus  d'intestin  que  les 
Insectivores  et  moins  que  les  Piscivores  ;  les  Granivores  se  placent  presque 
à  la  fin  de  la  liste  avec  les  Herbivores;  les  Frugivores,  qui  sont  aussi  souvent 
des  Granivores,  ont  moins  d'intestin  que  ces  derniers.  Les  oiseaux  à  régime 
mixte  montrent  d'une  façon  saisissante  l'action  des  régimes  et  nous  initient 
à  tous  les  passages  d'un  régime  net  à  l'autre.  Ainsi,  les  Carnivores  insectivores 
(Rapaces  nocturnes)  viennent  se  placer  entre  les  Carnivores  et  les  Insecti- 
vores. De  même,  les  Granivores  insectivores  (Passereaux)  se  placent  entre 
les  Granivores  et  les  Insectivores.   En  revanche,  les  grands   Échassiers, 
oiseaux  carnivores  et  piscivores,  ont  presque  le  plus  d'intestin  de  tous  les 
oiseaux.  Les  rapports  de  la  longueur  de  l'intestin  à  la  largeur  du  corps,  en 
tenant  compte  des  régimes  très  nets,  sont  :  pour  les  Insectivores,  6.30;  pour 
les  Carnivores,  10,50;  pour  les  Piscivores,  12,40;  pour  les  Granivores,  12,80. 
L'influence  du  régime  sur  l'intestin  grêle  rappelle  les  résultats  obtenus  pour 
l'intestin  total.  Ceci  n'a  rien  de  surprenant,  puisque  l'intestin  grêle  est  la 
plus  longue  des  deux  parties.  Ce  sont  les  Omnivores  (Canards,  etc..)  et  les 
Granivores  qui  ont  le  plus  de  gros  intestin  et  les  Carnivores  qui  en  ont  le  moins. 
Quant  au  poids  de  l'intestin,  c'est  la  Crécerelle,  Carnivore,  avec  le  Lago- 

I.'aNNÉE  biologique,  XVI.   1911.  25 


386  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pède,  granivore,  qui  en  a  le  moins.  La  Sarcelle,  omnivore,  occupe  la  place 
intermédiaire;  puis  viennent  la  Mouette,. piscivore,  les  Testacivores  et  les 
Insectivores.  En  ce  qui  concerne  la  surface  de  l'intestin,  on  peut  dire  qu'il 
n'y  a  point  un  rapport  constant  entre  la  surface  de  l'intestin  et  la  surface 
du  corps,  mais  que  le  régime  alimentaire  influe  sur  la  surface  de  l'intestin. 
En  effet,  il  apparaît  nettement  que  les  oiseaux  carnivores  ont  beaucoup 
moins  de  surface  intestinale  que  les  oiseaux  granivores  ou  omnivores.  En 
comparant  ces  résultats  avec  ceu.x  qui  sont  relatifs  au  rapport  des  longueurs, 
on  voit  que,  chez  les  Insectivores,  la  surface  compense  la  longueur  (elle 
mesure  1  m.  60,  dépassant  celle  des  Carnivores,  égale  à  1  m,  20);  que,  si  l'on 
s'attache  à  la  surface  intestinale,  les  Granivores  en  accusent  deux  fois  plus 
que  les  Carnivores;  que  la  surface  intestinale  redonne  aux  Echassiers  (voir 
plus  haut)  la  place  qu'ils  devaient  occuper  près  des  Carnivores.  Les  régimes 
végétarien  et  mixte  engendrent  des  caecums  longs,  creux,  histologiquement 
comparables  à  l'intestin.  Les  régimes  à  alimentation  animale  conduisent  à 
des  caecums  courts,  pleins,  à  aspect  glandulaire.  Le  régime  à  base  de  fruits 
amène  la  suppression  des  csecums.  Ce  sont  les  Frugivores  qui  ont  les  plus 
gros  jabots;  puis  viennent  les  Granivores  et  les  Granivores  insectivores.  La 
longueur  de  l'œsophage  est  fonction  de  la  largeur  du  cou.  Ces  deux  lon- 
gueurs sont  nettement  en  rapport  avec  le  genre  de  vie  de  l'animal.  Les 
oiseaux  qui  se  nourrissent  de  proies  terrestres  ont  un  cou  et  un  œsophage 
restreints  ;  ceux  qui  recherclient  au  sein  des  eaux  leur  alimentation  ont,  par 
contre,  un  œsophage  et  im  cou  très  développés.  L'étude  biométrique  de  ces 
organes  n'a  de  rapport  qu'avec  la  préhension  des  aliments  et  non  avec  leur 
digestion.  Les  oiseaux  ont  approximativement  la  même  quantité  de  ventri- 
cule succenturié  par  kilo  d'animal,  environ  trois  à  quatre  grammes.  Quel- 
ques groupes  s'en  détachent  avec  une  quantité  de  ventricule  presque  double 
de  celle  des  autres;  ce  sont  les  Piscivores,  les  Carnivores  piscivores,  comme 
les  grands  Echassiers,  les  Frugivores  et  les  Granivores  insectivores.  Les 
individus  dont  le  gésier  est  développé  se  nourrissent  de  graines,  d'herbes, 
d'insectes,  de  mollusques,  aliments  qui  nécessitent  une  trituration  énergique. 
Ceux  ([ui  ont  un  petit  gésier  se  nourrissent  de  viande,  de  poisson,  de  fruits, 
dont  la  digestion  s'opère  directement  dans  le  ventricule  succenturié  souvent 
muni  d'une  couche  musculaire  extensible.  Reste  enfin  le  pancréas.  Les  Car- 
nivores ont  moins  de  pancréas  que  les  (rranivores.  Mais  les  Frugivores  en 
ont  plus  que  ces  derniers.  Les  grands  Echassiers,  qui  ont  un  régime  voisin 
de  celui  des  Carnivores,  ont  aussi,  comme  eux,  peu  de  pancréas.  Les  hiboux, 
chouettes,  qui  mêlent  des  insectes  à  leur  alimentation  carnée,  en  ont  plus 
que  les  rapaces  diurnes.  Les  petits  passereaux,  qui  sont  à  la  fois  granivores 
et  insectivores,  possèdent  moins  de  pancréas  que  les  Insectivores  purs. 
Mêmes  résultats   en  étudiant  les  quantités  de  pancréas  par  kilogramme 
d'animal.  L'obéissance  des  organes  au  régime  se  vérifie  une  fois  de  plus. 
L'auteur  termine  son  mémoire  par  des  considérations  sur  les  relations  des 
organes  entre  eux  et  sur  le  dimorphisme  sexuel.  Des  premières  retenons 
cette  conclusion  intéressante  :  puisque  le  caecum  croit  comme  le  gros  intes- 
tin et  la  stase  rectale,  ne  peut-on  pas  se  demander  si  cet  organe,  parfois 
réduit  à  un  tissu  glandulaire  ou  lymphoïde  qui  fait  songer  à  celui  de  la  rate, 
ne  serait  pas  un  neutralisateur  des  toxines  rectales?  Des  secondes  retenons 
ceci  :  chez  les  espèces  d'oiseaux  où  les  femelles  sont  les  plus  pesantes,  le 
dimorphisme  organique  est  à  l'avantage  femelle  et  chez  les  espèces  où  les 
mâles  sont  les  plus  lourds,  il  est  à  l'avantage  mâle.  Si  l'on  compare  les 
résultats  exposés  dans  ce  mémoire  avec  ceux  dés  auteurs,  on  constate  de 
notables  différences.  Mais  les  expériences  de  Houssây  sur  les  poules  sou- 


XVI.  -  VARIATION.  387 

mises  à  un  régime  Carnivore  montrent  des  modifications  organiques  du 
même  ordre  (jue  celles  que  M.  a  observées  dans  la  nature. 

Grâce  au  grand  nombre  d'oiseaux  qu'il  a  disséqués  (441  répartis  en  154  es- 
pèces) et  pour  chacun  desquels  il  a  examiné  avec  grand  soin  le  contenu 
stomacal,  M.  propose  une  classification  basée  sur  le  régime  alimentaire, 
c'est-à-dire,  on  l'a  vu,  sur  la  morphologie  interne.  C'est  cette  classification 
dont  il  a  été  fait  état  dans  l'analyse  ci-dessus.  On  peut  associer  les  mots  de 
nutrition  et  d'évolution.  Le  régime  alimentaire  apparaît  comme  l'un  des 
facteurs  essentiels  de  l'évolution  et  les  modifications  organiques  subséquentes 
rassortissent  surtout  de  la  doctrine  de  Lamarck.  —  Marcel  Hérubel. 

Roques  (X.).  —  Reclierchrs  biométriques  sur  l'influence  du  régime  alimen- 
taire chez  un  insecte  {Limnophilus  flavico7'm's  Fabr.).—'R-  soumet  trois  lots  de 
larves  de  Trichoptères  à  des  régimes  différents  :  1"  chair  de  grenouilles; 
2" feuilles  sèches;  3"  plantes  vertes.  Sous  tous  les  rapports,  le  lot  Carnivore 
a  été  plus  favorisé  :  croissance,  précocité,  nombre  et  durée  des  nymphoses, 
pourcentage  des  larves  ayant  atteint  le  dernier  stade,  poids  des  larves  et  des 
adultes.  Chez  les  herbivores,  la  nourriture  sèche  a  paru  un  peu  plus  avanta- 
geuse. Le  pourcentage  des  mâles  et  des  femelles  étant  initialement  le  même, 
le  régime  Carnivore  aboutit  à  une  supériorité  du  nombre  de  mâles,  en  favori- 
sant la  survivance  de  ce  sexe.  Enfin,  la  couleur  verte,  régie  par  la  nuance 
du  tissu  adipeux,  tire  sur  le  bleu  chez  les  carnivores  et  sur  le  jaune  chez  les 
herbivores.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Fischer  (H.).  —  Sur  des  fleurs  tétramères  de  Ili/acinthus  orientalis.  — 
F.  compare  les  grappes  florales  de  Jacinthe,  dont  les  fleurs  inférieures  sont 
tétramères,  aux  grappes  de  Linaires  dont  les  fleurs  inférieures  sont  pélo- 
riées  ;  il  admet  que  dans  ce  dernier  cas  la  pélorie  est  en  relation  avec  la  nu- 
trition (assimilation  chlorophyllienne)  et  pense  qu'il  en  est  vraisemblable- 
ment de  même  dans  le  cas  des  fleurs  tétramères  de  Jacinthe.  —  F.  Moreau. 

Cavara  (F.).  —  Une  adajjtalion  des  bulbes  de  Scilla  bifolia  à  la  xérophi- 
lie.  —  Des  bulbes  de  Scilla  bifolia  provenant  des  Préalpes  italiennes  furent 
mis  et  abandonnés  dans  des  vases  du  jardin  botanique  de  Naples,  où  on  les 
laissa  sans  eau.  Ils  s'y  pourvurent  de  quelques  racines  latérales  très  grosses, 
ce  qui,  d'après  C.  doit  représenter  une  adaptation  à  la  séclieresse.  —  M.  Bou- 

BIER. 

Fitting  (H.).  —  U approvisionnement  en  eau  et  la  pression  osmotique  des 
plantes  désertiques. —  Les  plantes  des  déserts  secs,  en  particulier  les  plantes 
sahariennes,  ne  trouvent  que  difficilement  dans  les  couches  superficielles 
du  sol  la  quantité  d'eau  qui  leur  est  nécessaire  et  que  la  nature  du  terrain 
leur  empêche  souvent  d'aller  chercher  par  de  longues  racines  dans  les  cou- 
ches profondes.  De  plus,  la  rosée  fait  défaut  dans  le  Sahara  et  dans  beaucoup 
d'autres  déserts.  Aussi  l'alimentation  en  eau  de  bien  des  plantes  désertiques 
n'est-elle  assurée  que  grâce  à  une  haute  adaptation  à  la  vie  xérophyte.  Une 
telle  adaptation  repose  surtout  sur  la  possession  d'une  pression  osmotique 
élevée.  C'est  ainsi  que  dans  les  déserts  rocheux,  c'est-à-dire  les  plus  secs, 
21  %  des  plantes  ont  une  pression  osmotique  qui  dépasse  100  atmosphères; 
en  outre  sur  100  plantes  la  pression  osmotique  dépasse  53  atmosphères  dans 
35  d'entre  elles  et  37  atmosphères  dans  32.  —  F.  Moreau. 

Biéler-Chatelan   (Th.).  —    Châtaigniers    calcicoles.    —  Le  châtaignier 


388  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

passe  généralement  pour  être  une  espèce  calcifuge.  Or,  B.  a  vérifié  en  plu- 
sieurs localités  le  fait  que  cet  arbre  peut  prospérer  sur  des  sols  divers,  con- 
tenant jusqu'à  20  o/o  et  plus  de  calcaire.  11  ne  semble  donc  pas  que  la  chaux 
soit  nuisible  au  châtaignier,  car  elle  passe  en  proportions  notables  dans  les 
feuilles  et  le  bois  de  cet  arbre.  Mais  il  y  a  plus.  L'auteur  a  eu  la  preuve, 
dans  le  voisinage  des  fours  à  chaux,  qu'un  apport  direct  de  chaux  au  pied 
des  châtaigniers  n'exerce  aucune  action  nuisible.  Loin  d'être  nuisible,  la 
chaux  aurait  même  plutôt  une  influence  favorable,  en  mobilisant  la  potasse 
des  sols  granitiques  et  en  la  fournissant  ainsi  en  plus  grande  quantité  aux 
racines.  On  est  ainsi  conduit  â  admettre  que  la  mal-réussite  des  châtaigniers 
sur  certains  sols  calcaires  dépend  bien  moins  des  fortes  doses  de  chaux  que 
de  la  pénurie  de  la  potasse.  L'analyse  montre,  en  effet,  que  ce  qui  caracté- 
rise les  châtaigniers  des  sols  calcaires,  c'est,  avant  tout,  la  rareté  de  la  potasse 
dans  toutes  le"s  parties  de  ces  arbres,  cet  alcali  n'atteignant  guère  que  la 
moitié  ou  le  quart  des  doses  observées  dans  les.  châtaigniers  des  sols  siliceux 
suffisamment  pourvus  de  potasse.  —  M.  Boubier. 

oj   Varidlioii  sous  l'inftncuce  du  mode  de  reproduction. 

Morgan  (T.  H.).  —  Changement  dans  la  proportion  sexuelle  à  la  suite 
d'un  croisement.  —  Chez  le  Diptère  Drosop/iila  ampelophila,  les  mâles  et 
les  femelles  sont  habituellement  en  nombres  égaux,  et  il  n'est  pas  possible 
de  modifier  cette  égalité  en  ajoutant  à  la  nourriture  des  larves  différents 
sucres,  sels,  acides  ou  alcalis.  En  croisant  un  mâle  d'une  race  à  ailes  rudi- 
mentaires  avec  une  femelle  d'une  race  â  ailes  courtes,  on  obtient  des  mâles 
à  ailes  courtes  comme  la  mère,  et  des  femelles  à  ailes  normalement  longues 
(retour  au  type  ancestral);  dans  la  F2,  apparaissent  à  nouveau  les  trois  types 
d'ailes,  mais  les  mâles  à  ailes  longues  sont  en  nombre  très  faible  (1/7)  par 
rapport  aux  femelles  de  la  même  catégorie  (137  cf  contre  089  Çj.  Les  effets 
du  croisement  sont  transmis  à  une  troisième  génération,  mais  M.  ignore 
s'ils  sont  permanents.  —  L.  Cuénot. 

(/)  Résultats  de  la  variation. 

Jennings  (H.  S.)  et  Hargitt  (George  T.).  —  Caractéristiques  des  di- 
verses races  de  Paramécies.  —  On  peut  d'abord  établir,  parmi  les  animaux 
étudiés,  deux  séries,  qui  sont  probablement  deux  espèces,  P.  caudatum  et 
P.  axcrelia;  la  structure  du  micronucléus  en  est  très  différente  et,  sauf  le 
cas  d'anomalies,  la  première  forme  n'a  qu'un  micronucléus,  tandis  que  la 
seconde  en  a  deux. 

La  taille  moyenne  permet  de  distinguer  onze  races.  Une  expérience  a  été 
faite  notamment  en  mesurant  tous  les  individus  dix  minutes  après  la  bipar- 
tition et  après  qu'on  les  avait  fait  vivre  deux  mois  dans  des  conditions  iden- 
tiques. Ces  différences  de  taille  entre  les  races  sont  indépendantes  de  l'in- 
fluence du  milieu.  Elles  ont  persisté  au  moins  trois  ans. 

En  moyenne,  les  formes  caudatum  sont  plus  allongées  et  plus  atténuées  en 
arrière  que  les  aurelia. 

Les  races  diffèrent  nettement  sous  le  rapport  des  conditions  nécessaires  à 
leur  conjugaison  et  de  la  facilité  à  déterminer  celle-ci  :  une  race  de  cauda- 
tum ne  s'est  pas  conjuguée  pendant  ses  trois  ans  et  deux  mois  de  séjour  au 
laboratoire,  alors  que  les  autres  se  conjuguaient  dans  des  conditions  iden- 
tiques. 

Le  rythme  des  conjugaisons  est  aussi  un  caractère;  de  plus,  il  y  a  sous  ce 


XVI.  —  VARIATION.  389 

rapport  des  différences  héréditaires  dans  la  même  race  pure,  c'est-à-dire 
entre  descendants  d'un  même  individu.  Il  ne  faut  considérer  que  les  pé- 
riodes où  ce  rythme  est  rapide  et  uniforme,  car,  lorsqu'il  se  ralentit  dans 
une  culture,  c'est  que  celle-ci  souffre,  ainsi  que  le  démontrent  la  fré- 
quence des  déformations  pathologiques  et  le  nombre  des  morts. 

11  y  a  aussi  des  différences  importantes  dans  les  conditions  de  culture 
exigées  par  les  diverses  races  :  l'une  périclite  dans  des  conditions  où  d'autres 
prospèrent.  Sous  ce  rapport  encore,  on  constate  des  différences  entre  des- 
cendants d'un  même  parent. 

La  constatation  de  races  à  caractères  héréditaires  est  déjà  ancienne  :  elle 
a  été  faite  notamment  par  Maupas  dès  1888  (p.  176,  203,  220,  241).  Johann- 
SEN,  en  1903,  a  proposé  d'appeler  ces  races  des  génotypes^  mot  toutefois  déjà 
employé  dans  un  sens  un  peu  différent.  Wesenberg-Lund  a  étudié  des  races 
de  nombreux  animaux,  Rotifères,  Crustacés,  etc.,  mais  en  les  regardant 
plutôt  comme  des  variations  locales  ou  saisonnières  :  les  variations  consta- 
tées seraient  dues  à  l'action  immédiate  du  milieu.  Or,  une  autre  explication 
est  possible  :  il  se  pourrait  que  ce  soient  des  races  diverses,  se  remplaçant 
l'une  l'autre,  une  race  sortant  de  l'œuf  au  moment  où  les  conditions  exté- 
rieures deviennent  favorables  à  son  développement.  Pour  trancher  la  ques- 
tion il  faudrait  faire  des  expériences,  mettre  par  exemple  des  lignées  diffé- 
rentes dans  les  mêmes  conditions  et  voir  si  elles  deviendraient  identiques, 
ou  au  contraire  changer  les  conditions  de  la  culture  pour  voir  si  la  race  serait 
modifiée.  Il  est  fort  probable  que  l'on  trouvera  ces  races  bien  plus  stables 
que  Wesenberg-Lund  ne  l'imagine.  On  sait  en  effet  que  Woltereck  a  cul- 
tivé, dans  les  mêmes  conditions,  deux  races  locales  de  Daphnies  pendant 
deux  ans,  sans  les  rendre  identiques. 

PoPOFF  a  essayé  d'expliquer  l'apparition  de  races  de  taille  diflerente,  par 
une  inégalité  de' la  division  du  noyau.  Il  admet  l'existence  d'une  proportion 
définie  entre  le  volume  du  noyau  et  celui  du  protoplasme,  de  sorte  que  l'i- 
négalité des  noyaux  entraine  celle  des  cellules  correspondantes.  Ses  expé- 
riences le  portent  à  conclure  que  la  taille  des  Paramécies  est  assez  variable,  ce 
qui  serait  contraire  aux  constatations  de  J.  et  H.  Mais  les  expériences  de  Po- 
POFF  ne  semblent  pas  avoir  été  faites  avec  des  races  pures.  Or,  on  n'a  rien  dé- 
montré si  on  n'a  pas  prouvé  la  variation  de  taille  dans  une  culture  descendant 
d'un  individu  unique,  ou  si  on  n'a  pas  positivement  constaté  l'inégalité  de  divi- 
sion, donnant  naissance  à  deux  races  stables,  de  taille  différente.  L'abaisse- 
ment de  la  taille  moyenne  dans  une  culture  peut  être  due  au  développement 
d'une  petite  race,  préexistante  dans  celle-ci.  —A.  Robert. 

Mangin  (L..).  —  Modifications  de  la  cuirasse  chez  quelques  Péridiniens. 
Note  préliminaire.  —  M.  signale  l'opposition  qui  existe  entre  la  résistance 
des  éléments  de  la  cuirasse  des  Péridiniens  à  l'action  des  liquides  digestifs 
et  leur  rapide  dissolution  par  les  organismes  microscopiques  vivant  dans 
l'eau.  Il  établit  en  outre  que  cette  cuirasse  subit  sans  cesse  pendant  la  vie  de 
chaque  individu  des  modifications  de  structure,  notamment  dans  la  disposi- 
tion des  ornements  et  la  constitution  des  sutures.  On  savait  que  ces  derniè- 
res se  transforment,  mais  l'auteur  complète  sur  un  certain  nombre  d'espèces 
les  données  déjà  connues  et  montre  les  aspects  très  divers  de  ces  sutures. 
Ces  faits  établissent  l'existence  de  la  malléabilité  de  la  cuirasse  et  la  néces- 
sité, au  point  de  vue  taxonomique,  d'en  connaître  les  limites  pour  chaque 
espèce.  —  F.  Péchoutre. 

Chodat  (R.).  —  Sur  POrchis  Champagneuxii  Barn.  —  Ce  remarquable 


390  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Orchis  (les  environs  d'Hyères  doit  être  considéré  comme  une  variété  printa- 
nière  d'Orchis  Morio.  Cette  espèce  paraît  en  effet  s'être  dédoublée  là  en  deux 
variétés,  l'une  précoce,  YO.  Champagneuxii,  l'autre  plus  tardive,  VO.  picta 
Lois  :  l'indépendance  de  ces  deux  variétés  est  complète.  C'est  en  quelque  sorte 
un  dimorphisme  saisonnier.  Dans  le  groupe  si  polymorphe  de  VO.  Morio,  la 
variété  Champagneuxii  est  l'une  des  espèces  élémentaires  les  mieux  définies. 
De  VO.  picta,  une  forme  insulaire,  endémique  à  Mallorca  (Baléares),  sest  dis- 
jointe de  la  population  continentale  et  lïsolement  géographique  lui  a  con- 
servé sa  pureté.  Dans  VO.  Champagneuxii,  ce  n'est  pas  Tisolement  géogra- 
phique, mais  l'isolement  saisonnier  qui  contribue  à  maintenir  la  pureté  du 
type.  C'est  ce  que  Naegeli  a  nommé  autrefois  asyngamie  et  que  d'autres,  à 
la  suite  de  Weismann,  ont  appelé  dimorphisme  saisonnier.  —  M.  Boubier. 


CHAPITRE  XVII 
Origine  «les  espèces  et  leurs  caractères. 

Allard  (H.  S.).  —  Some  expérimental  observations  concerning  the  behavior 
()/'  varions  bées  in  their  visits  ta  cotton-blossoms.  II.  (Amer.  Natur., 
XLV,  609-085.)  [415 

Arcichovsky  (V.  M.).  —  Ueber  die  Psedogenesis  bei  den  Pflanzen  (en  russe, 
résumé  en  allemand).  (Bull.  Jard.  imp.  bot.  S'-Pétersb.,XI,  1  pi.,  1-7.)  [418 

Arenberg  (Prince  E.  d').  —  Note  sur  V immobilité  dans  le  mimétisme  défen- 
sifde  l'Oiseau.  (Rev.  Fr.  Ornith.,  Il,  n°  23,  42-43.)  [429 

Babic  (K.).  —  Zur  Bionomie  von  Rebella  parasitica  (Ciamician).  (Zool.  Anz., 
XXXVI II,  226-230,  2  fig.)  ^       [423 

Bartels  (P.j.  —  Histologiseh-anthropologische  Lnlersuchungen  der  Plica 
semilunaris  bei  Ilerero  und  Hottentotten,  sowie  bei  einigen  Anthropo'iden. 
(Arch.  mikr.Anat.,  LXXVIII,  I  Abth.,  529-564,  1  pi.)  [429 

Beauchamp  (P.  de).  —  Astasia  captiva  n.  sp.,  euglénien  parasite  de  Cate- 
hida  Icmnir.  (Arch.  Zool.  exp.,  5,  VI,  N.  et  R.,  Lii.)  [422 

a)  Beauverie  (I.).  —  L'hypothèse  du  ingcoplasma  et  les  corpuscules  méta- 
chromatiques.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  612-615.) 

[II  existe  de  nombreux  corpuscules  métacliromatiques  dans 
les  cellules  des  hyphes  des  rouilles  attaquant  les  céréales.  Les  noyaux 
du  mycoplasma  d'ERiKssoN  ne  seraient  que  ces  corpuscules.  —  M.  Gard 

b)  —  —  La  signification  des  corpuscules  métacliromatiques  dans  les  cellules 
de  céréales  infestées  par  la  rouille.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  461-463.) 
[Les  corpuscules  métachromatiques  qui  existent  dans  les  cellules  de  l'hôte 
représentent  les  restes  de  filaments  mycéliens  dégénérés.  Ils  sont  quelque- 
fois disposés  comme  dans  le  filament  qui  les  a  produits  ;  ce  stade  correspon- 
drait probablement  à  la  phase  «  protomycelium  »  d'ERiKSSON,  —  M.  G.ard 

a)  Becquerel  (P.).  —  Par  la  méthode  des  traumatismes,  peut-on  obtenir  des 
formes  végétales  véritablement  nouvelles?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1319-1322.) 
[Chez  les  Zinnia^  les  caractères  que  font  surgir  les  traumatismes  sont 
ataviques  ou  tératologiques.  Il  n'y  a  pas  de  formes  véritablement  nou- 
velles, pas  plus  que  chez  le  Maïs,  étudié  par  Blarixghem.  —  M.  G.\rd 

b) A  propos  de  la  nouvelle  espèce  de  Bourse  à  pasteur,    le  Capsella 

Viguieri  Blaringhem.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4^  série,  XI,  377-378.)  [406 

Berthaut  (P.).  ~  Recherches  botaniques  sur  les  variétés  cultivées  du  Sola- 
num  Tuberosum  et  les  espèces  sauvages  des  Solanum  tubérifères  voisins. 
(Thèse  de  la  Fac.  de  Se.  de  Paris,  in-8^  51  fig.,  9  pi.,  211  pp.)  [400 


392  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Bielogolowy  (J.i.  —  La  situation  segmentaire  du  crâne  chez  les  Saura- 
psida.  Essai  d'analyse  de  la  méthode  comparative  en  morphologie.  (Moscou,. 
1  vol.,  240  pp.,  planches.)  [409 

a)  Blaringhem  (L.).  —  Production  par  traumatisme  d'une  forme  nouvelle 
de  Mais  à  feuilles  crispées.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1109-1111.) 

[Cette  nouvelle  forme  présente  une  forte  ten- 
dance héréditaire,  par  les  types  à  anomalie  peu  développée.  —  M.  Gard 

b)  —  —  Le  rôle  des  traumatismes  dans  la  production  des  anomalies  hérédi- 
taires. (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1(300-1611.) 

[Maintient  ce  résultat  contre  l'opinion  de  Becquerel.  —  M.  Gard 

c) Nouvelles  recherches  sur  la  production  expérimentale  d'anomalies 

héréditaires  chez  le  Mais.  /.  Réponse  à  M.  E.  Griffon.  IL  Cultures  expéri- 
mentales des  anomalies  héréditaires  du  mais  de  Pensylvanie  {Zea  Mays 
penst/lvanica  Bonaf.).  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4°  série,  XI,  251-260  et 
299-309.)  [Voir  ch.  XV 

d)  —  —  Note  sur  la  seconde  communication  de  M.   Griffon  relative  aux  va- 
riations du  mais.  (Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4"  série,  XI,  576-577.)  [Ibid. 

e) Létat  présent  de  la   théorie  de  la  mutation.  (Bull.   Soc.    bot.  de 

France,  4«  série,  XI,  644-652.)  [405 

f)  —  —  Les  transformations  brusques  des  êtres  vivants.  (Bibliothèque  de 
Philosophie  scient.,  in-12,  49  fig.,  353  pp.,  E.  Flammarion,  Paris.)        [405 

g) Les  mutations  de  la  Bourse  à  jtasteur  (Capsella  Heegeri  Solms,  c.  Vi- 

guierin.sp.).{Bixn.  scient,  delà  Fr.et  de  laBelg.,  XLIV, 275-307, 1910.)    [405 

Bonnier  (G.),  Matruchot  CL.),  Combes  (R.l.  —  Recherches  sur  la  dissé- 
mination des  (/ermes  microscopiipws  dans  l'atmosphère.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLII,  653-659.)  [La  proportion  des  Bactéries  diminue  rapidement 

avec  l'altitude;  mais  pour  les  germes  de  champignons,  la  diminution  est 
moins  accentuée,  et,  même  aux  hautes  altitudes,  on  trouve  encore  dans 
lair  de  nombreux  germes  de  ces  derniers  microorganismes.  —  M.   Gard 

Bottomley  ("W.  B.).  —  The  structure  and  physiological  signifîcance  ofthe 
roat-nodules  \of  Myrica  gale.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  571  B.,  215.) 

[Ces   nodules  sont,  comme  chez  les  Légumineuses  et  quelques 
non-Légumineuses,  doués  du  pouvoir  de  fixer  l'azote.  —  H.  de  Varignv 

Bouvier  (E.  L.).  —  Nouvelles  observations  sur  les  mutations  évolutives. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1820-1825.)  [407 

Branca  ("W.).  —  Meine  Antwort  auf  Pater  Wasmann's  Erklarung.  (Biol. 
Centralbl.,  XXXI.  712-720.)  [Discussion  entre  B.  et  \sr.  à 

propos  de  la  question  des  documents  paléontologiques  concernant  les  rap- 
ports génétiques  de  l'homme  et  des  mammifères  supérieurs.  —  J.  Stroiil 

a)  Bruce  (D.).  —  The  morphology  of  Trypanosoma  evansi.  (Roy.  Soc.  Pro- 
ceed., 570  B.,  181.)  [Etude  sur  la 
longueur   et  comparaison  avec  celle  d'autres  espèces.  —  H.  de  Varignv 

h) The  Morphology  of  Trypanosoma  Gambi<.*nse.  (Roy.  Soc.  Proceed., 

B.  572,  327.)  [Étude  sur  les  dimen- 

sions; courbes  indiquant  les  proportions  prédominantes.  —  H.  de  Varignv 

a)  Bruce  (D.),  Hamerton  (A.  E.)  and  Bateman  (H.R.).  —  Experimentsto 
ascertain  if  Antelope  may  act  as  a  réservoir  of  the  virus  of  Sleeping  Sickness. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  564,  311.)  [Aucune  antilope  n'a  encore  été  rencon- 
trée qui  fût  naturellement  infectée  par  le  T.  Gambiense.  —  H.  de  Varignv 

b) Fxperiments  to  ascertain  if  the  domestic  fowl  of  Uganda  may  act 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  395 

((S  a  ?'t'servoir  of  Ihe  virus  of  Sleeping  Sickness.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  564, 
328.)  [Conclu- 

sion :  la  poule  ne  peut  jouer  le  rôle  de  réservoir  du  virus.  —  H.  de  Varigny 

c)  Bruce  (D.),  Hamerton  and  Bateman.  —  Experiments  to  asccrtam  if 
certain  Tabanidip  act  as  carriers  of  Tri/panosoma  pecorum.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  565,  349.)  [Les  taons  semblent  incapables  de 

transmettre  mécaniquement  le  parasite  du  bétail  injecté  ou  sain.  Ils  vivent 
trop  peu  de  temps  en  captivité  pour  qu'on  puisse  voir,  toutefois,  s'ils  n'en 
deviennent  pas  capables  au  bout  d'un  certain  temps.  —  H.  de  Varigny 

a)  Bruce  (D.),  Hamerton  (A.  E.i,  Bateman  (H.  R.)  and  Mackie  (F.  P.). 
—  Trypaiiosome  diseases  of  domestic  animais  in  Uganda.  Trypanosoma 
uniforme  sp.  nov.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  563,  176.) 

[Le  T.  uniforme,  ressemble  au  vivax,  et  comme  lui  n'est 
pas  pathogène,  mais  il  est  plus  gros.  Porteur  inconnu.  —  H.  de  Varigny 

b) Trypanosoma  diseases  of  domestic  animais  in  Uganda.  Trypano- 
soma namtm.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  563,  180.) 

[Le  T.  n.  ne  peut  être  distingué  du  T.  pecorum, 
au  microscope.  Mais  il  en  diffère  en  ce  qu'il  n'est  pas  pathogène.  Le  por- 
teur est  probablement  le  même  pour  les  deux  espèces.  —  H.  de  Varigny 

c) Furlher  researches  on  the  Development  of  Trypanosoma  Gambiense 

in  Glossina  palpalis.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  567,  513.)  [422 

d) Experiments  to  ascertain  if  Trypanosoma  Gambiense  during  it  deve- 

lopmenl  ivithin  Glossina  palpalis  is  infective.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  565,. 
345.)  [Chez  la  glossine,  le  trypano- 

some  qui  vient  d'être  ingéré  reste  virulent  2  jours,  puis  perd  sa  virulence 
pendant  22  jours,  après  quoi  il  la  retrouve.  Les  glandes  salivaires  sem- 
blent s'infecter  36  jours  après  absorption  du  parasite.  —  H.  de  Varigny 

Bruce,  Hamerton,  Bateman  and  van  Someren.  —  Experiments  to  investi- 
gate  the  infeetivity  of  Glossina  paljmlis  fed  on  sleeping  sickness  patient 
under  treatment.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  565,  338.) 

[Le  fait  que  le  sujet  est  en  traitement  ne  le  rend  pas  moins 
infectieux  pour  les  glossines  qui  en  absorbent  le  sang.  —  H.  de  Varigny 

Brun  (R.).  —  Zur  Biologie  und  Psychologie  von  Formica  rufa  und  anderen 
Ameisen.  (Biol.  Centr.,  XXX,  524-528,  529-545,  1910.) 

[Les  observations  et  les  expériences  de  l'au- 
teur se  rapportent  à  des  colonies  mixtes  de  Formica  rufa  et  de  Formica 
pratensis,  à  l'esclavagisme  et  aux  phases  diverses  des  associations  entre 
Formica  sanguinea  et  différentes  espèces  de  Formicides.  —  P.  Marchai. 

Brunnthaler  (I.).  —  Zur  Pliylogenie  der  Al  g  en.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI, 
225-236.)  [431 

Buchanan  (G.).  — Note  on  developmentnl  form  of  Trypanosoma  Briicei  [pe- 
caudi)  in  the  internai  organs,  axillary  glands  and  bone-marrow  of  the  Ger- 
bil.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  570,  161.)  [Les 

formes  intra-corpusculaires  ne  se  trouvent  que  dans  la  rate  ;  les  formes 
enkystées  libres,  dans  la  rate,  la  moelle,  les  glandes  axillaires.  Beau- 
coup de  jeunes  dans  la  glande  axillaire  et  le  poumon.  —  H.  de  Varigny 

Buchet  (J.).  —  A  propos  du  Capsella  Viguieri  Blaringhem.  (Bull.  Soc. 
bot.  de  France,  4"  série,  XI,  379-380.)  [406 

Bugnion  (E.).  —  L'imago  du  Coplotermes  flavus.  Larves  portant  des  rudi- 
ments d'ailes  prot/ioraciques.  (Mém.  Soc.  Zool.  France,  97-106.)  [430 


394  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Bugnion  (E.)  et  Popoir(N.).  —  Les  pièces  buccales  des  Hémiptères.  (Arch. 

Zool.  exp.,  5,  VII,  643-674.)  [430 

Buytendijk  (F.  I.  I.).  —  Uebei^  die  Farbe  der   Tarbutten  nach  Extirpai  ion 

der  Augen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  593-595,  2  fig.)  [428 

Caullery  (M.).  —  Le  transformisme  et  Vexpérience.  (Biologica,  I,  N°  4,  113- 
118.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Chatton  (Ed.).  —  Ciliés  parasites  des  Gestes  et  des  Pyrosomes  :  Perika- 
ryon  cesticola  et  Conchophrqs  Davidoff.  (Arch.  Zool.  exp.,  5,  VIII,  N.  et  R., 
VIII,)  ^  [423 

Chodat  (R.)  et  Sigriansky  (M'"o).  _  Le  Rltizohypha  radicis  Limodori  Cliod. 
et  Sigr.  et  sa  biologie  (Bull.  Soc.  bot.  Genève,  2'- sér.,  III,  350-351.)    [421 

Collin  (B.). —  Notes  complémentaires  sur  la  conjugaison  des  In fiisoires  aslo- 
mes.  I.  Anoplophrya  Brasili  Léger  et  Duboscq.  (Arch.  Zool.  exp.,  VIII, 
Notes  et  Revue,  xx-xxvii,  1  fig.)  [423 

Cortesi  (P.).  —  Sulle  micorize  endotroficlie  conparticolare  riguardo  a  quelle 
délie  Orchidaceo'.  (Atti  della  Soc.  ital.  per  il  progresso  délie  scienze,  V, 
860-864.)  [425 

a)  Cuénot  (L.).  —  La  genèse  des  espèces  animales.  (Paris,  F.  Alcan,  496  pp., 
123  fig.)  [Voir  ch.  XX 

b) .4  propos  de  la  critique  d'un  livre  récent  et  de  la  théorie  de  Weis- 

mann.  (Biologica,  I,  4,  127-129.)  [Ibid. 

Cushny  (A.  R.).  —  On  the  action  of  Senecio  alkaloids  and  the  causât  ion 
of  hepatic  cirrhosis  in  Cattte.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  570  B.,  188.) 

[En  Nouvelle-Ecosse,  Nouvelle-Zélande 
et  l'Afrique  du  Sud,  les  séneçons  (communs  et  autres)  sont  réputés  tuer 
le  bétail.  Leurs  alcaloïdes  sont  toxiques  pour  le  rat.  —  H.  de  Varigny 

Dabi  i^Fried.).  —  Wieder  eine  flohdhnliche  Fliege.  (Zool.  Anz.,  XXXVllI, 
212-221,  3  fig.)  [Découverte  d'un  individu  unique  présen- 

tant l'aspect  indiqué  dans  le  titre  et  dont  la  signification  est  très  problé- 
matique d'après  le  peu  qu'en  a  vu  l'auteur.  —  Y.  Delage  et  xM.  Goldsmith 

De  la  Fuye.  —  Le  Régime  alimentaire  du  Geai.  (Rev.  Fr.  Ornith.,  11, 
n"^29et  30,  147-151.)  [418 

De  la  Fuye  et  G.  Dumast.  —  i8  autopsies  intestinales  de  Buses  vulgaires 
[Buleo  vulgaris).  (Rev.  Fr.  Ornith.,  n"  22,  27-30.)  [418 

Deleuil  (D"").  —  Notes  urnil/iologiques  sur  la  région  des  Alpilles.  (Rev.  Fr. 
Ornith.,  n°  27,  130-131;  n"  32,  197-200.)  [417 

Delfino.  —  Algunas  consideraciones  sobre  la  hisloria  de  la  evolucion  de  los 
organismos.  (La  Semana  medica,  Buenos-Ayres.) 

[Exposé  historique  des  théories  de  la  génération  :  Harvey, 
Needham,  Buffon,  Lamarck,  etc.  Recherches  d'HERRERA.  Exposé  des  phé- 
nomènes embryogéniques  et  de  la  phylogénie  des  Vertébrés.  —  F.  Vlès 

Eames  (A.  J.).  —  On  the  Origin  ofthe  herbaceous  type  in  the  Angiosperms. 
(Ann.  of  Bot.,  XXV,  215-224,  1  pi.)  [431 

Elmassian.  —  Maladies  à  Protozoaires  et  lésions  des  capsules  surrénales. 
(Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  830-842.)  [Dans  les  maladies  à  Protozoaires, 
les  lésions  parfois  très  graves  des  surrénales  sont  localisées  à  la  médul- 
laire ;  elles  ne  paraissent  nullement  différer  de  celles  constatées  dans  les 
infections  bactériennes,  et  n'ont  aucun  caractère  spécial.  —  Ph.  Lasseur 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  395 

Emery  (Carlo).  —  Beobachtungcn  und  Versuche  an  Polyergus  riifescens. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  6y5-G4-:>.)  [419 

Erikson  (I.).  —  La  rouille  des  Mauves  (Puccinia  Malvacearitm  M.),  sa  na- 
ture et  ses  phases  de  développement.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  I77G-I779.) 

[La  plante  hospitalière  principale  est  Althœa  rosea.  La 
propagation  de  la  maladie  a  lieu  à  l'aide  de  graines  malades.  Le  Champi- 
gnon hiverne  dans  le  bourgeon  sous  forme  de  mycoplasma.  —  M.  Gard 

Escherich  (K.).  —  Zur  Beitrltije  zum  Kapitel  v.  Ameisen  und  Pflanzen  i>. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  44-51,  2  fig.)  [414 

Fage  (L.).  —  Le  Capelan  de  la  Méditerranée:  Gadus  capelanus,  et  ses  rap- 
ports avec  les  espèces  voisines  :  G.  luscus  et  G.  minutiis.  (Arch.  Zool.  exp., 

•    5,  VI,  257.)  [413 

a)  Fantham  (H.  B.).  —  Enumerative  studies  on  Trypanosoma  gamhiense 
and  T.  rhodesiense  in  Rats,  Guinea-pigs  and  Rabbits.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B.  563,  206.)  [Les  faits 

indiquent  des  variations  périodiques  de  nombre,  d'où  l'auteur  conclut  à 
l'existence  d'un  cycle  à  l'intérieur  de  l'animal  infecté,  en  outre  des  pha- 
ses se  présentant  chez  l'hôte  normal,  tel  que  la  glossine.  —  H.  de  Varigny 

b) The  life-history  of  Trypanosoma  gambiense  and  Trypjanosoma  rho- 
desiense as  seen  in  Rats  andGiiinea-pigs.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  563,212.) 

[Etude  sur 
les  phases  non  flagellées  et  leur  production  d'où  il  suit  que  le  cycle  des 
trypanosomes  comprend  des  pliases  se  déroulant  chez  le  vertébré,  et  dont 
il  faut  tenir  compte  dans  les  essais  de  thérapeutique.  —  H.  de  Varigny 

Franz  (V.).  —  Ueber  das  Kleinhirn  in  der  vergleichenden  Anatomie.  (Biol. 
Centralbl.,  XXXI,  434-445.)  [429 

Fry  (W.  B.).  —  A  preliminary  note  on  the  extrusion  of  granules  by  Trypa- 
nosomes. (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  79.)  [Description  du  fait  que  l'au- 
teur considère  comme  un  phénomène  d'ordre  vital  plutôt  que  dégénératif, 
mais  dont  il  ne  peut  encore  donner  une  interprétation.  —  H.  de  Varigny 

Gain  (Ed.).  —  Observation  sur  V hibernation  des  spores  dans  les  bourgeons. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  152-154.)  [Une  flore  cryptogamique  très  variée  hi- 
berne dans  les  bourgeons,  principalement  spores  et  levures.  —  M.  Gard 

Ghigi  (A.).  —  Ricerche  sisternatiche  e  sperimentali  sulle  Numidinœ.  (Extrait 
du  Mém.  de  R.  Ac,  d.  Scienze  delF  Istituto  di  Bologna,  Série  VI,  VII, 
1-36,  1  pi.,  1909-10.)  [409 

Goodey  (T.).  — .  The  contribution  to  our  Knowledge  of  Ike  Protozoa  of  the 
Soil.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  570  B.,  165.) 

[Les  protozoaires  ciliés  n'existent  qu'à  l'état  en- 
kysté :  ils  ne  peuvent  donc  agir  sur  l'activité  bactérienne  du  sol.  L'action 
des  amibes  ou  flagellâtes  n'a  pas  encore  été  étudiée.  —   H.  de  Varigny 

Gravier  (Ch.).  —  Sur  quelques  animaux  parasites  ou  commensaux  des  Ma- 
dréporaires  du  genre  Galaxea  [Oken).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  210-212.) 

[Par  leur  bourgeonnement  rapide,  les  Madréporaires  compensent 
rapidement  les  pertes  subies  par  suite  des  parasites  :  Polychètes,  Géphy- 
riens,  Cirripèdes  (Pyrgoma),  Lamellibranches  (Chama).  —  M.  Goldsmith 

Griffon  (E.).  —  A  propos  de  la  variation  du  Mais.  Réponse  à  M.  Blaringhem. 
(Bull.  Soc.  bot.  de  France,  4-=  série,  567-576.)  [Voir  ch.  XV 

Gross  (J.).  —  Vber  Vererbang  und  Artbildung .  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  161- 
177,  193-214.)  [402 


396  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Gueguen  (F.).  —  Mycose  cladosporienne  de  lliomme.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII, 
412-414.)  [C'est  un  Cladosporium  qui  produit  un  nou- 

veau type  de  mycoses  qu'on  pourrait  nommer  Cladosporoses.  —  M.  Gard 

Hâfele  (Félix).  —  Notizen  ûber  phylogenetisch  intéressante  Rhizocephalen. 
(Zool.  Anz.,  XXXVIII,  180-185,  4  fig.)  [424 

Heckel  (Ed.).  —  Sur  les  mutations  gemmaires  cuUurales  du  Solanum  Ma- 
glia  et  sur  les  premiers  résultats  culturaux  de  ces  mutations.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLIII,  417-420.)  [Les  tubercules  de  toute  couleur  (violet-rouge,  jaune 
clair,  jaune  sale,  blanc,  rosé)  de  Solaniit/t  Magiia  ont  engendré  des  tu- 
bercules uniformément  rouge-violet.  Le  premier  résultat  cultural  des 
mutations  se  traduit  par  la  formation  d'une  variété  violette.  —  M.  Gard 

Henslcw  (G.).  —  The  origin  of  Monocotylcdons  from  Dicotyledons,  througJi 
Self-adaptation  to  a  Moist  or  Aquatic  Habit.  (Ann.  of  Bot.,  XXV,  717-744.) 

[Les  caractères  distinctifs 
des  Monocotylédones  ne  peuvent  être  expliqués  que  par  une  adaptation  à 
la  vie  aquatique  de  l'ancêtre  du  groupe  des  Dicotylédones.  —  F.Péchottre 

Hœrnes  (R.).  —Bas  Aussterben  der  Artenund  Gattungen.  (Biol.  Centralbl., 
XXXI,  353-365,  385-394.) 

[Exposé  critique  des  diverses  opinions  sur  l'extinction  des 
genres  et  des  espèces,  basé  principalement  sur  les  idées  de  Ch.  Dei'Éiîet 
{Ann.  biol.,    XII,  380)  et  de  G.  Steinm.ann  (Leipzig.  1908i.  —  J.  Stroul 

Ihering  (Hermann  von).  —  Phylogenie  der  Ilonigbientn.  (Zool.  Anz., 
XXXVIII,  1-J9-136,  1  fig.)  [429 

Jaccard  (P.).  —  Mycorhizes  endolrophes  chez  .i:scidus  et  Pavia  et  leur  si- 
gnification. (Bull.  Soc.  vaud.  se.  nat.,  XLVil,  xxv-xxvii.  [426 

Jeannel  (R.).  — Révision  des  Bathysciinx  [Coléoptères  silphides).  (Biospeo- 
logica,  XIX;  Arch.  Zool.  exp.,  5,  VII,  1-64.)  [430 

Jordan  (H.).  —  Die  Wirkmigsweise  der  Mundwerkzeuge  bei  Seidenraupen. 
(Biol.  Centralbl.,  XXXI,  111-113,  3  fig.)  [J.  décrit  en  détail  le  fonction- 
nement de  l'appareil  buccal  des  vers  à  soie.  Les  mandibules  supérieures 
sectionnent  et  arrachent  des  segments  de  feuilles  tandis  que  les  lèvres 
supérieure  et  inférieure  maintiennent  la  feuille  immobile.  —  J.  Strohl 

Kohlbrugge  (J.  H.  T.).  —  Das  biogenetische  Gruudgesetz.  (Zool.  Anz., 
XXXVlll,  447-453.)  [Montre  une  pre- 

mière indication  de  cette  loi,  attribuée  à  Haeckel,  chez  des  auteurs  beau- 
coup plus  anciens,  même  jusqu'à  Aristote.  —  V.  Delage  et  M.  Goldsmith 

Krausse  (A.  H.).  —  Euborellia  mœsla  Gêné,  ein  Dermapteron,  als  Bàuber 
von  Ameisenlarven  auf  Sardinien.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  124-128.) 

[La  forficulide  noire  Euborellia 
mcesta  est  très  fréquente  dans  les  nids  de  diverses  fourmis  en  Sar- 
daigne.  Par  des  observations  dans  des  nids  artificiels,  K.  a  pu  constater  que 
le  dermaptère  en  question  se  nourrit  de  larves  de  fourmis.  —  J.  Strohl 

Kunckel  d'Herculais  (J.).  —  Obsei^vations  sur  les  mceurs  d'un  Myriapode, 
la  Scutigère  coléoptrée.  Son  utilité  comme  de.'itructricc des  Mouches;  action 
de  son  venin;  légende  de  sa  présence  accidentelle  dans  Cappareil  digestif 
de  l'homme.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  .399-401.)  [417 

Kusano  (S.).  —  Gastrodia  elata  and  its  symbiotic  as.^ociation  vnth  Ar- 
millaria  mellca.  (Journ.  Coll.  Agric.  Imp.  Univ.  Tokyo,  IV,  1-66,  5  pi., 
1  fig.)  ■  [421 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  397 

Larger  (R.)-  —  i^^  l'extinction  des  Espèces  par  Ui  dégénérescence  ou  Mala- 
die des  rameaux  phy  lé  tiques.  (Bull.  Soc.  d'Hist.  nat.  et  de  Palethnologie  de 
la  Haute-Marne,  I,  49  pp.)  '   [432 

Lasnier  (J.).  —  Le  Faucon  crécerelle  est-il  utile  ou  nuisible?  (Rev.  Fr. 
Ornith.,  II,  n"  28,   139.)  [417 

Lavauders.  —  Contribution  à  V étude  du  Gypaète  barbu  [Gypaetus  barbatus). 
(Rev.  Fr.  Ornith.,  II,  n^'  23,  43-46;  n°  24,  56-59.)  [417 

Laveran  (A.).  —  Les  trypanosomes  ont-ils  des  formes  latentes  chez  leurs 
hôtes  Vertébrés?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  649-659.)  [422 

Lèche  CWilhelm).  —  Einige  Dauerti/pen  ans  der  Klasse  der  Silugetiere. 
(Zool.  Anz.,  XXXVIII,  551-559,  3  figl)  [429 

<i)  Le  Dantec  (Félix).  —  La  stabilité  de  la  vie.  (Biologica,  I,  N"  I,  3-10.) 

[Voir  ch.  XX 

b)  —  —  Importance  philosophique  de  la  notion  de  continuité  dans  l'évolution 
des  espèces.  (Biologica,  I,  N"  5,  158-161.)  [Ibid. 

Lefèvre  (G.)  et  Curtis  ("W.  C).  —  Metamorphosis  without  parasitism.  in 
the  Unionidœ.  (Science,  2  juin,  863.)  [423 

Link  (E.).  —  Ueber  eine  in  der  Haut  von  Fischen  parasitisch  lebende  griine 
Ahje.  (Zool.  Anz.,  XXXVI 1,  506-510,  3  fig.)  [425 

Le  Bianco  (S.).  —  L'influenza  delV  ambiante  sul  periodo  riproduttivo  degli 
animali  marini.  (Mitt.  z.  st.  Neapel,  XX,  2,  129.)  [413 

Loeb  (J.)  and  Bancroft  (F.  W.).  —  Some  experiments  on  the  production 
of  mutants  in  Drosophila.  (Science,  19  mai,  781.)  [407 

Lucet  (Adrien).  —  Le  zooparasitisme  chez  les  Vertébrés.  Ses  modalités  et 
son  importance  pathogéuique.  (Rev.  Se,  XLIX,  33-37.) 

[Leçon  d'introduction  à  un  cours;  généralités.  —  M.  Goldsmith 

Maire  (R.)  et  Tison  (A.).  —  Sur  quelques  Plasmodiophoracées  non  hyper- 
trophianles.  (C.   R.  Ac.  Se,  CLII,  206-208.)  [Vivant  dans 

les  racines  de  Veronica  arvensis,  de  divers  Joncs,  de  Callitriche  stagnalis, 
elles  forment  un  groupe  à  part,  le  nouveau  genre  Ligniera  —  M.  Gard 

Matruchot  (L.).  —  Un  nouveau  champignon  pathogène  pour  l'homme. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  325-327.)  [C'est  le  Mastigo- 

cladium  Blochii,  ascomycète,  de  la  famille  des  Hypocréacées.  —  M.  Gard 

Mercier  (L.).  —  Sur  le  rôle  des  Insectes  comme  agents  de  propagation  de 
«  l'Ergot  y  des  Graminées.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX.) 

[Sciara  Thomae  emporte,  soit  sur  ses  poils,  soit  dans  son  tube 
digestif,  des  comdies  de  Claviceps  purpurea  et  les  dissémine.  —  M.  Gard 

Mesnil  (F.)  et  Caullery  (M.).  —  Néo formations  papillomateuses  chez  une 
annélide  {Potamilla  Torelli),  dues  probablement  à  l'influence  des  para- 
sites. (Bull,  scient,  de  la  Fr.  et  de  la  Belg.,  XLV,  89-105.)  [423 

Miehe  (H.).  —  Ueber  die  javanische  Mip'mecodie  und  die  Beziehungen  zu 
ihren  Ameisen.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  773-738.)  [414 

Moltschanov  (L.  A.).  —  Fin  Beitrag  zur  Biologie  der  Clepsinen  [Hiru- 
dinea).  (Zool.  Anz.,  XXXVIII,  155-158,  3  fîg.) 

[Décrit  avec  plus  de  détails  le  fait  connu  que 
dans  toutes  les  espèces  de  la  famille  des  Clepsines  les  jeunes  se  fixent 
par  une  de  leurs  ventouses  sur  leur  mère  et  ne  s'en  séparent  qu'après 
avoir  atteint  le  ];3  de  leur  taille.  II  a  vainement  essayé  de  faire  fixer  sur 
une  mère  des  jeunes  d'une  espèce  différente.  —  Y.  -Dklage  et  M.  Goldsmith 


398  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Moreau  (M"""  F.).  —  Sur  l'existence  cCunc  forme  écidienne  uninucléèe. 
(BuH.  Soc.  Myc.  de  France,  XXVII,  5  pp.,  1  fig.) 

[L'ob.servation  d'un  Mcidium  qui 
parasite  Evphorbia  silvatica  a  fourni  à  l'auteur  le  premier  exemple 
connu  d'une  infraction  à  cette  loi  que  le  stade  écidien  appartient  toujours 
au  tronçon  binucléé  du  cycle  évolutif  d'une  Urédinée.  —  F.  Péchoutre 

a)  Morgan  (T.  H.).  —  The  origin  of  nine  iving  mutations  in  Drosophila. 
(Science,  31  mars,  406.)  '  [407 

b) The  origin  of  five  mutations  in  eye  color  in  Drosophila  and  their 

modes  of  inheri tance.  '.Science,  7  avril,  ô34.)  [408 

Mott  (F.  "W.).  —  Note  on  the  examination,  wilh  négative  results,  of  a 
Central  nervous  System  in  a  case  of  cured  human  trypanosomiasis.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B.  563,  235.)  [Ce  cas  prouverait  la  curabilité  de  la  trypa- 
nosomiase  humaine,  mais  non  celui  de  la  maladie  du  sommeil,  car  on  ne 
peut  faire  le  diagnostic  de  maladie  du  sommeil  que  s'il  est  prouvé  que  les 
trypanosomes  ont  envahi  l'espace  sous-arachnoïdien.  —  H.   de  Varignv 

Nuttal  (G.  F.)  et  "Warburton  (G.).  —  Ticks  :  A  monograph  of  the  Lxo- 
doidea.  Part  II.  The  Ixodida.  (The  University  Press,  Cambridge,  un  vol. 
in-8o,  XX  +  244  pp.)  [424 

Perriraz  (  J.).  —  fn  cas  de  mutation  chez  le  cyclamen.  (Bull.  Soc.  vaud.  se. 
nat.,  XLVII,  xxv.)  [407 

Petrunkewitch  (Alexander).  —  Sensé  of  sighl,  coiirlship  and  mating  in 
Duqesiella  henizi  {Girard},  a  Theraphosid  spidcr  from  Texas.  (Zool.  Jahrb.. 
Abt.  Syst.,  Geogr.  u.  Biol.,  XXXI,  n.  3,  355-376,  2  pi.,  4  fig.)  [416 

Picado  (P.).  —  Les  Broméliacées  épiphytes  comme  milieu  biologique.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLIII,  960-962.)  [Le  TCiilieix  Bromelia  peut  se  définir  :  marais 
permanent,  élevé  au-dessus  du  sol,  à  eau  provenant  d'une  condensa- 
tion sur  place  de  la  vapeur  d'eau  atmosphérique,  à  boue  cellulosique  et 
absence  de  putréfaction.  La  faune  qui  y  vit  est  mal  connue.  —  M.  Gard, 

Pollacci  (G.).  —  Il  parassita  délia  rabhia  e  la  Plasmodiophora  Brassicœ 
iror.  —  Bicerche  sni  loro  rapporti  di  affi)iita  morfologica  e  fisiologica. 
(Bull,  délia  Soc.  bot.  ital.,  278-283.)  '[422 

Poncins  (V^'  de).  —  La  colonie  de  siffleiirs  huppés  du  Forez.  (Rev.  Fr.  Or- 
nith.,  II,  n"  31,  185-186.)  [417 

Popovici- Boznosanu  (A.).  —  Conlribulion  à  l'élude  biologique  des 
Sphégiens  {Trypoxylon  et  Psenulus).  (Arch.  Zool.  exp.,  5,  VI,  N.  et  R., 
xciii.)  [415 

Portier  (P.).  —  Bccherches  physiologiques  sur  les  Champignons  entomo- 
phyies.  (Thèse  de  la  Fac.  des  se.  de  Paris,  10  fig.,  47  pp.)  [421 

Prell  (Heinrich).  —  Biolugische  Beobachtungen  an  Termiten  und  Ameisen. 
(Zool.  Anz.,  XXXVIII,  243-253,  4  fig.)  [425 

Pritchard  (F.  J.).  —  ,1  preliminary  report  ou  the  yearly  origin  and  dissé- 
mination (tf  Puccinia  graminis  (Bot.  Gazette,  LU,  169-192,  1  pi.)         [426 

Przibram  (Hans).  —  Expérimental  Zoologie  :  3.  I^hylogenese  {Art.  —  Bil- 
dung).  (Leipzig  et  Wien,  Franz  Deuticke,  315  pp.,  24  pL,  1910.)  [401 

n)  Rabaud  (Etienne).  —  I^e  déterminisme  de  Visolemenl  des  larves  .so/î- 
Inires.  (C  R.  Ac.  Se,  CLIIII,  1001-1093.)  [415 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  399 

b)  Rabaud  (E.).  —  Le  déterminisme  des  changemenls  de  milieu.  (Bull,  scient, 
de  la  Fr.  et  de  la  Belg.,  XLV,  169-185.)  [413 

Reboussin  (R.  ).  —  Les  Colonies  de  Vanneaux  huppés  dans  les  environs  de 
Saryé  {Loir-et-Cher).  (Rev.  Fr.  Ornith.,  n°=  29  et  50,  156-163,  1  pi.) 

[Renseignements  sur  la  vie,  la  nourriture  et  l'élevage  des  jeunes  ;  ces 
oiseaux  sont  plus  rares  ailleurs;  d'après  P.  Paris  ils  ne  nichent  plus  aux 
environs  de  Dijon  et  probablement  dans  la  Côte-d'Or.  —  A.  Menegaux 

a)  Regnault  (Félix).  —  Le  chien  eclromèle  et  les  théories  de  Lamarck. 
(Biologica,  1,  N»  10,  333-337,  5  fig.)  [414 

b) La  survie  des  animaux  sauvages  infirmes  et  la  lutte  pour  l'existence. 

(Rev.  Se,  XLIX.  P"-  sem.,  714-716.)  [412 

Reichensperger(A.j.  —  Beobachtungen  (^m ^meisen.  (BioI.Centralbl.,  XXXI, 
596-605,  1  fig.)  ■  [418 

Rijnberk  (G.  van).  —  Piccoli  cuntributi  dl  Fisiologia  comparata.  L  L'im- 
portanza  délia  qualita  flsica  del  suolo  per  i  camhiamenli  riflessi  del  colo- 
rito  ciitaneo  nei  Pleuronectidi.  (Arch.  di  pharmac.  esperim.  e  scien. 
affini,  XI,  187-193.)  [Expériences  sur  le  LHeuronectes  maxi- 

mus.  L'adaptation  de  la  couleur  de  ce  poisson  à  celle  du  fond  sur  lequel 
il  repose  se  fait  par  voie  réflexe  et  se  règle  non  seulement  par  les  impres- 
sions visuelles,  mais  aussi  par  les  sensations  tactiles.  —  M.  Mendelssoiin 

Romeis  (B.).  —  Zur  Frage  der  Schlafstellung  der  Fische.  (Biol.  Centralbl., 
XXXI,  183-185.)  [418 

a)  Rosa  CD.).  —  Il  Lamarckismo  e  le  Farfalle.  (Bull.  d.  Soc.  entomologica 
itaiiana,  XLII,  39-42,  1910.)  [Les  expériences  rela- 

tives à  l'action  de  la  température  et  de  l'alimentation  sur  les  variations 
des   Papillons  ne  sont  pas  en  faveur  du  Lamarckisme.  —  F.  Henneguy 

h) 1  dilemmi  fondamenlali  circa  il  metodo  delV  evoluzione.  (Atli  Soc. 

ital.  per  il  progresse  délie  scienze,  V,  33-63.)     [Cité  à  titre  bibliographique 

Ross'(R.)  and  Thomson  (D.).  —  .1  case  of  sleeping  sickness  studied  by  pré- 
cise enumerative  methods.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  563,  187.) 
[Etude  sur  la  persistance  de  trypanosomes,  attribuée  à  l'existence  de  for- 
mes résistantes,  insensibles  aux  anticorps  et  leucocytes.  —  H.  de  Varigny 

a)  Roubaud  (E.).  —  Sur  la  biologie  et  la  viviparité  pœcilogoniqxie  de  la 
Mouche  des  bestiaux  {Musca  corvina  Tab.)  en  Afrique  tropicale.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLll,  158-160.)  [409 

b)  —  —  Éludes  biologiques  sur  les  glossines  du  moyen  Dahomey.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLIl,  406-409.)  [409 

C)  —  —  Variations  biologiques  et  morphologiques  d'origine  géographique 
chez  le  Stomoxe  mutin  [Stoinoxys  calcilrans  L.)  en  Afrique  tropicale. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1347-1350.)  [4(»9 

d)  —  —  Les  Chœroniyies,  Diptères  nouveaux  à  larves  suceuses  du  .sang  des 
Mammifères.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIll,  553-555.)  [430 

Rubbel  (August).  —  Die  Entstehung  der  Perlen  bei  Margaritana  margari- 
tifera.  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  411-416.)  [424 

Rudolph  (K.).  —  Der  Spaltô/fnungsapparat  der  Palmenhlàtter.  (Sitzungsb. 
derK.  Akad.  der  Wissenschaften  in  Wien,  CXX,  1049-1086,  2  pi.,  10  fig.) 

[V.  ch.  XVI 


400  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Sauvageau  (C).  —  Sur  le  passage  des  conceptacles  aux  cryptes pilifères  des 
Fucacées  ei  sur  leurs  pédicelles  cryptifères.  (C.  R.  Soc.  Biol..  LXXI,  468- 
471.)  [431 

Schneider  (K.-C).  —  Einfulirung  in  die  Descendenztheorie .  (Jena,  G.  Fi- 
scher.) [* 

Sinnott  (Edm.  W.).  — Some  fcalures  of  tlie  anatomy  of  the  foliar  bundie. 
(Bot.  Gazette,  LI,  258-272,  1  pi.)  [431 

Solger  (T.-B.).  —  Die  Bedeutung  der  Hautfarhe  ah  Schutzmittel  gegen 
Belichlung.  (Umschau,  iX"  18,  370.)  [427 

Stannus  (H. -S.)  and  Yorke  (^A/".).  —  The  pathogenic  agent  in  a  case  of 
hiimaii  trypanosomiasis    in  Nyasaland.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  570  B.,  156.) 

[C'est  probablement 
le   T.  rhodesiensc^  et  certainement  pas  le  gambiense.  —  H.  de  Varigny 

Sumner  (Francis  B.).  —  The  adjuslment  of  flatfshes  to  varions  back- 
grounds.  A  study  of  adaptative  color  change.  (Journ.  exper.  Zool.,  X, 
400-470,  13  pi.)  [427 

Thoday  (Sykes  M.  G.).  —  O71  the  histological  Relations  between  Cuscuta 
and  ils  llost.  (Ann.  of  Bot.,  XXY,  655-682,  3  pi.) 

[Le  passage  de  la  sève  nutritive  de  l'hôte  au  parasite  est  une 
filtration  passive;  la  pression  intense  force  le  contenu  des  tubes  criblés 
de  l'hôte  à  passer  dans  le  parasite  par  les  cribles  latéraux.  — F.  Péchoutre 

Thomas  (M.  M.).—  On  the  leaves  of  Calatm'les.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566, 
490.  ) 

[Les  Calamités  étaient  probablement  microphylles.  —  H.  de  Varigny 

a)  Thienemann  (August).  —  P.  S.  Pallas  und  der  Stammbaum  der  Orga- 
nismen.  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  417-419.)  [Fait  remonter 
à  Pallas  (1766)  la  notion  d'arbre  généalogique,  fondée  non  sur  des 
considérations  superficielles,  comme  chez  Bonnet,  mais  sur  une  distinc- 
tion entre  les  analogies  et  les  homologies.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith 

b)  —  —  Die  Entstehung  einer  neueti  Coregonenform  in  einem  Zeitraum 
von  W  Jahren.  (Zool.  Anz.,  XXXVllI,  301-303,  2  fig.)  [412 

Tieghem  (Ph.  van).  —  Place  des  Triuracèes  dans  la  classe  des  Monocotyles. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  1041-1043.)  [Elles  se  placent  dans  l'al- 

liance des  Phénicales,  à  côté  des  Aracées  et  des  Phénicacées.  —  M.  Gard 

Tobler  (F.).  —  Zur  Ernàhrungspliysiologie  der  Flechten.  (Ber.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXIX,  3-12.)  [V.  ch.  XIV 

Trouessart  (E.-L.).  —  Le  Loup  de  l'Inde  (Canis  pallipes  Sykes),  souche 
aiicestrale  du  Chien  domestique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLll,  909-913,  2  fig.) 

[L'examen  des  crânes  de  cette  espèce  montre  une  ressemblance 
beaucoup  plus  grande  avec  le  Chien  qu'avec  le  Loup.  —  M.  Goldsmith 

Tschirch  (A.).  —  Die  Feigenbdume  Italiens  (Ficus  carica  L.),  Ficus  ca- 
rica  et  capripcus  und  Ficus  carica  B.  domestica  und  ihre  Bezieimngen 
zu  einander.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXIX,  83-96,  2  fig.)  [432 

Tschirch  et  Ravasini.  —  Le  type  sauvage  du  Figuier  et  ses  relations  avec 
te   (lapriftguier   et  le   Figuier  femelle   domestique.  (C.  R.  Ac.  Se,   CLII, 

885-888.) 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  401 

[Le  Figuier  sauvage  d'Italie  est  une  excellente  espèce,  bien  distincte 
du  Caprifiguier.  Le  iiguier  domestique  ne  se  reproduit  pas  par  parthéno- 
genèse. Il  y  a  fécondation,  soit  pavcaprification,  soit  par  action  du  Figuier 
sauvage,  les  Blastophages  pouvant  servir  d'intermédiaires.  —   M.   Gard 

Vaney  (Clément).  —  Recherches  aur  le  développement  de  l'IIypoderme  du 
bœuf  {Jlypodertna  bovis  de  Geer).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  283-286.) 

[La  question  de  la  pénétration  du  parasite  étant 
discutée,  V.  établit  qu'elle  se  fait  par  la  voie  digestive.  —  M.  Goldsmith 

a)  Viehmeyer  (H.).  — Bemerhmgen  an  Wasmann's  neuester  Arbeit  :  Ueber 
den  Lirsprung  des  sozialen  Parasitismus,  der  Sklaverei  und  der  Myrmeco- 
philie  bei  den  Ameisen.  (Zool.  Anz.,  XXXV,  450-457,  1910.)  [419 

b)  —  —  Ontogenetische  nnd  phglogenetische  Belrachlungen  ûher  die  abhàn- 
gige  Koloniegrilndung  von  Formica  sangiiinea.  (Biol.  Centr.,  XXX,  5G9- 
580,  1910.)  [420 

Vuillemin  (P.).  —  Remarques  sur  une  maladie  du  Pin  Weymouth.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  1497-1498.)  [Causée  par  Vllypoderma  brachysporum, 

elle  paraît  être  aussi  ancienne  en  France  qu'en  Allemagne.  —  M.  Gard 

a)  "Wasmann  (E.).  —  Nachtrdge  zum  sozialen  Parasitismus  und  der  Skla- 
verei bei  den  Ameisen.  (Biol.  Centr.,  XXX,  453-464,  495-496,  515-524,  1910.) 

[419 

b)  —  —  Gibt  es  erbliche  Instinktmodiflkationen  im  Verhalten  der  Ameisen 
gegenûber  ihren  Gâsten?  (Zool.  Anz.,  XXXVII,  7-18.)  [420 

d) K.  Escherich,  Termitenleben  auf  Ceylon.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI, 

394-412,  425-434.) 

[Analyse  critique  du  livre  d'EscHERicii  concernant  la  vie  des 
Termites  à  l'île  de  Ceyian  paru  en  1911,  chez  Fischer,  à  léna.  —  J.  Strohl 

e) Erklarung.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  320.)  [Voyez  Branca,  'W. 

"Werner  (F.).  —  Ueber  die  Schlafstellungen  der  Fische.  (Biol.  Centralbl., 
XXXI,  41-44.)  [418 

"Wesenberg-Lund.  —  Biologische  Sfudien  ilber  netzspinnende,  campodeoide 
Trichopterenlarven.  (Int.  Rev.  ges.  Hydrob.  u.  Hydrogr.,  1-64,  6  pi., 
8  fig.)  [415 

"Willey  (Arthur).  —  Convergence  in  Evolution.  (London,  John  Murray, 
XVI  +  177  pp.)  [ 

Zeijlstra  (H.  H.).  — Œnothera  nanella  de  Vries,  eine  krankhafte  Pflanzen- 
art.  (Biol.  Centralbl.,   XXXI,  129-138.)  [Voir  ch.  XVI 

Voir  pp.  159,  270,  367,  369,  371,  383  pour  les  renvois  à  ce  cliapitre. 


* 


Przibram  (H.).  —  Zoologie  expérimenlale  :  3.  Phylogènèse  (fo)-matio)î  des 
espèces).  —  Bien  que  l'ouvrage  de  P.  ne  soit  pas  à  proprement  parler  original, 
il  est  tellement  précieux  par  la  masse  énorme  de  documents  coordonnés, 
classés  et  critiqués  qu'il  renferme,  qu'il  convient  d'indiquer  au  moins  son 

l'année  biologique,   XVI.    1911,  26 


402  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

contenu  et  les  idées  directrices  de  l'auteur.  Le  présent  volume  débute  par 
les  critères  de  l'espèce,  qui  peuvent  être  chimiques,  morphologiques  et  phy- 
siolo.tîiques  ;  les  faits  de  transplantation  de  tissus  et  d'organes  montrent  bien 
la  valeur  de  la  spécificité,  puisque  dans  tous  les  cas  la  partie  transplantée 
conserve  ses  propriétés  d'espèce  et  de  race  dans  les  plus  petits  détails.  — 
Une  partie  importante  de  l'ouvrage  est  consacrée  aux  résultats  expérimen- 
taux des  croisements  entre  espèces  ou  variétés,  et  aux  règles  de  l'hérédité 
qui  en  découlent  ;  l'auteur  accepte  pleinement  les  théories  des  facteurs  men- 
déliens. 

L'espèce  n'est  pas  immuable;  on  peut  modifier  ses  caractères  par  des 
influences  externes  appropriées,  et  les  modifications  peuvent  être  trans- 
mises aux  descendants  (expériences  sur  les  Insectes,  sur  les  Salamandra 
atra  et  maculosa,  sur  Al  y  tes,  sur  les  Rats  élevés  à  une  température  basse 
ou  élevée,  Standfuss,  Fischer,  Kammerer.  Sumner,  etc.).  —  Un  court  cha- 
pitre est  consacré  à  la  sélection  et  au  mimétisme  ;  P.  pense  qu'on  a  beau- 
coup exagéré  la  valeur  défensive  du  mimétisme  et  que  les  cas  authentiques 
sont  rares;  il  ne  semble  pas  que  le  mimétisme  ait  pu  se  développer  par 
l'action  de  la  sélection  naturelle. 

Le  chapitre  tinal,  qui  résume  et  conclut,  est  intitulé  :  La  formation  du 
monde  animal  par  les  facteurs  extérieurs;  P.  s'y  montre  nettement  eimé- 
rien,  en  admettant  que  la  formation  des  espèces  se  fait  suivant  des  direc- 
tions rectilignes  (orthogénèse)  sous  l'influence  cumulative  des  facteurs 
externes  [XVI];  si  les  mutilations  et  les  variations  de  l'instinct  ne  sont  pas 
transmises,  il  en  est  tout  autrement  pour  les  changements  produits  par  des 
facteurs  externes  sur  un  corps  sain  ;  ceux-ci  sont  transmis  d'une  façon  adéquate 
au  germe,  bien  qu'on  ne  comprenne  pas  encore  le  mécanisme  du  transfert 
des  modifications  [XV,  b,  jî].  —  L.  Cuéno'P, 

Gross  (J.).  —  L'hérédité  et  t'origine  des  espècea  [XV].  —  Cette  étude 
constitue  un  réquisitoire  sévère  contre  certaines  prétentions  des  néo-men- 
déliens  que  Gr.  qualifie  d'excessives.  L'auteur  conteste  notamment  la  possi- 
bilité d'expliquer  sérieusement  la  formation  des  espèces  à  l'aide  de  concep- 
tions analytiques  basées  sur  les  «  formules  héréditaires  »  et  sur  des  élevages 
tels  que  les  pratique  l'école  néo-mendélienne.  Lui-même  dès  1906  (v.  Aiiii. 
bioJ.^  XI,  265),  en  s'appuyant  surtout  sur  les  expériences  faites  par  Stand- 
Fuss,  a  cherché  à  démontrer  que  la  formation  d'espèces  nouvelles  ne  peut 
se  faire  que  par  la  voie  de  la  variation  continue.  La  variation  discontinue, 
par  contre  (qu'il  s'agisse  des  mutations  de  de  'Séries  ou  des  variations  alter- 
natives de  Mendel),  serait,  selon  Gr.,  sans  importance  pour  l'évolution,  ainsi 
que  l'ont  déjà  exprimé  Darwin  et  Saint-Hilaire.  Dans  son  travail  de  1906 
Gr.  a  notamment  exposé  les  rapports  qui,  selon  lui,  existent  entre  les  phé- 
nomènes de  l'hérédité  et  la  structure  du  protoplasma  germinatif.  Tous  ces 
phénomènes  s'expliqueraient  aisément  à  l'aide  de  la  théorie  des  détermi- 
nants de  Weismann  sans  qu'il  y  ait  besoin  d'introduire  des  termes  et  des 
conceptions  aussi  vagues  que  celles  d'activation  et  d'inactivation,  de  pré- 
sence et  d'absence,  d'inhibiteurs  et  de  ferments.  L'existence  de  caractères 
dominants  et  récessifs  trouverait  son  explication  dans  la  variation  quanti- 
tative des  ides.  Un  caractère  domine  lorsque  les  ides  qui  les  représentent, 
prédominent  dans  le  plasma  germinatif  et  il  est  récessif  quand  ces  ides  sont 
en  minorité. 

La  variation  alternative  avec  caractères  dominants  et  récessifs  purs  n'exis- 
terait d'ailleurs  que  chez  les  hybrides  provenant  d'un  croisement  entre 
variétés  d'une  même  espèce,  jamais  cliez  des  hybrides  de  bonnes  espèces. 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  403 

Gr.  fait  la  révision  à  ce  point  de  vue  des  résultats  obtenus  par  Lang  pour 
le  croisement  de  deux  espèces  d^IIclix,  résultats  qui  sont,  en  général,  con- 
sidérés comme  types  de  variation  alternative  ou  mendélienne.  Gr.  croit 
pouvoir  démontrer  que  les  quatorze  caractères  pris  en  considération  par 
Lang  fournissent  des  exemples  non  pas  de  variation  alternative,  mais  de 
variation  intermédiaire.  Un  autre  exemple  de  variation  alternative  a,  soi- 
disant,  été  fourni  par  les  expériences  de  Tower  sur  diverses  espèces  de 
Lcptinotarsa.  Gr.  est  d'avis  que  dans  ce  cas,  il  ne  s'agit  pas  d'un  croisement 
de  bonnes  espèces,  tous  les  hybrides  étant  parfaitement  féconds  et  conti- 
nuant à  se  reproduire  jusqu'à  la  5^  génération.  Il  ne  s'agirait,  par  consé- 
quent, que  de  diverses  mutations  d'une  seule  espèce  Z.  undecemlineata.  Cela 
expliquerait  suffisamment  l'existence  d'une  variation  alternative  des  carac- 
tères de  ces  hybrides,  tandis  qu'un  pareil  phénomène  ne  se  trouverait 
jamais  chez  des  hybrides  de  bonnes  espèces,  chez  lesquels  l'hérédité  se 
manifeste  selon  le  type  intermédiaire. 

Ce  type  de  l'hérédité  intermédiaire  n'est,  d'ailleurs,  pas  réalisé  seulement, 
lorsque  les  caractères  paternels  et  maternels  sont  répartis  de  façon  égale 
chez  les  descendants;  il  suffit  que  les  caractères  des  descendants  repré- 
sentent à  n'importe  quel  degré  un  état  intermédiaire  entre  ceux  des  deux 
parents  (hybrides  intermédiaires  «  patroclines  et  matroclines  »). 

Gr.  réfute  également  l'hypothèse  de  Plate  d'après  laquelle  la  variation 
alternative  avec  répulsion  des  caractères  représenterait  un  type  ancien 
réalisé  chez  les  variétés  pour  empêcher  l'effet  nivelant  du  croisement 
qui  est  fréquent  ici.  Plus  tard,  au  cours  de  la  phylogénèse,  lorsque  les 
variétés  se  sont  de  plus  en  plus  éloignées  les  unes  des  autres  et  commencent 
à  former  de  bonnes  espèces,  le  croisement  devient  rare  et  ne  constitue,  par 
conséquent,  plus  de  danger  sérieux.  Les  déterminants  des  divers  caractères 
sont  devenus  alors  indifférents  les  uns  vis-à-vis  des  autres,  se  mêlent  dans 
une  même  gamète  et  permettent  la  variation  intermédiaire.  Cette  hypothèse 
de  Plate  est  mal  fondée,  selon  Gr.  Elle  ne  considère  d'ailleurs  pas  le  fait, 
qu'il  existe  de  nombreuses  variétés  qui  donnent  au  croisement,  des  hybrides 
intermédiaires.  Celles-ci  sont  même  en  majorité.  A  côté  d'elles  les  quelques 
cas  d'hybrides  de  variétés  à  variation  alternative  ne  constituent  qu'une 
exception,  ainsi  que  le  pensait,  d'ailleurs,  Mendel  lui-même. 

Le  problème  se  pose  donc,  selon  Gr.,  de  la  façon  suivante  :  Les  hybrides 
d'espèces  présentent  la  variation  intermédiaire,  les  hybrides  de  variétés 
sont  la  plupart  intermédiaires  et  quelquefois  alternatifs.  Or,  puisqu'il  y  a 
lieu  d'admettre  que  les  espèces  ont  leur  origine  dans  les  variétés,  il  est 
naturel  de  conclure  que  seules  celles  parmi  les  variétés  qui  ont  le  môme 
type  de  variation  que  les  espèces  ont  donné  naissance  à  ces  dernières. 
Cela  reviendrait  à  dire,  par  conséquent,  que  seul  le  type  de  l'hérédité 
intermédiaire  entre  en  ligne  de  compte  pour  expliquer  la  formation  des 
espèces.  L'auteur  cite  à  l'appui  de  cette  opinion  divers  résultats  obtenus  par 
Standfuss  au  cours  de  ses  élevages  de  lépidoptères.  Ils  peuvent  se  résumer 
ainsi  :  il  y  a  toutes  sortes  d'étapes  sur  le  cliemin  qui  conduit  une  variété  à  la 
formation  d'une  bonne  espèce.  Toutes  ces  étapes  se  trouvent  sur  le  terrain 
de  la  variation  intermédiaire,  tandis  que  les  mutations  ne  présentent 
jamais  de  divergence  physiologique  vis-à-vis  de  l'espèce-mére  et  se  main- 
tiennent tout  aussi  fécondes  que  leurs  parents.  Les  mutations  ne  sont  que 
des  «  ondulations  dans  le  cadre  de  l'espèce  »? 

Cette  opinion  sur  la  valeur  des  variations  intermédiaires  est  diamétrale- 
ment opposée  à  celle  de  Lang  notamment  qui  va  jusqu'à  douter  de  l'exis- 
tence même  de  l'hérédité  intermédiaire  et  la  considère  seulement  comme 


404  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

apparente.  Lang  pense  qu'il  s'agit,  en  réalité,  dans  la  plupart  des  cas 
d'hérédité  intermédiaire  d'une  manifestation  infiniment  compliquée  de 
polyhybridisme  à  caractères  alternatifs  fortement  mêlés  et  enchevêtrés. 
Plus  il  y  a  de  caractères  qui  participent  à  la  transmission  héréditaire,  plus 
la  multiformité  des  hybrides  apparemment  intermédiaires  devient  fréquente 
et  plus  il  est  difficile  et  rare  de  rencontrer  dans  une  population  numérique- 
ment limitée  les  caractères  alternatifs  purs  qui  se  cachent  sous  cette  appa- 
rence intermédiaire.  Mais,  selon  Gr.,  ce  serait  là  avouer  l'abdication  d'une 
science  qui,  ainsi  que  la  science  expérimentale  de  l'hérédité,  est  si  fiére  de 
qualifier  sa  méthode  d'exacte.  L'auteur  est  d'avis,  d'ailleurs,  que  la  variation 
intermédiaire  ne  se  manifeste  pas  seulement  dans  les  cas  de  polyhybri- 
disme, mais  qu'elle  peut  être  démontrée  aussi  pour  un  seul  caractère  qu'on 
trouve  souvent,  développé  à  un  degré  différent  chez  plusieurs  hybrides  de 
même  provenance. 

L'hérédité  du  sexe  ne  serait,  selon  Gr.,  pas  non  plus  la  suite  d'une  varia- 
tion alternative  comme  le  veulent  les  néo-mendéliens.  La  bisexualité  n'est 
pas  apparue  brusquement  au  cours  de  l'évolution  des  êtres  organisés,  mais 
on  connaît  au  contraire  toutes  sortes  d'étapes  intermédiaires  entre  l'isoga- 
mie et  l'anisogamie. 

Les  variations  brusques,  les  mutations  notamment,  ne  sont  d'aucune 
valeur  pour  expliquer  l'origine  des  espèces.  En  admettant  même,  comme  le 
fait  Plate,  que  la  mutation  une  fois  apparue  est  seule  conservée,  tandis  que 
la  forme  primitive  disparait,  il  n'y  aurait  pas  là  apparition  et  formation 
d'une  nouvelle  espèce.  En  réalité,  de  deux  variétés  d'une  espèce  une  seule 
se  serait  maintenue.  L'espèce  a  varié  d'aspect,  mais  le  nombre  des  espèces 
ne  s'est  pas  accru.  Et  de  même,  si  plusieurs  mutations  se  maintiennent  et 
que  le  type  primitif  de  l'espèce  disparaît.  Dans  ce  cas,  il  y  a  tout  simplement 
une  variété  de  moins  et  celles  qui  se  maintiennent  restent  fécondes  entre 
elles  et  avec  le  type-souche  de  l'espèce.  Sans  apparition  de  la  variation  con- 
tinue le  nombre  des  espèces  serait  resté  toujours  le  même  et  l'infinité  des 
variétés  seule  se  serait  accrue.  Le  mendélisme  et  la  théorie  de  la  mutation 
nous  ramèneraient,  par  conséquent,  selon  Gr.,  au  problème  de  la  constance 
des  espèces,  ce  qui  devrait  suffire  à  les  rendre  intenables  sur  ce  point. 

Mais  si  les  recherches  modernes  et  expérimentales  sur  rhérédité  n'ont 
pa.s  réussi  à  démontrer  l'importance  de  la  variation  discontinue  pour  l'évo- 
lution des  espèces,  elles  ont  du  moins  contribué  à  mieux  faire  comprendre 
l'essence  des  mutations.  Celles-ci  sont  la  suite  de  l'influence  des  variations 
brusques  du  milieu  ambiant  (variation  de  la  température,  de  l'humidité  de 
l'air,  etc.).  Ainsi  le  matériel  de  de  V'ries,  VŒnothera  lamarckiana,  avait  été 
transporté  assez  récemment  d'Amérique  en  Europe  et  les  Leptinolarsa  inide- 
cemlineata  qui  ont  servi  aux  expériences  de  Tower  ont  été  exportés  par  les 
Espagnols,  en  même  temps  que  le  Solanum  rostratum,  des  plateaux  de 
Guatemala. 

A  la  fin  de  son  étude  Gr.  insiste  encore  sur  le  fait  que  sa  façon  d'expli- 
quer l'origine  des  espèces  sur  la  base  des  variations  continues,  se  distingue 
en  cela  aussi  de  celle  des  néo-mendéliens,  qu'elle  a  recours  à  l'action  de  la 
sélection  naturelle.  Pour  les  néo-mendéliens  par  contre  la  sélection  naturelle 
a  perdu  d'importance,  selon  Gr.,  depuis  que  Joiiannsex  a  insisté  sur  son 
impuissance  à  agir  dans  des  lignées  pures.  Mais  l'action  de  la  sélection 
naturelle  ne  consiste  pas,  selon  Gr.,  à  isoler  des  lignées  pures,  autrement 
il  y  a  longtemps  que  dans  la  nature  il  n'y  aurait  plus  que  des  lignées  pures, 
alors  qu'en  réalité  on  n'y  trouve  que  des  populations  et  des  phénotypes.  La 
faute  de  Johannsen  est  d'avoir  identifié  la  sélection  artificielle  et  la  sélection 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  405 

naturelle.  Or,  cette  dernière  au  lieu  d'isoler  des  lignées  pures  de  biotypes 
se  borne  à  en  détruire  quelques-unes.  Celles  qui  restent  forment  une  popu- 
lation, d'où  par  la  voie  de  la  sélection  naturelle  toutes  sortes  de  nouvelles 
espèces  pourront  prendre  leur  origine.  En  de  rares  cas  seulement,  quand 
les  conditions  extérieures  deviennent  de  plus  en  plus  impropres  à  l'existence 
d'une  espèce,  le  nombre  des  biotypes  de  cette  espèce  dans  une  population 
est  restreint.  Mais  dans  ces  cas  où  la  variabilité  t'ait  défaut,  l'espèce  est 
poussée  vers  l'extinction  et  risque  fort  d'être  détruite  au  moindre  change- 
ment qui  survient  dans  les  conditions  d'existence  où  elle  vit. 

Pour  conclure,  il  s'agit,  selon  Gr.,  de  ne  pas  exagérer  la  valeur  de  la 
méthode  expérimentale,  mais  de  maintenir  toujours  les  résultats  ainsi 
obtenus  sous  le  contrôle  de  la  comparaison  et  de  l'observation  en  pleine 
nature,  ainsi  que  cela  a  été,  d'ailleurs,  pratiqué  avec  tant  de  succès  par 
Charles  Darwin.  —  J.  Strohl. 

a.  Fixation  des  diverses  sortes  de  variations.  Formation  de  nouvelles 
espèces. 

a)  M  niai  ion. 

f)  Blaringhem  (L.).  —  Les  transformations  brusques  des  êtres  vivants. 
—  (Analysé  avec  le  suivant.) 

e) L'état  présent  de  la  théorie  de  la  mutation.  —  Exposé  des  arguments 

de  diverses  sortes  qui  plaident  en  faveur  de  la  mutation  ou  théorie  de  la 
variation  brusque  des  espèces  soutenue  par  Hugo  de  Vries.  L'auteur  ne  se 
contente  pas  d'exposer  la  doctrine  de  de  Vries,  il  y  a  ajouté  sa  propre 
conception  de  la  mutation;  pour  de  Vries  la  mutation  est  accidentelle,  indé- 
pendante du  milieu  extérieur,  tandis  que  pour  Bl.  elle  peut  être  provo- 
quée par  des  cliangements  brusques  dans  les  conditions  extérieures,  et  par 
conséquent  elle  est  accessible  à  l'expérience.  L'ouvrage  est  divisé  en  six 
livres.  Le  premier  est  consacré  à  la  production  de  nouvelles  variétés  par 
mutation  et  notamment  à  l'étude  du  fraisier  monophylle  de  Dachesne, 
des  variétés  à  feuilles  lacinées  et  de  plusieurs  races  d'animaux  domesti- 
ques, à  l'influence  du  vicinisme  et  à  l'hybridation  mendélienne.  Le  se- 
cond livre  est  tout  entier  consacré  aux  mutations  de  la  Bourse  à  pasteur, 
Capsella  Heegeriy  Solms-Laubach)  portant  des  fruits  arrondis  et  Capsella 
Viguicri  (^Blaringuem)  portant  des  fruits  à  quatre  valves.  Pour  cette  der- 
nière forme,  l'auteur  croit  qu'il  existe  une  liaison  entre  l'état  de  fasciation 
des  grappes  de  Capsella  Viguieri,  la  compacité  des  grappes  florales  et 
le  nombre  double  des  valves  des  fruits,  qui  renferment  des  graines  très 
grosses  et  très  lourdes  pour  le  genre  Capsella.  [Voir  plus  loin  les  objec- 
tions faites  par  Becquerel  vt  Buchet  à  la  conception  du  C.  Viguieri 
comme  mutation].  Le  troisième  livre  est  consacré  à  l'OEnothère  de  Lamarck 
et  aux  recherches  de  de  Vries.  Dans  le  livre  IV,  l'auteur  étudie  les  muta- 
tions des  animaux  et  de  l'homme,  et  dans  le  livre  V,  il  oppose  les  carac- 
tères des  fluctuations  à  ceux  des  mutations.  Le  dernier  livre  traite  des  mu- 
tations expérimentales.  Cette  rapide  énumération  ne  donne  qu'une  faible 
idée  de  la  copieuse  documentation  du  livre.  On  peut  dire  que  tous  les  sujets 
d'actualité  de  la  biologie  y  sont  effleurés  et  on  se  demande  si  l'idée  fonda- 
mentale de  l'ouvrage  n'aurait  pas  gagné  à  être  présentée  en  traits  plus 
condensés.  —  F.  Péciioutre. 


406  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Becquerel  (P.).  —  A  propos  de  la  nouvelle  espèce  de  Bourse  à  pasteur^ 
le  Capsella  Viguieri  Blaringhem.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

Buchet  (S.).  —  A  propos  du  Capsella  Viguieri  Blaringhem.  —  Au  sujet 
de  la  présentation  faite  par  Blaringhem  d'échantillons  vivants  de  Capsella 
Viguieri  portant  des  fruits,  pour  la  plupart,  à  quatre  carpelles,  les  deux  au- 
teurs s'élèvent  contre  l'interprétation  qui  tendrait  à  faire  de  cette  forme  une 
nouvelle  espèce  née  par  mutation.  Becq.  remarque  que  cette  forme  n'est  pas 
nouvelle,  que  le  fruit  quadruple  a  été  signalé  dans  deux  genres  et  une  es- 
pèce de  Crucifères,  et  il  pense  que  la  variation  brusque  n'a  fait  que  mettre  au 
jour  un  caractère  sans  doute  primitif  de  la  famille  des  Crucifères  ;  cet 
exemple  ne  peut  fortifier  la  théorie  de  la  mutation  considérée  co^mme  créa- 
trice de  caractères  nouveaux.  PourBuch.,  le  Capsella  Viguieri  n'est  pas  spé- 
cifiquement distinct  du  Capsella  rubella  Reuter.  En  outre,  la  duplicature 
des  carpelles  semble  directement  liée  à  la  fasciation;  et  comme  la  plante  est 
infestée  par  le  Peronospora  parasitica  Pers.,  il  semble  que  l'on  se  trouve 
en  présence  d'une  anomalie  d'ordre  pathologique.  —  F.  Péchoutre. 

g)  Blaringhem  (L.).  —  Les  mutations  de  la  Bourse  à  pasteur.  —  Les  Bourses 
à  pasteur  sont  représentées  par  un  grand  nombre  de  formes  dont  la  valeur  sys- 
tématique est  loin  d'être  établie.  En  plus  des  formes  ou  espèces  élémentaires, 
on  a  découvert  très  rarement  des  plantes  anormales  offrant  des  caractères 
propres  à  deux  ou  à  plusieurs  genres  et  considérées  généralement  comme 
des  hybrides  plus  ou  moins  stériles  :  Capsella  gracilis,  C.  drahiformis,  C. 
cameliniformis,  C.  pseudorubella,  etc..  A  ces  formes  se  rattache  directe- 
ment l'espèce  C.  Heegeri  Solms-Laubach.  La  discussion  des  caractères  de 
cette  plante,  dont  les  silicules  sont  ovales,  a  amené  Solms-Laubach  à  la  dé- 
crire comme  une  bonne  espèce  linnéenne,  nouvelle  et  née  récemment  par 
variation  brusque.  Shull  la  rattache  au  type  C.  lep.  rubella. 

Une  mutation  analogue  de  la  Bourse  à  pasteur  du  groupe  des  Bnbella  a 
été  découverte  en  avril  1008  par  Viguier  près  de  la  gare  d'Izeste  (Basses- 
Pyrénées).  Une  seule  plante,  dont  tous  les  fruits  présentaient  4  valves,  est 
devenue  le  point  de  départ  d'une  lignée,  dont  il  existe  actuellementplusieurs 
miniers  de  représentants,  appartenant  à  cinq  générations  et  qui  offrent, 
sans  exception  et  sans  retours  ataviques,  des  fruits  à  4  valves.  L'auteur 
donne  le  nom  de  C.  Viguieri  à  cette  espèce  nouvelle  en  l'honneur  de  celui 
qui  l'a  découverte.  On  connaît  plusieurs  formes  stables  de  Crucifères  ayant 
des  fruits  à  4  valves  ;  à  l'état  sauvage,  sont  apparues  au  moins  trois  espèces 
de  Tetrapoma,  une  de  Ilolargichium,  une  de  Tropidocarjjum,  une  de  Cap- 
sella; dans  la  culture  on  a  décrit  un  Pastel  et  un  Chou  offrant  ce  caractère. 
Cette  étude  des  mutations  de  la  Bourse  à  pasteur  et  des  quelques  autres 
Crucifères  renferme  une  série  de  faits  contraires  à  l'opinion,  encore  admise 
actuellement,  de  la  dérivation  monophylétique  des  espèces,  des  genres  et 
des  familles  dans  l'évolution  des  formes  végétales.  —  M.  Lucien. 

Berthaut  (P.).  —  RecJierches  botaniques  sur  les  variétés  cultivées  du  Sola- 
rium tuberosum  et  les  espèces  sauvages  des  Solanum  tubérifères  voisins.  —  L'é- 
tude botanique  des  variétés  cultivées  du  Solanum  tuberosum  amène  l'auteur 
à  conclure  qu'elles  se  rattachent  toutes  à  une  seule  espèce  botanique,  le 
5.  tuberosum,  caractérisé  par  sa  constitution  florale  et  notamment  par  La 
corolle  en  roue  et  le  calice  à  sépales  longuement  mucronés.  Quant  aux  Sola- 
num tubérifères  sauvages,  quelques-uns  sont  assez  voisins  du  5.  tuberosum  ; 
mais  aucun  ne  peut  être  confondu  absolument  avec  lui,  de  sorte  qu'il  n'est 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  407 

pas  possible  par  la  seule  étude  botanique  de  ces  plantes,  de  reconnaître  quel 
serait  parmi  elles  l'ancêtre  certain  de  nos  Pommes  de  terre;  la  culture  ne 
modifie  point  les  formes  sauvages  qui  se  montrent  stables.  Comme  différents 
auteurs  affirment  avoir  obtenu  des  mutations  brusques,  mutations  qui  se 
produisaient  même  à  partir  des  tubercules,  permettant  le  passage  de  plu- 
sieurs de  ces  espèces  sauvages,  le  S.  Commersonii  et  le  S.  Maf)Iia  notam- 
ment au  5.  tuhcrosum.  B.  a  réalisé  les  conditions  indiquées  comme  favori- 
sant la  mutation,  mais  il  n'a  pu  que  constater  dans  ses  essais  la  fixité 
spécifique  absolue  de  ces  différents  types  et  jamais  il  n'a  pu  réaliser  le  pas- 
sage de  l'une  quelconque  de  ces  espèces  au  5.  tuberosum.  Les  fumures  copieu- 
ses, les  variations  de  milieu,  les  traumatismcs  sont  restés  impuissants  à 
provoquer  la  mutabilité  de  ces  plantes.  D'après  B.,  l'ancêtre  de  la  Pomme 
de  terre  serait  un  Solanum  tuberosum  dont  la  forme  spontanée  est  maintenant 
très  rare  ou  a  depuis  longtemps  disparu.  —  F.  Péchoutre. 

Perriraz  (J.).  —  Un  cas  de  mutation  chez  le  cyclamen.  —  Dans  un  semis 
de  cyclamens  de  Perse,  apparut  un  exemplaire  dont  les  fleurs  étaient  éri- 
gées au  lieu  d'être  penchées.  Comme  il  n'y  avait  qu'un  seul  pied  possédant 
ce  caractère,  les  fleurs  furent  poUinisées  avec  le  pollen  des  fleurs  de 
variétés  différentes.  Les  résultats  obtenus  en  cinq  ans  sont  remarquables 
par  les  variations  dans  la  forme  générale  de  la  plante.  La  grandeur  des 
fleurs  atteint  parfois  14  centimètres  dans  le  diamètre;  les  coloris  sont  éton- 
nants de  variété,  de  même  que  la  forme  et  la  grandeur  des  feuilles  ;  les  taches 
des  feuilles  possèdent  des  formes  nombreuses.  C'est  donc  là  un  cas  typique 
de  mutation.  —  M.  Boubier. 

Bouvier  (E.  L.).  —  Nouvelles  observations  sur  les  mutations  évolutives.  — 
L'auteur  a  déjà  décrit  dans  un  travail  antérieur  la  mutation  chez  les  cre- 
vettes de  la  famille  des  Atyides.  A  la  différence  des  transformations  obser- 
vées par  DE  Vries,  les  variations  qui  apparaissent  ici  ne  constituent  pas  des 
caractères  distinctifs  suffisant  seulement  pour  différencier  entre  elles  des 
petites  espèces,  mais  font  passer  l'animal  d'emblée  d'un  genre  dans  un  autre. 

Le  g.  Caridina  se  transforme  en  g.  Ortmannia  et  ce  dernier  en  ^i/y^.  Dans 
le  présent  travail,  B.  retrace  les  caractères  distinctifs  des  espèces  mutantes, 
Ortmannia  Alluaudi  et  0.  Ilenshawi^  et  de  la  forme  Atya  qu'elles  donnent. 
Ces  grandes  variations  sont  des  mutations  évolutives.,  dans  ce  sens  qu'elles 
donnent  naissance  à  des  formes  supérieures  qui,  une  fois  apparues,  conti- 
nuent une  existence  indépendante.  Peut-être  les  lacunes  observées  dans  la 
série  des  êtres  vivants  ou  fossiles  doivent-elles  être  attribuées  à  ces  mutations 
évolutives.  —  M.  Goldsmith. 

Lioeb  (J.)  et  Bancroft  (F.  'W.).  —  Expériences  sur  la  production  de  mu- 
tants cJiez  Drosophila.  —  1°  Sous  l'action  de  la  température  élevée,  du  ra- 
dium et  des  rayons  X,  on  a  obtenu  4  types  de  mutation  :  forme  noire  (varia- 
tion la  plus  commune),  types  à  œil  rose,  à  œil  blanc,  et  à  ailes  courtes. 

2°  La  forme  noire  et  l'œil  rose  ont  été  observés  aussi  chez  les  témoins. 
L'œil  blanc  a  probablement  son  origine  avant  le  traitement  par  le  radium. 

3'^  Les  mutants  à  ailes  courtes  ne  se  sont  produits  que  sous  l'influence 
du  radium.  —  H.  de  Varigny, 

a)  Morgan  (T.  H.).  —  Origine  de  neuf  mutations  des  ailes  chez  Drosophila. 
—  1°  Mâle  aux  ailes  à  veine  marginale  perlée  (œufs  soumis  à  l'action  du 
radium).   Croisé   avec  sa  sœur  a  donné    1  sujet  perlé  sur  60.  Les  perlés 


408  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

croisés  de  2«  génération  ont  donné  1  perlé  sur  35  normaux  ;  les  croisés  de 
génération  1  perlé  contre  12  normaux  :  à  force  de  consanguinité  et  de 
temps  on  est  arrivé  à  près  de  100  o/o  perlés.  Un  perlé  X  normal  donne 
1   perlé  sur   12. 

2'^  Ailes  tronquées.  Caractère  s'étant  produit  parmi  la  progéniture  de 
perlées.  Ce  mâle  avec  sa  sœur  a  donné  21  tronquées  pour  230  normales.  A  la 
génération  suivante  en  consanguinité  50  %  de  tronqués,  mais  presque 
tous  femelles.  Le  caractère  est  rare  chez  les  mâles. 

3'^  Ailes  rudimentaires.  Caractère  apparu  dans  un  élevage  de  perlées  chez 
un  mâle.  Se  présente  surtout  chez  le  mâle.  Le  croisement  est  généralement 
stérile. 

4°  Ailes  minuscules.  Caractère  apparu  dans  un  élevage  de  perlées.  Ne  se 
présente  que  chez  les  mâles. 

5'^  Ailes  en  vessie  ou  ballon.  Se  multiplient  à  peine. 

6°  Albinos.  Ne  se  sont  pas  multipliés. 

7°  Mélanistiques,  obtenus  par  croisement  d'ailes  minuscules  et  mouches 
sauvages,  chez  les  deux  sexes.  Mélanistiques  X  normaux  donnent  une  pro- 
géniture de  couleur  intermédiaire. 

8°  Ailes  jaunes.  Un  seul  individu  qui  croisé  avec  normaux  a  donné  des 
normaux  seulement,  lesquels  en  consanguinité  ont  donné  quelques  ailes 
jaunes.  Couleur  limitée  au  sexe  masculin. 

9"  Aptères.  Quelques  sujets  obtenus,  mais  caractère  non  héréditaire.  — 
H.  DE  Varigny. 

b)  Morgan  (T.  H.).  —  Origine  de  cinq  mutations  dans  la  couleur  de  l'œil 
chez  Drosophila ,  et  modes  d'hérédité  de  celle-ci.  —  1°  Un  mâle  à  œil  blanc 
(manquant  de  pigment  rouge)  est  apparu  dans  une  culture  qui  en  a  donné 
d'autres  (même  sexe).  L'œil  mâle  transmet  son  caractère  à  1/4  de  ses  petits- 
enfants  :  jamais  aux  femelles.  Mais  on  peut  donner  ce  caractère  aux 
femelles  en  croisant  le  mâle  à  œil  blanc  avec  des  hybrides  rouges  nés  de 
blanc  X  rouge .  La  femelle  blanche  X  mâle  ordinaire  donne  toutes  femelles 
rouges  et  tous  mâles  blancs  (yeux  blancs). 

2°  OEil  rose.  Obtenu  deux  fois. 

OEil  rose  mâle  X  femelle  rouge  donne  tout  rouge.  Mais  la  2^  génération, 
en  consanguinité,  donne  rouges  et  quelques  roses. 

Femelle  rose  X  mâle  rouge  donne  rouge  seulement  et  la  2^  génération, 
en  consanguinité,  donne  rouge,  et  quelques  roses  aussi.  Le  rose  n'est  donc 
pas  limité  au  sexe,  sans  doute  le  facteur  impliqué  dans  la  formation  des 
yeux  roses  appartient  à  une  partie  du  mécanisme  autre  que  celle  qui  est 
impliquée  dans  la  formation  des  blancs  :  peut-être  deux  chromosomes  diffé- 
rents sont-ils  en  jeu.  Des  parties  très  différentes  de  la  cellule  peuvent  jouer 
un  rôle  dans  la  formation  d'un  caractère  unitaire  tel  que  la  couleur  des 
yeux. 

Femelle  rose  X  mâle  blanc  donne  tous  yeux  rouges.  Ceux-ci,  en  consan- 
guinité, donnent  mâles  et  femelles  rouges  et  roses,  et  mâles  blancs. 

Femelle  blanche  X  mâle  rose  donne  femelles  rouges  et  mâles  blancs 
lesquels,  en  consanguinité,  donnent  mâles  et  femelles  roses,  rouges  et 
blancs. 

3°  OEil  rouge  vif.  Se  présente  chez  des  hybrides  de  souche  sauvage  et 
formes  à  ailes  naines;  chez  les  mâles  seulement.  Ceux-ci  avec  femelles 
rouges  donnent  mâles  et  femelles  rouge  vif.  Et  rouge  vif  X  rouge  vif  ne 
donne  que  rouge  vif. 

4°  OEil  orangé.  Résulte  du  croisement  de  mâle  blanc  et  femelle   rouge. 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  409 

Couleur  se  présentant  chez  les  deux  sexes.  Orange  par  orange  donne  parfois 
orange  seulement  (question  encore  à  l'étude). 

5"  OEil  tacheté  (rouge  et  blanc).  Mutation  très  rare,  non  encore  étudiée. 
—  H.  DE  Varigny. 

Ghigi  (A.).  —  Recherches  systématiques  et  expérimentales  sur  les  Numi- 
dinées.  —  Sur  17  espèces,  sous-espèces  et  races  constituant  le  genre  Nu- 
mida,  la  moitié  seulement  environ  peuvent  être  considérées  comme  le 
produit  de  mutations  et  de  variations  ;  les  autres  doivent  être  plus  raisonna- 
blement considérées  comme  des  formes  dérivant  de  métissages  favorisés 
par  des  contacts  sur  les  confins  des  habitats  respectifs,  et  par  des  incursions 
d'une  espèce  sur  le  territoire  d'une  autre.  —  F.  Henneguy. 


r<' 


Dircrgence. 


a)  Roubaud  (E.).  —  Sur  la  biologie  et  la  viviparité  pœcilogonigues  de  la 
Mouche  des  bestiaux  {Musca  corvina  Fab.)  en  Afrique  tropicale.  —  La  Musca 
corvina  d'Europe  est  ovipare  dans  les  pays  relativement  froids  et  devient 
vivipare  dans  l'Europe  méridionale.  Dans  les  pays  tropicaux  (en  Afrique),  la 
même  forme  a  constitué  une  race  géographique  caractérisée  par  l'adapta- 
tion à  des  températures  très  élevées  (40  à  50*^')  et  une  viviparité  avec  abrévia- 
tion très  grande  des  pério  les  d'incubation.  Elevée  à  la  température  plus 
froide,  elle  ne  revient  pas  à  l'oviparité,  mais  la  reproduction  devient  beau- 
coup plus  lente  et  finit  par  s'arrêter.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

b)  Roubaud  (E.).  —  Etudes  biologiques  sur  les  Glossines  du  moyen  Da- 
homey. —  Une  même  espèce  {G.  palpalis)  présente  au  Dahomey  moyen  une 
résistance  aux  températures  élevées  beaucoup  plus  grande  qu'au  Congo; 
il  se  constitue  ainsi  une  race  biologiquement  différente.  Celles  nées  au 
laboratoire  à  une  température  plus  fraîche  perdent  rapidement  leur  adapta- 
tion aux  hautes  températures.  —  Les  mouches  peuvent  accepter  comme 
nourriture  soit  le  sang  de  Vertébrés  à  sang  chaud,  soit  celui  de  Vertébrés 
à  sang  froid,  mais  avec  ces  derniers,  et  aussi  avec  les  Mammifères,  les  pontes 
deviennent  plus  rares.  C'est  le  sang  d'Oiseaux  qui  est  le  plus  favorable.  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

c)  Roubaud  (E.).  —  Variations  biologiques  et  morphologiques  d'origine 
géographique  che::  le  Stomoxe  mutin  {Stomoxys  calcitrans  L.)  en  Afrique 
tropicale.  —  Le  Stomoxe,  dans  nos  pays,  pond  ses  œufs  dans  le  fumier  et 
dans  les  flaques  d'urine  voisines  des  étables,  et  c'est  là  que  les  larves  se  dé- 
veloppent. Dans  les  pays  chauds,  en  saison  sèche,  où  ces  matières  se  dessè- 
chent ou  atteignent  une  température  trop  élevée  (supérieure  à  35"),  la 
mouche  émigré  aux  bords  des  cours  d"eau  et  pond  ses  œufs  parmi  les  détri- 
tus toujours  humides  des  rives  et,  à  leur  défaut,  dans  le  sable  humide  lui- 
même  ;  mais  elle  choisit  un  sable  suffisamment  hygrométrique  pour  avoir 
l'humidité  nécessaire  (la  zone  de  ce  sable  s'étend  entre  50  cm.  et  1  m.  à  partir 
du  niveau  de  l'eau).  Il  se  constitue  ainsi  une  race  géographique,  où  même 
certaines  différences  morphologiques  commencent  à  se  montrer,  chez  le 
mâle  en  particulier.  —  Y.  Del\ge  et  M.  Goldsmith. 

o)  Adaptation  phylogéné tique. 

Bielogolowy  (J.  A.).  —  La  situai  ion  segmentaire  de  la  limite  du  crâne 


410  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

chez  les  Sauropsidés.  Essai  d'cmah/se  de  la  méthode  comparative  en  morpho- 
logie. —  Malgré  son  titre  purement  morphologique,  ce  travail  présente 
un  grand  intérêt  comme  une  contribution  aux  questions  d'évolution  et 
de  ses  facteurs.  C'est  pourquoi  il  prend  place  dans  ce  chapitre.  L'étude  des 
limites  du  crâne  est  destinée  surtout  à  expliquer  le  caractère  et  les  causes 
des  variations  ontogénétiques  et  phylogénétiques.  Voici  les  conclusions  de 
faits  de  cette  étude  morphologique. 

L'articulation  occipitale  se  forme,  chez  les  Sauropsidés,  au  niveau  de 
segments  différents  et  la  limite  du  crâne  se  déplace  tantôt  en  avant,  tantôt 
en  arrière.  En  rapport  avec  ce  déplacement  a  lieu  la  différenciation,  aux 
niveaux  différents,  de  tous  les  caractères  correspondant  à  ces  parties  (in- 
nervation, musculature,  etc.).  On  observe  au  cours  de  l'ontogenèse  des. 
Vertébrés  le  déplacement  des  caractères  distinctifs  de  la  tête  d'avant  en 
arrière.  Ces  variations  ne  sont  pas  de  simples  variations  méristiques  dans 
le  sens  de  Bateson,  c'est-à-dire  dues  uniquement  à  des  changements  dans 
le  nombre  de  segments  intercalés.  Ce  sont  des  variations  portant  sur  tout 
l'ensemble  des  caractères  d'un  même  segment;  les  choses  se  passent 
comme  si  ces  caractères  glissaient  le  long  de  l'axe  vertébral,  s'arrêtant 
aux  différents  niveaux  chez  les  différents  groupes.  Ce  sont  des  mutations, 
dans  ce  sens  qu'elles  doivent  porter  sur  tous  les  caractères  à  la  fois,  car 
les  petites  variations,  incapables  de  satisfaire  aux  nécessités  mécaniques, 
ne  produiraient  que  des  monstruosités  et  ne  pourraient  s'accumuler.  L'idée 
de  ce  déplacement  de  caractères  le  long  de  l'axe  vertébral  a  pour  con- 
séquence logique  une  autre,  celle  de  1'  «  équipotentialité  »  de  toutes  les 
ébauches  des  vertèbres  dans  l'ontogenèse  :  chacune  de  ces  ébauches  peut 
fournir  un  organe  spécialisé,  par  exemple  une  vertèbre  à  caractères  d"atlas, 
et  cela  se  fera  pour  telle  ou  telle  d'entre  elles  en  rapport  avec  ^le  passé 
phylogénétique  du  groupe  auquel  appartient  l'organisme  correspondant. 
La  morphologie  distingue  dans  l'ontogenèse  les  caractères  héréditaires, 
propres  à  la  masse  fondamentale  de  l'œuf  qui  va  se  développer,  et  les  ca- 
ractères qui  ajjparaissent  comme  résultats  du  fonctionnement  de  cette 
masse  et  de  laction  .sur  elle  du  milieu  environnant.  En  réalité,  cependant, 
cette  distinction  est  factice,  car  tous  les  caractères  sont  dus  aux  modifica- 
tions subies  par  la  masse  fondamentale  au  cours  de  son  fonctionnement. 
Ce  que  serait  cette  masse  en  dehors  de  ces  caractères  fonctionnels,  nous 
l'ignorons.  Aussi,  dans  l'étude  comparée  de  deux  organes,  par  exemple  de 
deux  vertèbres  correspondantes,  de  deux  atlas,  appartenant  à  des  Vertébrés 
différents,  la  distinction  entre  les  homologies  et  les  analogies  n'a  pas  de 
raison  d'être,  tous  les  caractères  étant  analogues,  comme  résultant  du  fonc- 
tionnement. Nous  appelons  seulement  homologues  les  organes  que  nous 
retrouvons  identiques  aux  stades  précoces  où  V  «  équipotenee  »  subsiste 
encore,  et  analogues  ceux  qui  apparaissent  plus  tard. 

Il  en  est  de  même  dans  la  phylogénèse.  Des  organismes  rapprochés, 
placés  dans  des  conditions  de  milieu  semblables,  fourniront  des  évolutions 
parallèles,  aboutissant  à  la  formation  de  groupes  à  caractères  convergents 
et  à  origine  polyphylétique.  Ainsi,  l'évolution  du  pied  du  cheval  a  suivi  une 
marche  parallèle  en  Europe  et  en  Amérique  ;  de  même  pour  l'évolution  du 
type  des  Carnivores.  Les  Mammifères,  dans  leur  ensemble,  poiuTaient  avoir 
une  origine  polyphylétique  et  peut-être  en  est-il  de  même  de  la  classe  tout 
entière  des  Vertébrés  (d'après  les  recherches  paléontologiques  récentes). 
L'étude  de  l'ontogenèse  fournit,  d'autre  part,  des  exemples  de  convergence 
de  caractères  qui  montrent  la  réalité  de  ce  processus,  et  les  résultats  de  la 
morphologie  expérimentale,  montrant  le  rôle  constructeur  du  fonctionne- 


XVIL  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  411 

ment,  parlent  dans  le  même  sens.  L'auteur  donne  le  nom  de  mutations  phy- 
logénétiques  à  ces  modifications  des  organismes  équipotents  so'us  l'influence 
de  leur  fonctionnement.  Cette  équipotence  diminuant  à  mesure  que  la  spé- 
cialisation augmente,  les  variations  ultérieures  ne  peuvent  porter  que  sur 
un  nombre  plus  restreint  de  caractères. 

L'influence  du  milieu  ne  s'exerce  d'ailleurs  pas  au  même  degré  sur  tous 
les  organismes  :  les  uns  sont  vis-à-vis  de  leur  entourage  dans  une  dépen- 
dance étroite  et  ne  sont  adaptés  qu'à  un  nombre  de  conditions  restreint,  les 
autres  ont  une  faculté  d'adaptation  plus  plastique.  Ni  la  théorie  de  Lamarck, 
ni  celle  de  Darwin  ne  tiennent  suffisamment  compte  de  ces  différences. 

Dans  les  rapports  de  l'organisme  avec  son  milieu,  il  faut  distinguer  la 
quantité  et  la  qualité  du  travail  que  le  jjremier  doit  effectuer  pour  vivre. 
L'origine  et  l'évolution  des  êtres  vivants  se  rattachent  à  cette  question. 
Lorsque  l'on  dit  que  la  vie  est  apparue  sur  la  terre  à  un  moment  où  les 
conditions  physico-chimiques  de  notre  globe  étaient  différentes  de  ce  qu'elles 
sont  aujourd'hui  et  que  cette  naissance  de  la  matière  vivante  aux  dépens  de 
la  matière  morte  est  devenue  impossible  depuis,  cela  signifie  que  la  somme 
de  travail  nécessau-e  à  l'entretien  de  la  vie  était  à  cette  époque  à  son  mini- 
mum, puisque  la  vie  pouvait  surgir  même  sans  aucune  dépense  d'énergie  de 
la  part  d'un  autre  être  vivant.  En  même  temps,  dans  cette  période  de  travail 
peu  considérable,  le  fonctionnement  de  l'organisme  était  peu  intense  et  sa 
structure  ne  subissait  que  peu  de  variations.  La  forme  des  organismes  devait 
être  peu  différenciée  et  semblable  pour  tous.  Cette  unité  de  structure  aux 
stades  primitifs  doit  donc  être  considérée  non  comme  le  résultat  d'une  ori- 
gine commune,  mais  comme  celui  de  la  dépense  également  faible  d'énergie. 
A  mesure  que  les  conditions  cosmiques  deviennent  moins  favorables,  la  quan- 
tité de  travail  à  dépenser  augmente,  des  différenciations  se  produisent  sous 
l'influencedu  fonctionnement;  en  même  temps,  le  nombre  d'êtres  vivants  que 
peut  nourrir  un  espace  donné  diminue  et  l'action  de  la  sélection  devient  plus 
marquée.  Au  cours  de  cette  évolution,  chaque  groupe  d'organismes  acquiert 
ainsi,  à  mesure  que  la  somme  du  travail  nécessaire  augmente,  un  nombre 
de  caractères  différenciés  de  plus  en  plus  grand;  il  arrive,  enfin,  un 
maximum  au  delà  duquel  l'organisme  devient  incapable  de  satisfaire  à 
l'augmentation  du  travail  exigé,  et  l'extinction  du  groupe  commence.  Le  fait 
que  l'apparition  des  formes  géantes  précède  cette  extinction  est  en  accord 
avec  ce  qui  vient  d'être  dit,  car  chez  ces  formes  la  dépense  du  travail  arrive 
au  maximum.  L'auteur  cite  à  l'appui  de  son  idée  une  série  d'exemples 
empruntés  à  la  phylogénie  des  Mammifères,  des  Reptiles,  en  partie  des 
Amphibiens,  des  Poissons  et  de  certains  Invertébrés,  et  aussi  des  faits 
relatifs  à  l'évolution  du  squelette  des  "\'ertébrés. 

A  côté  des  différences  quantitatives,  le  travail  des  organismes  présente 
des  différences  qualitatives;  les  premières  déterminent  l'évolution  des 
grands  phylums,  les  secondes  les  différences  de  caractères  entre  groupes 
moins  considérables  et  vivant  à  la  même  époque.  Ce  sont  ces  derniers 
caractères  qui  sont  ordinairement  considérés  par  les  biologistes,  et  l'on  croit 
qu'à  ce  titre  tous  les  organismes  s'équivalent.  Or,  le  rôle  de  ces  différences 
qualitatives  varie  au  cours  de  la  phylogénèse.  Au  début,  lorsque  les 
dépenses  en  travail  d'un  organisme  donné  sont  à  leur  minimum,  la  diversité 
des  actions  du  milieu  est  au  minimum  également;  à  mesure  que  le  coeffi- 
cient du  travail  augmente,  le  mode  de  son  application  et,  par  conséquent, 
l'adaptation  qualitative  prend  de  l'importance.  Cette  adaptation  peut,  plus 
tard,  aider  à  la  persistance  du  groupe,  même  lorsque  les  rapports  quanti- 
tatifs lui  deviennent  défavorables  et  le  menacent  d'extinction.  L'isolement 


412  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

géographique  dans  des  régions  privilégiées  auxquelles  les  caractères  quali- 
tatifs sont  adaptés  peut  y  aider. 

La  sélection  joue  un  rôle  différent  à  ces  différents  degrés  :  1°  elle  favorise 
les  organismes  ayant  conservé  la  plus  grande  somme  d'énergie,  c'est-à-dire 
capables  de  résister  plus  longtemps  sans  se  différencier;  2"  elle  s'opère 
entre  organismes  à  énergie  quantitativement  égale,  mais  qualitativement 
différente;  l'avantage  reste  à  ceux  dont  la  structure  permet  une  utilisation 
plus  économe  de  cette  énergie. 

Dans  l'ontogenèse,  les  processus  sont  analogues.  Au  début,  le  travail 
effectué  par  l'embryon  est  au  minimum  et  se  fait  exclusivement  aux  dépens 
des  réserves  maternelles  ;  à  mesure  que  ces  réserves  s'épuisent,  il  augmente 
et  en  même  temps  les  caractères  se  différencient  de  plus  en  plus.  Les  modi- 
fications qualitatives  des  caractères  peuvent  être  envisagées  comme  l'appa- 
rition, dans  l'ontogenèse,  corrélativement  aux  modifications  qualitatives, 
des  caractères  qui  leur  avaient  été  associés  dans  la  phylogénèse.  Employant 
la  terminologie  de  Semon,  l'auteur  dit  que,  si  une  excitation  provoque  par 
ecpliorie  une  autre  excitation  et  la  réaction  qui  y  correspond,  l'engramme 
de  la  première  provoquera  également  la  seconde  au  stade  correspondant. 
Cela  amène  la  question  des  caractères  acquis;  sans  s'y  arrêter,  l'auteur 
indique  cependant  qu'il  faut  étendre  cette  notion  aux  caractères  acquis  au 
cours  de  l'ontogenèse  et  que  ces  caractères  sont  transmissibles. 

Dans  un  chapitre  terminal,  l'auteur  examine  l'origine  mono-  ou  polyphy- 
létique  des  organismes  et  se  prononce  en  faveur  de  cette  dernière,  en 
raison  de  sa  conception  des  évolutions  parallèles.  Au  moment  favorable  à 
l'apparition  de  la  vie  sur  notre  globe,  un  nombre  très  grand  d'organismes 
semblables  et  également  indifférenciés  ont  dû  apparaître  indépendamment  les 
uns  des  autres  ;  ils  ont  fourni  ensuite  différents  phylums,  en  rapport  avec 
les  conditions  différentes  du  milieu.  [Ce  travail  renferme  un  grand  nombre 
d'idées  intéressantes  relativement  à  d'autres  questions  encore,  mais  il  est 
impossible  de  les  exposer  toutes  ici].  —  M.  Goldsmith. 

b)  Thienemann  (August).  —  L'apparition  d'une  nouvelle  forme  de  Corre- 
gone  dans  l'espace  de  40  ans.  —  Le  lac  de  Laach,  dans  l'Eifel,  formé  dans 
un  cratère  éteint  au-dessus  du  lac  de  Constance,  fut  ensemencé  en  1856  de 
deux  espèces  de  Corregones,  dont  l'une  (C.  maraena)  disparut,  tandis  que 
l'autre  (C.  fera  du  lac  de  Constance)  persista.  Un  second  ensemencement  de 
ce  dernier  fut  fait  en  1872.  Les  poissons  capturés  en  1903  montrèrent  des 
différences  de  valeur  spécifique  avec  la  forme  mère.  Une  génération  (entre 
l'éclosion  et  la  maturité)  demandant  6  ans,  c'est  donc  en  7  générations  que 
l'espèce  nouvelle  était  formée.  Ces  caractères  différenciels  consistent  : 
1)  en  une  variation  dans  la  taille  relative  de  certaines  parties  (nageoire  cau- 
dale et  sac  vitellin  chez  la  larve)  ;  2)  en  disparition  chez  l'adulte  du  pigment 
de  la  région  caudale,  en  rapport  avec  la  transparence  beaucoup  plus  grande 
de  l'eau  dans  le  nouvel  habitat;  3)  en  un  caractère  vraiment  morpliologi- 
que,  consistant  en  ce  que  les  dents  des  arcs  branchiaux,  servant  à  la  filtra- 
tion  (le  Teau,  sont  beaucoup  plus  nombreuses,  plus  fines  et  plus  longues; 
ce  caractère  serait  en  rapport  avec  la  nourriture  aux  dépens  d'un  plancton 
formé  d'animalcules  réclamant  une  filtration  plus  parfaite  de  l'eau.  — Y.  Dé- 
lace et  M.  GOLDSMITII. 

b.  Facteurs  de  révolution. 

a)  Sélection  naturelle. 

b)  Regnault  :  Félix).  — La  survie  des  animaux  sauvages  infirmes  et  la  lutte 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  413 

pour  l'existence.  —  Les  exemples,  nombreux  et  signalés  depuis  longtemps 
par  les  auteurs,  d'anomalies,  soit  innées,  soit  résultant  d'accidents,  chez  les 
animaux  sauvages  (déformations  de  mâchoires,  anomalies  dentaires,  ano- 
malies des  membres)  montrent  que  la  lutte  pour  l'existence  n'est  pas  une 
loi  absolue.  Un  grand  nombre  d'organes,  même  très  importants,  lui  -échap- 
pent ;  ils  peuvent  présenter  des  variations  innées  allant  jusqu'à  des  monstruo- 
sités et  ces  variations,  en  se  fixant,  peuvent  donner  naissance  à  des  races 
nouvelles  (animaux   bouledogues  et  autres  exemples   bien    connus)  [XVI, 

b,  a].    —  M.  GOLDSMITH. 

P)  Ségrégation. 

b)  Rabaud  (E.).  —  Le  déterminisme  des  changements  de  milieu.  —  La  non- 
occupation  préalable  d'une  «  place  »  ne  joue  aucun  rôle  dans  le  déterminisme 
des  changements  de  milieu;  l'auteur  conçoit  ce  déterminisme  comme  une 
série  de  répulsions  et  d'attractions,  conduisant  en  fin  de  compte  l'organisme 
vers  un  lieu  ou  un  autre.  L'exemple  des  animaux  hygrophiles,  entraînés 
vers  les  endroits  humides,  traduit  le  phénomène  de  façon  concrète.  —  Or, 
précisément  parce  que  telle  est  l'essence  du  déterminisme  des  change- 
ments de  milieu,  un  lieu  déjà  habité  a  plus  de  raison  qu'un  autre  de  l'être 
encore  davantage,  car  ce  milieu  présente  incontestablement  un  ensemble 
de  conditions  d'où  résulte  l'arrivée  d'êtres  vivants  en  cet  endroit.  Cepen- 
dant une  place  quelconque  ne  peut  recevoir  indéfiniment  des  hôtes 
nouveaux,  l'agglomération  atteint  tôt  ou  tard  un  degré  de  surpeuplement 
incompatible  avec  l'existence;  ce  qui  était  un  centre  d'attraction  devient 
peu  à  peu  un  centre  de  répulsion.  Ainsi,  d'une  manière  incessante,  les  corps 
vivants  passent  d'un  lieu  dans  un  autre;  au  surpeuplement  succède  le  vide 
et  au  vide  le  surpeuplement,  sans  que,  dans  la  liaison  des  phénomènes  con- 
comitants et  successifs,  le  fait  de  l'occupation  ou  de  la  non-occupation  préa- 
lable entre  en  jeu  d'une  façon  nécessaire.  —  M.  Lucien. 

B)  Action  directe  du  milieu. 

Fage  (L.).  —  Le  Capelan  de  la  Méditerranée.  —  Tous  les  caractères  qui 
permettent  de  différencier  les  G.  minutus,  capelanus  et  lusciis  sont  le  résultat 
d'une  adaptation  plus  ou  moins  parfaite  à  la  vie  nectique.  11  s'ensuit  que 
c'est  cette  adaptation  qui  a  amené  la  différenciation  de  ces  trois  espèces, 
puisque  les  seuls  caractères  qui  ont  varié  sont  ceux  qui  sont  le  plus  directe- 
ment soumis  à  cette  influence.  Le  G.  capelanus  n'est  pas  une  forme  primi- 
tive par  rapport  au  G.  luscus,  mais  représente,  au  contraire,  un  stade 
plus  évolué,  intermédiaire  entre  celui-ci  et  celui  réalisé  par  G.  minutus.  — 
M.  Lucien. 

Lo  Bianco  (S.).  —  L'influence  de  Vambiance  sur  la  période  de  reproduc- 
tion des  animaux  marins.  —  Parmi  les  principaux  facteurs  qui  ont  une 
influence  particulière  sur  la  période  de  reproduction  des  animaux  marins, 
il  faut  signaler  plus  spécialement  :  P  les  mouvements  de  l'eau  ;  2"  les  con- 
ditions momentanément  favorables  des  ports;  3"  la  vaste  distribution  hori- 
zontale et  verticale  des  espèces;  4°  le  parasitisme  et  l'alimentation;  5°  les 
protections  spéciales  de  la  progéniture.  Un  léger  mouvement  de  l'eau,  comme 
on  l'observe  durant  les  périodes  de  calme  de  l'été  et  de  l'automne  où  soufflent 
des  brises  douces,  exerce  une  action  favorisante  sur  la  reproduction;  les 
bourrasques  de  l'automne  et  les  tempêtes  de  l'hiver  ont  une  action  con- 


414  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

traire.  La  .saison  chaude,  alors  qu'elle  stimule  la  reproduction  des  êtres 
exposés  aux  marées,  produit,  d'autre  part,  dans  les  ports  des  conditions 
momentanément  défavorables  conduisant  la  plupart  des  êtres  qui  les  habi- 
tent à  se  reproduire  pendant  la  saison  froide  où  les  conditions  de  l'eau  sont 
meilleures.  Grâce  au  parasitisme,  les  animaux  possèdent  des  conditions 
d'existence  assurées;  aussi,  la  plupart  des  animaux  marins  parasites  jouis- 
sent-ils de  la  faculté  de  se  reproduire  en  toules  saisons.  En  raison  de  leurs 
conditions  d'existence  plus  faciles,  la  plupart  des  commensaux  jouissent  de 
la  même  propriété.  Enfin,  un  certain  nombre  d'espèces  animales  marines 
présentent  des  dispositions  spéciales  en  vue  ae  la  protection  de  leur  progé- 
niture ;  ces  espèces  possèdent,  en  général,  la  faculté  de  se  reproduire  pen- 
dant les  'diverses  saisons  de  l'année.  —  M.  Lucien. 

a)  Regnault  (Félix).  —  Le  chien  eclromélc  et  les  théories  de  Lamarck.  — 
Le  chien  ectromèle  de  naissance  ou  rendu  tel  par  l'amputation  des  membres 
supérieurs  immédiatement  après  la  naissance,  présente  un  allongement 
des  membres  postérieurs  caractéristique  des  animaux  sauteurs,  comme  le 
kangourou,  et  en  rapport  avec  l'usage  exclusif  de  ces  membres.  L'auteur  y 
voit  une  confirmation  des  vues  de  Lamarck.  —  M.  Goldsmith. 

c.  Adaptations.  (Ecologie.  Adaptations  particulières. 

Miehe  (H.i.  —  De  fa  myrmécodie  javanaise  et  de  ses  rapports  avec  les 
fourmi^.  —  Les  tubercules  de  Myrmecodia  luberosa  renferment  de  vrais 
labyrinthes  de  canalicules  qui  servent  d'habitation  aux  fourmis  du  genre 
Iridomyrmex .  Les  canalicules  sont  en  partie  percés  de  pores  par  lesquels  la 
plante  est  à  même  d'absorber  l'eau  qui  s'y  rassemble  après  chaque  pluie. 
Les  tubercules  sont  par  conséquent  des  organes  servant  à  l'absorption  de 
l'eau  et  les  canaux  dans  son  intérieur  se  forment  même  au  cas  où  l'on  a 
soin  d'élever  la  plante  à  l'abri  de  toute  fourmi.  Celles-ci,  lorsqu'elles  s'y 
trouvent,  déposent  leurs  excréments  dans  certaines  régions  des  canaux, 
et  M.  est  d'avis  que  ces  excréments  qui  subissent  une  nitrification  sont  très 
importants  pour  les  Myrmecodia.  La  plante,  en  effet,  vit  en  épiphyte  sur 
d'autres  plantes  et  a,  par  conséquent,  grand  besoin  de  pareilles  matières. 
Pour  cette  raison  notamment  M.  est  d'avis  que  la  présence  des  fourmis  est 
devenue  indispensable  aux  Myrmecodia.  —  J.  Stroiil. 

Escherich  (K.).  —  Deux  contributions  à  la  question  des  rapports  entre 
fourmis  et  plantes.  —  La  théorie  fondée  par  Delpino,  Belt  et  Schimper  qui 
considère  les  rapports  entre  certaines  plantes  et  les  fourmis  comme 
une  vraie  symbiose,  semble  fortement  ébranlée  aujourd'hui.  E.  passe  en 
revue  les  faits  publiés  à  ce  sujet  récemment  et  qui  prouvent  que  dans 
beaucoup  de  cas  —  et  des  plus  typiques  —  les  fourmis  non  seulement 
ne  protègent  pas  la  plante  qu'ils  habitent,  mais  lui  sont  au  contraire 
sérieusement  nuisibles,  soit  en  attirant  par  leur  présence  des  oiseaux 
tels  que  les  pics,  soit  en  préparant  la  voie  pour  des  chenilles  ou  d'autres 
organismes  nuisibles.  E.  lui-même  a  constaté  à  Ceylan  que  la  plante 
Humboldlia  qu'à  la  suite  de  Schimper  on  s'est  habitué  à  considérer  comme 
myrmécophile,  n'est  rien  moins  que  garantie  par  ses  fourmis.  E.  pense 
que  si  des  myrmécologistes  s'étaient  dès  le  début  occupés  de  ces  ques- 
tions on  n'en  serait  peut-être  pas  arrivé  à  une  pareille  erreur  d'inter- 
prétation. Ils  n'auraient  pas  considéré  les  fourmis  comme  des  êtres  néces- 
sairement agressifs,  ainsi  que  les  botanistes  qui  ont  en  premier  lieu  décrit 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  415 

ces  rapports,  semblent  avoir  été  tentés  de  le  faire.  Mais  il  ne  faudrait  pas  non 
plus  tomber  dans  l'autre  extrême  maintenant  et  repousser  une  fois  pour 
toutes  la  possibilité  d'une  symbiose  entre  des  plantes  et  des  fourmis.  —  La 
seconde  observation  d'E.  se  rapporte  à  des  fourmis  moissonneuses  de  la 
colonie  d'Erythrée  qui,  à  côté  de  grains,  avaient  rassemblé  et  emmagasiné 
dans  leur  nid  des  tubercules  d'une  cypéracée  (Cyperus  Imlbusns)  parente 
d'une  espèce  (C.  esculentus)  dont  les  tubercules  servent  de  nourriture  à 
l'homme.  —  J.  Stroiil. 

c)  Allard  (H.  A.).  —  Quelques  observations  expérimentales  concernant  le 
comportement  des  abeilles  dans  leurs  visites  aux  fleurs  des  cotonniers.  —  Des 
expériences  nombreuses  et  systématiques  il  résulte  que  les  Abeilles  {Bom- 
biis,  Melissodes,  Elis  plumipes)  se  guident  sur  des  impressions  visuelles  et 
non  olfactives  :  l'odeur  des  fleurs,  en  dehors  de  leur  vue,  ne  les  attire  pas. 
Les  abeilles  montrent  une  certaine  mémoire  associative  et  la  faculté  de  pro- 
fiter de  l'expérience  ;  les  vieilles  recueillent  le  miel  avec  plus  de  succès  que 
les  jeunes;  de  plus,  ayant  placé  parmi  les  cotonniers  à  fleurs  possédant  des 
nectaires,  plusieurs  plantes  de  la  race  asiatique  Kawasaki,  dépourvue  de  ces 
organes,  l'auteur  a  vu  les  abeilles,  après  des  tentatives  infructueuses, 
apprendre  à  ne  plus  visiter  ces  dernières  plantes.  —  M.  Goldsmith. 

"Wesenberg-Lund.  —  Etudes  biologiques  sur  les  larves  compodéoïdes  des 
Tiichojjtèrrs,  construisant  des  toiles.  — 'W.-L,.  étudie  dans  ce  mémoire  cer- 
taines larves  de  Trichoptères  des  cours  d'eau  et  des  lacs  du  Danemark,  pré- 
sentant la  particularité  d'établir  dans  l'eau  des  toiles  pour  capturer  le 
plancton  dont  elles  font  leur  nourriture.  Il  décrit  la  structure  de  ces  larves 
et  celle  des  toiles  résultant  de  leur  industrie.  Ces  dernières  sont,  sous  leur 
forme  la  plus  primitive,  de  simples  lames  planes,  circulaires  qui,  sous  l'in- 
fluence du  courant,  se  dépriment  en  entonnoirs  ;  les  plus  évoluées  ont  la 
forme  de  trompettes  ouvrant  leur  pavillon  dans  le  sens  d'oîi  vient  le  cou- 
rant. Ce  mémoire  est  plus  descriptif  que  biologique.  —  Y.  Delage  et  M. 
Goldsmith. 

a)  Rabaud  (E.).  —  Le  déterminisme  de  l'isolement  des  larves  solitaires.  — 
Les  larves  de  certaines  espèces  d'Insectes  se  rencontrent  toujours  isolées  à 
l'intérieur  des  plantes  dont  elles  minent  les  tissus.  On  avait  attribué  cet 
isolement  à  un  instinct  spécial  prévenant  les  larves  qui  s'apprêtent  à  occuper 
une  place,  que  celle-ci  est  déjà  prise.  D'après  l'auteur  qui  a  principalement 
fait  porter  ses  observations  sur  des  larves  vivant  dans  les  capitules  des 
chardons  et  de  Dipsacus  sylrpstris,  l'isolement  est  au  contraire  secondaire 
et  provient  soit  de  la  mort  ou  de  l'émigration  de  toutes  les  larves  sauf  une, 
soit  de  la  séparation  qu'elles  établissent  entre  elles  au  fur  et  à  mesure 
qu'une  nouvelle  s'installe.  Dans  le  premier  cas,  il  y  a  lutte  entre  les  individus 
qui  se  trouvent  en  contact.  Des  faits  analogues  ont  été  signalés  chez  les 
larves  vagabondes  iOcypus  olens)  et  les  larves  parasites  {Chryois,  Sitaris, 
Platygasters,  etc.).  L'antagonisme  aboutissant  à  l'isolement  qui  se  manifeste 
dans  ces  divers  cas  entre  les  larves  de  même  espèce  ne  peut  s'expliquer 
toujours  par  l'insuffisance  de  nourriture  et  la  concurrence  vitale  :  sa  raison 
d'être  reste  encore  obscure.  —  P.  Marchal. 

Popovici-Baznosanu  (A.).  —  Contribution  à  V élude  biologique  des 
Sphégiens.  —  Trypoxylon  figulus  et  Pseiiulus  atratus  sont  de  véritables 
insectes  chasseurs  et  leur  taille  effilée  leur  permet  de  s'envoler  rapidement 


416  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

et  de  s'introduire  dans  les  tubes  les  plus  étroits.  Au  point  de  vue  de  la 
nidification,  il  existe  une  grande  ressemblance  entre  les  constructions  du 
Trj/jioxijJon  et  celles  des  autres  insectes  qui  se  trouvent  dans  les  roseaux, 
surtout  celles  de  VOsmia  rufa  et  de  XO.  cornuta.  —  Le  genre  de  vie  de  la 
larve  et  de  l'adulte  influent  beaucoup  sur  la  forme  des  mandibules  :  tandis 
que  la  larve  Carnivore  du  Psenulus  a  la  mandibule  avec  quatre  dents  poin- 
tues, l'adulte  constructeur  a  la  mandibule  à  deux  dents  obtuses.  Le  même 
cas  se  présente  aussi  chez  Tyypoxijlon,  dont  la  larve  a  une  mandibule 
à  cinq  dents  pointues,  tandis  que  l'adulte  a  une  mandibule  à  deux  dents 
[XVI,  c,  y].  —  M.  Lucien. 

Petrunkevitch  (Alexandre).  — Sens  de  la  vue  et  rapjirochement  des  sexes 
chez  Dugesiella  hentzi  [Girard)^  une  Araignée  Théraphoside  de  Texas.  — 
L'espèce  étudiée  appartient  aux  Tarentules  (Avieulariidés)  du  Mexique,  les- 
quelles font  partie  des  Théraphosides,  groupe  d'Araignées  phylogénétique- 
ment  très  ancien  et  rattaché  aux  Araignées  paléozoïques.  Les  Tarentules 
sont  des  animaux  nocturnes;  le  jour,  elles  restent  cachées  dans  leurs  trous, 
creusés  dans  la  terre;  la  nuit,  elles  se  tiennent  auprès  de  l'entrée  de  leur 
demeure,  guettant  la  proie  qui  passe.  —  Le  dimorphisme  sexuel  e.st  accentué  : 
le  mâle  est  presque  noir,  avec  des  pattes  relativement  longues  et  minces;  la 
femelle  est  d'un  brun  grisâtre  clair,  aux  pattes  plus  lourdes.  L'auteur  a  pu 
garder  en  captivité  10  individus,  7  mâles  et  3  femelles.  —  Dans  le.  rappro- 
chement des  sexes,  comme  en  général  dans  l'existence  de  ces  animaux,  c'est 
le  sens  du  tact  qui  joue  le  rôle  principal.  Les  organes  tactiles  sont  repré- 
sentés par  les  poils,  abondants  et  variés  comme  forme,  qui  recouvrent  leur 
corps;  chacun  de  ces  poils  e.st  en  communication  avec  une  ou  plusieurs 
cellules  nerveuses  terminales  et  un  nerf  sensitif  ;  des  canaux  traversant  la 
chitine  vont  à  chacun  de  ces  poils;  les  cellules  terminales  sont  logées  dans 
ces  canaux.  Il  est  probable  que  la  Dugesiella  peut  percevoir  une  grande 
variété  de  contacts;  l'auteur  l'a  vue  réagir  de  deux  façons  différentes  sui- 
vant que  le  contact  est  très  léger  ou  un  peu  brusque  :  dans  le  premier  cas, 
il  agit  comme  la  présence  d'un  insecte  et  la  Tarentule  se  jette  sur  l'objet 
qui  le  produit  comme  sur  une  proie;  dans  le  second,  elle  l'accueille  comme 
une  menace  et  se  met  dans  une  attitude  défensive.  Le  fait  que  ces  réactions 
changent  suivant  l'état  de  l'animal  (son  degré  de  satiété  et  la  température 
extérieure)  fait  croire  à  P.  qu'il  s'agit  là  non  de  simples  réflexes,  mais  d'as- 
sociations. —  La  vue  est  peu  développée  :  l'animal  ne  parait  percevoir  que 
des  changements  de  lumière  et  d'ombre,  bien  que  l'examen  de  la  structure 
de  ses  yeux  rende  possible  la  formation  d'images  nettes,  du  moins  dans  la 
paire  antérieure  médiane.  La  paire  médiane  postérieure  fournit  des  images 
peu  distinctes,  les  deux  paires  latérales  donnent  des  images  déformées.  — 
L'odorat  ne  paraît  pas  exister  ;  l'ouïe  est  certainement  absente,  car  les  sons 
mêmes  qui  pourraient  avertir  de  la  présence  d'une  proie  (les  sons  émis  par 
le  criquet  par  exemple)  restent  sans  effet. 

Au  moment  de  la  reproduction  les  habitudes  des  Tarentules  changent  : 
l'accouplement  et  les  divers  actes  qui  le  précèdent  ont  lieu  pendant  le 
jour,  tandis  qu'en  dehors  de  cette  époque  ces  animaux  ont  une  existence 
nocturne.  Le  mâle  commence  par  tisser  une  toile  (toile  spermatiquei.  sur 
cette  toile  il  dépose  une  goutte  de  sperme  qu'il  fait  passer  ensuite,  par  pres- 
sion exercée  par  son  corps  sur  la  toile  et  à  travers  cette  dernière,  dans  ses 
palpes.  Cliaque  toile  ne  sert  qu'une  fois  et  est  abandonnée  aussitôt  cette 
accumulation  du  sperme  dans  les  palpes  accomplie.  —  Une  femelle  qui  n'a 
pas  atteint  Immaturité  sexuelle  ou  qui  n'est  pas  disposée  à  accepter  le  mâle, 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  417 

s'enfuit  à  son  approche  et  quelquefois  l'attaque  et  lui  fait  des  blessures 
graves.  En  dehors  de  la  saison  de  la  reproduction,  cette  attitude  agressive  ne 
s'observe  pas.  —  Lorsque  le  mâle  est  admis  à  s'approcher  de  la  femelle,  il 
commence  par  la  toucher  avec  ses  pattes  et  tâche  de  rester  en  contact  avec 
elle  pour  la  suivre  dans  ses  déplacements;  la  femelle,  pendant  ce  premier 
temps,  prend  une  attitude  de  défense  et  de  menace  et  ouvre  ses  chélicères 
que  le  mâle  saisit  avec  les  crochets  de  sa  paire  de  pattes  antérieure.  Ces 
crocliets  ne  constituent  pas  un  caractère  sexuel  secondaire,  mais  un  organe 
de  défense,  servant  ici  contre  la  femelle,  laquelle  se  trouve  ainsi  désarmée. 
L'accouplement  a  lieu  ensuite.  —  Une  fois  le  sperme  remplissant  les  palpes 
épuisé,  l'instinct  sexuel  cesse  d'agir  chez  le  mâle  et  l'instinct  de  la  conser- 
vation, qui  le  pousse  à  éviter  la  femelle,  prend  le  dessus.  —  M.  Goldsmith. 

Kunckel  d'Herculais  (J.).  —  Observai  ions  sur  les  mœurs  d'un  M  ijriapode, 
la  Scutigère  coléoplrée.  Son  utilité  comme  destructrice  des  Mouches:  action 
de  son  venin;  légende  de  sa  présence  accidentelle  dans  V appareil  digestif  de 
Vhomme.  —  La  Scutigère  qui  fréquente  les  maisons  habitées,  malgré  le  venin 
de  ses  forcipules,  n'est  pas  dangereux  et  doit  être  respecté  parce  qu'il  se 
nourrit  de  mouches  dont  on  connaît  la  nocivité  indirecte.  —  Y.  Delage  et 
M.  Goldsmith. 

Poneins  (V'-'  de).  —  La  Colonie  de  Si f fleurs  huppés  du  Forez.  —  L'auteur 
étudie  la  nidification  de  cette  espèce  ainsi  que  les  disputes  des  mâles  pour- 
suivant les  femelles,  car  les  mâles  sont  si  nombreux  qu'il  y  en  a  souvent 
5  après  une  femelle,  ce  qui  gêne  beaucoup  ces  dernières.  —  A.  Menegaux. 

Lavauders.  —  Contributionà  V élude  de  Gypaète  barbu  (Gypaetus  barbatus). 
—  L'auteur  donne  la  biologie  complète  du  Gypaète.  Il  distingue  le  Gypaète 
des  Alpes  qui  est  un  Rapace  redoutable,  qui  s'attaque  aux  proies  vivantes, 
même  à  l'homme,  et  le  Gypaète  du  Sud  de  l'Europe,  de  l'Afrique  et  de  l'O- 
rient, oiseau  timide,  lâche  même,  qui  se  contente  de  corps  morts  et  d'osse- 
ments pour  nourritures.  Ce  magnifique  oiseau  n"est  plus  guère  qu'un  souve- 
nir dans  les  Alpes.  —  A  Menegaux. 

Deleuil  (D"").  —  Notes  ornithologiques  sur  la  région  des  Alpilles.  —  L'au- 
teur étudie  la  particularité  de  la  biologie  des  Traquets  stapazin  et  oreillard. 
Le  Martinet  alpin,  qui  se  nourrit  de  Libellules,  arrive  au  commencement 
d'avril  et  disparait  vers  la  fin  du  mois;  puis  vers  la  mi-aoùt  et  repart  dans 
les  premiers  jours  de  septembre  pour  aller  probablement  en  Algérie. 

Le  Pitchou  provençal  habite  les  régions  arides  et  brûlées  de  la  Provence  en 
sautillant  constamment.  En  hiver,  il  vit  isolé,  mais  de  février  à  octobre,  il  vit 
par  couple  dans  un  buisson  favori.  Ses  mœurs  sont  étudiées  en  détail  ainsi 
que  sa  nidification.  Son  nid  est  toujours  très  bas,  entre  les  grosses  branches 
du  pied  du  genêt  épineux  {ilex  parviflorus);  il  est  protégé  par  une  véritable 
enveloppe  de  grosses  épines,  4  œufs  très  gros  pour  sa  taille.  Les  Coucous 
ne  paraissent  pas  se  servir  de  ce  nid  pour  y  déposer  un  œuf.  —  A.  Me- 
negaux. 

Lasnier  (  J.).  —  Le  Faucon  cresserelle  est- il  utile  ou  nuisible?  —  L'auteur 
rend  compte  de  nombreuses  autopsies  qui  montrent  que  cet  oiseau  détruit 
beaucoup  de  Campagnols,  mais  ne  peut  venir  à  bout  des  oiseaux  et  du 
gibier  adultes.  —  A.  Menegaux. 

l'aNKÉI;   lilOLOGIQUE,  XVI.    1911.  27 


418  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

De  la  Fuye.  —  Le  régime  alimentaire  du  Geai.  —  L'auteur  rend  compte 
de  75  autopsies,  il  en  conclut  que  le  Geai  est  un  Carnivore  occasionnel  ;  au 
moment  du  grand  passage  d'automne  et  en  hiver,  il  est  peu  ou  pas  nuisible, 
car  il  a  des  glands  et  des  baies  à  sa  disposition.  Au  printemps,  il  serait  plutôt 
nuisible,  car  il  détruit  des  œufs  et  des  couvées.  De  plus,  il  a  le  tort  d'aimer 
un  peu  trop  le  blé  et  les  cerises.  Au  printemps,  il  peut  être  utile  d'en  sup- 
primer quelques-uns,  mais  la  destruction  intensive  ne  s'impose  pas.  —  A. 
Menegaux. 

De  la  Fuye  et  Dumast  (C.  de).  —  iS  autopsies  intestinales  de  Buses 
vulgaires  {Buteo  vuJgaris).  —  En  contradiction  avec  P.  Paris,  d'HAMoNViLLE, 
Naumann,  Rorig,  les  auteurs  ne  sont  pas  d'avis  qu'il  faille  amnistier  complè- 
tement la  Buse.  Elle  détruit  des  Souris,  des  Campagnols,  des  Courtilières, 
etc.,  mais  aussi  des  Poules  faisanes  et  des  Perdrix.  —  A.  Menegaux. 

"Werner  (F.).  —  Les  positions  que  prennent  les  poissons  en  \  dormant. 
—  (Analysé  avec  le  suivant.) 

Romeis  (B.).  —  Contribution  à  la  question  des  positions  que  prennent  les 
poissons  pour  dormir.  —  Certains  siluridés  et  acanthopsidés,  selon  ^V.,  se 
mettent  sur  le  dos  pour  dormir,  tandis  que  R.  a  observé  un  poisson  du  genre 
Paratilapia,  remarquable  par  le  fait  qu'il  couve  ses  œufs  dans  sa  cavité 
buccale,  se  coucher  après  la  ponte  sur  une  espèce  de  lit  de  feuilles  et  se 
tenir  ainsi  tranquille  pendant  1  ou  2  heures.  R.  pense,  toutefois,  que  dans 
ce  cas  il  s'agit  d'une  position  de  repos  qui  permet  au  poisson  de  réduire  con- 
sidérablement ses  dépenses  énergétiques,  l'animal  ne  pouvant  pas  se  nour- 
rir pendant  tout  le  temps  qu'il  porte  ses  œufs  dans  la  bouche.  —  J.  Strohl. 

Arcichovskij  (V.  M.).  —  La  pédogénèse  chez  les  plantes.  —  A.  considère 
comme  pédogénèse  tous  les  cas  de  développement  qui  se  produisent  durant 
les  stades  précoces  du  développement,  qu'il  s'agisse  de  reproduction  sexuée 
ou  asexuée,  que  l'organisme  possède  ou  non  une  forme  larvaire  libre.  Les 
cas  de  pédogénèse  sont  nombreux  chez  les  Thallophytes;  mais  il  en  existe 
aussi  chez  les  Phanérogames.  Si  chez  Melia  argentea,  Alianthus  glandulosa, 
ces  cas  ne  sont  qu'exceptionnels,  il  y  a  d'autres  plantes  qui  régulièrement 
commencent  à  fleurir  très  tôt  :  l'rlica  urens  et  Cucumis  sativus,  où  les  fleurs 
se  développent  déjà  à  l'aisselle  des  premières  feuilles.  On  trouve  des  exem- 
ples de  pédogénèse  pour  la  multiplication  végétative  dans  Epilobium  palus- 
tre et  Marchantia  polgmorpha.  -    F.  Péchoutre. 

Reichensperger  (A.).  —  Observations  sur  les  fourmis.  —  L'auteur  a 
confirmé  par  des  observations  sur  Formica  sanguinea  le  rôle  attribué  par 
Wasmann  à  certains  scarabées  myrmécophiles,  les  Lomechusa.  La  présence 
de  ces  scarabées  dans  un  nid  de  fourmis  a  pour  suite  l'apparition  de  fourmis 
pseudogynes,  formes  intermédiaires  entre  les  femelles  et  les  ouvrières.  — 
D'autre  part,  dans  des  colonies  de  Plagiolepis  pygmœa,  R.  a  observé  de  cu- 
rieuses femelles  naines,  connues  chez  d'autres  fourmis  encore  sous  le  nom 
de  microgynes.  Il  se  demande  s'il  s'agit  là  d'un  cas  de  polymorphisme  mar- 
quant le  début  de  la  formation  d'une  nouvelle  espèce.  Enfin,  l'auteur  a  réussi 
à  observer  à  l'état  libre  le  premier  stade  de  la  fondation  d'une  colonie  de 
Formica  j/ratensis  sous  forme  de  colonie  mixte;  une  reine  de  Formica  pra- 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  419 

iensii  entourée  d'ouvrières  de  F.  rufibarhis  qui  l'avaient  évidemment 
adoptée.  La  reine,  par  la  suite,  a  pondu  des  œufs  (2"  stade),  d'où  ont  dû 
sortir  plus  tard  des  ouvrières  de  F.  pratensis  (3«  stade).  La  colonie  mixte 
ainsi  formée  d'ouvrières  de  Formica  pratensis  et  rufibarhis  ne  constitue 
qu'un  état  provisoire  qui,  peu  à  peu,  par  la  mort  des  ouvrières  de  F.  riifi- 
barbis,  se  transforme  en  colonie  uniquement  composée  de  fourmis  apparte- 
nant à  l'espèce  pratensis  (4'^  stade).  Le  premier  et  le  second  stade  dans  ce 
mode  de  formation  d'une  colonie  ne  sont  que  de  courte  durée  et  par  consé- 
quent, ne  sont  pas  fréquemment  observés.  Le  passage  par  la  voie  d'une  co- 
lonie mixte  n'est,  d'ailleurs,  pas  la  seule  possibilité  de  fondation  d'une  colonie 
qui  peut  aussi  se  faire  à  l'aide  d'ouvrières  de  la  même  espèce  que  la  reine. 
C'est  mênie  la  manière  habituelle  de  s'y  prendre  des  jeunes  reines  de 
F.  pratensis.  Mais  dans  tous  les  cas  les  femelles  fécondées  ont  besoin  de 
l'aide  des  ouvrières  pour  fonder  une  nouvelle  colonie.  —  J.  Strûhl. 

Emery  (Carlo).  —  Observations  et  expériences  faites  sur  Polyergiis  ru- 
fescens.  —  Résumant  ses  recherches  sur  la  biologie  des  fourmis  amazones, 
E.  constate  que  la  fécondation  des  reines  peut  avoir  lieu  soit  dans  l'air,  soit 
dans  le  nid.  Il  résulte  d'observations  faites  sur  des  colonies  élevées  en  ap- 
pareil que  les  reines  des  amazones  arrivent  à  se  faire  adopter  dans  des 
nids  de  Formica  fusca,  à  condition,  toutefois  qu'elles  aient  réussi  au  préa- 
lable à  tuer  les  reines  de  Formica  fusca.  Dans  ce  cas,  l'intruse  se  met  à  la 
place  de  la  reine  tuée  et  se  fait  nourrir  par  les  ouvrières  du  nid.  Ce  procédé 
de  la  reine  des  amazones  ne  réussit  pas  souvent,  toutefois,  parce  que,  dans 
la  plupart  des  cas,  elle  est  elle-même  tuée  par  les  ouvrières  de  Formica, 
fusca.  avant  de  pouvoir  parvenir  jusqu'à  leur  reine.  Une  reine  de  fourmis- 
amazones  qui  a  réussi  à  se  faire  adopter  par  des  ouvrières  de  Formica 
fusca  en  automne  par  exemple  ne  commence  à  pondre  ses  œufs  qu'au  mois 
de  mai  de  l'année  suivante.  —  E.  expose  ensuite  le  développement  successif 
d'une  colonie  mixte  ainsi  fondée  et  décrit  les  premières  expéditions  entre- 
prises par  de  jeunes  colonies  pour  se  procurer  des  cocons  d'espèces  étran- 
gères. —  J.  Strohl. 

a)  "Wasmann  (E.).  —  Sur  le  parasitisme  social  et  Vesclavage  che:  les 
Fourmis.  — Les  observations  de  l'auteur  portent  sur  de  nombreuses  espèces 
de  Fourmis;  elles  apportent  des  contributions  nouvelles  à  la  connaissance  de 
la  «  pléométrose  »  (présence  de  plusieurs  reines  de  même  espèce  ou  de  même 
race  dans  une  même  colonie),  de  1'  «  allométrose  »  (présence  de  plusieurs 
reines  d'espèce  ou  de  races  différentes  dans  une  même  colonie).  Elles  lui 
ont  en  outre  permis  d'enregistrer  de  nouveaux  faits  intéressants  au  sujet  de 
la  fondation  des  nids  mixtes  et  de  l'évolution  des  associations  entre  espèces 
différentes  (origine  de  l'esclavagisme,  groupements  de  Formica  sanguinea, 
de  Formica  truncicola  et  de  Formica  ru  fa  avec  Formica  fusca.,  parasitisme 
social  temporaire  de  diverses  espèces  de  Lasius,  colonies  mixtes  de  Lepto- 
thora.v.  associés  à  divers  Formicidées,  etc.).  —  P.  Marchal. 

a)  Viehmeyer  (H.).  —  Remarques  an,  sujet  ilu  récent  travail  de  Was- 
mann :  L'origine  du  parasitisme  social,  de  l'esclavage  et  de  la  myrmécophilie 
chez  les  Fourmi.s.  —  Discussion  des  récents  de  travaux  de  Wasmann,  ainsi  que 
de  ceux  d'ExiERV  et  de  Wheeler  sur  l'origine  du  parasitisme  social,  de  l'es- 
clavagisme et  de  la  myrmécophilie  chez  les  Fourmis.  —  D'après  "V.,  le  stade 
du  rapt  des  nymphes  est  le  plus  primitif,  et  celui  d'adoption,  correspondant 
au  complet  état  de  parasitisme  social,  est  le  plus  évolué.  —  P.  Marciial. 


420  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Viehmeyer  (H.^.  —  Com^idéra lions  ont ogéw tiques  et  plujlogénèliqiips  sur 
les  colonies  jxirasiles  de  Formica  saiifjiiinea.  —  Les  conclusions  principales 
de  ce  travail  qui  apporte  une  nouvelle  contribution  à  une  question  déjà 
traitée  par  Wasmann,  Weieeler,  Emery  et  divers  auteurs,  sont  les  suivantes  : 

1.  Formica  sanguinea  peut  être  considérée  comme  étant  à  l'origine  une 
Fourmi  ravisseuse;  son  esclavagisme  et  son  parasitisme  social  trouvent  leur 
explication  directe  dans  ses  habitudes  ravisseuses  et  non  pas  dans  un  stade 
d'adoption. 

2.  Elle  fonde  ses  colonies  d'après  trois  modes  différents.  Ce  sont  :  1°  le 
rapt  des  nymphes;  2"  l'alliance  avec  une  reine  d'espèce  différente,  cette 
alliance  étant  combinée  avec  le  rapt  des  nymphes  correspondantes;  3"  l'a- 
doption, la  reine  de  l'espèce  esclave  étant  mise  à  mort. 

3.  Ontogénétiquement,  ces  trois  modes  de  formation  de  la  colonie  peu- 
vent être  considérés  comme  autant  d'adaptations  différentes  aux  circonstan- 
ces dans  lesquelles  se  trouvent  placées  les  Fourmis  auxiliaires  nécessaires 
pour  la  fondation  de  la  colonie. 

4.  Phylogénétiquement,  ils  correspondent  aux  stades  de  la  dégénérescence 
qui  conduit  Formica  sanguinea  au  parasitisme  social.  —  P.  Marchal. 

b)  "Wasmann  (E.).  —  }'  a-t-il  des  modifications  héréditaires  de  l'animal 
dans  le  comportement  des  Fourm,is  vis-à-rvis  des  animaux  hébergés  par  eux? 
—  L'auteur  se  pose  la  question  de  savoir  si  les  réactions  de  l'immigré  et  de 
l'hôte  vis-à-vis  l'un  de  l'autre  sont  dues  à  des  tendances  innées,  à  des  modi- 
fications adaptatives  devenues  héréditaires,  ou  à  une  collaboration  de  ces 
deux  facteurs.  Schimmer  a  soutenu  la  première  hypothèse;  à  son  appui,  il 
invoque  l'idée  que  les  réactions  de  l'immigré  ne  sauraient  atteindre  le  plasma 
germinatif  de  l'hôte  de  façon  à  déterminer  chez  celui-ci  des  réactions  hé- 
réditaires. Et  il  ajoute  que  ces  phénomènes  ne  peuvent  pas  donner  prise  à 
la  sélection  naturelle.  "W.  objecte  que  les  observations  de  Schimmer  sont  plus 
limitées  comme  matériel  et  comme  durée  que  les  siennes,  continuées  pen- 
dant 25  ans  sur  des  formes  nombreuses  et  variées.  Les  modifications  adap- 
tatives de  l'animal  immigré,  bien  que,  d'après  "W.,  elles  soient  très  impor- 
tantes, sont  laissées  de  côté  dans  ce  travail.  Les  réactions  de  l'hôte,  ici  tou- 
jours la  fourmi,  vis-à-vis  de  l'animal  hébergé  sont  de  deux  sortes.  C'est 
tantôt  la  symphilie,  se  manifestant  par  des  soins  donnés  à  l'immigré  d'où 
l'hôte  retire  certains  avantages  (succion  des  exsudais  etc.),  tantôt  la  simple 
tolérance  (sinœcie),  l'hôte  se  contentant  de  supporter  l'autre  animal  (Di- 
narda),  sans  lui  rien  demander. 

Bien  qu'il  y  ait  fréquemment  .spécificité  entre  les  espèces  et  les  races  des 
deux  animaux,  cependant  un  hôte  et  un  animal  immigrant  non  habitués 
l'un  à  l'autre  et  mis  en  présence,  manifestent  souvent  leur  comportement 
habituel.  Ces  observations  et  certaines  autres  conduisent  l'auteur  à  cette  con- 
clusion qu'il  y  a  deux  parties  dans  le  phénomène.  11  existe,  chez  les  Fourmis, 
une  tendance  innée  et  antérieure  à  leurs  relations  avec  un  animal  immigré 
quelconque;  elle  consiste,  en  ce  qui  concerne  la  symphilie,  dans  une  ten- 
dance générale  à  donner  des  soins  (à  ses  propres  larves)  et  dans  le  goût 
pour  certains  exsudats,  et  en  ce  qui  concerne  la  tolérance,  dans  l'indiffé- 
rence pour  les  objets  qui  ne  les  inquiètent  pas.  L'influence  de  l'animal  hé- 
bergé fortifie  et  spécialise  la  première  tendance  qu'elle  oriente  et  fixe  sur 
un  objet  déterminé.  Pour  la  tolérance  à  l'égard  de  Dinarda^  intervient  éga- 
lement la  difficulté  de  la  saisir,  qui  finit  par  amener  la  Fourmi  à  négliger 
sa  présence.  De  tout  cela  "W.  conclut  que  c'est  la  dernière  des  trois  hypo- 
thèses énoncées  ci-dessus  qui  est  la  vraie.  —  Y.  Delage  et  M.  Coldsmitii. 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  421 

Portier  (P.).  —  Bechcrches  physiologiques  sur  les  Champignons  entomo- 
phytcs.  —  C'est  l'étude  d'une  véritable  symbiose  entre  un  champignon,  un 
niicrocoque  et  un  insecte.  Dans  le  contenu  intestinal  des  chenilles  xylopha- 
ges,  on  rencontre  constamment  des  conidies  mobiles  qui,  par  culture,  don- 
nent un  Isaria;  on  rencontre  en  outre  un  microcoque  qui  attaque  vivement 
la  cellulose  avec  production  de  gaz.  Les  conidies,  après  s'être  développées 
aux  dépens  des  matériaux  cellulosiques  solubilisés,  traversent  les  parois 
intestinales.  Elles  arrivent  dans  le  sang  où  elles  sont  phagocytées  et  trans- 
formées en  lipoïdes  qui  servent  à  la  nourriture  des  tissus  de  la  chenille. 
Quelques-unes  des  conidies  échappent  à  la  phagocytose  et  s'enkystent  dans 
les  tissus.  Les  conidies  se  retrouvent  vivantes  dans  les  tissus  de  l'insecte 
parfait.  Elles  existent  en  particulier  constamment  au  centre  de  l'œuf,  assu- 
rant ainsi  par  hérédité  la  symbiose  qui  existe  entre  la  chenille  et  le  champi- 
gnon. Le  papillon  mort,  s'il  est  placé  dans  des  conditions  convenables 
d'humidité,  les  conidies  germent,  produisent  un  mycélium  qui  traverse  la 
cuticule  et  vient  à  l'extérieur  donner  ses  spores.  Les  spores  provenant  de 
ces  Mucédinées  sont  capables  d'infecter  un  insecte  de  la  même  espèce  ou 
d'une  espèce  voisine  en  pénétrant  par  ses  stigmates.  —  F.  Péchoutre. 

Chodat  (R.)  et  M™*^  Sigriansky.  —  Le  Bhizohypha  radicis  Limodori  et 
sa  biologie.  —  C'est  une  contribution  à  l'étude  des  champignons  auxiliaires 
indispensables  à  la  germination  des  semences  d'orchidées.  Ce  nouveau 
champignon,  des  mycorhizes  du  Limodorum  abortivum  L..  a  comme  carac- 
téristique de  produire  ordinairement  à  l'angle  des  ramifications  un  nœud 
d'épaississement  triangulaire.  Ce  mycète  a  été  trié  au  moyen  du  salep 
agarisé.  Dans  les  cultures  anciennes  (3-4  mois),  il  produit  de  petits  sclérotes;  si 
on  le  réinocule  après  plusieurs  générations,  il  donne  naissance  à  des  sclé- 
rotes denses  plus  grands,  qui  apparaissent  dès  les  premiers  jours.  Sur 
milieux  liquides,  ces  sclérotes  restent  microscopiques.  Ce  Bhizohypha  pro- 
duit sur  les  milieux  d'élection  un  feutrage  d"un  blanc  mat  ;le  pain,  la  pomme 
de  terre,  la  carotte,  le  salep,  l'agar  et  la  gélatine  lui  conviennent  ;  il  liquéfie 
la  gélatine.  Les  saccharides  qui  concourent  à  former  l'amidon  lui  convien- 
nent particulièrement  :  amidon,  maltose,  glycose.  —  M   Boubier. 

Kusano  (S.).  —  Gaslrodia  elata  et  son  association  symbiotique  avec 
Armillaria  mellea.  —  Les  organes  végétatifs  de  Gastrodia  elata,  une  orchidée 
dépourvue  de  chlorophylle,  sont  simplement  représentés  par  un  rliizome 
tubéreuxoi!i  se  trouvent  des  mycorhizes  formées  par  le  mycélium  à^ Armillaria 
mellea  généralement  appelé  Bhizomorphasublerranea.  L'examen  cytologique 
tend  à  montrer  qu'il  s'agit  de  mycorhizes  endotrophes.  Toutefois  les  con- 
nexions directes  de  l'endophyte  avec  les  cordons  des  rhizomorphes  qui 
végètent  vigoureusement  dans  le  milieu  ambiant  indique  que  les  relations 
des  deux  symbiotes  sont  semblables  à  celles  qu'on  obtient  dans  les  myco- 
rhizes ectotrophes.  L'infection  par  le  champignon  se  réalise  par  une  branche 
en  forme  de  suçoir  du  rhizomorphe  qui  pénètre  les  couches  corticales  du 
tubercule  soit  en  le  comprimant,  soit  en  dissolvant  leurs  parois.  L'infection 
est  limitée  à  une  certaine  surface  autour  du  point  de  pénétration.  Mais  le 
rhizomorphe  ne  se  borne  pas  à  former  des  mycorhizes;  il  se  comporte  par- 
fois comme  un  vrai  parasite  vis-à-vis  de  Gastrodia  et  dans  certaines  circon- 
stances il  pénètre  profondément  dans  les  tissus  qui  sont  frappés  et  présen- 
tent des  lésions  apparentes.  Le  développement  saprophytique  habituel  de 
V Armillaria  mellea,  la  réduction  des  organes  végétatifs  de  Gastrodia  et  les 


422  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

recherches  cytologiques  conduisent  à  l'opinion  que  Gastrodia  est  un  parasite 
du  champignon.  —  F.  Péchoutre. 

=  Parasilisme. 

c)  Bruce  ID.),  Hamerton,  Bateman  etMackie.  —  Nouvelles  recherches 
sur  le  développement  du  Tryp.  gambiense  dans  la  Glossina  palpalis.  —  Résul- 
tats principaux.  La  trompe  de  la  Glossina  n'a  rien  à  faire  dans  le  développe- 
ment du  T.  gambiense.  Quelques  jours  après  l'absorption  du  sang  infecté, 
les  trypanosomes  disparaissent  chez  la  majorité  des  mouclies,  mais  chez, 
quelques-unes  il  y  a  ensuite  une  recrudescence.  Très  peu  de  temps  après  le 
repas  infectant  la  mouche  devient  incapable  d'infecter  par  piqûre,  et  le  reste 
28  jours  environ,  après  lesquels  elle  redevient  infectante  pendant  un  temps 
fort  long  (96  jours  au  moins).  A  ce  renouveau  d'infectiosité  correspond  une 
invasion  des  parasites  dans  les  glandes  salivaires,  invasion  sans  laquelle  la 
mouche  ne  peut  être  infectante.  Le  type  de  parasite  des  glandes  est  analogue 
à  la  forme  courte,  trapue,  du  sang  des  vertébrés  :  et  probablement  la  réver- 
sion au  type  des  vertébrés  est  une  condition  sans  laquelle  l'infection  ne  peut 
s'opérer.  — -  H.  de  Varigny. 

Laveran  (A.).  —  Les  trypanosomes  ont-ils  des  formes  latentes  chez  leurs 
hôtes  vertébrés^''  —  SALViti]Uoo'RE  et  Brein  et,  plus  tard,  Fantham  avaient  conclu 
de  leurs  observations  que  dans  le  cycle  évolutif  des  Trypanosomes  pouvaient 
prendre  place  des  corps  latents.,  Trypanosomes  presque  réduits  aux  noyaux, 
résistant  sous  cette  forme  aux  agents  thérapeutiques  efficaces  contre  les 
formes  actives  et  devenant  ainsi  des  agents  de  propagation.  L.  constate  que 
ces  corps  latents  sont  une  forme  d'involution,  incapable  de  transmettre  la 
maladie.  Mais  elles  sont  précédées  d'un  état  où  le  Trypanosome,  arrondi  et 
privé  de  son  flagelle,  bien  qu'en  voie  d'involution,  est  capable  de  revivis- 
cence dans  le  sang  d'un  animal  neuf.  Ces  formes  semblent,  en  effet,  plus 
résistantes  aux  agents  tliérapeutiques  parce  qu'elles  sont  en  état  de  moindre 
activité  vitale.  Ces  observations  éclairent  les  faits  signalés  par  les  auteurs 
précités.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Beauchamp  (P.  de).  —  Astasia  captiva,  euglénien  parasite  de  Catenula 
lemnse.  —  Cette  observation  est  particulièrement  intéressante  du  fait  de  la 
rareté  du  parasitisme  chez  les  Eugléniens.  Les  seules  mentions  d'un  Euglé- 
nien parasite  interne,  abstraction  faite  de  la  pseudo-grégarine  des  Cyclojis, 
ont  été  faites  par  Leydig,  Hudson  et  IIaswell.  Les  cas  de  parasitisme  chez 
les  Eugléniens  ont  un  intérêt  spécial  pour  la  question  très  à  l'ordre  du  jour 
de  l'origine  des  grégarines  et  formes  affines; c'est  ainsi  que,  dans  un  travail 
récent.  Léger  et  Duboscq  écartent  ce  groupe  de  la  souche  des  Sporozoaires, 
en  partie  parce  qu'on  n'y  connaît  aucune  forme  de  parasite.  L'auteur  croit, 
comme  Daxgeard,  que  les  Eugléniens  sont  un  rameau  de  Fhigellés  en  voie 
d'évolution  dans  le  sens  végétal  et  beaucoup  trop  spécialisé  pour  avoir 
donné  naissance  au  grand  groupe  des  Sporozoaires  [d].  —  M.  Lucien. 

Pollacci  (G.).  —  Le  parasite  de  tarage  et  le  Plasmodiophora  Brassicœ 
Wor.  —  Recherches  sur  leurs  rapports  d'affinités  morphologiques  et  physiolo- 
giques. —  On  sait  qu'en  1903,  A.  Negri  découvrit  que  dans  le  système  ner- 
veux des  animaux  hydrophobes  existent  constamment  des  corps  caractéris- 
tiques, nommés  «  Corps  de  Negri  »  ou  Neuroryctes  hydrophobice.  On  les 
range  communément  parmi  les  protozoaires,  mais  P.  les  rapproche  du  genre 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  423 

Plasmodiophora,  qu'il  extrait  du  groupe  des  Haplosporidiens,  et  en  particu- 
lier du  genre  Schevidkovella .  —  M.  Boubier. 

Mesnil  (F.)  et  Caullery  (M.).  — Nêo formations  papillomateiises  chez  une 
Annélide.  —  Les  auteurs  signalent  chez  Potamilla  forelli,  annélide  de  la 
famille  des  Sabelliens,  l'existence  de  tuméfactions  en  des  régions  diverses 
du  corps.  En  raison  de  leur  forme  particulière,  ces  néoformations  sont  dési- 
gnées sous  le  nom  de  néoformations  papillomateuses.  Elles  paraissent  se 
manifester  sous  l'influence  de  parasites  :  liaplosporidies  et  levures.  Dans  la 
grande  majorité  des  cas,  mais  non  dans  la  totalité,  la  cavité  de  la  tumeur 
renferme  au  moins  un  des  deux  parasites,  l'haplosporidie.  La  néoformation 
accompagne  toujours  l'haplosporidie  et  il  y  a  jusqu'à  un  certain  moment 
parallélisme  entre  le  développement  de  l'une  et  de  l'autre,  l'haplosporidie 
pouvant  disparaître  dans  la  suite.  Lorsque  l'haplosporidie  est  associée  à  luie 
levure,  cette  dernière  ne  paraît  avoir  comme  effet  que  de  distendre  la  cavité 
de  la  néoformation  et  de  déterminer  son  hypertrophie.  —  M.  Lucien. 

a)  Chatton  (Ed.).  —  Ciliés  parasites  des  Gestes  et  des  Pyrosomes.  —  Perika- 
ryon  cesticola  est  un  vrai  parasite  qui  a  les  attributs  spéciaux  à  sa  condition  ; 
il  a  été  observé  par  C.  dans  les  canaux  interradiaux  et  dans  le  pharynx  lui- 
même  de  Cestus  veneris.  —  Chonchophrys  Davidoffi,  qui  est  chez  les  Pyro- 
somes d'une  constance  remarquable,  parait  n'y  vivre  qu'en  simple  com- 
mensal et  son  organisation  est  celle  d'un  Infusoire  libre.  Il  n'est  pas  à  la 
connaissance  de  C.  que  l'on  ait  signalé  jusqu'ici  de  Ciliés  commensaux  ou 
parasites  constants  chez  les  Pyrosomes,  ni  chez  les  autres  Tuniciers  pélagi- 
ques, ni  même  chez  les  Synascidies  benthiques.  —  M.  Lucien. 

Gollin  (B.).  —  Notes  complémentaires  sur  la  conjugaison  des  Infusoires 
astomes.  —En  ce  qui  concerne  Anoplophrya  Brasilia  qui  abonde  dans  l'intes- 
tin des  Andominia  tentaculata.  la  conjugaison  a  lieu,  dans  la  nature  au 
moins,  seulement  à  la  suite  de  la  pullulation  intense  de  l'infusoire  qui  raré- 
fie ainsi  lui-même  son  milieu  alimentaire.  Ce  fait,  que  l'auteur  avait  égale- 
ment con.staté  par  l'étude  comparative  d'un  grand  nombre  de  Gammariis 
pour  Collinia  hranchiarum,  est  très  probablement  une  règle  générale  pour 
tous  les  parasites.  —  Anoplophrya  Brasili  diffère  de  Collinia  branchiarum 
par  des  particularités  importantes  de  son  cycle  sexué  et  appartient  même 
très  vraisemblablement  à  une  lignée  toute  différente.  — M.  Lucien. 


'O* 


Babic  (K.).  —  La  bionomie  d' Rebella  parasitica  (Ciamician).  —  B.  décrit 
des  /7e6e/^a  (Hydraires)  fixés  sur  la  tige  desPlumulaires,  des  Aglaophenia ,  et 
voit  là  un  fait  de  parabiose  (au  sens  de  A.  Dahl)  dans  lequel  VHebella,  sans 
fournir  aucun  avantage  ni  nuire  à  son  hôte,  profite  de  la  protection  fournie 
par  les  nématophores  de  celui-ci.  —  Y.  Delaue  et  M.  Goldsmith. 

Lefèvre  (G.)  et  Curtis  ("W.  C).  —  Métamorphose  sans  parasitisme  chez 
les  Unionidés.  —  Le  Strophitus  edentidus  présente  une  période  de  gravidité 
prolongée.  Ses  glochidies  présentent  la  particularité  de  ne  pas  pouvoir  se 
fixer  aux  poissons.  11  en  meurt  énormément  :  seules  survivent  celles  qui 
sortent  des  cordes  plus  tardivement,  après  y  avoir  traversé  les  métamor- 
phoses. Celles  qui  sortent  les  premières  avortent,  et  sont  comparables  à  des 
fausses  couches.  Celles  qui  restent  atteignent  un  développement  aussi 
avancé  que  celui  de  n'importe  quel  Unio  passant  par  une  phase  parasitaire. 
Pourtant   l'espèce,  d'après   les  attributs  des  glochidies,  semble   bien  issue 


494  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

d'une  forme  chez  qui  le  parasitisme  existait.   On  aurait  là   une  forme  s'af- 
franchissant  du   parasitisme  larvaire,  —  H.  de  Varigny. 

Rubbel  (August).  —  L'origine  des  perles  chez  Margaritana  margariti- 
feni.  —  L'opinion  qui  s'est  généralisée  est  que  les  perles  ont  une  origine 
parasitaire.  Les  présentes  observations,  d'accord  avec  celles  de  Hesslixg,  vont 
à  rencontre  de  Topinion  ci-dessus.  Au  centre  des  perles  on  trouve  non  un 
parasite  quelconque,  mais  un  petit  nodule  jaunâtre  autour  duquel  sont  dépo- 
sées les  couches  nacrées.  Ces  nodules  se  rencontrent  à  l'état  libre  dans  le 
tissu  conjonctif  du  manteau  et  semblent  constituer  la  substance  dont  se 
forme  le  périostracum.  Pour  cela  ils  sont  dissous  et  entraînés  vers  le  bord  de 
la  coquille  en  voie  d'accroissement.  Mais  certains  d'entre  eux  suivent  une 
évolution  ditîérente.  Une  prolifération  des  cellules  épithéliales  du  manteau 
s^avance  vers  eux  et  les  englobe  en  un  sac  qui,  d'abord  attaché  au  manteau, 
finit  par  se  séparer  de  lui.  C'est  ce  sac  qui  sécrète  autour  du  nodule  les  cou- 
ches de  substance  nacrée.  Les  perles  attachées  à  la  coquille  résultent  d'un 
accolement  secondaire.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Hâfele  (Félix).  —  Notes  sur  des  Rhizocéphales  phylogénétiquement  inlé- 
resmnts.  —  L'auteur  a  trouvé  sur  des  Piluimius  n.  sp.  du  Japon,  à  150 mètres 
de  profondeur,  de  curieux  parasites  rhizocéphales  appartenant  au  genre 
assez  mal  défini  Tliompsonia  {Thompsonia  japonica).  Les  parasites,  très 
petits  (3  mm.  de  long  sur  moins  de  1  mm.  de  large),  sont  très  nombreux 
(cent  à  deux  cents)  sur  le  même  hôte  et  fixés  un  peu  partout,  principale- 
ment sur  la  lame  caudale  et  les  articulations  internes  des  pattes,  et  même 
sur  l'œil  à  facettes.  Chacun  est  formé  d'un  pédoncule  rétréci,  de  1  mm.  de 
long,  qui  perce  la  chitine  de  l'hôte  et  se  prolonge  à  l'intérieur  du  corps  en 
racines  ramifiées  formées  d'une  seule  rangée  de  cellules.  Le  reste  du  para- 
site est  un  sac  oblong,  entouré  de  chitine  comme  le  pédoncule  et  doublé 
d'une  couche  de  tissu  mou  formant  à  l'intérieur  un  cordon  auquel  est  appen- 
due  une  grappe  formée  d'un  tissu  délicat  [probablement  sac  ovigère],  aréo- 
laire,  contenant  des  Cypris  de  Rhizocéphales,  assez  normales,  mais  pourvues 
de  deux  yeux.  Voici  comment  l'auteur  interprète  les  choses,  d'après  ce  qu'il 
a  pu  entrevoir  des  stades  de  développement.  Les  Cypris  se  fixeraient  en  un 
point  quelconque  dépourvu  de  poils  et  là  se  transformeraient  in  situ  en  un 
sac  dans  lequel  tout  organe  disparait  par  le  fait  que  les  cellules  testiculaires 
s'épuisent  entièrement  dans  la  formation  des  spermatozoïdes  et  les  cellules 
ovariennes  de  même  en  donnant  des  œufs  qui,  après  fécondation,  se  déve- 
loppent immédiatement  en  Cypris,  le  stade  NaxijiJius  étant  sauté.  Il  n'y  a 
donc  pas  de  stade  interne,  ni  de  larve  kentrogone,  d'où  l'établissement  pour 
cet  animal,  dans  l'ordre  des  Rhizocéphales,  d'une  famille  des  akentrogoni- 
des,  opposée  aux  kentrogonides.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Nuttall  et  "Warburton.  —  Monographie  des  Ixodoidea.  —  Les  Argasides 
•qui  constituent  un  type  plus  primitif  que  les  Ixodes,  sont  moins  constam- 
ment parasites  que  ceux-ci;  ils  se  gorgent  de  sang  en  quelques  heures,  sou- 
vent pendant  la  nuit  {Argas  des  Oiseaux),  puis  se  détachent  de  leur  hôte; 
la  copulation  a  lieu  en  dehors  du  corps  de  ce  dernier. 

Les  Ixodides  sont  des  parasites  plus  spécialisés;  la  majeure  partie  d'entre 
•eux  infestent  des  hôtes  n'ayant  pas  d'habitat  fixe,  tels  que  le  bétail,  le  Che- 
nal, des  Félins,  etc.  ;  on  rencontre  alors  les  deux  sexes  sur  l'hôte.  Les  mâles 
■ont  un  hypostome  muni  de  dents  pointues,  mais  moins  développé  que  celui 
des  femelles,  et  la  copulation  a  lieu  sur  le  corps  même  de  l'hôte  (exemple  : 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  425 

Ixodes  ricinus).  Chez  les  Ixodes  qui,  au  contraire,  infestent  des  animaux 
ayant  des  nids  ou  des  retraites  fixes  (Rongeurs,  Hérisson,  petits  carnassiers), 
la  femelle  seule  se  rencontre  sur  l'hôte  ;  le  mâle  est  souvent  inconnu,  sans 
doute  parce  qu'il  vit  dans  le  nid,  où  il  est  très  difficile  de  le  trouver.  L'hj- 
postome  des  mâles  est  peu  ou  point  armé,  et  diffère  tout  à  fait  de  celui  des 
femelles.  Habituellement,  la  copulation  a  lieu  en  dehors  du  corps  de  l'hôte, 
comme  chez  les  Araasides  (exemple  ;  Ixodes  hexagonus). —  On  trouvera  dans 
cette  excellente  monographie  des  renseignements  sur  le  cycle  vital  (ï Ixodes 
ricinus.  —  L.  Cuénot. 

Prell  (Heinrich).  —  Observations  biologiques  sur  les  Termites  et  les 
Fourmis.  —  Nous  ne  retenons  de  ce  mémoire  que  les  relations  de  cohabi- 
tation entre  les  Termites  du  genre  Microtermes  incertus  et  les  larves  de  Ca- 
rabicide,  du  genre  Glgpttis  ptinctulatiis.  Il  ne  s'agit  là  ni  de  symbiose,  ni  de 
symphilie,  mais  d'une  forme  particulière  de  parasitisme.  Dans  les  mêmes 
termitières  habite,  à  un  niveau  différent,  un  gros  Termite,  le  Termes  belli- 
cosns  et  le  M.  incertus,  de  plus  petite  taille,  qui  héberge  le  Glyptus.  Les 
larves  de  ce  dernier  habitent  des  loges  qui  grossissent  avec  elles.  Elles  ne 
sont  pas,  comme  on  l'a  supposé,  nourries  par  les  Termites  qui  les  prendraient, 
en  raison  de  leur  physogastrie  (dilatation  de  la  région  gastrique  dont  l'au- 
teur discute  la  cause),  pour  des  reines.  Elles  se  comportent  comme  des  ani- 
maux de  proie,  saisissant  avec  leurs  mandibules,  pour  les  dévorer,  les  Ter- 
mites qui  passent  à  leur  portée.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Link  (E.).  —  Sur  tme  algue  verte  parasite  de  la  peau  des  poissons.  —  L. 
signale  dans  la  peau,  principalement  de  la  région  caudale,  des  alevins  de 
carpe,  la  présence  d'une  petite  protococcacée  pour  laquelle  il  propose  le 
nom  de  Chlorochgtriwn  pnscicolens.  Les  relations  physiologiques  symbiotiques 
n'ont  pas  été  déterminées  avec  certitude,  mais  du  fait  que  les  alevins  vivent 
dans  une  eau  peu  éclairée,  que  les  algues  sont  sous  une  épaisse  couclie  de 
tissus  et  que  leur  chlorophylle  est  pâle,  on  est  tenté  de  conclure  que  l'algue 
reçoit  son  acide  carbonique,  au  moins  en  majeure  partie,  des  tissus  de  l'hôte. 
Lorsque  l'infection  est  très  accentuée,  la  peau  subit  des  altérations  locales 
de  nature  congestive,  mais  peu  à  peu  les  parasites  paraissent  abandonner 
l'hôte,  et  on  les  trouve  au  dehors,  sur  le  fond  de  l'aquarium.  —  Y.  Delage 
et  M.   Goldsmith. 

Cortesi  (F.).  —  Sur  les  mycorhizes  endotrophiques  et  en  particulier  celles 
des  Orchidées.  —  Les  mycorhizes  sont  assez  répandues  et  à  leur  égard  il 
existe  des  plantes  pour  qui  elles  représentent  un  phénomène  nécessaire  ;  ce 
sont  surtout  les  Orchidées  et  d'autres  pour  qui  les  mycorhizes  ne  sont  en 
quelque  sorte  qu'accidentelles.  C.  cite  parmi  ces  dernières  les  Aracées 
(Arumitaiicum,  Biarum  tennifolium,  Arisarum  proboscideum,  etc.),  dont  il  a 
réussi  à  isoler  le  champignon. 

L'auteur  a  obtenu  en  culture  pure  un  champignon  supérieur  à  mycélium 
pluricellulaire,  qu'il  a  isolé  des  Orchidées  indigènes. 

Quant  au  rôle  des  mycorhizes  endotrophiques,  C.  admet  que  le  mycélium 
du  champignon  est  digéré  par  les  cellules  de  la  plante  hospitalière,  qui 
utilise  ainsi  les  substances  azotées  du  mycélium.  La  plante  se  sert  en  outre 
de  la  mycorhize  pour  soutirer  par  son  intermédiaire  les  substances  organi- 
ques contenues  dans  l'humus.  L'auteur  n'a  pas  pu  démontrer  jusqu'ici  que 
le  champignon  assimile  l'azote  libre;  il  croit  cependant  que  cela  doit  se  pro- 
duire. 


426  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Dans  les  cellules  infectées,  on  observe  de  profondes  modifications  dans  le 
noyau,  qui  est  fortement  hypertrophié,  polymorphe,  à  contours  irréguliers, 
presque  amiboïdes,  hyperchromatique  et  souvent  polynucléolaire  :  parfois 
on  trouve  dans  ces  cellules  deux  ou  trois  noyaux,  dus  très  probablement  à 
des  phénomènes  de  division  directe. 

Ces  noyaux  ressemblent  beaucoup  aux  noyaux  des  cellules  infectées  par 
des  parasites,  telles  qu'on  les  observe  dans  la  pathologie  animale  ou  végétale, 
dans  les  cellules  sécrétrices  des  animaux  et  dans  l'ovaire  des  insectes 
sociaux.  C.  en  conclut  que  l'on  peut  en  partie  accepter  la  théorie  de  KoR- 
SCHELT,  qui  met  en  relation  le  polymorphisme  des  noyaux  avec  les  phéno- 
mènes de  sécrétion,  mais  que  l'on  doit  aussi  noter  qu'il  y  a  là  une  hypertro- 
phie morbide  du  noyau  même,  préludant  à  la  mort  de  la  cellule  [I,  2].  — 

M.  BOUBIER. 

Jaccard  (P.).  —  Mycorhizes  endotrophes  chez  .Esculus  et  Pavia  et  leur 
signification.  —  Le  marronnier  d'Inde  ne  paraît  pas  aussi  complètement 
réfractaire  à  la  formation  de  mycorhizes  qu'on  l'admettait  jusqu'ici.  Des 
expériences  entreprises  par  l'auteur  ont  montré  que  seules  les  plantes  cul- 
tivées dans  des  pots  sans  communication  directe  avec  le  sol  étaient  infes- 
tées, tandis  que  les  racines  des  plantes  poussant  en  plates-bandes  ou  dans 
des  pots  percés  ne  montreraient  pas  trace  d'hyphes.  La  formation  de 
mycorhizes  dans  les  marronniers  cultivés  en  pots  apparaît  donc  comme  le 
résultat  de  la  vie  ralentie  imposée  à  la  plante.  Grâce  à  leur  nutrition  et  à 
leur  croissance  moins  vigoureuses,  les  plantes  ainsi  cultivées  en  espace  res- 
treint n'offrant  plus  à  l'attaque  des  champignons  du  sol  la  même  résistance, 
ceux-ci  pénètrent  dans  les  radicelles  et  de  là  dans  le  parenchyme  cortical 
des  racines  longues.  C'est  là  un  phénomène  de  parasitisme  caractérisé  et 
non  point  de  symbiose,  mais  c'est  un  parasitisme  à  peu  près  inoffensif.  Les 
hyphes  absorbent  les  substances  dissoutes  dans  le  suc,  cellulaire.  La  sub- 
stance qui  sert  d'aliment  au  champignon  est  un  phloroglycoside  répandu 
dans  toutes  les  cellules  vivantes  du  parencliyme  cortical  et  dont  la  propor- 
tion diminue  notablement  dans  les  racines  infestées. 

L'endophyte,  dont  la  nature  spécifique  n'a  pas  été  établie,  se  rapproche, 
par  tous  ses  caractères,  des  autres  endophytes  mycorhiziens  ;  il  forme  des 
arbuscules,  des  sporangioles,  et  accumule  des  réserves  dans  de  grosses  vé- 
sicules de  forme  sphérique  ou  elliptique.  L'activité  du  champignon  cesse 
avec  le  dessèchement  des  racines  courtes,  dessèchement  qui  se  produit  aussi 
sans  l'intervention  du  champignon,  mais  qui  paraît  accéléré  par  sa  pré- 
sence, puis  par  l'exfoliation  de  l'écorce  dans  les  racines  longues,  exfoliation 
provoquée  par  la  formation  d'une  assise  subéreuse  péricyclique.  —  M.  Bou- 

BIER. 

Pritchard  (F.  J.).  —  Exposé  préliminaire  sur  Vorigine  annuelle  et  la  dis- 
sémination du  Puccinia  graminis.  —  Les  faits  observés  semblent  s'opposer  à 
la  théorie  que  les  œcidiospores  et  les  urédospores  sont  transportées  à  des 
distances  considérables  par  le  vent.  P.  graminis  ne  paraît  pas  se  répandre 
dans  les  champs  de  blé  à  l'aide  des  graminées.  Les  quelques  expériences 
instituées  semblent  établir  trois  formes  biologiques  distinctes  de  ce  cham- 
pignon :  une  pour  le  blé,  une  pour  l'orge,  et  une  pour  le  seigle,  les  avoines, 
Hordt'um  jubatum,  Agropgrum  tenerum  et  .4.  repeiis.  Des  germinations  té- 
moins montrèrent  que  durant  Thiver  1004-190Ô.  dans  le  North  Dakota,  toutes 
les  urédospores  de  P.  gramini^i  perdirent  vraisemblablement  leur  viabilité, 
et  ne  purent  être,  par  conséquent,  la  cause  de  la  grande  quantité  de  rouille 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  427 

noire  qui  fit  son  apparition  l'été  suivant.  —  L'auteur  est  d'avis  que  la  possi- 
bilité du  transport  de  la  rouille  par  la  graine  elle-même  est  à  considérer. 
Des  téleutospores  et  des  fragments  mycéliens  de  P.  graminis  existent  sou- 
vent, en  elïet,  et  en  abondance,  dans  le  péricarpe  des  grains  de  blé.  —  P. 

GUÉRIN. 

=  Coloration  protectrice,  mimétisme. 

Solger  (F.  B.).  —  La  signification  de  la  coloration  cutanée  comme  moyen 
(le  protection  contre  l'éclairage.  —  Dans  tout  le  monde  organique,  les  rayons 
ultra-violets  exercent  une  action  chimique  puissante  et  nocive  ;  aussi  les 
organismes  possèdent-ils  des  moyens  de  défense  contre  cette  action,  sous 
forme  de  pigmentation.  Chez  les  plantes,  c'est  la  chlorophylle  qui  joue  ce 
rôle  ;  chez  les  animaux,  on  trouve  différents  pigments  cutanés,  distribués  en 
rapport  avec  l'importance  des  organes  à  protéger  et  le  milieu  environnant. 
Ainsi,  chez  les  lévriers  russes,  la  teinte  foncée  du  museau,  des  oreilles  et 
des  parties  entourant  les  yeux  protège  contre  le  soleil  brûlant  des  grands 
espaces  des  steppes  :  chez  les  ruminants,  de  même,  une  pigmentation  plus 
accentuée  apparaît  sur  la  tète  et  le  museau  et  aussi  autour  des  glandes 
mammaires  et  des  organes  génitaux.  Chez  le  chien  domestique,  la  teinte 
noire  du  bout  du  museau  est  un  moyen  de  préservation  de  l'organe  du  sens 
le  plus  important,  lorgane  d'olfaction.  D'autres  exemples  encore  peuvent 
être  cités  {organes  tactiles  du  bec  chez  les  oiseaux  aquatiques,  organes  de 
la  ligne  latérale  chez  les  poissons,  etc.).  Dans  l'espèce  humaine  S.  cite  la 
pigmentation  des  Abyssins  et  des  habitants  de  l'Equateur  comme  jouant 
également     un     rôle    protecteur    vis-à-vis    des     rayons    ultra-violets.    — 

M.  GOLDSMITH. 

Sumner  (Francis  B.).  —  L'adaptation  des  poissons  jdats  anx  diffé- 
rents fonds.  —  L'auteur  a  étudié  cette  adaptation  sur  plusieurs  espèces  de 
Turbot,  surtout  Rhomboidichlliys  podas,  puis  Rhombus  maximus,  R.  lœvis, 
LopJiopsetta  maculata,  et,  d'une  façon  moins  systématique,  Paralichthys 
dentatus  et  Pseudopleuronectes  americanus.  L'adaptation  porte  aussi  bien 
sur  le  ton  général  de  la  coloration  que  sur  le  dessin  formé  par  les  différentes 
taches;  elle  est  limitée  aux  teintes  noires,  blanches,  grises  et  brunes,  qui  se 
rencontrent  dans  le  milieu  naturel  des  poissons  :  ni  le  rouge,  ni  le  jaune 
ne  provoquent  la  réaction.  Les  poissons  deviennent  pâles  sur  un  fond  pcàle 
et  brun  foncé  ou  noirs  sur  un  fond  noir;  la  coloration  foncée  paraît  corres- 
pondre à  l'état  de  repos  des  chromatophores  et  la  coloration  pâle  à  leur 
excitation.  L'adaptation  ne  se  borne  pas  à  cela  :  certaines  parties  peuvent 
devenir  plus  pâles,  d'autres,  au  contraire,  plus  noires  indépendamment  les 
unes  des  autres,  produisant  un  dessin  plus  ou  moins  en  rapport  avec  la 
distribution  des  parties  claires  et  foncées  du  fond. 

Les  dessins  artificiels  du  fond  (carrés,  cercles,  croix)  ne  sont  pas  exacte- 
ment copiés,  mais  l'adaptation  va  suffisamment  loin  pour  qu'un  quadrillé  à 
carrés  de  1""  de  côté  produise  une  réaction  différente  de  celui  de  2"i'"  de 
côté.  La  variation  de  teinte  se  produit  en  rapport  avec  des  fonds  ne  ressem- 
blant pas  aux  fonds  naturels,  p.  éx.  les  fonds  tout  à  fait  noirs  ou  tout  à  fait 
pâles,  ou  encore  à  contrastes  très  nets  entre  des  parties  blanches  et  des 
parties  noires;  elle  peut  donner  des  taches  et  des  dessins  beaucoup  plus 
accentués  que  ceux  [qu'on  rencontre  dans  le  milieu  naturel.  La  sensibilité 
des  différentes  espèces  est  différente,  le  Rhomboidic/ithys  étant  le  plus  sen- 
sible.  —  La  question  de  savoir  quelle  est  la  partie  du  milieu  environnant 


428  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

qui  agit  principalement  est  assez  complexe.  Chez  Rhom/joidichlhys,  cela  paraît 
être  le  fond  dans  le  voisinage  immédiat  du  poisson,  à  un  moindre  degré  les 
parois  verticales  du  bassin  et  à  un  degré  pratiquement  nul  ce  que  le  poisson 
voit  au-dessus  de  lui.  Chez  Lophopsi'tta,  les  parois  verticales  ont  au  moins 
autant  d'influence  que  le  fond.  Cette  différence  est  due  à  la  position  des 
yeux  :  ceux  de  la  première  espèce  étant  pédoncules,  lui  permettent  de  voir 
le  fond  mieux  que  ne  peut  le  faire  la  dernière.  Une  autre  question  est  celle 
du  degré  d'éclairement;  il  n'a  que  peu  d'influence  sur  la  réaction  :  les 
poissons  placés  dans  un  bassin  blanc  Jeviennent  plus  pâles  que  ceux  placés 
dans  un  bassin  gris  même  si  le  premier  est  peu  éclairé  et  le  dernier  exposé 
à  la  pleine  lumière.  L'auteur  discute  les  raisons  possibles  de  ces  phénomènes 
difficilement  explicables.  Si  l'homme  distingue,  même  dans  le  pénombre,  un 
objet  blanc  bien  qu'en  réalité  il  lui  apparaisse  comme  gris,  cela  tient  d'une 
part  à  la  connaissance  de  la  couleur  habituelle  de  l'objet,  d"autre  part  à  sa 
comparaison  avec  d'autres  objets  soumis  au  même  éclairement.  Mais  le 
poisson  se  trouve  dans  un  milieu  homogène  et  sans  expérience  préalable. 
Une  explication  possible  peut  être  fournie  en  supposant  que  la  lumière 
qui  vient  d'en  haut,  c'est-à-dire  la  lumière  solaire  réfléchie  par  les  objets 
situés  en  dehors  du  bassin,  fournit  au  poisson  un  terme  de  comparaison  : 
c'est  le  rapport  entre  la  quantité  de  cette  lumière  et  celle  venant  des  objets 
à  l'intérieur  du  bassin  qu'il  saisirait. 

Les  poissons  privés  de  leurs  yeux  ne  réagissent  plus.  Aveuglés  à  un  mo- 
ment oîi  ils  sont  adaptés  à  un  fond  pâle,  ils  redeviennent  noirs  (état  de  repos 
des  chromatophores).  Dans  un  cas,  cependant,  des  poissons  adaptés  d'abord 
pendant  longtemps  à  un  fond  pâle  ef  aveuglés  après  une  courte  adaptation  à 
un  fond  foncé,  ont  récupéré  après  l'opération  la  teinte  pâle  avant  de  revenir 
définitivement  à  la  teinte  foncée.  La  raison  du  changement  adaptatif  n'est 
pas  dans  la  comparaison  que  le  poisson  établirait  directement  entre  la  sur- 
face de  son  corps  etle  milieu,  car  des  poissons  très  pâles  transportés  dans  un 
sable  très  foncé  (formé  à  Naples  par  des  débris  de  lave),  prennent  la  colo- 
ration du  milieu  même  lorsqu'ils  sont  entièrement  enfoncés  dans  ce  sable. 
De  même  si  on  teint  la  surface  de  leur  corps  ou  qu'on  la  revêt  de  mor- 
ceaux d'étoff'e  de  couleurs  variées.  Lorsqu'on  laisse  aux  poissons  adaptés  à 
une  teinte  le  choix  entre  deux  fonds  différents,  ils  ne  manifestent,  d'ailleurs, 
aucune  préférence  pour  celui  dont  la  teinte  se  rapproche  de  la  leur.  Et  ce- 
pendant il  reste  certain  que  ces  modifications  de  couleurs  ont  pour  effet  de 
cacher  le  poisson  aux  yeux  de  ses  ennemis  ou  de  sa  proie  et  sont,  à  ce  titre, 
utiles.  -  Les  autres  sens,  les  impressions  tactiles  en  particulier,  ne  jouent 
qu'un  rôle  subordonné;  cependant  les  changements  de  coloration  peuvent 
être  provoqués  par  des  excitations  qui  ne  semblent  pas  être  d'ordre  visuel  : 
Ainsi,  il  arrive  que  le  poisson  présente,  lorsqu'il  nage,  un  aspect  tout  à  fait  diffé- 
rent de  celui  qu'il  a  lorsqu'il  est  couché  sur  le  fond.  —  M.  Goldsmith. 

Buytendijk  (F.  J.  J.).  —  La  couleur  des  turbots  après  extirpation  des 
yeux.  —  Les  turbots  auxquels  on  a  extirpé  les  yeux  ne  sont  plus  à  même, 
en  général,  d'adapter  la  coloration  de  leur  corps  au  fond  sur  lequel  ils  se 
trouvent.  Ils  gardent  la  couleur  du  fond  auquel  ils  s'étaient  adaptés  au  mo- 
ment de  l'opération.  Mais  ce  n'est  pas  là  une  règle  valable  pour  toutes  les 
espèces  de  poisson,  puisque  von  Frisch  a  démontré  que  les  truites  aveuglées 
conservent  la  faculté  de  changer  de  couleur.  La  couleur  du  fond  semble, 
toutefois,  d'après  les  recherches  de  van  Rijnberk,  ne  pas  être  le  seul  facteur 
agissant  sur  la  coloration  des  poissons  plats.  Celle-ci  semble  dépendre  aussi 
de  la  nature  du  sol  tantôt  lisse  tantôt  rugueux.  —  J.  Stroul. 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  429 

Arenberg  (Prince  E.  d').  —  Note  sur  Vimmobilitè  dans  le  mimétisme 
défensif  de  l'oiseau.  —  Si  le  sol  est  unicolore,  l'adaptation  est  toujours  dé- 
fectueuse ou  mieux  incomplète.  La  poule  faisane  blottie  sous  la  solée  de 
chêne  est  plus  difficile  à  discerner  que  le  petit  chevalier  accroupi  sur  la 
gTè\e.  Il  n'en  est  pas  de  même  dans  un  milieu  bariolé  ou  multicolore. 
Ainsi  la  bécassine  reste  introuvable  parce  que  son  plumage  se  fond  avec  le 
milieu  ambiant  quand  un  œil  exercé  et  prévenu  la  cherche.  —  A.  Menegaux. 

d.   Phylogénie. 

Franz  (V.). —  Le  cervelet  <ti(  point  de  vue  de  V anatomie  compa rèe .  —  L'im- 
portance du  cervelet  pour  l'anatomie  comparée  est,  selon  Fr.  beaucoup  plus 
grande  qu'on  ne  l'admet  en  général.  C'est  un  organe  particulièrement 
important  pour  la  locomotion.  Il  est  notamment  fort  développé  chez  les 
poissons  et  parmi  eux  surtout  chez  les  grands  nageurs.  En  quittant  la  vie 
aquatique  les  vertébrés  primitifs  n'ont  toutefois  pas  perdu  cet  organe  qui 
s'est  maintenu  —  assez  petit,  il  est  vrai  —  chez  les  amphibies  et  les  rep- 
tiles pour  regagner  d'importance  chez  les  oiseaux  et  atteindre  son  maximum 
de  différenciation  chez  les  mammifères.  Mais  l'importance  fonctionnelle  du 
cervelet  n'est  pas  limitée  à  la  locomotion.  Cliez  les  animaux  aquatiles  sa 
fonction  est  d'essence  plus  universelle,  comparable  p.  ex.  à  celle  de  l'écorce 
des  mammifères.  Ce  rôle,  toutefois,  ne  lui  revient  plus  chez  les  mammifères 
oii  le  cervelet  devient  précisément  dépendant  du  néencéphalon,  c'est-à-dire 
des  hémisphères  cérébraux.  —  J.  Stroiil. 

"Lèche  (Wilhelm).  —  Quelques  types  persistants  de  la  classe  des  Mammi- 
fères. —  On  sait  qu'il  existe  des  formes  qui  ont  traversé  des  périodes  géolo- 
giques sans  se  modifier;  L.  cherche  à  concilier  ce  fait  avec  la  théorie  de  la 
descendance.  En  ce  qui  concerne  les  mammifères,  il  constate  que  ces  formes 
persistantes  n'apppartiennent  qu'aux  Mammifères  inférieurs  :  Marsupiaux, 
Insectivores  et  Chéiroptères  ;  dans  les  autres  ordres,  on  trouve  des  différences 
entre  les  formes  ancestrales  éocènes  et  les  actuelles.  Pour  les  persistantes, 
l'auteur  suppose  qu'elles  ont  eu  un  développement  plus  lent  et  que  l'on  trou- 
verait chez  elles  une  évolution  analogue  si  on  pouvait  les  comparer  à  leurs 
ancêtres  pré-tertiaires.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Bartels  (P.).  —  Recherches  histo-anthropologiques  sur  le  repli  semi-lu- 
naire chez  les  Hotlentots  et  les  Ilerreros.  —  B.  a  comparé  la  structure  du  pli 
semi-lunaire  des  Hottentots  et  llerreros  avec  celui  des  Européens  d'une  part, 
celui  des  singes  anthropoïdes  d'autre  part.  Plusieurs  détails  de  structure 
rappellent  ceux  qu'on  trouve  chez^  les  anthropoïdes.  C'est  un  exemple  de 
théromorphie.  —  Ch.  Chami'v. 

Ihering  (Hermann  von).  — fihylo(/é7iie  des  Abeilles.  —  La  phylogénie  des 
Apides  n'est  pas  suffisamment  éclairée  par  l'étude  des  espèces  de  nos  pays; 
celle  des  espèces  de  l'hémisphère  sud  (Brésil)  comble  l'importante  lacune. 
Entre  la  souche  représentée  par  les  Abeilles  solitaires,  et  les  Apides  de  nos 
pays,  monogames  et  à  polymorphisme  de  la  femelle  féconde  et  des  ouvrières, 
s'étend  une  série  représentée  par  des  groupements  d'individus  solitaires, 
puis  des  colonies  polygames  oii  s'introduit  ensuite  le  dimorphisme  sexuel 
entre  les  femelles.  En  ce  qui  concerne  le  nid,  on  trouve  d'abord  les  cellules 
formées  simplement  de  terre,  garnies  ensuite  d'un  revêtement  intérieur  de 
cire,  puis    finalement  formées   de  cire  seule;  les  cellules  isolées  se  grou- 


430  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pent  d'abord  en  série  et  en  grappes,  avant  de  former  des  rayons.  Très  in- 
structives sont  les  Trigonides  qui,  parties  d'une  même  souche,  arrivent  à  un 
état  final  différent.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

d)  Roubaud  (E.).  —  Les  Chœromies,  Dipléres  nouveaux  à  larves  suceuses 
du  sang  des  mammifères.  —  Les  Chseromyies  sont  des  mouches  copro- 
phages,  obscuricoles,  du  Soudan,  qui  se  tiennent  à  l'entrée  des  terriers  des 
Phacochères  et  des  Oryctéropes;  leurs  larves,  vivant  au  fond  de  ces  terriers, 
se  nourrissent  du  sang  de  ces  mammifères  en  piquant  leurs  téguments.  La 
découverte  de  ces  Diptères,  dont  les  larves  sucent  le  sang  de  Mammifères  à 
poils  rares,  nous  révèle  le  stade  évolutif  antérieur  à  celui  qui  est  représenté 
par  VAucJuneromyia  luteola  Fab.,  Diptère  vivant  aux  dépens  de  l'homme 
(ver  des  cases)  et  seul  connu  jusqu'alors  pour  avoir  des  larves  piquant  les 
mammifères.  —  P.  Marchal. 

Bugnion  (E.).  —  L'imago  du  Coptolennes  flavus.  Larves  portant  des  ru- 
diments d'ailes  prothoraciques.  —  Ces  rudiments  d'ailes  sont  relevés  au- 
dessus  du  dos.  Ils  n'ont  aucun  rapport  avec  les  ailes  méso  et  métathoraci- 
ques  et,  d'ailleurs,  ne  tardent  pas  à  disparaître.  Si  l'on  tient  compte  que  le 
genre  Termite  est  relativement  primitif,  cette  observation  jette  un  jour 
nouveau  sur  la  pliylogénie  des  Insectes.  Le  Coptotermes  flavus  a  deux  sor- 
tes de  femelles  :  1°  des  femelles  ailées  qui,  s'envolant  avec  les  mâles  à  l'épo- 
que de  l'essaimage,  vont  fonder  déjeunes  colonies  sur  les  arbres  morts; 
2°  des  femelles  aptères  qui  restent  dans  le  nid  ou  dans  son  voisinage  im- 
médiat. —  M.  HÉRUBEL, 

Bugnion  (E.)  et  Popoff  (N.).  —  Les  pièces  buccales  des  Hémiptères.  — 
FiEBER  dit  en  tète  de  son  ouvrage  systématique  que  les  pièces  buccales  des 
Insectes  suceurs  correspondent  morphologiquement  à  celles  des  Insectes 
broyeurs,  mais  représentent  toutefois  un  degré  de  développement  inférieur. 
Si  la  première  de  ces  affirmations  est  juste,  ce  que,  à  l'exception  de  Met- 
SCHNIKOW,  personne  ne  conteste,  la  seconde  est  au  contraire  très  discutable. 
Les  auteurs,  en  se  basant  sur  la  complication  de  la  structure  anatomique, 
démontrent  que  l'appareil  buccal  des  Hémiptères  est,  au  point  de  vue  des 
dispositions  mécaniques,  non  seulement  supérieur  à  celui  des  Insectes 
broyeurs,  mais  atteint  un  degré  d'achèvement  que  seuls  quelques  Hymé- 
noptères (Abeilles)  ont  peut-être  dépassé.  La  condensation  du  système 
nerveux  en  un  petit  nombre  de  centres  est,  elle  aussi,  un  indice  de  supé- 
riorité. 11  est  évident  d'ailleurs,  si  l'on  se  place  au  point  de  vue  phylogéné- 
tique,  que  les  Insectes  suceurs  n'ont  pas  précédé  les  Insectes  broyeurs,  mais 
représentent  au  contraire  une  adaptation  secondaire,  un  chaînon  dérivé.  — 
M.  Lucien. 

Jeannel  (R.).  —  Revision  des  Bathyscihiœ.  —  Au  point  de  vue  de  leur 
valeur  phylogénique,  les  différents  caractères  morphologiques  des  Bathy- 
sciinse  peuvent  être  classés  en  deux  catégories;  ce  sont  :  1"  des  caractères 
paléogénétiques,  hérités  des  ancêtres  lucicoles  :  c'est  surtout  la  conforma- 
tion spéciale  du  corps  et  des  membres  liée  à  l'existence  d'une  attitude  de 
défense  cliez  les  anciens  lucicoles;  c'est  encore  l'appareil  métatergal  destiné 
à  maintenir  la  cohésion  des  élytres.  La  régression  de  ces  deux  caractères 
peut  se  suivre  pas  à  pas  chez  les  cavernicoles.  Quant  à  l'œil  et  aux  ailes 
membraneuses,  ils  faisaient  déjà  défaut  chez  les  ancêtres  lucicoles  et  leur 
absence  est  paléogénétique;  —  2"^  des  caractères  néogénétiques,  d'acquisi- 


XVII.   -  ORIGINE  DES  ESPECES.  *  431 

tion  récente,  résultant  de  changements  survenus  dans  le  genre  de  vie.  Peu 
importants  chez  les  lucicoles  actuels,  ces  .caractères  néogénétiques  sont 
très  développés  chez  les  cavernicoles;  ce  sont  surtout  des  modifications  dans 
la  forme  du  corps,  dans  la  longueur  et  la  forme  des  antennes  et  des  mem- 
bres, dans  le  développement  des  organes  sensitifs  qui  compensent  chez 
eux  l'impossibilité  de  voir.  —  Les  Batliysciinœ  forment  un  groupe  nettement 
polyphylétique.  II  est  possible  que  leur  origine  première  se  ramène  à  une 
souche  unique,  mais  rien  ne  permet  de  l'affirmer.  En  tout  cas,  sur  les  qua- 
tre tribus  des  Bathysciinae,  il  en  estdeux  {Eiiryscapiti  ei  Anlroherpona)  dont 
l'origine  est  indépendante,  les  autres  (Brachyscapiti  et  Gynomorphi  étant 
vraisemblablement  dérivées  des  Euryscapiti.  D'autre  part,  dans  chaque 
tribu,  les  cavernicoles  ne  descendent  pas  des  lucicoles  actuels,  mais  de  sou- 
ches lucicoles  anciennes,  proches  parentes  des  souches  des  lucicoles  actuels. 
Les  lucicoles  et  les  cavernicoles  actuels  sont  des  stades  évolutifs  différents 
dans  des  séries  évolutives  différentes.  Les  lucicoles  actuels  forment  un  bloc 
d'espèces  peu  modifiées,  relativement  peu  différentes  entre  elles  et  ayant 
conservé  des  caractères  de  parenté  étroite.  Les  cavernicoles,  au  contraire,  ont 
beaucoup  varié  et  se  ti^ouvent  actuellement  à  des  stades  évolutifs  plus  ou 
moins  avancés  dans  un  certain  nombre  de  séries  phylétiques  indépendantes 
et  parallèles.  —  M.  Lucien. 

Eames  (A.  J.).  —  Origine  du  type  herbacé  chez  les  Angiospermes.  — 
D'après  l'auteur,  l'opinion  dominante  (jui  considère  le  cylindre  solide  ligneux 
des  Angiospermes  comme  résultant  de  la  fusion  d'un  groupe  de  faisceaux 
originellement  séparés  est  incorrect.  C'est  l'opinion  inverse  qui  est  con- 
forme à  la  réalité  et  la  tige  herbacée  représente  un  type  supérieur.  Une 
preuve  ontogénique  directe  en  est  fournie  par  certaines  Rosacées  herbacées 
vivaces  qui  montrent  que  le  cylindre,  primitivement  solide,  a  été  réduit  et 
dissocié  de  manière  à  former  un  anneau  de  petits  faisceaux  séparés.  L'im- 
pulsion qui  a  produit  un  si  grand  changement  provient  sans  doute  des 
traces  foliaires  qui  ont  groupé  autour  d'elles  en  segments  les  diverses  par- 
ties du  cylindre  ligneux.  —  F.  Péciiûutre. 

Sinnott  (Edm.  "W.).  —  Quelques  caraclères  de  l'anulotnie  du  faisceau  fo- 
liaire. —  D'une  étude  comparée  de  la  structure  du  faisceau  foliaire  chez  plu- 
sieurs Cycadées  vivantes  des  genres  Cycas,  Encephalarlos  et  Zamia,  avec 
celles  de  diverses  Cycadées  fossiles,  l'auteur  conclut  qu'une  relation  entre 
les  Cycadées  et  Z//^mode>u/ro»  ne  peut  être  maintenue.  Les  Cycadées  appar- 
tiendraient à  l'une  des  lignées  provenant  du  complexe  Medullosa.  —  P.  GuÉ- 

RIN. 

Sauvageau  (C).  —  Sur  le  passage  des  conceptacles  aux  cryjites  pilifères 
des  Fucacèes  et  sur  les  pèdicclles  cryptifères.  —  Chez  quelques  espèces, 
telles  que  C.  discors  et  C.  abrotanifoU((  de  la  Méditerranée,  C.  fœniculacea 
et  myriophylloides  de  nos  côtes  atlantiques,  C.  cauariensis  de  Ténériffe, 
C.  Myrica  de  la  mer  Rouge,  une  large  touffe  de  poils  longuement  exserts 
s'élève  du  fond  de  chaque  conceptacle  ;  les  organes  reproducteurs  gitent 
entre  ce  coussinet  stérile  et  l'ostiole.  Etant  simultanément  des  conceptacles 
et  des  cryptes  pilifères,  ces  organes  constituent  donc  la  forme  de  passage 
vainement  cherchée  jusqu'à  présent.  —  M.  Gard. 

Brunnthaler  (I.).  —  Phylogmie  des  Algues.  —  Les  Flagellâtes  vivants  re- 
présentent le  terme  final  d'une  des  plus  anciennes  série  des  organismes, 


432  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mais  on  ne  peut  démontrer  leur  parenté  avec  les  Algues  récentes.  Les  Rho- 
dophi/cées  sont  les  Algues  les  plus  anciennes.  Leur  couleur  rouge  est  une 
adaptation  complémentaire  à  la  lumière  qui,  jadis,  était  plus  riche  en  rayons 
verts;  en  outre,  comme  les  Algues  primitives  étaient  flottantes,  l'absence  de 
telles  formes  dans  les  Rhodophycées  plaide  en  faveur  de  leur  ancienneté,  de 
même  que  l'absence  de  zoospores.  Les  Phœophycécs  sont  un  groupe  plus 
jeune,  issu  en  partie  des  Flagellâtes  bruns,  en  partie  des  Rhodophycées;  le 
polymorphisme  de  leurs  organes  sexuels,  leur  couleur  qui  est  une  adaptation 
à  la  lumière  actuelle  modifiée  par  une  abondante  proportion  d'eau  dans  l'at- 
mosphère sont  des  preuves  de  leur  moindre  ancienneté.  Les  Chlorophycées 
représentent  le  groupe  d'Algues  le  plus  jeune;  leur  couleur  est  bien  adaptée 
à  la  lumière  actuelle.  Nées  dans'  la  mer,  elles  ont  ensuite  envahi  les  eaux 

douces.   —  F.  PÉCHOUTRE. 

Tschirch  (A.).  —  Les  figuiers  italiens  {Ficus  carica  L.)  Ficus  carica  oi. 
caprificus  et  Ficus  carica  p  domestica  et  leurs  rapports.  —  Il  résulte  des 
recherches  d'un  élève  de  l'auteur,  Ravasini,  qui  a  eu  à  sa  disposition  un  maté- 
riel très  riche  de  Figuiers  venus  de  toutes  les  parties  de  l'Italie,  que  le  Capri- 
figuier  n'est  pas  identique  avec  le  Figuier  sauvage.  T.  arrive  à  cette  conclu- 
sion que  du  Figuier  sauvage  sont  sortis,  d'un  côté  le  Caprifiguier  {Ficus  carica 
a  Caprificus),  et  de  l'autre  le  Figuier  cultivé  {Ficus  carica  [i  domestica).  Des 
grains  du  Figuier  cultivé  Ç  et  du  Figuier  sauvage  ne  sortent  que  des 
Figuiers  sauvages  et  jamais  des  Caprifiguiers  ou  des  Figuiers  cultivés.  Ces 
deux  dernières  formes  sont  deux  races  qui  vivent  à  côté  de  la  forme  sauvage 
ancienne  :  le  figuier  comestible  que  l'on  rencontre  à  côté  du  Caprifiguier 
dans  le  sud  de  l'Italie  et  le  Figuier  du  nord  de  l'Italie  qui  n'a  pas  besoin  de 
la  caprification  pour  produire  des  fruits  sucrés.  —  F.  Péchoutre. 

Disparition  des  espèces. 

Larger  (R.).  —  De  l' extinction  des  espèces  par  la  dégénérescence  ou  mala- 
die des  rameaux  phi/Jétiques.  —  Les  espèces,  comme  les  individus,  meurent 
par  deux  causes,  l'une  accidentelle,  la  sélection  artificielle,  l'autre  patho- 
logique, la  maladie  d'usure  de  nature  héréditaire.  Cette  maladie  provoque 
l'extinction  de  la  descendance,  du  rameau  phylétique.  On  nomme  cette 
maladie  la  dégénérescence  en  pathologie.  La  dégénérescence  ne  doit  être 
confondue  ni  avec  une  régression  ou  une  anomalie  réversive,  ni  avec  une 
dégradation.  La  dégénérescence  est  une  diminution  progressive  des  moyens 
de  défense  de  l'organisme  contre  tous  les  agents  de  destruction,  tant  exté- 
rieurs qu'intérieurs,  une  altération  générale  de  toutes  les  fonctions  portant  sur 
la  plus  importante  de  toutes,  celle  de  la  génération.  Il  en  résulte  que  l'abou- 
tissement forcé  de  la  dégénérescence  est  la  stérilité.  Les  ségrégations  et  les 
migrations  sont  des  causes  déterminantes  de  dégénérescence  et,  partant,  de 
disparition.  Toutes  les  lois  invoquées  par  les  paléontologistes  pour  expliquer 
l'extinction  des  espèces  rentrent  dans  le  cadre  de  la  dégénérescence.  — 

F.  PÉCHOUTRE. 


CHAPITRE    XVIIl 
Lia  cli§itril»iitioit  ^éog^rapliiciue  cle.s  ëtre« 


a)  Bounhiol  (J.  P.).  —  Une  théorie  hydrody7iamiqw'  des  pseudo-migra- 
tions du  Thon  commun  {Thijnnus  vulgaris  Cuv.  et  Val.)  dans  la  Méditer- 
ranée. (C.  R.  Ac.  Se,  CLII, '733-736.)  [435 

b)  —  —  Les  pseudo-migrations  du  Thon  méditerranéen.  (Ass.  Fr.  Av.  Se, 
Dijon,  119-120.)  [Analysé  avec  le  précédent 

Dahl  (Friedr.).  —  Die  Verhreitung  der  Spinnen  spricht  gegen  eine  frilhere 
Landverùindung  der  SUdspitzen  unsrer  Kontinente.  (Zool.  Anz.,  XXXVII, 
270-282,  1  carte.)  [436 

Déchambre  (P.).  —  Acclimatement  du  bétail  européen  dans  les  pays  chauds. 
(Rev.  Se,  XLIX,  2-^  série,  7-11.)  [ M.  Goldsmith 

Dollfus  (A.).  —  Observations  préliminaires  sur  quelques  mollusques  terrestres 
recueillis  dans  une  fouille  archéologique  à  Lyons-la-Forét.  (Bull.  Soc.  Zool., 
130-133.)  [436 

Fage  (Li.).  —  Sur  une  collection  de  poissons  provenant  de  la  côte  méditerra- 
néenne du  Maroc.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  215-220.)  [435 

Germain  (Louis).  —  Sur  V Atlantide.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  1035-1037.)  [435 

Gravier  (Ch.).  —  Sur  quelques  particularités  biologiques  de  la  faune  anné- 
Udienne  des  mers  antarctiques.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  778-780.)  [434 

Harshberger  (J.  "W.).  —  An  hydnmietric  Investigation  of  the  Influence  of 
Sea  Water  on  the  Distribution  of  sait  marsh  and  Estuarine  plants.  (Proe 
of  the  Amerie  Philos.  Soc.  Philadelphie,  L,  457-490,  7  âg.,  2  pi.) 

[Influence  sur  la  distribution  des  plantes  de  la  salinité  déterminée  au 
moyen  d'un  aréomètre  accompagné  d'un  thermomètre.  —  F.  P^choutre 

Holdhaus  (K.)  und  Deubel  (F.).  —  Untersuchungen  ilber  die  Zoogeogra- 
phie  der  Karpathen.  (,lena,  Fischer,  202  pp.,  1  carte.)  [* 

Jousseaume  (F.).  —  Description  d'un  nouveau  mollusque  terrestre  du  genre 
Limicolaria.  (Bull.  Soc.  Zool.  France,  86-95.)  [436 

Kofoid  (Ch.  Atwood).  —  Dinoflagellata  of  the  San  Diego  Région.  IV.  The 
Genus  Gonyaulax,  with  notes  on  its  skeletal  morphology  and  as  discussion 
of  its  generic  and  spécifie  characters.  (Univ.  Cal.  f.  Publ.,  VIll,  187-269.) 

[ M.  Goldsmith 

l'année  biologique,   XVI.   1911.  28 


434  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mercier  (L.).  —  Notes  fauniqui-s.  II.  Les  Nolonectes  des  environs  de  Nancy. 
(Arch.  ZooL  exp.,  5,  VI,  N.  et  R.,  cm.) 

[Pose  la  question  de  l'éventualité  d'une 
extension  récente  vers  le  nord  d'une  forme  méridionale.  —  M.  Lucien 

Michael  (E.  L.).  —  Classification  and  vertical  distribution  of  the  Chœtogna- 
tha  of  the  San  Diego  région.  (Univ.  of  California  publicat.  in  ZooL,  8; 
.N"  3,  SG.)  [436 

a)  Pellegrin  (J.).  —  Poissons  de  Syrie  recueillis  par  M.  Gadeau  de  Kerville. 
(Bull.  Soc.  ZooL  France,  107-111.)  [435 

b) Sur  la  présence  de  Rana  mascareniensis  dans  le  Sahara  algérien. 

(Bull.  Soc.  ZooL  France,  147-148.)  [436 

Picchi  (Cecilia).  —  Chettusia  gregaria  (Pall.).  Geocichla  sibirica  (Pall.) 
cl  C.  varia  (Pall.)  capi tirés  récemment  en  Italie.  (Rev.  fr.  Ornith.,  n°  31, 
181  185.)  1437 

Roule  (Louis).  —  Sur  quelques  particularités  de  la  forme  antarctique,  d'après 
la  collection  de  poissons  récemment  recueillis  par  l'Expédition  française 
du  Pourquoi-Pas?  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIll,  -80-81.)  '[434 

Sauvageau  (C).  —  Sur  les  espèces  du  Cystoseira.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXI, 
467-468.)  [A  part  le  Cystoseira  cricoides,  aucune 

espèce  habitant  l'Océan   ne  se  retrouve  en  Méditerranée.   —  M.  Gard 

Schlégel  (C).  —  Les  Crustacés  décapodes  brachyoui^es  de  Roscoff.  (Mém. 
Soc.  Zool.  France,  133-179.)  [435 

Trouessart  (E.).  —  La  faune  et  la  flore  de  l'antarctique  d'après  les  re- 
cherches du  Pourquoi-Pas?  (Rev.  Se,  XLIX,  l'"^  série,  769-772.) 

[ M.  GOLDSMITII 

Voir  pp.  343,  383  et  550  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


Roule  (Louis).  —  Sur  quelques  particularités  de  la  faune  antarctique 
d'après  la  collection  de  Poi.fsons  récemment  recueillie  par  l'Expédition  fran- 
çaise du  Potirquoi-Pas  ?  —  La  théorie  de  la  bipolarité,  sans  se  confirmer  d'une 
manière  générale,  se  vérifie  dans  quelques  cas  particuliers,  par  exemple 
dans  le  genre  Lycopodes,  représenté  dans  les  mers  polaires  des  deux  hémi- 
sphères sans  exister  dans  les  zones  intermédiaires.  La  faune  ichtyologique 
tout  entière  a  un  caractère  résiduel  et  régressif,  c'est  un  reste  d'une  faune 
ancienne  et  plus  riche  qui  couvrait  une  vaste  étendue,  correspondant  peut- 
être  à  l'antarctide  tertiaire  dOsBORN.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Gravier  (Ch.).  —  Sur  quelques  particidarités  biologiques  de  la  faune 
annélidienne  des  mers  antarctiques.  —  G.  trouve  une  faune  annélidienne 
très  riche  dans  ces  régions,  qui  donne  lieu  aux  remarques  suivantes.  Cer- 
taines formes  non-incubatricesdans  les  régions  tempérées  sont  incubatrices 
à  cette  latitude  ;  le  même  fait  a  été  observé  chez  des  Actinies  et  des  Holo- 
thuries. D'autre  part,  le  gigantisme  est  habituel  ;  il  se  rencontre  aussi  chez 
d'autres  formes;  l'auteur  cite  un  Tunicier,  Julinia,  formant  des  colonies 
ayant  jusqu'à  40  mètres  de  long.  —  La  cause  de  ce  gigantisme  serait  dans 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE.  435 

l'abondance  des  Diatomées  favorisant  directement  ou  indirectement  la  nutri- 
tion, et  dans  une  action  spéciale  des  températures  basses  qui  favoriseraient 
la  croissance  individuelle,  tandis  que  les  températures  plus  élevées  poussent 
à  la  reproduction.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Germain  (Louis).  —  Sur  l'Atlantide.  —  De  la  comparaison  de  la  faune 
actuelle  et  paléontologique  des  îles  situées  au  large  de  rF]s})agne  et  de 
l'Afrique  Septentrionale  (les  Açores,  Madère,  les  Canaries,  Cap  Vert)  avec 
celles  du  continent  voisin  et  des  côtes  méditerranéennes,  l'auteur  conclut  à 
la  réalité  de  l'Atlantide  de  Platon,  dont  ces  îles  seraient  le  vestige.  —  Y. 
Delage  et  M.  Goldsmith. 

a-b)  Bounhiol.  — Les  pseudo-^nigratinns  du  thon  mrdilerranêcn.  —  L'obser- 
vation ayant  duré  plus  de  trois  années,  l'auteur  conclut  que  les  migrations 
du  Thon  ne  sont  pas,  comme  on  le  pensait,  sous  la  dépendance  de  phéno- 
mènes reproducteurs  et  sont  déterminés  uniquement  par  les  courants  cô- 
tiers  de  surface,  que  les  poissons  remontent  toujours.  Ces  courants  eux- 
mêmes  dépendent  des  vents  et  de  la  configuration  locale  des  côtes.  — 
Y.  Delage  et  M.  Goldsmitii. 

Fage  (L.).  —  Sur  une  collection  de  poissons  provenant  de  la  côte  médi- 
terranéenne du  Maroc.  —  Retenons  ces  conclusions.  Parmi  les  espèces  rai-es 
en  Méditerranée  et  d'origine  océanique  et  qui  par  conséquent  constituent 
des  importations  récentes,  les  unes  sont  cantonnées  exclusivement  dans 
la  région  même  du  détroit  de  Gibraltar  {Serranus  alricauda),  d'autres  s'é- 
tendent à  l'Algérie  (Parapristipoma  viridense),  d'autres  enfin  sont  réparties 
sur  les  côtes  de  Tunisie,  de  Tripolitaine,  d'Egypte  et  de  Syrie  (Pagrus  Ber- 
theloti,  Deittex  filosus  etc.).  A  remarquer  l'absence  de  toutes  ces  formes  sur 
la  côte  d'Espagne  au  delà  de  Carthagène,  aux  Baléares  et  dans  le  golfe 
du  Lion.  —  M.  Hérubel. 

a)  Pellegrin  (J.).  —  Poissons  de  Syrie  recueillis  par  M.  Gadeaude  Kerville. 

—  La  Syrie  est  un  point  de  contact,  un  lieu  de  fusion  entre  plusieurs  faunes 
fort  différentes.  Elle  appartient,  dans  son  ensemble,  à  la  province  circummé- 
diterranéenne  de  la  région  paléarctique.  Mais  elle  a  reçu  également  des 
apports  plus  ou  moins  importants  dés  régions  africaines  ou  éthiopienne  et 
indienne  de  la  zone  équatoriale.  La  famille  des  Cyprinidés,  qui  se  rencontre 
à  la  fois  dans  les  trois  régions,  est  de  beaucoup  la  plus  richement  représentée. 

—  M.  HÉRUBEL. 

Schlégel  (G.).  —  Les  Crustacés  décapodes  brachyoures  de  Roscoff.  —  Les 
Crabes  ne  peuvent  donner  nulle  indication  précise  de  hauteur.  Mais  ils 
fournissent,  en  revanche,  de  fort  bons  renseignements  sur  les  faciès.  A 
part  quelques  exceptions  :  Macropodia,  qui,  dans  la  zone  de  balancement 
des  marées,  s'accommode  de  n'importe  quel  habitat  ;  Maia^  sujette  à 
des  déplacements  fréquents,  Carcinus,  ubiquiste,  tous  restent  fortement 
attachés  à  tel  ou  tel  fond,  en  dehors  duquel  ils  semblent  ne  pouvoir  vivre. 
Il  apparaît  donc,  entre  les  limites  relativement  faibles  de  profondeur  que 
nous  offre  la  Manche,  que  la  nature  du  substratum  a,  en  regard  de  la  pro- 
fondeur absolue  ou  relative,  une  importance  extrême.  Notons,  pour  finir, 
une  observation  intéressante  de  l'auteur.  Si  l'on  compare  les  dates  de  repro- 
duction des  Crabes  de  la  région  roscovite  avec  celles  des  Crabes  de  la 
Cornouaille  anglaise,  on  voit  que  les  premiers  sont  en  retard,  pour  l'éta- 


436  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

blissemenf  comme  pour  la  cessation  de  la  période  génitale,  de  un  à  deux 
mois  par  rapport  aux  seconds.  La  cause  est  peut-être  d'ordre  thermique  : 
le  Guif  stream  coupé,  en  partie,  par  les  caps  Land's  End  et  Lizard,  arro- 
serait les  côtes  anglaises  méridionales  avant  les  nôtres.  —  M.  Hérurel. 

Michael  (E.  L.).  —  Classification  et  distribution  verticale  des  Chœtogna- 
thes  de  la  région  de  Saji  Diego.  —  Il  est  probable  que  la  zone  comprise 
entre  15  et  20  brasses  anglaises  de  profondeur  est  le  centre  d'où  l'espèce 
Sagitta  bipunctata  émigré  :  en  d'autres  termes,  cette  zone  réalise  les  condi- 
tions les  plus  favorables  à  la  vie  de  cette  espèce.  Celle-ci  rayonne  dans  toutes 
les  profondeurs  avoisinantes  où  l'intensité  de  la  lumière  est  la  même  et  ses 
représentants  y  séjournent  en  plus  grand  nombre  quand  la  température  et 
la  salinité  concordent  avec  celles  du  centre  d'émigration.  Cela  explique 
pourquoi  les  individus  se  trouvent,  le  matin  et  au  moment  du  crépuscule,  à 
la  surface  de  la  mer;  pourquoi  ils  s'enfoncent,  la  nuit,  dans  les  profondeurs; 
pourquoi  enfin  ils  sont  plus  abondants  quand  la  salinité  oscille  entre  33% 
605  et  33%  648.  —  M.  Hérubel. 

b)  Pellegrin  (J.).  —  Sur  la  présence  de  Rana  mascareniensis  dans  le  Sahara 
algérien.  —  On  rencontre  communément  cette  espèce  à  Madagascar,  dans 
tout  l'Est  africain,  au  Congo,  au  Gabon,  au  Sierra-Leone,  dans  tout  le  Sou- 
dan et  au  Tchad.  Sa  présence  dans  certaines  petites  sources  de  pays  ab- 
solument désertiques  prouve,  si  on  la  rapproche  de  celle  de  quelques  pois- 
sons, qu'à  une  époque  relativement  peu  ancienne  le  régime  hydrologique 
du  Sahara  était  tout  à  fait  différent  de  ce  qu'il  est  aujourd'hui.  —  M.  Hé- 
rubel. 

Dollfus  (A.).  —  Observations  préliminaires  sur  quelques  mollusques 
terrestres  recueillis  dans  une  fouille  archéologique  à  Lyons-la- Forêt.  —  II 
s'agit  de  ruines  du  iv«  siècle  après  J.-C.  Le  gisement  amsi  authentifié,  il  est 
facile  de  voir  les  modifications  faunistiques.  Par  exemple  :  le  Bulime,  rare 
aujourd'hui  dans  la  région  précitée,  abondait  jadis.  Partout  ailleurs  en  France, 
cette  espèce  a  déserté  les  plaines  et  s'est  réfugiée  dans  les  montagnes.  De 
même,  Aemœa  fusca.  Azeca  trideus  etc.  En  revanche,  Hélix  aspersa,  très  nom- 
breuse aujourd'hui,  était  très  rare  jadis.  —  M.  Hérubel. 

Jousseaume  (F.).  —  Description  d'un  nouveau  mollusque  terrestre  du 
genre  Limicolaria.  —  A  propos  de  cette  espèce,  notons  les  conclusions, 
de  l'auteur.  La  partie  Sud  de  l'Afrique  comprend  des  Mollusques  I"  auto- 
chtones ;  2°  des  espèces  qui  paraissent  se  rattacher  à  des  espèces  de  l'A- 
mérique du  Sud;  3°  des  espèces  analogues  à  certaines  espèces  du  Sud  de 
l'Arabie  ;  4°  des  espèces  analogues  à  celles  de  certaines  îles  de  l'océan  In- 
dien. —  M.  Hérubel. 

Dahl  (F.).  —  La  répartition  des  Araignées  ne  s'accorde  pas  avec  une 
union  terrestre  des  extrémités  sud  de  nos  continents.  —  Deux  théories  cher- 
chent à  expliquer  certains  faits  de  répartition  géographique  :  1"  la  théorie 
du  continent  antarctique  suppose  qu'au  début  de  l'époque  tertiaire  il  existait 
encore  un  continent  reliant  les  extrémités  sud  de  nos  continents  actuels,  et 
que  cette  terre  a  pu  jouer  un  rôle  comme  centre  de  développement  d'espèces  ; 
celles-ci  ont  passé  ensuite  dans  les  différentes  régions  encore  émergées  ; 
2°  la  théorie  des  reliquats  admet  que  dans  les  dernières  périodes  géologiques, 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE.  437 

'les  continents  différaient  peu  des  actuels;  il  pouvait  y  avoir  des  ponts  entre 
eux  dans  les  régions  du  nord;  dans  ce  complexe,  au  début  de  l'ère  tertiaire, 
régnait  un  climat  doux,  et  c'est  à  partir  de  ce  centre  de  développement  que 
les  espèces  ont  cheminé  jusqu'aux  extrémités  sud  des  continents;  les  vieilles 
espèces  qui  ne  se  sont  pas  modifiées  depuis  cette  époque  lointaine  sont  des 
reliquats.  D.  examine  la  géonémie  des  Araignées  de  la  famille  des  Nephila, 
pour  en  tirer  des  conclusions  à  l'appui  de  l'une  ou  l'autre  théorie.  Le  genre 
primitif  Trichonephila  était  sans  doute  répandu  dans  le  nord  à  l'époque  de 
la  craie  (aujourd'hui  une  espèce  dans  l'Amérique  tropicale  et  une  autre  en 
Chine-Japon)  ;  dans  le  vieux  monde,  se  détache  de  la  souche  le  genre 
Lionep/tila  (3  espèces  en  Afrique  et  une  en  Nouvelle-Hollande);  de  cette 
forme  provient  le  Chondronephila  d'Afrique,  le  genre  Nephila  d'Asie,  puis  en 
Asie  encore  le  genre  Cyphouephila  :  de  ce  dernier,  dérive  le  Zeugonephila 
de  Madagascar.  Tous  ces  faits  parlent  contre  l'hypothèse  du  continent 
antarctique. 

Le  groupe  des  Lycoses  existe  presque  sur  la  terre  entière,  en  Nouvelle- 
Zélande,  dans  l'Afrique  du  sud,  et  l'Amérique  du  sud,  mais  il  n'y  en  a  pas 
dans  les  iles  antarctiques,  restes  présumés  du  continent  disparu  ;  et  cepen- 
dant les  Lycoses  supportent  bien  les  climats  les  plus  froids;  leur  répartition 
actuelle  sur  le  globe  s'explique  mieux  en  admettant  un  développement  du 
groupe  en  I-Xirasie  et  une  extension  du  nord  au  sud,  que  dans  l'hypothèse 
inverse,  développement  dans  le  continent  antarctique  et  extension  du  sud 
vers  le  nord.  —  L.  Cuénot. 

Picchi  (Cecilia).  —  Chi'llu.^ia  ;/regaria  (Pall.),  Geoclchhi  sibiricff  (Pall.) 
etc.  varia  [VdiW.)  capturées,  n'ccmmcnl  en  Italie.  — La  Chettusie  sociale  de 
la  Russie  sud-orientale  et  de  la  Sibérie  sud-occidentale  va  hiverner  dans 
ITnde,  en  Perse,  en  Asie  Mineure  et  le  nord-est  de  l'Afrique;  mais  quand 
^elle  s'associe  à  des  bandes  de  Vanneaux,  quelque  individu  peut  s'égarer 
dans  l'Europe  occidentale.  On  ne  signale  que  II  captures  (1858-1910)  authen- 
tiques en  Italie;  et  ce  sont  presque  toujours  des  jeunes. 

Les  deux  Turdidés  Sibériens  sont  plus  rares  encore.  Ils  n'ont  donné  lieu 
chacun  qu'à  deux  captures  authentiques  en  Italie.  Ce  sont  probablement  des 
individus  égarés  dans  leurs  courses.   —  E.  Menegau.x. 


CHAPITRE  XIX 

Système  nerveuv  et  fonction!!»  mentales 

1°  Système  nerveux. 

Achucarro  (N.).  —  Alteraciones  nue  le  ares  de  his  piramides  cérébrales  en 
la  rabia  y  en  la  esporotricosis  expei'imentales.  (Trab.  del.  Lab.  de  Invest. 
biol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX,  97-110.)  [455 

Addison  (William  H.  F.).  —  Tlie  Development  of  the  Purkinje  Cells  and 
of  Ihe  Cortical  Laijers  in  ihe  Cerebellum  ofthe  Albino  Bat.  (Journ.  of  Com- 
par.  Neurol.,  XXl",  451»-482.)  [449' 

Agazzotti.  —  Sul  plu  piccolo  intervallo  di  tempo  percettibile  nei  processi 
psi/chici.  (Arch.  di  Fisiologia,  IX,  523-574.)  [469 

Alcock  and  Lynch  (R.).  —  On  the  relation  betiveen  the  physical,  chemical 
and  electrical  properlies  of  the  nerve.  Part  IV.  Potassium  chlorine  and 
potassium  chloride.  (Journ.  of  Physiology,  XLII,  107-112.) 

[Les  cylindraxes  des  nerfs 
à  myéline  renfermant  huit  à  dix  fois  plus  de  potassium  que  ces  nerfs 
entiers,  les  auteurs  clierchent  à  établir  un  rapport  fonctionnel  étroit  entre 
cet  excès   de  potassium  et   Tactivité  du    cyliudraxe.  —  M.    Mendelssohx 

Baglioni  (S.)  e  Vecchi  (E.).  —  Sngli  effetti  délia  compressione  di  varie 
regioni  delVasse  cérébro-spinale  isolato  di  Bufo  vulqaris.  (Zeitschr.  f.  allg. 
Pliysiologie,  XII,  277-296.)  '  [462 

Bauer  (V.).  —  Ueber  das  Farbenunlerscheidunf/svermôgeii  der  Fische. 
(Arch.  f.  d.  ges.  Physiologie,  CXXXIII,  7-26,  1910.)  [471 

Best.  —  Le  pouvoir  visuel  de  l'œil  à  facettes.  (Arch.  f.  Augenheilk.,  LXVIII, 
221.)  [470 

Biondi  (G.).  —  Sulla  minuta  struttura  del  nucleo  délie  celhde  di  nevroglia. 
(Ricerche  fatte  nel  Labor.  di  Anat.  délia  R.  Univ.  di  Roma,  XVI.)      [447 

a)  Botezat  (E.).  —  Sur  les  terminaisons  des  nerfs  sensitifs  da7is  le  tissu 
co7ijt)Hctif  de  la  peau  chez  la  carpe  et  chez  la  grenouille.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXX,  75-77.)  [467 

b) Sur  les  terminaisons  nerveuses  dans  le  même  appareil  terminal  des 

nerfs  sensitifs.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  77-79.)  [468 

Bouchard  (Ch.).  —  Sur  la  théorie  toxique  du  sommeil  et  de  la  veille.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLII,  564-505.)  [461 

Brachet  (A.).  —  La  signification  morphologique  des  grands  organes  des 
sens  de  la  tête.  (Journ.  de  Neurologie,  XVI,  322-329  et  341-345.) 

[Voir  ch.  XIII 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  439 

Brighenti  (A.)  et  Laera  (G.).  —  Influence  de  la  jiaralysie  vaso-motrice 
sur  le  poids  et  le  contenu  en  eau  ou  en  substances  fixes  des  muscles  du 
squelette.  (Arch.  it.  biol.,  I,  392.)  [464 

Brocher  (F.).  — Le  travail  au  microscope  et  r  accommodât  ion.  {krch.  des 
se.  phys.  et  nat.,  XXXI,  52-55.)  [470 

Brûckner  (A.).  —  Zur  LokaUsation  einiger  Vorgânge  in  der  Sehsinnsub- 
stanz.  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiologie,  CXLII,  241-254.) 

[D'après  l'auteur,  les  phénomènes 
de  contraste  sont  d'origine  centrale  et  ont  pour  siège  vraisemblablement 
le  corps  genouillé  externe  ou  bien  la  région  de  l'écorce  visuelle.  L'adap- 
tation à  la  clarté  et  à  l'obscurité  est  également  conditionnée  par  des  pro- 
cessus qui  ont  lieu  dans  les  voies  optiques  centrales.  —  M.   Mendelssoiin 

Burch  (G.  J.).  —  P reliminary  note  on  a  method  of  measuring  colour's  sen- 
sation by  intermittent  light  willi  description  of  an  wifinislied  apjmratus 
for  the  purpose.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  567,  528.)  [470 

a)  Gajal  (S.  Ramon).  —  Los  fenomenos  précoces  de  la  degeneracion  neu- 
ronal  en  el  cerebelo.  (Trab.  del  Lab.  de  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de  Ma- 
drid, IX,  1-38.)  [451 

b)  —  —  Los  fenomenos  précoces  de  la  degeneracion  traumatica  de  los  cilin- 
dros-ejes  del  cerebro.  (Trab.  del  Lab.  de  la  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de 
Madrid,  IX,  38-95.)  [45T 

c) Fibras  nerviosas  conservadas  y  fibras  nerviosas  degeneradas.  (Trab. 

del  Lab.  de  Invest.  l)iol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX,  181-215.)  [452 

d]  —  —  Alteraciones  de  la  substancia  gris  provocadas  por  comnocion  y 
aplastamienlo.  (Trab.  del  Lab.  de  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX, 
217-253.)  [454 

Garnis  (Mario).  —  Omtributi  alla  fisiofogia  del  labirinto .  Nota  IV.  Ulte- 
riori  osservazioni  sopra  fenomeni  vasomotorii.  Nota  V.  La  glicosuria 
consecutiva  alla  dislruzione  dei  canali  semi-circulari  nel  cane.  (Arch.  di 
farmacol.  sperim.  e  scienzi  afhni,  X,  427-437  et  438-449.) 

[Chez  les  chiens  et  cliez  les  lapins,  la  destruction  des  canaux  semi- 
circulaires  provoque  des  modifications  notables  des  réflexes  vasomoteurs. 
La  destruction  unilatérale  du  labyrinthe  détermine  une  vaso-dilatation 
du  pavillon  de  l'oreille  homolatérale  et  produit  chez  le  chien  une  glyco- 
surie qui  persiste  jusqu'à  sept  jours  après  l'opération.  —  M.  Mendelssohn 

Carpenter  (F.  "W.).  —  The  ciliary  ganglion  of  birds.  (Folisi  neurobiolo- 
gica,  V,  738-754.) 

[D'après  l'auteur,  le  ganglion  ciliaire  des  oiseaux  n'est  ni  céré- 
bro-spinal ni    sympatldque.    11  est  moteur  d'origine  mésencéphalique  ef 
bulbaire.  Il  fait  partie  du  système  nerveux  autonome.  —  M.  Mendelssohn 

Chauveau  (A.).  —  Phénomènes  d'inhibition  visuelle  gui  peuvent  accompa- 
gner la  réassociation  des  deux  images  rétiniennes  dissociées  par  les  prismes 
du  stéréoscope  ;  conditions  et  déterminisme  de  ces  phénomènes.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLII,  481-487.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Claude  (H.)  et  Loyez  (M.).  —  Sur  les  pigments  dérivés  de  Vhémoglobine 
dans  les  foi/ers  d'hémorragie  cérébrale,  leur  présence  dans  les  cellules  ner- 
veuses. (C.'r.  Soc.  Biol.,  LXX,  840-843.)  [450 


440  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Collin  (Rémy).  —  La  contraction  nucléaire  dans  la  cellule  nerveuse  soma- 
tochrome  chez  les  Mammifères.  (C.  R.  Ass.  Anat.,  XIII«  réunion,  Paris, 
39-46.)  [449 

Dodge  (R.).  —  .4  sijslematic  exploration  vf  a  normal  knee  jerk.  (Zeitschr. 
f.  allgem.  Physiologie,  XII,  1-58.)  [459 

Doflein  (J.).  —  Ueber  den  Geruchssinn  der  Wassertiere.  (Biol.  Centralbl., 
XXXI,  706-707.)  [471 

Dogiel  (J.).  —  Das  Verhallniss  des  Nervensy sternes  zur  Herztdligkeit  beim 
Hunde,  Kalbe  und  Menschen.  (Pli'igers  Arch.  ges.  Physiol.,  CXLII,  109-142, 
11  pl.,5fig.)  [461 

Donaggio  i  Arturo).  —  Nuovi  dati  sulle  propaggini  nervose  del  citoplasma 
e  sulle  fibre  collagene  dei  gangli  spinali.  (Riv.  Sperim.  di  Freniatr., 
XXXVII,  1-22.)  [446 

a)  Donaldson  (Henry  H.).  —  On  the  Influence  of  Exercise  on  the  Weigld  of 
the  Central  Nervous  System  of  the  Albino  Rat.  (Journ.  of  Compar.  Neurol., 
XXI,  129-137.)  [457 

b) The  Effect  of  U nder feeding  on  the  Percentage  of  Water,  on   the 

Ether-Alcohol  Extract,  and  on  Medullation  in  the  Central  nervous  System 
ofthe  Albino  Bat.  (Journ.  of  Compar.  Neurol.,  XXI,  139-145.)  (457 

c) An  Interprétation  of  some  Différences  in  the  Percentage  of  Water 

found  in  the  central  nervous  System  of  Ihc  Albino  Rat  and  due  lu  conditions 
other  tlian  Age.  (Journ.  of  Compar.  Neurol.,  XXI,  161-176.)  [464 

d] On  the  Regular  seasonal   Changes  in  the  relative    Weight   of  the 

Central  nervous  System  ofthe  Léopard  Frog.  (Journ.  of  Morphol.,  XXII, 
663-694.)  [457 

Donaldson  (Henry  H.)  and  Hataï  (Shinkishi).  —.4  comparison  ofthe 
Xorway  fiât  wilh  the  Albino  Rat,  in  respect  to  Body  Length,  Brain  Weight, 
Spinal  Cord  Weight  and  the  Percentage  of  Water  in  both  the  Brain  and 
the  Spinal  Cord.  (Journ.  of  Compar.  Neurol.,  XXI,  417-457.)    [Voir  ch.  XVI 

Ducceschi(V.).  —  Osservazioni  anatomiche  e  fisiolugiche  sopra  gJi  (tpparali 
sensitivi  délia  cute  ninana.  (Archivio  di  fisiologia,  IX,  341-366.)  [468 

a)  Dusserde  Barenne.  —  Die  elcktromotorischen  Erscheinungen  im  Muskel 
bei  der  reziproken  Innervai  ion  der  quergesireiflen  Skelelmuskulalur.  (Ztrbl. 
f.  Physiol.,  XXV,  334-336.)  [En  dérivant  le  courant 

d'action  du  tiers  inférieur  du  quadriceps  après  l'excitation  des  nerfs 
péroniers  chez  le  chat,  l'auteur  a  constaté  que  les  réactions  électriques 
sont  parallèles  aux  réactions  mécaniques  du  muscle.  —  M.  Mendelssohn 

b) L/izione  délia  stricnina  sul  sistem((  nervose  centrale.  II.  Gli  effelti 

delV  apiplicazione  locale  délia  stricnina  sul  midollo  spinale.  (Arch.  di  phar- 
mac.  sperim.  e  scienz.  affini,  XI,  175-186.)  [461 

Edridge  Green  (F.  "W.).  —  The  discrimination  of  Colour.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  569,  116.)  [Aucune 

méthode  ne  permet  à  l'auteur  de  distinguer  comme  couleurs  différentes 
les  longueurs   d'onde  d'une  région  monochromatique.  —  H.  ue  Varigny 

Erhard    (H.).  —  Glykogen  in  Nervenzellen.   (Biol.   Centralbl.,  XXXI,   472- 

475.)  [450 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  441 

Feliciangeli  (G.).  —  Coniriùiilion  à  la  connaissance  de  la  fonclion  dti  lobe 
frontal  du  cerveau  du  chiot.  (Arch.  Ital.  Biol.,  LV,  257-274.)  [467 

Fischer  (A.).  — Ein  Beitrag  zur  Kenntniss  des  Ablaufes  des  Erregungsvor- 
(janges  im   marklosen   Warmblilternerven.  (Zeistchr.  f.  Biologie,  LXI,  505- 

529.)  [458 

Foa  {O.  —  Ricerche  sul  rituio  degli  inijiulsi  molori  che  parlono  dei  centri 
nervosi.  (Zeitschr.  f.  allg.  Physiol.,  XIII,  35-68.)  [463 

Foster  (Laura).  —  La  degeneracion  traumatica  en  la  medula  espinal  de 
las  aves.  (Trab.  del  Lab.  de  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX,  255- 
268.)  [453 

Frey(M.  v.).  —  Die  Wirkung  gleichzeiliger  Druckempfindungen  auf  einan- 
der.  (Zeitschr.  f.  Biologie,  LVI,  574-598.)  [Lorsqu'on 

applique  deux  excitations  de  pression,  les  sensations  perçues  ont  une 
tendance  à  se  fusionner  quand  l'une  des  excitations  subit  un  renforce- 
ment; le  seuil  de  discrimination  tactile  s'élève  alors.  —  M.  Mendelssohn 

Garrey.  —  Rhytniicitg  in  the  Turlles  Heart  and  Cnmjiarison  o faction  oftwo 
Vagus  Xerves.  (Am.  J.  of  Pliys.,  XXVllI,  330.)  [Le  vague  gauche 

de  la  tortue  est  moins  actif  au  cœur  que  le  vague  droit.  —  J.  Gautrelet 

Geerts  (J.).  —  Dégénérescence  précoce  des  cylindraxes.  Application  à  l'é- 
tude des  centres  Heruewj'.  (C.R.  Ass.  Anat.,  XIII^  réunion,  Paris,  12-21.)     [456 

Henri  (Victor)  et  Larguier  des  Bancels  (J.).  —  Photochimie  de  la 
rétine.  (Journ.  Phys.  Path.  gén.,  Xlll,  S41-856,  1  pi.)  [469 

Hopî  (Hans).  —  Slndien  ilber  antagonistische  Nerven.  (Zeitschr.  f.  Biolo- 
gie, LV,  409-459.)  [L'auteur  étudie  les  effets 
antagonistes  de  l'excitation  des  nerfs  vagues  sur  l'estomac  de  la  grenouille 
alimentée.  La  mise  en  jeu  de  ces  nerfs  peut  avoir  un  effet  d'excitation 
et  un  effet  d'inhibition.  L'état  préalable  de  l'organe  influe  sur  le  résultat. 
Si  l'organe  est  en  extension,  l'effet  est  une  contraction;  s'il  est  en  contrac- 
tion, c'est  une   extension  inhibitrice  qui  se  produit.  —  M.  Mendelssohn 

Jona  (J.  L.).  —  The  refraction  indices  of  the  Eye  média  of  some  australian 
animais.  {Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  572,  345.)  [Le  Barra- 

couba  a  pour  l'humeur  aqueuse  un  indice  de  1,335,  presque  négatif  par  rap- 
port à  celui  de  l'eau  de  mer  (1,340),  mais  le  cristallin  presque  sphérique 
de  1,46   doit  corriger  la  tendance  à  1'  «  œil  négatif  ».  —  H,  de  Varignv 

Jonnesco  (Victor).  — Sur  une  formation  spéciale  des  cellules  des  ganglions 
rachidiens  da7is  un  cas  de  paralt/sie  spinale  infantile.  (C  R.  Soc.  Biol., 
LXX,  109-110.)  ■  [446 

Karplus  (F.  P.)  und  Kreidl  (A.).  —  Totalcrtirpation  einer  Grosshirnhemi- 
sphàre  beini  Affen  [Macacus  rhésus).  (Ctrbl.  f.  Physiologie,  XXV,  369-370.) 

[Dans  les  deux  cas  pré- 
sentés par  les  auteurs,  les  troubles  consécutifs  à  l'extirpation  totale  d'un 
hémisphère  cérébral  chez  le  singe  ne  sont  pas  très  considérables.  Les 
animaux  prirent  spontanément  leur  nourriture  au  bout  de  24  heures.  La 
sensibilité  a  été  partiellement  conservée  dans  la  moitié  du  corps  parésiée 
et  les   deux  pupilles  réagissaient  bien  à  la  lumière.  —  M.  Mendelssohn 

Keilin  (D.).  —  Sur  certains  organes  sensitifs  constants  chez  les  larves  de 
Diptères  et  leur  signification  probable.  {CR.  Ac.  Se,  CLIII,  977-979.)     [468 


442  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Kennedy  (R.).  —  Experirnents  on  the  Resloration  of  paralysed  muscles  by 
moans  of  new  A^iastomosis.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  568,  75.) 

[ExiDériences  sur  la  chirurgie  de  la  paralysie  faciale.  —  H.  de  Varïgny 

Kohibrugge  (I.  H.  F.).  —  KuUur  uncl  Gehirn.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  248- 
256,  309-316.)  [455 

Kolmer  (W.).  —  Tanzenten.  (Centralbl.  f.  Physiologie,  XXV,  481-483.) 

[L'auteur  a  observé  cliez  un  canard  des  mouve- 
ments qui  ressemblaient  beaucoup  à  ceux  des  souris  dansantes,  sans  que  le 
cerveau,  le  labyrinthe  osseux  et  les  canaux  semi-circulaires  aient  présenté 
une  lésion   quelconque  à  Fexamen   macroscopique.  —  M.  Mendelssohn 

Langley  (F.-N.).  —  The  origin  and  course  ofllte  raso-nwtor  fibres  of  the 
frof/s  fnul.  rJourn.  of  Physiobgy,  XLl.  483-498.)  [457 

(()  Legendre  (René)  et  Piéron  (Henri).  —  Du  développement,  au  cours 
de  rinsouinie  expèrwienlale,  de  propriétés  hypnoloxiques  des  humeurs,  en 
relation  avec  le  besoin  croissant  de  sommeil.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  190- 
192.)  [461 

b)  —  —  Effets  de  la  fatigue  musculaire  sur  les  cellules  du  système  ner- 
veux central.  (Journ.  de  Physiol.,  XIII,  519-526.)  [454 

c) Contribution  expérimentale  à   la  physiologie  du  sommeil.  (C.  R.  Ac. 

Se,  CLII,  456-458.)  [Voir  ch.  XIX,  2° 

a)  Lenhossèk  (M.  v.).  —  Die  Entwickelung  und  Bedeutung  der  Zonula  cilia- 
ris.  (Verh.  Anat.  Ges.,  XXl^  Vers.  Leipzig,  7.)  [468 

b) Die  Euttvickelung  und  Bedeutung  der  Zonulafasern  nach  Untersu- 

chungen  am  Hvhnchen.  (Arch.  mikr.  Anat.,  LXXVII,  31,  1  pi.) 

[Analysé  avec  le  précédent 

Liesegang  (R.).  —  Die  Moellgaardsche  vitale  Fixation.  (Anat.  Anz., 
XXXIX,  3  pp.)  ^  [448 

Lindhard.  —  On  the  excitability  of  the  respiratory  centre.  (J.  of  Phys., 
XLII,  337.)  [C'est  l'excitant  spécifique  du  centre  respiratoire; 

l'excitabilité  de  ce  dernier  est  sous  la  dépendance  de  la  tension  de  l'oxy- 
gène en  présence  et  de  divers  facteurs  physico-chimiques.  — J.  Gautrelet 

a)  Luna  (Emerico).  —  Ricerche  istologiche  sopra  un  nucleo  riscontrato 
net  Bombo-encephalo  di  Sus  Scropha.  Contributo  alla  conoscenza  délia  cellula 
nervose.  (Folia  neuro-biologica,  V,  31-41.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  Ricerche  istologische,  istogenetiche  e  morfogeuetiche  sul  nucleo 
deir  ipoglosso  {nucleo  principale  di  Stilling)  e  sugli  alcune  forma :ioni 
nucleari  dcl  midollo  allunqato.  (Rie.  fatte  nel  Lab.  di  Anat.  normale  di 
R.  Univ.  di  Roma,  XVI,  fasc,  1-2,  35-74,  2  pi.)  [456 

a)  Marinesco  (G.).  —  Étude  ultramicroscopique  des  cellules  des  ganglions 
spinaux  des  animaux  nouveau-nés.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  1057-1060.)  [447 

b) Des  changements  qu'impriment  à  la  luminosité  et  à  Fétat  colloïdal 

des  cellules  nerveuses  vivantes  certains  agents  physico-chimiques.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXX,  1061-1063.)  [448 

c) Des  cliangemenls  que  les  agents  physico-chimiques  exercent  sur  la 

luminosité  et  sur  l'état  colloïdal  des  cellules  des  ganglions  spinaux.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXXI,  667-669.)  [448 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  -  443 

d)  Marinesco  (G.).  —  L'u/d'amirroscopr  comme  mélhodc  d'invrstigation  du 
système  nerveux  à  Fétat  normal  cl  pathologique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXI, 
669-671.)  [448 

c)  —  —  L'importance  des  phénomènes  physico-chimiques  dans  le  mécanisme 
de  certains  phénomènes  de  la  vie  des  cellules  des  centres  nerveux.  (Vol. 
publié  en  souvenir  de  Louis  Olivier.)  [450 

a)  Marinesco  (G.)  et  Minea  (J.).  —  Métamorphoses,  réaction  et  autolyse  des 
cellules  nerveuses.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  284-286.)  [450 

/;)  —  —  Études  des  cellules  des  ganqlions  spinaux  des  gj^enouilles  à  l'aide 
du  paraboloïde  de  Zeiss.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXI,  202-204.)  [448 

a)  Marinesco  (G.)  et  Stanesco  (M.).  —  L'action  des  anesthésiques  et  des 

'narcotiques  sur  les  fibres  nerveuses  vivantes.  [C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  608- 

610.)  [460 

Ij)  —  —  Vaction  de  quelques  aqents  chimiques  sur  les  fibres  nerveuses  à 
l'état  rivant.  (C.  R.  Soc.  BioL.'LXX,  671-674.)  [460 

Mendelssohn  (Maurice).  —  Le  rôle  des  corrélations  fonctionnelles  eu  pa- 
th<dogie  nerveuse  et  mentale.  (Congrès  des  neurologistes  et  des  aliénistes 
de  France,  Amiens,  août  1911.)  [458 

Miller  (F.  R.).  —  On  gastric  sensation.  (Joiirn.  of  Physiology,  XLI,  409- 
415.)  [Étude  des  voies  sensitives  qui  transmet- 

tent les  impressions  vomitives  de  la  muqueuse  gastrique  chez  le  chat  au 
bulbe.  Ce  sont  les  racines  supérieures  du  pneumogastrique  qui  condui- 
sent ces  excitations  gastriques  centripètes  au  bulbe.  —  M.  Mendelssohn 

Mingazzini  (G.).  —  Nouvelles  études  sur  le  siège  de  l'aphasie  motrice.  (Arch. 
ital.  de  biologie,  LIV,  218-230.)  [466 

Minko-wski  (M.).  —  Zur  Physioloqie  der  Sehsphœre.  (Arch.  f.  d.  Ges.  Phy- 
siologie, CXLl,  171-327.)  '  [466 

a)  Mott  (F.  AV.),  Schuster  (Edgar)  et  Sherrington  (C.  S.).  —  Motor  loca- 
lisation in  the  Brain  ofthe  Gibbon,  correlated  with  a  histological  exami na- 
tion. (Folia  neuro-biologica,  V,  699-707.)  [465 

b) Motor  localisation  in  the  Brain  of  the  Gibbon,  correlated  with 

a  histological  examination.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,67.) 

[Analysé  avec  le  précédent.  —  H.  de  Varigny 

a)  Nageotte  (J.).  —  Le  syncytium  de  Schwann  et  les  gaines  de  la  fibre  à 
myéline  dans  les  phases  avancées  de  la  dégénération  wallérienne.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXX,  861-865.)  [454 

b)  —  —  Le  réseau  syncytial  et  la  gaine  de  Schwann  dans  les  fibres  de  Rcmak 
[fibres  amyéliniques  composées).  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  917-921.)  [453 

c) Syncytium  de  Schwann,  en  forme  de  cellules  névrogliques,  dans  les 

plexus  de  In  cornée.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXX,  967-971.)  [447 

d) Bôle  des  corps  granuleux  d(fns  la  phagocytose  du  neurite,  au  cours 

de  la  dégénéralion  wallérienne.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXI,  251-255.)         [453 

e) Note  sur  l'origine  et  la  destinée  des  corps  granuleux  dans  la  dégé- 
nération wallérienne  des  fibres  nerveuses  périphériques.  (C  R.  Soc.  Biol., 
LXXI,  300-303.)  [453 

/')  —  —  Les  mitoses  dans  la  déqénération  wallérienne.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXI,  333-337.)  '  [453 

Neumann  (A.).  —  Zur  Frage  der  Sensibilitàt  der  inneren  Organe.  (Cen- 
tralbl.  f.  Physiologie,  XXIV,  1213- 1219  et  XXIV,  53-56.)  [472 


444  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Nikolaev  (P.  N,).  —  Contribution  à  l'analyse  des  réflexes  conditionnels. 
(Arch.  des  sciences  biologiques  de  Saint-Pétersbourg,  XVI,  411-444.)    [459 

Nikolaïdes  (R.)  et  Dontas  (S.)-  —  Ueber  die  Erregbarkeil  des  Wdrmezen- 
tnims.  (Centralbl.  f.  Physiologie,  XXV,  192-199.) 

[II  existe  dans  le  corps  strié  un  centre  pour 
la  polypnée  thermique.  La  paralysie  de  ce  centre  produit  la  fièvre.  On 
peut  abaisser  la  température  dans  la  fièvre  en  excitant  le  centre  thermi- 
que au  moyen  de  diverses  substances  antipyrétiques.  —  M.  Mendelssohn 

Oinuma  (Soroku).  —  Ueber  die  (isplujiitische  Lii/nninir/  des  Ri'ickenmarkes 
strychnisierter  Frosche.  (Zeitschr.  f.  allg.  Physiologie,  XII,  439-450.) 

[La  paralysie  panisphyxie  des  éléments  sensibles 
de  la  moelle  chez  la  grenouille  strychnisée  se  produit  avant  tout  dans 
la  partie  lombaire  ;  elle  y  disparaît  aussi  plus  tard.  —  M.  Mendelssohn 

Paladino  (G.).  —  La  doctrine  de  la  continuité  dans  t'organisa  lion  du  né- 
vraxc  des  Vertébrés  et  les  mutuels  et  intimes  rapports  entre  la  névroglie  et 
les  cellules  et  les  fibres  nerveuses.  (Arch.  ital.  Biol.,  LVI,  225-249.)         [446 

a)  Parker  (G.  H.).  —  The  olfaclory  reactions  of  ihe  common  killifisJi, 
Fundulas  heteroclitus.  (Journ.  experim.  Zool.,  X,  n°  1-6.)  [472 

b)  —  —  E/fects  of  explosive  soutuls,  siich  as  tliose  produced  by  motor  boats 
and  g  uns  vpon  fis/tes.  (Bureau  of  Fisheries,  Document  752,  Washington, 
9  pp.)  [471 

<') The  origin<(nd  significance  ofthe primitive  nervoiis  System.  (Procee- 

dings  ofthe  American  Philosophical  Society,  L,  n°  199,  May-June,  217-225, 
3  ûg.)  L^oir  ch.  XI II 

Radecki  (M.  'W.).  —  Fiecherches  expérimentales  sur  les  phénomènes  psycho- 
électriques.  (Arch.  de  psychologie,  XI,  209-295.)  [Voir  ch.  XIX,  2" 

Rothig  (Paul).  —  Beitrage  zum  Studiin/i  des  Zentralnervensystems  der 
Wirbeltiere.  3)  Zur  Phylogenese  des  llypophtalmus.  (Folia  neuro-biolo- 
gica,  V,  913-927.)  [455 

Rothmann.  —  Le  chien  sans  cerveau.  (Soc.  médicale  de  Berlin,  in  Semaine 
méd.,  323.)  [466 

Sand  (René).  —  U arrêt  temporaire  de  la  circulation  générale  chez 
Phomme.  Ses  effets  cliniques  et  histologiques.  (Bull.  Acad.  R.  de  Méd.  de 
Belgique,  25  mars,  72  p.)  [462 

Sherrington  (C.  S.).  —  On  reflex  inhibition  of  the  Knee  flexor.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  570  B.,  201.)  [Pas de  conclusion  générale.  —  H.  de  Varigny 

<i)  Sherrington  (C.  S.)  et  Sowton  (S.  G.  M.).  —  Reversai  ofthe  reflex  effect 
of  an  efferent  nerve  by  altering  the  character  of  the  electrical  stimulus 
applied.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566,  4.35.)  [Exposé  d'expériences; 

mais  sans  interprétation  précise  des  résultats  obtenus.  —  H.  de  Varigny 

l) Reversai  of  the  reflex  eff'ect  of  an  afférent  nerve  by  altering  the 

character  of  the  electrical  stim,nlus  applied.  (Zeitschr.  f.  allgem.  Physiol., 
XII,  484-498.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

c) Chlorofrrm  and  reversai  of  reflex  affect.  (Journ.  of  Physiology,  XLIl, 

384-388.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Schœnborn  (Graf  V.  E.).  —  Untersuchungen  iiber  den  nervôsen  Mcchanis- 
mus  der  Wàrmeregulation.  (Zeitsclir.  f.  Biologie,  LVI,  209-222.) 

[Section  de  la  moelle  cervicale  provoque 


XIX.  -  SYSTEME  NERVEUX.  445 

une  élévation  de  la  température  ;  après  celle  de  la  moelle  dorsale,  l'animal 
règle  sa  température  sur  celle  du  milieu.  L'extirpation  du  ganglion  étoile 
n'exerce  aucune  action  sur  la  régulation  thermique.  —  M.  Mendelssohn 

SchuUer  (Joseph).  —  Aiitomalisc/ie  Zentron  und  Reflexvorgmige  im  abge- 
loslm  Din-m.  (Arch.  f.  d.  ge.s.  Physiologie,  CXLI,  133-148.)  [459 

Signorelli.  —  Influence  de  l'acide  lactique  sur  la  fonction  du  centre  respi- 
ratoire. (Arch.  it.  biol.,  I,  119.)  [En  petite  quantité  seule- 
ment il  augmente  l'excitabilité  des  centres  respiratoires,  pour  la  diminuer 
s'il  arrive  aux  centres  bulbaires  en  plus  forte  proportion.  —  J.  Gautrelet 

Symes  ("W.  R.)  and  Veley  (V.  H.).  —  The  ejfect  of  some  local  anaesthetics 
on  nerve.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  566,  421.)  [460 

r/)  Telle  (F.).  —  Algunas  observaciones  con  los  rai/Ds  ultrairioletas.  (Trab.  del 
Lab.  de  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX,  111-121.)  [447 

h) La  influencia  del  neurotropismo  en  la  regeneracion  de  los  centros 

nerviosos.  (Trab.  del  Lab.  de  Invest.  biol.  de  la  Univ.  de  Madrid,  IX,  123- 
159.)  [464 

Trendelenburg  ("W.).  —  C'ntersiic/tungeu  ilbe)-  reiziose  Aiisschaltiing  am 
Zentralnervensyslem .  (Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVII,  515-544.)  [En 
appliquant  le  froid  sur  la  surface  cérébrale,  l'auteur  a  pu  supprimer  divers 
centres  corticaux  sans  les  irriter.  Il  a  étudié  ainsi  la  fonction  de  divers 
centres  cérébraux  chez  le  chien,  le  chat  et  le  singe.  Le  refroidissement 
des  centres  du  membre  antérieur  chez  le  chien  provoque  une  diminution 
du  tonus  de  la  musculature  du  membre  intéressé  et  une  certaine  inhabi- 
lité de  mouvements;  les  réflexes  supérieurs  sont  affaiblis.  Chez  les  singes,^ 
on  observe  une  paralysie  presque  complète  du  membre  dont  le  centre 
est  soumis  à  l'action  du  froid.  Tous  ces  troubles  disparaissent  dès  que 
l'action  du  froid  cesse  et  le  réchauffement  survient.  —  M.  Mendelssohn 

TscheboksarofF  (M.).  —  Ueber  sekretorische  Nerven  der  Nebennieren. 
(Arch.  f.  d.  ges.  Physiol.,  CXXXVII,  59-122.)  [463 

Vogt  (0.).  —  La  nouvelle  division  myèloarcliitecturale  de  l'écorce  cérébrale, 
et  ses  rapports  avec  la  physiologie  et  la  psychologie.  (J.  f.  Psychol.  und 
Neurol.,  17,  369-377.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Vogt  (M.  et  M"^''  O.).  —  Nouvelle  contribution  à  l'étude  de  la  mijéloarchi- 
tvcture  de  l'écorce  cérébrale.  (Journ.  de  Neurologie,  XVI,  201-208.)        [465 

"Watson  ("W.).  —  Note  on  the  sensibility  of  the  Eye  to  variation  of  wave- 
lenght.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  569,  118.)  [La  différence  dans  l'apti- 

tude à  apprécier  des  différences  de  teinte,  selon  que  nous  comparons  deux 
plages  monochromatiqdes  ou  une  seule  où  la  teinte  cliange  d'un  côté  à 
l'autre,  n'est  pas  due  à  l'adjonction  de  lumière  blanche.  —  H.  de  Varignv 

"Woerkom  (W.  v.).  —  Sur  la  signification  du  réfiexe  plantaire.  (Folia  neuro- 
biolog.,  V,  890-909.)  [458 

a)  Yong  (Emile).  —  De  V  insensibilité  à  la  lumière  et  de  la  cécité  de  l'es- 
cargot des  vignes  {Hélix  pomatia  L.).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  434-436.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

b) De  l'insensibilité  à  la  lumière  et  de  la  cécité  de  l'escargot.  (Archiv. 

Psychol.,  XI,  no  64,  305-330.)  [471 

Voir  pp.  153,  154,  245  pour  les  renvois  à  ce  chapitre. 


446  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a.  Cellule  nerveuse. 

a)  Slruclure. 

Paladino  (G.).  —  Lo  doctrine  de  la  continuité  dans  l'organisation  du  né- 
vraxe  des  Vertébrés  et  les  mutuels  et  intimes  rapports  entre  la  nérroglie  et  les 
cellules  et  les  fibres  nerveuses.  —  La  névroglie  ou  stroma  médullaire  est  le 
produit  du  développement  excentrique  de  l'épendyme  et  du  développement 
concentrique  des  éléments  mésenchymateux  et  des  vaisseaux  ;  on  peut  donc 
distinguer  une  ectoglie  et  une  mésoglie.  Les  cellules  gliales,  différentes  de 
formes  et  de  dimensions,  s'anastosoment  et  forment  des  connexions  proximales 
et  distales  par  leurs  prolongements  ;  elles  ont  des  rapports  très  intimes  avec 
les  cellules  et  les  fibres  nerveuses.  En  effet,  la  névroglie  se  ramifie  dans  les 
lacunes  occupées  par  les  cellules  nerveuses  et  s'adapte  autour  de  ces  der- 
nières en  formant  un  réseau  péricellulaire  que  P.  appelle  toile  névroglique. 
Cette  toile  est  en  continuité  avec  la  névroglie  interstitielle  et  pénètre  dans 
les  cellules  nerveuses  pour  y  former  un  réseau  endocellulaire  qui  va  jus- 
qu'au noyau.  La  névroglie  s'adapte  également  sur  les  prolongements  cellu- 
laires et  constitue  le  squelette  myélinique  très  complexe,  formé  de  cellules 
gliales  fixées  sur  les  fibres  ou  comprises  dans  celles-ci,  et  de  rameaux  pro- 
venant d'autres  cellules  gliales  plus  ou  moins  éloignées.  Le  réseau  entourant 
les  cellules  nerveuses  et  les  collatérales  des  fibres  nerveuses  sont  donc  de 
nature  névroglique.  La  pénétration  de  la  névroglie  dans  les  cellules  ner- 
veuses est  particulièrement  abondante  dans  les  cellules  du  lobe  électrique 
des  torpilles  vieilles,  qui  sont  vacuolisées  et  réduites  à  un  noyau  rapetissé, 
finement  granuleux,  excentrique,  sans  nucléole  ni  réseau  chromatique,  en- 
touré d'une  mince  couche  de  protoplasma.  Cette  névroglie  continue  dans  les 
réseaux  interstitiels,  péricellulaires  et  endocellulaires  n'est  pas  seulement 
un  noyau  de  soutien  et  d'isolement,  mais  encore  un  appareil  de  nutrition 
servant  «  à  la  plus  intime  distribution  des  sucs  plasmatiques  à  travers  les 
éléments  cellulaires  nerveux  ».  Cette  conception  et  celle  que  les  cellules 
nerveuses  sont  continues  entre  elles  et  continues  avec  les  fibres  dans  les 
directions  les  plus  diverses  permettront,  d'après  P.,  «  d'établir  une  nouvelle 
période  dans  les  connaissances  sur  l'organisation  du  névraxe  j>,  «  les  induc- 
tions des  recherches  à  ce  sujet  seront  véridiques  et  positives,  et  non  plus 
conjecturales  ».  —  R.  Legendre. 

Donaggio  (Arturo).  —  Nouveaux  faits  sur  les  «.  propaijyiui  »  nerveux  du 
cytoplasma  et  sur  les  fibres  collagèues  des  ganglions  spinaux.  —  Les  méthodes 
de  l'auteur  appliquées  aux  ganglions  spinaux  deXiphias  gladiusei  d'Ortha- 
goriscus  mola  montrent  une  constante  différenciation  du  cytoplasma  en  deux 
parties  bien  distinctes  :  une  ronde  ou  ovale  entourant  le  noyau,  des  «  pro- 
paggini  »  nombreuses  et  le  cylindraxe  identiques  de  structure  et  de  réac- 
tion histochimique.  Autour  de  la  cellule,  les  fibres  coUagènes  pénètrent  dans 
les  «  propaggini  »,  sans  jamais  entrer  dans  la  partie  ronde  centrale.  — 
R.  Legendre. 

Jonnesco  (Victor).  —  Sur  une  formation  sjiéciale  des  cellules  des  gan- 
glions rachidiens  dans  un  cas  de  paralysie  spinale  infantile.  —  Description 
dans  certaines  cellules  des  ganglions  cervicaux,  claires  ou  en  achromatose, 
d'un  corpuscule  en  rosace  formé  de  5  à  12  filaments  radiés,  granuleux,  et 
entouré  d'une  zone  hyaline  et  homogène;  cette  formation,  égale  ou  infé- 
rieure à  la  taille  du  noyau,  est  située  dans  le  cytoplasme,  près  de  la  masse 


XIX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.,  447 

pigmentaire  ou  assez  loin  du  noyau.  Elle  pourrait  être  une  formation  cris- 
talloïde  spéciale.  —  R.  Legendre. 

c)  Nageotte  [J.}.  —  Si/nci/liuin  de  Schiraiin,  en  forme  de  cellules  nevrogli- 
(jues,  dans  les  plexus  de  la  cornée.  —  Les  plexus  de  la  cornée  sont  formées  de 
fibres  composées^  anastomosées  en  réseaux  très  compliqués  qui  sont  bien  les 
éléments  satellites  des  neurites  (cellules  de  Schwann),  mais  rappellent  par  leur 
morphologie  les  cellules  névrogliques  de  la  substance  grise  des  centres.  La 
théorie  de  l'origine  névroglique  des  cellules  de  Schwann  s'en  trouve  confir- 
mée; le  réseau  protoplasmique  marginal  de  la  cellule  de  Schwann  des  fibres 
myéliniques  serait  donc  homologue  des  arborisations  protoplasmiques  névro- 
gliques. Pour  les  fibres  olfactives,  les  faisceaux  de  fibres  de  Schultze  sont 
des  nerfs,  ses  fibres  primitives  des  fibres  composées  de  neurites,  la  mince 
gaine  des  fibres  composées  une  gaine  de  Schwann.  —  R.  Legendre. 

Biondi  (J.).  —  Sur  la  fine  structure  du  noyau  des  cellules  de  névroglie.  — 
Dans  la  substance  blanche  et  l'épendyme  de  la  moelle  et  du  cervelet  du 
cobaye,  du  lapin  et  du  pigeon,  les  noyaux  des  cellules  de  névroglie  con- 
tiennent 1  à  3  nucléoles  vrais  formés  de  pyrénine,  de  tailles  variables;  ils 
sont  parfois  homogènes  ou  la  méthode  de  Cajal  y  montre  de  petits  grains. 
La  basichromatine  forme  de  petits  grains  ou  se  réunit  en  une  sphérule  cen- 
trale. Le  caryoplasma  contient  de  1  à  12 grains  colorables  en  noir  et  d'autres, 
plus  nombreux,  colorables  en  brun  par  l'argent  réduit;  ces  derniers  sont 
nombreux  à  la  périphérie  et  jouent  peut-être  un  rôle  dans  les  échanges  en- 
tre noyau  et  cytoplasme.  Le  corps  accessoire  observé  par  Cajal  dans  les 
cellules  nerveuses  est  ici  douteux.  Des  petites  masses  hyalines  correspon- 
dent probablement  aux  corps  hyalins  des  cellules  nerveuses;  chez  le  pigeon, 
Tune  d'elles  est  toujours  plus  grosse  et  sphérique;  on  y  voit  aussi  un  para- 
nucléole  acidophile.  —  R.  Legendre. 

a)  Tello  (F.).  —  Quelques  observations  avec  les  rayons  ultra-violets.  —  Les 
rayons  ultra- violets  augmentant  le  pouvoir  définissant  du  microscope,  T.  les 
a  utilisés  pour  étudier  la  structure  de  la  cellule  nerveuse  et  rechercher  les 
neurofibrilles,  sans  réussir  à  voir  dans  les  cellules  fraîches  ou  fixées  autre 
chose  que  les  corps  de  Nissl  et  le  pigment.  La  membrane  nucléaire  est 
opaque  aux  rayons  ultra-violets  et  est  très  visible,  surtout  à  frais.  Le  nucléole 
se  montre  formé  d'une  partie  opaque  qui  le  limite  et  forme  à  son  intérieur 
un  réseau  à  mailles  sphéroïdales  (substance  argentophile  de  Ca.ial)  ;  ses  va- 
cuoles sont  claires,  ses  groupes  basophiles  foncés,  après  fixation  au  formol. 
Le  contenu  nucléaire  est  diaphane;  après  fixation  on  y  voit  des  granulations. 
Le  cytoplasma  montre  un  très  grand  nombre  de  granulations  difficilement 
perceptibles;  après  fixation  au  formol,  on  y  voit  les  corps  de  Nissl  en  sombre 
sur  fond  clair.  Les  grains  pigmentaires  sont  très  opaques.  Dans  les  fibres 
nerveuses,  la  myéline  est  opaque,  le  cylindraxe  clair.  —  R.  Legendre. 

a)  Marinesco  (G.).  —  Etude  ultramicroscopique  des  cellules  des  ganglions 
spinaux  des  animaux  nouveau-nés.  —  Le  protoplasma  est  plus  ou  moins  lumi- 
neux, suivant  la  quantité  et  la  grosseur  des  granulations  visibles;  le  noyau 
est  beaucoup  plus  sombre,  le  nucléole  invisible  ou  partiellement  lumineux. 
Les  neurofibrilles  et  les  corps  de  Nissl  sont  invisibles  ;  ces  derniers  appa- 
raissent après  action  du  rouge  neutre.  L'axone  est  également  granuleux,  sa 
luminosité  varie  avec  celle  de  la  cellule.  On  n'observe  pas  de  mouvements 


448  L"ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

amœboïdes,  mais  seulement  des  mouvements  browniens  et  des  changements 
de  luminosité.  —  R.  Legendre. 

h)  Marinesco  (G.).  —  Des  changements  qu'impriment  à  la  luminosité  et  à 
l'état  colloïdal  des  cellules  nerveuses  vivantes  certains  agents  physico-chimi- 
ques. —  Les  cellules,  après  section  du  cylindraxe  ou  après  une  greffe  de 
12,  24,  36  heures  et  4  jours,  sont  généralement  diaphanes  ou  semi-dia- 
phanes; la  membrane  nucléaire  est  lumineuse  et  le  nucléole  est  parfois 
très  éclairé.  Dans  les  greffes,  on  voit  des  prolongements  en  voie  de  for- 
mation et  des  massues.  L'ammoniaque  à  1  %  ou  0,5  "/o  augmente  rapide- 
ment le  nombre  des  cellules  diaphanes,  puis  produit  la  cytolyse  :  contour 
irrégulier,  déchiqueté  ;  granulations  animées  de  mouvements  browniens  et 
quittant  le  cytoplasma.  L'eau  distillée  gonfle  les  cellules,  puis  les  détruit 
comme  l'ammoniaque;  le  noyau  est  très  résistant.  —  R.  Legendre. 

c)  Marinesco  (G.).  —  Des  changements  que  les  agents  physico-chimiques 
exercent  sur  la  luminosité  et  sur  l'état  colloïdal  des  cellules  des  ganglions 
spijiaux.  —  Etude  de  Faction  de  la  solution  hypertonique  de  NaCl,  suivie 
d'eau  distillée,  des  acides  acétique  et  chlorhydrique,  de  l'acétate  de  plomb, 
du  clilorure  de  calcium,  des  sulfates  de  zinc  et  de  cuivre,  du  sublimé,  du 
chlorure  de  manganèse.  Ces  agents  produisent  des  modifications  différentes 
suivant  leur  composition  chimique  et  montrent  que  l'on  doit  faire  certaines 
réserves  pour  les  structures  mises  en  évidence  par  les  divers  fixateurs. 
—  R.  Legendre. 

d)  Marinesco  (G.).  —  U ultramicroscope  comme  méthode  d'investigation  du 
système  nerveux  à  t'état  normal  et  pathologique.  —  Le  cytoplasma  de  toutes 
les  cellules  nerveuses  tient  en  suspension  de  très  petites  particules  dont  les 
propriétés  optiques  varient  avec  chaque  espèce  cellulaire.  Chez  l'homme, 
leur  taille  varie  généralement  comme  celle  de  la  cellule.  Ces  granulations 
se  voient  également  dans  les  dendrites  et  Laxone,  mais  le  cylindraxe  est  à 
peu  près  optiquement  vide.  On  ne  voit  dans  les  cellules  nerveuses  vivantes 
ni  corps  de  Nissl  ni  neurofibrilles;  les  neurofibrilles  existent  probablement, 
mais  sont  d'une  matière  fluide  et  visqueuse  ayant  un  indice  de  réfraction 
très  voisin  de  celui  de  l'hyaloplasma.  Dans  la  dégénérescence  wallérienne, 
la  substance  la  plus  visqueuse  précipite  au  centre  du  cylindraxe,  sous  forme 
d'un  cordon  granuleux  contracté.  La  myéline  et  le  pigment  sont  très  visi- 
bles à  Tultramicroscope.  —  R.  Legendre. 

b)  Marinesco  (G.)  et  Minea  (J.).  —  Etudes  des  cellules  des  ganglions  spi- 
naux de  grenouille  à  l'aide  du  paraboloïde  de  Zeiss.  —  Mêmes  résultats  que 
chez  les  mammifères  :  les  cellules  sont  diversement  lumineuses  et  colorées. 
Il  semble  y  avoir  des  formes  de  transition  entre  les  granulations  lumineuses 
et  les  granulations  pigmentaires.  Dans  quelques  cellules,  on  observe  des 
mouvements  browniens.  —  R.  Legendre. 

Liesegang  (R.).  —  La  fixation  vitale  de  Moellgaard.  —  On  sait  que 
Moellgaard  {Anat.  Hefte,  n°  131),  en  pratiquant  des  coupes  de  centres 
nerveux  non  fixés,  par  congélation  brusque  à  —  40°  C.  puis  à  —  20°,  est  arrivé 
à  conclure  que  les  corps  de  Nissl,  aussi  bien  que  les  neurofibrilles,  sont  des 
produits  artificiels.  L.  combat  ces  conclusions.  Quand  on  congèle  une  couche 
très  mince  de  solution  de  gélatine,  il  se  produit  des  cristaux  comparables  à 
ceux  qui  couvrent  en  hiver  les  vitres  des  fenêtres;  quand  ensuite  la  gélatine 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  449 

se  réchauffe,  la  .structure  cristalline  de  la  gélatine  per.si.ste.  Avec  une  tem- 
pérature de  raoin.s  en  moins  basse,  les  cristaux  deviennent  de  plus  en  plus 
petits,  et  il  finit  par  se  former  une  espèce  de  gélatine  microscopiquement 
grenue,  «  colloïdale  ».  Les  figures  données  par  Moellga.aru  sont  imputables 
à  de  telles  altérations.  La  même  critique  peut  être  adressée  à  L.  Auerbach 
(Neurol.  Conlralblatt,  n°  13,  1911),  qui  examinant  dans  les  mêmes  conditions 
a  nié  l'existence  des  neurofibrilles.  Comme  le  procédé  produit  dans  les  cel- 
lules nerveuses  de  larges  mailles,  il  se  peut  que  les  neurofibrilles  s'ap- 
pliquent contre  les  parois  de  ces  mailles  et  soient  ainsi  invisibles.  — 
A.  Prenant. 


Collin  (Rémy).  —  La  contraction  nucléaire  dans  la  cellule  nerveuse  soma- 
toc/irome  chez  (es  Mammifères.  —  Le  noyau  de  la  cellule  nerveuse,  à  l'état 
sombre,  contient  une  grande  quantité  de  nucléine  figurée  (grains  neutrophiles) 
et  dissoute  (caryoplasma  obscur)  ;  sa  forme  est  un  ellipsoïde  de  faible  excen- 
tricité. Le  noyau  clair  est  plus  grand  et  a  la  forme  d'une  sphère  ou  d'un 
ellipsoïde  très  excentrique.  Le  passage  de  l'état  clair  à  l'état  sombre  est 
caractérisé  par  une  forte  diminution  du  petit  axe  et  une  faible  du  grand  axe; 
cette  contraction  est  considérable,  le  noyau  sombre  étant  au  moins  2  fois  et 
parfois  10  à  12  fois  plus  petit  que  le  noyau  clair.  La  contraction  du  neurone 
est  un  phénomène  de  nature  sécrétoire.  —  R.  Legendre. 

Addison  ("William  H.  F.). —  Le  développement  des  cellules  de  Purkinje 
etiies  couches  corticales  dans  le  cervelet  du  rat  albinos.  —  La  couche  gra- 
nulaire externe  forme   la  plus  grande  partie  de  l'écorce  cérébelleuse,  du 
2<=  jour  avant  la  naissance  jusqu'à  la  fin  de  la  3*=  semaine  de  vie.  A  la  nais- 
sance,  elle    est   composée  de   2  strates,  une    externe  à  cellules  rondes  de 
7,5  X  5  [A,  l'autre  interne  à  cellules  fusiformes  de  9  ou  10  X  4  ou  5  p..  Cette 
couche  s'épaissit  jusqu'au  8^=  ou  KK  jour  après  la  naissance  où.  elle  comprend 
8  à  10  rangs  de  cellules.  Des  mitoses  se  montrent  dans  la  couche  externe 
jusqu'au  20^  ou  21^  jour.  Les  cellules  de  Purkinje  sont  visibles  à  la  naissance 
au  bord  interne  de  la  couche   moléculaire;  elles  mesurent   12  X  7  [i.;  elles 
grossissent  beaucoup  la  première  semaine  et  mesurent  le  8«  jour  18  X  12  [j-; 
leur  protoplasma  s'allonge  pour  former  le  dendrite  principal  et  ses  branches 
qui  s'orientent  dans  un  seul  plan;  les  corps  de  Nissl  apparaissent  du  S'^au 
10e  jour.  Les  cellules  de  Purkinje  forment  à  la  naissance  2  ou  3  rangs,  au 
3'^"  jour  1  ou  2  seulement,  au  S'-' jour  un  seul.  Les  cellules  s'espacent  ensuite 
et  grandissent  pour  atteindre  la  taille  de  24  X  19  [j.  au  20''  jour;  leurs  den- 
drites  atteignent  la  membrane  limitante  externe  du  21^  au  25^  jour  et  forment 
de  nouvelles  branches  jusqu'au  110^  La  couche  moléculaire  est  mince  à  la 
naissance  (40  [>.),  puis  croît  à  partir  du  8'^  ou  10'^  jour  jusqu'au  milieu  de  la 
4«  semaine  où  elle  atteint  150  [a;  pendant  ce  temps,  les  cellules  de  la  couche 
granulaire  externe  émigrent  dans  la  couche  moléculaire,  quelques-unes  y 
restant,  d'autres  allant  former  les  grains  de  la  couche  granulaire  interne  ; 
les  cellules  en  corbeilles  apparaissent  au  11^  jour.  Les  cellules  de  la  couche 
granulaire  interne  proviennent  de  2  sources,  de  la  couche  externe  qui  donne 
les  grains,  et  de  la  couche  du  manteau  qui  fournit  la  névroglie  et  les  cellules 
de  Golgi;  cette  couche  croît  lentement  jusqu'au  8«jour  (68  [x)  puis  rapide- 
ment :  165  [JL  au  14^=  jour,  180  [x  au  20«;  elle  est  plus  mince  au  fond  qu'au 
sommet  des  lamelles.  Les  cellules  de  Golgi  sont  distinctes  au  7'^  ou  8=  jour  ; 
les  petits  granules  mesurent  5,5  X  4,5   [j.  au  8*^  jour  et  ne  grossissent  guère 
plus.  Le  développement  de  l'activité  motrice  du  jeune  rat  est  lié  étroitement 

l'année  BIOLOGIQUK,   XVI.   1911.  ^9 


450  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  celui  du  cervelet  et  l'animal  est  en  pleine  possession  de  son  pouvoir  mo- 
teur quand  le  cervelet  a  atteint  son  arrangement  adulte.  —  R.  Legendre. 

Erhard  (H.).  —  Glycogène  dans  les  cellules  nerveuses.  —  Les  ganglions  de 
Sejiia  et  â'Aplysia  ne  contiennent  pas  de  glycogène.  Ceux  d'IIelix  en  ren- 
ferment dans  le  tissu  conjonctif  et  les  cellules  nerveuses;  à  la  fin  du  som- 
meil hibernal,  le  glycogène  diminue  dans  le  tissu  d'enveloppe  et  dans  les 
cellules  nerveuses  qui  n'en  contiennent  plus  que  des  petites  gouttes;  on 
trouve  aussi  dans  ces  dernières  des  gouttelettes  isolées  de  graisses  ou  de 
substances  voisines  ;  le  tissu  conjonctif  et  la  névroglie  sont  des  réserves  de 
glycogène.  Chez  Piscicola,  il  n'y  a  pas  de  glycogène  dans  les  cellules  ner- 
veuses mais  bien  autour  de  certaines  grosses  cellules  de  la  masse  céplialique 
et  des  ganglions  ventraux  sous  forme  de  gouttes  et  de  grains;  après  3  jours 
de  jeune,  ce  glycogène  a  disparu,  mais  on  en  trouve  en  grains  très  fins  dans 
les  cellules  nerveuses.  La  névroglie  contient  donc  des  substances  de  réserve, 
dans  un  autre  sens,  il  est  vrai,  que  la  théorie  du  trophospongium  de  Holm- 
GREN  ;  ce  n'est  pas  là  un  caractère  spécial  du  tissu  nerveux,  mais  il  est  dé- 
terminé par  l'état  général  de  nutrition  du  corps.  L'absence  de  glycogène 
dans  les  cellules  nerveuses  de  Sepia  et  d'Apli/sia  et  sa  présence  chez  Ilelix 
indiquent  qu'il  est  en  rapport  avec  le  mode  de  nutrition.   —  R.  Legendre. 

Claude  (H.)  et  Loyez  (M.).  —  Sur  les  pigments  dérivés  de  l'hémoglobine 
dans  les  foyers  dliémorragie  cérébrale;  leur  présence  dans  les  cellules  ner- 
veuses. —  Dans  ces  foyers,  on  constate  la  formation  de  trois  sortes  de  pig- 
ments :  1"  un  pigment  noir  brun,  cristallisé,  ne  contenant  pas  de  fer  déce- 
lable par  la  méthode  du  bleu  de  Prusse  ;  2°  un  pigment  ferrugineux,  amorphe, 
ocre,  donnant  cette  réaction  ;  3"  un  pigment  cristallisé  ne  donnant  pas  la 
réaction  du  fer.  Les  deux  premiers  peuvent  s'observer  dans  les  cellules  ner- 
veuses mêmes  oii  ils  sont  d'origine  exogène.  —  R.  Legendre. 

p)  Physiologie. 

e)  Marinesco  (G.).  —  L  importance  des  phénomènes  physico-chimiques  dans 
le  mécanis)tic  de  certains  pliénomènes  de  la  vie  des  cellules  des  centres  nerveux. 
—  Les  cellules  nerveuses  des  ganglions  sensitifs,  dissociées  dans  le  sérum 
du  même  animal  et  examinées  à  l'ultra-microscope,  montrent  un  très  grand 
nombre  de  granules  lumineux.  Certaines  cellules  sont  plus  brillantes  que 
d'autres.  Le  noyau  est  délimité  par  une  membrane  ou  par  des  granulations. 
Le  nucléole  est  invisible,  ou  granuleux,  ou  à  contour  partiellement  lumi- 
neux. La  coloration  au  rouge  neutre  montre  des  amas  lumineux  composés 
d'une  substance  granuleuse  et  d'alvéoles.  Le  réseau  neurotibrillaire  n'est  pas 
visible.  La  solution  de  continuité  d'un  nerf  produit  une  augmentation  de  la 
tension  osmotique  des  cellules  d'origine  et  par  suite  l'endosmose  et  la  chro- 
matolyse.  L'ammoniaque  à  0,5  ou  1  %  augmente  le  nombre  des  cellules  dia- 
phanes qui  deviennent  déchiquetées  puis  disparaissent.  L'eau  distillée  pro- 
voque des  phénomènes  semblables.  Tous  ces  phénomènes  permettent  de 
considérer  la  cellule  nerveuse  comme  un  hydrosol  complexe.  —  R.  Legendre. 

r/)  Marinesco  (G.)  et  Minea  (J.).  —  Métamorphoses,  réaction  et  autolyse  des 
cellules  nerveuses.  —  Greffe  des  ganglions  spinaux  d'un  petit  chat  conservé 
à  3G"  pendant  8,  10  et  17  heures.  Après  S  heures,  toutes  les  cellules  sont  en 
achromatose  ;  le  noyau  est  peu  visible  ou  a  disparu,  le  cytoplasme  contient 
des  granulations  incolores  ou  violet  pâle;  les  cellules  satellites  sont  pâles  et 


XIX.  -  SYSTEME  NERVEUX.  451 

dégénérées;  des  polynucléaires  se  trouvent  à  la  périphérie.  Après  10  heures, 
les  polynucléaires  plus  nombreux  pénètrent  dans  le  cytoplasma.  Après 
17  heures,  les  cellules  nerveuses  sont  en  cytolyse  et  fragmentées.  Ces  expé- 
riences sont  à  rapprocher  de  celles  de  Legendre  et  Minot  et  de  Cajal.  — 
R.  Legendre. 

a)  Cajal  (S.  Ramon).  —  Les  phénomènes  précoces  de  la  dégénérescence  neu- 
rona/e  dans  le  cervelet.  —  Les  dispositions  arciformes  des  axones  de  Purkinje 
et  leurs  masses  ou  boules  terminales  situées  dans  la  couche  des  grains  sont 
des  phénomènes  précoces,  se  produisant  24  à  36  heures  après  la  section  de 
la  substance  blanche  des  lamelles  cérébelleuses;  ces  dispositions  peuvent 
durer  longtemps  avec  quelques  modifications.  Les  collatérales  récurrentes 
qu'on  observe  alors  ne  sont  pas  régénérées,  mais  préexistentes  et  liypertro- 
phiées,  probablement  parce  que  restées  liées  au  corps  cellulaire,  tandis  que 
la  portion  axonique  située  plus  bas  ne  tarde  pas  à  dégénérer  et  mourir.  Les 
boules,  varicosités  et  hypertrophies  se  montrent  aussi  bien  dans  les  axones 
lésés  que  dans  ceux  non  mutilés,  probablement  par  suite  d'exsudats  et  de 
réactions  du  processus  inflammatoire.  Les  cellules  qui  ont  perdu  leur  axone 
montrent  pendant  quelques  jours  de  l'atrophie,  des  hypertropliies  et  modifi- 
cations locak'S  du  réseau  neurofibrillaire.  Les  dendrites  voisins  de  la  blessure 
dégénèrent  rapidement;  ils  réagissent,  chez  les  animaux  jeunes,  en  formant 
des  boules  variées.  Les  cellules  de  Purkinje  dégénèrent  et  meurent  plus  vite 
que  les  arborisations  qui  les  entourent,  montrant  ainsi  leur  discontinuité.  Il 
n'y  a  pas  de  vraies  régénérations  du  cervelet  mais  seulement  des  réactions 
hypertrophiques  locales,  pendant  les  25  à  30  jours  qui  suivent  l'opération. 
Un  dendrite,  un  axone  ou  une  collatérale  peut  réagir  sans  que  le  reste  de  la 
cellule  soit  modifié.  La  réaction  des  conducteurs  lésés  est  une  hypertrophie 
plus  ou  moins  généralisée  ou  une  fragmentation  dégénérât! ve.  —  R.  Le- 
gendre. 

b)  Cajal  (S.  R.).  —  Les  phénomènes  précoces  de  la  dégénérescence  ti^auma- 
tique  des  cglindraxes  du  cerveau.  —  Série  de  recherches  expérimentales  sur 
les  effets  des  lésions  du  cerveau.  Les  gros  axones  centraux  interrompus  ne 
réparent  jamais  le  bout  périphérique  nécrosé.  Dans  le  bout  central,  les 
néoformations  (appareils  céphalopodiques,  testutoïdes,  etc.)  ne  sont  que  des 
réactions  agoniques  ou  des  tentatives  de  régénération  collatérale  qui  ne  peu- 
vent jamais  envahir  la  cicatrice  pour  rétablir  les  voies  interrompues.  Le  bout 
périphérique  présente  deux  sortes  de  dégénérescences,  l'une  précoce,  près 
de  la  lésion  (dégénérescence  traumatique),  l'autre  tardive  atteignant  tout  le 
conducteur  (dégénérescence  wallérienne),  comparables  à  celles  des  nerfs 
périphériques.  La  dégénérescence  traumatique  débute  vers  la  G^  heure  et 
passe  jusqu'au  3'=  ou  4"^  jour,  par  les  phases  hypertrophique,  fusiforme, 
variqueuse,  des  sphères  isolées,  de  boules  de  rétraction.  La  gaine  myéli- 
nique  paraît  intervenir  directement  dans  la  formation  des  boules  et  vari- 
cosités, peut-être  par  l'action  excitante  d'un  produit  de  décomposition  de  la 
myéline,  car  il  y  a  une  certaine  proportion  entre  l'étendue  et  l'importance 
de  la  dégénérescence  et  l'épaisseur  de  la  gaine  médullaire,  et  de  plus  les 
fibres  amyéliniques  n'ont  pour  ainsi  dire  pas  de  dégénérescences  précoces, 
si  ce  n'est  une  boule  ou  un  anneau  terminal.  La  boule  axonique  ne  se 
forme  que  lorsque  la  section  de  l'axone  a  lieu  à  une  certaine  distance  de 
la  cellule  d'origine;  si  elle  a  lieu  entre  la  cellule  et  les  collatérales,  la  boule 
est  remplacée  par  un  point  pâle  (point  de  corrosion)  précédé  d'un  épaissis- 
sement  fusiforme.  Les  dendrites  sectionnés  ne  réagissent  pas  et  conservent 


452  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

leur  structure  normale.  Les  cellules  pyramidales  qui  ont  perdu  leur  axone 
ne  meurent  pas  immédiatement  et  conservent  quel([ues  jours  leurs  den- 
drites  et  leur  corps  cellulaire  en  aspect  normal.  Les  processus  dégénératifs 
qui   se   produisent  dans    les   axones  au  voisinage  de  la  section  sont  des 
actions  vitales  qui  impliquent  une    certaine   survivance  du  protoplasma 
nerveux,  tandis  que  les  troncs  nerveux,  brusquement  mortifiés  ou  arrachés 
par  la  violence  du  traumatisme,  ne  présentent  ni  boules,   ni  altérations 
pendant  quelques  jours,  surtout  dans  le  sang  coagulé.   Quand  Taxone  des 
cellules  pyramidales  est  coupé  au  delà  des  collatérales,  celles-ci  s'hypertro- 
pliient  tandis  que  la  partie  de  l'axone  comprise  entre  elles   et  la  section 
disparait;  les  cellules  deviennent  donc  arquées,  à  axone  court;  ce  phéno- 
mène est  général;  il  se  retrouve  dans  le  cervelet  et  la  moelle.  11  y  a  un 
certain  rapport  entre  l'intensité  de  l'excitation  traumatique  (contusion,  tri- 
turation, etc.)  et  l'importance   des   phénomènes   dégénératifs.  Parfois   les 
boules  des  bouts  central  et  périphéri(iue  conservent  un  certain  temps  leur 
vitalité,  tentant  des  reconstitutions  fibrillaires  frustes  (réseaux,  anses,  glo- 
mérules,  boucles,  etc.).  Le  réseau  se  détruit  de  la  périphérie  vers  le  centre. 
La  réunion  de  sphères  et  d'anneaux  dans  le  bout  interrompu  montrent  l'exis- 
tence de  forces  attractives  luttant  contre  la  désagrégation.  La  présence  de 
boules  et  de  masses  survivantes  dans  le  bout  proximal  prouvent  la  possi- 
bilité de  réagir  localement  de  tout  segment  axonique  sans  intervention  de 
la  cellule.  C.  attribue  les  pliénomènes  néoformatifs  aux  mouvements  des 
neurobiones  qu'il  a  imaginés.  —  R.  Legendre. 


c)  Cajal  (S.  R.).  —  Fibres  nerveuses  conservées  et  fibres  nerveuses  dégéné- 
rées. —  La  théorie  que  les  fibres  mortes  ne  peuvent  dégénérer  s'applique 
également  à  tous  les  segments  du  protoplasma  nerveux,  qu'ils  aient  ou  non 
une  gaine  médullaire.  Toute  métamorphose  dégénérative  implique  la  survie. 
L'examen  des  effets  des  blessures,  des  séquestres,  des  infiltrations  sanguines 
dans  le  cerveau  et  dans  la  moelle  conduisent  à  cette  conclusion.  Tout  axone, 
comprimé,  arraché  ou  fortement  secoué,  situé  au  bord  d'une  section  du 
cerveau,  de  la  moelle  ou  des  nerfs  meurt  instantanément;  il  résiste  alors  à 
l'autolyse,  conserve  sa  forme  et  sa  taille  et  se  colore  intensément  par  l'argent. 
Les  fibres  mortes  et  conservées  diffèrent  rapidement  des  vivantes  qui.  pré- 
sentent du  côté  mort  un  point  clair  et  du  côté  vivant  une  masse,  une  boule 
ou  un  anneau  terminal.  La  présence  de  ces  terminaisons  dans  le  bout  cen- 
tral ou  périphérique  d'un  axone  indique  que  celui-ci  a  survécu  un  certain 
temps  après  l'opération  et  qu'il  vivait  au  moment  de  la  fixation.  Les  séques- 
tres nerveux  flottants  de  petit  volume  sont  composés  de  fibres  mortes  qui 
résistent  très  longtemps  à  l'autolyse.  Les  grands  séquestres  nerveux  présen- 
tent les  mêmes  fibres  et  cellules  mortes  non  altérées,  quelque  peu  différentes 
de  celles  des  plaies  confuses  et  des  petits  séquestres.  Les  plaies  des  centres, 
avec  commotion  et  compression,  produisent  la  mort  instantanée  des  cellules 
qui  conservent  leur  texture  ;  le  signe  révélateur  de  la  survie  est  la  présence 
de  métamorphoses  réactionnelles  (transformations  du  réseau,  boules  termi- 
nales, etc.).  La  résistance  à  l'autolyse  et  la  surcolorabilité  des  axones  peuvent 
s'expliquer  par  l'absorption  d'une  substance  spéciale  préservatrice  présente 
dans  le  sang  et  les  exsudats  ;  d'autres  conditions  s'y  ajoutent,  par  exemple 
le  parfait  équilibre  isotonique  du  liquide  interstitiel  et  du  neuroplasma.  Les 
cellules  nerveuses  ont  une  résistance  à  l'autolyse  plus  faible  que  les  fibres. 
La  présence  d'axones  normaux  sans  boules  terminales  n'est  pas  une  preuve 
de   survie,  car  ils  sont  morts  et  disparaissent  progressivement   quelques 


XIX.  -  SYSTEME  NERVEUX.  453 

semaines  après  le  traumatisme,  tandis  que  les  éléments  ayant  réagi  persis- 
tent seuls.  —  R.  Legendre. 

Foster  (Laiira).  —  La  dégénérescence  traumalique  dans  la  moelle  épi- 
nière  des  oiseaux.  —  La  moelle  des  jeunes  poulets  présente  les  mêmes 
phénomènes  dégénératifs  qui  ont  été  décrits  chez  les  mammifères;  ils  sont 
seulement  plus  rapides.  Les  racines  postérieures  sectionnées  montrent  des 
pliénomènes  de  régénération  plus  ou  moins  passagers,  ([u'on  ne  voit  pas 
dans  la  substance  blanche  médullaire.  Les  métamorphoses  fibrillaires  des 
axones  coupés  :  boules,  masses,  anses,  vacuoles,  sont  en  grande  partie 
dégénératives.  —  R.  Legendre. 

d)  Nageotte  (J.).  —  liôle  des  corps  granuleux  dans  la  phagocytose  du 
neurite,  au  cours  de  la  dégénération  mallérienne.  —  Pendant  les  premiers 
stades  de  la  dégénération  wallérienne,  le  syncytium  de  Schwann  résorbe 

'bien  la  myéline,  mais  dans  les  grosses  fibres,  au  bout  de  3  jours,  apparais- 
sent des  corps  granuleux  qui  détruisent  la  plus  grosse  part  du  neurite  pen- 
dant que  les  noyaux  de  Schwann  se  multiplient;  finalement,  ces  derniers 
seuls  subsistent,  les  corps  granuleux  émigrant  probablement  après  leur  tra- 
vail accompli.  Les  2  premiers  jours,  le  neurite  se  segmente,  la  cellule  de 
Schwann  ne  subit  que  des  modifications  mécaniques  ;  puis  elle  s'hypertrophie 
au  4'"  jour  et  se  multiplie  à  partir  du  G^  Dès  le  4*=  jour,  apparaissent  des 
macrophages,  venus  du  mésoderme  et  probablement  dérivant  de  cellules 
migratrices;  ces  cellules  s'attaquent  aux  ovoïdes  qu'elles  englobent  et  frag- 
mentent en  sphérules,  puis  en  boules  pleines.  Au  12^  jour,  ces  corps  gra- 
nuleux à  un  ou  plusieurs  noyaux  siègent  dans  la  cavité  du  syncytium  de 
Schwann.  —  R.  Legendre. 

e)  Nageotte  (J.).  —  Xote  sur  l'origine  et  la  destinée  des  corps  granuleux 
dans  la  dégénérescence  ivallérienne  des  fibres  nerveuses  périphériques.  — 
Les  noyaux  de  ces  corps  granuleux,  confondus  généralement  avec  les  noyaux 
de  Schwann,  sont  plus  petits,  à  membrane  plus  épaisse,  de  forme  et  de 
position  caractéristiques.  Ils  proviennent  de  cellules  migratrices  qui  appa- 
raissent dans  le  nerf  au  4^  jour  de  dégénérescence.  Certains  meurent  et  dis- 
paraissent dans  la  fibre,  mais  la  plupart  la  quittent,  sortant  par  un  orifice 
étroit  ou  par  une  hernie  en  masse,  quand  la  dégénération  progresse.  — 
R.  Legendre. 

/■)  Nageotte  (J.).  —  Les  mitoses  dans  la  dégénérescence  wallérienne.  —  Elles 
sont  de  deux  sortes.  Celles  du  syncytium  de  Schwann  commencent  le  4'^  jour 
et  continuent  encore  après  le  17«;  le  cytoplasma  ne  se  divise  pas  et  le  syn- 
cytium de  Schwann  prend  l'aspect  d'un  faisceau  d'élén.ents  longitudinaux 
virtuels.  Les  mitoses  des  corps  granuleux  sont  beaucoup  moins  abondantes; 
elles  se  produisent  dans  la  fibre  nerveuse  ;  elles  sont  suivies  de  cytodiérèse. 
—  R.  Legendre. 

b)  Nageotte  (J.).  —  Le  réseau  synegiial  et  la  gaine  de  Schwann  dans  les 
fibres  de  Remak  (fibres  amyéliniques  composées).  —  Dans  le  nerf  médian  du 
lapin,  les  fibres  de  Remak  forment  un  réseau  à  travées  inégales;  les  unes 
striées  en  long  ont  6  à8[xd'épaisseur;  elles  fonnent  des  mailles  virtuelles;  les 
autres  de  0,5  à  I  [j.,  sont  rectilignes  ou  décrivent  des  anses  très  élargies; 
elles  relient  les  travées.  Parfois,  une  fibre  fine  forme  une  boutonnière 
oblique  dans  laquelle  passe  une  fibre  à  myéline.  Les  fibres  fines  se  dilatent 
à  leur  rencontre  avec  une  grosse  fibre;  deux  grosses  travées  convergentes 
forment  une  palmature  parfois  fenêtrée.  Les  fibres  de  Remak  ont  un  proto- 


454  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plasma  syncytial  finement  grenu,  contenant  des  noyaux  allongés.  Les  fibres 
fines  ressemblent  beaucoup  aux  filaments  syncytiaux  de  Sch^Yann  reliant  les 
fibres  myéliniques  dégénérées;  les  neurites  des  fibres  de  Schwann  cheminent 
donc  dans  un  .■syncytium  de  Schwann.  La  fibre  de  Remak  est  ramifiée  et 
forme  un  plexus.  La  fibre  nerveuse  périphérique  est  une  unité  morpholo- 
gique constituée  par  un  espace  creusé  dans  le  mésodermo,  dans  lequel  che- 
minent un  ou  plusieurs  neurites  enrobés  dans  un  syncytium  ectoderniique 
de  Schwann.  La  fibre  myélinique  est  simple,  la  fibre  de  Remak  est  composée 
de  plusieurs  neurites.  —  R.  Legendre. 

(i)  Nageotte  (J.).  —  Le  si/nci/liHm  de  Schwann  et  lex  gaines  de  la  fibre  à  myé- 
Uine  dans  les  ji/iases  avancées  de  la  dègènération  xoalUrienne.  —  30  jours  après 
l'arrachement  du  sciatique  chez  le  lapin,  la  résorption  de  la  myéline  est  très 
avancée;  les  fibres  dégénérées  contiennent  des  renflements  fusiformes  rem- 
plis de  boules  de  myéline  ;  les  noyaux  de  Schwann  sont  bien  moins  nombreux 
qu'au  moment  de  leur  prolifération;  dans  les  portions  vides  de  myéline,  les 
fibres  striées  en  long,  indivises,  montrent  des  noyaux  très  allongés,  un 
filament  axial  protoplasmique  très  mince  et  une  membrane  tubulaire  de 
nature  collagène.  Cette  gaine  collagène,  et  non  la  gaine  de  Schwann,  cana- 
lise les  fibres  de  néoformation.  Ce  «  filament  syncytial  de  Schwann  »,  comme 
l'appelle  N.,  résulte  de  la  transformation  du  tube  syncytial  de  Schwann,  après 
disparition  de  la  fibre  nerveuse.  —  R.  Legendre. 

d)  Cajal(S.R.).  —  Altérations  de  la  substatice  grise  par  commotion  et  apla- 
tissement. —  Chez  des  animaux  jeunes,  la  compression  brusque,  l'ébranle- 
ment, la  contusion  de  la  substance  grise  cérébrale,  la  compression  et  la  tri- 
turation de  la  moelle  produisent  de  nombreuses  altérations  des  cellules  et 
des  fibres.  Dans  les  cellules,  le  réseau  neurofibrillaire  est  modifié  :  concen- 
tration fusiforme  avec  états  hypertrophiques  préliminaires,  destruction  cen- 
tripète jusqu'à  l'état  granuleux  total  (aspect  hirudiforme,  dégénératiou  gra- 
nuleuse, colonies  fibrillaires  résiduelles,  etc.),  vacuolisation  superficielle  du 
cytoplasme  libérant  les  neurofibrilles,  gonflement  du  corps  cellulaire,  lié  au 
déplacement  tangentiel  du  noyau  et  à  la  chromatolyse.  Ces  altérations  se 
retrouvent  dans  la  rage,  chez  les  animaux  soumis  à  l'inanition,  au  froid,  à 
certains  empoisonnements,  etc.,  et  sont  par  conséquent  banales.  L'état  hiru- 
diforme des  fibrilles,  la  formation  de  colonies  fibrillaires  périphériques  et  la 
vacuolisation  superficielle  de  la  cellule  sont  cependant  assez  caractéristiques. 
Dans  les  axones,  on  observe  également  des  modifications  :  quelques  varico- 
sités  se  forment  par  fusion  de  flexuosités  et  de  pelotonnements  développés 
sur  l'axone  coupé  là  où  s'accumule  et  s'altère  la  myéline;  les  fibres  grosses 
et  moyennes  forment  un  bouton  terminal;  la  portion  terminale  de  l'axone 
devient  hyaline  et  autolyse,  pendant  que  la  portion  survivante  s'hypertrophie 
et  bourgeonne.  La  formation  du  bouton  terminal  est  très  rapide  (1  à  2  heures 
après  l'interruption),  comparable  aux  mouvements  amœboïdes  des  leuco- 
cytes ;  aussi  rapide  est  la  désorganisation  du  bout  de  l'axone  près  du  trau- 
matisme. La  désorganisation  granuleuse  du  cylindraxe  peut  se  propager 
lentement  à  de  grandes  distances.  —  R.  Legendre. 

b)  Legendre  (R.)  et  Piéron  (H.).  —  Effets  de  la  fatigue  musculaire  sur  les 
cellules  du  sgstème  nerveux  central.  —  Les  travaux  sur  les  modifications  des 
cellules  nerveuses  en  rapport  avec  la  fatigue  musculaire  sont  nombreux  et 
contradictoires.  L'examen  histologique  des  centres  nerveux  de  chiens  ayant 
couru  dans  une  roue,  de  surmulots  ayant  tourné  dans  une  roue  ou  secoués 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  455 

pendant  un  certain  temps,  d'un  cerf  chassé  à  courre,  a  montré  que  la  fati- 
gue musculaire  ne  produit  pas  de  modifications  intenses  et  définies  des  cel- 
lules nerveuses  centrales,  contrairement  à  l'effet  de  l'excitation  électrique  et 
de  la  strychnine.  Cette  absence  de  lésions  visibles  pourrait  être  due  à  ce 
que  la  fatigue  agit  sur  les  centres  par  privation  d'oxygène,  ou  par  l'action 
d'un  produit  toxique  ne  modifiant  pas  la  structure  cellulaire,  ou  à  ce  que  les 
produits  musculaires  sont  trop  lentement  libérés  dans  la  circulation,  ou  en- 
core à  ce  que  la  fatigue  musculaire  agit  sur  l'organisme  par  une  autre  voie 
que  le  système  nerveux  central.  —  R.  Legendre. 

Achiîcarro  (N.).  —  Altérations  nucléaires  dex  pyramides  céréliralos  dans 
la  rat/e  et  la  sporotrichose  expérimentales.  —  On  observe  dans  la  corne 
d'Ammon  du  lapin  deux  dégénérescences'  nucléaires  semblables  à  leur 
stade  final  mais  différentes  en  essence.  Dans  la  rage,  la  dégénérescence  est 
primaire  et  débute  par  la  prolifération  des  grains  argentophiles  du  nucléole. 
Dans  la  sporotrichose,  la  dégénérescence  nucléaire  est  consécutive  à  des 
lésions  du  cytoplasme  et  débute  par  la  séparation  de  la  membrane  et  la 
rétraction  du  caryoplasma.  Mais  les  deux  phénomènes  sont  localisés  aux 
pyramides  de  la  corne  d'Ammon.  L'inoculation  de  Sporotrichum  Beurmanni 
dans  le  cerveau  du  lapin  produit  des  lésions  en  foyer  et  une  altération 
diffuse  inflammatoire  détruisant  certaines  régions  cérébrales  telles  que  la 
corne  d'Ammon.  —  R.  Legendre. 

b.  Centres  nerveux  et  nerfs. 

a)  Structure. 

Rothig  (Paul).  —  Contributions  à  l'étude  du  système  nerveux  central  des 
vertébrés.  3]  La  philogénèse  de  V Hypophtalmus.  —  Travail  important  sorti 
de  l'Institut  anatomique  de  'Waldeyer  à  l'université  de  Berlin,  de  l'Institut 
central  pour  l'étude  du  cerveau  de  Kappers  à  Amsterdam  et  de  l'Institut  neu- 
rologique d'EoixGER  à  Francfort.  Sous  le  nom  d'Hypophtalmus  l'auteur  dé- 
signe un  fascicule  de  fibres  qui  émane  du  noyau  préoptique,  traverse  le 
recessus  prœopticus  et  se  perd  dans  les  fibres  croisées  postchiasmatiques. 
L'auteur  a  vu  cette  formation  pour  la  première  fois  chez  Bufo  en  étudiant  la 
structure  du  cerveau  chez  les  amphibies.  De  ses  recherches  chez  Bufo  et 
chez  Didelphys  marsupialis  il  a  cru  pouvoir  conclure  que  l'on  est  en  droit 
de  rapporter  le  ganglion  optique  basai  (frontal  et  caudal)  chez  les  Marsu- 
pialia  et  chez  les  Mammifères  au  noyau  préoptique.  Pour  justifier  cette  ma- 
nière de  voir  l'auteur  a  entrepris  une  série  de  recherches  sur  la  philogénèse 
de  ces  formations  chez  les  poissons  et  chez  les  reptiles.  Ces  recherches  ont 
pleinement  confirmé  la  manière  de  voir  de  l'auteur  et  lui  ont  permis  de  con- 
clure que  le  ganglion  optique  basai  des  Mammifères  présente  une  analogie 
philogénétique  avec  le  noyau  préoptique  des  Vertébrés  inférieurs.  Il  est  pro- 
bable que  ledit  nucleus  magnocellularis  thalami  des  Mammifères  se  trouve 
en  relation  analogue  avec  lé  noyau  préoptique.  —  M.  Mendelssohn. 

Kohlbrugge  (H.  I.  F.).  —  Civilisation  et  cerveau.  —  Exposé  de  nos  con- 
naissances sur  les  rapports  qui  existent  entre  le  degré  de  civilisation  et 
d'intelligence  d'un  peuple  ou  d'un  individu  et  le  poids  de  son  cerveau.  Pour 
le  moment  ces  connaissances  ne  permettent  point  encore  de  conclusion  géné- 
rale. 11  ne  semble  pas  que  le  poids  et  la  conformation  extérieure  du  cerveau 
permettent  de  conclure  nettement  à  tel  ou  tel  état  de  civilisation  d'un  peuple, 


150  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

et  quant  aux  indications  fournies  par  l'examen  du  cerveau  d'un  homme  émi- 
nent,  il  nous  manque,  selon  K.,  le  point  de  comparaison,  c'est-à-dire  la  con- 
naissance exacte  du  cerveau  des  hommes  moyens  de  la  même  région.  — 
J.  Stroul. 

Geerts  (J.).  —  Dégénérescence  précoce  des  cylindraxes.  Application  à 
l'étude  des  centres  nerveux.  —  Les  cylindraxes  lésés  présentent  rapidement 
des  modifications  de  structure  caractéristiques  qui  les  rendent  facilement 
reconnaissables  et  permettent  de  les  retrouver  aisément  dans  les  centres 
nerveux.  4  ou  5  jours  après  la  section,  les  fibres,  examinées  par  la  méthode 
de  Cajal,  sont  irrégulières,  entourées  d'un  espace  hyalin  ;  puis  elles  se  frag- 
mentent et  disparaissent.  Ces  changements  d'aspect  permettent  de  suivre  les 
fibres  dans  les  centres  nerveux,  par  exemple  dans  lé  chiasma  optique  après 
énucléation  d'un  œil,  dans  la  moelle  après  transsection.  —  R.  Legendre. 

a-b)  Luna  (E.).  —  Recherches  histologiques ,  Imtogénétiques  et  morphogénéti- 
ques sur  le  noyau  de  l'hypoglosse  et  sur  certaines  formations  nucléaires  de 
la  moelle  allongée.  —  Le  noyau  de  Stilling,  chez  le  Porc,  est  vraisemblable- 
ment l'unique  centre  de  projection  des  fibres  radiculaires  de  l'hypoglosse; 
il  ne  représente  pas  un  segment  de  la  corne  antérieure  de  la  moelle  épinière, 
isolé  par  l'entrecroisement  des  pyramides,  mais  bien  un  noyau  bulbaire. 
Les  cellules  qui  le  constituent  ne  sont  pas  groupées  en  une  masse  cellulaire 
compacte,  mais  forment  une  série  de  groupes  cellulaires,  dont  le  nombre  et 
la  disposition  sont  constants.  On  peut  distinguer  :  à  l'extrémité  distale,  un 
seul  groupe  cellulaire  ;  plus  au-dessus,  un  groupe  dorsal  et  un  groupe  ven- 
tral; plus  au-dessus  encore,  à  ces  deux  derniers  groupes  s'adjoint  un  groupe 
latéral;  à  l'extrémité  proximale,  se  trouve  un  groupe  unique  de  cellules. 
Dans  la  zone  dorso-latérale  de  la  portion  distale  du  noyau  de  Stilling  on  voit, 
sur  un  certain  nombre  de  coupes,  un  autre  petit  groupe  de  cellules  ner- 
veuses. 

Les  cylindraxes  du  noyau  de  l'hypoglosse  forment  la  majeure  partie  des 
racines  de  la  XIP  paire  :  quelques  cellules  envoient  cependant  leur  prolon- 
gement cylindraxile  dans  le  noyau  intercalaire,  d'autres  dans  la  substance 
réticulaire  du  bulbe.  Les  dendrites  se  rendent  en  partie  dans  la  substance 
réticulaire  du  bulbe,  en  partie  dans  le  noyau  lui-même,  en  partie  au  milieu 
des  fibro:-  jiropriœ  ;  puis  quelques-unes  se  dirigent  vers  la  ligne  médiane. 
Les  fîbrœ  jn'opriœ  de  la  capsule  périfocale  du  noyau  se  continuent  à  travers 
la  ligne  médiane  avec  les  fibres  de  la  capsule  périfocale  du  côté  opposé. 
Quelques-unes  des  fibres  arciformes  internes,  postérieures,  après  avoir  suivi 
la  ligne  médiane,  et  rejoint  ventralement  le  noyau  de  la  XII^  paire,  se  diri 
gent  en  haut  et  se  perdent  au  milieu  des  cellules  de  ce  noyau;  d'autres,  au 
contraire,  se  terminent  parmi  les  fibres  médullaires  de  la  zone  qui  limite 
médialement  le  noyau.  Il  est  très  probable  que  les  fibra?  propriœ  constituent 
un  système  de  fibres  afférentes  se  mettant  en  rapport  avec  les  dendrites  des 
cellules  du  noyau  de  Stilling. 

Le  noyau  de  l'hypoglosse  apparaît  chez  l'embryon  de  10""^^  ;  il  provient  de 
la  zone  ventrale  du  cerveau  rhomboïdal.  Sa  division  en  groupes  cellulaires 
se  fait  de  très  bonne  heure.  Déjà,  chez  un  embryon  de  40™"%  le  noyau  appa- 
raît divisé,  dans  sa  partie  médiane,  en  un  groupe  dorsal  et  un  groupe  ven- 
tral ;  le  groupe  latéral  apparaît  chez  l'embryon  de  GO"™.  Le  petit  groupe 
dorsal  externe  n'est  bien  visible  que  chez  le  fœtus  à  terme.  Dans  l'embryon 
de  5*="%  les  cellules  nerveuses  sont  encore  à  l'état  de  neuroblastes.  Dans 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  457 

l'embryon  de  17'''",  on  y  reconnaît  la  première  trace  dû  réticulum  endo- 
cellulairc. 

Il  n'existe  pas,  chez  le  Porc,  une  formation  nucléaire  à  laquelle  on  puisse 
donner  le  nom  de  noyau  de  RoUer;  çà  et  là  on  voit,  ventralcment  au  noyau 
de  la  XII''  paire,  des  cellules  commissurales,  petites,  qui  peut-être  représen- 
tent, chez  cet  animal,  l'équivalent  du  noyau  de  Roller.  Le  noyau  funiculi 
ten'tis,  celui  de  Duval,  celui  du  cordon  latéral,  et  probablement  aussi  celui 
de  Roller,  représentent  morphologiquement  une  seule  formation  nucléaire, 
très  variable  en  extension,  situation,  grandeur  et  forme.  Ils  ne  commencent 
à  se  différencier  et  à  se  montrer  comme  groupes  bien  distincts  que  chez  des 
embryons  de  IS*^™.  Le  noyau  intercalaire  est  visible  chez  l'embryon  de  14'". 
Ventralcment  au  noyau  de  l'hypoglosse  et  en  contact  intime  avec  lui  se 
trouve  un  petit  noyau  à  grandes  cellules.  Les  éléments  qui  le  constituent 
envoient  leurs  cylindraxes  latéralement,  au  milieu  des  fibres  de  la  substance 
réticulaire  blanche.  Ce  noyau  est  constant  et  se  développe  d'une  manière 
précoce  aux  dépens  de  l'ébauche  du  noyau  de  Stilling.  —  F.  Henneguv. 

a)  Donaldson  (Henry  H.).  —  Effet  dr  Vexercice  sur  le  poids  du  système 
nerveux  central  du  rat  blanc.  —  Le  cerveau  augmente  de  2,4  à  2,7  %  de  son 
poids  et  la  moelle  ne  varie  pas  chez  des  rats  auxquels  on  permet  un  certain 
exercice,  même  quand  cette  possibilité  n'a  lieu  qu'à  la  fin  de  la  période  de 
croissance  du  cerveau.  —  R.  Legendre. 

/;)  Donaldson  (Henry  H.).  —  Effet  du  jeûne  sur  le  pourcentage  d'eau,  d'ex- 
trait alcool-éthéré,  el  sur  la  médullation  du  système  nerveux  central  du  rat 
blanc.  —  L'insuffisance  de  nourriture  produit  une  petite  diminution  du  pour- 
centage d'eau  du  cerveau,  0,2  %  quand  le  jeûne  est  sévère,  0,1  %  quand  il  est 
léger.  Le  pourcentage  de  l'extrait  par  l'alcool-éther  augmente  en  même 
temps  de  1,15  %  après  21  jours  de  jeûne  partiel,  de  0,7  seulement  quand 
le  jeûne  est  poussé  jusqu'à  la  mort.  Les  gaines  médullaires  ne  sont  pas 
modifiées  pendant  ce  temps.  —  R.  Legendre. 

d)  Donaldson  (Henry  H.).  —  Sur  les  changements  saisonniers  réguliers  du 
poids  relatif  du  système  nerveux  central  de  la  grenouille  léopard.  —  Le  poids 
relatif  du  système  nerveux  central  de  Rana  pipiens  est  faible  au  réveil, 
élevé  au  milieu  de  l'été  et  faible  de  nouveau  au  moment  d'hiberner;  il  reste 
constant  pendant  tout  l'hiver.  Il  augmente  de  13  %  de  mars  à  juillet.  Cela 
tient  à  ce  que  le  développement  du  système  nerveux  ne  coïncide  pas  avec 
celui  du  corps.  Le  pourcentage  d'eau  du  corps  de  la  grenouille  diminue  du 
printemps  à  l'été  et  augmente  de  l'été  à  l'automne.  —  R.  Legendre. 

Langley  (  J.-N.).  —  Origine  et  trajet  des  fibres  vaso-motrices  de  la  patte 
de  la  grenouille.  —  Les  expérimentateurs  n'étant  pas  d'accord  sur  l'origine 
et  le  trajet  des  fibres  vaso-motrices  de  la  patte  de  la  grenouille,  l'auteur  a 
repris  cette  question  en  étudiant  les  réactions  vaso-motrices  de  la  mem- 
brane interdigitale.  Il  résulte  de  ses  recherches  que  les  fibres  vaso-motrices 
prennent  origine  dans  la  moelle  entre  la  troisième  et  la  quatrième  vertèbre 
dorsale  avant  l'origine  du  plexus  brachial,  elles  gagnent  la  chaîne  sympa- 
thique par  les  rami  communicantes  correspondants  et  se  rendent  dans  le 
nerf  sciatique  sans  accompagner  les  vaisseaux.  Ces  expériences  établissent 
nettement  l'existence  de  fibres  vaso-conductrices,  mais  l'auteur  hésite  d'en 
conclure  à  l'existence  des  fibres  vaso-dilatatrices  dans  la  patte  de  la  gre- 
nouille.  L'existence  de  fibres  vaso-motrices  dans  les  racines  postérieures 


458  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  la  grenouille  ne  lui  parait  pas  définitivement  démontrée.  —  M.  Men- 

DELSSOIIN. 

jB)  Physidiogie. 

Mendelssohn  (Maurice).  —  Le  rôle  des  corrélations  fonctionnelles  en 
pathologie  nerveuse  et  mentale.  —  L'auteur  indique  le  rôle  et  l'importance 
des  corrélations  fonctionnelles  en  physiologie  du  système  nerveux.  11  nomme 
corrélation  fonctionnelle  le  rapport  constant  qui  existe  entre  divers  phé- 
nomènes constituant  un  groupe  fonctionnel.  La  corrélation  fonctionnelle  est 
basée  sur  une  certaine  causalité  sans  toutefois  être  un  simple  rapport  de 
cause  à  effet.  Les  corrélations  fonctionnelles  dans  le  domaine  du  système 
nerveux  s'établissent  : 

1°  entre  le  système  nerveux   moteur  et  sensitif  ; 

2'^  entre  la  réflectivité  cérébro-spinale  et  l'excitabilité  neuro-musculaire 
d'une  part  et  celle  des  nerfs  sensitifs  d'autre  part  ; 

3°  entre  les  diverses  parties  du  cerveau  et  l'axe  spinal  ainsi  que  les  nerfs 
périphériques  ; 

4"  entre  le  cerveau  et  d'autres  organes  :  cœur,  estomac,  etc.  ; 

5'^  entre  le  cerveau  et  les  glandes  endocrines  ; 

6°  entre  les  divers  organes  des  sens. 

Les  corrélations  fonctionnelles  du  système  nerveux  sont  plus  nombreuses 
à  l'état  pathologique  qu'à  l'état  normal.  Le  processus  morbide  crée  souvent 
dans  le  système  nerveux  une  corrélation  fonctionnelle  importante  qui 
n'existait  même  pas  ou  passait  inaperçue  à  l'état  physiologique.  —  M.  Men- 
delssohn. 

Fischer  (A.j.  —  Contribution  à  la  connaissance  de  la  marche  du  proces- 
sus d'excitation  dans  les  nerfs  sans  myéline  des  animaux  à  sang  chaud.  — 
Divers  auteurs  se  sont  occupés  de  l'étude  du  processus  d'excitation  dans  les 
nerfs  sans  myéline  des  animaux  à  sang  froid  et  à  sang  chaud.  L'auteur 
fait  l'historique  de  la  question  et  rappelle  les  recherches  de  Fischer  sur  les 
nerfs  moteurs  de  l'anodonte,  de  voN  Uexkull  sur  ceux  du  manteau  des 
Eledone  Moschata,  de  Fredéricq  sur  les  nerfs  de  la  pince  du  homard,  de 
BoRUTTAU,  de  Gartex  et  d'autres  encore.  L'auteur  a  cru  utile  de  reprendre 
la  question  plus  ou  moins  controversée  et  a  institué  sous  la  direction  de 
Garten  une  série  d'expériences  ayant  pour  but  de  déterminer  sur  les  nerfs 
sectionnés  de  la  rate  du  porc  et  du  bœuf,  la  vitesse  de  propagation  de 
l'excitation  et  le  développement  des  courants  d'action.  Il  résulte  de  ces  re- 
cherches que  le  processus  d'excitation  des  nerfs  sans  myéline  est  environ 
cent  fois  plus  lent  que  dans  les  nerfs  à  myéline.  La  vitesse  de  propagation 
varie  de  0'^^676  à  O'^JJJ  par  seconde  chez  le  porc,  de  0"'6i5  à  0'^76(5 
chez  le  bœuf.  La  durée  totale  du  courant  d'action  monophasique  est  de 
6  centièmes  de  seconde  environ.  L'excitation  se  propage  avec  un  fort  dé- 
crément. —  M.  Mendelssohn. 

"Woerkom  ("W.  v.).  —  Sur  la  signification  du  réflexe  plantaire.  —  L'auteur 
s'est  proposé  d'étudier  le  mécanisme  des  mouvements  réactionnels  des  ar- 
tères dans  le  réflexe  plantaire.  Ce  réflexe  consiste  dans  des  mouvements  des 
orteils  ou  du  membre  inférieur  tout  entier  à  la  suite  de  l'excitation  de  la 
plante  du  pied.  Tandis  qu'avant  les  publications  de  Babinski,  dit  l'auteur, 
on  prêtait  toute  attention  à  l'intensité  des  mouvements  du  membre  tout  en- 
tier après  l'excitation  de  la  plante  du  pied,  on  néglige  actuellement  tout  à 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  459 

fait  les  mouvements  produits  par  les  groupes  musculaires  proximaux.  On 
se  contente  d'observer  après  excitation  de  la  plante  du  pied  si  les  orteils  et 
surtout  le  gros  orteil  s'abaissent  ou  se  relèvent  suivant  qu'il  s'agit  d'un  sujet 
normal  ou  pathologique. 

L'auteur  a  étudié  les  mouvements  réflexes  des  orteils  chez  les  nourris- 
sons sains,  chez  les  adultes  sains  et  chez  les  sujets  atteints  d'une  affection 
organique  des  centres  nerveux.  Il  croit  que,  comme  les  animaux  dans  les 
expériences  physiologiques,  l'homme  réagit  aussi  aux  excitations  nuisibles 
par  des  mouvements  synergiques  fixes,  ([ui  ont  pour  but  de  mettre  la  partie 
lésée  à  l'abri  de  l'agent  nuisible.  Le  nourrisson,  dont  la  réflexibilité  est  très 
grande,  réagit  à  toute  excitation  douloureuse  de  la  plante  du  pied  par  un  ré- 
flexe «  indifférencié  »,  c'est-à-dire  par  un  réflexe  de  flexion  dorsale  très 
vive  du  pied  et  des  orteils.  La  flexion  dorsale  lente  du  gros  orteil,  sans  que 
les  autres  orteils  participent  à  ce  mouvement,  serait  due  à  l'adaptation  de 
l'individu  à  la  vie  terricole.  Ce  réflexe  s'affaiblit  et  même  disparaît  plus  tard 
faisant  place  à  des  mouvements  synergiques  toniques  qui  rendent  le  contact 
avec  le  sol  de  plus  en  plus  petit  sans  que  pour  cela  l'extrémité  perde  entiè- 
rement sa  fonction  statique.  D'après  l'auteur  la  relation  du  réflexe  plantaire 
avec  la  voie  pyramidale  n'est  pas  aussi  étroite  qu'on  l'admet  généralement. 
L'écorce  cérébrale  ne  paraît  non  plus  faille  partie  essentielle  de  ce  réflexe; 
elle  constitue  cependant  son  centre  régulateur.  Le  réflexe  plantaire  est  un 
réflexe  spinal:  son  centre  se  trouve  dans  la  moelle  épinière.  —  M.  Men- 

DELSSOIIN. 

Dodge  (R.).  —  Exploration  systématique  du  réflexe  palcllaire  normal.  — 
L'auteur  étudie  le  réflexe  patellaire  au  moyen  de  l'enregistrement  graphique 
du  gonflement  duquadriceps.  La  courbe  myographique  ainsi  obtenue  présente 
deux  élévations  successives,  la  première  est  l'effet  mécanique  du  choc,  la 
seconde  plus  ample  et  plus  irrégulière  est  produite  par  la  contraction  ré- 
flexe du  muscle.  La  configuration  de  la  courbe  et  l'étendue  du  plateau  font 
conclure  à.  l'auteur  que  le  phénomène  du  genou  est  un  véritable  réflexe  et 
non  pas  une  contraction  idio-musculaire.  L'amplitude  de  ce  réflexe  dé- 
pend de  l'intensité  du  choc,  mais  sa  période  latente  n'est  nullement  influen- 
cée par  des  variations  de  poids  du  marteau.  —  M.  Mendelssoun. 

Schûller  (Josef).  —  Centres  automatiques  et  aetes  réflexes  dans  l'intestin 
if-olé.  —  Expériences  sur  l'innervation  et  les  mouvements  du  rectum  chez 
une  grenouille  à  moelle  détruite.  Le  rectum  d'un  animal  ainsi  préparé  pré- 
sente des  mouvements  analogues  à  ceux  de  défécation.  Ces  mouvements  ne 
se  produisent  jamais  chez  un  animal  à  moelle  intacte.  L'auteur  en  conclut 
que  le  rectum  contient  des  centres  automatiques  qui  président  à  ses  mou- 
vements périodiques  et  reçoivent  de  la  moelle  des  fibres  inhibitrices.  L'exci- 
tation mécanique  de  la  paroi  intestinale  provoque  par  voie  réflexe  les  mou- 
vements du  rectum.  Le  centre  rectal  est  donc  aussi  un  centre  réflexe  pour 
les  mouvements  du  rectum.  L'auteur  cherche  à  établir  une  analogie  entre 
le  mécanisme  des  mouvements  du  rectum  avec  celui  de  la  contraction  du 
pylore.  —  M.  Mendelssoun. 

Nikolaev  (P.  N.).  —  Contribution  à  Vanalijse  des  réflexes  conditionnels 
complexes.  —  Par  une  analyse  subtile  du  phénomène  l'auteur  cherche  à  in- 
terpréter le  mécanisme  des  réflexes  conditionnels  complexes.  L'idée  direc- 
trice de  ce  travail  est  que  tout  réflexe  conditionnel  provoqué  par  une  exci- 
tation-stimulation peut  être  inhibé  par  une  excitation-frein.  Ainsi  l'écoulement 


460  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  la  salive  provoqué  par  ralluniage  d'une  lampe  électrique  de  25  bougies 
peut  être  sapprimé  si  le  son  du  diapason  à  vent  intervient  comme  excitation- 
frein.  La  double  excitation  lumineuse  et  sonore  ne  provoque  aucune  réac- 
tion. D'autre  part  l'excitation-frein  elle-même  peut  être  fi'énée  par  une  autre 
excitation-frein,  par  exemple  par  le  bruit  d'un  métronome.  Les  trois  excita- 
tions, agissant  simultanément,  provoquent  cependant  l'écoulement  d'une 
petite  quantité  de  salive.  Si  Tallumage  de  la  lampe  a  déterminé  l'écoulement 
de  10  gouttes  de  salive,  l'action  simultanée  de  trois  excitations,  dont  une  sti- 
mulante et  deux  autres  frénatrices.,  ne  produira  qu'un  écoulement  de  quatre 
gouttes  de  salive.  Si  l'on  associe  la  reproduction  d'un  réflexe  conditionnel  à 
celle  du  réflexe  inconditionnel,  on  arrive  à  rendre  efficace  l'ensemble  de 
trois  excitations;  les  excitations-frein  deviennent  alors  stimulantes  et  les 
trois  excitations  (une  stimulante  et  deux  frénatrices)  déterminent  un  écoule- 
ment de  10  gouttes  comme  l'excitation-stimulation  seule.  La  schématisation 
de  l'auteur,  qui  est  à  voir  dans  le  travail  original,  facilite  l'interprétation 
de  ce  phénomène  complexe  quoiqu'elle  ne  fournisse  pas  encore  la  solution 
définitive  du  problème.  —  M.  Mendelssohn. 

a)  Marinesco  (G.)  et  Stanesco  (M.).  —  L'action  des  anesthésiques  et  des 
narcotiques  sur  des  fibres  nerveuses  vivantes.  —  Des  fibres  nerveuses  de  scia- 
tique  ou  des  petits  nerfs  cutanés  de  grenouille  sont  plongés  dans  ces  sub- 
stances. La  stovaïne  et  la  cocaïne  produisent  des  modifications  considérables 
etpresque  instantanées  de  la  myéline,  proportionnelles  à  leur  concentration  : 
le  contour  devient  sinueux,  ondulé;  la  surface  de  la  myéline  forme  des 
excroissances,  champignons,  anneaux,  arcs,  de  plus  en  plus  rapprochés.  Le 
scopolamine  et  la  morphine  modifient  également  la  tension  superficielle  de  la 
myéline  sans  toucher  au  cylindraxe.  Toutes  ces  substances  gonflent  la  myé- 
line. —  Le  chloroforme  gonfle  la  myéline  et  produit  des  granulations  à  la  sur- 
face du  cylindraxe;  ces  modifications  sont  très  visibles  au  niveau  de  l'é- 
tranglement de  Ranvier;  le  contour  de  la  myéline,  parfois  irrégulier,  est 
toujours  lumineux.  L'éther  ne  change  pas  les  propriétés  optiques  de  la  myé- 
line, (|ui  devient  seulement  gonflée  et  granuleuse.  —  R.  Legendre. 

h)  Marinesco  (G.)  et  Stanesco  (M.).  —  L'action  de  quelques  agents 
chimiques  sur  les  fibres  nerveuses  à  l'état  vivant.  —  L'ammoniaque  agit 
proportionnellement  à  sa  concentration  :  il  apparaît  des  formes  myélini- 
ques  et  des  segments  nouveaux  réversibles;  à  la  face  externe  se  forment 
des  amas  de  granulations  immobiles  et  des  filaments  oscillants  qui  peuvent 
se  rétracter.  L'eau  distillée  produit  des  changements  analogues  et  un  état 
feuilleté  de  la  myéline.  L'alcool  et  la  glycérine  dispersent  la  myéline  en 
granulations  et  rétractent  le  cylindraxe,  sans  sortie  de  granules  coUoïdaux. 
—  R.  Legendre. 

Symes  ("W.  L.)  et  Veley  (V.  H.).  —  Effet  de  quelques  anesthésiques  lo- 
caux sur  le  nerf.  ~  Conclusions.  1°  La  stovaïne  et  ses  homologues  sont  plus 
actifs  (|ue  la  cocaïne.  Les  méthyl-  et  amyl-stovaïne  et  le  sel  de  Fourneau 
semblent  préférables.  2°  A  en  juger  par  la  réponse  musculaire,  l'arrêt  anes- 
thésique  dans  les  fibres  nerveuses  individuelles,  des  impulsions  provoquées 
par  des  excitations  isolées  maximales  est  complet.  Il  en  est  de  même  d'ha- 
bitude pour  l'effet  des  excitations  tétanisantes.  En  tout  cas  il  y  a  une  forte 
résistance  à  la  sommation.  3°  D'après  les  expériences  il  semble  que  l'ampli- 
tude d'une  excitation  nerveuse  soit,  dans  les  limites  normales  de  l'excitation, 
d'habitude  maximale  ou  bien  zéro.  4°  Ceteris  paribus  l'amplitude  d'une  se- 
cousse musculaire  dépend  du  nombre  de  fibres  en  jeu.  —  H.  de  Varigny. 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  461 

h)  Dusser  de  Barenne  (  J.  G.).  —  L'action  de  la  strychnine  sur  le  sijstème 
nerveux  central.  II.  E/f'cts  de  Vnpplication  locale  de  la  strychnine  sur  la 
moelle  épinière.  —  En  appliquant  au  pinceau  la  strychnine  en  solution  chez 
des  chiens  et  cliez  des  grenouilles  à  la  face  dorsale  de  la  moelle  épinière  ou 
à  la  face  ventrale  ou  bien  à  la  fois  à  la  face  dorsale  et  ventrale,  l'auteur  a 
observé  des  phénomènes  différents  suivant  le  lieu  d'application.  L'intoxi- 
cation de  la  moelle  dorsale  par  la  stryclmine  ne  provoque  jamais  de  tétanos, 
elle  détermine  non  seulement  des  troubles  de  la  sensibilité  de  nature  pa- 
restliésique  avec  exagération  de  la  réflectivité  et  l'apparition  de  secousses 
musculaires  d'origine  réflexe.  L'application  de  la  strychnine  à  la  face  ven- 
trale de  la  moelle  n'est  pas  suivie  de  symptômes  caractéristiques  et  évi- 
dents. On  observe  tout  au  plus  des  secousses  fibrillaires  dans  certains 
muscles.  Le  tétanos  strychnique  typique  ne  se  produit  que  lorsque  la  stry- 
chnine est  appliquée  simultanément  sur  la  face  dorsale  et  ventrale  de  la 
moelle. De  ce  fait  l'auteur  conclut  que  la  strychnine  exerce  bien  une  action 
élective  sur  les  mécanismes  dorsaux  de  la  moelle  épinière  (sensitifs,  coor- 
dinateurs etc.).  —  M.  Mendelssohn. 

a)  Legendre  (René)  et  Piéron  (Henri).  —  Du  développement,  au  cours  de 
V insomnie  expérimentale,  de  propriétés  hypnotoxiques  des  humeurs.,  en  rela- 
tion avec  le  besoin  rroi.'isant  de  sommeil.  —  De  nouvelles  expériences  con- 
firment les  recherches  déjà  publiées  par  les  auteurs.  Le  besoin  impérieux  de 
sommeil,  qui  apparaît  au  cours  de  l'insomnie  expérimentalement  provo- 
quée, est  corrélatif  du  développement  dans  les  humeurs  de  propriétés  hyp- 
notoxiques susceptibles  de  provoquer  chez  un  animal  normal  auquel  elles 
sont  injectées  le  besoin  intense  de  sommeil  avec  perte  de  l'attention  senso- 
rielle et  motrice,  du  pouvoir  de  réaction  et  du  tonus  musculaire,  et  aussi  des 
altérations  des  cellules  nerveuses  (surtout  grandes  pyramidales  et  polymor- 
plies)  du  lobe  frontal  du  cerveau.  L'action  hypnotoxique  est  plus  marquée 
dans  le  liquide  céphalo-rachidien  que  dans  le  sérum,  et  disparait  après 
chauffage  à  05°  ;  elle  ne  se  retrouve  pas  dans  le  produit  de  la  dialyse.  —  R.  Le- 

GENDRE. 

Bouchard  (Ch.).  —  Sur  la  théorie  toxique  de  la  veille  et  du  sommeil.  — 
A  propos  de  la  note  de  Legendre  et  Piérox,  B.  rappelle  ({u'en  1880,  il  avait 
exposé  une  théorie  toxique  du  sommeil;  l'urine  d'un  animal  en  état  de  veille 
provoque  la  narcose  chez  un  animal  auquel  on  l'injecte.  Inversement,  l'urine 
de  la  période  du  sommeil  contient  un  principe  convulsivant.  L'hypnotoxine 
de  Legendre  et  Piéron  et  le  poison  narcotique  de  l'urine  ont  la  même  ori- 
gine. —  R.  Legendre. 

Dogiel  (Jean).  —  Relations  du  système  nerveux  et  de  l'activité  cardiaque 
chez  le  chien,  le  veau  et  l'homme.  —  Dans  la  première  partie  de  ce  travail, 
l'auteur  donne  un  résumé  d'après  ses  travaux  antérieurs  de  l'anatomie  phy- 
siologique du  système  nerveux  du  cœur  chez  différents  animaux.  11  y  étudie 
l'anatomie  du  ganglion  cervical  inférieur,  du  ganglion  premier  thoracique, 
de  l'anse  de  Vieussens,  du  plexus  cardiaque,  des  relations  anatomiques 
entre  le  pneumogastrique  et  le  sympathique  cervical.  Dans  la  seconde  par- 
tie il  expose  les  résultats  de  ses  expériences  sur  l'excitation  isolée  de  ces 
différents  appareils  nerveux.  On  observe  une  accélération  des  pulsations, 
une  augmentation  de  la  pression  et  une  dilatation  de  la  pupille  à  la  suite 
de  l'excitation  des  fibres  de  l'anse  de  Vieussens  au-dessous  de  la  sous-cla- 
vière  ou  bien  à  la  suite  de  l'excitation  du  filet  nerveux  qui  va  du  premier 


462  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ganglion  thoracique  au  cœur.  L'élévation  de  la  pression  s'observe  par  l'ex- 
citation du  premier  ganglion  thoracique;  cet  effet  ne  s'observe  plus  après 
section  des  connexions  des  ganglions  avec  la  moelle.  L'auteur  est  partisan 
de  la  théorie  neurogène  de  l'activité  cardiaque.  Il  admet  que  les  battements 
rythmiques  du  cœur  sont  dus  à  la  présence  de  cellules  nerveuses  dans  le 
myocarde  reliées  par  un  plexus  et  soumises  à  l'influence  des  nerfs  céré- 
bro-spinaux. Très  intéressantes  sont  les  considérations  de  l'auteur  sur  l'ac- 
tion inhibitrice  du  pneumogastrique  sur  l'activité  cardiaque  et  la  manière 
dont  il  interprète  la  reprise  des  battements  rythmiques  du  ventricule  après 
l'application  de  la  ligature  de  Stannius.  D'après  l'auteur,  cette  ligature  entre 
l'oreillette  et  le  ventricule  excite  un  ganglion  situé  dans  le  tiers  supé- 
rieur du  ventricule  et  préside  aux  contractions  rythmiques  de  ce  dernier. 
—  M.  Mendelssohn. 

Sand  (René).  —  L'arrêt  temporaire  de  la  circulation  générale  chez  riiomme. 
Ses  eff^etf,  cliniques  et  histologiques.  —  Examen  histologique   d'un  homme 
ayant  eu  un  arrêt  du  cœur  pendant  1  heure  et  mort  9  jours  après.  D'après 
l'abondante  bibliographie  rassemblée   et  les  constatations  personnelles  de 
l'auteur,  le  cerveau  de  riiomme  et  des  mammifères  peut  supporter  un  arrêt 
total  delà  circulation  pendant  25  minutes;  après,  le  cerveau  peut  reprendre 
incomplètement  ses  fonctions,  mais  la  mort  est  inévitable.  Le  cerveau  e.st 
l'organe  le  plus  sensible  à  l'anémie  ;  en  3  minutes,  elle  peut  produire  des 
lésions  cellulaires  très  graves.  La  moelle  épinière  et  le  bulbe,  le  rein,  le  tes- 
ticule, les  nerfs,  les  muscles  striés,  le  cœur,  la  langue,  l'utérus,  la  cornée, 
l'œsophage,  l'intestin,  les  spermatozo'ïdes,  les  globules  rouges,  les  vaisseaux, 
le  cartilage,  l'épithélium,  les  leucocytes,  sont  de  moins  en  moins  sensibles. 
Une  anémie  totale  d'une  heure  dans  les  centres  nerveux  de  l'homme  atteint 
uniquement  les  cellules  nerveuses  ;  les  fibres,  la  névroglie  et  les  vaisseaux 
s'altèrent  secondairement.  Les  cellules  motrices  sont  moins  atteintes  que  les 
sensitives,  les  grandes  que  les  petites.  Par  ordre  d'altérations  décroissantes, 
viennent  :  les  cellules  de  Purkinje,  les  cellules  sensitives  et  commissurales 
de  l'écorce,  du  thalamus  et  du  noyau  lenticulaire,  les  cellules  motrices  du 
cerveau  et  celles  du  noyau  caudé,  les  cellules  sensitives  et  commissurales 
du  bulbe  et  de  la  moelle,  celles  de  la  colonne  de  Clarke,  celles  des  ganglions 
spinaux,  celles  des  ganglions  intracardiaques,  de  l'olive  bulbaire,  enfin  les 
cellules  motrices  de  la  moelle  et  du  bulbe,  le  noyau  du  pneumogastrique 
étant  le  plus  résistant.  Les  lésions  consistent  en  chromatolyse,  dilatation  des 
canaux  de  Holmgren,  vacuoles  et  lacunes,  atrophie  ;  les  neurofibrilles  se  ra- 
réfient, s'épaississent;  le   noyau   devient  irrégulier,   atrophié,    homogène, 
excentrique;  le  nucléole  est  gonflé,  excentrique,  vacuolaire;  il  y  a  finalement 
fragmentation  et  disparition  de  la  cellule  en  même  temps  que  neurophagie. 
Sont  encore  étudiées  les  altérations  des  autres  organes.  —  R.  Legendre. 

Baglioni  (S.)  et  Vecchi  (E.).  —  Les  effets  de  la  compression  de  diverses 
régions  de  Vaxe  cérébro-spinal  isolé  de  Biifo  vulgaris.  —  Les  effets  de  la 
compression  de  diverses  régions  de  l'axe  cérébro-spinal  varient  suivant  la 
région  comprimée  et  suivant  la  grandeur  du  poids.  Les  phénomènes  obser- 
vés avec  des  poids  variant  de  1  à  10  gr.  consistent  en  augmentation,  dimi- 
nution ou  perte  de  l'excitabilité  et  de  la  conductibilité  des  éléments  ner- 
veux. La  compression  du  bulbe  dans  sa  partie  postérieure  provoque  des 
contractions  tétaniques  ou  des  secousses  fibrillaires.  Ces  phénomènes  d'ex- 
citation ne  se  produisent  qu'avec  des  poids  faibles.  D'autres  parties  de 
l'axe  cérébro-spinal  sont  moins  impressionnées  par  la  compression.  La  cou- 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  463 

ductibilité  de  la  queue  de  cheval   ne  disparait  qu'avec  des  poids  variant 
de  30  à  50  grammes  —  M.  Mendelss(jhn. 

Foa  (Carlo).  —  Nouvelles  recherches  sur  V apnée  et  sur  l'mitomalisme  du 
centre  respiratoire.  —  L'auteur  distingue  deux  variétés  d'apnée  :  une  apnée 
mixte  et  une  apnée  par  acapnie.  La  première  est  déterminée  simultané- 
ment par  l'excitation  des  nerfs  périphériques  et  par  le  changement  de  la 
quantité  d'acide  carbonique  contenu  dans  le  sang;  la  seconde  résulte  uni- 
(juement  de  la  diminution  de  l'acide  carbonique  dans  le  sang.  L'excitabilité 
du  centre  respiratoire  aux  excitations  périphériques  est  diminuée  dans 
l'apnée  mixte  et  ne  change  pas  dans  l'apnée  par  acapnie.  La  diminution 
de  l'acide  carbonique  dans  le  sang  agit  directement  sur  le  centre  respi- 
ratoire sans  l'intermédiaire  des  nerfs  de  l'appareil  respiratoire.  L'excita- 
tion de  ces  nerfs  n'est  pas  nécessaire  pour  entretenir  la  respiration.  Le 
centre  bulbaire  de  la  respiration  est  doué  d'automatisme  et  peut  fonctionner 
en  l'absence  de  toute  excitation  provenant  des  nerfs  de  l'appareil  respi- 
ratoire. Un  animal  respire  encore  suffisamment  lorsque  son  centre  respi- 
ratoire est  isolé  et  ne  peut  pas  recevoir  des  excitations  de  la  périphérie. 
D'autre  part  la  respiration  peut  être  altérée  et  même  suspendue  si  l'acide 
carbonique  diminue  dans  le  sang  sans  que  l'apport  des  excitations  péri- 
phériques soit  troublé.  —  M.  Mendelssohn. 

Tscheboksaroff  (M.).  — Sur  les  nerfs  sécrétoires  des  capsules  surrénales. 
—  Une  fois  établi  le  caractère  glandulaire  des  capsules  surrénales,  l'un  des 
problèmes  physiologiques  qui  retiennent  le  plus  vivement  l'attention  des 
chercheurs  fut  de  savoir  s'il  existait  des  nerfs  sécrétoires  ])0ur  ces  glandes. 
Deux  travaux  fondamentaux  ont  ouvert  le  champ  des  recherches  :  celui  de 
BiEUL  paru  en  1807  et  celui  de  Dreyer  en  1899. 

BiEDL  recueille  le  sang  qui  s'écoule  normalement  des  surrénales,  puis  il 
recueille  du  sang  qui  s'écoule  pendant  l'excitation  électrique  du  nerf  grand 
splanclmique,  puis  le  sang  qui  s'écoule  après  l'excitation.  Le  sang  ainsi 
recueilli  est  injecté  à  un  autre  animal;  on  constate  que  le  sang  veineux 
recueilli  au  cours  de  l'excitation  possède  une  action  sur  la  pression  à  peine 
plus  faible  que  le  sang  normal.  Or,  comme  l'excitation  du  nerf  splanclmique 
dilate  les  vaisseaux  et  augmente  le  débit  sanguin,  Biedl  en  conclut  qu'on 
peut  penser  que  le  nerf  grand  splanclmique  possède  des  filets  excito-sécré- 
toires  pour  la  surrénale.  Dreyer  opère  d'une  manière  sensiblement  iden- 
tique. Dans  quelques  cas  favorables,  le  sang  veineux  recueilli  pendant 
l'excitation  s'est  montré  plus  énergiquement  vaso-constricteur  que  le  sang 
normal.  Dreyer  aboutit  à  la  conclusion  que  le  nerf  grand  splanchnique  est 
sécrétoire  pour  la  surrénale.  Waterman  et  Smit  observent  que,  par  faradi- 
sation  du  parenchyme  surrénal,  on  élève  la  teneur  en  adrénaline  du  sang  de 
la  veine  cave.  L'auteur  reprend  cette  étude  et  pose  les  deux  questions  sui- 
vantes :  le  nerf  grand  splanchnique  contient-il  des  fibres  sécrétoires  ;  le 
nerf  vague,  qui  participe  à  l'innervation  des  surrénales,  contient-il  des 
fibres  sécrétoires  pour  ces  organes?  Le  sang  est  recueilli  sensiblement 
comme  dans  les  expériences  de  Biedl  et  de  Dreyer.  11  est  étudié  au  point 
de  vue  de  sa  teneur  eu.  adrénaline  par  son  action  sur  la  pression  chez  le 
chien.  Ces  recherches  aboutissent  aux  résultats  suivants  : 

L'excitation  du  nerf  grand  splanchnique  par  un  courant  d'induction  pro- 
voque toujours  une  augmentation  de  la  sécrétion  d'adrénaline  dans  le  sang 
veineux  ;  la  section  ou  la  ligature  sont  suivies  d'un  phénomène  exactement 
inverse.  Le  nerf  grand  splanchnique  est  donc  le  véritable   nerf  sécrétoire 


464  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  capsules  surrénales.  Non  seulement,  au  cours  de  l'excilation,  on  a  observé 
une  sécrétion  plus  grande  de  l'adrénaline,  mais  encore  la  quantité  d'adré- 
naline contenue  dans  le  parenchyme  glandulaire  augmente  nettement.  Le 
nerf  vague  n'exerce  aucune  influence  sur  la  sécrétion  des  capsules  surré- 
nales. La  sécrétion  de  l'adrénaline  dans  le  sang,  par  les  capsules  surré- 
nales, se  fait  d'une  manière  ininterrompue  ;  10™3  de  sang  veineux  capsulaire 
normal  introduit  par  la  voie  intraveineuse  à  un  chien  à  pneumogastriques 
sectionnés  provoque  une  élévation  de  pression  de  20  à  40  ">/™  llg.  Lors- 
qu'on observe  à  la  suite  de  l'excitation  d'un  nerf  sensible  —  le  sciatique  par 
exemple  —  une  élévation  de  pression,  cette  élévation  ne  modifie  pas  la 
quantité  d'adrénaline  déversée  dans  le  sang.  L'injection  d'atropine  à  rai- 
son de  5  à  15milligr.,  de  pilocarpine  à  raison  de  5  à  10  milligr.  n'exerce 
aucune  action  sur  la  sécrétion  surrénale.  La  physostigmine  à  la  dose  de 
5  milligr.  augmente  la  sécrétion.  —  E.  Terroine. 

Brighenti  (A.)  et  Laera  (G.).  —  Influence  de  la  paralysie  vaso-motrice 
sur  le  poids  et  le  contenu  en  eau  et  en  substances  fixes  des  muscles  du  sque- 
lette. —  1"  Si  l'on  sectionne  le  nerf  sciatique  chez  la  grenouille  à  moelle  in- 
tacte, on  constate  :  a)  une  augmentation  en  poids  du  muscle  frais  et  une 
faible  augmentation  du  résidu  sec,  si  les  deux  gastrocnémiens  (à  nerf  sec- 
tionné et  à  nerf  intégral)  sont  pesés  1/4  d'heure  après  la  résection;  b)  une 
bien  plus  grande  augmentation  du  poids  du  muscle  à  nerf  sectionné,  si  on 
laisse  s'écouler  2  heures  1/2  après  la  section;  on  constate  en  même  temps 
une  diminution  du  résidu  sec. 

2"  Si  l'on  sectionne  un  sciatique  chez  des  grenouilles  à  moelle  détruite, 
on  obtient  une  augmentation  en  poids,  après  2  heures  1/2,  du  gastrocnémien 
à  nerf  sectionné,  mais  moins  considérable  que  précédemment.    —  J.  Gau- 

TRELET. 

c)  Donaldson  (Henry  H.).  —  Inlerprétation  de  certaines  différences  dans  le 
pourcentage  d'eau  trouvé  dans  le  système  nerveux  central  du  rat  blanc,  et  dues 
à  des  conditions  autres  que  l'âge.  —  Les  variations  de  ce  pourcentage,  pro- 
voquées expérimentalement,  sont  généralement  moindres  que  0,5  %.  Elles 
dépendent  plus  de  l'activité  métabolique  du  corps  tout  entier,  que  de  celle 
du  système  nerveux  seul.  Le  pourcentage  d'eau  augmente  quand  les  pro- 
cessus anaboliques  prédominent  et  inversement.  Ces  changements  sont 
surtout  dus  aux  variations  de  la  quantité  de  sang  dans  le  cerveau  et  aux 
variations  de  teneur  en  eau  des  cellules.  —  R.  Legendre. 

b)  Telle  (F.).  —  L'influence  du  neurotropisme  dans  la  régénération  des  cen- 
tres nerveux.  —  Une  série  d'expériences  faites  en  greffant  dans  le  cerveau, 
le  cervelet  et  le  nerf  optique  du  lapin  adulte  des  fragments  de  sciatique  sain 
ou  dégénéré,  le  bout  central  ou  le  périphérique  d'un  sciatique  en  régénéra- 
tion, conduisent  aux  conclusions  suivantes  :  1"  les  centres  nerveux  possè- 
dent le  pouvoir  de  régénérer  leurs  axones  sectionnés,  leurs  fibres  traversant 
le  tissu  connectif  pour  pénétrer  dans  le  nerf  greffé  et  y  croître  rapidement; 
ce  pouvoir  est  plus  grand  pour  le  cervelet  que  pour  le  cerveau  et  le  nerf 
optique.  2°  Ce  pouvoir  peut  être  notablement  exalté  ;  il  l'est  pour  la  moelle 
par  introduction  de  tissu  conjonctif  (Cajal),  pour  le  cerveau  par  greffe  d'un 
segment  de  sciatique.  3°  L'agent  excitant  agit  probablement  d'une  manière 
chimique  (neurotropisme);  en  effet  l'introduction  de  moelle  de  sureau  ou 
l'injection  de  Kieselgur  dans  une  incision  du  cerveau  sont  insuffisantes  pour 
exciter  la  régénération  des  axones.  Par  contre,  la  greffe  d'un  morceau  de 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  465 

moelle  de  sureau  imbibé  de  suc  médullaire  attire  les  axones  néoformés,  ce 
qui  ne  peut  s'expliquer  par  l'odogénèse  de  Dustin,  puisque  les  fibres  croissent 
sans  être  précédées  par  le  développement  de  tissu  conjonctif.  4^  Les  bandes 
de  Blingner  constituent  la  principale  source  des  substances  neurotropiques  ; 
elles  attirent  fortement  les  fibres  néoformées,  d'autant  plus  qu'elles  sont 
mieux  conservées,  même  quand  le  tissu  connectif  offre  des  voies  faciles. 
5°  L'endonèvre  produit  aussi  des  substances  neurotropiques.  G°  Les  axones  du 
cerveau  régénèrent  surtout  dans  la  substance  blanche.  7"  La  pénétration  des 
fibres  dans  le  bout  central  du  nerf  optique  est  un  argument  contre  l'exis- 
tence d'un  neurotropisme  négatif  dans  les  centres  nerveux.  —  R.  Legendre. 

=  Loc((lisatio)is  ccfébrales. 

Vogt  (M.  et  M™''  O.).  —  Nouvelle  conlribution  à  l'élude  de  la  myélonrchî- 
Icclure  de  l'écorce  cérébrale.  —  L'intérêt  de  ce  travail  n'est  pas  exclusive- 
ment anatomique,  car  il  autorise  certaines  déductions  d'ordre  physiologique 
et  en  général  biologique.  D'après  les  recherches  des  auteurs,  de  même  que 
dans  le  lobe  frontal,  on  peut  distinguer  dans  tout  l'hémisphère  un  nombre 
très  grand  de  champs  myéloarchitecturaux  bien  différenciés  les  uns  des 
autres  et  présentant  des  limites  nettes  sans  suivre  d'une  façon  absolue  la 
disposition  des  circonvolutions.  La  myéloarchitecture,  de  même  que  la  cito- 
architecture  et  môme  la  myélogénie,  parle  contre  la  tentative  de  Fleciisig 
de  localiser  le  centre  unique  de  l'audition  dans  la  première  circonvolution 
temporale  transverse.  Les  auteurs  critiquent  aussi  l'opinion  trop  exclusive 
admise  depuis  Meynert  d'après  laquelle  l'écorce,  prise  dans  toute  son  épais- 
seur, serait  le  siège  des  centres  sensoriels  et  mnestiques  (centres  de  la  mé- 
moire). Les  recherches  des  auteurs  démontrent  que  Vallocortex  n'est  pas 
exclusivement  en  rapport  avec  le  sens  de  l'odorat,  car  on  en  retrouve  cer- 
taines parties  bien  développées  chez  un  animal  anosmatique  comme  le  dau- 
phin. D'autres  sens,  surtout  la  vue  et  l'ouïe,  n'ont  rien  à  faire  non  plus  avec 
cette  région  corticale.  L'allocortex  (les  champs  .supraradiés)  ne  représente  pas 
certainement  la  partie  sensitive  ou  la  partie  mncstique  de  l'écorce. 

La  myéloarchitecture  des  auteurs  présente  aussi  un  certain  intérêt  au 
point  de  vue  de  l'anatomie  comparée.  En  descendant  dans  la  série  des  mam- 
mifères on  retrouve  un  certain  nombre  de  champs  que  les  auteurs  ont  dé- 
crits chez  l'homme.  Ainsi  le  champ  qui  occupe  la  lèvre  postérieure  du  sillon 
central,  présente  la  même  structure  chez  l'homme  et  chez  le  cercopithèque. 
Il  y  a  des  champs  qu'on  retrouve  aussi  chez  des  mammifères  encore  plus 
inférieurs.  Au  moyen  de  la  méthode  myéloarchitecturale  les  auteurs  ont 
pu  délimiter  un  grand  nombre  de  champs  dans  l'hémisphère  cérébral 
de  l'homme  et  qui  se  retrouvent  chez  certains  animaux  mammifères.  — 
M.  Mendelssohn. 

a)  Mott  (F.  'W.),  Schuster  (Edgar)  et  Sherrington  (C.S.). —  Localisa- 
lion  motrice  dans  le  cerveau  d'un  singe  {gibbon)  en  rapport  avec  l'examen  his- 
tologiqne.  — ■  Les  auteurs  ont  déjà  constaté  expérimentalement  et  histologi- 
quement  chez  le  chimpanzé  et  surtout  chez  l'orang-outang  que  les  points 
moteurs  sont  situés  en  avant  du  sillon  de  Rolande  et  que  les  grandes  pyra- 
mides passent  avant  ce  sillon  en  s'étendant  en  avant  à  la  partie  supérieure 
de  la  zone  précentrale  et  en  se  localisant  sur  la  lèvre  antérieure  du  sillon 
plus  bas  dans  leur  partie  inférieure  un  peu  au-dessous  du  niveau  du  sulcus 
prœcentrale  supérieur.  La  même  disposition  fut  constatée  par  les  auteurs 
chez  le  gibbon,  mais  avec  cette  particularité  que  l'aire  précentrale  intermé- 
l'année  biologique,  XVI.  1911.  30 


466  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

diaire  s'étend  beaucoup  plus  en  avant  vers  la  circonvolution  frontale 
moyenne.  L'écorce  de  cette  circonvolution  surtout  dans  sa  partie  antérieure 
est  relativement  pauvre  en  granules  ou  cellules  étoilées,  tandis  que  ces  élé- 
ments sont  bien  développés  et  nombreux  dans  les  régions  frontales  anté- 
rieures et  inférieures  séparées  en  haut  par  le  sulcus  rectus  et  en  arrière 
par  le  sillon  fronto-orbitaire.  —  M.  Mendelssohn. 

Mingazzini  (G.).  —  Nouvelles  études  sur  le  siège  de  l'aphasie  motrice.  — 
D'après  l'auteur  il  n'existe  pas  de  raisons  valables  pour  refuser  à  la  troisième 
circonvolution  frontale  droite  une  participation  à  la  fonction  du  langage 
comme  on  l'admet  d'après  le  principe  de  Broca.  Le  centre  cortical  de 
l'aphasie  motrice  est  plus  étendu  qu'on  ne  le  croit  généralement  et  la  dis- 
tinction entre  une  aphasie  corticale  et  une  aphasie  sous-corticale  est  arbi- 
traire. En  tout  cas  la  localisation  lenticulaire  de  Pierre  Marie  n'exclut  guère 
l'ancienne  localisation  classique  de  Broca  si  l'on  ne  limite  pas  la  région  de 
Broca  au  pied  de  la  troisième  frontale  gauche.  D'après  l'auteur  cette  région 
s'étend  jusqu'au  cap,  l'opercule,  les  deux  premières  circonvolutions  de  l'in- 
sula  et  peut-être  même  jusqu'au  pied  de  la  frontale  ascendante.  Quant  à  la 
zone  lenticulaire  de  Pierre  Marie,  c'est  seulement  sa  partie  antérieure  et  su- 
périeure qui  se  trouve  en  relation  avec  l'aphasie.  Le  syndrome  d'aphasie 
motrice  peut  être  produit  aussi  bien  par  des  lésions  corticales  ou  sous-cor- 
ticales que  par  des  lésions  pré-lenticulaires.  C'est  toujours  le  même  système 
phasico-moteur  qui  est  intéressé.  —  M.  Mendelssohn. 

Minko-wski  (M.).  —  Conti'ihution  à  la  physiologie  de  la  sphère  visuelle. 
—  Le  fait  curieux  qui  se  dégage  des  expériences  intéressantes  et  importantes 
de  l'auteur  est  que  la  théorie  de  la  cécité  psychique  de  Munk  est  insoutenable 
tant  dans  sa  conception  physiologique  et  psychologique  que  dans  ses  consé- 
quences. D'après  l'auteur,  la  zone  de  Munk.  ne  fait  pas  partie  pour  la  plupart 
de  la  sphère  visuelle  dont  les  limites  sont  localisées  trop  en  dehors  dans  le 
schéma  de  Munk.  L'extirpation  de  la  deuxième  circonvolution  ne  produit  de 
troubles  visuels  durables  ([ue  lorsque  la  lésion  est  souscorticale  et  atteint  les 
radiations  sagittales.  D'autre  part  Fauteur  confirme  expérimentalement  le 
fait  trouvé  déjà  par  Munk,  à  savoir  que  l'extirpation  de  la  région  corticale 
des  membres  ne  provocpie  aucun  trouble  visuel.  L'auteur  localise  la  sphère 
visuelle  dans  les  limites  de  l'area  striata  qui  constitue  le  vrai  centre  cytoar- 
chitectoniquement  délimité  pour  la  perception  des  impressions  visuelles. 
De  l'intégrité  de  l'écorce  occipitale  dépend  la  fonction  des  ganglions  optiques 
souscorticaux.  Un  chien  auquel  on  a  enlevé  les  deux  sphères  visuelles  devient 
complètement  aveugle  et  perd  la  faculté  d'orientation  spatiale.  Divers  points 
récepteurs  de  la  rétine  sont  projetés  sur  l'écorce  visuelle  et  sont  en  corrélation 
avec  toute  une  aire  d'éléments  récepteurs  de  cette  dernière.  Les  suppléances 
fonctionnelles  en  cas  de  lésion  sont  dues  à  la  multiplicité  des  éléments 
récepteurs.  Après  destruction  des  récepteurs  principaux  les  récepteurs 
accessoires  jusque-là  inactifs  entrent  en  fonction.  Plus  la  lésion  est  étendue, 
plus  les  troubles  visuels  sont  durables.  L'excitation  électrique  du  centre 
optico-moteur  qui  se  trouve  dans  le  voisinage  immédiat  de  l'area  striata  qui 
est  un  centre  sensoriel,  provoque  des  mouvements  associés  des  yeux.  — 
M.  Mendelssohn. 


Rothmann.  —  Le  chien  sans  cerveau.  —  Goltz  réussit  le  premier  à  priver 


XIX.^Η  SYSTÈME  NERVEUX.  467 

un  chien  delà  totalité  du  cerveau  et  utilisa  les  faits  observés  chez  cet  animal 
contre  la  doctrine  des  localisations  cérébrales.  Pour  lui  il  n'existait  guère 
de  localisation. 

L'auteur  a  repris  ces  recherches  et  présenta  à  la   Société  médicale   de 
Berlin  un  des  chiens  auxquels  il  a  enlevé,  il  y  a  deux  ans  et  trois  mois,  pres- 
que la  totalité  des  hémis})hèrcs  dont  il  n'est  resté  que  quelques  parties  de 
la  base  et  du  milieu  qui  durent  être  épargnées  pour  ne  pas  couper  le  chias- 
ma  et  les  bandelettes  optiques.  Ce  chien  a  commencé  à  marcher  au  bout 
d'un  ou  deux  jours.  Un  peu  plus  tard  il  apprit  à  déglutir  des  liquides;  la 
viande  n'était  avalée  que  lorsqu'elle  était  mise  en  contact  javec,  les  parties 
supérieures  du  pharynx;  ce  n'est  qu'un  peu  plus  tard  que  le  chien  prit  lui- 
même  des  aliments.  Neuf  mois  après  l'opération  il  a  appris  à  trotter,  plus 
tard  à  galoper.  Dans  les  premiers  temps  ce  chien  n'était  qu'un  automate. 
Ses  capacités  mentales  ne  se  sont  manifestées  en  grande  partie  qu'au  bout 
d'un  an,  et  quelques-unes  bien  plus  tard.  Les  fonctions  attribuées  générale- 
ment par  la  doctrine  localisatrice  aux  divers  centres  contenus  dans  les  hé- 
misphères cérébraux  se  sont  rétablies  progressivement  Tune  après  l'autre. 
Ce  qui  parait  sûr,  c'est  que  le  chien  sans  cerveau  est  absolument  incapable 
de  voir,  quelque  éloignée  que  soit  la  date  de  l'opération.  Cela  ne  l'empêche 
pas  de  récupérer  dès  la  deuxième  semaine  certains  réflexes  optiques,  à 
savoir  le  réflexe  du  clignotement  ainsi  que  quelques  réflexes  auditifs.  Les 
fonctions  psychiques  ne  font  même  pas  absolument  défaut.  Certains  actes  de 
l'animal  font  preuve  de  mémoire.  En  somme,  les  centres  inférieurs  sont 
susceptibles  d'être  éduqués  et  de  transmettre  des  excitations  aboutissant  à 
des  mouvements  coordonnés  et  dirigés  vei^s  un  but  utile.  Il  en  est  d'ailleurs 
de  même  chez  l'homme,  ainsi  qu'il  résulte  des  observations  qu'on  a  pu  faire 
chez  des  anencéphaliques.  —  M.  Mendelssohn. 

Feliciangeli  (G.).  —  Conlribution  à  la  connaissance  de  la  fonction  du  lobe 
frontal  du  cerveau  du  chien.  —  Etude  des  phénomènes  moteurs  provoqués 
par  l'ablation  de  parties  précises  du  lobe  frontal.  L'ablation  de  la  région  pré- 
sylvienne  ou  préfrontale  d'un  seul  coté  ne  provoque  aucune  moditication 
durable  ou  notable  de  la  sensibilité  ou  de  la  motilité.  L'extirpation  totale  de 
la  région  frontale  d'un  seul  côté  est  suivie  pendant  quelque  temps  d'une 
tendance  au  tour  de  manège  vers  le  côté  opéré  et  d'une  diminution  de  la 
sensibilité  cutanée  (tactile,  dolorifique,  thermique)  et  profonde  du  côté  opposé. 
En  enlevant  en  plus  un  segment  de  la  région  postérieure  au  sillon  crucial, 
jusqu'à  la  circonvolution  sigmoide  postérieure  comprise,  les  troubles  sont 
plus  marqués,  plus  graves  et  durent  beaucoup  plus  longtemps.  On  n'observe 
jamais  d'allure  de  coq  (ataxie  ou  dysmétrie);  celle-ci  est  probablement  due 
à  des  lésions  opératoires  ou  post-opératoires  des  régions  limitrophes  du  cer- 
veau. —  R.  Legendre. 

c.  Organes  des  sens, 
a.)  Structure. 

a)  Botezat  (E.).  —  Sur  les  terminaisons  des  nerfs  sensitifs  dans  le  tissu 
conjonctif  de  la  peau  chez  la  carpe  et  chez  la  grenouille.  —  Chez  la  carpe, 
tous  les  appareils  terminaux  sensitifs  sont  du  type  arborescent;  ils  provien- 
nent des  nerfs  cutanés  qui  forment  un  réseau  irrégulier  d'où  partent  les 
fibres  terminales.  Les  arborisations  sont  sous-épithéliales   ou    dermiques. 


468  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Chez  la  grenouille,  les  appareils  sont  identiques  à  ceux  de  la  peau  des  Mam- 
mifères et  des  Oiseaux;  ils  ont  forme  de  pelotons  terminant  une  fibre  en 
spirale  provenant  d'un  nerf  myélinique.  —  R.  Legenure. 

b  Botezat  (E.).  —  Sur  les  terminaisons  nerveuses  dans  le  même  appareil 
terminal  des  nerfs  sensitifs.  —  Dans  presque  tous  les  appareils  terminaux 
sensitifs,  il  y  a  deux  formations  flbrillaires  :  une  principale  provenant  des 
gros  nerfs  à  myéline  qui  perdent  cette  substance  avant  la  terminaison,  une 
secondaire  provenant  des  nerfs  myéliniques  plus  minces,  qui  perdent  leur 
gaine  dans  l'appareil  terminal.  Ces  deux  formations  sont  indépendantes, 
ainsi  que  les  fibres  qui  les  composent.  Les  terminaisons  secondaires  ont  été 
considérées  comme  sensitives  ou  sympathiques;  elles  proviennent  en  réalité 
des  fibres  d'association  périphériques  et  il  est  possible  qu'elles  renforcent 
l'intensité  de  la  perception.  —  R.  Legendre. 

Ducceschi  (V.).  —  Observations  anatomiques  et  physiologiques  sur  les  ap- 
pareils sensitifs  de  la  peau  humaine.  —  L'auteur  attache  une  grande  im- 
portance non  seulement  aux  faits  physiologiques,  mais  aussi  aux  données 
morphologiques  dans  la  solution  du  problème  de  la  localisation  des  diverses 
sensibilités  dans  les  appareils  nerveux  de  la  peau.  Ses  recherches  faites 
avec  une  méthode  spéciale  lui  ont  permis  de  déterminer  les  terminaisons 
nerveuses  correspondant  aux  points  de  sensibilité  à  la  pression  dans  les 
corpuscules  de  Meissner,  tandis  que  la  sensibilité  pour  le  froid  et  le  chaud 
est  fonction  des  expansions  interpapillaires.  Les  organes  périphériques  de 
la  sensibilité  à  la  douleur  se  trouvent  dans  les  terminaisons  intraépidermi- 
ques  lorsqu'il  s'agit  d'une  sensation  douloureuse  superficielle  ou  bien  dans 
le  réseau  nerveux  amyélinique  papillaire  lorsqu'il  s'agit  d'une  douleur  vive 
et  profonde.  Tous  ces  faits  se  rapportent  à  la  topographie  des  appareils  sen- 
sitifs des  parties  glabres  de  l'avant-bras.  Le  problème  anatomo-physiologi- 
que  des  points  de  sensibilité  cutanée  est  très  complexe  en  ce  qui  concerne 
la  peau  des  pulpes  digitales  qui  possèdent  des  terminaisons  nerveuse  que 
l'on  ne  trouve  pas  dans  d'autres  parties  du  tégument  cutané.  —  Mendels- 

SOHN. 

a)  Lenhossek  (M.).  —  Le  développement  et  la  signification  de  la  zonule 
ciiiaire.  —  On  sait  que  dans  ces  derniers  temps,  à  la  suite  des  travaux  de 
Wolfram  (1908)  et  de  Mawas  (1910),  on  a  attribué  à  la  rétine  ciiiaire  une  nou- 
velle potentialité,  celle  de  produire  les  fibres  de  la  zonule,  comme  des  sortes 
de  différenciations  cuticulaires.  L'étude  que  L.  a  faite  du  développement  du 
corps  vitré  et  de  la  zonule  ne  lui  permet  pas  d'accepter  cette  manière  de 
voir.  Par  une  description  très  précise  des  phénomènes  organogéniques  et 
histogéniques  chez  l'embryon  du  Poulet,  il  établit  que  les  fibres  zonulaires 
prennent  naissance,  dans  un  espace  zonulaire  spécial,  aux  dépens  de  cer- 
taines fibres  du  «  corps  vitré  zonulaire  »  ou  antérieur,  sans  participation 
aucune  ni  de  cellules  conjonctives  qui  manquent  à  cet  endroit,  ni  des  cellules 
épithéliales  de  la  rétine  ciiiaire  dont  les  fibres  zonulaires  sont  d'abord  sépa- 
rées par  une  couche  interposée  et  avec  lesquelles  elles  n'existent  que  secon- 
dairement en  connexion.  Dans  la  discussion  qui  a  suivi  cette  communica- 
tion, G.  Rabl  a  développé  une  intéressante  conception  d'ensemble  de  la  mor- 
phologie de  l'œil,  où  pour  lui  zonula  et  corps  vitré  ne  sont  que  des  produits 
de  la  rétine,  c'est-à-dire  du  cerveau,  et  des  productions  d'une  nature  gliale 
particulière.  —  A.  Prenant. 

Keilin  (D.).  —  Sur  certains  organes  sensitifs  constants  chez  les  larves  de 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  469 

Diptères  et  leur  signification  pro/iaJjle.  —  K.  trouve  chez  des  larves  de  Di- 
ptères, soit  libres,  soit  })arasitos,  les  organes  sensitifs  représentés  par  un 
petit  bouquet  de  poils,  à  situation  constante  :  sur  les  parties  latérales  du 
thorax,  et  les  considère,  vu  leur  position  et  leur  parfaite  constance,  comme 
des  vestiges  d'appendices  ambulatoires  régresses.  En  effet,  à  un  degré 
moindre  de  régression,  ces  organes  se  montrent  sous  forme  de  mamelons 
non  fonctionnels  avec  quelques  poils  sensitifs.    —  Y.    Delage  et  M.  Gold- 

SMITH. 

P)  Physiologie. 

Agazzotti  (Alberto).  —  Sur  le  plus  petit  intervalle  de  temps  perceptible 
dans  les  processus  psychiques.  —  Le  but  de  ce  travail  expérimental  a  été 
de  déterminer  le  plus  petit  intervalle  de  temps  qui  peut  être  encore  perçu 
entre  deux  excitations  se  succédant  très  rapidement.  Il  résulte  des  expé- 
riences de  l'auteur  que  ce  plus  petit  intervalle  de  temps  à  peine  percep- 
tible varie  suivant  les  individus  et  pour  des  sensations  différentes.  Le  mi- 
nimum de  temps  perceptible  varie  aussi  suivant  que  les  deux  excitations 
successives  influencent  le  même  organe  sensoriel  ou  bien  deux  appareils 
sensoriels  distincts.  11  est  plus  élevé  dans  ce  dernier  cas  probablement 
parce  que  l'attention  met  un  temps  plus  long  pour  se  déplacer  d'un  cen- 
tre sensitif  à  l'autre.  Pour  les  excitations  acoustiques  l'intervalle  de  temps 
à  peine  perceptible  est  de  un  millième  de  seconde.  Pour  d'autres  excita- 
tions sensorielles,  par  ex.  oculo-cutanées,  auriculo-cutanées,  ce  temps  n'est 
que  de  plusieurs  centièmes  de  seconde.  Le  temps  minimum  au  delà  duquel 
il  devient  impossible  de  distinguer  les  excitations  sensorielles  varie  quand 
on  modifie  l'ordre  des  excitations  successives  portées  sur  deux  organes  sen- 
sitifs distincts,  c'est-à-dire  quand  l'organe  excité  le  premier  dans  une 
expérience  est  excité  le  second  dans  l'expérience  suivante.  —  M.  Mendels- 

SONHN. 

Henri  (Victor)  et  Larguier  des  Bancels  (J.).  —  Photochimie  de  la  ré- 
tine. —  Ce  travail  se  compose  de  plusieurs  parties  :  1'^  Etude  du  minimum 
d'énergie  nécessaire  pour  provoquer  des  sensations  lumineuses.  — 2°  Rôle  du 
pourpre  rétinien.  —  3°  Étude  des  réactions  électriques  qui  se  produisent 
dans  la  rétine  pendant  l'excitation  lumineuse,  comparées  aux  actions  photo- 
électriques. —  4°  Étude  de  la  vision  des  couleurs.  —  5°  Étude  de  la  fusion 
des  impressions  lumineuses,  d'images  consécutives;  bases  physico-chimi- 
ques d'une  théorie  des  sensations  lumineuses. 

Les  auteurs  arrivent  à  ce  résultat  intéressant  que  l'énergie  de  rayon- 
nement minimum  capable  de  provoquer  une  sensation  lumineuse  est,  à 
égalité  de  surface,  deux  ou  trois  mille  fois  plus  faible  que  l'énergie  mini- 
mum produisant  une  action  photochimique  sur  le  bromure  d'argent.  La 
rétine  est  donc  deux  à  trois  mille  fois  plus  sensible  à  la  lumière  que  les 
plaques  photographiques  les  plus  rapides.  L'énergie  de  rayonnement  cor- 
respondant au  seuil  de  clarté  varie  avec  la  longueur  d'onde.  La  quantité 
d'énergie  nécessaire  pour  provoquer  une  sensation  lumineuse  varie  avec  la 
durée  suivant  une  loi  complexe  qui  paraît  être  la  résultante  d'une  part  de 
la  loi  d'excitation  des  nerfs  et  d'autre  part  de  la  loi  des  réactions  photo- 
chimiques. Les  auteurs  admettent  que  la  décomposition  du  pourpre  rétinien 
par  la  lumière  se  produit  suivant  la  loi  quantitative  d'absorption  photochi- 
mique :  elle  est  proportionnelle  à  la  quantité  d'énergie  de  rayonnement 
absorbée.  Les  trois  courbes  représentées  par  les  auteurs,  celle  de  l'énergie 
du  seuil,  celle  de  l'action  sur  le  pourpre  et  celle  d'absorption,  sont  presque 


470  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

coïncidentes.  L'absorption  et  la  décomposition  du  pourpre  permettent  d'in- 
terpréter quantitativement  la  vision  crépusculaire,  ainsi  que  les  conditions 
d'adaptation  à'Tobscurité.  —  M.  Mendelssohn. 

Burch  (G.  J.).  —  Note  préliminaire  sur  une  méthode  de  mensuration  des 
sensations  de  couleur  par  la  lumière  intermittente^  avec  description  d'un 
appareil  non  encore  terminé.  —  B.  produit  une  série  d'éclats  de  lumière 
monochromatique  qui  produisent  par  induction  une  condition  de  cécité  aux 
couleurs  dans  une  petite  partie  du  champ  de  la  vision  qu'ils  n'atteignent 
toutefois  pas.  Cette  partie  même  est  occupée  par  des  éclats  aussi  de  la 
partie  du  spectre  à  l'examen.  La  couleur  correspondant  à  des  éclats  mono- 
chromes est  pour  ainsi  dire  effacée  de  cette  partie,  et  l'observateur  voit  les 
limites  des  sensations  de  couleur  sous-jacentes  tant  que  les  éclats  se  succè- 
dent aux  intervalles  voulus.  —  H.  de  Varigny. 

Brocher  (F.).  —  Le  travail  au  microscope  et  V accommodation.  —  La 
question  que  s'est  posée  B.  est  celle-ci  :  comment  se  comporte  l'accommoda- 
tion visuelle,  lorsque  l'observateur  regarde  un  objet,  non  pas  directement, 
mais  par  l'intermédiaire  d'un  instrument  d'optique,  par  exemple  au  moyen 
d'une  loupe  ou  d'un  microscope?  L'opinion  généralement  admise  est  que 
dans  ce  cas,  l'œil  s'efforce  de  voir  le  plus  près  possible  et,  dans  ce  but,  ac- 
commode au  maximum,  de  sorte  que  l'usage  prolongé  de  la  loupe  produit  ou 
augmente  la  myopie,  en  habituant  l'œil  à  voir  à  la  distance  minima  de  sa 
vue  distincte.  Pour  résoudre  la  question  B.  emploie  une  méthode  qui  con- 
siste en  principe  à  faire  voir  à  l'observateur,  simultanément  —  au  moyen 
d'une  chambre  claire  et  d'un  jeu  de  miroir  —  outre  la  préparation  qu'il  re- 
garde au  microscope,  un  objet  A,  situé  dans  le  lointain  (à  20  mètres  au 
moins),  et  un  objet  B,  assez  rapproché  (à  40  centimètres  environ).  On  con- 
state que,  dans  ces  conditions,  certains  microscopistes  voient  simultanément, 
tous  deux  ensemble  et  avec  netteté,  la  préparation  microscopique  et  l'objet 
éloigné  A.  L'œil  n'accommodant  pas  pour  la  vision  d'un  objet  éloigné,  on 
doit  donc  conclure  que,  chez  les  microscopistes  en  question,  l'œil  n'accom- 
mode pas  non  plus  pour  la  vision  au  microscope.  D'autres  observateurs, 
lorsqu'ils  regardent  au  microscope,  accommodent,  mais  n'utilisent  pas  né- 
cessairement l'accommodation  maxima  de  leur  œil.  Celui-ci  prend,  dans  ce 
cas,  une  accommodation  moyenne  —  variant  selon  les  individus  —  qui  doit 
correspondre,  en  général,  à  l'accommodation  que  l'observateur  a  coutume 
d'employer  pour  son  travail  habituel.  —  Ces  expériences  permettent  de  com- 
prendre pourquoi  l'usage  du  microscope  fatigue  les  uns  et  pas  les  autres. 
B.  donne  quelques  indications  d'ordre  pratique,  permettant  de  faciliter 
l'emploi  de  l'instrument.  —  M.   Boubier. 

Best.  —  Le  pouvoir  visuel  de  l'œil  à  facettes.  — Exner,  le  premier,  réussit 
à  photographier  l'image  droite  que  forme  l'œil  à  facettes  du  ver  luisant 
{Lampyris  splendidula)  des  objets  extérieurs.  Le  photogramme  obtenu  d'une 
lettre  majuscule  latine  montre  que  le  pouvoir  de  résolution  de  ces  yeux  est 
médiocre,  correspondant  à  peine  à  un  centième  de  l'acuité  normale.  Au  point 
de  la  résolution,  l'œil  à  facettes  est  donc  nettement  inférieur  à  l'œil  con- 
struit selon  le  principe  de  la  chambre  noire  munie  d'une  lentille.  L'étude 
tliéorique  de  l'œil  à  facettes  montre,  par  contre,  que  sa  résolution  ne  diminue 
pas  quand  l'objet  est  très  rapproché  de  l'œil.  Dans  ces  conditions  de  fonc- 
tionnement, très  fréquentes  chez  les  insectes  et  d'autant  plus  fréquentes 
et  plus  prononcées  que  la  taille  de  l'insecte  est  plus  petite,  la  résolution  de 


XIX.  —  SYSTEME  NERVEUX.  471 

l'œil  à  facettes  est  supérieure  à  la  résolution  de  l'œil  à  chambre  noire  de 
dimensions  identiques.  —  Sulzer. 

Yung  (E.).  —  De  V insensibilité  à  la  lumière  et  de  la  cécité  de  l'escargot. 
—  Suite  à  l'étude  publiée  dans  Arc/t.  de  Psych.,  1004  :  l'escargot  a  un  œil 
dont  SwAMMERDAM  a  donné  une  description  complète,  ce  qui  amène  les 
zoologistes  à  écrire  que  l'escargot  possède  l'organe  de  la  vision  et  voit;  mais 
ils  ne  décrivent  pas  le  fonctionnement  de  cet  organe.  Les  expériences  faites 
pour  vérifier  si  l'escargot  voit  ont  donné  des  résultats  contradictoires.  Y. 
a  repris  une  nouvelle  série  expérimentale  pour  examiner  si  l'escargot 
sent  la  lumière  soit  par  les  yeux,  soit  par  la  peau  :  il  conclut  à  l'absence  de 
sensibilité  dermatoptique  autant  que  de  sensibilité  visuelle;  recherchant 
ensuite  si  les  escargots  observés  étaient  sensibles  aux  brusques  variations 
d'intensité  lumineuse,  il  conclut  à  leur  insensibilité  :  ils  se  conduisent 
comme  s'ils  ne  voyaient  pas  la  lumière.  En  fait,  l'escargot  des  vignes  se 
conduit  toujours  comme  un  aveugle  :  les  objets  se  révèlent  à  lui  par  leur 
odeur,  leur  température  ou  leur  humidité,  plutôt  que  par  la  clarté,  la  forme 
ou  la  couleur.  Willem  a  vu  un  Hélix  p..  amputé  de  ses  tentacules,  se  con- 
duire comme  un  animal  intact.  L'escargot  n'est  donc  dermatoptique  à  aucun 
degré,  et  ses  yeux  ne  lui  sont  visuellement  d'aucun  usage.  —  Jean 
Philippe. 

Doflein  (J.).  —  Le  sens  olfactif  des  animaux  a  qnat  il  es.  —  L'auteur  revient  sur 
son  opinion  exprimée  précédemment  (v.  Ann.  Mol.,  XV,  378),  d'après  la- 
quelle les  animaux  aquatiques  possèdent,  tout  comme  les  animaux  terrestres, 
deux  types  d'organes  chimiorécepteurs,  l'un  servant  à  la  gustation,  l'autre 
équivalante  l'odorat.  ATiippui  de  son  opinion,  D.  cite  notamment  des  obser- 
vations de  L.  A.  BoRADAiLLE  sur  le  comportement  de  crustacés  décapodes 
à  vie  amphibie  {Cœnolnta).  Chez  ces  crabes  qui  vivent  tantôt  dans  l'eau, 
tantôt  sur  terre,  ce  sont  les  antennes  internes  qui  servent  à  l'odorat,  les 
mêmes  organes,  par  conséquent,  qui,  d'après  les  observations  de  D.,  auraient 
cette  môme  fonction  chez  les  crustacés  purement  aquatiques.  —  J.  Strohl. 

Bauer  (V.).  —  L'aptitude  des  Poissotis  à  distinguer  les  couleurs.  —  L'auteur 
étudie  les  jeunes  poissons  de  Charax  puntaz.:-o  Gm.,  Alherina  hepsetus  L., 
Box  salpa  L.,  Mugil,  en  utilisant  deux  mouvements  qui  leur  sont  habituels  : 
mouvement  d'approche  vers  un  objet  nouveau  et  mouvement  de  fuite  vers 
l'angle  le  plus  obscur  du  bassin  au  cas  d'une  excitation  brusque.  En  fai- 
sant apparaître  des  écrans  de  différentes  couleurs  (la  quantité  de  lumière 
pénétrant  étant  égale),  il  constate  que  les  poissons  réagissent  à  chaque 
cliangement;  la  perception  des  couleurs  existe  donc.  Le  rouge  produit  une 
impression  particulièrement  forte  (éloignement  rapide).  Le  même  résultat 
est  atteint  si,  au  lieu  d'écrans  colorés,  on  emploie  le  spectre  fourni  par 
une  lampe  à  arc.  —  Le  séjour  préalable  dans  l'obscurité  augmente 
toutes  ces  réactions.  —  M.  Goldsmith. 

h)  Parker  (G.  H.).  —  Effets  des  sons  produits  par  les  explosifs  sur  les  pois- 
sons {moteurs  des  bateaux  et  canons).  —  Les  expériences  ont  été  faites  sur 
les  espèces  Fundulus  heteroclitus,  Stenotomus  chrysops,  Menticirrhus 
saxatilis,  Scomber  scomber,  Pomatomus  saltatrix.  Les  bruits  qui,  venus  du 
moteur,  sont  transmis  par  l'eau  jusqu'aux  poissons,  n'ont  sur  ceux-ci  aucun 
effet,  surtout  lorsqu'ils  sont  affamés.  De  nombreux  individus  en  train  de 
dévorer  la  boette  d'une  ligne  ne  sont  nullement  gênés  par  le  bruit  du 


472  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

moteur  d'un  bateau  situé  à  50  pieds  de  là,  face  au  courant  qui  portait  sur  la 
ligne.  Les  premiers  bruits  qui  parviennent  jusqu'au  poisson  sont,  sans 
doute,  trop  faibles  pour  être  perçus  et,  l'intensité  de  ceux  qui  suivent  étant 
plus  forte  à  mesure  que  le  bateau  se  rapproche,  le  poisson,  déjà  accoutumé 
progressivement,  ne  réagit  pas.  Il  en  est  de  même  des  bruits  des  canons. 
Cependant,  au  début,  le  poisson  cesse  de  manger  :  mais  l'excitation  est 
purement  locale  et  temporaire.  Si  l'on  se  souvient  que  certaines  espèces, 
au  moment  de  la  reproduction,  produisent  des  sons  dont  l'effet  est  d'appeler 
les  individus  de  sexe  contraire,  on  peut  admettre  que  les  mêmes  bruits  faits 
artificiellement,  provoqueraient  un  .résultat  identique.  —  M.  Hérubel. 

a)  Parker  (G.  H.).  —  liéaciions  ulfaclivcs  de  Funduhis  hcteroclilus.  —  A 
la  suite  d'expériences  minutieusement  conduites,  l'auteur  conclut  que  le 
poisson  dont  il  s'agit  se  sert  de  son  appareil  olfactif  pour  rechercher  sa 
nourriture  :  cet  appareil  serait  une  sorte  de  récepteur  chimique  d'une  très 
grande  importance.  —  M.  Héruuel. 

Neumann  (A.).  —  Contribution  à  la  question  de  la  sensibilité  des  ori/anes 
internes.  —  Les  recherches  de  l'auteur  démontrent  que  la  plupart  des 
organes  internes  de  la  grenouille  et  du  chien  possèdent  une  sensibilité 
propre  et  réagissent  aux  excitations  mécaniques,  thermiques  et  chimiques. 
Les  reins  et  la  rate  chez  la  grenouille  ne  sont  pas  sensibles.  La  voie  centri- 
pète de  la  sensibilité  des  organes  internes  chez  la  grenouille  se  trouve  dans 
les  nerfs  splanchnique  et  pneumogastrique.  Une  portion  d'intestin  dénudé 
de  son  mésentère  réagit  encore  aux  excitations  et  détermine  des  réflexes 
dont  les  voies  de  conduction  se  propagent  vers  les  temninaisons  nerveuses 
mésentériques  voisines  à  travers  l'intestin  dans  la  direction  orale.  D'après 
Fauteur,  la  voie  de  conduction  sensible  de  l'intestin  est  le  plexus  d'Auer- 
bach.  Une  portion  d'intestin  privé  de  sa  couche  musculaire  longitudinale 
perd  sa  sensibilité  et  sa  conductibilité.  —  M.  Mendelssoijn. 


2°  Fonctions  mentales. 

Abelson  (A.  R.).  —  The  measurement  of  mental  ability  of  backward  chil- 
dren.  (British  Journ.  of  Psychol.,  268-314.)  [532 

Abramowski  (E.).  —  La  résistance  de  l'oublié  dans  la  mémoire  tactile  et 
■musculaire.  (J.  de  Psychol.  norm.  etpathoL,  VIII,  221-245.)  [515 

Alexancler  (S.).  —  Foundation  and  sketch  of  plau  of  a  conational  Psycho- 
logy.  (British  Journ.  of  Psychol.,  239-267.) 

[i^tude  d'observation  sur  la  manière  dont  les  séries  d'opérations 
conatives  sont  rapportées  à  un  connu  qui  n'est  pas  intellectuel,  et  com- 
ment elles  prennent  une  forme  spéculative  ou  pratique.  —  Jean  Philippe 

Ainar  (J.).  —  Sur  la  loi  de  la  dépense  postérieure  au  travail.  (C.  R.  Acad. 
Se,  CLllL  7U-80.)  [506 

Angell  (J.  R.).  —  Imageless  thought.  (Psychol.  Rev.,  295-323.)  [510 

Aveling  (Fr.).  —  The  relation  of  thought  process  and  percept  in  perception. 
(British  Journ.  of  Psychol.,  211-227.)  [519 

Barbaux  (G.).   —  Étude  médico-psychologique  sur  le  suicide  des  enfants. 
(Th.  méd.  Paris,  Jouve,  66  pp.,  1910.)  [532 

Barnholt  (Sarah)  and  Bentley  (Madison).  —  Thermal  intensity]  and  the 
area  of  stimulus.  (Amer.  Journ.  of  Psychol.,  325-332.)  [489 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  473 

Barucci  (Emilia).  —  Criliche  sperimentali  alla  dotlrina  dei  puncli 
(al un.  (Contributi  del  laboratorio  di  psicologia  spcrimeutale,  I,  p.  11,  et 
Rivista  di  Psicologia  applicata,  VIII,  Nov.)  [489 

Batier  (G.).  —  Les  fugues  des  débiles  mentaux  dans  l'armée.  (Arch.  de  neurol., 
94-100,  1910.) 

[B.  examine  rapidement  un  certain  nombre  de  cas  de  débiles  mentaux 
devenus  soldats  :  les  cadres  mômes  dans  lesquels  ils  sont  alors,  font  que  l'on 
a  plus  de  peine  à  reconnaître  leur  anomalie  mentale.  —  Jean  Philippe 

Baudrancl  (J.  M.).  —  L'accroissemenl  :  ses  caraclères  normaux  et  anor- 
maux :  ses  rapports  avec  l'hérédité.  (Th.  méd.  Paris,  Davy,  648  pp.)    [528 

Bergson  (H.).  —  L'intuition  philosophique.  (Rev.  met.  et  mor.,  809-827.)  [521 

Betz  (W.).  —  Ueber  cnrrchUion.  (Zeitschr.  f.  d.  ges.  PsychoL,  88.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Binet  (A.).  —  Qu'est-ce  qu'une  émotion?  Qu'est-ce  qu'un  acte  intellectuel? 
(Année  psych.,  XVll,  1-47.)  '  [490 

Binet  et  Simon.  —  Définition  de  l'aliénation.  (Année  psychol.,  XVII,  301- 
351.)  [535 

Blin.  —  Uii  imbécile  calculateur.    (Ruil.  Soc.  clin,    mentale,    1910,   9-14.) 

[Observation  montrant 
que  la  faculté  de  calculer  comporte  peu  d'envergure  mentale.  —  .1.  Philippe 

Bohn  (G.).  —  La  nouvelle  f'si/chologie  animale.  (1  vol.  in-12,  200  pp.,  Paris, 

F.  Alcan.)  [523 

Boirac  (E.).  —  I^'étude  scientifique  du  spiritisme.  (Rev.  phil.,  LXXI,  307- 
383.)  [50() 

Bonnier  (P.).  —  Les  centres  organostatiques  et  la  dérivation  cutanée.  (C  R. 
Soc.  Biol.,  835-838.)  [488 

Boubée  (P.).  —  Influence  psychique  de  l'entérite  muco-membraneuse.ÇTh. 
méd.  Paris,  83  pp.,  Jouve,  1910.)  [Étude 

de  l'influence  que  peut  exercer  l'état  d'esprit,  et  surtout  l'état  émotif,  sur 
l'organisation  à  demeure   de  troubles  de  ces  fonctions.  —  Jean  Philippe 

Breed  (Fred.  E.).  —  The  development  of  certain  Instincts  and  Habits  in 
Chicks.  (liehavior  Monograpli.,  vol.  I,  n"  1  ;  1  vol.,  80  pp.,  Henry  Holt, 
New-York.)  [524 

Breucq  (D"").  —  Le  Plaisir  et  la  Douleur  :  Théorie  physiologique.  (Bayonne, 
Foltzer,  in-8°,  51  pp.,  1909.)  [498 

Brocher  (L.).  —  Le  travail  au  microscope  et  l'accommodation.  (Arch.d.  Se. 
phys.  et  nat.,  52-56.)  [Voir  ch.  XIX,    1° 

Brown  (W.).  —  The  Essentials  of  mental  measurement.  (1  vol.  8",  150  pp., 
Cambridge,  University  Press.)  [518 

Brunot  (F.),  —  Archives  de  la  parole.  (Rev.  scient.,  417-422.)  [500 

Buyse  (O.).  —  Le  problème  psycho-physique  de  rapprentissagc.  (Revue  psy- 
chologique, IV,  51-55.)  [500 

Caporali  (Olga).  —  Un  audimuto  Educato.  (Contributi  dcl  laborat.  di  Psi- 
cologia sperimentale,  Roma,  vol.  1,  pp.  3i.)  [.5.30 


474  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Cellérier.  —  Méthode  de  la  science  pédar/ogique.  (Rev.   phil.,  LXXÏI,  400- 

448.)  '  [52U 

n)  Claparède  (Ed.).    —    Récoqnition  et   Moite.   (Arcli.    de  Psychol.,   XII, 
70-'JO.)  '  '  [51G 

b) Procédé  pour  contrôler  V authenticité  de  l'hypnose.  (Arch.  des  se. 

phys.  et  nat.,  XXXII,  159-I6L)  [504 

c) État  hypnoïde  chez  un  singe.  (Arch.  des  se.  pliys.  et  nat.,  XXXII, 

161.)  '  [523 

Claparède  (Ed.)  et  Radecki  ("W.).  — Siir  lea  phénomènes  psycho-électri- 
ques. (Arcli.  des  se.  phys.  et  nat.,  XXXI,  379-385.)  [480 

Clarke  (Helen  Maud).  —  Conscious  attitudes.  (Amer.  Journ.  of  Psychol., 
214-249.)  '    [497 

Colucci  (C).  — Preliminari per  unapsicologia  sn  base  anatomica.  (1  vol.  8*^, 
47  pp.,  Napoli,  Fr.  Giannini,  1910.)  [483 

Constantin  (M.).  —    Technique  de  Vexamen  auditif  dans  la  première  en- 
fance, etc.  (Arch.  de  laryngol.  ot.  rliin.,  161-107.)  [531 

Coriat  (Is.).  —  The  psychopathology  of  apraxia.  (Amer.  Journ.  of  P.sycho- 
logy,  XX,  65-85.) 

[Revue  d'ensemble  sur  cette  question  d'actualité.  —  Jean  Philippe 

a)  Cornetz  (V.).  —  L'œil-boussole  de  la  fourmi,  d'après  Santschi.  (Rev.  des 
Idées,  15  oct.,  1-7.)  [525 

b)  —  —  A  propos  d'une  croyance  vulgaire  très  répandue  touchant  le  retour 
au  gîte  de  la  fourmi.  (Inst.  gén.  psych.,  XI,  n°  5-6,  507-511.)  [Voir  Favre 

Criichet  (R.).  —  Évolution  psycho-pinjsiologique  de  l'enfant  du  jour  de  sa 
naissance  à  l'âge  de  deux  ans.  (Année  psych.,  XVII,  48-63.)  [529 

Culsset  (M.).  —  Expériences  sur  l'évolution  de  la  Mémoire  chez  les  Enfants. 
(Bul.  Inst.  Psychol.,  1911,  p.  453-460.)  [532 

Davenport  (C.  B.)  et  Weeks  (D.).  —  A  furst  sludy  of  inheritance  in  Epi- 
lipsy.  (Journal  of  Nervous  and  Mental  disease,  38,  II,  641-670.)  [539 

Dawson  (Jean).  —  The  Biology  of  Physa.  (Behavior  Monographs,  vol.  I, 
n°  4;  1  vol.,  120  pp.,  Henry  Holt,  New- York.)  '  [526 

a)  Delage  (Y.).  —  Raisonnement  et  inttiition  dans  l'appréciation  des  proba- 
bilités. (Rev.  seientif.,  XLIX,  II,  129-140  et  L,  II,  97-107,  1912.)  [483 

b)  —  —  Comment  pensent  les  bêtes.  (Bull.  Inst.  Psycholog.,  35-45.)  [522 

Delagrange  (B.).  —  Aprosexie  d'origine  nasale.  (Th.  méd.  Paris,  70  pp., 
Jouve.)  [.533 

Delbos  (V.).  —  Les  deux  mémoires  de  Maine  de  Biran  sur  l'habitude.  (Ann. 
Philos.,  XXI,  121-167.)  [Biran  reçut  de  Cabanis 

l'idée  que  l'idéologie  devait  se  rénover  dans  la  physiologie,  et  de  Tracy 
celle   que  la  matérialité  est  la  source  de  certaines  idées.  —  J.  Philippe 

Dodge  (R.).  —  A    Working  hypothesis  for  inner  Psychophysics.  (Psychol. 
Rev.,  167-185.)  [482 

a)  Downey  ^June  E.).    — -  A    case  of  colored  gustation.  (Amer.  Journ.  of 
Psychol.,  528-539.)  [Les 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  475 

cas  de  gustation  colorée  sont  plus  rares  et  beaucoup  moins  connus  que 
ceux  d'audition  colorée.  J.  D.  en  rapporte  une  observation  longuement 
étudiée  oii  il  montre  que  c'est  la  sensation  qui  a  déterminé  la  synes- 
thésie,  peut-être  parce  qu'on  savait  l'objet  goûté  coloré.  —  Jean  Philippe 

b)  Do-wney  (J.  E.).  —  Prcliminary  Sludy  of  Family  resembJance  in 
Hmidvriting.  (University  of  Wyoming  :  Psychology,  n"  1,  1  vol.  8°,  50  pp., 
Laramie,  Wyoming,  1910.)  [531 

Dubois  (Raphaël).  —  Théorie  physiologique  du  sommeil.  (Rev.  Se,  XLIX, 
2e  série,  321-324.)  [501 

Dufour.  —  Sur  l'adaptation  de  l'œil.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXIX,  652-654, 1910.)  [494 

Dugas.  —  L'introspection.  (Rev.  phil.,  LXXII,  606-626.)  [519 

a)  Dumas  (G.).  —  La  contagion  mentale.  (Rev.  phil.,  LXXI,  225-244  et  384- 
407.)  [538 

h) La  contagion  des  mélancolies  et  des  manies.  (Rev.   phil.,   LXXII, 

561-583.)  [538 

Dunin-Sulgusto-wska  (Marie).  —  Ln^uence  morale  du  Slôt/d.  (Revue  psy- 
chologique, IV,  313-316.)  '  [507 

Duprat  (G.  L.).  —  Le  rêve  et  la  pensée  conceptuelle.  (Rev.  phil.,  LXXII, 
285-313.)  '        [502 

Ermakow  (J.).  —  La  démence  précoce  pendant  la  guerre.  (Arch.  int.  de 
NeuroL,  142-152.)  [537 

Favre  (L.).  —  Influence  de  l'orientation  sur  l'activité  animale.  (Bull.  Inst. 
Psychol.,  507-511.)  [522 

Ferrée  (G.  E.)  et  Gollins  (Ruth).  —  An  expérimental  démonstration  of  the 
binaural  ratio  as  a  factor  in  anditory  localisation.  (Amer.  Journ.  of  Psychol., 
250-297.)  [494 

Feuchtwanger(A.). —  Versucheiiber  Vorstellungstypen.  (ZeitHchr.î.Vsychol., 
XLVIII,  161-199.)  [510 

Flournoy  (F.).  —  Esprits  et  médiums.  (Paris,  Fischbacher,  561  pp.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Foà.  (C).  —  Recherches  sur  le  rythme  des  impulsions  motrices  qui  partent 
des  centres  nerveux.  (Arch.  ital.  de  biol.,  LVI,  113-120.)  [507 

Foucault  (M.).  —  Etude  expérimentale  sur  l'association  de  ressemblance. 
(Arch.  de  Psychologie,  X,  338-360.)  [514 

Fourcade  (M.).  —  Constitution  émotive.  (Th.  méd.  Paris,  1  vol.  8".)      [497 

Franz  (S.  Iv.)  and  Lafora  (G.).  —  On  the  functions  of  Ihe  cerebrum  :  the 
occipital  Lobes.  (Psychological  Monograph,  n''56,  1  vol.  8'^,  118  pp.;  —  Lan- 
caster  P.  A.,  Psychological  Rev.  0\)  [514 

Galbrun  (H.).  —  Plan  d'un  manuel  d'interpolation.  (Bull.  Inst.  Psycholog., 

p.  79.)  [484 

Genil-Perrin  (G.).  —  L'altruisme  morbide.  (Année  psychol.,  XVII,  233- 
250.)  [538 

Gertz  (H.).  —  Ein  Fall  von  angeborener  totaler  Farbenhlindheit .  (Arch.  f. 
augenhk.,  1911,  228-234.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Grassi  (P.).  —  Einfache  Reaktionszeit  und  Einstellung  der  Aufmerksamkeit. 
(Zeitschr.  f.  Psychol.,  LX,  46-72.)  [487 


476  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Greppin  (L.).  —  Naturivissenschaftliche  Betrachtungcn  ûber  die  geistigen 
Fdhigkcitcn  des  Mrnschrn  iiiul  der  Tiere.  (Biol.  Centralbl.,  XXXI,  331-345, 
303-3^4.)  —  Quelques  considérations  sur  les  facultés  psychiques  de  l'homme 
et  des  animaux.  (Soc.  suisse  Neurologie,  1910.)  [533 

Groos  (K.).  —  Das  Seelenleben  des  Kindes.  (Berlin,  Reuther  et  Reichard, 
334  pp.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Hacker  (F.).  —  Systemntische  Traianbeohachtiingeu  mit  besonderer  Be- 
riicksichtigung  der  Gedanken.  (Ârcli.  f.  d.  ges.  Psycliol.,  XXI,  1-131.)     [502 

Hartenberg  (P.).  —  La  base  organique  de  l'éreuthophobic  et  son  traitement. 
(Presse  médicale,  140-141.)  '  [498 

Hartog  (Mardis).  —  Introduction  to  Bulller's  «  Unconscious  Memory  ». 
(Opuscule  de  35  pp.,  in-18,  daté  de  Cork,  1910.)  [M.  H.  analyse  l'œuvre 
de  S.  BuTTLER  et  dégage  l'importance  de  ses  recherches  sur  la  mémoire 
inconsciente  ou  organique  dans  la  série  animale  surtout.  —  Jean  Philippe 

a)  Hartson  (L.  D.).  —  A  Study  of  \wluntary  associations,  adnational  and 
social,  in  Europe  during  the  period  from  111-1700.  (Pedagogical  Semi- 
nary,  10-29.)  [534 

b) The  Psychology  of  the  club  :  a  study  in  social  Psychology.  (Peda- 
gogical Seminary,  353-416.)  [534 

Hayes  (Sam.  L.).  —  The  color  sensation  of  the  partial ly  color  blind  :  a  cri- 
ticism  of  carrent  teaching.  (Amer.  Journ.  of  Psychol.,  369-407.)  [495 

Healy  ("W.)  and  Fernald  (Gr.  Mex.).  —  Tests  for  praclical  mental  clas- 
sification. (Psychological  Monograph,  Psychol.  Rev.  C°,  Lancaster  P.  A., 
1  vol.  8",  pp.  60.)  [Sera  analysé  ultérieurement 

a)  Henry  (Charles).  —  Sensation  et  énergie.  (Instit.  génér.  Psychol.,  1911, 
Mémoires  artistiques,  p.  295.)  [Anal,  avec  le  suivant 

b)  —  —  Mémoire  et  habitude.  (Inst.  génér.  Psycholog.,  1911,  Mémoires 
artistiques,  pp.  295,  117.)  [485 

Hesmon  (V.  A.  C).  —  The  relation  of  the  lime  of  the  jugement  to  ils  accu- 
racg.  (Psychol.  Rev.,  186-201.)  [514 

a)  Hollingworth  (L.).  —  The  psychology  of  Drowsiness  (Amer.  Journ.  of 
Psychol.,  99-111.) 

[Analyse  faite  pour  montrer  que  les  hallucinations  survenant  à  ce 
moment  se  font  avec  un  autre  type  d'imagination  que  durant  la  veille,  se 
déroulent  selon  des  associations  plus  isolées,  et  séparent  l'activité  men- 
tale des  habitudes  antérieures  qui  la  personnalisaient.  —  Jean  Philippe 

b)  —  —  Judgemenis  of  persnasiveness.  (Psychol.  Rev.,  XVIII,  234-256.)  [Ces 
^j,  jugements  peuvent  être  soumis  au  contrôle  de  la  mesure.  —  J.  Philippe 

a)  Jacobson  (Ed.).  —  Consciousness  uuder  Anesthetics.  (Amer.  Journ.  of 
Psychol.,  333-345.)  [J.  continue  la  série  de  recherches 
faites  pour  montrer  (cf.  Ann.  biol.,  V,  p.  612,  etc.)  que  les  anesthésiques 
n'abolissent  pas  toujours  la  conscience  proprement  dite.  —  Jean  Philippe 

b)  —  —  Experimenls  on  the  inhibition  of  sensations.  (Psychol.  Rev.,  XVIIl, 
24-53.)  [485 

Jennings  (H.  S.).  —  La  méthode  des  essais  et  erreurs  chez  les  animaux. 

(Bull.  Inst.  Psycholog.,  495-498.)  [522 

a)  Jesinghaus  (C).   —  Bcitrilge  zur  Méthodologie  der  Gediichtnisuntersu- 

chung.  (Psychol.  Studien,  VII,  377-477.)  [516 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  477 

b)  Jesinghaus  (C).  —  Zwr  psi/c/iolo[/tschen  Théorie  des  Gcduchtnisses. 
(Psyehol.  Studien,  VII,  33G-375.J  [510 

Jones  (E.).  —  The  Psychopatholo(/ij  of  everydaij  lifc.  (Amer.  Journ.  of 
PsychoI.,  477-527.)  *  [535 

a)  Joteyko  (J.).  —  Comment  on  relient  les  chiffres,  les  si/Ualjes,  les  mots,  les 
ima(/('s.  (Revue  psychologique,  IV,  1-20.)  [515 

/')  —  —  La  vie  des  éléments  psychiques.  (Rev.  de  Psychologie,  40-41.) 

[Revue  générale  sur  l'analyse  de  ces  éléments.  —  J.  Philippe 

Joteyko  et  Kipiani.  —  Rôle  du  sens  musculaire  dans  le  dessin.  (Rev. 
Psyehol.,  362-3G9.) 

[Expériences  ayant  consisté  à  faire  dessiner  les  mêmes  objets  les 
yeux  ouverts,  puis  les  yeux  fermés.  —  Tout  en  avouant  que  l'habileté 
motrice  ne  constitue  pas  le  peintre  ou  le  dessinateur,  J.  et  K.  concluent 
que  le  sens  musculaire  est  un  facteur  capital  pour  bien  dessiner,  et  que, 
pour  les  aveugles,  dessiner  a  une  grande  valeur  éducative.  —  J.  Philippe 

Kakîse  (Hikoso).  —  A  preliminar)/  expérimental  stiidy  of  the  conscioiis 
concomilanls  l'ndersiandiîig.  {Amer.  .]onrn.  of  Psyehol.,  1911,  14-04.)     [519 

Katzaroff.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  récognition.  (Arch.  de  Psyehol. 
Xll,  1-78.)  [510 

Kent  (G.  Helen).  —  Experimenls  on  habit  format io7i  indementia  praecox. 
(Psyehol.  Rev.,  374-410.)  "  [537 

Kiesow  (F.).  —  Ueber  die  Versuche  von  E.  H.  Weber  und  M.  Szabadfôldi, 
nacli  welchen  einer  llautstelle  auflieyende  Gegenstànde  von  gleic/icr  Grosse 
nicht  gleich  schwer  empfmden  iverden,  wen  ihre  Temperaturen  geiuisse 
Unterschiede  aufiveisen.  (Arch.  f.  d.  ges.  Psyehol.,  XXII,  50-104.)  [489 

a)  Kostyleff.  —  Méthodes  et  avenir  de  la  psychologie  expérimentale.  (Arch. 
de  neurol.,  N.  S.,  I,  34,  n.  189-201,  1910.)  [482 

b)  —  —  Freud  et  le  problème  des  rêves.  (Rev.  phil.,  LXXIl,  491-522.)      [504 

Kunz  (M.).  —  Tema  lihero  snl  tatto  a  distanza  e  sul  cosi  detto  senzo  degli 
ostacoH.  (Congresso  internat,  pro  Ciechi,  Naples,  1909-1911.  — Ophtalmo- 
logie provinciale,  août  à  déc.  1910.  —  C.  R.  Acad.  Sciences,  1911,  p.  153, 
431-434.)  [491 

Lapique  (L.).  —  Essai  d'une  nouvelle  théorie  physiologique  de  l'émotion. 
(Journ.  de  Psychologie  n.  et  pathol.,  VIII,  1-8.)  [497 

Larsson  (H.).  —  Intuition.  (3^'  éd.,  pp.  78,  Stockholm,  Bonnier,  1910.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Lebas  (R.).  —  Étude  critique  des  stigmates  anatomiques  de  la  criminalité  et 
de  quelques  théories  criminalistes  actuelles.  (Paris,  Jouve,  78  pp.,    1910.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

a)  Leclère  (A.).  —  La  mentalité  hystérique.  (Journ.  de  Psyehol.  norm.  et 
pathol.,  VIII,  501-526.)  [535 

b)  ■ La  psycho-physiologie  des  états    mystiques.  (Année  psych.,  XVII, 

97-144.)  [504 

c)  —  —  Le  mécanisme  de  la  psychothérapie.  (Rev.  phil.,  LXXI,  27-62,  128- 
163.)  [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Legendre  (R.).  —  La  physioloqie  du  sommeil.  (Rev.  Se,  XLIX,  l*^""  sem., 
742-750.)  '  [500 


478  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Legendre  (R.)  et  Piéron  (H.).  —  Contribution  expérimentale  à  la  physio- 
logie du  sommeil.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLII,  456-458.)  [501 

Lint  (M.  van).  —  Vision  des  enfants  sourds-muets  comparée  à  celle  des  en- 
fants normaux.  (Policlin.  de  Briic,  33-40.)  [531 

Lombroso  (C).  —  Hypnotisme  et  spiritisme.  (Trad.  Rossigneux,  1  vol., 
300  pp.  in-l'i,  Paris,  Flammarion,  1910.)  [505 

Me  Comas  (H.  C).  —  Some  types  of  attention.  (55'-  P.sychological  Mono- 
graph,  I  vol.  8°,  60  pp.,  Psychological  Review  C°,  Lancaster.)  [520 

Me  Mullen  (Ch.  B.).  —  An  expérimental  investigation  into  the  space  coor- 
dination of  différent  sensés.  (Thesis  to  Princeton  University,  1  vol.  8°, 
.30  pp.,  Princeton,  1909.)  [486 

Maloney  ("W.)  et  Kennedy  (R.).  —  The  sensé  of  pressure  in  the  face,  Eye 
and  tangue.  (Brain,  1-28.)  [492 

Marage  (D').  —  Petit  manuel  de  physiologie  de  la  voix.  (1  vol.  8*^,  200  pp., 
Paris,  auteur.)  [500 

Marie  (A.).  —  Traité  international  de  Psychologie  pathologique.  (Paris, 
F.  Alcan,  xxni-1000  pp.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Martin  (G.).  —  La  maladie  du  sommeil  et  ses  troubles  mentaux.  Dénwnce 
trgpanosomiasiquc  et  démence  paralytique .  (Ann.  Inst.  Pasteur,  XXV,  463- 
479.)  [537 

Matus  (Leonardo).  — Antropometrie  del  nifio  chileno.  (Rev.  de  Instruccion 
primaria,  I  vol.  8°,  50  pp.,  Santiago  de  Chile,  imprenta  Cervantes.) 

[Revue  d'ensemble  sur  l'organisation,  au  Chili,   d'un 
laboratoire  d'anthropométrie  scolaire,  et  premiers  résultats.  —  J.  Philippe 

Maillet  (A.).  —  Différenciation  et  unification  dans  les  langues.  (Riv.  di 
Scienza,  402-420.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Mendelssohn  (M.).  —  Le  rôle  des  corrélations  fonctionnelles  en  pathologie 
nerveuse  et  mentale.  (XXI<^  Congrès  aliénist.  et  neurol.,  19II.) 

[Voir  ch.  XIX,  1" 
Mendousse  (P.).  —  Vâme  de  l'adolescent.  (1  vol.  8°,  Paris,  F.  Alcan,  1910.) 

[529 

Mott  (F.  W.).  —Heredity  and  Insanity.  (The  Lancet,  may,  1251-1259.)    [539 

a)  Myers  (C.  S.).  —  A  Test-bookof  expérimental psychology.  (2*^  éd.,  Cam- 
bridge, Univ.  Press,  34-107  pp.)       [Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

b) A  case  of  synesthesia.  (British  Journ.  of  Psychol.,  228-238.)        [480 

Ordahl  (L.  Eli.).  —  Consciousness  in  relation  to  learning.  (Amer.  Journ.  of 
Psychol.,  158-213.)  [519 

Ors  (E.  d').  —  Note  sur  la  formule  biologique  de  la  logique.  (Arch.  de  Neu- 
rol., 7^  s.,  1910,  1,  42-54.)  [482 

Papillault  (G.).  —  Nature  des  Races  humaines.  (Bull.  Inst.  Psycholog.,  224- 
226,  338-342.)  [533 

Pappas  (Constantin).  —  La  vision  colorée  chez  le  peintre.  (Th.  méd. 
Montpellier,  92  pp.,  1910,  Imprimerie  du  Midi.)  [495 

Pastore  (A.).  —  Nuove  ricerchi  sulla  percezione  musculare  délia  distanza. 
(Rivista  di  Psicologia  applicata,  VIII.)  [495 

Pear  (T.  H.).  —  The  classification  of  observers  as  «  musical  »  and  «i  unmu- 
sical  ».  (British  Journ.  of  Psychol.,  94.)  [494 

Perrens,  — Hallucinations  volontaires  de  la  vue.  (Encéphale,  161-166.)    [536 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  479 

Piéron   (H.).   —  L'illusion  de  iMiiller-Lycr.  (Rev.  phil.,  LXXI,   245-284.) 

[490 

Piéron  (H.)  et  Legendre  (R.).  —  La  Phi/siologie  du  sommeil.  (Rev.  Se, 
XLIX,  742-7."'j<>.)  ^  '  [001 

Piper  (H.).  —  Ueber  die  /iylhmik  dcr  innervalion-ini pnhe  hei  vnllki'D'lichen 
muskelkontractionen  und  ûber  verschiedene  arten  der  kunsllichen  tetanisie- 
rung  menschlicher  Muskcln.  (Zeitschr.  f.  Biol.,  54,  I40-15G,  1909.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 

Pillsbury  ÇW .  B.).  —  Tlie  place  of  movement  in  consciousness.  (Psych. 
Rev.,  83-99.)  [508 

Pleswila.  —  Les  origines  de  la  mort  naturelle.  (Rev.  phil.,  LXXI,  705-729.) 

[Voir  ch.  XII 

a)  Ponzo  (M.).  —  Ueber  einen  Apparat  zur  Bestimmimg  der  beim  Lokali- 
sieren  von  Hautamp/lndunf/en  begangenen  Fehler  und  deren  Hichtungen. 
(Arch.  f.  d.  ges.  Psychol.,  XXII,  105-107.)  [493 

b) Ueber  einen  neuen  Zirkel  far  die  BesUmmnng  der  simultaneîi  Raum- 

scliwellcn  der  Kôrperhant.  (Arch.  f,  d.  ges.  Psychol.,  XXII,  390-394.)     [492 

c)  —  —  Sur  la  localisation  des  sensations  tactiles  et  des  sensations  dolori- 
fiques:  sur  quelques  illusions  dans  le  champ  des  sensations  tactiles.  (Arch. 
ital.  de  biol.,  I9II,  1-14;  20-34;  —  Mem.  dell.  reale  Acad.  di  Scienz.  di  To- 
rino,  vol.  60-61.  —  V.  Ann.  Biol.,  1913,  519,  XVIII  —  et  Psycholog.  Rev.. 
XX.)  .  [493 

Preisig  'D'"  H.).  —  IVote  sur  le  langage  chez  les  aliénés.  (Arch.  de  Psychol., 
XI,  91-113.)  [536 

Radecki.  —  Recherches  expérimentales  sur  les  phénomènes  psycho-élec- 
triques. (Arch.  de  Psychol.,  XII,  209-295.)  [487 

Radoslavljevich  (P.  R.).  —  What  is  Education.  (Pedagogical  Seminary, 
31-43.)  [529 

Read  (Carv.).  —  Instinct,  especially  in  solitarg  ujasps.  (British  Journ.  of 
Psychol..  1-32.)  "  [524 

Revault  d'Allonnes.  —  Recherches  sur  l'attention.  (Rev.  phil.,  LXXI,  285- 
324,  494-520.)  [521 

a)  Rignano  (E.).  —  De  l'attention  :  contraste  affectif  et  unité  de  conscience. 
(Scientia,  X,  165-190.)  [521 

It) De  l'origine  et  de  la  nature  mnémonique  des  tendances  affectives. 

(Scientia,  IX,  76-1071.)  .  [517 

a)  Roubaud  (E.).  —  Évolution  de  V instinct  chez  les  Vespides;  aperçus  bio- 
logiques sur  les  Guêpes  sociales  d'Afrique  du  genre  Belonogaster  Sauss. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLI,  553-556,  1910.)  [525 

(j)  —  —  Nouvelles  recherches  biologiques  sur  les  Guêpes  solitaires  d'Afrique. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  476-480.)  [525 

Rowe  (E.  C).  —  The  hygiène  of  sleep.  (Psychol.  Rev.,  425-432.)  [500 

Roy  (Délice).  —  Les  Centenaires.  (Th.  méd.  Paris,  70  pp.,  Steinheil,  1910.) 

[535 

Ruger  (H.  A.).  —  The  Psychology  of  effîciency.  An  expérimental  study  of 
the  processes  involveds  in  the  solution  of  mecluinical  Puzzles  and  in  the 
acquislùon  of  the  skill  in  their  manipulation.  (Archives  of  Psychol.,  1910, 
2,  [15],  88.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Salmon  (Albert).  —  La  fonction  du  sommeil.  (Paris,  235  pp.) 

[Cité  à  titre  bibliographique 


480  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Salow  (P.).  —  Untersuchungen  zur  uni-  und  bilateralen  Beaktion.  I.  Enl- 
ivicUung  der  Auffassung  und  Behandiungsweise  der  Reaktionsversiiche. 
(Psychol.  Stiidien,  VII,  1-82.)  [488 

Sanctis  (S.  de).  —  5'  un  nuovo  procedimento  per  la  studio  del  lavaro 
mentale.  (Riv.  di  Psicologia  applicata,  VIII.)  [518 

Saunier  (Ch.).  —  Lecoq  de  Boisbaudran  et  sa  méthode.  (Bull.  Inst.  Psyclio- 
log,,  49-55.)  [Etude 

rapide  sur  cet  éducateur  de  l'imagination,  presque  inconnu  chez  nou.s  et 
que  les  Américains  ont  mieux  apprécié  :  bibliograpliie.  —  Jean  Philippe 

SchaeflFer  (Asa  A.).  —  Habit  formation  in  frogs.  (Journ.  of  animal  Beha- 
vior,  I,  n°  5.)  [524 

Schneider  (C  R.),  —  Pubertàt  und  Auge.  (Gmelin,  Miinchen,  17  pp.)     [530 

Seglas  (J.)  et  Collin  (A.).  —  Emotion-choc  :  psychose  confusionnelle. 
(Presse  médicale,  81-82.)  [530 

Sellier  (M.).  —  Troubles  de  la  sensibilité  objective  dans  le  zona.  (Th.  méd. 
Paris,  40  pp.,  Jouve.)  [536 

Sérieux  et  Capgras.  —  Le  délire  d'interprétation.  (Année  psych.,  XVII, 
251-259.)  [537 

Sermyn  ("W.  C.  de).  —  Contribution  à  V étude  de  certaines  facultés  céré- 
brales inéconnues.  (Paris,  Alcan,  012  pp.)  [Étude  du  subconscient, 
oi^i  l'auteur  s'efforce,  par  des  aperçus  nouveaux,  de  ramener  à  des  pro- 
cédés scientifiques  les  moyens  employés  par  les  mystiques,  les  spirites, 
les  médiums,  pour  agrandir  le  domaine  de  l'expérience.  —  J.  Phu.ippe 

Severin  (Henry)  et  Severin  (Harry).  —  An  Expérimental  Sliidg  on  the 
Dealh  Feigning  of  Beloshnna  flumineum  Say  and  Nepa  apiculata  Uhler.  (Be- 
havior  Monograph.,  I,  n°  3,  I  vol.,  45  pp.,  Henri  Holt,  New-York.)        [520 

Shepherd  ("W.  T.).  —  Thv  discrimination  of  articulate  sounds  by  raccoons. 
(Amer.  Journ.  of  Psychol.,  XXII,  110-118.)        [Cité  à  titre  bibliographique 

Sherrington  (Ch.  S.).  —  Le  rôle  de  Vinhibition  réflexe.  (Scienzia,  Rivista 
di  Scienza,  IV,  n"  I.)  —  The  rôle  of  reflex  inhibition.  (Science  progress., 
191 1,  584-610.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Sikorsky.  —  Les  corrélations  psychophysigues.  (Rev.  phil.,  LXXIl,  113- 
135.)  -  [484 

Sleight.  —  Memory  and  formai  training.  (British  Journ.  of  Psvchol.,  386- 
457.)  '  [515 

Spiller  (G.).  —  Le  problème  de  Légalité  des  rares  humaines.  (Bull.  Inst. 
Psycholog.,  271-274.)  '  [533 

Starch  (Daniel).  —  The  iinconscious  imitation  in  handwriting.  (Psychol. 
Rev.,  223-229.)  [499 

Stratton  (G.  M.).  —  Perception  of  movem^ent.  (Psychol.  Rev.,  XYIII,  262- 
293.) 

[La  conscience  d'un  mouvement  rapide  ou  dune  succession  rapide  n'est 
pas  une  sensation  proprement  dite  ni  un  jugement,  mais  un  groupe 
de  sensations  organisées  d'une  façon  encore  rudimentaire.  —  J.  Philippe 

Strœhlin  (G.).  —  Les  syncinésies  :  leurs  rapports  avec  les  fondions  d'inhi- 
biiiuii  motrice.  (Th.  méd.  Paris,  Steinheil,  147.)  [509 

a)  Tassy   (Ed.).    —   Le    travail   d'idéalion;   hypothèses  sur   les    réactions 


XIX.  -    FONCTIONS  MENTALES.  481 

centrnlea  dans  los  phi'noménes  (Vidéation.  (1  vol.  in-S",  300  pp.,  Paris, 
F.  Alcan.)  [517 

b)  Tassy  (Ed.).  —  Essoi  de  classification  des  états  affectifs.  (Rev.  phil., 
LXXII,  72-94.)  •  [498 

Tastevin  (J.).  —  L'asthénie  post-douloureuse  et  les  dysthènies  périodiques. 
(Annales  médico-psychologiques,  mars-avril.)  [539 

Thompson  (M.  E.).  —  Psycliology  and  pedagogy  of  Writing.  (Baltimore, 
Warwicli  et  York,  128pp'.)  '  [499 

Titchener  (E.  B.).  —  .1   note  on  the  c<))iscioasness  of  self.  (Amer.  ,lourn.  of 
Psycliol.,  540-552.)  [521 

Triischel.  —  (juilrilnition  à  Fétude  du  sens  de  la  direction  chez  les  aveuqles. 
(C.  R.  Acad.  Se,  1022-1024.)  "^[494 

Tullio  (P.).  —  Rapports  entre  les  cccitations  sensorielles  et  les  mouvements 
réflexes.  (Arch.  ital.  de  biol.,  55,  377-392.)  [508 

Vaschide  (N.).  —  Le  somm.eil  et  les  rêves.  (1  vol.  in-12,  300  pp.,  Paris,  Flam- 
marion.) [501 

Vautier  (Jean).   —  Ilérnéralopie  :  contribution  à  l'élude  de  l'acuité  et  du 
chamj)  visuel.  (Th.  méd.  Nancy,  90  pp.,  Paris,  Jouve,  1910.)  [490 

Villa  (G.).  —  Psicologia  contcmporane.  (4.35  pp.,  Roma,  Bocca,) 

[Réédition  de  cet  ouvrage  traduit  en  français  et  l'un  des 
meilleurs  sur  l'histoire  de  la  psycliol.  contemporaine.   —  Jean  Philippe 

Vînchon  (Jean),  —  Délires  des  enfants.  (Th.  méd.  Paris,  105  pp.,  Rous- 
set.)  [5:52 

Vries  Schaitb  (Aima  de).  —  Oti  the  intensity  af  Liuiges.  (Amer.  Journ.  of 
P.sychol.,  340-308.)  [Expériences  faites  sur  des  images 

de  mémoire,  montrant  qu'elles  ont  une  intensité  plus  ou  moins  grande, 
et,  en  tant  qu'elles  rappellent  des  sensations,  peuvent  être  classées 
par  degrés  d'intensité  analogues  à  ceux  des  sensations.  —  Jean  Philippe 

Wagner  ("W".).  —  Les  bases  biologiques  de  la  psychologie  comparée  {Biojtsy- 
chologie)  (en  russe).  (Saint-Pétersbourg,  Wolf,  435  pp.,  fig.,  1910.)     [526 

Wallace  (Wallin  I.  E.).  —  Expérimental  S tudies  of  RhylJun  and  Time. 
(Psychol.  Rev.,  XVIII,  100-131,  202-222.)  [508 

"Watt  (H.  J.).  —  The  éléments  of  expérience  and  Iheir  intégration.  (British 
Journ.  of  Psychol.,  127-204.)  "  [483 

Weber  (L.).  —  Notes  sur  la  croissance  et  différenciation.  (Rev.  met.  et  mor., 
19,  34-03.)  [Travail  d'essai.  -  J.  Philippe 

Wells  (Fr.  L.).  —  Practice  Effects  in  free  association.  (Amer.  Journ.  of  Psy- 
chology,  1-13.)  [514 

"Winch  (W.  H.).  —  Some  relation  between  substance  memory  and  produc- 
tive imagination  in  school  c/(//(/ren.  (British  Journ.  of  Psychol.,  95-125.)  [532 

"Wohlgemuth  (A.).  —  On  the  after  effect  of  seen  movement.  (Brit.  Journ  of 
Psychol.  Mon.  sup.,  n»  I,  1911.)  [507 

Woodworth  (R.  S.),  "Wells  (L.).  —  A.'iSociation  tests.  (Psychological 
Monographs,  n°  57,  1  vol.  in-8",  85  pp.,  Psychological  Review  C'^  Lancas- 
ter  P.  A.)  [Sera  analysé  ultérieurement 

l'année   BIOLOGIQUE,    XVL    1911.  31 


483  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Yerkes  (Robert),  ■Watson  (John).  —  Methodfi  of  sludyiiir/  vision  in  ani- 
;?!r?/.s-.  (Behavior  Monograplis.  I,  n"  2,  I,  90  pp.,  Henry  Holt,  New- York.)  [523 

Yung  (E.).  —  De  l'insensibililê  à  la  lumière  et  de  la  cécité  de  Vcscanjot. 
(Arch.  de  Psychologie,  44,  305-330.)  [Voir  ch.  Xix",  1'^ 


I.  GÉNÉRALITÉS  ET  CORBÉLATIONS. 

a.  Généralités. 

Ors  (E.  d').  —  Note  sur  la  formule  hiohxjique  de  la  logique.  —  Les  faits 
de  la  logique  sont  scientifiquement  traduits  en  langage  biologique,  si  l'ana- 
lyse des  produits  concrets  de  la  pensée  nous  conduit  à  considérer  celle-ci 
comme  soumise  aux  mêmes  lois  que  la  vie.  Sinon,  il  est  impossible  d'in- 
duire (|uoi  que  ce  soit  de  valable  de  cette  analyse. 

Partant  de  là,  O.  conclut  que  «  l'instabilité  de  l'être  vivant  étant  donnée,  les 
excitations  du  milieu  lui  seraient  toutes  plus  ou  moins  toxiques,  sans  une 
immunité  en  rapport  avec  elles,  qui  lui  permet  de  les  incorporer  à  son  fond 
vital  :  dans  les  cas  où  la  toxicité  serait  plus  intense,  c'est-à-dire  quand  il 
s'agit  de  cellules  dont  l'indétermination  fonctionnelle  se  traduit  en  des  phé- 
nomènes de  conscience,  et  où,  par  conséquent,  les  différences  dans  le  rap- 
port de  tension  se  traduisent  par  un  problème  intellectuel,  l'activité  spéci- 
fique de  l'être  qui  résout  le  problème  intellectuel,  procède  d'une  immunité 
acquise  en  vertu  d'une  victoire  sur  des  excitations  antérieures.  D'où  :  l'acti- 
vité conceptuelle,  chez  l'être  conscient,  doit  bien  être  considérée,  ainsi  que 
le  faisait  Avenarius,  en  fonction  des  rapports  de  tension  entre  l'énergie 
individuelle  et  le  milieu  extérieur  :  mais  il  faut  ajouter  que  cette  activité  y 
accomplit  une  mission  spécifiquement  antitoxique,  constituant,  dans  l'éco- 
nomie de  l'être  conscient,  une  défense  contre  l'intoxication  qui  représente 
pour  la  vie  et  pour  la  pensée  les  excitations  provenant  du  milieu  ».  Et  O. 
conclut  qu'il  faudrait  organiser  ces  recherches  en  quatre  sens  :  1°  logique 
dans  les  maladies  mentales;  2'^  dans  le  sens  commun;  3°  dans  les  sciences; 
4"  dans  le  langage.  —  Jean  Philippe. 

a)  KostylefF  (de).  —  Les  méthodes  et  l'avenir  de  la  psychologie  expérimen- 
tale. —  Une  orientation  nouvelle  :  la  méthode  du  questionnement  :  tel  est  le 
sous-titre  de  cet  article,  que  K.  consacre  à  étudier  les  méthodes  de  l'institut 
psychologique  de  Wurtzbourg.  Cette  méthode  est,  en  réalité,  une  méthode 
d'observation,  où  l'élément  expérimental  n'est  représenté  que  par  le  point 
de  déclanchement.  K.  énumère  un  certain  nombre  d'auteurs,  surtout  en 
Allemagne,  qui  se  sont  livrés  à  ces  recherclies.  Il  leur  prédit  un  très  grand 
avenir.  [On  ne  saurait  cependant  voir  dans  ce  mode  de  recherches,  qui  a 
toujours  été  pratiqué  dans  les  laboratoires  de  psychologie,  autre  chose  qu'un 
moyen  do  préparer  les  expériences,  faites  avec  le  contrôle  des  instruments]. 
—  Jean  Philippe. 

Dodge  (R.).  —  Une  hg/iothrse  /'éconde  pour  la  j)Sychophi/iiqur  subjective. 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  483 

—  Le  parallélisme  psychophysique  n'a  donné  aucun  résultat;  au  moment 
où  se  développait  si  rapidement  l'expérience  psychologique  et  psychophysi- 
que, on  ne  trouve  pas  un  seul  progrès  attribuable  au  parallélisme,  ([ui  a 
plutôt  joué  le  rôle  de  poids  mort.  R.  D.  en  établit  des  raisons  :  celles-ci 
n'atteignant  pas  le  parallélisme  métaphysique,  il  conclut  que  c'est  de  ce 
côté  qu'il  faut  chercher.  —  Jean  Philippe. 

Collucci  (C).  —  Préliminaires  pour  une  psychologie  fondée  sur  une  base 
analomiqne.  —  C.  estime  que  l'examen  microscopique  des  cellules  ner- 
veuses, l'étude  de  leur  réaction  aux  diverses  colorations,  l'aspect  de  leurs 
prolongements,  peuvent  fournir  actuellement  des  indications  sur  les  modi- 
fications qu'elles  subissent  sous  l'influence  des  excitations  mécaniques,  physi- 
ques, chimiques,  physiologiques;  il  estime  en  particulier  que  le  neurolo- 
giste  peut  commencer  à  déterminer  leui's  réactions  vaso-motrices  et,  dans 
une  certaine  mesure,  les  relier  aux  états  de  conscience  auxquels  celles-ci 
correspondent.  — Jean  Philippe. 

"Watt  (H.  Y.).  —  Les  éléments  de  l'expérience  et  leur  réduction  à  des  for- 
mes ou  à  des  types  :  le  ynodalisme.  —  "W.  fait  une  revue  générale  des  objets 
de  l'expérience  psychologique,  et  les  classe,  pour  les  ramener  à  des  t^pes, 
et  montrer  selon  quelles  voies  l'expérimentateur  doit  d'avance  s'orienter 
dans  ses  recherches.  Il  lui  semble  que  le  seul  objet  de  l'expérience  psycho- 
logique soit  la  sensation  :  tout  le  reste  n'en  est,  à  quelque  degré  que  ce  soit, 
que  des  combinaisons  :  d'où  le  nom  de  modalisme  qu'il  attribue  à  sa  con- 
ception. —  Jean  Philippe. 

a)  Delage  (Y.).  —  La  loi  d'altermtnce  dans  les  jeux  de  hasard.  —  (Analysé 
avec  le  suivant.) 

b) Le  raisonnement  et  l'intuition  dans  l'appréciation  des  probabilités. 

—  Ces  deux  articles  font  corps  :  celui  sur  le  raisonnement,  premier  en  date, 
examine  qui  a  raison,  du  savant  estimant,  d'après  le  calcul  des  probabilités, 
que  3  ou  4  sorties  de  la  rouge  ne  diminuent  pas  ses  chances  de  sortie  par 
la  suite,  cliaque  sortie  étant  indépendante;  ou  du  joueur  qui  en  appelle  à 
son  intuition  pour  juger  qu'après  îi  ou  4  sorties,  il  reste  moins  de  chance  de 
sortie  à  la  rouge.  En  fait,  les  statistiques  ou  la  liste  des  coups  d'une  maison 
de  jeux,  celle  de  Monte  Carlo,  par  exemple,  sont  en  accord,  à  2  %  près, 
avec  les  calculs  des  mathématiciens ,  et  non  avec  les  prévisions  que  les 
joueurs  aiment  à  mettre  en  avant,  et  sur  lesquelles,  d'ailleurs,  ils  ne  sont 
pas  d'accord.  Les  séries,  de  même,  ne  sont  pas  individuellement  plus  pro- 
bables les  unes  que  les  autres;  mais  certaines  séries,  présentant  une  cer- 
taine constitution,  un  certain  arrangement  conforme  à  des  règles  qu'in- 
dique Y,  D.,  ont,  en  bloc,  plus  de  chances  de  se  réaliser;  elles  ne  sont 
cependant  pas  plus  probables  que  n'importe  quelle  autre,  «  mais  leur  caté- 
gorie est  plus  nombreuse,  et  cette  catégorie  a  pour  elle  la  somme  des  chances 
de  toutes  les  séries  qui  la  composent  »  (p.  138). 

Ce  côté  amène  Y.  D.  à  examiner  la  question  de  la  localisation  dans  le 
temps  et  l'espace,  ou,  en  d'autres  termes,  la  réalisation,  que  les  mathémati- 
ciens laissent  volontiers  de  côté,  et  qui  est  surtout  en  cause  pour  le  joueur 
et  l'expérimentateur. 

Dans  l'autre  étude,  Y.  D.  examine  les  lois  d'alternance  et  de  consécution 
dans  les  jeux  de  hasard  :  ce  mode  d'alternance  donne  à  la  série  fournie  par 
la  roulette  ce  que  D.  appelle  sa  physionomie  réelle  :  il  en  tire  un  certain 


484  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nombre  de  lois,  qui  ne  se  vérifient  qu'en  moyenne  sur  un  grand  nombre  de 
coups,  mais  qui  cependant  encadrent  le  développement  des  suites  de  coups; 
et  il  conclut  que,  sans  donner  une  physionomie  bien  précise  à  la  suite  des 
coups,  ces  lois  montrent  qu'il  y  a  là  un  certain  ordre.  —  Jean  Philippe. 

Galbrun  (H.).  —  Plan  d'un  maiiud  crinterpolalion.  —  A  propos  d'un  pro- 
jet de  manuel  d'interpolation  G.  soulève,  sur  la  valeur  et  le  mode  des  ap- 
plications du  calcul  et  le  mode  des  probabilités,  une  discussion  très  intéres- 
sante pour  ceux  qui  s'occupent  des  moyennes  et  des  formules  en  psycho- 
physique. 

Le  problème  ordinaire  de  l'interpolation  trouve  sa  solution  dans  le  calcul 
des  différences  soit  par  la  formule  de  Newton  soit  par  d'autres  formules 
analo.ii'ues.  Mais  il  y  a  un  autre  problème  de  l'interpolation  qui  est  celui  de 
l'ajustement  :  quand  on  a  un  certain  nombre  de  valeurs  déduites  de  Texpé- 
rience,  entachées  d'erreurs  par  conséquent  |  ce  qui  est  le  point  à  discuter  — 
V.  ,1»».  hiol.,  XIV,  p.  452],  comment  substituer  à  cette  suite  de  valeurs  qui 
présentent  des  discontinuités,  une  suite  de  valeurs  continues?  Comment  -- 
ayant  un  certain  nombre  de  valeurs  d'une  fonction  qu'on  a  déterminées  soit 
en  biologie  soit  en  statistique  —  remplacer,  par  une  suite  continue,  la  suite 
discontinue  de  nombres  que  les  expériences  nous  ont  donnés? 

G.  estime  que  pour  aborder  V ajustement  il  faut  d'abord  savoir  ce  que  Ton 
doit  entendre  par  erreur  expérimentale  :  et  ici,  il  faut  adopter  les  notions  du 
calcul  des  probabilités  et  distinguer,  par  exemple,  l'erreur  probable  de  la 
valeur  la  plus  probable  de  l'erreur.  Dans  cet  ordre  d'idées,  on  a  employé 
des  méthodes  d'ajustement  dites  mécaniques  (pour  les  tables  de  mortalité)  : 
admettant  l'existence  d'une  relation  a  priori  entre  plusieurs  membres  con- 
sécutifs de  la  suite  des  nombres  à  ajuster  :  on  corrige  le  nombre  moyen  en 
recourant  à  des  nombres  voisins. 

March  estime  cette  méthode  dangereuse  pour  la  biologie  ;  d'après  lui,  la 
recherche  d'une  courbe  ajustée  se  ramène  très  bien  à  un  problème  d'ajus- 
tement; mais  la  décomposition  d'une  courbe  en  deux,  trois  ou  quatre  courbes 
normales  plus  simples  et  plus  explicables,  est  un  problème  très  difficile  et 
dont  il  ne  connaît  pas  beaucoup  d'applications.  Ceci  fait,  il  resterait  à  éta- 
blir une  étude  des  contingences  et  des  corrélations,  surtout  de  la  corrélation 
des  écarts.  Le  danger  des  exercices  de  ce  genre  est  de  faire  croire  qu'on 
trouve  des  lois  en  api)liquant  des  formules,  alors  qu'il  ne  faut  se  servir  de 
ccllos-ci  qu'après  avoir  entrevu  les  lois  des  expériences  faites  ou  les  avoir 
devinées  ;  mais  le  calcul  permet  de  préciser  la  valeur  des  observations. 
—  Jean  Phillippe. 

h.  Sensations  muscidaires,  organiques. 

Sikorsky  (D'').  — Les  corrélations  psychophysiques.  —  Le  pouls  d'un  sujet 
donne  lieu  à  des  particularités  typiques  et  constantes.  Entre  les  deux  types 
connus,  celui  de  l'innervation  vaso-tonique  (ondes  catacrotiques  près  du 
sommet)  et  de  l'innervation  vaso-dépressive  (mêmes  ondes  plus  bas),  S. 
place  une  innervation  équilibrée  qui  décèle  non  plus  un  état  affectif  sthénique 
ou  asthénique,  mais  un  état  d'attention  concentrée,  qui  suppose  un  état  de 
santé,  une  certaine  supériorité  intellectuelle  et  morale.  Dans  la  maladie,  le 
pouls  du  psychopathe  perd  son  caractère  d'individualité;  chez  le  sujet  sain 
et  surtout  chez  les  hommes  supérieurs  le  pouls  bien  individuel  est  «  remar- 
([uablement  distinct,  réguliei'  ».  Tous  les  corrélatifs  psychophysiques  sont  de 
même  ;  les  pneumogrammes  confirment  les  indications  des  sphygmogram- 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  485 

mes.  Parfois  le  pouls  et  la  respiration  perdent  leur  caractère  normal  pour 
prendre  le  caractère  affectif  (p.  ex.  par  suite  d'une  émotion-choc)  et  pour 
osciller  ensuite  entre  les  deux  ;  mais  les  êtres  qui  ont  do  la  force  de  carac- 
tère ont  une  mimique  sobre,  aisément  réprimée;  leurs  manifestations 
émotives  participent  d'une  sorte  d'économie  qui  permet  la  plénitude  de  la 
vie  intérieure,  les  peintres  ont  bien  observé  les  corrélatifs  psycho-physiques 
des  divers  degrés  d'attention  pour  les  exprimer  par  des  jeux  de  physionomie 
(attention  nouvelle  ou  auditive  et  méditation).  —  G.  L.  Duprat. 

Henry  (Charles).  —  Sensation  et  Energie.  —  Mémoire  et  Habitude.  —  Ces 
deux  mémoires  sont  un  premier  essai  pour  dégager  les  lois  de  cette  organi- 
sation générale  qui  nous  permet  selon  l'expression  de  Rameau  de  sentir  la 
beauté,  quelle  que  soit  la  sensation  qui  nous  la  révèle,  comme  une  sorte  de 
sens  général  nous  permet,  développé  dans  tous  les  organes  sensoriels,  du 
tact  à  la  vue,  de  prendre  contact  avec  l'expression  des  objets  extérieurs. 
Ch.  H.  veut  dégager  les  lois  mathémati(iues  d'exercice  de  cette  organisation 
générale  :  et,  pour  cela,  s'adresse  d'abord  à  la  vue,  le  sens  dont  les  données 
sont  le  mieux  connues  :  pour  en  préciser  mathématiquement  les  données 
expérimentales,  de  façon  à  dégager  une  formule  de  la  beauté  :  parallèle- 
ment, il  s'occupe  de  l'énergie  musculaire,  l'irritabilité  motrice  lui  apparais- 
sant comme  l'autre  côté  de  l'irritabilité  sensorielle  :  et  il  établit  ensuite  les 
relations  de  la  sensation  et  de  l'énergie  musculaire. 

Dans  Mémoire  et  Habilude,  application  à  ces  deux  facultés  des  résultats 
obtenus  dans  Sensation  et  Energie. 

La  mémoire  est  caractérisée  par  l'évolution  de  représentations  vers  un 
agrégat  de  plus  en  plus  complet,  tandis  que  du  fait  de  l'habitude,  un  agrégat 
de  représentations,  complet  dès  le  début,  évolue  vers  des  durées  d'établisse- 
ment de  plus  en  plus  petites,  tendant  asymptotiquement  vers  une  limite.  Le 
soutenir  n'étant  qu'une  sensation  affaiblie,  la  loi  de  son  établissement  ne 
doit  pas  différer  de  la  loi  d'établissement  des  sensations  moyennes  :  c'est  ce 
que  prouve  l'interpolation  des  sensations  d'intensité  moyenne.  De  même, 
la  loi  d'établissement  d'une  habitude  ne  diffère  pas  de  la  loi  d'évolution  d'une 
sensibilité  et  d'une  motilité,  qui  croîtrait  de  zéro  jusqu'au  maximum.  L'é- 
quation interpolatrice  est  générale  et  représente  également  bien  les  expé- 
riences faites  sur  les  animaux.  —  Jean  Philippe. 

Jacobson  (Ed.).  —  Expériences  sur  rinhibition  des  se)isalions.  —  Heymans 
a  montré  que  les  sensations  de  couleur,  de  son,  de  pression...  peuvent  être 
totalement  oblitérées  par  d'autres  sensations  de  mêmes  espèces  plus  fortes. 
J.  a  organisé  une  série  d'expériences  très  méthodiquement  conduites  pour 
approfondir  cette  question;  il  conclut  :  1"  que  des  sensations  sonores  modé- 
rées peuvent  être  oblitérées  par  des  sensations  de  pression  plus  fortes  et 
simultanées,  de  même  que  des  sensations  de  pression  modérées  peuvent 
l'être  par  des  sensations  plus  fortes  de  son  ou  de  pression  ;  2°  que  plus  on 
donne  d'attention  à  la  sensation  inhibitrice,  plus  son  pouvoir  inhibiteur 
s'accroît;  tandis  qu'en  dirigeant  l'attention  vers  d'autres  sensations,  on 
diminue  la  force  de  l'inhibition.  D'où  résulte  que  dans  le  cas  de  distraction 
d'une  sensation  (parce  qu'une  autre  sensation  l'oblitère)  la  distraction  con- 
siste précisément  en  une  influence  inhiintrice  exercée  par  cette  sensation  sur 
celle  dont  l'attention  s'éloigne,  et  la  distraction  est  proportionnelle  à  la  force 
de  cette  inhibition.  On  peut  aussi  conclure  des  expériences  d'IlEYMANS  que 
chaque  sensation  dont  l'excitation  extérieure  est  suffisante,  s'élève  au-dessus 
du  seuil  de  la  conscience  (ou  s'impose  à  notre  attention),  dans  la  mesure 


486  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

où  elle  n'est  pas  contrariée  par  d'autres  sensations,  ou,  si  Ton  préfère,  son 
intensité  s'accroît  dans  la  mesure  où  l'absence  d'autres  sensations  inliibitrices 
permet  au  stimulus  d'agir  en  nous.  Le  degré  d'intensité  d'une  sensation 
n'est  donc  pas  proportionnel  simplement  au  stimulus  extérieur,  mais  à  la 
partie  de  celui-ci  qui  échappe  à  l'influence  des  autres  sensations  simulta- 
nées. [L'importance  de  ces  vues  n'a  pas  besoin  d'être  soulignée  ici].  —  Jean 

PlULIPPE. 

Myers  (C.  S  ).  —  Une  observation  de  syneslhêsie.  —  Cette  observation, 
prise  sur  un  sujet  de  30  ans,  est  très  complète  et  très  fouillée  :  la  synes- 
tliésie  est  poussée  presque  dans  tous  les  modes  de  sensation  :  surtout  pour 
les  tons  (cf.  H.  Lauiîet,  Les  Si/neslhésies,  Paris,  1908).  M.  estime  que  le 
fondement  des  synestliésies  réside  dans  une  certaine  sympathie  entre  le 
sensorium  visuel  et  le  sensorium  auditif.  A  l'origine,  et  pour  le  plein  dé- 
veloppement de  la  synesthésie,  il  faut  en  outre  une  certaine  forme  d'as- 
sociation, une  tendance  à  former  des  associations  entre  les  membres  cor- 
respondants de  deux  séries  homologues.  Ainsi,  dans  le  cas  observé,  chaque 
lettre  tend  immédiatement  à  se  joindre  au  nombre  exprimant  sa  position 
dans  l'alphabet.  Et  sans  doute  il  en  est  ainsi  depuis  l'enfance,  ou  depuis 
l'époque  d'une  maladie  où  le  sujet  s'était  amusé  à  jouer  ainsi  aux  nom- 
bres. Et  cette  association  se  produit  d'autant  plus  facilement  que  l'état  est 
plus  voisin  de  la  rêverie  ou  de  la  fatigue.  —  Jean  Philippe. 

Me  Malien  (Ch.  B.).  —  Investigation  expérimentale  sur  la  coordination 
spatiale  dans  les  différents  sens.  —  Cette  étude  a  porté  sur  la  précision  des 
adaptations  localisatrices  du  côté  de  la  vue,  du  sens  musculaire  et  du  toucher. 
L'auteur  a  d'abord  vu,  d'une  façon  générale,  que  l'on  a  tendance  à  sous- 
estimer  l'espace  parcouru  par  un  excitant  tactile  mù  rapidement.  Ses  autres 
conclusions,  données  avec  réserves,  sont  :  que  la  localisation  visuelle  est 
plus  précise  que  la  musculaire  et  celle-ci  plus  précise  que  la  tactile.  11 
semble  aussi  que  la  précision  de  la  réaction  dépende,  dans  une  large  mesure, 
de  la  forme  arrêtée  des  données  auxquelles  on  réagit.  La  vue  fournit  une 
base  plus  nette  que  le  muscle,  et  celui-ci,  que  le  toucher;  de  même  quand 
l'appréciation  est  basée  sur  la  vue,  les  réactions  sont  plus  uniformes  que 
quand  l'appréciation  est  basée  sur  le  sens  musculaire.  —  Subsidiaireœent, 
M.  se  demande  si  notre  tendance  (si  souvent  notée)  ;i  développer  trop  loin 
les  mouvements  musculaires  est  due  moins  à  une  sous-estimation  de  la  dis- 
tance parcourue  par  le  bras  qu'à  un  besoin  de  mieux  préciser  des  données 
sensorielles  trop  vagues  :  précision  obtenue  en  développant  le  mouvement 
plus  loin,  pour  qu'il  devienne  plus  satisfaisant  et  plus  net.  —  Jean  Piiu-ippe. 

Claparède  (Ed.)  et  Radecki  ("W.).  —  Sur  les  phénomènes  psycho  élec- 
triques. —  Le  corps  humain  offre  aux  courants  électriques  qui  le  traversent 
une  perméabilité  variant  suivant  diverses  circonstances.  La  cause  exacte, 
psycho-physiologique,  des  déviations  du  galvanomètre  dans  le  courant  duquel 
le  sujet  est  placé  n'a  pas  jusqu'ici  été  découverte.  Quatre  idiots  complets 
soumis  à  l'expérience  n'ont  pas  donné  la  moindre  réaction  au  galvanomètre, 
quelle  qu'ait  été  l'intensité  des  excitations  auxquelles  ils  furent  soumis.  Il 
semble  que  le  phénomène  galvanique  nécessite  l'intégrité  de  Técorce  du  cer- 
veau. Les  résultats  des  expériences  montrent  que  les  facteurs  physiques  jouant 
le  rôle  prépondérant  sont  les  suivants  :  1*^  changements  de  la  conductibilité 
d'ensemble  du  corps  humain,  en  rapport  avec  certaines  excitations  psychi- 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  487 

ques;  2"  changements  des  potentiels  de  la  peau  humaine,  dus  aux  pliéno- 
mènes  de  la  sécrétion.  —  M.  Boubier. 

Radecki.  —  Recherches  expèriinentales  sur  les  phénomènes  iisyrho-éleclri- 
ques.  —  11  s'agit  de  démontrer  qu'il  existe  un  rapport  entre  les  phénomènes 
électriques  du  corps  et  les  excitants  psychiques,  et  d'analyser  dans  leurs 
grandes  lignes  ces  excitants.  Pondant  les  excitations  psychiques,  les  chan- 
gements statiques  des  potentiels  ont  lieu  sur  les  surfaces  des  doux  mains 
inégalement,  mais  ce  n'est  pas  là  un  phénomène  prépondérant.  Tout  ce  qu'on 
peut  dire,  c'est  que  la  conductibilité  d'ensemble  du  corps  humain  pendant 
certaines  excitations  psychiques  change  (vis-à-vis  d'un  courant  exosoma- 
tique);  de  même  il  y  a  changement  statique  des  potentiels  à  la  surface  du 
corps  :  mais  on  n'entrevoit  jusqu'à  présent  aucune  loi.  Si  l'on  recherche  du 
côté  physiologique,  on  voit  que  les  états  psychiques  provoquant  une  vasodi- 
latation, une  modification  de  vitesse  et  de  pression  du  courant  sanguin, 
causent  l'augmentation  de  l'échange  gazeux  dans  le  corps,  et,  par  consé 
quent,  une  augmentation  de  conductibilité  du  corps.  De  même  pour  les  sé- 
crétions glandulaires,  les  processus  psychiques  engendrant  des  phénomènes 
psycho-électriques,  sont  uniquement  des  états  affectifs  ou  des  émotions  con- 
scientes ou  subconscientes;  chemin  faisant,  R.  dégage  le  rôle  de  la  respira- 
tion, examine  les  différences  individuelles  et  conclut  que  ces  variations 
électriques  nous  renseignent  surtout  sur  le  degré  de  l'élément  émotif  lié  aux 
différents  états  psychiques  chez  chaque  sujet,  —  Jean  Philippe. 

Grassi  (P.).  —  Tcmpii  de  réaclion  simple  et  adapfalion  de  Vnllcnlion.  — 
Dans  des  expériences  faites  à  Rome,  au  laboratoire  de  Santé  de  Sanctis,  on 
mesure  des  temps  de  réaction  simple  dans  des  conditions  différentes  au 
point  de  vue  de  la  direction  de  l'attention.  On  emploie  le  chronoscope  de 
d'Arsonval,  et  les  excitations  sont  appliquées  à  diverses  régions  de  la  peau. 
Dans  un  cas,  on  fait  toute  une  série  de  mesures  en  excitant  la  peau  au  même 
endroit.  Dans  un  autre  cas,  le  point  où  l'excitation  est  appliquée  change 
d'une  mesui^e  à  l'autre.  Dans  un  troisième  cas,  le  changement  est  pério- 
dique, c'est-à-dire  que,  après  avoir  appliqué  l'excitation  un  certain  nombre 
de  fois  à  un  endroit  déterminé,  on  passe  à  un  autre  endroit;  et,  comme  le 
sujet  arrive  à  deviner  à  quel  moment  le  changement  va  avoir  lieu,  on  modifie 
l'expérience  en  faisant  le  changement  après  un  nombre  d'excitations  qui 
varie  de  7  à  14.  —  Le  temps  de  réaction,  dans  les  mêmes  conditions,  se 
montre  variable  chez  un  même  sujet,  d'un  jour  à  l'autre  et  de  l'après-midi 
au  matin.  Il  en  résulte  que  l'on  ne  peut  comparer  ensemble  que  des  expé- 
riences faites  dans  une  même  séance.  Les  variations  que  l'on  obtient,  pour 
une  même  région,  en  expérimentant  à  des  jours  différents,  ne  paraissent 
pas  suivre  une  loi,  et  notamment  ne  paraissent  pas  obéir,  comme  on  aurait 
pu  s'y  attendre,  à  la  loi  de  l'exercice  :  par  exemple,  pour  la  tempe  gauche, 
en  cinq  jours  différents  qui  se  répartissent  du  30  décembre  au  18  janvier,  on 
obtient  successivement  les  valeurs  suivantes,  en  millièmes  de  seconde  :  159, 
184,  100,  140,  141.  Sur  le  menton,  en  trois  jours  répartis  d'une  façon  ana- 
logue, on  obtient  :  182,  108,  104.  Ces  nombres,  qui  sont  des  moyennes  de 
25  mesures,  ne  prouvent  certainement  pas  qu'il  existe  une  influence  de 
l'exercice,  et  pourtant  je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  affirmer  qu'elles  prouvent 
que  cette  influence  n'existe  pas  :  elles  sont  trop  peu  nombreuses  pour  avoir 
un  sens  à  ce  point  de  vue,  en  raison  de  la  facilité  avec  laquelle  le  temps  de 
réaction  est  modifié  par  des  causes  multiples.  L'auteur  a  cherché  par  un 
autre  procédé  s'il  est  possible  de  saisir  une  influence  de  l'exercice  :  elle  a 


488  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

calculé,  pour  IG.séries  de  25  réactions,  le  temps  des  10  premières  et  le  temps 
des  10  dernières.  Le  résultat  est  encore  négatif  :  dans  8  séries,  le  temps  est 
plus  court  pour  les  dix  premières  réactions;  dans  les  8  autres,  c'est  le  con- 
traire. Mais  l'auteur  ajoute  que,  dans  toutes  les  séries,  elle  n'a  jamais  in- 
scrit les  4  ou  5  premières  réactions,  car  elles  appartiennent  au  temps  exigé 
pour  l'ajustement  (Anpassmig)  de  l'attention  :  c'est  là,  sans  doute,  un  pro- 
cédé conforme  à  la  technique  ordinaire,  mais  il  me  semble  pourtant  très  re- 
grettable, car  les  anomalies  numériques  que  présentent  ces  4  ou  5  premières 
réactions  mériteraient  d'être  analysées  avec  un  soin  tout  spécial. 

Les  résultats  positifs  sont  plus  solides.  Lorsque  le  point  excité  est  le  même 
dans  toute  la  série,  le  temps  de  réaction  est  plus  court  que  lorsque  l'on 
change  de  point  à  chaque  réaction.  Dans  le  cas  oîi  le  changement  de  point 
a  lieu  après  qu'un  certain  nombre  d'excitations  ont  agi  sur  un  même  point, 
le  changement  provoque  un  allongement  du  temps  de  réaction  ;  les  réactions 
qui  se  produisent  alors  sont  appelées  par  l'auteur  réactions  de  passage.  Si 
par  exemple  on  passe  du  côté  gauche  de  la  figure  au  bras  gauche,  le  temjis 
de  réaction  s'élève  de  202  à  257.  On  a  un  résultat  analogue  si  l'on  passe  du 
bras  à  l'avant-bras  :  la  différence  est  alors  de  39  millièmes  de  seconde;  si 
l'on  passe  d'un  point  à  un  autre  point  de  la  même  région  (avant-bras,  jambe, 
dos),  la  différence  est  de  même  sens,  mais  elle  est  plus  faible  :  elle  tombe 
à  2B,  20,  et  même  14  millièmes.  —  Enfin,  dans  quelques  expériences  du  pre- 
mier type  (où  le  point  est  toujours  le  même),  on  a  intercalé  de  temps  en 
temps,  sans  que  le  sujet  put  le  prévoir,  luie  excitation  sur  une  autre  région 
de  la  peau.  Il  en  est  résulté  naturellement  une  émotion  de  surprise,  et  le 
temps  de  réaction  s'est  élevé  de  171  à  290,  ou  de  190  à  320,  ou  même  de 
157  à  380. 

Comment  faut-il  comprendre  ces  faits?  L'hypothèse  de  l'auteur,  appuyée 
par  l'observation  subjective,  est  que  l'attention  a  besoin  d'un  certain  temps 
pour  passer  de  l'image  d'un  certain  point  à  l'image  d'un  autre,  absolument 
comme  la  perception  visuelle  a  besoin  d'un  certain  temps  pour  passer  d'un 
objet  à  l'autre.  Même  c'est  là  plus  qu'une  com})araison  :  la  perception  locale 
du  point  touché  s'accompagne  ordinairement  d'une  image  visuelle,  et  le 
mouvement  attribué  ici  à  l'attention  serait  le  mouvement  d'une  vision  men- 
tale. (A  dire  vrai  cependant,  il  y  a  des  normaux,  sans  parler  des  aveugles- 
nés,  chez  qui  la  perception  locale  d'un  point  touché  sur  la  peau  ne  s'accom- 
pagne pas  d'une  image  visuelle  :  il  serait  utile  de  savoir  comment  ils  se 
comporteraient  dans  des  expériences  du  même  genre  que  celles  qui  sont 
rapportées  ici).  —  Foucault. 

Bonnier  (P.).  —  Les  centres  organostatiques  cl  Ut  dérivation  cutanée.  — 
Ces  centres  nerveux  sont  ceux  qui  veillent  sur  le  maintien  de  l'intégrité 
organique  de  chaque  partie  de  l'individu  et  sur  les  équilibres  fonctionnels 
sur  lesquels  repose  la  vie.  Les  topiques  appliqués  sur  la  peau  n'agissent  pas 
directement,  mais  exercent,  de  la  périphérie,  une  action  sur  les  centres 
nerveux,  qui,  à  leur  tour,  agissent  sur  les  parties  de  la  peau  à  modifier; 
c'est  la  même  voie  qui  explique  les  alternances  de  troubles  :  l'entérite  alter- 
nant avec  le  rhume  des  foins,  l'asthme  ou  la  migraine.  B.  en  cite  un  certain 
nombre  de  cas.  —  J.  Philippe. 

Salow  (P.).  —  Recherches  sur  la  réaction,  unilatérale  et  bilatérale.  I.  Dé- 
veloppement des  idées  et  des  problèmes  dans  les  expériences  sur  les  réactions.  — 
Historique  très  détaillé  des  recherches  faites  jusqu'à  présent  sur  les  temps 
de  réaction.  Dans  une  première  période,  on  envisage  la  réaction  comme  un 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  480 

tout  susceptible  de  présenter  des  variations  relatives,  et  l'on  étudie  la  dépen- 
dance du  temps  à  l'égard  des  diverses  conditions  qui  peuvent  le  modifier  : 
nature  et  degré  des  excitations,  nature  du  mouvement  de  réaction,  caractère 
simple  ou  complexe  de  la  réaction,  exercice,  fatigue,  intoxications,  états 
émotionnels.  p]n  1888,  Lange  découvre  la  distinction  de  la  réaction  senso- 
rielle et  de  la  réaction  motrice,  et  dès  lors  le  problème  du  type  de  réaction 
passe  au  premier  plan,  (iuoi([ue,  dans  cette  seconde  période,  les  questions  qui 
avaient  fait  l'objet  des  premières  recberches  continuent  à  être  étudiées.  — 
Cette  étude  historique  n'est  qu'une  introduction  à  des  recherches  positives 
qui  permettront  d'apprécier  les  résultats  acquis.  —  Foucault. 

Barnholt  (Sarah)  et  Bentley  (Mad.).  —  L'intensité  thermale  et  la  zone 
d'excitation.  —  On  n'a  pu  formuler  jusqu'cà  présent  une  loi  générale  expri- 
mant la  relation  de  l'intensité  de  la  sensation  à  l'étendue  de  l'aire  senso- 
rielle excitée  :  la  raison  en  est  que  l'augmentation  se  fait  différemment, 
selon  qu'il  s'agit  d'une  excitation  tactile  sur  la  peau,  visuelle,  sur  la  rétine, 
auditive,  etc.  —  B.  et  B.  essayent  d'étaljlir  une  relation  entre  l'augmenta- 
tion des  sensations  de  température  et  celle  des  sons  :  en  tout  cas,  ils  n'ad- 
mettent pas  que  ces  sensations  augmentent  avec  la  surface  qui  les  transmet, 
mais  plutôt  avec  le  ton  de  cette  surface  :  à  quoi  il  faut  ajouter  la  plus  grande 
perfection  de  la  conduction  des  excitations  aux  centres  nerveux,  quand  la 
surface  est  plus  grande.  ~  Jean  Philippe. 

Barucci  (E.).  —  Critiques  expérimentales  à  la  doctrine  des  points  tactiles. 
—  B.,  qui  est  une  élève  distinguée  du  Prof.  De  Sanctis,  a  fait  ces  recher- 
ches pour  trouver  et  individualiser  les  points  de  pression  chez  3  sujets. 
Elle  s'est  servie  de  la  série  des  poils  de  Kiesow,  suivant  dans  toutes  ses  par- 
ticularités la  méthode  proposée  par  cet  auteur  et  par  Fkev. 

Les  conclusions  des  recherches  sont  les  suivantes. 

1)  Tous  les  points  de  pression,  sans  exception,  répondent  avec  des  qua- 
lités de  sensations  très  différentes  même  si  on  exerce  sur  eux  la  même 
stimulation  en  conditions  identiques. 

2)  11  n'existe  pas  pour  chaque  point  une  valeur  de  seuil  constante. 

3)  Le  pourcent  des  sensations  douloureuses  produites  en  excitant  tou- 
jours les  mêmes  points,  et  leur  degré  de  déplaisir  vont  graduellement  en 
diminuant  dans  la  série  progressive  des  séances. 

4)  Dans  les  recherches  de  ce  genre  est  très  remarquable  l'influence  des 
conditions  physiologiques  du  sujet,  et  de  certains  facteurs  pliysiques,  de  fa- 
çon <|ue  plusieurs  faits  ne  peuvent  être  évalués  qu'en  raison  des  facteurs 
susdits.  —  G.  C.  Ferrari. 

Kieso-w  (F.).  —  Sur  les  expériences  de  E.  If.  Weber  et  M.  Szabadfôldi 
d'après  lesquelles  des  objets  de  même  grandeur  placés  sur  la  peau  sont  sentis 
comme  ayant  des  poids  différents  quand  leurs  températures  sont  di//'érentes. 
—  E.  H.  Weuer  a  fait  autrefois  une  expérience  dans  laquelle  il  plaçait  sur 
la  peau,  de  préférence  sur  la  peau  du  front,  des  pièces  de  monnaie,  dont 
les  unes  étaient  à  la  tem})érature  de  la  peau,  tandis  que  la  température  des 
autres  était  abaissée  jusque  vers  —  4  ou  —  7"  C.  :  les  pièces  froides  étaient 
senties  comme  notablement  plus  lourdes.  Weber  interprétait  le  fait  comme 
signifiant  que  les  impressions  de  température  sont  de  môme  nature  et  ont 
les  mêmes  organes  que  les  impressions  de  pression,  c'est-à-dire  que  les  va- 
riations de  température  de  la  peau  auraient  pour  conséquence  des  tractions 
ou  des  pressions  des  papilles  analogues  à  celles  que  produit  une  pression 


490  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mécanique.  En  1865,  SzABADFoLni  fait  sur  la  même  question  une  expérience 
différente  :  il  compare  les  poids  apparents  de  disques  de  bois  placés  aussi 
sur  le  front,  et  dont  les  uns  sont  à  la  température  d'au  moins  50  degrés, 
tandis  que  les  autres  sont  à  la  température  indifférente,  c'est-à-dire  ne  pro- 
duisent ni  sensation  de  chaud,  ni  sensation  de  froid  :  les  disques  chauds,  à 
égalité  de  poids  réel,  paraissent  plus  lourds. 

K.,  pour  étudier  ces  faits,  a  employé  des  pièces  de  monnaie,  de  cuivre, 
d'argent  et  de  nickel,  des  disques  de  bois,  d'autres  corps  encore,  et  il  a 
pris  les  précautions  nécessaires  pour  obtenir  des  faits  bien  établis.  L'expé- 
rience de  Weber  est  confirmée  d'une  façon  très  nette  et  très  variée.  Si  l'on 
place  sur  la  peau  du  front  deux  poids  égaux,  de  métal,  de  bois,  de  carton, 
de  liège,  quelles  qu'en  soient  la  largeur  et  l'épaisseur,  le  poids  chaud  est 
toujours  senti  comme  plus  léger  que  le  poids  froid.  L'excitation  froide, 
l'abaissement  de  température  de  la  région  impressionnée,  donne  lieu  à  une 
sensation  de  pression  :  si  les  objets  sont  très  légers,  que  par  exemple  ils  ne 
soient  sentis  qu'au  moment  où  on  les  applique  sur  la  peau,  il  suffit  do 
donner  à  l'un  la  température  de  la  peau  et  de  refroidir  l'autre  pour  que  le 
poids  froid  cause  une  sensation  persistante  de  pression,  tandis  que  l'autre 
n'est  plus  senti.  Si  on  laisse  tomber  sur  le  front  une  goutte  d'eau  tiède  et 
une  goutte  d'eau  à  zéro,  la  première  est  à  peine  sentie  ou  n'est  sentie  qu'au 
moment  de  l'application  comme  une  pression  légère,  la  deuxième  produit 
une  sensation  de  pression  passablement  forte.  Si  l'on  place  l'une  à  côté  de 
l'autre  deux  rondelles  de  papier  à  filtrer,  l'une  sèche,  l'autre  imbibée  d'éther 
ou  de  chloroforme,  la  première  est  à  peine  sentie,  la  deuxième,  en  raison 
de  l'évaporation,  donne  lieu  à  une  sensation  nette  de  pression.  Une  goutte 
d'éther  ou  de  chloroforme,  qu'on  laisse  tomber  avec  précaution  sur  le  front, 
agit  de  même.  —  La  même  illusion  se  produit  aussi,  d'une  façon  nette,  sur 
la  région  temporale,  la  paupière,  l'os  de  la  hanche,  la  joue,  le  menton,  le  pa- 
villon de  l'oreille,  le  bout  du  nez,  la  nuque,  le  dos  de  la  main  quand  la  main 
est  fermée.  On  l'obtient  encore  passablement  sur  le  milieu  et  la  partie  infé- 
rieure de  l'avant-bras,  mais  moins  bien  sur  le  sternum,  le  genou,  la  peau  du 
ventre,  la  face  palmaire  de  la  main,  le  bout  des  doigts.  —  L'illusion  peut 
être  très  forte.  Une  pièce  d'argent  de  deux  francs,  à  la  température  de 
—  5°  C,  est  sentie  par  un  sujet  comme  ayant  le  même  poids  que  d'autres 
pièces  à  39°,  dont  le  poids  total  est  de  27  grammes.  Dans  des  cas  extrêmes,  le 
rapport  des  poids  sentis  comme  égaux  a  été  beaucoup  plus  élevé  ;  il  a  atteint 
12  ou  13  avec  des  pièces  de  monnaie  ;  il  a  dépassé  19  avec  des  disques  de 
bois  dont  l'un  était  à  zéro,  tandis  que  l'autre  avait  à  peu  près  la  température 
de  la  peau. 

Quant  à  l'expérience  de  Szabadfôldi,  K.  la  confirme  aussi,  mais  surtout  il 
la  complète.  L'objet  porté  à  la  température  de  50"  parait  plus  lourd  lorsqu'on 
le  compare  avec  un  objet  de  même  poids  qui  est  légèrement  chauffé  ou  dont 
la  température  est  indifférente.  Mais,  si  on  le  compare  avec  un  corps  plus 
froid,  c'est  ce  dernier  qui  parait  le  plus  lourd.  D'une  façon  générale,  si  Ton 
compare  un  corps  dont  la  température  reste  à  zéro  avec  un  autre  que  l'on 
échauffe  graduellement  à  partir  du  point  d'indifférence,  on  constate  que  la 
différence  apparente  entre  les  deux  poids  grandit  d'abord  en  même  temps 
que  la  différence  de  température,  jusqu'à  ce  que  le  corps  chaud  s'approche 
de  la  température  où  il  va  commencer  à  provoquer  des  sensations  doulou- 
reuses :  à  partir  de  ce  point,  la  différence  de  poids  paraît  de  plus  en  plus 
petite,  jusqu'à  ce  que  l'on  arrive  au  point  où  l'on  est  obligé  d'arrêter  l'expé- 
rience parce  que  la  douleur  devient  insupportable. 

La  loi  générale  de  l'illusion  est  donc  qu'un  corps  parait  plus  lourd  quand  il 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  491 

cause,  en  même  temps  que  la  sensation  de  pression,  une  sensation  de  froid, 
ou  bien  une  sensation  douloureuse  de  chaud.  L'illusion  est  d'autant  plus  forte 
que  la  surface  impressionnée  est  plus  étroite.  Par  exemple,  le  diamètre  étant 
de  15  millimètres,  une  pièce  de  monnaie  à  zéro  est  sentie  comm.e  ayant  le 
même  poids  qu'une  pile  de  pièces  à  la  température  de  la  peau  dont  le  poids 
est  en  réalité  12  ou  13  fois  plus  fort;  ce  rapport  s'abaisse  à  S  ou  9  quand  le 
diamètre  des  pièces  est  de  20  millimètres;  il  tombe  à  7  pour  mi  diamètre  de 
25  mm.,  à  3  ou 3,5  pour  un  diamètre  de  30  mm.  Mais  ce  rapport,  qui  mesure 
l'illusion,  ne  varie  pas  d'une  façon  appréciable  si  l'on  fait  varier  la  valeur 
absolue  des  poids  comparés.  Par  exemple,  là  où  le  poids  froid  de  5  gr.  paraît 
égal  au  poids  chaud  de  35  gr.,  le  poids  froid  de  10  gr.  paraît  égal  au  poids 
chaud  de  70  gr. 

Deux  autres  faits  curieux  sont  apparus  au  cours  des  expériences.  L'un  est 
que  le  poids  froid  paraît,  non  seulement  plus  lourd,  mais  aussi  plus  étendu, 
que  le  poids  chaud.  Par  exemple,  une  pièce  de  10  centimes  convenablement 
refroidie,  dont  le  diamètre  est  de  30  mm.,  donne  l'impression  que  l'on  a 
placé  sur  la  peau  un  écu  italien,  dont  le  diamètre  est  de  37  mm.  ;  tandis  que, 
si  l'on  chauffe  la  pièce  de  10  centimes,  elle  paraît  avoir  le  diamètre  d'une 
pièce  de  5  ou  de  2  centimes,'  c'est-à-dire  25  ou  20  mm.  —  L'autre  fait  est  que 
les  objets  froids  paraissent  être  enfoncés  plus  profondément  dans  la  peau 
que  les  objets  chauds.  Si  l'on  pose  sur  la  peau,  l'un  à  côté  de  l'autre,  deux 
disques  de  bois  de  mômes  poids  et  de  mômes  dimensions,  dont  l'un  est  froid 
et  l'autre  chaud,  le  disque  chaud  paraît,  non  seulement  plus  étroit  et  plus 
léger,  mais  il  parait  aussi  placé  sur  un  plan  plus  élevé  que  le  disque  froid  : 
le  disque  froid  paraît  s'enfoncer  dans  la  peau,  tandis  que  le  disque  chaud 
semble  seulement  la  toucher.  Et,  à  mesure  que  la  différence  de  température 
entre  les  deux  corps  diminue,  ce  phénomène  diminue  aussi  graduellement, 
jusqu'à  ce  qu'il  disparaisse  quand  les  deux  corps  arrivent  à  la  température 
d'indifférence. 

K.  essaie  d'expliquer  tous  ces  faits  en  prenant  comme  point  de  départ 
l'hypothèse  de  von  Frey  sur  la  nature  de  l'impression  produite  dans  les  cou- 
ronnes nerveuses  des  poils  et  dans  les  corpuscules  du  tact  par  une  pression 
mécanique  :  la  pression  aurait  pour  effet  de  modifier  la  concentration  des 
liquides  contenus  dans  les  corpuscules,  et,  en  raison  de  cette  modification, 
une  action  chimique  serait  exercée  sur  les  terminaisons  nerveuses.  L'abaisse- 
ment de  température  causé  par  les  objets  froids  aurait  le  môme  effet  par 
suite  de  la  contraction  des  tissus.  La  propagation  de  rabaissement  de  tem- 
pérature expliquerait  aussi  l'illusion  relative  à  la  grandeur  des  surfaces 
pressées.  L'explication  de  l'influence  causée  par  l'augmentation  de  tempé- 
rature est  conçue  dans  le  même  sens,  mais  elle  me  semble  plus  laborieuse. 
Les  différences  présentées  par  les  diverses  régions  de  la  peau  tiendraient  à 
des  différences  dans  la  densité  des  organes  sensoriels,  dans  la  valeur  de  leurs 
seuils  d'excitation  et  dans  l'épaisseur  de  l'épiderme,  qui  est  particulièrement 
faible  sur  le  front.  Dans  l'ensemble,  l'explication  serait  donc  physiologique, 
presque  uniquement.  —  Foucault. 

Kunz  (M.).  —  Etude  sur  le  tact  à  dhlance  et  les  causes  du  sens  des  obsta- 
cles. —  L'auteur  (qui  est  directeur  de  l'institut  d'aveugles  à  Mulhouse)  a  fait 
différentes  recherches  pour  déterminer  si  vraiment  le  tact  à  distance  existe 
chez  les  aveugles  sous  forme  spécialisée  ou  si,  au  contraire,  la  connaissance 
des  obstacles  avant  leur  rencontre  et  sans  leur  vue,  n'est  qu'un  résultat  de 
la  complexion  de  diverses  sensations.  Il  conclut  que  les  aveugles,  surtout 
peu  instruits,  possèdent  ce  sens  spécial. 


A92  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Ce  sens  (tact  à  distance,  ou  sensation  localisée  sur  la  peau  de  la  figure,  etc.) 
est  distinct  delà  faculté  d'orientation  des  aveugles,  laquelle  se  base  sur  tous 
leurs  autres  sens  restés  intacts  et  surtout  sur  l'ouïe.  Le  tact  à  distance  n'est 
qu'un  facteur  accessoire  de  l'orientation,  lequel   n'existe  pas  chez  tous  les 
aveugles,  mais  chez  les  sujets  devenus  aveugles  par  l'ophtalmie  des  nou- 
veau-nés et  surtout  par  certaines   maladies  de  la  peau  (variole,  rougeole) 
déterminant  une  sensibilité  anormale  de  la  peau  qui  donne  même  chez  cer- 
tains voyants   l'hyperesthésie    cutanée    nécessaire   au    développement   du 
tact  à  distance.  L'hystérie  et  la  névralgie  provoquent  ou  augmentent  pro- 
bablement aussi  cetie  forme  de  sensibilité.   Ce  tact  à  distance  n'est  pas  un 
sixième  sens  des  aveugles,  son  organe  ne  peut  être  que  celui  d'un  des  sens 
de  la  peau,  il  diffère  beaucoup  d'individu  à  individu,  et  les  conditions  internes 
et  externes  (variation  de  l'attention,  de  la  température)  modifient  profondé- 
ment son  exercice.  —  Il  est  influencé  par  le  plus  ou  moins  de  facilité  avec  la- 
quelle s'exerce  l'activité  du  tympan,  organe  tactile  extrêmement  sensible  ;  mais 
il  ne  dépend  nullement  de  la  sensibilité  auditive;  en  effet,  des  aveugles  sourds 
sont  dotés  du  tact  à  distance  ;  tout  bruit  dérange  ce  tact  qui  ne  s'exerce  jamais 
mieux  que  dans  un  absolu  silence.  Si  Tobturation  des  oreilles  diminue  la 
finesse  de  ce  tact,  c'est  parce  qu'elle  étouffe  la  sensibilité  du  tympan,  mais 
l'obturation  ne  supprime  pas  le  tact  à  distance.  Les  solutions  d'anesthésiques 
appliquées  sur  la  figure  diminuent  immédiatement  la  portée  du  tact  à  distance , 
c'est  donc  bien  une  sensation  cutanée.  Toutes  les  personnes  voyantes  ou  aveu- 
gles qui  possèdent  ce  tact  à  distance  en  localisent  les  sen.sations  spécialement 
sur  le  front  et  dans  les  tympans.  La  sensibilité  tactile  du  front  au  toucher  etc. 
est  proportionnelle  à  la  finesse  du  tact  à  distance,  mais  son  exercice  est 
beaucoup  plus  délicat  ;  c'est  pourquoi  des  troubles  en  apparence  minimes 
peuvent  l'oblitérer  ou  en  rendre  Texercice  impossible.  —  Jean  Philippe. 

Maloney  (J.)  et  Kennedy  (R.  F.).  —  Le  sens  de  la  pressio)i  à  la  face, 
aux  yeux  et  à  la  langue.  —  Ce  travail  étudie  la  topographie  de  la  pression 
chez  des  sujets  ayant  subi  l'ablation  du  ganglion  de  Casser.  Des  recherches 
des  auteurs,  il  résulte  que  c'est  le  nerf  qui  sert  à  prendre  conscience  des 
sensations  du  toucher  avec  pression,  dans  les  régions  étudiées  :  M.  et  K. 
cherchent  aussi  à  déterminer  le  rôle  des  fibres  partant  du  ganglion  de 
Casser.  —  J.  Philippe. 

I))  Ponzo  (M.).  —  Sur  un  nouveau,  compas  pour  la  détermination  du  seuil 
spatial  simultané.  —  Description  d'un  nouvel  esthésiomètre,  qui  paraît  pré- 
senter des  avantages  réels  par  rapport  aux  meilleurs  qui  existent.  Il  a  la 
forme  d'un  compas  muni  d'une  poignée.  Une  vis  permet  d'écarter  graduelle- 
ment les  deux  branches,  ou  de  les  rapprocher.  Les  pointes,  au  lieu  d'être 
dans  le  prolongement  des  branches,  sont  fixées  aux  extrémités  par  des  vis, 
perpendiculairement  à  la  direction  des  branches.  Elles  sont  mobiles,  et, 
par  suite,  on  peut  employer  des  pointes  d'os  ou  de  bois  pour  produire  des 
sensations  de  pression,  des  pointes  de  cuivre  pour  des  sensations  de  tempé- 
rature, de  fines  aiguilles  d'acier  pour  des  sensations  de  piqûre.  Par  suite 
aussi,  l'on  peut  régler  la  surface  d'excitation  à  volonté,  et  même  on  pourrait 
sans  doute  remplacer  les  tiges  rigides  par  des  crins  flexibles  pour  agir 
seulement  sur  les  points  sensibles  et  pour  exercer  sur  ces  points  des  pres- 
ions  connues.  Mais,  même  avec  des  tiges  rigides,  l'appareil  permet  de  régler 
les  pressions  d'une  façon  plus  commode  et  plus  sûre  que  ce  n'est  le  cas  avec 
les  esthésiomètres  à  pression  graduée  qui  existent  déjà.  Dans  celui  de 
Griesbach,  on  i)cut  bien  graduer  la  pression,  mais  il  faut  prendre  la  précau- 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  493 

tion  d'arrêter  le  mouvement  de  pression  quand  le  curseur  arrive  sur  le  trait 
que  l'on  a  choisi  :  rien  n'est  plus  facile  que  de  presser  trop  ou  trop  peu. 
Dans  l'appareil  d'EBBiNGiiAUS,  il  faut  prendre  des  précautions  très  délicates 
l)Our  que  les  deux  pointes  ne  s'enfoncent  pas  complètement  dans  les  gàmes 
de  métal  où  se  trouvent  les  ressorts,  car,  si  elles  s'enfoncent  complètement, 
les  gàmes  de  métal  touchent  la  peau  et  troublent  la  perception.  Dans  le  nou- 
vel appareil  qui  est  décrit  ici,  chaque  branche  est  double,  c'est-à-dire  est 
composée  d'une  tige  rigide  et  d'une  lame  formant  levier  qui  est  placée  au- 
dessus;  c'est  à  l'extrémité  de  ces  lames  que  l'on  fixe  les  pointes  excitatrices, 
et  l'expérimentateur  appuie  les  pointes  sur  la  peau  jusqu'à  ce  que  les  lames 
se  soulèvent.  De  plus  la  longueur  des  leviers  peut  être  réglée  au  moyen 
d'une  glissière,  et  ainsi  on  gradue  les  pressions.  L'appareil  possède  des  in- 
terrupteurs, au  moyen  desquels  on  peut  l'introduire  dans  un  circuit  électri- 
que et  enregistrer  rigoureusement  le  moment  où  les  deux  pointes  sont  appli- 
quées. Chaque  expérimentateur  peut  ainsi  vérifier,  et  au  besoin  corriger, 
son  mode  d'application.  Dans  les  essais  faits  par  quatre  expérimentateurs, 
l'écart  de  la  simultanéité  n'a  pas  dépassé  quelques  millièmes  de  seconde 
ce  qui  est  négligeable.  —  Foucault. 

a)  Ponzo  (M.).  —  Sxr  tin  appareil  pour  déterminer  les  erreurs  commises 
dans  la  localisation  des  sensations  cutanées,  et  leurs  directions.  —  Cet  appareil 
est  composé  essentiellement  d'une  tige  verticale,  terminée  à  la  partie  infé- 
rieure par  une  pointe  d'ébonite,  à  la  partie  supérieure  par  une  poignée.  11  y 
est  fixé,  à  la  partie  inférieure,  une  règle  graduée,  et,  en  haut,  au-dessous  de 
la  poignée,  un  disque  transparent  de  celluloïde,  divisé  en  degrés.  Quand  on 
fait  des  expériences  de  localisation,  après  avoir  marqué  sur  la  peau  le  point 
que  l'on  excite,  et  marqué  aussi  les  points  où  le  sujet  croit  avoir  été  touché, 
l'appareil  permet  de  mesurer  très  rapidement  les  erreurs  commises,  au 
point  de  vue  de  la  distance  et  de  la  direction.  Ce  travail  ordinairement  long 
et  fatigant,  pour  le  sujet  et  l'expérimentateur,  quand  on  le  fait  au  moyen 
d'un  décimètre  et  d'un  rapporteur,  peut  être  abrégé  notablement  par  l'ap- 
pareil nouveau,-—  Foucault. 

c)  Ponzo.  —  Recherches  sur  la  localisation  des  sensations  tactiles  et  des 
seiisations  dolorifiques.  —  Sur  quelques  illusions  tactiles.  —  La  diminution  du 
stimulus  ne  paraît  pas  augmenter  l'erreur  moyenne  de  localisation.  —  Par 
ailleurs,  ayant  déterminé  la  valeur  de  seuil  de  nombreux  points  tactiles 
dans  les  diverses  régions  examinées^  P.  constate  l'absence  de  rapport  stable 
entre  la  valeur  du  seuil  et  la  finesse  de  localisation  :  sur  certains  points,  on 
a  souvent  des  erreurs  de  localisation  plus  grandes  que  sur  d'autres  points 
ayant  un  seuil  tactile  moins  fin.  Cependant,  il  semble  que  le  rapport  de  la 
finesse  de  localisation  d'une  région  avec  celle  d'une  autre  soit,  chez  chaque 
sujet,  à  peu  près  le  même. 

Si  l'on  compare  les  données  sur  la  localisation  des  sensations  de  piqûre 
avec  celles  obtenues  par  les  sensations  tactiles,  on  voit  qu'il  est  erroné  de 
prétendre  que  les  premières  soient  moins  bien  localisées  que  les  secondes. 

Description  de  diverses  illusions  pour  lesquelles  on  ne  peut  que  renvoyer 
au  mé)noire  original.  —  Signalons  que  P.  étend  Tillusion  (de  dédoublement) 
d'Aristote  en  la  reproduisant  dans  diverses  autres  parties  du  corps,  telles 
que  l'oreille,  les  lèvres,  etc.  :  il  en  propose  l'explication.  11  décrit  soigneu- 
sement l'illusion  qui  fait  que  sur  un  point  de  la  peau  déprimé  en  concavité, 
l'application  d'un  objet  de  convexité  adéquate  à  la  concavité,  donne  une 
impression  de  plan. 


494  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

P.  attache,  dans  tous  ces  faits,  une  grande  importance  à  l'influence  de  la 
représentation  liée  au  contact,  dans  l'esprit  des  sujets  en  expérience.  [L'au- 
teur de  cette  analyse  poursuit  en  ce  moment  des  recherches  pour  dégager 
l'influence  de  représentations  de  ce  genre  dans  les  expériences  faites  selon 
la  technique  de  celles  de  Weber].  P.  signale  que  si  deux  parties  de  notre 
corps,  dont  nous  avons  une  représentation  de  position  diversement  claire  et 
vive,  arrivent  normalement  en  contact  entre  elles,  la  partie  dont  nous  pos- 
sédons une  représentation  plus  claire  agit  sur  l'autre  dans  ce  sens  que  la 
représentation  de  position  de  cette  autre  tend  à  être  modifiée. 

Truschel.  —  Contrihuiion  à  l'étude  du  sens  de  la  direct  ion  chez  les  aveu- 
gles. —  T.  considère  cette  question  comme  encore  très  obscure,  et  ne  croit 
pas  à  l'existence  d'un  sens  spécial.  Des  expériences  l'ont  conduit  à  admettre 
que  les  données  sur  lesquelles  s'appuie  l'aveugle  pour  s'orienter,  sont  des 
interprétations  ou  des  adaptations  de  sensations  auditives,  qui  peuvent  se  ren- 
contrer même  chez  des  voyants;  l'objet  perçu  réfléchit  et  altère  les  bruits 
ambiants  :  c'est  par  eux  qu'il  est  perçu.  —  J.  Philippe. 

8)  Audition. 

Ferrée  (C.)  et  Collins  (R.).  —Influence  de  Vaudition  bi -auriculaire  sur  la 
localisation  des  sons.  —  Après  avoir  résumé  les  travaux  antérieurs  depuis 
rjOl,  et  retenu  les  conclusions  qui  leur  semblent  acquises,  les  auteurs  ont 
organisé  une  série  d'expériences,  en  combinant  différents  dispositifs,  qui 
leur  ont  montré  que  les  personnes  dont  les  deux  oreilles  ne  sont  pas  égales, 
ont  toujours  tendance  à  déplacer  le  son  dans  l'axe  de  l'oreille  la  plus  sensi- 
ble :  les  différences  artificielles  de  sensibilité  produisent  un  effet  encore  plus 
considérable.  Il  est  possible  de  corriger  la  déviation  naturelle  du  sens  du 
son  :  mais  il  ne  faut  pas,  pour  obtenir  ce  résultat,  égaliser  les  deux  oreilles. 
F.  et  C.  ont  constaté,  comme  leurs  prédécesseurs,  des  préférences  indivi- 
duelles de  localisation  :  mais  ils  n'ont  pas  vu,  comme  Dunlap,  en  changer 
en  quelques  mois.  —  Jean  Philippe. 

Pear  (T.  H.).  —  Expériences  sur  quelques  di//erences  entre  les  sons  de  la 
grande  et  de  la  petite  corde;  classification  des  observateurs  en  musiciens  et 
\ion-musiciens.  —  L'intérêt  de  cette  étude  est  qu'à  côté  des  résultats  objec- 
tifs, fournis  par  les  observations  des  sujets,  sur  lesquels  il  expérimentait 
la  sonorité  et  la  valeur  des  deux  cordes,  P.  a  soigneusement  consigné 
l'observation  individuelle  de  chaque  observateur,  laquelle  sert  à  nous  expli- 
quer certaines  variations  d'appréciation  et  de  jugement.  —  Jean  Philippe. 

c.  Vision. 

Dufour.  —  Sur  Vadaptalion  de  l'œil.  —  D.  a  observé  sur  lui-même  que 
l'adaptation  à  la  lumière  était  pour  l'œil  droit  inégale  à  celle  de  l'œil  gauche, 
chaque  œil  s'adapte  plus  ou  moins  vite  à  la  quantité  de  lumière  qu'il  reçoit; 
.  et  il  s'adapte  à  une  certaine  quantité,  de  préférence.  Cette  adaptation  se  fait 
de  deux  façons  :  par  le  diamètre  de  la  pupille,  l'œil  se  diaphragmant  plus 
ou  moins,  par  action  réflexe  ;  par  l'adaptation  rétinienne.  Celle-ci  beaucoup 
plus  marquée  dans  les  portions  périphériques  que  dans  la  fovea  :  ceci, 
parce  qu'elle  porte  sur  la  sécrétion  du  pourpre  visuel  par  l'épitliélium  pig- 
mentaire  et  l'action  de  ce  pourpre  sur  les  bâtonnets.  Or,  ceux-ci  manquent 
au  centre  de  la  fovea.  —  Jean  Philippe. 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  495 

Pappas.  —  Vision  colorée  chez  le  peintre.  —  Étude  très  documentée  sur 
un  sujet  que  P.  a  su  prendre  par  son  coté  scientifique.  On  sait  qu'il  y  a 
deux  écoles  chez  les  peintres  :  les  uns  prétendant  relever  dans  la  technique 
de  leur  art  des  notions  scientifiques;  les  autres  estimant  que  c'est  le  tem- 
pérament du  peintre  qui  doit  le  guider,  et  lui  servir  de  règle  suprême.  P.  a 
consulté  nombre  d'ouvrages,  réuni  quelques  observations  ;  il  s'appuie  aussi 
sur  la  thèse  de  Patiron  {La  vision  dans  l'art  de  la  peinture,  Paris,  1910, 
1  vol.,Chacornac,  80  pp.)  et  sur  les  travaux  de  Polack  (Th.  Paris,  1900,  liùle 
de  Vétat  de  réfraction  de  l'œil  dans  l'éducation  et  dans  l'œuvre  du  peintre),  et 
sur  divers  autres  travaux  du  même  auteur.  Sa  bibliographie  est  abondante. 
Ses  conclusions  sont  plus  vagues  que  ne  ferait  prévoir  la  texture  du  travail  : 
il  en  arrive  cependant  à  poser  que,  d'après  l'observation  et  l'expérimenta- 
tion, la  manière  picturale  est  fonction  de  l'état  somatique.  —  Jean  Philippe. 

Hayes  (Samuel).  —  Les  sensations  de  couleur  dans  la  cécité  partielle  aux 
coideurs  :  examen  des  méthodes  actuellemenl  usitées.  —  Etude  très  documen- 
tée, où  l'auteur  relève  et  discute  les  cas  les  plus  caractéristiques  cités  par 
les  divers  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  ces  questions  :  il  est  ainsi  conduit 
à  conclure  que  l'on  n'a  pas  tenu  compte  de  tous  les  élém.ents  qui  caractéri- 
sent la  cécité  aux  couleurs,  que  l'on  a  cru  pouvoir  expliquer  celle-ci  en  la 
réduisant  beaucoup  trop.  Après  avoir  lui-même  recueilli  un  certain  nombre 
d'observations  très  fouillées,  après  avoir  soumis  les  sujets  à  diverses  métho- 
des de  contrôle  pour  vérifier  leurs  dires,  S.  H.  conclut  qu'il  existe  de  multi- 
ples formes  de  cécités  aux  couleurs,  lesquelles  s'étagent  depuis  la  vision 
normale,  jusqu'à  la  vision  des  deux  couleurs  seulement,  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  la  vision  anormale  de  trois.  Quand  le  rouge  et  le  vert  étaient 
présents  dans  des  conditions  favorables  à  la  sensation,  beaucoup  de  sujets 
ne  se  laissaient  pas  aller  à  les  confondre  avec  des  mélanges  de  jaune,  de 
noir  et  de  blanc  :  mais  la  confusion  se  produisait  aisément  quand  les  condi- 
tions de  sensations  étaient  défavorables,  ou  quand  on  ajoutait  du  bleu  à  l'une 
de  ces  couleurs.  Encore  le  rouge  ou  le  vert  en  quantité  considérable 
étaient-ils  quand  même  vus  par  ceux  dont  la  cécité  aux  couleurs  était  faible. 
—  (jes  recherches  ont  aussi  conduit  S.  H.  à  constater  que  le  problème  de 
la  vision  anormale  des  couleurs  est  plus  clair  depuis  que  l'on  sait  que  la 
fonction  rétinienne  diminue  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  de  la  macule  et  de 
la  tache  noire,  et  que  la  même  impression  donne  des  sensations  différentes 
aux  différentes  places  de  la  rétine.  —  L'article  se  termine  par  une  abon- 
dante bibliographie  qui  paraît  assez  complète.  —  Jean  Philippe. 

Pastore  (A.).  —  Recherches  nouvelles  sur  la  perception  monoculaire  de 
la  distance.  —  La  philosophie  théorique  considère  le  problème  de  la  spa- 
tialité  par  deux  points  de  vue  nettement  distingués  :  le  point  de  vue 
psychologique  et  le  point  de  vue  gnoséologique.  Le  problème  psychologi- 
que est  le  suivant  :  sous  quelles  conditions  et  par  quels  procédés  se  forme 
dans  notre  conscience  la  représentation  de  l'espace?  et  c'est  sur  ce  pro- 
blème seulement  que  P.  veut  faire  porter  les  recherches  dont  il  parle  ici. 

Il  se  sert  d'un  artifice  télémétrique  et  comme  résultat  théorique  de  ses  re- 
cherches il  relève  une  analogie  complète  entre  le  procédé  de  triangulation 
artificielle  que  l'on  emploie  dans  la  mesure  indirecte  de  la  distance  partant 
d'un  seul  point,  et  le  processus  par  lequel  entre  les  limites  de  l'expérience, 
est  possible  la  perception  monoculaire  de  la  distance.  Selon  P.  l'œil  isolé 
fonctionne  comme  un  télémètre  automatique  et  presque  instantané  à  une 


496  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

seule  station  d'alignement,  qui  fait  justement  recours  à  l'artifice  de  con- 
struire un  triangle  dont  un  côté  est  la  distance  clierchée,  et  qui  est  don- 
née en  fonction  d'une  base  connue,  interne  à  l'œil,  et  de  2  angles  très 
petits.  L'œil  doit  percevoir  la  distance  de  la  même  manière  que  cela  arrive 
dans  les  instruments  qui  servent  à  mesurer  indirectement  les  distances. 
Au  moins  tout  se  passe  comme  s'il  en  était  ainsi.  —  G.  C.  Ferrari. 

Piéron  (H.).  —  L'illusion  de  Milller-Lyer  et  son  double  mécanisme.  —  On 
sait  qu'une  ligne  terminée  par  des  angles  rentrants  paraît  plus  courte  que 
si  elle  est  terminée  par  des  angles  sortants.  Il  n'est  pas  nécessaire  que  la 
ligne  soit  tracée  :  la  distance  est  sous-estimée  ou  surestimée.  L'angle  n'est 
pas  même  nécessaire  à  l'illusion;  des  surfaces  ont  une  «  puissance  d'illusion 
plus  grande  encore  que  les  lignes  ».  —  L'illusion  est  quasi  universelle,  mais 
d'intensité  variable  avec  les  individus  :  elle  tendrait  à  diminuer  avec  l'âge. 
L'angle  d'inclinaison  des  obliques  est  un  facteur  important  :  il  ne  faut  pas 
d'angles  supérieurs  à  30"  et  inférieurs  à  15°.  11  faut  tenir  compte  aussi  de  la 
longueur  proportionnelle  des  obliques  :  optimum  entre  30  %  et  70  %.  l'angle 
croissant  de  l'horizontale  à  la  perpendiculaire,  ou  à  40  %  avec  des  angles 
d'inclinaison  optima.  —  Il  y  a  deux  illusions  inverses  :  surestimation  et  sous- 
estimation  (prédominance  de  la  surestimation).  En  général,  on  surestime, 
dans  la  bipartition  d'une  longueur,  la  partie  gauche;  une  ligne  bordante, 
perpendiculaire,  à  gauche,  augmente  encore  l'erreur.  De  plus,  lorsque  l'œil 
parcourt  la  ligne  il  se  trouve  entraîné  par  les  éléments  sortants,  retenu  par 
les  éléments  rentrants  ;  tout  ce  qui  tend  à  bien  préciser  les  extrémités  fait 
disparaître  l'illusion.  Pour  les  mouvements  de  valeur  angulaire  moyenne,  il 
y  a  moins  d'attention  et  de  précision  que  pour  les  mouvements  moindres  ou 
plus  grands,  auxquels  on  est  moins  habitué,  auxquels  l'œil  est  moins  bien 
adapté.  —  G.  L.  Duprat. 

Vautier  (J.).  —  Ilèméralopie  et  étude  de  Vacuité  et  du  champ  visuel.  — 
V.  a  observé  en  étudiant  le  champ  visuel,  ([u'il  existe  une  différence  entre 
le  champ  pris  en  plein  jour  et  presque  toujours  normal,  et  celui  pris  à  un 
faible  éclairage.  Dans  ce  dernier,  il  trouve  un  rétrécissement  du  champ  et 
souvent  un  scatome  central  :  il  peut  se  faire  que  cette  absence  de  percep- 
tion soit  de  même  ordre  que  les  faits  signalés  par  Revmond  en  1870  dans  la 
région  périmaculaire,  ou  peut-être  liée  à  la  diminution  de  perception  de  la 
région  fovéaire  relatée  par  M.  Cfiarpentier.  —  Dans  d'autres  cas  plus  sé- 
rieux, il  y  a  perception  confuse  dans  la  partie  supérieure  du  champ,  ou 
anapsie  complète.  —  Jean  Philippe. 

II.  Mouvements  et  expressions. 
a.  Émotions. 

Binet  (A.).  —  Qu'est-ce  qu'une  émotion?  Qu'est-ce  qu'un  acte  intellectuel? 
—  Les  récents  travaux  d'introspection  provoquée  ont  mis  en  lumière  l'insuf- 
fisance des  théories  psychologiques  fondées  sur  le  jeu  des  sensations  et 
images.  «  Dans  la  pensée,  on  dépasse  l'image  »  et  l'émotion  dépasse  la  sen- 
sation organique.  Mais  l'introspection  ne  nous  fait  pas  «  saisir  la  pensée 
comme  acte  ou  opération  »  ;  nous  ne  pouvons  connaître  en  dehors  des  sensa- 
tions et  des  images  (|ue  des  attitudes,  c'est-à-dire  des  t  préparations  à  l'acte, 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  497 

esquisses  d&  l'action,  qui  restent  intérieures  et  ne  nous  sont  révélées  que  par 
les  sensations  subjectives  qui  les  accompagnent  ».  Elles  sont  de  deux  sortes  : 
émotionnelles  quand  elles  «  font  jouer  un  rôle  important  à  la  personnalité 
du  sujet  »,  intellectuelles  quand  elles  «  s'accompagnent  d'un  maximum  de 
sensations  objectives  et  d'images  ».  L'émotion  existe  «  quand  l'attitude  est 
réalisée,  elle  devient  consciente  quand  l'attitude  est  perçue  »,  et  c'est  pour- 
quoi il  peut  y  avoir  émotion  (en  tant  qu'acte)  sans  qu'on  en  ait  conscience. 
La  pensée  est  une  «  mimique  interne  et  intime  »,  une  sorte  de  gesticulation    , 
mentale  correspondant  à  l'adaptation  externe  aux  diverses  situations;  toute 
relation  pensée  correspond  à  une  attitude.  Ainsi  l'acte  intellectuel  et  l'émo- 
tion ne  diffèrent  pas  foncièrement;  on  peut  passer  de  l'un  à  l'autre  dans  la 
délibération  et  expliquer  le  choix  volontaire  par  cette  activité  psyclio-phy- 
siologique  en  grande  partie  d'ailleurs  réduite  à  des  actes  inconscients  (c'est-à- 
dire  «  réduits  à  leur  partie  physiologique  »),  sans  sensations  qui  les  révè- 
lent. A  la  surface,  est  la  logique,  la  clarté  intellectuelle  ;  au  fond,  «  un  chaos 
d'ombre  traversé  d'éclairs  ».  La  théorie  des  attitudes  mentales  «  est  un  dyna- 
misme qui  ajoute  des  actions  aux  constatations,  des  événements  aux  états  ». 

—    G.    L.    DUPRAT. 

Clarke  (Helen  Maud).  —  Les  altitudes  subjectives  {sans  images).  —  Le 
terme  de  conscious  altitudes,  ou  Bewusslseinlage,  a  été  employé  pour  dési- 
gner ces  états  d'esprit  qui  apparaissent  vaguement  quand  nous  étudions  en 
nous  nos  associations  :  leur  étude  se  relie  donc  à  celle  de  la  pensée  sans 
mage  :  ce  sont  des  états  complexes.  En  se  plaçant  à  son  point  de  vue  per- 
sonnel, H.  C.  conclut,  de  ses  observations  sur  sept  sujets  (allant  du  type 
non  visuel  au  type  nettement  visuel),  mais  dont  l'introspection  a  donné  des 
résultats  a'^alogues,  que  :  l'imagerie  qui  leur  est  jointe  passe  par  des  degrés 
successifs  de  clarté  et  d'intensité,  de  vivacité  et  d'effacement,  qui  vont  jus- 
qu'à ce  que  désigne  sans  doute  le  mot  de  pensée  sans  image;  de  même  pour 
les  sensations  et  les  sentiments  :  en  sorte  que  ces  altitudes  ne  paraissent 
pas  être  un  élément  psychologique  nouvellement  découvert,  mais  se  rédui- 
sent à  un  composé  de  divers  éléments  déjà  connus.  —  Jean  Philippe. 

Fourcade  (M.).  —  La  constitution  émotive,  —  La  conclusion  de  ce  tra- 
vail est  qu'il  existe  une  constitution  psychique  émotive  révélable  par  un 
certain  nombre  de  signes  objectifs  et  subjectifs  :  A)  Objectifs  :  l"  exagéra- 
tion, en  amplitude  et  en  instantanéité,  des  réflexes  tendineux,  pupillaires  et 
cutanés  ;  2"  hyperesthésie  sensorielle  ;  3°  déséquilibre  des  réactions  motri- 
ces et  sécrétoires;  4"  tremblement  et  tendance  aux  spasmes;  5°  intensité  et 
diffusion  anormale  des  effets  physiques  et  psychiques  des  émotions.  —  B)  Sub- 
jectifs :  hyperémotivité,  hyperaffectivité  ;  troubles  de  volonté  par  déficit. 
Cette  constitution  est  héréditaire,  et  peut  accompagner  soit  la  débilité 
mentale,  soit  l'intelligence  supérieure  ou  normale  :  mais  elle  est  le  plus 
souvent  jointe  à  un  déséquilibre  entre  l'intelligence  et  la  volonté. 

Ce  n'est  ni  la  constitution  hystérique  ni  la  constitution  neurasthénique  : 
mais  elle  peut  leur  être  associée,  et  de  plus  elle  offre  un  terrain  favorable 
aux  maladies  de  l'émotivité  (phobies,  obsessions,  manie,  mélancolie)  qui  se 
développent  autrement  que  l'excès  d'imagination  constructive  de  l'hystérie, 
et  l'épuisement  nerveux  de  la  neurasthénie.  —  Jean  Philippe. 


Lapique  (L.).  —  Essai  d'une  nouvelle  théorie  physiologique  de  l'émotion. 
-  De  ses  recherches  sur  l'excitabilité  des  nerfs  moteurs,  L.  a  tiré  sa  théo- 

t'ANNÉU    BIOLOGIQUE,    XVI.    11)11.  32 


498  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

rie  de  la  chronaxie  :  tous  les  tissus  irritables  se  conforment  à  une  certaine 
loi  générale  qui  règle  l'efficacité  de  l'excitation  d'après  son  développement 
chronologique  (v.  Revue  générale  des  Sciences,  15  févr.  1910).  Mais  chaque 
muscle  ou  nerf  mesure  le  temps  avec  une  unité  qui  lui  est  propre  :  s'il  est 
rapide,  cette  unité  est  très  petite;  s'il  est  lent,  cette  unité  est  plus  grande. 
On  peut  déterminer  expérimentalement  la  valeur  de  l'unité  du  temps  qui 
intervient  dans  l'excitabilité  d'un  muscle  donné  ou  de  son  nerf  moteur;  c'est 
la  chronaxie. 

La  périodicité  do  l'influx  nerveux  varie  de  neurone  à  neurone.  Un  muscle 
donné  et  son  nerf  moteur  sont  isochrones  ;  mais  un  neurone  est  hétérochrone 
avec  un  autre.  —  Il  semble  que  les  transmissions  d'un  flux  d'un  neurone 
à  un  autre  ne  se  fassent  que  suivant  certaines  directions  ])réalablement  dé- 
finies, réalisées  probablement  en  suivant  des  chaînes  de  neurones  à  chro- 
naxies  graduées;  l'aiguillage  serait,  en  fin  de  compte,  déterminé  par  l'ho- 
mochronisme  des  neurones  auxquels  il  s'étend.  Si  l'influx  est  trop  intense, 
comme  dans  l'émotion,  il  déborde  les  barrières  définies  par  les  liomochro- 
nismes,  d'où  émotion,  reflet  de  cette  irradiation.  —  Jean  Philipi'E. 

Tassy  (E.).  —  Essai  d'une  classification  des  états  affectifs.  —  Nos  états 
affectifs  ont  une  triple  origine  :  la  vie  organique,  l'activité  psychique,  l'ac- 
tivité mentale,  toutes  trois  connexes.  Les  progrès  de  l'idéation  sont  liés  à 
des  états  affectifs,  propres  à  l'activité  mentale  (sentiments  de  reconnais- 
sance, de  ressemblance,  de  véracité,  etc.).  Les  réflexes  sensoriels,  d'autre 
part,  sont  accompagnés  d'impressions  affectives  qui  jouent  un  rôle  actif 
dans  la  formation  de  nos  idées.  En  général  il  n'y  a  pas  de  phénomène  psy- 
chique sans  phénomène  organique  ;  mais  il  y  a  deux  grandes  tendances 
psychiques  opposées  :  égo- absolutistes  et  égo-relativistes.  La  sensibilité 
organique  fournit  par  exemple  «  l'origine  constituante  organique  de  la 
peur  ».  Les  trois  états  de  la  sensibilité  «  peuvent  se  combiner  et  présenter 
des  cas  où  l'ordre  des  coinbinaisons  en  quelque  sorte  hiérarchiques  se  trouve 
interverti  ».  Les  sentiments  égo-absolutiste  correspondent  à  la  sensibilité 
psychique  et  à  la  sensibilité  organique  coordonnées  par  l'intermédiaire  de 
la  représentation.  Ils  peuvent  correspondre  aussi  à  la  coordination  psychi- 
que et  mentale  par  les  tendances  à  la  réalisation  de  l'idée.  Les  sentiments 
égo-relativistes  «  marquent  la  combinaison  des  états  affectifs  psychiques  à 
ceux  mentaux  ».  La  combinaison  égo-relativiste  l'emporte  en  complexité 
sur  la  coordination   égo-absolutiste  et   entraîne  subordination.    —    G.    L. 

DUPR.\T. 

Hartenberg  (P.).  —  Les  bases  organiques  de  VEreutho phobie,  —  Les  su- 
jets atteints  de  ces  troubles  présentent  généralement  un  éréthisme  car- 
diaque très  marqué,  continuel,  en  dehors  de  toute  émotion.  Le  cœur  est 
bondissant  et  frappe  violemment  contre  la  paroi  tiioracique,  sans  que  son 
rythme  soit  accéléré;  à  cela  se  joint  une  dilatation,  évidente  au  cou,  des 
artères  carotides  dont  le  calibre  est  sensiblement  supérieur  à  la  normale  : 
ces  artères  sont  animées  de  battements  énergiques,  que  l'on  perçoit  à  la 
main,  et  qui  se  propagent  à  toutes  les  artères  de  la  tête,  aux  branches  de  la 
faciale,  de  la  temporale,  que  l'on  voit  soufflées  et  pulsatiles,  sous  la  peau  ; 
enfin  tend,ance  aux  sueurs  profuses.  —  L'élément  psychique,  émotif,  inter- 
vient pour  accentuer  tout  cela,  mais  il  n'intervient  que  secondairement,  sur 
un  terrain  préparé.  —  Jean  Philippe. 

Breucq  (D').   —  Le  plaisir  et  la  douleur.  —  La  théorie  du  mécanisme 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  499 

physiologique  des  sensations  et  des  émotions  exposée  dans  ce  travail  consiste 
à  faire  dépendre  ces  états  des  variations  de  nutrition  de  la  cellule  corticale, 
siège  de  la  conscience.  Cette  nutrition  est  entretenue  par  des  excitations  qui 
ne  sont  pas  toujours  accompagnées  d'un  état  de  conscience,  celui-ci  étant 
commandé  par  l'intensité  positive  ou  négative  des  excitations,  et  aussi  par 
le  degré  de  tonalité  nutritive  actuelle  de  la  cellule  nerveuse.  Les  degrés  va- 
riables de  cette  tonalité  l'ont  qu'il  y  a  tantôt  hyper-nutrition,  tantôt  hypo- 
nutrition  :  entre  les  deux,  est  un  poinl  neutre  au-dessous  duquel  il  y  a  dou- 
leur et  au-dessus  duquel  il  y  a  plaisir.  Au  point  neutre,  l'inconscience  serait 
la  règle  lorsque  l'excitant  est  adéquat  à  l'état  physico-chimicjue,  c'est-à-dire 
quand  l'acte  nutritif  s'opère  dans  les  meilleures  conditions  et  selon  la  loi  de 
l'optimum.  Trop  loin  au-dessus  du  point  neutre  l'hyper-nutrition  devient 
douleur. 

Partant  de  là,  B.  énumère  un  certain  nombre  de  faits  cliniques  et  théra- 
peutiques capables  de  justifier  son  point  de  vue;  il  en  cherche  ensuite  la 
démonstration  dans  la  constatation  du  plaisir  que  causent  les  mouvements 
rythmés.  Par  exemple,  chez  le  bon  danseur,  dans  presque  tout  l'organisme 
s'établit,  durant  la  danse,  un  double  courant  ri/i/imiqHc.  :  centrifuge  et  cen- 
tripète. Le  rythme  économise  l'énergie  centrifuge,  en  même  temps  qu'il 
favorise  la  formation  d'énergie  centripète  dans  les  nerfs  sensoriels  des  mus- 
cles, des  tendons,  des  capsules  articulaires,  etc.  D'autre  part,  dans  les  cel- 
lules centrales,  grâce  à  la  rapidité  des  mouvements  de  la  danse,  une  partie 
de  l'énergie  qui  s'y  développe  n'ayant  pas  à  quitter  la  cellule  pour  permettre 
la  continuation  des  mouvements,  reste  dans  cette  cellule  sous  forme  stati- 
que, consciente,  y  acquiert  une  tension  positive  parfois  très  forte,  surtout 
lorsque  la  danse  n'est  pas  associée  à  des  éléments  de  caractère  représentatif. 
Cette  énergie  statique  est  alors  entièrement  consacrée  au  côté  a/fectif  de  la 
sensation,  à  l'exclusion  de  son  côté  cognitif.  Les  mouvements  lents  sont 
déprimants,  parce  que  rien  de  l'énergie  ne  séjourne  dans  les  cellules  cen- 
trales. Mais  encore  faut-il  que  l'hypertension  ne  s'élève  pas  jusqu'à  détermi- 
ner l'inhibition.  —  Jean  Philippe. 

b.  Langage. 

Thomson  (M.  E.).  —  Psychologie  et  pédagogie  de  récriture.  —  Il  y  a 
différentes  méthodes  d'écriture  :  d'où  il  faut  conclure  que  nous  sommes 
encore  loin  d'avoir  atteint  les  précisions  nécessaires  sur  la  manière  dont  il 
convient  de  diriger  les  mouvements  de  l'enfant  qui  apprend  à  écrire. 

Dans  ce  petit  volume,  très  court  mais  très  plein  de  faits  et  de  conclusions 
bien  choisis,  M.  Th.  se  propose  surtout  de  montrer  où  en  est  la  question  :  ce 
sont  d'abord,  dit-elle,  des  éléments  partiels  d'écriture  que  reproduit  l'enfant  : 
comme  il  parle  d'abord  par  éléments  partiels  de  mots,  et  comme  il  lit  d'abord 
un  mot,  seul  dans  un  texte  complet.  Partant  de  là,  à  quel  moment  l'enfant 
peut-il  utilement  commencer  à  écrire?  Lorsque  d'un  côté  sa  vue  peut  lui 
représenter  assez  exactement  le  tracé  des  lettres,  et  que,  de  l'autre,  ses 
mouvements  musculaires  commencent  à  se  coordonner  assez  bien  pour  sui- 
vre les  contours  du  tracé.  M.  Th.  analyse  ensuite  pratiquement  les  divers 
mouvements  et  les  diverses  formes  de  l'écriture.  En  fin  de  livre,  un  essai 
pour  rattacher  la  précision  de  l'écriture  à  la  maîtrise  des  mouvements  et 
même  à  la  force  de  l'attention.  —  Jean  Philippe. 

Starch  (D.).  —  L'imitation  inconsciente  dans  Vécrittire.  —  S.  propose  une 


500  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

méthode  pour  apprécier  en  quantité  les  imitations  inconscientes  :  et  il  la  con- 
sidère comme  pouvant  servir  à  étudier  le  développement  génétique  de  l'i- 
mitation, par  l'observation  d'écoliers  de  différents  âges.  Elle  décèle  des 
variations  de  facture  chez  tous  les  sujets,  soit  du  côté  de  l'inclinaison  des 
lettres,  soit  de  celui  de  la  dimension.  Les  personnes  qui  modifient  beaucoup 
l'inclinaison  modifient  d'ailleurs  dans  la  même  proportion  les  dimensions. 
Les  femmes  portent  l'imitation  plus  loin  que  les  hommes.  —  Au  total,  il 
y  a  là,  d'après  l'auteur,  un  moyen  de  prendre  sur  le  fait  les  subtiles  pro- 
cédés inconscients  de  l'imitation.  —  Jean  Philu'PE. 

Marage  (D').  —  Manuel  de  j/hi/siolor/ie  de  la  voix.  —  On  trouvera  dans  cet 
ouvrage,  après  quelques  détails  d'introduction,  l'exposé  très  méthodique  des 
procédés  employés  par  M.  pour  inscrire  les  divers  sons,  les  voyelles  et  les 
lettres.  —  11  examine  ensuite  les  caractéristiques  de  la  voix  juste,  il  fait  le 
même  travail  pour  l'oreille  juste,  en  notant  que  cela  dépend  d'une  adap- 
tation qui  relève  elle-même  des  centres  nerveux.  Enfin,  dans  une  dernière 
partie,  M.  expose  la  technique  selon  laquelle  on  peut  vérifier  si  la  voix  a  les 
qualités  nécessaires  à  la  profession  choisie,  et  les  moyens  de  la  guider  ou 
de  la  rectifier,  tracés  en  main.  —  Jean  Philippe. 

Brunot  (F.).  —  Archives  de  la  parole.  —  Exposé  d'ensemble  de  l'organi- 
sation des  archives  de  la  parole,  destinées  à  fournir  de  la  documentation 
scientifique  sur  les  diverses  formes  de  parler.  Les  documents  sont  obtenus 
à  l'aide  de  rouleaux  de  phonographes  dont  les  inscriptions  sont,  grâce  à  des 
appareils,  reproduites  sur  un  papier  photographique,  ce  qui  donne  un  tracé 
visible  correspondant  au  tracé  sonore,  et  permet  de  comparer,  de  colla- 
tionner  les  détails  de  l'un  et  de  l'autre.  L'inscription  de  la  parole  si  longtemps 
impénétrable,  en  étale  ainsi  les  vibrations  agrandies,  d'une  parfaite  netteté, 
toutes  prêtes  pour  l'analyse.  —  Jean  Philippe. 

c.  Elat  de  rêve. 

Ro-we  (E.  Cl.  —  L'hygiène  du  sommeil.  —  En  réalité,  cette  étude  con- 
cerne des  recherches  sur  les  relations  qui  pourraient  exister  entre  les 
variations  du  sommeil  et  les  variations  de  la  pression  barométrique.  R.  ne 
veut  pas  tirer  de  conclusions  générales  des  expériences  très  limitées  qu'il  a 
faites;  mais  il  estime  que  pour  apprécier  le  sommeil  et  ses  corrélations  avec 
les  activités  psychophysiques,  les  conditions  barométriques  et  du  milieu, 
une  des  premières  choses  à  considérer  est  la  qualité  du  sommeil  plutôt  que 
sa  quantité;  sans  doute,  il  faut  que  celle-ci  ne  tombe  pas  au-dessous  d'un 
chiffre  déterminé;  mais,  cette  réserve  faite,  ce  qui  importe  c'est  que  les 
conditions  ambiantes  ne  soient  pas  défavorables  au  point  de  troubler  les 
opérations  physiologiques  :  ce  trouble  diminuerait  la  qualité  bien  avant  que 
les  changements  provenant  de  la  quantité  ne  soient  apparents. 

R.  n'a  pas  trouvé  de  relation  définitive  entre  les  variations  barométriques 
et  les  variations  du  sommeil,  considéré  dans  sa  quantité,  non  plus  qu'entre 
ces  variations  et  celles  du  travail;  il  n'en  serait  pas  de  même  si  l'on  consi- 
dérait la  qualité.  —  Jean  Philippe. 

Legendre  (R.i.  —  La  physiolorjie  du  .^imnneil.  —  Le  sommeil  est  affaire 
d'habitude,  de  désintérêt,  aussi  de  besoin.  Nombre  de  théories  ont  tenté  de 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  501 

l'expliquer.  L.  en  passe  en  ravue  quelques-unes  :  celle  de  Claparède  le 
séduit  par  ses  côtés  à  la  fois  physiologiques  et  psycliologiques  :  cependant 
elle  verse  trop  dans  la  psychologie.  Faire  du  sommeil  un  intérêt  qui  obéit  à 
la  loi  de  l'intérêt  momentané  (H.  Piérox)  expliquerait  que  les  phénomènes 
physiologiques  qui  l'accompagnent  soient  souvent  inconstants,  etc.  :  et  comme 
il  y  a  alors  peu  de  chance  de  trouver  une  cause  physiologique  de  son  déclan- 
chement,  on  pourra  tourner  la  difficulté  en  étudiant  l'insomnie,  ou  plutôt  en 
étudiant  ce  que  deviennent  les  animaux  que  l'on  empêche  de  dormir,  exa- 
gérant ainsi  les  causes  du  sommeil,  où  on  verra  mieux  le  côté  physiologi- 
que. Dans  ce  but,  L.  a  examiné  comment  se  comportent  les  animaux  que 
l'on  empêche  de  dormir,  en  réduisant  cependant  leur  fatigue  au  minimum. 
Cette  observation  physiologique  seule  ne  pourra  résoudre  ce  problème  : 
mais  elle  lui  apporte  sa  large  contribution.  — Jean  Philippe. 

Legendre  (R.)  et  Piéron  (H.).  —  Conlribulion  expcrimenlalc  à  la  phy- 
siologie du  sommeil.  —  f^xposé  de  la  méthode  suivie  par  les  auteurs  pour 
déterminer  le  mécanisme  du  sommeil.  Les  expériences  ont  porté  sur  des 
cliiens  :  les  auteurs  concluent  qu'il  existe,  dans  le  plasma  cérébral,  le  sang 
et  surtout  le  liquide  céphalo-rachidien,  «  une  propriété  hypnotoxique  (dis- 
paraissant par  le  chauffage  à  65°)  qui  provoque  h  la  fois  le  besoin  impérieux 
du  sommeil  et  les  altérations  cellulaires  correspondantes,  localisées  dans  les 
grandes  pyramidales  et  les  cellules  polymorphes  du  lobe  frontal.  —  J.  Phi- 
lippe. 

Dubois  (R.).  —  Théorie  physiologique  du  som,meil.  —  Réponse  à  l'article 
précédent.  R.  D.  rappelle  qu'il  considère  le  sommeil  comme  un  phéno- 
mène très  général,  commun  aux  animaux  et  aux  végétaux,  et  résultant  de 
l'adaptation  des  organismes  à  des  causes  cosmiques  périodiques,  journalières 
ou  saisonnières  :  il  rappelle  que  dans  tous  les  cas,  cet  état  e.st  explicable 
par  la  théorie  de  l'autonarcose  carbonique,  qui  permet  d'expliquer  la  relation 
et  la  succession  de  la  veille,  du  travail,  de  la  fatigue,  de  l'hypothermie,  et  du 
réveil  (spontané  ou  provoqué)  par  un  même  principe,  chimiquement  défini, 
et  fabriqué  par  les  organismes  :  l'acide  carbonique,  régulateur  général  du 
fonctionnement  vital.  R.  D.  estime  que  les  expériences  de  MM.  Legendre  et 
Piéron  valent  pour  la  physiologie  de  l'insomnie  expérimentale,  mais  non 
pour  le  sommeil  normal,  et  qu'elles  n'expliquent  pas  le  réveil.  —  Jean  Phi- 
lippe. 

Vaschide  (N.).  —  Le  sommeil  et  les  rêves.  —  Les  notions  historiques  tien- 
nent une  large  place  dans  ce  travail.  Parallèlement,  V.  expose  les  résultats 
de  ses  propres  recherches  et  la  méthode  qu'il  a  suivie  ;  celle-ci  consiste  à 
surveiller  directement  les  sujets  durant  la  nuit  et  à  noter  avec  précision 
leurs  mouvements,  leurs  gestes,  les  changements  de  physionomie,  le  pouls, 
la  respiration  et  leurs  modifications;  et  enfin,  les  rêves  faits  à  haute  voix  ; 
tout  cela  complété  au  réveil  par  le  récit  des  rêves  dont  le  sujet  a  gardé  le 
souvenir. 

La  figure  d'un  sujet  qui  dort  est  particulièrement  intéressante,  surtout 
(juand  la  courbe  de  ces  changements  est  prise  parallèlement  à  celle  des  mo- 
difications physiologiques,  somatiques  profondes  (état  du  cœur,  respiration, 
etc.).  Le  pouls  a  un  langage  musculaire  spécial  :  les  contractions  et  les  trem- 
blements des  paupières  donnent  d'autres  indices  ;  de  même  la  dilatation  des 
narines,  la  coloration  de  la  figure,  etc.  V.  estime  qu'on  peut  établir  réelle- 


502  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ment  un  certain  alphabet  de  ces  nombreux  complexus,  d'où  il  serait  facile 
d'arriver  à  saisir  la  pensée. 

Sa  conclusion  se  résume  en  cette  formule  :  le  rêve  est  essentiellement 
émotif  par  son  expression  générale,  affaire  d'émotion,  celle-ci  est  indépen- 
dante de  son  substratum  hallucinatoire.  Les  images  oniriques  se  déclan- 
chent  selon  des  lois  tout  autres  que  les  images  mentales  de  l'état  de  veille  : 
elles  sont  une  synthèse  abstraite  de  mille  processus  dissociés  à  l'état  de  veille. 
—  Jean  Philippe. 

Duprat  (G.  L.).  —  Le  Rêve  et  la.  Pensée  conceptuelle.  —  Le  rêveui"  est  en 
état  de  régression  mentale;  il  correspond  à  l'homme  primitif  pré-logique;  il 
ne  pense  que  par  images;  les  situations  et  relations  sont  imaginées  ou  sym- 
bolisées ;  chaque  concept  est  remplacé  par  im  processus  d'  «  imagerie  »  ;  le 
rêve  montre  que  les  prétendues  formes  a  priori  de  la  pensée  conceptuelle  ne 
sont  pas  indispensables  pour  se  représenter  la  vie,  l'action,  la  réalité.  —  J. 
Philippe. 

Hacker  (F.).  —  Observations  systématiques  sur  les  rêves,  et  spécialement 
sur  la  jieîisée  dans  le  rêve.  —  D'après  des  observations  prolongées  pendant 
450  nuits,  avec  notation  immédiate  des  rêves,  et  analyse  immédiate,  H.  éta- 
blit un  certain  nombre  de  faits  relatifs  au  rêve,  parmi  lesquels  il  en  est  d'in- 
téressants. 11  a  d'ailleurs  tenu  compte  des  degrés  de  profondeur  du  sommeil, 
et  il  a  établi  la  courbe  de  son  sommeil  par  la  méthode  de  Michelson  :  le 
maximum  de  profondeur  est  atteint  avant  la  fin  de  la  première  heure,  et  la 
décroissance  est  ensuite  à  peu  près  régulière  jusque  vers  l'heure  ordinaire 
du  réveil. 

L'auteur,  qui  est  un  élève  de  Kulpe,  s'est  appliqué  tout  spécialement  à  étu- 
dier la  façon  dont  se  comporte  la  pensée,  et  il  a  trouvé  une  dissociation  très 
fréquente  des  images  et  de  la  pensée,  ou  du  moins  c'est  à  une  dissociation 
de  ce  genre  qu'il  attribue  certaines  particularités  du  rêve  que  l'on  a  bien 
souvent  relevées.  Par  exemple,  il  rêve  qu'il  arrive  par  un  chemin  de  fer 
électrique  dans  une  ville  :  la  station  est  entourée  d'un  cirque  de  rochers,  etc. 
La  ville  dont  il  s'agit  est  Salzbourg,  et  le  rêve  comprend  diverses  images  qui 
ne  laissent  pas  de  doute  à  ce  sujet.  Mais  il  manque  complètement  la  con- 
science que  c'est  Salzbourg  :  «  Je  ne  pouvais  pas,  dit-il,  individualiser  l'image 
de  la  ville  »,  de  sorte  que  la  ville  est  perçue  comme  si  elle  était  inconnue. 
La  pensée  qui,  dans  l'état  de  veille,  aurait  accompagné  les  images,  fait  donc 
défaut  ici.  11  en  est  de  même  dans  le  cas  où  le  rêveur  croit  voir  devant  lui 
son  père  ou  son  frère,  mais  sans  avoir  l'idée  que  l'homme  qu'il  voit  est  son 
parent.  Et  cette  interprétation  me  semble  juste  et  suffisamment  justifiée  par 
les  faits. 

Mais  l'auteur  est  conduit  par  son  idée  directrice  à  admettre  que  la  pensée 
peut  exister  aussi  dans  le  rêve  comme  séparée  des  images,  et  ici  la  preuve 
est  beaucoup  plus  difficile  à  fournir.  Il  explique  très  clairement  que,  dans 
les  cas  dont  il  s'agit,  et  dont  Bûhler  aurait  trouvé  le  type  dans  les  faits  de 
veille,  «  le  signifié  est  indépendant  des  images,  et  même  la  pensée  devance 
les  images  :  le  sujet  ne  porte  pas  son  jugement  d'après  une  image,  mais  il 
sait  ce  qu'il  pense  avant  d'avoir  une  représentation  sensorielle  ».  Et  cette 
forme  de  dissociation  se  rencontrerait  d'une  façon  plus  frappante  encore  dans 
le  rêve,  parce  que  les  images  y  sont  plus  fortement  en  relief  que  dans  la 
veille.  Dans  le  fait  qui  est  présenté  comme  exemple  typique,  l'auteur  rêve 
qu'il  montre  son  habitation  à  un  ami,  mais  ils  se  trouvent  au  bord  du  Rhin, 
et  l'ami  dit  :  «  On  a  une  vue  admirable  sur  le  Rhin  ».  Or  ils  sont  dans  l'ha- 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  503 

bitation  du  rêveur,  mais  la  maison  et  la  chambre,  à  l'exception  de  la  couleur 
du  tapis,  ne  ressemblent  pas  à  cette  habitation,  et  c'est  la  parole  de  l'ami, 
relative  à  la  vue  sur  le  Rhin,  qui  a  évoqué  l'image  d'une  maison  sur  le  bord 
du  Rhin.  Il  me  semble  que  ce  rêve  ne  prouve  nullement  qu'une  pensée  sans 
image  a  précédé  et  provoqué  une  apparition  d'images.  Nous  avons  plutôt  là 
un  cas  très  commun  de  mélange  de  deux  séries  de  représentations  qui  occu- 
paient l'esprit  simultanément  pendant  le  sommeil  et  que  le  moi,  en  passant 
du  sommeil  au  réveil,  a  saisies  à  la  fois  sans  pouvoir  les  séparer  et  les  clas- 
ser d'une  façon  raisonnable.  J'ai  autrefois  cité  des  faits  nombreux  pour  expli- 
quer cette  union  confuse  de  séries  d'images  comme  un  des  faits  les  plus 
caractéristiques  du  rêve  complexe.  En  tout  cas,  même  si  cette  interprétation 
est  incomplète,  celle  de  H.  n'est  certainement  pas  prouvée. 

La  dissociation  de  la  pensée  et  des  images  se  présente  d'une  façon  très 
fréquente  relativement  aux  images  verbales.  Mais  les  faits  cités  par  H.  me 
semblent  avoir  le  même  sens  que  ceux  qui  concernent  les  images  concrètes. 
Ils  montrent  que  les  mots  perdent  souvent  leur  signification  dans  le  rêve, 
c'est-à-dire  que  les  images  verbales  perdent  pendant  le  sommeil  la  puissance 
d'évoquer  les  autres  représentations  qui  en  forment  le  sens,  et  cela  n'a  rien 
d'étonnant,  puisque  l'activité  proprement  intellectuelle  se  trouve  dans  le 
rêve,  sinon  tout  à  fait  supprimée,  du  moins  très  affaiblie,  ainsi  que  l'auteur 
le  montre  bien.  Mais  je  ne  vois  pas  que  les  idées  se  présentent  dans  le  rêve 
sans  être  accompagnées  d'images  verbales.   Il   arrive  bien  que,   au  cours 
d'une  série  de  représentations  où  les  images  verbales  occupent  une  place, 
l'esprit  qui  rêve  éprouve  l'impuissance,  que  connaît  aussi  parfois  l'esprit 
éveillé,  de  trouver  un  mot  dont  il  a  besoin,  et  c'est  certainement  à  propos 
de  faits  de  ce  genre  que  l'on  peut  soutenir  de  la  façon  la  plus  plausible 
que  la  pensée  précède  les  images.  C'est  d'ailleurs  sur  des  faits  analogues 
que  s'appuyait  Binet  lorsqu'il  a  exposé  pour  la  première  fois,  dans  VElude 
expérimentale  de  V Intel lirimcc,  sa  théorie  de  la  pensée  sans  images,  même 
sans  images  verbales.  Et  H.  rapporte  que,  dans  un  rêve,  ayant  besoin  du 
mot  Bergspitz,  et  ne  le  trouvant  pas,  il  dit  à  la  place  :  Bromide,  ce  qui  donne 
une  absurdité.  Mais  ce  fait  même  montre  qu'il  s'agit  bien  ici  d'une  ren- 
contre de  deux  séries  d'images  qui  se  sont  développées  d'une  façon  indé- 
pendante, car  H.  ajoute,  pour  expliquer  l'apparition  de  ce  mot,  qu'à  l'épo- 
que de  ce  rêve  il  s'est  beaucoup  occupé  de  chimie,  et  notamment  du  brome. 
D'ailleurs,  ces  unions  illogiques  d'images  ne  se  produisent  pas  seulement  au 
réveil  par  suite  du  brusque  rétablissement  de  la  conscience  éveillée,  mais 
aussi  dans  le  sommeil  même  par  suite  de  la  puissance  organisatrice  que 
peuvent  y  acquérir  certaines  images  :  cette  puissance  n'a  pas  besoin,  pour 
être  réelle,  et  même  forte,  d'être  logiquement  réglée.  —  Je  crois  donc  que 
les  observations  de  H.  prouvent  qu'il  y  a  dans  le  rêve  une  dissociation  de  la 
pensée  et  des  images,  en  ce  sens  que  les  images,  concrètes  ou  verbales,  s'y 
trouvent  fréquemment  dépourvues  du  sens  intellectuel  qu'elles  prennent 
pendant  la  veille,  mais  non  pas  en  ce  sens  que  la  pensée  existerait  comme 
indépendante  des  images,  surtout  des  images  verbales.  La  théorie  de  la 
pensée  sans  images,  pour  le  dire  en  passant,  est  née  de  ce  sentiment  juste 
que  les  représentations  intellectuelles  ne  se  réduisent  pas  aux  images,  et 
elle  s'est  appuyée  sur  les  observations  de  Binet  montrant  qu'elles  peuvent 
exister  assez  fréquemment  sans  être  accompagnées  d'images  concrètes.  L'exa- 
gération a  été  de  soutenir  qu'elles  peuvent  exister  aussi  sans  images  ver- 
bales; la  vérité  est  prol)ablement  qu'elles  ont  besoin  d'une  espèce  quelcon- 
que d'images,  et  que,  à  défaut  des  images  concrètes,  elles  s'accompagnent 

d'images  verbales,   qui  sont    plus    commodes  pour    la^  pensée^  abstraite. 


504  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Plusieurs  différences  notables  paraissent  être  bien  établies  entre  les  rêves 
de  sommeil  profond  et  ceux  de  sommeil  léger.  Dans  le  sommeil  profond,  les 
jugements  et  les  raisonnements  sont  beaucoup  plus  rares,  les  images  d'évé- 
nements anciens  deviennent  plus  nombreuses,  les  excitations  extérieures  et 
les  sensations  qu'elles  provoquent  ont  moins  d'intluence  sur  le  contenu  des 
rêves,  et,  chose  plus  singulière,  les  images  visuelles  forment  presque  exclu- 
sivement le  contenu  des  rêves  de  sommeil  profond.  Sur  ce  dernier  point,  il 
est  probable  que  c'est  là  un  fait  personnel  à  l'auteur.  —  Foucault. 

b)  Kostyleff.  —  Freud  elle  problème  des  rêves.  —  Dans  les  rêves  les  plus 
absurdes  peut-on  découvrir,  comme  Freud,  un  sens  caché?  11  ne  suffit  pas 
«  de  constater  ici  une  condensation,  là  un  changement  de  valeur,  ailleurs 
une  intervention  du  moi  »;  il  faut  savoir  quelle  analogie  le  rêve  présente 
avec  l'hallucination,  par  le  «  retour  vers  la  perception  »  (p.  503).  Or  les 
réactions  passées  laissent  des  «  dispositions  motrices  »  ;  les  réflexes  conso- 
lident «  les  voies  où  ils  passent  »  et  la  consolidation  des  souvenirs  permet  le 
retour  «  à  toutes  les  impressions  restées  sans  décharge  suffisante  »,  souvent 
par  conséquent  aux  désirs  infantiles  réprimés.  Mais  les  rêves  ne  peuvent 
pas  être  expliqués  selon  un  «  schéma  unique  comme  celui  du  désir  »  ;  il  est 
une  multitude  de  ra]iprochements  inconscients,  de  processus  cérébraux 
mixtes  dont  la  réapparition  est  possible.  «  Dans  les  cas  où  le  rêve  ne  pré- 
sente pas  la  régression  d'un  état  affectif,  il  se  forme  aussi  facilement 
d'images  ramenées  au  liasard  du  renforcement  fonctionnel  »,  indépendam- 
ment de  tout  facteur  affectif,;  «  les  renforcements  que  reçoivent  les  réflexes 
dans  chaque  cerveau  quelque  peu  développé  expliquent  toutes  7es  constella 
tiens  du  rêve  ».  Ces  réflexes  peuvent  être  étudiés  par  la  psychologie  expéri- 
mentale grâce  aux  impulsions  motrices  qu'ils  déterminent.  — G.  L.  Duprat. 

b)  Claparède  (Ed.).  —  Procédé  pour  contrôler  V  authenticité  de  l'hypnose. 
—  Ce  procédé,  fondé  sur  l'amnésie  postliypnotique,  est  le  suivant  :  On  lit  à 
haute  voix  au  sujet,  se  trouvant  à  l'état  de  veille,  une  série  de  dix  mots  quel- 
conques. Après  quoi,  on  endort  le  sujet,  et  pendant  qu'il  est  en  hypnose, 
on  lui  lit  une  série  de  dix  autres  mots,  série  analogue  à  la  première.  Puis  on 
l'éveille  et  on  passe  à  l'expérience  d'épreuve,  qui  consiste  à  lire  au  sujet 
les  vingt  mots  présentés  précédemment,  mélangés  à  dix  mots  entièrement 
nouveaux,  et  à  prier  ledit  sujet  d'indiquer  les  mots  qui  lui  ont  été  déjà  pré- 
sentés et  ceux  qui  lui  paraissent  nouveaux.  Si  l'amnésie  posthypnotique  est 
simulée,  le  sujet  s'embrouillera,  se  coupera,  car  il  lui  sera  impossible,  après 
une  seule  audition  (celle-ci  ayant  eu  lieu  sans  qu'il  se  doute  du  but  de  l'ex- 
périence), de  se  rappeler  quels  sont  les  mots  qui  appartiennent  à  la  pre- 
mière série,  dont  il  est  censé  se  souvenir,  et  ceux  qui  appartiennent  à  la 
seconde,  qu'il  est  censé  avoir  oubliée  (puisque  le  sujet  à  l'état  de  veille 
perd  le  souvenir  des  faits  qui  ont  lieu  pendant  l'hypnose).  Si,  au  contraire, 
l'amnésie  posthypnotique  est  authentique,  le  sujet  distinguera  sans  difficulté 
les  mots  de  la  première  série  qu'il  reconnaît,  de  ceux  de  la  seconde  série, 
qui,  comme  ceux  de  la  troisième  série,  lui  font  l'impression  de  mots  entière- 
ment nouveaux.  —  M.  BOI'BIER. 

b)  Leclère  (Albert).  —  La  psycho-physiologie  des  étals  mystiques.  —  Les 
mystiques  sont  des  anormaux,  souvent  hystériques  et  même  épileptiques, 
mais  dont  les  tares  coexistent  avec  des  aptitudes  psychiques  plus  ou  moins 
remarquables  ;  la  mysticité  résulte  d'un  «  chassé-croisé  d'effets-causes  et  de 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  505 

causes-effets  psychiques  et  physiologiques  dont  le  développement  s'explique 
originairement  par  l'influence  d'idées  religieuses  fortes  sur  des  tempéraments 
tarés  ».  Les  mystiques  supérieurs  ont  une  santé  cérébro-spinale  suffisante; 
mais  ils  ont  une  émotivité  spéciale,  beaucoup  d'émotions  avec  des  idées  et 
de  la  logique,  une  aptitude  marquée  à  se  «  faire  des  convictions  en  l'absence 
de  raisons  tout  à  fait  claires  »  et  «  comme  une  grâce  corporelle  »  qui  fait 
que  le  «  corps  ajoute  à  l'émotion  née  de  l'idée  de  l'émotion  venant  plulôt 
de  lui  ».  —  La  superstition  dénote  la  mentalité  neurasthénique,  l'excitabi- 
lité Imaginative  correspondant  à  l'asthénie  logique,  cérébrale  et  musculaire. 
Les  femmes  superstitieuses  le  sont  davantage  pendant  la  menstruation,  la 
grossesse,  la  ménopause;  l'idée  fixe,  l'obsession,  la  phobie  entrent  dans  la 
superstition,  avec  un  contenu  spécial;  les  scrupules  dérivent  de  la  crainte 
superstitieuse;  le  sentiment  de  la  personnalité  est  faussé  comme  celui  du  réel. 
Dans  les  conversions  les  plus  célèbres,  on  trouve  l'émotivité  morbide  com- 
binée avec  plus  ou  moins  d'intellectualité  :  le  cardinal  Newman,  sensible, 
irritable,  obsédé  par  l'idée  religieuse,  avec  un  «  besoin  vif  et  permanent  d'é- 
motion »,  était  un  intellectuel;  Hetsch  était  «  un  émotif  viscéral  et  sensoriel 
notable  »  ;  le  P.  Hermann  un  «  émotif  viscéral  servi  par  une  forte  auditivité 
spéciale  »  ;  le  P.  Ratisbonne,  un  suggestible  halluciné,  avec  absences,  sans 
esprit  critique;  le  P.  Libermann,  un  épileptique,  un  «  surmené  du  senti- 
ment »  ;  presque  tous  des  hystériques  impulsifs.  Les  mystiques  proprement 
dits  sont  suggestibles  au  point  de  recevoir  des  croyances  communes  que 
chacun  fait  entrer  dans  une  grande  activité  mentale  personnelle,  une  «  fac- 
ticité  »  spéciale;  ils  s'incorporent  un  état  anormal  à  l'état  normal  »  et  les 
différents  degrés   de  la  mysticité  jusqu'à  l'extase  ne  sont  que  des   «  mo- 
ments d"un  processus  continu  »  à  «  intensification  progressive  »  :  c'est  une 
«  hystérie  spéciale  »  servie  par  une  «  santé  mentale  et  même  somatique 
relative  »,  une  grande  «  souplesse  »  intellectuelle  au  service  des  croyances 
suggérées,  peut-être  une  «  dérivation  »  de  tempêtes  cérébrales  ».  —  G.  L. 

DUPRAT. 

Lombroso  (G.).  —  Hypnotisme  et  spiritisme.  —  Quelques  pages  d'introduc- 
tion de  G.  Le  Bon  expliquent  le  but  de  cette  publication.  G.  L.  B.  y  voit 
une  contribution  à  la  psychologie  de  la  croyance  et  à  sa  genèse.  «  Les  ou- 
vrages consacrés  au  mécanisme  de  la  connaissance  deviennent  innom- 
brables :  ceux  consacrés  à  la  formation  des  croyances  sont  fort  rares.  »  Et 
cependant,  «  les  procédés  de  la  logique  rationnelle,  utilisés  dans  l'édifica- 
tion des  connaissances,  ne  peuvent  nullement  servir  à  interpréter  les  opi- 
nions et  les  croyances  ».  —  Or  la  manière  dont  certains  savants  s'orientent 
dans  les  recherches  de  spiritisme,  peut  nous  amener  à  comprendre  com- 
ment se  forment  les  croyances  :  les  mobiles  générateurs  de  certitude  sont 
alors  transformés  ou  totalement  transposés  :  le  savant  voit  sa  psychologie 
se  transformer,  sa  circonspection  d'homme  de  laboratoire  disparaît,  et 
dans  le  domaine,  nouveau  pour  lui,  de  la  croyance,  il  ne  dépasse  pas 
l'ignorant.  Le  spiritisme  démontre,  en  outre,  que  la  mentalité  religieuse 
est  indestructible,  et  qu'elle  «  fait  partie  des  sentiments  instinctifs  qui 
nous  mènent  et  sur  lesquels  rintelligence  n'exerce  qu'une  bien  faible 
action   ». 

[Il  y  a  dans   ce  livre  de    C.   L.   deux  parties   constamment   mélangées 
dans  le  texte  :  la  préface  de  G.  Le  Bon  incite  le  lecteur  à  en  faire  la  sépa- 
ration en  cours  de  route.  D'un  côté,  les  faits  de  spiritisme,  sur  lesquels  il  ^ 
est  aujourd'hui  inutile  d'insister  :  C.  L.  ajoute  peu  à  ce  qui  a  cours  dans 
les  recueils  spéciaux;  de  l'autre,  l'attitude  de  C.  L.  à  l'égard  de  ces  faits, 


506  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sa  manière  de  les  juger  et  d'en  apprécier  les  circonstances.  Ce  second  côté 
du  livre  est  une  contribution  à  la  psychologie  du  spirite,  que  G.  L.  B.  con- 
sidère comme  un  chapitre  d'un  ouvrage  général  sur  la  formation  et  le 
mécanisme  des  croyances.  Mais  tout  cela  est  fort  peu  dégagé,  parce 
que  C.  L.  ne  raconte  pas  quelle  est  sa  disposition  d'esprit  en  face  des 
phénomènes  spirites  :  il  se  borne  à  les  conter  à  son  point  de  vue  :  le  lecteur 
doit  donc  dégager  de  sa  lecture  les  données  de  l'autre  problème.  Données 
forte  incomplètes,  d'ailleurs,  parce  qu'il  y  faudrait  joindre  des  données 
d'ensemble  sur  la  mentalité  de  l'auteur,  et  faire  en  quelque  sorte  sa  mo- 
nographie mentale.  —  G.  L.  B.  pose  presque  en  principe  que  cette  mentalité 
est  tout  autre  dans  le  laboratoire  que  devant  l'expérience  spirite.  Ne  faut-il 
pas  au  contraire  se  demander  si  dans  les  deux  cas  ce  n'est  pas  la  même 
mentalité  qui  s'applique,  dominée  par  les  faits  devant  la  table  des  labora- 
toires, Hbre  d'agir  à  son  gré  en  présence  des  phénomènes  spirites].  — 
Jean  Philippe. 

Boirac  (E.K  —  Vélxxle  scieniifiqtœ  du  spiritisme.  —  Il  importe  tout  d'a- 
bord de  recueillir  avec  méthode,  impartialité,  dans  les  meilleures  conditions 
d'exactitude  et  d'authenticité,  les  faits  spiritoïdes.  Puis,  le  savant  n'a  pas  à 
se  préoccuper  des  esprits,  ou  de  la  raison  d'être  métaphysique  de  ces  faits  : 
il  doit  en  chercher  les  causes  inconnues,  positives.  Cependant  les  révé- 
lations s'accompagnent  d'ordinaire  d'une  affirmation  troublante,  à  savoir 
qu'elles  proviennent  d'  «  esprits  »  ou  tout  au  moins  de  «  personnalités  «dis- 
parues ;  on  est  donc  obligé  dans  la  pratique  d'  «  opérer  comme  si  on  tenait 
pour  vraie  »  l'hypothèse  des  esprits,  bien  qu'elle  paraisse  «  en  contradiction 
avec  tout  l'ensemble  de  notre  expérience  et  de  notre  savoir  •!>,  qu'elle  pa- 
raisse «  la  négation  même  delà  science  »,  mais  l'hypothèse  spirite  n'impli- 
que pas  l'absence  d'un  «  substratum  matériel  pour  les  manifestations  psychi- 
ques »  ;  de  plus  «  la  notion  de  phénomènes  clandestins  ou  cryptoïdes  » 
semble  s'imposer  à  la  science  même.  Les  esprits  conçus  sur  le  modèle  de  la 
personnalité  humaine  ne  sont  pas  bannis  par  l'esprit  scientifique  qui  «  n'a 
pas  le  droit  d'interdire  à  aucune  hypothèse  l'accès  de  son  tribunal  ».  — 

G.   L.   DUPRAT. 

d .  Fatigue. 

Amar  (J.).  —  Sur  la  loi  delà  dispense  postérieure  au  travail.  —  Modifiant 
la  courbe  qu'il  avait  présentée  en  I9I0  (t.  CLI.  p.  952),  A.  conclut  que  la  dé- 
pense de  l'organisme,  postérieurement  au  travail,  s'abaisse  comme  la  tem- 
pérature d'un  corps  chaud;  et  surtout  que  la  vitesse  du  repos  augmente  avec 
le  travail  initial,  de  sorte  que  les  moteurs  animés  travaillant  vite  ou  avec 
continuité,  se  reposent  plus  rapidement  que  les  moteurs  de  faible  puissance. 
—  Jean  Philippe. 

Buyse  (O.).  —  Le  prohlème  psycho-physlqae  de  Vapprentissaçie.  —  Après 
avoir  rappelé  que  les  Anglo-Saxons  sont  à  peu  près  les  seuls  à  avoir  organisé 
l'éducation  du  travail  manuel,  O.  B.  essaye  de  tracer  les  grandes  lignes  d'une 
organisation  de  l'étude  et  de  la  culture  des  aptitudes  au  travail  manuel.  11 
propose,  entre  autres  choses,  de  déterminer  avec  précision  les  qualités  psy- 
chologiques et  physiologiques  requises  pour  le  travail  professionnel  dans 
quelques  métiers  types  ;  de  décrire  les  étapes  par  lesquelles  l'apprenti  ra- 
mène graduellement  les  efforts  nécessaires  pour  exécuter  des  opérations  pro- 
fessionnelles types,  à  un  minimum  de, dépenses  d'énergie  pour  un  maximum 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  r)07 

de  rendement  ;  de  définir  les  aptitudes  intellectuelles  favorables  aux  profes- 
sions manuelles  fondamentales  et  de  déceler  dans  quelle  mesure  l'intelli- 
gence agit  sur  le  rendement  de  l'ouvrier  dans  les  travaux  industriels;  de 
caractériser  les  bonnes  mémoires  organiques  et  la  façon  dont  elles  influent 
sur  les  qualités  de  l'ouvrier,  et  de  déterminer  expérimentalement  des  séries 
d'exercices  spéciaux  de  nature  à  augmenter  le  degré  de  contrôle  de  l'ap- 
prenti sur  ses  mouvements  et  leur  coordination  ;  enfin  de  rechercher  par 
quelles  méthodes  hâter  l'accommodation  mentale,  c'est-à-dire  l'exactitude 
approchée  du  jugement  appréciant  l'effort  à  faire  dans  un  travail.  Avec 
raison,  O.  B.  voit  dans  l'attention  ou  la  concentration,  le  pivot  des  aptitudes 
professionnelles  de  l'ouvrier  :  il  demande,  cette  faculté  étant  perfectible, 
que  l'on  recherche  les  meilleurs  exercices  pour  la  développer.  —  Jean  Phi- 
lippe. 

Diinin-Sulgustcwska  (Marie).  —  Influence  morale  du  Slôyd.  —  Rien 
ne  fait  si  bien  connaître  l'enfant  que  la  manière  dont  il  travaille,  déclare 
avec  raison  M.  S.  :  elle  ajoute  que  le  sloyd  est  consciemment  éducateur  [le 
slôyd  est  le  travail  manuel  enseigné  selon  la  formule  suédoise,  c'est-à-dire 
géométriquement  et  intellectuellement  :  ce  qui  est  vrai  du  travail  manuel 
ordinaire,  ne  l'est  pas  d'un  travail  factice  et  abstrait]  ;  et  conclut  que  pour 
donner  ces  résultats,  le  travail  manuel  doit  être  enseigné  par  des  pédago- 
gues très  intelligents,  et  jamais  par  des  ouvriers  professionnels,  [cette  con- 
clusion juge  la  valeur  du  mode  d'éducation  proposé].  —  Jean  Philippe. 

^Wohlgemuth  (A.).  —  Sxr  les  effets  consëculif's  à  la  vue  d'un  mouvemenl.  — 
Le  point  de  départ  de  ce  travail  est  ce  fait  :  quand  on  a  regardé  quelque 
temps  couler  une  rivière  dont  le  cours  est  visible,  si  l'on  reporte  immédiate- 
ment son  regard  sur  un  objet  immobile,  on  le  voit  se  mouvoir  dans  la  di- 
rection opposée  à  celle  de  la  rivière.  W.  se  propose  de  reprendre  la 
question,  après  avoir  rappelé  et  classé  les  solutions  données.  Il  a  imaginé 
pour  cela  une  série  d'appareils  ingénieux,  consistant  en  un  carré  découpé 
dans  un  stare  et  qui  est  mis  en  mouvement,  le  reste  du  stare  l'encadrant  de 
son  immobilité,  etc.  —  Avec  ces  différents  appareils,  "W.  a  organisé  34  sortes 
d'expériences  pour  réaliser  différentes  déterminations  :  reprenant  ensuite 
les  résultats,  il  se  demande  si  le  phénomène  doit  être  attribué  à  des  causes 
physiques,  ou  psychiques,  ou  physiologiques.  Après  avoir  discuté  ces  diverses 
possibilités,  il  s'arrête  à  la  théorie  qui  rattache  ces  faits  à  la  manière  dont 
nous  exerçons  nos  pouvoirs  inhibiteurs,  et  la  déclare  en  harmonie  avec  les 
résultats  de  ses  expériences  et  de  celles  de  ses  devanciers  :  ce  qu'il  montre 
en  reprenant  expérience  par  expérience  le  résultat  des  siennes.  Le  tout  très 
méthodiquement  conduit,  sans  que  "W.  ait  cru  devoir  synthétiser  en  quel- 
ques points  les  résultats  de  ses  34  formes  d'expériences.  —  Jean  Philippe. 

Foà  (C).  —  Recherches  sur  le  isthme  des  impulsions  motrices  qui  parle  ni 
des  centres  nerreiir.  —  Les  variations  dans  le  rythme  musculaire  (qui  se 
manifestent  dans  la  contraction  tétanique  réflexe  provoquée  ciiez  une  gre- 
nouille strychnisée)  sont  l'expression  des  variations  dans  le  rythme  des  im- 
pulsions motrices  qui  partent  des  centres  spéciaux  plus  ou  moins  excités. 
Certaines  autres  contractions,  difficiles  à  provoquer,  présentent  un  rythme 
constant  et  indépendant  de  celui  des  stimulus  imprimés  :  elles  semijlentètre 
une  réponse  aux  excitations  qui  prennent  origine  dans  les  centres  moteurs, 
indépendamment  de  celles  qui  viennent  du  sens. 

Le  tétanos  réflexe  homolatéral  provoqué  chez  la  grenouille  privée  de  cer- 


508  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

veau,  se  manifeste  par  des  ondes  électriques  parfaitement  synchrones  avec 
le  nombre  des  stimulus  donnés. 

Le  rythme  musculaire,  dans  d'autres  expériences,  est  modifié  à  la  suite 
du  refroidissement  des  centres  nerveux  :  d'où  l'on  peut  déduire  que  le  rythme 
des  impressions  motrices  a  son  origine  dans  les  centres,  et  non  dans  les 
muscles.  Les  expériences  de  Wedenskv  {Du  rijlhme  musculaire,  dans  Arch. 
de  PhysioL,  1891,  p.  253)  pourraient  être  interprétées  tout  autrement  qu'il  n'a 
fait,  et  amener  à  conclure  que  quelle  que  soit  la  fréquence  des  stimulus  qui 
frappent  l'écorce,  celle-ci  donne  origine  à  un  rythme  constant  d'excitations 
motrices  destinées  à  produire  la  contraction  musculaire.  — Jean  Philippe. 

"Wallace  ("Wallin).  —  Élude  expérimenlale  sur  le  rythme  el  le  temps.  — 
Après  avoir  constaté  dans  un  précédent  travail  (Irt/e,  Psychol.  lab.,  IX, 
1009)  que  des  variations  de  un  tiers  de  seconde  détruisent  le  rythme,  que 
celles  de  un  cinquième  le  troublent,  et  celles  de  un  dixième  ne  l'affectent 
pas,  "W.  AAT.  veut  rechercher  avec  plus  de  précision  quelle  est  exactement 
l'irrégularité  que  l'on  peut  introduire  dans  un  rythme  sans  y  jeter  le 
trouble. 

Dans  une  seconde  partie,  il  recherche  quel  est  l'intervalle  préféré,  et  con- 
state que  nous  avons  une  tendance  naturelle  à  rythmer  subjectivement  les 
impressions  auditives  périodiques  de  même  intensité,  pourvu  que  leur  mode 
ne  soit  ni  trop  long,  ni  trop  court,  et  que  généralement  des  intervalles  iné- 
gaux entre  des  sons  égaux  ne  sont  pas  indifférents.  Quand  il  s'agit  des 
bruits  de  métronome  égaux,  l'intervalle  préféré  esi  à  peu  près  une  moitié 
de  seconde.  Les  causes  qui  font  varier  cette  moyenne  sont  multiples;  et  il 
ne  semble  pas  exister  de  relation  entre  ces  préférences  et  les  ajititudes  pour 
le  chant  ou  la  musique.  —  Jean  Philippe. 

Tullio  (P.).  — Rapport  entre  les  excitations  .sensorielles  et  les  mouvements 
réflexes.  — Toutes  les  excitations,  tactiles,  optiques,  acoustiques,  provoquent, 
chaque  fois  qu'elles  agissent  sur  les  organismes,  non  seulement  une  sensa- 
tion, spécifique  (suivant  leur  nature),  mais  encore  une  modification  d'activité, 
d'irritabilité  et  de  tonicité  des  appareils  moteurs,  différente  suivant  le  point 
de  la  périphérie  d'où  elle  nait.  Et  T.  conclut  que  ces  stimulus  continus  pro- 
venant continuellement  des  sens,  causés  par  la  tension  cutanée,  par  la  ten- 
sion et  par  la  lumière  endo-oculaires,  et  par  les  bruits  endocraniens,  tien- 
draient en  tension  continue  tous  ces  mécanismes  senso-moteurs  s'équili- 
brant  entre  eux,  et  maintiendraient  aussi  le  tonus  musculaire  de  l'organisme, 
même  à  travers  le  cervelet.  Un  stimulus  plus  fort,  unilatéral,  venant  frapper 
les  superficies  sensitives,  cause  une  sensation  spécifique  perçue  par  la  con- 
science :  en  même  temps,  il  provoque,  en  rompant  cet  équilibre,  la  tendance 
à  un  mouvement  déterminé,  venant  localiser  la  stimulation  sur  la  superficie 
sensitive,  et  en  donner  le  signe  local.  De  ces  stimulus,  qui  ont,  plus  que  les 
autres,  un  contenu  d'extension  mettant  l'organisme  en  rapport  avec  les  dis- 
tances et  les  superficies,  naîtraient  ensuite  les  mouvements  qui  règlent  les 
organismes  dans  le  milieu  ambiant,  et  les  sensations  avec  lesquelles  ils 
construisent  leurs  représentations  de  l'espace  :  tactile,  visuel,  acoustique. 

—  Jean  Philippe. 

Pillsbury  ("W.  B.).  —  Delà  répercussion  du  mouvement  dans  la  conscience. 

—  L'un  des  plus  grands  progrès  de  la  psychologie  contemporaine  est  certai- 
nement la  place  donnée  aux  éléments  moteurs  dans  la  constitution  des 
éléments  mentaux.  Certains  même  ont  été  jusqu'à  dire  que  du  haut  en  bas 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  509 

des  fonctions  mentales,  le  mouvement  est  la  seule  cause  de  l'organisation 
ou  encore  qu'il  est  la  seule  importante.  On  a  voulu  en  faire  l'élément  déci- 
sif de  la  mentalité  ;  ainsi  la  contraction  musculaire  en  tant  que  contraction 
musculaire  induisait  (ou  produisait)  un  état  mental.  P.  ne  se  propose  pas 
de  suivre  cette  théorie  pied  à  pied,  pour  la  réfuter,  mais  il  trouve  qu'elle  a 
été  exagérée;  ainsi,  ce  n'est  pas  en  les  faisant  d'origine  motrice  qu'on  expli- 
quera toutes  les  qualités  de  la  perception  ou  du  souvenir.  L'attitude  du  mo- 
ment détermine  le  mouvement  :  mais  ce  n'est  pas  le  mouvement  qui  fait  le 
caractère  de  l'attitude.  En  eux-mêmes  et  par  eux-mêmes,  les  mouvements  ne 
peuvent  être  ni  immédiatement  connus,  ni  compris;  pour  les  expliquer,  il 
faut  les  traiter  comme  les  autres  états  mentaux,  encore  requiérent-ils  pour 
être  compris  ou  appréciés,  d'être  rapportés  à  d'autres  états  mentaux  et  en 
dernière  analyse  à  une  connaissance  systématisée.  Enfermer  toute  la  psy- 
chologie fonctionnelle  dans  une  théorie  du  mouvement,  c'est  négliger  pré- 
cisément ce  qu'il  y  a  d'essentiel  dans  cette  psychologie  et  le  réduire  pour 
mieux  réussir  à  les  expliquer  en  éléments  constitutifs  de  ces  états.  —  Jean 
Philippe. 

Strœhlin  (G.).  —  Le.s  syncinésies  :  rapports  avec  les  fondions  d'inhibition 
motrice.  —  Travail  considérable,  sur  un  sujet  encore  fort  obscur,  et  accom- 
pagné d'une  bibliographie  considérable. 

Voici  comment  S.  définit  son  sujet.  Les  syncinésies  étant  des  mouvements 
associés,  il  s'est  proposé  de  les  étudier  au  point  de  vue  clinique  et  au  point 
de  vue  physiologique.  Ces  mouvements  associés,  encore  existants  chez  l'en- 
fant, latents  à  l'état  normal,  sont  facilement  décelables  chez  les  débiles 
moteurs  et  constituent  le  symptôme  prédominant  dans  ce  qu'on  appelle 
syncinésies  voliiives.  Cette  étude  faite,  S.  étudie  les  différentes  théories  ad- 
mises pour  expliquer  l'existence  de  ces  mouvements  associés  :  et,  en  der- 
nière analyse,  admet  que  tous  relèvent  de  la  suppression  du  pouvoir  inhi- 
biteur des  cellules  pyramidales. 

VuLPiAN  définissait  les  syncinésies  (par  analogie  avec  les  synesthésies  pro- 
voquées par  une  sensation  primitive  laquelle  relève  seule  de  l'excitation 
extérieure)  «  des  mouvements  qui  s'effectuent  dans  une  partie  du  corps, 
d'une  façon  involontaire,  au  moment  où  ont  lieu  des  mouvements  volontaires 
ou  réflexes  dans  une  autre  partie  ».  Muller  les  appelait  mouvements  associés. 
Avec  A.  CoLLiN,  S.  a  étudié  ce  que  devient,  chez  l'enfant,  la  symétrie  des 
mouvements  de  quatre  mois  à  huit  ans  :  on  voit  peu  à  peu  se  faire  la  disso- 
ciation, ou  si  l'on  préfère,  l'analyse.  Il  reste,  comme  l'ont  montré  Gerdy  et 
Carlet,  toujours  une  certaine  analogie  et  association  entre  les  mouvements 
des  membres  supérieurs  et  ceux  des  inférieurs,  dans  la  marche,  etc. 
Après  quelques  observations  de  syncinésies,  S.  aborde  l'étude  d'un  certain 
nombre  de  cas  de  syncinésies  hémiplégiques  :  il  arrive,  enfin,  à  l'étude  des 
mouvements  associés  contralatéraux  symétriques  et  identiques,  provoqués 
du  côté  paralysé,  par  un  effort  du  côté  sain  :  ses  descriptions  et  observations 
sont,  ici  et  là,  nombreuses  et  copieuses. 

Les  conclusions  sont  :  1"^'  à  l'état  normal,  les  mouvements  sont  primitive- 
ment bilatéraux  et  symétriques.  Le  développement  des  voies  et  l'éducation 
des  fonctions  motrices  sont  les  facteurs  de  l'unilatéralité  dans  l'exécution 
des  mouvements  :  ce  fait  trouve  sa  confirmation  dans  l'étude  de  l'évolution 
autogénique  et  phylogénique.  —  2°  Cette  bilatéralité  primitive  reparait  dans 
certaines  conditions  pathologiques  (hémiplégies  infantiles,  hémiplégies  et 
hémiparésies  de  l'adulte,  syncinésies  volitives,  débilité  motrice)  :  elle  se 
raduit  alors  par  des  mouvements  associés  dont  les  caractères  sont  :  impossi- 


510  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

bilité  de  la  réprimer  ou  de  la  diminuer  volontairement;  nécessité  d'un  effort 
musculaire  pour  la  rendre  évidente  ;  prédominance  d'un  côté  du  corps.  — 
3"  Des  deux  théories  émises  pour  expliquer  la  production  de  syncinésies 
dans  l'hémiplégie,  sont  celle  de  l'excitabilité  et  de  l'autonomie  médullaire 
(Hitzig)  et  celle  de  l'inhibition  cérébrale  (Westpiial)  :  S.  cherche  aies  conci- 
lier pour  mieux  expliquer.  D'aprt'S,  lui  l'inhibition  suit  le  faisceau  pyramidal  : 
l'association  des  mouvements  dépendrait  donc  :  1°  de  l'impulsion  motrice  du 
côté  sain,  2°  du  défaut  d'action  inhibitrice  du  coté  lésé  chez  les  hémiplégi- 
ques, ou  de  son  incomplet  développement  chez  les  enfants.  —  Jean  Philipi'E. 

III.  Idéation. 

a.  Images  mentales. 

Angell  (J.  R.).  —  La  pensée  sans  images.  —  Après  avoir  rappelé  l'insto- 
rique  de  la  question  depuis  la  publication  de  Stern,  A.  examine  quelle  en 
est  la  position  actuelle,  et  note  que  ce  qui  met  les  spécialistes  en  désaccord 
sur  cette  question,  c'est  l'insuffisance  de  la  définition  du  point  en  litige;  on 
interprète  la  question  en  deux  sens  différents,  peut-être  parce  qu'il  y  a  deux 
manières  radicalement  diifé rentes  de  penser  :  ce  qui  n'est  pas  plus  invrai- 
semblable que  si  l'on  parlait  de  différence  de  race  etc.  En  ce  cas,  on  s'expli- 
que que  certains  sujets  présentent  parfois  des  pensées  de  ce  genre,  mais  à 
l'état  sporadique  et  rudimentaire  :  il  faudrait  donc  les  mieux  connaître 
avant  de  leur  donner  un  qualificatif  définitif. 

En  tout  cas,  quand  Woodwortu  s'efforce  de  montrer  que  ces  deux  formes 
de  la  pensée  sans  image  sont  :  l'une  primaire,  l'autre  secondaire,  mais  au 
fond  identiques,  il  ne  fait  qu'écarter  l'apparence  de  la  difficulté  pour  nous 
présenter  une  solution  logique  et  non  réelle.  Pour  A.,  les  seuls  cas  que  l'on 
puisse  constater  de  pensée  sans  image  appartiennent  à  la  subconscience  et 
par  conséquent  sont  da  domaine  de  la  physiologie  cérébrale.  On  ne  peut 
les  décrire  que  d'une  façon  négative;  ce  qui  amène  à  conclure  :  ou  bien  que 
leur  analyse  n'est  pas  encore  complète,  ou  bien  que  les  états  analysés  ne 
sont  pas  réellement  contenus  dans  la  conscience  ;  au  reste,  bien  des  obser- 
vateurs considèrent  cette  pensée  comme  un  phénomène  sporadique  et  occa- 
sionnel. On  pourrait  le  rattacher  au  problème  de  la  conscience  réflective  et 
à  celui  du  contrôle  musculaire  volontaire.  —  Jean  Philippe. 

Feuchtwanger  (A.).  —  Expériences  stir  les  types  imaginatifs.  —  Recher- 
ches sur  les  méthodes  de  détermination  du  type  Imaginatif.  L'auteur  dis- 
tingue, comme  on  a  coutume  de  le  faire  maintenant,  les  types  concrets  et 
les  types  verbaux  :  toutefois  cela  ne  signifie  pas  pour  lui  une  tendance  à 
employer  de  préférence  les  images  concrètes  (ou  les  images  verbales),  mais, 
sans  s'occuper  de  la  différence  qui  peut  exister  entre  les  personnes  à  ce 
point  de  vue,  il  définit  le  type  concret  comme  étant  visuel  ou  auditif  lorsque 
les  images  visuelles  (ou  auditives)  de  choses  concrètes  sont  prépondérantes, 
et  il  définit  d'une  manière  analogue  le  type  verbal  par  la  prépondérance 
d'une  espèce  d'images  verbales  sur  les  autres.  De  plus,  cette  prépondérance 
peut  être  entendue  de  deux  façons,  ou  par  rapport  aux  autres  espèces 
d'images  chez  un  même  sujet,  ou  par  rapport  à  la  même  espèce  d'images 
chez  différents  sujets;  c'est  en  ce  dernier  sens  que  F.  entend  le  type. 

Les  expériences  ont  été  faites  d'abord,  avec  quatre  personnes,  par  une 
méthode  que  l'auteur  appelle  directe  et  qui  consiste  essentiellement  dans 
l'emploi  de  Tobservation  subjective.  Mais  il  ne  s'agit  pas  de  cette  observation 


XIX. 


FONCTIONS  MENTALES. 


511 


vague  dont  on  a  coutume  de  se  contenter  pour  répondre  à  un  questionnaire, 
il  s'agit  d'une  observation  systématique.  On  a  employé  sept  espèces  d'excita- 
tions :  présentation  auditive  de  syllabes,  de  mots  significatifs  et  de  phrases  ; 
questions  simples  :  présentation  visuelle  d'ornements  colorés  et  de  dessins 
d'animaux  et  d'objets  usuels;  lecture  à  voix  haute  })ar  le  sujet  de  lettres,  de 
syllabes,  de  mots  et  de  phrases;  lecture  à  voix  basse  de  mots  et  de  phrases; 
reproduction  graphique  de  lettres,  de  syllabes,  de  mots  et  de  phrases  après 
lecture;  réaction  à  un  mot  donné  par  un  autre  mot.  Dans  tous  les  cas,  le 
sujet  doit  décrire  l'état  de  conscience  provoqué  en  lui  par  l'excitation,  dis- 
tinguer les  divers  événements  qu'il  comprend,  et,  autant  que  possible,  faire 
connaître  l'ordre  dans  lequel  ces  événements  ont  atteint  la  conscience.  —  La 
classification  de  ces  événements  n'est  pas  sans  difficulté.  L'auteur  distin- 
gue :  1°  des  images  concrètes,  visuelles  ou  auditives  (on  n'a  jamais  observé, 
si  ne  n'est  une  fois  dans  des  expériences  accessoires)  d'images  tactiles; 
2°  des  images  verbales  auditives  ou  visuelles;  3'^  les  représentations  qui 
constituent  la  parole  intérieure,  qui  ne  sont  pas  des  images,  mais  de  vraies 
sensations,  tactiles-motrices;  4°  et  5''  deux  espèces  de  faits  qu'il  range  dans 
la  catégorie  de  ce  que  Marbe  appelle  Biiivusslseitislat/e  :  il  s'agit  de  faits  qui 
ne  sont  ni  des  sensations,  ni  des  images,  ni  des  sentiments  ;  par  exemple  un 
mot  vient  à  l'esprit,  sans  image  visuelle  ou  auditive  et  sans  sensation  d'arti- 
culations motrice  ;  il  est  possible  que  des  sensations  ou  des  images  aient 
existé,  et  soient  demeurées  inaperçues,  mais  c'est  là  une  hypothèse,  le  fait 
certain  est  que  le  mot  est  saisi  par  l'observation  subjective  sous  une  forme 
originale,  et  c'est  là  ce  que  l'on  appelle  Worlbeimis&tseinslage  (attitude  ver- 
bale du  moi  :  on  pourrait  dire  aussi  :  pensée  verbale  sans  image).  La  5*^  es- 
pèce de  faits  est  une  parole  intérieure  dans  laquelle  l'observation  ne  saisit 
pas  de  sensations  ni  d'images,  et  qui  pourtant  se  comporte  comme  une  pa- 
role intérieure  Imaginative. 

La  proportion  de  ces  diverses  espèces  de  faits  qui  sont  provoqués  par  les 
excitations,  ou  du  moins  qui  sont  saisis  par  la  conscience,  est  très  variable  : 
pour  100  excitations,  elle  s'élève  à  208  pour  un  sujet,  et  s'abaisse  à  54  pour 
un  autre.  Pour  les  quatre  sujets,  les  cinq  espèces  de  faits  se  répartissent 
selon  les  pourcentages  suivants  : 


Imaees  visuelles 

A 

B 

c 

D 

70,4 

0 

5 

7,9 
16,7 

17,9 

17,7 

31,6 

6,7 

23, 2 

21,3 

19,3 

15,3 

:!0 

11 

40, 9 
9,1 
6,4 

13,6 

30 

Imaîres  auditives 

Sensations  tactiles  motrices 

Attitudes  de  la  parole  intérieure.. 
Attitudes  verbales 

Par  conséquent,  le  sujet  A  est  celui  qui  a  le  plus  de  réactions  visuelles, 
C  a  le  plus  de  réactions  auditives,  B  a  le  plus  de  réactions  tactiles-motrices. 
Si  l'on  tient  compte  de  ce  que  les  attitudes  dont  il  est  ici  question  se  rappor- 
tent à  la  parole  intérieure,  comme  les  sensations  tactiles-motrices,  on  voit 
que  A  a  de  très  nombreuses  réactions  visuelles,  aucune  réaction  auditive,  et 
relativement  peu  de  réactions  verbales-motrices  :  il  appartient  donc  au  type 
visuel.  B  et  C  ont  peu  de  réactions  visuelles,  tandis  que  leurs  réactions  au- 
ditives et  verbales-motrices  sont  nombreuses  :  ils  appartiennent  au  type  au- 
ditif et  verbo-moteur.  D  a  des  réactions  visuelles  relativement  nombreuses, 


512 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


mais  peu  de  réactions  auditives  et  moins  de  réactions  verbales-motrices  que 
B  et  C  :  il  est  donc  entre  A  d'un  cùté,  B  et  C  de  l'autre,  et  par  suite  on  peut 
le  considérer  comme  appartenant  au  type  mixte,  avec  une  forte  compo- 
sante visuelle. 

Les  images  visuelles   et  auditives  se  divisent  en  concrètes  et   verbales 
comme  il  suit  : 


A 

B 

c 

D 

Images 

visuelles  verbales 

51,6 

0.6 

4,7 

4,5 

— 

—       concrètes 

18,8 

17,3 

16,G 

36,4 

— 

—       auditives  verbale-s. 

0 

16,2 

18 

6,4 

— 

—              —    concrètes. 

0 

1,5 

1,3 

2.7 

On  voit  quelle  est  la  rareté  des  images  auditives  concrètes  :  les  images 
auditives  sont  presque  toutes  verbales.  Au  contraire,  parmi  les  images  vi- 
suelles, beaucoup  sont  concrètes,  chez  les  quatre  sujets,  surtout  chez  D, 
tandis  que  A  est  le  seul  chez  qui  les  images  verbales  prennent  très  fréquem- 
ment la  forme  visuelle.  Ce  tableau  complète  et  précise  les  indications  du 
précédent  :  A  est  visuel,  mais  surtout  verbo-visuel  ;  la  composante  visuelle 
du  type  mixte  de  D  est  principalement  concrète. 

F.  cherche  ensuite  s'il  existe  une  relation  entre  la  nature  de  la  réaction 
et  celle  de  l'excitation.  Il  n'arrive  pas  sur  tous  les  points  à  des  résultats  bien 
nets,  et  il  n'en  dégage  pas  de  conclusion  générale.  Un  de  ses  tableaux  pour- 
tant me  semble  intéressant.  Il  s'agit  des  réactions  verbo-visuelles  de  A  : 
elles  sont  fréquentes  dans  le  cas  oîi  le  fait  excitateur  a  consisté  dans  la  per- 
ception auditive  de  syllabes,  mots  ou  phrases,  ou  de  questions,  ou  encore 
dans  le  cas  des  associations  ;  elles  sont  rares,  au  contraire,  quand  le  sujet 
lit,  à  voix  haute  ou  basse,  ou  quand  il  recopie,  des  mots  ou  des  phrases,  et 
enfin  elles  sont  absentes  quand  il  a  regardé  des  dessins.  F.  en  tire  seulement 
une  indication  sur  les  procédés  les  plus  propres  à  mettre  en  lumière  le  type 
Imaginatif  verbal.  Il  y  en  a  une  autre  qui  me  paraît  se  dégager  de  cette  ex- 
périence :  c'est  que  la  représentation  apparaît  sous  forme  visuelle  quand  la 
perception  ne  la  contient  pas.  et  par  suite  sous  forme  verbo-visuelle  quand 
l'objet  de  la  perception  auditive  est  un  mot;  au  contraire,  elle  n'apparaît 
presque  jamais  comme  image  quand  elle  est  donnée  dans  la  perception.  Au- 
trement dit,  la  perception  tend  toujours  à  se  compléter  dans  le  sens  du  type. 
Et  il  n'y  a  pas  lieu  d'être  surpris  que  le  type  Imaginatif  réagisse  ainsi  sur 
la  perception  :  c'est  en  somme  un  de  ses  moyens  de  se  révéler. 

Une  autre  expérience  se  rapporte  à  l'évocation  volontaire  des  images.  On 
demande  aux  deux  sujets  A  et  B,  dont  le  type  est  le  plus  marqué,  de  se  re- 
présenter imaginativement  un  œillet  rouge,  ou  l'aboiement  d'un  chien,  ou 
le  soulèvement  d'un  poids,  et  autres  objets  qui  exigent  une  espèce  déter- 
minée d'images,  et  l'on  note,  au  compteur  à  secondes,  le  temps  nécessaire 
à  l'évocation.  Le  visuel  réussit  mieux,  il  a  des  images  plus  nettes,  il  les  ob- 
tient plus  aisément  et  plus  vite,  quand  il  s'agit  d'images  visuelles;  l'auditif- 
moteur  obtient  des  résultats  analogues  pour  les  deux  autres  espèces  d'images. 

D'intéressantes  expériences  ont  pour  but  de  comparer  les  indications 
fournies  par  la  méthode  directe  de  détermination  du  type  avec  des  méthodes 
indirectes  qui  ont  été  déjà  employées,  et  d'abord  avec  la  méthode  de  fixation 
et  de  récitation.  Une  série  de  sept  syllabes  est  lue  aux  sujets  une  fois,  une 


r,iQ 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  51 

autre  est  lue  par  eux  à  voix  basse.  On  fait,  tout  de  suite  après,  l'épreuve  par 
la  métliode  des  évocations  justes.  Le  nombre  des  fautes  est  toujours  plus 
grand  dans  le  cas  de  la  présentation  visuelle  :  mais  pour  la  présentation 
auditive,  tandis  qu'il  est  de  60  %  pour  le  visuel,  de  54  pour  le  mixte,  il  est 
de  34  pour  l'un  des  auditifs  et  de  11  pour  l'autre.  11  y  a  donc  concordance  de 
la  méthode  indirecte  avec  la  méthode  directe. 

Une  autre  méthode  indirecte  est  celle  d'EcKHARDT  (Z.  f.  experimenlelle 
Piidagogik,  V,  1907).  F.  l'appelle  méthode  de  distraction,  assez  impropre- 
ment, car  c'est  une  méthode  qui  repose  sur  l'emploi  de  l'inhibition  régres- 
sive. On  lit  aux  sujets  A  et  B  des  nombres,  qui  doivent  être  récités  après  une 
minute  :  on  remplit  cet  intervalle  de  temps,  soit  en  leur  lisant  un  livre 
(inhibition  auditive),  soit  en  les  faisant  compter  ou  faire  à  voix  haute  des 
additions  faciles  (inhibition  auditive  et  motrice),  soit  en  les  faisant  lire  un 
livre  à  voix  basse.  Voici  le  pourcentage  des  fautes  dans  les  trois  cas  : 


Inhibition  auditive  

A 

B 

10 
41 
13 

18 
10 

—         auditivo-niotrico  

—         visuelle 

L'inhibition  purement  auditive  ne  révèle  pas  la  différence  qui  existe  entre 
les  deux  sujets.  Mais  l'inhibition  auditive  motrice  se  montre  peu  active  sur 
le  visuel  A,  tandis  qu'elle  exerce  une  influence  considérable  sur  l'auditif- 
motcur  B;  celui-ci,  en  revanche,  n'est  pas  gêné  par  l'inhibition  visuelle, 
tandis  que,  pour  le  sujet  visuel,  le  nombre  des  fautes  est  plus  que  qua- 
druplé. 

F.  expose  enfin  une  métliode  indirecte  noavelle,  qui  est  une  amélioration 
d'un   procédé   employé  autrefois  par  Kr.epelin.    On  demande  aux  sujets 
d'écrire,  le  plus  vite  possible,  le  plus  grand  nombre  possible  de  noms  dési- 
gnant des  objets,  ou  des  animaux,  qui  aient  au  moins  un  demi-mètre  de 
long,  ou  bien  au  moins  un  mètre  de  haut  :  ces  précisions  relatives  à  la  lon- 
gueur ou  à  la  hauteur  ont  pour  but  d'obliger  le  sujet  à  visualiser  les  objets. 
Pour  distinguer  les  images  de  couleur  des  images  de  forme  et  de  grandeur, 
on  leur  demande  aussi  d'écrire  des  noms  désignant  des  objets  d'une  couleur 
déterminée.  En   ce  qui  concerne  les  images  verbales   auditives,    on   leur 
demande  d'écrire  des  mots  qui  contiennent  le  son  u  comme  dans  Hut,  ou 
un  autre  son  dans  une  autre  expérience.  —  On  fait  ces  expériences  sans 
complication,  et  on  les  fait  aussi  avec  des  inhibitions  simultanées  de  nature 
motrice  articulaire  (compter  à  voix  basse  à  partir  de  1).  On  pourrait  em- 
ployer aussi  des  inhibitions  simultanées  de  nature  motrice  graphique  (faire 
des  croix  sur  le  papier  pendant  qu'on  cherche  les  mots,  et  n'interrompre  ce 
travail  que  pour  écrire  les  mots).  —  Les  expériences  avec  les  quatre  sujets 
montrent  que,  en  faisant  le  pourcentage  des  six  listes  de  mots  ainsi  obtenues 
(trois   sans  inhibition,   et   trois  avec  inhibition   motrice   articulatoire),   les 
résultats  concordent  avec  ceux  de  la  méthode  directe.  Seulement,  la  méthode 
est  incomplète,  parce  qu'elle  ne  fournit  pas  de  moyen  pour  montrer  comment 
se  comporte  le  type  au  point  de  vue  des  images  verbo-visuelles,  ni  au  point 
de  vue  des  images  auditives  concrètes.  Et  ces  deux  lacunes,  dont  la  première 
surtout  est  importante,  ne  paraissent  pas  faciles  à  combler.  —  Foucault. 

l'année  BIOIOGIQL'E,    XVI.    1911.  33 


514  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b.  Associations  et  jugements. 

Foucault  (M.).  —  L'association  de  ressemblance.  —  Cette  association  est 
tantôt  admise,  tantôt  niée.  F.  a  fait  une  série  de  reclierclies  pour  voir  si  elle 
existe,  ou  si  ce  qu'on  appelle  associations  par  ressemblance  ne  serait  pas,  en 
réalité,  l'expression  d'un  jugement  :  il  trouve  que,  cliez  certains  sujets,  cette 
association  ressemble  plutôt  à  un  jugement  :  chez  d'autres,  c'est  le  con- 
traire :  il  semble  que  cela  tienne  à  la  rapidité  d'association. 

F.  conclut  que  la  ressemblance  entre  les  pensées  n"a  aucune  valeur  asso- 
ciative :  elle  ne  contient  pas  en  elle-même  une  force  analogue  à  celle  que  l'on 
crée  par  la  conscience  répétée  de  deux  représentations  en  simultanéité,  en 
succession  immédiate  ou  en  succession  prochaine,  ce  qui  fait  que  le  retour 
de  l'une  des  associations  à  la  conscience  ramène  l'autre.  —  Cependant  F. 
fait  encore  des  réserves  sur  sa  conclusion.  —  Jean  Philipi'E. 

'Wells  (F.  L.).  —  E/l'ets  de  l'exercice  sur  les  associations  spontanées.  — 
L'expérience  consistait  à  donner  à  chacun  de  ses  sujets  une  série  de  50  mots, 
chaque  jour  de  la  semaine,  jusqu'à  épuisement  de  20  séries,  et  à  les  lui 
faire  répéter  deux  jours  après.  Ce  qui  se  manifeste  tout  d'abord,  c'est  une 
tendance  à  la  disparition  du  coefficient  individuel  :  le  temps  est  diminué  de 
plus  de  moitié  dès  le  milieu  des  séries;  en  même  temps,  les  mots  répondus, 
décèlent  des  associations  plus  superficielles,  et  le  vocabulaire  de  chaque 
sujet  paraît  être  plus  facilement  à  sa  disposition  pour  réaliser  les  opérations; 
enfin  l'élément  émotif  diminue  rapidement.  —  Jean  Philippe. 

Hesmon  (V.  H.  C).  —  Relation  entre  le  temps  pour  former  un  jugement 
et  son  exactitude.  —  On  croit  en  général  que  nos  jugements  sont  d'autant 
plus  précis  que  nous  mettons  plus  longtemps  à  les  former.  Par  des  compa- 
raisons de  longueurs,  H.  a  constaté  que  le  temps  nécessaire  à  former  un 
jugement  s'allonge  à  mesure  que  la  confiance  diminue,  et  que  ce  temps, 
pour  les  jugements  faux,  est  tantôt  plus  long,  tantôt  plus  court  que  pour  les 
jugements  vrais  :  tandis  que  le  temps  nécessaire  à  un  jugement  exact  est 
moins  variable.  Le  sexe  de  celui  qui  juge  ne  parait  pas  faire  varier  ces  élé- 
ments du  jugement.  —  Jean  Philippe. 

Franz  (Sh.  Ivory)  et  Lafora  (G.).  — •  Expériences  sur  les  functious  psy- 
chiques des  lobes  occipitaux  che:  le  singe.  —  Les  auteurs  de  ce  travail 
estiment  que  c'est  un  peu  par  tradition  que  l'on  attribue  certaines  fonctions 
mentales  aux  lobes  occipitaux  chez  l'homme  et  chez  les  animaux.  Estimant 
qu'il  y  a  là  une  solution  à  réviser,  ils  se  sont  attachés  à  étudier  les  variations 
de  certaines  fonctions  visuelles  chez  des  singes  soumis  à  des  vivisections 
qui  permettaient  la  biopsie  des  centres  nerveux  étudiés,  leur  altération  par- 
tielle, etc. 

Divers  auteurs  ont  prétendu  que  les  lobes  occipitaux  sont  le  siège  du 
langage  visuel  ;  on  a  voulu  aussi  trouver  dans  leurs  altérations  l'origine  de 
l'agnoxie  optique,  de  l'alexie  et  de  l'agraphie,  mais  d'une  façon  fort  indé- 
terminée; il  semble,  en  tout  cas,  que  là  se  concentrent  des  sensations  qui 
permettent  de  se  produire  aux  associations  visuelles  psychologiques  et  phy- 
siologiques. —  Que  donnerait  l'expérimentation  pour  aider  à  la  solution  de 
ces  questions? 

L'intéressant  de  ces  recherches,  c'est  qu'avant  de  mettre  leurs  singes  en 
expérience,  F.  et  L,  les  ont  soumis  à  une  enquête  destinée  à  établir  le  bilan 
de  leurs  aptitudes  mentales;  ils  les  ont  ensuite  entraînés  selon  certains  pro- 
cédés éducatifs  pour  développer  spécialement  en  eux  les  aptitudes  dont  ils 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  515 

voulaient  étudier  la  localisation  dans  les  lobes  occijjitaux.  Il  y  a  là  une  for- 
mule d'expérimentation  qui  a  été  jusciu'ici  trop  peu  employée  chez  les  ani- 
maux supérieurs,  et  qui  peut  donner  des  résultats  fort  suggestifs  entre  les 
mains  d'observateurs  minutieux.  F.  et  L.  arrivent  aux  conclusions  sui- 
vantes, après  avoir  opéré  sur  8  singes  qu'ils  ont  sacrifiés  :  1°  les  singes 
examinés  ont  très  vite  appris  à  distinguer  les  couleurs  quand  celles-ci  fai- 
saient partie  d'objets  qui  les  intéressaient;  —  2°  l'extirpation  des  parties 
latérales  des  lobes  occipitaux  (v.  les  fig.)  ne  semble  pas  troubler  la  discri- 
mination des  couleurs,  pas  plus  que  l'extirpation  des  pai'ties  latérales  de  la 
partie  corticale  visuo-sensorielle  ne  paraît  troubler  les  opérations  visuelles. 
—  3"  La  destruction  des  parties  latérales  des  lobes  occipitaux  est  suivie  de 
troubles  de  coordination  de  mouvements  liés  à  des  sensations  de  l'œil  et  de 
ses  annexes  :  ce,  non  par  défaut  des  éléments  visuels  proprement  dits,  mais 
par  trouble  des  éléments  moteurs  (muscles  de  l'œil  intrinsèques  et  extrinsè- 
ques). —  Les  troubles  sont  en  rapport  avec  ceux  observés  chez  l'homme  dans 
les  altérations  de  ce  genre.  —  Jean  Philippe. 

d.  La  mémoire. 

Sleight  (AV.  G.).  —  Mémoire  el  culture  générale.  —  Longue  étude  expé- 
rimentale et  déductive,  où  l'auteur  estime  avoir  définitivement  résolu  la 
question.  Il  n'admet  pas  que  la  culture  de  la  mémoire  retentisse  néces- 
sairement sur  la  culture  générale,  mais  il  estime  cependant  que  la  culture 
d'une  espèce  de  mémoire  bénéficie  aux  autres  espèces.  Ce  que  l'on  re- 
trouve au  fond  de  cette  étude,  c'est  encore  la  question  des  corrélations.  — 
Jean   Philippe. 

Joteyko  (J.).  —  Comment  on  retient  les  c/ii/l'res,  les  sijllabes,  les  images 
mentales.  —  Cette  étude,  faite  avec  une  technique  sensiblement  équiva- 
lente à  celle  des  autres  expérimentateurs  qui  ont  abordé  le  même  sujet,  s'en 
distingue  par  la  mise  en  lumière  d'un  élément  ordinairement  peu  étudié  : 
la  tendance  des  sujets  à  intellectualiser  le  souven,ir  en  recourant  à  toutes 
les  associations  possibles  :  peut-être  cela  tient-il  à  ce  que  ces  sujets  habi- 
tués aux  travaux  intellectuels,  éprouvent  une  grande  difficulté  à  retenir 
mécaniquement. 

Il  faut  souligner  aussi  l'importance  des  images  visuelles  associées  : 
même  quand  la  sensation  éprouvée  est  exclusivement  visuelle,  il  s'y  associe 
d'autres  images  (auditives,  etc.)  comme  pour  la  soutenir.  —  Jean  Philippe. 

Abramo-wski  (E.).  —  La  résistance  de  Voublié  dans  la  mémoire  tactile  et 
musculaire.  —  A.  s'est  posé  la  question  de  la  valeur  des  rémanences  sub- 
conscientes, provenant  d'impressions  cutanées  ou  musculaires,  agnostiques 
ou  faiblement  représentatives.  De  ses  expériences  il  conclut  :  que  les  ves- 
tiges provenant  de  sensations  tactiles  sans  mélange  d'éléments  représenta- 
tifs se  conservent  dans  les  lacunes  de  la  mémoire  sous  la  forme  de  senti- 
ments génériques  des  oubliés  et  présentent  dans  la  cryptomnésie  une  résis- 
tance positive  plus  ou  moins  forte  aux  subjections  fausses.  L'élément  repré- 
sentatif n'est  donc  nullement  nécessaire  à  la  formation  d'un  état  psychique 
différencié  ayant  une  individualité  propre  et  déterminée  à  sa  manière. 

Pour  la  mémoire  musculaire,  la  question  est  plus  complexe  parce  qu'il  s'y 
joint  souvent  des  images  visuelles  (par  conséquent  représentatives)  de  gestes, 
de  figures  etc.  A.  conclut  cependant  que  les  impressions  musculaires  même 
dénuées  de  toute  intellectualisation,  se  conservent  dans  le  sub-conscient  en 


51G  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tant  qu'oublié  de  nature  psychique.  Cet  oublié  subit  des  modifications  du 
même  genre  que  celles  de  la  mémoire  tactile  et  sous  les  mêmes  influences. 
—  Jean  Philippe. 

Katzaroff.  —  Conlribuiion  à  l'étude  de  la  récognilion.  —  (Analysé  avec 
le  suivant.) 

a)  Claparède  (Ed.).  —  Récof/niiion  et  molle.  Après  avoir  exposé  les 
diverses  théories  proposées  pour  expliquer  ce  fait,  K.  examine  quelles  en 
sont  les  conditions,  quel  est  son  mécanisme  psychologique  et  physiologique. 
Il  organise  une  série  d'expériences  en  présentant  des  dessins  analogues  (trop 
analogues)  ])Our  déterminer  la  justesse  et  la  certitude  de  la  récognition,  le 
temps  qu'elle  nécessite;  et  fait  l'analyse  de  ses  données  subjectives.  Cela  le 
conduit  à  conclure  que  la  récognition  est  surtout  déterminée  par  un  élément 
affectif  :  les  éléments  représentatifs  ne  viennent  qu'après  et  pour  contrôler 
le  ton  affectif  de  la  représentation  qui  a  déclanché  la  récognition.  Ouel([ues 
lignes  sont  consacrées  au  caractère  de  certitude  aux  fausses  récognitions  et 
aux  défauts  de  récognition.  —  En  définitive,  la  récognition  apparaît  à  K. 
comme  un  acte  immédiat  et  comme  un  processus  affectif,  plutôt  qu'intel- 
lectuel, et  qui  ne  porte  ni  signes  objectifs,  ni  signes  subjectifs  d'exactitude  : 
c'est  la  comparaison  à  la  réalité  qui  montre  son  caractère. 

Dans  le  but  de  simplifier  la  langue,  K.  propose  d'écrire  Rg  à  la  place 
de  Récognition  et  Non-Rg  à  la  place  de  Non-Récognition  :  ces  deux  symboles 
de  Récognition  et  Non-Récognition  remplaceraient  les  vieux  mots  de  Recon- 
naissance et  d'Oubli  employés  par  quelques  psychologues. 

Cl.  donne,  à  la  suite  de  cet  article,  une  observation  de  malade,  accom- 
pagnée de  quelques  commentaires,  qui  ne  concordent  guère'  avec  l'étude  de 
K.  —  Jean  Philippe. 

}))  Jesinghaus  (G.).  —  Sur  la  Ihéorie  psychologique  de  la  mémoire.  — 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

a)  —  —  Conlribulionii  à  la  tnélhodologie  des  7'echerches  sur  la  mémoire.  — 
Réflexions  critiques  sur  le  problème  de  la  mémoire,  sur  la  nature  des  faits 
qui  subsistent  après  que  l'on  a  fixé,  à  un  degré  quelconque,  une  série  de 
termes,  et  sur  les  méthodes  qui  conviennent  le  mieux  à  l'étude  de  ces  faits. 
Ce  qui  subsiste,  ce  sont  des  dispositions.  Les  méthodes  doivent  fournir  le 
moyen  de  les  mesurer.  L'essai  des  méthodes  consiste  à  comparer  les  couples 
de  méthodes  qui  sont  susceptibles  d'être  appliquées  à  un  même  «  complexus 
de  dispositions  ».  Par  exemple,  dans  une  première  partie  des  expériences, 
on  fait  apprendre  aux  sujets,  sur  l'appareil  de  Wirtii,  des  séries  de  nombres 
(4  ou  8  nombres)  de  quatre  chiffres  :  on  note  le  nombre  des  lectures  néces- 
saires pour  arriver  à  la  récitation  complète.  Après  24  heures,  on  présente  les 
mêmes  nombres  pour  déterminer  la  proportion  de  ceux  qui  sont  reconnus, 
en  prenant  des  précautions  pour  que  les  sujets  ne  puissent  pas  savoir  qu'ils 
ont  affaire  à  la  même  série  que  la  veille;  on  emploie  dans  ce  but  quelques 
séries  de  nombres  nouveaux.  Enfin  on  fait  apprendre  la  série  une  deuxième 
fois,  ce  qui  permet  de  calculer  l'épargne.  Les  dispositions  sont  donc  me- 
surées de  deux  façons  :  par  la  proportion  des  termes  reconnus,  et  par  la 
valeur  d'épargne.  —  Dans  d'autres  expériences,  on  fait  un  essai  comparatif 
de  la  méthode  de  reconnaissance  avec  la  méthode  des  term  's  conservés 
(M.  der  belialtenen  Glieder],  c'est-à-dire  que  les  sujets  lisent  des  séries  de 
termes  (qui  sont  toujours  des  nombres  de  4  chiffres),  5,  10,  15  ou  20  fois,  on 


XIX.  —  FONCTIONS  iMENTALES.  517 

les  leur  fait  réciter  une  première  fois,  on  note  les  termes  récités  correcte- 
ment, les  fautes  et  les  cas  nuls.  Puis,  après  une  pause  de  15  ou  de  30  mi- 
nutes, on  fait  une  deuxième  récitation,  et  enfin  l'épreuve  de  reconnaissance. 
—  Dans  un  dernier  groupe  d'expériences,  c'est  la  méthode  des  évocations 
justes  [M.der  Trejfer)  qui  est  comparée  avec  la  méthode  de  reconnaissance. 
Les  deux  méthodes  employées  dans  chaque  cas  donnent  des  résultats  con- 
cordants :  les  nombres  qui  expriment  les  mesures  sont  naturellement  diffé- 
rents, mais  les  diverses  influences  qui  les  modifient,  agissent  de  même  ma- 
nière dans  la  méthode  de  reconnaissance  et  dans  chacune  des  autres 
méthodes  que  l'on  combine  avec  elle.  Il  est  donc  possible  d'employer  de 
telles  méthodes  combinées  relies  apparaissent  comme  propres  à  fournir,  sur 
les  dispositions  résultant  des  lectures,  plus  de  renseignements  détaillés  que 
chacune  des  méthodes  ordinairement  employées,  comme  la  méthode  d'épar- 
gne ou  celle  des  évocations  justes.  En  outre,  la  méthode  de  reconnaissance 
paraît  avoir  une  précision  plus  grande  que  les  autres  :  les  valeurs  qu'elle 
fournit  s'écartent  moins  les  unes  des  autres  que  celles  que  fournissent  les 
autres  méthodes,  et  la  raison  en  est  sans  doute  que  l'acte  mental  qu'elle 
utilise  est  très  simple,  tandis  que  la  récitation,  sur  laquelle  se  fondent  les 
autres  méthodes,  est  un  fait  extrêmement  complexe.  —  Foucault. 

h)  Rignano  (E.).  —  De  l'origine  et  de  la  nature  mnémonique  des  tendances 
affectives.  —  R.  analyse  ici  les  étapes  par  lesquelles  le  vivant  passe  de  l'é- 
goisme  aux  tendances  affectives  et  aux  altruistes.  Ces  tendances,  dit-il,  sont 
des  manifestations  finalistes  que  nous  voyons  sortir  de  la  propriété  mnémo- 
nique de  la  substance  vivante,  et  par  suite  en  dernière  analyse,  delà  faculté 
iï accumulât  ion  spécifique,  qui  appartiendrait  exclusivement  à  l'énergie  ner- 
veuse, base  de  la  vie. 

Cette  faculté  d'accumulation  spécifique  manque  au  monde  inorganique 
qui  reste  à  la  merci  des  seules  forces  a  trrf/o  sans  aucune  direction  finaliste; 
au  contraire,  les  activités  physiologiques  déterminées  dans  chaque  organisme 
par  le  milieu  ou  les  rapports  ambiants  particuliers  vers  lesquels  il  gravite, 
laissent  comme  trace  chez  le  vivant  une  accumulation  mnémonique  qui  à 
son  tour  meut  le  vivant  comme  une  vis  a  froide.  Dans  un  vivant,  le  résultat 
final  de  son  action  est  déjà  effectivement  présent  en  lui  dès  le  début  sous 
forme  d'accumulation  mnémonique.  —  Jean  Philippe. 

e.  L'activité  mentale. 

Tassy  (Ed.).  —  Le  travail  d'idéatinn  ;  hypothèses  sur  les  réactions  centrales 
dans  les  phénomènes  mentaux.  —  C'est  un  essai  d'analyse  qui  utilise  à  la  fois 
des  données  de  la  psychologie  expérimentale  et  des  théories  ou  hypothèses 
qui  leur  sont  concordantes.  L'activité  intellectuelle  apparaît  à  E.  T.  com- 
posée de  trois  activités  fonctionnellement  dissociées  :  l'organique,  la  men- 
tale et  la  psychique.  Ces  trois  activités  concourent  à  l'édification  de  l'intelli- 
gence, à  des  titres  divers  :  celle-ci  a  d'ailleurs  une  certaine  autonomie,  et  il 
serait  plus  juste  de  dire  que  les  deux  précédentes  la  préparent.  T.  se  réserve 
de  montrer  par  la  suite  plus  longuement  quels  sont  les  liens  de  l'organique 
et  du  neurologique  au  psychique  :  actuellement,  il  analyse  surtout  l'activité 
mentale,  entre  les  deux,  qui  va  depuis  l'exercice  iàèdXiî  élémentaire,  conforme 
à  la  loi  du  moins  grand  effort,  jusqu'à  la  possibilité  d'employer  le  plus  grand 
effort  possible  pour  réaliser  nos  conceptions.  Mais  ce  n'est  pas  l'activité  psy- 
chique qui  réalisera  l'objet  du  vouloir  :  elle  n'en  a  pas  le  pouvoir.  Il  faut, 
pour  cela,  recourir  à  l'affectivité,  et  à  d'autres  éléments  appartenant  au  côté 


518  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

organique  et  au  côté  mental.  Ainsi  se  fait  sur  un  fond  commun,  mais  par 
des  moyens  différents,  la  progression  de  l'organique  au  psyclùque  et  de 
celui-ci  au  réel  concret.  Le  moyen  pour  passer  de  l'un  à  l'autre  est  l'analo- 
gie :  celle-ci  opère  même  entre  les  groupes  de  cellules  de  spécificité  compo- 
site :  il  y  aura  facilité  à  ce  qu'un  courant  modificateur  les  traverse,  pourvu 
que  les  qualités  idéatives  du  courant  soient  analogues  à  celles  du  groupe 
traversé.  Sans  cela  le  passage  ne  serait  pas  possible  :  ni  possible  la  modifi- 
cation neurologique  nécessaire  à  l'idéation  qui  se  fait  jour.  Ainsi,  ce  ne  sont 
pas  les  idées  qui  s'associent  :  ce  sont  leurs  neurones,  et  c'est  de  là  que  le 
psychologue  doit  partir  pour  distinguer  les  jeux  de  fonctions  dans  la  pensée 
comme  les  neurologues  dans  l'activité  cérébrale.  —  Le  fond  scientifique  de 
cette  conception  est  exposé  surtout  dans  les  cinquante  pages  consacrées  à 
l'équation  sensori-motrice  et  dans  les  pages  où  T.  se  référant  à  quelques 
travaux  de  ses  devanciers,  et  surtout  d'H.  Beaunis,  dégage  les  modes  de  ce 
qu'il  appelle  l'érétliisme  idéatif  (p.  711,  point  où  l'élément  interne,  exalté  par 
l'excitation,  se  décharge  dans  ses  analogues,  mais  d'une  façon  diffuse  et  non 
déterminée.  —  Jean  Philippe. 

Sanctis  (S.  de).  —  lli  nouveau  procédé  pour  VélmJp  du  travail  mental.  — 
de  S.  propose  une  modification  de  la  méthode  de  Kr.epelin  pour  l'étude  du 
travail  mental.  Il  substitue  aux  additions  et  aux  exercices  de  mémoire 
des  exercices  de  lectures  et  de  complément  de  mots.  —  La  technique  de 
la  méthode  nouvellement  proposée  est  assez  simple  :  On  prépare  une  série 
de  petits  cartons  longs  de  45  cm.  qui  contiennent  chacun  25  mots  écrits 
l'un  sur  l'autre.  Les  lettres  mesurent  4  mm.  de  hauteur  et  sont  divisées  par 
im  espace  de  8  mm.  Les  mots  sont  tous  de  trois  syllabes,  et  chaque  carton 
contient  13  substantifs,  4  adjectifs  et  8  verbes  à  l'infinitif. 

Le  complément  à  faire  se  rapporte  à  une  consonne  de  la  troisième  syl- 
labe des  mots  ou  à  toute  la  syllabe,  ex.  :  tamhu{r)o,  bambi{n)o,  tormen{to), 
spaven(to). 

On  fait  les  expériences  dans  un  milieu  tout  à  fait  silencieux.  Le  sujet  est 
assis  devant  un  écran  de  couleur  sombre,  avec  une  ouverture  qui,  au  com- 
mandement de  l'expérimentateur,  laisse  voir  au  sujet  une  des  listes  de 
noms.  L'expérimentateur,  qui  n'est  pas  vu  par  le  sujet,  garde  devant  soi  un 
autre  exemplaire  du  carton  présenté  au  sujet  et  avec  un  chronomètre  me- 
sure la  rapidité  de  la  lecture  dans  une  minute.  L'expérience  peut  être 
suivie  pendant  15-30-60  minutes  ou  plus,  et  par  les  chiffres  notés  par 
l'expérimentateur  on  peut  tracer  un  graphique  —  que  de  S.  appelle 
tt  courbe  du  travail  mental  de  lecture  avec  complément  de  mot  »  —  en 
marquant  sur  les  abscisses  les  minutes  et  sur  les  ordonnées  les  nombres 
des  mots  lus  en  une  minute. 

On  observe  :  1)  le  nombre  des  mots  lus  dans  l'unité  de  temps;  2)  les  ré- 
sultats de  l'observation  faite  par  l'expérimentateur  sur  le  sujet;  3)  les  don- 
nées de  l'introspection.  11  importe  que  tous  les  mots  employés  soient  connus 
du  sujet.  De  S.  rapporte  les  graphiques  obtenus  en  4  expériences.  — 
G.  C.  Ferrari. 

Brown  ("W.j.  —  L'essentiel  pour  les  mensurations  mentales.  —  Ce  petit 
livre  contient  un  tableau  complet  de  l'appareil  mathématique  nécessaire  à 
ceux  qui  veulent  appliquer  les  procédés  de  Fechner  à  la  mensuration  des 
phénomènes  mentaux.  Il  insiste  surtout  sur  l'imporiance  de  ces  méthodes 
pour  dégager  les  corrélations  :  le  chapitre  sur  la  théorie  mathématique  des 
corrélations  est  le  plus  important  de  l'ouvrage.  [Sans  partager  les  espoirs 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  519 

fondés  sur  ce  mode  d'utilisation  des  données  de  l'expérience,  on  ne  peut  que 
louer  l'auteur  de  la  clarté  avec  laquelle  il  expose  cette  théorie,  et  de  la  docu- 
mentation qu'il  a  réunie  pour  l'illustrer].  —  Jean  Philippe. 

Kakise  (Hikoso).  —  Elude  préliminaire  sur  les  phénomènes  de  con- 
science accompagnant  la  compréhension.  —  C'est  une  étude  très  complète, 
quoique  discutable  par  certains  côtés,  de  la  nature  de  nos  états  de  con- 
science, avant,  après,  et  pendant  que  nous  comprenons  un  mot  lu.  H.  K. 
a  employé,  malgré  les  objections  de  Wund,  la  méthode  de  Marbe  en 
tâchant  d'échapper  à  ces  objections  ;  et  il  a  adopté,  après  avoir  passé  en 
revue  toutes  les  autres  théories,  l'explication  de  la  pensée  que  donne 
TiTCiiENER  :  qu'éprouvons-nous  quand  nous  avons  un  sentiment  de  relation? 
la  conscience  ne  nous  donne  à  décrire  que  des  images  ou  des  sensations 
cinésiques.  —  Les  conclusions  sont,  après  analyse  des  phénomènes  accom- 
pagnant la  compréhension  :  1°  La  nature  motrice  ou  sensorielle  de  l'image 
du  mot  présenté  dépend  avant  tout  de  la  manière  dont  ce  mot  est  présenté 
(vu  ou  prononcé)  ;  2"  la  fréquence  des  images-souvenirs  dépend  avant  tout, 
non  du  caractère  concret  ou  abstrait  du  mot  présenté,  ni  des  particularités 
individuelles,  mais  de  la  lenteur  ou  de  la  rapiiliîé  de  la  réaction;  3"  la  mé- 
thode habituellement  employée  pour  étudier  les  associations  parait  trop 
artificielle  pour  les  associations  réelles.  La  méthode  de  Marbe  parait  mieux 
adaptée,  parce  qu'elle  permet  à  la  fois  l'étudp  des  lois  générales  d'associa- 
tions et  celle  des  particularités  individuelles;  4°  la  représentation  concrète, 
au  cours  de  la  compréhension,  dépend  avant  tout  de  la  longueur  de  fixation 
qu'on  lui  accorde;  5°  le  sentiment  de  comprendre  peut  être  ramené  soit  à 
un  sentiment  d'être  familiarisé  avec,  soit  à  un  sentiment  de  possession.  Ce 
dernier  sentiment,  qui  est  la  constatation  du  plus  ou  moins  de  cohésion 
des  associations  naissantes,  pourrait  être  réductible  à  une  image  spécifique  : 
le  sentiment  de  familiarité  parait  d'une  nature  spéciale,  et  c'est  peut-être 
une  troisième  qualité  des  sensations  ou  des  phénomènes  conscients.  —  Jean 
Philippe. 

Aveling  (Francis).  —  Relation  du  processus  de  la  pensée  et  du  perçu  dans 
la  perception.  —  Problème  complexe,  où  l'auteur  montre  que  le  sensualisme 
et  l'intellectualisme  restent  insuffisants  :  il  insiste  sur  ce  que  les  différences 
de  structure  des  perceptions  se  relient  à  des  différences  logiques  dans  le 
mode  de  perception,  mode  qui  varie  beaucoup  d'un  sujet  à  l'autre-  — 
Jean  Philippe. 

Dugas  (L.).  —  L'introspection.  —  Si  l'on  remplace  l'introspection  simple 
par  «  l'observation  de  mémoire  »,  on  a  tous  les  inconvénients  de  la  pre- 
mière, plus  ceux  de  la  seconde.  L'observation  intérieure  ne  vaut  qu'autant 
«  qu'elle  s'est  éprouvée  »  ;  elle  requiert  une  habileté  spéciale.  La  psycholo- 
gie individuelle  a  d'ailleurs  déjà  «  sa  généralité  »  ;  l'introspection  est  déjà 
analysée  (classification,  notion  du  moi  constant,  })ar  conséquent  général, 
commun  à  tous  ses  états  successifs),  elle  a  donc  une  valeur  scientifique; 
elle  est  la  base  de  la  psychologie,  la  base  nécessaire  sur  laquelle  reposent 
la  logique,  la  morale  et  la  sociologie.  —  G.  L.  Duprat. 

Ordahl  (L.  EU.).  —  La  conscience  dans  l'acte  d'apprendre.  —  Dans  cette 
longue  étude,  L.  O.  consacre  d'abord  quelques  pages  au  concept  de  con- 
science et  d'inconscience,  puis  aux  étapes  suivies  par  l'acte  d'apprendre  :  ses 
expériences  ont  visé  à  rechercher  :  1°  si  l'acte  d'apprendre  est  aidé  par  des 


520  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

facteurs  qui  n'arrivent  jamais  à  la  conscience  ou  n'y  entrent  que  fort  peu  ; 
2°  si  une  habitude  dont  le  début  et  la  formation  sont  inconscients,  peut  se 
développer  malgré  la  distraction  et  l'éloignement  des  actes  de  conscience 
qui  concourent  ordinairement  à  ces  formations  ;  3°  quel  est  le  rôle  de  la 
conscience  dans  l'acquisition  d'actes  qui  ne  demandent  aucun  facteur  intel- 
lectuel, ou  qui  demandent  une  coordination  complexe  des  impulsions  mus- 
culaires, ou  qui  sont  purement  intellectuels. 

Les  conclusions  sont  que,  dans  l'acte  d'apprendre,  il  existe  des  facteurs 
conscients  et  des  inconscients  :  ceux-ci  sont  ceux  qui  sont  impliqués  dans 
l'établissement  des  associations,  par  la  pratique,  et  dans  le  portique  l'on  tire 
des  modifications  de  la  manière  de  faire  que  la  conscience  utilise  après 
qu'elles  sont  établies.  Plus  l'acte  à  apprendre  est  d'ordre  élevé  et  intellec- 
tuel, plus  le  contrôle  de  la  conscience  a  un  effet  immédiat  et  direct  :  quand 
l'acte  à  apprendre  implique  à  la  fois  des  éléments  intellectuels  et  d'autres 
musculaires,  l'activité  est  consciente  dans  son  ensemble  :  les  détails  devien- 
nent automatiques,  les  uns  après  les  autres,  laissant  successivement  à  l'at- 
tention sa  liberté  pour  s'attaquer  à  d'autres  difficultés;  la  conscience  joue 
alors  le  rôle  d'un  agent  correcteur,  éliminant  les  erreurs,  vérifiant  les 
éléments  formés  inconsciemment,  et  organisant  la  marche  du  tout;  quand 
on  apprend  mie  simple  coordination  musculaire,  la  conscience  est  tout 
entière  concentrée  à  réaliser,  à  faire  sortir  le  mouvement;  on  n'a  qu'une 
attention  obscure  sur  les  différentes  sensations  et  sentiments  entrant  dans 
l'organisation  musculaire  ;  la  coordination  serait  d'ailleurs  troublée  si  l'at- 
tention s'attachait  à  l'un  de  ces  éléments  à  l'exclusion  des  autres.  —  L'acte 
d'apprendre  peut  progresser,  sans  que  celui  qui  apprend  ait  conscience  du 
but;  mais  apprendre  avec  attention  l'emporte  toujours  sur  ce  qui  se  fait 
dans  la  distraction.  Quant  aux  facteurs  qui  n'arrivent  jamais  à  la  conscience, 
les  expériences  n'ont  pas  montré  qu'ils  aient  quelque  influence  que  ce  soit. 
—  Jean  Philippe. 


Me  Comas  (H.  C).  —  Quelques  types  irattenfion.  —  Ce  qu'il  y  a  surtout  à 
signaler  dans  ce  travail,  c'est  l'effort  pour  établir  une  corrélation  entre  les 
formes  individuelles  de  l'attention  et  les  formes  individuelles  des  autres 
facultés.  Voici  le»s  principales  conclusions  :  i"  Les  types  d'attention  sont  les 
uns  à  vue  large,  les  autres  à  vue  étroite  :  il  y  a  aussi  des  formes  d'attention 
rapides,  d'autres  lentes  :  ce  sont  les  rapides  qui  ont  la  vue  large.  —  2°  L'ap- 
titude ta  concentrer  et  à  inhiber  ne  paraît  pas  en  relation  avec  aucun  autre 
caractère  de  l'attention  :  elle  varie,  comme  la  souplesse  d'attention,  d'indi- 
vidu à  individu,  mais  il  ne  semble  pas  que  Ton  puisse  en  tirer  une  classifica- 
tion en  types.  —  3°  Les  impressions  qui  peuvent  forcer  l'attention  et  entrer 
dans  sa  zone  d'éclairage,  varient  d'individu  à  individu  :  il  semble  que  la  vue 
large  ait  ici  une  grande  importance.  —  4"  Le  visuel  est  à  vue  large  pour  les 
impressions  auditives  en  même  temps  que  pour  les  visuelles  :  l'auditif  s'in- 
hibe plus  facilement  sur  les  sons,  à  moins  que  les  impressions  visuelles  ne 
se  présentent  en  même  temps  que  les  sons.  —  5"  En  ce  qui  concerne  le  type 
moteur,  on  trouve  si  peu  de  corrélations  qu'on  peut  dire  que  le  résultat  est 
négatif  :  cependant  il  semble  que  la  concentration  lui  soit  plus  facile  qu'au 
visuel.  —  [Travail  très  suggestif,  plein  d'aperçus  et  qui  mérite  d'être  com- 
plété ou  repris  sur  un  certain  nombre  de  points  :  p.  ex.,  la  pression  san- 
guine de  chaque  type;  la  relation  des  données  inconsciente,  des  souvenirs, 
etc.  avec  la  prédisposition  à  être  attentionné  par  certaines  impressions,  etc.]. 
—  Jean  Philippe. 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  521 

(i)  Rignano  (E.).  —  De  Vallenlion  :  contraste  affectif  et  unité  de  conscience. 
—  R.  a  soutenu,  dans  un  travail  précédent  [Scienlia,  1907),  qu'un  état  psychi- 
que donné  n'est  par  lui-même  ni  conscient,  ni  inconscient;  il  ne  le  devient 
que  lorsqu'il  y  a  fusion  au  moins  partielle  de  la  partie  affective  d'un  souvenir 
évoqué  avec  la  partie  affective  d'un  état  actuel.  D'autre  part,  l'attention  ne 
se  tourne  à  chaque  instant  que  vers  l'objet  correspondant  à  la  tendance 
affective  du  moment  et  elle  est  poussée  à  cela  par  l'arrivée  d'une  nouvelle 
affectivité  qui  nous  invite  à  analyser  la  précédente  et,  par  cette  poussée, 
déplace  la  précédente  et  prend  sa  place,  d'où  R.  conclut  que  l'attention  est 
une  condition  suffisante  mais  non  nécessaire  de  la  conscience. — J.  Philippe. 


Revault  d'Allonnes.  —  Recherches  sur  l'attention.  —  Dans  l'étude  des 
sujets,  l'observation  doit  être  replacée  au  premier  rang,  l'expérimentation 
venant  en  sous-ordre.  On  distingue  d'abord  l'attention  momenlanéc  et  l'atten- 
tion soutenue;  puis  on  observe  6  opérations  ou  qualités  :  démarrage,  exacti- 
tude, capacité,  débit,  constance,  inhibition.  On  peut  faire  des  épreuves  de 
travail  prolongé  (calculs  écrits  et  mentaux)  et  momentané  (vitesse  motrice, 
dénominations,  déterminations,  énumérations,  opérations  numériques,  choix, 
commissions  multiples).  —  On  parvient  à  observer  huit  degrés  d'insuffisance 
de  l'attention. 

L'attention  provoquée  prolongée  est  la  première  à  disparaître,  puis  dis- 
paraissent l'attention  prolongée  propriomotu,  l'attention  momentanée  proprio 
motu,  et  enfin  l'attention  momentanée  provoquée.  Dans  l'insuffisance  légère, 
le  démarrage  est  à  peine  ralenti,  dans  l'insuffisance  grave  il  est  très  lent,  les 
erreurs  considérables,  la  fatigabilité  très  grande  et  l'inhibition  a  fait  place 
à  l'incohérence.  L'affaiblissement  intellectuel  atteint  les  opérations  de  l'atten- 
tion dans  l'ordre  suivant  :  travail  professionnel,  adaptation  intellectuelle 
momentanée  (conversation),  idéation  individuelle,  excitabilité  psychique 
élémentaire.  Les  causes  sont  passagères  (intoxication),  curables  (psycho- 
pathies)  ou  natives  (idiotie)  ou  incurables  (démence).  —  G.  L.  Duprat. 


Titchener  (E.  B.).  —  Note  sur  la  conscience  de  soi-même.  —  Étude  très 
fouillée  des  différentes  manières  dont  nous  nous  voyons  par  introspection, 
dans  différents  états.  T.  cherche  à  résoudre  deux  questions  :  1^  sommes- 
nous  toujours  conscients  de  nous-mêmes,  dans  l'état  d'attention  comme  celui 
d'inattention,  et  quel  que  soit  l'objet  occupant  la  conscience;  2*^  la  conscience 
de  soi-même  est-elle  explicite  (sous  forme  d'image  visuelle ,  de  sensation 
organique,  etc.)  ou  implicite  (inhérente  à  la  nature  de  la  conscience,  à  son 
courant  d'états).  Dans  une  troisième  question,  posée  à  ceux  qui  ont  résolu  la 
première,  T.  examine  la  négative,  impliquant  que  notre  conscience  est  in- 
termittente :  quelles  circonstances  la  font  apparaître,  etc.  —  Jean  Piiilh^pe. 


Bergson  (H.).  —  L'intuition  philosophique.  —  C'est  ce  qui  nous  conduit 
à  une  connaissance  sans  s'appuyer  sur  nos  modes  ordinaires  de  pensée,  dans 
le  temps  et  l'espace,  selon  les  cadres  logiques,  les  données  senso-réelles, 
etc.  :  l'intuition  est  une  sorte  de. connaissance  à  l'état  naissant,  non  encore 
codifiée  :  B.  la  décrit  plutôt  qu'il  ne  la  définit,  et  la  déclare  complémentaire 
de  l'art  et  de  la  science,  dans  la  pratique  aussi  bien  que  dans  la  spéculation. 
Elle  n'est  pas  le  fait  d'une  faculté  spéciale  :  c'est  la  perception  (de  ce  que 
nous  voulons  connaître)  à  son  origine.  —  Jean  Philippe. 


522  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

IV.  Psychologie  comparée. 

a.  Psychologie  animale. 

Favre  (L.).  —  Influence  de  Vorienlation  sur  l'activité  animale.  —  FÉRÉ 
avait  observé  que  la  fatigue  à  l'ergographe  était  moindre  dans  certaines 
orientations  (C.  R.  Soc.  BioL.  1904-1905);  F.  signale  les  tracés  de 
CoRNETZ  concernant  les  trajets  de  fourmis,  qui  montrent  une  influence 
de  l'orientation  sur  la  marche.  Les  diverses  orientations  sont  inégalement 
fréquentées  par  les  exploratrices  comme  si  elles  étaient  inégalement  dyna- 
mogènes, il  y  a  donc  un  secteur  de  plus  facile  cheminement  ou  de  moindre 
effort  pour  un  travail  donné.  Ce  secteur  semble  le  même  que  pour  l'homme  : 
face  au  nord  et  face  à  l'ouest.  L'orientation  agirait  en  ces  cas,  non  comme 
un  producteur  d'énergie,  mais  comme  un  déclancheur  ou  un  anesthésiant. 
F.  se  demande  si  cette  influence  ne  va  pas  jusqu'à  agir  sur  les  formes  du 
vivant.  —  Jean  Philippe. 

6)Delage  (Y.).  —Comment  pensent  les  bêtes.  —  D.  commence  par  rappeler  le 
danger  d'observer  l'intelligence  animale  dans  les  cadres  et  selon  les  méthodes 
de  la  nôtre  ;  il  préférerait  à  ce  procédé  la  solution  de  l'automatisme  cartésien. 
L'animal  peut  avoir  des  images,  ou  quelque  chose  d'analogae;  mais  peut-il, 
sans  langage,  arriverjusqu'à  l'évocation  volontaire  d'une  idée?  11  semble  que 
pour  le  chien,  par  exemple,  les  images  passent  dans  son  cerveau  non  plus 
comme  sur  un  tableau  à  projection  (car  elles  sont  un  mélange  d'éléments 
auditifs  et  olfactifs  en  même  temps  que  visuels)  mais  un  peu  comme  dans 
le  cerveau  d'un  dormeur  qui  les  subit  sans  les  diriger  et  agit  suivant  les  im- 
pulsions qu'il  en  reçoit,  sans  intervention  de  la  volonté. 

Il  faut  distinguer  dans  ces  actes  trois  catégories,  selon  qu'ils  viennent  de 
Vinstinct,  de  V éducation  ou  de  Vinitiative  personnelle.  L'instinct  se  compose 
de  réflexes  et  par-dessus  eux  de  goûts.  L'éducation,  ou  dressage,  s'appuie 
sur  l'attention  ou  la  mémoire,  qui  ne  comportent  pas  la  compréhension  du 
sens  que  le  dresseur  attribue  aux  actes  qu'il  donne  à  accomplir  Restent  les 
actes  d'initiative,  où  l'animal  tire  tout  de  lui-même.  Quels  sont  les  proces- 
sus psychologiques  qui  entrent  alors  en  jeu?  D.  cite  un  certain  nombre 
d'exemples  et  conclut  que  le  plus  haut  degré  dans  les  cas  de  ce  genre  con- 
siste à  transformer  un  geste  d'action  immédiate  en  un  signe  d'avertissement 
en  vue  d'une  action  médiate  :  il  y  a  bien  là  un  certain  degré  d'abstraction, 
mais  qui  peut  être  obtenu  par  ce  que  D.  appelle  Vintuition  d'emblée  sans 
l'intermédiaire  du  raisonnement;  le  degré  d'abstraction  est  donc  très  infé- 
rieur. —  Jean  Philippe. 

Jennings  (H.  S.).  —  La  méthode  des  essais  et  les  erreurs  chez  les  animaux. 
—  Se  référant  à  son  ouvrage  sur  le  comportement  des  animaux  inférieurs,  J. 
déclare  que  l'on  rencontre  des  cas  d'essais  et  erreurs  chez  les  organismes 
simples  aussi  bien  que  chez  les  plus  complexes;  ils  ont  pour  cause  au  moins 
les  facteurs  suivants  :  l°Un  changement  dans  les  conditions  physiques  exter- 
nes poussant  l'organisme  à  se  mouvoir.  2"  L'état  actuel  physico-chimique  de 
l'organisme.  —  Sous  ces  poussées,  l'animal  exécute  au  début  plusieurs  actes 
différents.  La  plupart  ne  concourent  pas  à  produire  le  résultat  final  et  par 
conséquent  cessent  peu  à  peu  de  se  produire  ;  les  autres  sont  de  nature  à 
atteindre  ce  résultat,  et  par  là  continuent  d'être  réalisés.  De  sorte  qu'en  fin 
de  compte,  les  mouvements  de  l'organisme  finissent  par  avoir  une  certaine 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  523 

direction,  une  tendance  définie,  qu'ils  n'avaient  pas  au  début.  Quand,  après 
des  tâtonnements,  un  certain  mode  réactionnel  a  été  capable  de  produire  un 
certain  résultat,  l'organisme  réagit  plus  tard  dans  le  même  sens  sans  tâton- 
nement. —  En  terminant,  J.  plaide  pour  l'adoption  du  vocable  qu'il  propose. 
Y.  Delage  lui  observe  que  la  théorie  est  suggestive,  mais  le  vocable  prête  à 
confusion.  —  Jean  Philippe. 

Yerkes  (R.  M.)  et  "Watson  (J.  B.).  —  Méthode  pour  étudier  In  vision  c/iez 
les  animaux.  —  Ce  travail  est  destiné  à  donner  des  procédés  et  des  méthodes 
et  à  décrire  des  appareils.  Les  auteurs  ont  surtout  visé  la  détermination  du 
.seuil  des  excitations  lumineuses  ou  colorées,  des  limites  de  la  sensibilité  (en 
tenant  compte  de  l'intensité  et  de  la  longueur  d'onde),  de  la  différence  du 
seuil  pour  la  lumière  et  pour  la  couleur;  de  la  valeur  excitatrice  des  diffé- 
rentes excitations  lumineuses;  des  marques  principales  d'adaptation  et  des 
défauts  visuels  chez  l'animal.  Leurs  procédés  et  leurs  appareils  s'appliquent 
en  conséquence  aux  perceptions  de  la  lumière,  à  celles  des  dimensions,  des 
formes,  des  distances  et  des  couleurs.  C'est  un  travail  tliéorique,  d'ensemble 
et  de  détail,  sur  cette  question;  on  peut  reprocher  à  certains  appareils  d'être 
plus  compliqués  qu'il  ne  faudrait  pour  laisser  aisément  place  à  l'observation 
intuitive  et  directe  du  phénomène  observé,  mais  l'ensemble  forme  une 
documentation  précieuse  à  consulter  pour  quiconque  se  livre  à  des  expé- 
riences de  ce  genre.  —  Jean  Philippe. 

Bohn  (G-.).  —  La  nouvelle  Psi/eholor/ie  animale.  —  On  trouvera  dans  ce 
livre  un  certain  nombre  de  recherches  personnelles  de  l'auteur,  qu'il  enca- 
dre dans  ses  théories  sur  l'explication  des  états  mentaux  du  point  de  vue 
des  données  biologiques  interprétées  essentiellement  par  les  lois  de  la  chi- 
mie et  de  la  mécanique.  Signalons  surtout  ce  que  l'auteur  écrit  à  propos  de 
l'influence  sur  l'adaptation,  et  ce  qu'il  appelle  mémoire  assoeiative,  et  qu'on 
voudrait  voir  désigner  d'un  autre  mot. 

La  dernière  partie  du  livre  est  consacrée  à  l'exposé  de  diverses  méthodes 
d'observation  et  d'expérimentation  :  exposé  presque  exclusivement  histo- 
rique, qui  gagnerait  certainement  à  être  complété  par  un  examen  critique 
où  l'auteur  formulerait  ses  propres  théories.  B.  conclut  que  la  psj^chologie 
animale  laisse  aujourd'hui  de  côté  les  anciens  mots  de  conscience,  volonté, 
•imitation  :  elle  essaye  de  mieux  déterminer  les  applications  du  mot  instinct, 
et  du  mot  tropisme;  B.  estime  que  le  mieux  est  de  ramener  les  actes  dits 
tropismes  à  un  mécanisme  physico-chimique  déterminé,  et  que  le  meilleur 
moyen  de  caractériser  les  activités  simples  qu'on  a  pu  isoler,  c'est  de  donner 
les  lois  qui  les  régissent.  —  Jean  Philippe. 

c)  Claparède  (Ed.).  —  Etat  hypnoide  chez  un  singe.  —  Ayant  essayé 
d'hypnotiser,  au  moyen  de  passes  et  de  fixation  du  regard,  un  singe  cyno- 
céphale femelle,  C.  fut  assez  étonné  de  voir  que  ces  manœuvres  plon- 
geaient presque  instantanément  l'animal  dans  un  état  de  calme  complet  :  le 
singe  reste  couché  sur  le  dos,  immobile;  il  présente  une  docilité  extraordi- 
naire pour  les  mouvements  qu'on  lui  imprime  et  il  conserve  les  attitudes 
qu'on  lui  donne,  ainsi  que  le  font  les  sujets  en  catalepsie.  On  peut  ainsi  lui 
faire  garder  les  deux  bras  et  les  deux  jambes  étendus  en  haut  et  en  avant 
de  sorte  qu'il  ne  repose,  en  équilibre  instable,  que  sur  son  derrière.  Un 
phénomène  de  ce  genre  semble  indiquer  que  l'hypnose  n'est  pas  unique- 
ment, comme  on  le  prétend  couramment,  un  produit  de  la  suggestion.  On 


524  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ne  voit  pas  bien  le  rôle  que  jouerait  ici  la  suggestion,  ni  quelle  serait 
l'idée  ou  la  représentation  suggérée  qui  s'imposerait  ainsi  au  cerveau  du 
singe.  C.  considère  cette  docilité  momentanée,  cette  sorte  d'état  d'aban- 
don, comme  une  attitude  réflexe,  peut-être  attitude  de  volupté.  Du  reste, 
Ferenczi  a  récemment  proposé  de  considérer  Tliypnose  comme  un  état  de 
soumission  à  base  sexuelle.  —  M.  Boubier. 

Breed  (Fred.  E.).  —  Développement  de  certains  ùulincts  et  de  certaines 
habitudes  chez  les  jioiissins.  —  Après  un  rapide  historique,  B.  énonce  et  déli- 
mite les  problèmes  qui  se  posent  à  propos  de  cette  étude.  Il  observe  d'abord 
les  premières  manifestations  de  l'activité  ;  puis  le  développement  de  l'acte 
de  boire,  et  ensuite  le  développement  de  celui  de  picorer.  En  présence  d'un 
acte  instinctif,  il  faut  étudier  d'abord  la  fonction  et  ensuite  la  structure  de 
cet  acte,  ou  les  composantes  de  cette  fonction.  L'étude  de  la  structure  lui 
montre  que  les  éléments  dont  l'activité  aboutit  à  l'accomplissement  de  l'acte 
instinctif,  aussi  loin  qu'il  a  pu  en  pousser  l'analyse,  n'enferme  aucun  prin- 
cipe de  spontanéité;  et  ce  n'est  jamais  d'eux-mêmes  qu'ils  entrent  en  action. 
11  faut  que  des  stimulations  intra-  ou  extra-organiques  les  touchent  pour  les 
mettre  en  mouvement,  c'est  là  une  condition  sine  qua  non;  par  conséquent, 
pour  comprendre  le  développement  des  actions  instinctives,  il  faut  d'abord 
faire  une  énumération  et  une  étude  complète  de  tous  les  éléments  exté- 
rieurs à  ces  fonctions  instinctives,  éléments  dont  l'action  sur  ces  fonctions 
est  nécessaire  pour  qu'elles  entrent  en  mouvement.  Le  plan  suivi  est  donc  : 
1°  examen  des  stimulations  extra-organiques  ;  2"  détermination  de  la  fonction  ; 
3°  analyse  des  éléments  de  sa  structure  :  étude  de  ces  éléments.  Après  avoir 
étudié  ainsi  le  boire,  le  picorer,  et  s'être  longuement  étendu  pour  celui-ci 
sur  les  influences  sociales,  B.  passe  aux  fonctions  acquises  qui  ne  provien- 
nent pas  de  coordinations  neuro-musculaires  héritées,  mais  qui  ont  été  ac- 
quises par  l'individu;  il  recherche,  en  prenant  comme  type  les  réactions  à 
des  stimulations  visuelles  déterminées,  entre  quelles  mesures  ces  réactions 
peuvent  être  modifiées  et  quelle  est  l'allure  de  leur  modification.  En  d'autres 
termes,  il  veut  décrire  en  termes  quantitatifs  la  marche  de  la  formation  des 
habitudes  et  déterminer  le  taux  de  leur  rémanence  ou  persistance.  Notons 
qu'il  s'impose  comme  règle  de  limiter  les  expériences  au  choix  entre  deux 
alternatives  seulement.  Son  appareil  est  ingénieux. 

B.  note  particulièrement  que  le  développement  de  l'instinct  est,  durant 
les  premiers  jours,  retardé  par  le  non-usage  ;  mais  ce  retard  est  rapidement 
compensé  à  partir  du  moment  où  l'instinct  s'exerce.  Les  influences  sociales 
(ou  l'influence  des  autres  poussinsi  ne  lui  paraissent  pas  rendre  le  développe- 
ment du  picorer  plus  précis,  mais  bien  plus  intense  et  plus  rapide,  à  cause 
de  l'accroissement  des  difficultés.  —  Jean  Philippe. 

Schaeffer  (Asa  A.).  —  Formation  des  habitudes  chez  les  Grenouilles.  — 
Espèces  étudiées  :  Hanaclamala,  B.  sylvatica,  B.  virescens.  Elles  apprennent 
à  éviter  les  objets  désagréables,  comme  les  chenilles,  au  bout  de  quatre  à 
sept  expériences,  quelquefois  moins.  Les  habitudes  persistent  une  dizaine  de 
jours.  B.  clamata  apprend  à  éviter  les  vers  de  terre,  traités  au  préalable 
avec  des  agents  chimiques.  Cette  habitude  persiste  durant  cinq  jours  au 
plus.  Plus  grande  est  la  vaHété  des  comportements  d'un  animal,  plus  ra- 
pide est  la  formation  des  habitudes.  Il  semble  résulter  de  là  que  l'intelli- 
gence joue  un  rôle  indéniable.  -—  M.  IIérubel. 

Read  (Carveth).  —   De  t'instinct,  particulièrement  chez  les  guêpes   iso' 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  525 

k'cs.  —  Après  une  revue  d'ensemble  (où  nous  signalerons  surtout  ce  qui  con- 
cerne la  corrélation,  avec  les  autres,  des  fonctions  instinctives  considérées 
comme  une  réaction  complexe  de  tout  l'organisme  à  certaines  conditions 
externes),  R.  conclut  de  ses  observations  qu'à  tous  les  degrés  de  l'instinct, 
on  trouve  des  traces  d'intelligence,  et  que  la  mémoire  surtout  s'adapte  à  des 
fins  déterminées.  —  Jean  Philippe. 


b)  Roubaud  (E.).  —  Nouvelles  recherches  biologiques  sur  les  Guêpes  soli- 
taires d'Afrique  :  évolution,  variation,  perlurhatlons  (lênienlielles  de  Vinstinct 
iiuUernel,  sous  l'influence  de  la  disette.  Prépondérance  réelle  des  tendances 
individualistes  sur  les  sentiments  affectifs  dans  tes  manifestations  apparentes 
du  culte  des  jeunes  chez  les  Vespidés.  —  R.  décrit  chez  les  Guêpes  solitaires 
d'Afrique  certaines  variations  dans  les  manifestations  normales  de  l'instinct, 
résultant  de  la  variation  des  conditions  ambiantes  et  qui  ne  semblent  pas 
essentiellement  différentes  de  celles  que  les  auteurs  ont  décrites  chez  des  ani- 
maux différents.  Mais,  au  lieu  d'en  chercher  l'explication  dans  le  conflit  de 
l'instinct  aveugle  et  des  possibilités  résultant  de  circonstances,  il  fait  inter- 
venir des  facteurs  d'origine  psychique  allant  jusqu'à  parler  de  sentiments 
affectifs,  de  culte  pour  les  jeunes,  de  perturbations  démentielles,  montrant 
que  l'auteur  se  place  à  un  point  de  vue  beaucoup  trop  anthropomorphique. 
—  Y.  Delage  et  M.  Goldsmitu. 


a)  Roubaud.  (E.).  —  Evolution  de  l'instinct  chez  les  Ve>ipides;  aperçus  bio- 
logiques sur  les  Guêpes  sociales  d'Afrique  du  genre  Belonogaster  Sauss. 
—  Des  observations  de  l'kuteur,  on  peut  conclure  que  les  groupements 
sociaux  des  Belonogaster  représentent  des  associations  encore  mal  définies, 
sans  cohésion,  sans  division  du  travail  ni  différenciation  des  femelles,  de 
Guêpes  qui  n'ont  point  encore  définitivement  perdu  les  habitudes  ancestrales 
des  Solitaires.  A  ce  titre,  il  convient  d'y  voir  la  forme  originelle  la  plus 
typique  que  l'on  connaisse  actuellement  des  sociétés  de  Guêpes.  — 
P.  Marchal. 


a)  Cornetz  (V.).  —  V œil-boussole  de  la  fourmi.  —  Une  fourmi  partant  de 
son  gîte  dans  une  direction  donnée  —  est,  par  exemple,  —  conserve  cette 
orientation,  malgré  les  stations  plus  ou  moins  nombreuses  et  plus  ou  moins 
longues  qu'elle  peut  faire.  Le  retour  s'effectue  de  la  même  manière,  mais 
en  sens  inverse.  Santschi  explique  ainsi  ce  phénomène.  Lorsque  les  rayons 
solaires  viennent  frapper  la  surface  hémisphérique  de  l'œil,  une  ou  plusieurs 
rétinules  se  trouvent  touchées  par  ceux  des  rayons  dont  la  direction  est 
parallèle  à  l'axe  du  tube  conique  appartenant  à  cette  rétinule.  Tous  les 
autres  rayons,  parallèles  entre  eux,  pénètrent  plus  ou  moins  en  biais  dans 
les  autres  tubes  coniques  de  l'œil  à  facettes,  frappent  alors  les  parois  laté- 
rales de  ces  tubes  et  sont  absorbés  par  la  substance  pigmentaire.  Cette 
absorption  des  rayons,  sauf  quelques-uns,  constitue  la  base  de  la  théorie  de 
Santscih.  La  fourmi,  en  un  mot,  ne  verrait  le  soleil  que  par  un  seul  de  ses 
nombreux  petits  yeux,  les  autres  rétinules  restant  dans  l'ombre  parce  qu'elles 
sont  masquées  par  les  parois  des  tubes  coniques.  On  comprend,  dès  lors, 


526  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

facilement  que  l'insecte  ayant  eu  au  début  du  voyage  une  certaine  rétinule 
sensibilisée,  il  tendra  constamment  à  voir  le  soleil  avec  cette  rétinule-Ià 
plutôt  qu'avec  d'autres  et  replacera  constamment  Taxe  de  son  corps  dans 
une  direction  constante  par  rapport  à  celle  des  rayons  solaires.  Pour  le 
retour,  Santschi  pense  que  la  fourmi  renverse  la  sensation  :  ayant  perçu 
la  source  lumineuse  à  sa  gauche  et  en  arrière,  l'insecte  s'arrangerait  à 
maintenir  la  source  lumineuse  sur  le  côté  droit  et  en  avant.  La  direction 
des  rayons  solaires  joue  donc  le  rôle  de  l'aiguille  d'une  boussole,  aiguille 
dont  la  position  reste  fixe  et  l'œil  à  facette  représente  une  boussole  à 
surface  hémisphérique.  On  a  donc  une  surface-alidade  au  lieu  du  cercle- 
alidade  ordinaire,  et  chaque  rétinule  représente  un  degré  de  la  surface- 
alidade. 

L'auteur  a  étendu  les  expériences  de  Santschi.  II  démontre  la  persistance, 
après  un  long  temps  écoulé,  de  l'orientation.  Comme  rien  dans  le  milieu 
intérieur  ne  peut  servir  de  direction  fixe,  il  admet  une  donnée  sensorielle 
de  pure  direction.  Il  est  fort  possible  que  l'espace  soit,  dit-il,  quelque  chose 
de  tout  autre  pour  la  fourmi  que  pour  notre  esprit  et  c'est  à  cause  de  cela 
que  nous  ne  comprenons  pas  le  phénomène.  —  M.  Hérubel. 


Dawson  (Jean).  —  Biologie  des  limaçons  {pJiysas).  —  Dans  cette 
étude  générale  sur  l'habitat  préféré,  le  cheminement  et  la  sécrétion  des 
mucosités,  le  choix  et  la  poursuite  de  la  nourriture,  l'influence  de  certaines 
impressions  physiques  et  chimiques  pour  déterminer  ce  choix,  et  enfin  cer- 
tains états  mentaux  —  signalons  surtout  l'observation  de  la  manière  dont 
les  physas  réagissent  et  s'adaptent  aux  nouvelles  habitudes;  dont  ils  con- 
servent la  mémoire  de  leur  habitat. 

D'après  J.  D.,  les  physas  jeunes  sont  beaucoup  moins  sensibles  que  les 
adultes  aux  modifications  du  milieu  et  aux  excitations  mécaniques  localisées. 
Leur  façon  de  se  comporter  à  l'égard  des  obstacles  n'est  non  plus  pas  la 
même.  Chez  les  adultes,  les  réactions  aux  différentes  excitations  n'arrive- 
raient pas  à  se  coordonner  en  formes  faciles  à  classer,  parce  que  les  condi- 
tions varient  constamment  d'une  expérience  à  l'autre,  ce  qui  occasionne  de 
constantes  transpositions  dans  les  organisations  mentales  précédemment 
ébauchées.  —  Jean  Phu-ippe. 


Séverin  (H.)  et  Séverin  (Harry).  —  Elude  expérimentale  sur  la  simula- 
lion  de  la  mort  chez  Belostoina  (lumineus  et  Nepa  apiculala.  —  Les  auteurs 
déterminent  d'abord  quels  sont  en  général  les  caractères  de  la  mort  feinte, 
sa  différence  d'avec  la  mort  réelle,  les  attitudes  de  l'animal,  l'état  du  sys- 
tème nerveux,  la  profondeur  de  son  insensibilité  à  la  douleur  et  enfin  de 
quelle  façon  se  fait  le  réveil.  Ils  étudient  ensuite  spécialement  chez  leurs 
sujets  la  durée  des  périodes  de  mort  feinte;  l'influence  de  la  température, 
de  la  lumière,  de  la  sécheresse  et  de  l'humidité;  enfin,  les  effets  de  la  déca- 
pitation, qui  leur  donne  l'occasion  d'étudier  un  certain  nombre  de  réflexes. 
Dans  une  dernière  partie,  ils  examinent  d'où  vient  et  comment  se  déve- 
loppe cette  feinte  de  la  mort,  et  concluent  que  les  états  qui  la  caractérisent 
ne  dépendent  pas  complètement  du  cerveau  ;  notamment  les  conditions 
externes  agissent  fortement  sur  la  durée  de  cet  état.  —  Jean  Philippe. 


'Wagner  ("W".).  —  La  psychologie  comparée.  —  Ce  premier  volume  contient 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  527 

surtout  l'exposé  critique  des  tendances  passées  et  présentes  de  la  psychologie 
comparée  et  quelques  indications  générales  caractérisant  la  méthode  dont 
l'auteur  est  partisan  et  qu'il  a  mise  en  pratique  dans  de  nombreuses 
recherches  expérimentales.  L'application  de  cette  méthode  aux  grandes 
questions  psychologiques  trouvera  place  dans  le  second  volume. 

Après  une  partie  historique,  dans  laquelle  l'auteur  montre  la  succession, 
dans  ce  domaine,  des  trois  phases  que  Comte  assigne  au  développement  de 
la  pensée  humaine  :  phase  théologique,  phase  métaphysique  et  phase  scien- 
tilique,  il  s'arrête  à  cette  dernière.  Elle  se  subdivise  en  deux  périodes,  très 
inégales  en  durée  :  celle  avant  Lamarck  et  celle  après  lui;  Lamarck  a  for- 
mulé le  principe  même  qui  rend  possible  une  bio-psychologie  objective  :  le 
lien  entre  le  de;/ ré  de  l'évolution  psi/chique  et  la  structure  du  système  nerveux. 
—  La  période  post-lamarckienne  est  caractérisée  par  une  tendance  générale 
au  monisme,  mais  cette  tendance  a  trouvé  son  expression  dans  deux  con- 
ceptions diamétralement  opposées.  La  première  a  pour  origine  les  idées  de 
Darwin  :  la  conception  transformiste  devait  nécessairement  chercher  des 
analogies  entre  la  vie  psychique  des  animaux  et  celle  de  l'homme.  Cette 
tendance  a  été  exagérée  par  la  suite  ;  en  étendant  l'analogie  de  plus  en  plus 
vers  le  bas,  on  est  arrivé  non  seulement  à  la  «  conscience  »  des  animaux  infé- 
rieurs, mais  àl'  «  âme  des  atomes  ».  "W.  donne  à  cette  conception  le  nom  de 
«  monisme  d'en  haut  ».  Actuellement,  d'ailleurs,  il  cède  la  place  à  la  con- 
ception opposée,  celle  d'un  «  monisme  d'en  bas  »,  auquel  l'auteur  s'arrête 
plus  longuement.  Ce  dernier  monisme  a  eu  pour  point  de  départ  les  recher- 
ches de  physiologie  nerveuse  qui  ont  d'abord  établi  le  lien  entre  le  degré  de 
développement  du  système  nerveux  et  celui  de  la  vie  psychique,  posant  ainsi 
des  limites  aux  analogies  anthropomorphiques  et  rendant  à  la  psychologie 
comparée  un  service  énorme.  i\Iais  on  ne  s'est  pas  arrêté  là,  et  un  raisonne- 
ment d'apparence  logique  a  conduit  à  des  conclusions  exagérées  :  les  phé- 
nomènes de  physiologie  nerveuse,  comme  de  toute  psychologie,  étant  en 
dernier  ressort  réductibles  aux  phénomènes  physico-chimiques,  les  phéno- 
mènes psychiques  ont  paru  également  devoir  être  expliqués  au  moyen  de 
ces  derniers.  C'est  la  source  de  la  théorie  des  tropismes  de  Loeb.  Cette  con- 
ception comporte  deux  contradictions  :  1'^  le  lien  entre  le  système  nerveux 
et  la  vie  psychique  étant  pris  comme  point  de  départ,  il  n'est  pas  permis  de 
négliger  la  différence  entre  les  animaux  qui  possèdent  un  système  nerveux 
et  ceux  qui  en  sont  dépourvus;  2°  en  allant  logiquement  jusqu'au  bout,  on 
doit  dénier  la  vie  psychique  à  l'homme,  ce  qui  est  manifestement  difficile,  à 
moins  de  tracer  une  séparation  entre  lui  et  les  animaux  et  revenir  ainsi  à 
Descartes.  "W.  fait  à  la  théorie  des  tropismes  un  autre  reproche  encore  :  elle 
se  fonde  non  sur  des  observations  nombreuses  faites  dans  la  nature,  mais 
sur  des  expériences  de  laboratoire  très  limitées. 

Voici  le  point  de  vue  propre  de  l'auteur.  Nous  devons  reconnaître  que  les 
grandes  lois  physiques  et  chimiques  sont  à  la  base  des  phénomènes  psychi- 
ques, mais  leur  application  directe  à  ces  derniers  est  impossible,  d'abord 
parce  que  la  psychologie  est  encore  insuffisamment  élaborée,  ensuite  parce 
que  les  deux  domaines  sont  trop  éloignés  l'un  de  l'autre.  La  véritable 
méthode  à  employer  en  biopsychologie  doit  s'inspirer  du  principe  de  Lamarck, 
établissant  une  relation  entre  le  degré  de  développement  du  système  nerveux 
et  celui  de  la  vie  psychique;  à  ce  point  de  vue  W.  établit  entre  les  Vertébrés 
et  les  Invertébrés  une  ligne  de  démarcation  très  nette. 

Pour  l'étude  de  la  vie  psychique  animale,  voici  les  méthodes  indiquées. 
Pour  étudier  une  manifestation  psychique,  par  exemple  l'instinct,  1)  il  faut 
recueillir  un   grand   nombre  d'observations  chez  différents  individus,   en 


528  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

déduire  un  type  moyen  et  considérer  les  autres  manifestations  comme  des 
variations;  2)  il  faut  étudier  le  lien  génétique  entre  les  instincts  en  rapport 
avec  le  lien  phylogénétique  des  organismes.  Pour  le  moment,  cette  étude 
est  très  peu  avancée  encore,  bien  que  Darwin  déjà  ait  donné  des  indications 
dans  cet  ordre  d'idées  (pour  les  nids  d'oiseaux  par  exemple);  3)  il  faut 
étudier  les  instincts  dans  leur  ontogenèse^  c'est-à-dire  dans  leur  évolution 
chez  un  individu  donné.  Ici,  l'auteur  émet  cette  opinion  que  ce  qui  carac- 
térise cette  évolution  des  instincts,  c'est  qu'ils  apparaissent  en  bine  et  se 
remplacent  de  même,  tandis  que  les  facultés  basées  sur  l'expérience  indi- 
viduelle se  développent  et  se  perfectionnent  graduellement. 

Un  des  reproches  que  W.  adresse  aussi  bien  au  monisme  ^<  d'en  haut  » 
qu'au  monisme  «  d'en  bas  »  est  leur  impuissance  à  fournir  des  conclusions 
utilisables  en  psychologie  liumaine  et  en  sociologie.  Le  premier  essaye  bien 
d'emprunter  à  la  vie  animale  des  arguments  sociologiques,  mais  il  n'arrive 
à  en  retirer  que  ce  que  lui-même  y  a  mis;  le  second  commence  par  rompre 
tout  lien  entre  la  biopsychologie  et  la  sociologie,  en  réduisant  la  première 
à  des  réactions  cellulaires  automatiques.  La  «  théorie  organique  »  de 
Spenx'ER,  qui  ignore  complètement  l'existence  d'une  psychologie  animale, 
est  due  en  partie  aux  conclusions  tirées  des  études  physiologiques  du  système 
nerveux;  quant  à  la  théorie  des  tropismes,  elle  n'a  pu  aboutir  qu'à  des  ten- 
tatives aussi  peu  satisfaisantes  qu'à  celle  de  Waxweiler  qui  introduit  les 
termes  nouveaux  de  «  possibilités  interréactionnelles  »  et  d'  «  affinité  sociale  » 
pour   désigner  le  même  instinct  social  que   l'école  veut  tant   chasser.  — 

M.    GOLDSMITH. 


b.  Psychologie  infantile. 


Baudrand  (J.  M.).  —  Uaccroissemenl  :  ses  caractères  normaux  et  anor- 
maux chez  le  nourrisson  :  ses  rapports  avec  l'hérédité  plus  spécialement  dans 
les  états  morbides.  —  Cette  thèse  de  650  pages  est  une  masse  énorme  de 
documents,  recueillis  surtout  au  dispensaire  de  Belleville,  sous  la  direction 
du  D''  Variot.  L'auteur  a  essayé  de  s'orienter  au  milieu  de  tout  cela  :  il  y  a 
parfois  réussi;  en  tout  cas,  son  étude  apporte  des  documents  précieux  à 
consulter. 

Après  quelques  vues  générales  sur  les  forces  qui  assurent  l'accroisse- 
ment, sur  quelques  théories  de  l'hérédité,  et  sur  le  mécanisme  de  l'onto- 
genèse, il  aborde  la  question  des  méthodes  à  employer  pour  contrôler 
et  mesurer  le  développement  de  l'accroissement  :  et,  parallèlement,  celle 
des  moyens  à  employer,  surtout  durant  les  dernières  semaines  avant  la 
naissance  et  pendant  la  période  d'allaitement,  pour  maintenir  l'accroisse- 
ment à  sa  forme  normale  ou  pour  le  réformer  si  l'héi'édité  est  défectueuse. 
—  A  côté  de  l'influence  de  l'hérédité,  il  étudie  l'influence  du  milieu  ;  la 
lutte  entre  les  conditions  externes  et  les  forces  organiques  qui  atténue  ou 
développe  l'anomalie  naissante  :  lutte  que  permettent  de  suivre  les  dosages 
du  laboratoii'e,  etc.  Dans  un  chapitre  spécial  (ch.  XI),  B.  examine  comment 
on  peut  déceler  les  cas  où  l'accroissement  anormal  provient  non  pas  des 
vices  du  milieu,  mais  d'u)ie  insuffisance  primitive  du  germe  :  ce  qui  le  con- 
duit à  examiner  les  questions  d'alcoolisme,  tuberculose  et  syphilis.  Dans  un 
chapitre  spécial  (le  IV'';  IV'^  paiiie),  B.  insiste  sur  ce  que,  à  son  avis,  on  ne 
peut  poser  de  règle  générale,  chaque  fait  réclamant,  sur  l'état  actuel  de  nos 
connaissances,  une  détermination  propre. 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  529 

Les  cinquante  dernières  pages  sont  consacrées  à  résumer  et  à  marquer  en 
leurs  principaux  traits  les  propositions  auxquelles  aboutit  la  thèse  :  c'est  la 
partie  doctrinale  de  ce  travail  que  vient  compléter  une  bibliographie  de  plus 
de  500  N"^  —  Jean  Philippe. 


Cellérier  (L..).  —  Méthode  de  la  science  pédagogique.  —  L'existence  d'une 
«  science  pédagogique  »  (distincte  de  la  théorie  scientifique  de  l'éducation) 
étant  postulée,  non  prouvée,  on  tire  de  l'expérience  une  définition  de  l'édu- 
cation :  «  toute  opération  ayant  pour  but  de  préparer  l'élève  à  sa  destinée  », 
qui  implique  la  subordination  à  un  idéal  psychologique  et  social  ;  de  la  défi- 
nition on  déduit  la  classification  des  faits  pédagogiques  :  faits  de  formation 
psychologique,  faits  de  formation  logique,  se  subdivisant  en  deux  classes  : 
moyens  d'(tctio>is  (méthodes  et  stimulants,  analyse,  encouragements,  sanc- 
tions) et  actions.  La  méthode  préconisée  favorise  et  permet  de  mieux 
prévoir  l'influence  exercée  sur  les  éléments  mêmes  de  l'éducation.  —  G.  L. 

DUPRAT. 

Radoslavljevich  (P.  R.).  —  Examen  des  différentes  conceptions  de  l'é- 
ducation.  —  On  peut  considérer  l'éducation  soit  comme  un  moyen  de  déve- 
lopper les  habitudes  individuelles,  soit  comme  un  moyen  de  rendre  l'homme 
plus  capable  de  vivre  en  société.  Dans  les  deux  cas,  l'éducation  implique 
une  connaissance  plus  parfaite  de  soi-même  et  du  milieu  dans  lequel  on  vit. 
A  ce  point  de  vue,  toute  éducation  suppose  à  la  fois  une  psychologie  et  une 
physiologie. 

Au  point  de  vue  physiologique,  l'éducation  suppose  un  certain  perfection- 
nement des  sens  et  de  l'habileté  motrice,  le  souci  des  ressources  corporelles; 
elle  apprend  à  l'enfant  l'art  de  conduire  et  de  soigner  son  corps.  —  Jean 
Philippe. 


Cruchet  (R.).  —  Evolution  psycho-physiologique  de  l'enfant,  du.  jour  de 
sa  naissance  à  l'âge  de  deux  ans.  —  L'enfant  naissant  est  un  «  être  spi- 
nal »;  il  n'a  que  des  réflexes;  ses  réactions  sensorielles  ne  sont  elles-mêmes 
que  des  actes  réflexes  ;  l'enfant  réagit  à  la  lumière  ou  au  son  sans  voir  ou 
entendre.  A  l'âge  de  trois  à  quatre  mois,  l'enfant  distingue  les  objets  et  les 
personnes;  la  préhension  commence,  l'œil  suit  les  mouvements  de  la  main; 
les  mouvements  sont  recommencés  pour  ressaisir  l'objet  échappé;  la  tête  se 
tourne  dans  la  direction  de  l'objet  sonore.  Agé  de  8  à  9  mois,  l'enfant  peut 
rester  assis,  mais  soutenu;  il  s'amuse  avec  des  jouets,  les  prend,  les  regarde, 
les  passe  d'une  main  à  l'autre,  les  jette,  etc.;  il  commence  à  imiter;  il  a  une 
mémoire  surtout  affective  ;  il  peut  être  affligé  par  la  suppression  d'un  jouet 
et  il  éprouve  de  la  crainte.  Agé  de  12  à  15  mois,  il  marche  à  4  pattes,  s^ 
soulève,  parvient  à  se  relever  seul  et  réalise  enfin  la  station  droite,  il  ap- 
prend à  connaître  l'usage  des  objets  familiers;  il  a  un  commencement  de 
personnalité  (sensible  par  des  mouvements  de  rébellion  et  de  jalousie).  De 
16  ou  18  mois  jusqu'à  deux  ans,  il  parfait  ses  habitudes  de  locomotion,  il 
cherche  à  se  faire  comprendre  par  mots  et  par  gestes,  il  peut  être  éduqué 
au  point  de  vue  de  la  propreté;  on  constate  des  différences  marquées  entre 
le  «  comportement  »  des  enfants  du  sexe  masculin  et  du  sexe  féminin.  — 
G.  L.  DUPRAT. 

Mendousse  (P.).  —  L'àine  de  l'adolescent  :  Contribution  à  la  pédagogie. 
l'anniïe  ciologique,  XVI.  1911.  34 


530  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

—  C'est  un  recueil  très  abondant  en  vues  d'ensemble  :  M:  fait  le  tour  de  la 
question,  en  indique  bien  les  tenants  et  les  aboutissants.  [M.  traite  le  sujet 
en  homme  du  métier,  en  éducateur  qui  sait  observer  et  voir  :  son  livre  est 
plein  de  vues  suggestives,  qui  ne  peuvent  être  résumées  dans  une  analyse. 
Le  défaut  de  ce  travail  est  qu'il  ne  réserve  pas  assez  de  place  aux  observa- 
tions personnelles  de  l'auteur.  M.  a  fait  état  de  ses  propres  documents 
pour  éclairer  les  observations  des  autres  éducateurs  ;  mais  il  n'a  pas  produit, 
au  moins  dans  ce  livre,  les  documents  qu'il  a  recueillis  comme  professeur]. 

—  Jean  Philippe. 

Schneider  (D''  R.).  —  La  puberté  et  l'œil.  —  Conférence  faite  à  Mii- 
nicli  à  la  société  des  parents  d'élèves.  On  constate  à  l'époque  de  la  puberté, 
en  raison  des  troubles  qui  s'y  produisent  et  de  l'affaiblissement  général  qui 
accompagne  toute  période  de  crise,  une  augmentation  des  diverses  maladies 
des  organes  visuels  :  orgelets,  inflammation  des  paupières,  de  la  conjonc- 
tive, de  la  cornée  et  de  l'iris,  troubles  circulatoires  de  la  choroïde  et  de  la 
rétine  (spécialement  chez  les  filles),  perturbations  fonctionnelles,  mouve- 
ments convulsifs  des  paupières,  douleurs  dans  les  yeux,  fausse  myopie,  im- 
possibilité de  prolonger  la  lecture  ou  l'écriture,  peur  de  la  lumière,  mou- 
ches volantes,  rétrécissement  du  champ  visuel  et  même  cécité  liystérique, 
maux  de  tête  provenant  d'hyperhémie  cérébrale,  ou  d'anémie,  ou  de  trou- 
bles de  la  réfraction  ou  des  mouvements  musculaires.  Mais  la  perturbation 
la  plus  importante  et  la  plus  fréquente  est  la  myopie,  provenant  principale- 
ment du  travail  prolongé  avec  vision  à  petite  distance.  La  proportion  des 
myopes  parmi  les  candidats  au  volontariat  d'un  an  est  en  moyenne  d'un 
tiers,  d'après  des  statistiques  portant  sur  52.000  jeunes  gens;  elle  atteint 
40  o/g  en  Bavière  et  son  minimum  est  de  35  à  26  %  en  Schleswig-Holstein  et 
en  Westphalie.  Dans  les  gymnases  de  Munich,  elle  est  de  40  %  chez  les 
élèves  de  18  à  19  ans  qui  terminent  leurs  études.  Dans  les  écoles  moyennes, 
d'après  d'autres  statistiques,  la  proportion  des  myopes  varie  de  22  %  dans 
la  classe  de  début  à  r)5  ou  66  dans  les  classes  terminales.  Mais  le  fait  le  plus 
significatif  fourni  par  cette  dernière  statistique  est  que  l'accroissement  du 
nombre  des  myopes  est  particulièrement  considérable  vers  l'âge  de  la  pu- 
berté :  tandis  que  dans  les  classes  précédentes  l'accroissement  annuel  est 
de  3,74  o/oy  il  s'élève  à  15,72  de  la  4*^  à  la  5®  classe,  c'est-à-dire  vers  l'âge  de 
15  ans,  et  il  redevient  faible  dans  les  années  suivantes.  C'est  donc  à  l'âge 
de  la  puberté  qu'il  faut  prendre  le  plus  de  précautions  pour  empêcher  le  dé- 
veloppement de  la  myopie  :  veiller  à  l'éclairement  des  salles  de  travail,  aux 
dimensions  et  à  la  forme  des  tables,  à  l'impression  des  livres,  surtout  lutter 
contre  le  Naha?'beil,  le  travail  qui  oblige  l'élève  à  voir  de  trop  près  ses  livres 
et  ses  cahiers.  L'hygiène  générale  doit  être  surveilfée  aussi  de  près  dans 
cette  période,  de  façon  à  faire  alterner  les  exercices  corporels  avec  le  tra- 
vail mental  et  visuel,  pour  assurer  à  l'œil  le  repos  nécessaire,  fortifier  la 
musculature  et  l'état  général.  —  Foucault. 

Caporali  l'Olga).  —  Education  d'un  auditif  muet.  —  Observation  phy- 
sique, physiologique  et  mentale  d'un  de  ces  cas,  encore  fort  peu  dé- 
brouillés, d'audi-mutité  décrits  depuis  quelques  années  (v.  LÉvv,  Ami.  bioL, 
X,  p.  x).  C.  prend  cet  anormal  au  moment  de  son  entrée  à  l'école  spéciale, 
et  le  suit  étape  par  étape.  Au  point  de  vue  mental,  C.  note  surtout  un  état 
constitutionnel  d'aboulie  et  d'impulsivité;  un  manque  d'équilibre  et  d'har- 
monie entre  les  divers  éléments  d'intelligence  ;  des  altérations  de  l'instinct 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  531 

sexuel  et  de  régocentrisme  ;  des  accès  de  périodicité  et  enfin  de  la  prostra- 
tion intellectuelle  et  morale.  —  Jean  Philippe. 

Do-wney  (J.  E.).  —  Etudeti  jtju'liminaires  sur  les  roisemblances  familiales 
de  Vécrilure.  —  Ces  recherches  ne  sont  présentées  qu'à  titre  d'indication. 
L'auteur  déclare  que  le  plus  souvent  les  relations  que  l'on  établit  sur  la 
ressemblance  de  deux  écritures  sont  en  grande  partie  subjectives  et  ne 
correspondent  à  rien  de  réel.  Il  arrive  parfois  cependant  que  la  constatation 
d'une  ressemblance  soit  objectivement  fondée;  mais  en  général  on  dégage 
plus  sûrement  les  différences  que  les  ressemblances. 

Il  est  assez  facile  de  ckisser  les  écritures  par  similitude  d'âge  ;  il  est  rare 
qu'on  se  trompe  sur  le  sexe.  Les  ditïérences  d'écritures  provenant  du  sexe 
peuvent  même  masquer  des  ressemblances  familiales. 

Ces  réserves  faites,  l'auteur  indique  :  1°  On  trouve  souvent  une  ressem- 
blance très  sensible  entre  les  différents  membres  d'une  même  famille  ;  2°  cette 
ressemblance  ne  peut  être  attribuée  ni  à  des  influences  d'éducation  ni  à  des 
influences  sociales,  car  on  la  retrouve  même  lorsque  ces  influences  sont 
très  différentes.  3'^  11  est  fréquent  de  constater  des  ressemblances  entre  les 
écritures  des  frères  ou  des  sœurs;  moins  fréquent  entre  les  écritures  des 
parents  et  celles  des  enfants;  enfin  plus  rare  entre  celles  de  parents  au 
second  et  au  troisième  degré.  [II  ne  semble  pas  que  D.  ait  voulu  examiner 
la  question  de  l'influence  du  caractère].  —  Jean  Philh'PE. 

Lint  (van).  —  Vision  des  enfants  sourds-muets  comparée  à  celle  des  enfants 
normaux  et  expériences  sur  la  fatigue  de  l'acuité  visuelle  chez  les  enfants 
normaux  et  les  sourds-muets.  —  KuNZ  a  reconnu  que  l'odorat,  le  tact  et 
l'audition  sont  plus  développés  chez  les  voyants  que  chez  les  aveugles 
{Association  Revieiv,  Washington,  déc.  1908  :  The  vicariate  of  the  Sensés); 
en  est-il  de  même  pour  les  sourds-muets?  V.  L.  a  examiné  parallèlement, 
sur  le  tableau  d'acuité  visuelle  composé  de  petits  crochets  {Congrès  interna- 
tional d'aveugles,  Naples,  1909),  un  groupe  de  normaux  et  un  groupe  de 
sourds-muetS;,  entre  8  et  19  ans,  les  uns  et  les  autres  sans  tare  de  la  vision. 
Il  a  constaté  que  la  faculté  de  distinguer  les  formes  est  plus  grande  chez  les 
sourds-muets  que  chez  les  normaux;  d'où  v.  L.  conclut  que  peut-être  Kunz 
aurait  dû  examiner  des  enfants. 

Pareillement,  v.  L.  a  examiné  sur  le  même  tableau  si  l'inadaptation, 
l'acuité,  indice  de  non-fatigue  était,  chez  les  sourds-muets,  plus  forte  avant 
la  classe  qu'après,  et  le  matin  que  le  soir;  pour  les  sourds-muets  surtout,  il 
a  constaté  que  l'acuité  est  meilleure  à  la  fin  de  la  classe  qu'au  début,  d'où 
la  fatigue  moindre  à  la  fin  ;  résultat  d'autant  plus  étrange  que,  chez  le  sourd, 
c'est  surtout  la  vue  qui  travaille.  D'ailleurs,  chez  les  enfants  normaux,  les 
mêmes  expériences  ont  montré  qu'il  n'apparaît  pas  de  surmenage  à  la  fin 
de  la  classe,  quoique  l'acuité  soit  un  peu  inférieure  à  celle  du  sourd.  — 
Jean  Philu'PE. 

Constantin  (M.).  —  Technique  de  Vexamen  auditif  dans  la  première  en- 
fance et  dans  la  première  partie  de  la  deuxième  enfance.  —  La  plupart  des 
sourds-muets  ne  sont  pas  nés  sourds;  il  importe  donc  de  dépister  la  surdité 
le  plus  tôt  possible  ;  or,  la  plupart  des  procédés  employés  avec  l'enfant  en 
bas  âge  (montre,  claquement  de  doigts,  etc.)  sont  illusoires.  C.  recommande 
l'emploi  du  diapason,  du  sifflet,  de  la  voix  et  de  quelques  autres  appareils, 
au  lieu  du  frappé  ou  de  l'examen  de  la  perception  crânienne.  —  Jean  Phi- 
lippe. 


532  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Abelson  (A.  R.).  —  Mesure  de  l'aptitude  mentale  chez  les  arriérés.  — 
Sous  une  forme  très  réservée,  c'est  une  critique  de  l'emploi  exclusif  des 
tests  pour  apprécier  l'intelligence  des  enfants.  A.  a  rencontré  des  enfants 
incontestablement  arriérés,  qui  répondaient  à  la  perfection  à  tous  les  tests, 
tandis  que  des  normaux  s'y  montraient  fort  inférieurs.  Ce  n'est  que  l'en- 
semble qui  peut  permettre  de  juger,  et  encore,  dans  cet  ensemble,  faut-il 
savoir  choisir  ceux  qui  conviennent  à  chaque  individu.  Il  faut  aussi  tenir 
compte  de  la  constance  des  résultats.  Pour  équilibrer  le  tout,  A.  conseille 
de  recourir  à  des  formules  de  corrélations.  Il  y  aurait  fort  à  dire  sur  ce 
dernier  point,  mais  on  ne  peut  que  l'approuver  d'écrire  que  dans  notre 
système  scolaire,  où  Ton  consacre  tant  d'heures  à  toutes  sortes  d'examens, 
on  pourrait  bien  employer  une  demi-heure  à  examiner  quel  profit  chaque 
écolier  est  capable  de  retirer  de  tel  ou  tel  enseignement.  —  Jean  F^hilipi'E. 

Winch  CW.  H.).  —  Etude  de  quelques  relations  entre  la  mémoire  et  Vi- 
magination  des  écoliers.  —  "W.,  qui  s'est  fait  une  spécialité  de  ces  recher- 
ches, conclut  que  la  faculté  de  retenir  les  histoires  et  celle  d'en  inventer 
ont,  chez  l'enfant,  un  certain  fond  commun,  une  source  identique,  qui  fait 
que  des  caractères  analogues  se  retrouvent  dans  le  développement  de  la 
mémorisation  et  de  l'invention.  —  Jean  Philippe. 

Cuisset  (M.).  ' —  Expériences  sur  révolution  de  la  Mémoire  chez  les  en- 
fants. —  Ces  expériences  sur  la  mémoire  de  lignes,  de  syllabes  et  de  phrases, 
sont  intéressantes  en  ce  que  C.  conclut  que  certains  de  ces  sujets  n'ont 
donné  que  des  résultats  matériels,  et  non  des  résultats  utilisahles,  ayant 
une  valeur  documentaire.  Certains  expérimentateurs,  surtout  en  psycholo- 
gie infantile,  négligent  trop  ces  questions  de  tri  des  documents.  —  En  outre, 
ces  expériences  indiquent  que  la  personnalité  de  chaque  enfant  ne  se  révèle 
guère  dans  les  exercices  purement  matériels,  syllabes  sans  sens,  mais 
s'accuse  à  mesure  que  doit  intervenir  un  élément  d'adaptation  ou  d'intelli- 
gence. Il  y  aurait  à  reprendre  cet  essai  en  précisant  la  technique  et  en  éten- 
dant l'expérience.  —  Jean  Philippe. 

Barbaux.  —  Sur  le  stiicide  chez  les  enfants.  —  L'étude  des  facteurs  psy- 
chologiques du  suicide  chez  l'enfant  montre  qu'il  est  le  résultat  d'une  im- 
pulsion, d'une  idée  immédiatement  réalisée,  sans  qu'on  soit  fixé  par  la 
réflexion  sur  les  mobiles  et  les  conséquences.  Presque  toujours  les  facteurs 
sont  d'ordre  affectif;  leur  peu  de  valeur,  en  soi,  n'est  qu'une  relativité 
trompeuse,  parce  que,  eu  égard  à  la  grande  sensibilité  de  l'enfant,  ces  mo- 
tifs occasionnent  chez  celui-ci  une  perturbation  aussi  intense  que  les  dou- 
leurs de  l'adulte.  Ayant  une  douleur  morale  aussi  vive  que  l'adulte  (quel 
qu'en  soit  le  motif),  l'enfant  doit  être  porté  aux  mêmes  réactions. 

Le  mode  de  suicide  est  ordinairement  fort  simple  (pendaison,  submersion), 
il  est  souvent  déterminé  par  de  l'imitation.  Le  plus  souvent,  le  motif  est 
d'origine  sociale  ou  familiale  (réprimandes,  punitions,  etc.  ;  parfois  jalou- 
sie). —  Jean  Philippe. 

Vinchon  (Jean).  —  Délires  des  enfants.  —  D'observations  recueillies  sur 
une  cinquantaine  de  jeunes  gens  de  l'asile  de  Vaucluse,  V.  conclut  que  le 
pronostic  des  délires  des  enfants  et  des  jeunes  gens  est  assez  grave, 
15  %  seulement  guérissant  complètement.  L'hérédité  est  toujours  en 
cause  :  mais  ce  n'est  qu'une  cause  prédisposante,  à  laquelle  s'ajoutent  les 
antécédents  personnels  (vie  fœtale,  accouchement,  première  enfance)  et  le 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  533 

terrain  de  la  débilité  mentale.  Les  émotions  et  les  intoxications  jouent  un 
rôle  important;  les  hallucinations,  sauf  d'origine  toxique,  sont  un  symptôme 
très  grave.  —  Jean  Philippe. 

Delagrange  (B.).  —  L'aprosexie  d'origine  nasale.  —  L'aprosexie  est  le 
nom  hellénique  de  l'inattention.  On  l'étudié  parallèlement  chez  l'enfant  et 
l'adulte,  dans  divers  cas  où  elle  a  pour  origine  une  sorte  d'intoxication  de 
cause  nasale,  due  à  des  acteurs  d'obstruction  nasale  (rhinite  hypertrophi- 
que,  polypes,  éperon,  affaissement  des  ailes  du  nez,  adenoïdisme  surtout 
chez  l'enfant)  ;  sa  cause  serait  l'obstacle  à  l'écoulement  de  la  lymphe  céré- 
brale par. les  canaux  lymphatiques  de  la  muqueuse  nasale  (Guye)  et  consé- 
quemment  la  gêne  apportée  à  l'hématose  par  le  ralentissement  du  processus 
d'oxydation.  —  Cette  aprosexie  d'origine  nasale  prend  place  à  côté  de  l'inat- 
tention des  déments,  des  hystériques,  des  confus,  etc.  ;  elle  a  comme  elles 
pour  caractère  prédominant  l'inaptitude  au  travail,  mais  les  causes  sont 
différentes. 

Suivant  qu'elle  existe  chez  l'enfant  ou  chez  l'adulte,  ses  symptômes  diffè- 
rent :  l'adulte  a  conscience  d'être  en  dépression  physique  et  psychique  (d'où 
mélancolie,  etc.);  l'enfant  est  arrêté  dans  son  développement  physiologique 
et  mental.  [Une  bibliographie  abondante,  mais  incomplète,  témoigne  de 
l'importance  de  cette  question].  —  Jean  Philippe. 

c.  Psychologie  comparée  et  anormale. 

Grappin  (L.)  de  Rosegg.  —  Considérations  scientifiques  sur  les  facul- 
tés intellectuelles  de  l'homm,e  et  des  animaux.  —  L'auteur  passe  en  revue  de 
nombreuses  observations  se  rapportant  à  divers  animaux  (mammifères  et 
oiseaux  tant  domestiques  que  sauvages)  qu'il  a  pu  suivre  de  plus  près.  Une 
partie  de  ces  observations  lui  sert  à  démontrer  les  différences  qui  existent 
entre  la  vie  psychique  de  l'homme  et  celle  des  animaux,  de  nombreuses 
autres  sont  employées  à  examiner  la  faculté  d'imitation  qui  se  manifeste 
par  tant  d'actes  dans  la  vie  des  animaux.  [Ces  considérations  ont  un  intérêt 
particulier,  G.  étant  directeur  d'un  établissement  pour  maladies  mentales  et 
parfaitement  au  courant  des  connaissances  modernes  sur  l'anatomie  du  sys- 
tème nerveux].  —  J.  Strohl. 

Spiller  (G.).  —  Le  problème  de  l'égalité  des  races  humaines.  —  (Analysé 
avec  le  suivant.) 

Papillaud  (G.).  —  Nature  des  races  humaines.  —  S.,  secrétaire  général 
du  y*""  congrès  universel  des  Races,  présente  comme  conclusions  en  faveur 
de  l'homologation  des  races,  les  formules  suivantes  :  1"  Le  caractère  physique 
et  mental  que  l'on  peut  observer  dans  une  race  particulière  n'est  pas  per- 
manent; il  est  modifiable  par  l'influence  persistante  du  milieu  pendant 
des  siècles  et,  en  une  génération  ou  deux,  par  l'éducation.  11  n'est  pas 
légitime  de  conclure  des  différences  de  caractères  physiques  aux  diffé- 
rences des  caractères  moraux.  La  cause  la  plus  profonde  des  malentendus 
entre  races  est  probablement  cette  croyance  irréfléchie  que  les  caractères 
actuels  d'une  race  sont  l'expression  de  caractères  stables  et  permanents 
inhérents  à  cette  race.  Les  civilisations  sont  de  nature  météoriques  n'é- 
mergeant brusquement  de  l'obscurité  que  pour  s'y  replonger.  L'état  d'une 
race  prise  à  un  moment  quelconque  de  son  existence  ne  peut  servir  d'in- 
dication pour  la  connaissance  des  caractères  innés  ou  héréditaires  de  cette 
race,   et  dans    les  limites   où  il  s'agit  de  capacités   intellectuelles   ou  de 


534  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

caractère  moral,  nous  devrions  parler  de  civilisation  là  où  maintenant  nous 
parlons  de  races.  Enfin  il  serait  utile  de  réunir  les  expériences  actuelles  ou 
passées  prouvant  que  l'on  peut  obtenir  le  relèvement  de  races  relativement 
arriérées  par  Tapplication  de  méthodes  purement  humanitaires. 

G.  Papillaud  se  place  à  un  point  de  vue  tout  différent  :  il  demande  d'a- 
bord qu'on  ne  confonde  pas  Mace  et  Peuple;  il  rappelle  Kohlmann  de  Bàle 
montrant  que  depuis  les  temps  glaciaires  les  Races  n'ont  pas  changé  sauf  de 
petites  fluctuations,  et  propose  le  plan  suivant  pour  l'étude  des  questions  du 
congrès  (en  se  plaçant  au  point  scientifique  et  non  philanthropique  ou  politi- 
que). 1°  Valeur  taxiconomique  des  races  humaines  (épreuve  expérimentale 
de  l'espèce  au  sens  linnéen;  sort  des  métissages,  examen  comparé  de  la  va- 
leur individuelle  et  de  VeugénUme  des  métis;  examen  de  l'amixie  psycho- 
logique entre  certaines  races).  —  2°  Valeur  organique  des  races  humaines  ; 
adaptation  des  races  humaines  aux  migrations  :  comparaison  de  leurs  capa- 
cités cérébrales,  de  leur  maturation  sexuelle,  de  leur  fécondité;  dégénéres- 
cence variée  des  races,  ses  lois.  Réaction  variée  des  races  aux  divers  poi- 
sons. Examiner  si  le  larynx  et  la  phonétique  des  différentes  races  sont  un 
obstacle  à  ce  que  ces  races  aient  la  même  langue.  —  3*^  Valeur  bio-sociale 
des  races  humaines  :  Etude  des  organisations  politiques  sociales,  des  capa- 
cités. —  4°  Valeur  sélective  des  races  humaines  :  étudier  le  mécanisme  de 
la  sélection  sociale  actuelle,  dans  le  sens  du  progrès  ou  dans  le  sens  con- 
traire, dans  les  sociétés  à  castes,  et  dans  les  autres.  —  Jean  Philippe. 

a)  Hartson  (L.  D.).  —  Sur  les  associations  volontaires  dans  la  société  et 
les  universités  en  Europe,  du  XI''  au  XVII I^  siècle.  —  Etude  à  signaler  parce 
que  l'auteur  dégage  un  point  de  vue  intéressant  pour  ceux  qui  veulent  con- 
naître les  bases  du  développement  mental  des  individus  dans  la  société;  elle 
montre  que  les  groupements  libres,  réalisés  à  cette  époque  en  dehors  de 
l'état,  ont  déterminé  l'apparition  de  formes  personnelles  d'art  et  d'étude. 
Une  bibliographie  abondante  servira  de  références  pour  ceux  que  ce  sujet 
intéresse.  —  Jean  Philippe. 

b)  Hartson  (L.  D.).  —  La  psychologie  des  clubs;  étude  de  psychologie  so- 
ciale. —  Continuant  son  étude  précédente,  L.  H.  examine  quels  éléments 
provoquent  et  activent  le  développement  des  associations  entre  enfants, 
entre  adultes  ;  quels  éléments  sont  développés  dans  ces  associations  qui  de- 
viennent de  plus  en  plus  nombreuses  dans  l'état  social  actuel. 

Les  forces  qui  poussent  Thomme  à  s'organiser  en  association  provien- 
draient de  la  tendance  innée  de  l'humanité  à  vivre  en  société.  Ces  ten- 
dances se  réalisent  soit  par  la  contagion,  soit  par  la  réflexion  ;  dans  les 
associations  d'adultes,  la  première  cause  se  manifeste  surtout  dans  les 
clubs  d'enfants;  les  deux  contribuent  à  former  les  associations  d'adultes. 
Dans  son  étude  sur  les  Bases  de  la  solidarité  sociale,  Baldwin  dégage  trois 
modes  de  vie  collective  :  1"^  l'instinctive  ou  grégaire  ;  2°  la  spontanée  ou  plas- 
tique; 3°  la  réfléchie  ou  proprement  sociale.  La  première  résulte  de 
l'hérédité  physique  ;  la  seconde,  de  la  transmission  sociale,  comme  une 
réponse  émotionnelle  aux  suggestions  sociales;  elle  a  pour  lois  :  l'imitation, 
la  contagion,  l'union  spontanée  pour  les  actes  à  exécuter  en  commun.  La  troi- 
sième est  le  mode  conscient  provenant  du  jugement  intelligent  et  qui  pousse 
chacun  à  se  mettre  en  défense  contre  l'autorité  étatiste  ou  sociale,  les  co- 
mités, les  bureaux  d'administrations  représentent  la  troisième  forme  d'orga- 
nisation. O'Shea  estime  que  l'une  des  premières  manifestations  de  ce  besoin 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  535 

d'association  apparaît  dans  les  réponses  de  l'enfant  au  sourire  de  sa  mère, 
qui  impliquent  à  la  fois  réciprocité  et  désir  de  communauté. 

Les  conditions  nécessaires  à  la  naissance  d'une  association  et  à  son  déve- 
loppement, sont  d'abord  que  son  président,  possède  d'autres  qualités  que 
celles  des  membres  :  il  faut  un  voyant  pour  diriger  un  club  d'aveugles.  En 
second  lieu,  il  faut  que  les  intérêts  soient  semblables  et  que  les  tempéra- 
ments et  caractères  prédisposent  à  comprendre  les  mêmes  idées  etc.;  enfin, 
il  faut  que  ces  intérêts  soient  de  même  genre.  La  réunion  de  ces  éléments 
détermine  la  formation  de  l'esprit  de  corps  et  permet  le  développement  des 
forces  morales  et  sociales  de  l'association. 

Au  total,  la  sociabilité  fait  le  fond  de  toute  association  seule  ou  avec  d'au- 
tres éléments;  les  individus  insociables  ne  s'associent  jamais.  Une  fois 
formé,  le  club  ne  peut  vivre  que  grâce  à  des  forces  psychiques  dont  la  prin- 
cipale est  l'esprit  de  corps.  Il  faut  y  ajouter  des  éléments  accessoires  tels 
que  jeux,  etc.  —  Jean  PfiiLippE. 

Roy  (Délice).  —  Les  centenaires  :  Essai  sur  la  longévité  humaine.  — 
Enumération  historique  d'un  certain  nombre  de  cas  de  longévité,  et  examen 
de  quelques-unes  des  modifications  somatiques  et  mentales  résultant  de  la 
vieillesse.  —  Jean  Philippe. 

Binet  et  Simon.  —  Définition  de  l'aliénation.  —  Pour  être  reconnu  fou,  il 
faut  déraisonner  «  d'une  manière  connue  »,  pouvoir  être  rangé  dans  une 
catégorie  d'aliénés.  Ce  qui  caractérise  essentiellement  l'aliénation  c'est  le 
déséquilibre  mental  ;  exagération  en  un  sens  («  poussée  »)  et  relâchement, 
faiblesse  de.  choix,  de  critique,  d'inhibition.  Une  hallucination  n'est  pas  un 
symptôme  d'aliénation  ;  mais  dans  le  délire  il  y  a  «  poussée  »  et  «  mise  hors 
service  des  fonctions  supérieures  de  direction  et  d'arrêt  ».  Au  point  de  vue 
social,  l'aliéné  est  nuisible  à  soi-même  et  aux  autres;  il  présente  «  un  cer- 
tain degré  d'inadaptation  »  grave  et  durable.  «  Ni  les  stigmates  physiques, 
ni  l'hérédité  la  plus  chargée  ne  suffisent  à  faire  un  aliéné  »  ;  la  dégénéres- 
cence ne  joue  qu'un  rôle  secondaire;  bien  que  les  stigmates  de  dégénéres- 
cence soient  rares  chez  les  normaux.  «  Pour  constituer  une  maladie  vraiment 
vésanique,  il  faut  que  les  troubles  mentaux  soient  purs  de  tout  désordre 
somatique  »  ;  de  plus,  l'aliénation  est  essentiellement  une  maladie  chronique. 
En  dehors  d'elle  restent  donc  tous  les  états  fébriles  et  transitoires  (troubles 
mentaux  d'origine  organique).  L'aliénation  mentale  relève  donc  de  la  psy- 
chologie et  non  de  l'anatomie,  bien  que  l'explication  ne  puisse  être  pure- 
ment psychologique;  un  symptôme  mental  correspond  sans  doute  toujours 
à  un  état  cérébral  et  «  toute  maladie  mentale  est  une  maladie  du  cerveau  »  ; 
mais  ce  n'est  pas  simplement  une  maladie  cérébrale  puisque  c'est  le  désé- 
quilibre mental  qui  domine,  qui  caractérise.  —  G.  L.  Duprat. 

a)  Leclère  (A.).  —  La  mentalité  hystérique.  —  A.  L.  examine  ce  problème 
d'un  point  de  vue  très  différent  de  celui  généralement  adopté  ;  il  cherche 
comment  combattre  le  développement  de  l'immoralité  ou  de  l'amoralité 
résultant  de  cette  faiblesse  de  l'individu  qui  donne  naissance  à  l'hystérie,  à 
la  neurasthénie.  D'après  lui,  la  cure  de  relèvement  devrait  commencer  non 
par  les  criminels,  mais  par  les  gens  à  vertus  et  à  vices  moyens.  — 
Jean  Philippe. 

Jones  (Ernest).  —  La  psychopathologie  de  la  vie  quotidienne.  —  Reprenant 
la  thèse  et  les  observations  de  Freud,  E.  J.  observe  les  erreurs  que  nous 


536  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

commettons  chaque  jour,  et  cherche  à  en  déterminer  les  causes.  Il  les  divise 
en  deux  séries  :  l'une  motrice  et  l'autre  sensorielle.  La  première  série  com- 
prend deux  classes  :  celle  des  actions  qui  tombent  à  faux  {lapsus  lingux, 
lapsus  calami,  actions  inadaptées);  et  celle  des  actions  que  nous  accomplis- 
sons machinalement,  et  sans  les  vouloir,  ou  plutôt  tout  en  en  voulant  d'au- 
tres. —  La  seconde  série  comprend  aussi  deux  classes  :  celle  des  absences 
de  perceptions  (ne  pas  voir  etc.)  et  celle  des  perceptions  erronées. 

L'étude  de  ces  deux  séries,  qui  toutes  deux  déterminent  (au  moins  tempo- 
rairement) le  mauvais  fonctionnement  de  l'esprit,  nous  fournira  quantité  de 
documents  intéressants  sur  les  causes  de  nos  erreurs  individuelles  ou  socia- 
les, sur  la  difficulté  de  se  comprendre  les  uns  les  autres,  et  enfin  sur  l'in- 
fluence du  coefficient  affectif  dans  nos  jugements.  —  Jean  Philippe. 

Preisig  (D.  H.).  —  Note  sur  le  langage  chez  les  aliénés.  —  L'emploi  des 
néologismes  est  le  phénomène  le  plus  frappant  dans  le  langage  des  aliénés  : 
il  tient  tantôt  à  ce  que  le  malade  ne  voit  pas  le  mot  pour  rendre  son  idée, 
tantôt  au  manque  de  précision,  dans  les  idées,  au  symbolisme  ou  à  l'affec- 
tation des  déments  précoces,  à  la  déformation  par  défaut  d'articulation  ou 
de  mémoire,  à  la  contagion,  etc.  Darmsteter  avait  déjà  analysé  quelques- 
unes  de  ces  causes.  —  Jean  Philippe. 

Sellier  (M.).  —  Troubles  de  la  sensibilité  dans  le  zona.  —  Recherches  inté- 
ressantes en  ce  que  les  modifications  observées  dans  la  sensibilité  peuvent 
être  rattachées  à  des  modifications  anatomiques  constatées  à  l'autopsie. 

Le  zona  peut  modifier,  temporairement  ou  non,  la  sensibilité  tactile  :  plus 
souvent,  la  sensibilité  thermique  et  douloureuse,  laquelle  est  ordinairement 
exagérée.  Il  arrive  que  ces  troubles  siègent  très  loin  de  la  zone  d'éruption, 
parfois  symétriquement. 

Dans  toutes  les  autopsies,  on  a  noté  des  altérations  variables,  siégeant  sur 
le  trajet  du  neurone  centripète  :  quel  qu'en  soit  le  degré,  on  rencontre  tou- 
jours les  ganglions  spinaux  modifiés  dans  leur  épaisseur  et  leur  consistance, 
et  présentant  des  suffusions  sanguines  ;  on  trouve  dans  l'intimité  de  ces 
ganglions  une  infiltration  des  cellules  rondes,  dans  le  tissu  interstitiel  ; 
dans  les  cas  graves,  le  ganglion  est  en  partie  sclérosé,  avec  sa  gaine 
épaissie,  etc.  [Resterait  à  faire  le  départ  entre  les  diverses  formes  d'alté- 
ration et  déterminer  à  quelles  altérations  anatomo-pathologiques  chacune  se 
rattache].  —  Jean  Philippe. 

Perrens.  —  Hallucinations  volontaires  de  la  vue.  —  Brière  de  Boismont 
a  cité  le  peintre  anglais  qui  pouvait  à  volonté  revoir  le  modèle  qu'il  avait  à 
prendre,  le  mettre  sur  sa  chaise,  etc.  Le  sujet  (homme  de  48  ans),  de  l'obser- 
vation rapportée  par  P.  projette  à  distance  sa  propre  image,  en  surveille  les 
mouvements,  etc.,  et,  pour  certaines  hallucinations,  au  lieu  de  les  subir,  il 
les  modifie,  les  évoque  à  son  gré.  Ces  hallucinations  apparurent  très  tôt 
(II  ou  12  ans)  ;  elles  sont  nombreuses  et  diverses.  —  Jean  Philippe. 

Seglas  (J.)  et  Collin  (A.).  —  Emotion-choc  :  psychose  confusionnelle.  — 
L'émotion-choc  développée  chez  une  malade  qui  parait  peu  prédisposée,  une 
psychose  dont  les  auteurs  analysent  surtout  la  phase  intermédiaire  entre 
luie  période  de  confusion  mentale  avec  délire  onirique,  et  une  autre  de 
confusion  mentale  simple.  Entre  les  deux,  la  malade  a  présenté  de  la  pau- 
vreté et  de  la  monotonie  des  associations  d'idées,  les  seules  qui  restaient 
gravitant  autour  d'idées  reliées  à  la  cause  du  choc  ;  de  l'impossibilité  de  fixer 


XIX.  —  FONCTIONS  MENTALES.  537 

l'attention,  et  l'incohérence  des  propos  et  de  la  dissociation  mimique;  un 
cercle  d'évocation  restreint  de  l'amnésie  englobant  la  scène  du  choc  ;  enfin 
de  l'indifférence  émotionnelle,  avec  isolement  total  du  monde  extérieur.  — 
Jean  Philipi>e. 

Martin  (G.).  —  La  maladie  du  sommeil  et  ses  troubles  mentaux.  Démence 
trypanosomiasique  et  démence  parait/tique.  —  La  maladie  du  sommeil  s'ac- 
compagne de  troubles  psychiques  qui  peuvent  s'observer  dès  le  début  de 
l'affection.  Une  fois  constitués,  ils  se  traduisent  essentiellement  par  une  forme 
confusionnelle  et  pseudo-démentielle  évoluant  rapidement  et  progressive- 
ment vers  un  affaiblissement  intellectuel  global.  La  démence  trypanosomia- 
sique  présente  la  plus  grande  analogie  avec  la  démence  paralytique.  On 
doit  la  différencier  cependant  par  son  évolution  plus  rapide,  par  son  caractère 
plus  confusionnel  et  plus  ou  moins  régressif  au  début,  par  l'ensemble  des 
symptômes  spéciaux  qui  l'accompagnent.  —  Ph.  Lasseur. 

Kent  (Hélène).  —  Expérience  sur  la  formation  des  habitudes  dans  la  dé- 
mence précoce.  —  Recherches  à  l'aide  de  lests  tels  que  le  labyrinthe,  des 
chiffres  à  repérer,  etc.,  de  l'aptitude  que  les  déments  précoces,  à  des  degrés 
divers,  conservent  pour  l'acquisition  des  habitudes.  H.  K.  observe  que 
tous  peuvent  encore  acquérir  des  habitudes,  mais  que  la  rapidité  d'ac- 
quisition dépend  de  leur  bonne  volonté  et  de  l'habileté  avec  laquelle  on  leur 
individualise  les  procédés,  car  ils  sont  eux-mêmes  incapables  de  choisir  les 
moyens  les  meilleurs.  —  Jean  Philippe. 

Sérieux  et  Capgras.  —  Le  délire  d'interprétation.  —  Ce  délire  est  celui 
de  «  déséquilibrés  qui  arrivent  à  forger  un  roman  délirant  grâce  à  la  multi- 
plicité de  leurs  erreurs  de  jugement,  à  la  signification  personnelle  qu'ils 
donnent  aux  sensations  ou  aux  événements  les  plus  fortuits  ».  Ils  ne  devien- 
nent jamais  déments  et  peuvent  apparaître  tour  à  tour  aliénés  et  sains  d'es- 
prit. Ils  ne  sont  jamais  hallucinés;  ils  ne  font  que  «  dénaturer,  travestir, 
amplifier  des  faits  réels  ».  Ils  croient  découvrir  «  l'énigme  de  leur  destinée»  ; 
ils  n'ont  jamais  de  troubles  de  la  sensibilité  générale,  mais  tirent  parti  du 
moindre  malaise  comme  d'un  indice  qu'ils  cherchent  à  interpréter.  Le  subs- 
trat de  leur  maladie  est  un  «  défaut  de  sens  critique  qui  relève  pour  une 
grande  part  d'anomalies  de  l'affectivité  ».  Ils  ne  sont  pas  tous  persécutés, 
mais  il  y  a  des  persécutés  qui  ne  sont  qu'interprétateurs.  Dans  le  délire 
chronique,  l'hallucination  croissante  devient  prépondérante;  l'interpréta- 
teur  a  une  activité  mentale  autrement  vive  et  à  côté  de  l'halluciné  chronique 
«  on  croirait  voir  la  raison  auprès  de  la  folie  »  ;  chez  lui,  le  rôle  de  la  mé- 
moire, de  l'imagination,  de  l'attention  élective,  de  la  volonté,  de  l'intelligence 
entière,  est  considérable  ;  il  «  reste  en  relations  avec  son  milieu  et  y  puise 
sans  cesse  de  nouveaux  matériaux  ».  —  Ce  délire  relève  de  la  folie  des  dégé- 
nérés et  il  fait  comprendre  l'effet  des  passions  sur  le  jugement  des  déséqui- 
librés ;  c'est  une  sorte  de  systématisation,  mais  la  «  folie  systématisée  »  ne 
constitue  pas  un  groupe  chimique  homogène;  il  faut  donc  faire  du  délire 
d'interprétation  une  entité  chimique  distincte.  —  G.  L.  Duprat. 

Ermakow  (J.).  —  La  démence  précoce  pendant  la  guerre.  —  E.  se  réfère 
d'abord  aux  études  précédentes  sur  les  cas  d'aliénation  chez  les  militaires  : 
Wasse,  Jolly,  Ilberg,  Iwanow,  Bûrichpolski,  etc.  (pour  la  guerre  russo- 
japonaise),  en  ont  cité  des  cas.  E.  en  apporte  quelques  observations  qu'il  a 
choisies  aussi  caractéristiques  que  possible,  et  desquelles    il  conclut  que 


538  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  symptômes  physiques  de  la  démence  précoce  sont  instables  ;  le  dermo- 
graphisme  cutané  est  plus  prononcé  pendant  la  guerre;  la  contraction  idio- 
musculaire  révèle  l'asthénie  neuro-musculaire,  et  la  mauvaise  nutrition; 
les  hallucinations  fréquentes.  Dans  nombre  de  cas,  la  démence  précoce  se 
développe  sous  l'aspect  de  la  paralysie  générale,  sans  cependant  de  symp- 
tômes physiques.  L'évolution  est  beaucoup  plus  rapide  et  plus  fatale  durant 
la  guerre.  Enfin  la  confusion  est  fréquente.  — Jean  Philippe. 

a)  Dumas(G.).  — Contagionmentale, épidémies  mentales  et  folies  collectives. 
—  Si  l'on  admet  que  la  contagion  repose  sur  l'imitation  et  la  suggestion,  on 
ne  parvient  pas  à  expliquer  la  grande  variété  des  contagions  mentales.  On 
ne  peut  pas  juxtaposer  une  définition  psycho-sociologique  et  une  définition 
psychiatrique  de  la  contagion,  sans  se  demander  comment  passer  de  l'une 
à  l'autre.  Pour  qu'il  y  ait  contagion  mentale,  il  faut  qu'il  y  ait  contact  immé- 
diat ou  contact  médiat  (par  la  voie  de  la  presse  ou  du  livre).  On  ne  peut  pas 
admettre  d'épidémie  quand  la  cause  commune  est  physique  (insolation, 
paludisme)  ou  sociale  (guerre,  tremblement  de  terre).  La  contagion,  d'indi- 
vidu à  individu,  n'est  pas  la  seule  cause  de  contamination  qui  agisse  dans 
la  plupart  des  épidémies  :  celles  qui  ne  sortent  pas  du  milieu  familial  sont 
dues  à  l'altération  des  idées  et  sentiments  communs  à  tous  les  membres  de  la 
famille  ;  celles  qui  affectent  un  grand  nombre  de  personnes  sont  dues  à  des 
courants  collectifs  de  préoccupations,  p.  ex.  «  les  folies  collectives  sont  les 
maladies  des  courants  sociaux  »  (p.  398),  p.  ex.  la  tulipomanie  en  Hollande, 
à  la  base  desquels  on  trouve  des  états  affectifs  de  méfiance,  orgueil, 
enthousiasme,  peur,  fureur,  etc.  Ces  courants  sont  passagers  et  l'on  ne 
conçoit  guère  la  possibilité  de  voir  une  société  entière  «  délirer  collecti- 
vement ».  La  forme  la  plus  parfaite  du  délire  collectif  est  la  folie  à  deux 
(Régis).  Les  folies  collectives  et  grégaires  sont  toujours  caractérisées  par  la 
forme  collective  et  synthétique  de  leurs  manifestations.  —  G.  L.  Duprat. 

b)  Dumas  (G.).  —  La  contagion  des  manies  et  des  mélancolies.  —  Certains 
délires  raisonnants  ou  certains  états  épisodiques  d'agitation  sont  capables 
de  se  transmettre,  «  abstraction  faite  de  la  psychopathie  dont  ils  relèvent  »  ; 
mais  en  ce  qui  concerne  la  manie  et  la  mélancolie  ou  la  psychose  maniaque 
dépressive,  doit-on  affirmer  avec  les  Allemands,  nier  avec  les  Français,  une 
véritable  contagion?  Elles  peuvent  d'abord  frapper  dans  une  même  famille 
un  ou  plusieurs  membres  d'une  même  génération,  et  cela  sans  contagion 
(folies  gémellaires  surtout).  Puis,  il  peut  y  avoir  rapport  de  causalité  sans 
contagion;  les  soins  donnés  à  un  malade  débilitant,  surmenant  des  prédis- 
posés, surtout  quand  ces  soins  sont  continuels  et  affectueux.  On  peut  con- 
stater aussi  un  parallélisme  dû  à  une  cause  unique,  une  émotion  commune 
par  exemple.  Cependant  parfois  «  la  première  maladie  agit  bien  par  son 
contenu,  c'est-à-dire  par  l'expression  verbomotrice  des  représentations  et 
émotions  qui  la  constituent  »  (p.  575);  mais  il  s'agit  plutôt  de  délires  (de  la 
peur  par  exemple),  que  de  manie  ou  de  mélancolie  qui  sont  des  «  réactions 
générales  de  l'organisme  mental  et  physique  »  où  les. émotions  «  n'agissent 
que  qiianfitativemcnf  »  (par  épuisement  du  système  nerveux).  La  contagion 
n'est  pas  plus  acceptable  que  pour  la  confusion  mentale;  elle  ne  l'est  que 
pour  les  délires  hystériques.  —  G.  L.  Dupr.^t, 

Genil-Perrin  (G.).  —  L'altriiismr  morbide.  —  L'altruisme  normal  est 
sans  exagération,  «  obscur  ».  L'altruisme  morbide  manque  de  mesure  et 
atteste  le  déséquilibre.  Dans  la  paralysie  générale,  on  trouve  de  la  politesse 


XIX.  -  FONCTIONS  MENTALES.  539 

exagérée  ;  chez  les  alcooliques,  les  maniaques  chroniques,  une  bienveillance 
excessive  ;  on  a  signalé  des  suicides  par  altruisme,  des  philanthro})es  à  pro- 
digalité exagérée  avec  impulsions,  besoin  de  faire  des  cadeaux,  gaspillage, 
vol  au  profit  de  personnes  aimées  d'un  amour  désintéressé,  désir  de  faire  le 
bonheur  de  l'humanité.  En  général,  on  constate  une  «  transmutation  dans  la 
table  des  valeurs  affectives  ».  11  est  un  altruisme  morbide  lié  à  l'excessive 
religiosité,  un  autre  à  la  criminalité  (altruisme  ou  humanitarisme  des  anar- 
cliistes).  A  la  source  du  processus  morbide  est  une  idée  ou  une  interprétation 
délirante,  presque  toujours  de  la  dégénérescence  (comme  dans  la  zoophilie) 
avec  déséquilibre  amenant  à  sacrifier  des  intérêts  bien  établis  à  des  intérêts 
imaginaires.  Les  manifestations  de  ce  déséquilibre,  exceptionnellement  gé- 
nérales, sont  en  général  ou  inutiles  ou  nuisibles  à  l'individu  et  à  la  société. 

—  G.  L.  DUPRAT. 

Tastevin  (J.).  —  L'asthénie  poxt-dnnhvirriise  et  les  dy!<thénir!<  périodi- 
ques. —  Toute  excitation  qui  produit  delà  douleur  (directement  comme  dans 
les  traurnatismes  ou  d'une  manière  médiate  comme  dans  les  émotions  dou- 
loureuses) donne  lieu  à  un  état  de  lassitude,  à  un  besoin  de  repos  dont  l'in- 
tensité et  la  durée  varient  comme  l'intensité  et  la  durée  des  états  doulou- 
reux. Cet  état  de  l'activité  musculaire  est  désigné  sous  le  nom  d'asthénie; 
mais  il  y  a  deux  sortes  d'asthénie  :  l'une  déterminée  par  des  excitations 
douloureuses,  l'autre  survenant  spontanément  sous  forme  d'accès  périodi- 
ques. La  première  est  normale,  la  seconde  pathologique. 

Cette  dernière  est  souvent  confondue  avec  la  mélancolie,  T.  l'analyse 
pour  l'en  distinguer.  De  même,  il  sépare  l'asthénie  post-douloureuse  de 
l'apathie.  L'asthénique  est  rapidement  épuisé,  lorsqu'il  dépense  son  activité; 
l'apathique  dispose  au  contraire  d'une  grande  somme  d'activité  à  dépenser, 
mais  la  dépense  se  fait  lentement,  en  raison  d'une  disposition  nerveuse 
constitutionnelle.  [On  pourrait  dire  que  l'apathique  ne  connaît  pas  comment 
dépenser].  L'apathie  s'observe  fréquemment  chez  les  arriérés  intellectuels  : 
imbéciles,  idiots,  chez  lesquels  elle  atteint  ses  degrés  les  plus  marqués.  — 
Jean  Philippe. 

Mott  (F.  W.).  —  Hérédité  et  insanité.  —  M.  examine  les  moyens  pratiques 
pour  diminuer  le  nombre  de  ce  qu'il  appelle  les  types  inférieurs  dans  l'hu- 
manité. 11  considère  que  la  lutte  contre  les  difficultés  met  l'individu  non 
pas  en  état  de  moindre  résistance,  mais  au  contraire;  seulement,  ces  causes 
ne  produisent  un  relèvement  général  que  si  c'est  la  partie  ainsi  active  de  la 
population  qui  l'emporte  dans  la  repopulation.  Examinant  ensuite  la  marche 
de  l'hérédité  :  il  donne  un  certain  nombre  de  généalogies,  desquelles  il 
conclut  que  les  familles  de  dégénérés  se  dirigent  automatiquement  vers 
la  disparition  totale;  mais  en  même  temps,  il  constate  que  d'autres  causes 
physiologiques,  morales,  sociales  renouvellent  constamment  le  stock  des 
dégénérés.  [Cette  étude,  trop  rapide,  est  intéressante  à  consulter  parce  que 
l'auteur  pose  la  question  de  lutte  contre  la  dégénérescence  mentale  en  se 
plaçant  à  un  point  de  vue  que  négligent  trop  souvent  les  médecins  qui  étudient 
le  facteur  hérédité.  Il  faut  faire  des  restrictions  lorsqu'il  déclare  que  la  mère 
transmet  l'insanité  plus  souvent  que  le  père,  la  filiation  maternelle  étant 
la  plus  facile  à  constater].  —  Jean  Philippe. 

Davenport  et  "Weeks.  —  Etude  préliminaire  sur  l'hérédité  épileptique.  — 
Tentative  pour  porter  un  peu  de  clarté  dans  cette  question  si  obscure.  Les 
auteurs  ont  illustré  leur  texte  de  tableaux  d'hérédité  (pedigree)  très  faciles  à 


540  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

lire.  Ils  avouent  d'ailleurs  que  le  mot  d'épilepsie  désigne  un  complexe  où 
se  rencontrent  des  éléments  très  divers,  pour  ne  rien  dire  de  plus.  Dans  ces 
éléments,  ils  estiment  avoir  isolé  certaines  formes  dans  lesquelles  les  élé- 
ments caractéristiques  sont  de  même  espèce. 

Leur  conclusion  la  plus  intéressante  est  que  l'union  d'un  individu  touché 
avec  un  individu  taré  donne  naissance  à  des  sujets  dont  la  moitié  environ 
sont  tarés,  et  que  celle  d'un  normal  avec  un  taré  donne  naissance  à  des 
sujets  dont  la  moitié  environ  sont  normaux;  quand  les  deux  parents  sont 
touchés,  un  quart  environ  des  produits  sont  tarés.  La  proportion  des  produits 
touchés  n'est  pas  sensiblement  plus  élevée  quand  les  deux  parents  présen- 
tent les  mêmes  tares  nerveuses.  [11  est  difficile  de  tirer  des  conclusions  aussi 
précises  des  rares  données  fournies  par  la  clinique  ;  l'hérédité  est  loin  d'être 
ici  le  seul  facteur  duquel,  au  reste,  on  ignore  dans  quelle  mesure  il  peut 
être  contrebalancé  par  les  autres  :  quels  sont  exactement  ces  autres  dans  les 
races  humaines?] 

D.  et  "W.  rapprochent  aussi,  au  point  de  vue  de  l'origine,  l'épilepsie  et 
la  faiblesse  d'esprit  (dont  les  différences  sont  cependant  profondes),  et  attri- 
buent l'une  et  l'autre  à  l'absence  d'un  facteur  ou  d'un  élément  protoplas- 
mique  nécessaire  au  complet  développement  du  système  nerveux.  Avec 
plus  de  raison  ils  signalent  l'influence  de  l'alcoolisme.  —  Jean  Philippe. 


CHAPITRE  XX 


Théories  générales.  Généralités 


Becquerel  (Paul).  —  La  panspermie  interastrale  devant  les  faits.  (Rev.  Se, 
XLIX,  l^"- sem.,  200-20(3.)  [542 

Bernard  (Henry  M.).  —  Sonie  neglected  Factors  in  Evolution.  (New-York 
et  Londres,  Putnam's  sons,  489  pp.,  47  fig.)  [547 

Bourne  (G.  C).  —  Adresse  présidentielle  à  la  section  de  Zoologie.  (Rep.  Brit. 
Ass.,  1910,  619-628.)  [Plaidoyer  pour  protester 

contre  l'abandon  des  études   de  morphologie  animale.  —  M.  Goldsmith 

Buttersack  (F.).  —  Die  Elaslizitât  eine  Grundfunction  des  Lebens.  (Stutt- 
gart, F.  Enke,  176  pp.,  1910.)  [* 

Carracido  (José-R.).  —  Le  crilériutn  physico-chimique  en  biologie.  (Rev. 
Se,  XLIX,  2e  sem.,  170-175.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

a)  Cuénot  (L.).  —  La  genèse  des  espèces  animales.  (Paris,  F.  Alcan,  496pp., 
123  fig.)  [551 

b) A  propos  de  la.  critique  d'un  livre  récent  et  de  la  théorie  de  Weis- 

mann.  (Biologica,  1,  4,  127-129.)  [553 

Dahl  (Fr.).  —  Die  biocentrische  Forschung.  (Zool.  Anz.,  XXXVIII,  393-395.) 

[...  M.  Goldsmith 

Damianovich.  —  La  doctrina  de  la  generacion  spontanea.  En  evolucion  y 
estado  actual.  (An.  Soc.  Cientifica  argentina,  LXXl,  153.) 

[Sera  analysé  dans  le  prochain  volume 

Demoor  (Jean).  —  Ce  qu'est  l'étude  de  la  vie.  (Rev.  univ.  Bruxelles,  octobre, 
1-25.  Discours  d'ouverture  des  cours.)  [Développement  de  l'idée  déter- 
ministe et  anti-vitaliste  avec,  au  cours  de  l'exposé,  des  considérations  sur 
le  rôle  des  sécrétions  internes  dans  la  physiologie  actuelle.  — M.  Goldsmith 

Dobell  (C.  Clifford).  —  The  principles  of  Protistology.  (Arch.  Protistenk., 
XXIll,  260-309.)  [554 

a)  Dubois  (Raphaël).  —  Lumière  animale  et  lumière  minérale.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LVl,  442-444,  1904.)  [543 

b) Cultures  minérales  sur  bouillon  gélatineux.  (Ibid.,  697-698,  1904.) 

[Ibid. 

c) Sur  la  cytogénèse  minérale.  (Ibid.,  805,  1904.)  [Ibid. 

d) Sur  un  phénomène  de  simili-conjugaison  chez  les  microbioïdes.  (C.  R. 

Soc.  Biol.,  LXII,  198-199,  1907.)  [Ibid. 

e) Sur  les  microbioïdes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLIII,  905-907.)  [Ibid. 

a)  Enriques  (Federico).  —  La  philosophie  positive  et  la  classification  des 
Sciences.  (Scientia,  VII,  244-259,  1910.)  [558 

b) Les  concepts  fondamentaux  de  la  Science.  Trad.  L.  Rougier.  (Bibl. 

philos,  scientif.,  Flammarion,  311  pp.)  [558 


542  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Giard  (A-)-  —  Œuvres  diverses.  I.  Biologie  générale.  (Labor.  d'évol.  des  êtres 
organisés,  Paris.)  [Cité  à  titre  bibliograpliique 

a)  Gley  (E.).  —  Le  néo-vitalisme  en  face  des  progrès  récents  de  la  Physiologie 
générale.  (Bull.  Inst.  Psycholog.,  1911,  17-34.)  [546 

b) Le  néo-vilaUsme  et  la  physiologie  générale.  (Rev.  Se,  XLIX,  l'''"  sem., 

257-265.)  [Analysé  avec  le  précédent 

Hadzi  (J.).  —  Lamarck,  der  Begrïmder  der  Lehre  vom  Stammbaitm.  (Zool. 

Anz.,  XXXVII,  54-60.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Hertwig  (R.).  —  Einleitung  in  die  Abstammungslehre.  (Die  Abstammungs- 

lehre,  lena,  Fischer,  1911.) 

[Histoire  succincte  du  transformisme  ;  Cuvier, 

Geoffroy  Saint-Hilaire,  Lamarck,  Darwin.  Rien  d'original.  -   L.  Cuénot 

Kern    (Berthold).    —    Weltanschauung     and     Welterkemitniss.     (Berlin, 

A.  llirschwald,  XII,  459.)  '  [* 

Lalande  (A.).  —  Vie  animale  et  vie  morale.  (Rev.  phil.,  LXXII,  523-529.)  [560 
a)  Le  Dantec  (F.).  —  La  méthode  individualiste  ou  méthode  d'assimilation. 

(Rev.  Se,  XLIX,  2^  sem.,  710-717,   1  fig.)  [Idées 

déjà  exprimées  dans  les  écrits  antérieurs  de  l'auteur.  —  M.  Goldsmitii 

b) Vie  végétative  et  vie  intellectuelle.  (Rev.  phil.,  LXXII,  225-257.)    [560 

c) La  stabilité  de  la  vie.  (Biologica,  I,  N»  1.)  [553 

d) Le  problème  de  Vorigine  des  espèces.  (Ibid.,  N°  2,  51-53.)  [553 

e) Lmportance  philosophique  de  la  notion  de  continuité  dans  l'évolution 

des  espèces.  (Ibid.,  N"  5,  138-161.)  [554 

Leduc  (Stéphane).  —   Théorie  physico-chimique  de   la  vie  et  générations 

spontanées.  (Paris,  A.  Poinat,  202  pp.,  .57  fig.,  1910.) 

[p]xposé  des  idées   déjà  formulées  antérieurement.  —  M.  Goldsmitii 
Mereschko-wsky  (C).  —  Théorie  der  zwei  Plasmaarten  (ds  Grundlage  der 

Si/mbiogenesis,  einer  neuen Leehre  vonder E7itslehung  der  Organismen.  (Biol. 

Centr.,  XXX,  278-288,  289-303,  321-347,  353-367,  1910.)  [544 

Richet  (Ch.).  —  Nouvelle  hypothèse  sur  la  Biologie  générale.  (Rev.    phil., 

LXXI,  449-466.)  [547 

Ritter  (Wm  E.).  —  F eeling  in  the  interprétation  of  nature.  (Popular  Science 

Montlily,  August,  126-136.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Worms  (R.).   —  Les  principes   biologiques  de  l'évolution  sociale.   (Thèse 

Paris,  1-122,  1909.)  [560 


Becquerel  (Paul).  —  La  panspermie  inter  a  strate  devant  les  faits.  —  Pour 
échapper  aux  ditlicultés  du  problème  de  l'origine  de  la  vie  sur  la  terre,  quel- 
ques théoriciens  ont  imaginé  une  hypothèse  consistant  à  admettre  que  la 
matière  vivante  est  éternelle  comme  la  matière  minérale  et  qu'elle  peut  se 
transmettre  d'un  astre  à  l'autre  en  franchissant  les  régions  astrales  inter- 
posées. La  difficulté  du  problème  devient  dès  lors  seulement  d'expliquer 
comment  peut  se  faire  ce  transfert  d'un  astre  à  l'autre.  On  a  fait  appel  d'a- 
bord aux  météorites,  mais  leur  structure  et  les  hautes  températures  qu'ils 
atteignent  par  frottement  en  traversant  les  couches  atmosphériques  sont, 
pour  la  terre  au  moins,  incompatibles  avec  la  présence  des  germes  vivants 
dans  leur  intérieur.  D'ailleurs,  Pasteur  lui-même  a  constaté  que  les  prises 
aseptiques  faites  dans  l'intérieur  de  la  matière  cliarbonneuse  de  ces  roches 
ne  donnaient  lieu  à  aucune  culture  sur  les  milieux  habituels.  Arrhenius  a 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.      543 

imaginé  une  autre  explication.  La  lumière  exerce  une  pression  que  révèle 
l'hélioscope;  cette  pression  tend  à  lancer  dans  les  espaces  interstellaires 
les  particules  flottant  dans  les  hautes  régions  de  l'atmosphère.  11  faut  pour 
cela  qu'elles  puissent  vaincre  la  gravitation.  Lorsque  les  particules  sont 
extrêmement  petites  (ordre  de  grandeur  :  [j.  de  diamètre),  le  rapport  de  la 
-surface,  facteur  de  la  propulsion  lumineuse,  à  la  masse,  facteur  de  la 
gravitation,  devient  extrêmement  petit.  Dans  les  très  hautes  régions  de  l'at- 
mosphère, la  gravitation  est  déjà  très  diminuée  par  l'éloignement  ;  en  outre, 
ces  particules  trouvent  là  des  poussières  cosmiques  électrisées  négativement, 
au  contact  desquelles  elles  prennent  une  charge  semblable,  par  suite  de 
quoi  elles  sont  repoussées  toujours  plus  loin,  jusqu'à  ce  que  l'influence  de 
la  gravitation  devienne  inférieure  à  celle  de  la  propulsion  lumineuse.  Dès 
ce  moment,  rien  ne  s'oppose  à  leur  voyage  indéfini  dans  les  régions  inter- 
astrales. Mais,  pour  tomber  sur  un  astre  nouveau,  ils  vont  rencontrer  comme 
obstacle  la  condition  qui  leur  a  servi  à  s'en  éloigner  :  ce  sera  la  lumière 
répulsive  de  l'astre  nouveau.  Arriienius  admet  qu'ils  sont  protégés  par  les 
poussières  cosmiques  formant  écran  autour  du  nouvel  astre.  De  plus,  ces 
germes,  s'accolant  à  ces  poussières,  dont  la  masse  est  beaucoup  plus  consi- 
dérable, subissent  avec  elles  l'influence  de  l'attraction.  [11  semble  bien  que 
ces  poussières  cosmiques  qui  dans  un  cas  facilitent  l'éloignement  par  leurs 
charges  répulsives,  dans  un  autre  favorisent  l'attraction  sans  qu'il  soit  dé- 
sormais question  des  dites  charges,  qui  dans  un  cas  laissent  s'exercer 
l'action  de  la  lumière,  dans  l'autre  forment  écran,  agissent  un  peu  à  la  ma- 
nière d'un  Deus  ex  machina].  D'autres  difficultés  sont  à  envisager.  Ce  sont 
la  température  extrêmement  basse,  le  vide  et  la  dessiccation  absolue.  Les 
expériences  décisives  (Maquenne,  P.  Becquerel)  ont  montré  que  des  spores, 
des  bactéries  et  même  certaines  graines  peuvent  résister  à  ces  actions  des- 
tructives. La  question  semblait  donc  résolue  dans  le  sens  de  l'affirmative 
lorsque  de  nouvelles  observations  sont  venues  lui  donner  le  coup  de  grâce. 
B.  rappelle  en  effet  que  dans  les  espèces  interstellaires  sont  répandus  en 
grande  abondance  des  rayons  ultra-violets  très  nocifs  et  contre  lesquels  la 
vie  sur  terre  est  protégée  par  le  pouvoir  absorbant  de  l'atmosphère.  Les 
expériences  de  l'auteur  lui  ont  démontré  que  les  germes  les  plus  résistants 
étaient  détruits  en  quelques  heures  par  les  rayons  ultra-violets,  même  dans 
des  conditions  de  vide,  de  dessiccation  et  de  froid  analogues  à  celles  qui 
régnent  dans  les  espaces  interstellaires.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Dubois  (R.).  —  a)  Lumière  animale  et  lumière  minérale.  —  b)  Cultures 
minérales  sur  bouillon  gélatineux.  —  c)  Sur  la  cijtogénèse  minérale.  —  d)  Sur 
un  phénomène  de  simili-conjugaison  chez  les  microbioïdes.  —  e)  Sur  les  mi- 
crobioïdes.  —  Les  premières  notes  de  cette  série  n'ont  pas  été  recueillies 
dans  les  volumes  précédents  de  l'Année  Biologique  en  raison  de  leur  aspect 
physique.  Mais  la  question  prend  aujourd'hui  une  allure  biologique  qui 
nous  oblige  à  en  tenir  compte. 

Au  cours  de  ses  études  sur  la  lumière  animale,  l'auteur  a  été  amené  à 
déposer  une  particule  du  chlorure  de  baryum  et  de  radium  à  la  surface  d'un 
tube  de  gélatine  nutritive  sur  laquelle  il  avait  l'intention  d'ensemencer  des 
microbes  photogènes.  Le  lendemain,  la  particule  s'est  trouvée  désagrégée  en 
un  grand  nombre  de  courtes  aiguilles  cristallines  très  petites,  formant  une 
sorte  de  gerbe.  Aucun  phénomène  lumineux  ne  s'y  observa,  mais  l'aspect 
de  cette  projection  de  particules  rappelait  celui  qu'on  observe  dans  les  orga- 
nes lumineux  des  Insectes.  Après  les  avoir  considérés  à  un  moment  comme 
des  spores,  en  raison  des  phénomènes  de  division  qu'ils  offrent,  l'auteur  a 


544  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

abandonné  cette  idée.  Ces  particules  croissent,  se  segmentent,  peuvent 
prendre  l'aspect  d'une  morula;  on  y  observe  aussi  des  phénomènes  rappelant 
ceux  de  la  conjugaison  anisogame,  avec  un  corpuscule  plus  volumineux, 
correspondant  à  Télément  $,  et  un  autre  plus  petit,  allongé  en  pointe  et  se 
fusionnant  avec  le  premier,  représentant  l'élément  cf.  L'auteur  donne  à  ces 
particules  cristallines  le  nom  de  microbioïdes.  A  côté  des  microbioïdes,  on 
trouve  des  vacuolides,  au  sein  desquelles  des  radio-cristaux  peuvent  se  for- 
mer; c'est  de  vacuolides  analogues  que  l'auteur  a  fait  dériver  les  leucites. 
—  Les  microbioïdes  ne  sont  cependant  pas  des  cristaux  à  proprement  parler  : 
ils  ont  une  forme  extérieure  propre,  indépendante,  à  eux.  Les  radiobes  de 
Butler  Burke,  découverts  un  peu  plus  tard,  sont  identiques  à  ces  microbioï- 
des; on  a  comparé  aussi  ces  derniers  aux  corpuscules  de  Harting,  avec  les- 
quels ils  présentent,  en  effet,  quelques  analogies.  Kuckuk  assimile  ces  cultures 
de  microbioïdes  aux  xénophyophores  de  F.  E.  Schultze,  c'est-à-dire  à  des 
Rhizopodes  abyssaux.  D.  déclare  ne  pas  endosser  la  responsabilité  de  cette 
opinion  et  ne  jamais  avoir  prétendu  qu'il  s'agisse  là  d'organismes  vivants. 
Mais  ils  comblent  néanmoins  en  partie  la  lacune  entre  les  êtres  animés  et  les 
formations  inanimées  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

Mereschkowsky  (C).  —  La  théorie  des  deux  types  de  protoplasmas  en 
tant  que  base  d'une  nouvelle  conception  sur  Vorigine  des  organismes,  la,  sym- 
biogénèse.  —  La  théorie  de  la  symbiogénèse  développée  par  M.  dans  la  pré- 
sente étude,  est  fondée  sur  le  fait  de  l'existence  de  deux  sortes  de  proto- 
plasmes dans  le  règne  organique  :  d'une  part,  le  plasma  amiboïde  (ou  ami; 
boplasma)  qui  se  trouve  chez  les  animaux  et  chez  les  végétaux,  d'autre  part 
le  plasma  mycoïde  (ou  mycoplasma)  qui  forme  les  bactéries,  les  champi- 
gnons, les  cyanophycées,  une  partie  des  éléments  nucléaires  et  les  chroma- 
tophores.  Ces  derniers,  selon  M.,  ne  sont  pas  de  simples  organes  végétaux 
à  l'intérieur  des  plantes,  mais  constituent  des  formations  organiques  spécia- 
les ainsi  que  l'auteur  l'a  démontré  antérieurement  {voir  Ànn.  bioL,  X,  332). 

Les  types  de  protoplasmas  susmentionnés  ont  une  constitution  et  des  fonc- 
tions essentiellement  différentes.  L'amiboplasma  a  besoin  d'oxygène  pour 
vivre,  tandis  que  le  plasma  mycoïde  peut  se  passer  d'oxygène.  La  plupart 
des  bactéries,  en  effet,  sont  des  anaérobies  et  leur  genèse  remonte  à  une 
époque  où  l'eau  qui  recouvrait  la  terre  était  en  ébuUition  et  ne  contenait  par 
conséquent  pas  encore  d'oxygène  dissous.  Les  bactéries  aérobies  se  sont  for- 
mées plus  tard,  se  sont  habituées  à  l'oxygène,  mais  peuvent  être  ramenées  à 
vivre  sans  ce  gaz.  Quant  aux  champignons,  le  fait  que  la  première  et  la  der- 
nière phase  de  leurs  processus  respiratoires  ressemblent  à  celles  des  proces- 
sus respiratoires  de  l'amiboplasma,  ne  prouve  pas  encore,  selon  M.,  que  l'en- 
semble des  deux  processus  soit  complètement  identique. 

Une  autre  différence  entre  l'amiboplasma  et  le  mycoplasma  se  rapporte  à 
leur  façon  de  réagir  vis-à-vis  de  la  température.  L'amiboplasma  ne  supporte 
pas  une  température  au  delà  de  40  à  50°.  Le  mycoplasma  par  contre  résiste 
à  une  chaleur  de  plus  de  90"  et  cela  non  pas  grâce  à  une  enveloppe  isolatrice 
particulière,  mais  par  suite  de  sa  constitution  différente.  Ici  encore,  les 
champignons  semblent  constituer  une  exception  qu'il  faut,  toutefois,  s'ex- 
pliquer, selon  M.,  par  l'action  efféminante  de  leur  vie  de  parasites  et  de 
sarcophytes,  qui  leur  a  fait  perdre  les  caractères  primitifs  et  rudes  du  my- 
coplasma né  à  une  époque  où  l'eau  bouillante  recouvrait  la  terre. 

Ce  mycoplasma  seul  est  à  même  aussi  de  réaliser  la  synthèse  des  matières 
organiques  et  albuminoïdes  en  se  servant  de  substances  minérales.  L'ami- 
boplasma n'a  pas  cette  faculté,  il  lui  faut  de  la  nourriture  organique  toute 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.      545 

faite  et  même  chez  les  vég-étaux  ce  sont  des  éléments  mycoplasmatiqiies,  les 
chromatophores,  qui  sont  chargés  de  cette  fonction  de  synthèse.  Privés  de 
chromatophores,  les  végétaux  sont  incapables  de  se  servir  des  matières  miné- 
rales mises  à  leur  disposition.  Le  fait  a  notamment  été  démontré  parKARSTEN 
(1901)  pour  les  diatomées. 

Ensuite  le  mycoplasma  et  l'amiboplasma  se  distinguent  essentiellement  par 
leurs  mouvements  qui  sont  amiboïdes  et  actifs  chez  l'amiboplasma,  passifs 
chez  le  mycoplasma  qui  est  pour  ainsi  dire  immobile  (bactéries,  champi- 
gnons, cyanophycées,  chromatophores,  noyaux).  Qn  n'y  rencontre  jamais  de 
vacuoles  pulsatiles  qui  peuvent  se  former  dans  l'amiboplasma;  les  flagel- 
lums  qui  se  rencontrent  chez  les  deux  types  de  protoplasma  diffèrent  à  la  fois 
par  leur  structure  et  par  leur  fonctionnement. 

Alors  que  le  plasma  mycoïde  est  riche  en  phosphore  et  en  nucléines,  l'ami- 
boplasma ne  contient,  en  général,  pas  ou  peu  de  ces  substances.  Quand  on 
rencontre  le  phosphore  chez  des  végétaux  par  exemple,  c'est  dans  des  graines 
ou  des  tubercules  où  il  est  déposé  comme  matière  de  réserve  sans  entrer 
dans  la  constitution  du  plasma.  Le  phosphore  est,  en  général,  fixé  aux  nu- 
cléoprotéides  qui  se  trouvent  exclusivement  dans  les  noyaux  (formés  de  myco- 
plasme) et  dans  le  plasma  des  bactéries.  Seule  la  présence  de  grandes  quan- 
tités de  phosphore  dans  les  muscles  reste  mystérieuse  pour  le  moment,  au 
point  de  vue  de  la  théorie  des  deux  plasmas. 

La  faculté  de  produire  des  ferments  est  encore  un  caractère  qui  revient 
surtout  au  mycoplasma,  de  même  que  la  présence  de  fer. 

Mais  les  deux  plasmas  se  distinguent  essentiellement  encore  par  leur  réac- 
tion vis-à-vis  des  poisons.  Une  infinité  de  substances  qui  sont  des  poisons 
pour  l'amiboplasma  sont  parfaitement  inoffensives  pour  le  mycoplasma  qui 
en  fait  même  à  la  rigueur  sa  nourriture.  Ainsi  le  mycoplasma  résiste  au  su- 
blimé, au  vitriol,  aux  solutions  saturées  de  NaCl,  et  certaines  bactéries  vont 
jusqu'à  se  nourrir  de  cyanure  de  potassium,  de  morphine  et  de  strychnine. 
Plus  une  eau  est  contaminée,  moins  on  y  rencontre  d'organismes  constitués 
d'amiboplasme,  mais  plus  les  organismes  mycoïdes  y  abondent.  Les  bacté- 
ries, de  même  que  les  substances  nucléaires,  résistent  parfaitement  aussi  au' 
suc  digestif,  marquant  en  cela  encore  leur  constitution  rude  et  grossière. 

A  part  les  différences  dans  le  mode  de  respiration,  de  nutrition,  de  loco- 
motion, dans  la  constitution  chimique,  dans  la  résistance  contre  les  tempéra- 
tures élevées  et  contre  les  poisons,  les  deux  types  de  plasma  se  distinguent 
encore  par  divers  autres  caractères,  notamment  par  le  mode  de  formation  des 
membranes  et  par  le  fait  que  le  mycoplasma  seul  représente  ou  contient  la 
substance  héréditaire.  La  structure  du  mycoplasma  est  donc  beaucoup  plus 
compliquée  que  celle  de  l'amiboplasma,  ce  qui  est  en  relation  peut-être  avec 
son  immobilité  et  sa  densité  plus  grande. 

A  la  suite  de  ces  considérations,  M.  est  amené  à  poser  le  principe  de  la 
dualité  du  monde  organique.  Les  conclusions  qui  s'imposent  pour  lui  sont 
les  suivantes.  Les  deux  types  de  plasmas  se  sont  formés  indépendamment 
l'un  de  l'autre  au  cours  de  l'évolution  physique  du  globe.  Le  mycoplasma  est 
apparu  le  premier  à  une  époque  où  les  conditions  du  milieu  correspondaient 
à  ses  qualités  rudes  et  primitives.  Les  premiers  êtres  vivants  sur  terre  étaient 
par  conséquent  des  bactéries.  L'amiboplasma  n'est  apparu  que  plus  tard, 
sous  forme  de  monères,  lorsque  la  température  était  descendue  au-dessous  de 
50".  Les  deux  types  de  plasmas  alors  sont  entrés  en  contact  l'un  avec  l'autre. 
Les  monères  mobiles  se  sont  emparés  des  bactéries  et  celles-ci  ont  été  en  partie 
digérées  à  l'intérieur  de  l'amiboplasma.  Mais  une  autre  partie  des  bactéries 
ingérées  est  entrée  en  rapport  de  symbiose  avec  les  monères  qui  sans  la  col- 

L'ANNÉIS  BIOLOGIQIJE,    XVI.    1911,  35 


54r>  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

laboration  des  bactéries  (du  mycoplasma  par  conséquent)  seraient  éternelle- 
ment restés  des  êtres  inférieurs.  Plus  tard,  une  fois  les  cyanophycées  formées, 
il  s'est  établi  un  second  état  de  symbiose.  Les  éléments  mycoïdes  colorés 
(chromatophores)  sont,  en  effet,  à  leur  tour  entrés  à  l'intérieur  des  monères 
déjà  pourvus  de  noyaux  et  ont  ainsi  marqué  l'origine  du  règne  végétal.  Le 
monde  organique  doit  donc,  selon  M.,  être  divisé  de  la  façon  suivante  : 

/  (  l.  Bactéries. 

,  n .  ...là  l'état  libre  <  "Z.  Champignons. 

"^1  ,  •      ^  <       •  (  -J-  Cj'anophycees. 

(pas  de  si'iribiose)  )  /   i    r.i  /   i 

/  en  symbiose  S  1-  Chromatoithores 


2.  Chromioies  des  noyaux 

i 


—  Ai,i;iies  (organismes  autotro- 

I  1    Al^onljA'tes  \  ' 

„             r>-           ■    ;  1        \    •  ^  o  i    ■     ■  )  b.  —   Leucophycées       (organismes 

II.  —      Benne  vraelnl        ]  f  i  ■,■     .     \        tm                -t     \ 
,..,,<  {  lietorotrophes,  Phycomycetes). 
(a  symbiose  double)!  2.  Bryopliytes. 

I  3.  Ptéridopbytes. 
\  4.  Spermophytes. 

III.  —      Règne  animal 

(à  symbiose  simple). 

Dans  cette  classification,  les  Pbycomycètes  sont  considérés,  à  la  suite  de  de 
Barv,  comme  des  algues  devenues  incolores  et  par  conséquent  séparés  des 
champignons,  avec  lesquels,  selon  M.,  ils  n'ont  aucun  rapport.  Une  autre 
conclusion  qui  s'impose,  selon  M.,  à  la  suite  de  la  théorie  des  deux  plasmas, 
est  celle  de  rayer  de  la  classification  le  règne  des  protistes,  espèces  de  zoo- 
phytes  du  xix'^  siècle.  On  rassemblait  soi-disant  sous  cette  désignation  une 
série  d'organismes  intermédiaires  non  encore  différenciés  en  vrais  animaux 
et  en  vrais  végétaux.  Mais  en  réalité,  selon  M.,  de  pareils  êtres  intermé- 
diaires n'existent  pas  parce  qu'il  ne  peut  y  avoir  d'état  transitoire  entre  sym- 
biose et  non-symbiose.  Ou  bien  on  est  en  présence  d'une  symbiose  avec  des 
^cyanophycées,  dans  ce  cas  il  s'agit  de  végétaux,  ou  bien  il  n'y  a  pas  de  pareille 
symbiose  et  on  a  afîaire,  par  conséquent,  à  des  animaux.  Tout  organisme  est 
ou  bien  un  animal  ou  un  végétal  ou  un  mycoïde.  —  J.  Strohl. 

a)  Gley.  —  Le  nèo-vitalisme  en  face  des  progrès  récents  de  la  physiologie  gé- 
nérale. —  Le  néo-vitalisme  reprend,  en  l'adaptant  aux  progrès  actuels  de  la 
science,  le  finalisme  de  l'ancien  vitalisme.  11  s'appuie  sur  trois  arguments  : 
P'  Les  lois  physiques  de  la  diffusion,  de  la  dialyse,  de  l'osmose,  ne  suffisent 
pas  à  expliquer  les  échanges  intercellulaires  ;  il  faut  que  la  cellule  soit  vi- 
vante et  par  conséquent  que  la  vie  agisse.  2^  Dans  un  organisme,  les  vies 
locales  sont  solidaires  les  luies  des  autres  et  concourent  toutes  à  un  même 
but  qui  est  la  vie  de  l'individu.  3°  L'être  vivant  ne  dure  et  ne  se  développe 
que  par  une  lutte  constante  contre  toutes  les  forces  étrangères  qui  l'entou- 
rent; il  faut,  pour  cela,  des  actions  concertées,  et  c'est  le  système  nerveux 
qui  les  organise  en  vue  de  la  défense  de  l'individu. 

A  cela  G.  répond  :  1°  C'est  un  paralogisme  de  poser  que  les  échanges  in- 
tercellulaires, aujourd'hui  inexplicables  par  les  états  physiques,  ne  pourront 
jamais  hêtre  :  il  y  a  eu  progrès  en  ce  sens.  2°  La  finalité  se  réfugie  actuelle- 
ment dans  les  phénomènes  de  coordination  fonctionnelle.  Ce  qui  dépasse  la 
physique  (déclare  A.  Stéfani)  ce  ne  sont  pas  les  faits  physiologiques  isolés, 
c'est  leur  coordination.  —  A  quoi  G.  répond  que  ces  associations  de  fonc- 
tionnement peuvent  être  d'origine  purement  mécanique  et  qu'au  lieu  de  dire 


XX  -  THEORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.      547 

qu'elles  concourent  toutes  à  un  même  but:  la  vie,  on  peut  dire  que  cette  vie 
est  précisément  leur  résultat.  De  quoi  l'on  s'aperçoit  mieux  en  notant  que 
des  rapports  s'établissent  entre  différents  organes  non  plus  par  l'intermé- 
diaire du  système  nerveux  mais  par  l'intermédiaire  de  substances  sécrétées 
par  des  glandes  spéciales,  par  des  corrélations  strictement  humorales.  Pour 
mettre  de  l'ordre  dans  ces  corrélations,  G.  a  proposé  la  classification  sui- 
vante :  a.  Corrélations  neuro-directes;  b.  Corrélations  neuro-chimiques; 
c.  Corrélations  purement  chimiques  ou  humorales.  —  3°  Le  fait  qu'un  orga- 
nisme vivant  défend  sa  vie  contre  les  causes  de  destruction,  implique-t-il 
une  force  d'adaptation,  c'est-à-dire  un  finalisme?  G.  estime  que  ce  côté  de  la 
question  reste  trop  obscur  pour  que  les  partisans  du  vitalisme  aient  droit 
d'en  tirer  leurs  arguments.  Il  conclut  que,  ces  problèmes  résolus  dans  le  sens 
dumécanisme,  ceux  qui  se  demandent  si  c'est  là  toute  la  vie  diront  qu'il  reste 
encore  des  inexplicables  :  le  problème  de  l'hérédité  et  le  problème  de  la 
conscience.  —  Jean  Pihlippe. 

Richet  (Ch.).  —  Une  nouvelle  lujpothèse  sur  la  biologie  générale.  —  «  C'est 
plutôt  une  analogie  ».  Toute  masse  homogène  d'une  substance  organisée 
tend  à  créer  aux  dépens  des  corpuscules  qui  l'entourent;  «  l'accroisse- 
ment, c'est  l'attraction  »,  mais  une  attraction  de  plus  en  plus  variée.  Elle 
est  déjà  sélective  pour  le  cristal  d'alun  et  pour  la  bactérie;  mais  dans  la 
phagocytose  la  masse  se  met  en  mouvement  :  il  y  a  «  attraction  perfection- 
née »,  quelquefois  attraction  chimique  (chimiotropisme).  L'attraction  crois- 
sant à  mesure  que  les  masses  sont  accrues  par  l'assimilation  montre  l'uni- 
verselle tendance  à  l'accroissement  et  à  la  prolifération.  «  Tout  se  passe 
comme  si  la  matière  brute  était  organisée  en  matière  vivante  pour  être  douée 
d'une  attraction  plus  efficace  »  (p.  458).  L'être  adulte  incapable  de  croître  da- 
vantage devient  apte  à  la  reproduction,  qui  jusqu'alors  lui  était  inutile  ;  après 
la  reproduction,  «  il  se  survit  »,  mais  ne  compte  plus  au  point  de  vue  biolo- 
gique et  peut-être  psychologique  aussi;  aux  cellules  régénérées  de  croître 
par  attraction  à  leur  tour.  —  La  lutte  pour  la  vie,  c'est  la  lutte  pour  le  car- 
bone; les  fonctions  vitales  sont  des  renforcements  de  la  puissance  attractive 
en  vue  d'abord  de  la  nutrition  (la  faim  et  l'amour  gouvernant  le  monde); 
quand  la  conscience  vient  se  surajouter,  l'égoïsme  devient  puissance  direc- 
trice de  l'attraction  et  de  l'assimilation,  et  ainsi  l'on  obtient  le  travail  maxi- 
mum, l'eftlorescence  de  la  nature  morte.  —  G.  L.  Duprat. 

Bernard  (Henry  M.).  —  Quelques  facteurs  négligés  de  révolution.  — I.  La 
conception  cellulaire  des  organismes  repose  sur  des  apparences  superficielles. 
Ce  qu'on  appelle  le  cytoplasme  n'est  pas  constant  et  ne  joue  qu'un  rôle  ac- 
cessoire, en  relation  avec  le  métabolisme.  La  constitution  essentielle  de  la 
substance  vivante  doit  être  comprise  comme  im  réseau  ininterrompu,  formé 
par  des  faisceaux  de  filaments  de  linine,  ramifiés  et  anastomosés,  et  s'en- 
chevétrant  au  niveau  des  nœuds.  Sous  ces  enchevêtrements  se  trouvent  des 
chromidies  ou  chromoplasxes  constituant,  avec  leur  support,  le  noyau.  On 
peut  hypothétiquement  considérer  comme  éléments  de  cette  structure  des 
grains  chromatiques  d'où  partent  en  forme  étoilée  des  filaments  de  linine, 
qui,  en  se  rejoignant  et  en  se  superposant,  forment  le  réseau.  Ces  filaments 
sont  susceptibles  de  se  contracter  et  de  s'accroitre  d'une  façon  continue.  Les 
grains  chromatiques  sont  de  même  susceptibles  de  s'accroître  et  peuvent 
glisser  sur  les  filaments  de  linine,  mais  ne  peuvent  jamais  s'en  détacher, 
sauf  partiellement,  quand  ils  s'unissent  à  des  produits  du  métabolisme  pour 
former  des  sécrétions.  Le  tout  est  entouré  d'un  liquide  spécifique.  Cette  con- 


548  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ception  est  fondée  sur  une  étude  spéciale  de  la  rétine,  où  l'auteur  a  cru  re- 
connaître cette  structure,  et  de  quelques  autres  tissus,  et  elle  est  étendue, 
pour  des  raisons  théoriques,  à  l'ensemble  du  protoplasma  des  êtres  vivants. 
Le  point  de  départ  consiste,  pour  chacun  des  noeuds  du  réseau,  en  un 
cliromidium  unique,  d'où  partent  en  étoile  des  filaments  de  linine.  Le 
chromidium  se  divise  en  2,  4,  8  etc.  parties,  les  filaments  se  fendent  longi- 
tudinalement,  en  même  temps  qu'ils  s'accroissent  en  long,  et  la  disposition 
primitive  fait  place  progressivement  à  celle  décrite  au  début.  Les  preuves 
objectives  de  ces  faits  sont  difficiles  à  fournir.  Le  réseau  de  linine  se  retrouve 
dans  le  système  des  parois  des  alvéoles  que  comporte  la  théorie  de  Bïitsculi 
et  les  chromidies  dans  les  granules  d'ALTMANN.  Quant  aux  théories  fibril- 
laires,  elles  coïncident  directement  avec  celle  de  l'auteur.  Cette  structure  se 
voit  assez  bien  dans  VAchromalium  tel  qu'il  est  figuré  par  Sciiewiakoff  et 
qui  ne  possède  pas  encore  de  noyau.  —  Les  filaments  forment  par  leurs 
produits  d'excrétion  une  pellicule  protectrice  enveloppant  le  système,  et 
leurs  prolongements  terminaux  au  delà  de  cette  membrane  constituent  les 
cils  locomoteurs;  ils  sont  en  même  temps  les  conducteurs  des  excitations 
qui,  venues  du  dehors,  se  combinent  dans  le  centre  de  l'ensemble  pour 
aboutir  aux  réactions  motrices.  A  un  certain  degré  de  différenciation  de 
l'organisme,  les  chromidies  se  groupent  au  centre  et  constituent  le  noyau. 
Dans  l'évolution  phylogénétique,  les  microbes  et  les  organismes  unieellu- 
laires  à  noyau  diffus  représentent  le  premier  stade  et  ceux  à  noyau  condensé 
le  stade  ultérieur.  Les  centrosomes  sont  des  petits  amas  de  chromidies, 
extra-nucléaires.  Les  formations  squelettiques  intraprotoplasmiques  se  mo- 
dèlent sur  des  filaments  du  réseau.  —  Les  théories  qui  ont  pour  base  la 
cellule  n'expliquent  pas  pourquoi,  quand  une  cellule  se  divise  en  deux  autres 
et  celles-ci  un  grand  nombre  de  fois  pour  constituer  un  organisme  pluri- 
cellulaire,  ces  cellules,  au  lieu  de  se  séparer,  restent  unies  en  un  tout.  La 
chose  devient  claire  en  admettant  que  les  cloisons  intercellulaires  respectent 
la  continuité  du  réseau  prntomiloriiique.  C'est  l'idée  des  communications 
protoplasmiques  localisées  dans  le  réseau  de  linine.  —  B.  montre  par 
des  exemples  que  l'action  des  facteurs  de  différenciation,  admis  par  les 
auteurs,  se  concilie  aussi  bien  [mais  pas  mieux]  avec  sa  théorie  qu'avec 
celle  généralement  admise.  11  poursuit  dans  les  différents  tissus  l'application 
de  sa  théorie  à  leur  structure.  Les  tissus  conjonctif  et  nerveux  lui  paraissent 
particulièrement  favorables  :  pour  le  dernier,  la  théorie  explique  d'elle- 
même  sa  diffusion  générale  et  son  importance  dominante  dès  les  premiers 
stades,  car,  même  avant  la  formation  d'un  système  nerveux  différencié,  le 
réseau  protomitomique,  avec  sa  faculté  de  conduire  les  excitations,  peut  être 
considéré  comme  un  système  nerveux  rudimentaire.  Le  système  nerveux 
englobe  à  l'origine  tout;  plus  tard,  certaines  portions  du  réseau  accentuent 
cette  fonction,  tandis  que  le  reste  la  perd  et  devient  non  nerveux.  Quand  le 
sy.stème  nerveux  se  différencie  dans  les  organismes  plus  élevés,  il  est  donc 
formé  de  noyaux  (accumulation  de  chromatine  dans  l'enchevêtrement  des 
filaments  de  linine)  et  d'un  réseau  répandu  dans  tout  l'organisme  et 
formé  par  ces  filaments.  Ce  dernier  a  un  rôle  conducteur,  les  fonctions 
énergétiques  étant  dévolues  à  la  chromatine.  De  même  que  dans  un 
organisme  uninucléé  la  chromatine  condensée  dans  le  noyau  central  envoie 
vers  la  périphérie,  le  long  du  réseau,  des  parcelles  de  cette  substance, 
pour  satisfaire  aux  exigences  fonctionnelles  des  différents  points  de  la 
périphérie,  en  sorte  que  toute  chromatine,  même  périphériiiue,  ap- 
partient également  au  noyau  ;  de  même  dans  l'organisme  supérieur  il 
faut  considérer  toute  la  chromatine  comme   appartenant  aux  noyaux  du 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GÉNÉRALITÉS.  549 

réseau  nerveux.  C'est  là  son  centre  ;de  production  ;  de  là  elle  'se  déplace  le 
long  des  filaments,  pour  se  porter  vers  les  points  non  nerveux  du  réseau 
protomitomique,  là  où  il  en  est  besoin,  pour  les  exigences  locales  des  fonc- 
tions non  nerveuses.  Ainsi,  de  toutes  les  cellules  ganglionnaires  partent  de 
minces  courants  de  substance  cliromatique  le  long  des  fibres  nerveuses  où 
on  peut  les  déceler  de  place  en  place  sous  la  forme  de  légères  «  perles  »  (corps 
de  Nissl)  colorables  par  les  réactifs.  Cette  chromatine  se  rend  vers  les  orga- 
nes périphériques  auxquels  vont  finalement  les  nerfs,  que  ces  organes  soient 
sensitifs,  musculaires,  glandulaires  ou  autres.  La  rétine  constitue  un  organe 
favorable  pour  ces  constatations  :  on  y  peut  déceler  de  telles  «  perles  »  entre 
les  noyaux  des  cellules  ganglionnaires  et  ceux  des  bâtonnets,  apportant  à  ces 
derniers,  pour  être  dépensée  dans  la  fonction  visuelle,  la  chromatine  formée 
dans  les  premiers;  et  l'on  voit  aussi  d'autres  «  perles  »  sur  les  fibrilles  de  la 
couche  nerveuse,  représentant  la  chromatine  qui  se  rend  des  cellules  gan- 
glionnaires à  la  rétine  par  le  nerf  optique. 

Cet  écoulement  incessant  de  la  chromatine  de  ses  centres  de  formation 
vers  la  périphérie  est  assez  difficile  à  concevoir,  mais  il  est  démontré  de 
diverses  façons  directes  et  indirectes.  On  vient  de  voir  qu'il  peut  être  observé 
dans  la  rétine;  si  l'on  coupe  un  nerf,  c'est  à  lui  qu'il  faut  attribuer  l'appari- 
tion de  noyaux  au  niveau  de  la  section.  L'accroissement  général  du  corps  et 
de  ses  parties  est  dû  à  la  pousse  du  réseau  à  ses  extrémités  terminales  ;  la 
chromatine  y  est  apportée  au  fur  et  à  mesure  des  besoins  des  tissus  qui  se 
forment  dans  ces  points.  C'est  aussi  par  ces  migrations  de  chromatine  que 
s'explique  le  phénomène  des  migrations  nucléaires  dans  l'ontogenèse  ;  les 
irrégularités  ou  les  arrêts  de  la  croissance  ont  leurs  causes  initiales  dans  ce 
pliénomène;  enfi,n,  les  productions  cancéreuses  peuvent  être  rapportées  à  un 
apport  excessif  de  chromatine  dans  des  points  périphériques  déterminés, 
où  elle  donne  lieu  à  une  formation  surabondante  de  cellules,  de  même 
nature  que  les  cellules  normales  du  même  tissu.  —  Ni  la  théorie  cellulaire 
ancienne  ni  la  théorie  du  neurone  ne  donnent  un  tableau  exact  de  la  consti- 
tution de  la  rétine.  Celle-ci  fournit  une  expression  très  claire  de  la  théorie 
protomitomique  et  a  été  le  point  de  départ  de  la  découverte  de  cette  théorie 
pour  l'auteur  dans  ses  longues  études  sur  la  rétine.  Il  faut  concevoir  celle- 
ci  comme  des  couclies  d'amas  chromatiques  reliées  par  un  réseau  de  fibres 
de  linine,  le  tout  irrégulièrement  englué  dans  un  syncytium  cytoplasmique. 
Tandis  que  dans  le  réseau  protomitomique  s'opère  l'incessante  migra- 
tion de  la  chromatine  en  direction  centrifuge  jusqu'aux  noyaux  des  bâton- 
nets et  des  cônes,  les  gaines  cytoplasmiques  sont  le  siège  d'un  courant  de 
substances  de  déchet,  s'opérant  en  sens  inverse  et  qui,  partant  des  cellules 
choroïdiennes,  traverse  toute  la  rétine  pour  aboutir  au  corps  vitré  et 
déterminer  sa  formation.  La  conception  de  ces  deux  courants  est  générale 
et  s'applique  à  tous  les  organes,  sensitifs  ou  autres;  en  particulier  l'épi- 
derme  et  les  productions  cornées  sont  l'aboutissant  périphérique  de  ces 
courants  de  déchets  dans  le  domaine  cutané.  Ces  deux  courants,  également 
nécessaires  à  la  construction  et  au  fonctionnement  de  l'organisme,  suivent 
les  mêmes  voies  dans  les  organismes  inférieurs,  tandis  que  dans  les  supé- 
rieurs une  différenciation  s'établit,  le  réseau  protomitomique  se  spéciali- 
sant pour  les  fonctions  nerveuses,  tandis  que  les  fonctions  métaboliques  ont 
pour  agent  l'autre  courant.  [L'auteur  assimile  dans  cette  conception  la  rétine 
aux  couches  épidermiques  des  autres  organes  sensoriels,  y  compris  la  peau, 
sans  tenir  compte  de  ce  fait  incontestablement  démontré  par  l'embryogénie 
que  la  rétine  et  sa  couche  pigmentaire  sont  une  émanation  de  l'encéphale, 
qui  s'est  portée  à  la  rencontre  de  l'épiderme  local  d'une  autre  région]. 


550  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Dans  la  théorie  cellulaire,  le  problème  de  la  croissance  est  double  chez 
les  êtres  polycellulaires  :  il  faut  expliquer  la  croissance  de  la  cellule  et  la 
croissance  de  l'oriranisme.  Dans  la  théorie  protomitomique,  tout  se  ramène  à 
la  question  de  la  croissance  du  réseau.  Or,  celle-ci  se  conçoit  aisément  : 
les  fibres  sont  susceptibles  d'allongement  et  les  chromidies  de  multiplication 
scissipare.  Quand  une  chromidie  se  divise  en  deux,  ses  deux  moitiés  en 
s'écartant  restent  unies  par  un  filament  de  linine  néoforrné,  tandis  que  les 
filaments  de  linine  qui  partaient  de  la  chromidie-mère  se  fissurent  longitu- 
dinalement,  une  moitié  par  chaque  chromidie-fiUe.  Les  phénomènes  de  la 
division  nucléaire  mettent  sous  les  yeux  ce  processus,  et  T'apparition  et  la 
disparition  des  filaments  achromatiques  s'expliquent  par  le  fait  que  ceux-ci 
ne  deviennent  visibles  que  dans  les  périodes  d'activité  où  des  courants  de 
sécrétion  se  dirigeant  le  long  de  leur  substance  les  rendent  visibles.  Les 
produits  sexuels  représentent  des  fragments  de  protomitomes  paternel  et 
maternel,  devenus  libres;  la  fécondation  consiste  dans  la  fusion  des  deux  ré- 
seaux en  un  réseau  mixte.  Toute  partie  détachée  du  réseau  conserve  les 
caractères  de  celui-ci  et  les  reproduit  dans  l'accroissement. 

II.  L'allure  générale  de  l'évolution  montre  qu'elle  progresse  par  deux 
voies  :  1°  la  variation  darwinienne  qui  produit  les  progrès  dans  l'intérieur 
d'un  même  pliylum,  et  2='  la  formation  de  colonies,  par  laquelle  les  phy- 
lums  s'engendrent  les  uns  les  autres.  C'est  donc  cette  dernière  qui  est 
responsable  des  grands  traits  de  l'évolution.  Voici  alors  la  série  ascendante 
à  laquelle  elle  donne  lieu  : 

p  Microbes  représentant  l'état  chromidial  primitif. 

2°  Protistes,  cellule  animale  et  végétale. 

3°  Métazoaires  primitifs,  gastréades,  colonies  de  cellules. 

4-^  Colonies  de  gastréades  :  Coelentérés  coloniaux  (colonies  massives)  et 
Annélides  primitifs  (colonies  linéaires,  libres). 

5°  Complication  progressive  de  la  forme  précédente  (véritables  Annélides, 
Arthropodes,  Vertébrés,  Homme). 

C'est  à  la  phase  entre  l'Annélide  primitif  et  l'Annélide  vrai  que  s'établit 
l'affectation  spéciale  du  protomitome  au  système  nerveux. 

[A  noter  qu'il  n'y  a  pas  place  dans  ce  schéma  ni  pour  les  Echinodermes, 
ni  pour  les  Mollusques]. 

b^  Société  humaine.  Ici,  les  relations  qui  étaient  jusqu'ici  matérielles,  par 
l'intermédiaire  du  réseau  protomitomique,  deviennent  psycliiques. 

La  courbe  évolutive  revêt  ainsi  un  caractère  ondulatoire  par  le  fait  que  des 
changements  brusques,  qui  correspondent  au  passage  à  une  unité  supé- 
rieure, viennent  l'interrompre.  — Nous  ne  nous  étendrons  pas  outre  mesure 
sur  cette  partie,  hautement  liypothétique,  des  conceptions  de  l'auteur. 

Cette  évolution  est  double,  physique  et  psychique,  les  deux  séries  étant 
indépendantes  l'une  de  l'autre,  mais  fondées  sur  une  base  commune.  L'évo- 
lution physique  se  fait,  à  tous  les  étages,  sous  l'empire  d'une  force  unique  : 
celle  qui  pousse  chaque  unité  vitale  à  s'accroître  en  assimilant  les  éléments 
de  son  milieu,  et  à  se  diviser  en  deux  une  fois  un  certain  terme  de  crois- 
sance atteint.  De  même,  à  tous  les  stades,  on  doit  rencontrer  une  force 
psychique,  la  même  pour  tous.  L'évolution  psychique  est  caractérisée  aussi 
par  le  fait  général  des  rapports  entre  l'individu  et  son  milieu,  établis 
sous  l'inlluence  d'une  force  psychique  unique  à  laquelle  l'auteur  donne  le 
nom  de  «  volonté  »,  mais  qui  représente  probablement  dans  son  esprit  une 
idée  toute  différente  d'un  libre  arbitre  quelconque,  car  une  discussion  toute 
pliilosoiihique  sur  cotte  dernière  question  montre  que  l'auteur  se  place 
striclemeat  au  point  de  vue  déterministe.   La  «  volonté  »  ici  signifie  plutôt 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.  551 

tendance  à  recevoir  des  impressions  du  milieu  ambiant  et  à  réagir  en  consé- 
quence; ces  interactions  peuvent  être  des  attractions  ou  des  répulsions,  cau- 
sant du  plaisir  ou  de  la  peine,  ou  des  réactions  sans  caractère  émotionnel, 
sources  simplement  de  la  connaissance  du  monde  environnant.  La  «  psyché  » 
de  l'homme  n'est  qu'un  organe  de  sens  particulier,  développé  pour  la  per- 
cejjtion  du  milieu  psychique,  comme  les  organes  de  sens  physiques  sont 
destinés  à  percevoir  le  milieu  physique,  «  à,  trois  dimensions  ».  La  vie  psy- 
chique de  l'homme  s'est  développée  en  rapport  avec  le  5^  stade  d'évolution, 
où  les  liens  psychiques  sont  venus  remplacer  les  liens  matériels. 

Dans  un  dernier  chapitre  l'auteur  donne  l'analyse  de  la  société  humaine, 
d'abord  primitive  et  nomade,  puis  devenue  sédentaire  ;  cette  société,  d'a- 
bord sous  la  domination  d'une  caste  en  vue  des  nécessités  de  l'existence,  a 
plus  tard  acquis  la  possibilité  de  devenir  plus  égalitaire.  Mais  cette  égalité 
n'est  pas  réalisée,  car  la  domination  d'une  minorité  et  la  lutte  pour  l'existence 
continuent.  L'auteur  espère  pourtant  que  l'avenir  réserve  une  satisfaction 
plus  équitable  des  besoins  matériels  et  moraux  de  chacun  et  une  liberté 
plus  grande  des  individus.  La  5^^  période  ne  clôt  pas  l'évolution  :  elle  se 
poursuit  par  le  perfectionnement  des  liens  psycliiques  et  prép.u'e  une  pé- 
riode nouvelle.  —  Y.  Delage  et  M.  Goldsmith. 

a)  Guénot  (L.)'.  —  La  r/cnèae  des  espèces  animales.  —  C'est  un  exposé  non  des 
théories,  mais  de  faits  acquis  relatifs  aux  questions  d'hérédité  et  d'évolution; 
cepevidant,  le  point  de  vue  de  l'auteur  s'y  montre  très  nettement.  Le  livre 
se  divise  en  quatre  parties. 

I.  Histoire  du  transformisme.  —  Exposé  sommaire  des  origines  de  l'idée 
transfçrmiste  et  de  sa  victoire  après  Darwin. 

II.  Étude  de  l'individu.  —  Caractère  essentiel  de  la  vie  :  hétérogénéité 
de  la  matière  vivante  ;  il  en  découle  cette  conséquence  qu'aucune  partie  de 
la  cellule  n'est  vivante  par  elle-même,  seul  l'ensemble  l'est.  Séparation  du 
soma  et  du  germen  chez  les  Métazoaires.  Rôle  des  chromosomes;  réduction 
numérique.  Mérogonie  et  parthénogenèse  artificielle. 

Unlogénèse .  —  L'œuf  contient  des  matériaux  d'aspects  différents  (morpho- 
plasmes),  mais  sa  polarité  ne  se  confond  pas  avec  la  distribution  de  ces 
matériaux.  OEufs  isotropes  et  anisotropes.  Influence  des  facteurs  externes 
et  internes  sur  la  marche  de  l'ontogenèse.  Seules  les  mutations  germinales 
sont  considérées  par  l'auteur  comme  pouvant  donner  des  variations  héré- 
ditaires. Ontogénie  et  phylogénie;  loi  biogénétique  fondamentale. 

Comportement  des  animaux.  —  Sont  étudiés  ici  les  différentes  réactions, 
dans  l'ordre  de  complexité  croissante  :  1°  Réflexes  (simples  ou  consistant  en 
réactions  de  l'organisme  tout  entier,  tels  que  certaines  attitudes  protectrices, 
autotomie,  etc.),  2°  Tropi&mes,  3°  Sensibilité  différentielle  (parmi  les  phéno- 
mènes se  rapportant  à  cette  dernière  sont  classées  les  attractions  exercées 
par  différents  milieux  là  où  ces  attractions  n'ont  pas  pour  résultat  une 
orientation  précise.  Les  réactions  rythmiques  et  la  mémoire  associative  sont 
comprises  dans  la  même  catégorie),  4'^  Instincts,  5°  Actes  intelligents, 
auxquels  les  instincts  modifiables  et  les  actes  associatifs  forment  le  pas- 
sage. 

Sexe.  —  L'auteur  admet  complètement  la  théorie  chromosomique  de  la 
détermination  du  sexe;  quant  aux  caractères  sexuels  secondaires,  ils  dépen- 
dent en  partie  des  cellules  germinales  elles-mêmes,  en  partie  des  hormones 
qui  émanent  des  glandes  génitales. 

Mort.  Durée  de  la  vie.  Sénilité. 

III.  Facteurs  de  l'évolution.  —  C'est  dans  cette  partie  que  les  idées  per- 


552  L"ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sonnclles  de  Fauteur  s'expriment  le  plus.  Il  faut  distinguer  deux  catégories 
de  variations  :  les  mutations  et  les  fluctiialions,  les  premières  germinalcs, 
les  secondes  produites  sous  l'influence  des  conditions  de  vie.  Une  mutation 
est  définie  comme  un  changement  de  nature  d'un  des  déterminants  de  la 
cellule  germinale,  le  mot  «  déterminant  »  étant  pris  non  dans  le  sens  mor- 
phologique, mais  dans  le  sens  d'une  «  substance  chimique  particulière  » 
qui  détermine  à  travers  toutes  les  divisions  cellulaires  la  constitution  de 
tels  ou  tels  organes  ou  tissus.  D'autre  part,  l'auleur  émet  l'idée  que  ces 
déterminants  sont  probablement  identiques  aux  chromosomes.  Les  muta- 
tions seules  sont  héréditaires,  les  fluctuations  ne  le  sont  pas.  Les  difii'érents 
modes  de  transmission  des  mutations  et  l'apparition  des  diff'érents  caractères 
sont  exposés  par  l'auteur  en  termes  mendéliens.  En  ce  qui  concerne  Tori- 
gine  des  mutations,  elles  peuvent  résulter  soit  d'une  rencontre  fortuite  de 
déterminants,  soit  d'une  action  extérieure  s'exerçant  à  la  fois  sur  le  soma 
et  le  germen. 

L'opinion  de  l'auteur  sur  la  question  des  caractères  acquis  en  découle 
logiquement.  Il  récuse  tous  les  cas  où  l'action  exercée  sur  le  parent  retentit 
sur  le  descendant  autrement  que  par  la  transmission  d'un  caractère  tel 
quel  (par  exemple  chez  les  cobayes  de  Bruwn-Sequakd  où  ce  n'est  pas  la 
mutilation  elle-même  qui  est  transmise,  mais  les  accidents  morbides  provo- 
qués par  elle).  11  en  est  de  même  des  cas  où  les  facteurs  agissant  peuvent 
provoquer,  en  même  temps  qu'une  fluctuation  dans  la  partie  somatique  du 
corps,  l'apparition  d'une  mutation  dans  les  gamètes  (par  exemple  les  expé- 
riences de  Fischer  sur  les  papillons,  de  KAMMERERsur  les  Salamandres  etc.). 
La  question  se  réduit  ainsi  à  la  transmission  des  mutilations  et  des  effets  de 
l'usage  et  du  non-usage;  dans  ce  dernier  cas,  la  transmission  est  souvent 
apparente  et  contredite  par  des  cas  où  elle  devrait  se  produire  et  ne  se  pro- 
duit pas  (par  exemple,  animaux  des  cavernes  ayant  conservé  leurs  organes 
de  vue).  —  D'ailleurs,  un  argument  logique  général  s'oppose,  dit  C,  à  cette 
transmission  :  si,  expérimentalement,  on  arrive  à  substituer  un  caractère  à 
un  autre  do  cette  façon,  c'est  que  l'ancien  caractère  n'était  pas  héréditaire- 
ment iîxé  et  le  nouveau  ne  le  sera  pas  non  plus. 

Vient  ensuite  un  exposé  des  différentes  formes  de  variation,  de  la  sélec- 
tion naturelle  et  artificielle,  de  la  panmixie  et  de  la  sélection  sexuelle.  Le 
rôle  joué  par  ces  facteurs  ne  parait  pas  être  capital. 

IV.  Peuplement  DE  la  terre  [XVIII].  — Cette  partie  dulivre  comprend  un 
grand  nombre  de  faits  et  tient  une  place  d'autant  plus  importante  que  l'iso- 
lement dans  l'espace  joue  un  grand  rôle  dans  la  conception  générale  de 
l'auteur.  On  y  trouve  successivement;  1°  l'histoire  de  la  terre  au  point 
de  vue  de  la  distribution  des  êtres  vivants;  2"  l'étude  des  différents  milieux: 
mer,  eaux  douces,  eaux  saumâtres,  eaux  thermales,  milieu  terrestre  avec 
ses  subdivisions  et  ses  faciès,  milieux  vivants  (conditions  d'existence  des 
parasites  et  des  commensaux). 

IV.  Genèse  des  espèces  et  des  adaptations.  —  En  ce  qui  concerne 
l'origine  de  la  vie,  l'auteur  considère  la  panspcrmie  comme  la  plus  probable 
des  explications.  Ensuite,  la  marche  de  l'évolution  se  présente  ainsi.  Des 
conditions  diverses  font  apparaître  des  mutations  germinales  variées; 
parmi  ces  mutations,  certaines  prédisposent  les  êtres  à  vivre  non  seule- 
ment dans  leur  milieu  habituel,  mais  aussi  dans  un  milieu  un  peu  diffé- 
rent (par  exemple  certains  des  animaux  marins  sont  capables  de  vivre 
aussi  dans  l'eau  douce).  D'autre  part,  il  se  présente  toujours  des  «  espaces 
vides  »  à  occuper  (vides  non  pas  absolument,  mais  dans  ce  sens  qu'il  y  a 
place  pour  d'autres  êtres  que  ceu.x;  qui  les  peuplent  déjà)  ;  ces  espaces  sont 


XX.  -  TIIKOUIRS  (iîlNÉRALES.  —  GENERALITES.  553 

occupés  par  ces  êtres  plus  ou  moins  préadaptés  aux  nouveaux  milieux. 
Alors,  les  conditions  nouvelles  interviennent  et  amènent,  à  côté  des  fluc- 
tuations, aussi  des  mutations  qui,  se  surajoutant  aux  mutations  anciennes 
et  se  transmettantpar hérédité,  créent  de  nouveaux  caracte;res  spécifiques.  — 
Cette  évolution  comporte  un  réel  progrès,  dû  à  la  concurrence  entre  les  an- 
ciens et  les  nouveaux  habitants  des  différentes  régions  (ît  à  la  victoire  des 
plus  parfaits.  La  sélection  n'intervient  que  pour  conserver  les  espèces  déjà 
individualisées  et  favorisées  par  le  hasard  ;  elle  n'est  pas  un  facteur  de  leur 
formation  même.  —  L'évolution  du  monde  animal,  telle  qu'elle  s'est  pro- 
duite, nous  montre  l'existence  de  certaines  séries  évolutives  (orthogénèse)  ; 
elles  sont  dues  non  à  des  fluctuations,  mais  à  des  mutations  gecminales,  se 
produisant  dans  ceux  des  déterminants  qui  sont  les  plus  instables. 

A  la  lumière  de  ces  idées  générales,  l'auteur  examine  quelques  problèmes, 
tels  que  l'atrophiée  des  ailes  et  des  yeux,  la  coloration  protectrice  (l'hom.o- 
chromie  s'explique  par  les  impressions  visuelles  et  aussi  par  la  nourriture  ; 
les  ressemblances  plus  frappantes,  telles  que  celle  de  KalUina,  paraissant 
être  dues  au  hasard;  quant  au  mimétisme,  l'auteur  pense  qu'aucune  des 
explications  proposées  n'est  satisfaisante)  ;  l'origine  de  l'asymétrie  des  Pleu- 
ronectes,  due  au  début  à  une  asymétrie  organique  et  à  la  régression  de  la 
vessie  natatoire,  transmise  ensuite  par  hérédité.  —  M.  Goldsmith. 

d)  Le  Dantec  (F.).  —  Lo  problème  de  l'origine  des  esj)ècrs.  —  C'est  une 
critique  du  livre  précédent  de  Cuénot,  critique  qui  s'adresse  moins  au 
livre  lui-même  qu'au  point  de  vue  weismannien  qui  le  pénètre.  Contre  ce 
point  de  vue  Le  D.  formule  les  mêmes  critiques  que  dans  ses  travaux  pré- 
cédents; il  en  est  de  môme  pour  les  cas  de  l'hérédité  mendélienne,  au  sujet 
desquels  il  renouvelle  sa  comparaison  avec  des  diathèses  provoquées  par 
les  microlies.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Cuénot  (L.).  —  .1  propos  de  la  critique  d'un  livre  récent  et  de  la  théorie 
de  Weismann.  —  Le  Dantec  ayant  reproché  à  l'auteur  d'avoir  accepté  dans 
son  livre  les  idées  de  Weismann,  il  précise  ce  qu'il  entend  par  le  terme  de 
«  déterminants  »  :  ce  sont  des  substances  chimiques  particulières  dont  l'effet 
se  manifeste  dans  les  divers  caractères-unités  ;  la  faculté  de  ces  derniers 
à  varier  indépendamment  les  uns  des  autres  montre  qu'ils  correspondent 
chacun  à  une  cause  séparée.  Cette  conception  diff'ère  de  celle  de  Weismann 
en  deux  points  :  ces  «  déterminants  »  ne  sont  pas  vivants  et  ils  ne  sont 
pas  des  particules  morphologiques.  —  M.  Goldsmith. 

c)  Le  Dantec  (Félix).  —  La  stabilité  de  la  vie.  —  L'attitude  sceptique 
de  ijeaucoup  d'esprits  modernes  à  l'égard  du  transformisme  tient  d'abord, 
dit  l'auteur,  à  ce  qu'il  n'a  triomphé  qu'avec  la  théorie  sélectionniste  de 
Darwin,  théorie  qui  ne  donne  qu'un  semblant  d'explication  et  a  été  fortement 
ébranlée.  D'autre  part,  la  théorie  de  de  Vries,  tout  en  voulant  donner  une 
preuve  expérimentale  du  transformisme,  en  a  en  réalité  sapé  les  bases,  en 
substituant  l'évolution  brusque  à  l'évolution  lente.  Mais  tout  cela  ne  peut 
rien  contre  l'idée  transformiste  elle-même,  qui  reste  une  nécessité,  car 
toute  autre  hypothèse  sur  l'origine  des  espèces  se  heurte  à  des  invrai- 
semblances criantes.  Mais  cette  idée  doit  être  fondée  sur  la  méthode  de 
Lamarck  et  non  sur  celle  de  Darwin  ou  de  de  Vries.  —  A  l'objection  fré- 
quente :  «  Montrez-nous  des  espèces  en  voie  de  transformation  !»  Le  D. 
répond  par  deux  arguments  :  1°  les  espèces  que  nous  connaissons  sont  très 
anciennes,  elles  sont  devenues,  pour  cette  raison  même,  incapables  de  varia- 


554  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tions  adaptatives  directes  ;  elles  peuvent  disparaître  si  les  conditions  chan- 
gent, mais  ne  se  modifieront  plus  ;  2°  celles  qui  restent  encore  capables  de 
varier  ne  le  font  qu'insensiblement,  car  les  caractères  adaptatifs  sont  d'abord 
acquis  individuellement  et  ne  deviennent  héréditaires  et  généraux  que  gra- 
duellement. De  plus,  ce  «  moment  de  la  transformation  spécifique  »  sera 
marqué  par  des  changements  non  morphologiques,  mais  chimiques,  donc 
destinés  à  passer  inaperçus.  —  Les  caractères  chimiques  propres  à  l'espèce 
constituent  son  patrimoine  héréditaire,  et  c'est  ce  patrimoine  qui  devient  de 
plus  en  plus  stable  au  cours  de  l'évolution.  Lorsqu'un  patrimoine  en  rem- 
place un  autre,  c'est  qu'il  Y  emporte  sur  lui;  ce  terme  rattaché  à  la  sélection 
a  aussi  une,  interprétation  énergétique  :  la  nouvelle  réaction  et  celle  qui 
dégage  le  plus  d'énergie  vitale  (par  analogie  avec  le  principe  thermo- 
chimique  de  Berthelot)  ;  c'est  en  même  temps  celle  qui  assure  l'adaptation 
la  plus  parfaite,  qui  donne  l'état  le  plus  stable.  De  là  l'irréversibilité  bien 
connue  de  l'évolution.  —  M.  Goldsmith. 

e)  Le  Dantec  (Félix).  —  Imporlance  philosophique  de  la  notion  de  con- 
linnilé  dans  révolution  îles  esj)t-ces.  —  Dans  cet  article  qui  est  surtout  une 
discussion  avec  Cuénot,  Le  D.  insiste  de  nouveau  sur  l'importance  de  la 
distinction  entre  la  variation  discontinue,  en  rapport  avec  les  déterminants 
et  les  caractères  mendéliens,  et  par  laquelle  s'expriment  les  variations  in- 
traspécifiques  qui  se  forment  par  petits  sauts  brusques,  et  la  variation  con- 
tinue ou  lamarckienne,  affectant  l'être  dans  son  ensemble  et  sur  l'accumula- 
tion des  effets  de  laquelle  repose  l'évolution  philogénétique.  —  Y.  Delage 
et  M.  Goldsmith. 

Dobell  (C.  Clifford).  —  Les  principes  de  la  protistologie.  —  On  regarde 
d'ordinaire  un  Protiste  comme  homologue  à  une  cellule  de  Métazoaire,  et 
CoNKLiN  va  jusqu'à  admettre  qu'un  Métazoaire  correspond  à  l'ensemble  de 
tous  les  individus,  produits  par  la  division  d'un  Protozoaire,  entre  une  période 
de  conjugaison  et  la  suivante.  Mais  imaginons  que  tous  ces  individus  restent 
cohérents  entre  eux,  de  façon  à  simuler  un  Métazoaire  :  alors  toutes  ces 
cellules  seront  prêtes  à  se  conjuguer  et  on  aura  un  être  formé  uniquement  de 
gamètes.  Etrange  organisme,  et  combien  différent  de  n'importe  quel  Méta- 
zoaire! Certes  Éhrenberg,  malgré  toutes  ses  erreurs,  était  plus  près  de  la 
vérité  en  regardant  les  Protozoaires  comme  des  organismes  complets. 

On  a  donné  le  nom  de  cellule  à  trois  choses  fort  différentes  :  1°  à  un  or- 
ganisme entier  (un  Protiste),  2"  à  une  partie  d'organisme  (par  ex.  une  cellule 
hépatique),  3'^  à  un  organisme  entier  en  puissance  (un  œuf  fécondé).  Malgré 
d'indéniables  analogies  de  structure,  il  est  évident  qu'il  n'y  a  aucune  simi- 
litude réelle  entre  ces  trois  ordres  de  choses. 

Tous  les  organismes  sont  composés  de  noyaux  et  de  cytoplasme.  Chez  un 
grand  nombre  d'êtres  plurinucléés,  le  c'ytoplasme  est  divisé  en  comparti- 
ments, dont  chacun  renferme  un  noyau;  ces  compartiments  sont  appelés 
cellules  et  la  structure  de  l'être  est  alors  dite  cellulaire.  D'autres,  contenant 
un  ou  plusieurs  noyaux,  ne  sont  pas  divisés  en  compartiments;  la  logique 
veut  qu'on  les  regarde  comme  non-eellulaires  ;  il  est,  en  effet,  incorrect  de 
les  dire  unicellulaires,  puisque  les  cellules  sont  des  subdivisions  d'un  orga- 
nisme entier. 

L'œuf  fécondé  et  non  segmenté  n'est  pas  non  plus  une  cellule,  mais  un 
organisme  non  cellulaire.  Au  contraire,  les  blastomères  qui  en  naissent  sont 
bien  des  cellules,  car  elles  font  partie  d'un  tout.  On  objectera  que  les  deux 
premiers  blastomères  d'un  Oursin  peuvent,  si  on  les  sépare,  donner  chacun 


XX.  —  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.  555 

une  larve  entière,  et  représentent  par  suite,  en  puissance,  un  organisme 
complet.  Mais  un  Ver,  coupé  en  deux,  peut  parfois  produire  deux  individus  : 
personne  n'admettra  pourtant  que  le  Ver  primitif  était  formé  de  deux  orga- 
nismes. Un  œuf  est  un  œuf,  comme  une  Amibe  est  une  Amibe,  et  non  une 
cellule.  Au  contraire,  un  gamète,  bien  que  pouvant  devenir  libre,  est  une 
cellule,  car  il  fait  partie  d'un  organisme.  II  est  vrai  qu'un  ovule  non  fécondé 
peut  parfois  donner,  par  parthénogenèse,  un  individu  entier  :  il  y  a  un  mo- 
ment où  le  gamète  devient  un  organisme  nouveau  et  indépendant,  sans 
qu'on  puisse  exactement  déterminer  à  quel  moment  s'opère  le  changement. 

Il  n'est  pas  juste  de  regarder  un  Métazoaire  comme  un  ensemble,  une 
colonie,  d'organismes  élémentaires;  les  cellules  sont  d'importance  secon- 
daire et  l'organisme  agit  comme  un  tout,  indépendamment  de  ses  cellules. 
Ainsi  Morgan  a  vu  une  Planaire,  dont  on  avait  enlevé  une  partie,  la  régénérer 
sans  former  de  cellules  nouvelles  et  en  employant  seulement  celles  qui  exis- 
taient déjà  :  c'est  de  la  même  manière  qu'un  Protiste  régénère  ce  qu'on  lui 
a  enlevé,  sans  former  de  cellules.  Lillie  a  décrit  le  développement  parthé- 
nogénétique,  aux  dépens  d'un  œuf  de  Chétoptère,  d'une  larve  ciliée  sans 
aucune  division  en  cellules.  La  production  de  cellules  n'est  donc  pas  indis- 
pensable à  la  croissance  ni  à  la  différenciation. 

On  voit  qu'il  faut  repousser  l'aphorisme  de  Virchow  :  Onmis  cellula  e  cel- 
lula,  puisque  l'œuf  n'acquiert  la  structure  cellulaire  que  pendant  son  déve- 
loppement, et  à  une  période  d'ailleurs  variable  :  dès  la  première  division  du 
noyau  chez  l'Oursin,  bien  plus  tard  chez  Peripatus. 

La  définition  classique  de  la  cellule  (Levdig-Schultze)  :  une  masse  de  pro- 
toplasma contenant  un  noyau,  doit  être  complétée  par  ces  mots  :  la  cellule 
est  une  partie  d'organisme. 

L'interprétation  de  D.  revient  en  somme  à  abandonner  la  théorie  cellulaire, 
puisque  celle-ci  regarde  tous  les  organismes  comme  formés  de  cellules  :  les 
Protistes  d'une  seule,  les  autres  êtres  d'un  grand  nombre.  Cette  théorie,  dit 
D.,  est  fâcheuse,  car  elle  a  conduit  à  l'idée  que  les  Protistes  sont  des  orga- 
nismes élémentaires,  inférieurs. 

D.  découvre  dans  l'expression  organismes  snpèrirurs  trois  acceptions  : 
1°  une  phylogénétique  :  supérieur  veut  dire  plus  élevé,  plus  éloigné  des 
formes  primitives  de  la  vie;  il  suffit  de  regarder  les  arbres  généalogiques 
construits  par  différents  auteurs  pour  constater  que  la  place  d'un  groupe 
dans  ces  arbres  dépend  des  prédilections  des  constructeurs  de  ces  arbres  ; 
2«  une  morphologique  :  plus  élevé  veut  alors  dire  d'une  structure  plus  com- 
plexe ;  il  est  évident  que  l'appréciation  de  ce  degré  d'organisation  est  large- 
ment subjective;  3'^  une  anthropomorphique  :  plus  élevé  veut  dire  plus 
voisin  de  l'Homme,  celui-ci  se  considérant  toujours  comme  le  plus  parfait 
des  animaux.  Cette  acception  ne  peut  s'appliquer  aux  végétaux.  Il  saute  aux 
yeux  qu'elle  est  purement  subjective.  Il  y  a  toujours,  on  le  voit,  un  certain 
degré  de  subjectivité  dans  les  expressions  êtres  supérieurs  ou  inférieurs, 
dans  quelque  sens  qu'on  les  emploie.  On  admet,  en  général,  implicitement 
que  les  êtres  qu'on  regarde  comme  plus  élevés  sont  plus  parfaits  que  les 
autres.  Malheureusement  nous  n'avons  aucune  idée  de  ce  que  serait  un  orga- 
nisme parfait.  La  seule  chose  qu'on  puisse  admettre  est  que  les  organismes 
les  plus  parfaits  (les  plus  «  élevés  »)  sont  les  mieux  adaptés  à  leur  milieu. 
Or  il  n'y  a  aucune  raison  de  supposer  que  l'Homme  est  mieux  adapté  que 
l'Amibe.  Tous  les  êtres  sont  suffisamment  adaptés,  sans  cela  ils  n'existeraient 
pas.  Les  seuls  qu'on  puisse  dire  insuffisamment  adaptés,  c'est-à-dire  infé- 
rieurs, sont  ceux  en  voie  d'extinction  parce  qu'ils  ne  peuvent  s'adapter  à  un 
changement  dans  leur  milieu  :  le  Lion  serait  alors  un  animal  inférieur  parce 


556  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

qu'il  est  en  voie  de  disparition,  ne  pouvant  s'adapter  au  voisinage  de 
l'Homme.  Mais  les  parasites  et  les  autres  êtres  qu'on  qualifie  de  dégénérés, 
sont  en  réalité  aussi  parfaits  que  les  autres  :  ils  sont  adaptés  autrement, 
voilà  tout. 

Cette  croyance  si  universellement  répandue  qu'il  y  a  des  êtres  supérieurs 
et  inférieurs,  provient  de  causes  psychologiques.  Le  sens  esthétique  peut 
intervenir  jusqu'à  un  certain  point  pour  expliquer  cette  croyance  :  une  rose 
est  plus  belle  qu'une  mousse,  donc  elle  parait  supérieure.  Il,  y  a  aussi  un 
vague  souvenir  de  la  génération  spontanée  :  les  êtres  qu'on  pensait  pouvoir 
naître  directement  de  la  matière  (Vers,  Protozoaires,  Champignons)  parais- 
saient moins  éloignés  de  la  matière,  donc  moins  élevés  que  les  autres.  La 
plupart  des  Hommes  s'imaginent  encore  que  l'Amibe  est  plus  voisine  du 
monde  inorganique  que  l'Homme  par  exemple  :  en  réalité,  l'abîme  est  le 
même  entre  tous  deux  et  la  matière  :  c'est  la  différence  qu'il  y  a  entre  ce 
qui  vit  et  ce  qui  ne  vit  pas.  Mais  la  vraie  raison  est  que  l'Homme  considère 
les  choses  grandes  comme  meilleures  que  les  petites.  Aussi,  pour  désigner 
tout  ce  que  nous  approuvons,  nous  employons  des  mots  impliquant  une 
grande  taille,  nous  disons  :  un  grand  cœur,  un  esprit  supérieur,  des  principes 
élevés,  etc.  Dieu  même  est  regardé  comme  très  grand  :  cf.  le  Magnificat . 
Ce  qui  est  grand  paraît  aux  Hommes  plus  parfait  :  de  là  l'idée  que  les  êtres 
de  petite  taille  sont  inférieurs.  Toutefois  l'idée  anthropomorphique  de  la  su- 
périorité de  l'Homme,  notamment  au  point  de  vue  du  cerveau,  intervient 
quand  il  s'agit  d'êtres  plus  grands  que  nous  :  ainsi  nous  ne  regardons  pas 
comme  supérieurs  à  nous  un  arbre,  un  Eléphant,  parce  que  nous  les  consi- 
dérons comme  moins  intelligents  que  nous.  De  deux  êtres  de  même  taille, 
le  plus  complexe  nous  paraît  le  plus  élevé,  parce  que  nous  y  voyons  plus  de 
choses  et  que  beaucoup  nous  paraît  toujours  préférable  à  peu.  Si  l'Homme 
regarde  ainsi  les  êtres  de  grande  taille  comme  supérieurs,  c'est  au  fond 
parce  qu'il  en  a  peur  :  aussi  les  respecte-t-il  plus  que  les  petits;  et  il  trans- 
porte ce  respect  aux  objets  inanimés.  L'auteur  reconnaît  qu'une  haute  mon- 
tagne, une  machine  puissante,  surtout  si  elle  est  en  mouvement,  lui  inspirent 
un  certain  sentiment  de  terreur  respectueuse. 

On  voit  que  l'expression  :  organisme  inférieur  est  loin  d'avoir  une  signifi- 
cation simple  :  elle  représente  un  mélange  d'idées  d'origine  surtout  subjec- 
tive. Cette  conception  est  fâcheuse,  parce  qu'elle  a  conduit  à  penser  que  les 
Protozoaires  sont  réellement  des  êtres  primitifs,  plus  voisins  que  les  autres 
des  plus  anciennes  formes  vivantes  et  que  les  phénomènes  vitaux  doivent 
être  chez  eux  d'une  forme  plus  élémentaire  et  plus  facile  à  comprendre. 

Pour  dire  que  les  Protozoaires  sont  primitifs,  on  raisonne  ainsi  :  ce  sont 
des  organismes  simples  ;  les  organismes  simples  précèdent  dans  révolution 
les  ])lus  compliqués;  un  organisme  simple,  actuellement  vivant,  est  plus 
voisin  des  formes  anciennes  qu'un  organisme  complexe,  actuellement  vi- 
vant; donc  les  Protozoaires  sont  primitifs.  Sans  doute,  les  Protozoaires  sont 
plus  simples  de  structure  que  les  Métazoaires,  mais  cela  ne  les  empêche  pas 
d'être  encore  terriblement  complexes,  et  leur  physiologie  l'est  davantage 
encore.  Peut-on  dire  en  effet  qu'il  est  plus  simple  de  mouvoir  un  flagelle  ou 
un  pseudopode  sans  muscles  ni  nerfs,  que  de  mouvoir  une  patte  avec  ces 
deux  ordres  d'organes  ? 

A-t-on  le  droit  de  dire  que  les  êtres  actuels  les  plus  simples  sont  compa- 
rables aux  formes  primitives  de  la  vie  sur  la  terre?  Il  n'y  a  pas  de  raison 
pour  que  l'ordre  de  complexité  croissante  des  organismes  actuels  soit  le 
même  que  l'ordre  d'apparition  des  êtres  dans  le  temps.  Personne  n'admet, 
pense  D.,  qu'aucune  Amibe  actuelle  soit  l'ancêtre  de  l'Homme;  or  nous  ne 


XX.  -  THEORIES  GENERALES.  —  GÉNÉRALITÉS.  557 

savons  absolument  rien  de  l'Amibe  ancestrale  de  ILkckel,  «  sinon  que  sa 
véritable  place  dans  la  classilication  est  probablement  dans  le  groupe  qui 
contient  le  centaure,  le  phénix  et  l'hippogriffe.  Ce  bienheureux  organisme, 
tout  simple,  qui  ne  fait  que  croître  et  se  diviser  et  est  considéré  comme  re- 
présentant le  début  de  la  vie  sur  la  terre,  devra  quelque  jour  retourner  dans 
le  pays  d'où  il  est  venu  :  le  pays  du  rêve  ».  Il  est  inadmissible  que  les  Proto- 
zoaires actuels  soient  essentiellement  semblables  aux  formes  primitives  de 
la  vie,  car  il  faudrait  alors  que,  tandis  que  les  autres  êtres  évoluaient,  eux 
n'aient  pas  évolué  du  tout.  11  est  très  improbable  que,  tandis  que  les  Proto- 
zoaires n'évoluaient  pas,  l'Homme  seul  ait  atteint  son  état  présent  par  une 
évolution  continue,  tandis  que  les  Singes  en  subissaient  une  moins  complète, 
les  Vertébrés  à  sang  froid  une  moins  complète  encore,  etc.,  de  façon  que 
chacun  ait  subi  un  degré  d'évolution  proportionnel  à  son  degré  de  ressem- 
blance avec  l'Homme. 

Ce  qui  étaie  surtout  la  conception  de  l'évolution  continue  du  Protozoaire 
à  l'Homme,  c'est  la  théorie  de  la  récapitulation,  qu'on  l)aptise  la  loi  biogè- 
miique  fondamentale.  Cette  théorie  prétend  notamment  que,  lorsqu'un  œuf 
subit  la  segmentation,  il  répète  le  processus  phylogénétique  par  lequel  le 
Métazoaire  est  né  d'êtres  unicelliilaires.  iMais  avant  de  se  segmenter,  l'œuf 
est  un  organisme  non  cellulaire;  après  segmentation,  il  est  le  même  orga- 
nisme plus  différencié,  et  non  pas  un  ensemble  d'individus  de  même  valeur, 
comme  le  serait  un  amas  d'œufs.  Au  contraire,  le  Protozoaire  qui  se  divise 
donne  deux  organismes.,  de  même  valeur  cjuc  l'individu  primitif.  S'il  y  a 
une  certaine  similitude  entre  l'œuf  et  le  Protozoaire,  en  ce  sens  que  ce  sont 
deux  êtres  non  cellulaires,  la  ressemblance  cesse  dès  la  division.  On  dit 
souvent  qu'une  colonie  de  Volvox  est  analogue  à  une  blastula  :  c'est  une 
fausse  analogie  due  à  la  théorie  cellulaire  :  une  colonie  de  Volvox  est  seule- 
ment un  assemblage  d'organismes  individuels,  tandis  qu'une  blastula  est  un 
organisme  unique  de  structure  cellulaire.  II  est  vrai  que  beaucoup  d'indi- 
vidus de  la  colonie  ne  peuvent  la  reproduire,  et  sont  stériles,  mais  il  n'est 
pas  plus  juste  de  les  appeler  des  cellules  somatiques  que  d'appeler  cellules 
somatiques  les  ouvrières  d'une  ruche  d'Abeilles.  Il  n'est  pas  plus  vraisem- 
blable qu'une  colonie  de  Protozoaires  se  soit  agglomérée  pour  former  im 
organisme  d'un  ordre  différent,  que  de  supposer  qu'un  essaim  d'Abeilles 
puisse  s'unir  pour  former  un  Cliien.  Si  les  Métazoaires  sont  nés  de  formes 
analogues  aux  Protistes,  ce  qui  est  loin  d'être  prouvé,  il  est  bien  plus  naturel 
de  penser  qu'ils  sont  nés  par  le  développement  d'une  structure  cellulaire  à 
leur  intérieur,  plutôt  que  par  l'agglomération  d'une  colonie  d'individus  '.  Le 
plus  que  puisse  nous  apprendre  le  développement  d'un  Métazoaire  est  le 
procédé  par  lequel  un  être  non  cellulaire  primitif  a  pu  devenir  cellulaire; 
et  encore  n'est-ce  qu'une  hypothèse. 

«  La  protistologie,  dit  Prowazek,  est  en  bonne  voie  de  devenir  une  science 
autonome.  »  Cela  est  malheureusement  si  vrai,  prétend  D.,  que  si  elle  con- 
tinue dans  cette  voie  elle  deviendra  tout  à  fait  indépendante  des  Protistes 
réels.  On  ne  parle  de  ceux-ci  en  effet  que  comme  d'êtres  primitifs,  simples, 
inférieurs,  toutes  expressions  qui  n'ont,  on  l'a  vu,  qu'un  rapport  lointain 
avec  les  phénomènes  réels,  objectifs,  que  présentent  les  Protistes. 

La  vérité  est  que  les  Protistes  ne  sont  pas  simples  et  qu'ils  ne  présentent 
pas  les  phénomènes  vitaux  sous  une  forme  plus  simple  que  les  autres  orga- 
nismes :  ce  serait  même  plutôt  le  contraire,  les  manifestations  physiologiques 
étant  plus  nettes  chez  les  êtres  plus  différenciés.  Les  Protistes  ne  sont  pas 

\.  Cf.  V.  l)ici.A(Ji:. 


558  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  êtres  vivants  plus  simples  que  les  autres,  ils  sont  organisés  d'une  autre 
façon.  —  A.  Robert. 

rOEnriques  (Federico).  —  La  philosophie  positive  et,  la  classification  des 
Sciences.  —  La  thèse  de  l'auteur  se  résume  comme  il  suit  :  Le  progrès  des 
connaissances  et  des  méthodes  de  recherches  comporte  bien  une  différen- 
ciation et  une  coordination  du  travail  scientifique,  pour  laquelle  tout  savant 
est  contraint  d'assigner  des  buts  spéciaux  à  sa  propre  enquête.  Mais  les  pro- 
blèmes que  la  réalité  pose  devant  notre  esprit  ne  sont  en  aucune  manière 
classés  suivant  des  raisons  objectives  d'affinité  entre  schémas  préétablis.  Il 
n'existe  pas  de  sciences  séparées  et  distinctes  qui  se  laissent  répartir  en  une 
hiérarchie  naturelle,  mais  une  science  unique,  à  l'intérieur  de  laquelle  et 
seulement  pour  des  raisons  historiques  et  économiques  se  sont  formés  cer- 
tains groupes  de  connaissances  ayant  entre  eux  des  rapports  plus  étroits. 

—  M.  HÉRUBEL. 

Ij)  Enriques  (Federico).  —  Les  concepts  fondamentaux  de  la  Science.  — 
Ce  livre  est  consacré  surtout  à  la  physique  et  à  la  mécanique,  et  nous  ne 
pouvons  en  prendre  que  la  partie  relative  à  la  biologie.  L'auteur  examine 
les  opinions  des  innéistes  et  des  perceptionnistes  relativement  aux  concepts 
temps  et  espace,   les  premiers  les  faisant  dépendre  d'une  structure  psychi- 
que,  les  seconds  des  perceptions  sensorielles.  11  compare  ceux-ci  avec  les 
épigénétistes  et  ceux-là  avec  les  évolutionnistes  en  biologie.  —  Il  établit  un 
parallèle  entre  le  principe  newtonien  d'inertie  dans  la  mécanique  céleste  et 
une  loi  de  non-hérédité,  l'inertie  étant  l'obéissance  passive  à  toutes  les  cau- 
ses qui  surviennent.  Il  fait  l'hypothèse  d'une  mécanique  céleste  non-newto- 
nienne  où  les  circonstances  du  mouvement  s'étendent  :  1°  dans  le  temps 
futur,  par  un  principe  d'hérédité,  et  2"  dans  l'espace  ambiant,  par  un  prin- 
cipe de  solidarité  (entraînement  partiel  par  le  corps  mù  des  corps  qui  déter- 
minent ce  mouvement,  par  l'intermédiaire  d'une  substance  interposée).  — 
Le  problème  qui  se  pose  ensuite  est  celui  de  l'extension  aux  phénomènes 
biologiques  des   principes  généraux   qui   s'appliquent   aux    corps    inertes. 
Voici  comment  l'auteur  répond  aux  objections.  1"  L'opposition  de  l'inertie  de 
la  matière  à  la  spontanéité  de  la  vie  est  un  lieu  commun  dicté  par  des  rai- 
sons de  sentiment  qui  sont  en  dehors  de  l'objet  de  la  science.  2''  La  vie  n'est 
pas  essentiellement  différente  de  ce  qui  se  manifeste  par  les  propriétés  in- 
ternes des  corps  inertes.  3'^  Le  déterminisme  biologique  établi  par  Cl.  Ber- 
nard montre  que  ce  qui  est  caractéristique  pour  la  substance  inerte,  savoir 
le  fait  que  nous  pouvons  ici  prédire  les  phénomènes,  se  rencontre  aussi  dans 
la  biologie,  avec  la  seule  différence  d'une  beaucoup  plus  grande  complexité 
des  causes.  Seuls  les  phénomènes  psychiques  paraissent  établir  une  différence 
infranchissable  entre  les  phénomènes  mécaniques  et  les  phénomènes  bio- 
logiques.  4"   Dans  la  question    des   phénomènes    psychologiques,  il   faut 
distinguer  le  problème  proprement  psychologique  et  le  problème  moral, 
dont   la   solution,   quelle  qu'elle   soit,    ne   saurait  fléchir    les  conclusions 
scientifiques.  Eliminons  le  second  qui  est  en  dehors  de  la  question.  Dans  le 
premier,  il  faut  distinguer  ce  qui  concerne  autrui  et  ce  qui  concerne  nous- 
même.  En  ce  qui  concerne  autrui,  le  pur  déterminisme  des  actes  psychiques 
est  accepté  sans  répugnance  par  le  fait  que  la  prévision  des  actes  d'autrui 
se  conçoit  comme  possible  si  on  connaît  tous  les  facteurs  de  leur  détermina- 
tion. En  ce  qui  concerne  nous-méme,  une  difficulté  provient  du  sentiment 
interne  du  libre  arbitre.  Or,  dans  cette  question  il   faut   distinguer  deux 
choses  :  1)  la  capacité  de  se  déterminer  d'après  des  motifs  raisonnes,  laquelle 


XX.  —  THÉORIES  GÉNÉRALES.  -  GENERALITES.      559 

n'est  pas  incompatible  avec  le  déterminisme,  et  2)  la  volonté  en  soi,  consi- 
dérée comme  une  entité  et  dont  l'origine  aussi  bien  que  la  nature  sont  éga- 
lement transcendentales.  Pour  cette  dernière  question,  quand  on  va  au  fond 
des  choses,  on  constate  qu'elle  est  vide  de  sens,  aussi  bien  sous  la  forme 
d'une  volonté  se  dirigeant  elle-même  que  sous  celle  d'une  volonté  imma- 
térielle dirigeant  la  volonté  agissante. 

La  conception  mécanique  est-elle  suffisante  à  expliquer  les  phénomènes 
vitaux?  L'hypothèse  du  physicisme  l'admet,  en  déclarant  que  les  facteurs 
biologiques  sont  tous  d'ordre  physico-chimique.  La  chose  s'est  vérifiée  dans 
un  nombre  de  cas  énorme  et  de  plus  en  plus  grand.  Mais  il  reste  de  nom- 
breuses exceptions  dont  il  ne  serait  pas  scientifique  de  ne  pas  tenir  compte, 
telles  que  la  conservation  d'un  potentiel  électrique  dans  la  Torpille  dans  un 
milieu  baigné  d'électrolytes  conducteurs,  l'imperméabilité  de  la  paroi  vési- 
cale  imprégnée  d'eau,  et  le  fait,  démontré  par  Galeotti,  que  les  phénomènes 
de  diffusion,  d'osmose  et  de  conductibilité  présentent  des  propriétés  spéci- 
fiques dans  le  protoplasma  vivant. 

Un  des  plus  importants  problèmes  de  la  biologie  est  l'explication  de  la 
finalité  qui  paraît  se  rencontrer  à  chaque  instant  dans  l'organisme  vivant 
et  paraît  en  opposition  flagrante  avec  le  physicisme  et  le  déterminisme.  La 
difficulté  consiste  en  ce  que,  dans  notre  connaissance,  l'effet  apparaît  avant 
la  cause,  et,  transportant  ce  fait  subjectif  dans  l'ordre  objectif,  nous  suppo- 
sons que  l'effet  est  antérieur  à  la  cause,  ce  qui  revient  à  dire  que  cet  effet 
se  présente  sous  la  forme  d'un  but  à  atteindre  et  qui  ne  pourra  être  atteint 
que  si  des  causes  convenables  interviennent  après  la  conception  de  ce  but. 
C'est  là  le  fait  même  de  la  finalité.  Mais  il  suffit  de  renverser  la  question 
pour  faire  disparaître  toute  antinomie  avec  le  déterminisme.  Il  suffit  de 
placer  dans  notre  conception  les  causes  et  les  effets  dans  l'ordre  objectif, 
c'est-à-dire  la  cause  avant  l'effet;  et  de  dire  :  telles  causes  existaient,  elles 
ont  produit  tels  résultats.  La  difficulté  provient  de  ce  que,  en  général, 
les  causes  sont  conçues  dans  notre  connaissance  après  l'effet;  souvent 
elles  restent  hors  de  notre  connaissance.  Mais  il  en  a  été  de  même  dans 
l'évolution  des  sciences  physiques  ;  certains  phénomènes  qui  paraissaient 
entrer  dans  les  cadres  de  la  finalité,  tels  que  l'équilibre  du  système  plané- 
taire avant  la  découverte  de  la  loi  de  gravitation,  sont  passés  dans  le  do- 
maine des  phénomènes  mécaniques  du  jour  où  l'on  a  connu  les  causes 
mécaniques  de  cet  équilibre.  Il  existe  encore  des  phénomènes  physiques 
pour  lesquels  cette  phase  de  la  connaissance  n'est  pas  atteinte,  par  exemple 
l'équilibre  stable  de  l'anneau  de  Saturne,  inexplicable  d'après  les  seules  lois 
actuellement  connues  de  la  gravitation.  Il  y  a  donc  lieu  de  croire  que  l'ap- 
parente finalité  des  phénomènes  physiologiques  disparaîtra  le  jour  où  l'on 
connaîtra  les  conditions  causales  de  la  vie. 

Pour  l'application  des  lois  mécaniques  il  semble  que  le  principe  de  la 
conservation  de  l'énergie  se  manifeste  dans  les  phénomènes  vitaux;  on 
peut  s'en  assurer  surtout  cliez  les  végétaux. 

On  peut  faire  trois  hypothèses  mécaniques,  correspondant  aux  trois  con- 
ceptions de  l'évolution  :  lamarckienne,  darwinienne  et  orthogénétique.  Mais 
la  conception  mécanique  est  incapable  de  résoudre  les  grands  problèmes 
de  la  biologie,  de  décider  par  exemple  entre  l'évolution  et  l'épigénèse. 

La  conclusion  de  l'auteur  est  que  l'hypothèse  mécanique  n'est  pas  en  con- 
tradiction avec  les  phénomènes  de  la  vie,  mais  qu'elle  est  indifférente  pour 
leur  étude. 

[L'auteur  ne  nous  paraît  apporter  aucune  solution  vraie  du  problème  de 
la  finalité  ou,  pour  lui  donner  son  vrai  nom,  de  l'adaptation.  Il  est  hors  de 


560  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

doute  pour  tout  esprit  sain  que  cliaque  fait  d'adaptation  reconnaît  des  causes 
pliysico-chimiques,  mais  la  question  est  de  savoir  pourquoi  il  s'est  toujours 
rencontré  précisément  les  causes  nécessaires  à  la  production  de  dispositions 
délicates,  précises  et  rigoureusement  appropriées;  pourquoi,  pour  prendre 
un  exemple,  se  sont  développés  sur  les  oreilles  de  la  chauve-souris  ces  poils 
en  tire-bouchons  qui  constituent  un  organe  de  tact  à  distance  extraordinai- 
rement  délicat,  réagissant  à  la  seule  pression  de  l'air  à  distance  d'un 
obstacle,  ce  qui  permet  à  Tanimal  de  voler  dans  l'obscurité.  L'auteur  ne 
fournit  aucune  explication  de  cette  difficulté  ;  or,  il  y  a  là  un  fait  indéniable 
de  conformité  au  but  qui  n'est  pas  simplement  subjectif  et  qui  existe  vrai- 
ment en  dehors   de   l'esprit  humain  qui    le   constate].  —  Y.    Delage  et 

M.   GOLDSMITH. 

Lalande  (A.).  —  Vie  animale  et  vie  morale.  —  (Analysé  avec  le  suivant.) 

h)  Le  Dantec  (F.).  —  Vie  végélative  et  vie  intellectuelle.  —  L.  demande, 
à  propos  du  terme  «  vie  »,  que  l'on  maintienne  l'ancienne  distinction  entre 
p(o;  et  ÇwT]',  parce  que  l'on  ne  saurait  ramener  tous  les  phénomènes  de  la 
vie  à  l'assimilation  îfonctionnelle.  Le  D.  s'arrête  à  la  simple  assimiUilion, 
définie  :  conquête  de  l'espace  par  un  corps  qui  conserve  sa  structure 
propre  et  l'impose  à  une  portion  croissante  du  monde  (p.  227).  L'assimilation 
pure  est  d'ailleurs  en  fait  remplacée  par  la  coexistence  du  phénomène  de 
destruction.  Si  l'on  appelle  A  l'être  et  B  le  milieu,  la  formule  (A  X  B)  symbo- 
lise le  fonctionnement  de  A  qui  est  l'organe  de  son  activité  totale  ou  de  sa 
fonction  (A  X  B).  En  tant  qu'organe,  A  assimile  et  devient  A^  Le  pJiénomène 
de  I50RDET  (assimilation  du  lait  de  vache  injecté  dans  le  péritoine)  peut  être 
dès  lors  «  considéré  comme  le  phénomène  biologique  par  excellence  » 
(p.  233);  il  y  a  eu  lutte,  survivance,  assimilation  «  en  tant  qu'organe  de  la 
lulte  contre  le  lait  de  vache  »,  trace,  donc  souvenir  ou  expérience  acquise 
{immunité  acquise  aussi).  L'animal  qui  a  assimilé  n'est  pas  resté  identique  à 
lui-même,  et  c'est  là  qu'est  sa  défaite;  mais  il  s'est  laissé  imposer  un 
«  rythme  nouveau  »  qui  désarme  l'adversaire  (analogie  avec  le  sérum  et  les 
toxines;  analogie  avec  le  phénomène  physique  de  la  production  de  rythmes 
en  harmonie).  L'assimilation  fait  que  l'organe  est  créé  par  la  fonction;  elle 
devient  imitation,  «  revanche  du  milieu  sur  le  vivant  »,  qui  entraine  éduca- 
tion. L'expérience  individuelle  amène  les  caractères  transmissibles,  les  in- 
stincts et  «  le  plus  important  de  tous,  la  logique,  résumé  de  l'expérience 
ancestrale  »  (p.  243) .  Végétaux  et  animaux  ont,  comme  nous,  leur  logique,  leur 
intelligence;  la  conscience  épiphénomène  s'éveille  quand  le  reflet  des  phéno- 
mènes extérieurs  a  passé  dans  l'intérieur  de  notre  individu  »  (p.  251)  — 
notre  esprit  est  donc  fait  des  victoires  partielles  du  milieu  sur  la  vie  même; 
la  ^ori  est  ma.squée  par  le  pfoç  des  vieillards  intelligents,  l'essentiel  par 
l'accessoire. 

L.,  d'accord  avec  Le  D.  «  sur  ce  point  que  la  vie  au  sens  psychologique 
et  moral  est  précisément  l'inverse  du  processus  élémentaire  »,  signale  les 
«  jugements  zoïqnes  »  ou  de  valeur  biologique,  en  opposition  avec  les  ju- 
gements de  valeur  morale  et  avec  «  l'effort  pour  supprimer  les  différences 
individuelles  »  (valeurs  de  dissolution  et  d'involution  =  valeurs  antizoï- 
ques).  Il  faut  donc  admettre  un  dualisme  foncier,  deux  tendances  irré- 
ductibles. —  G.  L.  DUPRAT. 

"Worms  (René).  —  Les  priiicipes  biologiques  de  l'évolution  sociale.  — 
L'auteur  montre  que  trois  des  ])rincipos  fondamentaux  de  l'évolution  biolo- 


XX.  -  THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.      561 

gique  s'appliquent  exactement  à  l'évolution  sociale  :  ce  sont  l'adaptation, 
l'hérédité  et  la  sélection.  Les  formes  sociales  de  l'adaptation  s'appellent  édu- 
cation familiale,  éducation  scolaire,  apprentissage,  exercice  d'une  profession 
déterminée,  pratique  des  voyages,  de  la  lecture,  de  la  méditation.  Ensuite, 
nous  voyons  comment  l'individu  s'adapte  et  dans  quelle  mesure  ;  puis  nous 
assistons  à  l'adaptation  des  groupes,  à  la  croissance  et  au  déclin.  L'hérédité 
est  tantôt  conservatrice  du  type  ancestral,  tantôt  novatrice  par  des  caractères 
acquis.  Elle  n'a  pas  seulement  une  valeur  individuelle,  elle  joue  parfois  un 
rôle  important  dans  la  filiation  des  sociétés.  II  y  a,  en  effet,  des  sociétés  qui 
en  engendrent  d'autres  et  elles  ont  divers  procédés.  Tantôt  la  génération  est 
agame,  tantôt  elle  est  conjuguée.  Le  premier  cas  est  celui  où  une  colonie  se 
détache  de  la  mère-patrie.  Le  second  est  celui  où  deux  sociétés  préexistantes 
s'associent  pour  en  produire  une  nouvelle.  Enfin,  la  sélection  s'observe  dans 
les  sociétés  sous  ses  trois  formes  :  sélection  naturelle  générale,  sélection  arti- 
ficielle, sélection  sexuelle;  mais  il  faut  tenir  compte  de  la  contre-sélection 
(médecine,  charité).  Citons,  pour  finir,  les  conclusions  générales  de  l'auteur. 
La  sociologie,  dit-il,  ne  saurait  se  constituer  scientifiquement  sans  faire  appel 
au  concours  de  la  biologie.  A  coup  sûr,  cette  connaissance  ne  suffit  pas  :  le 
monde  social  est  plus  complexe  que  le  monde  organique;  l'intelligence  et  la 
volonté  s'y  donnent  jlibre  cours,  appliquent  en  des  sens  très  divers  les  prin- 
cipes biologiques  et  parfois  même  essaient  d'aller  à  l'encontre  de  ceux-ci. 
D'autre  part,  la  biologie,  à  son  tour,  a  quelque  chose  à  apprendre  de  la  socio- 
logie. Car  les  faits  sociaux  sont  encore,  d'une  certaine  manière,  des  faits 
organiques.  Toute  théorie  biologique  complète  doit  donc,  sinon  en  rendre 
raison,  du  moins  ne  pas  les  contredire.  Darwin  n'aurait,  certes,  pas  refusé 
de  l'admettre,  lui  qui  reconnaît  si  pleinement  ce  qu'il  doit  à  Malthus.  — 

M.   HÉRUBEL. 


l'année  biologique,  xvl  1911.  36 


TABLE  ANALYTIQUE 


Abdeuhalden  (E.),  61,  157,  185,  186,  196,  197, 

216,  261,  281,  333,  334. 
Abeilles,  ^115,  fi29,  ^iSO. 

—  (sexe  des),  138. 
Abelous,  26. 
Abelson  (A.  R.),  532. 
Aboulie,  530. 
Abuamowski  (E.),  515. 
Abraxas,  352,  353,  358. 
Absorption,  31,  250,  260,  272,  273. 
Acanthias  vuUjaris,  209. 
Acapnie,  227,  M3, 

Acara  cseruleopunctata,  253. 

Acarocécidie,  369. 

Accommodation,  fi70. 

Accoutumance,  299,  300. 

Accroissement,  voir  Croissance. 

Acellulaires  (tissus),  169. 

Acéphalie,  103,  105. 

Acer  platanoides,  317. 

Acétique  (acide),  201,  206,  210. 

Acétone,  306,  341. 

Acéloniques  (substances),  193,  194,  199,  303. 

Acétonurie,  303. 

Acétylène,  329. 

ACH,  21. 

Achromalium,  548, 

ACHUCARRO  (N.),   XVII,   455. 

Acides  (action  des),  25,  219,  321,  344. 

—     gras,  voir  Gras. 
Acidose,  290. 
Acinétiens,  150. 

ACKERMAJNN,   209. 

Acmœa  fusca,  436. 

Acœles,  233. 

ACQUA  (C),  158,  250. 

Actinies,  343;  voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 

—  (échanges  chez  les),  270. 
Aclinosphaerium,  313. 
Adaptation,  555,  559,  560,  561. 

—  phylogénétique,  409  et  suiv. 
Adaptations,  414  et  suiv. 

—  (origine  des),  552. 
ADDISON  (W.  V.  P.),  85,  126,  449. 
Adénase,  176. 

Adénine,  177. 

Adénosine,  176,  177,  178,  262. 

Adimonia,  283. 


Adipolymphoïdcs  (corps),  229. 
Adolescent  (psychologie  de  1'),  529. 
Adrénaline,  167,    225,  226,    234,  297,  298,   302, 

326,  332. 
jEcidium,  398. 
Aérifère  (tissu),  255. 
Aérobie  (vie),  544. 
jEscutus,  426. 
Agar  (W.  e.),  356. 
Agents  biologiques  (action  dès),  108  et  suiv. 

—  chimiques  (action  des),    106   et  suiv., 

145,  146,  321  et  suiv.,  373,  460. 

—  divers  (actions  des),  104  et  suiv.,  316 

et  suiv.,  402. 

—  mécaniques  (action  des),  104  et  suiv., 

317,  462;   voir  aussi  Traumulismes. 

—  physiques    (action  des),  104   et  suiv., 

317  et  suiv. 
Aggazzotti,  469. 
Agglutination,  238,  248,  334. 
Agglutinines,  279. 
Afjtaoplienia,  423. 
Agnoxie,  514. 

Agonale  (contraction),  .34,  35. 
Agrafie,  514. 
Agropyrum  teneynun,  426. 

—  repenti,  426. 

Ailes,  216,  407,  408,  430. 
—     des  Insectes,  117. 
Air  ionisé  (action  de  1'),  245. 
Akaryomastigonte,  22. 
Alanine,  195,  197,  198,  261,  271. 
Albinisme,  363. 
Albumase,  263. 
Albumine,  206,  257,  318. 
Albuminoïdes  (synthèse  des),  206,  276. 
Alcalino-terreux  (métaux),  152. 
Alcalis  (action  des),  219. 

Alcaloïdes,  96,  122,  159,  184,  210,  231,  335,  394. 
Alcaptonurie,  195,  198,  200,  201. 
Alcock,  138. 
Alcool,  189. 

—  (action  de  1'),  151,  301,  302,  344. 

—  (excrétion  d').  299,  300,  301. 
Alcoolisme,  528. 
Alcooloxydase,  206. 

Alcools,  184. 
Alexaînder  (S.),  472. 


564 


TABLE  ANALYTIQUE. 


'  Alexeieff,  47. 
Alexie,  blU. 

Algues,  Ml,  5'i6:  voir  aussi  aux  noms    d'es- 
pèces. 
Algophytes,  5?i6. 
AHantlnis  (jlandulosa,  hi%. 
Aliénation,  535. 
Aliénés,  536. 

Alimentaire  (régime),  257,  385. 
Alimentation,  257. 
Allard  (II.  S.),  415. 
Allium  cepa,  41,  47,  317. 
Allolobopliora,  49,  321. 

—  fietida,  321. 
Allométrons,  381. 
Allométrose,  419. 
Allorylhmie,  278. 
AUotrophie,  372. 

Alpilles  (ornithologie  des),  417. 

Alternance  des   générations,  76,    134,  143    et 

suiv. 
Altemaria,  276. 
AlUuva  rosea,  395. 
Altmann,  24,  32,  312,  313,  548. 
Altruisme  morbide,  538. 
Alvéolaire  (théorie),  4,  8,  548. 
Amans  (P.),  216. 
Amantea  (G.),  187. 
Amar  (Jules),  305,  506. 
Amarantacées,  316. 
Amberg  (S.),  177,  184. 
Ambocepteur,  333. 
Amiboplasma,  544  cl  suiv. 
Amides,  318, 
Amidine,  96. 
Amidon,  163,  182,  262,   264,  267,  274,  318,  319. 

—  (excrétion  de  1'),  303. 
Aminés,  96. 

Aminés   (acides),  159,   194,  195,  196,    197,  198, 
199,  206,  207,  225,  271,  274. 

—  (bases),  184. 
Amino-acides,  96. 

Amilose,  voir  Division  indirecte. 
Ammoniaque,  197,  207,  280. 

—  (action  de  1'),  159,  448. 
Amniotique  (liquide),  159. 

Amœba  Hartmanni,  12. 

—  proteiis,  36. 
Amphibiens,  voir  aux  noms  d'espèces. 

—  (globules  rouges  des),  284. 

—  (parthénogenèse  chez  les),  66,  68. 

—  (regénération  chez  les),  121. 

—  (transplantation    d'organes    chez 

les),  125. 
Amphicaryon,  74,  109. 
Amphicaryotiques  (larves),  74,  75. 
Amphiglena,  114. 
Amphimixie,  156, 
Amphioxus,  9. 
Amyéliniques  (fibres),  453. 
Amygdalase,  187,  263. 
Amygdalinase,  264. 
Amygdaline,  187,  190. 
Amylase,  180,  181,  182,  188,  189,  263. 
Amylopectinase,  263. 
Anaérobie  (vie),  98,  544. 
Anafjallis  arvcnsis,  366. 

—  cœrulea,  366,  367. 


Anagallis  pluenicca,  366,  367. 

Analogies,  410. 

Anamitose,  44. 

Anaphylaxie,  217,  231,  2.'57.  240,  281,  334. 

A7ias(i,  132. 

Ancel  (P.),  XIV,  XV.  48.  55,  217,  230,  292, 

293,  294. 
Ancilia,  9. 

Andominia  tentaculatn,  423. 
Andrews  (E.  A.),  138. 
Andrews  (F.),  63. 
Ane,  362. 
Anémie,  462. 
Anesthésiques,  476. 

—  (action  des),  151,  460. 

Angell  (J.  R.),  510. 
Angiospermes.  <sl. 

—  (philogcnie  des!,  431. 
Aniline  (couleurs  d'),  96. 
Anisogamie.  .59,  404. 

Annélides,  434,  550. 
Anoplophrya  Brasiti,  423. 
Anoxybiose,  252. 
Antagonistes  (nerfs),  441. 
Antarctique  (continent),  437. 

—  (faune),  434. 

Anthérozoïdes,  32. 
Anthocyane,  221,  316,  319. 
Anthropoïdes  (singes),  429. 
Anthropomorphisme,  527. 
Anti-anaphylaxie,  218,  334. 
Anticoaguline,  230. 
Anticorps,  137,  231,  234,  335. 
Antigènes,  3.35. 
Antilope,  392. 

Antipancréatique  (sérum),  289. 
Antipneumine,  214. 
Antiprotéases,  185. 
Antitliamnion  cruciatum,  6. 

—  plumula,  6. 
Antithrombine,  279. 
Antivenin,  337,  339 
Anlrolierpona,  431. 
Apathie,  539. 

Apathy,  35. 

Aphasie  motrice,  466. 

Aphotométriques  (feuilles),  343. 

Aplysia,  450. 

Apnée,  224,  463. 

APOLANT,  97,  98. 

Apomorphine,  231. 

Aporrhais,  57. 

Appendice,  241. 

Apprentissage,  506, 

Apraxie,  474. 

Aprosexie,  5.33. 

Aquatiques  (animaux),  253,  375,  429,  471. 

Araignées,  416. 

—  (  distribution    géographique  des  ) , 

436. 
Arbacia,  108,  251. 

—  punctulala,  88. 
Arbres,  273. 
Archiannélides,  116. 
Archichovsky  (V.  M.),  268.  418. 
Arenberg  (Prince  E.  d'),  429. 
Argent  colloïdal,  183. 
Arginine,  197. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


565 


Argyll  Campbell  (J.),  336. 
Arisariim  proboscideum,  425. 
AUISTOTE,   396. 
Armitlaria  mellea,  80,  421. 
Armstrong  (E.  Frankland).  175. 
AUMSTRO\G   (E.  T.),  217. 
Armstrong  (II.  E.),  217. 
Arnold  (J.),  24,  158. 
Aro\  (H.),  94,  264. 

ARRHEMUS,   543. 

Arrhénocaryon,  74. 
Arriérés  (enfants),  532. 
Arsenic,  184. 
Artemia,  372. 

—  salina,  342,  372. 
Anhritisnie,  346. 
Arthropodes,  550. 

Arthus  (Maurice),  338,  339. 
Articulation  foliaire,  309. 
Arum  italicum,  425. 
ASAni\A  (Y.),  315. 
Ascaris,  35. 

—  mecjalocephala,  9.  20,  59,  107. 

ASCHOFF,  23. 

Ascidia  inteslînalis,  9. 

Ascidies  (sang  des),  284. 

Asexuée  (reproduction),  78  et  suiv. 

ASKENAZY,  93. 

Asparagine,  190,  196,  231,  318. 
Asparagus  officinalis,  20. 
Aspartiqiie  (acide),  196,  197,  261. 
Aspergillus  fumigatus,  79. 
—  niger,  79,  276. 

Assimilation,  256  et  suiv.,  560. 

—  clilorophyllienne,  222,   276,  387. 

—  fonctionnelle,  560. 
Associations,  486,  497,  514  el  suiv.,  520,  536. 
Associations  entre  liommes,  534,  535. 
Astacus,  9. 

Astasia  captiva,  422. 
Aslerias,  31,  69,  82. 

—  rubens,  9. 

—  glacialis,  141. 
Asthénie,  539. 
Asymétrie,  105,  170,  171. 
Asyngamie,  390. 
Alherina  hepsetus,  471. 
Atlantide,  435. 
Alrichum  undulatum,  56. 
Atropine,  96,  292,  335. 

Attention,  484,  485,  487,  507,  520,  521. 
Atya,  407. 
Atyides,  407. 

Auchmeromijia  luteola,  430. 
Audimutité,  530. 
Audition,  471,  494,  531. 
AUER  (J.),   217. 
AUERBACH  (L.),  284,  449. 
AusTONi,  336. 

Autocataly tiques  (substances),  351. 
Autogamie,  78. 
Autohémorrée,  282,  283. 
Autolyse,  327,  337,  450,  452,  454. 
Automatisme,  522. 
Auto-oxydation,   254. 
Autototomie,  117. 

—  évasive,  283. 

Autoloxicoses,  338. 


Auxétiques  (substances),  96. 

AVELING  (J.  R.),  519. 

Avena  falua,  367. 

AVENARIUS,  482. 

Aveugles,  491,  492,  494. 
Avoine   .hérédité  chez  1'),  367. 
AWERINZEW  (S.),  12. 
AXENFELD,  217. 

Axones,  450,  452,  454. 

Azeca  trideus,  436. 

Azolla,  81. 

Azote,  159,  197,  207,  226,  237,  306. 

—  aminé,  267. 

—  (assimilation  de  1'),  274,  275,  276. 
Azotée  (excrétion),  303. 
Azotobacter  cliroococcum,  12. 


Barak  (J.),  336. 
Babic  (H.),  423. 
Babinski,  458. 
Baccarim  (P.),  208. 
Bach,  xviii,  175,  254. 
Bacillus  chloraphis,  318. 

—  prodigiosus,  184,  185. 

—  pyocyaiieus,  184,  185. 

Bactéries,  11,  12,  48,  184,  185,    245,   384,  544, 
546. 

—  ferrugineuses,  268. 
Bactériolyse,  334. 
Bactériopurpuriue,   222. 
Baglioini  (S.),  462. 
Bailhache  (P.),  127. 
Bainbridge,  285. 

Bainier  (G.),  242. 

Baitsell  (George  Alfred),  150. 

Balbiam,  155. 

—  (anneaux  de),  10. 
Baldwin,  534. 

Baltzer  (F.),  40,  72,  74. 

Bambou,  190. 

Bancroft  (F.  W.),  407. 

Bang  (J.),  182,  280. 

Barbaux  (G.),  532. 

Barbotage  (action  du),  154. 

Bardeleben  (V.),  171. 

Bardot,  363. 

Barfurth  (Dietrich),  24,  110,  356. 

Barger  (G.),  208. 

Barker,  51. 

Barnholt  (Sarah),  589. 

Baroux  (P.),  356,  382. 

Barracouba,   441. 

Barratt  (J.  O.  W.),  217,  218. 

Bartels  (P.),  429. 

Barucci  (Emilia),  xx,  489. 

Basch,    291. 

Bases  (action  des),  25,  108,  344. 

Bassett,  185. 

Bataillon  (E.),  xiv.  65,  66,  67,  68,  75. 

Bateman  (H.  R.),  392,  393,  422. 

Bateson  (W.),  53,  129,  358,    410. 

Bathotone  (substance),  34. 

Bathysciuae,  430. 

Batier  (G.),  473. 

Battandier,  83. 

Battelli  (Fr.),  181,  206,  214. 

Baudiscii  (O.),  271. 


566 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Baudrand  (J.  m.),  528. 

Baudrexel  (A.),  246,  272,  299,  300. 

Bauer  (H.),  273. 

Bauer  (V.),  471. 

Baur  (Erwin),   347. 

Bayer,  226. 

Bayliss  (W.  W.  de),  218,  272,  287,  288,  289. 

Beauchamp  (P.  de),  158,  492. 

Beauverie  (I.),  391. 

BEBESCniN'   (K.),    208. 

Becquerel  (P.),xvii.368,  391,  392,406,542. 

Bedelian  (J.),  376. 

Bégonia,  122. 

Bell,  23. 

Belliox  (Marg-uerite),  218. 

Belonogasler,  525. 

Belostoma  fhuninens,  526. 

Belt,  41'i. 

Benard  (Henri).  249. 

BEiNDA,  3,    2?i. 

Beneden  (Ed.  VAN),  59,  91. 

BENEDICT  (B.  C),    347. 

Bentley  (Madison),  489. 

Bentzen,  337. 

Benzamidine,  96. 

Benzoïfiues  (dérivé-s),  202,  203. 

Beraud,  218. 

Berczeller   (L.),  188. 

Bkrc(R.),  302. 

Bergson  (H.),  521. 

BERiNARD  (Claude),  287,  288,  558. 

Bernard  (Henry  M.),  xvii,  547. 

Bermnger  (Julius),  269. 

Beroë  ovata,  89. 

Bert  (Paul),  320. 

Berthaut  (P.),  XIX,  368,  406. 

Berthelot  (a.),  339. 

Bertiielot,  24-'i,  275. 

Bertrand,  263,  280. 

Besredka  (A.),   218,  334. 

Best,  2^1,  471. 

Beta  vulgaris,  320. 

Bétaïne,  208,  209,  210. 

Betz    (W.),  473. 

Beutner  (R.),  232. 

Bezzi  (M.),  383. 

Bialosuknia  (W.),  274. 

Biarum  tennifoiium,  U2b. 

Bicéphalie,   110,  141. 

BlCKEL,    330. 

Bidder,  115. 

BlEDERMANN,  93. 

BlEDL,  291,  463. 

Biéler-Chatelan  (Th.),  387. 

Bielogolowy  (J.),  XVI,  159,  409. 

Bilaléralilé,   170. 

Bile,  181,  375. 

Billbergia  nntans,  193. 

BiNET  (Â-),  496,  .503,  535. 

Biogénétique  (loi),  174,   396,  557. 

Biométrie,  377. 

BioNDi  (G.),  447. 

Biopliores,  351,  359. 

Bioplasma,    170. 

Bio-psychologie,  voir  Psychologie  animale. 

Biolypes,  405. 

Bipolarité  (théorie  de  la),  434. 

Biréfringence,  xiii,  17. 


Blackman  (F.  J.).  218,  255. 

Blackman   (V.  H.),  46,  50,  347. 

Blanc  d'œuf  (action  du),  334. 

Blaringiiem  (L.),  XVI,  XIX,  347,  352,368,  391, 

392,  405. 
Blastophages,  401. 
Blaslotomie,  104. 
Blastula,  64. 
Blé,  259. 

Bleibtreu  (M.),   192. 
Blenderman,  202. 
Blépharoplastes,  53,  .56,  169. 
Bletia  hijacintkina.  193. 
Blin,  473. 

Blumenthal  (F.).  214,  327. 
Bllnck  (Haus),  292. 
Bobeau  (G.\  20. 
Bode  (A.).  211. 
Bodo,  36. 

Bonif  (digestion  chez  le),  261, 
Bohm,  212. 
Bœhmeria  utitis,  331. 
Bogdanovv,  340. 
BOGOMOLEZ  (A.),  277. 

BOHN  (Georges),  106,  219,  254.  328,  523. 
BOHR,  2.50,  251. 
BOIRAC  (E.),  506. 
BoKORNY  (Th.),  274. 

BOLAFFIO,    291. 

BoLLES  Lee  (Arthur),  58, 

BOLOGNETI,  240. 
BOLSIUS  (H.),  11. 

Bombinator  igncus,  105. 
Bombus,  415. 
Bombyx  lacustris,  314. 

—        moî'i,  105. 
BONICKE  (L.  v.),  46,  50. 
Bonnet  (G.),  xvii,  1,  21. 

BONNEVIE    (K.),   XVII,   43,   47. 
Bonnier  (G.),  392. 
BONNIER  (P.),  488. 

Bookmann  (S.),  194. 
boradaille  (l.  a.),  471. 
Borichpolski,  537. 

BORSCHIM  (S.),    273. 
BORUTTAU,  458. 
BOSE,  307,  308. 
Bostrychides,  370. 

BOTTAZZI,  306. 
BOTEZAT   (E.),   468. 
BOTTOMLEY  (W.  B.),  392. 
BOUBÉE  (P.),  473. 
BonCHACOURT,    291. 

Bouchard  (Ch.),  461. 

Bouchez  (A.),  159. 

Bouin  (P.),  XIV,  XV,  48,  55,  217,  230,  292, 

293,  294. 
Boule  (L.),  2,  51 
Boulet,  223,  247. 
BOULUD,  163. 
BOUNHIOL  (J.  P.),  435. 
BOUNOURE  (L.),  147. 

Bourgeonnement,  78,  142. 
BOURNE  (G.  c.),  541. 

BOURQUELOT,  276. 
BOUVIER  (E.L.),  368,  407. 
Bov-ERI,  73,  74,  89,  134. 
Box  salpa  L„   471. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


567 


RRAfiiiKT  (A.).  XIV,  65,  87,  172,  ^i38. 

Draclujticapili,  UZl. 

Braem,  78,  l'i2. 

Brailsford-Robertson   (T.),  41. 

Branca  (A.),  368. 

Bra^ca  (W.),  392. 

Branchies,  171. 

Branchippus,  serralus,  3^1. 

BREED(Fred.   E.),  524. 

Brefeld,  80. 

Brein,  i22. 

Breitschneider  (A.),  280. 

Breucq  (D'),  XX,  498, 

Brieger,  209. 

Brière  de  Boismont,  536. 

Brighenti  (A.),  464. 

Broca,  466. 

Brocher  (L.),  'i73. 

Brochet  (Frank),  219,  375,  470. 

Broesike  (G.),  62. 

Broméliacées,  255,  398. 

Bronfenbre^ner  (J.),  33^1. 

Brown  (F.  G.),  xviii,  219. 

Brown  (W.),  518. 

Brown  (W.  H.),  54,  80. 

BROWfî^SEQUARD,  ,552. 

Browniens  (mouvements),  'lûS. 
Bruce  (D.),  392,  393,  422. 

BRÛCKE  (Th.  VON),  25-'l. 

Brucke,  12. 

Brïickner  (H.),  439. 

Brun  (R.),  393. 

Bruni  (Angehî  Ccsare),  83. 

Brunot  (F.),  500. 

Brunow  (H.),  219. 

Bruns,  337. 

BRUNNTHALER  (J.),   XIX.   431. 
Bruntz  (L.),  XV,  220,  284,  345. 
Bruyant,  237. 
Bryophytes,  56,  546. 
Buccales  (pièces),  430, 
Buchanan  (G.),  393. 

BUCHET  (J.),   406. 

BucHET  (S.),  369,  405. 

Buchner  (Paul),  72,  141,  155,  264. 

BUCKMASTER   (J.   A.),    220. 
Buder,  344. 
Buffon,  394. 
Bufo,  1455. 

—    vulgaris,   68,  462. 
Buglia  (G.),  159,  285,  306,  325,  326. 
BUGNION    (E.),  430. 
BÛHLER,  502. 

BUTSCHLI,  4,  8,  36,  46,  548. 
BUJOR  (P.),  342, 
Bulime,  436. 
Buiujarus  cœruleus,  338. 

BUNTING,   94. 

BURCH  (G.  L.),  470. 
Bureau  (Louis),  83. 

BURGERSTEIN,    376. 
BURRl  (R.),  159. 
Burridge    (W.),  306. 
BURROWS  (Montrose  T.),  154. 
BUSCALIONI  (L),  110,  268. 

Busse  (J.),  309. 
Biileo  vutf/oris,   418. 

BUTLER-BURKE,    544. 


Buttersack  (F.),  S'il. 

BUTTLER  (S.),  476. 

Butyiique,  206. 

BUYSE  (O.),  506. 

BUYTENDIJK  (F.  J.  J.),  XVI,  253,  428. 

Bylina  (A.),  287. 


Cabanis,  474. 

Cactées,  376. 

Cadavérine,  96, 

Caduque,  94. 

Caecums  (des  oiseaux),  386, 

Caesium,  325. 

Cajal   (S,  Ramon),  xvi,  447,  451,    452,  454, 

456,  464, 
Calamités,  400. 
Calcaire  (sol),  387,  388. 
Calcium,  282,  325. 

—  (action  du),  32,  153,  321  et  suiv.,  337. 
Calculateurs,  473. 

Cailletet  (L.),  220. 
Caiipliora  vomitoria,  342. 
Calkins  (Gary  N.),  118. 
Callianira  bialala,  89. 
Callitriclic  sUnpialis,  .397. 
Callulina  Krefflii,  380. 
Calmette  (A.),  334,  335. 
Calonympha  Grassii,  22. 
Calvitie,  345,  346. 
Camis  (Mario),  439. 
Campbell  (D.  H.),  50. 
Camus,  221. 
Canards,  385,  386. 

—  dansants,  442. 

—  hybrides,  361. 

Cancer,  Xiv,  47,  96,  97,  98,  125,  149,  345,  346, 
372,  549. 
—      (hérédité  du),  350. 
Candolle  (de),  344. 
Canis  pallipes,  400. 
Cannabis  satiua,  141, 
Cantharidine,  283, 
Capgras,  537. 
Caporali  (Olga),  530, 
Caprification,  401. 
Caprifiguier,  401,  432. 
Caproïque  (acide),  206. 
Capsella  cameliniformis,  406. 

—  drabiformis,  406. 

—  gracilis,  406. 

—  Ileegeri,  405,  406. 

—  pseiidorubella,  406. 

—  rubcHa,  406. 

—  Viguieri,  405,406. 

Caractères  (transmissibilité  des),  352  et  su  v. 

—  (transmission  des),  357  et  suiv.,  381, 

—  acquis  (hérédité  des),356  et  suiv. 

402,  412,  552. 

—  -unités,   359. 
Caragana  arborescens,  331 . 
Carangoïdes,  383. 

Carbone  (assimilation  du),  277, 
Carcinus,  435, 

—  mœnas,  137,  271. 
Carîdina,  407. 

Carlet,  509. 

Carlson  (A.  J.),  221,  289. 


568 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Carnitioe,  207,  208. 

Carnivores   (digestion  chez  les),  260. 

—  (insectes),  387. 

—  (oiseaux),  385,  386. 
Carnosine,  207,  208. 
Carnoy,  11. 

Carottine,  312. 
Carpenter  (F.  W.).  ti?>9. 
Carracido  (José  R.).  541. 
Carrel  (Alexis),  153.  154.  261. 
Cartilage,  92,  168,  169. 

—  hyalin,  19. 
Caryoanabiose,  37. 
Carvoplasma,  169,  047,  W9. 
Caséine.  257,  259,  261.  263,  270,  28?i. 

Castle  (W.),  XIV,  XV.  124.  134.  135.  1.H6,  145. 

Castration,  130,  136,  139,  l-'iO. 

Catalase,  180,  182,  183.  184,  185,  188,  189,  254. 

Catalyseurs,  174,  175,  310. 

Catenula  temnœ.  422. 

Cathcart  (E.).  221. 

Caulcrpa  proliféra.  101. 

Caullery  (Maurice),  60,  382.  394,  423. 

Causalité,  559. 

Cavara  (F.),  387. 

Cavazzam  (Emilio),  278. 

Caverne  (vie  dans  les),  383. 

Cécité  aux  couleurs,  475,  495. 
—      psychique,  466. 

Cellerier  (R.),  529. 

Cellulaire  (théorie),  8,  554,  555.  Voir  aussi  Ber- 
nard. 

Cellulaires  (tissus),  168,  169. 

Cellale,  xiii,  1  et  suiv.,  6  et  suiv.,  318,  426. 

—  (constitution   chimique   de  la),    23   et 

suiv. 

—  (définition  de  la),  554,  555. 

—  (division  de  la),  4,  6,  9,  .37  et  suiv. 

—  (forme  de  la),  32  et  suiv. 

—  (membrane  de  la),  voir  Membrane. 

—  (métabolisme  de  la),  6,  7. 

—  osmotique,  249. 

—  (physiologie  de  la),  25  et  suiv. 

—  (structure  de  la),  8  et  suiv. 

—  nerveuse.  28,  48,  153,  154,  .314,  446  et 

suiv.,  483. 

—  —         (physiologie  de  la),  450  et  suiv. 

—  (structure  de  la),  446  et  suiv. 

—  à  glycogèue,  293. 

—  adipeuses,  19. 

—  artificielles,  41. 

—  cartilagineuses,  18, 19. 

—  connectives,  18, 19. 

—  épithéliales,  28,  .32, 155. 

—  de  Purkinje,  449,  450. 

—  de  Schwann,  447. 

—  géantes,  98. 

—  glandulaires,  28. 

—  mésenchymateuses,  19. 

—  musculaire,  16,  17, 154. 

—  osseuses,  19. 

—  polynucléées,  37,  451. 

—  (taille  des),  8,  9,  148,  269. 

—  thymiques,  23. 

—  vésiculeuses,  60. 
Centenaires,  535. 

Centralisation  du  système  nerveux,  173. 
Centre  respiratoire,  442. 


Centres  nerveux,  445,  455  et  suiv.,  488. 

—  —        organostatiques,  488. 

—  —       (physiologie  des),  458  et  suiv. 

—  —        (structure  des),  455  et  suiv. 
Centrifugation  (action  de  la),  88. 
Centriole,  12,  47,  57.  169. 
Centrosomes,  56. 

Centrosphéres.  .56. 
Céphalopodes,  209. 
Céphalo-rachidien  (liquide),  159. 
Ceramium  rubriim,  312. 
Cercactis  auranliaca,  343. 
Cérébrale  (écorce),  445. 
Cérébro-spinal  (liquide),  221. 
Ceritliium,  57. 
Cerveau,   100,  180,  208,  451,  466. 

—        (poids  du),  455,  457. 
Cervelet,  100,  101,  429,  449,  451. 
Cestodes,  173. 
Cestits  veneris, U2^. 
Cétoniques  (acides),  195,  196, 198. 
Chffromyies,  430. 
Chstognathes,  436. 
Cliietomjmphon  spinosum,  110. 
Cliœtopterns,  xiv.  70,  71.  72. 
Clialcopelia  afra,  362.  ■^ 

Chaleur.  317,  318. 

—  (action  de  la),  314. 

—  (production  de),  277,  309  et  suiv. 
Chambers  (H.),  329. 
Champignons,  198,  275,  546. 

—  entomophytes,  421. 

Champy  (C).  24.  31,  221. 
Chanvre,  52. 
Cliarax  punt(t::o,  471. 
Charpentier,  496. 
Châtaigniers,  387. 
CiiATTON  (Ed.).  423. 
Chauffard,  159. 

CUAUVEAl'   (A.),  4.39. 

Chauve-souris,  64. 
Chaux,  211,212,  213,  275. 

—  (dans  la  nutrition),  270. 
Clieiroptères,  429. 

Chelonia  Caja,  105. 
Chémonasli(|ucs  (mouvements),  331, 
Chemosis,  337. 
Chénopodiacées,  316. 
Chermes  Nusslini,  76,  77. 

—  piceœ,  76,  77. 

—  pini,  76,  77. 
Cherry,  339. 
Chettusia  (iregaina,  437. 
Cheval  (hybrides  du),  362. 
Chevalerie,  .356. 
Cheveux,  355. 

Chien  (cerveau  du),  467. 

—  (digestion  chez  le),  257,  258,  261,  262. 

—  (nutrition  chez  le),  270. 
CiiiLD(C.  M.),  83,  151. 
finlomonas  paramœcium,  47. 
Chimiochorisme,  316. 
Chimiorécepteurs  (organes),  471. 
Chimiotactisme,  voir  Chimiotropisme. 
Chimiolaxie,  voir  Chimiotropisme. 
Chimiotropi.sme,  .32,  317,  344,  547. 
Chimpanzé,  9,  230,  465. 
Chironome,  10,  11. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


569 


Chitine,  1«,  271,  375. 

Chladoehylriacées,  78. 

Chiamydomonas  Stcinii,  222. 

Chlore,  215,  258. 

CIttorcUa,  222. 

Chlorhydrique  (acide),  186,  187,  18S. 

Clitarochytrium  piscicolcns,  ^125. 

Chloroforme,  163,  227,  286,  330,  'j60. 

Chloroleucites,  3. 

Chlorophycées,  36,  .'i32. 

Clilorophyllanc,  167.  235. 

Chlorophylle,  146,  222,  2.'57,    312,  315,  316,  320, 

325. 
Chlorophyllienne  (fonction),  voir  Assimilation 

chlorophyllienne. 
Chlorophylline,  315. 
Chlorophyllogène,  315. 
Chloroplastes,  268. 
Chloroplastides,  237. 
Chmielewsky,  58. 
Choanocytes,  115,  116. 
Clioauoflasellés,  155. 
CnoDAT  (R.),  xi\,  25/1,  389,  421. 
Cholestérine,  23,  159,  332. 
Choleslérinéniie,  226. 
Choline,96.  190,  208.  209,  333. 
Chonchophrijs  DavidoflU  ^23. 
Chondrioconles,  19,  20,  32. 
Chondriomc,  18, 19,  31,  32. 
Chondriomiles,  20. 
Chondriosomes,  18,  20. 
Chondroïde  (tissu),  168. 
Ckondronepliila,  437. 
Cliondrosia  reniformis,  114. 
Chorioépithéliomes,  295. 
Choroïde,  312,  313,  3.38. 
Choropliilus  triseriaius,  87. 
Chromatino,  4.9,10,  11,  12,  107,  447,548,  549. 
Chromatiques  (grains),  547,  548. 
Chromatolyse,  454,  462. 
Chromatophores,  545,  546. 
Chromidies,  9,  18,  313,  547,  550. 
Chromidium,  548. 
Chromioles,  546. 
Chromogènes  (bactéries),  318. 

—  (propriétés),  242. 

—  (substances),  255,  314,  315. 
Chromoplasles,  547. 

Chromosomes,  1,  2,  74,  75,  80,  313,  351,  353, 
354,  355,  358,  359,  366. 

—  accessoires,  xiv,  55,  57,  132. 

—  (division  des),  41,  42,  43,  44,  45, 

47. 

—  hélérolropiques,  132. 

—  (individualité  des),  10,  45,  47. 

—  (nombre  des),  56,  57,  66,  74,  107, 

134,  144,  146.  Voir  aussi  Ré- 
duction chromatique. 

—  sexuels,  132, 133,  1.34.  Voir  aussi 

Sexe  et  Hérédité  du  sexe. 
Chronaxie,  498. 
Chrysalides,  253. 
Chnjsaora,  82. 
Clirysis,  415. 
Chrysomélides,  84. 
Chrysomonade,  36. 
CiiUN,  173. 
Chymosine,  185. 


Chytridiacécs,  344. 
CiACCio,  20,  23,  24. 
ClAMICIAN  ((;.),  159,  210. 
Cicada,  369. 

ClESIELSKI  (T.),   142. 

CiLLEULS  (Jean  de),  48. 
Cinétiques  (substances),  96. 
Ciona,  104. 
Circœa,  122. 

Circulation,  230,  277  et  suiv.,  462. 
Citrique  (acide),  181,  206. 
Cilrjis,  209. 
Civilisation,  455. 
Cladocères,  86. 
Cladosporium,  .396. 
Cladosporoses,  396. 

Clapauède  (FàI.),  486,  501,  504,  516,  523. 
Clark  (Hellen  Maud),  497. 
Classification  des  sciences,  558. 
Claude  (H.),  450. 
Claus,  173. 
Clava  Icptostyla,  94. 
Claviceps  purpurca,  397. 
Cléistogamie,  372. 
CIcpsidrina,  59. 
Clepsines,  397. 
Cleret,  221. 
Clinlonia  borealis,  54. 
Closlerium,  4. 
Closlridmm,  36. 
Clubs,  534. 
Cobœa  scandens,  21. 
Cobaye  (couleurs  chez  le),  171. 
Cobra  (venin  de),  336,  338. 
Cocaïne,  332,  460. 
Coccidies,  79. 
Cocons,  314. 
Codéine,  330. 

Cœlentérés,    173,  550.    Voir   aussi   aux   noms 
d'espèces. 
—  (développement  des),  93. 

Cœlogyne  Cristata,  22. 
Cœnobila,  471. 
Coenzyme,  341. 

Cœur,  105,  148,  153,  214,  247,  278,  324,  328,  461, 
462.  Voir  aussi  Circulation. 

COGNETTl  DE   iMARTIIS   (L.),    58. 

CoiiN  (Ludwig),  173. 

CoiiN,  203. 

COHNHEIM  (O.),  180,  330. 

Coléoptères,  147. 

Coleosporiuin  tussilaginis,  46. 

Collenchyme,  309. 

Coleus,  9. 

Collin  (A.),  509,  536. 

COLLIN  (B.),  150,  423. 

C()LLi\  (Rémy),  xx,  449. 

Collinia  branchiarum,  423. 

COLLINS  (Ruth),  494. 

Colloïdaux  (métaux),  183. 

Colloïdes  (substances),  38,  39,  40,  156,  218,  229, 

272. 
Colonies,  550,  557,  561. 
Colorantes  (substances),  25. 
Coloration   protectrice,  399,  427  et  suiv.,  553. 

—         vitale,  345. 
Colostrum,  211. 
Cotpidiuin  colpoda,  62. 


570 


TABLE  ANALYTIQUE. 


CoLUCCi  (C).  483. 
Columbella,  57. 
Combes  (R.),  221,  316,  392. 
Complément,  333. 
Compréhension,  519. 
Comte,  527. 
Conceptacles,  ^31. 
Cônes  de  pins,  309. 
Congélation,  156. 

Conjonctif  (tissu),  l.'i9,  153,  169,  5J|8. 
Conjonctives  (fibrilles),  168. 
Conjugaison,  62.  63,  377,  378,  379. 
CoNKLiN  (Edwin  J.),  9,  8U,  104,  55'-!. 
Connarus,  309. 
Conscience,  519,  521,  560. 
Constantin  (M.),  531. 
Contagion  mentale,  538. 
Co^(TE  (A.),  105. 

Contractili  té,  l?i  17, 33,  et  suiv.  Voir  aussi  Muscles. 
Contraction,  33  et  suiv. 
Contrastes,  439. 
Conus  Meditei^-aneus,  57. 
Convergence,  174. 
CooK,  185. 

COPEMAN  (S.  M.),  97,  221. 
Coptotennes  flavus,  430. 
Coqs,  140. 
Corde  dorsale,  168. 
CoRiAT  (Is.),  474. 
Cornée,  156. 

CORNETZ  (V.),  522,  525. 

Corps  jaune,  xv,   48,  221,    242,  291,  292,  293, 
294,  295,  296. 

—  vitré,  169,  337,  468. 
Corps  latents,  422. 

—  de  Nissl,  10. 
Corpuscules  résiduels.  59. 
Corrégones,  412. 
Corrélation,  7,  147  et  suiv. 

—  fonctionnelle,  458. 
Corrélations,  482  et  suiv.,  547. 

—  ontogéniques,  100. 
CORRENS,  133. 

CORTESI   (P.),   XIX,  425. 
COSTANTINO  (A.),  215. 

Coton,  370. 

Cotonniers,  415. 

Couleurs  (discrimination  des).  Voir  Vision  co- 
lorée. 

Coupm  (H.),  221. 

Couvreur,  160,  254. 

Crabe,  209. 

Crabes,  435. 

Crampton,  171. 

Craxe  (Chas.  G.),  235. 

Crâne.  409.  410,  411. 

Créatine,  96,  145,  191,  207,  212,  304. 

Créatinine,  96,  191,  207,  212,  304,  305. 

Crécerelle,  385. 

Crepidula,  9. 

Crcpiline,  3,34. 

Croisement,  52,  53,  146,  353,  354,  381,  388,  403. 
Voir  aussi  Hérédité  dans  le  croisement. 

Croissance,  94,  98,  128,  148,  149,  154,  155,  269, 
273,  .318,  319,  528. 

Cuone  (Van  der),  274,  275. 

Croppeu  (J.  W.),  XIV,  96. 

Crotale  (venin  de),  337. 


Cruchet  (R.),  529. 
Crustacés,  271. 

—  (régénération  chez  les),  170. 
Cryptes  pilifères,  431. 
Crijptochilum  ecliini,  62, 
Cryptomnésie,  515. 

Cserxel  (E.),  301, 

Cténophores,  89. 

Cucumis  sativus.  418. 

Cuairbita  Pepo,  190. 

Cuénot  (L.),  XVI,  359,  360,  394,  551,  553. 

Cuir  chevelu,  ,346, 

CUISSET  (M.),  532. 

CULLis  (W.),  277. 

Cultures  artificielles.  90. 

Cunnvujliamia  sinensis,  99. 

Curare,  335. 

CURTIS  (W.  C),  423. 

Cuscuta.  400. 

CUSHING  (A.  R.),  394. 

Cutanés  (nerfs),  467. 

Cuticulaires  (tissus),  169. 

Cuttat-Galizka  (M.),  285. 

CuviER,  542. 

Cyanhydrique  (acide),  271. 

Cyanophycées,  546. 

Cyanure  de  potassium  (action  du),  61  et  suiv. 

Cycadées,  431. 

Cycas,  431. 

Cyclamen,  407. 

Cyclite,  3,38. 

Ctjciops,  88. 

Cyclostoma  elegans,  305. 

Cynocéphale,  523. 

Cynomorium  coccineum,  67. 

Cyntliia,  104. 

Cyperus,  286. 

—  bulbosus,  415, 

—  esculentus,  415. 
CypIionepliUa,  437. 
Cyprinidées,  435. 
Cystine,  261. 

Cytidine,  177,  178. 

Cylisus  Laburnum,  380. 

Cytolyse,  31,  71. 

Cytoplasme,  169,  350,  447,  547,  548,  549.  Voir 

aussi  Cellule. 
Cyloseira,  52,  2'i2. 

—  cricoides,  434. 

CZAPEK,  276. 


Daels,  337. 

Daoaew  (W.  G.),  263. 

Dahl  (A.),  423. 

Dahl  (Fried.),  394,  436,  541. 

Dakin  (H.D.),  198,  201,  202,  203,204,  205. 

Dakin  (W.  J.),  26. 

Dale  (H.),  208. 

Damasonium  Bnurgacii,  82. 

Damianovitch,  541. 

Danesi  (L.),  333. 

Dangeard  (P.  A.),  222,  422. 

Daniel  (J.  Franck),  90. 

Daniel  (L.),  123. 

Danilevvsky,  15, 

Dantan  (J.  L.),  61. 

Daphnies,  231. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


571 


Darmsteter,  536. 

Darwin,  402,  UOb,  411,527,  528,  542,  551,  553, 

561. 
Darwinisme,  559. 
Dalura,  159,  279. 
Dalurine,  335. 

Davenport  (C.  B.),  XV,  125, 351,  361, 364, 539. 
Davexport  (G.),  364. 
Davydov  (K.  N.),  116,  120. 
Dawso.x  (Jean),  526. 
Dea\  (H.  R.),  222. 
Debaisieux  (Paul),  79. 
Debaryomyccs  globosus,  129. 
Debenedetti  (Todros),  41. 
Décapodes,  170. 
Decaplerus,  383. 
Décérébration,  241,  466,  467. 
Déciiambre  (P. s  433. 
Decrock  (T.),  160. 
Dédifférenciation,  82,  152. 
Dégénérés,  537,  539. 
Dégénérescence,  95,432,  451,  452,  453,456. 

—  traumalique,   451,    452,    453. 

—  wallérienne,  451,452,  453. 
Dehorne  (Armand),  41,  43,  62,  66. 
DELACE  (Y.),  XX,  75,  116,  493,  522,  523. 

De  LA  Flye,  418. 
DELAGRANGE    (B.),  533. 
DELBOS  (V.),  474. 
DÉLEANS    (M.),   236. 

Delesxeria  sanguinea,  146. 
DELEUIL  (D^),  417. 
Delfino,  394. 
Délires,  532,  537. 
Delpino,  316,  414. 
Démence  paralytique,  537. 

—  trypanosomiasique,  537. 

—  précoce,  537. 
Demoor  (Jean),  541. 
DENIS  (W.),  160. 
Dentalium,  71,  72. 
Dentex  ftlosus,  435. 
Dentiuaire  (tissu),  169. 
Denline,  168,  169. 
Dents,  110. 
DEPÉRET   (Ch.),  396. 
Dépigmentation,  383. 
Dépression,  141. 
Derschau  (M.  V.),  XVII,  11. 
Désamidascs,  175,  176,  189,  190. 
Désassimilation,  256  et  suiv. 
Desbocis,  230. 
descartes,  527. 
Désertiques  (plantes),  387. 
Desiatoff  (N.),  51. 
Désintoxication,  321  et  suiv. 
Desroche,  222. 
Dessiccation,  543. 

Déterminants,    360,  402,  552,  553,  558,  559. 

Deton  (W.),  47. 

Deuteralbuinose,  329. 

Deutoplasma,  169,  170. 

Devescovina  slriala,  22. 

DEWITZ  (J.),  314. 

Dextrose,  257,  316,  318. 

Dezani  (S.),  263. 

Diastases.  182,  186,  274,  281,  289,  341. 

D1CK.EL  (F.),  138. 


Dictyokinèse,  18. 

Dictyosomes,  18. 

Didelpliis  marsupialis  455. 

DiemycUjlus  viridescens,  119,  269. 

Différenciation,  90  et  suiv.,  152,  411. 

Diffusion,  240,  249,  250. 

DiGBY  (Miss  L.),  XVII,  45. 

Digestion,  258,  259,  260,261,  262,  263,  272,375, 

Digilalis  grandiflora,  351. 

—      piirpurea,  351. 
Digitoxine,  332. 

Dimorphisme  saisonnier,  365,  390. 
D inarda,  420. 

Dinophihis  gyrociliatus,  134. 
Dionine,  330. 
Diospyros  virgînîana,  67. 
Diphtérique  (antitoxine),  238. 

—  (toxine),  339. 
Diplopsalîs  lenticxda,  371. 
DIplosome,  21. 
Diptosplieera  Chodali,  274. 
Diplothélycaryon,  74. 
Diplothélycaryotiques  (larves),  74. 
Diptères,  138,  383,  468. 
Dispermie,  109. 

Disse  (J.),  93. 
Dissémination,  392,  397. 
Distance  (perception  de  la),  495. 

DiSTASO,  313. 

Distribution  géographique,  343, 383, 433  et  suiv., 

552. 
Diurèse,  229,  299,  300,  301. 
Diurétine,  234. 
Divergence,  409. 
Division  directe,  48,  94,  144,  151,  298. 

—  indirecte,  2,  37  et  suiv.,  45.3. 

—  multipolaires,  74,  75. 

—  (reproduction  par),  79,  118,  150,  339. 
DLvippus  morosus,  314. 

DIXON  (W.),  223,  277. 
DOBELL  (C.  Clifford),  554. 
DoBLIN  (H.),  165,  279. 
DOBROWOLSKAJA  (N.),    272. 

DoDGE  (R.),  459,  482. 

DOFLEIN  (R.),  459. 

DOGIEL  (J.).  461. 

DOGIEL  (V.),   110. 

DOLFFUS  (A.),  435.  . 

DOMIN  (K.),  160. 

DoNAGGio  (Arturo),  446. 

DONALDSON  (Henry  H.),  381,  449,  457,  464. 

DONCASTER  (L.),   51,    144. 
DONNADIEU  (A.),  257. 
DONTAS  (S.),  444. 
Doposcheg-Uhlar  (J.),  122. 
Dorme,  90. 
DoSTAL  (R.),  84,  122. 
DOSTIN,  325. 
Douglas  (C.  G.),  223. 
Douleur,  498,  539. 

—  (sensibilité  à  la),  468. 
DOVVNEY  (H.),  284. 
DOWNEY  (June  E.),  475,531. 
DoYON,  279. 

Drepanospira  Mûllcri,  11. 
Drew  (J.  Harold),  127. 
Dreyer,  463. 

Dreyfus  (Lucien),  231. 


572 


TABLE  ANALYTIQUE. 


DRlESCH,  73,  89,  104. 

Drosopldla,  352,  353,  358.  407,  408. 

—         ampelopinla,  388. 
DRZEWINA  (A.),  328,  343. 
Dlbois  (Raphaël),  15,  310,  501,  543. 
Dubois,  223. 
DUBOSCQ,  59,  422. 
DUBREUIL  (G.),  18,  284. 
DuccESCHi  (V.),  468. 
DUFOUR.  494. 

DUGAS,   519. 

Dugesiella  lientzi,  416. 
Dumas  (G.),  538. 
DUMAST  (G.),   418. 
DUNCKER  (F.),   183. 

DuMN-SrLGtSTOWSKA  (Marie),  507. 

DUNLAP,  494. 

DiPRAT  (G.  L.),  502. 

DURHAM  (iMiss),  .358. 

DURKEN  (Bernhard),  99. 

DuSTIA'  (M.),  123. 

DlISSER  DE  Bakemve,  449,  461. 

DUTTON,  341. 

Dysthénies,  539. 
Dytiques,  253. 
Dytiscidos,  375, 
Dyliscus  marginalis,  292. 


Eames  (A.  J.),  431. 
Eau,  457. 

—  distillée  (action  de  1"),  321. 

—  oxygénée,  182. 

—  salée  (action  de  1'),  231. 
Ebbinghaus,  493. 

Ebner  (V.  V.),  84,  168,  174. 

Eccoptera,  383. 

Échanges,  219,  277,  299;  voir  aussi  Métabolisme. 

Échassiers,  385,  386. 

Echinocardium  cordatum,  60,  364. 

Ecliinocercus,  376. 

Échinodermes  (œuf  d'),  251. 

Echinus,  373. 

—  esculentus,  364. 

—  mia'otiibci'culalus,  63,  75. 
Ecliis  carinatus,  224. 

ECKARD,  291. 
ECKHARDT,  513. 

Écorce  cérébrale,  465;  voir  aussi  Cerveau. 

Ecriture,  499,  531. 

Ectoglie,  446. 

Ectoplasme,  243. 

Ectromélie,  414. 

Edoger,  455. 

Edmunds,  290. 

Edridge  Gree\  (F.  W.),  449. 

Éducation,  522,  529. 

Effrom,  272. 

Ehrenberg,  554. 

EllRLICH  (F.),  26,  27,  98,  206,  223,  284,  359. 

EiSLER  (M.  V.),  160,  279. 

Élaioplastes,  23. 

Élasmobranches,  26. 

Élaslicilé,  33. 

Élasliue,  186,  259. 

Électricité  (action  de  1'),  486,  487. 

—        (production  d'),  311,  449. 
Électrique  (énergie),  236. 


Électrisation  de  contact,  307,  308. 
Électrolytes,  248. 

—  (influence  des),  232. 
Eleutheria,  142. 

—  diclwloma,  328. 
Elis  plumipcs,  415. 
Ellinger,  202. 

Ellison  (0.  B.),  312. 
Elmassian,  394. 
Eltzinger  (R.),  315. 
Élylres  (régénération  des),  117. 
Embde\,  202,  330. 
Emde\,  198. 
Emerson  (R.  A.).  358. 
Emery  (Carlo),  419. 
Emmerling,  276. 
Emmes,  223. 
Émotion,  484,  485. 
Émotion-choc,  535. 
Émotions,  496  et  suiv.,  539. 
Émulsine,  187, 188,  190,  263. 
Emijs  europœa,  325. 
Encephalartos,  431. 
Enclaves  cellulaires,  269. 
Endofibrilles,  170. 
Endoplasma,  169,  243. 
Endotoxines,  227. 
Endymion  nutans,  2. 
Énergide,  12. 
Énergie,  469,  485. 

—  (conservation  de  1'),  559. 

—  (dépense  d'),  411. 

—  (échanges  d'),  252,  256,  257,  277. 
(production  d'),  305  et  suiv. 

Enfant  (évolution  de  1'),  529. 

Engel  (H.),  211. 

Engelmann,  12,  14. 

Engler,  xviii,  254. 

Enriqués  (Federico),  558. 

Entérique  (suc),  287. 

Entérite,  473. 

Entomophytes,  376. 

Entypie,  91. 

Enzymes,  175, 179,  263,  272,  286,  289,  351.  Voir 

aussi  Ferments. 
Enzymoïdes,  283. 
Épendyme,  21. 
Epliydatia  MUtIcri,  95,  116. 
Épilepsie,  539. 
Epilobhnn  palustre,  418. 
Epipaclis,  54. 

—  latifoUa,  53. 

—  paluslris,  53. 
Épiploon,  239. 

Épithélium,  11,  21,  48,  149.  Voir  aussi  Cellules 
épithéliales. 

—  pulmonaire,  223. 
Éponges,  81,  95,  114,  115,  116. 
Epstei.n  (A.  A.),  194. 
Epstein  (H.),  78. 
Equiséiacées,  163. 
Equisetum,  32,  81. 

Equus  caballiis,  362,  363. 

—      Przevalskii,  362,  363. 
Erculisse  (P.),  206. 
Erdelïi  (A.),  265. 
Erdmann,  73. 
Érepsine,  188. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


573 


Ereptase,  187. 
Érélhisme,  ^98, 
Éreuthophobie,  U9%. 
Ergastoplasma,  21,  31. 
Erhard(H.),  10,  21,  450. 
Eria  slcllata,  22. 
Erikso\  (J.),  391,  395. 
Ermakow  (J.),  537. 
Erreurs,  USU,  535,  536. 
Erve  (VA\  de),  223. 
Érylhroblasles,  2W,  284. 
Érythrocytes.  Voir  Hématies. 
Escargot,  58.  Voir  aussi  Hélix. 

ESCHERICH  (K.),  ^lOl,  414. 

Esclavagisme,  îil9. 

ESMONET,  233. 

Espace  (concept),  558. 

Espèce  (définition  de  1'),  ^102. 

Espèces  (disparition  des),  396,  411,  432. 

—  (évolution  des),  551,  554. 

—  (formation  des),  401,  402,  405  et  suiv. 

—  (origine  et  caractères  des)  391  et  suiv., 

552,  553. 
«  Essais  et  erreurs  »  (méthode  des),  342,   522. 
Esthésiomètre,  492. 
Estomac,  24,  188. 
États  affectifs,  498. 
Éther  (action  de  F),  227,  344,  460. 
Éthers,  190,  191. 
Étiolées  (plantes),  318,  319,  320. 
Étoiles  de    mer,    254;    voir    aussi    aux    noms 

d'espèces. 
Euboreilia  mœsla,  396. 
Eudendrium,  82. 
Euglène,  36. 

EULER  (H.),  175,  180,  189,  310. 
Eupalorium  triplinerve,  227. 
Eupliorhia  silvatica,  398. 

—  virgata,  51. 
Euphotométriques  (feuilles),  343. 
Euproctis  clirysorrliea,  139. 
Eurijscapiti,  431. 
Euscliislus,  49. 

Euthria,  57. 

Évolution,  550,  555,  556,  557,  560. 

—  (facteurs  de  1'),  412  et  suiv.,  551,  552. 

—  psychique,  550. 
EwALD,  291. 

EWART,  362. 

Excitation,  458,  489,  498. 

—  fonctionnelle,  93. 

—  (temps  d'),  344. 
Excitations,  469,  508. 
Excrétion,  169,  277,  345. 
Exercice  (effet  de  1'),  457. 
EXNER,  470. 
Exocytose,  346. 
Exofibrilles,  170. 
Exoplasma,  169. 
Expression,  496  et  suiv. 

Extraits  d'organes,  70,  96,  182,  226,  231,  235  et 
suiv.,  241,  280,  291. 

—  végétaux,  167. 
EySTER  (J.  A.  E),  228. 


f  ABRE  (G.),    224. 

Face  (L.),  413,  435. 


Facjus  silvatica,  317. 
Falta,  196. 
Fajiintzin,  237. 
Fantham  (H.  B.),  395. 
Farim,  336. 

Farmer  (J.  B.),  xvii,  45,  312. 
Fasciola  hcpatica,  43. 
Fatigue,  306,  454,  506  et  suiv. 
Faucon  cresserelle,  417. 
Fauré-Frémiet  (E.),  20,  33,  51. 
Favre  (L.),  522. 
Favre  (W.),  183. 

Fécondation,    38,  .S9,  50    et  suiv.,  61  et  suiv., 
107,  184. 

—  artificielle,  51, 

—  normale,  61  et  suiv. 

—  par  sperme  étranger,  69,  70,  71,  72. 
Fécondité,  350. 

FEDEREE  Y  (Harry),  365. 
Felicia:vgeli  (G.),  467. 
Fer,  210,  545. 

—  (influence  du),  327. 

—  (sels  de),  183. 
Ferment  prolecteur,  185,  180. 
Fermentation,  229,  239,  274,  280,  310,  328. 
Ferments,  xv,  7,  174  et  suiv.,  177  et  suiv.,  211, 

245,  259,  274,  337,  545. 

—  hydrolytiques,  175. 

—  oxydants,  voir  Oxydases. 

—  respiratoires,  256. 

—  saponifiants,  245. 
Fernald  (Gr.  M.),  476. 
FERREE  (C.  E.),  494. 
Ferroni,  291. 
Ferrotine,  210. 
Ferussacia  folticula,  387, 
Feuchtwanger  (A.),  510. 

Feuilles,  247,  312,  316,  319,  343,  376,  380. 

—  carpellaires,  174. 

—  (chute  des),  331. 

—  panachées,  127. 

—  staminales,  174. 
Feuillets,  91,  174. 

Fibres  nerveuses,  154,  451,  452,  453. 
Fibreux  (tissu),  168. 
Fibrillaires  (théories),  548. 

—  (tissus),  169. 
Fibrilles,  169,  170. 
Fibrillogénése,  16. 
Fibrine,  190,  '261,  264. 
Fibroblastes,  18. 
Fibro-hyalin  (tissu),  169. 
Fichera  (G.),  24,  84. 
Ficus  carica,  67,  432. 

—    hirta,  67. 
Fieber,  4.30. 
FlGDOR  (W.),   174. 
Figuier,  401. 
FiLENSKI  (L.),  231. 
Finalisme,  546. 
Finalité,  559. 
Fine  (M.  S.),  259,  266. 

FISCHEL,  312. 

Fischer  (A.),  458. 

Fischer  (E.),  372,  402,  552. 

Fischer  (II.),  112,  125. 

Fischer  (H.  W.),  79,  156,  224,  387. 

Fischer  (H.  L.),  213. 


.74 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Fischer  (M.  H.),  26. 

FiTTiNG  (H.),  xi\,  3ie,  387. 

FLACK  (M.),  227,  278. 

Flagellâtes,  21,  U5l. 

Flagelles,  36. 

Flagellés,  ^7. 

Flandre,  382,  383. 

Flechsig,  l*6b. 

FLEISHER  (Moyer  S.),  149,  155,  233. 

Flemming,  "10,  fi3. 

Floridées,  Si2. 

FLOUUNoy  (F.),  475. 

Fluctuations,  552. 

Fluorescence,  ^310. 

Fluteaux,  225. 

Fo\  (A.),  22. 

FOA  (C),  XX,  224,  291,  463,  507. 

Fœtus  (action  sur  la  mère),  291,  29j. 

Foie,  1^.8,  177,  178,  179,  180,  191,  2W,  260 

268,  30fi,  326,  327,  330,  370. 
Folie  systématisée,  537. 
Folies  collectives,  538. 
_     gémellaires,  538. 
Fonctions  mentales,  ^.72  et  suiv. 
FooT  (Katharine),  48. 
Forçage,  317. 
Formaline,  5. 
Formica  fusca,  hl9 

_        pralcnsis,  393,  ai8,  ftiw. 
_         rufa,  393,  ai9. 
_        riifibarbis,  dW. 
_        sanguinea,  'ilS,  '•20. 
_        truncicola,  'il9. 
Formique  (acide),  16^,  181. 

L         (aldéhyde),  163,  193,  27^.,  .32  /. 
Foster  (Laura),  xvi,  453. 
FOSTER  (N.  B),  212. 
Foucault  (M.),  497. 
Fougères,  79,  3fi7. 
Fourmi  (œil  de  la),  525. 
Fourmis    m,  '.18,  M9,  ^25,  522. 
_         (colonies  des),  'il^  et  suiv. 
_        esclavagistes,  ^19. 
_        moissonneuses, 'fil5. 

FRAENKEL,   29f». 

Fraisier,  ^105. 
FRANK  (F.),  280. 
FRANK  (S.),  191,  192. 
Franz  (V.),  429. 
FRANZ  (S.  Iv.),  514. 
FRASER  (Miss  U.  C),  2. 
FRASER  (R.  B.),  224. 
Frattin,  93. 
Fraxinus  excelsior,  273. 
FREDERICQ  (L.),  250,  toS. 
FREDERICKSZ  (W.),  254. 
FRENKEL,  291. 

Freud,  50^1,  535. 

FREY  (M.  V.),  191,  441,  ^189. 

Friedel  (Fr.),  157. 

FRIEDEL  (J.),  320. 

FRIEDMANN  (E.),  194,  201,  203,  205, 
FRIES  (H.),  xviii,  209. 
Fries  (R.  E.),  81. 
Frisch  (K.  V.),  317,  a28. 
FrilUlaria  imperialis,  11. 
FRITSCH  (C),  121. 
Fritsche,  235. 


s  267, 


225. 


FROEHMCH,  275. 

Froid  (action  du),  227,  5^U,  317. 

Froments  (croisement  des),  366. 

Fromherz  (K.),  195. 

Froriep,  18,  172. 

Fructose,  189. 

Frugivores  (oiseaux),  385,  386. 

Frdwirth  (C),  374. 

FRY  (W.  B.),  395. 

Fucacées,  52,  431. 

FucHS,  338. 

Fuclisia,  1. 

Fumarique  (acide),  181. 

Fundulvs,  2^1?»,  321,  323, 

—         heteroclilus,  ît'l,  ^172. 

Furfuracrylique  (acide),  203. 

FURNO  (A.),  196. 

Furoylacétique  (acide),   202,  203. 

FURTH  (O.  VON),  207,  302. 

Fusarium,  276. 

Fusus,  57. 


GABRlLOWiTScn  (O.  E.),  272. 
Gadeau  de  Kerville,  'i35. 
GAIN  (Ed.),  395. 
Galactose,  193,  307. 
Galatea,  395. 
GALBRUN  (H.),  XX,  484. 
Galeotti  (G.),  191,  312,   559. 

GALLARDO,  ?tO,ai. 

Galles,  111.  237. 

Gallus  bankiva,  353. 

Galtonia  caudicans,  Ub. 

Galvanotropisme,  342,  344. 

Gammarus,  423. 

Ganglion  ciliaire,  439. 

de  Gasser,  492. 
—        optique,  455. 

Ganglions  spinaux,  153,  172,  446,  447,  448. 

Garbowski,  75. 

GARD  (M.),  348. 

Gardner  (J.  a.),  220. 

Garrelon,  218. 

GARREY,  441. 

GARTEN,  458.  • 

Gartner  (R.  A.),  369. 
Gaskell  (J.  F.),  105. 
Gastéropodes,  117,  171,  308. 
Gastréades,  550. 
Gastrique  (muqueuse),  263. 
_  (sécrétion),  258,  330. 

_  (suc),  185. 

Gastrodia  elata,  421. 

Gastropaclia  quercifolia,  139. 

Gastropliiles,  375. 

GATIN  (C.L.),  225. 

Gaucherie,  171. 

Gaudechon,  244. 

Gautier  (A.),  369. 

Gautrelet  (J.),  225. 

Gazeux   (échanges),    254,   256,    257,  316.   Von 
aussi  Respiration. 

Geai,  418. 

Géantes  (formes),  411. 
Gebhardt,  93. 

GEELMUYDEN   (H.    Chr.),  194. 


GEERTS  (J.),  XVII,  51,  366,  456. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


575 


Gélatine,  lOT,  259,  261,  272. 

Gélatineux  (tissu),  168,  169. 

Gemmulation,  95. 

Généalogique  (arbre),  ^00. 

Geînil-Pkrrin  (G.),  538. 

Génitaux   (organes)    (influence  du    jeûne  sur 

les),  270. 
Génotypes,  379,  389. 
Geocichla  sibirica,  437. 

—  varia,  ^137. 
Geoffroy  Saint-Hilaire,  5'42. 
Geotriton,  8. 
Géotroiiisme,  341,  5UU. 
Gerassimoff,  75. 

Gerdy,  509. 

Geumain  (Louis),  384,  435. 

Germination,  240,  243. 

Gertz  (H.),  475. 

Gésier,  385,  386. 

Gesnéracées,  122. 

Gestation  (période  de),  90. 

GHiGi  (A.),  409. 

GiARD  (A.),  372,  542. 

Gibbon,  465. 

GiGAN  (A.),  256. 

GiGLlo-Tos  (Ermanno),  284,  366. 

GlGLlOLI  (S.),  XMll,  285. 

GlOVANNOZZI   (M.),    316. 

GIRARD  (Pierre),  248. 
GlRET,  175. 
Glacolew  (P.),  263. 
Glande  à  concrétions,  305. 
Glandes,  voir  Sécrétion. 

—  sexuelles,  voir  Produits  sexuels. 
Gle>N  (F.  H.),  180. 

Gley  (E.),  221,  225,  226,  546. 
Gliadine,  259,  261,  263. 
Glidine,  259. 
Globules  blancs,  voir  Leucocytes. 

—  rouges,  voir  Hématies. 

—  sanguins,  48. 

—  polaires,  73,  74,  75,  353.  Voir  aussi 

Produits  sexuels. 
Globulin,  281. 
Globuline,  267. 
Glochidies,  81. 

Glossina  palpalis,  393,  409,  422. 
Gluconique  (acide),  194. 
Glucosamine,  197,  231. 
Glucose,  164,  180,  189,  231,  257,  262,  267. 
Glucosidase,  187. 
Glucosides,  286,  316. 
Glutamique  (acide),  196,  197,  261. 
Gluten,  259. 
Gluteuine,  259. 
Glutine,  261. 

GlycocoUe,  194,  197,  261,   267. 
Glycogéne,  24,192,  193,  252,  267,  268,  271,297, 

326,  370,  450. 
Glycogénolyse,  268. 
Glycolyse,  190,  244,  279. 
Glycolytiques  (ferments),  189. 
Glycose,  voir  Glucose. 
Glycosurie,  167,  227,  268,  297,  302. 

—  adrénalinique,  332. 

—  phlorizique,  234. 
Glycuronique  (acide),  193. 
Glyptus  punctulalus,  425. 


Gobius  capelanus,  413. 

—  liiscus,  413. 

—  minulus,  413. 

—  niger,  9. 
GoDDARD  (Henry  II.),  351. 
GODLEWSKI,  73,  75. 
GODLEWSKI  (E.    nis),  XIV,  51,   75. 
Goebel,  196. 

GOETTE,   105. 

Goitre,  2.'55    341. 

GOLDFARB  (A.   J.),  121. 
GOLDSCHMIDT,   35. 
GOLODETZ,   27. 

GOLTZ,  291,  466. 
Gonepteryx  rlianmi,  139. 
Gonioma  Kamassi,  223. 
Gonium  pectorale,  344. 
Gonochorisme,  141. 
GOODALE  (11.  1).),  348,  361. 
GOODEY  (T.),  395. 

goodspeed  (t.  11.),  344. 
Gordon,  384. 
GOTCH  (F.),  312. 
Goudron,  237. 
Goudronnées  (loutes),  225. 
GouLD  (L.  K..),    289. 

GOURLAND,     192. 

Goût,  471. 

Grafe  (E.),  xvni,  257. 

Grafe  (V.),  XIX,  226,  316,   327,  329. 

GiuuAM  (D.),  257. 

Graines,  243. 

—  (maturation  des),  276. 
Graisse,  19,  I.'ÎS.  137,  168,  190,  268,  318. 
Graisses,  23,163,  164,  191,192,  197,201,202,211, 

257,  259,  262,  265,  266,  270,  271,  277,292,326, 

330,  334. 
Granier  (J.),  2,  51. 
Granulations,  447,  448. 
Granules,  32,  313,  54.s. 
GrâPER  (Ludwig),  84. 

Gras  (acides),  135,  202,  204,  205,  242,  265,  266. 
Grassi  (P.),  22,  487. 
Gravier  (Ch.),  395,  434. 
Grèbe  (Fr.),  193. 
Greeley,  150. 
Greenwald  (J.),  226. 

Greffe,  xv,  98,  123  et  suiv.,  137,  156,   369,  448, 
450,  464. 

—  autoplastiquo,  126. 

—  homoplastique,  126. 

—  (hybrides  de),  123,124. 

—  nucléaire,  37. 

—  par  approche,  128. 
Grégaire  (vie),  534. 
Grégorines,  59. 
GREGERSEiN  (J.  P.),  210. 
Grégoire,  43,  44. 
Gregory  (R.  P.),  348. 

Grenouille,  87,  524.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  (développement  de  la),  99, 170. 

—  (leucocytes  de  la),  153. 

—  (œuf  de),  106,  107,  109. 

—  (sexe  de  la),  133. 
Greppin(L.),  533. 
Grese  (N.),  369. 
Gricaut,  159. 


576 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Griesbach,  492. 

Griffoiv  (Ed.),  127,  369,  3"70,  395,  532. 

Grigant,  226,  339. 

Groom,  212. 

Groos  (S.),  476. 

Gross  (J.),  XVI,  402. 

Grossesse,  297,  298,  309. 

GROSZ  (F.),   140. 

Gruber  (Karl),  36. 

Gryllus  campeslris,  117. 

Guanase,  170. 

Guanidine,  96,  190. 

Guanine,  176, 177. 

Guanosine,  175.  176, 177,  262. 

Guanylase,  177. 

Giianyliqiie  (acide),  176,  177,  178.  262. 

Guêpes,  525. 

—  sociales,  525. 

—  solitaires,  524,  525. 
GUEGUEN  (F.),  396. 
GUÉRIN  (G.),  334. 
Guerre,  537. 

Gui,  325. 
Glieysse-Pélissier  (A.),  37. 

GUIGNARD,  43. 

GUILLERV,   337. 

GUILLIERMOND  (A.),    3,    51,  129. 

GUNN  (J.  A.),  290. 

GUNNY  (J.  A.),  224. 

GuRWiTSCH   (Alexander),  3. 

Getherz,  55. 

GUTHRIE  (C.  C.),  XV,  124,  125. 

Gutlatioa,  331. 

GUTTENBERG  (H.    VON),  226. 
GliYE,  533. 
GUYÉNOT,  348. 

GUYER  (Michael  P.),  xvi,  68,  350,  353. 
Gyimiomus  troglodytes,  383,  384. 
Gymnospermes,  81. 
Gymnospliœra  albida,  .382. 
Gynomorphi,  431. 
Gypnetus  barbatus,  417. 
Gypsotoue  (substance),  34. 
Gyrocotyte,  173. 


Haaland  (M.),  97. 
Haberlandt  (G.),  226,  246. 
Habitude,  114,  485,  527,  537. 
Hacker  (F.),  xx,  502. 
Hadzi  (J.),  78,  161,  226,  542. 
Haeckel,  396,  557. 
Haecker  (V.),  348. 
HAFELE  (FÉLIX),  424. 

Hagedoorn  (Arend  L.),  xvi,  351,  357. 

Hague  (Stella  M.),  67. 

Hahn,  175. 

Haldane  (J.  S.),  223. 

Haliotîs,  308, 

Halket  (A.),  250. 

Hall,  180. 

Hallion,  227. 

Hallucinations,  5.33,  5.36,  537,  476. 

Halosydma  yclnlinosa,  117. 

Halpen\y  (J.),  290. 

Hamadryas,  voir  Naja  biimjarus. 

HAHERTON  (A.  E.),  392,  393,  422. 

Hammar,  23. 


Hammarsten  (0.),  185,  186. 
Hamonville  (D'),  418. 
llAMSIK   (A.),   188. 

Hannetons,  382. 
Hanmg  (E.),  xviii,  81. 
Ha\SE.MAN\.  313. 
Haplochilus  Cliaperi,  253. 

—  panchax,  315. 
Haplosporidies.  423. 
Haroex  (A.),  189. 
Hardy  (VV.  B.),  3. 
HARGiTT(Ch.  W.).  93. 
Hargitt  (Georges  T.),  388. 
Hari  (P.),  277. 

Harms  (W.),  XV,  125,  137. 

Harris,  93. 

Hakrison,  154. 

Harshberger  (J.  w.),  433. 

Hartenberg  (P.),  498. 

Harting,  544. 

Hartmann  (Max),  3,  12. 

Hartog  (Marcus),  40,  41,  476. 

Hartson  (L.  d.),  534. 

Harvey,  .394. 

Harvvey  (H.  w.),  3. 

Harwey  (Edmond  Newton),  xiii,  25. 

Hasard  (jeux  de),  483. 

Haswell,  422. 

Hataï  (Shinkishi).  381,  449. 

Hayden  (A.  F.),  227. 

Hayes  (Sam.  L.),  495. 

Healy  (W.),  476. 

Heape.  1.35. 

llcbella  parasilira,  423. 

Heckel  (E.),  227,  396. 

HÉDiN  (S.  G.),  186,  187. 

HÉDON,  227. 

HeE!N  (de),  274. 

Hegner  (R.  w.),  84. 

Heidenhain  (M.),  18,  21,  24,  288. 

Heilner  (E.),  190. 

Held,  18. 

Heliantlius,  98. 

—  annuus,  190,  237,  325. 
Héliotropisme.  Voir  Phototropisme, 
i/c/î.f,  403,  450. 

—  aspcrsa,  436. 

—  austriaca,  364. 

—  Iiortensis,  363. 

—  nemoralis,  363. 

—  pomatia,  471. 

Hématies,  91,  92,  96,  183,  184,  214,  248,  278  et 

suiv.,  329,  .3.37. 
Hématoi)oièse,  243. 
Héméralopie,  496. 
Hémione,  362,  363. 
Hémiptères,  1.32,  375,  430. 
Hémochromogène,  255. 
Hémoglobine,  91,  92,  280,  450. 
Hémolymphe,  169. 
Hémolyse,  280,  .332,  334. 
Hémolysines,  280. 
Hémolysinogène.  214. 
Henderson  (J.),  227. 
Henking,  132,  1.33. 
Henneguy  (F.),  21,  68,  155. 
Henslow  (G.),  396. 
Henri  (Victor),  469. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


577 


Henry,  Sis,  339. 
IlEN'RY  (Clinrlcsl.  485. 
Henze  (M.),  209,  284. 
Herbivores  (Insectes),  387. 

—         (Oiseaux),  385,  386. 
Herbst,  7^1. 

Hérédité,  xvi,  89,   171,  347  et  suiv.,  !H)2,   tm, 
528,  532,  539,  558,  561. 

—  anceslrale,  367. 

—  associative,  358. 

—  dans  le  croisement,  353,  360  et  sniv. 

—  des  caractères  ac<(iiis,  voir  Caractè- 

res acquis. 

—  des  caractères  divers,  357. 

—  du  sexe,  133,  352  et  suiv. 

—  directe,  357  et  suiv. 

—  (généralités  sur  1'),  350  et  suiv. 

—  humaine,  351. 

—  dans  les  unions  consanguines,   360. 

—  en  mosaïque,  381. 

—  intermédiaire,  403,  UOU. 
Herlant  (Maurice),  108. 
Hermaphrodilisme,  9,  133,  134,  141. 

—  latéral,  7. 

Herms  (William  Brodbeck).  342. 
Héroïne,  330. 
HÉROUARD  (E.),  82,  309. 
Heupin  (A.),  110. 
Herrera,  394. 
Herreros,  429. 
Hertwig  (G.),  XIV,  107. 
Hertvvig  (O.),  XIV,  59,  106,  173. 
Hektwig  (P.),  xiv,  107. 
Hertwig  (R.),  8,  9,  29,  63,  73,  74,  107,  1.33,  152. 

173,  313,  542. 
Herwerden  (M.  A.  vo\),  10. 
Herxheimer,  23, 

Herzog  (R.),  161,  198,  227,  341. 
Hesmo\  (V.  A.  C),  514. 
Hessling,  424. 
Hétéroalbumose,  329. 
Iletcrobasidion  aniiosum,  80. 
Hétérochélie,  170. 

Hétérochromosomes,  55,  56,  107,  132,  133. 
Hétérogamie,  52. 
Hétérogamique  (copulation),  51. 
Hétéromorphosc,  122. 
Hétéropycnosc,  55. 
HETSCn,  505. 
Heubner,  252. 
Hewett  (R.  T.),  227. 
Hey  (Adolf),  105. 
Heymans,  485. 
Hibernation,  457. 
HiEi.  (L.),  227. 

HiLTZHEIMER  (H.),   348. 

HiNDLE  (Edward),  72,  73,  74. 

HIPPOCRATE,  140. 

Hippoligris  zébra,  362. 

Hippurique  (acide),  194,  195,  237. 

HIUSCH  (R.),  30.3. 

Hirudine,  279. 

His,  93. 

Histidine,  162,  196,  197,  203,  204. 

HlTZIG,  510. 
HOCSON  (F.),  264. 
HOEBER  (R.),   26. 
HOERNES  (R.),  396. 

l'année    biologique,    XVI.     1911. 


IIOESSLIN  (H.   VON),   228. 
HOFF  (VAN   T'I.  26 

Hohlweg,  307. 

Hotavyichium,  406. 
HoLDUAUS  (K.),  433. 
Hollande  (Ch.),  282,  283. 

HOLLINGWORTU   (L.),   476. 
HOLMGREN,  450. 
HOLMSTROM  (R.),   23. 

Homard,  170. 

Homme,  9,  550,  555,  556,  557. 

Homochélie,  170. 

Homochromie,  553. 

Homogentisique  (acide),  196,  198,  199,  200,  201, 

202. 
Homoiotoue  (substance),  34. 
Homologies,  94,  172  et  suiv.,  410. 

HOOKER  (DAVENPORT),  99. 
HOOKER  (D.  R.),  228,  277. 
HOPF  (Hans),  441. 
HOPKINS,  192. 
Hordénine,  271. 
Hordeum  jiihalum,  426. 
Hormones,  288,  291,  292. 
Hornberger,  276. 
Horsley,  290. 
Hortensias,  111. 
Hottentots,  429. 
Houblon,  52. 
HousSAY,  386. 
Houwink  (R.),  384. 
HoVEN  (H.),  32,  288. 
HowELL,  279. 

HOWLAND  (J.),   252. 
HSING  Lang  Chang,  186. 
HUBBENET  (E.),   328. 
HUDSON,  422. 
HUG  (E.),  315. 
Huile,  163. 

—     d'olive,  257. 
Huiles  essentielles  (action  des),  285,  286. 
Humboldlia,  414. 
Humeur  acqueuse,  234. 
Humidité  (action  de  1'),  321,  382,  383. 
Humulns  japnnicus,  174. 
Huxley  (J.  S.),  114. 
HWOROSTUCHIN  (VV.),  32. 
Hyacintliiis  orientalis,  387. 
Hijalinia  nitida,  384. 
Hyaloplasma,  169. 

Hybrides,  111,  146,  347,  348,  351,  360  et  suiv., 
402,  403,  405. 

—  matroclines,  403. 

—  patroclines,  403. 
Ilydalina  senta,  145. 
Hijdra,  79,  126. 

—  fiisca,  141. 

'  —       grisca,  141. 

—  oligaclis,  127. 

—  polypus,  127. 
Ilydraclinia  cchinala,  94. 
Ilydvangca,  111. 

Hydrates  de  carbone,   191,   193  et  suiv.,    197, 
257,259,262,  272,303,  304,  318,  326. 

—  (métabolisme  des),  266,  267. 
Hydrazine,  2é6. 

Hydroïdes,  82. 
Hydroides  dimilhus.  171. 

37 


578 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Hydroméduses,  l'42. 
Hydrophiles,  253. 
Uydrophilides,  375. 
Hyménomycètes,  59. 
Hijoscyainus  albus.  1. 
Hyperalïectiviu'-.  'i97. 
llyi>frd;icIvlio.  110,  357. 
Hypori'inolivilé.  'i^i7. 
IIy|iorylyt'éniie,  227. 
Hyperleucocylose,  3'i5. 
Hypfrtoniques  (solutions),  190. 
Ilypnoïde  (étal),  523. 
Hypnose,  50?i,  523. 
Hypnotisme,  .505. 
Hypnotoxine,  401. 
Hyimoloxique  (substance),  501. 
Hypocréacées.  .397. 
Hypoderma,  370. 

—  bovis,  401. 

—  brarliysporum,  401. 
Hypoglosse  (nerf).  456. 
Ilyiioleucocylose.  .345. 
Hypoiihlalmus,  4.55. 

Hy|)ophyse,  94.  221,  246,  291,  292,  298. 
Hypolensive  (aciion),  208,  325.  336. 
Hy|iolonie,  33. 

llypotoniques  (solutions),  153. 
Hypoxanthine,  177,  178. 


Idéalion,  510  et  suiv.,  .517. 

Idiochromatine,  47. 

IiiERiNG  (Herniann  von),  429. 

ILBERG,  537. 

Ulusions,  490.  493,  496. 

—  tactiles,  493. 

Images,  469,  496,  497,  502,  503,  515. 

—  mentales,  510  et  s.uiv. 
Imaginatifs  (types),  510. 
Imagination,  532. 
Imitation,  499,  534. 
Immunité,  137,  227,  3,34. 
Impatiens  (jlandulujera,  2. 

—         parviftora,  331. 

Impulsivité,  530. 

Inaclms,  137. 

Inanition,  121,  219,  258,  261,  262,  269,  271.  .303, 
304. 

Inattention.  5.33. 

Indican,  208. 

Indol,  208,  209. 

Individu,  561. 

Infusoires,  62,  150.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

Inhibition,  485,  513. 

Initiative,  522. 

Innéistes,  558. 

Inogénèse,  16. 

Inosine,  177,  178. 

lnosi(iue    (acide),  178. 

Insanité,  539. 

Insectes,  253,  298.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  lumineux,  310,  311. 

—  (rapports  avec  les  fleurs),  415. 

—  (rejet  du  sang  par  les),  2H2,  283. 
Insectivores,  429. 

—  (oiseaux),  385,  386. 


Insomnie  expérimentale,  461, 
Instinct,    522,    524,    525,    528,    551. 

—  social,  528. 
Intelligence,   455,  517. 
Interpolation,  484. 

Interstitielle   (glande),  60.  136,  139.  293,    295. 

296. 
Intestin,  29,  287,  .330. 
Intestinal  (épithéliumi,  2.57. 

—  (suc),  187. 
Intestinale  (muqueuse),  188,  191. 
Introspection,  519. 

Intuition,  521,  522. 

Inulase,  188. 

Inversion   des  viscères.  104. 

Inverline,  180,  188. 

Involution,  95. 

Iode.  160,  167,  290,  326,  327. 

lODLBAUER    (A.),  183. 

Ions,  250. 

—  (action  des),  32,   34,   38  et  suiv.,  334.^ 
Iridomyrinex.  414. 

In-adiatinn,  voir  lUidium. 

ISUA  (A.),  84. 

Isaria,  421. 

ISLER  (M.),  315. 

Isodynamie,  310. 

fsoctcs,  .32. 

Isogamie,  404. 

Isoglycosie,  310. 

Isolement  géographique,  390. 

—  (instinct  d'),  415. 

Isolropie  de  l'umf,  86  et  suiv. 
ISSEKUTZ  (B.),   330. 
IWAivoFF  (E.),  362. 
IWANOFF  (N.),   327. 
IWANOFF,   51. 

IWANOFF,  175,  189.  ' 

I\VA>o\v,   537. 
Ixodes  hexagonus,  425. 

—  i^icinus,  425. 
Ixodoidea,  424. 
IzAR  (G.),  208. 


Jaccard  (P.),  XIX,   426. 

Jacinthe,  344. 

Jacob  (S.  M.),  360. 

.lACOBi  (H.),  318. 

Jacoiïs,    176,     177,  262. 

JACOBSON  (Ed.),  476,  485. 

Jaffé,  203. 

Jamcki  (C),  21. 

Jansen  (B.  C.   p.),  162,   266. 

Janssens,  42,  43. 

Janus  (monstre),  105. 

Januszkiewicz  (A.),  301. 

JXRISCH,  313. 

Javillier.  123. 

Jeannel  (R.),  384,  430. 

Jenkinson  (J,  'V\.),  84,  89,  102.  104. 

JENMNGS  (H.    s.),  348,  349.  370,  377,  888, 

522. 
Jesenko  (p.),  101. 
Jesinghaus  (Cl,  516. 
Jeune  (action  du),  151,  191,  197    228,  269,  282 

457. 
JOANNOVICS   (G.).   330. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


579 


JOHANNSEN,   389,  MU. 

JOIIANSEN,   329. 

JOHNSTONE  (E.  R.),    351. 

JOLLES  (A.),    193. 

JOLLY  (J.),  153. 

JOLLY,  228,  290,  537. 

JONA  (J.  L.),  441. 

JONlîS  (S.),  535. 

Jones  (W.),  175,  176,  177. 

JoNNE.sco  (Victor),  446. 

JONSON,   23. 

Jordan  (A.  E.),  228. 
Jordan  (H.),  396. 
JOTEYKO  (J.),  477,  515. 
JOUSSEAUME  (F.),    436. 
JUEL.   67. 

Jugenienis,  514  et  suiv. 
JCLIN,  59. 
Julinia,  tt^U. 

JUNKERSDORF  (P.),    303. 
JUSCIITCHENKO   (A.  J.),   180. 


Kahn  (P..  II.),  297,  298. 
KaMPF  (E.),  157.  281. 
Kaiseri.ing,  23. 
Kakise  (Ilikoso) 
Kallima,  553. 
Ka.mmerer   (P.), 

552. 
Kappers,  'i55. 
Karaoui.ow  (T.) 
Karplus  (E.  p.),  441. 

K.ARSTEN,    5/l5. 
Karyoni;islisi>uto,  22. 
Kato  (K.),  190. 
Katz  (J.),  302. 
Katzaroff,  516. 
Kauffmann  (M.),  208, 

kAWAMURA,  2.3. 

Keilin  (D.),  468. 
Kennedy  (R.  P.),  442. 
Kennel  (Pierre),  229. 
Kent  (G.  Helen),  537. 
Kepinow  (L.),  280.  327 
Kéraloplaslie,  156. 
KiESOw  (P.),  XX,  489. 
KlKKOJI  (T.),  202,  229. 
Kilduffe  (Roljerl),  125. 

KILLIAN   (K.),    112. 

KiNG  (Hélen  Dean),  140. 
Kiuoplasma,  33  et  suiv.. 
KIPIANI,   477. 
KiRKBRiDE  (Mary  Biiller 
kisui,  2911. 

kLEEMAN  (H.),  280. 

Kleinenberg,   173. 
Klingejiann  (W.),  157,  261. 
KIossia  lielicina,  79. 
Kluyver  (A.  J.),  XVIII,  319. 
Kniep  (H.),  xviii,  80,  224. 
Knoop,  202,  204,  330. 
kNOP,   27'i. 
kNOWLTON   (F.),  229. 
KOCH  (P.  C),  162. 
kocii  (Wilhelm),  141. 
KoiJH,  276. 
kOCHMANN  (M.).  210,  270. 


x\,  519. 

lO'i,    171.  3'i9.   ,371.    372,    402. 

332. 


492. 


46. 


110. 


KOEI.ITZ.   126. 

Koelker  (A.  II.),  197. 

kOFOiD  (Ch.  Alwond),  433. 

koiiLBRi  oge  (J.  II.  F.),  64.  85.   396.  455. 

koJO  (K.),  215. 

Koi,lm\nn,  ,534. 

Kollmann,  2S4. 

koi.MER  (W.),  442. 

koLTZOFF(N.  k.),  32,  ,57. 

KoNIGSTElN,    291. 

kopEC  (Stéphan),  124.   139. 
kOHFF  (V.),  93. 
kORSAKOVV  (N.),  328. 

KORSCllEI.T,  49,  1.34,  426. 

KOSTANECKI   (k.),    73. 
kOSTYLEFF,  482,  504. 

KosTYTscnEw  (S.),  xviii,  229,  254. 

KOWALEWSKY  (S.),   XIV,   131. 
KOWALSKI,   43. 
kRAEPELIN,    .513,  518. 

krail,  voir  Biunjarus  cœruleux. 
kRAiiSE  (K.  A.),  304. 
kRAUSSE  (A.  N.),  396. 
kREFFT  (Paul),  380. 
Kreidl  (A.),  211,  441. 
kROGII.  251. 

Kronecker  (H.),  320. 
Krumbacii,  142. 
Krym  (R.  I.),  259,  262. 
KlGKlîK,  544. 
KiJiiN  (Alfred),  86. 

KULLBERG  (S.),  180,  189. 
Klilpe,  502. 

klJMAGAWA,   326. 
KUMAGAWA-SUTO,  271. 
KUNCKEL  D'HERCULAIS   (J.),    417. 
KUNDT   (A.),  XVIII,    79. 
KUNSSBERG  (k.   VON),  230. 
kUNZ  (M.),  X\,  491,  531. 
kUPELWIESER,  72. 
KUSANO  (S.),    MX,   421. 


KUSr.HAKEVITSCH 
ki'STER  (E.),   3. 
KUTSCHER,  209. 
kYLIN  (IL),  312. 


(Sergius),  57,  133. 


Lai),  160,  185,  186,  187. 
L;ibyrinthe,  439, 
Lacassagne  (Antoine),  60. 
Laçasse  (R.),  110. 
Lacerta  vivipava,  371. 
Lachnea  scuteltata,  80. 
Lactacidase,  264. 
Lactase,  189. 
Lactation,  xv,  90. 
Lactée  (sécrétion),  291,  292. 
Lactescente  (sécrétion),  292. 
Lactique  (acide),  164,  209. 
Lactose,  164,  307. 
Laera  (G.),  464. 
Lafora  (G.),  514. 
Lngisca  extenuala,  117. 
Lagopède,  386. 
Laguesse,  230. 
Lait,  159,   1.S3,  211,  263,  292. 
Lakon  (G.),  162. 
Lalande    (A.),  560. 


580 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Lalou,  336. 

Lamarck,  387,  39.'i,  411,  414,  527,  542,  553. 

Lamarckisme,  399,  559. 

Lambebt,  217,  230. 

Lambling  (E.),  159. 

Laminaires,  112. 

Lampe  (A.),  197. 

Lanipy rides,  235.  310,  311. 

Laminjris  sptcndiduld,  47(1. 

Lams,"90. 

Landau,  297. 

Landaier.  21. 

Landrieu  (M.),  51. 

Landsteiner,  230. 

Lane-Claypon,  291. 

Lan'G  (A.),  349,  363,  403,  404. 

Langage,  499,  536. 

—        (centro  du),  172. 
Langendorff,  252. 
Langeey  (F.  N.),  457. 
Langlois,  230. 
Lanice  conchylcga,  43. 
Lankestetna  ascidiœ,   29. 
Lapidus  (H.),  181. 
Lapin  (croisement  chez  le), 363. 
Lapins  (sexe   des),  135. 
Lapiqle(L.),  381,  497. 
Larger  (R.),  432. 
Larglîier  des  Bancels  (J.).  469. 
La  I\iBOisii:uE  (Jean  de),  148. 
Laroche  iGuy),  159,  339. 
Larsson  (H.),  477. 
Losiocainpa  (lucrcus,  145,  356. 
Lasius,  419. 

—      nigcr,  342. 
Lasmer  (J.),  417. 
Lasseir  (Pli.),  318,  371. 
Latham.  275. 
Latïer,  163. 
Laughlin,  351. 
Laugier  (Henri),  249. 
Launoy  (L.),  152,  153,  332. 
Laurent  (J.),  230,  370. 
Laurent,  95. 
Lauret  (H.),  486. 
Lavauders,   417. 
Laveran  (A.),  422. 
Lawson  (A.  A.),   55. 
Leathes,  201. 
Lebas  (R.),  477. 
LEDBEEF  (A.),  163,  189,   341. 
Le  Bon  (G.),  505. 
Lecanoi'd  tartarcti,  274. 
LECHE  (Wilhclm),  429. 
Lécithine,    23,    135,    180,    181  ,   184,    190,    273. 

337. 
Leclercq  (J.),  237. 
LECLÈRE  (A.\  477,  504,  535. 
Lecoq  de  Boisbauduan,   4X0. 
Le  Dantec  (F.),  397,  542.  553.  554.  560. 
Lederer  (R.),  214,  230,  291. 
Leduc  (Stéphane),  3,  41,  249,  542. 
Lefèvre  (G.),  423. 
Lefèvre   (J.),  309. 
Lefèvre,  74,  75,  76. 
Legendke    (R.),    153,  154,    381,    442.    451, 

454,  461,  500,   501. 
Léger,  59,  422. 


Légumine,  203. 

Légumineuses,  259, 

Lehmann  (E.),  98. 

Lehmann  (N.),  370. 

Lenlicelles,  331. 

Lemiossek  (K.),  21,  468. 

Lenk  (K.),  211. 

Lepeschkin  (W.  W.),  XIII,  XVII,  8.  23. 

Lepidium  sativum,   231. 

Lépidoptères,    105,  402,   403.    Voir   aussi  aux 

noms  d'espèces. 
Lepine,  163. 

Lcptinotarsa  iindccemlinrala,  403,  404. 
Lrplolliorax,  419. 
Lesage  (J.1,  231. 
Lesage  (P.),  85,  231. 
Lesne  (Pierre),  370. 
LesnÉ  (Edm(md),  231. 
Le  Sourd,  231. 
Lesser  (E.  J.),  i252,    261. 
Leucine,  188,  195,  198,  197,  261,  271. 
Leucobases,  162. 

Leucocytes,    18,  153,    243,   257,    284,   329,    334, 
345,   346. 
—        mononucléaires,  18,  19. 
Leucogénèse,  257. 
Leucophycées,  546. 
Leucoplastes,  3. 
Levaditi,    230. 
Levene    (P.  a.).    176,    177,    178,    180,     231, 

261,  262. 
Levi  (Giuseppe),   8. 
Levin,  228. 
Lévulose,  191,  267,318. 
Levures,  51,  129,  189,  206,  286,  431. 
Levy  (Fritz),  231. 
LEWiN  (K.  R.),  112, 
Lewis  (M.),  78. 
Lewitzky  (G.),  xvii,  20. 
Leydig,  422,  555. 
L'Hermitte  (J.),  362. 

LlRKRMANN   (P.),    505. 

Libre  arbitre,  558,  559. 
Lichens,  276. 
LiEBEKiillN,  95. 
LiEBERMANN   (L.),   213,;  231. 
LiEBlG,  174. 
LiEPMANN,  172. 

LiESEGANG  (Rnpliaël  Ed.),  4,  448. 

LiESKE  (R.),  x\m,  268. 

Ligniera,  397. 

Lignine,  319. 

Ligules,  160. 

Liliacées,  43. 

Lilium,  50. 

LILLIE  (R.  S.),  Xlll,  37,  40,  74,  75,  152,  555. 

Limantvia  dispar,  117. 

Limicolaria,  436. 

Linuiopliilns  pmùrovitis,  387. 

Limodoriun  aborlivuin,   421. 

f.imosina,  384. 

Limosphère,  56. 

Linaria,    387. 

Linden  (von),  254. 

Lindiiard,  442. 

Lincus  Idctcvs,  120,  121. 

—      riihrr,   119,  120,  121. 
Liuine,  547,   548. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


581 


Liniiic  (filaments    de),    5^17,    5'i8.    Voir    aussi 

BEiirvAUi). 
LiîNK  (E.),  425. 
LlNSBAlEU  (K.),  255. 
Li.NT  (M.  VA^),  531. 
Linum  catliarlicum,  329. 
Lionepliila,  Ù37. 
Lipase,  180,  188,  189,  259. 
Lipoïdes,    XIII,  20,   23,    25,   15^,    181,    2t)'i,  265, 

280,  ilti. 
Lipoidosomes,  31ii. 
Lipolyse,   188. 
Liposyiilhèse,    188. 
LiPSCiiiJTZ  (A.).  231. 
Liquides  physiologiques,  325,  326. 
LiRO,  315. 

LiTTLE  (G.  C),  349. 
Lol)e  frontal,  467. 
Lobes  occipitaux,  514. 
Lo  BiANCO  (S.),  413. 
Localisations  cérébrales,  465  et  suiv.,  514. 

—  germinales,  87,  104. 

Lob  (W.),  190,  244. 
LoEB  (Jacques),   xiii,  xv,  31.  38.  61,  69,  70, 

72,  73,  74,   85,    108,  232,    251,    321,  323, 

342,  407,  527. 
LoEB  (Léo),  XV,   85,  94,   126,  149,   155,    233, 

294,  295. 
LOEPER,  233. 
LOER,  148. 
LOEWE  (S.),  330. 

LOEWENSTEI.X   (G.),    335. 
LOEWITT,  297. 
Logique,    482, 
LoHNER  (L.),  233. 
LoiSEAU  (G.),   238. 

LOMBROSO    (C),  505. 

LoMBROSO  (U.),  270,  287,  288,  291. 

Lomecliusa,  418. 

LONDON    (E.    S.),    259,    260,  261,    262,  263, 

266,  272. 
Long,    90. 
Longévité,  535. 
LOKGO  (S.),  66,  67. 
Lophomonas  bluttarum,  22. 
Lophopsetla  maculata,  427,  428. 
LowiNE,  342. 

LOYEZ  (Marie),  53,  450. 
LUBIMENKO  (W.),  wiii,  276,  315. 
LiiCET   (Adrien),   397. 
Lucialia  cacsar,   342. 
LUCIANI,   147. 

Lucien   (M.),  94. 
Luciférescéinc,  310. 
LiDwiG  (K.),  163. 
Lufjxus,  132. 
LlKJANOW,  313. 

Lumière    (action    de    la),    224,    244,  276,   314, 
318  et  suiv.,  343. 
—  (production  de  la),  310  et  suiv.,  543. 

LUNA  (Emerico\    11,   456. 
LiND  (E.  J.),  310. 
LUNGiiETTi  (Bcrnardino) ,  103. 
LUSSANA,  324. 
Luther,  254. 
LiiTMA\  (B.  F.),  4. 
LUTZ  (C),  254. 
Lyclinis  dioica,  131. 


Li/cium  luilimifolium,  122. 
Liicopodes,  434. 
Lycoria,    384. 
Lycoses,  437. 
Li/r/inodcndron,  431. 
Lymanlria  dispar,  105,  139. 

—         monacha,  1.39. 
Lymphatiques  (glaiidcsl,  180. 
Lymphe,  18,  169,  1S2,  221,  2S5.   289. 
Lyniphocystis  Johnstoni  fVoode,  12. 
Lymphocytes,  19,  284,  346. 
Lymphocylose,   258. 
LYNCH  (R.),  438. 
Lynghya  versicolor,  222. 
Lysine,  197. 
Lyttkens  (IL),   204. 


MAAS(0.),  95,  114,  116,  205. 

Macacus  rhésus,  290. 

Mac  Auliffe,  147. 

Mac  Bride  (E.  W.),  364. 

Mac  Callum,  29. 

Mac  Clendois,  41. 

Mac  Clung,  132. 

Mac  Dougal  (D.  J.),  349. 

Mackenzie  (K.),  XV.  291. 

Mackenzie  (V.l,  242. 

Mackie  (F.  P.),  393,  422. 

Macleod  (J.  R.),  268. 

Macropodia,  435. 

Maclra,  73  et  suiv. 

Madréporaires,  395. 

Maggiore  (L.),  4. 

Magitot  (A.),  156. 

Magnameni,  234. 

Magnan  (A.),  103,  110,  370,  385. 

Magnésie,  275. 

Magnésium  (influence  du),  325,  337. 

—  (sels  de),  183. 
Magnus,  78. 
Magnus-Levy,  194,  257. 
Main,  435. 

Maignom  (F.),  303. 

Maillefer  (A.),  344. 

Maine  de  Biran,  474. 

Maire  (R.),  78,  397. 

Mais,  259,  .391,  392. 

Maja  squamado,  271. 

Mal  de  montagne,  320. 

Malique  (acide),  32,  181,  206. 

Maloney  (W.),  492. 

Maltase,  189. 

Maltiius,  561. 

Maltose,  180,  190,  267,  MH. 

Mameli  (E.),  xviii,  276,  325. 

Mammaire  (glande),  32,  164,  242,  291,  292. 

Mammifères,  429. 

—  (développement  des),  90,  91. 

—  (ovaire  des),  295. 
Mangham  (B.),  190. 
Mangham  (S.),  234. 
Mangin  (L.),  371. 

Manies,  497,  538. 
Mannosane,  180. 
Mannose,  189. 
Manouélian  (Y.),  234. 
Manson,  261. 


582 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Maquennil,  rx'iS.    - 

Mabage  (DM,  500. 

!\I;irais  salants,  200. 

Maube,  511,  519. 

Mahcii,  tlS!l. 

Marciial  (Paul),  76. 

Mahciiand,  296. 

Marchanlia  poli/niorplta,  ilS. 

Marc-lie,  .'5()5. 

MargariUina  margarilifcra.  U2'\. 

Marie  (A.),  147,  148,  16.'{,  257,  478. 

Marie  (Pierre),  km. 

Marinesco   (G.),  447,  448.  450.  460. 

Markwalder,  197. 

Maroc  (poissons  du),  kZb. 

Marrassim,  147. 

MVRSCHLEWSKI  (L.),  167,  235. 

Marscnia,  57. 

Marsupiaux,  ^29. 

Marszalek  (J.),  235. 

Martel  (E.),  309. 

Martin  (G.),  537. 

Martin  (L.  M.),  221. 

Martin,  :539. 

Martinet,  'il7. 

Massol  (L.),  335. 

Mast  (S.  O.),  235. 

Mastigocludium  Blocliii,  397. 

Maslzellen,  28,  28?i. 

Maté,  231. 

Mathews  (P.  A.i.  180. 

Mathison  (G.),  235. 

Matricuot  (L.),  >S(),  392,  397. 

Matls  (L.),  478. 

Maupas,  62,  63,  1/|6,  389. 

Mawas,  ^68. 

Mavve  (E.  s.),  1.30,  355. 

Mayer  (A.).  20,  280,  297. 

Me  Carrison  (Robert),  235. 

Me  Ci.ENDON  (J.  F.).  4,  5,  87. 

Me  Comas  (H.  C.),  520. 

Me  Dermott  (F.  Alex.),  235,  310.  311. 

Me  GiNNis  (Mary  O.),  341. 

Me  KENDRieK  (A.  G.),  333. 

Me  MULLEN  (Ch.  B.),  486. 

Me  PiiERSON  (W.),  163. 

Me  POTTER,  236. 

Mécanique  (conception),  558,  559. 

Mcdicago  Sdtiva,  175. 

Medigreceanu  (G.),  176,  177,  178. 

Mcdultosa,  UM. 

Mees  (Oscar  de),  214. 

Meier  (A.),  161. 

Meijère  (C.  II.  de),  349. 

Meii.i.ET  (A.),  478. 

Meirovvsky,  313. 

Meisenheimer  (Johannes),  \iv,  136. 

Mélancolie,  W7,  538. 

Mélanines,  312. 

Mélanopliores,  317. 

Mélanosarconies,  313. 

Mrlia  argrntna,  418. 

Mclissodes,  415. 

MELLANBY,  212. 

Meltzer  (S.  .t.),  328. 

Membrane,  cellulain',  xin,  23,  25,  37,  168. 

—  de    fécoïKlation.    69,    72.  Voir  aussi 

P;irlliénogénèse  expérimentale. 


Membrane  nucléaire,  46,  447. 
Membres   (dévelo|)pcmeiU  des),  99,  100. 

—  (régénéral ion  des),  121. 
Mémoire,  485,  515,  532. 

—  associative,  523. 

—  musculaire,  515. 

—  organique,  476. 

—  tactile,  515. 
MENeL  (E.),  12. 

Mendel  (L.  B.),  164,  259.  263.  304. 
ME^DEL   (lois   de),  131,  171,  347,  348,  .351,  .357, 

359,  402,  403,  404,  553.    Voir  aussi  Hérédité 

et  Hybrides. 
Mcndélicnne  (héiédilé\  Voir  Mendel. 
Mendelssohn  (.M.),  458,  478. 
Mendoisse  (P.),  529. 
Menke  (Henrieh),  308. 
Menozzi,  276. 

Mentale  (activité),  518  et  suiv. 
Mcnlirirrliun  Sdxalilis,  471. 
MEReiER  (L.),  305,  318,  371,  397.  434. 
Mercure,  214,  327. 

MERESeHKOWSKY   (C.),    XVII,   554. 
MERTeHING,  313. 

Mésenchyme,  169. 

Mesnil  (F.),  423. 

Mésoglie,  446. 

Mésostronia,  169. 

Métabolisme,  xv,  151,  152,  166.  198.  Voir  aussi 

Nutrition. 
Métachromatl(iues  (corpuscules),  391. 
Métaferrine,  210. 
Metalnikow  (S.),  335. 
Métamorphose,  143  et  suiv.,  387,  423. 
Métaplasies,  127. 
Métuplasma,  169. 
Métazoaires,  550,  552,  555,  557. 
Metghnikoff  (E.),  95,  .340,  430. 

METeiINlKOFF  (O.),  340. 

Météorites,  542. 
Méthylal,  274. 

MÈVES  (F.),  10,  18,  19,  20,  43,  56.  58,  284. 
MEYER  (A.),  79,  236. 
Meyer  (F.),  289. 
Meyer(G.  m.).  180.  231. 
Meyer  (J.  de).  63.  164.  289. 
Meyer  (K.),  184.  185. 
Meyer  (O.),  186. 
Meyer,  261. 
Meyeriiof,  108. 
Meyer-Wedell,  201. 
Meynert,  465. 
MieiiAEi.  (E.  L.),  436. 
MieiiAELLS  (L.),  34,  190. 
MieilEELS  (H.),  101,  274. 
MiCllEI.  (Aug.),  117. 
Microbes,  440  et  suiv.,  ,550, 
Microbioïdes,  543,  544. 
Microscope,  470. 
Microsomes,  10. 
Microterincs  inccrlus,  425. 
MiEHE  (H.),  315,  414. 
Mildew,  230. 
Milieu   (action  du),    411,    413    cl     suiv.,    482. 

.528. 
Miller  (B.  A.),  237. 
Miller  (Edwin  C),  237. 
Miller  (F.  R.),  443. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


583 


Mii.i.KR  (J.),  237. 

Milm;  Ei)\y\rds  (A.),  381. 

MinitHismc,  'i()2,  li21  et  suiv.,  553. 

Mimosa  luidira,  319,  331. 

Mbnulus.  25'i. 

MlNAMl  (D.  N  188.  272. 

MlMKA  (J.),  448,  450. 

Mines  (Georgf).  324. 

Minet  (Jean),  237. 

Min(;azzim  (G.),  466. 

MiNKowsKi  (M.).  466. 

MiNOT  (H.),  153,  154,  ^51. 

MiRANDE  (M.),  237. 

MIRONOW,  291. 

MiSSiROLl  (A.),  237. 

MiTCHEl.l,  (P.  A.),  5. 

Miloeliiinclries,  3,  U,  10,  16,    17,   l.S.  H),  20,  2'i. 

31,  32,  33,  53,  5^1,   57,  169,  2iS?l,  313. 
Milokinétisiiie,  'lO. 
Mitome,  10. 

Mitose,  voir  Division  indircclc. 
Mitoses  hétérohoméotypiques, 'i^i,  59. 

—  hétérolypiques,  43,  !\b,  46.  47,    57,  80, 

81. 

—  lioméotypiques,  43. 

—  pluripolaires,  41,  75. 

MIYAKE  (K.),   99. 

Mniuiii  lionium,  56. 
Modal isme,  483. 

MODRAKOWSKI    (G.),   330. 

Moelle  épinière,  453,  461. 

MOELLGAARD,  448,  449. 

Moisissures,  327. 

Moïté,  546. 

Molge,  9. 

MOLISCH  (H.),  xi\,  331,  343. 

MOLLIARD  (M.),  237. 

MOLLIER,  18. 

Mollusques,  .584. 

MOLTSCHANOFF    (L.  A.},  397. 

Monade,  36. 

Moiières,  545. 

MonUia  candida,  198. 

Monisme,  527. 

MONNIER  (Marcel),  164,  292. 

Monocotylédones  (origine  des),  396. 

Monocystis  i-ostralu,  59. 

Monosoino,  132. 

MONS,  320. 

Monstruoslh's,  170. 

MONTEVERDE  (N.),  XVIII,   315. 

MONTGOMERV  (Th.  H.),  57,  132. 

MooRE  (A.  R.),  344. 

MOORIIOUSE,   277. 

MoRAX  (V.),  238. 

.MoRDWlLKO,  143. 

AlOREAU  (F.),   4. 

MoREAU  (M'"'   F.),  398. 

MOREAUX  (René\  294. 

MoREL  (L.),  164,  227,  238.  290. 

Morgan  (T.   II.),  74.  75,   119,   132,  133,  145,  349, 

352,  353,  358,  359,  361,  388,  407,  408, 

555. 
Morgan  (W.  P.),  227. 
MoRGiLis  (.Sergiiis),  118,  119,  269. 
MoRo,  .340. 

Morphine  (action  de  la),  330,  335,  460. 
Morphoplasma,  169. 


MoRPURGO,  291. 

Murl,  61,  96,  149  il  suiv.,  217,  551. 
MoTT  (F.  W.),  398,  443,  466,  529. 
Mmiehes  dansantes,  138. 

—  sarciiphages,  .342. 

—  si  (Miles,  340. 
Mouette,  .386. 
Moule,  209. 
Miiusses,  81. 

Mouton  (digestion  chez  le),  261. 
Mouvement,  480,  507. 

—  (production  de),  .305  et  suiv. 
Mouvements,  36,  219,  496  cl  suiv.,  508,  509,  545. 
Mucique  (acide),  193. 

Mucor,  372. 

—  Muccdo,  329. 
Mucorinées,  4. 
MUIILMAN  (M.),  314. 
Mues,  145,271. 
Miir/U,  471. 
Mulâtres,  363. 
Mulet.  .363. 

MÏLLER  (Fr.).   172.  333.  344. 

Miller  (Karl),  81,  86,  95,  115. 

MiLSOw  (K.),  5,  59, 

Ml  \K,  466. 

Murex,  57. 

Murin,  91. 

MURRAY  (J.  A.),  290,  350. 

Mus   musculus,  359. 

—  norvcgirus  albinus,  140. 
Musca,  9. 

—  co7't'ina,  409. 

MUSCATELLO  (G.),  110. 

Muscles,  XIII,  12  et  suiv.,  99,  100,  207,  215,  249, 
306,  325,  326,  464. 

—  lisses,  15  et  suiv.,  306. 

—  (striation  des),  15. 
Musculaire    (cellule),  voir  Cellule. 

—  (contraction),  XIII,  219,  507,  508. 

—  (fibre).  12  et  suiv. 

—  (rythme),  507,  508. 

—  (striation),  17,  18. 

—  travail),  306,  307. 

Mutation,  318,  350,  352,   353,  354,  355,  372,  396, 

402,  404,  405  et  suiv.,  410. 
Mutations,  551,  552,  553. 

—  évolutives,  407. 

MUTERMILCII  (S.),  335. 
Mutilations,  402. 

—         (transmission  des),  552, 
Mycoderma  cercvisiœ,  198. 
Myeoïde  (règne),  546. 
Mycoplasma,  .391,  544  et  suiv. 
Mycorhizes.  421,  42.5,  426. 
Mycoses,  396. 
Myéline,  447,  451,  460. 

—  (fibres  à),  454. 
Myélinique  (gaine),  451. 
MvEKS  (G.  S.),  478,  486. 
Myoblastes,  18. 

Myolibrilles,  170.  ' 

Myomélriale  (glande),  293. 

Myopie,  470,  530. 

Myrinccodia  lubrrosa,  414. 

Myrmécophilie,  414,  418,  419. 

Myrte,  209. 

Mystiques  (états),  504. 


584 


TABLE  ANALYTIQUE. 


My.viue,  9. 

Myxochromosomes,  i7. 
Myxœdème,290. 


Nabokich,  98. 

Naegeli,  17^1,  390. 

Nageotte  (J.),  XVII,  152,  153.   447.  453,  454. 

NÀGLER  (Kurl),  12. 

IS'aja  bunt/avus,  338. 

Narcose,  23,  220,  330. 

Narcotiques,  329,  330,  ^60. 

Nassa,  57. 

Nathanson,  23. 

Nattan-Larrier  (L.),  341. 

Naudin,  3^7. 

Naumann,  418. 

Nawaschin  (S.i,  56. 

Nebenkern,  109. 

IS'ectopliryne  Tornicri,  380. 

Needham,  39^1. 

Nène,  66. 

NÈGRE  (L.),  238. 

Nègres,  363,  Z&i. 

Negri  (A.),  ^122. 

Nekrassoff  (A.),  142. 

I\'einastoma,  369. 

Némalocystes,  226. 

Nemeg,  75. 

Némerles,  116,  119,  120.   Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Néo-lamarcliisme,  372. 
ISeottia  ovata,  53. 
Néo-\ilalisme,  546. 
I\'epa  apicutata,  526. 
IXephila,  437. 
Nèiihropliagocytes,  289. 
Nerfs,  332,  45.'i,  457  et  suiv.,  549. 

—  crâniens,  173. 

—  (survie  des),  153. 
Nerveuses  (terminaisons),  467,  468. 
Nerveux  (système),  548,  549. 
Neubauer  (E.),  326,  330. 
NEUBAtER,  195,  196. 
Neubauer,  198,  200. 
neubauer,  202. 

Neubauer  (O.),  205. 

Neuberg  (C),  213. 

Neuberg,  195. 

Neumann  (A.),  472. 

Neurine,  96. 

Neuroljioues,  452. 

Neuroblastes,  90. 

Neurolibrilles,  10,  170,  447,    448,  449,  454,  402. 

Neurones,  498. 

Neuro|)hagie,  462, 

Nenrorycles  Itydrophobiœ,  422. 

Neurulcrus  lenticutaris,  144. 

Neurotropisme,  464. 

Neutrophiles  (grains),  449. 

Névroglie,  169,  446,  447,  449. 

Newma.\  (Cardinal),  505. 

Newton,  484. 

NiCHOLS  (T.  H.),  383. 

NicoLLE  (M.),  289,  339. 

Nicotine,  331,  335. 

Nidularia,  81. 

NiEDERMEYER   (A.),  311. 


NlERENSTElN  (M.),  164. 
NiKOLAEV  (P.  N.),  459. 
NlKOLAÏDES   (R.1.   444. 

Nilsson-Ehle  (H.),  XIX,  366,  367. 

Nissl  (corps  de),  447,  448,  449. 

Nitrates,  271. 

Nitrites,  271. 

Noctiluques,  311. 

Nogiei-  ;Th.).  136. 

Non-usage  (effet  du),  524,  552. 

Notonectes,  4,34. 

Nourrisson,  528. 

Noyau,  1,  10,  11,  12,  27,  28,  29,  30,  37,  50,  108, 
313,  317,  350,  3,51,  426,  449.  Voir  aussi 
Ovogénèse  et  Spcrmatogènèse. 

—  géanl,  313. 

—  (taille  du),  269. 

Nucléases,  176,  178,  179,  180,  189,  190. 
Nuclèinases,  179. 
Nucléines,  177,  178,  449,  545. 
Nuclèiniques      (acides),    177,     178,     179,    180, 
262,  266. 
—  (substances),  175,  176. 

Nucléique  (acide),  311. 
Nucléole,  10,  11,  57,  447,  449. 

—  chromatique,  49,  57. 
Nucléo-plasniatique  (rapport),  8,  9,  29,  30,  118. 
Nucléoprotéides,  279. 

Nucléosidases,  179. 

Nucléosides,  179. 

Nucléotidase,  179. 

Nucléotides,  177,  178,  179. 

Numidinées,  409. 

NusSBAUM  (Jozef),  119,  120,  137,  144,  146. 

Nutrition,  13.5.  137,  219,  248  et  suiv..  544,  547. 

—  chez  les  végétaux,  273  et  suiv. 
NUTTAL  (G.  F.),  424. 


Obermeier,  ,341. 
Obscurité  (action  de  1'),  314,  320. 
Obsessions,  497,  505. 
Obst,  10. 

Obstacles  (sens  des),  491. 
Ocneria  dispar,  350. 
Octopus,  209. 
Ocypus  olens,  415. 
Odogénèse,  465. 
O'Donoghue  (Ch.  H.),  103. 
Odorat,  voir  Olfaction. 
OEcùlogie,  414  et  suiv. 
OEcolkea,  383. 

œil,  3.37,  441,  468,  494,  530.  554. 
—     à  facettes,  470. 
OEnocytoïdcs,  284. 
OEiiolhera  birnnis,  52,  .366. 

—  (jiyns,  366. 

—  murirala,  52,  ,366. 

—  Uimat-cldana,  366,  404.  405. 

—  nanclla,  309,  380. 
OEnothères,  .372. 
OEsophage,  .325. 

Œuf,  voir  Produits  sexuels  et  Ovogénèse. 

—  (développement  de  1'),  251. 

—  (segmentation  de  1'),  37  et  suiv. 
Oidium  laclis,  198,  206. 

Oie  (digestion  chez  1'),  261. 
Oi.NUMA  (Soaroliu),  444. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


585 


Oiseaux,  382,  .'585,  3S6. 

—  (corrc'lalion  des   organes  des),  l'i8. 

—  (développe nient  des),  91. 

—  (spermies  des),  9. 
Olfaction,  .'il6,  ^171,  472,  531. 
Onibellifères,  309. 
Omnivores  (oiseaux),  385,  386. 
Onagre,  362. 

0nak,\  (M.),  239. 

Ontogenèse,  xiv,  83  et  suiv.,  116,  'ilO,  'ii2,  551. 

—  (facteurs  de  1'),  90,  99  et  suiv. 
Oocytes,  voir  Ovocytes. 

Oogénèse,  voir  Ovogénèse. 
Oogonies,  voir  Ovogonies. 
Opercule,  171. 

Ophtalmie  sympathique,  337. 
Ophijotroclia  pueriiis,  'i3. 
Opium  (action  de  1'),  330. 
Opolhérapie,  298. 
Oppenheim  (K.),  214. 
Opsonine,  334. 
Orang-outang,  465. 
Orchesella  rufesccns,  298. 
Orchidées,  22,  'i25. 
Orcins  Cliampagneuxii,  389. 

—  lalifolia,  3,  53,  inccunatiis,  3. 

—  macutala,  53. 

—  Morio,  193,  390. 

—  pic  ta,  390. 
Orchitine,  97. 

Ordahl  (L.  E.  U.),  XX,  519. 

Organes  des  sens,  172,  173,  226,  467  et  suiv. 

—  (physiologie  des),  469  et  suiv. 

—  ((structure  des),  467  et  suiv. 
Organo-formatrices  (substances),  84. 
Orge,  259. 

Orgler,  23. 

Orientation,  311,  466,  494,  522. 
Ors  (E.  d'),  482. 
Orlliagoriscus  mola,  446. 
Orthogéuése,  402,  553,  559. 
Ortmamiia  Alluaudi,  407. 

—  Ilensliawi.  407. 
OSBORN  (H.  T.),  380,  434. 
OsBORNE  (Th.),  263. 
O'SiiEA,  534. 

Osmia  cormUa,  416. 

—  rufa,  416. 

Osmotique  (pression),   25,  26,    33  et  suiv.,  41, 

218,  248  et  suiv.,  387.  Voir  aussi  LiLLiE. 
Osseux  (tissu),  93,  168,  169. 

OSTENFELD  (C.  H.),   350. 

Ostéoblastes,  19. 
Ostéoclastes,  19. 
Osléoïde  (tissu),  169. 

OSTERBERG  (E.),  191. 

OSTERHOUT  (\V.  J.  V.),  Mil,    25. 

Ott,  291. 

Ouïe,  416. 

Oursin  (œuf  d'),  31,  184,  377. 

Oursins,  62;  voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 

Ovaire,  192,  295,  360. 

Ovaires,  60. 

—  (extraits  d'),  221. 

—  (transplantation  d'),  124,  125,  1.39, 140. 
Ovalbumine,  261,  264. 

Ovariectomie,  221. 

OVERTON  (E.),   336. 


OVERTON  (J.  15.),  286. 

OvERTO\,  XIII,  23,  25,  .34,  249. 

Oviparilé,  372,  409. 

Ovocytes,  53,  89. 

Ovogénèse,  49,  53  et  suiv.,  134,  .360. 

Ovulation,  295,  296. 

Ovule.  53. 

Oxalique  (acide),  164,  165,  212. 

OxNER  (Mieczyslaw),  86,  119,  120,  121. 

Oxydases,  29,  175,  185,  tSs,  254,  2.55,  2.56. 

Oxydations,  5,  27,   28,    29,  31,  61,   69,  70,  151, 

181,184,  206.  239,  243,  251,  25'i,  330. 
Oxygénases,  254. 
Oxygénation,  xiii,  26,  27,  28. 
Oxygène,  27,   28,  61,  213;  voir  aussi  Respira- 
tion et  Echanges  gazeux. 
—        (action  de  1'),  61,  155,  .32.S. 
Oxyhémoglohine,  281. 
Oxynitrilases,  188. 
Ozone,  227. 


Paedogénèse,  82. 
Pagniez,  231. 
Parjrux  Bcvlheioli,  435. 
Paine  (S.  G.),  5. 
Paladino  (G.),  446. 
Palladin  (W.),  255,  2,56,  327,  328. 
Pallas,  400. 
Paludina,  57,  58. 

Pancréas,  177,  180,  188,  191,  227,  230,  289,  302, 
386. 
(extrait  de),  336. 

—  (transplantation  du),  125. 
Pancréatine,  188,  272. 

Pancréatique  (sécrétiiin),  287,  288,  289,  302,  330. 

—  (suc),  188,  245,  266,  289. 
Pandanus,  50. 

Pangènes,  351,  359. 

Panmixie,  552. 

Pauphotométriques  (feuilles),  343. 

Panspermie,  542. 

Pantopode,  110. 

Pantopon  (action  du),  330. 

Papaïne,  337. 

Papavéracées,  309. 

Papillaii.t  (G.),  XX,  533. 

Pappas  (Constantin),  495. 

Pappemil'SEN  (Th.),  157,  261. 

Parabasal  (appareil),  21,  22. 

Parabiose,  291. 

Paraboloïde,  448. 

Paraccntrolus  lividus,  voir  Stronaylocentro- 

tus. 
Parafiltrilles,  170. 
l'nrajocnia  Givssii,  22. 
Parai h'Iisme  psychoiihysique,  483. 
Paraliclilhijs  dentatus,  427. 
Paralysie,  442,  444. 

—  spinale,  446. 
Paramœcium,  11,  370,  377. 

—  aiirclia,  150,  339,  378,  388,  389. 

—  caudalum,  62,  339,  378,  388,  389. 
Paramitome,  10. 

Paraplasnia,  169,  170. 
Paraprislipoma  viridensc,  435. 
Parasites,  375. 
Parasitisme,  29,  422  et  suiv. 


586 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Parasilisme   social,  'il9,  'i20. 
Pai-asomes,  169. 
Parasphyxie,  'l'i'i. 
Paratliyroïdectomic,  221,  22(),  290. 
Parathyroïdos  (glandules),  20. 
Parctliliipia,  'ils. 
Parésie,  UUl. 

Parielaria  ofpcinalis,  331. 
Paris  (P.),  'rl8.      - 
Parisset,  164.  165. 

Parker  (G.  II.),  173.  239,  321,  'l'i'i,  471. 
Parole,  500, 

Parshley  (H.  M.),  321. 
ParllK'iiocarpie,  6(>,  07. 

ParUiéuogénèse,  xiv,  38,  65  et   suiv.,  93,  107, 
132,  l'i3,  ViU,  295,  353,  .364. 

—  (allornance    avec    l 'ampli  i- 

mixie),  76. 

—  (d(''leriiiini.sme    de    la),  xiii, 

XIV,  67  et  suiv.,  87. 

—  expérimentale,  voir  Détermi- 

nisme   de   la    parUiénogé- 
nése. 

—  traumatique,  67,  68.  69. 
Parihénogénéliqucs  (œufs),  66. 
ParlhénoKéiiisauts   (ageuls),  voir  Parthénogc 

nèsc  expérimentale. 
Parturition,  291,  292. 
Passereaux,  385. 
Pasteur,  .3?i0,  bU2. 
Pastore  (A.),  495. 
Patella,  308. 
Patheart.  164. 
Patiro>',  'i95. 
Paton  (N.),  147,  164. 
Patox  (Stewart),  98. 
■  Paulmier,  132. 
Pavia,  hlù. 
Pavlov,  287. 
Pear  (T.  H.),  494. 
Pearce,  51. 
Pearl  (R.),  350.  .377. 
PEARSOX,  36-'i. 

Peau  (couleur  de  la),  363,  ,36'i. 
-    —    (Iransplanlallon  de  la),  126. 
Pecten  maxinuis,  127. 

—     opercularis,  127. 
Pédagogie,  529. 
Pédogéncse,  UIH. 

PEKELIIARliNG  (C.  A.),  305. 

Pellegrix  (J.),  435,  436. 
Pellia  rinpInjlUi,  .56. 
Pélonic,  387. 
Pénicillium,  2'i2,  276. 

—  glaucum,  198. 

Pcnnaria,  82. 

—        tiaretla,  93. 
Pexnington  (L.),  275. 
Pensée,  W(i,  502,  503,  510,  519. 
Pentimalli,  'iO. 

Pepsine,  185,  186,  188,  258,  263. 
Peptides,  281,  282. 
Peiilones,  263,  2M. 
Perception,  519. 
Perceptionnisles,  558. 
Perdrix,  82. 
Perez  (J.),  138. 
Péridiniens,  371,  389. 


Pcridinioj)sis  (tsiimrtrica,  371. 

Pcridiiiiuia  Puulscni,  371. 

Pcrikaryon  ccslicola,  'i23. 

Périplasniodes,  81. 

Perles  (origine  des),  'i21. 

Perméabilité,  xiii.  U,b,  23,  25,  34,  152,249,  2.50. 

Voir  aussi  Lii.i.iE. 
Pcromfiscus  Icucopiis,  .360. 
Peronospora  parasilica,  406. 
Pcroxydases,  189,  254,  2.55,  281. 
Perrens,  536. 
PERRm,  .308. 

Perriraz  (J.),  111,  128,  407. 
Perroncito  (A.),  18. 
Pesthy  (S.  vox),  265. 
Pétales,  316. 
Peter  (Karl),  373. 
PETUUXKEwncii  (AI.),  73,  75,  416. 
Petsimiexko  (Boris  de),  11. 
Pclunia,  350. 
Peuples,  534. 

Pevreloxgue  (E.  de),  239. 
Pezard  (A.),  140. 
Pfeffer,  26. 
Pkeffeh,  79,  274,  275. 
Pfeffeu  (W.).  239. 
Pfexxiger  (U.),  209. 
PFl.i'GER,  26,  2.50. 
PliTophycées.  432. 
Phagocytes,  60. 

Phagocytose,  xv,  305,345  et  suiv. 
PliaUiisia  inamiUata,  373. 
Pharynx,  161. 
Phaséoline,  260. 
Phaseolus,  279. 

—  cnrasiftorus,  190. 
Phénolypes,  404. 

Phénylalanine,  198, 199,  200,  201,  203,  204,  261. 

Phillips,  124. 

Philocopra,  78. 

Philosophie  positive,  558. 

Phlorizine,  167,  267,  .303,  304,  306. 

Phloroglucine,  190. 

Phobies,  497,  505. 

Phœnix,  376. 

Phora  (tplina.  384. 

Phosphates,  189,  190,  229. 

—  (excrétion  des),  302. 
Phosphatèse,  189. 
Phosphatides,  209. 
Phosphore,  166,  184,  210,  211,  545. 

—  (action  du),  326. 
J'hospiKu'ée  (intoxication),  326. 
Phospliorique  (acide),  175,  176,  270. 
PhoUnns  scinlillans,  310. 
Photogéniques  (organes),  235,  310,  311. 
Phototropisme,  222,  311,  341,  342  et  suiv. 
Phycoérythrine,  312. 
Phycomycéles,  546. 

l'hyllocacUis,  376. 

Phylhqioipliyrine,  235. 

Phylogénie,  410,  411,  429  et  suiv.,  4,55. 

Pliijsa,  526. 

Pluisiilis  Alkrkcmji,  190. 

Physicisnie,  559. 

Physogastrie,  383,  42,5. 

Pkysostcgia  virginiana,  54. 

Physostigmine,  335. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


587 


l'hytochlorine,  315. 
riiylohémaline,  255. 
l'ICADO   (P.).    398. 
Pii-iirdie,  382,  383. 
Piccui  (Cecilia),  437. 
PiCK  (E.),  330. 
PiCTET  (Arnold;,  145,  356. 
Pieris,  9. 

—  brassicse,  139. 
■    —     iiapi,  139. 

—  i-api,  1.'59. 

PIÉRON  (II.),  442,  454,  461,  496. 

Pigeon  (transplanlaliou  do    la   peau  chez  le), 

126. 
Pigeons  (croisement  cliez  les),  361,  362. 
Pigment,  38,  317,  408,  '|/|5. 
Pigments,  169,  221,  312  et  suiv.,  UbO. 
PlI.LSBUUY  (W.  B.),  508. 
Piloeariiine,  292,  335. 
l'ilumnus,  U2l. 

PiNCUSSOHN  (L.),  157,  239,  281. 
Pinéale  (glande),  voir  Hypophyse. 
Piper  (H.),  479. 
Pipéridine,  190. 
Piquants  (plantes  à).  372. 
PuiOTTA  (R.),  67,  239. 
Pisciula,  ^150. 

Piscivores  (oiseaux),  385,  386. 
Pistan,  53. 

—     sativum,  20,  328. 
Pitcairnia  xantlwcahjx,  193. 
Pltchou,  'il7. 
l'iTTARD  (Eugène),  130. 
Piluitaire  (extrait),  3.36. 

^        (glande).  160,  167,  2?i2,  290,  291. 
Placenta,  93,  197,  291,  292. 
Placcnlome,  29/i,  295. 
Plagiolepis  pygmœa,  'ilS. 
Plaisir,  498. 
Planaires,  269.  Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 

Ptauaria  dorolocepliaUi,  151. 
Plaquettes,  334. 

Plasma  germiuatif,  152,  359,  402. 

Plasmadiaphora,  423. 

—  Brassicœ,  422. 

Plasmadiaphoracées,  397. 

Plasmazellen,  284. 

Plasmode,  169,  257. 

Plasmosomes,  313. 

Plastine,  47. 

Plastosomes,  10. 

Plate,  374,  403,  404. 

Plateau,  375. 

Platon,  435. 

PkUijiiaster,  415. 

Pleislopliora  pcriplanclcc.  78. 

Plenk  (11.),  148. 

Pléomélrose,  419. 

PLES^vlLA,  156,  479. 

Ptiuragc  :\)tjo$pora,  78. 

Pleuroncetcs,  399,  427. 

l'ieuronecles  maximus,  399. 

PleiiroHis  osti'eatus,  80. 

Plexus  choroïde,  32. 

Plumes,  148. 

Pluleus,  374. 

Pnèine,  214. 

Pneumogastrique,  462,  472. 


Podarlœ  ohsruva,  118,  119. 
Pœcilogonie,  409. 
Poisons  (action  des),  183,  545. 
Poissons,  418,  425,  429,  471. 

—  (alimentalion  des),  2,31. 

—  (digestion  chez  les),  260. 

—  (distribution      géographique      des), 

434,  /i35. 

—  (respiration  des),  25.3. 

POLACK,  495. 

PoLAXYi  (M.),  282. 

Polarité,  88,  m,  122. 

POLIMANTI  (O.),  239,  342. 

POLITIS   (J.),  22,  23,  193,  212. 

POLL  (H.),  360. 

POLLACCI  (G.),  xvili,  276,  422. 

PoLLAK,  332,  333. 

Pollen,  46. 

POLOTZKY   (A.),    161. 

Polychètes,  43. 
Polyergus  ruf'nsccns,  419. 
Polyrjonum  Fagnpijvum,  325. 
Pohjgordius,  116. 
Polyniérie,  363. 
Polymorphisme,  418. 

—  ergatogénique,  voir  Sexe. 

—  métagènique,  143  et  suiv. 
Polynoïdiens,  117. 

Polypeptides,  186,  207. 
Polyphylétique  (évolution),  410. 
Polypnée  thermique,  444. 
Polypodiiim  vulgare,  224. 
Polyuréides,  237. 
•  Poinatomus  sallaltix,  471. 
PONCINS  (V'n  DE),  417. 
Ponts  intercellulaires,  11. 

—    nucléaires.  11. 
PONZO  (M.),  x\,  492,  493. 

POPIELSKI,   208. 

POPOFF  (Nicolas),  293,  389,  430. 

POPOVICI-BOZNOSANU    (A.),  415. 

Porc  (digestion  chez  le),  261. 
Porcettana  sayana.  138. 
Porcher,  164,  165, 
PORGES  (O.),  297,  326. 

PORODKO  (T.),  240. 
PORTHEIM   (L.   V.),   160,  279. 

Porthesia  similis,  l.W. 
Portier  (P.),  240,  375,  421. 
Portulacées.  316. 
Postojeff  (1.).  163,  332. 
Potamilla  torelli,  423. 
Potamobius  aslacus,  299. 
Potassium,  215,  438. 

—  (action  du),  2.35,  321  et  suiv. 

—  (sels  de),  183. 
Pougnet  (1.),  240. 

Poule  (digestion  chez  la),  261. 

—  (hérédité  chez  la),  352. 

—  (œuf  de),  98,   215,  393. 

—  (transplanlaliou  d'organes  chez  la),  124, 

125. 
Poules  carnivores,  387. 

—  (croisement  chez  les),  .362. 
Pouls,  484. 

Poumon,  180,  191. 
Pourpre  rétinien,  469,  494. 
Poussins  (psychologie  des),  524. 


588 


TABLE  ANALYTIQUE. 


POZERSKI  (E.),  289. 

Prasek,  230. 
Précarlilage,  1<)8,  160. 
Précipitation,  XAU. 
Préeonjugraison,  63. 
Preisig  (H.),  536. 
Prell  (Heiurifh),  425. 
Prenam  (A.).  16.  l'J,  350. 
Preti  (L.),  306. 
Présenlalion  (temps  de),  Sfi'i. 
Pression  (sensation  de),  i92. 

—  (s('nsil)ililé  à  la),  'lOS. 

—  atmosphérique  (action  de  la),  .^520. 
Pressler  (Curt),  104. 

Priapulus,  9. 
Priestley  (J.  H.),  276. 
Pritchaud  (I.  J.),  426. 
Probabilités,  Zi83. 
Procbromosomes,  45. 

Produits  sexuels,  xiv,  50  et  suiv.,  97,  121,  132, 
139,  l^iO,  152,  184,  360. 

—  —      (maturation  des),    53,   55,    58   et 

suiv.,  143,  144. 

—  —       (origine  embryogénique   des),  53 

et  suiv. 

—  —      (structure  des  produits  mûrs),  60 

et  suiv. 
Progénése  parthéno génétique,  82. 
Proleucocytes.  2.s4. 
Proline,  188,  197. 
Promsy  (G.),  240. 
«  Propaggini   •,  446. 
Propionique  (acide),  206. 
Prosobranches,  57. 
Protéase,  180,  184,  189. 
Proléinase,  263. 
Protéines,  164. 
Protéiques  (substances),  186, 190,  191,  192,  196, 

210,  259  et  suiv.,  272. 
Protrnor,  132. 

—        belfragci,  49. 
Protéolyse,  281. 
Protéolytique  (ferment),  264. 
Proléoses,  329. 
Protistes,  550,  554,  555,  557. 
Protoalbumose,  329. 
Prolochloropbylle.  315. 
Pt^otococcus  viridis,  325. 
Protomitomiquc  (réseau),  548,  549. 
Proto  mycélium,  391. 
Protoplasma,    168,    169,    544    et   suiv.,    548  et 

suiv. 
Protoplasmiquos  (communications),  548. 
Protozoaires,  12,  331,  .395. 

—  (immortalité  des),   156. 

Prowazek,  557. 
Prunet  (A.).  240. 
Priums  Laiitocrra.^iis,  312. 
Prussique  (acide),  181,  183,  312. 
Przibram  (llans),    xvi,  170,  291,  401. 
Psammecliinus  miliai'is,  61. 
Psenulus  alvatus,  415,  416. 
Pseudomitose,  46. 
Pseudoperoxydase,  183. 
Psendoplexironectcs  americanus,  427. 
Pseudopodes,  3,  36,  37. 
PseudoplDijne   vivipiire,  380. 
Psychiques  (phénomènes),  558. 


Psycho-électriques  (phénomènes),  486,  487. 
Psychologie  animale,  527.  Voir   aussi  Psycho- 
logie comparée. 

—  anormale,  533  et  suiv. 

—  comparée,  522  et  suiv/ 

—  infantile,  528  et  suiv. 

—  expérimentale,  482,  483. 

—  objective,  527. 
Ptéridophytes,  32,  81,  546. 
Plerocallis  Tiliœ,  146. 
Pleroides  fjrisnnn,  311. 
Puberté,  530. 

Puccinia  graminis,  426. 

—        Malvaceariim,  395. 
Pucerons  (sang  des),  283. 
Pigliese  (A.),   306. 
Punaises  d'eau,  253. 
PUNNETT  (R.  C),  129,  135,  145. 
Pi  RIEVVITSCII,  275. 
Purines.  207,  212.  213,  266. 
Puriques  (bases),  175,  176,  212. 
Pltter  (A.),  256,  270. 
Pijgœra  anaclioreta,  365. 

—  anastomosis,  365. 

—  curtula,  365. 

—  pigra,  365. 

—  prouva,  365. 

—  Rœschkei,  365. 
Pygopages,  291. 
Pyocyanique  (bacille),  338. 
Pyramidales  (cellules),  452. 
Pyridine,  159,  .331,  .333. 
Pyrimidiqucs  (bases),  178. 
Pyrogallol,  184. 
Pyromucique    (acide),  203. 
Pyrosonics,  423. 
Pxjrrhocoris,  132. 
Pyrroporphyrine,  235. 

Pyruvique  (acide),  195,  196,  199,  200,  201. 


Quinine,  3,35. 

—      (excrétion  de  la),  302. 


Rabaud  (Etienne),  xvi.  103,  372,    413,  415. 

Rabinowitsch  (A.  G.),  261. 

Rabl  (C),  468. 

Races  géographiques,  409. 

—  humaines,  533,  534. 

—  pures,  388,  389. 
Raciborski,  23. 
Racines,  243. 
Racovitza,  383,  .384. 
Radeijki  (M.  W.),  444,  486,  487. 
Radiobes,  .544. 

Radium  (action  du),  xiv.  106,  107,  108,  224,328, 

329,  343. 
Radoslavuevicii  (P.  R.),  529. 
Rage,  422,  455. 
Rajeunissement,  151,  152,  153. 
Rakoczy  (A.),  185. 
Rameau,  485. 
Rana  clama  ta,  524. 

—  esculcnta,  105,  106. 

—  fusca,  68,  87,  99,  106,  109,  192. 

—  mascareiiiensis,  436. 

—  pipiens,  457. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


589 


Bana  sylvatica,  524. 

—  virescens,  524. 
Ransom,  332. 
Ranvier,  \U. 
Raphides,  193. 
Raspail  (Xavier),  382. 
Rat  blanc,  464. 

Rate,  177,  180,  188,  101.  231,  240,  258. 
Ratusmann  (E.),  157,  281. 
Ratisbosne  (P.),  505. 
Rats,  263.  270. 

—  albinos,  3X1. 

—  noirs,  381, 

—  norvégiens,  381. 
Ravasini,  67,  400. 
Hnvcnala,  160. 
Ravenna  (C),  210. 
Raynaud  (iVl.),  238. 

Rayons  X  (action  des),  105,  136. 
Re  (Filippo),  67. 
Reach  (F.),  267. 
Réaction,  487,  488. 

—  (temps  de),  344,  487,  488. 
Réactions,  511. 

Read  (Carv.),  524. 

Reboussin  (R.),  399. 

Récognition,  546. 

Reconnaissance,  516,  517. 

Rectum,  459. 

Redikouzew  (W.  W.),  299. 

Réductase,  311. 

Réducteurs  (processus),  243,  280. 

Réduction,  xiii,  81,  95,  280. 

—  chromatique.  Voir  Maturation  des 

Produits  sexuels. 

—  cytoplasmique,  59. 
Réductions,  26,  27,  2«. 
Pvéflexe  plantaire,  458. 

—       palellaire,  459. 
Réflexes,  459,  551. 

—  conditionnels,  459. 
Refroidissement,  156. 

REGAUD  (Cl.),  3,  19,  52,  60,  136. 
Regen  (Johann),  117. 

Régénération,  95,  100,   112  et  suiv.,  151,   152, 
170,  464. 
—  des  plantes,  122. 

RÉGIS,  538. 

Regnault  (Jules),  136,  298. 
Regnault  (Félix),  412,  414. 
Régulation,  109. 

REI(JHEiNSPERGER(A.),  418. 

Reichert,  36. 

Rein,  21,  155,  191,  208,  223,  260,  364.  299,  301. 

302. 
Reimiardt  (R.),  211. 
Reimiart  (A.),  248. 
Reixke,  312. 
Reinke,  43. 
Rem  EDI,  240. 
RENAIT  (J.),  19. 
Renaut,  169. 
Reproduction,  547. 

—  asexuelle,  142,  152. 

—  (périodes  de),  413. 
Réserve  (substances  de),  169. 
Réscw'cine,  184. 

Résorption,  261,  262,  263. 


Respiration,  206,  214,  217,  250  et  suiv.,  299,  300, 

301,  310,  318,  375,  463,  485,  487. 
Respiratoire  (centre),  463. 

—  (excrétion),  299. 

—  (quotient),  181,  257,  264,  267. 
Respiratoires  (échanges),  223.  Voir  aussi  Res- 
piration. 

Rétine,  338,  468,  469,  548,  540. 
Rétinien  (épithélium),  313. 
Retzius  (G.),  9. 

P>EVAULT  D'ALI.ONNES,  521. 

Rêve,  500  et  suiv. 

Révulsion,  345. 

Revmond,  496. 

Rliabditis  nujrovcnnm,  134. 

Rhéoplasme,  169,  170. 

Hhipsalis  srtulosa,  376. 

Rhizocéphales,  424. 

Rhizoliypha  radicis  Limodori,  421. 

Rhizomorpka  subicrranea,  421. 

lihizophidium  iiollinis,  344. 

Rhodophycées,  432. 

Rhomboidichlhys  podtis,  427,  428. 

Rliombus  maximiis,  427. 

—       tœvis,  427. 
Rhumbler,  36,  37,  46. 
RIms  Coriaria,  369. 
Ribbert,  291. 
Ribose,  177,  178,  179. 
Riche,  223. 

RicnET  (Ch.),  240.  334,  547. 
RiCIITEK  (G.),  \ix,  329. 
Rick  (E.),  335. 

RiDDLE    (0.),    5. 

RiGNANO  (E.),  517,  521. 

RlJNBERK  (G.  VAN),   399,   428. 
RIKE  (O.),  227. 
RiNGER  (A.  J.),    194. 
RiPKE  (O.),  198,  227. 
RlTTER  (G.),  317. 
RITTER  (G.),  5. 

RlTTER  (Wm.  E.),  542. 
Rivière  (G.),  127. 
Riz,  264, 

ROAF(N.  E,),  241. 
ROBEL  (J.),  235. 
ROBERTS,  27. 

Robinia  pseudaccacia,  331. 
ROBINSON  (R.),  XIV,  136,  297. 

ROESSLE,  313. 

Roger,  241. 

ROGERS  (Gh.),  241. 

Rohde  (Emil),  48,  241. 

ROHONVI  (K.1,  175. 

ROHRIG,  291. 

ROMEIS  (B.),  92,  418. 

ROMIEU  (Marc),  20,  59. 

RONA  (P.),  158,165,  190,  191,  334,  278,  279, 

282. 
RONCATO,  336. 

Rongeurs,  357. 
Rontgeu  (rayons  de),  60. 
Roques  (X.),  387. 
RORIG,  418. 
ROSA  (D.),  399. 
Roscoff  (fauve  de),  435. 
ROSE  (W.  G.),  164,  193,  304. 
ROSEMANN  (R.),  258. 


590 


TABLE  ANALYTIQUE. 


ROSENBERG  (A.),  184,  248. 
ROSE>'FELD,271. 
ROSENTITAL(J.),  XV,    174. 
ROSENTHALEU    (L.),    187. 

Ross  (E.  H.),  XIV,  96. 
Ross  (IL  C),  XIV,  96. 
Ross  (R.),  241,  399. 
Rossi  (G.),  241. 
RoTiiKi  (Paul),  455. 

ROTIIMANN,   XVII,    467. 

Rotiferes,  l'i5. 

RouBAiiD  (E.),  371,  409,  430,  525. 

ROUBIER,  165. 

RouDSKY  (D.),  242. 

Rouille,  391. 

Roule  (Louis),  434. 

Roussette,  260. 

RoussY  (A.),  242. 

ROL'TII,   291. 

Roux  (\V.1,  18,  87,  93,  351. 

RowE  (E.  G.),  500. 

Ro\  (Délice),  535. 

RUBBEL  (Augnsi),  424. 

ROBINSTEIN,   242,  247. 

RUB\ER,  252. 

RurtBERG,  23. 

RuDoi.Pd  (K.),  xi\,  376,  399. 

RUFZ  DE  Lavison'  (J.  DE),  26,  2ft2. 

RUGER  (H.  s.),  479. 

Ttiimcx  acriosa,  141. 

Russo  (Achille),  xiv,  62,  IVt,  135. 

RUTII  (Edward  S.),  155. 

Sabcltaria,  h\. 

■ — ■  spiniilosn,  k?>. 

Sac  embryonnaire,  50,  51,  53,  bk.  07. 
Saccardo,  78. 
Saccharique   (acide),  19'i. 
Saccharose,  196,  267,  280,  281,  .307,  318. 
Saccocirus,  116. 
Sacculine,  137. 
Sacerdotti,  93,  334. 
Sagai-lia,  9. 

Saf/itta  Inpuuclala.  'i36. 
Sahara,  387. 

—       (l'aune  du),  '436. 
Saïda,  275. 
Saint-IIilatre,  1*02. 
Saladin  (().),  198,  227,  341. 
Salamanch^a  viaculosa,  41,  121,  171.  372. 
Salamandre,  269. 
Salicase,  190. 
Salicine,  190. 
Salicornia,  250. 
Salicylique  (aldéhyde),  181. 
Saligéuine,  190. 
Salinité,  voir  Salure. 
Salix,  331. 
Sai.kovvski,  26,  202. 
Salmon  (Albert),  479. 
Salow  (P.),  488. 
Salpes,  311. 

Salure  (intluence  de),  372,  433. 
Sai.vin  Moore,  422. 
Salvinia,  32. 

—        nnlans,  79. 
Samhucus,  331. 
Sanotis  (S.  DE),  489,  518. 


Sand  (René),  462. 

Sandgre\  (J.l,  204. 

San  Diego  (faune  de),  433,  436. 

SA^EY0SHI  (S.),  213. 

Sang,  18,  137,  1.53,  159,  163,  169,  183,  190,  191, 

207,   209,    239,    244,    252,  277   et  suiv.. 

329,  ,346. 

—  (action    dans    la    parthénogenèse),    68, 

69,  70,  72. 

—  (coagulation  du),  279. 

—  (perles  de),  272. 

Sanguine  (pression),  221.  277,  285.  325,  333. 

Sanguines  (lacunes),  298. 

Saxo,  332. 

Samschi,  525,  526. 

Saponine,  332. 

Saprolégniées,  344. 

Sarcelle,  ,386. 

Sarcomes,  312. 

Sarcoplasme,  17. 

Sartory  (A.),  242. 

Sarvonat,  165. 

Sasaki,  202,  203. 

Satiirnia  paormia.  314. 

—        pyri,  314. 
Saunier  (Gh.),  480. 
Sauropsidés,  409,  410. 
Sauton  (B.),  79,  327. 
Sauvageau  (G.I.  52,   242.  431.  434. 
Savory  (IL).  192. 
SCAFFJDI  (V.),  212,  213, 
Scarlatine,  230. 
SCHiEFFER  (Asa  A.),  524. 
SCHyEFFER,    280. 
ScilAFER  (E.  A.).  242. 
SCHAFER  (P.).    280. 

ScnAFER,  172. 

SCIIAFFER,  23. 
.SCIIAFFER,  93. 
SCHAFFER,  168,    169. 
SCHAFFNIT  (E.),  XVIII,  318. 
SCHAPOSCHNIKOFF  (W.).  242. 

SCHAR  (Ed.),  187. 
Schardinger  (Réaction  del.    1.59. 
SCIIELOUMOW  (A.),  229. 
Schcinakovrlla,  423. 
SCIIEWIAKOFF,   548. 
SciiiL  (L.),  242. 
Schiller  (J.),  6. 
SciiiLOW,  254. 
SciiiMKEwiTSCH  (W.),  166. 

SCHIMMER,    420. 
SCHIMPER,   212,  414. 
SCIUPILOFF,  15. 

ScniTTEMiELM  (A.),  191,  192,  262,  266. 

SCIILATER  (G.),  8. 
SCHLEGEL  (G.),  435. 
SCHMALZ  (Josef),  .52. 
SCHMlD  (BastLin).  318,  343. 
SCHMID  (N.),  159. 
SCIIMIDT   (IL),   103. 
SCIIMIDT-lMÏLLllElM.   260. 
SCIIMIEDEBEKG,  26. 

Schneider  (K.  G.),  400. 

SCHNEIDEU  (R.),  530. 

SCHONBORN  (E.  Graf  von),  271,  444. 
SCHiiNDORFF  (B.),  166,  193,  267. 
SCHOTTELl'IS.  .340. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


591 


Sc;iioTTE\.  202. 

SCllIlEINER  (O.),  243. 

SciiiiôTEU,  78. 

SciiiiLi.EU  (Joseph),  459. 

SciiULT/.K  (E.).  114,  166,  209.  2(». 

SCHliLTZE(J.),  310. 

ScillLTZE  (F.  E.),  544. 

SCllUI.TZE,  5.^5. 

ScniLTZE,   tiUl. 

SCllL'LTZE  (O.),  18.  2U,  27. 

SCIIULZE,  270. 

SnilUNK,   '!?,'■>. 

Sciii!STER  (Edgar),  443,  466. 
ScuiiTZ,  26.3,  2()'4. 
SCIIWALBE,    172. 

SCHWAKZ  {(:.),  207,  302. 
SCllWARZ,  297. 
Sdara,  .'î72. 

—       Tlumiœ,  .397. 
Scitla  bifolia,  387. 
Scolylides,  370. 
Scomhcr  scomber,  471. 
Scopolamino,  'i60. 
Sco()Uy,  130. 
Scott,  lU,  75,  291. 

Scuruirra  coicoplvata.   xiv,  5.5,  417. 
Sciillhun  canicuta  (a-iifs  du),  108. 
Scyphistomes,  309. 
Sécheresse  (action  de  la),  382,  383. 

—  (adaplatiou  à  la),  376. 
Sécréline,  225,  336. 

Sécrétion,  31,  32,  169,  287  et  suiv. 

—  interne,    7,  136,    1.Î7,  227,  270,  288, 

291,  292. 
Seolas  (J.),  XX,  536. 
Segmentation,  .53,  87,  88,  89,   91,   93,  94,   107, 

109. 
Ségrégation,  413. 
Sélection,  402. 

—  artificielle,  552,  561. 

—  naturelle,  412,  552,  553,  561. 

—  sexuelle,  552,  561. 
Selenka,  62. 

SELLIER  (M.),  536. 

Sels  (action  des),  26,  34,  35,  .S8,  61,  73,  75,  183. 
188,  191,  2.32,  235,  297,  .321  et  suiv.  Voir 
aussi  Parthénogenèse  artificielle. 

SÉMiciiON  (Louis),  146. 

Semi-lunaire  (pli),  429. 

Semon,  412. 

Séneçon,  394. 

Sénilité,  151. 

Sensations,  485,  508, 

—  cutanées,  493. 

—  doloriliques,  489,  493. 

—  lumineuses,  489. 

—  musculaires,  484  et  suiv. 

—  organiques,  484  et  suiv. 

—  spatiales,  492,  493,  495. 

—  tactiles,  489,  490. 
Sensibilisatrices,  335. 
Sensibilité,  536. 

—  différentielle,  551. 
Sepin,  4,50. 

SERGEANT  (L.),  382. 
SÉRIEUX,  537. 
Serine,  271. 

SEKJIYN   (W.  C.  DE),  480. 


Serpents  (venins  des),  voir  Venins. 

Sn-vanus  alricavda,  435. 

Sérum,  182,  190,  217.  218,  226,  242,  282,  289. 

Sérumalbumine,  2.59,  261. 

Sérums,  338. 

—        (action  des),  221,  333  et  suiv. 
Sève  des  végétaux,  285,  286. 
SEVERiN(IIarry),  526. 
Severin  (Henry),  526. 
Sexe,  129  et  suiv.,  .531,  .5.51. 

—  (détermination  du),  xiv,  .56, 131, 132,  1.33. 

134,  1,35,  14'i,  289,  .352. 

—  (hérédité  (du),  voir  Uén'dité. 
Sexes  (proportion  des),  141,  142,  388. 

—  (rapprocliemeni  des),  410. 
Sexualité,  129,  152. 

Sexuel  (dimorphisme),  .352,  386,  429. 

—  (instinct),  416,  417. 

Sexuels    secondaires    (caractères),    7,    129    et 

suiv.,  139,  140,  551. 
Shaekell  (J.  F.),  166.  ' 

Sharp  (L.  W.).  54. 
Shearer  (Cresswell),  134. 
SHEPI1ERD(\V.  T.),  480. 
SiiERRiNGTON    (C.    S.),    97,    221,    443.     444, 

466. 
Shibvta  (K.),  32,  243. 
SuiBATA  (N.),  266.   326. 

SHILLING-TORGAI  ,    243. 

Shoiîey  (Marion   L.),  90. 
SHULL  (A.  Franklin),  145. 
SiUiLL(Ch.  Alb.),  243. 

SHULL  (G.  II.),  131. 
SlEBOLD(E.).  211. 
SlEDLECKI.    29. 
SlEGEL  (1.).   297. 
Siffleur  hujjpé,  417. 
SlGNORELLl,  445. 
SIGRIANSKY(M'""),   XI\,   421. 
SIKORSKY,  XX,  484. 

Silice,  160,  274,  275. 
Simoceplialus  vclulus,  356. 
Simon  (F.),  264. 
Simon,  535. 

SINÉTY  (DE),   132. 
Singes,  290,  465,  528. 
SiNNOT  (Edm.  W.),  431. 
Sinœcie.  420. 
Sismochorismc,  316. 
Sitaris,  415. 
SIVRE,  260. 

Skeptophylaxie,  216,  230. 
Skioklisimètre,  343. 
Skorikow  (A.  S.),  299. 
Sleigiit,  515. 
Slemons(iM.  j.),  197.      • 
SLOSSE,  244. 
Slowtzoff  (B.),  211. 
Slôyd,  507. 

SLYKE  (D.  D.  VAN),  260. 
Smetanka  (F.),  166,  303. 
Smilacina,  .55. 
Smit,  463. 
Smith  (A.  M.),  218. 
Smith  (GeolTrey),  137. 
Smith  (R.  Wilson),  54. 
Snell  (J.),  2. 
SOBOTTA  (J.),   90. 


592 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Sociabilité,  535. 

Sociale  (évolution),  560,  561. 

—  (vie),  5.3?i. 
Société,  550,  551,  53?i,  561. 
Sociologie,  528,  561. 
Sodium,  215,  321  et  suiv. 

—  (action  du),  337. 

—  (sels  de),  183. 
Sol  (influence  (du),  382. 
Solminm  liibcrosuni,  .368.  ?i06. 

—  Commrrsotiii,  368,  ^07. 

—  Magiia,  368,  396,  ^07. 

—  rostralum,  i04. 
SOLGER  (T.  B.),  427. 
Soi.ms-Laubacii,  ^05,  406. 
solowjew  (s.  k.),  259. 
Solutions  (action  des),  103. 

—  nutritives,  27^),  275. 

—  salines,  250. 
Somations,  XIU. 
Somatoiilasma,  169. 
SOMEREN,  ,393. 

Sommeil,  252,  461,  500,  501. 

—  chez  les  Poissons,  'rl8. 

—  (maladie  du),  392,  393,  399,  537. 

SOMOGYI  (S.  VON),  207. 

Sons,  k<èk. 
Soui':GES  (R.),  86. 
Sourds-muets,  531. 
Souris,  90,  91, 

—  (cancer  chez  la),  97,  125. 

—  (couleur  des),  349,  357,  359,  360. 

—  valseuses,  359. 
Souz\  (DE),  244. 
SowTON  (S.  C.  M.),  444. 
Si)Mnandrie,  76. 

Spatiale  (coordination),  486. 

Spi'-cilicité  cellulaire,  86  et  suiv. 

Spemann,  105. 

Spencer,  9,  41. 

Sperlicii  (A.),  309. 

Spermatides,  20,  57. 

Spermati<iue  (toile),  416. 

Spermatocytes,  20,  55,  57. 

Sperniatogénèse,   9,  10,    43,    53,    55    et    suiv., 

360. 
Spermatozoïde  (constitution  du),  69. 
Spermatozoïdes,  .37,  52,  106,  132,  133,  140. 

—  atypiques,  57. 

— ^  apyrénes,  57,  58. 

—  oligopyrènes,  57. 

—  verniiformes,  57,  58. 
Sperme,  237. 

Spermies,  56. 

—  géantes,  55. 

—  naines,  55. 
Spemiine,  97. 
Spermophytes,  465. 
Spermotoxines,  335. 
Splixrccliimis,  Xiv,  70,  71,  72,  373. 
Sphégiens,  415. 

Sphère  visuelle,  466. 
Spiller  (G.),  XX,  533. 
Spillmainn  (L.),  XV,  220,  345. 
Spinacia  olcrucca,  45. 
SPINDl.ER  (K.),  183. 
Spirilles,  341. 
Spirilloses,  .341. 


Spiritisme,  505,  506. 
Spiritoïdes  (faits),  506. 
Spirogyra,  274. 

—  calospora.  58. 

—  communis,  63. 

—  crassa,  63. 

—  lonyata,  58. 

—  majusciila,  325. 

—  neglecla,  59. 
Spirnplii/llum  fcrriigineum,  268. 
Spit/er,  29. 

Spoeiir  (H.  A.),  244. 

Spongiaires,  173. 

Spongilla  lacuslris,  95,  116. 

Spongillides,  81. 

Spooner  (Georgina  B.),  88,  103. 

.Spores,  11,  327,  .395. 

—      (reproduction  par),  78,  79  et  suiv. 
Sporotrichose,  455. 
Sporotricuni  Deurmanni.  455. 
Sprecher  (A.),  141,274. 
Squatus,  9. 
Stadler  (E.).  280. 
Staehelin,  257. 
STAFFEL,  313. 

Standflss,  372. 

Stanék  (VI.),  209,  210. 

Stanesco  (M.),  402,  403,  460. 

Stannes  (H.  S.),  400. 

Staphylocoque,  .338. 

Starch  (Daniel),  499. 

Starkenstein  (E.),  181,  297. 

STARLI.NG,  287,  288,  289,  291. 

Stauffacher,  11. 

Stavvska  (Boleslawa),  339. 

Steche  (D.),  314. 

Steche  (O.),  182. 

Stéfani  (A.),  546. 

Steinach,  1.37. 

Steinmann  (G.),  .396. 

Slcllaria,  372. 

Stcnotomusclirysops,  471. 

Stcplianonymplia  SUveslrii,  22. 

Stepp  (W.),  264. 

Sterigmalocyslis  7iigra,  329. 

Stérilité,  .360,  365,  432. 

Stern  (L.),  181,  206,  214. 

Stern,  510. 

STEVENS  (N.  M.),  75,  132,  353. 

STEVVART,  230. 

Stigmates,  254. 

Stitpnotia  salicis,  139. 

Stimuline,  334. 

Stockard  (Charles  B.),  xv,  127. 

Stocklasa  (J.),  XIX,  244,  320. 

Stoeckli\  (E.),  167,  281. 

Stoll  (A.),  315. 

Stolte  (K.),  214,  230. 

Stomates,  255,  376. 

Stomoxys  calcih-ans,  409. 

Stomps,  xvn,  45. 

STOPPEE  (R.),  244. 

Stovaïne,  167,  460. 

STRANCH  (W.  F.),  185,  216. 

Strasblrger  (E.),  6,  46,  133. 

Str.^TTON  (G.  M.),  480. 

Slreptopclia  l'isoria,  .362. 

Stricht  (René  van  der).  53.  86. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


593 


SxnoBrLi,  (E.  C).  48. 
Slriihilanllirx,  332. 
STIiOElll.lN  (G.),  XX,   509. 
Sli-oufiyloccnlrolus.  hl,  60,  251. 

—  liuidus,  61,  lO'i. 

—  purinirdlits,  72, 
SlropIn/lHS  cdentuliis,  'i23. 

STRiiBCL  (P.l,   196. 

Strycluiiuo.  332,  33."),  'idl. 

STi'DMCiv  V  (V.),  6,  21,  168,  169. 

Sljilotrtlii.  173. 

Suhstam'cs  cliimiqiies   (Jiclioii  dos),  'l'i.S. 

—  (lo  charpenle,  16<). 

—  de  l'ùrganisme    (composilion    clii 

miquc  des),  174  cl  suiv. 

—  (échanges  de),  voir  Échanges. 
Succinique  (acide),  206. 

SuCK^'ovv  (F.),  166,  267. 

Sucre,    163,    189,  l'.K),  278,  279,    302,  303,  307, 

.316,  318. 
Sucres,  234,  25'i,  25r). 
Suicide,  532. 
Sulfuraires,  222. 
Sullivan  (M.  X.),  243. 
Sullivan  (O.),  180. 

SUMNER  (Fraucis  B.),  xvi,  244,  'i02.  427. 
Sun  (M""),  12. 
Superstition,  505. 
Supraréninc,  7,  333. 
Surfaces  (rùle  des),  256. 
Surnuméraires  (membres),  170. 
Surrénale  (insuffisance),  326. 
Surrénales   (glandes),  136,    180.  270,    297,  29S. 
302,  39-'i,  463. 

—  (extrait  de),  3.36. 
Survie,  xv,  149,  152,  153,  154.  156,  452. 
SUTO,  326. 

SiiVVA  (A.),  195,  209. 

Svedelius  (N.),  xviii,  146. 

SwiECiCKI,  274,  275. 

Svvingle  (W.  T.),  52. 

Sijcon  raplianus,  114. 

Symbiogénése,  544. 

Symljiose,  316,  414,  421.  425,  545.  546. 

Symes  (W.  L.),  167. 

Symes  (W.  R.),  460. 

Symétrie,  170  et  suiv. 

—  bilatérale,  87,  89,  91. 
Symphilie,  420. 
Symplasme,  169. 

Synapsis,  58;  voir  aussi  Division  indirecte. 
Synascidics,  423. 
Syncinésies,  509. 
Syncytiuni,  169. 

—  de  Schwann,  453,  454, 

Syndiploïdes  (cellules),  45. 
Synesthésie,  486. 
Syncxoplasma,  169,  170. 
Syphilis,  346,  528. 
Syphoméduses,  161. 
Syrie  (faune  de  la),  435. 
Syringa,  317. 

Système  nerveux,  100,  121,  154,   172,  173,  438 
et  suiv.,  527. 

—  (évolution  du),  173. 

—  (rôle  du),  287,  288,  289,  292,  294. 
SZABADFOLDI,  489,  490. 

SziLY  (A.  \0\),  312. 

l'année   biologique,    XVI.    l'JU. 


Tabac,  159. 

—  (fumée  de),  .331. 
Tabaniis,  138,  393. 
Taciiau  (II.),  194. 
Tachyphylaxie,  221. 

Tact,  428,  491,  492,  5.31,  536. 

—  à  distance,  491. 
Tactismes,  voir  Tropismes. 
Td'nia,  173. 

TMlATiA  (J.),  166,  338. 

Taille,  377. 

Takaiiosiii  (D.),  165,  278,  282. 

TANAKA  (M.),   213. 

Taxaka  (I.),  188. 
Tanulek  (,1.).  140. 
Taxgl  (F.),  265,  299. 
Tannin,  185. 
Taiiis,  81. 
Tarentules,  416. 
Tartrique  (acide),  213. 
Tassy  (Ed.),  498,  517. 
Tastevin  (J.),  539. 

TAliBKMIAlS,    185. 

Taupe,  140. 
Techow  (G.I,  117. 
Tectofibrillcs,  170. 
Téguments  (coloration  des),  427. 
Teiciimann,  74. 
Téléostéens,  26,  346. 
Téleutospores,  46. 
TELLO  (F.),  447,  464. 

Température  facliou  de  la),  145,  156,  241,  277, 
306,  314,  318,  373,  491,  543,  544. 
(sensibilité  à  la),  468. 
Temps,  508, 

—  (concept  du),  558. 
Tendineuses  (fibrilles),  18. 
Tension  superficielle,  33,  34,  35,  41. 
Tératogénése,  102  et  suiv. 

—  expérimentale,  104  et  suiv. 

_  naturelle,  110,  111. 

Tératomes,  295. 
Térébenthine  (essence  de),  286. 
Termes-  bcUicosus.  425. 
Termites,  425. 
Terni  (TuUio),  8. 
TERROINE  (E.),  188,  245. 
Teslacivores  (oiseaux),  386. 
Testicule,  136,  190,  369. 
Testicules  (extraits  de),  335. 

—  (transplantation  des),  139. 
Tétanique  (antitoxine),  238. 

—  (toxine),  339. 
Tétanos,  507. 
Tétramères  (fleurs),  387. 
Tetrapoma,  406. 
Tetrodon,  3.38. 
Tétrodo|}enlose,  338. 
Télrotoxine,  338. 
Tkalasscina,  75,  76. 
Thécoplasma,  33,  .34  et  suiv. 
TlK'lycaryons,  74. 
Théoalbumose,  329. 
Théobromine,  96. 
Théraphosides,  416. 
Thermochorisme.  316. 
Thermotropisme,  341,  342. 

TlllENEMANN  (AugUSt),  XVI,    400,    4l2_ 

38 


594 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Thioalbumnse,  329. 

TiiODAY  (Sykes  M.  G.\  400. 

Thomas  (M.  M.),  400. 

Thompson  (M.  E.\  499. 

Thompson.  180,  185. 

Tlwmpsonia  japonica,  'i2'i. 

Thomsen  (K.\  131. 

Thomson  (D.)  390. 

Thomson  (J.  G.),  241. 

Tlion  (migrations  du\  'i3.j. 

TiioORis  (A.),  148,  163. 

TiioRNTON  (\V.),  245. 

Tliiomboplasline,  2"9. 

Thuya  oricntalis,  2!)â, 

Thuyorhodine,   2'!.'). 

Tliymoiuiclciaiqiu;  (acide),  26(5. 

Tliymonucli'iqiie  (acide),  177,  179. 

Thymus,  23,  123,  IW,  227. 

Tliyréo-parathyroïdcclomio,  211. 

Thyroïde  (^iHiidel.  180,  235,  237,  290,  341. 

Thyroideclomic,  167,  2'i6,  290. 

TiEfiHEM    (Ph.  VAN),  400. 

Tilid  plaliiplujUa,  317. 
Tilleul,  2(i'9. 
Timarcha,  2X3. 
Tison  (A.),  78,  397. 
Tissu  choroïde,  168. 

—  cordai,  168,  169. 
Tissus,  206. 

—  de  charpente,  168. 

—  de  soutien,  168. 

—  (phylosénése  des),  17ii. 
Tilanothères,  381. 
TITCHNER  (E.   B,),  TjIO,  521. 
TOEîEER  (F.).  276,  'lOO. 

TODI)  (C),  278. 

Tonotihrilles,  168,  170.  309. 

Tonoplaste,  46. 

Topi  (M.),  333. 

Torpilles,  446. 

Torrenia  Fniirnieii,  325. 

Toucher,  480. 

TOERNADE  (A.),  52. 

Tournois  (1.),  52,  103. 

Tower,  403,  404. 

Towles  (C),  l(i7,  304. 

Toxines,  334,335,  338,  3.39  et  suiv.,  345. 

Trachées,  311. 

Trachéides,  163. 

Tracy,  474. 

Tyadpsranlia  virriiniit,  56. 

'l'RAMPEn\c,H  ((;.),  258. 

Tiansfusion  sanji^uine,  277,  280. 

Transplanlalion,  124,    125,    139,   294,    551,  .553. 

Voir  aussi  Greffe. 
Traquet,  417. 

Traumatismes,  352,  .391,  .392. 
Traumalolropisme,  317. 
Travail,  .506,  507, 

—      (dépense  de),  411. 
Tkaynari)  (E.),  377. 
Treadweei,,  74,  75. 
Trématodes,  43. 
Trembley,  126. 
Trendelenburg  (P.),  297. 
Trendelenbukg  (N.),  445. 
Treub,  67. 
Tribntyrine,  .334. 


Triclwmonas,  22. 
TrichopUtx,  142, 
Trichoplères,  387,  415. 
Triclades,  116. 
Triconepliila,  437. 
Triepel,  18. 
Trier  (G.),  166. 
Trigouides,  430. 
Trimeresurus  riulduanus,  339. 
Trispermie,  109. 
Triton,  121. 

—    (transplantation  d'organes  chez  le),  125. 
T ritonium,  57. 
Triuracées,  400. 
Troglobies,  383. 
Trondle,  58. 
Trophoclnomatine,  12,  47. 
Trophoplasma,  46. 
Tropidocarpum,  406. 
Tropismes.  341  et  suiv.,  557,  551. 
Troeessart  (E.  L.),  400,  434. 
Trischel,  494. 
Trypanolysines,  335. 
Trypanosoma  Brucei,  393. 

—  cvansi,  .393. 

—  f/ambiensc,  392,  395,  400,  422. 

—  Lewisi,  242. 

—  nanum,  393. 

—  pecorum,  393. 

—  rhodesknse,  .395,  400. 

—  uniforme,  393. 
Trypanosomes,  3.35,  .395. 
Trypanosomiase,  248,  .398. 
Trypoxi/lon  lir/nlus.  415,  416. 
Trypsine,  188,  206,  244,  264,  337. 
Tryplique  (digestion),  264. 
Tryptophane,  197,  198. 
Tscheboksaroff  (M.),  245.  463. 

TSCHERNORUTZK!  (M.).  180,  189. 
TscniRCH  (A.,  67.  400,  432. 

TSVETT,  voir  TSWETT. 

TSWETT  (M.),  167,  245. 

Tube    digestif  (action   du  régime  sur  le),  385, 
386. 
—    (régénération  du),  120. 
Tubercule  alaire,  110. 
.Tuberculeux  (bacilles),  338. 
Tuberculine,  .335. 
Tuberculose,  334,  335,  528. 
TULLIO  (P.),  x\.  508. 
Tnnieiu-s,  84,  85,  96,  97,  98,  126,  423. 
Tuniciers.  423. 
TUR  (Jan),  108. 
Turbots,  427,  428. 
Turrilclla.  57. 
Turtur  aiiritus.  362. 
Tympan,   492. 
Tympanislria  picolor,  362. 
Tyrosine,  195,  196,197,  199,  200,  201.  231,  261, 
339. 


Ubiscu  (Lcopold  voNl,  117. 
UEXKL'LL,  458. 
Ugglas  (B.),  310. 
•Ulehla.  (Vladimir),  36. 
Ulex  cxiropœus,  374. 
UUramicroscoije,  448. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


595 


Ulli-a-violols  (rnyons),  2;i0,  W\,  311,  ;il9,  .•?2(), 

Ii21,  'i'i7,  ^'iS. 
UMJKumi.i.  (FiJ,  167,  227,  269,  270. 
IJuicollMliurcs  voi'gauismcs),  ô'iS. 
Unio,  U2i. 
Universités,  ô."?'!. 
Vm\  (P.  G.).  XIII,  26. 
Urban,  115. 
UiH'asc,  188. 

Urée,  190,  207,  208,  260. 
—   (action  de  1'),  145. 
Uricohiique  (ferment),  191. 
Uricoxydase.  206. 
Urinaire  (excrétion),  SOO,  .301. 
Urine,  169,  191,  26-'i,  302,  303,  304,  461. 
Urique  (acide),  208,  212,  213,  303. 
Uriqiies  (cellules),  305. 
Urodéles,  43. 
Uronutsiijx.    246. 
Uroin/chid.  118. 
Ur<>i>lilyclis  hemispkœrica,  78. 
Urotroitine,  5. 
Urlica  dioica,  190. 

—     urens,  418. 
Usage  (effets  d'),  552. 
USHER  (F.  L.).  276. 
Utérine  (trompe),  294. 
Utérus,  48,  291,  292,  294,  295. 

Vaccination,  334. 
Vacuoles,  46. 
Vacuolides,  544. 
Valentin,  36. 
Valine,  195,  197,  271. 
Vamplrcltn  Spirocjijrœ,  7. 
Vanadium,  284. 
Vandevklde  (J.),  263. 
Vaney  (C),  105,  370,  401. 
Vaniline,  .319. 
Vanneaux,  399. 
Variabilité,  141,  373,  374. 
Variation,  .368  et  suiv.\  .550. 

—  adaptative,  375  et  suiv. 

—  alternative,  402,  403. 

—  brusque,  404;  voiraussi  Mulalion. 

—  (cas  remarquables  de),  380. 

—  (causes  de  la),  380  et  suiv. 

—  continue,  381. 

—  corrélative,  380. 

—  de  l'adulte,  377  et  suiv. 

—  discontinue,  381,  402,  404. 

—        (généralités  sur  la),  372  et  Suiv. 

—  sous    l'influence    du    milieu  et   du 

régime,  382  et  suiv. 

—  sous  l'influence  du  mode  de  repro- 

duction, 388. 

—  (résultats  de  la),  388  et  suiv. 

—  spontanée,  380  et  suiv. 
Varialious  évolutives,  372. 

—  (lixation  des),  405  et  suiv. 

—  méristiques,  410. 
Variot,  528. 

Vaschide  (N.),  501. 
Vaso-di latine,  '208. 
Vauclieria,  4,  325. 
Vautier  (Jean),  496. 
VECCHI  (E.),  462. 
VELEY  (V.  h.),  167,  312,  460. 


Venins,  224,  336,  et  suiv. 
Ventricule  succenturié,  385,  386. 
Venzlaff  (W.),  91. 
Vératrine,  335. 
Fermetus  gifjas,  57. 
Vermoessen  (C).  53. 
Veronica  arvensix,  397. 
Vers  à  soie,  396. 
Verson  (E.),  298. 
Vertébrale  (colonne),  410. 
Vertébrés,  409,  410,  411,  550. 
Verzvr  (F.),  252,  264,  267. 
Vésiculeux  (tissu),  168. 
Viande  (extrait  de),  272. 
Vibrations  (action  des),  372. 
Ficia  Faba,  184,  328. 

—  saliva,  331. 
Vie,  560. 

—  (nature  de  la),  .558. 

—  (origine  de  la),  542,  543,  544,  545. 

—  ralentie,  253. 
Vieumeyer  (H.),  419,  420. 

ViGUIER,   246. 

Villa  (G.),  481. 
Vilmorin  (P.),  53. 
Vincent,  290. 
ViNCnox  (Jean),  532. 
ViRCHOV,  555. 

Vision,    469   et    suiv.,  494,   523,  .525,  .530,  531. 
Voiraussi  Sensations  visuelles  et  Vue. 

—  color('é,  469,  470,  471,  491. 
Fisnea  Mocancra,  208. 
Vitalisme,  546. 

Vilellin  (corps),  53. 
Vitellogénèse,  53. 
Vivante   (matière),  551. 

—  (substance),  547. 
Vivi|iarité,  409. 

VLt:s  (Fred),  xiii,  12. 
VOEGTLIN  (C),  167,  304. 
VOGLER  (P.),   380. 

VoGT  (O.),  XVII,  445,  465. 

VOGT  (M"»"),  XVII,  465. 

VoiGT  (J.),  303. 

Voit  (F.),  307. 

Voix.  500. 

Volailles  (races  de),  384. 

Volonté,  550,  559. 

VoLTZ  (W.),  246,  272,  299,  300. 

VOORHOEVE   (N.),  211. 

Vorlicelles,  32  et  sul\ . 

VouK  (V.),  226,  246. 

Vries  (DE),  26,  366,  .372,  402,  404.  405,  406,  553. 

Vries  Schalb  (Aima  de),  481. 

Vue,  342,  416,  428,  439,  486,  536. 

VuiLLEMlN  (P.),  78,  350,  401. 

VlLPIAN,  509. 

WaChsmlth  (Fr.),  186. 

Wada  (T.),  332. 

Waele  (II.  de),  263. 

Waentig  (P.),  182. 

Wager  (Harold),  59. 

Wagner  (\V.),  527. 

Wakeman  (A.  J.),  198,  201,  203,  205. 

Wakker,  23. 

Waldeyer,  455. 

Walker  (E.  N.  A.),  246,  384. 


596 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Wallace  (Walliii  J.  E.),  x'^,  508. 
Wallengben,  2S'i. 
AValler  (I).%  311. 
Waller  (Mrs).  311. 

WAI.r.CiREN,  21. 

Walpole  (C.  s.).  247. 

Walter  (F.  K.),  121. 

Warburg  (A.),  31,  205. 

Warbirton  (G.),  424. 

Wasse,  537. 

WASSILIEFF,'  276. 

Wasmann,  302,  401,  418,  419,  420. 

Wasteneys  (Hardoljih^  xv,  31.  <S.>,  108.  251. 

321. 
Waterman  (N.),  332,  463. 
WAT.SON  (John).  523. 
Watson  (W.l,  445. 
Watt  (H.  J.),  483. 
Waxweiler,  528. 
Weber  (E.  h.),  489,  490. 
VVeber  (F.),  317. 
Weber  (L.).  481. 
Weckers,  187. 
Wedensky,  508. 
Weeks  (D.),  351,  539. 
Wehrle  (E.),  267. 
Weidenreich,  284. 
Weikberg,  247. 

AA  EISMATSN,  89,  93,  114,  350,  .390,  402,  553. 
Weismannisme.  3.59. 
Weiss  (F.  E.),  xi\,  366. 
Weiss  (Fr.  L.),  514. 
Wells  (Gedeoii),  167. 
Wells  (L.),  481. 
Weltner,  95. 
Wexder  (N.),  191. 
Werber  (E.  J.),  103. 
Werner  (F.),  418. 
AAerthelmer,  247. 
Wesenberg-Land,  253,  389,  415. 

\\  ESTPHAL,   510. 

Wetzel,  126. 

WEYMEERSCir,  294. 

Wiieeler,  419. 

Wheldale  (M.),  167. 

WniTE  (J.  F.),  260. 

WuiTE  (R.  G.!,  278. 

WlECHOWSKl,  194. 

WlEDEMAM>«  (:\laximiliPii),  371,  372. 

Wiener  (K.),  262. 

WIESNER  (F.),  213,  231. 

WlESNER  (J.),  247,  343. 

Willey  (Arthur),  401. 

Jf'illin  anomala,  206. 

Williams  (C.  L.),  372. 

Williams  (Roger),  97. 

Willstatter  (H.),  xvui,  2.35,  315.  325. 

WiLSON  (Edmund  R.),  xiv,  62,  74.  132,  145. 

WiLSON  (H.  V.),  95,  11.3,  114,  116. 

WiLSON  (M.),  56. 

WiMMEK  (M.),  262. 

Winch  (W.  II.),  532. 

WiNIWARTER  (VON),  54. 
WINKLER  (Hans),  27,  124. 
WiNOGRADSKY,  276. 
WiNTERNITZ  (G.),    184. 
WlNTERSTElN  fl-;.),  166,   276. 
WlNTERSTElN  (II.),   252. 


WIRTH,  516. 

WiTSCiiLi  (Emil).  62. 
WOERKOM  (W.  V.),  458. 

WOHLGEMITH    (A.),   507. 
WOIILGEMITII  (J.).  182. 

WoLF  (C.),  167,  191. 
WOLFF  (J.),  167,  281. 
WOLFF,  121. 
WOLFF,  327. 

Wolfram,  468. 
wollmann  (e.),  340. 
woltereck,  .389. 
WooDBrRN  (W.  L.),  53.  67. 
WooDRUFF  (Lorande  L.),  150,  339. 
\A  ooDWORTii  (R.  s.),  481,  510. 
WoRMS  (R.),  560. 

WORTH    (J.),  193. 
WUND,  519. 

WiiRM  (E.),  186. 

X  -  chromosomes,  voir  Chromosomes  sexuels. 

Xanthiue,  96. 177. 

Xanthiques  (bases),  305. 

Xauthium,  243. 

Xanthophylle,  312. 

Xénnphyophores,  544. 

Xérophylie,  387. 

Xiphias  (/ladiits,  446. 

Xjpho-coslal  (angle),  148. 

Xyphopages,  103. 

Yatsu  (Xaohide).  89. 

Y  -  chromosomes,  voir  Giiromosomes  sexuels. 

Yerkes  (Robert).  523. 

Yeux,  342,  416,  428,  4.30. 

—  (couleur  des),  171,  353,  354,  355,  .3.59,  408. 

—  (luduence  de  l'inanition  Sur  Icsl.  269. 
YORKE  (W.),  248. 

YouNG  (Emile),  471. 
YoLNG  (W.  J.),  189. 
Yucca  gloriosa,  1. 
Ylng  (E,),  482. 

Zacharias,  11. 

Zaleski  (W.),  168,  184,  248,   256,  276. 

Zamia,  4.31. 

Zdobmcky  (W.),  244. 

Zca,  98. 

—  moijs,  325. 

—  —    pcnsylvanica.  352. 
Zéljroïdes,  362,  363. 

Zeijlstra  (H.  H.),  XIX,  .369.  380.   'lOl. 

Zéine,  263. 

Zeleny  (Charles).   113,  171. 

Zeugonephila,  437. 

ZIELINSKI  (F.),  344. 

ZIMMERMANX  (K.  W.),  21,    23. 

Ziimin,  391. 

Zoé  (larves),  318. 

Zona.  536. 

Zonule  ciliaire,  468. 

Zooparasitisme,  397. 

Zoospores,  ,344. 

ZUELZER,   302. 

ZUNZ  (E.),  329. 

Zygosomes,  41. 

Zymase,  254,  2.55,  264,  .3.38,  341. 

Zymogène,  186. 


L'ANNÉE  BIOLOGIOUE 


COMPTES  RENDUS  ANNUELS  DES  TRAVAUX 


DE 


BIOLOGIE  GÉNÉRALE 

PUBLIÉS    SOUS    LA   DIRECTION   DE 

YVES     DKLAGE 

MEMBRE    DE   l'iNSTITUT 
PROFESSEUR  A    l'UMVERSITÉ    DE   PARIS 
DIRECTEUR   DE   LA    STATION    BIOLOGIQUE   DE   ROSCOFF 

Avec  la  collaboration  d'un  Comité  de  Rédacteurs 


SECRETAIRES     DE     LA    REDACTION 

Partie  Zoologique  Partie  Botanique 

Marie  GOLDSMITII  F.  PÉCHOUTRE 

Docteur  es  sciences  naturelles.  Docteur  es  sciences  naturelles. 

RÉDACTEUR  EN  CHEF  POUR  LES  FONCTIONS  MENTALES  : 

■f 
PHILIPPE  (D''  Jean),  Directeur  adjoint  du  laboratoire  de  rsychologie 
Physiologique  à  la  Sorbonne. 


SEIZIÈME    ANNÉE 
1911 


PARIS 

LIBRAIRIE    LHOMME 

3,    RUE    CORNEILLE,    3. 
1915 


Volume  publié  à  l'aide  d'une  subvention  accordée 
par  l'Université  de  Paris 

(Fondation   Commercy). 


ETAT   DE    LA    PUBLICATION 


Le  l"""  volume,  relatif  à  l'année  1895,  est  entièrement  épuisé.  Du 
tome  II  il  ne  reste  que  3  exemplaires.  Les  tomes  III  à  VII  (inclus) 
sont  en  petit  nombre.  Pour  la  vente  de  ces  volumes,  il  sera  traité 
de  gré  à  gré. 

Pour  les  années  suivantes,  il  n'existe  encore  aucune  restriction  de 
ce  genre. 

Le  volume  XVIII  (1913)  a  été  publié  en  1914,  laissant  une  lacune 
de  deux  années  (1911  et  1912).  Le  présent  volume  comble  la  lacune  de 
l'année  1911.  Celle  de  1912  (volume  XVII)  sera  comblée  l'année 
prochaine.  Le  volume  XIX  (année  1914)  est  sous  presse  et  paraîtra 
à  la  fin  de  la  présente  année.  Les  volumes  ultérieurs  paraîtront 
régulièrement,  chacun  à  la  fin  de  l'année  qui  suit  celle  à  laquelle 
il  est  relatif. 

Pour  la  vente  de  tous  les  volumes  indistinctement,  s'adresser  à  la 
Librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


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