L'ANNÉE BIOLOGIQUE
TyrOGRAPHIE FIRMIN-niDOT ET c'". — MESNIf, (EVRE)
L'ANNÉE BIOLOGIOUE
COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE
YVES DELAGE
MEMBRE DE l'iNSTITUT
PROFESSEUR A l'uMVEHSITÉ DE PARIS
DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF
Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs
SECRETAIRES DE LA REDACTION
Partie Zoologique Partie Botanique
Mauie GOLDSMITII F. PÉCIIOUTRE
Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles.
RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES :
PHILIPPE (D' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie
Pliysiologique à la Sorbonne.
SEIZIÈMK ANNÉE
1911
' PARIS
LIBRAIRIE LHOMME
3, RUE CORNEILLE, 3. ,
1915
LISTE DES COLLABORATEURS
BILLARD (A.). — DocAeur rs sciences. ProfessoAir à la Faculté des
Sciences à r Université. Poitiers.
BOUBIER (A. -M.). — Prival-docenl à VUniversité. Genève.
BRACHKT (A.). — Pi^ofesseur à V Université de Bruxelles.
CHAMPY (Cil.). — Licencié es sciences. Préparateur à la Faculté de
Médecine. Paris.
CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université.
Nancy.
DUPRAT (Ct.-L.). — Directeur du laboratoire de Psychologie expéri-
mentale. Aix en Provence.
FERRARI (G.-C). — Professeur de psychologie expérimentale à VUni-
versité de Bologne.
FOUCAULT. — Docteur es lettres. Professeur à la Faculté des Lettres.
Montpellier.
GARD (M.). — Chef de travaux à la Faculté des Sciences. Bordeaux.
GAUTRELEÏ (J.). — Directeur du Laboratoire des Hautes-Etudes à la
Faculté de Médecine. Paris.
GOLDSMITH (M"° Marie). — Docteur es sciences. Paris.
GUÉRIN (P.). — Professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie.
Paris.
GUIEYSSE-PÉLISSIER (A.). — Préparateur de cours à la Faculté de
Médecine. Paris.
HENNEGUY (F.). — Professeur d^ Embryologie au Collège de France.
Paris.
HÉRUBEL (M.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris.
JACCARD (P.). — Professeur au Polytechnihim. Zurich.
LASSEUR (Pn.). — Docteur es sciences. Nancy.
LÉCAILLON (A.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Toulouse.
LEGENDRE (R.). — Docteur es sciences. Paris.
LUCIEN (M.). — Chef des travaux à la Faculté de Médecine. Nancy.
MARCHAL (P.). — Professeur à l'Institut agronomique. Paris.
VIII LISTE DES COLLABORATEURS.
MENDELSSOHN (M.). — Professeur à l'Université. Saint-Pétersbourg.
MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris.
MICHEL (AuG.). — Agrégé des Sciences physiques. Docteur es sciences.
Paris.
MOREAU (F.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris.
PÉCHOUTRE (F.). — Docteur es sciences. Paris.
PHILIPPE (D"" Jean). — Chef des travaux au laboratoire de Psycho-
logie physiologique à la Sorbonne [Hautes-Etudes). Paris.
PRENANT (A.). — Professeur d'Histologie à la Faculté de Médecine.
Paris.
ROBERT (A.). — Chef des travaux de Zoologie à la Faculté des Sciences.
Paris.
STROHL (J.). — Privat-docent à l'Université. Zurich.
SULZER. — Docteur en Médecine. Paris.
TERROINE (E.). — Maifre de conférences à l'École des Hautes- Études-
Paris.
VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris.
VLÈS (F.). — Préparateur au Laboratoire de Roscoff.
TABLE DES CHAPITRES
I. La cellule.
1. structure et constitxUion chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc-
ture, p) Constitution chimique.
2. Physiologie de la cellule. — a) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements prolo-
plasmiques. Y)Tactismes ettropismes. ô) Assimilation, accroissement, e) Réac-
tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins.
3. Division cellulaire directe et indirecte. — a) Rôle de chaque partie de la
cellule dans ces phénomènes-, leur cause, p) Signification absolue et relative
des deux modes de division.
II. Les produits sexuels et la fécondation.
1. Produits sexuels. — a) Origine embryogénique de ces produits, p) Phénomènes
de leur maturation : réduction chromatique, modilications cytoplasmiques.
y) Structure intime des produits mûrs.
2. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Mérogonie. Fécondation partielle,
pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie).
III. La parthénogenèse. — a) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par-
thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné-
tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de
l'amphimixic. Parthénogenèse exclusive.
IV. La reproduction asexuelle. — «) Par division : schizogonie; autotomie repro-
ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores.
V. L'ontogenèse. — a) Isotrople de l'œuf fécondé ; spécificité cellulaire. P) Différen-
ciation anatomique; différenciation histologique et processus généraux, y) Les
facteurs de l'ontogenèse; tactismos et tropismes, excitation fonctionnelle, adap-
tation ontogénétique; biomécanique.
VI. La tératogénèse.
1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres.
2. Tératogénèse expérimentale :
a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier
(ootomie) ; P)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie).
b. Influence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se-
cousses, trauinatismes, température, éclairage, électricité, etc.); p) des agents
chimiques; y) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, parasites,
maladies, etc.).
3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi-
ques. P) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation.
y) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Hermaphroditisme tératolo-
gique. ô) Cas tératologiques remarquables.
/cf 7^^
X TABLE DES CHAPITRES.
VII. La régénération. — Régénération normale. Autotomie. Parallélisme avec l'on-
togenèse. Régulations. Hétérômorphose.
VIII. La greffe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe.
IX. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme
ergatogénique'.
X. Le polymorphisme métagénique ' , la métamorphose et l'alternance
des générations.
.Kl. La corrélation. — a) Corrélalion physiologique entre les organes en fonction.
P) Corrélation entre les organes dans le développement.
XII. La mort; le plasma germinatif. — Dégénérescence sénile. — Immortalité
des Protistes.
XIII. Morphologie générale et chimie biologique.
1° Morphologie. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité
de l'organisme et de ses parties; colonies, o) Feuillets.
2° Composition chimique des substances de l'organisme.
XIV. Physiologie générale.
1° Nutrition. — a) Osmose, p) Respiration, y) Assimilation et désassimilation;
absorption. Fonction chlorophyllienne. S) Circulation, sang, lymphe, sève des
végétaux, s) Sécrétions interne et externe, excrétion. Z,) Production d'énergie
(mouvement, chaleur, électricité, etc.). t]) Pigments. 6) Hibernation, vie latente.
2° Action des acents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.);
P) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, pression os-
motique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments
solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments ligures, microbes.
S) Tactismes et tropismes. e) Phagocytose.
XV. L'hérédité.
a. Généralités.
b. Transinixsibilité des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe.
p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas
remarquables.
c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle,
dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. p) Hérédité directe et collaté-
rale, y) Hérédité dans les unions consanguines. 8) Hérédité dans le croise-
ment; caractères des hybrides, e) Hérédité ancestrale ou atavisme. Z) Té-
légonie. vi) Xénie.
XVI. La variation.
a. Variation en général; ses lois.
b. Ses formes : a) lente, brusque; p) adaptative; y) germinale; ô) embryon-
naire; e) de l'adulte; Ç) atavique, régressive ; t)) corrélative; 6) des instincts.
i) Cas remarquables de variation.
c. Ses causes : a) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va-
riation parallèle. Orthogénèse. p) Variation sous l'induence des parasites.
y) Inlluence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatcmt-nt ;
actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). ô) In-
lluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité,
croisement).
</. Ses résultais : a) Polymorphisme œcogcnique '. P) Dichogénie.
XVII. L'origine des espèces et de leurs caractères.
a. Fixation des diverses sortes de vai'iation. Formation de nouvelles es-
pèces. — a) Mutation, p) Divergence, y) Convergence, ô) Adaptation phy-
logéuéliiiue. t) Espèces physiologiques.
1. Voir ilans V Averlissemenl du vol. III la significalion de ce terme.
TABLE DES CHAPITRES. xi
b. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger-
ininale ; sexuelle; des tendances, etc. p) Ségrégation; i)anmixie. 8) Action
directe du milieu.
c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa-
Ii.sme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques
et biologiques.
(t. Pliylogénic. — Disparition des espèces.
XVIII. La distribution géographique des êtres.
XIX. Système nerveux et fonctions mentales.
1° Structure et i'onctions de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des
organes des sens.
a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie.
t). Centres nerveux et nerfs. — a) Structure. P) Physiologie; localisations
cérébrales.
c. Organes des sens. — a) Structure, p) Physiologie.
2° Processus psychiques.
I. Généralités et corrélations.
(/. Généralités.
h. Sensations musculaires, orrjaniqxies.
c. Sens gnstatif et olfactif.
d. Audition.
e. Vision.
II. Mouvements et expressions.
a. Émotions.
b. Langages.
c. États de rêve.
d. Fatigue.
III. Idéation.
a. Images mentales.
b. Associations et jugements.
c. Idées et consciences.
d. La mémoire.
e. L'activité mentale.
IV. Psvcuologie comparée.
a. Psychologie animale.
b. Psychologie infantile.
c. Psychologie anormale.
XX. Théories générales. — Généralités.
TABLE DES REVUES CxENERALES
PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS
L. Daniel. Influence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269
E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc-
tionnelles chez les animaux Vol. I, 313
XII TABLE DES REVUES GENERALES.
J.-P. DiuANi) (de Gros). Du polyzoïsme et de l'unité organologlque
intésrante chez les Vertébrés Vol. 1, 338
A. Charrin. Les défenses de l'organisme en présence des virus Vol. I, 342
Em. Bourquelot. Les ferments solubles Vol. I, 375
C. Phisalix. Étude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382
W. SzczAwiNSRA. Conception moderne delà structure du système nerveux. Vol. I, 569
A. BiNET. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, 593
M. Hartog. Sur les phénomènes de reproduction Vol. I, 699
J. Cantacuzène. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 29i
G. Pruvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de
distribution des organismes marins. Vol. II, 559
A. Larbé. Un précurseur. Les cellules factices d'Ascherson Vol. III, 4
L. Guignard. La réduction chromatique Vol. III, CA
E. Metchnikoff. Revue de quelques travaux sur la dégénérescence
sénile Vol. III, 2i9
P. ViGNON. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27
G. Pruvot. Les conditions d'existence et les divisions bionomiques des
eaux douces Vol. III, 527
S. Leduc. La tension osmotique Vol. V, li
L. CuÉNOT. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VII, lvi
W. SzczAwiNSKA. Coup d'œil rétrospectif sur les cytotoxines Vol. VII, xlvi
P. DE Beauchamp. Les colorations vitales Vol. XI, xvi
Eue Metchnikoff. Aperçu des progrès réalisés dans l'étude de l'immu-
nité pendant les dix premières années du xx° siècle Vol. XIII. xix
Angei, Gvllaudo. Les idées théoriques actuelles sur la mécanique de
la division cellulaire Vol. XIV, xix
REVUE (1011)
Biologie animale. — Dans rétude de la cellule (cli. I), les propriétés
de la membrane cellulaire, particulièrement sa perméabilité, con-
tinuent à attirer l'attention. La théorie d'OvERTON, rattachant la per-
méabilité à la solubilité dans les lipoïdes qui sont supposés constituer
surtout la membrane, est confirmée par Lepeschkin et Newton Har-
wey et combattue par Osterhout qui, de ses études sur la pénétra-
lion dans les cellules des différents sels, solubles ou non dans les
lipoïdes, conclut que la membrane cellulaire est de nature protéique.
R. s. Lillie continue ses études sur la division cellulaire et l'action
parthénogénisante des réactifs, en rapport avec cette même question
de perméabilité ; il conclut, d'après des expériences sur l'œuf d'Arba-
cia, que les réactifs ne sont pas dissouts dans les substances grasses
de la membrane (contre Overton et Loeb), mais solubilisent les subs-
tances colloïdales. Entrant dans l'œuf, ces réactifs lui donnent une
certaine impulsion; ensuite, les solutions hypertoniques (second
temps de la méthode de Loeb) rétablissent la semi-perméabilité primi-
tive et permettent à l'œuf de vivre et de se développer. Dans la fé-
condation normale, Lillie observe de même une augmentation de
perméabilité depuis le moment du contact avec le spermatozoïde
jusqu'à sa pénétration complète. Dans la division des cellules soma-
tiques, le processus débute par l'augmentation de la perméabilité de
la membrane nucléaire, qui cause une sortie inégale des différents
ions et l'établissement de différences de potentiel entre les différentes
régions de la cellule.
Dans un domaine différent, il faut citer, parmi les travaux relatifs
à la cellule, celui de Unna sur les lieux de réduction et les lieux d'oxy-
génation du tissu animal, répondant à la question du caractère oxygé-
nant ou réducteur de la substance vivante ; le corps cellulaire serait
réducteur, le noyau, au contraire, producteur d'oxygène, ou plus
exactement catalyseur qui transforme l'O moléculaire en 0 actif.
Il faut signaler également quelques travaux sur le tissu musculaire,
surtout celui de Vlès, dont la partie la plus importante traite des
rapports entre la contractilité et la biréfringence, puis des rapports
entre la striation de la fibre musculaire et son mode de mouvement.
XIV L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Dans Tétude des produits sexuels, celle des chromosomes liés au
sexe prend une importance de plus en plus grande (cli. Il et IX).
Bouin et Ancel découvrent un chromosome accessoire dans les sper-
mies géantes de Scutigera coleopirata et apportent par là une contri-
bution au point de vue rattachant la détermination du sexe à l'exis-
tence de ces chromosomes. AVilson, dans une revue générale de la
question [Les chromosomes sexuels)^ défend celte idée, tout en attribuant
les effets plutôt à la quantité de la chromatine qu'aux caractères
particuliers de tel ou tel chromosome (comme, d'ailleurs, aussi les
auteurs précédents). Mais la tendance contraire, celle qui attribue la
détermination du sexe à des conditions de nutrition des œufs, se
montre également (travaux de Kowale-wsky, Russo, Robinson); Castle
cherche à concilier les deux points de vue en supposant que le sexe
est l)ien déterminé par des chromosomes, mais, ceux-ci sont influen-
cés par le milieu. — Pour les caractères sexuels secondaires, à
signaler les expériences de Meisenheimer sur la Grenouille, qui mon-
trent que les caractères disparus à la suite de la castration chez le
mâle, reparaissent sous Faction d'extraits non seulement testiculaires,
mais ovariques.
Au chapitre de la parthénogenèse (ch. III) il faut citer la suite des
travaux de Bataillon sur la parthénogenèse traumatique chez les Am-
phibiens. De nouvelles expériences lui ont montré que les trauma-
tismes dans lesquels toute souillure des œufs par le sang ou la lymphe
est empêchée (secousses ou étincelle électrique) sont impuissants à
fournir des développements allant au delà d'une faible segmentation.
L'auteur en conclut que l'introduction de quelque élément organique
(probablement des leucocytes) apportant avec eux un catalyseur est
indispensable. — Godlewski, dans la suite de ses expériences sur
l'action du sperme de Chœtopterus sur les œufs vierges de Sphxre-
chinus, fait une constatation intéressante : il y a réellement pénétra-
tion du spermatozoïde et union des deux noyaux; la chromatine
paternelle est, d'ailleurs, éliminée plus tard. — Le sperme do Dentale
agit de même comme un réactif parthénogénisant pour le même œuf,
mais le mélange des deux spermes (Dentale et Sphœrechinus) est
inactif.
Les questions de l'ontogenèse (ch. V) n'ont suscité aucun travail
particulièrement important. On peut signaler toutefois les expériences
de Brachet sur l'établissement, dans l'œuf primitivement isotrope de
la Grenouille, d'une symétrie bilatérale en rapport avec la direction de
la traînée de pénétration du spermatozoïde, et, dans un ordre d'idées
absolument différent, une théorie nouvelle du cancer, de H. C. Ross,
Gropper et E. H. Ross, attribuant la multiplication cellulaire des tu-
meurs à l'action excitatrice des substances chimiques émanant des
cellules voisines.
Les expériences de O. P. et G. Hert^vig sur Faction du radium sur
les œufs et les spermatozoïdes (ch. VIi ont continué par l'étude plus
détaillée des altérations produites, coniirmant les conclusions théori-
ques déjà formulées.
L'ANNEE BIOLOGIQUE. xv
Les travaux sur la greffe (ch. VIIIl prennent de plus en plus une
direction qui peut donner des résultats importants au point de vue do
riiérédité des modifications somatiques expérimentales. La greffe
d'ovaires (chez la Poule, le Cobaye et le Triton) ayant abouti à la
naissance d'une progéniture ressemblant à l'espèce qui a reçu la
greffe, une discussion s'élève sur la question de savoir si cette ressem-
blance est bien due à l'action du soma sur le germe, ou bien au fait
que des parties d'anciens ovaires incomplètement extirpés ont régé-
néré et fourni des œufs, tandis que les ovaires transplantés ont dé-
généré (Guthrie, Castle, Harms, Davenport, Stockard). La majorité
des auteurs penchent vers cette dernière hypothèse.
Dans le chapitre de la mort (ch. XII), à noter la place importante
prise par l'étude des différents tissus en survie (cellules nerveuses,
conjonctives, leucocytes, libres musculaires).
Dans les questions de chimie biologique (ch. XIII), l'étude des fer-
ments occupe une place prépondérante. Il est impossible de citer tous
les travaux qui s'y rattachent; nous signalerons seulement un travail
d'ensemble de Rosenthal qui formule une hypothèse sur le modo
d'action des ferments : la complication de leur constitution chimique
en ferait des réserves d'énergie; au contact d'autres substances, égale-
ment compliquées, cette énergie serait cédée à ces dernières et accé-
lérerait le mouvement de leurs atomes, amenant des groupes d'atomes
à se détacher et le dédoublement de ces substances à se produire.
Dans le domaine de la physiologie générale (ch. XIV), à côté des
recherches sur le rôle de la perméabilité dans la contraction muscu-
laire, en rapport avec l'intérêt pris par ce côté de la physiologie cellu-
laire (voir ch. 1), on doit signaler le nombre considérable des travaux
consacrés au métabolisme des substances protéiques dans la digestion,
mais surtout la place importante que prend l'étude du corps jaune dans
ses rapports avec la sécrétion lactée et l'ovulation. Mackenzie constate
l'action galactogogue des différents extraits d'organes, entre autres du
corps jaune, mais plus encore du lobe postérieur de l'hypophyse.
Bouin et Ancel rattachent la lactation au corps jaune en tant qu'il
détermine par un hormone le développement de la glande mammaire,
la sécrétion lactée elle-même se produisant sous l'influence d'une
glande (glande myométriale) que les auteurs ont découvert dans l'u-
térus des Lapines. — L- Loeb constate que le corps jaune sensibilise
l'utérus et le prépare à l'action ultérieure soit du fœtus, soit d'un
traumatisme, qui conduira à la formation d'un placenta ou d'un pla-
centome; il étudie également Faction retardatrice du corps jaune sur
l'ovulation.
Relativement aux autres questions physiologiques, à noter la suite
des recherches de j. Loeb et "Wasteneys sur Faction antagoniste des
sels, des travaux sur Faction des narcotiques et d'autres sur Fa-
naphylaxie. Bruntz et Spillmann apportent une contribution à la
question de la phagocytose, en étudiant le rôle éliminateur des leu-
cocytes qui se chargent de toxines et de substances étrangères.
Dans les questions d'hérédité (ch. XV), il faut signaler une tenta-
XVI L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tive d'application de la notion d'enzymes, faite par Guyer : la res-
semblance avec tel ou tel parent serait due à l'apport par les chro-
mosomes d'enzymes paternels ou maternels; les différences indivi-
duelles dépendraient de faibles différences entre enzymes. Hagedoorn.
dans le même ordre d'idées, attribue aux porteurs matériels des carac-
tères héréditaires des propriétés de substances autocatalytiques.
La transmission héréditaire des caractères liés à un sexe (sex-limited)
est l'objet d'un grand nombre de recherches inspirées par les concep-
tions mendoliennes; d'ailleurs, presque tous les travaux sur l'hérédité
ont à leur base l'idée des caractères-unités.
Dans le domaine de la variation et de l'évolution, il faut signaler un
certain nombre d'ouvrages d'ensemble, faits à des points de vue dif-
férents : « Transformisme et expérience » de Rabaud. d'esprit lamarc-
kien; « Zoologie expérimentale « de Przibram, exposant la formation
des espèces d'après la conception orthogénétique d'EiMER; « L'héré-
dité et l'origine des espèces » de Gross, où l'auteur s'élève contre l'abus
des formules mendeliennes et revient à l'explication weismanienne de
l'hérédité et à la sélection naturelle comme facteur principal de révo-
lution. Blaringhem donne dans un livre intitulé : « Les transforma-
tions brusques des êtres vivants n une mise au point de la question des
mutations (ch. XVI et XVH). Cùénot (ch. XV) dans un livre sur « La
Genèse des espèces animales » envisage les questions d'ontogenèse et
d'hérédité au point de vue mendelien, en attribuant aux particules-
véhicules de caractères la qualité de déterminants chimiques. L'évo-
lution se fait, d'après lui. par mutations germinales, spontanées ou se
produisent sous l'influence d'un milieu nouveau.
Sous un titre purement morphologique : « La situation segmentaire
de la limite du crâne chez les Sauropsidés », Bielogolowy émet des
idées phylogénétiques intéressantes. Le rôle des phénomènes de con-
vergeance dans les variations de la limite du crâne l'amène à poser la
question des évolutions parallèles et du polyphylétisme dans l'évolution
des organismes. La vie est apparue au moment oi^i, par suite des con-
ditions ambiantes, le travail exigé pour son entretien était au mini-
mum; le fonctionnement était peu intense et la structure peu diffé-
renciée. Les conditions devenant moins favorables, l'énergie à dépen-
ser a augmenté en quantité et varié en qualité, d'oi^i différenciation de
caractères.
Dans les questions moins générales, mais se rapportant toujours à
l'évolution des espèces, on peut signaler les expériences de Sumner
et de Buytendijk sur l'adaptation exacte des poissons plats à la cou-
leur ou même aux dessins du fond, régie uniquement par la vue et
disparaissant à la suite d'aveuglement, et une observation de Thie-
nemann sur la naissance d'une nouvelle espèce de Corregones dans
l'espace de 40 ans, sous l'intluence, semble-t-il, de l'isolement géogra-
])hique.
Dans l'étude du système nerveux (ch. XIX, 1" la dégénérescence
des cellules dans diverses conditions, surtout en rapport avec le phé-
nomène de survie, est l'objet de plusieurs travaux (Cajal, Foster.
L'ANNEE BIOLOGIQUE. xvii
Nageotte, Achucarro, Geerts). — Pour les localisations cérébrales,
nous trouvons une contribution intéressante chez O. et M™'" Vogt, qui
ont retrouvé chez divers mammifères les localisations établies chez
l'homme. — Une expériences de Rothmann sur un chien auquel on
a enlevé presque la totalité des hémisphères, sauf quelques portions
de la base et du milieu, montre que les centres inférieurs sont capa-
bles d'éducation qui les rend aptes à remplir certaines des fonctions
des centres corticaux.
En ce qui concerne la question biologique la plus générale, l'ori-
gine de la vie, nous trouvons un examen de l'hypothèse de la pansper-
mie par Becquerel, qui conclut que les germes ne pourraient pas
résister à l'action nocive des rayons ultra-violets dans les espaces in-
terstellaires. — Mereschkowsky expose une hypothèse nouvelle sur
deux sortes de protoplasmes, dont l'un, plus primitif (mycoplasma)
posséderait seul la propriété de faire la synthèse des substances albu-
minoïdes aux dépens de matières minérales et de produire les ferments.
La symbiose de ce plasma avec un autre, moins résistant aux influen-
ces diverses, mais aussi moins compliqué (amiboplasma) donnerait
toutes les formes animales et végétales. — Dans un autre ordre d'idées,
il faut signaler le travail de Bernard, cherchant à substituer à la
théorie cellulaire la conception d'un réseau protoplasmique continu.
— Yves Delage et M. Golusmitu.
Biologie végétale. — Les travaux sur la cellule végétale sont
toujours nombreux. Lepeschkin rejette l'hypothèse de Bûtchli qui a
attribué au protoplasma la structure d'une écume et il l'assimile à
une émulsion ultra-microscopique ou même microscopiquement vi-
sible. Derschau nie l'existence d'une membrane nucléaire que l'on ne
voit apparaître que « post mortem », dans les préparations fixées;
son argumentation est basée sur le fait qu'il existe entre la périphérie
du noyau et le protoplasma une zone incolore traversée par des sortes
de ponts qui servent à des échanges de substances, échanges pour
lesquels une membrane nucléaire, au sens habituel du mot,
serait un obstacle. Lewitzky découvre dans le méristème de quelques
végétaux des corps figurés inclus dans le protoplasme, assimilables
aux chondriosomes des cellules animales, et montre qu'ils se trans-
forment en chloroleucites et leucoleucites ; Bonnet, de son côté, at-
tribue aux structures protoplasmiques désignées sous le nom d'ergas-
tosplasma l'appareil filamenteux des synergides et les agglomérations
protoplasmiques que l'on rencontre dans les cellules du sac embryon-
naire. Les mitoses somatique et hétérotypique ont été l'objet de mé-
moires importants de la part de Farmer et Digby, de Stomps et de
Miss Bonnevie. Leurs résultats ne sont pas concordants, surtout en
ce qui concerne la signification du stade synapsis. Tandis que, pour
Stomps et Bonnevie, il est facile de suivre à ce stade la fusion des
chromosomes homologues deux à deux, Farmer et Digby nient l'ac-
couplement. Miss Bonnevie, d'un autre côté, nie la réalité même de
la division réductrice dans la prophase de la division liétérotypique. —
l'année biologique, XVI. 1911. b
xvin L'ANNEE BIOLOGIQUE.
(Phisioiirs recherches sont à signaler sur la reproduction asexuée des
végétaux. Kundt étudie le développement des microsporanges et des
macrosporanges dans le Salvinia natans et Brown celui de Fasco-
carpe de Lachnea sculellala. Kniep signale Tapparilion des basides
sur un mycélium uninucléé aArmillaria mellea, sans qu'il se fasse un
chapeau. Hannig. qui appelle périplasmodcs les masses plasmiques
provenant de la fusion des cellules du tapis qui entoure les spores en
voie de développement, étudie la part que prennent ces masses à la
formation des couches externes des spores dans Equiselum et Azolla.
Fries donne une description des phénomènes cytologiques qui accom-
pagnent la formation des spores chez Nidularia. Svedelius établit par
la numération des chromosomes que, chez Delesseria sanguinea, la
plante à tétraspores représente la sporophyte et la plante sexuée, le
gamétophyte.
En physiologie végétale, Kostytschew publie d'importants tra-
vaux sur la respiration dos plantes; après un exposé delà théorie de
l'auto-oxydation de Bacii-Engler et une assimilation des oxyda-
tions physiologiques à un système de réactions couplées, il montre
que, dans le processus primaire de la respiration, processus de fer-
mentation anaérobie, la dislocation du sucre ne va pas jusqu'à l'al-
cool, mais s'arrête à des produits intermédiaires encore indéterminées.
L'oxygène est absorbé dans cette première phase sous forme de
peroxyde. Les phénomènes secondaires consistent dans l'oxydation
totale des produits de la dislocation primaire du sucre par l'oxygène
actif du peroxyde. Les peroxydases jouent un rôle* important en
élevant le pouvoir oxydant du peroxyde. Lieske, en étudiant la phy-
siologie du Spirophyllum fcrrugineuni, une bactérie ferrugineuse ty-
pique, arrive à cette conception que cette bactérie, grâce à l'énergie
fournie par l'oxydation du carbonate de fer, a le pouvoir de prendre
au gaz carbonique le carbone nécessaire à sa croissance. Sprecher
cherche à élucider le rôle de la silice dans les plantes et, sans oser
affirmer qu'elle soit un élément nutritif nécessaire, il constate l'action
importante qu'elle exerce comme stimulant chimique delà croissance.
M"'^ Mameli et Polacci pensent que l'assimilation de l'azote libre
atmosphérique par les plantes est une propriété bien plus répandue
qu'on ne le croit et qu'elle pourrait être réalisée par la cellule végétale
chlorophyllienne. —D'après Giglioli, les huiles essentielles et autres
produits volatils des plantes, par l'action prompte qu'ils exercent sur
le mouvement de l'eau à travers les cellules et les membranes et sur
le transport des enzymes et des substances solubles, occasionnent une
circulation toujours renouvelée des sucs à travers les tissus et activent
ainsi les relations entre la plante et le milieu ambiant. — Les pigments
végétaux, la chlorophylle et l'anthocyane ont été l'objet de, travaux
importants de la part de "WiUstatter et de nombreux collaborateurs
ainsi que de celle de Monteverde et Lubimenko et deGrafe. Mameli
croit que le magnésium a une inlluence directe sur la formation du
pigment chlorophyllien. Schaffnit étudie l'inlluence des basses tem-
pératures sur les diverses fonctions de la cellule végétale, Kluyver
L'ANNEE BIOLOGIQUE. xix
et Stocklasa, celle des rayons ultra-violets sur la végétation, Grafe
et Richter, Taction des narcotiques sur les plantes, Molisch, Tin-
lluence de la fumée de tabac, surtout nuisible aux microorganismes.
wiesner poursuit ses études sur la position des feuilles vis-à-vis de
la lumière et sur la quantité de lumière utilisée par les plantes.
Kn ce qui concerne l'hérédité, il importe de citer les travaux que
Nilsson-Ehle continue à publier sur l'hérédité chez les Céréales, les
recherches cytologiques de Geerts sur quelques hybrides d'Ocnotliera
gigas et celles de "Weiss sur Thérédité de la couleur dans Anagallis
arvensis.
Les variations et les adaptations des plantes ont été l'objet de plu-
sieurs travaux. Rudolph constate que l'appareil stomatique des Pal-
miers, qui souvent ne cadre pas avec les conditions écologiques, doit
avoir été acquis au cours du développement phylogénétique. Bédélian
publie des recherches anatomiques sur les Cactées au point de vue de
leur adaptation au climat sec. Zeijlstra démontre que VŒuiothera
nanella de Vries doit être considérée non comme une mutation, mais
comme une espèce pathologique. D'après Fitting, l'alimentation en
eau des plantes désertiques repose sur la possession d'une pression
osmotique élevée.
Citons enfin quelques travaux sur l'origine des espèces et sur les
problèmes qu'elle soulève. Blaringhem met au point l'état actuel de
nos connaissances sur les transformations brusques des êtres vivants
et publie des recherches originales sur une Bourse à pasteur, le Ca^j-
sella Viguieri, qu'il considère comme une mutation, tandis que Buchet
y voit plutôt une anomalie d'ordre pathologique. Berthaut a pour-
suivi des expériences sur les variétés cultivées du Solanum tuberosum
et les espèces sauvages des Solanum Aubérifères voisins ; il n'a jamais
pu, dans ses cultures, réaliser le passage de l'une quelconque de ces
espèces au ^S". luberosum et il croit que l'ancêtre de la Pomme de
terre serait un Sol. tuherosum dont la forme spontanée est maintenant
très rare ou a depuis longtemps disparu. Chodat et M'"'' Sigriansky
apportent une contribution à l'étude des champignons auxiliaires in-
dispensables à la germination des semences d'Orchidées, en étudiant
le champignon des mycorhizes du Limodorum aborlrivum. A propos
d'une Orchidée dépourvue de chlorophylle, le Gastrodia (data, dont le
rhizome tubéreux contient des mycorhizes formées par le mycélium
d' Armillaria mellea, Kusano constate que, dans ce cas, Gastrodia est
parasite du champignon; notons également les travaux de Cortesi et
Jaccard sur les mycorhizes endotrophes. Brunnthaler publie un
travail sur la phylogénie des Algues. — F. Péchoutre,
Biologie psychologique. — Dans les essais de classifications syn-
thétiques de nos états mentaux, la question de leurs corrélations con-
tinue de tenir une très grande place : elle semble d'ailleurs depuis
quelque temps en voie de se mieux préciser. La recherche de ces
corrélations donne souvent lieu à des calculs algébriques, comme il
arrivait depuis longtemps dans les recherches de psychophysique (er-
XX L'ANNEE BIOLOGIQUE.
reurs moyennes, etc.) On commence à examiner et à lâcher de doser
la valeur des produits de ces calculs, une fois amalgamés avec les
chiffres fournis par la seule expérience. A ce point de vue, on trou-
vera de très uti]|!s indications dans l'étude de Galbrun et dans la
discussion à laquelle elle a donné lieu, ainsi que dans les deux ar-
ticles d'Y. Delage sur le jeu des probabilités. — A un tout autre point
de vue, presque complètement expérimental, l'article de Sikorsky sur
les caractères personnels du pouls et ses relations avec nos autres
fonctions et l'étude du D"" Breucq sur la forme personnelle (physiolo-
gique) du plaisir et de la douleur, contribueront à faire avancer la
question.
Dans le domaine des sensations, ce sont surtout les cutanées et les
tactiles qui ont provoqué des recherches neuves : Barucci, Kiesow.
Ponzo ont fourni sur ces sujets d'importantes contributions. Le travail
de Kunz sur le tact à distance aidera certainement à mettre au point
cette question si obscure, à raison même de sa complexité. — A côté
de ces études, notons toute la série de recherches consacrées aux ré-
flexes et au rythme : les travaux de AATallin Wallace, de Tullio, de
Foà. la thèse de Strœhlin sont un effort très efficace pour débrouiller
cette question si complexe.
La psychologie d'introspection continue d'avancer en se tenant
étroitement liée à la psychologie de laboratoire, dont elle assimile
peu à peu les données, et à laquelle, par une louable réciprocité, elle
repasse sa propre documentation : il faut particulièrement appeler
l'attention sur la contribution apportée par Hacker à la question des
Rêves, qui reste inépuisable, parce qu'elle touche par un coté à tous
les domaines de la psychologie. — Hikoso Kakise et Ordahl ont
étudié un côté encore peu exploré des modalités de la conscience dans
l'acte d'apprendre.
Signalons enfin la contribution apportée, chacun à son point de vue,
à la question des races par Spiller et surtout par Papillault, dont la
méthode serrée clarifie cette question, et, dans un tout autre ordre
d'idées, le travail de Seglas et Collin sur Fémotion-choc. — Jean
Philippe.
CHAPITRE PREMIER
La Cellule
Abderhalden (E.). — Xouvelles idées sur la constitution et le métaholisnie
de la cellule. (Arch. des Se. phys. et nat., XXXIJ, 220-240.) [6
Alexeieff (A.). — Notes sur les Flagellés. I" Quelques Flagellés intestinaux
nouveaux on peu contins. Il" Quelques Flagellés communs dans les infu-
sions. (Arch. zool. exp., 5, VI, 401. > [47
Arnold (J.). — Uelter feineye Strnkturen und die Ânordnung des Glykogens
im M<igen uii</ Darmhaiial . (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 50 p., I pi.) [24
Awerinzew (S.). — Studien ijber parasitische Protozoen. V. Einige neue
Befnndeans der Entivicklnngsgeschichl e von Lymphocgstis johnsloni Woode.
(Arch. Protistenk., XXII, 179-196, 2 flg.) " [12
Baltzer (F.). — Zur Kenntnis der Mechanik der Kernteilungsfiguren. (Arch.
Entw.-Mech., XXXII, 500-523, 1 pi., 2 fig.) [40
Blackmaîi (V. H.). — On. Pseudomitosis in Coleosporinm. (Report of the
eightieth meethig of the british Ass. for the Adv. of Science, 775,
19lo.) [46
Bobeau (G.). — Mitochondries et lipoïdes dans les glandnles parnthyroïdes
du cheval. (C. R. Ass. Anat., 13'^ Réunion, Paris, l'83-I87, 9 fig.) [20
Bolsius (H.). — Sur la structure sjnralée ou discoïde de Vêlement chroma-
tique dans les glandes salivaires des larves de Chironomus. (La Cellule,
XXVII, 10 pp., 1 pi.) [11
Bonicke (L. v.). — Znr Kenntnis der Prophasen der lielerotgpisclien Tei-
tiing einigcn. Pollenmutterzellen. (Ber. deutsch. bot. Ges., I pi., 59-65.) [46
a) Bonnet (G.). — Sur les fusions nucléaires sans caractère sexuel. (C. R.
Ac. Se, CLII, 969-972.)
[Fusions nucléaires dans les cellules nourricières du pollen d'Angiospermes
( Yucca gloriosa., Ilyoscgamus albus et un Fuchsia d'espèce indétermi-
née). Ces phénomènes peuvent s'étendre à plusieurs noyaux. — M. Gard
l)) — — Sur le qroupement par paires des chromosomes dans les noyaux di-
ploïdes. (Arch. Zellforschung, VII, 231-241, 1 fig., 2 pi.)
[L'auteur croit que dans les noyaux so-
matiques de Yucca l'accouplement des chromosomes homologues n'est pas
nécessaire et que là où il existe il n'est qu'un accident. — F. Péchoutre
r) — — L'ergastoplasma chez les Végétaux. (Anatom. A,nzeiger, XXXIX,
7 fig., 67-91.) [21
Bonnevie (K.). — Chromosomenstudien. III. Chromatinrei fung in Allinm
Cepa (cf ). (Arch. Zellforschung, VI, 190-253, pi. X-XIII.) ' [47
Brailsford Robertson (T.). — Further Beniarks on the Chemical Mechanics
ofCell-division. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 308-313.) [41
Champy (C). — Recherches snr V absorption intestinale et le rôle des niito-
l'ANNÉE biologique, XVI. 1911. 1
2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chondrie^ dans l'absorption et la sécrétion. (Arch. Anat. microsc, XIH,
fasc. 1, 55-170, 3 pi.) [31
Cilleuls (Jean des). — A propos de la signiflcalion physiologique de l'ami-
lose. Mitoses el amitosesprovofpiées e.rpérimenlalcment dans Uépithélium des
cornes utérines. (C. R. A.ss. Anat., 13'- Réunion, Paris, 11G-12U, 2 fig.) [48
Dakin (W. J.). — Note on the Biology o/' Teleost and Elasmobranch Eggs.
(Rep. Brit. Assoc, Sheffield, 1910, 631-032.) [26
Debenedetti (Todros). — La divisiojie cellulare interpretata mediantè la
premessa di Spencer edi fenomeni osmolici. Sjnega:ione délie figure mito-
siche con la propriela délia pseudosoluzioni colloïdali. (Costelli e Sacerdote,
Astij. [41
a) Dehorne (Armand). — Recherches sur la division de la ceVAile. I. Le
dapUcisme constant du chromosome somatique chez Salamandra maculosa
Laur. et chez Allium cepa L. (Arch. f. Zellforschung, VI, H. 4, 613-639,
2 fig., 2 pi.) [41
h) — — Recherches sur la division de la cellule. H. ILoméotypie et Hétéro-
lypie chez les Annélides polychètes et les Trémalodes. (Arch. Zool. exp.,
5, IX, 1, et Thèse Paris, 175 pp., 14 pi.) [43
Derschau (M. v.). — IJeber L(ernbriicken und LCernsubstanz in pflanzlichen
Zellen. (Arch. Zellforschung, VII, 424-44(), 3 pi.) [11
Deton ("W.). — Contribution à l'élude cytologique du Cancer. (La Cellule,
XXVll, 1" fasc, 28 pp., 3 pi.) [47
Dubreuil (G.). — Le chondriome des globules blancs mononucléés et des
cellules connectives, cartilagineuses el osseuses chez les Mammifères. (C. R.
Ass. Anat., 13'= Réunion, Paris, 130-146, 5 fig.) [18
Erhard (H.). — Diplosomen und Mitosen im ciliartragenden Ependymeines
Haifischembryo. (Anat. Anz., XXXVIII, 3 pp., 3 fig.) [21
Farmer (J. B.) and Digby (Miss L.). — On the Somalie and heterotype
niitoscs in Gallonid candicans. (Report of the eiglitieth meeting of the
british Ass. for the Adv. of science, 1910, 778-779.) [45
Fauré-Frémiet ^E.). — Milochondries et grains brillants dans la lignée
spermatiqne (T Ascaris megaluceph((la. (C. R. Ass. Anat., 13'= Réunion,
Paris, 74-77, 2 fig.) ' [20
Foot iKatharine) and Strobell (E. C). - Amitosis in the ovary of Prote-
nor belfragei and a sludy of the chromalin nucleolus. (Arch. f. Zellforsch.,
VIL IL 2, "190-230, 9 pi.) [48
Fraser (Miss H. G.) and Snell (J.). — Végétative mitosis in the Bean. (Re-
port of the eightieth meeting of the british Ass. for the Adv. of science,
1910, 777-778.) [A la fin de la tèlophase de la division végétative les
chromosomes sont attachés latéralement l'un à l'autre. — F. Péchoutre
a.) Granier (I.) et Boule (L..). — Sur les cinèses somatiques chez Endymion
nutans. (C. R. Ac. Se, CLII, 153-154.) [La division longitudinale
des chromosomes s'ébauche dès la fin do la niétaphase; elle s'accentue
pendant Lanaphase et persiste pendant le tassement polaire. — M. G.\Rn
b) Sur le caractère hétérogamique des gemini chez Impatiens glandu-
ligera Royle. (C. R. Ac. Se, CLll, 1020-1022.)
[Alors que les cellules somatiques ont deux macro-chromosomes, les
cellules mâle et femelle n'en ont qu'un. Or, ils s'unissent toujours entre
eux pour constituer un groupe géminé macrochromosomique. — M. Gard
Gruber (Karl). ~ Vcbcr eigenarlige Kurpcrfirmeu von Amœba proteus.
(Arch. Protistenk., XXIV, 109-118.) [36
I. - CELLULE. 3
Guieysse-Pellissier (A.). — Caryoanabiose et (jrefj'e nucléaire. (Arch. Anat.
microsc, XIII, fasc. I, 1-54, I pi.) [37
a) Guilliermond (A.). — Sur les niitochondries des cellules vèqétales. (G.
R. Ac. Se, CLIII, 199-201.)
[Par les méthodes de Régaud et de Benda, on peut mettre en
évidence de nombreuses mitocliondries dans diverses graines. — M. Gard
b) Stir la formation des chloroleucites aux dépens des niitochondries.
(C. R. Ac. Se, CLIII, 290-292.)
[Les nombreuses niitochondries des cellules des feuilles, au
début de la germination, se transforment en chloroleucites. — M. Gaud
Gur-witsch (Alexander). — Untersuchungen ïiber den zeilUchen Faktor
der Zellteilunij. IL Mitteilung i'iber das Wesen und das Vorkommen der
Delerinination der Zellleilunfj. (Arch. Entw.-Mech., XXXIl, 447-471, 4 fig.)
[Cité à titre bibliographique
Guyer (M. F.). — Récent progret^s in some Lines of Cytology. (Trans. of the
Amer, microscop. Soc, XXX, n<^ 2, 145-190.)
[Revue générale des travaux récents sur la constitution du
protoplasma, la chimie de la cellule et les chromosomes. — F. Henneguy
Hardy ("W. B.) and Harvey (H. 'W.). — Note on the surface eleclric char-
ges of living cells. (Roy. Soc. Proceed., 571 B, 217.)
[La charge varie selon les individus
(vmicellulaires), selon le degré de vitalité propre, etc. — H. de Varigny
Hartmann (Max). — Die Konslitution der Protislenkerne. (Jena, Fischer,
54 pp., I3i1g.) [*
Hartog (Mardis). — The New Force, Mitokinetism. (Rep. Brit. Assoc,
Sheffield, 1910, G28-629.) [40
HarAvey (Edmond Ne-wton). — Sludies on the permeability of cells.
(Journ. exper. Zool., X, 507-55G.) [25
Herwerden (M. A. von). — Ueber den Kernfaden und den Nucleolus in
den SpeicheldriJsenkernen der Chironomuslarve. (Anat. Anz., XXXVIII,
7 pp.) [10
Hœber (R.). — Martin Fisclier's Lehre von der Bindung des Wassers in den
Zellen. (Biol. Centralbl., XXXI, 575-579.) [26
Holmstrom (R.). — Ueber das Vorkommenvon Fett and fettàhnlichen Substan-
zen im Thymusparenchym. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 22 pp., 1 pi.) [23
Hoven (H.). — Du rôle du chondriome dans l'élaboration des produits de
sécrétion de hi glande mammaire. (Anat. Anz., XXXIX, 321-326, 4 fig.) [32
H-worostucliin ("W.). — Zur Frage liber den Bau des Plexus chorioideus.
(Arch. mikr. Anat., LXXVII, 12 pp., 1 pi.) [32
Janicki (C). — Zur Kenntniss der Parabasalappaivits bel p/trasitischen
FhigeWilen. (Biol. Centralbl., XXXI, 321-330, 8 fig.) [21
Koltzoff (N. K.). — Studien liber die Gestalt der Zelle. (Arch. f. Zellfor-
sclmng, VU, H. 3, 344-423, 12 fig.) [32'
^Kiister (E.). — Ueber amdboïde Formverànderungen der Chromatophoren
hiiherer Pflanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., 362-370.) [Il s'agit de
l'émission de pseudopodes, que l'auteur a observés dans les leucoplastes de
répidernie des feuilles d'Orchis latifolius et incarnatus. — F. Péciioutre
Leduc (Stéphane). — a) La diffusion des liquides. — b) La cellule osmoti-
<iue. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 47.) [Voir ch. XIV
a) Lepeschkin ('W. "W.). — Leber die Slruktur des Protoplasmas. (Ber.
deutsch. Bot. Ges., XXIX, 181-190.) [8
4 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) — — Zur Kenntnis der cheniiscJien Zusammensetzung des Plasmamembran.
(Ber. deutsch. bot. Ces., XXIX, '247-261.) ' [23
c) — — Ueher die Wirkung nnasthesiei'ender Stoffe auf die osmotischen
Eiqenschafteii der Plasmamembran. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 349-
355.) ■ [23
Levi (Giuseppe) e Terni (Tullio). — Sludi sulla grandezza délie cellule.
(Arch. Ital. Anat. Embriol., 545-554, 1 pi.) [8
Lewitzky (G.). — Ueher die Chondriosnmen in pflanzlichen Zelh-n. (Ber.
deutsch. bot. Ges., XXVIII, .538-540, 1 pi.) [20
Liesegang (Raphaël Ed.). — Die Sliilzen der 8iitschli''schen Gel-Theorie.
(Biol. Centralbl., XXXI, 445-448.)
[Observations critiques sur la théorie de
BïiTSCiiLi concernant la structure alvéolaire du protoplasme. — J. Stroiil
Lillie (R. S.). — Tlie physiology of Cell-division. IV. The action of sait-
solutions folloived by hypertonic sea-ivater on unfertilized sea-urchin eggs
and the mie of membranes in mitosis. (Journ. Morphol., XXII, n" 3, 695-
7.30, 3 fig.) [37
Lœb (Jacques) und Wasteneys (Hardolph). — Weilere Bemerkungen
ilber den Ziisammetihang zmisr/ten Oxyda tionsgrôsse und Cylolyse der Seei-
geleier. (Biochem. Zeitschr., XXXI, H. 1 und 2, 108-169.) [31
Luna (Emerico). — Ricerche istologiche sugli epitrli di riveslimento.
1° Nota : Sulla prelesa esistenza di ponti intercellulari {Intercellular-
brûckeu) in alcuni epiteli. (Anat. Anz., XXXVIII, n° 1, 8 pp., 5 fig.) [11
Lutman (B. F.). — Cell and nuclear division in Closterium. (Bot. Gazette,
LI, 401-430, 2 pi., 1 fig.)
[Dans les Closterium, le processus de la division se fait en deux
temps : le chromatophore se divise pendant la première nuit, et le noyau
pendant la seconde. La position de la jeune cloison transversale sem-
blerait indiquer que les extrémités pointues se forment secondairement,
et que le Closterium était, à l'origine, un filament d'algue. — P. Guérin
Maggiore (L.). — L'apparato mitocondriale nel cristallino. (Rie. fatte nel
Lab. di Anat. normale délie R. Univ. di Roma, XVI, fasc. 1-2, 115-119,
1 pi.) [La méthode de Golgi
pour la recherche de l'appareil réticulaire interne met en évidence les
mitocliondries dans les cellules du cristallin du Pigeon. — F. Henneguy
Me Clendon (J. F.). — The relation of pernieability change to cleavagc in
ihe frog's egg. (Science, 21 avril,. 629.)
[Lors de la segmentation provoquée (mécaniquement ou électrique-
ment), l'œuf présente un changement de perméabilité. — H. de Varigny
Mencl (E.). — Die Kernd(piivalenle und Kerne bci Azolobacler chroDCocriim
■und seine Sporenbildung. (Arch. Protistenkunde, XXll, 1-19.) [12
Meves (F.). — Chromosomenldngen bei Salamandra^nebst Bemerkungen zur
Individualildtstheorie der Cltrotnosomen. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 273-
300, 2 pi.) [10
a) Moreau (F.). — 5m/' de.^ éléments chromatiques extranucléaires chez les
Vaucheria. (Bull. Soc. bot. de France, 4" série, XI, 452-455, 1 fig.)
[II s'agit de corpuscules punc-
tiformes répartis çà et là dans le proloplasma et représentant des élé-
ments bien vivants, car ils sont susceptibles de division. — F. Péchoutre
6) — — Première note sur les Mucorinées. (Bull. Soc. Myc. de France,
XXVII, 12 fig., 1-7.) [Descrip-
I. — CELLULE. 5
tion du noyau au repos et des phénomènes de mitose et d'amitose chez
les Mucorinées. La division ka.ryokinétique est caractérisée dans ce groupe
par la présence d'un fuseau, de deux centrosomes, de deux chromosomes,
par l'absence de nucléole et de membrane nucléaire. — F. Péchoutre
Mitchell (P. A.) and McClendon (J. F.). — On the increase in oxydation in
the egg at the beginning of devdopment. (Science, l*"" sept., 281.)
[L'augmentation existe aussi chez
les œufs non fécondés, dans l'eau additionnée de NaOH. — H. de Varigny
Mulso'w (K.). — Chromosomenverhàltnisse bei Ancyracanthus cystidicola.
(Zool. Anz., XXVIII, 484-486, 6 fig.)
[Sera analysé avec le travail m extenso
Nàgler (Kurt). — Studien iïber Protozoen mis einem Almtiimpel. I. Amœba
Hartmanni n. sp. Anhang cur Cent t'iolf rage. (A'rch. Protistenkunde, XXII,
56-70, I pi.) [12
Osterhout ("W. J. V.). — Tlie permrabililg of living cells ta salts in pure
and baJanced solutions. (Science, II août 187.) [25
Paine (S. G.). — The permeahility of the YeaM-cell. (Roy. Soc. Proceed.,
B. 572, 289.) [Expériences
sur la perméabilité à l'alcool et à divers sels organiques. — H. de Varigny
Perroncito (A.). — Beilràge zur Biologie der Zel/e (Mltochondrien, Chro-
midieii, Golf/isches Binnennetz in den Samenzellen). (Arch. mikr. Anat.,
LXXVII, 311-321, 6 fig.) [18
Petschenko (Boris de). — Drepanospira Mïdleri n. 5. n. sp., parasite des
P(ir(iméeiiuns; conlrihiilion à l'étude de la siriteliire des baetéries. (Arch. f,
Protistenk., XXII, 248-298.) [11
a) Politis (J.). — Sopra uno spéciale corpo cellnlare trovato in due orchi-
dée. (Rendiconti dell' Accad. dei Lincei, XX, 343-348.) [22
b) Sugli elaioplasti nelle mono- e Dicotiledoni. (Rendiconti dell' Accad.
dei Lincei, XX, 599-603.) [23
Prenant (A.). — Problèmes cglologiques généraux soulevés par Vétude des
cellules musculaires. (Journ. Anat. Physiol.. XLMI, 449-524, 28 fig.; 601-
680, 25 fig.; XLVIII, I09-I8I, 11 fig.; 260-335, 15 fig.) [16
Renaiit (J.). — Mitochondries des cellules globuleuses du cartilage hi/alin
des Mammifères. (C. R. Ac. Se, CLII, 536-538, 2 fig.) ' [19
Retzius (G.). — Biologische Untersuchungen. Neue Folge. XVI. (Stockholm,
100 pp., 27 pl.) ' [9
Riddle (O.). — The permeability of the ovarian egg-membranes of the fowl.
(Science, 22 décembre, 887.)
[L'urotropine traverse les membranes et dans l'œuf donne de la formaline.
On ne retrouve ni le benzoate ni le salicylate de sodium. — H. de Varigny
Ritter (G.). — Ueber Traumatotaxis und Chemotaxis des Zellkernes. (Zeits.
f. Bot., III, 1-42.) [Voir ch. XIV
Rohde (Emil). — Histogenetische Untersuchungen. IL ht die Chromaiin-
diminution eine allgemeine Erscheinung der reifenden Zellen be:u\ der
sic/i eutu)ickehiden Gewebe, der Proces-^^ der Reifeteilungen der Gesc/ilecbts-
zellen nur ein spezieller Fall dièses Vorganges und der définitive Verslust
des Keriies bei den roten Blutzelhm der Sàger das Endglied dieser Er-
i<eheiuungsreihe? (Zeitschr. wissensch. Zool., XCVIII, 1-30, 4 pl.) [48
Rufz de Lavison (J. de). — Recherches sur la pénétration des sels dans le
6 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
protojjlnsmc et sur la nature de leur action toxique. (Thèses de la Fac. des
Se. de Paris, 95 p., 5 fig.) ' [26
Schiller ( J.). — Beilrdge zur Entwicklunfjsgeschichte und Physiologie der
pflanzHchen Zellkerns. (Jahrb. wiss. Bot., XLIX, 206-306.)
[Etude surtout histologique,
basée sur la considération des noyaux de detix Algues rouges : Antit/iam-
niou eruciatum /'. tenuissima Hauck et A. plumula El lis. — F. Péchoutre
Schlater (G.). — Die (jdiularpalhologie und der gegenwàrtige Stand der
Histologie. (Jena, G. Fischer, 29 pp.) [8
Schultze (O.j. — Die Kontinuitiit der Muskelfihrillen und der Sehnenfibrillen.
(Verh. Anat. Ges., XXI'' Vers., Leipzig.) [18
Shibata (K.). — Untersuchungen ïiber die Chemotaxis der Pteridophyten-
Spernialnzoiden. (Jahrb. Wiss. Bot., XLIX, 6 p.) [32
Siedlecki (M.). — VerdnderiDigen der Kernpiasmarelation wdltrend des
Wachsiums intrazelluidrer Parasiten. (Bull. Ac. Se. Cracovie, 509-528,
1 pi.) [29
Stomps (Théo J.). — Kerntheilunq und Synapsis hei Spinacia oleracea L.
(Biol. Centralbl., XXXI, 257-306, 3 pi., 3 lig.) [45
Strasburger (E.). — Kernleihmqshilder hei der Erbse. (Flora, Cil, 1-235,
1 pi.)
[Interprétation de figures anormales que l'on oliserve dans les mitoses
ordinaires et dans les mitoses de cellules chloralisées. — F. Péchoutre
Stiidnicka (F. V.). — r)as Gewehe der Chorda dorsalis und die Klassifika-
tion di-r sogenannter « Stillzgewebe ». (Anat. Anz., XXXVIll, n° 20-22,
16 pp.) [Voir ch. XIII
Ulehla (Vladimir). — UUramikrnskopische S Indien iiber Geisselbewegung.
(Biol. Centralbl., XXXI, 645-654, 657-676, 688-705, 721-728, 74 fig.) [36
Unna (P. G.). — Die Redukiionsorte und Sauerslo/fsorte des tierischen
Gewebes. (Arch. mikr. Anat., LXXVIII, Festschrift fiir W. Waldeyer,
74 pp.) [26
Vlès (Fred). — Propriétés optiques des muscles. (.372 pp., 79 fig., XIII pi.,
Thèse Paris, A. Hermann et fils, éditeurs.) [12
Zimmermann (K. 'W.). — Zur Morphologie der E pilhel zellen der Sàuge-
tierniere. {Arch. mikr. Anat., LXXVIII, 32 pp., 3 pi., 1 fig.) [21
Voir pp. 50, 51, 151, 228, 241 pour les renvois à ce chapitre.
Abderhalden (E.). — Nouvelles idées sur la constitution et le métabolisme
de la cellule. — Si l'on s'en tient à l'ensemble des processus qui se dérou-
lent dans les cellules et qu'on poursuive l'étude qualitative du métabolisme
et des produits qui en découlent, on arrive à un faisceau de connaissances
que l'auteur formule ainsi, quitte à justifier son point de vue par l'examen
de quelques problèmes particuliers : « Chaque cellule végétale ou animale
possède une structure bien définie. Les matériaux qui la constituent ont
une composition spécifique. Les différents éléments de la cellule sont entre
eux dans des rapports invariables. A cette structure caractéristique des
corps cellulaires correspondent des fonctions déterminées. 11 s'ensuit que la
structure spécifique de la cellule commande les fonctions particulières de
celle-ci, et, inversement, on peut exprimer la môme chose en disant
I. — CELLULE. 7
qu'à chaque fonction correspond une structure cellulaire déterminée. Le
principe de la structure particulière de la cellule de chaque espèce est donné
par la constitution des cellules génératrices qui déterminent la structure
de toutes les cellules subséquentes. »
A. a été amené à cette manière de voir par un grand nombre d'observa-
tions concordantes. Il indique celles d'entre elles qui parlent le plus clair-e-
ment en faveur de la constitution spécifique des éléments cellulaires. Vam-
pyrella Spirogyrse choisit toujours une seule espèce particulière d'algues
pour sa nourriture ; on a cru voir là un signe d'intelligence. Il n'en est rien :
cet organisme, comme tous les autres, se sert d'un ferment qui ne peut agir
que sur un substratum déterminé, comme une clef ne peut ouvrir qu'une
serrure. Le choix d'une cellule particulière, loin d'être un effet de son
intelligence, est dû en réalité à un rapport établi une fois pour toutes
entre la structure des ferments et celle des substratums qu'ils peuvent
attaquer. Cet exemple se prête à des considérations d'un intérêt plus
général. L'organisme unicellulaire est ici un réactif extraordinairement sen-
sible pour déceler la composition des parois cellulaires de certaines algues.
Les ferments fournissent ainsi la preuve certaine que même les parois des
cellules appartenant à des espèces très voisines ne possèdent pas une
composition identique. Chaque espèce conserve le plan de structure trans-
mis par les cellules génératrices, donc aucune cellule n'ingère des aliments
du dehors sans les avoir transformés. Toute substance nutritive lui est
absolument étrangère jusqu'au moment oîi elle l'a décomposée au point
que la substance ne rappelle en rien sa structure spécifique antérieure.
La cellule s'empare alors des matériaux les plus simples et se met à les
façonner suivant Je plan qu'elle a adopté. Dans les maladies microbiennes,
il y a lutte pour l'existence entre des cellules ayant chacune une structure
spécifique invariable.
L'auteur insiste sur la dépendance des organes les uns vis-à-vis des autres :
pancréas et cellules de l'intestin, etc. La glande thyroïde, les parathyroïdes,
l'hypophyse, le thymus, etc. sécrètent des substances qui mettent en mou-
vement dans d'autres organes des fonctions déterminées. Ce travail en com-
mun des différents organes n'est toutefois possible que dans la mesure où
aucun principe étranger ne vient faire obstacle à l'exercice normal des
fonctions [XI].
L'examen approfondi des rapports mutuels des différentes espèces cellu-
laires fournit une nouvelle preuve de ce que les différentes cellules de
l'organisme doivent posséder une structure constante jusque dans ses moin-
dres détails. Les substances sécrétées par les cellules, circulant dans le
sang et dans la lymphe, passent à côté de cellules de toutes catégories. Elles
n'agissent cependant que sur certaines cellules déterminées. La suprarénine,
par exemple, sécrétée par les capsules surrénales, n'agit que sur les organes
qui sont innervés par le grand sympathique. Dans l'hermaphrodisme latéral
— il s'agit d'animaux qui sont moitié mâles, moitié femelles — le côté du
corps qui possède la glande mâle montre extérieurement les caractères du
mâle et l'autre moitié, avec la glande femelle, les caractères de ce sexe.
On a tort d'admettre que les sécrétions des glandes sexuelles provoquent la
formation des caractères sexuels secondaires, car les substances sécré-
tées, soit par l'ovaire, soit par le testicule, passent dans l'exemple ci-dessus
à côté de toutes les cellules de l'organisme. Ce qui est vrai, c'est que les
différentes cellules ont dés l'origine leur structure spéciale, et que les sé-
crétions ou les glandes sexuelles ne font que développer les caractères
sexuels secondaires [IX].
8 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Les idées exposées dans ce travail sur la coopération des diverses cellules
de l'organisme, permettent de comprendre avec quelle facilité des troubles
du métabolisme peuvent se produire. Les différentes cellules ont besoin les
imes des autres, en sorte que leur coopération intime peut seule assurer la
marche régulière de la vie cellulaire de l'ensem.ble. Une cellule est-elle
gênée dans ses fonctions, a-t-elle subi une altération quelconque dans sa
structure, il peut arriver qu'elle ne soit plus en mesure de produire une
certaine sécrétion qui, suivant les idées d'A., doit avoir une constitution
invariable jusque dans ses moindres détails. II se peut cependant que cette
fonction de la cellule n'ait pas été atteinte, mais que la cellule soit hors
d'état de réagir à des incitations qui lui viennent d'autres cellules. Une
substance donnée se présente en vain devant la cellule, où elle ne trouve
plus le substratum qui lui convient. Il a peut-être subi une altération mi-
nime, mais cela suffit pour le soustraire à l'influence de la substance. A. voit
dans l'avenir la création d'une thérapeutique spécifique des cellules,
qui s'appuyera essentiellement sur des combinaisons ainsi constituées
qu'elles pourront se comporter en tous points comme le ferment envers son
substratum. — M. Boubier.
Schlater (G.). — La pathologie cellulaire et l'état actuel de l'his/ologie. —
La pathologie doit lenir compte des idées qui tendent à se faire jour en his-
tologie. Actuellement la théorie cellulaire ne peut être conservée sous la
forme simpliste où elle a été fondée. D'une part, en effet, les cellules n'ont
plus besoin d'être séparées par des cloisons pour être les individualités
élémentaires de l'organisme, et peuvent n'exister que sous la forme d'éner-
gides. D'autre part, les cellules ne sont plus la forme morphologique la plus
simple de l'énergie vivante, puisque au delà des cellules il y a des unités
structurales d'ordre moindre, dont les granula sont la forme la plus élémen-
taire, — A. Prenant.
1'^ Structure et constitution chimique de la cellule.
a) StfNclurc.
a) Lepeschkin ("W. "W.). — La structure du protoplasma. — L. s'élève
contre l'hypothèse de Bûtsciili qui a attribué au protoplasma la structure
d'une écume; cette structure n'existe que dans le protoplasme mort, fixé par
les réactifs. BïItschli admet en même temps que le protoplasma vivant est
fluide; cette hypothèse n'est pas admissible, car une écume ne peut pas être
lluide et un corps fluide ne prend la structure d'une écume qu'après coagu-
lation. Li. apporte divers arguments à sa conception qui assimile le proto-
plasme à une émulsion ultramicroscopique ou même microscopiquement
visible. — F. Péchoutre.
Levi (G.) et Terni (T.). — Études sur la grandeur des cellules. — //. La
variation de l'indice plasmatico-nucléaire pendant l'intercinùse. — II résulte
de mesures effectuées sur les cellules séminales du Geotritnn que, pendant
la période auxocytaire, il y a une disproportion uniformément croissante
entre le volume du cytoplasma et celui du noyau, et que cette disproportion
s'accentue particulièrement pendant la période qui précède immédiatement
la cinèse. D'après l'hypothèse de R. Hertwig cette phase devrait être carac-
térisée par une augmentation rapide de la masse nucléaire, devant rétablir
le rapport iiucléo-plasmique normal. Dans la télophase de la division,
I. — CELLULE. 9
comme l'a constaté Conklin chez Crepiduln, la disproportion est encore plus
marquée que dans la prophase, mais, dans une période qui suit immédiate-
ment, le volume du noyau croît rapidement et le rapport nucléo-plasmique
normal se rétablit. L'hypothèse de Hertwig, telle qu'il l'a formulée, peut ex-
pliquer quelques cas particuliers, mais ne peut avoir une portée générale.
11 faut tenir compte des variations de la quantité de chromatinc contenue
dans le noyau pendant les intercinèses. La chromatine à la fin de la période
auxocytaire n'a pas augmenté de quantité, mais elle se présente sous une
autre forme que celle qu'elle avait au début. Le lent accroissement du
noyau, et surtout l'arrêt de cet accroissement à la fin de la période auxocy-
taire, paraît lié intimement au phénomène^ de la concentration de la chro-
matine, phénomène accompagné d'un passage de suc nucléaire et d'autres
matériaux du noyau dans le cytoplasma. L'hypothèse de R. Hertwig pour-
rait être modifiée de la manière suivante : le rapport nucléo-plasmique nor-
mal serait rétabli à la fin de la cinèse, quand le noyau se remplit de suc
nucléaire et se reconstitue. Mais cet état normal est très court, car, dès que
le volume de la celhde augmente, commencent dans le noyau la concentra-
tion de la cliromatine et un passage du suc nucléaire dans le cytoplasma ; il
en résulte que l'accroissement du noyau est bien inférieur à celui du corps
cellulaire. La tension nucléo-plasmique augmente progressivement jusqu'à
la fin de l'intercinèse, en même temps que la chromatine se concentre dans
les chromosomes. Après le retour des deux cellules-filles à l'état de repos et
après la reconstitution des noyaux, la tension nucléo-plasmique diminue, et
il y a retour à l'état normal. La cause principale de la division cellulaire
est celle admise par Spencer : les conditions défavorables de nutrition
dans lesquelles se trouve la cellule par suite de la disproportion qui existe,
pour des raisons géométriques, entre l'augmentation de son volume et celle
de sa surface [3", a]. — F. Henneguy.
Retzius (G.). — Recherches biologiques. — Le nouveau fascicules publié
par l'auteur renferme une série de mémoires relatifs à des sujets différents :■
comportement de la chromatine dans les divers états physiologiques ; pro-
cessus de la maturation de l'œuf des Astérides ; structure et développement
de l'œuf d'Ascaris megalocephaln ; recherches sur l'œuf de divers Inverté-
brés et Vertébrés {Ascidia inteslincdis , Golnus niger, Sagartia, Ancilia,
Priapidus, Astacus, Pieris, Musca, Amphioxus, Myxine, Squalus, Molge,
Coleus, Homo) ; comportement des cellules nerveuses et des spermatozoïdes
des Mammifères par la coloration de Blondi; un cas d'hermaphroditisme
chez Asterias rubcns; structure des cellules nerveuses; spermies du Chim-
panzé et des divers animaux africains ; spermies des Oiseaux; un résumé de
ses recherches sur la structure du protoplasma.
En employant la méthode de triple coloration de Blondi, on constate que
la chromatine dans les cellules à l'état de repos se colore en violet et en
rouge; pendant la division, au stade de fuseau, elle se colore fortement en
vert. Cette différence de colorabilité se retrouve dans l'évolution du noyau
de l'œuf et du spermatozoïde. Dans la vésicule germinative de l'œuf ovarien,
la chromfitine se colore en rouge ; au moment de la formation des globules
polaires, elle prend une teinte verte. Dans le premier noyau de segmenta-
tion, résultant de l'union du pronucléus femelle et du pronucléus mâle, la
coloration rouge reparaît jusqu'au moment de sa division où la chromatine
se colore de nouveau en vert. Il en est de même dans les noyaux aux stades
de blastula et de gastrula. Chez la plupart des Métazoaires inférieurs, il y
a une émission de cliromatine (sous forme de chromidies) de la vésicule
10 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
germinative dans le cytoplasma ovulaire. Pendant la transformation de la
spermatide en spermatozoïde, le noyau qui se colore d'abord en violet ou
en rouge violacé prend une affinité de plus en plus marquée pour le vert.
Dans les cellules nerveuses adultes, la chromatine du noyau est rouge ou
rouge violacé, le nucléole est violet. Dans les cellules de la névroglie et
celles de l'épendyme, le noyau est en général vert; dans les neuroblastes,
il est vert. Ces différences de colorabilité sont en rapport avec la quantité
d'acide nucléique contenu dans le noyau, l'acide nucléique basophile ayant
une grande affinité pour le vert de métbyle. Les observations de R. confir-
ment tout ce qu'on savait déjà sur les changements de colorabilité de la
chromatine.
Dans le protoplasma, aussi bien dans les œufs que dans les cellules ner-
veuses, l'auteur n'a jamais observé une structure écumeuse ou alvéolaire. II
n'a trouvé qu'une substance hyaline sans structure, le paramitome ou sub-
stance interfilairr de Flemming, et dans cette substance des filaments con-
stitués par dos granulations disposées en files, le mitome ou fila deFi.EMMiNG.
Lorsqu'on trouve des vacuoles, les parois de celles-ci sont constituées par
du paramitome et du mitome. Dans les cellules nerveuses, en plus de cette
structure, on trouve des corps de Nissl et des neurofibrilles. Pour R., les
mitochondries, les plastosomes ne sont que les microsomes du mitome. Mal-
gré les nombreuses recherches effectuées depuis plusieurs années par di-
vers auteurs, la structure fondamentale du protoplasma est, pour l'auteur,
celle admise par Flemming, en 1882. — F. HeiNNEGUy.
Meves (F. ). — Longueur des chromosomes chez la Salamandre et remarques
sur la théorie de l'individualité des chromosomes. ~ M. a mesuré chez la Sa-
lamandre, avec le soin minutieux qu'il apporte à toutes ses observations, la
longueur des chromosomes, et il n'a pas retrouvé de « paires » dans les
spermatogonies. Dans les spermatocytes, il a trouvé une grande variété de
taille et d'aspect. Il étudie ensuite les chromosomes des cellules sexuelles
de la Salamandre. II y trouve des variations de longueur considérables et
irrégulières, même dans les cellules d'un même feuillet. II conclut donc
contre l'existence de chromosomes appariés. Ensuite, M. fait un long examen
critique de la théorie de l'individualité. Le nombre des chromosomes est
évidemment très constant ainsi que leur volume, mais c'est là simplement
une qualité héréditaire de la chromatine. On retrouve les mêmes caractères
dans d'autres organites de la cellule. — Ch. Champy.
Herwerden (M. A. van). — Sur le filament nucléaire et le nucléole dans
les noyaux des glandes salivaires de la larve de Chironome. — Erhard
(1910) a prétendu que le filament nucléaire représente la substance nucléo-
laire, tandis que la substance chromatique est répartie dans le nucléole, les
anneaux de Balbiani et la trame de la charpente nucléaire. 11 s'est fondé
pour cela sur une coloration par le carmin boracique et le vert de métbyle
(d'après Obst), qui teint en vert le filament nucléaire et en rose le nucléole
tout comme celui des œufs de Mollusques. H. objecte très justement que des
colorations n'ont jamais pu donner d'indications précises pour la distinction
microchimique de substances. 11 reproche au mélange de Erhard d'être irra-
tionnel, composé qu'il est de deux teintures basiques; or on sait que dans
ces conditions la coloration est purement pliysique, et que l'une des couleurs
peut déplacer l'autre; d'ailleurs, un mélange de carmin boracique et de
vert de métbyle colore différemment deux chromatines, par exemple celle
de la tête des spermatozo'i'des de la Grenouille en vert, celle du noyau des
I. — CELLULE. 11
spermatocytes en bleu violacé. Si l'on applique aux cellules salivaires de la
larve de Chironome une coloration par une teinture basique et par une tein-
ture acide (liémalun-éosine), le fîlameat nucléaire prend la couleur basique
et le nucléole la couleur acide. Les digestions artificielles (pepsine, HCl)
sont encore plus démonstratives de la nature chromatique du premier, de la
nature nucléolaire du second : celui-là n'est pas attaque; celui-ci sans dis-
paraître définitivement subit une perte de substance. Dans NaCl à 10 %, le
filament nucléaire disparaît, tandis que le nucléole persiste en se vacuoli-
sant. D'autres réactions ont achevé de convaincre H. que la substance du
filament nucléaire répond aux caractères de la chromatine qu'ont donnés
Zacharias et Carnoy, et que celle du nucléole coïncide avec la substance
nucléolaire définie par ces auteurs. — A. Prenant.
Bolsius (H.). — Sur la alruclure spiralée ou discoïde de l'élément chro-
matique dans les glandes salivaires des larves de Chironomus. — B. signale
une disposition singulière de la chromatine, dans les cellules des glandes
salivaires des larves de Cldronomus, d'ailleurs variable selon les espèces.
Il y a, en particulier, tantôt une disposition en fil spirale s'enroulant autour
d'une tige achromatique, tantôt mie structure en disques pleins alternant
avec des champs achromatiques. — A. Lécaillon.
Derschau (M. V.). — Les ponts du noyau, el la substance nucléaire. —
Dans les noyaux de la paroi du sac embryonnaire de Fritillaria imperialis,
l'auteur a cherché à confirmer les idées de Stauffaciier d'après lesquelles
entre les parties périphériques des noyaux et des nucléoles, d'une part, et le
protoplasme _ environnant, d'autre part, il existe des zones incolores tra-
versées par des sortes de ponts. Les réactifs colorants démontrent qu'il se
produit sur ces ponts un transport des substances oxychromatiques (linine)
du noyau et des substances basichromatiques (chromatine) à l'intérieur du
noyau et vers le protoplasma. Une membrane nucléaire au sens liabituel du
mot serait dans ces conditions non seulement un organe superflu mais
encore un obstacle et D. nie son existence ; ce n'est que dans les préparations
fixées et « post mortem » que des changements donnent l'apparence d'une
membrane. Les parties oxychromatiques du noyau traversent le plasma pour
être utilisées dans la formation du fuseau. L'auteur constate que les ébauches
des sacs embryonnaires consomment beaucoup d'oxychromatine fournie par
les cellules somatiques voisines et la stérilité de certaines plantes serait
due à l'insuffisance de l'oxychromatine. — F. Péchoutre.
Luna (Emerico). — Recherches histologiques sur les épilhéliums de revête-
ment. /■■*= iXote : Sur la prétendue existence des ponts intcrcellulaires {Inter-
cellularbrilcken) dans certains épithéliums. — Après un historique de la
question, L. conclut de ses préparations (obtenues par macération dans
l'acide osmique) que dans l'épitliélium gastro-intestinal l'apparence de ponts
intercellulaires est produite par l'aifrontement bout k bout d'épines oppo-
sées qui s'élèvent des faces latérales des cellules contiguës et qui sont due
à la rétraction du corps cellulaire sous l'influence du réactif. — A. Prenant.
s
Petschenko (Boris de). — Drcpanospira MiUleri n. [/., n. sp., parasite
de Paramecium. Contribution à la structure des Bactéries. — L'être en ques-
tion ne contient pas de noyau, mais seulement une portion nucléaire du
protoplasma, mal séparée morphologiquement. Cette partie nucléaire ren-
ferme deux substances, souvent mêlées, mais distinctes à certains stades ;
12 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
l'une très chromophile, l'autre qui reste claire et que l'auteur appelle nu-
cléolaire. Pour former les endospores, la substance nucléolaire produit des
grains, autour desquels de la chromatine, née dans le plasma, vient s'accu-
muler. La chromatine de l'autre partie nucléaire n'intervient pas : elle est
formée de tropliochromatine, substance qui pourtant ne doit pas différer
fondamentalement de l'fiutre. Le corps des Bactéries renferme des éléments
nucléaires, mais pas de noyau à structure morphologiquement déterminée,
et leur configuration interne montre une grande instabilité. — A. Robert.
Mencl (E.). — Équivalents du noyau et notjau chez Azotobacter chroococ-
cum et formation des spores. — Des grains chromatiques se multiplient et se
condensent au moment de la formation des spores et disparaissent complè-
tement dans ces dernières. — A. Robert.
Nâgler (Kurt.). — Études sur les Protozoaires d'une mare. Amteba Hart-
manni n. sp. — Appendice : Sur la question du. centriole. — N. regarde
comme générale l'existence d'un centriole chez les Protozoaires. Il a deux
fonctions : la division et la différenciation. C'est lui qui donne le branle à la
division du noyau. Hartmann a proposé de reprendre le nom (ïénergide, en
lui donnant le sens d'élément né par division d'un caryosome univalent,
qu'il soit isolé ou confondu avec d'autres dans un polycaryon. La division
peut donner naissance par différenciation à des énergides hétéronomes :
noyau principal, blépharoplaste, grain basai, flagelle. Le centriole préside,
de plus, aux échanges cycliques de Hartmann. En somme il est l'élément
essentiel du monocaryon et constitue la manifestation la plus primitive de
la vie. — A. Robert.
Awerinzew (S.). — Études sur les Protozoaires parasites. V. Quelques
découvertes .sur le développement de Lyniphocijstis Johnstoni Woode. — A un
certain stade du développement, le noyau se vide de sa chromatine, puis la
plastine disparaît et tout le contenu de la cellule devient uniformément
granuleux, sans qu'il soit possible d'y distinguer protoplasma, plastine, ni
chromatine. Donc, un organisme peut vivre sans noyau, et même sans sub-
stance nucléaire décelable. Le noyau n'est même pas indispensable à la divi-
sion : des essais faits sous la direction de A. par M'"= Sun ont montré que,
dans certaines conditions, un Infusoire pouvait se diviser indépendamment du
noyau et qu'on pouvait obtenir ainsi des individus sans noyau. — A. Robert.
Vlès (Fred). — Propriétés optiques des muscles. — Ce volume inaugure
véritablement une ère nouvelle dans l'étude physique et microscopique du
muscle, en modernisant les recherches de BRiJcKE, Engelmann et des autres.
Il représente l'étude du muscle au repos, et en quelque sorte l'optique sta-
tique du muscle. Il comprend cinq parties.
I. — La première est consacrée à l'étude de l'action des fibres musculaires
sur les diverses radiations lumineuses, c'est-à-dire à ïabsorption. Le pro-
blème que V. s'est proposé est celui de la répartition de l'absorption dans
les différentes stries de la fibre striée. La tecl)ni(iue, pour localiser les ban-
des d'absorption aux diverses stries de la fibre musculaire, est fondée sur
l'emploi de la lumière polarisée. Comme certaines stries de la fibre sont
réfringentes et les autres non, le spectre du faisceau lumineux émergeant
des niçois croisés ne contiendra que les radiations ayant traversé les stries
biréfringentes. En comparant le spectre obtenu en lumière polarisée avec
un spectre de la môme fibre obtenu en lumière naturelle, on pourra arriver
I. — CELLULE. 13
à conclure que certaines bandes d'absorption sont localisées à tel ou tel des
éléments de la striation. L'étude de spectrogrammes obtenus dans ces con-
ditions a donné les résultats suivants. Les spectres musculaires offrent des
bandes d'absorption qui, comparées à celles que donnent les spectres san-
guins, présentent avec le spectre des pigments sanguins de grandes affinités,
sans qu'il y ait identité complète; ces bandes sont qualifiées de « dérivées
hématiques ». D'autres bandes, au contraire, dites « dérivées sarcoplas-
miques », n'ont aucune affinité avec les bandes du pigment sanguin et
résultent probablement de l'absorjjtion du plasma (sarcoplasma) musculaire
lui-même. Au point de vue de la localisation dans la fibre striée, les bandes
ou dérivées hématiques sont localisées aux disques Q ; les pigments d'origine
sanguine no sont donc pas uniformément répartis dans la fibre. Les bandes
dérivées sarcoplasmiques peuvent être soit localisées aux disques Q, soit
générales à toute la fibre. Aucune bande n'est localisée aux disques clairs
E-1. Si l'on compare entre eux les spectres fournis par trois muscles diffé-
rents (d'Ecrevisse, de Grenouille, de Moule), on constate qu'il y a des bandes
spécifiques à chacun d'eux et des bandes communes à tous les trois. Parmi
les bandes spécifiques se rangent les dérivés hématiques. Parmi les bandes
communes, il faut citer surtout celle qu'on retrouve dans les trois muscles
sans localisation aucune à un élément donné de la fibre, celle qui est sarco-
plasmique. Il semble que les bandes communes doivent être, par consé-
quent, l'indication de groupements moléculaires fondamentaux de la fibre
musculaire, qui sont peut-être une condition nécessaire de la contractilité.
Tout se passe comme si ces groupements moléculaires fondamentaux repré-
sentaient un substratum existant tout le long de la fibre lisse et de la fibre
striée et dans cette dernière aussi bien au niveau des disques Q que des
disques E-1. Sur ce substratum général à position constante seraient con-
struits d'autres groupements moléculaires à position variable, qui sont soit
d'autres groupements sarcoplasmiques, soit des groupements hématiques, soit
enfin des groupements biréfringents dont il sera question plus loin. Ces
divers groupements sont répartis uniformément dans la fibre lisse, mais
ils sont localisés aux disques Q dans la fibre striée. Le disque Q constitue
donc un édifice moléculaire beaucoup plus complexe que le disque El. et
de plus de composition spécifique. Cette localisation, dans la fibre striée, de
groupes réguliers de molécules sarcoplasmiques, de chromopliores héma-
tiques et de substances biréfringentes, sur un axe continu formé par d'au-
tres molécules de position inaltérable, produit une sorte de croissance pério-
dique de la complexité moléculaire que nous révèle la spectrographie, et il
serait intéressant de rechercher quelles causes peuvent, dans le passage de
l'état lisse à l'état strié, amener un complexe uniforme à devenir un com-
plexe périodique.
II. — La deuxièm-e partie traite des indices de réfraction des muscles. La
recherche des variations de ces indices est un moyen de pénétrer dans
rintimité des réactions physiologiques des tissus vivants, puisque des rela-
tions lient l'indice de réfraction à diverses caractéristiques moléculaires des
corps. Deux méthodes ont été employées. L'une consiste à relever l'indice
gloîjal du muscle au réfractomètre Abbe. L'autre méthode, microscopique,
ou méthode d'immersion, consiste à passer l'objet dans une série de liquides
d'indices croissants, et à noter l'instant où il y a égalité d'indices entre
l'objet et le milieu, c'est-à-dire l'instant où les- ondes lumineuses franchis-
sent sans perturbation la limite de contact entre l'un et l'autre. En utilisant
dans cette méthode miscroscopique le phénomène des franges de Becke, V.
observe qu'il n'y a qu'un seul système de franges transversales de la fibre
14 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
striée, et que ce système dépend de la bande Z, c'est-à-dire qn'il n'y a dis-
continuité d'indices qu'au niveau de cette bande.
III. — Dans cette troisième partie, intitulée : Images ultra-violettes : phéno-
mènes divers de diffraction, l'auteur étudie d'aboi'd le photoiiramme de la
fibre obtenu en lumière ultra- violette. L'emploi de la lumière ultra-violette
fait naître plusieurs espérances. On peut espérer d'abord, en vertu de la
formule bien connue d'Abbe, en diminuant la longueur d'onde, reculer la
limite inférieure de dimensions de la distance limite qui sépare deux points,
rendre par conséquent visibles, en outre des grosses stries que révèle l'obser-
vation en lumière ordinaire, des harmoniques de plus en plus petites de la
période musculaire longitudinale. De plus, si la comparaison des images en
lumière naturelle et en lumière ultraviolette les montre de dimensions indé-
pendantes de la longueur d'onde employée, on pourra en conclure que ces
images, que ces stries sont bien réelles et ne sont pas de simples stries d'in-
terférence. Enfin, comme les radiations courtes employées (Cd, Mg) donnent
des raies co'incidant avec les bandes générales d'absorption des albumi-
no'ides, on peut en retirer des indications sur l'absorption et la localisation
de divers éléments (albumino'ides) de la fibre. Les résultats obtenus, d'une
interprétation très difficile, sont (pie la période fondamentale longitudinale
des fibres striées examinées en lumière ultra-violette est comparable à celle
des fibres observées en lumière blanche. Il n'y a pas de différenciation spéciale
d'un élément Q ; les bandes Z et les noyaux ont seuls une réaction différente
et absorbent intensément. — Dans cette même partie, l'auteur examine les
spectres de diffraction produits par les fibres striées et le phénomène des
réseaux musculaires décrits par Ranvier. La conclusion est/]ue les réseaux
musculaires ne se comportent pas du tout optiquement comme les réseaux
physiques, et que des expériences de Ranvier on ne peut tirer aucune con-
chision pour ou contre une modification des stries pendant la contraction.
— Enfin, l'étude ultramicroscopique des muscles montre un éclairement
de la bande Z et du disque Q. La bande Z se comporte comme une surface
de discontinuité, qui diffracte fortement la lumière. L'éclairement du dis-
que Q ne montre pas de membrane limite au contact du disque clair E-I.
IV. —La quatrième partie, de beaucoup la plus considérable, est consacrée
à l'étude des muscles en lumière polarisée. De graves problèmes de physio-
logie générale sont soulevés à ce propos. On sait en effet que dans une théo-
rie célèbre, Engelmann a voulu établir un rapport entre la biréfringence et
la contractilité. D'après lui, tous les organes contractiles (muscles, cils, fla-
gelles, etc.) seraient biréfringents, et cette propriété optique serait l'expres-
sion directe du mécanisme de la contractilité. Tout d'abord, l'auteur étudie
la nature des réactions optiques des organes contractiles en général. L'exa-
men à la lumière polarisée des cils vibratiles, des palettes natatoires des
Cténophores, des flagelles des spermatozo'ides, des muscles lisses et striés,
des organes contractiles des Protozoaires, a montré à"V. que la généralisation
d'ENGELMANN était fautive. C'est qu'en effet il faut tenir compte de réactions
optiques spéciales (dépolarisation, biréfringence lamellaire) qui peuvent
simuler de la vraie biréfringence. L'expérience montre que de telles « fausses
biréfringences -» par dépolarisation existent seules dans les organes ciliaires
et flagelfaires. Dans les muscles striés par contre interviennent à la fois des
réactions de vraie biréfringence etde dépolarisation. Enfin, les muscles lisses
sont entièrement biréfringents. La théorie d'ENGELMANN ne parait donc pas
absolument rigoureuse au point de vue physique. L'étude spéciale de la
vraie biréfringence musculaire est faite ensuite, avec le relevé de ses carac-
téristiques physiques. Puis V. cherche à mettre en évidence la nature et
I. - CELLULE. 15
l'état de la substance biréfringente, par des variations expérimentales de ses
caractères optiques, observées à l'aide d'instruments nouveaux, et compara-
tivement étudie par les mômes techniques divers matériaux tels que le
caoutchouc. Les expériences ont consisté à produire des déformations méca-
niques (traction, écrasement) et à soumettre les fibres à divers réactifs
physiques (dessiccation, chaleur, congélation) et chimiques (acides, bases et
sels, alcool, etc.).
Par la traction, la biréfringence croît d'abord un peu pendant une pre-
mière période d'extension, puis fortement dans une période d'étirement et
devient enfin irrégulière dans la période finale des ruptures partielles.
L'écrasement des fibres a donné des résultats intéressants en permettant de
séparer hors du muscle la substance biréfringente sous la forme de petites
masses biréfringentes qui ne sont pas sans analogies avec les crista,ux
liquides et notamment avec les cristaux liquides de pourpre (Dubois) ; cette
expérience, montrant que la substance biréfringente est séparable à l'état
biréfringent, est en quelque sorte la matérialisation des idées de Schipiloff
et Danilewsky. Quant à l'action des réactifs, tant physiques que chimiques,
elle justifie les conclusions suivantes sur la nature de la substance biréfrin-
gente. Les éléments biréfringents de la fibre sont surtout constitués par des
albuminoïdes en relation avec les composants d'une myosine. Si la biréfrin-
gence est due à plusieurs corps, les graisses biréfringentes ne jouent qu'un
rôle très effacé, contrairement à Schipiloff et Danilewsky ; car l'éther n'a
aucune action sur la biréfringence, que la pepsine annule. Les corps biré-
fringents ne forment pas la totalité du disque Q ; car ce disque qui perd sa
biréfringence après action de NO'*H demeure cependant visible. Comme la
biréfringence peut être rallumée, rénovée, par exemple par l'eau, après
action de NO^H, il faut en conclure qu'elle n'est pas l'effet de la distribution
symétrique, produite par une tension, de molécules ou corpuscules isotropes,
mais qu'elle est due à des molécules ou corpuscules anisotropes. La même
conclusion, c'est à-dire l'existence réelle d'une substance anisotrope comme
substratum de la biréfringence, peut être tirée des expériences de traction;
ces expériences, en effet, montrent que la fibre est un système polyphasique
complexe, composée de deux substances : l'une biréfringente à l'état ordi-
naire et dans la période d'extension de la fibre ; l'autre, normalement iso-
trope, qui ne devient biréfringente qu'anormalement dans la période d'éti-
rement de la fibre.
V. — Une théorie de la striaiion est exposée dans la cinquième par-
tie. C'est un essai d'utilisation synthétique des matériaux recueillis pré-
cédemment. L'auteur y examine d'abord la position qu'occupent les faits
et les hypothèses observés ou émises par lui sur la constitution physique de
la fibre musculaii'e striée vis-à-vis des théories actuelles de Lhistologie
sur la structure de cette fibre. Une revue de la répartition de la striation
musculaire dans la série animale conduit V. à rechercher les conditions
générales de cette striation. Un muscle a d'autant plus de chance d'être
strié : que le mouvement de l'organe qu'il commande est plus rapide ; que
ce mouvement possède mi rythme plus régulier; que ce mouvement est assu-
jetti plus étroitement à un plus grand nombre de liaisons mécani([ues con-
stantes (liaisons plus grandes que partout ailleurs chez les Arthropodes et les
Vertébrés). Les facteurs morphogènes de la striation qui sont énumérés ci-
dessus, joints aux faits exposés dans ce mémoire, permettent de poser les
éléments d'une théorie de la striation. Ces faits montrent que l'état strié
diffère de l'état lisse par des phénomènes de localisation, c'est-à-dire consiste
dans le rassemblement, à des places déterminées et suivant une loi topogra-
16 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
phique périodique, de propriétés pouvant exister à l'état diffus, sans localisa-
tion. C'est ce qu'apprend la spectrographie, montrant que les dérivées héma-
tiques par exemple, réparties généralement dans la fibre lisse, sont localisées
dans la fibre striée aux disques Q : l'étude de la biréfringence révèle la même
diffusion de la substance biréfringente dans la fibre lisse, la même localisa-
tion dans la fibre striée ; il en est de même pour .l'observation bistologique
ordinaire, après coloration. L'origine de cette périodicité topographique peut
être cherchée dans les variations périodiques locales des champs de forces
mécaniques de la fibre. L'étude de phénomènes de striation bien connus en
Elasticité et surtout en Hydromécanique (phénomène des ripple-marks) con-
duit à penser que la striation musculaire n'est probablement qu'une expres-
sion de lois très générales d'Elasticité et d"Hydromécanique, appliquée au
complexe hétérogène qu'est la fibre. Des expériences, faites en soumettant
dans un tube à un ébranlement oscillatoire des couches très minces de solu-
tions colloïdales contenant un précipité salin, ont abouti à la production de
stries transversales. D'autres, plus hardies, ont été faites pour tenter de
transformer un muscle lisse (tentacule d'Actinie) en muscle strié, en lui
faisant subir des ébranlements périodiques; le résultat a été, au moins une
fois, positif.
L'important travail de "V. pour lequel l'auteur a mis en O'uvre les données
mathématiques de la physique optique et les ressources d'une ingénieuse tech-
nique physique expérimentale, est une contribution du plus haut intérêt à
l'histophysique, en général plus négligée que l'histochimie. Il rénove^ pour
le tissu musculaire, les applications de la physique à l'histologie. 11 ouvre sur
la constitution intime de la substance musculaire des liorizons nouveaux,
par l'analyse des propriétés optiques du muscle confrontée avec les résultats
de l'observation bistologique ordinaire. — A. Prenant.
Prenant (A.). — Problèmes cylologiques généraux soulevés par Vélitde des
cellules musculaires. — L'étude de la cellule musculaire soulève un certain
nombre de problèmes cytologiques généraux. Cette cellule est peut-être la
plus ca})able de nous faire comprendre ce qu'est une différenciation morpho-
logique, en raison de la précision de sa structure fonctionnelle. La régula-
rité mathématique avec laquelle se succèdent, dans une cellule musculaire
striée, les éléments de structure, peut permettre de localiser les substances
spécifiques liées à la fonction. Parce que, dans une cellule musculaire, il y a
deux sortes de protoplasma, l'un fonctionnel, l'autre trophique, on peut se
faire une idée générale des rapports qui lient dans toute cellule la substance
fonctionnelle et la substance trophique et éprouver la valeur de la distinc-
tion physiologique de ces deux substances. Comme les modalités du fonc-
tionnement de la cellule musculaire varient beaucoup et que varient égale-
ment les divers détails de sa structure, aucun élément ne se prête mieux à
une étude histophysiologique que la cellule musculaire et nulle part mieux
qu'avec cette cellule ne se pose le problème du rapport de la structure à la
fonction.
Ce mémoire est une revue aussi complète que possible des principales
questions qui se rattachent à l'étude des cellules musculaires. Il comprend
6 chapitres.
I. — Différenciation cytologique de la cellule musculaire ou fibrillogenèse
(inogenèse). Origine et valeur des myofibrilles. — La fibrillogenèse primaire
est d'abord étudiée et l'origine mitochondriale des myofibrilles est exposée et
discutée. La fibrillogenèse secondaire (accroissement des fibrilles) fait l'ob-
jet d'un second paragraphe. La conclusion générale de ce chapitre est que
I. — CELLULE. 17
la substance musculaire différenciée, fibrillaire, est inférieure par sa vita-
lité au protoplasma indifférencié.
II. — Evolution de la substance musculaire. Substance musculaire et sub-
stances contractiles. — Tandis que le précédent chapitre avait pour objet le
développement ontogénique de la cellule musculaire, celui-ci traite de son
développement en quelque sorte pliylogénique. La question qui y est examinée
est de savoir si le protoplasma simplement contractile est le point de départ
de toute évolution musculaire et la forme imparfaite de la substance muscu-
laire, ou bien si, la différenciation musculaire ne comportant pas de degrés,
la substance umsculaire est ou n'est pas et ne se relie pas à la matière con-
tractile par des formes de transition. Dans le but de trancher cette ques-
tion, ce chapitre examine successivement les organes contractiles et muscu-
laires des Protozoaires, les organites contractiles et musculaires dans les
cellules non musculaires des Métazoaires, les états intermédiaires (embryo-
logiques et physiologiques) constatés entre la substance contractile et la
substance musculaire; à la fin du chapitre sont examinés dans leur ensem-
ble les critériums (histologiques, physiologiques, chimiques et pliysiques)
permettant de distinguer la substance musculaire. Le critérium tiré de la
biréfringence est certainement le plus sur. La biréfringence n'appartient
qu'à la substance musculaire. Entre celle-ci, biréfringente, et la substance
simplement contractile, monoréfringente, il n'y a pas plus de transition
qu'entre la matière cristallisée et celle qui ne l'est pas. Au point de vue de
sa vitalité, la substance biréfringente doit être inférieure au protoplasma
monoréfringent : conclusion qui coïncide avec celle du chapitre précédent,
obtenue par une autre voie.
III. — Lcsarcoplasme. Morphologie du sarcoplasme ; le sarcoplasme et ses
différenciations. — La répartition générale du sarcoplasme dans la cellule
musculaire, puis sa structure, sont successivement examinées. Parmi les
différenciations du sarcoplasme, une attention particulière est donnée aux
membranes fondamentales (membranes Z), que l'auteur a spécialement étu-
diées et sur lesquelles il fournit des détails nouveaux de structure.
IV. — Histophysiologie du sarcoplasme ; le sarcoplasme et ses produits. —
Après une étude morphologique des mitochondries et enclaves du sarco-
plasme, vient une étude histopliysiologique, où les différents rôles attribués
avi sarcoplasme sont passés en revue, insistant surtout sur le rôle fonc-
tionnel qui lui revient d'après les travaux de Holmgren et de Thulin. Tan-
dis qu'avant ces travaux on s'était borné à accorder au sarcoplasme^ un rôle
trophique, aujourd'hui le sarcoplasme intervient activement dans les mani-
festations fonctionnelles du muscle.
V. — Répartition des substances dans les fibrilles musculaires (cytologie,
histochimie, histophysique). —Ce chapitre est consacré à un essai de déter-
mination et de localisation des substances spécifiques qui contiennent les
fibrilles musculaires. L'histologie, la chimie peuvent pousser déjà très loin
cette localisation. Mais on la doit surtout à l'étude physique des propriétés
optiques du muscle, telle que Vlès vient de la faire. Ce chapitre est en
grande partie un résumé du mémoire de Vlès, dont on trouve l'analyse
plus haut dans ce même volume de VAnn. biol.
VI. — Etude physiologique des cellules musculaires. Espèces physiologiques
de cellules musculaires. — De même qu'il existe un grand nombre de sortes
morphologiques de cellules musculaires, il y a entre les cellules muscu-
laires et entre les divers muscles d'importantes différences fonctionnelles.
Le problème posé ici est de savoir si à clia(pie variété morphologique de
cellule musculaire correspond une variété fonctionnelle, si chacun des ca-
l'ANNÉE BIOLOGIOUE, XVI. 1911. 2
18 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ractèrcs d'une cellule donnée est le substratum d'un caractère physiologique
spécial de la contraction musculaire. L'auteur envisage dans ce but tour à
tour : la distinction histophysiologique des muscles lisses et striés ; la dis-
tinction histophysiologique des muscles riches et pauvres en sarcoplasme ;
la distinction histophysiologique des muscles d'après l'ensemble de leurs
caractères. Ce chapitre renferme la description d'un certain nombre (Tobser-
vations personnelles, relativement surtout à la striation dans les fibres mus-
culaires des Invertébrés. — A. Prenant.
Schultze (O.). — La continuité des fibrilles musculaires et des fibrilles
tendineuses. — S. s'est convaincu, par l'étude de la musculature de la na-
geoire de l'Hippocampe ainsi que d'autres objets, de la réalité de la confia
nuité des fibrilles musculaires et des fibrilles tendineuses. Les fibrilles
musculaires traversent, dans le muscle de l'Hippocampe, l'épais manteau
sarcoplasmique, tout en cessant d'être colorables (par l'hématoxyline fer-
rique) ou en perdant leur striation. et se prolongent directement par les
fibrilles tendineuses. La terminaison des faisceaux musculaires de la fibre à
l'intérieur de l'étui sarcolemmatique n'est qu'apparente. La continuité des
fibrilles tendineuses avec le sarcolemme et par son intermédiaire avec le
périmysium n'est aussi qu'une illusion. S. pense que les fibroblastes du
tendon et les myoblastes ont une relation de continuité primitive qui
explique les dispositions de l'adulte.
Dans la discussion qui a suivi la communication, Froriep, Held, Roux,
MoLLiER, M. Heidenhain ont rappelé qu'ils avaient fait des observations sem-
blables. FiCK a demandé si, contrairement aux quotients de coupe trans-
versale établis par Trœpel entre muscle et tendon, le nombre des fibrilles
tendineuses est le même que celui des fibrilles musculaires. — A. Prenant.
Perroncito (A.). — Contrihution à la biologie crllulaire {mitochondries,
chromidies et appareil réticulaire de Golgi dans les cellules sexuelles). — P.
décrit les mitochondries et l'appareil réticulaire interne dans les cellules
sexuelles de Paludine, Hélix et du Rat. L'appareil réticulaire interne se
montre constamment différent des mitochondries. Dans les spermatocytes,
le réseau interne se résout en bâtonnets (dictyosomes) qui se groupent
autour des chromosomes à l'aster, puis se séparent en deux groupes : c'est
le phénomène de dictyokinèse. Pendant ce temps, les mitochondries sont
éparses dans le cytoplasme et sont constamment distinctes de l'appareil
réticulaire. Dans les spermatides, les dictyosomes se réunissent à nouveau en
un réseau interne et pendant la spermatogénèse, le réseau se groupe autour
du corpuscule central dans la pièce intermédiaire. Il y a aussi un réseau
interne dans toutes les cellules de Sertoli. Les pseudochromosomes et cen-
trophormies appartiennent sans doute au réseau interne, mais les mitochon-
dries en sont essentiellement diflërentes. 11 faut distinguer deux sortes de
mitochondries : les chondriosomes de Meves et les mitochondries granulaires.
Le réseau de Golgi a une évolution régulière et typique ; il passe par une
dictyokinèse régulière de la cellule-mère dans les cellules-filles ; c'est un
organe essentiel de la cellule. Les cellules sexuelles ont donc une organi-
sation très complexe et renferment de multiples organites. — Ch. Champy.
Dubreuil (G.). — Le cliondriome des globules blancs mononnclêés et des
cellules ciinneclives cartilaginruses et osseuses chez les Mammifères. — D. se
déclare d'abord partisan de l'origine monophylétique des globules blancs
mononucléés de la lymphe et du sang, des cellules connectives, cartilagi-
I. — CELLULE. 19
neiises et osseuses ; elles descendent toutes de deux cellules-souches succes-
sives, la cellule mésencliymateuse, puis le lymphocyte.
Dans les lymphocytes et les mononucléaires, le chondriome est représenté
par des chondriocontes et des mitochondries, d'autant plus nombreux que la
cellule est plus volumineuse et que leur activité sécrétoire est plus éner-
gique. Les polynucléaires possèdent également un chondriome formé de
mitochondries granuleuses.
Quant aux cellules connectives, que D. regarde comme de provenance
lympliocytaire, leur chondriome est aussi très développé, quelle que soit la
variété cellulaire examinée (petite cellule connective ronde amiboïde, cel-
lule clasmatocytiforme ou cellule amiboïde fixée, cellule connective fixe ou
fibroblaste, cellule adipeuse, plasmazelle, mastzelle, polynucléaire). Le
chondriome des cellules adipeuses mérite une mention spéciale. Dans les
plus jeunes cellules, il est formé de mitochondries et de chondriocontes.
Quand les cellules sont devenues plus volumineuses et que la graisse s'y
localise à quelques grosses gouttes seulement, il existe de nombreux clion-
driocontes distribués autour du noyau ainsi que dans les cloisons protoplas-
miques qui séparent les unes des autres les gouttes graisseuses. Lorsque la
graisse ne forme plus qu'une goutte énorme, le chondriome est réduit à
quelques cliondriocontes courts et à quelques mitochondries ; en outre, le
protoplasma contient un grand nombre de petites vésicules à centre clair et
graisseux et à paroi colorée par le procédé mitochondrial et par conséquent
de nature lipoïde; ces petites vésicules sont des intermédiaires entre les
mitochondries et les gouttelettes graisseuses, ce sont des mitochondries vési-
culaires. Dans les cellules cartilagineuses, où plusieurs auteurs ont déjà
décrit le chondriome, D. Lobserve sous la forme de chondriocontes et de
mitochondries dans les cloisons qui séparent les unes des autres les vacuoles
du cytoplasme. Les ostéoblastes possèdent aussi un chondriome bien déve-
loppé, laissant libre une région qui correspond à la centrosphère. Dans les
cellules osseuses ce chondriome se réduit à quelques mitochondries, de plus
en plus rares à mesure que s'achève l'élaboration des dépôts d'osséine. Le
protoplasma des ostéoclastes enfin est farci d'un nombre énorme de mito-
chondries volumineuses et spliériques, dont la présence atteste que l'action
résorbante de ces éléments est due à un processus sécréteur. [J'ai étudié spé-
cialement, sans avoir rien publié sur ce sujet, le chondriome des ostéoblastes
et celui des ostéoclastes ; dans ces derniers, les mitochondries sont du type
vésiculaire, à centre clair et à paroi colorable, dans la plupart des cellules
du moins; mais il n'est pas certain pour moi qu'il ne s'agisse pas d'un
gonflement artificiel de mitochondries ordinaires, petites et pleines, et il
n'est pas prouvé qu'on ait à faire à un stade évolutif de la mitochondrie]. Il
n'est pas douteux pour D., comme pour beaucoup d'autres auteurs, que les
mitochondries interviennent dans les processus de sécrétion, en fixant élec-
tivement les substances à sécréter et à emmagasiner, bref en fonctionnant
comme éclectomoses (Rexaut, Regaud), ou comme plastes (Prenant). Quant
au rôle du chondriome dans la genèse des fibrilles conjonctives, admis par
Meves, il paraît à D. plus que problématique. — A. Phenant.
Renaut (J.). — Mitochondries des cellules globuleuses du cartilage hyalin
des Mammifères. — Les cellules cartilagineuses hypertrophiées de la ligne
d'ossification, examinées dans la solution physiologique additionnée de violet
de méthyle 5 B, offrent des chondriocontes intensément colorés, occupant la
région périnucléaire et les cloisons intervacuolaires. Comme ces cellules
n'exécutent pas de mouvements et n'édifient pas de fibres, la présence de
20 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chondriocontes ne peut être en rapport qu'avec l'activité sécrétoire, qu'on
sait être très grande. — A. Prenant.
Bobeau (G.). — Mitochondries et lipoïdes dans les glandulcs parathyruï-
des du cheval. — Dans les cellules dites « normales » de la glandule para-
thyroïde du Cheval, il existe des mitochondries en général fines et difficiles
à colorer. Leur répartition varie : elles occupent tantôt la zone basale, tantôt
la zone apicale, tantôt enfin le pourtour du noyau qu'elles peuvent coiffer
d'une calotte compacte ; le plus souvent isolées, elles sont aussi alignées en
filaments moniliformes. Si l'on colore les cellules avec la méthode de Ci.4CCio
pour la mise en évidence des lipoïdes (coloration rouge par le scarlacli), on
décèle dans le cytoplasme de nombreuses gouttes lipoïdes tantôt isolées,
tantôt serrées en chapelet, les unes petites, les autres très volumineuses. Les
plus grosses peuvent avoir une structure compliquée : un corps central ar-
rondi jaunâtre (qui est peut-être formé par le pigment jaune de la parathy-
roïde du Cheval) est entouré d'une couronne de granulations rouge vif,
enveloppée elle même dans un corps lipoïde. La coïncidence des figures
mitochondriales et des figures lipoïdes fait naître l'idée que le produit lipoïde
est dû au gonflement des mitochondries. Les lipoïdes sont évacués dans les
espaces intercellulaires, et de là dans les espaces conjonctifs où ils consti-
tuent le « produit de sécrétion total visible pour l'histologiste ». — A. Pke-
NANT.
Fauré-Frémiet (E.). — Mitochondries et grains brillants dans la lignée
spernia tique de r Ascaris megalocephala. — On trouve dans les cellules de la
lignée séminale de l'Ascaris trois éléments cytoplasmiques différents, indé-
pendants les uns des autres. Dans les S])ermatomères et dans les spermato-
gonies il existe des gouttelettes de graisse neutre. Dans les spermatocytes
apparaissent les « grains brillants », qui augmentent d'importance à mesure
de l'évolution et finissent par donner en confluant les ims avec les autres le
corps réfringent des spermatides. — Des mitochondries, décrites par
A. Mayer, Meves, Romieu, peuvent être décelées aussi dans les spermato-
cytes. Mais leurs rapports avec les grains brillants ont été inexactement
décrits. Pour avoir vu, à un certain moment, paraître dans l'intérieur du
grain brillant un bâtonnet colorable, on a cru que ce bâtonnet était une mi
tochondrie, et on a supposé que le grain brillant en provenait, de la même
façon qu'on admet dans l'ovogenèse la transformation des mitochondries en
plaquettes vitellines. Pour l'auteur, les grains brillants et les mitochondries
évoluent côte à côte, celles-ci situées dans les interstices de ceux-là, et les
mitochondries disparaissent ])ar cytolyse dans la spermatide, tandis que les
grains biillants y forment le corps réfringent. — À. Prenant.
LiBwitzky (G.). — Les chondriosomes dans les cellules végétales. — L.
a rencontré dans les cellules des racines de Pisum satiiHim et dans les
méristèmes d'Asparagus officinalis des corps figurés inclus dans le plasma
et correspondant aux « chondriosomes » décrits dans les cellules animales;
il les considère comme constituant une partie essentielle de cytoplasma
des cellules embryonnaires. Avec les progrès de la différenciation des
cellules, les chondriosomes subissent des transformations et deviennent soit
des filaments homogènes (chondriokontes), soit des filaments granuleux
(chondriomites), soit de simples granulations (mitocliondries). Le résultat
le plus important de ces recherches serait la transformation de ces corps
en chloroleucites et leucoleucites. — F. Péciioutre.
I. — CELLULE. 21
c) Bonnet (G.). — L'crgastoplasma chez les végétaux. — Aux structures
protoplasmiques désignées sous le nom d'ergastosplasma appartiennent
entre autres l'appareil filamenteux des synergides et les agglomérations pro-
toplasmiques connues dans les cellules-mères du sac embryonnaire ou dans
les gamétophytes femelles des Gymnospermes. L'auteur décrit des forma-
tions ergastoplasmiques dans les cellules du tapis de Cobxa scandms. Elles
sont d'autant plus marquées que les cellules présentent des phénomènes de
dégénérât ion plus marqués et elles finissent par former la plus grosse partie
du plasma. Elles restent colorables par Diématoxyline au fer lorsque les
noyaux ne le sont plus On ne sait rien de certain sur la nature morphologi-
que et chimique des filaments de l'crgastoplasma; ils diffèrent certainement
du kinoplasma des fibres du fuseau. Beaucoup d'auteurs ont pensé, en raison
de son affinité pour les colorants, que l'crgastoplasma représentait de la
chromatine émigrée du noyau. Les cellules dans lesquelles des formations
ergastoplasmiques ont été décrites contiennent souvent à la place de
celles-ci des chôndriomites ou des chondriosomes. La différence entre ces
deux ordres de formations est souvent très difficile et ne correspond, d'après
l'auteur, à aucune différence réelle. — F. Péchoutre.
Erhard (H.j. — Diplosomes et mitoses dans Vépendyme cilié d'un em-
bryon de Requin. — E. signale, dans l'épendyme de la toile choroïdienne du
4" ventricule, l'existence d'un diplosome centrocorpusculaire au-dessous de
la rangée des corpuscules basaux des cils. Ses observations confirment donc
celles de Studnicka (1900) pour l'épendyme, de Acn (1902) pour les canaux
efférents de l'épididyme, de Wallencuîen (1905) pour les branchies des Acé-
phales et les siennes propres (1910-191 1). 11 a constaté aussi, comme Wallen-
GREN, la mitose des cellules ciliées, qui s'arrondissent, et perdent leurs cils.
11 n'entre pas dans la discussion théorique soulevée par ces faits et renvoie
à son article publié sur la théorie d'HENNEGUY-LENHussÈK dans les Ergebn.
d. Anat., Bd XIX. — A. Prenant.
Zimmermann (K. W.). — Sur la morphologie des cellules épillt-éliales du
rein des Mammifères. — Dans cette étude morphologique de l'épithélium des
différents segments du tube urinaire, Z. s'est surtout attaché aux rapports
des cellules entre elles et à la disposition des cadres cellulaires (Killlcislen).
Dans ces conditions il a observé, selon les régions du tube urinifère (qu'il
désigne par une terminologie spéciale et nouvelle), des formes différentes
des limites cellulaires. Celles-ci sont très sinueuses dans les tubes contour-
nés, ainsi que Landauer l'a déjà décrit. Dans la partie terminale Impars ra-
dia ta) de ces tubes elles changent tout à coup de forme et les parois laté-
rales des cellules deviennent lisses. En passant aux tubes de la substance
médullaire {isthmus, branche grêle), l'épithélium modifie de nouveau sa
forme et les cellules deviennent très ramifiées, semblables à des chroma-
tophores de Poissons. Enfin plus loin, elles reprennent une forme régulière.
Une même cellule peut d'ailleurs présenter dans ses deux parties super-
ficielle et profonde des limites régulières ou sinueuses. Z. figure clans
les cadres cellulaires sinueux des cellules du tube contourné des grains plus
colorés, régulièrement distants, qu'il attribue aux grains des bâtonnets de
Heideniiain, enchâssés dans ces cadres du fait du refoulement des bâtonnets
à la périphérie de la cellule. [J'ai observé cet état des cadres cellulaires
dans des conditions qui excluent cette interprétation]. — A. Prenant.
Janicki (C). — Étude de l'appareil pairibasal chez des Flagellâtes parasites.
22 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
— J. décrit sous le nom d'appareil parabasal un organite cellulaire nommé
« coUare » par Grassi et A. FoA, qui est très répandu cliez les Flagellâtes.
Chez une espèce, le Devcscovina striata A. Foa, cet appareil est une sorte
de boyau très colorable, qui côtoie le noyau pour s'enrouler ensuite autour
de la baguette axiale en plusieurs tours de spire; du blépharoplaste partent
deux filaments, dont l'un est un filament suspenseur, tandis que l'autre ou
filament parabasal va se fixer sur le corps parabasal. Lors de la division
nucléaire le corps parabasal se partage en deux boyaux, reliés chacun par
un filament aux corpuscules polaires du fuseau central. — L'appareil para-
basal de Parajoenia Grassii nov. gen., nov. sp., est formé de deux corps
parabasaux reliés au blépharoplaste par deux filaments. — L'appareil parabasal
de Ste/t/ianunymj)ha Silveslrii nov. gen., nov. sp., est en rapport avec l'état
multinucléé de ce parasite ; les noyaux sont disposés en 2-3 étages dans la
portion frontale de l'animal; annexé à chacun d'eux se trouve un corps
parabasal; entre celui-ci et le rayon siège un blépliaroplaste sur lequel
s'insèrent d'une part quatre flagelles, d'autre part l'une des fibres qui par
leur réunion en faisceaux constituent la baguette axiale. — Chez Calonym-
pha Grassii A. Foa, la disposition est encore différente; dans cet organisme
multinucléé, il y a aussi plusieurs étages de noyaux, plongés chacun dans
un corps protoplasmique condensé; à chaque noyau est accolé un corps
parabasal, et à chacun est annexé aussi ini blépliaroplaste qui sert d'attache
d'une part à quatre flagelles, d'autre part à une des fibres constitutives de
la baguette axiale. A ce complexe formé du noyau, avec le protoplasma qui
l'entoure, du corps parabasal, du blépharoplaste, du groupe de flagelles et
de la fibre axiale qui s'insèrent sur ce dernier, on peut donner le nom de
karyomastigonte. Mais il y a aussi des akaryomastigontes, c'est-à-dire des
complexes auxquels manque le noyau. — Chez Lophomonas blaltnrum Stein
l'appareil parabasal se compose d'un grand nombre de bâtonnets serrés les
uns contre les autres, dont l'ensemble entoure le noyau. — Chez Tricho-
rnona>; enfin, il existe à côté du noyau et en contact du blépharoplaste un
corps parabasal.
Quelle est la signification morphologique du corps parabasal? L'enroule-
ment du parabasal spiroïde de Devcscovina autour de la baguette axiale rap-
pelle le filament spiral (d'origine mitochondriale) qui entoure la pièce inter-
médiaire de beaucoup de spermatozoïdes [La façon dont le corps parabasal
se partage lors de la division cellulaire, n'est peut-être pas défavorable
non plus à la nature mitochondriale de ce corps]. Deux raisons, savoir la
constitution du parabasal par un plasma dense, et le rapport du parabasal
avec le blépharoplaste, disposent à voir dans l'appareil parabasal'un dépôt de
substances énergiques consommées par l'activité flagellaire. — A. Prenant.
a) Politis (J.). — Sur U7i corps cellulaire spécial trouvé dans deux orchi-
dées. — Dans les cellules épidermiques des pétales et dans le tissu sous-jacent
des deux espèces Cœlogyne Crislata Lindl. et Eria stellala Lindl., P. a trouvé
un corps qui se distingue par ses propriétés physiques et avant tout par sa
réfringence caractéristique. Dans les cellules vivantes, il est sphérique,
incolore, d'aspect liomogène et de dimensions considérables, atteignant
presque la grandeur du noyau. Il est sans rapport avec celui-ci et avec les
leucoplastes, unique par cellule, rarement deux au maximum. Il ne participe
pas aux pliénomènes de karyokinèse; il apparaît par néoformation comme
une sphère très petite, très réfringente, qui grandit peu à peu. Plus tard,
quand les fleurs se fanent, le corps dégénère et se vacuolise. Cet organite
cellulaire se colore en brun avec la solution d'iode dans l'iodurc de potas-
I. — CELLULE. 23
sium; il présente les réactions des substances protéiques et du tanin. Son
action biologique reste inconnue; en tout cas, ce corps ne sert pas de moyen
de défense contre les limaces. — M. Boubier.
h) Politis (J.). — Sur les élaioplasles chez les Mono- et Dicotijlédones. —
Les élaioplastes, découvertes par Wakker en 1888, sont des corps cellulaires
fortement réfringents à la lumière et qui sont formés d'une substance plas-
mique fondamentale dans laquelle est incluse une matière huileuse. P. les
a trouvés dans 30 nouvelles espèces, appartenant à 22 nouveaux genres de
Monocotylédones. Les Malvacécs en possèdent aussi.
Ces élaioplastes ne sont ni des parasites (comme le voudrait Zimmermann),
ni des organes de défense (selon Raciborski), mais des organes spécifiques
des cellules dans lesquelles ils se forment et dont la fonction est d'élaborer
des substances huileuses nutritives.
Leur substance fondamentale est semblable à celle des nucléoles. Dans
les bulbes, de nouveaux élaio})lastes se forment à chaque reprise de l'activité
végétative. — M. Boubier.
■'t)^
P) Cons/itii(io)i, chimique'
b) Lepeschkin (W.). — Composition chimique delà membrane plasmatique .
— (Analysé avec le suivant.)
c) Influence des anesthésiques sur les propriéti's de ta membrane
ptasmalique. — L. appelle membrane plasmatique la couche superfi-
cielle du protoplasma, douée de propriétés osmotiques électives. Quelle est
la composition chimique des substances perméables de cette memljrane? Les
recherches expérimentales décrites par l'auteur le conduisent à admettre
que les parties perméables sont formées d'eau, de corps albuminoïdes et de
substances grasses. Il ne peut affirmer qu'il s'agisse, comme le pense Over-
TON, d'un mélange de lécithine et de cholestérine plutôt que d'un simple
corps gras. La narcose diminue la perméabilité plasmatique et l'éther la
diminue pour les nitrates plus que le chloroforme, parce que l'éther est plus
soluble dans l'eau que le chloroforme, et ce fait confirme L. dans son opinion
que les substances perméables de la membrane plasmatique sont des corps
gras. Ces expériences montrent que le chemin suivi par les sels est le même
que celui suivi par les anesthésiques ; L. ne peut admettre la théorie de
Nathanson sur la structure en mosaïque de la membrane plasmatique où
une substance analogue à la lécithine remplirait les interstices entre les
particules vivantes du protoplasma. — F. Péchoutre.
Holmstrom (R.). — Sur la présence de graisse et de substances lipo'ides
dans le parenchyme thymique. — On sait, par les recherches de Kaiserlino
et Orgler (1902), que les cellules thymiques contiennent des granulations
graisseuses biréfringentes dont la substance est qualifiée par eux de myéline.
Celles d'HERXHEiMER (1903), de Hammar( 1905), Rudberg (1907), Schaffer (1908),
JoNSON (1909), Bell (1909), ont confirmé la présence de corps gras sans pré-
ciser s'il s'agit de graisse neutre ou de lécithine. Cl\ccio (1909) opine pour de
la lécithine et Aschoff (1909) pour de la graisse neutre. Kawamura (Die Cho-
lesterinesterverfettung Choleslerinosteatose, lena, 1911) trouve de la graisse
biréfringente (éther de cholestérine) qui peut cristalliser à l'intérieur des
24 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
corpuscules de HassaL H a suivi dans le thymus du lapin le développement
de la graisse, qui devient constante chez l'adulte. Il la localise surtout dans
les cellules du réticulum de la substance corticale ; chez d'autres animaux et
chez l'homme il existe aussi de la graisse dans les corpuscules de Hassal
(lécithine, d'après Ciaccio). Les granules graisseux sont monoréfringents et
ont tous les caractères de la graisse neutre. Ils augmentent par l'involution
normale et surtout par l'involution accidentelle (produite par le jeûne et la
coccidiose). La graisse du thymus n'est que la manifestation d'un processus
dégénératif, qui devient plus important lors de l'involution normale ou acci-
dentelle de l'organe. — A. Prenant.
Arnold (J.). — Sur la fine structure et la disposition du rjlycorjène dans
l'estomac et dans le canal intestinal. — A. ne s'est pas borné à étudier avec
les méthodes nouvelles le glycogène et sa répartition dans l'estomac et l'in-
testin: mais il a appliqué aux cellules de ces organes des méthodes d'inves-
tigation plus générales, particulièrement mitochondriales, dans le but de
constater dans quelle mesure les structures mitochondriales co'incident avec
les dépôts de glycogène. Il a employé dans ce but les méthodes de coloration
vitale et survitale, l'examen direct après l'iode ou après l'acide osmique
(selon le procédé de 0. Schultze), les fixations et colorations mitochondriales
de Benua, Heidenhaix, Altmann, etc.
Il est inutile de rapporter ici les résultats particuliers obtenus quant à la
répartition du glycogène dans les diverses cellules de l'estomac et de l'intestin,
d'autant que ces résultats n'aboutissent pas à éclairer la signification physio-
logique de ces cellules (par exemple celle des cellules bordantes et des cel-
lules principales des glandes stomacales).
Les faits d'ordre général sont plus importants. Dans l'estomac, les cellules
épithéliales présentent par les diverses méthodes des grains et des rangées
de grains. Quant au glycogène, dont la présence avait été signalée par
plusieurs auteurs déjà (Barfurth, Best, Fichera), il est très abondant, sur-
tout dans les cellules épithéliales de la surface. Les granulations du glyco-
gène co'incident exactement avec les granules que le rouge neutre vital
met en évidence ainsi qu'avec ceux que fait voir la méthode d'AiTMANN.
Dans l'intestin, les cellules épithéliales sont striées longitudinalement,
ainsi qu'il a été souvent décrit. Cette striation est due à des filaments gra-
nideux (Altmann, Benda, Champy), qu'A, montre à l'aide de diverses mé-
thodes, de la solution iodo-iodurée, des mélanges osmiques faibles, par le
rouge neutre vital; ces filaments sont sujets d'ailleurs à d'importantes varia-
tions fonctionnelles. Le glycogène est relativement rare dans l'intestin: il
fait défaut dans les cellules épithéliales des villosités; mais le calice des
cellules muqueuses se colore intensément par le carmin de Best. Comment
doit-on interpréter ce résultat? Sans aucun doute, le glycogène et le mucus
sont mélangés dans ces cellules, qui sont capables de produire à la fois l'un
et l'autre.
A. termine son mémoire par des considérations sur les « filaments granu-
leux ï {Fadenliiirner). Leur manière d'être varie, comme on le sait, suivant
la structure et suivant l'état de fonctionnement de la cellule. Il dépend de
la substance parasomatique environnante que ces filaments se présentent
sous la forme de fibres fines (plasmomites), de fibrilles (plasmofibrilles)
ou de bâtonnets (])lasmocontes). Les filaments granuleux sont homologues
en partie seulement aux mitochondries. Les images granulaires qu'ils don-
nent par la coloration vitale, par la méthode d'ALTMANN, par le procédé de
Best pour le glycogène, co'incident exactement. Les filaments granuleux ser-
I. — CELLULE. 25
vent à la résorption, à rassimilation, à la synthèse et à la mise en réserve
(par exemple du glycogène). — A. Prenant.
2° Physiologie de la cellule.
Osterhout ("W. J. V.). — La perméabilité des cellules vivantes aux sels
dans les solutions pures en équilibre. — O. critique les expériences (I'Overton
et formule les conclusions suivantes.
1" La méthode habituelle de détermination de la pression osmotique parla
plasmolyse dans les sels de Na et K est très erronée. Les sels de Ca donnent
plus exactement la pression véritable. 2° Puisqu'une substance peut beau-
coup affecter la pénétration d'une autre, il y a danger à ajouter une sub-
stance toxique à une non toxique, et à juger de la pénétration de la première
par l'action plasmolytique du mélange. 3" On peut voir quels sels pénètrent,
et avec quelle vitesse, et comment les sels divers affectent la perméabilité
de la membrane plasmatique. 4'> Ces données nous expliquent la nature de
cette membrane. Puisque tous les sels étudiés pénètrent, il semble certain
que la membrane ne peut pas être lipoïde, parce que ces sels ne sont pas
solublesdans les lipoïdes. Sa manière de se comporter à l'égard des solutions
en équilibre (avec d'autres faits, du reste) indique sans contestation que la
membrane est de nature protéique. 5° Les sels antagonistes, comme NaCl et
Cad-, s'opposent mutuellement à leur pénétration. Cela est si vrai qu'en
faisant choix de solutions de NaCl et de CaCl^ qui ne sont pas tout à fait assez
fortes pour plasmolyser, on obtient, en les mélangeant, une solution qui
plasmolyse fortement. Cet antagonisme, soit dit en passant, peut expliquer
qu'ils soient l'antidote l'un de l'autre. — H. deVarigny.
Harwey (Edmond. Ne-wton). — Etudes sur la perméabilité des cellules.
— L'auteur donne lui-même un résumé très clair de son mémoire et nous
nous guidons sur lui. 1. Les colorants basiques ne pénètrent pas dans la
cellule en milieu acide; il en est do même de certains colorants acides en
milieu alcalin ou neutre. En milieu faiblement acide, certains colorants
acides pénètrent dans la cellule, la colorent et la tuent, en se combinant
avec le protoplasma et le noyau. Les colorants basiques, lorsqu'ils pénètrent,
se combinent avec des éléments non essentiels : des granules, qu'on distin-
gue dans la cellule en raison de leur poids spécifique plus grand, qui devient
apparent par la centrifugation. — 2. Les cellules animales et végétales se
comportent identiquement vis-à vis des hydroxydes. Il faut distinguer les
bases fortes, qui pénètrent difficilement et seulement après destruction de
toutes les propriétés normales de la surface, et les bases faibles, pénétrant
facilement et sans léser la surface. Leur action physiologique est en rapport
avec ces différences ; dans les cellules mortes, toutes les bases pénètrent
avec une égale facilité. — Les bases inorganiques produisent des modifica-
tions fonctionnelles dans la cellule sans y pénétrer, par la seule action sur
la surface. La résistance de cette dernière peut être affaiblie par diverses
substances, telles que chloroforme, étlier, alcool; des modifications de per-
méabilité peuvent aussi se produire en rapport avec des états physiologiques
différents (œufs non fécondés et œufs en voie de développement). — Il n'y
a pas de rapport entre la toxicité des diverses bases et leur facilité de pé-
nétration; c'est surtout vrai pour les bases faibles : les bases fortes sont
d'autant plus toxiques qu'elles détruisent plus facilement la membrane. Cela
confirme l'hypothèse d'Ovi:RTON sur la solubilité dans les lipoïdes comme
déterminant la plus ou moins grande facilité de pénétration, et aussi proba-
26 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
blement lliypothèse de J. Traui'.e sur l'abaissement de la tension superfi-
cielle produite par les substances pénétrantes. — Y. Delage et M. Gold-
SMITII.
Hôber (R.). — Lea cnnceptions de M. IL Fischer sur la fixation de l'eau par
les cellules. — Dans son livre sur V Œdème, M. H. Fischer a développé
ridée que Teau contenue dans le protoplasme s'y trouvait à la suite d'un
processus de gonflement des matières colloïdales et n'y serait pas maintenue
par des forces osmotiques, comme on l'admet en général aujourd'hui à la
suite de Pfeffer, de Vries et van t' Hoff. H. par contre défend contre Fischer
la conception d'une fixation osmotique et démontre qu'il n'est pas permis de
négliger les qualités de perméabilité de la membrane plasmatique. — J.
Stroiil.
Dakin ("W. J.). — Note sur la biologie des œufs de Tèlènstéens et d'Elas-
mohranches. — La pression osmotique et la salinité du sang, ainsi que la
densité et la pression osmotique, mesurée cryoscopiquement, des œufs sont
plus élevées chez les Elasmobranches que chez les Téléostéens marins. Mais,
chez les uns comme chez les autres, cette pression osmotique et cette sali-
nité sont moindres que celles de l'eau de mer ambiante. Cependant, il n"y a
pas indépendance entre les premières et les dernières : les variations de
celles-ci déterminent des variations, mais plus petites, chez celles-là. Chez
ceux de ces poissons qui supportent l'eau douce, la densité, la pression
osmotique et la salinité des œufs et du sang sont moindres dans ce milieu
que dans l'eau de mer. Il y a là un équilibre régi par des conditions vitales,
car les œufs, après leur mort, augmentent de densité et ceux qui flottaient
tombent au fond. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Rufz de Lavison (J. de). — Recherches sur la pénétration des sels dans
le protoplasme et sur la nature de leur action toxique. — D'après R., le proto-
plasma est bien plus instable vis-à-vis des sels qu'une solution d'albumine
inerte; il n'est pas immédiatement coagulable par les sels des métaux lourds,
et certains sels semblent déformer la membrane d'une manière qui leur est
propre. L'auteur rejette l'hypothèse aujourd'hui généralement admise que la
pénétration d'un sel dans le protoplasme dépend de la solubilité de ce sel
dans la membrane; il l'explique par des actions moléculaires complexes et
c'est une explication aussi vague qu'il donne de la toxicité des sels. — F. PÉ-
choutre.
Unna (P. G.). — Les lieux de réduction et les lieux d'oxi/génation du
tissu animal. — On peut dire de ce très original mémoire qu'il ouvre une
voie presque complètement nouvelle à l'investigation histologiqTie. L'auteur
débute par cette remarque judicieuse, qu'il n'est pour ainsi dire pas de mi-
crochimie véritable, et que la microchimie se limite en somme à la déter-
mination de la basophilie et de l'oxyphilie. Ce qui manque particulièrement,
c'est une métliode colorative d'analyse des processus de respiration des
tissus ; car ce que nous savons sur la teneur des tissus en oxygène est très
peu de chose. Il y a 25 ans Ehrlich (I)as Sauersto ffbedii rfniss des Organis-
mus. Berlin, 1885) a fait connaître que le tissu animal vivant possède un
fort pouvoir réducteur, réduit l'indophénol bleu et le bleu d'alizarine à l'état
de corps blancs, et que la mort développe la propriété réductrice des tissus
au plus haut degré. Par contre, Pflueger et Schmiedeberg, Salkowski,
Abelous et beaucoup d'autres nous ont appris à placer les processus d'oxy-
I. — CELLULE. 27
dation dans le protopLisma cellulaire; et Winkler, Roberts, Sciiultze ont
révélé par des procédés de teinture la présence dans les cellules de ferments
oxydants. Mais nous n'avons pas à cet égard d'étude histologique méthodique
des processus de réduction et d'oxygénation dans les tissus. U. est parti
d'expériences qu'il avait déjà faites avec Golodetz {Monatshefte f. prakt.
Dermal., Bd XLVIII, 1909); elles leur avaient montré que tandis que les
corps cellulaires réduisent différents corps et se colorent par ces corps ré-
duits, les noyaux ne prenant pas la coloration, ne sont donc pas réduc-
teurs.
1" U. détermine d'abord les lieux de réduction {Reduklionsorle) dans les
tissus. Il se sert pour cela de trois réactifs : le permanganate de K, le mé-
lange de ferricyanure de K et de chlorure ferrique, l'acide tétranitrochry-
sophaniquc. Les résultats, obtenus par exemple sur la peau fraîche et fixée
par l'alcool ainsi que sur beaucoup d'autres organes, ont été absolument
concordants ; mais l'épreuve du permanganate mérite plus de confiance que
les deux autres, dans lesquelles intervient aussi la question d'acidité ou
d'alcalinité des tissus. Ces résultats sont que partout la graisse et les noyaux
ne sont absolument pas réducteurs ; la substance cornée et les muscles
réduisent fortement. Certaines de ces données sont en contradiction appa-
rente avec celles qu'EuRLiCH a obtenues par l'examen global d'un organe ou
d'un tissu; la graisse par exemple s'est montrée à Eurlich fortement réduc-
trice, mais cette graisse contient une forte proportion de sang, dont les glo-
bules rouges sont énergiquement réducteurs.
2° C'est ensuite de la détermination des lieux d'oxygénation, ou plutôt
d'oxygène (Sauerstoff'sorte) que s'occupe l'auteur. On peut interpréter de
deux façons la non-réduction par la graisse et par les noyaux. Ou bien elle
est due à ce que, saturés d'O, ces corps ne peuvent l'enlever aux réactifs.
Ou bien elle tient à ce que ces corps émettent eux-mêmes de l'O. On peut
trancher la question avec les réactifs de l'O. Si la réaction est négative, il y
a seulement saturation oxygénique. Dans le cas de réaction positive, il y a
production d'oxygène dans les lieux non réducteurs. Comme réactif d'O,
Golodetz et U. ont employé le blanc de Rongalite [Bongalitxoeiss) qui bleuit
sous l'influence de l'oxygène actif en donnant du bleu de méthylène ; ce
Rongalitweiss est le blanc de méthylène (Methylenweiss), leucodérivé du
bleu de méthylène qui prend naissance par l'action de la rongalite. La coupe,
plongée dans ce réactif, ne bleuit pas, parce que le bleuissement est em-
pêché par la rongalite, mais, mise dans l'eau pour éloigner la rongalite, les
tissus capables d'oxyder bleuissent rapidement. Avec ce réactif U. a expé-
rimenté sur beaucoup de tissus. Le résultat général est que des deux corps
non réducteurs, l'un, la graisse, ne bleuit pas et par conséquent n'est que
saturée d'oxygène, l'autre, le noyau, bleuit, est donc producteur d'oxygène.
3°, 4°, 5° Dans un troisième chapitre intitulé « influence exercée par les
moyens artificiels sur les lieux d'oxygénation », U. fait ressortir la sensibilité
extrême de la coloration des lieux d'oxygénation, comparativement aux autres
procédés de teinture de la technique histologique. Les alcalis, les sels neu-
tres, les solutions de phénols, et de dérivés du benzol, les alcools et tous les
poisons du protoplasma, l'eau de conduite elle-même annihilent la réaction.
Les acides minéraux faibles, l'eau cliloroformée et thymolée la conservent
au contraire. La formaline, dont l'action intéresse particulièrement l'histolo-
giste, la modifie. Le froid n'a aucune influence fâcheuse, ce qui permet les
coupes par congélation. Mais la cuisson peut supprimer la réaction, sans
doute en détruisant la plupart des oxydases. Il est intéressant de constater
que la réaction de l'oxygène avec le blanc de rongalite n'empêche pas les
28 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
colorations basi-oxyphiles qui peuvent s'y surajouter. U. a examiné les ré-
sultats de la méthode avec les pièces fixées par la formaline. II a "observé
dans les divers organes des contrastes saisissants : dans le foie par exemple
les cellules hépatiques voisines de la veine centrale ne bleuissent pas, tandis
que bleuissent celles de la périphérie du lobule; dans le rein les tubes con-
tournés restent incolores, au lieu que les tubes droits sont colorés ; dans le
système nerveux central la substance grise bleuit, la substance blanche non.
Dans un cinquième chapitre U. étudie l'influence des modifications de la
solution colorante sur le résultat.
6" U. fait la critique de la méthode employée pour déceler les lieux
d'oxygène. II se demande si le bleu de méthylène mis en liberté dans Topé-
ration ne colore pas les noyaux et autres éléments riclies en oxj^gène, à cause
de leur basophilie, de leur acidité. Il répond à cette critique en montrant
que la coupe ne se colore qu'autant qu'elle a pris préalablement le blanc de
rongalite et en second lieu qu'elle possède des lieux d'oxygène. La sensibilité
de la réaction de l'oxygène la distingue nettement de la réaction de la
basophilie ; la première est entravée ou supprimée par beaucoup de causes
qui n'agissent pas sur la seconde. Du reste les deux réactions ne coïncident
pas, et les lieux d'oxygène ne sont qu'une partie des corps acides et baso-
philes des tissus ; la coïncidence n'existe que pour les noyaux et les Mastzel-
len. Rechercliant les conditions du bleuissement, U. montre quil est dû à
l'oxygène de l'air. Les lieux d'oxygène ne sont donc pas ou ne sont pas cpie
des dépôts d'oxygène, mais sont de vrais catalyseurs qui peuvent activer
l'oxygène moléculaire.
7" Dans ce chapitre U. expose la meilleure méthode technique pour la
démonstration des lieux d'oxygène. [Malgréla confiance qu'inspire la per-
sonnalité de l'auteur, un histologiste restera surpris de la brutalité de la
méthode, qui consiste par exemple à plonger les organes dans de l'eau de
conduite, puis dans l'eau distillée, à en exprimer le sang et à congeler en-
suite. C'est cependant cette méthode qui permet des localisations fines de
lieux d'oxygène tels que les noyaux, les grains des Mastzellen. La colora-
tion par le blanc de rongalite est encore suivie d'un lavage à l'eau. On a
peine à croire que dans ces conditions on puisse obtenir des images histo-
logiques fidèles].
8" Rapport entre les lieux de réduction et les lieux d'oxygénation. On peut
à cet égard partager les tissus en deux catégories : ceux où les lieux de ré-
duction et d'oxygénation sont séparés; ceux où ils sont mélangés. Au pre-
mier groupe appartiennent les muscles, les nerfs, la couche cornée et les
globules rouges qui sont des lieux de réduction pure, et d'autre part les
noyaux, les Mastzellen et le granoplasma des Plasmazellen qui sont des lieux
d'oxygénation. Entre les lieux de réduction et d'oxj'génation absolue et
constante, il y a des intermédiaires, tels que la sul)stance fondamentale du
cartilage, la coUagène, l'élastine qui sont, suivant les cas, faiblement réduc-
trices ou oxydantes. On comprend aussi que le mélange dans un même tissu
d'éléments réducteurs et d'éléments oxydants donne une réaction atténuée.
Le second groupe est le protoplasma cellulaire avec ses infinies modifica-
tions; le même protoplasnia peut donner les deux réactions selon les cas.
D'une façon générale cependant le protoplasma est fortement réducteur.
U. passe en revue les différents lieux de réduction et d'oxygénation. Ces
derniers sont notamment en première ligne les noyaux, puis les JVIastzellen,
les granules des cellules glandulaires, le protoplasma des cellules nerveuses,
celui des cellules èpithéliales basales, des cellules épithéliales des conduits
excréteurs de l'arbre bronchique. Mais qu'est-ce qu'un lieu d'oxygène, quelle
I. — CELLULE. 2'J
est sa nature, dans le cas surfout des noyaux, le plus important de tous? Le
raisonnement conduit à supposer que si le noyau lixe de l'oxygène pour le
dégager ensuite, il ne peut le faire, puisqu'il est enfoui dans le protoplasma,
qu'en extrayant l'oxygène qui traverse ce dernier; cette extraction il ne
peut l'opérer sans doute que grâce à des ferments fixateurs d'oxygène.
9" Ainsi l'auteur est amené à envisager dans son ensemble la question du
caractère fermentatif de l'oxydation dans les tissus et spécialement dans les
noyaux, celle du rôle du fer. Il indique les faits qui permettent de conclure
à l'existence d'oxydases dans le noyau, dans les granulations des leucocytes.
10" Dans ce chapitre U. passe en revue les recherches récentes relatives
aux ferments oxydants dans les tissus animaux. Ce chapitre sera très utile
à consulter pour les caractères généraux des oxydases, leur classification,
leur production artificielle, etc.
11" La revue à laquelle l'auteur s'est livré sur la doctrine des oxydases
apprend que, d'après la majorité des opinions, l'essence des oxydases réside
dans la formation et la décomposition de peroxydes (théorie des peroxydes) ;
quelques-uns attachent beaucoup d'importance à un élément stable, le plus
souvent inorganique (fer, manganèse), qui a la capacité de fixer et d'activer
l'oxygène. Spitzer (1897) a donné du corps à cette théorie en montrant que
les processus d'oxydation sont liés à une nucléoprotéide ferrugineuse.
U. est alors amené à se demander si le blanc de rongalite qui décèle dans
les tissus les lieux d'oxygène, les noyaux notamment, est capable d'y montrer
la présence du fer. 11 rappelle les travaux de Mac Callum démontrant l'exis-
tence du fer dans les noyaux. Ce fer, en combinaison organique très solide,
y joue le rôle d'un catalyseur d'oxygène. Les noyaux ne sont pas des sources
d'oxydation, qui émettent de l'oxygène, mais des lieux catalyseurs d'oxy-
gène, où l'oxygène moléculaire est transformé en oxygène actif. — A. Pre-
nant.
Siedlecki (M.). — Changements du rapport du noyau cl du protoplasma
pendant la c7'oissance des parasites intracellulaires. — L'auteur ne considère
que des parasites intracellulaires ne se multipliant pas dans la cellule-hôte.
Une cellule non parasitée est un système fermé, contenant une certaine
quantité de substance protoplasmique et de substance nucléaire. L'entrée
d'un parasite la transforme en un autre système, par suite de l'introduction
d'une nouvelle quantité de ces deux ordres de substances. Or on sait que
normalement à une diminution de la quantité de substance nucléaire cor-
respond une réduction de la quantité de protoplasma, tandis qu'un accrois-
sement du noyau s'accompagne d'un accroissement de la cellule entière :
il y a, dans chaque cellule, une corrélation entre la masse du protoplasma
et celle du noyau, ce que R. Hertwig a appelé : Kernplasmarelation.
S. étudie quinze stades de la croissance de Lankesteria ascidix Ming.
Choisissant les coupes où cellules-hôtes et parasites sont sectionnés longitu-
dinalement avec leurs noyaux, il calcule la surface visible des protoplasmas
et des noyaux. Pour cela, il découpe ces surfaces dans du carton dont il con-
naît le poids du centimètre cube, et pèse ces morceaux. Pour les cellules
indemnes, la relation surface du noyau à surface du protoplasma est en
moyenne de 1 : 6,8.
On constate que, lors de son entrée dans la cellule, le parasite croît d'abord
uniformément dans toutes ses parties : sa Kernplasmarelation ne change
pas. Ce premier accroissement pourrait être dû à une absorption d'eau. Mais
bientôt le noyau croît beaucoup plus vite^que le protoplasme : sa surface fait
plus que tripler tandis que celle du protoplasme double. La Kernplasmarela-
30 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
^^ow, d'abord de 1 : 2,5, atteint 1 : 1,4. Puis les choses changent : le proto-
plasma décuple sa surface pendant que le noyau quadruple seulement la
sienne. Aussi lors de la mise en liberté du parasite, sa Kernplasmar dation
est-elle 1 : 9,6; il y a donc un grand excès de protoplasma. Il en est de
même dans un œuf mûr de Métazoaire et Ton sait que, pendant la segmen-
tation, la masse nucléaire croît aux dépens du protoplasme, jusqu'à ce qu'il
s'établisse un certain rapport, caractéristique de chaque espèce de cellule
et d'animal. De même ici : le parasite, devenu libre, subit aussitôt des pro-
cessus sexuels qui le transforment en un grand nombre de sporozoïtes, à
noyau relativement plus grand, et dont la Kernplasmarelalion est en moyenne
de 1 : 2,5.
D'autre part, la cellule parasitée grossit fortement. Dans une première pé-
riode, c'est surtout son noyau qui s'hypertrophie. Dans une deuxième,
le noyau est comprimé contre la paroi de la cellule et semble se réduire. Ce
n'est toutefois qu'une apparence : en réalité il ne cesse pas de croître, mais
il grossit moins vite. La cellule elle-même continue à grossir, mais pas pro-
portionnellement au parasite qu'elle contient : aussi finit-elle par éclater.
C'est seulement après cette déchirure qu'elle entre en dégénérescence. Jus-
que-là elle est restée bien vivante et a pu continuer à participer utilement
au revêtement de la paroi intestinale et résister, aussi bien que les indem-
nes, aux sucs digestifs.
D'une façon générale, le parasite détermine dans la cellule un accroisse-
ment considérable de la quantité de substance nucléaire. Trois causes pour-
raient amener un pareil accroissement : le fonctionnement plus énergique
de la cellule, l'inanition, ou la dégénérescence physiologique. Rien ne per-
met, dit l'auteur, de conclure à la dégénérescence physiologicjue. L'inani-
tion serait plus vraisemblable ; pourtant la cellule infestée grandit, s'étale
sous la couche épithéliale, de façon à être largement baignée par le courant
sanguin. Et le noyau commence à s'hyportrophier quand le parasite est en-
core bien petit : il n'est pas probable qu'il puisse, à ce moment, soustraire
à la cellule- hôte assez de substance pour l'affamer. Reste donc l'accroisse-
ment des échanges nutritifs ; il est nécessité, et par la croissance de la cel-
lule elle-même, et par l'obligation où elle est de nourrir, en plus, son para-
site.
L'hypertrophie du noyau devrait normalement entraîner une augmenta-
tion du protoplasma, jusqu'au rétablissement de la valeur normale de la
Kernplasiiiarelatimi. Mais ici l'équilibre ne peut se rétablir, parce que le pa-
rasite empêche la croissance régulière du protoplasma, en absorbant une
partie des substances qui lui étaient destinées.
La croissance du parasite est bien plus rapide que celle de sa cellule-hôte :
cela devrait exiger pour le parasite des échanges nutritifs très actifs, et par
suite un très gros noyau. Or, précisément, au moment où il grossit le plus
vite, le parasite possède relativement peu de substance nucléaire. Mais con-
sidérons l'ensemble de la cellule-hôte plus son parasite comme un système
fermé, et étudions la variation de la Kernplasmar dation totale de cet en-
semble. Nous verrons que la masse totale de substance nucléaire grandit
d'abord beaucoup, mais qu'ensuite la Kernplasmardation revient lentement
à sa valeur primitive, de façon à redevenir, aux derniers .stades, à peu près
ce qu'elle était au moment de l'entrée du parasite. L'excès de substance nu-
cléaire de la cellule-hôte trouve donc son contre-poids dans l'excès de pro-
toplasma du parasite. Voilà pourquoi la Grégarine peut continuer longtemps
à croître sans se diviser, malgré son excès de protoplasma. En effet, aussi-
tôt qu'elle a quitté la cellule-hôte, commencent les processus sexuels qui ont
I. — CELLULE. 31
pour conséquence de ramener à une valeur plus normale sa Kernplasmare-
lation.
Certains auteurs ont admis que les tumeurs malignes avaient pour origine
une infection par des parasites intracellulaires. Pour pouvoir accepter cette
théorie, il faudrait d'abord constater que la Keniplasmarelalion des cellules
des tumeurs se comporte comme celle des cellules parasitées. Or, Godlewsk.1
jun. conclut de figures d'autres auteurs que les cellules des tumeurs se com-
portent comme les cellules résultant de régénération ; et l'on sait que chez
celles-ci il y a excès de plasma, comme dans les cellules embryonnaires.
C'est donc exactement le contraire de ce qui se produit dans les cellules
parasitées. — A. Robert.
Loeb (Jacques) et "Wasteneys (Hardolph). — Suite de remarques sur
la dépendance mutuelle de l'étendue des oxydations et de la cytoli/se dans l'œuf
d'Oursin. — Note pour redresser une mauvaise interprétation des re-
cherches des auteurs par Warburc;. En opérant sur Asterias, les auteurs ne
se sont pas adressés à un matériel rebelle à la cytolyse, comme l'a cru War-
BURG, car la. cytolyse s'étend à tous les œufs si l'action du réactif est plus
prolongée. D'autre part, ils ne croient pas que la cytolyse s'accompagne de
la considérable augmentation de la consommation d'O qu'admet Warburg
(5 fois plus), car une pareille augmentation se serait manifestée dans leurs
expériences. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Champy (G.). — Recherches sur l'absorption intestinale et le rôle des
mitochondries dans l'absorption et la sécrétion [XIV, 1", y, s]. — La cellule
à plateau de l'intestin renferme un appareil mitochondrial qui est, à l'état de
jeune, constitué par des chondriocontes longs. Les colorants vitaux et d'autres
méthodes révèlent des boules de diverse nature. L'appareil mitochondrial
présente une polarité, ce qui rapproche la cellule intestinale des cellules glan-
jdulaires; mais elle en diffère en ce que c'est une cellule bipolaire qui doit
sécréter dans deux sens opposés. Pendant l'absorption, surtout pendant l'ab-
sorption d'albuminoïdes et de graisses, les chondriocontes se l'ésolventen gra-
nulations et les nucléoles se multiplient. Ces modifications paraissent être
dues à l'action des savons et des peptones provenant de la digestion de ces
aliments. Ces phénomènes sont analogues à ceux qui, dans la cellule glan-
dulaire, accompagnent la sécrétion. Physiologiquement Fépithélium intes-
tinal se comporte comme les glandes ; la chaleur semble arrêter son fonc-
tionnement chez les Batraciens ; la pilocarpine excite l'absorption, l'atropine
la ralentit, ce qui coïncide avec le fait histologique que la pilocarpine provo-
que la résolution de l'appareil mitochondrial. Les substances résorbées sem-
blent suivre toutes la même voie à travers la cellule intestinale. Elles
apparaissent au niveau des plastes sous la forme où elles seront excrétées
dans les espaces lymphatiques. On ne les trouve pas dans le plasma hyalin,
sauf à l'état de combinaison.
L'absorption est bien identifiable aux processus de sécrétion , mais pour
se représenter ces processus, il faut recourir à des comparaisons physico-
chimiques, qui s'y appliquent d'ailleurs bien, plutôt qu'à, des termes parti
culiers à la biologie. Les mitochondries et l'ergastoplasma paraissent bien
être une seule et même formation, dont l'importance est capitale dans la
vie cellulaire. L'état filamenteux du chondriome est l'état de repos, tandis
que l'état granuleux est son état d'activité. Les graines de sécrétion, plastes,
boules colorablesau rouge neutre, proviennent au moins en partie delatrans-
32 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
formation des mitochondries ou plus exactement de la réaction de celle-ci
sur le plasma hyalin ambiant. — F. Henneguy.
Hworostuchin (W.). — Sur la question de la structure du plexus cho-
roïde. — Ce mémoire apporte une contribution nouvelle à la structure glan-
dulaire des cellules épithéliales du plexus choroïde. Dans les stades de
repos et au début de la phase de sécrétion, il existe des mitochondries qui
ont la forme de filaments végétatifs d'ALT.\UNN. Dans les phases ultérieures
de la sécrétion il se forme de gros granules, colorables par la fuchsine dans
le procédé d'ÂLTMANN, des corps en croissant, des vacuoles, des granules
graisseux (lécithiques). — A. Prenant.
Hoven (H.). — Du rôle du chondriome dans l'élaboratmi des produits
de sécrétion de la glande mammaire. — H. voit les produits de sécrétion s'é-
laborer aux dépens des chondriocontes et des mitochondries des cellules de
la glande mammaire. Il se forme ainsi des grains de sécrétion et de petites
boules de graisse; ces dernières confluent et forment de grosses gouttes.
L'élaboration des éléments de sécrétion se forme donc dans la glande mam-
maire comme dans les glandes salivai res et le pancréas et comme dans les
cellules graisseuses. — A. Guieysse-Pellissier.
Shibata (K.). — Becherches sur la chimiotaxie des anthérozoïdes des
Ptéridopliytes. — L'emploi des acides organiques comme excitants montre
que les anthérozoïdes d'orignes diverses réagissent diversement. Avec
des sels différents, on constate que les éléments homologues présentent dans
leur action une étroite ressemblance. Le groupe du calcium a une grande
valeur comme excitant. Le pouvoir attractif décroît à mesure que le poids
atomique augmente et les éléments lourds exercent toujours une répulsion.
Les anthérozoïdes de Salvinia présentent vis-à-vis des ions-H une chimio-
taxie positive moindre que ceux à'Equisetum. Les anthérozoïdes d'isoetes
sont indifférents vis-à-vis des ions-H. Les anthérozoïdes de diverses origi-
nes présentent aussi une sensibilité spécifique vis-à-vis des alcaloïdes, au
point (|ue cette sensibilité peut avoir une valeur diagnostique. S. est aussi
amené à distinguer chez les anthérozoïdes des Ptéridophytes trois sortes de
sensibilités chimiotactiques : 1° la sensibilité pour les anions de l'acide ma-
lique et des acides ayant la même influence; 2" la sensibilité par les ions-
OH et 3° la sensibilité pour les cations (ions métalliques et ions-H) et pour
les alcaloïdes. — F. Péchoutre.
KoltzofiF (N. K.). — Etudes sur la forme de la cellule. III. Recherches sur
la contractilité du pédoncule des Vorticelles. — Cet important mémoire
débute par un aperçu des idées générales qui ont guidé l'auteur dans ses
recherches antérieures et des principaux résultats obtenus ; il ne sera pas
inutile de le reproduire ici. Il s'est proposé (1906) le problème cytologique
suivant : de quelle façon coexistent dans la cellule les caractères de l'état
d'agrégation liquide et de l'état solide; c'est-à-dire, étant donnée la qualité
indiscutablement liquide du protoplasma, comment se fait-il que la cellule
aitune forme constante, souvent même très compliquée? C'est que, répond-il,
toute cellule ou partie de cellule, dont la forme s'écarte de la sphère, pos-
sède un squelette solide, qui donne au protoplasme liquide une forme exté-
rieure déterminée ; ce squelette peut être extérieur, comme l'est la mem-
brane cellulaire des plantes, ou bien intérieur, comme chez les Protozoaires,
et dans beaucoup de cellules des Métazoaires où il est constitué de fibres
I. — CELLULE. 33
élastiques. La tête des spermatozoïdes ( 1908) est un exemple de ce dernier cas ;
les fibres qu'on y décèle sont élasticjues et non contractiles; il y a une fâ-
cheuse tendance générale des cytoloyistes à considérer comme contractiles
toutes les fibres observées dans la structure cellulaire; et toute fibre contrac-
tile possède un double caractère (élasticiue et contractile), constituée qu'elle
est par un squelette solide et par un protoplasma liquide. C'est pour illustrer
cette idée parun nouvel exemple que K. entreprend l'étude du pédonculedes
Vorticelles {Zoothamnimu alternans) .
I. Une première partie est consacrée à la statique du pédoncule. Il est
constitué par une enveloppe extérieure, contenant le myonème; celui-ci est
formé de dehors en dedans par une enveloppe intérieure, par une couche
de protoplasma granuleux ou tliécoplasma, par une couronne de fibrilles,
par un cordon axial de kinoplasma homogène et très réfringent. Les deux
enveloppes, ainsi que les fibrilles, forment le squelette de l'appareil; le thé-
coplasma et le kinoplasma sont à l'état licpiide. Le tliécoplasma entoure
toujours, si mince soit-il, le kinoplasma de toutes parts. La description "
classique du myonème des Vorticelles, d'après laquelle il serait formé de
deux filaments juxtaposés ou enroulés en hélice l'un autour de l'autre, l'un
axonème (correspondant au thécoplasma), l'autre spasmonème (correspon-
dant au kinoplasma), cette description consacre une illusion. Le thécoplasma
est granuleux, mais il n'est pas prouvé que les granulations soient, comme
le veut Fauré-Fremiet (1910), de nature mitochondriale. Le kinoplasma,
normalement homogène, peut se vacuoliser sous l'influence de solutions
hypotoniques; divers agents peuvent le désagréger en boules; ces faits
montrent son état liquide. Pendant ce temps, les fibrilles demeurent sans
changements; ce qui prouve leur nature solide, leur rôle squelettique.
Les conditions d'équilibre du pédoncule des Vorticelles sont déterminées
par deux ensembles de forces luttant l'un contre l'autre [XIV, 1", a]. D'un
côté agissent comme puissance la tension superficielle et la pression osmo-
tique du contenu liquide (thécoplasma et kinoplasma) du myonème; cette ten-
sion superficielle est la somme d'ailleurs de deux tensions partielles, qui peu-
vent s'ajouter ou bien se dissocier, l'une entre la surface du kinoplasma et celle
du thécoplasma, l'autre entre le thécoplasma et l'enveloppe interne. De l'autre
interviennent comme résistance Télasticité des deux enveloppes et celle des
fibrilles squelettiques. Supposons que la tension superficielle et la pression
osmotique du myonème liquide viennent à augmenter, que ce myonème,
tendant par conséquent vers la forme sphérique, se contz'acte, se raccour-
cisse. L'élasticité des enveloppes sera mise en jeu, elle s'accroitra de même
que la résistance des fibrilles squelettiques, et il s'ensuivra l'enroulement
spiral de ces enveloppes. Ainsi grâce aux propriétés structurales du pédon-
cule, à son squelette, les modifications dans la pression osmotique et dans
la tension superficielle du myonème liquide peuvent conduire à la con-
traction ou à l'extension du pédoncule. Il reste à voir si effectivement ces
modifications ont lieu; c'est ce queK. examine dans la î^»-' partie de son travail.
II. Cette deuxième partie est donc consacrée â la dynamique du pédon-
cule. L'auteur étudie successivement le rôle de la pression osmotique, et
celui des variations de la tension superficielle provoquées par des change-
ments dans la composition chimique du milieu.
V' L'étude de l'influence pure de la pression osmotique a été faite avec de
l'eau de mer rendue hypotonique par addition d'eau distillée ou devenue
hypertonique après évaporation. En milieu hypotonique le kinoplasma se
vacuolise. En milieu hypertonique le départ de l'eau du myonème détermine
le plissement de l'enveloppe interne. Dans l'un et dans l'autre cas, lechan-
l' ANNÉE BIOLOCIQUE, XVI. 1911. 3
34 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
gement de pression osmotiqiie n'altère pas la contractilité du myonème qui
demeure entière. L'auteur en conclut que la cause de la contraction du pé-
doncule des Vorticelles ne peut résider que dans un changement de la' ten-
sion superficielle, changement qu'il localise à la surface de séparation du
thécoplasma et du kinoplasma.
2°. C'est l'étude expérimentale de ces changements de tension superficielle
qui fait l'objet d'un second chapitre de cette partie dynamique du mémoire.
On sait que la valeur de la tension superficielle, à la limite de deux liquides
ou d'un liquide et d'un solide, dépend de la température, de la pression, de
phénomènes électrolytiques et de l'absorption de substances chimiques.
C'est ce dernier facteur que K. a spécialement étudié. On est ici en présence
de deux liquides, le thécoplasma et le kinoplasma, à la séparation desquels
la tension superficielle a une valeur très variable, s'élevant brusquement
pendant la contraction jusqu'à un maximum, descendant peu à peu à un
minimum lors de l'extension du pédoncule. Les phénomènes qui se passe-
ront peuvent être figurés par un modèle constitué par un liquide A (théco-
plasma) contenant à l'intérieur d'un filet élastique (fibrilles) une goutte d'un
autre liquide B (kinoplasma) de même poids spécifique. On peut envisager
les trois cas suivants : ou bien la substance ajoutée au liquide A ne modi-
fiera en rien la tension superficielle (substance homoiotone de Michaelis) ;
ou bien elle abaissera la tension entre A et B (substance bathotone), et la
goutte B s'allongera d'autant que la substance ajoutée sera plus abondante;
ou bien elle élèvera la tension (substance gypsotone), et la goutte B se rac-
courcira tendant vers la forme sphérique. Si une substance bathotone a agi
sur la goutte B, qui s'est allongée, on pourra ramener celle-ci à l'état de
contraction, eninsolul)ilisant la substance bathotone, et ainsi de suite. Dans
le pédoncule de Vorticelle, les dispositions sont toutefois plus compliquées
que dans ce modèle, à cause do la présence de l'enveloppe interne du
thécoplasma, qui agit comme membrane semi-perméable. A ce propos, K.
combat la tliéorie d'OvERTON, et soutient que des sels inorganiques, quoique
insolubles dans les lipoïdes, peuvent pénétrer dans le protoplasma. D'après
les explications qui précèdent, K. émet l'hypothèse que l'extension du pédon-
cule est déterminée par l'absorption de substances bathotones, et sa con-
traction par une réaction chimique qui supprime ces substances. Quant aux
résultats objectifs de ses expériences, on peut les classer en deux groupes.
En premier lieu, en remplaçant l'eau de mer par des solutions isotoniques
d'un ou de plusieurs sels inorganiques, on observe une contraction agonale
(« admortelle »j. suivie delà désagrégation du kinoplasma en gouttes. En se-
cond lieu, la présence ou l'absence de l'un ou l'autre sel ou ion détermine
le caractère de la contraction, c'est-à-dire le nombre de systoles à la minute.
L'étude des phénomènes du premier groupe apprend que le remplace-
ment de l'eau de mer par des solutions de divers électrolytes produit tôt ou
tard la mort du pédoncule; elle survient par une contraction agonale, qui,
à l'inverse de la systole normale, est une réaction irréversible ; à cette con-
traction peut faire suite la désagrégation en gouttes du kinoplasma. Les
cations employés se répartissent en deux groupes antagonistes. Au premier
appartiennent Na, K, NH^ et en partie Li, dont les chlorures produisent
rapidement la mort du pédoncule. Dans le second rentrent Ca, Mg et sans
doute Sr, dont les chlorures maintiennent en vie le pédoncule et peuvent
même neutraliser les effets des cations précédents. De même les anions
expérimentés en solutions sodiques sont de deux ordres. Les uns, tels Cl,
NO^, causent la contraction agonale puis la désagrégation kinoplasmique;
les autres, SO'', CO^ etc.. produisent la contraction agonale, mais retardent la
I. - CELLULE. 35
désagrégation. Quant aux causes de la contraction agonale, et de la désa-
grégation qui s'ensuit, elles ne diffèrent pas de celles do la contraction
normale,' sinon par le degré de leur intensité. La contraction agonale est
déterminée par la pénétration des cations du premier groupe dans le théco-
plasma et par les transformations chimiques irréversibles qui en résultent,
élevant la tension superficielle entre le kinoplasma et le thécoplasma. La
pénétration de ces cations est ralentie par l'absorption d'ions du second
groupe, qui abaissent la tension superficielle. L'action des cations du
premier groupe sur les tètes de la colonie se manifeste par le gonflement
de celles-ci, à la suite d'une véritable endosmose; l'effet des cations du
deuxième groupe se traduit par l'extension et le ratatinement des tètes, à
la suite d'un phénomène d'exosmose.
L'étude des phénomènes du second groupe montre l'influence des sels
de C'a et de Mg sur le type de la contraction. Dans des solutions de CaCl"^
pur ou dans des solutions de NaCl ou de KCl additionnées de Ca et par
suite empêchées, les pédoncules passent par un premier stade de systole
tétanique avec très nombreuses contractions à la minute. Au bout d'un
certain temps, le repos s'établit; quelquefois entre les contractions peuvent
s'effectuer des diastoles complètes. En même temps cesse le mouvement vibra-
tile, au moins celui des cils péristomaux et aboraux. Dans des solutions de
MgCl- pur, ou dans des solutions de NaCl ou KCl additionnées de Mg, les
tiges des colonies entrent en diastole soit immédiatement, soit après une
courte période d'excitation. La contractilité autonome, comparée à celle
quon observe dans les solutions de Ca, est faible. Les champs frontaux et le
péristome sont évaginés et les cils étendus sont en mouvement.
Les phénomènes observés sur les pédoncules de Zoolhamnium ne sont
pas localisés à cet objet; ils s'étendent à d'autres éléments contractiles et
ont par suite une valeur générale, ainsi que l'explication que l'auteur en
propose. Les fibrilles contractiles du muscle à' Ascaris sont des colonnettes
de kinoplasma liquide, qui doivent leur forme fixe aux fibrilles squelet-
tiques qui les entourent et que Goldsch.nudt (1909) a signalées; ces fibrilles
kinoplasmiques peuvent aussi se désagréger en gouttelettes (Apathy) tout
comme le kinoplasma du pédoncule de Vorticelle. La désagrégation du
kinoplasma en gouttes peut se constater aussi sur les queues des spermies;
la libre squelettique de la queue maintient les gouttes kinoplasmiques en
une chaîne régulière. Les cils des cellules épithéliales rentrent dans la même
catégorie; car on y a découvert un protoplasma liquide et un squelette
solide, et dans le premier on peut arriver à distinguer un thécoplasma et
un kinoplasma. Les fibrilles de la cellule musculaire striée peuvent être
ramenées au même schéma; elles possèdent un squelette solide et élas-
tique où sont réparties des gouttes de kinoplasma liquide entourées de thé-
coplasma; l'élasticité du squelette allonge dans la fibre étendue les gouttes
kinoplasmiques; celles-ci. quand la tension superficielle s'élève, tendent
vers la forme sphérique, d'où la contraction de toute la fibre. Dans tous ces
cas, la forme de la contraction est déterminée par un squelette solide de
figure typique pour chaque cas particulier, grâce auquel la contraction du
kinoplasma est ordonnée dans un certain sens. La cause de la contraction
réside dans l'élévation de la tension superficielle entre le kinoplasma et le
thécoplasma, d'où résulte un rapetissement de la surface et la tendance du
kinoplasma vers la forme sphérique. Inversement la chute de la tension
superficielle allonge les gouttes de kinoplasma. Les changements de la
tension superficielle sont en rapport causal avec l'absorption d'ions alcalins
et alcalino-terreux. Le kinoplasma apparaît finalement comme une variété
36 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de protoplasma spécialement adaptée à la fonction de contractilité. — A..
Prenant.
Ulehla (Vladimir). — Etudes ullramicroscopiques sur le mouvement
f!a;/ellaire. — U. a utilisé rultramicroscope pour l'étude du mouvement des
flagelles; il n'est précédé dans cette voie que par quelques auteurs, dont
surtout Reiciiert (1909). 11 s'est servi, comme objets d'étude, des Flagellâtes,
des Bactéries, des zoospores et gamètes de Clilorophycées et de Phéopliycées^
des spermatozoïdes d'PIépatiques. Dans ces divers cas, il a analysé les carac-
tères du mouvement, variables suivant les espèces. On comprend qu'il soit
impossible ici de rendre compte de toutes les descriptions particulières qu'il
a données. Le mouvement est apprécié, dans sa forme et dans son amplitude,
pari' « espace éclairé » {IJchtraum) qui apparaît, à l'ultramicroscope, entre
les deux positions extrêmes du flagelle; des lignes brillantes, enferme d'S^
très allongées, peuvent paraître dans l'espace éclairé.
L'étude qu'a faite U. sur des organismes si variés cependant ne lui a pas
permis de retrouver les quatre types de mouvement cilio-flagellaire que Ya-
LENTLN (1842) avait établis, savoir les motus iitululatus. unciuatus, vacillans^
'infundiljuUformis: car entre eux il y a des intermédiaires, comme BIitschli
(1878) l'a établi. Mais BOtschli, tombant dans un excès inverse, a eu tort de
vouloir ramener tous les mouvements cilio-flagellaires à un seul et même
type, fondé sur le principe du pas de vis. U. formule ainsi ses principales
conclusions : Le fouet, dont l'activité est normale, en s'inflécliissant de
façon variée, entoure ou parcourt un espace déterminé, l'espace éclairé, qui
est de forme diverse et qui n'est que rarement une figure de révolution. Cet
espace peut changer de forme, grâce à des changements dans la direction
du mouvement; cela est dû à ce qu'aux inflexions normales se surajoute une
inflexion du fouet dans son ensemble ; on peut en conclure à une structure
très compliquée du flagelle. La rapidité du mouvement flagellaire est beau-
coup plus grande qu'on ne le croyait, puisqu'on l'observait le plus souvent
sur les individus lésés. D'ailleurs les actions extérieures influencent très
facilement le mouvement flagellaire. Toutes variations laissées de côté, le
fouet travaille suivant le principe non pas de la vis, mais de la rame, c'est-à-
dire que le corps est propulsé non pas en se vissant dans le liquide, mais par
des battements ou contractions latérales dont les actions s'ajoutent. Malgré
tout, on peut distinguer un certain nombre de types, suivant les cellules
flagellées (types Monade, Chrysomonade, Euglène, Bado, CJostridium^ Chlo-
rophycées). — A. Prenant.
Gruber (Karl). — Stir des formes particulières d'Amœha proteus. —
Rhumbler explique les mouvements des Amibes par les conditions de leur
surface. Or celles-ci sont sous la dépendance du milieu environnant. En
changeant le milieu de culture de A . proteus on voit les pseudopodes se ter-
miner par des nodosités : en ces points la membrane est gonflée par un cou-
rant violent d'endoplasme. Puis tout à coup, en un point de la nodosité, appa-
raît un mince prolongement de protoplasma clair, dont la surface durcit
rapidement : l'extrémité de ce pseudopode se renfle encore par l'afflux de
l'endoplasme et ainsi de suite. De même, quand on plonge dans un milieu
nutritif une Amibe qui s'était arrondie sous l'action d'un milieu défavorable,
on voit la surface de celle-ci, qui s'était fortement durcie, crever par places
et donner issue à un ou plusieurs pseudopodes ; la membrane durcie se vide
alors et est quelque temps entraînée, ridée et flétrie, derrière l'Amibe. — Le
changement de consistance de la surface est certainement dû au milieu
I. - CELLULE. 37
environnant, mais Faction est réciproque : selon la composition chimique du
plasma, l'action durcissante est plus ou moins énergique, et d'autre part le
changement de milieu amène des modifications dans la consistance de la
surface de la même Amibe, dans les mêmes conditions. Ainsi l'auteur a pu
produire un durcissement exagéré de la membrane de A. proteus par l'action
■de solutions sucrées. Le durcissement s'exagère avec le temps : les pseudo-
podes qui viennent de se former ont toujours un ectoplasme plus liquide et
l'ectoplasme de la région antérieure d'une Amibe qui se déplace est plus
fluide que celui des régions situées plus en arrière. Les modifications de la
tension superficielle résultant de ces changements expliquent, d'après RiiuM-
BLER, les mouvements des Amibes.
C'est probablement à une action trop prolongée d'un milieu durcissant qu'il
faut attribuer la production d'un prolongement étroit, clair, ressemblant à
un flagelle, qui a été observé deux fois à l'extrémité postérieure d'une Amibe
en mouvement : ce doit être un pseudopode postérieur, durci d'une façon
exagérée et entraîné passivement. L'auteur suppose qu'il doit être rejeté plus
tard. — A. Robert.
Guieysse-Pellissier (A.). — Caryonnabiose et greffe nucléaire. — Dans
certains cas, des noyaux cellulaires peuvent changer de protoplasma, pé-
nètrent dans une autre cellule, soit par eux-mêmes, soit captés par cette
cellule, ils se greffent dans son protoplasma, leur structure s'y modifie plus
ou moins et il se forme ainsi un nouvel élément, ("est ce pliénomène que
l'auteur a désigné sous le nom de rari/oanti/nose. Il l'a observé dans la for-
mation des cellules géantes autour de fragments de moelle de sureau intro-
duits dans divers tissus de Cobaye, dans des cellules épithéliales de l'intestin
pénétrés par des leucocytes, dans un oocyte atrésié de Vesj)erugo envahi par
des leucocytes et des cellules de la granulosa, enfin dans des cellules géantes
mises en contact avec des spermatozoïdes vivants. Lorsque des cellules
•pénètrent dans une autre cellule, il n'y a pas fatalement phagocytose; les
noyaux, au lieu de dégénérer, })euvent se modifier et devenir semblables à
ceux de la cellule dans laquelle ils sont entrés; ainsi se constituent certaines
cellules polynucléées, non i)ar multiplication de leur propre noyau, mais
par greffe de noyaux étrangers. Pour que des cellules différentes puissent
ainsi se fusionner il semble nécessaire que l'un des deux éléments soit dans
un état d'infériorité par rapport à l'autre, mais que cette déchéance ne soit
pas encore une dégénérescence avancée, sinon l'élément serait phagocyté
simplement. Cet état de déchéance sans aucune dégénérescence atteint sa
perfection chez le spermatozoïde. Si les faits signalés par G. -P. ont été con-
venablement interprétés par lui, il en résulterait qu'il existe une certaine
indépendance entre le noyau et le cytoplasma , et qu'il existerait une
sorte de symbiose entre ces deux éléments, comme l'admettent certaines
tliéories. — F. Henneguy.
3° Division cellulaire directe et indirecte.
Lillie (R. S.). — Physiologie de la division cellulaire. IV. Aclioii des solu-
tions salines, suivie par celle de l'eau de mer hyper tonique, sur les œufs non
fécondés d'Oursin, et le rôle des membranes dans la mitose. — Introduction.
— La cause de la segmentation des œufs vierges doit être attribuée à l'aug-
mentation de la perméabilité de la membrane plasmatique de l'œuf, due à
l'action des réactifs. Ce phénomène est rendu manifeste par la sortie du
pigment qui se produit sous l'influence de ceux dont l'action est la plus
38 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
énergique. Cette action semble devoir être attribuée à l'influence de l'anion
sur les substances colloïdes de la membrane; ce sont les anions solubi-
lisant le plus énergiquement les colloïdes qui se montrent les plus actifs.
Citons par ordre d'activité croissante : C00CH3, Cl, Br, CIO», NO^ I, CNS.
Au contraire, certains cations, en particulier Ca, ont une action opposée. 11
semble bien que les différences que présentent au point de vue du déve-
loppement parthénogénétique les œufs des diverses espèces puissent être
attribuées à leur résistance à ces modifications de perméabilité.
Expériences. — Les œufs à.' Arbacia punclulala, \i\diCé^ dans les solutions
pures isotoniques de Nal, Kl, ou le sulfocyanure de Na et de K, pendant 5 à
10 minutes, puis reportés dans l'eau de mer, montrent au bout de quelques
heures une membrane, puis lentement évacuent leur pigment et subissent
des fragmentations irrégulières et finalement la cytolyse. Un très petit
nombre donne quelques faibles larves. L'évacuation du pigment montre que
ce phénomène peut être rapporté à une augmentation de la perméabilité de
la membrane cytoplasmique [en tout cas, il n'y a rien là qui soit en accord
avec l'idée de Loeb d'après qui cette membrane est le corollaire d'une dis-
solution des substances grasses par le réactif]. Si aux solutions pures ci-
dessus on ajoute un sel de calcium, aucun des effets indiqués ne se produit :
les œufs restent intacts et vivants, fécondables pendant de longues heures.
Le fait que, dans ce cas, leur pigment n'est pas évacué permet d'interpréter
l'action de Ca comme un obstacle à la perméabilisation de la membrane.
Si, après action de la solution pure, on reporte les œufs dans l'eau de mer
pendant 10 à 15 minutes, de manière à laisser se former la membrane sans
(pie la cytolyse ait le temps de désorganiser les œufs et qu'on les place ensuite
dans l'eau de mer hypertonique pendant 30 minutes, les œufs se dévelop-
pent presque tous en belles larves nageantes, lorsque après 30 minutes on les
a reportés dans l'eau de mer naturelle. Il est possible que les oxydations
invoquées par Loeb pour expliquer ce phénomène interviennent réellement,
mais en tout cas au premier rang des facteurs il faut placer le fait que l'eau
de mer hypertonique rétablit la condition primitive de la semi-perméabilité
de la membrane et permet ainsi aux œufs de continuer à vivre et à se déve-
lopper sous l'impulsion qu'ils ont reçue de la solution pure. On pourrait
s'attendre à ce que l'intervention de Ca dans les mêmes conditions que les
solutions hypertoniques, c'est-à-dire après l'action de la solution pure pen-
dant 5 à 10 minutes et lavage à l'eau de mer pendant 10 à 15 minutes, pro-
duise les mêmes effets, puisque son action est précisément d'empêcher la
perméabilisation de la membrane. Les expériences montrent cependant qu'il
n'en est rien. [Cela, à notre avis, rend fortement douteuse la validité de la
théorie].
Dans la fécondation normale, les expériences de l'auteur avaient déjà
montré que la perméabilité de l'œuf est augmentée depuis le moment du
contact du spermatozoïde avec lui jusqu'à sa pénétration complète, et qu'aus-
sitôt après elle redevient normale. Or, la période d'augmentation de per-
méabilité dure 10 à 15 minutes et la période de la perméabilité normale
jusqu'au premier sillon de segmentation, 1/2 lieure. Ces durées sont pré-
cisément celles que l'expérience montre être optima dans la parthénogenèse
artificielle pour l'application des réactifs augmentant la perméabilité et de
ceux rétablissant la perméabilité normale. Il n'est guère admissible qu'il
n'y ait là qu'une simple coïncidence, et l'on peut regarder cette similitude
de durée comme un argument en faveur de l'idée que les solutions isotoni-
ques, puis hypertoniques agissent bien la première en augmentant la per-
méabilité, la seconde en la réduisant à son taux normal. — Loeb a montré
I. - CELLULE. 39
que les solutions hypertoniques n'étaient eflicaces que si elles contenaient
de rO et en a conclu, avec raison, que la solution hypertonique déterminait
des processus oxydatifs [ou pourrait dire, avec autant de raison, que la rédac-
tion de ce mémoire par L. est un processus oxydatif parce que si on lui
supprime l'O, il ne pourra le continuer]. Cette interprétation n'est pas exclu-
sive de celle présentée ici, car l'augmentation des oxydations peut provenir,
bien que la chose n'ait pas été objectivement démontrée, du rétablissement
de la perméabilité à son taux normal [?]. — En faveur de cette même inter-
prétation on peut rappeler aussi le fait que les anesthésiques diminuent la
perméabilité et qu'ils ont pu, enire les mains de Loeb, être substitués à la
solution hypertonique et fournir des résultats comparables.
Partie théorique. — Les variations dans la perméabilité des membranes pro-
toplasmique et nucléaire peuvent être utilisées dans l'explication de la division
cellulaire, aussi bien des cellules somatiques que de l'œuf dans la parthéno-
genèse artificielle ou la fécondation [II, 2"; III, [i]. La seule différence entre
ces divers cas est que, dans la division des cellules somatiques, le priiaum
movens est d'origine intracellulaire et consiste dans une augmentation de la
perméabilité de la membrane nucléaire, tandis que, pour l'œuf, il consiste
dans une augmentation de la perméabilité de la membrane protoplasmique,
provoquée soit par les réactifs parthénogénisants, soit par le spermatozoïde.
Prenons comme exemple le cas de l'œuf dans la parthénogenèse. Avant
l'intervention des réactifs, les membranes nucléaire et protoplasmique ayant
leur perméabilité à l'état minimum, ne laissent passer que les ions les plus
petits, en particulier les ions H +. Les phénomènes métaboliques qui ont
leur siège dans le cj'toplasme donnent naissance à CO^H-, qui se dissocie
en gaz carbonique CO-, Tion négatif OH et positif H. Ceux-ci trouvant issue
au dehors par les pores des membranes protoplasmique et nucléaire, passent
d'une part dans le noyau, d'autre part au dehors. 11 en résulte qu'à cette
phase l'œuf a un cytoplasme négatif, un noyau positif et est plongé dans
un milieu ambiant positif par rapport à son cytoplasme. La différence de
potentiel est d'environ 0,1 de volt. Par suite d'attraction réciproque des ions
de signes contraires, il doit y avoir sur chacune des membranes protoplas-
mique et nucléaire une couche plus dense, négative du côté du cytoplasme,
positive vers le dehors et vers l'intérieur du noyau. Sous l'action des réac-
tifs parthénogénisants, la perméabilité de la membrane protoplasmique est
accrue, et bientôt, secondairement, celle de la membrane nucléaire [on ne
voit pas très bien comment, en ce qui concerne cette dernière]. Par suite,
un certain nombre des anions négatifs qui déterminaient l'état négatif du
cytoplasme s'échappent vers le dehors et vers l'intérieur du noyau. Ce sont
naturellement leà anions les plus voisins de ces membranes qui s'échappent
les premiers et diminuent dans les régions correspondantes le potentiel néga-
tif du cytoplasme. 11 en résulte que, dans le cytoplasme, les parties centrales
sont plus hautement négatives que les périphériques, et comme ces condi-
tions de potentiel sont toujours relatives, on peut dire que les parties cen-
trales du cytoplasme sont négatives et les couches périphériques voisines
des membranes protoplasmique et nucléaire positives par rapport aux par-
ties centrales. En raison de la grande viscosité et de la présence dans son
intérieur des granules colloïdes ayant leur charge propre, les transports de
charges par les ions sont très lents et permettent sans doute aux différences
de charges dont nous venons d'indiquer l'origine de persister assez long-
temps, malgré leur diffusion progressive, pour produire leurs effets dans la
mitose. Si aucune condition nouvelle n'intervenait, la zone cytoplasmique
à charge négative maxima aurait (sur la coupe) la forme d'un. anneau situé
40
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dans le cytoplasme à égale distance des membranes cytoplasmique et nu-
cléaire. Pour expliquer les phénomènes de la mitose, il faut admettre que
cette zone forme non point un anneau complet, mais deux régions définies,
diamétralement opposées et, par conséquent, que l'augmentation de per-
méabilité de la membrane a lieu non dans toute l'étendue de la membrane
protoplasmique, mais dans les deux régions en question. Cette hypothèse
est en accord avec la bipolarité qui se manifeste dans les œufs et dans les
FiR. I. — A-B el C-D, aires de la perméabilité accrue. Les -f et — indiquent les régions du
plus haut et du plus bas potentiel. Les lignes en pointillé indiquent les lignes de forces
dont la direction coïncide avec ce que l'on observe sur l'œuf d'Oursin à la métaphase.
cellules de tant de façons. [Il saute aux yeux que cette hypothèse est impo-
sée à l'auteur par la nécessité d'arriver au résultat, ce qui lui ôte toute c re-
liability »]. L'auteur considère que les chromosomes ont par eux-mêmes des
charges négatives [probablement en tant qu'agrégats de granules colloïdes],
et il en résulte que l'ensemble formé par la cellule à ce moment est, de par
la répartition des charges électriques, dans les conditions convenables pour
que la mitose puisse s'effectuer sous l'influence de ces forces. Mais la ques-
tion n'est pas assez avancée pour être poursuivie dans les détails. Nous
reproduisons ici le diagramme qui accompagne l'explication de l'auteur. —
Y. Delage.
Hartog (Marcus). — i'ne nouvelle force, If milokinéiisme. — Sans ajou-
ter de nouvelles expériences personnelles, mais en confrontant les interpré-
tations des expériences de Gallakdo, Lillie, Pentimalli, l'auteur trouve que
la conclusion qui se dégage est celle-ci : 1° les fuseaux obtenus en faisant inter-
venir des forces osmotiques, de diffusion, électriques (les magnétiques étant
hors de question) sont vraiment homopolaires ; mais cette conclusion ne s'ap-
plique pas au vrai fuseau cellulaire, lequel est hétéropolaire, ainsi qu'il ré-
sulte des faits suivants : l'existence de fuseaux sans plaque équatoriale, le
fait que, dans les modèles à fuseaux homopolaires, les fibres sectionnées pren-
nent la direction de fibres antipodes, et, enfin, la croissance du fuseau par
inflexion et coalescence des rayons partant des centrosomes. La conclusion
est que la force intervenant dans les vrais fuseaux est une force spéciale, le
mitokinétisme. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Baltzer (F.). — Sur le mécanisme des figures de division nucléaire. — Ce
travail a surtout pour but de répondre aux critiques faites par Hartog et
par Gallardo contre l'opinion antérieurement émise par B. que les liypo-
I. — CELLULE. 41
thèses qui expliquent le fuseau karyokinétique par l'intervention de forces
analogues au magnétisme sont mal fondées. Hartog notamment, estimant,
d'après son système, qu'une figure tétrapolaire avec deux fuseaux diagonaux
est impossible, a prétendu (H»00) ([ue le dessin donné par B. en 11108 ( Vcrhdl.
med. phi/s. GeselL Wiirzbiirf/) d'un cas semblable doit être inexact. B. en
donne de nouveaux exemples, provenant d'œufs de Slroiif/i/lnecuirotiis, et
démontre qu'il s'agit l)ien là de mitoses tétrapolaires, dont les quatre pôles
.sont dans un même plan et sont réunis entre eux par deux fuseaux exacte-
ment diagonaux, dont les fibres, au point de croisement, s'insèrent sur des
chromosomes. Les conceptions théoriques de Hartog doivent donc, pour
B., tomber devant les faits.
D'autre part, d'après Gallardo, il ne peut pas exister entre deux sphères
de fuseau véritable sans chromosomes; la continuité des fibres d'une sphère
à l'autre est, pour Gallardo, une illusion; B. donne une figure qui lui paraît
montrer que cette opinion est erronée. Il convient cependant de dire que,
sur les préparations fixées et colorées, des questions de ce genre sont très
difficiles à trancher.
Dans un troisième paragraphe, B. constate que, contrairement à la règle
générale, un chromosome peut être uni cà plus de deux sphères, dans les mi-
toses polycentriques. — A. Brachet.
BrailsfordRobertson. — Remarques &ur le mécanisme chimique de la fé-
condation i[II, 2°]. — C'est une réponse aux objections formulées par Mac
Clendon contre la manière de voir de B.R. Celui-ci avait exprimé l'idée que
la division cellulaire peut être attribuée à une diminution de la tension
superficielle au niveau de l'équateur, ou plutôt suivant une circonférence
passant à mi-distance entre les noyaux. Mac Clendon a admis, au contraire,
qu'il y avait là une augmentation de la tension superficielle. B.R. maintient
le bien-fondé de ses observations, en soutenant que Mac Clendon n'a pas tenu
compte de diverses causes d'erreur. — A. Brachet.
Debenedetti (Todros). — La division cellulaire interprétée au moyen du
principe de Spencer et des phénomènes osmotiques. — La force intérieure qui
oblige la cellule à se diviser serait la pression osmotique devenue trop
grande par rapport à la membrane cellulaire qui n'a pas crû proportionnelle-
ment à la croissance du protoplasme cellulaire; la membrane se romprait
graduellement aux points de faible résistance, amenant la segmentation en
deux masses, et se reformerait par coagulation au contact du liquide péri-
phérique (comme dans les « cellules artificielles » de Leduc). Interprétation
des détails de la Tvaryokinèse d'après les propriétés des solutions colloïdales :
charges + sur les centrosomes, dissolution de la membrane nucléaire par
une « substance peptisante » la faisant passer de l'état d'hydrogel à celui
d'hydrosol, lequel hydrosol se regélifiant pour former les nouvelles mem-
branes nucléaires, etc. — F. Vlès.
a) Dehorne (Armand). — Uechcrches sur la division de la cellule. I. Lr
duplicisme constant du chromosome somalique chez Salamandra maculosa
Laur. et chez Allium cepa L. — L'auteur a montré déjà (1910) que la division
longitudinale des chromosomes est extrêmement précoce et qu'elle a lieu
déjà lors de la télophase de la mitose précédente, que de plus à cette époque
il y a non seulement division, mais subdivision des chromosomes, c'est-à-dire
une deuxième division longitudinale. Ce fait fondamental constaté chez
Saôetlaria, D. le retrouve chez Salamandra et chez Allium où, en raison de
4-2 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
la taille des chromosomes, il s'exprime plus nettement encore, et où l'auteur
le décrit en détail. Ici aussi, le chromosome est toujours double ; son dupli-
cisme se manifeste par la division longitudinale ; le cliromosome ne se divise
pas en vue d'une mitose, il est toujours divisé et prêt à la mitose; on peut
donc dire que tout noyau, à la télophase, c'est-à-dire à peine reconstitué, est
déjà en mitose. Le duplicisme constant des chromosomes est objectivé par
ce fait qu'ils sont toujours disposés par paires, ayant la valeur de deux
moitiés longitudinales primaires. Chacune de ces moitiés est déjà divisée ou
en train de se diviser longitudinalement en moitiés longitudinales secon-
daires. 11 y a donc non seulement division mais même subdivision longi-
tudinale des chromosomes.
En suivant chez la Salamandre la série des étapes de la mitose à partir de
la métaphase, on constate les principaux faits suivants. A la métaphase,
chaque chromosome est une anse parcourue par une fente longitudinale; les
anses sont disposées par paires dans la couronne équatoriale, les deux anses
de chaque paire placées à des niveaux horizontaux différents, si bien qu'il y a
deux plaques équatoriales superposées. L'existence, à l'équateur de la figure
métaphasique, de ces deux plaques et non d'une seule, a d'ailleurs été con-
statée déjà par Janssens (1900) et par d'autres auteurs. Il existe donc 24 chro-
mosomes fissurés, répartis en 12 paires. Le nombre somatique qu'on peut
compter peut être 12, 24 ou 48, soit n, 2w ou 4n, suivant que l'on considère
les paires, les chromosomes ou leurs moitiés en voie de séparation; le
nombre 2n = 24 est le plus habituellement adopté comme nombre somatique.
— Le passage de la métaphase à l'anaphase est marqué par l'écartement et
le cheminement polaire des deux plaques équatoriales. On sait que, selon
la donnée classique, au contraire, la mince fente, que présentaient les anses
chromatiques dès la fin de la prophase et qui s'accentue à la métaphase, est
l'indice d'un partage imminent et de la séparation de chromosomes jumeaux,
destinés à fournir respectivement l'une et l'autre couronnes polaires. Pour
D. il n'en est pas ainsi; ces chromosomes jumeaux, résultant de l'accentuation
de la fente longitudinale, au lieu de s'éloigner l'un de l'autre suivant l'axe
de la figure pour gagner les pôles, s'écartent l'un de l'autre suivant le plan
éqiiatorial; il en résulte dans chaque plaque équatoriale et plus tard dans
cliaque couronne polaire la formation de 24 chromosomes appariés. Dans
chacun de ces chromosomes se dessine une bande claire axiale, indication
d'une division secondaire ou subdivision, qui paraît menacer de clivage
longitudinal les 24 anses chromatiques de la couronne polaire. Mais une
contraction du chromosome fait disparaître cette bande et cette menace de
division. — A la télophase, les chromosomes se dilatent à nouveau, et la bande
de clivage réapparaît. Le clivage d'un chromosome est en général dû à la
constitution même de celui-ci et au jeu des deux substances qui le forment,
l'une chromatique, l'autre achromatique plus fluide que la première; dans
un chromosome contracté, la sub.stance achromatique imbibe la substance
chromatique; la détente du chromosome sépare la substance achromatique
de la substance chromatique, l'accumule en une bande claire occupant l'axe
longitudinal du chromosome, préparant ainsi la fissuration. Pendant la
télophase, le gonflement du chromosome est très considérable ; une fente
spacieuse le sépare en deux moitiés. C'est là une division secondaire ou
subdivision, réalisant deux moitiés secondaires dans chaque anse chromati-
que du noyau-fille : cette anse chromatique n'était elle-même qu'une moitié
primaire, formée par division primaire de l'une des anses chromatiques de
la plaque équatoriale. Après que s'est produite la fente de clivage, les deux
bandes ou moitiés constitutives de chaque anse subissent d'importants chan-
I. — CELLULE. 43
geinents. Elles s'allongent cliacune pour son propre compte, deviennent
épineuses, et se relient aux voisines par de multiples anastomoses, en même
tenips qu'elles prennent un aspect moniliforme. Leur allongement les oblige
à se tordre en hélice l'une autour de l'autre, si bien que les deux moitiés de
chaque anse finissent par devenir deux très longs filaments hélicoïdaux,
chargés d'épines, enroulés l'un autour de l'autre, réunis entre eux par des
cloisons transversales. On peut donc regarder le chromosome à cette époque
comme une sorte de tube creux, irrégulièrement cloisonné. Par suite de
l'écartement de plus en plus grand des deux moitiés longitudinales de
chaque anse, autrement dit des deux filaments hélicoïdaux, par suite aussi
de la multiplication des anastomoses entre anses voisines et des cloisons
transversales segmentant chaque anse creuse, l'image devient de plus en
plus compliquée, et l'ensemble des chromosomes prend de plus en plus
l'aspect rétiforme, qui caractérise le noyau au repos. Cependant à aucun
moment le chromosome ne cesse d'être distinct, et son individualité demeure
conservée dans le chaos apparent du noyau quiescent. L'auteur se déclare
partisan convaincu de la permanence du cliromosome; pour lui, le stade
quiescent interposé dans l'évolution chromosomique est une simple étape de
ravitaillement de la substance des chromosomes; il ne s'y passe aucune
modification importante de ces derniers. — Après la phase de repos, le
noyau est, pendant la prophase suivante, le siège de transformations progres-
sives. Chaque moitié secondaire reconcentre sa substance en retirant peu à
peu ses prolongements anastomotiques; puis les deux moitiés, les deux
filaments de chaque anse se rapprochent jusqu'au contact. On obtient ainsi
des anses curvilignes, spirémateuses, fissurées chacune par une fente longi-
tudinale, trace de la subdivision précédente. La régularisation, la concen-
tration des anses font des progrès de plus en plus grands, jusqu'à donner
des anses trapues, chacune fissurée, appariées et dont la totalité est de
12 paires. La métaphase, par laquelle cette description a débuté, se produit
alors.
Chez Allium^ les phénomènes ne sont pas tellement différents de ceux
observés chez Salamandra qu'ils méritent une description spéciale. L'auteur
a soin de comparer ses résultats à ceux obtenus par ses devanciers, notam-
ment par FlemmixCt, Reinke, Meves, Jaxssens, Kowalski, pour les Amphibiens
Urodèles ; par Guignard, Grégoire, Bonnevie, pour les Liliacées. — A. Prenant.
h) Dehorne (A.). — Bechi'ixhi'S sur la division de la cellule. Homéolypie et
hélérolijpie chez les Annélidespohjchèles elles Trémalodes. — L'auteur a étudié
les mitoses homéotypiques et hétérotypiques dans l'épiderme de Sahellaria
spinulosa et dans les cellules génitales de cet animal, ainsi que dans celles
de Fasciola hepatica, CCOphyolrocha puerilis et de Laiiice conchylega: il est
arrivé aux principales conclusions suivantes.
La division longitudinale des chromosomes est le fait dominant de l'état
morphologique du noyau. Cette division se fait toujours dans les chromo-
somes passant de la forme trapue à la forme allongée. C'est un phénomène
concomitant à la dilatation et la substance chromosomique. Elle débute de
manière à fournir, en général, une double spirale filamenteuse aux dépens
de la substance de chaque chromosome. La séparation se fait à l'anaphase
ou à latélophase et persiste pendant toute la période quiescente. Il en résulte
que le chromosome est toujours double. La substance cliromosomique est
une et homogène. Même dans le réticulum du noyau à l'état de repos, elle
ne peut être décomposée en linine et en chromatine; elle est simplement
44 L^ANNEE BIOLOGIQUE.
étirée et anastomosée. Les chromosomes peuvent perdre toute chromaticité,
sans pour cela cesser d'exister.
Chaque chromosome somatique tout à fait au repos est normalement repré-
senté par deux paires d"anses chromatiques filamenteuses et moniliformes,
semblables. Une partie de la substance semi-fluide chromosomique circule
autour de l'axe de cliaque chromosome dans le suc nucléaire oîi elle édifie
xm réseau d'absorption extrêmement ténu. Ce réseau de nature anastomo-
tique provient de la propriété générale qu'a le protoplasma de « filer ». La
substance de chaque chromosome peut ainsi « filer » sans se confondre avec
une autre substance et elle n'est surtout pas miscible avec celle des chro-
mosomes voisins.
L'état le plus fréquent du noyau est celui qui fait suite immédiatement à
ia télophase, lorsque les, anses doubles sont alloniïées et ressemblent à des
bandes spirémateuses.
Dans les cytes I, à l'état de repos, se produit ce que l'auteur appelle
a l'anamitose », c'est-à-dire le rapprochement des moitiés primaires (fila
ments leptotènes) qui aboutit à la formation des anses pachytènes. Il n'existe
pas de pseudo-réduction à la prophase de la première mitose maturative.
Le nombre des anses pachytènes est égal au nombre somatique de l'espèce
envisagée. Chaque anse pachytène représente un chromosome somatique
dont les moitiés primaires se sont étroitement et passagèrement rappro-
chées.
L'observation de la synapsis dans les oocytes I de Sabellavia conduit à
l'idée que ce stade représente un essai prématuré de division hétérotypique.
Au cours de la synapsis, les moitiés primaires se rapprochent et se recon-
naissent comme le font à la prophase de toute mitose somatique les moitiés
primaires, et surtout les moitiés secondaires.
La crise maturative est indiquée par Tinhibition de la division longitudi-
nale équationnelle; elle est dénouée par le partage gonomérique du noyau.
La réduction numérique est obtenue à la première mitose de maturation de
la façon suivante : les dyades qui représentent des chromosomes somatiques
entiers, incapables de se diviser longitudinalement, s'éloignent entières vers
les pôles. Il ne s'ascit ici d'aucune division de chromosomes, ni longitudinale
ni transversale. Tandis que, à la suite d'une mitose ordinaire, le noyau de la
cellule-mère se dédouble réellement dans toutes ses parties en donnant deux
noyaux-filles absolument identiques à lui-même, dans la première mitose
maturative, le noyau se fragmente en deux noyaux réduits de moitié, égaux
au point de vue numérique seulement, mais différents qualitativement.
Les stades préparatoires de l'homéotypie et de l'hétérotypie ne diffèrent
pas dans leur essence : dans les deux cas, il y a des dyades à la fin de la
prophase. Mais, tandis que dans l'homéotypie la division longitudinale est
efficace et que les moitiés primaires sont séparées l'une de l'autre, dans
l'hétérotypie chaque chromosome somatique au complet, c'est-à-dire con-
stitué de deux moitiés primaires déjà subdivisées, passe tout entier dans un
cyte I ou dans l'autre.
Le schéma hétérohoméotypique de Grégoire repose sur une évaluation
fausse du nombre somatique véritable. Il comporte la conjugaison latérale
des chromosomes somatiques et la dissociation des dyades en leurs éléments
à la métaphase I, données qui sont des erreurs de fait.
En résumé : l'auteur admet que les chromosomes qui se présentent à la
fin de la prophase somatique sont toujours dédoublés. Ce sont des moitiés
primaires faisant partie de couples primaires dont le nombre correspond au
nombre somatique véritable. A la métaphase somatique ce sont les couples
I. — CELLULE. 4&
primaires eiix-mômos qui sont divisés par éloignementdicentriquo,et non pas
les chromosomes doubles de chaque paire primaire. Contrairement à ce que
pensent les auteurs, à la prophase d'une mitose, deux divisions de chromo-
somes sont préparées, et, malgré cela, l'une d'elles seulement est efficace à
la métaphase de cotte mitose.
D., imbu des idées weismauniennes, admet la continuation de l'individua-
lité des chromosomes et se livre, à la fin de son mémoire, à des considéra-
tions théoriques sur la ségrégation des cln-omosomes, sur la pureté des-
gamètes de Mendel, sur la xénie chromosomique, etc. — F. Henneguv.
Farmer (J. B.) e-t Digby (Miss L..). — Mitoses somatique et hélèroty-
piquc dans Galtonia caudicans. — Dans la plante étudiée, il n'y a pas de
phase de repos entre la dernière division des cellules-mères et la division
hétérotypique, circonstance favorablepour étudier les phénomènes de réduc-
tion. A la télophase d'une division de cellule-mère, le caractère double des-
chromosomes peut être observé, même si ceux-ci ne sont plus distincts les
uns-des autres. Lorsque la division suivante survient, les nouvelles structures-
chromosomiques sont clivées ab initie. A la maturité, les groupes de cliro-
mosomes destinés aux deux noyaux-fils sont formés. Les mêmes conditions-
se présentent au début de la prophase de la mitose hétérotypique. La nu-
mération des chromosomes n'est pas possible et le nombre des structures
chromosomiques est variable. Le clivage dans la division hétérotypique est
préparé comme dans les autres mitoses. Survient alors la phase synapsis. Il
n'est pas possible de suivre les modifications qui se produisent pendant
cette phase; mais on peut affirmer qu'il n'y a pas à ce stade accouplement
de chromosomes individuels ou homologues. Dans le faux spirème qui suit
le synapsis, des traces du clivage précédent peuvent être observées plus ou
moins facilement. Lorsque la seconde contraction se produit, les boucles du
spirème s'appliquent étroitement les unes contre les autres et l'arrangement
par paires devient évident. — F. Péchoutre.
Stomps (Théo J.). — Division nucléaire et synapsis chez Spinacia
olevacea. — Ce mémoire est un e.xtrait e1 une traduction d'un travail plu&
important paru l'année précédente et intitulé Kerndeeling en Synapsis bij
Spinacia olemcea L. (Diss. Amsterdam, 1910). — L'objet offre l'avantage de
posséder un nombre faible de chromosomes, soit 12 seulement dans les
noyaux diploïdes végétatifs. Ces chromosomes sont disposés par paires, non
seulement dans la plaque nucléaire de la métaphase, mais encore dans les
figures de prophase et sans doute aussi dans le noyau au repos. Ces chro-
mosomes diffèrent, d'une peire à l'autre, par leur longueur; les différences
persistent à travers les générations nucléaires successives et se retrouvent
les mêmes chez divers individus. Il n'y a de filament chromatique continu
à aucun stade de la mitose. Ces divers faits parlent en faveur de la théorie
de l'individualité des chromosomes. Il n'existe cependant pas de « prochro-
mosomes », c'est-à-dire de corps chromatiques échappant à l'alvéolisation
lors du passage du noyau à l'état de repos et demeurant par suite indivi-
dualisés pendant toute la période quiescente. — On observe souvent dans
des racines des cellules « syndiploïdes », soit isolées, soit disposées en ran-
gées entre les séries de cellules diploïdes ordinaires, et toujours plus grosses
que ces dernières cellules; chacune a la valeur de deux cellules diploïdes,
contient un gros noyau, ou bien deux noyaux diploïdes ou bien plusieurs
petits, et forme une plaque nucléaire de 24 chromosomes appariés. — La
division longitudinale des chromosomes se fait dans les premiers temps de
40 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la propliase; une série de vacuoles paraissent dans l'axe du chromosome,
qui se fend sur toute sa longueur quand les vacuoles sont devenues con-
fluentes; souvent les deux chromosomes-fils s'enroulent ensuite l'un autour
de l'autre; la présence des vacuoles détermine dans les chromosomes et
dans les chromosomes-fils une alternance de segments sombres et clairs,
épais et minces. — C'est alors que se fait la copulation des chromosomes
deux à deux, la fusion de deux gamosomes en un zygosome (pour adopter
les termes de Strasburger) ; les deux filaments chromatiques s'approchent
à cet effet l'un de l'autre, et se confondent par leurs parties épaissies qui se
font vis-à-vis. Ainsi naissent G bandes chromatiques ou zygosomes» La con-
traction synaptique se produit ensuite: les chromosomes appariés se con-
tractent alors plus ou moins. Quand plus tard le peloton du synapsis com-
mence à se développer, on reconnaît que les chromosomes, qui sortent et se
détachent de l'amas syna])tique sont des chromosomes doubles; mais selon
que les deux éléments de la paire sont plus ou moins détachés, on obtient
des formes en V ou en 0. — L'auteur n'a pas seulement porté son attention
sur la figure chromatique. 11 admet que les fibres du manteau {Zugfasern),
qui s'attachent aux chromosomes, existent même à l'état de repos cellulaire,
quoique invisibles, réalisant ainsi une connexion permanente entre les chro-
mosomes et le reste du protoplasma. Le phragmoplaste ne se forme pas par
fissuration des filaments unitifs primaires; c'est une différenciation nouvelle
du cytoplasme. — Un des paragraphes les plus intéressants de ce mémoire est
celui dans lequel les vacuoles sont étudiées. La membrane nucléaire est une
vacuole, un tonoplaste, et se produit de la façon suivante. Après une division,
de petites vacuoles se forment à côté des chromosomes aux pôles du fuseau
et se gonflent; elles écartent en se développant les chromosomes les uns des
;tutres et les entourent de toutes parts. Ainsi prend naissance la cavité nu-
cléaire, qui n'est qu'un complexe de vacuoles. La disparition de la mem-
brane nucléaire lors de la prophase est due à un processus inverse. Des
vacuoles se développent aussi dans les chromosomes; elles y produisent les
changements de forme que ces éléments subissent au dél)ut et à la fin de la
période de repos; au début du repos cellulaire elles se gonflent, vacuolisent
le chromosome dont elles font un réseau; à la fin du repos, c'est-à-dire à la
prophase, elles se rapetissent, de sorte que le chromosome devient plus
compact. C'est encore le jeu de vacuoles qui détermine la transformation du
trophoplasma en kinoplasma et la formation du fuseau [conformément aux
idées de Butschli et de Rhumbler] ; ces vacuoles diminuent de volume, se
mettent en série, les séries longitudinales se fusionnent en tubes, et ainsi
le protoplasma devient fibrillaire. — A. Prenant.
Bonicke (X. V.). — Etude des jirojthases de la division hèléroty pique de
quelques ccliul es-mères du pollen. — L'auteur s'est attaché à résoudre deux
questions, l'une relative à la distinction réelle de la chromatine et de la
linine dans les stades présynaptiques et synaptiques, et l'autre, à l'origine
du spirème. En ce qui concerne le premier point, l'auteur répond que parmi
les cellules-mères du pollen étudié, les unes sont plus riches en chroma-
tine que les autres et que, par suite, chez ces dernières, la chromatine et la
linine ne se laissent pas distinguer. Quant au spirème, il provient d'une
fusion des filaments accouplés. — F. Péchoutre.
Blackman (V. H.). — Pseudomitose dans Coleospoi'ium. — B. a observé
dans Colcosporium lussilaginis une forme de division nucléaire intermé-
diaire entre la mitose et l'amitose et qui a pour siège la téleutospore. Il y a
I. — CELLULE. 47
un fuseau bien marqué, des centrosomes et des radiations polaires, mais le
spirème qui se montre après la fusion nucléaire disparaît ensuite et la cliro-
matine devient granuleuse. Les granules se disposent sur le fuseau et se
dirigent vers les pôles sans former de chromosomes. — F. Péchoutre.
Deton (W.). — Contribution à l'élude cylologique du Cancer. — D'obser-
vations faites sur diverses sortes de cancers, D. conclut que les cinèses des
cellules cancéreuses ne montrent pas les aspects chromosomiques caracté-
ristiques des divisions de maturation, que des leucocytes peuvent pénétrer
à l'intérieur des cellules cancéreuses et qu'il peut se produire des fragmen-
tations nucléaires à l'intérieur de ces dernières. De plus, des formations
ergastoplasmiques se rencontrent dans le cytoplasma. Enfin, l'auteur vérifie
l'existence de cinèses irrégulières dans les tissus cancéreux qu'il a exa-
minés. — A. LÉCAILLON.
Bonnevie (K.). — Eludes des chromosomes. III. Mahiralion de hi chroma-
tine dans Allium Cepa (cf ). — B. cherche à étayer sur de nouveaux arguments
l'hypothèse qu'il a déjà défendue, à savoir que dans les prophases de la divi-
sion hétérotypique, il se produit une fusion complète des deux chromosomes
homologues et qu'il ne peut être question d'une division réductrice réelle.
Dans les deux divisions longitudinales, il ne s'agit, dans aucun cas, d'une
division réelle de chromosomes précédemment indépendants, ou, du moins,
il n'existe aucune méthode pour le démontrer objectivement. En comparant,
dans Allium Cepa, les mitoses somatiques avec celles qui se produisent dans
les cellules-mères du pollen, on constate, même dans le noyau au repos,
l'orientation des chromosomes vers un centre que l'auteur appelle « nœuds
de chromatine ». Celui-ci permet de constater à chaque division la persistance
de l'individualité des chromosomes et le phénomène que B. a désigné sous
le nom de rajeunissement des chromosomes. Au stade synapsis, il est facile
de suivre la fusion totale des deux chromosomes parallèles en un filament
unique sur lequel, pendant une longue période, on ne constate aucune trace
de duplicature. Dans les premiers stades de la phase postsynapsis, on voit
quelquefois la duplicature ; ainsi se forment les myxochromosomes. Ils se
divisent ensuite comme les chromosomes somatiques, si ce n'est que le
clivage longitudinal de la deuxième division apparaît plus tôt. La plus grosse
partie de ce travail est consacrée ensuite à la discussion des opinions émises
sur les mitoses hétéro-homœotypiques. — F. Péceioutre.
AlexeiefF (A.). — Xotes sur les Flagellés. — A la suite de son étude sur
la division nucléaire chez le Chilomonas paramœcium, A. signale les points
suivants : I'^ Equivalence entre la chromatine périphérique et la chroma-
tine caryosomienne. Cette constatation est complètement en désaccord avec
la théorie du dualisme chromatique, d'après laquelle la chromatine périphéri-
que représenterait l'idiochromatine et la chromatine caryosomienne serait la
trophochromatine. 2*- Présence des chromosomes. On doit donner ce nom
aux grains (ou bâtonnets, etc.) chromatiques imprégnés de plastine (très
sidérophiles en conséquence) de forme définie et en nombre plus ou moins,
constant. 3" Absence des centrioles, dont la généralité, l'importance et le
rôle ont certainement été exagérés ces temps derniers. 4'^ Les diverses ma-
nifestations de la mitose se ramènent aux diverses manières d'être de la
chromatine et de la pla.stine l'une vis-à-vis de l'autre. Pour A., l'aspect
général de la mitose est déterminé par les i)ropriétés plastiques des diverses
parties constitutives du noyau. Les aspects particuliers à chaque mitose
48 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
n'ont point pour but. comme on le dit, le partage exact de la chromatine
entre les deux noyaux- fils, mais apparaissent comme une nécessité détermi-
née par les conditions physico-mécaniques de toutes les substances en cause
et du milieu dans lequel elles se trouvent plongées. — M. Lucien.
Rohde (Emil). — Recherches histogénétiques. — L'examen des globules
sanguins des Vertébrés (Sélaciens et Téléostéens, Amphibiens, Reptiles, Oi-
seaux etMammift^res) a montré à R. que ceux qui possèdent un noyau, aussi
i)ien que ceux dont le noyau disparaît, subissent des processus de maturation
comparables à ceux des œufs. La maturation des globules sanguins se ferait
par l'expulsion hors du noyau de parties de chromatine, qui, ou bien de-
meurent dans le globule, ou bien sont rejetées, et qui finalement disparais-
sent. Il en serait de même pour les cellules nerveuses. Pendant l'évolution
de ces cellules chez l'embryon, et au moment de la mitose, des morceaux
entiers de cliromatine homogène seraient éliminés et déposés à côté du
noyau. Ou bien les noyaux des cellules nerveuses, lors de la mitose, se
décomposeraient en plusieurs petits noyaux. Des phénomènes analogues
d'élimination nucléaire se passeraient dans le vitellus, chez de jeunes em-
bryons. La réduction chromatique ne serait donc pas le propre des cellules
sexuelles, mais serait une loi générale pour toutes les cellules en voie de
maturation. La diminution chromatique ne s'observerait pas seulement au
commencement et au terme de la lignée germinale, mais encore aux diffé-
rents stades du développement et dans tous les tissus et chez tous les ani-
maux. L'auteur rapproche de ces phénomènes les éliminations chromatiques
constatées chez les Protozoaires. Il va même jusqu'à placer aux deux points
extrêmes d'une série : d'une part les Bactéries dont le corps cellulaire con-
siste presque entièrement en substance nucléaire, d'autre part les globules
rouges des Mammifères chez lesquelles cette substance disparaît totalement.
— A. Prenant.
= Amitose.
Cilleuls (Jean des^. — A propos de la signification j>hi/siologigiie de
V amitose. Mitoses et atniloses j/rovoquées expérimentalement dans Véjnthélium
des cornes utérines. — Si Ton met des lapines vierges en présence du mâle,
mais en rendant le coït infécond, on sait que les follicules mûrs se rompent
et que des corps jaunes se forment. Examinant alors l'utérus, on voit qu'il
éprouve une évolution parallèle à celle des corps jaunes (BouiN et Ancel 1910).
L'auteur a précisé les phénomènes utérins observés dans ces conditions.
Deux jours après le rapprochement sexuel, la paroi de l'utérus s'épaissit et
s'hyperhémie; l'épithélium utérin offre alors de nombreuses mitoses, qui
disparaissent vers le 7'- jour. Au îO- jour, elles sont remplacées par des ami-
toses très actives; les cellules épithéliales, devenues géantes, sont bourrées
de noyaux entassés en files ou en îlots. Puis du 16^ au 19" jour, nombre de
ces noyaux dégénèrent, ceux qui restent sont situés dans des cellules épi-
théliales cylindriques redevenues normales. Ces faits documentent la ques-
tion de la signification physiologique de l'amitose et paraissent à l'auteur
défavorables à l'idée que l'amitose est un phénomène précurseur de la mort
cellulaire. Car si certains noyaux dégénèrent, d'autres persistent, dans des
cellules épithéliales qui pourront parcourir à nouveau le même cycle vital
par lequel elles ont passé. — A. Prenant.
Foot (Katharine) et Strobell lE. C). — Amitose dans l'ovaire de
I. - CELLULE. 41)
Protenov belfraijei; étude du nucléole chromatique. — La chambre terminale
d'un tube ovarien de Protenov se compose de trois zones. La zone distale est
formée tle noyaux petits et peu eolorables; la zone moyenne renferme de
grands noyaux, très avides de colorants; dans la zone proximale les noyaux
ont les caractères de ceux de la zone distale. Les noyaux de la seconde pro-
viennent de ceux de la première. Ils ne dég-énèrent et ne se détruisent pas,
pour donner lieu, comme Korschelt l'a cru, à un « espace plasmatique »
rem])!! de leurs détritus utiles à la nutrition des œufs ; leurs cellules plus
probablement assurent cette nutrition en sécrétant activement de la sub-
stance nutritive. Ils donnent d'autre part, en se divisant par amitose, les
noyaux de la troisième zone, tandis que la mitose n'est que très rare. Comme
les noyaux de cette troisième zone deviennent des cellules ovulaires, l'ami-
tose apparaît ainsi comme un processus placé à la base de Toogenèse. Les
auteurs, à cette occasion, renforcent leur affirmation par les citations de
noml)reux auteurs qui, tant dans la spermatogenèse que dans l'oogenèse,
ont été amenés à considérer Tamitose comme un processus normal, généra-
teur de cellules sexuelles. Pendant ces transformations, les cellules de la
zone moyenne différencient deux grands chromosomes. La différenciation de
ceux-ci se distingue de celle des petits chromosomes ordinaires. Ces derniers
prennent naissance aux dépens du réticulum chromatique ; les deux grands
chromosomes au contraire naissent fréquemment d'un grand nucléole chro-
matique semblable à celui que contiennent les spermatocytes. Les auteurs
consacrent à ce nucléole chromatique un important chapitre bibliographique,
en citant lès nombreux' mémoires qui le signalent soit au cours de la sper-
matogenèse soit au cours de l'oogenèse. D'après les observations des auteurs,
l'époque et les circonstances d'apparition de ce corps ne sont pas les mêmes
chez le mâle et chez la femelle. De ce nucléole chromatique naissent les
deux grands chromosomes des ovocytes et le grand chromosome unique des
spermatocytes.
Un dernier chapitre est consacré aux chromosomes Chez Prolenor covarae
auparavant (190.3) chez Allolobophora et (19J9) chez Eiischistus, les variations
de taille, de nombre et de forme des chromosomes sont a.ssez grandes pour
mettre en garde contre toutes les théories qui soutiennent l'individualité et
la continuité des chromosomes, et aussi pour provoquer un certain scepticisme
à l'égard de celles qui font reposer sur les chromosomes la détermination
du sexe.
De superbes et nombreuses microphotographies, aussi lisibles que des
dessins, illustrent ce mémoire. — A. Prenant.
L'ANNlili lilOLOGIQLIÎ, XVI. 1911. /j
CHAPITRE II
Litis produits sexuel!!» et la féeondatiou
Andre-ws (F.) — Conjuqation of two différent spccies of Spirogyra. (Bull.
Torrey bot. Club. XXXVIII, 298, 1 fig.) [63
Blackman (V. H.). — On t/te vermiform maie niiclei of Liiium. (Report of
tlie eightieth meeting of the british As.s. for the Adv. of Science, 779,
1910.) [L'auteur décrit la forme et la structure
de ces noyaux et maintient que, bien qu'ils soient exclusivement formés
de substance nucléaire, ils sont capables de mouvement et d'atteindre par
leur propre activité l'oosphère et les noyaux polaires. — F. Péciioutre
Belles Lee (Arthur). — L(( réduction numérique et la conjugaison des
chromosomes c/iez l'Escargot. (La Cellule, XXVII, 20 pp., I pi.) [58
Bonicke (L. v.). — Ztir Kenntnis der Prophasen der heterotgpischen Tei-
lung einigen Pollenmutterz.ellen. (Ber. deutsch. bot. Ges., 1 pi., 59-G5.)
[Voir ch. I
Bouin (P.)et Ancel (P.). — Sur V existence d'un chromosome accessoire chez
Scutiqera colcoptrata et sa signification. (C. R. An. Anat., 13*= Réunion,
Paris," 104-115, 7 fig.) [55
Brœsike(G.). — Ueber die Entleerung und BescJiaffcnheit der menschlichen
Samenfliissigkeit. (Arch. mikr. Anat., LXXMll, P^S-I.50.) [02
Bro-wn (W. H.) and Sharp (L. "W.). — The embrgo sac of Epipactis. (Bot.
Gazette, LU, 439-452, I pi.) " [.54
Campbell (D. [H.). — The Embryo-sac of Pandanus. (Ann. of Bot., XXV,
773-789, 2 fig., 2 pi.)
[Le sac embryonnaire y est remarquable par le nombre
élevé des noyaux qui s'y forment avant la fécondation. — F. PéchoutPiE
Caiillery (Maurice). — Structure et cycle annuel des glandes génitales des
oursins, en particulier de VEcIiinocardium cordalum. (C. R. Ass. Anat.,
13" Réunion, Paris, 287-292.) [(30
Cognetti de Martiis (L.). — Jticherche suUa dislruzione fi.-iiologica dei
prodotli scssuali maschili. (Memorie dell' Acad. delle scienze di Torino,
LXI, 293-354,2 pi.) [58
Dantan (J.-I..). — La fécondation chez le Paracentrotus lividus (Lam.) et
le Psammechinus m il ia ris {Midi.). (C. R. Ac. Se, CLII, 468-471, 4 fig.) [61
II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 51
a) Dehorne (Armand). — La non-copulation (lu noyau échange et du noyau
slatiimnairc et la disposition de ce dernier dans la conjugaison de Para-
meeiuni caudatum. (C. R. Ac. Se, CLII, 922-9-25.) [(V?
Ij) — — • La permutation nucléaire dans la conjugaison de Colpidium col-
poda. (C. R. Ac. Se, CLII, 1354-1357, 9 fig.) [62 '
Desiatoflf (N.). — Zur Entwicklung des Embryosackes von Euphorbia vir-
gataW. R. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 17 ifig., 33-39.)
["II s'agit d'un sac embryonnaire à seize noyaux. — F. Péchoutre
Doncaster (L.). — Gametogenesis of the Gall-fiy, Neuroterus lenlicularis.
//. (Roy. Soc. Proceed., B. 566, 476.) ' [Voir cli. X
Fauré-Frémiet (E.). — Mitochondries et grains brillants dans la lignée
spermatique de l'Ascaris megalocephala. (C. R. Ass, Anat., 13« Réunion,
Paris, 74-77, 2 fig.) [Voir cli. I
Geerts (J. M.). — Cylologische Unlersuchungen einiger Bastarde von Œno-
thera gigas. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 1 pi., 160-166.) [Voir ch. XV
a) Godlewski (E. fils). — Ueùrr den Einfluss des Spermas der Annelide
ChaetojUerus auf die Echinideneier und iJbcr die anlagonistische Wirkung
des Spermas fremder Tierklassen auf die Befruchlungsfiihigkeit der Gesch-
lechlselemenle. (Bull. Ac. Se. Cracovie, n° 1013, 790-803, 1910.)
[Analysé avec le suivant
b) Studien i'tber die Entnùcklungserregung . L Kombinatio?i(ler heterogcnen
Befriichtimg mit der kUnstlichen Parthénogenèse. II. Antagonismus des
Spei'mas von verschiedenen Tierklassen. (Arch. Entw.-Mech., XXXIJI, 196-
254, ;3 pi., 4 fig.) [Voir ch. III
Granier (I.) et Boule (L.). — Sur le phénomène de conjugaison des chromo-
somes à la prophase de la première cincse réductrice (microsporogénése chez
Endymion nutans Dum.). (G. R. Ac. Se, CLII, 393-396.)
[... M. Gard
Guilliermond (A.). — Sur un exemple de copulation hétérogamique observé
chez une levure. (C. R. Soc. Biol., LXX, 442-444.) [A côté
des Schico- et Zygosaccharomyces., il existe des espèces où la copulation
est nettement hétérogamique. La levure G de Pearce et Barker constitue
une forme de transition entre ces deux modes de copulation. — M. Gard
Kohlbrugge iJ. H. F.). — Der Einfluss der Spermalozoiden and die Bhts-
lula. II. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 4 pp., 2 tig.) [64
Kuschakewitsch (Sergius). — Ueber die Entwickelung der Spermien bei
Conus mediterraneus Brug. und Vermetus gigas Biv. (Communication pré-
liminaire). (Biol. Centralbl., XXXI, 530-537,' 22 fig.) [57
Landrieu (M.). — La fécondation arti/lcielle chez les Mammifères. (Bio-
logica, I, N° 8, 265-268.) [Exposé des travaux
d'YwANOFF, dont le principal a été analysé dans VAnn. Biol.., XII, p. 56
Lawson (A. A.). — The Phase of the Xueleus knoivn as Synapsis. (Trans.
Roy. Soc. Edinb., XLVIl, 591-604, 2 pi.) [55
Loeb (Jacques). — Auf welche Weise reflet die Befruchlung das Leben der
Lies. (Arch. Entw.-Mecli., XXXI, pi. 4, 25 avr., 658-668.) ' [61
Loyez (Marie). — Sur la structure de l'oocyte de la femme à la période d'ac-
croissement. (C. R. Ass. Anat., 13<= Réunion, Paris, 49-57, 5 fig.) [53,
Meyer (J. de). — Observations et expériences relatives à l'action exercée par
52 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des extraits d'œnfs et tVautres substances sur les spermatozoïdes. (Arcli. de
BioL, XXVI, 36pp.,2 pi.) [63
Mulsow(K.). — Ueber For tp flan zungserscheinungenbei Monocystis roslrata
n. sp. (Arch. Protistenkunde, XXII, 20-58, 8 lîg., 5 pi.) [59
Na"waschin (S.). — Ueber eine Art der Chromatindiminution bei Trades-
cantia virginica. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 437-449, 1 pi.) [56
Regaud (Cl.). — Quelques données sur la vitesse et la continuité du mouve-
ment spermatogénique cite:- les Mammifères, d'après les résultats fournis
par fétude des testicules rôntqenisés. (C. R. Ass. Anat., 13'' Réunion, Paris,
315-323, 1 fig.) ^ [60
a) Regaud (Cl.) et Lacassagne (Ant. i. — Sur certaines formations interp7'é-
tablesco)iime Jeunes follicules de Graaf dépourvus d'ovules, observées dans
les ovaires de lapine traités par les rayo)ts X et (moins abondamment) dans
les ovaires normaux. (C. R. Ass. Anat., 13" Réunion, Paris, 308-310.) [60
b) La glande interstitielle dans les ovaires de la lapine traités par tes
rayons X. (Ibid., 311-313.) [60
Romieu (Marci. — La réduction plasmalique dans la spermatogénèse de
r Ascaris megalocephala. (C. R. Ac. Se, CLll, 223-225.) [59
Russo (Achille). — Sut ciclo di svihippo del Cryptochilum Echini Maupas.
(Ist. Zool. Univ. Catania, 10 pp., 1 pi.) [62
Sauvageau (C). — Sur la vie indépendante des noyaux expulsés dans
l'ooqone des Fucacées et la possibilité de leur fécondation. (G. R. Soc. BioL,
LXXI, 470-471.)
[Entre l'oosphère et l'endochiton, chez certains Cytoseira, flot-
tent les sept noyaux expulsés, réfringents, sphériques, sans cytoplasme.
Ils peuvent être fécondés une ou peut-être plusieurs fois. — M. Gard
Schmalz (Josef). — Zur Kenntniss der Spermatogénèse der Ostracoden.
(Zool. Anz., XXXVII, 462-471, 14 fig.)
[Sera analysé avec le travail in extenso
Sharp (L. W.). - The embryo sac of Physostegia. (Bot. Gazette, LU, 218-
225, 2 pi.) [54
Smith (R. AVilson). — The tetranucleate embryo sac of Clintonia. (Bot.
Gazette, LU, 209-217, I pi.) [54
Stricht (René van der). — Vilellogenèse dans l'ovule de Chatte. (Arch. de
Biologie, XXVI, 118 pp., G pi. ,3 fig.) [53
Swingle ("W. T.). — Dimorphism of the gamètes of Œnothera. (Science,
9 juin, 897.) [Les grains de pollen et les ovules des 0. biennis et mu-
ricata sont des allogamètes (gamètes ayant des hérédités différentes :
hétérogamie de Vries). Comme il avorte moitié des ovules et des grains de
pollen chez 0. biennis, peut-être avorte-t-il tous les ovules de la forme
biennis, et tous les grains de pollen de la forme cojiica. — H. de Varigny
Tournade (A.) et Regaud (Cl.). — Différences de motili té des spermato-
zoïdes recueillis dans les di/féroits segments des voies spermatiques. (C. R.
Ass. Anat., 13'^ Réunion, Paris, 252.) [Cette motilité est acquise progres-
sivement entre la glande et l'épididyme. — Y. Delage et M. Goldsmith
Tournois (I.). — Formations d'embryons chez le houblon par l'action du pol-
len de Chanvre. (C. R. Ac. Se, CLlil, 11C)U-I162.)
[Cette fécondation n"a lieu que dans des conditions de
nutrition favorables et le développement est toujours limité. — M. Gard
II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 53
Trondle (A.). — Ueber die Reduklionsleilnng in den Zi/golen vnn Spirogyra
und i'ibcr die Bi'deulung dcr Synapsis. (Zeits. f. Bot., 111, 503-Ô19.) [58
Vermoessen [C). — Conlribulion à V élude de l'ovide, du sac embryonnaire
et de la fècondalion dans les Angiospermes (IVeottia ovata, Orrhis latifolia,
0. maculata, Epypactis palustris, E. latifolia). (La Cellule, XXVI, 115-162,
2 pi.) [La première partie de ce tra-
vail est consacrée à la formation de l'ovule, la seconde à la formation du
sac embryonnaire et au développement de l'embryon. — F. Péchoutre
Vilmorin (P. de) and Bateson ("W.). — A Case of gamelle coupling in Pi-
sum. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 9.)
[Expériences sur le croisement des pois Acacia, sans vrilles,
et à graines ridées, avec une variété normale. Le caractère dominant fut
vrille et graine lisse, caractères gamétiques couplés. — H. de Varigny
Wager (Harold). — Chromosome réduction in the Hymeuomyceles. (Report
of tlie eightieth meeting of the british Ass. for the Adv. of Science, 775-
776, 1910.) [59
"Wilson (M.). — Spermalogenesis in the Bryophyta. (Ann. of Bot., XXV,
415-457, 2 pi.) [56
"Witschli (Emil). — Ueber das Eindringen des Schwanzfadens bei der Be-
fruchlung von Sengeleiern. (Biol. Centralbl., XXXI, 498-500.) [62
a) "Woodhiirn (W. L.). — Spermalogenesis in certain Ilepaticse. (Ann. of
Bot., XXV, 299-313, pi.)
[Il n'est pas démontré qu'il existe des centrosomes et le blépharo-
plaste provient d'une portion spécialisée du protoplasma. — F. Péchoutre
b) Development of the embryo-sac and endosperm in some seedless per-
simmons. (Bull. Torrey bot. Club, XXXVIII, 379-384, 1 pi.) [Voir ch. III
Voir pp. 39 et 41 pour les renvois à ce chapitre.
1° Produits se.xuels.
a) Origine emhryogénique.
= Orogenèse.
Loyez (M'"^ Marie). — Sur la structure de Voocyte de la femme à la
période d'accroissement. — La vésicule germinative, toujours au stade de
réticulum, s'est montrée quelquefois double. A son contact se rencontre
le corps vitellin, qui fournit la sphère attractive et un ou deux centrosomes;
tout près se trouve le corps énigmatique. A leur niveau on voit un crois-
sant épais de mitochondries qui peut s"étendre en anneau tout autour de la
vésicule. Les globules vitellins proviennent de leur transformation directe,
et non indirectement, du produit de leur désagrégation, comme le croyait
Van der Stricht. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Stricht (René van der). — Vitellogenèse dans l'ovule de la Chatte. —
L'auteur suit les transformations vitellines et nucléaires non seulement pen-
dant la période de croissance de l'oocyte de premier ordre, mais encore
pendant les périodes de maturation, de fécondation et même de segmen-
54 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tation de l'œuf. Pendant la période d'accroissement, la vésicule germinative
passe par des stades successifs analogues à ceux décrits par von Winiwarter
chez la Lapine. A la fin de la période d'accroissement, elle passe à la péri-
phérie du vitellus et ne contient que des boules chromatiques ou chromo-
somes arrondis disposés dans le suc nucléaire. Le corps vitellin existe dans
les oocytes de premier ordre dès le stade le plus jeune ; on le trouve appliqué
contre la vésicule germinative. Il est constitué par « une petite vésicule lio-
mogèiie ou centrosome, renfermant deux petits corpuscules centraux ». Il
s'entoure plus tard de la « couche vitellogène » très visible surtout au stade
des noyaux synaptènes. 11 persiste pendant toute la période d'accroissement
de l'ovule, mais il subit diverses modifications et particulièrement ne reste
pas au contact de la vésicule germinative. La couche vitellogène représente
des mitochondries, comme chez les autres Mammifères; elle se désagrège à
un moment donné et ensuite il se produit, aux dépens d'une partie des
mitochondries auxquelles elle adonné naissance, une couche compacte péri-
phérique. Le vitellus nutritif devient abondant dans Tovule de la chatte;
il est représenté exclusivement, si l'on fait abstraction des formations mito-
chondriales, par des globules graisseux. Dans certains œufs cependant, le
vitellus nutritif est beaucoup moins abondant que dans d'autres. Mais tou-
jours les boules graisseuses sont accumulées davantage dans une moitié de
l'œuf; il y a, selon l'expression de Lauteur, un jiôle dcutoplasmiquc qui peut
du reste occuper, par rapport à l'endroit où se détacheront les globules
polaires, luie position variable. Quand l'œuf e.st segmenté, on reconnaît que
chaque blastomère présente, par rapport au vitellus nutritif, une polarité
analogue à celle qui existait dans l'œuf non segmenté. — A. Lécaillon.
Bro^wn [MNf . H.) et Sharp (L. "W.). — Sac embryonnaire de VEpipaclis.
— Dans beaucoup de cas, la cellule-mère sous-épidermique du nucelle se
divise en deux cellules-filles, et l'inférieure se cloisonne de nouveau, la plus
profonde des deux donnant le sac embryonnaire. D'autres fois, il y a forma-
tion de quatre noyaux-filles, mais sans cloison de séparation. Enfin, la cloison
séparant la mégaspore ehalazienne peut persister. Au début du développe-
ment du sac embryonnaire, les noyaux semblent manquer de polarité, et les
auteurs voient dans le mode de formation de ce sac quelque analogie avec
celui du sac des Gymnospermes. — P. GuÉiîix.
Sharp iL. W.). — Le sac embryonnaire du Physostegia. — Chez le Pliy-
sosteyia virginiana (h.) Benrh., des quatre cellules nées de la cellule privi
légiée, l'inférieure donne naissance au sac embryonnaire. Dans la suite du
développement, le sac embryonnaire s'étrangle vers le bas, en même temps
qu'un diverticule se développe dans la région ehalazienne. Tandis que dans
la cavité micropylaire on ne trouve qu'un petit nombre de noyaux d'albu-
men, bientôt résorbés, dans le diverticule chalazien, au contraire, l'albumen
s'organise en un tissu, au sein duquel est amené l'embryon par suite de
l'allongement du suspenseur. — P. Guérin.
Smith (R. Wilson). — Sac embryonnaire de Clinto)ria à quatre noyaux.
— La cellule privilégiée, comme dans plusieurs Liliacées, se transforme
directement, chez le Cliiilnnia borcalis, en sac endjrynnnaire, mais il n'y a
formation que de quati'e noyaux. Ces noyaux représentent, d'après l'auteur,
les noyaux de quatre mégaspores non séparées l'une de l'autre par une cloi-
son. Bien que la plante fleurisse abondamment, il n'en résulte qu'une faible
II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 55
proportion de fruits. Les noyaux mâles sont normalement constitués, mais
S. ne peut assurer s'il y a fécondation. — P. Guérin.
Lawson (A. A.). — La phat<e niiclé/iire appelée si/napsia. — L. discute
les nombreuses opinions émises sur la pliase synapsis qui précède immé-
diatement la mitose hétérotypique et en conclut que c'est une étape con-
stante et normale de l'évolution nucléaire. II en propose ime interprt-tation
toute nouvelle. Ses études basées sur les observations de Smilacina se
trouvent confirmées par les recherches sur les Gymnospermes, les Ptérido-
phytes, les Bryophytes et les Algues. Les cellules-mères des spores sont
chargées de réserves i)Our la production des 4 spores et elles sont dépour-
vues de vacuoles visibles. Durant leur développement il se produit une
grande accumulation de suc dans la cavité nucléaire et une forte pression
osmotique. La pression agissant de l'intérieur force la membrane nucléaire
à se distendre et la cavité nucléaire à s'agrandir. A mesure que la croissance
progresse, la membrane est graduellement éloignée de la masse de chro-
matine : et il se forme une zone claire de suc nucléaire qui contient la masse
de chromatine demeurée sur un coté. Il n'y a pas de preuve d'une contrac-
tion. La phase appelée « contraction » n'a rien à faire avec la fusion des
chromosomes paternels et maternels et par conséquent ne joue pas de rôle
immédiat dans le processus de la réduction chromatique. — F. Pechoutre.
= Spermatogénèse.
Bouin (P.) et Ancel (P.). — Sur Fe.ristcnce d\in chromosome accessoire
c/ic:i Sciitii/cra coleoptrata et sa sigiti/ication. — Il existe chez la Scutigère
une double spermatogénèse. L'une aboutit à l'édification de spermies
géantes; elle se passe dans les ampoules testiculaires ou macrotestis. L'autre
a pour résultat définitif la formation de spermies naines ; elle a lieu dans la
région proximafe des canaux excréteurs ou microtestis. Les cellules-mères
de ces deux lignées spermatogénétiques sont donc distinctes, puisque les
deux spermatogenèses se font dans deux endroits différents de la glande
génitale ; les deux sortes de spermies ne sont pas issues d'une cellule souclie
commune, comme le fait a lieu dans la plupart des doubles spermatogenèses
connues.
L'étude cytologique de la spermatogénèse dans le microtestis permet de
constater l'existence d'un chromosome accessoire volumineux et de suivre
son évolution. L'appareil chromosomien de la lignée séminale géante est
constitué par des autosomes de petite taille, de forme diplococcique (comme
chez d'autres Myriapodes) et par un gros allosome ou chromosome accessoire,
en forme de bâtonnet. Ce chromosome accessoire se dédouble, à la fin de la
prophase de la deuxième division spermatogoniale, et demeure tel à la mé- •
taphase. Chacun des spermatocytes de premier ordre issu de cette division
renferme, outre 17 autosomes, un bâtonnet allosomien qui n'est autre que
l'une des moitiés du chromosome accessoire précédemment double. Cet allo-
some, dans le spermatocyte en synapsis, est un bâtonnet renflé aux deux ex-
trémités, situé à la périphérie du noyau, formé de cette chromatine con-
densée que GuTiiERZ qualifie d' & hétéropycnose ». Lors de la prophase de la
première mitose de maturation, le réticulum chromatique s'organise en
tétrade, tandis que le chromosome accessoire a disparu, peut-être représenté
par l'un des nucléoles qui ont fait à cette époque leur apparition. Bientôt ce
chromosome accessoire se montre à nouveau, et devient de toute netteté à la
métaphase. C'est alors un gros groupe quaterne, situé à l'équateur du fuseau,
5G L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
composé de deux moitiés en forme de \, dont les sommets sont dirigés vers
les pôles. Puis chacune de ces moitiés subit l'ascension polaire, au cours de
laquelle les deux branches du V se fusionnent en un seul bâtonnet. Pendant
rintercinèse, le chromosome accessoire persiste sous la forme d'un globule
nueléolaire. Lors de la prophase de la deuxième division maturatrice, chaque
chromosome globulaire se transforme en un bâtonnet qui se partage en son
milieu en deux bâtonnets secondaires et qui a ainsi la valeur d'une dyade.
C'est en cet état qu'il se met en fuseau; les deux bâtonnets secondaires su-
biront ensuite l'ascension polaire, chacun vers un pôle différent, précédant
d'ailleurs les chromosomes ordinaires dans le mouvement ascensionnel.
Dans les spermatides, le chromosome accessoire a l'aspect d'un granule
nueléolaire, toujours situé au pôle du noyau opposé au résidu fusorial.
Il résulte de ce qui précède, que le chromosome accessoire est partagé
en parts égales entre les quatre spermatides, se distinguant ainsi de la plu-
part de ceux étudiés jusqu'ici. Des deux divisions successives qu'il éprouve,
la première parait être équationnelle, la seconde réductionnelle.
Se posant la question de la signification de l'hétérocliromosome B. et A.
remarquent que le dimorphismedes spermies, obtenu dans d'autres objets par
l'absence ou la présence de l'hétérochromosome, l'est par l'existence de la
double spermatogenèse chez la Scutigère i^où elle a échappé à Meves) et sans
doute dans d'autres objets où elle reste à trouver. Comme l'iiétérochromosome
est réparti également entre les quatre spermies isogéniques chez la Scutigère
et dans quelques rares autres cas, ce n'est pas lui qui peut déterminer le
sexe. II joue cependant un rôle dans le déterminisme sexuel, non parce qu'il
est le support d'une particule représentative, mais parce qu'il augmente la
quantité de chromatine dans les spermies qui doivent déterminer le sexe
femelle, et par suite accroît la nutrition des œufs fécondés par de telles
spermies. 0« sait d'ailleurs que cette nutrition plus considérable qui déter-
mine le sexe dans le sens femelle peut être atteinte par divers moyens. Bien
que les auteurs ne le disent pas expressément, il semble résulter de leurs
explications que les grandes spermies pourvues d'hétérochromosome orien-
teraient l'œuf fécondé dans le sens femelle, tandis que les petites spermies
dépourvues de ce corps communiqueraient à l'œuf la qualité mâle [IX]. — A.
Pren.\nt.
"Wilson (M.). — Spermalogénèse chez les Bryophytes. — Dans Mnium
hornum et Atrichum undulatuDi, la division des cellules spermatogénéti-
ques sont normales et il n'y a pas de centrosomes; on n'observe pas de
réduction dans le nombre des chromosomes h, la mitose finale. Dans Pellia
epiphylla il y a au contraire des centrosphères et probablement des centro-
somes dans les dernières divisions à l'intérieur de l'anthéridie et le blépha-
roplaste est probablement dérivé du centrosome. Dans l'anthérozoïde de
Miiinm /Kiniutii, nombre de corps se séparent du nucléole, passent dans le
cytoplasmaet se soudent pour former un corps sphérique creux que l'auteur
appelle « limosphère ». Le nucléole se divise alors en deux masses qui pas-
sent dans le cytoplasma; l'une d'elles fonctionne comme blépharoplaste et
l'autre produit le corps accessoire. Ailleurs trois corps sont séparés du
nucléole et passent dans le cytoplasma, le blépharoplaste, la limosphère et
le corps accessoire. — F. Péchoutre.
Naw^aschin (S.). — Sur un mode de diminution de chromatine chez
Tradescantia virginica. — Les quatre grains de pollen, dans cette plante,
reçoivent un nombre inégal de chromosomes. Entre les chromosomes bien
II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 57
apparents se montre un petit nucléole, se colorant comme eux et qui doit être
considéré suivant la nomenclature de Montgomery comme un nucléole de
chromatine. A la première division, ce corps, désigné par ce, se trouve dans
la cellule qui possède onze chromosomes. Après la division hétérotypique
la distribution des chromosomes peut être représentée par : 12 chr. ] II chr.
-j- X. Un chromosome peut aussi être éliminé de chaque cellule-fîUe et le
nucléole se distribuer aux deux cellules suivant la formule II chr. + x \
et II chr. + X. Ainsi peuvent se former des grains de pollen de trois sortes
possédant respectivement 12, 11 et II + x chromosomes, qui, sans doute,
se comporteront différemment dans la fécondation. Si les ovules sont nor-
maux, et si tous les grains de pollen sont fertiles, les descendants seront
soit normaux avec 24 chromosomes soit anormaux avec 23 et il est vrai-
semblable que la descendance à 24 chromosomes représentera la race nor-
male, tandis que l'autre pourra produire des descendants à 24, 23 ou
22 chromosomes. D'après N., le nucléole de chromatine ne présente aucune
analogie avec le chromosome accessoire des insectes mais fait plutôt penser
à des cas semblables que l'on rencontre chez des hybrides. — F. Pécuoutre.
Kuschakewitsch (Sergius). — Sur le développement den spermies chez
Coniis mcditerraneus Bruy. el Vermelus gigas Biv. — Les spermatozoïdes
atypiques (oligopyrènes et apyrènes) des Prosobranches peuvent être ré-
partis en une série dont les divers termes offrent des degrés variables
d'atypie. Ceux de Palndina, Murex, Aporrhais, Trilonium sont vermiformes
et mobiles, évoquant à peine l'idée de spermatozoïdes. Ceux de Marsenia
tout en conservant l'état vermiforme ont moins de mobilité. Viennent en-
suite les spermies fusiformes et presque immobiles de Nassa, Fusus, Cohtm-
bella, Euthria, et celles de Turritella et de Cerithium qui sont coniques et
pourvues d'un bouquet de poils. A l'extrémité de la série se trouvent les
spermatozoïdes de Conus et Vermetus, raides et massifs, les seuls dont il soit
question dans cette note.
Conus. Dans la spermiogénèse des .spermatozoïdes eupyrènes de cette es-
pèce, il y a quelques points à noter : entre autres le sort du nucléole; il se
porte à la périphérie du noyau dans la direction du corps mitochondrial, et
s'allonge en un corps cylindro-conique, pour devenir la baguette axiale du
noyau et l'acrosome qui la surmonte. Quant à la genèse des spermatozoïdes
apyrènes, elle a son point de départ dans les spermatocytes de premier ordre
qui sont les ancêtres communs des deux sortes de spermies. Les processus
qui conduisent aux spermies atypiques peuvent alors être de trois ordres :
ou bien le noyau pâlit, perd son contour et finit par disparaître ; ou bien il
se partage en deux ou plusieurs sphères qui finalement se résorbent ne lais-
sant plus comme résidus que des granules colorables; ou bien le lioyau de-
venu compact se morcelle en plusieurs fragments très chromatiques d'appa-
rence semblable à des chromosomes voués comme dans les cas précédents
à la disparition totale. Il résulte de là que le noyau des spermatocytes de
P'' ordre se détruit et qu'une spermatide anucléée prend naissance, sans di-
vision préalable. La spermatide apyrène renferme un centriole et des mito-
chondries. Le centriole est d'habitude bacilliforme; c'est de lui que naissent
deux filaments, qui atteignent la surface de la cellule et la dépassent for-
mant deux fouets libres. Les mitochondries, en s'alignant en rangées, don-
nent lieu à des filaments, qui sont sans doute des fibres squelettiques au
sens de Koltzoff.
Vermetus. Ici aussi la spermatide provient directement du spermatocyte
de premier ordre. Le noyau de ce spermatocyte se décompose en nombreux
58 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
fragments ou karyomérites qui momentanément revêtent l'apparence de
chromosomes, et qui, par disparition de la membrane nucléaire, se répan-
dent dans le cytoplasme. D"un amas de granules, qui proviennent sans doute
de la multiplicalion des deux centrioles, divergent des fibrilles qui se met-
tent en rapport par leurs extrémités libres avec les karyomérites; c'est de
ces fibrilles que proviendra le faisceau axial de fibres qui traverse de part
en part le corps elliptique du spermatozoïde apyrène et se prolonge librement
au delà des deux pôles de ce corps. Le plas-ma du spermatocyte se différen-
cie en nombreuses chambres contenant des sphérules albuminoïdes.
Ainsi donc, tandis que la spermatogénèse se passe chez Pdludinn d'après
Meves de fa;on parallèle pour les spermatozoïdes vermiformes et pour les
eupyrènes, il en est autrement chez Coniis et chez Vermetus. Les sperma-
tooytes de premier ordre deviennent ici directement les spermatozoïdes,
sans interposition des deux divisions réductrices. On sait d'ailleurs que déjà
chez Paludina il peut se manifester des anomalies de ces divisions, et que
chez Murex la première division réductrice est frappée d'arrêt et les deux
noyaux-fils demeurent dans un protoplasma commun. La formation de ka-
ryomérites d'aspect chromosomique et celle de fibres de fuseau indiquent
des phénomènes de mitose régressifs. — A. Prenant.
Cognetti de Martiis (L.). — Jtec/ierches sur la destrurlion physiologique
des produits sexuels mâles. — De la revue bibliographique considérable qu'a
faite l'auteur et de ses recherches personnelles, il conclut qu'un très grand
nombre d'éléments sexuels mâles sont perdus ou détruits soit au cours de la
spermatogénèse, soit dans le corps de l'individu producteur, soit dans le
corps de l'individu récepteur. Toutefois, ces éléments détruits ou leurs pro-
duits de désagrégation sont utilisés dans certains cas, pour la nutrition des
autres éléments sexuels mâles ou femelles ou sont déversés dans la circula-
lion sanguine. — M. Boubier.
Ji-) Phénomènes de mnturalion.
Belles Lee (Arthur). — La réduction numérique et la conjugaison des
chromosoiiii'S chez l'Escargot. — Dans un mémoire publié en I^'J7, B. L.
avait cru établir qu'il ne se produit pas de réduction numérique des chro-
mosomes dans les cinèses spermatogénétiques de l'Escargot. 11 trouvait en
effet 24 chromosomes aussi bien dans les spermatocytes I et les spermato-
cytes II que dans les spermatogonies de toutes les générations. Dans le pré-
sent travail, B. L. revient sur sa première opinion et établit que sous le
rapport de la réduction numérique des chromosomes, les cellules sperma-
ti(jues de l'Escargot ne font pas exception â la règle générale. — A. Lécail-
I.ON .
Trondle. — Sur les divisions réductrices dans le :ygote de Sjnrogyra et sur
la signification du synapsis. — T. retrouve la division en 4 du noyau de
fusion de Spirogyra: la seconde fusion qui, selon Chmielewskv, atteint deux
d'entre eux n'a pas lieu, mais trois dégénèrent. Les divisions qui donnent
naissance à ces 4 noyaux sont des divisions réductrices ; elles se font suivant
deux types. Dans l'un, offert par Spirogyra calospora et Sp. longata,2n chro-
mosomes (soit 18 pour la première espèce, 10-12 pour la seconde) apparais-
sent à la prophase de la première mitose et se retrouvent dans les deux
noyaux-fils; la métaphase de la seconde mitose en montre encore 2«, et ce
n'est qu'à la télophase ({ue le nombre haploïde est rétabli. Dans le second
II. — PKODLITS SEXUELS. — FECONDATION. 59
type, offert par \eSp. neglecta^ la première mitose montre 12 tétrades, et les
deux divisions se font suivant le mode liétérohoméotypique. L'auteur observe
les diverses phases de l'étape synaptique, décrit les stades leptonema, zygo-
nema, pachynema, strepsinema, mais ces figures se rencontrent non dans le
noyau après la fusion, mais dans les noyaux copulateurs avant lakaryogamie.
L'auteur en conclut que, ici aussi bien que dans les cas où la synapsis suit
la karyogamie, il n'a aucune signification relative à la fusion des chroma-
tines paternelle et maternelle. — F. Moreau.
Mulsow^ (K.). — Sur les phénomènes de la reproduction chez Monocystis
rostrala n. sp. [2°, a]. — Lors de la dernière division avant la différenciation
de gamètes, le nombre des cliromosomes est réduit de 8 à 4.
D'après l'auteur, l'anisogamie est primitive chez les Grégarines. Chez elles,
en effet, les conditions sont aussi favorables que possible pour la fécondation,
puisque les gamètes sont enfermés ensemble sous le même kyste. On ne
comprendrait donc pas que le gamète mâle se soit différencié comme pour
une plus grande motilité. Au contraire il est facile de comprendre qu'une
différenciation déjà existante ait régressé comme inutile, dans ces conditions.
Or, il existe dans certaines espèces des traces de régression; ainsi chez
Clepsidrina,. d'après Léger et Dubuscq, le flagellum éphémère et sans fonc-
tion du gamète mâle. Le fait que le gamète mâle a conservé chez beaucoup
de Monocystidées un noyau plus gros, le corps étant devenu identique à
celui de l'autre gamète, s'expliquerait aussi très bien comme un reste de
différenciation en spermatozoïde. D'autre part, l'anisogamie est répandue
surtout chez les Polycystidées, qui sont d'ordinaire parasites du tube digestif,
tandis que l'isogamie est habituelle chez les Monocystidées, qui sont para-
sites des tissus ou de la cavité viscérale, ce qui parait moins primitif comme
lieu d'habitat. Quand il y a des spermatozo'ides différenciés, ils sont d'ordi-
naire très nombreux. Il en est bien ainsi chez Nina gracilis, où un grand
nombre restent inemployés. Les spermatozo'ides stériles de Slijlorliynchus,
par exemple, doivent être les restes de pareils spermatozo'ides en excès.
L'absence de schizogonie chez les Grégarines parait aussi un état secondaire,
résultant peut-être de l'absence de changement d'hôte. — A. Robert.
Romieu (Marc). — La réduction plasmatique dans la sjn'rmafnf/enèse de
l'Asctu'is liief/alorephfila. — R. propose une interprétation nouvelle de ce
qui a été décrit antérieurement par Van Beneden et Julin sous le nom de
cytophore chez VAscaris megalocephala. (Zwischenkôrperchen de 0. Hert-
wig). 11 considère ce phénomène comme une expulsion du cytoplasme
aboutissant à la réduction du volume total du spermatozo'ide par rapport
au produit femelle correspondant. Ce phénomène a la signification de l'épu-
ration qualitative et quantitative du cytoplasme du produit mâle; l'auteur
pense qu'il doit se rencontrer d'une façon générale chez tous les êtres,
comme un fait nécessaire de l'évolution de l'élément mâle ; il propose de le
désigner sous le nom de réduction cytoplasmique. II rapporte au même
processus un second phénomène qu'il a observé aussi chez l'Ascaris : l'ex-
pulsion d'un lo/jc jD'otop/asmique qui constitue les « corpuscules résiduels »
des spermatides. Il y aurait donc deux réductions successives, la première
aboutissant aux « Zwischenkôrperchen », la seconde, aux corpuscules
résiduels. — Y. Delage et M. Goldsmith.
"Wager (Harold). — Réduction clironaitique dans les Ilyménomycètes. —
Les noyaux dans la baside jeune sont extrênlement petits. Ils s'accroissent
00 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
avant leur fusion. Le nombre des cliromosomes dans les noyaux végétatifs
paraît être de quatre. Après la fusion, le réseau nucléaire devient distinct et
paraît former dans quelques cas un spirème continu. Le filament nucléaire
se coupe en huit segments. La réduction est réalisée par la simple distribu-
tion des chromosomes en groupes de quatre aux deux noyaux-fils à la pre-
mière division du noyau de la baside. La seconde division parait être nor-
male et donne quatre chromosomes qui se divisent eux-mêmes en deux
groupes de quatre ([ui constituent les noyaux définitifs des spores. — F. PÉ-
CHOUTRE.
y) Produits sexuels mûrs.
Caullery (Maurice). — Structure et cycle annuel des glandes génitales
des Oursins, en /jarticulier de V Echinocardium cordatum. — Dans le testi-
cule se trouvent deux sortes de cellules : des germinales, évoluant en pro-
duits sexuels, et des vêsiculeuses, sœurs des premières, excrétrices et
formant du pigment; chez VErliinocardium cordatum, à Wimereux, l'accrois-
sement des glandes sexuelles commence en janvier et se poursuit jusqu'en
mai, la période de maturité sexuelle se continuant jusqu'en juin. Puis sur-
vient une régression très rapide, précédée d'une abondante multiplication
de cellules vésieuleuses évoluant en phagocytes qui détruisent les éléments
sexuels. II y aurait intérêt à poursuivre les observations du même genre
comparativement chez diverses espèces et en diverses localités. Le prétendu
hermaphroditisme de ces glandes se manifestant au moment de la régres-
sion n"a rien de réel. [Cette remarque est fort intéressante au point de vue
de la sécurité de la parthénogenèse expérimentale]. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Regaud (Cl.). — Quelques données sur la vitesse et la continuité du mou-
vement spermatogénique chez les mammifères, d'après les résultats fournis par
l'étude des testicules rOntgenisés. — L'irradiation tue les cellules géminales au
stade de spermatogonies qui n'ont pas encore commencé leur différenciation.
Elle les respecte, au contraire, à partir du stade auxocyte, ou spermatoeytes de
l'"'" ordre, inclusivement; ceux-ci poursuivent leur évolution jusqu'aux sper-
matozoïdes. Cela fournit à l'auteur le moyen de mesurer la durée de cette
évolution. Elle se trouve être de 20 jours chez les divers mammifères étudiés
(Rat. Chien, Chat). — La formation des spermatozoïdes est continue, bien
que leur utilisation soit intermittente. — Y. Delage et M. Goldsmith.
a) Regaud (Cl.) et Lacassagne (Ant.). — Sur certaines formations inter-
prétables comme jeunes follicules de (iraaf déjiourrus d'ovules, observées dans
les ovaires de lapines traités par les rayons X et {moins abondamment) dans
les ovaires normaux. — (Analysé avec le suivant.)
b) — — La glande interstitielle dans les ovaires de la lapine traités par
les rayons X. — a) La signification de ces formations reste énigmatique
par suite du fait que l'action des rayons X porte aussi bien sur les
follicules que sur l'ovule, contrairement à la règle d après laquelle l'action
nocive serait proportionnelle à l'avenir caryocinétique de l'élément. Aussi
les auteurs croient-ils cette loi inexacte et attribuent ses prétendus effets
à une simple coïncidence.
b) L'irradiation de l'ovaire de la lapine laisse intacte pendant quelques
semaines la glande interstitielle qui devient même plus volumineuse, par
H. __ PRODUITS SEXLELS. — FÉCONDATION. 61
suite de l'atrophie du follicule; mais, continuée au delà de ce terme, elle
agit sur elle de la façon suivante. Les cellules interstitielles ne sont pas
personnellement attaquées par l'irradiation, mais leur source aux dépens du
tissu conjonctif périfolliculaire est tarie par le fait que les follicules sont
détruits et que le voisinage du follicule est le principal excitant de la trans-
formation des cellules interstitielles. Seuls quelques rares groupes cellulaires
de la substance corticale de l'ovaire continuent à subir l'évolution intersti-
tielle et cela ne suffit pas à combler les vides qui se produisent dans
la glande par lu régression normale de ses cellules. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
2" FÉCONDATION.
a) Fécondation normale.
Loeb (J.). — De quelle façon la fécondation muve-t-elle la vie de Vœtif? —
L'auteur rappelle que les œufs non fécondés et abandonnés à eux-mêmes
dans l'eau de mer se détruisent au bout d'un temps assez court, tandis que,
s'ils sont fécondés, ils sont lancés dans une série nouvelle d'opérations vitales
indéfinies. Quel est le mécanisme de la mort dans le premier cas et du salut
dans le second? La cause doit être clierchée dans les oxydations qui, dans
l'œuf non fécondé, déterminent la mort, tandis que dans l'œuf fécondé l'O
trouve son emploi dans les phénomènes nucléaires. La preuve que la mort
tient dans le premier cas aux oxydations, c'est que, si on les supprime au
moyen du KCN ou en enlevant mécaniquement l'O, Fœuf reste capable pen-
dant beaucoup plus longtemps de survie et de développement après fécon-
dation ou traitement chimique. Dans le cas du KCN, on a voulu attribuer l'ac-
tion de ce réactif à la suppression des bactéries, mais cela est inexact, car,
quel que soit le moyen d'inhibition des oxydations, le résultat est le même,
et, d'autre part, la suppression des bactéries par les procédés de stérilisation
ou leur augmentation en proportion considérable par des inoculations de
cultures n'influence pas le résultat sous le rapport qui nous intéresse. — Ce
fait permet d'admettre qu'il existe dans l'œuf une substance ou un complexe
de conditions nocives qui réclament la présence d'O pour développer leurs
effets destructifs, et aussi que le spermatozoïde contient au moins deux sub-
stances, l'une déterminant la formation de la membrane, comme l'auteur l'a
montré antérieurement, et une seconde substance, servant d'antidote aux
substances toxiques déterminant la mort de l'œuf.
Généralisant la notion ci-dessus, l'auteur conclut, à la suite d'expériences
sur les Oursins, que, dans d'autres cas d'intoxication, l'effet toxique est dimi-
nué ou annihilé par la suppression des oxydations. Ainsi en est-il pour les
solutions pures de NaCl qui, comme l'on sait, est toxique, si elle n'a pas été
désintoxiquée par des doses suffisantes de sels de K ou de Ca, et addition-
nées d'une minime quantité d'ions OH favorables à l'oxydation. — Y. Delage
et M. GOLDSMITII.
Dantan (J.-L.). — La fécondation chez le Paracentrotus tividus (Lam.) et
le Psammechinus miliaris{MiUl.). — Les observations de l'auteur ajoutent les
deux espèces indiquées à la liste, déjà assez longue, des cas de fécondation
où le spermatozoïde tout entier, avec sa queue, pénètre dans l'œuf. Sur le
rôle de ce cytoplasme mâle dans la fécondation, on ne peut faire que des
hypothèses. — Y. Delage et M. Goldsmitii. .
G2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
"Witschli (Emili. — Sur la pénétration du filament caudal dans la fécon-
dation des œufs d'Oiirsiîis. — Comme surtout Wilson (1895) l'a observé, le
filament caudal reste enfoui dans l'enveloppe ovulaire, et seules la tête et
la pièce intermédiaire pénètrent dans l'œuf. Selenka cependant avait con-
staté que le flagelle caudal s'enfonce dans le vitellus, où il continue à se
mouvoir, et y demeure, étendu du centre de l'œuf vers le cône de réception
jusqu'au moment de la fusion des pronucléi. Il avait eu le tort de généra-
liser cette constatation qui est celle d'un fait exceptionnel. "W. a, en effet,
observé qu'exceptionnellement il peut en être ainsi. — A. Prenant.
Brœsike. — Sur Vexcrétion de la liqueur séminale chez Vhomme. — B. a
étudié réjaculation chez un jeune homme. Le sperme semblait jusqu'ici
un mélange de divers liquides et l'éjaculation un pliénomène simple. B. a
pu la décomposer en trois temps. Il se produit pendant l'érection : d'abord
une lubréfication de l'urètre par le produit de sécrétion des glandes de
Cowper, puis : 1° excrétion du liquide prostatique, 2° excrétion du sperme
proprement dit, 3" excrétion du liquide issu des vésicules séminales.
"W. examine le rôle de chacun de ces liquides et règle minutieusement
leurs attributions. L'homme se classe parmi les Mammifères chez qui les
vésicules ne sont pas un réservoir de spermatozoïdes, mais de simples glan-
des. — ("h. Chami'Y.
a) Dehorne (A.). — Lanon-copulation du noi/au échangé et du noyau sta-
tionnairr et la disparition de ce dernier dans la conjugaison de Pnramacium
caudatum. — (Analysé avec le suivant.)
b) — — La permutation uucléaire dans la conjugaison de Colpidium
colpoda. — Maupas a établi que chez les Infusoires conjugués, après
la troisième division du micronucléus dans chacun des individus, on trouve
dans ceux-ci un fuseau double qui résulte de la copulation du noyau échangé
avec le noyau stationnaire. Le noyau échangé serait un pronucléus mâle, le
noyau stationnaire un pronucléus femelle. La conjugaison des Infusoires
serait ainsi comparable à une véritable fécondation. Cette manière de voir
a été adoptée par la majorité des biologistes. Suivant D., le micronucléus
est constitué par deux moitiés parallèles qui, au début de la division, pré-
sentent un mouvement de rotation en sens inverse et donnent ainsi le nou-
veau fuseau; la figure mitosique bipolaire ne serait autre que l'ancien
fuseau ouvert selon son grand axe et développé dans un plan liorizontal
perpendiculaire à ce dernier. Le noyau double de copulation de Maupas
serait simplement un micronucléus ordinaire entaillé qui s'ouvrirait plus
tard pour constituer le fuseau. Le noyau stationnaire dégénérerait comme
les trois autres (corpuscules de rebut de M.\upas). La conjugaison des Infu-
soires, envisagée au point de vue nucléaire, se ramènerait donc à un
échange pur et simple du micronucléus entre les deux conjoints, et elle
serait accompagnée dans chaque individu de la disparition totale de l'ancien
noyau. — F. Henneguv.
Russe (A.). — Sur le cycle de dévcloji/iemc^it du Cryptochiluin echini
Maupas. — Chez cet Infusoire, les deux gamètes, dans la véritable conju-
gaison, sont différents entre eux, mais dans chacun d'eux le macro- et le
micronucléus sont de la même provenance et de même nature. La différence
entre ces gamètes ne consiste pas seulement dans la forme du micronucléus,
qui dans l'un est globulaire et dans l'autre fusiforme, mais aussi dans la
II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 03
différence de quantité de substance micronucléaire; le premier de ces mi-
cronuclei provient d'un gamétogène dont le micronucleus abandonne au
moment de sa division une partie de sa substance sous forme de filament
mitotique; le second se divise en deux parties parfaitement égales, sans
laisser aucun résidu.
Bien que les deux individus qui se conjuguent soient de même forme et de
même dimension, le Cryptochilumprésente un cas de gamétogénèse hétéroga-
mique. 11 faut distinguer, dans cette espèce, la vraie conjugaison des fausses
conjugaisons. La vraie conjugaison s'effectue entre gamètes purs, dans chacun
desquels le macro- et le micronucleus ont la même valeur, étant de même
provenance; les fausses conjugaisons ont lieu entre gamètes impurs, dans
chacun desquels le macro- et le micronucleus ont une valeur différente.
Dans ces deux sortes de conjugaisons, il y a échange pur et simple de
noyaux, sans aucune fusion entre les noyaux stationnaires et les noyaux
immigrés, d'après le schéma de Maupas-Hertwig. Dans la vraie conjugaison,
par suite de cet échange de noyaux, il se constitue des formes mixtes, dans
lesquelles des quatre noyaux qui forment l'appareil nucléaire, deux appar-
tiennent au gamète (noyaux stationnaires) et deux au gamète qui s'est con-
jugué avec lui (noyaux provenant de la division du noyau immigré).
Les formes mixtes en se divisant produisent un gamétogène pur, qui,
par subdivisions successives, donne des gamètes purs et un gamète im-
j)ur qui, de son côté, donne des gamètes impurs. Tandis que les gamètes
purs se réunissent pour constituer la vraie conjugaison, les gamètes impurs
donnent les fausses conjugaisons. Celles-ci consistent aussi en un échange
de noyaux, à la suite duquel chaque gamète récupère un noyau qui a la
même valeur que son propre macronucleus, et reconstituent au contraire
directement des gamétogènes purs desquels proviennent des gamètes purs
aptes aune vraie conjugaison. L'ex-conjointdela fausse conjugaison possède
trois macronuclei et un micronucleus qui, différemment de ce qui a lieu
dans les formes mixtes résultant de l'ex-conjoint de la vraie conjugaison ,
sont tous de même valeur, puisqu'ils dérivent de la division d'un noyau
immigré. Les fausses conjugaisons peuvent être considérées comme la con-
tinuation de la vraie conjugaison et comme ayant pour résultat de purifier
cette partie de l'individu mixte qui constitue un gamétogène impur. —
F. Henneguy.
Andrews (F.j. — Co7iJuf/aison de deux espèces di/féreiites de Spirorjyra.
— Des individus appartenant à deux espèces fort différentes, semble-t-il, de
Spirogtjra {S. crassa et -S. communis) ont été trouvés en conjugaison. Dans
la plupart des cas, le contenu des cellules de la plus petite de ces espèces
{S. coiitmuiu's) passa dans celles de la plus grande; toutefois, l'inverse s'est
présenté dans quelques cas. Les zygospores semblèrent parfaitement nor-
males. — M. BOUBIER.
Meyer (J. de). — Obscrralions et expn-iences relalives à l'action exercée
par des extraits d'œufs et d'autres substances sur les spermatozoïdes. — En-
tre le moment où le spermatozoïde pénètre dans l'œuf et celui où sa partie
nucléaire se réunit au pronucleus femelle, il se passe dans cet élément mâle
une série de transformations (que de M. appelle stade de préconjugaison)
qui en font un pronucleus mâle. L'auteur s'est proposé de réaliser ces trans-
formations en faisant agir sur les spermatozoïdes d' Echinas microtuliercu-
latus des substances extraites d'œufs de la môme espèce. Il constata que
sous l'action de ces extraits, les spermatozoïdes éprouvent quelques-unes des
64 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
principales transformations qu'ils subissent quand ils pénètrent dans le cyto-
plasma ovulaire lors de la fécondation normale. Il se produit en particulier
une sorte de pronucleus mâle aux dépens de la tête des spermatozoïdes, et
le centrosome subit certaines modifications allant même jusqu'à la divi-
sion. En même temps, les spermatozoïdes traités comme il a été indiqué
ci-dessus ne sont plus attirés par les œufs, c'est-à-dire perdent leur chimio-
taxisme positif vis-à-vis de ceux-ci. Si l'on met les spermatozoïdes dans de
l'eau de mer gélatinisée, il se produit aussi des phénomènes de gonflement
différents cependant de ceux qui s'observent sous l'influence des extraits
d'œufs. De M. pense toutefois que la nature physique colloïdale des extraits
d'oeufs agit tout aussi bien que leur nature chimique sur les modifications
subies par les spermatozoïdes. Les milieux acides gonflent aussi fortement
le cytoplasma des spermatozoïdes, et les milieux alcalins produisent aussi des
modifications. — A. Lécaillon.
Kohlbrugge (J.H. F.). — V influence des spermatozoïdes sur la blaslula.
— Sous le même titre K. a communiqué l'année précédente le fait de la péné-
tration des spermatozoïdes dans la blastula des Chauves-Souris. A l'époque
où l'entoderme est déjà formé et où l'ébauche embryonnaire s'isole du tro-
phoblaste, il pénètre encore toujours de nouvelles spermies dans les cellules
de l'embryon. Au contraire, tant que la zone pellucide persiste autour de la
morula, on ne trouve aucune spermie dans les cellules de segmentation. K.
a recherché si ces phénomènes se retrouvaient cliez d'autres mammifères.
Chez le lapin, il en est autrement. Si au stade 2 il n'y a pas de spermies à
l'intérieur de la zone pellucide et dans les blastomères, aux stades 4, 6 et 8
chaque œuf présente plusieurs spermatozoïdes, dont quelques-uns ont pénétré
dans les cellules mêmes. Ceux-ci se transforment dans le cytoplasma des
blastomères en petits corps en forme de tonnelet n'ayant de chromatine qu'à
l'un de leurs pôles. Dans les stades plus avancés, à la place de blastula, les
spermies entrent dans les cellules du germe embryonnaire chez le Lapin
comme chez la ('huuve-Souris. — A. Prenant.
CHAPITRE III
lia partliénogénèse
a) Bataillon (E.). — Les deux facteurs de la parthénogenèse traumatique
chez les Amphibiens. (C. R. Ac. Se, CLII, 920-932.) [67
b) — — La parthénogenèse expérimentale chez Bufo vulgaris. (Ibid., 1120-
1122.) " [68
c) — — Lemhrijogénèse provoquée chez l'œuf vierge dWmphibiens par ino-
culation de sang ou de sperme de Mammifère. Parthénogenèse traumatique
et imprégnation sans amphimixie. (Ibid., 1271-1273.) [68
d) Analyse de la parthénogenèse expérimentale des Amphibiens. (C. R.
Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 114-116.) [Analysé avec les précédents
e) — — La parthénogenèse expérimentale des Amphibiens. (Rev. gén. Se,
30 oct., 25 pp.) [Exposé de la question d'a-
près les travaux de l'auteur, déjà analysés par ailleurs. — M. Goldsmith
Brachet ^A.). — Études sur les localisations germinales et leur potentialité
réelle dans l'œuf parihénogénétique de Rana fusca. (Arch. Biol., XXVI,
27 pp., 1 pi.) [Voir eh. V
Dehorne (A.j. — Sur le nomijre de chromosomes dans les larves parthéno-
génétiques de Grenouille. (C. R. Ac. Se, CLII, 1123-1124.) [66
a) Godlewski (E. fils). — Ueber den Einfluss des Spermas der AnneUde
Chœtopterus (tuf die Echinideneier und iiber die aiilagonistisrhe Wirkung
des Spermas fremder Tierkiassen auf die Befruchtungsfdhigkeit der Ge-
schlechtselemente. (Bull. Ac. Se Cracovie, déc. 1910, n° 1013,' 796-803.)
[Analysé avec le suivant
b) Shalien iiber die Enlwieklungserregung. L Kornbination der heterogenen
Befruchtung mit der kiinstlichen Parthénogenèse. IL Antagonismus des
Spermas von verschiedenen Tierkiassen. (Arch. Entw.-Mech., XXXIll, 196-
254, 3 pi., 4 fig.) [70
Hague (Stella M.). — A morphologieal studg of Diospyros virginiana. (Bot.
Gaz., LU, 34-44, 3 pi.) [67
Henneguy (F.). — Sur la parthénogenèse expérimentale chez les Amphi-
biens. (C. R. Ac. Se, CLII, 941-943.) [68
Hindle (Edward). — A eylological Study of artificial parthenogenesis in
Strongylocentrotus purpuratus. (Rep. Brit. Assoe, Sheffield, 1910, 630-
631.) [72
a) Kostanecki (K.). — Ueber parthenogenetische Enlwicklung der Eier von
Mactra mil Vorausgegangener oder unterbliebender Ausstossung der Bich-
tungskôrper. (Arch. niikr. Anat., LXXVIII, 11 Abth., 62 pp., 4 pi.) [73
l'année BIOLOGrQUE, XVI. 1911. 5
66 L'ANîS'EE BIOLOGIQUE.
h) Kostanecki (K.). — Exjicriiin'ntcllc Stti(li('n an (Irn Eiern von Macira.
(Bull. Ac. Se. Cracovie, 146-161.) [Analysé avec le précédent
r/) Loeb (J.). — Ueber einige neuere Ergebnisse aufdou Gebiete der kihist-
lichen Parthénogenèse. (Ergebn. wissensch. Medizin, II, H. 7, avril, 241-
253.) [69
b) — — On the fertilizing effect of foreign blood sérum upon the egg ef the
sea-urchin. (Proceed. Amer. Soc. Philad., December ; Annual Adress, 3 pp.)
[70
a) Longo (S.). — Su la nespoîa senza noccioH. (Bull, della Soc. bot. ital.,
265-270.) [66
b) Sii la prelesa esistenza del microjpilo nel Ficus Carica L. (Ann. di
bot., IX, 197-198, 1 pi.) [Analysé avec le suivant
c) Sul Ficus Carica. (Ann. di bot., IX, 415-432.) [67
a) Marchai (Paul). — La spanandrie et l'oblitération de la reproduction
sexuée chez les Chermes. (C. R. Ac. Se, CLIIl, 299-302.) [76
b) L'oblitération de la reproduction sexuée chez le Chermes piceœ
rtalz. (C. R. Ac. Se, CLIII, 603 604.) [76
"Woodburn ("W.). — Development of the emhryo-sac and l'ndosjjcrm iit some
seedless persimmons. (Bull. Torrey bot. Club, XXXVIIL 379-384, pi.) [67
Voir pp. 39, 51, 53, 94, 107 pour les renvois à ce chapitre.
a) Prédestination, structure, nialuralion de Vceuf parthénogénétique.
Dehorne (A.). — Sur le nombre des chromosomes dans les larves parthéno-
généliques de Grenouille. — Dans une larve parthénogénétique âgée de
8 jours, l'auteur a trouvé, au stade de monaster à la fin de la pi^ophase,
1? anses chromatiques réunies par paires, au lieu de 24, nombre normal dans
les larves issues d'un œuf fécondé. La mitose se déroule conformément au
schéma établi par D. dans d'autres matériels. L'anticipation 'de la division
longitudinale se montre ici également comme une règle générale liée au
fait du duplicisme constant des chroniosomcs. Pour une mitose n, le début
apparent de la division du cliromosome se fait à l'anaphase n-2. Le nombre
somatique des chromosomes de la larve de Grenouille, obtenu par le procédé
de Bataillon, est de 6 au lieu de 12. Au bout de 8 jours, il n'y a pas de
régulation du nombre diploïdique.
[Si D. avait examiné des larves plus avancées, il aurait probablement
constaté, comme je l'ai fait moi-même, que le nombre des chromosomes
des têtards parthénogénéti(iues est sensiblement le même que celui des
têtards normaux]. — F. Hennegdy.
a) Longo (B.). — Sur lanèfle sans noyaux. — Ayant trouvé dans un jardin .
de Sienne ([uelqucs nèfles sans noyaux, voire même sans traces de semences,
L. greffa des rameaux pour étudier la chose de plus près. Les fleurs qui
donnent ces fruits si curieux sont complètement staminifères, sans qu'il
existe de carpelles. Outre les étamines ordinaires périphériques, insérées au
bord du réceptacle, on y observe d'autres étamines, variables en nombre,
de cinq à dix, également fertiles, mais un peu plus grosses que les précé-
III. — LA PARTHENOGENESE. 67
dentés et situées dans la partie centrale de la fleur, précisément à l'endroit
où se trouvent les styles dans la fleur normale. Ces fleurs et ces fruits singu-
liers ont déjà été observés par Fiuppo Re en 1808.
Il s'agit là d'un cas de parthénocarpie, mais d'un cas tout spécial. En effet,
tandis que dans tous les autres cas jusqu'ici connus, on trouve toujours dans
les fleurs des carpelles et des ovules, dans le cas présent il n'y a ni cari)elles
ni ovules. On est donc là en présence du fait extraordinaire d'une fleur à
étamines qui, après l'anthcse, au lieu de se flétrir et de tomber, s' accroît et
produit le fruit. — M. Boubier.
b) Longe (B.). — Sur la prétendue existence d'un micropyle dans le Ficus
Carica L. — (Analysé avec le suivant.)
e) Sur le Ficus Carica L. — Contrairement à l'opinion de Tschirch,
L. revient à la charge pour déclarer de la manière la plus catégorique
qu'il n'existe pas de micropyle dans l'ovule prêt à la fécondation de Ficus
Carica L., mais que les bords du tégument interne, au-dessus du sommet
du nucelle, se soudent entre eux complètement. Dans la région micro-
pylaire, on trouve un tissu homogène, analogue à celui que l'auteur a décrit,
avec PiROTTA, dans l'ovule de Ctjnomorium coccineum (observation confirmée
par Juel) et à celui que Treub a vu dans l'ovule de Ficus hirta Vahl.
Dans le second travail, l'auteur expose avec beaucoup de détails la ques-
tion de la parthénogenèse chez le figuier, en réfutant surtout les objections
qui lui ont été faites par Tschirch et Ravaslm. — M. Boubier.
"Woodburn CW.). — FJéveloppement du sac embryonnaire et de l'endosperme
chez Diospijros virginiana L. — On remarque ici une tendance à une orga-
nisation incomplète, surtout des cellules antipodes. L'œuf est, de toutes les
parties du sac observées, celle qui est le plus fréquemment organisée d'une
façon complète, mais il peut se fragmenter de bonne heure. Les noyaux
polaires sont souvent en contact intime, mais jamais fusionnés. Un endo-
sperme considérable peut se former au moment où les cellules de l'appareil
de l'œuf se désorganisent. Ce développement de rendosperme est plus ra-
pide dans la région micropylaire. Au début, on observe que les noyaux,
libres, sont disséminés dans la couche périphérique du cytoplasme; plus
tard, des cloisons apparaissent entre les noyaux et s'étendent jusqu'au
centre, remplissant complètement la cavité du sac embryonnaire d'un tissu
cellulaire eudospermique. Un endosperme peut se développer occasionnel-
lement sans qu'il y ait eu fécondation préalable. Peut-être des tubes poUi-
niques germant dans le pistil peuvent-ils faire sentir leur action jusqu'au
sac embryonnaire. — M. Boubier.
Hagiie (Stella M.). — Élude morphologique du iJiospgros virginiana.
— L'ovule anatrope est pourvu de deux téguments. Les cellules de l'assise
interne du tégument interne sont très développées radialement. La cellule
sous-épidermique du nucelle donne naissance à quatre cellules-hlles dont
l'inférieure devient le sac embryonnaire. Les antipodes sont très difficiles à
observer, et peut-être les trois ne sont-elles pas toujours présentes. Un cas
de polyembryonie a été constaté. On observe au moins 30 chromosomes lors
de la division de la cellule-mère définitive du pollen. — P. Guékix.
[ij Déterminisme de la parthénogenèse.
a) Bataillon (E.). — Les deux facteurs de la jiarthénogénèse Iraumatique
68 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chez les Amphibiens. — L'auteur a tenté de reproduire le premier temps,
c'est-à-dire l'acte traumatique de la parthénogenèse traumatique, au moyen
de secousses ou d'étincelles d'induction, en posant les œufs sur une lame
de clinquant en rapport avec l'un des pôles de la bobine et faisant jaillir les
secousses ou l'étincelle d'une aiguille en rapport avec l'autre pôle. 11 n'a pu
obtenir ainsi que de petits commencements de segmentation, sans gastrula-
tion. Mêmes résultats au moyen d'attouchements avec la pointe d'un ther-
mocautère. Au contraire, avec la piqûre d'œufs souillés de sang ou de lymphe
d'Amphibiens ou de Poissons divers, on atteint fréquemment lagastrulation.
Cela montre la nécessité de l'introduction d'une lymphe, d'ailleurs non spé-
cifique et dont l'activité semble due aux leucocytes qu'elle contient. 11 cor-
rige l'interprétation fantaisiste à laquelle a été conduit Gi'yer dans les expé-
riences antérieures et montre qu'il s'agit là non de l'organisation d'un
blastoderme au moyen de leucocytes introduits, mais de la détermination
d'un processus parthénogénétique bien reconnaissable aux caractères de la
segmentation. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Henneguy (F.). — Sur la parthénogenèse expérimentale citez les Amphi-
biens. — L'auteur a fait avec Eana fusra les expériences de parthénogenèse
traumatique de Bataillon, en vue d'une étude des phénomènes cytologiques.
Cette étude n'étant pas terminée, il publie provisoirement les résultats ma-
croscopiques de son expérience. Il confirme les faits avancés par Bataillon
en ce qui concerne l'efficacité des procédés; il a obtenu dé nombreuses seg-
mentations, quelques embryons et environ 4 % d'éclosions. Mais les larves
sont presque toujours plus ou moins difformes et toujours de taille inférieure
à celles provenant de la fécondation. En un point, H. n'est pas d'accord avec
Bataillon : les œufs accidentellement souillés de sang ne lui ont pas fourni
de meilleurs résultats que les œufs propres. — Y. Delage et M. Goldsmith.
h) Bataillon (E.). — La parthénogenèse expérimentale chez Bufo vuhja-
ris. — Les insuccès des expériences de Tautcur de l'année dernière avec
Bufo s'expliquent par le fait que ses œufs s'obtiennent plus aisément non
souillés de sang ou de lymphe et que leur gangue épaisse s'oppose à cette
souillure, en sorte qu'il faut, pour introduire le matériel lymphatique, faire
intervenir la substance étrangère de façon délibérée. Quand on procède
ainsi, on obtient d'aussi beaux résultats qu'avec Ratia. Pas plus qu'avec
celle-ci, le liquide introduit au second temps n'est spécifique. Bien plus, les
œufs piqués après badigeonnage avec le sang de liaiKi fusc(( peuvent aboutir
à un développement complet, ce qui n'arrive jamais dans la fécondation
croisée par le sperme de cette dernière. Ainsi, avec les œufs de Hufo, le
sang de Rana est plus efficace que le sperme de cette espèce. Ce résultat
paradoxal s'explique aisément par le fait qu'il s'agit là de deux phénomènes
essentiellement différents : avec le sperme il y a ampliimixie inadéquate,
tandis qu'avec le sang il y a parthénogenèse artificielle, ne mettant en œuvre
que les substances nucléaires et cytoplasmiques légitimes. — Aux objections
de la note précédente d'Henneguy. B. répond que pour comparer les œufs
souillés à des œufs propres il faut, pour être certain que ces derniers méri-
tent bien ce qualificatif, prendre des précautions spéciales qu'Henneguy a
négligées : ouvrir l'utérus au thermocautère ou prendre les œufs pondus par
l'orifice naturel. — Y. Delage et M. Golds.mitii.
c) Bataillon (E.). — L'embryogenèse provoquée chez l'œuf vierge d'Amphi-
biens par inoculation de sang ou de sperme de Mammifère. Parthénogenèse
III. — LA PARTHENOGENESE. 69
iraumatique et impri't/nation sans amphimixie. — La non-spécificité du
liquide introduit au deuxième temps de la parthénogenèse traumatique se
montre dans les expériences actuelles beaucoup plus étendue que dans les
précédentes. Cette substance peut être empruntée en effet au sang et au
puli)e de rate ou de testicule de Mammifères (Cobaye et Rat) et au sang et
liquide testiculaire de Poissons (Carpe ou Brochet). D'autre part, il semble
que seuls les éléments- figurés peuvent fournir la substance efficace, car le
sérum, le plasma sanguin ou le sang laqué se montrent inactifs; en outre,
ce n'est pas en tant qu'éléments vivants intervenant par leurs activités
physiologiques, mais en introduisant les substances chimi(jues qu'elles con-
tiennent que ees éléments sont actifs, car, même tués par chauffage à 45", ils
restent efficaces. Cette substance semble être un catalyseur, car les proces-
sus qui se déroulent après piqûre cliez les œufs souillés et non souillés diffè-
rent essentiellement par le fait que les premiers se développent assez rapi-
dement pour échapper, au moins en partie, aux causes de mort, ce qui n'a
pas lieu chez les derniers. Ces faits corroborent, en outre, l'idée émise par
Del.\ge que, dans la fécondation normale, il faut distinguer l'amphimixie
nucléaire et l'introduction par le spermatozoïde d'un catalyseur déterminant
un développement parthénogénétique, qui se surajoute au phénomène
d'amphimixie. — Y. Delage et M. Goldsmith.
a) Loeb (J.). — Sur quelques nouveaux résultats dans le domaine de la par-
thénogenèse artificielle. — • I. La comparaison des résultats de ses recherches
antérieures sur les oxydations dans l'œuf fécondé et non fécondé, sur la
vitesse des oxydations dans les différentes conditions, sur l'action des réac-
tifs membranogènes, des solutions hypertoniques et des ions 011, amène L.
à se poser la question suivante ; par suite de quelles conditions la féconda-
tion transforme telle l'œuf en un aérobie parfait et l'amène-t-elle ainsi à
répondre à l'augmentation des oxydations par un développement ininter-
rompu ?
II. Le fait que deux facteurs interviennent — la formation de la mem-
brane et la transformation de l'œuf en aérobie parfait — montre que le sper-
matozoïde intervient par l'action de deux substances, l'une membranogène,
l'autre faisant que les oxydations qui ont leur siège dans l'œuf, au lieu de le
conduire à la destruction, lui permettent de se développer. Une circon-
.stance permet même de localiser ces substances dans le spermatozoïde. Si
l'on féconde les œufs de Stongi/locentrotus par du sperme d'AsteiHas, on con-
state qu'un petit nombre d'œufs seulement subit la pénétration totale du sper-
matozoïde et se développe en larves ; les autres forment la membrane, mais
ne se développent pas. On peut admettre que, chez ces derniers, les sper-
matozoïdes engagent seulement leurs pointes dans l'œuf; la substance mem-
branogène contenue dans cette pointe produit ses effets, mais la membrane,
en S8 formant, empêche la pénétration de s'achever; l'on peut en conclure
que la seconde substance, celle qui réglerait les oxydations, est contenue
dans la portion de la tète rejetée au dehors. Si pareille chose n'arrive pas
dans la fécondation normale, c'est que la pénétration est assez rapide pour
que les têtes soient entièrement pénétrées quand la membrane se forme.
C'est l'inverse dans le cas d'un sperme étranger. En additionnant le liquide
d'une solution faible de NaOH, tous les œufs mis en présence du sperme
d'Asterias se développent par le fait que la pénétration des spermatozoïdes
est accélérée.
III. La substance membranogène n'est pas spéciale au spermatozoïde, mais
se trouve aussi dans les autres tissus, car on peut produire la membrane
70 L'ANNEE BIOLOGIQUE,
dans l'œuf du Stongylocentrotus au moyen de l'extrait des divers organes de
l'Astérie. Par contre, les extraits d'organes de la même espèce sont ineffica-
ces, probablement parce qu'ils rendent la surface imperméable aux lysines
provenant des tissus de la mérne espèce. Dans ces expériences, le SrCl2
montre une action favorisante.
\\ . En ce qui concerne la relation entre la formation de la membrane,
d'une part, et, d'autre part, l'augmentation consécutive des oxydations, on
peut émettre sur la nature de ce phénomène l'hypothèse suivante. Il exis-
terait, immédiatement sous la couche superficielle de l'œuf, une ou plusieurs
substances emprisonnées qui seraient libérées et mises en état de diffuser
dans l'intérieur de l'œuf par la liquéfaction de la couche sous-jacente à la
membrane, corrélative de la formation de celle-ci. — Y. Delage et M. Gold-
SMITH.
h) Loeb (J.). — Sur l'action fécondante du sérum de sang étranger sur Vœuf
d'Oursin. — Les expériences antérieures ont montré que les agents mem-
branogènes sont ceux qui, appliqués avec plus d'intensité, déterminent la
cytolyse. Au nombre de ces agents se trouvent les sérums et extraits d'or-
ganes. Mais il est à remarquer que ceux provenant de l'espèce qui fournit
les œufs sont inefficaces: ce n'est pas parce que les lysines seraient absentes,
puisque cette inefficacité se montre pour les œufs de l'espèce dont les
extraits sont efficaces avec d'autres espèces. Il est inutile d'admettre que ce
soit par suite de la présence invraisemblable d'anticorps : il suffit de supposer
que les œufs sont imperméables aux lysines de leur propre espèce. Cette
explication est en accord avec le fait que les autres cellules de l'organisme
sont de même insensibles aux lysines de la même espèce. Une explication
unique par l'imperméabilité des cellules pour les lysines de la même espèce
suffit pour tous les cas. — Y. Delage et M. Guldsmitm.
a) Godle-wski (E. fils). — liifJiiriirr du sperme de t'Aïuu'Jide Clio^loplorus
sur l'œuf d' Echinidcs cl action antagoniste du spcrruc étranger sur l'aptitude
à la fécondation des éléments sexuels. — (Analysé avec le suivant.)
b) /. Combinaison de fécondation hétérogène et de parthénogenèse
expérimentale . — G. observe les faits suivants : Des œufs de Sphxrccliinus
sont mis au contact de sperme de Chœtopterus. Tous forment leur mem-
brane de fécondation; au bout de 3 à 4 heures, il y apparaît une irradiation
monocentrique. Mais le développement s'arrête là, et après un temps va-
riable, mais toujours court, les œufs meurent et se désagrègent. Mais si,
après que ces œufs ont fourni leur membrane, on les place pendant 22 -à 25
minutes dans de l'eau de mer hypertonique (100 c'^ d'eau -\- 15 c^ 2 1/2 n
NaCl), la segmentation commence et l'évolution se poursuit jusqu'au stade
Pluteus.
L'analogie entre ces faits et les deux temps de la parthénogenèse selon la
méthode et les idées de J. Ltfiii est frappante. Le sperme de (Jartopterus a
remplacé ici l'acide butyrique. Cette analogie n'est cependant qu'apparente,
car l'observation cytologique montre de façon indubitable que le sperme
de Chwtopterus n'exerce pas une simple action superficielle sur l'œuf
d'oursin, mais le féconde réellement (au sens ordinaire du mot). « Un sper-
matozo'ide y pénètre ; c'est lui qui crée, dans son cytoplasme, l'irradiation
que l'ex'amen sur le vivant permet de reconnaître; cle plus, le noyau de
spermatozoïde, après être devenu turgescent, copule au bout de quelques
minutes avec le pronucléus Q . Les phénomènes morphologiques de la fécon-
III. — LA PARTHENOGENESE. 71
dation sont donc normaux, avec la seule réserve que la tête du spermatozoïde
de Chxloptenis gonfle comme elle le fait normalement, et comme ne le fait
pas, on le sait, celle d'un spermatozoïde d'oursin. Néanmoins, au point de
vue physiologique la « fécondation » est incomplète, puisqu'un traitement
correcteur liypertonique est nécessaire pour que le développement se fasse.
L'évolution du noyau de segmentation, formé par la copulation, puis le
fusionnement des deux pronucléi est intéressante : d'abord très volumineux,
il se réduit dans de notables proportions, par' le fait d'une élimination de
chromatine et de suc nucléaire dans le cytoplasma. Or, les stades ultérieurs
démontrent d'une façon à peu près certaine que la chromatine ainsi éli-
minée est celle du spermatozoïde : le noyau qui va se résoudre en chromo-
somes pour se diviser ne contient plus que de la chromatine maternelle; il a
donc la valeur d'un noyau de segmentation parthénogénétique. Dans les
œufs qui n'ont pas subi de traitement hypertonique consécutif à l'impré-
gnation par le sperme de Chétoptère, il n'apparaît jamais qu'une figure mo-
nocentri(iue, qui bientôt s'estompe; les clu'omosomes se disséminent et
parfois se reconstituent totalement ou partiellement en de petits caryomé-
rites. En tous cas. la cytolyse commence rapidement dans le cytoplasme; des
taches et des grains chromatiques y apparaissent et finalement l'œuf meurt.
Quand les œufs ont subi un traitement hypertonique, il y apparaît d'abord
un, puis deux asters ; la figure est donc dicentrique et la mitose peut être
complètement normale. Parfois aussi cependant, ainsi qu'il arrive fréquem-
ment dans la parthénogenèse expérimentale, la division nucléaire n'est pas
immédiatement suivie de division cellulaire; parfois encore, les noyaux
formés par plusieurs karyokinèses successives, se rassemblent en des poly-
karyons qui pourront se régulariser par le fait de mitoses polycentriques
ultérieures. Toutes ces irrégularités de la mitose réduisent le pourcentage des
bonnes larves qui naissent dans les cultures, mais il s'y trouve néanmoins,
au bout du temps voulu, un bon nombre de Plutei. Outre l'influence du
sperme de C/tœtoptenis sur l'œuf d'oursin, G. a aussi étudié celle du sperme
de Dentalium. Dans la grande majorité des cas, il ne provoque pas la for-
mation de la membrane de fécondation. A part cela, les deux spermes agis-
sent de façon fort analogue et l'examen in vivo ne laisse même guère recon-
naître de différence. L'examen microscopique montre toutefois la pénétration
presque régulière de plusieurs spermatozoïdes. La polyspermie e.st donc à
peu près constante.
Un ou plusieurs noyaux çj' copulent et se fusionnent avec le pronucléus Q ;
d'autres restent isolés dans le cytoplasme. Mais toute cette chromatine cf
finit quand même par être éliminée; rejetée à la périphérie de l'œuf, elle en
est même probablement expulsée avec un peu de plasma par une sorte
d'autotomie.
Il est remarquable de constater que, contrairement à ce qui se passe dans
les autres cas connus de polyspermie, il n'apparaît jamais dans l'œuf ainsi
fécondé (?) qu'un seul aster.
L'évolution ultérieure est la même que dans les expériences avec Chœto-
pterus .-si Ton fait agir à temps une solution hypertonique, le développement
peut aboutir; sinon l'a'uf dégénère, par une cytolyse rapide et caractérisée,
comme dans le cas précédent, par la formation dans le cytoplasme d'amas
chromatiques qui, pour G., étaient destinés, dans le développement normal,
à être incorporés dans les noyaux de la blastula.
[Ces recherches de G. sont intéressantes en ce sens qu'elles forment une
sorte de transition entre la parthénogenèse expérimentale pure et la fécon-
dation complète. Quant à la question de savoir si, comme le croit l'auteur,
72 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
elles confirment et complètent les théories de Lœb, il convient d'observer
une certaine réserve. Le fait d'obtenir une fécondation en deux temps,
n'implique nullement que les interprétations données par Loeb soient exactes].
En ce qui concerne l'élimination de la chromatine après la fécondation
croisée, il y a une analogie fondamentale avec les observations de Baltzer et
de KuPELwiESER ; seulement Téliminationest, dans les cas de G., plus rapide
et plus précoce.
Enfin, les croisements effectués par G. dans lesquels les caractères des
Plutei sont toujours strictement maternels, tendent à faire admettre que
cette unilatéralité des caractères est en rapport étroit avec l'élimination de
la substance nucléaire étrangère hors du noyau. Que cette élimination soit
un facteur important, c'est incontestable, mais cela ne démontre pas, ipso
facto, comme certains le voudraient, que les chromosomes aient le mono-
pole des propriétés héréditaires.
//. Antagonisme des spermes d'espèces animales dijj'érenles.
Comme il a été dit plus haut, le sperme de Chœtopterus et celui de /)en-
talium mettent en marche le développement de l'œuf d'oursin, le L^'" après
avoir provoqué la formation de la membrane de fécondation. Or, si l'on
mélange l'un de ces spermes, en parties à peu prés égales, à des spermes
de Sphœrechinus, on constate ce fait remarquable qu'au bout de 10 à 15 mi-
nutes, le mélange est devenu absolument inactif sur les œufs de Sphœre-
chinus : aucun de ceux-ci ne forme une membrane de fécondation. Les
spermes mélangés inhibent donc , mutuellement leur pouvoir fécondant sur
l'œuf d'oursin. Le sang de Chœtopterus et de Dentalium jouit de la même
propriété. Cependant les œufs traités, même depuis plusieurs minutes, par
ce mélange des spermes, n'ont pas perdu le pouvoir d'être fécondés, car si on
les met au contact de sperme frais d'oursin, ils forment immédiatement leur
membrane de fécondation. Le STperme de Dentalium, chauffé à 90", c'est-à-dire
tué, perd une partie, mais une partie seulement, de son action antagoniste
vis-à-vis du sperme d'oursin.
G. voit dans ces faits une confirmation de l'idée de Lœb, pour qui la for-
mation de la membrane de fécondation est due à une lysine existant dans
le spermatozo'ide. Il se base pour cela sur des observations de Buchner qui
aurait constaté que des sérums hémolytiques de certaines espèces animales,
se neutralisent lorsqu'on les mélange : ainsi, par exemple, les sérums de lapin
et de chien. L'analogie augmente encore du fait qu'ici aussi, le mélange doit
être fait depuis un certain temps.
[Les observations de G. sont sans doute fort importantes ; elles laissent
entrevoir la possibilité d'étudier certaines des manifestations de la féconda-
tion, avec les méthodes et les idées qui ont fait faire tant de progrès à la
science des sérums]. — A. Brachet.
Hindle (Edward). — Étude hislolof/ique de Ja parthénogenèse artifîrielle
chez le Stronggloccnirotus purpuralus. — La partliénogénèse a été obtenue
par la méthode de Loeb. Voici les principales conclusions de l'auteur :
A. Traitement par l'acide butyrique seul et trausport dans Veau de mer
normale. — La membrane s'est formée, sans que le développement se pour-
suive. — 1° Processus cytolytiques superficiels, rendant plus distincte la
membrane préexistante. - 2" Modification dans l'aspect du nucléole. —
3° Formation d'une zone claire, périnucléaire, par dissolution de granules
cytoplasmiques, d'où partent des radiations dues probablement à des cou-
rants cytoplasmiques. — 4" Accroissement du noyau. — 5° A la température
ordinaire, chez certains œufs, commencement de développement, consistant
III. — LA PARTHENOGENESE. 73
en accentuation des rayons de monaster, apparition de 18 chromosomes qui
parfois se divisent et se dispersent dans le cytophisma en suivant les rayons.
Régression du monaster, suivie du retour des chromosomes vers le noyau,
puis désintégration de l'œuf, après que ces phénomènes se sont parfois répé-
tés 2 ou 3 fois. — 6° A basse température, les œufs peuvent parfaire leurs
premières divisions. — 7° Jamais de cytasters.
B. Traitement complet, butyriqxie et hypertonique . — 8'^ Dans l'intervalle
entre les deux traitements, apparition de la membrane et modification dans
les caractères chromatiques (lu nucléole; apparition de la zone périnucléaire
claire. — 9° Pendant le traitement hypertonique, léger accroissement du
noyau. — 10° Après le retour dans l'eau de mer, dé^'eloppement delà zone
périnucléaire claire et accroissement du noyau. — 11° Un aster de clivage
typique se forme par division du centrosome qui apparaît d'abord au contact
de la membrane nucléaire. — 12'^ Quand le traitement hypertonique est
trop prolongé, les cytasters sont nombreux et très accentués, donnant lieu
à de nombreux fuseaux, et empêchent le développement. — 13" Le noyau
forme 18 chromosomes, tandis qu'il y ena36 dans l'œuf fécondé; ce nombre
(18) persiste pendant les divisions successives jusqu'au stade de la blastule
nageante ; plus tard, les cellules deviennent trop petites pour qu'on puisse
les compter. — L'auteur en tire cette conclusion inattendue que les faits
mentionnés ci-dessus peuvent servir à comprendre l'origine du cancer. —
Y. Del.age et M. Goldsmith.
a) Kostanecki (K.). — Sur le développement parthènogénètiqne des œufs de
Mactra, chez lesquels Vexpulsion des corps de direction s'est produite ou a fait
défaut. — Dans un précédent travail (voir Aîin. bioL, 1908) l'auteur a établi
que, par le traitement des œufs de Mactra par KGl, il se produit un déve-
loppement parthénogénétique, qui se fait sans segmentation et aboutit néan-
moins à la formation de larves ciliées. Le présent mémoire comble les
lacunes qui existaient entre le début et la fin du développement. De plus,
sachant que sur les œufs pondus immatures on peut à volonté, suivant la
concentration et le temps d'action du réactif, faire que l'œuf parthénogéné-
tique expulse deux corps directeurs, un seul, ou n'en expulse pas. il était
intéressant de comparer le développement parthénogénéti(|ue dans les trois
conditions.
Si dans un œuf parthénogénétique qui a expulsé les deux globules polaires
il se forme un fuseau de segmentation régulier et deux noyaux, chacun de
ceux-ci ne contiendra que la moitié de la substance d"un noyau fécondé
(BovERi, Driesch, Herbst, Godlewski et d'autres); si la segmentation con-
tinue à se faire selon le mode mitotique typique, il en sera de même pour
les noyaux descendants (Loeb, Petrunkewitsch, Hindle). L'étude du déve-
loppement normal d'œufs d'Echinodermes fécondés a d'autre part montré à
R. Hertwig, Boveri, Godlewski, Erd.mann et à d'autres, qu'au cours de l'em-
bryogenèse le rapport quantitatif entre le plasma et le noyau se modifie,
mais re.ste constant à partir d'un certain stade; il résulte notamment des ob-
servations de Godlewski, que ce rapport est fixé après le stade 64, au moment
de la formation de la blastula ; avant cette époque, le noyau des deux premiers
blastomères et même celui des blastomères jusqu'au stade 32 est resté à peu
près égal à celui du pronucléus femelle, grâce à la transformation géométri-
quement progressive du plasma en substance nucléaire ; puis au stade 64
les noyaux se montrent nettement rapetisses. 11 en est essentiellement de
même chez Mactra où cependant les résultats sont quelque peu troublés
par la segmentation inégale; sans pouvoir entrer dans les caractères parti-
74 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
culiers de la segmentation, il suffit de constater que les différences, qui sé-
paraient les noyaux des macromères de ceux des micromères au point de
vue de leur volume, finissent par s'eifacer.
l' Œufs aijant expulsé les deux globules polaires.
La comparaison des œufs parthénogénétiques (thélycaryotiques) ayant ex-
pulsé deux globules polaires avec les œufs fécondés (amphicaryotiques) est
rendue difficile chez Maclra par le fait que, ainsi que Lillie, Treadwell,
Scott, Loeb l'ont constaté chez Chœtopterus, il n'y a pas de division cellu-
laire. Comme K. l'a déjà établi (1004), il se forme un premier fuseau dont
les pôles sont fournis par l'ovocentre ; contrairement aux observations de
Morgan sur l'Oursin, il ne se forme pas de cytasters libres. La première di-
vision se passe alors comme dans l'œuf normalement fécondé. Ou bien il se
produit des figures très caractéristiques déjà décrites par l'auteur (1904) ;
les deux pôles, les irradiations polaires sont très faibles, et le fuseau formé
a une origine intranucléaire; les chromosomes sont plus petits, les noyaux
n'ont pas l'aspect habituel. Ce n'est pas ce fuseau d'origine nucléaire qui
préside à la division de l'œuf; c'est un fuseau secondaire développé aux dé-
pens des deux noyaux-fils qui assume de rôle. Ce nouveau fuseau est bipo-
laire et non tétrapolaire, comme on pourrait s'y attendre. Il contient les chro-
mosomes issus des deux noyaux; la première mitose, qu'il se soit formé
deux noyaux ou un noyau double, n'a servi qu'à doubler la substance nu-
cléaire. A présent donc, au point de vue de la substance nucléaire, l'œuf
parthénogénétique correspond à un œuf fécondé, sauf que l'origine des
noyaux est différente; dans le second cas il y a un thélycaryon et un arrhé-
nocaryon; dans le premier cas deux thélycaryons ou un diplothélycaryon.
On est ainsi ramené au cas d'une larve amphicaryotique. La ressemblance
est telle qu'on pourrait confondre un œuf parthénogénétique avec un œuf
fécondé. Bien que chacun des deux noyaux de l'œuf parthénogénétique ren-
ferme un nombre de chromosomes double, il égale en grosseur le noyau de
l'œuf. Au lieu de deux noyaux distincts ou confondus portés par un fuseau
bipolaire, il se produit fréquemment chez Mactra un monaster, directement
formé aux dépens du noyau de l'œuf, et semblable à celui qu'ont décrit
R. Hertwk;, Morgan, Wilson, Th. Boveri, Teichmann, Baltzer, Hindle,
Lefevre, Herbst dans divers types. Comme dans ces cas, les chromo-
somes peuvent chez Maclrd se fissurer pour se réunir à nouveau ensuite
une fois doublés de nombre en un noyau commun ; le processus peut se répé-
ter deux et plusieurs fois. S'il n'a lieu qu'une fois, il s'ensuivra des larves
diplothélycaryotiques, ayant par comparaison avec les larves amphicaryo-
tiques des noyaux normaux; s'il se répète, il naitra des larves tétrathélyca-
ryotiques, à noyaux doubles par comparaison avec les larves amphicaryo-
tiques. Les chromosomes du monaster de Mactra, de plus en plus petits à
mesure que le processus se produit, peuvent former des vésicules.
La formation d'un seul monaster peut être considérée comme un jibéno-
mène de régulation qui rétablit la normalité des noyaux dans les larves
parthénogénétiques et transforme l'œuf hémicaryotique en un œuf holoca-
ryotique. Mais la répétition du monaster conduit à des dispositions anor-
males, à la formation de noyaux géants, les œufs deviennent diplo-, tétra-,
polycaryotiques.
Après ces premiers processus, il se fait parfois une division de l'œuf en
deux blastomères, dont les noyaux ont la taille de ceux des blastomères
d'une larve amphicaryotique. Mais habituellement la division cellulaire fait
défaut, et le développement devient atypique, comme déjà K. l'a fait con-
naître (1908). Le corps ovulaire asegmenté contient des noyaux énormes,
III. — LA PARTHÉNOGENÈSE. 75
des mitoses bipolaires, ou des mitoses pluripolaires; ces dernières, contrai-
rement à toute attente, étaient exceptionnelles. Les noyaux sont souvent
géants, pourvus d'un nombre très considérable de chromosomes, lobés; à
côté d'un noyau géant, il peut s'en trouver un très petit. La formation de
ces noyaux géants se fait soit aux dépens de monasters, soit par coalescence
de plusieurs noyaux en un syncaryon. Mais environ \2 heures après le dé-
but de l'expérience la genèse de syncaryons géants prend iin, il se forme
de petits noyaux de taille inégale. La formation de ces nombreux petits
noyaux se fait avec le concours de mitoses multipolaires, dans lesquelles
tous les noyaux entrent à la fois en cinèse. Morgan et Lefevre ont déjà dé-
crit dans les œufs parthénogénétiques des divisions multipolaires sembla-
bles. Puis un nouveau processus intervient; c'est la séparation autour de ces
noyaux de territoires cellulaires dont la dimension est en rapport avec la
grosseur du noyau, ainsi que l'ont vu déjà Lefevre, Petrunkewitsch, God-
LEwsKi, Scott, Lillie, Bataillon, pour les animaux, Gerassimoff et Nemec,
pour les plantes. Les divisions multipolaires, intéressant des noyaux de
taille d'abord inégale, ont sans doute pour but de régulariser dans les
noyaux-fils le nombre des chromosomes et de le ramener peu à peu au
nombre normal des noyaux amphicaryotiques.
Les larves qui résultent de ce développement ressemblent complètement
par leurs caractères extérieurs aux larves amphicaryotiques normales. Elles
ne vivent cependant que trois jours, car l'étude microscopique de leurs cel-
lules y montre des symptômes dégénératifs marqués.
2° Œufs où l'expulsion des globules polaires a été empêchée.
A. Œufs oii Vexpulsion des deux globules polaires a fait défaut. En em-
ployant une concentration plus forte de solution de KCl ou bien en faisant
agir plus longtemps une solution faible, l'expulsion des globules polaires n'a
pas lieu, et néanmoins le développement aboutit à des larves sendjlables à
celles qui dérivent d'oeufs fécondés. Déjà Delage, Garbowski, Lillie, Tread-
WELL, Scott, Lefevre ont établi que le développement parthénogénétique
est indépendant de l'expulsion des globules polaires. K. (1904) et Lefevre
ont constaté que le premier ou le second fuseau directeur (selon que le pre-
mier globule polaire a été ou non rejeté) fonctionne comme fuseau de seg-
mentation. A la suite de processus que l'auteur a déjà décrits (1904), il se
forme une mitose quadripolaire et quatre noyaux, comme Lefevre l'a aussi
vu chez Thalassema. Les quatre noyaux, égaux ou inégaux, se fusionnent le
plus souvent en deux ou en un seul noyau géant; 11 se produit ensuite une
ou plusieurs fois un fuseau bipolaire puissant, semblable à ceux que Stevens
chez Echinus microtuherculatus et Nemec chez des plantes ont vus se former
dans des conditions analogues. Le noyau géant peut aussi donner lieu à un
monaster, qui diffère de ceux décrits précédemment par le nombre énorme
des chromosomes. Ainsi la mitose bipolaire avec fusion ultérieure des noyaux-
fils ou bien le monaster peuvent conduire à la formation de syncaryons
géants, qui donnent lieu à des fuseaux bipolaires colossaux pourvus d'un
nombre énorme de chromosomes. Ceux-ci se répartissent inégalement vers
les deux pôles du fuseau, et bon nombre d'entre eux peuvent ne pas subir
l'ascension polaire. Ainsi peut s'expliquer qu'à côté des deux noyaux prin-
cipaux il puisse se former de petits noyaux accessoires, dont la fusion avec
les noyaux principaux produit ensuite des corps nucléaires lobés, qu'on at-
tribuerait inexactement à une amitose. Des mitoses pluripolaires apparais-
sent ensuite (triasters, tétrasters). Les pliénomènes sont ensuite les mêmes
que dans le cas d'œufs privés des globules polaires, c'est-à-dire qu'il se
forme un grand nombre de petits noyaux. Tantôt ces noyaux sont disse-
76 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
minés dans un cytoplasme indivis ; tantôt il se fait un cloisonnement cellu-
laire, donnant lieu à de véritables blastomères. Ces blastomères à leur tour
peuvent être le siège de mitoses pluripolaires. Bref, peu à peu, tout s'équi-
libre, et le germe finit par être constitué de blastomères dans lesquels la
relation plasmo-nucléaire est normale et voisine de celle des blastomères qui
résultent de la segmentation d'œufs fécondés.
B. Œufs n'ayant expulsé qu'un globule polaire.
K. a déjà publié ses résultats sur ce cas {Bull. Acad. Se. Cracovie, 1911).
Après Texpulsion du premier globule, le deuxième fuseau directeur, rede-
venu central, forme deux noyaux semblables à ceux qui dérivent du fu-
seau de segmentation d'un œuf fécondé; la grosseur de cliacun de ces
deux noyaux égale celle du pronucléus femelle. Lefevre a vu chez Thalas-
sema des faits analogues. Les phénomènes ultérieurs sont d'ailleurs analo-
gues à ceux du cas précédent et conduisent au même résultat définitif.
3" Bésiimé.
Les œufs parthénogénétiques de Maclra peuvent se développer soit après
expulsion des deux globules polaires, soit après rejet d'un seul, soit sans
expulsion polaire. L'œuf forme donc un fuseau bipolaire soit dans le pre-
mier cas avec un simple noyau ovulaire, dans le second cas avec les deux
noyaux ovulaires (diplothélycaryon), dans le troisième cas avec les quatre
noyaux ovulaires (tétrathélycaryon) ; il contient donc dans le premier cas la
moitié du nombre des chromosomes, dans le second le nombre normal, dans
le troisième le double de ce nombre. Quel que soit le cas, le résultat définitif
du développement est à peu près le même. Ce développement se fait d'abord
sans cloisonnement cellulaire, par division nucléaire; la division cellulaire
n'intervient qu'ensuite. Tout au début il se produit non pas de nombreux
petits noyaux, mais de gros noyaux, véritables syncaryons polyvalents, con-
tenant un très grand nombre de chromosomes. Ils se forment en partie à la
suite de l'apparition de monasters, qui peuvent se répéter plusieurs fois. Ou
bien ils sont dus à la fusion des noyaux suivie de la formation de grands
fuseaux bipolaires. Par des citations et de par son expérience personnelle,
l'auteur affirme que la production des syncaryons géants et multivalents est
un processus extrêmement général. — A. Prenant.
y) Alternance de la parthénogenèse et de ramphimixie.
a) Marchai (Paul). — La spanandrie et V oblitération de la reproduction
sexuée chez les Chermes. — (Analysé avec le suivant.)
b) L'oblitération de la reproduction sexuée chez les Chermes piceœ
Ratz. — L'auteur a cherché à déterminer le mode par lequel s'établit la
parthénogenèse exclusive chez le Chermes pini indigène habitant les Pins
de nos pays. Il a constaté que les sexupares apparaissent, mais ne don-
nent naissance qu'à des sexués femelles fécondables, en sorte que la
parthénogenèse continue faute de mâles; il donne à ce phénomène de dis-
parition des mâles le nom de spanandrie. L'élevage sur Pinus orientalis
ne fait pas réapparaître des mâles. — Les Chermes jtini orientalis, sexués
dans leur pays d'origine et aussi lorsqu'on les élève sur Pinus orient(dis
dans nos pays, deviennent parthénogénétiques par disparition progres-
sive des mâles lorsqu'on les élève sur le Pin sylvestre. Si, de là, on les reporte
sur le Pinus orientalis, les mâles réapparaissent, d'autant plus nombreux
que l'élevage sur le P. sylvestris remonte à des générations plus éloignées.
— Ch. picex se rattache au Ch. Nusslini par les mêmes liens phylogéné-
m. — LA PARTHÉNOGENÈSE. 77
tiques que le Ch. pini au Ch. pini oriental is, c'est-à-dire que Ch. piceœ
provient de Ch. Nusslhii, comme Ch. pini du Ch. pini oricntalis; mais,
tandis que ces deux derniers ne diffèrent par aucun caractère anatomique,
des différences anatomiques, légères mais constantes, existent entre les
deux derniers. En outre, tandis que cliez Ch. pini la génération sexuée
conserve comme vestige des sexupares et des sexués femelles fécondables,
parthénogénétiques par le seul fait de l'absence des mâles, chez le Ch. pi-
cerr il n'y a même pas de sexupares, les formes ailées restant en état d'e.rules
«/ato rigoureusement parthénogénétiques. — Y. Df:lage et M. Goldsmitii.
CHAPITRE IV
lia l'eproiEuclioii a!!>e.vuée
Bro'wn ("W. H.). — Tlir (Icri'lojtmciil i>/' ihc ((SCocarjt of Ldclmca sciitcll/ihi.
(Bot. Gazette, LU, 375-305, 1 pi., 51 fig.) [80
Debaisieux (Paul). — h'echerches sur les Coccidies. I. Klossia helicina
A. Schneider. (La Cellule, XXVII, 2C> pp., i pi.) [79
Epstein(H.). — jBfilrdye zur Kenutitis von Pleisloji/Kirti jicrijilauctœ (Lui:
V. Sjtlrndore). (Biol. Centralbl., XXX, 676-682, 16 fig.)
[Constatation de phénomènes
autogamiques à l'intérieur des spores de ces cnidosporidies. — J. Stroiil
Fischer (H.). — Wasserkulliiroi vint FcriijirdlhaUien, mit Bcnicrkungen uber
die Bedingungen der Sjioreii/ieintimg. (Beih. zu Bot. Centralbl., XXVII,
Abt. I, 54-59.) [79
Fries (R. E.). • — l'eber die cijlologischen YerhdUnisse bei der Sporenbil-
dutig von Xididaria. (Zeitschr. f. Bot., 111, 145-165.) [81
Hadzi (J.). — Bemerkungen i'iber die Knospenbildung von Hydre. (Biol. Cen-
tralbl., XXXI, 108-111.) [Maintient
contre Braem la légitimité de ses conclusions antérieures. — M. Goldsmith
Hannig (E.). — Die Bedeuiimg der Pei-iplasmodien. I. Die Bildung des
Pcrispors bei Equiselum. IL Die Bildung der Massulse bei Azolla. III.
Kritische Untersuchungen iiber das Vorkommen und die Bedeutung der
Tajielen und Periplasmodien. (Flora, Cil. 2 pi., 27 fig.. 209-278 et 335-
3S2.) [81
Hérouard ( Edgard)" — Su/- lu jirof/éuèse jtu/i/iéungéuésique à louijuc éché'tuce
de Chrysunni. (C. K. Ac. Se, CÙll, 1094-1095.) ^ [82
Kniep (H.). — Ucber das Auflreten voit Basidien im einkernigen Mycel
von Arunllnria mellea FI. Dan. (Zeits. f. Bot., 111,529-553.) [80
Kundt (A.). — Die Entwickelung der Micro- und Macrosporangien von
Salvinia nalans. (Beih. z. bot. Centralbl., XXVll, Abt. 1, 26-31.) [79
Le-wis (M.). — The developmeni of thc spores in Pleurage zygospora. (Bot.
Gazette, Ll, 369-373, I pl.l
[Le Pleurage zygospora (Speg.) Kuntze est considéré par Fauteur comme
- pourvu de huit spores, et non de 16, comme le pense Saccardo qui, pour
cette raison, a placé cette espèce dans le geni'e Philocopra. — P. Guérix
Maire (R.) et Tison (A.). — Kecherrhcs sur quelques Cladochi/lrïacèes.
[C. 11. Ac. Se, CLll, 106-IOS.) [La formation des chro-
nisporocystes de l'L'rophlyctis hemisphœrica constitue une reproduction
asexuée. La coj)ulation décrite par Schroter et Magnus n'est qu'une
apparence et l'interprétation de Vuillemin se trouve justifiée. — M. G.vrd
IV. — LA REPRODUCTION ASEXUÉE. 79
Mûller (Karl). — Ih'ob((rhtim;/cn ilbcr BedKcdonsvorf/angp bei S/xritf/il-
lidcii, iti'bsl Boiicfkini'/cii :u dcren âusserer Morphologie und BioUxjic.
(Zool. Anz., XXXVII, 114-121, 3 fig.) [81
Sauton (B.). — Gcrinination in vivo des spores d\\. niger et d\\. fumigalus.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1697-1698.)
[Les spores d'.l. fumigalus renferment une sub-
stance qui Li protège contre la phagocytose. Dans l'aspergillose, la mort
serait due au développement du mycélium, non d'une toxine. — M. Gard
"Wilson (H. V.). — On l/ie bchavior o/' he dissociated cells in Hydroids,
Alcgmtaria and Aslcrias. (Journ. Exper. Zool., XI, 281-338, 30 fig.) [82
Voir pp. 86, 113, 118, 224 pour les renvois à ce cliapitre.
aj Reproduclion par division.
Debaisieiix (Paul). — Recherches sur les Coccidies. I. Klossia Iielicina
(A. Schneider). — D'après D., la multiplication nucléaire qui se produit chez
Klossia, après son accroissement à l'intérieur des cellules rénales (ï Ilelix
nemoralis oii on le trouve fréquemment en toute saison, ne se réaliserait
pas par une sorte de « multiplication simultanée », mais toujours par bipar-
titions successives du noyau primitif. Il n'y aurait donc pas répartition préa-
lable, dans le cytoplasma, de la substance du noyau primitif, puis recon-
stitution sur place de noyaux multiples. — A. Lécaillon.
y) Beproduclion par spores.
Fischer (H.). — Cultures de prothalles de fougères dans l'eau et remarques
sur les conditions de la germination des spores. — F. cultive les prothalles
de Fougères variées dans la solution nutritive de Pfeffer ou dans la solution
minérale sans azote de A. Mever à laquelle il ajoute 0,1 % de XH'NO-'. 11
étudie les conditions de la germination de spores de diverses espèces; il en
est qui conservent longtemps leur faculté germinative, 20 ans et même
48 ans. — F. Moreau.
Kundt (A.). — Le développement des microsporanges et des macrospo-
ranges dans le Salvinia nalans. — Le pédicelle du microsporange se ramifie
grâce à la croissance d'une de ses cellules et à ses divisions ultérieures. Lors
de la formation des sporanges, des cloisons transversales séparent le pédi-
celle des cellules sporangiales ; la cellule terminale renflée acquiert trois ou
cinq cloisons tangentielles qui délimitent la paroi du sporange; la cellule
centrale subit de la même façon des cloisonnements tangentiels qui séparent
à sa périphérie des cellules nourricières; la paroi du sporange et la couche
de cellules nourricières restent par la suite formées d'une assise unique de
cellules; les cellules nourricières deviennent binucléées. La cellule centrale
se divise en cellules-mères des spores par des cloisons diversement orien-
tées, dont l'ordre d'apparition et la direction sont soumis à des variations.
Seize cellules-mères sont formées dans le microsporange, huit dans le ma-
crosporange. Chacune se divise en quatre et ces divisions s'accompagnent
d'une réduction chromatique qui amène à huit le nombre des chromosomes
du gamétophyte. Les soixante-quatre spores du microsporange mûrissent;
dans chaque macrosporange une seule macrospore, rarement deux, arrivent
à maturité. — F. Moreau.
80 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
BroAPvn (W. H.). — Le développement de Vascocarpe de Lachnea sculellata.
— L'ascoiione est l'avant-dernière cellule d'une rang-ée de 9 environ. Les
hyphes ascogènes sont grandes et se ramifient abondamment. A leurs extré-
mités se forment des crochets dont la cellule pénultième est binucléée, tandis
que la dernière et l'antépénultième sont uninucléées. Les deux noyaux d'une
cellule pénultième peuvent se fusionner pour former le noyau d'un asque,
ou ils peuvent se diviser et donner naissance à quatre noyaux d'un autre
crochet. La dernière cellule uninucléée se fusionne habituellement avec la
cellule antépénultième, après quoi les deux noyaux sont susceptibles de
donner naissance aux noyaux d'un autre crochet, ou se fusionner pour
donner un asque. — Les noyaux de l'ascogone et des hyphes ascogènes
paraissent être semblables à l'exception de leur volume, et le même nombre
de chromosomes, cinq, persiste au cours de leurs divisions. Au début de leur
formation, les chromosomes sont fréquemment groupés en une masse res-
semblant à un second nucléole. Les chromosomes se mettent ensuite en
rapport avec un centrosome qui n'était pas apparent au stade de repos. Ce
centrosome se divise, et les deux centrosomes-filles se placent aux pôles du
fuseau. A la métaphase, les cinq chromosomes se divisent, et, à l'anaphase,
cinq passent à chaque pôle. — La première division dans l'asque est hé-
térotypique. La deuxième et la troisième sont semblables à celles qui s'o-
pèrent dans l'ascogone. — P. Guérin.
Kniep (H.). — Apparition de basides sur un mycélium uninucléé d'Armil-
laria mcllea. — Dans des cultures pures d'Annillariamellea K. voit naître
directement sur le mycélium, sans qu'il se fasse un chapeau, des basides
normalement constituées qui produisent 4 spores identiques aux spores
ordinaires de l'espèce. Ce sont des « basides mycéliennes » comparables à
celles des Basidiomycètes gymnocarpes ; elles constituent un cas différent
des conidiophores d'IIeteroôasidion annosum signalés sur le mycélium par
Brefeld. et des conidiophores et cystides à stérigmates homologues des ba-
sides rencontrées par Matruciiot sur le mycélium de Pleiirotus ostreatus.
De plus, le mycélium qui porte ces basides est uninucléé et ces basides elles-
mêmes ne renferment, lorsqu'elles sont jeunes, qu'un seul noyau. Celui-ci ne
résulte pas de la fusion de deux autres, il provient de la croissance du noyau
unique de la cellule terminale d'un hyphe, devenue une baside. Ce noyau se
divise deux fois : la première division cou^porte un synapsis, puis un spirème
aux filaments placés parallèlement, puis un fuseau perpendiculaire à l'axe
de la baside; près de chaque pôle du fuseau so trouvent 2 chromosomes que
l'auteur n'interprète comme tels qu'avec doute, laissant entendre que ce
pourraient bien être 2 masses chromatiques résultant de la fusion de vrais
chromosomes; plus tard ils se divisent, chaque pôle en présente 4: aussi K.
interprète-t-il cette première division comme une mitose hétérotypique ; la
seconde a les caractères d'une mitose homéotypique : sans que les deux
noyaux résultant de la première mitose reviennent au repos, chacun d'eux
forme un fuseau perpendiculaire à l'axe de la baside et sur lequel 2 chro-
mosomes se dirigent vers chaque pôle. Grâce à ces deux divisions la baside
renferme 4 noyaux; chacun d'eux s'engage dans une spore; il arrive qu'une
troisième mitose intervienne, 4 des 8 noyaux formés pénètrent dans les
4 spores; les 4 autres restent dans la baside sans que l'auteur puisse dire
s'ils serviront à une seconde génération de basidiospores. L'intérêt des
mitoses réductrices dans le matériel étudié par B. est dans l'absence de la
karyogamie qui prend place ordinairement dans la jeune baside. Le noyau
unique de la baside deviendrait-il diplo'i'de sans l'apport de chromosomes
IV. — LA REPRODUCTION ASEXUEE. 81
d'un autre noyau, ou tous les noyaux du mycélium seraient-ils diploïdes
grâce à une karyogamie intervenant à un stade encore indéterminé du dé-
yeloppement ? — F. Moreau.
Hannîg (E.). — La si;/nipcalio7i dcx pn'ijilasmodes. I. La formation de la
périspore chez Equiselum. IL La fonnalion des inassiilcs dans Azolla. IIL.
Jiecherc/ics critiques sur l'existence et la signification des tapis et des péri-
plasmodes. — H. appelle périplasmodes les masses plasmiques provenant de
la fusion des cellules du tapis qui entoure les spores en voie de formation
et qui prennent part à la formation des couches externes des spores. L'auteur a
étudié spécialement ii'/u/se^M?» et A:olla. Bbiis Equisetum H. décrit avec soin
la multiplication des cellules et des noyaux dans le tapis, la fusion originelle
des cellules et leur transformation en un plasmode qui pénètre dans la cavité
de sporange entre les ébauches des spores. Ces plasmodes forment autour
des spores une double membrane, une cutinisée et une autre aux dépens de
laquelle se forment les élatères. Dans Azolla, les plasmodes reconnaissent la
même origine et pénètrent aussi entre les ébauches des spores. Celles-ci
sont placées dans des vacuoles à l'intérieur desquelles se forment les parois
alvéolaires des massules. L'origine des glochidies, c'est-à-dire des poils en
forme d'ancre, a pu être observée par l'auteur. Dans la partie générale de
son travail, H. considère l'évolution du tapis. Présent sous sa forme primi-
tive chez les Mousses, il acquiert son plus haut développement chez les Ptérido-
phytes ; il est encore bien formé dans les microsporanges des Gymnospermes
et des Angiospermes, tandis que dans les macro.sporanges il subit une réduc-
tion depuis les Gymnospermes jusqu'aux Gamopétales en passant par les
Choripétales et les Monocotyiédones. — F. Péchoutre.
Fries (R. E.). — Sur les phénomènes cytologiques de la formation des
spores chez Nidularia. — Chez Nidularia la jeune baside est binucléée
comme les cellules des hyphes voisins. Ses deux noyaux subissent la fusion
dangeardienne et le noyau de fusion se divise deux fois de suite. Il passe
par une période de synapsis et dédouble longitudinalement son spirème ;
celui-ci se fragmente en deux chromosomes doubles qui présentent les phé-
nomènes des mitoses hétérotypiques. Cette première division n'est pas
suivie d'un stade de repos, une seconde division lui succède immédiatement;
ses caractères sont ceux des mitoses lioméotypiques. Quatre noyaux haploïdes
se forment donc dans la jeune baside; celle-ci pousse en général quatre sté-
rigmates porteurs de quatre spores; chacune d'elles reçoit de la baside un
noyau. Des basidiospores au nombre de deux ou de trois par baside ont été
observées; dans un de ces cas deux noyaux ont été vus s'engageant dans le
même stérigmate. Le noyau unique de la basidiospore se divise en deux
avant qu'elle se soit détachée de la baside. — F. Moreau.
Mûller (Karl). — Observations tiur les processus de réduction chez les
Spongilliiles, avec remarques sur leur mm-phologie externe et leur biologie. —
Quand les éponges ont passé au laboratoire de 1 à 3 mois dans des condi-
tions peu favorables, elles finissent par maigrir par réduction des tissus
vivants autour de la charpente des spicules. Mais la dégénérescence ne con-
tinue pas et il se forme de petits amas cellulaires comprenant des éléments
de diverses sortes qui, extraits des tissus de l'éponge et placés dans de
bonnes conditions, se développent en un individu nouveau. Malgré certaines
apparences, ces corps ne doivent pas être assimilés aux gemmules; c'est un
mode spécial de reproduction agame. — Y. Delage et M. Golds.mitii.
l'année biologique, XVI. 1911. G
82 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
"Wilson (H. "W.). — Sur le comportement des cellules dissociées chez les
flydrohlcs, l'A Icyonaria et VAsterias. — Dans les expériences qui ont été faites
avec les Eponges, pour voir si des organismes entiers peuvent se reformer
au moyen des éléments du corps dissociés, on n'arrive pas à distinguer nette-
ment quelle est la part prise par les cellules des parois du corps, des canaux
ou des corbeilles, en raison de la grande abondance d'amœbocytestotipotents
et capables de phagocyter les autres éléments qui prennent une part prépon-
dérante à la formation du nouvel organisme. Pour écarter cette difficulté,
l'auteur s'est adressé à des liydroïdes (VEudendrium, la Pcnnaria) où il n'y
a, outre l'endoderme et l'ectoderme, qu'une mésoglée presque dépourvue
d'éléments cellulaires. 11 leur applique le même traitement qu'aux Eponges,
c'est-à-dire les débite en menus fragments qu'il place dans un petit sachet
de gaze, qu"il presse avec des pinces dans un verre de montre plein d'eau de
mer. Il obtient un liquide trouble où l'on reconnaît des cellules isolées et des
petites masses cellulaires. Au bout de quelques heures, ces éléments se fusion-
nent en petites masses; il recueille les plus volumineuses et les place dans
de l'eau propre. La conglomération spontanée se poursuit et, au bout de quel-
que temps, on obtient des masses de plusieurs millimètres de surface, d'en-
viron 1"'"^ d'épaisseur, qui deviennent de plus en plus lisses et régulières.
Ces masses constituent d'abord un syncytium, puis elles se présentent
sous l'aspect d'une planula : une couche superficielle d'éléments forme un
ectoderme, les cellules intérieures forment l'endoderme; un périsarque est
sécrété ; des excroissances se forment dont l'une sert à la fixation et dont
les autres fournissent des tentacules. De place en place on voit des cnido-
blastes qui sont soit de nouvelle formation, soit entraînés dans le phénomène
de conglomération. L'auteur n'a pas déterminé l'origine des éléments con-
glomérés par rapport aux feuillets de l'animal primitif; il admet qu'il y a eu,
par suite de la séparation physiologique de ces éléments, un phénomène de
dé-différenciotion à la suite duquel une nouvelle différenciation s'est pro-
duite. — Chez VAsterias il a tenté des expériences analogues avec des frag-
ments de gonades non mûres. Un phénomène de conglomération a commencé,
mais naturellement il n'a pu se former que des amas incapables de recon-
stituer quelque chose d'analogue à la forme mère. Très hypothétiquement, W.
émet l'idée que ces processus rappellent ceux qui devaient être habituels aux
organismes primitifs alors qu'ils formaient des amas sans forme ni taille
définie et pouvaient ainsi, selon les nécessités du moment, se conglomérer
en masses plus volumineuses ou se dissocier, pour se séparer des parties
endommagées par un traumatisme [XVII, d]. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Hérouard (Edgard). — Sur la jtrogénèse jtarthènof/énésique à longue
échéance de Chnjsaora. — H. établit dans le cycle évolutif de Chrijsaora
l'existence de modes successifs de reproduction. De mars à juin, des kystes
formés sur la sole pédieuses, des bourgeons (juillet à octobre), strobilisation
et éphyrulation (de novembre à février) ; période de repos (janvier et février),
s'il y a eu éphyrulation. Les kystes constituent un mode de reproduction nou-
veau que l'auteur a fait connaître. Il les assimile à des statoblastes et les con
sidère comme des résultats d'une progénèse (ou pa^dogénèse) parthénogé
sique ^e produisant chez un animal non sexué. Ces kystes peuvent persister
jusqu'à trois années et plus, avant d'éclore pour donner un jeune polype,
mais il est probable que dans les conditions naturelles ils éclosent plus rapi
dément sous rintluence de facteurs i)hysiques non encore déterminés. —
Y. Del.vge et m. CiOldsmitii.
CHAPITRE V
L<'oiilo;;énèse
Apolant. — Uher einif/c hislolitgiHche Ergebnisse der experimenleUen Krebi-
forsc/iitn;/. (Arch. mikr. Anat., LXXIII, Fetschr. Waldeyer, 144-156, 6 fig.)
[97
Aron (H.). — ^^ ((chstuin imd Erniihnmg. (Blochem. Zeitschr., XXX, 207-2265.)
[94
Battandier. — Expériences sur la germination d'une plante aquatique : te
Damasoiiium Bourgaci Coss. (C. R. Ac. Se, CLII, 1495-1497.)
[Les germinations provenant clun seul semis de cette
plante peuvent s'éclielonner sur un grand nombre d'années. — M. G.vrd
Beneden (Edouard van). — Recherches sur Vembryologie des Mammifères.
De la scgmcnldlion, de la formation de la cavité blastodcrmique et de l'cm-
bri/un didermique chez le Murin. (Arch. de Biologie, XX^4, 63 pp., 5 pi.,
1 %•) ' [91
a) Brachet (A.). — Etude sur 1rs localisations gcrmiualcs et leur polcnlia-
lilé ré(dlc dans Fœuf jiarthénogénétique de Rana fusca. (Arch. Biol.,XXVl,
237-263, pi.) [87
//) — — Sur le développement des deux premiers blastomères de l'œuf de
Grenouille. (Anat. Rec, V, n» 4, 183-185.) [87
Bruni (Angelo Cesare). — Sullo sviluppo dei corpi vertebraii e délie loro
articolazione negli Amnioli. (Arch. Entw.-Mech., XXXll, 89-167, 2 pi., 1 fig.)
[Cité à titre bibliographique
Bureau (Louis). — L'âge des perdrix. La perdrix grise. (Bull. Soc. Se. nat.
Ouest de France, Nantes, 'i" série, I, 1-114.)
[Intéressant tableau chronométrique permettant de déterminer cet âge
basé sur la largeur des rémiges (3 à 10) au moment de leur chute. Exemple :
un perdreau gris dépourvu de la 6"^ rémige de 2'' plumage, mais présen-
tant une 7*^ rémige de 39 millimètres, est vieux de 47 jours. — M. Hérubel
a) Child (G. M.\ — Studies on the dgnamics of morphogenesis and inhcri-
tance in expérimental reproduction. L The axial gradient in Planaria do-
rotocephala as a limiting factor in régulation. (Journ. exper. Zool., X, 265-
319.) [Sera analysé dans le prochain volume
b) Studies on dgnamics of morphogenesis und inheritance in experi-
mentcd reproduction. IL Physiological dominance of anterior over posterioi
régions in the régulation of Planaria dorotocephala. (Joarn. exper. Zool.,
XI, 187-221, 21 fig.) - [Id.
c) — — Studies on the dynamics of morphogenesis and inheritance in expé-
rimental reproducliou. IlL The formation of new zooids in Planaria and
other forms. (Ibid., 221-280, 36 fig.). [Id.
Commitee consisting of professor C. S. Sherrington (Chairman) and
Dr. S. M. Copeman (secretary). — Body metabolism in cancer. (Rep.
Brit. Ass. Adv. Se, Sheffield, 1910, 297-300.) [97
84 L'ANNÉE BI(3L0GIQUE.
Gonklin (Edwin J.l. — The organi:alion of the egg and Ihe dcveloprnenl
of single blastomeres of Plvilhisia mamillala. (Journ. exper. Zool., X, 393-
404, 2 pi.) [Voir ch. VI
Daniel ( J. Frank). — Observations on Ihe period of gestation in white mice.
(Journ. exper. Zool., IX, N" 4, 865-870.) [90
Disse (J.). — Ueber die Bihiung der Grnndsubstanz des Knochengeirebes.
(Verh. Anat. Ges., <i pp.) [93
Dostal (R.). — Zur experimentellen Morphogenesis bei Circœa nnd einigen
anderen Pflanzen. (Flora, CI II, 1-53.) [Voir ch. VII
Durken (Bernhard). — Ueber frilhzeilige Exstirpation von Extremiti^ilen-
aithigen beiin Frosch. Ein experimeiifeller Beitrag zur Enlwicklungsphy-
siologie nnd Morp.'iologie der Wirbeltiere unter besonderer Berucksichligung
des Nervensystems. (Zeitschr. wissenscli. Zool., XCIX, 189-356, 7 pi., I8fig.)
[99
Ebner (V.). — Geioebeenlivickclunii iind Phylof/encse. (Verh. Anat. Ges.,
25 Vers., 3-14.) ' ' [Voir ch. XIII
Fichera (G.). — 5»/ recenti amlribiili aile doilrine dei nenplasmi. (Tumori,
I, fasc. 1, 1-74.) [Revue critique des travaux re-
latifs aux rapports entre les blastomycètes et les tumeurs. — F. Henneguy
Gebhardt. — Cebcr den Skelettbau mit diinnen Platten. (Verh. Anat. Ges.,
21 pp., 40 fig.) [93
Gràper (Ludw^ig). — Beobachtung von Wachstumsvorgângen an Beihennuf-
nahnien leboider Hilhncrembryoncn nebst Bemerknngen iibcr vitale Fiir-
bung. (Arch. Entw.-Mech., XXXIIl, 303-327, I pi., 8 fig.) [L'intérêt biolo-
gique de ce travail réside en ce fait qu'il donne une méthode de colora-
tion vitale qui permet d'étudier un même œuf de Poulet vivant pendant
longtemps et d'étudier les diverses phases de sa croissance. — A. Brachet
Haaland (M.). — Sponlaneous cancer in Mice. (Roy. Soc. Proceed., B. 567,
532.) [97
Hargitt 'Ch. "W.). — Some problems of cœlenterate ontogenij . (J. of Morphol.,
XXII, 493-543, pi. I-lII.) ' [93
Hegner (R. "W.). — The germ cell déterminants in the egg of Chrysomelid
bcrili-s. (Science, 13 janvier, 71.) [Réponse
à des critiques sur l'interprétation du disque polaire. — H. de Varignv
Hooker (Davenport). — The development and function of voluntary and
cardiac muscle in embryos mithont ncrves. (Journ. exper. Zool., XI, 159-
186, 15 fig.) [99
Isaja (A.). — La reazione antitriptica nei tumori maligni. (Tumori, I, fasc. I,
35-109.) [L'augmentation
du pouvoir antitryptique du sérum des cancéreux paraît être due à la ré-
sorption des ferments protéolytiques des tumeurs mômes. — F. Henneguy
/-;) Jenkinson (J. W.). — On the origin of the polar and bilatéral structure of
the egg of the sea-urchin. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 699-716, 11 fig.)
[89
b) Bchilion of Bcgcncralion and Development al Processes. (Rep. Brit.
Ass., Sheffield, 1910, 63i)-037.) [Expose quelques
vues générales sur la présence des substances organo-formatrices
desquelles dépend la difierention ontogénétique dans le cytoplasme et non,
comme le pensait W'eis.m vnn, dans le noyau. Ces propositions semblent
- V. — ONTOGENESE. 85
être un sommaire d'une théorie destinée sans doute à être développée
et rendue plus claire ultérieurement. — Y. Delage et M. Gûldsmith
Jesenko (F.). — Einige neuc Vcrfahren die Ruheperiode der Holzgewdchsf
abzidiirzcn. I Milt. i Ber. deutsch. bot. Ces., XXIX, 1 pi., 273-284.) [101
Kohlbrugge (J. H. F.). — Der Einfluss der Spermalozoiden auf die Blas-
tula. II. (Arch. mikr. Anat., LXX^'II, 4 pp., 2 fig.) [Voir ch. Il
Kûhn (Alfred). — Vebcr ^ctorminicrU' Entirickluiiq bci Cladoccren. (Zool.
Anz., XXXVIII, 345-357.) ' [85
Lehmann (E.). — Zur Kenntnis der anaëroben Wachstums hôherer Pflanzen.
(Jahrb. wissensch. Bot., XLIX, 01-90.) [98
Lesage (P.). — Sur l'emploi des solutions de potasse à la reconnaissance de
la faculté germinative de certaines graines. (G. R. Ac. Se, ('LU, 615-617.)
[Les graines de
Lepidium salivum qui germent ne diffusent pas de matière colorante,
celles qui ne germent pas diffusent cette matière colorante. Cela n'est vrai,
cependant, que dans les grandes lignes, non rigoureusement. — M. Gard
Loeb (Jacques) und 'Wasteneys (Hardolph). — Die Beeinflussung der
Entwicklung und der Oxydationsvorgànge im Seeigelei {Arbacia). (Biochem.
Zeitschr., XXXVII, H. 5, 6, 410423.) [Voir ch. VI
a) Loeb (Léo). — Ijeber die Bedeutung des Corpus luteum fi'ir die Periodi-
zitât des sexuellen Zgklus beim weiblichen Sàugetierorganismus. (Deutsch.
mediz. Wochenschr., n" 1, 14.) [Voirch. XIV
b) The cyclic changes in the Mammalian ovary. (Proceed. Amer. Philos.
Soc, L, n" 199, mai-juin, 228-234.) [Ibid.
c) — — Tke parthenogenetic Development of Ova in the mammalian ovary
and the Oriyin of Uvarian Teratomata and Chorio-Epit/icliomata. (Journ.
of Amer. Med. Assoc, 6 mai, LVI, 1327.) [Ibid.
(7) — — Some Problems and Besults in Cancer Investigation. (ioum.Missonn
State Med. Ass., July, 1-27.) [Conférence de vulgarisation. — M. Goldsmith
e) Beitrdge zur Analyse des Genebewachstums. IV. Ueber den Einfluss
von Kombinationsreizen auf das Wachstum des transplantierten Utérus des
Meerschweinchens. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 456-478, 2 fig.) [Voir ch. XIV
/■) Beitrdge zur Analyse des Gewebewachstums. VI. Ueber die Wirkungs
wrise der ailsseren Rcize bei der Bildung der Placentome. (Arch. Entw.-
Mech., XXXII, 67-86, 1 pi., 4 fig.) [Ibid.
g) Beitrdge zur Analyse des Gewebewachstums. VII. Ueber einige
Bedingungen des Wachstums der embryonalen Placenta. (Arch. Entw.-
Mech., XXXII, 662-667.) [94
Lœb (Léo) und Addison ÇW. V. F.). — Beitrdge zur Analyse des Gewebe-
wachstums. V. Ueber die Transplantation der Taubenhaul in die Taube und
andre Tierarten. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 44-66.) [Voir ch. VIII
Lucien (M.). — Le poids, les dimensions et la forme générale de l'hypophyse
humaine. (C. R. Ass. Anat., 13'= réunion, Paris, 147-158, 4 fig.) [94
Micheels (H.). — Recherches sur Caulerpa proliféra. {]i\x\\. Ac. roy. Belg.,
Cl. se, 110-179.) [101
Miyaké (K.). — The development of the gametophyles and embryogeny in
Cunnin g ha mia siiiensis. {Beih. z. bot. Centralbl., XXVII, Abt. 1, 1-25.) [99
a) Millier (Karl). — Beobachtungen iiber Redmtionsvorgdnge bei Spongil-
8f) L'ANNEE BIOLOGIQUE.
liden, nebsl licmcrknnfjen z-n dn'ini àusserer Morphologie und Biolouic.
(ZooL Anz., XXXVII, 114-121, 3 fig.) [^'olr ch. IV
b) Millier (Karl). — Beductiouserscheiniinr/eii bel Siisswasserschwdmmen.
(Arch. Entw.-Mech., XXXIII, 557-607, 16 fig.j [05
Oxner (Mieczysla-w). — Analyse biologique d'une série d'expériences con-
cernant l'avènemenl de la maturité sexuelle, la régénération et l'inanition
chez- les Nemertiens. {G. R. Ac. Se, CLIII, 1168-1170.) [Voir ch. VII
Paton (Stewart). — Experi?7ients on developing chicken's eggs. (Journ.
exp. Zool.. XI, 469-472.).- 19S
Romeis (B.). — Die Architektur des Knorpels vor der Osteogenese und in der
ersten Zeil derselben. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 387-422, 2 pi., 7 fig.) [92
Ross (H. C), Cropper (J. "W.), Ross lE. H.). — Further researches into
induced cell-rejjroduction and cancer. (London, John Murray, 63 pp.,
4 pi.) [96
Shorey (Marion L.). — A Study of the diff'erentialion of neuroblasts in ar-
ti/icial culture média. (Journ. Exper. Zool., X, 85-93, 10 fig.) [90
Sobotta (J.). — Die Entwicklung des Eies der Maus von ersten Auftreten
des Mesoderms an bis zur Ausbildung der Embryonalanlage und dem Auf-
treten der Altantois. I Teil : fJie Keimblase. (Arch. mikr. Anat., LXXVIII,
82 pp., 3 pi.) [90
Soiièges (R.). — Sur le développement de l'embryon chez le Myosurus mini-
mus L. (C. R.-Ac. Se, CLIII, 686-688.)
[Cette espèce est très favorable pour déterminer
l'origine de la cellule hypopliysaire, étudier le cloisonnement des octants,
le nombre et la position des initiales du côté de la tige, etc. — M. G.vrd
Spooner (Georgina B.). — Embryolor/ical studies on the centrifuge. (Journ.
exper. Zool., X, 23-45, 13 fig.) ' [88
Stricht (O. van der). — Sur le mécanisme de la fixation de l'ceuf de la
chauve-souris. (C. R. Ass. Anat., I3*= Réunion, Paris, 1-9.)
[Détails anatomiques et histologiques. — M. Goldsmith
Venzlaff ("W.). — Eeher Genesis und Morphologie der rot en Blutkorperchen
der Vôgel. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 377-432, 3 fig., 1 pi.) [91
Yatsu (Naohide), — Observai ions and Exper iments on the Ctenophore
Egg. II. Notes on Early Cleavagc Stages and Experiments on Cleavage.
(Annotationes zoologicae Japanenses. Vil, 333-346, 3 fig., 3 tables.) [89
Voir pp. 65, 103, 221 pour les renvois à ce chapitre.
a) Isolropie de l'oeuf 'fécondé: spécificité cellulaire.
Kuhn (Alfred). — Prédéterrnination dti dévelopjtement chez les Cladocéres.
— Les cellules germinales primitives que Tauteur peut rapporter à une
partie déterminée de l'œuf, s'individualisent entre le stade à 8 et le stade à
16 blastomères et peuvent être suivies à partir de ce moment grâce à leurs
inclusions. — Y. Delage et M. Goldsmith.
V. — ONTOGENESE. 87
/)) Brachet (A.). — Sur le dt'rt'hijtjicrnciil r/^'x tlciix jironii'rs h/zistojDrres
(h' ('(viif (le Grenouille. — Me Clendon paraît avoir trouvé un matériel et une
méthode particulièrement favorables pour l'étude de cette question, mais
n'en avoir pas tiré tout le parti possible. Il a pu, chez Chorojthiliis h^iserialus
au stade 2, enlever complètement une des deux cellules, sans léser l'autre.
Mais il n'a pas observé la position du croissant gris, qui marque dans l'œuf
la région dorso-antérieure future. 11 a pu, dans certains cas, obtenir des
embryons entiers, ce qui était à prévoir : ces embryons provenaient sans
doute d'œufs où le premier plan de segmentation coïncidait avec le plan de
symétrie bilatérale, qui est .bissecteur du croissant gris. B. a montré dès
1904 que la portion d'embryon qui se développe aux dépens d'un blas-
touière dépend strictement des relations qui existent entre ces deux plans ;
il eût été intéressant de confirmer cela par cette nouvelle méthode. Me
Clendon prétend que la moitié d'un œuf divisé autrement que dans le plan
de symétrie peut être aussi totipotent, ce qui serait contraire aux expériences
de B.; mais il n'a pas démontré cela. Par contre, il semble avoir prouvé
que la formation d'un demi-embryon aux dépens d'un blastomère du stade 2
dans les expériences de Roux, est due à la présence du bla.stomère lésé et
de la gêne qui en résulte pour l'autre. — A. Robert.
a) Brachet (A.). — Eludes sur les localisations .germinales et leur potentia-
lité réelle dans l'œuf parlhénogénétique de Rana fusca. — Suivant B., l'œuf
mûr de Rana fusca ne montre aucune trace de localisations germinales ni
extérieurement ni intérieurement. Mais dès l'instant où la fécondation est
effectuée, il en est différemment. L'œuf change alors d'aspect; un remanie-
ment du pigment cortical fait apparaître, dans la région éciuatoriale et dans
une moitié de l'œuf seulement, une bande grise en forme de croissant. 11
en résulte que l'œuf fécondé peut être, à ce moment, divisé en deux moi-
tiés parfaitement symétriques par un plan vertical passant par les pôles et
par la partie la plus large du croissant gris. Or, on reconnaît que la traînée
de pénétration du spermatozoïde se trouve dans la moitié de l'œuf opposée
au croissant gris et coïncide exactement avec le méridien de symétrie bila-
térale. Cette symétrie bilatérale de l'œuf fécondé se maintient pendant tout
le cours de la segmentation, et ensuite dans la gastrulation et le développe-
ment de l'embryon. De plus, la lèvre antérieure du blastopore apparaît
dans la partie la plus large du croissant gris, et la segmentation de l'œuf
marche un peu plus vite dans la moitié de l'œuf où se trouve ce dernier.
On peut donc dire que l'un des actes de la fécondation est « la stabilisation
des localisations germinales » et que le point d'entrée du spermatozoïde
dans l'œuf, qui peut être quelconque, détermine la situation du plan de
symétrie bilatérale. Dans les œufs où pénètrent deux spermatozoïdes
(œufs dispermiques), le méridien de symétrie bilatérale passe à mi-distance
entre les points d'entrée des deux spermatozoïdes. Dans les œufs polysper-
miques, il n'existe plus de relation entre ce méridien et les points d'entrée
des spermatozoïdes. L'auteur conclut alors que « l'œu-f pondu de Raïui
fusca a une symétrie bilatérale primaire et des localisations germinales
préformées, mais dans un état instable, incomplet, susceptible de modifi-
cations; la polyfécondation ne fait que les fixer et les stabiliser, tandis
qu'elles subissent un déplacement et un remaniement dans Iceuf mono-
spermique ou dispermique ».
B. remarque ensuite qu'il est établi que dans les cas de la parthénogenèse
expérimentale, l'œ-uf de Rana se rétracte, expulse un fluide, soulève sa mem-
brane vitelline, achève sa maturation chromatique et éventuellement cyto-
88 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plasmique et subit différentes autres transformations pouvant aboutir à la pro-
duction d'une larve normale. Mais pour lui, se produisent en outre aussi,
romme dans les œufs fécondés, la stabilisation des localisations germinales
ùt l'apparition du croissant gris et de la symétrie bilatérale qui en est la
conséquence. Toutefois, ici comme dans les œufs polyspermiques, c'est la
symétrie bilatérale primaire, instable et labile, qui est fixée par la réaction
de l'œuf à l'action qu'il a subie. — A. Lécaillon.
Spooner (Georgina). — Etudes embryologiques sur des a-ufs centrifugés.
— Les œufs des Cgclops sont centrifugés avec les parents qui les portent
dans leurs sacs. Dans les œufs centrifugés, les substances s'orientent dans
l'ordre suivant : substances grasses du côté du centre de rotation, vitellu&
au côté opposé, protoplasma entre les deux. Mais les œufs ont une polarité
qui n'est pas affectée par la centrifugation. en sorte que l'axe de polarité a
une direction quelconque par rapport à ces trois coucbes ; et comme c'est
sur ce dernier que se règle le clivage, celui-ci n'a pas de disposition fixe
par. rapport aux trois couches. Cela n'empêche pas un développement par-
faitement normal. — L'aster comporte des granules acides, colorables en
pourpre par l'hématoxyline, m.èlés à des granules basiques, colorables en
jaune. Dans l'œuf normal, ces deux sortes de granules, intimement mélan-
gés, ne laissent voir qu'une teinte pourpre, due aux premiers, plus foncés;
la centrifugation, en éloignant les granules acides, pourpres, plus denses,,
laisse voir les granules basiques, jaunes. — Sous l'influence de la centrifu-
gation, les sphères vitellines, plus lourdes, tendent à traverser le fuseau
dont les filaments s'infléchissent sous leur poussée, ce qui montre que ces
filaments ont une existence matérielle. Les rayons de l'aster, au contraire,
ne sont en rien modifiés par le déplacement de leur centre, ce qui montre
qu'ils sont de simples files de granules orientés sous l'influence d'une force
radiaire. — Chez ArOacia punctulata , les œufs centrifugés présentent une cer-
taine pi'oportion de mortalité, mais qui ne semble pas due à la centrifugation,
car on trouve la même proportionnalité dans les lots témoins. Il se forme
sous l'influence de la centrifugation quatre couches, la quatrième étant une
bande pigmentaire dans la couche vitelline. — Le premier plan de clivage
est ici presque toujours perpendiculaire à la stratification; cependant dans un
très petit nombre de cas il est parallèle. Cette circonstance se rencontre
lorsque les œufs ont été centrifugés avant d'être fécondés; dans ce cas, la
situation du pronucleus mâle n'est pas influencée par la centrifugation.
Dans le cas de centrifugation après la fécondation, la surface de la couche
vitelline étant très dense, se comporte comme une paroi cellulaire et le
fuseau, s'orientant suivant la ligne de moindre résistance, se place parallèle-
ment à elle, en sorte que le premier plan du clivage est perpendiculaire à la
stratification. Quand l'œuf est fécondé seulement après la centrifugation, le
point d'entrée du spermatozoïde est quelconque et l'orientation primitive du
fuseau est quelconque également ; s'il se trouve que son grand axe est rigou-
reusement perpendiculaire à la stratification, il reste tel et le clivage est
parallèle à la stratification. Mais si ce grand axe est oblique, le fuseau glisse
et tombe dans la position d'é(iuilibre stable, parallèle à la stratification; le
clivage devient donc perpendiculaire à celle-ci. Cela explique la rareté des
clivages parallèles et l'absence presque totale de clivages obliques. — Quand
on centrifuge les œufs après le premier clivage, on constate que la stratifi-
cation n'a aucune direction définie par rapport à ce plan de clivage, ce qui
montre que les œufs ne se sont pas orientés dans l'appareil. Les fuseaux du
stade 2 sont toujours parallèles à la stratification, et le deuxième clivage est.
V. — ONTOGENESE. m
toujours perpendiculaire à la foisfau premier clivage et à la stratification.
Cette condition se réalise de la manière suivante. Si la stratification est per-
pendiculaire au premier clivage, les deux fuseaux sont parallèles entre eux
et au premier clivage ; si la stratification est parallèle au premier clivage,
les fuseaux sont encore parallèles à ce premier clivage, mais peuvent faire
entre eux un angle quelconque et les deux demi-plans du stade 2 forment
un angle entre eux ; enfin, si la stratification est oblique au premier plan
de clivage, les fuseaux sont encore parallèles entre eux et au premier clivage,
et le plan du deuxième clivage est unique et correspond au seul méridien
qui soit perpendiculaire à la fois au premier clivage et à la stratifica-
tion, à moins que, ce qui est le cas le plus fréquent, un glissement progressif
des plans de stratifications ne se produise, rendant ces plans parallèles au
premier plan de clivage, ce qui nous ramène au second cas. — Y. DELAGE^et
M. GOLHSMITH.
a) Jenkinson (J. W.). — Sur l'origine de la structure polaire et Inlatérale
de l'œuf d'oursin. — La question de la polarité et de la symétrie bilatérale de
l'œuf d'oursin a déjà été fort débattue, et d'importants travaux descriptifs et
expérimentaux y ont été consacrés (Driesch, Boveri, etc.). J. chercbe l'ori-
gine de la polarité dans l'histogenèse de l'œuf ovarien et des premières mo-
difications qu"il subit au moment de sa déhiscence. Pour lui, l'axe de l'œuf
commence à devenir apparent quand l'ovocyte s'allonge perpendiculairement
à la paroi du follicule ovarien. Le noyau est alors au voisinage de sa surface
libre, donc diamétralement opposé au pédicule d'union. C'est en regard du
noyau que se formera le micropyle, c'est du côté opposé qu'apparaissent
d'abord les réserves vitellines. En somme, ce qui résulte des observations de
J. c'est que lejeuneovocyte est déjà polarisé et que son axe se maintient pen-
dant tous les processus qui aboutissent à la maturation et dont la répartition
topographique est déterminée par lui. Ces faits, malheureusement, ne nous
donnent aucune indication sur les causes probables du phénomène essentiel.
Notons qu'entre autres choses, J. a constaté qu'à trois reprises — et
notamment au moment de l'édification du premier fuseau de maturation —
de la chromatine nucléaire est éliminée du noyau. Telle est, pour J., l'origine
des propriétés que possède le cytoplasme au point de vue de la transmission
des caractères héréditaires. J. ne traite pas, dans ce travail, de l'origine de
la symétrie bilatérale dans l'œuf ou la larve d'oursin. Il note seulement
qu'elle est déjà reconnaissable à l'examen microscopique au moment de la
formation du mésenchyme primaire ; l'ectoderme dans une moitié est un peu
plus épais que dans l'autre, et a une structure un peu différente. On sait que
l'expérimentation permet de la déceler à des stades beaucoup plus reculés.
— A. Brachet.
Yatsu (Naohide). — Expériences sur la segmentation de Cœiif. — Expé-
riences de sectionnements sur des œufs de Cténophores {Beroë ovata, Callia-
nira bialata) aux divers stades. Avant le début de la première segmentation,
une partie du cytoplasme de l'œuf étant enlevée, les fragments nucléaires se
segmentent comme s'ils étaient entiers. Pendant la première segmentation,
une section étant faite par des plans variés, on voit que : si les deux frag-
ments sont nucléés, chacun donne un demi-embryon, comme un blastomère
isolé; si un seul a un noyau, le fragment nucléé se segmente, comme un
œuf entier et suivant le mode normal, notamment pour la formation des
micromères. Au stade de 4 cellules, les deux parties nucléées, obtenues par
une division verticale, forment des demi-embryons. Avant la 4^ segmentation^
90 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
malgré renlèvement d'une grande partie du pôle micromérique, l'œuf reste
capable de produire des micromères. — Taille îles blaxiomères. Ces expé-
riences peuvent renseigner sur les conditions des différences que présentent
dans leur taille les divers blastomères : pour les macromères, ces opéra-
tions font varier les tailles plus pour les cellules du bord que pour celles
du milieu; quant aux micromères, leur taille est proportionnelle à celle des
macromères ou des fragments qui les produisent, mais seulement jusqu'à
un certain point, ce qui, pour leur taille, les montre en même temps ten-
dant vers une certaine constance. — Aug. Michel.
jB) Différenciation. Processus f/énéraux.
Shorey (Marian L.). — IJlnde de la differencialion des iieuroblasles dans
les milieux de culture arlifi*ciels. — Pour vérifier l'opinion théorique que les
différenciations histologiques pendant l'ontogenèse réclament non pas seule-
ment des conditions banales, mais un excitant spécifique pour chacune
d'elles, l'auteur a fait des cultures de neuroblastes embryonnaires (moelle
de Poulet et du Necturus) et constaté que dans la lymphe ou dans un milieu
banal artificiel qui lui soit comparable, les neuroblastes peuvent vivre long-
temps, même peut- être accomplir des divisions, mais ne forment jamais de
fibres nerveuses. Si aux mêmes milieux on ajoute de l'extrait musculaire
(extrait de bœuf du commerce), on voit dans plusieurs cas se développer
des prolongements colorables par le bleu de méthylène, assimilables aux
fibres motrices. Ces expériences, sans être cruciales, viennent à l'appui de
l'idée que, dans l'ontogenèse normale, la formation des fibres nerveuses
motrices a lieu sous Tinfluence des produits du métabolisme des fibres
musculaires dans la lymphe qui les baigne. Des conclusions analogues
peuvent sans doute s'étendre aux autres tissus; il semble y avoir une loi gé-
nérale de la différenciation. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Daniel (J. Frank). — Observations sur la période de geslation chez la
Souris blanche. — D. a entrepris de déterminer d'une manière précise la
durée de gestation des souris blanches, notion qui lui était nécessaire pour
des expériences ultérieures. Cette durée n'est pas, comme on l'a admis,
uniformément de 21 jours : elle est de 20 jours chez les souris qui n'allaitent
pas (soit qu'elles soient gravides pour la première fois, soit que leurs petits
aient été sevrés ou écartés d'elles); chez celles qui allaitent, elle varie de
'20 à 30 jours. La gestation est d'autant plus longue que le nombre de petits
allaités est plus grand. On peut se demander si cette différence provient
d'un retard de l'ovulation qui pourrait ne suivre la copulation qu'à plus ou
moins longue distance, sans intéresser la gestation vraie, soit d'un allonge-
ment de la gestation, le moment de l'ovulation n'étant pas modifié. — Les
observations de Subotta, Lams et Dorme, Long plaident pour l'absence de
toute influence de la lactation sur le moment de l'ovulation. La conclusion
serait donc en faveur de la seconde manière de voir. La chose est confirmée
par une observation personnelle de l'auteur, d'après la(|uelle chez une souris
qui allaitait plusieurs petits qui moururent dans les 4 premiers jours après
la copulation, la durée de gestation ne fut que de 20 jours. — Y. Delage et
M. GOLDSMITII.
Sobotta (.J.). — Le développement de l'œuf de la Souris depuis lapreinière
apparition du mésoderme jusqu'à la formation de Vébauche embryonnaire et
à l'apparition de Callanloïde. i'<= Partie. La vésicide (jerminale. — L'impor-
V. - ONTOGENESE. • 91
tant mémoire que S. consacre de nouveau au développement de l'œuf de la
Souris a surtout le caractère d'une étude de morphologie embryologique.
Mais il renferme quelques données biologiques générales. Il se produit au-
tour de l'œuf une hémorragie maternelle considérable. Les globules rouges
du sang extravasé sont les uns normaux, les autres ponctués de granulations
ayant les caractères tinctoriaux de Thémoglobine. Dans l'œuf on retrouve des
mottes d'hémoglobine, à l'intérieur des cellules du feuillet pariétal du sac
vitellin, dans la cavité même de ce sac et enfin à la surface des cellules
cylindriques et hautes du feuillet viscéral du sac vitellin. Il est probable que
la désagrégation des globules l'onges en mottes hémoglobiques est l'œuvre
des cellules géantes. Ainsi le matériel hémoglobique, dont la source est
dans le sang maternel épanché, parvient à travers la paroi externe et la
cavité du sac vitellin aux cellules de la paroi interne où il est élaboré par
ces cellules pour servir à la nutrition de l'embryon. Ces cellules offrent de
dedans en dehors trois zones : une basale, à protoplasma dense, renfermant
le noyau; une moyenne fortement vacuolisée, une superficielle bourrée de
mottes hémoglobiques colorées par l'éosine. Les vacuoles lesplus superficielles
de la zone moyenne contiennent des sphérules, et non des mottes, encore
vivement teintées en rouge, qui représentent l'hémoglobine déjà digérée.
S. reproduit l'ingénieuse explication qu'il a déjà donnée (1908) de l'in-
version des feuillets ou entypie du champ germinal chez les Rongeurs. Il
l'attribue à la nécessité de produire une large surface de résorption, telle
que la peut représenter l'épithélium viscéral du sac vitellin si hautement
différencié, qu'une mince couche de tissu et la cavité du sac séparent seules
du matériel nutritif sanguin. — A. Prenant.
Beneden (Edouard van). — ilecherches sur l'embryidoyic des. Mammifè-
res. De la segmentation., de la formation de la cavité b las la dermique et de
Vembrijon didermique citez le Marin. — Le présent mémoire a été en réalité
publié par A. Brachet d'après des dessins laissés par Ed. van Beneden.
Les deux blastomères provenant de la première segmentation de l'œuf in-
terviennent tous deux dans l'édification du corps de l'embryon et du placenta
fœtal; par conséquent l'un n'est pas exclusivement destiné à donner l'amas
cellulaire central et l'autre la couche enveloppante qui apparaissent de
bonne heure dans le développement des mammifères. Aux premiers stades
de la segmentation, on peut reconnaître que l'œuf de Murin se comporte
« comme si sa constitution intime était à symétrie bilatérale », bien que ce
caractère ne puisse être reconnu facilement comme persistant toujours en-
suite. — Les deux couches cellulaires qui interviennent dans l'édification de
l'embryon proprement dit, procèdent toutes deux de la masse interne de
l'œuf segmenté, laquelle se différencie secondairement en le ci lo phare et en
boulon embryonnaire. Dans le bouton embryonnaire se creuse une cavité qui
représente la cavité amniotique. Tout l'ectoplacenta, y compris la voûte de
la cavité amniotique, dérive de la couche enveloppante. La couche externe
de l'embryon didermique ^e met en continuité avec la couche enveloppante
sur tout le pourtour de la tache embryonnaire. — A. Lécah.lon.
Venzlaff CW.). — La genèse des globules sanguins chez les oiseaux. —
V. étudie d'abord la vascularisation de la moelle. Les cellules de paroi des
capillaires veineux ne forment pas un revêtement continu, mais sont clair-
semées. Les capillaires veineux sont en général fermés du côté du paren-
chyme, ce n'est qu'au niveau des nodules lymphoïdes qu'il y a communication.
Les cellules lymphatiques des corpuscules lymphoïdes en contact avec les
92 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
veines se développent en érythrocytes. La transformation se fait par le pro-
cessus généralement connu : le protoplasme devient hyalin, il se forme
une zone corticale colorable. La chromatine nucléaire se condense en un
réseau, le nucléole disparaît et de l'iiémoglobine apparaît. La formation
d'hémoglobine semble être le but de toutes ces transformations. Lorsque les
érythrocytes dégénèrent dans le sang, on observe une condensation nucléaire
typique suivie de destruction. Lorsque les érythrocytes passent dans le pa-
renchyme, ils sont aussi détruits et leur substance sert à l'élaboration de
granules acidophiles. Dans une deuxième partie, "W. étudie les globules
de diverses espèces d"oiseaux (il en a un tableau très complet). 11 examine
notamment leur nombre et leur taille. Dans une même famille, la taille des
globules rouges est proportionnelle à la taille des individus. Les diverses
familles ont des érythrocytes de tailles diverses ; ces variations semblent en
rapport avec le genre de vie. L'accroissement rapide de la taille est sans
influence sur les globules rouges. Quant à leur nombre, il y a une règle
fondamentale : dans une famille donnée, les oiseaux qui ont un genre de
vie, une activité à peu près semblable ont le même nombre de globules;
ceux qui ont les érythrocytes les plus petits en ont le plus grand nombre.
Donc, les oiseaux qui ont la même vie et dont les globules sont de même
taille, en ont aussi le même nombre. Plus les oiseaux mènent une vie active,
plus le nombre des globules est grand. La nourriture influe aussi, augmen-
tant le nombre de globules lorsqu'elle est abondante, le diminuant lorsqu'elle
Lest peu [XI]. — Ch. Champv.
Romeis (B.). — Architeclure du cartilage avant et au début de Voslèogè-
nèse. — De même que dans l'os de l'animal adulte les travées osseuses sont
orientées de façon régulière et ont une architecture adaptée aux tractions
et aux pressions qu'elles subissent (ou plus exactement causées par ces
tractions et ces pressions), de même, d'après R., le cartilage qui précède l'os
a aussi son architecture; seulement elle est infiniment plus simple. Dans l'é-
bauche d'un os long de lapin, le tibia par exemple, au moment où le noyau
central de cellules vésiculeuses se forme dans la diaphyse, le cartilage qui
le prolonge vers les épiphyses se montre composé de cellules aplaties, sé-
parées par des travées de substance fondamentale, moulées sur la convexité
du noyau vésiculeux, et décrivant ainsi des lignes courbes à concavité dirigées
vers le centre diaphysaire. Quand l'os périchondral commence à se former,
ces travées transversales se fixent sur sa face interne. Dès lors, au fur et à
mesure que l'os s'allonge et que les épiphyses s'écartent, le pôle de ces tra-
vées s'écarte de plus en plus de leur point d'insertion, elles deviennent de
plus en plus obliques, et paraissent finalement verticales. Des lamelles
transversales nouvelles apparaissent alors, anastomosant les travées verti-
cales, tandis que d'autres encore, radiairement disposées autour de l'axe de
la diaphyse, font leur apparition.
Pendant ce temps, le noyau vésiculeux s'est résorbé et l'ossification endo-
chondrale a commencé. Dans le calcaneum, étudié aussi par R., une archi-
tecture du cartilage sensiblement analogue à celle que nous venons de ré-
sumer, existe aussi.
C'est donc en réalité très simple, et l'on se demande même s'il y a vrai-
ment lieu, dans les cas étudiés par R., de parler d'architecture, et surtout
de rechercher si elle a une valeur fonctionnelle, ou une origine héréditaire,
fin réalité, au fur et à mesure que l'ébauche cartilagineuse d'un os s'accroît,
elle se modèle, elle change de forme ; la formation d'un noyau central de
grosses cellules vésiculeuses, sa résorption progressive, la pénétration de
V. — ONTOGENESE. 93
vaisseaux dans l'endroit qu'elle occupait, la formation du manchon péri-
chondral, tout cela amène des changements dans les conditions physiques
(changements de pression notamment) des parties situées au-dessus et
en dessous. De plus, comme ces parties s'accroissent et s'allongent, elles
doivent s'adapter à ce qui se trouve placé entre elles : le canal médullaire
en voie de formation. Pour ces raisons, en grande partie mécaniques et phy-
siques, l'orientation les travées de substance fondamentale du cartilage doit
se modifier. R. a décrit quelques-unes de ces modifications : elles paraissent
n'avoir qu'une importance assez secondaire, et une signification toute diffé-
rente de celles qui apparaissent dans l'ostéogénèse desépiphyses. — A. Bra-
ClIET.
Disse (J.). — Sur la formation de la substance fondamentale du tissa
osseux. — De nouveau D. prétend que la substance fondamentale osseuse
se forme aux dépens des ostéoblastes et qu'elle n'est que du protoplasma
transformé. 11 en est de même pour les cellules cartilagineuses, les odonto-
blastes et pour les cellules du tissu conjonctif embryonnaire.
Dans la discussion relative à cette communication, Sciiai-fer estime que
les vésicules hyalines, que D. suppose être des portions de protoplasma des
ostéoblastes transformées en substance osseuse, ne sont que des vacuoles de
sécrétion déjà signalées par Askenazv, Sacerdotti et Frattin, Harris,
dans les ostéoblastes et qui existent aussi dans les fibroblastes. A son tour,
v.KoRFF déclare n'avoir jamais vu les faits indiqués par D. et avoir toujours
trouvé la substance fondamentale fibrillaire et non homogène au début. —
A. Prenant.
Gebhardt. — Sur la construction du squelette par des laines minces. —
Occupé depuis 12 ans à l'étude méthodique des facteurs mécaniques géné-
raux et spéciaux qui interviennent dans la production des formes des tissus
durs animaux, l'auteur, comme son chef \V. Roux, explique toutes ces formes
par une tliéorie fonctionnelle. Dans la présente communication, laissant de
côté les parties épaisses du squelette dans lesquelles la forme extérieure se
concilie avec l'architecture intérieure pour réaliser le fonctionnement spéci-
fique, G. s'adresse aux lames squelettiques minces, où il ne peut plus en être
ainsi. Bien que très répandus (Insectes, Crustacés, Mollusques , Téléos-
téens, etc.), ces éléments s([uelettiques n'ont encore été, sauf de la part de
BiEDERMANN, l'objet d'aucune étude mécanogénétique. L'auteur examine les
conditions mécaniques qui agissent sur une lame mince, telle qu'une feuille
de papier fort. Puis il passe en revue les diverses dispositions des lames
minces qui peuvent assurer la rigidité. Celle-ci peut être par exemple ob-
tenue si l'on empêche directement l'incurvation des surfaces en juxtaposant
un grand nombre de feuilles dont les résistances s'ajoutent. Elle peut être
obtenue aussi par le profilement de la lame comme dans les papiers d'em-
ballage ondulés, ou bien par la production de côtes, etc. A chacun des mo-
dèles mécaniques dont il étudie les conditions de résistance, l'auteur com-
pare un ou plusieurs dispositifs squelettiques réalisés dans la série animale.
Les essais mécanogénétiques de G. rappellent ceux que His autrefois avait
faits pour expliquer avec des lames de caoutchouc les formes du système
nerveux central. — A. Prenant.
Hargitt (Ch. "W.). — Quelques problèmes de l'ontogénie des Cœlentérés.
— H, revient sur des questions qu'il a traitées dans des mémoires précé-
dents : segmentation irrégulière des œufs de Pennaria tiarella, dispersion
94 ■ L^AXNÉE BIOLOGIQUE.
de la cliromatine de la substance nucléaire dans le protoplasme et sa réorga-
nisation en nouveaux noyaux. H. et ses élèves, ainsi que d'autres biologistes,
ont trouvé l'amitose dans un grand nombre de cas; aussi, d'après H., l'ami
tose doit être considérée comme un mode normal de division cellulaire et
non comme un phénomène rare, limité à des conditions séniles et patholo-
giques des cellules des tissus.
H. étudie aussi le développement d'IIydractinia echinala et, contraire-
ment aux données de Bunting qui décrit une segmentation symétrique et
régulière, l'auteur a observé une segmentation plus ou moins irrégulière,
présentant de curieuses anomalies; cependant le résultat iinal est toujours
un embryon typiquement sphérique; on a désigné sous le nom d'endoderme
une masse interne de substance embryonnaire plus ou moins cellulaire,
mais sans différenciation d'aucune sorte; H. propose de l'appeler proendo-
derme. La larve se transforme en ime planula par l'établissement de l'ecto-
derme définitif avec ses cils vibratiles, par l'apparition d'une cavité au centre
du proendoderme qui diminue et se réduit pendant que s'organise l'endo-
derme définitif.
H. étudie de nouveau lontogénie de Clava leptoslyla (v. Ann. bioJ., 1906,
p. 32) et complète ses premières observations. Enfin il conclut que les vues
théoriques de Weismanx concernant Torigine et la croissance des cellules
germinatives ne sont plus justifiées par l'étude del'ontogénie des Cœlentérés
sur laquelle Weismann s'appuyait. Une revue des doctrines anciennes d'ho
mologie conduisent H. à cette conclusion qu'elles ont été surfaites comme
critères de phylogénie. Chez Clava et Pemviria il est difficile de concevoir
une homologie quelconque des blastomères; il faudrait être doué d'une puis-
sante imagination pour discerner dans cette segmentation quelque signe
d'un travail de mosaïque et l'existence d'aires germinatives prédéterminées.
— Armand Billard.
(j) Loeb (Léo). — Sur certaines des conditions delà croissance du placenta
embryonnaire. — L. a trouvé, dans des ovaires de cobayes, des formations
spéciales, dans lesquelles apparaissaient des vestiges plus ou moins marqués
d'organes embryonnaires : plissements épithéliaux, ayant plus ou moins
l'aspect d'un canal médullaire. A la périphérie de ces formations existait un
véritable placenta fœtal, avec structure histologique caractéristique, s'éten-
dant dans le stroma ovarien, autour des vaisseaux, en traînées plus ou
moins étendues.
Il est extrêmement probable qu'il s'agit là d'œufs qui se sont développés
parthénogénétiquement [III]. Mais ce qu'il y a de plus intéressant c'est que
ces formations, si l'interprétation que L. en donne est exacte, démontrent
que, pour qu'un embryon forme un placenta, la présence d'une muqueuse
transformée en caduque n'est nullement nécessaire. Il n'y aurait donc ])as
de relations de causalité entre les transformations subies par les deux or-
ganes. — A. Bracuet.
Aron (H.). — Croissance et nutrition. — Déjeunes chiens nourris insuf-
fisamment, de sorte que leur poids reste constant ou augmente fort peu,
augmentent quand même détaille, les os continuent à croître. La différence
avec les témoins nourris normalement est dans la masse musculaire ([ui
constitue chez l'animal normal 50, 2 % du poids et chez le sujet en expérience
seulement 29, 3 %. La quantité des graisses est surtout diminuée dans les
muscles, dans les os et dans la moelle osseuse. — E. Terroine.
Lucien (M.). — • Le poids, les dinlensions et ht forme génèride île Vhypo-
V. - ONTOGENESE. 95
physe humaine aux différentx âges de la vie. — Jusqu'à la puberté, l'hypo-
physe s'accroit à peu près dans les mômes proportions que le corps, en
sorte que son poids relatif reste d'environ ; son poids absolu atteint
alors environ 0 gr. 50 et son volume 0 cm-' 50. Elle continue à s'accroître
jusqu'à la vieillesse et, à tous les âges, son poids est plus grand chez la
femme que chez l'homme. L'auteur rappelle qu'elle s'hypertrophie chez les
femmes enceintes et dans un certain nombre de maladies, et s'atrophie dans
d'autres. — Y. Delage et M. Goldsmith.
//) Millier (Karl). — Phénomènes de réduction chez les éponges d'eau douce.
— M. envisage dans ce travail, chez les éponges d'eau douce {Sjioiigillo la-
cuslris et Ephijdalia Mullrri) des processus qui se rapprochent beaucoup de
ceux décrits par H. V. Wn.sON, Maas et d'autres, chez des spongiaires marins
sous les noms de dégénérescence, d'involution ou de gemmulation artificielle.
Le hasard lui a fait observer, en été, dans des éponges élevées dans le la-
boratoire, un ratatinement subit et assez rapide des parties molles, le
squelette restant intact et émergeant en quelque sorte de l'éponge. Histologi-
quement, cet état se caractérise essentiellement pnr une diminution con-
sidérable de la mésoglée, une atrophie des chambres vibratiles avec dégé-
nérescence des choanocytes. Tout cela ressemble fort aux transformations
hibernales décrites déjà chez les spongilles par LiEBEnKiuiN, METSCtiNiKoFF
(18711) et Weltner (1907). La réduction continuant, l'éponge, au bout de
12 jours, transforme ses parties molles en des groupes de complexes cellu-
laires de plus en plus petits dont beaucoup dégénèrent et se détruisent. On
ne trouve plus, finalement, que des masses jaune-verdàtre de 1-2 mm. de
diamètre, arrondies, disséminées entre les spicules du squelette. A pre-
mière vue, ces masses ressemblent à des gemmules, mais en les examinant
de près, on voit cependant qu'elles n'ont rien à voir avec ces dernières. M.
leur donne le nom de réducties ou corpuscules de réduction. Ils n'ont pas
d'enveloppe chitineuse, mais sont composés d'une cuticule épithéliale par-
semée de microsclères, enveloppant une masse cellulaire à peu près sphérique.
L'auteur a pu voir une de ces réducties se transformer en une petite éponge
avec squelette et oscule. Les processus, pour cela, paraissent être les mêmes
que dans la régénération par dissociation (voir le travail du même auteur
analysé plus haut).
La masse centrale du corpuscule de réduction est essentiellement formée
de cellules appartenant au groupe des archéocytes, surtout des amibocytes,
chargés de granulations nutritives. On y trouve aussi des cellules dermati-
ques, mais les choanocytes manquent totalement. Au milieu de tout cela
existent, disséminés, de nombreux spicules. M. conclut des observations
qu'il a pu faire sur le mode de formation des corpuscules de réduction, que
les choanocytes disparaissent réellement : ils meurent d'abord, puis sont
phagocytés par les archéocytes. 11 en est probablement de même pour les
cellules dermatiques.
Tels sont les faits observés accidentellement par M. L'auteur reconnaît
que, dès 1844, Laurent ( Voyage autour du monde sur h lo Bonite ») avait fait,
mais au point de vue exclusivement macroscopique, des constatations ana-
logues.
M. insiste, pour terminer, sur la différence qu'il y a entre les faits qu'il a
observés et la gemmulation. Les corps de réduction diffèrent en effet no-
tablement des gemmules. En réalité, dans ce qu'il a décrit, il y a vm phéno-
mène de réduction, c'est-à-dire un retour de certaines parties de l'éponge
96 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mère à un état plus ou moins embryonnaire. C'est sous cette définition que
la plupart des biologistes comprennent le mot réduction. 11 signifie ainsi
tout autre chose que dégénérescence, qui veut dire destruction complète.
Il est à noter que d'autres animaux que les éponges sont susceptibles de
subir des réductions : les Ascidies, par exemple, ou encore les Bryozoaires.
— A. BliACHET.
Ross (H. C). Cropper (J. 'W.) et Ross (E. H.). — Suitr de recherches
sur la reproduclio)! cellulaire arlificiellement provor/uée et le cancer. — Les
théories existantes sur le cancer sont de deux ordres : les unes attribuent la
prolifération exagérée des cellules à la présence d'un parasite (microsco-
pique ou ultra-microscopique, intracellulaire ou se trouvant dans le voisi-
nage des cellules atteintes), les autres y voient une perversion de la fonc-
tion normale, due à quelque changement inconnu dans la cellule elle-même
(celles qui envisagent les cellules des tumeurs comme revenues au type
embryonnaire pourraient être classées dans cette catégorie). L'explication
proposée par les auteurs diffère de toutes les autres en ce qu'ils attribuent à
la multiplication cellulaire des tumeurs malignes la même cause que celle
qui produit la division cellulaire normale; celle-ci, disent-ils, n'est pas due
à une propriété intrinsèque de la cellule, mais à l'action de certaines sub-
stances chimiques qui se trouvent en dehors d'elle et qu'elle doit absorber.
— Cette conclusion, déjà formulée dans un travail antérieur, s'appuie sur
des expériences de culture de certaines cellules vivantes (lymphocytes, leu-
cocytes polymorphonucléaires et certaines cellules épithéliales) et dont la
division a pu être provoquée in vitro par certains agents chimiques. Les
tumeurs malignes peuvent de même avoir pour origine la présence de cer-
taines substances excitantes. Le présent travail a pour but, d'une part, de
montrer que les cellules et les figures de division obtenues par les auteurs ne
sont pas des artefacts, et, d'autre part, d'étudier les substances agissantes. Ces
substances se classent en deux groupes : 1° les auxétiques (excitants de
reproduction) et 2*^ les cinétiques (excitants de mouvements amœboïdes dans
les cellules). Les auxétiques sont les extraits des tissus (muscles, foie, testi-
cule, rate, glandes surrénales) et certaines substances chimiques (créatine,
créatinine, xanthine, guanidine, benzamidine, théobromine et autres, carac-
térisées par la présence d'un groupement d'amidine); certaines couleurs
d'aniline sont des auxétiques artificiels. Les cinétiques naturels sont la
choline, la cadavérine et la neurine; les artificiels, certains alcaloïdes, sur-
tout l'atropine. Une substance cinétique mélangée à une auxétique renforce
l'action de cette dernière et peut même rendre auxétique une substance qui,
par elle-même, ne l'est pas (aminés et amino-acides). Sur le mode d'action
des auxétiques on ne peut formuler que des hypothèses : les substances
contenant un groupement d'amidine étant mises en liberté par la mort du
protoplasme et les couleurs d'aniline amenant aussi la mort de certaines
parties de la cellule, on peut supposer que la division cellulaire est provo-
quée par des substances provenant de la mort d'autres cellules de l'orga-
nisme. Une lésion occasionnant cette mort i)eut conduire ainsi à la formation
dune tumeur maligne. — La fréquence du cancer parmi les ouvriers occu-
pés à la fabrication du goudron et de la résine par un certain procédé a
poussé les auteurs à examiner la matière travaillée, dans laquelle ils ont
constaté la présence d'un auxétique puissant. — Les globules rouges, nor-
maux, sont incapables de division, quel que soit l'auxétique qu'on y applique ;
par contre, les globules provenant du sang de certains malades (dans les
iuiémies consécutives à la cacliexie cancéreuse ou à la trypanosomiase) s'y
V. - ONTOGENESE. 97
prêtent. Ces hématies pathologiques sont caractérisées par le groupement
de leurs granulations en une masse compacte ; sous l'influence des auxé-
tiques, un centrosome y apparaît et la division se produit. Les cellules patho-
logiques se laissent pénétrer plus facilement que les normales par les
substances actives diffusant de la gélatine sur laquelle elles sont cultivées;
on dit qu'elles ont un coefficient de diffusion moindre; on peut artificielle-
ment abaisser ce coefficient dans les globules rouges sains, en diminuant
dans le milieu la quantité de sels nécessaires, de façon à maintenir le globule
à la limite de l'hémolyse. Dans cet état, il devient sensible à l'action des
auxétiques. — M. Guldsmitii.
Comité du Cancer (Président C. S. Sherrington, secrétaire S. M. Co-
peman). — Le mélahoJismc dans le cancer [XIV, l", s]. — Les auteurs ont été mis
sur la piste des recherches ci-dessous par une constatation personnelle résul-
tant des statistiques et en accord avec les observations antérieures de Roger
Williams, d'où il résulte que la fréquence du cancer n'augmente pas régu-
lièrement avec l'âge, mais devient moindre dans les années les plus avancées
de la vie. Le maximum de fréquence du cancer coïncide avec la période de
la vie où s'accomplit la déchéance des fonctions sexuelles, c'est-à-dire de qua-
rante-cinq à soixante-cinq ans. Cela les a amenés à penser qu'il pouvait y
avoir une relation étroite entre le cancer et l'activité des glandes sexuelles.
Pour le vérifier, ils ont injecté à des souris auxquelles ils avaient inoculé le
cancer, différents produits d'origine testiculaire, spermine (extrait cristalli-
sable des glandes mâle et femelle, obtenu aussi d'eiutres tissus, en petite quan-
tité), émulsion testiculaire fraîche et orchitine de Pœhl (c'est-à-dire une solu-
tion d'acide nucléinique d'origine testiculaire). Les résultats ne semblent pas
très décisifs et les auteurs se proposent de continuer les expériences. Dans un
cas, chez les souris injectées avec l'extrait de Pœhl les tumeurs ont subi la
même marche progressive que chez les individus témoins ; chez celles injec-
tées avec l'émulsion, il y a eu cessation de la croissance ou une faible dimi-
nution des tumeurs, et dans celles injectées avec la spermine, régression très
marquée. Dans d'autres cas, au contraire, il semble que, sous l'influence de
doses trop fortes et trop répétées de spermine, l'évolution des tumeurs soit
accentuée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Haaland (M. C). — Le cancer spontané chez la souris. — Le cancer
dominant cliez les souris est celui de la mamelle : affaire de constitution
plutôt que d'irritations physiologiques, car il ne semble pas que les souris
qui se reproduisent le plus souvent soient celles qui ont le plus de cancer.
Le cancer se greffe avec beaucoup de succès (57 succès sur 59 cas) sur
l'animal même fournissant la greffe ; beaucoup moins (5 sur 58 cas) sur un
autre animal, mais atteint lui aussi du cancer; moins encore (5,6 %) sur
la souris normale, jeune ou vieille.
11 y a plus probablement des causes locales favorables que des causes
constitutionnelles générales. — 11. de Varignv.
Apolant (H.). — liésidlats histologiques de Véludc expérimentale des tu-
meurs. — A. expose l'état de nos connaissances sur les tumeurs expérimen-
tales [VIII]. 11 a observé depuis 1906 une grande variabilité des tumeurs
spontanées de la souris après passages successifs. Ces tumeurs passent
facilement de l'aspect papillaire à l'aspect alvéolaire ou à l'aspect purement
acineux. Ces transformations ne se produisent cependant pas régulièrement
et il n'y a pas en réalité évolution cyclique, comme on l'a prétendu. On
l'ANISÉE biologique, XVI. 1911. .7
98 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
remarque seulement que chez les animaux partiellement immunisés, les
tumeurs reviennent de préférence au type acineux et on voit souvent une
transformation brusque d'un carcinome plexiforme en une tumeur presque
typique. A. a observé plusieurs fois, comme Ehrlich. le développement de
sarcomes secondaires, c'est-à-dire que dans les greffes d"uu carcinome
spontané on voit le tissu conjonctif se modifier considérablement et prendre
l'aspect sarcomateux. On a ainsi une sorte de tumeur mixte : si on la greffe,
le carcinome peut disparaître et on a un sarcome pur. Depuis que la pre-
mière observation de ce genre a été publiée, elle a été maintes fois confirmée
par divers auteurs.
On peut se demander si le sarcome secondaire s'est développé à côté du
carcinome, ou bien s'il est produit par métaplasie de celui-ci. A. n'a pas
observé de formes intermédiaires entre les deux sortes d'éléments, la limite
est aussi nette que possible. D'après les données d'APOLANT et Ehrlich, le
sarcome secondaire se produirait sous l'influence de l'irritation de voisi-
nage produite par le carcinome. Cette opinion est généralement acceptée.
Les éléments sarcomateux n'auraient donc aucun lien génétique avec la
tumeur greffée et tireraient leur origine des éléments normaux de l'orga-
nisme, mais ils ont avec ce sarcome un lien causal certain.
Il y a bien des tumeurs d'origine épithéliale où l'on voit les cellules pren-
dre peu à peu l'aspect f usiforme et se grouper un peu comme dans les péri-
théliomes, mais c'est seulement un aspect dû aux conditions de milieu; les
cellules restent épithéliales dans leur essence.
Dans quelques cas, on observe, dans les carcinomes très diffus, la forma-
tion de cellules géantes que A. interprète comme réaction de défense contre
un conjonctif exubérant. Dans ces cas, il est devenu impossible de distinguer
les éléments épithéliaux de ceux qui sont de nature conjonctive. Cependant,
après nouvelle greffe, ces tumeurs peuvent reprendre le type adénocarci-
nome, ce qui montre bien que les éléments néoplasiques sont de nature
épithéliale. Ces changements de type sont le plus souvent soudains.
En aucun cas, ils ne peuvent servir à combler le fossé fondamental qui sé-
pare le carcinome du sarcome. — Ch. Ciiampv.
Lehmann (E.). — La croissance anaérobie des plantes supérieures. —
L'auteur établit par ses recherches qu'il ne peut être question d'un pouvoir
qu'auraient les plantes supérieures de croître sans oxygène. Les végétaux
chez lesquels une telle croissance est possible ne sont que des exceptions.
Pour expliquer la croissance anaérobie, Nabokich admet que l'énergie néces-
saire est fournie par la respiration intramoléculaire et il cite ce fait que la
nutrition avec du sucre exalte la croissance d'IIeliafithus et de Zea dans un
espace vide d'air, et que des graines de pois et de lupins peuvent germer
môme en l'absence d'oxygène. Mais d'un autre côté, les recherches de L.
montrent (pie des plantes d'une respiration intramoléculaire intense ne s'ac-
croissent pas ou ne s'accroissent que très peu en l'absence d'air. II n'y a
donc pas parallélisme entre la respiration intramoléculaire et la croissance
anaérobie. — F. Péciioutre.
•
Paton Stewart). — Expériences sur les œufs de poules en voie de déve-
loppement. — P. essaye sur un matériel plus commode à se procurer, l'œuf
de Poule, les observations sur la physiologie de l'embryon déjà faites sur les
œufs de Sélaciens. L'expérience consiste à placer dans des vases des œufs de
poule embryonnés, en prenantjpour milieu ambiant des liquides variés per-
V. - ONTOGENESE. 99
mettant ae déterminer l'action individuelle des différents constituants de
ces liquides. — Y. Del.\ge et M. Goldsmith.
Miyaké (K.). — Le dr'velojipemeiU des gamétophyles et V embryogénie du
CunniiKjhamin sinensis. — Le cône mâle commence à se développer au mois
de septembre; avant la fin de l'année les cellules-mères du pollen sont for-
mées; elles se divisent en fin de février ou au commencement de mars ; au
cours de ces divisions leur noyau subit la réduction chromatique, le nombre
haploïde de chromosomes étant de douze. Le grain de pollen à maturité ren-
ferme deux noyaux, un noyau végétatif et un noyau générateur, séparés par
une membrane protoplasmique. La cellule qui renferme le noyau générateur
se divise en deux cellules dont l'une fournit deux gamètes mâles. La polli-
nisation se fait au début d'avril; fin juin, le tube pollinique atteint le pro-
thalle femelle. Le cône femelle commence à se former à l'automne; il se
forme au printemps suivant dans chaque ovule une seule cellule-mère de
mégaspores ; il en naît deux cellules ; une seule se divise à nouveau, de sorte
qu'il se forme trois mégaspores ; ces divisions s'accompagnent d'une réduc-
tion chromatique. L'une des trois mégaspores donne naissance au prothalle
femelle, porteur de treize à seize archégones. La fécondation se fait en juil-
let, une cellule mâle féconde l'oosphère ; le noyau de fusion se divise trois
fois de suite, puis les huit noyaux ainsi formés s'isolent par des cloisons ;
ainsi naît un massif cellulaire qui se développe par la suite. Ces divers phé-
nomènes attestent des affinités proches entre les Cunninghamia, d'une part,
et, d'autre part, les Taxodium et Cryptomeria. — F. Moreau.
y) Facteurs de l'ontogenèse.
Hooker (Davenport). — Développement et fonctions du muscle volontaire
et cardiaque chez les embryons sans nerfs. — L'auteur excise chez un em-
bryon de grenouille de 2™'"25 à 3™™75 de longueur (suivant les espèces) le
cerveau postérieur et la moelle épinière ; la peau enlevée se régénère d'elle-
même. La différenciation des fibrilles musculaires et l'établissement des
connexions nerveuses précède de peu l'acquisition de la contractilité par
les myotomes. Les muscles volontaires qui se développent en dehors de l'in-
fluence du système nerveux se contractent sous l'influence d'excitation mé-
canique directe et d'excitation électrique. Il n'est pas certain que l'excitation
puisse être transmise 'par des voies non nerveuses ; cependant, un myo-
tome peut, par sa contraction, provoquer celle d'un myotome voisin. Le
développement du cœur et de ses tissus se poursuit normalement, bien
qu'avec une rapidité diminuée. Les anomalies observées sont dues aux trou-
bles fonctionnels dont témoigne l'état œdémateux général et qui doivent
être attribués à l'oxygénation insuffisante des tissus. Celle-ci tient aux trou-
bles dans l'apport du sang artériel et à l'absence de branchies externes,
due à la technique opératoire. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Dûrken (Bernhard). — Sur l'extirpation précoce des ébauches de mem-
bres chez la grenouille. — Le but de ces recherches a été de vérifier dans
quelle mesure les parties du cerveau sont homologues chez différents Verté-
brés et surtout se correspondent au point de vue de leurs fonctions motrices.
L'auteur a essayé pour cela de voir à quel point l'excision précoce de mem-
bres locomoteurs retentirait sur le système nerveux. Les premiers rudi-
ments des membres chez liana fusca se présentent d'abord sous l'aspect
d'une simple protubérance cellulaire qu'il est possible d'exciser avec une
certaine précision.
100 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Quand l'extirpation d'une ébauche n'est pas suffisamment précoce, une
régénération se produit normalement et aucune influence ne s'exerce sur
les autres membres. On peut empêcher cette régénération et obtenir les
résultats dont il va être question, soit par des excisions ultérieures récidi-
vantes, soit par une excision primitive un peu plus précoce. Dans ce cas, le
membre excisé manque, mais les autres restent normaux. — Si l'excision
primitive est un peu plus précoce, les autres membres ne sont pas influencés,
mais le membre opéré manque complètement et l'atrophie s'étend aux cein-
tures et aux apophyses transverses des vertèbres correspondantes. — Si
l'excision est plus précoce encore, les membres non intéressés par l'opéra-
tion subissent par contre-coup des malformations (hyperdactylie, hyper-
mélie) ou une atrophie qui les réduit à des moignons plus ou moins déformés.
Concurremment, on observe dans le système nerveux les modifications sui-
vantes. On constate une asymétrie de l'ensemble du système nerveux du
côté correspondant, résultant d'un moindre développement des nerfs, moelle
épinière et cerveau du côté opéré. Les lésions s'étendent au cerveau moyen,
lobes optiques et tubercules quadrijumeaux. Dans le cerveau antérieur, la
réaction varie selon que le rudiment extirpé est scapulaire ou pelvien. Dans
le dernier cas, l'hémisphère du côté correspondant est plus petit et la paroi
des deux hémisphères est amincie; dans le premier, c'est l'hémisphère
opposé qui est le plus petit et l'amincissement de la paroi porte sur l'hémi-
sphère homonyme seulement. — Quand l'excision est tout à fait précoce, cette
asymétrie dans le système nerveux ne se manifeste plus, par le fait que ses
deux moitiés sont également atrophiées. L'arrêt de la différenciation anato-
mique et histologique marche, comme dans le cas précédent, de pair avec les
malformations macroscopiques. Les cellules nerveuses sont plus petites et
moins nombreuses, mais il n'y a pas de dégénérescence pathologique. Il y a
une interdépendance entre ce développement du système nerveux central
et celui des parties innervées; dans cette corrélation, c'est le système ner-
veux qixi est le primiim mnvcus, ce qui n'empêche pas qu'une réaction en
sens inverse puisse se manifester, comme le montrent les malformations du
cerveau sous l'influence de celles des membres. Ces relations ne sauraient
être mises sur le compte d'une énergie morphogène du système nerveux.
L'auteur rappelle, en effet, l'observation si souvent faite que les corrélations
de développement se manifestent dans l'embryon bien avant l'apparition
d'un système nerveux. 11 s'agit donc de corrélations ontogéniques existant
entre toutes les parties du corps en voie de développement, mais particuliè-
rement développées entre le système nerveux et les autres organes.
Les corrélations ontogéniques sont loin d'avoir une rigidité absolue, ainsi
qu'il résulte de divergences entre les diverses expériences de même nature.
L'auteur croit en donner l'explication en invoquant deux facteurs métaphy-
siques : la corrélation et l'autorégulation, agissant en sens inverse l'un de
l'autre avec des coefficients variables, suivant les circonstances. Mais cela
n'expliqne rien, car on ne sait rien de ces coefficients qui ne leur soit
attribué arbitrairement, en vue d'expliquer les faits observés.
Cette influence du système nerveux se manifeste aussi dans la régénéra-
tion, car si le système nerveux est altéré par suite de l'extirpation précoce
du membre, la régénération est déficiente. — Il faut distinguer ces faits
dépendant des corrélations de développement des dégénérescences consécu-
tives aux amputations plus tardives. — La réaction énergique du cerveau
moyen aux atrophies des extrémités montre que cette partie de l'encéphale
iou'e un rôle important dans la motilité des membres. Le cervelet, au con-
traire ne montre aucune réaction, et cela autorise à conclure que l'homo-
V. - OiNTOGÉNÈSE. 101
logie entre le cervelet des Amphibiens et celui des Vertébrés supérieurs est
au moins douteuse. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Jesenko (F.). — Quelques nouveaux procédés pour raccourcir la période
de repos des végétaux ligneux. — Ces procédés consistent à injecter de l'eau
pure ou de l'eau additionnée d'alcool ou d'éther dans des rameaux dont on a
supprimé les bourgeons terminaux pour assurer une meilleure pénétration
des liquides. On porte ensuite ces rameaux sous cloches dans la serre
chaude. Pour obtenir un résultat, il importe de choisir le moment favorable.
Si les bourgeons ne sont pas encore entrés dans la période de repos assi-
gnée à chaque espèce, il ne se produit aucune accélération de la végétation ;
dans le cas contraire, le traitement artificiel hâte l'éclosion des bourgeons. —
F. PÉCIIOUTRE.
Micheels (B.). — Recherches sur Caulerpa proliféra. — La prolifération
s'effectue mieux dans l'eau de l'aquarium de Naples que dans l'eau puisée à
plus d'un kilomètre de la côte, dans l'eau de mer naturelle que dans cer-
taines eaux de mer artificielles, en vase ouvert qu'en vase fermé. Il ne se
produit aucune prolifération dans l'obscurité complète. La prolifération ne
se produit pas sous l'influence des radiations de la moitié la moins réfran-
gible du spectre; elle peut se produire sans le concours des radiations de
l'infra-rouge et de l'ultra-violet; elle se produit sous l'action de la moitié
la plus réfrangible du spectre. — F. Péchoutre.
CHAPITRE VI
L<a téraïosféiièse
Barfurth (Dietrich). — Experimentelle Untersuchung ûber die Vererbung
der Hjujcrdactylie bei Hiïhnern. — i Mitteilung : der Fliigelhocker des
Hahnchens, eine rudimentàre Ilyperdactylie. (Arch. Entw.-Mech., XXXIIl,
255-273, 1 pi,. 2fig.) [110
Buscalioni (L.) e Muscatello (G.). — Conlribuzione allô studio délie
lesioni /"o^/Z/rtri. (Malpighia, XXIV, 27-152, 4 pi.) [110
Conklin (E. J.). — The Organisai ion of the Egg and t/te Development of Sin-
gle Blaslomeres of Phallusia maniilhda (Journ. exper. Zool., X, 393-407,
12 fig.) [104
Conte (A.) et Vaney (C). — Production expérimentale de Lépidoptères
acéphales. (C. R. Ac. Se, CLII, 404-406.) [105
Dogiel (V.). — Ein interessanter Fall von atavistischer Missbildung bei
einer Pantopodenlarve. (Zool. Anz., XXXVIII, 321-323, 1 fig.) ' [110
Gaskell ( J. F.). — The Action of X-Rays on the developing Chick. (Roy.
Soc. Proceed., B. 564, 305.) [105
Herlant (Maurice). — Recherches sur les onifs di- et trispermiques de Gre^
nouille. (Arch. de Biol., XXVI, 234 pp., 5 pi.) [108
Herpin (A.). — Cas particulier de dents à la naissance. (C. R. Ass. Anat.,
13^ Réunion, Paris, 181-182.) [110
Hert-wig (G.)- — Radiumbestrahhing unbefruchteter Froscheier und ihre
Entwickclung nach Befruchtung mit nornialein Samen. (Arch. mikr. Anat.,
LXXVII, 165-209, 3 fig., 3 pi.) [107
Hert-wig (O.). — Die Radinmkrankheit tierischer Keimzellen. (Arch. mikr.
Anat., LXXVII, 1-164, 6 pi.) [106
Hert-wig (P.). — Durch Radiumbestrahlung hervorgerufene Veranderun-
gen in den Keriilheihmijsfiguren der Eier von Ascaris megalocephala.
(Arch. mikr. Anat., LXXVII, 301-312, 1 pi.) [107
Hey (Adolf). — Ueber kiinstlich erzeugte Janusbildungen von Triton tœ
niatus. (Arch. Entw.-Mech., XXXIII, 117-195, 5 pi., 32 fig.) [105
a) Jenkinson (J. 'W.). — On the development'. of isolated pièces of the
gastrulx of the Sea-Crchin, Sirongylocentrotus lividus. (Arch. Entw.-
Mech., XXXII, 269-297, 27 fig.) [104
b) On the effect of certain isotonic solutions on the development of
the frog. A correction and extension of previous observations. (Arch.
Entw.-Meeli., XXXII, 688-698.)
[Correction au travail publié par J. dans le vol. XXI de
VI. — LA TERAÏOGENESE. 103
l'Arch. Entw.-Mech., sur rinfluence des solutions salines isotoniques
sur le développement de la grenouille. A cette époque et par erreur,
plusieurs de ses solutions avaient été mal faites. Prépai'ées cette fois avec
une exactitude rigoureuse, elles ont donné des résultats qui concordent
avec les conclusions énoncées dans le premier travail. — A. Bkachet
Kirkbride (Mary Butler). — Embryogénie disturbances of thc testis.
(Arch. Entw.-Mech., XXXII, 717-726, 1 pi.) [Cité à titre bibliographique
Laçasse (R.) et Magnan (A.). — Sur un monstre humain bicéphale. (C. R.
Ac. Se, CLIII, 730-732, 2 fig.) [110
Loeb (Jacques) und 'Wasteneys (Hardolph). — Die Befi7ifliissim{/ dor
Eitltvic/iltiiK/ inidder Od'ijdatioiisrori/dngc im Seeigelei [Arbaeia). (Biochem.
Zeitschr., XXXVII, H. 5, 6, 410-423.) [108
Lunghetti (Bernardine). — Sopra i canali ependimali (midollari) accessori
e sut loro significato. (Anat. Anz., XXXVIll, 141 pp., 5 fig.)
[Description d'une
division du canal épendymaire avec canaux épendymaires accessoires.
Historique de la question, exposé des théories explicatives. — A. Prenant
a) Magnan (A.). — Xiphopages humains. (C. R. Ac. Se, CLllI, 834-
8:57, 2 tig.) [Description
d'un monstre xiphopage à deux corps soudés par la poitrine et l'abdomen
avec viscères thoraco-abdominaux simples. — Y. Delage et M. Goldsmith
b) — — Un cas d'acéphalie humaine. (C. R. Ac. Se, CLIII, 970-972,
2 fig.) [Description d'un cas. — M. Goldsmith
O'Donogliue (Ch. H.). — Ttro cases of abnormal hearths and one of an
abnormal anterior abdominal vcin in the frog. (Zool. Anz., XXXVII,
35-38, 3 fig.) [Descriptif. — M. Goldsmith
Perriraz (J.). — Biologie florale des Hortensias. (Bull. Soc. vaud^sc. nat.,
XLVII, .51-03, 2 fig.) [111
Pressler (Curt). — Beobachtungen tmd Versuclie ïiber den normalen und
inversen Situs visceriim et cordis bei Anurenlarven. (Arch. Entw.-Mech.,
XXXII, 1-35, 4 pl.) [104
Kabaud {^Etienne). — Sur les monstres Paracéphaliens et Acéphaliens.
(C. R. Ac. Se, CLIII, 1247-1259.)
[Discussion sur le cas exposé par Magnan. — M. Goldsmith
Schmidt (H.). — Teratologisc/ie Beobachtungen an einigen einheimischen
Pflanz-en.{Be\h. z. bot. Centralbl., XXVlll, Abt. 2, 301-328.)
[Liste étendue de cas tératologiques. — F. Moreau
Spooner (Georgina B.). — Embryological sludies on the centrifuge . {ionvn.
exper. Zool., X, 23-45, 13 fig.) [Voir ch. V
Tournois (I.). — Anomalies florales du Houblon japonais et du Chanvre
déterminées par des semis hâtifs. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1017-1020.)
[Des semis hâtifs
faits avant la fin de l'hiver provoquent une première floraison sur des
individus très jeunes et l'apparition d'anomalies sexuelles. — M. Gard
Tur ( Jan). — Sur le développement des œufs de Scyllium {Se. canicula
Cuv.) exposés à l'action du radium. (C. R. Ass. Anat., 13° Réunion, Paris,
26-31, 5 fig.) [108
"Werber (E. I.). — Ueber regeneratàhnliche Flilgelmissbildung einer
Stubenfiiege {Musca domestica L.). (Zool. Anz., XXXVII, 1-7, 1 fig.)
[Observe
104 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chez une Mouche à Mexico une malformation des ailes qui lui paraît [sans
preuves bien démonstratives] provenir d'une régénération de ces organes
rappelant celle observée par Kammerer. — Y. Delage et M. Gold.smith
'\^oir pp. 84 et 85 pour les renvois à ce chapitre.
2. Tératogénèse expérimentale.
a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique.
p) Blastotomie.
Conklin (Edwin J.). — L'organisa tioii de Fanif et le développement de
blastomères isolés c/ie:. Phallusia mammillata [V]. — L'œuf de Phallusia, bien
qu'à l'état vivant il soit transparent comme du cristal et ne montre aucune
différenciation, ne présente, après fixation, aucune différence essentielle avec
les œufs des autres Ascidies : on y retrouve le croissant protoplasmique
colorable par Téosine au pôle végétatif, se formant après l'entrée du sper-
matozoïde et donnant naissance aux cellules musculaires et mésenchyma-
teuses de la queue de la larve ; les lignées cellulaires ne différent point de ce
qui a été décrit chez Cynthia et Ciona.
Les expériences de blastotomie, portant sur 1 blastomère du stade 2 ou 1
ou 2 blastomères du stade 4, montrent que l'animal a ses blastomères haute-
ment différenciés et doués d'un pouvoir régulateur minimum. Malgré Tap-
parence parfois contraire, les coupes montrent que les demi-larves peuvent
posséder les organes médians (endostyle, plaque neurale etc.), mais ne pos-
sèdent jamais les organes qui, dans l'ontogenèse normale, proviennent
exclusivement des parties détruites. — Y. Delage et M. Goldsmith.
a) Jenkinson( J. ^W.). —Sur le développement de fragments de gastrulasde
Strongylocenlrolus lividus. — J., en employant une technique plus délicate,
mais plus précise (section des gastrulas avec un fin couteau), répète les expé-
riences qu'a publiées Driesch sur le même sujet, il y a quelques années. Les
résultats auxquels il arrive sont cependant partiellement différents. Si l'ecto-
derme et l'endoderme ont déjà dans la gastrula des potentialités différentes,
puisqu'un fragment exclusivement ectodermique ne gastrule jamais
(Driesch), ils ont en outre des potentialités régionales assez nettement déter-
minées. En d'autres termes les deux feuillets primaires ne sont pas en eux-
mêmes, comme l'avait admis Driesch, des systèmes équipotentiels. Ainsi, par
exemple, il est inexact de dire que n'importe quelle partie de Tendoderme
peut donner un intestin tripartite de Piuteus, car un fragment provenant
du voisinage du pôle apical en est incapable. En somme, pour J., il y a déjà,
dès la gastrulation, des localisations, vagues encore, mais réelles dans les
propriétés évolutives de l'ectoderme et de l'endoderme. — A. Br.\chet.
b. Influence tératogénique des divers agents.
a) In/lucnce des agents mécaniques et physiques.
Pressler (C). — Recherches expérimentales sur l'inversion des viscères et
Vr. — LA TÉRATOGÉNÈSE. 105
du cœur chezles larves d'atnphibicns anoures [XIII, 1", a]. — P. donne, dans
ce travail, le résultat détaillé d'exjjériences, réalisées et sommairement pu-
bliées déjà par Spemann en 190G. Sur un embryon de fiana eseulenta ou de
Bombinalor igneus où la gouttière médullaire est encore largement ouverte, on
enlève^ avec une fine aiguille de verre un lambeau quadrangulaire de la paroi
dorsale (comprenant : plaque neurale, cliorde dorsale, voûte du tube digestif),
puis on le réimplante en le retournant, c'est-à-dire en plaçant en arrière le
bord cranial et vice versa. La réimplantation se fait très bien, et au bout d'un
certain temps, on constate, dans la grande majorité de ces larves, une inversion
totale des viscères, y compris le cœur. Le renversement du lambeau excisé
a donc bouleversé l'organisation du corps tout entier, même d'organes,
comme le cœur, qui sont relativement loin de la zone opérée. P. insiste sur
le fait que ce n'est pas le renversement du pancréas dorsal qui est la cause
de l'inversion du reste des organes. Gotte avait dit, en effet, et à ce qu'il
semble avec assez de raison, que la différenciation très précoce du pancréas
dorsal, dans la partie droite de la voûte du tube digestif, cliez le crapaud, est
la cause déterminante de l'asymétrie de tous les autres viscères. Il était dès
lors tout naturel de penser que son inversion amènerait celle de tout le reste.
Les objections que P. fait à cette manière de voir ne sont pas absolument
convaincantes et personnellement je tends à croire que les résultats expéri-
mentaux obtenus par P. viennent en confirmation des observations de Gotte.
Quant à l'inversion du cœur, elle est la conséquence de celle des veines
vitellines, et, d'une façon générale, de tout l'appareil circulatoire de la
région abdominale. — A. Brachet.
Conte (A.) et Vaney (G.). — Production expérimentaie de Lépidoptères
acéphales. — En ligaturant fortement la partie antérieure du corps, entre
la tête et le thorax, chez des chenilles de Bombyx mari, Chelonia Caja et
Lymantria dispar, les auteurs ont provoqué le dessèchement de la région
céphalique qu'ils enlevaient alors à coups de ciseaux. Les chenilles ainsi
décapitées se transforment en chrysalides d'une façon normale, mais à ce
stade un petit nombre seulement survit. Les chrysalides, dépourvues de
têtes, présentent cependant, si on les excite, les réactions habituelles. Chez
Lymantria dispar, les auteurs ont pu conduire la métamorphose jusqu'à la
forme adulte; le papillon est acéphale, mais ne présente aucun autre trait
anormal. Ils en concluent que l'intégrité de l'individu, pas plus que la pré-
sence des centres nerveux céphaliques, n'est pas nécessaire à l'accomplisse-
ment de la métamorphose [X]. — M. Goldsmith.
Hey (Adolf). — Production expérimentale de monstres Janus chez Triton
tœnialus. — Ce travail contient la description détaillée d'une série de mons-
tres « Janus T> à divers degrés, obtenus par le procédé de Spemann (étran-
glement par ligature d'œufs en segmentation, de blastulas ou de gastrulas).
On ne peut que renvoyer à cette description ceux que la question intéresse-
rait. Spemann a fait connaître, il y a plus de dix ans, les résultats de l'étran-
glement par ligature des œufs de triton. Selon la position du fil, et d'une
façon générale selon les conditions de l'expérience, on peut obtenir par ce
procédé, ou bien deux individus complets, ou bien toutes les variétés possi-
bles de « Janus ». L'étude de H., en ajoutant de nombreux détails descrip-
tifs à ceux qui étaient déjà connus, n'apporte aucun élément nouveau pour
l'interprétation de ces anomalies. — A. Brachet.
Gaskell (J. F.). — L'action des rayons X sur le développement du poussin.
106 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
— Les rayons X diminuent l'activité mitotique des tissus en croissance.
S'ils le font au delà d'un certain point, l'animal ne peut résister. La dose
critique varie selon la phase du développement : elle diminue à mesure que
l'indice mitotique s'abaisse. On n'aperçoit pas d'autres changements macro-
ou microscopiques sous l'action des rayons X : les proportions et la structure
des divers tissus restent inaltérées. — H. de Varigny.
(j) Influence des agents chimiques.
Hertwig (O.). — La maladie du radium dc>i cellules sexuelles animales.
— H. entreprend cette étude non seulement pour elle-même, mais comme
moyen d'analyse des phénomènes de la fécondation et de l'hérédité.
Dans ce premier travail, il fait l'historique de la question, passant en
revue les travaux qui traitent de l'action de l'irradiation sur la cellule végé-
tale, sur les œufs, sur les tissus d'animaux adultes. Il aborde ensuite Texposé
de ses expériences. Il a irradié au radium des œufs de grenouilles au début
de leur développement, pendant la première mitose de maturation. Les œufs
ne se sont pas développés plus loin que la blastula. Il a ensuite irradié un
temps très court des œufs au stade de deux blastomères; il a obtenu des
embryons plus ou moins anormaux qui meurent plus ou moins vite.
Dans une autre série d'expériences, il irradie des spermatozoïdes avant
de s'en servir pour la fécondation. Les spermatozoïdes ne meurent pas ainsi
que BoHN l'avait observé chez l'oursin, leurs mouvements ne se ralentissent
qu'après une irradiation assez lente. H. irradie pendant des temps variables
des spermatozoïdes de Bana fusca et Bana esculenta. Il arrive à cette con-
clusion que les spermatozoïdes irradiés pendant un temps très long donnent
des produits plus normaux que ceux qu'il a irradiés pendant un plus court
laps de temps. Il établit alors des expériences où il irradie très longtemps
les spermatozoïdes entre deux capsules de radium, de la façon la plus intense
possible. Les larves se développent alors plus lentement et sont plus petites
que les témoins, mais elles sont sensiblement normales.
H. fait ensuite une étude histologique des œufs irradiés et des anomalies
de structure et de développement. Dans les œufs fortement altérés par l'ir-
radiation, c'est au stade de gastrulation que se produisent les anomalies de
développement les plus nettes, et c'est à ce stade aussi que beaucoup d"œufs
périclitent. Ce stade apparaît donc comme un moment critique de 1 ontoge-
nèse. Dans les œufs qui se développent au delà, on observe fréquemment
des hémi-embryons, des embryons avec sjnna hifidd. Selon H., ces altéra-
tions ont ici une tout autre signification que celles qu'elles ont dans les expé-
riences de divers autres auteurs, car l'altération qu'il a produite n'a pas
porté sur quelques cellules seulement, mais sur l'ensemble du germe.
Dans un autre travail, H. étudie les altérations de la structure microsco-
pique surtout dans le système nerveux central des embryons provenant de
spermatozoïdes irradiés. Souvent le tube nerveux s'est mal formé et la moelle
épinière est cloisonnée par un septuni médian. On observe aussi dans le
tube nerveux divers phénomènes de nécrobiose. Dans les yeux, il y a des
nécroses entre les deux feuillets de la vésicule oculaire et dans la vésicule
cristallinienne. L'épiderme est rarement normal chez les animaux provenant
de spermatozoïdes irradiés. Le sang et les vaisseaux présentent des altéra-
tions diverses, selon que les animaux proviennent de spermatozoïdes irradiés
plus ou moins fortement. H. a étudié aussi chez ses larves tous les autres
tissus.
Dans une deuxième partie, il se demande quelle est la signification théo-
VI. - LA TERATOGENESE. 107
rique de tous ces faits. Il constate qu'en somme les altérations sont extrême-
ment diverses, et ressortissent pour une part de modifications dans la
chronologie du développement, pour une autre part de modifications topogra-
phiques. L'action du radium lui parait être toujours plus ou moins localisée
sur certains organes ou dans certaines régions (système nerveux, sang,
muscles). D'ailleurs, l'action du radium sur les œufs en segmentation montre
que les altérations sont en raison directe du temps d'irradiation. Au contraire,
si l'on agit suv les spermatozoïdes, on observe que les altérations de l'em-
bryon sont d'abord en raison directe, puis en raison inverse du temps d'irra-
diation; c'est que lorsque le temps d'irradiation a été très long, l'embryon
se développe par un processus qu'on doit assimiler à une parthénogenèse
partielle ou totale.
11 résulte de cela que l'irradiation agit bien sur la chromatine et sur elle
seulement. Elle ne semble avoir aucune action sur les lécithines, ou du moins
une telle action n'est pas démontrée. Il importe de remarquer aussi qu'elle
agit sur les cellules sexuelles, tandis que son action sur les cellules vieilles
et différenciées est faible ou nulle, fait qui cadre bien avec l'hypothèse d'une
action sur la chromatine. — Ch. Champy.
Hert"wig (P.). — Les modifications causées par l'irradiation à l'œuf
dWscaris megalocephala en segmentation. — P. H. a fait agir les rayons du
radium sur l'œuf d'Ascaris en segmentation. Les altérations consécutives
des embryons n'apparaissent pas immédiatement, mais seulement après
plusieurs mitoses; cela s'explique parce que les rayons du radium ont
une action spécifique sur la chromatine et sont sans action sur les autres
parties de la cellule. P. H. pense à étudier ce phénomène pour la démons-
tration de l'existence des hétérochromosomes. — Ch. Champy.
Hertwig (G.). — Irradiation au radium d'œufs de grenouille non fécondés
et leur développement après fécondation par des spermatozoïdes tïormaux.
— G. H. a établi une série d'expériences qui constituent en somme le co-
rollaire de celles de son père. Il irradie des œufs vierges pendant des
temps variables avec des préparations plus ou moins actives. Dans ces con-
ditions on remarque que les altérations de l'embryon sont d'abord propor-
tionnelles au temps d'irradiation, puis, si l'on augmente progressivement le
temps d'exposition, il arrive un moment oîi les altérations sont de moins
en moins grandes pour devenir peu à peu nulles. Les préparations peu
actives de radium donnent les altérations les plus fortes. C'est en somme
un résultat symétrique de celui qu'a obtenu 0. Hertwig en agissant sur les
spermatozoïdes. Le radium agit donc en modifiant la substance nucléaire.
Les cellules en voie de multiplication sont particulièrement sensibles à son
action. Lorsqu'on a irradié faiblement un des deux gamètes, sa chromatine
modifiée ne peut plus se mettre en harmonie avec celle du gamète normal,
d'où altérations diverses des éléments issus de cette union où l'une des par-
ties est malade, mais non détruite. Si l'irradiation est intense, le gamète
irradié n'agit plus que comme excitant, sa chromatine est morte et on a
en réalité un développement parthénogénétique [III]. Ce dernier n'a pas de
raison pour être anormal puisque la chromatine du gamète irradié n'inter-
vient plus.
Si les deux gamètes ou les deux pronucléi sont irradiés, on ne peut avoir
qu'un développement pathologique.
Dans les œufs où l'un des gamètes a été mortellement irradié, qu'il soit
paternel ou maternel, il y a un' nombre haplo'ide de chromosomes.
108 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Conclusion générale : le noyau est le principal support des caractères
héréditaires. — Ch. Champv.
Tur (Jan). — Sur le développement des œufs de Scyllium (Se. canicvia
Cuv.) exj>osés à l'action du radium. — Le fait le plus remarquable est que le
radium exerce une action destructive élective sur des éléments cellulaires
déterminés, et les malformations générales qui en résultent sont la consé-
quence secondaire de ces altérations locales. Au stade de blastoderme, les
éléments octodermiques sont fortement atteints et régressent, tandis que
les éléments parablastiques prennent un développement prédominant. Lors-
que la chorde, le système nerveux et les somites mésoblastiques sont formés,
la première reste entièrement inaltérée, sauf que, continuant à s'allonger
dans un embryon dont la croissance totale est réduite, elle forme des ondu-
lations. Les somites mésoblastiques se désagrègent et entrent en dissocia-
tion. Dans le tube nerveux, des éléments dissociés tombent dans le canal
central et le tube nerveux se réduit à une mince tigelle. Les altérations
commencent par la queue et s"étendent progressivement au corps et à la
tête. — Y. Del.\ge et M. Goldsmith.
lioeb (Jacques) et "Wasteneys (Hardolph). — L'action des bases sur
le développement et les processus oxydatifs dans l'œuf de l'oursin (Arbacia).
— Pour déterminer l'action des bases sur la segmentation et sur les oxyda-
tions, Li. et W. ont entrepris une série d'expériences d'où ils tirent, en même
temps que de leurs travaux antérieurs, les conclusions suivantes :
1. Pour faire varier la concentration des ions OH, ils prennent un liquide
composé de NaCl 4- KCl + CaCl^ en concentration 1/2 m et en proportion
où ils se trouvent dans l'eau de mer, et ils font varier la concentration en
ions OH par l'addition de faibles quantités de KCI ou de NaOH. — A la con-
centration en ions OH depuis 10-'"n jusqu'à 10- m, l'accélération des oxyda-
tion est d'à peu près 20 % ; quand on passe de lO-'n à 8.10-^n, la vitesse des
oxydations passe de 1 à 2.
2. Dans leurs travaux antérieurs, L. et "W. avaient montré qu'une addi-
tion de NaOH en trop forte concentration produit un ralentissement de la
segmentation, mais ce fait n'est pas la conséquence de l'accroissement des
oxydations, car si un accroissement identique est déterminé par une éléva-
tion de température, la segmentation se trouve au contraire favorisée.
3. L. avait déjà observé que l'addition de petites quantités de NaOH aug-
mentait l'action nocive d'une solution de NaCI -f KCI, tandis qu'elle dimi-
nuait la nocivité d'une solution de NaCl + CaCl^ ou d'une solution de
NaCl + CaCP + KCl. Cette différence ne tient pas à des différences dans
l'accélération des oxydations, car cette accélération par suite de l'addition
des ions OH est à peu près la même dans les trois solutions.
4. La vitesse des oxydations est du même ordre de grandeur dans les trois
solutions ci-dessus. On ne peut donc appliquer à Y Arbacia la conclusion tirée
par Meyerhof de ses expériences sur le Strongi/tocentrotus que la présence
du Ca rend de 12 à 15 plus faible la vitesse des oxydations.
5. NHjOH se montre à peu de chose près l'équivalent de NaOH. D'autres
bases, telles que le Neutralrot, peuvent agir de même, mais il est peu pro-
bable que ce soit grâce aux ions OH libres : ce serait plutôt par l'intermé-
diaire d'une formation de sels. — Y. Delage et M. Goldsmith.
y) Influence des agents biologiques.
Herlant (Maurice). — Recherches sur les œufs di- et tri permiques de Gre-
VI. - LA TERATOGENESE. 109
nouille. — Chez Bana fusca, que H. a prise comme sujet d'étude, il né
pénètre dans l'œuf, quand celui-ci est normalement fécondé, qu'un seul
spermatozoïde. Mais il est très facile, lorsque l'on féconde expérimentale-
ment les œufs, d'obtenir la pénétration de 2, de 3, de plusieurs sperma-
tozoïdes dans la plupart de ceux-ci. On constate alors que les œufs trisper-
miques se segmentent d'emblée en 3 blastomères, tandis que les œufs
dispermiques se divisent d'abord en deux, puis en six blastomères, ce qui per-
met de les isoler facilement aussi des œufs monospermiques qui se divisent
d'abord en deux puis en quatre parties. Dès les premiers stades du dévelop-
pement, les œufs dispermiques aussi bien que les œufs trispermiques
meurent en grand nombre après avoir manifesté, de façon plus ou moins
apparente, des symptômes pathologiques. Cependant, certains peuvent vivre
5, 10, 15 jours et même davantage. Tous les embryons qui en dérivent, pré-
sentent des anomalies plus ou moins apparentes, des asymétries, des mal-
formations, des mouvements et attitudes « bizarres » et différentes autres
particularités. Leur vitalité est cependant souvent très satisfaisante, et la
plupart se nourrissent normalement, comme on peut le constater en exa-
minant le contenu de leur tube digestif. Si l'on considère les phénomènes
cytologiques qui se produisent dans les œufs di- ou trispermiques, on con-
state que chaque spermatozoïde apporte dans l'œuf un centrosome et évolue
tout d'abord de manière uniforme. Mais un seul pronucleus mâle se con-
jugue avec le pronucleus femelle. Dans l'œuf dispermique il apparaît deux
« énergides » (au lieu d'une seule dans l'œuf monospermique normal). De
même dans l'œuf trispermique il y en a trois. Chaque énergide est déter-
minée, en effet, par la présence, à côté d'un noyau, d'un centrosome actif;
elle tient sous sa dépendance un certain territoire de la masse ovulaire,
ce qui se traduit par des irradiations cytoplasmiques se développant autour
de chaque centrosome. Le pronucleus femelle n'est accompagné d'aucun
centrosome propre et ne représente donc pas luie « énergide femelle »
spéciale. 11 s'unit au pronucleus mâle faisant partie de l'énergide qui
tient sous sa dépendance le territoire ovulaire dans lequel il est situé.
Quand la segmentation se produit, les noyaux spermatiques se divisent
tout comme le noyau amphimixique (par karyokinèse et synchroniquement).
Dans chacune des deux premières cellules de segmentation de l'œuf disper-
mique, il y a deux noyaux dont l'un provient du noyau amphimixique et
l'autre du pronucleus mâle qui ne s'est pas conjugué. La morula qui dérive
des œufs dispermiques est constituée par des blastomères fort différents les
uns des autres par la taille et la nature des noyaux qui s'y trouvent. Au
stade de six cellules, par exemple, deux de celles-ci contiennent deux
noyaux dont l'un est un amphicaryon (dérivant du noyau amphimixique) et
l'autre un monocaryon (dérivant du noyau spermatique qui ne s'est pas
conjugué); deux autres cellules renferment chacune seulement un mono-
caryon, et les deux dernières seulement un amphicaryon. Mais dans la
blastula provenant des divisions successives de ces premiers blastomères,
riramense majorité des cellules ne renferment qu'un seul noyau et un seul
centrosome, tandis que quelques-unes, généralement dégénérescentes, en
contiennent plusieurs ou même beaucoup (jusqu'à 50 ou même une cen-
taine). 11 y a donc, au cours de la segmentation, des phénomènes de régula-
tion qui permettent à des cellules binuclééesde donner naissance à des cel-
lules mononucléées, et aussi des arrêts locaux de la segmentation à la suite
desquels se forment les masses polynucléées qui engendreront, chez les
embryons, les caractères pathologiques signalés plus haut. Des phénomènes,
analogues se produisent dans les œufs trispermiques. — En ce qui concerne
110 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la symétrie de l'œuf, H. montre que les œufs dispermiques de Rana fusea
ont un croissant gris et une symétrie bilatérale typique, et que le plan de
symétrie passe exactement entre les deux points de pénétration des deux
spermatozoïdes. Chez les œufs trispermiques, il y a également un croissant
gris, mais il n'y a pas de rapport entre le plan de symétrie bilatérale et les
points de pénétration des 3 spermatozoïdes. Enfin, l'auteur établit que ni la
dispermie ni la trispermie ne modifient l'allure générale du développement
pendant la période où se forment les feuillets germinatifs et celle où l'em-
bryon s'ébauche dans ses organes les plus essentiels. — A. Lécaillon,
3. Téralogénèse naturelle.
Herpin (A.). — Cas particulier de dents à la naissance. — Les dents
déjà présentes chez les nouveau-nés ne sont pas des dents précoces, mais
des dents supplémentaires, abortives, réduites à une plaque mobile sur la
muqueuse et tombant au bout de quelques jours. — Y. Delage et M. Gold-
SMITH.
Dogiel (V.). — Un cas intéressant d'anomalie atavique chez- une larve de
Pantoijode. — Il s'agit d'une larve de Chœtonymphon spinosum (un seul cas
sur des centaines d'individus) trouvée à la station de Mourman de la mer
Blanche, qui présentait au delà de la 4^ paire de pattes, normale, une 5«
paire rudimentaire, segmentée cependant en 3 ou 4 articles, mais ne con-
tenant pas de prolongements digestifs et sans utilité fonctionnelle possible.
L'auteur voit dans cette circonstance la preuve qu'il ne s'agit pas d'une
acquisition nouvelle, mais d'un phénomène atavique. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Barfurth (D.). — Le tubercule alaire du poulet a la significatiou d'une
hgpjerdactijlie rudimentaire. — B. a observé sur un embryon de poulet pro-
venant de parents liyperdactyles, une protubérance très marquée saillant
sur le bourgeon radial de l'ébauche de l'aile. Il a retrouvé dans la suite cette
protubérance, qu'il appelle tubercule alaire, chez de jeunes poulets de race
Orpington, issus aussi de parents hyperdactyles. Le tubercule alaire appa-
raît donc comme étant très probablement une manifestation de l'hyperdac-
tylie au membre antérieur de l'oiseau. Il est d'ailleurs transitoire, et on ne
peut guère le découvrir que sur des embryons âgés de six à douze jours. Il
n'est pas constant chez les poulets dont le membre postérieur est hyperdac-
tyle, mais il y est fort fréquent.
Le tubercule alaire, qui représente sûrement un doigt rudimentaire et
transitoire, est-il le PoUex ou le PnepoUex '! C'est là un point que B. n'a
pas su trancher. — A. Brachet.
Laçasse (R.i et Magnan (A.). — Sur un monstre humain bia-phale. —
Corps non dédoublé depuis le bas jusqu'à la 8'^ dorsale; à partir de là, étire-
ment en travers des vertèbres ; boite crânienne unique avec 2 frontaux,
2 pariétaux. 2 fontanelles, 2 faces distinctes, fusionnées au niveau d'une
joue. Hémisplières dédoublées, cervelet simple. Les auteurs concluent à un
dédoublement partiel de la boîte crânienne sous l'influence du dédoublement
primitif de la région antérieure du tube neural. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Buscalioni (L.) et Muscatello (G.). — Contribution à Vêtude des lésions
foliaires. — Les principaux résultats mis en valeur dans cette importante
VI. — LA TERATOGÉNÈSE. Jll
étude sont les suivants. En général, les lésions produites par des causes très
diverses déterminent presque toujours l'apparition d'un périderme. On sait
que les galles sont rares chez les Cryptogames supérieures et, au contraire,
fréquentes chez les Phanérogames, spécialement chez les Dicotylédones.
Or. il se produit des effets analogues dans les réactions traumatiques des
feuilles, puisque les tissus pathologiques les plus complexes ont été rencon-
trés par les auteurs cliez les Dicotylédones. Les Monocotylédones l'éa-
gissent dans une mesure plus faible; il en est de même des Cryptogames
supérieures. De plus, parmi les Dicotylées, ce sont les plantes à feuilles co-
riaces, succulentes ou vivaces qui ont donné des résultats vraiment démons-
tratifs, tandis que les feuilles tendres et délicates réagissent mal, avec né-
crose ou dessiccation, ou avec formation d'un périderme banal. L'humidité
et l'obscurité entravent la formation du périderme. — M. Boubier.
Perriraz (J.). — Biologie florale des hortensias. — Le genre Hijdrangea
fait partie de la famille des Saxifragacées. P. a étudié la biologie florale
iVIii/drangea hortensis ou opuloïdes, qui est la seule cultivée dans notre
région, avec de nombreuses variétés. Contrairement à l'opinion commune,
P. montre que toutes les fleurs d'une ombelle sont normalement confor-
mées, ayant calice, corolle, androcée et gynécée. A un moment déterminé,
les pétales et les étamines des fleurs excentriques tombent et il ne reste
plus (jue les sépales et les stigmates plus ou moins déformés. Chez les fleurs
centrales, la pollinisation provoque la formation de graines, ce qui n'est pas
le cas pour les autres fleurs. En effet, malgré de nombreux essais de polli-
nisation artificielle effectués soit avec du pollen d'autres fleurs ou d'au-
tres ombelles, P. n'a jamais abouti à des fécondations normales. Le gy-
nécée semblait se développer pendant quelques jours, puis il se desséchait;
à l'intérieur les ovaires avortaient ; il semble cependant que la pollinisation
avait agi en excitant passager. Une particularité intéressante à noter (dans
la variété Otaksa) réside dans le fait qu'une fois la pollinisation opérée dans
les fleurs fertiles, les fleurs stériles qui sont toujours externes subissent un
mouvement de rotation de 180'^ et tournent leurs sépales vers la terre.
P. étudie les principaux cas tératologiques présentés par les Hydrangea
et en déduit que ces plantes sont des hybrides de variétés à parents in-
connus ; ces hybrides ont des caractères de forces inégales qui peuvent être
mis en évidence par des circonstances que nous ne pouvons encore déter-
miner, mais qui doivent être aidées par les fluctuations de la nutrition au
sens le plus large du mot. — M. Boubier.
CHAPITRE VII
IaSi régénération
Calkins iGary N.). — firgeneration and ce/l division in Uronychia.
(Journ. exper. Zool., X. 05-160, 15 fig.) [118
Davydov (K. N.)- — Hechcrclies sur 1rs processus de restitution chez les
vers. (Bull. Ac. Imp. Se. Saint-Pétersb., VI série, 1S° 16, 1089-1090). [116
Doposcheg-Uhlar (J.). — Studien zur Régénération und Polaritàt der
J'/lanzen. (Flora, Cil, 24-86.) [122
Dostal (R.). — Zur experimenteUen Morphogenesis hei Circœa und einigen
anderen Pflanzen. (Flora, CIII, 1-53.) ' [122
Fischer (H.). — i'elier Régénération und Transplantation des Pancréas
von Ampldbien. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 1-47, 1 pi., 2 fig.)
[Voir chap. VIII
a) Fritsch (C). — Ergebnisse experimenteller Studien iiber die Regenera-
tionsvorgànge am Gliedmassenskelet der Amphihien. (Zool. Anz., XXXVII,
378-383.) [Analysé avec le suivant
b) — — Experimcntelle Studien i'iher Regenerationsvorgiinge des Gtiedmas-
senskelets der Amphibien. (Zool. Jahrb., XXX, H. 3, 377-472, 57 fig.) [121
Goldfarb (A. J.). — The central nervous System in its relation to the pheno-
menon of régénération. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 617-635.) [121
Huxley (J. S.). — Somc phenomena of régénération in Sycon ; with a note
on the structure of its collar-cells. (Philos, trans. Roy. Soc. London, B.
CCII, 165-189.) [114
Killian (K.i. — Reitrdge zur Kenntnis der Laminarien. (Zeitschr. f. Bot.,
III, 433-494.) [Possibi-
lité de la régénération des diverses parties de la plante après blessure,
ses exigences en eau, en lumière, en clialeur et en sel. — F. Moreau
Le\vin (K. R.). — The Behaviour of the infusorian micronucleus in Régé-
nération. (Itoy. Soc. Proceed., B. 572, 332.)
[La régénération peut se faire sans division du micronucleus, mais elle se
l'ait aussi avec division. Le micronucleus est fort indépendant à la période
asexuelle. Mais la Paramécie vit très bien sans lui. — H. de Varignv
Maas (O.). — Ueber das Aushleilicu iler Régénération und Régulai ion hei
niederen Tiere. (S.-B. Ges. Morph. Phys. Miinclien, 5 pp.) [114
Michel (Aug.). — Aiilolomie et régénéral ion du corps et des élytres chez des
Polgnoïdiens; conservation d'une dispositimi numérique complexe. (C. R.
Ac. Se, CLIl, 151-153.) [117
a) Morgulis (Sergius). — Contributions to the j/hysiology of régénération.
III. Further cxperiments on Padarke obscura. (Journ. exper. Zool.. X, N" 1,
7-21.) ' [118
VII. — LA RECxENERATION. 113
b) Morgulis (Sergius). — Contributions to the plnjsiology of régénération.
IV. Requlalion of the water content in régénération. (Journ. exper. Zool.,
X, N« 3, 321-348, 7 fig.) [ILS
c) — — Contributions to the physiologi/ of régénération. V. Begeneration of
isolatcd segments and of small pièces of wornis. (Amer. Journ. PhysioL,
XXVII, N° 5, 415-426.) [119
d) — — Beitrdge :ur Regenerationsphysiologie. V. Die Régénération iso-
lierter Segmente und kleiner Stiicke von Wilrmern. (Arch. Entw.-Mech.,
XXXI, G69-679, 2tabl. et 2diagT.) [Voir le précédent
a) Millier (Karl). — Versuche ilber die Régénérations fàhigkeit der Siiss-
wasserschwdmme. (Zool. Anz., XXXVII, 83-88.) [Analysé avec le suivant
b) Das Regenerationsvermôgen der Silsswasserschwàmme, insbesondere
Untersuchungen iiber die bei ihnen vorkommende Régénération nach Disso-
ciation nnd Reunition. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 397-446, 28 fig.) [115
a) Nusbaum (Jozef) und Oxner (Mieczysla-w). — Die Bildung des
ganzen neiien Darmkanals durch Wanderzellen mesodermalen Ursprungs
bei der Kopfrestitution des Lineus lacteus (Griibe) [Nemertine). (Zool. Anz.,
XXXVII, 302-315, 11 fig.) [120
b) — — Weitere Studien iiber die Régénération der Nemertinen. I. Régéné-
ration bei Lineus ruber Midi. (Teil IV u. V). (Arch. Entw.-Mech.,
349-396, 3 pL, 5 fig.) [119
r) Die Restitution des ganzen Darmkanals durch Wanderzellen meso-
dermalen Ursprungs bei Lineus lacteus {Grube). (Bull. Ac. Se. Cracovie,
Cl. Se, math, et nat., Février, 97-103.) [Voir a)
Oxner (Mieczyslaw). — Analyse biologique d'une série d'expériences con-
cernant Vavènement de la maturité sexuelle, la régénération et V inanition
chez les Nemciiicns. Lineus ruber Miill. et Lineus lacteus Rathke. (C. R. Ac.
Se, CLIII, 1168-1171.) [121
Regen (Johann). — Régénération der Vorderflilgel und des Tonapparates
bei Gryllus campe stris L. (Zool. Anz., XXXVIII, 158-159.) [117
Schultz (Eugen). — Régénération und Uebung. Versuche an Amphiglena.
(Arch. Entw.-Mech., XXXII, 36-43, 5 fig. et 1 diagr.j ' [114
Techow (G.). — Zur Régénération des Weichkôrpcrs bei den Gastropoden.
(Arch. Entw.-Mech., XXXI, 353-386, 4 pi.) [117
Ubisch (liéopold von). — Ueber Fliigelregeneration beim Schivamm-
spinner, Lymantria dispar. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 637-653, 1 pi.
et 14 fig.) [117
"Walter (F. K.). — Welche Bedeutung hat das Nervensystem fUr die Régé-
nération der Trilonextremitdten? (Arch. entw.-Mech., XXXIII^ 274-296,
1 pi.) [121
"Wilson (H. V.). — On the behavior of he dissociated cells in Hydroids,
Alcgonarla and Asterias. (Journ. exper. ZooL, XI, 281-383, 30 fig.)
[Voir ch. IV
Zeleny (Charles). — Experiments on the conirol of asymmetry in the deve-
lopment of the Serpulid, Hydroïdes dianthus. (Contribution Zool. Lab.
Univ. Illinois, N°8, Journ. Morph., XXII, 122.) [Voir ch. XII
Voir pp. 84 et 86 pour les renvois à ce chapitre.
l'année biologique, XVI. 1911. 8
114 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Schultz (Eugen). — Régénération et habitude. — Un organisme ou
l'homme exécute plus vite et mieux une action ou un mouvement lorsqu'il
le répète plusieurs fois, lorsqu'il en a 1' « habitude ». S. cherclie à retrouver
dans les régénérations l'application de cette donnée. On sait, par de nom-
breuses observations, que chez une foule d'animaux, des organes peuvent
se régénérer à de multiples reprises. Or, selon les auteurs, ou bien les régé-
nérations successives se font aussi vite, ou bien même de plus en plus vite,
dans certaines limites tout au moins. S. a constaté que, chez Ampliiglena, la
couronne tentaculaire se l'égénère plus vite la 2*^ fois que la 1''^, plus vite
encore la .j"", mais que l'accélération non seulement cesse à la 4® fois, mais
encore que la régénération ne peut plus s'achever.
S. tend à comparer ces faits à l'habitude d'accomplir un acte, qui le rend
plus facile, puis à la fatigue qui le rend difficile ou impossible. Dans le phé-
nomène de la régénération, 1' « habitude » est sans doute due à une circu-
lation plus active et une nutrition plus intense. La fatigue est plus difficile
à expliquer : peut-être y a-t-il épuisement de ce que Weismann appelle l'i-
dioplasmede réserve. Il est clair que des expériences plus nombreuses et plus
complètes que celles de S. seront nécessaires pour analyser de plus près la
valeur de ces comparaisons. — A. Brachet.
Maas (O.). — ^ur le défaut de régénération et de régulation ehez les ani-
maux iuférieurs. — On croit généralement que la faculté de régénération
augmente à mesure qu'on descend dans l'échelle animale ; c'est là une géné-
ralisation erronée.
L'auteur a étudié une Eponge. Chondrosia reni/'ormis, dont le corps con-
siste en deux parties bien distinctes : la partie médullaire et la partie cor-
ticale. Déjà dans des expériences antérieures il a montré (|ue les fragments
de la couche corticale seule sont incapables de régénération; les parties
médullaires, par contre, peuvent, soit seules, soit accompagnées des par-
ties corticales, fournir un organisme nouveau. Dans les expériences actuelles,
M. étudie deux autres phénomènes : la régulation, qui consiste en ce que
le fragment (qui doit toujours contenir une portion médullaire) diminue de
taille et s'organise en une petite Eponge entière (ce phénomène se produit
dans les conditions défavorables) et le fusionnement de fragments pour
former un organisme nouveau. Si l'accolement se fait par le contact des
parties similaires (partie corticale avec partie corticale et partie médullaire
avec partie médullaire), la fusion peut être complète et le nouvel organisme
former un tout. Dans le cas contraire, dans les fusions « atypiques », les
deux morceaux constituants restent distincts. — M. Guldsmith.
Huxley (J. S.). — Quelques phénomènes de régénération chez Sycon et
note sur la structure de ses choanocyles. — L'auteur entreprit de répéter
sur des éponges calcaires (Sycon rap/ianus) les expériences de Wilson
concernant la coalescence et la régénération chez les Monaxonides. Il em-
ployait la méthode de Wilson et coupait les Sycons en petits morceaux, puis
forçait ces fragments à passer à travers une très fine gaze de soie ; de
cette façon il obtenait des cellules complètement isolées ou des groupes de
cellules. Ces cellules ainsi séparées rampent sur le fond des vases, s'unis-
sent en formant des masses irrégulières constituées par différentes espèces
de cellules entremêlées. A cette période de réunion succède une période de
régénération ou mieux de réorganisation ; les cellules se groupent suivant
leurs catégories respectives, et prennent les situations qui leur sont pro-
pres ; les cellules qui doivent former 1 épidémie émigrent à l'extérieur et
VIL — LA REGENERATION. 115
s'unissent en un épithélium continu, très mince, et présentant de place en
place des renflements où sont logés les noyaux; à l'intérieur se voit une
masse de cellules polygonales gris-brun, pourvues de nombreuses inclu-
sions; ces cellules sont des choanocytes qui ont rétracté leur flagelium et
leur collerette et sont passés à Tétat de repos. La phase suivante peut être
■appelée redévcloppemenl. Au début, il apparaît un espace rempli d'un liquide
clair entre l'épiderme et la masse interne, cet espace est ultérieurement
traversé par des travées protoplasmiques qui unissent les deux sortes de
cellules ; ensuite apparaissent les spicules, les monaxones se forment d'abord
exactement comme dans la larve, les triaxones se développent plus tard.
Quand le squelette est formé, l'intérieur se creuse d'une cavité bordée d'une
seule couche de cellules qui se différencient en choanocytes ; enfin l'oscule
s'ouvre, les pores se forment à la surface du corps qui s'allonge un peu et
l'on a un 0/ynthus dans ses traits essentiels. Cependant il existe des diffé-
rences avec VOlynthiis normal qui est fixé et régulier, tandis que les éponges
de régénération ne sont fixées que temporairement et ne possèdent pas cette
symétrie de forme générale ou de squelette.
H. fît aussi des expériences du même genre sur une monaxonide, le
Reniera rosea, et observa des phénomènes analogues; cependant la masse
interne ne se creusait pas d'une cavité centrale, mais on y voyait de nom-
breuses chambres flagellées et jamais il ne se développait de tubes oscu-
laires en forme de cheminées comme chez l'adulte.
Discutant ces résultats, H. fait remarquer que des trois phases, réunion,
réorganisation et redéveloppement, seule la dernière est très semblable à
ce qui existe normalement chez Si/con après la métamorphose, mais, il existe
des différences qui sont au nombre de trois : la durée plus longue du déve-
loppement, le retard apporté dans la formation des spicules et l'absence de
fixation permanente. La première est due sans doute à ce que l'état interne
des cellules de ces masses de régénération n'est pas le même que celui des
cellules larvaires, car les premières sont adultes; pour la seconde H. fait re-
marquer que la rapidité, la précocité de formation des spicules ont été acquises
par et pour la larve et non pour des agrégats de cellules adultes réunies ;
enfin la dernière tient sans doute à l'absence de polarité chez ces agrégats.
H. observa aussi le comportement de fragments isolés de l'épithélium
gastrique; dans un cas ces fragments se sont arrondis et ont donné de petites
sphères creuses composées d'une couche ininterrompue de choanocytes et
ressemblant à une colonie de Volvox; quand le nombre de cellules est
grand, les sphères sont d'abord pleines ; puis en un ou plusieurs points, il
se forme des vésicules creuses limitées par une seule couche de choano-
cytes; plus tard, ces splières présentent des phénomènes de dégénéres-
cence et meurent sans avoir formé quoi que ce soit, aussi est-il très pro-
bable que les choanocytes de Sycon ne possèdent pas le pouvoir de régénérer
de nouveaux tissus.
H. montre que la formation de ces sphères est due à des actions externes
et ne croit pas qu'on doive y voir un rappel atavique d'un stade antérieur
du phylum des éponges; il n'admet pas cependant qu'on puisse se servir
de l'absence de régénération chez les choanocytes pour combattre l'hypo-
thèse des affinités des Eponges avec les Choanoflagellés.
Pour terminer, H. confirme l'existence de baguettes longitudinales de
soutien observées dans les collerettes des éponges calcaires par BmoER puis
par Urban. — Armand Billard.
a-b) Mûller (Karl). — Sur l'aptitude à la régénération des éponges d'eau
116 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
douce, liégênéralioii par dissociation et réunion. — M. désigne sous ce nom le
processus spécial de régénération observé par H. V.Wilson cliez les éponges, et
qui consiste en ce que les éléments cellulaires, après avoir été complètement
dissociés par une action mécanique, se réunissent en groupes syncytiaux
capables de régénérer une éponge. Les reclierches de M. ont été faites sur
Spon(/illn lacustris et Ephydatia Midleri. Si Ton pulvérise entre les doigts,
sous l'eau, un fragment d'épongé, on trouve dans le dépôt, entre toutes sor-
tes de détritus, les diverses cellules de l'éponge complètement dissociées :
amibocytes, thésocytes, scléroblastes, et choanocytes, ces derniers toujours
modifiés et altérés. Plus tard, des amibocytes s'unissent entre eux ou à des
thésocytes. Il se forme ainsi des agrégats cellulaires, sphériques, qui au bout
de 3 heures peuvent déjà atteindre 2 millimètres. Ces agrégats peuvent
s'unir entre eux, formant des chaînes plus ou moins régulières et ramifiées.
Qu'ils le fassent ou non, dans ceux de ces agrégats qui restent vivants, il
se produit bientôt des différenciations caractéristiques, chambres à choano-
cytes, etc., par lesquels la régénération de l'éponge commence. Au 4^ jour, les
agrégats qui ont atteint une taille de 0,7 millimètres au moins, commencent
à se iîxer et à montrer tous les aspects décrits par Delâge (I8*J2), Maas (1893)
etc., lors de la fixation et de la métamorphose des larves de spongiaires. On
voit notamment très bien, même à l'examen extérieur sur le vivant, appa-
raître les systèmes des canaux et des lacunes, l'oscule, les spicules, etc. En
somme, il se forme en peu de jours une petite éponge. On obtient des résul-
tats analogues en dissociant l'éponge, en l'exprimant à travers un linge fin.
La dissociation est plus complète, et l'examen des agrégats plus facile. On
se convainc très aisément, et cela confirme ce qui est dit plus haut, que
ceux-ci se composent exclusivement d'amibocytes et de thésocytes, ou d'une
façon plus générale, d'archéocytes. H. V. Wilson qui a décrit, avant M., des
faits analogues, croit que ces agrégats sont en réalité des masses syncy-
tiales. M., sans nier expressément le stade syncytial, le considère en tous
cas comme transitoire et de peu de durée. Le fait essentiel est qu'il n'y a
pas de choanocytes. Or, bientôt, l'agrégat, pour reformer une nouvelle
éponge, va édifier dans son intérieur des chambres vibratiles; les cellules
qui tapisseront les parois de ces chambres (choanocytes) ne peuvent donc,
dériver que des archéocytes, et c'est, en effet, ce que démontre M. par ses
études histologiques. H. V. Wilson, il est bon de le rappeler, avait déjà fait
cette observation.
Les recherches de Wilson et de M. en montrant que dans la régénéra-
tion des éponges les choanocytes n'interviennent pas, semblent prouver que
ceux-ci sont les éléments les plus différenciés, et non les plus primitifs. Au
point de vue de la phylogénèse des spongiaires, ce point est d'importance.
— A. Brachet.
Davydov (K. N.). — Recherches sur le processus de restitution chez les
vers. — L'auteur étudie la régénération chez les Archiannélides {Polijf/or-
dius, Saccocirus), des Nemertes et certaines Triclades. Les Archiannélides
offrent un intérêt particulier au point de vue du parallélisme entre la régé-
nération et l'ontogenèse. Chez les Polychètes supérieurs, le mésoderme cœlo-
mique, qui se forme normalement en rapport avec l'endoderme, provient,
dans la régénération, des parties ectodenniques ; chez les Archiannélides
l'ectoderme ne joue, dans la régénération des parties mésoblastiques, aucun
rôle. — Chez les Nemerteset les Turbellariés la régénération suit exactement
l'ontogenèse. — L'auteur provoque la régénération des fragments pré-buc-
caux de l'extrémité céphalique des Nemertes et voit ces fragments, dépour-
VII. — LA RÉGÉNÉRATION. 117
vus de toute trace d'endoderme, développer un tubo digestif aux dépens du
tissu mésodenuique des deux vaisseaux. Il en conclut que le mésoblaste des
Nemertes conserve dans son sein des éléments qui, à l'occasion, peuvent
donner naissance à un organe endodermique. Le tube digestif primitif ayant
donné naissance au cœlome, celui-ci peut.à son tour fournir le tube digestif.
— M. GOLDSMITH.
Michel (Aug.). — Autotomie et rt'oènération du corps et des rlylres chez
des Pohjnohiicns: conservation d'une disposition numérique complexe. —
D'après Ilalosydna gc/atinosa et Lagisca extenuata, la rupture du corps et
la perte des élytres sont des manifestations à.' autotomie et non d'une simple
fragilité ; car elles n'ont presque plus lieu sur un fragment postérieur plus
ou moins grand ou sur un animal fatigué, et la rupture du corps a lieu pres-
que toujours devant un anneau à élytres quel que soit le niveau atteint. —
Bien que le nombre des anneaux régénérés soit plus ou moins sans rapport
avec le nombre des anneaux enlevés, la régénération (particulièrement facile
et rapide) des élytres se fait, quelque soit le niveau de section, en répétant
le type numérique normal, malgré l'absence de raison apparente et malgré
sa complexité (élytres : de 2 en 2 sur les anneaux du 5'^îau 23« sétigère, puis
de 3 en 3 jusqu'au 32^ chez L. e., jusqu'au 38« et 39^ chez //. y. ; entin
aucun). — Aug. Michel.
Regen (Johann). — La régénération des élytres et de Vappareil musical
chez le Gryllus campestris. — R. coupe, d'un côté, les élytres chez les larves,
après la 7^ mue, et constate qu'après la 10° et dernière mue, une élytre
régénérée s'est produite qui diffère de l'autre élytre normale non seulement
par ses dimensions absolues, mais par les rapports de ces dimensions et
par des particularités structurales. En particulier, l'appareil musical du
mâle est modifié dans sa direction et sa structure, par suite de quoi l'animal
devient incapable, malgré ses efforts, d'en tirer des sons lorsqu'il est mis en
présence de la femelle. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Ubisch (Li. von). — Régénération des ailes chez Lymantria dispar. —
Von U. confirme, dans ce qu'ils ont d'important, les résultats obtenus par
Meisenheimer (1908 et 1909) sur le même matériel. Il enlève chez la chenille,
non pas, comme Meisenheimer l'a fait, les deux disques imaginaux droits,
aux dépens desquels se formeront les deux ailes, mais l'antérieur seulement,
et cela dans le but de produire un traumatisme moins grave. Dans tous les
cas le disque se régénère par un processus qui ne diffère pas essentielle-
ment de celui que l'on connaît dans le développement normal. Il est cepen-
dant probable que cette régénération n'est pas assez complète ou assez
intense, car si 1/3 environ des individus opérés donnent des papillons avec
des ailes tout à fait normales ; il y en a 1/6 où l'aile antérieure droite fait
entièrement défaut, et dans le reste, l'aile est bien reformée, mais elle est
plus petite que du côté opposé. Von U. ne peut donner aucune explication
plausible de ces variétés. Le fait essentiel est toutefois qu'après l'extirpation
complète du disque marginal, la régénération d'une aile complète est pos-
sible. — A. Brachet.
Techow (G.). — Régénération des parties molles chez les Gastéropodes. —
On sait que l'aptitude à la régénération est assez limitée chez les mollusques;
et c'est pourquoi on l'a peu étudiée jusqu'ici. T. a cependant obtenu, chez
Hélix, des régénérations assez étendues, mais très lentes, du manteau et du
pied : on peut enlever jusqu'à un centimètre de ce dernier organe et il repousse.
118 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Chez les limnées, les tentacules se régénèrent fort lentement et fort mal;
chez les planorbes les résultats sont beaucoup meilleurs, et l'auteur a pu
suivre, spécialement chez la Paludine, la reconstitution complète du tenta-
cule oculifère.
Les détails histologiques n'offrent rien de bien spécial : l'œil se régénère
comme il s'était formé; dans le pied, la musculature néoformée provient
peut-être, pour l'auteur, de l'épithilium superficiel (il y a. ce me semble, de
fortes réserves à faire sur ce point) ; les glandes muqueuses du pied sont,
elles aussi, d'origine épithéliale. — A. Brachet.
Calkins (Garry N.). — Régénération chez VUronychia. — L'auteur a
voulu examiner si cette régénération était plus ou moins influencée par
la condition de l'animal sous le rapport de la fonction scissipare [IV]. Il
arrive à une conclusion affirmative. Le pouvoir régénérateur est minimum à
l'état de repos qui suit la division et à ce moment la présence dans le frag-
ment du macro- et du micro-nucléus est nécessaire à la régénération. Dans
ce cas, la division suivante est retardée, ce qui va à l'encontre de l'opinion
de Hertwig, puisque le rapport du noyau au cytoplasme est ici augmenté.
La régénération est d'autant plus facile que Ton est plus près de la division
prochaine et le pouvoir régénératif atteint le maximum au moment même
de la division. — L'auteur met ces faits sur le compte de substances hypo-
thétiques abandonnées par le noyau au cytoplasme. — Y. Delage et M.
GOLDSMITH.
à) Morgulis (S.). — Contribution à la physiologie de la régénération. —
///. Expériences ultérieures sur Podarke obscura. — Dans une première
série d'expériences, l'auteur coupait en deux plusieurs vers, en outre à une
moitié d'entre eux il enlevait la tête, soit immédiatement, soit quand la
régénération de la queue avait commencé ; il constata que la mutilation ad-
ditionnelle de la tête de Podarke obscura cause un effet déprimant sur la
régénération de la queue, le nombre de segments régénérés étant plus faible
que lorsque la tête n'est pas enlevée.
Dans une autre série d'expériences, M. cherche à déterminer quelle rela-
tion existe entre la fréquence des mutilations et la rapidité de la régénéra-
tion; il observe que les vers opérés deux fois dans l'espace de deux semaines
régénèrent pendant le même espace de temps plus de segments que ceux
qui n'ont subi qu'une opération, bien que la seconde fois la rapidité de la
régénération soit quelque peu diminuée. M. conclut d'autres expériences
que le sexe n'a aucune influence sur le pouvoir de régénération. Enfin l'au-
teur observa qu'après avoir enlevé la moitié d'un ver, la partie postérieure
régénérée ne possède pas le même nombre de segments que l'ancienne,
mais un nombre plus faible; cependant les proportions relatives du ver
subsistent et tout l'organisme éprouve dans ses dimensions une réduction cor-
respondante. — Armand Billard.
b) Morgulis (S.). — Contribution à la physiologie de la régénération. —
/V. Régulation de la teneur en eau dans la régénération. — De nombreuses
expériences sur les plantes et les animaux ont démontré que dans le déve-
loppement la teneur en eau s'élève à un maximum pendant la période de
croissance rapide et diminue quand l'animal s'approche de l'état adulte.
L'auteur s'est donc demandé si le parallélisme entre le développement et la
régénération existe aussi pour la teneur en eau. 11 a donc étudié la teneur
en eau à différents stades de la régénération d'un Ver polychète, le Po-
VII. — LA REGENERATION. 119
darke obscwa, et le résultat obtenu fut pratiquement le même que dans le
développement'. Bientôt après l'opération la teneur en eau augmente rapi-
dement, atteignant son maximum vers la première ou la deuxième semaine,
ensuite elle commence k décliner. La période de la teneur maximum en eau et
la période de régénération maximum coïncident approximativement, comme
dans le développement; la similitude entre la croissance et la régénération
est donc encore renforcée par ces résultats. Cependant une analyse serrée
révèle que les deux processus impliquent des facteurs différents. Dans la
croissance l'augmentation en taille et en teneur en eau est déterminée par
imbibition de l'eau ambiante, ce qui ne semble pas être le cas pour la ré-
génération. L'animal en voie de régénération, qu'il soit nourri ou non, perd
de son poids : dans une première période de perte rapide en poids, il perd
plus de substance sèche que d'eau et la teneur en eau augmente ; en.suite
vient une lente diminution de poids, quand la quantité d'eau perdue est
pratiquement nulle et que l'activité de la régénération est maximum, ainsi
que la teneur en eau; enfin vient une dernière période pendant laquelle
l'animal perd plus d'eau que de substance sèche et la teneur en eau di-
minue. — A. Billard.
c) Morgulis (S.). — Contribution à la physiologie de la régénération. —
V. Régénération de segments isolés et de petits segments de Vers "-. — Il est
difficile d'obtenir des segments isolés sans mutilation grave qui détermine
la mort, mais en opérant sur un grand nombre de segments, quelques-uns
vivent et se régénèrent; comme conclusion de ses recherches sur la régéné-
ration des segments isolés, M. pense qu'il existe suivant la région une différen-
ciation dans le pouvoirde régénération, contrairementàce qu'admettait Mor-
gan ; d'ailleurs des segments isolés de l'extrémité même de la queue ne
régénèrent pas du tout et cependant on ne peut attribuer cette absence de
régénération à leur petitesse. M. explique de la façon suivante pourquoi les
segments postérieurs ont un pouvoir de régénération moindre que les anté-
rieurs : il fait remarquer que les segments postérieurs sont les descendants
les plus reculés du matériel embryonnaire primitif, ceux qui se sont formés
en dernier et par conséquent les plus séniles; de même dans quelques ani-
maux le pouvoir de régénération diminue jusqu'à disparaître presque com-
plètement au fur et à mesure qu'ils s'avancent vers l'état adulte. Des expé-
riences comparatives montrent que des segments isolés régénèrent plus que
des groupes de segments et que plus le segment est petit plus grand est la
rapidité de sa régénération.
Les résultats obtenus avec des segments de Vers suggèrent, dit l'auteur,
qu'il y a un facteur qui détermine jusqu'à quel point le pouvoir de régé-
nération peut être utilisé; en outre, on peut admettre que l'organisme pos-
sède une certaine somme d'inertie, due à une tendance de maintenir un
certain état d'équilibre et d'adaptation fonctionnelle; cette inertie qui con-
stitue pour la régénération une résistance à vaincre, varie proportionnelle-
ment avec la taille du segment. — Armand Billard.
h) Nusbaum et Oxner (Mieczysla-w). — Sur la régénération de Lineus
ruber (^' et 3^ parties). — Ces parties des recherches de N. et O. ont un intérêt
général moindre que les précédentes (voir Ann. biol., XV, 141 et suiv.), d'au-
1. L'auteur fit aussi quelques expériences sur la régénération de la queue d'une salaman-
dre, le Dlemijclylus viridiscens, et les résultats parlent dans le même sens.
2. L'auteur opérait toujours sur le Ver polychète, Podarke obscura.
120 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tant plus que plusieurs des faits qui y sont décrits ont déjà été signalés dès
1910. N. et O. ont reconnu, chez /.. rubrr, l'existence de 2 variétés, large (a)
et mince (p) : la 2^ a une aptitude régénératrice notablement plus grande que
la première. Chez la forme a, la partie céphalique n'est régénérée que si on
la coupe entre le cerveau et l'organe cérébral ; si la section est faite plus en
arrière, il n'y a, en général, qu'une simple cicatrisation. Quelquefois cepen-
dant, il y a une tendaftce, mais toujours incomplète, à la reconstitution de
certains organes de la tête : ganglions cérébraux et organes cérébraux, qui
restent d'ailleurs assez rudimentaires. Ni le rhynchodœum, ni la trompe ne
se reforment. La variété p, au contraire, régénère, dans les mômes condi-
tions, une extrémité céphalique complète. N. et O. en font une étude histo-
logique détaillée. Les ganglions et les organes cérébraux de néoformation
procèdent de l'épithélium du bourgeon de régénération; le rhynchodœum
tire essentiellement son origine de cellules migratrices provenant du paren-
chyme du corps; le tube digestif, quand la section l'a entamé, se ferme
d'abord, puis s'accroît par lui-même, etc.
N. et O. ont encore pu constater que c'est la partie moyenne du corps du
ver qui se régénère le plus rapidement; et cette rapidité va en décroissant
progressivement au fur et à mesure que les segments appelés à se régénérer
sont pris de plus en plus près de la tète ou de la queue. Enfin, la régénéra-
tion des fragments, surtout petits, de Lineus ruber, s'accompagne toujours de
morphallaxis; chaque fragment, au fur et à mesure qu'il se reconstitue,
s'amincit de plus en plus et devient une miniature du ver adulte, dans
laquelle les proportions entre les différentes parties du corps sont tout à fait
normales. — A. Brachet.
à) Nusbaum i Josef) et Oxner (Mieczyslaw). — Formation d'un tube
digestif nouveau par des cellules migratrices d'origine mésodermique dans la
reconstitution de la tête chez Lineus lacteus (Grube) {Nemerte). — Les auteurs
ont obtenu la régénération de toute la partie du corps comprenant le tube
digestif aux dépens d'un fragment céphalique obtenu par une section entre la
bouche et le cerveau. Ils rappellent qu'ils ont même obtenu la régénération
de tout ce qui précède et, en plus, de l'extrémité antérieure du corps, y com-
pris les centres cérébraux, aux dépens d'un court tronçon compris entre la
bouche et les centres nerveux et ne contenant aucune partie de ces deux
organes. Dans le présent mémoire, ils corrigent et complètent les données
fournies par Dawvdoff sur les processus histologiques dans le premier des
deux cas ci-dessus. — Ils insistent principalement sur la régénération du
tube digestif aux dépens de tissus ne contenant aucune trace de ces organes.
Les deux vaisseaux latéraux et le rhyncocœle s'élargissent à l'extrémité pos-
térieure, formant une sorte de cavité dans une masse cellulaire constituée
extérieurement par des cellules migratrices provenant du parenchyme et, à
l'inlérieur, par les cellules endothéliales des trois cavités, des vaisseaux et
du rhyncocœle. Ces cellules migratrices phagocytent les parties voisines et
en particulier les muscles. Les plus superficielles de l'amas formant le bour-
geon se disposent en couches épitliéliales continues, deviennent plus claires,
plus homogènes et forment la future paroi digestive, tandis que les cellules
profondes, chargées des parcelles phagocytées, dégénèrent peu à peu et sont
absorbées par les cellules pariétales. Ainsi se forme une petite vésicule diges-
tive qui peu à peu s'allonge, au fur et à mesure que les parties extérieures
du corps se régénèrent. Ce qui est remarquable c'est la non-conformité de
l'origine blastodermique entre le nouveau tube digestif et l'ancien, d'où les
auteurs tirent des conclusions relativement à la potentialité prospective de
VII. — LA RÉGÉNÉRATION. 121
ces éléments parenchymateux. — Les auteurs annoncent un travail in extenso,
plus développé. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Oxner (Mieczyslaw). — Anah/se biologique cVune série (Vexpèricnces con-
cernant l'avènement de la inaturilè sexuelle, la régénération et l'inanition
chez les Nemertiens, Lineus rubcr (Milll.) et Lineus lacleus {Rathke). — Ces
expériences portent sur deux points : la régénération et l'évolution des pro-
duits sexuels en rapport avec l'inanition. — La tète sectionnée au ras de la
bouche ne se régénère jamais chez le Lineus ruber; au contraire, la région
postérieure du corps, comprenant l'intestin moyen et môme un petit frag-
ment d'intestin stomacal, se régénère complètement, y compris les gonades
qui appartiennent exclusivement à cette partie du corps. — L'évolution des
gonades cliez les animaux en inanition présente les caractères suivants. Si
l'inanition a commencé assez longtemps avant la date normale de l'évolu-
tion des gonades, celle-ci est empêchée; si, au contraire, elle ne commence
que plus tard, les gonades se développent, mais subissent une involution
avant d'arriver à l'émission des produits sexuels. Tout se passe comme si
l'alimentation développait une énergie évolutive dont les effets se poursui-
vent pendant un certain temps, même dans l'état d'inanition [XIV]. —
Y. Delage et M. Golds.mitii.
a-b) Fritsch (C). — Résultats (rime étude expérimentale de la régénération
du squelette des membres chez les Amphibiens. — L'auteur a fait trois séries
d'expériences : 1° Amputation du membre au niveau de l'humérus ou du
fémur, pratiquée chez des larves de Salamandra maculosa et chez des Tritons
adultes. Dans les deux cas, les régénérations sont parallèles entre elles et à
l'ontogenèse. — 2° Excision de la ceinture scapulaire tout entière chez la
même espèce de Salamandre. Le résultat montre la fausseté du principe
d'après lequel tout organe entièrement extirpé ne peut plus régénérer : ici
le membre tout entier régénère, d'abord la partie proximale de l'humérus,
puis la ceinture scapulaire, ensuite les parties distales. — 3'^ Régénération
des parties surnuméraires. Elle est favorisée par la présence de deux ou
plusieurs centres de régénération indépendants. 11 ne faut pas tirer de la
configuration extérieure des parties des conclusions sur leur signification
morphologique ou atavistique, car il y a souvent discordance entre les parties
molles et le squelette. — Y. Delage et M. Goldsmith.
»
Goldfarb (A. J.). — Influence du système nerveux central sur la régénéra-
tion. — Chez le triton, le système nerveux, central ou périphérique, moteur
ou sensitif, n'est nullement un élément nécessaire pour que la régénération
des membres ou de la queue se produise. Cette régénération peut se faire,
même lorsque l'on a détruit la moelle épinière et les ganglions spinaux
dans les régions correspondant aux membres amputés. Quand la régénéra-
tion ne se produit pas, l'obstacle vient d'ailleurs : niveau où la section a été
faite, traumatisme altérant la vitalité de l'animal, etc. — A. Braciiet.
"Walter (F. K.). — Influence du système nerveux sur la régénération des
membres chez le Triton. — L'auteur, à l'exemple de Wolff, pratique chez des
tritons des opérations extrêmement graves : extirpation de tout un segment
de la colonne, avec moelle, nerfs et ganglions spinaux; dans quelques
autres, moins brutales, il enlève les ganglions spinaux et coupe les racines
ventrales. Après cette intervention, faites dans la région d'où partent les
nerfs qui vont au membre postérieur, il ampute ce membre, d'un côté seule-
122 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ment ou des deux côtés. Si l'opération préalable a été complète et bien faite,
il n'y a pas de régénération. "W. conclut donc que, les connexions avec le
système nerveux central étant supprimées, la régénération de la patte pos-
térieure, chez le triton, est impossible. Mais dans ces connexions ce sont les
voies sensitives et spécialement les ganglions spinaux qui ont la plus grande
importance. 11 convient d'ajouter que ce point ne paraît pas suffisamment
démontré par les descriptions que "W. donne de ses expériences. Nous
ferons la même réserve — provisoire — en ce qui concerne Tidée émise par
"W. que les ganglions spinaux sont les agents actifs de la croissance, tandis
que les différenciations des tissus et des organes ont leur origine dans les
cellules mêmes de l'organe en régénération. — A. Bracuet.
Doposcheg-Uhlar (J.). — Études sur la régénération et la polarité des
j)lantes. — Si l'on supprime le sommet végétatif dans une germination de
Fougère, les parties régénérées parcourent le même cycle que celui pré-
senté par le développement de l'œuf; il se forme d'abord un cotylédon indé-
pendant du sommet végétatif et presque toujours exogène. En coupant les
racines sur des boutures de Lyciuni halimifolium on provoque la formation
d'une pousse sur le tronçon radiculaire. L'auteur étudie de même les régéné-
rations sur les Bégonia et les Gesneracées. — F. Péchoutre.
= Hétéromorphose .
Dostal (R.). — Morphogénèse expérimentale chez Circœa et quelques au-
tres plantes. — L'auteur, par des coupes horizontales pratiquées dans la
moitié inférieure de chaque entrenœud, partage les plantes étudiées en
fragments composés chacun du nœud, de la paire de feuilles qui s'y atta-
chent, du bourgeon axillaire et de deux portions d'entrenœuds, l'un supé-
rieur, court, l'autre inférieur, long. Les fragments sont plongés par la partie
inférieure longue dans le sable ou dans l'eau. Les fragments de tiges de
Circœa produisent soit des stolons, soit des pousses florales, soit des organes
intermédiaires suivant la région dont ils proviennent. Si on ampute les feuil-
les, quelle que soit la région dont ils proviennent, les bourgeons ne donnent
que des pousses feuillées; la formation du stolon et des pousses florales est
donc attribuable à l'activité des feuilles. Si l'on place les feuilles dans l'om-
bre, il ne se produit encore que des pousses feuillées. — F. Péchoutre.
CHAPITRE VIII
La areffe
»"
Castle (W.). — On soma influence in ovarian transplantation. (Science,
28 juillet, 113.) [124
a) Daniel (L.). — Etude biométrique de la descendance de haricots greffés
et de haricots francs de pied. (C. R. Ac. Se, CLll, 1018-1020.) [La
longueur, la largeur, l'épaisseur d'un très grand nombre de graines ont
été mesurées. La diminution de taille, observée dans les graines de Hari-
cots greffés, se retrouve fort nette dans leur descendance. — M. Gard
b) Recherches biométriques sur un hybride de greffe entre Poirier et Cognas-
sier. (C. R. Ac. Se, CLIl, 118G-1188.)
[L'étude biométrique des dents de la feuille, des caractères internes et
extérieurs montre que la plante réalise un hybride de greffe. — M. Gard
Davenport(C. B.). — The Transplantation of ovaries in Chickens. (Jolirn.
of Morphol., XXll, N" 1, 111-122.) * [125
Draw (G. Harold). — Expérimental metaplasia. I. The formation of colu-
mnar ciliated epithelium from fibroblasts in Pecten. (Journ. exper. Zool.,
X, 340-374, 3 pi.) [127
Dustin (M.). — Les greffes thymiques. Communication préliminaire. (C. R.
Ass. Anat., 13^ Réunion, 10-14, 1 fig.).
[Détails sur les conséquences histologiques de l'opération. — M. Goldsmith
Fischer (H.). — Uebcr Hegeneralion u)id Transplantation des Pancréas von
Amphiblen. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 1-47. 2 fig., 1 pi.) [125
Griffon (E.). — La panachure des feuilles et sa transmission par la greffe.
(Bull. Soc. bot. de France, 4^ Série, XI, 289-297.) [127
a) Guthrie (C. C). — On the évidence of Soma influence on offspring from
engrafted ovarian tissue. (Science, 2G mai, 816.) [124
b) Transplantation in ovaries. (Ibid., 29 déc, 918.) [124
Harms ("W.). — Ovarialtransplantation auf fremde Species bei Tritonen.
(Zool. Anz., XXXYIl, N° 12/13, 225-237, 6 fig.) [125
Javillier. — Sur la migration des alcaloïdes dans les greffes de ^olanée
sur Sokmées. (Ann. Inst. Pasteur, XXI \', 568-576.)
[Si certaines substances peuvent rester localisées dans l'un ou l'autre des
conjoints, d'autres peuvent passer de l'un à l'autre .sans qu'il soit pos-
sible, jusqu'à présent, d'énoncer aucune règle générale. — F. Péciioutre
KildufFe ^Robert). — Morphological changes observed in a Mouse carcinoma
in the course of long-continued transplantation^ and the influence of an
experimentally produced dccrease in the groivths-energy of the lumors upon
124 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
their morphological cliaracler. (Journ. exper. Med., XIII, N" 2, 234-238.)
[125
Kœlitz (W.). — Morphologischf iind expcrimentelle Untersuchungen an
Ill/dra. II Sliœk. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 423-455, 3 pi.) [126
Kopec (Stephan). — Untersuchungen ùber Kastralion und Transplanta-
tion bei Schmelterlingen. (Arch. Entw.-Mech., XXXIII, 1-116, 5 pi., 19 fig.)
• [Voir ch. IX
Lœb (Léo) und Addison ("W. V. F.). — Beilrdge znr Analyse des Gewcbe-
ivae/isliinis. V. Ueber die Transplantation der Ttniben haut in die Taube und
andre Tierarten. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 44-66.) [126
Perriraz ( J.). — Croissance en contact d'un hêtre et d'un chêne. (Bull. Soc.
vaud. se. nat., XLVII, xxxi-xxxvii.) [128
Rivière (G.) et Bailhache (G.). — Contribution à la physiologie de la greffe.
Influence du sujet porte-greffe sur le greffon. (Journ. Soc. nat. Hort.
France, 4« série, XII, 95-96.) [127
Stockard (Charles R.). — The fate of ovarian tissues tvhen implanted on
différent organs. (Arcli. Entw.-Mech., XXXII, 298-307, 3 pi., 2 fig.) [125
"Winkler (Hans). — Ueber Propfbastarde. (Gesellsch. deutsch. Naturf. und
Aerzte, Verhandl. 1, 21 pp.)
[Résumé des recherches réalisées par l'auteur sur les hybrides de greffe
et déjà analysées dans VAnn. BioL, XIV, pp. 138-139. — F. Péchoutre
Voir pp. 85, 97, 112, pour les renvois à ce chapitre.
a) Guthrie (C. C). —La preuve de l'influence du soma sur la progéniture
d'un ovaire greffé. — (Analysé avec les suivants.)
Castle ("W.-E.). — L'influence du soma dans la transplantation ova-
rienne. — (Analysé avec le suivant.)
b) Guthrie fC. C). — Transplantation des ovaires. — 1° G. répond à des
objections à lui faites par Castle et Philipps dans leurs expériences sur
la transplantation germiuale. Autant qu'on en peut juger, G. considère que
la progéniture, dans ses expériences, était bien celle de l'ovaire greffé; et,
comme elle rappelait à certains égards la poule ayant reçu l'ovaire, il a
conclu à une influence du soma sur l'ovaire greffé. Dans celles de Castle
et PiiiLiPPS, il se peut que l'ovaire de l'animal à qui on en a greffé un autre
n'ait pas été totalement enlevé. Un fragment a pu rester et fonctionner, ce
qui vicie tout l'argument.
2° C. doute qu'on puisse complètement ovariotomiser les poules et que
l'ovaire d'une poule se greffe sur luie autre.
Pour ce qui est de l'interprétation de la ressemblance des jeunes à la
mère ayant reçu la greffe, G. considère que les cellules ovariennes ont été
influencées par le milieu ; C. et Philipps sont d'avis par contre que c'est bien
la mère, et non la greffe, qui a produit les œufs.
3° G. critique les expériences de C. sur les cobayes, une des femelles
employées ayant été de race insuffisamment pure. [La question est très
complexe, et il est difficile de voir où est la vérité]. — H. de Varigny.
Vllf. - LA GREFFE. 125
Harms (V.). — Transj)1ant(ition (Covaires entre espèces elraugères chez
les Tritons. — H. a poursuivi sur des vertébrés inférieurs ses expériences
de transplantation d'ovaires sur les Vers de terre. Il s'est adressé au Triton
cristatus et T. tsenialus et a greffé des fragments d'ovaire, par l'intermé-
diaire du mésovarium, au péritoine de l'autre espèce. 11 a autopsié 7 indi-
vidus provenant d'expériences faites sur 2G et a constaté que certaines
parties de l'ovaire, et en particulier les plus différenciées, dégénèrent au
bout de 3 à G semaines, tandis qwv. les cellules germinales jeunes conti-
nuent à se développer normalement. L'auteur a réservé 10 individus pour
les suivre jusqu'à la ponte et obtenir une progéniture sur laquelle il puisse
constater les modifications éventuelles provenant des changements d'espèces.
— Y. Delage et M. Goldsmith.
Davenport (C. B.). — La transplantation des ovaires chez les Poules. —
D. fait la criti(iue des résultats de Guthrie (v. Ann. Mol.. 1908, p. 134),
obtenus en greffant des ovaires de poules blanches à l'intérieur de poules
noires et inversement. 11 entreprit des expériences pour les contrôler, il
enleva les ovaires de quelques poules et y greffa des ovaires appartenant à
des poules dissemblables. Ses conclusions sont les suivantes : il ne semble
pas que les ovaires greffés deviennent jamais fonctionnels, mais ils s'enkys-
tent dans le péritoine, tandis qu'il se produit une régénération des ovaires
extirpés plus ou moins complètement, ces ovaires régénérés produisent
ensuite une quantité d'œufs. — A. Billard.
Stockard (Gh. R.). — Sort du tissu ovarien implanté dans divers organes. —
S. veut montrer, dans ce travail, que le résultat des transplantations dépend à
la fois de l'organe implanté et du tissu dans lequel on l'implante. Ainsi, par
exemple, du tissu ovarien de salamandre, introduit dans le testicule d'un
autre individu, et placé dans les meilleures conditions possibles au point de
vue de la vascularisation, se maintient en vie pendant plus de 7 mois; il
persiste encore pendant plus de 45 jours dans le foie, mais disparait en
moins de 15 jours si on l'a implanté dans la paroi du corps, les poumons, le
rein ou l'estomac. — A. Brachet.
Fischer (H.). — Régénération et transplantation du pancréas des Amphi-
biens. — F. a excisé et transplanté le pancréas chez des grenouilles. A la
suite de l'excision, le pancréas se régénère jusqu'à son volume normal.
Cette régénération se produit aux dépens des cellules parenchymateuses
et non pas aux dépens des cellules des voies excrétrices. On peut aussi
transplanter de petits morceaux de pancréas qui persistent à l'état de vie
pendant un certain temps (il faut les prendre à l'état de repos sécrétoire).
F. n'a pas suivi ces greffes au delà d'un certain laps de temps. Dans la
transplantation, pendant la digestion même, il se produit une autodigestion
plus ou moins considérable du parenchyme. Les canaux excréteurs demeu-
rent intacts. Les petits morceaux transplantés sont susceptibles d'accrois-
sement. Cet accroissement se produit aux dépens des cellules parenchyma-
teuses périphériques, alors que le centre se détruit par nécrose. Ni dans la
régénération, ni dans l'accroissement après transplantation, l'auteur n'a
observé de néoformation d'îlots de Langerhansdansle nouveau parenchyme.
— Ch. ClIAMPV.
Kilduffe (Robert). — Changements morphologiques observés dans le car-
cinome de souris au cours de transplantations succe.<isives, et influence de la
126 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
diminution expérimentalement provoquée de Vénergie de croissance des lu-
iueurs sur leur caractère morpholar/ique. — Parmi les agents physiques, le
chauffage produit un retard dans la croissance de la tumeur, mais cette dimi-
nution de l'activité évolutive ne se traduit pas par des moditications anato-
miques ou histologiques ; ce que l'on observe sous ce rapport peut être attribué
aux transplantations successives qui ont eu lieu dans ces expériences. —
Y. DELAGE et x\I. GOLDSMITH.
Loeb (Léo) et Addison CW, H. F.). — Tran^^plantation de peau depif/eon
sur le j)iyeon et sur d\iutres animaux. — L. et A. introduisent dans le tissu cel-
lulaire sous-cutané de la région sternale d'un pigeon, un morceau de peau
d'un autre pigeon. Ce morceau reste en vie pendant plusieurs jours : l'épi-
thélium prolifère même par places, mais, au bout d'une vingtaine de jours,
il se produit une infiltration lymphocytaire qui détruit Tépithélium, et le
tissu conjonctif se sclérose et se nécrose. Avant de disparaître, une partie de
l'épithélium se kératinise.
Les auteurs ont ainsi transplanté des lambeaux de peau de pigeon sur des
poulets, des cobayes, des lapins, des grenouilles; la destruction survient na-
turellement toujours et de plus en plus vite. L'épiderme ne réagit déjà plus
guère dans le poulet; chez le cobaye et le lapin, il dégénère déjà sous l'in-
fluence des humeurs de l'hôte, et les lymphocytes n'interviennent qu'en se-
cond lieu. — En somme, il ne parait se dégager de ces recherches rien qui
ne fût pour ainsi dire à prévoir. — A. Braceiet.
Koelitz ("W.i. — Recherches morphologiques et expérimentcdes sur Ily-
dra. — K. poursuit, dans cette seconde partie de son travail (v. Ann. bioL,
XV) ses recherches sur la plasticité, connue depuis Tremblev, de l'hydre
d'eau douce.
Les transplantations autoplastiques réussissent très bien. Le segment
moyen d'une hydre quelconque, retourné et réadapté aux deux extrémités
de l'animal, se soude parfaitement, et au bout de quelques jours on ne voit
plus trace de l'opération.
Les unions homoplastiques donnent des résultats plus complexes. Si, après
avoir enlevé son disque pédieux, on transplante une hydre dans la région
orale d'une autre hydre, les deux individus finissent au bout d'un certain
temps par n'en plus former qu'un. Mais pour cela, il est évident que des
processus régulateurs sont nécessaires : disparition de tentacules, absorption
partielle de l'individu supérieur par l'individu inférieur.
Dans ces expériences, les composants sont réunis suivant leur axe : K.
suivant en cela l'exemple de plusieurs auteurs, notamment de Wetzel, en exé-
cute une autre série où les fragments sont réunis en sens inverse : on coupe
à deux hydres leur couronne de tentacules, et on les réunit par leur pôle
oral. La cicatrisation se fait, le monstre peut vivre longtemps, mais il ne se
forme ni bouche, ni tentacule ; les deux composants ne forment donc pas
ensemble une hj'dre. Toutefois, le résultat de l'expérience est parfois tout
autre et il peut apparaître au point de réunion ou dans son voisinage une
bouche et des tentacules, puis par absorption d'un des composants, recon-
stitution d'un individu unique. Il est bien probable que les différences signa-
lées dans les résultats d'expériences en apparence identiques, sont dues à
ce que la réunion des segments, dans la pratique, n'est pas toujours parfaite.
Enfin, un individu unique peut également se former, mais après des phéno-
mènes régulateurs compliqués, quand on réunit sim.plement deux hydres
par leur bouche sans toucher à la couronne de tentacules.
VIII. — LA GREFFE. 127
En variant le procédé expérimental, on peut aboutir à des hétéromorphoses
intéressantes : deux hydres réunies par leur pôle aboral conservent leur
bouche et leurs tentacules, mais si l'on sectionne la tète de l'une d'entre
elles, il se reforme un pied et par conséquent les deux conjoints deviennent
un seul et même individu.
D'après ce qui vient d'être dit, les résultats des unions latérales, pratiquées
de diverses façons par K., peuvent être prévus d'avance : quelle que soit la
méthode employée, un réglage plus ou moins compliqué fait une seule hydre
des deux composants.
Les transplantations hétéroplastiques sont, on le sait depuis longtemps,
beaucoup moins heureuses. Pourtant K. a obtenu des unions très complètes
et durables entre H. olit/actis et //. polypus, tandis que la plupart des autres
combinaisons échouent plus ou moins complètement. — A. Braceiet.
DreAv (Harold G.). — Métaplasies expérimentales. I. Formation, d'un
èpithéliuvi cylindrique cilié aux dépens de /îbroblastes chez le Pecten. — L'au-
teur a observé que, lorsqu'on introduit un fragment d'ovaire de Pecten
maximus et P. opercularis dans l'épaisseur du muscle adducteur d'un autre
individu de la même espèce, il se forme autour de lui un kyste dont la paroi
est constituée de fibroblastes provenant du tissu musculaire ambiant, et qu'au
bout de .3 à 4 semaines cette couche de fibroblastes se transforme en une
couche d'épithèlium cylindrique cilié qui persiste indéfiniment, aussi long-
temps qu'on peut garder vivants les sujets en expérience (jusqu'à 120 jours).
Le tissu ovarien régresse, se réduisant aux corpuscules pigmentaires rouges.
La réaction est rigoureusement spécifique, en ce sens que tout autre frag-
ment de tissu ou corps étranger détermine la formation du kyste fibroplas-
tique, mais la transformation de celui-ci en épithélium cilié exige : que le
fragment appartienne à l'ovaire et non à un autre tissu, qu'il provienne d'un
individu de la même espèce, qu'il soit bien vivant, qu'il soit mûr, qu"il ne
se soit pas vidé de ses produits et que ceux-ci ne soient pas fécondés. On
s'est assuré que l'épithélium cilié ne provenait ni de l'oviducte ni du revê-
tement palléal du muscle. — L'auteur attribue cette transformation tissu-
laire à quelque substance fournie par l'ovaire et, sans doute, plus particu-
lièrement par son pigment rouge. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Rivière (G.) et Bailhache (G.). — Contribution à la jiht/siologie de la
greffe. Influence du sujet porte-greffe sur le greffon. — La densité des fruits
est plus élevée sur les arbres résultant de poiriers greffés sur cognassiers
que sur ceux provenant de greffes sur francs. Les fruits récoltés sur les
greffons soudés au cognassier sont plus riches en sucre total et en saccha-
rose; la teneur en acides y est également plus élevée. — F. Péchoutre.
Griffon (E.). — La panachure des feuilles et sa transmission par la greffe.
— Des expériences exécutées par G. et de celles qui ont été faites par
de nombreux expérimentateurs, on peut conclure que les plantes à feuilles
colorées en rouge ou panachées de blanc ou de jaune se comportent très
différemment quand elles sont greffées sur des types verts voisins ou dont
elles dérivent. La coloration rouge ou violacée des femelles, due, comme on
le sait, à la présence d'anthocyane dans le suc cellulaire, ne se transmet
pas du greffon aux feuilles du sujet. La panachure blanche se comporte de
même dans bien des cas. Quant à la panachure jaune et spécialement
celle qui consiste en marbrures, elle est presque toujours transmise par la
greffe, et on peut appeler cette coloration panachure infectieuse. Ces résul-
128 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tats sont donc contraires à Tliypothèse d'une influence spécifique du sujet
sur le greffon. Ce serait une Bactérie invisible selon les uns, un principe
destructeur de la chlorophylle selon les autres, qui, élaboré par la plante,
cheminerait dans le liber ou Técorce et irait exercer ses effets du greffon
panaché dans le sujet vert ; mais il n'y a pas du tout mélange des plas-
mas spécifiques des plantes associées. — F, Péchoutre.
Perriraz (J.). — Croissance en contact d'un hêtre et d'un chêne. — P. cite
le cas d'un arbre intéressant formé de deux végétaux, un hêtre et un chêne,
qui vivent en contact. Leurs branches sont entremêlées ou soudées sur plu-
sieurs points. Dans certains endroits, il y a formation de véritables greffes
par approche, greffes qui ont comme résultat le plus fréquent la mort de la
branche, ou du hêtre ou du chêne, suivant leur position réciproque. D'après
ce que l'on voit extérieurement, les sèves se sont trouvées sur plusieurs points
en contact à certains moments de l'année, et cette fusion a été préjudiciable
et même mortelle pour l'un des végétaux. Les liquides colloïdaux seraient
donc d'une composition chimique suffisamment différente pour être toxiques
envers les végétaux d'essences diverses. — M. Boubier.
CHAPITRE IX
I^e sexe et les caractères sexuels secoinlaires;
le i»olyiiiot*i>Itisiue er^atog^éiiiqtic
Andrews (E. A.)- — Color différences in llie sexes of (i crab. (Zool. Anz.,
XXXVII, 401-403, 3 fig.) [138
Bateson ("W.) and Punnett (R. C). — On thc inier-reJations of genetie f/ic-
tors. (Koy. Soc. Proceed., B. 5GS, 3.) [On
ne peut encore tirer de conclusion des expériences qui ne sont pas ache-
vées, mais il semble que la sexualité soit un obstacle absolu à la produc-
tion de certaines combinaisons. Si l'on pouvait tourner la difficulté, des
conséquences extraordinaires pourraient se produire. — H. de Varigny
Boveri. — Uebcr das Verhalten der Geschlechtschromosomen bei Hermaphro-
ditismtis. (Verb.phys. med. Gesellsch. Wurtzburg, N. F., XLI, 83-97.) [134
Buchner (Paul). — Ueber hermaphrodite Seesterne. (Zool. Anz., XXXVIII,
315-31U, 4 fig.) [141
Castle ("W. E.). — On sex-ehrumusumes in hermajjhrodilism. (Amer. Nat.,
XLV, 425-429.) [134
Ciesielski (T.). — Quomodo fiât, ut mox proies maseulina, mox feminina
oriatur apud plantas, animalia et homines ? (Lemberg, 8", 15 pp.) [142
Dickel (F.). — Ueber das Geschlecht der Bieiumlarven. (Zool. Anz., XXXVI,
189-191, 1910.) [138
a) Guilliermond (A.). — Sur la régression de la sexualité chez les levures.
(C. R. Soc. Biol., LXX, 277-280.) [La levure E cultivée par Rose a perdu sa
sexualité tout en conservant des vestiges d'attraction sexuelle. — M. Gard
b) — — Sur la reproduction du Debargomyces globosus et sur quelques phé-
nomènes de rétrogradation de la, sexualité observés chez les levures. (C. R.
Ac. Se, CLII, 448-450.) [Cette levure offre un intermédiaire entre
lesSc/iizo- et Zygosaccharomgces où la copulation esta peu près générale,
et les levures ordinaires qui n'offrent pas de sexualité. — M. Gard.
King (Helen Dean). — The ef}\'ct of semi-spaying and of semi-castralion on
Ihe sex ratio of thc albino rat [Mus norvégiens albinns). (Journ. exper.
Zool., X, 381-392.) [140
a) Koch ("Wilhelm). — Ueber die Geschlcchtsbildung und den GonocJiorismus
von Hgdra fusca. (Biol. Centralbl., XXXI, 138-144.)
[Analysé avec le suivant.
b) — — Ueber die geschlechtliche Differenzierung und den Gonoch rismus
von Hgdra fusca. (Ibid., 545-575.) [141
Kopec (Stephan). — Untersnchnngen iiber Kasiration und Transplanla-
LANNÉE BIOLOGIQUE, XVI. 1911. 9
130 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fion bri Schmetlerlingen. (Arch. Entw.-Mecli., XXXIII, l-llG, 5' pi.,
I9fig.) [139
Ko-wale^vsky (S.). — D''r i/rschlcclilsljcsliiiimciitle FakUir bri Ticreii. Ziir
/■'i-(ii/i' dcr tril/kilrlic/ii-ii Bcrinfliissiniq ilrr Keiiiir bel tien Saiiqeticren inid
di^nVôgeln. (Biol. Centralbl., XXXI, 580-592,3 figures.) " [131
Mawe (E.-S.). — Types of nuchnl hair and a possible theory of Ihe prédic-
tion of sexe. (Journ. anat. physiol., London, XLV, 3*= série, vol. VI,
part. IV, 420-42:), 10 fig.) [Voir ch. XV
Meisenheimer (Johannes). — lleber die Wirkung von Ifoden- und Ovarial-
substanz auf die sekunddren Geschlechtsmerkale des Frosches. (Zool.
Anz., XXXVIII, 53-60, 5 fig.) [136
Montgomery (Th. H.). — The celliilar basis of the détermination of xex.
(Internat. Clinics, I, 177-185.) [132
Moi'gan (T. H.). — Is the female Frog heterozyyous in regard to sex-deler-
mination? (Americ. Natur., XLV, 253-254.) [133
Nekrasofr(A.). — Zur Frage ûbcr die Beziehungen zwischen geschlechllicher
intd Kiit/eschfechtiicher F<irtjif!aiizinig, auf Grand von Beobachttiitgcn an Hy-
droau'dasen. (Biol. Centralbl., XXXI, 759-767, 1 fig.) [142
Pérez (J.). — Sur quelques particularités curieuses du r'approchement des
sexes chez certains diptères. (Bull, scient, de la Fr. et de la Belg., XLV,
1-14.) [138
Pézard (A.). — Sur la dèterniinatiou des caractères sexuels secondaires chez
les Gallinacés. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1027-1029, 2 fig.) [140
Pittard (Eugène). — La castration chez Vhomme et les modifications qu'elle
entraîne dans les grandeurs des divers segments du corps. (C. R. Ac. Se,
CLII, 1617-1618.) [Suite des travaux du même auteur confirmant, par l'é-
tude des scoptzy (secte religieuse), que la castration augmente considéra-
blement la longueur des jambes et, par conséquent, la taille. — M. Goldsmith
a) Regaud (Cl.) et Nogier (Th.). — Sur l'hypertrophie compensatrice de
la glande inleystitieUc du testicule conkécutive à la castration unilatérale
chez les animaux préalablement stérilisés par les rayons X. (C. R. Ass. Anat.,
13e Réunion, Paris, 293-302.) [136
b) — — Structure celhclaire et structure syncytiale des éléments nourriciers
de répitliélium séminal. Substitution, de la première à la seconde chez le
chien et le chat rendus définitivenient aspernuitogènes par les rayons X,
303. (Ibid.) [136
c) — — Sur les cellules ovi formes de l'épithéliuni séminal du chat et du chien,
adultes et sur les relations génétiques de la lignée spermatique avec les
cellules nourricières. (Ibid., 305-307.) [136
Regnaiilt (Jules). — L'opothérapie surrénale dans les vomissements de la
grossesse. Jlôle des sécrétions Internes dans la détermination du sexe. (C. R.
Ac. Se, CLII, 1408-1410.) [Voir ch. XIV
a) Robinson (R.). — Programmr d'études sur la question de détermination
du sexe. (C. R. Ac. Se, CLII, 1407-1408.) [136
6) Nouveaux arguments en faveur de V action des glandes surrénales su)'
la détermination du sexe. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1026-1027.) [136
a) Russe (A.). — .1 re/tly ta a note af \\ . E. Casllc entitled « Fiusso on
sex-deteruiination and arli/icial modification of the Mendelian ratios ».
(Biol. Centralbl., XXXI, 29-32.) [135
IX. — LE SEXE. 131
b) Russo (A.). — Ueber den verschiedenen Mctabolismus der Kanincheneier
inid nhrr ilircii Woi fi'ir da>< Geschlecktsprob/em. (Ibid., 51-58, 5 fig.) [135
Shearer (CressAvell). — Jlie pridticm o/" sex detcrniination in DinojthilAis
(jyrt)cilii(liis. (.Joui-n. Mar. Biol. Assoc, IX, 15G-1G0.J [134
Shull (G. H.). — lîcversible scx-muiants in Lychnis dioica. (Bot. Gazette, LU,
329-308, 15 ûg.) [Les individus hermaphro-
dites sont, d'après J'auteur, des mâles modifiés, qui sont de deux sortes,
génétiques et somatiques. Les mâles seraient hétérozygotes, au même
titre que les hermaphrodites, les femelles étant, dans ce cas, homozygotes.
Les sexes représentent, selon S., des états alternatifs qui, dans les diffé-
rentes espèces, peuvent être atteints de diverses manières. — P. Guérin
a) Smith (GeoflFrey). — Sex and Immunitij . (Reip .Bvit. Assoc, Sheffield, 1910,
635-G36.) [137
b) — — Stiidies in the expérimental analysis of sex. Part 7. — Sexual
c/iangrs i)t the blood and liver of Carcinns mœnas. (Quart. Journ.micr. Se,
LVII, -^51-265.) [137
Sprecher (A.). — Becherches snr la variabilité des sexes chez Cannabis sa-
liva et Rumex acetosa. (Arch. des se. phys. et nat., XXXII, 520-522.) [141
Tandler (J.) und Grosz (S.). — Ueber den Saisondimorphismus des Maul-
wurfhoden^. (Arch. Entw.-Mech., XXXIII, 297-302.) [140
Thomsen (E.). — Die Differenzierung des Geschlechts and das Verhàltnis
der Geschlechter beint. Iliihnchen. {Arch. Entw.-Mech., XXXI, 512-530, 2 pi.,
7 tableaux.) [Cité à titre bibliographique
"Wilson (Edmund B.). — The sex Chromosomes. (Arch. mikr. Anat.,
LXXVII, 249-271, 5 fig.) [132
Voir pp. 7, 56, 124 pour les renvois à ce chapitre.
Ko-walewsky (S.). — Le facteur déterminant le sexe chez les animaux.
— L'auteur part de deux données : 1" l'activation de la division cellulaire
sous l'influence de l'oxygène ; 2'^ le fait que l'ovaire réclame pour sa consti-
tution plus d'oxygène que le testicule, en raison de ce que la totalité des
œufs se forme dans son stroma dès l'origine, tandis que la formation des
spermatozoïdes est graduelle. Il pense que la détermination du sexe femelle
a pour condition la fourniture à l'organisme maternel d'une quantité plus
grande d'oxygène que le sexe mâle. Voici les observations et les expériences
qu'il présente à l'appui de cette notion. L'obstruction des fosses nasales
chez des lapines, déterminant une anoxyhémie relative augmente la produc-
tion du sexe mâle; il en est de môme de l'injection d'alcool entre le 6« et le
IG'^ jour, la détermination du sexe se faisant, d'après lui, du 14^ au 15'^ jour.
L'injection de caféine et de chlorate de potasse déterminant une néphrite
qui accroît la circulation sanguine des organes sexuels, directement par voi-
sinage et indirectement par l'hypertrophie compensatrice du ventricule
gauche, aboutit à un résultat analogue. — Malgré le nombre relativement
petit des expériences, l'auteur déclare que les résultats ne sauraient être
imputables au hasard. — Dans les couveuses artificielles, les œufs voisins des
orifices d'aération fournissent une plus forte proportion de femelles que ceux
qui en sont plus éloignés. — Y. Delaoe et M. Goldsmitii.
132 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Montgomery (Th. H.). — La base cellulaire de la détermination du sexe.
— C'est une revue succincte de ce que nous apprend la cytologie au sujet
de la détermination du sexe; M. considère comme improbable Tliypothèse
qui attribue aux chromosomes sexuels ou allosomes la valeur de détermi-
nants du sexe, celui-ci résultant de la distribution des allosomes lors de la
fécondation. Tout ce qu'on peut dire c'est que parfois certaines combinai-
sons chromosomiques coïncident avec un sexe déterminé, ce qui est très loin
de la conclusion qu'elles sont la cause du sexe; il ap'paraît probable à M.
que les cellules germinales sont sexuellement différentes les unes des
autres, et que les unes attirent l'allosome et les autres pas; la détermination
sexuelle est donc antérieure à la combinaison chromosomique. Il est possi-
ble qu'on puisse modifier la proportion sexuelle en agissant sur les condi-
tions nutritives ou autres qui affectent les cellules germinales durant leur
période de croissance. Le spermatozoïde peut modifier à son tour la valeur
prospective d'un œuf, sans doute en modifiant le métabolisme de l'œuf,
plutôt qu'en lui transmettant des déterminants particuliers. — L. Cuénot.
"Wilson (E. B.). — Les chromosomes sexuels. — W. était particulièrement
qualifié pour faire une revue de cette question. Le problème du détermi-
nisme du sexe a été, dit-il, examiné par trois méthodes principales : par
des expériences sur Tintluence des conditions de milieu sur le germe; par
les expériences sur l'hérédité du sexe et des caractères limités à un sexe,
et par l'étude microscopique des cellules sexuelles. Il ne s'occupe dans cette
revue que de ses recherches sur le dernier ordre d'idées.
L'espèce de chromosome sexuel le plus simple a été découvert par Hen-
KiNG chez Pyrrhocoris. Chez le mâle, il y a un chromosome qui passe sans
division à l'un des pôles d'une mitose spermatocytaire, fait confirmé par
Paulmier chez Anasa, par Montgomery et de Sinéty chez Proicnor et chez
un certain nombre d'Orthoptères. C'est le chromosome « spécial », « acces-
soii'B », ou « hétérotropique », ou encore le « monosome » ou « X-chromo-
some ». Mac Clung a émis l'hypothèse que ce chromosome détermine spéci-
fiquement le sexe mâle. Les spermatozoïdes qui le contiennent donneraient
des œufs à mâles, mais on peut penser aussi que l'inverse est possible.
Un fait décisif a été apporté à la question par miss Stewens et W. qui
ont montré que, chez les Hémiptères, les sexes diffèrent parce que les
noyaux somatiques contiennent un chromosome de moins chez le mâle que
chez la femelle. Cela est dû à ce qu'il y a un X-chromosome chez le mâle
et deux X-chromosomes chez la femelle, et ce fait caractérise le type Pro-
tenor. Alors, les œufs avec X, fécondés par des spermatozoïdes X, donnent
2 X = femelle ; les œufs fécondés par des spermatozoïdes sans X, donnent
1 X, c'est-à-dire un mâle. Dans le type Lygwus, il y a, en outre de cela, un
autre cliromosome « petit idiochromosome » ou « Y-chromosome ». Chacun
des chromosomes spéciaux se divise à une des mitoses de maturation, mais
pas à la même, et traverse l'autre sans se diviser, d'où l'existence de sper-
matozoïdes à X et de spermatozoïdes à Y. Les œufs à X fécondés par les
spermatozoïdes à X donnent deux X = femelle. Les œufs à X fécondés par
des spermatozoïdes à Y donnent X Y, c'est-à-dire mâle. En somme le type
Lygivus ne diffère du type I^rolenor que parce que le chromosome Y du
premier a la même influence que l'absence de cliromosome chez le deuxième.
On comprend que ces variétés donnent lieu à divers types de mitoses réduc-
trices caractérisées en somme par un partage inégal des chromosomes.
Une difficulté persistait : c'était l'explication des phénomènes de parthéno-
genèse chez les Aphides et les Phylloxéras. Elle a été levée par Morgan et
IX. - LE SEXE. 133
Stewens qui ont montré que tous les œufs fécondés donnent des femelles,
parce que les seuls spermatozoïdes qui sont fonctionnels, sont ceux ù
X-chroniosomes et que les autres avortent. Quelques particularités morpho-
logiques sont à ajouter : le fait découvert d'abord par Henking que l'X-chro-
mosome (lorsqu'il y a un Y) reste, à la période d'accroissement des sperma-
tocytes, sous forme d'un nucléole compact : c'est un nucléo-chromosome.
Il résulte de ces observations, qu'on peut, chez les Hémiptères, caracté-
riser le sexe par l'examen des mitoses dès les premiers stades de l'ontoge-
nèse. 'W. fait remarquer que, bien que la question soit très théorique,
l'observation des relations entre le sexe et les X ou Y chromosomes n'est
pas une théorie mais un fait. Ceci nous amène à cette notion que la déter-
mination du sexe est un phénomène héréditaire. Déjà, Diérédité du sexe
avait été défendue par Mendel, Strasburger et beaucoup d'autres. Correns
a montré que certains caractères héréditaires sont liés au sexe. Le seul
argument qu'on pourrait donc opposer est que les X-chromosomes ne sont
pas la cause déterminante du sexe, mais seulement un phénomène acces-
soire. "W. ne les considère pas comme déterminant le sexe, au sens exclusif
du mot, mais comme ayant seulement une influence prépondérante dans la
chaîne des facteurs déterminants.
Le sexe est-il déterminé par la qualité de l'hétéro-chromosome ou par la
quantilé variable de chromatine ? L'explication qualificative se heurte à de
nombreuses difficultés et AAT. incline à l'explication quantitative. D'ailleurs,
quand il y a un X et un Y chromosomes, on est en droit de supposer que
rX-chromosome a la chromatine la plus dense. Cette interprétation diffère
d'ailleurs des autres explications du déterminisme sexuel par la quantité
variable de chromatine (R. Hertwig, Morgan). Ici, en effet, c'est une paire
spéciale de chromosomes qui apporte toutes les différences. L'hypothèse
quantitative explique que les œufs parthénogénétiques soient de préférence
mâles, parce qu'ils ont une ([uantité moindre de chromatine. Les éléments
femelles auraient donc une sorte de structure double et les éléments mâles
auraient une structure simple. Il faut bien noter que l'X-chromosome n'est
pas toujours libre, mais qu'il peut être soudé à l'un quelconque des chro-
mosomes bivalents normaux. Il y a, enfin, des cas où l'on a pu admettre que,
par le jeu de trois sortes de chromosomes spéciaux, il y avait quatre sortes
de spermatozoïdes, chez qui les caractères déterminant l'un et l'autre sexe
peuvent être plus ou moins marqués, ce qui explique le phénomène de la
sexualité jusque dans ses nuances. La grosse difficulté est évidemment le
phénomène de l'hermaphrodisme, mais elle n'est point insurmontable. Les
limites de cet article ne permettent pas à W. d'expliquer comment ce
déterminisme cytologique n'exclut pas l'influence des conditions de milieu
sur le déterminisme du sexe. — Ch. Champy.
Morgan (T. H.). — La Grenouille femelle est-elle hétérozygote au point de
vue de la détermination du sexe? — S'il paraît de plus en plus probable que
le sexe est déterminé par un mécanisme interne, il faut reconnaître que le
cas de la Grenouille, par ses variations surprenantes dans la proportion
sexuelle, reste embarrassant. Les expériences de R. Hertwig et de Kuscha-
kewitsch semblent montrer qu'une fécondation plus ou moins tardive des
œufs a une influence considérable sur le sexe des animaux qui en sortent,
si bien que des œufs qui ne sont fécondés qu'au bout de 89 heures donnent
100 o/o de mâles, alors que des œufs immédiatement fécondés donnent à
peu près autant de mâles que de femelles. M. se demande si la Grenouille
femelle ne serait pas hétérozygote au point de la production du sexe ; dans
134 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ce cas, elle produirait deux sortes d'oeufs, et on pourrait concevoir que les
œufs prédéterminés comme femelles subissent du fait de l'attente une altéra-
tion plus grande que les œufs prédéterminés comme mâles, d'où les résul-
tats expérimentaux; tant que cette difficulté ne sera pas levée, les expé-
riences rappelées plus haut ne démontrent pas d'une façon définitive qu'un
mécanisme interne est absent. — L. Cuénot.
Boveri. — Sur les chromosomes sexuels dans Vhc rmaphrodilisme . — L'au-
teur étudie un nématode [RhabdUis niyrovenosa) qui présente l'alternance
d'une génération libre avec une génération parasitaire, la première compre-
nant des individus des deux sexes, la seconde des femelles seules. Ces fe-
melles peuvent se reproduire par la parthénogenèse, mais aussi devenir
hermaphrodites (tout en gardant l'aspect extérieur des femelles) et fournir
des spermatozoïdes et des œufs fécondables. Les embryons, issus de l'auto-
fécondation, sont évacués au dehors par l'hôte (la Grenouille) et donnent les
mâles et les femelles de la génération libre. Comment leur sexe est-il déter-
miné ? Les spermatozoïdes de la génération fixée sont de deux sortes : à 6 et
à 5 chromosomes : les premiers donnent des femelles, les deuxièmes des
mâles; les œufs ont tous 6 chromosomes. Lors de la réduction, les sperma-
tocytes de P'' ordre contiennent 5 éléments bivalents et 1 univalent qui passe
dans les spermatocytes de 2«^ ordre sans se diviser. Les spermatides (et les
spermatozoïdes) reçoivent ainsi les uns 6, les autres 5 chromosomes. —
M. GOLDSMITH.
Castle ("W. E.). — Les chromosomes sexuels dans l'hermaphroditisme. —
C. e.xpose d'abord les recherches de Boveri, et en conclut qu'elles permet-
tent de concilier les deux points de vue opposés sur la détermination du
sexe : celui cherchant cette détermination dans la structure des produits
sexuels et celui attribuant une influence prépondérante aux actions du
milieu. Le sexe dépend d'abord du nombre de chromosomes, mais ce nombre
lui-même peut dépendre des influences extérieures; il en est notamment
ainsi chez l'animal étudié par Boveri. — Chez les animaux supérieurs
(Mammifères) cette possibilité existe aussi, mais les faits allégués ne prou-
vent pas suffisamment qu'elle se réalise. Les expériences de Russe sur
l'action des injections de lécithine ne prouvent pas suffisamment que ce
sont ces injections qui sont responsables du résultat; de plus, il n'est pas
prouvé que les structures cellulaires décrites par lui dans les ovules ont
(]uelque lien avec le sexe des produits. Les mêmes expériences répétées par
d'autres auteurs n'ont pas constaté ce lien. — M. Goldsmith.
Shearer (Cresswell). — Le problème de la dètorminalion du sexe chez
Dinophilus gijrocUialus. — S. a étudié l'ovogénèse chez un Dinopltilus iden-
tique ou peu s'en faut au D. apatris, chez lequel Korsciielt avait jadis
reconnu un dimorphisme sexuel très accentué, le mâle étant très petit,
sans bouche ni tube digestif; la femelle pond dans une capsule deux sortes
d'œufs, les uns gros qui donnent naissance à des femelles, les autres six
fois plus petits d'où sortent les mâles rudimentaires. Korschelt pensait
([ue les œufs étaient fécondés après la ponte et il était admis que le cas du
l)inoi>hilus était un exemple clair de détermination du sexe très précoce,
précédant la fécondation (type progame). D'après S., les faits sont diffé-
rents et singulièrement compliqués : le mâle quitte la capsule très tôt, et
en pleine maturité sexuelle, tandis que la femelle, lorsqu'elle devient libre,
est encore très petite, et sans trace d'œufs ; la fécondation a lieu à l'inté-
IX. - LE SEXE. 135
rieur même de la capsule, le mâle perforant la paroi du corps de la femelle
immature avec son pénis ; une petite masse de sperme se trouve ainsi col-
lectée au point où les œufs apparaîtront, beaucoup plus tard, lorsque la
femelle aura considérablement grossi. Chaque oogonie est alors abordée par
un spermatozoïde, dont la tête s'attache à la paroi nucléaire, sans qu'il y
ait fusion des deux noyaux. Pendant 40 ou 50 divisions oogoniales, les
deux noyaux se divisent directement (!) et simultanément; mais à un cer-
tain moment, la division toujours directe donne naissance à deux cellules-
sœurs, dont l'une renferme le noyau mâle au complet et un demi-noyau
femelle, l'autre seulement un demi-noyau femelle. La première cellule sera
l'origine de gro.s œufs femelles, tandis que la seconde sera l'origine de
petits œufs de mâles ; il résulte de ce processus que l'œuf mâle n'est pas
fécondé, tandis que l'œuf femelle l'est, la fusion des deux noyaux se pro-
duisant un peu avant la ponte.
La maturation présente des phénomènes non moins singuliers que ceux
qui précèdent ; l'œuf màlo émet deux globules polaires, et il ne parait pas
y avoir de stade synapsis ; l'œuf femelle présente un stade synapsis et il ne
paraît y avoir qu'un globule polaire, qui se divise ensuite de son coté. Les
deux sortes d'œufs ont le nombre diplo'îde de chromosomes, vingt environ.
— L. CUÉNOT.
a) Russo (A.). — ^ur la note de W. E. Castle intitulée « Rtisso, la dêter-
ininalion du sexe et la modification artificielle des proportions mcndcUen-
nés ». — Aux objections cpie Castle emprunte aux expériences de Pi'nxett,
l'auteur répond que la lécithine doit être donnée non, comme l'a fait cet
auteur, par voie digestive (pii la détruit en majeure partie, mais par injec-
tion. — Aux objections que Castle emprunte aux explications mendeliennes,
il répond par l'observation d'une lapine de l'Himalaya qui, unie à un mâle
noir indigène, donne d'abord des petits à caractère du père, puis, soumise
à des injections de lécithine, des petits à caractères maternels ou mixtes.
— Les femelles livrées aux mâles peu après le commencement des injec-
tions donnent parfois de nombreux mâles, ce qui s'explique, sans fournir
d'objections contre la théorie, par le fait que les œufs cataboliques, en voie de
passer à la seconde phase de dégénérescence (phase graisseuse), sont main-
tenus par cet apport de substances au premier stade, où ils fournissent dés
mâles. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
b) Russo (A.). — Le métabolisme différent des œufs de lapin et son impor-
tance pour le problème du sexe. — R. trouve dans l'ovaire des Lapines deux
sortes d'œufs, caractérisées par la présence dans leur vitellus les uns de
corpuscules de lécithine, les autres de cristaux d'acides gras ou de globules
graisseux. 11 considère les premiers comme anaboliques, les seconds comme
cataboliques. Les premiers se rencontrent en majorité après l'injection sous-
cutanée de lécitliine dissoute dans l'huile de vaseline, les seconds après la
parturition, quand l'organisme maternel a été épuisé par la gestation. Les
œufs anaboliques, fécondés, donnent des femelles; les autres donnent sur-
tout des mâles, et c'est pour cela que les derniers se rencontrent en majo-
rité chez les femelles livrées aux mâles immédiatement après la parturition.
Les i)roduits de tels œufs sont moins viables que ceux des œufs anaboliques,
et c'est pour cela que ces embryons mâles sont souvent mort-nés. A un degré
plus avancé de cette désintégration catabolique, les cristaux d'acides gras
fout place à des gouttes graisseuses et l'œuf finit par se désintégrer. Cepen-
dant, aa stade de cristaux d'acides gras, il reste fécondable (contre HeApe).
136 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
De là découle une théorie de l'origine du sexe que l'auteur soutient contre
l'opinion de l'école anglaise (surtout Castle) qui en fait une question de
chromosomes et une manifestation de la loi de Mendel ; elle fournit en même
temps l'explication du fait connu jusque dans l'espèce humaine où la pro-
portion relative des mâles est plus grande, si on tient compte des mort-nés
et des produits abortifs. — Y. Delage et M. GoldSxMith.
a) Robinson (R.). — Programme d'études siir la question de déterminnlion
dn sexe. — R. ajoute 13 nouveaux cas à 2 déjà publiés, dans lesquels l'in-
suffisance surrénale des femmes a donné le sexe femelle à leurs produits.
Cette insuffisance surrénale intervient en faisant fléchir le métabolisme
général de Tindividu, se manifestant par les vomissements, la pigmenta-
tion, etc. L'auteur propose d'entreprendre une série d'expériences pour obtenir
des produits mâles par l'opothérapie à l'adrénaline. 11 fonde cette espérance
sur le fait que l'adjonction de l'adrénaline à un mélange de glucose et de le-
vure active considérablement la formation d'acide carbonique. — Y. Delage
et M. GOLDSMITH.
b) Robinson (R.). — Nouveaux arguments en faveur de faction des glandes
surrénales sur la détermination des sexes. — L'auteur trouve qu'avec l'hyper-
activité de la glande surrénale coïncide : 1) le ralentissement de la circula-
tion qui la rapproclie du mode masculin; 2) l'altération des ovaires; lî) l'ap-
parition chez les femmes de caractères secondaires masculins. 11 conclut de
là, d'une manière fort confuse, à une relation de nature causale entre la
fabrication de l'adrénaline par l'organisme de la mère et le sexe du produit.
Aucune idée claire ne se dégage des faits énoncés. — Y. Delage et M. Golds-
MlTll.
a) Regaud (CL) et Nogier (Th.). — Sur Vhypertrophie compensatrice de
la glande interstitielle du testicule, cotisécutive à la castration unilatérale
chez les animaux préalablement stérilisés par les rayons X. — (Analysé avec
les suivants.)
b) — — Structure cellulaire et structure syncytiale des éléments nourri-
ciers de répithéiium séminal. Substitution de la première à la seconde chez le
chien et le chat rendus définitivement aspermatogènes par les rayons X.
c) — — Sur les cellules oviformes de l'épithèlium séminal du chat et du
chien adultes et sur les relations généliques de la liguée spermatique avec les
cellules nourricières. — a.) La stérilisation des testicules par les rayons X
n'empêche par la castration unilatérale d'être suivie, dans le testicule con-
servé, d'une hypertrophie compensatrice portant sur la glande interstitielle.
— h) Dans le testicule stérilisé par les rayons X, les cellules nourricières de
Sertoli prennent, chez le chien et le chat, des limites individuelles, tandis
que chez le rat persiste l'état syncytial normal. — c) Les cellules oviformes,
. quoique provenant des mêmes éléments primitifs que celles de la lignée
germinale, appartiennent à la catégorie nourricière, ainsi qu'il résulte de
leur comportement sous l'action des rayons X. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Meisenheimer (Johannes). — L'action des substances testiculaires et
ovariques sur les caractères sexuels secondaires de la grenouille. — Les gre-
nouilles mâles, castrées à l'automne, ne montrent pas au printemps suivant
le renflement caractéristique du pouce, mais, si on insinue dans leurs sacs
lymphatiiiues la sulistancc testiculaire réduite en fragments, la protubériince
du pouce se produit normalement. C'est là un fait prévu, mais ce qui est
IX. — LE SEXE. 137
remarquable, c'est que si, au lieu de substance testiculaire, on insinue la
substance ovarique, le même résultat se produit, d'une façon moins accen-
tuée, mais indiscutable cependant. Des coupes microscopiques montrent
l'épaississement de la peau, la formation des glandes habituelles et des sail-
lies épithéliales. L'auteur maintient ses résultats contre ceux obtenus par
IIarms au laboratoire de Nussbau.m; ces résultats sont d'ailleurs confirmés
par ceux de Steinach qui a vu le réflexe par lequel le mâle s'accroche à la
femelle, supprimé par la castration, se rétablir par l'inoculation de sub-
stances testiculaires et même ovariques. Il est à remarquer que, dans tous
ces cas, il y a non pas greffe, mais inoculation des substances fournies par
des pièces insinuées sous la peau. De tous ces faits, l'auteur conclut que l'in-
fluence des glandes sexuelles sur les caractères sexuels secondaires non
seulement somatiques, mais psychiques, n'est pas, comme on l'admet, directe
et spécifique, mais indirecte et générale. Sous l'influence de la présence des
glandes sexuelles de l'un ou Tautre sexe, le métabolisme général se trouve
activé et les caractères sexuels secondaires sont le résultat de cette activité
exubérante. — Y. Delage et M. Goldsmitit.
a) Smith (Geoffrey). — Sexe et immunité. — S. rappelle le fait de la trans-
formation en femelles des Inachus infectés par une sacculine et l'explique
delà façon suivante. Sous l'influence des substances sécrétées par les racines
du parasite se formeraient dans le sang des substances vitellogènes que
celui-ci fixe, mais qui, par leur présence, déterminent la transformation
des caractères sexuels secondaires. Après la mort du parasite ces substances
vitellogènes continuent à se former encore et, n'étant plus fixées, détermi-
nent la formation d'œufs dans les glandes sexuelles régressées, quel que
soit leur sexe. L'auteur voit dans ces faits une ressemblance avec la forma-
tion d'anticorps et l'immunité et rattache par là ces faits de changement de
sexe à la catégorie des pliénomènes d'immunité. La surproduction d'une
substance fixée par le parasite est analogue à la production d'anticorps dans
l'immunité. Le crabe tire un avantage de cette absorption par la sacculine
des substances vitellogènes, car il protège ainsi contre l'action du parasite
d'autres substances, nécessaires à sa vie. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Ij) Smith (Geoffrey). — Etudes sur Vanahjse expérimentale du sexe. Part. 7.
— Changements sexuels dans le sang et le foie du Carcinus mœnas. — Le sang
du Cm-cinus mœnas se présente sous trois aspects principaux : incolore,
rose ou jaune, les couleurs rose et jaune étant dues à deux pigments du
groupe des lipochromes, la tétronérythrine et la lutéine. Le rose apparaît
chez les individus, spécialement les mâles, qui approchent de la mue; le
jaune est caractéristique des femelles dont l'ovaire approche de la maturité.
La teneur en graisse du sang, appréciée par la saponification et l'extraction
des acides gras, varie suivant la couleur du sang : 0,086 % pour le sang
rose des mâles, 0,108 9f pour le sang jaune des femelles, et seulement
0,059 % pour le sang incolore; ainsi les femelles mûres présentent un excès
de substances grasses dans le sang. De même que le sang,, le foie pré-
sente des variations périodiques, oscillant entre 4 % jusqu'à 12 % du poids
total de foie; les femelles en voie de maturation ovarienne, donc à sang
jaune, ont une grande quantité de graisse dans le foie. Les Crabes des deux
seî/es porteurs de Sacculines ont toujours une grande quantité de graisse
hépatique, mais néanmoins le sang des Carcinus infestés peut être incolore
ou jaune pâle, tandis que celui des Inachus sacculines est riche en lipo-
chrome, ce qui est sans doute en rapport avec ce fait, que la Sacculine exerce
138 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
sur ce dernier Crabe une action beaucoup plus grande que sur le Carcinns.
Ces constatations prouvent que la Sacculine exerce une influence marquée
sur le métabolisme de la graisse, et s'accordent avec l'hypothèse que la Sac-
culine provoque l'apparition des caractères féminins en agissant sur le mé-
tabolisme de la graisse exactement comme l'ovaire mûrissant le fait chez la
femelle normale. — L. Cuénot.
Andrews (E. A,). — Différences de coloration dans tes deux sexes chez
un Crabe. — Chez les Crustacés supérieurs, les différences entre les deux
sexes ne portent pas, en général, sur la couleur. Aux quelques exemples
signalés dans ce sens, l'auteur ajoute le cas de PorcelUma sayana de la
Jamaïque, où le mâle se distingue de la femelle par des différences de colo-
ration et en particulier par des taches ocellées bleues. — Y. Delage et M.
GOLDSMITII.
Dickel (F.). — Sur le sexe des larves d'Abeille — L'auteur donne à l'appui
de sa théorie sur la différenciation des sexes chez les Abeilles le résultat de
l'expérience suivante ;
Une colonie formée d'Abeilles d'une race jaune doré, très nettement carac-
térisée et provenant d'Amérique, est choisie pour fournir les sujets d'expé-
rience. Dans cette ruche, des jeunes larves provenant de cellules d'ouvrières
sont prélevées et sont transportées dans des cellules de mâles d'une ruclie
de race noire; ces larves sont élevées par les ouvrières de race noire et se
transforment pour donner des mâles de race jaune. Cette expérience exclut
l'interprétation qui consisterait à dire que les larves de race jaune trans-
portées dans la ruche noire ont été détruites par les ouvrières de cette ruche
pour être remplacées par des œufs de leur propre race, et l'auteur en conclut
qu'il faut bien admettre que les mêmes larves qui seraient devenues des
ouvrières dans la ruche de race jaune sont devenues des mâles dans la ruche
de race noire.
D'après D., la fécondation de l'œuf est une condition nécessaire pour qu'il
puisse évoluer suivant le sexe femelle; mais si les œufs non fécondés ne
donnent jamais que des mâles, la réciproque n'est pas vraie, et les œufs
fécondés peuvent aussi bien donner des mâles que des femelles, la diffé-
renciation des deux sexes étant alors produite par des sécrétions spécifiques
agissant sur les œufs et les larves et dont les ouvrières emploient l'une ou
l'autre suivant qu'elles veulent obtenir le sexe mâle ou le sexe femelle.
Il en résulterait que le noyau femelle contient en puissance l'individu
mâle et que, par contre, le noyau mâle contient en puissance l'individu fe-
melle. — P. M.\RCHAL.
Pèrez (J.). — Sur quelques particularités curieuses du rapprochement des
sexes chez certains Diptères. — Le vol stationnaire, aussi bien que la danse
aérienne, chez les Diptères, depuis si longtemps observés et demeurés sans
explication, n'ont d'autre but que le rapprochement des sexes. L'ol^servation
récente et si claire de l'accouplement des Taons vient apporter une confir-
mation très netle à cette manière de voir. Le cas des Td/anus doit être
rapproché de celui des mouches dansantes. Il a été montré, de plus, que les
bruyants et longs crochets des Tachinaires ont un but identique, et
aussi les bonds raccourcis de la Mouclie domestique. Non seulement ces
pratiques si diverses ont un même objet final, on y découvre, en outre, une
particularité constante et fort remarquable. Qu'ils soient réunis en gi-oupes
aériens, qu'ils soient solitaires et immobilisés en vol plané ou en repos, tous
IX. - LE SEXE. 139
ces Diptôrns, au lieu de se mettre à la recherche de leurs femelles, comme
font d'ordinaire les autres Insectes, attendent que le hasard les leur amène.
L'attente et non la recherche active est le trait commun de tous leurs pro-
cédés. — M. Lucien.
Kopec (St.). — Recherches sur la castration et la transplantation chez les
papillons. — K. a pratiqué de nombreuses castrations, spécialement chez la
chenille de Lymantria dispar, à des stades très jeunes, aussitôt après la
première mue. Mais il a opéré aussi sur L. monacha, Enproctis chrijsorrhea,
Stilpnotia salicis, Poiikesia similis, Gastropactia quercifoiia; sur ces espèces
la castration a été faite après l'avant-dernière mue. Il a châtré enfin, égale-
ment avant la dernière mue, des mâles de Pieris ùrassicœ, P. nnpi, P. rap,'r%
(roiiepteryx rhamni. Quelques exemplaires de L. dispar n'ont subi qu'une
castration cf unilatérale. Dans ce cas, le canal déférent du côté opposé, chez le
papillon, est plus court, plus ou moms atrophié, tandis que le testicule resté
en place subit une hypertrophie fortement accusée. Dans la castration cf
même totale, les glandes annexes, les vésicules séminales, et d'une façon
générale les organes génitaux externes ne subissent aucune modification;
cependant les canaux déférents se présentent de façon très variable, bien que
toujours présents. Dans la castration Q les résultats sont analogues, sauf que
très souvent les oviductes manquent totalement; parfois cependant, ils sont
hypertrophiés. Les modifications hlstologiques de ces organes chez le cf etla 9
sont nulles ou de minime importance. Des testicules, transplantés dans le
corps d'une chenille Q complètement châtrée ou non châtrée, grandissent
très bien, et souvent môme deviennent plus volumineux que normalement;
leur structure histologique et leur évolution sont complètement normales. —
La transplantation d'ovaires chez un mâle châtré réussit tout aussi bien. Au
l)out d'un certain temps, les ovaires sont, il est vrai, plus petits que norma-
lement. Mais cela est dû uniquement, pour K., à ce qu'ils disposent dans le
corps où ils ont été fixés, d'une place trop exiguë. Enfin, dans la plupart des
cas, l'organe transplanté emprunte comme voie d'excrétion ce qui en reste
dans l'hôte après la castration : les ovaires débouchent donc dans un canal
déférent, les testicules dans un oviducte. — K. a tenté des transplantations
croisées : ovaire d'une espèce dans la chenille cf d'une autre espèce, et vice
versa. Ainsi qu'il était à prévoir, tous les transplantats ont dégénéré plus
ou moins rapidement. — Les injections de sang ou de suc d'organes génitaux
d'un sexe à l'autre ne donnent, au point de vue biologique, aucun résultat
intéressant. — Si enfin, après toutes ces expériences pratiquées sur les che-
nilles : castration double, transplantations d'ovaires chez les mâles châtrés et
vice versa, on examine les imagos qui sortent de ces chenilles, on constate
qu'elles sont complètement normales : ni les caractères sexuels secondaires,
ni les instincts n'ont été modifiés. Un mâle reste mâle, à ces points de vue,
lorsqu'il a été châtré, ou lorsque au lieu de testicules il est pourvu d'ovaires.
La présence des organes génitaux et leur nature n'ont donc pas de relation
de causalité immédiate avec les caractères extérieurs spécifiques du sexe,
si marqués cependant chez les papillons étudiés. — Le résultat négatif des
recherches de K. est en opposition avec les données positives que de nom-
breuses études expérimentales ont mises en lumière dans ces dernières
années. Chez les 'Vertébrés, notamment, il y a certainement une relation
entre les caractères sexuels secondaires et les organes génitaux. Seulement,
dans ces organes, ce ne sont pas les œufs ou les spermatozo'ides qui jouent
le rôle important, ce sont les éléments interstitiels, ce sont des glandes
annexées aux éléments reproducteurs proprement dits. Des glandes sem-
140 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
blaliles existent-elles chez les papillons? Et dans l'affirmative, ont-elles la
même topographie que chez les Vertébrés? Les enlève-t-on, quand on
extirpe les gonades? Tant qu'il n'aura pas été répondu à cette question, on
risquera, dans des travaux comme celui que nous venons d'analyser, de
comparer entre elles des expériences qui ne portent pas sur les mêmes
organes. — A. Brachet.
Pézard (A.). — Sur la déterminal ion des caractères sexuels secondaires
chez les Gallinacés. — Les expériences de castration portant sur de jeunes
coqs avant raj)parition des caractères sexuels ont montré que les phanères,
plumage, ergots ne sont point influencés par l'ablation des testicules, tandis
que les tissus érectiles (crête, barbillons, oreillons) et des caractères psychi-
ques (cliant, combativité, ardeur sexuelle) sont supprimés. L'auteur injecte
alors à ces castrats de l'extrait de glandes mâles de porc cryptorchide, chez
lesquelles la glande interstitielle est seule développée, et il observe la réap-
parition de tous les caractères morphologiques et psychiques des animaux
non castrés, mais seulement durant le temps que l'on pratique les injections,
ces caractères disparaissant aussitôt que les injections cessent. — Y. Delage
et M. GOLDSMITH.
King (H. D.). — Les effets de la demi-ovariotomie et de la demi-rastrallon
sur la proportion sexuelle du Bat albinos {i¥us norvégiens albinns). — On a
avancé autrefois (Hippocrate) que l'un des ovaires produisait des œufs mâles
et l'autre des œufs femelles ; et cette théorie, quoique tout à fait improbable,
a trouvé récemment encore des partisans, notamment parmi des médecins
qui se basent sur des observations cliniques, nécessairement restreintes.
D'autre part, si l'on admet qu'il y a deux sortes de spermatozo'ïdes ou bien
deux sortes d'œufs, on peut se demander si l'une des sortes n'est pas produite
en plus grande abondance dans l'une des glandes génitales. C'est dans le
but fie vérifier ces diverses hypothèses que K. a réalisé des accouplements
avec des femelles dont l'ovaire a été enlevé d'un côté, et des mâles soit
normaux, soit castrés d'un côté.
Des femelles n'ayant qu'un ovaire (soit droit, soit gauche) sont fécondées
par des mâles normaux : toutes donnent naissance à des mâles et à des
femelles; dans l'ensemble il y a 22 mâles contre 23 femelles.
Ces mêmes femelles sont fécondées par des mâles n'ayant qu'un testicule
(soit droit, soit gauche) : même résultat que ci-dessus; dans l'ensemble il y a
31 mâles et 34 femelles. L'expérience prouve donc que les œnifs de l'un ou
l'autre des ovaires peuvent être fécondés par les spermatozoïdes de l'un ou
l'autre des testicules.
Enfin cinq mâles castrés soit à droite soit à gauche sont acouplés à des
femelles normales; chaque portée contient les deux sexes. Dans l'ensemble
il y a 42 mâles et 41 femelles. Ces résultats montrent que la proportion
sexuelle n'est nullement affectée par la disparition de l'un des testicules.
S'il y a deux sortes d'œufs ou deux sortes de spermatozoïdes, l'une produc-
trice de mâles, l'autre productrice de femelles, chacune des deux sortes est
développée en nombres approximativement égaux dans chaque ovaire ou
chaque testicule. — L. Cuénot.
Tandler (J.) et Grosz (S.). — Sur le dimorphisme saisonnier du testicule
de la taupe. — Les taupes n'ont qu'une période de rut annuelle (probable-
ment) et elle a lieu en mars. A ce moment ou un peu avant, le testicule,
très gros, est en jdeine activité spermatogénétique ; la glande interstitielle
IX. - LE SEXE. 141
est alors réduite à son minimum. Puis, le rut passé, le testicule rentre au
repos, les canalicules séminifères se réduisent, la spermatogénèse s'arrête ;
pendant ce temps au contraire, la glande interstitielle prend une importance
prépondérante. Les auteurs voient dans cette néoformation des cellules
interstitielles la cause déterminante de la spermatogénèse qui lui succédera.
— A. Brachet.
Buchner (Paul). — Los Eloiles de mer hermaphrodites. — Les observa-
tions d'hermaphroditisme chez les Astéries sont, en dehors du cas d'Aslerina
gibtiosa, assez rares pour qu'il soit utile de citer tous les exemples nouveaux.
L'auteur a rencontré plusieurs fois à Naples chez VAsterias glacialis un
mélange des glandes des deux sexes chez le même individu et, dans un cas,
sans aucune prédominance sensible de l'un sur l'autre sexe. Il signale l'im-
portance de ces accidents pour l'étude de la parthénogenèse expérimentale.
[A Roscoff, au moins, de tels exemples n'ont jamais été rencontrés dans les
innombrables expériences de parthénogenèse où l'iiermaphroditisme eût été
décelé aisément par le fait que dans chaque expérience était mis à part un
lot de témoins oîi la fécondation eût été facilement observée]. — Y. Dela.ge
et M. GOLDSMITH.
a) Koch ("Wilhelm). — Sur la formation du sexe et le gonochorisme chez
rilydra fusca. — (Analysé avec le suivant.)
b) ■ — — Sur la di/J'érenciation sexuelle et le gonochorisme chez l'Ilydra
fusca. — D'expériences poursuivies très longtemps sur un très grand
nombre d'individus, provenant tous d'un même lot initial d'Hydra fusca,
K. conclut qu'à la température de lô*- et au-dessus la reproduction est exclu-
sivement par bourgeonnement, quelle que soit l'abondance de la nourriture;
une température fraîche, au plus égale à 10% est nécessaire pour la forma-
tion de produits sexuels, qui est fortement activée par l'abondance de la
nourriture. L'auteur combat l'opinion opposée de Nussbaum. Les sexes
sont rigoureusement séparés chez //. fusca; il pourrait n'en être pas de
même chez 1'//. grisea. — Un état de dépression ayant pour premier symp-
tôme le raccourcissement des tentacules et pouvant même exister à l'état
latent avec des symptômes purement physiologiques, n'est pas, comme on
l'a dit, le précurseur de la sexualité, mais condamne au contraire à la sté-
rilité sexuelle complète. — Cet état de dépression est défavorable à la sépa-
ration des bourgeons; l'on peut ainsi lui rattacher la formation de colonies,
de même que certaines monstruosités, telles que la bicéphalie et la fissura-
tion du pied. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Sprecher (A.). — Recherches sur la variabilité des sexes chez Cannabis
saliva et liumex acetosa. — Lorsqu'il s'agit de la proportion des mâles et des
femelles chez les deux végétaux dioïques précités, on a affaire à une varia-
tion alternative pour laquelle l'indice de variabilité a == zt y" % Po X Pi-
Ici 0 =: Q et 1 = cf . Les fréquences (9) sont 14.789 et [ç^) 13.260, la somme
(n) 28.049. Ce qui donne pour a = ± 49,92 % cf ou Q • L'erreur moyenne
est calculée en posant E = a : l^n =^ ± 0,3. La proportion des sexes chez
le chanvre comme cl^ez l'oseille est indépendante de la fumure (chanvre cf
47,27 %, Q 52,72 %, soit 100 cf et 112 9), indépendante de la précocité,
indépendante de la sélection d'après les caractères indiqués. Pour le Rumex
acetosa il en est de même, les variations observées sont toutes trop faibles
142 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
en comparaison de l'erreur probable. Mais la proportion des mâles et des
femelles est tout autre (Rumex cf 29,33 9e, Q 70,67 %, soit n = 0.049 in-
dividus, ce qui fait 100 o' et 241 Q . Dans la nature, S. a constaté 32,80 ij*
et 67,18 % Q, soit 100 cf et 204 Q). Ces recherches, d'une très grande
précision, n'ont donc donné aucun résultat en ce qui concerne la déter-
mination du sexe au sein de la graine. Dans une seconde partie de son
travail, S. étudie la variabilité comparée des deux sexes selon la méthode
de la biométrie [XVI]. Dans le chanvre, le mâle est plus élancé que la
femelle, mais le poids du mâle l'emporte : cf 120, Q 100. — Dans le
Bumex, c'est le contraire : cf 100, Ç 122. Chez les deux, l'amplitude de
variation est plus grande pour les plantes femelles ; il en est de même de
lïndice de variabilité. Cette variabilité des uns et des autres se laisse
exprimer par une courbe empirique, sensiblement voisine de la courbe
binomiale idéale, mais avec une légère asymétrie positive. Enfin, S. examine,
au moyen de la méthode cryoscopique, la différence des sucs, exprimée
par le poids moléculaire moyen et la pression osmotique. Le résultat est
que, dans les deux espèces, il y a entre les sucs du mâle et de la femelle
une différence de concentration équivalant à une demi-atmosphère. — M.
BOUBIER.
Ciesielski (T.). — Comment se fait-il qu'une progéniture tantôt mâle et
tantôt femelle apparaisse chez les pla7ites, chez les animaux et chez Vhomme?
— Tous les procédés que C. a expérimentés pour déterminer et influencer le
sexe chez le Chanvre ont échoué à l'exception de la pollinisation avec des
pollens d'âges différents. La fécondation avec du pollen jeune, cueilli au
moment oîi l'antlière s'ouvre, donne des graines d'oîi naissent surtout ou
exclusivement des plantes mâles; avec du pollen âgé, conservé depuis le
matin jusqu'à minuit, on obtient surtout ou exclusivement des plantes fe-
melle. L'auteur en conclut que chez les plantes dioïques l'ovule ne possède
aucune influence sur la détermination du sexe. Cliez les animaux, les sper-
matozoïdes jeunes, employés moins d'un jour après le dernier accouplement,
donnent des mâles, les spermatozoïdes âgés, des femelles. — F. Péchoutre.
NekrasolT (A.) — Des rapports entre la reproduction sexuelle et asexuelle,
à jrrojios d'obserralious faites sur des Ilydroméduses. — Dans une étude ré-
cente (v. Ann. biol., XV, 81) Braem avait exprimé l'avis que la reproduction
asexuelle (le bourgeonnement surtout) a précédé la reproduction sexuelle au
cours de la phylogénèse des organismes. Pour cela, il se basait notamment sur
des observations qu'il avait pu faire au sujet du mode de reproduction chez les
margélides. Ces hydroméduses forment tour à tour des bourgeons et des
produits sexuels qui tous les deux, selon Braem, ont leur origine dans les
mêmes régions de la méduse. Les points en question forment tantôt des
bourgeons tantôt des organes sexuels, N. pensait trouver des phénomènes
analogues chez Eleutheria, cette même méduse dont les planules ne sont
autre chose, selon Krumbach, que le soi-disant mésozoaire Trichoplax. Dans
ce cas toutefois, selon les recherches de N., les bourgeons et les organes
sexuels se forment sur des régions différentes, peuvent apparaître simul-
tanément et se trouver réunis sur un même individu. D'autre part, si l'idée
exprimée par Braem était juste, c'est-â-dire si, en elîet, la reproduction
sexuelle était venue remplacer chez les hydromédi^es la reproduction
asexuelle, on devrait s'attendre à rencontrer au cours de l'ovogénèse de ces
organismes des phénomènes de maturation imparfaits et plus primitifs. Or,
il n'en est rien. N. a constaté l'existence de mitoses de maturation absolu-
IX. - LE»SEXE. 143
ment typiques. La reproduction asexuelle diffère, par conséquent, de la
reproduction sexuelle, non souloment par le manque de fécondation, mais
aussi par le défaut de phénomènes de maturation. Le fait de rencontrer
régulièrement dans le règne animal les phénomènes de maturation et de
fécondation et de constater leur existence typique chez les hydroinéduses
semble bien indiquer leur grand âge. D'autre part, la forte variation ([ui ca-
ractérise le bourgeonnement semble prouver que ce processus est moins
constant et plus récent. N. pense que le bourgeonnement, de même que
la parthénogenèse étudiée chez les pucerons par Mordwilko (v. Ann. bioL,
XIII, 340), est la suite d'une amélioration des conditions d'existence. Quand
la nourriture est particulièrement abondante, certains organismes font in-
tervenir le bourgeonnement pour produire en peu de temps un maximum
d'individus. — J. Strohl.
CHAPITRE X
Le polymorpltisiue métagénique, la métaniorpliose
et ralternaiice «les générations
Doncaster (L.)- — Gametogenesis of the Gall-Fly, Neuroterus lenticuloris .
II. (Roy. Soc. Proc, B, 566, 476.) [144
Pictet (Arnold). — Bccherches sur le nombre de mnea subies par les che-
nilles de Lasiocampa quercus L. (Bull. Soc. lépidoptérologique de Genève,
II, 80-R9.) [145
Semichon (Louis). — Le cycle hétérogonique de PlerocaUis tiliœ Linné et
la présence de la chlorophylle. (C. r! Ac Se, CLIII, 974-977.) [146
Shull (A. Franklin). — Studies in the life cycle of Hydalina senla. II. The
rôle of température, of the chemical composition of the médium and of in-
ternai /actors iipon the ration of parlhenogenetic ta sexual forms. (Journ.
exper. Zool., X, 117-166.) ' [145
Svedelius (N.). — ik'ber den Generationswechsel bei Delesseria sanguinea.
(Svensk Bot. Tids., V, 260-325, 16 fig., 2 pi.) [146
Voir pp. 51, 105 pour les renvois à ce chapitre.
Doncaster (L.). — Gamélogénèse chez Neuroterus lenticularis (2'^ travail).
— La génération de printemps renferme deux sortes de femelles parthéno-
génétiques. Chez les unes il n'y a pas de division de maturation : le noyau
vient à la surface, atteint la prophase de division, puis rentre et se divise
par un fuseau mitotique parallèle au bord de l'œuf. Les premières divisions
de segmentation font voir le nombre diploïde (20) de cliromosomes; on ne
trouve jamais de chromosomes polaires. Chez les autres, le noyau se com-
porte d'abord de même, mais, au lieu de rentrer, il se divise à la surface
perpendiculairement au bord, produisant un groupe extérieur, irrégulier,
de chromosomes (premier nucléus polaire) et un groupe intérieur de chro-
mosomes, parallèles, enferme de baguettes. Ceux-ci se divisent, transversale-
ment, semble-t-il, en un groupe interne, formant le nucléus de l'œuf, et un
groupe extérieur, ou second groupe polaire. Le premier groupe peut se divi-
ser en deux. Dans les mitoses de segmentation précoce, on trouve 10 chro-
mosomes, et dans la série complète de ces œufs on trouve toujours un
groupe double ou triple de cliromosomes polaires au bord de l'œuf. Comme
certains individus parthénogénétiques pondent des œufs donnant tous des
femelles, d'autres des œufs donnant tous des mâles, et comme la femelle
présente le nombre diploïde (20) de chromosomes dans toutes ses cellules,
alors que le mâle a le nombre haploïde (10) dans ses spermatogonies et ses
cellules nerveuses, cela semble indiquer que les œufs ne subissant pas de
division de maturation donnent des femelles, et ceux qui subissent la
réduction, des mâles. Aux phases ultérieures de segmentation de certains
œufs il semble se produire une division amitotique. Étudiant les figures
mitotiques haploïdes dans le système nerveux du nuïle, l'auteur cite
X. — POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GENERATIONS, ETC. 145
un cas de mitose dans une cellule musculaire en développement ayant en-
viron trois fois le nombre normal (diploïde) de chromosomes. — Rappelant
que, chez diverses espèces, on a trouvé hétérozygote tantôt le mâle, tantôt
la femelle, D. conclut que la thèse de Wilson, Castle, Morgan est la bonne,
tout en pensant qu'il conviendrait plutôt d'admettre l'hermaphrodisme en
puissance des deux sexes, combiné avec des activateurs mâle et femelle,
ce qui permettrait de comprendre l'action du milieu sur le sexe. — H. de
Varigny.
Pictet (Arnold). — Recherches sur le nombre de mues subies par les che-
nilles de Lasiocampa quercns L. — On ne sait pas au ju.ste si, pour une
espèce donnée, le nombre de mues que subissent ses larves est strictement
déterminé, ou bien s'il est soumis à des variations quantitatives suivant le
régime alimentaire, la température ou tel autre facteur externe. Au cours
d'expériences sur plusieurs générations de l'espèce Lasiocampa quercus,
l'auteur a vu que le nombre des mues des chenilles élevées sans hivernage
varie entre 4 et 7 pour les mâles et entre 5 et 7 pour les femelles. Il ne
dépend donc pas de la différenciation sexuelle. II n'y a pas non plus cor-
rélation entre ce nombre et la taille maxima des chenilles ou la durée de la
vie larvaire. La dernière mue, qu'elle soit la 4", la 5'=, la (3^ ou la 7'^, se pré-
sente irrévocablement lorsque la chenille a atteint une taille déterminée
(43 à 45 mm. pour les mâles, de 54 à 55 mm. pour les femelles). La crois-
sance se continue ensuite jusqu'à l'époque de l'encoconnement, mais sans
être en corrélation avec le nombre de mues subies précédemment. Enfin,
un régime alimentaire ne convenant pas à la chenille ou un abaissement
subit de la température ambiante peuvent provoquer une mue supplémen-
taire, sans augmentation et parfois même avec diminution de taille. —
M. BOUBIER.
Shull (A. F.). — Études sur le cycle vital do VHydatina senta. II. Le rôle
de la température, de la composition chimique du milieu et des facteurs in-
ternes dans le rapport des formes parthéuogénétiques et sexuelles. — Dans un
travail antérieur (1910), l'auteur a montré que des Rotifères cultivés dans de
l'eau additionnée de fumier de cheval ne montraient que peu ou point de
femelles sexuées, productrices de mâles; il semble donc indiqué de re-
chercher quelles sont les substances du fumier qui affectent à un tel point
le cycle vital. D'autre part, Punnett (lOOGj a soutenu que les conditions
ambiantes n'avaient aucune influence sur le cycle vital de l'Hydatine, condi-
tionné par des facteurs internes, tels que la constitution génotypique. A une
température moyenne de 20 à 24o5, deux lignées pures de Rotifères ont donné
à peu près la même proportion de femelles productrices de mâles; à une
température moyenne de 10°, dans quelques cas, il y a augmentation très
nette de femelles sexuées (par rapport à l'élevage à 20°), mais dans un cas,
il y a diminution non moins évidente. La température n'a donc qu'un effet
indirect. La solution de fumier de cheval peut entièrement inhiber l'appari-
tion de femelles sexuées ; si on fait bouillir cette solution pour la stériliser,
ou bien si on la dessèche pour la redissoudre ensuite, elle conserve ses pro-
priétés vis-à-vis des Rotifères ; un autre essai montre que la substance active
n'est pas soluble dans l'éther ou l'alcool absolu. Par contre, une solution
d'urée tend à diminuer le nombre des femelles- sexuées, de même que l'am-
moniaque, le chlorure, le carbonate et le nitrate d'ammonium; l'extrait de
l'œuf et les solutions de créatine réduisent grandement la proportion de fe-
m.elles sexuées, il est bien possible que ce soient les sels ammoniacaux et la
l'année biologique, XVI. 1911. 10
146 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
créatine, qui aient l'effet inhibiteur remarqué dans les expériences. Mais s'il
existe des facteurs externes, il parait y avoir aussi des facteurs internes : en
effet, deux lignées pures d'IIi/datina, provenant de localités très éloignées,
élevées dans des conditions rigoureusement identiques, ont donné des pro-
portions constamment différentes de femelles sexuées ; quand un membre de
l'une des lignées est croisé avec un membre de l'autre, les zygotes donnent
naissance à des lignées pures ayant dans chaque cas (quelle que soit l'origine
de la mère) une proportion de femelles sexuées plus haute que celle de l'une
ou de l'autre lignée fondatrice. Mais quand im de ces hybrides est croisé
avec un membre de Tune des lignées fondatrices, les zygotes donnent cette
fois une lignée pure ayant une proportion de femelles sexuées intermédiaire
entre celles des deux parents du zygote. En somme, le cycle vital de l'Hy-
datine n'est pas modifié par des changements de température ou par la
diète (contre Maupas et Nussbaum), du moins directement, mais divers pro-
duits chimiques ont un effet certain; le degré d'alcalinité plus élevé tend à
diminuer aussi le nombre des femelles sexuées, mais les résultats ne sont
pas uniformes. Des facteurs internes (peut-être la constitution génotypique)
ont également un rôle, mais il est jusqu'ici impossible de préciser leur
nature. S. passe finalement en revue les recherches analogues sur les Daph-
nies et les Aphides et conclut que là encore il y a à considérer à la fois des
facteurs internes et externes. — L. Cuénot.
Semichon (L.). — Le cycle hétérogonique de Pterocallis liliœ Linné, et
la présence de la chlorophylle. — L'auteur met en évidence la relation qui
existe entre la disparition de la chlorophylle chez la plante nourricière et
l'apparition de la génération sexuée chez le Puceron du Tilleul. Cetfe rela-
tion est d'autant plus frappante que sur le même Tilleul, pendant deux
mois environ, on peut rencontrer à la fois des feuilles vertes, des feuilles
jaunissantes et des feuilles jaunes; or, l'apparition des sexués co'incide tou-
jours avec la disparition du pigment vert, quelle que soit l'époque à laquelle
elle se produise. Les élevages en tubes ont donné des résultats particulière-
ment probants : tous les individus pris sur des feuilles vert sombre et nour-
ris avec des feuilles de même nature n'ont pas donné une seule femelle
ovigère ni un seul mâle. Les individus sexués sont tous issus d'individus
parthénogénétiques pris à l'état jeune sur des feuilles jaunissantes et
nourris avec des portions de limbe à peu près dépourvues de chlorophylle.
— P. Marchal.
Svedelius (N.). — L'alternance des générât iotis chez Delesseria sanguinea .
— Les tétrasporanges sont les cellules terminales de séries cellulaires qui
sont ensuite recouvertes par les cellules voisines stériles et accrues. Le
noyau de la cellule-mère des tétraspores, subit une division en quatre, pré-
cédée d'un synapsis et d'une diakinèse. A la diakinèse on observe vingt chro-
mosomes doubles et les noyaux de chaque tétraspore contiennent vingt chro-
mosomes simples. Les noyaux somatiques de la plante à tétraspores ont qua-
rante chromosomes et les noyaux somatiques de la plante femelle n'en ont
que vingt. 11 n'y a pas de spiréme. Ainsi la plante à tétraspores représente
le sporophyte et la plante sexuée^ le gamétophyte. — F. Péciioutre.
CHAPITRE XI
lia corrélation
Bounoure (L.j. — La sécrétion de la chitine chez les Coléoptères carnivores.
(C. R. Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 112.) [147
La Riboisière (Jean de). — La relation inverse entre la plume et le foie
che: les Oiseaux. (Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 121.) [148
Loër. — Vergleirhende Untersuchungen iiber die Masse und Proporlional-
gewichte der Vogdherzens. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXL, 293-324.) [148
fi) Marie (A.) et Mac Auliffe. — Mensurations comparées d'individus des
deux sexes, appartenant à la population des asiles d'aliénés et d'homme? et
femmes dits normaux. (C. R. Ac. Se, CLII, 332-336.)
[Sera analysé dans le procliain volume
b) — — Anomalies de dimensions des oreilles chez les aliénés. (C. R. Ac. Se,
CLll, 619-621.) [Asy-
métrie un peu plus fréciuente que chez les normaux, mais surtout pour-
centage plus grand de pavillons de grandes dimensions. — M. Goldsmitii
c) Influence du milieu social sur le développement de la taille citez la
femme. (C. R. Ac. Se, CLII, 1499-1500.)
[Taille d'autant plus grande que les condi-
tions matérielles d'existence sont plus favorables. Différence moyenne de
0™,034 entre i30 ouvrières et 50 femmes de classe riche. — M. Golds.viith
Marie (A.) et Thooris (A.). — Variation de l'angle xiphocostal suivant les
attitudes et les types humains. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1244-1247.) [148
Marrassini et Luciani. — Effet de la castration sur l'hypophyse et sur
d'autres organes glandulaires. (Arcli. ital. biol., 395.)
[Chez des lapins ou lapines, chez des cobayes, l'hypophyse ne subit
aucune augmentation de poids à la suite de la castration. — J. G.\utrelet
Paton (N.). — The thymus and sexual organs. III. Their relationship to t/ie
growth of the animal. (J. of Phys., XLII, 267-28.)
[11 existe une corrélation fonctionnelle
entre le thymus et les organes sexuels. L'ablation du thymus chez les
cobayes n'étant pas arrivés à leur maturité sexuelle amène un dévelop-
pement exagéré des testicules. L'ablation simultanée du thymus et des
testicules produit un arrêt de développement général. — M. Mendelssohn
Plenk (H.). — Ueber Mnderunyen der Zellgrosse im Zusammenhang mit
dem Kôrperwachstum der Tiere. (Arb. Inst. Wien, XIX, 247.) [148
Voir pp. 7 et 163 pour les renvois à ce chapitre.
Bounoure (L.). — La réaction de la chitine chez les Coléoptères carni-
vores. — B. isole la chitine des divers Coléoptères par traitement prolongé
148 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
par la potasse à 100°; il constate que la proportion de cette substance est
notablement plus grande chez les mâles que chez les femelles, du moins
chez les espèces où il avait distingué auparavant le sexe par les caractères
extérieurs. — Y. Delacie et M. Goldsmitii.
La Riboisière (Jean de). — La relation inverse entre la plume et le foie
cliez les oiseaux. — Signale une corrélation très stricte entre la masse du foie
et la quantité de plume, ces deux grandeurs variant en raison inverse, soit que
les individus soient d'une même espèce, soit qu'ils soient des espèces diffé-
rentes, mais de même régime alimentaire. — Y. Delage et de M. Golds-
MITH.
Loer (E.). — Recherches comparées sur la masse et le poids proportionnel
des arnrs d'oiseaux. — Le poids proportionnel du cœur par rapport au
poids total du corps dépend du mode de locomotion des oiseaux. Les meil-
leurs volateurs et les plus rapides coursiers ont les cœurs les plus gros. La
paroi ventriculaire gauche est en moyenne trois à quatre fois plus épaisse
que la paroi droite. Les oiseaux sauvages ont un cœur relativement plus gros
que les oiseaux domestiques. Le sexe paraît sans influence. Chez le jeune
le poids proportionnel du cœur est plus élevé que chez l'adulte. Ce mémoire
contient un très grand nombre de données numériques. — E. Terroine.
Plenk (H.). — Sur les m,odifîcations de la taille des éléments cellulaires en
rajiport avec la croissance du corps chez les animaux. — La croissance d'un
individu est déterminée par l'agrandissement des éléments cellulaires et
par la multiplication des cellules. L'agrandissement cellulaire joue peut-
être un rôle capital dans le développement des animaux inférieurs de petite
taille. La multiplication cellulaire est au contraire le facteur principal du dé-
veloppement des autres animaux dont la taille définitive est de beaucoup
supérieure à celle présentée par leurs embryons. A chaque stade du déve-
loppement paraît correspondre une grosseur cellulaire spécifique. Le rapport
karyo-plasmatique est différent dans la cellule embryonnaire et dans la
cellule de l'individu complètement développé. Dans la cellule jeune le corps
protoplasmatique a des dimensions réduites, tandis que le noyau possède de
très bonne heure ses dimensions définitives. — M. Lucien.
Marie (A.) et Thooris (A.). — Variation de l'anf/le xipho-costal suivant
les alliliides et les ti/pes humains. — Les auteurs constatent que chez les êtres
humains du type dit digeslif, l'angle xipho-costal, formé par la convergence
du rebord des fausses côtes vers l'appendice xiphoïde, est plus ouvert que
chez ceux du type dit respiratoire, surtout dans la position assise, parce
qu'alors les viscères abdominaux, refoulés en haut, écartent les cotes anté-
rieures; dans le type respiratoire la paroi costale, plus longue, s'engage
dans l'ouverture du bassin. — Y. Delage et M. Goldsmith.
CHAPITRE XII
litt mort
Biirrows (Montrose T.). — The growth of tissues of the chick embryo
outside the animal body, ivith spécial référence to the nervous System.
(Journ. exper. Zool., 63-84, 14 fig., 5 pi.) [154
Carrel (Alexis). — Le rajeunissement artificiel des cultures de tissus. (C.
R. Soc. Biol., LXXI, 401-402.) [153
a) Carrel (Alexis) et Burrows (Montrose T.). — La culture des tissus
« m vitro ». (Presse méd., 18 mars, 209-212.) [154
à) — — A propos des cultures « in vitro » des tissus de Mammifères. (C. R.
Soc. Biol., LXX, 3-4.) [154
Child (C. M.). — A study of Sénescence and Bejuvenescence based on
Experiments with Planaria dorotocephala. (Arch. Entw.-Mech., XXXI,
537-616, 14 courbes et 1 fig.) [151
Collin (B.). — Étude monographique sur les Acinétiens. \'^ Recherches expé-
rimentales sur l'étendue des variations et les facteurs tératogènes. (Arch.
zool. exp., 5, VIII, 421-497.) [150
Fischer (H. "W.). — Gefrieren tind Erfrieren, eine physico-chemische
Studie. (Beit. Biol. Pflanzeii, X, 2, 133-234.) [156
Fleisher (Moyer S.) and Loeb (Léo). — The relative importance of
stroma and parenchyma in the growth of certain organs in culture média.
(Proceed. Soc. exper. Biol. and Med., VIII, 133-138.) [Mentionnent
un certain nombre d'expériences sur le mode de survie et d'accroissement
du stroma conjonctif et du parenchyme épithélial des divers organes
(rein, testicule, ovaire, etc.) et des formations cancéreuses, dans un milieu
plus ou moins solide, gélatineux ou contenant des fibres. — M. Goldsmith
Jolly (J.). — Sur la survie des leucocytes. Démonstration. (C. R. Soc. Biol.,
LXXI, 147-148.) [153
a) Launoy (L.). — De V action des métaux alcalino-terreux et du citrate de
sodium sur la survie cellulaire (C. R. Soc. Biol., LXX, 28-29.) [152
h) — — De l'action d'un sang hétérogène et de ses éléments sur le cœur isolé
du cobaye. (C. R. Soc. Biol., LXX, 68-70.) [153
a) Legendre (R.) et Minot (H.). — Formation de nouveaux prolongements
par certaines cellules nerveuses des ganglions spinaux conservés à 39° hors
de l'organisme. (C. R. Soc. Biol., LXX,'l8-19.) [153
b) — — Formation de nouveaux prolongements par certaines cellules ner-
veuses des ganglions spinaux conservés dans l'organisme. (Anat. Anz.,
XXXVIII, 554-560.) [153
c) Influence du barhotage sur la conservation des cellules rierveuses
des ganglions spinaux hors de l'organisme, (C. R. Soc. Biol., LXX, 1034-
1036.) [154
d) — — Modifications qui se produisent, quand on les replace à 39 degrés
150 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
,S"
dans les cellules nerveuses des ganglions spinaux conservés à 15-20 degréf
hors de l'organisme. (C. R. Soc. BioL, LXXI_, 372-374.) [153
Loeb (Léo) und Fleisher (Moyer S.). — Uber die Bedeulimg des Sauer-
stoffs filr das Wachsium der Gewebe von Sàugetieren. (Biochem. Zeitschr.,
XXXVI, H. 2, 3, 4, 98-113.) [155
a) Magitot (A.). — Sur la possibilité de conserver en dehors de V organisme
à l'élat de vie ralentie la cornée transpareiite de l'œil. (Bull, de la Soc.
d'Ophtalmologie de Paris, n° 2, 7 février.) [Analysé avec le suivant
b) — — Recherches expérimentales sur la survie possible de la cornée con-
servée en dehors de l'organisme et sur la kératoplaslie différée. (Ann.
d'Oculistique, juin.) [156
Pleswila. — Les origines de la mort naturelle. (^Rev. phil.. LXXI, 705-
729.) [156
Ruth (Ed-ward S.). — Cicatrisation de plaies cutanées en dehors de l'orga-
nisme. (C. R. Soc. BioL, LXX, 253-254.) [155
a) "WoodrufF (Lorande Loss) and Baitsell (George Alfred). — The
Eeproduction of Parama'cium Aurélia in a « Constant » Culture Médium
of'Beef Extract. (J. exper. Zool., XI, 135-142.) [150
Voir pp. 224, 233 pour les renvois à ce chapitre.
a) "WoodruffiL. L.) et Baitsell (G. A.). — La reproduction de Paramxcium
Aurélia dans un milieu de culture « constant », formé de bouillon de bœuf. —
On sait que les Paramécies, cultivées dans une infusion de foin, refaite,
identiquement la même, tous les jours, finissent par périr, tandis qu'elles
peuvent vivre indéfiniment si l'on change fréquemment le milieu de cul-
ture. Est-ce le fait même du changement qui exerce une action favorable,
ou bien manque-t-il à l'infusion de foin quelque élément indispensable pour
la conservation perpétuelle de la vie? On répondrait à la question en trou-
vant un milieu dans lequel les Paramécies pourraient vivre indéfiniment, et
en outre on aurait découvert un milieu dans lequel on pourrait faire des
expériences comparables: car les réactions des Paramécies dépendent large-
ment du milieu dans lequel elles vivent ou ont vécu. Greeley a montré par
exemple que les solutions salines n'ont pas le même effet sur toutes les
cultures de ces animaux. "W. expérimente avec l'extrait de bœuf Liebig à
0,025 %, qui s'est montré la concentration la plus favorable. Au bout de
7 mois, le rythme des divisions, par conséquent la vitalité de la culture,
était pratiquement le même qu'au début. En 4 mois, la culture sur Liebig a
eu seulement 10 divisions de moins que la culture en milieu changé chaque
jour. Ce n'est donc pas le changement en lui-même qui agit pour maintenir
la vie et un milieu constant de bouillon est aussi favorable que le milieu
varié. L'auteur ne prétend pas toutefois que le résultat serait le même pour
n'importe quelle culture. Il a employé des types, élevés pendant 2.012 géné-
rations. Or il y a des races faibles et des races fortes parmi les Infusoires
comme parmi les autres animaux. — A. Robert.
Collin (B.). — Etude monographique sur les Acinétiens. — C'est un fait
bien connu que, dans toutes les cultures prolongées d'Infusoires, l'avant-
coureur le plus certain des stades de dépression consiste dans l'abaissement
progressif de la taille individuelle au cours des générations. Chez les Aci-
nétiens, au contraire, l'accroissement de taille est général et se produit, par
XII. — LA MORT. 151
le fait même de la mise en culture, sous la seule influence de la nutrition
intensive. Chez toutes les sortes d'Acinètes que l'auteur a pu maintenir
en culture intensive pendant assez longtemps, on constate des modifications
morphologiques spéciales ^régressions morphologiques). Plus les dimen-
sions sont accrues au delà des limites normales de l'espèce, plus aussi
les caractères de forme et de structure s'éloignent de ceux du type.
Les régressions morphologiques portent principalement sur l'appareil sty-
laire et sur la symétrie; enfin sur la forme et la structure du macronucleus.
Les changements nucléaires observés à la suite de la suralimentation en
culture prolongée sont représentés par la métamorphose fibrillaire du noyau
avec alignement constant des granules chromatiques dans une seule direc-
tion, comme au cours de l'amitose [T. quadriparllta), et surtout par l'al-
longement et la forme racémeuse du macronucleus (/>. elon;/ata). La frag-
mentation qui suit avec ou sans passage par une phase chromidiale au
dernier stade de la nécrose est un des faits les plus communs signalés par
tous les auteurs chez les Ciliés en dépression. On observe enfin le fréquent
déplacement du macronucleus hors de l'axe de symétrie dans la culture en
dépression et suralimentée de T. quadripartita [I]. — M. Lucien.
ChildiC. M.). — Etudes expérimenlales sur la sénilité et le rajeunissement,
faites sur Planaria dorolocephala. —r C. étudie la résistance de P. doroto-
cephala à l'influence d'anesthésiques et spécialement de l'alcool en faible
concentration (1,5 o/c dans de l'eau filtrée). Cette résista^ice étant en rapport
avec l'intensité du métabolisme des animaux en expérience, variera suivant
leur âge et leurs conditions générales. Il constate tout d'abord que les ani-
maux âgés meurent beaucoup plus vite que les jeunes dans l'eau alcoolisée.
Dès lors la survie plus longue apparaît comme un signe de jeunesse et de
métabolisme actif. Les animaux soumis au jeûne succombent d'autant plus
vite à l'action de l'alcool que l'inanition est plus considérable. La réduction
organique subie par la suppression prolongée de nourriture, considérée par
certains comme aboutissant à une sorte de rajeunissement, se caractérise au
contraire, dans l'ordre d'idées où se place C, à une véritable sénilité. Mais
dès que l'on alimente les planaires amaigries par le jeûne, leur résistance
augmente rapidement et atteint à peu près celle des animaux jeunes. Une
sorte de rajeunissement analogue, bien que moins marqué, se constate éga-
lement cliez des fragments de planaires âgées en voie de régénération et de
régulation; mais il faut pour cela que le fragment soit suffisamment grand,
et provienne d'une région où l'activité régénérative est considérable. De
même encore, une légère élévation de température, qui doit accélérer le
métabolisme, augmente la résistance des planaires à l'action de l'eau alcoo-
lisée. Cet ensemble d'observations peut recevoir une explication plausible
du fait, admis par beaucoup d'auteurs d'ailleurs, que les anesthésiques, et
notamment l'alcool, ralentissent le métabolisme, surtout les oxydations. Ce
ralentissement aura des conséquences d'autant plus marquées que le méta-
bolisme total sera moins actif. C'est en se basant là-dessus que C. admet
que la sénilité est essentiellement caractérisée par une diminution du méta-
bolisme, au moins de certaines substances. Comment expliquer cette duni-
nution ? Elle résulte, d'après C, de la différenciation progressive des cellules,
de la formation de structures qui exigent, pour se former, un métabolisme
très actif, mais qui, lorsqu'elles sont édifiées, y opposent un obstacle résul-
tant de leur fixité même ; car le fait qu'une « structure » définitive apparaît
dans une cellule montre, par lui-même, qu'il ne n'y produit plus que des
changements minimes et en tout cas très lents. La sénilité est donc, en ce
152 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sens, presque synonyme du développement morphologique, et par consé-
quent une dédifférenciation anatomique (régénération, etc.) pourra, dans
certaines conditions, avoir la valeur d"un rajeunissement. Exprimée selon
la conception physiologique de R. S. Lillie, cette idée peut se formuler en
disant que les cellules hautement différenciées ont leur perméabilité dimi-
nuée, tandis qu'elle augmente lorsqu'elles reviennent à ce que l'on appelle
habituellement l'état embryonnaire. Seulement, pour que le rajeunissement
soit constatable après une dédifférenciation — produite par le jeune notam-
ment — il est clair qu'il faut permettre au métabolisme de montrer son
activité en alimentant l'animal (voir plus haut); le jeûne rajeunit morpho-
logiquement, l'alimentation consécutive le fait pliysiologiquement. Le rajeu-
nissement, pendant les processus régulateurs qui caractérisent la régénéra-
tion, est facilement susceptible d'une explication identique.
Le métabolisme n'étant pas le même pour toutes les espèces cellulaires
d'un même organisme, puisque la nature de leurs différenciations est autre,
il est clair que la sénilité ne commencera pas pour toutes en même temps,
et demandera des temps différents pour s'établir. Pendant longtemps un
certain équilibre entre ces espèces permettra à l'animal de vivre, mais cette
vie sera de plus en plus caduque, et la mort surviendra le jour où cet équi-
libre sera rompu.
Pour en revenir au rajeunissement, c'est-à-dire à la possibilité d'une
augmentation du métabolisme, il semble que si les théories de C. sont (jus-
qu'à un certain point!) applicables aux animaux inférieurs, elles ne trou-
vent guère de vérification chez l'Homme. Cependant, rien ne dit que les
bons effets dus aux changements de régime, aux cures, au changement de
climat, etc., ne soient pas dus aune dédififérenciation partielle de certains
organes. Il s'agirait donc peut-être, dans ces cas, d'un véritable rajeu-
nissement au sens biologique du mot, ne différant que quantitativement de ce
que l'on observe cliez les animaux inférieurs. Certaines idées de C. au
sujet de la reproduction asexuelle et sexuelle sont intéressantes, encore
que fort hypothétiques. La régulation organique ou la régénération chez les
Planaires est, nous l'avons vu, un véritable rajeunissement provoqué par les
conditions spéciales dans lesquelles on a placé l'animal. De là à étendre
cette interprétation à toute la reproduction asexuelle, il n'y a qu'un pas, et
C. l'a franchi. En ce qui concerne la reproduction sexuelle, C. pense que les
cellules sexuelles Q et rf sont une partie du soma aussi bien que n'importe
quelle autre cellule de l'organisme; elles sont mâles ou femelles de par les
corrélations qu'elles ont avec le restant du corps. Elles ne diffèrent des autres
que par une spécification et une différenciation tellement rajjides et tellement,
intenses, qu'elles deviennent incapables de changer et doivent mourir, si
quelque chose ne vient pas les modifier. I']n d'autres termes, ce sont des
cellules séniles, que la fécondation ou les agents parthénogénétiques sont
capables de rajeunir, en permettant à leur métaboli.sme de reprendre une
activité nouvelle. Il y a évidemment une certaine analogie entre cette
théorie et celle de R. Hertwig, qui compare les cellules sexuelles à des pro-
tistes en état de dépression.
Ces dernières conclusions de C. sont hasardeuses et sont loin d'expliquer
tout le cycle des cellules sexuelles. On doit néanmoins savoir gré à C. d'avoir
voulu chercher ailleurs que dans la théorie du plasma germinatif l'expli-
cation des phénomènes de la sexualité. — A. Brachet.
a) Launoy (L.). — De l'action des nuHaux alcalino-terreux et du citrate de
sodium sur la survie cellulaire. — N.\geotte ayant signalé l'action activante
XII. - LA MORT. 153
des métaux alcalino-terreux sur la dégénérescence des nerfs en survie et
l'action conservatrice du citrate de sodium, L.. rappelle qu'il a établi en 1907
les mêmes actions sur le foie en autolyse. Nageotte déclare que l'action du
calcium et des autres métaux bivalents n'est pas seulement activante, mais
nécessaire; sans eux, il n'apparaît jamais dans les nerfs aucune trace de seg-
mentation. — R. Legendre.
b) Launoy (L.). — De Vaclion d'un sang hétérogène et de ses éléments sur le
eœur isolé du cobaye. — Le liquide de Ringer-Locke est insuffisant pour en-
tretenir la survie du cœur de cobaye qui s'épuise rapidement. L'addition de
?.5 à 5 o/o de sang frais détibriné et filtré de bœuf lui permet de battre
longtemps : les contractions sont renforcées et arytbmiques. Le sérum de
bœuf ajouté au liquide de Ringer-Locke renforce les contractions qui sont
plus régulières, mais l'action tonique obtenue est de courte durée. L'addi-
tion de globules lavés est sans effet, celle de globules non lavés a une ac-
tion comparable à celle du sang total. L'addition d'un sang hétérogène
trouble donc la forme et le rythme des battements ; il faut en tenir compte
dans l'étude des poisons cardiaques. — R. Legendre.
Carrel (Alexis). — Le rajeunissement artificiel des cultures de tissus. —
Un fragment de culture lavé dans une solution de Ringer, normale ou légè-
rement hypotonique, puis placé dans un milieu hypotonique (plasma 3, eau
distillée 2), y prend une nouvelle vigueur. On voit, quelques heures après, de
longues cellules fusiformes pénétrer dans le nouveau plasma et la végéta-
tion s'y continuer rapidement. Les cellules peuvent être ainsi rajeunies
jusqu'à 9 fois de suite ; leur sénescence est ainsi arrêtée ; après 9 rajeu-
nissements et 34 jours de vie hors de l'organisme, une culture de tissu
conjonctif croît encore avec une grande activité. — R. Legendre.
Jolly (J.). — Sur la survie des leucocytes. — Présentation de leucocytes
de grenouille conservés vivants en tubes scellés depuis un an. Le sang,
conservé d'abord à 0'-', est resté à 5" pendant les trois derniers mois. Or, à
cette température, les leucocytes sont lentement mobiles; ils ont donc vécu
activement dans un milieu en hémolyse, se nourrissant de cellules détruites,
au milieu des produits d'autolyse. — R. Legendre.
((-b) Legendre (R.) et Minot (H.). — Formation de nouveaux prolongements
pur certaines cellules nerveuses des ganglions spinaux conservés hors de l'or-
ganisme [XIX, 1°]. — Des ganglions spinaux de chien conservés à 39" dans
du sang défibriné, oxygéné, présentent, dans certaines cellules nerveuses de
la périphérie, des modifications intéressantes : cellules lobées, masses pro-
toplasmiques liées au glomérule, plexus péricellulaires, lacis péricapsu-
laires, arborisations des nodules résiduels, arborisations périglomérulaires,
prolongements nés du corps cellulaire, etc. Ces néoformations sont très
nombreuses au bout de 24 heures et diminuent jusque vers le 4'- jour;
elles ne se produisent pas à 15-20"; elles sont l'indice d'une survie et d'une
réaction cellulaire intense. — R. Legendre.
d) Legendre (R.) et Minot (H.). — Modifications qui se produisent, quand
on les replace à 39°, dans les cellules nerveuses des ganglions spinaux conser-
vés à '15-2(P hors de l'organisme [XIX, 1°]. — A 15-20°, les cellules subissent
de faibles modifications et conservent jusqu'au 4« jour un aspect presque
normal. Placées ensuite à 39°, elles réagissent vivement, forment de nou-
154 . L'ANNEE BIOLOGIQUE.
veaux prolongements ou entrent en chromatolyse — de la même façon que
les cellules placées à 39'^ aussitôt après leur prélèvement. — R. Legendre.
c) Legendre (R.) et Minot (H.). — Influence du barbotage sw la conserva-
tion des cellules nerveuses des ganglions spinau.chors de l'organisme [XIX, 1°].
— Des ganglions conservés à 39'^ dans du sang défibriné où barbote bulle à
bulle de l'oxygène, présentent les réactions déjà décrites. Conservés dans les
mêmes conditions, mais en tubes scellés, on y voit des néoformations moins
nombreuses, une plus faible attaque névroglique. des altérations cellulaires
et nucléaires plus marquées, et des cellules nerveuses perforées de galeries
occupées par de petites cellules probablement satellites. Un barbotage d'azote
ou d'acide carbonique produit des effets analogues au barbotage d'oxygène.
Le barbotage agit donc mécaniquement, en agitant le milieu et empêchant
l'accumulation autour des ganglions des produits de désassimilation de leurs
cellules; l'oxygénation n'est pas la cause de l'activité persistant chez les
cellules nerveuses et névrogliques. La mort des cellules du centre du gan-
glion et la persistance de celles de la périphérie n'est pas due, comme le
supposait Marinesco, à l'absence ou à la présence d'oxygène, mais, comme
le pensait Naueotte, à l'arrêt des échanges nutritifs, et principalement à
l'accumulation des produits de déchet. — R. Legendre.
Biirro-ws ( Montrose T.). — La croissance des tissus de l'embryon de
poulet hors du cor p^ de ranimai, avec renseignements spéciaux sur le système
nerveux. — Application de la méthode de Harrison pour la grenouille à l'é-
tude du poulet. Les tissus d'embryons de 60 heures sont placés dans du
plasma sanguin de poulet adulte. Les fibres nerveuses sortent des tubes
nerveux embryonnaires et se répandent dans le plasma; elles présentent
les caractères histologiques des fibres normales; elles ont une activité
propre. Le tissu mésenchyniateux montre une migration des cellules
préexistantes et leur multiplication par mitoses ; l'arrangement et la forme
des cellules dépendent des caractères physiques du plasma où elles crois-
sent. Les cellules musculaires apparaissent comme des chaînes de cellules
striées bordant le cœur et les myotomes. Le cœur embryonnaire, trans-
planté dans le milieu de culture, continue de battre plusieurs jours d'un
rythme normal et avec force. Cette méthode pour faire croître les tissus
en culture, permet seulement l'étude de l'histogenèse des cellules et des
fibres nerveuses. Des formations comparables à celles des organes du corps
ne sont jamais observées. — R. Legendre.
a) Carrai (Alexis) et Burro^ws (Montrose T.). — La culture des li.'<sus
« in vitro '>. — De petits fragments de tissus vivants sont placés aseptique-
ment dans du plasma qui coagule immédiatement, puis conservés à l'étuve
à 37" ou 39°. Pendant une première période latente, le tissu reste immobile,
puis la végétation débute par l'apparition de cellules fusiformes qui s'échap-
pent du tissu. Du 2= au 4^ jour, la végétation devient abondante et la culture
envahit tout le plasma. Enfin la croissance s'arrête et la culture meurt. Ces
recherches permettront de mieux connaître la cicatrisation des plaies et la
genèse des tumeurs. — R. Legendre.
b) Carrel (Alexis) et Burrows (Montrose T.). — A propos des cultures
« in vitro » des tissus de mammifères. — Il ne s'agit pas de survie, mais bien
de cultures ; les cellules se divisent et se multiplient activement, qu'il s'a-
gisse de tissu rénal, thyro'idien, cartilagineux, épithélial, sarcomateux, etc.
XII. — LA MORT. 155
JoLLY fait observer au sujet des photographies jointes k cette note, que l'aug-
mentation de surface des tissus ensemencés est très grande, mais sur une
seule couche ; cela peut être dû à une dissémination des cellules par mouve-
ments amiboïdes. Les divisions cellulaires nombreuses ne peuvent être véri-
fiées sur ces photographies. — - R. Legendre.
Loeb (Léo) et Fleisher (Moyer S.). — La signification de V oxygène 'pour
la croissance des tissus des mammifères. — Le point de départ des expé-
riences commencées par L. depuis une quinzaine d'années et qu'il pour-
suit aujourd'hui a été l'observation de ce fait que, dans la réparation des
blessures cutanées, un rôle actif est joué par les cellules épidermiques qui
se détachent et tombent dans le coagulum séro-sanguinolent qui occupe la
plaie, où elles se développent dans une certaine mesure en milieu artificiel,
hors du corps qui ne sert que pour maintenir la température à la manière
d'une étuve. — Dans le travail actuel L. et F. se proposent d'étudier la
croissance de fragments de tissus in vitro, en étuve, dans un véhicule ap-
proprié. Le véhicule est du sérum sanguin coagulé, préférable à un véri-
table liquide parce que les éléments anatomiques y pénètrent plus facilement.
I. Élevage des fragments de rein de lapin et de tissu carcinomateux de
souris en sérum coagulé, d'une part avec accès de l'air, de l'autre en culture
anaérobie, selon la méthode de Buchner, le vase de culture étant contenu
dans un second vase, scellé et renfermant une solution alcaline d'acide pyro-
gaUique. Dans ces cas, les cultures aérobies ont montré des mouvements des
cellules, des mitoses, une nutrition phagocytaire aux dépens du coagulum et
même une certaine régénération des tubes urinifères; au contraire, les cul-
tures anaérobies étaient toutes nécrotiques au bout de trois jours.
II. iMèmes expériences en se servant d'un coura'ht d'hydrogène pour éli-
miner l'oxygène; mêmes résultats que ci-dessus.
m. Mêmes expériences, les fragments des tissus étant dans l'intérieur du
coagulum et non plus à sa surface. L'air a libre accès vers le coagulum.
Dans ce cas, la survie et la croissance des tissus sont très fortement dimi-
nuées, et d'autant plus qu'ils sont plus éloignés de la surface, en sorte que
l'on peut dire que cette survie persiste dans la mesure réduite où l'air a
accès à travers le coagulum.
l\. Expériences comparatives entre fragments à air libre et à l'atmo-
sphère d'oxygène. L'influence favorisante de l'oxygène se manifeste comme
dans les cas précédents, quoique d'une manière moins accentuée.
Il résulte de l'ensemble de ces expériences que l'oxygène est rigoureuse-
ment indispensable non seulement aux phénomènes de croissance et de
régénération des tissus, mais même à la conservation de leur vie. Une cer-
taine tension de ce gaz est nécessaire, mais l'intensité des processus vitaux
n'est' pas proportionnelle à cette tension. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Ruth (Ed^vard S.). — Cicatrisation de jilaies cutanées en dehors de l'or-
gamsine. — Une incision ou une plaie rectangulaire est faite dans un lam-
beau de peau de cobaye ou de grenouille placé dans une goutte de plasma.
La peau de cobaye produit en abondance des cellules conjonctives, celle de
grenouille des cellules épitliéliales, et la plaie cicatrise par glissement en
masse de l'épiderme, contraction des bords et prolifération de l'épithélium.
Les cellules épithéliales avancent parfois de 0"'"'6 par heure. Henneguv
rappelle qu'avec Balblvni il a obtenu, il y a 20 ans, la soudure de queues de
têtard in vitro, en chambre humide, par prolifération des cellules épithéliales
et conjonctives; ces expériences ne furent pas publiées. — R. Legendre.
156 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Fischer (H. "W.). — Congélation et réfrigération, étude physico-chimique.
— Tous les systèmes qui sont instables et dont Tinstabilité est augmentée
par le froid, ont la propriété d'éprouver par la congélation des cliangements
irréversibles ; c'est le cas des nombreux colloïdes des tissus animaux et vé-
gétaux. La congélation des plantes est un processus de dessiccation, la glace
se forme dans l'intérieur des tissus et les moyens dont la plante dispose
pour lutter contre une évaporation trop rapide sont sans utilité. Le point
de mort est le point où le plasma d'une partie importante de la cellule dé-
passe le point d'irréversibilité et ne peut plus remplir sa jonction. La ré-
frigération n'est pas identique à la congélation, car le tissu congelé doit
d'abord être refroidi jusqu'au point de mort. — F. Péchoutre.
h) Magitot (A.). — Recherches expérimentales sur la survie possible de la
cornée conservée en dehors de Vorganisme et sur la kératoplaslie différée. —
Les premiers essais pour remplacer une cornée opacifiée par une cornée
normale et transparente datent de 1818; ils sont devenus nombreux depuis.
On est ainsi arrivé à savoir que la cornée peut tolérer la greffe; celle-ci
peut n'être que partielle; seule l'homoplastie a chance de succès. Chez le
lapin, la conservation de la cornée en cold storage en tubes scellés est mau-
vaise ; l'eau salée à 7 '^7 ou, l'eau distillée produisent un gonflement et une
lactescence; les liquides de Ringer et de Locke conservent mieux mais,
après 50 heures, le tissu parenchymateux gonfle et la lactescence apparait.
Le plasma est inutilisable, car on ne peut en débarrasser la cornée au mo-
ment de la greffe. Le sérum d'un animal de même espèce permet une con-
servation de plus de 20 jours avec transparence normale. Les températures
de 37", 20", 15°, 10'^' produisent de mauvais effets, celles de 6 et 8° sont les
plus favorables à condition d'être constantes. Histologiquement, les frag-
ments de cornées bien conservés sont intacts. On peut les greffer sur un
animal de même espèce avec succès. La greffe est adhérente au bout de
24 heures quand elle est réussie, les lamelles cornéennes persistent en
grand nombre, l'épithélium s'ry^r.c'' et présente des karyokinèses. Après
un mois, l'épithélium est r^ùevenu normal et l'on observe à la surface du
parenchyme des nœuds d'union des lamelles du greffon et de celles du
porte-greffe. — R. Legendre.
Plesnila. — Les origines de la mort naturelle. — Les protozoaires sont
généralement immortels; cependant il en est qui présentent dégénérescence
et mort parce qu'ils connaissent la conjugaison (paramécie p. ex.). « Ceux
des animaux sont mortels qui ont une origine double » ; partout où l'am-
phimixie existe, la mort apparaît. L'utilité de l'amphimixie est dans la pro-
duction des variations; l'adaptabilité repose sur l'aptitude aux variations;
l'individu présente des variations très limitées; donc l'amphimixie est très
utile à la vie. Or la durée de la vie est celle nécessaire à l'espèce. L'immor-
talité ne pouvant exister qu'à la condition d'une jeunesse perpétuelle, celle-ci
étant contraire à la variation sérieuse (l'inceste aussi, d'où la « répulsion
instinctive » à son égard), l'amphimixie ou l'amour, avec son corrélatif la
mort, a permis à la vie de « subjuguer le temps ». — G. L. Duprat.
CHAPITRE XIII
llorphologie g^énérale et ekiinie l)ioIoî;-tquc
a) Abderhalden (E.). — Ueber den Gehalt des DarminJiaUes einiger Sduge-
tiere an freien Aminosàwen. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 436-444.) [197
b) Fïtlteniiigsversache mit volhtàndig bis :-u Aminosàuren abgebaulem
Eiweiss und mit Ammonsalzen. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXVIII, 1-
275.) [196
c) Wciterer Beitvag zur Frnge nach drm Schicfisal der Eiweissabpro-
duktc im Darmkanal. (Zeitsclir. f. physiol. Chemie, LXXVIII, 382-
395.) [196
d) — Weitere Versuche ïiber die aynlhetischen Fàhigkeiten des Organismtis
des Ilundes. (Zeitschr. f. pliysiol. Chemie., LXXXIII, 444-457.) [197
Abderhalden (E.) und Friedel (Fr.). — Weitere Beitràge 7Air Keiintnis der
Wirkung des Pepsins. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 449-454.) [Lorsqu'elle
est précipitée par le lab, la caséine absorbe la pepsine. — L. Terroine
Abderhalden (E.), Furno (A.), Gœbel (E.) und Striibel (P.). — Weilej'e
Studien ilber die Verivertung verschiedener Aminosàuren im Organismus
des Ilundes nnter verschiedenen Bedingungen. (Zeits. f. physiol. Chemie,
LXXIV, 481-504.) [196
Abderhalden (E.), Hsing Lang Chang und "Wurm (E.). —Synthèse von
Polgpeptiden. Derivate der a.- Aminobuttrrsiiure und iltr VerhaUen gegenii-
ter peptnhilischen Fermente. (Zeits. f. physiol. Chem., LXII, 24-36.) [186
Abderhalden (E.) und Kampf (E.). — Serologisclie Studien mil Hilfe der
opiischen Méthode. (Zeitschr. f. physiol. Ch., LXXI, 421-442.) [Voir ch. XIV
Abderhalden (E.), Klingemann (W.) und Pappenhusen (Th.). — Zur
Kennlnis des Abbans der Fiu^eissknrper iin Magendarmkanal verschiedener
Tierarten. (Zeits. f. physioL Ch., LXXI, 411-420.) [Ibid.
Abderhalden (E.) und Lampe (A.). — Weiterer Beilrag zur Kenntnis der
Wirkung von Ammonsalzen, Glukosamin und Gélatine au f die Stickstoffba-
lanz. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXXUl, 409-424.) [197
Abderhalden (E.) und Markwalder. — Ueber die Verwertuug einzelner
Aminosàuren im Organismus des Jhnides unter verschiedenen Bedingungen.
(Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXXll, 63-77.) [197
Abderhalden (E.) und Meyer (O.). — Ueber den Nachweis von aktivem Pepsin
im Darminhalt mittelst Elastin. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 67-100.) [186
Abderhalden (E.) und Pincussohn (L.). -— Serologische Studien mil Hilfe
der optischen Méthode (Zeits. f. phys. Ch., LXXI, 111-119.) [Voir ch. XIV
Abdelharden (E.) und Rathsmann (E.). — Serologische Studien mit Hilfe
der opiischen Méthode (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 367-384.) [Ibid.
158 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Abderhalden (E.) und Rona (P.). — Studini ilber dus Fettspaltitngsvermô-
gen des Blutes und Sei^tims des IJunde unler verschiedenen Bedimjungen.
(Zeits. f. physiol. Ch., LXXV, 30-37.) [Ibid.
Abderhalden (E.)undStrauch("W.F.). — Weitci-c Studien Hùcrdie Wirkinig
(1er Fermente des Magen.^aftes. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 315-338.) [185
Abderhalden (E.) und "Wachsmuth (Fr.). — Weiterer Beitrag :ur Kennt-
nis der Wirkunq des Pepsiiis und der Salzsdure au/' Elastin und einige
andere Protéine. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXL 339-364.) [186
Acqua (C). — La penetrazione e la loealizzazione dei ioni nel corpo délie
piante. (Atti délia Soc. ital. per il progresse delle scienze, V, 854-
856.) [Voir ch. XIV
a) Amantea (G.). — Contributo alla ronoscenza delVereptasi del succo in-
testinale. (Rendiconti dell' Accad. dei Lincei, XX, 74-76.) [187
b) — Contribution à l'étude de l'érepsijie du sue intestinal. (Arch. ital. biol.,
313.) [Analysé avec le précédent
Amberg (S.) und Jones ("W.). — Ueber die bei der Spaltung der Niicleine in
Betracht kommcndeti Fermente mit ôesonderer Berilcksichtigung der Bil-
dung von Hypaxanthin in der Abwesen/teil von Adenase. (Zeits. f. physiol.
Ch., LXXIII, 407-415.) [177
Amberg (S.) und "Winternitz (C). — The eatalase of sea urchin eggs before
and aftcr ferlilization wilh espccial référence to Ihe relation of catahise to
oxydation in gênerai. (Journ. of biolog. Chemistry, X, 2**5-302.) [184
Armstrong(E. Frankland). — Oxydases. (Report of the eightieth meeting
of the British Ass. for the Adv. of'Science, 764, 1910.) [175
Arnold (J.). — Ueber feinere Strukturen und die Anordnung des Glykogens
im iMagen und Darmkanal. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 30 pp., 1 pi.)
[Voir ch. I
Baccarini (P.). — S alla presenza di i)idolo ncgli organi vegelativi di aleune
piante. (Bull, délia Soc. bot. ital., 105-106.) [208
Bang (I.). — Untersuchungen ilber Diasiasen. (Biochem. Zeitschr., XXXll,
417-44.3.) [182
Bardeleben (V.). — M'eitere Fntersiiclningen iiber Linksliundigkcit. (Verh.
Anat. Ces., 25 vers., Ergangungsheft Anat. Anz., XXXVIII, 15 rd.) [171
Barger (G.) and Dale (H.). — B-imiiKizolylethylamine. a depressor consti-
tuent of intestinal Mucosa. (J. of Phys.. XLI, 499.) [208
a) Battelli (F.) und Stern (L.). — Die Oxydation der Bernsteinsaure durch
riergeweùe. (Biochem. Zeitschr., XXX, 172-194.) [200
b) — — Die Oxydation der Citronen, Apfel und Fumarsdure durch Tierge-
webe. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 478-505.) [181
c) Zur Kenntnis des Pneins. (Biochem. Zeitschr., XXXIII, 315-339.) [214
d) Wirkung des Trypsins auf die verschiedenen Oxydationsvorgânge
in den Tiergen^eben. (Biochem. Zeitschr., XXXH', 263-275.) [206
e) — — Zur Kenntnis des Antipneumins. (Biochem. Zeitschr.. XXXVI, 98-
113.) ' [214
Beauchamps (P. de). — Conceptions récentes stir Vanatomie et Vembryo-
génie comparée des vers et les groupes voisins. Les théories du trophoco'le.
(Bull, scient. Fr. Belg., XLV, 106-145.)
[Sera analysé dans le prochain volume
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 159
Bebeschin (K.). — ZiirKennlnis der Exlraklivstoffc der Odisennieren. (Zeits.
f. physiol. Cil., LXIII, 380-386.) [208
Berczeller (L.). — Ueber die Loslichkeit dcr Pankreaslipase. (Biochem.
Zeitsclir., XXXIV, 170-176.) [188
Bielogolowy (J.). — La situation segmentaire du crâne chez les Saarop-
sida. Essai d'analyse de la méthode comparative en morpliologie. (Moscou,
1 vol. 240 pp., planches.) [Voir eh. XVII
Bleibtreu (M.). — Weitere Untersuchungen ilber das Vcrhalton des Glyko-
(/ens im Eierstock der fiana fusca. (Arch. f. gesam. Physiologie, CXLI,
328-342.) [192
Blumenthal (F.) und Oppenheim (K.). — Ueber den Einfluss des Jodkalium
auf die Ablagerung von Quecksllber in der Leber. (Biochem. Zeitschr. ,
XXXVI, 291-300.) [214
Bouchez (A.) et Lambling: (E.). — Sur la composition de Vitrine normale de
Vhomme. (C. B. Soc. Biol., II, 435 et 486.) [L'ingestion d'un certain poids
d'azote à l'état de viande a fourni plus d'azote non dosé que l'ingestion d'un
poids égal d'azote sous forme de lait. Quant aux variations du carbone
non dosé, elles ne suivent pas celles de l'azote non dosé. — J. Gautrelet
Brachet (A.). — La signification morphologique des grands organes des
sens de la tête. (VI'' Congrès belge Neurolog. et Psychiatrie, 1-16.) [172
a) Buglia (G.). — Ueber die Ersetzbarkeit des Kalzium.s in den sog. « physio-
logischcn Fliissigkeiten ». (Zeits. f. Biologie, LV, .343-359.) [Voir eh. XIV
b) Ueber die Ersetzbarkeit des Kalziums i)t den sog. « physiologischen
Fliissigkeiten ». Expérimente an glatten Muskeln. (Zeits. f. Biologie, LV,
360.) '" [Ibid.
Burri (R.) und Schmid (N.). — iJie Beeinflussung des Verlau/'s der sog.
Schardinger-Beaktion durch Kilhlung der Milch. (Biochem. Zeitschr.,
XXXVI, 376-389.) [La réaction de Schardinger se
fait plus rapidement dans le lait préalablement refroidi. — E. Terkoine
u) Chauffard, Laroche (Guy) et Grigaut. — Taux de la citolestérine dans
le liquide céphalo-rachidien normal et pathologique. (C. 'B. Soc. biol., I,
855.) [Voir le suivant
b) — — Le taux de la cholestérine dans le sang du cordon ombilical et dans
le liquide amniotique. (Ibid., 568.) [Le taux varie
de 0 gr. 07 à 0,014 par litre de liquide rachidien normal. — J. Gautrelet
Ciamician (G.). — Genèse des alcaloïdes datis les plantes. (C. R. Ass.Fr. Av.
Se, Dijon, 70.) [La pyridine et l'ammo-
niaque, inoculés au tabac et au Datura, n'influencent pas la production des
alcaloïdes; les acides aminés l'augmentent. — Y. Delage et iM. Goldsmith
Ciamician (G.) et Ravenna (C). — Sulcontegno di alcune sostanze orga-
niche net vegetali. (Memorie dell' Acad. delle scienze dell' Istituto de Bo-
logna, 6« sér., VIII, 47-52.) [210
Cohn (Ludwig). — Zur Frage, ivie die Cestoden zu orientieren sind.
(Zool. Anz., XXXVIII, 361-365.) [173
Gook, Bassett, Thompson and Taubenhaus. — Protective enzymes
(Science, 21 avril, 624.) ' [185
Costantino (A.). — Ueber den Gehalt der iiveissen und roten) qucrgest7^eiflen
und glatten Muskeln verschiedener Tiere an Kalium, Natriwn und Chlor.
(Biochem. Zeitschr., XXXVII, 52-77.) [215
IGO L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Couvreur. — L'action du Inh est-elle un dédoublement? (C.R. Soc. Biol., I,
23.) [Non, dans le cas de coagulation rapide par le lab de lait
aseptique, on ne trouve pas d'albumose dans le petit-lait. — J. Gautrelet
a) Dakin (H. D.). — The fate of benzoïjlacetic acid in the animal body.
(Journ. of biolog. Chemistry, IX, 1-23-128.) [204
b) The Chemical nature of al captonuria. (.Tourn. of biolog. Chemistry.,
IX, 151-160.) [201
a) Dakin (H. D.) and Wakeman (A. J.). — Formic acid as an intermediary
substance in the catabolism of fatty acids and other substances. (Journ. of
biol, Chemistry, IX, 329-330.) [205
b) The catabolism of histidine. (Journ. of biolog. Chemistry, X, 499-
502.) [203
Decrock (E.). — Sw l'assise silicifêre du téqument séminal des Bavenala.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1406-1407.)
[La couche profonde du spermoderme est remplie
de silice qui forme plus de 10 96 du poids total du tégument. — M. G.\rd
Denis ("W.). — A note regardirig tha présence of iodine in the htiman pitui-
lary. (Journ. of biol. Chemistry, IX, 363-364.) [L'auteur
ne peut déceler aucune trace d'iode dans la pituitaire. — E. Terroine
Domin (K.). — Morphologische und phylogenetische Studien iJber die Stipu-
larbildungen. (Ann. Jard. bot. Buitenzorg, XXIV, 117-326.)
[Anatomie comparée des formations que l'on peut com-
parer à des ligules dans la série des plantes vasculaires. — F. Péchoutre
Duncker (F.) und Jodlbauer (A.). — Die Beeinflussung der Katalase und
sog. Pseudoperoxydase im Blute durch Gifle. (Biochem. Zeitschr., XXXIII,
253-268.) [183
Ebner (V. v.). — Gewebeentwickelung und Phylogenese. (Verh. Anat. Ges.,
21 pp., 40 fig.) [174
Ehrlich (F.). — Ueber die Bildung des Plasmaeiweisses bei Hefen und
Srhimmidpilzen. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 477-497.) [206
Eisler (M. V.) und Portheim (L. v.). — Ueber Bœmagglutinine in
Pflanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 7.) [Voir cli. XIV
Engel (H.) und Bode (A.). — Zur Kenntnisdes Kolostralfettes. (Zeits. f. phy-
.siol. Ch., LXXIV, 169-174.) [211
Epstein (A. A.) and Bookman (S.). — Studies on the formation of glyco-
coll in the body. (Journ. of biolog. Chemistry, X, 353-371.) [194
Erculisse (P.). — Nouvelles recherches sur l'alcalinité des liquides organi-
qurs. (ïrav. lab. Inst. Solvay, XI, f. 3, I.) ' [206
a) Euler (H.)und Kullberg (S.). — Versuche zur Heindarstcllung der Tnver-
tase. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIII, 335-344.) [180
b) Ueber die Wirkungsweise der Phosphatese. (Zeits. f. physiol. Ch.,
LXXIV, 15-28.) ' [189
Favre ÇW.). — Zur Frage von der hemnienden M'irkung anorganischer
Salze auf die Katalase. (Biochem. Zeitschr., XXXllI, 32-49.) ' [183
Figdor ("W.). — Uebergangsbildungen von Pollen zu l'ruchtblàttern bei Hu-
mulus japonicus und deren Ursa'^hen. (Sitzungsb. der K. Aliad. der Wis-
sensch. in Wien, CXX, 689-707, 1 pi.) [174
Foster (N. B.) and Fisher (H. L.i. — Creatin and creatinin metabolism in
dogs xcith Eck fistula. (Journ. of biol. Chemistry, IX, 359-362.) [212
XIH. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE 15I0L0G1QUE. 161
a) Frank (F.) und Schittenhelm (A.)- — Beilrag znr Kenntnis des Eiweiss-
sto//)re,'hxels. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXX, 98-128.) [191
0) Zur Kenntnis des Eiiveùsstofftvechsels. (Zeitschr. f. pliysiol. Chemie,
LXXIII, 1.^7-175.) [192
a) Friedmann (E.). — Verhallen der Furfuracryhdure und der Furoylessig-
sâure im Ticrkôrper. (Bioch. Zeits., XXXV, 40-48.) ' [203
b) Ueher Dehi/dricnmg im Ticrkôrper. (Bioch. Zeits., XXXV, 49-56.) [201
Friedmann (E.) und Tachau (H.). — Ueher die Bildnng des Giykoknlls im
Tierkorper. I. Si/nt/iese der Ilippumâure in der Kaninchenleber. (Bioch.
Zeits., XXXV, 88-103.) [194
Fries (H.). — Ueher dus Vorkommenvon Milchsàure im menschlichen Blute.
(Biochem. Zeitschr., XXXV, 368-385.) [209
Fromherz (K.). — Ueher das Verhalten der p-Oxyphenylaininoessigsaiire
im Tierkôrper (Zeits. f. pliysiol. Ch., LXX, 351-359.) [195
Fûrth (O. vonjundSchwarz (C). — Ueher die Verteilung des Extractivstick-
sloff'es im Sàugetiermuskel. (Biochem. Zeitschr., XXX, 413-432.) [207
Galeotti (G.). — Versuchf einer Isolierung des urirolytisc/wn Fermentes.
(Biochem. Zeitschr, XXX, 374-383.) ' ;[191
Geelmuyden (H. Chr.). — Ueher das Verhallen der Acetonkôrper im inter-
medidren SlofjTwechsel. (Zeits. f. phys. Ch., LXXIII, 176-191.) [194
Gregersen (J. P.). — Untersuchungcn iibcr den Phosphorstoffivechsel. (Zeits.
f. })hys. Ch., LXXI, 49-99.) [210
Gueguen (F.). — Sur un nouvel organe di//erencié du lludle des Mucorinées.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1684-1685.)
[Ce sont des rameaux dilatés en ampoule ohlongue et qui peut-être
servent à l'élimination de certains produits du champignon. — M. Gard
Hadzi(J.)- — Hahen die Scyphomedusen eiiiem ectodermalen Schlund? (Zool.
Anz., XXXVII, 406-411.)
[Chez les Syphoméduses, ni au stade de Polype, ni au stade de
Méduse il n'y a de pharynx ectodermique. — Y. Delage et M. Goldsmith
Hammarsten (O.). — Ueher die Darstellung peptinarmen oder peplinfreien
Chymosinlôsunge/i. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 142-168.) [185
Hamsik (A.). — Zur Keiinlnis der /'ankreaslipase. (Zeits. f. physiol. Ch.,
LXXI, 238-251.) [188
Harden (A.) and Young (W. J.) — Thr alcoliolic ferment of geast-juice. VI.
The iii/liieiice of Arsenates and A7'se?iiles on the fermentation of the su-
gars hy yeast juice. (Roy. Soc. Proceed., B. 566, 451.) [189
a) Hedin (^S. G.). — Ueher das Labzymogen des Kalbsmagen. (Zeits. f. phy-
siol. Ch., LXXIl, 187-214.) ' [186
h) — — Ueher speziflsche Ilemmung der Labwirkung und iiher versehiedene
Lahenzyme. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 242-252.) [187
Heilner (E.). — Ueher das Schicksal des:suhkutan eingefiihrten Bohrzuckers
im Tierkôrper und seine Wirkung auf Eiweiss- und Fettstoffweehsel. (Zeits.
f. Biologie, LVI, 75-86.) [190
Henze (M.). — Ueher das Vorkommen des Betains bei Cephalopoden. (Zeits.
f. phys. Ch., LXX, 253-255.) [209
Herzog (R.), Polotzky (A.) und Meier (A.). — Znr Kenntnis der Oxydasen-
einwirkung. I und IL (Zeitschr. f. phys. Chem., LXXIII, 247-262.)
[Influence de diverses
l'année biologique, XVI. 1911. 11
162 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
substances (leucobases du groupe de la rosaniline) sur la vitesse de réac-
tion entre une peroxydase, l'eau oxygénée et une oxydase. — P. Jaccard
a) Herzog (R.) und Saladin (O.). — Ue/jer Verànderunijni der fermenla-
liveii Eigoischaficn wrlchc Hefczcllt'n bel der AbJôtvnq mit Acctnn rrJoidon.
(Zeitschr. f. physiol., Chem. LXXIII, 263-283.) ' [198
b) — — Ueher dus VrrJuiltcii einigcr Pilzc gegen Aminosdiire. (Zeits. phys.
Chem., LXXIII, 302-307.) - [198
Herzog (R.), Ripke (O.) und Saladin (O.). — Ucber das Vi'rhaUcn cim-
i/cr Pil:e :-ii urganisrhcu Sdtiren. (Zeits. f. phys. Chem., LXXIII, 284-301.)
[198
Hopkins, Gourland and Savory (H.), — A Studij of Bence-Jones protei7i of
thc metabolism in three cases of Bence-Jones proteinuria. (J. of Phys.,
XLll, 189.) [192
Izar (G.). — Beitrrh/e zur Kenninis der Ilarnsdurezerslôruiig und Bildung.
(Zeits. f. physiol. Ch., LXXIII, 317-334.) [208
Jansen (B. C. P.). — Ueber den Fettstoffivechsel beim Fehlen des Pankreas-
sekrels im Darmrohr. (Zeits. f. physiol. Ch., LXIl, 158-166.) [Voir ch. XIV
Jolies (A.). — Ueber einc neue Bildungsiveise der Gluciironsdiire. (Biochem.
Zeitschr., XXXIV, 242-247.) [193
a) Jones ("W.). — Concerning nucleases. (Journ. of biolog. Chemistry, IX,
129-137.) [176
b) 0)1 tlie physiologie al agenlsivhich are concerned inthe nuclc in fermen-
tation willi spécial référence to four independent dcsamidases. (Journ. of
biolog. Chemistry, IX, 169-180.) [175
Juschtschenko (A. J.). — Ueber den Nucleasegelialt verschiedener Organe des
Menschen und der Tiere. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 377-385.) [180
Kato (K.). — l^eber Fermente im Bambusschôsslingen. (Zeitschr. fiir jihys.
Cheniie. LXXV, 456-474.) [190
a) Kauffmann (M.). — Ueber das Verhalten îles Indols im menschlichen Orga-
nismus. (Zeits. f. phys. Ch., LXXI, 168-173.) [208
b) Ueber den Befund von Cholin im Ochsengehirn. (Zeits. f. physiol. Ch.,
LXXIV, 175-178.) [208
Kikkoji(T.). — Ucber den Abban des Naphlalinkernes im Ticrkijrpcr. (Biocli.
Zeits., XXXV, 57-87.) [202
Koch (P. C). — On the présence ofhistidine in pig tliyreoglobulin. (Journ.
of biol. Chemistry, IX, 120-121.)
[L'auteur sépare de la tliyréoglohuiine du porc une quantité suf-
fisante de chlorhydrate d'histidine pour pouvoir l'identifier. — E. Terroine
Kochma-nn (M.). — Ueber die Beeinflusstmg des Eisenstoffwechsels durch die
organischen Nahrungskomponcnten und die Darreichung von Eisenpiràpa-
ration. (Biocliem. Zeitschr., XXXVI, 268-274.) ■ [210
Kœlker (A. H.) and Slemons (M. J.). — The amino-acids in Ihe mature
human placenta. (Journ. of biol. Chemistry, IX, 471-489.) [197
Kojo (K.). — Zur Chemie des Hiihnereies. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXV,
1-12.) " [215
Kreidl (A.) und Lenk (E.). — Das Vrrhallen steriler und gekochter Milch
zu Lab und Sàurc. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 357-363.) [211
Lakon (G.). — Ueber das Vorkommen von Stàrke-Kornern und Œltropfcn
XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 163
in den TracheidenJio fUlp feln der Coniferenhohes. (Ber. deutsch. Bot. Ges.,
XXIX, 1 fig., 175-178.)
[Les trachéides du bois secondaire des conifères contiennent
en hiver des gouttes d'huile et au printemps des graines d'amidon dans
leurs ponctuations arôolées. Comme on ne peut démontrer la présence du
protoplasma dans ces ponctuations, il faut admettre que ces transforma-
tions sont produites par des restes exceptionnels de plasma. — F. Péchoutre
Lapidus (H.). — Diastase und IlandelslecUhin. (Biochem. Zeitschr., XXX,
39-5G). [181
Lattes. — Recherches touchant V influence des graisses sur la toxicité des
substances alcooliques. (Arch. Ital. Biol., I, 65.)
[La lipémie alimentaire de même que l'introduction de graisses
dans les veines élève l'action narcotique du chloroforme. — J. Gautrelet
Lebedeff (A.). — La zymase est-elle une diastase? (Ann. Inst. Pasteur,
XXV, 682-694.) [Voir cli. XIV
Lederer (R.)undStolte (K.). — Die Zusammensetzung des Menschen-und des
Hundehcrz.i'ns. (Biochem. Zeitschr., XXXV, 108-112.) [214
Lépine et Boulud. — Sur le sucre virtuel du sang. (Journ. Phys. Path.
gén., 178). [Le sucre virtuel s'élève à 70 % du sucre immédiat.
Dans le sang veineux il est en moins grande proportion. — J. Gautrelet
a) Levene (P. A.) and Medigreceanu (G.). — Onnucleases. (Journ. of biol.
Chemistry, IX, 65-83.) [178
b) The action of gastro-intestinal ./uiccs on nucleic acids. (Journ. of
biolog. Chemistry, IX, 375-387.) [177
c) On 7iucleases. (Journ. of biolog. Chemistry, IX, 389-402.) [178
Levene (P. A.) and Meyer (G. M.)- — On the combined action of muscle
plasma and pancréas extract on, glucose and maltose. (Journ. of biol. Che-
mistry, IX, 97-108.) [180
Liebermann (L.) und "Wiesner (F.). — Ueber das Sauerstoffilbertragungs-
vermugen verschicden hoch erwàrmtens Blutes. (Biochem. Zeitschr., XXXV,
363-368.) [213
Lob (W.). — Beitràge zur Frage der Glykohjse. (Biochem. Zeitschr., XXXII,
43-59.) [190
Ludwig (K.). — Untersuchungen zur Biologie der Equiseten. (Flora, III,
385-440.) [Etudes
des divers organes et des phénomènes de régénération. — F. Péchoutre
a) Lyttkens (H.) und Sandgren (J.). — Ueber die Verleilung der reduzie-
renden Substanzen im Menschcnsblut. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 153-
159). [204
b) Ueber die Verleilung der reduziercnden Substanzen im Sdugestier-
blut. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 261-267.) [204
Mangham (B.). — Oh the détection of maltose in the tissucs of certain
angiosperms. (The New Phytologist, X, 160-166, 4 fig.) [190
Marie (A.) et Thooris (A.). — Variation de l'angle xiphocostal suivant les
attitudes et les types humains. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1244-1247.) [Voir ch. XI
Mathews (P. A.) and Glenn (F. H.). — The composition ofinvertase. (Journ.
of biol. Chemistry, IX, 28-56.) [180
Me Pherson ("W.). — The formation of carbohydrates in the vegetable
kingdnm. (Science, 27 janvier, 131.) [Discours où l'on
ne trouve rien de neuf, mais où l'on trouve un bon résumé des connais-
sances actuelles relatives à la chimie de la formaldéhyde. — H. de Varigny
164 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mees (Oscar de). — Quelques propriétés de la substance li/sinogoue des
hématies. (La Cellule, XXVII (Ie<- fasc), 18 pp.) * [214
a) Mendel (L. B.) and Rose ("W. C). ■ — Expérimental stiaUes on creatine
and creaiinine. I. The rôle of the carbohydrates in créât ine-creatinine me-
tabolismus. (Journ. of biol. Chemistry, X, 213-25.3.) [Voir ch. XIV
b) — — Expérimental Sludies on creatine and creatinine. Il . Inanition and
the creatine content of muscle. (Journ. of biol. Chemistry, X, 255-264.) [Ibid.
Meyer (J. de). — Expériences sur la désagréf/ation du glucose en milieu
alcalin. (Trav. lab. Inst. Solvay, XI, 3, 516.)
[Le glucose donne naissance en milieu alcalin
à certains acides : lactique, formique et oxalique. — J. G.^utrelet
a) Meyer (K.). — Zur Kenntnis der Baklerienproteasen. (Biochem. Zeitschr.,
XXXII, 274-280.) [184
b) — — Ueber Anti-Bakterienproteasen. (Biochem. Zeitschr., XXXI 1, 280-
287.) [185
Minami (D.). — Ueber die Einvîrkung der Enzyme des Magena. des Pankreas
und der Darmschleimhaut auf Gélatine. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 248-
261.) [188
Monier (Marcel). — Recherches expérimentales sur le sort dans le lait des
corps gras ingérés pjar les vaches laitières. (Journ. de Pharmacie d'An-
vers, 15 mars, 4 pp.) [Voir ch. XIV
Moral (L.). — L'acidase parathyroprive. (J. Phys. Path. gén., 542.) [Ibid.
Neuberg (C.) undSaneyoshi (S.). — Ueber das Verhalten der stereoisomeren
Weinsâuren im Organismus des Hundes. (Biochem. Zeitschr., XXXVI,
32-36.) [213
Neubauer (O.) und Warburg (O.). — Ueber eine Synthèse mit Essigsiiure
in der kilnstlich durchbluteten Leber. (Zeits. f. physiol. Ch., LXX,
1-9.) ' [205
Nierenstein (M.). — The transformation of Proteiiis inlo fats during tlie
ripening of Cheese. (Roy. Soc. Proceed., B. 564, 301.)
[Rien ne prouve que les protéines se transforment en matières grasses
durant la maturation du fromage. Ce (me l'extrait éthéré contient en plus,
avec le temps, ce sont des alcaloïdes et du cholestérol. — H. de ^^\rîIGNY
Parker (G. H.). — The origin and signifiance of the primitive nervous
System. (Proc. Americ. Philos. Soc, L, 217-226.) [173
Paton and Patheart. — On the mode of production of lactose in the
mammary gland. (J. of Phys., XLII, 178.) [Le glucose du sang est
utilisé par la glande mammaire pour former le lactose. — J. G.vutrelet
a) Politis (J.). — Sulla jjrczenza del glicogeno nellc fanerogame, e sua
rclazione coll 'ossalato di calcia. (Rendiconti dell' Accad. dei Lincei, XX,
431-439.) [193
b) — — Suir origine e sulV ufficio delVossalato di eulcio nette plante.
(Rendiconti deli' Accad. dei Lincei, XX, 528-534.) . [212
a) Porcher et Parisset. — De la formation d'indol dans les cultures en
milieux aérobies et anaérobies. (C. R. Soc. Biol., 1, 4.56.)
[Analysé avec le suivant
XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE Eï CHIMIE BIOLOGIQUE. 165
/;) Porcher et Parisset. — Sur les conditions de mise en liherlè de l'indol
dèriv((iil des ('(tiiijioses ind()Io(jènes dans les cultures. (Ibid., 458.) [Il importe
en particulier cLalcooliser la culture avant de distiller. — J. Gautrelkt
Postojeff (I.). — (e/ier den Einfluss des Saponins au/' die physiologische
W//-AMn^rfesD/^î7oajms.(Biocliem.Zeitschr., XXXVI, 335-341.) [Voir ch. XIV
Przibram (Hans). — Experiments on Asymmetrical Forms as A/l'ording
a Clue l<> the Problem of Bilaterality. (Biol. Versuchsanstalt, Vienne,
8" intern. Congr. Graz, 1910. Jour, of exp. Zool., X, 225-^04, 1 pL,
11 âg.) [170
Rakoczy (A.). — Weilere /ieobachtungen iiber Chymosin und Pepsin des
Kalbsmagensafles. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIII, 453-458.) [185
Reinhardt (R.) und Siebold (E.). — Bas Verhalten der Schardingerschen
Reaklion gegenûber Coloslralmilch von Kûhen. (Biochem. Zeitschr., XXXI,
294-321.) [211
Ringer (A. I.). — On the maximum production of hippuric acid in animais
ivith considération of the orit/in of glycocoll in the animal body . (Journ.
of biolog. Chemistry, X, 327-338.) [194
Rohonyi (K.). — Enzymunrkung und elektrolytische Dissoziation. (Biochem.
Zeitschr., XXXIV, 176-191.) [175
Rona (P.). — Ueber Esterspaltung in den Geweben. (Biochem. Zeitschr.,
XXXII, 482-489.) [191
Rona (P.) und Diiblin (H.). — Untersuchungen Hber den Blutzucker. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXI, 215-221.) [Voir ch. XIV
h) Z»rFra^e(/(TG/?/Ao///.se. (Biochem. Zeitschr., XXXII, 489-508). [Ibid.
Rona (P.^ und Michaelis (L.). — Ueber Ester- und Fettspallung iiii Blute
und imScrum. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 345-355.) [i90
a) Rona (P.) und Takahoshi (D.). — Ueber den Zuckergehalt der Blatkôr-
perchen. (Biochem. Zeitschr., XXX, 99-106.) [Voir ch. XIV
b) Ueber das Verhalten des Calciums im Sérum und iiber den Gehalt
der Blulkôrperchen an Calcium. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 336-344.) [Ibid.
Rose ("W. C). — Mueie acid and intermediary carbohydrate melabolism.
(.lourn. of biolog. Chemistry, X, 123-138.) ' [193
Rosenthal (J.). — Die Enzyme und ihre Wirkung. (Biol. Centralbl., XXXI,
185-191, 214-222.) [174
Sarvonat et Roubier. — Teneur des dirers organes en aride oxalique
après l'intoxication jjar ce corjis. (C. R. Soc. Biol., 1, 450.)
[L'acide oxali(iue se localise peu dans le sang, mais
beaucoup dans le rein et surtout le système nerveux. — J. Gautrelet
a) Scaffidi (V.). — Untersuchungen iiber den Purinstoffwechsel. (Biochem.
Zeitschr., XXX, 473-481.) [212
b) Untersuchungen iiber Purinstolfwechsel. {Yi\oc\\em..Ze\i?,c\ïv.,\y^^\\.,
101-107.) [212
c) Untersuchungeniiber Purinsloffwechsel. {Biochem. ZeïtiichT.,XXXUl,
153-107.) [212
d) Untei^'iuchungen iiber Purinstoffwec/isel. {Biochem. Zeitschr. jXXKlU,
247-251.) [213
Schàr (Ed.) et Rosenthaler (L.). — Sur quelques enzymes du genre de l'é-
multine. (Arch. des Se. phys. et nat., XXXII, 260-261.) [187
166 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Schimkevitsch (W.). — Les feuillets embryonnaires et la théorie des muta-
tions. (Arch. Zool. exp., (5), YI, Notes et Revue, N° 2, Lxx-xci).
[Traduction française du travail analysé dans Ann. hioL, XV, p. 204)
SchondorfF (B.) und Grèbe (Fr.). — Zur Frage (1er Entstehung von Ghjko-
gen aus Formaldehyd. (Arch. f. d. ges. Physiol., 525-537.) [193
Schondorff (B.) und Sucknow (Fr.). — Ueber den Einfluss des Phlorid-
zins auf die Ghjkogetibildung in der Leber. (Arch. f. d. aes. Physiol.,
CXXXVl II, 538-546.) , '[Voir ch. XIV
Schulze (E.). — Studien iiber die Proteinbildung in reifenden Pflanzensa-
men. II. (Zeitschr. fiir physiol. Chemie, LXXl, 31-48.) [Contient
quelques compléments se rapportant au travail publié sous le même titre
en 1910 avec E. Wixterstein (Analysé dans Ann. biol., XV). — P. Jaccard
Schulze (E.) und Pfenniger (U.). — Untersuchungen ïd)er die in Pflanzen
vorkommenden Betaine. I Mit. (Zeits. f. phys. Chemie, LXXl, 174-185.) [209
Schulze (E.) und Trier (G.). — Ueber die Identitïit des Vernins und des
Guanosins. (Zeitschr. f. physiol. Chemie, LXX, 143-151.)
[Les caractères communs de ces deux
corps sont résumés en un tableau synoptique très détaillé. — P. Jaccard
Shaekell (J. F.). — Phosphorin metabolism during early cleavage of the
echinoderm egg. (Science, 27 octobre, 573.)
[Rien ne prouve encore qu'il y ait à
ce moment une synthèse chimique de matériaux nucléaires aux dépens -
des substances cytoplasmiques solubles dans l'alcool. — H. de Varîgny
SloAvtzoff (B.). — Die ehemischen Verànderungen in Phosphorlebern. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXI, 227-233.) [211
Smetànka (F.). — Zur Herkunft der Ilarnsâure beim Menschen. (Arch. f.
ges. Physiol., CXXXVIII, 217-274.) [Voir ch. XIV
Somogyi (S. von). — Die Verteilung des Harnsliekst<>l]'es nach enteralcr
iind pare7iteraler Eiiueisszufuhr. {Zeits. f. phys. Chem., LXXl, 125-133.) [207
Spindler (F.). — Beitriige zur Kenntnis der Milchkatalase. (Biochem.
Zeitschr., XXX, 384-413.) [183
a) Stanèk (VI.). — Ueber die Localisation von Betain in Pflanzen. (Zeitschr.
f. phys. Chemie, LXXII, 402-409.) [209
b) — — Ueber die Wanderungen von Betain in Pflanzen. (Zeitschr. f. phys.
Chemie, LXXV, 263-271.) [210
Starkenstein (E.). — Ueber die Unabhângigkeil der Diastasewirkung von
den Lipoiden. (Biochem. Zeitschr., XXXIl'l, 423-436.) " [181
a) Studnicka (F. K.). — Das Gewebe der Chorda dorsalis unddie Classification
der sogenannten « Stiltzgewebe ». (Anat. Anz., XXXVIII, 497-513, fig.) [168
b) Ueber « Bausubstanzen » und die Bestandteile des Tierkôrper
ilberliaupt. (Anat. Anz., XXXIX, 12 pp.) [169
Su-wa (A.). — Ueber das Schicksal der N-freien Abkômmlinge der Aromati-
schen Aminosauren im normalcn Organisimus. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXII,
113-130.) [195
Tahara (J.). — Ueber das Te trodongift. {Biochem. Zeitschr., XXX, 255-275.)
[Voir ch. XIV
Tanaka (M.). — Ueber Kalkresorpiion und Verkalkung. (Biochem. Zeitschr.,
XXXV, 113-133.) [213
Tanaka (T.). — Zur Kenntnis der Milzenzyme. (Biochem. Zeitschr., XXXVII,
249-262.) [188
XIII. - iVIORPIIOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 167
Towles (C.) andVœgtlin (C). — Creatin and crealinintncUiJKilù)» in dogs
during freding and inanition wilh espccial refermée to Ihe funclioii of
t/ie liver. (Journ. of biolog. Chemistry, X, 478-497.) [Voir ch. XIV
a) Tschernoruzki (M.). — Ueber die Fermente der Lenkoeyten. (Zeits. f.
physiol. Ch., LXXV, 216-231.) [189
b) Ueber die Wirkung der NncJeinsànre auf die fermentativen Pro-
fesse im lierischen Organismus. (Biochem. Zeitschr., XXXVl, 363-375.) [180
Tswett (M.). -- Ueber die Dualitdt der Chlorophy liane. (Biochem. Zeitschr.,
XXXI, 505-506.)
[Courte remarque concernant le
travail publié sur cette question par Marschlewski (1910). — P. Jaccard
Underhill (Fr.). — The production of qlycosuria bij adrenalin. (Amer.
Journ. of Physiol., XXVII, 33.) ' ' [Que le
cliien soit thyroïdectomisé ou normal, l'adrénaline provoque par injec-
tion sous-cutanée une glycosurie d'intensité comparable. — J. Gautrelet
Veley (V. H.) and Symes (W. L.). — Certain physical and physiological
properties of Stovain and ils homologues. (Roy. Soc. Proceed., B. 566,
413.) [t.tude de l'action
de la stovaïne, du methyl-, amyl-, phenyl- et benzyl-stovaïnes, et du sel de
Fourneau, intermédiaire à la cocaïne et à la stovaïne. — H. de Varigny
Voorhoeve (N.). — Beitràge zum KalkstoffwechseJ. (Biochem. Zeitschr.,
XXXII, 394-409.) [211
Waentig (P.) und Steche (O.). — Ueber die fermenlaiive Ilydroperoxydzer-
stôrung. (Zeits. f. physiol. Ch., LXII, 226-304.) ' [182
"Wakeman (A. J.) and Dakiu(H. D.). — The calabolism of phenylalanine,
li/rosi)te and of their derivatives. (Journ. of biolog. Chemistry, IX, 139-
150.) [198
"Wells (Gedeon), — T/ie présence of iodine in the human pitnitary gland.
(Journ. of biolog. Chemistry, XII, 259-266.) [De ses propres
expériences et de celles des autres l'auteur conclut que la présence de
l'iode dans la pituitaire n'est nullement démontrée. — M. Mendelssohn
AVender (N.). — Ueber den Ein/hiss inaktiver Substanzen auf die Rotation
der Lllvalose. (Biochem. Zeitschr., XXX, 357-373.) [191
"Wheldale (M.). — On the direct guaiacum reaction given by planl extracts.
(Roy. Soc. Proceed., B. 569, 121.)
[L'action directe de certains extraits de végétaux est due à
l'oxydation post mortem d'un produit métabolique défini. — H. de Varigny
Wohlgemuth (J.). — Untersuchungen ilber die Diastasen. Ueber den Ein-
fluss des Serums, der Lymphe und der Organpresssafte auf die Wirkung der
Diastase. (Biochem. Zeitschr., XXXIII, 303-315.) ' [182
a) "Wolf (C.) und Osterberg fE.). — Eiweissstoffiuechsel beim Ilunde. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXV, 329-363.) [191
b) — — Protein metaboiism in Phlorizin Diabètes. (Am. J. of Phys., XXVIIl,
71.) [Durant la glycosurie phlorizique on constate
une augmentation de la créatinine et de la créatine. — J. Gautrelet
"Wolff (J.) et Stœcklin (E.). — L'oxyhémoglobine peut-elle fonctionner
eonime peroxydasel' (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 313-335.) [Voir ch. XIV
■Worth (J.). — Abban von Kohlenhydratsàuren in der Leber. (Bioch. Zeits.,
XXXIII, 49-55.) [193
168 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Zaleski (W.l. — Ziir Kenntnts der Stoffwechselprozesse in reifenden Sa-
men. (Beih. z. bot. Centralbl., XXVII, Abt. 1, 63-82.) [Voir ch. XIV
Zaleski ("W.) und Rosenberg (A.). — Zur Kenntnis der liolle der Kiitalase
in don PlJanzcn. (Biochein. Zeitschr., XXXIIl, 1-15). [184
Zeleny (Charles). — Experiments 0)i the control of asymmelrijin the deve-
lopment of the SerpuJid, Hydroides dianthns. (Contributions ZooL Labora-
toryUniversity Illinois, n°8; — Journ. Morphol., XXII, 927-944, 7 fi^.) [171
Voir pp. 6, 84, 105, 113, 216, 224, 227, 229, 231, 248, pour les renvois à ce
chapitre.
1° Morphologie.
a) Studnicka (F. K.). — Le tissu de la corde dorsale et la classification des
tissus dits « de soutien ». — Le tissu de la corde a été tantôt rattaché au
cartilage, tantôt rangé parmi les tissus épithéliaux (surtout « le tissu cordai
épidermoïde » de v. Ebner). Sciiaffer (1903 et I9I0) l'a placé dans sa caté-
gorie des « tissus vésiculeux de soutien », ou « tissus cliordoïdes de soutien »,
dont il est un type, tant au point de vue morphologique que physiologique
(voir Aîin. biol., 1910). S. combat cette dernière conception du tissu cordai.
Il y a en effet plusieurs variétés de ce tissu, dont une seule, le tissu cordai
vésiculeux (de Petromyzon, par exemple), rentre dans la définition; le tissu
cordai cellulaire fibreux, le tissu cordai épidermoïde des Téléostéens, le tissu
cordai gélatineux des Mammifères, sont autant d'espèces éloignées du type.
Le tissu vésiculeux de soutien est celui dans lequel les cellules peuvent être
rendues turgescentes par l'accumulation de liquide (Schaffer); or, à cet
effet, tantôt les cellules vésiculeuses sont entourées d'une membrane cellu-
laire (tissu chordoïde), tantôt laissent entre elles une couche mince de sub-
stance fondamentale (tissu chondroïde, précartilage de S.). Le groupe des
tissus vésiculeux de soutien n'est pas naturel, car il renferme des tissus qui
ne sont pas comparables, ceux de la corde dorsale, du manteau des Tuni-
ciers, des cartilages tentaculaires et des Polypes hydraires, de la graisse des
Vertébrés.
S. entre dans une discussion un peu subtile au sujet de la terminologie
des tissus de soutien, qu'il finit par désigner sous le nom de tissu de char-
pente (Baugewebe). Dans ces tissus, les parties employées pour la fonction
de soutien sont très variables. Ce peuvent être : 1° le protoplasma lui-même
(tissu mésenchymateux embryonnaire, précartilage) ; 2° les tonofibrilles du
protoplasma, formes préparatoires des fibrilles conjonctives (tissu mésen-
chymateux, tissu réticulaire jeune, tissu épithélial réticulaire); 3" les tono-
fibrilles de l'exnplasma (tissus du cas précédent) ; 4° le contenu liquide de
la cellule déterminant la turgescence de celle-ci (tissus vésiculeux chor-
doïdes de Schaffer) ; 5° une membrane cellulaire ou une capsule rigide
(cartilages fibreux et parenchymateux) ; 6" une membrane cellulaire ou exo-
plasma ferme (tissu cordai épidermoïde); une substance fondamentale
homogène (certains tissus gélatineux) ; une substance foniamentale fibril-
laire (tissus fibreux); une substance fondamentale fibrillaire imprégnée
d'une matière résistante (cartilage hyalin, os, dentine).
Le mémoire se termine par une classification des tissus de charpente,
dont les grandes lignes seules peuvent être reproduites. Il distingue : -4. Des
tissus purement ou surtout cellulaires : a) tissus purement cellulaires avec
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 160
espaces intracellulaires (tissu épithélial réticulaire'de la pulpe de l'émail
dentaire et des dents cornées des Cyclostomes, tissu névroglique, tissu cor-
dai, tissu mésenchymateux réticulaire embryonnaire) ; b) tissus purement ou
surtout cellulaires, compacts et sans espaces intercellulaires (tissu chordoïde
de ScHAFFER ou fibro-hyalin de Renaut, précartilage). B. Des tissus à sub-
stance fondamentale : 1° tissus gélatineux ou muqueux : a) tissus gélatineux
acellulaires (mésostroma embryonnaire de S., tissu du corps vitré, tissu
gélatineux des Hydroméduses, tissu hyalin des os (ÏOrlhagoriscus; b) tissus
gélatineux cellulaires (tissu gélatineux ordinaire) ; 2*^ tissus lamelleux;
3° tissus fibreux : a) tissus fibrillaires blancs, à collagène ou précollagène
(tissu conjonctif lâche, tissu conjonctif tendu des enveloppes et des tendons,
tissu fibrillaire de soutien dans les gaines des canaux latéraux des Séla-
ciens); h) tissus fibrillaires jaunes, à substance élastique; c) tissus réticu-
laires ou adénoïdes; 4" tissus cartilagineux : a) cartilage fibreux; b) carti-
lage élastique; c) cartilage hyalin (cartilage cellulaire ou parenchymateux,
cartilage hyalin vrai); 5° tissus durs : a) tissu osseux; b) tissu ostéoïde;
c) tissu dentinaire, C. Tissus cuticulaires. — A. Prenant.
b) Studnicka (F. K.). — Sur les « substances de charpente » et les parties
constituantes du corps animal en général. — Parallèlement à l'étude et à la
classification des « tissus de charpente » que S. a publiées précédemment
{Anat. J»:;., Bd XXXVIII), il se croit obligé de dresser une liste motivée
des «. substances de charpente » {Bausubstanzen) , quoiqu'on donnant à ce
terme un sens beaucoup plus large qu'à celui de tissus de charpente. 1"^ II
classe d'abord les substances qui constituent le corps animal, et il distingue :
a) le protoplasma ; b) le deutoplasma ou métaplasma, où figurent les ma-
tières de réserve et les pigments, les sécrétions libres; les « sécrétions de
charpente » qui donnent naissance par exemple aux fibrilles, les formations
squelettiques extra- et intracellulaires, les liquides cellulaires: c) les rhéo-
plasmcs (hémolymphe, sang, lymphe) ; (/) les excrétas et les particules
nutritives. 2° Il envisage ensuite les parties constitutives du protoplasma et
distingue : a) le caryoplasma ; b) le cytoplasma ou mieux somatoplasma,
divisé lui-même en hyaloplasma et morphoplasma; c) le paraplasma, où il
range les mitochondries, et aussi les centrioles ou blépharoplastes, les para-
somes ou Nebenkerne. 3° Quant aux éléments qui constituent la forme du
corps, ce sont, chez un embryon de Vertébré, des cellules, celles des feuil-
lets et du mésenchyme; un mésostroma acellulaire et nucléé; le rhéoplasma
de la lymphe primordiale et plus tard du sang. Dens le corps du vertébré
adulte, la complication devient naturellement plus grande, et il faut l'avouer,
compliquée par le tableau même que S. donne pour la faire comprendre.
4° Vient ensuite un paragraphe sur la distribution du protoplasma dans les
cellules et dans les masses symplasmiques. A propos de ces dernières, il est
fait [comme je l'ai déjà proposé moi-même] un emploi différent des termes
habituellement synonymes de symplasme, syncytium, plasmode; le sym-
plasme est une masse protoplasmique non différenciée en cellule, nucléée
ou non ; le syncytium est, par exemple, la fibre musculaire striée, une for-
mation non divisée en cellules mais bien délimitée; le plasmode provient de
la fusion secondaire des cellules. Dans les cellules ou les masses symplas-
miques, il faut distinguer : le caryoplasma, le somatoplasma, différencié
lui-même en endoplasma ou exoplasma, ce dernier pouvant être propre à
chaque cellule, ou bien commun à plusieurs (synexoplasma, par exemple
substances fondamentales et cuticulaires). 5° Ce sont les fibrilles qui sont
l'élément fondamental de structure, qu'elles soient des organules propres
170 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à chaque cellule ou communes à plusieurs (synorganules). On peut classer
les fibrilles^ selon leur fonction, et distinguer des myofibrilles/neurofibrilles,
tonofibrilles; suivant leur genèse; d'après leurs rapports avec le plasma
cellulaire, ce qui donne des endofibrilles, des parafibrilles, des exofibrilles,
des tectoâbrilles, celles-ci nées dans le synexoplasma d'une substance fonda-
mentale ou cuticulaire; d'après leur morphologie. 6° Sous le rapport de leur
vitalité on peut distinguer les parties du corps en bioplasma, plasma de
charpente, paraplasma, rhéoplasma, deutoplasma ; 7° et 8^ Enfin l'auteur
termine par un classement des substances de charpente, dont les unes sont
anorganiques et anorganoïdes (par exemple substance de la coquille des
Mollusques, émail dentaire), les autres organoïdes.
[11 faut avouer qu'il y a dans cet essai un effort louable mais un peu stérile
de classification, une confusion apportée par l'excès même du désir de pré-
cision, une terminologie nouvelle quelque peu encombrante. Cette revue
des substances de charpente n'est guère pour charpenter plus solidement
notre conception de la constitution du corps animal]. — A. Prenant.
a) Symétrie.
Przibram (Hans). — Expériences sur les formes asymétriques pour
l'explication du problème de la bilatéralité. — Quelle est la cause de l'asymé-
trie des parties? Souvent elle arrive chez des bilatéraux à produire des mons-
truosités (ex. : jambes de taureau, pattes de crustacé) consistant sur un côté
du corps en vuie paire d'appendices surnuméraires, dont l'un est semblable
au normal, c'est-à-dire a la forme propre à son côté, l'autre est symétrique
du précédent, c'est-à-dire a la forme normale de l'autre côté : y avait-il, à
l'état latent, en un point, des « déterminants » de l'autre côté, ou le déve-
loppement propre de chaque côté est-il indépendant? Pour la solution, on ne
peut chercher un guide que chez des animaux présentant une inégalité entre
les deux côtés, parce qu'elle permet de distinguer entre un simple renver-
sement d'un côté et la réalisation du côté opposé. — Régénération, notam-
ment chez des Crustacés Décapodes, dont un certain nombre ont des pinces
inégales (« hétérochélie »), soit d'un côté ou de l'autre, soit toujours du
même côté. Chez les uns, la régénération d'une pince la produisant moins
forte, il s'établit une intrrversioti simplement de taille entre les pinces des
deux côtés, sans changer la figure de la symétrie générale ; mais cette expé-
rience exige une ablation suffisamment précoce, sinon le résultat peut
être assez tardif pour ne produire que l'égalité (« homocliélie secondaire »).
Chez les autres (par ex. : Homard), il n'y a pas d'interversion de taille, la
grande pince se régénérant en place et ne faisant que traverser des stades
de petite pince. Chez le Homard, assez souvent on trouve aussi des mons-
truosités (probablement dues à la régénération) consistant en paires d'ap-
pendices surnuméraires ; de tous les faits, décrits ou retrouvés dans des
collections, P. conclut : les appendices surnuméraires situés sur de petites
pinces en ont les caractères différents pour leurs deux branches; situés sur
les grandes pinces ils ont le même caractère pour leurs deux branches, par
conséquent sans différenciation normale : d'abord stades de transition entre
les petites et les grandes, enfin caractères des grandes. — Embryologie. P.
explique le fait que les demi-embryons de grenouille ne se complètent que
s'ils sont droit et gauche, en admettant que les deux moitiés droite et gauche
ne sont pas autodifférenciées, les axes antéro-postérieur et dorso-ventral
(fixés par le plan de fécondation) suffisant pour déterminer la bilatéralité.
Mais strictement les animaux bilatéralement symétriques ne fournissent pas
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE P.IOLOGTOrE. 171
le moyen de discerner si des ébauches seml^lables ou dissemblables sont
distribuées des deux côtés du corps. L'inversion d'asymétrie peut être pro-
voquée expérimentalement par une pression sur l'œuf (Crampton chez les
Gastropodes); à la suite d'inversion exceptionnelle, les cellules germinales
peuvent faire naturellement réapparaître la distribution normale. — Ilérê-
ditc du gain ou de la perte d'un caractère asymétrique. Ce caractère est
hérité tantôt sur le même côté que le parent, tantôt sur un côté quelconque.
Une différence de couleur des deux i/eux cliez le chat peut (P.) dans l'héri-
tage donner pour les deux yeux une coloration intervertie ou une coloration
unique. Des taches asymétriques chez le Cobaye ne sont pas fixées par héré-
dité, symétriques chez le rat le sont au contraire en accord avec la règle de
Mendel; chez Salamanilva maculosa, des taches jaunes irrégulières de parents
viennent par hérédité s'ajouter (Kammerer) en un résultat symétrique. Des
orteils surnuméraires chez le poulet sont, on le sait, hérités indépendam-
ment des parents (d'un côté, ou de l'autre, ou des deux côtés); de plus, c'est
en se basant sur ce fait de la variation de situation dans l'hérédité, que P.
explique, par leur localisation sur des parties du corps incapables de pro-
duire des orteils, la non-apparition d'un caractère « dominant » de la règle
de Mendel (exception fréquente dans l'asymétrie). Du plan général asymétri-
que l'hérédité n'est pas absolue: car des inversions, d'ailleurs rares, de types
asymétriques ne sont pas elles-mêmes héréditaires (cœur et intestin chez les
vertébrés; coquilles de gastropodes dextres, rarement senestres). — Conclu-
sion: P. ne pense pas qu'on puisse admettre des « déterminants » ou ébau-
ches spéciales pour chaque moitié du corps ou d'un organe. Sur ce point, la
symétrie bilatérale ne fournit pas de solution ; mais pour l'asymétrie cette
explication est montrée inutile par les faits d'inversion des cas particuliers
ou généraux cités plus haut : on peut invoquer simplement une inversion
de croissance, amenée (Conklin) par une inversion de la position relative
des ébauches dorso-ventrales et antéro-postérieures. Ainsi les causes de
l'asymétrie sont encore inconnues, mais son étude dirige le problème de
la bilatéralité. — Aug. Michel.
Zeleny fCh.). — Expériences sur l'asymétrie dans le développement d'une
SerpuHde. — L'ablation précoce de l'opercule principal de Ilydroides dian-
thus le fait régénérer, au lieu de provoquer, comme lorsqu'elle a lieu chez
l'adulte, l'inversion du nouvel opercule; cependant déjà la branchie symé-
trique se développe en un opercule, non plus très rudimentaire comme dans
l'état normal, mais aussi large que l'opercule rudimentaire de Apomatus.
D'ailleurs, la régénération ne répète pas le développement ordinaire : l'o-
percule apparaît sans passer par une pointe à modification tardive. Ces
résultats conduisent à la conclusion que l'inversion des opercules chez
l'adulte dépend de la présence d'un opercule rudimentaire capable de se
développer rapidement en un opercule fonctionnel ; lorsque l'opercule rudi-
mentaire n'a pas cette propriété, l'ancien opercule fonctionnel, gardant sa
supériorité, refait saillie, la branchie opposée modifiant sa forme operculaire,
mais sans arriver à prendre la forme fonctionnelle. — Aug. Michel.
Bardeleben (K. von) — Nouvelles recherches sur la gaucherie. — Dans
la deuxième réunion de VAnat. Ges. (1910) B. a communiqué les résultats
d'une enquête faite dans l'armée allemande sur 2GG.270 individus; elle a
donné à peu près 4 % de gauchers. L'enquête a porté non seulement sur le
fait même de la gaucherie, mais encore sur l'emploi de la main préférée
pour certains actes (couper le pain, coudre, écrire, etc.), sur la jambe mise
172 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
en avant la première, aussi sur le bégaiement et ses diverses modalités, sur
divers signes de dégénérescence, sur les antécédents familiaux, etc. A
présent B. a entrepris chez les enfants des écoles une recherche parallèle.
Il a déterminé : 1° la direction du nez; 2° la différence perçue par la palpa-
tion entre la droite et la gauche dans la région du centre de Broca; 3° le
contour horizontal des moitiés droite et gauche de la tête ; 5° la longueur des
bras; l'occlusion des paupières et de la bouche; 6'^ les anamnestiques. La
détermination de la gaucherie anatomique présente d'ailleurs de grandes
difficultés. Quant à la gaucherie fonctionnelle, l'enquête a pu être faite par
les instituteurs et institutrices; elle a porté sur les gaucheries partielles
(couper le pain, peler les pommes de terre, écrire, coudre), sur les troubles
de la parole, et sur les antécédents constatés chez les parents.
Les conclusions sont que la gaucherie est beaucoup plus fréquente qu'on
ne l'admet; elle a été suivant les écoles de 11, 12,5 et même 28,5 pour 100.
ScHaFER, médecin scolaire, a obtenu des chiffres beaucoup plus faibles et
demande en conséquence que les enfants soient contraints à se servir de la
main droite. B. frappé de la différence du chiffre des gaucliers chez les
adultes et chez les enfants, l'explique par ce que, chez les gauchers de
naissance, l'exercice liabituel et surtout l'écriture a substitué la main droite
à la gauche ; la raison en est que, dans l'écriture de gauche à droite, il faut
écrire avec la main droite pour suivre le mouvement naturel qui est celui
de l'abduction. Pratiquement B. pense qu'il faut inviter l'enfant gaucher à
se servir de sa main droite; mais si, malgré ses efforts, il reste gaucher, si
le cerveau de l'enfant souffre de la contrainte à l'usage de la main droite,
si des troubles de la parole surviennent, il faut se résigner à la gaucherie.
Car (LiEPMANN) ce qui est nécessaire pour le bon développement intellectuel
de l'homme, c'est la prédominance d'un hémisphère cérébral, d'un centre
de langage, et peu importe lequel.
On lira avec intérêt, dans la discussion qui a suivi la communication, les
observations faites par Froriep, Schwalbe, Fr. Miiller, sur la détermination
topograpliique cranio-cérébrale du centre du langage, au moyen de la Pro-
tuberantia frontalis tertia de Schwalbe. — A. Prenant.
[j) ffomologies.
Brachet (A.). — La signification morphologique des grands organes des
sens de la têle. — Dans ce travail très documenté et riche en faits d'obser-
vation personnelle, l'auteur se propose de démontrer que les grands or-
ganes des sens qui siègent dans la tête des craniotes (œil, oreille, organes
olfactifs) ont poursuivi toute leur évolution dans le phylum même des
vertèbres et représentent les restes spécialement adaptés pour des fonc-
tions définies, d'un système d'organes beaucoup plus vaste, mais sans doute
plus homogène au point de vue fonctionnel et structural. Il démontre éga-
lement que l'œil, l'oreille et l'organe olfactif non seulement sont sériale-
ment homologues entre eux, mais le sont aussi avec les ganglions des
nerfs crâniens mixtes (trijumeau, facial, glossopharyngien, pneumogastri-
que). L'auteur clierche ainsi à établir l'homologie sériale des ganglions des
nerfs crâniens mixtes et des organes de sens spécialisés. Mais il n'étend pas
cette homologie aux ganglions spinaux qui n'ont pas la même valeur mor-
phologique que les ganglions des nerfs crâniens malgré que leur structure
histologique et leurs i)ropriétés fonctionnelles ne diffèrent guère de celle
du ganglion de Gasser ou du ganglion noueux du pneumogastrique. Ces dé-
monstrations découlent des données embryologiques actuellement connues
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 173
et résultent d'un grand nombre d'observations faites par l'auteur. En tirant
des déductions, peut-être un ])eu hardies, des faits révélés par l'embryologie,
l'auteur croit pouvoir fournir ainsi la preuve du transformisme dans l'évolu-
tion des éléments nerveux et des organes de sens. Cette preuve serait fournie
par ces faits que les ganglions des nerfs crâniens mixtes se développent par
des processus différents, bien qu'ils aient la même structure et les mêmes
fonctions chez l'adulte, et quelcs ganglions des nerfs crâniens s'édifient suivant
les lois qui président à la formation des organes des sens. — M. Mendelssuhn.
Parker (G. H.). — Origine et signification du système nerveux primitif.
— Mécanisme « neiiromusciilaire ». P. pose sous ce nom un schéma physio-
logique plus étendu que celui du système nerveux ordinaire : récepteurs ou
organes des sens (partie périphérique de neurones sensoriels), recevant les
excitations et produisant les impulsions ; ajusteurs ou organes nerveux cen-
traux (après les fibres nerveuses de liaison, les extrémités centrales des neuro-
nes sensoriels et moteurs, et les neurones associateurs), pour régler la réponse
et chez les animaux supérieurs conserver la mémoire ; effecteurs, muscles,
organes électriques, glandes etc. (eux-mêmes reliés aux ajusteurs par des
fibres nerveuses),. pour les réactions. — Evolution. P. n'admet cette appa-
rition chez les cœlentérés, ni indépendante poux les éléments nerveux et
musculaires (Claus, Chun), ni simultanée soit avec cellules primitives neuro-
musculaires (Kleinenberg), soit avec production par l'épithélium de cellules
déjà distinctement sensorielles, ganglionnaires, musculaires (Frères Hert-
wig). Dans la série ascendante il y a une progressive mise en rapport des
parties dans un ensemble de plus en plus concentré. Ce n'est d'abord que
pour les fonctions de nutrition et de reproduction (plus ou moins suivant le
type gastrula). Puis, pour réaction aux excitations, apparaissent des effec-
teurs indépendants : chez les Spongiaires, on n'a pas trouvé de traces d'élé-
ments nerveux; P. le confirme chez StyloteUa anatomiquement et physiolo-
giquement; car si aux orifices il y a des réponses à l'action de l'eau, elles
sont très lentes et par suite dues à une excitation directe. Ensuite, chez les
Cœlentérés, apparaissent des récepteurs pour perfectionner l'excitation.
La coordination s'ajoute par des ajusteurs, mettant en rapport grâce aux
éléments nerveux : chez les Cœlentérés ce rapport n'est guère plus que diffus,
ce qui permet l'isolement de parties du corps, cependant déjà avec une cer-
taine coordination (progressivement Hydre, Actinie, Méduse); chez les ani-
maux plus élevés, la concentration se développe. D'autre part pour accroître
les muscles, les organes nerveux, le métabolisme, s'établissent les systè-
mes circulatoire, respiratoire, excréteur. Enfin, chez les animaux supé-
rieurs, par le développement du système nerveux, la centralisation atteint
son plus haut degré, jusqu'à l'activité consciente. — Aug. Michel.
Cohn (Ludwig). — La question de Vorientation des Cestodes. — L'opinion
ancienne était que la région portant des ventouses et des crochets correspon-
dait à la tête. Une comparaison avec les Trématodes avait conduit à assimiler
l'extrémité fixée du Cestode à l'extrémité postérieure du Trématode et à
renverser, par conséquent, la conception de l'orientation du premier. Une
observation attentive du Gyrocotgle confirme cette opinion, mais suivant une
conception nouvelle. La considération du système nerveux amène à recon-
naître que, chez Gyrocotyte, l'extrémité portant la ventouse est l'antérieure et
l'entonnoir servant à la fixation, la postérieure, le développement du système
nerveux à cette extrémité ayant une signification physiologique et non mor-
phologique. Or, chez le Tsenia, l'extrémité fixée correspond à l'entonnoir
174 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
du Gyrocotyle. Donc, le Txnia est fixé par son extrémité postérieure et le
développement du système nerveux à son niveau s'explique de même par
des raisons physiologiques. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Figdor ("W.). — Passage des feuilles staminales aux feuilles carpellaires
chez. Jlumulus Japonicus et cause déterminant ce phénomène . — Chez des exem-
plaires nains et à feuilles panachées de Humulus japonicus, espèce normale-
ment diclive, l'auteur mentionne l'apparition de fleurs hermaphrodites pré-
sentant des feuilles staminales transformées en tout ou en partie en carpelles.
Il rattache cette anomalie au nanisme provoqué par l'action simultanée d'une
faible intensité lumineuse jointe à une basse température. — P. Jaccard.
8) Feuillets.
Ebner (V. V.). — Développement des tissus et phylogénèse. — On est
frappé des ressemblances que présentent les tissus dans des espèces ani-
males très éloignées les unes des autres; il en est ainsi pour les muscles,
pour les tissus de soutien, etc. Des phénomènes de convergence, d'adapta-
tion structurale à la fonction rendent compte de ces ressemblances. La doc-
trine de la spécificité des feuillets peut être considérée comme surfaite, de
par les faits de totipotentialité des blastomères, par la diversité des espèces
tissulaires fournies par chacun des différents feuillets, par la continuité
matérielle entre éléments de divers tissus, par les phénomènes de méta-
plasie. Les tissus sont en effet plus malléables et plus fluides en quelque
sorte que le type d'organisation, et les cellules indifférentes provenant de
plasmas germinatifs très éloignés peuvent par convergence fonctionnelle
prendre des structures semblables. Il serait vain de tenter une phylogénèse
des tissus, qui serait indépendante du type d^'organisation ; une telle tentative
aboutirait à des contradictions insolubles, à confondre des substitutions
fonctionnelles, des convergences, des continuités matérielles des tissus avec
des processus de développement réels. La loi biogénétique ne peut s'ap-
pliquer aux tissus; car on n'imagine pas un vertébré anccstral, dont le tissu
de soutien ne serait fait que de la forme embryonnaire de ce tissu, c'est-à-
dire de mésenchyme gélatineux. — A. Pbenant.
2^ Composition chlmique des substances de l'organisme.
Rosenthal (J.). — Les ferments et leur activité. — Le mécanisme de l'ac-
tion des ferments est, en général^ très peu clair. De même que les catalysa-
teurs, on les considère comme des substances intermédiaires sans que cette
explication contribue à rendre le problème plus clair. Dans beaucoup de cas
cette action intermédiaire est peut-être de nature chimique; les ferments
peuvent aider à réaliser des combinaisons chimiques intermédiaires qui
sont rapidement détruites et disparaissent de nouveau, de sorte que ce pro-
cessus peut continuer indéfiniment. Liebig et Naegeli ont, d'autre part, jeté
les bases d'une explication plutôt physique de Tactivité des ferments. R. est
disposé à accepter cette ex})lication et à la formuler de la façon suivante,
en l'adaptant à nos connaissances actuelles de la structure des matières
organiques : Les ferments sont des substances chimiques très compliquées,
dont les atomes ou groupes d'atomes sont en mouvement continuel, de sorte
qu'à l'intérieur de leurs molécules il y a une grande réserve d'énergie. Au
contact avec d'autres matières également très compliquées les ferments leur
communiquent l'énergie représentée par les mouvements de ces atomes.
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 175
Celle-ci peut passer tout entière ou en partie sur les substances rencontrées
par les ferments. De cette façon la rapidité des mouvements des atomes à
l'intérieur des matières entrées en contact avec les ferments peut être aug-
mentée à tel degré que l'affinité qui les régit est surmontée sur certains
points des molécules et que des groupes d'atomes se détachent de l'ensemble
de la molécule : autrement dit, les matières en question sont dédoublées.
Or, R. s'est dit que si cette hypothèse était fondée on devrait pouvoir la
vérifier en faisant agir sur des matières qui peuvent être dédoublées par
des ferments quelque autre forme d'énergie. Et il a, en effet, réussi à obte-
nir, en se servant d'un soléno'i'de, le dédoublement de l'amidon, des protéines
et d'autres substances organiques par l'action de courants électro-magnéti-
ques à ondes d'une certaine fréquence. L'amidon, par exemple, est dédoublé
par des courants électriques de 440 à 480 oscillations et cela de la même
façon que par l'action d'une diastase. Le travail des ferments hydrolytiques
peut, par conséquent, être fait par des oscillations électromagnétiques d'une
certaine fréquence. — J. Stroiil.
Rohonyi (K.). — Action des ferments et dissociation èlectroli/lique. — • La
comparaison de la conductivité électrique d'une solution de ferment actif
famylase, invertine, pepsine) avec celle inactivée par chauffage donne, dans
ce dernier cas, un chiffre plus élevé. Mais ceci ne tient qu'à l'évaporation
d'eau pendant l'ébullition et l'addition d'eau à une solution de ferment inac-
tif fait disparaître cette différence. Dans l'hydrolyse de l'amidon, la conduc-
tivité électrique augmente par suite de la mise en liberté des sels absorbés
par l'amidon; si on a soin d'opérer sur un corps sans cendres — le saccha-
rose — la conductivité électrique reste constante pendant toute l'hydrolyse.
La concentration en ions H reste constante pendant l'action de l'amylase et
de l'invertine. — E. Terroine.
Armstrong (E. Frankland). — Les oxydases. — Les opinions sont par-
tagées sur la nature des diastases; pour les uns, elles sont des enzymes et
pour les autres des catalyseurs inorganiques dans un substratum colloïdal.
Les oxydases contiennent invariablement de faibles traces de substances mi-
nérales, sels de manganèse, de fer et de calcium, que l'on ne peut séparer
par la purification la plus soignée. Leur manière d'être peut être imitée au
moyen de suspensions colloïdales de quelques sels inorganiques. Euler a
montré récemment que la laccase de Medicago saliva peut être purifiée
jusqu'à ce qu'elle consiste en un mélange de sels organiques de calcium et
d'acide oxalique. D'un autre coté, Bach émet l'opinion que les sels miné-
raux ne sont point une partie intégrante des oxydases. Beaucoup de faits
plaident en faveur de la nature enzymatique des diastases. — ■ F. Péchoutre.
b) Jones (AV.). — Sur les agents jiliijsiologiques qui interviennent dans la
f'eruienlation des nucléijies, avec considération spéciale de quatre désamidases
indépendantes. — Dans un autre travail (voir Jones a), l'auteur a montré que
le pancréas de porc n'exerce sur l'acide guanylique ni désamination ni
libération de purines. Mais cela ne prouve pas que l'acide guanylique n'est
pas modifié; il peut, en effet, perdre son acide phosphorique avec formation
de guanosine d'après le processus suivant :
HoPO.',. QiHgOa. CsHaNiOlNHo) + HoO == C;iH90.i. QiHaNiOlNH^) + H^PO;.
On sait, en effet, que les travaux de Haiin et Giret, Iwanoff, etc., ont
montréque, sous l'influence delà levure et des extraits de glande, les acides
nucléiques libèrent de l'acide phosphorique; toutefois, cette libération a
176 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
toujours été observée simultanément avec une libération de bases puriques.
Depuis peu, Levene et Medigreceanu ont étudié l'action des organes du cl)ien
sur des substances nucléiniques ; ils ne peuvent se former d'opinion en em-
ployant la méthode optique que J. avait lui-même utilisée.
J. reprend alors la question par la recherche directe de Tacide phospho-
rique; les résultats sont alors incontestables : sous l'action du pancréas de
porc, l'acide guanylique perd son acide phospliorique et donne ainsi nais-
sance à de la guanosine; la guanosine, elle, reste inattaquée. 11 constate, en
outre, qu'il y a libération d'acide phosphorique au cours de l'autodigestion
des extraits de foie, de rate et de pancréas et lors de l'action de ces extraits
sur l'acide guanylique et l'acide thymonucléinique.
On peut suivre maintenant, en se servant des travaux de Levene et Jacobs,
la dégradation des acides nucléiniques. On peut, en effet, considérer ce
corps comme un dinucléotide :
IIO H ! OH HO j II
CsHsOal C5H2N,(NH2)
adéinosine
OH HO I H
C^ngOal CsH^N^OlNH^)
gualnosine.
L'un des nucléotides contient dur/-ribose et de la guanine, l'autre du ^^ri-
bose et de l'adénine. On peut donc voir, à la fin d'une action diastasique, à
quelle substance on a affaire.
On peut ainsi montrer que le pancréas agissant sur l'acide tliymonucléi-
nique libère de l'acide phosphorique avec formation de guanosine et d'adé-
nosine. Le premier corps n'est pas modifié, car une hydrolyse des produits
formés donne de la guanine; par contre, l'adénosine est désaminée et trans-
formée en inosine (on trouve, en effet, de l'iiypoxantliine par hydrolyse). Le
pancréas contient donc une adénosine-désamidase et -pas de guanosine-désa-
midase. On peut, par contre, par des procédés analogues, montrer l'existence
de ce ferment dans le foie, par suite des produits formés au cours de l'autodi-
gestion. Ces deux ferments sont donc bien distincts.
D'autre part, le foie de porc contient l)ien de l?i guanonine-désamidase^ mais
ne contient pas de guanase; il y a donc là une nouvelle distinction à établir.
Enfin, J. trouve que le foie de chien, le foie de lapin, beaucoup de tissus
humains, tousles tissus du rat produisent de l'hypoxanthinepar autodigestion,
mais sont incapables de transformer l'adénine en hypoxantliine; il y a donc
une adénosinc-désam idase indépendante de ïadciiase. On peut donc compter
quatre désamidases distinctes. — E. Terroine.
a) Jones ("W.). — Sur les tmclmses. — Les recherches portent sur un nu-
cléotide : Vacide guanylique , lequel, par sa décomposition, donne naissance
à une seule base purique, la guanine. Cet acide présente, au point de vue
expérimental, l'avantage que sa présence dans une solution n'empêche pas
la précipitation des bases puriques libres par les rcaciifs argentique ou cui-
vrique. Faisant agir différents extraits sur l'acide guanylique, on constate
que l'extrait de rate de hœxxï décompose rapidement l'acide guanylique en
donnant naissance à de la xanthine, alors que l'extrait de pancréas de porc
ne donne pas ce résultat. On constate seulement, dans le cas de l'extrait de
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 177
pancréas, après une digestion prolongée, la présence en quantité très faible
d'un mélange de xantliine et d'hypoxantliine, mélange qu'on trouve aussi bien
dans le témoin que lors de l'addition de l'acide guanylique. Ces bases pro-
viennent donc de Tautodigestiou de la glande. Il y a donc lieu de penser
que la rate contient une (laanylas^e, alors que le pancréas n'en contient pas.
— E. Terroine.
h) Levene (P. A.) et Medigreceanu (F.). — L'action des sucs digestifs , sur
les acides nucléiniques. — On sait combien peu nous sommes avancés dans
la (juestion de la digestion des substances nucléiniques. Les recherches de
Levene et Jacobs ayant apporté des renseignements précis sur la structure
de ces corps, une telle étude devait être reprise. C'est ce que font L. et
M. en soumettant à l'action des sucs gastrique, pancréatique et intestinal
des substances nucléiniques plus ou moins complexes : inosine, cytidine,
acide guanylique, nacléotides à bases pyrimidi(pies, acide nucléique de le-
vure, acide thymonucléinique. — h'inosine, la guanoait^e et la cytidine ne sont
attaquées par aucun suc ou mélange de suc. — Acide guanylique. N'est
attaqué ni par le suc gastrique ni par le suc pancréati(pie. Sous l'influence
du suc intestinal on observe un trouble de la solution, la formation d'un pré-
cipité cristallin, une diminution marquée du pouvoir rotatoire du liquide
surnageant. 11 y a donc séparation de l'acide phosphorique de la guanosine
qui cristallise en précipitant. — Auclêotides pyriuiidiques. Ne sont atta-
qués ni par le suc gastrique ni par le suc pancréatique. Sous l'action du suc
intestinal il y a libération d'acide phosphorique. Mais la réaction est très faible.
— xin'de nucléique de levure. Rien d'important à noter sous l'action du suc
gastrique ou du suc pancréatique. Sous l'influence du suc intestinal, on
observe les faits suivants : une chute très rapide du pouvoir rotatoire; la
solution contient de l'acide phosphorique libre, mais ne réduit pas la liqueur
de Fehling. La réduction est très prononcée après hydrolyse par les acides
minéraux. Il est probable que l'acide nucléinique est dédoublé en mononu-
cléotides et qu'ensuite ces mononucléotides sont décomposés en acide phos-
phorique et un complexe organique qui reste inattaqué. — Acide thymonucléi-
nique. Se comporte de la même manière que l'acide nucléique; toutefois,
la dégradation est beaucoup moins intense. — E. Terroine.
Amberg (S.) et Jones ("W.). — Sur les ferments qui provoquent le dédou-
blement des substances nucléiniqîies avec considérations spéciales sur la forma-
tion d'hypoxanthine en absence d'adénase. — Après avoir établi par hydro-
lyse la constitution de la molécule d'acide nucléinique, Levene et Jacobs
montrent que, à partir des nucléotides, on peut, par séparation d'acide phos-
phorique, obtenir deux nucléosides : la guanosine et l'adénosine. La guano-
sine est un composé de guanine et de d-ribose, elle donne de la guanine
libre par hydrolyse; l'adénosine est un composé d'adénine et de d-ribose,
elle donne de l'adénine par hydrolyse. Par l'action de l'acide azotique on
obtient les aminonucléosides correspondants : xanthosine et inosine. Or,
les organes peuvent accomplir un grand nombre de ces dégradations. Les
recherches des auteurs portent particulièrement sur la formation de l'hy-
poxanthine.
Voici tout d'abord les faits expérimentaux qu'ils constatent :
La guanine additionnée à du foie de chien est transformée en xanthine ;
le foie contient donc une guanase ;
Ladénine additionnée à du foie de chien n'est pas transformée en hypo-
xanthine ; le foie do chien ne contient donc pas d'adénase ;
l'année biologique, XVI. 1911. 12
178 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
L'acide nucléinique additionné à du foie de chien donne naissance à la fois
à de la xanthine et de l'hypoxanthine.
Comment comprendre ces résultats qui apparaissent comme contradictoi-
res? De la manière suivante : Au cours de la digestion nucléinique, il y a
tout d'abord formation d'adénosine; cette adénosine est directement désami-
née par une adénosinedésamidase; elle se transforme ainsi en inosine,
laquelle, attaquée par une inosine-hydrolase. est transformée en hypoxan-
thine . Il peut donc y avoir dégradation de l'acide nucléinique avec formation
d'hypoxanthine sans passer par l'intermédiaire obligatoire de l'adénine et,
par conséquent, sans nécessiter la présence d'adénase. — E. Terroine.
a) Levene (P. A.) et Medigreceanu (F.). — Sur les nucléases {P'^ Mé-
moire). — Les recherches sur l'autolyse ont montré que, au cours de ce phéno-
mène, on observait une dégradation des nucléines aboutissant à la formation
d'acide phosphorique libre et de bases puriques ou pyrimidiqucs. Toutefois,
l'état des connaissances sur la constitution des substances nucléiniques
était trop peu avancé pour qu'il soit possible de se rendre compte du méca-
nisme de leur désintégration. Les recherches chimiques de Levene per-
mettent maintenant d'aborder cette étude. On sait, en effet, maintenant que
la molécule complexe d'acide nucléinique est constituée de nuclèolides: ces
nucléotides comprennent eux-mêmes de l'acide phosphorique, un hydrate de
carbone et une base. On sait, de plus, que par hydrolyse on peut détacher
soit l'acide phosphorique seul, laissant ainsi un nucléotide, soit la base
purique, laissant ainsi l'acide pliosphorique conjugué avec un hydrate de
carbone. Or, de tels changements peuvent être suivis par les variations de
pouvoir rotatoire : par exemple, lors de la décomposition de l'acide inosique,
si l'on obtient la conjugaison acide phosphorique- d-ribose , il y a diminution
du pouvoir rotatoire ; si, au contraire, il y a formation d'inosine, il y a
augmentation du pouvoir rotatoire. On peut donc par ce moyen, non seule-
ment constater l'existence de la dégradation, mais encore en préciser le
sens. Partant de ces observations, les auteurs recherchent dans les différents
tissus la présence de ferments attaquant les substances nucléiniques. Ils
font ainsi agir le pancréas, le foie, le rein, le cœur, la muqueuse de l'in-
testin grêle et le sérum sanguin sur l'inosine, la cytidine, l'acide inosique,
l'acide guanylique et l'acide nucléique de levure. Voici les principaux résul-
tats observés : Inosine. Les sucs de muscle cardiaque, de foie, de rein et de
muqueuse intestinale hydrolysent l'inosine, ils libèrent la base libre et du
d-ribose. Le pancréas et le sérum sont sans action. Acide inosique. Est
hydrolyse par les mêmes organes que l'inosine.
Il n'y a à aucun moment ni formation d'inosine, ni formation de complexe
acide phosphorique d-ribose. Il semble qu'à tous moments de la réaction la
désintégration est complète en acide phospliorique, d-ribose et hypo-
xanthine. Acide guanylique. Le foie, le rein, le myocarde, la muqueuse
intestinale agissent sur l'acide guanylique comme sur l'acide inosique. Le
pancréas détache la guanosine de l'acide guanylique. Ci/lidine. Résiste à
l'action de tous les tissus. Acide nucléinique de levure. Est décomposé en acide
phosphorique, bases puriques, d-ribose, cytidine et uridine. — E. Terroine.
c) Levene CP. A.) et Medigreceanu (F.). — Sur les nucléases ( 2« Mé-
moire). — Les auteurs résument dans ce mémoire l'ensemble de leurs
recherches et indiquent comment on peut concevoir la dégradation des sub-
stances nucléiniques. La molécule d'acide nucléinique étant complexe, il y
a lieu de rechercher par quelle suite d'actions leur dégradation complète
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 179
s'opère. Considérons tout d'abord ïacide nucléinique. L'acide thymonucléi-
nique est un polyniicléotide qui présente la structure ci-dessous :
OH
\
0 = P - 0. C:; Hs 0,. C, H, N,
0 = P-0. C^HgO:,. G:;H-. N3
0
0 =. p _ 0. C, Hg O3. C, H, N 0
0 = P _ 0. C, Hg O5. C, H3 No 0.
/
OH
Au cours de la destruction les nucléotides sont libérés. Le plasma de quel-
ques organes contient seulement des enzymes capables de détacher les nu-
cléotides sans apporter aucune autre modification. Aux enzymes qui accom-
plissent ainsi la dissolution de l'acide nucléinique en nucléotides on réservera
le nom de nucléinases. La nucléinase est pratiquement présente dans tous
les organes ainsi que dans le suc pancréatique.
Passons maintenant aux nuch'-olides. Ces corps sont des composés d'acide
phosphorique, d'un hydrate de carbone et d'une base. Ils peuvent donc être
hydrolyses de deux manières : ou bien avec libération d'une base purique
et formation d'un éther phospliorique hydrocarboné, ou bien par libération
d'acide phosphorique et libération d'un nucléotide suivant le schéma
suivant :
OH
0 = P - 0. C, Hg O3. C, H i. N, 0 + H2 0 = H3 PO; + C,o H^3 N^ 0,
OH Acide guanylique Guanosine
Le premier type n"a jamais été observé. Le second type d'action est fré-
quent; c'est celui qu'exercent^ entre autres, le plasma de pancréas et le suc
intestinal. Aux enzymes opérant ainsi le clivage du nucléotide en acide phos-
phorique et nucléoside on réservera le nom de nucléotidase.
Nous voici maintenant en présence des nucléosides formés. Ces corps
sont hydrolyses par les acides et les ferments de la manière suivante :
TT TT Tl TT
CH.. OH — C — C — C — C - C; H i N^ O,-; -f Ho 0 = C, H ,0 0^ + C, H;, N, 0
: OH OH, : ribose
: 0 :
Cette hydrolyse qui donne naissance à du ribose et à une base purique
libre est effectuée par le plasma d'un grand nombre d'organes. Aux enzymes
dédoublant ainsi le nucléoside en ribose et base purique on donnera le nom
de nucléosidase.
Ainsi se trouve établie d'une manière rationnelle, basée sur la constitution
des corps, la nomenclature des enzymes qui interviennent successivement
dans la dégradation des substances nucléiniques. — E. Terroine.
180 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Juschtschenko (A. J.). — Sur la teneur en nucléase de diff'érents organes-
dé l'homme et des animaux. — La nucléase est répandue, mais en quantité
différente dans les organes de Tliomme et des animaux. Les organes les
plus riches en nucléase sont le foie, le rein, la rate, le pancréas et la glande
thyroïde. Le cerveau, la glande surrénale, le poumon et les glandes lym-
phatiques contiennent des quantités moyennes de nucléase; enfin le cœur,
le sang, le muscle et le sérum sont franchement pauvres en nucléase. Dans
le même organe, la quantité de nucléase varie suivant l'espèce animale à
laquelle on s'adresse. Ainsi les sangs de chien, de lapin et de bœuf sont plus
riclies en nucléase que celui de l'homme. Les foies de l'homme, du cheval,
du bœuf et du lapin sont plus riches en nucléase que celui du chien. L'âge
de l'animal a aussi une influence sur la richesse en nucléase. Les organes
de chiens jeunes sont en général plus pauvres en nucléase que ceux des
animaux âgés. — E. Terroine.
/>) Tschernoruzki (M.). — L'influence de l'acide niicléinique sur les processus
fermentati l's dans l'organ'sme animal. — Afin d'étudier l'influence exercée par
l'acide nucléinique introduit régulièrement dans l'organisme sur les fer-
ments de ce dernier, on administre à de jeunes chiens du nucléate de soude
à dose croissante pendant 5 mois. La voie d'introduction varie avec chaque
lot de chiens : per os, sous-cutanée, intra-veineuse, intra-péritonéale. Les
animaux sont tués par saignée, on examine la teneur des organes en
ferments comparativement avec ceux des témoins n'ayant pas subi le trai-
tement au nucléate de soude. Les ferments étudiés sont : la protéase, l'amy-
lase, la catalase, la nucléase, la lipase et la lécithase. Les animaux traités
avec l'acide nucléinique présentent dans certains cas une augmentation des
ferments — surtout quand la voie d'introduction est intra-veineuse. Cette
augmentation est particulièrement nette dans le cerveau, les poumons, le
muscle et le thymus. — E. Terroine.
Levene (P. A.) et Meyer (G. M.). — Sur l'action combinée du plasma
musculaire et de l'extrait de pancréas sur le glucose et le maltose. — Si l'on
soumet une solution de glucose à l'action combinée du suc musculaire et de
l'extrait pancréatique on constate une diminution sensible du pouvoir réduc-
teur; si l'on porte le mélange à l'ébullition en présence d'acide chlorhy-
drique on fait réapparaître le pouvoir réducteur primitif. Il n'y a donc pas
eu glycolyse, comme le pensait Coiinheim, mais probablement condensation,
comme l'avait observé Hall. L'organe préparé à partir du liquide soumis à
l'action combinée des plasmas conduit à penser que le produit formé est du
maltose. — E. Terroine.
Mathews (P. A.) et Glenn (T. H.). — La composition de l'invertine. —
La préparation sur laquelle portent les recherches chimiques des auteurs est
obtenue par la méthode de 0. Sullivan et Thompson par autodigestion de la
levure et précipitation par l'alcool. Elle contient 1 9^ de cendres (phosphates
surtout) et 2,2 % d'azote. Lorsque le taux de l'azote s'abaisse au-dessous de
2,2 % la préparation est moins active; elle est presque inactive pour une
teneur en azote de 1 %. La partie essentielle de la préparation semble être
une gomme, une mannosane; l'hydrolyse de l'invertine donne en effet 76 %
de son poids en sucre réducteur. Cette gomme est unie à une protéine qui
contiendrait 3,5 % de tyrosine. — E. Terroine.
a) Euler (H.) et Kullberg (S.). — Sur la purification de l'invertine. — On
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. ISI
prépare le ferment en partant du suc produit par l'autolyse de la levure ; les
albumines sont ensuite précipitées par l'acétate de plomb et le kaolin. La
préparation ainsi obtenue est très active et ne contient que 4,59 96 d'azote.
Par dialyse on abaisse la teneur en azote à 1,55 9e et on diminue cependant
très peu l'activité diastasique. Les auteurs peuvent, à l'aide de cette prépara-
tion, vérifier la loi de Hudson : proportionnalité directe absolue entre la con-
centration du ferment et la vitesse de réaction. — E. Terroine.
h) Battelli (F.) et Stern (L.). — Oxydation des acides citrique, malique et
fumarique par les tissus animaux. — L'addition des acides citrique, malique
et fumarique à une purée d'organe d'origine différente augmente les
échanges gazeux de cet organe; le quotient respiratoire augmente et atteint
environ 1,33 (expériences faites avec le muscle, le foie, le rein) dans le cas
des acides malique et fumarique. Même fait est observé quand on ajoute de
l'acide citrique au muscle broyé. Ce quotient respiratoire élevé indique que
les acides additionnés sont brûlés par les tissus : l'acide citrique brûle le
plus facilement; viennent ensuite l'acide fumarique puis l'acide malique qui
se place en dernier lieu. L'oxydation la plus forte se fait dans le muscle, le
foie et le rein. II existe un parallélisme entre la respiration principale des
tissus et leur pouvoir oxydant vis-à-vis des acides étudiés : les deux dimi-
nuent après la mort. Le lavage du tissu, ou son traitement par l'alcool ou
l'acétone nuit à son pouvoir oxydant. Les oxydations se font aussi bien
dans un milieu neutre que légèrement acide ou alcalin. L'optimum de
l'action se place à 70". L'oxydation se fait mieux dans l'oxygène que dans
l'air. Sa vitesse augmente dans une certaine mesure avec la concentration
des acides; elle diminue à mesure que l'action se prolonge. Le chlorure de
sodium à petite dose augmente les oxydations, à dose plus élevée il les
empêche. Le fluorure de sodium à concentration moyenne augmente quel-
quefois les oxydations des acides étudiés. L'acide prussique, les aldéhydes
salicylique et formique, la bile même à faible concentration empêchent les
oxydations. — E. Terroine.
Lapidus (H.). — Vamylase cl la lécithine du commerce. — La lécithine
« Agfa », employée soit en solution dans l'eau, soit en solution dans l'alcool
métliylique, retarde nettement l'action de l'amylase salivaire. L'alcool méthy-
lique à la concentration employée est inactif. On observe la même action
de la lécithine sur l'amylase du pancréas. L'empêchement obtenu est sur-
tout net si on prend soin d'employer une solution aqueuse de lécithine, car
l'alcool méthylique a par lui-même une action accélérante sur l'amylase
pancréatique, ce qui masque l'action propre de la lécithine. Les mêmes
faits s'observent sur l'amylase de l'extrait de muqueuse intestinale de bœuf.
La lécithine en solution aqueuse ou alcoolique exerce une action empêchante
sur l'amylase du sang, à condition de se maintenir à la température de la
chambre. Par contre, à 37<^ et surtout si le sang a été préalablement traité
par l'éther, la lécithine a une action nettement activante. — E. Terroine.
Starkenstein (E.). — Sur Vindépendance de l'action de l'amylase des li-
poïdes. — Afin d'élucider l'action des lipoïdes sur l'amylase, l'auteur étudie
comparativement l'action sur l'amidon d'un extrait de foie de lapin tel quel
et après son extraction par l'alcool-éther et le toluène. En aucun cas l'extrac-
tion n'a influencé l'action amylolytique du foie ; l'action de l'amylase est donc
indépendante des lipoïdes. — E. Terroine.
182 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Bang (I.). — Hecherches sur les amylases. — Étude méthodique de l'ac-
tion de TamyLise de la salive dialysée sur Tamidon soluble de Merck. La
dialyse diminue l'action de Tamylase salivaire, sans l'abolir totalement,
comme c'est de règle pour l'amylase pancréatique. De même l'action préa-
lable par l'alcool, suivie de dialyse, n'inactive qu'incomplètement l'amylase
salivaire. L'optimum de concentration de NaClestde 1 : 33000. ce qui corres-
pond à une concentration de salive à 0.5% de NaCl. Toutefois, le ferment
supporte des quantités beaucoup plus grandes de NaCl, son action est pour
ainsi dire la même en présence de 6,5 % de NaCl, la diminution d'action
n'est nette que quand la concentration en NaCl atteint 13 "/q. — L'addition
de phosphate disodique empêche l'action de l'amylase salivaire, l'action est
plus forte sur la salive préalablement dialysée. L'addition de petites quan-
tités de chlorure de sodium à un mélange de salive dialysée et de phosphate
disodique supprime l'inhibition exercée par ce dernier. Le phosphate mono-
sodique agit tout autrement : il a une action activante à très petite dose; à
ime dose plus élevée il^exerce une action empêchante qui n'est pas suppri-
mée par l'addition de chlorure de sodium. Cette action empêchante est
inhibée à son tour lors de l'addition du phosphate disodique. Le chlorure de
sodium n'exerce pas son influence activante en présence de la lécithine
sur la salive dialysée. Par contre, le phosphate disodique. qui par lui-même
empêche l'action de l'amylase, l'active quand on opère en présence de léci-
thine. L'action particulière du phosphate monosodique ne change pas en
présence de lécithine. L'étude comparée de l'action de l'amylase salivaire
sur l'amidon et sur le glycogène montre que la digestion est deux fois plus
lente dans le dernier cas. Le chlorure de sodium exerce ici une forte action
réactivante vis-à-vis de la salive dialysée, le phosphate disodique suspend
l'action du ferment, le monophosphate a une action activante, l'addition de
lécithine reste sans influence. — E. Terroine.
■Wohlgemuth (J.). — Recherches sur les amylases. Influence ilu sérum, de
la lymphe et des sucs de presse des organes sur l'action de Vamylase. —
L'amylase du suc pancréatique (provenant d'une fistule pancréatique chez
l'homme) est activée par le sérum. Cette activation est nette, même quand
la dose du sérum employée est faible. Le sérum possédant le plus fort
pouvoir activant est celui du chien, puis viennent le mouton et le lapin,
ensuite se placent l'homme, le rat, le cheval, le loup et la chèvre. La sub-
stance activante n'entre pas en combinaison avec le ferment, son action est
comparable à celle de NaCl. L'amylase provenant du foie, du rein ou du
muscle est activée par le sérum. La lymphe possède aussi une substance
activant l'amylase; cette substance est soluble dans l'alcool et résiste à
l'ébullition. — E. Terruine.
"Waentig (P.) et Steche (O.). — Sur la décomposition diastasique de Veau
oxygénée. — Travail très étendu sur les conditions d'action de la catalase du
sang et dont voici les résultats essentiels. La vitesse de la réaction de décom-
position de l'eau oxygénée par la catalase du sang n'est pas une réaction du
premier ordre ; la vitesse de la décomposition n'est pas, en effet, proportion-
nelle à la concentration en eau oxygénée. La purification de la solution
diastasique, c'est-à-dire l'enlèvement de toutes les substances étrangères, qui
donne une plus grande sensibilité au ferment vis-à-vis des agents nocifs, ne
paraît avoir qu'une très faible importance sur le cours de la réaction. Comme
Senter l'avait fait observer, l'eau oxygénée exerce sur la solution diastasique
une action destructrice très nette, et cela même à 0'^ et à la concentration
o
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 18^
N/80. L'un des facteurs qui modifient le plus la vitesse de réaction, c'est la
réaction du milieu. A 0'^ la réaction est la plus rapide en milieu neutre. A
des températures plus élevées l'optimum demande une certaine concentration
en ions H, de telle manière que, si l'on chasse l'acide carbonique de l'eau
distillée employée, on diminue la vitesse. Si à 0'^ on ajoute un acide, on di-
minue considérablement la vitesse de réaction; la saturation à 0° par CO"^
détermine un tel phénomène. — E. Terroine.
Spindler (F.). — Sur la catalase du lait. — La quantité d'oxygène
dégagée par la catalase du lait varie suivant les conditions. Le lait de vache
normal frais donne de 0,7 à 2,5. Le lait trait depuis plusieurs heures ou
provenant d'animaux malades donne toujours des chiffres plus élevés. Le
lait de chèvre contient généralement très peu de catalase (0,5 — l,05j. Le
colostrum, aussi bien de vache que de chèvre et de porc, est riche en cata-
lase. — E. Terruine.
Favre ("W".). — L'action empêchante des sels organiques sur la catalase.
— L'étude porte sur la catalase du sang. Les sels étudiés sont : les chlo-
rures et les sulfates de sodium, potassium, magnésium, cuivre, fer et
manganèse. Dans chaque expérience on recherche l'action propre du sel sur
l'eau oxygénée en absence de catalase, et son action sur la catalase. Les chlo-
rure et sulfate de sodium et de potassium n'exercent, par eux-mêmes, aucune
action catalytique, même quand les concentrations employées atteignent
1,17 % pour NaCl et 2,85 % pourNa2SO;. Ces sels exercent une faible action
empêchante sur la catalase et seulement dans le cas où on s'adresse à des
concentrations élevées. Le sulfate de soude exerce l'action empêchante la
plus faible.
Parmi les sels de magnésium, le sulfate n'a pas par lui-même une action
catalytique, tandis que le chlorure la possède, même quand sa concentration
est de 0,09.535 dans 50 cm^ de liquide. De même l'action empêchante de
]\IgCl2 est plus forte que celle de MgSO- ou de NaCl et KCl. Les sels de
cuivre exercent une action empêchante sur la catalase et une action cataly-
tique sur l'eau oxygénée ; les deux actions sont plus fortes avec le chlorure.
Les sels de fer agissent très énergiquement sur la catalase; l'addition de
N
0,01 cm.-^ d'une solution -yride FeCls provoque un ralentissement net de
l'action de la catalase. De même les sels de fer catalysent énergiquement
l'eau oxygénée. En général, le sel, agissant fortement comme catalysateur
vis-à-vis de H^Oo, a aussi une action empêchante énergique sur la catalase.
Ceci n'est plus le cas quand on passe aux métaux à l'état colloïdal : ainsi
l'argent colloïdal a une action catalytique considérable, elle est nette avec
0 mgr. 1 de collargol et 2 mgr. de collargol détruisent 400 mgr. d'eau oxygé-
née. Par contre l'action empêchante de l'argent colloïdal sur la catalase est
moins forte, l'action de la catalase est abaissée de 77 %. — E. Terroine.
Duncker(F.) et JodlbauerfA.). — L'influence qiC exercent les poisons sur
la catalase et la 'pseudoperoxyd ase du sang. — Les expériences sont faites
sur des lapins subissant l'action de différents poisons ; le sang est prélevé
dans l'oreille de l'animal ; on en détermine le nombre de globules rouges,
la teneur en hémoglobine, l'alcalinité et la teneur en catalase et en per-
oxydase. L'action de l'acide prussique sur les ferments étudiés est différente,
suivant que la dose choisie provoque une mort instantanée ou non. Dans le
premier cas, l'action de la catalase du sang reste sans changement; par con-
184 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tre, si l'animal survit 30 minutes, sa teneur en catalase baisse très légè-
rement; sa teneur en peroxydase baisse de 10 %, Talcalinité et le nombre
des globules rouges restent sans changement. L'action de l'arsenic sur la
catalase varie suivant la dose employée : à dose non toxique il augmente la
teneur en catalase de 22 % chez les animaux mal nourris préalablement,
sans agir sur les animaux bien nourris; à dose toxique, on observe la dimi-
nution de la catalase, ainsi que celle des globules rouges et de l'hémoglo-
bine, l'alcalinité du sang diminue aussi. L'hydrogène arsénié abaisse l'ac-
tivité de la catalase de 63^6; le nombre des globules rouges, la teneur en
hémoglobine et parallèlement avec elle la teneur en peroxydase sont dimi-
nués. Le phosphore employéjà dose toxique réduit l'activité de la catalase de
12 %. Le nombre des globules rouges ne change pas et l'alcalinité diminue.
L'hydrate de chloral diminue l'action de la catalase de 23%, l'alcalinité baisse ;
le nombre des globules rouges, la quantité de l'hémoglobine et la teneur
en peroxydase restent sans changement. Il ressort de toutes ces expériences
que, tandis que la catalase subit l'action des poisons indépendamment de
l'action qu'ils exercent sur les globules rouges ou sur Thémoglobine, la peroxy-
dase varie toujours de la même façon que l'hémoglobine, ce qui parle contre
l'existence dans le sang d'une peroxydase propre; Faction peroxydasique
du sang doit être rapportée à l'hématine. — E. Terroine.
Amberg (S.) et Winternitz (M. C). — La catalase des œufs d'oursins
avant et après la fécondation ; considération spéciale sur le rapport de la
catalase avec les oxydations en général. — La fécondation des œufs d'oursin
n'exerce aucune influence sur leur activité catalytique. D'autre part, on con-
state que la consommation d'oxygène des œufs fécondés est de 100 % plus
élevée qu'avant la fécondation. Il ne semble donc y avoir aucun rapport
entre l'activité catalytique et les propriétés oxydantes. — E. Terroine.
Zaleski (W.) et Rosenberg (A.). — Sur le rôle de la catalase dans les
plantes. — Pour déterminer la quantité et l'activité de la catalase contenue
dans les plantes (fèves, pommes de terre, graines de diverses espèces) les
auteurs mesurent la pression de l'oxygène dégagé par la décomposition, en
un temps donné, d'une certaine quantité d'hyperoxyde. Diverses substances
employées pour l'extraction de la catalase, telles que l'éther et l'acétone, et
surtout les alcools éthyliques et méthyliques, affaiblissent sensiblement
l'activité de ce ferment. Il en est de même de la lécithine. Z. et R. supposent
que la catalase représente un complexe dans lequel divers lipoïdes jouent un
rôle, telle ou telle partie de ce complexe pouvant être détruite par les sol-
vants organiques, ou modifiée dans son état physique. Les auteurs n'ont
jusqu'ici trouvé aucune substance capable d'activer la catalase. Plusieurs,
par contre, entravent son action, tels, par exemple, le pyrogallol, la résor-
oine, divers alcaloïdes, les antiseptiques et les bases aminées.
Bien qu'il n'existe aucun parallélisme entre la quantité de la catalase et les
processus d'oxydation des organismes vivants, on constate cependant chez
les graines en germination et chez les tubercules blessés, où les phénomènes
d'oxydation sont intenses, une augmentation de la quantité de catalase. Une
diminution notable d'activité de ce ferment s'observe, par contre, chez les
feuilles de Vicia Faba nourries avec du sucre, bien que dans ce cas l'inten-
sité des processus d'oxydation augmente. — P. Jaccard.
a) Meyer (K.). — Srir les protéases de bactéries. — Le liquide sur lequel a
été cultivé le Bacillus prodigiosus ou le Bacillus pyocyaneus possède le pouvoir
XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE lUOLOGIQUE. 185
de digérer la caséine; le maximum d'action du ferment est obtenu au bout
de 2 à 3 semaines pour le premier bacille et de 1 à 2 pour le second. L'addi-
tion de la glycérine à la culture de Bacillus pyoci/aneus augmente beaucoup
son action diastasique. L'optimum de réaction pour les deux bacilles est la
concentration H-'^--, c'est-à-dire une réaction très légèrement alcaline; ce
ferment se rapproche donc du type trypsine. Laprotéase résiste à l'ébullition,
le chauffage prolongé à une température entre 56 et 85'^ abolit l'action plus
ou moins complètement. — E. Terroine.
b) Meyer (K.). — Sur Vantiprotéase des bactéries. — En immunisant des
lapins avec les protéases des bacilles prodigiosus et pyocijaneus, on obtient
un sérum riche en antiprotéase. L'antiprotéase supporte le chauffage à 75»
pendant 30 minutes; si on élève la température, à 85" son action diminue;
enfin à 100'^ l'antiferment est rapidement détruit. L'antiprotéase est fixée sur
les globulines du sérum. L'extraction par l'éther de pétrole diminue l'action
de l'antiferment. L'antiprotéase, ajoutée même en excès à une protéase,
n'abolit pas totalement l'action de cette dernière ; il se fait quand même une
faible digestion. L'antiprotéase est rigoureusement spécifique dans son
action, elle est sans action aussi bien sur la trypsine que sur les protéases
hétérologues. — E. Terroine.
Cook, Bassett, Thompson et Taubenhaus. — Enzymes protecteurs. —
Le fruit normal vivant renferme deux enzymes, une catalase et une oxydase.
Cette dernière est probablement plus abondante au début de la saison et
diminue avec la maturation. Le tannin n'existe pas avant la maturité (chez
le fruit sain) sauf peut-être un peu dans la peau : il existe sous forme de
phénol polyatomique- qui, si le fruit est lésé, devient sous l'influence de
l'oxydase un tannin capable de précipiter la matière protéique et formant
en même temps un liquide germicide. Cette oxydase n'agit qu'en milieu
acide et se présente en une certaine proportion minima. Les conditions qui
précèdent sont celles de tous les fruits pomacés non mûrs, normaux. Si ces
fruits sont lésés mécaniquement, l'oxydase agit sur le phénol avec le résultat
indiqué. — H. de Varigny.
Rakoczy (A.). — Nouvelles observations sur la chymosine et la, pepsine
du suc gastrique de veau. — Observations faites sur du suc gastrique de veau,
obtenu par fistule de Pawlow. Au cours des cinq premiers mois, la teneur
en pepsine reste constante; par contre, la teneur en chymosine diminue con-
sidérablement. Il paraît donc difficile de rapporter à un même agent les
actions protéolytiques et coagulantes. — E. Terroine.
Hammarsten (O.). — Préparation de solutions de chymosine à pouvoir pep-
tolytique faible ou nul. — A partir d'une macération aqueuse acide de mu-
queuse gastrique, on peut séparer la pepsine du lab. Pour cela, il suffit d'a-
jouter de la caséine; on forme ainsi un précipité qui entraîne la pepsine et
laisse la chymosine dans le surnageant. Ces faits montrent donc bien que la
digestion du lait et sa coagulation ne sont pas le fait d'un seul et même agent
diastasique. — E. Terroine.
Abderhalden (E.) et Strauch (F. "W.j. — Nouvelles recherches sur Vac-
lion des ferments du suc gastrique. — Si l'on met en contact de l'élastine
avec du suc gastrique, il y a fixation de la pepsine. Si l'on ajoute du suc pan-
créatique à l'élastine ainsi traitée, la pepsine n'en continue pas moins son
action. Cette action s'exerce également si l'éla.stine est, après fixation de
186 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la pepsine^ plongée dans des solutions alcalines. La digestion peptique, une
fois commencée, peut donc se continuer dans l'intestin. — E. Terroine.
Abderhalden (E.) et "Wachsmuth (Fr.). — Action de la pepsine el de
l'acide chlo y hydrique sur l'élastine et sur quelques autres pi'Otéiques. — La
pepsine est absorbée par l'élastine aussi rapidement en présence qu'en
absence d'acide chlorhydrique. L'absorption est très rapide ; elle se fait en
totalité en quelques minutes. — E. Terroine.
Abderhalden (E.), Hsing Lang Chang et "Wurm (E.). — Sy)ithèse de
poli/peptides. Dm'irés de l'acide a-ami^iobuti/rique et leur manière de se com-
porter ris-à-vis des ferments peptoli/tiques. — Les auteurs se posent la ques-
tion de savoir quelle est, dans la nature, la forme de l'acide a-aminobutyri-
que qui est attaqué. On sait que, pour élucider cette question, il suffit de faire
attaquer le racémique par un organisme et de voir la partie détruite. A., H.
L. Ch. et W. soumettant donc à l'action de cellules de levure l'acide dl-ami-
nobutyrique, et des polypeptides contenant tantôt l'acide dl, tantôt l'acide d,
tantôt l'acide I. Dans tous les cas on observe l'attaque de la forme dextrogyre.
Il y a donc lieu de penser que c'est sous rette forme que l'acide a-aminobu-
tyrique est présent dans les protéiques. — E. Terroine.
Abderhalden (E.) et Meyer (O. ). — Sur la recherche de la pepsine active
dans le contenu intestinal au moyen de l'élastine. — Les recherches actuelles
ont pour but de savoir si, lorsque le chyme arrive dans l'intestin et lorsqu'il
est baigné par les différentes sécrétions qui affluent, la pepsine continue à
agir. Deux faits permettent de tenter ce travail : 1° un fait antérieurement
établi par Abderhalden : l'élastine mise en présence de pepsine absorbe ce
ferment; 2° un fait apporté dans le présent travail : préalablement traitée
par de l'acide sulfurique en solution N/10 l'élastine continue à être digérée par
la pepsine, elle n'est plus attaquée par la trypsine. Les auteurs pratiquent
donc de la manière suivante : des cubes d'élastine sont plongés dans l'acide
sulfurique N/10, puis immergés dans du contenu intestinal de chien et
portés à l'étuve à 37°. On constate ainsi dans tous les cas une digestion très
active avec les contenus du duodénum, du jéjunum et de l'iléon. La pepsine
continue donc son travail dans l'intestin et y joue sans aucun doute un rôle
important. Peut-être est-ce à l'activité simultanée de la pepsine, de la tryp-
sine et de l'érepsine qu'est due la libération en quelques heures de grandes
quantités d'acides aminés dans la digestion, phénomène qu'il nous a été jus-
qu'ici impossible de réaliser in vitro.
A. et M., rappelant la remarquable propriété de fixation des ferments que
possèdent les tissus élastiques, insistent sur le fait que ces phénomènes
d'absorption peuvent avoir une signification importante pour la protection
des agents diastasiques. — E. Terroine.
a) Hedin (S. G.). — Sur le zymogène da lab de Vestomac de veau. — On sait
depuis les travaux d'HAMMARSTEN, qu'une macération aqueuse rigoureusement,
neutre de muqueuse gastrique de veau n'a pas de propriétés coagulantes;
une macération faite en milieu acide puis neutralisée possède des propriétés
coagulantes énergiques ; il reste donc du zymogène dans la muqueuse gas-
trique, l'acide transforme ce zymogène en ferment. Les recherches de H.
ont apporté d'autres faits relatifs à l'action du lab : il y a inliibition de l'ac-
tion coagulante par adjonction de sérum, de blanc d'œuf, etc., et cette inhibi-
tion peut être supprimée i)ar l'addition subséquente d'acide chlorhydrique.
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 187
Confrontant ces résultats. H. formule l'hypothèse^ suivante : Le zymogène
n'est-il pas un mélange ou une combinaison du lab avec une substance em-
pêchante; l'action de l'acide chlorhydrique aurait pour résultat de libérer le
lab par destruction de la substance empêchante? Dans ce but, H. recher-
che l'action de différentes substances à la fois sur le lab et sur son zymogène.
II observe ainsi les faits suivants : une macération parfaitement neutre de
muqueuse gastrique de veau possède cependant une légère activité coagu-
lante; elle contient donc une petite quantité de lab; cependant il y a dans
le mode d'action de ce lab des particularités qu'il convient de signaler; l'une
des plus importantes est la non-proportionnalité entre la vitesse de l'action
et la concentration des ferments. Le traitement à 37" de la macération
N
neutre par une solution de sulfate d'ammoniaque /tttt^ détruit tout pou-
voir coagulant; les propriétés coagulantes réapparaissent par le traitement
ultérieur avec l'acide chlorliydrique. Enfin un mélange inactif de sérum et
de lab est rendu actif par l'acide cldorhydrique et perd de nouveau toute
activité par addition de sulfate d'ammoniaque. — Il y a là pour H. un en-
semble de faits suffisamment démonstratifs pour établir que le zymogène
des macérations neutres est une combinaison de lab et de substances em-
pêchantes. — E. Terroine.
b) Hedin (S. G.). — Sur l'empêchement spécifique de l'action du lab et sur
différents labs. — Si l'on chauffe une macération neutre de muqueuse gas-
trique de cobaye ou de brochet avec une solution ammoniacale, on fait appa-
raître des substances empêchantes pour le lab exactement comme dans le
cas de la muqueuse gastrique de veau. Sans être absolument spécifiques, ces
substances empêchantes agissent surtout sur le lab provenant d'un animal
de même espèce. — E. ïerroine.
a-b) Amantea(G.). — Contribution à la connaissance de l'éreptase du suc in-
testinal. — Conformément aux observations faites par Weckers et contraire-
ment à l'opinion admise par d'autres auteurs, A. a trouvé que le suc des
segments intestinaux isolés et par là soustraits au contact du suc pancréa-
tique, contient une éreptase. 11 existe des différences dans l'activité éreptique
du suc obtenu avec les divers stimulus : celui qui est obtenu par des stimu-
lus mécaniques et par l'action de l'acide oléique sécrété dans la bile est assez
actif, tandis que celui que l'on obtient par HCl à 5 % est très peu actif. Les
autres stimulus éprouvés ont donné des résultats intermédiaires et parfois
assez différents pour un même stimulus.
La quantité d'aminoacides sécrétés a été presque toujours plus grande pour
le peptone que pour la caséine. — M. Boubier.
Schâr (Ed.) et Rosenthaler (L.i. — Sur quelques enzymes du genre de
rémulsine. — L'hydrolyse de l'amygdaline par l'émulsine se passe en trois
pliases successives, dans chacune desquelles agit un enzyme spécial, for-
mant partie constituante du mélange complexe désigné jus([u'ici sous le
nom d'émulsine. Le mécanisme est le suivant :
1. Un premier enzyme (amygdalase) dédouble le disaccharide amygdaline
en 1 molécule de glucose et 1 molécule du glucoside du nitrile amygda-
lique.
2. Un second enzyme (|3-glucosidase) dédouble ce dernier glucoside en
1 seconde molécule de glucose et I molécule de nitrile amygdalique.
188 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
3. Un troisième enzyme (o-d-oxynitrilase) décompose cette dernière mo-
lécule en aldéhyde benzoïque et acide cyanhydrique.
L'émulsine renferme encore un quatrième enzyme (a-d-oxynitrilase) qui
agit inversement à la précédente, et opère la combinaison de l'aldéhyde
benzoïque et de l'acide cyanhydrique.
De toutes les familles végétales étudiées (y compris les Cryptogames),
seules les semences des Rosacées {Cydonia, Erobotrya, Pirus, Pnmus) con-
tiennent à la fois les quatre enzymes ci-dessus mentionnés. Dans tous les
autres cas, ou ceux-ci font complètement défaut, ou ils ne sont représentés
que par la o-d-oxynitrilase ou la ad-oxynitrilase.
Comme autres faits intéressants, il faut noter l'absence d'émulsine dans
les feuilles de laurier-cerise et de sureau, et son existence dans deux cham-
pignons : Poly parus aulfureus et Claviceps pur pur en.
D'après ces résultats, les enzymes des plantes qui fournissent de l'acide
prussique par distillation apparaissent comme spécifiquement adaptés aux
.glucosides cyanhydriques que ces plantes renferment. — M. Boubier.
Minami (D.). — Action des ferments de Vestomac, du pancréas et de la
muqueuse intestinale snr la (jélatine. — La liquéfaction de la gélatine est lente
en présence de la pepsine ou de l'extrait de muqueuse intestinale. Le dédou-
blement de la gélatine est insignifiant. Par contre, la liquéfaction est rapide
avec la pancréatine ou avec l'extrait chloroformique du pancréas de chien.
Le dédoublement de la gélatine est rapide : au bout de 48 heures, 20 % de
l'azote total de la gélatine sont formoltitrables. Parmi les substances cristal-
lines formées au cours de l'action, on isole de la /-leucine et de la ^-pro-
line. — E. Terroine.
Hamsik (A..). — La lipase pancréatique. — Un extrait glycérine de
pancréas filtré sur bougie Chamberland possède à la fois la propriété de
dédoubler les graisses et de réaliser la synthèse de l'acide palmitique et de
la glycérine. A la vérité, dans ce dernier cas, l'auteur s'est contenté de
constater une diminution d'acidité et n'a pas cherché à isoler les produits
formés et à les caractériser. Etudiant l'action des sels, il constate que le
chlorure, le bromure, le nitrate et le sulfate de soude ainsi que le chlorure
de calcium exercent une action empêchante à la fois sur la lipolyse et sur la
liposynthèse. Il ne retrouve pas, dans le cas de la lipolyse, la phase d'accé-
lération signalée par Terroine. Mais il y a lieu de faire observer que les
conditions d'action sont essentiellement différentes : H. opère avec une
macération de tissu pancréatique forcément assez riche en protéiques,
Terroine opère avec du suc pancréatique de fistule. — E. Terroine.
Berczeller (L.). — Sur la solubilité de la lipase pancréatique. — Le suc
■de presse pancréatique est agité pendant plusieurs heures avec de l'acide
oléique ou de l'huile d'olive. Après centrifugation on ajoute à l'acide oléique
de la glycérine, afin de pouvoir mettre en évidence le pouvoir synthétique du
pancréas. Dans d'autres cas, on ajoute de l'huile. Dans aucun cas il ne se fait
ni dédoublement, ni synthèse des graisses. La lipase pancréatique n'est solu-
ble ni dans l'huile, ni dans l'acide oléique. — E. Terroine.
Tanaka (T.). — Les enzymes de la rate. — La poudre sèche de la rate de
porc contient les ferments suivants : la catalase, l'oxydase, l'amylase, l'inu-
lase, l'invertine, la lipase, l'uréase, la trypsine, la pepsine et l'érepsine.
XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE RIOLOGIQUE. 1H9
Les ferments suivants font défaut : lactase, désamidase, ferment glyco-
lytique. — E. Terrolne.
a) Tschernoruzki (M.). — Sur les ferments des leucocytes. — Les leucocytes
polynucléaires du cliien possèdent une protéase, une amylase, une maltase,
une catalase, une nucléase, une peroxydase ; ils ne possèdent pas de lipase. —
E. Terrolne.
b) Euler (H.) et Kullberg (S.). — Sur le mode d'action de la p/tosphatèse.
— Au cours de la fermentation du sucre, soit par le suc de presse de levure,
soit par la levure sèche, en présence de pho.sphates, on obtient un corps-
éther phosphorique d'hydrate de carbone — que les recherches d'IlARDEN et
YouNG, d'IvANOFK et V. Lebedew ont montré être un produit intermédiaire
de la fermentation alcoolique. D'après E. et K., il y aurait dans les produits
obtenus deux éthers phosphoriques à G atomes de carbone. La question reste
d'ailleurs posée de savoir s'il s'agit d'un éther triosemonophosphorique ou
hexosediphosphorique. Afin d'étudier cette question et aussi pour préciser les
conditions d'action du ferment, les auteurs ont entrepris le présent travail.
Ils constatent que — aussi bien à partir de sucs d'Aspergillus niger qu'à
partir de l'enzyme de la levure — on obtient la synthèse de l'éther phospho-
rique de l'hydrate de carbone, et cela jusqu'à disparition complète du phos-
phore libre. La diastase qui détermine cette action est beaucoup moins stable
que l'invertine ; elle est beaucoup plus sensible vis-à-vis de la chaleur et des
agents chimiques. Son action maximale est obtenue en milieu faiblement
alcalin.
En ce qui concerne les produits formés, E. et K. observent que les éthers
formés à partir du glucose et du lévulose sont optiquement inactifs. La for-
mation de l'éther semble être précédée par la formation d'un corps intermé-
diaire à partir du sucre et qui disparaîtrait au fur et à mesure de sa forma-
tion. 11 y aurait donc action de deux enzymes :
1" Un enzyme transformant le glucose et le lévulose en un hydrate de car-
bone éthériliable ;
2" Un second enzyme — celui-là étant proprement la phosphatèse — qui
réalise la synthèse de l'éther. — E. Terrûine.
Harden (A.) et Young (W. J.). — La fermentation alcoolique du stic de
levure. VI. Influence des arséniatcs et arséniles sur la fermentation du sucre
par le suc de levure. — 1° Une proportion convenable d'arséniate ajoutée à un
mélange de sucre et de suc de levure accélère la production de CO- et d'al-
cool, et ceci longtemps après que l'équivalent chimique de CO^ a été produit.
L'arséniate se retrouve à l'état libre durant toute la fermentation. 2'^ Il y a
une proportion optima d'arséniate à ajouter : au-dessus de celle-ci, la fer-
mentation diminue, vite d'abord, puis plus lentement. 3° La fermentation
totale dépend de la concentration de l'arséniate. La durée de la fermenta-
tion provoquée pouvant être très longue, la quantité totale de celle-ci peut
être très accrue. 4° L'action sur le glucose et le mannose est la même; elle
est beaucoup plus forte pour le fructose. Mais il faut plus d'arséniate.
5° L'augmentation de fermentation est due à l'activation de formation
d'hexose, d'où une quantité plus grande de phosphate. Donc l'action diffère
essentiellement de celle des phosphates, et l'arséniate ne peut remplacer
le phosphate dans la réaction fondamentale. 6° L'arséniate augmente l'auto-
fermentation du suc de levure, et la fermentation du glycogène. Ceci tient
principalement à l'accélération du taux d'action du glycogénase. 7° Les
190 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
arsénites agissent comme les arséniates, mais à un moindre degré. 8" Les
uns et les autres, en grande concentration, arrêtent totalement la fermenta-
tion, mais la nature de cet effet n"a pas été élucidée. — H. de V.\rigny.
Lob (W.). — Su7' la glycolyse. Signification des phosphates dans la «jlyco-
lyse par oxydation. — L'eau oxygénée neutre, en présence d'une solution de
glucose, le glycolyse très faiblement; ce processus est accéléré par la pré-
sence des ions OH. Avec une concentration donnée de OH, Faction de l'eau
oxygénée augmente en présence de phosphates et croit avec la quantité de
ces derniers. Les phosphates ne peuvent pas être remplacés par le sérum,
la lécitliine, la ])héiiyléthylamine ; par contre, la guanidine donne lieu aune
faible et la pipéridine à une plus forte glycolyse. La glycolyse faite en pré-
sence des phosphates est empêchée par l'addition de sérum, de lécithine,
de guanidine, de pldoroglucine, de clioline, d'iodure de potassium, de
peptone de Witte et de gélatine. — E. Terroine.
Heilner (E.). — Sur le sort du saccharose introduit dans l'organisme et
son action sur le métabolisme des protéiqnes et des graisses. — A la suite
d'injections sous-cutanées de grandes quantités de solutions de saccharose,
on retrouve la plus grande partie du sucre dans l'urine; une petite partie
est consommée par l'organisme. Cette consommation ne se fait qu'après un
dédoublement préalable par l'intermédiaire d'un ferment qui ne se forme
qu'après l'injection, ferment que Fauteur appelle ferment protecteur (Schutz-
fermenl ou ImmunofermeM). Dans certains cas, le rein est lésé par l'action
du saccharose, et l'on observe de l'albuminurie.
A la suite de l'injection de solutions de saccharose très hypertoniques, on
observe toujours une diminution considérable des échanges azotés; le sac-
charose n'intervient cependant pas comme aliment d'épargne. Ce phéno-
mène serait plutôt dû, d'après H., à des modifications des conditions osmo-
tiques des cellules.
Par contre, le métabolisme des graisses est nettement augmenté. —
E. Terroine.
Kato (K.). — Sur les ferments contenus dans les pousses des bambous. —
L'auteur décèle dans les pousses fraîches de bambous les ferments suivants :
1° une nucléase; 2" une désamidase décomposant l'urée et l'asparagine ; 3" un
ferment solubilisant la fibrine ; 4° des diastases saccharifiant l'amidon avec
production de sucre de raisin; 5° uia ferment analogue à l'émulsine, dé-
composant l'amygdaline; enfin, 6" une salicase décomposant la salicine en
sucre et saligénine. — P. Jaccard.
Mangham (B.). — Sur la découverte de maltose dans les tissus de cer-
taines angiospermes. — Par une technique appropriée, M. a fait apparaître
des cristaux de maltose dans les feuilles d'JIelianthus annus, Cucurbita.
Pepo, Phaseolus cerasiflorus , Phy salis Alkekengi et dans la tige d'Urtica
dioica. Ces cristaux se présentent en masses denses dans le tissu assimila-
teur, dans le phloème des faisceaux vasculaires et dans le parenchyme des
nervures. Ils sont en relation étroite avec les tubes criblés. — M. Boubier.
Rona (P.) et Michaelis (L.). — Sur le dédoublement des éthers et des
graisses dans le sang et dans le sérum. — Les éthers de la glycérine possè-
dent une forte tension superficielle, tandis que leurs produits de dédouble-
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 191
ment ont une faible tension superficielle. Il en résulte qu'on peut suivre
l'action diastasique par la diminution de la tension superficielle. Les auteurs
montrent, à l'aide de cette méthode, que le sang de cobaye et de lapin est
plus actif sur la mono- et sur la tributyrine que celui du bœuf, du porc ou
du mouton. Le sérum a, à l'exception du cobaye et du lapin, une action plus
faible (|uo le sang correspondant. — E. Terrolne.
Rona(P.j. — Sur le dédoublement des éthers par les tissus. — Les organes
débarrassés du sang sont broyés avec du sable et leur purée est agitée avec
du chlorure de sodium pliysiologique. Le liquide est additionné, après cen-
trifugation, d'une solution de mono- ou de tributyrine. L'activité diastasique
est mesurée par l'abaissement de la tension -superficielle. L'examen d'un
grand nombre d'organes provenant d'animaux différents (cheval, bœuf,
mouton etc.) montre le dédoublement fréquent des deux éthers étudiés. Le
pancréas est le plus actif, ensuite se phicent le rein, le foie- et la muqueuse
intestinale. Une action plus faible est manifestée par la rate et le poumon. Le
muscle et le cerveau sont inactifs sur les éthers étudiés. On n'observe pas
de différence notable entre les organes des différents animaux. — E. Terroine.
Galeotti (G.). — Isolement du ferment uricolytique. — L'organe (foie de
chien ou de Sci/llium) est broyé sous haute pression; on ajoute de l'eau et on
précipite à l'aide de l'acétone. On filtre et on extrait le précipité avec le
chlorure de sodium. Le ferment se trouve dans le liquide obtenu. — E. Ter-
roine.
"Wender (N.). — Influence des substances inactives sur la rolation du lé-
vulose. — Les acides inorganiques augmentent la rotation spécifique du lévu-
lose, la rotation augmente aVec la teneur en acide. Parmi les acides orga-
niques, l'acide oxalique augmente tandis que l'acide acétique diminue la ro-
tation du lévulose. Les alcalis diminuent la rotation; les sels inorganiques
agissent tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. Les alcools diminuent for-
tement la rotation ; la diminution est en rapport avec la concentration. L'acé-
tone agit de même. — E. Terroine.
a) "Wolf (J.) et Osterberg (E.). — Métabolisme des protéiques chez le chien.
Echanges d'azote et de sou fj-e pendant le jeûne et l'alimentation insuffisante
avec les protéiques, les hydrates de carbone et les graisses. — Les expériences
sont faites sur des chiens à jeun ou recevant une ration ne couvrant jjas leur
besoin énergétique. Dans le jeûne absolu, l'animal perd plus d'azote que de
soufre. De même lors de l'alimentation insuffisante, l'animal compense plus
facilement sa dépense en soufre que celle en azote. L'excrétion de créati-
nine n'est pas influencée par l'administration des protéiques. En général,
lors de l'administration des protéiques ou des hydrates de carbone, l'excrétion
de la créatinino est plus faible que dans le jeune. La créatine apparaît dans
l'urine au troisième jour de jeûne ; l'administration des protéiques ou des
hydrates de carbone la fait disparaître ; par contre, l'ingestion des graisses
reste sans action. L'alimentation avec des hydrates de carbone provoque une
diminution d'azote aminé et aréique de l'urine et une augmentation de
l'ammoniaque. — E. Terroine.
«) Frank (F.) etSchittenhelm (H.). — Métabolisme des protéiques. — On
étudie le métabolisme azoté chez un chien recevant par période d'un nom-
bre de jours déterminé une ration en protéique d'origine différente : viande
192 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de chien, de cheval, d'oie ou poisson, afin de savoir si les protéiques propres
à l'organisme sont plus facilement assimilées que les protéiques étrangères.
Les résultats des auteurs sont contradictoires. Sur deux animaux on n'obtient
l'équilibre azoté positif qu'avec les protéiques propres, tous les autres ne
donnant que des pertes azotées. Mais dans la troisième expérience on a affaire
àuncliien donnant la rétention azotée avec toutes les protéiques employées,
cette rétention est la plus faible avec la viande de chien. Enfin, dans une
quatrième expérience de ce genre l'animal présente, avec toutes les protéiques
employées, un équilibre azoté négatif; la perte la plus grande en azote se
produit lors de l'alimentation avec la viande de chien. Les protéiques propres
ne peuvent donc pas avoir une place particulière dans la série des aliments
de même nature. Les protéiques facilement dégradées et contenant tous les
noyaux indispensables pourront toujours se remplacer aisément, quelle que
soit leur origine. — E. Terrolne.
b) Frank (F.) et Schittenhelm (A.). — Métabolisme des protéiques. — Les
auteurs continuent leurs travaux sur l'utilisation des protéiques propres et
étrangères à l'organisme en expérimentant sur deux chiens. Les deux expé-
riences durant respectivement six mois et quatre mois et demi se subdivisent
en une série de périodes. Dans chaque période, durant de 7 à 26 jours, le chien
reçoit, outre des graisses et des hydrates de carbone, des protéiques naturelles
— viande de bœuf, de veau, de chien, etc. — ou des produits dégradés des
protéiques. La dégradation se fait par digestion durant une semaine avec la
pepsine, trois semaines avec la pancréatine et une semaine avec l'érepsine,
elle porte sur le muscle, la caséine, l'albumine d'œuf. — 11 ne ressort de ces
expériences aucune conclusion nette en faveur de la supériorité des pro-
téiques propres de l'organisme. L'équilibre azoté, ainsi que la rétention
azotée sont aussi bien assurés par la viande de bœuf et par le poisson que
par la viande de chien. Les protéiques dégradés ne présentant pas trace de
réaction du biuret peuvent parfaitement remplacer les protéiques natu-
relles. — E. Terroine.
Hopkins, Gowland et Savary (H.). — Étude su?- la protéine de Bence-
Jane. — La solubilité de l'albumine vers 100° s'explique par la combinaison
de la protéine avec certains sels, combinaison qui n'aurait lieu qu'à cette
température. — J. Gautrelet.
Bleibtreu (M.). — Sur le ghjcogéne de l'ovaire de Bana fasca. — L'au-
teur étudie pendant toute une année la teneur en glycogène du foie, de
l'ovaire et du reste du corps chez Bana fusca. Les courbes données par l'au-
teur montrent nettement que vers les mois de septembre-octobre, on atteint
le maximum du glycogène total ainsi que de celui du foie ; les deux valeurs
diminuent pendant les mois d'hiver, mais d'une façon différente, de sorte que,
au moment du frai, le glycogène total reste encore sur une certaine hauteur,
tandis que le glycogène du foie est pour ainsi dire épuisé. Tout au contraire,
c'est au moment du frai que le glycogène de l'ovaire atteint sa teneur
maximale. Au printemps, d'avril jusqu'en juin, le glycogène total diminue
pour atteindre son minimum en juin; ensuite il augmente de nouveau avec
le maximum se plaçant en octobre. Le glycogène du foie, presque nul à l'é-
poque du frai, n'atteint une teneur respectable que vers le mois de septem-
bre. En général, il y a un balancement très net entre le poids et la teneur
en glycogène du foie et les valeurs correspondantes de l'ovaire. La teneur en
glycogène de l'ovaire augmente en même temps que son poids; elle passe
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. H«
de 0,07 % en avril à 0, 17 % en août, à 1,82 % en octobre et à 2,50 % en
février. — E. Terroine.
a) Politis (J.). — Sur la pnisence du glycogène dans les phanérogames et sa
relation avec Voxalale de chaux. — Le glycogène, très répandu chez les ani-
maux, n'a été signalé jusqu'ici, parmi les végétaux, que dans certaines
cryptogames (Myxomycètes, Hyphomycètes etCyanophycées). P. l'a retrouvé
dans diverses Phanérogames, à savoir dans les cellules à raphides (ÏOrchis
Morio Linn., Bletia hyacinthina Ait., Billbergia 7iutans Wendl. et Pitcairnia
xanthocalyx Mart.
Le mucilage des tubercules d'Orchis, que l'on tenait jusqu'ici pour cellu-
losique, se comporte, selon les recherches de l'auteur, comme le gly-
cogène.
Il existe une relation très nette entre le glycogène et l'oxalate de chaux,
puisque la première de ces substances se forme constamment dans les cel-
lules où apparaît plus tard l'oxalate en raphides. — M. Boubier.
SchondorfF (B.) et Grèbe (F.). — Sur la formation du glycogène à partir
de l'aldéhyde formique. — Sur un lobe de foie de tortue, on fait un dosage
immédiat de glycogène, puis on pratique sur l'autre lobe vme circulation
artificielle avec du liquide de Ringer contenant des quantités variées d'al-
déhyde formique, et après la perfusion ou dose le glycogène. Dans certains
cas, l'expérience porte sur les deux lobes, le lobe droit étant perfusé à l'aide
de Ringer pur, le lobe gauche à l'aide de Ringer additionné d'aldéliyde for-
mique. Les recherches qui portent sur quinze expériences montrent — à
l'exception de deux d'entre elles où les variations observées sur la teneur
en glycogène sont de l'ordre de grandeur des erreurs expérimentales —
qu'on n'observe jamais une augmentation de glycogène lors de la perfusion
du foie de tortue par l'aldéhyde formique ; mais au contraire on observe — en
dehors des deux exceptions signalées — une diminution en glycogène, par-
fois très importante, puisqu'elle dépasse toujours 20 % et qu'elle atteint jus-
qu'à 6G % de la quantité initiale. — E. Terroine.
Jolies (A.). — Sur un nouveau mode de formation de l'acide glycuronique.
— L'acide glycuronique peut être obtenu par l'oxydation du glucose avec de
l'eau oxygénée à 37". — E. Terroine.
Rose ("W. C). — L'acide muciqtie et le métabolisme intermédiaire des
hydrates de carbone. — L'on injecte à des lapins des doses atteignant 10 à
20 grammes d'acide mucique ; on retrouve telle quelle une partie de ce corps
rejetée avec l'urine. Administré à la dose de 20 gr. à un chien de taille
moyenne, l'acide mucique est rejeté en grande quantité. On trouve seule-
ment un accroissement extrêmement faible de l'excrétion d'acide oxalique;
il n'est donc pas possible de considérer l'acide mucique comme un précur-
seur de l'acide oxalique. D'autre part, des lapins et des chiens recevant des
quantités de galactose ou de lactose équivalant à 20 grammes d'acide
mucique n'excrètent pas d'acide mucique. L'acide mucique n'est donc pas un
produit intermédiaire du métabolisme des sucres contenant du galactose. —
E. Terroine.
Worth (J.). — Dégradation des acides hydrocarbonés dans le foie. —
L'auteur reclierche dans ce travail si la transformation des acides gras et
la formation de corps acétoniques dans le foie est empêchée par l'addilion
l'aNNÉK BIOLOOIQLE, XVI. 1911. 13
194 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de substances étrangères facilement comburables dans le foie; on sait, en
effet, que la richesse du foie en glycogène s'oppose fréquemment à la for-
mation de substances acétoniques. Les corps étudiés sont des dérivés du
glucose, l'ricidc d-glucouique et Vacide d-sacc/iarù^iif'. Les expériences
montrent tout d'abord que l'addition de ces corps à un liquide de perfusion
contenant de l'acide isovalérianique ou de l'acide caproïque n'empêche
nullement la formation d'acétone au cours de la circulation à travers le foie.
Dans une seconde catégorie d'expériences, on étudie les acides gluconique
et saccliarique seuls après les avoir neutralisés par l'ammoniaque ; on con-
state une formation évidente d'acide diacétique ; il en est de même avec
l'acide mucique. — E. Terroine.
Geelmuyden (Chr. H.). — Sur la manière de se comporter des corps ace-
Ioniques dans le mélaholismc intermédiaire. — Au cours de la glycosurie phlo-
rhizinique chez le lapin, le taux de l'excrétion du glucose peut être élevé
considérablement si l'on administre en injection sous-cutanée de l'acide
diacétique ou de l'acide [î-oxybutyrique. D'après l'auteur, il y aurait une
synthèse d'hydrates de carbone, de glycogène peut-être, aux dépens des corps
acétoniques. — E. Terroine.
Ringer (A. I.). — Sur la production maximale d'acide hippurique chez les
aniuiaux avec considération sur l'origine du glycocolle dans l'organisme ani-
mal. — Si l'on injecte à des chèvres ou à des lapins de l'acide benzoïque, on
constate que l'acide hippurique rejeté représente une quantité de glycocolle
plus grande que celle qui est préformée dans les substances protéiques mé-
tabolisées. Chez la chèvre, 38 </o de l'azote total sont ainsi rejetés en tant que
glycocolle dans l'acide hippurique. L'injection de grosses quantités de benzoate
de soude provoque une augmentation de l'excrétion azotée, mais pas de va-
riation de l'excrétion uréique. L'alimentation n'a aucune influence sur la
production du glycocolle. — E. Terroine.
Epstein (A. A.) et Bookman (S.). — Etudes sur la formation du qli/co-
colle dans l'organisme. — D'après les auteurs, la production du glycocolle
sous l'influence de l'acide benzoïque est progressive ; elle dépend, dans une
certaine mesure, de la quantité d'acide benzoïque introduit. Cet acide ben-
zoïque n'exerce pas une véritable action toxique; il ne provoque pas une dé-
composition en masse des protéiques. Fait intéressant à noter : lors de
l'alimentation hydrocarbonée le surplus d'azote éliminé après administration
d'acide benzoïque l'est entièrement sous la forme d'acide hippurique ; la
production du glycocolle peut donc être indépendante du reste du métabo-
lisme protéique. — E. Terroine.
Friedmann (E.) et Tachau (H.). — Sur la formation du glycocolle dans
l'organisme animal. I. Synthèse de l'acide hippurique dans le foie de lapin.
— On sait, depuis les travaux de Wieciiowski et de Magnus-Lew, que l'orga-
nisme peut réaliser la fabrication du glycocolle : en effet, à la suite de
l'administration d'acide benzoïque, il y a excrétion d'acide hippurique en
quantité telle que la dégradation complète de toutes les protéiques de l'orga-
nisme ne suffirait pas à fournir le glycocolle ainsi rejeté; il y a donc néofor-
mation. Mais par quel mécanisme? Magnus-Levy avait pensé tout d'abord
qu'il y avait formation, entre l'acide benzoïque et les différents acides aminés
constituants des protéiques, à des dérivés benzoylés ultérieurement transfor-
més en acide hippurique : cette hypothèse doit être rejetée, l'injection sous-
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. lOf)
cutanée des dérivés benzoylés de l'alanine, de la valine, de la leucine n'étant
jamais suivie de la formation d'acide hippurique et ces corps étant rejetés
tels quels. Pour Coiin, il y aurait réellement fabrication synthétique aux dé-
pens de l'acide acétique et de l'ammoniaque ; cette hypothèse vraisemblable
n'est pas démontrée.
F. et T. reprennent la question et étudient tout d'abord les conditions de
formation duglycocoUe. Dans une première série d'expériences, ils établissent
qu'au cours d'une circulation artificielle dans le foie de lapin, le sang addi-
tionné de benzoate de soude présente une formation très nette d'acide hippu-
rique. L'addition du glycocolle au liquide de perfusion n'augmente en rien
la quantité d'acide hippurique formé. 11 en est de même de l'addition des corps
suivants : acétate d'ammoniaque, glyoxalate d'ammoniaque, lactate, butyrate,
oxybutyrate, valérianate et caproate de soude, alanine, acide aminobutyri-
que, leucine. Ainsi donc, la synthèse de l'acide hippurique n'a pas lieu aux
dépens de glycocolle préexistant; le glycocolle se forme au fur et à mesure
du passage de l'acide benzoïque. — E. Terroine.
Fromherz (K.). — Sur la manière de se comporter de l'acide p-oxy-
phrnylamtnoacélique dans l'organisme animal. — Si l'on fait ingérer à des
animaux de l'acide p-oxyphénylaminoacétique, on observe l'excrétion
d'acide p-oxyphénylglyoxylique, c'est-à-dire du dérivé cétonique. Ainsi,
connTie le veut Neumerg, le premier produit de dégradation formé à partir
d'un acide aminé est un acide cétonique, non un acide hydroxylé. F. n'a pas
pu obtenir, par administration du dérivé cétonique, le dérivé hydroxylé cor-
respondant, l'acide p-mandélique. — E. Terroine.
Su-wa (A.). — Siir le sort de la chaîne non azotée des acides aminés aro-
matiques dans l'organisme animal. — On sait qu'il y a tout lieu de penser que
les acides aminés, au cours de leur dégradation, passent par le stade d'acides
cétoniques et non pas par celui d'acides hydroxylés, comme l'avait tout
d'abord pensé Neubauer. En ce qui concerne les acides aromatiques, il en est
bien ainsi. Si l'on considère, en effet, les dérivés de latyrosine (acide p-oxy-
phénylaminopropionique), on constate que l'administration du dérivé hydro-
xylé (acide p-oxyphényllactique) n'augmente pas la production d'acide homo-
gentisique chez l'alcaptonurique, alors que cette production est augmentée
par le dérivé cétonique (l'acide p-oxyphénylpyruvique).
OH OH OH
CH2 CH^ GH2
I II
CH.Ml^ CH.OH CO
I I I
COOH COOH COOH
Tyrosine Acide p-oxyphényllactique Acide p-oxyphénylpyruvique.
Parallèlement, en circulation artificielle intrahépatique, la tyrosine et
l'acide p-oxyphénylpyruvique sont cétogènes, l'acide p-oxyphényllactique
ne l'est pas.
Sous la direction de Neubauer, S. reprend de nouvelles recherches sur la
196 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
manière de se comporter de ces deux dérivés de la tyrosine. Si l'on admi-
nistre à un lapin, soit par ingestion, soit par injection sous-cutanée, l'acide
p-oxypliénylpynivique, on ne retrouve que des traces de ce corps dans l'urine
à côté de traces d"acide p-oxyphényllactique et d'ac;ide oxyphenylacétique.
Administré à l'homme, on retrouve dans l'urine de l'acide p-oxyphényllac-
tique (forme dextrogyre). II y a donc eu dans l'organisme réduction avec
formation d'un corps optiquement actif. Si l'on administre au lapin l'acide
p-oxyphényllactique, on en retrouve la plus grande partie telle quelle dans
l'urine. Le dérivé cétonique de la tyrosine est donc bien plus facilement
brûlé que son dérivé hydroxylé. Dans le cas de la phénylalanine, d'après
Neubauer et Falta, les deux dérivés — cétonique et hydroxylé — pouvaient
donner naissance à de l'acide homogentisi(|ue, mais le premier en totalité et
le second pour 50 % seulement. S. montre sur le sujet humain sain que
les deux dérivés — acides phénylpyruvique et phényllactique — sont tous
deux comburés, mais l'acide phénylpyruvique plus facilement. — E. Ter-
ROINE.
Abderhalden (E.), Furno (B.), Goebel (E.) et Strùbel, — Sur l'utilisation
de différents acides aminés dans l'organisme du chien dans des conditions
différentes. — Un chien, après une période déjeune préalable, reçoit pendant
quelques jours de l'acide glutamique, de l'acide aspartique, de l'asparagine
ou de l'histidine. Quel(|uefois on ajoute à ces acides aminés du saccharose
ou de l'acide pyruvique. — Les trois expériences avec l'acide glutamique
administré en forte quantité (10 gr.) donnent des résultats contradictoires :
la teneur de l'urine en acides aminés augmente ou n'augmente pas suivant
les cas. En général l'azote total n'augmente que fort peu, ce qui fait conclure
les auteurs à la rétention partielle d'azote de l'acide glutamique dans l'or-
ganisme du chien. L'administration de 10 gr. d'acide aspartique à un chien
ayant jeûné provoque l'augmentation de l'azote ammoniacal et la diminution
de l'azote aminé. Quelquefois l'addition simultanée de saccharose augmente
l'excrétion d'azote aminé. — L'administration de l'asparagine seule est sans
action sur Tazote aminé de l'urine ; faite en même temps que celle de pyru-
vate de soude, elle produit l'augmentation et de l'azote total et de l'azote
aminé. — L'administration de l'histidine augmente aussi l'excrétion d'azote
total ainsi que celle de l'azote aminé ou ammoniacal. L'addition simultanée
du saccharose agit d'une façon différente; tantôt elle augmente tantôt elle
diminue l'excrétion d'azote aminé. — E. Terroine.
b) Abderhalden (E.). — Recherches d'alimentation avec de l'albumine dé-
gradée Jusqu'aux acides aminés et avec les sels ammoniacaux. — Pour étudier
l'utilisation des sels ammoniacaux, l'auteur ajoute à la nourriture du chien,
composée de graisses et d'hydrates de carbone, du carbonate et de l'acétate
d'ammonium comme unique source azotée. Le carbonate provoque en géné-
ral des vomissements, tandis que l'acétate est assez bien supporté par l'ani-
mal. L'étude du bilan azoté montre que, dans le cas de l'administration de
l'acétate d'ammoniaque, on obtient quelquefois d'une façon passagère l'équi-
libre ou la faible rétention azotée ; dans d'autres cas la perte azotée antérieure
ne fait que s'atténuer, mais toujours le poids de l'animal diminue. L'addition,
à ce régime, de viande ou de sang dégradé ramène l'équilibre et la rétention
azotée, ainsi que la montée du poids. — E. Terroine.
c) Abderhalden (E.). — Sur le sort des produits des protéiques dégradés
dans le canal intestinal. — La dégradation des protéiques et des pcptones se
XIII. _ MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 107
fait de la même façon dans les différentes portions de l'intestin grcMe. On
isole les mêmes acides aminés des portions différentes de l'intestin grêle.
— E. Terroine.
a) Abderhalden (E.). — Sur la teneur du contenu intestinal de quelques
mauuni fèves en acides aminés libres. — On trouve dans l'intestin des quan-
tités importantes d'acides aminés libres. Chez le chien, le porc, le bœuf et le
cheval, on trouve que 1/5 de l'azote du filtrat obtenu après ébullition du
contenu intestinal est à l'état d'acides aminés. C'est d'ailleurs là une valeur
minimale, caries auteurs n'ont pas dosé les acides aminés précipitablcs avec
l'acide phosphotungstique. — E. Terroine.
Koelker (A. H.) et Siemens (M. J.). — Les acides aminés du placenta
/iwnain. — Les résultats analytiques peuvent se systématiser dans le tableau
suivant :
Glycocolle
0,63
o/c
Ac. aspartique 2,05
Alanine
?
Tyrosine
1,68
Valine
6,64
Lysine
3,46
Leucine
4,42
Arginine
4,33
Proline
1,73
Histidine
0,24
Phénylalanine
2,19
Tryptopliane
présent
Ac. glutamique
2,75
Ammoniaque
E.
1,28
Terroine.
Abderhalden (E.) et Markwalder (J.). — Sur l'utilisation des acides
aminés dans l'or/janisme du chien dans des conditions différentes. — Pour
élucider la question d'utilisation des différents acides aminés, on compare le
métabolisme azoté dans le jeûne, lors de l'administration d'un acide aminé
donné et lors de l'addition à cet acide des aliments gras ou hydrocarbonés.
Dans cha(]ue expérience on détermine l'azote total, l'azote aminé et l'azote
ammoniacal. L'administration de glycocolle et d'alanine en même temps que
de graisses ou d'hydrates de carbone produit un abaissement de l'excrétion
des acides aminés de l'urine. — E. Terroine.
Abderhalden et Lampe. — Action des sels ammoniacaux, de lu glucosa-
mine et de la gélatine sur le bilan azoté. — Les auteurs étudient le bilan azoté
des porcs lors d'une nourriture constituée uniquement de graisses et d'iiy-
drates de carbone ou additionnée en plus d'un mélange de sels ammonia-
caux. Le porc qui reçoit journellement pendant 12 jours de l'amidon, du
sucre et du beurre perd en moyenne 2«''68 N par jour; l'addition, à ce ré-
gime, de sels ammoniacaux abaisse la perte azotée à 1,34 N. Chez un autre
porc, dans les mêmes conditions la perte azotée diminue de 1,91 à 1,18 N.
Par conséquent, les sels ammoniacaux agissent toujours favorablement sur le
métabolisme azoté. Les expéi'iences faites avec la gélatine et la glucosamine
ne permettent pas des conclusions précises. — E. Terroine.
d) Abderhalden (E.). — Snr la synthèse dans l'organisme du chien. — Un
chien reconstitue ses protéiques aux dépens des protéiques dégradés de la
nourriture. Ainsi un chien subit une période de jeune de 23 jours; il perd
6.700gr. de son poids; ensuite, pendant 100 jours, l'animal est nourri avec de
la viande dégradée jusqu'au stade acides aminés, des graisses et des hydrates
198 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de carbone. Pendant cette période, l'animal fait une synthèse activée de pro-
téiques, son poids augmente en effet et passe à 9.000 gv. et ses poils coupés
au début de l'expérience repoussent. Pour que la syntlièse des protéiques
puisse avoir lieu, la présence d'un certain nombre de groupements est indis-
pensable : le tryptophane, par exemplo, est indispensable pour la reconstitu-
tion des protéiques. Ainsi un chien nourri avec de la caséine dégradée,, et
débarrassée de son tryptophane, perd en 10 jours 1.400 gr. ; l'addition de
tryptophane permet de nouveau le métabolisme normal de Tanimal. De même,
la tyrosine est absolument nécessaire à la synthèse des protéiques. Avec la
caséine dépourvue de tyrosine l'animal perd 750 gr. en 9 jours. L'addition
de tyrosine produit en 10 jours une augmentation de poids de 1.120 gr.
— E. Terroine.
a) Herzog (R.) et Saladin (O.). — Action de quelques champignons
sur les acides aminés de Pénicillium glaucum. — Le mycélium tant vivant
que mort (tué par l'acétone) est capable de décomposer la leucine avec
production de CO'^; toutefois, avec le champignon tué, on n'obtient jamais
la quantité de CO"-^ correspondant à celle que la leucine disparue devrait
fournir si elle était complètement oxydée. — P. Jaccaru.
Herzog (R.), Ripke (O.) et Saladin (O.). — Influences des acides orga-
niques chez quelques champignons. — Suivant qu'ils sont vivants ou tués par
Facétone, les champignons tels que Pénicillium glaucum, Monilia candida,
Oiditim lactis, Mycoderma cerevisiœ, réagissent de deux façons différentes
vis-à-vis des acides organiques libres : dans le premier cas, ces acides sont
oxydés avec production correspondante de CO- ; dans le second cas, leur
décomposition est un phénomène beaucoup plus compliqué que les auteurs
envisagent provisoirement comme une transformation amidée. — P. Jac-
CARD.
"Wakeman (A. J.) et Dakin (H. D.). — Le ratabolisme de la phénylala-
nine, de la tyrosine et de leurs dérivés. — Les recherches qui ont été tentées
sur le catabolisme des acides aminés à noyaux phénoliques ont été toujours
poursuivies comparativement dans l'organisme normal et chez les sujets alcap
tonuriques. On sait, en effet, que ces corps qui sont complètement dégradés
dans l'organisme normal sont rejetés, chez l'alcaptonurique, à l'état d'acide
homogentisique. Or, la production de ce corps exige à la fois introduction,
dans la tyrosine, d'un second groupement hydroxylé et un réarrangement des
positions relatives de la chaîne latérale et du groupement hydroxylé de la
tyrosine; remaniement intramoléculaire en rapport avec la structure qui-
nonoïde. On a donc pensé qu'une substance de cette structure devait être le
précurseur de l'acide homogentisique. Deux faits importants doivent être pris
en considération pour la compréhension de ces changements : — 1° Neu-
BAUER montre que les acides a-cétoniques constituent des intermédiaires
entre les acides a- aminés et les acides gras correspondants dont la chaîne
comporte I atome de carbone en moins. — 2° Embden montre que la phé-
nylalanine, la tyrosine et aussi l'acide homogentisique donnent, au cours de
la perfusion hépatique, naissance à de l'acide diacétique et à de l'acétone.
Muni de ces faits, Neubauer propose alors, pour la dégradation des acides
aminés aromatiques, le schéma suivant :
XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 199
o
o
o
S-i :i
o
K
O
O
o =
O
O
o
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o Ph
c3
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'O a ;-
0-2 G
CD
200 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Ainsi, il ressort de ce schéma que, pour Neubauer, l'acide homogentisique
serait un produit normal de dégradation de la tyrosine et de la phénylala-
nine; l'alcaptonurie serait caractérisée, non comme une déviation de la dé-
gradation, mais comme un arrêt. Or, des recherches faites par W. et D. —
sur les résultats desquels nous nous appuyons dans ce compte rendu sans
en donner le détail expérimental — il ressort qu'une telle conception ne
peut être acceptée telle quelle. Et voici les objections principales que les
résultats de leurs travaux permettent de formuler :
1] On ne peut mettre en évidence aucune hydroxylation de la phényla-
lanine dans son noyau aromatique à l'état normal (passage de la phényla-
lanine à la tyrosine). L'injection de quantités considérables de ce corps
n'aboutit jamais à l'excrétion de substances phénoliques, y compris l'acide
homogentisique.
2] Il est très pou probable qu'il y ait formation de substance intermédiaire
à structure (piinonoïde. En effet, la p-méthylphénylalanineet la p-méthoxy-
phénylalanine (éther méthylique de la tyrosine) qui ne peuvent être trans-
formées, de par leur constitution, en dérivés quinonoïdes n'en sont pas moins '
complètement oxydés dans l'organisme normal.
3] Ces mêmes corps, ainsi que leurs dérivés cétoniques, acides p-méthyl-
phénylpyruvique et p-méthoxyphénylpyruvique, qui sont tous également
incapables de se transformer en dérivés quinonoïdes, n'en donnent pas moins
naissance, au cours de la perfusion hépatique, à de l'acide diacétique et à de
l'acétone. Par conséquent, la formation de corps acétoniques à partir de la
tyrosine ne dépend en aucune manière de la formation préalable ou d'un
dérivé quinonoïde ou d'acide homogentisique.
4] Puisqu'on peut, dans la phénylalanine, substituer au groupement hydro-
gène en position para un groupement méthyle ou méthoxyle, il est évident
que la phénylalanine n'est pas nécessairement convertie en tyrosine pour
être dégradée.
5] Enfin le fait le plus démonstratif est le suivant : un sujet alcaptonurique
oxyde complètement la p-méthylphénylalanine et la p-méthoxyphénylala-
nine. Par consé(|U('nt, il y a pour l'organisme d'autres moyens d'oxyder les
acides aromatiques que le passage par l'acide homogentisique.
Mais il reste maintenant à trouver un schéma plus exact que celui de
Neubauer pour expliquer la dégradation de la phénylalanine et de la tyro-
sine. En fait, la question est de rechercher, sans faire appel à la formation
intermédiaire d'acide homogentisique, comment on peut passer de la tyro-
sine à l'acide diacétique. Or, il est certain que le groupement carboxyle pré-
sent dans la tyrosine et la phénylalanine n'est pas le même que celui qui
est présent dans l'acide diacétique. Les travaux de Neubauer montrent très
nettement la formation intermédiaire d'acides a-cétoniques dont l'oxydation
donne ultérieurement des acides gras dont la chaîne comprend un atome de
carbone de moins ; d'autre part, les dérivés de la phénylalanine et de la
tyrosine par substitution en position para n'empêchant nullement la forma-
tion de corps acétoniques. "W. et D. aboutissent à considérer le catabolisnie
de la tyrosine et de la phénylalanine de la manière suivante : la phénylala-
nine et la tyrosine sont transformées en acide diacétique, de telle manière que
le carbone du groupement carboxyle et celui qui est en position a dans Va-
cide diacétique sont déritiés des atomes de carbone a. et fj de la chaîne la-
térale de la phénylalanine, tandis que les atomes île carbone P e/ y de l'acide
diacétique proviennent de 2 atomes de carbone adjacents du noyau benzoïque.
Ce mécanisme se représente par le schéma suivant :
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 201
COOH — y COOH — y COOH CO2 + H-^O — y
CIINH2
CH3
I
C
/
HC
HC
\ /
C
H
Phénylala
nine.
CH
I
CH
CO
CH2
1
C
/ \
CH CH
Il I
HC CH
\ /
C
H
Ac. phényl-
pyruvique.
CO
CH2
I
G =
I
CH
I
CH
I
CH
II
CH
I
C =
I
H
COOH
[
CH2
I
C
I
CH
I
CH
I
CH
il
CH
I
C =
I
H
COOH
ck,
I
CO ->
I
CH3
Acide
diacétique.
CO. + H2O
Ac. phénylpy-
ruvique
(écrit en chaîne ouverte).
Resterait alors à déterminer ce que deviennent les 4 atomes de carbone
restant. Il e.st possible qu'ils donnent à leur tour une molécule d'acide dia-
cétique, mais il n'y a aucune preuve précise sur ce sujet. — E. Terroine.
h) Dakin (H. D.). — La nature chimique de l'alcaplonurie. — Dans un pré-
cédent travail, l'auteur a montré, en collaboration avec Wakeman, que l'on ne
devait pas considérer l'acide homogentisique comme un intermédiaire nor-
mal de la dégradation de la phénylalanine et de la tyrosine. L'alcaptonurie
consiste donc en une déviation du métabolisme de ces corps : déviation qui
porte à la fois sur l'impossibilité par l'organisme de dégrader l'acide homo-
gentisique formé, mais aussi et avant tout dans une production anormale
d'acide homogentisique. Pour essayer de démontrer positivement ce fait, l'au-
teur recherche la manière de se comporter, lorsqu'ils sont administrés à un
sujet alcaptonurique, de dérivés de la phénylalanine et de la tyrosine qui ne
peuvent pas former de substance quinonoïde et par conséquent d'acide ho-
mogentisique : les corps étudiés ainsi sont la p-méthylphénylalanine et la
p-méthoxyphénylalanine. On constate que, aussi bien chez l'organisme
alcaptonurique que chez le sujet normal, ces deux corps sont complètement
oxydés; leur administration n'est suivie d'aucune excrétion d'acide homo-
gentisique. Ainsi donc l'alcaptonurique n'a même pas perdu le pouvoir de
cataboliser des dérivés de la phénylalanine et de la tyrosine. La formation
de Tacide homogentisique chez l'alcaptonurique est donc un fait complète-
ment anormal. — E. Terroine.
h) Friedmann (E.). — Sur la désaturation dans Vorganisme animal. — De-
puis les recherches de Leatiies et de Meyer-Wedell, on sait que les graisses
du foie ont un indice d'iode beaucoup plus élevé que les graisses du reste
de l'organisme ou celles apportées par l'alimentation ; c'est dire que les acides
gras de ces corps présentent un plus grand nombre de liaisons doubles.
202 L'ANNE-E BIOLOGIQUE.
D'autre part, Dakin montre que l'acide phénylpropionique est transformé
dans l'orii-anisme en acide cinamique. Sasaki observe la transformation de
l'acide furfuropropionique en acide furfuramylique. Ainsi donc, il y a dans
l'organisme désaturation des acides gras. Sur le mécanisme de cette désatu-
ration deux hypothèses ont été formulées : ou elle est immédiate, ou elle a
lieu après formation intermédiaire d'un p-oxyacide. Cette dernière formation
est rendue vraisemblable depuis les travaux de Dakin, lequel montre que
l'administration d'acide phényl-3-oxypropionique — p-oxyacide — est suivie
par l'excrétion de cinnamoylglycocolle — composé éthylénique correspondant.
Reste à se représenter comment se forment les oxyacides, cette formation
étant chimiquement difficile à concevoir. On peut imaginer qu'il y a d'abord
formation préalable d'acide cétonique, puis transformation de ce corps en
acide hydroxylé; cependant cette formation n'est pas obligatoire puisque F.
montre que la formation d'un composé cétonique — acide furoyiacétique —
n'a pas lieu au cours de la dégradation de l'acide furfuropropionique en
acide pyromucique. Reste alors la question de la désaturation directe. F. la
reprend en s'adressant à des composés cycliques. Il constate que, si l'on
injecte à des chiens de l'acide hexaliydrobenzoïque, ou son dérivé aminé, l'a-
cide hexahydroanthranilique, il y a excrétion abondante d'acide benzoïque
(à l'état d'acide hi])puri(|ue)
HCH HC
HCH ^^^^ HCH
HCH
C. COOll
HCCOOH HC
HCH CH
Acide hexahydrobenzoïque. Acide benzoïque.
Ily a donc eu une triple désaturation. On pourrait supposer qu'il s'est fait
des composés oxydés intermédiaires, tels que l'acide quinique, la transfor-
mation de l'acide quinique en acide benzoïque ayant lieu dans l'organisme.
Mais, pour F., il s'agit là d'une réaction de réduction qui ne peut expliquer
les faits de désaturation. D'autre part, le fait que l'acide hexaliydroanthrani-
lique est moins facilement transformé que l'acide hexahydrobenzoïque n'est
pas favorable à l'idée d'une formation intermédiaire d'acides cétoniques. De
tous ces faits, F. pense qu'il n'y a pas lieu d'admettre les formations obliga-
toires de dérivés oxydés et que la désaturation peut se faire sans ces inter-
médiaires. — E. Terroine.
Kikkoji (T.). — Sur la dégradation du norjau naphial inique dans Vorgà-
nisme animal. — On sait que les substances à noyau benzoïque sont brûlées
dans l'organisme ; les recherches de Schottex, Knoop, Salkowski, Blen-
DERMAN, Embden out montré que leur plus ou moins grande résistance à la
combustion résidait dans la nature de leur chaîne latérale. D'autre part,
Neurauer a montré que les substances à noyau aromatique facilement
c.omburées dans l'organisme normal sont en même temps celles qui se mon-
trent formatrices d'acide homogentisique chez le sujet alcaptonurique. Enfin
les recherches récentes de Neubauer et Ellinger ont établi que la chaîne
latérale qui favorise le plus la dégradation du noyau benzénique est l'a-ala-
nine ou ses dérivés; ceci est illustré par le fait suivant : le tryptophane
(^-indolalanine) est transformé dans l'organisme du chien en acide cynu-
rinique alors que l'acide p-indolacétique ne l'est pas. Il se pose alors une
question extrêmement importante et qui est le sujet propre du travail de
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 203
K. : l'influence de la nature de la chaîne latérale sur la facilite d'attaque du
noyau est-elle propre aux dérivés benzoïques, est-elle au contraire un fait
d'ordre général et le retrouve-t-on dans le cas de la dégradation des sub-
stances à noyau naphtalénique? Après administration de p-naphtalanine et
d'acide p-naphtylpyruvi([ue, il y a excrétion d'acide [i-naphtylacétique et
dacide benzoïque (à l'état d'acide hippurique) ; il y a donc eu ouverture du
noyau naphtalène. Mais comme les expériences avec l'acide naphtylacctique
sont actuellement impossibles, la question de l'influence de la nature de la
chaîne latérale ne peut donc être résolue. K. fait d'ailleurs observer un fait
extrêmement intéressant, c'est l'importance de la position de la chaîne laté-
rale : les faits observés avec la p-naphtylalanine ne peuvent se retrouver
avec l'a-naphtylalanine. — E. Terroine.
a) Friedmann (E.). — Sur la manière de se comporter de l'acide furfuracry-
ligue et de l'acide furoylacélique dans l'organisme animal. — Les recherches
de Sasaki, de Jaffé et Cohn ont montré qu'après administration à un chien
d'acide furfuracrylique, on retrouvait dans l'urine de l'acide furfuracrylu-
ric^ue, de l'acide pyromucique et de l'acétofurane. L'acide furfuracrylique
correspond à 29,4 %, l'acide })yromuciqueà22,4 9^ de l'acide furfuracrylique
introduit. Comment se fait cette transformation d'acide furfuracrylique? La
formation d'acétofurane pourrait conduire à penser que — comme dans le
cas des acides crotonique et cinnamique — elle a lieu en passant par un
acide j3-cétonique, l'acide furoylacé tique, et cela de la façon suivante :
Ci H3 0. CH : CH. COOH ->- d H3 0. CH (OH). CH2. COOH
->■ Ci H3 0. CH2. COOH -^ Cj H3 0. COOH.
Afin de répondre à cette question, F, administre à des chiens, soit à l'état
d'éthor, soit à l'état de sel de soude, de l'acide furoylacétique. Or, en aucun
cas on n'a retrouvé d'acide pyromucique. Ceci montre donc que la dégrada-
tion des acides furanpropionique et furfuramylique en acide pyromucique
ne se fait pas par formation intermédiaire d'un acide p-cétonique, ce qui con-
firme les faits précédemment avancés par F. Pour lui, il y aurait plutôt lieu
de penser qu'il y a passage suivant les formules ci-dessous de l'acide fur-
furopropionique à l'acide furfuramylique et de là à l'acide pyromucique, réac-
tion d'un mécanisme inconnu, mais qui n'exige par la formation d'acides
j3-cétoniques.
Ci H.( 0. CH.,. CII.>. COOH
r
C-, H3 0. CH = Cil. COOH
\
Ci H3 0. COOH.
E. Terroine.
b) Dakin (H. D.) et AATakeman (A. J.). —Le catabolisme de ihistidine. —
Si l'on considère la structure de l'histidine, on constate qu'elle contient quatre
atomes de carbone, deux dans le noyau, deux dans la chaîne latérale, qui
se trouvent reliés à ceux de l'acide diacétique comme le sont ceux de la
phénylalanine, ainsi qu'on peut le voir des formules structurales ci-dessous-:
204
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
HG
COOH
COOH
GHNHa
1
COOH
GHNH2
CHa
CHa
1
GH2
G
GO
^ / <
G
G
// \
NH
Cil
> / ^
H3G
HC
CH
N
C
/
CH
Phénylalanine.
Acide diacétiqiie.
Histiiline.
Il semble donc possible que l'histidine soit dégradée dans l'organisme
animal de la même manière que les acides aminés aromatiques. Afin de
vérifier cette hypothèse, les auteurs pratiquent des circulations artificielles
sur le foie de chien à l'aide de sang additionné de carbonate d'histidine.
Les résultats expérimentaux montrent que la formation d'acide diacétique
est de 60 % plus importante que dans les expériences témoins. C'est là un
résultat trop faible pour qu'on puisse en tirer une conclusion précise. —
E. Terroine.
a) Dakin (H. D.). — Le sort de Vacide benzoylacètique dans l'organisme
animal. — Pour l'étude du catabolisme des acides gras, on s'est servi de
dérivés phénoliques de ces corps. C'est surtout l'acide phénylpropionique
qui a été l'objet de nombreuses études. On a pu constater que chez I3 chat
auquel on injecte le sel de soude de ce corps, on trouve dans l'urine, indé-
pendamment du produit terminal qui est l'acide benzoïque, les différents
produits intermédiaires suivants :
Acide phényl-p-hydroxypropionique Co H3. CH OH. CH.,. COOH.
CinnamoylglycocoUe Ce H^. CH : CH : CO. NH. CHo. COOH.
Acide benzoylacètique Ce H^. CO. CH2. COOH.
Acétophénone Ce H,;. CO. CH3.
Acide hippurique Ce Hy. CO. NH. CHo. COOH.
Quelque compliquées que paraissent les relations entre ces corps, elles
n'en fournissent pas moins un exemple frappant do l'hypothèse de Knoop
sur la [i-oxydation. Entre l'acétophénone et l'acide benzoylacètique il y a une
relation de même nature qu'entre l'acétone et l'acide diacétique ; il y a lieu
de croire que les cétones dérivent des acides cétoniques par un processus
ï'éversible.
D'autre part, et l'acide cinnamique et l'acide phényl-p-oxypropionique,
lorsqu'ils sont administrés au chat, donnent tous deux naissance à l'acide
benzoylacètique, par conséquent à de l'acétophénone, et cela suivant le
schéma ci-dessous :
Ce H
CH : CH. COOH
Acide cinnamique.
>•
Ce H
CO. CHo. COOH.
Acide benzoylacètique.
> Ce H;;. CHOH.CH,,. COOH
Acide phénylhydroxypropionique.
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 205
Or, les expériences récentes de Dakin, Wakeman, Friedmann et Maas
ayant montré (lu'il y a formation dans l'organisme d'acide I-p-liydroxybu-
tyrique par réduction asyniétriiiuo do Facide diacéti(|ue, il y a lieu de penser
que les précédentes réactions peuvent être réversibles, et c'est ce ([ue re-
cherche Dakin dans le présent travail.
Pour cela, on injecte à des chats du benzoylacétate de soude ; on constate
alors l'excrétion, à côté d'acide hippurique, d'acide phényl-p-hydroxypro-
pionique et de cinnamoylglycocolle ; le premier corps est obtenu en assez
grande quantité, le second fut notablement moins abondant. Ces réactions
sont donc réversibles et l'on peut maintenant se représenter la dégradation
de l'acide phénylpropionique de la manière suivante : ,
CoHg. CIIo. CH.. COOH
ac. phénylpropionique
1. Coll.v CHOH. CH.. COOH C^Hy. CO. Cll^. COOH — > CcH,-;. CO. CH3
ac. 1-phényl-p-hydroxybutyrique ac. benzoylacétique acétophénine
! "t I I
; I I -y
CgH.vCH : CH. COOH ^ CeH;;. COOH
ac. cinnamique ac. benzoïque
4.
CoH.-j. CH : CH. CO. NH^. CH2. COOH C0H3. CO. NH. CHo. COOH
Cinnamoylglycocolle ac. hippurique
E. Terroine.
Neubaiier (O.) et "Warburg (O.). — Sur une synthèse avec l'acide acéti-
que dans le foie au cours de circulations artificielles. — Knoop a signalé au
cours de ses travaux un exemple tl'acétylation : après ingestion d'acide
phényl-a-aminobutyrique, il y a excrétion d'une combinaison acétylée de
ce corps. N. et "W. recherchent si le foie ne possède pas la propriété
de réaliser de telles combinaisons. Si Ton fait circuler à travers le foie
du sang additionné d'acide d-I-phénylaminoacétique, on obtient à côté
d'acide phénylglyoxylique et d'acide mandélique la formation d'acide d'a-
cétylpliénylaminoacétique.
CH. NHo CH. NH — OC. CH3
I I
COOH COOH
ac. phénylaminoacétique ac. d-acétylphénylaminoacétique
C'est là une nouvelle fonction du foie : conjugaison des acides aminés
avec l'acide acétique, qu'il faut ajouter aux propriétés déjà connues de
réduction, oxydation et désamination. — E. Terroine.
a) Dakin (H. D.) et Wakeman (A. J.). — L'acide formiquc en tant que
substance intermédiaire dans le catabolisme des acides gras et d'autres sub-
stances. — A l'aide d'une méthode nouvelle de dosage de l'acide formique
dans l'urine, les auteurs constatent une élimination relativement impor-
206 L'ANNEE BIOLOGIQUE
tante de ce corps après rinjection intraveineuse à des cliats de sels de
soude d'acide acétique, propionique, butyrique, caproïque, etc. ; la quantité
trouvée dans ces cas atteignit de 10 à 30 fois la quantité normale excrétée.
11 apparaît donc comme probable que l'acide formique peut représenter un
stade intermédiaire dans le catabolisme des acides gras. — E. Terroine.
a) Battelli (F.) et Stern (L.). — Oxydation de l'acide succinique par les tis-
xïis animaux. — Les tissus animaux oxydent l'acide succinique en le trans-
formant en acide malique. L'oxydation est intense dans les tissus suivants :
cœur, muscle, foie et rein. Elle est moyenne dans le cerveau et le pancréas
et faible dans la rate et le poumon. Le sang est inactif. Tous les tissus, sauf
le pancréas, possèdent, longtemps après la mort, le pouvoir d'oxyder l'acide
succinique. On ne peut pas extraire avec l'eau la substance oxydante des
tissus, mais le lavage répété des tissus reste sans action sur leur pouvoir
oxydant. L'extraction des tissus par l'alcool et l'acétone abolit l'action
oxydante. L'oxydation de l'acide succinique se fait mieux dans un milieu
neutre ou faiblement alcalin que dans un milieu faiblement acide. L'opti-
mum de la température est de 40'', l'action cesse à 55° ; le chauffage à 60°
pendant 15 minutes détruit complètement l'action oxydante. La vitesse de
réaction augmente jusqu'à une certaine limite avec la concentration en acide
succinique. La vitesse d'oxydation est plus forte dans l'oxygène que dans
l'air. L'intensité de réaction diminue au cours de l'action. L'acide prussique,
même à concentration faible, empêche l'oxydation de l'acide succinique ; les
autres substances — acide oxalique, aldéhydes méthylique et salicylique,
fluorure de soude, etc. — agissent de môme, mais seulement à une concen-
tration élevée. Après lavage répété, les tissus réacquièrent leur pouvoir
oxydant. — E. Terroine.
d) Battelli (L.) et Stern (L.). — Action delà Irypsine sur les di//erents pro-
cessus d'oxi/dation dans les tissus animaux. — On peut diviser les processus
d'oxydation en deux groupes distincts : le premier groupe comprend les
oxydations se faisant en absence des cellules et non empêchées dans leur ac-
tion par le traitement préalable à l'alcool. A ce groupe appartiennent : la
respiration accessoire, l'uricoxydase et l'alcooloxydase. Le second groupe
contient : la resjjiration principale, les oxydations d'acide citri(iue et succi-
nique ; tous ces processus d'oxydation ne se font plus après la destruction
cellulaire et sont abolis par le traitement alcoolique. L'action de la trypsine
permet de maintenir cette division en deux groupes. Dans les tissus ayant
subi l'action de la trypsine la respiration principale est très abaissée, les
oxydations de l'acide citrique et succinique sont ralenties. Par contre, l'ac-
tion de la trypsine (durant une heure) reste sans action sur la respiration
accessoire ainsi que sur l'alcooloxydase et l'uricoxydase. — E. Terroine.
Ehrlich (F.). — Sur la formation de Valbumine chez les levures et les
riwisissu7-cs. — Nouvelles recherches effectuées avec Willia anomala et
(Jidium lactis nourries au moyen de tyrosine mélangée à onze espèces diffé-
rentes de combinaisons carbonées. Conclusion : Quel que soit l'acide aminé
utilisé, la synthèse de l'albumine s'effectue exactement comme aux dépens
de l'ammoniaque servant de nourriture azotée; et de sucre fournissant par
fermentation le carbone ainsi qu'une certaine (quantité d'énergie. — P.
Jaccard.
Erculisse (P.)- — Nouvelles recherches sur l'alcalinité des liquides organi-
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 207
(lues. — La distillation d'un liiiuide alcalin en présence de AzH^Gl dans le
vide fournit une quantité d'ammoniaque proportionnelle à la disponibilité al-
caline du liquide distillé.
Cette méthode appliijuée aux liquides organiques permet de les étudier
sans qu'ils puissent être altérés par des réactions secondaires. Elle ne per-
met pas de déterminer le nombre d'ions H ou OH présents : La réserve al-
caline des divers organes reste d'une constance remarcjuable, dans ces di-
verses conditions de la vie ou même quand l'animal est soumis à l'intoxication.
Après avoir accru artificiellement la réserve alcaline du sang, on voit celle-ci
revenir rapidement à sa valeur primitive. — J. Gautrelet.
a) Lyttkens (H.) et Sandgren (J.). — Sur larépartition des substances réduc-
trices dans le sang humain. — La teneur des globules sanguins en substances
réductrices varie de 0,037 % à 0,111 o^, donnant en moyenne 0,069 %. Le
sérum contient de 0,071 % à 0,136 %, en moyenne 0,103 % de substances
réductrices.
Les mêmes déterminations faites après la fermentation montrent que les
substances réductrices des globules ne sont pas du glucose ; leur teneur en
glucose est très faible, environ 0,006 %; la totalité du glucose du sang se
trouve donc dans le sérum ; sa teneur très variable oscille autour de 0,063 %
avec un maximum de 0.101 et un minimum de 0^026. — E. Tehroine.
b) Lyttkens (H.) et Sandgren (J.). — Sur la répartition des substances
réductrices dans le sang des mammifères. — L'examen porte sur le sang de
bœuf, cheval, brebis, porc, chat et cobaye. Les globales sanguins de tous
ces animaux contiennent des substances réductrices, mais étant donné que
la réduction ne change pas lors do la fermentation, il faut conclure qu'il
ne s'agit nullement de glucose. La teneur en substances réductrices varie
entre 0,05 % et 0,08 %, suivant l'espèce animale. La totalité du glucose de
sang se trouve dans le sérum. La teneur du sérum en glucose est chez
l'homme, le bœuf, la brebis et le porc de un peu moins que 1 "/oo
0,063-0,098); par contre chez le lapin, le chat, le cobaye, elle dépasse 2 'Yoo
(0,222-0,2915j. — E. Tehroine.
Fûrth (O. von) et Schwarz (C). — Sur la répartilion de razolc c.clrac-
tif dans le muscle des mammifères. — 100 grammes de muscle frais prove-
nant des extrémités de cheval ou de chien contiennent 0,327 à 0,382 gr.
d'azote extractif. La répartition de cet azote extractif est la suivante : am-
moniaque 4,5-7 %, purines 6,1-11,1 %, créatine et créatinine 26,5-37,1 %,
carnosine 30,3-36,3 %, carnitine, méthylguanidine 8,2 à 15,3 %, urée, poly-
peptides et acides aminés 6,3-10 % — 100 grammes de muscle cardiaque de
cheval contiennent 0,294 gr. d'azote extractif, dont 9,6-1 1,3 % d'ammoniaque,
12,8-15 % des purines, 31,6 de créatine et créatinine, .37,5-44,2 % de carno-
sine, 1,7-4,5 % d'acides aminés, urée et polypeptides. Le muscle cardiaque
est par conséquent plus pauvre que le muscle des extrémités en azote
extractif. Les substances extractives ne semblent pas se former pendant le
travail, car leur quantité n'augmente pas pendant l'exercice. — E. Terroine.
Somogyi (S. von). — Répartition de Vazote urinaire après introduction
enlérale et parentérale d' albumine . — La répartition entre les différents
composés azotés de l'urine varie-t-elle suivant le mode d'introduction de l'al-
bumine? La question est étudiée sur le cheval, auquel on administre du sérum
de chien soit en ingestion, soit en injection intrapéritonéale. Lors de l'inges-
208 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tion, on constate que l'azote ammoniacal est assez variable, l'azote de l'urée
et de la créatine diminue, l'azote purique est constant. Lors de l'injection
intrapéritonéale, l'albumine apparaît dans l'urine au bout de 5 jours du
l'égime, elle atteint 13 à 14 % de l'azote introduit. Il y a rétention azotée pen-
dant les premiers jours, l'animal ne rejetant que 50 % environ de l'azote
introduit. Le rapport de l'azote urique à l'azote total est plus faible que dans
le cas de l'ingestion ; celui de l'azote ammoniacal est beaucoup plus élevé
de même que celui des purines et de l'acide urique. — E. Terroine.
Barger ( J.) et Dale (H.). — La B-iminazohjlethylamine, substance hypo-
tensive de la muqueuse intestinale . — Bien que la choline pure soit hypoten-
sive, on ne saurait lui attribuer entièrement le rôle dépresseur des glandes
liypotensives ; il faut en particulier reconnaître dans la vaso-dilatine de
PoPiELSKi, la B-iminazolylethylamine, substance abaissant la pression, mais
ne modifiant pas la coagulabilité du sang. — J. Gautrelet.
b) Kauffmann (M.). — Sur la présence de choline dans le cerveau de bœuf.
— Ces recherches qui portent sur un grand nombre de cerveaux montrent
qu'il n'y a jamais de choline libre. — E. Terroine.
Bebeschin (K.). — Les substances extractives du rein de bœuf. — Les
bases extractives (pii sont caractéristiques du muscle, la carnosine, la mé-
tylguanidine et la carnitine ne se trouvent pas dans le rein. Au lieu de la
carnitine on trouve dans le rein un autre dérivé [bétaïne] de la triméthyla-
mine. — E. Terroine.
Izar (G.). — Contribution à la formation et à la destruction de V acide
urique. — On sait que le foie possède la ])ropriété de détruire l'acide urique.
puis lie le recomposer ensuite en pirsence de l'oxygène ; l'inanition préalable
diminue considérablement d'intensité de ces phénomènes, et cela chez le
chien comme chez l'oiseau. L'action de synthèse est la résultante de deux
actions conditionnées i)ar un ferment contenu dans le sang et un coferment
(soluble dans l'alcool et thermostabile) contenu dans le foie.
L'auteur recherche ensuite par circulation à travers le foie quelles sub-
stances peuvent être formatrices d'acide urique. Il constate tout d'abord qu'en
présence de CO-, l'urée et l'acide dialurique donnent de l'acide urique. Egale-
ment en l'absence d'oxygène un mélange de carbonate d'ammoniaque et d'urée
donne de l'oxygène. Par contre, et dans les mêmes conditions expérimen-
tales, les acides lactique, paralactique, tartronique, acrylique, oxalique, méso-
xalique ne donnent pas naissance à de l'acide urique. — E. Terroine.
a] Kauffmann (M.). — Sur la manière de se comporter de Vindol dans l'or-
ganisme. — Lorsqu'on fait ingérer à l'homme de grosses quantités d'indol
(3 à 4 grammes par jour), on n'en retrouve à l'état d'indigo qu'une partie
dans l'urine. L'excrétion de l'indican est extrêmement lente; deux mois
après l'ingestion d'indol, on retrouve encore un excès d'indican urinaire.
L'augmentation de l'acide sulfurique conjugué ne correspond pas t(>ujours
à la quantité d'indol introduite. — E. Terroine.
Baccarini (P.). — Sur la présence d'indol dans les organes végétatifs de
quelques plantes. — Jusqu'ici l'indol n'était connu que dans les fleurs de
Visnea Mocanera. A l'aide d'un réactif, la diméthylaminebenzaldéhyde, B.
La retrouvé dans les fleurs et les organes végétatifs de nombreuses autres
XIII. — MORPHOLOGIE GÉiNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 209
plantes appartenant à des groupes systématiques bien divers. L'indol s'y ré-
vèle sous deux modalités différentes. Il diffuse tantôt, comme chez Cilrus,
dans le réactif, qui se colore rapidement, tandis que les fragments de la
plante même ne prennent aucune coloration spéciale. Ailleurs le réactif
reste incolore, tandis que les tissus et les organes contenant l'indol se tei-
gnent en un rouge d'intensité variable. C'est le cas du myrte et du tilleul.
On peut établir avec grande facilité et certitude que la coloration a ici son
siège exclusif dans le protoplasme des éléments renfermant l'indol et ja-
mais dans leur membrane ou leur suc cellulaire. Dans le tilleul, par exem-
ple, rindol se trouve dans tous les éléments vivants du tissu ligneux et dans
toutes les cellules de l'écorce, exception faite des éléments mécaniques
morts, et surtout dans les tubes criblés. Tout le méristème, à peu de dis-
tance des initiales, est pour ainsi dire farci d'indol, ce qui tend à prouver
que cette substance n'est pas liée à des processus particuliers de dégradation
du protoplasme. — M. Boubier.
Fries (K.). — Sur laprésence d'acide lactique dans le sang humain. — Le
sang humain contient normalement un peu d'acide lactique ; sa teneur n'aug-
mente pas pendant la fièvre. La teneur en acide lactique augmente à la
suite du travail. Si on laisse le sang à 70° pendant 2 heures, la teneur en
acide lactique augmente. — E. Terroine.
Henze (M.). — Su7' la présence de bétaine chez les Céphalopodes. —
L'auteur extrait la bétaïne du muscle d'Octopus. Pour cela, on fait un extrait
musculaire ; cet extrait laisse précipiter de la taurine lorsqu'on le concentre.
Les eaux mères de la taurine sont traitées par l'alcool absolu et la bétaïne
précipite sous la forme — pour la plus grande partie — d'un chlorhydrate. On
en obtient de nouvelles quantités en traitant le liquide restant par leur solu-
tion alcoolique de bichlorure de mercure. Par purification et traitement
ultérieur par l'acide picrique on obtient un picrate. L'analyse donne :
C. trouvé 38,14 % H. trouvé 4,04 9^
calculé 38,12 9e calculé 3,95 %
Rappelons que la bétaïne avait été déjà signalée par Brieger dans les
muscles de la moule, par Ackermann et Kutscher chez le crabe, par SuwA
dans les extraits d'organes d'Acanthias vulgaris. — E. Terroine.
Schulze (E.) et Pfenniger (U.). — Recherches sur la bétaïne dans les
plajites. — Cherchant à voir si la bétaïne est nécessaire à la constitution
des phosphatides, les auteurs isolent cette dernière substance en partant
des graines légumineuses ( Vicia) riches en bétaïne et constatent que ni la
bétaïne ni la choline n'apparaissent dans les produits de décomposition des
phosphatides des graines de légumineuses. La bétaïne qui, avec la choline,
se forme par décomposition de phospliatides de la farine d'avoine, n'est pas
nécessaire à la constitution de celle-ci. — P. Jaccard.
a) Stanèk (VI.). — Sur la localisation de la bétaïne dans les plantes. — La
distribution de la bétaïne dans les plantes est des plus irrégulières ; la pro-
portion la plus forte se trouve dans les feuilles, surtout au printemps, ainsi
que dans les jeunes rameaux encore verts. L'écorce en possède peu et le
bois très peu. Les racines de certaines plantes (betterave à sucre), par contre,
en possèdent une proportion sensible. Enfin, les graines en ont très peu. —
P. Jaccard.
l'a.Ni\ée biologique, XVI. 1911. 14
210 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Stanèk (VI.). — Sur Vémigraiion de la bétaine dans les plantes. — Les
jeunes feuilles renferment davantage de bétaïne que les vieilles. Cette sub-
stance subit au cours du vieillissement des organes assimilateurs une décom-
position avec production probable de triméthylamine. Une certaine quantité
de bétaïne prend naissance pendant la germination des graines; elle s'accu-
mule aussi au printemps dans les feuilles des raves, tandis qu'elle disparait
des racines. Comme elle est plus abondante dans les feuilles étiolées que
dans les feuilles vertes, elle ne doit jouer aucun rôle appréciable dans l'as-
similation chloropliyllienne. — P. Jaccard.
Ciamician (G.) et Ravenna (C). — Sur quelques substances orgayiiques
contenues dans les végétaux. — Des expériences décrites dans ce mémoire,
il résulte que l'inoculation de substances azotées de nature chimique variée
dans le tabac produit une augmentation de la quantité totale des alcaloïdes
et que cette augmentation s'accentue lorsqu'on emploie l'asparagine. Mais
les observations faites ne permettent pas de donner une solution définitive à
la question de la genèse des alcaloïdes dans les plantes et à celle de leur
signification. Les expériences des auteurs parleraient plutôt en faveur de
l'hypotlièse que les alcaloïdes seraient des dérivés des acides amidés. La
présence constatée de l'isoamylamine est encore un argument qui plaide
dans le même sens. — M. Boubier.
Kochmann (M.). — L'influence qu'exercent les composés organiques de
la nourriture et l'administration des préparations de fer sur le métaholisnw
du fer. — Un chien est nourri avec de la viande de cheval, on étudie le
métabolisme du fer durant cette alimentation et lors de l'addition de
graisses ou d'hydrates de carbone. Les expériences montrent que ces addi-
tions influencent d'une façon défavorable le bilan du fer. Le besoin mini-
mal de fer dépend aussi bien de la quantité que de la nature des aliments.
L'addition à une alimentation pauvre en fer de ferratine, de métaferrine et
de phosphate de fer agit d'une façon favorable sur la rétention du fer ; on
n'observe aucune différence dans l'action de ces trois préparations sur les
échanges de fer. Par contre, la métaferrine et la ferratine agissent d'une
façon plus favorable sur le métabolisme des protéiques que le sel inorga-
nique de fer. — E. Terroine.
Gregersen (P. J.). — Recherches sur le métabolisme du phosphore. — Ce
travail a pour but de rechercher si l'organisme peut construire des combi-
naisons organiques phospliorées à partir de substances organiques sans
phosphore et de phosphates minéraux. En outre, l'auteur y étudie l'in-
fluence des variations de la ration — en valeur énergétique, en albumine et
en phosphate — sur l'échange phosphore. Les expériences sont faites sur
des rats. Comme aliments on utilise : comme protéique, l'édestine ; comme
hydrate de carbone, le sucre de canne ; comme graisse, la graisse de porc
fondue. Dans toutes ces substances il n'y a pratiquement pas de pho.sphore.
Comme tels, on emploie un mélange de chlorure de potassium, de sodium
et de calcium, de bicarbonate de soude, de magnésie et de sulfate de fer.
Enfin le phosphore est administré sous forme de phosphate disodique.
Afin d'augmenter le volume des aliments, on ajoute de la cellulose.
On constate ainsi que, lors de la nutrition azotée contenant du phosphore
minéral, l'organisme peut se maintenir pendant très longtemps en état
d'équilii)re phosphore et même faire de la rétention phosphorée. Il y a donc
tout lieu de croire que l'organisme peut fabriquer des combinaisons phos-
XllI. - MORPHOLOGIE GEAKHALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 211
pliorées organiques à partir de composés organiques non phosphores et de
phosphates minéraux. — Lors d'une alimentation sans azote, la perte de
phosphore reste la même, qu'il y ait ou non ingestion de phosphates. — Lors-
que l'organisme reçoit une nourriture azotée qui sutTit à le maintenir en
équilibre azoté et ne reçoit pas de phosphore, l'excrétion du phosphore est
très faible. Lors d'une alimentation azotée, sans phosphore, contenant des
sels de chaux et de magnésie, on obtient une excrétion phosphorée urinaire
minimale; elle représente moins de l/IO du phosphore rejeté par les fèces.
Au contraire, lors de la môme alimentation, mais sans sels de chaux ou de
magnésie, l'excrétion phosphorée urinaire est plus élevée que l'excrétion
par les fèces. — E. Terroine.
Slo-wtzofF (B.). — Modifications chimiques dans le foie phosphore. —
Le chien reçoit de l'huile phosphorée à raison de 0,5 cni'^ par kgr. d'animal.
La mort survient au bout de 6 à 10 jours de ce traitement. Le foie est atro-
phié, sa teneur en graisses est augmentée; par contre, la teneur en protéiques
est diminuée, la perte porte surtout sur des protéiques nonphosphorées. Parmi
les nucléoprotéides, la destruction atteint surtout ceux qui sont solubles dans
l'eau. Le foie phosphore contient moins de peroxydase et de protéase et plus
d'amylase que le foie normal. — E. Terroine.
Kreidl (A.) et Lenk (E.). — La manière de se comporter du lait stérile et
bouilli vis-à-vis du lab et des acides. — Le lait reste incoagulable quand le
lait, le lab et l'éprouvette employée sont stériles; si l'une de ces trois condi-
tions n'est pas remplie, il coagule plus ou moins vite. Le développement
du bacille lactique se fait au mieux dans un milieu faiblement acide (0,2
N
à 0,6 d'acide acétique — ). — E. Terroine.
Reinhard (R.) et Seibold (E.). — La réaction de Schardinger et le co-
lostrum du lait de vache. — Le colostrum du lait de vache donne la réaction
de Schardinger, mais la décoloration du mélange bleu de méthylène-forma-
line se fait lentement. Le lait provenant du début de la lactation ne donne
pas la réaction de Schardinger, cette disparition du ferment dure quelque-
fois de 3 à 8 semaines ; ensuite la réaction réapparaît. Le lait prélevé d'une
manière stérile ou par la traite ordinaire donne la même réaction. Le fer-
ment produisant la réaction de Schardinger est détruit par une température
de plus de 65°. Son optimum varie suivant le moment de la lactation de
45 à 65°. — E. Terroine.
Engel (St.) et Bode (A.). — Sur la graisse du colostrum. — Recherches
sur les constantes chimiques et pliysicochimiques de la graisse du colostrum
de vache. — Lndice d'iode. L'indice d'iode baisse régulièrement du P''' jour
de la lactation au 6'^'; il passe de 43,4 à .36,7 dans un cas, de 42,9 à 39,5 dans
un autre, de 46,4 à 41 dans un autre. La valeur stable est atteinte vers le
5*^ jour. — Indice de saponification. Augmente régulièrement pendant la
même période. Il passe dans un cas de 226.4 au 2° jour à 231,5 au 6*-' jour, de
209,5 au P-- jour à 219,3 au 21^ jour, de 217,9 au 2*^ jour à 222,4 au 20^ jour.
— Indice de Reichert-Meissl. Augmente pendant les premiers jours (l'*^ se-
maine) pour redescendre ensuite. — E. Terroine.
Voorhœve (N.). — Métabolisme de la chaux. Teneur en chaux du sang
humain après l'administration de grosses quantités de chaux per os. — L'ad-
212 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ministration de grosses quantités de chaux sous forme de chlorure ou de
lactate de calcium à une nourriture riche en chaux augmente la teneur du
sang en chaux chez l'homme adulte. L'augmentation varie de 2 à 17 milli-
grammes par 100 cm* de sang. La teneur du sang en chaux se maintient à
ce taux élevé de 10 à 35 jours après l'expérience. — E. Terroine.
h) Politis (J.). — Sur Vorigine et le rôle de Voxalate de chaux dans les
plantes. — P. refait ici tout l'historique et la bibliographie de la question
fort controversée de l'oxalate de chaux. Il admet que Tacide oxalique et
l'oxalate de chaux se produisent dans les cellules dans lesquelles on les ob-
serve. L'acide oxalique proviendrait du glycogène ou de l'amyloïde, et cela
par oxydation ; sa fonction pourrait être d'éliminer la chaux en excès ou de
former des cristaux d'oxalate de chaux ayant quelque usage biologique. En
tout cas, P. rejette l'opinion de Groom, de Bôhm et de Schimper, d'après la-
quelle la formation d'oxalate de chaux aurait pour but la neutralisation de
l'acide oxalique comme substance toxique pour la plante. — M. Boubier.
Foster (N. B.) et Fisher (H. L.). — Métabolisme de la créatine et de la
créatinine chez des chiens à fistule d'Eck. — MELLANin' a observé que les
sujets atteints de cirrhose liépatique ou de cancer du foie présentent une excré-
tion de créatinine plus faible etde créatine plus élevée quechezles sujets nor-
maux; pour lui, le foie n'agirait plus comme à l'état normal en transformant
la créatine en créatinine. F. et F. étudient la question sur des chiens chez
lesquels le foie est physiologiquement supprimé par fistule d'Eck. On con-
state qu'après ingestion de créatinine, il y a toujours augmentation de l'ex-
crétion de créatinine; dans un cas seulement il y a eu augmentation de
l'excrétion en créatine. Lors de l'administration de créatine, l'excrétion de
créatine n'est pas augmentée. — E. Terroine.
a) Scaffidi ("V.). — Recherches sur le métabolisme des purines. Métabolisme
des purines lors de la diminution des processus d'oxydations dans l'orga-
nisme. — L'étude porte sur le chien et le canard comme représentants de
deux types différents dans la formation de l'acide urique. Chez le chien, l'acide
urique se forme par oxydation, tandis que chez le canard, la presque totalité
de l'acide urique est produite par la synthèse. La diminution des oxydations
dans l'organisme par son maintien dans un air contenant des quantités plus
ou moins fortes d'acide carbonique, agit d'une façon différente sur chaque
animal. Chez le chien, la diminution des oxydations n'exerce pas d'influence
sur le métabolisme de l'acide urique. L'addition de l'acide urique à la nour-
riture d'un chien maintenu dans une atmosphère viciée montre que l'animal
continue à détruire l'acide urique comme dans les conditions normales. Chez
le canard, la diminution des oxydations dans l'organisme provoque une
augmentation dans la formation de l'acide urique. — E. Terroine.
b) Scaffidi (V. ). — Teneur en bases puriques des tissus des différents muscles.
— L'examen porte sur les muscles striés, lisses et sur le muscle cardiaque du
bœuf. Le muscle cardiaque est le plus riche en bases puriques (0,0727; 0,0888),
le muscle strié s'en rapproche beaucoup (0,0647; 0,0576) tandis que le mu.s-
cle lisse est très pauvre en bases puriques (0,0323; 0,0356). On ne trouve
dans aucun de ces muscles de l'acide urique. — E. Terroine.
c) Scaffidi CV.). — Recherches sur le- métabolisme des purines. Sur la ma-
nière de se comporter des bases puriques des muscles pendant le travail. — Le
XUl. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 213
train postérieur de grenouille ou de crapaud est soumis à une excitation téta-
nisante pendant plusieurs heures. Le muscle, fatigué par le travail, contient
toujours moins de bases puriques que le muscle au repos. Cette diminution
est, suivant Texpérience, de 12 %, \?>%, 9 9^, 15% et 17%; elle porte
surtout sur les bases combinées, car les bases libres restent constantes ou
augmentent légèrement pendant le travail. On ne trouve pas d'acide urique
ni au repos, ni pendant le travail. Ce fait peut être expliqué par l'existence
d'un ferment uricolytique puissant présent dans le muscle et détruisant
l'acide urique aussitôt qu"il se forme, ou bien par l'existence d'un autre mode
de dégradation des purines sans passage par le stade acide urique. —
E. Terroine.
d) Scaffidi yY.). — Métabolisme des purines dans le jeûne. — Les oiseaux
forment la presque totalité de l'acide urique par voie synthétique, l'acide
urique constitue 42-53% de l'azote total rejeté. Dans le cas d'une alimentation
insuffisante chez le canard, les variations dans l'excrétion de l'acide urique
se font parallèlement à celles de l'excrétion de l'azote total. Le rapport
— r^ ^ — est normalement 2,27 ; ce rapport augmente dans l'alimenta-
acide urique ' ' ^^ °
tion insuffisante, car l'excrétion d'acide urique diminue. Dans le jeûne
absolu le rapport diminue, car relativement aux autres composés azotés,
la diminution de l'acide urique est moindre. Chez un chien dont l'acide
urique est formé par oxydation, le jeûne agit peu sur son excrétion, surtout
si l'animal a été mis au préalable à une nourriture sans purines. La quantité
d'acide urique excrétée dans le jeûne diminue, mais il n'existe aucun rap-
port net entre les variations d'azote et d'acide urique. — E. Terroine.
Neuberg (C.) et Saneyoshi (S.). — Sur la manière de se comporter des
acides tartriques stéréoisoinères dans l'organisme du chien. — L'organisme du
chien utilise sans grande différence les acides d et / tartriques. — E. Ter-
roine.
Liebermann (L. v.) et 'Wiesner (F.i. — Sur le pouvoir de transport
de l'oxygène par le sang chau/fé à différentes températures. — On observe
la réaction du gaïacol en présence de sang et d'essence de térébenthine, le
sang étant chauffé à des températures différentes, de 17 à 50". Le chauffage
n'exerce aucune influence dans ce cas ; mais lorsqu'il s'agit non plus d'oxygène
combiné, mais d'oxygène libre, il diminue et ensuite supprime totalement le
transport d'oxygène. — E. Terroine.
Tanaka (M.). — Absorption de la chaux et rétention calcique. — Des cou-
pes d'os placées dans un liquide chargé d'acide carbonique, diminuent de
poids et laissent passer du phosphate de chaux en solution. Le même phé-
nomène a lieu in vivo. On fait chez le lapin des enclaves de phosphate de
chaux ou d'ivoire dans le foie, dans le rein ou dans la musculature. Sur
l'animal sacrifié, au bout de quelques jours, on constate que le phosphate
de chaux a été absorbé et que l'ivoire a diminué de poids. La résorption de
la substance osseuse se fait d'une façon intense dans la rate et le rein, elle
est fail)le dans les muscles et dans le tissu sous-cutané. Si on injecte dans
le péritoine d'un chien ou d'un lapin des sels calciques solubles ou insolu-
bles, on constate l'apparition d'un dépôt de chaux au bout de 18 heures. Le
dépôt se fait aussi bien dans le lieu d'injection que dans d'autres organes,
dans le cœur par exemple. Lors de l'injection d'un sel soluble de chaux,
214 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
lactate par exemple, le dépôt est formé de phosphate de chaux. — E. Ter-
ROINE.
Lederer (R.) et Stolte (K.). — Composition du cœur de l'homme et du
chien. — Le cœur de chien contient moins de sodium (0,41'2-0,464 %) que le
cœur de l'homme (0,507-0,779 o/o). La teneur en chlore varie pour le chien
de 0,359 à 0,746 % et de 1,02 à 1,10 % pour l'homme. Le cœur de chien est
plus riche en pho.sphore et en azote que le cœur de l'homme ; par contre, ce
dernier est plus riche en soufre. — E. Terroine.
Blumenthal (F.) et Oppenheim (K.j. — Influence de l'iodure de potas-
sium sur le dépôt du mercure dans le foie. — Les expériences faites sur des
lapins et des souris montrent que, lors de l'injection des préparations solu-
bles ou insolubles de mercure, on constate toujours la présence du mercure
dans le foie. L'administration simultanée de mercure sous la peau et de l'io-
dure de potassium per os empêche l'accumulation du mercure dans le foie.
— E. Terroine.
De Mees (O.i. — Quelques propriétés de la substance lysinogène des hé-
maties. — De ses expériences faites avec les hématies de bœuf agissant sur
le sang du lapin, l'auteur conclut que l'hémolysinogène est une substance
chimique définie, ne dialysant pas, inaltérable par les solutions concentrées
de .sels neutres (sulfate d'ammoniaque) et se précipitant avec l'albumine du
sérum. La chaleur la détruit (vers 80" centigrades) et les acides et les bases
la décomposent facilement. Elle ne serait pas constituée par des substances
lipoïdes ni par des protéides, mais se rapprocherait plutôt des ferments.
Toutefois l'auteur n'est pas affirmatif sur ce dernier point. — A. Lécaillon.
c) Battelli (F.) et Stern (L.). — Sur la pnéine. — La pnéine augmente la
respiration principale des tissus, elle se rencontre dans tous les tissus et sur-
tout dans les muscles du bœuf ou du cheval, son existence est souvent mas-
quée par la présence d'antipnéine dont on peut se débarrasser par l'addition
d'acide. Les liquides de l'organisme (sang, lait, bile, urine) ne contiennent
pas de pnéine. La pnéine est soluble dans l'eau, les acides et les alcalis; elle
dialyse, elle n'est pas détruite par l'ébuUition, mais seulement à 200'-. La
pnéine n'est détruite ni par la pepsine ni par la trypsine. Elle est peu solu-
ble dans l'alcool, et insoluble dans le benzol et le chloroforme. Elle peut être
purifiée par une précipitation répétée avec de l'alcool. La pnéine est sans
action sur la respiration accessoire, ainsi que sur les oxydations d'alcool par
l'alcooloxydase, d'acide uriquepar le ferment uricolytique et d'acide succi
nique par les tissus. — E. Terroine.
d) Battelli (F.) et Stern (L.). — Sur l'anlipneumine. — L'antipneumine
diminue l'intensité de la respiration principale. La rate est de tous les
organes le plus riche en antipneumine ; le cœur et les muscles en contiennent
peu ou pas du tout. Le sang ne contient pas d'antipneumine. En solution
dans l'eau, l'antipneumine est détruite par le chauffage à 65°, ainsi que par
l'action des alcalis et des acides ou par le traitement avec l'alcool ou avec
l'acétone. L'antipneumine résiste à l'action de la pepsine, elle ne dialyse
pas. Son action est diminuée ou empêchée par les phosphates. L'antipneu-
mine est sans action sur la respiration accessoire, l'alcooloxydase, le ferment
uricolytique et l'oxydation de l'acide succinique ; elle diminue l'action de
XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 215
l'acide citrique. Le rôle probable de l'antipneumineest la régularisation des
combustions dans les tissus. — E. Terroine.
Costantino (A.). — Sur la teneur des muscles striés et lisses des animaux
différents en potassium, sodium et chlore. — Les muscles lisses sont toujours
plus riclies en eau que les muscles striés. On observe de grandes variations
dans hi teneur des muscles lisses et striés en K et Na, suivant l'espèce ani-
male. La teneur en K du rétracteur du pénis de bœuf ou de l'utérus de
vache est de beaucoup inférieure à celle des muscles striés des mêmes ani-
maux; chez d'autres espèces animales on observe le cas contraire. Los mus-
cles lisses des mammifères sont plus riches en chlore que les muscles striés.
— E. Terroine.
Kojo (K.). — Chimie de l'œuf de poule. — Leblanc d'œuf contient en
moyenne 87,71 % d'eau et 12,29 % de substances sèches, qui se répartissent en
0,4% de cendres et 11,89 % de substances organiques. L'azote total est de
1,75 %; le sucre représente 0,55 %, soit 4,64 % des substances organiques.
Le jaune d'œuf contient 49,73 % d'eau et 50,27 % de substances sèches qui
se répartissent en 1,44 9o de cendres et 48,83 % de substances organiques.
L'azote est de 2,49% ; la teneur en sucre de 0,27 %. — E. Terroine.
CHAPITRE XIV
Pliysiologîe géuérale
Abderhalden (E.) und Kàmpf (E.). — Scrologische Sludien mit Hilfc dcr
oplùchen Méthode. (Zeitschr. f. physiol. Ch., LXXI, 421-442.) [281
Abderhalden (E.), Klingemann CW.) und Pappenhusen (Th.). — Zur
KeiintnU des Abbans der Etweiaskorper 'un Mdfjendarmkanal versc/iiedener
Tierarten. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 411-420.) [261
Abderhalden (E.) und Mûller (Fr.). — Weitere Beilràge ilber die Wirkung
des ChoUnsaufden Blutdruck. (Zeits. f. pliysiol. Ch., LXXIV, 253-272.) [333
Abderhalden (E.) und Pincussohn (L.). — Serologisc/ie Studieii mil Hilfe
deroj>ltsr/,eii Méthode. (Zeits. f. phys. Ch., LXXI,"lll-119.) [281
Abdelharden (E.) und Rathsmann (E.). — Serologische Studien mit Ilitfe
der optischen Méthode. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 367-384.) [281
Abderhalden (E.) und Rona (P.). — Studien ûber dus Fettspaltungsvermô-
gen des Blutes und Serums des Hnndes unter verschiédenen Bedingungen.
(Zeits. f. physiol. Ch., LXXV, 30-37.) ' [334
Abderhalden (E.) und Strauch (W. F.). — Weitere Studien ilber die Wir-
kiing der Fermente des Magensaftes. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 315-
338.) [Voir ch. XIII
Acqua (C). — La penetrazione e la tocalizznzione dei ioni net corpo dette
piante. (Atti délia Soc. ital. par il progresso délie scienze, V, 854-
856.) [250
Amans CP.). — Etude de Vente animale comme récepteur et distributeur d'air.
(C. R. Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 117.)
[Place des ailes de différentes formes dans un courant d"air
et étudie les modifications de ce courant. — Y. Delage et M. Goldsmith
Amar (Jules). — La dépense énergétique dans la marche. (Jour, de Physiol.
et de Pathol. gén., XIII, 212-220.) [305
a) Ancel (P.) et Bouin (P.). — Sur l'existence d'une glande m,yométriale en-
docrine chez la lapine gestante. (C. R. Ass. Anat., 13'^ Réunion, Paris, 97-
103, 1 fig.) [293
b) Recherches .^mr les fonctions du corps jaune gestatif. II. Sur le dé-
terminisme du développement de la glande mammaire au cours de la gesta-
tion. (Journ. Phys. Path. gén., n" 1, 31-41, 6 fig.)
[Analysé avec le suivant
c) — — Glande mammaire et corps jaune. (Presse médicale, n° 55. 12 juil-
let, 29 pp., 5 fig.) [292
Ancel (P.), Bouin (P.) et Lambert. — Sur laskeptophylaxie. La skeplophy-
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 217
laxie 11 est pas un phénomène d'immunisation spécifique. (C. R. Soc.Biol., II,
415.) [La durée de rimmunisation
ne dure pas plus de 24 heures. Cette immunisation n'est pas spécifique
vis-à-vis du seul extrait qui provoque la skeptophylaxie. — .1. Gautrelet
Argyll Campbell (J.). — The e/fccts of certain animal, extracts upon the
blood-vessels. (Quarterly Journ. of Physiology, IV, 1-17.) [336
Armstrong (H. E.)aud Armstrong(E. T.). — The originofosmotic effecis.
IV. Note ou the dilJ'erential septa in plants ivith référence to the translo-
cation of nutritive ntaterials. (Roy. Soc. Proceed., 571 B., 22G.)
[Les auteurs invoquent l'intervention d'hormones. — H. de Varigny
Aron (H.) und Hocson (F.). — Reisals Nahrungsmittel. (Biochem. Zeitschr.,
XXXI 1, 189-203.J [264
a) Arthus (Maurice). — De la spécificité des sérums antiuenimeux. Sérum
anticnhraique et venins d'IIam(idriias{Naja bungarus)et de Krait {Bungarus
cœruleus). (C. R. Ac. Se, CLIII,'391-397.) [338
0) ."^ur les intoxications par les venins de serpents. (G. R. Ac. Se,
CLIII, 482-484.) [338
Arthus (Maurice) et Stawska (M"e Boleslawa). — Venins et antivenins.
(C. R. Ac. Se, CLIII, 355-357.) ~ [339
Auer (J.). — Ueber den plôtzlichen anaphylactischen Tod beim Kaninehen.
(Centralbl. f. Physiologie, XXIV, 957-959.)
[Chez le lapin, la mort subite anaphylactique résulte d'une paralysie
du cœur d'origine périphérique. Chez le chien, la chute anaphylactique
de la pression est due à une paralysie des vaso-constricteurs intestinaux.
Chez le cobaye, la mort survient par asphyxie causée par la contraction
tétanique des muscles bronchiques. Les accidents anaphylactiques ne sont
donc pas de même ordre chez les divers animaux. — M. Mendelssoiin
Austoni. — Action de l'extrait cortical et de l'extrait médullaire de glande
surrénale sur le cœur des mammifères. (Arch. ital. biol., LVI, 354.) [336
Axenfeld (D.). — Die Bedeutung der Nasenschleimhaut filr den Respira-
tionsakt der Amphibien. (Centralbl. f. Physiol., XXV, 529-531.)
[Chez la grenouille et le crapaud
on peut provoquer ou arrêter les mouvements respiratoires en excitant
la muqueuse nasale par l'air ou par l'eau. La section du rameau nasal de
la première branche du trijumeau supprime cet effet. — M. Mendelssohn
Aynaud. — Le globulin de l'Homme. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 56-78.) [281
Babak (E.). — Ueber die provisoriscJien Atemmechanismen der Fischem-
brgonen. (Ctrbl. f. Physiol., XXV, 370-374.) [253
a) Bang (I.) und Overton (E.). — Studien ilber die Wirkungen des Kobra-
giftes. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 243-293.) [3.36
b) — — S Indien ilber die Wirkungen des Crotalusgiftes.{B\ochGra. Zeitschr.,
XXXIV, 428-4G1.) [337
a) Barratt (J. O. "W.). — Complément déviation in Mouse Carcinoma. (Roy.
Soc. Proceed., B. 565, 359.) [En présence
de l'extrait de tumeur de souris, employé comme antigène, le pouvoir de
dévier le complément chez le sérum inactivé de souris à tumeurs, est,
dans certains cas, plus considérable que chez le sérum inactivé normal.
Autrement pas de différence entre les deux sérums. — H. de Varigny
218 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Barratt (J. O. 'W. ). — Fraclional wilhdiunral of complément and ambo-
c.eplor by me<ms of (intigen. (Roy. Soc. Proceed., B. 571, 277.)
[A mesure que se fait la soustraction fractionnée, le liquide res
tant tend de plus en plus à se rapprocher, en ce qui concerne le com-
plément et l'ambocepteur, du sérum normal dilué. — H. de Varigny
Baudisch (O.). — Sur /'assimilation des nitrates et des nitrites. (Arch. des
se. phys. etnat., XXXII, 256-257.) [271
Bauer (H.). — Sto/fbildung und Stoffaufnahme in Jirngen Laiibholzern. (Na-
turw. Zeitschr. fiir Forst- und Landw., IX, 409-419.) [273
a) Bayliss ("W. W.). — The Properlies ofcoUoidal Systems. IL On adsorp-
tion ((S preliminary to chemical reaction. (Roy. Soc. Proceed., B. 569, 81 .) [272
^) The Properlies of CoUoidal Systems. III. The osmotic pressure of
electrolylicaJly dissociated colloids. (Roy. Soc. Proceed., 271 B., 229.)
[Expérience sur le rouge de Congo, etc. — H. de Varigny
Bellion (Marguerite). — Contribution à l'élude de l' hibernation chez les
invertébrés. Recherches expérimentales sur rhihernntion de l'Escargot
{Ilelix pomatia). (Thèse Lyon, Paris, Ballière, 1910.)
[Sera analysé dans le prochain volume
Beraud et Garrelon. — Des effets des injections sous-ctita7iées d'oxygène.
(C. R. Soc. Biol., II, 552.) [L'asphyxie dans Tair comprimé
est retardée par une injection sous-cutanée d'oxygène. — J. Gautrelet
Berg (R.). — Ueber die Ausscheidung von per os eingefiihrten Phosphaten,
hesonders der Calciumphosphate. (Biochem. Zeitschr., XXX, 107-142.) [302
Berninger (Julius). — TJeber die Einivirhung des Hungers auf Planarien.
(Zool. Jahrb., Zool. u. Physiol., XXX, H. 2, 181-216, "29 fig.) [269
Besredka (A.). — De Vanti-anaphylaxie par voie digestive. (C. R. Soc. Biol.,
1, 203.) [Quelle que soit la substance anaphylactisante. lait, blanc
d'œuf, ou sérum, l'anapliylaxie peut être levée par une administration préa-
lable de la substance dans la bouche ou le rectum. — J. Gatitrelet
Besredka (A.j et Bronfenbrenner (J.). — De l'anaphylaxie et de Vanti-
anaphglaxie vis-à-vis du blanc d'œuf. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 392-414.)
[334
Bialosuknia (W.). — Recherches physiologiques sur une algue, le Diplo-
Sjihœra Chodati Bial. {]iiiU. Soc. bot. Genève, 2esér., III, 13-18, 3 fig.) [274
Blackman(F. F.). — Problems ofthe Biochemistrg of Respiration in Plants.
(Report of the • eightieth meetmg of the British Ass. for the Adv. of
Science, 762-763.) [255
a) Blackman (F.) and Smith (A. M.). — Expérimental researches on
vryelable Assimilatian and Respiration. VIII. A new met/iod for eslimating
the gascons exchanyes ofsubmerged plants. (Roy. Soc. Proceed., B. 565,374.)
[Description de la technique adoptée. — H. de Varigny
II) — — Exjjcrimental researches on vegetable Assimilation and Respiration.
IX. On assimilation in submerged water plants and ils relation to the
co7ice.ntration of Carbon dioxide and other factors. (Roy. Soc. Proceed., B.
565, 389.) [II faut entièrement abandonner la con-
ception des optima et la remplacer pai- celle de facteurs limitants à
interaction (lumière, température et proportion de C0-). — H. de Varigny
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 21'.)
Blumenthal (F.)- — Biochcmischr lUitcrmchnngen iïbcr aromalisclu- Qucck-
.^ilhervci'diugunffen. (Biochem. Zeitsclir., XXXII, 59-74.) [327
Blunck (Hans). — Zur Kennlniss (1er Natur und Herkunfl des « Milchigen
secrets » an Prolliorax des Bytiscus marginalis. (Zool. Anz., XXXVII, 112-
113.) [292
Bogomolez (A.). — Ueber den Blitldruch in den kleinen Arlerini und Venen
uiiler normalcH und (jewisscn palliol()(jisfhen Verhdllnissen. (Arch. f. d.
ges. Physiol., CXLI, i 18-132.) ' [277
a) Bohn (Georges). — Szir les échanges gazeux des Étoiles de mer. (C. R.
Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 117.) [254
b) Action comparée des acides et des alcalis sur les êtres vivants.
(C. R. Soc. Biol., II, 587. [Quand on ajoute
un peu d'acide à l'eau où vivent certains animaux (crustacés), au début
l'attraction des animaux par la lumière augmente, mais bientôt elle
diminue progressivement et se substitue une attraction par l'ombre.
Mêmes effets successifs obtenus après addition d'alcali. — J. Gautrelet
Bokorny (Th.). — Ernâhrung von grilnen Pflanzen mit Formaldehyd und
formahleliydabspaltendenSubstanzen. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 83-97.)
[274
Borschim (S.). — Ueber den Einfuss des Lecithins auf die Résorption der
Haut. (Biochem. Zeitschr., XXXV, 471-478.) [273
Bouin (P.) et Ancel (P.). — Voir Ancel et Bouin.
a) Brochet (Frank). — Recherches sur la respiration des Insectes aquati-
ques adultes. Les Hœmonia. (Ann. Biol. lacustre, V, 5-26, 7 fig.)
[Sera analysé dans le prochain volume
b) Recherches sur la respiration des insectes aquatiques adultes. Les
Elmides. (Ibid., 136-179, 23 tig.) [Ibid.
c) Recherches sur la Respiration des Insectes aquatiques adultes. L'Hy-
drophile. Etude physiologique et anatomique. (Ibid., 220-256, 22 fig.) [Ibid.
Bro-wn (F. G.). — The intrinsic factors in the act of progression in the
Mammal. (Roy. Soc. Proceed., 572 B., 308.)
[La séquence rythmique de la progression est déterminée ici par des
changements phasiques naissant dans les centres locaux, et qui ne
sont pas engendrés par les excitations périphériques. Les stimuli engen-
drés par la contraction musculaire jouent un rôle régulateur, mais non
intrinsèque. Peut-être proportionnent-ils les mouvements élémentaires
individuels aux exigences temporaires du milieu. — H. de Varigny
Brunow^ (H.). — Der Bungersto/I'weehsel des Flusskrebses. (Zeitschr. f. allg.
Physiolog., XII, 215-265.)
[Etude des échanges de l'écrevisse en inanition. En 80 jours de
jeûne une écrevisse de 19 gr. 2 perd 1 gr. 6 de son poids et 0,66 d'extrait
sec. Avec l'abaissement de la température, le quotient respiratoire aug-
mente et les échanges se font principalement aux dépens de l'albumine,
tandis qu'avec l'élévation de la température l'énergie utilisée au début de
l'inanition provient principalement des oxydations. — M. ^Iendelssohn
a) Bruntz \lu.) et Spillmann (L.). — La coloration vitale des leucocytes
doit avoir une signification physiologique. {C R. Ac. Se, GLU, 51-53.) [345
b) — — Sur le rôle éliminateur des leucocytes. (Ibid., 154-156.; [Ibid.
220 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
c) Bruntz (L.) et Spillmann (L.)- — Sw^ la signification pJnjsiologique des
7'éactioiis leucoci/taires des inferlions et des intoxications. (Ibid., 288-289.)
[Ibid.
d) — — Sur les processus pathologiques aboutissant â la calvitie. (Ibid.,
CLII, 621-623.) [Ibid.
e) Snr l'origine des cancers de la peau. (Ibid., CLII, 802-804.) [Ibid.
/") Snr le mécanisme de Vaction thérapeutique des injections de métcmx
colloïdaux. (C. R. Soc. Biol., I, 208.)
[C'est à l'hyperleucocytose consécutive qu'il faut attri-
buer l'activité des injections de métaux colloïdaux. — J. Gautrelet
g) Le leucocyte éliminateur en phj/siologie et en pathologie. (1 vol.
in-8'^, 09 pp., 4 pl., Nancy, Berger-Levrault.) [345
Buckmaster (J. A.) and Gardner (J. A.). — Ventilation of the lung
during chloroforme narcosis. (Roy. Soc. Proceed., B. 573, 347.)
[La diminution de l'oxygène du sang du-
rant la narcose est due non à une diminution de la respiration, mais à
une action du cloroforme sur les globules rouges. — H. de Varigny
a) Buglia (G.). — Ueber die Ersetzbarheit des Kalziums inden sog. « physio-
logischen Fliissigkeiten ». (Zeits. f. Biologie, LV, 343-359.) [325
b) — — Ueber die Ersetzbarkeit des Kalziums in den sog. « physiologischen
Fliissigkeiten ». Expérimente an glatten Muskeln. (Zeits. f. Biologie, LV,
360.) [326
c) — — Untersuchuiigen iiher die « optimale » Temperatur fiir die Funktion
des glatten Muskelgewebes. (Zeits. f. Biologie, LV, 377-395.) [306
d) — — l'ntersuchungen iiber die Oberflcichenspannung der Lymphe. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXVI, 411-434.) [285
Bujor (P.). — Contribution à la biolor/ie de VArtemia salina. (Annales de
Biologie, I, 208-220, 1 fig.) ' [342
Burridge ("W.), — An iiiqxiiry into some chemicaJ faclorsof fatigue. (Journ.
of Physiology, XLI, 285-309.) [306
Buscaglioni (L.). — Studi fisiologici sui granuli di grasso contenuti nei
cloroplasli. (Boll. dell' Ac. g., fasc. 18, 2-4.) [268
Busse (J.). — Arbeitsleitung des Kiefernzapfens. (Naturw^. Zeitschr. fiir
Forst- und Landw., IX, 269-273.) [300
Biiytendijk (F. J. J.). — Ueber den Gaswechsel der Schmetterlingspuppen.
(Biol. Centralbl, XXXI, 643-645.) [253
Bylina (A.). — Normale Pankreassekretion al s Synthèse xion nervôsem und
humuralem Einfluss. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXLII, 531-566.) [287
Cailletet (L.). — Sur Vorigine du carbone assimilé par les plantes. (C. R.
Ac. Se, CLII, 12I5-I217.) [Certaines
plantes à chlorophylle (Fougères, Aspidistra), suivant les conditions d'éclai-
rage, empruntent leur carbone, soit à l'acide carbonique de l'air, soit aux
matières organiques du sol, soit à ces deux sources à la foi.s. — M. Gard
Calmette (A.) et Guérin(C.). — Reclierches expérimentales sur la défense de
l'organisme contre l'injection tuberculeuse {Sérothérapie-Immunité). (Ann.
Inst. Pasteur, XXV, 625-641.) [334
Calmette (A.) et Massol (L.). — Sur la fonction antigène des tuberculines.
(C. R. Ac. Se, CLIII, 420-422.) [335
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 221
Camus et Gley. — Action du sérum d'anguille sur le chat. (G. R. Soc. Biol.,
I 158.) [Le chat est très sensible à l'action
toxique du sérum d'anguille en injection intra- veineuse. — J. Gautrelet
Carlson and Martin (L. M.). — Contribution ta the physiology nf hjmph.
The supposed présence of the sécrétion of the hypophysis in the cérébro-
spinal fluid. (Amer. J. of Phys., XXIX, 64.) [Le li-
quide cérébro-spinal du chat ne contient pas de substance hypertensive
ou susceptible de provoquer la glycosurie ; rien ne permet de supposer
qu'il renferme le produit de sécrétion hypophysaire. — J. Gautrelet
Cathcart (E.). — Tlie Prepyloric sphincter. (J. of Phys., XLII, 93.)
[Le sphincter
pré-pylorique dont l'existence peut être facilement démontrée expéri-
mentalement, répond différemment aux diverses solutions. — J. Gautrelet
Cavazzani (Emilio). — Suyli effetli délia ligatura délie carotidi communi
associata al tai/lio bilatérale del simpatico cervicale nel coniglio. (Archivio
di Fisiologia, IX, 285-296.) [278
Chambers (H.). — The action of radium radiations upon some of the main
constituents of normal blood. (Roy. Soc. Proceed., B. 569, 124.) [329
a) Champy et Gley. — Action des extraits d'ovaires sur la pression arté-
rielle. (C. R. Soc. Biol., II, 409.) [Les extraits d'ovaires de vache,
truie ou lapine abaissent la pression, ceux de chienne et de femme sont
moins actifs, ceux de brebis et de jument sont inefficaces. — J. Gautrelet
b) La tachyphylaxie croisée. (C. R. Soc. Biol., II, 430.)
[On peut provoquer le phénomène de tachyphylaxie
pour un extrait organe avec l'extrait d'un autre organe. — J. Gautrelet
c) Action des extraits de corps jaune sur la pression artérielle. (C. R.
Soc. Biol., 11,443.) [Les
extraits de corps jaune périodiques de vaches sont peu actifs; les extraits
de vache gravide abaissent la pression. Ce sont surtout les extraits de
corps jaune de truie qui manifestent une telle action. — J. Gautrelet
Cléret et Gley. — Ovariectomie et paralhyroïdectomie. (C. R. Soc. Biol., I,
470.) L'ovariectomie préalable ne modifie pas
cliez les chiennes adultes les effets de la thyroïdectomie. — J. Gautrelet
Cohnhein (O.) und Modrakowski (G.). — Zur Wirkung von Morphium- und
Opiumpràparaten {Pantopon) auf den Verdauungskanal. (Zeits. f. phys. Ch.,
LXXI, 273-288.) [330
Combes (R.). — Recherches sur la formation des pigments anthocyaniques.
(C. R. Ac. Se, CLIII, 886-889.) [Les pigments anthocyaniques
se constitueraient donc, au moins en partie, de toutes pièces, et ne résul-
teraient pas de la simple oxydation de corps préexistants. — M. Gard
Commitee consisting of professer C. S. Sherrington (chairman) and
Dr. S. M. Copeman (secretary). — Body Metabolism in cancer. (Rep.
British Assoc. Sheffield, 1910, 297-300.) [Voir ch. V
Coupin (H.). — Sur la toxicité comparée des essences végétales sur les végé-
taux supérieurs. (C. R. Ac. Se, CLII, 529-531.) [La très
grande majorité des essences se montrent nettement nuisibles. — M. Gabd
Csernel (E.). — Veber Salz- und Wasserdiiirese. (Arch. f. d. ges. Physiol.,
CXLI, 559-572.) [301
22-2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Cullis (W.) and Dixon ("W.). — Excitation and section of the auriculo-ven-
tricular Candie. (J. of Pliysiol., XLII, 156.) [277
Cuttat-Galizka (M.). — UnlersuchuiKien ûbev die Eigenschaften und die
Entsleliuiig der Lymphe. VllI. Untersucimngen ilber den postmortale>i
Lymphfliiss und die Li/mph/jildioig bei vermindertem KapiUardruck. (Zeits.
f. Biologie, LVI, 309-346.) [285
Danesi (L.). — Esperienze sulla desinfezione délie piante. (Rendiconti della
Accad. dei Lincei, XX, 508-512.) [Analysé avec le suivant
Danesi (L.) et Topi (M.). — Même titre. (Rendiconti della Accad. dei Lin-
cei, XX, 772-778.) [333
a) Dangeard (P. A.). — Sur la détermination des rayons actifs dans la syn-
thèse chlorophyllienne. (C. R. Ac. Se, CLIl, 277-279.)
[Grâce à la sensibilité particulière d'une
algue, un Chlorella, vis-à-vis de l'intensité lumineuse, on détermine que
le maximum d'action dans la photosynthèse correspond aux longueurs
d"onde 670-635, à la bande d'absorption I de la chlorophylle. — M. Gard
b) Sur les condition.^ de l'assimilation chlorophyllienne chez les Cyano-
phycées. (G. R. Ac. Se, CLII, 967-969.)
[Les Cyanophycées possèdent la propriété d'utiliser pour leur croissance, au
même titre que les rayons orangés, les rayons infra-rouges. — M. G.\rd
c) — — Sur V adaptât ion chroniatique complémentaire chez les végétaux. (C.
R. Ac. Se, CLlll, 293-294.) [Un Lijnghya versicolor ]Vi\ine d'or
conserve sa teinte à; l'obscurité et dans toute la partie du spectre inactive
au point de vue croissance, c'est-à-dire depuis le violet jusqu'au jaune;
il devient vert dans la partie qui va du jaune à l'infra-rouge. — M. Gard
d) Sur les Sulfuraires. (C. R. Ac. Se, CLIII, 963-964.)
[La bactériopurpurine absorbe les radiations rouges et infra-rouges. D'au-
tre part, le pigment est décoloré par ces mêmes radiations. ■— M. Gard
Dean (H. R.). — On the faclor concerned in agglutination. (Roy. Soc. Pro-
ceed., B. 533, 416.) [Un anti-
sérum renferme probablement deux éléments dont la présence simul-
tanée est nécessaire à la production de l'agglutination. — H. de Varigny
a) Desroche. — Sur le jihototropisme des zoospores de Chlamydomonas
Steiuii. \C. R. Ac. Se, CLII, 890-893.)
[La lumière n'a d'autre action que de diriger le mouvement des
zoospores, mais elle n'active ni ne retarde leur mouvement. — M. Gard
b) — — Mode d'action des lumières colorées sur les Chlamydomonas. (C. R.
Ac. Se, CLIII, 1014-1017.) [Le phototro-
pisme n'est pas le seul facteur important de la fixation par les radiations
bleues. Ces dernières ont sur les zoospores une action paralysante, de
même que les radiations rouges ont une action excitatrice. — M. Gard
c) — — Action des diverses radialions lumineuses sur le mouvement des zoo-
spores de Chlamydomonas. (C. R. Ac. Se, CLIII, 829-832.)
[Un premier groupe de
radiations, dans le rouge, parait exciter le mouvement. Un autre, dans le
bleu, et d'autres radiations secondaires, tendent à l'empêcher. — M. Gard
De-witz ( J.). — Ueber die Entstehung der Farbe gewisser Schmetterlingsko-
kons. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 017-636.) [314
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 223
Dezani i^S.). — Le leggi délia diqesfione peptica. (Atti dell' Accad. délie
scienze di Torino, XLVII, 533-544.) [263
Dixon (W. E.). — The pharmacological action of south african Boxwood
[Gonioma Kamassi). (Roy. Soc. Proceed., B. 504, 287.)
[Les ouvriers travaillant ce bois sont
sujets à des troubles divers, astlime, migraine, dépression cérébrale en par-
ticulier : ce bois contiendrait un alcaloïde curarisant. — H. de Varigny
Dobro-wolskaja (N.). — Zur Kenitlnis des Eiiiflusses der Blutverlusle auf
die Verdauluigprozesse. (Biochem, Zeitschr., XXXIII, 73 105.) [272
Destin. — Contribution à Vétiide expérimentale de la médication hypotensive.
(Arch. Int. de Pharmaceutique et de Tliérapie, 425.) [325
Douglas (C. G.) and Haldane (J. S.). — The causes of absorption of oxij-
gen by the lùngs in man. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 1.)
[L'épithélium pulmonaire est
excité par des produits du métabolisme venant des muscles et autres tissus
dès que l'oxygène s'y trouve en quantité insuffisante. — H. de Varigny
Downey (H.). — La genèse des matzellen aux dépens des lymphocytes et
des plasmazellen. (Verh. d. Anat. Gesellsch., 74.) [284
Doyen. — Fait concernant l'entraînement de Vantithrombine lièpatique par
le sang normal. (G. R. Soc. Biol., II, 626.) [279
Drzewina (Anna). — Contribution à l'étude des leucocytes granuleux du
sang des Poissons, [krch. d'Anat. microsc, XIII, fac. 2, 319-376, I pi.) [343
Drze-wina (M™^ Anna) et Bohn (Georges). — Modifications rapides de
la forme sous l'influence de la privation d'oxygène chez une Méduse. (G.
R. Ac. Se, GLIII, 1030-1032.) [328
Diibois (Raphaël). — Sur la fluorescence chez les Insectes lumineux. ,{C
R. Ac. Se, GLIII, 208-213.) [310
Dubois et Boulet. — Action des extraits de prostate sur les mouvements de
l'intestin. (C. R. Soc. Biol., II, 536.)
[Action inhibitrice constante. — J. Gautrelet
Ehrlich (F.). — Ueber die Bildung des Plasmaeiweisses bei Hefm und
Schimmelpilzen. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 477-497.) [Voir ch. XIII
Eisler (M. V.) und Portheim (L. v.). — Ueber Hiemagglutinine in
Pflanzcn. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 7.) [279
Emmes and Riche. — The respiraiorg exchange as affecled by body posi-
tion. (Amer. J. of Phys., 651, XXVll, 406.)
[Tableaux indiquant l'augmentation des échanges
respiratoires d'hommes assis après avoir été couchés. — J. Gautrelet
Erve (van de). — On the rôle of the kidneys in the régulation of the con-
centration of thé sérum diaslase. (Amer. .lourn. of Phys., XXIX, 182.)
[La ligature des ar-
tères rénales du chien, la diurèse causée par section des nerfs rénaux ne
produisent pas de cliangement dans le pouvoir diastasique du sérum. La
diurèse due à l'ingestion d"un excès de sels le diminue. — J. Gautrelet
Euler (H.) und Ugglas (B.). — Ueber die Ausnutzung der GHrungs-und
AtmungsenergieinPflanzen. (Zeitschr. f. allg. Physiolog., XII, 304-378.) [310
224 L'ANxXEE BIOLOGIQUE.
a) Fabre (G.). — Effot de Vaclivation de l'atmosphère par Vémanation de
radium sur la germination et la poussée des divers orrianismes végétaux.
(C. R. Soc. Biol., LXX, 187-188.) [328
b) — — Action du radium sur les organismes végétaux. (C. R. Soc. Biol.,
LXX, 419-420.) [Sous l'influence du radium, des altérations or-
ganiques et fonctionnelles des organismes végétaux ont lieu. — M. Gard
Farini et Roncato. — Sur Vaction hypotensive du pancréas. (Arch. it.
bioL, LVI, 00.) [336
a) Fischer (H. W.). — Gefrieren tind Erfrieren, eine phgsico-chemische
Studie. (Beitr. Biol. Pflanzen, X, 2, 133-234.) [Voir ch. Xll
b) Wasserkulturen von Farnprothallien, mil Bemerkungen i'iber die Be-
dingungen der Sporenkcimung . (Beih. z. Bot. Centralbl., XXVIl, Abt. 1, 54-
•59.} [Voir ch. IV
c) Lichl- urul Dunkelkeimung bei Farnsporen. (Beih. z. Bot. Centralbl.,
XXVII, Abt. 1, 60-62.)
[F. fait connaître un nouvel exemple de Fougère, Polgpodium vidgare,
dont les spores germent à l'obscurité comme à la lumière. — F. Moreau
Fitting (H.). — Untersucliunq liber die vorzeitiqe Entblàlterung von BHlten.
(Jahrb. wiss. Bot., XLIX, 187-263.) ' [316
a) Flack (M.). — Uexcision ou l'écrasement du nœud auriculo-ventricxdaire
n'arrête pas les jnilsations du cœur des mammifères bailant dans les con-
ditions normales. (Arch. Int. Physiol., XI, 111.) [278
b) — — Modifications du système cardiaque et allorythmie expérimentale
chez le cœur d'Oiseau. (Arch. Int. Physiol., XI. 120.) [Ibid.
c) La fonction du nœud sino-auriculaire des mammifères est surtout
cardio-régulatrice. (Arch. Int. Physiol., XI, 127.) [Ibid.
Foâ. — Suj- l'apnée des Oiseaux. (Arch. it. biol., 1, 412.) [L'apnée produite en
insufflant de l'air dans la trachée, de manière qu'il sorte par une large ouver-
ture des sacs thoraciques et abdominaux, est due à l'excitation des vagues
dans les poumons et les sacs aériens; on constate une diminution de l'oxy-
gène du sang artériel, donc pas d"état apnéique de sang. — J. Gautrelet
Franck (E.) und Bretschneider (A.). — Zur Frage der « Restreduktiou »
des Blutes nach der Vergiirung. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXI, 157-167.) [280
Fraser (R. E.) and Gunny (J. A.j. — The action of the venom of Echis
carinalus. (Roy. Soc. Proceed., B. 566, 491.)
[Venin tuant par hémorragies, faiblesse
de la circulation, anémie, arrêt de la respiration et perte de Texcita-
bilité réflexe; pour finir, arrêt du cœur en diastole. — H. de Varigny
Fredericq (L.). — La théorie de la diffusion suffi à expliquer les échanges
gazeux de la respiration. (Arcli. Int. Phys., X, 391-413, 5 fig.) [250
Freedericksz l'W.). — Rôle physiologique de la catalase. iBull. Soc. bot. Ge-
nève, 2« sér., 111, sO-1 15.) ' [254
Friedel (J.). — De Faction exercée sur la Végétation jiar une obscurité plus
romjilète que l'obscurité courante des laboratoires. (C. R. Ac. Se, CLIII,
825-826.) [320
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 225
rite absolue, les feuilles d'oignon restent incolores, elles verdissent dans
une obscurité qui empêche la plupart des plantes de verdir. — M. Gard
Friedmann(E.). — Ueber Dehydrierung imTierkôrper. (Bioch. Zeits.,XXXV,
49-56.) [Voir ch. XIII
Frisch (K. v.). — Ueber den lunfluss dcr Tempera fur nuf die schwarzen
PigmentzeUen des Fischhanl. (Biol. Centralbl., XXXI, 236-248,3 fig.) [317
Fûrth (von) und Sehwarz (C). — Ueber die ffemmung dcr Suprareninglu-
cosurie und der sekretorisclien Nierenleistung diircli peritonealc Reize.
(Biochem. Zcitschr., XXXI, 113-134.) [302
a) Gatin (C. L.). — InfJucnce du goudronnage des roules sur In végélation
des arbres du bois de Boulogne. (C. R. Ac. Se, CLIII, 202-204.)
[II semble que dans certains cas particuliers
seulement, celui d'une route très ensoleillée et soumise à une circula-
tion très active, le goudronnage peut avoir un effet nuisible. — M. Gard
b) Reproduction expérimentale des effets du goudronnage des roules
sur la végétation avoisinantc. (C. R. Ac. Se, CLIII, 688-690.)
[La poussière seule d'une
route goudronnée peut produire, sur des végétaux ligneux, des dégâts
variables avec la nature de l'essence. Certaines plantes molles paraissent
d'autant moins sensibles qu'elles sont plus abritées du soleil. — M. Gard
Gatin (C. L.) et Fluteaux. — Modifications analomiqucs produites, chez
certains végétaux, par la poussière de routes goudronnées. (C. R. Ac. Se,
CLIII, 1020-I02I.) [La plante
réagit en développant des assises subéreuses ; l'appareil conducteur est
moins développé et la mise en réserve de l'amidon entravée. — M. Gard
Gautrelet (J.). — Contribution (c l'élude physiologique des acides aminés.
(C. R. Soc. Biol., 1, 249.)
^ [Action peu marquée sur la pression. — J. Gautrelet
Gigan (A.). — Ueber den Einfluss der Nahrungsaufnahme au f den Gasivech-
set und Energicumsatz. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXL, 509-592.) [256
Giglioli (S.). — Dclla prohabile funzione degli olii essenziali e di altri pr^o-
dotli volatili délie plante, quale causa di movimento dei succhi nei tessuti
viventi. (Rendiconti dell' Accad. dei Lincei, XX, 349-361.) [285
Giovannozzi (M.), — Sul signifîcato dei dimorfismo dei granuli di cloro-
filla in al cune plante. (Bull, délia Soc. bot. ital., 99-100.) [316
Girard (Pierre). — Sur le rôle prépondérant de deux facteurs électrostati-
ques dans rosmose des soluticms d'électrolgtes. Mouvements osmotiques nor-
maux. (C. R. Ac. Se, CLIII, 401-404.) [248
Glogolew (P.). — Ueber die Régénération von Eiweiss in der Magenschleim-
haut. (Biochem. Zeit.schr., XXXII, 222-230.) [263
a) Gley. — Action des extraits salés à chaud de muqueuse gastrique et de
muqueuse iléale sur la sécrétion pancréatiqtie. (C. R. Soc. Biol., I, 519.)
[On observe à la suite de telles injections
une baisse de pression, puis, consécutivement au rétablissement de la
tension normale, une sécrétion pancréatique manifeste. — J. Gautrelet
b) — — Sur l'antagonisme de la sécrétine et de Vadrénaline. (C. R. Soc. Biol., I,
866.) [Ce n'est que quand l'adrénaline a été injectée immédiatement avant la
sécrétine que son action empêchante a pu se manifester. — J. Gautrelet
c) L'adrénaline exerce-t-elle une action antagoniste de celle des albu-
l'année biologique, ïvi. 1011. 15
226 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
moscs el de la pilocarpùie sur les sécrêlions pancréatique et saJivaire? (C
R. Soc. Biol., II, 23.) [II n'y a pas d'antagonisme. — J. Gautrelet
(/) Gley. — Action in vitro du sérum sanguin sur la toxicité des extraits d'orga-
nes. (C. R. Soc. Biol., II, 584.) [Le sérum sanguin mis en contact avec des
extraits d"organes fait perdre à ceux-ci leur toxicité. — J. Gautrelet
Gould (L. K.) and Carison (A. J.). — Further studies on the relation of
tiie pancréas la the sérum and lymph diastases. (Amer. J. of PhysioL,
XXIX, 165.) [289
a) Graîe (V.j. — Sludien iiber das Anthocgan {III). (Sitzungsber. derK. Aka-
deniie der Wissens. in Wien, CXX, 765-810.) [316
b) Die biochemische Seile der Kohlensdureassimilation durch die grime
Pflanze. (Biochem. Zeitschr., 114-129.) [Aperçu criticpie
des divers travaux destinés à donner une base expérimentale à la tliéorie
de Bayer. Estime que les preuves concernant la synthèse de l'amylum à
partir de l'aldéhyde formique ne sont pas encore suffisantes. — P. Jaccard
c) — — Untersuchungen i'tbcr das Verhalten grihier Pflanzen zu gazformi-
gen Formaldehyd. 2 Milteil. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 19.) [327
Grafe (E.) und Graham (D.). — Ueber die Anpassungsfd/iigkeit des tierischen
Organismus an interreichliche Nahrungszufuhr . (Zeitschr. f. physiol. Ch.,
LXXIII, 1-67.) [257
Grafe (V.) und Richter (O.). — Ueber den Einfluss der Narkotika auf
die chemische Ziisa mmensetzung von Pflanzen. I. Das chemische Verhalten
pflanzlicher Objekte in einer Acctylenatmosphàre. (Sitzungsber. der K.
Akad. der Wissenschaft. Wien, CXX, 1187-1229.) [329
Green-wald (J.). — The effect of parathyro'idectomg upon melabolism. (xVmer.
J. of Phys., XXVIII, 103.)
[Après parathyroïdectomie on observe une augmentation de l'azote sécrété au
cours de la tétanie. Le rapport azoturique est diminué. Pas de modification
dans le taux de l'ammoniaque urinaire. La créatine — non la créatinine
— est beaucoup augmentée, ainsi que l'azote indéterminé. — J. Gautrelet
Grigant. — Taux de la cholestérinémie des herbivores et des rongeurs. (C. R.
Soc. Biol., II, 274.) [La castration
chez les herbivores ne modifie pas la cholestérinémie. — J. Galtrelet
Guillaume (E.). — Le phénomène de Bose et les lois de Vélectrisation de
contact. (Thèse, Zurich, 54 pp., 1908.) [307
Guillery. — De l'action des ferments sur l'œil et de ses relations avec
l'ophtalmie sympathique. (Arch. Augenheilkunde, LXVIII, 242.) [337
Guttenberg (H. von). — Ueber die Verleilung der gcotropischen Empfind-
lichkeit in der Kuleoplile der Gramineen. (Jahr. wiss. Bot., L, 289-327.)
[Dans Avena sativa, Ilordeum vulgare, Phalaris canariensis
une zone très courte au sommet de la coléoptile possède une sensi-
bilité géotropique plus grande que la partie inférieure. — F. Péchoutre
Haberlandt (G.). — Ueber die Lichtsinnesorgane der Laubbldtter. {Zeitschr.
fijr allg. Physiologie, XIV, 41-44.) [L'auteur
réfute les objections de Vouk parues dans le même volume. — P. Jaccaru
Hadzi (J.). — Ueber die Nesselzellverhdltnise bei den Hydromedusen. (Zool.
Anz., XXXVII, 471-478, 1 fig.) [Les nématocystes
se forment dans les points spéciaux d'où ils émigrent vers les places
définitives où ils entreront en fonction. — Y. Delage et M. Goldsmith
Halket (A.). — Some experimenls on absorption by the aerial parts of cer-
tain salt-marsh plants. (The New Phytologist, X, 121-139.) [250
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 227
Hallion etMorel. — L'observation vaso-motrice du thymus. (C. R. Soc. Biol.,
Il, 382.) [Le thymus reçoit des filets vaso-
constricteurs de la chaîne thoracique, laquelle les reçoit à son tour par
les 4 ou 5 premiers rameaux communicants dorsaux. — J. Gautrelet
Halpenny (J.) and Gunn (J. A.). — Note on t/ie exiirpalion of Ihe thijroid
gland in monkeys. (Quarterly Journ. of Physiology, IV, 237-242.) [290
Hari (P.). — Ueber den Einfluss der inlravenôsen Bhiltrans fusion auf den
Slolf- und Enerr/ieumsat:-. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 111-147.) [277
Hayden (A. F.) and Morgan (W. P.). — An inquiry inlo Ihe influence ofthe
constituent of a bactcrial emuhion an theopsonin index. (Roy. Soc. Proceed.,
B. 572, 320.) [Etude d'où il résulte que la
quantité joue un rôle très important dans la question. — H. de Varigny
Heckel (Ed.). — De faction du froid, du chloroforme et de l'éther sw VEu-
palorium triplinerve Vahl {Ayapana). (G. R. Ac. Se, CLIl, 1825-1827.)
[11 se développe chez cette
plante très rapidement une odeur coumarino-mélilotique par l'action
du froid, moins par celle des anesthésiques et la dessiccation. — M. Gard
Hedon. — Sur la sécrétion interne du pancréas. (C. R. Soc. Biol., II, 125.)
[L'injection de sang veineux pancréatique normal
à un chien diabétique parce que dépancréaté, lui restitue momentané-
ment la fonction pancréatique humorale. Cette injection n'a d'effet que
par la veine porte, la collaboration du foie est nécessaire. — J. Gautrelet
Henderson (J.) and Underhill (F.). — Acapnia and glycosuria. (Amer. J.
of Pliysiol., XXVIIl, 27.) [L'acapnie est souvent accom-
pagnée de glycosurie ou d'hyperglycémie tout au moins. — J. Gautrelet
Henze (M.). — Untersuchunyen iiber das Blut der Ascidien. (Zeits. f. physiol.
Ch., LXXIl, 494-501.) [284
Herms ("William Brodbeck). — The photic reactions of sarcophayid flies,
especially Lucilia cœsar Linn. and Calliphora vomitoria Linn. (Journ.
exper. Zool., X, 107-226.) [342
Hérouard (E.). — Sur le mode de fixation au sol des Scyjdiistomes par les
tono fibrilles. (Bull. Soc. Zool. France, 15-19.) [309
a) Herzog (R.) und Saladin (O.). — Ueber Verànderungen der fermentât iven
Eigenschaflen welche Ilefezellen bei der Ablôtumj nul Aceton erleiden.
(Zeitschr. f. physiol. Chem., LXXIII, 203-283.) ' [341
b) Ueber das Verhalten einiger Pilze gegen Aminosdure. (Zeits. phys.
Chem., LXXlll, 302-307.) [Voir ch. XIll
Herzog ^R.) und Saladin (O.), Ripke (O.). — Ueber das Verhalten eini-
ger Pilze zu organischen Sàuren. (Zeits. f. phys. Chem., LXXlll, 284-301.)
[Voir ch. XIII
Hewett (R. T.). — Immunisation by means of Bacterial endotoxins. (Roy.
Soc. Proceed., B. 568, 49.)
[Les endotoxines (typhoïde, choléra, diphtérie, peste) con-
fèrent une protection (d'au moins onze semaines). — H. de Varigny
Hill (L.) and Flack (M.). — The physiological influence of ozone (Roy.
Soc. Proceed., B. 574, 304.) [L'ozone » cache » les odeurs plus qu'il ne
les détruit. A 1 pour 1 million il est irritant pour les voies respiratoires,
11 diminue le métabolisme respiratoire ; il excite les nerfs olfactifs et res-
piratoires. En proportion déjà faible il cautérise et tue'. — H. de Var:gny
228 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Hoesslin (H. von) und Lesser (E. J.). — Die Zersetzunfisgeschwindigkeit
des iVahrungs- und Kôrpereiweisses. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIII, 345-
304.) [261
Hohlweg-. — i'eber den Einfluss der Muskelarbeil auf die Zersetzung suhkii-
lan einverleibten Zuckers. (Zeitg. f. Biolog-ie, LV, 390-408.) [307
a) Hollande (Ch.). — U autohémorrhée ou le rejet du sang citez les insec-
tes {Toxicologie du sang). (Arch. d'Anat. microsc, XIII, fasc. 2, 172-318,
3 pi.) [282
b) — — Etude histologique comparée du sang des insectes à hémorrhée et
des insectes sans hémorrhée. (Arch. Zool. exp., 5, VI, 283.) [283
a) Hooker (D. R.). — The effect of exercise upon the venons blood pressure .
(Amer. J. of Phys., XXVIII, 235.) [277
b) The Chemical régulation of vascular tone as studied upon (he per-
fused blood vessels of the frog. (Amer. J. of Phys., XXVIII, 361.) [Le tonus
vasculaire est augmenté par les ions calcium et oxygène, diminué par
lésions sodium et potassium, l'acide carbonique et l'urée. — J. G.autpîelet
Hoven (H.). — fju rôle du chondriome dans l'élaboration des produits de
sécrétion de la glande mammaire. (Anat. Anz., XXIX, 321-326, 4 tig.)
[Voir ch. I
Ho-well. — The rôle of antithrombin and thromboplaslin in the coagulation
of the blood. (Amer. J. of Phys., XXIX, 187.) [279
Howland (J.). — Der Chemismns und Energieumsalz bei schlafenden Kin-
dern. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 1-12.) [252
Issekutz (B.). — Ueher die Wirkung des iMorphins, Codeins, Diotiim und
Ileroins auf die Atmung. (Arch.-f. exp. Pliysiol., CXLII, 255-272.) [330
Iwanoff (N.). — Die Wirkung der niltzlichen und schlàdlichen Stimulatoren
auf die Alinung der lebenden und abgelôteten Pflanzen. (Biochem.
Zeitschr., XXXI, 74-98.) [327
Jacobi (H.). — Wirkung verschiedener Lichtintensiliit und Belichlungsdauer
auf das Lungenwachstum eliolierter Keimlinge. (Sitzunasberichte der K.
Akad. der Wiss. Wien, CXX, 1001-1031, 3 fig.) ^ [318
Jansen (B. C. P.). — Ueber den Fettstoffujechsel beim Fehlen des Pankreas-
sekrcts im Darmrohr. (Zeits. f. physiol. Ch., LXII, 158-166.) [266
Januszkiewicz (A.). — Ueber Alkoholdiurese. (Zeits. f. BioI.,LVI, 401-466.)
[301
Joannovics (G.) und Pick (E.). — Intravitale Oxyda tionshemmung in der
Leber durch Narkotika. (Arch. f. d. gesam. Physiol., CXL, 327-353.) [330
Jolly et Levin. — Sur 1rs modifications de poids des organes lymphoïdes à
la suite du Jeûne. (C. R. Soc. Biol., II, 320.)
[Atrophie surtout considérable pour le thymus, moindre
pour la bourse de Fabricius, moindre encore pour la rate. — J. Gautkelet
Jordan (A. E.) and Eyster (J. A. E.). — The phijsiological action of ex-
tracts of Ihe pineal bodij. (Amer. J. of Phys., XXIX, 115.)
[La glande pinéale de mouton
contient une substance dépressive produisant chez certains animaux une
vaso-dilatation intestinale, augmentant légèrement l'intensité du cœur i.solé
de cliat et causant souvent une diurèse avec glycosurie. — J. Gautrelet
Junkersdorf (P.).— Ueber die Bildungvonliohlehydraten ans Fett im ticri-
schen Organismus. (Arcli. f. d. ges. Physiol., CXXXVII, 269-328.) [303
Xiy. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 229
Kahn (R. H.). — Zuckerslich und Nebennieren. (Arch. f. d. ges. Physiol.,
GXL, 209-255.) ' [298
Kahn (R. H.) und Starkenstein (E.). — Ueber das Verhalten dea Glykogens
nac/i Nebennierenexstirpation. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXIX, 181-
105.) [297 .
Karaulo-w (T.). — Ueber Enlg if tung glucosidischer Herzgifle durchCholes-
terin in Versuchen am ausgeschnittenen Froschherzen. {Biochera. Zeitschr.,
XXXII, 145-154.) " [332
Katz (J.). — Ueber die Aiisscheidung des Chinins beim Ilunde und iiber eiiie
neiie Mel/inde der quunliUiliven Chininbeslimmung . (Biochem. Zeitsclir.,
XXXVI, 144-189.) [302
Kennel (Pierre). — Les corps adipohjmphoïdes de quelques Batraciens. (G.
R. Ac. Se, GLU, 1352-1354.) [Ges corps (corps adipeux, corps
jaunes) sont des appendices péritonéaux, servant : 1° pour Taccumu-
lation des graisses, 2" comme organes lymphopoiétiques. — M. Golusmitii
a) Kepinow (L.). — Ueber den EinfJuss der Blutkôrperchenlipoide au f die
Blutbildung. (Biochem. Zeitschr., XXX, 160-171.) [280
b) Ueber die Beeinflussung der Aulolyse durchlod. (Biochem. Zeitschr.,
XXXVII, 238-248.) [327
Kikkoji (T.). — Ueber den Abban des Naphtalinkernes im Tierkôrper. (Bioch.
Zeits., XXXV, 57-87.) [Voir ch. XIII
Kluyver (A. J.). — Beobachlungen iiber die Einwirkung von uUravioletlen
Stralden au.f hohere Pllanzen. (Sitzungsher. der K. Akad. der Wissensch.
Wien, GXX, 1I37-1I70, 1 pi.) [319
Knowlton (F.). — The influence of colloids on diuresis. {L of Phys., XLIII,
219.)-
[Seuls les colloïdes possédant une pression osmotique comme la gélatine,
arrêtent la diurèse produite par la solution physiologique, mais sont sans
action sur la diurèse provoquée par le sulfate de soude. — J. Gautrelet
Kochmann (M.). — Ueber die Abhdngigkeil des Kalkstoffwechsels von den
organischen Xahnmgskomponenten beim erwachsenen I/unde, nebst Bemer-
kungen iiber den Slojfumsatz der Plwsphorsdure und der Magnesia. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXII, 301-377; 10-27.) [270
Kostytschew (S. von). — Phgsiologisch-c/iemische Untersuchungen iiber die
Pflanzenatmnng (en russe, résumé en allemand). (Trav. de la Soc. imp.
des naturalistes de S^-Pétersbourg, XLII, Sect. de bot., 206pp.) [254
Kostytschew (S.) und Scheloumow (A.). — JJeber die Eimvirknng der
Gdrungsprodukte und der Phosphate au f die Pflanzenatmung. (Jahrb. wiss.
Bot., L, 157-199.) [Les phosphates secondaires n'exercent une action
stimulante sur la formation de GO- que par leur réaction alcaline et la
même stimulation peut être obtenue par des solutions étendues de soude
ou de carbonate de soude. Les produits de la fermentation exercent aussi
une influence accélératrice sur la production de GO^. — F. Péchoutre
Krause (R. A.). — On Ihe urine of ivomen under normal conditions, tvilh
spécial référence to the présence of creatin. (Quarterly Journ. of Physio-
logy, IV, 293-304.) [.304
Kronecker (H.). — Das Wesen der Berq-Krankheit und ein seltener Fall
derselben. (Biol. Gentralbl., XXXI, 771-777.) [320
Krym (R. S.). — Zum Chemismus und der Verdauung und Besorption im
230 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
lierischen Kôrper. XLI. Die Verdauung gemischter Nalirung beim Hunde
und beim Mensc/ien. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 312-317.) [262
Kunssberg (Katharine von). — Eine Anticoagidindrusr hei Zecken. (Zool.
Anz., XXXVIII, 263-2i)S. 3 fig.) [L'auteur localise dans les glandes sali-
vaires dont les conduits sont disposés de manière à évacuer leur liquide dans
la plaie, la présence d'une anticoaguline. — Y. Delage et M. Goldsmith
Kylin (H.). — Ueher die t/rihien und qelberi Farbsloff)' der Florideen. (Zeitschr.
f. phys. Chemie, LXXIV, 105-122.') [312
a) Laguesse. — Preuve expérimentale du balancement dans les îlots de
Langerhans. (J. Ph. Path. gén., 5.) [Chez les animaux soumis à l'ina-
nition pendant quelques jours, le nombre des îlots double presque, pour
retomber à son taux normal chez les animaux renourris. — J. Gauïrelet
b) — — Résultats éloignés de la résection du canal pancréatique chez le
lapin. (J. Phys. Path. gén., 673.) [Transforma-
tion du pancréas en masse graisseuse, disparition des acini et de l'arbre
excréteur; mais conservation des îlots de Langerhans. — J. Gadtrelet
Lalou. — Sur le mode d'action de la sécrétine. (Journ. Phys. Path. gén.,
352.) [336
Lambert, Ancel et Bouin. — Sur la skeptopliylaxie. (G. R. Soc. Biol., II,
350.) [On dénomme ainsi la propriété
que possède l'injection de la plupart des extraits organiques (la surré-
nale exceptée) de protéger presque instantanément contre les doses mor-
telles de ce même extrait. Cf. la tachyphylaxie de Gley. — J. Gautrelet
Landsteiner, Levaditi et Prasek. — Tentatives de transmission de la
scarlatine au chimpanzé. (C. R. Ac. Se, CLII, 1190-1192.)
[L'inoculation dans
la gorge de produits virulents provenant d'enfants scarlatineux provoque
une angine ressemblant à celle de la scarlatine typique. — M. Goldsmith
Langlois et Desbouis. — De la durée de la circulation pulmonaire. (C. R.
Soc. Biol., I, 682.)
[Chez le chien, durée à l'état normal 6 sec. 2; en état d'apnée par asphyxie
20 secondes. Mesures faites par la méthode de Stewart. — J. Gautrelet
Laroche (G.) et Grigaut. — Étude biologique et chimique de l'absorption
des toxines diphtérique et tétanique par la substance nerveuse et des phé-
nomènes corrélatifs. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 892-913.) [339
Laugier (Henri) et Bénard (Henri). — Contribution à l'étude des pro-
priétés osmoliques des muscles. (Journ. de Physiol. et de Pathol. gén.. XIII,
497-504.) ' [249
Launoy (L.). — Peut-on accoutumer le cobaye à la stn/chnine? (C. R. Ac.
Se, CLII, 1698-1701.) " [332
Laurent (J.). — Les conditions physiques de résistance de la vigne au Mil-
deiv. (C. R. Ac. Se, CLII, 103-106.) [La résistance au Mildew croit avec
la concentration moléculaire du milieu interne de la vigne. — M. Gard
Lebedeff (A.). — La zymase est-elle une diastase? (Ann. Inst. Pasteur,
XXV, 682-694.) [341
Lederer (R.) und Stolte (K.). — Die Zusammeusetzung des Menschen und des
Ilundeherzens. (Biocliem. Zeitschr., XXXV, 108-112.) [Voir ch. XIII
Leduc (Stéphane). — a) La diffusion des liquides. — b) La cellule osmoti-
que. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, Dijon, 47.) [249
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 231
Lefèvre (J.)- — Chaleur animale et bio-énergétique. (Paris, Masson, xv +
1107 pp., 211 fig.) [309
Lesage (J.). — Effets phi/siologiques du Maté ou thé du Paraguay. (Ass. Fr.
Av. Sf., Dijon, 118.) [Les effets montrent que le maté agit non
comme aliment d'épargne, mais comme excitateur des fonctions nerveu-
ses, estimé par le niveau du seuil de l'excitation et l'amplitude de la con-
traction musculaire, mesurée à l'ergographe. — Y. Delage et M. Goldsmith
Lesage (P.). — Sur les caractères des plantes arrosées à l'eau, salée. (G. R.
Ac. Se, CLll, 196-197.) [Des plan-
tules de Lepidium sativum, arrosées à Teau salée, ont une taille moindre,
une carnosité plus marquée, une coloration plus jaunâtre, et un cycle
évolutif plus court que les plantules arrosées à l'eau de source. — M. Gahd
Lesage (J.) et Filenski (L.). — Anticorps spécifiques et apomorpidne. (Ass.
Fr. Av. Se, Dijon, 118.)
[Confirme, en ce qui concerne l'apomorphine, le fait que les corps
non albuminoïdes, tels que les alcaloïdes, ne déterminent pas dans l'orga-
nisme la formation d'anticorps spécifiques. — Y". Delage et M. Goldsmith
Lesné Edmond) et Dreyfus (Lucien). — Influence de la diète sur l'ana-
phylaxie. (G. R. Soc. BioL, II, 153.) [Le jeûne dei la diète supprime
l'anaphylaxie au blanc d'œuf de poule chez le lapin. — J. Gautrelet
Le Sourd et Pagniez. — Influence de Vadditlon de tissu splénique sur la
réiractitilé du caillot fibreux. (C. R. Soc. BioL, II, 551.)
[L'addition au plasma oxalaté
de lapin de tissu broyé de rate donne un caillot constamment rétractile,
quand on provoque la coagulation par addition de GaCl-. — J. Gautrelet
Lesser (E. J.). — Das Verhalten des Glykogens der Frôsche bei Anoxybiose
rind Restitution. (Zeits. f. BioL, LVI, 467 504.) [252
Levene (P. A.) et Meyer (G. M.). — On the combined action of muscle
plasma and pancréas extract on glucose and maltose. (Journ. of biol. Clie-
mistry, IX, 97-108.) [Voir ch. XIII
Levy (Fritz). — Untersuchungen iiber den Einfluss uUravioletter Strahlen
auf Sperma und Hier von Amphibien. (Zeitschr. allg. Physiol., XIII, 4,
1 et 2, 139-154, 3 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume
Liebermann (L.) und "Wiesner (F.). — Ueber das Sauerstoffiibertragungs-
vermoqen verschieden hoch erwàrmtens Blutes. (Biochem. Zeitschr., XXXV,
363-368.) [Voir ch. XllI
Lieske (R.). — Beitrdge zur Kenntnis der Physiologie von Spirophyllum fer-
ruqineinu Ellis, einem typischen Eisenbakterium. (Jahrb. wiss. Bot., LI,
91-135.) [268
Linsbauer (K.). — Zur physiologischen Anatomie der Epidermis und des
DurckUiflungsapparates der Bromcliaceen. (Sitzungsb. der K. Akad. der
Wissensch. in Wien, CXX, 319-348, 3 pi.) [255
Lipschutz (A.). — Zur Frage ûber die Erndhrung der Fische. (Zeitschr. f.
allg. Physiol., XII, 59-124.) [Les carpes
et les jeunes anguilles ne s'alimentent pas avec des produits organiques
définis (asparagine, glucosamine, tyrosine, glucose et extrait de
corps de daphnies) ajoutés à l'eau d'un aquarium. — M. Mendelssohn
a) Lœb (Jacques). — Kônnen die Eier von Fundulus und die jungen Fische
im distillierten Wasser leben? (Arch. Entw.-Mech., XXXI, L. 4, 25 avril,
654-657.) [321
232 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Lœb (J.). — The rôle of salts in the préservation of life. (Science,
17 novembre, 053.) [Les sels sont
nécessaires à la vie de la cellule en « tannant » Tenveloppe, ce qui la
rend plus durable et moins perméable, et permet à la cellule de fonction-
ner. Cette manière de voir explique que des sels inertes, ne fournissant
pas d'énergie, soient indispensables à l'existence. — H. de Yarigny
c) Ueher den Mechanismus der antagonistischen Salzwirkungcn. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXVI, H. 2, 3 und 4, 275-279.) [323
Lœb (J.) and Beutner (R.). — On the iinlure and srat of the eleelromotive
forces manifested by living organism. (Science, 22 déc, 884.)
[L'influence de la concentration desélectrolytessur la force élec-
tromotrice des organes vivants concorde quantitativement avec les va-
leurs qu'on devait attendre en considérant la peau comme perméable aux
cations et imperméable ou peu perméable aux anions. — H. de Varigny
a) Lœb (Jacques) und "Wasteneys (Hardolph). — Weitere Bemerkungen
ûber den Zusammenhang zwischen Oxyda tionxgrôsse und Cytolyse der Seei-
geleier. (Biochem. Zeitschr., XXXI, H. 1 und 2, 168-169.) [321
6) (unter Mitwirkung von Hardolph "Wastenays). — Die Entgiflnng
von Kaliiimsal:-en diirch Xalrivmsalze. (Biochem. Zeitschr., XXXI, H. 5 et
6, 7 février, 450477.) [Ibid.
c) — — Die Erhôhung der Giflwirhung von KCl durch niedrige Konzentra-
tùm von NaCl. (Bioch. Zeitschr., XXXII, H. 2, 28 février, 155-163.) [Ibid.
d) Ùber die Entgiflung von Kaliumsalzen durch die Salze von Calcium
nnd anderenErdalkalimelallen. (Bioch. Zeitschr., XXXII. II. 3 et 4, 19 mars,
308-322.) [Ibid.
e) — — Die Entgiflung von Sàuren durch Salze. (Zeitschr., XXXIII, H. 5 et
6, 10 mai, 489-502.) [Ibid.
f) Sind die Oxyda tionsvorgànge die unabhdngige Variable in den
Lebenserschei)mngen? (Biochem. Zeitschr., XXXVI, H. 5 und 6, 345-356.)
[251
a) Lœb (Léo). — The Cyclic changes in the Ovary of the Guinea Pig.
(Journ. of Morphol., XXII, N^ 1, 20 mars, 37-70.) [295
b) Ueber die Bedeutung des Corpus luteum filr die Periodizdt der
sexuellen Zykhts briin nwiblichoi Siiugetieroryanismus. (Deutsch. med.
Wochenschr., N^ 1, 145.) ^ [Ibid.
c) UntersuchungoL ilber die Ovulation nrhsl einigen Bemerkungen i'iber
die Bedeutung der sogenannten « interstitiel Icn Drïtsc » des Ovariums. (Zen-
tralbl. f. Physiol., XXV, N^' 9, 6 pp.) [Ibid.
d) — — Ueber Ilypotypie der zyklischen Verdndcrungen des Sdugetierova-
riumsund ûber ihre Beziehung zur Sterilitdt. (Ibid., 2 pp.) [Ibid.
e) The parlhoiogenelic Development of ova in the Mammalian ovary
and the Origin of ovarian Teralomala and Chorio-Epitheliomala. (Journ.
Amer. Med. Ass., LVI, 1327-1328.) [Ibid.
f) The cyclic changes in the Mammalian orr^ry. (Proceed. Amer. Philos.
Soc, L, N» 199, 228-234.) [Ibid.
g) Beitràge zur Analyse des Gewebeivachstums. IV. Ueber denEinfluss
von Kombinalionsreizrn auf das Wachstum des transplant ierten Ulerus des
Meerschweinchens. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 456-478, 2 fig.) [294
h) Beitràge zur Analyse des Gewebeivachstams. VI. Ueber die Wirkungs-
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 233
loeise dcv âussercn Bcize bel der Bildung dcr Plncentome. (Arch. Entw.-
Mech., XXXII, 67-86, 1 pi., 4 fig.) [294
i) Lœb (Léo). — Beitrâge zur Analyse des Geioebewachstums. VII. Ueùer
einige Bedingungen des WarhstiiDis dcr emhryonalea Placenta. (Arch.
Entw.-Meclî., XXXII, 662-667.) [Analysé avec le précédent
Lœb (Léo) und Fleisher (Moyer S.). — Ùeber die Bedeutiing des Saiier-
stof/'s l'Hr das Wachstum der Gexvebc von Sàugetieren. (Biochem. Zeitschr.,
XXXVI, H. 2, 3, 4, 98-113.) [Voir ch. XII
Lœper et Esmonet. — Aclion vaso-tonique comparée des différents produits
de sécrétion gastrique. (C. R. Soc. Biol., I, 8.) [Une injection intra-vci-
neuse de pepsine pure provoque un abaissement passager de la pression
suivi d'hypertension considérable. Le suc gastrique de chien en digestion
est hypotenseur, sinon hypertenseur. La macération de muqueuse gas-
trique de chien et de lapin produit un abaissement notable. — J. Gautrelet
Lœwe (S.). — Veber die Bindung des Tetanustoxins. (Biochem. Zeitschr.,
XXXIV, 453-511.) [339
Lœwenstein (G.) und Rick (E.). — Studien ilber Antigenbildung im
eiweissfreicn Nahrmedien. — Beitrdge zur Kenntnis des Tnberhulins. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXI, 142-151.) [335
Lohner (L.). — Zam Exkretionsproblem dcr AcOlcn. (Zeitschr. f. allg.
Physiologie, XII, 451-484.) [Les Acœles ne possèdent pas d'é-
monctoires spécifiques. Les produits d'excrétions se rassemblent dans de
petites vacuoles et sont apportés vers l'orifice oral. — M. Mendelssohn
a) Lombroso (U.). — Sur les échanges des substances nutritives et des sécré-
tions glandulaires internes chez les rats en parabiose. (Arch. ital. biol., I,
75.) [270
b) Contribution à la physiologie de Cintestin. I. Suc entérique. (Arch.
ital. biol., LVI, 17.) [287
c) — — Ueber den Determinismus der Pankreas-Sckretion : lieflex oder
Hnrmon? (Folia Neuro-Biologica, V, 602-617.) [288
London (E. S.) und Dagaew (W . G.). — Zur Kenntnis der Verdauungs-
und Besorptionsgesetze. X.' Das Verschwinden einer Glukoselôsung aus dein
Magen. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 318-321.) [263
London (E. S.) und Gabrilowitsch (O. E.). — Zur Kenntnis der Verdauungs-
und Bcsorpiioiisprozesse. XI. Besorplion von Eiweiss-und Ko/den/iy-
dratsubstanzen. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 322-324.) [272
London (E. S.) und Krym (R. S.). — Studien liber die spezifische Anpassung
der Verdauungssdfic. IV. Der relative Fermentgehalt des Darmchymus bei
verschiedenartiger Nahrungszii fulw. (Zeits. f.pliysiol. Ch., LXXIV, 325-327.)
[259
London (E. S.) und Rabinowitsch (A. G.). — Zum Chemismus der Verdau-
ung und Besorption in tierischen Kôrper. XL. der Grad des Abbanes von
verscliiedenen Eiweissarten in Lumen des Magendarmkanals. (Zeits. f.
physiol. Ch., LXXIV, 305-308.) [261
London (E. S.) und Schittenhelm (A.). — Verdauung und Besorption von
Nucleinsàure in Magendarmkanal. I. (Zeits. f. phys. Ch., LXX, 10-18.)
[266
London (E. S.), Schittenhelm (A.) und "Wiener (K.). — Verdauung und
Besorption von Nucleinsàure in Magendarmkanal. (Zeits. f. physiol. Ch ,
LXXXII, 459-462.) [262
234 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
LondonfE. S.) et Solowjew (S. K.). — Die Einwirkung des Darmsaftes
auf die Verdnimngsprodukte verschiedenarliqen Ehveîsses ans dem Darm.
(Zeits. f. physiol. Ch., LXXIV, 309-311). ^ [259
Lubimenko ("W.). — V assimilation chlorophyllienne et la production delà
substance sèche à la lumière blanche et à la lumière colorée. (Rev. gén. de
bot., XXIII, 14 pp.) [276
Lund (E. J.). — On the structure, physiology and use of phologenic organs,
vni.h spécial référence to the Lampyridx. (Journ. exper. Zool., XI, 415-468,
9 %.) [310
Lussana. — Action des sels inorganiques sur l' irritabilité du cœur isolé de
grenouille. (Arch. intern. de Physiol., XI, 1.) [324
Lutz (C). — Unlersuchungen i'iber reizbarc N arb en. {ZQiis. f. Bot., 111,289-
348.) [254
Mackenzie (K.). — An expérimental investigation of the mechanism of
milk sécrétion, willi spécial référence to the action of animal extracts.
(Quarterly Journ. of Phy.sioIogy, IV, 305-330.) [291
a) Macleod (J. R.) and Pearce (R. G.). — Stndies in expérimental gly-
cosiiria. VI. The distribution of glgcogen over the liver under varions con-
ditions. Post Morten gbjcogenolysis. (Amer. Journ. of Phys., XXVII,
341.) [268
■ b) — — y II. The amount of glycogen in the liver and in the blood issuing
from il as affected bg stimulation of the great splanchnic nerve. (Amer.
Journ. of Phys., XXVIIL 403.) - [Ibid.
Magnaméni. — Variations des gaz du sang dans quelques gli/cosuries toxiques
[phlorizine, adrénaline, diurétine). (Arch. ital. biol., LVI, 173.)
[Dans la glycosurie phlorizique l'oxygène est diminué et CO- augmente;
avec l'adrénaline, diminution des deux éléments ; la diurétine entraîne
l'augmentation de l'oxygène et diminution de C0-. — J. Gautrelet
Maignon (F.). — Relations entre l'hgperacidité urinaire et l'élimination de
corps acéloniques, chez les sujets sains soumis à Vinanition ou à une ali-
mentation entièrement privée d'hydrates de carbone (C. R. Ass. Fr. Av.
Se, Dijon, 116.) [303
Mailleîer (A.). — L'expérience de la jacinthe renversée. (Bull. Soc. vaud.
se. nat., XLVll, 201-200.) [.344
Mameli (E.). — Influenza del magnesio sopra la formazione délia clorofilla.
(Atti délia Soc. ital. per il progresso délie sci'enze, Roma, 793-799.) [325
Mameli (Eva) e Pollacci (G.). — SulV assimilazione delV azoto atmosfe-
rico libero nei vegelali superiori. (Rendiconti dell'Accad. dei Lincei,
XX, 680-087.) [276
Mangham (S.). — TIte palhs of Translocation of sugars from green leaves.
(Report of the eightieth meeting of the british Ass. for the Adv. of Science,
p. 785, 1910.) [Les tubes criblés représentent la voie principale
suivie par les sucres dans leur transport loin de la feuille. -- F. Péchûutre
a) Manouèlian (Y.). — Recherches sur la présence des anticorps dans l'hu-
meur aqueuse des animaux immunisés. (Ann. Inst. Pasteur, XXV 661-668.)
[Il résulte des expé-.
riences de M. qu'il est possible de mettre en évidence la présence d'an-
ticorps dans l'humeur aqueuse des animaux immunisés. — Ph. Lasseur
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 235
b) Recherches sur la prétendue action bactéricide de Vliumeur aqueuse
à l'égard de la bacléridie charbonneuse. (Ânn. Inst. Pasteur, XXV, 660-
670.) [L'humeur aqueuse du Lapin et du Mouton
neufs, ainsi que celle du Mouton hypervacciné ne possèdent aucune
action bactéricide vis-à-vis de la Bactéridie charbonneuse. — Ph. Lasseur
Marchlewski (L.). — Bemorliung zu dieser Arbeit. (Zeitschr. f. phys. Che-
mie, LXXV, 272.) [Voir Kylin
Marchlewski (L.) und Marszalek (J.). — Sludien in der Chlorophyll-
gruppe. (Biochem. Zeitschr., XXXV, XI, 413-433.)
[Détermination chimique de deux
chlorophyllanes différentes, possédant des caractères spectroscopiques et
chimiques différents et provenant de plantes différentes. — P. Jaccard
Marchlewski (L.) undRobel (J.). — Ueber das Phylloporphijrin. (Biochem.
Zeits., XXXII, 204-221.)
[Les auteurs prétendent que la pyrroporphyrine de Willstatter
et Fritsciie n'est pas une substance pure, mais correspond à la phyl-
loporphyrine non purifiée de Schunk et Marchlewski. — P. Jaccard
Marie (A.) et Donnadieu (A.). — Leucogénèse et épilhélium intestinal. (G.
R. Ac. Se. CLIII, 832-834.) [257
Martel (E.). — 5m aJcuni fcnomeni osservati nelle Ombrellifere e nellc Pa-
paveracee. (Atti dell' Accad. délie scienze di Torino, XLVII, 06-102, 1 pi.)
[309
Mast (S. O.). — Light and the behavior of organisms. (New-York, 410 pp.,
34 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume
Mathison (G.). — Thr effects of Potassium salts upon the Circulation and
t/ieir action on plain muscle. (J. of Phys., XL1I,471.)
[Les sels de K produisent avec une dose faible une hausse de
pression, après une baisse transitoire d'origine cardiaque. — J. Gautrelet
a) Mayer et Schœffer. — Recherches sur les hémolysines. I. Sur la spécificité
des hémolysines naturelles. (J. Ph. Path. gén., 527.) [280
b) Sur la spécificité des hémolysines acquises. (Ibid., 553.)
[Analysé avec le précédent
a) Me Carrison (Robert). — A summary of further expérimental resear-
ches on the etiology of endémie goitre. (Roy. Soc. Proceed., B. 564, 335.)
[341
b) The expérimental transmission of goitre from man ta animais.
(Roy. Soc. Proceed., 570 B., 155.)
[L'eau souillée par les déjections des goitreux provoque l'hypertro-
phie de la thyroïde chez les cliiens. Les vers de terre ne paraissent pas
servir de véhicule au parasite (?) du goitre. La lésion provoquée chez
les chiens est un début de goitre parenchymateux. — H. de Varignv
Me Dermott. — Some considérations concerning the photogenie fnirlion in
marine organisms. (Amer. Natur., XLV, 118-122.) [311
Me Dermott (F. Alex.) and Crâne (Chas. G.). — .1 comparative study of
the structure of the pholoqenic orqaus of certain American Lampyridœ.
(Amer. Nat., XLV, 306-314, 2 fig.) ^
[Étude des organes photogéniques de certaines espèces non décrites
encore. Ces organes sont semblables à ceux déjà connus. — M. Gûldsmith
236 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Me Ginnis (Mary O.). — Reactions of Branchippus srrratus to lifjht, heat
and gravily. (Journ. exper. Zool., X, 227-239.) [341
Me Kendrick (A. G.). — The Chemical dynainics of sérum réactions.
(Roy. Soc. Proceed., B. 567, 493.) ' [333
Me Potter. — Electrical effects accompanying the decomposilion of orga-
nic compounds. (Roy. Soc. Proceed., B. 571, 260.)
[La désintégration .s'accompagne d'une libération d'éner-
gie électrique : la différence entre les liquides fermentant et les non
fermentants correspond à une E. M. F. de 0,3 ou 0,5 volts au plus. Les
effets électriques varient selon diverses conditions. — H. de Varigny
Meltzer (S. J.). — On the dislribulion and action of solulAe substances in
frogs deprired of the in circulatory apjiaratus. (Roy. Soc. Proceed., B.
569, 98.) [328
a) Mandai (L. B.) and Fina (M. S.). — Studies in nutrition. I. The utilisation
of the protfins of whcat. (.lourn. of biol. Chemistry, X, 303-326.) [259
b) — — Studies in nutrition. II. The utilisation of the proteins of barley.
(Journ. of biolog. Cliemistry, X, 339-343.) [259
c) — — Studies in nutrition. III. The utilisation of l/ir proteins of corn.
(Journ. of biolog. Chemistry, X, 345-352.) [259
d) Studies in nutrition. IV. The utilisation of the proteins of the lé-
gumes. (Journ. of biol. Chemistry, X, 433-458.) [259
a) Mendel (L. B.) and Rose (W. C). — Expérimental studies on creatine
and creatinine. I. The rôle of the carbohydrales in creatine-creatinine me-
taholismus. (Journ. of biol. Chemistry, X, 213-253.) [304
b) Expérimental Studies on creatine and creatinine. II. Inanition and
the creatine content of muscle. (Journ. of biol. Chemistry, X, 255-264.) [304
Menka (Henrich). — Physicaiische und physiologische Faktoren bei der
Anheftung von Schnecken der Brandungszone. (Zool. Anz., XXXVII,
19-29.) [308
Mercier (L.). — Bactéries des Invertébrés. II. La « glande à concrétions » de
Cyclostoma elegans. (Bull, scient, de la Fr. et de la Belg., XLV, 15-26.) [305
Mercier (L.) et Lasseur (Ph.). — Variation expérimentale du pouvoir
chromogrne d'une Bactérie. (C. R. Ac. Se, CLII, 1415-1418.) [318
Matalnikow (S.). — i'eber die Neulralisierung von Spermotoxinen und
Alkaloiden durch Extrakte des Hodens und des Nebenhodens. (Arch. f. d.
ges. Physiol., CXXXVIII, 14-18.) [335
Mevas (F.). — Gesammelte Studien an den rothen Blutkùrperchen der
Amphihii'n. (Arch. f. mikr. Anat., LXXVII, 465-540, 3 pi., 52 fig.) [284
Meyar (F.). — Zur Frage der Verweildauer von Fliissir/keiten im Magen.
(Zeitschr. f. physiol. Ch., LXXI, 466-471.) ' [271
Mayer (J. da). — (observations sur les pancréas d'animaux injectés de sérum
antipanrréa tique et sur les formes de transition acino-insulaires du pan-
créas du chien. (Trav. lab. Inst. Solvay, XI, 3, 151.) [289
Meyar (A.) et Dalaans (M.). — Die periodischen Tag- und Nachtschwankun-
gen der Attnungsgrdsse im Dunkel befîndlicher Laubbldtter und deren ver-
mutliche Beziehung zur Kohlensàureassimilalion. Teil L (Zeits. f. Bot., III,
657-701.) [Sera analysé avec la 2« partie
Miehe (H.). — Ueber der Okzipital/lcck von Haplochilus pancliax. (Biol.
Centralbl., XXXI, 732-733.) [315
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 237
Miller (Edwin C). — The origin of the chloroplasls in llie cotyJcdntia of
llclianlhus annuus. (Bot. Gazette, LI, 368-384, 1 pi. )
[D'accord avec Pamlntzin, l'auteur est d'avis que les
graines dllelinnt/ms annuus contiennent des chloroplastides, lesquels,
par division, donneront naissance à ceux de la plantule. — P. Guérin
Miller (J.) and Miller (B. A.). — The effects on blood pressure o fur gan ex-
Z/w'^s. (J. of Phys., XLllI, 242.)
[Les extraits salins de parathyroïde, thymus, cerveau,
cervelet, moelle épinière, foie, rein, pancréas, prostate, ovaire et testi-
cules donnent invariablement une chute de pression, sans élévation préala-
ble. L'extrait salin de rate élève la pression des extraits alcooliques, seuls
les tissus nerveux contenant une substance dépressive. — J. G.vutrelet
Minami (D.). — Einige Versuche iiher die Résorption der Gélatine im Diinn-
darm. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 261-262.) [272
Mines (George). — The action of tri-valent ions on lioing cells and on
eolloidal Systems. IL Simple and complex kations. (Journ. of Physiol.,
XLII, \r 4, may 22, 309-331, 12 fig.) [324
Minet (Jean) et Bruyant. — L'anaphglaxie aux extraits d'orqane. (C. R.
Soc. Biol., II 166.)
[Il existe une anaphylaxie aux extraits de foie, de rein, de
cœur, de cerveau; elle est différente de l'anaphylaxie sérique. La question
de la spécificité d'organe à organe n'est pas élucidée. — J. Gautrelet
Minet (Jean) et Leclercq (J.). — L'anaphglaxie au sperme humain. (C.
R. Soc. Biol., I, 50.) [Elle
est obtenue par une injection déchaînante de sperme faite chez le cobaye
15 jours après une première injection d'un 1/4 de cm\ — J. Gautrelet
Mirande (M.). — Action sur les plantes vertes de quelques substances ex-
traites du goudron de houille et employées en agriculture. (G. R. Ac. Se,
CLII, 204-206.) [Les vapeurs de ces substances produi-
sent dans la cellule verte des phénomènes de noircissements et dégage-
ments consécutifs à la mort plasmolytique de la cellule. ^ M. Gard
Missirole (A ). — La thyroïde chez les animaux à jeun et les animaux
réalimentés. (Arch. it. biol., l, 115.)
[Dès qu'on suspend l'alimentation, la substance colloïde dilate
les follicules thyroïdiens sans être éliminée, tandis que l'épithélium thyroï-
dien montre une absence d'activité fonctionnelle. Quelques heures
après la réalimentation, l'activité sécrétoire se manifeste. D'où les rapports
de la thyroïde avec l'élaboration des produits de digestion. — J. Gautrelet
a) Molisch (H.). — ['eber den FAnfluss des Tabakrauches auf die Pflanze.
I und IL (Sitzungsbericht. der K. Akad. der Wissenschaft. Wien CXX
3-30; 813-838, 4 fig.) [331
b) — — Ueber Heliotropismus im. Radiundichte. (Sitzungsb. d. K. Akad d
Wissensch. Wien, CXX, 305-318, 5 fig.) ' [343
a) Molliard (M.). — Lazote et la chlorophylle dans les galles et les feuilles
panachées. (C. R. Ac. Se, CLll, 274-277.)
[On observe, pour les feuilles panachées, la même corrélation
que pour les galles entre l'augmentation des substances azotées solubles
et l'atténuation ou la disparition totale de la chlorophylle. — M. Gard
b) — Action de divers polyiiréides et de l'acide hippurique sur le développe-
ment et la tubérisation du Radis. (C. R. Ac. Se, CLIII, 958-960.)
[L'hippurate de sodium apparaît comme to-
238 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nique alors que l'urate favorise sensiblement la tubérisation. — M. Gard
Monier (Marcel). — Recherches expérimentales sur le sort dans Je lait des
corps gras ingérés par les vaches laitières. (Journ. de Pharmacie d'An-
vers, 15 mars, 4 pp.) [292
Monteverde (N.) und Lubimenko ("W.). — Untersuchungen i'iber die
Chlomphyllùildung bei den Pflanzen. (Biol. Centralbl., XXXI, 449-458;
481-498.) [315
Moore (A. R.) and Goodspeed (T. H.). — Galranotrojne orientation in
Go7iiuni pectorale. (Univers, of California Public, in Physiol., IV, 5 fig.,
17-23.) [344
Moorhouse. — Eff^ect of increased température of the carolid blood. (Amer.
J. of Phys., XXVIIl, 223.) [277
Morax (V.) et Loiseau (G.). — Sur le passage de l'antitoxine diphtérique
et tétanique dansVhumeur aqueuse. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 647-060.)
[Chez un animal fortement
immunisé et dans les conditions pliysiologiques, il est toujours possible de
déceler la présence d'antitoxine dans l'humeur aqueuse. — Ph. Lasseur
Moreaux (René). — Sur l'existence de phénomènes séerétoires dans Vépi-
Ihélium de la tromjte utérine chez les mammifères et leur cause. (C. R. Ass.
Anat., 13« Réunion, Paris, 159-163, 2 fig.) ' [294
a) Moral (L.). -— Parathyroïde et acidose. (C. R. Soc. Biol., I, 871.)
[11 y a un rapport étroit entre le degré
d'acidose et la survie des carnivores parathyroprivés. — J. Gautrelet
b) — — L'acidase parathyroprive. (J. Ph. Path. gén., 542.) [290
Morgulis (Sergius). — Studies of inanition in its bearing upon the pro-
blem of Growth. I. (Arch. Entw.-Mech., XXXII, 169-268, 3 pi., 5 fig..
21 tabl.) [269
Muhlman (M.). — Das Pigment der Substantia nigra. (Anat. Anz.,
XXXVlll, 3pp.) [314
Miiller (F.). — Untersuchungen ilber die chemotaktische lieizbarkeit der
Zoosporen von Cliytridiaceen und Saprolegnaceen. (Jahr wiss. Bot., IL, 421-
521.) [344
Mutermilch (St.). — Sur l'origine des anticorps chez les Cobayes Irypano-
somiés. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 776-784.) [335
Nattan-Larrier (L.). — L'hérédo-contagion des spirilloses. (Ann. Inst. Pas-
teur, XXV, 739-752.) [341
Nègre (L.) et Raynaud (M.). — Sur l'agglutination des miri'obes imnu)-
biles par les scriuns normaux. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 619-624.)
[Les microbes immobiles se laissent agglutiner aux taux faibles de j^^^ à
f-7T par les sérums normaux. Ce pouvoir agglutinant, plus fréquent dans
les états fébriles qu'à l'état normal, n'est pas spécifique. -— Ph. Lasseur
Neubauer (E.) undPorges (O.). — Ceber Nebeniiiereninsufftzienz bei Phos-
phorvergiftung. (Biochem. Zeitschr., XXXllI, 290-306.) [326
Nicolle (M.) et Berthelot (A.). — Expériences sur le venin du Trinwresurus
riukiuanus. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 550-554.) [339
Nicolle (M.) et Pozerski (E.). — ■ Sur le sort des composants du suc pan-
créatique au cours de son activation. (Ann. Inst. Pasteur, XXV, 336-
344.) [289
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE, 230
Niedermeyer (A.). — Sludien ilber den Ban von Peroidcs grisciun. (Arb.
ZooL Inst. Wien, XIX, 2, 99.) ^ [311
Onaka (M.). — Ueber Oxydationcn im Blul. (Zeitschr. f. physioL Chemie,
LXXI, 193-199.)
[Le sang total dont la coagulation a été empêchée consomme trois
à cinq fois plus d'oxygène que le sang défibriné. La plus grande quan-
tité d'oxygène est absorbée parles plaquettes du sang. — M. Mendelssohn
Osborne (Th.) and Mendel (L. B.). — The rôle ofdifj'eronl proleins in nutri-
li(in (ind growl/i. (Science, 24 nov., 722.J [263
Overton (J. B.). — Sludies on fhe relation of Ihc liviiig ce/ls ta Iraui^pira-
tion and sap-flow in Ci/perus. (Bot. Gazette, Ll, 28-63, i02-120, 3 fig.) [286
Palladin (W.), Hiibbenet (E.) und Korsakow (N.). — Ueber die Wir-
■ kuHfj von. Melhylcnblan auf'die Almuny nnd die alkoholische Gàrnnf/ lebender
nnd abgelùteter P/lanzen. (Biochem. Zeitschr., XXXV, 1-17.) [328
Parker (G. H.). — iMaal's « Light and the Behavior oforganisnis ». (Journal
of animal Behavior, I.) [Critique de l'ouvrage de Mast
portant principalement sur la méthode de cet auteur. — M. Hérubel
Parker (G. H.) and Parshley (H. M.). — The reaclions of earihworms to
dry tnid to moist snr/'aces. (Journal exper. ZooL, XI, 361-363.) [321
Pekelharing (C. A.). — Die KrealinincCii&sclieidung beini Menschen unter den
Einfluss von Muskeltonns. (Zeits. f. physiol. Ch., LXXV, 207-215.) [305
Pennington (L.). — Upon assimilation of atmospherie nitrogen bi/ fnngi.
(Bull. Torrey bot. Club., XXXVIIl, 135-139.) ' [275
Pesthy (S. von). — Beitrliye :ur Kennt7iis der Fellvevdauung. (Biochem.
Zeitschr., XXXIV, 147-169.) [265
Peyrelongue (E. de). — Phijsiologie de l'épiploon. (C. R. Soc. BioL, II, 132.)
[Des
lapins ont supporté des doses considérables d'extrait d'épiploon de cheval.
Peu d'action sur la coagulation du sang et la pression. — J. Gautiîelet
Pfeffer ("W.). — Der Einfluss von mechanischer Ilemmung und von
Belaslung auf die Schlafbewegungcn. (Abhandl. der mathem. physik.
Klasse der Sachs. Ges., XXXII, 163-295.) [Cité à titre bibliographique
Pincussohn (L.). — Ueber fermentative Eigenschaflen des Blutes und der
Gewebe. (Biol. Centralbl., XXXI, 608-624.)
[Aperçu général des phénomènes fermentatifs (glycolytiques, peptolytiques)
du sang et des tissus sous l'action de divers facteurs, matières organiques
introduites par voie sous-cutanée, toxines, antitoxines, etc.). — J. Strohl
Pirotta (R.)- — IJanno le piaille organi dei sensi^'' (Atti Soc. ital. per il
progresse délie scienze, V, 65-80.) [Cité à titre bibliograpliique
Polanyi (M.). — Untersuchungen iiber die Veranderungen der physikalisehen
und, ehemischen Eigensehaften des Blutserums wàhrend des Ilungerns.
(Biochem. Zeitschr., XXXIV, 192-205.) [282
a) Polimanti (O.). — Contribuli alla fisiologia del movimento e del sistema
nervoso degli animali inferiori. (Zeitschr. f. allgem. Physiologie, XII,
379-406.) [Étude des
mouvements de divers hétéropodes et de l'influence que les différents
ganglions exercent sur la locomotion de ces animaux. — M. Mendelssohn
b) — — Ueber eine beim Phototropismus des Lasius niger L. beobachtete Ei-
gentilmlirhkeii. (Biol. Centralbl., XXXI, 222-224.) [342
240 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Popoff (Nicolas). — Le tissu interstitiel et les corps Jaunes de l'ovaire.
(Arch. de Biol., XXVI, 74 pp., 4 pi.) [293
Porodko (T.). — Ueber den Chemntropisrinis der Ppanzenwurzeln. (Jahrb.
wiss. Bot., IL, 307-388.)
[Entre certaines limites de concentration, variables avec les
substances, un courant de diffusion produit une courbure qui varie dans
son intensité, dans sa forme et dans sa direction. — F. Péciioutre
Portier (P.). — Recherches physiologiques sur les Inseeles aquatiques.
(Arch. Zool. exp., 5, VIII, 89-379, Thèse, Paris.) [Voir ch. XVI
PostojefF (I.). — Ueber den Einfluss des Saponins auf die physiologische
Wirkuug des Digitoxins. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 335-341.) [332
Pougnet (I.). — Action des rayons ultraviolets sur les gousses vertes de
vanille. (C. R. Ac. Se, CLII, 1184-1185.) [Comme les anes-
thésiques, les rayons ultra-violets provoquent le dét;agement de l'odeur
de vanille, même dans les gousses complètement vertes. — M. Gard
Preti (L.). — Die Muskelarbeit und deren kelogene Wirkung. (Biochem.
Zeitschr., XXXII, 231-234.) [306
Promsy (G.)- — De Vinfliwnce de raciditè sur la germination. (C. R. Ac.
Se, CLII, 450-452.) [Il y a une accélération de la germina-
tion, sous l'influence de certaines doses d'acides organiques. — M. Gard
Prunet (A.). — • Sur diverses méthodes de pathologie et de thérapeutique.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1685-1688.)
[La méthode par préservations échelonnées, par expositions
échelonnées, par mises à l'abri échelonnées, permettent de déterminer :
1" la date de la contamination, 2° la période d'incubation. — M. Gard
Pugliese (A.). — Muskelarbeit und Eiweissumsatz. (Biochem. Zeitschr.,
XXXI II, 16-30.) [306
a) Putter (A.). — Aktive Oberfldche und Organfunktion. (Zeitschr. f. allg.
Physiologie, XII, 125-214.) [256
b) Der Stoff\cechsel der Aktinien. (Zeitschr. f. allg. Physiologie, XII,
297-323.) ' " [270
Reach (F.). — Studien iiber den Kohlehydratstoffwechsel. (Biochem. Zeit-
schr., XXXlll, 436-449.) [267
Regnault (Jules). — L'opothérapic stirrénale dans les vomissements de la
qrossesse. Rôle des .•décrétions internes dans la détermination du sexe. (C. R.
Ac. Se, CLII, 1408-1410.) [298
Remedi et Bologneti. — Les antiferments protéolyliques du sérum sanguin.
(Arch. ital. biol., LVI, 18.) [Pas de diffé-
rence dans le pouvoir antitryptique entre les sangs artériel et veineux,
durant la digestion, le pouvoir antitryptique du sang de la veine gastrique
est plus grand que celui des vaisseaux périphériques. — J. Gautrelet
a) Richet (Ch.). — De l'anaphylaxie alimentaire par la crépitine. (Ann.
Inst. Pasteur, XXV, 580-592.) [334
i) — — Anaphylaxie alimentaire. {C. R. Soc. Biol., 1, 44.)
[Elle est manifeste après injections de crépitine. — J. Gautrelet
c) Influence de la rate sur la nutrition. (C. R. Soc. Biol., H, 635.)
[Les chiens splénectomisés mangent plus, grossissent
moins, donc subissent une perversion de l'assimilation. — J. Gautrelet
^j L'anaphylaxie. (Paris, F. Alcan, 284 pp.)
[Exposé de la question, de son côté théorique et des détails d'expérien-
ces déjà connus par les travaux antérieurs de l'auteur. — M. Goldsmith
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 241
Ritter (G.). — Ueber Traunialolaxn^ und Cheniol(ixi.'< des ZeUiernca. (Zeits.
f. f3ot., III, 1-42.) [317
Roaf (N. E.). — Carbondioxidc outpui diiriiig decerebrale rif/idilj/. (Roy.
Soc. Proceed., B. 566, 43:5.) [L'abolition de la
rigidité pardécérébrationpar le curare ne diminue pas l'excrétion de CO"-^;
le tonus n'exige donc qu'une faible dépense d'énergie. La décapitation
provoque une chute marquée d'excrétion de CO-, qui n'est due ni à l'abo-
lition du tonus ni à la clmte de la pression sanguine. — H. de Varigny
Robinson (R.). — Sur les rapports des glandes surrénales avec Vétal de
(jravidilè et sur Tefficacité de f emploi de Vadrénaline dans les vomissements
incoercibles de la (jrossesse. (C. R. Ac. Se, CLll, 1118-1129.) [297
Roger. — Toxicité des extraits d'appendice. i^C. R. Soc. Biol., II, 353.)
[L'injection concen-
trée produit la dyspnée, des convulsions et la mort avec caillots dans le
cœur droit, l'artère pulmonaire et même les veines caves. — J. Gautrelet
Rogers (Ch.). — Studies upoii the température coef/!cienl of Ihe rate of
heurt beat in certans living animais. (Amer. J. of Phys., XXVIII, 81.)
[Le nombre des contractions des vaisseaux dorsaux de vers ou de cœur des
poissons est fonction de la température animale ; avec élévation de tempé-
rature croît le chiffre des pulsations et inversement. — J. Gautrelet
Rohde (Emil). — Histogenetische Untersuchungen. II. (Zeitschr. wiss. Zool.,
XCVIII, 1-30, 4.) ' [Voir ch. 1
a) Rona(P.) und Dôblin (H.). — Untersuchungen Hber den Blutzucker. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXI, 215-221.) ' [279
b) Zur Frage der Glykolyse. (Biochem. Zeitschr., XXXIl, 489-508.) [Ibid.
a) Rona (P.) und Takahashi (D.). — Ucber den Ztiekergehalt der Dlutkor-
joercAen. (Biochem. Zeitschr., XXX, 99-106.) ' [278
b) Ueber das Verhallen des Calciums im Serwn und ilber den Gehalt
der Blulkorperchen an Calcium. (Biochem. Zeitschr., XXXI, 336-344.) [282
a) Rosemann (R.), — Beitrdge zur Physiologie der Verdauung. III. Die Ma-
gensaftsekretion bei Verminderung des Chlorvorrates des Korpers. (Arch. f. d.
ges. PhysioL, CXXIl, 208-234.) [258
i) — — Beiirdge ziir Physiologie der Verdauung. IV. Ueber den Gesamt-
chlorgehalt des tierischen Korpers bei chlorreicher Ernàhrung . (Arch. f.
d. ges. PhysioL, CXXIl, 447-458.) [258
c) — — Beitrdge ztcr Physiologie der Verdauung. V. Ueber den Gesamt-
chlorgehalt des menschlichen Fôtus. (Arch. f. d. ges. PhysioL, CXXII, 459-
460.) [258
Ross (R.) and Thomson (I. G.). — Experiments on the treatment of animais
infect ed wilh irypanosomes by nteans of Atoxyf vaccines, cold. X-Bays and
leucocytic extract ; enumeration ofmethods cmployed. (Roy. Soc. Proceed.,
B. 563, 227.)
Rien de bien encourageant dans ces essais de traitement. — H. de Varigny
Rossi (G.). — Sur les effets de la thyréo-parathyrèoideclomie chez les animaux
de la race ovine. (Arch. it. biol., 1, 91.) [Partielle seulement, cette opé-
ration est bien supportée. Parfois les animaux la supportent complète du
fait de l'existence de nodules parathyroïdes accessoires. ' — J. Gautrelet
l'année biologique, XVI. lyil. 16
242 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Roudsky (D.). — Sur la possiliilité de rendre le Trypanosoma Lewisi viru-
lent pour d'autres rongeurs que le rat. (C. R. Ac. Se, CLII, 56-58.)
[Le virus renforcé par passage dans série de rats peut
infecter souris, campagnols, mulots, cobayes et lapins. — M. Goldsmith
Roussy (A.). — Sur la vie des champignons dans les acides gras. (C. R. Ac.
Se, CLIII, 884-886.) [Les cham-
pignons, tels que quelques mucorinées, doivent leur développement
dans les corps gras aux acidesplutôt qu'à la glycérine, sauf les Aspergillus
et les Pénicillium où les deux milieux sont aussi favorables. — M. Gard
Rubinstein. — Xote sur le pouvoir antipeptique du sérum humain. (C. R.
Soc. Biol., II, IIG.) [0,6 cm-^ de venin d'individu sain dilué
au l/IO neutralise Faction de 0,4 cm-^ de pepsine à 1, 100. — J. Gautrelet
Rufz de Lavison (J. de). — Reclierches sur la pénétration des sels dans le
protoplasme et sur la nature de leur action toxique. (Thèse de la Fac. des
Se. de Paris, 1)5 p., 5 fig.) [Voir ch. I
Sacerdotti. — Anaphylaxie, leucoci/les, plaquettes et sérum antijilaquetti-
qur. (Arcb. it. biol., LVI, I.) ' [334
Sartory (A.) et Bainier (G.). — Sur un Pénicillium nouveau à propriétés
chromogènes singulières. (G. R. Soc. Biol., LXXÎ, 229-230.)
[Ce Pénicillium sécrète un pigment tantôtjaune (sur mi-
lieux ordinaires) tantôt vert émeraude (sur milieux peptonés). — M. Gard
Sauton (B.). — Influence du fer sur la culture de quelques moisissures. (Ann.
Inst. Pasteur, XXV, 922-928.) [327
Sauvageau (G.). - Sur l'iridescence des Cystoseira. (C. R. Soc. Biol., LXXI,
84-685. )
[Si l'iridescence était un mode de protection contre l'intensité lumineuse,
toutes les espèces de la profondeur en seraient dépourvues. En outre, les in-
dividus diversement irisés d'une même espèce, au lieu de vivre pêle-mêle,
se répartiraient suivant le niveau ou suivant les stations. — M. Gard
Schâfer (E. A.) and Mackenzie (V.). — The action of Animal extracts on
milk sécrétion. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 16.)
[Sur l'action galactagogue du corps pituitaire et
du corps jaune. L'action se manifeste même sur la mamelle de l'animal
vierge. Beaucoup d'autres substances sont sans action. — H. de Varigny
Schâfer (P.). — Weitere Untersuchungen zur Kenntnis hdmolytischer Organ-
extrakte. (Biochem. Zeitschr., XXXV, 445-471.) [280
Schaffnit (E.). — Ueber den Einfluss niederer Temprraturen aiif die pflanzli-
clw /elle. (Zeitschr. allg. Physiol., XII, 323-336.) [318
SchaposchnikofF ("W.). — Sollen die Luftbldschen der sogenannten Jamin-
sc/ien Kettein den Leitwtgsbahnen der Pflanzen fiir immobil gehalten wer-
den? (Beih. z. bot. Centralbl., XXVII, Abt. 1, 438-444.) [Sch. répond par
la négative en se fondant sur des considérations physiques. — L. More au
Schil (L.). ^ Sur les phases successives présentées par la glande mammaire
an cours de son évolution. (C. R. Ass. Anat.;, 13« Réunion, Paris, 212-217.)
[Simple subdivision de l'évolution en
phases successives, sans rien de bien neuf. — Y. Delage et M. Goldsmitm
a) Schmid (Bastian). — Ein Versuch iiber die Wàrmeempfîndlichkeit von
Zoïa-Larven. (Biol. Centralbl., XXXI, 538.) [318
b) Ueber den Ileliolropismus von Cereaclis auranliaca. (Biol. Centralbl.,
XXXI, 538-539, 1 fig.) [343
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 243
Schonborn (E. Graf vonl. — Wcilere Unterxurlmnriniubcr don Sloffircch-
sel dn- Knixtazt-en. (Zeits. f. Uiol.. LVII, 534-.".4r).) [Ti\
Schondorff (B.) und Suckno-w (Fr.). — Ueber dm Ein/lims des J'hliiri-
dzins auf die Glykogenbilduni/ in dcr Lcber. (Arch. f. d. ges. Physiol.,
CXXXVIII, 538-546.) ' ' [267
<i) Schreiner (O.) and Sullivan (M.X.). — Reduciionbij roots. i^Bot. Gazette,
LI, 121-130.) [Les auteurs ne parviennent pas à établir si, dans tous
les cas, le pouvoir réducteur des racines est du à l'activité d'une enzyme.
Dans la réduction du sélénite et du tellurite de sodium, il est probable que
cette action doit être attribuée soit à des acides organiques, soit au dex-
trose ou au lévulose, ou encore à des acides gras non saturés. — P. Guérjn
b) Concurrent oxydation and réduction by roots. (Bot. Gazette, LI, 273-
283.) [A certains stades du développement de la plante, les deux processus
d'oxydation et de réduction par les racines peuvent se manifester séparés
ou concurremment. Le premier est manifestement oxtracollulaire, le se-
cond semble se rattacher à un métabolisme intracellulaire. — P. GuÉniN
Shibata (K.). — Untersiicliiinfien iiber die Chemotaxis dcr Pteiidophyten-
Speriiiatozoiden. (.lahrb. wiss. Bot., IL, 6 p.) [Voir ch. I
a) Shibata (N.). — Das Verlialten des Fettes tierischer Organe bci antisejiti-
scher Aufbewa/irung. (Biocliem. Zeitschr., XXXI, 321-335.) [266
b) — — Ein experimenteller Beitrag zur Kenntiiis der Fetiwanderung bei
der Pliospliorvergiftung mit Berûcksiclitigimg der Ilerkiinft des Fettes im
Tierorganis)nus.'(Biochem. Zeitschr., XXXVII, 345-308.) [326
Shilling-Torgau. — Neue Ansichlen iiber die Ânatomie des Erylhrocyten
und des Blutpldttchens der Sdugethiere. (Verh. Anat. Ges., XXV, 188-194,
19 fig.) [L'auteur étudie l'hématopoièse. Il y a dans les leucocytes un endo-
plasme granuleux, centré, autour de la sphère, et un ectoplasme liyalin et
amœboïdc.Dans un érytlu'oblaste apparaît, à côté du centre cellulaire, une
goutte claire qui rejette sur un côté le noyau, le centre et l'endoplasme.
L'ectoplasme se change en une membrane. Le noyau est expulsé pendant
que le leucocyte prend la forme de cloche. Ce noyau se transforme en pla-
quettes, ainsi qu'une partie du cytoplasme qui l'entourait. — Ch. Champy
Shull (Ch. Alb.). — The oxygen minimum and the germiimlion of Xanthium
seeds. (Bot. Gazette, LU, 453-477, 1 fîg.) [Les résultats obtenus avec les
graines de Xanthium ne permettent pas d'admettre que les organes des
graines de plantes élevées en organisation peuvent s'accroître en l'absence
entière d'oxygène libre. Les graines de Xanthium. réclament, pour ger-
mer, une quantité d'oxygène libre relativement considérable. — P. Guérin
Siegel (G.). — Ueber die Beeinflussung der Snpraren inwirkiing dureh Saiier-
stojf und die Sâlze des Blutes. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXVIII, 617-
637.) [297
Simon (F.). — Zur Differenzierung der Tri i)sinverdauung und proteofy-
tischen {aulolytischen) Leberfermentwirkung. (Zeits. f. phys. Ch., LXX, 65-
84.) ' * [264
Simpson (S.) and Hunter (A.). — The possible vicarious relationship be.t-
weenthe pituitary and thyroid glands. (Quarterly Journ. of Physiology, IV,
257-272.) ' [290
SkorikoTV (A. S.) und Redikorze-w ['W. "W.). — Ueber eine neue Dr Use des
Flusskrebses {Potamobius astacus {L.). (Zool. Anz., XXXVII, 420-424,. 2 fia-.)
[299
244 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Slosse. — La glycohjse aseplitjue dans le sang. (Trav. lab. Inst. Solvay, 155.)
[La .lilycolyse dans le sang aseptique n'affecte point
l'allure d'une fermentation aseptique ; elle est due à un dédoublement
en acide lactique, lequel donne à son tour de l'acide acétique et for-
mique. Ce dernier produit des traces d'oxyde de carbone. — J. Gautkelet
a) Slyke (D. D. van) and White (J. F.). — Digestion of Protein in Ihe
stomach and intestine of the dogfish. (Journ. of biol. Chemistry, IX, 209-
217.) L2G0
b) The relation between the digestiùility and the rétention of ingested
protcius. (Journ. of biol. Cbemistry, IX, 21<J-229.) [260
Smetanka (F.). — Ziir IJerhioift der Harnsdure heim Mcnschen. (Arch. f.
ges. Physiol., CXXXVIII, 217-274.) [303
Souza(de). — Protection of trypsin from destruction by hcat. (J. of Phys.,
LXllL 378.) [A 80%
en 5 minutes, la trypsine en solution aqueuse est complètement détruite.
La présence de peptone dans l'eau la protège faiblement. — J. G.-vutrelet
Sperlich (A.). — Ban und Leistung der Blattgelenke von Connarus. (Sit-
zungsb. der K. Akad. der Wissensch., CXX, 349-377, 1 pi., 9 fig.) [309
Spillmann (L.) et Bruntz (L.). — [Voir Bruntz (L.) et Spillmann (L.)
Spoelir (H. A.). — The relation hetween Piuitosyntlicsis of carbon dioxidc
and nitrate réduction. (Science, 14 juillet, 03.) [Exposé
sommaire de vues qui seront développées plus tard. — H. de Varigny
Sprecher (A.). — Contribution à V étude des solutions nutritives et du rôle
de la silice dans les plantes. (Bull. Soc. bot. Genève, 2'- sér., III, 155-192.)
[274
a) Stadlep (E.) und Kleemann (H.). — Ueber die Ildmolyse durch Ammo-
niak. (Biochem. Zeitschr., XXXVI, 301-320.) [280
b) Ueber die Jfdinolyse durch Essigsdure. (Biocbem. Zeitschr., XXXVI,
321-334.) ^ [280
Steclie (D.). — Die Fiirbung von Dixippus morosus. (Zool. Anz., XXXVIl, 60-
61.) [314
Stepp ("W.). — Experimentelle Untersuchu7igen ilber die Bedeutung der Li-
poïde filr die Erndhrung. (Zeits. f. Biol., LVII, 135-170.) [264
Stocklasa (J.). — Ueber den Einfluss der ultravioletten Strahlen aitf die
Végétation. (Sitzungsb. der K. Akadem. d. Wissensch. in Wien, CXX,
195-216, 2 pi.) [319
Stocklasa (J.) und Zdobnicky ("W.). — Photochemische Sy)ithese der Koh-
lenhydrale ans Kolilensàureanhydrid und Wassersto/f in Abwesenheit von
Chlorophyll. (Biochem. Zeitschrift, XXX, 432-456, 1 pi.)
[Les auteurs utilisent comme source d'énergie
la lumière ultraviolette de la lampe à mercure et arrivent à des résul-
tats semblables à ceux de Berthelot 'et Gaudeciion, ainsi que le remar-
que par ailleurs 'W. Lôb dans la note mentionnée ailleurs. — P. Jaccard
Stoppel (R.) und Kniep (H.). — W eitere Untersuchungen ilber das 0/fnen
tmd Schliessen der Bliiten. (Zeits. f. Bot., III, 369-399.)
[Ces recherches sont la suite de celles entreprises par R. Stoppel sur l'ac-
tion de la lumièi'e sur l'ouverture et la fermeture des fleurs. — V. Moreau
Sumner (F. B.). — Fundulus and fresh water. (Science, 29 déc, 928.)
[Discussion •
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 245
expériences qui ne concordent pas avec celles de Loeb; la conclusion est
que la question est très complexe et non encore résolue. — H. ue Varigny
Szily (A. von). — IJcher die Enlsleliung des melatiotischen Pigments im
Auge der Wirbeltierembvyoncn und in Chorioidealsarkoinen. (Arch. mikr.
Anat., LXXVII, 70 pp., 4. pi.) [312
Tahara (J.). — Uebev das Telrodongifl. (Biochem. Zeitschr., XXX, 255-
275.) [338
Tangl (F.). — Die Arbeil der Nieren und die « SpezlfisclL-dynaiinscke Wir-
liung » der Nahrstoffe. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 1-41.) [299
Tangl (F.) und Erdelyi (A.). — Ucber die Bedeutung des Schmelzpunkles
der Fetle filr die Geschwindigkeii ihrer Entleerung ans dem Magen. (Bio-
chem. Zeitschr., XXXIV, 34-111.) [265
Terroine (E.). — Le suc pancréatique contient-il un ou plusieurs ferments
saponifiants? {L Phys. Path. gén., 858.)
[L'aspect diastasique est unique. — J. Gautrelet
Thornton CW.). — The influence of {o)iised air on l)acleria. (Roy. Soc.
Proceed., B. 572, 280.) [L'air venant de pointes à charge néi^-a-
tive est plus bactéricide que celui à charge positive. Les diverses bacté-
ries ont une sensibilité différente. L'ozone (qui existe) semble n'être pour
rien dans le phénomène. Les globules rouges et les leucocytes ont une
forte charge négative, celle des bactéries est positive. — H. de Varigny
Tobler (F.). — Zur Ernàhrangsphysiologie der Flechten. (Ber. deutsch.
bot. Ges., XXIX, 3-12.) ' [276
Todd (C.) and White (R. G.). — On tlie fale of red blnod corpuscles ivhen
injected into the circulation of an animal of the sanie species; untli a new
method for the détermination of the total volum of the blood. (Roy. Soc.
Proceed., B. 571, 255.) [278
Towles (C.) and Vœgtiin (G.). — Crcatin and creatinin metabolism in dogs
during f'edi)tg and inanition, wilh especial référence to t/te function of
the liver. (.Journ. of biolog. Chemistry, X, 478-497.) [304
Trampedach (G.). — MHz und Magenverdauung, und der angebliche Pep-
singehalt der MHz. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXLI, 591-616.) [258
Trendelenburg (P.). — Zur Physiologie der Nebennieren. I. Kinfluss des
Blutdrarkes auf die Adrenalinsekretion. (Zeits. f. Biol., LVll, 90-103.) [297
TscheboksarofF (M.). — Ueber sekretorische Nervcn der Nebennieren.
(Arch. f, d. ges. Physiol., CXXXVII, 59-122.) [Voir ch. XIX, 1°
Tsvett. — Sur une nouvelle matière colorante végétale, la Thuyorhodine.
(C. R. Ac. Se, CLIl, 788-790.) [Etudiée chez
Thuya orienia//s, elle existe aussi chez diverses conifères, dans les feuilles
rougies en hiver, et parfois dans les feuilles restées vertes. — M. Gard
a) Underhill (Fr. P.). — Studies in carbohydrate metabolism. L The in-
fluence of hydrazine upon the organism, wilh spécial référence to the blood
sugar content. (Journ. of biolog. Chemistry, X, 159-168.) [266
b) The metabolism of dogs with fonctionnally resected small intestine.
(Amer. .Journ. of Phys., XXV 11, 360.) [270
Underhill (F. P.) and Fine (M. S.). — Studies in carbohydrate metabolism.
II. The prévention and inhibition of pancrealic diabètes. (Journ. of biolog.
Chemistry, X, 271-285.) [266
Usher (F. L.) and Priestley (J. H.). — The mechanism of Carbon assimi-
lation. III. (Roy. Soc. Proceed., B. 569, 101.) [276
246 L'ANxNEE BIOLOGIQUE.
Verson (E.). — Zar Kennlniss dcr Driïsenzellen {soijennantev innerer Sp-
cretion), ivelche in den Blatlacunen dcr Insekten vorkommen. (Zool. Anz.,
XXXVIII, 295-301.) [298
a) Verzar (F.). — Die Wirkung intravenôser Kochsalzinfusioneyi anf den
respiralorischen Gaswechsel. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 41-51.) [252
h Die Grosse der Leberarheit. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 52-63.) [267
c) — — hl die Tàtigkeit der Leber zur Kohlenhydralverbre7inung uner-
/«.ss/<cA.^ (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 63-65.) [267
d) Parenleraler Starkestoffivechsel. (Biochem. Zeitschr., XXXIV, 66-
86.) [264
Vig-uier. — Modifications de Vhypopliyse après thyroïdectomie chez un lézard.
(C. R. Soc. Biol., 1, 222.) ' ' [Les
modifications cytologiques semblent indiquer une suractivité fonctionnelle
de l'hypophyse après tliyroïdectomie chez Uromasiyx. — J. Gautrelet
Voigt (J.). — Werden Starkekôrner durcit die Nieren ausgeschieden? (Bio-
chem. Zeitschr., XXXV, 397-400.) [303
ff) Voltz (W.)und Baudrexel (A.). — Ueber die vom tierischeii Organismus
tenter versc/tiedene Bedinr/ungen aiisgeschiedenrn AIkoholmengen. 1. (Arch.
f. d. ges. Physiol., CXXXVIII, 85-133.) [299
b) Ueher den Einfluss der Extraktivsto/J'e des Fleisches au f die Besorp-
tion der Nahrstoffe. Der phi/siologische Nutzwert des Flcischextrakles.
(Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXVIII, 275-291.) [272
c) Ueber die von tierisclien Organismus unler verschiedcnen Bcdingungen
ausgescJiicdenen AIkoholmengen. II. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXLIl,
47-88.) ' [300
d) — — Die Verivertung der Ilefe im nienschlichen Organismus. (Biochem.
Zeitschr., XXX, 457-473.) [La levure sèche ajoutée
à un régime normal est parfaitement supportée même en quantité élevée
(100 gr.); 86 <^ d'azote de la levure ingérée est absorbé. — E. Terroine
Vouk (V.). — Dcr gegenwar tige Stand der Frage nach den Lichtsinnesorgnnen
dcr Lanbbliillcr. Snmmcl referai. (Zeitschr. fiir allgem. Physiologie, 1-15,
XIV.) [Con-
clut que l'hypothèse d'HABERLANDT concernant les organes de perception
lumineuse chez les feuilles est ingénieuse, mais ne s"appuie pas sur des
preuves suffisantes pour mériter le nom de théorie établie. — P. Jaccard
Wada (T.). — Ueber die Entgiflung von Strychnin nnd Rokfdn clurc/i peri-
pherc Nerven. (Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXIX, 141-164.) [332
"Waele (H. de) et Vandevelde (J.). — Ueber das Schicksal von infizicrten
arlfrcmdcn Eiweisskorpern und Pcptonen. (Biochem. Zeitschr., XXX, 227-
236.) [263
"Walker (E. N. A.). — On variation and adaptation in Bactcria illustrated
by observations upon Slreptococci wilh .spécial référence lo the value of fer-
mentationtests as applied lo thèse organisms. (Roy. Soc. Proceed., B. 567, 541.)
[Voir ch. XVI
Waller (D.), Waller (Mrs), Gotch (F.), Farmer (J. B.)and Veley, and
EllisomO. B.) (Report of the Committee consisting of). — Elcclromo-
iivc Phenomcna in Plants. Appendix. 3Irs. A. .)/. Wnllcr : On the Blaze
Currcnts of Lamcl Lcavcs in relation lo iheir Evolution of Prussic acid.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 247
(Report of the eiciitieth meeting of the British Association for the advan-
cement of Science, 281-290, 5 fig., 1910.) [311
Walpole (C. S.). — The action of Bacillus lactis aerogenes on glucose and
maunitol. II. The investigation of the 3 Bulanediol and the arelgbuethyl-
carhinol formed : the effect of free oxxjgen on their production ; l/ie action of
B. lactis aerogenes on Fructose. (Roy. Soc. Proceed., 1>. 564, 272.)
[Le bacille décom-
pose le fructose de la même manière que le glucose. — H. de Varigny
"Waterman (N.). — Zur Fraqe der Adrenalinimmuuitdl. (Zeits. f. physiol.
Cil., LXXIV, 273-281.) ^ [332
"Weber (F.). — Ueber die Abki'irzung der Buheperiode der Ilolzgewiichse
durch Yerletzung der Knospen, beziehungsweise Injeklion derselben mil Was-
ser {Yerletzungsmethode). (Sitzungsb. der K. Akad. d. Wissen. in Wien,
CXX, 179-193, 1 pi.) [317
"Wehrle (E.). — Beitrag zur Kenntnis der Leberfunktionen. (Biochem.
Zeitschr., XXXIV, 233-242.) [267
"Weinberg et Rubinstein. — Destruction des .substances antitryptiques du
sérum humain par les )-agons ultra-violets. (C. R. Soc. Biol., II, 258.)
[Destruction des substances antitryp-
tiques du sérum humain par les rayons ultra-violets. — J. Gautrelet
"Wertheimer et Boulet. — Sur les propriétés rythmiques de la pointe du
cœur chez les Mammifères. (C. R. Soc. Biol., I, 582.) [On observe
dans le sérum de Locke, le pouvoir contractile de la pointe de cœur du
chien; rien avec le cœur de rat, ni celui du moineau. — J. Gautrelet
"Wesenberg-Lund. — Ueber die Bespirationsverhàltnisse bel unter dem, Eise
iiberwinternden, luftatmenden Wasserinsekten, besonders der Wasserkdfer
und Wasserivanzen. (Intern. Rev. ges. Hydrobiol. und Hydrograph., 111,
H. 5 et 6, 467-485.) [253
a) Wiesner (J.). — Weitere Studien iiber die Lichtlage der Bldtter und iiber
den Lichtqenuss der Pflanzen. (Sitzungsb. der K. Akad. der Wissen.
Wien, CXX, 119-178.) [343
b) Ueber fixe und variable Lage der Blàtter. (Ber. deutsch. bot. Ges.,
XXIX, 304-397.) [11 s'agit surtout
de feuilles qui, une fois leur croissance terminée, peuvent, grâce à des
mouvements dus à des variations dans la turgescence cellulaire, se pla-
cer dans une position favorable vis-à-vis de la lumière. — F. Péchoutre
'Willstâtter (H.) mit Stoll (A.), Isler (M.), Hug (E.), Eltzinger (R.) ,
und Asahina (Y.). — Untersuchiingen iiber CMorophyll. Mitteilungen. N^
XIII bis XVIII. (Liebigs' Annalender Chemie, N» Xlll'xv, Bd. 380, 'p. 148-
211; N° XVl, Bd. 382, p. 129-193; N° XVll-XVllI, Bd. 385, p. 156-
226.) ^ [315
"Wimmer (M.). — Wie iveit kann der Eiweisszerfall des hungernden Tieres
durch Filllerung von KoJdenliqdrateneingeschrdnkt loerden? (Zeits. f. Biol.,
LVII, 185-236.) " [262
"Winterstein (H.). — Die Begulierung der Atmung durch das Blut. (Arch.
f. d. ges. Physiol., CXXXVlll, 167-184.) [252
"Wolff (J.) et Stœcklin (E.). — Uoxyhémoglobine peut-elle fonctionner
comme peroxydase y {\nn. Inst. Pasteur, XXV, 313-335.) [281
Wollman (E.). — Sur l'élevage des mouches stériles. (Ann. Inst. Pasteur,
XXV, 78-88.) [340
248 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Woodruî (L. L..). — Thr eff'rct of Excrétion Productif of Paramœcimn on
ils Unie of Brprodvciion. (J. exper. Zool., X, 557-581.) [.339
Yorke ("W.). — Auto-Agglutination of Red Blood cells in trypnnosominsis.
(Roy. Soc. Proceed., b'. 563, 238.) [Il y a auto- et iso-agglutination,
mais seulement plus fréquente et plus prononcée que chez les animaux
non infectés. Elle ne prouve donc pas grand'chose. — H. de Varigny
a) Zaleski (W".). — Zimi Sludium der Almungsenzyme der Pflanzen. (Bio-
chem. Zeits., XXXI. 195-214.) [256
b) Ziir Kennlnis der Stofprechselj)roze.'<.'<e in reifenden Samen. (Beih. z.
bot. Ccntralbl., XXVII, Abt. 1, 63-82.) [276
Zaleski (W.) undReinhart (A.). — Untersuchungcn ilber die Atmimg der
Pflanzen. (Biochem. Zeitschr., XXXV, 228-245.)
[Analysé avec les précédents
Zaleski (W.) und Rosenberg (A.). — Ziir Komtnis der Rolle der Katalase
iuden Pflanzen. (Biochem. Zeitschr., XXXIIl, 1-15.) [Voir ch. Xlll
Zielinski (F.). — Ueber die gegenseitigc Abluingigkeit geotropischcr Reizmo-
mente. (Zeits. f. Bot., 111, 81-101.) [344
Zunz(E.). — Contribution à l'étude de l'action des proléases sur la pression
sanguine et la respiration. (Arch. int. de PhysioL, XI, 73.) [329
Voir pp. 3, 5, 31, 33, 85, 97, 121, 157, 158, 159, 162, 164, 165, 166, 167, 168
pour les renvois à ce chapitre.
1" Nutrition.
a) Osmose.
Girard (Pierre). — Sur le rôle prépondérant de deux facteurs électro-
.^iaiiqurs dans l'osmose des solutions d'électroli/tes. Mouvements osmotir/ues
normaux. — Le mécanisme de l'osmose, tout au moins dans le cas des solu-
tions d'électrolytes, e.st essentiellement électrostatique. Si l'on représente
schématiquement le septum osmotiquc comme un faisceau de tubes capil-
laires normaux au plan du septum, on voit que les parois de tubes capil-
laires vont être chargées d'un signe électrique (électrisation de contact due
à l'ion actif de la liqueur) ; les veines liquides qui remplissent ces tubes se
chargeront d'un signe contraire à celui de la paroi, et en présence du champ
électrostatique correspondant à la différence de potentiel des deux liqueurs
séparées par le septum, champ qui est parallèle à l'axe des tubes, ces veines
subiront l'effet d'une force tangentielle qui les fera glisser le long de la
paroi '. Le sens de l'endosmose dépendra donc seulement de deux facteurs
électrostatiques : le signe de la veine et l'orientation du champ.
Ces considérations permettent d'expliquer un certain nombre de phéno-
mènes osmotiques aberrants que l'on a rencontrés dans des tissus vivants,
et dans lesquels le sens des mouvements osmotiques s'est montré inverse
de celui qu'on eût pu prévoir par les seuls rapports des pressions osmoti-
ques, — ce qui avait conduit à faire intervenir « une activité cellulaire
propre » indépendante des lois de l'osmose (expériences d'IlEiDENiiAiN sur
l'absorption des solutions salines par l'intestin; de Loeb sur le volume des
muscles immergés dans des solutions hyper- ou hypotoniques, etc.). Les
considérations électrostatiques permettent de réaliser des endosmoses néga-
1. Cf. p. Oirard, C R. Ac. Se, 19 avril 1909, 30 mai 1910.
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 249
livrs, le liquide se dirigeant vers les régions de moindre pression osmotique.
Lorsque deux solutions isotoniques sont en présence de part et d'autre d'une
membrane, et qu'une des solutions au moins est un électrolyte, l'équilibre
ne subsiste que lorsque ces facteurs électrostatiques n'entrent pas en jeu
(exemple : solutions isotoniques de KGl et NaCl, différence de potentiel : ->-
mouvement osmotique nul). Au contraire, lorsque les conditions électrosta-
tiques sont réalisées, si rigoureuse que soit l'isotonie au début, l'équilibre se
rompt (exemple : solutions isotoniques de saccharose et d'acide tartrique, dif-
férence de potentiel 0'"",050, acide tartrique —, mouvement osmotique acide
tartrique -y saccharose). Exemple d'osmoses aberrantes : une solution de
CO^Na- développant une pression de \^^'^,3 par cm-, contre une solution de
saccharose développant 3'''™,2, l'osmose se dessine vers le carbonate de
soude 4-. — F. Vlès.
Leduc (Stéphane). — a) La diffusion des liquides, b) La cellule osmo-
tique. — Etudiant les liquides contenant de très fines particules en suspen-
sion au moyen de photographies, l'auteur aboutit aux conclusions suivantes.
La diffusion se fait suivant les lois des champs de force ; la mécanique des
liquides est la même que celle de l'éther. Il obtient des membranes de phos-
phate et de carbonate de calcium, dont certaines ont une apparence cellu-
laire; elles sont le siège d'une circulation interne et peuvent s'incorporer les
substances qui existent dans le milieu environnant, si ces substances sont
capables de modifier la pression osmotique. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Laugier (Henri) et Bénard (Henri). — Contribution à l'étude des fvo-
priélés osmotiques des muscles. — En se basant sur une série d'expériences
personnelles très intéressantes, les auteurs présentent un schéma physique
du muscle qui groupe autour d'une hypothèse unique les faits connus d'in-
hibition du muscle dans les solutions hypotoniques et explique les faits nou-
veaux apportés par les auteurs. La conception de J. Loeb qui considère le
muscle comme formé d'un sac contenant une solution aqueuse, et dont la
membrane jouirait de la propriété d'hémiperméabilité, paraît aux auteurs
tout aussi insuffisante que celle d'OvERTON qui considère le muscle comme
un système constitué de formations hémiperméables (les fibres muscu-
laires), mais recouvertes d'enveloppes n'opposant qu'une très faible résis-
tance à la diffusion des cristalloïdes dissous. D'après la conception des au-
teurs, le muscle au point de vue de ses propriétés d'inhibition dans les
solutions hypotoniques peut être considéré comme un sac limité par une
membrane non pas semi-perméable, mais jouissant au contraire d'une per-
méabilité très notable aux corps dissous dans le suc cellulaire. La mem-
brane limitante jouit d'une élasticité notable dont il faut tenir compte dans
l'étude quantitative de l'inhibition. La tension élastique de la membrane
cellulaire joue un rôle considérable dans la limitation des phénomènes os-
motiques en équilibrant des courants endosmotiques, résultats de différences
de concentrations moléculaires de part et d'autre de la membrane elle-même.
Les auteurs se représentent le muscle par un schéma ainsi constitué : une
cellule osmotique fermée d'un côté par une membrane très notablement
perméable aux corps dissous et rigide, et de l'autre par une membrane im-
perméable et élastique. Les faits connus ainsi que les faits nouveaux appor-
tés par les auteurs et relatifs à l'influence de la traction et de la tempéra-
ture sur la courbe d'inhibition convergent pour confirmer la conception
de ce schéma qui permet du reste d'interpréter diverses courbes d'inhibi-
tion du muscle en solution hypotonique.
250 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
La perméabilité aux corps dissous n'est pas déterminée une fois pour
toutes, mais elle est réglée par un mécanisme physico-chimique, constam-
ment susceptible de varier, suivant. les différents moments de la vie de la
cellule, suivant les différentes phases de son activité fonctionnelle. Cette
perméabilité variable n'est pas due du reste à une disposition structurale
de la membrane.
Enfin les auteurs insistent sur la spécification des propriétés osmotiques
des différentes cellules, car ce qui est vrai pour la cellule musculaire ne
Test pas de droit et de fait pour la cellule nerveuse, la cellule hépatique,
les cellules rénales. Le mécanisme qui règle leur perméabilité comporte
des modalités qui rendent ces cellules différentes au point de vue de leurs
propriétés osmotiques. — M. Mexdelssohn.
Acqua (C). — La pénétration et In localisation des ions dans le corps des
plantes. — En employant des dilutions de I pour 10.000 de nitrate de man-
ganèse et des solutions équimoléculaires d'autres sels (bromure, chlorure,
acétate de manganèse), A. obtient cet important résultat que les plantes en
expérience se développent normalement, ceci pendant un temps limité,
parce qu'à la fin l'absence des éléments nécessaires doit produire ses effets
nocifs.
En outre, ces sels variés se comportent comme le nitrate, d'oii l'on peut
conclure que les phénomènes observés ne sont pas limités à l'action de tel
ou tel sel de manganèse, mais ont un caractère général.
La séparation des anions et des cations et le dépôt consécutif de bioxyde
de manganèse a lieu presque exclusivement dans les racines, qui se rem-
plissent de substances de couleur rouge-brun. Ce phénomène est en relation
avec les processus formateurs de la matière azotée.
Autour des méristèmes des racines secondaires, le bioxyde de. manganèse
s'accumule d'une manière extraordinaire, ce qui indique l'activité de la sépa-
ration et de la localisation des ions dans ces régions.
La synthèse des substances azotées doit donc avoir lieu dans les racines.
— M. BOUBIER.
Halket (A.). — Quelques expériences sur l'absorption par les parties
aériennes de certaines plantes de marais salants. — Des plantes de
Salicornia peuvent absorber de l'eau à travers leurs cellules épidermi-
ques, soit de l'eau distillée, soit une solution de chlorure de sodium
à. 3 %. La quantité absorbée varie suivant les individus ; elle est plus grande
pour l'eau distillée que pour la solution saline. La quantité d'eau absorbée
est fortement accrue si, avant l'immersion, les plantes ti-anspirent sans qu'il
leur soit possible de puiser de l'eau par la tige. Il n'y a pas de relations
quantitatives entre la quantité d'eau absorbée et le temps d'immersion, le
poids de la partie succulente de hi plante, le poids de l'eau dans cette même
partie ou le poids sec de la plante. L'absorption est due à la haute pression
osmotique du suc cellulaire. — M. Boubier.
(j) Respirai i())i.
Fredericq(L.). — Im théorie de la diffusion suffît à expliquer les échanges
çiazrux de la respiration. — La théorie de la respiration de PflPger attri-
buait les échanges entre CO- et 0- dans la respiration à un simple phénomène
de diffusion. Les expériences ultérieures de divers observateurs, et en parti-
culier de BoHR, tendirent à établir que la tension de CO- était plus faible
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 251
dans le sang artériel que dans l'air et la tension de l'O- plus forte, au con-
traire, ce qui ne se pouvait expliquer que par le passage du gaz du milieu
où la tension est moindre dans celui où elle est plus forte, contrairement
aux lois de diffusion. De là l'idée que la respiration repose sur un phé-
nomène non de diffusion, mais de sécrétion, avec intervention d'une activité
spécifique de l'épithélium alvéolaire. Des expériences faites par divers au-
teurs, en particulier par Krogii, élève de Bohr, et de celles faites par F. et ses
élèves, il résulte que les données sur lesquelles est fondée la tliéorie de
la sécrétion ne sont pas démonstratives, le séjour du sang en présence de
l'air dans l'aérotonomètre étant beaucoup trop court pour permettre un
échange total et l'obtention d'un point d'équilibre. D'autre part, dans les
expériences où Ton injecte à la fois de l'O'-^ et du CO-, l'augmentation de la
tension d'O provient uniquement de l'absorption plus rapide de CO'^. — Les
expériences plus précises et plus variées ont montré à l'auteur que
dans le sang des Vertébrés et de nombreux Invertébrés (Poulpe, Seiche,
Oursin, etc.) et dans les liquides organiques des uns et des autres (bile,
urine, salive, etc.), la tension de CO' n'est jamais inférieure et celle de
l'O- toujours inférieure à celle du milieu ambiant, d'où il résulte que la théorie
de la diffusion est complètement suffisante pour l'explication du phénomène.
— Y. Delage et M. Goldsmitii.
/")Loeb (Jacques) etWasteneys (Hardolph). — Les oxydations sonteJh's
une variable indépendante dans les phénomènes vitaux''/ — I. La dépendance
du développement de l'œuf et de l'accroissement des oxydations est établie
sur des expériences nombreuses et variées. Les auteurs se posent la ques-
tion de savoir dans quelle mesure ces deux actions sont influencées par la
température. Les œufs àWrbacia et de Strongylocentrotus se prêtent à une
mesure exacte des coefficients de température par l'observation du temps
qui sépare la fécondation de la première segmentation. — Les tableaux des
chiffres fournis par l'expérience montrent que, chez ÏArljacia, la durée de
cet intervalle est de 498 minutes pour une température de 7°. Cette durée
se réduit à 410 minutes pour la première élévation de 1°, puis continue à
peu près au même taux jusqu'à 15° (9f> minutes 1/2); ensuite la diminution
se ralentit jusqu'à 30° (33 minutes). A 31° la segmentation est anormale; à
32° elle ne se produit plus. — Le coefficient de température, pour une
différence de température entre 7 et 17° est de 7 min. 3. Entre 20 et 30° il
est de 1,7; entre les deux limites, il y a une variation à peu près régulière
dans le sens de la diminution. — On voit que le coefficient de température
est d'autant plus élevé que la température est plus basse, c'est-à-dire qu'il
est beaucoup plus grand entre 7 et 17° qu'entre 20 et 30°. A 31°, le phéno-
mène change de sens; les segmentations sont anormales. A 32°, arrêt complet.
Le Strongylocentrotus, qui habite les eaux plus froides, donne des chiffres
montrant une variation à peu près parallèle.
II. La consommation d'oxygène est mesurée à différentes températures
et le coefficient de température est établi de la même façon. La consomma-
tion d'oxygène diminue à mesure que la température baisse : elle est de
I"'S',4G (dans l'espace d'une heure et demie) à 25°; à 5°, ce chiffre tombe à
0,30. (D'autres séries d'expériences donnent des chiffres analogues.) Quant
au coefficient de température, il est à peu près constant pour une même
différence de température d'une extrémité à l'autre de l'échelle, dans les
limites de température conciliables avec la continuation du phénomène. On
voit que le développement s'arrête avant les oxydations : dès que celles-ci
252 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sont réduites à 1/4. L'addition dn cyanure de Na agit comme l'abaissement
de température, mais sans proportionnalité absolue.
La conclusion, un peu obscure, est que « les faits cités ne contredisent
pas l'opinion que les oxydations sont une variable indépendante dans les
processus de développement, mais ne fournissent pas non plus une preuve
complète de cette opinion ». — Yves Delage et M. Goldsmith.
"Winterstein (H.). — La régulation de la respiration par le sang. —
Il est inutile de rappeler toutes les théories qui se sont opposées sur le rôle
du sang dans l'excitation du centre respiratoire ; on peut dire dans l'ensemble
que pour les uns, le sang agit par l'augmentation de sa teneur en acide
carbonique ; pour les autres, par la diminution de sa concentration en oxygène.
L'auteur reprend la question en s'adressant, comme objets de recherches,
à des animaux nouveau-nés dont on sait la grande résistance à l'asphyxie.
On pratique sur ces animaux une circulation artificielle par l'aorte avec du
liquide de Ringer et à l'aide de l'appareil de Langexdorff. Au liquide on
ajoute les substances variées dont on veut étudier l'action. On constate ainsi
que la perfusion avec un liquide présentant une faible tension de COo pro-
voque une apnée durable; l'addition de COo au Injuide est suivie par Tappa-
rition d'une respiration rythmique. L'absence d'oxygène ne supprime pas
l'apnée, mais amène l'asphyxie sans excitation. L'addition d'acides variés
au liquide circulant rappelle les mouvements respiratoires. Pour 'W., ce qui
réglerait véritablement les mouvements respiratoires, ce serait, par consé-
quent, les variations de la concentration du sang en ions H. — E. Terroine.
a) "Verzar (F.). — Action des injections intra-veineuses de chlorure de so-
dium sur les échanges respiratoires. — Des chiens curarisés reçoivent dans
la veine jugulaire des injections de NaCl de concentration différente (1 9e,
5 0/0, 10 %). Dans tous les cas, on observe une augmentation de la consom-
mation d'oxygène, qui varie et augmente avec la concentration de NaCl
introduit. Avec la solution de NaCl à 10 ■% l'augmentation de la consom-
mation de O2 est de 129 %. En même temps la production de la chaleur
augmente et la température de l'animal s'élève. Une solution de NaCl moins
concentrée (0,75 %) augmente aussi la consommation d'oxygène. En général,
le quotient respiratoire baisse, la consommation d'oxygène augmentant plus
que la production d'acide carbonique. — E. Terroine.
Howland (J.). — Chimisme et échanges d'énergie chez les enfants endor-
mis. — Les enfants sont placés dans la chambre Atwater-Benedict et l'on
étudie les échanges gazeux pendant le sommeil. On constate tout d'abord
l'action de l'apport alimentaire d'azote signalée par Rubner et Heubner : toute
. augmentation de l'azote alimentaire est suivie par une élévation des combus-
tions. En ce qui concerne la loi des surfaces — proportionnalité entre la
production de chaleur et la surface relative — elle n'est vraie que chez les
enfants normaux ; elle ne s'applique pas aux sujets chétifs à faible muscula-
ture. — E. Terroine.
Lesser (E. J.). — La manière de se comporter du glycngène de la grenouille
pendant l'anoxybiose et la restitution. — Etude sur la grenouille des varia-
tions de la teneur en glycogène lors de l'existence dans un milieu sans oxy-
gène et ensuite au moment de la restitution de l'oxygène. En ce qui concerne
la période d'anoxybiose, toutes les expériences concordent pour montrer
qu'après 2 à 5 heures d'anoxybiose à des températures variant entre U et 18"
XIV. — PHYSIOLOGIE GEiNERALE. 253
on observe toujours une diminution considérable du glycogène contenu dans
l'animal total. Par rapport à la (juantité initiale, la diminution atteint de 9,4
à o0,7 %, ces chilïVes étant, bien entendu, calculés sur des moyennes.
Toutes les recherches (au nombre de 15) ont donné des résultats de même
sens. Ce résultat confirme celui obtenu dans les travaux précédents de l'au-
teur sur le Lombric. Une fois atteint ce résultat global, l'auteur passe à
l'étude du glycogène hépatique ; on voit ainsi que le glycogène du foie se
comporte comme celui de l'organisme total. Au cours de la restitution, il y a
augmentation du glycogène. Des onze recherches faites sur 110 animaux on
trouve les valeurs en glycogène suivantes : normaux 31 gr. 35; après l'anoxy-
biose 26 gr. 015; après la restitution 27 gr. 194. Il y a donc une diminution de
17 % pendant l'anoxybiose et une augmentation de 4,4 o/^ pendant la restitu-
tion. Pour expliquer l'ensemble de ces pliénomènes, L. émet i'iiypothèse sui-
vante : Au cours de l'anoxybiose, il se fait une hydrolyse intense du glyco-
gène ; une partie du sucre ainsi formé est transformée au cours des pro-
cessus anoxy biotiques d'une manière inconnue. Une partie peut cependant
rester à l'état de sucre et être à nouveau transformée en glycogène pendant
la restitution survenant 3 à 5 heures après le début de l'anoxybiose. —
E. Terroine.
Babak (E.). — Sur les mécanisnips respiratoires provisoires des embryons
de poissons. — 11 existe chez divers embryons de poissons une respiration
provisoire avant l'apparition de la respiration branchiale. C'est à l'aide de
mouvements spéciaux que les embryons cherchent à renouveler le milieu
environnant. L'énergie et la fréquence de ces mouvements sont d'autant
plus grandes que l'eau contient moins d'air. Le caractère de ces mouve-
ments diffère suivant l'espèce. L'.l cara cœrideopunctata exécute de vifs
mouvements de la queue. Chez V Ilaplochilus Chaperi on observe un balan-
cement des nageoires antérieures. Chez certains poissons immobiles comme
chez le Barbus concltonius les échanges gazeux sont favorisés par une accé-
lération de l'activité cardiaque provoquée par leur immersion dans un mi-
lieu mal aéré. — M. Mendelssohn.
"Wesenberg-Lund. — Sur la respiration des insectes aquatiques respirant
Vair, qui hibernent sous la glace, en particulier des Dytiques et des Punaises
d'eau. — "W.-Li. s'est posé la question de savoir comment s'accomplissait la
fonction respiratoire des Dytiques, Hydrophiles et Punaises d'eau lorsqu'ils sont
séparés de l'air par une continue couche de glace, en hiver, ces espèces étant
de celles qui, en été, ne peuvent pas supporter la privation d'air au delà de
quelques minutes, et qui ne possèdent d'autres modes de respiration que
celui du système des trachées ouvert, métapneustique. 11 a constaté que,
pendant les premiers mois de l'hiver, tant qu'il y a sous la glace des plantes
vertes soumises à des radiations solaires, ces plantes fournissent de l'oxygène
sous forme de bulles bien visibles qui peuvent suffire à la respiration des
insectes. Mais plus tard, quand les plantes sont mortes, les insectes passent
dans une condition de vie ralentie, un état d'engourdissement dû au froid.
— Y. Delage et M. Goldsmitii.
Buytendijk (F. J. J.). — Les échanges gazeux des chrysalides de lépi-
doptères. — Par l'analyse des gaz contenus dans des tubes où respiraient des
chrysalides de diverses espèces de papillons tant exotiques qu'indigènes, B.
est arrivé à constater que la production d'acide carbonique continuait même
si l'atmosphère où se trouvaient les chrysalides contenait d'assez grandes
254 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
quantités de ce gaz (6 à IG %). Les résultats ainsi obtenus par B. sont en
contradiction avec ceux publiés par la comtesse de Linden (voy. .4»?*.. bioL,
XI, 202; XII, 232) et confirment, d'autre part, les faits rapportés par Dubois
et Couvreur et par Th. v. Buucke (voy. Ann. hiol.. XIII, 232; XIV, 237). A
remarquer que les espèces qui ont l'habitude d'entourer leurs chrysalides
d'un cocon semblent présenter des échanges gazeux inférieurs, alors même
qu'on a pris soin d'enlever cette enveloppe. — J. Strohl.
Lutz (C). — Rechercher sur les stigmates excitables. — L'auteur étudie
l'influence sur les stigmates excitables de Mimulus divers des actions méca-
niques et cliimiques, recherche le résultat d'excitations répétées, explique
les mouvements de courbure du stigmate par une chute rapide de la pression
osmotique, accompagnée d'une diminution de volume, enfin étudie l'excita-
tion du stigmate par le pollen. — F. Moreau.
«)Bohn (Georges). — Sur les (''changes gazeux des Etoiles de mer. — La
consommation d'oxygène est maxima dans une eau riche en ce gaz et à l'obs-
curité, elle diminue dans une eau riche en acide carbonique et à la lumière.
Il arrive même que, dans cette dernière, la quantité d'oxygène augmente,
comme si, sous l'influence de la lumière, l'Astérie décomposait l'acide car-
bonique et dégageait de l'oxygène. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Freederichsz ^W.). — Rôle physiologique de la catalase. — Partant du
principe que la respiration équivaut à un phénomène d'oxydation, F. en a
conclu que la catalase devait augmenter chez les plantes qui respirent le
plus, et diminuer au contraire avec le ralentissement de la respiration ; ses
expériences ont confirmé cette manière de voir, en démontrant que chez
les plantes privées d'oxygène la catalase diminuait, tandis qu'elle augmen-
tait lorsqu'on renforce la dose d'oxygène, lorsqu'il y a intoxication ou aug-
mentation de la température. — M. Boubier.
Kostytsche"w (S. von). — Recherches de chimie physiologique sur la res-
piration végétale. — La théorie de l'auto-oxydation Bach-Engler admet que
l'oxygène moléculaire se fixe sur des substances oxydables ou auto-oxyda-
teurs avec formation de peroxydes; ces peroxydes sont capables d'oxyder cer-
tains corps on accepteurs et même des substances qui ne sont pas oxydables
par l'oxygène moléculaire. D'après la terminologie appliquée par Luther et
ScHiLOW aux réactions couplées d'oxydation et de réduction, on doit désigner
l'oxygène moléculaire comme acteur et l'auto-oxydateur comme inducteur.
Les oxydations physiologiques ne sont autre chose qu'un système de réac-
tions couplées. L'oxygène moléculaire ne peut être absorbé que par des auto-
oxydateurs avec formation de peroxydes. L'auteur propose de limiter le nom
d'oxydases aux auto-oxydateurs végétaux. Bach et ChioDAT ont signalé dans
les tissus végétaux les peroxydes formés par les auto-oxydateurs et les ont
nommés oxygénases. Ils ont aussi établi que le pouvoir oxydant des oxygé-
nases était élevé i)ar des inducteurs organiques, les peroxydascs. Les agents
d'oxydation des plantes ne sont pas en état d'attaquer directement le sucre;
aussi l'auteur croit que sous l'influence d'une zymase les sucres fermen-
tesciblessont transformés en accepteurs facilement oxydables; mais il reste à
déterminer si la combustion porte sur l'alcool éthylique, produit ultime de la
fermentation, ou sur les produits intermédiaires de cette fermentation. Ses
recherches lui ont montré que ce sont les produits intermédiaires de la
fermentation alcoolique qui sont brûlés dans la respiration normale; celle-
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 255
ci est préparée par la fermentation, mais la décomposition du sucre ne va
pas jusqu'à la formation d'alcool et de C0-. Le processus complexe de la
respiration consiste essentiellement en phénomènes primaires et secondaires.
Les phénomènes primaires consistent dans la dislocation du sucre par la
zymase et dans l'absorption d'oxygène sous forme de peroxyde. Les phéno-
mènes secondaires consistent dans l'oxydation totale des produits de la dislo-
cation primaire du sucre par l'oxygène actif du peroxyde. Les peroxydases
jouent un rôle important en élevant le pouvoir oxydant dos peroxydes. Il en
résulteque l'absorption d'oxygène n'est qu'une phase préliminaire de la respi-
ration et ne peut servir de mesure à l'énergie du phénomène. Beaucoup de
processus d'oxydation et de réduction ne produisent pas une combustion di-
recte des réserves. Ainsi Palladin a trouvé dans des sucs de plantes des
substances qu'il désigne comme phytohématines et qui sont analogues à
l'hémochromogène du sang ; elles ne peuvent être oxydées que par l'oxygène
actif. Les chromogènes oxydés servent, comme l'oxyhémoglobine, de réserves
d'oxygène. On ne sait rien sur la nature des produits intermédiaires de la
fermentation brûlés par la respiration. L'auteur montre ensuite que le dé-
gagement d'hydrogène que l'on observe dans des plantes renfermant de la
mannite est due à une fermentation bactérienne. — F. Péciioutre.
Linsbauer (K.). — Etude anatomique et physiologique de V épidémie et
du système ai'-rifèrc des BroDiéliacées. — L'auteur décrit et figure une série
de particularités anatomiques des cellules épidermiqucs et stomatiques des
Broméliacées (épaississements locaux des membranes, contours sinueux des
cellules épidermiques, présence d'un corps siliceux chez la plupart d'entre
elles, etc.). Chez certaines espèces, le tissu épidermique présente une division
du travail physiologique très accentuée : grâce à sa forte cuticularisation,
l'épiderme proprement dit entrave la perte d'eau par transpiration, l'hypo-
derme lignifié fonctionne comme appareil mécanique, tandis que les cellules
sous-jacentes jouent le rôle d'organes de réserve aquifère. Les stomates
sont constitués, outre les cellules stomatiques proprement dites, par plu-
sieurs cellules annexes dont les unes jouent un rôle dans l'ouverture ou la
fermeture de ces organes, tandis que les autres accomplissent plutôt ime
fonction mécanique et empêchent que le fonctionnement régulier des sto-
mates soit entravé par les contractions du tissu aquifère sous-jacent, con-
tractions provoquées par les variations de turgescence dont il est le siège.
Le tissu aérifère est constitué dans plusieurs cas par un réseau de canaux
parallèles aux faisceaux fibro-vasculaires et qui sont sans communication
directe avec les stomates. Cette disposition permet à la plante de réduire sa
transpiration alors même que les stomates sont ouverts et assurent une
pénétration facile du CO'-^. D'une façon générale, le système aérifère des
Broméliacées fonctionne à la fois comme réservoir pour les gaz et comme ap-
pareil régulateur des échanges gazeux. — P. Jaccard.
Blackman (F. F.). — Les problèmes de la biochimie de la respiration chez
les Plantes. — Cette question soulève trois problèmes principaux : 1° Quelle
est la nature des réactions chimiques qui constituent la respiration? 2" Dans
quelles mesures la respiration est-elle conforme aux lois de la chimie géné-
rale, en ce qui concerne la vitesse de la réaction, les coefficients de tempé-
rature, la masse des substances réagissantes, l'influence des catalyseurs ou
substances voisines? :> Quelle influence exerce sur la réaction le milieu où
elle se produit, c'est-à-dire le protoplasma cellulaire? En ce qui concerne le
premier point, on sait aujourd'hui que les réactions qui se produisent dans
25G L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la respiration sont très complexes, les unes étant anaérobies et les autres
aérobies; on n'est pas fixé sur la nature du combustible et des agents
d'oxydation interviennent, les uns étant des enzymes, c'est-à-dire des oxy-
dases, et les auti-es, des véhicules de l'oxygène. Le second point soulève des
questions diverses, influence de la température, influence de la concentra-
tion des substances réagissantes, oxygène, catalyseurs protoplasmiques et
sucre. L'auteur croit que dans la respiration il y a deux fonctions, une res])ira-
tion protoplasmique faible, qui ne peut être supprimée sans amener la mort,
et une respiration fluctuante qui oscille avec la quantité de sucre et qui peut
être abolie par l'inanition. En ce qui concerne le troisième problème, le pro-
toplasma doit être considéré comme une structure alvéolaire de colloïdes à
parois semi-perméables; toutes les causes qui altèrent sa perméabilité interne
retentissent sur la grandeur de la- respiration. — F. Péciioutre.
a) Zaleski ("W.). — Contribution à Vétudc des ferments respiratoires des
phmtes. I et II. — L Conformément aux résultats obtenus jiar Palladin, l'au-
teur conclut que le mode d'extraction et la nature des solvants utilisés joue un
rôle important dans l'étude des ferments respiratoires et dans leur isolement.
L'action nuisible de certaines substances dépend davantage, semble-t-il, de
leur solubilité dans l'eau que de leur action solubilisante vis-à-vis des
lipoïdes. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec l'éther.
IL Certains organes végétaux possédant une grande énergie respiratoire
(plantules, bourgeons, jeunes feuilles), lorsque leur structure anatomique est
détruite, ne manifestent plus qu'un dégagement de CO2 faible et même nul ;
par contre, les graines de diverses légumineuses (pois, lupins), durant les
premiers jours de la germination, ainsi que leurs cotylédons et leur endo-
sperme pris isolément, lorsqu'ils sont écrasés et broyés, dégagent une plus
grande quantité de CO2. Comme ce dégagement de CO» est important, dure
plusieurs jours et qu'il s'affaiblit dans l'hydrogène, il ne saurait s'effectuer
aux dépens de réserves de ce gaz qui seraient contenues dans les tissus
broyés. II s'explique plutôt par la part prépondérante que prennent les
enzymes anaérobies après la mort des organes mis en expérience. D'une
façon générale, plus la respiration anaérobe d'une plante est accusée, plus
sera faible, après sa mort, son dégagement d'acide carbonique. — P.
Jaccard.
y) Assimilation et désassimilation, absorption. — Fonction cldoro-
phyl tienne.
a) Pûtter (A.). — Les surfaces actives et les fonctions des organes. — Tra-
vail important, mais trop étendu pour être analysé. Diverses considérations
tliéoriques très intéressantes à voir dans l'original. L'auteur démontre que la
fonction d"un organe ne dépend pas de sa masse, mais de sa surface active,
c'est-à-dire de l'étendue des surfaces cellulaires par lesquelles se font les
échanges. L'auteur évalue l'étendue des surfaces des différentes glandes et
rapporte l'activité de la glande à l'unité de la surface sécrétante. — M. MeiN-
DELSSOHN.
Gigan (A.). — Influence de l'ingestion d'aliments sur les échanges gazeux
et énergétiques. — L'auteur étudie sur l'homme l'effet de l'ingestion de divers
aliments sur les échanges. Pour cela il établit d'abord la valeur des échanges
à l'état de jeune pendant le repos musculaire; il obtient ainsi leur valeur
l)0ur le métabolisme fondamental (Grundunisatz) ; pour un homme de 70 kg.,
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 257
G. trouve qu'il s'agit d'une valeur de 22,5 calories par kgr. et par heure (les
recherches de Magnus-Levy donnaient 20,0 ; celles de Staeiielin 20,0). Ceci
étant fait, on fait ingérer des quantités variées de caséine, de dextrose ou de
graisse. On observe alors les faits suivants.
I.' Ingestion d'albumine (raséine). — L'ingestion de caséine, même en
petites quantités chez un homme à l'état de repos musculaire, provoque une
élévation marquée des échanges gazeux et énergétiques. Si la caséine est
ingérée par petites doses et à intervalles réguliers, l'excrétion de ÇO2 se
maintient pendant plusieurs heures à un taux élevé.
Pour une ingestion faite en une fois, l'augmentation des échanges croît
avec la dose. L'échange énergétique total augmente ici, par rapport à l'état
initial, de 7,7 % pour 50 gr. de caséine, de 13 % pour 100 gr., de 24 pour
150 gr., de 25,5 pour 200 gr. Pour ce qui regarde l'excrétion en CO2 et l'ab-
sorption de Oo, on constate que, lorsque l'ingestion de caséine varie dans le
rapport 1 : 2 : 3 : 4, la production de CO2 varie dans le rapport 1 : 4 : 8 : 12
et l'absorption de O2 dans le rapport 1 : 3 : B : 9. La durée de l'augmentation
d'intensité des échanges gazeux augmente également avec les quantités ingé-
rées. L'augmentation des échanges doit être attribuée principalement sinon
exclusivement à la combustion protéique et aux processus intermédiaires
qu'elle conditionne ; les valeurs de combustion des graisses et des hydrates
de carbone ne sont, en effet, pas sensiblement modifiées.
II. Ingestion (V hydrate de carbone {glucose). — L'ingestion de dextrose
augmente nettement l'échange gazeux. La grandeur de l'excrétion de CO2
croît d'une manière sensiblement proportionnelle à la quantité de glucose
ingérée ; cela jusqu'à la dose de 150 gr. L'excrétion urinaire de l'azote et de
l'acide phosphorique n'est pas modifiée par les ingestions de dextrose.
m. Ingestion de graisse {huile d'olive). — L'ingestion de graisse, qu'elle
soit faite en une fois ou plusieurs ou qu'elle atteigne de grosses doses, ne
provoque aucune élévation de l'excrétion de CO2. Pour une ingestion de
50 gr., on observe un abaissement de l'excrétion de CO2 et de l'absorption
de 02- Le quotient respiratoire s'abaisse. On observe en outre une diminu-
tion marquée de l'excrétion azotée urinaire.
IV. Ingestion simultanée de glucose et de caséine. — Lors de l'ingestion
simultanée de dextrose et de caséine, on constate une élévation de l'excré-
tion de CO2 plus importante que la somme des élévations obtenues par
ingestions séparées. Le quotient respiratoire se maintient toujours plus bas
qu'à l'état de jeûne. L'excrétion azotée urinaire n'est pas modifiée par
l'adjonction de glucose à la caséine. — E. Teîîroine.
Marie (A.) et Donnadieu (A.). — Leucogénèse et épithélium intestinal.
— L'assimilation digestive se fait par l'intermédiaire de plasmodes (leu-
cocytes) chargés de substances albuminoïdes et de la graisse des aliments,
qui pénétrent dans l'organisme par la voie des chilifères des villosités. Ces
leucocytes sont engendrés par les cellules de Tépithélium intestinal, aux-
quelles est dévolue fondamentalement la fonction assimilatrice. Mais sur le
mode histologique de cette dérivation les auteurs restent muets, ce qui laisse
entière l'hypothèse d'après laquelle ces leucocytes seraient accourus de loin
pour accomi)lir leur fonction, et n'auraient aucun rapport génétique avec
l'épithélium intestinal. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Grafe (E.) et Graham (D.). — Sur la capacité d'adaptation de l'orga-
nisme à une alimentation surabondante. — • Etudes des combustions sur un
chien soumis à différents régimes alimentaires. Les périodes expérimentales
l'année niOLOGIQUE, XVI. 1911. 17
258 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sont les suivantes : 21 jours d'inanition avec eau; 79 jours d'alimentation
surabondante atteignant plus de 1.421 calories par jour pendant les 7 pre-
miers jours, de 1.757 dans les 29 jours suivants, de 836 dans les 11 jours
suivants ; puis réduction à 297 calories pendant 19 jours, à 60 calories pendant
10 jours; enfin 10 jours d'inanition. L'alimentation est surtout riche en
graisses et en protéiques.
Pendant l'inanition du début, l'animal a perdu 5 kgr.; il les regagne au dé-
but de la suralimentation. Une fois ce résultat atteint, malgré l'apport énorme
de nourriture qui atteint en moyenne 210 % du besoin nécessaire et bien
qu'il y ait une forte rétention azotée, le poids de l'animal qui subit de faibles
oscillations, reste constant. Cependant il n'y a ni perte d'eau de l'organisme,
ni consommation augmentée par travail, l'animal restant toujours au repos.
Les recherches faites sur les échanges respiratoires montrent qu'en fait il y
a augmentation considérable des combustions. Ces faits tendraient donc à
faire admettre l'existence d'une consommation de luxe. — E. Terroine.
a) Rosemann (R.). — Contribul ions à la physiologie de la digestion. III.
La sécrétion gaslriqiie lors de la diminution de la teneur en cJilore du corps. —
On prend des chiens soumis à xme alimentation très pauvre en chlore; à
l'aide d'une fistule œsophagienne, on administre des repas fictifs et l'on étu-
die la sécrétion gastrique ainsi provoquée. Sur l'animal normal on constate — ■
pour une alimentation déterminée — une sécrétion qui atteint 200 à 260 cm^
par heure ; après 10 jours de jeûne, la sécrétion n'est plus que de 128 cm-^
par heure. Or, ce résultat n'est pas le fait de la diminution de l'eau et du
chlore dans l'organisme ; en effet, après un jeûne prolongé, la sécrétion
reste toujours beaucoup au-dessous de la normale, même après ingestion
abondante d'eau et de sel. Au cours de l'inanition, on observe également
d'importantes variations qualitatives du suc gastrique; il y a diminution du
chlore total, qui porte surtout sur le chlore de l'acide chlorhydique. Au cours
de l'inanition on ol)serve une diminution du chlore total de l'organisme ; la
valeur du chlore n'atteint plus, après 10 jours de jeûne, que 82,5 % de la
valeur normale. Pour un appauvrissement en chlore plus considérable, la
sécrétion finit par s'arrêter en totalité. — E. Terroine.
b) Rosemann (R.). — Contributions à la physiologie de la digestion. IV.
Sur la teneur en chlore tot(dde l'organisation après une alimc7italion riche en
chlore. — L'auteur a montré dans un mémoire antérieur que, chez l'animal
normal (chien), la teneur en chlore total représentait 0,112 % du poids de
l'organisme. Chez un premier animal, on trouve, après une alimentation de
viande et de gâteaux pour chiens additionnée de quantités assez abondantes
de chlorure de sodium, une teneur en Cl total représentant 0,130 % du poids
total de l'animal. Le second chien soumis à un régime à peu près analogue
présente 0,167 % Cl. — E. Terroine.
c) Rosemann (R.). — Contributions à la physiologie de la digestion. V.
Teneur en chlore total du fœtus humain. — Un fœtus humain de 111 gr. et de
18 cm. de long présente une teneur en chlore total de 0,252 %. — E. Terroine.
Trampedach (G.). — Baie et digestion gastrique; teneur en pepsine de la
raie. — L'extirpation de la rate n'exerce aucune influence sur l'activité
digestive de l'estomac. Après l'extirpation de la rate, on observe toujours de
la lympliocytose, mais il n'y a aucun parallélisme entre cette lymphocytose
et la sécrétion de la pepsine dans l'estomac. Les macérations de rate hyper-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 259
hémiées ne contiennent ni pepsine, ni pepsinogène. L'action dissolvante, vis-
à-vis de la fibrine, des macérations acides de rate doit être rapportée à
l'acide. — E. Terroine.
London (F. S.) et Krym (R. S.). — Sur Vadaptation spéci/ique des sucs
digestifs. IV. La teneur relative enferment du chijme intestinal lors d'alimen-
tations différentes. — II est impossible de mettre en évidence la prédomi-
nance d'une action diastasique adaptée à une nourriture qui contient en
excès une catégorie d'aliments. Un point curieux est l'augmentation sensi-
ble de la lipase lors d'une alimentation contenant uniquement des protéi-
ques. — E. Terroine.
London (E. S.) et Solowjew (S. K.). — L'action du suc enté ri que sur les
produits de digestion d'albumines variées en dehors de l' intestin. — Du chyme
recueilli par fistule, bouilli et neutralisé, est additionné de suc intestinal et
l'on suit la digestion par la formoltitration. On constate ainsi que le suc
seul ne peut déterminer la libération de tous les groupements ])eptides d'au-
cune albumine. Le degré de dégradation classe les albumines dans l'ordre
croissant suivant : élastine, caséine, gliadine, viande de cheval, gélatine,
sérumalbumine de cheval. — E. Terroine.
c/)Mendel (L. B.) et Fine (M. S.). — Éludes de nutrition : I. L'utilisation
des protéiqnes du blé. — Dans les recherches sur le métabolisme, si l'on
veut étudier l'influence sur le métabolisme azoté de la substitution d'une
protéique à un autre, il faut avant tout s'assurer qu'un facteur initial, à
savoir la différence de digestibilité, n'intervient pas. C'est afin d'éliminer
ce facteur que M. et F. étudient tout d'abord la digestibilité et l'absorption
de substances protéiques extraites du blé : la glidine (préparation commer-
ciale), le gluten, la gluténine et la gliadine.
L'étude est faite de la manière suivante : on administre à un chien ou à
un homme une nourriture mixte — protéiques sous forme de viande,
graisses et hydrates de carbone, — puis on remplace partiellement
la viande par une quantité correspondante de la protéique végétale étudiée
et l'on recherche ce que devient le rejet de l'azote dans les fèces. Ces expé-
riences montrent que les 4 protéiques végétales étudiées sont aussi bien
digérées et absorbées que la viande fraîche. — E. Terroine.
6) Mendel (L. B.) et Fine (M. S.). — Etudes de nutrition. II L'utilisation
des protéiques de Forge. — Des expériences faites dans les mêmes conditions
que les précédentes montrent que les substances protéiques de l'orge sont
presque entièrement utilisées. Ainsi, tandis que l'utilisation moyenne de
l'azote de la viande atteint 91 %, celle des protéiques de l'orge est
de 85,2 9é. — E. Terroine.
e) Mendel (L. B.) etFine (M. S.). — Études de nutrition : ///. L'utilisation
des protéiques du maïs. — Les protéiques du maïs sont un peu moins bien
digérées que celles de la viande. Il se peut toutefois que la différence soit
due à la présence de résidus cellulaires dans la préparation employée. —
E. Terroine.
d) Mendel (L. B.) etFine (M. S.). — Études de nutrition. IV. L'utilisation
des protéiques des légumineuses. — Les protéiques des légumineuses sont
relativement moins bien utilisées que celles des céréales; l'étude ayantporté
200 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sur la protéine de haricots, la phaséoline et une globuline du pois. Probable-
ment doit-on en partie expliquer ces résultats par la présence de débris de
cellulose. — E. Terroine.
a) Slyke (D. D. Van) et "White (G. F.). — Digestion protéique dans l'es-
tomac et l'intestin de la )-oussette. — La durée complète de la digestion
atteint chez la roussette 2 à 3 jours. Bien que le processus présente des
différences individuelles assez étendues, on peut cependant en tracer les
traits généraux.
Pendant les 6 premières heures, on observe dans l'estomac une disso-
lution et une absorption d'une quantité importante des protéiques coagu-
lées. A ce moment, il ne passe presque rien dans l'intestin, qui contient à
peine plus de substances azotées que chez l'animal au jeûne. Dans un cas
on constate, par exemple : 447 ^ de l'azote ingéré sont restés non dissous
dans l'estomac, 220 % sont restés dans l'estomac en solution, 7 % sont passés
dans l'intestin; l'absorption a donc été vraisemblablement d'au moins 25 %.
Pendant la période qui s'étend entre la 6"^ et la 12" heure, le fait le
plus important est le passage du contenu gastrique — solide et liquide —
dans l'intestin et l'hydrolyse progressive des peptones préalablement for-
mées. A ce moment l'intestin contient de 30 à 45 ^ de l'azote présent dans
le tube digestif. La peptone de l'estomac est amenée au stade tripeptide.
A la fin de la 24« heure, 40 à 70 % de l'azote ont disparu; celui qui reste
est en solution à raison de 65 à 85 %, et cela aussi bien dans l'estomac que
dans l'intestin. Dans l'estomac on en est à un stade intermédiaire entre di-
et tripeptide. Il est probable que la digestion gastrique ne va pas plus
loin.
Pendant les 24 heures qui suivent, 14 % seulement de l'azote restent
dans le tube digestif. Cependant le clivage des peptones qui restent n'a
pas avancé.
Après 3 jours, solution et absorption sont complètes dans un cas, 10 %
restent encore dans un autre.
Fait à noter : l'urée est toujours présente dans le tube digestif; elle pro-
vient de la bile qui contient 72 '-/r. de son azote à l'état d'urée. Il est évident
que, chez cet animal, le foie partage avec le rein la fonction d'excréter
l'urée.
Et maintenant, notons les différences et les points de comparaison des
processus observés cliez le poisson avec ceux étudiés chez les mammifères
carnivores. Le point le plus important est dans la durée très lente de la
digestion : SciiMiOT-MiiLLHEiM observe que la digestion de la viande chez
riioméotherme c.arnivore a atteint 95 % en 12 heures. Loxdon et Sivre
observent chez le cliien, toujours après repas de viande, que la moitié de
l'azote ingéré est dans le duodénum 1 heure après l'ingestion, l'estomac est
vide au bout de 5 heures. C'est là un fait qui peut être dû à la différence de
température : entre le poisson étudié et le chien il y a 20" de différence. —
Chez le poisson comme chez l'homéotherme le passage dans l'intestin a lieu
après peptonisation partielle. — Enfin il paraît probable que la dégradation
va aussi loin, dans l'intestin, chez le poisson que chez le chien. —
E. Tekroine.
b) Slyke (D. D. "Van) et "White (G. F.). — La relation entre la diges-
tibilite des protéiques et leur rétention. — Les expériences portent sur le
chien dont on récolte par sondage l'urine 3, 6, 9, 12 et 24 heures après le
repas; la valeur de l'excrétion azotée est considérée comme un test du cours
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 201
de l'absorption au niveau du tube dig-estif. On voit ainsi que l'organisme est
inapte à retenir les substances protéiques les plus rapidement digérées,
pliénoméne qui doit être rapporté au moins partiellement à une absorption
moins complète. D'autre part, l'absorption a lieu sous forme de produits très
dégradés, et d'après Garri:l,Levene, Meyer, Manson, ces produits sontmoins
capables de maintenir l'équilibre azoté. Il semble qu'il existe un optimum de
vitesse de digestion en rapport avec une assimilation complète. — E. Ter-
ROINE.
Abderhalden (E.), Klingemann ("W.) et Pappenhusen (Th.). — Dil-
gradation des substances protéiqiies dans le tube digestif d'animaux d'es-
pèces di/férentes. — On sait que, chez le chien, le contenu ga,strique ne
contient pas d'acides aminés ; l'apparition des acides aminés est sous la
dépendance de la présence de suc pancréatique et de suc intestinal. Les
recherches ont même pu apporter des indications suffisamment précises
sur le moment de la libération des acides aminés : nous savons, par
exemple, que les premiers acides libérés sont la tyrosine et le tryptophane.
La question posée aujourd'hui est de savoir si les mêmes faits s'observent
chez d'autres espèces animales. On étudie pour cela le contenu intestinal
et le contenu gastrique du cliien, du bœuf, du mouton, du porc, de l'oie et
de la poule. On constate que, chez tous ces animaux, on ne trouve pas
d'acides aminés libres ou des traces seulement, alors que ces corps se
trouvent en abondance dans le contenu intestinal. Dans ce contenu on
a pu isoler les acides suivants : glycocolle, alanine, leucine, acides
aspartique et glutamique, phénylalanine, cystine et tyrosine. Ainsi donc
les processus digestifs sont sensiblement identiques dans toutes les espèces
étudiées.— E. Terroine.
Hoesslin (H. von) et Lesser (E. J.). — La vitesse de dégradation des
albumines du corps et de l'aliineiitalion. — Au cours de l'inanition prolongée,
après une période instable de début, l'excrétion azotée quotidienne reste
constante; si l'on fait ingérer à des chiens ainsi inanitiés des protéiques en
quantité représentant la perte quotidienne d'azote, on constate toujours une
élévation de l'excrétion azotée, et cela quel que soit le mode d'ingestion —
n une fois ou par portions. Le résultat est identique, quelle que soit la na-
ture des protéiques administrées, qu'elles proviennent d'un animal de même
espèce ou d'espèces différentes. — E. Terroine.
London (E. S.) et Rabinowitsch (A. G.). — Chimie de la digestion et de
la résorption dans r organisme animal. XL. Le degré de la dégradation des
différentes .substances protéiques dans la lumière du tube digestif. — Les re-
cherclies portent sur la dégradation de la gélatine, de la gliadine, de l'élas-
téine, de l'ovalbumine, de la caséine, de la fibrine, de la sérumalbumine de
cheval et de chien, de la viande de chien et de cheval. Par des fistules faites
à différents niveaux du tube digestif on recueille les li([uides qui s'écoulent,
on les soumet à l'analyse et on détermine les peptides libres par la mé-
thode Sôrensen. Dans l'estomac on observe qu'il n'y a jamais qu'un très
faible dédoublement avec libération des groupements peptides atteignant en
moyenne 5 %. La plupart des protéiques — ovalbumine, sérumalbumine —
se retrouvent avec très peu de modifications. La dégradation atteint 20 %
dans le jéjunum et 33 % dans l'iléon. Les albuminoïdes les })lus faiblement
attaquées, et cela aussi bien dans l'estomac que dans l'intestin, sont la glu-
tine, l'élastine et les protéiques végétales telles que la gliadine; les mieux
262 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
digérées sont les protéiques de la viande et du sang. Il n'y a aucune différence
sensible qu'il s'agisse de viande ou de sang d'animaux de même espèce ou
d'espèce différente. — E. Terroi.ne.
Krym (R. S.). — Chimie de la digestion et de la résorption dans l'orr/a-
nisme animal. XLI. Digestion d'une nourritnre mixte chez le chien et chez
Vhomnie. — Après ingestion en une fois de sa ration quotidienne — 400 gr.
viande, 100 gr. amidon, 50 gr. graisse — un chien rejette par une fistule
pratiquée au. début du jéjunum environ 1.200 gr. de chyme. La sécrétion
totale des sucs digestifs a donc été de 800 gr. environ; c'est-à-dire que, pour
1 gramme de substance sèche ingérée, il y a eu 4 grammes de sécrétions. La
résorption du chyme est très rapide pendant les premières heures, se ra-
lentit ensuite pour augmenter à nouveau dans la période terminale de la
digestion.
Au cours de la digestion, on peut distinguer deux périodes très nettes :
dans la première partie, il y a disparition d'une grande partie des hydrates de
carbone et des substances azotées ; dans la seconde, ce sont surtout les graisses
(jui sont absorbées. Si, à la fin de l'expérience, on recherche ce que contient
l'estomac, on y trouve presque exclusivement des corps gras.
Au jjoint de vue qualitatif, l'analyse du chyme jéjunal donne les résultats
suivants : la moitié à peine des substances azotées sont coagulables par la
chaleur; les 9/10 des hydrates de carbone sont à l'état d'amidon; les graisses
occupent une position intermédiaire ; on trouve encore 77 % dégraisses neu-
tres. Ces faits s'expliquent par l'action du suc gastrique, qui commence l'at-
taque des protéiques, alors que la digestion des hydrates de carbone et des
graisses n'a lieu que dans l'intestin.
Des recherches analogues furent entreprises sur un homme jeune pourvu
d'une fistule iléale située à 1 mètre du caecum. La nourriture qu'il reçoit est
composée de 200 gr. de viande de bœuf, 30 gr. d'amidon et 30 gr. de graisse
de porc. On constate que le coefficient de sécrétion par rapport à la sub-
stance sèche ingérée est beaucoup plus élevé que' chez le chien (plus de
500 gr. de sucs digestifs pour 100 gr. de substance sèche alimentaire). Dans
le chyme on trouve à peu près la moitié des substances azotées coagulables
par la chaleur et presque autant d'amidon non transformé. — E. Terroine.
"Wimmer (M.).— Dans quelle mesure la dégradation proie ique deVanimal
inanitié jteut-elle être épargnée par l'alimentation hydrocarbonée? — On
suit l'excrétion azotée totale de chiens inanitiés, puis on administre à ces
animaux du glucose ou de l'amidon. On constate ainsi que ces deux corps
peuvent épargner la destruction azotée jusqu'à un taux de 55 % et qu'ils
se comportent d'ailleurs d'une manière identique. La valeur d'épargne des
hydrates de carbone dépasse sensiblement celle de la gélatme. — E. Terroine.
London (E. S.), Schittenhelm (A.) et Wiener (K.). — Digestion et ré-
sorption des acides nnclri niques dans le tube digestif. — Les recherches
actuelles ont pour but d'isoler les produits de la digestion ; dans ce but, on
recueille le chyme qui s'écoule par fistule iléale après une ingestion de thy-
monuclcinate de soude et on le traite d'après les procédés indiqués par Le-
VENE et Jacobs. Les auteurs confirment leurs premiers résultats, ils établLs-
sent en outre très nettement la présence d'acide guanylique et celle de
guanosine libre; ils soupçonnent la présence d'adénosine. Ainsi donc on voit
que la digestion dans l'intestin se fait comme au cours de l'hydrolyse acide,
par séparation de nucléosides. — E. Terroine.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 263
London (E. S.) et Dagae^v ("W. J.). — Lois de la digexiion et de la ré-
sorption. X. Dispariiion d'une solution de glucose de l'estomac. — L'éva-
cuation gastrique d'une solution de glucose à 5 % se fait d'après la formule
ci-dessous :
V
M
t -f p
MK2
ou p =: j^ et K = 10,75. — E. Terroine.
GlagoleAv (P.). — Sur la régénération de ralbumine dans la muqueuse
gasti'ique. — L'auteur recherche la teneur en différentes formes d'azote de
la muqueuse gastrique chez un chien à jeun, après un repas fictif et après
un vrai repas consistant en 1.000 grammes de viande. La variabilité des
résultats obtenus ne permet pas de résoudre la question posée. — E. Ter-
roine.
Waele (H. de) et Vandevelde (J.). — Sort des substances protéiqnes
étrangères et des peptoues lors de l'injectioyi. — L'injection sous-cutanée de
faibles quantités de peptones à un lapin produit une faible rétention azotée;
avec des doses plus fortes l'excrétion est égale à l'introduction. L'injection
sous-cutanée d'albumine d'œuf augmente l'excrétion azotée, la quantité
d'azote rejetée est supérieure à la quantité introduite. De fortes doses d'al-
bumine augmentent aussi l'excrétion d'urée. — E. Terroine.
Osborne (T. B.) et Mendel (L. B.). — Le rôle de différentes protéines
dans la nutrition et la croissance. — Il est curieux qu'on puisse écrire
20 pages sur pareil sujet, sans avoir 10 lignes d'idées générales à dégager
au bout... On croit voir que l'usage exclusif d'une seule matière protéique
(caséine, légumine, édestine, gliadine) ne vaut rien pour le rat. La zéine du
maïs vaut encore moins que les autres. L'animal peut vivre plus ou moins
longtemps, mais il finit toujours par diminuer de poids et de forces. C'est
que son régime manque de quelque chose. Ce quelque chose le lait privé de
protéines le fournit à merveille. C'est sans doute ce qu'il renferme en graisses
et sucres, car le rat vit très bien de prendre du lait, amidon, sel et lard.
— H. DE Varigny.
Dezani (S.). — Les lois de la digestion peptique. — Les résultats obtenus
par D. au cours de ses recherches le portent à admettre qu'il existe dans
la pepsine au moins deux enzymes ou deux groupes enzymatiques. Le pre
mier provoquerait la solubilisation des protéines solides avec formation
d'acidalbumines et pousserait l'hydrolyse jusqu'à la formation d'albumoses
primaires, c'est-à-dire de corps difficilement dialysables, mais ne se laissant
plus précipiter par le ferriacétate sodique. Cette enzyme, que D. appelle
protéinase, suivrait dans son action la loi de Schiitz. Le second enzyme
scinderait les albumoses primaires en peptones (ou mieux en polypeptides,
biuriques ou non) facilement dialysables, et dans son action obéirait aux lois
des réactions du premier ordre. D. désigne ce second enzyme sous le nom
d'albumase. — Des exemples analogues d'un dédoublement des ferments
complexes en deux ou plusieurs ferments simples ne manquent pas dans
l'histoire de ces corps. La diastase n'est que le mélange de deux enzymes :
l'amylase et l'amylopectinase. Dans l'émulsine de Bertrand on distingue une
amygdalase (qui scinde l'amygdaline en nitrilglucoside et en glucose) et une
264 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
amygdalinase (qui hydrolyse le nitrilgucoside en acide cyanhydrique, aldé-
hyde benzoïque et glucose). Dans la zimase, selon Buchner, coexistent la
zimase proprement dite et la lactacidase. Dans la trypsine même, nous pou-
vons trouver ce dédoublement en deux actions non seulement différentes,
mais sujettes aux lois diverses, que D. a rencontrées dans la pepsine. Ainsi,
pour la trypsine, l'hydrolyse des protéines et des albumoses suit la loi de
ScHiÏTz, tandis que l'hydrolyse de quelques polypeptides dans les amido-
acides est une réaction du 1'-'' ordre. Duclaux déjà avait émis l'hypothèse
que dans la pepsine étaient contenus deux ferments, l'un solubilisant, l'autre
peptonisant, et qui agiraient indépendamment l'un de l'autre. — M. Boubier.
Simon (F.). — Différencialion de la dif/estion tryplique et du ferment
])roléoli/ tique du foie. — Au cours de l'autolyse du foie normal de veau et de
lapin, du foie d'hommes dans différents états pathologiques, la teneur en
azote non coagulable de l'autolysat augmente depuis le commencement du
processus, parfois jusqu'au 11^ jour, souvent jusqu'au 28e jour. Au cours de
la digestion tryptique de l'ovalbumine, de la caséine et de la fibrine, on
observe une augmentation de l'azote non coagulable jusqu'à un moment
compris entre la 1G8<^ et la 240" heure de la digestion. A partir du 10« jour
jusqu'au 22*^ jour, il n'y a plus aucune augmentation de l'azote non coagu-
lable. — Au cours de la digestion tryptique, la libération d'ammoniaque
s'est poursuivie régulièrement depuis le début jusqu'au 22'^ jour, moment
de l'arrêt des expériences. Par contre, au cours de l'autolyse hépatique, il y
a libération d'ammoniaque uniquement pendant les premiers jours. Ensuite
— le plus souvent après G jours de digestion — il y a empêcliement de la
formation d'ammoniaque; on observe parfois même, peut-être par suite de
processus synthétiques, une diminution de la quantité d'ammoniaque préa-
lablement libérée. Au bout d'un certain temps, la formation d'ammoniaque
réapparaît pour continuer régulièrement jusqu'à la fin des recherches. On
peut ainsi, d'après Fauteur, caractériser l'autolyse hépatique par rapport à
la trypsine par une persistance plus longue des albumines insolubles et peut-
être par une activité temporaire de processus synthétiques. — E. Terroine.
d) Verzâr (F.). — Échanges lors de l'introduction parentérale d'amidon. —
Les chiens et les lapins reçoivent dans les veines une solution d'amidon dans
Nafl. L'amidon apparaît dans les urines; le rein est donc perméable pour
l'amidon soluble. L"amidon apparaît dans l'urine chaque fois que l'injection
est rapide, c'est-à-dire quand la concentration d'amidon dans le sang est
élevée. Quand Tinjection est faite très lentement, l'amidon disparaît rapide-
ment du sang et n'apparaît pas dans l'urine. En même temps, le quotient
respiratoire s'élève et se maintient à une valeur élevée pendant 3 heures,
suivant l'introduction d'amidon, ce qui indique que l'amidon est brûlé par
l'organisme. Le même phénomène a lieu si l'amidon est introduit dans la
veine porte au lieu de la veine jugulaire. L'oxydation de l'amidon est précé-
dée par une saccharification diastasique. — E. Terroine.
Aron (N.) et Hocson (F.). — Le riz comme aliment. — Le riz est très
pauvre en protéiques et il est impossible de maintenir l'équilibre azoté chez
l'homme uniquement avec le riz. Additionné de viande ou de poisson, le riz
constitue un aliment excellent et économique, surtout quand il n'est pas trop
appauvri en phosphore par le polissage. — E. Teuuoink.
Stepp ("W.j. — Recherches expérimentales sur la signification des lipoïdes
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 265
pour la nulrition. — Des souris soumises à une alimentation dont les con-
stituants sont préalablement extraits par l'alcool et Téther meurent en quel-
(jues semaines ; l'addition de sels ne modifie pas la durée de la survie. L'ad-
dition aux aliments extraits d'extrait alcoolo-éthéré de jaune d'œuf ou de cer-
veau de veau détermine une survie indéfinie. L'extraction par l'alcool et l'étlicr
enlevant à la fois les substances grasses proprement dites et les lipoïdes, la
question se pose de savoir laquelle de ces catégories de substances est indis-
pensable pour la survie normale des animaux. L'addition de corps gras variés
(beurre par exemple) aux aliments extraits n'apporte aucune modification;
l'addition d'un extrait éthéro-alcoolique de lait préalablement dégraissé et
desséché maintient une survie indéfinie. C'est donc les substances lipoïdiques
qui interviennent. Mais ce n'est cependant ni la lécitbine, ni la cliolestérine,
leur addition aux aliments extraits ne provoque pas en effet une prolongation
de survie. — E. Terroine.
Pesthy (S. von). — Sur la digestion des graisses. — On suit la digestion
comparée de l'huile d'olive et du jaune d'œuf par le suc gastrique provenant
du repas d'épreuve chez Thomme, par le suc gastrique de chien et par l'ex-
trait de pancréas de bœuf. Les dosages d'acides gras et de glycérine ne con-
cordent pas entre eux. V. P. pense que le dosage de la glycérine donne des
chiffres plus vrais que les dosages d'acides gras. — E. Terroine.
Tangl (F.) et Erdelyi (A.). — Influence du point de fusion des graisses
sur la vitesse de leur évacuation par Vestomac. — L'étude porte sur la durée
de séjour dans l'estomac des graisses ayant des points de fusion très diffé-
rents comme l'huile de lin, l'huile d'olive, les graisses de bœuf et de porc.
Les graisses sont introduites à l'état d'émulsion avec de la gomme arabique
et de l'eau. Les chiens servant à l'expérience jeûnent 2-3 jours; on introduit
l'émulsion dans l'estomac vide à l'aide d'une sonde. Au bout de temps va-
riant entre quelques minutes et 2 heures, l'animal reçoit de l'apomorphine;
le dosage permet d'établir la différence entre la graisse donnée et celle
rendue par le vomissement, c'est-à-dire la quantité de graisse évacuée dans
l'intestin. L'évacuation des graisses se fait avec une vitesse différente ; cette
différence porte surtout sur le début de l'évacuation. Dans l'intervalle de 3
à 7 minutes après l'introduction, 33 % d'huile de lin, 22 % d'huile d'olive,
17 o/ç, de graisse de porc et 9 % de graisse de bœuf passent dans l'intestin.
Les différences sont moins accusées si on examine les chiffres au bout d'une
heure d'introduction : l'évacuation atteint 66 % pour l'huile de lin et 62 %
pour la graisse de bœuf ; au bout de deux heures, on obtient 89 % pour l'huile
de lin et 80 % pour la graisse de bœuf. En général le point de fusion des
graisses intervient lors de l'évacuation gastrique : les graisses les plus fluides
sont le plus rapidement évacuées. La viscosité des graisses constitue aussi
un facteur important : l'huile de lin est évacuée plus rapidement que les
autres graisses, quelle que soit sa température, car elle reste toujours la
moins visqueuse. Pour l'huile d'olive, la viscosité diminue quand la tempéra-
ture monte et à une température variant de 21M2'', elle est évacuée plus ra-
pidement. On observe exactement la même chose pour la graisse de bœuf.
Si on étudie l'évacuation de différentes graisses à des températures telles
que leur viscosité soit identique, la durée de leur évacuation devient à peu
de chose près identique. En résumé, les graisses sont évacuées d'autant plus
lentement que leur point de fusion est plus élevé et que leur viscosité est
plus grande. — E. Terroine.
266 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
a) Shibata (N.). — Sur la manière de se comporter de la graisse des organes
animaux lors de la conservation antiseptique. — Lors de la conservation
antiseptique d'organes différents durant de 7 à 46 jours (foie, rein, muscle,
etc.), la quantité des acides gras élevés ainsi que celle de la cholestérine ne
change pas. Il ne se fait aucune néoformation de graisses. — E. Terroine.
Jansen (B. C. P.). — Sur le métabolisme des graisses lors de la suppres-
sion de l'arrivée du suc pancréatique dans le tube digestif. — Si l'on supprime
l'arrivée du suc pancréatique dans le tube digestif, mais qu'en même temps
on laisse le pancréas en tout ou en partie, on observe encore une absorption
moyenne des graisses ; dans certains cas, cette résorption a pu atteindre 80 %.
Si l'on enlève alors la portion restante de pancréas, on constate immédiate-
ment une augmentation considérable du rejet des corps gras par les matières
fécales. — E. Terroine.
London (E. S.) et Schittenhelm (A.). — Digestion et résorption de
l'acide nucléiniqae dans le tube digestif. — On sait, jusqu'ici, fort peu de
choses sur la dégradation des acides nucléiniques ; l'un des meilleurs pro-
cédés d'étude consiste à nourrir un chien avec des substances nucléiniques
et à recueillir le contenu intestinal à différentes hauteurs par des fistules
appropriées. C'est ce qu'entreprennent L. et Sch. On peut constater ainsi
tout d'abord que, dans l'estomac, les acides nucléiniques [acide thymonu-
cléinique et acide nucléinique de levure] ne sont ni résorbés ni modifiés.
Par contre, dans l'intestin, ces corps sont modifiés. Si Ton soumet à la dia-
lyse le liquide recueilli par fistule mtestinale, on constate qu'il passe dans le
dialysat une petite quantité de purines libres et une grande quantité de pu-
rines organiquement combinées, mais n'étant évidemment plus à l'état d'a-
cide nucléinique. La résorption de ces corps a lieu dans des portions infé-
rieures de l'intestin, c'est-à-dire dans la partie terminale du jéjunum et dans
l'iléon. Dans le duodénum, dans la partie supérieure du jéjunum, le dédou-
blement et la résorption sont très faibles et l'on y trouve de grandes quan-
tités d'acide nucléinique non modifié. Le fait qu'on ne trouve dans le con-
tenu intestinal que des quantités très faibles de bases puriquos libres semble
indiquer que la résorption n'exige pas un dédoublement complet. — E. Ter-
roine.
a,) Underhill (Fr. P.). — Études du métabolisme hydrocarboné. I. Influence
de riiydrazhie sur Vorganisme, avec considération spéciale sur le sucre du
sang. — Le sulfate d'hydrazine est mortel pour les lapins et les chiens
lorsqu'il est administré, en injections sous-cutanées, à la dose de 100 milligr.
par kgr. A raison de 50 milligr., l'animal survit. Chez le chien, on obtient
toujours une hypoglycémie marquée; le phénomène est moins constant chez
le lapin. Lorsqu'on injecte sous la peau, à raison de 5 gr. par kgr., du glu-
cose à des chiens préalablement traités par des doses non mortelles d'hy-
drazine, la mort survient rapidement. Injectée directement dans le cou-
rant sanguin, l'hydrazine n'exerce aucune influence visible. — E. Terroine.
Underhill (Fr. P.) et Fine (M. S.). — Études du métabolisme hydrocar-
boné. II. L'inhibition du diabète pancréatique. — Après la pancréatectomie, la
glycosurie api)araît chez le chien au bout de deux heures ; ce pliénomène
n'a plus lieu si, au préalable, on administre en injection sous-cutanée du
sulfate d'hydrazine à raison de 50 milligr. par kgr. d'animal. Cette action
inhibitrice persiste de 2 à 4 jours. La teneur en sucre du sang reste plutôt
XIV. — PHYSIOLOCxIE GENERALE. 267
au-dessous de la normale. Lorsque le diabète est déclaré, il peut être com-
plètement inhibé par la même administration d'hydrazine. — E. Terroine.
Reach (F.). — Etudes sur les échanges hydrocarbonés. — Un chien rendu
diabétique par l'enlèvement partiel du pancréas supporte mieux la vtande
cuite que la viande crue. La viande crue augmente les troubles de son orga-
nisme et élève le taux de l'hyperglycémie. La phlorhizine abaisse la teneur
en sucre du chien diabétique sans atténuer les troubles de l'organisme. —
E. Terroine.
Schôndorff (B.) et Suckno-w (Fr.). — De rin/luence de la phlorhizine
sur la formation du glycogéne dans le foie. — Les expériences sont prati-
quées de la manière suivante : dans un foie de tortue, on fait circuler dans
le lobe droit du liquide de Ringer tenant en solution du glucose ; dans le lobe
gauche on fait circuler la même quantité du même liquide contenant en
outre de la phlorhizine. On dose ensuite le glycogène dans les deux lobes.
Sur quatorze expériences, on constate dans neuf une teneur en glycogène
plus faible de 14 % en moyenne, dans cinq une teneur plus élevée de 21 %
en moyenne. Si l'on calcule la moyenne de toutes les expériences, on trouve
une variation de 3,752 % dans le cas de la perfusion avec dextrose seul, de
3,054 % dans le cas de la perfusion avec dextrose et phlorhizine. Il n'y a
donc pas lieu de penser que la phlorhizine modifie les fonctions hépatiques
en ce qui concerne la formation du glycogène. — E. Terroine.
b) Verzâr (F.). — Grandeur du travail du foie. — La grandeur du travail
du foie est déterminée par la différence entre les échanges gazeux d'un
animal normal et d'un animal chez qui le foie est exclu de la circulation gé-
nérale. Cette opération provoque toujours l'abaissement de la consommation
d'oxygène et de la production d'acide carbonique. Le travail du foie repré-
sente 12 96 de l'énergie totale de l'organisme. L'exclusion du foie de la cir-
culation provoque l'élévation du quotient respiratoire. — E. Terroine.
c) Verzâr (F.). — L'activité du foie est-elle indispensable pour la combustion
des hydrates de carbone? — A un chien à foie exclu de la circulation géné-
rale on injecte dans la veine jugulaire une solution de glucose ou d'amidon.
On observe toujours à la suite de cette administration une élévation du
quotient respiratoire de 0,507 à 0,554 dans le cas de l'amidon et de 0,907 à
0,532 dans le cas du glucose. La transformation des hydrates de carbone en
glycogène par le foie n'est donc pas un stade indispensable dans leur com-
bustion. — E. Terroine.
"Wehrle (E.). — Sur les fonctions du foie. — On étudie comparativement
l'assimilation des hydrates de carbone chez les animaux normaux et chez
les chiens opérés d'une telle façon que le foie est exclu de la circulation gé-
nérale. L'animal ainsi opéré est capable d'assimiler de grandes quantités
d'iiydrates de carbone; sa tolérance vis-à-vis du lévulose, du glucose, du mal-"
tose, du saccharose ou de l'amidon reste à peu près la même que cliez l'animal
normal. L'exclusion du foie provoque une augmentation de l'excrétion am-
moniacale. L'administration de lévulose ou de glycocoUe n'exerce aucune
influence sur l'excrétion de NH^ chez l'animal opéré. L'excrétion d'azote
aminé est augmentée à la suite de l'opération ; l'administration de glycocolle
augmente considérablement l'excrétion d'azote aminé. — E. Terroine.
268 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Macleod (J. R.) et Pearce (R. G.). — Etudes sur la f/lijcostirie expé-
rimentale. — 17. Distribution du glycogène du foie dans différentes condi-
tions. Glycogénolyse post mortem. — (Analysé avec le suivant.)
b) VIL Quantité de glycogène hépatique et sanguin consécutive à Vex-
citation du grand splanchnique. — Il y a des différences d'environ 5 % dans
les quantités de glycogène renfermées dans les différents lobes du foie ;
ces différences s'accusent au cours de l'anesthésie et quand le foie est
laissé en place après la mort ; elles ne sont pas modifiées par Talimentation
hydrocarbonée de l'animal.
Après la mort chez l'animal éthérisé il y a souvent une destruction rapide
et variable suivant les lol)es, du glycogène. La glycogénolyse commence envi-
ron 20 minutes après la mort ; elle est plus active dans le foie intact que coupé.
L'excitation du grand splanchnique n'a pas d'influence sur la glycogénolyse
post mortem. — Chez le chien normal, l'excitation du splanclniique, bien
qu'elle produise une augmentation marquée de pouvoir réducteur du sang
de la veine cave, n'accroît pas le pouvoir glycogénolytique du foie. Le
sang qui sort de cette glande possède le même pouvoir glycogénolytique,
pendant aussi bien qu'avant l'excitation du nerf; d'où conclusion que les mo-
difications dans l'activité glycogénolytique du foie ne dépendent pas de
changements dans la quantité de glycogène, mais de changements dans les
conditions où une quantité constante de ferment se trouve agir. — J. Gau-
TRELET.
Buscaglioni (L.). — Études physiologiques sur les granules de graisse
contenus dans les chloroplastes. — L'emploi d'un réactif microchimique, le
Soudan III, a montré à l'auteur qu'un très grand nombre d'espèces de plantes
supérieures présentent des granulations de substances grasses (peut-être
des lipoïdesj dans leurs chloroplastes. Il faut, pour constater cela, laisser
quehjue temps les coupes dans le réactif bouillant. Toutefois ces granula-
tions ne se maintiennent que pendant la température basse de l'hiver et
disparaissent lorsque vient l'été. Cette formation est donc sous l'influence du
froid. — M. BouBiER.
Lieske (R.). — Contribution à la connaissance de la physiologie de Spi-
rophyllum fcrrugineum Ellis, une bactérie ferrugineuse typique. — On ne peut
cultiver cette bactérie sans addition de fer au milieu nutritif et les autres
métaux ne peuvent remplacer le fer. Elle prospère dans une dissolution de
carbonate de fer. Elle e.st aérobie. L'influence du gaz carbonique libre n'est
pas démontrable, car en l'absence de CO^, il ne se forme pas de carbonate
de fer. La bactérie ne prospère que dans des milieux dépourvus de sub-
stances organiques. Dans leur végétation, ces bactéries absorbent, tant
qu'elles restent vivantes, l'hydrate de peroxyde de fer dû à la décomposition
du carbonate et épaississent de plus en plus leurs parois. Dans certaines
cultures peu riclies en fer, si l'on provoque l'arrivée d'un excès de CO^, les
filaments de la bactérie emmagasinent une quantité notable d'hydrate de
peroxyde de fer, bien que, d'après les lois de la chimie, le fer ne précipite
pas dans une dissolution de carbonate de fer, même en présence d'un excès
d'ions-CO^. L'accumulation de fer n'est point un processus mécanique, mais
un processus physiologique en rapport avec la vie de l'organisme. Quel est
ce rapport? L. pense «[ue cette bactérie a le pouvoir, grâce à l'énergie
fournie par l'oxydation du carbonate, de prendre au gaz carbonique le
carbone nécessaire à sa croissance. Cette oxydation serait une source d'éner-
XIV. — PHYSIOLOCxIE GENERALE. 269
gie pour l'assimilation chimiosynthétique du gaz carbonique. — F. PÉ-
CHOUTRE.
Morgulis (S.). — Études sur l'inanition dans ses rapports avec la croissance.
— Le travail de M. se divise en 2 pearties, l'une physiologique, l'autre anato-
mique : la première est la plus importante. Il soumet des salamandres (Die-
tiujrtylus viridescens) à un jeune prolongé. Après avoir déterminé avec une
grande précision la quantité d'eau, de substances sèches, de cendres et de
substances organiques qui composent le corps d'un animal normal, il reprend
toutes ces déterminations aux différents stades d'une inanition, prolongée jus-
qu'à 125 jours. Sa conclusion générale est que l'animal perd constamment
de l'eau; au début, le pourcentage d'eau, par rapport au poids total de l'ani-
mal, est légèrement accru, mais dans la suite, la perte d'eau est sensiblement
proportionnelle à la perte totale du poids du corps. Comme on devait s'y
attendre, les matières organiques sont plus rapidement consommées que le
reste, c'est leur pourcentage; qui subit la diminution la plus forte et la plus
rapide. Ainsi le rapport entre les substances organiques et inorganiques qui
normalement est I : 6,4, devient 1 : .5,9après 51 jours de jeune, 1 : 2,6 après
95 jours, et tombe finalement à I : 2,2 au bout de 125 jours. Naturellement,
le pourcentage des cendres augmente rapidement.
Ces chiffres et ces conclusions ont été établis avec beaucoup de soins et
de détails par M. qui les appuie par de nombreux tableaux.
Les salamandres qui ont ainsi été soumises à une inanition très prolongée,
sont dans un état de dénutrition marqué. Si, à ce moment, on les nourrit
avec de la viande, elles récupèrent leur poids avec une rapidité extrême.
(Le fait avait d'ailleurs été reconnu pour d'autres animaux.) Or, chose re-
marquable, on constate que l'augmentation du poids du corps, après un ou
plusieurs repas, est notablement plus grande que le poids des aliments ingé-
rés. Ainsi, par exemple, en 4 jours on donne à l'animal une quantité d'ali-
ments équivalant à 23,5 % du poids total de son corps, or au bout de ce
temps son augmentation de poids est de 38 %. Ce résultat paradoxal s'ex-
plique partiellement par ce fait que c'est la proportion d'eau qui augmente
surtout dans les premiers jours : la différence que nous venons de signaler
s'exprime exclusivement en eau. Mais d'où vient cette eau? M. ne tranche
pas la question, mais il est à peu près certain que l'animal l'a prise au milieu
ambiant, l'a absorbée (peut-être par le fait d'une respiration plus active).
Au point de vue anatomique, pendant le jeûne, les dimensions des cellu-
les, dans le foie, le pancréas, le duodénum, la peau, diminuent très notable-
ment; le noyau atteint rapidement une dimension minimum au-dessous de
laquelle il ne descend plus. Les limites cellulaires perdent leur netteté, les
enclaves disparaissent dans le cytoplasme. Dès que l'animal recommence à
être nourri, tous les éléments reprennent bientôt leurs caractères et leurs
dimensions normales. — A. Brachet.
Berninger (Julius). — V action de la faim sur les Planaires. — Les Pla-
naires supportent pendant de longs mois une privation complète d'aliments,
mais peu à peu cependant les effets se manifestent. La longueur et la lar-
geur du corps diminuent d'environ 1, 12 et le volume de 1/300. Les tissus
musculaire et nerveux restent inaltérés ; le tube digestif et le parenchyme ne
dégénèrent que rarement. Les yeux persistent également si les animaux
sont maintenus à la grande lumière, mais ils s'atrophient par l'effet combiné
de l'inanition et de l'obscurité. Les résultats positifs obtenus par E. Sciiultze
s'expliquent par le fait que ses animaux étaient placés à une lumière très
270 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
faible. Les organe.s génitaux arrivent à disparaître complètement; ils s'atro-
pliient dans l'ordre suivant : vitellogène, organes de copulation, oviductes
et canaux déférents, ovaires, testicules. Les cocons diminuent de nombre et
de grosseur et les embryons atteignent péniblement l'éclosion. — Après 3 ou
4 mois déjeune les organes génitaux, même com})lètement dégénérés, peu-
vent revenir à l'état normal si une nourriture suffisante est fournie aux ani-
maux. — Y. Delage et M. Goldsmith.
b) Putter (A.). — Los rchanf/es chez les Actinies. — Les Actinies utilisent
des combinaisors organiques dissoutes dans l'eau, ce qui peut constituer
30 à 40 % de leur énergie. Les Actinies qui vivent en symbiose avec des
algues leur rendent l'azote sous forme d'ammoniaque et reçoivent en
échange des produits dissous destinés à couvrir le déficit en azote [XVII, c].
— M. Mendelssoiin.
Kochmann (M.). — Sur la dépendance des échanges de chaux des composés
ori/aniques de la nourriture chez un chien adulte ; remarques sur les écluinyes
d'acide phosphorique et de magnésie. — En expérimentant sur un chien rece-
vant des quantités variables de chaux et de protéiques, K. remarque
que, même quand la quantité de chaux administrée est forte et le métabo-
lisme azoté est positif, on n'atteint pas toujours l'équilibre calcique. L'équi-
libre calcique est sous la dépendance non seulement des protéiques ingérées,
mais aussi de la quantité et du genre de la nourriture ; ceci est vrai quand
le rapport - — — de la nourriture est de 1 : 4-5. Quand ce rapport est de
1 : 3 l'influence du genre d'alimentation est moins nette. En général, il est
difficile de déterminer le minimum de chaux nécessaire pour établir l'équi-
libre de la chaux dans le métabolisme. Cette quantité minimale change
avec l'alimentation. Les sels de chaux solubles ou insolubles, ajoutés à la
nourriture lors de la déperdition calcique, amènent l'équilibre ou la rétention
de la chaux. Le métabolisme de l'acide phosphorique est influencé par les
échanges d'azote et de chaux. — E. Terroine.
a) Liombroso (U.). — Les échanges de substances nutritives et des sécré-
tions glandulaires internes chez les rats en parabiose. — 3 rats étant en para-
biose : si l'un est alimenté alors que l'autre est soumis au jeune, on ne
constate pas de résistance plus marquée de ce dernier à l'inaction que s'il
était isolé. Les échanges de matières nutritives sont donc bien faibles.
Si l'on vient à extirper à un seul des rats en parabiose les testicules ou
les surrénales, l'autre rat n'exerce pas d'influence sur les phénomènes con-
sécutifs à la castration ou à la décapsulation. — J. Gautkelet.
h) Underhill (Fr.). — Métabolisme des chiens dont V intestin a été réséqué.
— La privation de 39 <^ du petit intestin ne produit pas de trouble dans le
métabolisme aussitôt après l'opération ou après plusieurs mois.
Lorsque l'on a enlevé GG 9^ du petit intestin, l'utilisation des graisses
diminue particulièrement et son équilibre azoté tend à être en déficit. On
note une légère perte de poids.
Après résection des 3/4 du petit intestin, le métabolisme est profondé-
ment altéré.
Après ablation de l'intestin, le chien manifeste une plus grande facilité à
utiliser les hydrates de carbone. — J. Gautrelet.
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 271
Baudisch (O.). — Sw Vasaimilalion des nitrates et des nitrites. — Lors-
qu'on souuR't à raction de la lumière solaire une solution ac^ueuse de nitrite
de potassium (calcium, magnésium) additionné d'alcool méthylique, il se
forme du carbonate de potassium (calcium, magnésium). Lorsiiue, d'autre
part, on expose à la lumière solaii'o une solution aqueuse étendue de nitrite
de potassium, additionnée d'aldéhyde formique et de carbonate de magnésie,
on voit se dégager un gaz formé par parties égales de protoxyde d'azote et
d'hydrogène. Le nitrite disparaît entièrement; une petite partie de son azote
se retrouve, en outre, à l'état d'ammoniaque, une plus grande sous une
forme qui n'a pas encore été déterminée. La formation d'hydrogène est
particulièrement intéressante. Il est à peu près certain qu'elle est due à
l'action de l'oxygène naissant sur l'aldéhyde formique. On sait, en effet, que
dans ces conditions il se produit de l'acide formique et de l'hydrogène.
Donc, dans le système KNO.2 -\- Clljd + lumière, il se forme de l'oxy-
gène actif, de l'hydrogène naissant et du carbonate de potasse. Ce phé-
nomène comporte plusieurs explications; la meilleure est, selon l'auteur,
la suivante :
KNO2 ^ KNO + 0
CH., 0 + KNO = II2C <^^
H2 C < 2q -> II2C = NOOK -> {Jq > G = NOK
Si telle est bien la suite des réactions, la formation des acides aminés et
de l'acide cyanhydrique dans les plantes pourrait à son tour s'interpréter
comme suit :
CH2 = NOOK -f- formaldéhyde = isonitrobutylglycérine (valine, leucine).
CHo = NOOK + anisaldéhyde = méthoxyphényléthylamine (hordénine).
rH2 =^ NOOK ->■ CHo = NO H -> formamide ->■ acide cyanhydrique.
CHo = ^Ol\ + formaldéhyde =:: dioxyacétone-oxime (serine, alanine). —
M. BûUDIER.
Meyer (F.). — Sur la durée de séjour des liquides dans l'estomac. — Les
études d'évacuation gastrique sont faites sur un chien muni d'une fistule
duodénale. On constate tout d'abord que le mode d'introduction du liquide
— ingestion ou introduction par la sonde — n'a aucune influence sur la
durée de séjour. Une solution de NaCl à 2 % est plus rapidement rejetée
que l'eau pure ou la solution physiologique. Les solutions de sucre sont éva-
cuées plus rapidement que l'eau lors de faibles concentrations, plus lente-
ment lora||le concentrations élevées. — E. Terroine.
Schonborn (E. Graf von). — Nouvelles recherches sur le métabolisme des
Crustacés. — La teneur en graisse (méthodes de Rosenfeld et de Kumagawa-
SuTO) représente 3 % du poids sec de l'animal total chez Carcinus mœnas;
elle atteint 1(3 o-S dans le foie de iMaJa squ. — Chez les animaux inanitiés, la
teneur en glycogène du corps total diminue plus rapidement que la teneur
en acides gras. La diminution des acides gras du foie est faible, même après
quatre semaines de jeune, alors que la disparition du glycogène est presque
complète. Après la mue, la teneur en chitine de l'animal est très faible; mais
elle augmente rapidement et atteint 1 % de substance fraîche après dix
jours. Après la mue, la teneur en substances sèches atteint 12 à 13 % du poids
total ; elle est entre les périodes de mue de 33 % ; il en est de même de la
teneur en cendres qui est très faible, 3 %, après la mue. La substance
272 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
sèche du MeUMaja squ.) atteint en moyenne 32,2 % du poids total; cette
valeur baisse très faiblement au cours du jeûne prolongé. — E. Terroixe.
Dobrowolskaja (N.)- — Influence des perles de sang sur les processus di-
gestifs. — Une saignée intéressant la 1/2 ou le L'3 du sang total d'un chien
provoque des troubles dans le travail gastro-intestinal. On a tout d'abord un
stade de dépression caractérisée par la diminution de la sécrétion et le
ralentissement des mouvements suivie d'une phase d'excitation de la sécré-
tion et des mouvements. Les sucs digestifs obtenus dans le premier stade
sont plus riches en substances sèches que ceux du deuxième stade. L'injec-
tion de sérum physiologique atténue l'influence de la saignée. — E. Terroine.
o) Bayliss ("W. M.). — Les propriétés des systèmes collo'idaux. — //. Stir
Vabsorption comme préliminaires à la réaction chimique. — Conclusions. Il
existe un « composé d'absorption » contenant l'acide et la base non combinés
cliimiquemeut, et pouvant être isolé ; l'auteur décrit aussi le mode de con-
version en un véritable composé chimique ou sel. Un composé analogue se
forme entre un enzyme et son substratum, préalablement au changement
chimique particulfer amené par l'enzyme. L'absorption entre l'enzyme et le
substratum, en tant qu'affectée par les sels neutres, a été étudiée et on montre
qu'elle suit les lois de l'absorption « électrique ». L'auteur fait voir que la
relation entre la concentration d'un enzyme et son activité est exprimée par
une formule exponentielle, la valeur de l'exponent variant beaucoup selon
les circonstances : entre l'unité et la racine carrée, comme extrêmes, le plus
souvent intermédiaire. Par suite l'opinion que létaux d'une action d'enzyme
à un moment donné quelconque est fonction de la quantité du composé
d'absorption (enzyme + substratum existant à ce moment) peut être consi-
dérée comme suffisamment établie. — H. de Varigny.
London (E. S.) et Gabrilowitsch (O. E.). — Sur les processus de diges-
tion et d'absorption. XL RésorpMon des protéiques et des hi/drates de carbone.
— Au cours de la résorption des protéiques et des hydrates de carbone on
constate que simultanément la quantité de substance absorbée est directe-
ment et la quantité d'eau indirectement proportionnelle à la racine carrée
des quantités introduites. — E. Terroine.
Minami (D.). — xibsorption de la gélatine dans l'intestin grêle. — Une
solution aqueuse de gélatine est très peu absorbée dans l'intestin. Une solu-
tion de gélatine digérée préalablement pendant un jour avec de la pepsine
est absorbée par l'intestin plus rapidement. L'absorption est encoi^plus forte
si la gélatine a été préalablement digérée par la pancréatine Rhenania. M,
n'observe pas de différence dans l'absorption entre la partie supérieure et la
partie inférieure de l'intestin. — E. Terroine.
b) Voltz ("W.). et Baudrexel (A.). — Sur l'influence des substances extrac-
tives de la viande .s?«?- la résorption des aliments. Valeur physiologique de
l'extrait de viande. — Effront avait avancé que, si l'on ajoute à une alimen-
tation végétale de l'extrait de viande, les substances azotées végétales sont
plus énergiquement attaquées; ainsi, au cours d'une alimentation végétale
contenant 20 gr. N, on retrouve dans les matières fécales 5 gr. 3 N. Lors de
l'addition de 50 gr. d'extrait de viande Liebig on ne retrouve que 3 gr. 4. Les
auteurs reprennent la question et recherchent si l'addition des extraits de
viande élève la digestil)ilité des différents aliments. Ils ne constatent aucune
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 273
augmentation dans la résorption des aliments azotés ou non azotés. Lors
d'une alimentation azotée insuffisante, l'addition d'azote, sous forme d'extrait
de viande, ne contenant pas de protéine, a été suivie d'une rétention
azotée. — E. Terroine.
Borschim (S.). — Influence de la lécilhine sur f absorption par la
peau. — On étudie sur des lapins rasés l'absorption par la peau en présence
ou en absence de lécithine des différentos substances, telles que l'iodure de
potassium, le glucose, l'acide salicylique et l'ésérine. Les expériences
montrent que de petites quantités de lécithine influencent favorablement
l'absorption par la peau des substances qui sont facilement absorbées norma-
lement. La lécithine est sans action sur les substances qui sont difficilement
absorbées. — E. Terroine.
Baiier (H.). — Absorption de substances minérales et production de sub-
stances organiques ehez les jeunes arbres forestiers. — L'auteur, suivant une
méthode déjà utilisée avec d'autres espèces, étudie la marche de l'absorption
des substances minérales et la formation de substances organiques chez le
frêne (Fraxinus excelsior) en partageant son activité végétative annuelle en
4 périodes : a) du 27 février au 21 mai; b) du 21 mai au 9 juillet; c) du
',1 juillet au 17 septembre; d) du 17 septembre au 17 novembre. A la fin de
ces 4 périodes, B. détermine l'augmentation du poids sec et dose la propor-
tion de KoO, CaO, MgO, P20y, SiO^ et N, L' pour la plante entière, 2" pour
le tronc, 3" pour la racine.
Les chiffres obtenus indiquent en % l'augmentation ou la diminution
constatée par rapport à la composition de la plante au repos, c'est-à-dire
avant le 27 février. Durant la première période, on observe que pour l'en-
semble de la plante (tige, racines et feuilles) l'augmentation de la substance
sèche est faible (7 %.), celle des 6 substances minérales sus-mentionnées est
par contre très forte (de 30 à 100 % sauf pour PoO-; qui accuse une dimi-
nution). L'analyse du tronc et des racines réunis montre, au contraire, une
diminution de la substance sèche (— 22 %), puis une diminution notable de
K, Mg, P, et N (30 à 50 %), par contre une faible augmentation de CaO et de
Si02. Le premier développement des feuilles détermine donc une consom-
mation de substances minérales provenant en grande partie du tronc et des
racines, sansaugmentersensiblement (7 % seulement) le poids sec de la plante.
Au cours de la seconde période, par contre, le poids sec augmente de
170 o/o pour la plante entière et de 117 % pour le tronc et les racines. Cette
augmentation se répartit d'une façon assez. égale entre les feuilles (31 %),le
tronc (36 %) et les racines (33 %). En ce qui concerne les 6 substances mi-
nérales dosées, K, Ca, Mg, P, Si, N, l'augmentation atteint pour la plante
entière respectivement en % : 75,462, 261, 85, 156, 78, et pour tronc et
racines ensemble : 55, 94, 82, 42, 43, 39, d'où ressort la forte consomma-
tion de substances minérales nécessitée par la formation des feuilles.
Dans la 3^ période, les rapports sont renversés : l'augmentation du poids
sec est de 109 % pour la plante entière et de 130 pour le tronc et les racines
ensemble, elle est proportionnellement plus forte pour le tronc que pour les
racines, les feuilles seules montrent déjà une diminution de 69 % par rap-
port à la période précédente. En ce qui concerne les substances miné-
rales, toutes, sauf PoO,;, sont en augmentation. Remarquons toutefois que
K.2O et N augmentent 3 fois plus dans la tige et les racines que dans la
plante entière, tandis que CaO et Si02 s'y sont accrus deux fois plus que
dans le tronc et les racines.
l'.VNNÉE BIOLOGKiLE, XVI. 1911. 18
274 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La 4® période est surtout caractérisée par une diminution générale et
considérable tant du poids sec de la plante entière que de celui des sub-
stances minérales, diminution due à ; la chute des feuilles. Toutefois, une
diminution du poids sec s'observe aussi dans les racines; elle provient,
comme d'autres auteurs l'ont établi, d'une perte de substances minérales.
Chez la tige et les racines, par contre, on observe durant cette dernière pé-
riode une augmentation encore assez sensible de substances minérales
(SiOo et PaO;; exceptés). — P. Jaccard.
Bokorny (Th.). — Nutrition de plantes vertes au moyen d'aJdéhyde for-
mique ou de combinaisons capables de donner naissance à cette substance. —
Les recherches entreprises avec Spirogyra montrent que ces algues peuvent
former de l'amidon aux dépens d'une solution diluée d'aldéhyde formique
en présence de la lumière. La même chose s'observe chez des plantes de
haricot et de fève arrosées pendant des mois au moyen d'une solution d'aldé-
hyde formique à I p. 100.000, jusqu'à ce que chaque pot de culture ait reçu
1 gramme de cette substance.
Enfin, du méthylal en solution de 0,1 % est également utilisé comme
nourriture par Spiroyyra qui à ses dépens fabrique de l'amidon. — P.
Jaccard.
Bialosuknia ("W.). — Recherches physiologiques sur une algue., le Biplo-
sphœra Chodali Bial . — Cette algue, de la famille des Pleurococcacées, a été
isolée d'un lichen, le Lecanora tarlarea.
Les expériences ont été tentées dans trois directions.
L Le but poursuivi dans les premières recherches a été de savoir dans
quelle mesure les acides aminés et la peptone pouvaient, relativement, ser-
vir à l'assimilation de l'azote, dans un cas déterminé.
Or, cette algue se développe également sur les milieux solides ou dans
les solutions, excepté sur la leucine en solution, sur laquelle il n'y a pas
de développement, sauf au commencement. Ceci se rapporte aux expériences
faites à la lumière diffuse, car dans l'obscurité, le Diplosphœra ne se dé-
' veloppe que sur les milieux solides, et pas du tout dans les milieux liquides.
L'algue ne se développe pas sur le blanc d'œuf.
2. B. a recherché si l'algue attaquerait les pierres polies. Elle attaque en
effet le calcaire, le marbre, mais non pas le granit et l'agate. Comme elle
ne dégage pas d'acide complexe, il faut attribuer la corrosion à l'acide
carbonique.
3. Des expériences ont encore été faites pour savoir quels ferments se-
raient sécrétés par le Diplosphœra. B. a trouvé des traces de diastase, mais
ni lipase, ni émulsine. — M. Boubier.
Sprecher (A.). — Contribution à V étude des solutions nutritives et du
rôle de la silice dans les plantes. — S. a fait des expériences comparées de
cultures avec quatre solutions nutritives différentes : celles de Van der
Crone, de MicnEELS et de Heen, de Knop-Pfeffer, de Swiecicki. De ces
quatre milieux nutritifs, la solution Knop-Pfeffer, depuis longtemps en
usage dans les laboratoires de physiologie végétale, a donné les meilleurs
résultats. A cause de son contenu en chlorure ferrique et en phosphate acide
de potassium, sa réaction est légèrement acide, et grâce à cela les plantes,
une fois adaptées au milieu liquide et sorties de la période sensible, la pré-
fèrent à d'autres.
S. a abordé simultanément un problème qui a préoccupé déjà bien sou-
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 275
vent les physiologistes : le rôle de la silice dans les végétaux, et sur-loquel
les botanistes ne se sont jamais mis d'accord. Or, sous l'influence de la
silice, 1(> total de la récolte en matière sèche (cendres, matières grasses,
substances protéiques, cellulose brute, hydrates de carbone) a sensiblement
augmenté; le taux pour 100 a diminué chez les plantes cultivées dans les
solutions Van dek Ckone et Swiecicki; chez les plantes de la solution
Pfeffer, il n'y a une diminution du pourcentage que pour la cellulose brute
et les hydrates de carbone en général. Les solutions nutritives donnent lieu
à une exagération de l'absorption des sels minéraux sans que ceux-ci soient
ultérieurement employés pour la constitution de nouveaux organes. Cela,
arrive particulièrement avec les solutions diluées, c'est-à-dire d'une concen-
tration moindre de 1 0/00. Un résultat assez inattendu des expériences de
S. est que les plantes d'un riche développement contiennent moins de silice
que les plantes malingres, bien que toutes deux aient eu la même quantité
de cette substance à leur disposition. C'est lorsque les plantes sont cultivées
dans des solutions diluées ou peu propices à un riche développement que
la silice augmente le plus. S. a cultivé les- plantes dans des pots paraffinés
pour empêcher que la silice des parois du verre n'entre dans la solution,
mais cela n'a pas donné les résultats attendus. L'analyse a décelé plus de
100 fois la quantité de silice que Ton aurait dû y trouver. Ce surplus doit
provenir des poussières de l'air ou peut-être des ingrédients chimiques
constituant la solution nutritive.
Le pourcentage des sels minéraux absorbés par les plantes a générale-
ment diminué dans les lots avec adjonction de silice; les quantités absolues,
par contre, ont augmenté partout. Létaux pour 100 de la magnésie fait
exception à la règle générale pour les plantes cultivées dans les solutions
Pfeffer et Swiecicki, c'est-à-dire que là le pourcentage est plus élevé dans
les lots-avec silice. La chaux a été absorbée, par rapporta la magnésie, dans
une proportion à peu près deux fois plus faible qu'elle n'a été fournie par
les solutions. De tous les sels minéraux, c'est le fer qui subit proportion-
nellement la plus grande diminution chez les plantes cultivées avec de la
sihce, de sorte que même le poids total de la substance indique à peine une
augmentation. Une plante vigoureuse et une autre d'un pauvre développe-
ment et d'un poids deux fois moindre présentent ainsi la même quantité de
fer (environ 0,003 gr.). Dans les lots sans silice, on constate que les plantes
contiennent une plus forte proportion de chaux, d'acide phosphorique et de
fer par rapport à la potasse: il n'en est pas ainsi de la magnésie, ni surtout
de l'azote, ijui diminuent dans les lots .sans silice.
S. conclut que, sans oser affirmer, comme certains auteurs le font, que
la silice soit un des éléments nutritifs nécessaires aux plantes, l'on doit re-
connaître l'action importante qu'elle exerce comme stimulant chimique de
la croissance. La silice joue sans contredit dans le régime végétal un rôle
dont nous ne saurions nier la portée si nous nous représentons qu'elle peut
être un auxiliaire utile à maintenir l'équilibre physiologique de la solution
nutritive dans le sol, équilibre d'une si haute importance pour la vie des
organismes végétaux. Elle peut aussi concourir avec les autres sels, qui ne
rentrent pas tous non plus dans la composition chimique du protoplasme, à
rendre celui-ci gélatineux, ce qui paraît être si indispensable pour lui. —
M. BOUBIER.
Pennington iL.j. — Sur l'assimilation de Vazole atmosp/iérique par dfs
champignons. — C'est là une question très controversée, puisque Bertiie-
LOT, PuRiEwiTscii, SAm.\, pRCKHLiCH et Latham ont obtenu des résultats posi-
270 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tifs avec Aspergillus nigcr, tandis que Czapek, Koch et Winogradski n'ont
eu, avec le même champignon, que des résultats négatifs.
P. a travaillé sur Pénicillium, Asperf/illus niger, Alternaria et Fusarium :
il n'a noté aucune assimilation de l'azote atmosphérique. — M. Boubier.
Mameli (Eva) et Pollacci (G.). — Sur l'assimilation de l'azote atmosphé-
rique libre par les végétaux supérieurs. — Les cultures et analyses effectuées
par les auteurs leur permettent d'affirmer que l'assimilation de l'azote libre
atmosphérique est une propriété bien plus répandue qu'on ne le croit. Il
est probable que tous les végétaux, des algues aux phanérogames, peuvent,
dans des conditions spéciales, faire un usage plus ou moins important de
cette fonction. On ne sait encore comment se fait et où est le siège de
celle-ci, mais il est bien possible que ce soit la cellule végétale chlorophyl-
lienne qui accomplisse la fixation de l'azote libre. En outre, les théories mo-
dernes sur la catalyse, sur les substances colloïdales et sur les enzymes
nous permettent d'admettre que le pliénomène de l'assimilation de l'azote
atmosphérique par la cellule des plantes supérieures, peut se faire par com-
binaison directe de l'azote avec l'hydrogène naissant, ce qui donne lieu à la
formation d'un composé azoté, premier produit de la synthèse des albumi-
noïdos. — M. Boubier.
h) Zaleski ("W.). — Sur les échanges azotés dans les graines en voie de ma-
turation. — Les recherches de Hornberoer et d'EMMERUNO, confirmées par
Wassilieff, Bourquelot et Menozzi, Schulze et Winterstein, ont montré
qu'au cours de la maturation des graines, des albuminoïdes se forment, alors
que d'autres combinaisons azotées disparaissent. Z. établit par des mesures
précises que ces deux phénomènes sont liés l'un à l'autre et que la produc-
tion des albumino'ides se fait aux dépens des autres combinaisons azotées.
— F. More AU.
Tobler (F.). — Phgsiologie de la nutrition des Lichens. — Les champi-
gnons des Lichens sont capables d'utiliser toutes les combinaisons carbonées
et n'en sont pas réduits aux substances que leur fournit l'assimilation de
l'Algue. D'un autre côté, l'activité des Algues des lichens est très réduite;
il en est ainsi chez les lichens à écorce épaisse qui ne laisse passer que fai-
blement l'air et la lumière; en outre, l'Algue peut utiliser comme source
de carbone l'acide oxalique produit par le lichen. Il s'agit donc bien en
réalité d'une véritable symbiose chez les lichens. — F. Péchoutre.
Lubimenko ("W.). — L'assimilation chlorophyllienne et la production de
la substance sèche à la lumière blanche et à la lumière colorée. — En étu-
diant diverses espèces végétales à des lumières blanches d'intensités diffé-
rentes et à des lumières colorées, L. a établi qu'il existe un éclairement
optimum pour la production de la substance sèche; l'intensité de cet éclai-
rement est moindre que celle de l'éclairement optimum pour l'assimilation
chlorophyllienne. L'augmentation du poids de la substance sèche n'est pas
la même dans toutes les lumières colorées. L'augmentation la plus forte a
lieu à la lumière bleue, ensuite vient la lumière rouge puis la lumière
orange, et enfin la lumière verte. — F. Péchoutre.
Usher (F. L.) et Priestley (J. M.). — IIL Le mécanisme de l'assimila-
lion du carbone. — 11 ne s'agit que des phases initiales de l'assimilation.
L'auteur n'admet plus la localisation exclusive de la catalase dans les chlo-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 277
roplastes, ni la dépendance dublanchissement;30s/mor^ewde la chlorophylle
par rapport à la présence de 00^.
Mais il semble qu'on doive considérer comme produits primaires de la
photolyse du CO'- humide, la formaidéhyde et le peroxyde d'hydrogène.
L'évolution de l'oxygène est due à la décomposition du peroxyde par la cata-
lase, et dans tout cela il n'y a rien de vital, rien (|ui ne puisse être obtenu
in vitro. — H. de Varigny.
S) Circulation, san;/, lymphe, sè^^e des végétaux.
Hari (P.). — Influence de la transfxmon sanguine intra-veineuse sur les
échanges d'énergie et de matière. — On transfuse dans la jugulaire d'un chien
normal des quantités différentes de sang provenant d'un autre chien. La
quantité de sang transfusé varie de 85 à 262 grammes. Cette opération pro-
voque une augmentation dans l'excrétion d'azote urinaire ; l'utilisation des
graisses semble être enrayée. Chez les animaux à jeun mais recevant de
l'eau on observe une diminution dans l'excrétion d'eau à la suite de la trans
fusion sanguine; ce phénomène n'a pas lieu chez les animaux nourris. La
production de chaleur augmente toujours à la suite de la transfusion, proba-
blement par suite d'une augmentation de travail du cœur déterminée par
l'augmentation du volume sanguin. — E. Tekroine.
Bogomolez (A.). — Sur la pression sanguine dans les petites artères et
dans les veines à l'état normal et dans certaines conditions pathologiques. —
La chute de la pression sanguine a lieu tout le long du système artériel; ce
fait s'explique facilement, puisqu'une partie importante de la pression à
l'origine cardiaque a pour effet de lutter contre la résistance des parois
artérielles. Par contre, la variation de pression est très faible pendant la
traversée des capillaires (4 millimètres Hg. pour les capillaires de l'oreille
de lapin). Cette chute est plus considérable à la suite d'interventions va-
riées : hyperthermie provoquée par chauffage de l'animal, extirpation du
ganglion cervical supérieur. C'est là un fait qui se comprend facilement,
la dilatation portant surtout sur les capillaires, très peu sur les artères dont
ils sont originaires. La pression des veinules est très variable ; elle varie
de 4 à 23 millimètres Hg. dans une veinule de lapin ayant un calibre de
0,2 à 0,3 millimètres de diamètre. — E. Terroixe.
a.) Hooker (D. R.). — Influence de l'exercice sur la pression veineuse. —
On observe une augmentation de la pression veineuse durant l'exercice
musculaire : au début, il y a une vasodilatation manifeste dans les muscles en
activité coïncidant avec une expression du sang hors des veines, d'où l'élé-
vation de pression dans celles-ci. Consécutivement à la chute transitoire de
pression artérielle et à l'élévation de température du sang veineux, on
constate une accélération du cœur qui peut parfois gêner le cours du sang
et provoquer la stase dans les petites veines ; d'où pléthore veineuse et aug-
mentation de la pression dans ces vaisseaux. — J. Gautrelet.
Moorhouse. — Influence de l'augmentation de température du sang caro-
tidien. — Elle entraîne une plus grande fréquence cardiaque due à l'excita-
tion du système accélérateur, un afflux du sang à la périphérie un accrois-
sement de la ventilation respiratoire. — J. Gautrelet.
Cullis (VJ.) et Dixon (W.). — Excitation et section du faisceau auriculo-
278 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ventriculaire. — La section incomplète du faisceau amène un arrêt de quel-
ques secondes du ventricule, puis les contractions reprennent régulières.
Quand les deux branches sont sectionnées, on note une contraction du ven-
tricule pour quatre contractions de l'oreillette. L'excitation électrique du fais-
ceau amène la tétanisation. — ,1. Gautrelet.
a) Flack (M.). — U excision ou V écrasement du nœud auriculo-venti'icu-
laire n'arrête pas les pulsations du cœur des Mammifères battant dans les con-
ditions normales. — (Analysé avec les suivants.)
b) Modifications du rythme ca^'diaque et Vallorylhmie expérimentale
chez le cœur d'oiseau.
c) — — La fonction du nœud sino-auricidaire des Mammifères est surtout
cardio-régulatrice. — Les nœuds ne sont pas les seules parties du cœur
possédant l'automatisme. Le nœud sino-auriculaire représente un point de
contact neuro-musculaire en relation intime avec les fibres du vague et du
sympathique; bien que doué d'un haut automatisme, il a surtout une fonc-
tion cardio-régulatrice. — J. Gautrelet.
Cavazzani (Emilio). — Sur les effets de la ligature des carotides associée
à la section bilatérale du sympathique cervical chez le lapin. — L'auteur a
constaté que les troubles qui accompagnent généralement la ligature de
deux carotides primitives associée à la section bilatérale du sympathique
cervical chez le lapin ne se produisent pas quand les deux oreilles de l'a-
nimal ont été amputées préalablement. L'effet est le même quand on com-
prime dans des anneaux de caoutchouc la base des oreilles de l'animal,
comme l'auteur le faisait dans quelques expériences. Les expériences de
l'auteur montrent que l'anémie résultant de la ligature des carotides pri-
mitives est plus grave lorsqu'elle a été précédée ou suivie de la résection
bilatérale du sympathique cervical. Les animaux ainsi opérés perdent leur
apétit et ne réagissent pas aux excitations ; ils refusent pour la plupart la
nourriture et maigrissent rapidement. Tous ces troubles s'observent à un
degré bien moindre chez les animaux chez lesquels la ligature des carotides
primitives, ne fut pas associée à la section du sympathique; ils ne s'obser-
vent pas du tout chez les lapins chez lesquels l'unique opération consiste
dans la section bilatérale du sympathique cervical. — M. Mexdelssûhn.
Todd (C.) et "White (R. G.). — Sur le sort des globules rouges injectés â
un animal de la même espèce, et sur une nouvelle méthode de détermination
du volume total du sang. — l°Par l'emploi de sérums isohémolytiques spécifi-
quement épuisés on peut analyser quantitativement des mélanges de glo-
bules rouges d'animaux différents de la même espèce. 2° On peut suivre les
globules rouges d'un individu dans la circulation d'un autre de même
espèce. 3° Et on constate que les globules rouges injectés sont traités en
ennemis ])ar l'organisme qui les reçoit; ils agissent en fait comme antigènes
et donnent naissance à la formation d'anti-corps correspondants conformé-
ment aux lois ordinaires de l'immunité. 4° Les expériences de transfusion
faites avec cette méthode fournissent des données relativement exactes
pour l'évaluation de la masse totale du sang. — H. de Varigny.
a) Rona(P.) et Takahashi (D.)- — La teneur en sucre des globules san-
guins. — Les globules sanguins de chien contiennent une substance réduc-
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 271)
trice dextrogyre et fermentescible. II doit s'agii' probablement de glucose.
Dans le sang on observe toujours l'augmentation de la teneur en sucre après
la saignée. Il en est de même pour les globules rouges. L'augmentation ob-
servée est de 0,149% à 0,172 9é, de 0,12 à 0,24%, de 0,15 à 0,20 % dans trois
expériences différentes. Cbez le chat on trouve, dans trois cas, la présence
d'une substance réductrice dans les globules sanguins; chez le lapin la
quantité de sucre des globules est insignifiante. — E. Terroine.
a) Rona (P.) et Doblin (A.). — Recherches sur le sucre du sang. — Sur la
perméabilité des globules sanguins vis-à-vis du glucose. — Les globules san-
guins sont perméables pour le glucose. En effet, si on fait une détermination
de la répartition du glucose dans les différentes parties du sang et qu'on
ajoute une solution de glucose à ce dernier, puis qu'on refasse de nouveau la
même détermination, on obtient des chiffres plus élevés. Ainsi, dans une ex-
périence prise au hasard, la teneur en sucre du sang total augmente dans les
conditions énoncées de 0,072 à 0,289 %, celle du sérum de 0,106 à 0,384 % et
celle des globules de 0,035 à 0,147 %. — E. Terroine.
b) Rona (P.) et Doblin (A.). — Sur la ghjcolyse. — La glycolyse ne peut
avoir lieu après la destruction des globules. Le sang hémolyse avec de l'eau
ne glycolyse pas; par contre, le sang dilué avec de l'eau physiologique glyco-
lyse normalement. La glycolyse se fait plus rapidement dans l'oxygène que
dans l'air, mais elle se fait aussi en absence d'oxygène, dans une atmosphère
d'hydrogène. Très souvent, mais pas toujours, l'addition des phosphates accé-
lère la glycolyse. L'addition de 1 % de toluène empêche presque complète-
ment la glycolyse, le chloroforme agit de même. — E. Terroine.
Doyon (M.). — Faits concernant V entraînement de V antithrombine par le
sang normal. — La substance anticoagulante d'origine hépatique qui passe
chez le chien dans le sang sous certaines influences (peptone, atropine) est
une substance phosphorée. Cette substance existe dans le foie du chien
et peut être extraite directement. Cette antithrombine peut être extraite
aussi bien du foie de lapin, que d'autres organes, rate, etc. L'hirudine se
rapproche de l'antithrombine par sa teneur en phosphore caractéristique des
nucléoprotéides. — J. Gautrelet.
Howell. — Rôle de V antithrombine et de la thromboplastine dans la coa-
gulation du sang. — Au moyen de solutions pures de fibrinogène et de
thrombine, on démontre que l'antithrombine se trouve dans le plasma nor-
mal des mammifères aussi bien que dans celui des oiseaux. Les extraits de
tissus renferment une substance (thromboplastine) neutralisant l'effet exercé
par l'antithrombine sur la réaction entre le fibrinogène et la thrombine.
— J. Gautrelet.
Eisler (M. v.) et Portheim (L. v.). — Une agglutinine du sang chez les
plantes. — Les substances capables d'agglutiner le sang ne sont connues
que dans quelques plantes. Les auteurs les étudient dans le genre Phaseolus
et Datura. On ne les trouve pas dans l'appareil végétatif; elles sont loca-
lisées dans les graines où on ne les trouve que quelque temps avant la ma-
turité, dans l'albumen chez Datura., dans les cotylédons chez Phaseolus. Ces
substances qui sont détruites par l'ébuUition, ne paraissent jjas être des sub-
stances de réserve. — F. Péchoutre.
280 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
c/)Kepino-w (L.). - Influence des lipoulcs des globules sanguins sur la for-
mation du sang. — C'est un fait établi que la transfusion du sang à un animal
anémié produit une rapide néoformation des globules sanguins. Le nombre
des globules rouges injectés est trop insuffisant pour donner l'explication
de ce fait. Il restait donc à rechercher du côté des substances introduites
avec les globules. K. montre qu'un lapin anémié par une saignée abon-
dante se rétablit promptement lors de Tinjection des lipoïdes de globules
sanguins. La régénération du sang se fait deux fois plus vite que chez le
témoin. La teneur en hémoglobine augmente de 10 à 25 </c, quelquefois de
35 %; la différence dans le nombre des globules rouges varie de 2 à 3 mil-
lions. Le rétablissement de l'animal se fait en 12-15 jours, celui du témoin
en 27 jours et davantage. L'injection d'une solution de lécithine à 1 5r ne
donne pas le même résultat, on ne peut donc ramener l'action des lipoïdes
sanguins à celle de la lécithine. — E. Terroine.
Frank (S.) et Bretschneider (A.). — Sur la question du « pouvoir ré-
ducteur restant » du sang après fermentation. — Un certain nombre
d'auteurs ont avancé qu'après fermentation, le sang présentait encore un
pouvoir réducteur; ces auteurs utilisaient, pour la détermination du pou-
voir réducteur, la méthode de Bang. F. etB. ne retrouvent pas ce pouvoir ré-
ducteur en employant la méthode de Bertrand, et cela aussi bien sur du
sang normal que sur du sang présentant un grand excès de sucre. Ainsi
donc le pouvoir réducteur du sang est bien du uniquement à la présence
de glucose. — E. Terroine.
a) Stadler (E.") et Kleemann (H.). — I/éuioli/se jtar l'ammoniaque. — Les
globules rouges lavés avec une solution physiologique hémolysent en pré-
sence d'ammoniaque. L'hémolyse est beaucoup plus lente avec les globules
lavés avec une solution isotonique de saccharose, quoique le processus d'ab-
sorption d'ammoniaque reste sans changement. L'addition de sérum ou
d'une solution des peptones diminue l'hémolyse par l'ammoniaque ; ce
phénomène s'explique en partie par la diminution d'absorption de l'ammo-
niaque par les globules rouges. Le sang conservé pendant 24 heures dans
une solution isotonique de saccharose hémolyse plus rapidement ; ceci s'ex-
plique par l'augmentation de l'absorption d'ammoniaque dans le sang con-
servé. — E. Terroine.
h] Stadler (Ed.") et Kleemann (H.). — Sur Vhémolyse par l'acide acétique.
— L'hémolyse par l'acide acétique se fait plus lentement avec les gloliules
rouges lavés avec une solution isotonique de saccharose qu'avec les globules
lavés avec une solution physiologique. Le sérum agit d'une façon empê-
chante. Ce fait tient surtout à ce qu'une partie de l'acide acétique est com-
binée avec le sérum et perdue ainsi pour l'hémolyse. — E. Terroine.
Schàfer (P.|. — Sur les extraits d'organes hemolgtiques. — L'addition de
savon aux extraits d'organes hémolytiques ne change pas le mécanisme de
l'hémolyse. Le pancréas ne contient pas d'hémolysine quand le chien a préa-
lablement jeûné. Le mode de nutrition est sans action .sur la formation d'hé-
molysine dans le pancréas de chien; l'autolyse a, par contre, une influence
nette sur la formation d'hémolysine. — E. Terroine.
a-l)) Mayer et Schaeffer. — Becherches sur les hémobjsines. I. Sur la spé-
cificité des hémolysines naturelles. II. Sur la spécificité des hémolysines ac-
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 281
quises. — La spécificité des liémolysines naturelles dépend uniquement
d'éléments qu'on peut ordonner quantitativement, et notamment du degré de
résistance des globules considérés. — L'étude des liémolysines acquises mon-
tre qu'en outre, il y a, entre les différentes espèces globulaires, un second
élément commun qui va croissant d'une espèce à l'autre et permet de dresser
une échelle. — J. Gautrelet.
Aynaud. — Le r/lobulin de Vllomme. — Le globulin est un élément mor-
phologique de structure complexe, toujours identique h lui-même; il ne re-
présente ni un débris de globule rouge ni un fragment leucocytaire. Dans le
sang circulant normal ou pathologique, le globulin varie numériquement,
indépendamment des globules rouges et blancs. Pour A., ces faits paraissent
légitimer la conception d'un troisième élément du sang. — Ph. Lasseur.
Wolff (J.) et Stœcklin (E.). — L'oxyhénwglobine jienl-eUc fonctionner
comme peroxydase? — "W. et S. considèrent l'oxyhémoglobine comme un ca-
talyseur oxydasique d'un caractère particulier, concourant dans une certaine
mesure au phénomène de la respiration, et qui doit une partie de son activité
à la forme spéciale sous laquelle le fer est engagé dans la molécule. — Ph.
LVSSEUR.
Abderhalden (E.) et Pincussohn (L.). — Eludes sèrologiqnes à
l'aide de la méthode optique. — Lors de l'introduction parentérale de sub-
stances protéiques, on constate que le sang acquiert une activité diastasique
qui s'exerce contre ces substances. Chez des animaux ainsi préparés, on
administre une nouvelle injection de matières protéiques atin de provoquer le
choc anaphylactique et on étudie le pouvoir protéolytique du sang à diffé-
rents moments. On constate ainsi que ce pouvoir n'a pas varié ni avant, ni
pendant, ni après le choc anaphylactique. — E. Terroine.
Abderhalden (E.) et Rathsmann (E.). — Études sérolof/iques à l'aide
de la méthode optique. — La question posée dans ce mémoire est la sui-
vante : Peut-on provoquer par l'introduction abondante de saccharose /jcr
os chez le chien l'apparition dans le plasma d'une action dédoublante sur
ce sucre? Après quelque temps de jeûne, on donne à un chien 125 grammes
de saccharose. Avant l'ingestion, on constate que le sérum n'attaque pas le
saccharose; après, on constate toujours une modification significative du
pouvoir rotatoire; d'autre part, on constate que l'urine présente un pouvoir
rotatoire droit très net. Après introduction parentérale de saccharose, l'action
hydrolysante est beaucoup plus énergique qu'après introduction per os. Les
auteurs constatent, en outre, que le pouvoir hydrolysant du plasma vis-à-vis
du saccharose apparaît également après l'ingestion de grandes quantités
d'amidon. — E. Terroine.
Abderhalden (E.) et Kâmpf (E.).— Etudes sérologiques à l'aide de lamé-
thode optique. — On sait que le sérum de chiens normaux ne possède pas la
propriété de dégrader l'albumine ou la peptone; vient-on à introduire, par
voie sous-cutanée ou intraveineuse, une albumine étrangère, alors le sérum
acquiert cette propriété. Partant de ce fait, les auteurs recherchent s'il ne
peut servir d'explication aux pliénomènes d'anaphylaxie. Le point le plus
intéressant du travail est relatif aux essais de provoquer Fanaphylaxie
par des peptides. Les corps employés sont les suivants : glycyI-1-tyrosine,
dl-leucyl-glycine, 1-leucyl-octoglycyl-glycine, 1-leucyl-triglycyl-l-leucyl-octo-
282 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
glycylglycine, 1-leucyl-trigIycyI-gIycine. La glt/cyl-l-ti/rosine n'a provoqué ni
abaissement de température ni aucun des phénomènes habituels de l'ana-
phylaxie. Avec la cU-lcucijlrjhjcine^ très léger abaissement de température.
Avec le pcntapeptide, abaissement de température de 1°5 une heure après
rinjection déchaînante. Avec le decapeptidi', abaissement de température
de 3''. Avec la 1-leucyl-triglycyI-l-Ieucyl-octoglycyl-l-leucine, aucun phéno-
mène caractéristique du choc, mais la température s'abaisse de 39° à 34°.
Des expériences faites avec la peptone de soie montrent également un abais-
sement de température de 5"; l'animal présente des convulsions et meurt 4
heures après l'injection déchaînante. — E. Terroine.
Polanyi (M.). — Modifications p/iysiques et chimiques du sérum sanguin
pendant le jeûne. — Les constantes physiques et chimiques du sérum sanguin
sont prises chez des chiens normaux, ainsi que chez les animaux ayant subi
de 4 à 21 jours de jeûne. A la suite du jeune, la teneur du sérum en protéi-
ques diminue et avec elle diminuent aussi la teneur en substances sèches,
l'indice de réfraction, la viscosité, le poids spécifique, tandis que la tension
superficielle augmente. La teneur du sérum en cendre augmente, la teneur
en chlore augmente ainsi que la conductivité électrique, la pression osmoti-
que et la concentration en ions H. — E. Te};roine.
b) RonafP.) et Takahashi (D.). — Sur la manière de se comporter du cal-
cium dans le sérum et su)- la teneur des ylobules sanguins en calcium. — En
dialysant le sérum contre une solution de chlorure de sodium physiolo-
gique contenant des quantités déterminées de calcium, les auteurs démon-
trent que de 25 à 35 % du calcium du sérum se trouve sous une forme non
diffusible. Les globules sanguins contiennent de 0,0025 à 0,0035 de calcium. —
E. Terroine.
<-?) Hollande (A. Gh.). — Lautoliémorrée ou le rejet dusang chez lesJnsectes.
Toxicologie du sang. — Le rejet d'une certaine quantité de liquide par quel-
ques points de la surface du corps est connu depuis longtemps chez certains
Insectes, mais on n'était pas fixé sur la nature de ce liquide, sur son mode
d'expulsion, ni sur le rôle de ce rejet. H. a constaté que ce phénomène est
beaucoup plus répandu qu'on ne le croyait, qu'il peut s'observer chez tous
les ordres d'Insectes, aussi l)ien chez les larves que chez les adultes. C'est
bien du sang, et non un produit de sécrétion, qui est ainsi rejeté par suite d'une
augmentation momentanée de la pression du liquide cœlomique, due à la
diminution de la cavité du corps résultant du rapprochement des tergites
vers les sternites, effectué sous Finfluence des contractions des muscles dorso-
ventraux de l'abdomen. Quatre modes différents président à la sortie du
sang : h Le premier, le plus simple, consiste en la rupture des téguments
en un point de moindre résistance : tantôt cette rupture se produit sur les
bords des élytres ou du thorax, tantôt aux membranes d'articulation des
segments abdominaux. 2° Plus fréquemment, il existe une vésicule exertile
qui se gonfle de sang et éclate subitement ; un ou deux muscles rétracteurs
s'insèrent parfois au sommet de cette vésicule sanguine qui, invaginée à l'état
de repos, ne s'évagine que sous la pression du sang. 3" Le sang apparaît à la
.suite du décollement partiel de la membrane d'articulation au point de la
soudure à un ligament d'attache d'un muscle. 4" Enfin le sang s'échappe par
des pores cœlomiques préformés qui tantôt persistent pendant toute la vie
de l'Insecte, tantôt disparaissent après la période larvaire, tantôt, mais plus
rarement, ne se rencontrent que cliez l'adulte.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 283
L"autohémorrée a probablement une origine glandulaire, car on trouve des
formes de passage entre les organes glandulaires et les appareils de la sortie
du sang; le mécanisme de la sortie du sang est le même que celui du pro-
duit des vésicules glandulaires; enfin., les appareils de sortie du sang sont
situés aux endroits où, chez les espèces voisines, se trouvent les organes
glandulaires.
Certaines conditions sont nécessaires pour que Thémorrée puisse se pro-
duire : il faut que l'Insecte ne soit pas à jeun et qu'il soit placé dans une
atmosplière suffisamment chargée d'eau. Elle se manifeste avec plus d'in-
tensité chez les larves prêtes à se nymphoser que chez les jeunes larves :
elle est plus accentuée chez les imagos femelles que chez les mâles. La
quantité de sang émis n'influence pas la vie de l'Insecte : cette quantité
oscille dans de grandes proportions : elle est en quelque sorte en rapport
avec la taille de l'individu et dépend beaucoup de son alimentation. Le sang
émis est en général réabsorbé en grande partie par l'Insecte et retournera
dans la cavité cœlomique.
Il existe certaines corrélations entre l'hémorrée et l'autotomie évasive. On
ne constate jamais simultanément ces deux phénomènes chez un même
Insecte ; il ne peut y avoir autotomie là où il y a hémorrée, et réciproquement'
l'hémorrée ne peut exister quand il y a autotomie.
Le sang rejeté par les Insectes est en général très toxique, mais l'hémorrée
n'est pas obligatoirement liée à cette toxicité. On ne peut admettre que l'hé-
morrée soit en elle-même un moyen de défense, car ce qui préserve et
peut défendre l'Insecte contre les animaux insectivores, c'est la toxicité du
sang lui-même, son goût désagréable ou son odeur nauséabonde et non
le fait d'émettre ce sang. En général, l'hémorrée se manifeste chez les Insectes
qui présentent des organes glandulaires exertiles en voie de régression. Dans
certains cas où ces organes ont entièrement disparu, on peut voir l'iiémorrée
se produire à la place où ces organes auraient existé. Le seul principe toxi-
que contenu dans le sang des Insectes, connu jusqu'ici, est la cantharidine
du sang des Coléoptères vésicants. H. a pu établir la nature chimique des prin-
cipes toxiques du sang des Adimonia et des Timarcha; ce sont des enzy-
moïdes spéciaux dont l'effet est soit de provoquer sur les muqueuses une
sensation de brûlure, soit d'ulcérer la peau. Les enzymoïdes, de même que
la cantharidine, prennent naissance dans le sang même des Insectes et se
retrouvent chez les larves, les nymphes et les imagos. A l'état normal, en
dehors de toute hémorrée, ces principes toxiques sont éliminés du sang, chez
les imagos, par les organes génitaux, pour être évacués d'une part avec le
sperme dans la poche copulatrice de la femelle, et d'autre part répandus en
un vernis protecteur autour des œufs pondus. Les principes toxi(|ues du sang
des Insectes remplissent ainsi un double rôle dans la vie de ces animaux : par
leur présence dans le sang, ils préserveront indirectement l'individu ; en se
retrouvant dans le vernis protecteur des œufs pondus, ils défendront l'espèce.
Le mémoire de H. se termine par une liste de toutes les espèces d'Insectes
chez les([uelles il a constaté l'autohémorrée, avec pour chaque espèce l'endroit
où se fait la sortie du sang. — F. Henneguy.
/y) Hollande (Gh.). — Etude histologiqiie comparée du sang des Insectes à
hémorr/tée et des Insectes sans héniurrhée. — II n'y a pas de différence cyto-
logique marquée entre les cellules du sang des Insectes à autohémorrhée
et des Insectes sans autohémorrhée; seul, le sang des Pucerons à cornicules
diffère de celui des Pucerons sans cornicules — par suite sans hémorrhée
— par la présence de cellules cirières libres dans le sang, en admettant tou-
284 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tefois comme éléments sanguins les cellules cirières. Les sangs des Insectes
étudiés (Orthoptères, Hémiptères, Coléoptères, Lépidoptères et Hyméno-
ptères) ne renferment pas tous les mêmes éléments histologiques. Parmi
les différents leucocytes que l'on observe dans le sang de ces Insectes, quel-
ques-uns se retrouvent dans presque tous les sangs; ce sont : 1" les proleu-
cocytes à protoplasma basophile, d'où dérivent les autres leucocytes; 2° les
phagocytes ; 3° les leucocytes granuleux à réactions chromatophiles variables ; à
4° les œnocytoïdes inaptes à la phagocytose, à protoplasma homogène fran-
chement acidophile. En plus de ces diverses cellules, on observe parfois
dans le sang de quelques Coléoptères et Lépidoptères — chez ces derniers,
uniquement dans le sang des larves — d'autres leucocytes dont le proto-
plasma hyalin est chargé de sphérules tantôt incolores, tantôt teintées en
jaune. Ces éléments que l'auteur appelle cellules à sphérules sont voisins
des néphrophagocytes de Bruntz et des cellules sphéruleuses de Kullmann
signalées par ces auteurs dans le sang de quelques Invertébrés. — M. Lucien.
Henze (M.). — Recherches sur le sanf/ des Ascidies. — L'auteur met net-
tement en évidence la présence de vanadium dans le pigment du sang d'.4.sci- i
dia mentula. — E. Terroine.
Meves (F.). — Les globules rouges des Amphibiens. — M. reprend son
étude sur les globules rouges des Amphibiens. Ce travail est surtout consacré
à la discussion des arguments qu'on a objectés aux faits annoncés par lui.
Il démontre par isolement l'existence du ruban marginal qu'il a figuré déjà
dans ses précédents travaux. Par coloration, il met en évidence sa structure
fibrillaire : ce sont bien des fibrilles et non des plis de la membrane, comme
l'a dit Weidenreich. Dans ce ruban marginal, on peut aussi mettre en évi-
dence des membranes transversales disposées radiairement par rapport au
noyau. Ce ruban marginal est de nature élastique, et maintient le globule
dans sa forme. Il consacre un long chapitre à la démonstration de l'exis-
tence d'une membrane.
Il recherche ensuite s'il y a une structure dans le protoplasma des globules
rouges, ll'montre l'existence de mitochondries dans les érythroblastes ; ces
mitocliondries deviennent granuleuses et disparaissent dans lesérythrocytes.
M. n'a pas retrouvé la structure zonaire décrite par Auerb.ach et Giglio-Tos,
ou plutôt il la considère comme sans importance. II étudie enfin les défor-
mations des globules rouges sous l'action des réactifs : acide acétique, va-
peur d'ammoniaque, et montre que les torsions du filament marginal jouent
le rôle essentiel dans tous ces processus. — C. Champv.
Downey (H.). — La genèse des mastzellen aux dépens des lymphocytes et
des jiiasmazellen. — D. démontre que dans les ganglions lymphatiques du
chat adulte il y a une genèse constante de mastzellen. Elles se forment: l'^ aux
dépens des lymphocytes des glandes lymphatiques, 2" aux dépens des plas-
mazellen des ganglions. Contrairement à \V.\llgren et Dubreuil, les plas-
mazellen sont des éléments en évolution, capables de transformations ulté-
rieures.
II doit y avoir un rapport entre le noyau et les mastgranulations, mais
ce rapport semble indirect. Ce résultat est contraire à la théorie d'EuRLiCH
de la dualité des leucocytes. Les matszellen histiogènes ne passent pas dans
le sang chez les Mammifères, mais on les rencontre dans les cavités sé-
reuses. Elles passent dans le sang chez les inférieurs. — Ch. Champv.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. ^&
d) Buglia (G.). — ^'»'" l(i tension mperjîcicUe de la lymphe. — On étudie
sur un chien les variations de la tension superficielle de la lymplie du canal
thoracique dans les différentes conditions physiologiques. Los animaux ayant
subi un jeûne de 24 heures ou ayant pris un repas 4-5 lieures avant Lexpé-
rience, donnent les mêmes chiffres de tension superficielle et de poids spé-
cifique du sérum. La tension superficielle de la lymphe d'un chien à jeun se
rapproche beaucoup de celle du sérum ; le repas hydrocarboné ne modifie
pas la tension superficielle de la lymphe; par contre, un repas de protéiques
et surtout de graisses l'abaisse sensiblement. En même temps le poids
spécifique de la lymphe baisse et son extrait sec augmente. A la suite d'un
repas gras, la tension superficielle de la lymphe baisse très rapidement
durant la première heure, ensuite l'abaissement continue lentement jusqu'à
la dixième heure.
L'introduction d'alcool dans l'estomac et dans l'intestin abaisse la tension
superficielle du sérum et de la lymphe. Cet abaissement est plus sensible
dans la lymphe, il se manifeste oO minutes après l'administration d'alcool.
Le taurocholate de soude introduit directement dans l'estomac ne modifie
pas la tension superficielle ni de la lymphe, ni du sang; il n'est absorbé que
lors de son introduction dans l'intestin. — E. Terroine.
Cuttat-Galizka (N.). — Recherches sur les propriétés et la formation de
la lymphe. VIII. Recherches sur récoulement post-mortel de lymplie et sur la
formai ion de la lymphe lors d'une pression capillaire diminuée. — L'auteur
confirme tout d'abord le fait établi par Bainbridge : après une injection
intraveineuse post-mortelle d'une solution saline hypertonique, la pression
veineuse s'élève beaucoup. Cependant, entre la grandeur de la lymphogé-
nèse post-mortelle et la hauteur de la pression veineuse, il n'existe aucun
rapport. Deux processus essentiels doivent être distingués dans le méca-
nisme de la sécrétion lymphatique : le processus qui aboutit à la formation de
la lymphe, d'une part, et, d'autre part, les forces d'impulsion qui provoquent
l'écoulement de la lymphe formée. Parmi ces forces impulsives, il convien
évidemment de ranger la turgescence des tissus. La congestion veineuse qui
peut apparaître après la mort, est l'indice évident d'une élévation de la tur-
gescence des tissus. Les variations de cette turgescence, en plus ou en
moins, conditionneront donc l'écoulement de la lymphe. Si l'on saigne un
animal au moment où la sécrétion de la lymphe a été considérablement aug-
mentée par une injection saline, on peut abaisser la pression capillaire sans
cependant diminuer l'écoulement de la lymphe; cela tient à ce que, dans ce
cas, il ne s'agit pas de filtration de lymphe. L'analyse des phénomènes montre
qu'il n'y a pas de rapport entre la hauteur de la pression capillaire et la
lymphoyénèse : mais, par contre, il y a un rapport entre la pression capillaire
et les forces qui déterminent Vécoulement de la lymphe préalablement formée.
Parfois on peut observer une pression veineuse très élevée avec un écoule-
ment de lymphe très faible; c'est encore là une preuve que, lorsque la forma-
tion de la lymphe est diminuée, il n'y a aucune augmentation de la sécré-
tion, malgré l'augmentation des forces propulsives. — E. Terroine.
Giglioli (S.). — De la fmction probable des huiles essentielles et attires
produits volatiles des plantes, comme cause du mouvement des sucs dans les
tissus vivants. — Dans l'étude de la question si complexe du mouvement de
l'eau dans les plantes et, en général, dans les tissus des organismes vivants,
on n'a pas jusqu'ici attaché d'importance à l'action des substances volatiles
286 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
et en particulier à celle des huiles essentielles si largement répandues dans
le règne végétal.
Or, dans de nombreuses expériences variées, faites sur des plantes infé-
rieures et supérieures, G. a pu observer que l'action constante, non seule-
ment du chloroforme, du benzène, du toluène et de beaucoup d'autres pro-
duits artificiels, mais encore d'un grand nombre d'huiles essentielles et de
produits voisins, est d'augmenter dans les tissus la « succosité », en faisant
sortir l'eau des cellules et en faisant filtrer le suc végétal à travers des mem-
branes qui ordinairement sont imperméables à ce suc. Dans tous les nom-
breux cas observés par l'auteur les transsudations sont d'un suc limpide et
non d'eau seule, puisqu'il contient des sucres dissous et d'autres substances,
parmi lesquelles sont des enzymes. De sorte que, sous l'influence des huiles
essentielles, non seulement la plante perd de l'eau, mais aussi des substances
facilement hydrolysables, des enzymes capables d'hydrolyser et de décom-
poser des matériaux complexes, occasionnant ainsi de nouveaux inconvé-
nients de l'eau.
De la levure de bière, comprimée et séchée, est exposée à l'action du
chloroforme, ou de l'essence d'eucalyptus, ou de l'essence de camphre, etc.;
en peu d'iieures, cette levure se ramollit et au bout de quelques jours, la
succosité devient telle, qu'elle permet la filtration du suc à travers le papier
ou la porcelaine poreuse. Le sue limpide que l'on recueille ainsi contient la
zimase, méthode nouvelle et fort pratique de récolter cette substance.
Un organe quelconque d'une plante supérieure exposé au chloroforme ou
aux huiles essentielles, lorsqu'il contient une quantité suffisante d'eau, aug-
mente en succosité et finit, si l'action dure suffisamment longtemps, par
laisser transsuder à l'extérieur les sucs déjà extravasés de l'intérieur des
tissus.
L'auteur expérimenta l'action de 128 huiles essentielles et autres sub-
stances volatiles ; toutes produisirent sur les feuilles du laurier-cerise le bru-
nissement par formation d'acide cyanhydrique.
Tous les résultats. obtenus s'accordent à démontrer combien est prompte
l'action de ces essences sur le mouvement de l'eau à travers les cellules et
les membranes, sur le transport des enzymes et des substances solubles;
elles réveillent l'action des enzymes, grâce auxquels le mouvement des sucs
s'accentue et s'étend. Nécessairement ces actions doivent se manifester du-
rant la vie normale des plantes, par exemple quand dans l'intérieur des
tissus des conifères se produit abondamment l'essence de térébenthine et
quand dans de si nombreuses plantes se forment d'autres essences, diffé-
rentes de nature et de constitution, mais toutes semblables dans leur capa-
cité de pénétrer profondément dans les tissus et d'exciter leur activité. Les
glucosides, si fréquents, se décomposent en produisant des substances vola-
tiles, excitatrices du mouvement des sucs.
Les essences occasionnent donc une circulation toujours renouvelée des
sucs à travers les tissus et activent ainsi des relations entre la plante et le
milieu ambiant.
La théorie émise par G. est certes très séduisante et vient jeter beaucoup
de lumière sur les phénomènes encore si obscurs de la circulation de l'eau
et des sucs dans la plante. — M. Boubier.
Overton (J. B.). — Etude sur la relation des cellules vivantes avec la trans-
piration et le transport de la sève dans le Cyperus. — L'auteur établit que
dans le Ci/pcrus une quantité d'eau suffisante pour maintenir les feuilles tur-
gescentes pendant 3 à 18 jours, peut s'élever dans une tige haute de lô à
Xn . — PHYSIOLOGIE GExNERALE. 287
60 centimètres, dont une portion de 5 à 30 centimètres de long a été tuée par
la chaleur. La diminution dans l'apport de l'eau est due en partie à une ob-
struction plus ou moins grande des vaisseaux par une substance résineuse
qui doit probablement son origine à une désorganisation du contenu des élé-
ments conducteurs causée par réchauffement des tiges. — Des expériences
dans lesquelles 5 à 10 centimètres de la tige sont tués par un traitement à
l'acide picrique, à l'alcool, ou au sulfate de cuivre, durant 36 à 48 heures,
montrent que des quantités suffisantes d'eau peuvent monter à travers les
portions empoisonnées pour pourvoir à la transpiration pendant une période
relativement longue (90 jours), et permettre le développement de nouvelles
branches. — P. Guérin.
ï) Sécrétion interne cl externe; excrétion.
^jLombroso. — Contribution à la jihysiologie de l'intestin. I. Le suc enté-
rique. — La sécrétion paralytique de l'intestin est due à des stimulus sécré-
toires partant de fibres sécrétrices contenues dans les nerfs mésentériques en
voie de dégénérescence, consécutivement à la section de ces nerfs. Durant le
jeûne la sécrétion intestinale augmente et diminue rythmiquement. Le fac-
teur principal de la sécrétion intestinale est représenté par l'action des
substances, qui durant la digestion arrivent en contact avec les terminai-
sons nerveuses éparses dans la muqueuse intestinale. Les réflexes sécré-
toires sont locaux. — J. Gautrelet.
Bylina (A.). — La sécrétion pancréatique normale est la synthèse des
influences nerveuse et humorale. — L'auteur rappelle d'abord tous les tra-
vaux dans lesquels on a essayé de mettre en évidence le rôle d'éléments
nerveux dans la sécrétion pancréatique, laquelle est, comme on sait, norma-
lement provoquée par l'arrivée dans l'intestin grêle du chyme acide, plus sim-
plement par l'introduction d'acide dans le duodénum. Il est inutile d'in-
sister sur tous les faits relatifs à l'action des éléments nerveux. Rappelons
seulement l'essentiel. Après des recherches prolongées qui conamencent en
1856 avec les premières expériences de Cl. Bernard et qui aboutissent en
1902 aux travaux de Bavliss et Starling, on a bien montré que, par exci-
tation artificielle du pneumogastrique, on peut obtenir de très faibles sécré-
tions pancréatiques mais on a surtout abouti au fait suivant : la section des
vagues, l'extirpation de la moelle, la section du sympathique, l'extirpation
des ganglions mésentérique supérieur et cœliaque, la destruction des nerfs
mésentériques dans l'anse intestinale expérimentée — cette anse n'étant plus
reliée que par des éléments vasculaires — rien de tout cela n'empêche que
le pancréas présente une sécrétion normale, qui apparaît au bout d'un même
temps de latence lorsqu'on introduit de l'acide dans l'anse ainsi préparée. —
Ce résultat, suivi aussitôt de la mise en évidence d'un mécanisme humoral
par la découverte de la sécrétine (Bayliss et Starling, 1902), ruinait le labo-
rieux échafaudage d'expériences édifié par l'école de Pavlov en vue de mon-
trer que la sécrétion pancréatique, comme toutes les sécrétions, relevait d'un
réflexe nerveux.
Peu à peu, tout en admettant non sans difficulté l'existence du mécanisme
humoral, le rôle physiologique de la sécrétine, les physiologistes russes
réintroduisent la nécessité de l'élément nerveux, et c'est ainsi que le présent
mémoire s'intitule : La sécrétion pancréatique normale est la synthèse des
influences nerveuses et humorales. — L'influence humorale n'étant plus à
démontrer, B. tente donc de mettre en évidence l'existence obligatoire
^88 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'une action nerveuse. Examinons quels arguments expérimentaux il ap-
porte.
L' On sait que sur l'animal soumis à une expérience extemporanée l'injec-
tion d'acide dans l'intestin provoque une sécrétion abondante, qui n'est en
rien modifiée par l'injection d'atropine. B. reprend des expériences ana-
logues, mais sur un animal à fistule permanente. On introduit donc dans l'es-
tomac préalablement lavé d'un chien une certaine quantité d'acide chlor-
hydrique à 0,1 % et on constate dans ce cas un écoulement régulier de
suc pancréatique ; ainsi on trouvera par périodes de 15 minutes : 5 cm* 3; 5,8 ;
5,9 ; 5,3. Puis, dans une autre expérience, après l'établissementde la sécrétion,
on injecte 0 gr. 005 d'atropine ; on constate toujours une dnninution impor-
tante de la sécrétion. Ainsi, dans un cas, on observe un écoulement de 4,5
et 3,5 avant, de 2,1 et 2,2 après l'injection; dans un autre cas, un écoulement
de 6,9 et 0,2 avant, de 3,3 et 3,6 après. Il y a donc autre chose qu'une action
humorale. Notons cependant que B. lui-même accepte que l'absorption
diminue ou suspend même le péristaltisme intestinal et par là entrave l'ab-
sorption de l'acide.
2'» En même temps qu'on observe par l'atropine la diminution de la sécré-
tion, on constate une diminution de la teneur en azote du suc pancréatique.
Ainsi, toujours sous l'influence de l'acide, la teneur en azote varie de 0,17024
avant à 0.11576 après l'atropine, tandis que le pouvoir protéolytique déter-
miné par la méthode de Mett passe de 2,3 à 1,9; dans un second cas, la teneur
en azote passe de 0,1568 à 0,07616 et le pouvoir protéolytique passe de
2,5 à 1,6. Ainsi l'atropine suspend donc une action nerveuse et par là diminue
quantitativement les propriétés du suc pancréatique.
3" Des expériences faites dans les mêmes conditions, mais dans lesquelles
on })rend comme excitants de la sécrétion pancréatique des graisses et des
savons ( notons que des expériences antérieures et postérieures montrent que
les graisses neutres ne sont pas des excitants de la sécrétion, qu'elles ne
le sont qu'autant qu'elles contiennent des acides soit par impureté, soit par
début de saponification et que les savons ne sont pas non plus des excitants),
montrent sensiblement les mêmes faits que dans le cas de l'acide. L'atropine
diminue la sécrétion, mais surtout appauvrit le suc. B. croit donc légitime
d'en conclure à l'existence d'une action nerveuse. Et cela bien qu'il admette
lui-même que l'atropine modifie l'absorption intestinale. Avant de penser à
une action nerveuse, il aurait donc fallu montrer que la sécrétine s'absorbe
exactement comme avant l'action de l'atropine; c'était la première hypo-
thèse qui se présentait et l'auteur a conclu à une action nerveuse sans
tenter de l'écarter. — E. Terroine.
r) Lombroso (Ugo). — Sur le déterminisme de la sécrétion du pancréas.
Bé/lexe on IIor))ione? — On peut dire que les physiologistes qui se sont
occupés de la fonction du pancréas sont divisés en deux camps. Les uns
admettent, depuis Cl. Bernard et Heiuenhain, l'influence régulatrice du
système nerveux sur la sécrétion pancréatique. Cette influence s'exercerait
par l'intermédiaire du pneumogastrique, des splanchniques et du plexus
solaire. D'autres, depuis les travaux de Bavliss et Starling du commen-
cement de ce siècle, nient le rôle du système nerveux dans l'activité du pan-
créas qui serait de nature purement humorale. D'après cette théorie la
sécrétion se produirait dans le pancréas grâce à l'activité chimique de la
cellule glandulaire, éveillée par des substances sanguines toujours pré-
sentes, mais utilisables seulement sous l'influence des corps spécifiques
(hormones) élaborés au moment du travail digestif. Dans ces conditions la
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 289
glande pancréatique peut sécréter étant même séparée de tous ses nerfs
et privée de l'apport des excitations nerveuses.
L'auteur après une analyse critique, brève mais assez complète des tra-
vaux anciens qui se rapportent à cette question, donne un exposé de ses
recherches qui tiennent une place importante dans la physiologie du pan-
créas. Il rejette complètement la théorie exclusivement humorale de Bayliss
et Starling, et de ses adeptes. 11 la considère même comme intenable au
point de vue de ses expériences personnelles. 11 est impossible, dit-il, de se
représenter la sécrétion du pancréas comme une corrélation humorale réci-
proque dans le sens de Bayliss et Starling, d'après lesquels la sécrétion
produite par la muqueuse intestinale serait apte à stimuler et à régulariser
le fonctionnement des cellules épithéliales de la glande sans aucune inter-
vention du système nerveux. Il résulte des recherches personnelles de l'au-
teur qu'au contraire les nerfs situés en dehors du pancréas exercent une
très grande influence sur la sécrétion pancréatique, laquelle diminue nota-
blement après l'isolement de l'organe de tous ses appareils nerveux. Le
facteur humoral du déterminisme de la sécrétion pancréatique n'est pas
complètement indépendant de toute influence nerveuse, mais il doit être
considéré comme un simple coefficient qui influe sur l'activité régulatrice
du système nerveux. C'est au moyen du travail du nerf que les substances
spécifiques élaborées dans l'intestin peuvent devenir utilisables et déter-
miner la sécrétion de la glande. Quant à la persistance de la sécrétion pan-
créatique après la séparation du pancréas de tous ses nerfs situés en dehors
de la glande, il faut admettre que les ganglions nerveux situés dans l'or-
gane même exercent également une action stimulante et régulatrice sur son
activité et qu'ils subissent, eux-mêmes, l'influence des modifications humo-
rales du sang. — M. Mendelssohn.
Nicolle (M.) et Pozerski (E.). — Sur le sort des composants du suc pan-
créatique au cours de son activation. — N. et P. distinguent dans le suc
inactif : l" Une gangue albuminoïde qu'ils désignent sous le nom de sub-
stance fondamentale; 2° des enzymes vrais; 3° des enzymes bruts; 4° un
poison brut. Lorsqu'on active le suc, voici ce que l'on remarque objective-
ment : autodigestion (disparition progressive delà substance fondamentale);
disparition progressive de l'amylase et de la monobutyrinase ; transformation
des protéases brutes en enzymes vrais, puis disparition progressive de
ceux-ci; transformation du poison brut en poison vrai (escharifiant), puis dis-
parition progressive de celui-ci. — Ph. Lasseur.
Meyer (J. de). — Observations sur les pancréas d'animaux injectés de
sérum antipancréatique et sur les formes de transition acino-insulaires du
pancréas de chien. — Les pancréas de chiens injectés au moyen de sérum
antipancréatique ne sont pas restés indifférents à l'action des anticorps spé-
cifiques contenus dans les sérums. On peut constater des lésions des trois
ordres de tissu pancréatique : cellules acineuses, système endocrine, tissu
conjonctif. — J. Gautrelet.
Gould (L.K.) et Carlson (A. J.). — Contribution à l'étude des relations
entre le pancréas et les diastases du sérum et de la lymphe. — La ligature des
conduits pancréatiques ainsi que de tout le tissu pancréatique situé le long
du duodénum chez le chien provoque une grande augmentation du pouvoir
diastasique de ce sérum sanguin, dans les 24 heures. Ce fait est dû proba-
blement à l'absorption de l'amylopsine glandulaire; on constate deux ou trois
l'année biologique, XVI. 1911. 19
290 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fois de suite cette hausse dans le taux diastasique du sang. Une atrophie
considérable du pancréas n'est pas suivie d'une baisse parallèle du pouvoir
diastasique du sérum. L'extirpation du pancréas entraîne celle-ci générale-
ment de façon rapide. Les exsudats séreux riches en leucocytes ont un
pouvoir diastasique inférieur à celui du sérum du même animal. Ce n'est
donc pas dans le pancréas ou les leucocytes qu'il faut chercher le lieu de
production le plus important des diastases sanguines. — J. Gautrelet.
b) Morel (L.). — L'acido&e parathyro prive. — La suppression des parathy-
roïdes a pour conséquence, en outre de la tétanie qui n'est qu'un épiphéno-
mène inconstant, l'acidose; celle-ci est caractérisée surtout par l'élimination
urinaire excessive de l'azote, des sels minéraux et d'acides diacétique et
lactique; par l'augmentation de la concentration de l'ammoniaque dans le
sang; par la diminution du pouvoir d'utilisation de la dextrose. L'intoxication
carbamique qui accompagne l'acidose traduit comme elle la déchéance des
fonctions antitoxi(|ues du foie, parallèle à la suppression des parathyroïdes.
— J. Gautrelet.
Simpson (S.) et Hunter (A.). — Sur la relation possible de vicariance
entre la piiuitaire et les glandes thyroïdes. — Si l'on pratique la thyroïdec-
tomie chez des agneaux de 7 à 8 mois et sur des moutons adultes, on ne
constate jamais, même 5 ou G mois après l'opération, la présence d'iode dans
lapituitaire. La comparaison avec des animaux de même âge normaux montre
une augmentation du volume de la pituitaire chez les sujets thyroïdectomisés,
cet accroissement est de 15 % chez les agneaux, de 20 % chez le mouton, en
5 à 6 mois. — E. Terroine.
Halpenny (J.) et Gunn (J. A.). — Sur Vexlirpalion de la glande thyroïde
chez les singes. — Horsley, qui paraît avoir été le premier à pratiquer la
thyroïdectomie chez le singe, constate que les résultats sont sensiblement
identiques à ceux observés chez le chien; en particulier, il constate l'appari-
tion du myxœdème, fait ultérieurement constaté à nouveau par Murray et
Edmunds. Cependant Munk, Kism, Vincent et Jolly affirment n'avoir pu
provoquer l'apparition des symptômes caractéristiques du myxœdème. Les
auteurs font donc de nouvelles tentatives, qui portent sur 8 singes [Macacus
rhésus). Voici les résultats :
Singe L Meurt au 6^ jour sans autre symptôme que de légères contrac-
tions et de l'abattement.
Singe 2. Bouffissure de la face au IV^ jour ; pas de tétanie. Meurt le
17«jour.
Singe 3. Tétanie le 3'-' jour. Meurt très amaigri le 17'= jour.
Singe 4. Tétanie typique le 1^ jour. Meurt très amaigri le 18^ jour.
Singe 5. Symptômes nerveux typiques le 13«jour. Puis état normal jusqu'au
60" jour. Apparition de parésie. Le 71'- jour l'animal est dans le coma ;
on lui administre de l'extrait thyro'ïdien. La tétanie apparaît et l'animal
meurt après quelques heures.
Singe 6. Aucun symptôme avant le 71° jour. A ce moment, perte d'ap-
pétit, affaiblissement progressif. Meurt le 82« jour sans aucun symptôme
caractéristique.
Singe 7. Bien jusqu'au 5*= jour. A ce moment, légers phénomènes ner-
veux. Faiblesse modérée jusqu'au 36'' jour, pendant lequel il y a une atta-
que de tétanie. On donne une petite dose de thyroïde. L'animal meurt le len-
demain
XIV. — PHYSIOLOGIE GEiNERALE. 291
Singe 8. Même chose que le précédent jusqu'au 36^ jour. Paraît en assez
bon état. On lui administre des doses assez élevées de thyroïde. La tétanie
apparaît; il meurt le 40*^ jour.
On voit que, dans un seul cas, il y a eu bouffissure de la face. L'examen
montre qu'il y a eu plutôt œdème véritable qu'œdème solide caractéristique
du myxœdème. — E. Terroine.
Mackenzie (K.). — Recherche expérimentale sur le mécanisme de la sécré-
tion lactée, avec considération spéciale sur raction des extraits animaux. —
On sait combien, malgré des recherches nombreuses et étendues, nous
sommes peu renseignés sur le mécanisme de la sécrétion lactée. Goltz et
EwALD constatent un développement normal de la glande mammaire et une
sécrétion lactée normale chez une chienne à laquelle ils avaient enlevé la
moelle lombaire. Routh observe chez une femme dont la moelle était détruite
une parturition suivie d'une lactation normale. Eckhard montre qu'après
section, chez une chèvre, de tous les nerfs se rendant à la mamelle, la
sécrétion lactée n'est en rien modifiée ; par contre, pour Rohrig l'excitation
des nerfs mammaires diminue la sécrétion, la section l'augmente. Mironovv
constate également que l'excitation détermine une diminution de sécrétion,
mais que la section provoque aussi une diminution après quelques jours.
Ribbert établit d'une manière très élégante la non-intervention du système
nerveux ; chez le cobaye, on transplante la glande mammaire dans l'oreille
et l'on constate un accroissement normal de la glande pendant la gestation,
et la lactation normale commence aussitôt après la délivrance.
Dans des recherches plus récentes, Lane-Claypon et Starling établissent
que la croissance de la glande mammaire est sous la dépendance du passage
dans le sang d'une hormone spécifique provenant des tissus fœtaux; c'est là
un fait que confirmèrent les recherches ultérieures de FoA, Biedl et Kô-
NiGSTEiN. Quant à la lactation, elle se produirait par suite de la suppression
du passage dans le sang de cette hormone. De nombreuses objections furent
élevées contre la doctrine des hormones appliquée à la sécrétion lactée,
objections fondées principalement sur les faits suivants : apparition de la
sécrétion lactée chez des mâles, des femelles vierges, des femmes après la
ménopause. La question est reprise sur des animaux en parabiose. Lombroso
et BoLAFFio accolant un rat femelle vierge à une femelle pleine ne trouve
aucun développement de la glande mammaire chez la première, fait confirmé
par MoRPURGO. Mais on peut opposer à cela le cas extrêmement intéres-
sant des pygopages Rosa-Josepha Blazek : elles ont en commun l'anus et la
vulve, mais ont deux utérus et deux vagins. Or, une des deux fut enceinte et
toutes deux présentèrent une sécrétion lactée. On essaya alors de pousser
plus loin l'analyse du phénomène et de rechercher si certains extraits d'or-
ganes ne possédaient pas un pouvoir galactagogue. Bouchacourt en con-
state un pour le placenta vierge, Basch, Lederer et Przibram pour le même
tissu injecté, Frenkel (contredit par Ferroni) pour le corps jaune. Enfin
Ott et Scott apportent l'affirmation formelle d'une action galactagogue ra-
pide et puissante du lobe postérieur de la pituitaire. C'est à ce moment que
l'auteur entreprend ses recherches.
Le travail est poursuivi sur des chattes en lactation. Elles sont anesthé-
siées par le chloroforme et le chloral. Les gouttes de sécrétion qui s'écou-
lent sont inscrites à l'aide d'un signal électro-magnétique. Les extraits étudiés
sont injectés dans les veines.
On observe ainsi les faits suivants : Le corps pituitaire, le corps jaune, la
glande pinéale, l'utérus et la glande mammaire en lactation sont nettement
292 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
galactagogues. Le plus puissant des tissus est l'extrait du lobe postérieur de
l'hypophyse ; l'organe peut d'ailleurs provenir d'un oiseau aussi bien que d'un
mammifère. D'autre part, les extraits de fœtus et de placenta exercent une
influence inhibitoire marquée sur la sécrétion lactée. La pilocarpine et l'atro-
pine n'ont aucune action sur cette sécrétion ; comme ces poisons agissent sur
les autres glandes par l'intermédiaire d'agents nerveux, c'est là un nouvel
argument en faveur de la non-intervention du système nerveux dans la
sécrétion lactée. — E. Terroine.
Blunck (Hans). — La nature et le so?-t de la « sécrétion lactée » du pro-
thorax du Dijtiscus inarginalis. — Description anatomique, histologique et
chimique de la sécrétion lactescente du prothorax du Dytique. Injecté aux
vertébrés inférieurs, ce liquide produit une paralysie du système nerveux
rappelant la narcose par le chloroforme. C'est une sécrétion protectrice
contre des ennemis de force supérieure. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Monier (Marcel). — Recherches expérimentales sur le sort dans le lait
des corps gras ingérés par les vaches laitières. — M. a constaté que chez des
vaches nourries plusieurs mois avec des tourteaux de lin et de coco où le
beurre de coco ou l'huile de lin étaient faciles à déceler par les moyens
appropriés, les substances grasses du lait ne présentent aucun des carac-
tères pathognomoniques des substances grasses de l'alimentation. Ces der-
nières peuvent être l'origine de celles du lait, mais elles ont subi dans
l'organisme de l'animal une transformation suffisante pour n'être plus re-
connaissables. Il en résulte que, contrairement cà l'opinion de certains nour-
risseurs, la présence d'huile de lin et de beurre de coco et autres similaires
décelables dans le lait doit provenir d'une addition frauduleuse. — Y. De-
LAUE et M. Goldsmith.
Bouin (P.) et Ancel (P.). — Glande mammaire et corps Jaune. — On s'est
posé depuis longtemps la question de savoir quelle est la cause immédiate
de la sécrétion lactée après la parturition. On a invoqué d'abord une in-
fluence nerveuse des organes sexuels sur les glandes mammaires, mais la
section de tous les nerfs de la mamelle n'empêche pas la réaction de se
produire. On s'est adressé alors à des liormones faisant partie des produits
de sécrétion interne des divers organes (ovaire, utérus, placenta) et aussi du
fœtus. Les expériences ont fourni des résultats incertains ou contradictoires.
Les injections d'ovaire, de placenta et d'utérus ne produisaient rien; celles
de fœtus se montraient quelque peu actives. Par contre, les soudures de la-
pins femelles, vierges et en gestation, se sont montrées inefficaces. — B. et
A. objectent, en outre, que les hormones vraiment présents dans les produits
injectés ont pu être détruits par les manipulations. Pour résoudre la ques-
tion, ils distinguent dans l'évolution mammaire trois phases : l'une où la
glande commence à se développer; elle se produit sous l'influence du rut;
l'autre où les canaux galactophores achèvent leur développement sous l'in-
fluence de la gestation; la troisième où la sécrétion s'établit par l'effet de la
parturition. Ils pensent que ces effets peuvent être sous la dépendance d'hor-
mones différents. C'est au second phénomène qu'ils s'attachent particuliè-
rement et démontrent qu'il est sous l'influence du corps jaune. Pour séparer
les effets du corps jaune et de la gestation, ils s'adressent au lapin, chez le-
quel il ne se forme de corps jaunes qu'à la suite de la copulation. Ils déter-
minent ainsi l'apparition de corps jaune à une date fixe et suppriment la
gestation par la ligature des canaux déférents chez les mâles utilisés. Dans
Xrv. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 293
ces conditions, on voit se produire l'accroissement de la glande, sans sécré-
tion lactée. L'involution ultérioure de la glande coïncide avec la dégénéres-
cence du corps jaune. En piquant des follicules de Graaf mûrs chez des fe-
melles vierges, ils déterminent la formation de corps jaunes avec les mêmes
effets que ci-dessus. Ils concluent naturellement que le corps jaune est, par
quelque hormone contenu dans la sécrétion interne, la cause efficiente du
développement mammaire, la cause de la lactation devant être cherchée
ailleurs, peut-être dans une glande qu'ils ont découverte dans le muscle
utérin de la lapine en gestation et qu'ils ont appelée mi/omplriah'. Chez les
animaux ayant une ovulation périodique, non liée nécessairement à la copu-
lation, et en particulier chez la femme, les corps jaunes dits périodiques des
périodes menstruelles ou de rut expliquent la congestion des glandes mam-
maires que l'on observe à ce moment, ainsi que le développement général
de la glande au moment de la puberté. Si le développement de la mamelle
est beaucoup plus considérable pendant la gestation, c'est parce que les corps
jaunes gestatifs sont plus volumineux et de plus longue durée que les pério-
diques.
[Pour compléter ce très intéressant travail, des injections d'extrait de
corps jaunes à des femelles vierges eussent été désirables]. — Yves Delage
et M. GOLDSMITH.
Popoff (Nicolas). — Le tissu interstitiel et les corps jaunes de l'ovaire. —
P. fit ses observations chez la Taupe, la Chienne et la Belette. 11 est établi
depuis longtemps que chaque ovaire, chez la Taupe, est subdivisé en un
lobe interne renfermant les follicules et les ovules, et un lobe externe pré-
sentant des vésicules closes revêtues d'épithélium et un abondant tissu de
remplissage. A l'époque de la gestation, ce lobe externe est beaucoup plus
volumineux qu'à toute autre époque. Il constitue une glamle inlcrslitielle
qui revêt déjà ce caractère dès l'époque embryonnaire, tandis que les cel-
lules interstitielles que l'on trouve aussi dans le lobe interne résultent d'un
remaniement des faux corps jaunes qui s'y développent préalablement. Chez
la Chienne, les cellules interstitielles se différencient aux dépens du stroma
conjonctif; chez la Belette et dans le lobe interne de l'ovaire de la Taupe,
elles dérivent de la thèque interne. — A. Lécaillon.
a) Ancel (P.) et Bouin (P.). — Sur l'existence d'une glande myométriale
endocrine chez la Lapine gestanle. — Poursuivant leurs très intéressantes
recherches sur les organes génitaux dans leur période fonctionnelle, les
auteurs montrent dans ce travail l'existence d'une glande interstitielle de
l'utérus qu'ils appellent myométriale et qui consiste en grosses colonnes de
cellules glandulaires suivant le trajet des capillaires et des sinus qui ramè-
nent à la mère le sang du placenta. C'est une glande endocrine diffuse qui
se forme vers le 15" jour de la gestation, dure pendant toute la seconde
moitié de la grossesse et dégénère vers la fin de celle-ci. Elle se forme aux
dépens du tissu conjonctif qui sépare les faisceaux musculaires, dans les
couches d'abord internes, puis moyennes de l'utérus, au niveau de tous les
placenta, formant des amas considérables qui vont jusqu'à quintupler l'épais-
seur de l'utérus en ces points. A la fin de la grossesse, quelques-unes de ces
cellules dégénèrent et disparaissent, mais le plus grand nombre repassent
à l'état de cellules conjonctives normales. Ces cellules ne doivent pas être
confondues avec les cellules à glycogène placées dans le placenta lui-même
et qui avaient été vues antérieurement par les autres auteurs. — A. et B.
n'ont pas encore fait d'expériences physiologiques, mais rapprochant la
294 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
période d'existence de la glande myométriale de la seconde phase de déve-
loppement de la glande mammaire qu'ils ont appelée phase « glandulaire
gravidique » pour la distinguer de la l""*^ phase, dite « de développement
gravidique », ils suggèrent l'idée intéressante que la glande endocrine du
corps jaune conditionne par sa sécrétion interne la première phase de la
glande mammaire, qui lui es contemporaine, tandis que la glande myomé-
triale conditionne la 2« phase de la glande mammaire qui coïncide aussi avec
elle dans le temps. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Moreaux (René). — Sur l'existence des phénomènes sécrétoires dans
Vépithélium de la trompe utérine chez les mammifères. — Les cellules de cet
épithélium passent par une phase glandulaire commençant avec le rut,
prenant fin avec Tinvolution des corps jaunes et servant à fournir aux œufs
une épaisse enveloppe muqueuse. — Y. Delage et M. Goldsmith.
ij) Loeb (Léo). — Influence d'excitations combinées sur la croissance des
transplantats utérins chez le cobaye. — L. a montré antérieurement (1908-
1909-1010) que certains éléments de la muqueuse utérine du lapin et du co-
baye peuvent entrer en très intense prolifération sous l'influence de deux
agents : une substance « sensibilisatrice » (terme emprunté à la sérologie)
qui prépare la réaction, et une excitation mécanique, qui la déclanche. On
peut dès lors admettre l'existence d'i excitants combinés », c'est-à-dire pro-
duisant à la fois l'action chimique (sensibilisatrice) et l'action mécanique.
C'est leur étude que L. se propose dans ce travail.
L'expérience-type est la suivante : un morceau d'utérus pris à un cobaye
six à sept jours après l'ovulation, et transplanté dans le tissu cellulaire sous-
cutané du même animal, forme au bout de quelques jours, aux dépens de
son derme, un organe ayant une analogie complète avec le placenta ma-
ternel.
La sécrétion du corps jaune, consécutive à l'ovulation, a sensibilisé l'utérus,
l'action extérieure produite par le changement de milieu a amené la proli-
fération du morceau transplanté. Mais il ne se forme pas de placentome si
l'utérus n'est pas sensibilisé, ou s'il ne l'est plus : si on le transplante avant
ou après que l'action du corps jaune se soit fait sentir, si on enlève les ovaires
ou si on détruit les corps jaunes, etc. Ces expériences sont encore instructives
parce qu'elles démontrent que l'action du corps jaune sur la muqueuse uté-
rine (bien connue d'ailleurs grâce à de nombreux travaux : Fraenkel, Bouin
et Ancel, Weymeersgh, etc.), est spécifique et s'exerce par l'intermédiaire
du sang et sans l'intervention du système nerveux.
Inversement, un fragment d'utérus sensibilisé ne forme pas de placen-
tome si on le transplante sous la peau d'un cobaye mâle ou d'une femelle
châtrée; il en forme un si la femelle dans laquelle on l'introduit est, elle
aussi, sensibilisée, c'est-à-dire sous Tinfluence de la sécrétion d'un corps
jaune. Sensibilisation et irritation sont donc indispensables à la réaction et
comme toutes deux sont susceptibles d'agir à des degrés divers, on peut pré-
voir que l'on arrivera dans ce domaine à des mesures précises, permettant
une analyse complète du phénomène. — A. Braciiet.
//) Loeb (Leoj. — Sicr l action des excitations extérieures dans la formation
du placentome. — Dans ses travaux antérieurs (v. Ann. biol.). L. a montré
que l'utérus sensibilisé (c'est-à-dire, d'après des recherches d'autres auteurs,
placé sous l'influence de la sécrétion du corps jaune) réagit à des excitants
extérieurs par une prolifération intense de la muqueuse, aboutissant à la for-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 295
mation d'un placentome. Celui-ci est quelquefois plus volumineux que le
placenta normal. On obtient facilement ces placentomes en incisant la paroi
utérine un certain temps après le coït, chez le cobaye, par exemple. L. ob-
serve, dans ce travail, que l'incision amène, par suite de la rétraction mus-
culaire, une hernie de la muqueuse et son é version vers le dehors. Or, c'est
là le véritable agent de la formation d'un placentome, et nullement l'incision
elle-même. II faut, pour que celui-ci se forme, un changement dans les con-
ditions normales de la surface interne de la muqueuse. On peut supposer, dès
lors, que l'intro.duction d'un corps étranger dans la cavité utérine amènera
une excitation et une réaction analogues. 11 en est réellement ainsi : l'injec-
tion de paraffine dans un utérus sensibilisé depuis 0 à 7 jours, provoque la
formation d'un placentome. On réussitmieux encore en introduisant de petits
tubes de verre d'un diamètre de 1/2 à 1 mm. et, d'une façon générale, des
corps étrangers quelconques. A leur contact, comme au contact de l'œuf,
l'épithélium disparaît — ou du moins disparaît plus ou moins ! — et le derme
subit des modifications analogues à celles qui caractérisejit la placentation.
Un fait intéressant est que, si l'on introduit le corps étranger 2 à 3 jours
après l'ovulation, c'est-à-dire à un moment où la sensibilisation de la mu-
queuse n'existe pas encore, et si on le laisse en place plusieurs jours, il ne se
forme pas de placentome. Il faut donc que l'irritation commence au moment
voulu pour être efficace ; elle ne l'est pas si elle intervient trop tôt ou trop
tard.
De ces faits L. conclut qu'il y a, en bien des points, analogie complète
entre l'action de l'œuf fécondé sur la muqueuse utérine et celle des corps
étrangers que l'on y introduit au moment voulu. — A. Braciiet.
a) Loeb (Léo). — Les changements cycliques dans l'ovaire du cochon
d'Inde. — (Analysé avec les suivants.)
l>) L influence du corps jaune sur la périodicité du cycle sexuel chez
l'organisme femelle des Mammifères.
c) L'hypotypie des modifications cycliques de l'ovaire des Mammi-
fères et ses rapports avec la stérilité.
d) Recherches sur l'ovulation, avec remarques sur la signification de
Ta « glande interstitielle » de l'ovaire.
e) Développement parthénogénétique d'œufs dans l'ovaire des Mamm,i-
fères et l'origine des tératomes et chorioépithéliomes ovariens.
f) Changements cycliques dans l'ovaire des Mammifères. — Dans les
recherches antérieures, l'auteur a démontré que la formation du placenta
était sous la dépendance non de l'action spécifique du fœtus sur l'utérus,
mais de deux facteurs, l'un interne, résultant de la sécrétion interne du
corps jaune, l'autre externe, consistant dans l'action mécanique d'un corps
étranger dans la cavité utérine. Ce dernier facteur n'est pas spécifique,
l'action mécanique pouvant être obtenue soit par l'introduction d'un tube
de verre mousse dans l'utérus, soit par des traumatismes de la mu-
queuse. Au cours de ses recherches actuelles sur le cochon d'Inde, l'auteur
a fait des observations qui l'ont amené à examiner l'action retardatrice du
corps jaune sur le cycle de l'ovulation. — Pour ces expériences, il faut avant
tout pouvoir déterminer le moment précis de l'ovulation précédente. Or,
celle-ci se produit dans des conditions variées, influencées par la gestation,
296 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
l'état de rut et la longueur du temps écoulé. Mais il est une condition qui
permet de rapporter l'ovulation à un moment connu : c'est la copulation
succédant à la mise-bas. La copulation peut avoir lieu quelques heures après
cette dernière et elle est suivie, au bout d'une dizaine d'heures, d'une
ovulation nouvelle. Celle-ci détermine l'apparition d'un certain nombre de
corps jaunes, que l'on peut exciser chez les animaux en expérience, tandis
qu'on les laisse en place chez les témoins. Des coupes en séries, effectuées à
des moments divers, permettent alors de suivre la maturation des œufs jus
qu'à l'ovulation nouvelle. Il faut, dans toutes ces expériences, soit en liant
les trompes, soit en incisant largement l'utérus, empêcher la gestation pour
supprimer son action sur l'ovulation. — Les expériences ont montré que,
lorsque les corps jaunes restent en place, la nouvelle ovulation ne se produit
qu'au bout d'une vingtaine de jours, tandis que, lorsque les corps jaunes ont
été excisés, elle a lieu du IQ^ au 16« jour. Le fait que les opérés chez les-
quels il est resté quelques fragments du corps jaune se comportent comme
des témoins non opérés montre que l'accélération de l'ovulation ne peut être
rapportée au traumatisme opératoire. Dans un petit nombre de cas excep-
tionnels le résultat général ci-dessus ne s'est pas produit. — Lorsqu'on n'em-
pêche pas artificiellement la gestation, celle-ci se poursuit néanmoins nor-
malement, quand les corps jaunes ont été excisés 5 à 7 jours après la copu-
lation. Ce n'est pas la gestation qui inhibe l'ovulation, mais la présence des
corps jaunes en rapport avec la gestation, car si on excise ces derniers, l'o-
vulation précoce se rétablit malgré la gestation. — Reste à étudier si l'action
inhibitrice s'exerce sur les derniers stades de la maturation ou sur la rup-
ture du follicule. A cette dernière question L. donne une réponse : c'est la
deuxième alternative qui se vérifie, car la maturation ne paraît pas influen-
cée, mais le follicule ne s'ouvre pas. Les ovules subissent le processus de
maturation par fournées successives ; un certain nombre seulement de cha-
que fournée subissent l'ovulation, tandis que chez les autres, moins avancés,
le follicule ne se rompt pas (atrésie) et dégénère, avec pénétration du tissu
conjonctif dans leur intérieur. — L. examine ensuite deux cas pathologi-
ques. Sous l'influence de cautérisations au fer rouge, limitées, bien que les
parties non touchées de l'ovaire paraissent intactes, tous les ovules restent
atrésiques, sclérotiques et dégénèrent, d'où il résulte une certaine stérilité
temporaire. Il en est de même en dehors de toute intervention opératoire
chez certaines femelles qui ont subi la copulation comme malgré elles et
sans avoir montré d'excitation sexuelle. — Certains ovules atrésiques, au lieu
de subir une évolution simplement régressive, montrent un commencement
de développement parthénogénétique, pouvant aller jusqu'à des forma-
tions choriales, des syncytiums, des plasmodes, et même un rudiment du
tube nerveux. L'observation de ces cas permet d'éliminer absolument
l'intervention du spermatozoïde dans ce phénomène; de tels débuts de par-
thénogenèse ne sont pas exceptionnels et se rencontrent chez 1/10 environ
des jeunes femelles. La comparaison de ces phénomènes avec certaines tu-
meurs ovariques et testiculaires (tumeurs tératoïdes, chorioépithéliomes) au-
torise à attribuer à ces dernières une origine semblable, contrairement à la
théorie de Bonnet et Marchand qui les attribuaient à des cellules embryon-
naires enclavées.
En ce qui concerne la glande interstitielle de l'ovaire, L. fait remarquer
que, chez le cochon d'Inde, il n'existe pas d'agglomération glandulaire, les
cellules qui correspondent à cette glande chez les animaux où elle existe
(Lapin) étant de simples cellules conjonctives. Cette glande n'est donc pas
nécessaire pour la formation du placenta. — Y. Delage et M. Golus.mith.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 297
Trendelenburg (P.). — Phi/sioloyie des capsules surrénales. I. In-
fluence lie la pression sanguine sur la sécrétion d'adrénaline. — Les expé-
riences portent sur le chat. On recueille le sang de la veine surrénale et
l'on détermine la teneur en adrénaline par deux épreuves physiologiques :
on mesure le débit lorsque ce sang est ajouté à du liquide de Ringer perfu-
sant le train postérieur d'une grenouille où l'on détermine l'élévation de
pression qu'il provoque chez le cobaye par injection intraveineuse. On
cherche ensuite à obtenir des modifications de même ordre avec des solu-
tions titrées d'adrénaline. Les expériences faites dans ces conditions sur
l'animal normal montrent que le débit moyen de l'adrénaline par la veine
surrénale chez le chat est de 0 mmgr. 003 par minute. Si l'on provoque une
chute de pression artérielle par une très forte saignée, le débit sanguin de
la surrénale s'abaisse considérablement. Mais en même temps la concentra-
tion en adrénaline augmente d'une manière si importante que la quantité
d'adrénaline déversée, pendant l'unité de temps, dans le torrent circulatoire,
ne varie pas ou très peu. L'organisme reçoit donc toujours, même pour une
pression générale très faible, sa quantité normale d'adrénaline. — E.
Terroine.
Kahn (H.) et Starkenstein (E.). —Sur la manière de se comporter du gly-
cogéne lors de t ablation des surrénales. — On sait, d'après les recherches de
André Mayer, Kahn, Landau etc., qu'après ablation des surrénales, la piqûre
du plancher du quatrième ventricule ne provoque plus la glycosurie. On
s'est demandé (Schwarz) si ce fait n'était pas dû à une disparition du glyco-
gène hépatique.
Les auteurs pratiquent des extirpations sur les rats, les lapins et les chiens.
Chez le rat, l'extirpation bilatérale des capsules surrénales provoque une
diminution considérable du glycogène total du corps. Chez le lapin, l'extir-
pation en deux temps de la surrénale peut permettre une survie prolongée;
ils paraissent dans ce cas en bonne santé, ne présentent aucun signe de fai-
blesse musculaire ; ils possèdent une teneur normale en glycogène et ne se
distinguent uniquement des animaux normaux que par le fait que la piqûre
du quatrième ventricule ne produit pas chez eux la glycosurie habituelle.
Chez le chien, comme Porges l'avait déjà constaté, on observe une diminu-
tion du glycogène pendant la courte survie qui succède à l'ablation des
surrénales. Ce phénomène doit être rapporté beaucoup plus au traumatisme
opératoire qu'à l'action spécifique de l'extirpation. — E. Terroine.
Siegel (E.). — De l'influence exercée par les sels et l" oxygène du sang sur
l'action de V adrénaline. — L'intensité de l'action de l'adrénaline est mesurée
par la réaction physiologique d'Ehrmann (action mydriatique sur l'œil de la
grenouille). On étudie ainsi les solutions d'adrénaline normales, oxydées,
additionnées d'électrolytes. On constate ainsi que la suprarénine seule ou
mélangée au sérum sanguin n'est pas détruite par oxydation. Parmi les sels
du sérum CaCl2 et KCl n'ont qu'une très faible influence par eux-mêmes sur
la pupille, ils n'exercent aucune action empêchante vis-à-vis de l'adrénaline.
Ces solutions physiologiques de NaCl agissent en rétrécissant la pupille (Lûe-
wit), la solution à 0,85 96 étant plus active que celle à 0,48 %; mais la pu-
pille reste sensible à l'adrénaline. Le mélange salin qui représente la com-
position saline du sérum a la même action que les solutions physiologiques
de NaCl. — E. Terroine.
Robinson (R.). — Sur les rapports des glandes surrénales avec l'état de
298 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
r/ravUlité et sur Veffîcacilé de l'emploi de l'adrénaline dans les vomissements
incoercibles de la grossesse. — R. confirme par deux nouveaux exempl.es
démonstratifs l'action curative de Fadrénaline sur les vomissements incoer-
cibles de la grossesse. 11 propose pour l'explication de ces faits et des phé-
nomènes connexes la théorie suivante. Les produits des surrénales et des
glandes génitales se neutralisent dans l'organisme à l'état normal, mais
quand l'activité de l'un s'exagère ou devient déficiente, l'équilibre est rompu
et il se manifeste des accidents que l'opothérapie peut conjurer. Un autre
exemple est fourni par l'ostéomalacie traitée autrefois par l'extirpation des
ovaires et qui se traite aujourd'hui par l'opothérapie surrénale. Dans la
maladie d'Addison, où les glandes surrénales sont lésées, les symptômes
rappellent ceux de la grossesse. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Regnault (Jules . — L'opothérapie surrénale dans les vomissements de la
grossesse. Rôle des sécrétions internes dans la détermination du sexe. — R.
rapporte deux cas d'influence de l'opothérapie surrénale sur les vomisse-
ments de la grossesse ; dans un de ces cas, il constate la naissance d'une
fille chez une femme atteinte d'insuffisance surrénale. — Y. Delvge et
M. Goldsmith.
Kahn (R. H.). — Glycosurie par piqûre du quatrième ventricule et cap-
sules surrénales. — Si l'on pratique chez le lapin l'extirpation d'une surrénale,
qu'on fasse ensuite la piqûre du quatrième ventricule, puis qu'après l'établis-
sement de la glycosurie, on enlève la surrénale restante, on constate une
transformation profonde de la partie médullaire de cet organe. La chromo-
philie est en grande partie disparue, les cellules sont pauvres en granules
et riches en vacuoles, les plus petits capillaires sont extrêmement dilatés,
la teneur en adrénaline a considérablement baissé. Par la section préalable
du splanchnique, on s'oppose à ces modifications de la surrénale suivant la
piqûre du quatrième ventricule. L'excitation rythmique d'un splanchnique
provoque une glycosurie intense, mais cependant la portion médullaire des
surrénales n'est pas modifiée. Détail intéressant à noter : chez le lapin, la
capsule droite est innervée à la fois par les deux splanchniques, alors que
la capsule gauche ne reçoit son innervation que du splanchnique gauche.
Tous ces faits permettent à l'auteur de présenter les conclusions suivantes :
L'action de la piqûre du quatrième ventricule repose sur une excitation
centrale transmise par le splanchnique, qui provoque une sécrétion surabon-
dante d'adrénaline. La glycosurie par excitation directe du splanchnique
est aussi une glycosurie adrénalinique. On peut supposer que, dans les con-
ditions normales, la sécrétion adrénalinique de la médullaire surrénale est
en rapport avec le métabolisme hydrocarboné: cependant un tel processus
n'est pas démontré. — E. Terroixe.
Verson (E.j. — Les cellules glandulaires (à sécrétion interne) qu'on ren-
contre dans les lacunes sanguines des Insectes. — Ces cellules dont le rôle
par rapport à la sécrétion interne est déduit non d'expériences physiologi-
ques, mais de leurs conditions anatomiques, sont d'origine mésodermique et
montrent à la face interne de l'hypoderme mésodermique des lames saillantes
dans les sinus sanguins chez VOrchesella rufescens, dans les anneaux méro-
et métathoraciques et abdominaux. Elles débutent chez la larve, se dévelop-
pent cliez la pupe, en se multipliant par amitose, et régressent chez l'imago.
— Y. Delage et M. Goldsmith.
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 299
Skorikow (A. S.) et Redikorzew ("W. "W.). — Sur une nouvelle glande
chez l'Ecrevissc {Potamobiua astacus [L.]). — Les auteurs ont fait la décou-
verte singulière d'un organe nouveau chez l'Ecrevisse {Polamobiiis astacus),
ayant une fonction très remarquable. Les jeunes récemment éclos sont fixés
au corps de la mère non seulement à l'aide de leurs pinces, mais par des
filaments partant du bord de leur nageoire caudale. Ces filaments partent
de petites glandes en tubes simples, placés au nombre de 7 de chaque côté,
au voisinage des soies marginales. Ces glandes fournissent sans doute une
sécrétion collante qui s'étire et se solidifie au contact de l'eau. Dès la pre-
mière mue, ces organes disparaissent. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Tangl. — Travail (les reins et « action spécifique dijnamiqiie » des aliments.
— Pour évaluer le travail des reins, on détermine chez des chiens curarisés
la valeur des échanges respiratoires avant et après l'extirpation d'un rein et
la ligature des vaisseaux rénaux.
Après l'opération, les échanges gazeux diminuent, l'absorption d'oxygène
diminue plus que l'excrétion d'acide carbonique, d'où l'élévation du quotient
respiratoire. Chez un chien de 6 kilogrammes les reins absorbent 4 '^"^ 4
de 0^ par minute et dégagent 2 c^a 2 de CO2 ; 7,9 % de l'énergie totale pro-
viennent du travail rénal.
L'administration des protéiques ou l'injection intraveineuse d'urée ou
de chlorure de sodium augmentent les échanges chez les animaux opérés,
mais on ne peut pas rapporter cette augmentation à une exagération du tra-
vail du rein. — E. Tep.roine.
a) Voltz ("W.) et Baudrexel (A.). — Sur les quantités d'alcool excrétées
par l'orf/anisme animal dans dilférentes conditions. I. — Les auteurs, dans
un travail extrêmement étendu, recherchent chez le chien et chez l'homme
le mécanisme de l'excrétion d'alcool, par l'urine et par la respiration, après
ingestion en quantités variées, sous différentes formes, etc. L'alcool excrété
est dosé d'après le procédé de Nicloux. Voici les faits essentiels :
I. Influence de quantités différentes d'alcool absorbées à même concentra-
tion (9,84 0/^) sur l'excrétion alcoolique d'un chien non habitué à l'alcool. —
Après absorption en une seule dose d'alcool à raison de 3 cm-' par kilogr.
d'animal, 10 à 12 % de l'alcool ingéré sont excrétés, la moitié par la respi-
ration, la moitié par le rein.
Après absorption d'une dose de 0,75 à 1,15 cm^ par kilogr. et par jour, 2,6
à 4,3 % sont rejetés; c'est-à-dire 1/4 à 1/3 de ce qui est excrété dans le cas
d'une dose trois fois plus élevée. Le rapport des quantités excrétées par le
rein et par le poumon varie grandement avec la réaction de l'animal. Si les
animaux sont très affectés par l'ingestion et s'ils ont une respiration in-
tense, la quantité d'alcool rejetée par le poumon augmente; les chiens qui,
pour des doses égales d'alcool, réagissent moins présentent une excrétion
plus élevée par le rein, plus faible par le poumon.
II. Influence de l'accoutumance sur les quantités d'alcool excrétées par le
chien. — Après une ingestion en une seule fois d'une dose représentant
3 cm''' par kilogr. et par jour en solution à 9,84 9^;, un chien rejette 10 à 12 %
de l'alcool ingéré. Au bout de 10 à 12 jours du même régime, l'alcool
excrété s'abaisse k 8,3 % ; c'est-à-dire à environ 30 % en moins que la quan-
tité initiale. On ne peut pas, par une expérience plus prolongée, abaisser
ce niveau. Au début l'alcool apparaît en proportions égales dans l'urine et
dans l'évacuation respiratoire; par la suite, l'excrétion respiratoire diminue
régulièrement, de telle manière que deux tiers sont excrétés par l'urine et
300 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
un tiers par la respiration. En fait, la diminution de l'excrétion totale étant
de 30 %, on constate que l'excrétion urinaire reste constante, alors que
l'excrétion respiratoire diminue de moitié."
Après ingestion des mêmes quantités d'alcool, mais à concentration élevée
(50 %) à des animaux accoutumés à absorber l'alcool à la dilution de 9,84 %,
on observe une diminution plus importante de la quantité d'alcool excrétée,
qui atteint la moitié de l'excrétion initiale.
Après ingestion de 0,7 à 1,15 cm"* par kilogr. et par jour en une seule dose
et à la concentration de 9,84 %, l'excrétion atteint en chiffres ronds 4 %.
Sous l'influence de l'habitude, cette quantité s'abaisse graduellement; elle
atteint au bout de trois semaines sa limite inférieure, qui représente envi-
ron 1/6 de la quantité initialement excrétée. Dans des expériences plus
prolongées, la quantité excrétée se maintient alors constante. L'utilisation,
dans ces conditions, de l'alcool par l'organisme animal est extrêmement
élevée, elle dépasse en effet 99 %. Cette utilisation plus élevée de l'alcool
par l'organisme habitué s'explique par une diminution de la diurèse et une
respiration un peu moins intense. L'alcool séjourne ainsi plus longtemps
dans l'organisme habitué, reste ainsi plus longtemps dans les tissus et se
trouve par conséquent oxydé en plus grande proportion. 11 ne semble pas
qu'au cours de l'accoutumance lalcooloxydase des tissus augmente.
III. Influence sur l'excrétion d'alcool des quantités de liquides ingérés
siuniltayiément avec l'alcool. — L'excrétion alcoolique qui s'est abaissée au
cours de l'accoutumance lors de l'ingestion quotidienne de 3 cm^ par kilogr.,
se relève considérablement à la suite de la diurèse que provoque l'ingestion
simultanée de grandes quantités de liquides.
Après l'ingestion de cette même quantité (3 cm^ par jour et par kilogr.)
sous forme concentrée (50 %), c'est-à-dire représentant un volume 5 fois plus
petit que sous la forme précédente (9,84 %), l'excrétion n'est que de 4 %,
c'est-à-dire moitié de celle observée chez l'organisme accoutumé à l'inges-
tion de l'alcool à 9,84 %. Cette valeur diminue d'ailleurs pour atteindre
2,7 %. Par la suite, la diurèse est ralentie et l'alcool est rejeté en quan-
tité plus abondante — le double environ — par le poumon que par le
rein.
l'y. Marche de l'excrétion alcoolique. — Après ingestion de 3,3 à 4,5 cm^
d'alcool par kilogr. chez le cliien, l'excrétion respiratoire atteint son maxi-
mum dans la 3'= heure. Pendant la 2<^ et la 4* heure l'excrétion représente
un tiers de la valeur maximale; pendant la P" heure, elle est de 2/3 plus
faible que l'excrétion maximale. Pendant la 5® heure, il y a encore 20 %
d'alcool rejeté par la respiration de plus que pendant la première heure.
Entre 1 h. 1/2 et 2 heures après l'ingestion d'alcool ^3 cm^^ par kilogr. en
solution à 9,84 %), plus de la moitié de l'alcool excrété par le rein se trouve
dans l'urine.
V. Excrétion clicz l'homme. — Chez l'homme, après ingestion en une fois
de 0,8 à 1 cm-' d'alcool par kilogr., on a trouvé les valeurs d'excrétion sui-
vantes : 0,23 %, 0,24 % chez deux sujets différents, et 0,26 9e, 1,14 % dans
deux expériences sur' un même sujet. — E. Terroine.
c) Voltz CW.) et Baudrexel (A.). — Sur les quantités d'alcool excrétées
par l'organisme animal dans différentes conditions. H. — Les auteurs passent
maintenant à l'étude de l'influence qu'exerce le travail musculaire sur le
rejet de l'alcool ingéré. Les expériences sont poursuivies sur un chien de
10 à 11 kilogr. et recevant une dose d'alcool en solution à 9,73 % représen-
tant 1 cnr' 7 à 1 cm^ 0 par kilogr. d'animal.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 301
A la suite d'une course de 8 km. 429 en 1 h. 1/2 sur chemin horizontal, la
fréquence respiratoire s'est assez fortement élevée; il en résulte que, dans
ces conditions, la quantité d'alcool excrétée est de 2.(36 fois plus élevée
qu'au repos. L'écart porte évidemment sur l'alcool rejeté par le poumon; il
est de 0,02 fois plus grand que dans une période correspondante de repos.
Si l'on passe à un travail plus intense — course de 21 km. 3*J en 3 heures
comportant 2 heures de marche et 12 pauses de 5 minutes — la fréquence
respiratoire est encore plus élevée que précédemment; dans ce cas, la
quantité d'alcool excrétée atteint 3,37 fois la quantité rejetée pendant une
période correspondante de repos.
L'influence qu'exerce indirectement, par suite de l'augmentation de la
fréquence respiratoire, le travail musculaire sur l'excrétion de l'alcool
ingéré se fait sentir non seulement lorsque le travail est exécuté immédia-
tement après l'ingestion, mais encore lorsqu'il s'est écoulé de 3 à 6 heures
entre l'ingestion d'alcool et le début de l'exercice musculaire.
Le nombre des mouvements respiratoires pendant le travail et le repos
est sensiblement proportionnel aux quantités d'alcool rejetées dans cliacune
de ces conditions. La teneur en alcool de l'urine atteint en moyenne pen-
dant le travail une valeur de 00 à 70 % plus élevée que celle qu'elle pré-
sente pendant le repos.
Ainsi, au cours du travail, l'organisme rejette, par suite de l'élévation de
la fréquence respiratoire, des quantités d'alcool élevées qui seraient oxy-
dées au cours du repos. Cependant et malgré les quantités élevées rejetées
au cours du travail, l'organisme utilise encore de grandes quantités de l'al-
cool mgéré. Ainsi nous voyons pendant le repos une proportion dé 3,03 %
rejetée; cette proportion est 3,18 fois plus élevée pendant le travail muscu-
laire; elle atteint — dans le cas maximal de l'expérience des auteurs —
9,5 % de la quantité ingérée. C'est dire que l'animal a oxydé 90,5 % de
l'alcool absorbé. — E. Terroine.
Csernel (E.). — Sur les diurèses aqueuse et saline. — Etude comparée de
l'excrétion saline et aqueuse chez des chiens normaux ou chez lesquels on a
pratiqué préalablement l'excision d'un rein. A la suite d'une administration,
par voie intraveineuse, d'une solution de NaCl à 10 %, on observe chez l'a-
nimal normal une diurèse abondante; l'excrétion chlorurée est également
très abondante. Après un certain temps, l'excrétion baisse et tombe au-des-
sous de la normale. Chez les animaux à un seul rein, l'excrétion aqueuse et
chlorurée qui suit l'injection est encore plus abondante. Si l'introduction se
fait par voie sous-cutanée, l'excrétion d'eau diminue au début, elle augmente
ensuite et atteint sa valeur maximale entre la 6" et la S^ heure et cela
simultanément avec la valeur maximale de l'excrétion chlorurée. Si l'in-
troduction a lieu per os, le maximum de diurèse s'observe 4 heures après
l'ingestion ; l'augmentation de l'excrétion chlorurée est bien plus faible que
dans les cas précédents. — E. Terroine.
Januszkie-wicz (A.). — Sur la diurèse alcoolique. — Les expériences
portent sur des chiens et sur l'auteur lui-même. On constate tout d'abord
que l'introduction d'alcool sous une forme telle que la quantité totale de
liquide introduit est faible ne provoque pas une augmentation appréciable de
l'activité rénale ; au contraire, l'introduction d'alcool très dilué est toujours
suivie par une diurèse abondante. Cette diurèse n'est provoquée que pour
de faibles doses d'alcool ; à doses élevées on observe un phénomène inverse,
l'inhibition de la sécrétion. L'étude chez le chien montre que, si l'on provoque
302 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La diurèse par injection intraveineuse de sérum physiologique, on diminue
toujours la diurèse par addition d'alcool ; il n'y a donc pas lieu de penser
que les effets diurétiques précédemment observés doivent avoir ponr cause
une action immédiate de l'alcool sur le rein. L'alcool exerce-t-il une action
sur les vaisseaux rénaux? Pour répondre à cette question, l'auteur pratique
par la méthode de Langendorff (adaptée au rein par Skutal) des circulations
artificielles dans le rein isolé. On constate ainsi que l'addition d'alcool au
liquide de perfusion provoque toujours une diminution du calibre des vais-
seaux : alors que le liquide témoin s'écoule à raison de 01 car par minute ;
le même liquide contenant 0,02 % d'alcool ne s'écoule plus, après 7 minutes
de circulation, qu'à raison de 1 cm^ par minute. C'est là un fait dû à l'œdème
rénal. Des expériences faites sur l'excrétion du calcium montrent en outre
très nettement que l'alcool diminue cette excrétion. De tous ces faits l'auteur
conclut que l'alcool paralyse la sécrétion rénale. — E. Terroine.
Katz (J.). — Sur l'excrélion de la quinine chez le chien et sur une non
velle méthode de détermination quantitative de la quinine. — La quinine
introduite dans l'organisme du chien est rejetée en partie telle quelle avec
l'urine; cette partie de quinine rejetée, non modifiée, est moindre chez le
chien que chez l'homme. La quantité de quinine rejetée avec l'urine varie
avec le mode de son introduction dans l'organisme ; elle est la plus grande
quand l'administration est faite per os, elle diminue lors d'injection sous-
cutanée, elle est encore moindre dans l'injection intramusculaire. Lors de
l'administration d'un sel soluble de quinine, la quinine apparaît aussitôt
dans l'urine, s'y maintient tant que l'administration continue. Quatre jours
après la fin de l'administration de quinine on ne trouve plus trace de quinine
ni dans l'urine ni dans tout l'organisme du chien en général. — E. Terroine.
Berg (R.). — Sur Vexcrétion des phosphates introduits per os et du phos-
phate de calcium en particulier. — L'expérience, faite sur l'homme, est di-
visée en trois parties : première période, nourriture ordinaire ; deuxième
période, la même nourriture est additionnée de phosphates différents; troi-
sième période, pareille à la première. Chaque période dure plusieurs jours.
L'administration des phosphates mono-, bi- ou tricalcique, ainsi que celle de
l'hypophosphate de chaux ne provoque pas de rétention phosphorée, tout
phosphore introduit est rejeté avec l'urine et les fèces. Il ne se fait non plus
aucune rétention de calcium. Les mêmes résultats négatifs sont obtenus
avec la lécithine, l'acide glycérophospliorique et la phytine. — Terroine.
Fiirth (O. von) et Schwarz (C). — Sur l'inhibition de la glucosurie
adrénatinique et de l'activité sécrétoire du rein par une excitation périto-
néale. — Zuelzer fut le premier à mettre en évidence que l'injection de
l'adrénaline à un animal reste sans effet lors de l'administration de l'extrait
pancréatique. C'était un fait nouveau à l'appui de l'existence d'un antago-
nisme d'hormones entre le pancréas et la surrénale. Les travaux de F.
et Sch. qui reprennent systématiquement la question confirment tout d'a-
bord le fait énoncé par Zuelzer. Même sur un chien qui a l'habitude de
recevoir des injections de tissu pancréati(jue, une telle injection faite quel-
ques heures avant celle d'adrénaline empêche totalement la glycosurie. Mais
cette action ne doit pas être rapportée à une influence particulière du pan-
créas, en effet une injection d'essence de térébenthine ou d'une suspension
d'aleurone produit un effet identique. L'injection de toutes les substances
étrangères produit une rétention urinaire et une diminution de l'excrétion
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 303
des substances solubles de Turine. Ceci empêche l'excrétion du sucre et par
ce fait, bien que la glycosurie fasse défaut, la teneur du sucre du sang aug-
mente. — E. Terrolne.
Junkersdorf (P.). — Sur la formation des hydrates de carbone à partir
des graisses dans l'organisme. — Les recherches nouvelles de l'auteur sur
cette question controversée portent sur des animaux phlorhizinés. Soit au
cours du jeûne, soit au cours de l'alimentation grasse exclusive, on étudie
l'excrétion azotée et l'excrétion sucrée de l'urine et l'on suit les variations
du rapport jy.
On constate ainsi que, cliez les chiens phorhizinés déglycogénés, aussi bien
au cours du jeûne que lors de l'alimentation grasse, il existe des rapports
de formation (genetische Bezieimngen) entre l'excrétion azotée et l'excré-
tion sucrée. Cependant la quantité de sucre excrétée ne peut provenir en
totalité du métabolisme protéique et le calcul des quotients ^ montre que,
pour les valeurs élevées de ce quotient, on est amené à admettre que la
graisse est une source possible de sucre. Chez les animaux riches en glyco-
gène on constate que, au cours du diabète phlorhizique prolongé, la glyco-
surie diminue alors que, par contre, l'azoturie augmente; les valeurs de
glycosurie et d'azoturie les plus élevées se rencontrent chez les animaux
qui reçoivent une alimentation riche en protéiques et en hydrocarbones. —
E. Terroine.
Voigt (J.). — Les grains d'amidon sont-ils excrétés par le rein?— Contrai-
rement à R. Hirsch, l'auteur aboutit à la conclusion que les reins n'excrètent
pas de grains d'amidon lors d'une alimentation riche en amidon. — E. Ter-
roine.
Maignon (F.). — Bdations entre l'hgperacidité urinaire et réliuiinallon
de corps acétoniques chez les sujets sains soumis à l'inanition ou à une alimen-
tation entièrement privée d'hi/drates de carbone. — L'acétonurie qui se déve-
loppe sous l'influence de l'alimentation carnée et grasse disparait si l'on sup-
prime, par l'ingestion de bicarbonate de soude, l'acidité urinaire. De même
disparaît l'ammoniaque de l'urine. Ces trois facteurs varient donc dans le
même sens. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Smetanka (F.). — Vorigine de Vacide urique chez l'homme. — Etude
de l'influence d'alimentations variées sur l'excrétion d'acide urique chez
l'homme. L'alimentation par des protéiques sans purines est toujours suivie
d'une augmentation de l'excrétion d'acide urique; cette augmentation peut
atteindre 80 % de la valeur initiale dans la troisième heure qui suit le
repas. Pour S., cette excrétion d'acide urique est due aux transformations
intracellulaires qui s'accomplissent au cours du travail digestif. Après l'in-
gestion de polysaccharides, lesquels demandent un travail moindre préala-
blementàleur absorption, l'augmentation de l'excrétion urique est beaucoup
plus faible. Cependant, après l'ingestion de miel, on trouve une augmenta-
tion importante de l'acide urique ; ce serait la trace de l'activité cellulaire
hépati(iue intensifiée pour la mise en réserve du glycogène. La formation
d'acide urique est ainsi en rapport avec l'activité des organes; elle est la
mesure du métabolisme. — E. Terroine.
304 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Mendel (L. B.) et Rose ("W. C). — Études expérimentales sur la cre'a-
tine et la créatinine. I. Le rôle des hydrates de carbone dans le métabolisme
créatine-créatinine. — Si l'on administre à un lapin préalablement inanitié
une alimentation exclusivement constituée par des hydrates de carbone, on
constate une inhibition de l'excrétion de la créatine ; lorsque l'apport hydro-
carboné est abondant, la créatine peut disparaître entièrement de l'urine.
Si, au contraire, on administre une alimentation constituée par des graisses
et des protéiques et ne contenant pas d'hydrates de carbone, l'élimination de
créatine n'est en rien réduite. — Dès que, par un procédé expérimental
quelconque, on provoque un trouble du métabolisme hydrocarboné, par
exemple par injection de phlorhizine ou par intoxication phosphorée, on pro-
voque en même temps une augmentation de l'excrétion de créatine. —
Comment comprendre l'influence des liydrocarbonés ? C'est là un point très
délicat. On peut penser que leur présence est indispensable à la transforma-
tion de la créatine en créatinine, ou bien que la créatine est plus facilement
oxydée et transformée en urée. On peut également penser qu'en l'absence
d'hydrates de carbone, les cellules perdent leur fonctionnement normal, la
surproduction de créatine étant analogue à l'acétonurie. Quoiqu'il en soit, il
ne fait aucun doute que le métabolisme de la créatine est intimement asso-
cié au métabolisme hydrocarboné. — E. Terrolne.
b) Mendel (L. B.) et Rose CW. C.)- — Etudes expérimentales sur la créa-
tine et la créatinine. II. Inanition et teneur en créatine du muscle. — La
teneur en créatine des muscles se montre toujours plus élevée — chez le
le lapin et le coq — lors de l'inanition, que chez le sujet nourri. L'accrois-
sement de la créatine tend à atteindre une proportionnalité avec la perte
de poids. Cet accroissement est plus faible chez la poule que chez le lapin. —
E. Terroine.
To-wles (C.) et Voegtlin (C). — Le métabolisme de la créatine et de la
créatinine chez le chien avec considération spéciale de la fonction du foie. —
Trois facteurs expliquent la constance de l'excrétion de créatinine chez un
animal qui est soumis à un régime alimentaire constant : la production est
constante au cours du métabolisme endogène ; la dégradation par l'intermé-
diaire des ferments est constante ; l'excrétion rénale est constante. La créa-
tine et la créatinine ne sont d'ailleurs pas des produits ultimes de la dégra-
dation protéique ; s'ils sont excrétés, c'est que leur dégradation n'a pas le
temps de se terminer en totalité. Le foie ne paraît pas pour les auteurs jouer
un rôle bien important dans le métabolisme de ces corps. Ils observent, en
effet, que les animaux à fistule d'Eck se comportent exactement comme les
sujets normaux après l'ingestion de créatine. — E. Terroine.
Krause (R. A.). — Sur l'urine de femme à l'état normal, avec considéra-
lion spéci((le sur la présence de créatine. — La créatine est présente dans
l'urine de femme immédiatement à la fin des menstruations ; entre les pé-
riodes, tantôt on en trouve, tantôt elle fait défaut. Par conséquent, chez la
femme, la créatine ne peut pas être considérée comme un constituant anor-
mal de l'urine. Pendant la grossesse il y a toujours de la créatine dans
l'urine; la « créatinurie post-partum » n'est qu'un accroissement momen-
tané de l'état permanent de créatinurie de la grossesse. Après la période
menstruelle, on constate des modifications dans la répartition de l'azote uri-
naire : accroissement de l'excrétion d'ammoniaque et de l'excrétion d'azote
indosé, 'diminution de l'urée. 11 semble — par des observations concordantes
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 305
faites sur La chienne — qu'il existe une corrélation entre la créatinurie et le
cycle sexuel femelle. — E. Terhoink.
Pekelharing (C. A.). — L'excrétion de créatinine chez l'homme sous
l'in/luence du tonus musculaire. — Chez un sujet sain, soumis à un régime
sans créatine ni créatinine, on provoque le tonus musculaire par la marche
ou une « attitude énergique ». On constate alors que l'augmentation de l'ex-
crétion de créatinine n'a pas lieu pendant la marche, mais se produit
pendant le tonus. L'auteur en conclut que le tonus et la contraction pro-
cèdent de mécanismes chimiques différents. — E. Terroine.
Mercier (L.). — Bactéries des Invertébrés. II. La « glande à concrétions »
de Cyclostoma elegans. — Dans la région du corps comprise entre le rein et
l'estomac, le tissu conjonctif de Cyclostoma elegans renferme des cellules
spéciales, les cellules uriques, qui par leur ensemble constituent la « glande
à concrétions » des auteurs. Ces cellules, envahies par des bactéries parasites
ou symbiotiques, élaborent des concrétions dont l'analyse chimique permet
de retirer de l'acide urique et des bases xanthiques. Les cellules uriques,
dans certaines conditions, sont envahies par des amibocytes qui phagocytent
les bacilles et les concrétions. Le fait que les concrétions et les bacilles sont
phagocytés explique, dans une certaine mesure, pourquoi, àn'importe quelle
époque de l'année, le développement de la glande à concrétion est très
variable suivant les individus. En effet, si l'élaboration est de beaucoup
supérieure à la destruction, la glande sera très développée; si, au contraire,
c'est l'inverse qui se produit, la glande sera peu développée. — M. Lucien.
X,) Production d'énergie.
= Mouvement.
Amar (Jules). — La- dépense énergétique dans la marche. — Dans ce tra-
vail l'auteur se propose d'étudier la forme et la grandeur de la dépense
dans les allures si nombreuses de la marche. Les sujets d'expériences
étaient des hommes âgés de 30 à 40 ans, de taille moyenne, d'un poids voi-
sin de 65 kilogrammes; ils étaient expérimentés au bout de 10 à 12 heures
de jeune, régulièrement dans la matinée, ayant été jusque-là en complet
repos. L'énergie dépensée dans la marche a été évaluée d'après l'oxygène
consommé. Il a été évalué 'ainsi la dépense statique d'un homme debout et
la dépense dynamique dans la marche avec ou sans fardeau.
Les expériences de l'auteur montrent que dans la station debout prolon-
gée, il y a un léger accroissement de la dépense énergétique comparée à
la dépense initiale. Le passage de la position assise à la station debout
nécessite un excès de dépense qui paraît croître plus vite quand la durée
augmente. L'énergie dépensée dans la marche varie suivant l'allure de
cette dernière. La dépense est très faible dans le piétinement et devient
très grande dans une marche à une allure rapide, elle double même quand
on marche à une allure voisine de 7 kilomètres. A cette allure l'homme se
trouverait épuisé deux fois plus vite dans les conditions normales. En gé-
néral la dépense énergétique est à la fois fonction du travail des jambes,
de la vitesse et de la cadence. Elle suit une progression régulièrement
croissante.
l'année biologique, XVI. 1911. 20
300 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Le rapprocliement de différentes valeurs trouvées par l'auteur pour la
dépense énergétique, quand on marche à des allures de 70 à 157 pas, que
Ton porte un fardeau ou non, met en évidence un fait important : c'est
(|ue, à 130 pas, soit 4 km. 500 à l'heure, l'homme fait un hon usage de ses
ressources énergétiques et les emploie économiquement. — M. Mendelssohn.
Pugliese (A.). — Travail musculaire et échange d'albumine. — Pour élu-
cider le rôle de l'albumine lors du travail musculaire P. détermine la teneur
en azote du muscle au repos et au travail ainsi que celle du sang de l'artère
afférente et de la veine efférente. L'expérience est faite sur de gros chiens.
Le sang est prélevé dans l'artère et dans la veine fémorale. Ce travail est
représenté par la tétanisation du gastro cnémien durant 1 heure. Dans
chaque expérience on détermine l'azote total, l'azote des globulines et des
albumines, l'azote incoagulable. Le pourcentage d'azote total reste constant
aussi bien dans le muscle au travail que dans le sang veineux et artériel.
L'azote incoagulable augmente légèrement dans le sang et surtout dans le
sang veineux. L'albumine augmente un peu dans le sang artériel et diminue
dans le sang veineux; par contre, la globuline diminue dans le sang artériel
et augmente dans le sang veineux. Ces changements s'équilibrent à peu près,
de sorte que le pourcentage d'azote reste constant. L'albumine e.st un pro-
duit anabolique, la globuline est un produit catabolique. Pendant le travail,
tant qu'il y a des hydrates de carbone, les substances protéiques ne sont pas
profondément dégradées, elles ne subissent qu'une modification d'état phy-
sique. — - E. ÏERROINE.
Preti (L.). — Travail muaculaire et son action cétogène. — On provoque
l'acétonurie chez un chien par quelques injections de phlorizine, l'animal
est nourri avec une quantité constante de viande de bœuf. Quand l'excré-
tion d'acétone atteint un chiffre constant, l'animal est mis au travail. Le tra-
vail augmente l'excrétion de l'acétone le jour même et pendant les quelques
jours qui suivent. Le même résultat est obtenu sur l'homme. — E. Ter-
KUINE.
Burridge. — Recherclies sur quelques fadeurs chimiques de la fatigue. —
Les substances qui provoquent la fatigue agissent surtout sur l'appareil
neuro-musculaire dont les terminaisons nerveuses et motrices sont particu-
lièrement sensibles à l'action de ces substances. Ces terminaisons se fati-
guent facilement à la suite de l'action de sels de potassium à faible con-
centration. La fatigue ainsi provoquée disparaît à la suite d'une perfusion
du muscle. L'auteur conclut de ces faits que la libération des sels de po-
tasse pendant le travail du muscle doit constituer un facteur important de
la fatigue musculaire. L'acide lactique joue également un rôle important
dans la production de la fatigue des muscles. Le rétablissement de l'activité
musculaire dans la fatigue due à l'acide lactique se fait plus difficilement
que dans celle due aux sels de potasse. — M. Mendelssohn.
c) Buglia (G.). — Recherches pour la température ojitimale de fonctionne-
ment des iuuscles lisses. — Un certain nombre de recherches ont montré que
les -propriétés physiologiques des muscles lisses étaient plus facilement
observées à des températures inférieures à celles de l'oi'ganisme. Bottazzi
indique pour l'œsophage de poulet une température optimale de 25 à 30"C.,
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 307
Freuga une température de 25"G. Cependant aucune recherche systéma-
tique sur ce point n'avait été tentée, et c'est là l'objet du travail de B. Les
expériences portent sur une préparation d'œsophage de poulet immergé dans
le liquide de Ringer. Comme température optimale, l'auteur adopte celle
qui provoque la plus grande élévation de tonus en même temps que la plus
grande amplitude et la plus grande fréquence des contractions spontanées.
Les expériences exécutées d'après cette technique ont apporté les résul-
tats suivants :
La température optimale pour l'amplitude et la fréquence des oscillations
spontanées varie suivant l'âge des animaux. Par contre, la température op-
timale pour la plus grande amplitude des oscillations de tonus parait indé-
pendante du degré de développement.
Chez les poulets de 10 à 15 jours, la température optimale pour l'ampli-
tude et la fréquence des contractions spontanées varie avec le temps depuis
lequel l'organe a été sorti de l'organisme ; ce degré s'abaisse avec le temps :
après 1 heure elle est de 22° pour l'amplitude et 25'^ pour la fréquence;
après 3 heures, elle est de 17° pour l'amplitude et 24" pour la fréquence;
après 6 heures elle est de 14° pour l'amplitude et de 21" pour la frécjuence.
Comme il ressort facilement des valeurs ci-dessus, l'optimum est un peu plus
élevé pour la fréquence que pour l'amplitude.
Chez un animal de 60 à 70 jours l'optimum reste fixe, il est de 20" pour
l'amplitude et de 27" pour la fréquence. — E. Terruixe.
Hohlweg. — Sur r influence du travail musculaire sur la destruction du
sucre introduit par voie sous-cutanée. — En collaboration avec ¥. Voit,
l'auteur a signalé en 1908 le fait suivant : lorsqu'on élève artificiellement la
température des lapins, ces animaux peuvent brûler le galactose et le maltose
qu'on leur administre par voie sous-cutanée, dans les mêmes conditions le
saccharose était utilisé à raison de 20 9e, par contre le lactose restait inat-
taqué.
H. recherche aujourd'hui s'il n'en est pas de même au cours du travail
musculaire. A une chienne de 20 kilogrammes qu'on soumet au travail forcé
à la roue, on injecte sous la peau différents sucres et on recherche ensuite la
présence de ces corps dans l'urine. Voici les résultats essentiels :
Galactose. — Pour l'injection de 88 grammes, on observe une excrétion de
28 à 31 <^/o lors du repos, de 10 à 11 % lors du travail.
Maltose. — Pour une injection de 90 grammes, on observe lors du repos
une excrétion de 32 à 37 %, lors du travail de 17 à 18 %.
Saccharose. — Pour une injection de 15 grammes, on constate une excré-
tion de 97 % pendant le repos, de 68 à 91 % pendant le travail.
Lactose. — Pour une injection de 21 gr. 8, on retrouve la totalité aussi
bien au cours du repos qu'au cours du travail.
Les résultats observés dans le cas du travail musculaire sont donc iden-
tiques à ceux constatés lors de l'élévation provoquée de la température. —
E. Terroine.
. Guillaume (E.). — Les phénomènes de Base et les lois de l'électrisation
de contact. — Les expériences de Bose sur les réactions de la matière inor-
ganique aux excitations (cf. Année Liol., 1901, p. 271) ont, par les analogies
qu'elles paraissent présenter avec certains phénomènes physiologiques,
beaucoup intéressé les biologistes. Leur allure est peut-être moins mysté-
rieuse après les recherches de G. qui en donne une explication physique
308 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
parfaitement satisfaisante. L'une des expériences de Bose consistait, comme
on le sait, à tordre brusquement un fil métallique au sein d'un électrolyte
qui ne l'attaque pas, la torsion faisant apparaître au niveau du Hl un phéno-
mène électrique susceptible d'être décelé au galvanomètre balistique. En
tordant plusieurs fois de suite le fil, l'intensité du phénomène diminuait,
comme s'il y eût « fatigue », et ne reprenait son ordre de grandeur primi-
tif que si on laissait le fil « se reposer ». G. confirme tout d'abord que dans
des conditions expérimentales calquées sur celles de Bose, la torsion du fil
développe effectivement une force électromotrice instantanée ; mais un cer-
tain nombre de criti(]ues l'amènent à modifier sensiblement le dispositif. 11
constate alors que ce phénomène paraît lié à la formation d"une couche
non métallique sur le fil : un fil métallique parfaitement propre et poli ne
donne rien à la torsion; un fil que l'attaque par ce liquide périphérique
recouvre d'une mince couche poreuse non métallique (oxyde sur le zinc
ou le cuivre, chlorure ou iodure sur l'argent, etc.) donne une force élec-
tromotrice instantanée, décroissant avec le nombre des torsions succes-
sives; le liquide conducteur entourant la couche joue un rôle important,
relativement au signe du phénomène électrique mis en jeu. Des essais de
couches poreuses artificielles (kaolin) sur un métal inattaquable (platine)
reproduisent le phénomène et permettent d'en établir la théorie : ce phé-
nomène de Bose est évidemment à rapprocher des phénomènes connus
d'osmose électrique et des expériences de Pkrrin sur les forces électro-
motrices de filtration. Le signe de l'impulsion électrique varie suivant les
ions fournis par la liqueur, conformément aux lois de l'électrisation de
contact. Reste à expliquer comment la torsion du fil et par conséquent la
déformation de la couche poreuse peut agir sur la répartition des ions; on
ne peut faire pour le moment que des hypothèses, et il est possible que la
torsion expulse de la couche poreuse un certain nombre d'ions; la « fati-
gue » résulterait de la désagrégation mécanique de la surface poreuse et ce
« repos » la reconstituerait.
[Ces expériences de G. annulent évidemment d'une façon définitive les
interprétations « biologiques » de Bose. Mais peut-être le problème est-il
maintenant à retourner, et le phénomène défini par G. nous permettra-t-il
de donner une interprétation physique raisonnable à plusieurs phénomènes
physiologiques dont la théorie laisse encore à désirer?] — F. Vlès.
Menke (Heinrich). — Les facteurs physiques et physiolof/iques de VaiJhè-
sioii (les GasU'ropodrs dans la zone des hrisanis. — On peut Se demander si
la force qui fait adhérer certains mollusques {Patella, Ilaliotis) à leur .sup-
port, doit être rapportée à la pression atmosphérique, à l'adhésion molécu-
laire, ou aux deux. La pression atmosphérique n'est certainement pas seule
en cause, car la force adhésive (qui peut dé])asser 5 à G kgr.) s'est trouvée
atteindre 2^^'^, pour une surface de 2'='"-, pour laquelle la pression atmo-
sphérique ne })ourrait dépasser 2''^. Par contre, l'expérience ne prouve pas
que l'adhésion n'est pas seule en cause, et c'est l'opinion de l'auteur qu'il en
est ainsi; si, dans le vide, la Patelle se détaclie pour une traction inférieure
à 2''s5, cela peut tenir à la fatigue de l'animal. L'adhésion s'établit par
l'intermédiaire d'une sécrétion visqueuse, dont la force d'adhérence propre
intervient dans le résultat. Néanmoins, il faudrait, pour expliqueras phéno-
mènes, admettre une force adhésive du liquide qui dépasserait de beaucoup
ce qu'on est en droit d'attendre en la comparant par exemple à celle d'une
solution de gomme. Aussi raute.ur admet que cette sécrétion se dessèche,
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 309
ce qui augmente beaucoup sa force adhésive, comme le montre le cas du
baume de Canada. A l'appui de ce dessèchement il invoque le fait que, dans
le vide, cette sécrétion fraîche laisse apparaître des bulles de gaz (toujours
comme le baume de Canada); cela a lieu pour la Patelle fraîchement col-
lée cà son support et n'a plus lieu quand elle est restée longtemps à l'air. —
Les muscles formés essentiellement de fibres dorso-ventrales interviennent
pour appliquer aussi étroitement que possible la sole plantaire au .support et
le bord de la coquille à celui-ci quand on cherche à arracher l'animal. —
Y. Delage et M. Goldsmitii.
Hérouard (E.). — Sur le mode de fixation an sol des Scyphistomes par
les tonofibriUes. — Le disque pédieux d'un polype, une fois détaché du sol,
ne sert jamais à l'y fixer de nouveau. De plus, ce disque n'a rien de com-
parable à une ventouse. A l'endroit qu'occupait sur ce support le disque
pédieux avant qu'on l'enlevât, il y a un enduit chitinoux lamelliforme hé-
rissé de petits filaments brisés. Ces filaments sont les tonofibrilles, pro-
duites par les cellules cctodermiques du disque et comparables à celles de
l'hypoderme des Arthropodes. — M. Hérubel.
Martel (Ed.). — Sur quelques phénomènes observés chez les Ombellifères
et les Papavéracées. — Les pièces caduques de la fleur des Papavéracées
(sépales, pétales, étamines) tombent par un mécanisme qui se rapproclie
beaucoup de celui qui cause la chute des feuilles en général ; toutefois, la
subérisation est ici moins complète. M. étudie aussi le mécanisme du mou-
vement de l'inflorescence des Ombellifères. Ici, c'est le collenchyme qui
agit comme tissu moteur. Le mouvement des pédicelles de l'ombelle dépend
uniquement du degré de turgescence du collenchyme et, en effet, on peut
l'obtenir avant l'époque à laquelle il se produit naturellement, soit en im-
mergeant l'inflorescence dans une solution saturée de chlorure de sodium,
soit en la portant à une température élevée dans un milieu sec. — M. Bûubier.
Sperlich (A.). — Structure et fonction de V articulation foliaire chez Con-
narus. — Les feuilles composées pennées de diverses espèces de Connarus
possèdent des folioles mobiles présentant cà leur base un renflement articulé
dont la structure explique les mouvements observés. Le renflement en ques-
tion présente, à sa surface, des plissements qui disparaissent lorsque la
turgescence des cellules sous-jacentes augmente. Le pétiole des folioles
possède, dans la région du renflement, une structure particulière du bois
qui rappelle celle qu'on observe dans les lianes, et qui diffère complètement
de celle des portions non mobiles du pétiole. — P. Jaccard.
Busse (J.). — Travail mécanique effectué par les cônes de pins en voie de
dessiccation. — En enveloppant de bandelettes de papier de résistance
connue des cônes de pins en voie de dessiccation, de façon à déterminer
leur rupture, l'auteur conclut qu'en s'ouvrant, les fruits du pin silvestre
développent en moyenne une force d'au moins ^/oq de kilogrammètre. — P.
Jaccard.
= Chaleur.
Lefèvre (Jules). — Chaleur animale et bioéîiergétique. — Dans cet'
310 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ouvrage important l'auteur étudie le mouvement de l'énergie chez l'être
vivant. Il analyse les travaux anciens qui se rapportent à cette question et
expose ses recherches personnelles qui tiennent une jjlace importante dans
ce domaine de physiologie des échanges. L'idée générale qui se dégage
de ce travail est que le flux d'énergie mesurable en calories donne une
représentation concrète et objective de l'activité vitale et permet de dé-
terminer la finalité et la solidarité des diverses fonctions dans les orga-
nismes animaux. L'ouvrage est divisé en quatre parties. Dans la première,
consacrée à l'étude de la cnlorhnHvie physiologique et des bilans énergétiques,
l'auteur décrit les divers procédés calorimétriques usités en pliysiologie et
expose la loi de la conservation de l'énergie chez l'être vivant. Dans une
deuxième partie il étudie la Thermorégulation et la Thrrmogénèsc en envi-
sageant la chaleur comme excitant de la fonction vitale et comme condition
de milieu. La troisième partie est une Introduction aux études bioénergéti-
ques. L'être vivant y est envisagé comme un moteur thermo-chimique. Les
potentiels alimentaires fournissent leur énergie qui se transforme dans les
muscles en énergie calorifique et mécanique. Ce sont donc des transforma-
tions essentiellement thermo-chimiques et thermodynamiques, mais elles
deviennent biologiques dans leur tonalité. La quatrième et dernière partie
traite de l'utilisation de l'énergie chimique et de la formation et de la trans-
formation des réserves. Le problème des substitutions alimentaires est
examiné sous le point de vue de l'isodynaniie et de l'isoglycosie.
Ce bref résumé permet d'entrevoir l'étendue de la tâche que s'est imposée
l'auteur en étudiant et en soumettant à une analyse critique les données
actuelles de la bioénergétique. Le travail est fait avec ordre, avec méthode
et avec grande clarté; il constitue la mise au point la plus complète et la
plus précise des problèmes complexes soulevés par la physiologie de la
chaleur animale. — M. Mendelssohn.
Euler (H.) et Ugglas (B.). — Sur l'utilisation de l'énergie de fermenta-
tion et de respiration chez les plantes. — L'énergie mise en liberté par la
fermentation ou par la respiration intervient dans la cellule vivante sur-
tout comme chaleur de réaction. Les réactions dans lesquelles l'énergie
d'oxydation ou de fermentation intervient, et qui s'effectuent entre les
divers constituants de la cellule, ne peuvent être réalisées que par l'intermé-
diaire d'un catalyseur commun partiellement lié aux divers complexes
qui entrent en réaction. Les propriétés d'un semblable catalyseur présen-
tent la plus grande analogie avec celles que nous attribuons au protoplasma.
L'auteur, à l'appui de sa manière de voir, envisage un certain nombre
d'exemples concrets pour lesquels, en s'appuyant sur les principes de la
thermodynamique, il cherche à calculer les sommes d'énergie libérée et
d'énergie utilisée comme chaleur de réaction. — P. Jaccard.
= Lumière.
Dubois (Raphaël). — Sur la fluorescence chez les Insectes lumineux.
— Me Dermutt a trouvé chez le Lampyride Photinus scintillans une sub-
stance tluorescente qu'il suppose être un alcaloïde et à laquelle il donne le
nom de luciferescéine. A cette occasion, D. rappelle ses découvertes an-
térieures sur ce même sujet. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Lund (E. J.). — Structure, physiologie et usage des organes photogéni-
ques, en 'particulier chez les Lampyrides. — Ces organes se trouvent situés
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 311
sous la plaque sternale du 5« ou 6^ segment abdominal ; la chitine est là
transparente et couverte de poils. Les dernières trachées, entourées de leur
épithélium, aboutissent à un manchon cylindrique formé par quelques cel-
lules terminales plus grosses. La trachée se termine dans ce manchon par
des branches pénétrant dans le cytoplasuia des cellules terminales. Là,
chaque branche terminale se continue par un petit bouquet de trachéoles
qui pénètrent dans une couche de cellules photogéniques, dépourvues de
membrane et formant un syncytium. Les trachéoles pénètrent dans le cyto-
plasme de ces cellules et on peut les voir jusqu'au voisinage du noyau. — Il
n'est pas démontré que le phénomène photogénique soit une oxydation, il
dépend de la présence d'une réductase [sur laquelle l'auteur ne donne pas
d'autres renseignements]. La photogénèse est une utilisation d'un composé
nitrogène qui, à la fin de la réaction, donne un produit de déchet qui paraît
être un des produits de la décomposition de l'acide nucléique. 11 n'y a pas
passage des cellules photogéniques dans celles de la couclie dorsale, mais
les déchets Unissent par se localiser dans cette dernière. La production de
lumière est augmentée par l'augmentation de pression de l'oxygène dans la
région photogénétique, mais cette augmentation n'est pas la cause du phé-
nomène. Celui-ci est d'abord sous le contrôle des nerfs en connexion directe
avec le tissu photogénique et n'est pas régi par les mouvements respiratoires
externes. Il y a des raisons de croire que des fibres nerveuses pénètrent
dans la cellule terminale. II existe une certaine proportionnalité entre le
développement des yeux et celui des organes lumineux. Séparés de la tête, ces
organes ne donnent qu'une lueur uniforme et irrégulière; les variations de
la luminosité, les éclairs observés normalement, sont sous le contrôle du sys-
tème nerveux de la tête. — Le phototropisme positif de certains de ces or-
ganismes photogéniques a pour résultat l'approche des individus des deux
sexes, et, par suite, des produits sexuels qu'ils émettent. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Me Dermott (F. Alex.). — Quelques considérations concernant la fonc-
tion photogénique chez les organismes marins. — Par analogie avec l'utilité
que l'émission de la lumière présente pour les insectes photogéniques ter-
restres, l'auteur pense qu'il en est de même pour les animaux marins
(Salpcs, Noctiluques et autres). Il est possible que cette faculté joue le rôle
de l'odorat, que le milieu aquatique ne favorise pas, pour l'orientation et le
rapprochement des sexes. L'absence d'organes visuels différenciés chez cer-
tains de ces animaux n'est pas une objection, caria sensibilité à la lumière
s'observe en dehors même de ces organes (ex. sensibilité des bactéries et
autres organismes inférieurs aux rayons ultra-violets). — M. Goldsmitii.
Niedermeyer (A.). — Etude sur la structure de Pteroides griseum. — La
luminosité appartient seulement aux Polypes et aux Siphonozoïdes; elle
persiste même quand les individus ont été isolés. Pendant le jour, la lumi-
nosité diminue; elle est augmentée sous l'influence d'un acide. Le pouvoir
éclairant ne se manifeste que sous l'influence d'excitations diverses. Ces
excitations peuvent être mécaniques, électriques, thermiques ou chimiques.
— M. Lucien.
= Électricité.
W^aller (D.), Mrs Waller, Gotch (F.), Farmer (J. B.) et Veley, Elli-
312 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
son (O'B.) (membres du comité chargé du rapport). — Phénomènes électro-
moteurs chez les Plantes. Appendice : ^Valler (A. M. Mrs). — Le courant
électrique dans les feuilles de Laurier, dans ses relations avec l'évolution de
Vacide prussique. — Quand on fait agir le chloroforme sur les feuilles de
Prunus Laurocerasus^ la réponse électrique de l'organe est abolie au bout
de cinq minutes et les feuilles sont tuées. L'évolution de l'acide cyanhy-
drique coïncide avec l'abolition de la réponse électrique et continue quel-
ques heures après la mort de la feuille. La dose d'anesthésique toxique pour
un muscle est fonction de la température à laquelle se produit l'intoxica-
tion; de même, la doxe toxique qui produit l'évolution de l'acide cyanhy-
drique dans une feuille de Laurier est fonction de la température.
Par l'emploi d'une nouvelle méthode qui permet d'évaluer la quantité d'a-
cide cyanhydrique produit par minute, on a trouvé 0,1 milligramme par
gramme à 40° et 0,01 à 20". La méthode est qualitative et quantitative et
applicable aussi bien aux tissus animaux qu'aux tissus végétaux et on peut
déterminer la distribution de l'acide prussique dans le corps d'un animal
empoisonné ; les organes oîi on le trouve après la mort en plus grande quan-
tité sont le cœur et le cerveau. On en trouve très peu dans le squelette. —
F. PÉCIIOUTRE.
t]) Pigments.
Kylin (H.). — Sur les substances colorantes vertes et jaunes des Flo-
ridées. — L'auteur extrait des Floridées une chlorophylle qui contient du
magnésium et présente tous les caractères des chlorophylles des plantes
supérieures. Chlorophylle et phycoérythrine exifitent côte à côte comme sub-
stances distinctes dans les chromoplastes des Floridées. La xanthophylle
extraite de Ceramium rubrum présente la plus grande analogie avec celle
des plantes supérieures. Cette même algue renferme aussi une notable pro-
portion de Caroline. ~- P. Jaccard.
Szily (A. von). — Sur la formation du pigment mélanotique dans l'œil
des embryons de Vertébrés et dans les sarcomes de la choroïde. — Cet impor-
tant mémoire débute par un exposé très instructif de la question des pig-
ments. On y lira notamment comment aujourd'hui on est amené à consi-
dérer les vrais pigments ou mélanines comme indépendants de la matière
colorante du sang et à attribuer leur production à l'activité propre des
cellules qu'ils contiennent. On y trouvera aussi un bon résumé de nos
connaissances sur la formation chimique de ces mélanines.
S. se propose de résoudre les deux questions morphologiques suivantes :
1° Y a-t-il à la base des grains de mélanine un stroma d'autre nature, par
exemple albumino'ide ?
2° Si oui, quelle partie de la cellule donne naissance à ce stroma?
1° S. rappelle que successivement Altmann (1890), Galeotti (1895), Fischel
(189G), Reinre (1897), ont admisque les grains de pigment ont un substratum
incolore mais colorable par divers procédés, et que dans les yeux des albi-
nos les cellules de l'épithélium rétinien renferment à la place des grains
pigmentaires des corpuscules incolores de même nature. L'existence de ces
stromas {Pigmentbildner., Pigmcntlrciger) ne lui paraît pas douteuse, sans
qu'on puisse dire comment s'exerce leur activité dans la formation du
pigment.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 313
2^ Sur l'origine de ces stromas, la plupart des auteurs ont admis, depuis
Altmann, qu'ils sont de provenance cytoplasmique et représentent les gra-
nula, mitochondries et plasmosomes des auteurs. Quelques observations
cependant leur ont attribué une origine nucléaire, par exemple Mertscuing
(1889), DisTASO (1908), Lukjanow (1891), Jarisch (1892), R. Hertvvig (1898,
1903), chez Actinosph.i'rium et surtout Roessle (1904). R. Hertwig a constaté
c\\e7. Aclinosphserium la transformation des chromidies en pigment; elle se
fait dans les conditions (enkystement, suralimentation, jeune) où l'équilibre
nucléo-plasmique est troublé. Roessle, sur un mélanosarcome, a trouvé la
substance nucléolaire très abondante dans les cellules apigmentées ou pau-
vres en pigment ; il a assisté à l'issue de cette substance dans le cytoplasma
et à sa transformation en pigment. La proximité des vaisseaux influence la
formation du pigment non pas en fournissant la matière première, l'hémo-
globine, mais en provoquant par nutrition exagérée la rupture de l'équilibre
nucléo-plasmique, la sortie de la substance nucléolaire et sa dégénérescence
pigmentaire. Des observations analogues ont été faites par Staffel (1906)
et Meirowsky (1910).
Recherches personnelles. Sur l'épithélium rétinien d'embryons de Poulet
de 4-5 jours, S. a constaté dans le cytoplasme à côté des bâtonnets pigmen-
taires d'autres bâtonnets de même forme et de même taille, mais incolores
et colorables par les colorants nucléaires. Une série de figures démonstra-
tives montre leur transformation en corps pigmentaires. Une autre série
d'images fait voir que ces bâtonnets sont des chromidies sorties du noyau.
Lors de la mitose, des chromosomes se répandent aussi dans le cytoplasma
et s'y transforment en pigment. Par plusieurs citations, S. montre que l'épi-
thélium rétinien se suffit à lui-même pour produire son pigment, et que
même il peut contribuer à la formation de celui de l'iris et de la choroïde
et des mélanosarcomes choroïdiens.
Sur les mélanosarcomes de la clioroïde, S. a constaté, avec Roessle, que
les cellules pigmentées ne sont pour ainsi dire jamais en mitose. Pendant
la prophase, se répandent dans le cytoplasme de petites enclaves arrondies
colorables par les teintures nucléaires et déjà vues par Hansemann (1891).
Ces enclaves, après avoir augmenté de grosseur soit par leur accroissement,
soit par leur fusion, subissent la pigmentation. Mais ce n'est pas là le mode
le plus ordinaire de la production pigmentaire. Plus souvent, il y a, dans la
cellule au repos, sortie de filaments chromidiens, et transformation de ces
filaments en grains de pigment. Ailleurs, on voit la membrane nucléaire se
rompre en un point, le nucléole en sortir, puis les restes du noyau se trans-
former en pigment; c'est une pigmentation par dégénérescence du noyau
entier. Dans un autre processus, le noyau devient géant et se lobe, les bour-
geons nucléaires se détachent et dégénèrent en devenant achromatiques
(déjà vu par Henry, 1898); ce sont ces restes achromatiques et vésiculeux
des lobes nucléaires qui, se pigmentant, donnent lieu à des conglomérats
pigmentés dont tout le corps cellulaire est bourré. Il peut ne se produire
qu'un seul bourgeon nucléaire qui subit la pigmentation. Ou bien c'est le
noyau tout entier qui dégénère et se pigmente.
L'auteur conclut de ses recherches :
Il existe des stromas pigmentés [Pigmeyitbildner) . — Ces stromas sont
différents suivant les espèces et les localités et ont une forme typique ana-
logue à celle des particules de mélanine. — Ils sont d'origine nucléaire et
représentent des chromidies. — Il y a deux modes principaux de pigmen-
tation : dans le type actif, il y a émission de chromidies dans le cytoplasme
et pigmentation de ces chromidies ; dans le type dégénératif, le noyau se
314 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
lobe et ses lobes subissent la dégénérescence pigmentaire, ou bien il dégé-
nère tout entier en pigment. Les stromas se transforment en pigments
sous l'influence de ferments ; ceux-ci ne peuvent agir sur la substance nu-
cléaire (jue quand elle entre en contact avec le cytoplasme, soit pendant la
division cellulaire, soit par émission de cliromidies. — A. Prenant.
Mûhlmann (M.). — Le pigment de la substance noire. — M. rappelle que
dans un précédent mémoire (Ai'ch. path. Anat., Bd 202) sur les pigments
lipoïdes, il a constaté, dans la substance noire des pédoncules cérébraux,
que la pigmentation a pour support des grains de nature lipoïde, solubles
dans les solvants des graisses, colorables par l'acide osmique, le Fettponceau
et le Soudan. 11 a suivi depuis l'évolution du pigment des cellules nerveuses
de la substance noire. Cbez un fœtus humain de 17 cm. et même chez le
nouveau-né, ces cellules ne renferment pas encore de grains colorables par
le Soudan et l'acide osmique. Quelques-uns de ces grains apparaissent chez
l'enfant de 1 mois 1/2 et plus encore cliez celui de 7 mois; chez l'enfant de
2 ans on les trouve régulièrement. Ils sont d'abord brillants et incolores, puis
ils deviennent jaunes et enfin brunâtres et bruns à l'âge de 10 ans. La cel-
lule est remplie de pigment noir chez un individu de 15 ans. Si Sehrt (1004)
a trouvé très inconstante la réaction de la substance noire avec le Soudan,
cela est dû à ce que le pigment masque souvent la coloration due au lipoïde ;
la coloration peut d'ailleurs échouer même avec le pigment lipochrome des
cellules nerveuses ordinaires. M. signale l'analogie qui lie les lipoïdosomes
des nucléoles des cellules nerveuses et les grains de pigment de leur proto-
plasme; ces lipoïdosomes en effet s'observent dans le jeune âge et disparais-
sent au delà de 30 ans. — A. Prenant.
Steche (Dr.). — La coloration du Dixippus morosus. — L'auteur a expé-
rimenté l'effet des conditions ambiantes sur le Dixippus morosus et constaté
qu'elles retentissent fortement sur la coloration. Le froid favorise les cou-
leurs verte, jaune et rouge; la chaleur, les couleurs foncées, peut-être avec
le concours de l'humidité concomitante. Une nourriture fraîche et abon-
dante développe la couleur verte, l'animal se nourrissant sur le rosier. A
mesure que l'animal avance en âge, que la coloration primitive soit uni-
forme ou tachetée, la ou les nuances tendent à devenir plus foncées. L'in-
fluence héréditaire ne s'est pas manifestée de façon nette, mais l'intervention
des conditions de vie a pu la masquer. Lorsqu'on porte à la lumière les in-
sectes en train de manger, ils s'arrêtent pendant des heures entières avec les
mâchoires ouvertes. L'éclairage continu ou l'obscurcissement continu
diminuent la rapidité des éclosions, ce qui semble indiquer que le facteur
utile est l'alternance de la lumière et de l'obscurité. Mais les œufs n'étaient
pas endommagés, car à la fin ils arrivaient à éclore tous. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
De"witz (J.). — Sur la coloration du cocon de certains papillons. — Chez
Sdiurnia pavonia et S. pyri, une substance chromogène est sécrétée par la
bouche et permet au cocon de prendre une coloration brune sous l'influence
' de l'air et de Thumidité due à un liquide alcalin émis par l'anus, et venant
des tubes de Malpighi et de l'intestin. Chez Bombyx lacustris, le processus
est le même, mais il faut, en outre, que le cocon séjourne à l'humidité. 11
semble bien que pour l'apparition de la coloration, la lumière n'ait aucune
influence directe. — A. Bracuet.
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 315
Miehe l'H.). — Une tache occipitale chez Ilaplochilus jxnichax. — Ce petit
poisson cyprinodonte porte sur sa tête un losange à reflet métallique, qui
lui a valu chez les indigènes malais le nom de « tête d'étain » (Kapala
tima). Dans l'obscurité, cette tache do la région occipitale perd peu à peu
son reflet argenté et devient de plus en plus foncée, grâce à une concentra-
tion de chromatophores noirs (|ui vont former un épais tapetum au-dessus
du losange argenté. — J. Strohl.
"Willstâtter (R.). — Recherches sur la chlorophylle. — (Analysé avec les
suivants.)
Xlll. "Willstâtter et Stoll (A.). — Ilijdrolyse et synthèse de la chloro-
phylle.
XIV. "W^illstàtter et Isler (M.). — Etude contparaiive de la chlorophylle
provenant de diverses plantes.
XV. "Willstâtter et Hug (E.). — Préparation de la chlorophylle à l'état
de pureté.
XVI. Willstâtter et Utzinger (M.). — Sur les premières transforma-
tions de la chlorophylle {chlorophylline et phytochlorine).
XVII. "Willstâtter, Stoll (A.) et Utzinger (M.). —Spectres d'absorption
des composants et des premiers dérivés de la chlorophylle.
XVIII. "Willstâtter et Asahina (Y.). — Sur la réduction de la chloro-
phylle. I. — Tous ces travaux ayant été réunis dans un ouvrage de Will-
stâtter (R.) et Stoll (A.) : « Untersuchungen iiber Chlorophylle », publié
en I9I3, seront analysés à ce propos d'une façon plus favorable à une vue
d'ensemble; c'est pouriiuoi nous nous bornons pour le moment à indiquer
simplement les titres des publications sus-mentionnées. — P. Jaccard.
Monteverde (N.) et Lubimenko ("W.). — Recherches sur la formation de
la chlorophylle chez les plantes. — Les auteurs avaient déjà exprimé l'opinion
que l'apparition de la chlorophylle est précédée de la formation d'un produit
intermédiaire, le chlorophyllogène. Cette opinion a été contestée par LiRO.
Dans leurs nouvelles recherches, les auteurs établissent que le chromogène
incolore peut subir deux sortes de transformations, se changer en chloro-
phylle si le tissu reste vivant ou se changer en protochlorophylle si le tissu
meurt en dehors de certaines conditions. Il ne s'agit pas de la formation de
novo d'un chromogène incolore mais d'une transformation compliquée du
chlorophyllogène, transformation dans laquelle la lumière ne joue qu'un rôle
subordonné. La protochlorophylle se forme sous l'influence d'agents chi-
miques, d'une façon tout à fait indépendante de la lumière ; cette formation
n'a été constatée que chez les cucurbitacées. La formation de la chlorophylle
316 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
est aussi indépendante de la lumière ainsi que le prouve le verdissement
de certaines plantes à l'obscurité. — F. Péchoutre.
Giovannozzi (U.). — Sur la signification du dirnorphisme des grains de
chlorophylle dans quelques plantes. — Quelques plantes et spécialement des
Chénopodiacées, Portulacaccées, Amarantacées, etc., présentent un singulier
dimorphisme des grains de chlorophylle, lequel est en relation avec une
structure particulière de la feuille, généralement riche en tissu aquifère et
avec le tissu assimilateur localisé, ou presque, autour des faisceaux fibro-
vasculaires. En effet, dans les cellules qui sont autour de ces derniers, les
chloroplastes sont gros et vivement colorés, tandis qu'ailleurs ils sont moins
nombreux, plus petits et plus pâles. L'auteur montre l'insuffisance de
l'explication qu'a donnée Delpino de ce phénomène : celui-ci voyait dans
les grands chloroplastes des algues unicellulaires symbiotiques dégénérées
par suite de la symbiose elle-même. Toutefois, lui-même ne propose aucune
hypothèse. — M. Boubier.
a) Grafe (V.). — Études sur l'anthocyane. III. — Au moyen du procédé de
MoLiscH, l'auteur extrait de 28 kilogrammes de pétales de Pelargonium environ
260 grammes d'anthocyane dont il sépare tout d'abord deux composants, l'un
amorphe, l'autre cristallisable. Ce dernier correspond à la formule CjsHogOi.-j
plus deux molécules d'eau de cristallisation; le composant amorphe qui
présente en gros les réactions du composant cristallin et qui n'est vraisem-
blablement qu'un produit de transformation de ce dernier, correspond à la
formule C^'.H.jOoo; c'est un gluco.-ide dont le sucre est du dextrose. En sé-
chant avec précaution les feuilles florales de Pelargonium, la substance colo-
rante rouge qu'elles renferment se transforme insensiblement en brun; en
même temps la quantité de sucre réducteur augmente et elle prend le ca-
ractère des tanins. L'anthacyane cristallisée par perte d'oxygène se trans-
forme en une substance qui, combinée au sucre, donne naissance à l'antho-
cyane amorphe. G. n'admet pas l'existence d'un chromogène particulier de
l'anthocyane. La détermination des échanges gazeux accompagnant l'appa-
rition et la disparition de l'anthocyane (analyses de R. Combes) concordent
avec les renseignements fournis parles analyses chimiques de G. — P. Jac-
CARD.
2° Action des agents divers.
Fitting (H.). — Recherches sur la chute prématurée des feuilles florales. —
Il arrive parfois que les pétales des fleurs se détachent avant qu'ils aient
terminé leur croissance et avant que le style soit complètement développé;
c'est ce que l'auteur appelle chute prématurée des feuilles florales. On peut
provoquer par divers moyens cette chute prématurée, et notamment par des
influences chimiques (gaz d'éclairage, CO^, air expiré, vapeurs de chloro-
forme et d'éther), par des influences thermiques, par des ébranlements et
par des blessures du style. La séparation des pétales se produit dans un
tissu à petites cellules, situé à la base de ces organes. F. donne le nom de
chorisme à cette séparation et suivant la nature de l'excitant il distingue
un chimiochorisme, un thermochorisme, un sismochorisme, etc. — F. Pé-
choutre.
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 317
a) Agenls mécaniques.
"Weber (F.). — Raccourcissement de Ici période de repos des végétaux li-
gneux soit par blessure des bourgeons, soit par injection de ceux-ci au moyen
d'eau. — Aux nombreuses métliodes de « forçage » proposées ces dernières
années, l'auteur en ajoute une nouvelle qui consiste simplement à injecter à
la base des bourgeons de plantes ligneuses que l'on veut « forcer » une petite
quantité d'eau au moyen d'une seringue de Pravaz à aiguille forte et affilée.
Traités par cette méthode pendant la phase de repos, des rameaux coupés
de tilleuls et de lilas épanouissent leurs bourgeons environ trois semaines
plus vite que les témoins. En ce qui concerne Tilia platyphylla, l'auteur
obtient une avance de développement de 2 à 3 semaines en piquant simple-
ment les bourgeons avec l'aiguille de la seringue, sans faire d'injection d'eau
(forçage par blessure). L'avance de développement déterminée par injection
d'eau chez Fagus silvatica et chez Acer platanoides est moins accentuée que
chez Syringa et Tilia. — P. Jaccard.
Ritter (G.). — Sur le traumatolropisme et le chim,iotactisme du noyau. —
La blessure d'un organe entraine dans les cellules avoisinantes restées in-
tactes des mouvements traumatotropiques du protoplasme et du noyau. R.
les étudie particulièrement dans le h\\\he à' A llium cepa. Il constate que le
traumatotropisme n'est pas influencé par la pesanteur; il se produit aussi
bien à la lumière qu'à l'obscurité, il est indépendant de la façon dont la
plante a été blessée; il n'a lieu qu'en présence d'oxygène; il est empêché
par les narcotiques, accéléré par les hautes températures, suspendu par
l'action des acides minéraux et des alcalis; il a lieu également chez des
cellules plasmolysées. Il est vraisemblable que les mouvements protoplas-
miques sont la conséquence immédiate de la blessure et que le noyau est
entraîné passivement par eux. Cependant sa taille augmente quand il at-
teint le point extrême de ses déplacements. Les phénomènes de chimio-
tactisrne auxquels le noyau est soumis rappellent les précédents : le noyau
change de place sous l'action des sels, des bases, des acides organiques, des
hydrates de carbone; les acides inorganiques et beaucoup de substances orga-
niques sont sans influence sur ses mouvements. Tout en reconnaissant
l'analogie entre ces phénomènes de chimiotactisme et les phénomènes de
traumatotropisme, l'auteurpense cependant qu'ils ne sont pas identiques. —
F. MOREAU.
jB) Agents physiques.
= Température.
Frisch (K. v.). — L'influence de la température sur les cellules à pigment
noir de l'épiderme des poissons. — On admet, en général, que la température
élevée provoque chez les vertébrés inférieurs une coloration plus claire du
corps par suite d'une contraction des mélanophores, tandis que la tempéra-
ture basse le rend plus foncé par suite d'une expansion des mélanophores.
F. a constaté le contraire dans^une série d'expériences faites sur des vairons.
De plus, il semble que l'expansion due à la chaleur ou la contraction provo-
quée par le froid qui peuvent être de nature tout à fait locale, soient des
phénomènes indépendants de la circulation du sang et ne constituent en tout
cas pas de réflexes transmis par l'intermédiaire de la moelle épinière. 11 ne
318 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pourrait donc s'agir que d'une influence directe sur lesmélanophores ou d'un
réflexe transmis par le sympathique. — J. Stroul.
4
a) Schmid (Bastian). — Essai sur hi seusihilili^ à la cludcur des larves
zoècs. — La sensibilité des zoées aux changements de température est dé-
montrée de la façon suivante : deux récipients superposés contenant de l'eau
de mer sont en communication l'un avec l'autre. Celui du haut qui con-
tient les larves est maintenu à 18'^' par un rafraîchissement continuel. L'eau
de l'autre récipient, placé au-dessous du premier, est chauffée à 25 ou 30°.
Celles des larves qui, au cours de leurs mouvements, s'ap])rochent de la région
de l'eau chaude ou bien remontent par un bond subit dans le récipient à
eau tempérée ou bien meurent rapidement si elles continuent à descendre.
— J. Strohl.
Schaffnit (E.). — Influence des basses températures sur la cellule végé-
tale. — L'influence des basses températures sur les plantes vivantes con-
siste, lorsque la température se rapproche de zéro, en modifications chimico-
physiologiques comprenant : 1° une diminution de l'intensité respiratoire ;
2" une désintégration de l'albumine en produits amidés plus simples; 3° une
transformation des hydrates de carbone complexes (amidon) en sucre ou
en graisse ; 4" un arrêt des processus synthétiques ; 5° la formation d'antho-
cyane. Lorsque la température descend au-dessous de zéro, ce sont surtout
des modifications physico-physiologiques qui interviennent, telles que la
plasmolyse, la contraction du protoplasme déterminant des changements
dans son état colloïdal, des phénomènes de coagulation accompagnés de la
cristallisation de diverses substances telles que des sucres (saccharose,
dextrose, lévulose, etc.), des amides (asparagine en particulier) ou encore des
sels anorganiques, (nitrates, phosphates). Toutes ces modifications, tant
physiques que chimiques, sont en grande partie liées à la soustraction de
l'eau ainsi qu'à l'augmentation de sa viscosité ; ce sont elles qui déterminent
le passage à l'état stabile de coml)inaisons essentiellement labiles, dont la
labilité est la condition primordiale de leur état vivant. — A. Jaccaru.
Mercier (L.) et Lasseur (Ph.). — Variation expérimentale du pouvoir
chroutogène d'une Bactérie. — Les auteurs constatent que le Bacillus clilora-
pliis {pli, à 25°, donne normalement dans les cultures des cristaux de chlo-
rapliine verte, n'en fournit presque plus à 37". Mais la fonction chromogène
persiste à cette température également si on fait passer le bacille par l'or-
ganisme souris. Ils se demandent s'il ne s'agit pas là d'une mutation, mais
le fait que, normalement déjà, les cultures renferment un certain nombre
d'individus chromogénes à -|- 37° leur fait croire qu'il s'agit plutôt d'une fil-
tration des individus de deux races préexistantes. — Y. Delage et M. Gold-
SMITIl.
=: Lumière.
Jacobi (H.). — Influence de l'intensité lumineuse et de la durée d'éclairé-
ment sur l'allongement de plantules étiolées. — En faisant agir une lumière
d'intensité et de durée variables sur l'hypocotyle ou sur la coléoptile de
plantules étiolées, l'auteur, en employant des lampes à filament métallique
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 319
dont l'intensité peut varier de 100 à 1/2 bougies, observe les réactions sui-
vantes :
1° Un éclairage d'une durée de 2 heures détermine chez des plantiiles de
Phaseolas, Triticum etSinajiis, replacées dans l'obscurité, tm retard (rallon-
gement lorsque l'intensité lumineuse utilisée est comprise entre 100 et
25 bougies. Si, au contraire, l'intensité lumineuse est inférieure à 25 bougies,
c'est une accélération de rallon;/ement qu'on observe.
2° Si l'intensité lumineuse reste constante (100 bougies) et qu'on fasse
varier la durée d'éclairement de 12 heures à 15 secondes, on constate que
les plantules étiolées des espèces sus-indiquées manifestent après 24 heures,
lorsqu'elles sont replacées dans l'obscurité, un relard de croissance lorsque
la durée d'éclairement est de 1 à 2 minutes, et, au contraire, une accélération
lorsqu'elle est inférieure k 1 minute.
3° En opérant de façon que le produit : intensité lumineuse par temps
d'exposition, soit une constante, on constate que l'action retardatrice la
plus forte dépend davantage de l'intensité que de la durée de la lumière;
si les plantules employées ne sont pas du même âge, ce sont les plus
jeunes qui sont le plus retardées par une forte intensité lumineuse, tandis
que les plus âgées le sont davantage par une augmentation de durée d'éclai-
rement.
4° La lumière agit sur les plantules étiolées à la manière de certains exci-
tants chimiques vis-à-vis de la croissance des plantes, c'est-à-dire que la na-
ture de la réaction qu'elle détermine dépend de son degré d'intensité ; sui-
vant la « concentration » du réactif la réaction peut changer de sens. —
P. Jacc.\rd.
Kluyver (A. J.). — Observations concernant l'influence des rayons ultra-
violets sur les plantes supérieures. — L'influence nuisible exercée sur nombre
de plantes par la lumière d'une lampe à mercure doit être attribuée aux
rayons ultra-violets d'une longueur d'onde inférieure à 300 [i. Une lamelle
de verre de 0,2 mm. d'épaisseur suffit à les retenir et à supprimer les
altérations observées. Les rayons de cette nature provenant du soleil étant
absorbés complètement par l'atmosphère, il n'y a guère de raison pour
admettre, ainsi que le fait J. Scuulze, l'existence d'organes de protection par-
ticuliers (cuticule par exemple) servant à empêcher ces rayons de pénétrer
dans les plantes.
Les altérations provoquées expérimentalement chez les feuilles par l'ac-
tion de rayons ultra-violets inférieurs à 300 [x sont presque toujours locali-
sées à l'épiderme et se manifestent rarement en profondeur. La formation
de l'anthocyane n'est généralement pas entravée, et les chloroplastes ne sont
que très faiblement endommagés. Chez Mimosa pUdica, les rayons ultra-
violets déterminent un mouvement des feuilles.
Une des réactions les plus curieuses concerne l'altération manifestée par
les cellules lignifiées, lesquelles, par suite d'une décomposition de la
lignine, donnent parfois après éclairement par les rayons ultra-violets
la réaction de la cellulose. La vaniline, substance qui paraît jouer un
rôle dans la réaction de la lignine, se trouve également décomposée par
la lumière ultra-violette. Il en est de même dans une certaine mesure
pour l'amidon. Un intéressant aperçu historique complète ce travail. —
P. Jaccard.
Stocklasa (J.). — Influence des rayons ultra-violets sur la végétation. —
Des plantes étiolées de pois, avoine, mais, orge manifestent, après une heure
320 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'action des rayons ultra-violets, une coloration verte déjà sensible et après
2 heures, une teinte verte très distincte, tandis que les témoins exposés
pendant 2 heures à la lumière solaire directe restent jaunes et n'atteignent
qu'au bout de 6 heures une coloration verte distincte.
Les expériences entreprises avec BeLa vnhiaris (variété sucrière) don-
nèrent les résultats suivants. Les jeunes feuilles exposées plusieurs heures
à la lumière diffuse ordinaire avaient une teinte jaune verdàtre, le limbe
était enroulé, et seules les nervures secondaires apparaissaient sur sa face
inférieure. Les feuilles exposées pendant le même temps à la lumière
d'une lampe à mercure étaient d'un vert d'émeraude intense, le limbe
complètement étalé et à bord ronciné. La face inférieure du limbe mon-
trait non seulement les nervures secondaires mais toutes les nervures jus-
qu'aux plus fines d'une façon distincte. Les feuilles en question étaient
fermes et même cassantes ; coupées et mises dans l'eau, elles conservèrent
leur aspect frais durant plusieurs semaines, tandis que les feuilles exposées
à la lumière diffuse et traitées de la même manière perdirent rapidement
leur turgescence.
Les expériences entreprises montrent que seule une action trop pro-
longée de la lumière ultra-violette et spécialement de la partie extrême
de celle-ci exerce une influence nuisible et même mortelle sur le pro-
toplasma ; tandis que des cultures d'azotobacter sont tuées en 8 à 10 se-
condes, à une distance de 10 centimètres d'une lampe à mercure sans
écran de mica et laissant passer des rayons d'une longueur inférieure à y
= 240 [i., des rayons de .300 à 375 [j. exercent au contraire une influence
nettement accélératrice sur la syntiièse de la chlorophylle. Il est donc de
toute importance, lorsqu'on parle de l'influence de la lumière ultra-violette
sur la végétation, de préciser la longueur d'onde des rayons utilisés. —
P. Jaccard.
Friedel (J.). — De l'action exercée sur la véijétatio7i par une obsctirilé plus
complète que Vobscurité courante des laboratoires. — Des traces de lumière
sont sans effet sur la formation d'anthocyane. Tandis que dans l'obscurité
absolue les feuilles d'oignon restent incolores, elles verdissent dans une obs-
curité qui empêche la plupart des plantes de verdir. — M. Gahd.
= Pression atmosplbérique.
Kronecker (H.). — La nature du mal de montat/nr et un cas rare de ce mal.
— L'auteur passe en revue les différentes théories par lesquelles on cherche
à expliquer le mal de montagne (défaut d'oxygène selon Paul Bekt et d'au-
tres, diminution de la quantité d'acide carbonique contenue dans le sang
selon Musso, modification de la circulation pulmonaire comme suite méca-
nique d'une diminution de la pression barométrique selon K.). Le cas par-
ticulier mis en avant par K. se rapporte à une dame qui, en montant en
chemin de fer de Zermatt au Gornergrat (après un séjour préalable assez
long à Pontrésina [1.800 mètres]), a subi une crise de mal de montagne qui
s'est manifesté sous forme d'une paralysie du côté gauche. Le mal s'est
déclaré aux environs de Riffelalp à une hauteur de 2.113 mètres et a de
nouveau disparu au retour précisément au même endroit. K. cite d'autres
cas de paralysies advenues à de grandes altitudes et exprime l'avis que de
pareils phénomènes ne sauraient être expliqués par une asphyxie passagère
causée par le défaut d'oxygène. — J. Stroul.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 321
= Uiimidité.
Parker [G. H.) et Parshiey (H. M.). — Les re'ficl ions dcfi vers de terre
aux sur/'aees sèches et lunnides. — On sait que les vers de terre, en rampant
sur une surface humide, évitent les endroits secs ; les auteurs ont étudié
sur VAIIolobophora fœtidd quelle est la partie du corps qui régit cette réac-
tion, en faisant ramper les vers sur du papier-filtre humecté, sauf en cer-
taines places. L'extrémité postérieure n'est pas sensible; par contre, si on
enlève le prostomium à l'animal ou si on l'anesthésie, la réaction dispa-
raît. Qu'il s'agit bien là d'une distinction entre une surface sèche et une
surface humide et non entre des surfaces inégalement rugueuses, les auteurs
l'ont montré dans des expériences où les animaux allaient des surfaces
sèches et lisses vers des surfaces humides plus rugueuses. Le ver sent la
sécheresse qui l'excite, comme nous sentons l'humidité ; cela tient probable-
ment à la déshydratation qui se produit dans les parois de son corps s'il
rampe sur une surface absorbante, ou même dans toute autre condition,
grâce à l'évaporation qui se produit toujours. — M. Goldsmith.
y) Action des agents chimiques et organiques.
=r Substances chimiques.
a) Loeb (Jacques). — Les œufs du Fundulus et les jeunes poissons peuvent-
ils vivre dans l'eau distillée? — Si les poissons meurent dans une solution pure
de NaCl, ce n'est pas parce qu'ils ont, en plus, besoin de KCl et CaCF, mais
m
parce que la solution ^ NaCl est toxique. La preuve, c'est qu'en diminuant
la concentration en NaCl, on diminue la toxicité; dans l'eau distillée sans K
ni Ca les poissons peuvent vivre. — M. Goldsmith.
a) Loeb (Jacques) (en collaboration avec Hardolph "Wasteneys). —
La désintoxication des sels de potassium par les sels de sodium. — (Analysé
avec les suivants.)
b) — — L'augmentation de toxicité du KCl par les concentrations faibles
de NaCl.
c) Sur la désintoxication des sels de potassium par les sels de calcium
et d'autres métaux alcalino-terreux.
d) — — La désintoxication du chlorure de sodium par le chlorure de po-
tassium.
e) — — La désintoxication des acides par les sels.
a) Des expériences sur le Fundulus il résulte que, des chlorures contenus
dans l'eau de mer, ceux contenant un métal univalent (K ou Na) sont toxiques
pris à la concentration qu'ils ont dans l'eau de mer; ceux contenant des
métaux bivalents (Ca et Mg) sont inoffensifs. La solution de KCl seul tue le
poisson en peu de jours; elle est désintoxiquée par addition de NaCl. Pour
évaluer les deux actions, on se sert du coefficient de toxicité : c'est le rap-
port de la concentration de la substance toxique à celle de la substance
antitoxique nécessaire pour en empêcher l'effet. Le coefficient de toxicité
l'année biologique, XVI. 1911. 21
322 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
est ici de 1/17. S'il devient plus grand, le poisson périt par intoxication. II
y a aussi une limite supérieure de concentration en KCl au delà de laquelle
aucune désintoxication n'est possible; elle est atteinte en ajoutant GjtV'-^ B
KCl à lOO'"'-'' de la solution. Dans ces limites, plus la concentration en KCl
croit, plus le coefficient augmente.
Si, au lieu de NaCl, on emploie Na2 SO., la concentration nécessaire est de
moitié. Si on remplace, d'autre part, KCi par K-SO% on voit que l'action
toxique de ce dernier sel est deux fois plus grande. On en conclut que les
actions toxique et antitoxique sont exercées par les ions K et Aa, c'est-à-dire
des ions non de charges contraires, mais de même charge. Il est possible
que l'intoxication tienne à ce que K et Na tendent à s'unir au même anion
de la surface du corps du poisson et que cetanion soit en quantité limitée.
Lorsque le nombre des anions s'unissant avec K dépasse 1/17 du tout, le
poisson périt.
b) Si le NaCI est ajouté à une solution de KCl en quantité moindre que
celle de 8 à 10 molécules de NaCl pour 1 mol. de KCl, la toxicité de ce
dernier est augmentée au lieu de diminuer. Seule l'addition de 17 mol. ou
plus pour 1 mol. de KCI produit l'action contraire, celle décrite précédem-
ment.
Des expériences faites avec NaSO'' montrent que les actions sensibilisa-
trice et antitoxique de NaCl dépendent de l'ion Na. — Les concentrations
de NaCl qui augmentent la toxicité de KCl sont par elles-mêmes inoffen-
sives.
c) Le fait de l'action toxique de K contrecarrée par Ca est connue depuis
longtemps. Cette action demande une quantité de Ca beaucoup plu.s petite que
pour le Na : 1/30 de CaCl- pour 1 de KCl au lieu de 15 ou 17. Souvent même
il suffit de 1/300 de CaCl^ pour 1 de KCl. Les limites d'action du CaCl- sont
moins marquées que pour le NaCl. L'action de MgCl^ est peu considérable
et de peu de durée; celle de SrCl- est semblable à celle de CaCP. Le BaCP
exerce aussi une action antitoxique puissante, mais ce sel est par lui-même
si toxique que cela masque en partie son action antitoxique.
L. suppose que le fait que de si petites quantités de CaCl^ sont efficaces
tient à ce que le calcium forme une combinaison stable avec le même anion
de la surface du corps du poisson, avec lequel le sodium et le potassium
forment des combinaisons instables. Ca remplace donc K dans ces com-
binaisons plus facilement que ne le fait Na. Il en est de même pour Sr
et Ba.
La concentration maximale de KCI que CaCI^ peut contrebalancer est la
1)1
même que celle que peut contrebalancer NaCI (savoir 6,Q'"^'^ - KCI pour
100""'^ de la solution) ; elle reste la même si on emploie CaCl^ et NaCl en
même temps.
d) Si on prend une solution de NaCI de même concentration que celle de
ce sel dans l'eau de mer, l'action toxique sur le Fundulus n'est qu'imparfai-
tement supprimée par KCI (contrairement à ce qui a lieu dans l'expérience
inverse). Une action antitoxique complète n'appartient qu'à CaCP.Ce der-
nier sel supprime la toxicité des solutions de NaCl à la concentration de 7/8 m,
tandis que KCI est inactif au-dessus de 5;8 m de concentration de NaCI.
Le coefficient de toxicité, qui était pour = 1/15 ou 1_ 17, est pour '
= 125 à 250. Le poisson périt par action de KCI si le rapport de concentra-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 323
KG! \
tion^ — Tj- ) 1/15; il périt par empoisonnement par NaCl si le rapport
t- /-il é
^r-TTj ( 1/125 ou 1/250. Dans l'eau de mer, ce rapport est, 1/45, c'est-à-dire
à peu près le milieu entre ces deux limites.
Explicaiion de ces actions. On a vu formuler antérieurement l'idée de
concurrence des ions Na et K pour s'unir au même anion qui n'existe qu'en
quantité limitée à la surface du corps. Le poisson meurt si plus de 1/17 des
anions s'unissent avec K. On ne peut pas supposer que c'est parce que ces
combinaisons pénètrent dans le sang et diffusent jusqu'au système nerveux,
car on ne comprendrait pas l'action antitoxique sur NaCl de grandes quan-
tités de KCl : ces grandes quantités tueraient l'animal. Il faut supposer que
la combinaison de KCl et NaGl en certaines proportions met les colloïdes
du corps dans un état physique rendant possible l'entretien de la vie. Ces
proportions sont entre 1/17 et 1/125 ou 1/250, soit à peu près 1/45.
e) A une solution de 100 NaCl, où des Fundulus vivent bien, on ajoute
l'acide dont on veut étudier la toxicité et on mesure le degré de concentration,
nécessaire pour que les poissons soient tués en l'espace de quelques heures
(moins de 18). On constate ainsi que le degré de concentration toxique est,
pourKCletNHO3,entre0,2et0,.3^""3d'unesolutionà-^pour 100' '"^ de la solution
saline. Cette action toxique est combattue par les sels neutres. Le coefficient
j 1 . • X • .L- acide (HCl ou MIO,) ,,,„„ ,, . , , , .
de desmtoxication, p. - - — — = 1/166; pour 1 aide butyrique ce
coefficient est de 1/100, pour l'acide acétique, de l/33.i Pour l'acide butyrique,
le coefficient reste presque constant ([uelle que soit la concentration de
l'acide; pour NHO3, les oscillations sont plus grandes. — CaCP exerce une
action antitoxique 8 à 11 fois plus forte que NaCl.
Au sujet du mode d'action des acides et du mode de désintoxication, les
auteurs hasardent quelques suggestions encore trop vagues et reposant sur
des comparaisons trop lointaines pour qu'il y ait lieu de s'y arrêter. — Y,
DeLAGE et M. GOLDSMITH.
c) Loeb (Jacques). — Sur le mécanisme des actions antagonistes des sels.
— Le fait qu'il s'agit d'expliquer est le suivant. Les solutions pures des sels
principaux de l'eau de mer (chlorures de Na et de K), même à la concen-
tration oîi ils se trouvent dans l'eau de mer, sont toxiques pour le Fundiihis,
et ce n'est pas en raison de la faiblesse de la pression osmotique pour le
dernier, puisque l'animal se développe même dans l'eau distillée. Le NaCl
peut être désintoxiqué par le CaCl- seul lorsqu'il s'agit de l'œuf, mais il
réclame, lorsqu'il s'agit de l'animal éclos, la présence de deux sels : CaCl- et
KCl. Le CaCP seul n'est pas toxique. Le mécanisme de cette action se laisse
deviner par l'observation de ce qui se passe pour les œufs du Fundulus.
Ceux-ci ne se développent pas dans les solutions pures, mais on peut désin-
toxiquer ces dernières par des sels hautement toxiques par eux-mêmes, tels
que ZnSOj, BaCU, etc. Cela s'explique en se rappelant que le liquide am-
biant n'est pas, comme pour les plantes, un milieu nutritif, mais seulement
un milieu mécanique, dont l'embryon est séparé par une enveloppe imper-
méable. Mais cette enveloppe possède un point perméable : le micropyle,
obturé par un bouchon gélatineux. Si ce bouchon est rendu imperméable
par un moyen quelconque, voire par l'action tannante d'un mélange toxique,
l'œuf se développe sans encombre. Pour le poisson éclos, les conditions sont
324 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plus délicates, parce que la surface doit conserver au moins une perméa-
bilité très faible, ce qui fait que l'addition de substances toxiques produirait
ses effets. Le mélange des trois sels à la dose convenable est probablement
l'agent qui produit la condition optime d'imperméabilité et empêche l'action
individuellement toxique des composants purs de se manifester. [Ces tra-
vaux font suite à une longue suite de recherches sur la désintoxication des
solutions les unes par les autres. Si ce terme de « désintoxication » est pris
au sens étroit, il est certainement mal approprié. On pourrait aussi bien dire
que l'animal nourri exclusivement avec des albumines, des graisses, des
féculents ou des sucres et qui succombe à ce régime absolu est désintoxiqué
par l'addition des éléments d'un régime mixte. Le terme peut être accepté
s'il ne va pas au delà d'une énonciation de phénomènes, mais alors il n'ex-
plique rien. La tentative d'explication proposée dans le dernier mémoire
est intéressante, mais il faut remarquer qu'elle ne s'applique en aucune
façon aux phénomènes d'activation de toxicité de KCl par des doses mi-
nimes de NaCl. Peut-être y aurait-il à chercher dans une direction diffé-
rente, en faisant appel aux notions de mordançage et de teintures, ainsi
que cela a été tenté, une explication commune à ces phénomènes et à ceux
d'immunisation, de sensibilisation et d'anaphylaxiej. — Y. Delage et M. Gold-
SMITH.
Mines (George). — L'action des ions trivalenls sur les cellules vivantes
et les si/stèmes colloïdaux. — //. Cations simples et complexes. — L'auteur étudie
l'action de 11 cations trivalents simples (terres rares : lanthane, yttrium,
cerium, etc.) et trouve qu'injectés dans le cœur de la grenouille par la veine
cave ils produisent à une concentration très faible, 0,00001 m, l'arrêt en
diastole. Les ions trivalents complexes, [Co (NH3)c], [Cr (NHa)^], sont beau-
coup moins actifs et exigent, pour produire la même action, une concentra-
tion 100 fois plus grande. Certains colloïdes négatifs sont influencés, au
point de vue de leurs charges, de la même manière par les deux sortes
d'ions ; les autres le sont différemment, beaucoup moins par les seconds que
par les premiers. Ces derniers colloïdes sont ceux qui se rapprochent des
substances albuminoïdes. Ce qui porte à penser que ces cations intervien-
nent par une action de surface sur la charge superficielle des éléments con-
tractiles, c'est que leur action est trop rapide pour être compatible avec une
pénétration dans l'intimité des tissus. Comparant l'action de ces ions à celle
de l'ion II et de l'ion K, l'auteur rapporte la différence au fait que ces der-
niers, en raison de leur vitesse et de leur petitesse, passeraient à travers les
membranes cellulaires et modifieraient la charge intérieure, tandis que les
premiers agiraient par leurs charges sur la charge électrique de la mem-
brane et par là modifieraient sa perméabilité. 11 déclare aussi que le même
ion peut agir différemment sur les différents tissus selon qu'il intervient par
l'un ou l'autre de ses différents caractères (vitesse, valence, etc.). De même,
deux ions qui, à l'égard d'un tissu, manifestent des propriétés semblables,
peuvent exercer des actions très différentes sur un autre tissu. — Y. De-
lage et M. GOLDSMITH.
Lussana. — Action des sels inorganiques sur l'irritabilité du ca'ur de
Grenouille isolé. — Les cations Li, AzH', K, Mg dépriment l'irritabilité du
cœur de grenouille pour la stimulation électrique. Les cations Ca, Sr, Ba, à
doses faibles, l'augmentent. Les cations Mn, Ni, Co à doses très faibles, au
début de leur action, provoquent souvent une légère augmentation de l'irri-
tabilité qui disparaît après. On observe en même temps une action nuisible
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 325
sur la force des contractions. Les anions SO'% Br, I diminuent de façon très
modérée l'irritabilité cardiaque. — J. Gautrelet.
Dostin. — Contribution à Vétiide expérimentale de la médication htjpoten-
sive. — Le nitrite de soude produit (la dose thérapeutique étant moitié de
la dose toxique) une chute de pression susceptible de se maintenir durant
deux heures; la chute a lieu par vasodilatation. La trinitrine a une action
hypotcnsive de moindre durée; quant au gui de chêne, sa toxicité est assez
grande et une élévation de pression précède la phase d'hypotension.. — J.
Gautrelet.
Mameli (Eva). — Inpueuce du magnésium sur la formation de la chloro-
p/iylle. — Des plantes appartenant à diverses espèces {Protococcus viridis,
Spirogyra majuscula, Vaucheria sp., Zea Mays, Polygonum Fagopyrum,
Helianthus annuus, Torrenia Fournieri) ont été cultivées dans des solutions
dépourvues de magnésium : elles ont donné des feuilles complètement étio-
lées ou à peine et faiblement vertes. Les mêmes espèces, cultivées dans des
solutions contenant des quantités variées de magnésium, développèrent des
feuilles d'autant plus vertes que la quantité de magnésium qui leur était
administrée était plus forte.
Ceci tend donc à démontrer que le magnésium a une influence directe
sur la formation du pigment chlorophyllien. On sait d'ailleurs que Willstat-
TER a constaté la présence du magnésium dans la molécule de la chloro-
phylle. — M. BOUBIER.
a) Buglia (A.). — Sur la possibilité de remplacement du calcium dans les
soi-disant « liquides physiologiques ». — Dans un travail antérieur l'au-
teur a montré que les contractions rythmiques de l'œsophage du poulet
s'observent in vitro dans le liquide de Ringer contenant au lieu de calcium,
du céesium (chlorure). Par contre, on n'observe ces contractions ni en absence
de calcium, ni par la substitution au calcium de métaux du même groupe.
Le travail actuel a pour but de rechercher si le remplacement du cal-
cium par le caesium conserve la même excitabilité directe ou indirecte par
l'intermédiaire du nerf, d'une préparation musculaire striée. En outre,
l'auteur recherche l'influence de cette même substitution sur les oscillations
de tonus de l'atrium de la tortue. Les expériences sur le muscle sont faites
à l'aide d'une préparation neuro-musculaire de diaphragme.
On constate ainsi les principaux faits suivants :
Lorsque, dans le liquide de Ringer qui baigne une préparation musculaire
d'un animal à sang chaud, on supprime le calcium, l'excitabilité par choc
d'induction disparaît rapidement, la disparition est encore plus rapide si
l'on se sert d'une solution isotonique de chlorure de sodium pur. Dans tous
les cas l'excitabilité réapparaît parfaitement quand on ajoute du chlorure de
calcium. Le chlorure de caesium ne jouit pas de cette propriété; son addi-
tion, quelle qu'en soit la quantité, ne peut rendre au muscle l'excitabilité
perdue dans un liquide sans calcium.
L'excitabilité indirecte (par le nerf) disparaît aussi dans les liquides sans
calcium; là aussi le caesium ne peut la faire réapparaître.
Le caesium ne possède pas non plus la même action que le calcium sur
« les oscillations de tonus » de l'atrium d'Emys europœa. Ces oscillations
disparues dans un liquide sans chaux réapparaissent par adjonction de
chaux et ne réapparaissent pas par addition de cœsium. — La possibilité de
substitution du caesium au calcium que permettaient d'envisager les expé-
326 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
riences sur le maintien des contractions rythmiques de l'œsophage de poulet,
ne se trouve donc pas établie par les recherches faites sur le maintien de
l'excitabilité d'une préparation neuro-musculaire — E. Terkuine.
b) Buglia (G.). — Sur In possibilité de remplacement du calcium dans les
soi-disant « liquides phi/siolar/iques ». Expériences sur le muscle lisse. — Le
travail a pour but de rechercher si des corps autres que le calcium peuvent
maintenir les contractions rythmiques de l'œsophage du poulet. Les expé-
riences montrent que le rubidium et le cœsium agissent d'une façon tout à
fait semblable et cela non pas seulement sur la grandeur, la fréquence et la
régularité des contractions mais aussi sur les oscillations du tonus. —
E. Terroine.
Neubauer (E.^et Porges (O.). — Sur V insuffisance surrénale dans V in-
toxication phosphorée. — Dans l'intoxication phosphorée ainsi que dans
l'insuffisance surrénale, on observe un trouble dans le métabolisme des
hydrates de carbone, en particulier la disparition du glycogène. 11 était donc
intéressant de savoir l'action de l'intoxication phosphorée sur la surrénale.
Des lapins reçoivent des injections d'huile pliosphorée à 1/2 %. L'examen
de leurs surrénales montre la disparition presque totale de la substance
chromaffine. De même la recherche directe de l'adrénaline sur un. extrait
alcoolique de surrénales donne des résultats négatifs. Dans certains cas, on
réussit à combattre cette action du phosphore sur la surrénale par l'injection
sous-cutanée d'adrénaline. Dans ce cas, le foie, malgré l'administration duphos-
phore, contient du glycogène et n'augmente pas trop sa teneur en graisses.
— E. Terroine.
^) Shibata iN.j. — Contribution expérimentale sur la migration des graisses
dans l'empoisonnement phosphore et sur le sort des graisses dans l'organisme
ani)ual. — L'auteur reprend, dans cet intéressant travail, la question de la
néoformation des graisses dans l'empoisonnement phosphore en faisant des
dosages des graisses avec la métjjode de Kumagawa-Suto. Les expériences
sont faites sur des souris et des grenouilles partagées en deux lots, l'un ser»
vant de témoin, l'autre soumis à l'intoxication pliosphorée. On dose dans les
deux cas, d'une part, l'azote et la graisse totale du foie, ainsi que ceux du
corps entier moins le foie. L'intoxication phosphorée provoque toujours une
diminution de la graisse totale de l'organisme et une augmentation de la
graisse du foie. Chez la grenouille, la diminution de la graisse totale est de
50 %, l'augmentation de la graisse du foie est de 31 çé, en même temps on
constate une diminution d'azote total de 13 % et de 25 9/0 dans le foie. Chez
la souris la diminution d'azote total est de 38 %, l'augmentation de la graisse
du foie est de 21 %. Lors de l'intoxication phosphorée, il ne s'agit nullement
d'une néoformation des graisses, mais uniquement de leur transport. Pour
étudier ce transport, l'auteur injecte sous la peau d'une souris une graisse
facile à reconnaître par son indice d'iode élevé, l'huile de foie de morue.
Cette injection amène chez l'animal normal l'élévation de l'indice d'iode de
la graisse totale sans aucune modification de celui de la graisse du foie. Par
contre, chez un animal intoxiqué, l'indice d'iode de la graisse du foie aug-
mente de 80,5 à 104, tandis que l'indice d'iode de la graisse totale baisse
de 118,8 à 97,4. Dans l'intoxication phosphorée, la graisse est transportée
du dépôt sous-cutané dans le foie.
Les aliments hydrocarbonés augmentent considérablement la destruction
des graisses dans l'organisme intoxiqué. Ainsi lorsqu'une souris intoxiquée
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 327
jeûne, sa diminution des i>Tais.ses est de 50 %, tandis qu'elle est de 84 % si
elle est nourrie avec du pain blanc. — E. Terroine.
Iwanoff (N.). — Influence des siiinulants utiles et des nuisibles su?' la
respiration des plantes soit vivantes, soit mortes. — En utilisant des plan-
tules de blé, les unes vivantes, les autres tuées par la méthode de congéla-
tion de Palladine, l'auteur constate qu'une solution à 1-2 % de Na2HP0/,
n'exerce aucune action stimulante sur la respiration des tiges vivantes,
mais bien sur celles des tiges mortes. L'augmentation constatée du déga-
gement de CO- était, dans ce dernier cas, de 27 % avec une solution à 1 %
et de 62 % avec une solution à 2 9f . Le quotient respiratoire correspondant
variait de 1,01 à 1,86, suivant les concentrations employées. I. attribue
l'augmentation de CO"^ constatée à un processus anaérobie correspondant
à la première phase de la respiration, et considère que le phénomène
observé prouve la connexion existant entre la phase primaire anaérobie et
la phase secondaire oxydative de la respiration des plantes supérieures.
Le fait qu'un dégagement de CO^ se manifeste chez des plantes mortes ne
peut en aucun cas s'expliquer par une action excitante du phosphate. —
La quinine, l'arbutine, la phloroglucine, le cyanure de potassium agissent
également sur l'intensité de la respiration. — P. Jaccard.
Sauton (B.). — In/Juotce du fer sur la culture de quelques Moisissures. —
La présence simultanée du fer et de l'oxygène semble nécessaire à la for-
mation des spores ; elles apparaissent d'abord dans les parties de la culture
qui ont le plus libre accès de l'air. La sporulation paraît s'accompagner d'une
fixation d'oxygène, probablement par l'intermédiaire du fer et par un phéno-
mène analogue à celui signalé par Wolff. — Ph. Lasseur.
/>) Kepinow ;L,.). — Action de Viode sur Vautolyse. — L'addition de l'iode
augmente l'autolyse du foie; par contre, l'addition de l'iodure de potassium
reste sans action. On observe les mêmes phénomènes en injectant à l'animal
vivant de la solution iodo-iodurée ou de Tiodure de potassium. Le foie prélevé
de 6 à 24 heures après l'injection présente une autolyse exagérée. — E. Ter-
roine.
Blumenthal (F.). — lîecherclies biochimiques sur les composés aromatiques
du mercure. — L'auteur étudie le diaminodiphénylmercurodicarbonate de
soude contenant 38 % de mercure. Ce composé est très peu toxique. Ainsi
le lapin supporte sans aucun danger 1 gr. de composé contenant 0 gr. 380
de mercure; dans les mêmes conditions, si on s'adresse au sublimé, l'animal
n'en supporte que 0 gr. 02 contenant 0 gr. 0148 de mercure. Par conséquent,
l'usage du produit aromatique permet d'introduire sans aucun danger 20 fois
plus de mercure dans l'organisme. Son administration per os ou par la voie
sous-cutanée n'amène aucune complication. — E. Terroine.
c) Grafe (V.). — RecJierches sur la manière dont se comportent les plantes
vertes en pjrésence de l'aldéhyde formique gazeux. Les vapeurs d'aldéhyde
formique, toxiques pour les plantes et les parties de plantes non vertes, sont
bien supportées par les plantes vertes pourvu que leur proportion n'excède
pas en volume 1,3 %. C'est la présence de la chlorophylle qui enlève
à cette substance sa toxicité ; des plantes étiolées et portées ensuite à la lu-
mière dans une atmosphère de vapeurs de formol se couvrent de taches
brunes et meurent lentement. L'aldéhyde formique est assimilé ; mais les
328 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plantes exposées aux vapeurs de formol ne forment pas d'amidon; elles ne
forment que du sucre. — F. Péchoutre.
Palladine ("W.), Hubbenet (E.) et Korsako-w (M.). — Influence du bleu
de vièthylène sur la respiration et fermentation alcoolique de plantes vivantes
et de plantes mortes. —Les sommets de tiges étiolées de Vicia Faba, colorées
à l'état vivant par du bleu de méthylène, dégagent à l'air notablement plus
de COî que des tiges normales. L'augmentation peut varier de 65 à 107 %
chez ViCiV/, tandis que les tiges étiolées et colorées de Pisum sativum n'accu-
sent par rapport aux témoins que II à 18 % d'augmentation. La quinine pro-
voque une réaction tout à fait semblable à celle du bleu de méthylène et les
différences observées dans l'action de ces deux corps sur la respiration
dépendent de la constitution chimique des plantes servant aux expériences.
Plus une plante renferme de chromogènes respiratoires, plus son dégagement
de C'Oo est stimulé parla quinine et par le bleu de méthylène. Cette influence
cesse avec la mort brusque de la plante ; il n'en est pas de même si l'on
utilise comme stimulant des substances utiles ou non nuisibles à la plante.
L'augmentation de CO. ne se manifeste pas dans un milieu privé d'oxygène
lorsqu'on opère avec Vicia Faba, mais bien avec Pisum sativum.
L'augmentation de CO» observée lorsqu'on opère avec des tiges de pois
vivantes et colorées par le bleu de méthylène, s'accompagne d'une produc-
tion notable d'alcool. L'auteur en déduit que la formation d'alcool est rendue
possible par toute substance qui, ainsi que le bleu de méthylène, possède la
faculté de soustraire de l'hydrogène aux combinaisons qui prennent nais-
sance dans la plante pendant la phase anaérobie de la respiration. — P.
Jaccard.
Meltzer (S. J.). — Sur la distribution et Vaclion de substances solubles
chez la grenouille privée de système circulatoire. — Technique : ligature et
ablation du cœur; injection des substances dans les sacs lymphatiques ou la
cavité abdominale. La suppression du cœur n'empêche pas la diffusion du
poison (adrénaline, strychnine, morphine) dans tout le corps. La réaction
peut être la même que chez l'animal normal, ou bien différente. La mor-
phine provoque du tétanos, et très vite. L'auteur croit à l'existence d'un
mécanisme de distribution pouvant agir plus vite encore que la circulation.
La diffusion se ferait par les espaces entre les tissus ; et le mécanisme péri-
phérique (opposé au central ou cardiaque) pourrait dans certaines conditions
jouer chez l'animal intact un rôle très actif. — H. de Varigny.
Drzewina (Anna) et Bohn (Georges). — Mail ifica lions rapides de la
forme sous Vinfluence de la privation d'oxygène chez uue Méduse, Eleutheria
dicholoma Quai réf. — Des Eleutheria dicholama, élevées à une température
assez haute dans des boites de Pétri, bourgeonnent régulièrement des jeunes
dans les interradius de leurs 6 bras, fournissant ainsi plusieurs générations.
Soumis pendant plusieurs heures à une privation rigoureuse d'oxygène, ces
animaux ont montré une singulière déviation de leur évolution : les bour-
geons interradiaux suffisamment avancés ne sont pas modifiés dans leur
évolution; ceux qui sont extrêmement jeunes sont simplement arrêtés dans
leur développement, et ceux d'âge intermédiaire se transforment en bras
normaux, semblables à ceux des radius et régulièrement fonctionnels, ou
parfois légèrement tératologiques. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Fabre (G.). — Effets de l'activation de l'atmosphère par l'émanation de
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 329
Radium sur la germinalion et la poussée de divers organismes végélaux.
Sterigmatocyslis nigra. — La germination des spores sur gélose acide en
cellule de Bottecher est ralentie par la présence de l'émanation de radium
à haute dose. Mucor Mucedo. A doses faibles, ce mucor est nettement ralenti
dans son développement dans une atmosphère contenant certaines doses
d'émanation. Linum catharlicum. La germination et la poussée des plan-
tules du lin sont nettement favorisées par des doses croissantes d'émanation
jusqu'à un maximum favorable de I microcurie 5 pour 2 litres d'air. —
M. Gard.
Chambers (H.). — Action des rayons du Radium sur quelques-uns des
principaux éléments du sang normal. — Les globules rouges sont hémolyses,
et l'oxyhémoglobine devient de la méthémoglobine. Les leucocytes dégénè-
rent. Durant la coagulation ils paraissent fuir la région irradiée (rayon a).
Les rayons a enlèvent au sérum les propriétés spécifiques de l'opsonine
et des compléments hémolytiques. Les rayons pet y sont sans action. — H. de
Varigny.
Zunz (E.). — Elude de l'action des protéoses sur la pression sanguine et
la respiration. — L'introduction par voie veineuse d'hétéroalbumose, de
thioalbumose, de deutéroalbumose et surtout de protoalbumose a pour pre-
mier effet, chez le chien et le lapin, une élévation plus ou moins notable et
de plus en moins longue durée de la pression sanguine. L'injection rapide
de doses suffisantes d'hétéroalbumose ou de théoalbumose entraîne, après
élévation, une chute graduelle de pression qui peut aller en s'accentuant
jusqu'à la mort; également avec la protoalbumose, chute secondaire de pres-
sion. La deutéroalbumose peut amener un abaissement marqué de la ten-
sion. La protoalbumose est beaucoup moins toxique que l'hétéro- et la
thioalbumose. Les injections intraveineuses de proto- et d'hétéroalbumose ra-
lentissent, de thioalbumose accélèrent la respiration.
Les produits abiurétiques formés par la digestion pepsine-, trypsino-
éreptique de la fibrine amènent la chute de pression et l'accélération du
cœur et de la respiration. — J. Gautrelet.
Graîe (V.) et Richter (Oj. — Influence des narcotiques^ sur les plantes.
I. Action spécifique de l'acétylène. — Nombre de plantes présentent vis-à-vis
de l'acétylène une sensibilité remarquable. Des concentrations comprises
entre 0,038 et 0,69 en % du volume gazeux provoquent, spécialement chez
les plantes à réserves amylacées, une accumulation de sucres et de combi-
naisons amidées; pareille réaction ne s'observe pas chez les plantes oléagi-
neuses, chez lesquelles, par contre, on constate, sous l'influence de l'acétylène,
une augmentation anormale de la quantité de glycérine et d'acides gras.
Des différences analogues dans la composition chimique peuvent être déter-
minées par le gaz d'éclairage. Les modifications d'ordre chimique observées
chez les plantes soumises à l'action de l'acétylène peuvent provenir de ce
que ce gaz entrave les phénomènes de condensation tandis qu'il n'influe en
rien sur les phénomènes d'hydrolyse (Hypothèse de Johansen). Les modifi-
cations provoquées par l'acétylène dans le chimisme cellulaire déterminent
une forte augmentation de turgescence, ce qui entraine un ralentissement
de croissance en longueur, ainsi qu'une augmentation d'accroissement en
épaisseur. — P. Jaccard.
1. Sensu lato, d'après Overton et H, Meyer.
330 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Joannovics (G.) et Pick (E.). — Sur l'arrêt des oxydations intravitalos
dans le foie par les narcotiques. — Les derniers travaux de Neubaueh,
Kxoop, Embde.n, etc., ont montré que le foie est le lieu de processus inten-
ses d'oxydation. C'est dans le foie et c'est par des oxydations que l'orga-
nisuie forme à partir des acides gras l'acétone, l'acide diacétique et l'acide
^-oxybutyrique; c'est dans le foie que se fait la désamination par l'oxyda-
tion.
Pour étudier la répercussion qu'a la narcose sur les oxydations se faisant
dans le foie, les auteurs se basent sur le fait suivant : chez un animal ayant
reçu comme nourriture de l'huile de foie de morue (caractérisée par son
indice d'iode très élevéj, le foie augmente sa teneur en graisse, ainsi que sa
teneur en acides gras élevés non saturés qu'il forme par oxydation, l'indice
d'iode de ses graisses augmente. En effet, tandis que l'indice d'iode du foie
d'un chien nourri normalement et sacrifié au bout de 7 heures de digestion
oscille autour de 70, il varie dans les mêmes conditions après l'ingestion de
l'huile de foie de morue de 107 à 145 et atteint quelquefois 160 et 170. Cette
forte augmentation d'indice d'iode dépassant celui de l'huile de foie de morue
employé (1.35) indique l'oxydation d'autres corps se trouvant dans le foie in-
dépendamment de la graisse de la nourriture.
Si l'animal ayant absorbé de l'huile de foie de morue est soumis pendant
un temps variant de 2 à 5 heures et demie à la narcose par le chloroforme,
par Téther ou par leur mélange, l'indice d'iode du foie est souvent inférieure
à la normale (70) ; il varie en général de 59 à 88 et atteint une seule fois seu-
lement la valeur de 90. Par conséquent, la narcose diminue d'une façon in-
tense les oxydations du foie. Le même fait se remarque si on administre un
narcotique avant l'introduction de l'iiuile de foie de morue. La narcose du-
rant 2 heures précédant de 12, 14, 24 ou 72 heures, l'ingestion de la graisse
abaisse les oxydations du foie.
L'empêcliement des oxydations dans le foie par la narcose est indépendant
deslipoïdes, car leur teneur dans le foie reste constante toutes les fois que la
narcose suit rapidement l'administration des graisses; seulement, quand la
narcose ne survient ([u'au bout de quelques heures après le repas gras la
teneur de foie en lipoïdes diminue environ de 38 %. — E. Terroine.
Cohnheim (O.) et Modrakov/ski (G.). — Action de la morphine et du
pantopon sur le tube digestif. — Administrée à la dose de 1 centigr. à un
chien de forte taille, la morphine ne provoque aucun ralentissement de
l'évacuation gastrique. Par contre, elle diminue considérablement la sécré-
tion gastrique, dételle manière que le contenu gastrique est beaucoup moins
digéré lorsqu'il quitte l'estomac; de ce fait il résulte que le contenu de
l'intestin grêle est beaucoup plus riche en matières solides et présente très
peu de liquide. Par contre, on observe une forte sécrétion si la morphine est
administrée longtemps après l'ingestion d'aliments. La sécrétion pancréa-
tique, comme Bickel l'avait déjà observé, est diminuée par la morphine ; les
alcaloïdes de l'opium paraissent intervenir, non pas seulement d'une
manière indirecte en diminuant la quantité d'acide chlorhydrique déversée
par l'estomac dans l'intestin, mais beaucoup plus par une action directe sur
le pancréas. On ne peut rien observer au sujet d'une modification dans le
transport des substances solides ou liquides dans l'intestin grêle. —
E. Terroine.
Issekutz (R.). — Sur l'action de la morphine, de la codéine, de la dionine
et de riuh-oine sur la respiration. — 11 n'existe aucune différence qualitative
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 331
entre les actions respiratoires des différents alcaloïdes de l'opium étudiés.
Toutes ces substances diminuent la fréquence, ainsi que l'amplitude et
Ténergie de la respiration. Toutefois si, au lieu d'être administrées à un
animal normal, elles sont données à un animal dont la respiration est super-
ficielle, alors elles augmentent toutes à la fois ramplitude et l'énergie des
mouvements respiratoires. — E. Terroine.
a) Molisch (H.). — Influence de la fumée de tabac sur les plantes. — La fu-
mée de tabac exerce sur nombre de plantules une action nettement nuisible,
et plusieurs Vicia, Pisum, Phaseolus, Cuctirbita, etc., prennent sous son
influence une forme anormale. Les plantules de Vicia saliva, par exemple,
perdent leur sensibilité géotropique, restent courtes et épaisses, comme celles
soumises à l'action du gaz d'éclairage. Quelques jets de fumée d'une ciga-
rette introduits une fois sous la cloche d'expérience au début de la croissance
suffisent pour déterminer de pareilles anomalies. Parfois même des traces
de fumée à peine perceptibles à l'odorat déterminent chez certaines plan-
tules des altérations sensibles. Les anomalies observées se manifestent plus
rapidement et sont plus accentuées dans les cultures en solution nutritive
que dans celles faites en pots, ceux-ci absorbant, grâce à leur porosité propre
et à celle de la tei-re qu'ils contiennent, une bonne partie des impuretés de
l'air. Il est assez difficile de déterminer la part qui, dans les troubles de
croissance observés, revient aux diverses combinaisons libérées à l'état
gazeux par la combustion du tabac (hydrogène sulfuré, oxyde de carbone,
nicotine, pyridine). Il paraît certain que la nicotine ne joue qu'un rôle de
second ordre dans le phénomène, car l'on constate que la fumée du papier
à écrire, celle du bois ou de la paille, provoque des altérations compara-
bles à celles de la fumée de tabac.
C'est surtout sur les microorganismes que la fumée de tabac exerce l'ac-
tion la plus délétère ; bactéries, amibes, flagellés et infusoires sont non seu-
lement gênés dans leur développement, mais peuvent être tués en un temps
très court, 1 à 2 minutes. Dans les études de physiologie, notamment celles
concernant les tropismes, il est donc de toute nécessité de soustraire les
objets en expérience à l'action pernicieuse non seulement de l'air impur des
laboratoires, mais encore de la fumée de tabac.
D'une façon générale, les plantes adultes sont beaucoup moins sensibles
que les plantules vis-à-vis des actions nocives sus-mentionnées; cependant,
alors même (|ue plusieurs espèces paraissent supporter sans dommage de
petites quantités de fumée de tabac, il en est d'autres dont la sensibilité
vis-à-vis de ce réactif est tout à fait surprenante ; c'est le cas pour Bœhmeria
utilis, par exemple. De très petites quantités de fumée de tabac (deux à trois
bouffées d'une cigarette dans une cloche de 5 à 7 litres) déterminent chez
cette plante des mouvements ché monastiques des feuilles; il en est de même
chez Impatiens pavviflora, Parietaria officinalis et d'autres encore. Des
réactions analogues sont produites également par l'air confiné et par des
traces de gaz d'éclairage ou d'air de laboratoire. Chez diverses plantes {Bœh-
meria, Sambucus, Salix), la fumée de tabac détermine ou accélère la for-
mation de grosses lenticelles et intensifie la guttation, deux phénomènes
qui trahissent une élévation de la pression osmotique. Avec Mimosa pudica,
Caragana arborescens, Robinia pseudaccacia, etc., la réaction prend une
autre forme, et se traduit par une chute des feuilles extrêmement rapide
(en 24 à 48 heures chez plusieurs espèces de Légumineuses). Une réaction
analogue peut être provoquée par le gaz d'éclairage et par la fumée de bois,
de paille ou de papier; par contre, la fumée de nicotine pure est beaucoup
332 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
moins, active et ne provoque pas la chute des feuilles. Enfin, chez certaines
plantes {Stroùila)ilhes) la fumée de tabac entrave la formation de l'antho-
cyane. — P. Jaccard.
"Wada (T.). — Sur la désintoxication de la strychnine et de la cocaïne par
les nerfs périphériques. — On prélève, sur des chiens, des chats, des lapins,
des singes et des hommes, aussitôtaprès la mort, le nerf sciatique et le nerf
médian. Un poids déterminé de tissu nerveux est broyé, additionné de
strychnine ou de cocaïne et le tout est porté à la glacière. Au hout d'un
certain temps on presse, on filtre et le filtrat est injecté. Des expériences
témoins sont faites avec du sang et du tissu musculaire. Dans tous les cas
on constate que les nerfs périphériques ont déterminé une diminution
très nette de la toxicité. Cette propriété désintoxicante du nerf n'est pas
abolie par le chauffage à 100'^ pendant vingt-quatre heures. Le sang et le
muscle strié ne possèdent, par contre, aucun pouvoir semblable. De la
comparaison de ces recherches avec celles de Sano il ressort donc que tout
le tissu nerveux, qu'il soit d'origine centrale ou d'origine périphérique, pos-
sède la propriété de fixer les poisons. — E. Terroine.
Launoy (L.). — Peut-on accoutumer le cobaye à la strychnine? — L. est
arrivé à accoutumer les cobayes à supporter les doses mortelles de strych-
nine au moyen d'injections très progressivement croissantes de cette sub-
stance, mais on ne déplace que faiblement la dose mortelle et les succès ont
toujours un caractère individuel et hnpossible à reproduire en série. — Y. De-
LAGE et M. GOLDSMITH.
Postojeff (J.). — Influence de la saponine sur l'action physiologique de la
digiloxine. — L'addition d'une dose non toxique de saponine à une certaine
dose de digitoxine augmente beaucoup sa toxicité. Ainsi, comme le mon-
trent les expériences sur le cœur de grenouille, 0"^g'02 de digitoxine dans
2' m3 (|g solution de Ringer n'amène pas la mort du cœur en 30 minutes. L'ad-
dition à ce mélange de 0™s'02 de saponine provoque l'arrêt du ventricule en
30 minutes. Normalement ce résultat n'est obtenu qu'avec une dose de 0"'°''05
de digitoxine et au-dessus. — E. Terroine.
Karaulow (J.). — Rôle antiloxique de la cholestérine vis-à-vis des yluco-
sides toxiques pour le cœur. — On sait, depuis Ranso.m, que la cholestérine
empêche l'action hémolytique de la saponine. K., en partant de ce point de
vue, recherche l'action de la cholestérine sur les poisons du cœur en ex-
périmentant sur le cœur isolé de grenouille.
La cholestérine est sans action sur les glucosides vrais de la digitale (stro-
phantine etantiarine) ; par contre, elle empêche totalement l'action de la sapo-
nine et de la digitonine-pseudoglucoside. L'helléborine est empêchée par-
tiellement par la cholestérine. — E. Terroine.
"Waterman (N.). — La question de Vimmunité vis-à-vis de Vadrénaline.
— Dans un travail antérieur, W. avait montré qu'après administration de
doses croissantes de (/-suprarénine à des lapins, ces animaux ne réagis-
saient plus par la glycosurie habituelle à une dose active (0"""^ 5) de /-supra-
rénine. PoLLAK a montré depuis que, dans ce cas, bien qu'il n'y ait plus
glycosurie, il y a quand même une très forte hyperglycémie; le fait était dû
à la résistance augmentée du rein vis-à-vis du sucre. "W., reprenant cette
question, constate tout d'abord qu'au cours de la glycosurie adrénalinique il
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 333
n'y a pas parallélisme entre la teneur en sucre du sang et le taux de la glyco-
surie. Il confirme ensuite le fait avancé par Pollak : après injections préa-
lables de rf-suprarénine, l'injection de /-suprarénine ne provoque plus de
glycosurie, bien que la teneur en sucre du sang se soit élevée, dans un des
cas étudiés, de 0,746 0/00 à 2, "21 0/00. Enfin, fait inconstant mais plusieurs fois
observé : après injections répétées préalables de rf-suprarénine, l'injection
d'une dose active de /-suprarénine détermine une élévation du taux du sucre
du sang plus faible que lorsqu'elle est injectée sur un animal neuf : dans un
cas l'animal présente après une injection initiale de 0"^'"^,5 un taux en sucre
de 3,57 0/00; après la même dose agissant après de la fZ-suprarénine, le taux
du sucre atteint seulement 2,03 0/00. — E. ïerroine.
Abderhalden (E.) et Mûller (Pr.). — Nouvelles recherches sur l'action
de la choline sur la pression sanguine. — On sait que les recherches entre-
prises par les cherclieurs sur l'action de la choline sur la pression sanguine
ont abouti à des résultats divergents. Les recherches de A. et M. ten-
dent à établir que ces divergences sont dues à des différences dans la
technique expérimentale, différences portant sur trois points essentiels : la
dose, la nature de l'anesthésique, l'espèce animale. Sur les chiens, anesthésiés
à l'éther ou l'uréthane, une dose inférieure ou au plus égale à 1 mgr. par
kgr. d'animal provoque une chute de pression ; sur le chien cldoralosé ou
curarisé, une dose de 5 mgr. est suivie d'une chute immédiate, puis d'une
élévation rapide. Chez le chat, chute de pression pour une dose inférieure à
20 mgr., élévation fréquente entre 20 et 30, élévation toujours après baisse
préalable au-dessus de 35, élévation sans baisse préalable au-dessus de 40.
Ainsi donc — les expériences faites avec de la choline pure et avec de la
choline du commerce ayant donné des résultats identiques — il n'y a pas
lieu d'imputer à des impuretés les différences d'action, mais uniquement
à des différences de conditions expérimentales. — E. Terroine.
Danesi (L.). ^ Expériences sur la désinfection des plantes. — (Analysé
avec le suivant.)
Danesi (L.) et Topi (M.). — Expériences sur la désinfeclion des pkaites.
— La pyridine C''H''N est un alcaloïde, liquide à la température ordinaire,
qui émet des vapeurs même à basse température. Ces vapeurs ont un pou-
voir insecticide très élevé; elles sont d'une innocuité parfaite pour la végé-
tation, même si la plante est exposée à leur action pendant sept à huit
heures. Toutefois, la pyridine n'a pas une action complètement efficace
contre les œufs. — M. Boubier.
= Sérums.
Me Kendrick (A. G.). — Dijnamique chimique des réactions sériques. —
Conclusions. 1° L'ambocepteur et le complément sont opposés comme action
sur la cellule, du moment où le premier agit comme catalysant pour le se-
cond. 2° L'action de complément est lytique : l'action amboceptrice est essen-
tiellement polymérisante, ou, selon le cas. agglutinante, et, secondairement,
catalytique à l'égard du complément. 3" La relation de ses substances est
exprimée par la loi de l'action de masse, sous la forme
dt c Vcz j \c /
4'J Quand la substance soumise à l'action est en quantité suffisante, cette
334 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
expression décrit toutes les réactions sériques, liémolyse, bactériolyse, réac-
tions d'opsonine et de stimuline, agglutination, précipitation, et action toxi-
que. 5° Les to.KJnes sont complexes et consistent en l'ambocepteur et le
complément. — H. de V.\rigny.
Calmette (A.) et Guérin (C). — Recherches expérimentales sur la défense
de l'organisme contre Vinfeclion Inherculeiise (Sérot/iérapie-Immiinité). —
Des nombreuses expériences effectuées par C. et G., il résulte que la plus
ou moins grande résistance conférée aux Bovidés à l'égard de la tuberculose
par l'emploi des diverses méthodes de vaccination, paraît être sous la dépen-
dance de la plus ou moins grande aptitude ac([uise par l'organisme des ani-
maux h éliminer les bacilles tuberculeux, en nature, avec les déchets cellu-
laires, par la voie hépatico-intestinale. Tant que cette aptitude persiste, les
microbes tuberculeux se comportent, à l'égard des organismes résistants,
non comme des parasites actifs, susceptibles de provoquer des réactions de
défense, mais comme de simples corps étrangers inoffensifs que les émonc-
toires naturels de ces corps étrangers évacuent à l'extérieur. — Ph. Lasseur.
a) Richet (Ch.). — De l'anaphi/laxie alimentaire par lacrépitine. — Pour-
suivant ses belles recherches sur l'anaphylaxie, R. montre qu'il existe une
anaphylaxie alimentaire due à la pénétration d'une petite quantité d'anti-
gènes qui ont échappé à l'action des sucs digestifs. On peut par l'absorption
digestive arriver aux mêm.es résultats que par l'injection veineuse, c'est-à-
dire à V anaphylaxie, V antianaphylaxie et Vimmunité. — Ph. Lasseur.
Besredka (A.) et Bronfenbrenner (J.). — De l'anaphylaxie et de V an-
tianaphylaxie vis-à-vis du blanc d'œuf. — Le blanc d'œuf normal injecté sous
la peau des Cobayes crée chez eux un état d'anaphylaxie active. Le sérum de
lapins ayant été injecté avec du blanc d'œuf confère aux cobayes neufs un
état d'anaphylaxie passive très accentuée. Le déclanchement du choc ana-
phylactique dépend moins de la quantité de matière injectée que de la rapi-
dité avec laquelle celle-ci est résorbée et avec laquelle elle s'unit à la sensi-
bilisine préformée; le choc anaphylactique paraît donc être surtout fonction
de l'instantanéité de la combinaison en question.
Le procédé de vaccination par petites doses et par doses subintrantes ne
souffre aucune exception chez le Cobaye sensibilisé, soit activement, soit
passivement, au blanc d'œuf. — Ph. Lasseur.
Sacerdotti. — Anaphylaxie, leucocytes, plaquettes et sérum antiplaquel-
tique. — La réaction anaphylactique peut être indiquée par quelques symp-
tômes isolés, une leueohémie et une plaquettohémie fugaces. Un chien en état
anaphylactique réagit relativement aux leucocytes et aux plaquettes comme
un animal normal, quand on lui injecte un sérum antiplaquettique. — J.
Gautrelet.
Abderhalden (E.) et Rona (P.). — Études sur Ir pouvoir lipasique du
sang et du sérum, de chien dans différentes conditions. — Le pouvoir lipasique
du sérum est mesuré par son action sur la tributyrine. Cette action est suivie
par les modifications de tension superficielle du mélange, modifications
constatées par la numération des gouttes. Les recherches montrent qu'après
introduction de graisses étrangères dans l'organisme (graisse de mouton ou
huile de colza), le pouvoir saponifiant du sérum sur la tributyrine est consi-
dérablement augmenté. — E. Terroine.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 335
Mutermilch (St.)- — Sur l'origine des anticorps chez les Cobayes trypa-
nosomiés. — Chez le Cobaye infecté avec le Trypanosome du Nagana, les
anticorps trypanolytiques semblent se former dans les organes hématopoié-
tiques, en particulier dans la rate et la moelle osseuse; le foie paraît égale-
ment participer à l'élaboration des trypanohjsines. Dès qu'ils sont fabriqués
par les tissus, les principes trypanocides sont rapidement, peut-être même
brusquement, déversés dans le sang circulant. — Ph. Lasseur.
Lowenstein (E.) et Rick (E.). — Formation d'antigène dans un milieu
nutritif exempt de protéiques. Contribution à la connaissance de la tuber-
culine. — Les cultures de bacilles tuberculeux sont faites sur un milieu dé-
fini, ne contenant pas de protéique. Ce milieu comporte pour 1 litre d'eau
6 grammes d'asparagine, 6 grammes de lactate d'ammonium, 3 grammes
de phosphate de soude, 6 grammes de chlorure de sodium et 40 grammes
de glycérine. La tuberculine obtenue sur ce milieu peut être considérée à
juste titre comme un produit des échanges des bacilles ; la tuberculine est
thermostabile, dialysable, insoluble dans l'alcool; elle ne donne pas de réac-
tion du biuret, elle précipite par l'acide picrique dans un milieu acide, elle
est détruite par la pepsine et par la trypsine. — E. Terroixe.
Calmette (A.) et Massol (L.). — Sur la fonction antigène des tuberculines.
— C. et M. montrent que les anticorps ou sensibilisatrices présents dans le
sang des tuberculeux ne sont pas, même à la dose où ils saturent complète-
ment la tuberculine, les agents qui rendent cette substance inoffensive, et
que ce rôle est rempli par une substance à laquelle ils donnent le nom
d'inhibitrice et qui se rencontre dans le sang d'animaux hypervaccinés. Ils
classent les diverses tuberculines selon le degré de leur affinité pour cette
substance. — Y. Delage et M. Goldsmith.
= Extraits d'organes.
Metalnikov iS.). — La neutralisation des spermotoxines et des alcaloïdes
par des extraits de testicules. — On sait que l'injection à un animal (cobaye)
de ses spermatozoïdes propres provoque l'apparition dans le sang de pro-
priétés spermotoxiques. Placés dans le sérum de l'animal ainsi préparé, les
spermatozoïdes meurent rapidement. Cette action ne s'observe pas i)i viro,
car l'animal préparé, à sérum spermotoxique, présente un développement
normal des testicules et les spermatozo'ïdes sont parfaitement vivants. L'au-
teur est ainsi amené à penser qu'il existe dans les testicules une substance
qui s'oppose à l'action de la spermotoxine ; il le vérifie en montrant que des
extraits de testicule neutralisent in vitro l'action du sérum spermotoxique.
M. recherche ensuite si cette substance testiculaire exerce également son
action sur d'autres toxines ou poisons. L'étude de trois toxines — diphtérique,
cholérique et tétanique — montre que la première est très active sur les
spermatozoïdes, la seconde peu, la dernière pas. L'addition d'extrait testicu-
laire à la toxine diphtérique active a permis la survie des spermatozo'ïdes.
Parmi les poisons étudiés, la nicotine, la physostigmine, la quinine et la
morphine se sont montrées des poisons très énergiques pour les spermato-
zoïdes; leur action est bien neutralisée par les extraits testiculaires. Les
alcaloïdes, tels que le curare, la strychnine, la daturine, la pilocarpine, la
vératrine et l'atropine exercent une action extrêmement faible ou nulle
sur les spermatozoïdes. La substance antitoxique active des testicules est
détruite à 70~' ; son activité diminue avec le temps, même lorsqu'elle est
33Ô L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conservée dans la glace. Il est possible que cette substance joue un rôle
important dans les préparations organothérapiques. — E. Terroine.
Argyll Campbell (J.). — Les effets de certains extraits animaux sur les
vaisseaux sanguins. — Les vaisseaux sont prélevés, puis soumis à une circu-
lation artificielle avec du liquide de Ringer, additionné ou non de l'extrait
à étudier. On observe ensuite la valeur de l'écoulement; les expériences sont
faites avec des vaisseaux provenant d'organes variés : membres, poumon,
cœur, rein, rate. Dans le cas de Vextrait de surrénales on constate une con-
striction très marquée, sauf dans le cas des vaisseaux du poumon et du cœur.
Dans le cœur il peut y avoir parfois une constriction faible, mais le plus
souvent il ne se passe rien. Dans le cas du poumon, on observe assez fré-
quemment une légère constriction. Vextrait pituitaire paraît être constitué
par deux substances antagonistes : une constrictrice, une dépressive. On peut
observer les effets sur tous les vaisseaux, sauf chez ceux du rein où l'on ne
constate jamais qu'une forte constriction. — E. Terroine.
Austoni. — Action de l'extrait cortical et de l'extrait médullaire de
glande surrénale sur le cœur des mammifères. — Le principe actif extrait de
la portion médullaire de surrénale détermine, en petite quantité, un renforce-
ment de la contraction cardiaque; à dose plus élevée, une accélération des
battements et une augmentation du tonus du myocarde. L'extrait cortical
renferme, outre le principe actif propre de la portion médullaire, un autre
principe d'action antagoniste, lequel ralentit et affaiblit le battement car-
diaque par son action excitante sur l'appareil nerveux inhibiteur. — J, Gau-
TRELET.
Farini et Roncato. — Sur l'action hypotensive du pancréas. — Les extraits
pancréatiques déterminent une baisse de pression relativement courte.
Etant donné leur effet constricteur sur les fibres vasculaires, il y a lieu
d'incriminer leur action sur les centres vaso-moteurs : l'expérience con-
firme. — J. Gautrelet.
Lalou. — Sur le mode d'action de la sécrétine. — Un mélange de tissu
pancréatique et de sécrétine perd son pouvoir sécréteur après un contact de
quelques instants, ébuUition et filtration. Ce phénomène s'observe aussi bien
avec le foie, la rate, le muscle et doit être attribué à une action d'entraîne-
ment, de fixation. L'addition de sécrétine ne modifie pas les propriétés pro-
téolytiques et lipolytiques de macérations de pancréas, elle renforce un
peu l'activité amylolytique. — J. Gautrelet.
= Venins,
a) Bang (I.) et Overton (E.). — Action du venin de cobra. — Le venin de
cobra est extrêmement toxique pour les têtards, même à dose infinitésimale.
Ainsi, si on plonge les têtards dans une solution contenant du venin à raison
de I : 1.000.000, on observe au bout de quelques heures la paralysie complète
du système nerveux. L'action du venin est réversible ou non, suivant sa con-
centration. Ainsi, des têtards plongés dans une solution à 1 : 400.000 ou
1 : 500.000 et transportés ensuite dans l'eau guérissent rapidement. Si la
concentration du venin est plus élevée, l'action n'est plus réversible, le poi-
son attaque l'épithélium de la peau. Dans des solutions à 1 : 25.000 la nar-
cose complète survient au bout de 10-15 minutes, avec une solution deux
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 337
fois moins concentrée (1 : 50.000) la narcose apparaît en 20-25 minutes; enfin,
quand la concentration s'abaisse à 1 : 100.000, la narcose n'a lieu qu'au
bout d'une heure. Les sels de calcium diminuent l'action toxique du venin
de cobra, leur action croît avec la concentration. Avec une solution de
■chlorure de calcium à 1/2 % il faut employer, pour obtenir le même résul-
tat, une solution de venin 100 fois plus concentrée. La chaux à concentration
très faible agit d'une façon plus énergique que le chlorure de calcium; les
sels de magnésium et de sodium possèdent aussi une action antitoxique vis-
à-vis du venin de cobra, mais beaucoup plus faible que celle de sels de cal-
cium. Le sérum antivenimeux abaisse aussi considérablement la toxicité du
venin de cobra. La neurotoxine du venin est absorbée par les globules san-
guins; ce processus se fait plus rapidement en présence d'une solution
isotonique de glucose qu'en présence de chlorure de sodium isotonique ; elle
peut être aussi absorbée par la lécithine, la cholestérine et Thuile d'olive. Ce
processus est réversible et la toxine passe dans le liquide environnant dès
que la concentration de ce dernier baisse en toxine. La neurotoxine est pro-
bablement identique à l'hémolysine du venin de cobra. — E. Terroine.
h) Bang (I.) et Overton (E.). — Action du venin de crotale. — Une solution
aqueuse de venin de crotale est toxique pour les têtards à la concentration
de 1 0 00. Pour les lapins, la dose toxique minimale est de 5 cà 10 mgr. lors
de l'injection intraveineuse. L'addition de petites quantités de globules
rouges hémolyses à une solution aqueuse de venin augmente de 300 fois sa
toxicité. Cette augmentation d'action s'élève avec la quantité des globules
ajoutés, mais dans des limites très étroites : l'addition de O''™^! ^^ globules
à 25''"'3 de venin a peu d'action, l'addition de 1''"^ de globules donne presque
la valeur maximale. Cette action des globules doit être rapportée à la pré-
sence des phosphatides, car l'addition de lécithine donne la même augmen-
tation de toxicité. Une solution aqueuse de venin bouillie additionnée de
globules hémolyses présente une toxicité diminuée. Si on dissout le venin
dans le sérum au lieu d'eau, sa toxicité augmente de 4 à 5 fois ; cette action
a lieu également avec le sérum chauffé.
Le venin de crotale provoque l'inexcitabilité du système nerveux central
et arrête l'activité cardiaque. Le venin de crotale additionné de globules
rouges attaque l'épithélium de la peau des têtards. L'addition de chlorure de
calcium à un mélange de venin et de globules hémolyses empêche totalement
ou en partie leur action toxique. L'antivenin abaisse la toxicité du venin de
crotale. — PI. Terroine.
Guillery. — De l'action des ferments sur l'œil et de ses relations avec
l'ophtalmie sympathique. — Les tissus vivants contiennent des enzymes
capables de dédoubler les sucres en alcool et acide carbonique, de décom-
poser les acides conjugués, de produire, enfin, l'autolyse des tissus. On sait
que l'introduction intraveineuse de levures produit dans l'oeil une maladie
ressemblant à la tuberculose. L'auteur se propose de dégager le rôle joué
par la zymase dans la production de ces troubles. Les expériences de Bent-
ZEN, Bruns et Daels ont montré que les bacilles de Kocli morts donnent lieu
à la formation de tubercules iridiens semblables aux productions de la
tuberculose active. En injectant dans le corps vitré du lapin des solutions
stériles de trypsine et de papaïne, l'auteur produisait des réactions rapides
et considérables. Débutant par un chémosis, elles se caractérisaient plus
tard par l'injection de l'œil et un trouble diffus du corps vitré, symptômes
irritatifs disparaissant en peu de jours. A l'examen microscopique l'auteur
l'aNiNÉe biologique, XVI. 1911. 22
338 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
constata que le tractus uvéal était sans exception infiltré de cellules rondes.
II ne retrouva que de rares corpuscules de pus, disséminés dans le corps
vitré et dans la chambre antérieure. La zone antérieure de la rétine est
ordinairement normale, tandis que son segment postérieur subit une histo-
lyse prononcée. Au début, la structure des éléments histologiques composant
le tractus uvéal reste normale, mais après quelque temps l'infiltration cel-
lulaire donne lieu à la formation de tissus fibreux qui entraîne l'atrophie des
éléments propres de la choroïde, sous les symptômes de l'inflammation
chronique, aboutissant à la formation de membranes cicatricielles, épicho-
roïdiennes. La chambre antérieure et la chambre postérieure contiennent
des quantités variables de fibrine; le corps ciliaire et le cristallin peuvent
être enrobés de couennes fibrineuses. Les mêmes résultats furent obtenus
par l'injection dans le corps vitré de cultures filtrées de bacille pyocyanique
et de staphylocoque doré. Dans son travail connu sur l'ophtalmie sympa-
thique, FuCHS considère l'existence de petits amas de cellules rondes, situés
à la surface postérieure de l'iris, comme pathognomique de l'ophtalmie sym-
pathique. Des yeux injectés de filtrat de staphylocoque présentaient ces
mêmes « champignons » de cellules rondes, attacliés à la surface postérieure
de l'iris et faisant saillie dans la chambre postérieure à travers une perfo-
ration du feuillet rétinien de l'iris. Les injections de zymase, enfin, provo-
quent des altérations semblables, avec cette particularité que les amas de
cellules rondes pénètrent de la choroïde dans la sclérotique, ainsi que Fucus
le constata dans des yeux sympathisants. Ayant constaté toutes ces analo-
gies entre les altérations histologiques produites dans l'oeil du lapin par l'in-
jection de ferments divers et les troubles constatés dans des yeux sympa-
thisants humains, l'auteur se demande si l'ophtalmie sympathique n'est pas
produite par une substance contenue dans le sang, ayant une action toxique
sélective sur le tractus uvéal. Il rappelle dans cet ordre d'idées la cyclite
survenant à la suite de la fièvre récurrente, à un moment où les spirilles
ont disparu depuis longtemps de la circulation. La désorganisation de la
choroïde de l'œil sympathisant peut très bien donner lieu à la formation de
substances particulières, capables de produire, déversées dans le torrent
circulatoire, des altérations graves de la choroïde congénère (autotoxicoses
histiogènes de Uthoff). — SiiLZER.
Tahara (S.). — Sur le poison du tetrodon. — L'auteur extrait des ovau'es
dutetrodonunetoxine. Ladose mortelle de la toxine est de 4 milligr. par kilogr.
de lapin. La toxine est soluble dans l'eau, insoluble dans des solvants orga-
niques. La toxine pure ne contient ni alcaloïdes, ni protéiques. Par action
de l'acide chlorhydrique sur la toxine on obtient une base cristallisée — te-
troxiue — et un corps cristallisé, non azoté — tetrodopentose. — E. Terroine.
c^) Arthus (^Maurice). — De la sprci/icilc des s('rums anlivt'/iiuieux. Sérum
antico/jj-d'it/Nc et venin d'Hamadryas {Naja bungarus) et de Krait {Bungarus
cœruleus). — Les phases de l'empoisonnement par les venins de serpents
sont au nombre de trois : 1) chute temporaire de la pression artérielle,
2) curarisation, 3) chute progressive de la pression artérielle jusqu'à la mort.
Les sérums antivenimeux sont spécifiques, mais non d'une façon absolue,
en ce sens que l'antivenin du Cobra n'empêche qu'incomplètement l'action
du venin des autres serpents, à moins qu'il ne soit employé à une dose
beaucoup plus élevée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
b) Arthus (Maurice). — Sur les intoxications par (es venins de se7yents.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 339
— A. distingue dans les venins des différentes espèces de serpents des pro-
priétés nocives différentes : abaissement de la pression artérielle, curarisa-
tion et coagulation du sang. Ces propriétés se rencontrent à des degrés dif-
férents et permettent un classement des venins ; on peut préparer des
mélanges qui les possèdent à des degrés divers. — Y. Delage et M. Gold-
SMITII.
Arthus (Maurice) et Stawska (Boleslava). — Venins et antivenins. —
Contrairement à l'opinion de Martin et Cherry, qui estimaient que la neu-
tralisation des venins par les sérums antivenimeux s'opère progressivement,
à la manière des réactions diastasiques, les auteurs montrent que, si l'on
prend le sérum véritablement spécifique, le venin mélangé de la quantité
convenable de sérum antitoxique est neutralisé dès sa préparation. Les acci-
dents primaires de l'empoisonnement eux-mêmes n'apparaissent pas. La
coagulation in vitro des substances fîbrinogénées est de même immédiate-
ment supprimée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Nicolle (M.) et Berthelot (A.). — Expériences snr le venin du Trimere-
surus riukinanus. — La tyrosine demeure sans action sur le venin de T.,
injecté dans les veines du Lapin. Au contraire, les éUiers de la tyrosine (chlor-
hydrate) ont un pouvoir neutralisant des plus remarquables. 11 est à noter
que ce traitement chimique ne crée pas l'état d'immunité. En effet, les ani-
maux qui, grâce aux éthers, ont résisté à l'action du venin, se montrent ulté-
rieurement aussi sensibles que les sujets neufs. — Ph. Lasseur.
= Toxines.
Loewe (S.). — Sur la combinaison de la toxine tétanique. — La combi-
naison entre la toxine tétanique et la substance cérébrale n'est pas une
combinaison chimique; c'est un partage qui se fait suivant la loi de Henry.
— E. ÏERROINE.
Laroche (G.) et Grigaut. — Etude biologique et chimique de V absorption
des toxines diphtérique et tétanique par la substance nerveuse et des phéno-
mènes corrélatifs. — Le cerveau fixe énergiquement la toxine tétanique grâce
surtout aux substances protéiques cérébrales. Ces matières azotées sont
absorbantes, fixatrices et neutralisantes. De même, la substance nerveuse fixe
la toxine diphtérique ; mais dans ce cas la fixation a lieu par l'intermédiaire
des lipoïdes phosphores. De plus, les propriétés toxiques du poison se trou-
vent activées du fait de la fixation. La matière nerveuse se montre donc,
dans ce cas, ndsorbante, fixatrice, et activante. — Ph. Lasseur.
"Woodruff (Lorande Loss). — Les effets des produits d'excrétion de
Paramxcium sur le rythme de sa division. — On sait que l'excès des pro-
duits de métabolisme d'un organisme lui est souvent funeste à lui-même.
L'auteur recherche l'action de ces produits sur les Paramécies.
11 expérimente sur une culture de Paramtccium aurelia et une de P. cau-
datutn, descendant chacune d'un individu unique, par conséquent représen-
tant le même protoplasma. 11 place une P. aurelia dans 2, une dans 5, 20
et 40 gouttes d'une infusion de foin, qu'il change toutes les 24 heures. Il
constate que plus le volume de la culture est grand, plus est rapide le
rythme de la division, toutes choses égales d'ailleurs. Ainsi, dans 5 gouttes
d'infusion, les Paramécies se divisent 2,4 9e, dans 20 gouttes 6,4 % et dans
340 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
40 gouttes 1,4 % plus vite que dans 2 gouttes. Or les expériences étaient
faites toutes en même temps: la température était la même dans tous les
cas ; la différence de pression due aux divers volumes de liquide parait né-
gligeable; on a cherché à égaliser autant que possible la surface de la cul-
ture exposée à l'air dans les diverses expériences, en se servant de réci-
pients déforme et de capacité convenables. On employait la même infusion
pour toutes les expériences et on la changeait dans la même atmosphère,
de sorte que la flore bactérienne et ses produits de métabolisme paraissent
avoir été sensiblement les mêmes partout (pourtant de légères différences
ont pu se produire de ce chef et expliqueraient peut être quelques irrégu-
larités des courbes). La seule chose qui a pu varier est donc la quantité de
produits d'excrétion des Paramécies elles-mêmes.
S'il en est ainsi, l'action de ces produits doit être plus marquée quand les
organismes restent plus longtemps dans le même milieu. Une deuxième
série d'expériences a été faite en même temps que la première et on y lais-
sait les animaux 48 heures dans la même infusion. Alors dans 5 gouttes
les Paramécies se divisent 5,3 %, dans 20 gouttes 9,3 % et dans 40 gouttes
9,25 % plus vite que dans 2 gouttes. L'augmentation, avec le volume, du
rythme des divisions est donc plus grande et, comme on devait s'y attendre,
l'action du changement de milieu est plus forte sur les cultures en petit
volume. L'irrégularité dans le cas de l'expérience sur 40 gouttes doit tenir
aux Bactéries : elles ont pu se multiplier richement dans cette grande masse
de liquide, tandis que, dans un volume plus petit, des Paramécies en rédui-
saient le nombre en s'en nourrissant.
Les mêmes résultats ont été obtenus avec P. caudatum. Dans une culture
qui avait été soumise 5 fois au changement de milieu toutes les 48 heures,
on se mit à le changer toutes les 24; en 8 jours le rythme des divisions
devint ce qu'il était dans l'expérience conduite dès le début avec change-
ment tous les jours.
L'auteur étudie aussi l'action d'un milieu chargé des produits d'im grand
nombre de Paramécies. Une culture de P. aurelia est opérée dans une infu-
sion de foin qui a été habitée 10 jours par une population de Paramécies de
même espèce; une autre est mise dans un milieu identique, mais qui n'a-
vait pas contenu de Paramécies; l'action déprimante du premier milieu
sur le rythme des divisions est très net. Et cette action s'exerce aussi sur
une culture de P. caudatum : les toxines d'une espèce agissent donc de la
même manière sur une espèce voisine. — A. Robert.
= Microbes.
"Wollman (E.). — Sur l'élevage des mouches stériles. — La vie animale
est-elie possible sans le concours des microorganismes? En posant cette
question en IS83, Pasteur croyait, « sans vouloir rien affirmer », qu'elle
devait être résolue dans le sens négatif. Abordant le problème par voie
expérimentale, Schottelius, M™« 0. Metchnikoff, Moro montrent que les
animaux nouveau-nés se développent mal en l'absence de microbes. Mais
E. Metchnikoff fait remarquer que cette incompatibilité peut n'être qu'ap-
parente et due à ce qu'on ex})érimente sur des animaux nouveau-nés qui
ne sont pas encore en possession de toutes les ressources de leur tube
digestif. Pour ces raisons, il a paru intéressant à "W. de reprendre les
expériences de Bogdanow sur l'élevage de mouclies stériles.
La technique est, en effet, relativement simple, et on peut se rapprocher
assez bien des conditions naturelles dans lesquelles ces insectes se déve-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 341
loppent. 11 résulte des recherches de W. que la vie animale est possible en
dehors de toule intervention des microorganismes. — Ph. Lasseur.
a) Herzog (R.) et Saladin (O.). — //. Transformations provoquées dans
le pouvoir fermentescilAe de quelques levures tuées par l'acétone. — La fer-
mentation déterminée par des levures vivantes étant la plus rapide pour
la dextrose, moins rapide pour la lévulose et lente pour la mannose, ces
mêmes levures, lorsqu'elles sont tuées par l'acétone, font fermenter le plus
vite la lévulose, puis la dextrose, tandis qu'elles n'attaquent la mannose
que très lentement. Cette interversion du pouvoir fermentatif vis-à-vis des
sucres sus-mentionnés doit provenir de ce que l'acétone endommage ou
détruit un des éléments constitutifs du ferment spécialement actif vis-à-vis
de la dextrose. — P. Jaccard.
LebedefF (A.). — La :i/mase est-elle une diastase? — La zymase du suc
de macération est une diastase typique et la quantité de sucre fermenté est
à peu près proportionnelle à la quantité de coenzyme. La grande activité du
suc extrait d'après la méthode de L. est due à la richesse de ce liquide en
coenzyme. Ce fait permettrait d'expliquer pourquoi l'activité de la levure
est toujours beaucoup plus grande que celle du suc de macération. En effet,
L. admet qu'au fur et à mesure que la* coenzyme est détruite pendant
fermentation, de nouvelles quantités de coenzyme sont formées par la cellule
et cela grâce au pouvoir synthétique de cette dernière. — Ph. Lasseur.
à) Me Carrison (R.). — Résumé, de recherches expérimentales nouvelles
sur l'étiologie du goitre expérimental [seconde série). — De ses recherches
l'auteur conclut que : 1° 11 existe en suspension dans les eaux goitrigènes un
agent provoquant Thypertrophie de la thyroïde. 2" Cet agent est détruit par
l'ébullition et séparé par la fillration. 3° C'est donc un agent vivant ou un
produit cliimique dont la chaleur détruit les propriétés nuisibles. A° La pé-
riode d'incubation du goitre produit expérimentalement dure d'habitude de
10 à 15 jours. 5° Le goitre peut être guéri par les antiseptiques intestinaux :
les ferments lactiques en particulier. 6° L'agent goitrigène est probablement
un parasite vivant dans l'intestin. 7° La maladie ne peut être donnée au
chien par l'extrait aqueux des fèces des sujets goitreux. — II. de Varigny.
Nattan-Larrier (L.). — L'hérédo-conlagion des spirilloses. — Les Spi-
rilles de la hèvre récurrente, qu'il s'agisse du Spirille d'OoERMEiER ou du
Spirille de Dutton, peuvent passer de la mère au fœtus. Cette hérédo-con-
tagion a été observée dans 80 % des cas. Les Spirilles peuvent traverser
les éléments ectodermiques du placenta et franchir les endothéliums des
capillaires fœtaux. — Ph. Lasseur.
8) Taclismes et tropismes.
Me Ginnis (Mary O.). — Réactions du Rranchipus serratus à la lumière,
à la chaleur et à bi pesanteur. — Le Rranchipus serratus est positivement
phototropique et une longue exposition à l'obscurité ne modifie pas cette
condition. Il est attiré par l'optimi.sme de température de 14 à 17"; à la
température de 28' il périt. Il est positivement géotropique à la lumière et
négativement à l'obscurité. — Yves Delage et M. Goldsmitii.
342 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
= Phototropisme.
Bujor (P.). — Contribulion à la biologie de VArtemia satina. — B. a con-
staté chez Artemia salina des lacs roumains (salinité, 58 0/00) un pho-
totropisme positif très accentué, aussi bien chez les larves que chez les
adultes; et, contrairement à ce qui a été observé chez d'autres animaux,
ce phototropisme n'est ni renversé ni même diminué par les différents
agents physico-chimiques (augmentation ou diminution de la salinité, cor-
ruption de l'eau, addition d'acide carbonique, chlorhydrique, acétique) ;
l'alcool et l'élévation de la température exaltent ce phototropisme. — Il y a
im thermotropisme positif qui l'emporte même sur le phototropisme lors-
qu'il est de sens cont'^aire à celui-ci. Ces faits sont d'accord avec le com-
portement de l'animal dans les conditions naturelles, car il se tient à la
surface quand la température est élevée et au fond quand elle est basse.
Seul, l'abaissement de la température diminue ce tropisme et le renverse à 0°.
— Ces mêmes animaux montrent un galvanotropisme positif (vers l'anode)
par des courants d'intensité moyenne; des courants d'intensité croissante
diminuent la mobilité de l'animal sans renverser son galvanotropisme. —
Y. Delage et M. Goldsmith.
Herms CWilIiam Brodbeck). — Les réactions phototropiques des mou-
ches sarcophai/es, en particulier Lucilia cœsar Linn. et Caliphora vomitoria
Linn. — Il faut distinguer trois périodes de vie larvaire : nutriciale, pré-
pupale et pupale. Les larves n'ont pas d'yeux, comme les adultes, mais
réagissent à la lumière au moyen d'organes de perception situés à l'extré-
mité des maxilles et dépourvus de pigment, décrits par Lowne. — Dans la
période nutriciale, les larves, groupées, ont un pliototropisme positif (pour la
lumière d'une lampe à pétrole, l'acétylène, la lumière monochromatique, le
spectre solaire) qui permet même de les attirer en dehors de leur terrain
nutritif. Dans le spectre, les larves se réunissent dans le jaune-orange. Les
changements brusques d'intensité ou de nature de lumière leur font perdre
leur réaction positive. La réaction, presque imperceptible à Técloslon, aug-
mente progressivement, puis diminue jusqu'à la fin de cette période. Les
larves migrantes de la période prépupale de Lucilia cœsar sont négative-
ment phototropiques pour toutes les couleurs du spectre, mais quand elles
ne peuvent choisir qu'entre ces couleurs, elles s'accumulent dans le jaune-
orange. Les imagos ont de véritables yeux et, dès l'éclosion, sont positive-
ment phototropiques. L'auteur décrit avec grands détails le comportement
des animaux suivant les différentes conditions de la lumière. — Conformé-
ment à l'interprétation de Lœb, il admet c{ue la réaction est la résultante de
l'action de la lumière sur les deux côtés du corps. Lorsque la lumière est
intense, les larves s'orientent immédiatement; lorsqu'elle est faible, le
résultat est obtenu par la méthode des « essais et erreurs ». — Y. Delage et
M. Goldsmith.
b) Polimanti (Osw.). — Une juirticularilè observée dans les phénomènes de
phototropisme de Lasiiis niger L. — L'auteur cherche à expliquer pourquoi,
dans les rues de Napl(\s, les fourmis ailées de Tespèce Lnsins iiigcr sont,
le soir, exclusivement attirées par les grandes lampes à arc et jamais par les
petites lampes électriques (de 30 à 50 bougies). Les trnpismes sont, selon
P., la suite de la disposition bilatérale des diverses parties de l'organisme
animal ; il faut que les deux moitiés d'un animal soient symétriquement
exposées à l'action d'une influence physique pour y céder et être entraînées
XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 343
dans une direction donnée. Entre deux lumières d'intensité différente les
fourmis recevront deux excitations différentes et ne réagiront, par consé-
quent, pas avant de s'être tournées vers la source de la plus forte de ces
excitations et s'être exposées symétriquement à son influence. — J. Strohl.
h) Schmid (Bastian). — Lhéliotropisme de Cereactis auranliaca. — Dans
l'obscurité, l'actinie étudiée par Sch. allonge son corps et retire ses tenta-
cules. Au contraire, le corps est contracté et les tentacules sont épanouis
sitôt qu'on expose l'animal à la lumière du jour ou à des lumières colorées.
La réaction est, toutefois, différente vis-à-vis de la lumière rouge ou jaune
et vis-à-vis delà lumière verte ou bleue. L'actinie recherche toujours la partie
la mieux éclairée du bassin. — J. Strohl.
a) "Wiesner ( J.). — Nouvelles études sur la position des feuilles vis-à-vis de la
lumière (Lichtlage) et sur la quantité de lumière utilisée par les plantes {Licht-
gennss). — Dans l'introduction à ce nouveau mémoire sur une question qu'il
étudie depuis longtemps, "W. annonce qu'il n'est pas près d'être arrivé à une
solution définitive et que les phénomènes qu'il désigne sous les noms de
« Lichtlage » et de « Lichtgenuss » sont encore pour lui très énigmatiques.
Rappelons que les feuilles qui règlent leur besoin de lumière par la posi-
tion particulière qu'elles prennent vis-à-vis de la direction de la lumière
incidente sont appelées Y'^y'^N' . photométriques, et se distinguent en « eupho-
tométriques », lorsqu'elles s'orientent perpendiculairement à la lumière diffuse
la plus forte, et en « })anphotométriques », lorsqu'elles s'orientent de façon à
utiliser d'une façon plus ou moins complète la lumière solaire directe. En
opposition avec ces deux catégories, "W. distingue les feuilles aphotomé-
triques, dont la position est indépendante de la direction de la lumière; ce
sont les feuilles de ce type qui dominent dans les régions arctiques.
Tandis que les feuilles panpliotométriques sont, dans la règle, des « Sonnen-
blàtter » et les euphotométriques des « Schattenblatter », AV. signale le fait
que, dans certains cas, des feuilles exposées au soleil peuvent présenter le
caractère de feuilles euphotométriques et, inversement, des feuilles d'ombre
(Schattenblatter) être panpliotométriques.
Au moyen d'un nouvel appareil, le skioklisimèire (décrit dans un mémoire
précédent), l'auteur s'est efforcé de déterminer chez un grand nombre d'es-
pèces avec une précision plus grande que dans ses études antérieures : 1" le
point critique auquel s'effectue le passage du caractère panphototropique au
caractère euphototropique; 2° de préciser, en outre, la relation existant entre
le caractère photométrique des feuilles et la distribution géographique des
divers types sus-mentionnés, en particulier, vis-à-vis de ce que "W. désigne
sous le nom de « Lichtklima » [XVIII]. — P. Jaccard.
h, Molisch (H.). — Héliotropisme provoqué par la lumière du radium. —
Diverses plantules très sensibles à l'action de la lumière {Avena, Vicia) ma-
nifestent, lorsqu'elles sont exposées à la radiation de préparations de radium,
des réactions héliotropiques positives très marquées, accompagnées dans
certains cas d'un retard de l'allongement. La distance à laquelle ces actions
se font sentir est considérablement réduite lorsque les plantules sont cul-
tivées sous verre. Dans l'air du laboratoire, l'action héliotropique du radium
se trouve accentuée dans une forte proportion, et la distance à laquelle une
préparation donnée de radium est encore active est jusqu'à 4 fois plus
grande que dans l'air pur. Indépendamment de leur influence héliotropique,
les rayons a, [î et y du radium provoquent chez les plantules étudiées di-
verses autres réactions : ils retardent considérablement l'allongement, ré-
344 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
duisent la durée de la nutation spontanée du sommet des bourgeons et
entravent la formation de l'anthocyane. — P. Jaccard.
== Géotropisme.
Maillefer (A.). — L'expérience de la jacinthe renversée. — Cette expé-
rience, bien connue et qui vient d'AuG. Pvr. de Candolle, consiste à placer
un oignon de jacinthe, la pointe renversée, sur un bocal tubuleux plein
d'eau et les racines recouvertes par une éponge humide. Or, la hampe pousse
et fleurit dans l'eau, dans une direction rigoureusement verticale. M. a
répété l'expérience en variant les conditions, pour chercher l'explication de
ce fait. L'hypothèse la plus probable est que la faculté de réagir vis-à-vis
de la pesanteur n'est pas atténuée dans la jacintlie renversée, mais les
feuilles forment un écran presque continu qui diminue la quantité de
lumière parvenant sur la hampe florale. Cette espèce de gaine fait égale-
ment que la lumière arrive sur la hampe en plus grande quantité par le
bas que par le côté. Cette faible lumière amène un étiolement de la hampe
qui s'allonge démesurément ; on constate le même phénomène sur une plante
de jacinthe croissant dans l'air dans un endroit sombre. La hampe ne se
courbe donc pas géotropiquement dès le début, parce que le phototropisme
induit par la lumière qui vient surtout d'en bas est plus fort que le géotro-
pisme. — M. BOUBIER.
Zielinski (F.i. — Sur la dépendance récijjro'iue des temps d'excitation
géotropique. — L'auteur discute les recherches de Buder sur le géotropisme
et étudie les rapports entre les différentes durées que l'on considère dans les
phénomènes géotropiques (temps de présentation, temps critique, temps de
réaction) et l'indice de relaxation. — F. Moreau.
= Chimiotropisme.
Mûller(F.). — Recherches sur l'excitabilité chimiotactique des zoospores
des Chytridiacées et des Saprolégniées. — Les zoospores de Rhizophidium
pollinis ne présentent de mouvements chimiotactiques positifs que sous l'in-
fluence des albumines naturelles tandis que des zoospores de groupes voi-
sins sont en outre sensibles aux produits de destruction des albumines. Les
phosphates agissent aussi sur les zoospores des Saprolégniées. Les substances
chimiotactiques ne provoquent dans les zoospores de ces groupes que des
mouvements d'orientation; celles-ci ne paraissent pas posséder d'excitabilité
osmotactique. Les acides libres et les alcalis n'agissent que négativement
par leurs ions H ou OH et la répulsion croît avec le degré de dissociation. La
sensibilité cliimiotactique de ces zoospores est supprimée par l'éther et l'al-
cool, mais non par le chloroforme. — F. Péchoutre.
= Galvanotropisme.
Moore (A. R.j and Goodspeed (T. H.). — Orientation galvanolropiqiu
chez Gonium pectorale. — Les colonies normales de Gonium, soumises à un
courant électrique constant, s'orientent de manière que leur surface anté-
rieure soit tournée vers la cathode et continuent à nager vers ce pôle ; mais
le galvanotropisme disparait si les colonies restent soumises au courant
pendant plusieurs minutes. Un excès d'ions H ou OH dans le milieu ren-
verse la réponse galvanotropi(iue de Gonium de la cathode vers l'anode.
En changeant les pôles on provoque le retournement de la colonie. —
F. Péchoutre.
XIV. - PHYSIOLOGIE GExNERALE. 345
s) Phagocytose
a) Bruntz (L.) et Spillmann (L.). — La coloration vitale des leucocytes
doit avoir une signification physiologique. — (Analysé avec les suivants.)
b) — — Sur le rôle éliminateur des leucocytes.
c) Sur la signification physiologique des réactions leucocytaires des
infections et des intoxications.
d) — — Sur les processus pathologiques aboutissant à la calvitie.
e) — — Sur l'origine des cancers de la peau.
g) Spillmann et Bruntz. — Le leucocyte éliminateur en physiologie et en
pathologie. — Un grand, nombre de travaux attribuent aux leucocytes jeunes
la propriété que possède le sang de se débarrasser rapidement de tout élément
étranger, qu'il s'agisse de particules solides (phagocytose) ou de substances
solubles : ces cellules ont, en effet, la propriété de fixer temporairement les
corps dissous et les solutions colloïdales dans leur cytoplasme, qui s'en im-
bibe à la manière d'une éponge: c'est la phase de fixation qne S. et B. met-
tent en évidence par des injections physiologiques de bleu de méthylène ou
de carmin ammoniacal. Aussitôt après l'injection, le nombre des globules
circulant dans le sang périphérique diminue rapidement et progressivement
{stade d'hypoleucocytose) ; puis, après avoir atteint un minimum, leur nombre
remonte et dépasse même le chiffre primitif (siaf/e d'hyperleucocytose), pour
revenir au bout de quelques jours au taux normal. Après avoir fixé les co-
lorants, les globules se sont arrêtés dans divers organes, les branchies chez
l'Ecrevisse, le foie, la rate, les poumons et les reins chez la Grenouille et le
Lapin, où, d'après S. et B., ils se déchargent des produits dont ils étaient
imbibés (Mrtse de transpor t).Qna,nt à, l'hyperleucocytose consécutive, on peut
l'attribuer à une néoformation intense des globules par les organes lym-
phoïdes, excités probablement par voie réflexe, auxquels s'ajoutent les glo-
bules déchargés, rentrés dans la circulation générale.
Après avoir établi cette fonction de transport des toxines par les leuco-
cytes, les auteurs en tirent un grand parti, peut-être exagéré, pour expliquer
nombre de symptômes cliniques et de manifestations morbides ; ils admet-
tent que chez un malade dont les organes normaux d'excrétion (foie, rein et
néphrophagocytes) sont lésés ou en état d'hypofonctionnement, l'organisme
tente un dernier effort pour rejeter a a dehors les globules transporteurs et
les toxines dont ils sont chargés ; la voie d'expulsion, variable, est déter-
minée par une moindre résistance, due tantôt à une prédisposition indivi-
duelle (idiosyncrasie), tantôt à des causes passagères (mauvaise hygiène
alimentaire, surmenage, refroidissement, traumatismes, etc.); les tissus ou
les organes affaiblis se laissent envahir par les leucocytes transporteurs, ou
plus exactement, ils constituent pour eux de véritables voies d'appel ; ceux-ci
lèsent alors les organes touchés, d'abord mécaniquement par leur passage,
et ensuite par l'apport des substances nuisibles qui les imbibent; les tissus
réagissent, d'où des dermatoses, stomatites, gastrites, diarrhées, bronchites,
uréthrites, métrites, arthrites, etc. Le déplacement des manifestations lo-
cales d'une même diathèse, comme la bronchite capillaire qui fait suite à
la goutte, ou le flux intestinal qui guérit un catarrhe bronchique, s'explique
facilement par l'abandon de la première voie d'élimination et son rempla-
cement par une nouvelle. La révulsion est une voie d'excrétion artificielle
346 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
(suppurations entretenues de l'ancienne médecine, abcès de fixation, etc.),
qui est susceptible de rejeter directement au dehors les globules chargés de
produits nocifs et d'en débarrasser les tissus lésés; les injections de sérum
artificiel et de métaux coiloïdaux doivent probablement une partie de leur
action thérapeutic^ue à l'augmentation numérique des leucocytes consécutive
à l'injection ; les nombreux globules néoformés débarrassent l'organisme
des produits microbiens qui l'intoxiquaient, en les fixant pour les conduire
aux organes d'excrétion.
Pour démontrer le bien-fondé de leur doctrine, S. et B. se sont spéciale-
ment attachés aux dermatoses et à quelques maladies infectieuses comme
la scarlatine. Pour eux, les affections cutanées sont dues à un état de moindre
résistance de la peau, héréditaire ou passager, qui établit une voie d'appel
chimiotactique pour des leucocytes en surnombre, symptôme d'une infection
ou d'une auto-intoxication ; l'épiderme, lésé mécaniquement et cliimique-
ment, réagit, soit qu'il se laisse traverser {exocy(ose), comme dans le pso-
riasis et l'eczéma, soit qu'il oppose une barrière par hyperplasie et hy-
perfonctionnement, comme dans la scarlatine. Quand les téguments sont
parasités, la lésion est due d'abord à l'action du parasite, mais surtout à
celle des globules blancs attirés par la présence de l'agent parasitaire ; ils
se chargent de ses produits de sécrétion, en les empêchant ainsi de se ré-
pandre dans l'organisme, et sont plus tard rejetés au dehors, en déterminant
d'importantes lésions (favus, gale folliculaire du Chien).
La calvitie, symptôme fréquent des intoxications 'fièvre typhoïde, syphilis,
arthritisme), est le résultat de la réaction des cellules génératrices du poil
à l'action irritante des leucocytes transporteurs, attirés dans le cuir chevelu.
Le cancer peut être déterminé par l'irritation exercée par le passage de
leucocytes toxiques dans un point de moindre résistance, irritation qui, à la
longue, transforme une cellule normale en une nouvelle race cellulaire,
fondatrice de néoplasme, par viciation du processus physiologique de régé-
nération. — L. CUÉNOT.
Drzewina (A.). — Contribution à l'étude des leucocytes granuleux du
sang des Poissons. — Le sang, chez les Poissons, au point de vue de ses
leucocytes, est extrêmement variable ; chez certaines espèces il est totale-
ment dépourvu de leucocytes granuleux et ne renferme que de petits lym-
phocytes ou des mononucléaires; chez d'autres viennent s'y ajouter des leu-
cocytes granuleux, soit acidophiles, soit neutrophiles, soit les deux à la fois;
chez d'autres enfin, et notamment chez les Sélaciens, non seulement les
leucocytes granuleux abondent dans le sang, mais ils y affectent des dimen-
sions, une forme particulière, caractéristiques pour une espèce donnée. Le
sang des Téléostéens, à part quelques exceptions, est très pauvre en leucocytes
granuleux. Ces éléments ne paraissent pas être indispensables dans l'éco-
nomie des Téléostéens; d'autre part il ne semble y avoir aucune loi dont
dépendrait leur présence ou leur absence dans le sang. De deux espèces
voisines, l'une peut présenter, l'autre peut ne pas présenter des leucocytes
granuleux; et même, chez une espèce déterminée, dans les conditions de
la nature, tantôt on les rencontre, tantôt on ne les rencontre pas. L'auteur
a pu cependant mettre en évidence plusieurs facteurs dont dépend l'abon-
dance relative de ces éléments dans le sang : jeûne prolongé, âge, habitat,
dessalure et sursalure de l'eau. Une même modification (disparition de leu-
cocytes granuleux acidophiles) peut être obtenue avec des facteurs variés
(jeûne prolongé, dessalure) et des facteurs diamétralement opposés (sursalure
et dessalure) peuvent produire le même effet. — F. Henneguv.
CHAPITRE XV
Agar ("W. E.). — Variations héréditaires che:- un Cladocère {Simocephalùs
velulus). (4'' conf. intern. de Génétique, Paris, 6 fig.) [356
Barfurth (Dietrich). — Experimentelle Untersuchungen ilber die Vererbung
der Hyperdactylie bei Hilhnern. III. Milteilung : Konlrollversuche und Yer-
suche am Landhuhn. (ArchJîIntw.-Mech., XXXI, 479-511, 7 tableaux.) [357
Earoux (P.). — Les stigmates héréditaires de la chevalerie. (Rev. Se, XLIX,
2« sem., 490-498, 3 fig.) [356
a) Baur (Erwin). — Vererbungs- und Bastardierungsversuche mit Antirrhi-
niim. (Zeitschr. f. indukt. Âbstammungs- und Vererbungslehre, III, 98-103,
1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
b) Untersuchungen i'tber die Vererbung von Chromatophorenmerkmalen
bei Melandrium Antirrhinum and Agnilegia. (Ibid., IV, 160-102.)
[Sera analysé dans le prochain volume
Benedict (R. C). — Do Ferns hybridize? (Science, 17 février, 254.)
[Sans aucun doute, répond l'auteur. — H. de Varigny
Blackmann (V.). — The Nucleus and Ileredity. (The New Phytologist, XX,
90-99.) [Revue critique, d'après la bibliographie. — M. Bousier
a) Blaringhem (L.). — Les règles de Naudin et les lois de Mendel relatives à
la disjonction des descendances hybrides. (C. R. Ac.Sc, CLII, 100-102.)
[L'étude de la descendance des hybrides d'Orges justifie
les règles de Naudin et mettent en défaut les lois de Mendel. — M. Gard
b) Nouvelles recherches sur la production expérimentale d'anomalies
héréditaires chez le Maïs. l. Réponse à M. E. Griffon. II. Cultures expéri-
mentales des anomalies héréditaires du maïs de Pensylvanie (Zea Mays
pensylvanica Bonaf.). (Bull. Soc. bot. de France, 4^ série, XI, 251-260 et
299-309.) [352
c) Note sur la seconde communication de M. Griffon relative aux va-
riations du maïs. (Bull. Soc. bot. de France, 4^ série, XI, 576-577.) [352
Cuénot (L.). — Les déterminants de la couleur chez les souris. Etude compa-
rative. (Arch. zool.exp., 5, VIII, N. et R., .kl.) [360
Davenport (C. B.). — Characters in Mongrels vs. pure bred individuals.
(Ann. Rep. Americ. Breeders Assoc, VI, 339-341.) [361
Davenport (C), Laughlin, Weeks (D. E), Johnstone (E. R.), Goddard
(Henry H.). — The studg of Itereditg. Melhods of collecting, charting und
analyzing data. (Eugenics Record Office, Bull, n" 2, 17 pp.) [351
Emerson (R. A.). — Coupling versus random ségrégation. (Science, 20 oct.,
512.) [358
Federley (Harry). — Vererbungsstudien an der Lepidopteren-Gattung Py-
gœra. (Archiv f. Rass.- und Gesells.-BioL, Vlll.) [365
348 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
GardfM.). — La loi d'uniformité des hi/brides de première générntion est-elle
absolue? (C. R. Ac. Se, CLIII, 120-122.) [Dans le
genre Cisttis, il n'y a pas toujours uniformité entre hybrides frères. L'hé-
térogénéité existe non seulement entre individus de certains croisements,
mais encore entre hybrides réciproques, et enfin peut se manifester par
l'apparition simultanée d'hybrides vrais et de faux hybrides. — M. Gard
Geerts (J. M.). — Cytologische Untersuchungen einiger Baslarde von
Oenothera gigas. (Ber.deutsch. bot. Ges., XXLX, 1 pi., 160-166.) [366
Giglio-Tos (Ermanno). — Les dernières expériences du professeur de Tries
et l'éclatante ctmfirmation de mes lois rationnelles de Vhyhridisme. (Biol.
Centralbl.. XXXI, 417-425.) [366
a) Goodale i H. D. ) . — Sex-limited inheritance and sexual dimorphism in poul-
try. (Science, 16 juin, 939.)
[Discussion, sans faits nouveaux. — H. de Variony
h) Stiidii's on hybride ducks. (Journ. exper. Zool, X, 241-254, 9 fig.,
2 pi.) [361
Gregory (R. P.). — On gametic coupling and repulsion in primula sinensis.
(Roy. Soc. Proceed.,B.^568, 12.)
[Observation sur le couplement jxirtiel entre deux domi-
nants chez Fo, alors que chez F' il y a répulsion complète. — H. de Varigny
Griffon (Ed.). — A propos de la variation du maïs. Réponse à J/. Blarin-
ghem. (Bull. Soc. bot. de France, 4« série, XI, 567-576.) [532
Guyénot. — Les nouveaux problèmes de rhérédité. Les lois de Mendel.
(Biologica, L N'^ 6, 18.5-195.)
[Etude d'ensemble de la question, faite à un point
de vue opposé à la notion de caractères indépendants. — M. Golds.mith
Guyer (MichaelF.). — Nucleusand cytoplasm in heredity. (Americ. Natur.,
XLV, 2S4-305.) [350
a) Haecker (V.). — Ergebnisse und Aushlicke in der Keimzellenforschung.
(Zeitschr. f. indukt. Abstamm.- u. Vererbungslehre, III, 181-200, 1910.)
[Sera analysé dans le prochain volume
b) Vererbungs- und variationstheoretisclie Einzelfragen. IL Ueber die
TemperaluraberrationenderSchmelterlinge und derenErblichkeit. (Ibid., IV
24-28.) [Id.
a) Hagedoorn (Arend L.). — Tlte genetic factors in the developmenl of the
Bousemouse, which influence the eoat c<dour, with notes on such genetic
factors in the development of the other Rodents. (Zeits. fiir induckt. Abst.-
und Yererb., VI, 97-136.) [357
b) — — Autokatalylical Substances, the déterminants for the inheritable cha-
rakters. A biomechanical theory of inheritance and évolution. (Vortrâge u.
Aufsâtze ùb. Entw.-Mech., H. 12, 35 pp.) [351
Hiltzheimer (H.). — Atavismus? (Zeitschr. f. indukt. Abstamm.- u. Verer-
bungslelire, III, 201-204, 1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
Iwanoff (E.j. — Zur Frage der Fruchtbarkeit der Hybride des Haus-
pferdes : der Zebroiden und der Llybride von Pferde und Èquus Przevalskii.
(Biol. Centralbl., XXXI, 24-28.) [362
Jacob (S. M.). — Inbreeding in astable simple Mendelian Pojtulation with
spécial référence to cousin marriage. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 23.) [360
a) Jennings (H. S.). — Pure Unes in the study of genetics in lower orga-
nisms. (Amer. Natur., XVI, 79-89.) [Voir ch. XVI
XV. — L'HEREDITE. 349
b) Jennings (H. S.). — HeredUy and Personalily. (Science, 29 décembre,
992.) [Discours
académique sur le rôle de l'iiérédité et sa puissance. — H. de Varigny
Kammerer (Paul). — Direkl induzierle Farbanpaasunijrn und dercn Verer-
bun;/. (Zeitsclir. f. indukt. Abst.- u. Vererbungslehre, IV, 279-258,
1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
a) Lang (A.). — Fortgesetzte Vererbungsstudien. (Zeits. f. indukt. Abst.- und
Vererbungslehre, V, 97-138.) [363
b) — — Ccber alternative Vererfmng bei Hunden. (Zeitschr. f. indukt. Abst.-
u. Vererbungslehre, III, 1-33, 1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
c) Die Erblichkeitsverhdltnisse der Ohrenldnge dev Kaninchen nach
Castle und das Problem der intermedidren Vererbung und Bildung kon-
stanter Bastardrassen. (Ibid., IV, 1-23, 1910.) [Id.
L'Hermitte (J.). — Deux hybridations de Colomb idés. (Rev. Fr. Ornith., II,
N" 24, 59-62 ; N» 27, 125 et 126. ) [362
Little (G. C). — The « dilute » forme of Yellow mice. (Science, 9 juin, 896.)
[La couleur crème n'est pas une dilution du jaune. — H. de Varigny
Mac Bride (E. W.). — Studies in Heredity. I. The effecls of crossing the
sea-urehins Echinus esculentus and Echinocardium cordatum. (Roy. Soc.
Proceed.,B. 573, 394.) ' [364
Mac Dougal (D. I.). — Altérations inheredity induced by ovarial treatments.
(Bot. Gazette, LI, 241-257, 3 fig., 3 pi.)
[Les caractères héréditaires se trouvent altérés lorsqu'on
injecte, dans l'ovaire, au stade précédant immédiatement la fécondation,
une portion de goutte d'une solution de sucre à 10 pour 100, de sulfate de
zinc à 1 pour 10.000 ou de nitrate de calcium à 1 pour I.OOO. — P. Guérin
Mawe (E. S.). — Types de cheveux à la nuque et une théorie possible de la
prédiction du sexe. (Journ. Anat. Physiol., XLV, 420.) [355
Meijère (C. H. de). — Ueber Jacobsons Zuchtungsversuche bezilglich der
Polymorphismus von Papilio Memnon L. Q und ûber die Vererbung sekun-
ddrer Geichlechtsmerkmale. (Zeitschr. f. indukt. Abstamm.- u. Vererbungs-
lehre, III, 161-181, 1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
a) Morgan (T. H.). — An altération of the sex-ratio induced by liybridiza-
tion. (Proc. Soc. for exper. Biol. and Medic, VIII, 82-83.) [Voir ch. XVI
b) — — A dominant sex-limited character. (Proc. Soc. exp. Biol. and Med.,
IX, 14-15.) [352
c) — — The application of the conception of pure Unes to sex-limited inheri-
tance and to sexual dimorphism. (Amer. Natur., XLV, 65-78.) [352
d) An attempt to anah/ze the constitution of the chromosomes on the
basis of sex-limited inheritance in. Drosophila. (^ioxirn. exp. Zool., XI, 365-
411.) [353
e) — — Random ségrégation versus coupling in mendelian inheritance.
(Science, 22 sept., 384.) . [358
/) Chromosomes and associative inheritance. (Ibid., 10 nov., 636.) [358
g) The influence of heredity and of environment in determining the coat
colors in Mice. (Annals N. Y. Acad. Se, XXI, 87-117.) [359
h) Notes on tu:o crosses between différent races of Pigeons. (Biol. Bull.,
XXI, 215-221.) [361
i) Chromosomes and heredity. (Amer. Natur., XLIV, 449-496, 1910.)
[Sera analysé dans le prochain volume
350 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Murray (J. A.). — Cancerous ancestry and Ihe incidence of Cancer in Mice.
(Roy. Soc. Proceed., B. 568, 42.) [Les souris
cancéreuses ont plus souvent des ancêtres cancéreux. — H. de Varigny
a) Nilsson-Ehle (H.). — Veber Fàllc spontanen Wi'gfatlens eines Hetnmungs-
faklors bci Hafer. (Zeitschr. f. indukt. Abstam.- u. Vererbungslehre, V,
1 pi., 1-35.) [367
b) Ueber Entstehung scharf ahweichender Merkmale aus Kreuzung-
gleichartiger Formen beim Weizen. (Ber. d. deutsch. Bot. Gesellsch., XXIX,
'65-69.) [366
Ostenfeld. (C. H.). — Further Studies on Ihe apogamy and hybridizalion of
the llieracia. (Zeitschr. f. indukt. Abstam.- u. Vererbungslehre, 241-285,
1910.) [Sera analysé dans le prochain volume
Pearl (R. ). — Inherilance of Fecundity in the Domestic Fowl. (Amer. Natur.,
XLV, 320-345, 5 iîg.) [Le degré de fécondité est le propre de certaines
lignées et ne peut être maintenu que par leur isolement. — M. Golds.mith
Pictet (Arnold). — Un nouvel exemple de l'hérédité des caractères acquis.
(Arcli. des se. phys. et nat., XXXI, 561-563.) [356
Poil (H.). — iMischlingstudien. 6. Eierstock und Ei bei fruchtbaren und un-
fruchtbaren Mischlingen. (Ibid., LXXVIII, 63-127, 4 pi., 1 fig.) [360
Prenant (A.). — La aitbstaiice héréditaire et la base cellulaire de Vhéré-
dité. (Journ. Anat. Physiol., XLVII, 1-59, 8 fig.) [Exposé
des différentes théories de l'hérédité avec une conclusion en faveur d'une
substance héréditaire, spécifique dans un sens chimique. — M. Goldsmith
Vuillemin (P.)- — Mutation d'un hybride transmise à sa postérité et à ses
produits en voie de disjonction. (C. R. Ac. Se, CLIIl, 551-553.)
[II s'agit de lobes interpétalaires,
provenant de la transformation d'étamines chez un Pétunia. L'étude de
la descendance a montré que c'était un hybride et que le caractère nou-
veau se transmettait aux plantes faisant retour aux parents. — M. Gard
"Weiss (F. E.). — Colour Inheritance in Anagallis arvensis. (Report of the
eighteith meeting of the british Ass. for the Adv. of Science, 779-780,
1910.) [366
Voir pp. 130, 370, 376, 395, pour les renvois à ce chapitre.
= Généralités.
Guyer iMichael F.). — Noyau et cytoplasme dans l'hérédité. — 11 n'est
pas douteux que l'iiérédité repose sur une base physico-chimique, et que les
protéines des cellules germinales jouent à cet égard un rôle prépondérant,
actionnées par des catalyseurs. Probablement il y a beaucoup de ferments
qui sont associés avec l'activité nucléaire et tirent leur origine du noyau
même; en effet, on pense généralement que la dissolution périodique de la
membrane nucléaire, qui a pour effet de rejeter dans le cytoplasme une
quantité notable de matériel nucléaire, est un moyen de préparer des réac-
XV. - L'HEREDITE. , 351
tions nouvelles dans la cellule, en y introduisant des enzymes ; les chromo-
somes pourraient bien être la source de ceux-ci. Dans l'hérédité biparentale,
on peut supposer que chaque lot (maternel et paternel) de chromosomes agit
d'une façon catalytique particulière sur une série de protéines cellulaires
communes aux deux lignées ancestrales; les faibles différences constitu-
tionnelles entre les enzymes produisent les différences individuelles que
nous reconnaissons chez l'adulte. Les réversions peuvent être interprétées,
non pas comme dues à la réapparition de germes hypothétiques, mais
comme la suppression de processus ou de matériaux surajoutés au type pri-
mitif. G. ne pense pas néanmoins que le noyau ou les chromosomes ont
uniquement une fonction enzymatique; le noyau renferme, en effet, des pro-
téines d'une haute complexité, et il est possible que, dans certaines condi-
tions, celles-ci agissent comme ferments et, dans d'autres, comme matériaux
de construction; mais le contrôle de la rapidité des réactions dans la chimie
cellulaire doit être une de ses principales fonctions. — L. Cuénot.
Hagedoorn. — Substances autocatalytiquox. — Ce travail débute par un
exposé succinct de l'hypothèse mendélienne des caractères-unités, des fac-
teurs exprimés ou latents ; il cite un nouvel exemple d'hérédité mendélienne
observée chez un hybride entre Di(jit(ilis puvpurea et Digitalis grandi/fora;
chez la première espèce, le côté inférieur de la fleur est dépourvu de poils,
tandis que chez la seconde, il est revêtu de poils multicellulaires, terminés
par une glande. Dans la P'2) ^^^ quart des plantes ont des fleurs dépourvues
de poils, et les trois autres quarts se partagent proportionnellement aux
nombres 9, 3, 3 et 1, en fleurs ayant des poils multicellulaires avec glandes
(9), multicellulaires sans glandes (3), unicellulaires avec glandes (3), unicel-
lulaires sans glandes (1); tout s'explique très facilement si l'on admet qu'il
y a eu 3 paires de facteurs, ABC (facteurs dominants de grandiflora) et abc
(facteurs dominé-s de purpurea).
On peut distinguer deux sortes de facteurs dans le développement des
organismes : 1'^ facteurs génétiques, transmis des parents à la progéniture
{Dclerminalionsfakloren de Roux); 2° facteurs non génétiques, c'est-à-dire
les influences du milieu dans le sens le plus large, et non héritables {fac-
teurs de réalisation et d'altération de Roux). Les seules variations héritables
sont celles qui sont produites soit par la perte d'un facteur génétique
d'un gamète, sans cause apparente (mutation), soit par la redistribution de
facteurs génétiques dans les descendants d'hybrides.
H. ne croit pas que les facteurs génétiques soient des particules vivantes,
comme les pangènes ou les biophores des théoriciens, mais plutôt des sub-
stances nombreuses, indépendantes, dont chacune a des propriétés autoca-
talytiques, c'est-à-dire est un ferment pour sa propre formation ; il les com-
pare aux virus filtrants. — L. Cuénot.
Davenport, Laughlin, MTeeks, Johnstone et Goddard. — L'étude de
l'hérédité luimaine ; méthodes jwur rassembler, enregistrer et analyser les
faits. — Dans cet exposé purement pratique, il n'y a à mentionner que
l'emploi de trois néologismes : les homozygotes DD, dont chaque cellule
germinale renferme un déterminant donné, sont des individus dnjdex; un
hétérozygote DR, dont les cellules germinales sont par moitié pourvues ou
dépourvues du déterminant, est dit simjdex; somatiquement il ne peut pas
être distingué du type duplex; enfin l'individu RR, dont aucune des cellules
germinales ne renferme le déterminant intéressant, est dit nullijjlex. — L.
Cuénot.
352 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Blaringhem (L.). — XoKvelîes reche^xhes sur la production expé-
rimentale iVanomalies héréditaires chez le maïs. I. Réponse à M. Grijj'on. II.
Culture expérimentales des anomalies héréditaires du maïs de Pensylvanie
(Zea mays pensylvanica Bonaf.). — (x\nalysé avec les suivants.)
Griffon (E.j. — A propos de la variation du maïs. Réponse à M. Blarin-
ghem. — (Analysé avec le suivant.)
c) Blaringhem (L.). — Note sur la seconde communication de M. Grif-
fon relative aux variation du maïs. — Si l'on écarte ce qu'il y a de per-
sonnel dans ces mémoires, le débat se réduit à décider si certaines ano-
malies observées dans des races de maïs et notamment l'hermaphroditisme
sont des caractères nouveaux nés par mutation à la suite de traumatismes,
conmie le pense Bl., ou des anomalies banales qu'on peut observer dans
la nature et sans intervention de mutilations. Bl. apporte à l'appui de sa
thèse les résultats de nouvelles cultures expérimentales des anomalies hé-
réditaires du maïs de Pensylvanie, résultats qui le confirment dans son opi-
nion que les traumatismes sont un facteur très important de l'évolution
végétale. Gr. maintient que les caractères présentés comme nouveaux par
Bl. ne sont ni nouveaux, ni héréditaires, qu'ils doivent se produire de
temps en temps, sur bien des variétés et, vraisemblablement, sous l'in-
fluence de conditions météorologiques ou culturales qu'on déterminerait
sans doute après de nombreuses années d'essais en des terrains et sous
des climats différents. — F. Péchoutre.
b. TrausmissibiUté des caractères.
a) Hérédité du sexe.
/y) Morgan (T. H.). — Un caractère dominant sex-limited. —M. a reconnu
qu'une mutation nouvelle apparue dans ses élevages de Drosophila, à savoir
un arrangement anormal des bandes noires de l'abdomen, était un caractère
sex-limited (c'est-à-dire renfermé dans le chromosome X) et dominant par
rapport à l'arrangement normal des bandes. Il en résulte que ce dernier
caractère est aussi sex-limited.
Chez Drosophila, les ailes miniature, les ailes rudimentaires, la couleur
noire, l'œil rouge brillant et l'œil orange, sont tous des caractères récessifs,
sex-limited, c'est-à-dire renfermés dans le chromosome X ou absents de
celui-ci ; il en résulte que celui-ci peut renfermer des déterminants dominés
en même temps qu'un dominant. 11 apparaît aussi qu'il y a une forte asso-
ciation ou « coupling » entre des déterminants sex-limited, c'est-à-dire que
dans la F2, certaines combinaisons grand 'parentales réapparaissent en plus
grand nombre que d'autres. — L. Cué.not.
c) Morgan (T. H.). — L'application de la conception des liynécs pures à
l'hérédité sex-limiled et au dimorphisme sexuel. — Le changement de nos
idées amené par le mendélisme a eu aussi un retentissement sur les théories
de la détermination du sexe; l'expérience a montré que chez quelques ani-
maux et plantes la femelle est homozygote et constitue une lignée pure,
tandis que le mâle est hétérozygote (type Drosophila) ; chez d'autres êtres,
au contraire, c'est la femelle qui est hétérozygote pour le sexe (type Abraxas
et Poule). Parmi les différentes formuh^s symboliques qui ont été proposées,
M. préfère la suivante : le mâle du type Drosophila a la valeur Ffmm (ou
XV. — L'HEREDITE. 353
plus brièvement F f, F étant un gène quantitativement plus grand que /' et
dominant celui-ci) ; la femelle a la valeur F m F »t. (ou plus brièvement FF);
le mâle donne donc naissance à deux sortes de gamètes F m et fm; et la
femelle ne donne que des gamètes F)n. Une formulation symétrique, mais
inverse, convient pour les animaux du type Abvnxas.
Ces formules s'accordent convenablement avec un certain nombre de faits,
connus : dans certaines conditions la femelle ou le mâle peuvent acquérir
certains caractères propres au sexe opposé (Crabe sacculiné); le passage
de l'hermaphrodisme au sexe séparé ou inversement est fréquent; la produc-
tion de mâles par des femelles parthénogénétiques peut se comprendre par
la perte de l'un des gènes femelles dans le globule polaire.
Les caractères à hérédité sex-limited sont ceux qui, dans certaines com-
binaisons, sont transmis seulement à un sexe : ainsi un mutant de Droso-
phile à yeux blancs (caractère dominé par les yeux rouges) transmet ce
caractère à la moitié de ses petits-fils, mais à aucune de ses petites-filles;
ce n'est pas parce que le caractère yeux blancs est incompatible avec l'état
de femelle, car par un croisement convenable on peut l'associer à ce sexe.
Un autre mutant de Drosophile a des ailes moitié moins longues que la nor-
male; c'est aussi un caractère sex-limited. Si on réalise un croisement
entre une femelle à yeux blancs (symbole W) et à ailes longues (symbole
L), et un mâle à ailes courtes et à yeux rouges (symboles S et R), tout se
passe dans la F^ et la F^ comme si les caractères sex-limited étaient accolés
au gène F, ou en interprétant les faits en termes de chromosomes, comme
si les gènes W, L, S et R étaient renfermés dans le cliromosome sexuel X
(au nombre de deux chez les femelles et d'un chez les mâles).
Les phénomènes d'hérédité sex-limited chez le Galhis bankiva montrent
que c'est au contraire la femelle qui doit avoir seulement un chromosome X,
tandis que le mâle en a deux; or Guyer est persuadé, d'après une étude
cytologique, que c'est le mâle qui a seulement un chromosome X; il y a
donc contradiction entre le résultat expérimental et l'examen cytologique,
et il reste à voir lequel a tort. [Des travaux récents ont montré que Guyer
avait fait erreur, et que chez la Poule, le mâle est bien duplex et la femelle
.^implex, ce qui est une preuve bien forte que les chromosomes sexuels sont
les supports des caractères sex-limited]. — L. Cuénot.
d) Morgan (T. H.). — Un essai d'analyse de la constitution des chromosomes
sur la base de l'hérédité sex-limited chez Drosophila. — Le thème principal
de ce travail est le suivant : le mode particulier d'hérédité, qualifié du terme
anglais sex limiied (que je conserve faute d'une traduction vraiment adéquate)
s'explique en admettant que l'un des facteurs matériels du caractère sex-limi-
ted est porté par les mêmes chromosomes qui portent le facteur matériel dé-
terminant le sexe femelle. On sait que chez Drosophila le mâle est hété-
rozygote (ou simplex) pour le chromosome sexuel X ; il forme donc deux
classes de spermatozoïdes, l'une renfermant X, l'autre moitié ne renfermant
pas ce chromosome spécial ; au contraire, la femelle est homozygote (ou du-
nlex), c'est-à-dire que l'ovogonie renferme deux X (ou XX); il n'y a donc,
après expulsion des globules polaires, qu'une seule classe d'œufs, qui ren-
ferment tous le chromosome X; voilà ce que nous apprend l'étude cytolo-
gique (N. M. Stevens).
Dans un élevage de Drosophiles, il est apparu un certain nombre de mu-
tations portant sur la couleur des yeux (le type normal a les yeux rouges;
les mutants ont des yeux vermillons, roses, blancs ou oranges), sur la lon-
l'ANNÉE biologique, XVI. 1911. 2^
354 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
gueur des ailes (ailes courtes au lieu d'ailes longues), sur la couleur du corps
(jaune au lieu d'être fauve aux bandes noires).
Le croisement entre type normal et mutant donne les résultats suivants :
9 à yeux vermillon X Q yeux rouges = cf et Q à yeux rouges.
En symboles chromosomiques, ce croisement peut s'écrire de la façon sui-
vante (P et p désignent respectivement les facteurs de couleur des yeux ;
p est le facteur dominé, caractéristique des yeux vermillon) :
pXp X PXPX
riamètes joX et;;PX
F' V j>X PX/jX, c'est-à-dire cf et Q en nombre égal, tous à
yeux rouges.
Gamètes de F, cf rouge VX ei p
Q rouge P X et ;j X
La génération F2 comprend les formes suivantes :
P X P X Q à yeux rouges homozygote \ 3 animaux à
PX^jX q à yeux rouges hétérozygote / yeux rouges
PXp cf à yeux rouges l pour 1 à
pXp cf à yeux vepmillon ) yeux vermillon
Quand on croise un o" à yeux rouges hétérozygote (P Xp) par une 9 ver-
millon, forcément homozygote (pXjoX), on a un résultat intéressant, la pro-
géniture étant inverse des parents (hérédité criss-cros><), c'est-à-dire que
l'on obtient des o' à yeux vermillon comme la mère (ils sont dits matroclinos
pour cette raison) et des 9 '^ yeux rouges comme leur père {pah'odines).
Ce croisement se formule ainsi :
Parents PXp (yeux rouges, hétérozygote) pXjiX (yeux vermillon)
Gamètes PX et p pX
F, PXp X Q k yeux rouges hétérozygote
pXp cf à yeux vermillon homozygote
Ce croisement crisscross est tout à fait caractéristique des caractères sex-
limited.
PX et ;jX pX et p
9 à yeux rouges hétérozygote
iCf à yeux rouges hétérozygote
9 à yeux vermillon homozygote
cf à yeux vermillon homozygote
L'expérience donne en Fo les résultats prévus par le maniement des for-
mules chromosomiques, c'est-à-dire un nombre égal de cf et de 9 dans
chaque classe d'yeux.
Le mémoire de M. renferme le détail des croisements entre tous les diffé-
rents mutants d'ailes, d'yeux et de couleur qui ont apparu dans ses élevages
de Drosophiles : il en résulte que les caractères yeux blancs, ailes courtes,
et couleur jaune sont strictement sex-limited. La couleur des yeux est due
à la collaboration d'au moins quatre différents facteurs, notamment un
rouge, un rose, un orange, et en plus un déterminant de couleur (symboles
RPOC) : les différentes couleurs sont en relation avec l'absence, l'atrophie
ou la modification d'un facteur déterminé (ainsi les yeux roses ont la for-
mule r POC, les yeux oranges rp OC, les yeux vermillon Rp OC, les yeux
blancs RPOc). Tout fait penser que ces facteurs sont des corps matériels
Gamètes
F2
de
F<
PXpX
PXp
pXpX
pXp
XV. — L'HEREDITE. 355
présents dans les chromosomes : le facteur K est renfermé dans un chro-
mosome quelconque; les facteurs P et C sont portés par le chromosome
sexuel X; quant à 0, que M. suppose être le facteur responsable de l'orange,
comme il est présent dans toutes les classes, il est impossible de fixer sa lo-
calisation. Ces corps matériels représentent sans doute une substance néces-
saire au développement du caractère que l'on envisage, en collaboration
avec les autres parties de la cellule, et toute modification ou absence du
déterminant amène nécessairement une modification du caractère somatique.
Un déterminant n'est pas un chromosome entier, mais une particule ou
substance chimique logée dans le corps d'un chromosome ; le fait que les
caractères sex-limited suivent rigoureusement le sort du chromosome sexuel
est une preuve bien forte que ces facteurs qui les concernent sont en con-
nexion avec le même corps matériel qui détermine le sexe.
Mais, ceci admis, les croisements de M. mettent en évidence un fait qui
demande une explication : les facteurs P C concernant les yeux, ainsi que
L et S concernant la longueur des ailes, et N et Y concernant la couleur du
corps, sont, d'après la théorie, inclus dans les chromosomes sexuels X : si
nous considérons une Drosophile femelle hétérozygote triplement, de la for-
mule NRLXYWSX, il semble que lors de la formation des gamètes, il de-
vrait se former seulement deux gamètes différents, la formule se coupant en
deux, NRLX et Y W SX, puisque chaque X emporte avec lui les facteurs
sex-limited qu'il renferme ; or, l'expérience montre au contraire qu'il se forme
8 sortes de gamètes, comme si NRL et leurs allélomorplies YWS pouvaient
se séparer librement, à la manière des déterminants mendéliens ordinaires;
de plus ces gamètes sont en nombre très inégal, si bien que certaines com-
binaisons se réalisent beaucoup plus rarement que d'autres ; il y a donc in-
terchange entre les deux chromosomes X; naturellement cet interchange ne
se produit que chez la femelle, la seule qui ait deux chromosomes X, et il
n'y en a pas chez le mâle. Pour expliquer cette anomalie, M. suppose que,
lors du stade synapsis, les deux chromosomes X de la femelle s'accolent l'un
à l'autre en se tordant, comme les torons d'une corde ; puis, lorsque la sépa-
ration du chromosome bivalent se produit, le plan de disjonction est tel que
chaque chromosome X emporte avec lui non pas les facteurs qu'il avait ap-
portés originairement, mais une combinaison quelconque; toutes les combi-
naisons possibles ne sont pas réalisées en nombre égal parce que les facteurs
voisins l'un de l'autre dans un même chromosome ont plus de chances d'être
associés lors de la disjonction que ceux qui sont éloignés; il y a donc des
combinaisons favorisées.
La plupart des mutations dans les caractères sex-limited paraissent être
dues à des pertes de chromatine, c'est-à-dire des facteurs matériels en rap-
port avec ces caractères ; on peut concevoir qu'un génotype récessif par rap-
port à plusieurs caractères de cette sorte, qui a donc perdu une quantité ap-
préciable de chromatine, est moins viable qu'un type normal ; cela expliquerait
la faible fertilité de certains mutants de Drosophile ou de certaines combi-
naisons récessives. Enfin, si l'on admet que les facteurs sex-limited sont in-
clus sous forme de particules matérielles dans le chromosome X. et que
celles-ci peuvent disparaître, il en résulte que le chromosome X n'est pas en
entier le facteur pour la détermination du sexe, mais que c'est seulement
une très petite part de celui-ci qui joue ce rôle. — L. Cuénot.
Mawe (E. S.). — Types de cheveux à la nitqiw et une Ihéo/'ie jiossible de
la prédiction du sexe. — L'auteur relève une vieille croyance japonaise, vé-
rifiée sur environ 300 observations faites par lui, et d'après laquelle il serait
356 L'ANXEE BIOLOGIQUE.
possible de prédire le sexe de l'enfant à naître d'après la direction (diver-
gente ou convergente) que présentent les cheveux à la nuque chez l'enfant
né immédiatement avant. Comme explication possible de ces relations, l'au-
teur émet l'hypothèse que la disposition des cheveux de la nuque est un
caractère meiidélien et qu"il peut y avoir des rapports entre cette disposi-
tion chez les parents, d'une part, et la disposition correspondante et le sexe
chez les enfants, de l'autre. — M. GoLDSMrm.
p) Hérédité des carnrlèri'S acquis.
Pietet (Arnold). — Un nouvel exemple de l'hérédité des caractères
acquis. — L'auteur est parvenu à accoutumer des chenilles de Lasiocampa
qtiercus (nourriture normale : chêne, rosacées, etc.) à consommer des
aiguilles de sapin. Les chenilles d'une ponte sont divisées en deux lots : les
unes sont nourries de feuilles iX Evoni/mus japnnicus et considérées
comme témoins, les autres d'aiguilles de sapin. Or, les chenilles qui se
nourrissent de feuilles plates entament celles-ci par le bord latéral en se
fixant elles-mêmes à la tige. Pour consommer les aiguilles de sapin, les che-
nilles essaient d'abord de les entamer par le côté, mais leurs mandibules ne
peuvent donner assez d'écartement pour cela. Plusieurs d'entre ces bestioles,
atteignant le sommet de l'aiguille, plus conique et plus mince que le reste,
se mettent à le dévorer et creusent ensuite plus facilement dans l'épaisseur
de la feuille. Voilà donc le caractère nouvellement acquis qui consiste pour
les individus de cette expérience à entamer les aiguilles de haut en bas et
à les creuser, alors que leurs congénères dans leur vie liabituelle entament
les feuilles par le côté et les mordent. Les chenilles de la seconde généra-
tion, issues de parents adaptés au sapin, lorsqu'elles se retrouvent dans les
conditions normales, en présence de feuilles d'Evonymus, cherchent à les
entamer par le sommet, de haut en bas et à creuser leur intérieur. Ainsi
donc, des larves de Lasiocampa quercxis ont dû prendre, pour l'ingestion de
leur alimentation, une habitude nouvelle, et cette habitude se transmet, en
tout cas à quelques-uns de leurs descendants. Ce même caractère s'est
encore plus manifestement transmis chez Ocneria dispar. — M. Boubier.
Baroux (P.). — Les siigmaies héréditaires de la chevalerie. — Chez une
série de membres d'une même famille, très ancienne, remontant au Moyen
Age, l'auteur a constaté des nœvi de formes différentes et placés en diffé-
rents points du corps. Il les croit primitivement acquis, par suite de l'exci-
tation de la peau produite par le frottement de l'armure du chevalier et
transmis ensuite héréditairement. Ces siijnes étaient le propre de l'aristo-
cratie ; la mode des « mouches » d'autrefois était une imitation qui les rap-
pelait. — M. GOLDSMITU.
Agar ("W. E.). — Variations héréditaires chez un Cladocère [Simocepha-
lus vctul ((.■<]. — Deux caractères ont été étudiés : longueur du corps et dis-
tance entre les bords de la carapace; en élevant les Simocephalus dans une
culture spéciale de C/damydomonas, la courbe des valves est grandement
modifiée, et le rapport entre les deux valeurs ci-dessus fortement réduit (il
passe de VÎT = 5,27 à ^r? = 1,45). Or, si l'on prélève dans cette culture des
individus descendant de plusieurs générations cultivées dans ce milieu, et
qu'on les transporte en milieu normal, on constate que leur progéniture,
XV. — L'HEREDITE. 357
pendant deux générations, présente encore une valeur de ^ inférieure au
type normal ; l'effet n'est guère net que dans les premières naissances de
F^, provenant d'œufs pondus quelques heures après le transport dans le
milieu normal. A. regarde ce phénomène comme un cas d'induction paral-
lèle, c'est-à-dire de caractère produit directement et indépendamment par le
milieu sur le soma et les gonades. — L. Cuéxot.
y) Hérédité des caractères divers.
Barfurth (D.). Recherches expérimentales sur Vhérédilé de l'hyperdac
tylie chez le Poulet. 3^ communication. — B. a montré dans ses deux pre-
mières communications qu'un coq normal, accouplé à des poules hyperdac-
tyles, donne 47,4 % de poulets hyperdactyles; le pourcentage est de 42,2,
(c'est-à-dire identique) quand c'est le coq qui est hyperdactyle et les poules
normales. L'auteur répète sur une autre race de poules des expériences
analogues et les complète par l'étude des générations ultérieures. Certaines
de ses constatations sont intéressantes : l'hyperdactylie peut rester latente
pendant une génération et reparaître à la suivante ; la loi de prévalence de
Mendel ne s'applique pas à l'hyperdactylie, car ni celle-ci ni la normodac-
tylie n'affectent l'apparence d'un caractère dominant: la loi de disjonction
mendélienne ne trouve non plus aucune application dans les expériences de
B.; le sexe est sans influence sur la transmission de l'hyperdactylie. —
A. Brachet.
c. Transmission des caractères.
p) Hérédité directe et collatérale.
a) Hagedoorn (A.). — Les fadeurs génétiques dans le développement de la
Souris domestique, qui influencent la couleur du pelage, avec notes sur les
facteurs génétiqxies semblables dans le développement des autres Bongeurs. —
H. a étudié, surtout chez la Souris, les facteurs qui ont déjà fait l'objet de
nombreux travaux ; il confirme pleinement les résultats antérieurement acquis
et pense qu'il a découvert deux nouveaux facteurs, non isolés jusqu'ici. Il
est d'accord avec les formules déjà définies pour ce qui concerne les types
agouti (Souris sauvage), noir, chocolat, cinnamon agouti à yeux noirs, pour
les albinos, et les formes à yeux rouges (fauve, gris perle, café au lait), ainsi
que pour les dilutions de ces couleurs (« blue », « silver fawn », agouti
dilué), et les mutations panachées à panachure dominée. Il s'en écarte,
d'une façon qui n'est pas très claire, en ce qui concerne les Souris jaunes :
pour H., il y a deux sortes de Souris jaunes; les unes, qui sont celles étu-
diées par les auteurs, renferment un gène I, déterminant la couleur jaune,
et elles ne peuvent jamais être homozygotes pour ce facteur ; ces Souris jau-
nes produisent toujours deux sortes de gamètes, les uns avec I, les autres
dépourvus de ce gène (i); H. n'est pas éloigné de croire que ce facteur I
provient d'un croisement ancien avec quelque autre espèce de Mus sauvage,
possédant I à l'état hypostatique.
Les autres Souris jaunes doivent leur couleur à l'absence d'un certain fac-
teur B; mais H. ne donne pas la preuve absolue que ces Souris jaunes diffè-
rent des précédentes, par exemple en élevant une race pure en b : la race
« tortoise » serait un noir dans lequel b a été substitué à B; l'agouti jaune
358 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dériverait de la même façon du type agouti, et enfin l'orange ne différerait
du chocolat que par l'absence de B.
H. parait avoir retrouvé un facteur K, qui produit une panachure sur le
ventre et sur la tête, qui est dominante, et non dominée comme la pana-
chure ordinaire; mais son étude est incomplète, comme celles du reste de
miss DuiîHAM et de Morgan sur ce même facteur. J'en dirai autant pour un
nouveau facteur H. dont l'absence h produit un léger affaiblissement de la
teinte générale (« fade agouti », « fade chocolaté »), et de la pigmentation
des yeux (« fade chocolaté » a des yeux rouges sous une incidence conve-
nable).
Enfin, H définit un nouveau facteur F, dont l'absence f produit, vers
l'âge de neuf semaines, l'apparition de poils blancs, qui sont distribués au
hasard sur le corps, avec quelquefois une localisation sur le dos et les
flancs; on obtient ainsi des animaux argentés, dont le fond du pelage a une
couleur quelconque, agouti, noir, etc.
Trois fois une mutation a apparu subitement dans les élevages : une fa-
mille d'agoutis, qui était pure par rapport au facteur G, a donné naissance
à des petits noirs (perte du facteur G). Une famille de Souris noires a pro-
duit à plusieurs reprises la forme argentée (perte du facteur F); enfin,
dans une famille d'agoutis, il a apparu un jour une Souris jaune (perte du
facteur B): la femelle n'a jamais donné que des agoutis, mais ses petits,
croisés entre eux, ont produit environ 25 % de progéniture jaune.
Une fois, H. a observé un cas de mutuelle répulsion entre deux facteurs
non allélomorphes, qui d'ordinaire peuvent très bien se trouver ensemble
dans un même gamète : des albinos, issus d'un croisement entre agoutis
hétérozygotes à la fois pour le déterminant du chromogène et celui de la
couleur noire, n'ont pas présenté une seule fois (sur 13 individus] le déter-
minant du noir, mais seulement celui de l'agouti. ^ L. Cuénot.
(') Morgan (T. H.). — Ségrégation au hasard et cauplement dans l'héré-
dité mendéliennc. — (Analysé avec les suivants.)
Emerson (R. A.). — Couplement et ségrégaiion au hasard. — (Analysé
avec le suivant.)
f) Morgan (T. H. ) — Chromosomes et hérédité associative . — La loi de Mendel
repose surla ségrégation au hasard des facteurs des caractères unitaires. Mais
divers cas, concernant deux ou plusieurs caractères, ne se conforment pas à
la loi (hérédité limitée au sexe chez Abraxas et Drosopliila, volaille, chez qui
il doit y avoir couplement entre le facteur féminité et un autre, pois. etc.).
Bateson explique ces cas par couplement et par répulsion. Si Aa et Bb
sont deux paires allélomorphes sujettes au couplement et à la répulsion, A
et B se repousseront mutuellement dans la gamétogénèse du double hétéro-
zygote résultant de l'union AB X ab.
M. offre une explication plus simple. Si les matériaux représentant les
facteurs héréditaires existent dans les chromosomes et si les facteurs qui
couplent sont rapprochés en série linéaire, lors de la conjugaison dans l'hé-
térozygote les régions similaires seront opposées. Or, durant la phase
strepsinema les chromosomes homologues se tordent l'un autour de Tautre,
mais lors de leur séparation celle-ci se fait selon un seul plan. Par suite, les
matériaux originels voisins auront plus de chance de se trouver du même
côté du plan de séparation; les moins voisins pourront tomber aussi bien
des deux côtés. D'où couplement de certains caractères sans couplement
d'autres (ou rarement), la différence dépendant de la distance entre les
XV. — L'HEREDITE. 359
matériaux du chromosome représentant les facteurs. Il n'y a donc pas de
ségrégation au hasard, comme le veut Mendel, mais des associations de
facteurs rapprochés les uns des autres dans les cliromosomes.
E. demande comment il se fait qu'un même élément chromosomique ré-
pondant à un facteur donné ne soit pas à l'occasion divisé en deux, une
partie restant d'un côté et l'autre de l'autre côté du plan de séparation.
A ceci, M. répond que les « gènes » ne se partagent pas ; il ne peut
donc arriver qu'une partie reste d'un côté et l'autre de l'autre. — H. de
Varigny.
g) Morgan (T. H.). — L'influence de V hérédité et du milieu dans la détermi-
nation des couleurs du pelage des Souris. — M. a capturé dans une maison
de Woods-Hole (Mass.) plusieurs exemplaires de Mus 7)uis<'ulus constituant
une mutation, caractérisée surtout par le ventre entièrement blanc, au lieu
d'être gris jaunâtre comme chez la Souris grise ordinaire; cette même mu-
tation s'est présentée dans l'Iowa et est identique à celle que Cuénot a isolée
dans des élevages de Souris domestiques; elle paraît donc assez répandue.
Cette mutation, comme Cuén(jt l'avait déjà vu, est dominante sur toutes les
autres couleurs, sauf le jaune.
M. a produit des Souris valseuses artificielles par injection d'acétyl-atoxyi;
comme Eiirlich l'a découvert, ces Souris courent en cercles à peu près
comme les vraies Souris valseuses ; cette substance altère sans doute cer-
taines fibres nerveuses, car l'effet produit est permanent pendant toute la
vie. Ce caractère acquis n'est pas transmis à la progéniture, comme on pou-
vait s'y attendre.
M. a eu entre les mains, à plusieurs reprises, des Souris à yeux de couleur
asymétrique, un œil étant rose et l'autre noir; il n'a pas été possible de fixer
ce caractère, qui ne parait pas être transmis régulièrement.
M. a étudié à nouveau un certain nombre de croisements de Souris,
notamment les grises, noires et chocolat dans le but de définir les facteurs
qui interviennent dans la transmission des couleurs; il propose une nomen-
clature qui me parait inutilement compliquée, et rend moins bien compte
des faits que les symboles simples que j'ai employés dans des travaux anté-
rieurs.
Sous le terme de caractère-unité {unit character), M. désigne chaque structure
ou fonction qui peut se transmettre indépendamment des autres caractères ;
par facteur il entend quelque condition spéciale du plasma germinatif dont la
présence est nécessaire pour le développement du caractère-unité qui, en
son absence, n'apparaît pas. Il est bien entendu que, si un facteur est essen-
tiel pour l'apparition et le développement d'une partie déterminée, il n'est
qu'une condition nécessaire, plusieurs autres conditions se combinant pour
arriver à l'effet final, et l'absence d'une d'entre elles, quelconque, produit
sa suppression. Que ce soit un chromosome ou une partie de chromosome
qui constitue le facteur, tous les éléments de la cellule ou au moins beau-
coup d'entre eux prennent une part à l'élaboration finale de l'organe en
question. L'erreur du weismannisme a été de confondre le caractère-unité
avec un facteur unique, biophore ou pangène, et de voir dans le développe-
ment seulement un processus de séparation de particules représentatives
de chaque partie du corps ; dans la manière de voir mendélienne, tout ou
partie du plasma germinatif est nécessaire pour le développement de chaque
partie, mais la perte de l'une ou de l'autre particule du complexe chromo-
somique engage les processus du développement dans des voies diffé-
rentes.
360 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Le Peromyscus leucopus est une Souris sauvage remarquable par ses nom-
breuses races locales; une race de lile Monomoy, remarquable par sa teinte
brun pâle (ventre l)lanc), a été gardée en captivité; la teinte a rapidement
pâli, si bien que la Souris, à part quelques taches foncées, est devenue d'un
gris bleuâtre extrêmement clair, presque blanc; il est possible que ce soit la
sécheresse de l'air qui ait produit cette modification. — L. Cuénot.
Cuénot (L.). — Les délerminants de la couleur chez les souris. — La
question des déterminants de la couleur des souris ne saurait faire désor-
mais de progrès que si les auteurs s'astreignent non seulement à donner,
d'une façon claire et détaillée, les résultats des croisements qu'ils ont tentés,
mais surtout à définir rigoureusement leurs génotypes en se servant des
formules définies par les travaux antérieurs. En reprenant tous les symboles
et tous les calculs, C, après avoir exposé les formules utilisées par lui,
montre que jusqu'ici, en dépit des variations des nomenclatures, tout le
monde était en réalité d'accord sur le fond. -- M. Lucien.
y) Hérédité dans les unions consanguines.
Jacob (S. M.). — Sur les unions conso.nguines dans xme population men-
déiienne stable et simple, et sur les mariages entre cousins en particulier. —
Résultats et conclusions. 1° Plus un caractère récessif pur est rare dans une
population et moins il a de chances de se présenter, même en cas d'union
consanguine où pourtant il est plus fréquent. 2° La consanguinité accentue
le dominant et le récessif, purs, aux dépens de l'élément hybride. A la for-
mule de la progéniture dans une population à unions croisées, la consangui-
nité ajoute seulement un élément qu'on peut formuler ainsi (AA) — 2( Aa) +
(aa). La dominance absolue n'existe pas, et ceci doit rendre plus modérées
les objections à la consanguinité. — H. de Varigny.
8) Hérédité dans le croisement; caractères des hghrides.
a-b) Poil (H.). — Étude des hybrides. Ovaire et anif chez les hybrides fertiles
et stériles. — P. a fait sur l'ovaire une étude symétrique de celle à laquelle
il s'est livré sur le testicule. Ses études portent surtout sur des hybrides de
canards, fertiles ou stériles selon les croisements.
La stérilité des hybrides femelles est plus fréquente et plus facile à pro-
duire que celle des mâles. Parmi les femelles stériles, on peut distinguer
deux sous-catégories selon que l'appétit sexuel existe ou est absent.
Dans les ovaires des hybrides stériles, on note un caractère constant : le
manque de petits follicules de réserve chez l'animal adulte. Cette différence
est si nette qu'on reconnaît au premier coup d'œil les deux sortes d'hybrides.
Les influences déterminant cette modification sont d'ailleurs insaisissables.
On ne trouve pas de forme de passage entre les deux types, et il est singu-
lier de constater que les œufs ne dégénèrent pas à des états divers, mais
qu'il y a un stade qui manque constamment. En faisant une étude serrée
de ces hybrides, on constate que chez les uns (canard domestique, canard
turc) tous les ovocytes ou presque tous les follicules dégénèrent dès la
première époque de ponte. Il est d'autres hybrides chez qui la dégénéres-
cence n'est complète qu'en deux ans. Chez d'autres enfin il n'y a jamais
formation de follicules.
P. fait ensuite le parallèle entre l'ovogénèse et la spermatogénèse chez
les hybrides. La différence provient surtout de ce que le nombre des œufs
XV. — L'HEREDITE. 361
est primitivement limité, tandis que celui des spermatozoïdes est illimité,
mais les images histologiques diverses se rapportent à des faits cytologiques
dont P. établit la correspondance. Dans les trois types d'ovaires d'hybrides
stériles qu'il décrit, il retrouve les trois types de spermatogénèse des hy-
brides qu'il a précédemment décrits, avec une, deux, trois mitoses. Les
hybrides mâles et femelles des mêmes espèces se correspondent ainsi tou-
jours très régulièrement. — Ch. Champy.
(^)Goodale (H. T>.). — Études sur des Canards hybrides. — G. a effectué
des croisements entre deux races pures de Canards, les Pékins et les Rouens,
qui constituent des races bien fixes : les Pékins sont blancs, le bec, les
jambes et les pieds étant jaune ou orange; les Rouens ont une coloration
brillante chez le mâle, mélange de vert brillant sur la tête, de brun et noir
sur le dos, de marron et gris de fer sur le ventre, avec un anneau blanc au
cou; la femelle est de teinte beaucoup plus uniforme, et n'a pas d'anneau
au cou.
La F, (parents : Pékin cf , Rouen 9) ressemble grosso modo à des Rouens;
les mâles sont assez uniformes, mais les femelles se divisent visiblement en
deux classes : par exemple, les unes ont un anneau blanc, les autres en sont
dépourvues; il y a deux femelles d'un noir verdâtre avec la poitrine blanche
qui ressemblent beaucoup à la variété Bleu Suédois.
La F2 est extrêmement polymorphe ; elle comprend des individus blancs
(retour au type Pékin), des individus noirs (comme les deux femelles de la.
Fi), et beaucoup de types très proches des Rouens. L'anneau du cou est sou-
vent très élargi. Bien que l'expérience soit incomplète, il paraît (en raison
des diverses femelles de F<) qu'il entre enjeu des caractères sex-limited, et
ensuite que l'un des parents au moins est hétérozygote pour plusieurs fac-
teurs; c'est sans doute le parent Pékin qui, étant blanc, peut être hétéro-
zygote pour des déterminants de couleur, tout en constituant en apparence
une race homogène. — L. Cuénot.
//) Morgan (T. H.). — Notes sur deux croisements entre différentes races de
Pigeons. — Croisements incomplètement étudiés entre Fantail blanc et
Swallow d'une part, entre Turbit et Starling d'autre part; la plupart des
caractères mendélisent à la façon habituelle, sauf trois, le nombre des plu-
mes de la queue du Fantail, la coloration du Swallow, et les plumes ren-
versées de la poitrine du Turbit. Le Fantail a 32 plumes caudales, le Swal-
low habituellement 12; les hybrides de F, en ont de 12 à 17, le nombre
13 étant le plus fréquent; les A hybrides obtenus en F\ ont tous 12 plumes;
bien que le nombre des Pigeons soit trop petit pour qu'on puisse tirer une
conclusion, il est curieux que le nombre 32 n'ait pas réapparu. De même
dans la F.,, les plumes renversées du Turbit ne réapparaissent pas (sur
huit individus). Le blanc pur du Fantail est dominant sur la coloration du
Swallow, qui a la tète et les ailes marquées de gris, bleu et brun; cependant
sur 7 jeunes de F,, deux ont présenté 2 ou 3 plumes des ailes qui portaient
des indices de coloration. — L. Cuénot.
Davenport (G. B.). — Carnclères chez- les hybrides et les individus de
race pure. — Il est évident que chez un individu homozygote pour un carac-
tère donné, il y a dans le germen de celui-ci deux déterminants semblables-
en rapport avec ce caractère, tandis que chez un hétérozygote il n'y en a
qu'un; or, il est bien connu des éleveurs que les hybrides présentent fré-
quemment des caractères imparfaits, ce qui est évidemment dû à la dimi-
362 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
niition du stimulus dans le développement de l'organe; par exemple quand
une Poule Minorca à crête simple est croisée avec une Polonaise qui n'a pas
de crête, l'hybride a une crête simple, mais habituellement d'un type im-
parfait, à demi formée ou dix fois plus petite que la crête normale ; quand
deux hybrides à crête réduite à son dixième sont accouplés, un quart de
la progéniture a des crêtes simples typiques, ce qui correspond à la pré-
sence chez ces individus des deux déterminants. Le doigt supplémentaire
des Iloudan domine sur son absence, mais 3 % des hétérozygotes sont
néanmoins dépourvus du 5« doigt. La narine élevée des Houdan est domi-
nante sur la narine basse des Minorca, mais 23 % de leur progéniture ont
une narine aussi basse que celle du parent Minorca. .La patte lisse est domi-
nante sur la patte emplumée, et cependant 90 % de la progéniture ont au
moins un indice d'emplumage. Dans tous ces cas, nous voyons que. chez
les hybrides le caractère hétérozygote ne se développe qu'imparfaitement
ou même pas du tout; cela complique un peu les phénomènes d'hérédité
mendélienne, mais sans en diminuer l'importance fondamentale. —
L. CUÉXOT.
L'Hermitte (J.). — Dnix hij bridai ions de Colombidés. -^ \° L'auteur si-
gnale l'hybridation des cf Slrt-pto/telio i-isoria L. avec 9 de Tnrlur auriUis
(rray. Ces deux oiseaux ayant passé l'hiver ensemble, s'accouplèrent au prin-
temps et donnèrent 3 pontes successives; 6 hybrides vinrent à bien. La
coloration (blanc pur et yeux rouges) du mâle se fit sentir sur les femelles
qui ne montrèrent aucune velléité pour les actes de la reproduction. Leur
taille était celle d'au ri /us. Par contre, les mâles étaient très ardents, sauf
une petite interruption pendant la mue. Leur taille était plus forte que celle
des espèces types et leur système de coloration se rapprochait de T. auriliis.
Des accouplements d'un métis J avec une femelle de T. risoria furent aussi
féconds. Des œufs donnés à des couples de risoria donnèrent des jeunes qui
dépérirent toujours. Le tempérament des métis est plus accommodant que
celui de l'espèce sauvage, sans l'être autant que celui de T. risoria. La chair
exquise rappelle celle des Tourterelles des bois. 2" Tympanislria bicolor
Gray c^ avec 9 Chalcopelia a /'/-a Tem. L'accouplement se fit sans interven-
tion et donna annuellement 3 paires de petits. La première ponte, fin février,
fut toujours inféconde ainsi que la dernière, en août, au début de la période
de la mue.
La teinte de tous les métis était presque identique à celle du père, avec
des teintes plus vagues et moins arrêtées. Tous les métis o" et Q furent tou-
jours inféconds. — A. Mexeg.\ux.
I-wanoff (E.). — .1 propos de la fécondité (fes Jtybrides du cheval domesti-
que : des Zébroules et des hybrides entre le cheval domestique et le cheval de
Przevalski. — A l'encontre d'EwART (1899), I. a pu constater que les hybri-
des zébro'ides mâles issus d'iui croisement soit d'Equus caballus cf X Bippo-
ligris zébra Q, soit d'Equus raba/lus Q X Ilippotigris zébra o sont dépour-
vus de spermatozoaires bien que les instincts sexuels semblent normalement
développés. D'autre part, I. n'a observé aucun cas de fécondation de zé-
bro'ides femelles, malgré la méthode de la fécondation artificielle employée
dans huit cas. Toutefois il ne voudrait pas de là conclure déjà à l'infécondité
absolue des zébroïdes femelles en général. — Il était particulièrement inté-
ressant aussi de connaître l'état des glandes sexuelles chez les hybrides du
cheval de Przev.\lski, qui est considéré par les uns comme une espèce ou
une race particulière à l'égal de l'âne, de l'onagre ou de^l'hémione, tandis que
XV. — L'HÉRÉDITÉ. 303
d'autres (Flower et Hahx p. ex.) n'y voient qu'un hybride entre le cheval
et riiémione. Or, I. a pu constater qu'un hybride mâle provenant du croi-
sement entre E(jiius Pvzevahkii Ç X J^q- ca/mllus cf avait dans son sperme
des spermatozoaires parfaitement mobiles. Par conséquent, si le cheval de
Przevalski est en réalité une espèce particulière, tout comme l'âne ou le
zèbre, ses hybrides se distingueraient des autres hybrides mâles du genre
EquKS (du mulet, du bardot, des zébroïdes) en ce qu'ils sont féconds. —
J. Strohl.
Lang (A.). — Élude>> nouvelles sur VHèrédUé. — L'albinisme existe chez
les Hélix nemoralis et hortensis, mais à titre de grande rareté parmi des
colonies plus ou moins nombreuses {nemoralis du pied des Alpes) ; on sait
qu'il a été démontré, cliez les Rongeurs par exemple, que l'albinisme était
en rapport avec un facteur mendélien spécial, différent des facteurs qui
conditionnent les couleurs particulières ; il ne se développe pas de pigment
parce qu'un chromogène général fait défaut. 11 en est de même chez les
Hélix : les albinos correspondant aux formes à bandes colorées, sont égale-
ment pourvus de bandes, mais celles-ci sans couleur; le test est d'un blanc
jaunâtre, et les bandes sont très transparentes, peut-être parce qu'elles sont
moins calcifiées que les espaces intermédiaires; bien entendu, le bord de la
coquille et le callus des nemoralis albinos, au lieu d'être colorés en brun,
.sont parfaitement blancs, comme chez les horlensis normaux. Il y a aussi
des albinos correspondant aux formes sans bandes, mais il est impossible
de les séparer des horlensis unicolores, sans recourir aux croisements.
Les gènes qui conditionnent la couleur du test des Ileiix sont au nombre
de trois paires : 1° A, un facteur dominant qui inliibe la formation des
bandes; tantôt toutes les cinq bandes, tantôt une, deux ou trois; le nombre
faible des bandes est toujours dominant sur un nombre plus fort; l'allélo-
morphe de A est son absence a, qui correspond à la présence de cinq bandes
foncées sur le test ; 2° le gène B conditionne la présence de pigment foncé
dans les bandes du test, le bord de la coquille et le callus; son allélomorphe
est b, qui correspond à l'albinisme parfait: o'^ le gène C correspond à la cou-
leur fondamentale rougeàtre de la coquille ; son allélomorphe dominé c ca-
ractérise la coquille jaune. En appliquant les règles mendéliennes, on peut
prévoir toutes les combinaisons possibles de ces gènes et les résultats des
divers croisements. L"all)inisme des Hélix est donc récessif par rapport au
type coloré, exactement comme chez les Vertébrés.
La couleur de la peau des mulàlres et l'Iujpotlièse de la polymérie. — Une
difiiculté particulière de la théorie mendélienne est le cas des intermédiaires
constants : quand on croise un Lapin à longues oreilles avec un Lapin à
oreilles courtes, on obtient en F) une progéniture dont les oreilles sont
intermédiaires de longueur entre celles des parents ; ce type intermédiaire
croisé avec l'un des parents donne un nouveau type moyen, et ainsi de
suite. Cela paraît une exception aux règles de dominance et de disjonction.
On peut lever la difficulté en supposant que le caractère en question est
conditionné non pas par un seul gène, mais par un nombre plus ou moins
grand de gènes, qu'il y a polyniérie des gènes, et que les produits d'un tel
croisement sont en réalité des polyhybrides plus ou moins complexes.
Supposons, par exemple, que la couleur noire de la peau du nègre soit
conditionnée par deux gènes, auxquels nous attribuerons une valeur con-
ventionnelle de 30; la formule génétique du nègre sera A|A|Ao A., =
30-^30 + 30 + 30= 120.
La formule génétique du blanc sera ft, (i\ a.^ «2 = 0.
364 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
La génération F, aura la formule A, a, Ao «2 = 30 + 0 + 30-|- 0 = GO,
c'est-à-dire le mulâtre intermédiaire.
Le croisement de deux mulâtres donnera sur 10 individus : 1 qui aura la
formule A, A, Ao Ao = 120, c'est-à-dire un vrai nègre; 4 qui auront la for-
mule équivalant au chiffre 90 (3/4 de nègre); 6 qui auront la formule équi-
valant au cliiffre 60 (mulâtre), 4 de valeur 30 (mulâtre clair) et 1 de valeur
0, c'est-à-dire un blanc.
Cet exemple grossier montre que l'hypothèse se rapproche sensiblement
des résultats expérimentaux; dans de petites familles à parents mulâtres, il
y aura évidemment chance d'observer dans la ¥■> surtout des types plus ou
moins colorés (de valeur 90, 60 ou 30), et on conclura à la permanence du
type intermédiaire mulâtre, et à l'absence d'une disjonction ramenant le
type nègre et le type blanc. A mesure qu'augmentera le nombre de gènes,
le nombre des combinaisons augmentera, et la réapparition des parents de
type pur sera de plus en plus improbable, à moins d'opérer sur des chiffres
énormes. Le nombre des individus qu'il faudra examiner pour avoir toutes
les combinaisons est donné par la formule (1 4- 1)'", » étant le nombre des
gènes; ainsi, pour 6 paires de gènes, ce n'est que sur 4.096 individus qu'on
aura chance de trouver un individu de valeur 120 (nègre pur), et un de
valeur 0 (blanc pur) ; pour 1? gènes, il faudra examiner 16.777.216 individus,
dont l'immense majorité seront des intermédiaires de grade varié. Cette
hypotlièse explique parfaitement bien les cas embarrassants de la longueur
des oreilles de Lapin, des croisements nègre-blanc, etc.; on ne doute plus
du reste, contre Pearson, qu'il y a disjonction de la couleur de la peau dans
la descendance des mulâtres ; G. et C. Davenport en ont donné des exem-
ples certains.
On comprend qu'une union entre une négresse albinos et un Européen
donne exclusivement des enfants mulâtres : la première fournit les gènes
de la pigmentation et le second le gène du chromogène, exactement comme
dans le cas des Souris et des Hélix- albinos.
Faux hybrides {iinilalé vaux) d'espèces d'Hélix. La parthénogenèse peut-elle
être provoquée par un sperme étranger? — Dans quelques essais de croise-
ment entre espèces à' Hélix, L. a obtenu parfois des hybrides unilatéraux,
tenant exclusivement de la mère; le croisement entre hortensis et nemo-
ralis, espèces distinctes mais très voisines, donne soit de vrais hybrides,
avec caractères mosaïques de l'un et l'autre parent, soit exclusivement de
faux hybrides du type maternel; le croisement entre espèces plus éloignées.
nemoralis ou hortensis avec austriaca, donne uniquement, quand il est
suivi de succès, de faux hybrides. Quand la mère est hétérozygote pour
plusieurs caractères, son descendant faux hybride au lieu de lui ressembler
trait pour trai^ peut présenter somatiquement quelques caractères dominés
existant chez sa mère, être par exemple muni de bandes et jaune quand la
mère est unicolore (caractère dominant) et à fond rouge (caractère domi-
nant sur le jaune'. L. se demande si ces faux hybrides sont dus à une auto-
fécondation, à un phénomène de parthénogenèse normale, ou à une par-
thénogenèse induite par la présence du sperme illégitime : il s'arrête â
cette dernière hypothèse comme de beaucoup la plus probable. — L. Cuénot.
Mac Bride (E. "W.). — Études sur V Hérédité. I. Effets du croisement
de l'Echinus esculentus et de VEchinocardium cordatum. — Echinocardium
9 X Echinus cf. Peu d'œufs (1 p. 1.000) donnent des larves qui ne peuvent
vivre plus de huit jours. Elles sont hybrides (et non exclusivement mater-
nelles), mais l'influence paternelle n'est pas toujours également forte.
XV. — L'HÉRÉDITÉ. 365
Echimis Ç X Echinocardium cf. Aucun développement : pourtant les
spermatozoïdes sont entrés.
[Résultats différents de ceux de Verxon, ce qui tient peut-être à une expé-
rimentation plus rigoureuse et plus critique]. — H. de Varigny.
Federley (Harry). — Etudes, dliérédilé sur le genre de Lépidoptère
Pyipera. — F. a réalisé des croisements entre quatre espèces de Pijfiœrd,
fréquentes en Europe : pif/ra, eurtida, nnachoreta et anastomosis; le choix
de ce genre a été motivé parce que l'élevage des chenilles est relativement
facile, et que les hybrides de Ff, comme l'a déjà' reconnu Standfuss, sont
encore un peu fertiles, ce qui permet d'obtenir une F^. Les croisements
donnent des résultats très variés : 3 espèces sont bien fertiles entre elles et
les hybrides pondent : c'est pigra cT X curtula, et l'inverse (hybrides inversa
etjiroava). eicurtula ç^ 'Xanachoreta Ç (hybride /?.rsc/t/ief), mais non le croi-
sement inverse. La forme prouva cf peut féconder rurtula, et donne le
nouvel hybride proavula. Tous les autres croisements donnent des résultats
incomplets, soit que les imagos ne pondent pas d'œufs, soit qu'il n'y ait
que des imagos mâles, soit que le développement s'arrête en route, au stade
de pupe ou de chenille.
Vaffinité d'apparlage de deux espèces est la faculté de présenter des co-
pulations; elle existe à un degré variable entre toutes les espèces examinées
de Pygœra; son degré le plus faible est entre anachoreta cf et curtula Q,
tandis que l'accouplement réciproque est 25 fois plus facile. L'affinité
sexuelle (production d'œufs fécondés) est, par contre, très forte entre ces
deux espèces, et pratiquement tous les œufs sont fécondés. L'affinité p/i y -
Biologique (production d'individus viables, fertiles) est de nouveau très faible
dans le croisement anachoreta cf X curtula Q, et F. a obtenu difficile-
ment un imago, tandis que le croisement curtula çf X anachoreta 9 donne
facilement un hybride viable. Les trois sortes d'affinités entre espèces sont
donc indépendantes les unes des autres.
La grande majorité des hybrides sont stériles entre eux ou du moins ne
donnent pas de progéniture viable; il en est de même pour les croisements
entre hybrides et l'un de leurs parents.
On admet habituellement que les hybrides entre espèces présentent un
type d'hérédité intermédiaire, une moyenne entre les caractères des parents;
au premier abord, il semble en être ainsi pour les hybrides de Pygxra,
mais un examen plus approfondi montre que c'est plutôt le type de l'héré-
dité alternative qui prédomine chez ceux-ci; dans la F|, en effet, on constate
la présence de caractères indépendants, provenant des deux parents. Quand
on croise la F| avec l'un des parents originels, il y a une grande variabilité
des produits, et beaucoup meurent, sans doute par incompatibilité des gènes
des liybrides et du parent; il ne persiste que les combinaisons vial)les, qui
naturellement rappellent le parent F|, ce qui a pu faire croire que l'hybride
représentait un type stable; il ne paraît être ainsi que parce que la sélection
laisse persister seulement certaines formules génotypiques.
La forme Rœschkei, résultat du croisement entre curtula çS et anachoreta
Ç, présente un dimorphisme sexuel très accentué; les chenilles mâles res-
semblent de très près à leur mère anachoreta, tandis que les chenilles
femelles sont presque identiques au père curtula.
Les hybrides présentent un dimorphisme saisonnier plus ou moins
accentué, alors que, dans la nature, les Pygxra ne paraissent pas posséder
ce caractère. 11 semble que ce soit un phénomène d'origine génotypique,
car il ne peut pas être provoqué expérimentalement (pupes placées sur la
360 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
glace ne présentant pas de modifications lorsqu'elles éclosent); F. pense que
ce dimorphisme est en rapport avec un changement de dominance des
gènes, provoqué parla saison; cliez Yhyhride pif/ ra-curtui a, les caractères
de pigra sont récessifs dans la génération d'été, et dominants dans celle du
printemps. — L. Cuénot.
6)Nilsson-Ehle(H.). —SurV(i})paritio7ide caractères iieltenient aberrants
à la suite du croisement de formes équivalentes de Fronwnts. — N. avait déjà
établi que la même propriété visible peut être due à des facteurs différents
et mendélisant indépendamment. En ce qui concerne la couleur du grain de
Froment il avait été constaté dans un cas de croisement de Froment à grain
rouge avec un Froment à grain blanc que la couleur rouge pouvait être pro-
voquée par trois facteurs indépendants l'un de l'autre. 11 était à prévoir
qu'en croisant des sortes où la couleur rouge du grain serait due à un fac-
teur différent R', R-, on obtiendrait dans la génération F^ des individus cà
grains blancs. C'est ce que N. a pu vérifier par l'expérimentation avec des
sortes à grains rouges, 0234 et 0406, où la présence de chaque facteur rouge
forme avec son absence un couple de caractères. — F. Péciioutre.
Giglio-Tos (Ermanno). — Les dernières expériences du professeur de
Vries et réelalaiite confirmation de mes lois rationnelles de rhylrridisme. —
Cette confirmation se rapporte aux expériences de de Vries sur les hybrides
bi-réciproques d'Œnothera biennis et Œ. muricata. Les lois rationnelles de
G. -T. exposées en 1910 dans son volume sur les « Problèmes de la Vie » sont
fondées sur une interprétation particulière des phénomènes de la matura-
tion des cellules sexuelles et de la formation des gamètes. D'après cette in-
terprétation, le retour aux espèces souches pures n'est jamais rt alise, parce
que, selon G. -T., la formation des gamètes n'est pas rigoureusement pure.
— J. Stroiil.
Geerts (J. M.). — Becherches cylologiques sur quelques hybrnles d'Œno-
thera ijigas. — Les recherches ont porté sur les hybrides Œnothera Lautarc-
kidna X fE. gigas qui forment une race constante tenant le milieu entre les
deux parents et Œ. lata X Œ. gigas qui pour moitié réunissent les caractères
des deux parents et pour moitié ressemblent aux hybrides entre Œ. Lamarc-
kiana X Œ. gigas. Les noyaux végétatifs des hybrides contiennent 21 chro-
mosomes [Œ, Lamarckiana en possède 14, gigas 28). Quatorze d'entre eux
sont accouplés et sept isolés. Dans la division hôtérotypique de réduction,
les chromomosomes accouplés se séparent en sept paires tandis que les sept
chromosomes libres se séparent en 2 groupes, un de quatre qui se dirige
vers l'un des pôles et l'autre de trois qui se dirige vers l'autre pôle. Les
chromosomes libres ne montrent aucune division longitudinale; souvent ils
n'atteignent pas les pôles, souvent ils se-montrent dans la seconde division
ou bien ils persistent en poussant des noyaux nains. En tous cas, finalement
il ne reste que sept chromosomes et, par consé(|uent, la génération F- contient
de nouveau quatorze chromosomes dans ses noyaux végétatifs. — F. PÉ-
CHOUTBE.
"Weiss (F. E.). — Hérédité de la couleur dans Anagallis arvensis. — En
croisant la forme à fleurs rouges, Anagallis phœnicea, avec la forme à fleurs
bleues, A. cœrulea, "W. a obtenu exclusivement des plantes à fleurs rouges
et le croisement réciproque produisit aussi des plantes à fleurs rouges. La
couleur rouge est donc dominante et la couleur bleue récessive. Dans la
XV. - L'HEREDITE. 3G7
génération f., il se produit une ségrégation complète ; on n'obtient que des
fleurs rouges ou des fleurs bleues, mais pas de formes intermédiaires et il
n'existe pas entre les nombres des deux sortes de fleurs de rapports exacte-
ment mendéliens. Dans le croisement, il. cœrulca Q X phœ)ncea cf, on ob-
tient 62 rouges et de 8 bleus et dans le croisement .4 . phœnicea 9 X cseru-
lea cf, 22 rouges et 2 bleus. — F. Péchoutre.
s) Hérédité ancestrate ou atavisme.
a) Nilsson-Ehle (H.). — Sur des cas de disparition spontanée d'im facteur
inhibiteur chez l'Avoine. — L'auteur a constaté chez un grand nombre de
sortes d'Avoines cultivées à Svalof, l'apparition d'atavistes, qui est sans au-
cun doute spontanée et sans rapport avec un croisement. Ces atavistes qui
rappellent l'Avoine sauvage sont très rares, par exemple cinq sur une popu-
lation de 50 à 60.000 individus. Les caractères qui apparaissent ainsi consis-
tent en une forte pilosité à la base de l'enveloppe de l'épillet et un grand
poil coudé sur la face externe de celle-ci, poil qui dépasse de beaucoup par
ses dimensions celui des variétés naturellement poilues.
L'hétérozygote de Fi résultant de la fécondation de la race normale par
un gamète modifié se distingue facilement de la première par la présence
du poil, plus ou moins développé suivant les sortes, et de la pilosité de la
base ; la Fs. descendante des hétérozygotes, présente une disjonction mendé-
lienne typique : retour à la forme type (1), hétérozygotes (2), atavistes purs (1);
ces derniers sont également très différents des hétérozygotes : ils portent un
poil non seulement sur la fleur interne, mais comme chez Avena fatua sur
les deux fleurs de l'épillet; quand l'épillet est triflore, la troisième fleur pos-
sède aussi le poil atavique. Ce poil est aussi développé chez les atavistes
provenant de races sans poil que chez ceux provenant de races avec un poil
court, les fleurs présentent à leur base un bourrelet annulaire qui les arti-
cule à l'axe, encore comme chez Avena fatua; la pilosité sur le callus et le
rachis est beaucoup plus forte que chez les hétérozygotes. Mais dans tous les
autres caractères, les atavistes sont absolument conformes au type dont ils
sortent; ils restent tels dans la troisième génération.
Cette apparition spontanée d'un caractère atavique peut se renouveler :
vnie certaine race qui avait présenté ce phénomène, cinq ans après a donné
encore une plante atavique, sans aucun rapport génétique avec la première
apparition. Cette mutation positive, qui porte incontestablement sur un
gène unique, doit être rapportée à la disparition d'un facteur inhibiteur,
qui, chez les types normaux, empêche la formation du poil, de l'anneau et de
la pilosité basilaire; chez l'hétérozygote, la présence d'un seul gène inhibi-
teur au lieu de deux, permet le développement affaibli des caractères in-
hibés, qui s'expriment complètement chez l'ataviste pur. — L. Cuénot.
CHAPITRE XVI
lia variai ion.
Arcichovskij (V. M.). — Ueber dif Pxdogcnesis bei den Pflanzen (en
russe, avec résumé en allemand). (Bull. Jard. imp. bot. S'-Pétersbourg, XI,
1 pi., 1-7.) [Voir ch. XVII
Baroux (P.) et Sergeant (L.). — De l'iti/hience du sol et du milieu physi-
que en grni-ral sur les races flamande cl picarde^ chez l'homme et chez les
animaux. (Biologica, 1, X'- 4, 119-127, 10 fig.) [382
Becquerel (P.). — A propos de la nouvelle espèce Ae Bourse à pasteur, le
Capsella Viguieri Blaringhem. (Bull. Soc. bot. de France, 4^ série, XI,
377-378.) [Voir ch. XVII
Bédélian (J.). — Recherches anatomiques sur les Cactées au point de vue de
leur adaptation au climat sec. (Nuovo Giorn. bot. ital., XVIII, 399-458,
3 pl.) [376
Berthault (P.). — Sur les variations des Solanum tubérifères. (C. R. Ac.
Se, CLIll, 827-829.) [Rien, dans les essais de l'auteur, ne justifie le pas-
sage du S. Comrnersonii ou du S. Maglia au 5. luberosum. Les variations par
graines n'ont jamais donné d'individus à caractères nouveaux. — M. Gard
Bezzi (M.). — Dijttères [P'^ série), suivi d'un Appendice sur les Diptères ca-
vernicoles recueillis jjar le D'' Absalon dans les Balkans. (Biospeologica,
XX, Arch. zool. exp., 5, VIII, 1-87.) [383
Biéler-Chatelan (^Th.). — Châtaigniers calcicoles. (Bull. Soc.vaud. se. nat.,
XLVII, xLiv-v.) [387
■a) Blaringhem (L.). — Nouvelles recherches sur la production expérimen-
tale d'anomalies héréditaires chez le Mais. I. Réponse à M. E. Griffon. IL
Cultures expérimentales des Anomalies héréditaires du maïs de Pensylva
nie (Zea mays pensi/lvanica Bonaf.). (Bull. Soc. bot. de France, 4^ série,
XI, 251-260 et 299-309.) [Voir ch. XV
h) Note sur la seconde communication de M. Griffon relative aux varia-
tions du maïs. (Bull. Soc. bot. de France, 4" série, XI, 576-577.) [Ibid.
c) L'état présent de la théorie de la mutation. (Bull. Soc. bot. de
France, 4"^ série, XI, 644-652.) [Voir ch. XVII
d) — — Les transformations brusques des êtres vivants. (Bibliothèque de phi-
losopliie scient., in-r2, 49 fig., 353 pp., E. Flammarion.) Ibid.
e) Les Mutations de la Bourse à pasteur {Capsella Heegeri Solms, c. Vi-
guieri n. sp.). (Bull, scient, de la Fr. et de la Belg., XLIV, 273-307.)
[Voir ch. XVI 1
Bouvier (E. L.). — Nouvelles observations sur les mutations évolutives. (C.
R. Ac. Se, CLll, 1820-1825.) [Voir ch. XVII
Branca (A.). — Sur le caractère individuel du testicule humain. (C. R. As.
Anat., 13« Réunion, Paris, 283-286.) [Chez
XVI. — VARIATION. 3G9
l'homme, le testicule présente beaucoup moins d'uniformité anatomique
et physiologique que chez les animaux. — Y. Délace et M. Goldsmith
a) Buchet (S.). — Le cas <h' VŒnothera nanello de Vries. (Bull. Soc. bot.
de France, 4'^' série, XI, 18-23.)
[B. rappelle que Zeulstra a montré que VŒnothera nanella est
une forme malade due à l'infection par un microcoque et met en doute la
valeur de cette forme comme espèce née par mutation. — F. Péchoutre
b) — — A propos du Cajiselfn Viguieri Blaringhem. (Bull. Soc. bot. de
France, 4-= série, XI, 379-380.) [Voir ch. XVII
c) Sur une prétendue mutation du Rhiis Coriaria. (Bull. Soc. bot. de
France, 4« série, XI, 610-615.) [B. con-
sidère comme une acarocécidie une anomalie du Sumac des corroyeurs
considérée par certains auteurs comme une mutation. — F. Péchoutre
Burke (C. V.). — The relation between the coloration and the batldmetri-
cal distribution of the Cyclogasteridx (Science, 6 octobre, 447.)
[L'auteur contirme par ses propres recherches
les observations de Hjort et ajoute nombre de faits intéressants sur
la corrélation entre la couleur du poisson et le milieu. — H. de Varigny
Caullery (M.). — Sur un hëliozoaire marin {Gymnosphxra albida) trouvé
a Banijuls. (Bull. Soc. Zool. Fr., 3-7.) [382
Cavara (F.). — Un adattamcnto dei bulbi di Scilla bifolia alla xerofilia.
(Bull, délia Soc. bot. ital., 96.) [387
Chodat (R.). — Sur VOrchis Champagneuxii Barn. (Bull. Soc. bot. Genève,
2*^ série, III, 360-362.) [389
Donaldson (Henry H.) and Hataï (Shinkishi). — .4 comparison of the
Norway Bat wilh Ihe Albino Bat^ in respect to Body Length, Brain Weight,
Spinal Cord Weight and the Percentage of Waler in both the Brain and
the Spinal Cord. (Journ. of Compar. Neurol., XXI, 417-457.) [381
Fischer (H.). — Ueber viergliedrige Bliïten bei Hyacinthus oricntalis. (Beih.
z. bot. Centralbl., XXVll, Abt. 1, 52-53.) ' [387
Fitting(H.). — Die Wasserversorgung und die osmolischen JJruckcerhdltnisse
der Wiistenp/lanzen (Zeits. f. Bot., III, 209-275.) [387
Fruwirth (C). — Ueber Variabilitàt und Modifikabilitdt. (Zeits. f. indukt.
Abst.- und Vererbungslehre, V, 53-82.) [374
Gartner (R. A.). — .1 variant in the period ical Cicada. (Science, 4 août, 153.)
[Un sport : un individu adulte mâle, à yeux sans pigment
rouge, avec côtés des ailes antérieures et partie des côtés des postérieures,
incolores (au lieu d'être orangé). Un seul échantillon. — H. de Varigny
Gautier (A.). — Sur les mécanismes de la variation des races et les trans-
formations moléculaires qui accompagnent ces variations. (C. R. Ac. Se,
CLllI, 531-539.) [Les modifications plasmatiques d'où sont
issues la plupart des races et des espèces sont dues à la coalescence des
plasmas vivants, sexuels ou somatiques, agissant par fécondation, greffe,
symbiose, parasitisme, peut-être par soustraction de zymases. — M. Gard
Germain (L.). — Mollusques. 7^ Série. (Biospeologica, XVIII, Arch. zool.
exp., 5, VI, 229.) [384
Grese (N.). — Ceber eine blinde Nemastoma Art aus einer ITohle in der
Krim {Nemastoma cxcum nov. sp.). (Zool. Anz., XXXVII, 108, 2 fig.)
[A trouvé une forme aveugle de ce genre. — M. Goldsmith
l'annék biologique, XVI. 1911. 24
370 -L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Griffon (Ed.). — Sur un cas singulier de variation par bourgeon chez le
Pécher. (C. R. Ac. Se, CLIIl, 521-523.) [Un rameau
d'amandier s'e.st développé sur un Pêcher greffé .sur amandier. — M. Gard
b) — — .1 propos de la variation du mais. Hèponse à M. Blaringhem. (Bull.
Soc. bot. de France, 4'' série, XI, 567-576.) [Voir ch. XV
Houwink (R.). — Expériences pratiquées pour obtenir des variétés fixes
et durables dans les races de volaille rustique et dans les races italiennes
impo/iées. (Maëstricht, 16 pp.) [384
a) Jennings (H. S.). — Assortative Maliug, Variability and InJieritance of
Siz-e, in the Conjugation of Paramecium. (Journ. exper. Zool.. XI, n° 1.
July, 1-134.) [377
b) — — Couipuliiig corrélation iit ca.'^es w/tere si/mmetrical tables are com-
monly used. (Amer. Natur., XLV, 123-128.) [Modification de la mé-
thode de calcul de coefficient de corrélation, Paramecium. — L. Cuénot
Jennings (H. S.) and Hargitt (Georges T. ). — Characteristics ofthe diverse
races of Paramecium. (Journ. of Morphol., XXI, n° 4, 4*J6-561, 24 fig.,
1910.) [388
Krefft (Paul). — Ueber einen lebend gebàrenden Froschlurch Deutsch Ostafri-
kas [Nectophryiie tornieri Houx). (Zool. Anz., XXXVII, 457-462, 2 fig.) [380
Liapicque et Legendre. — Sur le.'^ rais noirs du jardin des Plantes. (Bull,
du Mus. d'Hist. nat., XVII, 39r)-400.) [381
Laurent (I.). — in nouveau cas de floraison automnale déterminée par un
incendie. (C. R. Soc. Biol., LXX, 406-408.) [La flo-
raison des divers arbustes et arbres fruitiers observée et produite par des
troubles osmotiques, déshydratation et apport d'eau ultérieur. — M. Gard
Leake (A. M.). — Expérimental studies in Imlian cotions. (Roy. Soc.
Proceed., B. 66, 447.)
[Expériences de sélection et croisement pour l'obtention d'un type sympode,
seul capable de fleurir aux Indes, mais ayant les qualités du monopode,
seul capable de donner un coton de valeur industrielle. — H. de Varignv
Lehmann (N.) et Vaney (C). — Relations entre les conditions climatériques
et la fréquence des larves de l'hypoderme du bœuf. (C. R. Ac. Se, CLII,
1508-1510.) [Les larves sont plus nombreu-
ses lorsque la ponte a lieu pendant un été sec et chaud. — M. Goldsmith
Lesne (Pierre). — Les variations du régime alimentaire chez les coléoptères
xylophages de la famille des Bostrychides. Parallélisme du régime chez les
Bostrychides et les Scolytides adultes. (C. R. Ac. Se, CLII, 625-628.)
[Variations dans le régime alimentaire normal et accidentel, ne corres-
pondant pas aux différences de conformation existantes. — M. Goldsmith
a) Magnan (A.j. — Influence du régime alimentaire sur le gros intestin et
les cœcums des oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLII, 1506-1508.) [385
b) — — Sur la variation inverse du ventricule succenturié et du gésier chez
les oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLII, 1705-1707.) [385
c) — — La surface digcstive du ventricule .succenturié et la musculature du
gésier chez les oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLIll, 295-297.) [385
d) Documents relatifs à l'alimentation naturelle des oiseaux. (Paris,
Hermann, 16 pp.) [385
e) — — Le régime alimentaire et la variation du foie chez les oiseaux. (Ass.
Fr. Av. Se, Dijon, 121.)
M. constate que le jeune, tout en faisant disparaître le glycogène
du foie, ne change rien à ces rapports. — Y. Delage et M. Goldsmith
XVI. - LA VARIATION. 371
/) Magnan (A.). — Le tube digestif et te Régime alimentaire des oiseaux.
(Paris, A. Hermann, 178 pp., 20 fig. et graphies, tables, tlièse, Paris.) [385
(n Mangin (L.). — Sur l'existence d'individus dextres et senestres chez cer-
tains Pridiniens. (C. R. Ac. Se, C'LIII, 27-32.) [Cette existence parait
être un fait général chez un certain nombre de genres de Pridiniens.
La signification biologique de ces différences est inconnue. — M. Gard
h) Sur le Peridiniopsis asymetrica et le Peridinium Paulseni. (C. R.
Ac. Se, CLIII, 644-640.) [Ces deux espèces, décrites jusqu'ici sous
le nom de Diplopsalis lenlicula Bergh, sont bien distinctes. Il conviendrait
de réunir ces trois genres en une tribu, celle des Pridiniées. — M. Gard
Mercier (L.) et Lasseur (Ph.). — Variation expérimentale du pouvoir chro-
mogène d'une Bactérie {Badlltis Chlororaphis). (C. R. Ac. Se, CLII, 1415-
1418.) [Voir ch. XIV
Morgan (T. H.). — An altération of Ihe se.r-ratio induced by hybridiza-
tion. (Proc. Soc. for exper. Biol. and Medic, VIII, 82-83.) [388
Nichols (J. T.). — Progressive variation in Decapterus, a genus of Caran-
goid fîskes. (Science, 18 août, 217.) [383
Osborn (H. T.). — Biological conclusions ilrairn from. tlie Studg of the Tita-
notheres. (Science, 26 mai, 825.) [380
Peter (Karl). — Neue experimentelle Untersuchugen ilber die Grosse der Va-
riabilitàt und ihre biologische Bedeutung. (Arch. Entw.-Mech., XXXI, 680-
804, 1 fig.) [373
Portier (P.). — Becherches physiologiques sur les Insectes aquatiques (Arch.
Zool. exp., 5, VIII, 89, 579, thèse, Paris.) [375
Rabaud (E.). — Le transformisme et l'expérience. (1 vol. in-16, 315 pp.,
Paris, Alcan.) [372
a) Raspail (Xavier). — Sur le mutisme de quelques oiseaux pendant la
reproduction en 1910. (Bull. Soc. Zool. Fr., XXXVl, 73-76.) [382
b) — — Les années à liannetons {cycle uranien) en décroissance depuis le
commencement du siècle (Ibid., 158-169.) [382
Roques (X.). — Becherches biométriques sur l'influence du Régime alimen-
taire chez un insecte {Limnophilu^ flavicornis Fabr.). (C. R. Ass. Fr. kv.
Se, Dijon. 114.) [387
Roubaiid (E.*. — Nouvelle contribution à l'étude biologique des glossines.
(Quelques données sur la Inoloqie de Gl. morsitans et tachinoides du Soudan
nigérien. (C. R. Ac. Se, ('LIII, 637-639.) [Voir ch. XVII
Rudolph (K.). — Der Spaltoffnungsapparatdes P a Imenb lutter. (Sitzungsb. der
K. Akad. der Wissen^chaften in Wien, CXX, 1049-1086, 2 pi., 10 fig.) [376
Traynard (E.). — Poli/gones de variation et courbe normale de fréquence.
(Bull. Se Fr.-Belg., XLV, 207^215.) [377
Vogler (P.). — Die Variation der Blattspreite bei Cytisus Laburnum. (Beih.
z. bot. Centralbl., XXVII, Abt. 1, 391-437.) [380
"Walker (E. N. A.). — On variationand adaptation in Bacteria illustrated by
observations upon Streptococci with spécial référence to the value of fermen-
tation tests as applied to thèse organisms. (Roy. Soc. Proceed.,B. 567, 541 .) [384
a) Wiedemann (Maximilian). — Ki'mslich bewirkte FrïiJigeburt bei Lacerta
vivipara .Jacquin (Bergeidechse). (Zool. Anz., XXXVII, 482-484.)
[Constate une influence de la séche-
resse pour déterminer une ponte précoce chez Lacerta vivipara et y voit
une confirmation des idées de Kammerer. — Y. Delage et M. Goldsmith
372 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) ^Viedeinann(M.). — Ueber Fàrbiingsverandprungenbei Salamandramacu-
losn Lam. unter dem FAnfhiss dunkler Bodenfarbe und Feuchtigkeil . (Zool.
Anz., XXXVII, 179-180.) [Confirme^
en ajoutant quelques détails, les conclusions de Kammerp:r relatives
à rinfluence de la couleur du fond et de rimmidité sur la coloration
et les dessins de la Salamandra maculosa. — Y. Delage et M. Goldsmith
"Williams (C. L.). — The viability of human carcinoma in animais. (Roy..
Soc. Proceed., B. 570, 191.) [Le cancer humain
inoculé aux singe, lapin, pigeon, cobaye, chat, rat, souris, paraît vivre (mi-
toses) pendant 5 jours. Après quoi, la vitalité disparait. — H. de y.\RiGNY
Zeijlstra (H. H.). — Œnothera nanella de Vries, eine krankhafle PfJanzen-
art. (Biol. Centralbl., XXXI, 129-138.) [380
Voir pp. 142, 246, 400, 401, pour les renvois à ce chapitre.
a. Va)'iatiO)t en généra J : ses lois.
Rabaud (E.). — Le transformisme et l'expérience. — Le livre de R. est
un aperçu général des reclierches de Biologie expérimentale sur les trans-
formations des animaux et des plantes ; il s'est attaché surtout, non pas à
passer en revue toutes les expériences qui ont été faites et à en donner un
récit circonstancié, mais à donner brièvement les résultats de celles qui lui
paraissent les plus propres à appuyer les idées néo-lamarckiennes. 11 exa-
mine successivement l'action mécanique des vibrations (Mucor soumis à
l'agitation), l'influence de la salure et de la dessalure {Artemia), l'effet de la
perte d'eau (plantes à piquants, migrations de Sciara), les modifications de
température et de lumière (expériences de Fischer et de Standfuss .sur les
couleurs des Papillons, expérience de Kammerer sur l'oviparité des Sala-
mandres, fleurs cléistogames de Stellaria, Pêchers de la Réunion), le chan-
gement de régime alimentaire ou allotrophie, etc. L'organisme ne pouvant
être conçu indépendamment du milieu normal auquel il est adapté, R. pense
que tout changement de milieu produit nécessairement une modification de
l'organisme soumis au changement ; il y a transformation de la constitution
physico-chimique de celui-ci, de son système d'éclianges ; il en résulte une
constitution générale nouvelle, qui pourra avoir comme conséquence visible,
extériorisée, une variation mori)hologique, localisée quelque part sur l'être
considéré ; la variation morphologique e.st l'effet, et non le point de départ
du changement physico-chimique; et on comprend, pour que l'organisme
puisse continuer à vivre, qu'il faut nécessairement que le changement et la
variation subséquente soient de faible amplitude. Comme le pensait Giard,
la mutation (au sens primitif de de Vries, ou variation brusque) est la ré-
sultante d'une série (le variations invisibles, qui s'extériorisent après un^
temps variable (OEnothères cultivées en terrain fumé pendant plusieurs
années), de telle sorte que la mutation peut paraître .spontanée et sans rela-
tion directe avec un changement de milieu; la variation brusque n'est donc
que morphologiquement brusque.
Si toutes les variations dépendent de l'interaction de l'organisme et du
milieu, on doit reconnaître parmi elles deux catégories : les unes restent
strictement individuelles et ne se retrouvent absolument pas dans la descen-
dance immédiate ou médiate; elles n'intéressent donc pas l'évolution; les
autres sont durables et passent d'une génération à l'autre, c'est-à-dire qu'elles
affectent la substance germinale : ce sont les variations évolutives. 11 est
possible que la condition du passage d'un type de variation à l'autre réside,.
XVI. — VARIATION. 373
au moins en partie, dans la durée d'action d'une influence externe ou dans
V intensité de cette action. — L. Cuénot.
Peter (Karl). — Nouvelles recherches, expérimentales sur la grandeur de la
variabilité et sa portée biolor/iqne. — Lorsque l'on fait des cultures d'œufs
d'oursins (Echiniis, Sphoer-echinus) en se plaçant dans des conditions aussi
normales qu'il est possible de le faire dans les laboratoires, on observe que
la variabilité (mesurée par les variations dans le nombre des cellules squelet-
togènes) des gastrulas issues de ces cultures est différente dans chacune
d'entre elles, mais existe dans toutes. En cherchant à se rendre compte des
raisons de ce fait, P. remarque que peut-être (?) la taille des parents joue-
t-elle un certain rôle, fort minime toutefois, car les larves provenant d'our-
sins de grande taille semblent être un peu plus variables que les autres.
Mais la fraîcheur du matériel employé, la maturité plus ou moins complète
des mâles et des femelles, n'influent en rien sur l'indice de variabilité des
produits.
Chez une ascidie, Phallusia mamillata. P. avait aussi constaté une variabilité
différente dans les diverses cultures. On trouve toujours, à côté des larves
normales qui ont 40 cellules notochordales, quelques-unes, rares, qui en ont
39 ou 41, quelquefois 42. L'auteur se demande si l'indice peut être modifié
lorsque au lieu que les œufs de Phallusia soient fécondés par le .sperme du
même individu {Ph. mamillata est hermaphrodite), on les féconde par le
sperme d'un autre. P. conclut de ses expériences que, dans ce dernier cas, la
variabilité augmente réellement. Mais il importe de remarquer que ses chiffres
sont si faibles, parce que la variabilité est petite dans les deux alternatives,
qu'ils permettent à peine une indication, et nullement une conclusion. En
totalisant les chiffres de toutes ses expériences, P. trouve bien que sur
325 larves issues du même individu cf Q , il y en a 6 qui ont plus ou moins de
40 cellules chordales, et que sur 325 autres issues d'individus cf et Q sépa-
rés, il y en a 14 qui sont dans ce cas. La différence n'est déjà pas très frap-
pante, et elle l'est beaucoup moins encore, si l'on examine à part les divers
essais : dans l'un d'entre eux, toutes les larves des deux espèces de cultures
étaient normales.
Poursuivant ses reclierches, P. constate que l'indice de variabilité dans les
gastrulas d'oursin augmente un peu, si l'on élève ou si l'on abaisse la tem-
pérature de l'eau de la culture. Il en est encore de même si l'on élève les
œufs dans une très petite quantité d'eau; si, au lieu d'eau de large, on em-
ploie de l'eau prise dans l'aquarium du laboratoire; si à l'eau de la culture,
on ajoute des agents chimiques (chloroforme, soude, sel) ; c'est probable-
ment pour des raisons de cet ordre (peut-être aussi parce que l'expérimen-
tateur était plus maître de sa méthode), que P. a observé une variabilité
plus grande dans ses cultures en 1905 qu'en 1910. P. remarque encore
(le contraire serait surprenant) que les mauvaises cultures, c'est-à-dire celles
où le développement des larves se fait mal, ont un indice de variabilité plus
•grand que chez les larves.
Il a été indiqué plus haut que des œufs d'oursins, cultivés à une tempéra-
ture élevée (20 à 30° C), ont un indice de variabilité plus grand qu'à la tempé-
rature ordinaire ; si cependant on ne les laisse que pendant les 11 à 14 pre-
mières heures au chaud (c'est-à-dire avant le stade de larves nageantes à la
surface), puis si on les remet à la température ordinaire, l'indice n'e.st pas
augmenté; en d'autres termes, elles peuvent, jusqu'à ce moment, être gué-
ries de l'influence de la chaleur. Ce résultat n'a, semble-t-il, rien d'inattendu,
puisqu'on arrête l'intervention expérimentale avant que le mésenchyme ne
374 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
se soit formé. D'autre part, des œufs élevés à une température inférieure à
la normale, ne peuvent être guéris que si l'on fait cesser cette influence très
tôt, au stade blastula. Ceci paraît difficilement explicable à P. ; cette difficulté
est probablement plus apparente que réelle, parce qu'on sait, par d'autres
recherches, que l'abaissement de température a des effets plus complexes
que ceux que P. note dans ses recherches.
Enfin, une dernière observation que fait l'auteur pourrait pour ainsi dire
servir de conclusion à son travail : dans les cultures « normales » , les variations
de l'indice de variabilité constatées au moment de la formation du mésen-
chyme s'égalisent et cet indice diminue dans la suite du développement. En
d'autres termes, si le nombre des cellules squelettogènes est un peu variable,
cela n'a aucune influence sur la variabilité du squelette des plutei. Il n'en
est pas de même dans les cultures faites dans un milieu expérimentalement
modifié. Ici, la variabilité des gastrulas se maintient dans le cours du déve
loppement et se traduit par un chiffre identique lorsqu'elles sont arrivées au
stade pluU'us.
P. conclut de ces faits que la variabilité dans le nombre des éléments sque
lettogènes, qui se produit dans les cultures normales et est, par conséquent,
due à des causes internes ('), n'ayant aucune influence sur le cours ultérieur
du développement, est.au point de vue phylogénétique, sans importance, tan-
dis que la variabilité acquise par les modifications artificielles du milieu de
culture, se maintenant jusqu'au stade pluteus au moins, est un vrai fac-
teur de variation et peut jouer, par conséquent, un rôle considérable dans
la phylogénèse. Il faudrait naturellement savoir, pour donner à cette conclu-
sion une portée réelle, si ces variations peuvent, à un moment donné, devenir
héréditaires. Ce n'est évidemment pas impossible, mais nous l'ignorons com-
plètement. C'est pourquoi, malgré que P. soit enclin à donner à ses obser-
vations une grande portée biologique, il nous semble qu'elles rentrent sim-
plement dans le cadre des recherches, déjà très nombreuses, sur l'influence
des agents extérieurs dans le développement des organismes. Or, à ce point
de vue, nous savons que, si cette influence est minime et les modifications
produites peu importantes (cellules normales et variations pour des causes
internes (!) de P.), l'organisme régularise très bien son développement. Si les
changements sont plus grands, des monstruosités apparaissent. Celles-ci
peuvent être considérables, moyennes ou légères selon l'intensité de l'inter-
vention; P. en a obtenu et observé de très petites. Comme elles n'affectent
pas tous les individus d'une culture, elles montrent que les variations indi-
viduelles jouent, dans toutes les expériences de ce genre, un rôle certaine-
ment restreint, mais pourtant réel. — A. Brachet.
Fruwirth (C). — 5m;- la variabilité et la modijicahilité. — F. remarque
non sans raison que l'on comprend sous le nom global de variabilité des
phénomènes qui ne sont pas de même ordre (variation continue, discontinue,
fluctuante, etc.), et il développe longuement une nomenclature destinée
à préciser les catégories : les variations qui ne sont pas transmissibles sont
des modifications [Plate a déjà proposé le terme de somations, que je
préfère], ces modifications sont dues aux influences du milieu naturel,
chaleur, humidité, nature du sol, etc., ou à des manoeuvres expérimentales
(blessures, nutrition spéciale, etc.); elles peuvent être quantitatives ou quali-
tatives {Ulex europœus dans de l'air saturé de vapeur d'eau donne des
feuilles et des rameaux au lieu de piquants). Les variations au sens étroit
du mot, sont transmissibles (mutations des auteurs) ; elles peuvent apparaître
d'une manière apparemment spontanée, sans cause reconnaissable; ou bien
XVI. — VARIATION. 375
être l'expression, après une hybridation, d'un groupement nouveau des
gènes. Elles peuvent être quantitatives ou qualitatives. — L. Cuénot.
P) Variation adaptative.
Portier (P.). — Recherches physiologiques sur les insectes a'/iiatiques. —
La digestion des larves des Dytiscides, étudiée en 1874 par Plateau, est
un phénomène très curieux en ce qu'elle se fait pour ainsi dire en dehors
du corps de l'animal. A travers ses mandibules creusées d'un canal capil-
laire, la larve injecte une sécrétion toxique k sa proie, puis digère entière-
ment les tissus mous de celle-ci à l'aide d'un ferment digestif également
versé au dehors, et finalement aspire les matières digérées. P. a pu faire la
constatation intéressante de la présence d"un ferment trypsique dans le suc
digestif de la larve et de l'imago. Chez les Dytiques adultes (imagines) la
digestion a lieu à l'intérieur du jabot et représente au fond un processus
d'épuisement analogue à celui que pratique la larve en dehors du corps. En
effet, les débris cbitineux inutilisables ne passent pas dans le gésier, mais
sont, sans doute, rejetés au dehors, bien que ce phénomène n'ait pu être
observé directement chez le Dytique. Chez les Hydrophilides, également
étudiés par P., les phénomènes digestifs sont semblables à ceux du Dytique,
mais moins accentués. Tous les insectes aquatiques étudiés possèdent des
mécanismes de défécation particuliers en vue d'éviter une contamination
de l'appareil stigmatique anal. Les uns (Dytiscides) projettent au loin les
résidus de la digestion au moyen de contractions du cfecum (ampoule rec-
tale), les autres (Hydrophilides) entourent les résidus en question d'une
enveloppe imperméable sécrétée par l'intestin. L'intoxication et l'infection
par les stigmates est, en effet, un point faible des insectes aquatiques. Ce
sont notamment les corps gras et leurs solvants qui pénètrent facilement
dans les trachées. — Parmi les observations se rapportant aux phénomènes
respiratoires, il faut surtout relever l'étude du fonctionnement de la chitine
hydrofuge. C'est une telle chitine, par exemple, qui forme les stigmates et
empêche l'eau de pénétrer à l'intérieur des trachées. C'est à la propriété de
la chitine hydrofuge qu'il faut avoir recours aussi pour expliquer le revête-
ment gazeux de beaucoup d'insectes aquatiques (Hémiptères, par exemple).
Il s'agit, sans doute, dans ces cas, de la sécrétion d'un liquide spécial ayant
une faible tension superficielle et une forte viscosité. Ce liquide fourni par
des glandes unicellulaires se répand sur les poils qui recouvrent les tégu-
ments chitineux et suffit à tenir l'eau à quelque distance du corps. Ce dernier
reste, par conséquent, enveloppé d'une mince couche d'air. Quant au rôle
physiologique de ce réservoir gazeux, P. se rallie à l'opinion de Frank Bro-
cher qui considère cette couche d'air comme une espèce de flotteur aidant
à maintenir l'animal à la surface de l'eau. Privé de son enveloppe gazeuse,
l'insecte tombe, en effet, au fond de l'eau. — Ce sont, toutefois, les larves
des Gastrophiles, parasites endogastriques, qui présentent au plus haut de-
gré de perfectionnement tous les mécanismes capables d'empêcher le liquide
où elles vivent d'envahir leur appareil respiratoire. Mais l'étude approfondie
de cet appareil a précisément amené P. à trouver des moyens pratiques pour
forcer ce passage critique et pour détruire par là ces dangereux parasites.
La bile, par exemple, est im liquide capable de s'introduire dans le système
trachéen des Gastrophiles. C'est pour cette raison, sans doute, que les larves
d'OEstres choisissent pour hôtes des animaux privés de vésicules biliaires
(Solipèdes, Pachydermes). L'action nocive de la bile est probablement de
nature double. Elle semble, en effet, servir aussi de véhicule aux spores de
376 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chaiïipignons entomophytes qui se mettent à germer à rintérieur de la larve
et causent rapidement sa mort. L'addition de telles spores à la bile devra,
par conséquent, constituer un mode de destruction plus efficace encore. —
J. Strohl.
Rudolph (K.). — Appareil stomatique des feuilles de palmier [XV, 6, [î].
— Après avoir étudié la structure anatomique des stomates dans les divers
genres des palmiers, l'auteur conclut que lappai-eil stomatique dérive chez
cette famille d'un type fondamental dont il est possible de suivre la persis-
tance chez tous les genres, et que les nombreuses variations observées d'une
espèce à l'autre ont la valeur d'adaptations spécifiques. Ces variations et ces
caractères d'adaptation dont l'auteur donne une description complète ne
peuvent, d'après lui, avoir été acquis au cours du développement phylogéné-
tique des palmiers actuels, mais ont dû l'être déjà par leurs ancêtres. Ainsi
seulement s'explique la persistance chez toutes les espèces de Phœnix, par
exemple, de caractères d'adaptation qui ne cadrent plus avec les conditions
écologiques variées dont s'accommodent actuellement les divers représen-
tants de ce genre. — P. Jacc.vrd.
Bédélian (J.). — Recherches anatomiques sur les Cactées au point de vue de
leur adaptation au climat sec. — B. a étudié la structure anatomique des
Cactées au point de vue suivant, qui, chose curieuse, n'a pas encore été
développé : quelles sont les adaptations internes que prennent ces plantes
pour échapper à la mort pendant la sécheresse excessive? Il a examiné
dans ce but des représentants de 63 espèces de Cactées, appartenant à
14 genres.
Les moyens de défense de ces plantes contre la sécheresse peuvent se
grouper en deux catégories : ce ront d'une part les réservoirs aquifères, les
vaisseaux, en particulier ceux qui s'approchent des réservoirs, et un tissu
particulier à parois plissées; d'autre part, l'épiderme avec la cuticule plus
ou moins épaisse et son revêtement de cire, l'hypoderme, le mucilage, le
latex, l'oxalate de chaux et la réduction du nombre des stomates.
Les vaisseaux des Cactées vont non seulement dans la direction de l'axe
de la tige, mais se ramifient entre les grandes cellules rondes ou ovales
qui constituent les réservoirs aquifères et qui sont de cinq à dix fois plus
grandes que les cellules de parenchyme qui les entourent. Plusieurs Cactées
sont pourvues en outre d'un tissu aquifère, dont les cellules ont des parois
plissées, ce qui facilite l'extension de la cellule et son remplissage par
l'eau.
La cuticule est deO [j. 36 chez Phyllocactus, plus épaisse ailleurs; elle peut
même atteindre une épaisseur de 3 [x 24 [Blnpsalis setulosa). L'hypoderme
est formé parfois de 8 à 10 assises de cellules; sur leurs parois se dépose la
cellulose, qui est parfois si abondante que dans les cellules hypodermiques
le lumen ne persiste que comme une petite cavité ronde.
Les stomates sont rares; ils se trouvent souvent dans la profondeur des
sillons qui parcourent la tige des Cactées, ce qui contribue à diminuer l'éva-
poration.
Chez beaucoup de Cactées, les Mamillaires et les Echinocercus par exem-
ple, il existe des cellules à mucilage et des laticifères, qui retiennent proba-
blement l'eau. B. admet avec Burgerstein que les dépôts d'oxalate de chaux
dont la plupart des Cactées sont pourvues empêchent aussi l'eau de s'éva-
porer. L'oxalate de chaux, sous forme de mâcles, de cristaux simples ou
combinés, se dépose surtout dans le parenchyme et très abondamment sous
XVI. - VARIATION. 377
ies trichomes où le tissu n'est pas protégé par une couche de cuticule ou par
riiypoderme. Dans la première assise des cellules hypodermiques se ren-
contrent de vrais sphérocristaux.
La plupart des Cactées d'un certain âge se recouvrent, surtout sur leurs
parties inférieures, de liège constitué quelquefois de 25 à 30 assises de cel-
lules. — M. BOUBIER.
s) Variation de Induite.
Traynard (E.). — Polygones de variation et courbe normale de frè<iuence.
— Parmi les caractères des êtres vivants, les uns sont fixes, les autres sont
variables d'un individu à l'autre. Les caractères variables sont ceux qui font
l'objet des études biométriques. A ce point de vue, le nombre qui mesure ou
qui représente le caractère étudié est appelé la variante Si, pour une collec-
tion d'individus, on détermine les valeurs de la variante, on obtient des nom-
bres qui peuvent être rangés en un tableau; on écrira, par exemple, sur une
ligne les grandeurs croissantes de la variante et au-dessous les nombres d'in-
dividus où l'on rencontre ces grandeurs ; c'est ce qu'on appelle leur fréquence.
Au lieu d'écrire les nombres obtenus en un tableau, on peut représenter les
résultats graphiquement. Pour cela, on trace deux axes rectangulaires et on
porte en abscisses les grandeurs de la variante et en ordonnées les fréquen-
ces correspondantes. On obtient ainsi un certain nombre de points qu'on
peut joindre par une ligne brisée ; c'est le polygone de variation du caractère.
— M. Lucien.
a) Jennings (H. S.). — Union assortie, variation et hérédité de la taille dans
la conjugaison de Paramecium. — Pearl a reconnu que, chez les Paramécies,
il y a corrélation de taille entre les conjugués, les grands s'unissant aux
grands, les petits aux petits; il y a, en un mot, union assortie. En règle
générale, les conjugants sont plus petits que les non-conjugants, et la diffé-
rence entre les uns et les autres atteint 13 %, et plus, de la longueur
moyenne des non-conjugants, dans une race pure. Il y a parfois exception
dans une culture faite avec une population sauvage, contenant plusieurs
races : cela tient à ce qu'une grande race peut se conjuguer seule ; la taille
moyenne des conjugants peut alors dépasser la taille moyenne de la popu-
lation. Les conjugants sont moins variables de taille que les autres : ce ne
sont pas des jeunes n'ayant pas encore atteint tout leur développement, et
ils croissent moins que les individus destinés à se diviser sans se conjuguer.
Mais après séparation et avant la première division, les ex-conjugués crois-
sent jusqu'à atteindre la taille des plus grands non-conjugants et leur varia-
bilité devient presque aussi grande que celle de ceux-ci, un peu moindre
pourtant à cause de l'absence déjeunes produits de division. Ainsi les con-
jugants ne diffèrent des non-conjugants de même race que temporairement,
et les différences disparaissent avant la première division des ex-conjugués.
Il y a donc corrélation de taille entre conjugués ; cela tient évidemment
à ce que, au début de la conjugaison, les deux individus s'accolent par
leur extrémité antérieure, puis par leur bouche. Si les deux individus ne
sont pas approximativement de même taille, il ne peut y avoir contact à la
fois en ces deux points. iMais la corrélation est incomplète, car les faibles
différences n'empêchent pas l'union, tandis que les grandes la rendent im-
possible. De là le faible coefficient de corrélation, constaté dans les lots où
les différences de taille entre individus sont faibles; dans une race pure
ce coefficient n'est que 0,25, tandis qu'il est de 0,38 dans une population
378 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sauvage. Le maximum est atteint quand il y a mélange de deux espèces de
taille très différente {P. aurelia et IK caudatum); il est de 0,9; il n'y a en
effet pas croisement entre ces espèces. Dans un même lot, on peut constater
quelque chose d'analogue; si on exclut, dans un ensemble, les conjugués
d'une taille moyenne, prise entre certaines limites, et que l'on considère
seulement les autres couples, on trouve entre ceux-ci ime corrélation bien
plus forte que dans l'ensemble, et inversement la corrélation entre les con-
jugués de taille moyenne, considérés seuls, est bien plus faible.
Mais il y a aussi des couples qui suivent des règles différentes ; les deux
conjoints ne se placent pas toujours au même niveau; dans 57 % des cas,
l'un des conjoints dépasse l'autre de plus de 5 % de la longueur moyenne.
En général, dans ce cas, celui qui dépasse l'autre en avant le dépasse aussi
en arrière, c'est-à-dire qu'il est plus grand. Entre pareils conjoints inégaux
la corrélation est plus faible. Elle n'apparaît que si on la calcule par rapport
à une moyenne spéciale pour chacune des deux catégories d'individus, celle
des dépassants et celle des dépassés. On s'aperçoit alors que la corrélation
est néanmoins très sensible.
Mais même quand les conjoints se placent au même niveau la corrélation
n'est pas parfaite. Cette corrélation dépend surtout de la distance entre l'ex-
trémité antérieure et la bouche; le rapport entre les longueurs totales n'est
que secondaire et existe seulement parce qu'il y a corrélation étroite entre
cette distance et la longueur totale (coefficient : 0,7 à 0,9). Mais tandis qu'il
y a une assez grande uniformité dans la distance entre l'extrémité anté-
rieure et la bouche, il y a une variabilité double dans la longueur de la par-
tie postérieure à la bouche.
Pendant la conjugaison, la variabilité, d'ailleurs faible, de la partie du
corps antérieure à la bouche est réduite, tandis que celle de l'extrémité
postérieure ne l'est pas; il y a aussi diminution de la corrélation entre les
deux parties, antérieure et postérieure. 11 y a donc égalisation des surfaces
en contact pendant la conjugaison. On les voit en effet se contracter et
se courber ou s'étirer pour s'appliquer l'une sur l'autre. Mais la corréla-
tion constatée n'est pas due uniquement à cette égalisation, car elle per-
siste après la séparation, et elle paraît même avoir encore augmenté; cela
tient certainement à ce que les mesures sont alors plus précises ; en effet
les conjoints ne sont pas rigoureusement parallèles pendant la conjugaison,
de sorte que si l'un d'eux est vu exactement de profil, l'autre est vu un peu
en raccourci et sa longueur paraît réduite. Bien entendu, la diminution de
corrélation, que l'on a constatée lors de la conjugaison, entre les deux par-
ties, antérieure et postérieure à la bouche, cesse brusquement lors de la
séparation, et la corrélation entre les parties antérieures à la bouche dans
les deux conjoints cesse d'être plus grande que celle de la longueur totale
des deux individus. Mais la corrélation entre la longueur totale de ces indi-
vidus persiste. Il a été vérifié que la contraction due au liquide fixateur ne
pouvait simuler une corrélation en agissant simultanément sur les deux con-
joints.
Il y a aussi corrélation dans la largeur des conjoints; et elle n'est pas due
à la contraction d'un individu : le plus grand, se contractant, deviendrait
encore plus large qu'à l'état normal.
Il y a donc manifestement union assortie entre Paramécies. Mais les indi-
vidus plus grands ou plus petits que les conjugants peuvent néanmoins
contribuer au développement de la race : les plus petits croissent rapidement
(ce sont des jeunes), les plus grands se divisent; tous reviennent ainsi à la
taille normale des conjugants et peuvent s'unir.
XVI. — VARIATION. 379
Y a-t-il un changement de taille caractéristique résultant de la conjugai-
son? Plusieurs expériences ont été instituées pour répondre à cette ques-
tion, notamment une très complète, faite sur une population sauvage : des
couples ont été pris au début de la conjugaison; une partie d'entre eux a été
artificiellement séparée, tandis qu'on laissait les autres achever leur conju-
gaison et se séparer naturellement, et on a suivi les descendants des uns et
des autres pendant sept générations. Il a été constaté que les descendants
des conjugués sont un peu plus grands que les descendants des non-conju-
gués, et la différence a persisté, dans certains cas, pendant les sept généra-
tions. La variabilité est aussi plus grande parmi les descendants des conju-
gués. En général, on avait cru remarquer au contraire que les animaux
étaient plus petits après une épidémie de conjugaison. Cela tient ù ce que la
conjugaison survient d'ordinaire quand les conditions de nutrition sont défa-
vorables, ce qui tend à réduire la taille des animaux. Mais quand les condi-
tions sont bonnes, les descendants des conjugués sont au contraire plus
grands, et cela se conçoit; les ex-conjugués restent 24 à 48 heures sans se
diviser et ils se nourrissent abondamment, tandis que les non-conjugués se
divisent régulièrement.
Ainsi la taille des individus est normalement plus grande au début du
cycle (après conjugaison) qu'à la fin. Mais ces différences ne suffisent pas à
masquer les différences de races, qui, on le sait, se maintiennent d'une façon
persistante, et l'union assortie, en arrêtant le métissage, continbue au main-
tien de ces races. — A. Robert.
b) Jennings ^(H. S.). — Races pures dans l'étude de la génétique d'orga-
nismes inférieurs, — On appelle génotype une race qui diffère d'une façon
caractéristique des autres lignées, les différences se maintenant par héré-
dité. Les génotypes diffèrent par la taille, qui reste constante dans les
races pures, ou par quelques caractères de structure, légers, mais constants,
surtout par des caractères physiologiques. Ainsi une race peut être amenée
à coup sûr à se conjuguer chaque mois par des conditions déterminées,
tandis qu'une autre ne se conjuguera jamais dans ces mêmes conditions.
Une race se divisera toutes les 12 heures, une autre seulement toutes les
24 heures dans les mêmes conditions. Une lignée prospérera indéfiniment
dans un milieu dans lequel une autre ne se divisera que pendant 10 géné-
rations et périra ensuite ; et cela se répétera invariablement toutes les fois
qu'on refera l'expérience. Ce qui distingue surtout les génotypes, c'est leur
manière de réagir aux conditions extérieures. Ainsi un génotype A est grand,
un autre B est petit, dans un milieu donné. Dans le même milieu, C se con-
jugue, D ne se conjugue pas, E se conjugue rapidement, F peu ou pas; et
ces différences sont héréditaires. Mais le génotype A, qui est grand dans un
milieu, devient petit dans un autre, et ainsi de suite. En général, les géno-
types sont très résistants. Pourtant, dans certains cas, on voit apparaître dans
un génotype quelques rares individus qui se divisent plus lentement, d'au-
tres plus vite, et ces différences sont héréditaires. C'est jusqu'ici le seul
exemple de variation héréditaire observé dans un génotype. La plus grande
partie des variations jusqu'ici observées dans les organismes n'est donc pas
héréditaire. On n'a pu étudier utilement le croisement de deux races pures,
parce que leurs conditions de conjugaison sont différentes et qu'il est très
difficile de les amener à se conjuguer. Après la conjugaison d'individus sau-
vages, il se produit un grand nombre de combinaisons diverses et les varié-
tés les plus résistantes survivent seules, par sélection naturelle. Mais jusqu'ici
on n'a pas vu l'action de la sélection sur un type isolé et on n'a pu obtenir
380 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la production de deux génotypes aux dépens d'un seul, ou la transformation
d'un génotype en un autre, par sélection ni autrement, — A. Robert.
Zeijlstra (H. H.). — Œnothera nanella de Vries, une espèce végétale pa-
thologique. — Œnothera nanella a deux formes, dont Tune est la véritable e-s-
pèce et l'autre une plante anormale. Les anomalies de celle-ci sont la con-
séquence d'une maladie. Les individus anormaux se distinguent par des
entrenœuds courts et épais, des feuilles brièvement pétiolées et à surface plis-
sée, des fleurs souvent normales. Dans sa jeunesse, la plante pousse diffici-
lement et il se forme des feuilles et des fleurs anormales; si elle triomphe
de ces difficultés, elle produit une tige moins anormale avec des fleurs nor-
males. Si le dimorphisme de cette plante était dû à des causes externes, son
explication serait difficile. Mais Z. a trouvé dans le bois secondaire des
masses noires qui représentent une zooglée d'un Micrococcus. La maladie
est héréditaire, soit que le parasite attaque la graine, soit que la descendance
présente une plus grande sensibilité à l'infection. — F. Péchoutre.
r\) Variation corrélative.
Vogler (P.). — La variation de la surface des feuilles de Cytisus Labur-
num. — L'auteur traduit par des tableaux et par des courbes les résultats de
nombreuses mensurations de feuilles de Cgtisns Laburnum. Les principales
conclusions sont les suivantes : Les folioles les plus longues sont relative-
ment plus étroites que les plus courtes. Les folioles terminales sont plus
longues que les folioles latérales mais relativement plus étroites que celles-ci.
Plus les folioles terminales sont longues et plus courtes sont les folioles laté-
rales, autrement dit la différence de longueur entre les folioles terminales
et les folioles latérales est relativement plus grande chez les feuilles à lon-
gues folioles terminales que chez les autres. Plus étroites sont les folioles
terminales et plus sont larges les folioles latérales. Les rapports entre les
dimensions des feuilles d'un même rameau varient d'une année à l'autre, et
pour un même arbre dans une même année varient d'une année à l'autre :
ces variations ne correspondent pas à deu^ variétés différentes, à deux géno-
types, mais à deux phénotypes dont les différences sont soumises aux
influences extérieures; c'est ainsi qu'une exposition au soleil favorise la
croissance des folioles. — F. Moreau.
i) Cas remarquables de variation.
Krefft (Paul). — Sur un Anoure vivipare de l'Afrique Orientale allemande
{Nectophryne Tornieri Roux). — K. a observé que la. Nectophryne Tornieri, une
espèce d'Anoure, est vivipare, exception très rare chez les Batraciens. Re-
marquable est le fait que les deux seules autres Bufonides vivipares connues
{Pseudophryne vivipare et Callulina Kreffti) appartiennent aussi à l'Afrique
orientale; mais la cause de cette coïncidence reste obscure. — Quant à la
question de la fécondation interne, l'auteur suppose que le mâle peut dépo-
ser les spermatophores à l'entrée du cloaque de la femelle, ou que celle-ci
aspire avec son cloaque le sperme déversé par le mâle sur le support com-
mun, ainsi que cela arrive chez les Tritons. — Y. Delage et M. Goldsmisth.
c. Causes de la variation.
a.) Variation spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Varia-
tion parallèle. Orthogénèse.
XVI. - VARIATION. 381
Osborn (H. F.). — Conclusions biologiquos tirées de l'étude des Titano-
thères. — O. essaye d'indiquer une harmonie possible entre les théories de
la continuité et de la discontinuité. Les Titanothères du tertiaire présentent
une série très complète et instructive, au sujet de la transmission des ca-
ractères existants, et du mode d'origine de caractères nouveaux. On n'observe
chez eux que 4 sortes de changements : 1° augmentation de taille; 2° perte
de parties (peu de chose); 3" changements de proportion (répandus et impor-
tants) ; 4° origines adaptatives, ou continues et définies de caractères : les
« rectigradations » de Fauteur. On peut laisser de côté 1° et 2^. En ce qui
concerne les rectigradations (nouvelles pointes aux dents, ou nouvelles
cornes au crâne), elles sont soumises à 4 principes importants. 1° Elles sont
soumises à la loi du contrôle héréditaire ancestral, c'est-à-dire que les
mêmes rectigradations se manifestent en différents temps chez les descen-
dants d'un commun ancêtre lointain. 2° Elles sont contraires, ayant des débuts
infinitésimaux, presque invisibles, et devenant utiles (principe de la « varia-
tion définie » d'O.). 3" Dès leur première apparition, elles sont sujettes à
l'influence allométrique (variation de proportions) des parties voisines : ainsi
une corne naissant sur un crâne brachycéphale sera arrondie; sur un doli-
chocéphale, allongée ou ovale. 4° Il est probable, mais non encore démontré,
que les rectigradations sont sujettes à des fluctuations, c'est-à-dire sont plus
ou moins fortement développées autour d'une moyenne. Pour les allométrons
(ou changements de proportion) les lois sont en partie les mêmes. Mais il y
a des différences, la principale étant que les allométrons se produisent
indépendamment du contrôle ancestral héréditaire lointain. Un ancêtre
mésaticéphale peut engendrer un dolichocéphale, et un brachycéphale :
niais par la suite l'une des deux tendances peut devenir prépondérante.
En second lieu, les allométrons sont contraires, et leur continuité est indis-
cutable : des centaines de mensurations démontrant la brachycéphalie pro-
gressive, par exemple. La loi de continuité, de transformation ordonnée, et,
en un sens, prédéterminée, est maintenant irréfutable, dit O. Mais comment
expliquer les saltations, les variations discontinues? O. suppose que si le
développement normal de caractères unitaires est un progrès continu, sous
l'influence d'un milieu nouveau par exemple, certains caractères unitaires
nouveaux peuvent apparaître soudainement; par le croisement de races
pures naturelles où les^ caractères unitaires se sont produits d'une façon
continue, ces caractères se dissocient en une mosaïque, ce qui explique
l'apparence saltatoire ou discontinue si souvent constatée. Ainsi le croise-
ment du cheval arabe, du cheval des steppes et du cheval de la forêt donne
un cheval « en mosaïque », présentant des caractères unitaires des trois
souches. — H. DE Varigny.
Lapicque et Legendre. — Sur les rats noirs du Jardin des Plantes. —
En 1872, A. Milne-Edwards signalait au Muséum 1/5 de rats noirs; en 1906,
Hamy en trouvait 1/3. L. et L. n'en ont plus trouvé qu'environ 1/15«. Ces
rats noirs se produisent dans les portées de rats gris; ils n'ont aucun carac-
tère anatomique distinct. On ne peut expliquer leur rareté ni par la sélec-
tion, ni par une hérédité mendélienne. — R. Legendre.
Donaldson (Henry H.) et Hataï (Shinkishi). — Comparaison du rat
norvégien et du rat albinos, relativement à la longueur du corps, au poids du
cerveau et de la moelle, et an pourcentage d'eau du cerveau et de la moelle.
— Le rat albinos croit moins bien que le norvégien. Il est plus petit et
38-2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
surtout son cerveau est 16 9e et sa moelle 12 % moins grands que chez le
rat norvégien de même taille. Le pourcentage d'eau est le même chez les
2 espèces pendant la période de croissance, puis il devient plus grand
chez le rat norvégien. L'avantage du rat norvégien ne tient pas à une
plus grande richesse en neurones, mais plutôt à leur plus grande taille et
à leur plus grande abondance en dendrites. — R. Legendre.
Caullery (M.). — Sur un héliozoaire marin (Gymnosphœra albida) trouvé
à Banyuh. — Certains individus sont hérissés d'un feutrage serré de lar-
ges spicules fortement implantés dans le cytoplasme, les uns plus ou moins
tangentiels, les autres radiaires faisant saillie irrégulièrement dans toutes
les directions entre les pseudopodes. Ces spicules ne sont pas produits
par l'héliozoaire, mais empruntés par lui, peut-être à certaines Eponges et
aux Holothuries. — M. Hérubel.
a) Raspail (X.). — Sur le mutisme de quelques oiseaux pendant la repro-
duction en 19 10. —L'été de 1910, comme celui de 1907, a été caractérisé par
une température relativement basse. Or, le mutisme constaté sur de nom-
breux oiseaux ne porte pas sur les mêmes durant ces deux saisons. Par
exemple, le Rossignol, muet en 1907, chanta souvent en 1910. Il faut donc
chercher l'explication en dehors des conditions atmosphériques. — M. Hé-
rubel.
b) Raspail (X.). — Les années à hannetons {cycle uranien) en décroissance
depuis le commencement du siècle. — Ce cycle intére.sse, en France, une
année tous les trois ans, par exemple les années 1901, 04, 07, 10 et 13. Or,
depuis 1S92, la durée du cycle diminue à peu près régulièrement; de 75
jours elle passe à 69 jours, puis 40 et, en 1910, 42. Le régime bâlois, de
Forel et le régime bernois correspondent au régime uranien. Le premier
comprend les années 1902, 05, 08, 11, 14; le second, 'les années 1903, 06,
09, 12, 15. — M. Hérubel.
y) Variation sous Vinfluence du milieu et du régime.
Baroux (P.j et Sergeant (L.). — De Vinfluence du sol et du milieu physi-
que en général sur les races flamande et picarde, chez l'homme et chez les
animaux. — Dans cet article, les auteurs résument en partie des observa-
tions déjà publiées antérieurement, mais maintenant développées et com-
plétées. Ils choisissent deux régions très différentes par la nature de leur
sol : la Flandre et la Picardie. La première possède un sol argileux imper-
méable et une atmosphère humide ; c'est un pays plat. La seconde est un
pays de collines, au sol crayeux, très perméable, à atmosphère sèche. La
nature du sol influence l'appareil locomoteur, en faisant prédominer cer-
tains muscles sur d'autres : en pays plat la marche utilise surtout les muscles
fessiers; de là l'élargissement du bassin, l'épaississement de la partie du
corps correspondante, le relâchement de la paroi abdominale, et quelques
autres différences dans la conformation encore (pieds longs et plats, jambes
écartées, etc.). En pays montagneux, la marche développe surtout le qua-
dricep fémoral, les adducteurs et les muscles abdominaux ; le bassin est plus
étroit, les pieds plus petits et plus arqués. Ces caractères s'observent aussi
bien chez l'homme que chez le bétail; chez celui-ci on trouve de plus, dans
le pays plat, une colonne vertébrale rectiligne et rigide; dans le pays acci-
denté elle est, au contraire, incurvée et plus flexible, permettant des sauts.
XVI. - VARIATION. 383
(De nombreux exemples empruntés à la race chevaline, bovine et ovine,
ainsi qu'à l'homme sont cités). — La plus ou moins grande humidité de l'air
influe de plus sur le revêtement pileux et la conformation du nez et de la
face. La laine du mouton, par exemple, est très hygrométrique, longue et fine
en Flandre ; elle est beaucoup plus rugueuse en Picardie. 11 en est de même
pour les cheveux humains. Les traits de la physionomie, chez l'habitant de la
Flandre humide, dépendent de ce que l'air qui pénètre dans les narines est
presque suffisamment humide : la surface des sinus reste peu développée,
ce qui donne une face et un front plats; le nez lui-même est volumineux, avec
des narines larges. En Picardie, au contraire, l'air sec exige un grand déve-
loppement des sinus maxillaires et frontaux et un rétrécissement des na-
rines, favorisant une humidification plus parfaite de la colonne d'air. Le
front devient bombé, les pommettes saillantes, le nez petit. — Les yeux et
les oreilles se ressentent des mêmes différences (plus ou moins grande
étendue de l'horizon à scruter, les conditions différentes de la propagation
du son, etc.). — Enfin, les caractères psychiques se rattachent de même aux
caractères du sol et du climat. En Flandre, la terre est partout propice au
cultivateur et l'eau abondante ; les fermes isolées se suffisent à elles-mêmes.
En Picardie, des conditions moins avantageuses exigent le groupement;
de là une sociabilité plus grande des Picards comparativement aux Flamands
et le grand rôle que les premiers ont joué dans les destinées politiques de
la France. Le fait même que Paris est situé en France d'une façon excentri-
que, près des pays crayeux et pauvres en eau, se rattache à ces raisons. —
M. GOLDSMITH.
Nichols (J. T.). — Variation progres&ivp chez Decaplerus, genre de
poissons Carangoïdcs. — Description de 6 espèces, sans habitat, l'auteur
s'expliquant les faits de distribution en supposant que l'espèce afflnis a fait
le tour du monde, vers l'ouest, en partant de l'océan Indien, et en se diff"é-
renciant dans les divers milieux. Il croit utile aussi d'admettre une ancienne
connexion entre l'Afrique et l'Amérique du Sud, et de considérer comme ré-
cente l'union entre les deux Amériques [XVIII]. — H. de Varigny.
Bezzi (M.). — Diptères. — Chez les Diptères, presque toutes les espèces
cavernicoles sont pourvues d'une large distribution géographique. Un autre
fait intéressant consiste en ce que la plupart des Diptères recueillis dans les
cavernes appartiennent aux groupes qu'on considère comme les plus anciens
dans l'échelle d'évolution de ces Insectes. La diptérifaune des cavernes
est donc d'origine géologiquement ancienne [XVII, (/]. — Bien que, chez les
Diptères, paraissent manquer les adaptations que l'on voit si fréquentes chez
les autres arthropodes cavernicoles, ce défaut d'adaptation n'est pas, en
réalité, aussi absolu que l'on pourrait croire. — Dans certaines espèces, sur-
tout dans celles physogastres, les ailes sont distinctement raccourcies ; cela
peut être une preuve d'adaptation spéciale et peut servir à classer cer-
taines formes parmi les troglobies, plutôt que parmi les troglophiles. —
On n'a pas trouvé dans les cavernes de Diptères aveugles; néanmoins on
remarque une notable réduction des yeux chez certains Héléomyzides
comme Gymnomus troglodytes, Œcothca et Ecroptcra. La prolongation des
antennes et des pattes que l'on observe chez d'autres cavernicoles, véritables
troglophiles ou troglobies, peut être considérée également comme un signe
d'adaptation spéciale. Un autre fait d'adaptation serait le renflement de
l'abdomen chez certaines espèces. La dépigmentation est, d'après Racovitza,
un des caractères du cavernicole idéal. Ce fait parait manquer chez les
384 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Diptères; néanmoins, on peut voir quelque chose de semblable dans les
Lycoria, les Phora et les Limosina dont l'abdomen est presque entièrement
décoloré. Enfin, les cavernicoles habitent toujours dans les grottes et s'y
trouvent à tous les états de croissance : lenr reproduction a lieu sans pério-
dicité régulière. On observe chez les Diptères des exemples d'espèces qui
n'ont pas été trouvées en deliors, comme Phora aptina, Gymnomus troglo-
dytes, etc.. Les larves et les nymphes ouïes pupaires de quelques familles
.sont fréquentes dans les grottes ; l'on rencontre dans toutes les saisons,
même en hiver, des exemplaires venant d'éclore et qui démontrent que la
vie de certaines espèces n'est pas sujette à des interruptions régulières. Ce
fait est un moyen pour distinguer les espèces qui vont dans les grottes pour
hiverner, de celles qui sont de vrais hôtes des cavernes. — M. Lucien.
Germain (L.). — Mollusques. — Aucun des Mollusques recueillis par
Racovitza et Jeannel et étudiés par G. n'est spécial au domaine souterrain :
tous sont des animaux vivant ordinairement dans les endroits sombres et
humides et qui, comparés à leurs congénères récoltés dans leur habitat
normal, ne s'en distinguent que par la teinte ordinairement pâle et comme
chlorotique du test. On observe même quelques formes albines particu-
lièrement nettes cliez les llyalviia nitida Miiller et Ferussacia follicula
Gronovius. Presque tous les Mollusques recueillis dans les grottes françaises
sont des espèces à large distribution géographique. — M. Lucien.
Hou-wink (R.). — Expériences pratiquées pour obtenir des variétés fixes
et durables chez les races de volailles rustiques et chez les races italiotnes
importées. — Lorsque, par suite du froid, les crêtes, les barbillons et parfois
les orteils sont gelés, il arrive que ces organes tombent partiellement. L'au-
teur a expérimenté durant quatre années entières; la température hiver-
nale maxima a oscillé entre — 13° C. et — 15° C... La première année, la
race Leghorn seule a présenté des variations : crêtes plus petites et quel-
ques crêtes renversées. La deuxième année, les dites variations se sont
accentuées; des barbes et des huppes ont poussé. La race de Drente à plumes
blanches ou noires a, elle aussi, commencé à varier comme la précédente.
La quatrième année, les variations étaient partout plus grandes. Lors du
croisement de ces individus modifiés avec des individus normaux, la plu-
part des variations disparurent; mais le croisement entre elles de formes
modifiées donne des produits semblables aux parents et même plus accen-
tués que ces derniers, avec, de-ci de-Ià, des jeunes présentant le type ances-
tral normal. — M. Héruiîel.
"Walker (A.). — De la variation à l'adaptation chez les bactéries, d'après
des observations sur les streptocoques, et de la valeur des épreuves de fermenta-
tion en ce qui concerne ces organismes. — 1" Les réactions d'une race quel-
conque de streptocoque cultivé dans les milieux de Gordon varient beaucoup
sous les conditions ordinaires de culture en laboratoire, et en altérant les
milieux on peut faire changer beaucoup les réactions.
2'^ Les résultats obtenus sont absolument opposés à l'idée que ces réactions
fournissent le moyen de distinguer des variétés fixes et définies parmi les
streptocoques pris au sujet humain.
3° Les différences observées sont temporaires et accidentelles, et n'ont rien
de spécifique bien que pouvant peut-être fournir quelques indications sur
Thabitat naturel ou le milieu antérieur des organismes en expérience. —
H. DE Varigny.
XVI. - VARIATION. 385
a) Magnan (A.). — Influence du régime alimentaire sur le gros Inlestin et
■les cœcums des oiseaux. — (Analys.é avec le suivant.)
b) Sur la variation ineerse du rentricule succenturié et du gésier chez
les oiseaux. — Etudiée sur 400 oiseaux, la longueur du gros intestin et des
cœcums s'est montrée maxima pour le régime granivore et herbivore et mi-
nima pour le Carnivore. Deux explications de ce fait sont possibles : 1" le
premier régime cliargerait le tube digestif de matériaux inutiles qui dis-
tendent les parties en question; 2° la toxicité de l'alimentation Carnivore
entraînerait l'évacuation rapide des résidus, tandis que ralimentation végé-
tale, non toxique, amènerait des stases; ces stases amenant des fermentations
avec formation de toxines, l'allongement des cœcums aurait pour consé-
quence la neutralisation de ces toxines. — M. Goldsmith.
c) Magnan (A.). — La surface digestive du ventricule succenturié et la
musculature du gésier chez les oiseaux. — M. a mesuré comparativement les
dimensions superficielles et l'épaisseur des parois musculaires du ventricule
succenturié et du gésier chez les différents oiseaux, classés d'après leur ré-
gime, et en conclut à une concordance entre la structure et les conditions
physiologiques nécessaires. — Y. Delage et M. Goldsmith.
d) Magnan (A.). — Documents relatifs à Valimentalion naturelle des oi-
seaux. — (Analysé avec le suivant.)
f) — — Le tube digestif et, le régime alimentaire des oiseaux. — 11 est
mathématiquement faux d'évaluer la longueur de l'intestin en fonction du
poids du corps. Le seul facteur capable d'expliquer les différences que
nous donne l'observation dans les longueurs de l'intestin est le régime ali-
mentaire. L'auteur examine les oiseaux par groupes : Insectivores, Carni-
vores (Corbeaux), Granivores, Omnivores (Canards)... Il note le poids total
maximum, le poids total minimum, le poids moyen ; puis il évalue le rapport
de la largeur de l'intestin à la longueur du corps ; comme plus haut, il
•obtient des maxima et des minima et des nombres moyens. De ces tables
résulte que : c'est à l'alimentation par les Insectes qu'appartient la plus
petite longueur d'intestin, tandis que la plus grande revient aux Omnivores
tels que les Canards; les Carnivores ont beaucoup plus d'intestin que les
Insectivores et moins que les Piscivores ; les Granivores se placent presque
à la fin de la liste avec les Herbivores; les Frugivores, qui sont aussi souvent
des Granivores, ont moins d'intestin que ces derniers. Les oiseaux à régime
mixte montrent d'une façon saisissante l'action des régimes et nous initient
à tous les passages d'un régime net à l'autre. Ainsi, les Carnivores insectivores
(Rapaces nocturnes) viennent se placer entre les Carnivores et les Insecti-
vores. De même, les Granivores insectivores (Passereaux) se placent entre
les Granivores et les Insectivores. En revanche, les grands Échassiers,
oiseaux carnivores et piscivores, ont presque le plus d'intestin de tous les
oiseaux. Les rapports de la longueur de l'intestin à la largeur du corps, en
tenant compte des régimes très nets, sont : pour les Insectivores, 6.30; pour
les Carnivores, 10,50; pour les Piscivores, 12,40; pour les Granivores, 12,80.
L'influence du régime sur l'intestin grêle rappelle les résultats obtenus pour
l'intestin total. Ceci n'a rien de surprenant, puisque l'intestin grêle est la
plus longue des deux parties. Ce sont les Omnivores (Canards, etc..) et les
Granivores qui ont le plus de gros intestin et les Carnivores qui en ont le moins.
Quant au poids de l'intestin, c'est la Crécerelle, Carnivore, avec le Lago-
I.'aNNÉE biologique, XVI. 1911. 25
386 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pède, granivore, qui en a le moins. La Sarcelle, omnivore, occupe la place
intermédiaire; puis viennent la Mouette,. piscivore, les Testacivores et les
Insectivores. En ce qui concerne la surface de l'intestin, on peut dire qu'il
n'y a point un rapport constant entre la surface de l'intestin et la surface
du corps, mais que le régime alimentaire influe sur la surface de l'intestin.
En effet, il apparaît nettement que les oiseaux carnivores ont beaucoup
moins de surface intestinale que les oiseaux granivores ou omnivores. En
comparant ces résultats avec ceu.x qui sont relatifs au rapport des longueurs,
on voit que, chez les Insectivores, la surface compense la longueur (elle
mesure 1 m. 60, dépassant celle des Carnivores, égale à 1 m, 20); que, si l'on
s'attache à la surface intestinale, les Granivores en accusent deux fois plus
que les Carnivores; que la surface intestinale redonne aux Echassiers (voir
plus haut) la place qu'ils devaient occuper près des Carnivores. Les régimes
végétarien et mixte engendrent des caecums longs, creux, histologiquement
comparables à l'intestin. Les régimes à alimentation animale conduisent à
des caecums courts, pleins, à aspect glandulaire. Le régime à base de fruits
amène la suppression des csecums. Ce sont les Frugivores qui ont les plus
gros jabots; puis viennent les Granivores et les Granivores insectivores. La
longueur de l'œsophage est fonction de la largeur du cou. Ces deux lon-
gueurs sont nettement en rapport avec le genre de vie de l'animal. Les
oiseaux qui se nourrissent de proies terrestres ont un cou et un œsophage
restreints ; ceux qui recherclient au sein des eaux leur alimentation ont, par
contre, un œsophage et im cou très développés. L'étude biométrique de ces
organes n'a de rapport qu'avec la préhension des aliments et non avec leur
digestion. Les oiseaux ont approximativement la même quantité de ventri-
cule succenturié par kilo d'animal, environ trois à quatre grammes. Quel-
ques groupes s'en détachent avec une quantité de ventricule presque double
de celle des autres; ce sont les Piscivores, les Carnivores piscivores, comme
les grands Echassiers, les Frugivores et les Granivores insectivores. Les
individus dont le gésier est développé se nourrissent de graines, d'herbes,
d'insectes, de mollusques, aliments qui nécessitent une trituration énergique.
Ceux ([ui ont un petit gésier se nourrissent de viande, de poisson, de fruits,
dont la digestion s'opère directement dans le ventricule succenturié souvent
muni d'une couche musculaire extensible. Reste enfin le pancréas. Les Car-
nivores ont moins de pancréas que les (rranivores. Mais les Frugivores en
ont plus que ces derniers. Les grands Echassiers, qui ont un régime voisin
de celui des Carnivores, ont aussi, comme eux, peu de pancréas. Les hiboux,
chouettes, qui mêlent des insectes à leur alimentation carnée, en ont plus
que les rapaces diurnes. Les petits passereaux, qui sont à la fois granivores
et insectivores, possèdent moins de pancréas que les Insectivores purs.
Mêmes résultats en étudiant les quantités de pancréas par kilogramme
d'animal. L'obéissance des organes au régime se vérifie une fois de plus.
L'auteur termine son mémoire par des considérations sur les relations des
organes entre eux et sur le dimorphisme sexuel. Des premières retenons
cette conclusion intéressante : puisque le caecum croit comme le gros intes-
tin et la stase rectale, ne peut-on pas se demander si cet organe, parfois
réduit à un tissu glandulaire ou lymphoïde qui fait songer à celui de la rate,
ne serait pas un neutralisateur des toxines rectales? Des secondes retenons
ceci : chez les espèces d'oiseaux où les femelles sont les plus pesantes, le
dimorphisme organique est à l'avantage femelle et chez les espèces où les
mâles sont les plus lourds, il est à l'avantage mâle. Si l'on compare les
résultats exposés dans ce mémoire avec ceux dés auteurs, on constate de
notables différences. Mais les expériences de Houssây sur les poules sou-
XVI. - VARIATION. 387
mises à un régime Carnivore montrent des modifications organiques du
même ordre (jue celles que M. a observées dans la nature.
Grâce au grand nombre d'oiseaux qu'il a disséqués (441 répartis en 154 es-
pèces) et pour chacun desquels il a examiné avec grand soin le contenu
stomacal, M. propose une classification basée sur le régime alimentaire,
c'est-à-dire, on l'a vu, sur la morphologie interne. C'est cette classification
dont il a été fait état dans l'analyse ci-dessus. On peut associer les mots de
nutrition et d'évolution. Le régime alimentaire apparaît comme l'un des
facteurs essentiels de l'évolution et les modifications organiques subséquentes
rassortissent surtout de la doctrine de Lamarck. — Marcel Hérubel.
Roques (X.). — Reclierchrs biométriques sur l'influence du régime alimen-
taire chez un insecte {Limnophilus flavico7'm's Fabr.).—'R- soumet trois lots de
larves de Trichoptères à des régimes différents : 1" chair de grenouilles;
2" feuilles sèches; 3" plantes vertes. Sous tous les rapports, le lot Carnivore
a été plus favorisé : croissance, précocité, nombre et durée des nymphoses,
pourcentage des larves ayant atteint le dernier stade, poids des larves et des
adultes. Chez les herbivores, la nourriture sèche a paru un peu plus avanta-
geuse. Le pourcentage des mâles et des femelles étant initialement le même,
le régime Carnivore aboutit à une supériorité du nombre de mâles, en favori-
sant la survivance de ce sexe. Enfin, la couleur verte, régie par la nuance
du tissu adipeux, tire sur le bleu chez les carnivores et sur le jaune chez les
herbivores. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Fischer (H.). — Sur des fleurs tétramères de Ili/acinthus orientalis. —
F. compare les grappes florales de Jacinthe, dont les fleurs inférieures sont
tétramères, aux grappes de Linaires dont les fleurs inférieures sont pélo-
riées ; il admet que dans ce dernier cas la pélorie est en relation avec la nu-
trition (assimilation chlorophyllienne) et pense qu'il en est vraisemblable-
ment de même dans le cas des fleurs tétramères de Jacinthe. — F. Moreau.
Cavara (F.). — Une adajjtalion des bulbes de Scilla bifolia à la xérophi-
lie. — Des bulbes de Scilla bifolia provenant des Préalpes italiennes furent
mis et abandonnés dans des vases du jardin botanique de Naples, où on les
laissa sans eau. Ils s'y pourvurent de quelques racines latérales très grosses,
ce qui, d'après C. doit représenter une adaptation à la séclieresse. — M. Bou-
BIER.
Fitting (H.). — U approvisionnement en eau et la pression osmotique des
plantes désertiques. — Les plantes des déserts secs, en particulier les plantes
sahariennes, ne trouvent que difficilement dans les couches superficielles
du sol la quantité d'eau qui leur est nécessaire et que la nature du terrain
leur empêche souvent d'aller chercher par de longues racines dans les cou-
ches profondes. De plus, la rosée fait défaut dans le Sahara et dans beaucoup
d'autres déserts. Aussi l'alimentation en eau de bien des plantes désertiques
n'est-elle assurée que grâce à une haute adaptation à la vie xérophyte. Une
telle adaptation repose surtout sur la possession d'une pression osmotique
élevée. C'est ainsi que dans les déserts rocheux, c'est-à-dire les plus secs,
21 % des plantes ont une pression osmotique qui dépasse 100 atmosphères;
en outre sur 100 plantes la pression osmotique dépasse 53 atmosphères dans
35 d'entre elles et 37 atmosphères dans 32. — F. Moreau.
Biéler-Chatelan (Th.). — Châtaigniers calcicoles. — Le châtaignier
388 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
passe généralement pour être une espèce calcifuge. Or, B. a vérifié en plu-
sieurs localités le fait que cet arbre peut prospérer sur des sols divers, con-
tenant jusqu'à 20 o/o et plus de calcaire. 11 ne semble donc pas que la chaux
soit nuisible au châtaignier, car elle passe en proportions notables dans les
feuilles et le bois de cet arbre. Mais il y a plus. L'auteur a eu la preuve,
dans le voisinage des fours à chaux, qu'un apport direct de chaux au pied
des châtaigniers n'exerce aucune action nuisible. Loin d'être nuisible, la
chaux aurait même plutôt une influence favorable, en mobilisant la potasse
des sols granitiques et en la fournissant ainsi en plus grande quantité aux
racines. On est ainsi conduit â admettre que la mal-réussite des châtaigniers
sur certains sols calcaires dépend bien moins des fortes doses de chaux que
de la pénurie de la potasse. L'analyse montre, en effet, que ce qui caracté-
rise les châtaigniers des sols calcaires, c'est, avant tout, la rareté de la potasse
dans toutes le"s parties de ces arbres, cet alcali n'atteignant guère que la
moitié ou le quart des doses observées dans les. châtaigniers des sols siliceux
suffisamment pourvus de potasse. — M. Boubier.
oj Varidlioii sous l'inftncuce du mode de reproduction.
Morgan (T. H.). — Changement dans la proportion sexuelle à la suite
d'un croisement. — Chez le Diptère Drosop/iila ampelophila, les mâles et
les femelles sont habituellement en nombres égaux, et il n'est pas possible
de modifier cette égalité en ajoutant à la nourriture des larves différents
sucres, sels, acides ou alcalis. En croisant un mâle d'une race à ailes rudi-
mentaires avec une femelle d'une race â ailes courtes, on obtient des mâles
à ailes courtes comme la mère, et des femelles à ailes normalement longues
(retour au type ancestral); dans la F2, apparaissent à nouveau les trois types
d'ailes, mais les mâles à ailes longues sont en nombre très faible (1/7) par
rapport aux femelles de la même catégorie (137 cf contre 089 Çj. Les effets
du croisement sont transmis à une troisième génération, mais M. ignore
s'ils sont permanents. — L. Cuénot.
(/) Résultats de la variation.
Jennings (H. S.) et Hargitt (George T.). — Caractéristiques des di-
verses races de Paramécies. — On peut d'abord établir, parmi les animaux
étudiés, deux séries, qui sont probablement deux espèces, P. caudatum et
P. axcrelia; la structure du micronucléus en est très différente et, sauf le
cas d'anomalies, la première forme n'a qu'un micronucléus, tandis que la
seconde en a deux.
La taille moyenne permet de distinguer onze races. Une expérience a été
faite notamment en mesurant tous les individus dix minutes après la bipar-
tition et après qu'on les avait fait vivre deux mois dans des conditions iden-
tiques. Ces différences de taille entre les races sont indépendantes de l'in-
fluence du milieu. Elles ont persisté au moins trois ans.
En moyenne, les formes caudatum sont plus allongées et plus atténuées en
arrière que les aurelia.
Les races diffèrent nettement sous le rapport des conditions nécessaires à
leur conjugaison et de la facilité à déterminer celle-ci : une race de cauda-
tum ne s'est pas conjuguée pendant ses trois ans et deux mois de séjour au
laboratoire, alors que les autres se conjuguaient dans des conditions iden-
tiques.
Le rythme des conjugaisons est aussi un caractère; de plus, il y a sous ce
XVI. — VARIATION. 389
rapport des différences héréditaires dans la même race pure, c'est-à-dire
entre descendants d'un même individu. Il ne faut considérer que les pé-
riodes où ce rythme est rapide et uniforme, car, lorsqu'il se ralentit dans
une culture, c'est que celle-ci souffre, ainsi que le démontrent la fré-
quence des déformations pathologiques et le nombre des morts.
11 y a aussi des différences importantes dans les conditions de culture
exigées par les diverses races : l'une périclite dans des conditions où d'autres
prospèrent. Sous ce rapport encore, on constate des différences entre des-
cendants d'un même parent.
La constatation de races à caractères héréditaires est déjà ancienne : elle
a été faite notamment par Maupas dès 1888 (p. 176, 203, 220, 241). Johann-
SEN, en 1903, a proposé d'appeler ces races des génotypes^ mot toutefois déjà
employé dans un sens un peu différent. Wesenberg-Lund a étudié des races
de nombreux animaux, Rotifères, Crustacés, etc., mais en les regardant
plutôt comme des variations locales ou saisonnières : les variations consta-
tées seraient dues à l'action immédiate du milieu. Or, une autre explication
est possible : il se pourrait que ce soient des races diverses, se remplaçant
l'une l'autre, une race sortant de l'œuf au moment où les conditions exté-
rieures deviennent favorables à son développement. Pour trancher la ques-
tion il faudrait faire des expériences, mettre par exemple des lignées diffé-
rentes dans les mêmes conditions et voir si elles deviendraient identiques,
ou au contraire changer les conditions de la culture pour voir si la race serait
modifiée. Il est fort probable que l'on trouvera ces races bien plus stables
que Wesenberg-Lund ne l'imagine. On sait en effet que Woltereck a cul-
tivé, dans les mêmes conditions, deux races locales de Daphnies pendant
deux ans, sans les rendre identiques.
PoPOFF a essayé d'expliquer l'apparition de races de taille diflerente, par
une inégalité de' la division du noyau. Il admet l'existence d'une proportion
définie entre le volume du noyau et celui du protoplasme, de sorte que l'i-
négalité des noyaux entraine celle des cellules correspondantes. Ses expé-
riences le portent à conclure que la taille des Paramécies est assez variable, ce
qui serait contraire aux constatations de J. et H. Mais les expériences de Po-
POFF ne semblent pas avoir été faites avec des races pures. Or, on n'a rien dé-
montré si on n'a pas prouvé la variation de taille dans une culture descendant
d'un individu unique, ou si on n'a pas positivement constaté l'inégalité de divi-
sion, donnant naissance à deux races stables, de taille différente. L'abaisse-
ment de la taille moyenne dans une culture peut être due au développement
d'une petite race, préexistante dans celle-ci. —A. Robert.
Mangin (L..). — Modifications de la cuirasse chez quelques Péridiniens.
Note préliminaire. — M. signale l'opposition qui existe entre la résistance
des éléments de la cuirasse des Péridiniens à l'action des liquides digestifs
et leur rapide dissolution par les organismes microscopiques vivant dans
l'eau. Il établit en outre que cette cuirasse subit sans cesse pendant la vie de
chaque individu des modifications de structure, notamment dans la disposi-
tion des ornements et la constitution des sutures. On savait que ces derniè-
res se transforment, mais l'auteur complète sur un certain nombre d'espèces
les données déjà connues et montre les aspects très divers de ces sutures.
Ces faits établissent l'existence de la malléabilité de la cuirasse et la néces-
sité, au point de vue taxonomique, d'en connaître les limites pour chaque
espèce. — F. Péchoutre.
Chodat (R.). — Sur POrchis Champagneuxii Barn. — Ce remarquable
390 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Orchis (les environs d'Hyères doit être considéré comme une variété printa-
nière d'Orchis Morio. Cette espèce paraît en effet s'être dédoublée là en deux
variétés, l'une précoce, YO. Champagneuxii, l'autre plus tardive, VO. picta
Lois : l'indépendance de ces deux variétés est complète. C'est en quelque sorte
un dimorphisme saisonnier. Dans le groupe si polymorphe de VO. Morio, la
variété Champagneuxii est l'une des espèces élémentaires les mieux définies.
De VO. picta, une forme insulaire, endémique à Mallorca (Baléares), sest dis-
jointe de la population continentale et lïsolement géographique lui a con-
servé sa pureté. Dans VO. Champagneuxii, ce n'est pas Tisolement géogra-
phique, mais l'isolement saisonnier qui contribue à maintenir la pureté du
type. C'est ce que Naegeli a nommé autrefois asyngamie et que d'autres, à
la suite de Weismann, ont appelé dimorphisme saisonnier. — M. Boubier.
CHAPITRE XVII
Origine «les espèces et leurs caractères.
Allard (H. S.). — Some expérimental observations concerning the behavior
()/' varions bées in their visits ta cotton-blossoms. II. (Amer. Natur.,
XLV, 609-085.) [415
Arcichovsky (V. M.). — Ueber die Psedogenesis bei den Pflanzen (en russe,
résumé en allemand). (Bull. Jard. imp. bot. S'-Pétersb.,XI, 1 pi., 1-7.) [418
Arenberg (Prince E. d'). — Note sur V immobilité dans le mimétisme défen-
sifde l'Oiseau. (Rev. Fr. Ornith., Il, n° 23, 42-43.) [429
Babic (K.). — Zur Bionomie von Rebella parasitica (Ciamician). (Zool. Anz.,
XXXVI II, 226-230, 2 fig.) ^ [423
Bartels (P.j. — Histologiseh-anthropologische Lnlersuchungen der Plica
semilunaris bei Ilerero und Hottentotten, sowie bei einigen Anthropo'iden.
(Arch. mikr.Anat., LXXVIII, I Abth., 529-564, 1 pi.) [429
Beauchamp (P. de). — Astasia captiva n. sp., euglénien parasite de Cate-
hida Icmnir. (Arch. Zool. exp., 5, VI, N. et R., Lii.) [422
a) Beauverie (I.). — L'hypothèse du ingcoplasma et les corpuscules méta-
chromatiques. (C. R. Ac. Se, CLII, 612-615.)
[II existe de nombreux corpuscules métacliromatiques dans
les cellules des hyphes des rouilles attaquant les céréales. Les noyaux
du mycoplasma d'ERiKssoN ne seraient que ces corpuscules. — M. Gard
b) — — La signification des corpuscules métacliromatiques dans les cellules
de céréales infestées par la rouille. (C. R. Soc. Biol., LXX, 461-463.)
[Les corpuscules métachromatiques qui existent dans les cellules de l'hôte
représentent les restes de filaments mycéliens dégénérés. Ils sont quelque-
fois disposés comme dans le filament qui les a produits ; ce stade correspon-
drait probablement à la phase « protomycelium » d'ERiKSSON, — M. G.ard
a) Becquerel (P.). — Par la méthode des traumatismes, peut-on obtenir des
formes végétales véritablement nouvelles? (C. R. Ac. Se, CLII, 1319-1322.)
[Chez les Zinnia^ les caractères que font surgir les traumatismes sont
ataviques ou tératologiques. Il n'y a pas de formes véritablement nou-
velles, pas plus que chez le Maïs, étudié par Blarixghem. — M. G.\rd
b) A propos de la nouvelle espèce de Bourse à pasteur, le Capsella
Viguieri Blaringhem. (Bull. Soc. bot. de France, 4^ série, XI, 377-378.) [406
Berthaut (P.). ~ Recherches botaniques sur les variétés cultivées du Sola-
num Tuberosum et les espèces sauvages des Solanum tubérifères voisins.
(Thèse de la Fac. de Se. de Paris, in-8^ 51 fig., 9 pi., 211 pp.) [400
392 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Bielogolowy (J.i. — La situation segmentaire du crâne chez les Saura-
psida. Essai d'analyse de la méthode comparative en morphologie. (Moscou,.
1 vol., 240 pp., planches.) [409
a) Blaringhem (L.). — Production par traumatisme d'une forme nouvelle
de Mais à feuilles crispées. (C. R. Ac. Se, CLII, 1109-1111.)
[Cette nouvelle forme présente une forte ten-
dance héréditaire, par les types à anomalie peu développée. — M. Gard
b) — — Le rôle des traumatismes dans la production des anomalies hérédi-
taires. (C. R. Ac. Se, CLII, 1(300-1611.)
[Maintient ce résultat contre l'opinion de Becquerel. — M. Gard
c) Nouvelles recherches sur la production expérimentale d'anomalies
héréditaires chez le Mais. /. Réponse à M. E. Griffon. IL Cultures expéri-
mentales des anomalies héréditaires du mais de Pensylvanie {Zea Mays
penst/lvanica Bonaf.). (Bull. Soc. bot. de France, 4° série, XI, 251-260 et
299-309.) [Voir ch. XV
d) — — Note sur la seconde communication de M. Griffon relative aux va-
riations du mais. (Bull. Soc. bot. de France, 4" série, XI, 576-577.) [Ibid.
e) Létat présent de la théorie de la mutation. (Bull. Soc. bot. de
France, 4« série, XI, 644-652.) [405
f) — — Les transformations brusques des êtres vivants. (Bibliothèque de
Philosophie scient., in-12, 49 fig., 353 pp., E. Flammarion, Paris.) [405
g) Les mutations de la Bourse à jtasteur (Capsella Heegeri Solms, c. Vi-
guierin.sp.).{Bixn. scient, delà Fr.et de laBelg., XLIV, 275-307, 1910.) [405
Bonnier (G.), Matruchot CL.), Combes (R.l. — Recherches sur la dissé-
mination des (/ermes microscopiipws dans l'atmosphère. (C. R. Ac. Se,
CLII, 653-659.) [La proportion des Bactéries diminue rapidement
avec l'altitude; mais pour les germes de champignons, la diminution est
moins accentuée, et, même aux hautes altitudes, on trouve encore dans
lair de nombreux germes de ces derniers microorganismes. — M. Gard
Bottomley ("W. B.). — The structure and physiological signifîcance ofthe
roat-nodules \of Myrica gale. (Roy. Soc. Proceed., 571 B., 215.)
[Ces nodules sont, comme chez les Légumineuses et quelques
non-Légumineuses, doués du pouvoir de fixer l'azote. — H. de Varignv
Bouvier (E. L.). — Nouvelles observations sur les mutations évolutives.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1820-1825.) [407
Branca ("W.). — Meine Antwort auf Pater Wasmann's Erklarung. (Biol.
Centralbl., XXXI. 712-720.) [Discussion entre B. et \sr. à
propos de la question des documents paléontologiques concernant les rap-
ports génétiques de l'homme et des mammifères supérieurs. — J. Stroiil
a) Bruce (D.). — The morphology of Trypanosoma evansi. (Roy. Soc. Pro-
ceed., 570 B., 181.) [Etude sur la
longueur et comparaison avec celle d'autres espèces. — H. de Varignv
h) The Morphology of Trypanosoma Gambi<.*nse. (Roy. Soc. Proceed.,
B. 572, 327.) [Étude sur les dimen-
sions; courbes indiquant les proportions prédominantes. — H. de Varignv
a) Bruce (D.), Hamerton (A. E.) and Bateman (H.R.). — Experimentsto
ascertain if Antelope may act as a réservoir of the virus of Sleeping Sickness.
(Roy. Soc. Proceed., B. 564, 311.) [Aucune antilope n'a encore été rencon-
trée qui fût naturellement infectée par le T. Gambiense. — H. de Varignv
b) Fxperiments to ascertain if the domestic fowl of Uganda may act
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 395
((S a ?'t'servoir of Ihe virus of Sleeping Sickness. (Roy. Soc. Proceed., B. 564,
328.) [Conclu-
sion : la poule ne peut jouer le rôle de réservoir du virus. — H. de Varigny
c) Bruce (D.), Hamerton and Bateman. — Experiments to asccrtam if
certain Tabanidip act as carriers of Tri/panosoma pecorum. (Roy. Soc.
Proceed., B. 565, 349.) [Les taons semblent incapables de
transmettre mécaniquement le parasite du bétail injecté ou sain. Ils vivent
trop peu de temps en captivité pour qu'on puisse voir, toutefois, s'ils n'en
deviennent pas capables au bout d'un certain temps. — H. de Varigny
a) Bruce (D.), Hamerton (A. E.i, Bateman (H. R.) and Mackie (F. P.).
— Trypaiiosome diseases of domestic animais in Uganda. Trypanosoma
uniforme sp. nov. (Roy. Soc. Proceed., B. 563, 176.)
[Le T. uniforme, ressemble au vivax, et comme lui n'est
pas pathogène, mais il est plus gros. Porteur inconnu. — H. de Varigny
b) Trypanosoma diseases of domestic animais in Uganda. Trypano-
soma namtm. (Roy. Soc. Proceed., B. 563, 180.)
[Le T. n. ne peut être distingué du T. pecorum,
au microscope. Mais il en diffère en ce qu'il n'est pas pathogène. Le por-
teur est probablement le même pour les deux espèces. — H. de Varigny
c) Furlher researches on the Development of Trypanosoma Gambiense
in Glossina palpalis. (Roy. Soc. Proceed., B. 567, 513.) [422
d) Experiments to ascertain if Trypanosoma Gambiense during it deve-
lopmenl ivithin Glossina palpalis is infective. (Roy. Soc. Proceed., B. 565,.
345.) [Chez la glossine, le trypano-
some qui vient d'être ingéré reste virulent 2 jours, puis perd sa virulence
pendant 22 jours, après quoi il la retrouve. Les glandes salivaires sem-
blent s'infecter 36 jours après absorption du parasite. — H. de Varigny
Bruce, Hamerton, Bateman and van Someren. — Experiments to investi-
gate the infeetivity of Glossina paljmlis fed on sleeping sickness patient
under treatment. (Roy. Soc. Proceed., B. 565, 338.)
[Le fait que le sujet est en traitement ne le rend pas moins
infectieux pour les glossines qui en absorbent le sang. — H. de Varigny
Brun (R.). — Zur Biologie und Psychologie von Formica rufa und anderen
Ameisen. (Biol. Centr., XXX, 524-528, 529-545, 1910.)
[Les observations et les expériences de l'au-
teur se rapportent à des colonies mixtes de Formica rufa et de Formica
pratensis, à l'esclavagisme et aux phases diverses des associations entre
Formica sanguinea et différentes espèces de Formicides. — P. Marchai.
Brunnthaler (I.). — Zur Pliylogenie der Al g en. (Biol. Centralbl., XXXI,
225-236.) [431
Buchanan (G.). — Note on developmentnl form of Trypanosoma Briicei [pe-
caudi) in the internai organs, axillary glands and bone-marrow of the Ger-
bil. (Roy. Soc. Proceed., B. 570, 161.) [Les
formes intra-corpusculaires ne se trouvent que dans la rate ; les formes
enkystées libres, dans la rate, la moelle, les glandes axillaires. Beau-
coup de jeunes dans la glande axillaire et le poumon. — H. de Varigny
Buchet (J.). — A propos du Capsella Viguieri Blaringhem. (Bull. Soc.
bot. de France, 4" série, XI, 379-380.) [406
Bugnion (E.). — L'imago du Coplotermes flavus. Larves portant des rudi-
ments d'ailes prot/ioraciques. (Mém. Soc. Zool. France, 97-106.) [430
394 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Bugnion (E.) et Popoir(N.). — Les pièces buccales des Hémiptères. (Arch.
Zool. exp., 5, VII, 643-674.) [430
Buytendijk (F. I. I.). — Uebei^ die Farbe der Tarbutten nach Extirpai ion
der Augen. (Biol. Centralbl., XXXI, 593-595, 2 fig.) [428
Caullery (M.). — Le transformisme et Vexpérience. (Biologica, I, N° 4, 113-
118.) [Cité à titre bibliographique
Chatton (Ed.). — Ciliés parasites des Gestes et des Pyrosomes : Perika-
ryon cesticola et Conchophrqs Davidoff. (Arch. Zool. exp., 5, VIII, N. et R.,
VIII,) ^ [423
Chodat (R.) et Sigriansky (M'"o). _ Le Rltizohypha radicis Limodori Cliod.
et Sigr. et sa biologie (Bull. Soc. bot. Genève, 2'- sér., III, 350-351.) [421
Collin (B.). — Notes complémentaires sur la conjugaison des In fiisoires aslo-
mes. I. Anoplophrya Brasili Léger et Duboscq. (Arch. Zool. exp., VIII,
Notes et Revue, xx-xxvii, 1 fig.) [423
Cortesi (P.). — Sulle micorize endotroficlie conparticolare riguardo a quelle
délie Orchidaceo'. (Atti della Soc. ital. per il progresso délie scienze, V,
860-864.) [425
a) Cuénot (L.). — La genèse des espèces animales. (Paris, F. Alcan, 496 pp.,
123 fig.) [Voir ch. XX
b) .4 propos de la critique d'un livre récent et de la théorie de Weis-
mann. (Biologica, I, 4, 127-129.) [Ibid.
Cushny (A. R.). — On the action of Senecio alkaloids and the causât ion
of hepatic cirrhosis in Cattte. (Roy. Soc. Proceed., 570 B., 188.)
[En Nouvelle-Ecosse, Nouvelle-Zélande
et l'Afrique du Sud, les séneçons (communs et autres) sont réputés tuer
le bétail. Leurs alcaloïdes sont toxiques pour le rat. — H. de Varigny
Dabi i^Fried.). — Wieder eine flohdhnliche Fliege. (Zool. Anz., XXXVllI,
212-221, 3 fig.) [Découverte d'un individu unique présen-
tant l'aspect indiqué dans le titre et dont la signification est très problé-
matique d'après le peu qu'en a vu l'auteur. — Y. Delage et xM. Goldsmith
De la Fuye. — Le Régime alimentaire du Geai. (Rev. Fr. Ornith., 11,
n"^29et 30, 147-151.) [418
De la Fuye et G. Dumast. — i8 autopsies intestinales de Buses vulgaires
[Buleo vulgaris). (Rev. Fr. Ornith., n" 22, 27-30.) [418
Deleuil (D""). — Notes urnil/iologiques sur la région des Alpilles. (Rev. Fr.
Ornith., n° 27, 130-131; n" 32, 197-200.) [417
Delfino. — Algunas consideraciones sobre la hisloria de la evolucion de los
organismos. (La Semana medica, Buenos-Ayres.)
[Exposé historique des théories de la génération : Harvey,
Needham, Buffon, Lamarck, etc. Recherches d'HERRERA. Exposé des phé-
nomènes embryogéniques et de la phylogénie des Vertébrés. — F. Vlès
Eames (A. J.). — On the Origin ofthe herbaceous type in the Angiosperms.
(Ann. of Bot., XXV, 215-224, 1 pi.) [431
Elmassian. — Maladies à Protozoaires et lésions des capsules surrénales.
(Ann. Inst. Pasteur, XXV, 830-842.) [Dans les maladies à Protozoaires,
les lésions parfois très graves des surrénales sont localisées à la médul-
laire ; elles ne paraissent nullement différer de celles constatées dans les
infections bactériennes, et n'ont aucun caractère spécial. — Ph. Lasseur
XVII. - ORIGINE DES ESPÈCES. 395
Emery (Carlo). — Beobachtungcn und Versuche an Polyergus riifescens.
(Biol. Centralbl., XXXI, 6y5-G4-:>.) [419
Erikson (I.). — La rouille des Mauves (Puccinia Malvacearitm M.), sa na-
ture et ses phases de développement. (C. R. Ac. Se, CLII, I77G-I779.)
[La plante hospitalière principale est Althœa rosea. La
propagation de la maladie a lieu à l'aide de graines malades. Le Champi-
gnon hiverne dans le bourgeon sous forme de mycoplasma. — M. Gard
Escherich (K.). — Zur Beitrltije zum Kapitel v. Ameisen und Pflanzen i>.
(Biol. Centralbl., XXXI, 44-51, 2 fig.) [414
Fage (L.). — Le Capelan de la Méditerranée: Gadus capelanus, et ses rap-
ports avec les espèces voisines : G. luscus et G. minutiis. (Arch. Zool. exp.,
• 5, VI, 257.) [413
a) Fantham (H. B.). — Enumerative studies on Trypanosoma gamhiense
and T. rhodesiense in Rats, Guinea-pigs and Rabbits. (Roy. Soc. Proceed.,
B. 563, 206.) [Les faits
indiquent des variations périodiques de nombre, d'où l'auteur conclut à
l'existence d'un cycle à l'intérieur de l'animal infecté, en outre des pha-
ses se présentant chez l'hôte normal, tel que la glossine. — H. de Varigny
b) The life-history of Trypanosoma gambiense and Trypjanosoma rho-
desiense as seen in Rats andGiiinea-pigs. (Roy. Soc. Proceed., B. 563,212.)
[Etude sur
les phases non flagellées et leur production d'où il suit que le cycle des
trypanosomes comprend des pliases se déroulant chez le vertébré, et dont
il faut tenir compte dans les essais de thérapeutique. — H. de Varigny
Franz (V.). — Ueber das Kleinhirn in der vergleichenden Anatomie. (Biol.
Centralbl., XXXI, 434-445.) [429
Fry (W. B.). — A preliminary note on the extrusion of granules by Trypa-
nosomes. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 79.) [Description du fait que l'au-
teur considère comme un phénomène d'ordre vital plutôt que dégénératif,
mais dont il ne peut encore donner une interprétation. — H. de Varigny
Gain (Ed.). — Observation sur V hibernation des spores dans les bourgeons.
(C. R. Soc. Biol., LXX, 152-154.) [Une flore cryptogamique très variée hi-
berne dans les bourgeons, principalement spores et levures. — M. Gard
Ghigi (A.). — Ricerche sisternatiche e sperimentali sulle Numidinœ. (Extrait
du Mém. de R. Ac, d. Scienze delF Istituto di Bologna, Série VI, VII,
1-36, 1 pi., 1909-10.) [409
Goodey (T.). — . The contribution to our Knowledge of Ike Protozoa of the
Soil. (Roy. Soc. Proceed., 570 B., 165.)
[Les protozoaires ciliés n'existent qu'à l'état en-
kysté : ils ne peuvent donc agir sur l'activité bactérienne du sol. L'action
des amibes ou flagellâtes n'a pas encore été étudiée. — H. de Varigny
Gravier (Ch.). — Sur quelques animaux parasites ou commensaux des Ma-
dréporaires du genre Galaxea [Oken). (C. R. Ac. Se, CLII, 210-212.)
[Par leur bourgeonnement rapide, les Madréporaires compensent
rapidement les pertes subies par suite des parasites : Polychètes, Géphy-
riens, Cirripèdes (Pyrgoma), Lamellibranches (Chama). — M. Goldsmith
Griffon (E.). — A propos de la variation du Mais. Réponse à M. Blaringhem.
(Bull. Soc. bot. de France, 4-= série, 567-576.) [Voir ch. XV
Gross (J.). — Vber Vererbang und Artbildung . (Biol. Centralbl., XXXI, 161-
177, 193-214.) [402
396 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Gueguen (F.). — Mycose cladosporienne de lliomme. (C. R. Ac. Se, CLII,
412-414.) [C'est un Cladosporium qui produit un nou-
veau type de mycoses qu'on pourrait nommer Cladosporoses. — M. Gard
Hâfele (Félix). — Notizen ûber phylogenetisch intéressante Rhizocephalen.
(Zool. Anz., XXXVIII, 180-185, 4 fig.) [424
Heckel (Ed.). — Sur les mutations gemmaires cuUurales du Solanum Ma-
glia et sur les premiers résultats culturaux de ces mutations. (C. R. Ac.
Se, CLIII, 417-420.) [Les tubercules de toute couleur (violet-rouge, jaune
clair, jaune sale, blanc, rosé) de Solaniit/t Magiia ont engendré des tu-
bercules uniformément rouge-violet. Le premier résultat cultural des
mutations se traduit par la formation d'une variété violette. — M. Gard
Henslcw (G.). — The origin of Monocotylcdons from Dicotyledons, througJi
Self-adaptation to a Moist or Aquatic Habit. (Ann. of Bot., XXV, 717-744.)
[Les caractères distinctifs
des Monocotylédones ne peuvent être expliqués que par une adaptation à
la vie aquatique de l'ancêtre du groupe des Dicotylédones. — F.Péchottre
Hœrnes (R.). —Bas Aussterben der Artenund Gattungen. (Biol. Centralbl.,
XXXI, 353-365, 385-394.)
[Exposé critique des diverses opinions sur l'extinction des
genres et des espèces, basé principalement sur les idées de Ch. Dei'Éiîet
{Ann. biol., XII, 380) et de G. Steinm.ann (Leipzig. 1908i. — J. Stroul
Ihering (Hermann von). — Phylogenie der Ilonigbientn. (Zool. Anz.,
XXXVIII, 1-J9-136, 1 fig.) [429
Jaccard (P.). — Mycorhizes endolrophes chez .i:scidus et Pavia et leur si-
gnification. (Bull. Soc. vaud. se. nat., XLVil, xxv-xxvii. [426
Jeannel (R.). — Révision des Bathysciinx [Coléoptères silphides). (Biospeo-
logica, XIX; Arch. Zool. exp., 5, VII, 1-64.) [430
Jordan (H.). — Die Wirkmigsweise der Mundwerkzeuge bei Seidenraupen.
(Biol. Centralbl., XXXI, 111-113, 3 fig.) [J. décrit en détail le fonction-
nement de l'appareil buccal des vers à soie. Les mandibules supérieures
sectionnent et arrachent des segments de feuilles tandis que les lèvres
supérieure et inférieure maintiennent la feuille immobile. — J. Strohl
Kohlbrugge (J. H. T.). — Das biogenetische Gruudgesetz. (Zool. Anz.,
XXXVlll, 447-453.) [Montre une pre-
mière indication de cette loi, attribuée à Haeckel, chez des auteurs beau-
coup plus anciens, même jusqu'à Aristote. — V. Delage et M. Goldsmith
Krausse (A. H.). — Euborellia mœsla Gêné, ein Dermapteron, als Bàuber
von Ameisenlarven auf Sardinien. (Biol. Centralbl., XXXI, 124-128.)
[La forficulide noire Euborellia
mcesta est très fréquente dans les nids de diverses fourmis en Sar-
daigne. Par des observations dans des nids artificiels, K. a pu constater que
le dermaptère en question se nourrit de larves de fourmis. — J. Strohl
Kunckel d'Herculais (J.). — Obsei^vations sur les mceurs d'un Myriapode,
la Scutigère coléoptrée. Son utilité comme de.'itructricc des Mouches; action
de son venin; légende de sa présence accidentelle dans Cappareil digestif
de l'homme. (C. R. Ac. Se, CLIII, .399-401.) [417
Kusano (S.). — Gastrodia elata and its symbiotic as.^ociation vnth Ar-
millaria mellca. (Journ. Coll. Agric. Imp. Univ. Tokyo, IV, 1-66, 5 pi.,
1 fig.) ■ [421
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 397
Larger (R.)- — i^^ l'extinction des Espèces par Ui dégénérescence ou Mala-
die des rameaux phy lé tiques. (Bull. Soc. d'Hist. nat. et de Palethnologie de
la Haute-Marne, I, 49 pp.) ' [432
Lasnier (J.). — Le Faucon crécerelle est-il utile ou nuisible? (Rev. Fr.
Ornith., II, n" 28, 139.) [417
Lavauders. — Contribution à V étude du Gypaète barbu [Gypaetus barbatus).
(Rev. Fr. Ornith., II, n^' 23, 43-46; n° 24, 56-59.) [417
Laveran (A.). — Les trypanosomes ont-ils des formes latentes chez leurs
hôtes Vertébrés? (C. R. Ac. Se, CLIII, 649-659.) [422
Lèche CWilhelm). — Einige Dauerti/pen ans der Klasse der Silugetiere.
(Zool. Anz., XXXVIII, 551-559, 3 figl) [429
<i) Le Dantec (Félix). — La stabilité de la vie. (Biologica, I, N" I, 3-10.)
[Voir ch. XX
b) — — Importance philosophique de la notion de continuité dans l'évolution
des espèces. (Biologica, I, N" 5, 158-161.) [Ibid.
Lefèvre (G.) et Curtis ("W. C). — Metamorphosis without parasitism. in
the Unionidœ. (Science, 2 juin, 863.) [423
Link (E.). — Ueber eine in der Haut von Fischen parasitisch lebende griine
Ahje. (Zool. Anz., XXXVI 1, 506-510, 3 fig.) [425
Le Bianco (S.). — L'influenza delV ambiante sul periodo riproduttivo degli
animali marini. (Mitt. z. st. Neapel, XX, 2, 129.) [413
Loeb (J.) and Bancroft (F. W.). — Some experiments on the production
of mutants in Drosophila. (Science, 19 mai, 781.) [407
Lucet (Adrien). — Le zooparasitisme chez les Vertébrés. Ses modalités et
son importance pathogéuique. (Rev. Se, XLIX, 33-37.)
[Leçon d'introduction à un cours; généralités. — M. Goldsmith
Maire (R.) et Tison (A.). — Sur quelques Plasmodiophoracées non hyper-
trophianles. (C. R. Ac. Se, CLII, 206-208.) [Vivant dans
les racines de Veronica arvensis, de divers Joncs, de Callitriche stagnalis,
elles forment un groupe à part, le nouveau genre Ligniera — M. Gard
Matruchot (L.). — Un nouveau champignon pathogène pour l'homme.
(C. R. Ac. Se, CLII, 325-327.) [C'est le Mastigo-
cladium Blochii, ascomycète, de la famille des Hypocréacées. — M. Gard
Mercier (L.). — Sur le rôle des Insectes comme agents de propagation de
« l'Ergot y des Graminées. (C. R. Soc. Biol., LXX.)
[Sciara Thomae emporte, soit sur ses poils, soit dans son tube
digestif, des comdies de Claviceps purpurea et les dissémine. — M. Gard
Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Néo formations papillomateuses chez une
annélide {Potamilla Torelli), dues probablement à l'influence des para-
sites. (Bull, scient, de la Fr. et de la Belg., XLV, 89-105.) [423
Miehe (H.). — Ueber die javanische Mip'mecodie und die Beziehungen zu
ihren Ameisen. (Biol. Centralbl., XXXI, 773-738.) [414
Moltschanov (L. A.). — Fin Beitrag zur Biologie der Clepsinen [Hiru-
dinea). (Zool. Anz., XXXVIII, 155-158, 3 fîg.)
[Décrit avec plus de détails le fait connu que
dans toutes les espèces de la famille des Clepsines les jeunes se fixent
par une de leurs ventouses sur leur mère et ne s'en séparent qu'après
avoir atteint le ];3 de leur taille. II a vainement essayé de faire fixer sur
une mère des jeunes d'une espèce différente. — Y. -Dklage et M. Goldsmith
398 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Moreau (M""" F.). — Sur l'existence cCunc forme écidienne uninucléèe.
(BuH. Soc. Myc. de France, XXVII, 5 pp., 1 fig.)
[L'ob.servation d'un Mcidium qui
parasite Evphorbia silvatica a fourni à l'auteur le premier exemple
connu d'une infraction à cette loi que le stade écidien appartient toujours
au tronçon binucléé du cycle évolutif d'une Urédinée. — F. Péchoutre
a) Morgan (T. H.). — The origin of nine iving mutations in Drosophila.
(Science, 31 mars, 406.) ' [407
b) The origin of five mutations in eye color in Drosophila and their
modes of inheri tance. '.Science, 7 avril, ô34.) [408
Mott (F. "W.). — Note on the examination, wilh négative results, of a
Central nervous System in a case of cured human trypanosomiasis. (Roy.
Soc. Proceed., B. 563, 235.) [Ce cas prouverait la curabilité de la trypa-
nosomiase humaine, mais non celui de la maladie du sommeil, car on ne
peut faire le diagnostic de maladie du sommeil que s'il est prouvé que les
trypanosomes ont envahi l'espace sous-arachnoïdien. — H. de Varignv
Nuttal (G. F.) et "Warburton (G.). — Ticks : A monograph of the Lxo-
doidea. Part II. The Ixodida. (The University Press, Cambridge, un vol.
in-8o, XX + 244 pp.) [424
Perriraz ( J.). — fn cas de mutation chez le cyclamen. (Bull. Soc. vaud. se.
nat., XLVII, xxv.) [407
Petrunkewitch (Alexander). — Sensé of sighl, coiirlship and mating in
Duqesiella henizi {Girard}, a Theraphosid spidcr from Texas. (Zool. Jahrb..
Abt. Syst., Geogr. u. Biol., XXXI, n. 3, 355-376, 2 pi., 4 fig.) [416
Picado (P.). — Les Broméliacées épiphytes comme milieu biologique. (C. R.
Ac. Se, CLIII, 960-962.) [Le TCiilieix Bromelia peut se définir : marais
permanent, élevé au-dessus du sol, à eau provenant d'une condensa-
tion sur place de la vapeur d'eau atmosphérique, à boue cellulosique et
absence de putréfaction. La faune qui y vit est mal connue. — M. Gard,
Pollacci (G.). — Il parassita délia rabhia e la Plasmodiophora Brassicœ
iror. — Bicerche sni loro rapporti di affi)iita morfologica e fisiologica.
(Bull, délia Soc. bot. ital., 278-283.) '[422
Poncins (V^' de). — La colonie de siffleiirs huppés du Forez. (Rev. Fr. Or-
nith., II, n" 31, 185-186.) [417
Popovici- Boznosanu (A.). — Conlribulion à l'élude biologique des
Sphégiens {Trypoxylon et Psenulus). (Arch. Zool. exp., 5, VI, N. et R.,
xciii.) [415
Portier (P.). — Bccherches physiologiques sur les Champignons entomo-
phyies. (Thèse de la Fac. des se. de Paris, 10 fig., 47 pp.) [421
Prell (Heinrich). — Biolugische Beobachtungen an Termiten und Ameisen.
(Zool. Anz., XXXVIII, 243-253, 4 fig.) [425
Pritchard (F. J.). — ,1 preliminary report ou the yearly origin and dissé-
mination (tf Puccinia graminis (Bot. Gazette, LU, 169-192, 1 pi.) [426
Przibram (Hans). — Expérimental Zoologie : 3. I^hylogenese {Art. — Bil-
dung). (Leipzig et Wien, Franz Deuticke, 315 pp., 24 pL, 1910.) [401
n) Rabaud (Etienne). — I^e déterminisme de Visolemenl des larves .so/î-
Inires. (C R. Ac. Se, CLIIII, 1001-1093.) [415
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 399
b) Rabaud (E.). — Le déterminisme des changemenls de milieu. (Bull, scient,
de la Fr. et de la Belg., XLV, 169-185.) [413
Reboussin (R. ). — Les Colonies de Vanneaux huppés dans les environs de
Saryé {Loir-et-Cher). (Rev. Fr. Ornith., n°= 29 et 50, 156-163, 1 pi.)
[Renseignements sur la vie, la nourriture et l'élevage des jeunes ; ces
oiseaux sont plus rares ailleurs; d'après P. Paris ils ne nichent plus aux
environs de Dijon et probablement dans la Côte-d'Or. — A. Menegaux
a) Regnault (Félix). — Le chien eclromèle et les théories de Lamarck.
(Biologica, 1, N» 10, 333-337, 5 fig.) [414
b) La survie des animaux sauvages infirmes et la lutte pour l'existence.
(Rev. Se, XLIX. P"- sem., 714-716.) [412
Reichensperger(A.j. — Beobachtungen (^m ^meisen. (BioI.Centralbl., XXXI,
596-605, 1 fig.) ■ [418
Rijnberk (G. van). — Piccoli cuntributi dl Fisiologia comparata. L L'im-
portanza délia qualita flsica del suolo per i camhiamenli riflessi del colo-
rito ciitaneo nei Pleuronectidi. (Arch. di pharmac. esperim. e scien.
affini, XI, 187-193.) [Expériences sur le LHeuronectes maxi-
mus. L'adaptation de la couleur de ce poisson à celle du fond sur lequel
il repose se fait par voie réflexe et se règle non seulement par les impres-
sions visuelles, mais aussi par les sensations tactiles. — M. Mendelssoiin
Romeis (B.). — Zur Frage der Schlafstellung der Fische. (Biol. Centralbl.,
XXXI, 183-185.) [418
a) Rosa CD.). — Il Lamarckismo e le Farfalle. (Bull. d. Soc. entomologica
itaiiana, XLII, 39-42, 1910.) [Les expériences rela-
tives à l'action de la température et de l'alimentation sur les variations
des Papillons ne sont pas en faveur du Lamarckisme. — F. Henneguy
h) 1 dilemmi fondamenlali circa il metodo delV evoluzione. (Atli Soc.
ital. per il progresse délie scienze, V, 33-63.) [Cité à titre bibliographique
Ross'(R.) and Thomson (D.). — .1 case of sleeping sickness studied by pré-
cise enumerative methods. (Roy. Soc. Proceed., B. 563, 187.)
[Etude sur la persistance de trypanosomes, attribuée à l'existence de for-
mes résistantes, insensibles aux anticorps et leucocytes. — H. de Varigny
a) Roubaud (E.). — Sur la biologie et la viviparité pœcilogoniqxie de la
Mouche des bestiaux {Musca corvina Tab.) en Afrique tropicale. (C. R.
Ac. Se, CLll, 158-160.) [409
b) — — Éludes biologiques sur les glossines du moyen Dahomey. (C. R. Ac.
Se, CLIl, 406-409.) [409
C) — — Variations biologiques et morphologiques d'origine géographique
chez le Stomoxe mutin [Stoinoxys calcilrans L.) en Afrique tropicale.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1347-1350.) [4(»9
d) — — Les Chœroniyies, Diptères nouveaux à larves suceuses du .sang des
Mammifères. (C. R. Ac. Se, CLIll, 553-555.) [430
Rubbel (August). — Die Entstehung der Perlen bei Margaritana margari-
tifera. (Zool. Anz., XXXVII, 411-416.) [424
Rudolph (K.). — Der Spaltô/fnungsapparat der Palmenhlàtter. (Sitzungsb.
derK. Akad. der Wissenschaften in Wien, CXX, 1049-1086, 2 pi., 10 fig.)
[V. ch. XVI
400 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Sauvageau (C). — Sur le passage des conceptacles aux cryptes pilifères des
Fucacées ei sur leurs pédicelles cryptifères. (C. R. Soc. Biol.. LXXI, 468-
471.) [431
Schneider (K.-C). — Einfulirung in die Descendenztheorie . (Jena, G. Fi-
scher.) [*
Sinnott (Edm. W.). — Some fcalures of tlie anatomy of the foliar bundie.
(Bot. Gazette, LI, 258-272, 1 pi.) [431
Solger (T.-B.). — Die Bedeutung der Hautfarhe ah Schutzmittel gegen
Belichlung. (Umschau, iX" 18, 370.) [427
Stannus (H. -S.) and Yorke (^A/".). — The pathogenic agent in a case of
hiimaii trypanosomiasis in Nyasaland. (Roy. Soc. Proceed., 570 B., 156.)
[C'est probablement
le T. rhodesiensc^ et certainement pas le gambiense. — H. de Varigny
Sumner (Francis B.). — The adjuslment of flatfshes to varions back-
grounds. A study of adaptative color change. (Journ. exper. Zool., X,
400-470, 13 pi.) [427
Thoday (Sykes M. G.). — O71 the histological Relations between Cuscuta
and ils llost. (Ann. of Bot., XXY, 655-682, 3 pi.)
[Le passage de la sève nutritive de l'hôte au parasite est une
filtration passive; la pression intense force le contenu des tubes criblés
de l'hôte à passer dans le parasite par les cribles latéraux. — F. Péchoutre
Thomas (M. M.).— On the leaves of Calatm'les. (Roy. Soc. Proceed., B. 566,
490. )
[Les Calamités étaient probablement microphylles. — H. de Varigny
a) Thienemann (August). — P. S. Pallas und der Stammbaum der Orga-
nismen. (Zool. Anz., XXXVII, 417-419.) [Fait remonter
à Pallas (1766) la notion d'arbre généalogique, fondée non sur des
considérations superficielles, comme chez Bonnet, mais sur une distinc-
tion entre les analogies et les homologies. — Y. Delage et M. Goldsmith
b) — — Die Entstehung einer neueti Coregonenform in einem Zeitraum
von W Jahren. (Zool. Anz., XXXVllI, 301-303, 2 fig.) [412
Tieghem (Ph. van). — Place des Triuracèes dans la classe des Monocotyles.
(C. R. Ac. Se, CLII, 1041-1043.) [Elles se placent dans l'al-
liance des Phénicales, à côté des Aracées et des Phénicacées. — M. Gard
Tobler (F.). — Zur Ernàhrungspliysiologie der Flechten. (Ber. deutsch.
bot. Ges., XXIX, 3-12.) [V. ch. XIV
Trouessart (E.-L.). — Le Loup de l'Inde (Canis pallipes Sykes), souche
aiicestrale du Chien domestique. (C. R. Ac. Se, CLll, 909-913, 2 fig.)
[L'examen des crânes de cette espèce montre une ressemblance
beaucoup plus grande avec le Chien qu'avec le Loup. — M. Goldsmith
Tschirch (A.). — Die Feigenbdume Italiens (Ficus carica L.), Ficus ca-
rica et capripcus und Ficus carica B. domestica und ihre Bezieimngen
zu einander. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXIX, 83-96, 2 fig.) [432
Tschirch et Ravasini. — Le type sauvage du Figuier et ses relations avec
te (lapriftguier et le Figuier femelle domestique. (C. R. Ac. Se, CLII,
885-888.)
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 401
[Le Figuier sauvage d'Italie est une excellente espèce, bien distincte
du Caprifiguier. Le iiguier domestique ne se reproduit pas par parthéno-
genèse. Il y a fécondation, soit pavcaprification, soit par action du Figuier
sauvage, les Blastophages pouvant servir d'intermédiaires. — M. Gard
Vaney (Clément). — Recherches aur le développement de l'IIypoderme du
bœuf {Jlypodertna bovis de Geer). (C. R. Ac. Se, CLII, 283-286.)
[La question de la pénétration du parasite étant
discutée, V. établit qu'elle se fait par la voie digestive. — M. Goldsmith
a) Viehmeyer (H.). — Bemerhmgen an Wasmann's neuester Arbeit : Ueber
den Lirsprung des sozialen Parasitismus, der Sklaverei und der Myrmeco-
philie bei den Ameisen. (Zool. Anz., XXXV, 450-457, 1910.) [419
b) — — Ontogenetische nnd phglogenetische Belrachlungen ûher die abhàn-
gige Koloniegrilndung von Formica sangiiinea. (Biol. Centr., XXX, 5G9-
580, 1910.) [420
Vuillemin (P.). — Remarques sur une maladie du Pin Weymouth. (C. R.
Ac. Se, CLII, 1497-1498.) [Causée par Vllypoderma brachysporum,
elle paraît être aussi ancienne en France qu'en Allemagne. — M. Gard
a) "Wasmann (E.). — Nachtrdge zum sozialen Parasitismus und der Skla-
verei bei den Ameisen. (Biol. Centr., XXX, 453-464, 495-496, 515-524, 1910.)
[419
b) — — Gibt es erbliche Instinktmodiflkationen im Verhalten der Ameisen
gegenûber ihren Gâsten? (Zool. Anz., XXXVII, 7-18.) [420
d) K. Escherich, Termitenleben auf Ceylon. (Biol. Centralbl., XXXI,
394-412, 425-434.)
[Analyse critique du livre d'EscHERicii concernant la vie des
Termites à l'île de Ceyian paru en 1911, chez Fischer, à léna. — J. Strohl
e) Erklarung. (Biol. Centralbl., XXXI, 320.) [Voyez Branca, 'W.
"Werner (F.). — Ueber die Schlafstellungen der Fische. (Biol. Centralbl.,
XXXI, 41-44.) [418
"Wesenberg-Lund. — Biologische Sfudien ilber netzspinnende, campodeoide
Trichopterenlarven. (Int. Rev. ges. Hydrob. u. Hydrogr., 1-64, 6 pi.,
8 fig.) [415
"Willey (Arthur). — Convergence in Evolution. (London, John Murray,
XVI + 177 pp.) [
Zeijlstra (H. H.). — Œnothera nanella de Vries, eine krankhafte Pflanzen-
art. (Biol. Centralbl., XXXI, 129-138.) [Voir ch. XVI
Voir pp. 159, 270, 367, 369, 371, 383 pour les renvois à ce cliapitre.
*
Przibram (H.). — Zoologie expérimenlale : 3. Phylogènèse (fo)-matio)î des
espèces). — Bien que l'ouvrage de P. ne soit pas à proprement parler original,
il est tellement précieux par la masse énorme de documents coordonnés,
classés et critiqués qu'il renferme, qu'il convient d'indiquer au moins son
l'année biologique, XVI. 1911, 26
402 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
contenu et les idées directrices de l'auteur. Le présent volume débute par
les critères de l'espèce, qui peuvent être chimiques, morphologiques et phy-
siolo.tîiques ; les faits de transplantation de tissus et d'organes montrent bien
la valeur de la spécificité, puisque dans tous les cas la partie transplantée
conserve ses propriétés d'espèce et de race dans les plus petits détails. —
Une partie importante de l'ouvrage est consacrée aux résultats expérimen-
taux des croisements entre espèces ou variétés, et aux règles de l'hérédité
qui en découlent ; l'auteur accepte pleinement les théories des facteurs men-
déliens.
L'espèce n'est pas immuable; on peut modifier ses caractères par des
influences externes appropriées, et les modifications peuvent être trans-
mises aux descendants (expériences sur les Insectes, sur les Salamandra
atra et maculosa, sur Al y tes, sur les Rats élevés à une température basse
ou élevée, Standfuss, Fischer, Kammerer. Sumner, etc.). — Un court cha-
pitre est consacré à la sélection et au mimétisme ; P. pense qu'on a beau-
coup exagéré la valeur défensive du mimétisme et que les cas authentiques
sont rares; il ne semble pas que le mimétisme ait pu se développer par
l'action de la sélection naturelle.
Le chapitre tinal, qui résume et conclut, est intitulé : La formation du
monde animal par les facteurs extérieurs; P. s'y montre nettement eimé-
rien, en admettant que la formation des espèces se fait suivant des direc-
tions rectilignes (orthogénèse) sous l'influence cumulative des facteurs
externes [XVI]; si les mutilations et les variations de l'instinct ne sont pas
transmises, il en est tout autrement pour les changements produits par des
facteurs externes sur un corps sain ; ceux-ci sont transmis d'une façon adéquate
au germe, bien qu'on ne comprenne pas encore le mécanisme du transfert
des modifications [XV, b, jî]. — L. Cuéno'P,
Gross (J.). — L'hérédité et t'origine des espècea [XV]. — Cette étude
constitue un réquisitoire sévère contre certaines prétentions des néo-men-
déliens que Gr. qualifie d'excessives. L'auteur conteste notamment la possi-
bilité d'expliquer sérieusement la formation des espèces à l'aide de concep-
tions analytiques basées sur les « formules héréditaires » et sur des élevages
tels que les pratique l'école néo-mendélienne. Lui-même dès 1906 (v. Aiiii.
bioJ.^ XI, 265), en s'appuyant surtout sur les expériences faites par Stand-
Fuss, a cherché à démontrer que la formation d'espèces nouvelles ne peut
se faire que par la voie de la variation continue. La variation discontinue,
par contre (qu'il s'agisse des mutations de de 'Séries ou des variations alter-
natives de Mendel), serait, selon Gr., sans importance pour l'évolution, ainsi
que l'ont déjà exprimé Darwin et Saint-Hilaire. Dans son travail de 1906
Gr. a notamment exposé les rapports qui, selon lui, existent entre les phé-
nomènes de l'hérédité et la structure du protoplasma germinatif. Tous ces
phénomènes s'expliqueraient aisément à l'aide de la théorie des détermi-
nants de Weismann sans qu'il y ait besoin d'introduire des termes et des
conceptions aussi vagues que celles d'activation et d'inactivation, de pré-
sence et d'absence, d'inhibiteurs et de ferments. L'existence de caractères
dominants et récessifs trouverait son explication dans la variation quanti-
tative des ides. Un caractère domine lorsque les ides qui les représentent,
prédominent dans le plasma germinatif et il est récessif quand ces ides sont
en minorité.
La variation alternative avec caractères dominants et récessifs purs n'exis-
terait d'ailleurs que chez les hybrides provenant d'un croisement entre
variétés d'une même espèce, jamais cliez des hybrides de bonnes espèces.
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 403
Gr. fait la révision à ce point de vue des résultats obtenus par Lang pour
le croisement de deux espèces d^IIclix, résultats qui sont, en général, con-
sidérés comme types de variation alternative ou mendélienne. Gr. croit
pouvoir démontrer que les quatorze caractères pris en considération par
Lang fournissent des exemples non pas de variation alternative, mais de
variation intermédiaire. Un autre exemple de variation alternative a, soi-
disant, été fourni par les expériences de Tower sur diverses espèces de
Lcptinotarsa. Gr. est d'avis que dans ce cas, il ne s'agit pas d'un croisement
de bonnes espèces, tous les hybrides étant parfaitement féconds et conti-
nuant à se reproduire jusqu'à la 5^ génération. Il ne s'agirait, par consé-
quent, que de diverses mutations d'une seule espèce Z. undecemlineata. Cela
expliquerait suffisamment l'existence d'une variation alternative des carac-
tères de ces hybrides, tandis qu'un pareil phénomène ne se trouverait
jamais chez des hybrides de bonnes espèces, chez lesquels l'hérédité se
manifeste selon le type intermédiaire.
Ce type de l'hérédité intermédiaire n'est, d'ailleurs, pas réalisé seulement,
lorsque les caractères paternels et maternels sont répartis de façon égale
chez les descendants; il suffit que les caractères des descendants repré-
sentent à n'importe quel degré un état intermédiaire entre ceux des deux
parents (hybrides intermédiaires « patroclines et matroclines »).
Gr. réfute également l'hypothèse de Plate d'après laquelle la variation
alternative avec répulsion des caractères représenterait un type ancien
réalisé chez les variétés pour empêcher l'effet nivelant du croisement
qui est fréquent ici. Plus tard, au cours de la phylogénèse, lorsque les
variétés se sont de plus en plus éloignées les unes des autres et commencent
à former de bonnes espèces, le croisement devient rare et ne constitue, par
conséquent, plus de danger sérieux. Les déterminants des divers caractères
sont devenus alors indifférents les uns vis-à-vis des autres, se mêlent dans
une même gamète et permettent la variation intermédiaire. Cette hypothèse
de Plate est mal fondée, selon Gr. Elle ne considère d'ailleurs pas le fait,
qu'il existe de nombreuses variétés qui donnent au croisement, des hybrides
intermédiaires. Celles-ci sont même en majorité. A côté d'elles les quelques
cas d'hybrides de variétés à variation alternative ne constituent qu'une
exception, ainsi que le pensait, d'ailleurs, Mendel lui-même.
Le problème se pose donc, selon Gr., de la façon suivante : Les hybrides
d'espèces présentent la variation intermédiaire, les hybrides de variétés
sont la plupart intermédiaires et quelquefois alternatifs. Or, puisqu'il y a
lieu d'admettre que les espèces ont leur origine dans les variétés, il est
naturel de conclure que seules celles parmi les variétés qui ont le môme
type de variation que les espèces ont donné naissance à ces dernières.
Cela reviendrait à dire, par conséquent, que seul le type de l'hérédité
intermédiaire entre en ligne de compte pour expliquer la formation des
espèces. L'auteur cite à l'appui de cette opinion divers résultats obtenus par
Standfuss au cours de ses élevages de lépidoptères. Ils peuvent se résumer
ainsi : il y a toutes sortes d'étapes sur le cliemin qui conduit une variété à la
formation d'une bonne espèce. Toutes ces étapes se trouvent sur le terrain
de la variation intermédiaire, tandis que les mutations ne présentent
jamais de divergence physiologique vis-à-vis de l'espèce-mére et se main-
tiennent tout aussi fécondes que leurs parents. Les mutations ne sont que
des « ondulations dans le cadre de l'espèce »?
Cette opinion sur la valeur des variations intermédiaires est diamétrale-
ment opposée à celle de Lang notamment qui va jusqu'à douter de l'exis-
tence même de l'hérédité intermédiaire et la considère seulement comme
404 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
apparente. Lang pense qu'il s'agit, en réalité, dans la plupart des cas
d'hérédité intermédiaire d'une manifestation infiniment compliquée de
polyhybridisme à caractères alternatifs fortement mêlés et enchevêtrés.
Plus il y a de caractères qui participent à la transmission héréditaire, plus
la multiformité des hybrides apparemment intermédiaires devient fréquente
et plus il est difficile et rare de rencontrer dans une population numérique-
ment limitée les caractères alternatifs purs qui se cachent sous cette appa-
rence intermédiaire. Mais, selon Gr., ce serait là avouer l'abdication d'une
science qui, ainsi que la science expérimentale de l'hérédité, est si fiére de
qualifier sa méthode d'exacte. L'auteur est d'avis, d'ailleurs, que la variation
intermédiaire ne se manifeste pas seulement dans les cas de polyhybri-
disme, mais qu'elle peut être démontrée aussi pour un seul caractère qu'on
trouve souvent, développé à un degré différent chez plusieurs hybrides de
même provenance.
L'hérédité du sexe ne serait, selon Gr., pas non plus la suite d'une varia-
tion alternative comme le veulent les néo-mendéliens. La bisexualité n'est
pas apparue brusquement au cours de l'évolution des êtres organisés, mais
on connaît au contraire toutes sortes d'étapes intermédiaires entre l'isoga-
mie et l'anisogamie.
Les variations brusques, les mutations notamment, ne sont d'aucune
valeur pour expliquer l'origine des espèces. En admettant même, comme le
fait Plate, que la mutation une fois apparue est seule conservée, tandis que
la forme primitive disparait, il n'y aurait pas là apparition et formation
d'une nouvelle espèce. En réalité, de deux variétés d'une espèce une seule
se serait maintenue. L'espèce a varié d'aspect, mais le nombre des espèces
ne s'est pas accru. Et de même, si plusieurs mutations se maintiennent et
que le type primitif de l'espèce disparaît. Dans ce cas, il y a tout simplement
une variété de moins et celles qui se maintiennent restent fécondes entre
elles et avec le type-souche de l'espèce. Sans apparition de la variation con-
tinue le nombre des espèces serait resté toujours le même et l'infinité des
variétés seule se serait accrue. Le mendélisme et la théorie de la mutation
nous ramèneraient, par conséquent, selon Gr., au problème de la constance
des espèces, ce qui devrait suffire à les rendre intenables sur ce point.
Mais si les recherches modernes et expérimentales sur rhérédité n'ont
pa.s réussi à démontrer l'importance de la variation discontinue pour l'évo-
lution des espèces, elles ont du moins contribué à mieux faire comprendre
l'essence des mutations. Celles-ci sont la suite de l'influence des variations
brusques du milieu ambiant (variation de la température, de l'humidité de
l'air, etc.). Ainsi le matériel de de V'ries, VŒnothera lamarckiana, avait été
transporté assez récemment d'Amérique en Europe et les Leptinolarsa inide-
cemlineata qui ont servi aux expériences de Tower ont été exportés par les
Espagnols, en même temps que le Solanum rostratum, des plateaux de
Guatemala.
A la fin de son étude Gr. insiste encore sur le fait que sa façon d'expli-
quer l'origine des espèces sur la base des variations continues, se distingue
en cela aussi de celle des néo-mendéliens, qu'elle a recours à l'action de la
sélection naturelle. Pour les néo-mendéliens par contre la sélection naturelle
a perdu d'importance, selon Gr., depuis que Joiiannsex a insisté sur son
impuissance à agir dans des lignées pures. Mais l'action de la sélection
naturelle ne consiste pas, selon Gr., à isoler des lignées pures, autrement
il y a longtemps que dans la nature il n'y aurait plus que des lignées pures,
alors qu'en réalité on n'y trouve que des populations et des phénotypes. La
faute de Johannsen est d'avoir identifié la sélection artificielle et la sélection
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 405
naturelle. Or, cette dernière au lieu d'isoler des lignées pures de biotypes
se borne à en détruire quelques-unes. Celles qui restent forment une popu-
lation, d'où par la voie de la sélection naturelle toutes sortes de nouvelles
espèces pourront prendre leur origine. En de rares cas seulement, quand
les conditions extérieures deviennent de plus en plus impropres à l'existence
d'une espèce, le nombre des biotypes de cette espèce dans une population
est restreint. Mais dans ces cas où la variabilité t'ait défaut, l'espèce est
poussée vers l'extinction et risque fort d'être détruite au moindre change-
ment qui survient dans les conditions d'existence où elle vit.
Pour conclure, il s'agit, selon Gr., de ne pas exagérer la valeur de la
méthode expérimentale, mais de maintenir toujours les résultats ainsi
obtenus sous le contrôle de la comparaison et de l'observation en pleine
nature, ainsi que cela a été, d'ailleurs, pratiqué avec tant de succès par
Charles Darwin. — J. Strohl.
a. Fixation des diverses sortes de variations. Formation de nouvelles
espèces.
a) M niai ion.
f) Blaringhem (L.). — Les transformations brusques des êtres vivants.
— (Analysé avec le suivant.)
e) L'état présent de la théorie de la mutation. — Exposé des arguments
de diverses sortes qui plaident en faveur de la mutation ou théorie de la
variation brusque des espèces soutenue par Hugo de Vries. L'auteur ne se
contente pas d'exposer la doctrine de de Vries, il y a ajouté sa propre
conception de la mutation; pour de Vries la mutation est accidentelle, indé-
pendante du milieu extérieur, tandis que pour Bl. elle peut être provo-
quée par des cliangements brusques dans les conditions extérieures, et par
conséquent elle est accessible à l'expérience. L'ouvrage est divisé en six
livres. Le premier est consacré à la production de nouvelles variétés par
mutation et notamment à l'étude du fraisier monophylle de Dachesne,
des variétés à feuilles lacinées et de plusieurs races d'animaux domesti-
ques, à l'influence du vicinisme et à l'hybridation mendélienne. Le se-
cond livre est tout entier consacré aux mutations de la Bourse à pasteur,
Capsella Heegeriy Solms-Laubach) portant des fruits arrondis et Capsella
Viguicri (^Blaringuem) portant des fruits à quatre valves. Pour cette der-
nière forme, l'auteur croit qu'il existe une liaison entre l'état de fasciation
des grappes de Capsella Viguieri, la compacité des grappes florales et
le nombre double des valves des fruits, qui renferment des graines très
grosses et très lourdes pour le genre Capsella. [Voir plus loin les objec-
tions faites par Becquerel vt Buchet à la conception du C. Viguieri
comme mutation]. Le troisième livre est consacré à l'OEnothère de Lamarck
et aux recherches de de Vries. Dans le livre IV, l'auteur étudie les muta-
tions des animaux et de l'homme, et dans le livre V, il oppose les carac-
tères des fluctuations à ceux des mutations. Le dernier livre traite des mu-
tations expérimentales. Cette rapide énumération ne donne qu'une faible
idée de la copieuse documentation du livre. On peut dire que tous les sujets
d'actualité de la biologie y sont effleurés et on se demande si l'idée fonda-
mentale de l'ouvrage n'aurait pas gagné à être présentée en traits plus
condensés. — F. Péciioutre.
406 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Becquerel (P.). — A propos de la nouvelle espèce de Bourse à pasteur^
le Capsella Viguieri Blaringhem. — (Analysé avec le suivant.)
Buchet (S.). — A propos du Capsella Viguieri Blaringhem. — Au sujet
de la présentation faite par Blaringhem d'échantillons vivants de Capsella
Viguieri portant des fruits, pour la plupart, à quatre carpelles, les deux au-
teurs s'élèvent contre l'interprétation qui tendrait à faire de cette forme une
nouvelle espèce née par mutation. Becq. remarque que cette forme n'est pas
nouvelle, que le fruit quadruple a été signalé dans deux genres et une es-
pèce de Crucifères, et il pense que la variation brusque n'a fait que mettre au
jour un caractère sans doute primitif de la famille des Crucifères ; cet
exemple ne peut fortifier la théorie de la mutation considérée co^mme créa-
trice de caractères nouveaux. PourBuch., le Capsella Viguieri n'est pas spé-
cifiquement distinct du Capsella rubella Reuter. En outre, la duplicature
des carpelles semble directement liée à la fasciation; et comme la plante est
infestée par le Peronospora parasitica Pers., il semble que l'on se trouve
en présence d'une anomalie d'ordre pathologique. — F. Péchoutre.
g) Blaringhem (L.). — Les mutations de la Bourse à pasteur. — Les Bourses
à pasteur sont représentées par un grand nombre de formes dont la valeur sys-
tématique est loin d'être établie. En plus des formes ou espèces élémentaires,
on a découvert très rarement des plantes anormales offrant des caractères
propres à deux ou à plusieurs genres et considérées généralement comme
des hybrides plus ou moins stériles : Capsella gracilis, C. drahiformis, C.
cameliniformis, C. pseudorubella, etc.. A ces formes se rattache directe-
ment l'espèce C. Heegeri Solms-Laubach. La discussion des caractères de
cette plante, dont les silicules sont ovales, a amené Solms-Laubach à la dé-
crire comme une bonne espèce linnéenne, nouvelle et née récemment par
variation brusque. Shull la rattache au type C. lep. rubella.
Une mutation analogue de la Bourse à pasteur du groupe des Bnbella a
été découverte en avril 1008 par Viguier près de la gare d'Izeste (Basses-
Pyrénées). Une seule plante, dont tous les fruits présentaient 4 valves, est
devenue le point de départ d'une lignée, dont il existe actuellementplusieurs
miniers de représentants, appartenant à cinq générations et qui offrent,
sans exception et sans retours ataviques, des fruits à 4 valves. L'auteur
donne le nom de C. Viguieri à cette espèce nouvelle en l'honneur de celui
qui l'a découverte. On connaît plusieurs formes stables de Crucifères ayant
des fruits à 4 valves ; à l'état sauvage, sont apparues au moins trois espèces
de Tetrapoma, une de Ilolargichium, une de Tropidocarjjum, une de Cap-
sella; dans la culture on a décrit un Pastel et un Chou offrant ce caractère.
Cette étude des mutations de la Bourse à pasteur et des quelques autres
Crucifères renferme une série de faits contraires à l'opinion, encore admise
actuellement, de la dérivation monophylétique des espèces, des genres et
des familles dans l'évolution des formes végétales. — M. Lucien.
Berthaut (P.). — RecJierches botaniques sur les variétés cultivées du Sola-
rium tuberosum et les espèces sauvages des Solanum tubérifères voisins. — L'é-
tude botanique des variétés cultivées du Solanum tuberosum amène l'auteur
à conclure qu'elles se rattachent toutes à une seule espèce botanique, le
5. tuberosum, caractérisé par sa constitution florale et notamment par La
corolle en roue et le calice à sépales longuement mucronés. Quant aux Sola-
num tubérifères sauvages, quelques-uns sont assez voisins du 5. tuberosum ;
mais aucun ne peut être confondu absolument avec lui, de sorte qu'il n'est
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 407
pas possible par la seule étude botanique de ces plantes, de reconnaître quel
serait parmi elles l'ancêtre certain de nos Pommes de terre; la culture ne
modifie point les formes sauvages qui se montrent stables. Comme différents
auteurs affirment avoir obtenu des mutations brusques, mutations qui se
produisaient même à partir des tubercules, permettant le passage de plu-
sieurs de ces espèces sauvages, le S. Commersonii et le S. Maf)Iia notam-
ment au 5. tuhcrosum. B. a réalisé les conditions indiquées comme favori-
sant la mutation, mais il n'a pu que constater dans ses essais la fixité
spécifique absolue de ces différents types et jamais il n'a pu réaliser le pas-
sage de l'une quelconque de ces espèces au 5. tuberosum. Les fumures copieu-
ses, les variations de milieu, les traumatismcs sont restés impuissants à
provoquer la mutabilité de ces plantes. D'après B., l'ancêtre de la Pomme
de terre serait un Solanum tuberosum dont la forme spontanée est maintenant
très rare ou a depuis longtemps disparu. — F. Péchoutre.
Perriraz (J.). — Un cas de mutation chez le cyclamen. — Dans un semis
de cyclamens de Perse, apparut un exemplaire dont les fleurs étaient éri-
gées au lieu d'être penchées. Comme il n'y avait qu'un seul pied possédant
ce caractère, les fleurs furent poUinisées avec le pollen des fleurs de
variétés différentes. Les résultats obtenus en cinq ans sont remarquables
par les variations dans la forme générale de la plante. La grandeur des
fleurs atteint parfois 14 centimètres dans le diamètre; les coloris sont éton-
nants de variété, de même que la forme et la grandeur des feuilles ; les taches
des feuilles possèdent des formes nombreuses. C'est donc là un cas typique
de mutation. — M. Boubier.
Bouvier (E. L.). — Nouvelles observations sur les mutations évolutives. —
L'auteur a déjà décrit dans un travail antérieur la mutation chez les cre-
vettes de la famille des Atyides. A la différence des transformations obser-
vées par DE Vries, les variations qui apparaissent ici ne constituent pas des
caractères distinctifs suffisant seulement pour différencier entre elles des
petites espèces, mais font passer l'animal d'emblée d'un genre dans un autre.
Le g. Caridina se transforme en g. Ortmannia et ce dernier en ^i/y^. Dans
le présent travail, B. retrace les caractères distinctifs des espèces mutantes,
Ortmannia Alluaudi et 0. Ilenshawi^ et de la forme Atya qu'elles donnent.
Ces grandes variations sont des mutations évolutives., dans ce sens qu'elles
donnent naissance à des formes supérieures qui, une fois apparues, conti-
nuent une existence indépendante. Peut-être les lacunes observées dans la
série des êtres vivants ou fossiles doivent-elles être attribuées à ces mutations
évolutives. — M. Goldsmith.
Lioeb (J.) et Bancroft (F. 'W.). — Expériences sur la production de mu-
tants cJiez Drosophila. — 1° Sous l'action de la température élevée, du ra-
dium et des rayons X, on a obtenu 4 types de mutation : forme noire (varia-
tion la plus commune), types à œil rose, à œil blanc, et à ailes courtes.
2° La forme noire et l'œil rose ont été observés aussi chez les témoins.
L'œil blanc a probablement son origine avant le traitement par le radium.
3'^ Les mutants à ailes courtes ne se sont produits que sous l'influence
du radium. — H. de Varigny,
a) Morgan (T. H.). — Origine de neuf mutations des ailes chez Drosophila.
— 1° Mâle aux ailes à veine marginale perlée (œufs soumis à l'action du
radium). Croisé avec sa sœur a donné 1 sujet perlé sur 60. Les perlés
408 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
croisés de 2« génération ont donné 1 perlé sur 35 normaux ; les croisés de
génération 1 perlé contre 12 normaux : à force de consanguinité et de
temps on est arrivé à près de 100 o/o perlés. Un perlé X normal donne
1 perlé sur 12.
2'^ Ailes tronquées. Caractère s'étant produit parmi la progéniture de
perlées. Ce mâle avec sa sœur a donné 21 tronquées pour 230 normales. A la
génération suivante en consanguinité 50 % de tronqués, mais presque
tous femelles. Le caractère est rare chez les mâles.
3'^ Ailes rudimentaires. Caractère apparu dans un élevage de perlées chez
un mâle. Se présente surtout chez le mâle. Le croisement est généralement
stérile.
4° Ailes minuscules. Caractère apparu dans un élevage de perlées. Ne se
présente que chez les mâles.
5'^ Ailes en vessie ou ballon. Se multiplient à peine.
6° Albinos. Ne se sont pas multipliés.
7° Mélanistiques, obtenus par croisement d'ailes minuscules et mouches
sauvages, chez les deux sexes. Mélanistiques X normaux donnent une pro-
géniture de couleur intermédiaire.
8° Ailes jaunes. Un seul individu qui croisé avec normaux a donné des
normaux seulement, lesquels en consanguinité ont donné quelques ailes
jaunes. Couleur limitée au sexe masculin.
9" Aptères. Quelques sujets obtenus, mais caractère non héréditaire. —
H. DE Varigny.
b) Morgan (T. H.). — Origine de cinq mutations dans la couleur de l'œil
chez Drosophila , et modes d'hérédité de celle-ci. — 1° Un mâle à œil blanc
(manquant de pigment rouge) est apparu dans une culture qui en a donné
d'autres (même sexe). L'œil mâle transmet son caractère à 1/4 de ses petits-
enfants : jamais aux femelles. Mais on peut donner ce caractère aux
femelles en croisant le mâle à œil blanc avec des hybrides rouges nés de
blanc X rouge . La femelle blanche X mâle ordinaire donne toutes femelles
rouges et tous mâles blancs (yeux blancs).
2° OEil rose. Obtenu deux fois.
OEil rose mâle X femelle rouge donne tout rouge. Mais la 2^ génération,
en consanguinité, donne rouges et quelques roses.
Femelle rose X mâle rouge donne rouge seulement et la 2^ génération,
en consanguinité, donne rouge, et quelques roses aussi. Le rose n'est donc
pas limité au sexe, sans doute le facteur impliqué dans la formation des
yeux roses appartient à une partie du mécanisme autre que celle qui est
impliquée dans la formation des blancs : peut-être deux chromosomes diffé-
rents sont-ils en jeu. Des parties très différentes de la cellule peuvent jouer
un rôle dans la formation d'un caractère unitaire tel que la couleur des
yeux.
Femelle rose X mâle blanc donne tous yeux rouges. Ceux-ci, en consan-
guinité, donnent mâles et femelles rouges et roses, et mâles blancs.
Femelle blanche X mâle rose donne femelles rouges et mâles blancs
lesquels, en consanguinité, donnent mâles et femelles roses, rouges et
blancs.
3° OEil rouge vif. Se présente chez des hybrides de souche sauvage et
formes à ailes naines; chez les mâles seulement. Ceux-ci avec femelles
rouges donnent mâles et femelles rouge vif. Et rouge vif X rouge vif ne
donne que rouge vif.
4° OEil orangé. Résulte du croisement de mâle blanc et femelle rouge.
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 409
Couleur se présentant chez les deux sexes. Orange par orange donne parfois
orange seulement (question encore à l'étude).
5" OEil tacheté (rouge et blanc). Mutation très rare, non encore étudiée.
— H. DE Varigny.
Ghigi (A.). — Recherches systématiques et expérimentales sur les Numi-
dinées. — Sur 17 espèces, sous-espèces et races constituant le genre Nu-
mida, la moitié seulement environ peuvent être considérées comme le
produit de mutations et de variations ; les autres doivent être plus raisonna-
blement considérées comme des formes dérivant de métissages favorisés
par des contacts sur les confins des habitats respectifs, et par des incursions
d'une espèce sur le territoire d'une autre. — F. Henneguy.
r<'
Dircrgence.
a) Roubaud (E.). — Sur la biologie et la viviparité pœcilogonigues de la
Mouche des bestiaux {Musca corvina Fab.) en Afrique tropicale. — La Musca
corvina d'Europe est ovipare dans les pays relativement froids et devient
vivipare dans l'Europe méridionale. Dans les pays tropicaux (en Afrique), la
même forme a constitué une race géographique caractérisée par l'adapta-
tion à des températures très élevées (40 à 50*^') et une viviparité avec abrévia-
tion très grande des pério les d'incubation. Elevée à la température plus
froide, elle ne revient pas à l'oviparité, mais la reproduction devient beau-
coup plus lente et finit par s'arrêter. — Y. Delage et M. Goldsmith.
b) Roubaud (E.). — Etudes biologiques sur les Glossines du moyen Da-
homey. — Une même espèce {G. palpalis) présente au Dahomey moyen une
résistance aux températures élevées beaucoup plus grande qu'au Congo;
il se constitue ainsi une race biologiquement différente. Celles nées au
laboratoire à une température plus fraîche perdent rapidement leur adapta-
tion aux hautes températures. — Les mouches peuvent accepter comme
nourriture soit le sang de Vertébrés à sang chaud, soit celui de Vertébrés
à sang froid, mais avec ces derniers, et aussi avec les Mammifères, les pontes
deviennent plus rares. C'est le sang d'Oiseaux qui est le plus favorable. —
Y. Delage et M. Goldsmith.
c) Roubaud (E.). — Variations biologiques et morphologiques d'origine
géographique che:: le Stomoxe mutin {Stomoxys calcitrans L.) en Afrique
tropicale. — Le Stomoxe, dans nos pays, pond ses œufs dans le fumier et
dans les flaques d'urine voisines des étables, et c'est là que les larves se dé-
veloppent. Dans les pays chauds, en saison sèche, où ces matières se dessè-
chent ou atteignent une température trop élevée (supérieure à 35"), la
mouche émigré aux bords des cours d"eau et pond ses œufs parmi les détri-
tus toujours humides des rives et, à leur défaut, dans le sable humide lui-
même ; mais elle choisit un sable suffisamment hygrométrique pour avoir
l'humidité nécessaire (la zone de ce sable s'étend entre 50 cm. et 1 m. à partir
du niveau de l'eau). Il se constitue ainsi une race géographique, où même
certaines différences morphologiques commencent à se montrer, chez le
mâle en particulier. — Y. Del\ge et M. Goldsmith.
o) Adaptation phylogéné tique.
Bielogolowy (J. A.). — La situai ion segmentaire de la limite du crâne
410 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
chez les Sauropsidés. Essai d'cmah/se de la méthode comparative en morpho-
logie. — Malgré son titre purement morphologique, ce travail présente
un grand intérêt comme une contribution aux questions d'évolution et
de ses facteurs. C'est pourquoi il prend place dans ce chapitre. L'étude des
limites du crâne est destinée surtout à expliquer le caractère et les causes
des variations ontogénétiques et phylogénétiques. Voici les conclusions de
faits de cette étude morphologique.
L'articulation occipitale se forme, chez les Sauropsidés, au niveau de
segments différents et la limite du crâne se déplace tantôt en avant, tantôt
en arrière. En rapport avec ce déplacement a lieu la différenciation, aux
niveaux différents, de tous les caractères correspondant à ces parties (in-
nervation, musculature, etc.). On observe au cours de l'ontogenèse des.
Vertébrés le déplacement des caractères distinctifs de la tête d'avant en
arrière. Ces variations ne sont pas de simples variations méristiques dans
le sens de Bateson, c'est-à-dire dues uniquement à des changements dans
le nombre de segments intercalés. Ce sont des variations portant sur tout
l'ensemble des caractères d'un même segment; les choses se passent
comme si ces caractères glissaient le long de l'axe vertébral, s'arrêtant
aux différents niveaux chez les différents groupes. Ce sont des mutations,
dans ce sens qu'elles doivent porter sur tous les caractères à la fois, car
les petites variations, incapables de satisfaire aux nécessités mécaniques,
ne produiraient que des monstruosités et ne pourraient s'accumuler. L'idée
de ce déplacement de caractères le long de l'axe vertébral a pour con-
séquence logique une autre, celle de 1' « équipotentialité » de toutes les
ébauches des vertèbres dans l'ontogenèse : chacune de ces ébauches peut
fournir un organe spécialisé, par exemple une vertèbre à caractères d"atlas,
et cela se fera pour telle ou telle d'entre elles en rapport avec ^le passé
phylogénétique du groupe auquel appartient l'organisme correspondant.
La morphologie distingue dans l'ontogenèse les caractères héréditaires,
propres à la masse fondamentale de l'œuf qui va se développer, et les ca-
ractères qui ajjparaissent comme résultats du fonctionnement de cette
masse et de laction .sur elle du milieu environnant. En réalité, cependant,
cette distinction est factice, car tous les caractères sont dus aux modifica-
tions subies par la masse fondamentale au cours de son fonctionnement.
Ce que serait cette masse en dehors de ces caractères fonctionnels, nous
l'ignorons. Aussi, dans l'étude comparée de deux organes, par exemple de
deux vertèbres correspondantes, de deux atlas, appartenant à des Vertébrés
différents, la distinction entre les homologies et les analogies n'a pas de
raison d'être, tous les caractères étant analogues, comme résultant du fonc-
tionnement. Nous appelons seulement homologues les organes que nous
retrouvons identiques aux stades précoces où V « équipotenee » subsiste
encore, et analogues ceux qui apparaissent plus tard.
Il en est de même dans la phylogénèse. Des organismes rapprochés,
placés dans des conditions de milieu semblables, fourniront des évolutions
parallèles, aboutissant à la formation de groupes à caractères convergents
et à origine polyphylétique. Ainsi, l'évolution du pied du cheval a suivi une
marche parallèle en Europe et en Amérique ; de même pour l'évolution du
type des Carnivores. Les Mammifères, dans leur ensemble, poiuTaient avoir
une origine polyphylétique et peut-être en est-il de même de la classe tout
entière des Vertébrés (d'après les recherches paléontologiques récentes).
L'étude de l'ontogenèse fournit, d'autre part, des exemples de convergence
de caractères qui montrent la réalité de ce processus, et les résultats de la
morphologie expérimentale, montrant le rôle constructeur du fonctionne-
XVIL - ORIGINE DES ESPECES. 411
ment, parlent dans le même sens. L'auteur donne le nom de mutations phy-
logénétiques à ces modifications des organismes équipotents so'us l'influence
de leur fonctionnement. Cette équipotence diminuant à mesure que la spé-
cialisation augmente, les variations ultérieures ne peuvent porter que sur
un nombre plus restreint de caractères.
L'influence du milieu ne s'exerce d'ailleurs pas au même degré sur tous
les organismes : les uns sont vis-à-vis de leur entourage dans une dépen-
dance étroite et ne sont adaptés qu'à un nombre de conditions restreint, les
autres ont une faculté d'adaptation plus plastique. Ni la théorie de Lamarck,
ni celle de Darwin ne tiennent suffisamment compte de ces différences.
Dans les rapports de l'organisme avec son milieu, il faut distinguer la
quantité et la qualité du travail que le jjremier doit effectuer pour vivre.
L'origine et l'évolution des êtres vivants se rattachent à cette question.
Lorsque l'on dit que la vie est apparue sur la terre à un moment où les
conditions physico-chimiques de notre globe étaient différentes de ce qu'elles
sont aujourd'hui et que cette naissance de la matière vivante aux dépens de
la matière morte est devenue impossible depuis, cela signifie que la somme
de travail nécessau-e à l'entretien de la vie était à cette époque à son mini-
mum, puisque la vie pouvait surgir même sans aucune dépense d'énergie de
la part d'un autre être vivant. En même temps, dans cette période de travail
peu considérable, le fonctionnement de l'organisme était peu intense et sa
structure ne subissait que peu de variations. La forme des organismes devait
être peu différenciée et semblable pour tous. Cette unité de structure aux
stades primitifs doit donc être considérée non comme le résultat d'une ori-
gine commune, mais comme celui de la dépense également faible d'énergie.
A mesure que les conditions cosmiques deviennent moins favorables, la quan-
tité de travail à dépenser augmente, des différenciations se produisent sous
l'influencedu fonctionnement; en même temps, le nombre d'êtres vivants que
peut nourrir un espace donné diminue et l'action de la sélection devient plus
marquée. Au cours de cette évolution, chaque groupe d'organismes acquiert
ainsi, à mesure que la somme du travail nécessaire augmente, un nombre
de caractères différenciés de plus en plus grand; il arrive, enfin, un
maximum au delà duquel l'organisme devient incapable de satisfaire à
l'augmentation du travail exigé, et l'extinction du groupe commence. Le fait
que l'apparition des formes géantes précède cette extinction est en accord
avec ce qui vient d'être dit, car chez ces formes la dépense du travail arrive
au maximum. L'auteur cite à l'appui de son idée une série d'exemples
empruntés à la phylogénie des Mammifères, des Reptiles, en partie des
Amphibiens, des Poissons et de certains Invertébrés, et aussi des faits
relatifs à l'évolution du squelette des "\'ertébrés.
A côté des différences quantitatives, le travail des organismes présente
des différences qualitatives; les premières déterminent l'évolution des
grands phylums, les secondes les différences de caractères entre groupes
moins considérables et vivant à la même époque. Ce sont ces derniers
caractères qui sont ordinairement considérés par les biologistes, et l'on croit
qu'à ce titre tous les organismes s'équivalent. Or, le rôle de ces différences
qualitatives varie au cours de la phylogénèse. Au début, lorsque les
dépenses en travail d'un organisme donné sont à leur minimum, la diversité
des actions du milieu est au minimum également; à mesure que le coeffi-
cient du travail augmente, le mode de son application et, par conséquent,
l'adaptation qualitative prend de l'importance. Cette adaptation peut, plus
tard, aider à la persistance du groupe, même lorsque les rapports quanti-
tatifs lui deviennent défavorables et le menacent d'extinction. L'isolement
412 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
géographique dans des régions privilégiées auxquelles les caractères quali-
tatifs sont adaptés peut y aider.
La sélection joue un rôle différent à ces différents degrés : 1° elle favorise
les organismes ayant conservé la plus grande somme d'énergie, c'est-à-dire
capables de résister plus longtemps sans se différencier; 2" elle s'opère
entre organismes à énergie quantitativement égale, mais qualitativement
différente; l'avantage reste à ceux dont la structure permet une utilisation
plus économe de cette énergie.
Dans l'ontogenèse, les processus sont analogues. Au début, le travail
effectué par l'embryon est au minimum et se fait exclusivement aux dépens
des réserves maternelles ; à mesure que ces réserves s'épuisent, il augmente
et en même temps les caractères se différencient de plus en plus. Les modi-
fications qualitatives des caractères peuvent être envisagées comme l'appa-
rition, dans l'ontogenèse, corrélativement aux modifications qualitatives,
des caractères qui leur avaient été associés dans la phylogénèse. Employant
la terminologie de Semon, l'auteur dit que, si une excitation provoque par
ecpliorie une autre excitation et la réaction qui y correspond, l'engramme
de la première provoquera également la seconde au stade correspondant.
Cela amène la question des caractères acquis; sans s'y arrêter, l'auteur
indique cependant qu'il faut étendre cette notion aux caractères acquis au
cours de l'ontogenèse et que ces caractères sont transmissibles.
Dans un chapitre terminal, l'auteur examine l'origine mono- ou polyphy-
létique des organismes et se prononce en faveur de cette dernière, en
raison de sa conception des évolutions parallèles. Au moment favorable à
l'apparition de la vie sur notre globe, un nombre très grand d'organismes
semblables et également indifférenciés ont dû apparaître indépendamment les
uns des autres ; ils ont fourni ensuite différents phylums, en rapport avec
les conditions différentes du milieu. [Ce travail renferme un grand nombre
d'idées intéressantes relativement à d'autres questions encore, mais il est
impossible de les exposer toutes ici]. — M. Goldsmith.
b) Thienemann (August). — L'apparition d'une nouvelle forme de Corre-
gone dans l'espace de 40 ans. — Le lac de Laach, dans l'Eifel, formé dans
un cratère éteint au-dessus du lac de Constance, fut ensemencé en 1856 de
deux espèces de Corregones, dont l'une (C. maraena) disparut, tandis que
l'autre (C. fera du lac de Constance) persista. Un second ensemencement de
ce dernier fut fait en 1872. Les poissons capturés en 1903 montrèrent des
différences de valeur spécifique avec la forme mère. Une génération (entre
l'éclosion et la maturité) demandant 6 ans, c'est donc en 7 générations que
l'espèce nouvelle était formée. Ces caractères différenciels consistent :
1) en une variation dans la taille relative de certaines parties (nageoire cau-
dale et sac vitellin chez la larve) ; 2) en disparition chez l'adulte du pigment
de la région caudale, en rapport avec la transparence beaucoup plus grande
de l'eau dans le nouvel habitat; 3) en un caractère vraiment morpliologi-
que, consistant en ce que les dents des arcs branchiaux, servant à la filtra-
tion (le Teau, sont beaucoup plus nombreuses, plus fines et plus longues;
ce caractère serait en rapport avec la nourriture aux dépens d'un plancton
formé d'animalcules réclamant une filtration plus parfaite de l'eau. — Y. Dé-
lace et M. GOLDSMITII.
b. Facteurs de révolution.
a) Sélection naturelle.
b) Regnault : Félix). — La survie des animaux sauvages infirmes et la lutte
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 413
pour l'existence. — Les exemples, nombreux et signalés depuis longtemps
par les auteurs, d'anomalies, soit innées, soit résultant d'accidents, chez les
animaux sauvages (déformations de mâchoires, anomalies dentaires, ano-
malies des membres) montrent que la lutte pour l'existence n'est pas une
loi absolue. Un grand nombre d'organes, même très importants, lui -échap-
pent ; ils peuvent présenter des variations innées allant jusqu'à des monstruo-
sités et ces variations, en se fixant, peuvent donner naissance à des races
nouvelles (animaux bouledogues et autres exemples bien connus) [XVI,
b, a]. — M. GOLDSMITH.
P) Ségrégation.
b) Rabaud (E.). — Le déterminisme des changements de milieu. — La non-
occupation préalable d'une « place » ne joue aucun rôle dans le déterminisme
des changements de milieu; l'auteur conçoit ce déterminisme comme une
série de répulsions et d'attractions, conduisant en fin de compte l'organisme
vers un lieu ou un autre. L'exemple des animaux hygrophiles, entraînés
vers les endroits humides, traduit le phénomène de façon concrète. — Or,
précisément parce que telle est l'essence du déterminisme des change-
ments de milieu, un lieu déjà habité a plus de raison qu'un autre de l'être
encore davantage, car ce milieu présente incontestablement un ensemble
de conditions d'où résulte l'arrivée d'êtres vivants en cet endroit. Cepen-
dant une place quelconque ne peut recevoir indéfiniment des hôtes
nouveaux, l'agglomération atteint tôt ou tard un degré de surpeuplement
incompatible avec l'existence; ce qui était un centre d'attraction devient
peu à peu un centre de répulsion. Ainsi, d'une manière incessante, les corps
vivants passent d'un lieu dans un autre; au surpeuplement succède le vide
et au vide le surpeuplement, sans que, dans la liaison des phénomènes con-
comitants et successifs, le fait de l'occupation ou de la non-occupation préa-
lable entre en jeu d'une façon nécessaire. — M. Lucien.
B) Action directe du milieu.
Fage (L.). — Le Capelan de la Méditerranée. — Tous les caractères qui
permettent de différencier les G. minutus, capelanus et lusciis sont le résultat
d'une adaptation plus ou moins parfaite à la vie nectique. 11 s'ensuit que
c'est cette adaptation qui a amené la différenciation de ces trois espèces,
puisque les seuls caractères qui ont varié sont ceux qui sont le plus directe-
ment soumis à cette influence. Le G. capelanus n'est pas une forme primi-
tive par rapport au G. luscus, mais représente, au contraire, un stade
plus évolué, intermédiaire entre celui-ci et celui réalisé par G. minutus. —
M. Lucien.
Lo Bianco (S.). — L'influence de Vambiance sur la période de reproduc-
tion des animaux marins. — Parmi les principaux facteurs qui ont une
influence particulière sur la période de reproduction des animaux marins,
il faut signaler plus spécialement : P les mouvements de l'eau ; 2" les con-
ditions momentanément favorables des ports; 3" la vaste distribution hori-
zontale et verticale des espèces; 4° le parasitisme et l'alimentation; 5° les
protections spéciales de la progéniture. Un léger mouvement de l'eau, comme
on l'observe durant les périodes de calme de l'été et de l'automne où soufflent
des brises douces, exerce une action favorisante sur la reproduction; les
bourrasques de l'automne et les tempêtes de l'hiver ont une action con-
414 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
traire. La .saison chaude, alors qu'elle stimule la reproduction des êtres
exposés aux marées, produit, d'autre part, dans les ports des conditions
momentanément défavorables conduisant la plupart des êtres qui les habi-
tent à se reproduire pendant la saison froide où les conditions de l'eau sont
meilleures. Grâce au parasitisme, les animaux possèdent des conditions
d'existence assurées; aussi, la plupart des animaux marins parasites jouis-
sent-ils de la faculté de se reproduire en toules saisons. En raison de leurs
conditions d'existence plus faciles, la plupart des commensaux jouissent de
la même propriété. Enfin, un certain nombre d'espèces animales marines
présentent des dispositions spéciales en vue ae la protection de leur progé-
niture ; ces espèces possèdent, en général, la faculté de se reproduire pen-
dant les 'diverses saisons de l'année. — M. Lucien.
a) Regnault (Félix). — Le chien eclromélc et les théories de Lamarck. —
Le chien ectromèle de naissance ou rendu tel par l'amputation des membres
supérieurs immédiatement après la naissance, présente un allongement
des membres postérieurs caractéristique des animaux sauteurs, comme le
kangourou, et en rapport avec l'usage exclusif de ces membres. L'auteur y
voit une confirmation des vues de Lamarck. — M. Goldsmith.
c. Adaptations. (Ecologie. Adaptations particulières.
Miehe (H.i. — De fa myrmécodie javanaise et de ses rapports avec les
fourmi^. — Les tubercules de Myrmecodia luberosa renferment de vrais
labyrinthes de canalicules qui servent d'habitation aux fourmis du genre
Iridomyrmex . Les canalicules sont en partie percés de pores par lesquels la
plante est à même d'absorber l'eau qui s'y rassemble après chaque pluie.
Les tubercules sont par conséquent des organes servant à l'absorption de
l'eau et les canaux dans son intérieur se forment même au cas où l'on a
soin d'élever la plante à l'abri de toute fourmi. Celles-ci, lorsqu'elles s'y
trouvent, déposent leurs excréments dans certaines régions des canaux,
et M. est d'avis que ces excréments qui subissent une nitrification sont très
importants pour les Myrmecodia. La plante, en effet, vit en épiphyte sur
d'autres plantes et a, par conséquent, grand besoin de pareilles matières.
Pour cette raison notamment M. est d'avis que la présence des fourmis est
devenue indispensable aux Myrmecodia. — J. Stroiil.
Escherich (K.). — Deux contributions à la question des rapports entre
fourmis et plantes. — La théorie fondée par Delpino, Belt et Schimper qui
considère les rapports entre certaines plantes et les fourmis comme
une vraie symbiose, semble fortement ébranlée aujourd'hui. E. passe en
revue les faits publiés à ce sujet récemment et qui prouvent que dans
beaucoup de cas — et des plus typiques — les fourmis non seulement
ne protègent pas la plante qu'ils habitent, mais lui sont au contraire
sérieusement nuisibles, soit en attirant par leur présence des oiseaux
tels que les pics, soit en préparant la voie pour des chenilles ou d'autres
organismes nuisibles. E. lui-même a constaté à Ceylan que la plante
Humboldlia qu'à la suite de Schimper on s'est habitué à considérer comme
myrmécophile, n'est rien moins que garantie par ses fourmis. E. pense
que si des myrmécologistes s'étaient dès le début occupés de ces ques-
tions on n'en serait peut-être pas arrivé à une pareille erreur d'inter-
prétation. Ils n'auraient pas considéré les fourmis comme des êtres néces-
sairement agressifs, ainsi que les botanistes qui ont en premier lieu décrit
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 415
ces rapports, semblent avoir été tentés de le faire. Mais il ne faudrait pas non
plus tomber dans l'autre extrême maintenant et repousser une fois pour
toutes la possibilité d'une symbiose entre des plantes et des fourmis. — La
seconde observation d'E. se rapporte à des fourmis moissonneuses de la
colonie d'Erythrée qui, à côté de grains, avaient rassemblé et emmagasiné
dans leur nid des tubercules d'une cypéracée (Cyperus Imlbusns) parente
d'une espèce (C. esculentus) dont les tubercules servent de nourriture à
l'homme. — J. Stroiil.
c) Allard (H. A.). — Quelques observations expérimentales concernant le
comportement des abeilles dans leurs visites aux fleurs des cotonniers. — Des
expériences nombreuses et systématiques il résulte que les Abeilles {Bom-
biis, Melissodes, Elis plumipes) se guident sur des impressions visuelles et
non olfactives : l'odeur des fleurs, en dehors de leur vue, ne les attire pas.
Les abeilles montrent une certaine mémoire associative et la faculté de pro-
fiter de l'expérience ; les vieilles recueillent le miel avec plus de succès que
les jeunes; de plus, ayant placé parmi les cotonniers à fleurs possédant des
nectaires, plusieurs plantes de la race asiatique Kawasaki, dépourvue de ces
organes, l'auteur a vu les abeilles, après des tentatives infructueuses,
apprendre à ne plus visiter ces dernières plantes. — M. Goldsmith.
"Wesenberg-Lund. — Etudes biologiques sur les larves compodéoïdes des
Tiichojjtèrrs, construisant des toiles. — 'W.-L,. étudie dans ce mémoire cer-
taines larves de Trichoptères des cours d'eau et des lacs du Danemark, pré-
sentant la particularité d'établir dans l'eau des toiles pour capturer le
plancton dont elles font leur nourriture. Il décrit la structure de ces larves
et celle des toiles résultant de leur industrie. Ces dernières sont, sous leur
forme la plus primitive, de simples lames planes, circulaires qui, sous l'in-
fluence du courant, se dépriment en entonnoirs ; les plus évoluées ont la
forme de trompettes ouvrant leur pavillon dans le sens d'oîi vient le cou-
rant. Ce mémoire est plus descriptif que biologique. — Y. Delage et M.
Goldsmith.
a) Rabaud (E.). — Le déterminisme de l'isolement des larves solitaires. —
Les larves de certaines espèces d'Insectes se rencontrent toujours isolées à
l'intérieur des plantes dont elles minent les tissus. On avait attribué cet
isolement à un instinct spécial prévenant les larves qui s'apprêtent à occuper
une place, que celle-ci est déjà prise. D'après l'auteur qui a principalement
fait porter ses observations sur des larves vivant dans les capitules des
chardons et de Dipsacus sylrpstris, l'isolement est au contraire secondaire
et provient soit de la mort ou de l'émigration de toutes les larves sauf une,
soit de la séparation qu'elles établissent entre elles au fur et à mesure
qu'une nouvelle s'installe. Dans le premier cas, il y a lutte entre les individus
qui se trouvent en contact. Des faits analogues ont été signalés chez les
larves vagabondes iOcypus olens) et les larves parasites {Chryois, Sitaris,
Platygasters, etc.). L'antagonisme aboutissant à l'isolement qui se manifeste
dans ces divers cas entre les larves de même espèce ne peut s'expliquer
toujours par l'insuffisance de nourriture et la concurrence vitale : sa raison
d'être reste encore obscure. — P. Marchal.
Popovici-Baznosanu (A.). — Contribution à V élude biologique des
Sphégiens. — Trypoxylon figulus et Pseiiulus atratus sont de véritables
insectes chasseurs et leur taille effilée leur permet de s'envoler rapidement
416 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
et de s'introduire dans les tubes les plus étroits. Au point de vue de la
nidification, il existe une grande ressemblance entre les constructions du
Trj/jioxijJon et celles des autres insectes qui se trouvent dans les roseaux,
surtout celles de VOsmia rufa et de XO. cornuta. — Le genre de vie de la
larve et de l'adulte influent beaucoup sur la forme des mandibules : tandis
que la larve Carnivore du Psenulus a la mandibule avec quatre dents poin-
tues, l'adulte constructeur a la mandibule à deux dents obtuses. Le même
cas se présente aussi chez Tyypoxijlon, dont la larve a une mandibule
à cinq dents pointues, tandis que l'adulte a une mandibule à deux dents
[XVI, c, y]. — M. Lucien.
Petrunkevitch (Alexandre). — Sens de la vue et rapjirochement des sexes
chez Dugesiella hentzi [Girard)^ une Araignée Théraphoside de Texas. —
L'espèce étudiée appartient aux Tarentules (Avieulariidés) du Mexique, les-
quelles font partie des Théraphosides, groupe d'Araignées phylogénétique-
ment très ancien et rattaché aux Araignées paléozoïques. Les Tarentules
sont des animaux nocturnes; le jour, elles restent cachées dans leurs trous,
creusés dans la terre; la nuit, elles se tiennent auprès de l'entrée de leur
demeure, guettant la proie qui passe. — Le dimorphisme sexuel e.st accentué :
le mâle est presque noir, avec des pattes relativement longues et minces; la
femelle est d'un brun grisâtre clair, aux pattes plus lourdes. L'auteur a pu
garder en captivité 10 individus, 7 mâles et 3 femelles. — Dans le. rappro-
chement des sexes, comme en général dans l'existence de ces animaux, c'est
le sens du tact qui joue le rôle principal. Les organes tactiles sont repré-
sentés par les poils, abondants et variés comme forme, qui recouvrent leur
corps; chacun de ces poils e.st en communication avec une ou plusieurs
cellules nerveuses terminales et un nerf sensitif ; des canaux traversant la
chitine vont à chacun de ces poils; les cellules terminales sont logées dans
ces canaux. Il est probable que la Dugesiella peut percevoir une grande
variété de contacts; l'auteur l'a vue réagir de deux façons différentes sui-
vant que le contact est très léger ou un peu brusque : dans le premier cas,
il agit comme la présence d'un insecte et la Tarentule se jette sur l'objet
qui le produit comme sur une proie; dans le second, elle l'accueille comme
une menace et se met dans une attitude défensive. Le fait que ces réactions
changent suivant l'état de l'animal (son degré de satiété et la température
extérieure) fait croire à P. qu'il s'agit là non de simples réflexes, mais d'as-
sociations. — La vue est peu développée : l'animal ne parait percevoir que
des changements de lumière et d'ombre, bien que l'examen de la structure
de ses yeux rende possible la formation d'images nettes, du moins dans la
paire antérieure médiane. La paire médiane postérieure fournit des images
peu distinctes, les deux paires latérales donnent des images déformées. —
L'odorat ne paraît pas exister ; l'ouïe est certainement absente, car les sons
mêmes qui pourraient avertir de la présence d'une proie (les sons émis par
le criquet par exemple) restent sans effet.
Au moment de la reproduction les habitudes des Tarentules changent :
l'accouplement et les divers actes qui le précèdent ont lieu pendant le
jour, tandis qu'en dehors de cette époque ces animaux ont une existence
nocturne. Le mâle commence par tisser une toile (toile spermatiquei. sur
cette toile il dépose une goutte de sperme qu'il fait passer ensuite, par pres-
sion exercée par son corps sur la toile et à travers cette dernière, dans ses
palpes. Cliaque toile ne sert qu'une fois et est abandonnée aussitôt cette
accumulation du sperme dans les palpes accomplie. — Une femelle qui n'a
pas atteint Immaturité sexuelle ou qui n'est pas disposée à accepter le mâle,
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 417
s'enfuit à son approche et quelquefois l'attaque et lui fait des blessures
graves. En dehors de la saison de la reproduction, cette attitude agressive ne
s'observe pas. — Lorsque le mâle est admis à s'approcher de la femelle, il
commence par la toucher avec ses pattes et tâche de rester en contact avec
elle pour la suivre dans ses déplacements; la femelle, pendant ce premier
temps, prend une attitude de défense et de menace et ouvre ses chélicères
que le mâle saisit avec les crochets de sa paire de pattes antérieure. Ces
crocliets ne constituent pas un caractère sexuel secondaire, mais un organe
de défense, servant ici contre la femelle, laquelle se trouve ainsi désarmée.
L'accouplement a lieu ensuite. — Une fois le sperme remplissant les palpes
épuisé, l'instinct sexuel cesse d'agir chez le mâle et l'instinct de la conser-
vation, qui le pousse à éviter la femelle, prend le dessus. — M. Goldsmith.
Kunckel d'Herculais (J.). — Observai ions sur les mœurs d'un M ijriapode,
la Scutigère coléoplrée. Son utilité comme destructrice des Mouches: action
de son venin; légende de sa présence accidentelle dans V appareil digestif de
Vhomme. — La Scutigère qui fréquente les maisons habitées, malgré le venin
de ses forcipules, n'est pas dangereux et doit être respecté parce qu'il se
nourrit de mouches dont on connaît la nocivité indirecte. — Y. Delage et
M. Goldsmith.
Poneins (V'-' de). — La Colonie de Si f fleurs huppés du Forez. — L'auteur
étudie la nidification de cette espèce ainsi que les disputes des mâles pour-
suivant les femelles, car les mâles sont si nombreux qu'il y en a souvent
5 après une femelle, ce qui gêne beaucoup ces dernières. — A. Menegaux.
Lavauders. — Contributionà V élude de Gypaète barbu (Gypaetus barbatus).
— L'auteur donne la biologie complète du Gypaète. Il distingue le Gypaète
des Alpes qui est un Rapace redoutable, qui s'attaque aux proies vivantes,
même à l'homme, et le Gypaète du Sud de l'Europe, de l'Afrique et de l'O-
rient, oiseau timide, lâche même, qui se contente de corps morts et d'osse-
ments pour nourritures. Ce magnifique oiseau n"est plus guère qu'un souve-
nir dans les Alpes. — A Menegaux.
Deleuil (D""). — Notes ornithologiques sur la région des Alpilles. — L'au-
teur étudie la particularité de la biologie des Traquets stapazin et oreillard.
Le Martinet alpin, qui se nourrit de Libellules, arrive au commencement
d'avril et disparait vers la fin du mois; puis vers la mi-aoùt et repart dans
les premiers jours de septembre pour aller probablement en Algérie.
Le Pitchou provençal habite les régions arides et brûlées de la Provence en
sautillant constamment. En hiver, il vit isolé, mais de février à octobre, il vit
par couple dans un buisson favori. Ses mœurs sont étudiées en détail ainsi
que sa nidification. Son nid est toujours très bas, entre les grosses branches
du pied du genêt épineux {ilex parviflorus); il est protégé par une véritable
enveloppe de grosses épines, 4 œufs très gros pour sa taille. Les Coucous
ne paraissent pas se servir de ce nid pour y déposer un œuf. — A. Me-
negaux.
Lasnier ( J.). — Le Faucon cresserelle est- il utile ou nuisible? — L'auteur
rend compte de nombreuses autopsies qui montrent que cet oiseau détruit
beaucoup de Campagnols, mais ne peut venir à bout des oiseaux et du
gibier adultes. — A. Menegaux.
l'aNKÉI; lilOLOGIQUE, XVI. 1911. 27
418 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
De la Fuye. — Le régime alimentaire du Geai. — L'auteur rend compte
de 75 autopsies, il en conclut que le Geai est un Carnivore occasionnel ; au
moment du grand passage d'automne et en hiver, il est peu ou pas nuisible,
car il a des glands et des baies à sa disposition. Au printemps, il serait plutôt
nuisible, car il détruit des œufs et des couvées. De plus, il a le tort d'aimer
un peu trop le blé et les cerises. Au printemps, il peut être utile d'en sup-
primer quelques-uns, mais la destruction intensive ne s'impose pas. — A.
Menegaux.
De la Fuye et Dumast (C. de). — iS autopsies intestinales de Buses
vulgaires {Buteo vuJgaris). — En contradiction avec P. Paris, d'HAMoNViLLE,
Naumann, Rorig, les auteurs ne sont pas d'avis qu'il faille amnistier complè-
tement la Buse. Elle détruit des Souris, des Campagnols, des Courtilières,
etc., mais aussi des Poules faisanes et des Perdrix. — A. Menegaux.
"Werner (F.). — Les positions que prennent les poissons en \ dormant.
— (Analysé avec le suivant.)
Romeis (B.). — Contribution à la question des positions que prennent les
poissons pour dormir. — Certains siluridés et acanthopsidés, selon ^V., se
mettent sur le dos pour dormir, tandis que R. a observé un poisson du genre
Paratilapia, remarquable par le fait qu'il couve ses œufs dans sa cavité
buccale, se coucher après la ponte sur une espèce de lit de feuilles et se
tenir ainsi tranquille pendant 1 ou 2 heures. R. pense, toutefois, que dans
ce cas il s'agit d'une position de repos qui permet au poisson de réduire con-
sidérablement ses dépenses énergétiques, l'animal ne pouvant pas se nour-
rir pendant tout le temps qu'il porte ses œufs dans la bouche. — J. Strohl.
Arcichovskij (V. M.). — La pédogénèse chez les plantes. — A. considère
comme pédogénèse tous les cas de développement qui se produisent durant
les stades précoces du développement, qu'il s'agisse de reproduction sexuée
ou asexuée, que l'organisme possède ou non une forme larvaire libre. Les
cas de pédogénèse sont nombreux chez les Thallophytes; mais il en existe
aussi chez les Phanérogames. Si chez Melia argentea, Alianthus glandulosa,
ces cas ne sont qu'exceptionnels, il y a d'autres plantes qui régulièrement
commencent à fleurir très tôt : l'rlica urens et Cucumis sativus, où les fleurs
se développent déjà à l'aisselle des premières feuilles. On trouve des exem-
ples de pédogénèse pour la multiplication végétative dans Epilobium palus-
tre et Marchantia polgmorpha. - F. Péchoutre.
Reichensperger (A.). — Observations sur les fourmis. — L'auteur a
confirmé par des observations sur Formica sanguinea le rôle attribué par
Wasmann à certains scarabées myrmécophiles, les Lomechusa. La présence
de ces scarabées dans un nid de fourmis a pour suite l'apparition de fourmis
pseudogynes, formes intermédiaires entre les femelles et les ouvrières. —
D'autre part, dans des colonies de Plagiolepis pygmœa, R. a observé de cu-
rieuses femelles naines, connues chez d'autres fourmis encore sous le nom
de microgynes. Il se demande s'il s'agit là d'un cas de polymorphisme mar-
quant le début de la formation d'une nouvelle espèce. Enfin, l'auteur a réussi
à observer à l'état libre le premier stade de la fondation d'une colonie de
Formica j/ratensis sous forme de colonie mixte; une reine de Formica pra-
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 419
iensii entourée d'ouvrières de F. rufibarhis qui l'avaient évidemment
adoptée. La reine, par la suite, a pondu des œufs (2" stade), d'où ont dû
sortir plus tard des ouvrières de F. pratensis (3« stade). La colonie mixte
ainsi formée d'ouvrières de Formica pratensis et rufibarhis ne constitue
qu'un état provisoire qui, peu à peu, par la mort des ouvrières de F. riifi-
barbis, se transforme en colonie uniquement composée de fourmis apparte-
nant à l'espèce pratensis (4'^ stade). Le premier et le second stade dans ce
mode de formation d'une colonie ne sont que de courte durée et par consé-
quent, ne sont pas fréquemment observés. Le passage par la voie d'une co-
lonie mixte n'est, d'ailleurs, pas la seule possibilité de fondation d'une colonie
qui peut aussi se faire à l'aide d'ouvrières de la même espèce que la reine.
C'est mênie la manière habituelle de s'y prendre des jeunes reines de
F. pratensis. Mais dans tous les cas les femelles fécondées ont besoin de
l'aide des ouvrières pour fonder une nouvelle colonie. — J. Strûhl.
Emery (Carlo). — Observations et expériences faites sur Polyergiis ru-
fescens. — Résumant ses recherches sur la biologie des fourmis amazones,
E. constate que la fécondation des reines peut avoir lieu soit dans l'air, soit
dans le nid. Il résulte d'observations faites sur des colonies élevées en ap-
pareil que les reines des amazones arrivent à se faire adopter dans des
nids de Formica fusca, à condition, toutefois qu'elles aient réussi au préa-
lable à tuer les reines de Formica fusca. Dans ce cas, l'intruse se met à la
place de la reine tuée et se fait nourrir par les ouvrières du nid. Ce procédé
de la reine des amazones ne réussit pas souvent, toutefois, parce que, dans
la plupart des cas, elle est elle-même tuée par les ouvrières de Formica,
fusca. avant de pouvoir parvenir jusqu'à leur reine. Une reine de fourmis-
amazones qui a réussi à se faire adopter par des ouvrières de Formica
fusca en automne par exemple ne commence à pondre ses œufs qu'au mois
de mai de l'année suivante. — E. expose ensuite le développement successif
d'une colonie mixte ainsi fondée et décrit les premières expéditions entre-
prises par de jeunes colonies pour se procurer des cocons d'espèces étran-
gères. — J. Strohl.
a) "Wasmann (E.). — Sur le parasitisme social et Vesclavage che: les
Fourmis. — Les observations de l'auteur portent sur de nombreuses espèces
de Fourmis; elles apportent des contributions nouvelles à la connaissance de
la « pléométrose » (présence de plusieurs reines de même espèce ou de même
race dans une même colonie), de 1' « allométrose » (présence de plusieurs
reines d'espèce ou de races différentes dans une même colonie). Elles lui
ont en outre permis d'enregistrer de nouveaux faits intéressants au sujet de
la fondation des nids mixtes et de l'évolution des associations entre espèces
différentes (origine de l'esclavagisme, groupements de Formica sanguinea,
de Formica truncicola et de Formica ru fa avec Formica fusca., parasitisme
social temporaire de diverses espèces de Lasius, colonies mixtes de Lepto-
thora.v. associés à divers Formicidées, etc.). — P. Marchal.
a) Viehmeyer (H.). — Remarques an, sujet ilu récent travail de Was-
mann : L'origine du parasitisme social, de l'esclavage et de la myrmécophilie
chez les Fourmi.s. — Discussion des récents de travaux de Wasmann, ainsi que
de ceux d'ExiERV et de Wheeler sur l'origine du parasitisme social, de l'es-
clavagisme et de la myrmécophilie chez les Fourmis. — D'après "V., le stade
du rapt des nymphes est le plus primitif, et celui d'adoption, correspondant
au complet état de parasitisme social, est le plus évolué. — P. Marciial.
420 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Viehmeyer (H.^. — Com^idéra lions ont ogéw tiques et plujlogénèliqiips sur
les colonies jxirasiles de Formica saiifjiiinea. — Les conclusions principales
de ce travail qui apporte une nouvelle contribution à une question déjà
traitée par Wasmann, Weieeler, Emery et divers auteurs, sont les suivantes :
1. Formica sanguinea peut être considérée comme étant à l'origine une
Fourmi ravisseuse; son esclavagisme et son parasitisme social trouvent leur
explication directe dans ses habitudes ravisseuses et non pas dans un stade
d'adoption.
2. Elle fonde ses colonies d'après trois modes différents. Ce sont : 1° le
rapt des nymphes; 2" l'alliance avec une reine d'espèce différente, cette
alliance étant combinée avec le rapt des nymphes correspondantes; 3" l'a-
doption, la reine de l'espèce esclave étant mise à mort.
3. Ontogénétiquement, ces trois modes de formation de la colonie peu-
vent être considérés comme autant d'adaptations différentes aux circonstan-
ces dans lesquelles se trouvent placées les Fourmis auxiliaires nécessaires
pour la fondation de la colonie.
4. Phylogénétiquement, ils correspondent aux stades de la dégénérescence
qui conduit Formica sanguinea au parasitisme social. — P. Marchal.
b) "Wasmann (E.). — }' a-t-il des modifications héréditaires de l'animal
dans le comportement des Fourm,is vis-à-rvis des animaux hébergés par eux?
— L'auteur se pose la question de savoir si les réactions de l'immigré et de
l'hôte vis-à-vis l'un de l'autre sont dues à des tendances innées, à des modi-
fications adaptatives devenues héréditaires, ou à une collaboration de ces
deux facteurs. Schimmer a soutenu la première hypothèse; à son appui, il
invoque l'idée que les réactions de l'immigré ne sauraient atteindre le plasma
germinatif de l'hôte de façon à déterminer chez celui-ci des réactions hé-
réditaires. Et il ajoute que ces phénomènes ne peuvent pas donner prise à
la sélection naturelle. "W. objecte que les observations de Schimmer sont plus
limitées comme matériel et comme durée que les siennes, continuées pen-
dant 25 ans sur des formes nombreuses et variées. Les modifications adap-
tatives de l'animal immigré, bien que, d'après "W., elles soient très impor-
tantes, sont laissées de côté dans ce travail. Les réactions de l'hôte, ici tou-
jours la fourmi, vis-à-vis de l'animal hébergé sont de deux sortes. C'est
tantôt la symphilie, se manifestant par des soins donnés à l'immigré d'où
l'hôte retire certains avantages (succion des exsudais etc.), tantôt la simple
tolérance (sinœcie), l'hôte se contentant de supporter l'autre animal (Di-
narda), sans lui rien demander.
Bien qu'il y ait fréquemment .spécificité entre les espèces et les races des
deux animaux, cependant un hôte et un animal immigrant non habitués
l'un à l'autre et mis en présence, manifestent souvent leur comportement
habituel. Ces observations et certaines autres conduisent l'auteur à cette con-
clusion qu'il y a deux parties dans le phénomène. 11 existe, chez les Fourmis,
une tendance innée et antérieure à leurs relations avec un animal immigré
quelconque; elle consiste, en ce qui concerne la symphilie, dans une ten-
dance générale à donner des soins (à ses propres larves) et dans le goût
pour certains exsudats, et en ce qui concerne la tolérance, dans l'indiffé-
rence pour les objets qui ne les inquiètent pas. L'influence de l'animal hé-
bergé fortifie et spécialise la première tendance qu'elle oriente et fixe sur
un objet déterminé. Pour la tolérance à l'égard de Dinarda^ intervient éga-
lement la difficulté de la saisir, qui finit par amener la Fourmi à négliger
sa présence. De tout cela "W. conclut que c'est la dernière des trois hypo-
thèses énoncées ci-dessus qui est la vraie. — Y. Delage et M. Coldsmitii.
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 421
Portier (P.). — Bechcrches physiologiques sur les Champignons entomo-
phytcs. — C'est l'étude d'une véritable symbiose entre un champignon, un
niicrocoque et un insecte. Dans le contenu intestinal des chenilles xylopha-
ges, on rencontre constamment des conidies mobiles qui, par culture, don-
nent un Isaria; on rencontre en outre un microcoque qui attaque vivement
la cellulose avec production de gaz. Les conidies, après s'être développées
aux dépens des matériaux cellulosiques solubilisés, traversent les parois
intestinales. Elles arrivent dans le sang où elles sont phagocytées et trans-
formées en lipoïdes qui servent à la nourriture des tissus de la chenille.
Quelques-unes des conidies échappent à la phagocytose et s'enkystent dans
les tissus. Les conidies se retrouvent vivantes dans les tissus de l'insecte
parfait. Elles existent en particulier constamment au centre de l'œuf, assu-
rant ainsi par hérédité la symbiose qui existe entre la chenille et le champi-
gnon. Le papillon mort, s'il est placé dans des conditions convenables
d'humidité, les conidies germent, produisent un mycélium qui traverse la
cuticule et vient à l'extérieur donner ses spores. Les spores provenant de
ces Mucédinées sont capables d'infecter un insecte de la même espèce ou
d'une espèce voisine en pénétrant par ses stigmates. — F. Péchoutre.
Chodat (R.) et M™*^ Sigriansky. — Le Bhizohypha radicis Limodori et
sa biologie. — C'est une contribution à l'étude des champignons auxiliaires
indispensables à la germination des semences d'orchidées. Ce nouveau
champignon, des mycorhizes du Limodorum abortivum L.. a comme carac-
téristique de produire ordinairement à l'angle des ramifications un nœud
d'épaississement triangulaire. Ce mycète a été trié au moyen du salep
agarisé. Dans les cultures anciennes (3-4 mois), il produit de petits sclérotes; si
on le réinocule après plusieurs générations, il donne naissance à des sclé-
rotes denses plus grands, qui apparaissent dès les premiers jours. Sur
milieux liquides, ces sclérotes restent microscopiques. Ce Bhizohypha pro-
duit sur les milieux d'élection un feutrage d"un blanc mat ;le pain, la pomme
de terre, la carotte, le salep, l'agar et la gélatine lui conviennent ; il liquéfie
la gélatine. Les saccharides qui concourent à former l'amidon lui convien-
nent particulièrement : amidon, maltose, glycose. — M Boubier.
Kusano (S.). — Gaslrodia elata et son association symbiotique avec
Armillaria mellea. — Les organes végétatifs de Gastrodia elata, une orchidée
dépourvue de chlorophylle, sont simplement représentés par un rliizome
tubéreuxoi!i se trouvent des mycorhizes formées par le mycélium à^ Armillaria
mellea généralement appelé Bhizomorphasublerranea. L'examen cytologique
tend à montrer qu'il s'agit de mycorhizes endotrophes. Toutefois les con-
nexions directes de l'endophyte avec les cordons des rhizomorphes qui
végètent vigoureusement dans le milieu ambiant indique que les relations
des deux symbiotes sont semblables à celles qu'on obtient dans les myco-
rhizes ectotrophes. L'infection par le champignon se réalise par une branche
en forme de suçoir du rhizomorphe qui pénètre les couches corticales du
tubercule soit en le comprimant, soit en dissolvant leurs parois. L'infection
est limitée à une certaine surface autour du point de pénétration. Mais le
rhizomorphe ne se borne pas à former des mycorhizes; il se comporte par-
fois comme un vrai parasite vis-à-vis de Gastrodia et dans certaines circon-
stances il pénètre profondément dans les tissus qui sont frappés et présen-
tent des lésions apparentes. Le développement saprophytique habituel de
V Armillaria mellea, la réduction des organes végétatifs de Gastrodia et les
422 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
recherches cytologiques conduisent à l'opinion que Gastrodia est un parasite
du champignon. — F. Péchoutre.
= Parasilisme.
c) Bruce ID.), Hamerton, Bateman etMackie. — Nouvelles recherches
sur le développement du Tryp. gambiense dans la Glossina palpalis. — Résul-
tats principaux. La trompe de la Glossina n'a rien à faire dans le développe-
ment du T. gambiense. Quelques jours après l'absorption du sang infecté,
les trypanosomes disparaissent chez la majorité des mouclies, mais chez,
quelques-unes il y a ensuite une recrudescence. Très peu de temps après le
repas infectant la mouche devient incapable d'infecter par piqûre, et le reste
28 jours environ, après lesquels elle redevient infectante pendant un temps
fort long (96 jours au moins). A ce renouveau d'infectiosité correspond une
invasion des parasites dans les glandes salivaires, invasion sans laquelle la
mouche ne peut être infectante. Le type de parasite des glandes est analogue
à la forme courte, trapue, du sang des vertébrés : et probablement la réver-
sion au type des vertébrés est une condition sans laquelle l'infection ne peut
s'opérer. — - H. de Varigny.
Laveran (A.). — Les trypanosomes ont-ils des formes latentes chez leurs
hôtes vertébrés^'' — SALViti]Uoo'RE et Brein et, plus tard, Fantham avaient conclu
de leurs observations que dans le cycle évolutif des Trypanosomes pouvaient
prendre place des corps latents., Trypanosomes presque réduits aux noyaux,
résistant sous cette forme aux agents thérapeutiques efficaces contre les
formes actives et devenant ainsi des agents de propagation. L. constate que
ces corps latents sont une forme d'involution, incapable de transmettre la
maladie. Mais elles sont précédées d'un état où le Trypanosome, arrondi et
privé de son flagelle, bien qu'en voie d'involution, est capable de revivis-
cence dans le sang d'un animal neuf. Ces formes semblent, en effet, plus
résistantes aux agents tliérapeutiques parce qu'elles sont en état de moindre
activité vitale. Ces observations éclairent les faits signalés par les auteurs
précités. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Beauchamp (P. de). — Astasia captiva, euglénien parasite de Catenula
lemnse. — Cette observation est particulièrement intéressante du fait de la
rareté du parasitisme chez les Eugléniens. Les seules mentions d'un Euglé-
nien parasite interne, abstraction faite de la pseudo-grégarine des Cyclojis,
ont été faites par Leydig, Hudson et IIaswell. Les cas de parasitisme chez
les Eugléniens ont un intérêt spécial pour la question très à l'ordre du jour
de l'origine des grégarines et formes affines; c'est ainsi que, dans un travail
récent. Léger et Duboscq écartent ce groupe de la souche des Sporozoaires,
en partie parce qu'on n'y connaît aucune forme de parasite. L'auteur croit,
comme Daxgeard, que les Eugléniens sont un rameau de Fhigellés en voie
d'évolution dans le sens végétal et beaucoup trop spécialisé pour avoir
donné naissance au grand groupe des Sporozoaires [d]. — M. Lucien.
Pollacci (G.). — Le parasite de tarage et le Plasmodiophora Brassicœ
Wor. — Recherches sur leurs rapports d'affinités morphologiques et physiolo-
giques. — On sait qu'en 1903, A. Negri découvrit que dans le système ner-
veux des animaux hydrophobes existent constamment des corps caractéris-
tiques, nommés « Corps de Negri » ou Neuroryctes hydrophobice. On les
range communément parmi les protozoaires, mais P. les rapproche du genre
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 423
Plasmodiophora, qu'il extrait du groupe des Haplosporidiens, et en particu-
lier du genre Schevidkovella . — M. Boubier.
Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Nêo formations papillomateiises chez une
Annélide. — Les auteurs signalent chez Potamilla forelli, annélide de la
famille des Sabelliens, l'existence de tuméfactions en des régions diverses
du corps. En raison de leur forme particulière, ces néoformations sont dési-
gnées sous le nom de néoformations papillomateuses. Elles paraissent se
manifester sous l'influence de parasites : liaplosporidies et levures. Dans la
grande majorité des cas, mais non dans la totalité, la cavité de la tumeur
renferme au moins un des deux parasites, l'haplosporidie. La néoformation
accompagne toujours l'haplosporidie et il y a jusqu'à un certain moment
parallélisme entre le développement de l'une et de l'autre, l'haplosporidie
pouvant disparaître dans la suite. Lorsque l'haplosporidie est associée à luie
levure, cette dernière ne paraît avoir comme effet que de distendre la cavité
de la néoformation et de déterminer son hypertrophie. — M. Lucien.
a) Chatton (Ed.). — Ciliés parasites des Gestes et des Pyrosomes. — Perika-
ryon cesticola est un vrai parasite qui a les attributs spéciaux à sa condition ;
il a été observé par C. dans les canaux interradiaux et dans le pharynx lui-
même de Cestus veneris. — Chonchophrys Davidoffi, qui est chez les Pyro-
somes d'une constance remarquable, parait n'y vivre qu'en simple com-
mensal et son organisation est celle d'un Infusoire libre. Il n'est pas à la
connaissance de C. que l'on ait signalé jusqu'ici de Ciliés commensaux ou
parasites constants chez les Pyrosomes, ni chez les autres Tuniciers pélagi-
ques, ni même chez les Synascidies benthiques. — M. Lucien.
Gollin (B.). — Notes complémentaires sur la conjugaison des Infusoires
astomes. —En ce qui concerne Anoplophrya Brasilia qui abonde dans l'intes-
tin des Andominia tentaculata. la conjugaison a lieu, dans la nature au
moins, seulement à la suite de la pullulation intense de l'infusoire qui raré-
fie ainsi lui-même son milieu alimentaire. Ce fait, que l'auteur avait égale-
ment con.staté par l'étude comparative d'un grand nombre de Gammariis
pour Collinia hranchiarum, est très probablement une règle générale pour
tous les parasites. — Anoplophrya Brasili diffère de Collinia branchiarum
par des particularités importantes de son cycle sexué et appartient même
très vraisemblablement à une lignée toute différente. — M. Lucien.
'O*
Babic (K.). — La bionomie d' Rebella parasitica (Ciamician). — B. décrit
des /7e6e/^a (Hydraires) fixés sur la tige desPlumulaires, des Aglaophenia , et
voit là un fait de parabiose (au sens de A. Dahl) dans lequel VHebella, sans
fournir aucun avantage ni nuire à son hôte, profite de la protection fournie
par les nématophores de celui-ci. — Y. Delaue et M. Goldsmith.
Lefèvre (G.) et Curtis ("W. C). — Métamorphose sans parasitisme chez
les Unionidés. — Le Strophitus edentidus présente une période de gravidité
prolongée. Ses glochidies présentent la particularité de ne pas pouvoir se
fixer aux poissons. 11 en meurt énormément : seules survivent celles qui
sortent des cordes plus tardivement, après y avoir traversé les métamor-
phoses. Celles qui sortent les premières avortent, et sont comparables à des
fausses couches. Celles qui restent atteignent un développement aussi
avancé que celui de n'importe quel Unio passant par une phase parasitaire.
Pourtant l'espèce, d'après les attributs des glochidies, semble bien issue
494 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
d'une forme chez qui le parasitisme existait. On aurait là une forme s'af-
franchissant du parasitisme larvaire, — H. de Varigny.
Rubbel (August). — L'origine des perles chez Margaritana margariti-
feni. — L'opinion qui s'est généralisée est que les perles ont une origine
parasitaire. Les présentes observations, d'accord avec celles de Hesslixg, vont
à rencontre de Topinion ci-dessus. Au centre des perles on trouve non un
parasite quelconque, mais un petit nodule jaunâtre autour duquel sont dépo-
sées les couches nacrées. Ces nodules se rencontrent à l'état libre dans le
tissu conjonctif du manteau et semblent constituer la substance dont se
forme le périostracum. Pour cela ils sont dissous et entraînés vers le bord de
la coquille en voie d'accroissement. Mais certains d'entre eux suivent une
évolution ditîérente. Une prolifération des cellules épithéliales du manteau
s^avance vers eux et les englobe en un sac qui, d'abord attaché au manteau,
finit par se séparer de lui. C'est ce sac qui sécrète autour du nodule les cou-
ches de substance nacrée. Les perles attachées à la coquille résultent d'un
accolement secondaire. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Hâfele (Félix). — Notes sur des Rhizocéphales phylogénétiquement inlé-
resmnts. — L'auteur a trouvé sur des Piluimius n. sp. du Japon, à 150 mètres
de profondeur, de curieux parasites rhizocéphales appartenant au genre
assez mal défini Tliompsonia {Thompsonia japonica). Les parasites, très
petits (3 mm. de long sur moins de 1 mm. de large), sont très nombreux
(cent à deux cents) sur le même hôte et fixés un peu partout, principale-
ment sur la lame caudale et les articulations internes des pattes, et même
sur l'œil à facettes. Chacun est formé d'un pédoncule rétréci, de 1 mm. de
long, qui perce la chitine de l'hôte et se prolonge à l'intérieur du corps en
racines ramifiées formées d'une seule rangée de cellules. Le reste du para-
site est un sac oblong, entouré de chitine comme le pédoncule et doublé
d'une couche de tissu mou formant à l'intérieur un cordon auquel est appen-
due une grappe formée d'un tissu délicat [probablement sac ovigère], aréo-
laire, contenant des Cypris de Rhizocéphales, assez normales, mais pourvues
de deux yeux. Voici comment l'auteur interprète les choses, d'après ce qu'il
a pu entrevoir des stades de développement. Les Cypris se fixeraient en un
point quelconque dépourvu de poils et là se transformeraient in situ en un
sac dans lequel tout organe disparait par le fait que les cellules testiculaires
s'épuisent entièrement dans la formation des spermatozoïdes et les cellules
ovariennes de même en donnant des œufs qui, après fécondation, se déve-
loppent immédiatement en Cypris, le stade NaxijiJius étant sauté. Il n'y a
donc pas de stade interne, ni de larve kentrogone, d'où l'établissement pour
cet animal, dans l'ordre des Rhizocéphales, d'une famille des akentrogoni-
des, opposée aux kentrogonides. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Nuttall et "Warburton. — Monographie des Ixodoidea. — Les Argasides
•qui constituent un type plus primitif que les Ixodes, sont moins constam-
ment parasites que ceux-ci; ils se gorgent de sang en quelques heures, sou-
vent pendant la nuit {Argas des Oiseaux), puis se détachent de leur hôte;
la copulation a lieu en dehors du corps de ce dernier.
Les Ixodides sont des parasites plus spécialisés; la majeure partie d'entre
•eux infestent des hôtes n'ayant pas d'habitat fixe, tels que le bétail, le Che-
nal, des Félins, etc. ; on rencontre alors les deux sexes sur l'hôte. Les mâles
■ont un hypostome muni de dents pointues, mais moins développé que celui
des femelles, et la copulation a lieu sur le corps même de l'hôte (exemple :
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 425
Ixodes ricinus). Chez les Ixodes qui, au contraire, infestent des animaux
ayant des nids ou des retraites fixes (Rongeurs, Hérisson, petits carnassiers),
la femelle seule se rencontre sur l'hôte ; le mâle est souvent inconnu, sans
doute parce qu'il vit dans le nid, où il est très difficile de le trouver. L'hj-
postome des mâles est peu ou point armé, et diffère tout à fait de celui des
femelles. Habituellement, la copulation a lieu en dehors du corps de l'hôte,
comme chez les Araasides (exemple ; Ixodes hexagonus). — On trouvera dans
cette excellente monographie des renseignements sur le cycle vital (ï Ixodes
ricinus. — L. Cuénot.
Prell (Heinrich). — Observations biologiques sur les Termites et les
Fourmis. — Nous ne retenons de ce mémoire que les relations de cohabi-
tation entre les Termites du genre Microtermes incertus et les larves de Ca-
rabicide, du genre Glgpttis ptinctulatiis. Il ne s'agit là ni de symbiose, ni de
symphilie, mais d'une forme particulière de parasitisme. Dans les mêmes
termitières habite, à un niveau différent, un gros Termite, le Termes belli-
cosns et le M. incertus, de plus petite taille, qui héberge le Glyptus. Les
larves de ce dernier habitent des loges qui grossissent avec elles. Elles ne
sont pas, comme on l'a supposé, nourries par les Termites qui les prendraient,
en raison de leur physogastrie (dilatation de la région gastrique dont l'au-
teur discute la cause), pour des reines. Elles se comportent comme des ani-
maux de proie, saisissant avec leurs mandibules, pour les dévorer, les Ter-
mites qui passent à leur portée. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Link (E.). — Sur tme algue verte parasite de la peau des poissons. — L.
signale dans la peau, principalement de la région caudale, des alevins de
carpe, la présence d'une petite protococcacée pour laquelle il propose le
nom de Chlorochgtriwn pnscicolens. Les relations physiologiques symbiotiques
n'ont pas été déterminées avec certitude, mais du fait que les alevins vivent
dans une eau peu éclairée, que les algues sont sous une épaisse couclie de
tissus et que leur chlorophylle est pâle, on est tenté de conclure que l'algue
reçoit son acide carbonique, au moins en majeure partie, des tissus de l'hôte.
Lorsque l'infection est très accentuée, la peau subit des altérations locales
de nature congestive, mais peu à peu les parasites paraissent abandonner
l'hôte, et on les trouve au dehors, sur le fond de l'aquarium. — Y. Delage
et M. Goldsmith.
Cortesi (F.). — Sur les mycorhizes endotrophiques et en particulier celles
des Orchidées. — Les mycorhizes sont assez répandues et à leur égard il
existe des plantes pour qui elles représentent un phénomène nécessaire ; ce
sont surtout les Orchidées et d'autres pour qui les mycorhizes ne sont en
quelque sorte qu'accidentelles. C. cite parmi ces dernières les Aracées
(Arumitaiicum, Biarum tennifolium, Arisarum proboscideum, etc.), dont il a
réussi à isoler le champignon.
L'auteur a obtenu en culture pure un champignon supérieur à mycélium
pluricellulaire, qu'il a isolé des Orchidées indigènes.
Quant au rôle des mycorhizes endotrophiques, C. admet que le mycélium
du champignon est digéré par les cellules de la plante hospitalière, qui
utilise ainsi les substances azotées du mycélium. La plante se sert en outre
de la mycorhize pour soutirer par son intermédiaire les substances organi-
ques contenues dans l'humus. L'auteur n'a pas pu démontrer jusqu'ici que
le champignon assimile l'azote libre; il croit cependant que cela doit se pro-
duire.
426 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Dans les cellules infectées, on observe de profondes modifications dans le
noyau, qui est fortement hypertrophié, polymorphe, à contours irréguliers,
presque amiboïdes, hyperchromatique et souvent polynucléolaire : parfois
on trouve dans ces cellules deux ou trois noyaux, dus très probablement à
des phénomènes de division directe.
Ces noyaux ressemblent beaucoup aux noyaux des cellules infectées par
des parasites, telles qu'on les observe dans la pathologie animale ou végétale,
dans les cellules sécrétrices des animaux et dans l'ovaire des insectes
sociaux. C. en conclut que l'on peut en partie accepter la théorie de KoR-
SCHELT, qui met en relation le polymorphisme des noyaux avec les phéno-
mènes de sécrétion, mais que l'on doit aussi noter qu'il y a là une hypertro-
phie morbide du noyau même, préludant à la mort de la cellule [I, 2]. —
M. BOUBIER.
Jaccard (P.). — Mycorhizes endotrophes chez .Esculus et Pavia et leur
signification. — Le marronnier d'Inde ne paraît pas aussi complètement
réfractaire à la formation de mycorhizes qu'on l'admettait jusqu'ici. Des
expériences entreprises par l'auteur ont montré que seules les plantes cul-
tivées dans des pots sans communication directe avec le sol étaient infes-
tées, tandis que les racines des plantes poussant en plates-bandes ou dans
des pots percés ne montreraient pas trace d'hyphes. La formation de
mycorhizes dans les marronniers cultivés en pots apparaît donc comme le
résultat de la vie ralentie imposée à la plante. Grâce à leur nutrition et à
leur croissance moins vigoureuses, les plantes ainsi cultivées en espace res-
treint n'offrant plus à l'attaque des champignons du sol la même résistance,
ceux-ci pénètrent dans les radicelles et de là dans le parenchyme cortical
des racines longues. C'est là un phénomène de parasitisme caractérisé et
non point de symbiose, mais c'est un parasitisme à peu près inoffensif. Les
hyphes absorbent les substances dissoutes dans le suc, cellulaire. La sub-
stance qui sert d'aliment au champignon est un phloroglycoside répandu
dans toutes les cellules vivantes du parencliyme cortical et dont la propor-
tion diminue notablement dans les racines infestées.
L'endophyte, dont la nature spécifique n'a pas été établie, se rapproche,
par tous ses caractères, des autres endophytes mycorhiziens ; il forme des
arbuscules, des sporangioles, et accumule des réserves dans de grosses vé-
sicules de forme sphérique ou elliptique. L'activité du champignon cesse
avec le dessèchement des racines courtes, dessèchement qui se produit aussi
sans l'intervention du champignon, mais qui paraît accéléré par sa pré-
sence, puis par l'exfoliation de l'écorce dans les racines longues, exfoliation
provoquée par la formation d'une assise subéreuse péricyclique. — M. Bou-
BIER.
Pritchard (F. J.). — Exposé préliminaire sur Vorigine annuelle et la dis-
sémination du Puccinia graminis. — Les faits observés semblent s'opposer à
la théorie que les œcidiospores et les urédospores sont transportées à des
distances considérables par le vent. P. graminis ne paraît pas se répandre
dans les champs de blé à l'aide des graminées. Les quelques expériences
instituées semblent établir trois formes biologiques distinctes de ce cham-
pignon : une pour le blé, une pour l'orge, et une pour le seigle, les avoines,
Hordt'um jubatum, Agropgrum tenerum et .4. repeiis. Des germinations té-
moins montrèrent que durant Thiver 1004-190Ô. dans le North Dakota, toutes
les urédospores de P. gramini^i perdirent vraisemblablement leur viabilité,
et ne purent être, par conséquent, la cause de la grande quantité de rouille
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 427
noire qui fit son apparition l'été suivant. — L'auteur est d'avis que la possi-
bilité du transport de la rouille par la graine elle-même est à considérer.
Des téleutospores et des fragments mycéliens de P. graminis existent sou-
vent, en elïet, et en abondance, dans le péricarpe des grains de blé. — P.
GUÉRIN.
= Coloration protectrice, mimétisme.
Solger (F. B.). — La signification de la coloration cutanée comme moyen
(le protection contre l'éclairage. — Dans tout le monde organique, les rayons
ultra-violets exercent une action chimique puissante et nocive ; aussi les
organismes possèdent-ils des moyens de défense contre cette action, sous
forme de pigmentation. Chez les plantes, c'est la chlorophylle qui joue ce
rôle ; chez les animaux, on trouve différents pigments cutanés, distribués en
rapport avec l'importance des organes à protéger et le milieu environnant.
Ainsi, chez les lévriers russes, la teinte foncée du museau, des oreilles et
des parties entourant les yeux protège contre le soleil brûlant des grands
espaces des steppes : chez les ruminants, de même, une pigmentation plus
accentuée apparaît sur la tète et le museau et aussi autour des glandes
mammaires et des organes génitaux. Chez le chien domestique, la teinte
noire du bout du museau est un moyen de préservation de l'organe du sens
le plus important, lorgane d'olfaction. D'autres exemples encore peuvent
être cités {organes tactiles du bec chez les oiseaux aquatiques, organes de
la ligne latérale chez les poissons, etc.). Dans l'espèce humaine S. cite la
pigmentation des Abyssins et des habitants de l'Equateur comme jouant
également un rôle protecteur vis-à-vis des rayons ultra-violets. —
M. GOLDSMITH.
Sumner (Francis B.). — L'adaptation des poissons jdats anx diffé-
rents fonds. — L'auteur a étudié cette adaptation sur plusieurs espèces de
Turbot, surtout Rhomboidichlliys podas, puis Rhombus maximus, R. lœvis,
LopJiopsetta maculata, et, d'une façon moins systématique, Paralichthys
dentatus et Pseudopleuronectes americanus. L'adaptation porte aussi bien
sur le ton général de la coloration que sur le dessin formé par les différentes
taches; elle est limitée aux teintes noires, blanches, grises et brunes, qui se
rencontrent dans le milieu naturel des poissons : ni le rouge, ni le jaune
ne provoquent la réaction. Les poissons deviennent pâles sur un fond pcàle
et brun foncé ou noirs sur un fond noir; la coloration foncée paraît corres-
pondre à l'état de repos des chromatophores et la coloration pâle à leur
excitation. L'adaptation ne se borne pas à cela : certaines parties peuvent
devenir plus pâles, d'autres, au contraire, plus noires indépendamment les
unes des autres, produisant un dessin plus ou moins en rapport avec la
distribution des parties claires et foncées du fond.
Les dessins artificiels du fond (carrés, cercles, croix) ne sont pas exacte-
ment copiés, mais l'adaptation va suffisamment loin pour qu'un quadrillé à
carrés de 1"" de côté produise une réaction différente de celui de 2"i'" de
côté. La variation de teinte se produit en rapport avec des fonds ne ressem-
blant pas aux fonds naturels, p. éx. les fonds tout à fait noirs ou tout à fait
pâles, ou encore à contrastes très nets entre des parties blanches et des
parties noires; elle peut donner des taches et des dessins beaucoup plus
accentués que ceux [qu'on rencontre dans le milieu naturel. La sensibilité
des différentes espèces est différente, le Rhomboidic/ithys étant le plus sen-
sible. — La question de savoir quelle est la partie du milieu environnant
428 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
qui agit principalement est assez complexe. Chez Rhom/joidichlhys, cela paraît
être le fond dans le voisinage immédiat du poisson, à un moindre degré les
parois verticales du bassin et à un degré pratiquement nul ce que le poisson
voit au-dessus de lui. Chez Lophopsi'tta, les parois verticales ont au moins
autant d'influence que le fond. Cette différence est due à la position des
yeux : ceux de la première espèce étant pédoncules, lui permettent de voir
le fond mieux que ne peut le faire la dernière. Une autre question est celle
du degré d'éclairement; il n'a que peu d'influence sur la réaction : les
poissons placés dans un bassin blanc Jeviennent plus pâles que ceux placés
dans un bassin gris même si le premier est peu éclairé et le dernier exposé
à la pleine lumière. L'auteur discute les raisons possibles de ces phénomènes
difficilement explicables. Si l'homme distingue, même dans le pénombre, un
objet blanc bien qu'en réalité il lui apparaisse comme gris, cela tient d'une
part à la connaissance de la couleur habituelle de l'objet, d"autre part à sa
comparaison avec d'autres objets soumis au même éclairement. Mais le
poisson se trouve dans un milieu homogène et sans expérience préalable.
Une explication possible peut être fournie en supposant que la lumière
qui vient d'en haut, c'est-à-dire la lumière solaire réfléchie par les objets
situés en dehors du bassin, fournit au poisson un terme de comparaison :
c'est le rapport entre la quantité de cette lumière et celle venant des objets
à l'intérieur du bassin qu'il saisirait.
Les poissons privés de leurs yeux ne réagissent plus. Aveuglés à un mo-
ment oîi ils sont adaptés à un fond pâle, ils redeviennent noirs (état de repos
des chromatophores). Dans un cas, cependant, des poissons adaptés d'abord
pendant longtemps à un fond pâle ef aveuglés après une courte adaptation à
un fond foncé, ont récupéré après l'opération la teinte pâle avant de revenir
définitivement à la teinte foncée. La raison du changement adaptatif n'est
pas dans la comparaison que le poisson établirait directement entre la sur-
face de son corps etle milieu, car des poissons très pâles transportés dans un
sable très foncé (formé à Naples par des débris de lave), prennent la colo-
ration du milieu même lorsqu'ils sont entièrement enfoncés dans ce sable.
De même si on teint la surface de leur corps ou qu'on la revêt de mor-
ceaux d'étoff'e de couleurs variées. Lorsqu'on laisse aux poissons adaptés à
une teinte le choix entre deux fonds différents, ils ne manifestent, d'ailleurs,
aucune préférence pour celui dont la teinte se rapproche de la leur. Et ce-
pendant il reste certain que ces modifications de couleurs ont pour effet de
cacher le poisson aux yeux de ses ennemis ou de sa proie et sont, à ce titre,
utiles. - Les autres sens, les impressions tactiles en particulier, ne jouent
qu'un rôle subordonné; cependant les changements de coloration peuvent
être provoqués par des excitations qui ne semblent pas être d'ordre visuel :
Ainsi, il arrive que le poisson présente, lorsqu'il nage, un aspect tout à fait diffé-
rent de celui qu'il a lorsqu'il est couché sur le fond. — M. Goldsmith.
Buytendijk (F. J. J.). — La couleur des turbots après extirpation des
yeux. — Les turbots auxquels on a extirpé les yeux ne sont plus à même,
en général, d'adapter la coloration de leur corps au fond sur lequel ils se
trouvent. Ils gardent la couleur du fond auquel ils s'étaient adaptés au mo-
ment de l'opération. Mais ce n'est pas là une règle valable pour toutes les
espèces de poisson, puisque von Frisch a démontré que les truites aveuglées
conservent la faculté de changer de couleur. La couleur du fond semble,
toutefois, d'après les recherches de van Rijnberk, ne pas être le seul facteur
agissant sur la coloration des poissons plats. Celle-ci semble dépendre aussi
de la nature du sol tantôt lisse tantôt rugueux. — J. Stroul.
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 429
Arenberg (Prince E. d'). — Note sur Vimmobilitè dans le mimétisme
défensif de l'oiseau. — Si le sol est unicolore, l'adaptation est toujours dé-
fectueuse ou mieux incomplète. La poule faisane blottie sous la solée de
chêne est plus difficile à discerner que le petit chevalier accroupi sur la
gTè\e. Il n'en est pas de même dans un milieu bariolé ou multicolore.
Ainsi la bécassine reste introuvable parce que son plumage se fond avec le
milieu ambiant quand un œil exercé et prévenu la cherche. — A. Menegaux.
d. Phylogénie.
Franz (V.). — Le cervelet <ti( point de vue de V anatomie compa rèe . — L'im-
portance du cervelet pour l'anatomie comparée est, selon Fr. beaucoup plus
grande qu'on ne l'admet en général. C'est un organe particulièrement
important pour la locomotion. Il est notamment fort développé chez les
poissons et parmi eux surtout chez les grands nageurs. En quittant la vie
aquatique les vertébrés primitifs n'ont toutefois pas perdu cet organe qui
s'est maintenu — assez petit, il est vrai — chez les amphibies et les rep-
tiles pour regagner d'importance chez les oiseaux et atteindre son maximum
de différenciation chez les mammifères. Mais l'importance fonctionnelle du
cervelet n'est pas limitée à la locomotion. Cliez les animaux aquatiles sa
fonction est d'essence plus universelle, comparable p. ex. à celle de l'écorce
des mammifères. Ce rôle, toutefois, ne lui revient plus chez les mammifères
oii le cervelet devient précisément dépendant du néencéphalon, c'est-à-dire
des hémisphères cérébraux. — J. Stroiil.
"Lèche (Wilhelm). — Quelques types persistants de la classe des Mammi-
fères. — On sait qu'il existe des formes qui ont traversé des périodes géolo-
giques sans se modifier; L. cherche à concilier ce fait avec la théorie de la
descendance. En ce qui concerne les mammifères, il constate que ces formes
persistantes n'apppartiennent qu'aux Mammifères inférieurs : Marsupiaux,
Insectivores et Chéiroptères ; dans les autres ordres, on trouve des différences
entre les formes ancestrales éocènes et les actuelles. Pour les persistantes,
l'auteur suppose qu'elles ont eu un développement plus lent et que l'on trou-
verait chez elles une évolution analogue si on pouvait les comparer à leurs
ancêtres pré-tertiaires. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Bartels (P.). — Recherches histo-anthropologiques sur le repli semi-lu-
naire chez les Hotlentots et les Ilerreros. — B. a comparé la structure du pli
semi-lunaire des Hottentots et llerreros avec celui des Européens d'une part,
celui des singes anthropoïdes d'autre part. Plusieurs détails de structure
rappellent ceux qu'on trouve chez^ les anthropoïdes. C'est un exemple de
théromorphie. — Ch. Chami'v.
Ihering (Hermann von). — fihylo(/é7iie des Abeilles. — La phylogénie des
Apides n'est pas suffisamment éclairée par l'étude des espèces de nos pays;
celle des espèces de l'hémisphère sud (Brésil) comble l'importante lacune.
Entre la souche représentée par les Abeilles solitaires, et les Apides de nos
pays, monogames et à polymorphisme de la femelle féconde et des ouvrières,
s'étend une série représentée par des groupements d'individus solitaires,
puis des colonies polygames oii s'introduit ensuite le dimorphisme sexuel
entre les femelles. En ce qui concerne le nid, on trouve d'abord les cellules
formées simplement de terre, garnies ensuite d'un revêtement intérieur de
cire, puis finalement formées de cire seule; les cellules isolées se grou-
430 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pent d'abord en série et en grappes, avant de former des rayons. Très in-
structives sont les Trigonides qui, parties d'une même souche, arrivent à un
état final différent. — Y. Delage et M. Goldsmith.
d) Roubaud (E.). — Les Chœromies, Dipléres nouveaux à larves suceuses
du sang des mammifères. — Les Chseromyies sont des mouches copro-
phages, obscuricoles, du Soudan, qui se tiennent à l'entrée des terriers des
Phacochères et des Oryctéropes; leurs larves, vivant au fond de ces terriers,
se nourrissent du sang de ces mammifères en piquant leurs téguments. La
découverte de ces Diptères, dont les larves sucent le sang de Mammifères à
poils rares, nous révèle le stade évolutif antérieur à celui qui est représenté
par VAucJuneromyia luteola Fab., Diptère vivant aux dépens de l'homme
(ver des cases) et seul connu jusqu'alors pour avoir des larves piquant les
mammifères. — P. Marchal.
Bugnion (E.). — L'imago du Coptolennes flavus. Larves portant des ru-
diments d'ailes prothoraciques. — Ces rudiments d'ailes sont relevés au-
dessus du dos. Ils n'ont aucun rapport avec les ailes méso et métathoraci-
ques et, d'ailleurs, ne tardent pas à disparaître. Si l'on tient compte que le
genre Termite est relativement primitif, cette observation jette un jour
nouveau sur la pliylogénie des Insectes. Le Coptotermes flavus a deux sor-
tes de femelles : 1° des femelles ailées qui, s'envolant avec les mâles à l'épo-
que de l'essaimage, vont fonder déjeunes colonies sur les arbres morts;
2° des femelles aptères qui restent dans le nid ou dans son voisinage im-
médiat. — M. HÉRUBEL,
Bugnion (E.) et Popoff (N.). — Les pièces buccales des Hémiptères. —
FiEBER dit en tète de son ouvrage systématique que les pièces buccales des
Insectes suceurs correspondent morphologiquement à celles des Insectes
broyeurs, mais représentent toutefois un degré de développement inférieur.
Si la première de ces affirmations est juste, ce que, à l'exception de Met-
SCHNIKOW, personne ne conteste, la seconde est au contraire très discutable.
Les auteurs, en se basant sur la complication de la structure anatomique,
démontrent que l'appareil buccal des Hémiptères est, au point de vue des
dispositions mécaniques, non seulement supérieur à celui des Insectes
broyeurs, mais atteint un degré d'achèvement que seuls quelques Hymé-
noptères (Abeilles) ont peut-être dépassé. La condensation du système
nerveux en un petit nombre de centres est, elle aussi, un indice de supé-
riorité. 11 est évident d'ailleurs, si l'on se place au point de vue phylogéné-
tique, que les Insectes suceurs n'ont pas précédé les Insectes broyeurs, mais
représentent au contraire une adaptation secondaire, un chaînon dérivé. —
M. Lucien.
Jeannel (R.). — Revision des Bathyscihiœ. — Au point de vue de leur
valeur phylogénique, les différents caractères morphologiques des Bathy-
sciinse peuvent être classés en deux catégories; ce sont : 1" des caractères
paléogénétiques, hérités des ancêtres lucicoles : c'est surtout la conforma-
tion spéciale du corps et des membres liée à l'existence d'une attitude de
défense cliez les anciens lucicoles; c'est encore l'appareil métatergal destiné
à maintenir la cohésion des élytres. La régression de ces deux caractères
peut se suivre pas à pas chez les cavernicoles. Quant à l'œil et aux ailes
membraneuses, ils faisaient déjà défaut chez les ancêtres lucicoles et leur
absence est paléogénétique; — 2"^ des caractères néogénétiques, d'acquisi-
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. * 431
tion récente, résultant de changements survenus dans le genre de vie. Peu
importants chez les lucicoles actuels, ces .caractères néogénétiques sont
très développés chez les cavernicoles; ce sont surtout des modifications dans
la forme du corps, dans la longueur et la forme des antennes et des mem-
bres, dans le développement des organes sensitifs qui compensent chez
eux l'impossibilité de voir. — Les Batliysciinœ forment un groupe nettement
polyphylétique. II est possible que leur origine première se ramène à une
souche unique, mais rien ne permet de l'affirmer. En tout cas, sur les qua-
tre tribus des Bathysciinae, il en estdeux {Eiiryscapiti ei Anlroherpona) dont
l'origine est indépendante, les autres (Brachyscapiti et Gynomorphi étant
vraisemblablement dérivées des Euryscapiti. D'autre part, dans chaque
tribu, les cavernicoles ne descendent pas des lucicoles actuels, mais de sou-
ches lucicoles anciennes, proches parentes des souches des lucicoles actuels.
Les lucicoles et les cavernicoles actuels sont des stades évolutifs différents
dans des séries évolutives différentes. Les lucicoles actuels forment un bloc
d'espèces peu modifiées, relativement peu différentes entre elles et ayant
conservé des caractères de parenté étroite. Les cavernicoles, au contraire, ont
beaucoup varié et se ti^ouvent actuellement à des stades évolutifs plus ou
moins avancés dans un certain nombre de séries phylétiques indépendantes
et parallèles. — M. Lucien.
Eames (A. J.). — Origine du type herbacé chez les Angiospermes. —
D'après l'auteur, l'opinion dominante (jui considère le cylindre solide ligneux
des Angiospermes comme résultant de la fusion d'un groupe de faisceaux
originellement séparés est incorrect. C'est l'opinion inverse qui est con-
forme à la réalité et la tige herbacée représente un type supérieur. Une
preuve ontogénique directe en est fournie par certaines Rosacées herbacées
vivaces qui montrent que le cylindre, primitivement solide, a été réduit et
dissocié de manière à former un anneau de petits faisceaux séparés. L'im-
pulsion qui a produit un si grand changement provient sans doute des
traces foliaires qui ont groupé autour d'elles en segments les diverses par-
ties du cylindre ligneux. — F. Péciiûutre.
Sinnott (Edm. "W.). — Quelques caraclères de l'anulotnie du faisceau fo-
liaire. — D'une étude comparée de la structure du faisceau foliaire chez plu-
sieurs Cycadées vivantes des genres Cycas, Encephalarlos et Zamia, avec
celles de diverses Cycadées fossiles, l'auteur conclut qu'une relation entre
les Cycadées et Z//^mode>u/ro» ne peut être maintenue. Les Cycadées appar-
tiendraient à l'une des lignées provenant du complexe Medullosa. — P. GuÉ-
RIN.
Sauvageau (C). — Sur le passage des conceptacles aux cryjites pilifères
des Fucacèes et sur les pèdicclles cryptifères. — Chez quelques espèces,
telles que C. discors et C. abrotanifoU(( de la Méditerranée, C. fœniculacea
et myriophylloides de nos côtes atlantiques, C. cauariensis de Ténériffe,
C. Myrica de la mer Rouge, une large touffe de poils longuement exserts
s'élève du fond de chaque conceptacle ; les organes reproducteurs gitent
entre ce coussinet stérile et l'ostiole. Etant simultanément des conceptacles
et des cryptes pilifères, ces organes constituent donc la forme de passage
vainement cherchée jusqu'à présent. — M. Gard.
Brunnthaler (I.). — Phylogmie des Algues. — Les Flagellâtes vivants re-
présentent le terme final d'une des plus anciennes série des organismes,
432 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mais on ne peut démontrer leur parenté avec les Algues récentes. Les Rho-
dophi/cées sont les Algues les plus anciennes. Leur couleur rouge est une
adaptation complémentaire à la lumière qui, jadis, était plus riche en rayons
verts; en outre, comme les Algues primitives étaient flottantes, l'absence de
telles formes dans les Rhodophycées plaide en faveur de leur ancienneté, de
même que l'absence de zoospores. Les Phœophycécs sont un groupe plus
jeune, issu en partie des Flagellâtes bruns, en partie des Rhodophycées; le
polymorphisme de leurs organes sexuels, leur couleur qui est une adaptation
à la lumière actuelle modifiée par une abondante proportion d'eau dans l'at-
mosphère sont des preuves de leur moindre ancienneté. Les Chlorophycées
représentent le groupe d'Algues le plus jeune; leur couleur est bien adaptée
à la lumière actuelle. Nées dans' la mer, elles ont ensuite envahi les eaux
douces. — F. PÉCHOUTRE.
Tschirch (A.). — Les figuiers italiens {Ficus carica L.) Ficus carica oi.
caprificus et Ficus carica p domestica et leurs rapports. — Il résulte des
recherches d'un élève de l'auteur, Ravasini, qui a eu à sa disposition un maté-
riel très riche de Figuiers venus de toutes les parties de l'Italie, que le Capri-
figuier n'est pas identique avec le Figuier sauvage. T. arrive à cette conclu-
sion que du Figuier sauvage sont sortis, d'un côté le Caprifiguier {Ficus carica
a Caprificus), et de l'autre le Figuier cultivé {Ficus carica [i domestica). Des
grains du Figuier cultivé Ç et du Figuier sauvage ne sortent que des
Figuiers sauvages et jamais des Caprifiguiers ou des Figuiers cultivés. Ces
deux dernières formes sont deux races qui vivent à côté de la forme sauvage
ancienne : le figuier comestible que l'on rencontre à côté du Caprifiguier
dans le sud de l'Italie et le Figuier du nord de l'Italie qui n'a pas besoin de
la caprification pour produire des fruits sucrés. — F. Péchoutre.
Disparition des espèces.
Larger (R.). — De l' extinction des espèces par la dégénérescence ou mala-
die des rameaux phi/Jétiques. — Les espèces, comme les individus, meurent
par deux causes, l'une accidentelle, la sélection artificielle, l'autre patho-
logique, la maladie d'usure de nature héréditaire. Cette maladie provoque
l'extinction de la descendance, du rameau phylétique. On nomme cette
maladie la dégénérescence en pathologie. La dégénérescence ne doit être
confondue ni avec une régression ou une anomalie réversive, ni avec une
dégradation. La dégénérescence est une diminution progressive des moyens
de défense de l'organisme contre tous les agents de destruction, tant exté-
rieurs qu'intérieurs, une altération générale de toutes les fonctions portant sur
la plus importante de toutes, celle de la génération. Il en résulte que l'abou-
tissement forcé de la dégénérescence est la stérilité. Les ségrégations et les
migrations sont des causes déterminantes de dégénérescence et, partant, de
disparition. Toutes les lois invoquées par les paléontologistes pour expliquer
l'extinction des espèces rentrent dans le cadre de la dégénérescence. —
F. PÉCHOUTRE.
CHAPITRE XVIIl
Lia cli§itril»iitioit ^éog^rapliiciue cle.s ëtre«
a) Bounhiol (J. P.). — Une théorie hydrody7iamiqw' des pseudo-migra-
tions du Thon commun {Thijnnus vulgaris Cuv. et Val.) dans la Méditer-
ranée. (C. R. Ac. Se, CLII, '733-736.) [435
b) — — Les pseudo-migrations du Thon méditerranéen. (Ass. Fr. Av. Se,
Dijon, 119-120.) [Analysé avec le précédent
Dahl (Friedr.). — Die Verhreitung der Spinnen spricht gegen eine frilhere
Landverùindung der SUdspitzen unsrer Kontinente. (Zool. Anz., XXXVII,
270-282, 1 carte.) [436
Déchambre (P.). — Acclimatement du bétail européen dans les pays chauds.
(Rev. Se, XLIX, 2-^ série, 7-11.) [ M. Goldsmith
Dollfus (A.). — Observations préliminaires sur quelques mollusques terrestres
recueillis dans une fouille archéologique à Lyons-la-Forét. (Bull. Soc. Zool.,
130-133.) [436
Fage (Li.). — Sur une collection de poissons provenant de la côte méditerra-
néenne du Maroc. (Bull. Soc. Zool. France, 215-220.) [435
Germain (Louis). — Sur V Atlantide. (C. R. Ac. Se, CLIII, 1035-1037.) [435
Gravier (Ch.). — Sur quelques particularités biologiques de la faune anné-
Udienne des mers antarctiques. (C. R. Ac. Se, CLIII, 778-780.) [434
Harshberger (J. "W.). — An hydnmietric Investigation of the Influence of
Sea Water on the Distribution of sait marsh and Estuarine plants. (Proe
of the Amerie Philos. Soc. Philadelphie, L, 457-490, 7 âg., 2 pi.)
[Influence sur la distribution des plantes de la salinité déterminée au
moyen d'un aréomètre accompagné d'un thermomètre. — F. P^choutre
Holdhaus (K.) und Deubel (F.). — Untersuchungen ilber die Zoogeogra-
phie der Karpathen. (,lena, Fischer, 202 pp., 1 carte.) [*
Jousseaume (F.). — Description d'un nouveau mollusque terrestre du genre
Limicolaria. (Bull. Soc. Zool. France, 86-95.) [436
Kofoid (Ch. Atwood). — Dinoflagellata of the San Diego Région. IV. The
Genus Gonyaulax, with notes on its skeletal morphology and as discussion
of its generic and spécifie characters. (Univ. Cal. f. Publ., VIll, 187-269.)
[ M. Goldsmith
l'année biologique, XVI. 1911. 28
434 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mercier (L.). — Notes fauniqui-s. II. Les Nolonectes des environs de Nancy.
(Arch. ZooL exp., 5, VI, N. et R., cm.)
[Pose la question de l'éventualité d'une
extension récente vers le nord d'une forme méridionale. — M. Lucien
Michael (E. L.). — Classification and vertical distribution of the Chœtogna-
tha of the San Diego région. (Univ. of California publicat. in ZooL, 8;
.N" 3, SG.) [436
a) Pellegrin (J.). — Poissons de Syrie recueillis par M. Gadeau de Kerville.
(Bull. Soc. ZooL France, 107-111.) [435
b) Sur la présence de Rana mascareniensis dans le Sahara algérien.
(Bull. Soc. ZooL France, 147-148.) [436
Picchi (Cecilia). — Chettusia gregaria (Pall.). Geocichla sibirica (Pall.)
cl C. varia (Pall.) capi tirés récemment en Italie. (Rev. fr. Ornith., n° 31,
181 185.) 1437
Roule (Louis). — Sur quelques particularités de la forme antarctique, d'après
la collection de poissons récemment recueillis par l'Expédition française
du Pourquoi-Pas? (C. R. Ac. Se, CLIll, -80-81.) '[434
Sauvageau (C). — Sur les espèces du Cystoseira. (C. R. Soc. BioL, LXXI,
467-468.) [A part le Cystoseira cricoides, aucune
espèce habitant l'Océan ne se retrouve en Méditerranée. — M. Gard
Schlégel (C). — Les Crustacés décapodes brachyoui^es de Roscoff. (Mém.
Soc. Zool. France, 133-179.) [435
Trouessart (E.). — La faune et la flore de l'antarctique d'après les re-
cherches du Pourquoi-Pas? (Rev. Se, XLIX, l'"^ série, 769-772.)
[ M. GOLDSMITII
Voir pp. 343, 383 et 550 pour les renvois à ce chapitre.
Roule (Louis). — Sur quelques particularités de la faune antarctique
d'après la collection de Poi.fsons récemment recueillie par l'Expédition fran-
çaise du Potirquoi-Pas ? — La théorie de la bipolarité, sans se confirmer d'une
manière générale, se vérifie dans quelques cas particuliers, par exemple
dans le genre Lycopodes, représenté dans les mers polaires des deux hémi-
sphères sans exister dans les zones intermédiaires. La faune ichtyologique
tout entière a un caractère résiduel et régressif, c'est un reste d'une faune
ancienne et plus riche qui couvrait une vaste étendue, correspondant peut-
être à l'antarctide tertiaire dOsBORN. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Gravier (Ch.). — Sur quelques particidarités biologiques de la faune
annélidienne des mers antarctiques. — G. trouve une faune annélidienne
très riche dans ces régions, qui donne lieu aux remarques suivantes. Cer-
taines formes non-incubatricesdans les régions tempérées sont incubatrices
à cette latitude ; le même fait a été observé chez des Actinies et des Holo-
thuries. D'autre part, le gigantisme est habituel ; il se rencontre aussi chez
d'autres formes; l'auteur cite un Tunicier, Julinia, formant des colonies
ayant jusqu'à 40 mètres de long. — La cause de ce gigantisme serait dans
XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 435
l'abondance des Diatomées favorisant directement ou indirectement la nutri-
tion, et dans une action spéciale des températures basses qui favoriseraient
la croissance individuelle, tandis que les températures plus élevées poussent
à la reproduction. — Y. Delage et M. Goldsmitii.
Germain (Louis). — Sur l'Atlantide. — De la comparaison de la faune
actuelle et paléontologique des îles situées au large de rF]s})agne et de
l'Afrique Septentrionale (les Açores, Madère, les Canaries, Cap Vert) avec
celles du continent voisin et des côtes méditerranéennes, l'auteur conclut à
la réalité de l'Atlantide de Platon, dont ces îles seraient le vestige. — Y.
Delage et M. Goldsmith.
a-b) Bounhiol. — Les pseudo-^nigratinns du thon mrdilerranêcn. — L'obser-
vation ayant duré plus de trois années, l'auteur conclut que les migrations
du Thon ne sont pas, comme on le pensait, sous la dépendance de phéno-
mènes reproducteurs et sont déterminés uniquement par les courants cô-
tiers de surface, que les poissons remontent toujours. Ces courants eux-
mêmes dépendent des vents et de la configuration locale des côtes. —
Y. Delage et M. Goldsmitii.
Fage (L.). — Sur une collection de poissons provenant de la côte médi-
terranéenne du Maroc. — Retenons ces conclusions. Parmi les espèces rai-es
en Méditerranée et d'origine océanique et qui par conséquent constituent
des importations récentes, les unes sont cantonnées exclusivement dans
la région même du détroit de Gibraltar {Serranus alricauda), d'autres s'é-
tendent à l'Algérie (Parapristipoma viridense), d'autres enfin sont réparties
sur les côtes de Tunisie, de Tripolitaine, d'Egypte et de Syrie (Pagrus Ber-
theloti, Deittex filosus etc.). A remarquer l'absence de toutes ces formes sur
la côte d'Espagne au delà de Carthagène, aux Baléares et dans le golfe
du Lion. — M. Hérubel.
a) Pellegrin (J.). — Poissons de Syrie recueillis par M. Gadeaude Kerville.
— La Syrie est un point de contact, un lieu de fusion entre plusieurs faunes
fort différentes. Elle appartient, dans son ensemble, à la province circummé-
diterranéenne de la région paléarctique. Mais elle a reçu également des
apports plus ou moins importants dés régions africaines ou éthiopienne et
indienne de la zone équatoriale. La famille des Cyprinidés, qui se rencontre
à la fois dans les trois régions, est de beaucoup la plus richement représentée.
— M. HÉRUBEL.
Schlégel (G.). — Les Crustacés décapodes brachyoures de Roscoff. — Les
Crabes ne peuvent donner nulle indication précise de hauteur. Mais ils
fournissent, en revanche, de fort bons renseignements sur les faciès. A
part quelques exceptions : Macropodia, qui, dans la zone de balancement
des marées, s'accommode de n'importe quel habitat ; Maia^ sujette à
des déplacements fréquents, Carcinus, ubiquiste, tous restent fortement
attachés à tel ou tel fond, en dehors duquel ils semblent ne pouvoir vivre.
Il apparaît donc, entre les limites relativement faibles de profondeur que
nous offre la Manche, que la nature du substratum a, en regard de la pro-
fondeur absolue ou relative, une importance extrême. Notons, pour finir,
une observation intéressante de l'auteur. Si l'on compare les dates de repro-
duction des Crabes de la région roscovite avec celles des Crabes de la
Cornouaille anglaise, on voit que les premiers sont en retard, pour l'éta-
436 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
blissemenf comme pour la cessation de la période génitale, de un à deux
mois par rapport aux seconds. La cause est peut-être d'ordre thermique :
le Guif stream coupé, en partie, par les caps Land's End et Lizard, arro-
serait les côtes anglaises méridionales avant les nôtres. — M. Hérurel.
Michael (E. L.). — Classification et distribution verticale des Chœtogna-
thes de la région de Saji Diego. — Il est probable que la zone comprise
entre 15 et 20 brasses anglaises de profondeur est le centre d'où l'espèce
Sagitta bipunctata émigré : en d'autres termes, cette zone réalise les condi-
tions les plus favorables à la vie de cette espèce. Celle-ci rayonne dans toutes
les profondeurs avoisinantes où l'intensité de la lumière est la même et ses
représentants y séjournent en plus grand nombre quand la température et
la salinité concordent avec celles du centre d'émigration. Cela explique
pourquoi les individus se trouvent, le matin et au moment du crépuscule, à
la surface de la mer; pourquoi ils s'enfoncent, la nuit, dans les profondeurs;
pourquoi enfin ils sont plus abondants quand la salinité oscille entre 33%
605 et 33% 648. — M. Hérubel.
b) Pellegrin (J.). — Sur la présence de Rana mascareniensis dans le Sahara
algérien. — On rencontre communément cette espèce à Madagascar, dans
tout l'Est africain, au Congo, au Gabon, au Sierra-Leone, dans tout le Sou-
dan et au Tchad. Sa présence dans certaines petites sources de pays ab-
solument désertiques prouve, si on la rapproche de celle de quelques pois-
sons, qu'à une époque relativement peu ancienne le régime hydrologique
du Sahara était tout à fait différent de ce qu'il est aujourd'hui. — M. Hé-
rubel.
Dollfus (A.). — Observations préliminaires sur quelques mollusques
terrestres recueillis dans une fouille archéologique à Lyons-la- Forêt. — II
s'agit de ruines du iv« siècle après J.-C. Le gisement amsi authentifié, il est
facile de voir les modifications faunistiques. Par exemple : le Bulime, rare
aujourd'hui dans la région précitée, abondait jadis. Partout ailleurs en France,
cette espèce a déserté les plaines et s'est réfugiée dans les montagnes. De
même, Aemœa fusca. Azeca trideus etc. En revanche, Hélix aspersa, très nom-
breuse aujourd'hui, était très rare jadis. — M. Hérubel.
Jousseaume (F.). — Description d'un nouveau mollusque terrestre du
genre Limicolaria. — A propos de cette espèce, notons les conclusions,
de l'auteur. La partie Sud de l'Afrique comprend des Mollusques I" auto-
chtones ; 2° des espèces qui paraissent se rattacher à des espèces de l'A-
mérique du Sud; 3° des espèces analogues à certaines espèces du Sud de
l'Arabie ; 4° des espèces analogues à celles de certaines îles de l'océan In-
dien. — M. Hérubel.
Dahl (F.). — La répartition des Araignées ne s'accorde pas avec une
union terrestre des extrémités sud de nos continents. — Deux théories cher-
chent à expliquer certains faits de répartition géographique : 1" la théorie
du continent antarctique suppose qu'au début de l'époque tertiaire il existait
encore un continent reliant les extrémités sud de nos continents actuels, et
que cette terre a pu jouer un rôle comme centre de développement d'espèces ;
celles-ci ont passé ensuite dans les différentes régions encore émergées ;
2° la théorie des reliquats admet que dans les dernières périodes géologiques,
XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 437
'les continents différaient peu des actuels; il pouvait y avoir des ponts entre
eux dans les régions du nord; dans ce complexe, au début de l'ère tertiaire,
régnait un climat doux, et c'est à partir de ce centre de développement que
les espèces ont cheminé jusqu'aux extrémités sud des continents; les vieilles
espèces qui ne se sont pas modifiées depuis cette époque lointaine sont des
reliquats. D. examine la géonémie des Araignées de la famille des Nephila,
pour en tirer des conclusions à l'appui de l'une ou l'autre théorie. Le genre
primitif Trichonephila était sans doute répandu dans le nord à l'époque de
la craie (aujourd'hui une espèce dans l'Amérique tropicale et une autre en
Chine-Japon) ; dans le vieux monde, se détache de la souche le genre
Lionep/tila (3 espèces en Afrique et une en Nouvelle-Hollande); de cette
forme provient le Chondronephila d'Afrique, le genre Nephila d'Asie, puis en
Asie encore le genre Cyphouephila : de ce dernier, dérive le Zeugonephila
de Madagascar. Tous ces faits parlent contre l'hypothèse du continent
antarctique.
Le groupe des Lycoses existe presque sur la terre entière, en Nouvelle-
Zélande, dans l'Afrique du sud, et l'Amérique du sud, mais il n'y en a pas
dans les iles antarctiques, restes présumés du continent disparu ; et cepen-
dant les Lycoses supportent bien les climats les plus froids; leur répartition
actuelle sur le globe s'explique mieux en admettant un développement du
groupe en I-Xirasie et une extension du nord au sud, que dans l'hypothèse
inverse, développement dans le continent antarctique et extension du sud
vers le nord. — L. Cuénot.
Picchi (Cecilia). — Chi'llu.^ia ;/regaria (Pall.), Geoclchhi sibiricff (Pall.)
etc. varia [VdiW.) capturées, n'ccmmcnl en Italie. — La Chettusie sociale de
la Russie sud-orientale et de la Sibérie sud-occidentale va hiverner dans
ITnde, en Perse, en Asie Mineure et le nord-est de l'Afrique; mais quand
^elle s'associe à des bandes de Vanneaux, quelque individu peut s'égarer
dans l'Europe occidentale. On ne signale que II captures (1858-1910) authen-
tiques en Italie; et ce sont presque toujours des jeunes.
Les deux Turdidés Sibériens sont plus rares encore. Ils n'ont donné lieu
chacun qu'à deux captures authentiques en Italie. Ce sont probablement des
individus égarés dans leurs courses. — E. Menegau.x.
CHAPITRE XIX
Système nerveuv et fonction!!» mentales
1° Système nerveux.
Achucarro (N.). — Alteraciones nue le ares de his piramides cérébrales en
la rabia y en la esporotricosis expei'imentales. (Trab. del. Lab. de Invest.
biol. de la Univ. de Madrid, IX, 97-110.) [455
Addison (William H. F.). — Tlie Development of the Purkinje Cells and
of Ihe Cortical Laijers in ihe Cerebellum ofthe Albino Bat. (Journ. of Com-
par. Neurol., XXl", 451»-482.) [449'
Agazzotti. — Sul plu piccolo intervallo di tempo percettibile nei processi
psi/chici. (Arch. di Fisiologia, IX, 523-574.) [469
Alcock and Lynch (R.). — On the relation betiveen the physical, chemical
and electrical properlies of the nerve. Part IV. Potassium chlorine and
potassium chloride. (Journ. of Physiology, XLII, 107-112.)
[Les cylindraxes des nerfs
à myéline renfermant huit à dix fois plus de potassium que ces nerfs
entiers, les auteurs clierchent à établir un rapport fonctionnel étroit entre
cet excès de potassium et Tactivité du cyliudraxe. — M. Mendelssohx
Baglioni (S.) e Vecchi (E.). — Sngli effetti délia compressione di varie
regioni delVasse cérébro-spinale isolato di Bufo vulqaris. (Zeitschr. f. allg.
Pliysiologie, XII, 277-296.) ' [462
Bauer (V.). — Ueber das Farbenunlerscheidunf/svermôgeii der Fische.
(Arch. f. d. ges. Physiologie, CXXXIII, 7-26, 1910.) [471
Best. — Le pouvoir visuel de l'œil à facettes. (Arch. f. Augenheilk., LXVIII,
221.) [470
Biondi (G.). — Sulla minuta struttura del nucleo délie celhde di nevroglia.
(Ricerche fatte nel Labor. di Anat. délia R. Univ. di Roma, XVI.) [447
a) Botezat (E.). — Sur les terminaisons des nerfs sensitifs da7is le tissu
co7ijt)Hctif de la peau chez la carpe et chez la grenouille. (C. R. Soc.
Biol., LXX, 75-77.) [467
b) Sur les terminaisons nerveuses dans le même appareil terminal des
nerfs sensitifs. (C. R. Soc. Biol., LXX, 77-79.) [468
Bouchard (Ch.). — Sur la théorie toxique du sommeil et de la veille. (C. R.
Ac. Se, CLII, 564-505.) [461
Brachet (A.). — La signification morphologique des grands organes des
sens de la tête. (Journ. de Neurologie, XVI, 322-329 et 341-345.)
[Voir ch. XIII
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 439
Brighenti (A.) et Laera (G.). — Influence de la jiaralysie vaso-motrice
sur le poids et le contenu en eau ou en substances fixes des muscles du
squelette. (Arch. it. biol., I, 392.) [464
Brocher (F.). — Le travail au microscope et r accommodât ion. {krch. des
se. phys. et nat., XXXI, 52-55.) [470
Brûckner (A.). — Zur LokaUsation einiger Vorgânge in der Sehsinnsub-
stanz. (Arch. f. d. ges. Physiologie, CXLII, 241-254.)
[D'après l'auteur, les phénomènes
de contraste sont d'origine centrale et ont pour siège vraisemblablement
le corps genouillé externe ou bien la région de l'écorce visuelle. L'adap-
tation à la clarté et à l'obscurité est également conditionnée par des pro-
cessus qui ont lieu dans les voies optiques centrales. — M. Mendelssoiin
Burch (G. J.). — P reliminary note on a method of measuring colour's sen-
sation by intermittent light willi description of an wifinislied apjmratus
for the purpose. (Roy. Soc. Proceed., B. 567, 528.) [470
a) Gajal (S. Ramon). — Los fenomenos précoces de la degeneracion neu-
ronal en el cerebelo. (Trab. del Lab. de Invest. biol. de la Univ. de Ma-
drid, IX, 1-38.) [451
b) — — Los fenomenos précoces de la degeneracion traumatica de los cilin-
dros-ejes del cerebro. (Trab. del Lab. de la Invest. biol. de la Univ. de
Madrid, IX, 38-95.) [45T
c) Fibras nerviosas conservadas y fibras nerviosas degeneradas. (Trab.
del Lab. de Invest. l)iol. de la Univ. de Madrid, IX, 181-215.) [452
d] — — Alteraciones de la substancia gris provocadas por comnocion y
aplastamienlo. (Trab. del Lab. de Invest. biol. de la Univ. de Madrid, IX,
217-253.) [454
Garnis (Mario). — Omtributi alla fisiofogia del labirinto . Nota IV. Ulte-
riori osservazioni sopra fenomeni vasomotorii. Nota V. La glicosuria
consecutiva alla dislruzione dei canali semi-circulari nel cane. (Arch. di
farmacol. sperim. e scienzi afhni, X, 427-437 et 438-449.)
[Chez les chiens et cliez les lapins, la destruction des canaux semi-
circulaires provoque des modifications notables des réflexes vasomoteurs.
La destruction unilatérale du labyrinthe détermine une vaso-dilatation
du pavillon de l'oreille homolatérale et produit chez le chien une glyco-
surie qui persiste jusqu'à sept jours après l'opération. — M. Mendelssohn
Carpenter (F. "W.). — The ciliary ganglion of birds. (Folisi neurobiolo-
gica, V, 738-754.)
[D'après l'auteur, le ganglion ciliaire des oiseaux n'est ni céré-
bro-spinal ni sympatldque. 11 est moteur d'origine mésencéphalique ef
bulbaire. Il fait partie du système nerveux autonome. — M. Mendelssohn
Chauveau (A.). — Phénomènes d'inhibition visuelle gui peuvent accompa-
gner la réassociation des deux images rétiniennes dissociées par les prismes
du stéréoscope ; conditions et déterminisme de ces phénomènes. (C. R. Ac.
Se, CLII, 481-487.) [Sera analysé dans le prochain volume
Claude (H.) et Loyez (M.). — Sur les pigments dérivés de Vhémoglobine
dans les foi/ers d'hémorragie cérébrale, leur présence dans les cellules ner-
veuses. (C.'r. Soc. Biol., LXX, 840-843.) [450
440 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Collin (Rémy). — La contraction nucléaire dans la cellule nerveuse soma-
tochrome chez les Mammifères. (C. R. Ass. Anat., XIII« réunion, Paris,
39-46.) [449
Dodge (R.). — .4 sijslematic exploration vf a normal knee jerk. (Zeitschr.
f. allgem. Physiologie, XII, 1-58.) [459
Doflein (J.). — Ueber den Geruchssinn der Wassertiere. (Biol. Centralbl.,
XXXI, 706-707.) [471
Dogiel (J.). — Das Verhallniss des Nervensy sternes zur Herztdligkeit beim
Hunde, Kalbe und Menschen. (Pli'igers Arch. ges. Physiol., CXLII, 109-142,
11 pl.,5fig.) [461
Donaggio i Arturo). — Nuovi dati sulle propaggini nervose del citoplasma
e sulle fibre collagene dei gangli spinali. (Riv. Sperim. di Freniatr.,
XXXVII, 1-22.) [446
a) Donaldson (Henry H.). — On the Influence of Exercise on the Weigld of
the Central Nervous System of the Albino Rat. (Journ. of Compar. Neurol.,
XXI, 129-137.) [457
b) The Effect of U nder feeding on the Percentage of Water, on the
Ether-Alcohol Extract, and on Medullation in the Central nervous System
ofthe Albino Bat. (Journ. of Compar. Neurol., XXI, 139-145.) (457
c) An Interprétation of some Différences in the Percentage of Water
found in the central nervous System of Ihc Albino Rat and due lu conditions
other tlian Age. (Journ. of Compar. Neurol., XXI, 161-176.) [464
d] On the Regular seasonal Changes in the relative Weight of the
Central nervous System ofthe Léopard Frog. (Journ. of Morphol., XXII,
663-694.) [457
Donaldson (Henry H.) and Hataï (Shinkishi). —.4 comparison ofthe
Xorway fiât wilh the Albino Rat, in respect to Body Length, Brain Weight,
Spinal Cord Weight and the Percentage of Water in both the Brain and
the Spinal Cord. (Journ. of Compar. Neurol., XXI, 417-457.) [Voir ch. XVI
Ducceschi(V.). — Osservazioni anatomiche e fisiolugiche sopra gJi (tpparali
sensitivi délia cute ninana. (Archivio di fisiologia, IX, 341-366.) [468
a) Dusserde Barenne. — Die elcktromotorischen Erscheinungen im Muskel
bei der reziproken Innervai ion der quergesireiflen Skelelmuskulalur. (Ztrbl.
f. Physiol., XXV, 334-336.) [En dérivant le courant
d'action du tiers inférieur du quadriceps après l'excitation des nerfs
péroniers chez le chat, l'auteur a constaté que les réactions électriques
sont parallèles aux réactions mécaniques du muscle. — M. Mendelssohn
b) L/izione délia stricnina sul sistem(( nervose centrale. II. Gli effelti
delV apiplicazione locale délia stricnina sul midollo spinale. (Arch. di phar-
mac. sperim. e scienz. affini, XI, 175-186.) [461
Edridge Green (F. "W.). — The discrimination of Colour. (Roy. Soc.
Proceed., B. 569, 116.) [Aucune
méthode ne permet à l'auteur de distinguer comme couleurs différentes
les longueurs d'onde d'une région monochromatique. — H. ue Varigny
Erhard (H.). — Glykogen in Nervenzellen. (Biol. Centralbl., XXXI, 472-
475.) [450
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 441
Feliciangeli (G.). — Coniriùiilion à la connaissance de la fonclion dti lobe
frontal du cerveau du chiot. (Arch. Ital. Biol., LV, 257-274.) [467
Fischer (A.). — Ein Beitrag zur Kenntniss des Ablaufes des Erregungsvor-
(janges im marklosen Warmblilternerven. (Zeistchr. f. Biologie, LXI, 505-
529.) [458
Foa {O. — Ricerche sul rituio degli inijiulsi molori che parlono dei centri
nervosi. (Zeitschr. f. allg. Physiol., XIII, 35-68.) [463
Foster (Laura). — La degeneracion traumatica en la medula espinal de
las aves. (Trab. del Lab. de Invest. biol. de la Univ. de Madrid, IX, 255-
268.) [453
Frey(M. v.). — Die Wirkung gleichzeiliger Druckempfindungen auf einan-
der. (Zeitschr. f. Biologie, LVI, 574-598.) [Lorsqu'on
applique deux excitations de pression, les sensations perçues ont une
tendance à se fusionner quand l'une des excitations subit un renforce-
ment; le seuil de discrimination tactile s'élève alors. — M. Mendelssohn
Garrey. — Rhytniicitg in the Turlles Heart and Cnmjiarison o faction oftwo
Vagus Xerves. (Am. J. of Pliys., XXVllI, 330.) [Le vague gauche
de la tortue est moins actif au cœur que le vague droit. — J. Gautrelet
Geerts (J.). — Dégénérescence précoce des cylindraxes. Application à l'é-
tude des centres Heruewj'. (C.R. Ass. Anat., XIII^ réunion, Paris, 12-21.) [456
Henri (Victor) et Larguier des Bancels (J.). — Photochimie de la
rétine. (Journ. Phys. Path. gén., Xlll, S41-856, 1 pi.) [469
Hopî (Hans). — Slndien ilber antagonistische Nerven. (Zeitschr. f. Biolo-
gie, LV, 409-459.) [L'auteur étudie les effets
antagonistes de l'excitation des nerfs vagues sur l'estomac de la grenouille
alimentée. La mise en jeu de ces nerfs peut avoir un effet d'excitation
et un effet d'inhibition. L'état préalable de l'organe influe sur le résultat.
Si l'organe est en extension, l'effet est une contraction; s'il est en contrac-
tion, c'est une extension inhibitrice qui se produit. — M. Mendelssohn
Jona (J. L.). — The refraction indices of the Eye média of some australian
animais. {Roy. Soc. Proceed., B. 572, 345.) [Le Barra-
couba a pour l'humeur aqueuse un indice de 1,335, presque négatif par rap-
port à celui de l'eau de mer (1,340), mais le cristallin presque sphérique
de 1,46 doit corriger la tendance à 1' « œil négatif ». — H, de Varignv
Jonnesco (Victor). — Sur une formation spéciale des cellules des ganglions
rachidiens da7is un cas de paralt/sie spinale infantile. (C R. Soc. Biol.,
LXX, 109-110.) ■ [446
Karplus (F. P.) und Kreidl (A.). — Totalcrtirpation einer Grosshirnhemi-
sphàre beini Affen [Macacus rhésus). (Ctrbl. f. Physiologie, XXV, 369-370.)
[Dans les deux cas pré-
sentés par les auteurs, les troubles consécutifs à l'extirpation totale d'un
hémisphère cérébral chez le singe ne sont pas très considérables. Les
animaux prirent spontanément leur nourriture au bout de 24 heures. La
sensibilité a été partiellement conservée dans la moitié du corps parésiée
et les deux pupilles réagissaient bien à la lumière. — M. Mendelssohn
Keilin (D.). — Sur certains organes sensitifs constants chez les larves de
Diptères et leur signification probable. {CR. Ac. Se, CLIII, 977-979.) [468
442 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Kennedy (R.). — Experirnents on the Resloration of paralysed muscles by
moans of new A^iastomosis. (Roy. Soc. Proceed., B. 568, 75.)
[ExiDériences sur la chirurgie de la paralysie faciale. — H. de Varïgny
Kohibrugge (I. H. F.). — KuUur uncl Gehirn. (Biol. Centralbl., XXXI, 248-
256, 309-316.) [455
Kolmer (W.). — Tanzenten. (Centralbl. f. Physiologie, XXV, 481-483.)
[L'auteur a observé cliez un canard des mouve-
ments qui ressemblaient beaucoup à ceux des souris dansantes, sans que le
cerveau, le labyrinthe osseux et les canaux semi-circulaires aient présenté
une lésion quelconque à Fexamen macroscopique. — M. Mendelssohn
Langley (F.-N.). — The origin and course ofllte raso-nwtor fibres of the
frof/s fnul. rJourn. of Physiobgy, XLl. 483-498.) [457
(() Legendre (René) et Piéron (Henri). — Du développement, au cours
de rinsouinie expèrwienlale, de propriétés hypnoloxiques des humeurs, en
relation avec le besoin croissant de sommeil. (C. R. Soc. Biol., LXX, 190-
192.) [461
b) — — Effets de la fatigue musculaire sur les cellules du système ner-
veux central. (Journ. de Physiol., XIII, 519-526.) [454
c) Contribution expérimentale à la physiologie du sommeil. (C. R. Ac.
Se, CLII, 456-458.) [Voir ch. XIX, 2°
a) Lenhossèk (M. v.). — Die Entwickelung und Bedeutung der Zonula cilia-
ris. (Verh. Anat. Ges., XXl^ Vers. Leipzig, 7.) [468
b) Die Euttvickelung und Bedeutung der Zonulafasern nach Untersu-
chungen am Hvhnchen. (Arch. mikr. Anat., LXXVII, 31, 1 pi.)
[Analysé avec le précédent
Liesegang (R.). — Die Moellgaardsche vitale Fixation. (Anat. Anz.,
XXXIX, 3 pp.) ^ [448
Lindhard. — On the excitability of the respiratory centre. (J. of Phys.,
XLII, 337.) [C'est l'excitant spécifique du centre respiratoire;
l'excitabilité de ce dernier est sous la dépendance de la tension de l'oxy-
gène en présence et de divers facteurs physico-chimiques. — J. Gautrelet
a) Luna (Emerico). — Ricerche istologiche sopra un nucleo riscontrato
net Bombo-encephalo di Sus Scropha. Contributo alla conoscenza délia cellula
nervose. (Folia neuro-biologica, V, 31-41.) [Analysé avec le suivant
b) — — Ricerche istologische, istogenetiche e morfogeuetiche sul nucleo
deir ipoglosso {nucleo principale di Stilling) e sugli alcune forma :ioni
nucleari dcl midollo allunqato. (Rie. fatte nel Lab. di Anat. normale di
R. Univ. di Roma, XVI, fasc, 1-2, 35-74, 2 pi.) [456
a) Marinesco (G.). — Étude ultramicroscopique des cellules des ganglions
spinaux des animaux nouveau-nés. (C. R. Soc. Biol., LXX, 1057-1060.) [447
b) Des changements qu'impriment à la luminosité et à Fétat colloïdal
des cellules nerveuses vivantes certains agents physico-chimiques. (C. R.
Soc. Biol., LXX, 1061-1063.) [448
c) Des cliangemenls que les agents physico-chimiques exercent sur la
luminosité et sur l'état colloïdal des cellules des ganglions spinaux. (C. R.
Soc. Biol., LXXI, 667-669.) [448
XIX. — SYSTEME NERVEUX. - 443
d) Marinesco (G.). — L'u/d'amirroscopr comme mélhodc d'invrstigation du
système nerveux à Fétat normal cl pathologique. (C. R. Soc. Biol., LXXI,
669-671.) [448
c) — — L'importance des phénomènes physico-chimiques dans le mécanisme
de certains phénomènes de la vie des cellules des centres nerveux. (Vol.
publié en souvenir de Louis Olivier.) [450
a) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Métamorphoses, réaction et autolyse des
cellules nerveuses. (C. R. Soc. Biol., LXX, 284-286.) [450
/;) — — Études des cellules des ganqlions spinaux des gj^enouilles à l'aide
du paraboloïde de Zeiss. (C. R. Soc. Biol., LXXI, 202-204.) [448
a) Marinesco (G.) et Stanesco (M.). — L'action des anesthésiques et des
'narcotiques sur les fibres nerveuses vivantes. [C. R. Soc. Biol., LXX, 608-
610.) [460
Ij) — — Vaction de quelques aqents chimiques sur les fibres nerveuses à
l'état rivant. (C. R. Soc. BioL.'LXX, 671-674.) [460
Mendelssohn (Maurice). — Le rôle des corrélations fonctionnelles eu pa-
th<dogie nerveuse et mentale. (Congrès des neurologistes et des aliénistes
de France, Amiens, août 1911.) [458
Miller (F. R.). — On gastric sensation. (Joiirn. of Physiology, XLI, 409-
415.) [Étude des voies sensitives qui transmet-
tent les impressions vomitives de la muqueuse gastrique chez le chat au
bulbe. Ce sont les racines supérieures du pneumogastrique qui condui-
sent ces excitations gastriques centripètes au bulbe. — M. Mendelssohn
Mingazzini (G.). — Nouvelles études sur le siège de l'aphasie motrice. (Arch.
ital. de biologie, LIV, 218-230.) [466
Minko-wski (M.). — Zur Physioloqie der Sehsphœre. (Arch. f. d. Ges. Phy-
siologie, CXLl, 171-327.) ' [466
a) Mott (F. AV.), Schuster (Edgar) et Sherrington (C. S.). — Motor loca-
lisation in the Brain ofthe Gibbon, correlated with a histological exami na-
tion. (Folia neuro-biologica, V, 699-707.) [465
b) Motor localisation in the Brain of the Gibbon, correlated with
a histological examination. (Roy. Soc. Proceed., B. 569,67.)
[Analysé avec le précédent. — H. de Varigny
a) Nageotte (J.). — Le syncytium de Schwann et les gaines de la fibre à
myéline dans les phases avancées de la dégénération wallérienne. (C. R.
Soc. Biol., LXX, 861-865.) [454
b) — — Le réseau syncytial et la gaine de Schwann dans les fibres de Rcmak
[fibres amyéliniques composées). (C. R. Soc. Biol., LXX, 917-921.) [453
c) Syncytium de Schwann, en forme de cellules névrogliques, dans les
plexus de In cornée. (C. R. Soc. Biol., LXX, 967-971.) [447
d) Bôle des corps granuleux d(fns la phagocytose du neurite, au cours
de la dégénéralion wallérienne. (C. R. Soc. Biol., LXXI, 251-255.) [453
e) Note sur l'origine et la destinée des corps granuleux dans la dégé-
nération wallérienne des fibres nerveuses périphériques. (C R. Soc. Biol.,
LXXI, 300-303.) [453
/') — — Les mitoses dans la déqénération wallérienne. (C. R. Soc. Biol.,
LXXI, 333-337.) ' [453
Neumann (A.). — Zur Frage der Sensibilitàt der inneren Organe. (Cen-
tralbl. f. Physiologie, XXIV, 1213- 1219 et XXIV, 53-56.) [472
444 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Nikolaev (P. N,). — Contribution à l'analyse des réflexes conditionnels.
(Arch. des sciences biologiques de Saint-Pétersbourg, XVI, 411-444.) [459
Nikolaïdes (R.) et Dontas (S.)- — Ueber die Erregbarkeil des Wdrmezen-
tnims. (Centralbl. f. Physiologie, XXV, 192-199.)
[II existe dans le corps strié un centre pour
la polypnée thermique. La paralysie de ce centre produit la fièvre. On
peut abaisser la température dans la fièvre en excitant le centre thermi-
que au moyen de diverses substances antipyrétiques. — M. Mendelssohn
Oinuma (Soroku). — Ueber die (isplujiitische Lii/nninir/ des Ri'ickenmarkes
strychnisierter Frosche. (Zeitschr. f. allg. Physiologie, XII, 439-450.)
[La paralysie panisphyxie des éléments sensibles
de la moelle chez la grenouille strychnisée se produit avant tout dans
la partie lombaire ; elle y disparaît aussi plus tard. — M. Mendelssohn
Paladino (G.). — La doctrine de la continuité dans t'organisa lion du né-
vraxc des Vertébrés et les mutuels et intimes rapports entre la névroglie et
les cellules et les fibres nerveuses. (Arch. ital. Biol., LVI, 225-249.) [446
a) Parker (G. H.). — The olfaclory reactions of ihe common killifisJi,
Fundulas heteroclitus. (Journ. experim. Zool., X, n° 1-6.) [472
b) — — E/fects of explosive soutuls, siich as tliose produced by motor boats
and g uns vpon fis/tes. (Bureau of Fisheries, Document 752, Washington,
9 pp.) [471
<') The origin<(nd significance ofthe primitive nervoiis System. (Procee-
dings ofthe American Philosophical Society, L, n° 199, May-June, 217-225,
3 ûg.) L^oir ch. XI II
Radecki (M. 'W.). — Fiecherches expérimentales sur les phénomènes psycho-
électriques. (Arch. de psychologie, XI, 209-295.) [Voir ch. XIX, 2"
Rothig (Paul). — Beitrage zum Studiin/i des Zentralnervensystems der
Wirbeltiere. 3) Zur Phylogenese des llypophtalmus. (Folia neuro-biolo-
gica, V, 913-927.) [455
Rothmann. — Le chien sans cerveau. (Soc. médicale de Berlin, in Semaine
méd., 323.) [466
Sand (René). — U arrêt temporaire de la circulation générale chez
Phomme. Ses effets cliniques et histologiques. (Bull. Acad. R. de Méd. de
Belgique, 25 mars, 72 p.) [462
Sherrington (C. S.). — On reflex inhibition of the Knee flexor. (Roy. Soc.
Proceed., 570 B., 201.) [Pas de conclusion générale. — H. de Varigny
<i) Sherrington (C. S.) et Sowton (S. G. M.). — Reversai ofthe reflex effect
of an efferent nerve by altering the character of the electrical stimulus
applied. (Roy. Soc. Proceed., B. 566, 4.35.) [Exposé d'expériences;
mais sans interprétation précise des résultats obtenus. — H. de Varigny
l) Reversai of the reflex eff'ect of an afférent nerve by altering the
character of the electrical stim,nlus applied. (Zeitschr. f. allgem. Physiol.,
XII, 484-498.) [Sera analysé dans le prochain volume
c) Chlorofrrm and reversai of reflex affect. (Journ. of Physiology, XLIl,
384-388.) [Sera analysé dans le prochain volume
Schœnborn (Graf V. E.). — Untersuchungen iiber den nervôsen Mcchanis-
mus der Wàrmeregulation. (Zeitsclir. f. Biologie, LVI, 209-222.)
[Section de la moelle cervicale provoque
XIX. - SYSTEME NERVEUX. 445
une élévation de la température ; après celle de la moelle dorsale, l'animal
règle sa température sur celle du milieu. L'extirpation du ganglion étoile
n'exerce aucune action sur la régulation thermique. — M. Mendelssohn
SchuUer (Joseph). — Aiitomalisc/ie Zentron und Reflexvorgmige im abge-
loslm Din-m. (Arch. f. d. ge.s. Physiologie, CXLI, 133-148.) [459
Signorelli. — Influence de l'acide lactique sur la fonction du centre respi-
ratoire. (Arch. it. biol., I, 119.) [En petite quantité seule-
ment il augmente l'excitabilité des centres respiratoires, pour la diminuer
s'il arrive aux centres bulbaires en plus forte proportion. — J. Gautrelet
Symes ("W. R.) and Veley (V. H.). — The ejfect of some local anaesthetics
on nerve. (Roy. Soc. Proceed., B. 566, 421.) [460
r/) Telle (F.). — Algunas observaciones con los rai/Ds ultrairioletas. (Trab. del
Lab. de Invest. biol. de la Univ. de Madrid, IX, 111-121.) [447
h) La influencia del neurotropismo en la regeneracion de los centros
nerviosos. (Trab. del Lab. de Invest. biol. de la Univ. de Madrid, IX, 123-
159.) [464
Trendelenburg ("W.). — C'ntersiic/tungeu ilbe)- reiziose Aiisschaltiing am
Zentralnervensyslem . (Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXVII, 515-544.) [En
appliquant le froid sur la surface cérébrale, l'auteur a pu supprimer divers
centres corticaux sans les irriter. Il a étudié ainsi la fonction de divers
centres cérébraux chez le chien, le chat et le singe. Le refroidissement
des centres du membre antérieur chez le chien provoque une diminution
du tonus de la musculature du membre intéressé et une certaine inhabi-
lité de mouvements; les réflexes supérieurs sont affaiblis. Chez les singes,^
on observe une paralysie presque complète du membre dont le centre
est soumis à l'action du froid. Tous ces troubles disparaissent dès que
l'action du froid cesse et le réchauffement survient. — M. Mendelssohn
TscheboksarofF (M.). — Ueber sekretorische Nerven der Nebennieren.
(Arch. f. d. ges. Physiol., CXXXVII, 59-122.) [463
Vogt (0.). — La nouvelle division myèloarcliitecturale de l'écorce cérébrale,
et ses rapports avec la physiologie et la psychologie. (J. f. Psychol. und
Neurol., 17, 369-377.) [Cité à titre bibliographique
Vogt (M. et M"^'' O.). — Nouvelle contribution à l'étude de la mijéloarchi-
tvcture de l'écorce cérébrale. (Journ. de Neurologie, XVI, 201-208.) [465
"Watson ("W.). — Note on the sensibility of the Eye to variation of wave-
lenght. (Roy. Soc. Proceed., B. 569, 118.) [La différence dans l'apti-
tude à apprécier des différences de teinte, selon que nous comparons deux
plages monochromatiqdes ou une seule où la teinte cliange d'un côté à
l'autre, n'est pas due à l'adjonction de lumière blanche. — H. de Varignv
"Woerkom (W. v.). — Sur la signification du réfiexe plantaire. (Folia neuro-
biolog., V, 890-909.) [458
a) Yong (Emile). — De V insensibilité à la lumière et de la cécité de l'es-
cargot des vignes {Hélix pomatia L.). (C. R. Ac. Se, CLIII, 434-436.)
[Analysé avec le suivant
b) De l'insensibilité à la lumière et de la cécité de l'escargot. (Archiv.
Psychol., XI, no 64, 305-330.) [471
Voir pp. 153, 154, 245 pour les renvois à ce chapitre.
446 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a. Cellule nerveuse.
a) Slruclure.
Paladino (G.). — Lo doctrine de la continuité dans l'organisation du né-
vraxe des Vertébrés et les mutuels et intimes rapports entre la nérroglie et les
cellules et les fibres nerveuses. — La névroglie ou stroma médullaire est le
produit du développement excentrique de l'épendyme et du développement
concentrique des éléments mésenchymateux et des vaisseaux ; on peut donc
distinguer une ectoglie et une mésoglie. Les cellules gliales, différentes de
formes et de dimensions, s'anastosoment et forment des connexions proximales
et distales par leurs prolongements ; elles ont des rapports très intimes avec
les cellules et les fibres nerveuses. En effet, la névroglie se ramifie dans les
lacunes occupées par les cellules nerveuses et s'adapte autour de ces der-
nières en formant un réseau péricellulaire que P. appelle toile névroglique.
Cette toile est en continuité avec la névroglie interstitielle et pénètre dans
les cellules nerveuses pour y former un réseau endocellulaire qui va jus-
qu'au noyau. La névroglie s'adapte également sur les prolongements cellu-
laires et constitue le squelette myélinique très complexe, formé de cellules
gliales fixées sur les fibres ou comprises dans celles-ci, et de rameaux pro-
venant d'autres cellules gliales plus ou moins éloignées. Le réseau entourant
les cellules nerveuses et les collatérales des fibres nerveuses sont donc de
nature névroglique. La pénétration de la névroglie dans les cellules ner-
veuses est particulièrement abondante dans les cellules du lobe électrique
des torpilles vieilles, qui sont vacuolisées et réduites à un noyau rapetissé,
finement granuleux, excentrique, sans nucléole ni réseau chromatique, en-
touré d'une mince couche de protoplasma. Cette névroglie continue dans les
réseaux interstitiels, péricellulaires et endocellulaires n'est pas seulement
un noyau de soutien et d'isolement, mais encore un appareil de nutrition
servant « à la plus intime distribution des sucs plasmatiques à travers les
éléments cellulaires nerveux ». Cette conception et celle que les cellules
nerveuses sont continues entre elles et continues avec les fibres dans les
directions les plus diverses permettront, d'après P., « d'établir une nouvelle
période dans les connaissances sur l'organisation du névraxe j>, « les induc-
tions des recherches à ce sujet seront véridiques et positives, et non plus
conjecturales ». — R. Legendre.
Donaggio (Arturo). — Nouveaux faits sur les «. propaijyiui » nerveux du
cytoplasma et sur les fibres collagèues des ganglions spinaux. — Les méthodes
de l'auteur appliquées aux ganglions spinaux deXiphias gladiusei d'Ortha-
goriscus mola montrent une constante différenciation du cytoplasma en deux
parties bien distinctes : une ronde ou ovale entourant le noyau, des « pro-
paggini » nombreuses et le cylindraxe identiques de structure et de réac-
tion histochimique. Autour de la cellule, les fibres coUagènes pénètrent dans
les « propaggini », sans jamais entrer dans la partie ronde centrale. —
R. Legendre.
Jonnesco (Victor). — Sur une formation sjiéciale des cellules des gan-
glions rachidiens dans un cas de paralysie spinale infantile. — Description
dans certaines cellules des ganglions cervicaux, claires ou en achromatose,
d'un corpuscule en rosace formé de 5 à 12 filaments radiés, granuleux, et
entouré d'une zone hyaline et homogène; cette formation, égale ou infé-
rieure à la taille du noyau, est située dans le cytoplasme, près de la masse
XIX. — SYSTÈME NERVEUX., 447
pigmentaire ou assez loin du noyau. Elle pourrait être une formation cris-
talloïde spéciale. — R. Legendre.
c) Nageotte [J.}. — Si/nci/liuin de Schiraiin, en forme de cellules nevrogli-
(jues, dans les plexus de la cornée. — Les plexus de la cornée sont formées de
fibres composées^ anastomosées en réseaux très compliqués qui sont bien les
éléments satellites des neurites (cellules de Schwann), mais rappellent par leur
morphologie les cellules névrogliques de la substance grise des centres. La
théorie de l'origine névroglique des cellules de Schwann s'en trouve confir-
mée; le réseau protoplasmique marginal de la cellule de Schwann des fibres
myéliniques serait donc homologue des arborisations protoplasmiques névro-
gliques. Pour les fibres olfactives, les faisceaux de fibres de Schultze sont
des nerfs, ses fibres primitives des fibres composées de neurites, la mince
gaine des fibres composées une gaine de Schwann. — R. Legendre.
Biondi (J.). — Sur la fine structure du noyau des cellules de névroglie. —
Dans la substance blanche et l'épendyme de la moelle et du cervelet du
cobaye, du lapin et du pigeon, les noyaux des cellules de névroglie con-
tiennent 1 à 3 nucléoles vrais formés de pyrénine, de tailles variables; ils
sont parfois homogènes ou la méthode de Cajal y montre de petits grains.
La basichromatine forme de petits grains ou se réunit en une sphérule cen-
trale. Le caryoplasma contient de 1 à 12 grains colorables en noir et d'autres,
plus nombreux, colorables en brun par l'argent réduit; ces derniers sont
nombreux à la périphérie et jouent peut-être un rôle dans les échanges en-
tre noyau et cytoplasme. Le corps accessoire observé par Cajal dans les
cellules nerveuses est ici douteux. Des petites masses hyalines correspon-
dent probablement aux corps hyalins des cellules nerveuses; chez le pigeon,
Tune d'elles est toujours plus grosse et sphérique; on y voit aussi un para-
nucléole acidophile. — R. Legendre.
a) Tello (F.). — Quelques observations avec les rayons ultra-violets. — Les
rayons ultra- violets augmentant le pouvoir définissant du microscope, T. les
a utilisés pour étudier la structure de la cellule nerveuse et rechercher les
neurofibrilles, sans réussir à voir dans les cellules fraîches ou fixées autre
chose que les corps de Nissl et le pigment. La membrane nucléaire est
opaque aux rayons ultra-violets et est très visible, surtout à frais. Le nucléole
se montre formé d'une partie opaque qui le limite et forme à son intérieur
un réseau à mailles sphéroïdales (substance argentophile de Ca.ial) ; ses va-
cuoles sont claires, ses groupes basophiles foncés, après fixation au formol.
Le contenu nucléaire est diaphane; après fixation on y voit des granulations.
Le cytoplasma montre un très grand nombre de granulations difficilement
perceptibles; après fixation au formol, on y voit les corps de Nissl en sombre
sur fond clair. Les grains pigmentaires sont très opaques. Dans les fibres
nerveuses, la myéline est opaque, le cylindraxe clair. — R. Legendre.
a) Marinesco (G.). — Etude ultramicroscopique des cellules des ganglions
spinaux des animaux nouveau-nés. — Le protoplasma est plus ou moins lumi-
neux, suivant la quantité et la grosseur des granulations visibles; le noyau
est beaucoup plus sombre, le nucléole invisible ou partiellement lumineux.
Les neurofibrilles et les corps de Nissl sont invisibles ; ces derniers appa-
raissent après action du rouge neutre. L'axone est également granuleux, sa
luminosité varie avec celle de la cellule. On n'observe pas de mouvements
448 L"ANNÉE BIOLOGIQUE.
amœboïdes, mais seulement des mouvements browniens et des changements
de luminosité. — R. Legendre.
h) Marinesco (G.). — Des changements qu'impriment à la luminosité et à
l'état colloïdal des cellules nerveuses vivantes certains agents physico-chimi-
ques. — Les cellules, après section du cylindraxe ou après une greffe de
12, 24, 36 heures et 4 jours, sont généralement diaphanes ou semi-dia-
phanes; la membrane nucléaire est lumineuse et le nucléole est parfois
très éclairé. Dans les greffes, on voit des prolongements en voie de for-
mation et des massues. L'ammoniaque à 1 % ou 0,5 "/o augmente rapide-
ment le nombre des cellules diaphanes, puis produit la cytolyse : contour
irrégulier, déchiqueté ; granulations animées de mouvements browniens et
quittant le cytoplasma. L'eau distillée gonfle les cellules, puis les détruit
comme l'ammoniaque; le noyau est très résistant. — R. Legendre.
c) Marinesco (G.). — Des changements que les agents physico-chimiques
exercent sur la luminosité et sur l'état colloïdal des cellules des ganglions
spijiaux. — Etude de Faction de la solution hypertonique de NaCl, suivie
d'eau distillée, des acides acétique et chlorhydrique, de l'acétate de plomb,
du clilorure de calcium, des sulfates de zinc et de cuivre, du sublimé, du
chlorure de manganèse. Ces agents produisent des modifications différentes
suivant leur composition chimique et montrent que l'on doit faire certaines
réserves pour les structures mises en évidence par les divers fixateurs.
— R. Legendre.
d) Marinesco (G.). — U ultramicroscope comme méthode d'investigation du
système nerveux à t'état normal et pathologique. — Le cytoplasma de toutes
les cellules nerveuses tient en suspension de très petites particules dont les
propriétés optiques varient avec chaque espèce cellulaire. Chez l'homme,
leur taille varie généralement comme celle de la cellule. Ces granulations
se voient également dans les dendrites et Laxone, mais le cylindraxe est à
peu près optiquement vide. On ne voit dans les cellules nerveuses vivantes
ni corps de Nissl ni neurofibrilles; les neurofibrilles existent probablement,
mais sont d'une matière fluide et visqueuse ayant un indice de réfraction
très voisin de celui de l'hyaloplasma. Dans la dégénérescence wallérienne,
la substance la plus visqueuse précipite au centre du cylindraxe, sous forme
d'un cordon granuleux contracté. La myéline et le pigment sont très visi-
bles à Tultramicroscope. — R. Legendre.
b) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Etudes des cellules des ganglions spi-
naux de grenouille à l'aide du paraboloïde de Zeiss. — Mêmes résultats que
chez les mammifères : les cellules sont diversement lumineuses et colorées.
Il semble y avoir des formes de transition entre les granulations lumineuses
et les granulations pigmentaires. Dans quelques cellules, on observe des
mouvements browniens. — R. Legendre.
Liesegang (R.). — La fixation vitale de Moellgaard. — On sait que
Moellgaard {Anat. Hefte, n° 131), en pratiquant des coupes de centres
nerveux non fixés, par congélation brusque à — 40° C. puis à — 20°, est arrivé
à conclure que les corps de Nissl, aussi bien que les neurofibrilles, sont des
produits artificiels. L. combat ces conclusions. Quand on congèle une couche
très mince de solution de gélatine, il se produit des cristaux comparables à
ceux qui couvrent en hiver les vitres des fenêtres; quand ensuite la gélatine
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 449
se réchauffe, la .structure cristalline de la gélatine per.si.ste. Avec une tem-
pérature de raoin.s en moins basse, les cristaux deviennent de plus en plus
petits, et il finit par se former une espèce de gélatine microscopiquement
grenue, « colloïdale ». Les figures données par Moellga.aru sont imputables
à de telles altérations. La même critique peut être adressée à L. Auerbach
(Neurol. Conlralblatt, n° 13, 1911), qui examinant dans les mêmes conditions
a nié l'existence des neurofibrilles. Comme le procédé produit dans les cel-
lules nerveuses de larges mailles, il se peut que les neurofibrilles s'ap-
pliquent contre les parois de ces mailles et soient ainsi invisibles. —
A. Prenant.
Collin (Rémy). — La contraction nucléaire dans la cellule nerveuse soma-
toc/irome chez (es Mammifères. — Le noyau de la cellule nerveuse, à l'état
sombre, contient une grande quantité de nucléine figurée (grains neutrophiles)
et dissoute (caryoplasma obscur) ; sa forme est un ellipsoïde de faible excen-
tricité. Le noyau clair est plus grand et a la forme d'une sphère ou d'un
ellipsoïde très excentrique. Le passage de l'état clair à l'état sombre est
caractérisé par une forte diminution du petit axe et une faible du grand axe;
cette contraction est considérable, le noyau sombre étant au moins 2 fois et
parfois 10 à 12 fois plus petit que le noyau clair. La contraction du neurone
est un phénomène de nature sécrétoire. — R. Legendre.
Addison ("William H. F.). — Le développement des cellules de Purkinje
etiies couches corticales dans le cervelet du rat albinos. — La couche gra-
nulaire externe forme la plus grande partie de l'écorce cérébelleuse, du
2<= jour avant la naissance jusqu'à la fin de la 3*= semaine de vie. A la nais-
sance, elle est composée de 2 strates, une externe à cellules rondes de
7,5 X 5 [A, l'autre interne à cellules fusiformes de 9 ou 10 X 4 ou 5 p.. Cette
couche s'épaissit jusqu'au 8^= ou KK jour après la naissance où. elle comprend
8 à 10 rangs de cellules. Des mitoses se montrent dans la couche externe
jusqu'au 20^ ou 21^ jour. Les cellules de Purkinje sont visibles à la naissance
au bord interne de la couche moléculaire; elles mesurent 12 X 7 [i.; elles
grossissent beaucoup la première semaine et mesurent le 8« jour 18 X 12 [j-;
leur protoplasma s'allonge pour former le dendrite principal et ses branches
qui s'orientent dans un seul plan; les corps de Nissl apparaissent du S'^au
10e jour. Les cellules de Purkinje forment à la naissance 2 ou 3 rangs, au
3'^" jour 1 ou 2 seulement, au S'-' jour un seul. Les cellules s'espacent ensuite
et grandissent pour atteindre la taille de 24 X 19 [j. au 20'' jour; leurs den-
drites atteignent la membrane limitante externe du 21^ au 25^ jour et forment
de nouvelles branches jusqu'au 110^ La couche moléculaire est mince à la
naissance (40 [>.), puis croît à partir du 8'^ ou 10'^ jour jusqu'au milieu de la
4« semaine où elle atteint 150 [a; pendant ce temps, les cellules de la couche
granulaire externe émigrent dans la couche moléculaire, quelques-unes y
restant, d'autres allant former les grains de la couche granulaire interne ;
les cellules en corbeilles apparaissent au 11^ jour. Les cellules de la couche
granulaire interne proviennent de 2 sources, de la couche externe qui donne
les grains, et de la couche du manteau qui fournit la névroglie et les cellules
de Golgi; cette couche croît lentement jusqu'au 8«jour (68 [x) puis rapide-
ment : 165 [JL au 14^= jour, 180 [x au 20«; elle est plus mince au fond qu'au
sommet des lamelles. Les cellules de Golgi sont distinctes au 7'^ ou 8= jour ;
les petits granules mesurent 5,5 X 4,5 [j. au 8*^ jour et ne grossissent guère
plus. Le développement de l'activité motrice du jeune rat est lié étroitement
l'année BIOLOGIQUK, XVI. 1911. ^9
450 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à celui du cervelet et l'animal est en pleine possession de son pouvoir mo-
teur quand le cervelet a atteint son arrangement adulte. — R. Legendre.
Erhard (H.). — Glycogène dans les cellules nerveuses. — Les ganglions de
Sejiia et â'Aplysia ne contiennent pas de glycogène. Ceux d'IIelix en ren-
ferment dans le tissu conjonctif et les cellules nerveuses; à la fin du som-
meil hibernal, le glycogène diminue dans le tissu d'enveloppe et dans les
cellules nerveuses qui n'en contiennent plus que des petites gouttes; on
trouve aussi dans ces dernières des gouttelettes isolées de graisses ou de
substances voisines ; le tissu conjonctif et la névroglie sont des réserves de
glycogène. Chez Piscicola, il n'y a pas de glycogène dans les cellules ner-
veuses mais bien autour de certaines grosses cellules de la masse céplialique
et des ganglions ventraux sous forme de gouttes et de grains; après 3 jours
de jeune, ce glycogène a disparu, mais on en trouve en grains très fins dans
les cellules nerveuses. La névroglie contient donc des substances de réserve,
dans un autre sens, il est vrai, que la théorie du trophospongium de Holm-
GREN ; ce n'est pas là un caractère spécial du tissu nerveux, mais il est dé-
terminé par l'état général de nutrition du corps. L'absence de glycogène
dans les cellules nerveuses de Sepia et d'Apli/sia et sa présence chez Ilelix
indiquent qu'il est en rapport avec le mode de nutrition. — R. Legendre.
Claude (H.) et Loyez (M.). — Sur les pigments dérivés de l'hémoglobine
dans les foyers dliémorragie cérébrale; leur présence dans les cellules ner-
veuses. — Dans ces foyers, on constate la formation de trois sortes de pig-
ments : 1" un pigment noir brun, cristallisé, ne contenant pas de fer déce-
lable par la méthode du bleu de Prusse ; 2° un pigment ferrugineux, amorphe,
ocre, donnant cette réaction ; 3" un pigment cristallisé ne donnant pas la
réaction du fer. Les deux premiers peuvent s'observer dans les cellules ner-
veuses mêmes oii ils sont d'origine exogène. — R. Legendre.
p) Physiologie.
e) Marinesco (G.). — L importance des phénomènes physico-chimiques dans
le mécanis)tic de certains pliénomènes de la vie des cellules des centres nerveux.
— Les cellules nerveuses des ganglions sensitifs, dissociées dans le sérum
du même animal et examinées à l'ultra-microscope, montrent un très grand
nombre de granules lumineux. Certaines cellules sont plus brillantes que
d'autres. Le noyau est délimité par une membrane ou par des granulations.
Le nucléole est invisible, ou granuleux, ou à contour partiellement lumi-
neux. La coloration au rouge neutre montre des amas lumineux composés
d'une substance granuleuse et d'alvéoles. Le réseau neurotibrillaire n'est pas
visible. La solution de continuité d'un nerf produit une augmentation de la
tension osmotique des cellules d'origine et par suite l'endosmose et la chro-
matolyse. L'ammoniaque à 0,5 ou 1 % augmente le nombre des cellules dia-
phanes qui deviennent déchiquetées puis disparaissent. L'eau distillée pro-
voque des phénomènes semblables. Tous ces phénomènes permettent de
considérer la cellule nerveuse comme un hydrosol complexe. — R. Legendre.
r/) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Métamorphoses, réaction et autolyse des
cellules nerveuses. — Greffe des ganglions spinaux d'un petit chat conservé
à 3G" pendant 8, 10 et 17 heures. Après S heures, toutes les cellules sont en
achromatose ; le noyau est peu visible ou a disparu, le cytoplasme contient
des granulations incolores ou violet pâle; les cellules satellites sont pâles et
XIX. - SYSTEME NERVEUX. 451
dégénérées; des polynucléaires se trouvent à la périphérie. Après 10 heures,
les polynucléaires plus nombreux pénètrent dans le cytoplasma. Après
17 heures, les cellules nerveuses sont en cytolyse et fragmentées. Ces expé-
riences sont à rapprocher de celles de Legendre et Minot et de Cajal. —
R. Legendre.
a) Cajal (S. Ramon). — Les phénomènes précoces de la dégénérescence neu-
rona/e dans le cervelet. — Les dispositions arciformes des axones de Purkinje
et leurs masses ou boules terminales situées dans la couche des grains sont
des phénomènes précoces, se produisant 24 à 36 heures après la section de
la substance blanche des lamelles cérébelleuses; ces dispositions peuvent
durer longtemps avec quelques modifications. Les collatérales récurrentes
qu'on observe alors ne sont pas régénérées, mais préexistentes et liypertro-
phiées, probablement parce que restées liées au corps cellulaire, tandis que
la portion axonique située plus bas ne tarde pas à dégénérer et mourir. Les
boules, varicosités et hypertrophies se montrent aussi bien dans les axones
lésés que dans ceux non mutilés, probablement par suite d'exsudats et de
réactions du processus inflammatoire. Les cellules qui ont perdu leur axone
montrent pendant quelques jours de l'atrophie, des hypertropliies et modifi-
cations locak'S du réseau neurofibrillaire. Les dendrites voisins de la blessure
dégénèrent rapidement; ils réagissent, chez les animaux jeunes, en formant
des boules variées. Les cellules de Purkinje dégénèrent et meurent plus vite
que les arborisations qui les entourent, montrant ainsi leur discontinuité. Il
n'y a pas de vraies régénérations du cervelet mais seulement des réactions
hypertrophiques locales, pendant les 25 à 30 jours qui suivent l'opération.
Un dendrite, un axone ou une collatérale peut réagir sans que le reste de la
cellule soit modifié. La réaction des conducteurs lésés est une hypertrophie
plus ou moins généralisée ou une fragmentation dégénérât! ve. — R. Le-
gendre.
b) Cajal (S. R.). — Les phénomènes précoces de la dégénérescence ti^auma-
tique des cglindraxes du cerveau. — Série de recherches expérimentales sur
les effets des lésions du cerveau. Les gros axones centraux interrompus ne
réparent jamais le bout périphérique nécrosé. Dans le bout central, les
néoformations (appareils céphalopodiques, testutoïdes, etc.) ne sont que des
réactions agoniques ou des tentatives de régénération collatérale qui ne peu-
vent jamais envahir la cicatrice pour rétablir les voies interrompues. Le bout
périphérique présente deux sortes de dégénérescences, l'une précoce, près
de la lésion (dégénérescence traumatique), l'autre tardive atteignant tout le
conducteur (dégénérescence wallérienne), comparables à celles des nerfs
périphériques. La dégénérescence traumatique débute vers la G^ heure et
passe jusqu'au 3'= ou 4"^ jour, par les phases hypertrophique, fusiforme,
variqueuse, des sphères isolées, de boules de rétraction. La gaine myéli-
nique paraît intervenir directement dans la formation des boules et vari-
cosités, peut-être par l'action excitante d'un produit de décomposition de la
myéline, car il y a une certaine proportion entre l'étendue et l'importance
de la dégénérescence et l'épaisseur de la gaine médullaire, et de plus les
fibres amyéliniques n'ont pour ainsi dire pas de dégénérescences précoces,
si ce n'est une boule ou un anneau terminal. La boule axonique ne se
forme que lorsque la section de l'axone a lieu à une certaine distance de
la cellule d'origine; si elle a lieu entre la cellule et les collatérales, la boule
est remplacée par un point pâle (point de corrosion) précédé d'un épaissis-
sement fusiforme. Les dendrites sectionnés ne réagissent pas et conservent
452 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
leur structure normale. Les cellules pyramidales qui ont perdu leur axone
ne meurent pas immédiatement et conservent quel([ues jours leurs den-
drites et leur corps cellulaire en aspect normal. Les processus dégénératifs
qui se produisent dans les axones au voisinage de la section sont des
actions vitales qui impliquent une certaine survivance du protoplasma
nerveux, tandis que les troncs nerveux, brusquement mortifiés ou arrachés
par la violence du traumatisme, ne présentent ni boules, ni altérations
pendant quelques jours, surtout dans le sang coagulé. Quand Taxone des
cellules pyramidales est coupé au delà des collatérales, celles-ci s'hypertro-
pliient tandis que la partie de l'axone comprise entre elles et la section
disparait; les cellules deviennent donc arquées, à axone court; ce phéno-
mène est général; il se retrouve dans le cervelet et la moelle. 11 y a un
certain rapport entre l'intensité de l'excitation traumatique (contusion, tri-
turation, etc.) et l'importance des phénomènes dégénératifs. Parfois les
boules des bouts central et périphéri(iue conservent un certain temps leur
vitalité, tentant des reconstitutions fibrillaires frustes (réseaux, anses, glo-
mérules, boucles, etc.). Le réseau se détruit de la périphérie vers le centre.
La réunion de sphères et d'anneaux dans le bout interrompu montrent l'exis-
tence de forces attractives luttant contre la désagrégation. La présence de
boules et de masses survivantes dans le bout proximal prouvent la possi-
bilité de réagir localement de tout segment axonique sans intervention de
la cellule. C. attribue les pliénomènes néoformatifs aux mouvements des
neurobiones qu'il a imaginés. — R. Legendre.
c) Cajal (S. R.). — Fibres nerveuses conservées et fibres nerveuses dégéné-
rées. — La théorie que les fibres mortes ne peuvent dégénérer s'applique
également à tous les segments du protoplasma nerveux, qu'ils aient ou non
une gaine médullaire. Toute métamorphose dégénérative implique la survie.
L'examen des effets des blessures, des séquestres, des infiltrations sanguines
dans le cerveau et dans la moelle conduisent à cette conclusion. Tout axone,
comprimé, arraché ou fortement secoué, situé au bord d'une section du
cerveau, de la moelle ou des nerfs meurt instantanément; il résiste alors à
l'autolyse, conserve sa forme et sa taille et se colore intensément par l'argent.
Les fibres mortes et conservées diffèrent rapidement des vivantes qui. pré-
sentent du côté mort un point clair et du côté vivant une masse, une boule
ou un anneau terminal. La présence de ces terminaisons dans le bout cen-
tral ou périphérique d'un axone indique que celui-ci a survécu un certain
temps après l'opération et qu'il vivait au moment de la fixation. Les séques-
tres nerveux flottants de petit volume sont composés de fibres mortes qui
résistent très longtemps à l'autolyse. Les grands séquestres nerveux présen-
tent les mêmes fibres et cellules mortes non altérées, quelque peu différentes
de celles des plaies confuses et des petits séquestres. Les plaies des centres,
avec commotion et compression, produisent la mort instantanée des cellules
qui conservent leur texture ; le signe révélateur de la survie est la présence
de métamorphoses réactionnelles (transformations du réseau, boules termi-
nales, etc.). La résistance à l'autolyse et la surcolorabilité des axones peuvent
s'expliquer par l'absorption d'une substance spéciale préservatrice présente
dans le sang et les exsudats ; d'autres conditions s'y ajoutent, par exemple
le parfait équilibre isotonique du liquide interstitiel et du neuroplasma. Les
cellules nerveuses ont une résistance à l'autolyse plus faible que les fibres.
La présence d'axones normaux sans boules terminales n'est pas une preuve
de survie, car ils sont morts et disparaissent progressivement quelques
XIX. - SYSTEME NERVEUX. 453
semaines après le traumatisme, tandis que les éléments ayant réagi persis-
tent seuls. — R. Legendre.
Foster (Laiira). — La dégénérescence traumalique dans la moelle épi-
nière des oiseaux. — La moelle des jeunes poulets présente les mêmes
phénomènes dégénératifs qui ont été décrits chez les mammifères; ils sont
seulement plus rapides. Les racines postérieures sectionnées montrent des
pliénomènes de régénération plus ou moins passagers, ([u'on ne voit pas
dans la substance blanche médullaire. Les métamorphoses fibrillaires des
axones coupés : boules, masses, anses, vacuoles, sont en grande partie
dégénératives. — R. Legendre.
d) Nageotte (J.). — liôle des corps granuleux dans la phagocytose du
neurite, au cours de la dégénération mallérienne. — Pendant les premiers
stades de la dégénération wallérienne, le syncytium de Schwann résorbe
'bien la myéline, mais dans les grosses fibres, au bout de 3 jours, apparais-
sent des corps granuleux qui détruisent la plus grosse part du neurite pen-
dant que les noyaux de Schwann se multiplient; finalement, ces derniers
seuls subsistent, les corps granuleux émigrant probablement après leur tra-
vail accompli. Les 2 premiers jours, le neurite se segmente, la cellule de
Schwann ne subit que des modifications mécaniques ; puis elle s'hypertrophie
au 4'" jour et se multiplie à partir du G^ Dès le 4*= jour, apparaissent des
macrophages, venus du mésoderme et probablement dérivant de cellules
migratrices; ces cellules s'attaquent aux ovoïdes qu'elles englobent et frag-
mentent en sphérules, puis en boules pleines. Au 12^ jour, ces corps gra-
nuleux à un ou plusieurs noyaux siègent dans la cavité du syncytium de
Schwann. — R. Legendre.
e) Nageotte (J.). — Xote sur l'origine et la destinée des corps granuleux
dans la dégénérescence ivallérienne des fibres nerveuses périphériques. —
Les noyaux de ces corps granuleux, confondus généralement avec les noyaux
de Schwann, sont plus petits, à membrane plus épaisse, de forme et de
position caractéristiques. Ils proviennent de cellules migratrices qui appa-
raissent dans le nerf au 4^ jour de dégénérescence. Certains meurent et dis-
paraissent dans la fibre, mais la plupart la quittent, sortant par un orifice
étroit ou par une hernie en masse, quand la dégénération progresse. —
R. Legendre.
/■) Nageotte (J.). — Les mitoses dans la dégénérescence wallérienne. — Elles
sont de deux sortes. Celles du syncytium de Schwann commencent le 4'^ jour
et continuent encore après le 17«; le cytoplasma ne se divise pas et le syn-
cytium de Schwann prend l'aspect d'un faisceau d'élén.ents longitudinaux
virtuels. Les mitoses des corps granuleux sont beaucoup moins abondantes;
elles se produisent dans la fibre nerveuse ; elles sont suivies de cytodiérèse.
— R. Legendre.
b) Nageotte (J.). — Le réseau synegiial et la gaine de Schwann dans les
fibres de Remak (fibres amyéliniques composées). — Dans le nerf médian du
lapin, les fibres de Remak forment un réseau à travées inégales; les unes
striées en long ont 6 à8[xd'épaisseur; elles fonnent des mailles virtuelles; les
autres de 0,5 à I [j., sont rectilignes ou décrivent des anses très élargies;
elles relient les travées. Parfois, une fibre fine forme une boutonnière
oblique dans laquelle passe une fibre à myéline. Les fibres fines se dilatent
à leur rencontre avec une grosse fibre; deux grosses travées convergentes
forment une palmature parfois fenêtrée. Les fibres de Remak ont un proto-
454 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plasma syncytial finement grenu, contenant des noyaux allongés. Les fibres
fines ressemblent beaucoup aux filaments syncytiaux de Sch^Yann reliant les
fibres myéliniques dégénérées; les neurites des fibres de Schwann cheminent
donc dans un .■syncytium de Schwann. La fibre de Remak est ramifiée et
forme un plexus. La fibre nerveuse périphérique est une unité morpholo-
gique constituée par un espace creusé dans le mésodermo, dans lequel che-
minent un ou plusieurs neurites enrobés dans un syncytium ectoderniique
de Schwann. La fibre myélinique est simple, la fibre de Remak est composée
de plusieurs neurites. — R. Legendre.
(i) Nageotte (J.). — Le si/nci/liHm de Schwann et lex gaines de la fibre à myé-
Uine dans les ji/iases avancées de la dègènération xoalUrienne. — 30 jours après
l'arrachement du sciatique chez le lapin, la résorption de la myéline est très
avancée; les fibres dégénérées contiennent des renflements fusiformes rem-
plis de boules de myéline ; les noyaux de Schwann sont bien moins nombreux
qu'au moment de leur prolifération; dans les portions vides de myéline, les
fibres striées en long, indivises, montrent des noyaux très allongés, un
filament axial protoplasmique très mince et une membrane tubulaire de
nature collagène. Cette gaine collagène, et non la gaine de Schwann, cana-
lise les fibres de néoformation. Ce « filament syncytial de Schwann », comme
l'appelle N., résulte de la transformation du tube syncytial de Schwann, après
disparition de la fibre nerveuse. — R. Legendre.
d) Cajal(S.R.). — Altérations de la substatice grise par commotion et apla-
tissement. — Chez des animaux jeunes, la compression brusque, l'ébranle-
ment, la contusion de la substance grise cérébrale, la compression et la tri-
turation de la moelle produisent de nombreuses altérations des cellules et
des fibres. Dans les cellules, le réseau neurofibrillaire est modifié : concen-
tration fusiforme avec états hypertrophiques préliminaires, destruction cen-
tripète jusqu'à l'état granuleux total (aspect hirudiforme, dégénératiou gra-
nuleuse, colonies fibrillaires résiduelles, etc.), vacuolisation superficielle du
cytoplasme libérant les neurofibrilles, gonflement du corps cellulaire, lié au
déplacement tangentiel du noyau et à la chromatolyse. Ces altérations se
retrouvent dans la rage, chez les animaux soumis à l'inanition, au froid, à
certains empoisonnements, etc., et sont par conséquent banales. L'état hiru-
diforme des fibrilles, la formation de colonies fibrillaires périphériques et la
vacuolisation superficielle de la cellule sont cependant assez caractéristiques.
Dans les axones, on observe également des modifications : quelques varico-
sités se forment par fusion de flexuosités et de pelotonnements développés
sur l'axone coupé là où s'accumule et s'altère la myéline; les fibres grosses
et moyennes forment un bouton terminal; la portion terminale de l'axone
devient hyaline et autolyse, pendant que la portion survivante s'hypertrophie
et bourgeonne. La formation du bouton terminal est très rapide (1 à 2 heures
après l'interruption), comparable aux mouvements amœboïdes des leuco-
cytes ; aussi rapide est la désorganisation du bout de l'axone près du trau-
matisme. La désorganisation granuleuse du cylindraxe peut se propager
lentement à de grandes distances. — R. Legendre.
b) Legendre (R.) et Piéron (H.). — Effets de la fatigue musculaire sur les
cellules du sgstème nerveux central. — Les travaux sur les modifications des
cellules nerveuses en rapport avec la fatigue musculaire sont nombreux et
contradictoires. L'examen histologique des centres nerveux de chiens ayant
couru dans une roue, de surmulots ayant tourné dans une roue ou secoués
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 455
pendant un certain temps, d'un cerf chassé à courre, a montré que la fati-
gue musculaire ne produit pas de modifications intenses et définies des cel-
lules nerveuses centrales, contrairement à l'effet de l'excitation électrique et
de la strychnine. Cette absence de lésions visibles pourrait être due à ce
que la fatigue agit sur les centres par privation d'oxygène, ou par l'action
d'un produit toxique ne modifiant pas la structure cellulaire, ou à ce que les
produits musculaires sont trop lentement libérés dans la circulation, ou en-
core à ce que la fatigue musculaire agit sur l'organisme par une autre voie
que le système nerveux central. — R. Legendre.
Achiîcarro (N.). — Altérations nucléaires dex pyramides céréliralos dans
la rat/e et la sporotrichose expérimentales. — On observe dans la corne
d'Ammon du lapin deux dégénérescences' nucléaires semblables à leur
stade final mais différentes en essence. Dans la rage, la dégénérescence est
primaire et débute par la prolifération des grains argentophiles du nucléole.
Dans la sporotrichose, la dégénérescence nucléaire est consécutive à des
lésions du cytoplasme et débute par la séparation de la membrane et la
rétraction du caryoplasma. Mais les deux phénomènes sont localisés aux
pyramides de la corne d'Ammon. L'inoculation de Sporotrichum Beurmanni
dans le cerveau du lapin produit des lésions en foyer et une altération
diffuse inflammatoire détruisant certaines régions cérébrales telles que la
corne d'Ammon. — R. Legendre.
b. Centres nerveux et nerfs.
a) Structure.
Rothig (Paul). — Contributions à l'étude du système nerveux central des
vertébrés. 3] La philogénèse de V Hypophtalmus. — Travail important sorti
de l'Institut anatomique de 'Waldeyer à l'université de Berlin, de l'Institut
central pour l'étude du cerveau de Kappers à Amsterdam et de l'Institut neu-
rologique d'EoixGER à Francfort. Sous le nom d'Hypophtalmus l'auteur dé-
signe un fascicule de fibres qui émane du noyau préoptique, traverse le
recessus prœopticus et se perd dans les fibres croisées postchiasmatiques.
L'auteur a vu cette formation pour la première fois chez Bufo en étudiant la
structure du cerveau chez les amphibies. De ses recherches chez Bufo et
chez Didelphys marsupialis il a cru pouvoir conclure que l'on est en droit
de rapporter le ganglion optique basai (frontal et caudal) chez les Marsu-
pialia et chez les Mammifères au noyau préoptique. Pour justifier cette ma-
nière de voir l'auteur a entrepris une série de recherches sur la philogénèse
de ces formations chez les poissons et chez les reptiles. Ces recherches ont
pleinement confirmé la manière de voir de l'auteur et lui ont permis de con-
clure que le ganglion optique basai des Mammifères présente une analogie
philogénétique avec le noyau préoptique des Vertébrés inférieurs. Il est pro-
bable que ledit nucleus magnocellularis thalami des Mammifères se trouve
en relation analogue avec lé noyau préoptique. — M. Mendelssohn.
Kohlbrugge (H. I. F.). — Civilisation et cerveau. — Exposé de nos con-
naissances sur les rapports qui existent entre le degré de civilisation et
d'intelligence d'un peuple ou d'un individu et le poids de son cerveau. Pour
le moment ces connaissances ne permettent point encore de conclusion géné-
rale. 11 ne semble pas que le poids et la conformation extérieure du cerveau
permettent de conclure nettement à tel ou tel état de civilisation d'un peuple,
150 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
et quant aux indications fournies par l'examen du cerveau d'un homme émi-
nent, il nous manque, selon K., le point de comparaison, c'est-à-dire la con-
naissance exacte du cerveau des hommes moyens de la même région. —
J. Stroul.
Geerts (J.). — Dégénérescence précoce des cylindraxes. Application à
l'étude des centres nerveux. — Les cylindraxes lésés présentent rapidement
des modifications de structure caractéristiques qui les rendent facilement
reconnaissables et permettent de les retrouver aisément dans les centres
nerveux. 4 ou 5 jours après la section, les fibres, examinées par la méthode
de Cajal, sont irrégulières, entourées d'un espace hyalin ; puis elles se frag-
mentent et disparaissent. Ces changements d'aspect permettent de suivre les
fibres dans les centres nerveux, par exemple dans lé chiasma optique après
énucléation d'un œil, dans la moelle après transsection. — R. Legendre.
a-b) Luna (E.). — Recherches histologiques , Imtogénétiques et morphogénéti-
ques sur le noyau de l'hypoglosse et sur certaines formations nucléaires de
la moelle allongée. — Le noyau de Stilling, chez le Porc, est vraisemblable-
ment l'unique centre de projection des fibres radiculaires de l'hypoglosse;
il ne représente pas un segment de la corne antérieure de la moelle épinière,
isolé par l'entrecroisement des pyramides, mais bien un noyau bulbaire.
Les cellules qui le constituent ne sont pas groupées en une masse cellulaire
compacte, mais forment une série de groupes cellulaires, dont le nombre et
la disposition sont constants. On peut distinguer : à l'extrémité distale, un
seul groupe cellulaire ; plus au-dessus, un groupe dorsal et un groupe ven-
tral; plus au-dessus encore, à ces deux derniers groupes s'adjoint un groupe
latéral; à l'extrémité proximale, se trouve un groupe unique de cellules.
Dans la zone dorso-latérale de la portion distale du noyau de Stilling on voit,
sur un certain nombre de coupes, un autre petit groupe de cellules ner-
veuses.
Les cylindraxes du noyau de l'hypoglosse forment la majeure partie des
racines de la XIP paire : quelques cellules envoient cependant leur prolon-
gement cylindraxile dans le noyau intercalaire, d'autres dans la substance
réticulaire du bulbe. Les dendrites se rendent en partie dans la substance
réticulaire du bulbe, en partie dans le noyau lui-même, en partie au milieu
des fibro:- jiropriœ ; puis quelques-unes se dirigent vers la ligne médiane.
Les fîbrœ jn'opriœ de la capsule périfocale du noyau se continuent à travers
la ligne médiane avec les fibres de la capsule périfocale du côté opposé.
Quelques-unes des fibres arciformes internes, postérieures, après avoir suivi
la ligne médiane, et rejoint ventralement le noyau de la XII^ paire, se diri
gent en haut et se perdent au milieu des cellules de ce noyau; d'autres, au
contraire, se terminent parmi les fibres médullaires de la zone qui limite
médialement le noyau. Il est très probable que les fibra? propriœ constituent
un système de fibres afférentes se mettant en rapport avec les dendrites des
cellules du noyau de Stilling.
Le noyau de l'hypoglosse apparaît chez l'embryon de 10""^^ ; il provient de
la zone ventrale du cerveau rhomboïdal. Sa division en groupes cellulaires
se fait de très bonne heure. Déjà, chez un embryon de 40™"% le noyau appa-
raît divisé, dans sa partie médiane, en un groupe dorsal et un groupe ven-
tral ; le groupe latéral apparaît chez l'embryon de GO"™. Le petit groupe
dorsal externe n'est bien visible que chez le fœtus à terme. Dans l'embryon
de 5*="% les cellules nerveuses sont encore à l'état de neuroblastes. Dans
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 457
l'embryon de 17'''", on y reconnaît la première trace dû réticulum endo-
cellulairc.
Il n'existe pas, chez le Porc, une formation nucléaire à laquelle on puisse
donner le nom de noyau de RoUer; çà et là on voit, ventralcment au noyau
de la XII'' paire, des cellules commissurales, petites, qui peut-être représen-
tent, chez cet animal, l'équivalent du noyau de Roller. Le noyau funiculi
ten'tis, celui de Duval, celui du cordon latéral, et probablement aussi celui
de Roller, représentent morphologiquement une seule formation nucléaire,
très variable en extension, situation, grandeur et forme. Ils ne commencent
à se différencier et à se montrer comme groupes bien distincts que chez des
embryons de IS*^™. Le noyau intercalaire est visible chez l'embryon de 14'".
Ventralcment au noyau de l'hypoglosse et en contact intime avec lui se
trouve un petit noyau à grandes cellules. Les éléments qui le constituent
envoient leurs cylindraxes latéralement, au milieu des fibres de la substance
réticulaire blanche. Ce noyau est constant et se développe d'une manière
précoce aux dépens de l'ébauche du noyau de Stilling. — F. Henneguv.
a) Donaldson (Henry H.). — Effet dr Vexercice sur le poids du système
nerveux central du rat blanc. — Le cerveau augmente de 2,4 à 2,7 % de son
poids et la moelle ne varie pas chez des rats auxquels on permet un certain
exercice, même quand cette possibilité n'a lieu qu'à la fin de la période de
croissance du cerveau. — R. Legendre.
/;) Donaldson (Henry H.). — Effet du jeûne sur le pourcentage d'eau, d'ex-
trait alcool-éthéré, el sur la médullation du système nerveux central du rat
blanc. — L'insuffisance de nourriture produit une petite diminution du pour-
centage d'eau du cerveau, 0,2 % quand le jeûne est sévère, 0,1 % quand il est
léger. Le pourcentage de l'extrait par l'alcool-éther augmente en même
temps de 1,15 % après 21 jours de jeûne partiel, de 0,7 seulement quand
le jeûne est poussé jusqu'à la mort. Les gaines médullaires ne sont pas
modifiées pendant ce temps. — R. Legendre.
d) Donaldson (Henry H.). — Sur les changements saisonniers réguliers du
poids relatif du système nerveux central de la grenouille léopard. — Le poids
relatif du système nerveux central de Rana pipiens est faible au réveil,
élevé au milieu de l'été et faible de nouveau au moment d'hiberner; il reste
constant pendant tout l'hiver. Il augmente de 13 % de mars à juillet. Cela
tient à ce que le développement du système nerveux ne coïncide pas avec
celui du corps. Le pourcentage d'eau du corps de la grenouille diminue du
printemps à l'été et augmente de l'été à l'automne. — R. Legendre.
Langley ( J.-N.). — Origine et trajet des fibres vaso-motrices de la patte
de la grenouille. — Les expérimentateurs n'étant pas d'accord sur l'origine
et le trajet des fibres vaso-motrices de la patte de la grenouille, l'auteur a
repris cette question en étudiant les réactions vaso-motrices de la mem-
brane interdigitale. Il résulte de ses recherches que les fibres vaso-motrices
prennent origine dans la moelle entre la troisième et la quatrième vertèbre
dorsale avant l'origine du plexus brachial, elles gagnent la chaîne sympa-
thique par les rami communicantes correspondants et se rendent dans le
nerf sciatique sans accompagner les vaisseaux. Ces expériences établissent
nettement l'existence de fibres vaso-conductrices, mais l'auteur hésite d'en
conclure à l'existence des fibres vaso-dilatatrices dans la patte de la gre-
nouille. L'existence de fibres vaso-motrices dans les racines postérieures
458 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de la grenouille ne lui parait pas définitivement démontrée. — M. Men-
DELSSOIIN.
jB) Physidiogie.
Mendelssohn (Maurice). — Le rôle des corrélations fonctionnelles en
pathologie nerveuse et mentale. — L'auteur indique le rôle et l'importance
des corrélations fonctionnelles en physiologie du système nerveux. 11 nomme
corrélation fonctionnelle le rapport constant qui existe entre divers phé-
nomènes constituant un groupe fonctionnel. La corrélation fonctionnelle est
basée sur une certaine causalité sans toutefois être un simple rapport de
cause à effet. Les corrélations fonctionnelles dans le domaine du système
nerveux s'établissent :
1° entre le système nerveux moteur et sensitif ;
2'^ entre la réflectivité cérébro-spinale et l'excitabilité neuro-musculaire
d'une part et celle des nerfs sensitifs d'autre part ;
3° entre les diverses parties du cerveau et l'axe spinal ainsi que les nerfs
périphériques ;
4" entre le cerveau et d'autres organes : cœur, estomac, etc. ;
5'^ entre le cerveau et les glandes endocrines ;
6° entre les divers organes des sens.
Les corrélations fonctionnelles du système nerveux sont plus nombreuses
à l'état pathologique qu'à l'état normal. Le processus morbide crée souvent
dans le système nerveux une corrélation fonctionnelle importante qui
n'existait même pas ou passait inaperçue à l'état physiologique. — M. Men-
delssohn.
Fischer (A.j. — Contribution à la connaissance de la marche du proces-
sus d'excitation dans les nerfs sans myéline des animaux à sang chaud. —
Divers auteurs se sont occupés de l'étude du processus d'excitation dans les
nerfs sans myéline des animaux à sang froid et à sang chaud. L'auteur
fait l'historique de la question et rappelle les recherches de Fischer sur les
nerfs moteurs de l'anodonte, de voN Uexkull sur ceux du manteau des
Eledone Moschata, de Fredéricq sur les nerfs de la pince du homard, de
BoRUTTAU, de Gartex et d'autres encore. L'auteur a cru utile de reprendre
la question plus ou moins controversée et a institué sous la direction de
Garten une série d'expériences ayant pour but de déterminer sur les nerfs
sectionnés de la rate du porc et du bœuf, la vitesse de propagation de
l'excitation et le développement des courants d'action. Il résulte de ces re-
cherches que le processus d'excitation des nerfs sans myéline est environ
cent fois plus lent que dans les nerfs à myéline. La vitesse de propagation
varie de 0'^^676 à O'^JJJ par seconde chez le porc, de 0"'6i5 à 0'^76(5
chez le bœuf. La durée totale du courant d'action monophasique est de
6 centièmes de seconde environ. L'excitation se propage avec un fort dé-
crément. — M. Mendelssohn.
"Woerkom ("W. v.). — Sur la signification du réflexe plantaire. — L'auteur
s'est proposé d'étudier le mécanisme des mouvements réactionnels des ar-
tères dans le réflexe plantaire. Ce réflexe consiste dans des mouvements des
orteils ou du membre inférieur tout entier à la suite de l'excitation de la
plante du pied. Tandis qu'avant les publications de Babinski, dit l'auteur,
on prêtait toute attention à l'intensité des mouvements du membre tout en-
tier après l'excitation de la plante du pied, on néglige actuellement tout à
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 459
fait les mouvements produits par les groupes musculaires proximaux. On
se contente d'observer après excitation de la plante du pied si les orteils et
surtout le gros orteil s'abaissent ou se relèvent suivant qu'il s'agit d'un sujet
normal ou pathologique.
L'auteur a étudié les mouvements réflexes des orteils chez les nourris-
sons sains, chez les adultes sains et chez les sujets atteints d'une affection
organique des centres nerveux. Il croit que, comme les animaux dans les
expériences physiologiques, l'homme réagit aussi aux excitations nuisibles
par des mouvements synergiques fixes, ([ui ont pour but de mettre la partie
lésée à l'abri de l'agent nuisible. Le nourrisson, dont la réflexibilité est très
grande, réagit à toute excitation douloureuse de la plante du pied par un ré-
flexe « indifférencié », c'est-à-dire par un réflexe de flexion dorsale très
vive du pied et des orteils. La flexion dorsale lente du gros orteil, sans que
les autres orteils participent à ce mouvement, serait due à l'adaptation de
l'individu à la vie terricole. Ce réflexe s'affaiblit et même disparaît plus tard
faisant place à des mouvements synergiques toniques qui rendent le contact
avec le sol de plus en plus petit sans que pour cela l'extrémité perde entiè-
rement sa fonction statique. D'après l'auteur la relation du réflexe plantaire
avec la voie pyramidale n'est pas aussi étroite qu'on l'admet généralement.
L'écorce cérébrale ne paraît non plus faille partie essentielle de ce réflexe;
elle constitue cependant son centre régulateur. Le réflexe plantaire est un
réflexe spinal: son centre se trouve dans la moelle épinière. — M. Men-
DELSSOIIN.
Dodge (R.). — Exploration systématique du réflexe palcllaire normal. —
L'auteur étudie le réflexe patellaire au moyen de l'enregistrement graphique
du gonflement duquadriceps. La courbe myographique ainsi obtenue présente
deux élévations successives, la première est l'effet mécanique du choc, la
seconde plus ample et plus irrégulière est produite par la contraction ré-
flexe du muscle. La configuration de la courbe et l'étendue du plateau font
conclure à. l'auteur que le phénomène du genou est un véritable réflexe et
non pas une contraction idio-musculaire. L'amplitude de ce réflexe dé-
pend de l'intensité du choc, mais sa période latente n'est nullement influen-
cée par des variations de poids du marteau. — M. Mendelssoun.
Schûller (Josef). — Centres automatiques et aetes réflexes dans l'intestin
if-olé. — Expériences sur l'innervation et les mouvements du rectum chez
une grenouille à moelle détruite. Le rectum d'un animal ainsi préparé pré-
sente des mouvements analogues à ceux de défécation. Ces mouvements ne
se produisent jamais chez un animal à moelle intacte. L'auteur en conclut
que le rectum contient des centres automatiques qui président à ses mou-
vements périodiques et reçoivent de la moelle des fibres inhibitrices. L'exci-
tation mécanique de la paroi intestinale provoque par voie réflexe les mou-
vements du rectum. Le centre rectal est donc aussi un centre réflexe pour
les mouvements du rectum. L'auteur cherche à établir une analogie entre
le mécanisme des mouvements du rectum avec celui de la contraction du
pylore. — M. Mendelssoun.
Nikolaev (P. N.). — Contribution à Vanalijse des réflexes conditionnels
complexes. — Par une analyse subtile du phénomène l'auteur cherche à in-
terpréter le mécanisme des réflexes conditionnels complexes. L'idée direc-
trice de ce travail est que tout réflexe conditionnel provoqué par une exci-
tation-stimulation peut être inhibé par une excitation-frein. Ainsi l'écoulement
460 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de la salive provoqué par ralluniage d'une lampe électrique de 25 bougies
peut être sapprimé si le son du diapason à vent intervient comme excitation-
frein. La double excitation lumineuse et sonore ne provoque aucune réac-
tion. D'autre part l'excitation-frein elle-même peut être fi'énée par une autre
excitation-frein, par exemple par le bruit d'un métronome. Les trois excita-
tions, agissant simultanément, provoquent cependant l'écoulement d'une
petite quantité de salive. Si Tallumage de la lampe a déterminé l'écoulement
de 10 gouttes de salive, l'action simultanée de trois excitations, dont une sti-
mulante et deux autres frénatrices., ne produira qu'un écoulement de quatre
gouttes de salive. Si l'on associe la reproduction d'un réflexe conditionnel à
celle du réflexe inconditionnel, on arrive à rendre efficace l'ensemble de
trois excitations; les excitations-frein deviennent alors stimulantes et les
trois excitations (une stimulante et deux frénatrices) déterminent un écoule-
ment de 10 gouttes comme l'excitation-stimulation seule. La schématisation
de l'auteur, qui est à voir dans le travail original, facilite l'interprétation
de ce phénomène complexe quoiqu'elle ne fournisse pas encore la solution
définitive du problème. — M. Mendelssohn.
a) Marinesco (G.) et Stanesco (M.). — L'action des anesthésiques et des
narcotiques sur des fibres nerveuses vivantes. — Des fibres nerveuses de scia-
tique ou des petits nerfs cutanés de grenouille sont plongés dans ces sub-
stances. La stovaïne et la cocaïne produisent des modifications considérables
etpresque instantanées de la myéline, proportionnelles à leur concentration :
le contour devient sinueux, ondulé; la surface de la myéline forme des
excroissances, champignons, anneaux, arcs, de plus en plus rapprochés. Le
scopolamine et la morphine modifient également la tension superficielle de la
myéline sans toucher au cylindraxe. Toutes ces substances gonflent la myé-
line. — Le chloroforme gonfle la myéline et produit des granulations à la sur-
face du cylindraxe; ces modifications sont très visibles au niveau de l'é-
tranglement de Ranvier; le contour de la myéline, parfois irrégulier, est
toujours lumineux. L'éther ne change pas les propriétés optiques de la myé-
line, (|ui devient seulement gonflée et granuleuse. — R. Legendre.
h) Marinesco (G.) et Stanesco (M.). — L'action de quelques agents
chimiques sur les fibres nerveuses à l'état vivant. — L'ammoniaque agit
proportionnellement à sa concentration : il apparaît des formes myélini-
ques et des segments nouveaux réversibles; à la face externe se forment
des amas de granulations immobiles et des filaments oscillants qui peuvent
se rétracter. L'eau distillée produit des changements analogues et un état
feuilleté de la myéline. L'alcool et la glycérine dispersent la myéline en
granulations et rétractent le cylindraxe, sans sortie de granules coUoïdaux.
— R. Legendre.
Symes ("W. L.) et Veley (V. H.). — Effet de quelques anesthésiques lo-
caux sur le nerf. ~ Conclusions. 1° La stovaïne et ses homologues sont plus
actifs (|ue la cocaïne. Les méthyl- et amyl-stovaïne et le sel de Fourneau
semblent préférables. 2° A en juger par la réponse musculaire, l'arrêt anes-
thésique dans les fibres nerveuses individuelles, des impulsions provoquées
par des excitations isolées maximales est complet. Il en est de même d'ha-
bitude pour l'effet des excitations tétanisantes. En tout cas il y a une forte
résistance à la sommation. 3° D'après les expériences il semble que l'ampli-
tude d'une excitation nerveuse soit, dans les limites normales de l'excitation,
d'habitude maximale ou bien zéro. 4° Ceteris paribus l'amplitude d'une se-
cousse musculaire dépend du nombre de fibres en jeu. — H. de Varigny.
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 461
h) Dusser de Barenne ( J. G.). — L'action de la strychnine sur le sijstème
nerveux central. II. E/f'cts de Vnpplication locale de la strychnine sur la
moelle épinière. — En appliquant au pinceau la strychnine en solution chez
des chiens et cliez des grenouilles à la face dorsale de la moelle épinière ou
à la face ventrale ou bien à la fois à la face dorsale et ventrale, l'auteur a
observé des phénomènes différents suivant le lieu d'application. L'intoxi-
cation de la moelle dorsale par la stryclmine ne provoque jamais de tétanos,
elle détermine non seulement des troubles de la sensibilité de nature pa-
restliésique avec exagération de la réflectivité et l'apparition de secousses
musculaires d'origine réflexe. L'application de la strychnine à la face ven-
trale de la moelle n'est pas suivie de symptômes caractéristiques et évi-
dents. On observe tout au plus des secousses fibrillaires dans certains
muscles. Le tétanos strychnique typique ne se produit que lorsque la stry-
chnine est appliquée simultanément sur la face dorsale et ventrale de la
moelle. De ce fait l'auteur conclut que la strychnine exerce bien une action
élective sur les mécanismes dorsaux de la moelle épinière (sensitifs, coor-
dinateurs etc.). — M. Mendelssohn.
a) Legendre (René) et Piéron (Henri). — Du développement, au cours de
V insomnie expérimentale, de propriétés hypnotoxiques des humeurs., en rela-
tion avec le besoin rroi.'isant de sommeil. — De nouvelles expériences con-
firment les recherches déjà publiées par les auteurs. Le besoin impérieux de
sommeil, qui apparaît au cours de l'insomnie expérimentalement provo-
quée, est corrélatif du développement dans les humeurs de propriétés hyp-
notoxiques susceptibles de provoquer chez un animal normal auquel elles
sont injectées le besoin intense de sommeil avec perte de l'attention senso-
rielle et motrice, du pouvoir de réaction et du tonus musculaire, et aussi des
altérations des cellules nerveuses (surtout grandes pyramidales et polymor-
plies) du lobe frontal du cerveau. L'action hypnotoxique est plus marquée
dans le liquide céphalo-rachidien que dans le sérum, et disparait après
chauffage à 05° ; elle ne se retrouve pas dans le produit de la dialyse. — R. Le-
GENDRE.
Bouchard (Ch.). — Sur la théorie toxique de la veille et du sommeil. —
A propos de la note de Legendre et Piérox, B. rappelle ({u'en 1880, il avait
exposé une théorie toxique du sommeil; l'urine d'un animal en état de veille
provoque la narcose chez un animal auquel on l'injecte. Inversement, l'urine
de la période du sommeil contient un principe convulsivant. L'hypnotoxine
de Legendre et Piéron et le poison narcotique de l'urine ont la même ori-
gine. — R. Legendre.
Dogiel (Jean). — Relations du système nerveux et de l'activité cardiaque
chez le chien, le veau et l'homme. — Dans la première partie de ce travail,
l'auteur donne un résumé d'après ses travaux antérieurs de l'anatomie phy-
siologique du système nerveux du cœur chez différents animaux. 11 y étudie
l'anatomie du ganglion cervical inférieur, du ganglion premier thoracique,
de l'anse de Vieussens, du plexus cardiaque, des relations anatomiques
entre le pneumogastrique et le sympathique cervical. Dans la seconde par-
tie il expose les résultats de ses expériences sur l'excitation isolée de ces
différents appareils nerveux. On observe une accélération des pulsations,
une augmentation de la pression et une dilatation de la pupille à la suite
de l'excitation des fibres de l'anse de Vieussens au-dessous de la sous-cla-
vière ou bien à la suite de l'excitation du filet nerveux qui va du premier
462 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ganglion thoracique au cœur. L'élévation de la pression s'observe par l'ex-
citation du premier ganglion thoracique; cet effet ne s'observe plus après
section des connexions des ganglions avec la moelle. L'auteur est partisan
de la théorie neurogène de l'activité cardiaque. Il admet que les battements
rythmiques du cœur sont dus à la présence de cellules nerveuses dans le
myocarde reliées par un plexus et soumises à l'influence des nerfs céré-
bro-spinaux. Très intéressantes sont les considérations de l'auteur sur l'ac-
tion inhibitrice du pneumogastrique sur l'activité cardiaque et la manière
dont il interprète la reprise des battements rythmiques du ventricule après
l'application de la ligature de Stannius. D'après l'auteur, cette ligature entre
l'oreillette et le ventricule excite un ganglion situé dans le tiers supé-
rieur du ventricule et préside aux contractions rythmiques de ce dernier.
— M. Mendelssohn.
Sand (René). — L'arrêt temporaire de la circulation générale chez riiomme.
Ses eff^etf, cliniques et histologiques. — Examen histologique d'un homme
ayant eu un arrêt du cœur pendant 1 heure et mort 9 jours après. D'après
l'abondante bibliographie rassemblée et les constatations personnelles de
l'auteur, le cerveau de riiomme et des mammifères peut supporter un arrêt
total delà circulation pendant 25 minutes; après, le cerveau peut reprendre
incomplètement ses fonctions, mais la mort est inévitable. Le cerveau e.st
l'organe le plus sensible à l'anémie ; en 3 minutes, elle peut produire des
lésions cellulaires très graves. La moelle épinière et le bulbe, le rein, le tes-
ticule, les nerfs, les muscles striés, le cœur, la langue, l'utérus, la cornée,
l'œsophage, l'intestin, les spermatozo'ïdes, les globules rouges, les vaisseaux,
le cartilage, l'épithélium, les leucocytes, sont de moins en moins sensibles.
Une anémie totale d'une heure dans les centres nerveux de l'homme atteint
uniquement les cellules nerveuses ; les fibres, la névroglie et les vaisseaux
s'altèrent secondairement. Les cellules motrices sont moins atteintes que les
sensitives, les grandes que les petites. Par ordre d'altérations décroissantes,
viennent : les cellules de Purkinje, les cellules sensitives et commissurales
de l'écorce, du thalamus et du noyau lenticulaire, les cellules motrices du
cerveau et celles du noyau caudé, les cellules sensitives et commissurales
du bulbe et de la moelle, celles de la colonne de Clarke, celles des ganglions
spinaux, celles des ganglions intracardiaques, de l'olive bulbaire, enfin les
cellules motrices de la moelle et du bulbe, le noyau du pneumogastrique
étant le plus résistant. Les lésions consistent en chromatolyse, dilatation des
canaux de Holmgren, vacuoles et lacunes, atrophie ; les neurofibrilles se ra-
réfient, s'épaississent; le noyau devient irrégulier, atrophié, homogène,
excentrique; le nucléole est gonflé, excentrique, vacuolaire; il y a finalement
fragmentation et disparition de la cellule en même temps que neurophagie.
Sont encore étudiées les altérations des autres organes. — R. Legendre.
Baglioni (S.) et Vecchi (E.). — Les effets de la compression de diverses
régions de Vaxe cérébro-spinal isolé de Biifo vulgaris. — Les effets de la
compression de diverses régions de l'axe cérébro-spinal varient suivant la
région comprimée et suivant la grandeur du poids. Les phénomènes obser-
vés avec des poids variant de 1 à 10 gr. consistent en augmentation, dimi-
nution ou perte de l'excitabilité et de la conductibilité des éléments ner-
veux. La compression du bulbe dans sa partie postérieure provoque des
contractions tétaniques ou des secousses fibrillaires. Ces phénomènes d'ex-
citation ne se produisent qu'avec des poids faibles. D'autres parties de
l'axe cérébro-spinal sont moins impressionnées par la compression. La cou-
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 463
ductibilité de la queue de cheval ne disparait qu'avec des poids variant
de 30 à 50 grammes — M. Mendelss(jhn.
Foa (Carlo). — Nouvelles recherches sur V apnée et sur l'mitomalisme du
centre respiratoire. — L'auteur distingue deux variétés d'apnée : une apnée
mixte et une apnée par acapnie. La première est déterminée simultané-
ment par l'excitation des nerfs périphériques et par le changement de la
quantité d'acide carbonique contenu dans le sang; la seconde résulte uni-
(juement de la diminution de l'acide carbonique dans le sang. L'excitabilité
du centre respiratoire aux excitations périphériques est diminuée dans
l'apnée mixte et ne change pas dans l'apnée par acapnie. La diminution
de l'acide carbonique dans le sang agit directement sur le centre respi-
ratoire sans l'intermédiaire des nerfs de l'appareil respiratoire. L'excita-
tion de ces nerfs n'est pas nécessaire pour entretenir la respiration. Le
centre bulbaire de la respiration est doué d'automatisme et peut fonctionner
en l'absence de toute excitation provenant des nerfs de l'appareil respi-
ratoire. Un animal respire encore suffisamment lorsque son centre respi-
ratoire est isolé et ne peut pas recevoir des excitations de la périphérie.
D'autre part la respiration peut être altérée et même suspendue si l'acide
carbonique diminue dans le sang sans que l'apport des excitations péri-
phériques soit troublé. — M. Mendelssohn.
Tscheboksaroff (M.). — Sur les nerfs sécrétoires des capsules surrénales.
— Une fois établi le caractère glandulaire des capsules surrénales, l'un des
problèmes physiologiques qui retiennent le plus vivement l'attention des
chercheurs fut de savoir s'il existait des nerfs sécrétoires ])0ur ces glandes.
Deux travaux fondamentaux ont ouvert le champ des recherches : celui de
BiEUL paru en 1807 et celui de Dreyer en 1899.
BiEDL recueille le sang qui s'écoule normalement des surrénales, puis il
recueille du sang qui s'écoule pendant l'excitation électrique du nerf grand
splanclmique, puis le sang qui s'écoule après l'excitation. Le sang ainsi
recueilli est injecté à un autre animal; on constate que le sang veineux
recueilli au cours de l'excitation possède une action sur la pression à peine
plus faible que le sang normal. Or, comme l'excitation du nerf splanclmique
dilate les vaisseaux et augmente le débit sanguin, Biedl en conclut qu'on
peut penser que le nerf grand splanclmique possède des filets excito-sécré-
toires pour la surrénale. Dreyer opère d'une manière sensiblement iden-
tique. Dans quelques cas favorables, le sang veineux recueilli pendant
l'excitation s'est montré plus énergiquement vaso-constricteur que le sang
normal. Dreyer aboutit à la conclusion que le nerf grand splanchnique est
sécrétoire pour la surrénale. Waterman et Smit observent que, par faradi-
sation du parenchyme surrénal, on élève la teneur en adrénaline du sang de
la veine cave. L'auteur reprend cette étude et pose les deux questions sui-
vantes : le nerf grand splanchnique contient-il des fibres sécrétoires ; le
nerf vague, qui participe à l'innervation des surrénales, contient-il des
fibres sécrétoires pour ces organes? Le sang est recueilli sensiblement
comme dans les expériences de Biedl et de Dreyer. 11 est étudié au point
de vue de sa teneur eu. adrénaline par son action sur la pression chez le
chien. Ces recherches aboutissent aux résultats suivants :
L'excitation du nerf grand splanchnique par un courant d'induction pro-
voque toujours une augmentation de la sécrétion d'adrénaline dans le sang
veineux ; la section ou la ligature sont suivies d'un phénomène exactement
inverse. Le nerf grand splanchnique est donc le véritable nerf sécrétoire
464 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des capsules surrénales. Non seulement, au cours de l'excilation, on a observé
une sécrétion plus grande de l'adrénaline, mais encore la quantité d'adré-
naline contenue dans le parenchyme glandulaire augmente nettement. Le
nerf vague n'exerce aucune influence sur la sécrétion des capsules surré-
nales. La sécrétion de l'adrénaline dans le sang, par les capsules surré-
nales, se fait d'une manière ininterrompue ; 10™3 de sang veineux capsulaire
normal introduit par la voie intraveineuse à un chien à pneumogastriques
sectionnés provoque une élévation de pression de 20 à 40 ">/™ llg. Lors-
qu'on observe à la suite de l'excitation d'un nerf sensible — le sciatique par
exemple — une élévation de pression, cette élévation ne modifie pas la
quantité d'adrénaline déversée dans le sang. L'injection d'atropine à rai-
son de 5 à 15milligr., de pilocarpine à raison de 5 à 10 milligr. n'exerce
aucune action sur la sécrétion surrénale. La physostigmine à la dose de
5 milligr. augmente la sécrétion. — E. Terroine.
Brighenti (A.) et Laera (G.). — Influence de la paralysie vaso-motrice
sur le poids et le contenu en eau et en substances fixes des muscles du sque-
lette. — 1" Si l'on sectionne le nerf sciatique chez la grenouille à moelle in-
tacte, on constate : a) une augmentation en poids du muscle frais et une
faible augmentation du résidu sec, si les deux gastrocnémiens (à nerf sec-
tionné et à nerf intégral) sont pesés 1/4 d'heure après la résection; b) une
bien plus grande augmentation du poids du muscle à nerf sectionné, si on
laisse s'écouler 2 heures 1/2 après la section; on constate en même temps
une diminution du résidu sec.
2" Si l'on sectionne un sciatique chez des grenouilles à moelle détruite,
on obtient une augmentation en poids, après 2 heures 1/2, du gastrocnémien
à nerf sectionné, mais moins considérable que précédemment. — J. Gau-
TRELET.
c) Donaldson (Henry H.). — Inlerprétation de certaines différences dans le
pourcentage d'eau trouvé dans le système nerveux central du rat blanc, et dues
à des conditions autres que l'âge. — Les variations de ce pourcentage, pro-
voquées expérimentalement, sont généralement moindres que 0,5 %. Elles
dépendent plus de l'activité métabolique du corps tout entier, que de celle
du système nerveux seul. Le pourcentage d'eau augmente quand les pro-
cessus anaboliques prédominent et inversement. Ces changements sont
surtout dus aux variations de la quantité de sang dans le cerveau et aux
variations de teneur en eau des cellules. — R. Legendre.
b) Telle (F.). — L'influence du neurotropisme dans la régénération des cen-
tres nerveux. — Une série d'expériences faites en greffant dans le cerveau,
le cervelet et le nerf optique du lapin adulte des fragments de sciatique sain
ou dégénéré, le bout central ou le périphérique d'un sciatique en régénéra-
tion, conduisent aux conclusions suivantes : 1" les centres nerveux possè-
dent le pouvoir de régénérer leurs axones sectionnés, leurs fibres traversant
le tissu connectif pour pénétrer dans le nerf greffé et y croître rapidement;
ce pouvoir est plus grand pour le cervelet que pour le cerveau et le nerf
optique. 2° Ce pouvoir peut être notablement exalté ; il l'est pour la moelle
par introduction de tissu conjonctif (Cajal), pour le cerveau par greffe d'un
segment de sciatique. 3° L'agent excitant agit probablement d'une manière
chimique (neurotropisme); en effet l'introduction de moelle de sureau ou
l'injection de Kieselgur dans une incision du cerveau sont insuffisantes pour
exciter la régénération des axones. Par contre, la greffe d'un morceau de
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 465
moelle de sureau imbibé de suc médullaire attire les axones néoformés, ce
qui ne peut s'expliquer par l'odogénèse de Dustin, puisque les fibres croissent
sans être précédées par le développement de tissu conjonctif. 4^ Les bandes
de Blingner constituent la principale source des substances neurotropiques ;
elles attirent fortement les fibres néoformées, d'autant plus qu'elles sont
mieux conservées, même quand le tissu connectif offre des voies faciles.
5° L'endonèvre produit aussi des substances neurotropiques. G° Les axones du
cerveau régénèrent surtout dans la substance blanche. 7" La pénétration des
fibres dans le bout central du nerf optique est un argument contre l'exis-
tence d'un neurotropisme négatif dans les centres nerveux. — R. Legendre.
= Loc((lisatio)is ccfébrales.
Vogt (M. et M™'' O.). — Nouvelle conlribution à l'élude de la myélonrchî-
Icclure de l'écorce cérébrale. — L'intérêt de ce travail n'est pas exclusive-
ment anatomique, car il autorise certaines déductions d'ordre physiologique
et en général biologique. D'après les recherches des auteurs, de même que
dans le lobe frontal, on peut distinguer dans tout l'hémisphère un nombre
très grand de champs myéloarchitecturaux bien différenciés les uns des
autres et présentant des limites nettes sans suivre d'une façon absolue la
disposition des circonvolutions. La myéloarchitecture, de même que la cito-
architecture et môme la myélogénie, parle contre la tentative de Fleciisig
de localiser le centre unique de l'audition dans la première circonvolution
temporale transverse. Les auteurs critiquent aussi l'opinion trop exclusive
admise depuis Meynert d'après laquelle l'écorce, prise dans toute son épais-
seur, serait le siège des centres sensoriels et mnestiques (centres de la mé-
moire). Les recherches des auteurs démontrent que Vallocortex n'est pas
exclusivement en rapport avec le sens de l'odorat, car on en retrouve cer-
taines parties bien développées chez un animal anosmatique comme le dau-
phin. D'autres sens, surtout la vue et l'ouïe, n'ont rien à faire non plus avec
cette région corticale. L'allocortex (les champs .supraradiés) ne représente pas
certainement la partie sensitive ou la partie mncstique de l'écorce.
La myéloarchitecture des auteurs présente aussi un certain intérêt au
point de vue de l'anatomie comparée. En descendant dans la série des mam-
mifères on retrouve un certain nombre de champs que les auteurs ont dé-
crits chez l'homme. Ainsi le champ qui occupe la lèvre postérieure du sillon
central, présente la même structure chez l'homme et chez le cercopithèque.
Il y a des champs qu'on retrouve aussi chez des mammifères encore plus
inférieurs. Au moyen de la méthode myéloarchitecturale les auteurs ont
pu délimiter un grand nombre de champs dans l'hémisphère cérébral
de l'homme et qui se retrouvent chez certains animaux mammifères. —
M. Mendelssohn.
a) Mott (F. 'W.), Schuster (Edgar) et Sherrington (C.S.). — Localisa-
lion motrice dans le cerveau d'un singe {gibbon) en rapport avec l'examen his-
tologiqne. — ■ Les auteurs ont déjà constaté expérimentalement et histologi-
quement chez le chimpanzé et surtout chez l'orang-outang que les points
moteurs sont situés en avant du sillon de Rolande et que les grandes pyra-
mides passent avant ce sillon en s'étendant en avant à la partie supérieure
de la zone précentrale et en se localisant sur la lèvre antérieure du sillon
plus bas dans leur partie inférieure un peu au-dessous du niveau du sulcus
prœcentrale supérieur. La même disposition fut constatée par les auteurs
chez le gibbon, mais avec cette particularité que l'aire précentrale intermé-
l'année biologique, XVI. 1911. 30
466 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
diaire s'étend beaucoup plus en avant vers la circonvolution frontale
moyenne. L'écorce de cette circonvolution surtout dans sa partie antérieure
est relativement pauvre en granules ou cellules étoilées, tandis que ces élé-
ments sont bien développés et nombreux dans les régions frontales anté-
rieures et inférieures séparées en haut par le sulcus rectus et en arrière
par le sillon fronto-orbitaire. — M. Mendelssohn.
Mingazzini (G.). — Nouvelles études sur le siège de l'aphasie motrice. —
D'après l'auteur il n'existe pas de raisons valables pour refuser à la troisième
circonvolution frontale droite une participation à la fonction du langage
comme on l'admet d'après le principe de Broca. Le centre cortical de
l'aphasie motrice est plus étendu qu'on ne le croit généralement et la dis-
tinction entre une aphasie corticale et une aphasie sous-corticale est arbi-
traire. En tout cas la localisation lenticulaire de Pierre Marie n'exclut guère
l'ancienne localisation classique de Broca si l'on ne limite pas la région de
Broca au pied de la troisième frontale gauche. D'après l'auteur cette région
s'étend jusqu'au cap, l'opercule, les deux premières circonvolutions de l'in-
sula et peut-être même jusqu'au pied de la frontale ascendante. Quant à la
zone lenticulaire de Pierre Marie, c'est seulement sa partie antérieure et su-
périeure qui se trouve en relation avec l'aphasie. Le syndrome d'aphasie
motrice peut être produit aussi bien par des lésions corticales ou sous-cor-
ticales que par des lésions pré-lenticulaires. C'est toujours le même système
phasico-moteur qui est intéressé. — M. Mendelssohn.
Minko-wski (M.). — Conti'ihution à la physiologie de la sphère visuelle.
— Le fait curieux qui se dégage des expériences intéressantes et importantes
de l'auteur est que la théorie de la cécité psychique de Munk est insoutenable
tant dans sa conception physiologique et psychologique que dans ses consé-
quences. D'après l'auteur, la zone de Munk. ne fait pas partie pour la plupart
de la sphère visuelle dont les limites sont localisées trop en dehors dans le
schéma de Munk. L'extirpation de la deuxième circonvolution ne produit de
troubles visuels durables ([ue lorsque la lésion est souscorticale et atteint les
radiations sagittales. D'autre part Fauteur confirme expérimentalement le
fait trouvé déjà par Munk, à savoir que l'extirpation de la région corticale
des membres ne provocpie aucun trouble visuel. L'auteur localise la sphère
visuelle dans les limites de l'area striata qui constitue le vrai centre cytoar-
chitectoniquement délimité pour la perception des impressions visuelles.
De l'intégrité de l'écorce occipitale dépend la fonction des ganglions optiques
souscorticaux. Un chien auquel on a enlevé les deux sphères visuelles devient
complètement aveugle et perd la faculté d'orientation spatiale. Divers points
récepteurs de la rétine sont projetés sur l'écorce visuelle et sont en corrélation
avec toute une aire d'éléments récepteurs de cette dernière. Les suppléances
fonctionnelles en cas de lésion sont dues à la multiplicité des éléments
récepteurs. Après destruction des récepteurs principaux les récepteurs
accessoires jusque-là inactifs entrent en fonction. Plus la lésion est étendue,
plus les troubles visuels sont durables. L'excitation électrique du centre
optico-moteur qui se trouve dans le voisinage immédiat de l'area striata qui
est un centre sensoriel, provoque des mouvements associés des yeux. —
M. Mendelssohn.
Rothmann. — Le chien sans cerveau. — Goltz réussit le premier à priver
XIX.^Η SYSTÈME NERVEUX. 467
un chien delà totalité du cerveau et utilisa les faits observés chez cet animal
contre la doctrine des localisations cérébrales. Pour lui il n'existait guère
de localisation.
L'auteur a repris ces recherches et présenta à la Société médicale de
Berlin un des chiens auxquels il a enlevé, il y a deux ans et trois mois, pres-
que la totalité des hémis})hèrcs dont il n'est resté que quelques parties de
la base et du milieu qui durent être épargnées pour ne pas couper le chias-
ma et les bandelettes optiques. Ce chien a commencé à marcher au bout
d'un ou deux jours. Un peu plus tard il apprit à déglutir des liquides; la
viande n'était avalée que lorsqu'elle était mise en contact javec, les parties
supérieures du pharynx; ce n'est qu'un peu plus tard que le chien prit lui-
même des aliments. Neuf mois après l'opération il a appris à trotter, plus
tard à galoper. Dans les premiers temps ce chien n'était qu'un automate.
Ses capacités mentales ne se sont manifestées en grande partie qu'au bout
d'un an, et quelques-unes bien plus tard. Les fonctions attribuées générale-
ment par la doctrine localisatrice aux divers centres contenus dans les hé-
misphères cérébraux se sont rétablies progressivement Tune après l'autre.
Ce qui parait sûr, c'est que le chien sans cerveau est absolument incapable
de voir, quelque éloignée que soit la date de l'opération. Cela ne l'empêche
pas de récupérer dès la deuxième semaine certains réflexes optiques, à
savoir le réflexe du clignotement ainsi que quelques réflexes auditifs. Les
fonctions psychiques ne font même pas absolument défaut. Certains actes de
l'animal font preuve de mémoire. En somme, les centres inférieurs sont
susceptibles d'être éduqués et de transmettre des excitations aboutissant à
des mouvements coordonnés et dirigés vei^s un but utile. Il en est d'ailleurs
de même chez l'homme, ainsi qu'il résulte des observations qu'on a pu faire
chez des anencéphaliques. — M. Mendelssohn.
Feliciangeli (G.). — Conlribution à la connaissance de la fonction du lobe
frontal du cerveau du chien. — Etude des phénomènes moteurs provoqués
par l'ablation de parties précises du lobe frontal. L'ablation de la région pré-
sylvienne ou préfrontale d'un seul coté ne provoque aucune moditication
durable ou notable de la sensibilité ou de la motilité. L'extirpation totale de
la région frontale d'un seul côté est suivie pendant quelque temps d'une
tendance au tour de manège vers le côté opéré et d'une diminution de la
sensibilité cutanée (tactile, dolorifique, thermique) et profonde du côté opposé.
En enlevant en plus un segment de la région postérieure au sillon crucial,
jusqu'à la circonvolution sigmoide postérieure comprise, les troubles sont
plus marqués, plus graves et durent beaucoup plus longtemps. On n'observe
jamais d'allure de coq (ataxie ou dysmétrie); celle-ci est probablement due
à des lésions opératoires ou post-opératoires des régions limitrophes du cer-
veau. — R. Legendre.
c. Organes des sens,
a.) Structure.
a) Botezat (E.). — Sur les terminaisons des nerfs sensitifs dans le tissu
conjonctif de la peau chez la carpe et chez la grenouille. — Chez la carpe,
tous les appareils terminaux sensitifs sont du type arborescent; ils provien-
nent des nerfs cutanés qui forment un réseau irrégulier d'où partent les
fibres terminales. Les arborisations sont sous-épithéliales ou dermiques.
468 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Chez la grenouille, les appareils sont identiques à ceux de la peau des Mam-
mifères et des Oiseaux; ils ont forme de pelotons terminant une fibre en
spirale provenant d'un nerf myélinique. — R. Legenure.
b Botezat (E.). — Sur les terminaisons nerveuses dans le même appareil
terminal des nerfs sensitifs. — Dans presque tous les appareils terminaux
sensitifs, il y a deux formations flbrillaires : une principale provenant des
gros nerfs à myéline qui perdent cette substance avant la terminaison, une
secondaire provenant des nerfs myéliniques plus minces, qui perdent leur
gaine dans l'appareil terminal. Ces deux formations sont indépendantes,
ainsi que les fibres qui les composent. Les terminaisons secondaires ont été
considérées comme sensitives ou sympathiques; elles proviennent en réalité
des fibres d'association périphériques et il est possible qu'elles renforcent
l'intensité de la perception. — R. Legendre.
Ducceschi (V.). — Observations anatomiques et physiologiques sur les ap-
pareils sensitifs de la peau humaine. — L'auteur attache une grande im-
portance non seulement aux faits physiologiques, mais aussi aux données
morphologiques dans la solution du problème de la localisation des diverses
sensibilités dans les appareils nerveux de la peau. Ses recherches faites
avec une méthode spéciale lui ont permis de déterminer les terminaisons
nerveuses correspondant aux points de sensibilité à la pression dans les
corpuscules de Meissner, tandis que la sensibilité pour le froid et le chaud
est fonction des expansions interpapillaires. Les organes périphériques de
la sensibilité à la douleur se trouvent dans les terminaisons intraépidermi-
ques lorsqu'il s'agit d'une sensation douloureuse superficielle ou bien dans
le réseau nerveux amyélinique papillaire lorsqu'il s'agit d'une douleur vive
et profonde. Tous ces faits se rapportent à la topographie des appareils sen-
sitifs des parties glabres de l'avant-bras. Le problème anatomo-physiologi-
que des points de sensibilité cutanée est très complexe en ce qui concerne
la peau des pulpes digitales qui possèdent des terminaisons nerveuse que
l'on ne trouve pas dans d'autres parties du tégument cutané. — Mendels-
SOHN.
a) Lenhossek (M.). — Le développement et la signification de la zonule
ciiiaire. — On sait que dans ces derniers temps, à la suite des travaux de
Wolfram (1908) et de Mawas (1910), on a attribué à la rétine ciiiaire une nou-
velle potentialité, celle de produire les fibres de la zonule, comme des sortes
de différenciations cuticulaires. L'étude que L. a faite du développement du
corps vitré et de la zonule ne lui permet pas d'accepter cette manière de
voir. Par une description très précise des phénomènes organogéniques et
histogéniques chez l'embryon du Poulet, il établit que les fibres zonulaires
prennent naissance, dans un espace zonulaire spécial, aux dépens de cer-
taines fibres du « corps vitré zonulaire » ou antérieur, sans participation
aucune ni de cellules conjonctives qui manquent à cet endroit, ni des cellules
épithéliales de la rétine ciiiaire dont les fibres zonulaires sont d'abord sépa-
rées par une couche interposée et avec lesquelles elles n'existent que secon-
dairement en connexion. Dans la discussion qui a suivi cette communica-
tion, G. Rabl a développé une intéressante conception d'ensemble de la mor-
phologie de l'œil, où pour lui zonula et corps vitré ne sont que des produits
de la rétine, c'est-à-dire du cerveau, et des productions d'une nature gliale
particulière. — A. Prenant.
Keilin (D.). — Sur certains organes sensitifs constants chez les larves de
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 469
Diptères et leur signification pro/iaJjle. — K. trouve chez des larves de Di-
ptères, soit libres, soit })arasitos, les organes sensitifs représentés par un
petit bouquet de poils, à situation constante : sur les parties latérales du
thorax, et les considère, vu leur position et leur parfaite constance, comme
des vestiges d'appendices ambulatoires régresses. En effet, à un degré
moindre de régression, ces organes se montrent sous forme de mamelons
non fonctionnels avec quelques poils sensitifs. — Y. Delage et M. Gold-
SMITH.
P) Physiologie.
Agazzotti (Alberto). — Sur le plus petit intervalle de temps perceptible
dans les processus psychiques. — Le but de ce travail expérimental a été
de déterminer le plus petit intervalle de temps qui peut être encore perçu
entre deux excitations se succédant très rapidement. Il résulte des expé-
riences de l'auteur que ce plus petit intervalle de temps à peine percep-
tible varie suivant les individus et pour des sensations différentes. Le mi-
nimum de temps perceptible varie aussi suivant que les deux excitations
successives influencent le même organe sensoriel ou bien deux appareils
sensoriels distincts. 11 est plus élevé dans ce dernier cas probablement
parce que l'attention met un temps plus long pour se déplacer d'un cen-
tre sensitif à l'autre. Pour les excitations acoustiques l'intervalle de temps
à peine perceptible est de un millième de seconde. Pour d'autres excita-
tions sensorielles, par ex. oculo-cutanées, auriculo-cutanées, ce temps n'est
que de plusieurs centièmes de seconde. Le temps minimum au delà duquel
il devient impossible de distinguer les excitations sensorielles varie quand
on modifie l'ordre des excitations successives portées sur deux organes sen-
sitifs distincts, c'est-à-dire quand l'organe excité le premier dans une
expérience est excité le second dans l'expérience suivante. — M. Mendels-
SONHN.
Henri (Victor) et Larguier des Bancels (J.). — Photochimie de la ré-
tine. — Ce travail se compose de plusieurs parties : 1'^ Etude du minimum
d'énergie nécessaire pour provoquer des sensations lumineuses. — 2° Rôle du
pourpre rétinien. — 3° Étude des réactions électriques qui se produisent
dans la rétine pendant l'excitation lumineuse, comparées aux actions photo-
électriques. — 4° Étude de la vision des couleurs. — 5° Étude de la fusion
des impressions lumineuses, d'images consécutives; bases physico-chimi-
ques d'une théorie des sensations lumineuses.
Les auteurs arrivent à ce résultat intéressant que l'énergie de rayon-
nement minimum capable de provoquer une sensation lumineuse est, à
égalité de surface, deux ou trois mille fois plus faible que l'énergie mini-
mum produisant une action photochimique sur le bromure d'argent. La
rétine est donc deux à trois mille fois plus sensible à la lumière que les
plaques photographiques les plus rapides. L'énergie de rayonnement cor-
respondant au seuil de clarté varie avec la longueur d'onde. La quantité
d'énergie nécessaire pour provoquer une sensation lumineuse varie avec la
durée suivant une loi complexe qui paraît être la résultante d'une part de
la loi d'excitation des nerfs et d'autre part de la loi des réactions photo-
chimiques. Les auteurs admettent que la décomposition du pourpre rétinien
par la lumière se produit suivant la loi quantitative d'absorption photochi-
mique : elle est proportionnelle à la quantité d'énergie de rayonnement
absorbée. Les trois courbes représentées par les auteurs, celle de l'énergie
du seuil, celle de l'action sur le pourpre et celle d'absorption, sont presque
470 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
coïncidentes. L'absorption et la décomposition du pourpre permettent d'in-
terpréter quantitativement la vision crépusculaire, ainsi que les conditions
d'adaptation à'Tobscurité. — M. Mendelssohn.
Burch (G. J.). — Note préliminaire sur une méthode de mensuration des
sensations de couleur par la lumière intermittente^ avec description d'un
appareil non encore terminé. — B. produit une série d'éclats de lumière
monochromatique qui produisent par induction une condition de cécité aux
couleurs dans une petite partie du champ de la vision qu'ils n'atteignent
toutefois pas. Cette partie même est occupée par des éclats aussi de la
partie du spectre à l'examen. La couleur correspondant à des éclats mono-
chromes est pour ainsi dire effacée de cette partie, et l'observateur voit les
limites des sensations de couleur sous-jacentes tant que les éclats se succè-
dent aux intervalles voulus. — H. de Varigny.
Brocher (F.). — Le travail au microscope et V accommodation. — La
question que s'est posée B. est celle-ci : comment se comporte l'accommoda-
tion visuelle, lorsque l'observateur regarde un objet, non pas directement,
mais par l'intermédiaire d'un instrument d'optique, par exemple au moyen
d'une loupe ou d'un microscope? L'opinion généralement admise est que
dans ce cas, l'œil s'efforce de voir le plus près possible et, dans ce but, ac-
commode au maximum, de sorte que l'usage prolongé de la loupe produit ou
augmente la myopie, en habituant l'œil à voir à la distance minima de sa
vue distincte. Pour résoudre la question B. emploie une méthode qui con-
siste en principe à faire voir à l'observateur, simultanément — au moyen
d'une chambre claire et d'un jeu de miroir — outre la préparation qu'il re-
garde au microscope, un objet A, situé dans le lointain (à 20 mètres au
moins), et un objet B, assez rapproché (à 40 centimètres environ). On con-
state que, dans ces conditions, certains microscopistes voient simultanément,
tous deux ensemble et avec netteté, la préparation microscopique et l'objet
éloigné A. L'œil n'accommodant pas pour la vision d'un objet éloigné, on
doit donc conclure que, chez les microscopistes en question, l'œil n'accom-
mode pas non plus pour la vision au microscope. D'autres observateurs,
lorsqu'ils regardent au microscope, accommodent, mais n'utilisent pas né-
cessairement l'accommodation maxima de leur œil. Celui-ci prend, dans ce
cas, une accommodation moyenne — variant selon les individus — qui doit
correspondre, en général, à l'accommodation que l'observateur a coutume
d'employer pour son travail habituel. — Ces expériences permettent de com-
prendre pourquoi l'usage du microscope fatigue les uns et pas les autres.
B. donne quelques indications d'ordre pratique, permettant de faciliter
l'emploi de l'instrument. — M. Boubier.
Best. — Le pouvoir visuel de l'œil à facettes. — Exner, le premier, réussit
à photographier l'image droite que forme l'œil à facettes du ver luisant
{Lampyris splendidula) des objets extérieurs. Le photogramme obtenu d'une
lettre majuscule latine montre que le pouvoir de résolution de ces yeux est
médiocre, correspondant à peine à un centième de l'acuité normale. Au point
de la résolution, l'œil à facettes est donc nettement inférieur à l'œil con-
struit selon le principe de la chambre noire munie d'une lentille. L'étude
tliéorique de l'œil à facettes montre, par contre, que sa résolution ne diminue
pas quand l'objet est très rapproché de l'œil. Dans ces conditions de fonc-
tionnement, très fréquentes chez les insectes et d'autant plus fréquentes
et plus prononcées que la taille de l'insecte est plus petite, la résolution de
XIX. — SYSTEME NERVEUX. 471
l'œil à facettes est supérieure à la résolution de l'œil à chambre noire de
dimensions identiques. — Sulzer.
Yung (E.). — De V insensibilité à la lumière et de la cécité de l'escargot.
— Suite à l'étude publiée dans Arc/t. de Psych., 1004 : l'escargot a un œil
dont SwAMMERDAM a donné une description complète, ce qui amène les
zoologistes à écrire que l'escargot possède l'organe de la vision et voit; mais
ils ne décrivent pas le fonctionnement de cet organe. Les expériences faites
pour vérifier si l'escargot voit ont donné des résultats contradictoires. Y.
a repris une nouvelle série expérimentale pour examiner si l'escargot
sent la lumière soit par les yeux, soit par la peau : il conclut à l'absence de
sensibilité dermatoptique autant que de sensibilité visuelle; recherchant
ensuite si les escargots observés étaient sensibles aux brusques variations
d'intensité lumineuse, il conclut à leur insensibilité : ils se conduisent
comme s'ils ne voyaient pas la lumière. En fait, l'escargot des vignes se
conduit toujours comme un aveugle : les objets se révèlent à lui par leur
odeur, leur température ou leur humidité, plutôt que par la clarté, la forme
ou la couleur. Willem a vu un Hélix p.. amputé de ses tentacules, se con-
duire comme un animal intact. L'escargot n'est donc dermatoptique à aucun
degré, et ses yeux ne lui sont visuellement d'aucun usage. — Jean
Philippe.
Doflein (J.). — Le sens olfactif des animaux a qnat il es. — L'auteur revient sur
son opinion exprimée précédemment (v. Ann. Mol., XV, 378), d'après la-
quelle les animaux aquatiques possèdent, tout comme les animaux terrestres,
deux types d'organes chimiorécepteurs, l'un servant à la gustation, l'autre
équivalante l'odorat. ATiippui de son opinion, D. cite notamment des obser-
vations de L. A. BoRADAiLLE sur le comportement de crustacés décapodes
à vie amphibie {Cœnolnta). Chez ces crabes qui vivent tantôt dans l'eau,
tantôt sur terre, ce sont les antennes internes qui servent à l'odorat, les
mêmes organes, par conséquent, qui, d'après les observations de D., auraient
cette môme fonction chez les crustacés purement aquatiques. — J. Strohl.
Bauer (V.). — L'aptitude des Poissotis à distinguer les couleurs. — L'auteur
étudie les jeunes poissons de Charax puntaz.:-o Gm., Alherina hepsetus L.,
Box salpa L., Mugil, en utilisant deux mouvements qui leur sont habituels :
mouvement d'approche vers un objet nouveau et mouvement de fuite vers
l'angle le plus obscur du bassin au cas d'une excitation brusque. En fai-
sant apparaître des écrans de différentes couleurs (la quantité de lumière
pénétrant étant égale), il constate que les poissons réagissent à chaque
cliangement; la perception des couleurs existe donc. Le rouge produit une
impression particulièrement forte (éloignement rapide). Le même résultat
est atteint si, au lieu d'écrans colorés, on emploie le spectre fourni par
une lampe à arc. — Le séjour préalable dans l'obscurité augmente
toutes ces réactions. — M. Goldsmith.
h) Parker (G. H.). — Effets des sons produits par les explosifs sur les pois-
sons {moteurs des bateaux et canons). — Les expériences ont été faites sur
les espèces Fundulus heteroclitus, Stenotomus chrysops, Menticirrhus
saxatilis, Scomber scomber, Pomatomus saltatrix. Les bruits qui, venus du
moteur, sont transmis par l'eau jusqu'aux poissons, n'ont sur ceux-ci aucun
effet, surtout lorsqu'ils sont affamés. De nombreux individus en train de
dévorer la boette d'une ligne ne sont nullement gênés par le bruit du
472 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
moteur d'un bateau situé à 50 pieds de là, face au courant qui portait sur la
ligne. Les premiers bruits qui parviennent jusqu'au poisson sont, sans
doute, trop faibles pour être perçus et, l'intensité de ceux qui suivent étant
plus forte à mesure que le bateau se rapproche, le poisson, déjà accoutumé
progressivement, ne réagit pas. Il en est de même des bruits des canons.
Cependant, au début, le poisson cesse de manger : mais l'excitation est
purement locale et temporaire. Si l'on se souvient que certaines espèces,
au moment de la reproduction, produisent des sons dont l'effet est d'appeler
les individus de sexe contraire, on peut admettre que les mêmes bruits faits
artificiellement, provoqueraient un .résultat identique. — M. Hérubel.
a) Parker (G. H.). — liéaciions ulfaclivcs de Funduhis hcteroclilus. — A
la suite d'expériences minutieusement conduites, l'auteur conclut que le
poisson dont il s'agit se sert de son appareil olfactif pour rechercher sa
nourriture : cet appareil serait une sorte de récepteur chimique d'une très
grande importance. — M. Héruuel.
Neumann (A.). — Contribution à la question de la sensibilité des ori/anes
internes. — Les recherches de l'auteur démontrent que la plupart des
organes internes de la grenouille et du chien possèdent une sensibilité
propre et réagissent aux excitations mécaniques, thermiques et chimiques.
Les reins et la rate chez la grenouille ne sont pas sensibles. La voie centri-
pète de la sensibilité des organes internes chez la grenouille se trouve dans
les nerfs splanchnique et pneumogastrique. Une portion d'intestin dénudé
de son mésentère réagit encore aux excitations et détermine des réflexes
dont les voies de conduction se propagent vers les temninaisons nerveuses
mésentériques voisines à travers l'intestin dans la direction orale. D'après
Fauteur, la voie de conduction sensible de l'intestin est le plexus d'Auer-
bach. Une portion d'intestin privé de sa couche musculaire longitudinale
perd sa sensibilité et sa conductibilité. — M. Mendelssoijn.
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XIX. - FONCTIONS MENTALES. 475
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a) Henry (Charles). — Sensation et énergie. (Instit. génér. Psychol., 1911,
Mémoires artistiques, p. 295.) [Anal, avec le suivant
b) — — Mémoire et habitude. (Inst. génér. Psycholog., 1911, Mémoires
artistiques, pp. 295, 117.) [485
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a) Hollingworth (L.). — The psychology of Drowsiness (Amer. Journ. of
Psychol., 99-111.)
[Analyse faite pour montrer que les hallucinations survenant à ce
moment se font avec un autre type d'imagination que durant la veille, se
déroulent selon des associations plus isolées, et séparent l'activité men-
tale des habitudes antérieures qui la personnalisaient. — Jean Philippe
b) — — Judgemenis of persnasiveness. (Psychol. Rev., XVIII, 234-256.) [Ces
^j, jugements peuvent être soumis au contrôle de la mesure. — J. Philippe
a) Jacobson (Ed.). — Consciousness uuder Anesthetics. (Amer. Journ. of
Psychol., 333-345.) [J. continue la série de recherches
faites pour montrer (cf. Ann. biol., V, p. 612, etc.) que les anesthésiques
n'abolissent pas toujours la conscience proprement dite. — Jean Philippe
b) — — Experimenls on the inhibition of sensations. (Psychol. Rev., XVIIl,
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Jennings (H. S.). — La méthode des essais et erreurs chez les animaux.
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[Revue générale sur l'analyse de ces éléments. — J. Philippe
Joteyko et Kipiani. — Rôle du sens musculaire dans le dessin. (Rev.
Psyehol., 362-3G9.)
[Expériences ayant consisté à faire dessiner les mêmes objets les
yeux ouverts, puis les yeux fermés. — Tout en avouant que l'habileté
motrice ne constitue pas le peintre ou le dessinateur, J. et K. concluent
que le sens musculaire est un facteur capital pour bien dessiner, et que,
pour les aveugles, dessiner a une grande valeur éducative. — J. Philippe
Kakîse (Hikoso). — A preliminar)/ expérimental stiidy of the conscioiis
concomilanls l'ndersiandiîig. {Amer. .]onrn. of Psyehol., 1911, 14-04.) [519
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oi^i l'auteur s'efforce, par des aperçus nouveaux, de ramener à des pro-
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Villa (G.). — Psicologia contcmporane. (4.35 pp., Roma, Bocca,)
[Réédition de cet ouvrage traduit en français et l'un des
meilleurs sur l'histoire de la psycliol. contemporaine. — Jean Philippe
Vînchon (Jean), — Délires des enfants. (Th. méd. Paris, 105 pp., Rous-
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Vries Schaitb (Aima de). — Oti the intensity af Liuiges. (Amer. Journ. of
P.sychol., 340-308.) [Expériences faites sur des images
de mémoire, montrant qu'elles ont une intensité plus ou moins grande,
et, en tant qu'elles rappellent des sensations, peuvent être classées
par degrés d'intensité analogues à ceux des sensations. — Jean Philippe
Wagner ("W".). — Les bases biologiques de la psychologie comparée {Biojtsy-
chologie) (en russe). (Saint-Pétersbourg, Wolf, 435 pp., fig., 1910.) [526
Wallace (Wallin I. E.). — Expérimental S tudies of RhylJun and Time.
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483 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
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I. GÉNÉRALITÉS ET CORBÉLATIONS.
a. Généralités.
Ors (E. d'). — Note sur la formule hiohxjique de la logique. — Les faits
de la logique sont scientifiquement traduits en langage biologique, si l'ana-
lyse des produits concrets de la pensée nous conduit à considérer celle-ci
comme soumise aux mêmes lois que la vie. Sinon, il est impossible d'in-
duire (|uoi que ce soit de valable de cette analyse.
Partant de là, O. conclut que « l'instabilité de l'être vivant étant donnée, les
excitations du milieu lui seraient toutes plus ou moins toxiques, sans une
immunité en rapport avec elles, qui lui permet de les incorporer à son fond
vital : dans les cas où la toxicité serait plus intense, c'est-à-dire quand il
s'agit de cellules dont l'indétermination fonctionnelle se traduit en des phé-
nomènes de conscience, et où, par conséquent, les différences dans le rap-
port de tension se traduisent par un problème intellectuel, l'activité spéci-
fique de l'être qui résout le problème intellectuel, procède d'une immunité
acquise en vertu d'une victoire sur des excitations antérieures. D'où : l'acti-
vité conceptuelle, chez l'être conscient, doit bien être considérée, ainsi que
le faisait Avenarius, en fonction des rapports de tension entre l'énergie
individuelle et le milieu extérieur : mais il faut ajouter que cette activité y
accomplit une mission spécifiquement antitoxique, constituant, dans l'éco-
nomie de l'être conscient, une défense contre l'intoxication qui représente
pour la vie et pour la pensée les excitations provenant du milieu ». Et O.
conclut qu'il faudrait organiser ces recherches en quatre sens : 1° logique
dans les maladies mentales; 2'^ dans le sens commun; 3° dans les sciences;
4" dans le langage. — Jean Philippe.
a) KostylefF (de). — Les méthodes et l'avenir de la psychologie expérimen-
tale. — Une orientation nouvelle : la méthode du questionnement : tel est le
sous-titre de cet article, que K. consacre à étudier les méthodes de l'institut
psychologique de Wurtzbourg. Cette méthode est, en réalité, une méthode
d'observation, où l'élément expérimental n'est représenté que par le point
de déclanchement. K. énumère un certain nombre d'auteurs, surtout en
Allemagne, qui se sont livrés à ces recherclies. Il leur prédit un très grand
avenir. [On ne saurait cependant voir dans ce mode de recherches, qui a
toujours été pratiqué dans les laboratoires de psychologie, autre chose qu'un
moyen do préparer les expériences, faites avec le contrôle des instruments].
— Jean Philippe.
Dodge (R.). — Une hg/iothrse /'éconde pour la j)Sychophi/iiqur subjective.
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 483
— Le parallélisme psychophysique n'a donné aucun résultat; au moment
où se développait si rapidement l'expérience psychologique et psychophysi-
que, on ne trouve pas un seul progrès attribuable au parallélisme, ([ui a
plutôt joué le rôle de poids mort. R. D. en établit des raisons : celles-ci
n'atteignant pas le parallélisme métaphysique, il conclut que c'est de ce
côté qu'il faut chercher. — Jean Philippe.
Collucci (C). — Préliminaires pour une psychologie fondée sur une base
analomiqne. — C. estime que l'examen microscopique des cellules ner-
veuses, l'étude de leur réaction aux diverses colorations, l'aspect de leurs
prolongements, peuvent fournir actuellement des indications sur les modi-
fications qu'elles subissent sous l'influence des excitations mécaniques, physi-
ques, chimiques, physiologiques; il estime en particulier que le neurolo-
giste peut commencer à déterminer leui's réactions vaso-motrices et, dans
une certaine mesure, les relier aux états de conscience auxquels celles-ci
correspondent. — Jean Philippe.
"Watt (H. Y.). — Les éléments de l'expérience et leur réduction à des for-
mes ou à des types : le ynodalisme. — "W. fait une revue générale des objets
de l'expérience psychologique, et les classe, pour les ramener à des t^pes,
et montrer selon quelles voies l'expérimentateur doit d'avance s'orienter
dans ses recherches. Il lui semble que le seul objet de l'expérience psycho-
logique soit la sensation : tout le reste n'en est, à quelque degré que ce soit,
que des combinaisons : d'où le nom de modalisme qu'il attribue à sa con-
ception. — Jean Philippe.
a) Delage (Y.). — La loi d'altermtnce dans les jeux de hasard. — (Analysé
avec le suivant.)
b) Le raisonnement et l'intuition dans l'appréciation des probabilités.
— Ces deux articles font corps : celui sur le raisonnement, premier en date,
examine qui a raison, du savant estimant, d'après le calcul des probabilités,
que 3 ou 4 sorties de la rouge ne diminuent pas ses chances de sortie par
la suite, cliaque sortie étant indépendante; ou du joueur qui en appelle à
son intuition pour juger qu'après îi ou 4 sorties, il reste moins de chance de
sortie à la rouge. En fait, les statistiques ou la liste des coups d'une maison
de jeux, celle de Monte Carlo, par exemple, sont en accord, à 2 % près,
avec les calculs des mathématiciens , et non avec les prévisions que les
joueurs aiment à mettre en avant, et sur lesquelles, d'ailleurs, ils ne sont
pas d'accord. Les séries, de même, ne sont pas individuellement plus pro-
bables les unes que les autres; mais certaines séries, présentant une cer-
taine constitution, un certain arrangement conforme à des règles qu'in-
dique Y, D., ont, en bloc, plus de chances de se réaliser; elles ne sont
cependant pas plus probables que n'importe quelle autre, « mais leur caté-
gorie est plus nombreuse, et cette catégorie a pour elle la somme des chances
de toutes les séries qui la composent » (p. 138).
Ce côté amène Y. D. à examiner la question de la localisation dans le
temps et l'espace, ou, en d'autres termes, la réalisation, que les mathémati-
ciens laissent volontiers de côté, et qui est surtout en cause pour le joueur
et l'expérimentateur.
Dans l'autre étude, Y. D. examine les lois d'alternance et de consécution
dans les jeux de hasard : ce mode d'alternance donne à la série fournie par
la roulette ce que D. appelle sa physionomie réelle : il en tire un certain
484 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nombre de lois, qui ne se vérifient qu'en moyenne sur un grand nombre de
coups, mais qui cependant encadrent le développement des suites de coups;
et il conclut que, sans donner une physionomie bien précise à la suite des
coups, ces lois montrent qu'il y a là un certain ordre. — Jean Philippe.
Galbrun (H.). — Plan d'un maiiud crinterpolalion. — A propos d'un pro-
jet de manuel d'interpolation G. soulève, sur la valeur et le mode des ap-
plications du calcul et le mode des probabilités, une discussion très intéres-
sante pour ceux qui s'occupent des moyennes et des formules en psycho-
physique.
Le problème ordinaire de l'interpolation trouve sa solution dans le calcul
des différences soit par la formule de Newton soit par d'autres formules
analo.ii'ues. Mais il y a un autre problème de l'interpolation qui est celui de
l'ajustement : quand on a un certain nombre de valeurs déduites de Texpé-
rience, entachées d'erreurs par conséquent | ce qui est le point à discuter —
V. ,1»». hiol., XIV, p. 452], comment substituer à cette suite de valeurs qui
présentent des discontinuités, une suite de valeurs continues? Comment --
ayant un certain nombre de valeurs d'une fonction qu'on a déterminées soit
en biologie soit en statistique — remplacer, par une suite continue, la suite
discontinue de nombres que les expériences nous ont donnés?
G. estime que pour aborder V ajustement il faut d'abord savoir ce que Ton
doit entendre par erreur expérimentale : et ici, il faut adopter les notions du
calcul des probabilités et distinguer, par exemple, l'erreur probable de la
valeur la plus probable de l'erreur. Dans cet ordre d'idées, on a employé
des méthodes d'ajustement dites mécaniques (pour les tables de mortalité) :
admettant l'existence d'une relation a priori entre plusieurs membres con-
sécutifs de la suite des nombres à ajuster : on corrige le nombre moyen en
recourant à des nombres voisins.
March estime cette méthode dangereuse pour la biologie ; d'après lui, la
recherche d'une courbe ajustée se ramène très bien à un problème d'ajus-
tement; mais la décomposition d'une courbe en deux, trois ou quatre courbes
normales plus simples et plus explicables, est un problème très difficile et
dont il ne connaît pas beaucoup d'applications. Ceci fait, il resterait à éta-
blir une étude des contingences et des corrélations, surtout de la corrélation
des écarts. Le danger des exercices de ce genre est de faire croire qu'on
trouve des lois en api)liquant des formules, alors qu'il ne faut se servir de
ccllos-ci qu'après avoir entrevu les lois des expériences faites ou les avoir
devinées ; mais le calcul permet de préciser la valeur des observations.
— Jean Phillippe.
h. Sensations muscidaires, organiques.
Sikorsky (D''). — Les corrélations psychophysiques. — Le pouls d'un sujet
donne lieu à des particularités typiques et constantes. Entre les deux types
connus, celui de l'innervation vaso-tonique (ondes catacrotiques près du
sommet) et de l'innervation vaso-dépressive (mêmes ondes plus bas), S.
place une innervation équilibrée qui décèle non plus un état affectif sthénique
ou asthénique, mais un état d'attention concentrée, qui suppose un état de
santé, une certaine supériorité intellectuelle et morale. Dans la maladie, le
pouls du psychopathe perd son caractère d'individualité; chez le sujet sain
et surtout chez les hommes supérieurs le pouls bien individuel est « remar-
([uablement distinct, réguliei' ». Tous les corrélatifs psychophysiques sont de
même ; les pneumogrammes confirment les indications des sphygmogram-
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 485
mes. Parfois le pouls et la respiration perdent leur caractère normal pour
prendre le caractère affectif (p. ex. par suite d'une émotion-choc) et pour
osciller ensuite entre les deux ; mais les êtres qui ont do la force de carac-
tère ont une mimique sobre, aisément réprimée; leurs manifestations
émotives participent d'une sorte d'économie qui permet la plénitude de la
vie intérieure, les peintres ont bien observé les corrélatifs psycho-physiques
des divers degrés d'attention pour les exprimer par des jeux de physionomie
(attention nouvelle ou auditive et méditation). — G. L. Duprat.
Henry (Charles). — Sensation et Energie. — Mémoire et Habitude. — Ces
deux mémoires sont un premier essai pour dégager les lois de cette organi-
sation générale qui nous permet selon l'expression de Rameau de sentir la
beauté, quelle que soit la sensation qui nous la révèle, comme une sorte de
sens général nous permet, développé dans tous les organes sensoriels, du
tact à la vue, de prendre contact avec l'expression des objets extérieurs.
Ch. H. veut dégager les lois mathémati(iues d'exercice de cette organisation
générale : et, pour cela, s'adresse d'abord à la vue, le sens dont les données
sont le mieux connues : pour en préciser mathématiquement les données
expérimentales, de façon à dégager une formule de la beauté : parallèle-
ment, il s'occupe de l'énergie musculaire, l'irritabilité motrice lui apparais-
sant comme l'autre côté de l'irritabilité sensorielle : et il établit ensuite les
relations de la sensation et de l'énergie musculaire.
Dans Mémoire et Habilude, application à ces deux facultés des résultats
obtenus dans Sensation et Energie.
La mémoire est caractérisée par l'évolution de représentations vers un
agrégat de plus en plus complet, tandis que du fait de l'habitude, un agrégat
de représentations, complet dès le début, évolue vers des durées d'établisse-
ment de plus en plus petites, tendant asymptotiquement vers une limite. Le
soutenir n'étant qu'une sensation affaiblie, la loi de son établissement ne
doit pas différer de la loi d'établissement des sensations moyennes : c'est ce
que prouve l'interpolation des sensations d'intensité moyenne. De même,
la loi d'établissement d'une habitude ne diffère pas de la loi d'évolution d'une
sensibilité et d'une motilité, qui croîtrait de zéro jusqu'au maximum. L'é-
quation interpolatrice est générale et représente également bien les expé-
riences faites sur les animaux. — Jean Philippe.
Jacobson (Ed.). — Expériences sur rinhibition des se)isalions. — Heymans
a montré que les sensations de couleur, de son, de pression... peuvent être
totalement oblitérées par d'autres sensations de mêmes espèces plus fortes.
J. a organisé une série d'expériences très méthodiquement conduites pour
approfondir cette question; il conclut : 1" que des sensations sonores modé-
rées peuvent être oblitérées par des sensations de pression plus fortes et
simultanées, de même que des sensations de pression modérées peuvent
l'être par des sensations plus fortes de son ou de pression ; 2° que plus on
donne d'attention à la sensation inhibitrice, plus son pouvoir inhibiteur
s'accroît; tandis qu'en dirigeant l'attention vers d'autres sensations, on
diminue la force de l'inhibition. D'où résulte que dans le cas de distraction
d'une sensation (parce qu'une autre sensation l'oblitère) la distraction con-
siste précisément en une influence inhiintrice exercée par cette sensation sur
celle dont l'attention s'éloigne, et la distraction est proportionnelle à la force
de cette inhibition. On peut aussi conclure des expériences d'IlEYMANS que
chaque sensation dont l'excitation extérieure est suffisante, s'élève au-dessus
du seuil de la conscience (ou s'impose à notre attention), dans la mesure
486 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
où elle n'est pas contrariée par d'autres sensations, ou, si Ton préfère, son
intensité s'accroît dans la mesure où l'absence d'autres sensations inliibitrices
permet au stimulus d'agir en nous. Le degré d'intensité d'une sensation
n'est donc pas proportionnel simplement au stimulus extérieur, mais à la
partie de celui-ci qui échappe à l'influence des autres sensations simulta-
nées. [L'importance de ces vues n'a pas besoin d'être soulignée ici]. — Jean
PlULIPPE.
Myers (C. S ). — Une observation de syneslhêsie. — Cette observation,
prise sur un sujet de 30 ans, est très complète et très fouillée : la synes-
tliésie est poussée presque dans tous les modes de sensation : surtout pour
les tons (cf. H. Lauiîet, Les Si/neslhésies, Paris, 1908). M. estime que le
fondement des synestliésies réside dans une certaine sympathie entre le
sensorium visuel et le sensorium auditif. A l'origine, et pour le plein dé-
veloppement de la synesthésie, il faut en outre une certaine forme d'as-
sociation, une tendance à former des associations entre les membres cor-
respondants de deux séries homologues. Ainsi, dans le cas observé, chaque
lettre tend immédiatement à se joindre au nombre exprimant sa position
dans l'alphabet. Et sans doute il en est ainsi depuis l'enfance, ou depuis
l'époque d'une maladie où le sujet s'était amusé à jouer ainsi aux nom-
bres. Et cette association se produit d'autant plus facilement que l'état est
plus voisin de la rêverie ou de la fatigue. — Jean Philippe.
Me Malien (Ch. B.). — Investigation expérimentale sur la coordination
spatiale dans les différents sens. — Cette étude a porté sur la précision des
adaptations localisatrices du côté de la vue, du sens musculaire et du toucher.
L'auteur a d'abord vu, d'une façon générale, que l'on a tendance à sous-
estimer l'espace parcouru par un excitant tactile mù rapidement. Ses autres
conclusions, données avec réserves, sont : que la localisation visuelle est
plus précise que la musculaire et celle-ci plus précise que la tactile. 11
semble aussi que la précision de la réaction dépende, dans une large mesure,
de la forme arrêtée des données auxquelles on réagit. La vue fournit une
base plus nette que le muscle, et celui-ci, que le toucher; de même quand
l'appréciation est basée sur la vue, les réactions sont plus uniformes que
quand l'appréciation est basée sur le sens musculaire. — Subsidiaireœent,
M. se demande si notre tendance (si souvent notée) ;i développer trop loin
les mouvements musculaires est due moins à une sous-estimation de la dis-
tance parcourue par le bras qu'à un besoin de mieux préciser des données
sensorielles trop vagues : précision obtenue en développant le mouvement
plus loin, pour qu'il devienne plus satisfaisant et plus net. — Jean Piiu-ippe.
Claparède (Ed.) et Radecki ("W.). — Sur les phénomènes psycho élec-
triques. — Le corps humain offre aux courants électriques qui le traversent
une perméabilité variant suivant diverses circonstances. La cause exacte,
psycho-physiologique, des déviations du galvanomètre dans le courant duquel
le sujet est placé n'a pas jusqu'ici été découverte. Quatre idiots complets
soumis à l'expérience n'ont pas donné la moindre réaction au galvanomètre,
quelle qu'ait été l'intensité des excitations auxquelles ils furent soumis. Il
semble que le phénomène galvanique nécessite l'intégrité de Técorce du cer-
veau. Les résultats des expériences montrent que les facteurs physiques jouant
le rôle prépondérant sont les suivants : 1*^ changements de la conductibilité
d'ensemble du corps humain, en rapport avec certaines excitations psychi-
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 487
ques; 2" changements des potentiels de la peau humaine, dus aux pliéno-
mènes de la sécrétion. — M. Boubier.
Radecki. — Recherches expèriinentales sur les phénomènes iisyrho-éleclri-
ques. — 11 s'agit de démontrer qu'il existe un rapport entre les phénomènes
électriques du corps et les excitants psychiques, et d'analyser dans leurs
grandes lignes ces excitants. Pondant les excitations psychiques, les chan-
gements statiques des potentiels ont lieu sur les surfaces des doux mains
inégalement, mais ce n'est pas là un phénomène prépondérant. Tout ce qu'on
peut dire, c'est que la conductibilité d'ensemble du corps humain pendant
certaines excitations psychiques change (vis-à-vis d'un courant exosoma-
tique); de même il y a changement statique des potentiels à la surface du
corps : mais on n'entrevoit jusqu'à présent aucune loi. Si l'on recherche du
côté physiologique, on voit que les états psychiques provoquant une vasodi-
latation, une modification de vitesse et de pression du courant sanguin,
causent l'augmentation de l'échange gazeux dans le corps, et, par consé
quent, une augmentation de conductibilité du corps. De même pour les sé-
crétions glandulaires, les processus psychiques engendrant des phénomènes
psycho-électriques, sont uniquement des états affectifs ou des émotions con-
scientes ou subconscientes; chemin faisant, R. dégage le rôle de la respira-
tion, examine les différences individuelles et conclut que ces variations
électriques nous renseignent surtout sur le degré de l'élément émotif lié aux
différents états psychiques chez chaque sujet, — Jean Philippe.
Grassi (P.). — Tcmpii de réaclion simple et adapfalion de Vnllcnlion. —
Dans des expériences faites à Rome, au laboratoire de Santé de Sanctis, on
mesure des temps de réaction simple dans des conditions différentes au
point de vue de la direction de l'attention. On emploie le chronoscope de
d'Arsonval, et les excitations sont appliquées à diverses régions de la peau.
Dans un cas, on fait toute une série de mesures en excitant la peau au même
endroit. Dans un autre cas, le point où l'excitation est appliquée change
d'une mesui^e à l'autre. Dans un troisième cas, le changement est pério-
dique, c'est-à-dire que, après avoir appliqué l'excitation un certain nombre
de fois à un endroit déterminé, on passe à un autre endroit; et, comme le
sujet arrive à deviner à quel moment le changement va avoir lieu, on modifie
l'expérience en faisant le changement après un nombre d'excitations qui
varie de 7 à 14. — Le temps de réaction, dans les mêmes conditions, se
montre variable chez un même sujet, d'un jour à l'autre et de l'après-midi
au matin. Il en résulte que l'on ne peut comparer ensemble que des expé-
riences faites dans une même séance. Les variations que l'on obtient, pour
une même région, en expérimentant à des jours différents, ne paraissent
pas suivre une loi, et notamment ne paraissent pas obéir, comme on aurait
pu s'y attendre, à la loi de l'exercice : par exemple, pour la tempe gauche,
en cinq jours différents qui se répartissent du 30 décembre au 18 janvier, on
obtient successivement les valeurs suivantes, en millièmes de seconde : 159,
184, 100, 140, 141. Sur le menton, en trois jours répartis d'une façon ana-
logue, on obtient : 182, 108, 104. Ces nombres, qui sont des moyennes de
25 mesures, ne prouvent certainement pas qu'il existe une influence de
l'exercice, et pourtant je ne crois pas qu'on puisse affirmer qu'elles prouvent
que cette influence n'existe pas : elles sont trop peu nombreuses pour avoir
un sens à ce point de vue, en raison de la facilité avec laquelle le temps de
réaction est modifié par des causes multiples. L'auteur a cherché par un
autre procédé s'il est possible de saisir une influence de l'exercice : elle a
488 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
calculé, pour IG.séries de 25 réactions, le temps des 10 premières et le temps
des 10 dernières. Le résultat est encore négatif : dans 8 séries, le temps est
plus court pour les dix premières réactions; dans les 8 autres, c'est le con-
traire. Mais l'auteur ajoute que, dans toutes les séries, elle n'a jamais in-
scrit les 4 ou 5 premières réactions, car elles appartiennent au temps exigé
pour l'ajustement (Anpassmig) de l'attention : c'est là, sans doute, un pro-
cédé conforme à la technique ordinaire, mais il me semble pourtant très re-
grettable, car les anomalies numériques que présentent ces 4 ou 5 premières
réactions mériteraient d'être analysées avec un soin tout spécial.
Les résultats positifs sont plus solides. Lorsque le point excité est le même
dans toute la série, le temps de réaction est plus court que lorsque l'on
change de point à chaque réaction. Dans le cas oîi le changement de point
a lieu après qu'un certain nombre d'excitations ont agi sur un même point,
le changement provoque un allongement du temps de réaction ; les réactions
qui se produisent alors sont appelées par l'auteur réactions de passage. Si
par exemple on passe du côté gauche de la figure au bras gauche, le temjis
de réaction s'élève de 202 à 257. On a un résultat analogue si l'on passe du
bras à l'avant-bras : la différence est alors de 39 millièmes de seconde; si
l'on passe d'un point à un autre point de la même région (avant-bras, jambe,
dos), la différence est de même sens, mais elle est plus faible : elle tombe
à 2B, 20, et même 14 millièmes. — Enfin, dans quelques expériences du pre-
mier type (où le point est toujours le même), on a intercalé de temps en
temps, sans que le sujet put le prévoir, luie excitation sur une autre région
de la peau. Il en est résulté naturellement une émotion de surprise, et le
temps de réaction s'est élevé de 171 à 290, ou de 190 à 320, ou même de
157 à 380.
Comment faut-il comprendre ces faits? L'hypothèse de l'auteur, appuyée
par l'observation subjective, est que l'attention a besoin d'un certain temps
pour passer de l'image d'un certain point à l'image d'un autre, absolument
comme la perception visuelle a besoin d'un certain temps pour passer d'un
objet à l'autre. Même c'est là plus qu'une com})araison : la perception locale
du point touché s'accompagne ordinairement d'une image visuelle, et le
mouvement attribué ici à l'attention serait le mouvement d'une vision men-
tale. (A dire vrai cependant, il y a des normaux, sans parler des aveugles-
nés, chez qui la perception locale d'un point touché sur la peau ne s'accom-
pagne pas d'une image visuelle : il serait utile de savoir comment ils se
comporteraient dans des expériences du même genre que celles qui sont
rapportées ici). — Foucault.
Bonnier (P.). — Les centres organostatiques cl Ut dérivation cutanée. —
Ces centres nerveux sont ceux qui veillent sur le maintien de l'intégrité
organique de chaque partie de l'individu et sur les équilibres fonctionnels
sur lesquels repose la vie. Les topiques appliqués sur la peau n'agissent pas
directement, mais exercent, de la périphérie, une action sur les centres
nerveux, qui, à leur tour, agissent sur les parties de la peau à modifier;
c'est la même voie qui explique les alternances de troubles : l'entérite alter-
nant avec le rhume des foins, l'asthme ou la migraine. B. en cite un certain
nombre de cas. — J. Philippe.
Salow (P.). — Recherches sur la réaction, unilatérale et bilatérale. I. Dé-
veloppement des idées et des problèmes dans les expériences sur les réactions. —
Historique très détaillé des recherches faites jusqu'à présent sur les temps
de réaction. Dans une première période, on envisage la réaction comme un
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 480
tout susceptible de présenter des variations relatives, et l'on étudie la dépen-
dance du temps à l'égard des diverses conditions qui peuvent le modifier :
nature et degré des excitations, nature du mouvement de réaction, caractère
simple ou complexe de la réaction, exercice, fatigue, intoxications, états
émotionnels. p]n 1888, Lange découvre la distinction de la réaction senso-
rielle et de la réaction motrice, et dès lors le problème du type de réaction
passe au premier plan, (iuoi([ue, dans cette seconde période, les questions qui
avaient fait l'objet des premières recberches continuent à être étudiées. —
Cette étude historique n'est qu'une introduction à des recherches positives
qui permettront d'apprécier les résultats acquis. — Foucault.
Barnholt (Sarah) et Bentley (Mad.). — L'intensité thermale et la zone
d'excitation. — On n'a pu formuler jusqu'cà présent une loi générale expri-
mant la relation de l'intensité de la sensation à l'étendue de l'aire senso-
rielle excitée : la raison en est que l'augmentation se fait différemment,
selon qu'il s'agit d'une excitation tactile sur la peau, visuelle, sur la rétine,
auditive, etc. — B. et B. essayent d'étaljlir une relation entre l'augmenta-
tion des sensations de température et celle des sons : en tout cas, ils n'ad-
mettent pas que ces sensations augmentent avec la surface qui les transmet,
mais plutôt avec le ton de cette surface : à quoi il faut ajouter la plus grande
perfection de la conduction des excitations aux centres nerveux, quand la
surface est plus grande. ~ Jean Philippe.
Barucci (E.). — Critiques expérimentales à la doctrine des points tactiles.
— B., qui est une élève distinguée du Prof. De Sanctis, a fait ces recher-
ches pour trouver et individualiser les points de pression chez 3 sujets.
Elle s'est servie de la série des poils de Kiesow, suivant dans toutes ses par-
ticularités la méthode proposée par cet auteur et par Fkev.
Les conclusions des recherches sont les suivantes.
1) Tous les points de pression, sans exception, répondent avec des qua-
lités de sensations très différentes même si on exerce sur eux la même
stimulation en conditions identiques.
2) 11 n'existe pas pour chaque point une valeur de seuil constante.
3) Le pourcent des sensations douloureuses produites en excitant tou-
jours les mêmes points, et leur degré de déplaisir vont graduellement en
diminuant dans la série progressive des séances.
4) Dans les recherches de ce genre est très remarquable l'influence des
conditions physiologiques du sujet, et de certains facteurs pliysiques, de fa-
çon <|ue plusieurs faits ne peuvent être évalués qu'en raison des facteurs
susdits. — G. C. Ferrari.
Kieso-w (F.). — Sur les expériences de E. If. Weber et M. Szabadfôldi
d'après lesquelles des objets de même grandeur placés sur la peau sont sentis
comme ayant des poids différents quand leurs températures sont di//'érentes.
— E. H. Weuer a fait autrefois une expérience dans laquelle il plaçait sur
la peau, de préférence sur la peau du front, des pièces de monnaie, dont
les unes étaient à la tem})érature de la peau, tandis que la température des
autres était abaissée jusque vers — 4 ou — 7" C. : les pièces froides étaient
senties comme notablement plus lourdes. Weber interprétait le fait comme
signifiant que les impressions de température sont de môme nature et ont
les mêmes organes que les impressions de pression, c'est-à-dire que les va-
riations de température de la peau auraient pour conséquence des tractions
ou des pressions des papilles analogues à celles que produit une pression
490 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mécanique. En 1865, SzABADFoLni fait sur la même question une expérience
différente : il compare les poids apparents de disques de bois placés aussi
sur le front, et dont les uns sont à la température d'au moins 50 degrés,
tandis que les autres sont à la température indifférente, c'est-à-dire ne pro-
duisent ni sensation de chaud, ni sensation de froid : les disques chauds, à
égalité de poids réel, paraissent plus lourds.
K., pour étudier ces faits, a employé des pièces de monnaie, de cuivre,
d'argent et de nickel, des disques de bois, d'autres corps encore, et il a
pris les précautions nécessaires pour obtenir des faits bien établis. L'expé-
rience de Weber est confirmée d'une façon très nette et très variée. Si l'on
place sur la peau du front deux poids égaux, de métal, de bois, de carton,
de liège, quelles qu'en soient la largeur et l'épaisseur, le poids chaud est
toujours senti comme plus léger que le poids froid. L'excitation froide,
l'abaissement de température de la région impressionnée, donne lieu à une
sensation de pression : si les objets sont très légers, que par exemple ils ne
soient sentis qu'au moment où on les applique sur la peau, il suffit do
donner à l'un la température de la peau et de refroidir l'autre pour que le
poids froid cause une sensation persistante de pression, tandis que l'autre
n'est plus senti. Si on laisse tomber sur le front une goutte d'eau tiède et
une goutte d'eau à zéro, la première est à peine sentie ou n'est sentie qu'au
moment de l'application comme une pression légère, la deuxième produit
une sensation de pression passablement forte. Si l'on place l'une à côté de
l'autre deux rondelles de papier à filtrer, l'une sèche, l'autre imbibée d'éther
ou de chloroforme, la première est à peine sentie, la deuxième, en raison
de l'évaporation, donne lieu à une sensation nette de pression. Une goutte
d'éther ou de chloroforme, qu'on laisse tomber avec précaution sur le front,
agit de même. — La même illusion se produit aussi, d'une façon nette, sur
la région temporale, la paupière, l'os de la hanche, la joue, le menton, le pa-
villon de l'oreille, le bout du nez, la nuque, le dos de la main quand la main
est fermée. On l'obtient encore passablement sur le milieu et la partie infé-
rieure de l'avant-bras, mais moins bien sur le sternum, le genou, la peau du
ventre, la face palmaire de la main, le bout des doigts. — L'illusion peut
être très forte. Une pièce d'argent de deux francs, à la température de
— 5° C, est sentie par un sujet comme ayant le même poids que d'autres
pièces à 39°, dont le poids total est de 27 grammes. Dans des cas extrêmes, le
rapport des poids sentis comme égaux a été beaucoup plus élevé ; il a atteint
12 ou 13 avec des pièces de monnaie ; il a dépassé 19 avec des disques de
bois dont l'un était à zéro, tandis que l'autre avait à peu près la température
de la peau.
Quant à l'expérience de Szabadfôldi, K. la confirme aussi, mais surtout il
la complète. L'objet porté à la température de 50" parait plus lourd lorsqu'on
le compare avec un objet de même poids qui est légèrement chauffé ou dont
la température est indifférente. Mais, si on le compare avec un corps plus
froid, c'est ce dernier qui parait le plus lourd. D'une façon générale, si Ton
compare un corps dont la température reste à zéro avec un autre que l'on
échauffe graduellement à partir du point d'indifférence, on constate que la
différence apparente entre les deux poids grandit d'abord en même temps
que la différence de température, jusqu'à ce que le corps chaud s'approche
de la température où il va commencer à provoquer des sensations doulou-
reuses : à partir de ce point, la différence de poids paraît de plus en plus
petite, jusqu'à ce que l'on arrive au point où l'on est obligé d'arrêter l'expé-
rience parce que la douleur devient insupportable.
La loi générale de l'illusion est donc qu'un corps parait plus lourd quand il
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 491
cause, en même temps que la sensation de pression, une sensation de froid,
ou bien une sensation douloureuse de chaud. L'illusion est d'autant plus forte
que la surface impressionnée est plus étroite. Par exemple, le diamètre étant
de 15 millimètres, une pièce de monnaie à zéro est sentie comm.e ayant le
même poids qu'une pile de pièces à la température de la peau dont le poids
est en réalité 12 ou 13 fois plus fort; ce rapport s'abaisse à S ou 9 quand le
diamètre des pièces est de 20 millimètres; il tombe à 7 pour mi diamètre de
25 mm., à 3 ou 3,5 pour un diamètre de 30 mm. Mais ce rapport, qui mesure
l'illusion, ne varie pas d'une façon appréciable si l'on fait varier la valeur
absolue des poids comparés. Par exemple, là où le poids froid de 5 gr. paraît
égal au poids chaud de 35 gr., le poids froid de 10 gr. paraît égal au poids
chaud de 70 gr.
Deux autres faits curieux sont apparus au cours des expériences. L'un est
que le poids froid paraît, non seulement plus lourd, mais aussi plus étendu,
que le poids chaud. Par exemple, une pièce de 10 centimes convenablement
refroidie, dont le diamètre est de 30 mm., donne l'impression que l'on a
placé sur la peau un écu italien, dont le diamètre est de 37 mm. ; tandis que,
si l'on chauffe la pièce de 10 centimes, elle paraît avoir le diamètre d'une
pièce de 5 ou de 2 centimes,' c'est-à-dire 25 ou 20 mm. — L'autre fait est que
les objets froids paraissent être enfoncés plus profondément dans la peau
que les objets chauds. Si l'on pose sur la peau, l'un à côté de l'autre, deux
disques de bois de mômes poids et de mômes dimensions, dont l'un est froid
et l'autre chaud, le disque chaud paraît, non seulement plus étroit et plus
léger, mais il parait aussi placé sur un plan plus élevé que le disque froid :
le disque froid paraît s'enfoncer dans la peau, tandis que le disque chaud
semble seulement la toucher. Et, à mesure que la différence de température
entre les deux corps diminue, ce phénomène diminue aussi graduellement,
jusqu'à ce qu'il disparaisse quand les deux corps arrivent à la température
d'indifférence.
K. essaie d'expliquer tous ces faits en prenant comme point de départ
l'hypothèse de von Frey sur la nature de l'impression produite dans les cou-
ronnes nerveuses des poils et dans les corpuscules du tact par une pression
mécanique : la pression aurait pour effet de modifier la concentration des
liquides contenus dans les corpuscules, et, en raison de cette modification,
une action chimique serait exercée sur les terminaisons nerveuses. L'abaisse-
ment de température causé par les objets froids aurait le môme effet par
suite de la contraction des tissus. La propagation de rabaissement de tem-
pérature expliquerait aussi l'illusion relative à la grandeur des surfaces
pressées. L'explication de l'influence causée par l'augmentation de tempé-
rature est conçue dans le même sens, mais elle me semble plus laborieuse.
Les différences présentées par les diverses régions de la peau tiendraient à
des différences dans la densité des organes sensoriels, dans la valeur de leurs
seuils d'excitation et dans l'épaisseur de l'épiderme, qui est particulièrement
faible sur le front. Dans l'ensemble, l'explication serait donc physiologique,
presque uniquement. — Foucault.
Kunz (M.). — Etude sur le tact à dhlance et les causes du sens des obsta-
cles. — L'auteur (qui est directeur de l'institut d'aveugles à Mulhouse) a fait
différentes recherches pour déterminer si vraiment le tact à distance existe
chez les aveugles sous forme spécialisée ou si, au contraire, la connaissance
des obstacles avant leur rencontre et sans leur vue, n'est qu'un résultat de
la complexion de diverses sensations. Il conclut que les aveugles, surtout
peu instruits, possèdent ce sens spécial.
A92 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Ce sens (tact à distance, ou sensation localisée sur la peau de la figure, etc.)
est distinct delà faculté d'orientation des aveugles, laquelle se base sur tous
leurs autres sens restés intacts et surtout sur l'ouïe. Le tact à distance n'est
qu'un facteur accessoire de l'orientation, lequel n'existe pas chez tous les
aveugles, mais chez les sujets devenus aveugles par l'ophtalmie des nou-
veau-nés et surtout par certaines maladies de la peau (variole, rougeole)
déterminant une sensibilité anormale de la peau qui donne même chez cer-
tains voyants l'hyperesthésie cutanée nécessaire au développement du
tact à distance. L'hystérie et la névralgie provoquent ou augmentent pro-
bablement aussi cetie forme de sensibilité. Ce tact à distance n'est pas un
sixième sens des aveugles, son organe ne peut être que celui d'un des sens
de la peau, il diffère beaucoup d'individu à individu, et les conditions internes
et externes (variation de l'attention, de la température) modifient profondé-
ment son exercice. — Il est influencé par le plus ou moins de facilité avec la-
quelle s'exerce l'activité du tympan, organe tactile extrêmement sensible ; mais
il ne dépend nullement de la sensibilité auditive; en effet, des aveugles sourds
sont dotés du tact à distance ; tout bruit dérange ce tact qui ne s'exerce jamais
mieux que dans un absolu silence. Si Tobturation des oreilles diminue la
finesse de ce tact, c'est parce qu'elle étouffe la sensibilité du tympan, mais
l'obturation ne supprime pas le tact à distance. Les solutions d'anesthésiques
appliquées sur la figure diminuent immédiatement la portée du tact à distance ,
c'est donc bien une sensation cutanée. Toutes les personnes voyantes ou aveu-
gles qui possèdent ce tact à distance en localisent les sen.sations spécialement
sur le front et dans les tympans. La sensibilité tactile du front au toucher etc.
est proportionnelle à la finesse du tact à distance, mais son exercice est
beaucoup plus délicat ; c'est pourquoi des troubles en apparence minimes
peuvent l'oblitérer ou en rendre Texercice impossible. — Jean Philippe.
Maloney (J.) et Kennedy (R. F.). — Le sens de la pressio)i à la face,
aux yeux et à la langue. — Ce travail étudie la topographie de la pression
chez des sujets ayant subi l'ablation du ganglion de Casser. Des recherches
des auteurs, il résulte que c'est le nerf qui sert à prendre conscience des
sensations du toucher avec pression, dans les régions étudiées : M. et K.
cherchent aussi à déterminer le rôle des fibres partant du ganglion de
Casser. — J. Philippe.
I)) Ponzo (M.). — Sur un nouveau, compas pour la détermination du seuil
spatial simultané. — Description d'un nouvel esthésiomètre, qui paraît pré-
senter des avantages réels par rapport aux meilleurs qui existent. Il a la
forme d'un compas muni d'une poignée. Une vis permet d'écarter graduelle-
ment les deux branches, ou de les rapprocher. Les pointes, au lieu d'être
dans le prolongement des branches, sont fixées aux extrémités par des vis,
perpendiculairement à la direction des branches. Elles sont mobiles, et,
par suite, on peut employer des pointes d'os ou de bois pour produire des
sensations de pression, des pointes de cuivre pour des sensations de tempé-
rature, de fines aiguilles d'acier pour des sensations de piqûre. Par suite
aussi, l'on peut régler la surface d'excitation à volonté, et même on pourrait
sans doute remplacer les tiges rigides par des crins flexibles pour agir
seulement sur les points sensibles et pour exercer sur ces points des pres-
ions connues. Mais, même avec des tiges rigides, l'appareil permet de régler
les pressions d'une façon plus commode et plus sûre que ce n'est le cas avec
les esthésiomètres à pression graduée qui existent déjà. Dans celui de
Griesbach, on i)cut bien graduer la pression, mais il faut prendre la précau-
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 493
tion d'arrêter le mouvement de pression quand le curseur arrive sur le trait
que l'on a choisi : rien n'est plus facile que de presser trop ou trop peu.
Dans l'appareil d'EBBiNGiiAUS, il faut prendre des précautions très délicates
l)Our que les deux pointes ne s'enfoncent pas complètement dans les gàmes
de métal où se trouvent les ressorts, car, si elles s'enfoncent complètement,
les gàmes de métal touchent la peau et troublent la perception. Dans le nou-
vel appareil qui est décrit ici, chaque branche est double, c'est-à-dire est
composée d'une tige rigide et d'une lame formant levier qui est placée au-
dessus; c'est à l'extrémité de ces lames que l'on fixe les pointes excitatrices,
et l'expérimentateur appuie les pointes sur la peau jusqu'à ce que les lames
se soulèvent. De plus la longueur des leviers peut être réglée au moyen
d'une glissière, et ainsi on gradue les pressions. L'appareil possède des in-
terrupteurs, au moyen desquels on peut l'introduire dans un circuit électri-
que et enregistrer rigoureusement le moment où les deux pointes sont appli-
quées. Chaque expérimentateur peut ainsi vérifier, et au besoin corriger,
son mode d'application. Dans les essais faits par quatre expérimentateurs,
l'écart de la simultanéité n'a pas dépassé quelques millièmes de seconde
ce qui est négligeable. — Foucault.
a) Ponzo (M.). — Sxr tin appareil pour déterminer les erreurs commises
dans la localisation des sensations cutanées, et leurs directions. — Cet appareil
est composé essentiellement d'une tige verticale, terminée à la partie infé-
rieure par une pointe d'ébonite, à la partie supérieure par une poignée. 11 y
est fixé, à la partie inférieure, une règle graduée, et, en haut, au-dessous de
la poignée, un disque transparent de celluloïde, divisé en degrés. Quand on
fait des expériences de localisation, après avoir marqué sur la peau le point
que l'on excite, et marqué aussi les points où le sujet croit avoir été touché,
l'appareil permet de mesurer très rapidement les erreurs commises, au
point de vue de la distance et de la direction. Ce travail ordinairement long
et fatigant, pour le sujet et l'expérimentateur, quand on le fait au moyen
d'un décimètre et d'un rapporteur, peut être abrégé notablement par l'ap-
pareil nouveau,-— Foucault.
c) Ponzo. — Recherches sur la localisation des sensations tactiles et des
seiisations dolorifiques. — Sur quelques illusions tactiles. — La diminution du
stimulus ne paraît pas augmenter l'erreur moyenne de localisation. — Par
ailleurs, ayant déterminé la valeur de seuil de nombreux points tactiles
dans les diverses régions examinées^ P. constate l'absence de rapport stable
entre la valeur du seuil et la finesse de localisation : sur certains points, on
a souvent des erreurs de localisation plus grandes que sur d'autres points
ayant un seuil tactile moins fin. Cependant, il semble que le rapport de la
finesse de localisation d'une région avec celle d'une autre soit, chez chaque
sujet, à peu près le même.
Si l'on compare les données sur la localisation des sensations de piqûre
avec celles obtenues par les sensations tactiles, on voit qu'il est erroné de
prétendre que les premières soient moins bien localisées que les secondes.
Description de diverses illusions pour lesquelles on ne peut que renvoyer
au mé)noire original. — Signalons que P. étend Tillusion (de dédoublement)
d'Aristote en la reproduisant dans diverses autres parties du corps, telles
que l'oreille, les lèvres, etc. : il en propose l'explication. 11 décrit soigneu-
sement l'illusion qui fait que sur un point de la peau déprimé en concavité,
l'application d'un objet de convexité adéquate à la concavité, donne une
impression de plan.
494 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
P. attache, dans tous ces faits, une grande importance à l'influence de la
représentation liée au contact, dans l'esprit des sujets en expérience. [L'au-
teur de cette analyse poursuit en ce moment des recherches pour dégager
l'influence de représentations de ce genre dans les expériences faites selon
la technique de celles de Weber]. P. signale que si deux parties de notre
corps, dont nous avons une représentation de position diversement claire et
vive, arrivent normalement en contact entre elles, la partie dont nous pos-
sédons une représentation plus claire agit sur l'autre dans ce sens que la
représentation de position de cette autre tend à être modifiée.
Truschel. — Contrihuiion à l'étude du sens de la direct ion chez les aveu-
gles. — T. considère cette question comme encore très obscure, et ne croit
pas à l'existence d'un sens spécial. Des expériences l'ont conduit à admettre
que les données sur lesquelles s'appuie l'aveugle pour s'orienter, sont des
interprétations ou des adaptations de sensations auditives, qui peuvent se ren-
contrer même chez des voyants; l'objet perçu réfléchit et altère les bruits
ambiants : c'est par eux qu'il est perçu. — J. Philippe.
8) Audition.
Ferrée (C.) et Collins (R.). —Influence de Vaudition bi -auriculaire sur la
localisation des sons. — Après avoir résumé les travaux antérieurs depuis
rjOl, et retenu les conclusions qui leur semblent acquises, les auteurs ont
organisé une série d'expériences, en combinant différents dispositifs, qui
leur ont montré que les personnes dont les deux oreilles ne sont pas égales,
ont toujours tendance à déplacer le son dans l'axe de l'oreille la plus sensi-
ble : les différences artificielles de sensibilité produisent un effet encore plus
considérable. Il est possible de corriger la déviation naturelle du sens du
son : mais il ne faut pas, pour obtenir ce résultat, égaliser les deux oreilles.
F. et C. ont constaté, comme leurs prédécesseurs, des préférences indivi-
duelles de localisation : mais ils n'ont pas vu, comme Dunlap, en changer
en quelques mois. — Jean Philippe.
Pear (T. H.). — Expériences sur quelques di//erences entre les sons de la
grande et de la petite corde; classification des observateurs en musiciens et
\ion-musiciens. — L'intérêt de cette étude est qu'à côté des résultats objec-
tifs, fournis par les observations des sujets, sur lesquels il expérimentait
la sonorité et la valeur des deux cordes, P. a soigneusement consigné
l'observation individuelle de chaque observateur, laquelle sert à nous expli-
quer certaines variations d'appréciation et de jugement. — Jean Philippe.
c. Vision.
Dufour. — Sur Vadaptalion de l'œil. — D. a observé sur lui-même que
l'adaptation à la lumière était pour l'œil droit inégale à celle de l'œil gauche,
chaque œil s'adapte plus ou moins vite à la quantité de lumière qu'il reçoit;
. et il s'adapte à une certaine quantité, de préférence. Cette adaptation se fait
de deux façons : par le diamètre de la pupille, l'œil se diaphragmant plus
ou moins, par action réflexe ; par l'adaptation rétinienne. Celle-ci beaucoup
plus marquée dans les portions périphériques que dans la fovea : ceci,
parce qu'elle porte sur la sécrétion du pourpre visuel par l'épitliélium pig-
mentaire et l'action de ce pourpre sur les bâtonnets. Or, ceux-ci manquent
au centre de la fovea. — Jean Philippe.
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 495
Pappas. — Vision colorée chez le peintre. — Étude très documentée sur
un sujet que P. a su prendre par son coté scientifique. On sait qu'il y a
deux écoles chez les peintres : les uns prétendant relever dans la technique
de leur art des notions scientifiques; les autres estimant que c'est le tem-
pérament du peintre qui doit le guider, et lui servir de règle suprême. P. a
consulté nombre d'ouvrages, réuni quelques observations ; il s'appuie aussi
sur la thèse de Patiron {La vision dans l'art de la peinture, Paris, 1910,
1 vol.,Chacornac, 80 pp.) et sur les travaux de Polack (Th. Paris, 1900, liùle
de Vétat de réfraction de l'œil dans l'éducation et dans l'œuvre du peintre), et
sur divers autres travaux du même auteur. Sa bibliographie est abondante.
Ses conclusions sont plus vagues que ne ferait prévoir la texture du travail :
il en arrive cependant à poser que, d'après l'observation et l'expérimenta-
tion, la manière picturale est fonction de l'état somatique. — Jean Philippe.
Hayes (Samuel). — Les sensations de couleur dans la cécité partielle aux
coideurs : examen des méthodes actuellemenl usitées. — Etude très documen-
tée, où l'auteur relève et discute les cas les plus caractéristiques cités par
les divers auteurs qui se sont occupés de ces questions : il est ainsi conduit
à conclure que l'on n'a pas tenu compte de tous les élém.ents qui caractéri-
sent la cécité aux couleurs, que l'on a cru pouvoir expliquer celle-ci en la
réduisant beaucoup trop. Après avoir lui-même recueilli un certain nombre
d'observations très fouillées, après avoir soumis les sujets à diverses métho-
des de contrôle pour vérifier leurs dires, S. H. conclut qu'il existe de multi-
ples formes de cécités aux couleurs, lesquelles s'étagent depuis la vision
normale, jusqu'à la vision des deux couleurs seulement, qu'il ne faut pas
confondre avec la vision anormale de trois. Quand le rouge et le vert étaient
présents dans des conditions favorables à la sensation, beaucoup de sujets
ne se laissaient pas aller à les confondre avec des mélanges de jaune, de
noir et de blanc : mais la confusion se produisait aisément quand les condi-
tions de sensations étaient défavorables, ou quand on ajoutait du bleu à l'une
de ces couleurs. Encore le rouge ou le vert en quantité considérable
étaient-ils quand même vus par ceux dont la cécité aux couleurs était faible.
— (jes recherches ont aussi conduit S. H. à constater que le problème de
la vision anormale des couleurs est plus clair depuis que l'on sait que la
fonction rétinienne diminue à mesure que l'on s'éloigne de la macule et de
la tache noire, et que la même impression donne des sensations différentes
aux différentes places de la rétine. — L'article se termine par une abon-
dante bibliographie qui paraît assez complète. — Jean Philippe.
Pastore (A.). — Recherches nouvelles sur la perception monoculaire de
la distance. — La philosophie théorique considère le problème de la spa-
tialité par deux points de vue nettement distingués : le point de vue
psychologique et le point de vue gnoséologique. Le problème psychologi-
que est le suivant : sous quelles conditions et par quels procédés se forme
dans notre conscience la représentation de l'espace? et c'est sur ce pro-
blème seulement que P. veut faire porter les recherches dont il parle ici.
Il se sert d'un artifice télémétrique et comme résultat théorique de ses re-
cherches il relève une analogie complète entre le procédé de triangulation
artificielle que l'on emploie dans la mesure indirecte de la distance partant
d'un seul point, et le processus par lequel entre les limites de l'expérience,
est possible la perception monoculaire de la distance. Selon P. l'œil isolé
fonctionne comme un télémètre automatique et presque instantané à une
496 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
seule station d'alignement, qui fait justement recours à l'artifice de con-
struire un triangle dont un côté est la distance clierchée, et qui est don-
née en fonction d'une base connue, interne à l'œil, et de 2 angles très
petits. L'œil doit percevoir la distance de la même manière que cela arrive
dans les instruments qui servent à mesurer indirectement les distances.
Au moins tout se passe comme s'il en était ainsi. — G. C. Ferrari.
Piéron (H.). — L'illusion de Milller-Lyer et son double mécanisme. — On
sait qu'une ligne terminée par des angles rentrants paraît plus courte que
si elle est terminée par des angles sortants. Il n'est pas nécessaire que la
ligne soit tracée : la distance est sous-estimée ou surestimée. L'angle n'est
pas même nécessaire à l'illusion; des surfaces ont une « puissance d'illusion
plus grande encore que les lignes ». — L'illusion est quasi universelle, mais
d'intensité variable avec les individus : elle tendrait à diminuer avec l'âge.
L'angle d'inclinaison des obliques est un facteur important : il ne faut pas
d'angles supérieurs à 30" et inférieurs à 15°. 11 faut tenir compte aussi de la
longueur proportionnelle des obliques : optimum entre 30 % et 70 %. l'angle
croissant de l'horizontale à la perpendiculaire, ou à 40 % avec des angles
d'inclinaison optima. — Il y a deux illusions inverses : surestimation et sous-
estimation (prédominance de la surestimation). En général, on surestime,
dans la bipartition d'une longueur, la partie gauche; une ligne bordante,
perpendiculaire, à gauche, augmente encore l'erreur. De plus, lorsque l'œil
parcourt la ligne il se trouve entraîné par les éléments sortants, retenu par
les éléments rentrants ; tout ce qui tend à bien préciser les extrémités fait
disparaître l'illusion. Pour les mouvements de valeur angulaire moyenne, il
y a moins d'attention et de précision que pour les mouvements moindres ou
plus grands, auxquels on est moins habitué, auxquels l'œil est moins bien
adapté. — G. L. Duprat.
Vautier (J.). — Ilèméralopie et étude de Vacuité et du champ visuel. —
V. a observé en étudiant le champ visuel, ([u'il existe une différence entre
le champ pris en plein jour et presque toujours normal, et celui pris à un
faible éclairage. Dans ce dernier, il trouve un rétrécissement du champ et
souvent un scatome central : il peut se faire que cette absence de percep-
tion soit de même ordre que les faits signalés par Revmond en 1870 dans la
région périmaculaire, ou peut-être liée à la diminution de perception de la
région fovéaire relatée par M. Cfiarpentier. — Dans d'autres cas plus sé-
rieux, il y a perception confuse dans la partie supérieure du champ, ou
anapsie complète. — Jean Philippe.
II. Mouvements et expressions.
a. Émotions.
Binet (A.). — Qu'est-ce qu'une émotion? Qu'est-ce qu'un acte intellectuel?
— Les récents travaux d'introspection provoquée ont mis en lumière l'insuf-
fisance des théories psychologiques fondées sur le jeu des sensations et
images. « Dans la pensée, on dépasse l'image » et l'émotion dépasse la sen-
sation organique. Mais l'introspection ne nous fait pas « saisir la pensée
comme acte ou opération » ; nous ne pouvons connaître en dehors des sensa-
tions et des images (|ue des attitudes, c'est-à-dire des t préparations à l'acte,
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 497
esquisses d& l'action, qui restent intérieures et ne nous sont révélées que par
les sensations subjectives qui les accompagnent ». Elles sont de deux sortes :
émotionnelles quand elles « font jouer un rôle important à la personnalité
du sujet », intellectuelles quand elles « s'accompagnent d'un maximum de
sensations objectives et d'images ». L'émotion existe « quand l'attitude est
réalisée, elle devient consciente quand l'attitude est perçue », et c'est pour-
quoi il peut y avoir émotion (en tant qu'acte) sans qu'on en ait conscience.
La pensée est une « mimique interne et intime », une sorte de gesticulation ,
mentale correspondant à l'adaptation externe aux diverses situations; toute
relation pensée correspond à une attitude. Ainsi l'acte intellectuel et l'émo-
tion ne diffèrent pas foncièrement; on peut passer de l'un à l'autre dans la
délibération et expliquer le choix volontaire par cette activité psyclio-phy-
siologique en grande partie d'ailleurs réduite à des actes inconscients (c'est-à-
dire « réduits à leur partie physiologique »), sans sensations qui les révè-
lent. A la surface, est la logique, la clarté intellectuelle ; au fond, « un chaos
d'ombre traversé d'éclairs ». La théorie des attitudes mentales « est un dyna-
misme qui ajoute des actions aux constatations, des événements aux états ».
— G. L. DUPRAT.
Clarke (Helen Maud). — Les altitudes subjectives {sans images). — Le
terme de conscious altitudes, ou Bewusslseinlage, a été employé pour dési-
gner ces états d'esprit qui apparaissent vaguement quand nous étudions en
nous nos associations : leur étude se relie donc à celle de la pensée sans
mage : ce sont des états complexes. En se plaçant à son point de vue per-
sonnel, H. C. conclut, de ses observations sur sept sujets (allant du type
non visuel au type nettement visuel), mais dont l'introspection a donné des
résultats a'^alogues, que : l'imagerie qui leur est jointe passe par des degrés
successifs de clarté et d'intensité, de vivacité et d'effacement, qui vont jus-
qu'à ce que désigne sans doute le mot de pensée sans image; de même pour
les sensations et les sentiments : en sorte que ces altitudes ne paraissent
pas être un élément psychologique nouvellement découvert, mais se rédui-
sent à un composé de divers éléments déjà connus. — Jean Philippe.
Fourcade (M.). — La constitution émotive, — La conclusion de ce tra-
vail est qu'il existe une constitution psychique émotive révélable par un
certain nombre de signes objectifs et subjectifs : A) Objectifs : l" exagéra-
tion, en amplitude et en instantanéité, des réflexes tendineux, pupillaires et
cutanés ; 2" hyperesthésie sensorielle ; 3° déséquilibre des réactions motri-
ces et sécrétoires; 4" tremblement et tendance aux spasmes; 5° intensité et
diffusion anormale des effets physiques et psychiques des émotions. — B) Sub-
jectifs : hyperémotivité, hyperaffectivité ; troubles de volonté par déficit.
Cette constitution est héréditaire, et peut accompagner soit la débilité
mentale, soit l'intelligence supérieure ou normale : mais elle est le plus
souvent jointe à un déséquilibre entre l'intelligence et la volonté.
Ce n'est ni la constitution hystérique ni la constitution neurasthénique :
mais elle peut leur être associée, et de plus elle offre un terrain favorable
aux maladies de l'émotivité (phobies, obsessions, manie, mélancolie) qui se
développent autrement que l'excès d'imagination constructive de l'hystérie,
et l'épuisement nerveux de la neurasthénie. — Jean Philippe.
Lapique (L.). — Essai d'une nouvelle théorie physiologique de l'émotion.
- De ses recherches sur l'excitabilité des nerfs moteurs, L. a tiré sa théo-
t'ANNÉU BIOLOGIQUE, XVI. 11)11. 32
498 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
rie de la chronaxie : tous les tissus irritables se conforment à une certaine
loi générale qui règle l'efficacité de l'excitation d'après son développement
chronologique (v. Revue générale des Sciences, 15 févr. 1910). Mais chaque
muscle ou nerf mesure le temps avec une unité qui lui est propre : s'il est
rapide, cette unité est très petite; s'il est lent, cette unité est plus grande.
On peut déterminer expérimentalement la valeur de l'unité du temps qui
intervient dans l'excitabilité d'un muscle donné ou de son nerf moteur; c'est
la chronaxie.
La périodicité do l'influx nerveux varie de neurone à neurone. Un muscle
donné et son nerf moteur sont isochrones ; mais un neurone est hétérochrone
avec un autre. — Il semble que les transmissions d'un flux d'un neurone
à un autre ne se fassent que suivant certaines directions ])réalablement dé-
finies, réalisées probablement en suivant des chaînes de neurones à chro-
naxies graduées; l'aiguillage serait, en fin de compte, déterminé par l'ho-
mochronisme des neurones auxquels il s'étend. Si l'influx est trop intense,
comme dans l'émotion, il déborde les barrières définies par les liomochro-
nismes, d'où émotion, reflet de cette irradiation. — Jean Philipi'E.
Tassy (E.). — Essai d'une classification des états affectifs. — Nos états
affectifs ont une triple origine : la vie organique, l'activité psychique, l'ac-
tivité mentale, toutes trois connexes. Les progrès de l'idéation sont liés à
des états affectifs, propres à l'activité mentale (sentiments de reconnais-
sance, de ressemblance, de véracité, etc.). Les réflexes sensoriels, d'autre
part, sont accompagnés d'impressions affectives qui jouent un rôle actif
dans la formation de nos idées. En général il n'y a pas de phénomène psy-
chique sans phénomène organique ; mais il y a deux grandes tendances
psychiques opposées : égo- absolutistes et égo-relativistes. La sensibilité
organique fournit par exemple « l'origine constituante organique de la
peur ». Les trois états de la sensibilité « peuvent se combiner et présenter
des cas où l'ordre des coinbinaisons en quelque sorte hiérarchiques se trouve
interverti ». Les sentiments égo-absolutiste correspondent à la sensibilité
psychique et à la sensibilité organique coordonnées par l'intermédiaire de
la représentation. Ils peuvent correspondre aussi à la coordination psychi-
que et mentale par les tendances à la réalisation de l'idée. Les sentiments
égo-relativistes « marquent la combinaison des états affectifs psychiques à
ceux mentaux ». La combinaison égo-relativiste l'emporte en complexité
sur la coordination égo-absolutiste et entraîne subordination. — G. L.
DUPR.\T.
Hartenberg (P.). — Les bases organiques de VEreutho phobie, — Les su-
jets atteints de ces troubles présentent généralement un éréthisme car-
diaque très marqué, continuel, en dehors de toute émotion. Le cœur est
bondissant et frappe violemment contre la paroi tiioracique, sans que son
rythme soit accéléré; à cela se joint une dilatation, évidente au cou, des
artères carotides dont le calibre est sensiblement supérieur à la normale :
ces artères sont animées de battements énergiques, que l'on perçoit à la
main, et qui se propagent à toutes les artères de la tête, aux branches de la
faciale, de la temporale, que l'on voit soufflées et pulsatiles, sous la peau ;
enfin tend,ance aux sueurs profuses. — L'élément psychique, émotif, inter-
vient pour accentuer tout cela, mais il n'intervient que secondairement, sur
un terrain préparé. — Jean Philippe.
Breucq (D'). — Le plaisir et la douleur. — La théorie du mécanisme
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 499
physiologique des sensations et des émotions exposée dans ce travail consiste
à faire dépendre ces états des variations de nutrition de la cellule corticale,
siège de la conscience. Cette nutrition est entretenue par des excitations qui
ne sont pas toujours accompagnées d'un état de conscience, celui-ci étant
commandé par l'intensité positive ou négative des excitations, et aussi par
le degré de tonalité nutritive actuelle de la cellule nerveuse. Les degrés va-
riables de cette tonalité l'ont qu'il y a tantôt hyper-nutrition, tantôt hypo-
nutrition : entre les deux, est un poinl neutre au-dessous duquel il y a dou-
leur et au-dessus duquel il y a plaisir. Au point neutre, l'inconscience serait
la règle lorsque l'excitant est adéquat à l'état physico-chimicjue, c'est-à-dire
quand l'acte nutritif s'opère dans les meilleures conditions et selon la loi de
l'optimum. Trop loin au-dessus du point neutre l'hyper-nutrition devient
douleur.
Partant de là, B. énumère un certain nombre de faits cliniques et théra-
peutiques capables de justifier son point de vue; il en cherche ensuite la
démonstration dans la constatation du plaisir que causent les mouvements
rythmés. Par exemple, chez le bon danseur, dans presque tout l'organisme
s'établit, durant la danse, un double courant ri/i/imiqHc. : centrifuge et cen-
tripète. Le rythme économise l'énergie centrifuge, en même temps qu'il
favorise la formation d'énergie centripète dans les nerfs sensoriels des mus-
cles, des tendons, des capsules articulaires, etc. D'autre part, dans les cel-
lules centrales, grâce à la rapidité des mouvements de la danse, une partie
de l'énergie qui s'y développe n'ayant pas à quitter la cellule pour permettre
la continuation des mouvements, reste dans cette cellule sous forme stati-
que, consciente, y acquiert une tension positive parfois très forte, surtout
lorsque la danse n'est pas associée à des éléments de caractère représentatif.
Cette énergie statique est alors entièrement consacrée au côté a/fectif de la
sensation, à l'exclusion de son côté cognitif. Les mouvements lents sont
déprimants, parce que rien de l'énergie ne séjourne dans les cellules cen-
trales. Mais encore faut-il que l'hypertension ne s'élève pas jusqu'à détermi-
ner l'inhibition. — Jean Philippe.
b. Langage.
Thomson (M. E.). — Psychologie et pédagogie de récriture. — Il y a
différentes méthodes d'écriture : d'où il faut conclure que nous sommes
encore loin d'avoir atteint les précisions nécessaires sur la manière dont il
convient de diriger les mouvements de l'enfant qui apprend à écrire.
Dans ce petit volume, très court mais très plein de faits et de conclusions
bien choisis, M. Th. se propose surtout de montrer où en est la question : ce
sont d'abord, dit-elle, des éléments partiels d'écriture que reproduit l'enfant :
comme il parle d'abord par éléments partiels de mots, et comme il lit d'abord
un mot, seul dans un texte complet. Partant de là, à quel moment l'enfant
peut-il utilement commencer à écrire? Lorsque d'un côté sa vue peut lui
représenter assez exactement le tracé des lettres, et que, de l'autre, ses
mouvements musculaires commencent à se coordonner assez bien pour sui-
vre les contours du tracé. M. Th. analyse ensuite pratiquement les divers
mouvements et les diverses formes de l'écriture. En fin de livre, un essai
pour rattacher la précision de l'écriture à la maîtrise des mouvements et
même à la force de l'attention. — Jean Philippe.
Starch (D.). — L'imitation inconsciente dans Vécrittire. — S. propose une
500 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
méthode pour apprécier en quantité les imitations inconscientes : et il la con-
sidère comme pouvant servir à étudier le développement génétique de l'i-
mitation, par l'observation d'écoliers de différents âges. Elle décèle des
variations de facture chez tous les sujets, soit du côté de l'inclinaison des
lettres, soit de celui de la dimension. Les personnes qui modifient beaucoup
l'inclinaison modifient d'ailleurs dans la même proportion les dimensions.
Les femmes portent l'imitation plus loin que les hommes. — Au total, il
y a là, d'après l'auteur, un moyen de prendre sur le fait les subtiles pro-
cédés inconscients de l'imitation. — Jean Philu'PE.
Marage (D'). — Manuel de j/hi/siolor/ie de la voix. — On trouvera dans cet
ouvrage, après quelques détails d'introduction, l'exposé très méthodique des
procédés employés par M. pour inscrire les divers sons, les voyelles et les
lettres. — 11 examine ensuite les caractéristiques de la voix juste, il fait le
même travail pour l'oreille juste, en notant que cela dépend d'une adap-
tation qui relève elle-même des centres nerveux. Enfin, dans une dernière
partie, M. expose la technique selon laquelle on peut vérifier si la voix a les
qualités nécessaires à la profession choisie, et les moyens de la guider ou
de la rectifier, tracés en main. — Jean Philippe.
Brunot (F.). — Archives de la parole. — Exposé d'ensemble de l'organi-
sation des archives de la parole, destinées à fournir de la documentation
scientifique sur les diverses formes de parler. Les documents sont obtenus
à l'aide de rouleaux de phonographes dont les inscriptions sont, grâce à des
appareils, reproduites sur un papier photographique, ce qui donne un tracé
visible correspondant au tracé sonore, et permet de comparer, de colla-
tionner les détails de l'un et de l'autre. L'inscription de la parole si longtemps
impénétrable, en étale ainsi les vibrations agrandies, d'une parfaite netteté,
toutes prêtes pour l'analyse. — Jean Philippe.
c. Elat de rêve.
Ro-we (E. Cl. — L'hygiène du sommeil. — En réalité, cette étude con-
cerne des recherches sur les relations qui pourraient exister entre les
variations du sommeil et les variations de la pression barométrique. R. ne
veut pas tirer de conclusions générales des expériences très limitées qu'il a
faites; mais il estime que pour apprécier le sommeil et ses corrélations avec
les activités psychophysiques, les conditions barométriques et du milieu,
une des premières choses à considérer est la qualité du sommeil plutôt que
sa quantité; sans doute, il faut que celle-ci ne tombe pas au-dessous d'un
chiffre déterminé; mais, cette réserve faite, ce qui importe c'est que les
conditions ambiantes ne soient pas défavorables au point de troubler les
opérations physiologiques : ce trouble diminuerait la qualité bien avant que
les changements provenant de la quantité ne soient apparents.
R. n'a pas trouvé de relation définitive entre les variations barométriques
et les variations du sommeil, considéré dans sa quantité, non plus qu'entre
ces variations et celles du travail; il n'en serait pas de même si l'on consi-
dérait la qualité. — Jean Philippe.
Legendre (R.i. — La physiolorjie du .^imnneil. — Le sommeil est affaire
d'habitude, de désintérêt, aussi de besoin. Nombre de théories ont tenté de
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 501
l'expliquer. L. en passe en ravue quelques-unes : celle de Claparède le
séduit par ses côtés à la fois physiologiques et psycliologiques : cependant
elle verse trop dans la psychologie. Faire du sommeil un intérêt qui obéit à
la loi de l'intérêt momentané (H. Piérox) expliquerait que les phénomènes
physiologiques qui l'accompagnent soient souvent inconstants, etc. : et comme
il y a alors peu de chance de trouver une cause physiologique de son déclan-
chement, on pourra tourner la difficulté en étudiant l'insomnie, ou plutôt en
étudiant ce que deviennent les animaux que l'on empêche de dormir, exa-
gérant ainsi les causes du sommeil, où on verra mieux le côté physiologi-
que. Dans ce but, L. a examiné comment se comportent les animaux que
l'on empêche de dormir, en réduisant cependant leur fatigue au minimum.
Cette observation physiologique seule ne pourra résoudre ce problème :
mais elle lui apporte sa large contribution. — Jean Philippe.
Legendre (R.) et Piéron (H.). — Conlribulion expcrimenlalc à la phy-
siologie du sommeil. — f^xposé de la méthode suivie par les auteurs pour
déterminer le mécanisme du sommeil. Les expériences ont porté sur des
cliiens : les auteurs concluent qu'il existe, dans le plasma cérébral, le sang
et surtout le liquide céphalo-rachidien, « une propriété hypnotoxique (dis-
paraissant par le chauffage à 65°) qui provoque h la fois le besoin impérieux
du sommeil et les altérations cellulaires correspondantes, localisées dans les
grandes pyramidales et les cellules polymorphes du lobe frontal. — J. Phi-
lippe.
Dubois (R.). — Théorie physiologique du som,meil. — Réponse à l'article
précédent. R. D. rappelle qu'il considère le sommeil comme un phéno-
mène très général, commun aux animaux et aux végétaux, et résultant de
l'adaptation des organismes à des causes cosmiques périodiques, journalières
ou saisonnières : il rappelle que dans tous les cas, cet état e.st explicable
par la théorie de l'autonarcose carbonique, qui permet d'expliquer la relation
et la succession de la veille, du travail, de la fatigue, de l'hypothermie, et du
réveil (spontané ou provoqué) par un même principe, chimiquement défini,
et fabriqué par les organismes : l'acide carbonique, régulateur général du
fonctionnement vital. R. D. estime que les expériences de MM. Legendre et
Piéron valent pour la physiologie de l'insomnie expérimentale, mais non
pour le sommeil normal, et qu'elles n'expliquent pas le réveil. — Jean Phi-
lippe.
Vaschide (N.). — Le sommeil et les rêves. — Les notions historiques tien-
nent une large place dans ce travail. Parallèlement, V. expose les résultats
de ses propres recherches et la méthode qu'il a suivie ; celle-ci consiste à
surveiller directement les sujets durant la nuit et à noter avec précision
leurs mouvements, leurs gestes, les changements de physionomie, le pouls,
la respiration et leurs modifications; et enfin, les rêves faits à haute voix ;
tout cela complété au réveil par le récit des rêves dont le sujet a gardé le
souvenir.
La figure d'un sujet qui dort est particulièrement intéressante, surtout
(juand la courbe de ces changements est prise parallèlement à celle des mo-
difications physiologiques, somatiques profondes (état du cœur, respiration,
etc.). Le pouls a un langage musculaire spécial : les contractions et les trem-
blements des paupières donnent d'autres indices ; de même la dilatation des
narines, la coloration de la figure, etc. V. estime qu'on peut établir réelle-
502 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ment un certain alphabet de ces nombreux complexus, d'où il serait facile
d'arriver à saisir la pensée.
Sa conclusion se résume en cette formule : le rêve est essentiellement
émotif par son expression générale, affaire d'émotion, celle-ci est indépen-
dante de son substratum hallucinatoire. Les images oniriques se déclan-
chent selon des lois tout autres que les images mentales de l'état de veille :
elles sont une synthèse abstraite de mille processus dissociés à l'état de veille.
— Jean Philippe.
Duprat (G. L.). — Le Rêve et la. Pensée conceptuelle. — Le rêveui" est en
état de régression mentale; il correspond à l'homme primitif pré-logique; il
ne pense que par images; les situations et relations sont imaginées ou sym-
bolisées ; chaque concept est remplacé par im processus d' « imagerie » ; le
rêve montre que les prétendues formes a priori de la pensée conceptuelle ne
sont pas indispensables pour se représenter la vie, l'action, la réalité. — J.
Philippe.
Hacker (F.). — Observations systématiques sur les rêves, et spécialement
sur la jieîisée dans le rêve. — D'après des observations prolongées pendant
450 nuits, avec notation immédiate des rêves, et analyse immédiate, H. éta-
blit un certain nombre de faits relatifs au rêve, parmi lesquels il en est d'in-
téressants. 11 a d'ailleurs tenu compte des degrés de profondeur du sommeil,
et il a établi la courbe de son sommeil par la méthode de Michelson : le
maximum de profondeur est atteint avant la fin de la première heure, et la
décroissance est ensuite à peu près régulière jusque vers l'heure ordinaire
du réveil.
L'auteur, qui est un élève de Kulpe, s'est appliqué tout spécialement à étu-
dier la façon dont se comporte la pensée, et il a trouvé une dissociation très
fréquente des images et de la pensée, ou du moins c'est à une dissociation
de ce genre qu'il attribue certaines particularités du rêve que l'on a bien
souvent relevées. Par exemple, il rêve qu'il arrive par un chemin de fer
électrique dans une ville : la station est entourée d'un cirque de rochers, etc.
La ville dont il s'agit est Salzbourg, et le rêve comprend diverses images qui
ne laissent pas de doute à ce sujet. Mais il manque complètement la con-
science que c'est Salzbourg : « Je ne pouvais pas, dit-il, individualiser l'image
de la ville », de sorte que la ville est perçue comme si elle était inconnue.
La pensée qui, dans l'état de veille, aurait accompagné les images, fait donc
défaut ici. 11 en est de même dans le cas où le rêveur croit voir devant lui
son père ou son frère, mais sans avoir l'idée que l'homme qu'il voit est son
parent. Et cette interprétation me semble juste et suffisamment justifiée par
les faits.
Mais l'auteur est conduit par son idée directrice à admettre que la pensée
peut exister aussi dans le rêve comme séparée des images, et ici la preuve
est beaucoup plus difficile à fournir. Il explique très clairement que, dans
les cas dont il s'agit, et dont Bûhler aurait trouvé le type dans les faits de
veille, « le signifié est indépendant des images, et même la pensée devance
les images : le sujet ne porte pas son jugement d'après une image, mais il
sait ce qu'il pense avant d'avoir une représentation sensorielle ». Et cette
forme de dissociation se rencontrerait d'une façon plus frappante encore dans
le rêve, parce que les images y sont plus fortement en relief que dans la
veille. Dans le fait qui est présenté comme exemple typique, l'auteur rêve
qu'il montre son habitation à un ami, mais ils se trouvent au bord du Rhin,
et l'ami dit : « On a une vue admirable sur le Rhin ». Or ils sont dans l'ha-
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 503
bitation du rêveur, mais la maison et la chambre, à l'exception de la couleur
du tapis, ne ressemblent pas à cette habitation, et c'est la parole de l'ami,
relative à la vue sur le Rhin, qui a évoqué l'image d'une maison sur le bord
du Rhin. Il me semble que ce rêve ne prouve nullement qu'une pensée sans
image a précédé et provoqué une apparition d'images. Nous avons plutôt là
un cas très commun de mélange de deux séries de représentations qui occu-
paient l'esprit simultanément pendant le sommeil et que le moi, en passant
du sommeil au réveil, a saisies à la fois sans pouvoir les séparer et les clas-
ser d'une façon raisonnable. J'ai autrefois cité des faits nombreux pour expli-
quer cette union confuse de séries d'images comme un des faits les plus
caractéristiques du rêve complexe. En tout cas, même si cette interprétation
est incomplète, celle de H. n'est certainement pas prouvée.
La dissociation de la pensée et des images se présente d'une façon très
fréquente relativement aux images verbales. Mais les faits cités par H. me
semblent avoir le même sens que ceux qui concernent les images concrètes.
Ils montrent que les mots perdent souvent leur signification dans le rêve,
c'est-à-dire que les images verbales perdent pendant le sommeil la puissance
d'évoquer les autres représentations qui en forment le sens, et cela n'a rien
d'étonnant, puisque l'activité proprement intellectuelle se trouve dans le
rêve, sinon tout à fait supprimée, du moins très affaiblie, ainsi que l'auteur
le montre bien. Mais je ne vois pas que les idées se présentent dans le rêve
sans être accompagnées d'images verbales. Il arrive bien que, au cours
d'une série de représentations où les images verbales occupent une place,
l'esprit qui rêve éprouve l'impuissance, que connaît aussi parfois l'esprit
éveillé, de trouver un mot dont il a besoin, et c'est certainement à propos
de faits de ce genre que l'on peut soutenir de la façon la plus plausible
que la pensée précède les images. C'est d'ailleurs sur des faits analogues
que s'appuyait Binet lorsqu'il a exposé pour la première fois, dans VElude
expérimentale de V Intel lirimcc, sa théorie de la pensée sans images, même
sans images verbales. Et H. rapporte que, dans un rêve, ayant besoin du
mot Bergspitz, et ne le trouvant pas, il dit à la place : Bromide, ce qui donne
une absurdité. Mais ce fait même montre qu'il s'agit bien ici d'une ren-
contre de deux séries d'images qui se sont développées d'une façon indé-
pendante, car H. ajoute, pour expliquer l'apparition de ce mot, qu'à l'épo-
que de ce rêve il s'est beaucoup occupé de chimie, et notamment du brome.
D'ailleurs, ces unions illogiques d'images ne se produisent pas seulement au
réveil par suite du brusque rétablissement de la conscience éveillée, mais
aussi dans le sommeil même par suite de la puissance organisatrice que
peuvent y acquérir certaines images : cette puissance n'a pas besoin, pour
être réelle, et même forte, d'être logiquement réglée. — Je crois donc que
les observations de H. prouvent qu'il y a dans le rêve une dissociation de la
pensée et des images, en ce sens que les images, concrètes ou verbales, s'y
trouvent fréquemment dépourvues du sens intellectuel qu'elles prennent
pendant la veille, mais non pas en ce sens que la pensée existerait comme
indépendante des images, surtout des images verbales. La théorie de la
pensée sans images, pour le dire en passant, est née de ce sentiment juste
que les représentations intellectuelles ne se réduisent pas aux images, et
elle s'est appuyée sur les observations de Binet montrant qu'elles peuvent
exister assez fréquemment sans être accompagnées d'images concrètes. L'exa-
gération a été de soutenir qu'elles peuvent exister aussi sans images ver-
bales; la vérité est prol)ablement qu'elles ont besoin d'une espèce quelcon-
que d'images, et que, à défaut des images concrètes, elles s'accompagnent
d'images verbales, qui sont plus commodes pour la^ pensée^ abstraite.
504 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Plusieurs différences notables paraissent être bien établies entre les rêves
de sommeil profond et ceux de sommeil léger. Dans le sommeil profond, les
jugements et les raisonnements sont beaucoup plus rares, les images d'évé-
nements anciens deviennent plus nombreuses, les excitations extérieures et
les sensations qu'elles provoquent ont moins d'intluence sur le contenu des
rêves, et, chose plus singulière, les images visuelles forment presque exclu-
sivement le contenu des rêves de sommeil profond. Sur ce dernier point, il
est probable que c'est là un fait personnel à l'auteur. — Foucault.
b) Kostyleff. — Freud elle problème des rêves. — Dans les rêves les plus
absurdes peut-on découvrir, comme Freud, un sens caché? 11 ne suffit pas
« de constater ici une condensation, là un changement de valeur, ailleurs
une intervention du moi »; il faut savoir quelle analogie le rêve présente
avec l'hallucination, par le « retour vers la perception » (p. 503). Or les
réactions passées laissent des « dispositions motrices » ; les réflexes conso-
lident « les voies où ils passent » et la consolidation des souvenirs permet le
retour « à toutes les impressions restées sans décharge suffisante », souvent
par conséquent aux désirs infantiles réprimés. Mais les rêves ne peuvent
pas être expliqués selon un « schéma unique comme celui du désir » ; il est
une multitude de ra]iprochements inconscients, de processus cérébraux
mixtes dont la réapparition est possible. « Dans les cas où le rêve ne pré-
sente pas la régression d'un état affectif, il se forme aussi facilement
d'images ramenées au liasard du renforcement fonctionnel », indépendam-
ment de tout facteur affectif,; « les renforcements que reçoivent les réflexes
dans chaque cerveau quelque peu développé expliquent toutes 7es constella
tiens du rêve ». Ces réflexes peuvent être étudiés par la psychologie expéri-
mentale grâce aux impulsions motrices qu'ils déterminent. — G. L. Duprat.
b) Claparède (Ed.). — Procédé pour contrôler V authenticité de l'hypnose.
— Ce procédé, fondé sur l'amnésie postliypnotique, est le suivant : On lit à
haute voix au sujet, se trouvant à l'état de veille, une série de dix mots quel-
conques. Après quoi, on endort le sujet, et pendant qu'il est en hypnose,
on lui lit une série de dix autres mots, série analogue à la première. Puis on
l'éveille et on passe à l'expérience d'épreuve, qui consiste à lire au sujet
les vingt mots présentés précédemment, mélangés à dix mots entièrement
nouveaux, et à prier ledit sujet d'indiquer les mots qui lui ont été déjà pré-
sentés et ceux qui lui paraissent nouveaux. Si l'amnésie posthypnotique est
simulée, le sujet s'embrouillera, se coupera, car il lui sera impossible, après
une seule audition (celle-ci ayant eu lieu sans qu'il se doute du but de l'ex-
périence), de se rappeler quels sont les mots qui appartiennent à la pre-
mière série, dont il est censé se souvenir, et ceux qui appartiennent à la
seconde, qu'il est censé avoir oubliée (puisque le sujet à l'état de veille
perd le souvenir des faits qui ont lieu pendant l'hypnose). Si, au contraire,
l'amnésie posthypnotique est authentique, le sujet distinguera sans difficulté
les mots de la première série qu'il reconnaît, de ceux de la seconde série,
qui, comme ceux de la troisième série, lui font l'impression de mots entière-
ment nouveaux. — M. BOI'BIER.
b) Leclère (Albert). — La psycho-physiologie des étals mystiques. — Les
mystiques sont des anormaux, souvent hystériques et même épileptiques,
mais dont les tares coexistent avec des aptitudes psychiques plus ou moins
remarquables ; la mysticité résulte d'un « chassé-croisé d'effets-causes et de
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 505
causes-effets psychiques et physiologiques dont le développement s'explique
originairement par l'influence d'idées religieuses fortes sur des tempéraments
tarés ». Les mystiques supérieurs ont une santé cérébro-spinale suffisante;
mais ils ont une émotivité spéciale, beaucoup d'émotions avec des idées et
de la logique, une aptitude marquée à se « faire des convictions en l'absence
de raisons tout à fait claires » et « comme une grâce corporelle » qui fait
que le « corps ajoute à l'émotion née de l'idée de l'émotion venant plulôt
de lui ». — La superstition dénote la mentalité neurasthénique, l'excitabi-
lité Imaginative correspondant à l'asthénie logique, cérébrale et musculaire.
Les femmes superstitieuses le sont davantage pendant la menstruation, la
grossesse, la ménopause; l'idée fixe, l'obsession, la phobie entrent dans la
superstition, avec un contenu spécial; les scrupules dérivent de la crainte
superstitieuse; le sentiment de la personnalité est faussé comme celui du réel.
Dans les conversions les plus célèbres, on trouve l'émotivité morbide com-
binée avec plus ou moins d'intellectualité : le cardinal Newman, sensible,
irritable, obsédé par l'idée religieuse, avec un « besoin vif et permanent d'é-
motion », était un intellectuel; Hetsch était « un émotif viscéral et sensoriel
notable » ; le P. Hermann un « émotif viscéral servi par une forte auditivité
spéciale » ; le P. Ratisbonne, un suggestible halluciné, avec absences, sans
esprit critique; le P. Libermann, un épileptique, un « surmené du senti-
ment » ; presque tous des hystériques impulsifs. Les mystiques proprement
dits sont suggestibles au point de recevoir des croyances communes que
chacun fait entrer dans une grande activité mentale personnelle, une « fac-
ticité » spéciale; ils s'incorporent un état anormal à l'état normal » et les
différents degrés de la mysticité jusqu'à l'extase ne sont que des « mo-
ments d"un processus continu » à « intensification progressive » : c'est une
« hystérie spéciale » servie par une « santé mentale et même somatique
relative », une grande « souplesse » intellectuelle au service des croyances
suggérées, peut-être une « dérivation » de tempêtes cérébrales ». — G. L.
DUPRAT.
Lombroso (G.). — Hypnotisme et spiritisme. — Quelques pages d'introduc-
tion de G. Le Bon expliquent le but de cette publication. G. L. B. y voit
une contribution à la psychologie de la croyance et à sa genèse. « Les ou-
vrages consacrés au mécanisme de la connaissance deviennent innom-
brables : ceux consacrés à la formation des croyances sont fort rares. » Et
cependant, « les procédés de la logique rationnelle, utilisés dans l'édifica-
tion des connaissances, ne peuvent nullement servir à interpréter les opi-
nions et les croyances ». — Or la manière dont certains savants s'orientent
dans les recherches de spiritisme, peut nous amener à comprendre com-
ment se forment les croyances : les mobiles générateurs de certitude sont
alors transformés ou totalement transposés : le savant voit sa psychologie
se transformer, sa circonspection d'homme de laboratoire disparaît, et
dans le domaine, nouveau pour lui, de la croyance, il ne dépasse pas
l'ignorant. Le spiritisme démontre, en outre, que la mentalité religieuse
est indestructible, et qu'elle « fait partie des sentiments instinctifs qui
nous mènent et sur lesquels rintelligence n'exerce qu'une bien faible
action ».
[Il y a dans ce livre de C. L. deux parties constamment mélangées
dans le texte : la préface de G. Le Bon incite le lecteur à en faire la sépa-
ration en cours de route. D'un côté, les faits de spiritisme, sur lesquels il ^
est aujourd'hui inutile d'insister : C. L. ajoute peu à ce qui a cours dans
les recueils spéciaux; de l'autre, l'attitude de C. L. à l'égard de ces faits,
506 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sa manière de les juger et d'en apprécier les circonstances. Ce second côté
du livre est une contribution à la psychologie du spirite, que G. L. B. con-
sidère comme un chapitre d'un ouvrage général sur la formation et le
mécanisme des croyances. Mais tout cela est fort peu dégagé, parce
que C. L. ne raconte pas quelle est sa disposition d'esprit en face des
phénomènes spirites : il se borne à les conter à son point de vue : le lecteur
doit donc dégager de sa lecture les données de l'autre problème. Données
forte incomplètes, d'ailleurs, parce qu'il y faudrait joindre des données
d'ensemble sur la mentalité de l'auteur, et faire en quelque sorte sa mo-
nographie mentale. — G. L. B. pose presque en principe que cette mentalité
est tout autre dans le laboratoire que devant l'expérience spirite. Ne faut-il
pas au contraire se demander si dans les deux cas ce n'est pas la même
mentalité qui s'applique, dominée par les faits devant la table des labora-
toires, Hbre d'agir à son gré en présence des phénomènes spirites]. —
Jean Philippe.
Boirac (E.K — Vélxxle scieniifiqtœ du spiritisme. — Il importe tout d'a-
bord de recueillir avec méthode, impartialité, dans les meilleures conditions
d'exactitude et d'authenticité, les faits spiritoïdes. Puis, le savant n'a pas à
se préoccuper des esprits, ou de la raison d'être métaphysique de ces faits :
il doit en chercher les causes inconnues, positives. Cependant les révé-
lations s'accompagnent d'ordinaire d'une affirmation troublante, à savoir
qu'elles proviennent d' « esprits » ou tout au moins de « personnalités «dis-
parues ; on est donc obligé dans la pratique d' « opérer comme si on tenait
pour vraie » l'hypothèse des esprits, bien qu'elle paraisse « en contradiction
avec tout l'ensemble de notre expérience et de notre savoir •!>, qu'elle pa-
raisse « la négation même delà science », mais l'hypothèse spirite n'impli-
que pas l'absence d'un « substratum matériel pour les manifestations psychi-
ques » ; de plus « la notion de phénomènes clandestins ou cryptoïdes »
semble s'imposer à la science même. Les esprits conçus sur le modèle de la
personnalité humaine ne sont pas bannis par l'esprit scientifique qui « n'a
pas le droit d'interdire à aucune hypothèse l'accès de son tribunal ». —
G. L. DUPRAT.
d . Fatigue.
Amar (J.). — Sur la loi delà dispense postérieure au travail. — Modifiant
la courbe qu'il avait présentée en I9I0 (t. CLI. p. 952), A. conclut que la dé-
pense de l'organisme, postérieurement au travail, s'abaisse comme la tem-
pérature d'un corps chaud; et surtout que la vitesse du repos augmente avec
le travail initial, de sorte que les moteurs animés travaillant vite ou avec
continuité, se reposent plus rapidement que les moteurs de faible puissance.
— Jean Philippe.
Buyse (O.). — Le prohlème psycho-physlqae de Vapprentissaçie. — Après
avoir rappelé que les Anglo-Saxons sont à peu près les seuls à avoir organisé
l'éducation du travail manuel, O. B. essaye de tracer les grandes lignes d'une
organisation de l'étude et de la culture des aptitudes au travail manuel. 11
propose, entre autres choses, de déterminer avec précision les qualités psy-
chologiques et physiologiques requises pour le travail professionnel dans
quelques métiers types ; de décrire les étapes par lesquelles l'apprenti ra-
mène graduellement les efforts nécessaires pour exécuter des opérations pro-
fessionnelles types, à un minimum de, dépenses d'énergie pour un maximum
XIX. — FONCTIONS MENTALES. r)07
de rendement ; de définir les aptitudes intellectuelles favorables aux profes-
sions manuelles fondamentales et de déceler dans quelle mesure l'intelli-
gence agit sur le rendement de l'ouvrier dans les travaux industriels; de
caractériser les bonnes mémoires organiques et la façon dont elles influent
sur les qualités de l'ouvrier, et de déterminer expérimentalement des séries
d'exercices spéciaux de nature à augmenter le degré de contrôle de l'ap-
prenti sur ses mouvements et leur coordination ; enfin de rechercher par
quelles méthodes hâter l'accommodation mentale, c'est-à-dire l'exactitude
approchée du jugement appréciant l'effort à faire dans un travail. Avec
raison, O. B. voit dans l'attention ou la concentration, le pivot des aptitudes
professionnelles de l'ouvrier : il demande, cette faculté étant perfectible,
que l'on recherche les meilleurs exercices pour la développer. — Jean Phi-
lippe.
Diinin-Sulgustcwska (Marie). — Influence morale du Slôyd. — Rien
ne fait si bien connaître l'enfant que la manière dont il travaille, déclare
avec raison M. S. : elle ajoute que le sloyd est consciemment éducateur [le
slôyd est le travail manuel enseigné selon la formule suédoise, c'est-à-dire
géométriquement et intellectuellement : ce qui est vrai du travail manuel
ordinaire, ne l'est pas d'un travail factice et abstrait] ; et conclut que pour
donner ces résultats, le travail manuel doit être enseigné par des pédago-
gues très intelligents, et jamais par des ouvriers professionnels, [cette con-
clusion juge la valeur du mode d'éducation proposé]. — Jean Philippe.
^Wohlgemuth (A.). — Sxr les effets consëculif's à la vue d'un mouvemenl. —
Le point de départ de ce travail est ce fait : quand on a regardé quelque
temps couler une rivière dont le cours est visible, si l'on reporte immédiate-
ment son regard sur un objet immobile, on le voit se mouvoir dans la di-
rection opposée à celle de la rivière. W. se propose de reprendre la
question, après avoir rappelé et classé les solutions données. Il a imaginé
pour cela une série d'appareils ingénieux, consistant en un carré découpé
dans un stare et qui est mis en mouvement, le reste du stare l'encadrant de
son immobilité, etc. — Avec ces différents appareils, "W. a organisé 34 sortes
d'expériences pour réaliser différentes déterminations : reprenant ensuite
les résultats, il se demande si le phénomène doit être attribué à des causes
physiques, ou psychiques, ou physiologiques. Après avoir discuté ces diverses
possibilités, il s'arrête à la théorie qui rattache ces faits à la manière dont
nous exerçons nos pouvoirs inhibiteurs, et la déclare en harmonie avec les
résultats de ses expériences et de celles de ses devanciers : ce qu'il montre
en reprenant expérience par expérience le résultat des siennes. Le tout très
méthodiquement conduit, sans que "W. ait cru devoir synthétiser en quel-
ques points les résultats de ses 34 formes d'expériences. — Jean Philippe.
Foà (C). — Recherches sur le isthme des impulsions motrices qui parle ni
des centres nerreiir. — Les variations dans le rythme musculaire (qui se
manifestent dans la contraction tétanique réflexe provoquée ciiez une gre-
nouille strychnisée) sont l'expression des variations dans le rythme des im-
pulsions motrices qui partent des centres spéciaux plus ou moins excités.
Certaines autres contractions, difficiles à provoquer, présentent un rythme
constant et indépendant de celui des stimulus imprimés : elles semijlentètre
une réponse aux excitations qui prennent origine dans les centres moteurs,
indépendamment de celles qui viennent du sens.
Le tétanos réflexe homolatéral provoqué chez la grenouille privée de cer-
508 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
veau, se manifeste par des ondes électriques parfaitement synchrones avec
le nombre des stimulus donnés.
Le rythme musculaire, dans d'autres expériences, est modifié à la suite
du refroidissement des centres nerveux : d'où l'on peut déduire que le rythme
des impressions motrices a son origine dans les centres, et non dans les
muscles. Les expériences de Wedenskv {Du rijlhme musculaire, dans Arch.
de PhysioL, 1891, p. 253) pourraient être interprétées tout autrement qu'il n'a
fait, et amener à conclure que quelle que soit la fréquence des stimulus qui
frappent l'écorce, celle-ci donne origine à un rythme constant d'excitations
motrices destinées à produire la contraction musculaire. — Jean Philippe.
"Wallace ("Wallin). — Élude expérimenlale sur le rythme el le temps. —
Après avoir constaté dans un précédent travail (Irt/e, Psychol. lab., IX,
1009) que des variations de un tiers de seconde détruisent le rythme, que
celles de un cinquième le troublent, et celles de un dixième ne l'affectent
pas, "W. AAT. veut rechercher avec plus de précision quelle est exactement
l'irrégularité que l'on peut introduire dans un rythme sans y jeter le
trouble.
Dans une seconde partie, il recherche quel est l'intervalle préféré, et con-
state que nous avons une tendance naturelle à rythmer subjectivement les
impressions auditives périodiques de même intensité, pourvu que leur mode
ne soit ni trop long, ni trop court, et que généralement des intervalles iné-
gaux entre des sons égaux ne sont pas indifférents. Quand il s'agit des
bruits de métronome égaux, l'intervalle préféré esi à peu près une moitié
de seconde. Les causes qui font varier cette moyenne sont multiples; et il
ne semble pas exister de relation entre ces préférences et les ajititudes pour
le chant ou la musique. — Jean Philippe.
Tullio (P.). — Rapport entre les excitations .sensorielles et les mouvements
réflexes. — Toutes les excitations, tactiles, optiques, acoustiques, provoquent,
chaque fois qu'elles agissent sur les organismes, non seulement une sensa-
tion, spécifique (suivant leur nature), mais encore une modification d'activité,
d'irritabilité et de tonicité des appareils moteurs, différente suivant le point
de la périphérie d'où elle nait. Et T. conclut que ces stimulus continus pro-
venant continuellement des sens, causés par la tension cutanée, par la ten-
sion et par la lumière endo-oculaires, et par les bruits endocraniens, tien-
draient en tension continue tous ces mécanismes senso-moteurs s'équili-
brant entre eux, et maintiendraient aussi le tonus musculaire de l'organisme,
même à travers le cervelet. Un stimulus plus fort, unilatéral, venant frapper
les superficies sensitives, cause une sensation spécifique perçue par la con-
science : en même temps, il provoque, en rompant cet équilibre, la tendance
à un mouvement déterminé, venant localiser la stimulation sur la superficie
sensitive, et en donner le signe local. De ces stimulus, qui ont, plus que les
autres, un contenu d'extension mettant l'organisme en rapport avec les dis-
tances et les superficies, naîtraient ensuite les mouvements qui règlent les
organismes dans le milieu ambiant, et les sensations avec lesquelles ils
construisent leurs représentations de l'espace : tactile, visuel, acoustique.
— Jean Philippe.
Pillsbury ("W. B.). — Delà répercussion du mouvement dans la conscience.
— L'un des plus grands progrès de la psychologie contemporaine est certai-
nement la place donnée aux éléments moteurs dans la constitution des
éléments mentaux. Certains même ont été jusqu'à dire que du haut en bas
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 509
des fonctions mentales, le mouvement est la seule cause de l'organisation
ou encore qu'il est la seule importante. On a voulu en faire l'élément déci-
sif de la mentalité ; ainsi la contraction musculaire en tant que contraction
musculaire induisait (ou produisait) un état mental. P. ne se propose pas
de suivre cette théorie pied à pied, pour la réfuter, mais il trouve qu'elle a
été exagérée; ainsi, ce n'est pas en les faisant d'origine motrice qu'on expli-
quera toutes les qualités de la perception ou du souvenir. L'attitude du mo-
ment détermine le mouvement : mais ce n'est pas le mouvement qui fait le
caractère de l'attitude. En eux-mêmes et par eux-mêmes, les mouvements ne
peuvent être ni immédiatement connus, ni compris; pour les expliquer, il
faut les traiter comme les autres états mentaux, encore requiérent-ils pour
être compris ou appréciés, d'être rapportés à d'autres états mentaux et en
dernière analyse à une connaissance systématisée. Enfermer toute la psy-
chologie fonctionnelle dans une théorie du mouvement, c'est négliger pré-
cisément ce qu'il y a d'essentiel dans cette psychologie et le réduire pour
mieux réussir à les expliquer en éléments constitutifs de ces états. — Jean
Philippe.
Strœhlin (G.). — Le.s syncinésies : rapports avec les fondions d'inhibition
motrice. — Travail considérable, sur un sujet encore fort obscur, et accom-
pagné d'une bibliographie considérable.
Voici comment S. définit son sujet. Les syncinésies étant des mouvements
associés, il s'est proposé de les étudier au point de vue clinique et au point
de vue physiologique. Ces mouvements associés, encore existants chez l'en-
fant, latents à l'état normal, sont facilement décelables chez les débiles
moteurs et constituent le symptôme prédominant dans ce qu'on appelle
syncinésies voliiives. Cette étude faite, S. étudie les différentes théories ad-
mises pour expliquer l'existence de ces mouvements associés : et, en der-
nière analyse, admet que tous relèvent de la suppression du pouvoir inhi-
biteur des cellules pyramidales.
VuLPiAN définissait les syncinésies (par analogie avec les synesthésies pro-
voquées par une sensation primitive laquelle relève seule de l'excitation
extérieure) « des mouvements qui s'effectuent dans une partie du corps,
d'une façon involontaire, au moment où ont lieu des mouvements volontaires
ou réflexes dans une autre partie ». Muller les appelait mouvements associés.
Avec A. CoLLiN, S. a étudié ce que devient, chez l'enfant, la symétrie des
mouvements de quatre mois à huit ans : on voit peu à peu se faire la disso-
ciation, ou si l'on préfère, l'analyse. Il reste, comme l'ont montré Gerdy et
Carlet, toujours une certaine analogie et association entre les mouvements
des membres supérieurs et ceux des inférieurs, dans la marche, etc.
Après quelques observations de syncinésies, S. aborde l'étude d'un certain
nombre de cas de syncinésies hémiplégiques : il arrive, enfin, à l'étude des
mouvements associés contralatéraux symétriques et identiques, provoqués
du côté paralysé, par un effort du côté sain : ses descriptions et observations
sont, ici et là, nombreuses et copieuses.
Les conclusions sont : 1"^' à l'état normal, les mouvements sont primitive-
ment bilatéraux et symétriques. Le développement des voies et l'éducation
des fonctions motrices sont les facteurs de l'unilatéralité dans l'exécution
des mouvements : ce fait trouve sa confirmation dans l'étude de l'évolution
autogénique et phylogénique. — 2° Cette bilatéralité primitive reparait dans
certaines conditions pathologiques (hémiplégies infantiles, hémiplégies et
hémiparésies de l'adulte, syncinésies volitives, débilité motrice) : elle se
raduit alors par des mouvements associés dont les caractères sont : impossi-
510 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
bilité de la réprimer ou de la diminuer volontairement; nécessité d'un effort
musculaire pour la rendre évidente ; prédominance d'un côté du corps. —
3" Des deux théories émises pour expliquer la production de syncinésies
dans l'hémiplégie, sont celle de l'excitabilité et de l'autonomie médullaire
(Hitzig) et celle de l'inhibition cérébrale (Westpiial) : S. cherche aies conci-
lier pour mieux expliquer. D'aprt'S, lui l'inhibition suit le faisceau pyramidal :
l'association des mouvements dépendrait donc : 1° de l'impulsion motrice du
côté sain, 2° du défaut d'action inhibitrice du coté lésé chez les hémiplégi-
ques, ou de son incomplet développement chez les enfants. — Jean Philipi'E.
III. Idéation.
a. Images mentales.
Angell (J. R.). — La pensée sans images. — Après avoir rappelé l'insto-
rique de la question depuis la publication de Stern, A. examine quelle en
est la position actuelle, et note que ce qui met les spécialistes en désaccord
sur cette question, c'est l'insuffisance de la définition du point en litige; on
interprète la question en deux sens différents, peut-être parce qu'il y a deux
manières radicalement diifé rentes de penser : ce qui n'est pas plus invrai-
semblable que si l'on parlait de différence de race etc. En ce cas, on s'expli-
que que certains sujets présentent parfois des pensées de ce genre, mais à
l'état sporadique et rudimentaire : il faudrait donc les mieux connaître
avant de leur donner un qualificatif définitif.
En tout cas, quand Woodwortu s'efforce de montrer que ces deux formes
de la pensée sans image sont : l'une primaire, l'autre secondaire, mais au
fond identiques, il ne fait qu'écarter l'apparence de la difficulté pour nous
présenter une solution logique et non réelle. Pour A., les seuls cas que l'on
puisse constater de pensée sans image appartiennent à la subconscience et
par conséquent sont da domaine de la physiologie cérébrale. On ne peut
les décrire que d'une façon négative; ce qui amène à conclure : ou bien que
leur analyse n'est pas encore complète, ou bien que les états analysés ne
sont pas réellement contenus dans la conscience ; au reste, bien des obser-
vateurs considèrent cette pensée comme un phénomène sporadique et occa-
sionnel. On pourrait le rattacher au problème de la conscience réflective et
à celui du contrôle musculaire volontaire. — Jean Philippe.
Feuchtwanger (A.). — Expériences stir les types imaginatifs. — Recher-
ches sur les méthodes de détermination du type Imaginatif. L'auteur dis-
tingue, comme on a coutume de le faire maintenant, les types concrets et
les types verbaux : toutefois cela ne signifie pas pour lui une tendance à
employer de préférence les images concrètes (ou les images verbales), mais,
sans s'occuper de la différence qui peut exister entre les personnes à ce
point de vue, il définit le type concret comme étant visuel ou auditif lorsque
les images visuelles (ou auditives) de choses concrètes sont prépondérantes,
et il définit d'une manière analogue le type verbal par la prépondérance
d'une espèce d'images verbales sur les autres. De plus, cette prépondérance
peut être entendue de deux façons, ou par rapport aux autres espèces
d'images chez un même sujet, ou par rapport à la même espèce d'images
chez différents sujets; c'est en ce dernier sens que F. entend le type.
Les expériences ont été faites d'abord, avec quatre personnes, par une
méthode que l'auteur appelle directe et qui consiste essentiellement dans
l'emploi de Tobservation subjective. Mais il ne s'agit pas de cette observation
XIX.
FONCTIONS MENTALES.
511
vague dont on a coutume de se contenter pour répondre à un questionnaire,
il s'agit d'une observation systématique. On a employé sept espèces d'excita-
tions : présentation auditive de syllabes, de mots significatifs et de phrases ;
questions simples : présentation visuelle d'ornements colorés et de dessins
d'animaux et d'objets usuels; lecture à voix haute })ar le sujet de lettres, de
syllabes, de mots et de phrases; lecture à voix basse de mots et de phrases;
reproduction graphique de lettres, de syllabes, de mots et de phrases après
lecture; réaction à un mot donné par un autre mot. Dans tous les cas, le
sujet doit décrire l'état de conscience provoqué en lui par l'excitation, dis-
tinguer les divers événements qu'il comprend, et, autant que possible, faire
connaître l'ordre dans lequel ces événements ont atteint la conscience. — La
classification de ces événements n'est pas sans difficulté. L'auteur distin-
gue : 1° des images concrètes, visuelles ou auditives (on n'a jamais observé,
si ne n'est une fois dans des expériences accessoires) d'images tactiles;
2° des images verbales auditives ou visuelles; 3'^ les représentations qui
constituent la parole intérieure, qui ne sont pas des images, mais de vraies
sensations, tactiles-motrices; 4° et 5'' deux espèces de faits qu'il range dans
la catégorie de ce que Marbe appelle Biiivusslseitislat/e : il s'agit de faits qui
ne sont ni des sensations, ni des images, ni des sentiments ; par exemple un
mot vient à l'esprit, sans image visuelle ou auditive et sans sensation d'arti-
culations motrice ; il est possible que des sensations ou des images aient
existé, et soient demeurées inaperçues, mais c'est là une hypothèse, le fait
certain est que le mot est saisi par l'observation subjective sous une forme
originale, et c'est là ce que l'on appelle Worlbeimis&tseinslage (attitude ver-
bale du moi : on pourrait dire aussi : pensée verbale sans image). La 5*^ es-
pèce de faits est une parole intérieure dans laquelle l'observation ne saisit
pas de sensations ni d'images, et qui pourtant se comporte comme une pa-
role intérieure Imaginative.
La proportion de ces diverses espèces de faits qui sont provoqués par les
excitations, ou du moins qui sont saisis par la conscience, est très variable :
pour 100 excitations, elle s'élève à 208 pour un sujet, et s'abaisse à 54 pour
un autre. Pour les quatre sujets, les cinq espèces de faits se répartissent
selon les pourcentages suivants :
Imaees visuelles
A
B
c
D
70,4
0
5
7,9
16,7
17,9
17,7
31,6
6,7
23, 2
21,3
19,3
15,3
:!0
11
40, 9
9,1
6,4
13,6
30
Imaîres auditives
Sensations tactiles motrices
Attitudes de la parole intérieure..
Attitudes verbales
Par conséquent, le sujet A est celui qui a le plus de réactions visuelles,
C a le plus de réactions auditives, B a le plus de réactions tactiles-motrices.
Si l'on tient compte de ce que les attitudes dont il est ici question se rappor-
tent à la parole intérieure, comme les sensations tactiles-motrices, on voit
que A a de très nombreuses réactions visuelles, aucune réaction auditive, et
relativement peu de réactions verbales-motrices : il appartient donc au type
visuel. B et C ont peu de réactions visuelles, tandis que leurs réactions au-
ditives et verbales-motrices sont nombreuses : ils appartiennent au type au-
ditif et verbo-moteur. D a des réactions visuelles relativement nombreuses,
512
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mais peu de réactions auditives et moins de réactions verbales-motrices que
B et C : il est donc entre A d'un cùté, B et C de l'autre, et par suite on peut
le considérer comme appartenant au type mixte, avec une forte compo-
sante visuelle.
Les images visuelles et auditives se divisent en concrètes et verbales
comme il suit :
A
B
c
D
Images
visuelles verbales
51,6
0.6
4,7
4,5
—
— concrètes
18,8
17,3
16,G
36,4
—
— auditives verbale-s.
0
16,2
18
6,4
—
— — concrètes.
0
1,5
1,3
2.7
On voit quelle est la rareté des images auditives concrètes : les images
auditives sont presque toutes verbales. Au contraire, parmi les images vi-
suelles, beaucoup sont concrètes, chez les quatre sujets, surtout chez D,
tandis que A est le seul chez qui les images verbales prennent très fréquem-
ment la forme visuelle. Ce tableau complète et précise les indications du
précédent : A est visuel, mais surtout verbo-visuel ; la composante visuelle
du type mixte de D est principalement concrète.
F. cherche ensuite s'il existe une relation entre la nature de la réaction
et celle de l'excitation. Il n'arrive pas sur tous les points à des résultats bien
nets, et il n'en dégage pas de conclusion générale. Un de ses tableaux pour-
tant me semble intéressant. Il s'agit des réactions verbo-visuelles de A :
elles sont fréquentes dans le cas oîi le fait excitateur a consisté dans la per-
ception auditive de syllabes, mots ou phrases, ou de questions, ou encore
dans le cas des associations ; elles sont rares, au contraire, quand le sujet
lit, à voix haute ou basse, ou quand il recopie, des mots ou des phrases, et
enfin elles sont absentes quand il a regardé des dessins. F. en tire seulement
une indication sur les procédés les plus propres à mettre en lumière le type
Imaginatif verbal. Il y en a une autre qui me paraît se dégager de cette ex-
périence : c'est que la représentation apparaît sous forme visuelle quand la
perception ne la contient pas. et par suite sous forme verbo-visuelle quand
l'objet de la perception auditive est un mot; au contraire, elle n'apparaît
presque jamais comme image quand elle est donnée dans la perception. Au-
trement dit, la perception tend toujours à se compléter dans le sens du type.
Et il n'y a pas lieu d'être surpris que le type Imaginatif réagisse ainsi sur
la perception : c'est en somme un de ses moyens de se révéler.
Une autre expérience se rapporte à l'évocation volontaire des images. On
demande aux deux sujets A et B, dont le type est le plus marqué, de se re-
présenter imaginativement un œillet rouge, ou l'aboiement d'un chien, ou
le soulèvement d'un poids, et autres objets qui exigent une espèce déter-
minée d'images, et l'on note, au compteur à secondes, le temps nécessaire
à l'évocation. Le visuel réussit mieux, il a des images plus nettes, il les ob-
tient plus aisément et plus vite, quand il s'agit d'images visuelles; l'auditif-
moteur obtient des résultats analogues pour les deux autres espèces d'images.
D'intéressantes expériences ont pour but de comparer les indications
fournies par la méthode directe de détermination du type avec des méthodes
indirectes qui ont été déjà employées, et d'abord avec la méthode de fixation
et de récitation. Une série de sept syllabes est lue aux sujets une fois, une
r,iQ
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 51
autre est lue par eux à voix basse. On fait, tout de suite après, l'épreuve par
la métliode des évocations justes. Le nombre des fautes est toujours plus
grand dans le cas de la présentation visuelle : mais pour la présentation
auditive, tandis qu'il est de 60 % pour le visuel, de 54 pour le mixte, il est
de 34 pour l'un des auditifs et de 11 pour l'autre. 11 y a donc concordance de
la méthode indirecte avec la méthode directe.
Une autre méthode indirecte est celle d'EcKHARDT (Z. f. experimenlelle
Piidagogik, V, 1907). F. l'appelle méthode de distraction, assez impropre-
ment, car c'est une méthode qui repose sur l'emploi de l'inhibition régres-
sive. On lit aux sujets A et B des nombres, qui doivent être récités après une
minute : on remplit cet intervalle de temps, soit en leur lisant un livre
(inhibition auditive), soit en les faisant compter ou faire à voix haute des
additions faciles (inhibition auditive et motrice), soit en les faisant lire un
livre à voix basse. Voici le pourcentage des fautes dans les trois cas :
Inhibition auditive
A
B
10
41
13
18
10
— auditivo-niotrico
— visuelle
L'inhibition purement auditive ne révèle pas la différence qui existe entre
les deux sujets. Mais l'inhibition auditive motrice se montre peu active sur
le visuel A, tandis qu'elle exerce une influence considérable sur l'auditif-
motcur B; celui-ci, en revanche, n'est pas gêné par l'inhibition visuelle,
tandis que, pour le sujet visuel, le nombre des fautes est plus que qua-
druplé.
F. expose enfin une métliode indirecte noavelle, qui est une amélioration
d'un procédé employé autrefois par Kr.epelin. On demande aux sujets
d'écrire, le plus vite possible, le plus grand nombre possible de noms dési-
gnant des objets, ou des animaux, qui aient au moins un demi-mètre de
long, ou bien au moins un mètre de haut : ces précisions relatives à la lon-
gueur ou à la hauteur ont pour but d'obliger le sujet à visualiser les objets.
Pour distinguer les images de couleur des images de forme et de grandeur,
on leur demande aussi d'écrire des noms désignant des objets d'une couleur
déterminée. En ce qui concerne les images verbales auditives, on leur
demande d'écrire des mots qui contiennent le son u comme dans Hut, ou
un autre son dans une autre expérience. — On fait ces expériences sans
complication, et on les fait aussi avec des inhibitions simultanées de nature
motrice articulaire (compter à voix basse à partir de 1). On pourrait em-
ployer aussi des inhibitions simultanées de nature motrice graphique (faire
des croix sur le papier pendant qu'on cherche les mots, et n'interrompre ce
travail que pour écrire les mots). — Les expériences avec les quatre sujets
montrent que, en faisant le pourcentage des six listes de mots ainsi obtenues
(trois sans inhibition, et trois avec inhibition motrice articulatoire), les
résultats concordent avec ceux de la méthode directe. Seulement, la méthode
est incomplète, parce qu'elle ne fournit pas de moyen pour montrer comment
se comporte le type au point de vue des images verbo-visuelles, ni au point
de vue des images auditives concrètes. Et ces deux lacunes, dont la première
surtout est importante, ne paraissent pas faciles à combler. — Foucault.
l'année BIOIOGIQL'E, XVI. 1911. 33
514 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b. Associations et jugements.
Foucault (M.). — L'association de ressemblance. — Cette association est
tantôt admise, tantôt niée. F. a fait une série de reclierclies pour voir si elle
existe, ou si ce qu'on appelle associations par ressemblance ne serait pas, en
réalité, l'expression d'un jugement : il trouve que, cliez certains sujets, cette
association ressemble plutôt à un jugement : chez d'autres, c'est le con-
traire : il semble que cela tienne à la rapidité d'association.
F. conclut que la ressemblance entre les pensées n"a aucune valeur asso-
ciative : elle ne contient pas en elle-même une force analogue à celle que l'on
crée par la conscience répétée de deux représentations en simultanéité, en
succession immédiate ou en succession prochaine, ce qui fait que le retour
de l'une des associations à la conscience ramène l'autre. — Cependant F.
fait encore des réserves sur sa conclusion. — Jean Philipi'E.
'Wells (F. L.). — E/l'ets de l'exercice sur les associations spontanées. —
L'expérience consistait à donner à chacun de ses sujets une série de 50 mots,
chaque jour de la semaine, jusqu'à épuisement de 20 séries, et à les lui
faire répéter deux jours après. Ce qui se manifeste tout d'abord, c'est une
tendance à la disparition du coefficient individuel : le temps est diminué de
plus de moitié dès le milieu des séries; en même temps, les mots répondus,
décèlent des associations plus superficielles, et le vocabulaire de chaque
sujet paraît être plus facilement à sa disposition pour réaliser les opérations;
enfin l'élément émotif diminue rapidement. — Jean Philippe.
Hesmon (V. H. C). — Relation entre le temps pour former un jugement
et son exactitude. — On croit en général que nos jugements sont d'autant
plus précis que nous mettons plus longtemps à les former. Par des compa-
raisons de longueurs, H. a constaté que le temps nécessaire à former un
jugement s'allonge à mesure que la confiance diminue, et que ce temps,
pour les jugements faux, est tantôt plus long, tantôt plus court que pour les
jugements vrais : tandis que le temps nécessaire à un jugement exact est
moins variable. Le sexe de celui qui juge ne parait pas faire varier ces élé-
ments du jugement. — Jean Philippe.
Franz (Sh. Ivory) et Lafora (G.). — • Expériences sur les functious psy-
chiques des lobes occipitaux che: le singe. — Les auteurs de ce travail
estiment que c'est un peu par tradition que l'on attribue certaines fonctions
mentales aux lobes occipitaux chez l'homme et chez les animaux. Estimant
qu'il y a là une solution à réviser, ils se sont attachés à étudier les variations
de certaines fonctions visuelles chez des singes soumis à des vivisections
qui permettaient la biopsie des centres nerveux étudiés, leur altération par-
tielle, etc.
Divers auteurs ont prétendu que les lobes occipitaux sont le siège du
langage visuel ; on a voulu aussi trouver dans leurs altérations l'origine de
l'agnoxie optique, de l'alexie et de l'agraphie, mais d'une façon fort indé-
terminée; il semble, en tout cas, que là se concentrent des sensations qui
permettent de se produire aux associations visuelles psychologiques et phy-
siologiques. — Que donnerait l'expérimentation pour aider à la solution de
ces questions?
L'intéressant de ces recherches, c'est qu'avant de mettre leurs singes en
expérience, F. et L, les ont soumis à une enquête destinée à établir le bilan
de leurs aptitudes mentales; ils les ont ensuite entraînés selon certains pro-
cédés éducatifs pour développer spécialement en eux les aptitudes dont ils
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 515
voulaient étudier la localisation dans les lobes occijjitaux. Il y a là une for-
mule d'expérimentation qui a été jusciu'ici trop peu employée chez les ani-
maux supérieurs, et qui peut donner des résultats fort suggestifs entre les
mains d'observateurs minutieux. F. et L. arrivent aux conclusions sui-
vantes, après avoir opéré sur 8 singes qu'ils ont sacrifiés : 1° les singes
examinés ont très vite appris à distinguer les couleurs quand celles-ci fai-
saient partie d'objets qui les intéressaient; — 2° l'extirpation des parties
latérales des lobes occipitaux (v. les fig.) ne semble pas troubler la discri-
mination des couleurs, pas plus que l'extirpation des pai'ties latérales de la
partie corticale visuo-sensorielle ne paraît troubler les opérations visuelles.
— 3" La destruction des parties latérales des lobes occipitaux est suivie de
troubles de coordination de mouvements liés à des sensations de l'œil et de
ses annexes : ce, non par défaut des éléments visuels proprement dits, mais
par trouble des éléments moteurs (muscles de l'œil intrinsèques et extrinsè-
ques). — Les troubles sont en rapport avec ceux observés chez l'homme dans
les altérations de ce genre. — Jean Philippe.
d. La mémoire.
Sleight (AV. G.). — Mémoire el culture générale. — Longue étude expé-
rimentale et déductive, où l'auteur estime avoir définitivement résolu la
question. Il n'admet pas que la culture de la mémoire retentisse néces-
sairement sur la culture générale, mais il estime cependant que la culture
d'une espèce de mémoire bénéficie aux autres espèces. Ce que l'on re-
trouve au fond de cette étude, c'est encore la question des corrélations. —
Jean Philippe.
Joteyko (J.). — Comment on retient les c/ii/l'res, les sijllabes, les images
mentales. — Cette étude, faite avec une technique sensiblement équiva-
lente à celle des autres expérimentateurs qui ont abordé le même sujet, s'en
distingue par la mise en lumière d'un élément ordinairement peu étudié :
la tendance des sujets à intellectualiser le souven,ir en recourant à toutes
les associations possibles : peut-être cela tient-il à ce que ces sujets habi-
tués aux travaux intellectuels, éprouvent une grande difficulté à retenir
mécaniquement.
Il faut souligner aussi l'importance des images visuelles associées :
même quand la sensation éprouvée est exclusivement visuelle, il s'y associe
d'autres images (auditives, etc.) comme pour la soutenir. — Jean Philippe.
Abramo-wski (E.). — La résistance de Voublié dans la mémoire tactile et
musculaire. — A. s'est posé la question de la valeur des rémanences sub-
conscientes, provenant d'impressions cutanées ou musculaires, agnostiques
ou faiblement représentatives. De ses expériences il conclut : que les ves-
tiges provenant de sensations tactiles sans mélange d'éléments représenta-
tifs se conservent dans les lacunes de la mémoire sous la forme de senti-
ments génériques des oubliés et présentent dans la cryptomnésie une résis-
tance positive plus ou moins forte aux subjections fausses. L'élément repré-
sentatif n'est donc nullement nécessaire à la formation d'un état psychique
différencié ayant une individualité propre et déterminée à sa manière.
Pour la mémoire musculaire, la question est plus complexe parce qu'il s'y
joint souvent des images visuelles (par conséquent représentatives) de gestes,
de figures etc. A. conclut cependant que les impressions musculaires même
dénuées de toute intellectualisation, se conservent dans le sub-conscient en
51G L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tant qu'oublié de nature psychique. Cet oublié subit des modifications du
même genre que celles de la mémoire tactile et sous les mêmes influences.
— Jean Philippe.
Katzaroff. — Conlribuiion à l'étude de la récognilion. — (Analysé avec
le suivant.)
a) Claparède (Ed.). — Récof/niiion et molle. Après avoir exposé les
diverses théories proposées pour expliquer ce fait, K. examine quelles en
sont les conditions, quel est son mécanisme psychologique et physiologique.
Il organise une série d'expériences en présentant des dessins analogues (trop
analogues) ])Our déterminer la justesse et la certitude de la récognition, le
temps qu'elle nécessite; et fait l'analyse de ses données subjectives. Cela le
conduit à conclure que la récognition est surtout déterminée par un élément
affectif : les éléments représentatifs ne viennent qu'après et pour contrôler
le ton affectif de la représentation qui a déclanché la récognition. Ouel([ues
lignes sont consacrées au caractère de certitude aux fausses récognitions et
aux défauts de récognition. — En définitive, la récognition apparaît à K.
comme un acte immédiat et comme un processus affectif, plutôt qu'intel-
lectuel, et qui ne porte ni signes objectifs, ni signes subjectifs d'exactitude :
c'est la comparaison à la réalité qui montre son caractère.
Dans le but de simplifier la langue, K. propose d'écrire Rg à la place
de Récognition et Non-Rg à la place de Non-Récognition : ces deux symboles
de Récognition et Non-Récognition remplaceraient les vieux mots de Recon-
naissance et d'Oubli employés par quelques psychologues.
Cl. donne, à la suite de cet article, une observation de malade, accom-
pagnée de quelques commentaires, qui ne concordent guère' avec l'étude de
K. — Jean Philippe.
})) Jesinghaus (G.). — Sur la Ihéorie psychologique de la mémoire. —
(Analysé avec le suivant.)
a) — — Conlribulionii à la tnélhodologie des 7'echerches sur la mémoire. —
Réflexions critiques sur le problème de la mémoire, sur la nature des faits
qui subsistent après que l'on a fixé, à un degré quelconque, une série de
termes, et sur les méthodes qui conviennent le mieux à l'étude de ces faits.
Ce qui subsiste, ce sont des dispositions. Les méthodes doivent fournir le
moyen de les mesurer. L'essai des méthodes consiste à comparer les couples
de méthodes qui sont susceptibles d'être appliquées à un même « complexus
de dispositions ». Par exemple, dans une première partie des expériences,
on fait apprendre aux sujets, sur l'appareil de Wirtii, des séries de nombres
(4 ou 8 nombres) de quatre chiffres : on note le nombre des lectures néces-
saires pour arriver à la récitation complète. Après 24 heures, on présente les
mêmes nombres pour déterminer la proportion de ceux qui sont reconnus,
en prenant des précautions pour que les sujets ne puissent pas savoir qu'ils
ont affaire à la même série que la veille; on emploie dans ce but quelques
séries de nombres nouveaux. Enfin on fait apprendre la série une deuxième
fois, ce qui permet de calculer l'épargne. Les dispositions sont donc me-
surées de deux façons : par la proportion des termes reconnus, et par la
valeur d'épargne. — Dans d'autres expériences, on fait un essai comparatif
de la méthode de reconnaissance avec la méthode des term 's conservés
(M. der belialtenen Glieder], c'est-à-dire que les sujets lisent des séries de
termes (qui sont toujours des nombres de 4 chiffres), 5, 10, 15 ou 20 fois, on
XIX. — FONCTIONS iMENTALES. 517
les leur fait réciter une première fois, on note les termes récités correcte-
ment, les fautes et les cas nuls. Puis, après une pause de 15 ou de 30 mi-
nutes, on fait une deuxième récitation, et enfin l'épreuve de reconnaissance.
— Dans un dernier groupe d'expériences, c'est la méthode des évocations
justes [M.der Trejfer) qui est comparée avec la méthode de reconnaissance.
Les deux méthodes employées dans chaque cas donnent des résultats con-
cordants : les nombres qui expriment les mesures sont naturellement diffé-
rents, mais les diverses influences qui les modifient, agissent de même ma-
nière dans la méthode de reconnaissance et dans chacune des autres
méthodes que l'on combine avec elle. Il est donc possible d'employer de
telles méthodes combinées relies apparaissent comme propres à fournir, sur
les dispositions résultant des lectures, plus de renseignements détaillés que
chacune des méthodes ordinairement employées, comme la méthode d'épar-
gne ou celle des évocations justes. En outre, la méthode de reconnaissance
paraît avoir une précision plus grande que les autres : les valeurs qu'elle
fournit s'écartent moins les unes des autres que celles que fournissent les
autres méthodes, et la raison en est sans doute que l'acte mental qu'elle
utilise est très simple, tandis que la récitation, sur laquelle se fondent les
autres méthodes, est un fait extrêmement complexe. — Foucault.
h) Rignano (E.). — De l'origine et de la nature mnémonique des tendances
affectives. — R. analyse ici les étapes par lesquelles le vivant passe de l'é-
goisme aux tendances affectives et aux altruistes. Ces tendances, dit-il, sont
des manifestations finalistes que nous voyons sortir de la propriété mnémo-
nique de la substance vivante, et par suite en dernière analyse, delà faculté
iï accumulât ion spécifique, qui appartiendrait exclusivement à l'énergie ner-
veuse, base de la vie.
Cette faculté d'accumulation spécifique manque au monde inorganique
qui reste à la merci des seules forces a trrf/o sans aucune direction finaliste;
au contraire, les activités physiologiques déterminées dans chaque organisme
par le milieu ou les rapports ambiants particuliers vers lesquels il gravite,
laissent comme trace chez le vivant une accumulation mnémonique qui à
son tour meut le vivant comme une vis a froide. Dans un vivant, le résultat
final de son action est déjà effectivement présent en lui dès le début sous
forme d'accumulation mnémonique. — Jean Philippe.
e. L'activité mentale.
Tassy (Ed.). — Le travail d'idéatinn ; hypothèses sur les réactions centrales
dans les phénomènes mentaux. — C'est un essai d'analyse qui utilise à la fois
des données de la psychologie expérimentale et des théories ou hypothèses
qui leur sont concordantes. L'activité intellectuelle apparaît à E. T. com-
posée de trois activités fonctionnellement dissociées : l'organique, la men-
tale et la psychique. Ces trois activités concourent à l'édification de l'intelli-
gence, à des titres divers : celle-ci a d'ailleurs une certaine autonomie, et il
serait plus juste de dire que les deux précédentes la préparent. T. se réserve
de montrer par la suite plus longuement quels sont les liens de l'organique
et du neurologique au psychique : actuellement, il analyse surtout l'activité
mentale, entre les deux, qui va depuis l'exercice iàèdXiî élémentaire, conforme
à la loi du moins grand effort, jusqu'à la possibilité d'employer le plus grand
effort possible pour réaliser nos conceptions. Mais ce n'est pas l'activité psy-
chique qui réalisera l'objet du vouloir : elle n'en a pas le pouvoir. Il faut,
pour cela, recourir à l'affectivité, et à d'autres éléments appartenant au côté
518 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
organique et au côté mental. Ainsi se fait sur un fond commun, mais par
des moyens différents, la progression de l'organique au psyclùque et de
celui-ci au réel concret. Le moyen pour passer de l'un à l'autre est l'analo-
gie : celle-ci opère même entre les groupes de cellules de spécificité compo-
site : il y aura facilité à ce qu'un courant modificateur les traverse, pourvu
que les qualités idéatives du courant soient analogues à celles du groupe
traversé. Sans cela le passage ne serait pas possible : ni possible la modifi-
cation neurologique nécessaire à l'idéation qui se fait jour. Ainsi, ce ne sont
pas les idées qui s'associent : ce sont leurs neurones, et c'est de là que le
psychologue doit partir pour distinguer les jeux de fonctions dans la pensée
comme les neurologues dans l'activité cérébrale. — Le fond scientifique de
cette conception est exposé surtout dans les cinquante pages consacrées à
l'équation sensori-motrice et dans les pages où T. se référant à quelques
travaux de ses devanciers, et surtout d'H. Beaunis, dégage les modes de ce
qu'il appelle l'érétliisme idéatif (p. 711, point où l'élément interne, exalté par
l'excitation, se décharge dans ses analogues, mais d'une façon diffuse et non
déterminée. — Jean Philippe.
Sanctis (S. de). — lli nouveau procédé pour VélmJp du travail mental. —
de S. propose une modification de la méthode de Kr.epelin pour l'étude du
travail mental. Il substitue aux additions et aux exercices de mémoire
des exercices de lectures et de complément de mots. — La technique de
la méthode nouvellement proposée est assez simple : On prépare une série
de petits cartons longs de 45 cm. qui contiennent chacun 25 mots écrits
l'un sur l'autre. Les lettres mesurent 4 mm. de hauteur et sont divisées par
im espace de 8 mm. Les mots sont tous de trois syllabes, et chaque carton
contient 13 substantifs, 4 adjectifs et 8 verbes à l'infinitif.
Le complément à faire se rapporte à une consonne de la troisième syl-
labe des mots ou à toute la syllabe, ex. : tamhu{r)o, bambi{n)o, tormen{to),
spaven(to).
On fait les expériences dans un milieu tout à fait silencieux. Le sujet est
assis devant un écran de couleur sombre, avec une ouverture qui, au com-
mandement de l'expérimentateur, laisse voir au sujet une des listes de
noms. L'expérimentateur, qui n'est pas vu par le sujet, garde devant soi un
autre exemplaire du carton présenté au sujet et avec un chronomètre me-
sure la rapidité de la lecture dans une minute. L'expérience peut être
suivie pendant 15-30-60 minutes ou plus, et par les chiffres notés par
l'expérimentateur on peut tracer un graphique — que de S. appelle
tt courbe du travail mental de lecture avec complément de mot » — en
marquant sur les abscisses les minutes et sur les ordonnées les nombres
des mots lus en une minute.
On observe : 1) le nombre des mots lus dans l'unité de temps; 2) les ré-
sultats de l'observation faite par l'expérimentateur sur le sujet; 3) les don-
nées de l'introspection. 11 importe que tous les mots employés soient connus
du sujet. De S. rapporte les graphiques obtenus en 4 expériences. —
G. C. Ferrari.
Brown ("W.j. — L'essentiel pour les mensurations mentales. — Ce petit
livre contient un tableau complet de l'appareil mathématique nécessaire à
ceux qui veulent appliquer les procédés de Fechner à la mensuration des
phénomènes mentaux. Il insiste surtout sur l'imporiance de ces méthodes
pour dégager les corrélations : le chapitre sur la théorie mathématique des
corrélations est le plus important de l'ouvrage. [Sans partager les espoirs
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 519
fondés sur ce mode d'utilisation des données de l'expérience, on ne peut que
louer l'auteur de la clarté avec laquelle il expose cette théorie, et de la docu-
mentation qu'il a réunie pour l'illustrer]. — Jean Philippe.
Kakise (Hikoso). — Elude préliminaire sur les phénomènes de con-
science accompagnant la compréhension. — C'est une étude très complète,
quoique discutable par certains côtés, de la nature de nos états de con-
science, avant, après, et pendant que nous comprenons un mot lu. H. K.
a employé, malgré les objections de Wund, la méthode de Marbe en
tâchant d'échapper à ces objections ; et il a adopté, après avoir passé en
revue toutes les autres théories, l'explication de la pensée que donne
TiTCiiENER : qu'éprouvons-nous quand nous avons un sentiment de relation?
la conscience ne nous donne à décrire que des images ou des sensations
cinésiques. — Les conclusions sont, après analyse des phénomènes accom-
pagnant la compréhension : 1° La nature motrice ou sensorielle de l'image
du mot présenté dépend avant tout de la manière dont ce mot est présenté
(vu ou prononcé) ; 2" la fréquence des images-souvenirs dépend avant tout,
non du caractère concret ou abstrait du mot présenté, ni des particularités
individuelles, mais de la lenteur ou de la rapiiliîé de la réaction; 3" la mé-
thode habituellement employée pour étudier les associations parait trop
artificielle pour les associations réelles. La méthode de Marbe parait mieux
adaptée, parce qu'elle permet à la fois l'étudp des lois générales d'associa-
tions et celle des particularités individuelles; 4° la représentation concrète,
au cours de la compréhension, dépend avant tout de la longueur de fixation
qu'on lui accorde; 5° le sentiment de comprendre peut être ramené soit à
un sentiment d'être familiarisé avec, soit à un sentiment de possession. Ce
dernier sentiment, qui est la constatation du plus ou moins de cohésion
des associations naissantes, pourrait être réductible à une image spécifique :
le sentiment de familiarité parait d'une nature spéciale, et c'est peut-être
une troisième qualité des sensations ou des phénomènes conscients. — Jean
Philippe.
Aveling (Francis). — Relation du processus de la pensée et du perçu dans
la perception. — Problème complexe, où l'auteur montre que le sensualisme
et l'intellectualisme restent insuffisants : il insiste sur ce que les différences
de structure des perceptions se relient à des différences logiques dans le
mode de perception, mode qui varie beaucoup d'un sujet à l'autre- —
Jean Philippe.
Dugas (L.). — L'introspection. — Si l'on remplace l'introspection simple
par « l'observation de mémoire », on a tous les inconvénients de la pre-
mière, plus ceux de la seconde. L'observation intérieure ne vaut qu'autant
« qu'elle s'est éprouvée » ; elle requiert une habileté spéciale. La psycholo-
gie individuelle a d'ailleurs déjà « sa généralité » ; l'introspection est déjà
analysée (classification, notion du moi constant, })ar conséquent général,
commun à tous ses états successifs), elle a donc une valeur scientifique;
elle est la base de la psychologie, la base nécessaire sur laquelle reposent
la logique, la morale et la sociologie. — G. L. Duprat.
Ordahl (L. EU.). — La conscience dans l'acte d'apprendre. — Dans cette
longue étude, L. O. consacre d'abord quelques pages au concept de con-
science et d'inconscience, puis aux étapes suivies par l'acte d'apprendre : ses
expériences ont visé à rechercher : 1° si l'acte d'apprendre est aidé par des
520 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
facteurs qui n'arrivent jamais à la conscience ou n'y entrent que fort peu ;
2° si une habitude dont le début et la formation sont inconscients, peut se
développer malgré la distraction et l'éloignement des actes de conscience
qui concourent ordinairement à ces formations ; 3° quel est le rôle de la
conscience dans l'acquisition d'actes qui ne demandent aucun facteur intel-
lectuel, ou qui demandent une coordination complexe des impulsions mus-
culaires, ou qui sont purement intellectuels.
Les conclusions sont que, dans l'acte d'apprendre, il existe des facteurs
conscients et des inconscients : ceux-ci sont ceux qui sont impliqués dans
l'établissement des associations, par la pratique, et dans le portique l'on tire
des modifications de la manière de faire que la conscience utilise après
qu'elles sont établies. Plus l'acte à apprendre est d'ordre élevé et intellec-
tuel, plus le contrôle de la conscience a un effet immédiat et direct : quand
l'acte à apprendre implique à la fois des éléments intellectuels et d'autres
musculaires, l'activité est consciente dans son ensemble : les détails devien-
nent automatiques, les uns après les autres, laissant successivement à l'at-
tention sa liberté pour s'attaquer à d'autres difficultés; la conscience joue
alors le rôle d'un agent correcteur, éliminant les erreurs, vérifiant les
éléments formés inconsciemment, et organisant la marche du tout; quand
on apprend mie simple coordination musculaire, la conscience est tout
entière concentrée à réaliser, à faire sortir le mouvement; on n'a qu'une
attention obscure sur les différentes sensations et sentiments entrant dans
l'organisation musculaire ; la coordination serait d'ailleurs troublée si l'at-
tention s'attachait à l'un de ces éléments à l'exclusion des autres. — L'acte
d'apprendre peut progresser, sans que celui qui apprend ait conscience du
but; mais apprendre avec attention l'emporte toujours sur ce qui se fait
dans la distraction. Quant aux facteurs qui n'arrivent jamais à la conscience,
les expériences n'ont pas montré qu'ils aient quelque influence que ce soit.
— Jean Philippe.
Me Comas (H. C). — Quelques types irattenfion. — Ce qu'il y a surtout à
signaler dans ce travail, c'est l'effort pour établir une corrélation entre les
formes individuelles de l'attention et les formes individuelles des autres
facultés. Voici le»s principales conclusions : i" Les types d'attention sont les
uns à vue large, les autres à vue étroite : il y a aussi des formes d'attention
rapides, d'autres lentes : ce sont les rapides qui ont la vue large. — 2° L'ap-
titude ta concentrer et à inhiber ne paraît pas en relation avec aucun autre
caractère de l'attention : elle varie, comme la souplesse d'attention, d'indi-
vidu à individu, mais il ne semble pas que Ton puisse en tirer une classifica-
tion en types. — 3° Les impressions qui peuvent forcer l'attention et entrer
dans sa zone d'éclairage, varient d'individu à individu : il semble que la vue
large ait ici une grande importance. — 4" Le visuel est à vue large pour les
impressions auditives en même temps que pour les visuelles : l'auditif s'in-
hibe plus facilement sur les sons, à moins que les impressions visuelles ne
se présentent en même temps que les sons. — 5" En ce qui concerne le type
moteur, on trouve si peu de corrélations qu'on peut dire que le résultat est
négatif : cependant il semble que la concentration lui soit plus facile qu'au
visuel. — [Travail très suggestif, plein d'aperçus et qui mérite d'être com-
plété ou repris sur un certain nombre de points : p. ex., la pression san-
guine de chaque type; la relation des données inconsciente, des souvenirs,
etc. avec la prédisposition à être attentionné par certaines impressions, etc.].
— Jean Philippe.
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 521
(i) Rignano (E.). — De Vallenlion : contraste affectif et unité de conscience.
— R. a soutenu, dans un travail précédent [Scienlia, 1907), qu'un état psychi-
que donné n'est par lui-même ni conscient, ni inconscient; il ne le devient
que lorsqu'il y a fusion au moins partielle de la partie affective d'un souvenir
évoqué avec la partie affective d'un état actuel. D'autre part, l'attention ne
se tourne à chaque instant que vers l'objet correspondant à la tendance
affective du moment et elle est poussée à cela par l'arrivée d'une nouvelle
affectivité qui nous invite à analyser la précédente et, par cette poussée,
déplace la précédente et prend sa place, d'où R. conclut que l'attention est
une condition suffisante mais non nécessaire de la conscience. — J. Philippe.
Revault d'Allonnes. — Recherches sur l'attention. — Dans l'étude des
sujets, l'observation doit être replacée au premier rang, l'expérimentation
venant en sous-ordre. On distingue d'abord l'attention momenlanéc et l'atten-
tion soutenue; puis on observe 6 opérations ou qualités : démarrage, exacti-
tude, capacité, débit, constance, inhibition. On peut faire des épreuves de
travail prolongé (calculs écrits et mentaux) et momentané (vitesse motrice,
dénominations, déterminations, énumérations, opérations numériques, choix,
commissions multiples). — On parvient à observer huit degrés d'insuffisance
de l'attention.
L'attention provoquée prolongée est la première à disparaître, puis dis-
paraissent l'attention prolongée propriomotu, l'attention momentanée proprio
motu, et enfin l'attention momentanée provoquée. Dans l'insuffisance légère,
le démarrage est à peine ralenti, dans l'insuffisance grave il est très lent, les
erreurs considérables, la fatigabilité très grande et l'inhibition a fait place
à l'incohérence. L'affaiblissement intellectuel atteint les opérations de l'atten-
tion dans l'ordre suivant : travail professionnel, adaptation intellectuelle
momentanée (conversation), idéation individuelle, excitabilité psychique
élémentaire. Les causes sont passagères (intoxication), curables (psycho-
pathies) ou natives (idiotie) ou incurables (démence). — G. L. Duprat.
Titchener (E. B.). — Note sur la conscience de soi-même. — Étude très
fouillée des différentes manières dont nous nous voyons par introspection,
dans différents états. T. cherche à résoudre deux questions : 1^ sommes-
nous toujours conscients de nous-mêmes, dans l'état d'attention comme celui
d'inattention, et quel que soit l'objet occupant la conscience; 2*^ la conscience
de soi-même est-elle explicite (sous forme d'image visuelle , de sensation
organique, etc.) ou implicite (inhérente à la nature de la conscience, à son
courant d'états). Dans une troisième question, posée à ceux qui ont résolu la
première, T. examine la négative, impliquant que notre conscience est in-
termittente : quelles circonstances la font apparaître, etc. — Jean Piiilh^pe.
Bergson (H.). — L'intuition philosophique. — C'est ce qui nous conduit
à une connaissance sans s'appuyer sur nos modes ordinaires de pensée, dans
le temps et l'espace, selon les cadres logiques, les données senso-réelles,
etc. : l'intuition est une sorte de. connaissance à l'état naissant, non encore
codifiée : B. la décrit plutôt qu'il ne la définit, et la déclare complémentaire
de l'art et de la science, dans la pratique aussi bien que dans la spéculation.
Elle n'est pas le fait d'une faculté spéciale : c'est la perception (de ce que
nous voulons connaître) à son origine. — Jean Philippe.
522 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
IV. Psychologie comparée.
a. Psychologie animale.
Favre (L.). — Influence de Vorienlation sur l'activité animale. — FÉRÉ
avait observé que la fatigue à l'ergographe était moindre dans certaines
orientations (C. R. Soc. BioL. 1904-1905); F. signale les tracés de
CoRNETZ concernant les trajets de fourmis, qui montrent une influence
de l'orientation sur la marche. Les diverses orientations sont inégalement
fréquentées par les exploratrices comme si elles étaient inégalement dyna-
mogènes, il y a donc un secteur de plus facile cheminement ou de moindre
effort pour un travail donné. Ce secteur semble le même que pour l'homme :
face au nord et face à l'ouest. L'orientation agirait en ces cas, non comme
un producteur d'énergie, mais comme un déclancheur ou un anesthésiant.
F. se demande si cette influence ne va pas jusqu'à agir sur les formes du
vivant. — Jean Philippe.
6)Delage (Y.). —Comment pensent les bêtes. — D. commence par rappeler le
danger d'observer l'intelligence animale dans les cadres et selon les méthodes
de la nôtre ; il préférerait à ce procédé la solution de l'automatisme cartésien.
L'animal peut avoir des images, ou quelque chose d'analogae; mais peut-il,
sans langage, arriverjusqu'à l'évocation volontaire d'une idée? 11 semble que
pour le chien, par exemple, les images passent dans son cerveau non plus
comme sur un tableau à projection (car elles sont un mélange d'éléments
auditifs et olfactifs en même temps que visuels) mais un peu comme dans
le cerveau d'un dormeur qui les subit sans les diriger et agit suivant les im-
pulsions qu'il en reçoit, sans intervention de la volonté.
Il faut distinguer dans ces actes trois catégories, selon qu'ils viennent de
Vinstinct, de V éducation ou de Vinitiative personnelle. L'instinct se compose
de réflexes et par-dessus eux de goûts. L'éducation, ou dressage, s'appuie
sur l'attention ou la mémoire, qui ne comportent pas la compréhension du
sens que le dresseur attribue aux actes qu'il donne à accomplir Restent les
actes d'initiative, où l'animal tire tout de lui-même. Quels sont les proces-
sus psychologiques qui entrent alors en jeu? D. cite un certain nombre
d'exemples et conclut que le plus haut degré dans les cas de ce genre con-
siste à transformer un geste d'action immédiate en un signe d'avertissement
en vue d'une action médiate : il y a bien là un certain degré d'abstraction,
mais qui peut être obtenu par ce que D. appelle Vintuition d'emblée sans
l'intermédiaire du raisonnement; le degré d'abstraction est donc très infé-
rieur. — Jean Philippe.
Jennings (H. S.). — La méthode des essais et les erreurs chez les animaux.
— Se référant à son ouvrage sur le comportement des animaux inférieurs, J.
déclare que l'on rencontre des cas d'essais et erreurs chez les organismes
simples aussi bien que chez les plus complexes; ils ont pour cause au moins
les facteurs suivants : l°Un changement dans les conditions physiques exter-
nes poussant l'organisme à se mouvoir. 2" L'état actuel physico-chimique de
l'organisme. — Sous ces poussées, l'animal exécute au début plusieurs actes
différents. La plupart ne concourent pas à produire le résultat final et par
conséquent cessent peu à peu de se produire ; les autres sont de nature à
atteindre ce résultat, et par là continuent d'être réalisés. De sorte qu'en fin
de compte, les mouvements de l'organisme finissent par avoir une certaine
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 523
direction, une tendance définie, qu'ils n'avaient pas au début. Quand, après
des tâtonnements, un certain mode réactionnel a été capable de produire un
certain résultat, l'organisme réagit plus tard dans le même sens sans tâton-
nement. — En terminant, J. plaide pour l'adoption du vocable qu'il propose.
Y. Delage lui observe que la théorie est suggestive, mais le vocable prête à
confusion. — Jean Philippe.
Yerkes (R. M.) et "Watson (J. B.). — Méthode pour étudier In vision c/iez
les animaux. — Ce travail est destiné à donner des procédés et des méthodes
et à décrire des appareils. Les auteurs ont surtout visé la détermination du
.seuil des excitations lumineuses ou colorées, des limites de la sensibilité (en
tenant compte de l'intensité et de la longueur d'onde), de la différence du
seuil pour la lumière et pour la couleur; de la valeur excitatrice des diffé-
rentes excitations lumineuses; des marques principales d'adaptation et des
défauts visuels chez l'animal. Leurs procédés et leurs appareils s'appliquent
en conséquence aux perceptions de la lumière, à celles des dimensions, des
formes, des distances et des couleurs. C'est un travail tliéorique, d'ensemble
et de détail, sur cette question; on peut reprocher à certains appareils d'être
plus compliqués qu'il ne faudrait pour laisser aisément place à l'observation
intuitive et directe du phénomène observé, mais l'ensemble forme une
documentation précieuse à consulter pour quiconque se livre à des expé-
riences de ce genre. — Jean Philippe.
Bohn (G-.). — La nouvelle Psi/eholor/ie animale. — On trouvera dans ce
livre un certain nombre de recherches personnelles de l'auteur, qu'il enca-
dre dans ses théories sur l'explication des états mentaux du point de vue
des données biologiques interprétées essentiellement par les lois de la chi-
mie et de la mécanique. Signalons surtout ce que l'auteur écrit à propos de
l'influence sur l'adaptation, et ce qu'il appelle mémoire assoeiative, et qu'on
voudrait voir désigner d'un autre mot.
La dernière partie du livre est consacrée à l'exposé de diverses méthodes
d'observation et d'expérimentation : exposé presque exclusivement histo-
rique, qui gagnerait certainement à être complété par un examen critique
où l'auteur formulerait ses propres théories. B. conclut que la psj^chologie
animale laisse aujourd'hui de côté les anciens mots de conscience, volonté,
•imitation : elle essaye de mieux déterminer les applications du mot instinct,
et du mot tropisme; B. estime que le mieux est de ramener les actes dits
tropismes à un mécanisme physico-chimique déterminé, et que le meilleur
moyen de caractériser les activités simples qu'on a pu isoler, c'est de donner
les lois qui les régissent. — Jean Philippe.
c) Claparède (Ed.). — Etat hypnoide chez un singe. — Ayant essayé
d'hypnotiser, au moyen de passes et de fixation du regard, un singe cyno-
céphale femelle, C. fut assez étonné de voir que ces manœuvres plon-
geaient presque instantanément l'animal dans un état de calme complet : le
singe reste couché sur le dos, immobile; il présente une docilité extraordi-
naire pour les mouvements qu'on lui imprime et il conserve les attitudes
qu'on lui donne, ainsi que le font les sujets en catalepsie. On peut ainsi lui
faire garder les deux bras et les deux jambes étendus en haut et en avant
de sorte qu'il ne repose, en équilibre instable, que sur son derrière. Un
phénomène de ce genre semble indiquer que l'hypnose n'est pas unique-
ment, comme on le prétend couramment, un produit de la suggestion. On
524 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ne voit pas bien le rôle que jouerait ici la suggestion, ni quelle serait
l'idée ou la représentation suggérée qui s'imposerait ainsi au cerveau du
singe. C. considère cette docilité momentanée, cette sorte d'état d'aban-
don, comme une attitude réflexe, peut-être attitude de volupté. Du reste,
Ferenczi a récemment proposé de considérer Tliypnose comme un état de
soumission à base sexuelle. — M. Boubier.
Breed (Fred. E.). — Développement de certains ùulincts et de certaines
habitudes chez les jioiissins. — Après un rapide historique, B. énonce et déli-
mite les problèmes qui se posent à propos de cette étude. Il observe d'abord
les premières manifestations de l'activité ; puis le développement de l'acte
de boire, et ensuite le développement de celui de picorer. En présence d'un
acte instinctif, il faut étudier d'abord la fonction et ensuite la structure de
cet acte, ou les composantes de cette fonction. L'étude de la structure lui
montre que les éléments dont l'activité aboutit à l'accomplissement de l'acte
instinctif, aussi loin qu'il a pu en pousser l'analyse, n'enferme aucun prin-
cipe de spontanéité; et ce n'est jamais d'eux-mêmes qu'ils entrent en action.
11 faut que des stimulations intra- ou extra-organiques les touchent pour les
mettre en mouvement, c'est là une condition sine qua non; par conséquent,
pour comprendre le développement des actions instinctives, il faut d'abord
faire une énumération et une étude complète de tous les éléments exté-
rieurs à ces fonctions instinctives, éléments dont l'action sur ces fonctions
est nécessaire pour qu'elles entrent en mouvement. Le plan suivi est donc :
1° examen des stimulations extra-organiques ; 2" détermination de la fonction ;
3° analyse des éléments de sa structure : étude de ces éléments. Après avoir
étudié ainsi le boire, le picorer, et s'être longuement étendu pour celui-ci
sur les influences sociales, B. passe aux fonctions acquises qui ne provien-
nent pas de coordinations neuro-musculaires héritées, mais qui ont été ac-
quises par l'individu; il recherche, en prenant comme type les réactions à
des stimulations visuelles déterminées, entre quelles mesures ces réactions
peuvent être modifiées et quelle est l'allure de leur modification. En d'autres
termes, il veut décrire en termes quantitatifs la marche de la formation des
habitudes et déterminer le taux de leur rémanence ou persistance. Notons
qu'il s'impose comme règle de limiter les expériences au choix entre deux
alternatives seulement. Son appareil est ingénieux.
B. note particulièrement que le développement de l'instinct est, durant
les premiers jours, retardé par le non-usage ; mais ce retard est rapidement
compensé à partir du moment où l'instinct s'exerce. Les influences sociales
(ou l'influence des autres poussinsi ne lui paraissent pas rendre le développe-
ment du picorer plus précis, mais bien plus intense et plus rapide, à cause
de l'accroissement des difficultés. — Jean Philippe.
Schaeffer (Asa A.). — Formation des habitudes chez les Grenouilles. —
Espèces étudiées : Hanaclamala, B. sylvatica, B. virescens. Elles apprennent
à éviter les objets désagréables, comme les chenilles, au bout de quatre à
sept expériences, quelquefois moins. Les habitudes persistent une dizaine de
jours. B. clamata apprend à éviter les vers de terre, traités au préalable
avec des agents chimiques. Cette habitude persiste durant cinq jours au
plus. Plus grande est la vaHété des comportements d'un animal, plus ra-
pide est la formation des habitudes. Il semble résulter de là que l'intelli-
gence joue un rôle indéniable. -— M. IIérubel.
Read (Carveth). — De t'instinct, particulièrement chez les guêpes iso'
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 525
k'cs. — Après une revue d'ensemble (où nous signalerons surtout ce qui con-
cerne la corrélation, avec les autres, des fonctions instinctives considérées
comme une réaction complexe de tout l'organisme à certaines conditions
externes), R. conclut de ses observations qu'à tous les degrés de l'instinct,
on trouve des traces d'intelligence, et que la mémoire surtout s'adapte à des
fins déterminées. — Jean Philippe.
b) Roubaud (E.). — Nouvelles recherches biologiques sur les Guêpes soli-
taires d'Afrique : évolution, variation, perlurhatlons (lênienlielles de Vinstinct
iiuUernel, sous l'influence de la disette. Prépondérance réelle des tendances
individualistes sur les sentiments affectifs dans tes manifestations apparentes
du culte des jeunes chez les Vespidés. — R. décrit chez les Guêpes solitaires
d'Afrique certaines variations dans les manifestations normales de l'instinct,
résultant de la variation des conditions ambiantes et qui ne semblent pas
essentiellement différentes de celles que les auteurs ont décrites chez des ani-
maux différents. Mais, au lieu d'en chercher l'explication dans le conflit de
l'instinct aveugle et des possibilités résultant de circonstances, il fait inter-
venir des facteurs d'origine psychique allant jusqu'à parler de sentiments
affectifs, de culte pour les jeunes, de perturbations démentielles, montrant
que l'auteur se place à un point de vue beaucoup trop anthropomorphique.
— Y. Delage et M. Goldsmitu.
a) Roubaud. (E.). — Evolution de l'instinct chez les Ve>ipides; aperçus bio-
logiques sur les Guêpes sociales d'Afrique du genre Belonogaster Sauss.
— Des observations de l'kuteur, on peut conclure que les groupements
sociaux des Belonogaster représentent des associations encore mal définies,
sans cohésion, sans division du travail ni différenciation des femelles, de
Guêpes qui n'ont point encore définitivement perdu les habitudes ancestrales
des Solitaires. A ce titre, il convient d'y voir la forme originelle la plus
typique que l'on connaisse actuellement des sociétés de Guêpes. —
P. Marchal.
a) Cornetz (V.). — V œil-boussole de la fourmi. — Une fourmi partant de
son gîte dans une direction donnée — est, par exemple, — conserve cette
orientation, malgré les stations plus ou moins nombreuses et plus ou moins
longues qu'elle peut faire. Le retour s'effectue de la même manière, mais
en sens inverse. Santschi explique ainsi ce phénomène. Lorsque les rayons
solaires viennent frapper la surface hémisphérique de l'œil, une ou plusieurs
rétinules se trouvent touchées par ceux des rayons dont la direction est
parallèle à l'axe du tube conique appartenant à cette rétinule. Tous les
autres rayons, parallèles entre eux, pénètrent plus ou moins en biais dans
les autres tubes coniques de l'œil à facettes, frappent alors les parois laté-
rales de ces tubes et sont absorbés par la substance pigmentaire. Cette
absorption des rayons, sauf quelques-uns, constitue la base de la théorie de
Santscih. La fourmi, en un mot, ne verrait le soleil que par un seul de ses
nombreux petits yeux, les autres rétinules restant dans l'ombre parce qu'elles
sont masquées par les parois des tubes coniques. On comprend, dès lors,
526 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
facilement que l'insecte ayant eu au début du voyage une certaine rétinule
sensibilisée, il tendra constamment à voir le soleil avec cette rétinule-Ià
plutôt qu'avec d'autres et replacera constamment Taxe de son corps dans
une direction constante par rapport à celle des rayons solaires. Pour le
retour, Santschi pense que la fourmi renverse la sensation : ayant perçu
la source lumineuse à sa gauche et en arrière, l'insecte s'arrangerait à
maintenir la source lumineuse sur le côté droit et en avant. La direction
des rayons solaires joue donc le rôle de l'aiguille d'une boussole, aiguille
dont la position reste fixe et l'œil à facette représente une boussole à
surface hémisphérique. On a donc une surface-alidade au lieu du cercle-
alidade ordinaire, et chaque rétinule représente un degré de la surface-
alidade.
L'auteur a étendu les expériences de Santschi. II démontre la persistance,
après un long temps écoulé, de l'orientation. Comme rien dans le milieu
intérieur ne peut servir de direction fixe, il admet une donnée sensorielle
de pure direction. Il est fort possible que l'espace soit, dit-il, quelque chose
de tout autre pour la fourmi que pour notre esprit et c'est à cause de cela
que nous ne comprenons pas le phénomène. — M. Hérubel.
Dawson (Jean). — Biologie des limaçons {pJiysas). — Dans cette
étude générale sur l'habitat préféré, le cheminement et la sécrétion des
mucosités, le choix et la poursuite de la nourriture, l'influence de certaines
impressions physiques et chimiques pour déterminer ce choix, et enfin cer-
tains états mentaux — signalons surtout l'observation de la manière dont
les physas réagissent et s'adaptent aux nouvelles habitudes; dont ils con-
servent la mémoire de leur habitat.
D'après J. D., les physas jeunes sont beaucoup moins sensibles que les
adultes aux modifications du milieu et aux excitations mécaniques localisées.
Leur façon de se comporter à l'égard des obstacles n'est non plus pas la
même. Chez les adultes, les réactions aux différentes excitations n'arrive-
raient pas à se coordonner en formes faciles à classer, parce que les condi-
tions varient constamment d'une expérience à l'autre, ce qui occasionne de
constantes transpositions dans les organisations mentales précédemment
ébauchées. — Jean Phu-ippe.
Séverin (H.) et Séverin (Harry). — Elude expérimentale sur la simula-
lion de la mort chez Belostoina (lumineus et Nepa apiculala. — Les auteurs
déterminent d'abord quels sont en général les caractères de la mort feinte,
sa différence d'avec la mort réelle, les attitudes de l'animal, l'état du sys-
tème nerveux, la profondeur de son insensibilité à la douleur et enfin de
quelle façon se fait le réveil. Ils étudient ensuite spécialement chez leurs
sujets la durée des périodes de mort feinte; l'influence de la température,
de la lumière, de la sécheresse et de l'humidité; enfin, les effets de la déca-
pitation, qui leur donne l'occasion d'étudier un certain nombre de réflexes.
Dans une dernière partie, ils examinent d'où vient et comment se déve-
loppe cette feinte de la mort, et concluent que les états qui la caractérisent
ne dépendent pas complètement du cerveau ; notamment les conditions
externes agissent fortement sur la durée de cet état. — Jean Philippe.
'Wagner ("W".). — La psychologie comparée. — Ce premier volume contient
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 527
surtout l'exposé critique des tendances passées et présentes de la psychologie
comparée et quelques indications générales caractérisant la méthode dont
l'auteur est partisan et qu'il a mise en pratique dans de nombreuses
recherches expérimentales. L'application de cette méthode aux grandes
questions psychologiques trouvera place dans le second volume.
Après une partie historique, dans laquelle l'auteur montre la succession,
dans ce domaine, des trois phases que Comte assigne au développement de
la pensée humaine : phase théologique, phase métaphysique et phase scien-
tilique, il s'arrête à cette dernière. Elle se subdivise en deux périodes, très
inégales en durée : celle avant Lamarck et celle après lui; Lamarck a for-
mulé le principe même qui rend possible une bio-psychologie objective : le
lien entre le de;/ ré de l'évolution psi/chique et la structure du système nerveux.
— La période post-lamarckienne est caractérisée par une tendance générale
au monisme, mais cette tendance a trouvé son expression dans deux con-
ceptions diamétralement opposées. La première a pour origine les idées de
Darwin : la conception transformiste devait nécessairement chercher des
analogies entre la vie psychique des animaux et celle de l'homme. Cette
tendance a été exagérée par la suite ; en étendant l'analogie de plus en plus
vers le bas, on est arrivé non seulement à la « conscience » des animaux infé-
rieurs, mais àl' « âme des atomes ». "W. donne à cette conception le nom de
« monisme d'en haut ». Actuellement, d'ailleurs, il cède la place à la con-
ception opposée, celle d'un « monisme d'en bas », auquel l'auteur s'arrête
plus longuement. Ce dernier monisme a eu pour point de départ les recher-
ches de physiologie nerveuse qui ont d'abord établi le lien entre le degré de
développement du système nerveux et celui de la vie psychique, posant ainsi
des limites aux analogies anthropomorphiques et rendant à la psychologie
comparée un service énorme. i\Iais on ne s'est pas arrêté là, et un raisonne-
ment d'apparence logique a conduit à des conclusions exagérées : les phé-
nomènes de physiologie nerveuse, comme de toute psychologie, étant en
dernier ressort réductibles aux phénomènes physico-chimiques, les phéno-
mènes psychiques ont paru également devoir être expliqués au moyen de
ces derniers. C'est la source de la théorie des tropismes de Loeb. Cette con-
ception comporte deux contradictions : 1'^ le lien entre le système nerveux
et la vie psychique étant pris comme point de départ, il n'est pas permis de
négliger la différence entre les animaux qui possèdent un système nerveux
et ceux qui en sont dépourvus; 2° en allant logiquement jusqu'au bout, on
doit dénier la vie psychique à l'homme, ce qui est manifestement difficile, à
moins de tracer une séparation entre lui et les animaux et revenir ainsi à
Descartes. "W. fait à la théorie des tropismes un autre reproche encore : elle
se fonde non sur des observations nombreuses faites dans la nature, mais
sur des expériences de laboratoire très limitées.
Voici le point de vue propre de l'auteur. Nous devons reconnaître que les
grandes lois physiques et chimiques sont à la base des phénomènes psychi-
ques, mais leur application directe à ces derniers est impossible, d'abord
parce que la psychologie est encore insuffisamment élaborée, ensuite parce
que les deux domaines sont trop éloignés l'un de l'autre. La véritable
méthode à employer en biopsychologie doit s'inspirer du principe de Lamarck,
établissant une relation entre le degré de développement du système nerveux
et celui de la vie psychique; à ce point de vue W. établit entre les Vertébrés
et les Invertébrés une ligne de démarcation très nette.
Pour l'étude de la vie psychique animale, voici les méthodes indiquées.
Pour étudier une manifestation psychique, par exemple l'instinct, 1) il faut
recueillir un grand nombre d'observations chez différents individus, en
528 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
déduire un type moyen et considérer les autres manifestations comme des
variations; 2) il faut étudier le lien génétique entre les instincts en rapport
avec le lien phylogénétique des organismes. Pour le moment, cette étude
est très peu avancée encore, bien que Darwin déjà ait donné des indications
dans cet ordre d'idées (pour les nids d'oiseaux par exemple); 3) il faut
étudier les instincts dans leur ontogenèse^ c'est-à-dire dans leur évolution
chez un individu donné. Ici, l'auteur émet cette opinion que ce qui carac-
térise cette évolution des instincts, c'est qu'ils apparaissent en bine et se
remplacent de même, tandis que les facultés basées sur l'expérience indi-
viduelle se développent et se perfectionnent graduellement.
Un des reproches que W. adresse aussi bien au monisme ^< d'en haut »
qu'au monisme « d'en bas » est leur impuissance à fournir des conclusions
utilisables en psychologie liumaine et en sociologie. Le premier essaye bien
d'emprunter à la vie animale des arguments sociologiques, mais il n'arrive
à en retirer que ce que lui-même y a mis; le second commence par rompre
tout lien entre la biopsychologie et la sociologie, en réduisant la première
à des réactions cellulaires automatiques. La « théorie organique » de
Spenx'ER, qui ignore complètement l'existence d'une psychologie animale,
est due en partie aux conclusions tirées des études physiologiques du système
nerveux; quant à la théorie des tropismes, elle n'a pu aboutir qu'à des ten-
tatives aussi peu satisfaisantes qu'à celle de Waxweiler qui introduit les
termes nouveaux de « possibilités interréactionnelles » et d' « affinité sociale »
pour désigner le même instinct social que l'école veut tant chasser. —
M. GOLDSMITH.
b. Psychologie infantile.
Baudrand (J. M.). — Uaccroissemenl : ses caractères normaux et anor-
maux chez le nourrisson : ses rapports avec l'hérédité plus spécialement dans
les états morbides. — Cette thèse de 650 pages est une masse énorme de
documents, recueillis surtout au dispensaire de Belleville, sous la direction
du D'' Variot. L'auteur a essayé de s'orienter au milieu de tout cela : il y a
parfois réussi; en tout cas, son étude apporte des documents précieux à
consulter.
Après quelques vues générales sur les forces qui assurent l'accroisse-
ment, sur quelques théories de l'hérédité, et sur le mécanisme de l'onto-
genèse, il aborde la question des méthodes à employer pour contrôler
et mesurer le développement de l'accroissement : et, parallèlement, celle
des moyens à employer, surtout durant les dernières semaines avant la
naissance et pendant la période d'allaitement, pour maintenir l'accroisse-
ment à sa forme normale ou pour le réformer si l'héi'édité est défectueuse.
— A côté de l'influence de l'hérédité, il étudie l'influence du milieu ; la
lutte entre les conditions externes et les forces organiques qui atténue ou
développe l'anomalie naissante : lutte que permettent de suivre les dosages
du laboratoii'e, etc. Dans un chapitre spécial (ch. XI), B. examine comment
on peut déceler les cas où l'accroissement anormal provient non pas des
vices du milieu, mais d'u)ie insuffisance primitive du germe : ce qui le con-
duit à examiner les questions d'alcoolisme, tuberculose et syphilis. Dans un
chapitre spécial (le IV''; IV'^ paiiie), B. insiste sur ce que, à son avis, on ne
peut poser de règle générale, chaque fait réclamant, sur l'état actuel de nos
connaissances, une détermination propre.
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 529
Les cinquante dernières pages sont consacrées à résumer et à marquer en
leurs principaux traits les propositions auxquelles aboutit la thèse : c'est la
partie doctrinale de ce travail que vient compléter une bibliographie de plus
de 500 N"^ — Jean Philippe.
Cellérier (L..). — Méthode de la science pédagogique. — L'existence d'une
« science pédagogique » (distincte de la théorie scientifique de l'éducation)
étant postulée, non prouvée, on tire de l'expérience une définition de l'édu-
cation : « toute opération ayant pour but de préparer l'élève à sa destinée »,
qui implique la subordination à un idéal psychologique et social ; de la défi-
nition on déduit la classification des faits pédagogiques : faits de formation
psychologique, faits de formation logique, se subdivisant en deux classes :
moyens d'(tctio>is (méthodes et stimulants, analyse, encouragements, sanc-
tions) et actions. La méthode préconisée favorise et permet de mieux
prévoir l'influence exercée sur les éléments mêmes de l'éducation. — G. L.
DUPRAT.
Radoslavljevich (P. R.). — Examen des différentes conceptions de l'é-
ducation. — On peut considérer l'éducation soit comme un moyen de déve-
lopper les habitudes individuelles, soit comme un moyen de rendre l'homme
plus capable de vivre en société. Dans les deux cas, l'éducation implique
une connaissance plus parfaite de soi-même et du milieu dans lequel on vit.
A ce point de vue, toute éducation suppose à la fois une psychologie et une
physiologie.
Au point de vue physiologique, l'éducation suppose un certain perfection-
nement des sens et de l'habileté motrice, le souci des ressources corporelles;
elle apprend à l'enfant l'art de conduire et de soigner son corps. — Jean
Philippe.
Cruchet (R.). — Evolution psycho-physiologique de l'enfant, du. jour de
sa naissance à l'âge de deux ans. — L'enfant naissant est un « être spi-
nal »; il n'a que des réflexes; ses réactions sensorielles ne sont elles-mêmes
que des actes réflexes ; l'enfant réagit à la lumière ou au son sans voir ou
entendre. A l'âge de trois à quatre mois, l'enfant distingue les objets et les
personnes; la préhension commence, l'œil suit les mouvements de la main;
les mouvements sont recommencés pour ressaisir l'objet échappé; la tête se
tourne dans la direction de l'objet sonore. Agé de 8 à 9 mois, l'enfant peut
rester assis, mais soutenu; il s'amuse avec des jouets, les prend, les regarde,
les passe d'une main à l'autre, les jette, etc.; il commence à imiter; il a une
mémoire surtout affective ; il peut être affligé par la suppression d'un jouet
et il éprouve de la crainte. Agé de 12 à 15 mois, il marche à 4 pattes, s^
soulève, parvient à se relever seul et réalise enfin la station droite, il ap-
prend à connaître l'usage des objets familiers; il a un commencement de
personnalité (sensible par des mouvements de rébellion et de jalousie). De
16 ou 18 mois jusqu'à deux ans, il parfait ses habitudes de locomotion, il
cherche à se faire comprendre par mots et par gestes, il peut être éduqué
au point de vue de la propreté; on constate des différences marquées entre
le « comportement » des enfants du sexe masculin et du sexe féminin. —
G. L. DUPRAT.
Mendousse (P.). — L'àine de l'adolescent : Contribution à la pédagogie.
l'anniïe ciologique, XVI. 1911. 34
530 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
— C'est un recueil très abondant en vues d'ensemble : M: fait le tour de la
question, en indique bien les tenants et les aboutissants. [M. traite le sujet
en homme du métier, en éducateur qui sait observer et voir : son livre est
plein de vues suggestives, qui ne peuvent être résumées dans une analyse.
Le défaut de ce travail est qu'il ne réserve pas assez de place aux observa-
tions personnelles de l'auteur. M. a fait état de ses propres documents
pour éclairer les observations des autres éducateurs ; mais il n'a pas produit,
au moins dans ce livre, les documents qu'il a recueillis comme professeur].
— Jean Philippe.
Schneider (D'' R.). — La puberté et l'œil. — Conférence faite à Mii-
nicli à la société des parents d'élèves. On constate à l'époque de la puberté,
en raison des troubles qui s'y produisent et de l'affaiblissement général qui
accompagne toute période de crise, une augmentation des diverses maladies
des organes visuels : orgelets, inflammation des paupières, de la conjonc-
tive, de la cornée et de l'iris, troubles circulatoires de la choroïde et de la
rétine (spécialement chez les filles), perturbations fonctionnelles, mouve-
ments convulsifs des paupières, douleurs dans les yeux, fausse myopie, im-
possibilité de prolonger la lecture ou l'écriture, peur de la lumière, mou-
ches volantes, rétrécissement du champ visuel et même cécité liystérique,
maux de tête provenant d'hyperhémie cérébrale, ou d'anémie, ou de trou-
bles de la réfraction ou des mouvements musculaires. Mais la perturbation
la plus importante et la plus fréquente est la myopie, provenant principale-
ment du travail prolongé avec vision à petite distance. La proportion des
myopes parmi les candidats au volontariat d'un an est en moyenne d'un
tiers, d'après des statistiques portant sur 52.000 jeunes gens; elle atteint
40 o/g en Bavière et son minimum est de 35 à 26 % en Schleswig-Holstein et
en Westphalie. Dans les gymnases de Munich, elle est de 40 % chez les
élèves de 18 à 19 ans qui terminent leurs études. Dans les écoles moyennes,
d'après d'autres statistiques, la proportion des myopes varie de 22 % dans
la classe de début à r)5 ou 66 dans les classes terminales. Mais le fait le plus
significatif fourni par cette dernière statistique est que l'accroissement du
nombre des myopes est particulièrement considérable vers l'âge de la pu-
berté : tandis que dans les classes précédentes l'accroissement annuel est
de 3,74 o/oy il s'élève à 15,72 de la 4*^ à la 5® classe, c'est-à-dire vers l'âge de
15 ans, et il redevient faible dans les années suivantes. C'est donc à l'âge
de la puberté qu'il faut prendre le plus de précautions pour empêcher le dé-
veloppement de la myopie : veiller à l'éclairement des salles de travail, aux
dimensions et à la forme des tables, à l'impression des livres, surtout lutter
contre le Naha?'beil, le travail qui oblige l'élève à voir de trop près ses livres
et ses cahiers. L'hygiène générale doit être surveilfée aussi de près dans
cette période, de façon à faire alterner les exercices corporels avec le tra-
vail mental et visuel, pour assurer à l'œil le repos nécessaire, fortifier la
musculature et l'état général. — Foucault.
Caporali l'Olga). — Education d'un auditif muet. — Observation phy-
sique, physiologique et mentale d'un de ces cas, encore fort peu dé-
brouillés, d'audi-mutité décrits depuis quelques années (v. LÉvv, Ami. bioL,
X, p. x). C. prend cet anormal au moment de son entrée à l'école spéciale,
et le suit étape par étape. Au point de vue mental, C. note surtout un état
constitutionnel d'aboulie et d'impulsivité; un manque d'équilibre et d'har-
monie entre les divers éléments d'intelligence ; des altérations de l'instinct
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 531
sexuel et de régocentrisme ; des accès de périodicité et enfin de la prostra-
tion intellectuelle et morale. — Jean Philippe.
Do-wney (J. E.). — Etudeti jtju'liminaires sur les roisemblances familiales
de Vécrilure. — Ces recherches ne sont présentées qu'à titre d'indication.
L'auteur déclare que le plus souvent les relations que l'on établit sur la
ressemblance de deux écritures sont en grande partie subjectives et ne
correspondent à rien de réel. Il arrive parfois cependant que la constatation
d'une ressemblance soit objectivement fondée; mais en général on dégage
plus sûrement les différences que les ressemblances.
Il est assez facile de ckisser les écritures par similitude d'âge ; il est rare
qu'on se trompe sur le sexe. Les ditïérences d'écritures provenant du sexe
peuvent même masquer des ressemblances familiales.
Ces réserves faites, l'auteur indique : 1° On trouve souvent une ressem-
blance très sensible entre les différents membres d'une même famille ; 2° cette
ressemblance ne peut être attribuée ni à des influences d'éducation ni à des
influences sociales, car on la retrouve même lorsque ces influences sont
très différentes. 3'^ 11 est fréquent de constater des ressemblances entre les
écritures des frères ou des sœurs; moins fréquent entre les écritures des
parents et celles des enfants; enfin plus rare entre celles de parents au
second et au troisième degré. [II ne semble pas que D. ait voulu examiner
la question de l'influence du caractère]. — Jean Philh'PE.
Lint (van). — Vision des enfants sourds-muets comparée à celle des enfants
normaux et expériences sur la fatigue de l'acuité visuelle chez les enfants
normaux et les sourds-muets. — KuNZ a reconnu que l'odorat, le tact et
l'audition sont plus développés chez les voyants que chez les aveugles
{Association Revieiv, Washington, déc. 1908 : The vicariate of the Sensés);
en est-il de même pour les sourds-muets? V. L. a examiné parallèlement,
sur le tableau d'acuité visuelle composé de petits crochets {Congrès interna-
tional d'aveugles, Naples, 1909), un groupe de normaux et un groupe de
sourds-muetS;, entre 8 et 19 ans, les uns et les autres sans tare de la vision.
Il a constaté que la faculté de distinguer les formes est plus grande chez les
sourds-muets que chez les normaux; d'où v. L. conclut que peut-être Kunz
aurait dû examiner des enfants.
Pareillement, v. L. a examiné sur le même tableau si l'inadaptation,
l'acuité, indice de non-fatigue était, chez les sourds-muets, plus forte avant
la classe qu'après, et le matin que le soir; pour les sourds-muets surtout, il
a constaté que l'acuité est meilleure à la fin de la classe qu'au début, d'où
la fatigue moindre à la fin ; résultat d'autant plus étrange que, chez le sourd,
c'est surtout la vue qui travaille. D'ailleurs, chez les enfants normaux, les
mêmes expériences ont montré qu'il n'apparaît pas de surmenage à la fin
de la classe, quoique l'acuité soit un peu inférieure à celle du sourd. —
Jean Philu'PE.
Constantin (M.). — Technique de Vexamen auditif dans la première en-
fance et dans la première partie de la deuxième enfance. — La plupart des
sourds-muets ne sont pas nés sourds; il importe donc de dépister la surdité
le plus tôt possible ; or, la plupart des procédés employés avec l'enfant en
bas âge (montre, claquement de doigts, etc.) sont illusoires. C. recommande
l'emploi du diapason, du sifflet, de la voix et de quelques autres appareils,
au lieu du frappé ou de l'examen de la perception crânienne. — Jean Phi-
lippe.
532 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Abelson (A. R.). — Mesure de l'aptitude mentale chez les arriérés. —
Sous une forme très réservée, c'est une critique de l'emploi exclusif des
tests pour apprécier l'intelligence des enfants. A. a rencontré des enfants
incontestablement arriérés, qui répondaient à la perfection à tous les tests,
tandis que des normaux s'y montraient fort inférieurs. Ce n'est que l'en-
semble qui peut permettre de juger, et encore, dans cet ensemble, faut-il
savoir choisir ceux qui conviennent à chaque individu. Il faut aussi tenir
compte de la constance des résultats. Pour équilibrer le tout, A. conseille
de recourir à des formules de corrélations. Il y aurait fort à dire sur ce
dernier point, mais on ne peut que l'approuver d'écrire que dans notre
système scolaire, où Ton consacre tant d'heures à toutes sortes d'examens,
on pourrait bien employer une demi-heure à examiner quel profit chaque
écolier est capable de retirer de tel ou tel enseignement. — Jean F^hilipi'E.
Winch CW. H.). — Etude de quelques relations entre la mémoire et Vi-
magination des écoliers. — "W., qui s'est fait une spécialité de ces recher-
ches, conclut que la faculté de retenir les histoires et celle d'en inventer
ont, chez l'enfant, un certain fond commun, une source identique, qui fait
que des caractères analogues se retrouvent dans le développement de la
mémorisation et de l'invention. — Jean Philippe.
Cuisset (M.). ' — Expériences sur révolution de la Mémoire chez les en-
fants. — Ces expériences sur la mémoire de lignes, de syllabes et de phrases,
sont intéressantes en ce que C. conclut que certains de ces sujets n'ont
donné que des résultats matériels, et non des résultats utilisahles, ayant
une valeur documentaire. Certains expérimentateurs, surtout en psycholo-
gie infantile, négligent trop ces questions de tri des documents. — En outre,
ces expériences indiquent que la personnalité de chaque enfant ne se révèle
guère dans les exercices purement matériels, syllabes sans sens, mais
s'accuse à mesure que doit intervenir un élément d'adaptation ou d'intelli-
gence. Il y aurait à reprendre cet essai en précisant la technique et en éten-
dant l'expérience. — Jean Philippe.
Barbaux. — Sur le stiicide chez les enfants. — L'étude des facteurs psy-
chologiques du suicide chez l'enfant montre qu'il est le résultat d'une im-
pulsion, d'une idée immédiatement réalisée, sans qu'on soit fixé par la
réflexion sur les mobiles et les conséquences. Presque toujours les facteurs
sont d'ordre affectif; leur peu de valeur, en soi, n'est qu'une relativité
trompeuse, parce que, eu égard à la grande sensibilité de l'enfant, ces mo-
tifs occasionnent chez celui-ci une perturbation aussi intense que les dou-
leurs de l'adulte. Ayant une douleur morale aussi vive que l'adulte (quel
qu'en soit le motif), l'enfant doit être porté aux mêmes réactions.
Le mode de suicide est ordinairement fort simple (pendaison, submersion),
il est souvent déterminé par de l'imitation. Le plus souvent, le motif est
d'origine sociale ou familiale (réprimandes, punitions, etc. ; parfois jalou-
sie). — Jean Philippe.
Vinchon (Jean). — Délires des enfants. — D'observations recueillies sur
une cinquantaine de jeunes gens de l'asile de Vaucluse, V. conclut que le
pronostic des délires des enfants et des jeunes gens est assez grave,
15 % seulement guérissant complètement. L'hérédité est toujours en
cause : mais ce n'est qu'une cause prédisposante, à laquelle s'ajoutent les
antécédents personnels (vie fœtale, accouchement, première enfance) et le
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 533
terrain de la débilité mentale. Les émotions et les intoxications jouent un
rôle important; les hallucinations, sauf d'origine toxique, sont un symptôme
très grave. — Jean Philippe.
Delagrange (B.). — L'aprosexie d'origine nasale. — L'aprosexie est le
nom hellénique de l'inattention. On l'étudié parallèlement chez l'enfant et
l'adulte, dans divers cas où elle a pour origine une sorte d'intoxication de
cause nasale, due à des acteurs d'obstruction nasale (rhinite hypertrophi-
que, polypes, éperon, affaissement des ailes du nez, adenoïdisme surtout
chez l'enfant) ; sa cause serait l'obstacle à l'écoulement de la lymphe céré-
brale par. les canaux lymphatiques de la muqueuse nasale (Guye) et consé-
quemment la gêne apportée à l'hématose par le ralentissement du processus
d'oxydation. — Cette aprosexie d'origine nasale prend place à côté de l'inat-
tention des déments, des hystériques, des confus, etc. ; elle a comme elles
pour caractère prédominant l'inaptitude au travail, mais les causes sont
différentes.
Suivant qu'elle existe chez l'enfant ou chez l'adulte, ses symptômes diffè-
rent : l'adulte a conscience d'être en dépression physique et psychique (d'où
mélancolie, etc.); l'enfant est arrêté dans son développement physiologique
et mental. [Une bibliographie abondante, mais incomplète, témoigne de
l'importance de cette question]. — Jean Philippe.
c. Psychologie comparée et anormale.
Grappin (L.) de Rosegg. — Considérations scientifiques sur les facul-
tés intellectuelles de l'homm,e et des animaux. — L'auteur passe en revue de
nombreuses observations se rapportant à divers animaux (mammifères et
oiseaux tant domestiques que sauvages) qu'il a pu suivre de plus près. Une
partie de ces observations lui sert à démontrer les différences qui existent
entre la vie psychique de l'homme et celle des animaux, de nombreuses
autres sont employées à examiner la faculté d'imitation qui se manifeste
par tant d'actes dans la vie des animaux. [Ces considérations ont un intérêt
particulier, G. étant directeur d'un établissement pour maladies mentales et
parfaitement au courant des connaissances modernes sur l'anatomie du sys-
tème nerveux]. — J. Strohl.
Spiller (G.). — Le problème de l'égalité des races humaines. — (Analysé
avec le suivant.)
Papillaud (G.). — Nature des races humaines. — S., secrétaire général
du y*"" congrès universel des Races, présente comme conclusions en faveur
de l'homologation des races, les formules suivantes : 1" Le caractère physique
et mental que l'on peut observer dans une race particulière n'est pas per-
manent; il est modifiable par l'influence persistante du milieu pendant
des siècles et, en une génération ou deux, par l'éducation. 11 n'est pas
légitime de conclure des différences de caractères physiques aux diffé-
rences des caractères moraux. La cause la plus profonde des malentendus
entre races est probablement cette croyance irréfléchie que les caractères
actuels d'une race sont l'expression de caractères stables et permanents
inhérents à cette race. Les civilisations sont de nature météoriques n'é-
mergeant brusquement de l'obscurité que pour s'y replonger. L'état d'une
race prise à un moment quelconque de son existence ne peut servir d'in-
dication pour la connaissance des caractères innés ou héréditaires de cette
race, et dans les limites où il s'agit de capacités intellectuelles ou de
534 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
caractère moral, nous devrions parler de civilisation là où maintenant nous
parlons de races. Enfin il serait utile de réunir les expériences actuelles ou
passées prouvant que l'on peut obtenir le relèvement de races relativement
arriérées par Tapplication de méthodes purement humanitaires.
G. Papillaud se place à un point de vue tout différent : il demande d'a-
bord qu'on ne confonde pas Mace et Peuple; il rappelle Kohlmann de Bàle
montrant que depuis les temps glaciaires les Races n'ont pas changé sauf de
petites fluctuations, et propose le plan suivant pour l'étude des questions du
congrès (en se plaçant au point scientifique et non philanthropique ou politi-
que). 1° Valeur taxiconomique des races humaines (épreuve expérimentale
de l'espèce au sens linnéen; sort des métissages, examen comparé de la va-
leur individuelle et de VeugénUme des métis; examen de l'amixie psycho-
logique entre certaines races). — 2° Valeur organique des races humaines ;
adaptation des races humaines aux migrations : comparaison de leurs capa-
cités cérébrales, de leur maturation sexuelle, de leur fécondité; dégénéres-
cence variée des races, ses lois. Réaction variée des races aux divers poi-
sons. Examiner si le larynx et la phonétique des différentes races sont un
obstacle à ce que ces races aient la même langue. — 3*^ Valeur bio-sociale
des races humaines : Etude des organisations politiques sociales, des capa-
cités. — 4° Valeur sélective des races humaines : étudier le mécanisme de
la sélection sociale actuelle, dans le sens du progrès ou dans le sens con-
traire, dans les sociétés à castes, et dans les autres. — Jean Philippe.
a) Hartson (L. D.). — Sur les associations volontaires dans la société et
les universités en Europe, du XI'' au XVII I^ siècle. — Etude à signaler parce
que l'auteur dégage un point de vue intéressant pour ceux qui veulent con-
naître les bases du développement mental des individus dans la société; elle
montre que les groupements libres, réalisés à cette époque en dehors de
l'état, ont déterminé l'apparition de formes personnelles d'art et d'étude.
Une bibliographie abondante servira de références pour ceux que ce sujet
intéresse. — Jean Philippe.
b) Hartson (L. D.). — La psychologie des clubs; étude de psychologie so-
ciale. — Continuant son étude précédente, L. H. examine quels éléments
provoquent et activent le développement des associations entre enfants,
entre adultes ; quels éléments sont développés dans ces associations qui de-
viennent de plus en plus nombreuses dans l'état social actuel.
Les forces qui poussent Thomme à s'organiser en association provien-
draient de la tendance innée de l'humanité à vivre en société. Ces ten-
dances se réalisent soit par la contagion, soit par la réflexion ; dans les
associations d'adultes, la première cause se manifeste surtout dans les
clubs d'enfants; les deux contribuent à former les associations d'adultes.
Dans son étude sur les Bases de la solidarité sociale, Baldwin dégage trois
modes de vie collective : 1"^ l'instinctive ou grégaire ; 2° la spontanée ou plas-
tique; 3° la réfléchie ou proprement sociale. La première résulte de
l'hérédité physique ; la seconde, de la transmission sociale, comme une
réponse émotionnelle aux suggestions sociales; elle a pour lois : l'imitation,
la contagion, l'union spontanée pour les actes à exécuter en commun. La troi-
sième est le mode conscient provenant du jugement intelligent et qui pousse
chacun à se mettre en défense contre l'autorité étatiste ou sociale, les co-
mités, les bureaux d'administrations représentent la troisième forme d'orga-
nisation. O'Shea estime que l'une des premières manifestations de ce besoin
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 535
d'association apparaît dans les réponses de l'enfant au sourire de sa mère,
qui impliquent à la fois réciprocité et désir de communauté.
Les conditions nécessaires à la naissance d'une association et à son déve-
loppement, sont d'abord que son président, possède d'autres qualités que
celles des membres : il faut un voyant pour diriger un club d'aveugles. En
second lieu, il faut que les intérêts soient semblables et que les tempéra-
ments et caractères prédisposent à comprendre les mêmes idées etc.; enfin,
il faut que ces intérêts soient de même genre. La réunion de ces éléments
détermine la formation de l'esprit de corps et permet le développement des
forces morales et sociales de l'association.
Au total, la sociabilité fait le fond de toute association seule ou avec d'au-
tres éléments; les individus insociables ne s'associent jamais. Une fois
formé, le club ne peut vivre que grâce à des forces psychiques dont la prin-
cipale est l'esprit de corps. Il faut y ajouter des éléments accessoires tels
que jeux, etc. — Jean PfiiLippE.
Roy (Délice). — Les centenaires : Essai sur la longévité humaine. —
Enumération historique d'un certain nombre de cas de longévité, et examen
de quelques-unes des modifications somatiques et mentales résultant de la
vieillesse. — Jean Philippe.
Binet et Simon. — Définition de l'aliénation. — Pour être reconnu fou, il
faut déraisonner « d'une manière connue », pouvoir être rangé dans une
catégorie d'aliénés. Ce qui caractérise essentiellement l'aliénation c'est le
déséquilibre mental ; exagération en un sens (« poussée ») et relâchement,
faiblesse de. choix, de critique, d'inhibition. Une hallucination n'est pas un
symptôme d'aliénation ; mais dans le délire il y a « poussée » et « mise hors
service des fonctions supérieures de direction et d'arrêt ». Au point de vue
social, l'aliéné est nuisible à soi-même et aux autres; il présente « un cer-
tain degré d'inadaptation » grave et durable. « Ni les stigmates physiques,
ni l'hérédité la plus chargée ne suffisent à faire un aliéné » ; la dégénéres-
cence ne joue qu'un rôle secondaire; bien que les stigmates de dégénéres-
cence soient rares chez les normaux. « Pour constituer une maladie vraiment
vésanique, il faut que les troubles mentaux soient purs de tout désordre
somatique » ; de plus, l'aliénation est essentiellement une maladie chronique.
En dehors d'elle restent donc tous les états fébriles et transitoires (troubles
mentaux d'origine organique). L'aliénation mentale relève donc de la psy-
chologie et non de l'anatomie, bien que l'explication ne puisse être pure-
ment psychologique; un symptôme mental correspond sans doute toujours
à un état cérébral et « toute maladie mentale est une maladie du cerveau » ;
mais ce n'est pas simplement une maladie cérébrale puisque c'est le désé-
quilibre mental qui domine, qui caractérise. — G. L. Duprat.
a) Leclère (A.). — La mentalité hystérique. — A. L. examine ce problème
d'un point de vue très différent de celui généralement adopté ; il cherche
comment combattre le développement de l'immoralité ou de l'amoralité
résultant de cette faiblesse de l'individu qui donne naissance à l'hystérie, à
la neurasthénie. D'après lui, la cure de relèvement devrait commencer non
par les criminels, mais par les gens à vertus et à vices moyens. —
Jean Philippe.
Jones (Ernest). — La psychopathologie de la vie quotidienne. — Reprenant
la thèse et les observations de Freud, E. J. observe les erreurs que nous
536 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
commettons chaque jour, et cherche à en déterminer les causes. Il les divise
en deux séries : l'une motrice et l'autre sensorielle. La première série com-
prend deux classes : celle des actions qui tombent à faux {lapsus lingux,
lapsus calami, actions inadaptées); et celle des actions que nous accomplis-
sons machinalement, et sans les vouloir, ou plutôt tout en en voulant d'au-
tres. — La seconde série comprend aussi deux classes : celle des absences
de perceptions (ne pas voir etc.) et celle des perceptions erronées.
L'étude de ces deux séries, qui toutes deux déterminent (au moins tempo-
rairement) le mauvais fonctionnement de l'esprit, nous fournira quantité de
documents intéressants sur les causes de nos erreurs individuelles ou socia-
les, sur la difficulté de se comprendre les uns les autres, et enfin sur l'in-
fluence du coefficient affectif dans nos jugements. — Jean Philippe.
Preisig (D. H.). — Note sur le langage chez les aliénés. — L'emploi des
néologismes est le phénomène le plus frappant dans le langage des aliénés :
il tient tantôt à ce que le malade ne voit pas le mot pour rendre son idée,
tantôt au manque de précision, dans les idées, au symbolisme ou à l'affec-
tation des déments précoces, à la déformation par défaut d'articulation ou
de mémoire, à la contagion, etc. Darmsteter avait déjà analysé quelques-
unes de ces causes. — Jean Philippe.
Sellier (M.). — Troubles de la sensibilité dans le zona. — Recherches inté-
ressantes en ce que les modifications observées dans la sensibilité peuvent
être rattachées à des modifications anatomiques constatées à l'autopsie.
Le zona peut modifier, temporairement ou non, la sensibilité tactile : plus
souvent, la sensibilité thermique et douloureuse, laquelle est ordinairement
exagérée. Il arrive que ces troubles siègent très loin de la zone d'éruption,
parfois symétriquement.
Dans toutes les autopsies, on a noté des altérations variables, siégeant sur
le trajet du neurone centripète : quel qu'en soit le degré, on rencontre tou-
jours les ganglions spinaux modifiés dans leur épaisseur et leur consistance,
et présentant des suffusions sanguines ; on trouve dans l'intimité de ces
ganglions une infiltration des cellules rondes, dans le tissu interstitiel ;
dans les cas graves, le ganglion est en partie sclérosé, avec sa gaine
épaissie, etc. [Resterait à faire le départ entre les diverses formes d'alté-
ration et déterminer à quelles altérations anatomo-pathologiques chacune se
rattache]. — Jean Philippe.
Perrens. — Hallucinations volontaires de la vue. — Brière de Boismont
a cité le peintre anglais qui pouvait à volonté revoir le modèle qu'il avait à
prendre, le mettre sur sa chaise, etc. Le sujet (homme de 48 ans), de l'obser-
vation rapportée par P. projette à distance sa propre image, en surveille les
mouvements, etc., et, pour certaines hallucinations, au lieu de les subir, il
les modifie, les évoque à son gré. Ces hallucinations apparurent très tôt
(II ou 12 ans) ; elles sont nombreuses et diverses. — Jean Philippe.
Seglas (J.) et Collin (A.). — Emotion-choc : psychose confusionnelle. —
L'émotion-choc développée chez une malade qui parait peu prédisposée, une
psychose dont les auteurs analysent surtout la phase intermédiaire entre
luie période de confusion mentale avec délire onirique, et une autre de
confusion mentale simple. Entre les deux, la malade a présenté de la pau-
vreté et de la monotonie des associations d'idées, les seules qui restaient
gravitant autour d'idées reliées à la cause du choc ; de l'impossibilité de fixer
XIX. — FONCTIONS MENTALES. 537
l'attention, et l'incohérence des propos et de la dissociation mimique; un
cercle d'évocation restreint de l'amnésie englobant la scène du choc ; enfin
de l'indifférence émotionnelle, avec isolement total du monde extérieur. —
Jean Philipi>e.
Martin (G.). — La maladie du sommeil et ses troubles mentaux. Démence
trypanosomiasique et démence parait/tique. — La maladie du sommeil s'ac-
compagne de troubles psychiques qui peuvent s'observer dès le début de
l'affection. Une fois constitués, ils se traduisent essentiellement par une forme
confusionnelle et pseudo-démentielle évoluant rapidement et progressive-
ment vers un affaiblissement intellectuel global. La démence trypanosomia-
sique présente la plus grande analogie avec la démence paralytique. On
doit la différencier cependant par son évolution plus rapide, par son caractère
plus confusionnel et plus ou moins régressif au début, par l'ensemble des
symptômes spéciaux qui l'accompagnent. — Ph. Lasseur.
Kent (Hélène). — Expérience sur la formation des habitudes dans la dé-
mence précoce. — Recherches à l'aide de lests tels que le labyrinthe, des
chiffres à repérer, etc., de l'aptitude que les déments précoces, à des degrés
divers, conservent pour l'acquisition des habitudes. H. K. observe que
tous peuvent encore acquérir des habitudes, mais que la rapidité d'ac-
quisition dépend de leur bonne volonté et de l'habileté avec laquelle on leur
individualise les procédés, car ils sont eux-mêmes incapables de choisir les
moyens les meilleurs. — Jean Philippe.
Sérieux et Capgras. — Le délire d'interprétation. — Ce délire est celui
de « déséquilibrés qui arrivent à forger un roman délirant grâce à la multi-
plicité de leurs erreurs de jugement, à la signification personnelle qu'ils
donnent aux sensations ou aux événements les plus fortuits ». Ils ne devien-
nent jamais déments et peuvent apparaître tour à tour aliénés et sains d'es-
prit. Ils ne sont jamais hallucinés; ils ne font que « dénaturer, travestir,
amplifier des faits réels ». Ils croient découvrir « l'énigme de leur destinée» ;
ils n'ont jamais de troubles de la sensibilité générale, mais tirent parti du
moindre malaise comme d'un indice qu'ils cherchent à interpréter. Le subs-
trat de leur maladie est un « défaut de sens critique qui relève pour une
grande part d'anomalies de l'affectivité ». Ils ne sont pas tous persécutés,
mais il y a des persécutés qui ne sont qu'interprétateurs. Dans le délire
chronique, l'hallucination croissante devient prépondérante; l'interpréta-
teur a une activité mentale autrement vive et à côté de l'halluciné chronique
« on croirait voir la raison auprès de la folie » ; chez lui, le rôle de la mé-
moire, de l'imagination, de l'attention élective, de la volonté, de l'intelligence
entière, est considérable ; il « reste en relations avec son milieu et y puise
sans cesse de nouveaux matériaux ». — Ce délire relève de la folie des dégé-
nérés et il fait comprendre l'effet des passions sur le jugement des déséqui-
librés ; c'est une sorte de systématisation, mais la « folie systématisée » ne
constitue pas un groupe chimique homogène; il faut donc faire du délire
d'interprétation une entité chimique distincte. — G. L. Duprat.
Ermakow (J.). — La démence précoce pendant la guerre. — E. se réfère
d'abord aux études précédentes sur les cas d'aliénation chez les militaires :
Wasse, Jolly, Ilberg, Iwanow, Bûrichpolski, etc. (pour la guerre russo-
japonaise), en ont cité des cas. E. en apporte quelques observations qu'il a
choisies aussi caractéristiques que possible, et desquelles il conclut que
538 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les symptômes physiques de la démence précoce sont instables ; le dermo-
graphisme cutané est plus prononcé pendant la guerre; la contraction idio-
musculaire révèle l'asthénie neuro-musculaire, et la mauvaise nutrition;
les hallucinations fréquentes. Dans nombre de cas, la démence précoce se
développe sous l'aspect de la paralysie générale, sans cependant de symp-
tômes physiques. L'évolution est beaucoup plus rapide et plus fatale durant
la guerre. Enfin la confusion est fréquente. — Jean Philippe.
a) Dumas(G.). — Contagionmentale, épidémies mentales et folies collectives.
— Si l'on admet que la contagion repose sur l'imitation et la suggestion, on
ne parvient pas à expliquer la grande variété des contagions mentales. On
ne peut pas juxtaposer une définition psycho-sociologique et une définition
psychiatrique de la contagion, sans se demander comment passer de l'une
à l'autre. Pour qu'il y ait contagion mentale, il faut qu'il y ait contact immé-
diat ou contact médiat (par la voie de la presse ou du livre). On ne peut pas
admettre d'épidémie quand la cause commune est physique (insolation,
paludisme) ou sociale (guerre, tremblement de terre). La contagion, d'indi-
vidu à individu, n'est pas la seule cause de contamination qui agisse dans
la plupart des épidémies : celles qui ne sortent pas du milieu familial sont
dues à l'altération des idées et sentiments communs à tous les membres de la
famille ; celles qui affectent un grand nombre de personnes sont dues à des
courants collectifs de préoccupations, p. ex. « les folies collectives sont les
maladies des courants sociaux » (p. 398), p. ex. la tulipomanie en Hollande,
à la base desquels on trouve des états affectifs de méfiance, orgueil,
enthousiasme, peur, fureur, etc. Ces courants sont passagers et l'on ne
conçoit guère la possibilité de voir une société entière « délirer collecti-
vement ». La forme la plus parfaite du délire collectif est la folie à deux
(Régis). Les folies collectives et grégaires sont toujours caractérisées par la
forme collective et synthétique de leurs manifestations. — G. L. Duprat.
b) Dumas (G.). — La contagion des manies et des mélancolies. — Certains
délires raisonnants ou certains états épisodiques d'agitation sont capables
de se transmettre, « abstraction faite de la psychopathie dont ils relèvent » ;
mais en ce qui concerne la manie et la mélancolie ou la psychose maniaque
dépressive, doit-on affirmer avec les Allemands, nier avec les Français, une
véritable contagion? Elles peuvent d'abord frapper dans une même famille
un ou plusieurs membres d'une même génération, et cela sans contagion
(folies gémellaires surtout). Puis, il peut y avoir rapport de causalité sans
contagion; les soins donnés à un malade débilitant, surmenant des prédis-
posés, surtout quand ces soins sont continuels et affectueux. On peut con-
stater aussi un parallélisme dû à une cause unique, une émotion commune
par exemple. Cependant parfois « la première maladie agit bien par son
contenu, c'est-à-dire par l'expression verbomotrice des représentations et
émotions qui la constituent » (p. 575); mais il s'agit plutôt de délires (de la
peur par exemple), que de manie ou de mélancolie qui sont des « réactions
générales de l'organisme mental et physique » où les. émotions « n'agissent
que qiianfitativemcnf » (par épuisement du système nerveux). La contagion
n'est pas plus acceptable que pour la confusion mentale; elle ne l'est que
pour les délires hystériques. — G. L. Dupr.^t,
Genil-Perrin (G.). — L'altriiismr morbide. — L'altruisme normal est
sans exagération, « obscur ». L'altruisme morbide manque de mesure et
atteste le déséquilibre. Dans la paralysie générale, on trouve de la politesse
XIX. - FONCTIONS MENTALES. 539
exagérée ; chez les alcooliques, les maniaques chroniques, une bienveillance
excessive ; on a signalé des suicides par altruisme, des philanthro})es à pro-
digalité exagérée avec impulsions, besoin de faire des cadeaux, gaspillage,
vol au profit de personnes aimées d'un amour désintéressé, désir de faire le
bonheur de l'humanité. En général, on constate une « transmutation dans la
table des valeurs affectives ». 11 est un altruisme morbide lié à l'excessive
religiosité, un autre à la criminalité (altruisme ou humanitarisme des anar-
cliistes). A la source du processus morbide est une idée ou une interprétation
délirante, presque toujours de la dégénérescence (comme dans la zoophilie)
avec déséquilibre amenant à sacrifier des intérêts bien établis à des intérêts
imaginaires. Les manifestations de ce déséquilibre, exceptionnellement gé-
nérales, sont en général ou inutiles ou nuisibles à l'individu et à la société.
— G. L. DUPRAT.
Tastevin (J.). — L'asthénie poxt-dnnhvirriise et les dy!<thénir!< périodi-
ques. — Toute excitation qui produit delà douleur (directement comme dans
les traurnatismes ou d'une manière médiate comme dans les émotions dou-
loureuses) donne lieu à un état de lassitude, à un besoin de repos dont l'in-
tensité et la durée varient comme l'intensité et la durée des états doulou-
reux. Cet état de l'activité musculaire est désigné sous le nom d'asthénie;
mais il y a deux sortes d'asthénie : l'une déterminée par des excitations
douloureuses, l'autre survenant spontanément sous forme d'accès périodi-
ques. La première est normale, la seconde pathologique.
Cette dernière est souvent confondue avec la mélancolie, T. l'analyse
pour l'en distinguer. De même, il sépare l'asthénie post-douloureuse de
l'apathie. L'asthénique est rapidement épuisé, lorsqu'il dépense son activité;
l'apathique dispose au contraire d'une grande somme d'activité à dépenser,
mais la dépense se fait lentement, en raison d'une disposition nerveuse
constitutionnelle. [On pourrait dire que l'apathique ne connaît pas comment
dépenser]. L'apathie s'observe fréquemment chez les arriérés intellectuels :
imbéciles, idiots, chez lesquels elle atteint ses degrés les plus marqués. —
Jean Philippe.
Mott (F. W.). — Hérédité et insanité. — M. examine les moyens pratiques
pour diminuer le nombre de ce qu'il appelle les types inférieurs dans l'hu-
manité. 11 considère que la lutte contre les difficultés met l'individu non
pas en état de moindre résistance, mais au contraire; seulement, ces causes
ne produisent un relèvement général que si c'est la partie ainsi active de la
population qui l'emporte dans la repopulation. Examinant ensuite la marche
de l'hérédité : il donne un certain nombre de généalogies, desquelles il
conclut que les familles de dégénérés se dirigent automatiquement vers
la disparition totale; mais en même temps, il constate que d'autres causes
physiologiques, morales, sociales renouvellent constamment le stock des
dégénérés. [Cette étude, trop rapide, est intéressante à consulter parce que
l'auteur pose la question de lutte contre la dégénérescence mentale en se
plaçant à un point de vue que négligent trop souvent les médecins qui étudient
le facteur hérédité. Il faut faire des restrictions lorsqu'il déclare que la mère
transmet l'insanité plus souvent que le père, la filiation maternelle étant
la plus facile à constater]. — Jean Philippe.
Davenport et "Weeks. — Etude préliminaire sur l'hérédité épileptique. —
Tentative pour porter un peu de clarté dans cette question si obscure. Les
auteurs ont illustré leur texte de tableaux d'hérédité (pedigree) très faciles à
540 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
lire. Ils avouent d'ailleurs que le mot d'épilepsie désigne un complexe où
se rencontrent des éléments très divers, pour ne rien dire de plus. Dans ces
éléments, ils estiment avoir isolé certaines formes dans lesquelles les élé-
ments caractéristiques sont de même espèce.
Leur conclusion la plus intéressante est que l'union d'un individu touché
avec un individu taré donne naissance à des sujets dont la moitié environ
sont tarés, et que celle d'un normal avec un taré donne naissance à des
sujets dont la moitié environ sont normaux; quand les deux parents sont
touchés, un quart environ des produits sont tarés. La proportion des produits
touchés n'est pas sensiblement plus élevée quand les deux parents présen-
tent les mêmes tares nerveuses. [11 est difficile de tirer des conclusions aussi
précises des rares données fournies par la clinique ; l'hérédité est loin d'être
ici le seul facteur duquel, au reste, on ignore dans quelle mesure il peut
être contrebalancé par les autres : quels sont exactement ces autres dans les
races humaines?]
D. et "W. rapprochent aussi, au point de vue de l'origine, l'épilepsie et
la faiblesse d'esprit (dont les différences sont cependant profondes), et attri-
buent l'une et l'autre à l'absence d'un facteur ou d'un élément protoplas-
mique nécessaire au complet développement du système nerveux. Avec
plus de raison ils signalent l'influence de l'alcoolisme. — Jean Philippe.
CHAPITRE XX
Théories générales. Généralités
Becquerel (Paul). — La panspermie interastrale devant les faits. (Rev. Se,
XLIX, l^"- sem., 200-20(3.) [542
Bernard (Henry M.). — Sonie neglected Factors in Evolution. (New-York
et Londres, Putnam's sons, 489 pp., 47 fig.) [547
Bourne (G. C). — Adresse présidentielle à la section de Zoologie. (Rep. Brit.
Ass., 1910, 619-628.) [Plaidoyer pour protester
contre l'abandon des études de morphologie animale. — M. Goldsmith
Buttersack (F.). — Die Elaslizitât eine Grundfunction des Lebens. (Stutt-
gart, F. Enke, 176 pp., 1910.) [*
Carracido (José-R.). — Le crilériutn physico-chimique en biologie. (Rev.
Se, XLIX, 2e sem., 170-175.) [Cité à titre bibliographique
a) Cuénot (L.). — La genèse des espèces animales. (Paris, F. Alcan, 496pp.,
123 fig.) [551
b) A propos de la. critique d'un livre récent et de la théorie de Weis-
mann. (Biologica, 1, 4, 127-129.) [553
Dahl (Fr.). — Die biocentrische Forschung. (Zool. Anz., XXXVIII, 393-395.)
[... M. Goldsmith
Damianovich. — La doctrina de la generacion spontanea. En evolucion y
estado actual. (An. Soc. Cientifica argentina, LXXl, 153.)
[Sera analysé dans le prochain volume
Demoor (Jean). — Ce qu'est l'étude de la vie. (Rev. univ. Bruxelles, octobre,
1-25. Discours d'ouverture des cours.) [Développement de l'idée déter-
ministe et anti-vitaliste avec, au cours de l'exposé, des considérations sur
le rôle des sécrétions internes dans la physiologie actuelle. — M. Goldsmith
Dobell (C. Clifford). — The principles of Protistology. (Arch. Protistenk.,
XXIll, 260-309.) [554
a) Dubois (Raphaël). — Lumière animale et lumière minérale. (C. R. Soc.
Biol., LVl, 442-444, 1904.) [543
b) Cultures minérales sur bouillon gélatineux. (Ibid., 697-698, 1904.)
[Ibid.
c) Sur la cytogénèse minérale. (Ibid., 805, 1904.) [Ibid.
d) Sur un phénomène de simili-conjugaison chez les microbioïdes. (C. R.
Soc. Biol., LXII, 198-199, 1907.) [Ibid.
e) Sur les microbioïdes. (C. R. Ac. Se, CLIII, 905-907.) [Ibid.
a) Enriques (Federico). — La philosophie positive et la classification des
Sciences. (Scientia, VII, 244-259, 1910.) [558
b) Les concepts fondamentaux de la Science. Trad. L. Rougier. (Bibl.
philos, scientif., Flammarion, 311 pp.) [558
542 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Giard (A-)- — Œuvres diverses. I. Biologie générale. (Labor. d'évol. des êtres
organisés, Paris.) [Cité à titre bibliograpliique
a) Gley (E.). — Le néo-vitalisme en face des progrès récents de la Physiologie
générale. (Bull. Inst. Psycholog., 1911, 17-34.) [546
b) Le néo-vilaUsme et la physiologie générale. (Rev. Se, XLIX, l'''" sem.,
257-265.) [Analysé avec le précédent
Hadzi (J.). — Lamarck, der Begrïmder der Lehre vom Stammbaitm. (Zool.
Anz., XXXVII, 54-60.) [Cité à titre bibliographique
Hertwig (R.). — Einleitung in die Abstammungslehre. (Die Abstammungs-
lehre, lena, Fischer, 1911.)
[Histoire succincte du transformisme ; Cuvier,
Geoffroy Saint-Hilaire, Lamarck, Darwin. Rien d'original. - L. Cuénot
Kern (Berthold). — Weltanschauung and Welterkemitniss. (Berlin,
A. llirschwald, XII, 459.) ' [*
Lalande (A.). — Vie animale et vie morale. (Rev. phil., LXXII, 523-529.) [560
a) Le Dantec (F.). — La méthode individualiste ou méthode d'assimilation.
(Rev. Se, XLIX, 2^ sem., 710-717, 1 fig.) [Idées
déjà exprimées dans les écrits antérieurs de l'auteur. — M. Goldsmitii
b) Vie végétative et vie intellectuelle. (Rev. phil., LXXII, 225-257.) [560
c) La stabilité de la vie. (Biologica, I, N» 1.) [553
d) Le problème de Vorigine des espèces. (Ibid., N° 2, 51-53.) [553
e) Lmportance philosophique de la notion de continuité dans l'évolution
des espèces. (Ibid., N" 5, 138-161.) [554
Leduc (Stéphane). — Théorie physico-chimique de la vie et générations
spontanées. (Paris, A. Poinat, 202 pp., .57 fig., 1910.)
[p]xposé des idées déjà formulées antérieurement. — M. Goldsmitii
Mereschko-wsky (C). — Théorie der zwei Plasmaarten (ds Grundlage der
Si/mbiogenesis, einer neuen Leehre vonder E7itslehung der Organismen. (Biol.
Centr., XXX, 278-288, 289-303, 321-347, 353-367, 1910.) [544
Richet (Ch.). — Nouvelle hypothèse sur la Biologie générale. (Rev. phil.,
LXXI, 449-466.) [547
Ritter (Wm E.). — F eeling in the interprétation of nature. (Popular Science
Montlily, August, 126-136.) [Cité à titre bibliographique
Worms (R.). — Les principes biologiques de l'évolution sociale. (Thèse
Paris, 1-122, 1909.) [560
Becquerel (Paul). — La panspermie inter a strate devant les faits. — Pour
échapper aux ditlicultés du problème de l'origine de la vie sur la terre, quel-
ques théoriciens ont imaginé une hypothèse consistant à admettre que la
matière vivante est éternelle comme la matière minérale et qu'elle peut se
transmettre d'un astre à l'autre en franchissant les régions astrales inter-
posées. La difficulté du problème devient dès lors seulement d'expliquer
comment peut se faire ce transfert d'un astre à l'autre. On a fait appel d'a-
bord aux météorites, mais leur structure et les hautes températures qu'ils
atteignent par frottement en traversant les couches atmosphériques sont,
pour la terre au moins, incompatibles avec la présence des germes vivants
dans leur intérieur. D'ailleurs, Pasteur lui-même a constaté que les prises
aseptiques faites dans l'intérieur de la matière cliarbonneuse de ces roches
ne donnaient lieu à aucune culture sur les milieux habituels. Arrhenius a
XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 543
imaginé une autre explication. La lumière exerce une pression que révèle
l'hélioscope; cette pression tend à lancer dans les espaces interstellaires
les particules flottant dans les hautes régions de l'atmosphère. 11 faut pour
cela qu'elles puissent vaincre la gravitation. Lorsque les particules sont
extrêmement petites (ordre de grandeur : [j. de diamètre), le rapport de la
-surface, facteur de la propulsion lumineuse, à la masse, facteur de la
gravitation, devient extrêmement petit. Dans les très hautes régions de l'at-
mosphère, la gravitation est déjà très diminuée par l'éloignement ; en outre,
ces particules trouvent là des poussières cosmiques électrisées négativement,
au contact desquelles elles prennent une charge semblable, par suite de
quoi elles sont repoussées toujours plus loin, jusqu'à ce que l'influence de
la gravitation devienne inférieure à celle de la propulsion lumineuse. Dès
ce moment, rien ne s'oppose à leur voyage indéfini dans les régions inter-
astrales. Mais, pour tomber sur un astre nouveau, ils vont rencontrer comme
obstacle la condition qui leur a servi à s'en éloigner : ce sera la lumière
répulsive de l'astre nouveau. Arriienius admet qu'ils sont protégés par les
poussières cosmiques formant écran autour du nouvel astre. De plus, ces
germes, s'accolant à ces poussières, dont la masse est beaucoup plus consi-
dérable, subissent avec elles l'influence de l'attraction. [11 semble bien que
ces poussières cosmiques qui dans un cas facilitent l'éloignement par leurs
charges répulsives, dans un autre favorisent l'attraction sans qu'il soit dé-
sormais question des dites charges, qui dans un cas laissent s'exercer
l'action de la lumière, dans l'autre forment écran, agissent un peu à la ma-
nière d'un Deus ex machina]. D'autres difficultés sont à envisager. Ce sont
la température extrêmement basse, le vide et la dessiccation absolue. Les
expériences décisives (Maquenne, P. Becquerel) ont montré que des spores,
des bactéries et même certaines graines peuvent résister à ces actions des-
tructives. La question semblait donc résolue dans le sens de l'affirmative
lorsque de nouvelles observations sont venues lui donner le coup de grâce.
B. rappelle en effet que dans les espèces interstellaires sont répandus en
grande abondance des rayons ultra-violets très nocifs et contre lesquels la
vie sur terre est protégée par le pouvoir absorbant de l'atmosphère. Les
expériences de l'auteur lui ont démontré que les germes les plus résistants
étaient détruits en quelques heures par les rayons ultra-violets, même dans
des conditions de vide, de dessiccation et de froid analogues à celles qui
régnent dans les espaces interstellaires. — Y. Delage et M. Goldsmith.
Dubois (R.). — a) Lumière animale et lumière minérale. — b) Cultures
minérales sur bouillon gélatineux. — c) Sur la cijtogénèse minérale. — d) Sur
un phénomène de simili-conjugaison chez les microbioïdes. — e) Sur les mi-
crobioïdes. — Les premières notes de cette série n'ont pas été recueillies
dans les volumes précédents de l'Année Biologique en raison de leur aspect
physique. Mais la question prend aujourd'hui une allure biologique qui
nous oblige à en tenir compte.
Au cours de ses études sur la lumière animale, l'auteur a été amené à
déposer une particule du chlorure de baryum et de radium à la surface d'un
tube de gélatine nutritive sur laquelle il avait l'intention d'ensemencer des
microbes photogènes. Le lendemain, la particule s'est trouvée désagrégée en
un grand nombre de courtes aiguilles cristallines très petites, formant une
sorte de gerbe. Aucun phénomène lumineux ne s'y observa, mais l'aspect
de cette projection de particules rappelait celui qu'on observe dans les orga-
nes lumineux des Insectes. Après les avoir considérés à un moment comme
des spores, en raison des phénomènes de division qu'ils offrent, l'auteur a
544 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
abandonné cette idée. Ces particules croissent, se segmentent, peuvent
prendre l'aspect d'une morula; on y observe aussi des phénomènes rappelant
ceux de la conjugaison anisogame, avec un corpuscule plus volumineux,
correspondant à Télément $, et un autre plus petit, allongé en pointe et se
fusionnant avec le premier, représentant l'élément cf. L'auteur donne à ces
particules cristallines le nom de microbioïdes. A côté des microbioïdes, on
trouve des vacuolides, au sein desquelles des radio-cristaux peuvent se for-
mer; c'est de vacuolides analogues que l'auteur a fait dériver les leucites.
— Les microbioïdes ne sont cependant pas des cristaux à proprement parler :
ils ont une forme extérieure propre, indépendante, à eux. Les radiobes de
Butler Burke, découverts un peu plus tard, sont identiques à ces microbioï-
des; on a comparé aussi ces derniers aux corpuscules de Harting, avec les-
quels ils présentent, en effet, quelques analogies. Kuckuk assimile ces cultures
de microbioïdes aux xénophyophores de F. E. Schultze, c'est-à-dire à des
Rhizopodes abyssaux. D. déclare ne pas endosser la responsabilité de cette
opinion et ne jamais avoir prétendu qu'il s'agisse là d'organismes vivants.
Mais ils comblent néanmoins en partie la lacune entre les êtres animés et les
formations inanimées — Y. Delage et M. Goldsmith.
Mereschkowsky (C). — La théorie des deux types de protoplasmas en
tant que base d'une nouvelle conception sur Vorigine des organismes, la, sym-
biogénèse. — La théorie de la symbiogénèse développée par M. dans la pré-
sente étude, est fondée sur le fait de l'existence de deux sortes de proto-
plasmes dans le règne organique : d'une part, le plasma amiboïde (ou ami;
boplasma) qui se trouve chez les animaux et chez les végétaux, d'autre part
le plasma mycoïde (ou mycoplasma) qui forme les bactéries, les champi-
gnons, les cyanophycées, une partie des éléments nucléaires et les chroma-
tophores. Ces derniers, selon M., ne sont pas de simples organes végétaux
à l'intérieur des plantes, mais constituent des formations organiques spécia-
les ainsi que l'auteur l'a démontré antérieurement {voir Ànn. bioL, X, 332).
Les types de protoplasmas susmentionnés ont une constitution et des fonc-
tions essentiellement différentes. L'amiboplasma a besoin d'oxygène pour
vivre, tandis que le plasma mycoïde peut se passer d'oxygène. La plupart
des bactéries, en effet, sont des anaérobies et leur genèse remonte à une
époque où l'eau qui recouvrait la terre était en ébuUition et ne contenait par
conséquent pas encore d'oxygène dissous. Les bactéries aérobies se sont for-
mées plus tard, se sont habituées à l'oxygène, mais peuvent être ramenées à
vivre sans ce gaz. Quant aux champignons, le fait que la première et la der-
nière phase de leurs processus respiratoires ressemblent à celles des proces-
sus respiratoires de l'amiboplasma, ne prouve pas encore, selon M., que l'en-
semble des deux processus soit complètement identique.
Une autre différence entre l'amiboplasma et le mycoplasma se rapporte à
leur façon de réagir vis-à-vis de la température. L'amiboplasma ne supporte
pas une température au delà de 40 à 50°. Le mycoplasma par contre résiste
à une chaleur de plus de 90" et cela non pas grâce à une enveloppe isolatrice
particulière, mais par suite de sa constitution différente. Ici encore, les
champignons semblent constituer une exception qu'il faut, toutefois, s'ex-
pliquer, selon M., par l'action efféminante de leur vie de parasites et de
sarcophytes, qui leur a fait perdre les caractères primitifs et rudes du my-
coplasma né à une époque où l'eau bouillante recouvrait la terre.
Ce mycoplasma seul est à même aussi de réaliser la synthèse des matières
organiques et albuminoïdes en se servant de substances minérales. L'ami-
boplasma n'a pas cette faculté, il lui faut de la nourriture organique toute
XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 545
faite et même chez les vég-étaux ce sont des éléments mycoplasmatiqiies, les
chromatophores, qui sont chargés de cette fonction de synthèse. Privés de
chromatophores, les végétaux sont incapables de se servir des matières miné-
rales mises à leur disposition. Le fait a notamment été démontré parKARSTEN
(1901) pour les diatomées.
Ensuite le mycoplasma et l'amiboplasma se distinguent essentiellement par
leurs mouvements qui sont amiboïdes et actifs chez l'amiboplasma, passifs
chez le mycoplasma qui est pour ainsi dire immobile (bactéries, champi-
gnons, cyanophycées, chromatophores, noyaux). Qn n'y rencontre jamais de
vacuoles pulsatiles qui peuvent se former dans l'amiboplasma; les flagel-
lums qui se rencontrent chez les deux types de protoplasma diffèrent à la fois
par leur structure et par leur fonctionnement.
Alors que le plasma mycoïde est riche en phosphore et en nucléines, l'ami-
boplasma ne contient, en général, pas ou peu de ces substances. Quand on
rencontre le phosphore chez des végétaux par exemple, c'est dans des graines
ou des tubercules où il est déposé comme matière de réserve sans entrer
dans la constitution du plasma. Le phosphore est, en général, fixé aux nu-
cléoprotéides qui se trouvent exclusivement dans les noyaux (formés de myco-
plasme) et dans le plasma des bactéries. Seule la présence de grandes quan-
tités de phosphore dans les muscles reste mystérieuse pour le moment, au
point de vue de la théorie des deux plasmas.
La faculté de produire des ferments est encore un caractère qui revient
surtout au mycoplasma, de même que la présence de fer.
Mais les deux plasmas se distinguent essentiellement encore par leur réac-
tion vis-à-vis des poisons. Une infinité de substances qui sont des poisons
pour l'amiboplasma sont parfaitement inoffensives pour le mycoplasma qui
en fait même à la rigueur sa nourriture. Ainsi le mycoplasma résiste au su-
blimé, au vitriol, aux solutions saturées de NaCl, et certaines bactéries vont
jusqu'à se nourrir de cyanure de potassium, de morphine et de strychnine.
Plus une eau est contaminée, moins on y rencontre d'organismes constitués
d'amiboplasme, mais plus les organismes mycoïdes y abondent. Les bacté-
ries, de même que les substances nucléaires, résistent parfaitement aussi au'
suc digestif, marquant en cela encore leur constitution rude et grossière.
A part les différences dans le mode de respiration, de nutrition, de loco-
motion, dans la constitution chimique, dans la résistance contre les tempéra-
tures élevées et contre les poisons, les deux types de plasma se distinguent
encore par divers autres caractères, notamment par le mode de formation des
membranes et par le fait que le mycoplasma seul représente ou contient la
substance héréditaire. La structure du mycoplasma est donc beaucoup plus
compliquée que celle de l'amiboplasma, ce qui est en relation peut-être avec
son immobilité et sa densité plus grande.
A la suite de ces considérations, M. est amené à poser le principe de la
dualité du monde organique. Les conclusions qui s'imposent pour lui sont
les suivantes. Les deux types de plasmas se sont formés indépendamment
l'un de l'autre au cours de l'évolution physique du globe. Le mycoplasma est
apparu le premier à une époque où les conditions du milieu correspondaient
à ses qualités rudes et primitives. Les premiers êtres vivants sur terre étaient
par conséquent des bactéries. L'amiboplasma n'est apparu que plus tard,
sous forme de monères, lorsque la température était descendue au-dessous de
50". Les deux types de plasmas alors sont entrés en contact l'un avec l'autre.
Les monères mobiles se sont emparés des bactéries et celles-ci ont été en partie
digérées à l'intérieur de l'amiboplasma. Mais une autre partie des bactéries
ingérées est entrée en rapport de symbiose avec les monères qui sans la col-
L'ANNÉIS BIOLOGIQIJE, XVI. 1911, 35
54r> L'ANNEE BIOLOGIQUE.
laboration des bactéries (du mycoplasma par conséquent) seraient éternelle-
ment restés des êtres inférieurs. Plus tard, une fois les cyanophycées formées,
il s'est établi un second état de symbiose. Les éléments mycoïdes colorés
(chromatophores) sont, en effet, à leur tour entrés à l'intérieur des monères
déjà pourvus de noyaux et ont ainsi marqué l'origine du règne végétal. Le
monde organique doit donc, selon M., être divisé de la façon suivante :
/ ( l. Bactéries.
, n . ...là l'état libre < "Z. Champignons.
"^1 , • ^ < • ( -J- Cj'anophycees.
(pas de si'iribiose) ) / i r.i / i
/ en symbiose S 1- Chromatoithores
2. Chromioies des noyaux
i
— Ai,i;iies (organismes autotro-
I 1 Al^onljA'tes \ '
„ r>- ■ ; 1 \ • ^ o i ■ ■ ) b. — Leucophycées (organismes
II. — Benne vraelnl ] f i ■,■ . \ tm -t \
,..,,< { lietorotrophes, Phycomycetes).
(a symbiose double)! 2. Bryopliytes.
I 3. Ptéridopbytes.
\ 4. Spermophytes.
III. — Règne animal
(à symbiose simple).
Dans cette classification, les Pbycomycètes sont considérés, à la suite de de
Barv, comme des algues devenues incolores et par conséquent séparés des
champignons, avec lesquels, selon M., ils n'ont aucun rapport. Une autre
conclusion qui s'impose, selon M., à la suite de la théorie des deux plasmas,
est celle de rayer de la classification le règne des protistes, espèces de zoo-
phytes du xix'^ siècle. On rassemblait soi-disant sous cette désignation une
série d'organismes intermédiaires non encore différenciés en vrais animaux
et en vrais végétaux. Mais en réalité, selon M., de pareils êtres intermé-
diaires n'existent pas parce qu'il ne peut y avoir d'état transitoire entre sym-
biose et non-symbiose. Ou bien on est en présence d'une symbiose avec des
^cyanophycées, dans ce cas il s'agit de végétaux, ou bien il n'y a pas de pareille
symbiose et on a afîaire, par conséquent, à des animaux. Tout organisme est
ou bien un animal ou un végétal ou un mycoïde. — J. Strohl.
a) Gley. — Le nèo-vitalisme en face des progrès récents de la physiologie gé-
nérale. — Le néo-vitalisme reprend, en l'adaptant aux progrès actuels de la
science, le finalisme de l'ancien vitalisme. 11 s'appuie sur trois arguments :
P' Les lois physiques de la diffusion, de la dialyse, de l'osmose, ne suffisent
pas à expliquer les échanges intercellulaires ; il faut que la cellule soit vi-
vante et par conséquent que la vie agisse. 2^ Dans un organisme, les vies
locales sont solidaires les luies des autres et concourent toutes à un même
but qui est la vie de l'individu. 3° L'être vivant ne dure et ne se développe
que par une lutte constante contre toutes les forces étrangères qui l'entou-
rent; il faut, pour cela, des actions concertées, et c'est le système nerveux
qui les organise en vue de la défense de l'individu.
A cela G. répond : 1° C'est un paralogisme de poser que les échanges in-
tercellulaires, aujourd'hui inexplicables par les états physiques, ne pourront
jamais hêtre : il y a eu progrès en ce sens. 2° La finalité se réfugie actuelle-
ment dans les phénomènes de coordination fonctionnelle. Ce qui dépasse la
physique (déclare A. Stéfani) ce ne sont pas les faits physiologiques isolés,
c'est leur coordination. — A quoi G. répond que ces associations de fonc-
tionnement peuvent être d'origine purement mécanique et qu'au lieu de dire
XX - THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 547
qu'elles concourent toutes à un même but: la vie, on peut dire que cette vie
est précisément leur résultat. De quoi l'on s'aperçoit mieux en notant que
des rapports s'établissent entre différents organes non plus par l'intermé-
diaire du système nerveux mais par l'intermédiaire de substances sécrétées
par des glandes spéciales, par des corrélations strictement humorales. Pour
mettre de l'ordre dans ces corrélations, G. a proposé la classification sui-
vante : a. Corrélations neuro-directes; b. Corrélations neuro-chimiques;
c. Corrélations purement chimiques ou humorales. — 3° Le fait qu'un orga-
nisme vivant défend sa vie contre les causes de destruction, implique-t-il
une force d'adaptation, c'est-à-dire un finalisme? G. estime que ce côté de la
question reste trop obscur pour que les partisans du vitalisme aient droit
d'en tirer leurs arguments. Il conclut que, ces problèmes résolus dans le sens
dumécanisme, ceux qui se demandent si c'est là toute la vie diront qu'il reste
encore des inexplicables : le problème de l'hérédité et le problème de la
conscience. — Jean Pihlippe.
Richet (Ch.). — Une nouvelle lujpothèse sur la biologie générale. — « C'est
plutôt une analogie ». Toute masse homogène d'une substance organisée
tend à créer aux dépens des corpuscules qui l'entourent; « l'accroisse-
ment, c'est l'attraction », mais une attraction de plus en plus variée. Elle
est déjà sélective pour le cristal d'alun et pour la bactérie; mais dans la
phagocytose la masse se met en mouvement : il y a « attraction perfection-
née », quelquefois attraction chimique (chimiotropisme). L'attraction crois-
sant à mesure que les masses sont accrues par l'assimilation montre l'uni-
verselle tendance à l'accroissement et à la prolifération. « Tout se passe
comme si la matière brute était organisée en matière vivante pour être douée
d'une attraction plus efficace » (p. 458). L'être adulte incapable de croître da-
vantage devient apte à la reproduction, qui jusqu'alors lui était inutile ; après
la reproduction, « il se survit », mais ne compte plus au point de vue biolo-
gique et peut-être psychologique aussi; aux cellules régénérées de croître
par attraction à leur tour. — La lutte pour la vie, c'est la lutte pour le car-
bone; les fonctions vitales sont des renforcements de la puissance attractive
en vue d'abord de la nutrition (la faim et l'amour gouvernant le monde);
quand la conscience vient se surajouter, l'égoïsme devient puissance direc-
trice de l'attraction et de l'assimilation, et ainsi l'on obtient le travail maxi-
mum, l'eftlorescence de la nature morte. — G. L. Duprat.
Bernard (Henry M.). — Quelques facteurs négligés de révolution. — I. La
conception cellulaire des organismes repose sur des apparences superficielles.
Ce qu'on appelle le cytoplasme n'est pas constant et ne joue qu'un rôle ac-
cessoire, en relation avec le métabolisme. La constitution essentielle de la
substance vivante doit être comprise comme im réseau ininterrompu, formé
par des faisceaux de filaments de linine, ramifiés et anastomosés, et s'en-
chevétrant au niveau des nœuds. Sous ces enchevêtrements se trouvent des
chromidies ou chromoplasxes constituant, avec leur support, le noyau. On
peut hypothétiquement considérer comme éléments de cette structure des
grains chromatiques d'où partent en forme étoilée des filaments de linine,
qui, en se rejoignant et en se superposant, forment le réseau. Ces filaments
sont susceptibles de se contracter et de s'accroitre d'une façon continue. Les
grains chromatiques sont de même susceptibles de s'accroître et peuvent
glisser sur les filaments de linine, mais ne peuvent jamais s'en détacher,
sauf partiellement, quand ils s'unissent à des produits du métabolisme pour
former des sécrétions. Le tout est entouré d'un liquide spécifique. Cette con-
548 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ception est fondée sur une étude spéciale de la rétine, où l'auteur a cru re-
connaître cette structure, et de quelques autres tissus, et elle est étendue,
pour des raisons théoriques, à l'ensemble du protoplasma des êtres vivants.
Le point de départ consiste, pour chacun des noeuds du réseau, en un
cliromidium unique, d'où partent en étoile des filaments de linine. Le
chromidium se divise en 2, 4, 8 etc. parties, les filaments se fendent longi-
tudinalement, en même temps qu'ils s'accroissent en long, et la disposition
primitive fait place progressivement à celle décrite au début. Les preuves
objectives de ces faits sont difficiles à fournir. Le réseau de linine se retrouve
dans le système des parois des alvéoles que comporte la théorie de Bïitsculi
et les chromidies dans les granules d'ALTMANN. Quant aux théories fibril-
laires, elles coïncident directement avec celle de l'auteur. Cette structure se
voit assez bien dans VAchromalium tel qu'il est figuré par Sciiewiakoff et
qui ne possède pas encore de noyau. — Les filaments forment par leurs
produits d'excrétion une pellicule protectrice enveloppant le système, et
leurs prolongements terminaux au delà de cette membrane constituent les
cils locomoteurs; ils sont en même temps les conducteurs des excitations
qui, venues du dehors, se combinent dans le centre de l'ensemble pour
aboutir aux réactions motrices. A un certain degré de différenciation de
l'organisme, les chromidies se groupent au centre et constituent le noyau.
Dans l'évolution phylogénétique, les microbes et les organismes unieellu-
laires à noyau diffus représentent le premier stade et ceux à noyau condensé
le stade ultérieur. Les centrosomes sont des petits amas de chromidies,
extra-nucléaires. Les formations squelettiques intraprotoplasmiques se mo-
dèlent sur des filaments du réseau. — Les théories qui ont pour base la
cellule n'expliquent pas pourquoi, quand une cellule se divise en deux autres
et celles-ci un grand nombre de fois pour constituer un organisme pluri-
cellulaire, ces cellules, au lieu de se séparer, restent unies en un tout. La
chose devient claire en admettant que les cloisons intercellulaires respectent
la continuité du réseau prntomiloriiique. C'est l'idée des communications
protoplasmiques localisées dans le réseau de linine. — B. montre par
des exemples que l'action des facteurs de différenciation, admis par les
auteurs, se concilie aussi bien [mais pas mieux] avec sa théorie qu'avec
celle généralement admise. 11 poursuit dans les différents tissus l'application
de sa théorie à leur structure. Les tissus conjonctif et nerveux lui paraissent
particulièrement favorables : pour le dernier, la théorie explique d'elle-
même sa diffusion générale et son importance dominante dès les premiers
stades, car, même avant la formation d'un système nerveux différencié, le
réseau protomitomique, avec sa faculté de conduire les excitations, peut être
considéré comme un système nerveux rudimentaire. Le système nerveux
englobe à l'origine tout; plus tard, certaines portions du réseau accentuent
cette fonction, tandis que le reste la perd et devient non nerveux. Quand le
sy.stème nerveux se différencie dans les organismes plus élevés, il est donc
formé de noyaux (accumulation de chromatine dans l'enchevêtrement des
filaments de linine) et d'un réseau répandu dans tout l'organisme et
formé par ces filaments. Ce dernier a un rôle conducteur, les fonctions
énergétiques étant dévolues à la chromatine. De même que dans un
organisme uninucléé la chromatine condensée dans le noyau central envoie
vers la périphérie, le long du réseau, des parcelles de cette substance,
pour satisfaire aux exigences fonctionnelles des différents points de la
périphérie, en sorte que toute chromatine, même périphériiiue, ap-
partient également au noyau ; de même dans l'organisme supérieur il
faut considérer toute la chromatine comme appartenant aux noyaux du
XX. — THEORIES GENERALES. - GÉNÉRALITÉS. 549
réseau nerveux. C'est là son centre ;de production ; de là elle 'se déplace le
long des filaments, pour se porter vers les points non nerveux du réseau
protomitomique, là où il en est besoin, pour les exigences locales des fonc-
tions non nerveuses. Ainsi, de toutes les cellules ganglionnaires partent de
minces courants de substance cliromatique le long des fibres nerveuses où
on peut les déceler de place en place sous la forme de légères « perles » (corps
de Nissl) colorables par les réactifs. Cette chromatine se rend vers les orga-
nes périphériques auxquels vont finalement les nerfs, que ces organes soient
sensitifs, musculaires, glandulaires ou autres. La rétine constitue un organe
favorable pour ces constatations : on y peut déceler de telles « perles » entre
les noyaux des cellules ganglionnaires et ceux des bâtonnets, apportant à ces
derniers, pour être dépensée dans la fonction visuelle, la chromatine formée
dans les premiers; et l'on voit aussi d'autres « perles » sur les fibrilles de la
couche nerveuse, représentant la chromatine qui se rend des cellules gan-
glionnaires à la rétine par le nerf optique.
Cet écoulement incessant de la chromatine de ses centres de formation
vers la périphérie est assez difficile à concevoir, mais il est démontré de
diverses façons directes et indirectes. On vient de voir qu'il peut être observé
dans la rétine; si l'on coupe un nerf, c'est à lui qu'il faut attribuer l'appari-
tion de noyaux au niveau de la section. L'accroissement général du corps et
de ses parties est dû à la pousse du réseau à ses extrémités terminales ; la
chromatine y est apportée au fur et à mesure des besoins des tissus qui se
forment dans ces points. C'est aussi par ces migrations de chromatine que
s'explique le phénomène des migrations nucléaires dans l'ontogenèse ; les
irrégularités ou les arrêts de la croissance ont leurs causes initiales dans ce
pliénomène; enfi,n, les productions cancéreuses peuvent être rapportées à un
apport excessif de chromatine dans des points périphériques déterminés,
où elle donne lieu à une formation surabondante de cellules, de même
nature que les cellules normales du même tissu. — Ni la théorie cellulaire
ancienne ni la théorie du neurone ne donnent un tableau exact de la consti-
tution de la rétine. Celle-ci fournit une expression très claire de la théorie
protomitomique et a été le point de départ de la découverte de cette théorie
pour l'auteur dans ses longues études sur la rétine. Il faut concevoir celle-
ci comme des couclies d'amas chromatiques reliées par un réseau de fibres
de linine, le tout irrégulièrement englué dans un syncytium cytoplasmique.
Tandis que dans le réseau protomitomique s'opère l'incessante migra-
tion de la chromatine en direction centrifuge jusqu'aux noyaux des bâton-
nets et des cônes, les gaines cytoplasmiques sont le siège d'un courant de
substances de déchet, s'opérant en sens inverse et qui, partant des cellules
choroïdiennes, traverse toute la rétine pour aboutir au corps vitré et
déterminer sa formation. La conception de ces deux courants est générale
et s'applique à tous les organes, sensitifs ou autres; en particulier l'épi-
derme et les productions cornées sont l'aboutissant périphérique de ces
courants de déchets dans le domaine cutané. Ces deux courants, également
nécessaires à la construction et au fonctionnement de l'organisme, suivent
les mêmes voies dans les organismes inférieurs, tandis que dans les supé-
rieurs une différenciation s'établit, le réseau protomitomique se spéciali-
sant pour les fonctions nerveuses, tandis que les fonctions métaboliques ont
pour agent l'autre courant. [L'auteur assimile dans cette conception la rétine
aux couches épidermiques des autres organes sensoriels, y compris la peau,
sans tenir compte de ce fait incontestablement démontré par l'embryogénie
que la rétine et sa couche pigmentaire sont une émanation de l'encéphale,
qui s'est portée à la rencontre de l'épiderme local d'une autre région].
550 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Dans la théorie cellulaire, le problème de la croissance est double chez
les êtres polycellulaires : il faut expliquer la croissance de la cellule et la
croissance de l'oriranisme. Dans la théorie protomitomique, tout se ramène à
la question de la croissance du réseau. Or, celle-ci se conçoit aisément :
les fibres sont susceptibles d'allongement et les chromidies de multiplication
scissipare. Quand une chromidie se divise en deux, ses deux moitiés en
s'écartant restent unies par un filament de linine néoforrné, tandis que les
filaments de linine qui partaient de la chromidie-mère se fissurent longitu-
dinalement, une moitié par chaque chromidie-fiUe. Les phénomènes de la
division nucléaire mettent sous les yeux ce processus, et T'apparition et la
disparition des filaments achromatiques s'expliquent par le fait que ceux-ci
ne deviennent visibles que dans les périodes d'activité où des courants de
sécrétion se dirigeant le long de leur substance les rendent visibles. Les
produits sexuels représentent des fragments de protomitomes paternel et
maternel, devenus libres; la fécondation consiste dans la fusion des deux ré-
seaux en un réseau mixte. Toute partie détachée du réseau conserve les
caractères de celui-ci et les reproduit dans l'accroissement.
II. L'allure générale de l'évolution montre qu'elle progresse par deux
voies : 1° la variation darwinienne qui produit les progrès dans l'intérieur
d'un même pliylum, et 2=' la formation de colonies, par laquelle les phy-
lums s'engendrent les uns les autres. C'est donc cette dernière qui est
responsable des grands traits de l'évolution. Voici alors la série ascendante
à laquelle elle donne lieu :
p Microbes représentant l'état chromidial primitif.
2° Protistes, cellule animale et végétale.
3° Métazoaires primitifs, gastréades, colonies de cellules.
4-^ Colonies de gastréades : Coelentérés coloniaux (colonies massives) et
Annélides primitifs (colonies linéaires, libres).
5° Complication progressive de la forme précédente (véritables Annélides,
Arthropodes, Vertébrés, Homme).
C'est à la phase entre l'Annélide primitif et l'Annélide vrai que s'établit
l'affectation spéciale du protomitome au système nerveux.
[A noter qu'il n'y a pas place dans ce schéma ni pour les Echinodermes,
ni pour les Mollusques].
b^ Société humaine. Ici, les relations qui étaient jusqu'ici matérielles, par
l'intermédiaire du réseau protomitomique, deviennent psycliiques.
La courbe évolutive revêt ainsi un caractère ondulatoire par le fait que des
changements brusques, qui correspondent au passage à une unité supé-
rieure, viennent l'interrompre. — Nous ne nous étendrons pas outre mesure
sur cette partie, hautement liypothétique, des conceptions de l'auteur.
Cette évolution est double, physique et psychique, les deux séries étant
indépendantes l'une de l'autre, mais fondées sur une base commune. L'évo-
lution physique se fait, à tous les étages, sous l'empire d'une force unique :
celle qui pousse chaque unité vitale à s'accroître en assimilant les éléments
de son milieu, et à se diviser en deux une fois un certain terme de crois-
sance atteint. De même, à tous les stades, on doit rencontrer une force
psychique, la même pour tous. L'évolution psychique est caractérisée aussi
par le fait général des rapports entre l'individu et son milieu, établis
sous l'inlluence d'une force psychique unique à laquelle l'auteur donne le
nom de « volonté », mais qui représente probablement dans son esprit une
idée toute différente d'un libre arbitre quelconque, car une discussion toute
pliilosoiihique sur cotte dernière question montre que l'auteur se place
striclemeat au point de vue déterministe. La « volonté » ici signifie plutôt
XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 551
tendance à recevoir des impressions du milieu ambiant et à réagir en consé-
quence; ces interactions peuvent être des attractions ou des répulsions, cau-
sant du plaisir ou de la peine, ou des réactions sans caractère émotionnel,
sources simplement de la connaissance du monde environnant. La « psyché »
de l'homme n'est qu'un organe de sens particulier, développé pour la per-
cejjtion du milieu psychique, comme les organes de sens physiques sont
destinés à percevoir le milieu physique, « à, trois dimensions ». La vie psy-
chique de l'homme s'est développée en rapport avec le 5^ stade d'évolution,
où les liens psychiques sont venus remplacer les liens matériels.
Dans un dernier chapitre l'auteur donne l'analyse de la société humaine,
d'abord primitive et nomade, puis devenue sédentaire ; cette société, d'a-
bord sous la domination d'une caste en vue des nécessités de l'existence, a
plus tard acquis la possibilité de devenir plus égalitaire. Mais cette égalité
n'est pas réalisée, car la domination d'une minorité et la lutte pour l'existence
continuent. L'auteur espère pourtant que l'avenir réserve une satisfaction
plus équitable des besoins matériels et moraux de chacun et une liberté
plus grande des individus. La 5^^ période ne clôt pas l'évolution : elle se
poursuit par le perfectionnement des liens psycliiques et prép.u'e une pé-
riode nouvelle. — Y. Delage et M. Goldsmith.
a) Guénot (L.)'. — La r/cnèae des espèces animales. — C'est un exposé non des
théories, mais de faits acquis relatifs aux questions d'hérédité et d'évolution;
cepevidant, le point de vue de l'auteur s'y montre très nettement. Le livre
se divise en quatre parties.
I. Histoire du transformisme. — Exposé sommaire des origines de l'idée
transfçrmiste et de sa victoire après Darwin.
II. Étude de l'individu. — Caractère essentiel de la vie : hétérogénéité
de la matière vivante ; il en découle cette conséquence qu'aucune partie de
la cellule n'est vivante par elle-même, seul l'ensemble l'est. Séparation du
soma et du germen chez les Métazoaires. Rôle des chromosomes; réduction
numérique. Mérogonie et parthénogenèse artificielle.
Unlogénèse . — L'œuf contient des matériaux d'aspects différents (morpho-
plasmes), mais sa polarité ne se confond pas avec la distribution de ces
matériaux. OEufs isotropes et anisotropes. Influence des facteurs externes
et internes sur la marche de l'ontogenèse. Seules les mutations germinales
sont considérées par l'auteur comme pouvant donner des variations héré-
ditaires. Ontogénie et phylogénie; loi biogénétique fondamentale.
Comportement des animaux. — Sont étudiés ici les différentes réactions,
dans l'ordre de complexité croissante : 1° Réflexes (simples ou consistant en
réactions de l'organisme tout entier, tels que certaines attitudes protectrices,
autotomie, etc.), 2° Tropi&mes, 3° Sensibilité différentielle (parmi les phéno-
mènes se rapportant à cette dernière sont classées les attractions exercées
par différents milieux là où ces attractions n'ont pas pour résultat une
orientation précise. Les réactions rythmiques et la mémoire associative sont
comprises dans la même catégorie), 4'^ Instincts, 5° Actes intelligents,
auxquels les instincts modifiables et les actes associatifs forment le pas-
sage.
Sexe. — L'auteur admet complètement la théorie chromosomique de la
détermination du sexe; quant aux caractères sexuels secondaires, ils dépen-
dent en partie des cellules germinales elles-mêmes, en partie des hormones
qui émanent des glandes génitales.
Mort. Durée de la vie. Sénilité.
III. Facteurs de l'évolution. — C'est dans cette partie que les idées per-
552 L"ANNEE BIOLOGIQUE.
sonnclles de Fauteur s'expriment le plus. Il faut distinguer deux catégories
de variations : les mutations et les fluctiialions, les premières germinalcs,
les secondes produites sous l'influence des conditions de vie. Une mutation
est définie comme un changement de nature d'un des déterminants de la
cellule germinale, le mot « déterminant » étant pris non dans le sens mor-
phologique, mais dans le sens d'une « substance chimique particulière »
qui détermine à travers toutes les divisions cellulaires la constitution de
tels ou tels organes ou tissus. D'autre part, l'auleur émet l'idée que ces
déterminants sont probablement identiques aux chromosomes. Les muta-
tions seules sont héréditaires, les fluctuations ne le sont pas. Les difii'érents
modes de transmission des mutations et l'apparition des diff'érents caractères
sont exposés par l'auteur en termes mendéliens. En ce qui concerne Tori-
gine des mutations, elles peuvent résulter soit d'une rencontre fortuite de
déterminants, soit d'une action extérieure s'exerçant à la fois sur le soma
et le germen.
L'opinion de l'auteur sur la question des caractères acquis en découle
logiquement. Il récuse tous les cas où l'action exercée sur le parent retentit
sur le descendant autrement que par la transmission d'un caractère tel
quel (par exemple chez les cobayes de Bruwn-Sequakd où ce n'est pas la
mutilation elle-même qui est transmise, mais les accidents morbides provo-
qués par elle). 11 en est de même des cas où les facteurs agissant peuvent
provoquer, en même temps qu'une fluctuation dans la partie somatique du
corps, l'apparition d'une mutation dans les gamètes (par exemple les expé-
riences de Fischer sur les papillons, de KAMMERERsur les Salamandres etc.).
La question se réduit ainsi à la transmission des mutilations et des effets de
l'usage et du non-usage; dans ce dernier cas, la transmission est souvent
apparente et contredite par des cas où elle devrait se produire et ne se pro-
duit pas (par exemple, animaux des cavernes ayant conservé leurs organes
de vue). — D'ailleurs, un argument logique général s'oppose, dit C, à cette
transmission : si, expérimentalement, on arrive à substituer un caractère à
un autre do cette façon, c'est que l'ancien caractère n'était pas héréditaire-
ment iîxé et le nouveau ne le sera pas non plus.
Vient ensuite un exposé des différentes formes de variation, de la sélec-
tion naturelle et artificielle, de la panmixie et de la sélection sexuelle. Le
rôle joué par ces facteurs ne parait pas être capital.
IV. Peuplement DE la terre [XVIII]. — Cette partie dulivre comprend un
grand nombre de faits et tient une place d'autant plus importante que l'iso-
lement dans l'espace joue un grand rôle dans la conception générale de
l'auteur. On y trouve successivement; 1° l'histoire de la terre au point
de vue de la distribution des êtres vivants; 2" l'étude des différents milieux:
mer, eaux douces, eaux saumâtres, eaux thermales, milieu terrestre avec
ses subdivisions et ses faciès, milieux vivants (conditions d'existence des
parasites et des commensaux).
IV. Genèse des espèces et des adaptations. — En ce qui concerne
l'origine de la vie, l'auteur considère la panspcrmie comme la plus probable
des explications. Ensuite, la marche de l'évolution se présente ainsi. Des
conditions diverses font apparaître des mutations germinales variées;
parmi ces mutations, certaines prédisposent les êtres à vivre non seule-
ment dans leur milieu habituel, mais aussi dans un milieu un peu diffé-
rent (par exemple certains des animaux marins sont capables de vivre
aussi dans l'eau douce). D'autre part, il se présente toujours des « espaces
vides » à occuper (vides non pas absolument, mais dans ce sens qu'il y a
place pour d'autres êtres que ceu.x; qui les peuplent déjà) ; ces espaces sont
XX. - TIIKOUIRS (iîlNÉRALES. — GENERALITES. 553
occupés par ces êtres plus ou moins préadaptés aux nouveaux milieux.
Alors, les conditions nouvelles interviennent et amènent, à côté des fluc-
tuations, aussi des mutations qui, se surajoutant aux mutations anciennes
et se transmettantpar hérédité, créent de nouveaux caracte;res spécifiques. —
Cette évolution comporte un réel progrès, dû à la concurrence entre les an-
ciens et les nouveaux habitants des différentes régions (ît à la victoire des
plus parfaits. La sélection n'intervient que pour conserver les espèces déjà
individualisées et favorisées par le hasard ; elle n'est pas un facteur de leur
formation même. — L'évolution du monde animal, telle qu'elle s'est pro-
duite, nous montre l'existence de certaines séries évolutives (orthogénèse) ;
elles sont dues non à des fluctuations, mais à des mutations gecminales, se
produisant dans ceux des déterminants qui sont les plus instables.
A la lumière de ces idées générales, l'auteur examine quelques problèmes,
tels que l'atrophiée des ailes et des yeux, la coloration protectrice (l'hom.o-
chromie s'explique par les impressions visuelles et aussi par la nourriture ;
les ressemblances plus frappantes, telles que celle de KalUina, paraissant
être dues au hasard; quant au mimétisme, l'auteur pense qu'aucune des
explications proposées n'est satisfaisante) ; l'origine de l'asymétrie des Pleu-
ronectes, due au début à une asymétrie organique et à la régression de la
vessie natatoire, transmise ensuite par hérédité. — M. Goldsmith.
d) Le Dantec (F.). — Lo problème de l'origine des esj)ècrs. — C'est une
critique du livre précédent de Cuénot, critique qui s'adresse moins au
livre lui-même qu'au point de vue weismannien qui le pénètre. Contre ce
point de vue Le D. formule les mêmes critiques que dans ses travaux pré-
cédents; il en est de môme pour les cas de l'hérédité mendélienne, au sujet
desquels il renouvelle sa comparaison avec des diathèses provoquées par
les microlies. — M. Goldsmith.
b) Cuénot (L.). — .1 propos de la critique d'un livre récent et de la théorie
de Weismann. — Le Dantec ayant reproché à l'auteur d'avoir accepté dans
son livre les idées de Weismann, il précise ce qu'il entend par le terme de
« déterminants » : ce sont des substances chimiques particulières dont l'effet
se manifeste dans les divers caractères-unités ; la faculté de ces derniers
à varier indépendamment les uns des autres montre qu'ils correspondent
chacun à une cause séparée. Cette conception diff'ère de celle de Weismann
en deux points : ces « déterminants » ne sont pas vivants et ils ne sont
pas des particules morphologiques. — M. Goldsmith.
c) Le Dantec (Félix). — La stabilité de la vie. — L'attitude sceptique
de ijeaucoup d'esprits modernes à l'égard du transformisme tient d'abord,
dit l'auteur, à ce qu'il n'a triomphé qu'avec la théorie sélectionniste de
Darwin, théorie qui ne donne qu'un semblant d'explication et a été fortement
ébranlée. D'autre part, la théorie de de Vries, tout en voulant donner une
preuve expérimentale du transformisme, en a en réalité sapé les bases, en
substituant l'évolution brusque à l'évolution lente. Mais tout cela ne peut
rien contre l'idée transformiste elle-même, qui reste une nécessité, car
toute autre hypothèse sur l'origine des espèces se heurte à des invrai-
semblances criantes. Mais cette idée doit être fondée sur la méthode de
Lamarck et non sur celle de Darwin ou de de Vries. — A l'objection fré-
quente : « Montrez-nous des espèces en voie de transformation !» Le D.
répond par deux arguments : 1° les espèces que nous connaissons sont très
anciennes, elles sont devenues, pour cette raison même, incapables de varia-
554 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tions adaptatives directes ; elles peuvent disparaître si les conditions chan-
gent, mais ne se modifieront plus ; 2° celles qui restent encore capables de
varier ne le font qu'insensiblement, car les caractères adaptatifs sont d'abord
acquis individuellement et ne deviennent héréditaires et généraux que gra-
duellement. De plus, ce « moment de la transformation spécifique » sera
marqué par des changements non morphologiques, mais chimiques, donc
destinés à passer inaperçus. — Les caractères chimiques propres à l'espèce
constituent son patrimoine héréditaire, et c'est ce patrimoine qui devient de
plus en plus stable au cours de l'évolution. Lorsqu'un patrimoine en rem-
place un autre, c'est qu'il Y emporte sur lui; ce terme rattaché à la sélection
a aussi une, interprétation énergétique : la nouvelle réaction et celle qui
dégage le plus d'énergie vitale (par analogie avec le principe thermo-
chimique de Berthelot) ; c'est en même temps celle qui assure l'adaptation
la plus parfaite, qui donne l'état le plus stable. De là l'irréversibilité bien
connue de l'évolution. — M. Goldsmith.
e) Le Dantec (Félix). — Imporlance philosophique de la notion de con-
linnilé dans révolution îles esj)t-ces. — Dans cet article qui est surtout une
discussion avec Cuénot, Le D. insiste de nouveau sur l'importance de la
distinction entre la variation discontinue, en rapport avec les déterminants
et les caractères mendéliens, et par laquelle s'expriment les variations in-
traspécifiques qui se forment par petits sauts brusques, et la variation con-
tinue ou lamarckienne, affectant l'être dans son ensemble et sur l'accumula-
tion des effets de laquelle repose l'évolution philogénétique. — Y. Delage
et M. Goldsmith.
Dobell (C. Clifford). — Les principes de la protistologie. — On regarde
d'ordinaire un Protiste comme homologue à une cellule de Métazoaire, et
CoNKLiN va jusqu'à admettre qu'un Métazoaire correspond à l'ensemble de
tous les individus, produits par la division d'un Protozoaire, entre une période
de conjugaison et la suivante. Mais imaginons que tous ces individus restent
cohérents entre eux, de façon à simuler un Métazoaire : alors toutes ces
cellules seront prêtes à se conjuguer et on aura un être formé uniquement de
gamètes. Etrange organisme, et combien différent de n'importe quel Méta-
zoaire! Certes Éhrenberg, malgré toutes ses erreurs, était plus près de la
vérité en regardant les Protozoaires comme des organismes complets.
On a donné le nom de cellule à trois choses fort différentes : 1° à un or-
ganisme entier (un Protiste), 2" à une partie d'organisme (par ex. une cellule
hépatique), 3'^ à un organisme entier en puissance (un œuf fécondé). Malgré
d'indéniables analogies de structure, il est évident qu'il n'y a aucune simi-
litude réelle entre ces trois ordres de choses.
Tous les organismes sont composés de noyaux et de cytoplasme. Chez un
grand nombre d'êtres plurinucléés, le c'ytoplasme est divisé en comparti-
ments, dont chacun renferme un noyau; ces compartiments sont appelés
cellules et la structure de l'être est alors dite cellulaire. D'autres, contenant
un ou plusieurs noyaux, ne sont pas divisés en compartiments; la logique
veut qu'on les regarde comme non-eellulaires ; il est, en effet, incorrect de
les dire unicellulaires, puisque les cellules sont des subdivisions d'un orga-
nisme entier.
L'œuf fécondé et non segmenté n'est pas non plus une cellule, mais un
organisme non cellulaire. Au contraire, les blastomères qui en naissent sont
bien des cellules, car elles font partie d'un tout. On objectera que les deux
premiers blastomères d'un Oursin peuvent, si on les sépare, donner chacun
XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 555
une larve entière, et représentent par suite, en puissance, un organisme
complet. Mais un Ver, coupé en deux, peut parfois produire deux individus :
personne n'admettra pourtant que le Ver primitif était formé de deux orga-
nismes. Un œuf est un œuf, comme une Amibe est une Amibe, et non une
cellule. Au contraire, un gamète, bien que pouvant devenir libre, est une
cellule, car il fait partie d'un organisme. II est vrai qu'un ovule non fécondé
peut parfois donner, par parthénogenèse, un individu entier : il y a un mo-
ment où le gamète devient un organisme nouveau et indépendant, sans
qu'on puisse exactement déterminer à quel moment s'opère le changement.
Il n'est pas juste de regarder un Métazoaire comme un ensemble, une
colonie, d'organismes élémentaires; les cellules sont d'importance secon-
daire et l'organisme agit comme un tout, indépendamment de ses cellules.
Ainsi Morgan a vu une Planaire, dont on avait enlevé une partie, la régénérer
sans former de cellules nouvelles et en employant seulement celles qui exis-
taient déjà : c'est de la même manière qu'un Protiste régénère ce qu'on lui
a enlevé, sans former de cellules. Lillie a décrit le développement parthé-
nogénétique, aux dépens d'un œuf de Chétoptère, d'une larve ciliée sans
aucune division en cellules. La production de cellules n'est donc pas indis-
pensable à la croissance ni à la différenciation.
On voit qu'il faut repousser l'aphorisme de Virchow : Onmis cellula e cel-
lula, puisque l'œuf n'acquiert la structure cellulaire que pendant son déve-
loppement, et à une période d'ailleurs variable : dès la première division du
noyau chez l'Oursin, bien plus tard chez Peripatus.
La définition classique de la cellule (Levdig-Schultze) : une masse de pro-
toplasma contenant un noyau, doit être complétée par ces mots : la cellule
est une partie d'organisme.
L'interprétation de D. revient en somme à abandonner la théorie cellulaire,
puisque celle-ci regarde tous les organismes comme formés de cellules : les
Protistes d'une seule, les autres êtres d'un grand nombre. Cette théorie, dit
D., est fâcheuse, car elle a conduit à l'idée que les Protistes sont des orga-
nismes élémentaires, inférieurs.
D. découvre dans l'expression organismes snpèrirurs trois acceptions :
1° une phylogénétique : supérieur veut dire plus élevé, plus éloigné des
formes primitives de la vie; il suffit de regarder les arbres généalogiques
construits par différents auteurs pour constater que la place d'un groupe
dans ces arbres dépend des prédilections des constructeurs de ces arbres ;
2« une morphologique : plus élevé veut alors dire d'une structure plus com-
plexe ; il est évident que l'appréciation de ce degré d'organisation est large-
ment subjective; 3'^ une anthropomorphique : plus élevé veut dire plus
voisin de l'Homme, celui-ci se considérant toujours comme le plus parfait
des animaux. Cette acception ne peut s'appliquer aux végétaux. Il saute aux
yeux qu'elle est purement subjective. Il y a toujours, on le voit, un certain
degré de subjectivité dans les expressions êtres supérieurs ou inférieurs,
dans quelque sens qu'on les emploie. On admet, en général, implicitement
que les êtres qu'on regarde comme plus élevés sont plus parfaits que les
autres. Malheureusement nous n'avons aucune idée de ce que serait un orga-
nisme parfait. La seule chose qu'on puisse admettre est que les organismes
les plus parfaits (les plus « élevés ») sont les mieux adaptés à leur milieu.
Or il n'y a aucune raison de supposer que l'Homme est mieux adapté que
l'Amibe. Tous les êtres sont suffisamment adaptés, sans cela ils n'existeraient
pas. Les seuls qu'on puisse dire insuffisamment adaptés, c'est-à-dire infé-
rieurs, sont ceux en voie d'extinction parce qu'ils ne peuvent s'adapter à un
changement dans leur milieu : le Lion serait alors un animal inférieur parce
556 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
qu'il est en voie de disparition, ne pouvant s'adapter au voisinage de
l'Homme. Mais les parasites et les autres êtres qu'on qualifie de dégénérés,
sont en réalité aussi parfaits que les autres : ils sont adaptés autrement,
voilà tout.
Cette croyance si universellement répandue qu'il y a des êtres supérieurs
et inférieurs, provient de causes psychologiques. Le sens esthétique peut
intervenir jusqu'à un certain point pour expliquer cette croyance : une rose
est plus belle qu'une mousse, donc elle parait supérieure. Il, y a aussi un
vague souvenir de la génération spontanée : les êtres qu'on pensait pouvoir
naître directement de la matière (Vers, Protozoaires, Champignons) parais-
saient moins éloignés de la matière, donc moins élevés que les autres. La
plupart des Hommes s'imaginent encore que l'Amibe est plus voisine du
monde inorganique que l'Homme par exemple : en réalité, l'abîme est le
même entre tous deux et la matière : c'est la différence qu'il y a entre ce
qui vit et ce qui ne vit pas. Mais la vraie raison est que l'Homme considère
les choses grandes comme meilleures que les petites. Aussi, pour désigner
tout ce que nous approuvons, nous employons des mots impliquant une
grande taille, nous disons : un grand cœur, un esprit supérieur, des principes
élevés, etc. Dieu même est regardé comme très grand : cf. le Magnificat .
Ce qui est grand paraît aux Hommes plus parfait : de là l'idée que les êtres
de petite taille sont inférieurs. Toutefois l'idée anthropomorphique de la su-
périorité de l'Homme, notamment au point de vue du cerveau, intervient
quand il s'agit d'êtres plus grands que nous : ainsi nous ne regardons pas
comme supérieurs à nous un arbre, un Eléphant, parce que nous les consi-
dérons comme moins intelligents que nous. De deux êtres de même taille,
le plus complexe nous paraît le plus élevé, parce que nous y voyons plus de
choses et que beaucoup nous paraît toujours préférable à peu. Si l'Homme
regarde ainsi les êtres de grande taille comme supérieurs, c'est au fond
parce qu'il en a peur : aussi les respecte-t-il plus que les petits; et il trans-
porte ce respect aux objets inanimés. L'auteur reconnaît qu'une haute mon-
tagne, une machine puissante, surtout si elle est en mouvement, lui inspirent
un certain sentiment de terreur respectueuse.
On voit que l'expression : organisme inférieur est loin d'avoir une signifi-
cation simple : elle représente un mélange d'idées d'origine surtout subjec-
tive. Cette conception est fâcheuse, parce qu'elle a conduit à penser que les
Protozoaires sont réellement des êtres primitifs, plus voisins que les autres
des plus anciennes formes vivantes et que les phénomènes vitaux doivent
être chez eux d'une forme plus élémentaire et plus facile à comprendre.
Pour dire que les Protozoaires sont primitifs, on raisonne ainsi : ce sont
des organismes simples ; les organismes simples précèdent dans révolution
les ])lus compliqués; un organisme simple, actuellement vivant, est plus
voisin des formes anciennes qu'un organisme complexe, actuellement vi-
vant; donc les Protozoaires sont primitifs. Sans doute, les Protozoaires sont
plus simples de structure que les Métazoaires, mais cela ne les empêche pas
d'être encore terriblement complexes, et leur physiologie l'est davantage
encore. Peut-on dire en effet qu'il est plus simple de mouvoir un flagelle ou
un pseudopode sans muscles ni nerfs, que de mouvoir une patte avec ces
deux ordres d'organes ?
A-t-on le droit de dire que les êtres actuels les plus simples sont compa-
rables aux formes primitives de la vie sur la terre? Il n'y a pas de raison
pour que l'ordre de complexité croissante des organismes actuels soit le
même que l'ordre d'apparition des êtres dans le temps. Personne n'admet,
pense D., qu'aucune Amibe actuelle soit l'ancêtre de l'Homme; or nous ne
XX. - THEORIES GENERALES. — GÉNÉRALITÉS. 557
savons absolument rien de l'Amibe ancestrale de ILkckel, « sinon que sa
véritable place dans la classilication est probablement dans le groupe qui
contient le centaure, le phénix et l'hippogriffe. Ce bienheureux organisme,
tout simple, qui ne fait que croître et se diviser et est considéré comme re-
présentant le début de la vie sur la terre, devra quelque jour retourner dans
le pays d'où il est venu : le pays du rêve ». Il est inadmissible que les Proto-
zoaires actuels soient essentiellement semblables aux formes primitives de
la vie, car il faudrait alors que, tandis que les autres êtres évoluaient, eux
n'aient pas évolué du tout. 11 est très improbable que, tandis que les Proto-
zoaires n'évoluaient pas, l'Homme seul ait atteint son état présent par une
évolution continue, tandis que les Singes en subissaient une moins complète,
les Vertébrés à sang froid une moins complète encore, etc., de façon que
chacun ait subi un degré d'évolution proportionnel à son degré de ressem-
blance avec l'Homme.
Ce qui étaie surtout la conception de l'évolution continue du Protozoaire
à l'Homme, c'est la théorie de la récapitulation, qu'on l)aptise la loi biogè-
miique fondamentale. Cette théorie prétend notamment que, lorsqu'un œuf
subit la segmentation, il répète le processus phylogénétique par lequel le
Métazoaire est né d'êtres unicelliilaires. iMais avant de se segmenter, l'œuf
est un organisme non cellulaire; après segmentation, il est le même orga-
nisme plus différencié, et non pas un ensemble d'individus de même valeur,
comme le serait un amas d'œufs. Au contraire, le Protozoaire qui se divise
donne deux organismes., de même valeur cjuc l'individu primitif. S'il y a
une certaine similitude entre l'œuf et le Protozoaire, en ce sens que ce sont
deux êtres non cellulaires, la ressemblance cesse dès la division. On dit
souvent qu'une colonie de Volvox est analogue à une blastula : c'est une
fausse analogie due à la théorie cellulaire : une colonie de Volvox est seule-
ment un assemblage d'organismes individuels, tandis qu'une blastula est un
organisme unique de structure cellulaire. II est vrai que beaucoup d'indi-
vidus de la colonie ne peuvent la reproduire, et sont stériles, mais il n'est
pas plus juste de les appeler des cellules somatiques que d'appeler cellules
somatiques les ouvrières d'une ruche d'Abeilles. Il n'est pas plus vraisem-
blable qu'une colonie de Protozoaires se soit agglomérée pour former im
organisme d'un ordre différent, que de supposer qu'un essaim d'Abeilles
puisse s'unir pour former un Cliien. Si les Métazoaires sont nés de formes
analogues aux Protistes, ce qui est loin d'être prouvé, il est bien plus naturel
de penser qu'ils sont nés par le développement d'une structure cellulaire à
leur intérieur, plutôt que par l'agglomération d'une colonie d'individus '. Le
plus que puisse nous apprendre le développement d'un Métazoaire est le
procédé par lequel un être non cellulaire primitif a pu devenir cellulaire;
et encore n'est-ce qu'une hypothèse.
« La protistologie, dit Prowazek, est en bonne voie de devenir une science
autonome. » Cela est malheureusement si vrai, prétend D., que si elle con-
tinue dans cette voie elle deviendra tout à fait indépendante des Protistes
réels. On ne parle de ceux-ci en effet que comme d'êtres primitifs, simples,
inférieurs, toutes expressions qui n'ont, on l'a vu, qu'un rapport lointain
avec les phénomènes réels, objectifs, que présentent les Protistes.
La vérité est que les Protistes ne sont pas simples et qu'ils ne présentent
pas les phénomènes vitaux sous une forme plus simple que les autres orga-
nismes : ce serait même plutôt le contraire, les manifestations physiologiques
étant plus nettes chez les êtres plus différenciés. Les Protistes ne sont pas
\. Cf. V. l)ici.A(Ji:.
558 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des êtres vivants plus simples que les autres, ils sont organisés d'une autre
façon. — A. Robert.
rOEnriques (Federico). — La philosophie positive et, la classification des
Sciences. — La thèse de l'auteur se résume comme il suit : Le progrès des
connaissances et des méthodes de recherches comporte bien une différen-
ciation et une coordination du travail scientifique, pour laquelle tout savant
est contraint d'assigner des buts spéciaux à sa propre enquête. Mais les pro-
blèmes que la réalité pose devant notre esprit ne sont en aucune manière
classés suivant des raisons objectives d'affinité entre schémas préétablis. Il
n'existe pas de sciences séparées et distinctes qui se laissent répartir en une
hiérarchie naturelle, mais une science unique, à l'intérieur de laquelle et
seulement pour des raisons historiques et économiques se sont formés cer-
tains groupes de connaissances ayant entre eux des rapports plus étroits.
— M. HÉRUBEL.
Ij) Enriques (Federico). — Les concepts fondamentaux de la Science. —
Ce livre est consacré surtout à la physique et à la mécanique, et nous ne
pouvons en prendre que la partie relative à la biologie. L'auteur examine
les opinions des innéistes et des perceptionnistes relativement aux concepts
temps et espace, les premiers les faisant dépendre d'une structure psychi-
que, les seconds des perceptions sensorielles. 11 compare ceux-ci avec les
épigénétistes et ceux-là avec les évolutionnistes en biologie. — Il établit un
parallèle entre le principe newtonien d'inertie dans la mécanique céleste et
une loi de non-hérédité, l'inertie étant l'obéissance passive à toutes les cau-
ses qui surviennent. Il fait l'hypothèse d'une mécanique céleste non-newto-
nienne où les circonstances du mouvement s'étendent : 1° dans le temps
futur, par un principe d'hérédité, et 2" dans l'espace ambiant, par un prin-
cipe de solidarité (entraînement partiel par le corps mù des corps qui déter-
minent ce mouvement, par l'intermédiaire d'une substance interposée). —
Le problème qui se pose ensuite est celui de l'extension aux phénomènes
biologiques des principes généraux qui s'appliquent aux corps inertes.
Voici comment l'auteur répond aux objections. 1" L'opposition de l'inertie de
la matière à la spontanéité de la vie est un lieu commun dicté par des rai-
sons de sentiment qui sont en dehors de l'objet de la science. 2'' La vie n'est
pas essentiellement différente de ce qui se manifeste par les propriétés in-
ternes des corps inertes. 3'^ Le déterminisme biologique établi par Cl. Ber-
nard montre que ce qui est caractéristique pour la substance inerte, savoir
le fait que nous pouvons ici prédire les phénomènes, se rencontre aussi dans
la biologie, avec la seule différence d'une beaucoup plus grande complexité
des causes. Seuls les phénomènes psychiques paraissent établir une différence
infranchissable entre les phénomènes mécaniques et les phénomènes bio-
logiques. 4" Dans la question des phénomènes psychologiques, il faut
distinguer le problème proprement psychologique et le problème moral,
dont la solution, quelle qu'elle soit, ne saurait fléchir les conclusions
scientifiques. Eliminons le second qui est en dehors de la question. Dans le
premier, il faut distinguer ce qui concerne autrui et ce qui concerne nous-
même. En ce qui concerne autrui, le pur déterminisme des actes psychiques
est accepté sans répugnance par le fait que la prévision des actes d'autrui
se conçoit comme possible si on connaît tous les facteurs de leur détermina-
tion. En ce qui concerne nous-méme, une difficulté provient du sentiment
interne du libre arbitre. Or, dans cette question il faut distinguer deux
choses : 1) la capacité de se déterminer d'après des motifs raisonnes, laquelle
XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. - GENERALITES. 559
n'est pas incompatible avec le déterminisme, et 2) la volonté en soi, consi-
dérée comme une entité et dont l'origine aussi bien que la nature sont éga-
lement transcendentales. Pour cette dernière question, quand on va au fond
des choses, on constate qu'elle est vide de sens, aussi bien sous la forme
d'une volonté se dirigeant elle-même que sous celle d'une volonté imma-
térielle dirigeant la volonté agissante.
La conception mécanique est-elle suffisante à expliquer les phénomènes
vitaux? L'hypothèse du physicisme l'admet, en déclarant que les facteurs
biologiques sont tous d'ordre physico-chimique. La chose s'est vérifiée dans
un nombre de cas énorme et de plus en plus grand. Mais il reste de nom-
breuses exceptions dont il ne serait pas scientifique de ne pas tenir compte,
telles que la conservation d'un potentiel électrique dans la Torpille dans un
milieu baigné d'électrolytes conducteurs, l'imperméabilité de la paroi vési-
cale imprégnée d'eau, et le fait, démontré par Galeotti, que les phénomènes
de diffusion, d'osmose et de conductibilité présentent des propriétés spéci-
fiques dans le protoplasma vivant.
Un des plus importants problèmes de la biologie est l'explication de la
finalité qui paraît se rencontrer à chaque instant dans l'organisme vivant
et paraît en opposition flagrante avec le physicisme et le déterminisme. La
difficulté consiste en ce que, dans notre connaissance, l'effet apparaît avant
la cause, et, transportant ce fait subjectif dans l'ordre objectif, nous suppo-
sons que l'effet est antérieur à la cause, ce qui revient à dire que cet effet
se présente sous la forme d'un but à atteindre et qui ne pourra être atteint
que si des causes convenables interviennent après la conception de ce but.
C'est là le fait même de la finalité. Mais il suffit de renverser la question
pour faire disparaître toute antinomie avec le déterminisme. Il suffit de
placer dans notre conception les causes et les effets dans l'ordre objectif,
c'est-à-dire la cause avant l'effet; et de dire : telles causes existaient, elles
ont produit tels résultats. La difficulté provient de ce que, en général,
les causes sont conçues dans notre connaissance après l'effet; souvent
elles restent hors de notre connaissance. Mais il en a été de même dans
l'évolution des sciences physiques ; certains phénomènes qui paraissaient
entrer dans les cadres de la finalité, tels que l'équilibre du système plané-
taire avant la découverte de la loi de gravitation, sont passés dans le do-
maine des phénomènes mécaniques du jour où l'on a connu les causes
mécaniques de cet équilibre. Il existe encore des phénomènes physiques
pour lesquels cette phase de la connaissance n'est pas atteinte, par exemple
l'équilibre stable de l'anneau de Saturne, inexplicable d'après les seules lois
actuellement connues de la gravitation. Il y a donc lieu de croire que l'ap-
parente finalité des phénomènes physiologiques disparaîtra le jour où l'on
connaîtra les conditions causales de la vie.
Pour l'application des lois mécaniques il semble que le principe de la
conservation de l'énergie se manifeste dans les phénomènes vitaux; on
peut s'en assurer surtout cliez les végétaux.
On peut faire trois hypothèses mécaniques, correspondant aux trois con-
ceptions de l'évolution : lamarckienne, darwinienne et orthogénétique. Mais
la conception mécanique est incapable de résoudre les grands problèmes
de la biologie, de décider par exemple entre l'évolution et l'épigénèse.
La conclusion de l'auteur est que l'hypothèse mécanique n'est pas en con-
tradiction avec les phénomènes de la vie, mais qu'elle est indifférente pour
leur étude.
[L'auteur ne nous paraît apporter aucune solution vraie du problème de
la finalité ou, pour lui donner son vrai nom, de l'adaptation. Il est hors de
560 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
doute pour tout esprit sain que cliaque fait d'adaptation reconnaît des causes
pliysico-chimiques, mais la question est de savoir pourquoi il s'est toujours
rencontré précisément les causes nécessaires à la production de dispositions
délicates, précises et rigoureusement appropriées; pourquoi, pour prendre
un exemple, se sont développés sur les oreilles de la chauve-souris ces poils
en tire-bouchons qui constituent un organe de tact à distance extraordinai-
rement délicat, réagissant à la seule pression de l'air à distance d'un
obstacle, ce qui permet à Tanimal de voler dans l'obscurité. L'auteur ne
fournit aucune explication de cette difficulté ; or, il y a là un fait indéniable
de conformité au but qui n'est pas simplement subjectif et qui existe vrai-
ment en dehors de l'esprit humain qui le constate]. — Y. Delage et
M. GOLDSMITH.
Lalande (A.). — Vie animale et vie morale. — (Analysé avec le suivant.)
h) Le Dantec (F.). — Vie végélative et vie intellectuelle. — L. demande,
à propos du terme « vie », que l'on maintienne l'ancienne distinction entre
p(o; et ÇwT]', parce que l'on ne saurait ramener tous les phénomènes de la
vie à l'assimilation îfonctionnelle. Le D. s'arrête à la simple assimiUilion,
définie : conquête de l'espace par un corps qui conserve sa structure
propre et l'impose à une portion croissante du monde (p. 227). L'assimilation
pure est d'ailleurs en fait remplacée par la coexistence du phénomène de
destruction. Si l'on appelle A l'être et B le milieu, la formule (A X B) symbo-
lise le fonctionnement de A qui est l'organe de son activité totale ou de sa
fonction (A X B). En tant qu'organe, A assimile et devient A^ Le pJiénomène
de I50RDET (assimilation du lait de vache injecté dans le péritoine) peut être
dès lors « considéré comme le phénomène biologique par excellence »
(p. 233); il y a eu lutte, survivance, assimilation « en tant qu'organe de la
lulte contre le lait de vache », trace, donc souvenir ou expérience acquise
{immunité acquise aussi). L'animal qui a assimilé n'est pas resté identique à
lui-même, et c'est là qu'est sa défaite; mais il s'est laissé imposer un
« rythme nouveau » qui désarme l'adversaire (analogie avec le sérum et les
toxines; analogie avec le phénomène physique de la production de rythmes
en harmonie). L'assimilation fait que l'organe est créé par la fonction; elle
devient imitation, « revanche du milieu sur le vivant », qui entraine éduca-
tion. L'expérience individuelle amène les caractères transmissibles, les in-
stincts et « le plus important de tous, la logique, résumé de l'expérience
ancestrale » (p. 243) . Végétaux et animaux ont, comme nous, leur logique, leur
intelligence; la conscience épiphénomène s'éveille quand le reflet des phéno-
mènes extérieurs a passé dans l'intérieur de notre individu » (p. 251) —
notre esprit est donc fait des victoires partielles du milieu sur la vie même;
la ^ori est ma.squée par le pfoç des vieillards intelligents, l'essentiel par
l'accessoire.
L., d'accord avec Le D. « sur ce point que la vie au sens psychologique
et moral est précisément l'inverse du processus élémentaire », signale les
« jugements zoïqnes » ou de valeur biologique, en opposition avec les ju-
gements de valeur morale et avec « l'effort pour supprimer les différences
individuelles » (valeurs de dissolution et d'involution = valeurs antizoï-
ques). Il faut donc admettre un dualisme foncier, deux tendances irré-
ductibles. — G. L. DUPRAT.
"Worms (René). — Les priiicipes biologiques de l'évolution sociale. —
L'auteur montre que trois des ])rincipos fondamentaux de l'évolution biolo-
XX. - THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 561
gique s'appliquent exactement à l'évolution sociale : ce sont l'adaptation,
l'hérédité et la sélection. Les formes sociales de l'adaptation s'appellent édu-
cation familiale, éducation scolaire, apprentissage, exercice d'une profession
déterminée, pratique des voyages, de la lecture, de la méditation. Ensuite,
nous voyons comment l'individu s'adapte et dans quelle mesure ; puis nous
assistons à l'adaptation des groupes, à la croissance et au déclin. L'hérédité
est tantôt conservatrice du type ancestral, tantôt novatrice par des caractères
acquis. Elle n'a pas seulement une valeur individuelle, elle joue parfois un
rôle important dans la filiation des sociétés. II y a, en effet, des sociétés qui
en engendrent d'autres et elles ont divers procédés. Tantôt la génération est
agame, tantôt elle est conjuguée. Le premier cas est celui où une colonie se
détache de la mère-patrie. Le second est celui où deux sociétés préexistantes
s'associent pour en produire une nouvelle. Enfin, la sélection s'observe dans
les sociétés sous ses trois formes : sélection naturelle générale, sélection arti-
ficielle, sélection sexuelle; mais il faut tenir compte de la contre-sélection
(médecine, charité). Citons, pour finir, les conclusions générales de l'auteur.
La sociologie, dit-il, ne saurait se constituer scientifiquement sans faire appel
au concours de la biologie. A coup sûr, cette connaissance ne suffit pas : le
monde social est plus complexe que le monde organique; l'intelligence et la
volonté s'y donnent jlibre cours, appliquent en des sens très divers les prin-
cipes biologiques et parfois même essaient d'aller à l'encontre de ceux-ci.
D'autre part, la biologie, à son tour, a quelque chose à apprendre de la socio-
logie. Car les faits sociaux sont encore, d'une certaine manière, des faits
organiques. Toute théorie biologique complète doit donc, sinon en rendre
raison, du moins ne pas les contredire. Darwin n'aurait, certes, pas refusé
de l'admettre, lui qui reconnaît si pleinement ce qu'il doit à Malthus. —
M. HÉRUBEL.
l'année biologique, xvl 1911. 36
TABLE ANALYTIQUE
Abdeuhalden (E.), 61, 157, 185, 186, 196, 197,
216, 261, 281, 333, 334.
Abeilles, ^115, fi29, ^iSO.
— (sexe des), 138.
Abelous, 26.
Abelson (A. R.), 532.
Aboulie, 530.
Abuamowski (E.), 515.
Abraxas, 352, 353, 358.
Absorption, 31, 250, 260, 272, 273.
Acanthias vuUjaris, 209.
Acapnie, 227, M3,
Acara cseruleopunctata, 253.
Acarocécidie, 369.
Accommodation, fi70.
Accoutumance, 299, 300.
Accroissement, voir Croissance.
Acellulaires (tissus), 169.
Acéphalie, 103, 105.
Acer platanoides, 317.
Acétique (acide), 201, 206, 210.
Acétone, 306, 341.
Acéloniques (substances), 193, 194, 199, 303.
Acétonurie, 303.
Acétylène, 329.
ACH, 21.
Achromalium, 548,
ACHUCARRO (N.), XVII, 455.
Acides (action des), 25, 219, 321, 344.
— gras, voir Gras.
Acidose, 290.
Acinétiens, 150.
ACKERMAJNN, 209.
Acmœa fusca, 436.
Acœles, 233.
ACQUA (C), 158, 250.
Actinies, 343; voir aussi aux noms d'espèces.
— (échanges chez les), 270.
Aclinosphaerium, 313.
Adaptation, 555, 559, 560, 561.
— phylogénétique, 409 et suiv.
Adaptations, 414 et suiv.
— (origine des), 552.
ADDISON (W. V. P.), 85, 126, 449.
Adénase, 176.
Adénine, 177.
Adénosine, 176, 177, 178, 262.
Adimonia, 283.
Adipolymphoïdcs (corps), 229.
Adolescent (psychologie de 1'), 529.
Adrénaline, 167, 225, 226, 234, 297, 298, 302,
326, 332.
jEcidium, 398.
Aérifère (tissu), 255.
Aérobie (vie), 544.
jEscutus, 426.
Agar (W. e.), 356.
Agents biologiques (action dès), 108 et suiv.
— chimiques (action des), 106 et suiv.,
145, 146, 321 et suiv., 373, 460.
— divers (actions des), 104 et suiv., 316
et suiv., 402.
— mécaniques (action des), 104 et suiv.,
317, 462; voir aussi Traumulismes.
— physiques (action des), 104 et suiv.,
317 et suiv.
Aggazzotti, 469.
Agglutination, 238, 248, 334.
Agglutinines, 279.
Afjtaoplienia, 423.
Agnoxie, 514.
Agonale (contraction), .34, 35.
Agrafie, 514.
Agropyrum teneynun, 426.
— repenti, 426.
Ailes, 216, 407, 408, 430.
— des Insectes, 117.
Air ionisé (action de 1'), 245.
Akaryomastigonte, 22.
Alanine, 195, 197, 198, 261, 271.
Albinisme, 363.
Albumase, 263.
Albumine, 206, 257, 318.
Albuminoïdes (synthèse des), 206, 276.
Alcalino-terreux (métaux), 152.
Alcalis (action des), 219.
Alcaloïdes, 96, 122, 159, 184, 210, 231, 335, 394.
Alcaptonurie, 195, 198, 200, 201.
Alcock, 138.
Alcool, 189.
— (action de 1'), 151, 301, 302, 344.
— (excrétion d'). 299, 300, 301.
Alcoolisme, 528.
Alcooloxydase, 206.
Alcools, 184.
Alexaînder (S.), 472.
564
TABLE ANALYTIQUE.
' Alexeieff, 47.
Alexie, blU.
Algues, Ml, 5'i6: voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Algophytes, 5?i6.
AHantlnis (jlandulosa, hi%.
Aliénation, 535.
Aliénés, 536.
Alimentaire (régime), 257, 385.
Alimentation, 257.
Allard (II. S.), 415.
Allium cepa, 41, 47, 317.
Allolobopliora, 49, 321.
— fietida, 321.
Allométrons, 381.
Allométrose, 419.
Allorylhmie, 278.
AUotrophie, 372.
Alpilles (ornithologie des), 417.
Alternance des générations, 76, 134, 143 et
suiv.
Altemaria, 276.
AlUuva rosea, 395.
Altmann, 24, 32, 312, 313, 548.
Altruisme morbide, 538.
Alvéolaire (théorie), 4, 8, 548.
Amans (P.), 216.
Amantea (G.), 187.
Amar (Jules), 305, 506.
Amarantacées, 316.
Amberg (S.), 177, 184.
Ambocepteur, 333.
Amiboplasma, 544 cl suiv.
Amides, 318,
Amidine, 96.
Amidon, 163, 182, 262, 264, 267, 274, 318, 319.
— (excrétion de 1'), 303.
Aminés, 96.
Aminés (acides), 159, 194, 195, 196, 197, 198,
199, 206, 207, 225, 271, 274.
— (bases), 184.
Amino-acides, 96.
Amilose, voir Division indirecte.
Ammoniaque, 197, 207, 280.
— (action de 1'), 159, 448.
Amniotique (liquide), 159.
Amœba Hartmanni, 12.
— proteiis, 36.
Amphibiens, voir aux noms d'espèces.
— (globules rouges des), 284.
— (parthénogenèse chez les), 66, 68.
— (regénération chez les), 121.
— (transplantation d'organes chez
les), 125.
Amphicaryon, 74, 109.
Amphicaryotiques (larves), 74, 75.
Amphiglena, 114.
Amphimixie, 156,
Amphioxus, 9.
Amyéliniques (fibres), 453.
Amygdalase, 187, 263.
Amygdalinase, 264.
Amygdaline, 187, 190.
Amylase, 180, 181, 182, 188, 189, 263.
Amylopectinase, 263.
Anaérobie (vie), 98, 544.
Anafjallis arvcnsis, 366.
— cœrulea, 366, 367.
Anagallis pluenicca, 366, 367.
Analogies, 410.
Anamitose, 44.
Anaphylaxie, 217, 231, 2.'57. 240, 281, 334.
A7ias(i, 132.
Ancel (P.), XIV, XV. 48. 55, 217, 230, 292,
293, 294.
Ancilia, 9.
Andominia tentaculatn, 423.
Andrews (E. A.), 138.
Andrews (F.), 63.
Ane, 362.
Anémie, 462.
Anesthésiques, 476.
— (action des), 151, 460.
Angell (J. R.), 510.
Angiospermes. <sl.
— (philogcnie des!, 431.
Aniline (couleurs d'), 96.
Anisogamie. .59, 404.
Annélides, 434, 550.
Anoplophrya Brasiti, 423.
Anoxybiose, 252.
Antagonistes (nerfs), 441.
Antarctique (continent), 437.
— (faune), 434.
Anthérozoïdes, 32.
Anthocyane, 221, 316, 319.
Anthropoïdes (singes), 429.
Anthropomorphisme, 527.
Anti-anaphylaxie, 218, 334.
Anticoaguline, 230.
Anticorps, 137, 231, 234, 335.
Antigènes, 3.35.
Antilope, 392.
Antipancréatique (sérum), 289.
Antipneumine, 214.
Antiprotéases, 185.
Antitliamnion cruciatum, 6.
— plumula, 6.
Antithrombine, 279.
Antivenin, 337, 339
Anlrolierpona, 431.
Apathie, 539.
Apathy, 35.
Aphasie motrice, 466.
Aphotométriques (feuilles), 343.
Aplysia, 450.
Apnée, 224, 463.
APOLANT, 97, 98.
Apomorphine, 231.
Aporrhais, 57.
Appendice, 241.
Apprentissage, 506,
Apraxie, 474.
Aprosexie, 5.33.
Aquatiques (animaux), 253, 375, 429, 471.
Araignées, 416.
— ( distribution géographique des ) ,
436.
Arbacia, 108, 251.
— punctulala, 88.
Arbres, 273.
Archiannélides, 116.
Archichovsky (V. M.), 268. 418.
Arenberg (Prince E. d'), 429.
Argent colloïdal, 183.
Arginine, 197.
TABLE ANALYTIQUE.
565
Argyll Campbell (J.), 336.
Arisariim proboscideum, 425.
AUISTOTE, 396.
Armitlaria mellea, 80, 421.
Armstrong (E. Frankland). 175.
AUMSTRO\G (E. T.), 217.
Armstrong (II. E.), 217.
Arnold (J.), 24, 158.
Aro\ (H.), 94, 264.
ARRHEMUS, 543.
Arrhénocaryon, 74.
Arriérés (enfants), 532.
Arsenic, 184.
Artemia, 372.
— salina, 342, 372.
Anhritisnie, 346.
Arthropodes, 550.
Arthus (Maurice), 338, 339.
Articulation foliaire, 309.
Arum italicum, 425.
ASAni\A (Y.), 315.
Ascaris, 35.
— mecjalocephala, 9. 20, 59, 107.
ASCHOFF, 23.
Ascidia inteslînalis, 9.
Ascidies (sang des), 284.
Asexuée (reproduction), 78 et suiv.
ASKENAZY, 93.
Asparagine, 190, 196, 231, 318.
Asparagus officinalis, 20.
Aspartiqiie (acide), 196, 197, 261.
Aspergillus fumigatus, 79.
— niger, 79, 276.
Assimilation, 256 et suiv., 560.
— clilorophyllienne, 222, 276, 387.
— fonctionnelle, 560.
Associations, 486, 497, 514 el suiv., 520, 536.
Associations entre liommes, 534, 535.
Astacus, 9.
Astasia captiva, 422.
Aslerias, 31, 69, 82.
— rubens, 9.
— glacialis, 141.
Asthénie, 539.
Asymétrie, 105, 170, 171.
Asyngamie, 390.
Alherina hepsetus, 471.
Atlantide, 435.
Alrichum undulatum, 56.
Atropine, 96, 292, 335.
Attention, 484, 485, 487, 507, 520, 521.
Atya, 407.
Atyides, 407.
Auchmeromijia luteola, 430.
Audimutité, 530.
Audition, 471, 494, 531.
AUER (J.), 217.
AUERBACH (L.), 284, 449.
AusTONi, 336.
Autocataly tiques (substances), 351.
Autogamie, 78.
Autohémorrée, 282, 283.
Autolyse, 327, 337, 450, 452, 454.
Automatisme, 522.
Auto-oxydation, 254.
Autototomie, 117.
— évasive, 283.
Autoloxicoses, 338.
Auxétiques (substances), 96.
AVELING (J. R.), 519.
Avena falua, 367.
AVENARIUS, 482.
Aveugles, 491, 492, 494.
Avoine .hérédité chez 1'), 367.
AWERINZEW (S.), 12.
AXENFELD, 217.
Axones, 450, 452, 454.
Azeca trideus, 436.
Azolla, 81.
Azote, 159, 197, 207, 226, 237, 306.
— aminé, 267.
— (assimilation de 1'), 274, 275, 276.
Azotée (excrétion), 303.
Azotobacter cliroococcum, 12.
Barak (J.), 336.
Babic (H.), 423.
Babinski, 458.
Baccarim (P.), 208.
Bach, xviii, 175, 254.
Bacillus chloraphis, 318.
— prodigiosus, 184, 185.
— pyocyaiieus, 184, 185.
Bactéries, 11, 12, 48, 184, 185, 245, 384, 544,
546.
— ferrugineuses, 268.
Bactériolyse, 334.
Bactériopurpuriue, 222.
Baglioini (S.), 462.
Bailhache (P.), 127.
Bainbridge, 285.
Bainier (G.), 242.
Baitsell (George Alfred), 150.
Balbiam, 155.
— (anneaux de), 10.
Baldwin, 534.
Baltzer (F.), 40, 72, 74.
Bambou, 190.
Bancroft (F. W.), 407.
Bang (J.), 182, 280.
Barbaux (G.), 532.
Barbotage (action du), 154.
Bardeleben (V.), 171.
Bardot, 363.
Barfurth (Dietrich), 24, 110, 356.
Barger (G.), 208.
Barker, 51.
Barnholt (Sarah), 589.
Baroux (P.), 356, 382.
Barracouba, 441.
Barratt (J. O. W.), 217, 218.
Bartels (P.), 429.
Barucci (Emilia), xx, 489.
Basch, 291.
Bases (action des), 25, 108, 344.
Bassett, 185.
Bataillon (E.), xiv. 65, 66, 67, 68, 75.
Bateman (H. R.), 392, 393, 422.
Bateson (W.), 53, 129, 358, 410.
Bathotone (substance), 34.
Bathysciuae, 430.
Batier (G.), 473.
Battandier, 83.
Battelli (Fr.), 181, 206, 214.
Baudiscii (O.), 271.
566
TABLE ANALYTIQUE.
Baudrand (J. m.), 528.
Baudrexel (A.), 246, 272, 299, 300.
Bauer (H.), 273.
Bauer (V.), 471.
Baur (Erwin), 347.
Bayer, 226.
Bayliss (W. W. de), 218, 272, 287, 288, 289.
Beauchamp (P. de), 158, 492.
Beauverie (I.), 391.
BEBESCniN' (K.), 208.
Becquerel (P.),xvii.368, 391, 392,406,542.
Bedelian (J.), 376.
Bégonia, 122.
Bell, 23.
Belliox (Marg-uerite), 218.
Belonogasler, 525.
Belostoma fhuninens, 526.
Belt, 41'i.
Benard (Henri). 249.
BEiNDA, 3, 2?i.
Beneden (Ed. VAN), 59, 91.
BENEDICT (B. C), 347.
Bentley (Madison), 489.
Bentzen, 337.
Benzamidine, 96.
Benzoïfiues (dérivé-s), 202, 203.
Beraud, 218.
Berczeller (L.), 188.
Bkrc(R.), 302.
Bergson (H.), 521.
BERiNARD (Claude), 287, 288, 558.
Bernard (Henry M.), xvii, 547.
Bermnger (Julius), 269.
Beroë ovata, 89.
Bert (Paul), 320.
Berthaut (P.), XIX, 368, 406.
Berthelot (a.), 339.
Bertiielot, 24-'i, 275.
Bertrand, 263, 280.
Besredka (A.), 218, 334.
Best, 2^1, 471.
Beta vulgaris, 320.
Bétaïne, 208, 209, 210.
Betz (W.), 473.
Beutner (R.), 232.
Bezzi (M.), 383.
Bialosuknia (W.), 274.
Biarum tennifoiium, U2b.
Bicéphalie, 110, 141.
BlCKEL, 330.
Bidder, 115.
BlEDERMANN, 93.
BlEDL, 291, 463.
Biéler-Chatelan (Th.), 387.
Bielogolowy (J.), XVI, 159, 409.
Bilaléralilé, 170.
Bile, 181, 375.
Billbergia nntans, 193.
BiNET (Â-), 496, .503, 535.
Biogénétique (loi), 174, 396, 557.
Biométrie, 377.
BioNDi (G.), 447.
Biopliores, 351, 359.
Bioplasma, 170.
Bio-psychologie, voir Psychologie animale.
Biolypes, 405.
Bipolarité (théorie de la), 434.
Biréfringence, xiii, 17.
Blackman (F. J.). 218, 255.
Blackman (V. H.), 46, 50, 347.
Blanc d'œuf (action du), 334.
Blaringiiem (L.), XVI, XIX, 347, 352,368, 391,
392, 405.
Blastophages, 401.
Blaslotomie, 104.
Blastula, 64.
Blé, 259.
Bleibtreu (M.), 192.
Blenderman, 202.
Blépharoplastes, 53, .56, 169.
Bletia hijacintkina. 193.
Blin, 473.
Blumenthal (F.). 214, 327.
Bllnck (Haus), 292.
Bobeau (G.\ 20.
Bode (A.). 211.
Bodo, 36.
Bonif (digestion chez le), 261,
Bohm, 212.
Bœhmeria utitis, 331.
Bogdanovv, 340.
BOGOMOLEZ (A.), 277.
BOHN (Georges), 106, 219, 254. 328, 523.
BOHR, 2.50, 251.
BOIRAC (E.), 506.
BoKORNY (Th.), 274.
BOLAFFIO, 291.
BoLLES Lee (Arthur), 58,
BOLOGNETI, 240.
BOLSIUS (H.), 11.
Bombinator igncus, 105.
Bombus, 415.
Bombyx lacustris, 314.
— moî'i, 105.
BONICKE (L. v.), 46, 50.
Bonnet (G.), xvii, 1, 21.
BONNEVIE (K.), XVII, 43, 47.
Bonnier (G.), 392.
BONNIER (P.), 488.
Bookmann (S.), 194.
boradaille (l. a.), 471.
Borichpolski, 537.
BORSCHIM (S.), 273.
BORUTTAU, 458.
BOSE, 307, 308.
Bostrychides, 370.
BOTTAZZI, 306.
BOTEZAT (E.), 468.
BOTTOMLEY (W. B.), 392.
BOUBÉE (P.), 473.
BonCHACOURT, 291.
Bouchard (Ch.), 461.
Bouchez (A.), 159.
Bouin (P.), XIV, XV, 48, 55, 217, 230, 292,
293, 294.
Boule (L.), 2, 51
Boulet, 223, 247.
BOULUD, 163.
BOUNHIOL (J. P.), 435.
BOUNOURE (L.), 147.
Bourgeonnement, 78, 142.
BOURNE (G. c.), 541.
BOURQUELOT, 276.
BOUVIER (E.L.), 368, 407.
Bov-ERI, 73, 74, 89, 134.
Box salpa L„ 471.
TABLE ANALYTIQUE.
567
RRAfiiiKT (A.). XIV, 65, 87, 172, ^i38.
Draclujticapili, UZl.
Braem, 78, l'i2.
Brailsford-Robertson (T.), 41.
Branca (A.), 368.
Bra^ca (W.), 392.
Branchies, 171.
Branchippus, serralus, 3^1.
BREED(Fred. E.), 524.
Brefeld, 80.
Brein, i22.
Breitschneider (A.), 280.
Breucq (D'), XX, 498,
Brieger, 209.
Brière de Boismont, 536.
Brighenti (A.), 464.
Broca, 466.
Brocher (L.), 'i73.
Brochet (Frank), 219, 375, 470.
Broesike (G.), 62.
Broméliacées, 255, 398.
Bronfenbre^ner (J.), 33^1.
Brown (F. G.), xviii, 219.
Brown (W.), 518.
Brown (W. H.), 54, 80.
BROWfî^SEQUARD, ,552.
Browniens (mouvements), 'lûS.
Bruce (D.), 392, 393, 422.
BRÛCKE (Th. VON), 25-'l.
Brucke, 12.
Brïickner (H.), 439.
Brun (R.), 393.
Bruni (Angehî Ccsare), 83.
Brunot (F.), 500.
Brunow (H.), 219.
Bruns, 337.
BRUNNTHALER (J.), XIX. 431.
Bruntz (L.), XV, 220, 284, 345.
Bruyant, 237.
Bryophytes, 56, 546.
Buccales (pièces), 430,
Buchanan (G.), 393.
BUCHET (J.), 406.
BucHET (S.), 369, 405.
Buchner (Paul), 72, 141, 155, 264.
BUCKMASTER (J. A.), 220.
Buder, 344.
Buffon, 394.
Bufo, 1455.
— vulgaris, 68, 462.
Buglia (G.), 159, 285, 306, 325, 326.
BUGNION (E.), 430.
BÛHLER, 502.
BUTSCHLI, 4, 8, 36, 46, 548.
BUJOR (P.), 342,
Bulime, 436.
Buiujarus cœruleus, 338.
BUNTING, 94.
BURCH (G. L.), 470.
Bureau (Louis), 83.
BURGERSTEIN, 376.
BURRl (R.), 159.
Burridge (W.), 306.
BURROWS (Montrose T.), 154.
BUSCALIONI (L), 110, 268.
Busse (J.), 309.
Biileo vutf/oris, 418.
BUTLER-BURKE, 544.
Buttersack (F.), S'il.
BUTTLER (S.), 476.
Butyiique, 206.
BUYSE (O.), 506.
BUYTENDIJK (F. J. J.), XVI, 253, 428.
Bylina (A.), 287.
Cabanis, 474.
Cactées, 376.
Cadavérine, 96,
Caduque, 94.
Caecums (des oiseaux), 386,
Caesium, 325.
Cajal (S, Ramon), xvi, 447, 451, 452, 454,
456, 464,
Calamités, 400.
Calcaire (sol), 387, 388.
Calcium, 282, 325.
— (action du), 32, 153, 321 et suiv., 337.
Calculateurs, 473.
Cailletet (L.), 220.
Caiipliora vomitoria, 342.
Calkins (Gary N.), 118.
Callianira bialala, 89.
Callitriclic sUnpialis, .397.
Callulina Krefflii, 380.
Calmette (A.), 334, 335.
Calonympha Grassii, 22.
Calvitie, 345, 346.
Camis (Mario), 439.
Campbell (D. H.), 50.
Camus, 221.
Canards, 385, 386.
— dansants, 442.
— hybrides, 361.
Cancer, Xiv, 47, 96, 97, 98, 125, 149, 345, 346,
372, 549.
— (hérédité du), 350.
Candolle (de), 344.
Canis pallipes, 400.
Cannabis satiua, 141,
Cantharidine, 283,
Capgras, 537.
Caporali (Olga), 530,
Caprification, 401.
Caprifiguier, 401, 432.
Caproïque (acide), 206.
Capsella cameliniformis, 406.
— drabiformis, 406.
— gracilis, 406.
— Ileegeri, 405, 406.
— pseiidorubella, 406.
— rubcHa, 406.
— Viguieri, 405,406.
Caractères (transmissibilité des), 352 et su v.
— (transmission des), 357 et suiv., 381,
— acquis (hérédité des),356 et suiv.
402, 412, 552.
— -unités, 359.
Caragana arborescens, 331 .
Carangoïdes, 383.
Carbone (assimilation du), 277,
Carcinus, 435,
— mœnas, 137, 271.
Carîdina, 407.
Carlet, 509.
Carlson (A. J.), 221, 289.
568
TABLE ANALYTIQUE.
Carnitioe, 207, 208.
Carnivores (digestion chez les), 260.
— (insectes), 387.
— (oiseaux), 385, 386.
Carnosine, 207, 208.
Carnoy, 11.
Carottine, 312.
Carpenter (F. W.). ti?>9.
Carracido (José R.). 541.
Carrel (Alexis), 153. 154. 261.
Cartilage, 92, 168, 169.
— hyalin, 19.
Caryoanabiose, 37.
Carvoplasma, 169, 047, W9.
Caséine. 257, 259, 261. 263, 270, 28?i.
Castle (W.), XIV, XV. 124. 134. 135. 1.H6, 145.
Castration, 130, 136, 139, l-'iO.
Catalase, 180, 182, 183. 184, 185, 188, 189, 254.
Catalyseurs, 174, 175, 310.
Catenula temnœ. 422.
Cathcart (E.). 221.
Caulcrpa proliféra. 101.
Caullery (Maurice), 60, 382. 394, 423.
Causalité, 559.
Cavara (F.), 387.
Cavazzam (Emilio), 278.
Caverne (vie dans les), 383.
Cécité aux couleurs, 475, 495.
— psychique, 466.
Cellerier (R.), 529.
Cellulaire (théorie), 8, 554, 555. Voir aussi Ber-
nard.
Cellulaires (tissus), 168, 169.
Cellale, xiii, 1 et suiv., 6 et suiv., 318, 426.
— (constitution chimique de la), 23 et
suiv.
— (définition de la), 554, 555.
— (division de la), 4, 6, 9, .37 et suiv.
— (forme de la), 32 et suiv.
— (membrane de la), voir Membrane.
— (métabolisme de la), 6, 7.
— osmotique, 249.
— (physiologie de la), 25 et suiv.
— (structure de la), 8 et suiv.
— nerveuse. 28, 48, 153, 154, .314, 446 et
suiv., 483.
— — (physiologie de la), 450 et suiv.
— (structure de la), 446 et suiv.
— à glycogèue, 293.
— adipeuses, 19.
— artificielles, 41.
— cartilagineuses, 18, 19.
— connectives, 18, 19.
— épithéliales, 28, .32, 155.
— de Purkinje, 449, 450.
— de Schwann, 447.
— géantes, 98.
— glandulaires, 28.
— mésenchymateuses, 19.
— musculaire, 16, 17, 154.
— osseuses, 19.
— polynucléées, 37, 451.
— (taille des), 8, 9, 148, 269.
— thymiques, 23.
— vésiculeuses, 60.
Centenaires, 535.
Centralisation du système nerveux, 173.
Centre respiratoire, 442.
Centres nerveux, 445, 455 et suiv., 488.
— — organostatiques, 488.
— — (physiologie des), 458 et suiv.
— — (structure des), 455 et suiv.
Centrifugation (action de la), 88.
Centriole, 12, 47, 57. 169.
Centrosomes, 56.
Centrosphéres. .56.
Céphalopodes, 209.
Céphalo-rachidien (liquide), 159.
Ceramium rubriim, 312.
Cercactis auranliaca, 343.
Cérébrale (écorce), 445.
Cérébro-spinal (liquide), 221.
Ceritliium, 57.
Cerveau, 100, 180, 208, 451, 466.
— (poids du), 455, 457.
Cervelet, 100, 101, 429, 449, 451.
Cestodes, 173.
Cestits veneris, U2^.
Cétoniques (acides), 195, 196, 198.
Chffromyies, 430.
Chstognathes, 436.
Cliietomjmphon spinosum, 110.
Cliœtopterns, xiv. 70, 71. 72.
Clialcopelia afra, 362. ■^
Chaleur. 317, 318.
— (action de la), 314.
— (production de), 277, 309 et suiv.
Chambers (H.), 329.
Champignons, 198, 275, 546.
— entomophytes, 421.
Champy (C). 24. 31, 221.
Chanvre, 52.
Cliarax punt(t::o, 471.
Charpentier, 496.
Châtaigniers, 387.
CiiATTON (Ed.). 423.
Chauffard, 159.
CUAUVEAl' (A.), 4.39.
Chauve-souris, 64.
Chaux, 211,212, 213, 275.
— (dans la nutrition), 270.
Clieiroptères, 429.
Chelonia Caja, 105.
Chémonasli(|ucs (mouvements), 331,
Chemosis, 337.
Chénopodiacées, 316.
Chermes Nusslini, 76, 77.
— piceœ, 76, 77.
— pini, 76, 77.
Cherry, 339.
Chettusia (iregaina, 437.
Cheval (hybrides du), 362.
Chevalerie, .356.
Cheveux, 355.
Chien (cerveau du), 467.
— (digestion chez le), 257, 258, 261, 262.
— (nutrition chez le), 270.
CiiiLD(C. M.), 83, 151.
finlomonas paramœcium, 47.
Chimiochorisme, 316.
Chimiorécepteurs (organes), 471.
Chimiotactisme, voir Chimiotropisme.
Chimiolaxie, voir Chimiotropisme.
Chimiotropi.sme, .32, 317, 344, 547.
Chimpanzé, 9, 230, 465.
Chironome, 10, 11.
TABLE ANALYTIQUE.
569
Chitine, 1«, 271, 375.
Chladoehylriacées, 78.
Chiamydomonas Stcinii, 222.
Chlore, 215, 258.
CIttorcUa, 222.
Chlorhydrique (acide), 186, 187, 18S.
Clitarochytrium piscicolcns, ^125.
Chloroforme, 163, 227, 286, 330, 'j60.
Chloroleucites, 3.
Chlorophycées, 36, .'i32.
Clilorophyllanc, 167. 235.
Chlorophylle, 146, 222, 2.'57, 312, 315, 316, 320,
325.
Chlorophyllienne (fonction), voir Assimilation
chlorophyllienne.
Chlorophylline, 315.
Chlorophyllogène, 315.
Chloroplastes, 268.
Chloroplastides, 237.
Chmielewsky, 58.
Choanocytes, 115, 116.
Clioauoflasellés, 155.
CnoDAT (R.), xi\, 25/1, 389, 421.
Cholestérine, 23, 159, 332.
Choleslérinéniie, 226.
Choline,96. 190, 208. 209, 333.
Chonchophrijs DavidoflU ^23.
Chondrioconles, 19, 20, 32.
Chondriomc, 18, 19, 31, 32.
Chondriomiles, 20.
Chondriosomes, 18, 20.
Chondroïde (tissu), 168.
Ckondronepliila, 437.
Cliondrosia reniformis, 114.
Chorioépithéliomes, 295.
Choroïde, 312, 313, 3.38.
Choropliilus triseriaius, 87.
Chromatino, 4.9,10, 11, 12, 107, 447,548, 549.
Chromatiques (grains), 547, 548.
Chromatolyse, 454, 462.
Chromatophores, 545, 546.
Chromidies, 9, 18, 313, 547, 550.
Chromidium, 548.
Chromioles, 546.
Chromogènes (bactéries), 318.
— (propriétés), 242.
— (substances), 255, 314, 315.
Chromoplasles, 547.
Chromosomes, 1, 2, 74, 75, 80, 313, 351, 353,
354, 355, 358, 359, 366.
— accessoires, xiv, 55, 57, 132.
— (division des), 41, 42, 43, 44, 45,
47.
— hélérolropiques, 132.
— (individualité des), 10, 45, 47.
— (nombre des), 56, 57, 66, 74, 107,
134, 144, 146. Voir aussi Ré-
duction chromatique.
— sexuels, 132, 133, 1.34. Voir aussi
Sexe et Hérédité du sexe.
Chronaxie, 498.
Chrysalides, 253.
Chnjsaora, 82.
Clirysis, 415.
Chrysomélides, 84.
Chrysomonade, 36.
CiiUN, 173.
Chymosine, 185.
Chytridiacécs, 344.
CiACCio, 20, 23, 24.
ClAMICIAN ((;.), 159, 210.
Cicada, 369.
ClESIELSKI (T.), 142.
CiLLEULS (Jean de), 48.
Cinétiques (substances), 96.
Ciona, 104.
Circœa, 122.
Circulation, 230, 277 et suiv., 462.
Citrique (acide), 181, 206.
Cilrjis, 209.
Civilisation, 455.
Cladocères, 86.
Cladosporium, .396.
Cladosporoses, 396.
Clapauède (FàI.), 486, 501, 504, 516, 523.
Clark (Hellen Maud), 497.
Classification des sciences, 558.
Claude (H.), 450.
Claus, 173.
Clava Icptostyla, 94.
Claviceps purpurca, 397.
Cléistogamie, 372.
CIcpsidrina, 59.
Clepsines, 397.
Cleret, 221.
Clinlonia borealis, 54.
Closlerium, 4.
Closlridmm, 36.
Clubs, 534.
Cobœa scandens, 21.
Cobaye (couleurs chez le), 171.
Cobra (venin de), 336, 338.
Cocaïne, 332, 460.
Coccidies, 79.
Cocons, 314.
Codéine, 330.
Cœlentérés, 173, 550. Voir aussi aux noms
d'espèces.
— (développement des), 93.
Cœlogyne Cristata, 22.
Cœnobila, 471.
Coenzyme, 341.
Cœur, 105, 148, 153, 214, 247, 278, 324, 328, 461,
462. Voir aussi Circulation.
COGNETTl DE iMARTIIS (L.), 58.
CoiiN (Ludwig), 173.
CoiiN, 203.
COHNHEIM (O.), 180, 330.
Coléoptères, 147.
Coleosporiuin tussilaginis, 46.
Collenchyme, 309.
Coleus, 9.
Collin (A.), 509, 536.
COLLIN (B.), 150, 423.
C()LLi\ (Rémy), xx, 449.
Collinia branchiarum, 423.
COLLINS (Ruth), 494.
Colloïdaux (métaux), 183.
Colloïdes (substances), 38, 39, 40, 156, 218, 229,
272.
Colonies, 550, 557, 561.
Colorantes (substances), 25.
Coloration protectrice, 399, 427 et suiv., 553.
— vitale, 345.
Colostrum, 211.
Cotpidiuin colpoda, 62.
570
TABLE ANALYTIQUE.
CoLUCCi (C). 483.
Columbella, 57.
Combes (R.), 221, 316, 392.
Complément, 333.
Compréhension, 519.
Comte, 527.
Conceptacles, ^31.
Cônes de pins, 309.
Congélation, 156.
Conjonctif (tissu), l.'i9, 153, 169, 5J|8.
Conjonctives (fibrilles), 168.
Conjugaison, 62. 63, 377, 378, 379.
CoNKLiN (Edwin J.), 9, 8U, 104, 55'-!.
Connarus, 309.
Conscience, 519, 521, 560.
Constantin (M.), 531.
Contagion mentale, 538.
Co^(TE (A.), 105.
Contractili té, l?i 17, 33, et suiv. Voir aussi Muscles.
Contraction, 33 et suiv.
Contrastes, 439.
Conus Meditei^-aneus, 57.
Convergence, 174.
CooK, 185.
COPEMAN (S. M.), 97, 221.
Coptotennes flavus, 430.
Coqs, 140.
Corde dorsale, 168.
CoRiAT (Is.), 474.
Cornée, 156.
CORNETZ (V.), 522, 525.
Corps jaune, xv, 48, 221, 242, 291, 292, 293,
294, 295, 296.
— vitré, 169, 337, 468.
Corps latents, 422.
— de Nissl, 10.
Corpuscules résiduels. 59.
Corrégones, 412.
Corrélation, 7, 147 et suiv.
— fonctionnelle, 458.
Corrélations, 482 et suiv., 547.
— ontogéniques, 100.
CORRENS, 133.
CORTESI (P.), XIX, 425.
COSTANTINO (A.), 215.
Coton, 370.
Cotonniers, 415.
Couleurs (discrimination des). Voir Vision co-
lorée.
Coupm (H.), 221.
Couvreur, 160, 254.
Crabe, 209.
Crabes, 435.
Crampton, 171.
Craxe (Chas. G.), 235.
Crâne. 409. 410, 411.
Créatine, 96, 145, 191, 207, 212, 304.
Créatinine, 96, 191, 207, 212, 304, 305.
Crécerelle, 385.
Crepidula, 9.
Crcpiline, 3,34.
Croisement, 52, 53, 146, 353, 354, 381, 388, 403.
Voir aussi Hérédité dans le croisement.
Croissance, 94, 98, 128, 148, 149, 154, 155, 269,
273, .318, 319, 528.
Cuone (Van der), 274, 275.
Croppeu (J. W.), XIV, 96.
Crotale (venin de), 337.
Cruchet (R.), 529.
Crustacés, 271.
— (régénération chez les), 170.
Cryptes pilifères, 431.
Crijptochilum ecliini, 62,
Cryptomnésie, 515.
Cserxel (E.), 301,
Cténophores, 89.
Cucumis sativus. 418.
Cuairbita Pepo, 190.
Cuénot (L.), XVI, 359, 360, 394, 551, 553.
Cuir chevelu, ,346,
CUISSET (M.), 532.
CULLis (W.), 277.
Cultures artificielles. 90.
Cunnvujliamia sinensis, 99.
Curare, 335.
CURTIS (W. C), 423.
Cuscuta. 400.
CUSHING (A. R.), 394.
Cutanés (nerfs), 467.
Cuticulaires (tissus), 169.
Cuttat-Galizka (M.), 285.
CuviER, 542.
Cyanhydrique (acide), 271.
Cyanophycées, 546.
Cyanure de potassium (action du), 61 et suiv.
Cycadées, 431.
Cycas, 431.
Cyclamen, 407.
Cyclite, 3,38.
Ctjciops, 88.
Cyclostoma elegans, 305.
Cynocéphale, 523.
Cynomorium coccineum, 67.
Cyntliia, 104.
Cyperus, 286.
— bulbosus, 415,
— esculentus, 415.
CypIionepliUa, 437.
Cyprinidées, 435.
Cystine, 261.
Cytidine, 177, 178.
Cylisus Laburnum, 380.
Cytolyse, 31, 71.
Cytoplasme, 169, 350, 447, 547, 548, 549. Voir
aussi Cellule.
Cyloseira, 52, 2'i2.
— cricoides, 434.
CZAPEK, 276.
Daels, 337.
Daoaew (W. G.), 263.
Dahl (A.), 423.
Dahl (Fried.), 394, 436, 541.
Dakin (H.D.), 198, 201, 202, 203,204, 205.
Dakin (W. J.), 26.
Dale (H.), 208.
Damasonium Bnurgacii, 82.
Damianovitch, 541.
Danesi (L.), 333.
Dangeard (P. A.), 222, 422.
Daniel (J. Franck), 90.
Daniel (L.), 123.
Danilevvsky, 15,
Dantan (J. L.), 61.
Daphnies, 231.
TABLE ANALYTIQUE.
571
Darmsteter, 536.
Darwin, 402, UOb, 411,527, 528, 542, 551, 553,
561.
Darwinisme, 559.
Dalura, 159, 279.
Dalurine, 335.
Davenport (C. B.), XV, 125, 351, 361, 364, 539.
Davexport (G.), 364.
Davydov (K. N.), 116, 120.
Dawso.x (Jean), 526.
Dea\ (H. R.), 222.
Debaisieux (Paul), 79.
Debaryomyccs globosus, 129.
Debenedetti (Todros), 41.
Décapodes, 170.
Decaplerus, 383.
Décérébration, 241, 466, 467.
Déciiambre (P. s 433.
Decrock (T.), 160.
Dédifférenciation, 82, 152.
Dégénérés, 537, 539.
Dégénérescence, 95,432, 451, 452, 453,456.
— traumalique, 451, 452, 453.
— wallérienne, 451,452, 453.
Dehorne (Armand), 41, 43, 62, 66.
DELACE (Y.), XX, 75, 116, 493, 522, 523.
De LA Flye, 418.
DELAGRANGE (B.), 533.
DELBOS (V.), 474.
DÉLEANS (M.), 236.
Delesxeria sanguinea, 146.
DELEUIL (D^), 417.
Delfino, 394.
Délires, 532, 537.
Delpino, 316, 414.
Démence paralytique, 537.
— trypanosomiasique, 537.
— précoce, 537.
Demoor (Jean), 541.
DENIS (W.), 160.
Dentalium, 71, 72.
Dentex ftlosus, 435.
Dentiuaire (tissu), 169.
Denline, 168, 169.
Dents, 110.
DEPÉRET (Ch.), 396.
Dépigmentation, 383.
Dépression, 141.
Derschau (M. V.), XVII, 11.
Désamidascs, 175, 176, 189, 190.
Désassimilation, 256 et suiv.
Desbocis, 230.
descartes, 527.
Désertiques (plantes), 387.
Desiatoff (N.), 51.
Désintoxication, 321 et suiv.
Desroche, 222.
Dessiccation, 543.
Déterminants, 360, 402, 552, 553, 558, 559.
Deton (W.), 47.
Deuteralbuinose, 329.
Deutoplasma, 169, 170.
Devescovina slriala, 22.
DEWITZ (J.), 314.
Dextrose, 257, 316, 318.
Dezani (S.), 263.
Diastases. 182, 186, 274, 281, 289, 341.
D1CK.EL (F.), 138.
Dictyokinèse, 18.
Dictyosomes, 18.
Didelpliis marsupialis 455.
DiemycUjlus viridescens, 119, 269.
Différenciation, 90 et suiv., 152, 411.
Diffusion, 240, 249, 250.
DiGBY (Miss L.), XVII, 45.
Digestion, 258, 259, 260,261, 262, 263, 272,375,
Digilalis grandiflora, 351.
— piirpurea, 351.
Digitoxine, 332.
Dimorphisme saisonnier, 365, 390.
D inarda, 420.
Dinophihis gyrociliatus, 134.
Dionine, 330.
Diospyros virgînîana, 67.
Diphtérique (antitoxine), 238.
— (toxine), 339.
Diplopsalîs lenticxda, 371.
DIplosome, 21.
Diptosplieera Chodali, 274.
Diplothélycaryon, 74.
Diplothélycaryotiques (larves), 74.
Diptères, 138, 383, 468.
Dispermie, 109.
Disse (J.), 93.
Dissémination, 392, 397.
Distance (perception de la), 495.
DiSTASO, 313.
Distribution géographique, 343, 383, 433 et suiv.,
552.
Diurèse, 229, 299, 300, 301.
Diurétine, 234.
Divergence, 409.
Division directe, 48, 94, 144, 151, 298.
— indirecte, 2, 37 et suiv., 45.3.
— multipolaires, 74, 75.
— (reproduction par), 79, 118, 150, 339.
DLvippus morosus, 314.
DIXON (W.), 223, 277.
DOBELL (C. Clifford), 554.
DoBLIN (H.), 165, 279.
DOBROWOLSKAJA (N.), 272.
DoDGE (R.), 459, 482.
DOFLEIN (R.), 459.
DOGIEL (J.). 461.
DOGIEL (V.), 110.
DOLFFUS (A.), 435. .
DOMIN (K.), 160.
DoNAGGio (Arturo), 446.
DONALDSON (Henry H.), 381, 449, 457, 464.
DONCASTER (L.), 51, 144.
DONNADIEU (A.), 257.
DONTAS (S.), 444.
Doposcheg-Uhlar (J.), 122.
Dorme, 90.
DoSTAL (R.), 84, 122.
DOSTIN, 325.
Douglas (C. G.), 223.
Douleur, 498, 539.
— (sensibilité à la), 468.
DOVVNEY (H.), 284.
DOWNEY (June E.), 475,531.
DoYON, 279.
Drepanospira Mûllcri, 11.
Drew (J. Harold), 127.
Dreyer, 463.
Dreyfus (Lucien), 231.
572
TABLE ANALYTIQUE.
DRlESCH, 73, 89, 104.
Drosopldla, 352, 353, 358. 407, 408.
— ampelopinla, 388.
DRZEWINA (A.), 328, 343.
Dlbois (Raphaël), 15, 310, 501, 543.
Dubois, 223.
DUBOSCQ, 59, 422.
DUBREUIL (G.), 18, 284.
DuccESCHi (V.), 468.
DUFOUR. 494.
DUGAS, 519.
Dugesiella lientzi, 416.
Dumas (G.), 538.
DUMAST (G.), 418.
DUNCKER (F.), 183.
DuMN-SrLGtSTOWSKA (Marie), 507.
DUNLAP, 494.
DiPRAT (G. L.), 502.
DURHAM (iMiss), .358.
DURKEN (Bernhard), 99.
DuSTIA' (M.), 123.
DlISSER DE Bakemve, 449, 461.
DUTTON, 341.
Dysthénies, 539.
Dytiques, 253.
Dytiscidos, 375,
Dyliscus marginalis, 292.
Eames (A. J.), 431.
Eau, 457.
— distillée (action de 1"), 321.
— oxygénée, 182.
— salée (action de 1'), 231.
Ebbinghaus, 493.
Ebner (V. V.), 84, 168, 174.
Eccoptera, 383.
Échanges, 219, 277, 299; voir aussi Métabolisme.
Échassiers, 385, 386.
Echinocardium cordatum, 60, 364.
Ecliinocercus, 376.
Échinodermes (œuf d'), 251.
Echinus, 373.
— esculentus, 364.
— mia'otiibci'culalus, 63, 75.
Ecliis carinatus, 224.
ECKARD, 291.
ECKHARDT, 513.
Écorce cérébrale, 465; voir aussi Cerveau.
Ecriture, 499, 531.
Ectoglie, 446.
Ectoplasme, 243.
Ectromélie, 414.
Edoger, 455.
Edmunds, 290.
Edridge Gree\ (F. W.), 449.
Éducation, 522, 529.
Effrom, 272.
Ehrenberg, 554.
EllRLICH (F.), 26, 27, 98, 206, 223, 284, 359.
EiSLER (M. V.), 160, 279.
Élaioplastes, 23.
Élasmobranches, 26.
Élaslicilé, 33.
Élasliue, 186, 259.
Électricité (action de 1'), 486, 487.
— (production d'), 311, 449.
Électrique (énergie), 236.
Électrisation de contact, 307, 308.
Électrolytes, 248.
— (influence des), 232.
Eleutheria, 142.
— diclwloma, 328.
Elis plumipcs, 415.
Ellinger, 202.
Ellison (0. B.), 312.
Elmassian, 394.
Eltzinger (R.), 315.
Élylres (régénération des), 117.
Embde\, 202, 330.
Emde\, 198.
Emerson (R. A.). 358.
Emery (Carlo), 419.
Emmerling, 276.
Emmes, 223.
Émotion, 484, 485.
Émotion-choc, 535.
Émotions, 496 et suiv., 539.
Émulsine, 187, 188, 190, 263.
Emijs europœa, 325.
Encephalartos, 431.
Enclaves cellulaires, 269.
Endofibrilles, 170.
Endoplasma, 169, 243.
Endotoxines, 227.
Endymion nutans, 2.
Énergide, 12.
Énergie, 469, 485.
— (conservation de 1'), 559.
— (dépense d'), 411.
— (échanges d'), 252, 256, 257, 277.
(production d'), 305 et suiv.
Enfant (évolution de 1'), 529.
Engel (H.), 211.
Engelmann, 12, 14.
Engler, xviii, 254.
Enriqués (Federico), 558.
Entérique (suc), 287.
Entérite, 473.
Entomophytes, 376.
Entypie, 91.
Enzymes, 175, 179, 263, 272, 286, 289, 351. Voir
aussi Ferments.
Enzymoïdes, 283.
Épendyme, 21.
Epliydatia MUtIcri, 95, 116.
Épilepsie, 539.
Epilobhnn palustre, 418.
Epipaclis, 54.
— latifoUa, 53.
— paluslris, 53.
Épiploon, 239.
Épithélium, 11, 21, 48, 149. Voir aussi Cellules
épithéliales.
— pulmonaire, 223.
Éponges, 81, 95, 114, 115, 116.
Epstei.n (A. A.), 194.
Epstein (H.), 78.
Equiséiacées, 163.
Equisetum, 32, 81.
Equus caballiis, 362, 363.
— Przevalskii, 362, 363.
Erculisse (P.), 206.
Erdelïi (A.), 265.
Erdmann, 73.
Érepsine, 188.
TABLE ANALYTIQUE.
573
Ereptase, 187.
Érélhisme, ^98,
Éreuthophobie, U9%.
Ergastoplasma, 21, 31.
Erhard(H.), 10, 21, 450.
Eria slcllata, 22.
Erikso\ (J.), 391, 395.
Ermakow (J.), 537.
Erreurs, USU, 535, 536.
Erve (VA\ de), 223.
Érylhroblasles, 2W, 284.
Érythrocytes. Voir Hématies.
Escargot, 58. Voir aussi Hélix.
ESCHERICH (K.), ^lOl, 414.
Esclavagisme, îil9.
ESMONET, 233.
Espace (concept), 558.
Espèce (définition de 1'), ^102.
Espèces (disparition des), 396, 411, 432.
— (évolution des), 551, 554.
— (formation des), 401, 402, 405 et suiv.
— (origine et caractères des) 391 et suiv.,
552, 553.
« Essais et erreurs » (méthode des), 342, 522.
Esthésiomètre, 492.
Estomac, 24, 188.
États affectifs, 498.
Éther (action de F), 227, 344, 460.
Éthers, 190, 191.
Étiolées (plantes), 318, 319, 320.
Étoiles de mer, 254; voir aussi aux noms
d'espèces.
Euboreilia mœsla, 396.
Eudendrium, 82.
Euglène, 36.
EULER (H.), 175, 180, 189, 310.
Eupalorium triplinerve, 227.
Eupliorhia silvatica, 398.
— virgata, 51.
Euphotométriques (feuilles), 343.
Euproctis clirysorrliea, 139.
Eurijscapiti, 431.
Euscliislus, 49.
Euthria, 57.
Évolution, 550, 555, 556, 557, 560.
— (facteurs de 1'), 412 et suiv., 551, 552.
— psychique, 550.
EwALD, 291.
EWART, 362.
Excitation, 458, 489, 498.
— fonctionnelle, 93.
— (temps d'), 344.
Excitations, 469, 508.
Excrétion, 169, 277, 345.
Exercice (effet de 1'), 457.
EXNER, 470.
Exocytose, 346.
Exofibrilles, 170.
Exoplasma, 169.
Expression, 496 et suiv.
Extraits d'organes, 70, 96, 182, 226, 231, 235 et
suiv., 241, 280, 291.
— végétaux, 167.
EySTER (J. A. E), 228.
f ABRE (G.), 224.
Face (L.), 413, 435.
Facjus silvatica, 317.
Falta, 196.
Fajiintzin, 237.
Fantham (H. B.), 395.
Farim, 336.
Farmer (J. B.), xvii, 45, 312.
Fasciola hcpatica, 43.
Fatigue, 306, 454, 506 et suiv.
Faucon cresserelle, 417.
Fauré-Frémiet (E.), 20, 33, 51.
Favre (L.), 522.
Favre (W.), 183.
Fécondation, 38, .S9, 50 et suiv., 61 et suiv.,
107, 184.
— artificielle, 51,
— normale, 61 et suiv.
— par sperme étranger, 69, 70, 71, 72.
Fécondité, 350.
FEDEREE Y (Harry), 365.
Felicia:vgeli (G.), 467.
Fer, 210, 545.
— (influence du), 327.
— (sels de), 183.
Ferment prolecteur, 185, 180.
Fermentation, 229, 239, 274, 280, 310, 328.
Ferments, xv, 7, 174 et suiv., 177 et suiv., 211,
245, 259, 274, 337, 545.
— hydrolytiques, 175.
— oxydants, voir Oxydases.
— respiratoires, 256.
— saponifiants, 245.
Fernald (Gr. M.), 476.
FERREE (C. E.), 494.
Ferroni, 291.
Ferrotine, 210.
Ferussacia folticula, 387,
Feuchtwanger (A.), 510.
Feuilles, 247, 312, 316, 319, 343, 376, 380.
— carpellaires, 174.
— (chute des), 331.
— panachées, 127.
— staminales, 174.
Feuillets, 91, 174.
Fibres nerveuses, 154, 451, 452, 453.
Fibreux (tissu), 168.
Fibrillaires (théories), 548.
— (tissus), 169.
Fibrilles, 169, 170.
Fibrillogénése, 16.
Fibrine, 190, '261, 264.
Fibroblastes, 18.
Fibro-hyalin (tissu), 169.
Fichera (G.), 24, 84.
Ficus carica, 67, 432.
— hirta, 67.
Fieber, 4.30.
FlGDOR (W.), 174.
Figuier, 401.
FiLENSKI (L.), 231.
Finalisme, 546.
Finalité, 559.
Fine (M. S.), 259, 266.
FISCHEL, 312.
Fischer (A.), 458.
Fischer (E.), 372, 402, 552.
Fischer (II.), 112, 125.
Fischer (H. W.), 79, 156, 224, 387.
Fischer (H. L.), 213.
.74
TABLE ANALYTIQUE.
Fischer (M. H.), 26.
FiTTiNG (H.), xi\, 3ie, 387.
FLACK (M.), 227, 278.
Flagellâtes, 21, U5l.
Flagelles, 36.
Flagellés, ^7.
Flandre, 382, 383.
Flechsig, l*6b.
FLEISHER (Moyer S.), 149, 155, 233.
Flemming, "10, fi3.
Floridées, Si2.
FLOUUNoy (F.), 475.
Fluctuations, 552.
Fluorescence, ^310.
Fluteaux, 225.
Fo\ (A.), 22.
FOA (C), XX, 224, 291, 463, 507.
Fœtus (action sur la mère), 291, 29j.
Foie, 1^.8, 177, 178, 179, 180, 191, 2W, 260
268, 30fi, 326, 327, 330, 370.
Folie systématisée, 537.
Folies collectives, 538.
_ gémellaires, 538.
Fonctions mentales, ^.72 et suiv.
FooT (Katharine), 48.
Forçage, 317.
Formaline, 5.
Formica fusca, hl9
_ pralcnsis, 393, ai8, ftiw.
_ rufa, 393, ai9.
_ riifibarbis, dW.
_ sanguinea, 'ilS, '•20.
_ truncicola, 'il9.
Formique (acide), 16^, 181.
L (aldéhyde), 163, 193, 27^., .32 /.
Foster (Laura), xvi, 453.
FOSTER (N. B), 212.
Foucault (M.), 497.
Fougères, 79, 3fi7.
Fourmi (œil de la), 525.
Fourmis m, '.18, M9, ^25, 522.
_ (colonies des), 'il^ et suiv.
_ esclavagistes, ^19.
_ moissonneuses, 'fil5.
FRAENKEL, 29f».
Fraisier, ^105.
FRANK (F.), 280.
FRANK (S.), 191, 192.
Franz (V.), 429.
FRANZ (S. Iv.), 514.
FRASER (Miss U. C), 2.
FRASER (R. B.), 224.
Frattin, 93.
Fraxinus excelsior, 273.
FREDERICQ (L.), 250, toS.
FREDERICKSZ (W.), 254.
FRENKEL, 291.
Freud, 50^1, 535.
FREY (M. V.), 191, 441, ^189.
Friedel (Fr.), 157.
FRIEDEL (J.), 320.
FRIEDMANN (E.), 194, 201, 203, 205,
FRIES (H.), xviii, 209.
Fries (R. E.), 81.
Frisch (K. V.), 317, a28.
FrilUlaria imperialis, 11.
FRITSCH (C), 121.
Fritsche, 235.
s 267,
225.
FROEHMCH, 275.
Froid (action du), 227, 5^U, 317.
Froments (croisement des), 366.
Fromherz (K.), 195.
Froriep, 18, 172.
Fructose, 189.
Frugivores (oiseaux), 385, 386.
Frdwirth (C), 374.
FRY (W. B.), 395.
Fucacées, 52, 431.
FucHS, 338.
Fuclisia, 1.
Fumarique (acide), 181.
Fundulvs, 2^1?», 321, 323,
— heteroclilus, ît'l, ^172.
Furfuracrylique (acide), 203.
FURNO (A.), 196.
Furoylacétique (acide), 202, 203.
FURTH (O. VON), 207, 302.
Fusarium, 276.
Fusus, 57.
GABRlLOWiTScn (O. E.), 272.
Gadeau de Kerville, 'i35.
GAIN (Ed.), 395.
Galactose, 193, 307.
Galatea, 395.
GALBRUN (H.), XX, 484.
Galeotti (G.), 191, 312, 559.
GALLARDO, ?tO,ai.
Galles, 111. 237.
Gallus bankiva, 353.
Galtonia caudicans, Ub.
Galvanotropisme, 342, 344.
Gammarus, 423.
Ganglion ciliaire, 439.
de Gasser, 492.
— optique, 455.
Ganglions spinaux, 153, 172, 446, 447, 448.
Garbowski, 75.
GARD (M.), 348.
Gardner (J. a.), 220.
Garrelon, 218.
GARREY, 441.
GARTEN, 458. •
Gartner (R. A.), 369.
Gaskell (J. F.), 105.
Gastéropodes, 117, 171, 308.
Gastréades, 550.
Gastrique (muqueuse), 263.
_ (sécrétion), 258, 330.
_ (suc), 185.
Gastrodia elata, 421.
Gastropaclia quercifolia, 139.
Gastropliiles, 375.
GATIN (C.L.), 225.
Gaucherie, 171.
Gaudechon, 244.
Gautier (A.), 369.
Gautrelet (J.), 225.
Gazeux (échanges), 254, 256, 257, 316. Von
aussi Respiration.
Geai, 418.
Géantes (formes), 411.
Gebhardt, 93.
GEELMUYDEN (H. Chr.), 194.
GEERTS (J.), XVII, 51, 366, 456.
TABLE ANALYTIQUE.
575
Gélatine, lOT, 259, 261, 272.
Gélatineux (tissu), 168, 169.
Gemmulation, 95.
Généalogique (arbre), ^00.
Geînil-Pkrrin (G.), 538.
Génitaux (organes) (influence du jeûne sur
les), 270.
Génotypes, 379, 389.
Geocichla sibirica, 437.
— varia, ^137.
Geoffroy Saint-Hilaire, 5'42.
Geotriton, 8.
Géotroiiisme, 341, 5UU.
Gerassimoff, 75.
Gerdy, 509.
Geumain (Louis), 384, 435.
Germination, 240, 243.
Gertz (H.), 475.
Gésier, 385, 386.
Gesnéracées, 122.
Gestation (période de), 90.
GHiGi (A.), 409.
GiARD (A.), 372, 542.
Gibbon, 465.
GiGAN (A.), 256.
GiGLlo-Tos (Ermanno), 284, 366.
GlGLlOLI (S.), XMll, 285.
GlOVANNOZZI (M.), 316.
GIRARD (Pierre), 248.
GlRET, 175.
Glacolew (P.), 263.
Glande à concrétions, 305.
Glandes, voir Sécrétion.
— sexuelles, voir Produits sexuels.
Gle>N (F. H.), 180.
Gley (E.), 221, 225, 226, 546.
Gliadine, 259, 261, 263.
Glidine, 259.
Globules blancs, voir Leucocytes.
— rouges, voir Hématies.
— sanguins, 48.
— polaires, 73, 74, 75, 353. Voir aussi
Produits sexuels.
Globulin, 281.
Globuline, 267.
Glochidies, 81.
Glossina palpalis, 393, 409, 422.
Gluconique (acide), 194.
Glucosamine, 197, 231.
Glucose, 164, 180, 189, 231, 257, 262, 267.
Glucosidase, 187.
Glucosides, 286, 316.
Glutamique (acide), 196, 197, 261.
Gluten, 259.
Gluteuine, 259.
Glutine, 261.
GlycocoUe, 194, 197, 261, 267.
Glycogéne, 24,192, 193, 252, 267, 268, 271,297,
326, 370, 450.
Glycogénolyse, 268.
Glycolyse, 190, 244, 279.
Glycolytiques (ferments), 189.
Glycose, voir Glucose.
Glycosurie, 167, 227, 268, 297, 302.
— adrénalinique, 332.
— phlorizique, 234.
Glycuronique (acide), 193.
Glyptus punctulalus, 425.
Gobius capelanus, 413.
— liiscus, 413.
— minulus, 413.
— niger, 9.
GoDDARD (Henry II.), 351.
GODLEWSKI, 73, 75.
GODLEWSKI (E. nis), XIV, 51, 75.
Goebel, 196.
GOETTE, 105.
Goitre, 2.'55 341.
GOLDFARB (A. J.), 121.
GOLDSCHMIDT, 35.
GOLODETZ, 27.
GOLTZ, 291, 466.
Gonepteryx rlianmi, 139.
Gonioma Kamassi, 223.
Gonium pectorale, 344.
Gonochorisme, 141.
GOODALE (11. 1).), 348, 361.
GOODEY (T.), 395.
goodspeed (t. 11.), 344.
Gordon, 384.
GOTCH (F.), 312.
Goudron, 237.
Goudronnées (loutes), 225.
GouLD (L. K..), 289.
GOURLAND, 192.
Goût, 471.
Grafe (E.), xvni, 257.
Grafe (V.), XIX, 226, 316, 327, 329.
GiuuAM (D.), 257.
Graines, 243.
— (maturation des), 276.
Graisse, 19, I.'ÎS. 137, 168, 190, 268, 318.
Graisses, 23,163, 164, 191,192, 197,201,202,211,
257, 259, 262, 265, 266, 270, 271, 277,292,326,
330, 334.
Granier (J.), 2, 51.
Granulations, 447, 448.
Granules, 32, 313, 54.s.
GrâPER (Ludwig), 84.
Gras (acides), 135, 202, 204, 205, 242, 265, 266.
Grassi (P.), 22, 487.
Gravier (Ch.), 395, 434.
Grèbe (Fr.), 193.
Greeley, 150.
Greenwald (J.), 226.
Greffe, xv, 98, 123 et suiv., 137, 156, 369, 448,
450, 464.
— autoplastiquo, 126.
— homoplastique, 126.
— (hybrides de), 123,124.
— nucléaire, 37.
— par approche, 128.
Grégaire (vie), 534.
Grégorines, 59.
GREGERSEiN (J. P.), 210.
Grégoire, 43, 44.
Gregory (R. P.), 348.
Grenouille, 87, 524. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (développement de la), 99, 170.
— (leucocytes de la), 153.
— (œuf de), 106, 107, 109.
— (sexe de la), 133.
Greppin(L.), 533.
Grese (N.), 369.
Gricaut, 159.
576
TABLE ANALYTIQUE.
Griesbach, 492.
Griffoiv (Ed.), 127, 369, 3"70, 395, 532.
Grigant, 226, 339.
Groom, 212.
Groos (S.), 476.
Gross (J.), XVI, 402.
Grossesse, 297, 298, 309.
GROSZ (F.), 140.
Gruber (Karl), 36.
Gryllus campeslris, 117.
Guanase, 170.
Guanidine, 96, 190.
Guanine, 176, 177.
Guanosine, 175. 176, 177, 262.
Guanylase, 177.
Giianyliqiie (acide), 176, 177, 178. 262.
Guêpes, 525.
— sociales, 525.
— solitaires, 524, 525.
GUEGUEN (F.), 396.
GUÉRIN (G.), 334.
Guerre, 537.
Gui, 325.
Glieysse-Pélissier (A.), 37.
GUIGNARD, 43.
GUILLERV, 337.
GUILLIERMOND (A.), 3, 51, 129.
GUNN (J. A.), 290.
GUNNY (J. A.), 224.
GuRWiTSCH (Alexander), 3.
Getherz, 55.
GUTHRIE (C. C.), XV, 124, 125.
Gutlatioa, 331.
GUTTENBERG (H. VON), 226.
GliYE, 533.
GUYÉNOT, 348.
GUYER (Michael P.), xvi, 68, 350, 353.
Gyimiomus troglodytes, 383, 384.
Gymnospermes, 81.
Gymnospliœra albida, .382.
Gynomorphi, 431.
Gypnetus barbatus, 417.
Gypsotoue (substance), 34.
Gyrocotyte, 173.
Haaland (M.), 97.
Haberlandt (G.), 226, 246.
Habitude, 114, 485, 527, 537.
Hacker (F.), xx, 502.
Hadzi (J.), 78, 161, 226, 542.
Haeckel, 396, 557.
Haecker (V.), 348.
HAFELE (FÉLIX), 424.
Hagedoorn (Arend L.), xvi, 351, 357.
Hague (Stella M.), 67.
Hahn, 175.
Haldane (J. S.), 223.
Haliotîs, 308,
Halket (A.), 250.
Hall, 180.
Hallion, 227.
Hallucinations, 5.33, 5.36, 537, 476.
Halosydma yclnlinosa, 117.
Halpen\y (J.), 290.
Hamadryas, voir Naja biimjarus.
HAHERTON (A. E.), 392, 393, 422.
Hammar, 23.
Hammarsten (0.), 185, 186.
Hamonville (D'), 418.
llAMSIK (A.), 188.
Hannetons, 382.
Hanmg (E.), xviii, 81.
Ha\SE.MAN\. 313.
Haplochilus Cliaperi, 253.
— panchax, 315.
Haplosporidies. 423.
Haroex (A.), 189.
Hardy (VV. B.), 3.
HARGiTT(Ch. W.). 93.
Hargitt (Georges T.), 388.
Hari (P.), 277.
Harms (W.), XV, 125, 137.
Harris, 93.
Hakrison, 154.
Harshberger (J. w.), 433.
Hartenberg (P.), 498.
Harting, 544.
Hartmann (Max), 3, 12.
Hartog (Marcus), 40, 41, 476.
Hartson (L. d.), 534.
Harvey, .394.
Harvvey (H. w.), 3.
Harwey (Edmond Newton), xiii, 25.
Hasard (jeux de), 483.
Haswell, 422.
Hataï (Shinkishi). 381, 449.
Hayden (A. F.), 227.
Hayes (Sam. L.), 495.
Healy (W.), 476.
Heape. 1.35.
llcbella parasilira, 423.
Heckel (E.), 227, 396.
HÉDiN (S. G.), 186, 187.
HÉDON, 227.
HeE!N (de), 274.
Hegner (R. w.), 84.
Heidenhain (M.), 18, 21, 24, 288.
Heilner (E.), 190.
Held, 18.
Heliantlius, 98.
— annuus, 190, 237, 325.
Héliotropisme. Voir Phototropisme,
i/c/î.f, 403, 450.
— aspcrsa, 436.
— austriaca, 364.
— Iiortensis, 363.
— nemoralis, 363.
— pomatia, 471.
Hématies, 91, 92, 96, 183, 184, 214, 248, 278 et
suiv., 329, .3.37.
Hématoi)oièse, 243.
Héméralopie, 496.
Hémione, 362, 363.
Hémiptères, 1.32, 375, 430.
Hémochromogène, 255.
Hémoglobine, 91, 92, 280, 450.
Hémolymphe, 169.
Hémolyse, 280, .332, 334.
Hémolysines, 280.
Hémolysinogène. 214.
Henderson (J.), 227.
Henking, 132, 1.33.
Henneguy (F.), 21, 68, 155.
Henslow (G.), 396.
Henri (Victor), 469.
TABLE ANALYTIQUE.
577
Henry, Sis, 339.
IlEN'RY (Clinrlcsl. 485.
Henze (M.), 209, 284.
Herbivores (Insectes), 387.
— (Oiseaux), 385, 386.
Herbst, 7^1.
Hérédité, xvi, 89, 171, 347 et suiv., !H)2, tm,
528, 532, 539, 558, 561.
— anceslrale, 367.
— associative, 358.
— dans le croisement, 353, 360 et sniv.
— des caractères ac<(iiis, voir Caractè-
res acquis.
— des caractères divers, 357.
— du sexe, 133, 352 et suiv.
— directe, 357 et suiv.
— (généralités sur 1'), 350 et suiv.
— humaine, 351.
— dans les unions consanguines, 360.
— en mosaïque, 381.
— intermédiaire, 403, UOU.
Herlant (Maurice), 108.
Hermaphrodilisme, 9, 133, 134, 141.
— latéral, 7.
Herms (William Brodbeck). 342.
Héroïne, 330.
HÉROUARD (E.), 82, 309.
Heupin (A.), 110.
Herrera, 394.
Herreros, 429.
Hertwig (G.), XIV, 107.
Hertvvig (O.), XIV, 59, 106, 173.
Hektwig (P.), xiv, 107.
Hertwig (R.), 8, 9, 29, 63, 73, 74, 107, 1.33, 152.
173, 313, 542.
Herwerden (M. A. vo\), 10.
Herxheimer, 23,
Herzog (R.), 161, 198, 227, 341.
Hesmo\ (V. A. C), 514.
Hessling, 424.
Hétéroalbumose, 329.
Iletcrobasidion aniiosum, 80.
Hétérochélie, 170.
Hétérochromosomes, 55, 56, 107, 132, 133.
Hétérogamie, 52.
Hétérogamique (copulation), 51.
Hétéromorphosc, 122.
Hétéropycnosc, 55.
HETSCn, 505.
Heubner, 252.
Hewett (R. T.), 227.
Hey (Adolf), 105.
Heymans, 485.
Hibernation, 457.
HiEi. (L.), 227.
HiLTZHEIMER (H.), 348.
HiNDLE (Edward), 72, 73, 74.
HIPPOCRATE, 140.
Hippoligris zébra, 362.
Hippurique (acide), 194, 195, 237.
HIUSCH (R.), 30.3.
Hirudine, 279.
His, 93.
Histidine, 162, 196, 197, 203, 204.
HlTZIG, 510.
HOCSON (F.), 264.
HOEBER (R.), 26.
HOERNES (R.), 396.
l'année biologique, XVI. 1911.
IIOESSLIN (H. VON), 228.
HOFF (VAN T'I. 26
Hohlweg, 307.
Hotavyichium, 406.
HoLDUAUS (K.), 433.
Hollande (Ch.), 282, 283.
HOLLINGWORTU (L.), 476.
HOLMGREN, 450.
HOLMSTROM (R.), 23.
Homard, 170.
Homme, 9, 550, 555, 556, 557.
Homochélie, 170.
Homochromie, 553.
Homogentisique (acide), 196, 198, 199, 200, 201,
202.
Homoiotoue (substance), 34.
Homologies, 94, 172 et suiv., 410.
HOOKER (DAVENPORT), 99.
HOOKER (D. R.), 228, 277.
HOPF (Hans), 441.
HOPKINS, 192.
Hordénine, 271.
Hordeum jiihalum, 426.
Hormones, 288, 291, 292.
Hornberger, 276.
Horsley, 290.
Hortensias, 111.
Hottentots, 429.
Houblon, 52.
HousSAY, 386.
Houwink (R.), 384.
HoVEN (H.), 32, 288.
HowELL, 279.
HOWLAND (J.), 252.
HSING Lang Chang, 186.
HUBBENET (E.), 328.
HUDSON, 422.
HUG (E.), 315.
Huile, 163.
— d'olive, 257.
Huiles essentielles (action des), 285, 286.
Humboldlia, 414.
Humeur acqueuse, 234.
Humidité (action de 1'), 321, 382, 383.
Humulns japnnicus, 174.
Huxley (J. S.), 114.
HWOROSTUCHIN (VV.), 32.
Hyacintliiis orientalis, 387.
Hijalinia nitida, 384.
Hyaloplasma, 169.
Hybrides, 111, 146, 347, 348, 351, 360 et suiv.,
402, 403, 405.
— matroclines, 403.
— patroclines, 403.
Ilydalina senta, 145.
Hijdra, 79, 126.
— fiisca, 141.
' — grisca, 141.
— oligaclis, 127.
— polypus, 127.
Ilydraclinia cchinala, 94.
Ilydvangca, 111.
Hydrates de carbone, 191, 193 et suiv., 197,
257,259,262, 272,303, 304, 318, 326.
— (métabolisme des), 266, 267.
Hydrazine, 2é6.
Hydroïdes, 82.
Hydroides dimilhus. 171.
37
578
TABLE ANALYTIQUE.
Hydroméduses, l'42.
Hydrophiles, 253.
Uydrophilides, 375.
Hyménomycètes, 59.
Hijoscyainus albus. 1.
Hyperalïectiviu'-. 'i97.
llyi>frd;icIvlio. 110, 357.
Hypori'inolivilé. 'i^i7.
IIy|iorylyt'éniie, 227.
Hyperleucocylose, 3'i5.
Hypfrtoniques (solutions), 190.
Ilypnoïde (étal), 523.
Hypnose, 50?i, 523.
Hypnotisme, .505.
Hypnotoxine, 401.
Hyimoloxique (substance), 501.
Hypocréacées. .397.
Hypoderma, 370.
— bovis, 401.
— brarliysporum, 401.
Hypoglosse (nerf). 456.
Ilyiioleucocylose. .345.
Hypoiihlalmus, 4.55.
Hy|)ophyse, 94. 221, 246, 291, 292, 298.
Hypolensive (aciion), 208, 325. 336.
Hy|iolonie, 33.
llypotoniques (solutions), 153.
Hypoxanthine, 177, 178.
Idéalion, 510 et suiv., .517.
Idiochromatine, 47.
IiiERiNG (Herniann von), 429.
ILBERG, 537.
Ulusions, 490. 493, 496.
— tactiles, 493.
Images, 469, 496, 497, 502, 503, 515.
— mentales, 510 et s.uiv.
Imaginatifs (types), 510.
Imagination, 532.
Imitation, 499, 534.
Immunité, 137, 227, 3,34.
Impatiens (jlandulujera, 2.
— parviftora, 331.
Impulsivité, 530.
Inaclms, 137.
Inanition, 121, 219, 258, 261, 262, 269, 271. .303,
304.
Inattention. 5.33.
Indican, 208.
Indol, 208, 209.
Individu, 561.
Infusoires, 62, 150. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Inhibition, 485, 513.
Initiative, 522.
Innéistes, 558.
Inogénèse, 16.
Inosine, 177, 178.
lnosi(iue (acide), 178.
Insanité, 539.
Insectes, 253, 298. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— lumineux, 310, 311.
— (rapports avec les fleurs), 415.
— (rejet du sang par les), 2H2, 283.
Insectivores, 429.
— (oiseaux), 385, 386.
Insomnie expérimentale, 461,
Instinct, 522, 524, 525, 528, 551.
— social, 528.
Intelligence, 455, 517.
Interpolation, 484.
Interstitielle (glande), 60. 136, 139. 293, 295.
296.
Intestin, 29, 287, .330.
Intestinal (épithéliumi, 2.57.
— (suc), 187.
Intestinale (muqueuse), 188, 191.
Introspection, 519.
Intuition, 521, 522.
Inulase, 188.
Inversion des viscères. 104.
Inverline, 180, 188.
Involution, 95.
Iode. 160, 167, 290, 326, 327.
lODLBAUER (A.), 183.
Ions, 250.
— (action des), 32, 34, 38 et suiv., 334.^
Iridomyrinex. 414.
In-adiatinn, voir lUidium.
ISUA (A.), 84.
Isaria, 421.
ISLER (M.), 315.
Isodynamie, 310.
fsoctcs, .32.
Isogamie, 404.
Isoglycosie, 310.
Isolement géographique, 390.
— (instinct d'), 415.
Isolropie de l'umf, 86 et suiv.
ISSEKUTZ (B.), 330.
IWAivoFF (E.), 362.
IWANOFF (N.), 327.
IWANOFF, 51.
IWANOFF, 175, 189. '
I\VA>o\v, 537.
Ixodes hexagonus, 425.
— i^icinus, 425.
Ixodoidea, 424.
IzAR (G.), 208.
Jaccard (P.), XIX, 426.
Jacinthe, 344.
Jacob (S. M.), 360.
.lACOBi (H.), 318.
Jacoiïs, 176, 177, 262.
JACOBSON (Ed.), 476, 485.
Jaffé, 203.
Jamcki (C), 21.
Jansen (B. C. p.), 162, 266.
Janssens, 42, 43.
Janus (monstre), 105.
Januszkiewicz (A.), 301.
JXRISCH, 313.
Javillier. 123.
Jeannel (R.), 384, 430.
Jenkinson (J, 'V\.), 84, 89, 102. 104.
JENMNGS (H. s.), 348, 349. 370, 377, 888,
522.
Jesenko (p.), 101.
Jesinghaus (Cl, 516.
Jeune (action du), 151, 191, 197 228, 269, 282
457.
JOANNOVICS (G.). 330.
TABLE ANALYTIQUE.
579
JOHANNSEN, 389, MU.
JOIIANSEN, 329.
JOHNSTONE (E. R.), 351.
JOLLES (A.), 193.
JOLLY (J.), 153.
JOLLY, 228, 290, 537.
JONA (J. L.), 441.
JONlîS (S.), 535.
Jones (W.), 175, 176, 177.
JoNNE.sco (Victor), 446.
JONSON, 23.
Jordan (A. E.), 228.
Jordan (H.), 396.
JOTEYKO (J.), 477, 515.
JOUSSEAUME (F.), 436.
JUEL. 67.
Jugenienis, 514 et suiv.
JCLIN, 59.
Julinia, tt^U.
JUNKERSDORF (P.), 303.
JUSCIITCHENKO (A. J.), 180.
Kahn (P.. II.), 297, 298.
KaMPF (E.), 157. 281.
Kaiseri.ing, 23.
Kakise (Ilikoso)
Kallima, 553.
Ka.mmerer (P.),
552.
Kappers, 'i55.
Karaoui.ow (T.)
Karplus (E. p.), 441.
K.ARSTEN, 5/l5.
Karyoni;islisi>uto, 22.
Kato (K.), 190.
Katz (J.), 302.
Katzaroff, 516.
Kauffmann (M.), 208,
kAWAMURA, 2.3.
Keilin (D.), 468.
Kennedy (R. P.), 442.
Kennel (Pierre), 229.
Kent (G. Helen), 537.
Kepinow (L.), 280. 327
Kéraloplaslie, 156.
KiESOw (P.), XX, 489.
KlKKOJI (T.), 202, 229.
Kilduffe (Roljerl), 125.
KILLIAN (K.), 112.
KiNG (Hélen Dean), 140.
Kiuoplasma, 33 et suiv..
KIPIANI, 477.
KiRKBRiDE (Mary Biiller
kisui, 2911.
kLEEMAN (H.), 280.
Kleinenberg, 173.
Klingejiann (W.), 157, 261.
KIossia lielicina, 79.
Kluyver (A. J.), XVIII, 319.
Kniep (H.), xviii, 80, 224.
Knoop, 202, 204, 330.
kNOP, 27'i.
kNOWLTON (F.), 229.
KOCH (P. C), 162.
kocii (Wilhelm), 141.
KoiJH, 276.
kOCHMANN (M.). 210, 270.
x\, 519.
lO'i, 171. 3'i9. ,371. 372, 402.
332.
492.
46.
110.
KOEI.ITZ. 126.
Koelker (A. II.), 197.
kOFOiD (Ch. Alwond), 433.
koiiLBRi oge (J. II. F.), 64. 85. 396. 455.
koJO (K.), 215.
Koi,lm\nn, ,534.
Kollmann, 2S4.
koi.MER (W.), 442.
koLTZOFF(N. k.), 32, ,57.
KoNIGSTElN, 291.
kopEC (Stéphan), 124. 139.
kOHFF (V.), 93.
kORSAKOVV (N.), 328.
KORSCllEI.T, 49, 1.34, 426.
KOSTANECKI (k.), 73.
kOSTYLEFF, 482, 504.
KosTYTscnEw (S.), xviii, 229, 254.
KOWALEWSKY (S.), XIV, 131.
KOWALSKI, 43.
kRAEPELIN, .513, 518.
krail, voir Biunjarus cœruleux.
kRAiiSE (K. A.), 304.
kRAUSSE (A. N.), 396.
kREFFT (Paul), 380.
Kreidl (A.), 211, 441.
kROGII. 251.
Kronecker (H.), 320.
Krumbacii, 142.
Krym (R. I.), 259, 262.
KlGKlîK, 544.
KiJiiN (Alfred), 86.
KULLBERG (S.), 180, 189.
Klilpe, 502.
klJMAGAWA, 326.
KUMAGAWA-SUTO, 271.
KUNCKEL D'HERCULAIS (J.), 417.
KUNDT (A.), XVIII, 79.
KUNSSBERG (k. VON), 230.
kUNZ (M.), X\, 491, 531.
kUPELWIESER, 72.
KUSANO (S.), MX, 421.
KUSr.HAKEVITSCH
ki'STER (E.), 3.
KUTSCHER, 209.
kYLIN (IL), 312.
(Sergius), 57, 133.
Lai), 160, 185, 186, 187.
L;ibyrinthe, 439,
Lacassagne (Antoine), 60.
Laçasse (R.), 110.
Lacerta vivipava, 371.
Lachnea scuteltata, 80.
Lactacidase, 264.
Lactase, 189.
Lactation, xv, 90.
Lactée (sécrétion), 291, 292.
Lactescente (sécrétion), 292.
Lactique (acide), 164, 209.
Lactose, 164, 307.
Laera (G.), 464.
Lafora (G.), 514.
Lngisca extenuala, 117.
Lagopède, 386.
Laguesse, 230.
Lait, 159, 1.S3, 211, 263, 292.
Lakon (G.), 162.
Lalande (A.), 560.
580
TABLE ANALYTIQUE.
Lalou, 336.
Lamarck, 387, 39.'i, 411, 414, 527, 542, 553.
Lamarckisme, 399, 559.
Lambebt, 217, 230.
Lambling (E.), 159.
Laminaires, 112.
Lampe (A.), 197.
Lanipy rides, 235. 310, 311.
Laminjris sptcndiduld, 47(1.
Lams,"90.
Landau, 297.
Landaier. 21.
Landrieu (M.), 51.
Landsteiner, 230.
Lane-Claypon, 291.
Lan'G (A.), 349, 363, 403, 404.
Langage, 499, 536.
— (centro du), 172.
Langendorff, 252.
Langeey (F. N.), 457.
Langlois, 230.
Lanice conchylcga, 43.
Lankestetna ascidiœ, 29.
Lapidus (H.), 181.
Lapin (croisement chez le), 363.
Lapins (sexe des), 135.
Lapiqle(L.), 381, 497.
Larger (R.), 432.
Larglîier des Bancels (J.). 469.
La I\iBOisii:uE (Jean de), 148.
Laroche iGuy), 159, 339.
Larsson (H.), 477.
Losiocainpa (lucrcus, 145, 356.
Lasius, 419.
— nigcr, 342.
Lasmer (J.), 417.
Lasseir (Pli.), 318, 371.
Latham. 275.
Latïer, 163.
Laughlin, 351.
Laugier (Henri), 249.
Launoy (L.), 152, 153, 332.
Laurent (J.), 230, 370.
Laurent, 95.
Lauret (H.), 486.
Lavauders, 417.
Laveran (A.), 422.
Lawson (A. A.), 55.
Leathes, 201.
Lebas (R.), 477.
LEDBEEF (A.), 163, 189, 341.
Le Bon (G.), 505.
Lecanoi'd tartarcti, 274.
LECHE (Wilhclm), 429.
Lécithine, 23, 135, 180, 181 , 184, 190, 273.
337.
Leclercq (J.), 237.
LECLÈRE (A.\ 477, 504, 535.
Lecoq de Boisbauduan, 4X0.
Le Dantec (F.), 397, 542. 553. 554. 560.
Lederer (R.), 214, 230, 291.
Leduc (Stéphane), 3, 41, 249, 542.
Lefèvre (G.), 423.
Lefèvre (J.), 309.
Lefèvre, 74, 75, 76.
Legendke (R.), 153, 154, 381, 442. 451,
454, 461, 500, 501.
Léger, 59, 422.
Légumine, 203.
Légumineuses, 259,
Lehmann (E.), 98.
Lehmann (N.), 370.
Lenlicelles, 331.
Lemiossek (K.), 21, 468.
Lenk (K.), 211.
Lepeschkin (W. W.), XIII, XVII, 8. 23.
Lepidium sativum, 231.
Lépidoptères, 105, 402, 403. Voir aussi aux
noms d'espèces.
Lepine, 163.
Lcptinotarsa iindccemlinrala, 403, 404.
Lrplolliorax, 419.
Lesage (J.1, 231.
Lesage (P.), 85, 231.
Lesne (Pierre), 370.
LesnÉ (Edm(md), 231.
Le Sourd, 231.
Lesser (E. J.), i252, 261.
Leucine, 188, 195, 198, 197, 261, 271.
Leucobases, 162.
Leucocytes, 18, 153, 243, 257, 284, 329, 334,
345, 346.
— mononucléaires, 18, 19.
Leucogénèse, 257.
Leucophycées, 546.
Leucoplastes, 3.
Levaditi, 230.
Levene (P. a.). 176, 177, 178, 180, 231,
261, 262.
Levi (Giuseppe), 8.
Levin, 228.
Lévulose, 191, 267,318.
Levures, 51, 129, 189, 206, 286, 431.
Levy (Fritz), 231.
LEWiN (K. R.), 112,
Lewis (M.), 78.
Lewitzky (G.), xvii, 20.
Leydig, 422, 555.
L'Hermitte (J.), 362.
LlRKRMANN (P.), 505.
Libre arbitre, 558, 559.
Lichens, 276.
LiEBEKiillN, 95.
LiEBERMANN (L.), 213,; 231.
LiEBlG, 174.
LiEPMANN, 172.
LiESEGANG (Rnpliaël Ed.), 4, 448.
LiESKE (R.), x\m, 268.
Ligniera, 397.
Lignine, 319.
Ligules, 160.
Liliacées, 43.
Lilium, 50.
LILLIE (R. S.), Xlll, 37, 40, 74, 75, 152, 555.
Limantvia dispar, 117.
Limicolaria, 436.
Linuiopliilns pmùrovitis, 387.
Limodoriun aborlivuin, 421.
f.imosina, 384.
Limosphère, 56.
Linaria, 387.
Linden (von), 254.
Lindiiard, 442.
Lincus Idctcvs, 120, 121.
— riihrr, 119, 120, 121.
Liuine, 547, 548.
TABLE ANALYTIQUE.
581
Liniiic (filaments de), 5^17, 5'i8. Voir aussi
BEiirvAUi).
LiîNK (E.), 425.
LlNSBAlEU (K.), 255.
Li.NT (M. VA^), 531.
Linum catliarlicum, 329.
Lionepliila, Ù37.
Lipase, 180, 188, 189, 259.
Lipoïdes, XIII, 20, 23, 25, 15^, 181, 2t)'i, 265,
280, ilti.
Lipoidosomes, 31ii.
Lipolyse, 188.
Liposyiilhèse, 188.
LiPSCiiiJTZ (A.). 231.
Liquides physiologiques, 325, 326.
LiRO, 315.
LiTTLE (G. C), 349.
Lol)e frontal, 467.
Lobes occipitaux, 514.
Lo BiANCO (S.), 413.
Localisations cérébrales, 465 et suiv., 514.
— germinales, 87, 104.
Lob (W.), 190, 244.
LoEB (Jacques), xiii, xv, 31. 38. 61, 69, 70,
72, 73, 74, 85, 108, 232, 251, 321, 323,
342, 407, 527.
LoEB (Léo), XV, 85, 94, 126, 149, 155, 233,
294, 295.
LOEPER, 233.
LOER, 148.
LOEWE (S.), 330.
LOEWENSTEI.X (G.), 335.
LOEWITT, 297.
Logique, 482,
LoHNER (L.), 233.
LoiSEAU (G.), 238.
LOMBROSO (C), 505.
LoMBROSO (U.), 270, 287, 288, 291.
Lomecliusa, 418.
LONDON (E. S.), 259, 260, 261, 262, 263,
266, 272.
Long, 90.
Longévité, 535.
LOKGO (S.), 66, 67.
Lophomonas bluttarum, 22.
Lophopsetla maculata, 427, 428.
LowiNE, 342.
LOYEZ (Marie), 53, 450.
LUBIMENKO (W.), wiii, 276, 315.
LiiCET (Adrien), 397.
Lucialia cacsar, 342.
LUCIANI, 147.
Lucien (M.), 94.
Luciférescéinc, 310.
LiDwiG (K.), 163.
Lufjxus, 132.
LlKJANOW, 313.
Lumière (action de la), 224, 244, 276, 314,
318 et suiv., 343.
— (production de la), 310 et suiv., 543.
LUNA (Emerico\ 11, 456.
LiND (E. J.), 310.
LUNGiiETTi (Bcrnardino) , 103.
LUSSANA, 324.
Luther, 254.
LiiTMA\ (B. F.), 4.
LUTZ (C), 254.
Lyclinis dioica, 131.
Li/cium luilimifolium, 122.
Liicopodes, 434.
Lycoria, 384.
Lycoses, 437.
Li/r/inodcndron, 431.
Lymanlria dispar, 105, 139.
— monacha, 1.39.
Lymphatiques (glaiidcsl, 180.
Lymphe, 18, 169, 1S2, 221, 2S5. 289.
Lyniphocystis Johnstoni fVoode, 12.
Lymphocytes, 19, 284, 346.
Lymphocylose, 258.
LYNCH (R.), 438.
Lynghya versicolor, 222.
Lysine, 197.
Lyttkens (IL), 204.
MAAS(0.), 95, 114, 116, 205.
Macacus rhésus, 290.
Mac Auliffe, 147.
Mac Bride (E. W.), 364.
Mac Callum, 29.
Mac Clendois, 41.
Mac Clung, 132.
Mac Dougal (D. J.), 349.
Mackenzie (K.), XV. 291.
Mackenzie (V.l, 242.
Mackie (F. P.), 393, 422.
Macleod (J. R.), 268.
Macropodia, 435.
Maclra, 73 et suiv.
Madréporaires, 395.
Maggiore (L.), 4.
Magitot (A.), 156.
Magnameni, 234.
Magnan (A.), 103, 110, 370, 385.
Magnésie, 275.
Magnésium (influence du), 325, 337.
— (sels de), 183.
Magnus, 78.
Magnus-Levy, 194, 257.
Main, 435.
Maignom (F.), 303.
Maillefer (A.), 344.
Maine de Biran, 474.
Maire (R.), 78, 397.
Mais, 259, .391, 392.
Maja squamado, 271.
Mal de montagne, 320.
Malique (acide), 32, 181, 206.
Maloney (W.), 492.
Maltase, 189.
Maltiius, 561.
Maltose, 180, 190, 267, MH.
Mameli (E.), xviii, 276, 325.
Mammaire (glande), 32, 164, 242, 291, 292.
Mammifères, 429.
— (développement des), 90, 91.
— (ovaire des), 295.
Mangham (B.), 190.
Mangham (S.), 234.
Mangin (L.), 371.
Manies, 497, 538.
Mannosane, 180.
Mannose, 189.
Manouélian (Y.), 234.
Manson, 261.
582
TABLE ANALYTIQUE.
Maquennil, rx'iS. -
Mabage (DM, 500.
!\I;irais salants, 200.
Maube, 511, 519.
Mahcii, tlS!l.
Marciial (Paul), 76.
Mahciiand, 296.
Marchanlia poli/niorplta, ilS.
Marc-lie, .'5()5.
MargariUina margarilifcra. U2'\.
Marie (A.), 147, 148, 16.'{, 257, 478.
Marie (Pierre), km.
Marinesco (G.), 447, 448. 450. 460.
Markwalder, 197.
Maroc (poissons du), kZb.
Marrassim, 147.
MVRSCHLEWSKI (L.), 167, 235.
Marscnia, 57.
Marsupiaux, ^29.
Marszalek (J.), 235.
Martel (E.), 309.
Martin (G.), 537.
Martin (L. M.), 221.
Martin, :539.
Martinet, 'il7.
Massol (L.), 335.
Mast (S. O.), 235.
Mastigocludium Blocliii, 397.
Maslzellen, 28, 28?i.
Maté, 231.
Mathews (P. A.i. 180.
Mathison (G.), 235.
Matricuot (L.), >S(), 392, 397.
Matls (L.), 478.
Maupas, 62, 63, 1/|6, 389.
Mawas, ^68.
Mavve (E. s.), 1.30, 355.
Mayer (A.). 20, 280, 297.
Me Carrison (Robert), 235.
Me Ci.ENDON (J. F.). 4, 5, 87.
Me Comas (H. C.), 520.
Me Dermott (F. Alex.), 235, 310. 311.
Me GiNNis (Mary O.), 341.
Me KENDRieK (A. G.), 333.
Me MULLEN (Ch. B.), 486.
Me PiiERSON (W.), 163.
Me POTTER, 236.
Mécanique (conception), 558, 559.
Mcdicago Sdtiva, 175.
Medigreceanu (G.), 176, 177, 178.
Mcdultosa, UM.
Mees (Oscar de), 214.
Meier (A.), 161.
Meijère (C. II. de), 349.
Meii.i.ET (A.), 478.
Meirovvsky, 313.
Meisenheimer (Johannes), \iv, 136.
Mélancolie, W7, 538.
Mélanines, 312.
Mélanopliores, 317.
Mélanosarconies, 313.
Mrlia argrntna, 418.
Mclissodes, 415.
MELLANBY, 212.
Meltzer (S. .t.), 328.
Membrane, cellulain', xin, 23, 25, 37, 168.
— de fécoïKlation. 69, 72. Voir aussi
P;irlliénogénèse expérimentale.
Membrane nucléaire, 46, 447.
Membres (dévelo|)pcmeiU des), 99, 100.
— (régénéral ion des), 121.
Mémoire, 485, 515, 532.
— associative, 523.
— musculaire, 515.
— organique, 476.
— tactile, 515.
MENeL (E.), 12.
Mendel (L. B.), 164, 259. 263. 304.
ME^DEL (lois de), 131, 171, 347, 348, .351, .357,
359, 402, 403, 404, 553. Voir aussi Hérédité
et Hybrides.
Mcndélicnne (héiédilé\ Voir Mendel.
Mendelssohn (.M.), 458, 478.
Mendoisse (P.), 529.
Menke (Henrieh), 308.
Menozzi, 276.
Mentale (activité), 518 et suiv.
Mcnlirirrliun Sdxalilis, 471.
MEReiER (L.), 305, 318, 371, 397. 434.
Mercure, 214, 327.
MERESeHKOWSKY (C.), XVII, 554.
MERTeHING, 313.
Mésenchyme, 169.
Mesnil (F.), 423.
Mésoglie, 446.
Mésostronia, 169.
Métabolisme, xv, 151, 152, 166. 198. Voir aussi
Nutrition.
Métachromatl(iues (corpuscules), 391.
Métaferrine, 210.
Metalnikow (S.), 335.
Métamorphose, 143 et suiv., 387, 423.
Métaplasies, 127.
Métuplasma, 169.
Métazoaires, 550, 552, 555, 557.
Metghnikoff (E.), 95, .340, 430.
METeiINlKOFF (O.), 340.
Météorites, 542.
Méthylal, 274.
MÈVES (F.), 10, 18, 19, 20, 43, 56. 58, 284.
MEYER (A.), 79, 236.
Meyer (F.), 289.
Meyer(G. m.). 180. 231.
Meyer (J. de). 63. 164. 289.
Meyer (K.), 184. 185.
Meyer (O.), 186.
Meyer, 261.
Meyeriiof, 108.
Meyer-Wedell, 201.
Meynert, 465.
MieiiAEi. (E. L.), 436.
MieiiAELLS (L.), 34, 190.
MieilEELS (H.), 101, 274.
MiCllEI. (Aug.), 117.
Microbes, 440 et suiv., ,550,
Microbioïdes, 543, 544.
Microscope, 470.
Microsomes, 10.
Microterincs inccrlus, 425.
MiEHE (H.), 315, 414.
Mildew, 230.
Milieu (action du), 411, 413 cl suiv., 482.
.528.
Miller (B. A.), 237.
Miller (Edwin C), 237.
Miller (F. R.), 443.
TABLE ANALYTIQUE.
583
Mii.i.KR (J.), 237.
Milm; Ei)\y\rds (A.), 381.
MinitHismc, 'i()2, li21 et suiv., 553.
Mimosa luidira, 319, 331.
Mbnulus. 25'i.
MlNAMl (D. N 188. 272.
MlMKA (J.), 448, 450.
Mines (Georgf). 324.
Minet (Jean), 237.
Min(;azzim (G.), 466.
MiNKowsKi (M.). 466.
MiNOT (H.), 153, 154, ^51.
MiRANDE (M.), 237.
MIRONOW, 291.
MiSSiROLl (A.), 237.
MiTCHEl.l, (P. A.), 5.
Miloeliiinclries, 3, U, 10, 16, 17, l.S. H), 20, 2'i.
31, 32, 33, 53, 5^1, 57, 169, 2iS?l, 313.
Milokinétisiiie, 'lO.
Mitome, 10.
Mitose, voir Division indircclc.
Mitoses hétérohoméotypiques, 'i^i, 59.
— hétérolypiques, 43, !\b, 46. 47, 57, 80,
81.
— lioméotypiques, 43.
— pluripolaires, 41, 75.
MIYAKE (K.), 99.
Mniuiii lionium, 56.
Modal isme, 483.
MODRAKOWSKI (G.), 330.
Moelle épinière, 453, 461.
MOELLGAARD, 448, 449.
Moisissures, 327.
Moïté, 546.
Molge, 9.
MOLISCH (H.), xi\, 331, 343.
MOLLIARD (M.), 237.
MOLLIER, 18.
Mollusques, .584.
MOLTSCHANOFF (L. A.}, 397.
Monade, 36.
Moiières, 545.
MonUia candida, 198.
Monisme, 527.
MONNIER (Marcel), 164, 292.
Monocotylédones (origine des), 396.
Monocystis i-ostralu, 59.
Monosoino, 132.
MONS, 320.
Monstruoslh's, 170.
MONTEVERDE (N.), XVIII, 315.
MONTGOMERV (Th. H.), 57, 132.
MooRE (A. R.), 344.
MOORIIOUSE, 277.
MoRAX (V.), 238.
.MoRDWlLKO, 143.
AlOREAU (F.), 4.
MoREAU (M'"' F.), 398.
MOREAUX (René\ 294.
MoREL (L.), 164, 227, 238. 290.
Morgan (T. II.), 74. 75, 119, 132, 133, 145, 349,
352, 353, 358, 359, 361, 388, 407, 408,
555.
Morgan (W. P.), 227.
MoRGiLis (.Sergiiis), 118, 119, 269.
MoRo, .340.
Morphine (action de la), 330, 335, 460.
Morphoplasma, 169.
MoRPURGO, 291.
Murl, 61, 96, 149 il suiv., 217, 551.
MoTT (F. W.), 398, 443, 466, 529.
Mmiehes dansantes, 138.
— sarciiphages, .342.
— si (Miles, 340.
Mouette, .386.
Moule, 209.
Miiusses, 81.
Mouton (digestion chez le), 261.
Mouvement, 480, 507.
— (production de), .305 et suiv.
Mouvements, 36, 219, 496 cl suiv., 508, 509, 545.
Mucique (acide), 193.
Mucor, 372.
— Muccdo, 329.
Mucorinées, 4.
MUIILMAN (M.), 314.
Mues, 145,271.
Miir/U, 471.
Mulâtres, 363.
Mulet. .363.
MÏLLER (Fr.). 172. 333. 344.
Miller (Karl), 81, 86, 95, 115.
MiLSOw (K.), 5, 59,
Ml \K, 466.
Murex, 57.
Murin, 91.
MURRAY (J. A.), 290, 350.
Mus musculus, 359.
— norvcgirus albinus, 140.
Musca, 9.
— co7't'ina, 409.
MUSCATELLO (G.), 110.
Muscles, XIII, 12 et suiv., 99, 100, 207, 215, 249,
306, 325, 326, 464.
— lisses, 15 et suiv., 306.
— (striation des), 15.
Musculaire (cellule), voir Cellule.
— (contraction), XIII, 219, 507, 508.
— (fibre). 12 et suiv.
— (rythme), 507, 508.
— (striation), 17, 18.
— travail), 306, 307.
Mutation, 318, 350, 352, 353, 354, 355, 372, 396,
402, 404, 405 et suiv., 410.
Mutations, 551, 552, 553.
— évolutives, 407.
MUTERMILCII (S.), 335.
Mutilations, 402.
— (transmission des), 552,
Mycoderma cercvisiœ, 198.
Myeoïde (règne), 546.
Mycoplasma, .391, 544 et suiv.
Mycorhizes. 421, 42.5, 426.
Mycoses, 396.
Myéline, 447, 451, 460.
— (fibres à), 454.
Myélinique (gaine), 451.
MvEKS (G. S.), 478, 486.
Myoblastes, 18.
Myolibrilles, 170. '
Myomélriale (glande), 293.
Myopie, 470, 530.
Myrinccodia lubrrosa, 414.
Myrmécophilie, 414, 418, 419.
Myrte, 209.
Mystiques (états), 504.
584
TABLE ANALYTIQUE.
My.viue, 9.
Myxochromosomes, i7.
Myxœdème,290.
Nabokich, 98.
Naegeli, 17^1, 390.
Nageotte (J.), XVII, 152, 153. 447. 453, 454.
NÀGLER (Kurl), 12.
IS'aja bunt/avus, 338.
Narcose, 23, 220, 330.
Narcotiques, 329, 330, ^60.
Nassa, 57.
Nathanson, 23.
Nattan-Larrier (L.), 341.
Naudin, 3^7.
Naumann, 418.
Nawaschin (S.i, 56.
Nebenkern, 109.
IS'ectopliryne Tornicri, 380.
Needham, 39^1.
Nène, 66.
NÈGRE (L.), 238.
Nègres, 363, Z&i.
Negri (A.), ^122.
Nekrassoff (A.), 142.
I\'einastoma, 369.
Némalocystes, 226.
Nemeg, 75.
Némerles, 116, 119, 120. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Néo-lamarcliisme, 372.
ISeottia ovata, 53.
Néo-\ilalisme, 546.
I\'epa apicutata, 526.
IXephila, 437.
Nèiihropliagocytes, 289.
Nerfs, 332, 45.'i, 457 et suiv., 549.
— crâniens, 173.
— (survie des), 153.
Nerveuses (terminaisons), 467, 468.
Nerveux (système), 548, 549.
Neubauer (E.), 326, 330.
NEUBAtER, 195, 196.
Neubauer, 198, 200.
neubauer, 202.
Neubauer (O.), 205.
Neuberg (C), 213.
Neuberg, 195.
Neumann (A.), 472.
Neurine, 96.
Neuroljioues, 452.
Neuroblastes, 90.
Neurolibrilles, 10, 170, 447, 448, 449, 454, 402.
Neurones, 498.
Neuro|)hagie, 462,
Nenrorycles Itydrophobiœ, 422.
Neurulcrus lenticutaris, 144.
Neurotropisme, 464.
Neutrophiles (grains), 449.
Névroglie, 169, 446, 447, 449.
Newma.\ (Cardinal), 505.
Newton, 484.
NiCHOLS (T. H.), 383.
NicoLLE (M.), 289, 339.
Nicotine, 331, 335.
Nidularia, 81.
NiEDERMEYER (A.), 311.
NlERENSTElN (M.), 164.
NiKOLAEV (P. N.), 459.
NlKOLAÏDES (R.1. 444.
Nilsson-Ehle (H.), XIX, 366, 367.
Nissl (corps de), 447, 448, 449.
Nitrates, 271.
Nitrites, 271.
Noctiluques, 311.
Nogiei- ;Th.). 136.
Non-usage (effet du), 524, 552.
Notonectes, 4,34.
Nourrisson, 528.
Noyau, 1, 10, 11, 12, 27, 28, 29, 30, 37, 50, 108,
313, 317, 350, 3,51, 426, 449. Voir aussi
Ovogénèse et Spcrmatogènèse.
— géanl, 313.
— (taille du), 269.
Nucléases, 176, 178, 179, 180, 189, 190.
Nuclèinases, 179.
Nucléines, 177, 178, 449, 545.
Nuclèiniques (acides), 177, 178, 179, 180,
262, 266.
— (substances), 175, 176.
Nucléique (acide), 311.
Nucléole, 10, 11, 57, 447, 449.
— chromatique, 49, 57.
Nucléo-plasniatique (rapport), 8, 9, 29, 30, 118.
Nucléoprotéides, 279.
Nucléosidases, 179.
Nucléosides, 179.
Nucléotidase, 179.
Nucléotides, 177, 178, 179.
Numidinées, 409.
NusSBAUM (Jozef), 119, 120, 137, 144, 146.
Nutrition, 13.5. 137, 219, 248 et suiv.. 544, 547.
— chez les végétaux, 273 et suiv.
NUTTAL (G. F.), 424.
Obermeier, ,341.
Obscurité (action de 1'), 314, 320.
Obsessions, 497, 505.
Obst, 10.
Obstacles (sens des), 491.
Ocneria dispar, 350.
Octopus, 209.
Ocypus olens, 415.
Odogénèse, 465.
O'Donoghue (Ch. H.), 103.
Odorat, voir Olfaction.
OEcùlogie, 414 et suiv.
OEcolkea, 383.
œil, 3.37, 441, 468, 494, 530. 554.
— à facettes, 470.
OEnocytoïdcs, 284.
OEiiolhera birnnis, 52, .366.
— (jiyns, 366.
— murirala, 52, ,366.
— Uimat-cldana, 366, 404. 405.
— nanclla, 309, 380.
OEnothères, .372.
OEsophage, .325.
Œuf, voir Produits sexuels et Ovogénèse.
— (développement de 1'), 251.
— (segmentation de 1'), 37 et suiv.
Oidium laclis, 198, 206.
Oie (digestion chez 1'), 261.
Oi.NUMA (Soaroliu), 444.
TABLE ANALYTIQUE.
585
Oiseaux, 382, .'585, 3S6.
— (corrc'lalion des organes des), l'i8.
— (développe nient des), 91.
— (spermies des), 9.
Olfaction, .'il6, ^171, 472, 531.
Onibellifères, 309.
Omnivores (oiseaux), 385, 386.
Onagre, 362.
0nak,\ (M.), 239.
Ontogenèse, xiv, 83 et suiv., 116, 'ilO, 'ii2, 551.
— (facteurs de 1'), 90, 99 et suiv.
Oocytes, voir Ovocytes.
Oogénèse, voir Ovogénèse.
Oogonies, voir Ovogonies.
Opercule, 171.
Ophtalmie sympathique, 337.
Ophijotroclia pueriiis, 'i3.
Opium (action de 1'), 330.
Opolhérapie, 298.
Oppenheim (K.), 214.
Opsonine, 334.
Orang-outang, 465.
Orchesella rufesccns, 298.
Orchidées, 22, 'i25.
Orcins Cliampagneuxii, 389.
— lalifolia, 3, 53, inccunatiis, 3.
— macutala, 53.
— Morio, 193, 390.
— pic ta, 390.
Orchitine, 97.
Ordahl (L. E. U.), XX, 519.
Organes des sens, 172, 173, 226, 467 et suiv.
— (physiologie des), 469 et suiv.
— ((structure des), 467 et suiv.
Organo-formatrices (substances), 84.
Orge, 259.
Orgler, 23.
Orientation, 311, 466, 494, 522.
Ors (E. d'), 482.
Orlliagoriscus mola, 446.
Orthogéuése, 402, 553, 559.
Ortmamiia Alluaudi, 407.
— Ilensliawi. 407.
OSBORN (H. T.), 380, 434.
OsBORNE (Th.), 263.
O'SiiEA, 534.
Osmia cormUa, 416.
— rufa, 416.
Osmotique (pression), 25, 26, 33 et suiv., 41,
218, 248 et suiv., 387. Voir aussi LiLLiE.
Osseux (tissu), 93, 168, 169.
OSTENFELD (C. H.), 350.
Ostéoblastes, 19.
Ostéoclastes, 19.
Osléoïde (tissu), 169.
OSTERBERG (E.), 191.
OSTERHOUT (\V. J. V.), Mil, 25.
Ott, 291.
Ouïe, 416.
Oursin (œuf d'), 31, 184, 377.
Oursins, 62; voir aussi aux noms d'espèces.
Ovaire, 192, 295, 360.
Ovaires, 60.
— (extraits d'), 221.
— (transplantation d'), 124, 125, 1.39, 140.
Ovalbumine, 261, 264.
Ovariectomie, 221.
OVERTON (E.), 336.
OVERTON (J. 15.), 286.
OvERTO\, XIII, 23, 25, .34, 249.
Oviparilé, 372, 409.
Ovocytes, 53, 89.
Ovogénèse, 49, 53 et suiv., 134, .360.
Ovulation, 295, 296.
Ovule. 53.
Oxalique (acide), 164, 165, 212.
OxNER (Mieczyslaw), 86, 119, 120, 121.
Oxydases, 29, 175, 185, tSs, 254, 2.55, 2.56.
Oxydations, 5, 27, 28, 29, 31, 61, 69, 70, 151,
181,184, 206. 239, 243, 251, 25'i, 330.
Oxygénases, 254.
Oxygénation, xiii, 26, 27, 28.
Oxygène, 27, 28, 61, 213; voir aussi Respira-
tion et Echanges gazeux.
— (action de 1'), 61, 155, .32.S.
Oxyhémoglohine, 281.
Oxynitrilases, 188.
Ozone, 227.
Paedogénèse, 82.
Pagniez, 231.
Parjrux Bcvlheioli, 435.
Paine (S. G.), 5.
Paladino (G.), 446.
Palladin (W.), 255, 2,56, 327, 328.
Pallas, 400.
Paludina, 57, 58.
Pancréas, 177, 180, 188, 191, 227, 230, 289, 302,
386.
(extrait de), 336.
— (transplantation du), 125.
Pancréatine, 188, 272.
Pancréatique (sécrétiiin), 287, 288, 289, 302, 330.
— (suc), 188, 245, 266, 289.
Pandanus, 50.
Pangènes, 351, 359.
Panmixie, 552.
Pauphotométriques (feuilles), 343.
Panspermie, 542.
Pantopode, 110.
Pantopon (action du), 330.
Papaïne, 337.
Papavéracées, 309.
Papillaii.t (G.), XX, 533.
Pappas (Constantin), 495.
Pappemil'SEN (Th.), 157, 261.
Parabasal (appareil), 21, 22.
Parabiose, 291.
Paraboloïde, 448.
Paraccntrolus lividus, voir Stronaylocentro-
tus.
Parafiltrilles, 170.
l'nrajocnia Givssii, 22.
Parai h'Iisme psychoiihysique, 483.
Paraliclilhijs dentatus, 427.
Paralysie, 442, 444.
— spinale, 446.
Paramœcium, 11, 370, 377.
— aiirclia, 150, 339, 378, 388, 389.
— caudalum, 62, 339, 378, 388, 389.
Paramitome, 10.
Paraplasnia, 169, 170.
Paraprislipoma viridensc, 435.
Parasites, 375.
Parasitisme, 29, 422 et suiv.
586
TABLE ANALYTIQUE.
Parasilisme social, 'il9, 'i20.
Pai-asomes, 169.
Parasphyxie, 'l'i'i.
Paratliyroïdectomic, 221, 22(), 290.
Parathyroïdos (glandules), 20.
Parctliliipia, 'ils.
Parésie, UUl.
Parielaria ofpcinalis, 331.
Paris (P.), 'rl8. -
Parisset, 164. 165.
Parker (G. II.), 173. 239, 321, 'l'i'i, 471.
Parole, 500,
Parshley (H. M.), 321.
ParllK'iiocarpie, 6(>, 07.
ParUiéuogénèse, xiv, 38, 65 et suiv., 93, 107,
132, l'i3, ViU, 295, 353, .364.
— (allornance avec l 'ampli i-
mixie), 76.
— (d(''leriiiini.sme de la), xiii,
XIV, 67 et suiv., 87.
— expérimentale, voir Détermi-
nisme de la parUiénogé-
nése.
— traumatique, 67, 68. 69.
Parihénogénéliqucs (œufs), 66.
ParlhénoKéiiisauts (ageuls), voir Parthénogc
nèsc expérimentale.
Parturition, 291, 292.
Passereaux, 385.
Pasteur, .3?i0, bU2.
Pastore (A.), 495.
Patella, 308.
Patheart. 164.
Patiro>', 'i95.
Paton (N.), 147, 164.
Patox (Stewart), 98.
■ Paulmier, 132.
Pavia, hlù.
Pavlov, 287.
Pear (T. H.), 494.
Pearce, 51.
Pearl (R.), 350. .377.
PEARSOX, 36-'i.
Peau (couleur de la), 363, ,36'i.
- — (Iransplanlallon de la), 126.
Pecten maxinuis, 127.
— opercularis, 127.
Pédagogie, 529.
Pédogéncse, UIH.
PEKELIIARliNG (C. A.), 305.
Pellegrix (J.), 435, 436.
Pellia rinpInjlUi, .56.
Pélonic, 387.
Pénicillium, 2'i2, 276.
— glaucum, 198.
Pcnnaria, 82.
— tiaretla, 93.
Pexnington (L.), 275.
Pensée, W(i, 502, 503, 510, 519.
Pentimalli, 'iO.
Pepsine, 185, 186, 188, 258, 263.
Peptides, 281, 282.
Peiilones, 263, 2M.
Perception, 519.
Perceptionnisles, 558.
Perdrix, 82.
Perez (J.), 138.
Péridiniens, 371, 389.
Pcridinioj)sis (tsiimrtrica, 371.
Pcridiiiiuia Puulscni, 371.
Pcrikaryon ccslicola, 'i23.
Périplasniodes, 81.
Perles (origine des), 'i21.
Perméabilité, xiii. U,b, 23, 25, 34, 152,249, 2.50.
Voir aussi Lii.i.iE.
Pcromfiscus Icucopiis, .360.
Peronospora parasilica, 406.
Pcroxydases, 189, 254, 2.55, 281.
Perrens, 536.
PERRm, .308.
Perriraz (J.), 111, 128, 407.
Perroncito (A.), 18.
Pesthy (S. vox), 265.
Pétales, 316.
Peter (Karl), 373.
PETUUXKEwncii (AI.), 73, 75, 416.
Petsimiexko (Boris de), 11.
Pclunia, 350.
Peuples, 534.
Pevreloxgue (E. de), 239.
Pezard (A.), 140.
Pfeffer, 26.
Pkeffeh, 79, 274, 275.
Pfeffeu (W.). 239.
Pfexxiger (U.), 209.
PFl.i'GER, 26, 2.50.
PliTophycées. 432.
Phagocytes, 60.
Phagocytose, xv, 305,345 et suiv.
PliaUiisia inamiUata, 373.
Pharynx, 161.
Phaséoline, 260.
Phaseolus, 279.
— cnrasiftorus, 190.
Phénolypes, 404.
Phénylalanine, 198, 199, 200, 201, 203, 204, 261.
Phillips, 124.
Philocopra, 78.
Philosophie positive, 558.
Phlorizine, 167, 267, .303, 304, 306.
Phloroglucine, 190.
Phobies, 497, 505.
Phœnix, 376.
Phora (tplina. 384.
Phosphates, 189, 190, 229.
— (excrétion des), 302.
Phosphatèse, 189.
Phosphatides, 209.
Phosphore, 166, 184, 210, 211, 545.
— (action du), 326.
J'hospiKu'ée (intoxication), 326.
Phospliorique (acide), 175, 176, 270.
PhoUnns scinlillans, 310.
Photogéniques (organes), 235, 310, 311.
Phototropisme, 222, 311, 341, 342 et suiv.
Phycoérythrine, 312.
Phycomycéles, 546.
l'hyllocacUis, 376.
Phylhqioipliyrine, 235.
Phylogénie, 410, 411, 429 et suiv., 4,55.
Pliijsa, 526.
Pluisiilis Alkrkcmji, 190.
Physicisnie, 559.
Physogastrie, 383, 42,5.
Pkysostcgia virginiana, 54.
Physostigmine, 335.
TABLE ANALYTIQUE.
587
l'hytochlorine, 315.
riiylohémaline, 255.
l'ICADO (P.). 398.
Pii-iirdie, 382, 383.
Piccui (Cecilia), 437.
PiCK (E.), 330.
PiCTET (Arnold;, 145, 356.
Pieris, 9.
— brassicse, 139.
■ — iiapi, 139.
— i-api, 1.'59.
PIÉRON (II.), 442, 454, 461, 496.
Pigeon (transplanlaliou do la peau chez le),
126.
Pigeons (croisement cliez les), 361, 362.
Pigment, 38, 317, 408, '|/|5.
Pigments, 169, 221, 312 et suiv., UbO.
PlI.LSBUUY (W. B.), 508.
Piloeariiine, 292, 335.
l'ilumnus, U2l.
PiNCUSSOHN (L.), 157, 239, 281.
Pinéale (glande), voir Hypophyse.
Piper (H.), 479.
Pipéridine, 190.
Piquants (plantes à). 372.
PuiOTTA (R.), 67, 239.
Pisciula, ^150.
Piscivores (oiseaux), 385, 386.
Pistan, 53.
— sativum, 20, 328.
Pitcairnia xantlwcahjx, 193.
Pltchou, 'il7.
l'iTTARD (Eugène), 130.
Piluitaire (extrait), 3.36.
^ (glande). 160, 167, 2?i2, 290, 291.
Placenta, 93, 197, 291, 292.
Placcnlome, 29/i, 295.
Plagiolepis pygmœa, 'ilS.
Plaisir, 498.
Planaires, 269. Voir aussi aux noms d'espèces.
Ptauaria dorolocepliaUi, 151.
Plaquettes, 334.
Plasma germiuatif, 152, 359, 402.
Plasmadiaphora, 423.
— Brassicœ, 422.
Plasmadiaphoracées, 397.
Plasmazellen, 284.
Plasmode, 169, 257.
Plasmosomes, 313.
Plastine, 47.
Plastosomes, 10.
Plate, 374, 403, 404.
Plateau, 375.
Platon, 435.
PkUijiiaster, 415.
Pleislopliora pcriplanclcc. 78.
Plenk (11.), 148.
Pléomélrose, 419.
PLES^vlLA, 156, 479.
Ptiuragc :\)tjo$pora, 78.
Pleuroncetcs, 399, 427.
l'ieuronecles maximus, 399.
PleiiroHis osti'eatus, 80.
Plexus choroïde, 32.
Plumes, 148.
Pluleus, 374.
Pnèine, 214.
Pneumogastrique, 462, 472.
Podarlœ ohsruva, 118, 119.
Pœcilogonie, 409.
Poisons (action des), 183, 545.
Poissons, 418, 425, 429, 471.
— (alimentalion des), 2,31.
— (digestion chez les), 260.
— (distribution géographique des),
434, /i35.
— (respiration des), 25.3.
POLACK, 495.
PoLAXYi (M.), 282.
Polarité, 88, m, 122.
POLIMANTI (O.), 239, 342.
POLITIS (J.), 22, 23, 193, 212.
POLL (H.), 360.
POLLACCI (G.), xvili, 276, 422.
PoLLAK, 332, 333.
Pollen, 46.
POLOTZKY (A.), 161.
Polychètes, 43.
Polyergus ruf'nsccns, 419.
Polyrjonum Fagnpijvum, 325.
Pohjgordius, 116.
Polyniérie, 363.
Polymorphisme, 418.
— ergatogénique, voir Sexe.
— métagènique, 143 et suiv.
Polynoïdiens, 117.
Polypeptides, 186, 207.
Polyphylétique (évolution), 410.
Polypnée thermique, 444.
Polypodiiim vulgare, 224.
Polyuréides, 237.
• Poinatomus sallaltix, 471.
PONCINS (V'n DE), 417.
Ponts intercellulaires, 11.
— nucléaires. 11.
PONZO (M.), x\, 492, 493.
POPIELSKI, 208.
POPOFF (Nicolas), 293, 389, 430.
POPOVICI-BOZNOSANU (A.), 415.
Porc (digestion chez le), 261.
Porcettana sayana. 138.
Porcher, 164, 165,
PORGES (O.), 297, 326.
PORODKO (T.), 240.
PORTHEIM (L. V.), 160, 279.
Porthesia similis, l.W.
Portier (P.), 240, 375, 421.
Portulacées. 316.
Postojeff (1.). 163, 332.
Potamilla torelli, 423.
Potamobius aslacus, 299.
Potassium, 215, 438.
— (action du), 2.35, 321 et suiv.
— (sels de), 183.
Pougnet (1.), 240.
Poule (digestion chez la), 261.
— (hérédité chez la), 352.
— (œuf de), 98, 215, 393.
— (transplanlaliou d'organes chez la), 124,
125.
Poules carnivores, 387.
— (croisement chez les), .362.
Pouls, 484.
Poumon, 180, 191.
Pourpre rétinien, 469, 494.
Poussins (psychologie des), 524.
588
TABLE ANALYTIQUE.
POZERSKI (E.), 289.
Prasek, 230.
Précarlilage, 1<)8, 160.
Précipitation, XAU.
Préeonjugraison, 63.
Preisig (H.), 536.
Prell (Heiurifh), 425.
Prenam (A.). 16. l'J, 350.
Preti (L.), 306.
Présenlalion (temps de), Sfi'i.
Pression (sensation de), i92.
— (s('nsil)ililé à la), 'lOS.
— atmosphérique (action de la), .^520.
Pressler (Curt), 104.
Priapulus, 9.
Priestley (J. H.), 276.
Pritchaud (I. J.), 426.
Probabilités, Zi83.
Procbromosomes, 45.
Produits sexuels, xiv, 50 et suiv., 97, 121, 132,
139, l^iO, 152, 184, 360.
— — (maturation des), 53, 55, 58 et
suiv., 143, 144.
— — (origine embryogénique des), 53
et suiv.
— — (structure des produits mûrs), 60
et suiv.
Progénése parthéno génétique, 82.
Proleucocytes. 2.s4.
Proline, 188, 197.
Promsy (G.), 240.
« Propaggini •, 446.
Propionique (acide), 206.
Prosobranches, 57.
Protéase, 180, 184, 189.
Proléinase, 263.
Protéines, 164.
Protéiques (substances), 186, 190, 191, 192, 196,
210, 259 et suiv., 272.
Protrnor, 132.
— belfragci, 49.
Protéolyse, 281.
Protéolytique (ferment), 264.
Proléoses, 329.
Protistes, 550, 554, 555, 557.
Protoalbumose, 329.
Prolochloropbylle. 315.
Pt^otococcus viridis, 325.
Protomitomiquc (réseau), 548, 549.
Proto mycélium, 391.
Protoplasma, 168, 169, 544 et suiv., 548 et
suiv.
Protoplasmiquos (communications), 548.
Protozoaires, 12, 331, .395.
— (immortalité des), 156.
Prowazek, 557.
Prunet (A.). 240.
Priums Laiitocrra.^iis, 312.
Prussique (acide), 181, 183, 312.
Przibram (llans), xvi, 170, 291, 401.
Psammecliinus miliai'is, 61.
Psenulus alvatus, 415, 416.
Pseudomitose, 46.
Pseudoperoxydase, 183.
Psendoplexironectcs americanus, 427.
Pseudopodes, 3, 36, 37.
PseudoplDijne vivipiire, 380.
Psychiques (phénomènes), 558.
Psycho-électriques (phénomènes), 486, 487.
Psychologie animale, 527. Voir aussi Psycho-
logie comparée.
— anormale, 533 et suiv.
— comparée, 522 et suiv/
— infantile, 528 et suiv.
— expérimentale, 482, 483.
— objective, 527.
Ptéridophytes, 32, 81, 546.
Plerocallis Tiliœ, 146.
Pleroides fjrisnnn, 311.
Puberté, 530.
Puccinia graminis, 426.
— Malvaceariim, 395.
Pucerons (sang des), 283.
Pigliese (A.), 306.
Punaises d'eau, 253.
PUNNETT (R. C), 129, 135, 145.
Pi RIEVVITSCII, 275.
Purines. 207, 212. 213, 266.
Puriques (bases), 175, 176, 212.
Pltter (A.), 256, 270.
Pijgœra anaclioreta, 365.
— anastomosis, 365.
— curtula, 365.
— pigra, 365.
— prouva, 365.
— Rœschkei, 365.
Pygopages, 291.
Pyocyanique (bacille), 338.
Pyramidales (cellules), 452.
Pyridine, 159, .331, .333.
Pyrimidiqucs (bases), 178.
Pyrogallol, 184.
Pyromucique (acide), 203.
Pyrosonics, 423.
Pxjrrhocoris, 132.
Pyrroporphyrine, 235.
Pyruvique (acide), 195, 196, 199, 200, 201.
Quinine, 3,35.
— (excrétion de la), 302.
Rabaud (Etienne), xvi. 103, 372, 413, 415.
Rabinowitsch (A. G.), 261.
Rabl (C), 468.
Races géographiques, 409.
— humaines, 533, 534.
— pures, 388, 389.
Raciborski, 23.
Racines, 243.
Racovitza, 383, .384.
Radeijki (M. W.), 444, 486, 487.
Radiobes, .544.
Radium (action du), xiv. 106, 107, 108, 224,328,
329, 343.
Radoslavuevicii (P. R.), 529.
Rage, 422, 455.
Rajeunissement, 151, 152, 153.
Rakoczy (A.), 185.
Rameau, 485.
Rana clama ta, 524.
— esculcnta, 105, 106.
— fusca, 68, 87, 99, 106, 109, 192.
— mascareiiiensis, 436.
— pipiens, 457.
TABLE ANALYTIQUE.
589
Bana sylvatica, 524.
— virescens, 524.
Ransom, 332.
Ranvier, \U.
Raphides, 193.
Raspail (Xavier), 382.
Rat blanc, 464.
Rate, 177, 180, 188, 101. 231, 240, 258.
Ratusmann (E.), 157, 281.
Ratisbosne (P.), 505.
Rats, 263. 270.
— albinos, 3X1.
— noirs, 381,
— norvégiens, 381.
Ravasini, 67, 400.
Hnvcnala, 160.
Ravenna (C), 210.
Raynaud (iVl.), 238.
Rayons X (action des), 105, 136.
Re (Filippo), 67.
Reach (F.), 267.
Réaction, 487, 488.
— (temps de), 344, 487, 488.
Réactions, 511.
Read (Carv.), 524.
Reboussin (R.), 399.
Récognition, 546.
Reconnaissance, 516, 517.
Rectum, 459.
Redikouzew (W. W.), 299.
Réductase, 311.
Réducteurs (processus), 243, 280.
Réduction, xiii, 81, 95, 280.
— chromatique. Voir Maturation des
Produits sexuels.
— cytoplasmique, 59.
Réductions, 26, 27, 2«.
Pvéflexe plantaire, 458.
— palellaire, 459.
Réflexes, 459, 551.
— conditionnels, 459.
Refroidissement, 156.
REGAUD (Cl.), 3, 19, 52, 60, 136.
Regen (Johann), 117.
Régénération, 95, 100, 112 et suiv., 151, 152,
170, 464.
— des plantes, 122.
RÉGIS, 538.
Regnault (Jules), 136, 298.
Regnault (Félix), 412, 414.
Régulation, 109.
REI(JHEiNSPERGER(A.), 418.
Reichert, 36.
Rein, 21, 155, 191, 208, 223, 260, 364. 299, 301.
302.
Reimiardt (R.), 211.
Reimiart (A.), 248.
Reixke, 312.
Reinke, 43.
Rem EDI, 240.
RENAIT (J.), 19.
Renaut, 169.
Reproduction, 547.
— asexuelle, 142, 152.
— (périodes de), 413.
Réserve (substances de), 169.
Réscw'cine, 184.
Résorption, 261, 262, 263.
Respiration, 206, 214, 217, 250 et suiv., 299, 300,
301, 310, 318, 375, 463, 485, 487.
Respiratoire (centre), 463.
— (excrétion), 299.
— (quotient), 181, 257, 264, 267.
Respiratoires (échanges), 223. Voir aussi Res-
piration.
Rétine, 338, 468, 469, 548, 540.
Rétinien (épithélium), 313.
Retzius (G.), 9.
P>EVAULT D'ALI.ONNES, 521.
Rêve, 500 et suiv.
Révulsion, 345.
Revmond, 496.
Rliabditis nujrovcnnm, 134.
Rhéoplasme, 169, 170.
Hhipsalis srtulosa, 376.
Rhizocéphales, 424.
Rhizoliypha radicis Limodori, 421.
Rhizomorpka subicrranea, 421.
lihizophidium iiollinis, 344.
Rhodophycées, 432.
Rhomboidichlhys podtis, 427, 428.
Rliombus maximiis, 427.
— tœvis, 427.
Rhumbler, 36, 37, 46.
RIms Coriaria, 369.
Ribbert, 291.
Ribose, 177, 178, 179.
Riche, 223.
RicnET (Ch.), 240. 334, 547.
RiCIITEK (G.), \ix, 329.
Rick (E.), 335.
RiDDLE (0.), 5.
RiGNANO (E.), 517, 521.
RlJNBERK (G. VAN), 399, 428.
RIKE (O.), 227.
RiNGER (A. J.), 194.
RiPKE (O.), 198, 227.
RlTTER (G.), 317.
RITTER (G.), 5.
RlTTER (Wm. E.), 542.
Rivière (G.), 127.
Riz, 264,
ROAF(N. E,), 241.
ROBEL (J.), 235.
ROBERTS, 27.
Robinia pseudaccacia, 331.
ROBINSON (R.), XIV, 136, 297.
ROESSLE, 313.
Roger, 241.
ROGERS (Gh.), 241.
Rohde (Emil), 48, 241.
ROHONVI (K.1, 175.
ROHRIG, 291.
ROMEIS (B.), 92, 418.
ROMIEU (Marc), 20, 59.
RONA (P.), 158,165, 190, 191, 334, 278, 279,
282.
RONCATO, 336.
Rongeurs, 357.
Rontgeu (rayons de), 60.
Roques (X.), 387.
RORIG, 418.
ROSA (D.), 399.
Roscoff (fauve de), 435.
ROSE (W. G.), 164, 193, 304.
ROSEMANN (R.), 258.
590
TABLE ANALYTIQUE.
ROSENBERG (A.), 184, 248.
ROSE>'FELD,271.
ROSENTITAL(J.), XV, 174.
ROSENTHALEU (L.), 187.
Ross (E. H.), XIV, 96.
Ross (IL C), XIV, 96.
Ross (R.), 241, 399.
Rossi (G.), 241.
RoTiiKi (Paul), 455.
ROTIIMANN, XVII, 467.
Rotiferes, l'i5.
RouBAiiD (E.), 371, 409, 430, 525.
ROUBIER, 165.
RouDSKY (D.), 242.
Rouille, 391.
Roule (Louis), 434.
Roussette, 260.
RoussY (A.), 242.
ROL'TII, 291.
Roux (\V.1, 18, 87, 93, 351.
RowE (E. G.), 500.
Ro\ (Délice), 535.
RUBBEL (Augnsi), 424.
ROBINSTEIN, 242, 247.
RUB\ER, 252.
RurtBERG, 23.
RuDoi.Pd (K.), xi\, 376, 399.
RUFZ DE Lavison' (J. DE), 26, 2ft2.
RUGER (H. s.), 479.
Ttiimcx acriosa, 141.
Russo (Achille), xiv, 62, IVt, 135.
RUTII (Edward S.), 155.
Sabcltaria, h\.
■ — ■ spiniilosn, k?>.
Sac embryonnaire, 50, 51, 53, bk. 07.
Saccardo, 78.
Saccharique (acide), 19'i.
Saccharose, 196, 267, 280, 281, .307, 318.
Saccocirus, 116.
Sacculine, 137.
Sacerdotti, 93, 334.
Sagai-lia, 9.
Saf/itta Inpuuclala. 'i36.
Sahara, 387.
— (l'aune du), '436.
Saïda, 275.
Saint-IIilatre, 1*02.
Saladin (().), 198, 227, 341.
Salamanch^a viaculosa, 41, 121, 171. 372.
Salamandre, 269.
Salicase, 190.
Salicine, 190.
Salicornia, 250.
Salicylique (aldéhyde), 181.
Saligéuine, 190.
Salinité, voir Salure.
Salix, 331.
Sai.kovvski, 26, 202.
Salmon (Albert), 479.
Salow (P.), 488.
Salpes, 311.
Salure (intluence de), 372, 433.
Sai.vin Moore, 422.
Salvinia, 32.
— nnlans, 79.
Samhucus, 331.
Sanotis (S. DE), 489, 518.
Sand (René), 462.
Sandgre\ (J.l, 204.
San Diego (faune de), 433, 436.
SA^EY0SHI (S.), 213.
Sang, 18, 137, 1.53, 159, 163, 169, 183, 190, 191,
207, 209, 239, 244, 252, 277 et suiv..
329, ,346.
— (action dans la parthénogenèse), 68,
69, 70, 72.
— (coagulation du), 279.
— (perles de), 272.
Sanguine (pression), 221. 277, 285. 325, 333.
Sanguines (lacunes), 298.
Saxo, 332.
Samschi, 525, 526.
Saponine, 332.
Saprolégniées, 344.
Sarcelle, ,386.
Sarcomes, 312.
Sarcoplasme, 17.
Sartory (A.), 242.
Sarvonat, 165.
Sasaki, 202, 203.
Satiirnia paormia. 314.
— pyri, 314.
Saunier (Gh.), 480.
Sauropsidés, 409, 410.
Sauton (B.), 79, 327.
Sauvageau (G.I. 52, 242. 431. 434.
Savory (IL). 192.
SCAFFJDI (V.), 212, 213,
Scarlatine, 230.
SCHiEFFER (Asa A.), 524.
SCHyEFFER, 280.
ScilAFER (E. A.). 242.
SCHAFER (P.). 280.
ScnAFER, 172.
SCIIAFFER, 23.
.SCIIAFFER, 93.
SCHAFFER, 168, 169.
SCHAFFNIT (E.), XVIII, 318.
SCHAPOSCHNIKOFF (W.). 242.
SCHAR (Ed.), 187.
Schardinger (Réaction del. 1.59.
SCIIELOUMOW (A.), 229.
Schcinakovrlla, 423.
SCIIEWIAKOFF, 548.
SciiiL (L.), 242.
Schiller (J.), 6.
SciiiLOW, 254.
SciiiMKEwiTSCH (W.), 166.
SCHIMMER, 420.
SCHIMPER, 212, 414.
SCIUPILOFF, 15.
ScniTTEMiELM (A.), 191, 192, 262, 266.
SCIILATER (G.), 8.
SCHLEGEL (G.), 435.
SCHMALZ (Josef), .52.
SCHMlD (BastLin). 318, 343.
SCHMID (N.), 159.
SCIIMIDT (IL), 103.
SCIIMIDT-lMÏLLllElM. 260.
SCIIMIEDEBEKG, 26.
Schneider (K. G.), 400.
SCHNEIDEU (R.), 530.
SCHONBORN (E. Graf von), 271, 444.
SCHiiNDORFF (B.), 166, 193, 267.
SCHOTTELl'IS. .340.
TABLE ANALYTIQUE.
591
Sc;iioTTE\. 202.
SCllIlEINER (O.), 243.
SciiiiôTEU, 78.
SciiiiLi.EU (Joseph), 459.
SciiULT/.K (E.). 114, 166, 209. 2(».
SCHliLTZE(J.), 310.
ScillLTZE (F. E.), 544.
SCllUI.TZE, 5.^5.
ScniLTZE, tiUl.
SCllL'LTZE (O.), 18. 2U, 27.
SCIIULZE, 270.
SnilUNK, '!?,'■>.
Sciii!STER (Edgar), 443, 466.
ScuiiTZ, 26.3, 2()'4.
SCIIWALBE, 172.
SCHWAKZ {(:.), 207, 302.
SCllWARZ, 297.
Sdara, .'î72.
— Tlumiœ, .397.
Scitla bifolia, 387.
Scolylides, 370.
Scomhcr scomber, 471.
Scopolamino, 'i60.
Sco()Uy, 130.
Scott, lU, 75, 291.
Scuruirra coicoplvata. xiv, 5.5, 417.
Sciillhun canicuta (a-iifs du), 108.
Scyphistomes, 309.
Sécheresse (action de la), 382, 383.
— (adaplatiou à la), 376.
Sécréline, 225, 336.
Sécrétion, 31, 32, 169, 287 et suiv.
— interne, 7, 136, 1.Î7, 227, 270, 288,
291, 292.
Seolas (J.), XX, 536.
Segmentation, .53, 87, 88, 89, 91, 93, 94, 107,
109.
Ségrégation, 413.
Sélection, 402.
— artificielle, 552, 561.
— naturelle, 412, 552, 553, 561.
— sexuelle, 552, 561.
Selenka, 62.
SELLIER (M.), 536.
Sels (action des), 26, 34, 35, .S8, 61, 73, 75, 183.
188, 191, 2.32, 235, 297, .321 et suiv. Voir
aussi Parthénogenèse artificielle.
SÉMiciiON (Louis), 146.
Semi-lunaire (pli), 429.
Semon, 412.
Séneçon, 394.
Sénilité, 151.
Sensations, 485, 508,
— cutanées, 493.
— doloriliques, 489, 493.
— lumineuses, 489.
— musculaires, 484 et suiv.
— organiques, 484 et suiv.
— spatiales, 492, 493, 495.
— tactiles, 489, 490.
Sensibilisatrices, 335.
Sensibilité, 536.
— différentielle, 551.
Sepin, 4,50.
SERGEANT (L.), 382.
SÉRIEUX, 537.
Serine, 271.
SEKJIYN (W. C. DE), 480.
Serpents (venins des), voir Venins.
Sn-vanus alricavda, 435.
Sérum, 182, 190, 217. 218, 226, 242, 282, 289.
Sérumalbumine, 2.59, 261.
Sérums, 338.
— (action des), 221, 333 et suiv.
Sève des végétaux, 285, 286.
SEVERiN(IIarry), 526.
Severin (Henry), 526.
Sexe, 129 et suiv., .531, .5.51.
— (détermination du), xiv, .56, 131, 132, 1.33.
134, 1,35, 14'i, 289, .352.
— (hérédité (du), voir Uén'dité.
Sexes (proportion des), 141, 142, 388.
— (rapprocliemeni des), 410.
Sexualité, 129, 152.
Sexuel (dimorphisme), .352, 386, 429.
— (instinct), 416, 417.
Sexuels secondaires (caractères), 7, 129 et
suiv., 139, 140, 551.
Shaekell (J. F.), 166. '
Sharp (L. W.). 54.
Shearer (Cresswell), 134.
SHEPI1ERD(\V. T.), 480.
SiiERRiNGTON (C. S.), 97, 221, 443. 444,
466.
Shibvta (K.), 32, 243.
SuiBATA (N.), 266. 326.
SHILLING-TORGAI , 243.
Shoiîey (Marion L.), 90.
SHULL (A. Franklin), 145.
SiUiLL(Ch. Alb.), 243.
SHULL (G. II.), 131.
SlEBOLD(E.). 211.
SlEDLECKI. 29.
SlEGEL (1.). 297.
Siffleur hujjpé, 417.
SlGNORELLl, 445.
SIGRIANSKY(M'""), XI\, 421.
SIKORSKY, XX, 484.
Silice, 160, 274, 275.
Simoceplialus vclulus, 356.
Simon (F.), 264.
Simon, 535.
SINÉTY (DE), 132.
Singes, 290, 465, 528.
SiNNOT (Edm. W.), 431.
Sinœcie. 420.
Sismochorismc, 316.
Sitaris, 415.
SIVRE, 260.
Skeptophylaxie, 216, 230.
Skioklisimètre, 343.
Skorikow (A. S.), 299.
Sleigiit, 515.
Slemons(iM. j.), 197. •
SLOSSE, 244.
Slowtzoff (B.), 211.
Slôyd, 507.
SLYKE (D. D. VAN), 260.
Smetanka (F.), 166, 303.
Smilacina, .55.
Smit, 463.
Smith (A. M.), 218.
Smith (GeolTrey), 137.
Smith (R. Wilson), 54.
Snell (J.), 2.
SOBOTTA (J.), 90.
592
TABLE ANALYTIQUE.
Sociabilité, 535.
Sociale (évolution), 560, 561.
— (vie), 5.3?i.
Société, 550, 551, 53?i, 561.
Sociologie, 528, 561.
Sodium, 215, 321 et suiv.
— (action du), 337.
— (sels de), 183.
Sol (influence (du), 382.
Solminm liibcrosuni, .368. ?i06.
— Commrrsotiii, 368, ^07.
— Magiia, 368, 396, ^07.
— rostralum, i04.
SOLGER (T. B.), 427.
Soi.ms-Laubacii, ^05, 406.
solowjew (s. k.), 259.
Solutions (action des), 103.
— nutritives, 27^), 275.
— salines, 250.
Somations, XIU.
Somatoiilasma, 169.
SOMEREN, ,393.
Sommeil, 252, 461, 500, 501.
— chez les Poissons, 'rl8.
— (maladie du), 392, 393, 399, 537.
SOMOGYI (S. VON), 207.
Sons, k<èk.
Soui':GES (R.), 86.
Sourds-muets, 531.
Souris, 90, 91,
— (cancer chez la), 97, 125.
— (couleur des), 349, 357, 359, 360.
— valseuses, 359.
Souz\ (DE), 244.
SowTON (S. C. M.), 444.
Si)Mnandrie, 76.
Spatiale (coordination), 486.
Spi'-cilicité cellulaire, 86 et suiv.
Spemann, 105.
Spencer, 9, 41.
Sperlicii (A.), 309.
Spermatides, 20, 57.
Spermati<iue (toile), 416.
Spermatocytes, 20, 55, 57.
Sperniatogénèse, 9, 10, 43, 53, 55 et suiv.,
360.
Spermatozoïde (constitution du), 69.
Spermatozoïdes, .37, 52, 106, 132, 133, 140.
— atypiques, 57.
— ^ apyrénes, 57, 58.
— oligopyrènes, 57.
— verniiformes, 57, 58.
Sperme, 237.
Spermies, 56.
— géantes, 55.
— naines, 55.
Spemiine, 97.
Spermophytes, 465.
Spermotoxines, 335.
Splixrccliimis, Xiv, 70, 71, 72, 373.
Sphégiens, 415.
Sphère visuelle, 466.
Spiller (G.), XX, 533.
Spillmainn (L.), XV, 220, 345.
Spinacia olcrucca, 45.
SPINDl.ER (K.), 183.
Spirilles, 341.
Spirilloses, .341.
Spiritisme, 505, 506.
Spiritoïdes (faits), 506.
Spirogyra, 274.
— calospora. 58.
— communis, 63.
— crassa, 63.
— lonyata, 58.
— majusciila, 325.
— neglecla, 59.
Spirnplii/llum fcrriigineum, 268.
Spit/er, 29.
Spoeiir (H. A.), 244.
Spongiaires, 173.
Spongilla lacuslris, 95, 116.
Spongillides, 81.
Spooner (Georgina B.), 88, 103.
.Spores, 11, 327, .395.
— (reproduction par), 78, 79 et suiv.
Sporotrichose, 455.
Sporotricuni Deurmanni. 455.
Sprecher (A.), 141,274.
Squatus, 9.
Stadler (E.). 280.
Staehelin, 257.
STAFFEL, 313.
Standflss, 372.
Stanék (VI.), 209, 210.
Stanesco (M.), 402, 403, 460.
Stannes (H. S.), 400.
Staphylocoque, .338.
Starch (Daniel), 499.
Starkenstein (E.), 181, 297.
STARLI.NG, 287, 288, 289, 291.
Stauffacher, 11.
Stavvska (Boleslawa), 339.
Steche (D.), 314.
Steche (O.), 182.
Stéfani (A.), 546.
Steinach, 1.37.
Steinmann (G.), .396.
Slcllaria, 372.
Stcnotomusclirysops, 471.
Stcplianonymplia SUveslrii, 22.
Stepp (W.), 264.
Sterigmalocyslis 7iigra, 329.
Stérilité, .360, 365, 432.
Stern (L.), 181, 206, 214.
Stern, 510.
STEVENS (N. M.), 75, 132, 353.
STEVVART, 230.
Stigmates, 254.
Stitpnotia salicis, 139.
Stimuline, 334.
Stockard (Charles B.), xv, 127.
Stocklasa (J.), XIX, 244, 320.
Stoeckli\ (E.), 167, 281.
Stoll (A.), 315.
Stolte (K.), 214, 230.
Stomates, 255, 376.
Stomoxys calcih-ans, 409.
Stomps, xvn, 45.
STOPPEE (R.), 244.
Stovaïne, 167, 460.
STRANCH (W. F.), 185, 216.
Strasblrger (E.), 6, 46, 133.
Str.^TTON (G. M.), 480.
Slreptopclia l'isoria, .362.
Stricht (René van der). 53. 86.
TABLE ANALYTIQUE.
593
SxnoBrLi, (E. C). 48.
Slriihilanllirx, 332.
STIiOElll.lN (G.), XX, 509.
Sli-oufiyloccnlrolus. hl, 60, 251.
— liuidus, 61, lO'i.
— purinirdlits, 72,
SlropIn/lHS cdentuliis, 'i23.
STRiiBCL (P.l, 196.
Strycluiiuo. 332, 33."), 'idl.
STi'DMCiv V (V.), 6, 21, 168, 169.
Sljilotrtlii. 173.
Suhstam'cs cliimiqiies (Jiclioii dos), 'l'i.S.
— (lo charpenle, 16<).
— de l'ùrganisme (composilion clii
miquc des), 174 cl suiv.
— (échanges de), voir Échanges.
Succinique (acide), 206.
SuCK^'ovv (F.), 166, 267.
Sucre, 163, 189, l'.K), 278, 279, 302, 303, 307,
.316, 318.
Sucres, 234, 25'i, 25r).
Suicide, 532.
Sulfuraires, 222.
Sullivan (M. X.), 243.
Sullivan (O.), 180.
SUMNER (Fraucis B.), xvi, 244, 'i02. 427.
Sun (M""), 12.
Superstition, 505.
Supraréninc, 7, 333.
Surfaces (rùle des), 256.
Surnuméraires (membres), 170.
Surrénale (insuffisance), 326.
Surrénales (glandes), 136, 180. 270, 297, 29S.
302, 39-'i, 463.
— (extrait de), 3.36.
Survie, xv, 149, 152, 153, 154. 156, 452.
SUTO, 326.
SiiVVA (A.), 195, 209.
Svedelius (N.), xviii, 146.
SwiECiCKI, 274, 275.
Svvingle (W. T.), 52.
Sijcon raplianus, 114.
Symbiogénése, 544.
Symljiose, 316, 414, 421. 425, 545. 546.
Symes (W. L.), 167.
Symes (W. R.), 460.
Symétrie, 170 et suiv.
— bilatérale, 87, 89, 91.
Symphilie, 420.
Symplasme, 169.
Synapsis, 58; voir aussi Division indirecte.
Synascidics, 423.
Syncinésies, 509.
Syncytiuni, 169.
— de Schwann, 453, 454,
Syndiploïdes (cellules), 45.
Synesthésie, 486.
Syncxoplasma, 169, 170.
Syphilis, 346, 528.
Syphoméduses, 161.
Syrie (faune de la), 435.
Syringa, 317.
Système nerveux, 100, 121, 154, 172, 173, 438
et suiv., 527.
— (évolution du), 173.
— (rôle du), 287, 288, 289, 292, 294.
SZABADFOLDI, 489, 490.
SziLY (A. \0\), 312.
l'année biologique, XVI. l'JU.
Tabac, 159.
— (fumée de), .331.
Tabaniis, 138, 393.
Taciiau (II.), 194.
Tachyphylaxie, 221.
Tact, 428, 491, 492, 5.31, 536.
— à distance, 491.
Tactismes, voir Tropismes.
Td'nia, 173.
TMlATiA (J.), 166, 338.
Taille, 377.
Takaiiosiii (D.), 165, 278, 282.
TANAKA (M.), 213.
Taxaka (I.), 188.
Tanulek (,1.). 140.
Taxgl (F.), 265, 299.
Tannin, 185.
Taiiis, 81.
Tarentules, 416.
Tartrique (acide), 213.
Tassy (Ed.), 498, 517.
Tastevin (J.), 539.
TAliBKMIAlS, 185.
Taupe, 140.
Techow (G.I, 117.
Tectofibrillcs, 170.
Téguments (coloration des), 427.
Teiciimann, 74.
Téléostéens, 26, 346.
Téleutospores, 46.
TELLO (F.), 447, 464.
Température facliou de la), 145, 156, 241, 277,
306, 314, 318, 373, 491, 543, 544.
(sensibilité à la), 468.
Temps, 508,
— (concept du), 558.
Tendineuses (fibrilles), 18.
Tension superficielle, 33, 34, 35, 41.
Tératogénése, 102 et suiv.
— expérimentale, 104 et suiv.
_ naturelle, 110, 111.
Tératomes, 295.
Térébenthine (essence de), 286.
Termes- bcUicosus. 425.
Termites, 425.
Terni (TuUio), 8.
TERROINE (E.), 188, 245.
Teslacivores (oiseaux), 386.
Testicule, 136, 190, 369.
Testicules (extraits de), 335.
— (transplantation des), 139.
Tétanique (antitoxine), 238.
— (toxine), 339.
Tétanos, 507.
Tétramères (fleurs), 387.
Tetrapoma, 406.
Tetrodon, 3.38.
Tétrodo|}enlose, 338.
Télrotoxine, 338.
Tkalasscina, 75, 76.
Thécoplasma, 33, .34 et suiv.
TlK'lycaryons, 74.
Théoalbumose, 329.
Théobromine, 96.
Théraphosides, 416.
Thermochorisme. 316.
Thermotropisme, 341, 342.
TlllENEMANN (AugUSt), XVI, 400, 4l2_
38
594
TABLE ANALYTIQUE.
Thioalbumnse, 329.
TiiODAY (Sykes M. G.\ 400.
Thomas (M. M.), 400.
Thompson (M. E.\ 499.
Thompson. 180, 185.
Tlwmpsonia japonica, 'i2'i.
Thomsen (K.\ 131.
Thomson (D.) 390.
Thomson (J. G.), 241.
Tlion (migrations du\ 'i3.j.
TiioORis (A.), 148, 163.
TiioRNTON (\V.), 245.
Tliiomboplasline, 2"9.
Thuya oricntalis, 2!)â,
Thuyorhodine, 2'!.').
Tliymoiuiclciaiqiu; (acide), 26(5.
Tliymonucli'iqiie (acide), 177, 179.
Thymus, 23, 123, IW, 227.
Tliyréo-parathyroïdcclomio, 211.
Thyroïde (^iHiidel. 180, 235, 237, 290, 341.
Thyroideclomic, 167, 2'i6, 290.
TiEfiHEM (Ph. VAN), 400.
Tilid plaliiplujUa, 317.
Tilleul, 2(i'9.
Timarcha, 2X3.
Tison (A.), 78, 397.
Tissu choroïde, 168.
— cordai, 168, 169.
Tissus, 206.
— de charpente, 168.
— de soutien, 168.
— (phylosénése des), 17ii.
Tilanothères, 381.
TITCHNER (E. B,), TjIO, 521.
TOEîEER (F.). 276, 'lOO.
TODI) (C), 278.
Tonotihrilles, 168, 170. 309.
Tonoplaste, 46.
Topi (M.), 333.
Torpilles, 446.
Torrenia Fniirnieii, 325.
Toucher, 480.
TOERNADE (A.), 52.
Tournois (1.), 52, 103.
Tower, 403, 404.
Towles (C), l(i7, 304.
Toxines, 334,335, 338, 3.39 et suiv., 345.
Trachées, 311.
Trachéides, 163.
Tracy, 474.
Tyadpsranlia virriiniit, 56.
'l'RAMPEn\c,H ((;.), 258.
Tiansfusion sanji^uine, 277, 280.
Transplanlalion, 124, 125, 139, 294, 551, .553.
Voir aussi Greffe.
Traquet, 417.
Traumatismes, 352, .391, .392.
Traumalolropisme, 317.
Travail, .506, 507,
— (dépense de), 411.
Tkaynari) (E.), 377.
Treadweei,, 74, 75.
Trématodes, 43.
Trembley, 126.
Trendelenburg (P.), 297.
Trendelenbukg (N.), 445.
Treub, 67.
Tribntyrine, .334.
Triclwmonas, 22.
TrichopUtx, 142,
Trichoplères, 387, 415.
Triclades, 116.
Triconepliila, 437.
Triepel, 18.
Trier (G.), 166.
Trigouides, 430.
Trimeresurus riulduanus, 339.
Trispermie, 109.
Triton, 121.
— (transplantation d'organes chez le), 125.
T ritonium, 57.
Triuracées, 400.
Troglobies, 383.
Trondle, 58.
Trophoclnomatine, 12, 47.
Trophoplasma, 46.
Tropidocarpum, 406.
Tropismes. 341 et suiv., 557, 551.
Troeessart (E. L.), 400, 434.
Trischel, 494.
Trypanolysines, 335.
Trypanosoma Brucei, 393.
— cvansi, .393.
— f/ambiensc, 392, 395, 400, 422.
— Lewisi, 242.
— nanum, 393.
— pecorum, 393.
— rhodesknse, .395, 400.
— uniforme, 393.
Trypanosomes, 3.35, .395.
Trypanosomiase, 248, .398.
Trypoxi/lon lir/nlus. 415, 416.
Trypsine, 188, 206, 244, 264, 337.
Tryplique (digestion), 264.
Tryptophane, 197, 198.
Tscheboksaroff (M.), 245. 463.
TSCHERNORUTZK! (M.). 180, 189.
TscniRCH (A., 67. 400, 432.
TSVETT, voir TSWETT.
TSWETT (M.), 167, 245.
Tube digestif (action du régime sur le), 385,
386.
— (régénération du), 120.
Tubercule alaire, 110.
.Tuberculeux (bacilles), 338.
Tuberculine, .335.
Tuberculose, 334, 335, 528.
TULLIO (P.), x\. 508.
Tnnieiu-s, 84, 85, 96, 97, 98, 126, 423.
Tuniciers. 423.
TUR (Jan), 108.
Turbots, 427, 428.
Turrilclla. 57.
Turtur aiiritus. 362.
Tympan, 492.
Tympanislria picolor, 362.
Tyrosine, 195, 196,197, 199, 200, 201. 231, 261,
339.
Ubiscu (Lcopold voNl, 117.
UEXKL'LL, 458.
Ugglas (B.), 310.
•Ulehla. (Vladimir), 36.
Ulex cxiropœus, 374.
UUramicroscoije, 448.
TABLE ANALYTIQUE.
595
Ulli-a-violols (rnyons), 2;i0, W\, 311, ;il9, .•?2(),
Ii21, 'i'i7, ^'iS.
UMJKumi.i. (FiJ, 167, 227, 269, 270.
IJuicollMliurcs voi'gauismcs), ô'iS.
Unio, U2i.
Universités, ô."?'!.
Vm\ (P. G.). XIII, 26.
Urban, 115.
UiH'asc, 188.
Urée, 190, 207, 208, 260.
— (action de 1'), 145.
Uricohiique (ferment), 191.
Uricoxydase. 206.
Urinaire (excrétion), SOO, .301.
Urine, 169, 191, 26-'i, 302, 303, 304, 461.
Urique (acide), 208, 212, 213, 303.
Uriqiies (cellules), 305.
Urodéles, 43.
Uronutsiijx. 246.
Uroin/chid. 118.
Ur<>i>lilyclis hemispkœrica, 78.
Urotroitine, 5.
Urlica dioica, 190.
— urens, 418.
Usage (effets d'), 552.
USHER (F. L.). 276.
Utérine (trompe), 294.
Utérus, 48, 291, 292, 294, 295.
Vaccination, 334.
Vacuoles, 46.
Vacuolides, 544.
Valentin, 36.
Valine, 195, 197, 271.
Vamplrcltn Spirocjijrœ, 7.
Vanadium, 284.
Vandevklde (J.), 263.
Vaney (C), 105, 370, 401.
Vaniline, .319.
Vanneaux, 399.
Variabilité, 141, 373, 374.
Variation, .368 et suiv.\ .550.
— adaptative, 375 et suiv.
— alternative, 402, 403.
— brusque, 404; voiraussi Mulalion.
— (cas remarquables de), 380.
— (causes de la), 380 et suiv.
— continue, 381.
— corrélative, 380.
— de l'adulte, 377 et suiv.
— discontinue, 381, 402, 404.
— (généralités sur la), 372 et Suiv.
— sous l'influence du milieu et du
régime, 382 et suiv.
— sous l'influence du mode de repro-
duction, 388.
— (résultats de la), 388 et suiv.
— spontanée, 380 et suiv.
Varialious évolutives, 372.
— (lixation des), 405 et suiv.
— méristiques, 410.
Variot, 528.
Vaschide (N.), 501.
Vaso-di latine, '208.
Vauclieria, 4, 325.
Vautier (Jean), 496.
VECCHI (E.), 462.
VELEY (V. h.), 167, 312, 460.
Venins, 224, 336, et suiv.
Ventricule succenturié, 385, 386.
Venzlaff (W.), 91.
Vératrine, 335.
Fermetus gifjas, 57.
Vermoessen (C). 53.
Veronica arvensix, 397.
Vers à soie, 396.
Verson (E.), 298.
Vertébrale (colonne), 410.
Vertébrés, 409, 410, 411, 550.
Verzvr (F.), 252, 264, 267.
Vésiculeux (tissu), 168.
Viande (extrait de), 272.
Vibrations (action des), 372.
Ficia Faba, 184, 328.
— saliva, 331.
Vie, 560.
— (nature de la), .558.
— (origine de la), 542, 543, 544, 545.
— ralentie, 253.
Vieumeyer (H.), 419, 420.
ViGUIER, 246.
Villa (G.), 481.
Vilmorin (P.), 53.
Vincent, 290.
ViNCnox (Jean), 532.
ViRCHOV, 555.
Vision, 469 et suiv., 494, 523, .525, .530, 531.
Voiraussi Sensations visuelles et Vue.
— color('é, 469, 470, 471, 491.
Fisnea Mocancra, 208.
Vitalisme, 546.
Vilellin (corps), 53.
Vitellogénèse, 53.
Vivante (matière), 551.
— (substance), 547.
Vivi|iarité, 409.
VLt:s (Fred), xiii, 12.
VOEGTLIN (C), 167, 304.
VOGLER (P.), 380.
VoGT (O.), XVII, 445, 465.
VOGT (M"»"), XVII, 465.
VoiGT (J.), 303.
Voit (F.), 307.
Voix. 500.
Volailles (races de), 384.
Volonté, 550, 559.
VoLTZ (W.), 246, 272, 299, 300.
VOORHOEVE (N.), 211.
Vorlicelles, 32 et sul\ .
VouK (V.), 226, 246.
Vries (DE), 26, 366, .372, 402, 404. 405, 406, 553.
Vries Schalb (Aima de), 481.
Vue, 342, 416, 428, 439, 486, 536.
VuiLLEMlN (P.), 78, 350, 401.
VlLPIAN, 509.
WaChsmlth (Fr.), 186.
Wada (T.), 332.
Waele (II. de), 263.
Waentig (P.), 182.
Wager (Harold), 59.
Wagner (\V.), 527.
Wakeman (A. J.), 198, 201, 203, 205.
Wakker, 23.
Waldeyer, 455.
Walker (E. N. A.), 246, 384.
596
TABLE ANALYTIQUE.
Wallace (Walliii J. E.), x'^, 508.
Wallengben, 2S'i.
AValler (I).% 311.
Waller (Mrs). 311.
WAI.r.CiREN, 21.
Walpole (C. s.). 247.
Walter (F. K.), 121.
Warburg (A.), 31, 205.
Warbirton (G.), 424.
Wasse, 537.
WASSILIEFF,' 276.
Wasmann, 302, 401, 418, 419, 420.
Wasteneys (Hardoljih^ xv, 31. <S.>, 108. 251.
321.
Waterman (N.), 332, 463.
WAT.SON (John). 523.
Watson (W.l, 445.
Watt (H. J.), 483.
Waxweiler, 528.
Weber (E. h.), 489, 490.
VVeber (F.), 317.
Weber (L.). 481.
Weckers, 187.
Wedensky, 508.
Weeks (D.), 351, 539.
Wehrle (E.), 267.
Weidenreich, 284.
Weikberg, 247.
AA EISMATSN, 89, 93, 114, 350, .390, 402, 553.
Weismannisme. 3.59.
Weiss (F. E.), xi\, 366.
Weiss (Fr. L.), 514.
Wells (Gedeoii), 167.
Wells (L.), 481.
Weltner, 95.
Wexder (N.), 191.
Werber (E. J.), 103.
Werner (F.), 418.
AAerthelmer, 247.
Wesenberg-Land, 253, 389, 415.
\\ ESTPHAL, 510.
Wetzel, 126.
WEYMEERSCir, 294.
Wiieeler, 419.
Wheldale (M.), 167.
WniTE (J. F.), 260.
WuiTE (R. G.!, 278.
WlECHOWSKl, 194.
WlEDEMAM>« (:\laximiliPii), 371, 372.
Wiener (K.), 262.
WIESNER (F.), 213, 231.
WlESNER (J.), 247, 343.
Willey (Arthur), 401.
Jf'illin anomala, 206.
Williams (C. L.), 372.
Williams (Roger), 97.
Willstatter (H.), xvui, 2.35, 315. 325.
WiLSON (Edmund R.), xiv, 62, 74. 132, 145.
WiLSON (H. V.), 95, 11.3, 114, 116.
WiLSON (M.), 56.
WiMMEK (M.), 262.
Winch (W. II.), 532.
WiNIWARTER (VON), 54.
WINKLER (Hans), 27, 124.
WiNOGRADSKY, 276.
WiNTERNITZ (G.), 184.
WlNTERSTElN fl-;.), 166, 276.
WlNTERSTElN (II.), 252.
WIRTH, 516.
WiTSCiiLi (Emil). 62.
WOERKOM (W. V.), 458.
WOHLGEMITH (A.), 507.
WOIILGEMITII (J.). 182.
WoLF (C.), 167, 191.
WOLFF (J.), 167, 281.
WOLFF, 121.
WOLFF, 327.
Wolfram, 468.
wollmann (e.), 340.
woltereck, .389.
WooDBrRN (W. L.), 53. 67.
WooDRUFF (Lorande L.), 150, 339.
\A ooDWORTii (R. s.), 481, 510.
WoRMS (R.), 560.
WORTH (J.), 193.
WUND, 519.
WiiRM (E.), 186.
X - chromosomes, voir Chromosomes sexuels.
Xanthiue, 96. 177.
Xanthiques (bases), 305.
Xauthium, 243.
Xanthophylle, 312.
Xénnphyophores, 544.
Xérophylie, 387.
Xiphias (/ladiits, 446.
Xjpho-coslal (angle), 148.
Xyphopages, 103.
Yatsu (Xaohide). 89.
Y - chromosomes, voir Giiromosomes sexuels.
Yerkes (Robert). 523.
Yeux, 342, 416, 428, 4.30.
— (couleur des), 171, 353, 354, 355, .3.59, 408.
— (luduence de l'inanition Sur Icsl. 269.
YORKE (W.), 248.
YouNG (Emile), 471.
YoLNG (W. J.), 189.
Yucca gloriosa, 1.
Ylng (E,), 482.
Zacharias, 11.
Zaleski (W.), 168, 184, 248, 256, 276.
Zamia, 4.31.
Zdobmcky (W.), 244.
Zca, 98.
— moijs, 325.
— — pcnsylvanica. 352.
Zéljroïdes, 362, 363.
Zeijlstra (H. H.), XIX, .369. 380. 'lOl.
Zéine, 263.
Zeleny (Charles). 113, 171.
Zeugonephila, 437.
ZIELINSKI (F.), 344.
ZIMMERMANX (K. W.), 21, 23.
Ziimin, 391.
Zoé (larves), 318.
Zona. 536.
Zonule ciliaire, 468.
Zooparasitisme, 397.
Zoospores, ,344.
ZUELZER, 302.
ZUNZ (E.), 329.
Zygosomes, 41.
Zymase, 254, 2.55, 264, .3.38, 341.
Zymogène, 186.
L'ANNÉE BIOLOGIOUE
COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE
YVES DKLAGE
MEMBRE DE l'iNSTITUT
PROFESSEUR A l'UMVERSITÉ DE PARIS
DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF
Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs
SECRETAIRES DE LA REDACTION
Partie Zoologique Partie Botanique
Marie GOLDSMITII F. PÉCHOUTRE
Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles.
RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES :
■f
PHILIPPE (D'' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de rsychologie
Physiologique à la Sorbonne.
SEIZIÈME ANNÉE
1911
PARIS
LIBRAIRIE LHOMME
3, RUE CORNEILLE, 3.
1915
Volume publié à l'aide d'une subvention accordée
par l'Université de Paris
(Fondation Commercy).
ETAT DE LA PUBLICATION
Le l""" volume, relatif à l'année 1895, est entièrement épuisé. Du
tome II il ne reste que 3 exemplaires. Les tomes III à VII (inclus)
sont en petit nombre. Pour la vente de ces volumes, il sera traité
de gré à gré.
Pour les années suivantes, il n'existe encore aucune restriction de
ce genre.
Le volume XVIII (1913) a été publié en 1914, laissant une lacune
de deux années (1911 et 1912). Le présent volume comble la lacune de
l'année 1911. Celle de 1912 (volume XVII) sera comblée l'année
prochaine. Le volume XIX (année 1914) est sous presse et paraîtra
à la fin de la présente année. Les volumes ultérieurs paraîtront
régulièrement, chacun à la fin de l'année qui suit celle à laquelle
il est relatif.
Pour la vente de tous les volumes indistinctement, s'adresser à la
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