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Full text of "L'Année biologique"

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L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


TYPOGRAPHIE   FIRMIN-DIDOT   ET   C'e.    —   MESSIE    (EURE). 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAU 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girakd, 

MUe  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn',  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M11»  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  [Botanique);  J.  PHILIPPE  [Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 

1921-22 

NOUVELLE  .SÉRIE.  —  TOME  SECOND 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,     120. 


JM 


LISTE  DES  COLLABORATEURS 

DU  VOLUME  XXVI 


AUBEL  (E.).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

BACHRACH  (MUe  E.)-  —  Préparateur  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 

BONNET.  — Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Strasbourg-. 

BOUBIER  (A.  M.).  —  Docteur  es  sciences.  Genève. 

BOYER    (P.).   —  Préparateur  à    la   Faculté  de  Médecine.    Paris. 

CARDOT  (H.).  —  Chef  de  laboratoire  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 

CAULLERY  (M.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Paris. 

CHATTON  (Ed.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Strasbourg. 

CUÉNOT  (L.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Nancy. 

DALCQ  (A.).  —  Préparateur  à  la  Faculé  de  Médecine.  Université  Libre. 

Bruxelles. 
DANIELOPOLU.  — Professeur  à  la  Faculté  de  Médecine.   Bucarest. 
DEHORNE  (M"e  L.).  —  Docteur  es  sciences.  Préparateur  à  la  Station 

Biologique  de  Roscoff.  Paris. 

DE  LA.  VAULX  (R.).  —  Docteur  es  sciences.  Paris. 
DRZEWINA  (A.). — Docteur  es  sciences.  Paris. 
FOA  (C).  —  Professeur  à  V  Université.  Padoue. 

FONTES  (J.).  —  Chargé  de  cours  à  la  Faculté  de  Médecine.  Strasbourg. 
FRÉDËRICQ  (L.).  —  Professeur  à  V  Université.  Liège. 
GIRARD  (P.). —  Docteur  es  sciences.  Paris. 

GOLDSMITH  (M.).   —    Docteur  es  sciences.  Préparateur  à  la  Faculté 
des  Sciences.  Paris. 

LÉCAILLON  (A.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Toulouse. 

f   MICHEELS  (IL).  —  Docteur  es  sciences.  Liège. 

MOREAU  (F.).  —  Chef  des  travaux  de  botanique  à  la  Faculté  des  Sciences. 

Nancy. 
OSCHMANN.  —  Chargé  de  cours  à  la  Faculté  de  médecine.  Strasbourg. 
PÉGHOUTRE  (F.).  —  Docteur  es  sciences.   Professeur  au  Lycée  Louis- 

le- Grand.  Paris. 
PEREZ  (GH.j.    —  Professeur   à  la   Faculté  des  Sciences.  Paris. 


/ 


S  7  s  ? 


vi  LISTE  DES  COLLABORATEURS. 

PHILIPPE  (Dr  Jean).  —  Directeur  adjoint  du  Laboratoire  de  Psycho- 
logie physiologique  à  la  Sorbonne.   Paris. 

PICTET  (Arnold).  — Privat-docent  de  Zoologie  à  l'Université.  Genève. 

PLANTEFOL.  —  Docteur  es  sciences.  Préparateur  au  Collège  de  France. 
Paris. 

PRENANT  (A.).  —  Professeur  à  la  Faculté  de  Médecine.  Paris. 

PRENANT  (M.).  —  Agrégé-préparateur  à  l'École  normale  supérieure. 
Paris. 

REMY  (P.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Nancy. 

ROBERT  (A.).  —  Chef  des  travaux  de  zoologie  à  la  Faculté  des  Scien- 
ces. Paris. 

ROMME  (M"e).  —  Licenciée  es  sciences.  Paris. 

RONCATO  (A.).   —  Docteur   es  sciences.   Université  de  Padoue.  Italie. 

SANCHEZ  Y  SANCHEZ  (M.).  —  Docteur  es  sciences.  Madrid. 

SCHWARTZ  (A.).  —  Chargé  de  cours  à  la  Faculté  de  Médecine.  Stras- 
bourg. 

SOUÈGES  (R.).  —  Chef  des  Travaux  de  botanique  à  la  Faculté  de  Phar- 
macie. Paris. 

SPINNER  (H.).  —  Professeur  à  l'Université.  Neuchâtel. 

TEODORO(G.).  —  Chargé  de  cours  à  V Université  de  Padoue.  Italie. 
TERROINE  (E.).  —  Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences.  Strasbourg. 
TIIIVOLLE  (L.).  —  Préparateur  à  la  Faculté  de  Médecine.  Strasbourg. 
VARIGNY  (H.  de).  — Assistant  au  Muséum.  Paris. 
WURMSER  (R.).   —  Docteur  es  sciences.  Préparateur  au  Collège  de 

France.  Paris. 
ZWEIBAUM  (J.).  —  Assistant  à  l'Institut  d'Histologie  de  l'Université. 

Varsovie. 


CHAPITRE  PREMIER 
La  Cellule 


Boas  (Friedrich).  —  Beitràge  zur  Kenntnis  der  Wirkung  des  Sapo7ii?is  au f die 
pflanzliche  Zelle.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXVIII,  350-353,  1921.)      [5 

Brodersen  (J.).  —  Die  Entstehung  der  Hiinefeld-Hensen'schen  Bilder  im 
Froschblut  bei  beschrânktem  Wasserzusatz.  (Anat.  Anz.,  LIV,  385-397.)    [6 

Chatton  (E.). —  Sur  un  mécanisme  cinétique  nouveau  :  la  mitose  syndinienne 
chez  les  Péridiniens  parasites  plasmodiaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  859- 
861,  1921.)  [8 

Cruger  (Otto).  —  Untersuchungen  ùber  Mesesekret  und  Autoplastensekret. 
(Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  175-177,  1921.)  [6 

a)  Dehorne  (Armand).  —  Sur  l'Amibe  du  foie  suppuré  humain  et  sur  la 
formation  de  ses  cristalloïdes.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  N.  et  R., 
11-18,  4  fig.,  1918-1920.)  [3 

b) Détermination  du  nombre  des  chromosomes  dans  les  larves  de  Corethra 

plumicomis.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  N.  et  R.,  25-30,  10  fig.,  1918- 
1920.)  [Les  cellules 

somatiques  de  ces  larves  possèdent  trois  chromosomes  de  grande  taille;  ce 
nombre,  bien  qu'impair,  représenterait  bien  le  nombre  diploïde.  —  P.  Rémy 

Guilliermond  (A.).  —  Nouvelles  observations  sur  l'origine  des  plastides  dans 
les  Phanérogames.  (Rev.  gén.  Bot.,  XXXIII,  401-419,  449-470,  1921.)         [2 

Hofler  (K.)  und  Stiegler  (A.).  —  Ein  auffàliger  Permeabilitàtsversuch  in 
Barnstofflôsung.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  157-164,  1921.)  [6 

Hammerschlag  (R.).  —  Zur  Morphologie  der  Erythroblastenkerne.  (Arch. 
f.  mikr.  Anat.,  VC,  Abt.  1,  83-116,  1  pi.)  [2 

Levy  (S.).  —  Ueber  die  Lochkerne  der  lymphatischen  Randschicht  der  Lebcr 
und  des  Mesenleriums  von  Triton  alpestris.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  VC,  Abt.  1, 
247-264,  8  fig.)  [2 

Medes  (Grâce)  and  Me  Clendon  (J.  F.).  —  The  effect  of  anesthetics  on 
living  cells.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  5,  243-246,  1920.) 

[5 

Molisch  (Hans).  —  Beitràge  zur  Mikrochemie  der  Pflanze.  N°  16.  Zur  Silber- 
reduktion  der  Chlorophyllkôrner.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  136- 
139,  1921.)  [4 

Pratje  (A.).  —  Die  Chemie  des  Zellkernes.  (Biol.  Zentralbl.,  XL,  88-112, 
1920.)  [4 

a)  Prenant  (Marcel).  —  Sur  les  localisations  cytologiques  d'une  peroxydase 
et  sur  sa  présence  dans  des  cellules  sexuelles.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  SOS, 
1921.)  [4 

l'année  biologique.  1 


2  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Prenant  (Marcel).  —  Recherches  sur  les  rhabdites  des  Turbellariés. 
(Arch.  Zool.  expér.  etgén.,  LVIII,  219-250,  1  pi.,  12  fig.,  1918-1920.)        [3 

a)  Slonimski  (P.)  et  Zweibaum  (J.).  —  Sur  quelques  conditions  de  la  colo- 
ration vitale  des  infusoires.  (C.  R.  Soc.  biol.,  LXXXVI,  71-73,  1922.)        [5 

b)  —  —  Sur  V excrétion  des  colorants  vitaux  par  les  infusoires.  (Ibid., 
LXXXVI,  98-99,  1922.)  [Ibid. 

Sokoloff  (Boris).  —  Sur  la  question  de  l'absorption  chez  les  Protozoaires.  La 
membrane  d'Overton.  (R.  C.  Soc.  biol.,  LXXXV,  1102,  1921.)  [5 

Tchahotine  (S.).  —  Recherches  de  cytologie  expérimentale  faites  avec  la  mé- 
thode de  la  radiopunclure  microscopique.  (Bull.  Inst.  Océan.,  N°  401,  1-23, 
1921.)  [7 

Tennent  (David  H.).  —  Evidence  on  the  nature  ofnuclear  activity.  (Pro- 
ceecl.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  4,  217-221,  1920.)  [7 


1°  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule  et  de  ses  parties. 

a)  Structure. 

Hammerschlag  (R.)-  —  Sur  la  morphologie  du  noyau  daus  les  érythro- 
blastes.  —  D'études  minutieuses  sur  la  morphologie  du  noyau  très  poly- 
morphe des  érythroblastes,  H.  conclut  que  cette  polymorphie  n'est  pas  due 
aux  déformations  de  la  membrane  nucléaire  sous  des  influences  mécaniques, 
comme  on  l'admet  généralement.  La  membrane,  en  réalité,  ne  fait  pas  que 
se  déformer,  mais  se  résorbe,  au  moins  localement.  La  polymorphie  peut 
ainsi  résulter,  soit  d'un  éclatement  local  de  la  membrane,  sous  forme  d'une 
fente  ou  d'un  lobe,  soit  du  bris  du  noyau  en  deux  à  quatre  fragments,  soit 
enfin  d'une  dégénérescence  de  la  chromatine  pendant  une  cinèse.  Dans  tous 
les  cas  l'influence  déterminante  doit  être  attribuée  à  des  processus  chimi- 
ques. —  M.  Prenant. 

Levy  (S.).  —  Sur  les  noyaux  troués  de  la  couche  corticale  lymphatique  du 
foie  et  du  mésentère  de  Triton  alpestris.  —  De  ses  recherches,  L.  conclut 
que  les  noyaux  en  anneau  des  leucocytes  doivent  être  distingués  de  ceux 
qui  se  forment  dans  les  cellules  géantes  par  des  fusions  nucléaires,  lorsque 
la  division  cellulaire  ne  suit  pas  immédiatement  la  caryodiérèse.  Le  proces- 
sus est  autre  dans  les  leucocytes  :  pour  des  raisons  physiologiques,  les  noyaux 
se  divisent  en  lobes  qui  restent  adhérents  et  peuvent  se  trouver  placés  de 
telle  façon  qu'il  se  fait  des  formations  nucléaires  annulaires.  —  M.  Prenant. 

Guilliermond  (A.).  —  Nouvelles  observations  sur  l'origine  des  plastides 
dans  les  Phanérogames.  —  Continuant  à  rattacher  les  plastides  aux  mito- 
chondries,  G.  y  voit  une  variété  de  mitochondries,  présentant  en  commun 
avec  les  autres  éléments  du  chondriome  des  caractères  morphologiques  et 
histo-chimiques,  mais  s'en  distinguant  par  une  taille  souvent  plus  grande, 
une  chromaticité  parfois  différente,  une  résistance  plus  grande  aux  fixateurs 
usuels  et  surtout  par  leurs  propriétés  physiologiques.  Ces  mitochondries 
spéciales,  qui,  particulièrement  dans  les  jeunes  cellules,  ne  se  distinguent 


I.  —  CELLULE.  3 

que  faiblement  ou  ne  se  distinguent  pas  des  autres,  ne  lui  paraissent  pas 
naitre  aux  dépens  de  ces  dernières,  mais  constituer  une  sorte  de  chondrio- 
somes  qui  évoluent  parallèlement  aux  autres.  La  théorie  de  la  dualité  mito- 
chondriale  s'appuie  sur  l'observation  de  deux  sortes  de  mitochondries,  effec- 
tivement visibles  chez  quelques  plantes  supérieures  et  sur  le  fait  que,  chez 
les  Algues,  les  Bryophytes,  les  Ptéridophytes,  les  plastides  conservent  leur 
individualité  pendant  tout  le  développement.  —  F.  Moreau. 

b)  Prenant  (Marcel).  —  Recherches  sur  les  rhabdites  des  Turbellariès.  — 
Les    rhabdites   de  Dendrocœlum    lacteum,    qui    en  juillet  représentent  le 
1/200  du  poids  total  de  l'animal,  sont  constitués  par  une  ou  plusieurs  com- 
binaisons calciques  insolubles  de  substances  protéiques  sulfurées  et  phos- 
phorées,  qui,  très  probablement,  sont  desnucléoprotéides.  Chez  les  Triclades 
et  les  Rhabdocœlides,  les  rhabdites  de  l'épiderme  naissent  de  granulations 
diplococciques  superficielles,  qui  très  probablement   sont   des  corpuscules 
basaux;  cette  formation  est  analogue  à  celle  de  la  pièce  intermédiaire  du 
spermatozoïde  ;  pendant  ce  temps,  les  noyaux  des  cellules  épidermiques  dégé- 
nèrent :  ils  se  divisent  fréquemment  par  amitose,  détachent  des  bourgeons 
qui  émigrent  vers  la  région  superficielle  ;  il  semble  que  certains  y  laissent 
diffuser  leur  chromatinequi  se  condenserait  sur  les  corpuscules  superficiels; 
il  n'a  pu  être  mis  en  évidence  de  chondriome.  Dans  les  cellules  à  rhabdites 
du  parenchyme,  il  a  été  observé  des  divisions  amitotiques  et  des  dégénéres- 
cences  nucléaires  pycnotiques  ;  ces   cellules  contiennent  des  rhabdites  de 
deux  sortes,  reliés  insensiblement  à  des  corps  sphériques  qui  pourraient 
bien  être  des  produits  de  dégénérescence  nucléaire  ;  il  a  été  mis  en  évi- 
dence, dans  des  cellules  du  parenchyme  ou  dans  des  rhabdites,  des  mito- 
chondries qui  peuvent  s'allonger  en  chondriosomes  analogues  à  des  petits 
rhabdites,  mais  de  ces  observations  on  ne  peut  rien  déduire  de  certain  au 
sujet  de  l'origine  de  ces  rhabdites.  Chez  Fecampia  erythrocephala,  il  y  a  au 
moment  de  l'enkystement  et  de  la  ponte  deux  poussées  rhabditiques  succes- 
sives, éphémères  ;  la  formation  des  rhabdites,  qui  ont  aussi  dans  ce  cas  la 
valeur  de  corpuscules  basaux,  est  accompagnée  d'amitoses  et  de  dégénéres- 
cences nucléaires.  Chez  les  Polyclades,  les  rhabdites  épidermiques  naissent 
directement  à  partir  de  noyaux  dégénérés,  chacun  de  ceux-ci  pouvant  se 
transformer  en  un  ou  plusieurs  rhabdites  ;  les  Polyclades  ont  des  rhabdites 
exclusivement  dans  l'épiderme;  Holoplana  Gruvei  et  Emprosthopharynx, 
d'après  Sixten  Bock,  et  certains  individus  de  Prosthiostomum  siphunculus, 
d'après  P.,  font  exception  à  la  règle  et  possèdent  des  rhabdites  à  la  fois  dans 
l'épiderme  et  dans  le  parenchyme;   P.  pense  qu'il  s'agit  là  d'une  varia- 
tion saisonnière.  Il  semble  bien  queles  formations  rhabditiques  représentent 
des  produits  d'excrétion  dont  l'abondance  varierait  périodiquement  (proba- 
blement maximum  à   l'entrée  de   l'hiver,    et   minimum   à  l'époque   de  la 
maturité*  sexuelle);  ces  produits  ne  seraient  pas  rejetés,  mais  seraient  utilisés 
ultérieurement  par  l'animal.  Les  rhabdites  procèdent  directement  (épiderme 
des  Polyclades)  ou  indirectement  (épiderme  des  Triclades  et  des  Rhabdocœ- 
lides)  de  noyaux  dégénérés  ;  il  est  alors  permis  de  croire  que  la  substance 
protéique  dont  ils  sont  composés  est  une  condensation  d'une  combinaison 
calcique  de  nucléoprotéides  fournies  par  les  noyaux  cellulaires.  —  P.  Rémy. 

a)  Dehorne  (Armand).  —  Sur  l'Amibe  du  foie  suppuré  humain  et  sur  la  for- 
mation  de  ses  cris talloï des.  —  Il  s'agit  de  la  forme  amiboïde  mobile  d'Enta- 
rnœba  histolitica,  que  l'on  trouve  uniquement  dans  les  selles  muco-sanguino- 
lentes  et  le  pus  des  abcès  d'origine  amibienne.  Dans  l'endoplasme,  épais, 


4  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

granuleux,  vacuolaire,  il  apparaît  autour  de  certaines  vacuoles  hyalines  une 
enveloppe  sidérophile  en  forme  de  croissant  qui,  s'ouvrant  du  côté  où  elle 
est  le  plus  mince,  laisse  échapper  son  contenu  dans  l'endoplasme  ;  ces  crois- 
sants, une  fois  vidés,  se  déroulent  et  prennent  la  forme  de  fuseaux  :  ce  sont 
les  cristalloïdes  des  auteurs.  Sécrétés  bien  avant  l'enkystement  de  l'Amibe, 
ces  cristalloïdes  seraient  presque  tous  transformés  dans  le  cytoplasme  péri- 
phérique en  une  substance  liquéfiée  qui  servirait  à  former  l'enveloppe  kys- 
tique; ils  disparaissent  quand  l'animal  est  enkysté.  La  formation  des  cris- 
talloïdes de  \'E.  de  l'Homme  est  conforme  à  celle  décrite  par  Chatton  chez 
une  E.  des  Singes;  elle  est  analogue  à  celle  du  corps  sidérophile  qui  appa- 
raît dans  les  ovocytes  des  Mollusques,  des  Annélides  et  de  certaines  Pla- 
naires qui  ont  terminé  leur  accroissement  ;  elle  rappelle  aussi  la  genèse  des 
trichocystes  des  Infusoires  ciliés  et  même  celle  des  rhabdites  des  Plathel- 
minthes.  D.  pense  même  que  les  trichocystes  des  Infusoires,  considérés 
longtemps  comme  des  organes  défensifs,  joueraient  un  rôle  analogue  à 
celui  des  cristalloïdes  de  l'Entamibe  :  ils  seraient  transformés  en  la  mem- 
brane kystique  qui  enveloppe  l'animal  quand  celui-ci  est  soumis  à  des 
conditions  nocives;  ce  qui  permet  de  supposer  qu'il  peut  en  être  ainsi,  c'est 
que  certains  Protozoaires  à  coque  ou  capables  de  s'enkyster  rapidement  ont 
dans  leur  endoplasme  un  appareil  chromidial  qui,  chez  certains,  comme  les 
Euglyphes,  est  certainement  lié  à  la  production  de  la  coque.  —  P.  Rémy. 

P)  Constitution  chimique. 

Pratje  (A..).  —  La  chimie  du  noyau.  —  La  macrochimie  est  arrivée  à  isoler 
du  noyau  certaines  substances  albuminoïdes  et  à  établir  leur  constitution 
chimique  :  il  s'agit  de  combinaisons  d'albumines  avec  l'acide  nucléinique. 
Mais  à  côté  des  nucléoprotéides,  de  la  nucléine  et  de  l'acide  nucléinique,  il 
existe  encore  dans  le  noyau  d'autres  combinaisons  sur  les  propriétés  des- 
quelles nous  n'avons  aucune  connaissance.  On  n'a  pu  encore  éclairer  la 
composition  chimique  des  diverses  structures  élémentaires  du  noyau,  chro- 
mosomes, nucléoles,  linine,  etc..  Les  méthodes  de  coloration  n'ont  pas  per- 
mis de  pousser  plus  loin  les  investigations.  On  peut  bien  dire  si  les  diverses 
parties  du  noyau  ont  un  caractère  acide  ou  basique,  mais  on  ne  sait  pas  à 
quel  corps  est  dû  ce  caractère.  Le  résultat  même  fourni  par  ces  réactions 
est  douteux,  car  les  réactions  de  coloration,  en  grande  partie  du  moins, 
dépendent  non  de  combinaisons  chimiques,  mais  de  propriétés  physiques. 
Les  méthodes  de  coloration  ne  peuvent  être  considérées  comme  des  réac- 
tions microchimiques.  La  microanalyse  a  montré  que  toute  espèce  de  sels 
manquent  au  noyau.  Les  méthodes  de  dissolution  par  le  suc  gastrique  artifi- 
ciel ont  une  grande  importance;  la  chromatine  résiste  à  ce  suc.  Les  recher- 
ches avec  les  alcalis,  les  solutions  salines  diluées  et  les  acides  ont  donné 
des  résultats  contradictoires.  En  somme,  nous  ne  possédons  aucune  réaction 
microchimique  exempte  d'objections  qui  nous  renseigne  sur  la  structure  et 
la  localisation  des  protéides  dans  le  noyau.  —  F.  Péchoutre. 

Molisch  (Hans).  —  Contribution  à  la  microchimie  végétale.  A'0  16.  La 
réduction  de  l'argent  par  les  chloroplastes.  —  En  1918,  M.  avait  déjà  constaté 
que  la  réduction  de  l'argent  par  les  chloroplastes  ne  s'opérait  que  sur  le 
vif.  Czapeck,  en  1920,  a  contesté  cette  manière  de  voir.  Par  de  nouvelles 
expériences,  M.  démontre  l'exactitude  de  son  assertion.  —  H.  Spinner. 

a)  Prenant  (Marcel).  —  Sur  les  localisations  cytologiques  d'une  peroxydase 


I.  —  CELLULE.  5 

et  sur  sa  présence  dans  les  cellules  sexuelles.  —  P.  a  entrepris  la  localisa- 
tion d'une  peroxydase  par  la  benzidine  et  l'eau  oxygénée.  Dans  les  cellules 
séminales  de  tous  les  Gastéropodes  Pulmonés  apparaissent  des  granulations 
à  peroxydase  qui  ne  sont  autres  que  les  mitochondries.  Chez  les  Proso- 
branches  et  chez  les  Lamellibranches,  c'est  dans  les  ovules  qu'apparaissent 
de  nombreuses  granulations  mitochondriales  colorées  en  bleu.  —  H.  Cardot. 

2°  Physiologie. 

Medes  (Grâce)  et  Me  Clendon  (J.  F.).  —  Influence  des  anesthésiques 
sur  la  cellule  vivante.  —  Les  expériences  des  auteurs  ont  eu  pour  but  de 
rechercher  l'action  de  différents  anesthésiques  sur  les  diverses  propriétés 
ou  modes  d'activité  des  cellules  vivantes  :  perméabilité,  consommation 
d'oxygène,  production  d'acide  carbonique,  photosynthèse,  mouvements  pro- 
toplasmiques  et  structure  cellulaire.  Il  en  résulte  que  tous  les  anesthésiques 
sont  loin  d'avoir  le  même  effet  ;  en  outre,  un  même  anesthésique  agit  diffé- 
remment chez  la  plante  et  chez  l'animal,  même  pour  ce  qui  concerne  une 
seule  et  même  activité,  et  il  agit  sur  les  diverses  activités  d'une  cellule  de 
façon  variable.  Cependant,  une  seule  relation  générale  est  évidente  :  tous 
les  anesthésiques  augmentent  la  respiration  de  la  cellule  végétale  et  la  per- 
méabilité. —  H.  Cardot. 

Boas  (Friedrich).  —  Contribution  à  l'élude  de  l'effet  de  la  saponine sur  la 
cellule  végétale.  —  La  saponine  attaque  les  lipoïdes,  particulièrement  la 
lécithine  de  l'ectoplasme,  et  provoque  ainsi  une  élévation  de  la  perméabilité. 
Des  expériences  faites  par  B.  sur  des  levures  ont  démontré  que  la  sapo- 
nine active  la  fermentation.  L'addition  ultérieure  de  cations  -monovalents 
intervertit  complètement  le  processus,  qui  est  rétabli  par  l'addition  de  sels 
de  Ba,  Sr,  Ça,  Mg  ou  Al,  bi-  ou  trivalents.  Les  anions  SO;,  Cl,  N03,  CNS, 
agissent  de  même.  D'autres  expériences  faites  sur  des  tissus  riches  en 
anthocyanine  ont  prouvé  que  la  saponine  détermine  une  sortie  rapide  du 
colorant  dans  la  solution  extérieure.  —  H.  Spinner. 

Sokoloff  (B.).  —  Sur  la  question  de  l'absorption  chez  les  protozoaires.  La 
membrane  d'Overton.  —  Chez  la  grégarine  entière  Stenophora  juli  non 
mérotomisée.  le  fer  est  absorbé  exclusivement  parle  protomérite.  De  même 
si  la  grégarine  est  sectionnée.  La  contraction  du  cytoplasme  au  point  de 
section  empêche  la  pénétration  du  réactif.  Mais  si  l'on  change  la  réaction  du 
milieu,  l'absorption  est  anarchique.  —  E.  Chatton. 

a)  Slonimski  (P.)  et  Zweibaum  (J.).  —  Sur  quelques  conditions  de  la 
coloration  vitale  des  infusoires.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

6)  Slonimski  et  Zweibaum  (J.),  —  Sur  l'excrétion  des  colorants  vitaux 
par  les  infusoires.  —  Pour  l'étude  méthodique  de  la  coloration  vitale  il  faut 
tenir  compte  :  lù  de  la  concentration  du  colorant,  2°  du  nombre  des  élé- 
ments à  colorer,  3"  de  l'influence  de  la  température,  4°  de  l'état  physiolo- 
gique des  organismes  (dépression,  inanition).  Ainsi,  pour  ce  qui  est  du  nom- 
bre des  individus  à  colorer  :  277  paramécies  (P.  caudatum)  par  centimè- 
tre cube  de  rouge  neutre  à  m/480.000  meurent  en  deux  jours  sans  excrétion 
du  colorant,  tandis  que  3.162  individus  supportent  cette  concentration  et 
commencentà  excréter  le  troisième  jour.  Effetdelaconcentration  :  àm/120.000, 
la  coloration  du  cytoplasme  est,  après  24  heures,  complètement  diffuse  :  à 


6  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

m/240.000,  la  cellule  montre  de  nombreuses  granulations  cytoplasmiques 
et  le  noyau  en  silhouette  incolore;  à  m/480.000,  seules  les  granulations  et 
à  m/960.000,  seules  les  vacuoles  alimentaires  sont  colorées.  Les  granula- 
tions observées  sont  de  deux  catégories  :  granulations  A,  rose  trouble,  non 
réfringentes,  granulations  B,  grosses,  rouge-vif,  réfringentes. 

Au  bout  d'un  temps  variable  avec  la  concentration  et  la  température, 
apparaissent  aux  pôles  de  la*  paramécie  et  au  voisinage  du  péristome,  des 
perles  d'excrétion  rouge-vif  accolées  à  la  surface  de  l'ectoderme,  et  qui  finis- 
sent par  s'en  détacher.  Ces  perles  proviennent  des  granules  B  et  représen- 
tent l'excrétion  du  colorant.  Elles  ne  se  produisent  que  pour  les  concentra- 
tions de  m/240.000  à  m/480.000,  et  de  9  à  22°. 

Chez  les  individus  en  dépression  ou  se  préparant  à  la  conjugaison,  la 
coloration  est  diffuse,  et  les  granulations  très  rares.  L'excrétion  est  très 
ralentie.  Dans  les  syzygies,  l'un  des  infusoires  est  fréquemment  plus  coloré 
que  l'autre,  ce  qui  pourrait  être  en  rapport  avec  la  différence  de  teneur 
en  glycogène  entre  les  deux  conjugants,  signalée  ailleurs  (1922)  par  l'un 
des  auteurs.  —  E.  Chattox. 

Hofler  (K.)  et  Stiegler  (A.).  —  Un  essai  remarquable  de  perméabilité  dans 
une  solution  d'urée.  —  Les  auteurs,  à  la  suite  de  de  Vries  ont  étudié  la 
perméabilité  de  la  cellule  à  l'urée.  Au  cours  de  leurs  recherches,  ils  ont  été 
frappés  des  résultats  obtenus  sur  les  tissus  de  Gentiana  Sturmania  (Kern.) 
Wettst.  Les  cellules  épidermiques  de  la  tige,  ainsi  que  celles  des  trois 
assises  sous-jacentes,  possèdent  en  moyenne  une  force  osmotique  de  0,40  à 
0,55  MG  de  saccharose.  Si  une  coupe  de  ces  cellules  est  plongée  dans  une 
solution  d'urée  de  1  MG  (6,005  96),  il  y  a  tout  d'abord  une  rapide  plasmolyse, 
puis,  au  bout  de  quelques  minutes,  retour  à  une  turgescence  accentuée. 
Cette  absorption  d'urée  est  200  fois  plus  considérable  que  chez  Trades- 
cantia  discolor,  120  fois  celle  de  T.  elongata,  30  fois  celle  RÀllium  Cepa. 

Si  on  compare  la  perméabilité  à  l'urée  avec  celle  à  N03K,  on  constate 
qu'elle  est  pour  l'épiderme  de  Gentiana  dans  le  rapport  de  170  à  1.  Enfin, 
les  cellules  immédiatement  sous-jacentes  à  l'épiderme  ont  pour  l'urée  une 
perméabilité  11  fois  plus  faible  que  l'épiderme  lui-même.  Ce  même  phéno- 
mène a  été  observé  chez  Euphrasia  Rostkoviana,  Melampyrum  silvalicwn, 
Veronica  beccabunga,  Homogyne  alpina  et  Taraxacum  officinale.  — 
H.  Spinner. 

Brodersen  (J.).  —  La  formation  des  images  de  Hunefeld-Hensen  dans  le 
sang  de  Grenouille  par  une  addition  modérée  d'eau.  —  Les  images  de 
Hunefeld-Hensen  sont  des  artifices  de  préparation  qui  se  forment  aux  dépens 
des  globules  rouges.  Meves  a  attribué  cet  artifice  à  l'action  de  l'eau  et  des 
solutions  hypotoniques.  B.  croit  indispensable  que  cette  action  soit  suivie  de 
celle  d'un  sel.  Le  volume  de  la  cellule  et  celui  du  noyau  augmentent  par 
l'action  de  l'eau,  ainsi  que  la  surface  de  la  cellule.  L'action  du  sel  réduit  le 
volume  de  la  cellule,  mais  laisse  au  noyau  le  volume  qu'il  avait  atteint.  — 
M.  Prenant. 

Crùger  (Otto).  —  Recherches  sur  les  sécrétions  des  chromatophores  et  des 
cellules  mésophylliennes.  —  C.  a  examiné  393  espèces  quant  à  leur  conte- 
nance en  sécrétion  des  mésocytes  (Mesesekret)  et  des  chromatophores 
(Autoplastensekret).  Cette  dernière  consiste  en  gouttelettes  d'huile,  la  pre- 
mière a  une  apparence  similaire,  et  l'analyse  chimique  a  démontré  leur 
étroite  parenté.  Il  paraîtrait  que  la  systématique  peut  tirer  quelque  profit 


I.  —  CELLULE.  7 

de  ces  recherches  :  ainsi,  les  28  gymnospermes  et  les  26  lahiées  étudiées  ont 
présenté  du  «  Mesesekret  »  tandis  que  les  15  palmiers,  les  9  polygonées 
et  les  7  cactées  en  étaient  dépourvus.  Pour  d'autres  familles,  il  y  a  mélange 
des  deux  catégories.  Dans  ce  cas,  C.  a  constaté  que  les  feuilles  dont  la 
cuticule  dépasse  une  épaisseur  de  0,5  r)  posséderont  les  sécrétions  qui  man- 
quent aux  autres,  en  particulier  aux  hydrophytes  submergés.  Les  végétaux 
pérennants  en  renferment  plus  souvent  (43  %)  que  les  annuels  (20  %).  Sur 
les  393  espèces  étudiées  en  tout,  129,  soit  les  33  %,  en  contenaient.  Plus  les 
chromatophores  sont  riches  en  «  Autoplastensekret  »,  plus  les  mésocytes 
emmagasinent  de  «  Mesesekret  ».  Il  y  a  donc  lieu  de  croire  que  les  deux 
sécrétions  se  produisent  dans  les  mêmes  conditions.  —  H.  Spinner; 

Tchahotine  (Serge).  —  Recherches  de  cytologie  expérimentale  faites  avec 
la  méthode  de  la  radiopancture  microscopique.  —  T.  donne  la  description 
d'appareils  et  de  méthodes  permettant  de  projeter  sur  un  microorganisme, 
à  un  endroit  déterminé,  un  faisceau  très  fin  (5[a)  de  rayons  ultra-violets.  Il 
indique  également  divers  procédés  très  ingénieux  pour  la  manipulation  et 
la  conservation  des  organismes  en  expérience.  Lorsque  l'on  désire  ne  léser 
que  le  noyau,  il  est  possible  d'éviter  la  cytolyse  superficielle  due  à  l'action 
des  rayons  abiotiques,  en  durcissant  la  membrane  cellulaire  par  une  immer- 
sion dans  une  solution  de  CaCl2.  Une  irradiation  légère  augmente  la  per- 
méabilité de  la  membrane  cytoplasmique  et  permet  ainsi  de  faire  pénétrer 
électivement,  dans  certaines  cellules  d'un  embryon,  des  substances  dont  on 
désire  étudier  l'action.  —  Pour  ses  premiers  essais,  portant  sur  l'œuf  d'Our- 
sin, T.  a  pu  arrêter  la  segmentation  d'un  des  deux  premiers  blastomères 
en  dirigeant  sur  un  noyau  le  «  dard  »  ultra-violet.  Dans  d'autres  cas,  ayant 
immergé  l'œuf  en  segmentation  dans  une  solution  faible  de  LiCl,  il  parvint 
à  provoquer  la  turgescence  d'un  blastomère  déterminé  en  l'irradiant  légè- 
rement. Ces  méthodes  trouveront  certainement  par  la  suite  un  grand  nom- 
bre d'applications.  —  R.  de  La  Vaulx. 

3°  Division  cellulaire. 

Tennent  (D.  H.).  —  Une  indication  sur  la  nature  de  l'activité  nucléaire. 
—  Dans  des  œufs  d\4 rbacia  fécondés  par  du  sperme  de  Moina,  l'auteur  a 
observé  dans  le  cytoplasme  l'apparition  et  la  disparition  de  corps  basophiles. 
Ces  corps  se  montrent,  pendant  que  le  noyau  est  au  repos,  sous  forme  d'un 
nuage  de  fins  granules  qui  entourent  le  noyau,  puis  de  petits  bâtonnets, 
simples  ou  associés  en  courtes  chaînes.  On  a  à  ce  moment  l'impression  nette 
d'une  diffusion  à  partir  du  noyau,  quoique  rien  ne  prouve  l'émission  de 
chromatine.  Plus  tard  le  processus  se  renverse  :  le  nombre  des  bâtonnets 
diminue,  les  granules  se  rassemblent  de  nouveau  autour  du  noyau,  et  le 
cytoplasme  finit  par  redevenir  homogène.  Le  noyau,  qui  dans  la  première 
phase  était  devenu  de  plus  en  plus  acidophile,  redevient  basophile  et  entre 
en  prophase.  A  la  métaphase  et  à  l'anaphase  le  cytoplasme  est  entièrement 
clair.  Pour  T.,  les  bâtonnets  ne  sont  pas  des  mitochondries,  car  le  fixateur 
employé  détruit  celles-ci.  Ce  ne  sont  pas  des  chromosomes,  car  leur  masse 
dépasse  de  beaucoup  celle  des  chromosomes.  T.  ne  croit  pas  non  plus  que 
ce  sont  des  chromidies.  D'après  lui,  ces  corps  représentent  le  résultat  d'une 
action  d'enzymes  nucléaires  diffusées  sur  les  substances  cytoplasmiques. 
Les  bâtonnets  ne  se  forment  d'ailleurs  qu'avant  la  première  division  :  avant 
les  deux  suivantes  ils  ne  sont  représentés  que  par  un  fin  précipité.  — 
M.  Prenant. 


8  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Chatton  (E.).  —  Sur  un  mécanisme  cinétique  nouveau  :  la  mitose  syndi- 
nienne  chez  les  Péridiniens  parasites  plasmodiaux.  —  Chez  les  Syndinium, 
Péridiniens  parasites  plasmodiaux  des  copépodes  pélagiques,  les  noyaux 
sont  en  division  pendant  toute  la  période  végétative.  Dans  ces  noyaux  il  y  a, 
d'une  manière  constante,  5  chromosomes  en  V,  agencés  en  demi-fuseaux, 
dont  le  pôle  est  formé  par  les  5  pointes  convergentes  des  V.  A  la  division 
ces  V  se  clivent  longitudinalement,  sur  toute  leur  longueur,  formant 
10  chromosomes  en  V.  Tandis  que  5  d'entre  eux  restent  groupés  autour  du 
pôle  primitif,  les  5  autres  se  groupent  autour  d'un  autre  pôle,  d'abord  très 
peu  distant  de  celui-ci,  mais  qui  s'en  écarte  progressivement.  Chez  les  Cera- 
tium  marins,  où  les  chromosomes  sont  beaucoup  plus  nombreux,  Borgert 
observe  d'abord  un  clivage  longitudinal  de  chromosomes,  puis  leur  scission 
transversale,  de  sorte  que  les  plaques  équatoriales  filles  sont  constituées  par 
les  moitiés  transversales  des  chromosomes.  On  voit  que  chez  les  Syndinium, 
au  contraire,  ce  sont,  selon  la  règle,  les  moitiés  longitudinales  qui  sont 
réparties  entre  les  deux  noyaux-fils. 

Sans  centres  figurés  et  sans  spectre  achromatique,  la  mitose  des  Syndini- 
des  est  plus  simple  que  celle  des  métazoaires  et  des  métaphytes.  Elle  ne 
le  cède  cependant  en  rien  à  celle-ci  quant  à  la  précision  du  mécanisme 
essentiel  de  la  division  nucléaire  :  la  répartition  égale  de  la  chromatine. 

Le  schéma  théoriquement  imaginé  par  Rabl  (1889)  pour  expliquer  le  jeu 
des  chromosomes  dans  la  prophase  de  la  métamitose,  se  trouve  être  une 
excellente  représentation  d'un  phénomème  intermédiaire  entre  la  mitose 
syndinienne  et  la  métamitose.  La  prophase  syndinienne  est  une  prophase 
de  Rabl  dans  laquelle  les  anses  chromatiques  convergent  d'une  manière 
immédiate  et  sans  interposition  de  fibres  achromatiques. 

Il  est  probable  qu'une  étude  nouvelle  de  la  mitose  des  Péridiniens  libres 
amènera  à  en  sérier  les  stades  autrement  que  ne  l'a  fait  Borgert,  et  mon- 
trera qu'elle  ne  diffère  pas  essentiellement  de  celle  des  Syndinides.  — 
E.  Chatton. 


CHAPITRE  II 
Les  produits  sexuels  et  la  fécondation 

Benoit  (J.).  —  Sur  la  signification  fonctionnelle  des  sécrétions  épididymaire 
et  déférentiellc.  (C.  R.'Soc.  biol.,  LXXXIV,  951,  1921.) 

[Les  recherches  de  B.  ont  porté  sur 
la  souris.  Des  deux  sécrétions,  la  sécrétion  déférentielle  semble  seule 
efficace  pour  maintenir  la   vitalité   des  spermatozoïdes.  —  H.  Cardot 

Leyy  (F.).  —  Ueber  die  sogenannten  Ureier  im  Froschhoden.  (Biol.  Zentral- 
blatt,  XI,  29-37.)  [9 

Dittler  (Rudolf).  —  Studien  zur  Physiologie  der  Befruchtung.  1.  Die  Steri- 
lisierung  des  weiblichen  Tierkôrpers  durch  parenterale  Spermazufuhr. 
(Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXII,  273.)  [10 

Schitz  (Victor).  —  Sur  la  spermatogénèse  chez  Cerithium  vulgatum  Brug., 
Turitella  triplicata  Brocchi  (mediterranea  Monterosato)  et  Bittium  reticu- 


II.  —  PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  9 

latum  Du  Costa.  (Arch.  Zool.  expér.  et  gén.,  LVIII,  489-520,  12  fig.,  1918- 
1920.)  [9 

Stieve  (H.).  —  Die  Entwicklung  der  Keimzellen  des  Grottenolm.es  (Proteus 
anquineus).  II.  Die  Wachstumsperiode  der  Oozyte.  (Arch.  f.  mikr.  Anat., 
VC,  Abt.  2,  1-202,  8  pi.,  1  fig.)  [9 


1°  Produits  sexuels. 

a)  Origine  embryogé  nique. 

Lévy  (F.).  —  Sur  les  soi-disant  ovules  primordiaux  dans  le  testicule  de 
Grenouille.  —  On  a  observé  souvent,  dans  le  testicule  de  Grenouille,  de 
volumineux  éléments  à  aspect  d'ovules,  qui  ont  été  considérés  comme  des 
cellules  femelles  ou  sexuellement  indifférentes,  rudimentaires  ou  dégéné- 
rées. D'après  L.,  il  s'agit  en  réalité  de  cellules  géantes  résultant  de  divisions 
anormales  dans  certains  éléments  de  la  série  spermatique.  Il  peut,  par 
exemple,  se  faire  une  division  nucléaire  sans  que  la  division  cellulaire 
suive  ;  les  noyaux  formés  peuvent  se  fusionner  et  donner  un  noyau  géant 
sensiblement  ou  rigoureusement  tétraploïde  ;  ce  noyau  peut  ensuite  subir 
une  mitose  pluripolaire,  et  les  nombreux  noyaux  fils  qui  en  proviennent 
restent  associés  en  conglomérats  souvent  très  bizarres,  ou  se  fusionnent  de 
nouveau  en  noyaux  géants  de  forme  compliquée.  Il  n'y  a  donc  là  aucune 
raison  d'admettre  que  le  testicule  de  Grenouille  contienne  des  cellules 
femelles  ou  indifférentes.  —  M.  Prenant. 

Stieve  (H.).  —  Le  développement  des  cellules  sexuelles  du  Protée.  II.  La 
période  de  croissance  de  Voocyte.  —  La  description  donnée  par  S.,  du  déve- 
loppement de  l'oocyte  du  Protée,  rappelle  beaucoup  celle  qu'il  a  donnée  de 
la  spermatocytogenèse  chez  le  même  animal  (Ann.  Biolog.,  1920).  Les  jeunes 
oogonies  ne  diffèrent  guère  des  spermatogonies  que  par  le  manque  de 
capacité  à  se  diviser  un  grand  nombre  de  fois  de  suite.  En  compensation, 
les  jeunes  oocytes  sont  capables  d'une  croissance  beaucoup  plus  intense. 
L'oocyte  présente  en  effet  deux  phases  de  croissance  :  la  première  précède 
la  prophase  de  la  première  division  de  maturation;  la  seconde  suit  la  forma- 
tion des  chromosomes  et  dure  jusqu'à  la  formation  de  la  plaque  équatoriale. 
Les  idées  de  S.,  sur  la  réduction  chromatique,  correspondent  à  peu  près  à 
l'ancien  schéma  de  Rùckert  et  ont  déjà  été  exposées  (Ann.  Biolog.,  1918  et 
1920).  Ses  vues  sur  les  rapports  entre  les  divers  constituants  du  noyau,  et 
notamment  sur  la  signification  des  nucléoles,  l'ont  été  aussi  (Ann.  Biolog., 
1919).  Il  les  reprend  ici  les  unes  et  les  autres.  —M.  Prenant. 

Schitz  (Victor).  —  Sur  la  spermatogénèse  chez  Cerithium  vulgalum 
Brug.,  Turitella  triplicata  Brocchi  (mediterranea  Monteromto)  et  Bitlium 
reticulatum  Da  Costa.  —  L'épithélium  germinatif  est  représenté  par  une 
couche  de  plasma  syncytial  dans  lequel  sont  logées,  outre  des  inclusions 
granuleuses  ou  sphéruleuses,  les  cellules  nutritives.  Le  cycle  évolutif  de  la 
lignée  typique  suit  les  lois  de  la  spermatogénèse  normale  :  la  chromatine 
formera  la  tête  du  spermatozoïde;  les  mitochondries,  qui  apparaissent  dans 
les  jeunes  spermatocytes  sous  forme  de  globules  ou  de  petits  anneaux  dis- 
persés dans  le  cytoplasme,  se  groupent  parla  suite  autour  du  filament  axil 
et  formeront  la  pigce  intermédiaire  du  spermatozoïde.  Le  corpuscule  central 


10  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

se  dédouble  en  un  corpuscule  proximal,  qui  formera  un  anneau  reliant  la 
tête  à  la  queue,  et  un  corpuscule  distal,  duquel  pousse  le  flagelle  caudal. 
L'idiozome,  qui  représente  le  «  Nebenkern  »  des  Pulmonés,  s'associe  à  un 
dérivé  du  corpuscule  central,  le  futur  acrosome,  au  pôle  antérieur  du  noyau 
de  la  spermatide,  puis  il  s'éloigne  de  la  tête  du  spermatozoïde,  glisse  le  long 
de  la  queue  avec  le  cytoplasme  environnant,  et  dégénère  ;  il  ne  semble  pas 
que  cet  idiozome  soit  de  nature  mitochondriale  comme  le  prétend  Fauré- 
Frémiet,  mais  plutôt  un  organite  particulier  de  la  cellule.  —  Le  cycle  atypi- 
que suit  une  évolution  qui  s'écarte  notablement  des  règles  habituelles  de  la 
spermatogénèse  ;  il  aboutit  à  la  formation  de  spermatozoïdes  particuliers, 
présentant  un  faisceau  de  cils  dont  les  mouvements  assurent  leur  progres- 
sion. La  chromatine  se  répand  dans  le  cytoplasme  en  gouttelettes  qui  dispa- 
raîtront par  la  suite  ;  les  éléments  séminaux  seront  apyrènes  ou  tout  au  plus 
oligopyrènes  ;  au  fur  et  à  mesure  de  la  disparition  des  grains  chromatiques 
apparaissent  des  grains  mitochondriaux  se  transformant  par  la  suite  en 
de  courts  bâtonnets  qui  revêtent  la  surface  du  corps  du  spermatozoïde. 
Les  corpuscules  centraux  donnent  naissance  aux  cils  caudaux  et  à  de  petites 
baguettes  qui,  en  confluant  entre  elles,  forment  le  corps  axial,  intracellulaire. 
Le  rôle  de  l'idiozome  reste  très  obscur.  —  P.  Rémy. 

'  2°  FÉCONDATION. 

Dittler.  —  Études  de  physiologie  de  la  fécondation.!.  La  stérilisation  deV  or- 
ganisme femelle  par  introduction  parentér aie  de  sperme. —  D.  aobservéque  des 
lapines  traitées  par  des  injections intra-veineuses  de  sperme  (de  lapin),  puis 
accouplées  à  des  mâles  se  montraienttemporairement  réfractaires  à  la  fécon- 
dation. L'auteur  attribue  ce  résultatâ  laprésence,  dansle  sang  des  femelles, 
d'anticorps  spermatotoxiques  spécifiques  qui,  sécrétés  à  la  surface  des 
muqueuses  de  l'utérus  et  des  trompes,  détruiraient  les  spermatozoaires 
introduits  par  les  voies  naturelles.  La  spécificité  du  phénomène  est  démon- 
trée par  le  résultat  négatif  d'essais  pratiqués  dans  les  mêmes  conditions 
avec  du  sperme  humain.  Quant  aux  organes  sexuels  de  la  femelle,  leur 
fonctionnement  ne  paraît  pas  être  troublé  par  les  modifications  humorales 
résultant  des  injections.  L'ovulation  en  effet  reste  normale,  comme  le  prouve 
l'examen  des  ovaires  pratiqué  sur  l'animal  vivant  par  la  laparatomie  en 
narcose.  En  opérant  de  la  sorte,  on  trouve  toujours  à  la  surface  des  ovaires  des 
femelles  soumises  préalablement  aux  injections  de  sperme,  puis  couvertes 
par  un  mâle,  un  corps  jaune  faux,  indice  d'une  part  de  la  rupture  normale 
du  follicule,  consécutive  au  coït,  et,  d'autre  part,  de  l'absence  de  fécondation 
de  l'œuf.  Le  nombre  des  injections  nécessaires  à  la  stérilisation  des  femelles 
est  de  trois  à  quatre  en  moyenne,  réparties  sur  six  à  sept  jours  environ. 
Exceptionnellement  deux  injections  peuvent  suffire.  Les  tentatives  de  stéri- 
lisation par  une  seule  injection,  même  en  dose  massive,  n'ont  pas  abouti. 
Les  quantités  de  sperme  introduites  à  chaque  injection  variaient  de 
0,2-1,02  cm3.  Le  sperme  était  obtenu,  non  par  ponction  des  testicules,  mais 
par  un  procédé  plus  physiologique,  consistant  à  accoupler  un  mâle  et  une 
femelle,  puis  à  recueillir  le  liquide  dans  le  vagin  de  celle-ci,  sitôt  le  coït 
terminé.  Le  sperme  aspiré  au  moyen  d'une  seringue  était  injecté  aux 
femelles  tel  quel,  dilué  seulement  avec  du  liquide  de  Ringer,  sans  autres  pré- 
cautions d'asepsie.  Le  traitement  n'a  jamais  provoqué  de  réaction  inflam- 
matoire locale,  mais  par  contre  toujours  une  légère  et  passagère  élévation 
de  la  température.  En  outre,  les  animaux  maigrirent  régulièrement  pendant 
la  durée   des  expériences,  malgré  leur  bon  appétit  et  leur  excellent  état 


III.  —  LA  PARTHENOGENESE.  11 

général.  La  durée  de  la  période  de  stérilité  consécutive  aux  injections 
semble  proportionnelle  à  la  durée  et  à  l'intensité  du  traitement  antérieur. 
En  augmentant  le  nombre  des  injections  et  en  les  répartissant  sur  plusieurs 
semaines,  l'auteur  a  rendu  en  effet  quelques  femelles  stériles  pendant 
quatre  mois.  Cette'  stérilité  se  manifestait  vis-à-vis  de  n'importe  quel  nulle 
de  la  même  espèce  et  non  pas  seulement  du  mâle  ayant  fourni  le  sperme 
injecté.  Une  spécificité  individuelle  des  spermatozoaires  ne  saurait  donc  être 
mise  en  évidence  par  ce  moyen.  Fait  curieux,  l'auteur  n'a  jamais  constaté 
de  phénomènes  d'anaphylaxie,  même  dans  les  cas  où  les  réinjections  étaient 
pratiquées  après  des  délais  variant  de  cinquante  à  cent  quarante  jours  après  le 
traitement  initial.  —  A.  Schwartz. 


CHAPITRE  III 
L«a  parthénogenèse 


Herlant  (Maurice).  —  Comment  agit  la  solution  hypertonique  dans  la  par- 
thénogenèse expérimentale  (méthode  de  Loeb).  —  //.  Le  mécanisme  de  la 
segmentation.  (Arch.  Zool.  expér.  et  gén.,  LVIII,  291-314,  2  pi.,  1918-1920.) 

[ii 

Hertwig  (P.).  —  Haploide  und  diploide  Parthénogenèse.  (Biol.  Zentralblatt, 
XL,  145-174,  1920.)  [Revue  d'ensemble  des  divers  types  connus 

de  parthénogenèse,  tant  artificielle  que  naturelle,  considérés  au  point  de 
vue  de  la  réduction  chromatique.  L'auteur  semble  tendre  à  admettre  que  la 
parthénogenèse  haploïde  ne  fournit  de  produits  viables  que  si  le  nombre 
diploide  de  chromosomes  se  reconstitue  de  quelque  façon.  —  M.  Prenant 

Lécaillon  (A.).  —  Sur  l'action  qu'exerce  l'acide  sulfurique  concentré  sur  les 
œufs  de  Bombyx  mort.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  718,  1921.)  [12 


P)  Parthénogenèse  expérimentale. 

Herlant  (Maurice).  —  Comment  agit  la  solution  hypertonique  dans  la 
parthénogenèse  expérimentale  {méthode  de  Loeb).  —  //.  Le  mécanisme  de  la 
segmentation.  —  Les  travaux  de  Hindle  et  de  Konopacki  ont  fait  connaître 
les  différentes  phases  de  l'évolution  d'un  œuf  activé  par  l'acide  butyrique  : 
chez  tous  les  œufs  mûrs  et  vierges  de  Paracentrotus  lividus  traités  par  ce 
réactif  puis  remis  dans  l'eau  de  mer,  il  se  forme  un  monaster  qui  disparaît 
et  réapparaît  rythmiquement,  chaque  cycle  monastérien  étant  séparé  par 
une  période  de  repos  où  le  noyau  redevient  visible,  mais  jamais  il  n'y  a  de 
segmentation;  au  bout  d'un  certain  temps  se  manifestent  des  signes  de 
dégénérescence,  les  irradiations  deviennent  de  plus  en  plus  rudimentaires, 
l'œuf  se  désagrège  progressivement,  désagrégation  qui  aboutit  à  la  destruction 
totale  ;  cette  cytolyse  est  la  conséquence  de  conditions  cytologiques  incompa- 
tibles avec  la  vie,  et  non  leur  cause.  On  sait  que  dans  l'œuf  activé  traité, 
suivant  la  méthode  de  Loeb,  par  la  solution  hypertonique,  il  se  forme,  outre 
le  monaster  avec  chromosomes  en  couronne  qui  réapparaît  chez  tout  œuf 
simplement  activé  autour  du  pronucléus  femelle,  un  nombre  variable  d'as- 


12  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ters  accessoires  dépourvus  de  chromatine,  en  général  de  un  à  trois,  en  des 
endroits  quelconques  du  cytoplasme  ;  un  aster  accessoire  unit  ses  irradia- 
tions avec  celles  de  l'aster  périnucléaire  de  façon  à  former  un  fuseau,  et  il 
s'organise  à  l'intérieur  de  l'œuf  une  mitose  bipolaire  :  les  chromosomes,  qui 
étaient  disposés  en  arc  de  cercle  autour  de  l'aster  femelle,  sont  attirés  par 
l'aster  accessoire,  glissent  vers  lui,  et  s'arrêtent  lorsqu'ils  atteignent  une 
position  où  les  deux  forces  dont  ils  subissent  l'influence  s'équilibrent  :  les 
chromosomes  sont  alors  disposés  en  une  plaque  équatoriale  tout  à  fait 
typique,  et  la  mitose  ainsi  édifiée  se  poursuit  d'une  façon  normale.  Quand 
il  se  forme  après  le  traitement  hypertonique,  non  pas  un  seul,  mais  deux  ou 
plusieurs  asters  accessoires,  la  mitose  est  profondément  troublée;  ainsi, 
lorsque  trois  asters  sont  en  présence,  il  se  formera  trois  blastomères  entre 
lesquels  les  chromosomes  sont  inégalement  répartis;  un  partage  inégal  des 
chromosomes  peut  d'ailleurs  se  produire  dans  des  cas  de  mitoses  bipolaires  ; 
tous  ces  cas  permettent,  comme  les  œufs  dispermiques  de  Boveri,  une  étude 
de  la  valeur  héréditaire  spécifique  des  différents  chromosomes,  lesquels, 
ici,  ont  cette  particularité  d'avoir  tous  une  origine  maternelle.  —  Quel  est 
le  mécanisme  de  cette  segmentation  de  l'œuf  parthénogénétique?  Le  traite- 
ment activant  à  l'acide  butyrique  met  le  développement  en  marche,  tire 
l'œuf  de  son  inertie,  lui  fait  parcourir  un  cycle  physiologique  et  morpholo- 
gique dont  l'aboutissement  est  une  mitose;  ce  traitement  est  le  seul  qui 
reproduise  ce  qui  se  passe  lors  de  la  pénétration  du  spermatozoïde  ;  mais 
cette  mitose  est  une  mitose  monocentrique  ;  par  tous  les  phénomènes  phy- 
siologiques qui  l'accompagnent,  notamment  les  variations  de  perméabilité  à 
l'eau,-  aux  bases  et  aux  sels,  elle  est  bien  l'homologue  d'une  mitose  normale, 
mais  elle  ne  peut  aboutir  à  la  segmentation  de  l'œuf  :  celle-ci  est  rendue 
mécaniquement  impossible  du  fait  de  la  monocentrie  ;  ne  se  segmentant  pas, 
l'œuf  est  voué  à  la  mort  et,  en  fait,  il  se  désagrège.  Le  traitement  hyperto- 
nique ne  change  rien  à  ce  qui  a  été  mis  en  marche  par  le  traitement  acti- 
vant, mais  réalise  tout  simplement  une  condition  nécessaire  à  tout  le  reste 
du  développement,  et  que  l'œuf  est  incapable  de  réaliser  par  lui-même  :  il 
apporte  à  l'œuf  activé  une  bipolarité  grâce  à  laquelle  la  segmentation  peut 
avoir  lieu.  —  Les  organes  cellulaires  sont  indépendants  les  uns  des  autres 
lors  de  la  mitose  ;  aucun  d'eux  n'est  indispensable  ni  à  la  segmentation  de  la 
cellule  ni  à  l'évolution  et  à  la  segmentation  des  autres  organes  cellulaires  : 
une  masse  de  cytoplasme  peut,  on  le  sait,  se  segmenter  en  l'absence  de 
noyau,  des  asters  peuvent  évoluer  en  l'absence  ou  malgré  l'inertie  ou  la 
dégénérescence  du  noyau,  le  cytoplasme  est  capable  de  se  segmenter  et  des 
cbromosomes  peuvent  évoluer  sans  l'intervention  d'asters  ou  de  chromo- 
somes visibles,  la  formation  des  fuseaux  est  indépendante  du  noyau  et  peut 
avoir  lieu  en  l'absence  de  chromosomes,  d'asters  ou  de  centrosomes.  La 
mitose  est  la  conséquence  d'une  modification  de  l'état  physico-chimique  de 
l'économie  générale  de  la  cellule,  on  ne  dira  pas,  par  exemple,  que  la  divi- 
sion des  chromosomes  est  la  conséquence  de  la  division  des  centrosomes, 
mais  que  la  division  des  chromosomes  et  aussi  celle  des  centrosomes  sont  la 
conséquence  de  la  modification  de  cet  état  physico-chimique.  Quand  la  mi- 
tose débute,  l'individualité  physiologique  de  la  cellule  a  disparu,  et  est  rem- 
placée par  un  état  physiologique  nouveau  qui  a  pour  effet  de  provoquer  la 
division  autonome  de  chaque  organe  cellulaire.  La  cause  de  la  mitose  «  doit 
être  recherchée  non  pas  dans  un  détail  morphologique,  mais  dans  l'ensemble 
du  cycle  physiologique  qui  relie  deux  mitoses  successives  ».  —  P.  Rémy. 

Lécaillon  (A.).  — Sur  V action  qu'exerce  l'acide  sulfurique  concentré  sur 


IV.  -  LA  REPRODUCTION  ASEXUEE.  13 

les  œufs  de  Bombyx  mori.  —  L.  reprend  l'étude  de  l'action  de  l'acide  sul- 
furique  sur  les  œufs  fécondés  ou  non  de  Bombyx,  et  montre  d'abord  que. 
même  sans  aucun  traitement,  un  certain  nombre  d'œufs  peuvent  commencer 
à  se  développer.  Cette  réserve  faite,  L.  constate  que  SO'H2  active  en  effet 
les  œufs  non  fécondés,  et  ce,  non  seulement  des  œufs  nouvellement  pondus, 
mais  aussi  des  œufs  de  vingt  à  vingt-cinq  jours.  Quant  aux  œufs  fécondés, 
qu'ils  soient  pondus  nouvellement,  ou  depuis  dix-huit  heures,  ou  depuis 
cinq  à  sept  mois,  l'acide  sulfurique  ne  parait  avoir  sur  eux  aucun  effet,  et 
ce  contrairement  aux  conclusions  de  divers  auteurs.  —  A.  Drzewina. 


CHAPITRE  IV 

lia  reproduction  asexuée 


a)  Chatton  (E.).  —  Béversionde  la  scission  chez  les  Ciliés.  Réalisation  d'in- 
dividus distomes  et  polyénergides  de  Glaucoma  scintillans  se  multipliant 
indéfiniment  par  scissiparité.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  393,  1921.)  [13 

b) Sur  le  polymorphisme  et  la  maturation  des  spores  des  Syndinides. 

(Péridiniens)  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1922.)  [14 


a)  Chatton  (E.).  —  Réversion  de  la  scission  chez  les  Ciliés.  Réalisation 
d'individus  distomes  et  polyénergides  de  Glaucoma  scintillans  se  multipliant 
indéfiniment  par  scissiparité.  —  Ce  travail' fait  partie  d'un  ensemble  de 
recherches  tendant  à  l'analyse  des  causes  du  passage  de  l'état  monoénergide 
à  l'état  polyénergide  chez  les  protistes,  si  fréquent  en  particulier  chez  les 
parasites.  Il  a  trait  à  l'influence  des  facteurs  osmotiques. 

Des  Glaucoma  scintillans  (Ciliés  holotriches),  en  division,  portés  de  leur 
milieu  de  culture  normal  (eau  de  foin),  dans  une  solution  fortement  hyper- 
tonique  (sol.  de  NaBr  à  16  p.  1000)  pendant  10  minutes,  montrent  une 
plasmolyse  intense  qui  achève  la  division  des  individus  les  plus  étranglés 
et  accélère  celle  des  autres.  Ceux-ci  reportés  dans  leur  milieu  de  culture 
normal  se  réimbibent  bien  au  delà  du  degré  initial,  à  tel  point  que  le  sillon 
de  scission  s'efface  complètement  et  que  les  deux  moitiés  se  refondent  en 
un  individu  sphérique,  à  deux  bouches,  deux  micronuclei  et  un  seul  macro- 
nucleus.  De  tels  individus  mis  en  culture  ne  recommencent  à  se  diviser  que 
24  heures  après  la  refonte.  Le  plan  de  scission  laisse  les  deux  bouches  à 
l'individu  antérieur,  l'individu  postérieur  en  forme  deux  nouvelles  sur  les 
génératrices  des  premières.  De  tels  individus  ont  été  les  progéniteurs  de 
lignées  d'individus  distomes  dont  l'une  a  pu  être  entretenue  pendant  5  mois 
et  a  été  cessée  volontairement. 

Dans  ces  cultures,  un  certain  nombre  d'individus,  variable  selon  les 
lignées,  redeviennent  monostomes.  Comme  ceux-ci  se  multiplient  plus  vite 
que  les  distomes,  ils  subsisteraient  seuls  au  bout  d'un  certain  temps,  si  on 
ne  pédigrait  à  chaque  repiquage.  Mais  la  proportion  des  individus  faisant 


14  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

retour  à  l'état  monostome  s'abaisse  notablement  dans  les  cultures  à  basse 
température  ou  abondamment  alimentées. 

Les  individus  distomes  ainsi  obtenus,  monstres  doubles  de  Glaucoma,  sont 
les  équivalents  exacts  de  ce  que  sont,  chez  les  flagellés  et  les  rhizopodes,  les 
formes  biénergides,  les  diplozoaires  de  Dangeard.  Mais  il  est  nécessaire  de 
soumettre  à  l'épreuve  de  la  sexualité  la  modification  ainsi  réalisée.  Malheu- 
reusement les  Glaucoma  de  ces  cultures  ne  se  conjuguent  pas. 

L'auteur  n'avait  point  eu  connaissance,  au  moment  de  la  rédaction  de  sa 
note,  du  travail  de  Dawson  (1920)  sur  les  monstres  doubles  amicronucléés 
à'Oxytricha  fallax  (cilié  hypotriche).  La  race  à'Oxytricha  de  Dawson  était 
une  race  naturelle  qui  a  été  aussi  perpétuée  en  cultures  par  sélection.  Mais 
elle  montrait  comme  celle  de  Glaucoma,  une  tendance  au  retour  à  l'état 
normal.  Les  conditions  de  l'obtention  de  la  race  expérimentale  de  Glaucoma 
sont  très  différentes  de  celles  que  Dawson  a  supposé  avoir  déterminé  la  for- 
mation de  ses  oxytriches  doubles.  —  E.  Chatton. 

b)  Chatton  (E.).  —  Sur  le  polymorphisme  et  la  maturation  des  spores  des 
Syndinides.  —  L'organisation  et  le  mode  de  division  nucléaire  dés  Syndinium 
présente  d'une  espèce  à  l'autre  une  uniformité  remarquable.  Chez  toutes,  les 
chromosomes  sont  constamment  au  nombre  de  cinq,  toujours  courbés  en  V. 
A  la  prophase  et  à  la  télophase  mitotiques,  comme  en  intercinèse,  ces  chro- 
mosomes sont  toujours  agencés  en  demi-fuseaux,  qui  n'ont  pas  ici  de  signi- 
fication spéciale,  comme  dans  le  cas  des  ciliés  où  ils  paraissent  avoir  la 
valeur  d'un  synapsis.  Quelle  que  soit  la  structure  du  noyau  dans  les  spores 
mûres,  c'est  toujours  à  partir  de  ce  stade  en  demi-fuseau  qu'elle  s'établit.  La 
maturation  des  spores  n'est  point  accompagnée  de  méiose.  Ceci,  joint  à  leur 
évolution  solitaire,  interdit  de  les  regarder  comme  des  gamètes.  Les  véri- 
tables gamètes  des  Syndinium  sont  encore  à  découvrir.  L'appareil  cinéto- 
flagellaire  des  Dinoflagellés,  jusqu'ici  peu  connu,  se  présente,  selon  la 
règle  fondamentale  pour  les  autres  flagellés,  comme  un  dérivé  de  l'appareil 
centrosomien  nucléaire.  —  E.  Chatton. 


CHAPITRE  V 
I/ontogénèse 


Anthony  (R.)-  —  Réflexions  à  propos  de  la  genèse  de  la  striation  muscu- 
laire sous  l'action  des  causes  qui  la  déterminent.  —  La  question  de  la  struc- 
ture des  fibres  à  contractions  rapides  dans  les  muscles  adducteurs  des  Mol- 
lusques acéphales.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  N.  et  R.,  1-10,  3  fig.r 
1918-1920.)  [23 

Audigé  (P.).  —  Sur  la  croissance  des  Poissons  maintenus  en  milieu  de  tem- 
pérature constante.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  287,  1921.)  [20 

Chatton  (Edouard).  —  Fausse  et  vraie  myogénèse  chez  les  Copépodes  péla- 
giques. Erreur  due  à  la  méconnaissance  de  péridiniens  parasites  coelo- 
miques.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1441,  1921.)  [19 

Courrier  (R.).  —  Action  de  l'ingestion  de  corps  tyroïde  sur  la  glande  germi- 
native  mâle.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  484,  1921.)  [25 


V.  -  ONTOGENESE.  15 

a)  Dragoiu  (J.)  et  Fauré-Frémiet  (E.).  —  Divers  aspects  de  la  cellule  hépa- 
tique chez  les  têtards  de  Rana  temporaria  nourris  avec  de  la  thyroïde. 
(C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXV,  434,  1921.)  [25 

b) —  —  Etude  histologique  des  phénomènes  provoqués  chez  les  têtards 

de  Rana  temporaria  par  l'alimentation  thyroïdienne  (Ibid.,  437.) 

[Analysé  avec  le  précédent 

Eeckhout  (A.  Van  den).  —  Effets  de  l'arsenic  sur  le  développement  des 
os.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXV,  740,  1921.)  [25 

Holmgren  (E.).  —  Yerànderungen  m  der  Struktur  des  Menschendarm.es  im 
Zusammenhant/  mit  kurativ  angelegtem  Anus  praeternaturalis.  (Anat.  Anz., 
LIV,  365-372,  10  fig.)  [23 

Jensen  (C.  O.).  —  Métamorphose  provoquée  par  l'injection  de  préparations 
thyroïdiennes  et  de  thyroxine  (Kendall)  à  des  Axolotls  ayant  subi  la  thy- 
roïdectomie.  Toxicité  élevée  de  combinaisons  iodées  dans  le  cas  d'animaux 
thyroïdectomisès.  (C  R.  Soc.  BioL,  LXXXV,  391,  1921.)  [25 

Kniebe  (I.  L.).  —  Der  Einfluss  verschiedener  Feltsauren  und  fettsaurer 
Salze  sow.ie  des  Cholesterins  tind  Cholins  auf  Wachstum  und  Entwicklung 
von  Froschlarven.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXX1,  165.)  [24 

Krieg  (H.).  —  Deber  Pigmentzentren  bei  Sàugetieren.  (Anat.  Anz.,  LIV,  353- 
365,  6  fig.)  [20 

Molliard  (M.).  —  Sur  une  tumeur  du  collet  chez  le  Rhinanthus  minor. 
(Bull.  Soc.  Path.  vég.,  VIII,  70  72,  1921.)  [23 

Paine  (Alexander)  et  Peyron  (Albert).  — Sur  la  transformation  néopla- 
sique  des  fibres  musculaires  striées  avec  métastases  viscérales  dans  l'évolu- 
tion du  sarcome  expérimental  des  oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX11,  101, 
1921.)  [Constatation  de  la  participation 

des  fibres  musculaires  au  développement  de  la  tumeur.  —  M.  Goldsmith 

Przytecki  (St.  J.).  —  Zmiany  cisnienia  osmotycznego  w  czasie  rozwoju 
dziewovodnego  rozwielitek  (Cladocera).  {Recherches  sur  la  pression  osmo- 
tique  chez  les  embryons  de  Clodocêres  provenant  des  œufs  parthènogèné- 
tiques.)  (Travaux  du  Laboratoire  de  Physiologie  de  l'Institut  M.  Nencki, 
Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  I,  31  pp.,  1921.)  [18 

Riddle  Oscar).  —  Inadéquate  egg  shells  and  the  early  death  of  embryos 
in  the  egg.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  2,  1921.)        [17 

Riddle  (Oscar)  and  Hanke  (Martin  C).  —  Effects  of  feeding  soluble  cal- 
cium salts  upon  reproductive  sécrétions  and  upon  the  total  inorganic  cons- 
tituents  of  the  egg  shell.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII, 
N°  2,  sept.  1921.)  *  [16 

Riddle  Oscar  and  King  (Cecil  V.).  —  The  relation  of  nerve  stimuli  to 
oviductal  sécrétions  as  indicated  by  effects  of  atropine  and  other  alkaloïds. 
(The  American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  2,  sept.  1921.)  [17 

Schmidt  (W.  J.).  —  Die  Panzerhaut  der  Weichschildkrôte  Emyda  granosa 
und  die  funktionelle  Redeutung  ihrer  Strukturen.  (Arch.  f.  mikr.  Anat, 
VC,  Abt.  1,  186-246,  2  pi.,  8  fig.)  [24 

Schrœder  (H.).  —  Unlersuchungen  an  Geophilen.  L  Ueber  Paris  quadri- 
folia  L.  (Ber.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  88-93,  1921.) 

[Communication  préliminaire  sur 
le  mode  de  croissance  du  rhizome  et  du  bourgeon  terminal.  —  H.  Spinner 


16  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Sierp  (H.).  —  Untersuchungen  iiber  die  grosse  Wachstumsperiode.  (Biol. 
Zentralbl.,  XL,  433-457,  1920.)  [21 

Simon  (S.  V.).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Lichtes  auf  die  Enlxvicklung  der 
Keimlinge  von  Bruguiera  eriopetala.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX, 
165-172,  1921.)  [25 

Sznerowna  (E.).  —  0  przyswajaniu  i  Rospadzie  bialka  w  roswoju  Kur- 
czecia.  (Recherches  sur  l'assimilation  et  la  désassimilation  des  protéines 
pendant  le  développement  du  poulet.)  (Travaux  du  Laboratoire  de  Physio- 
logie de  l'Institut  M.  Nencki,  Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  N°  3,  11  pp., 
1921.)  [19 

Vandel  (A.).  —  La  question  de  la  spécificité  cellulaire  chez  les  Planaires. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1614,  1921.)  [16 

Vlès  (Fred)  —  Sur  les  variations  de  l'indice  de  réfraction  de  l'œuf  d'oursin 
pendant   la  division.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  494,  1921.)  [18 

Waterman  (N.).  —  Etudes  physiologiques  sur  le  cancer.  Le  problème  des 
tumeurs  et  la  chimie  inorganique.  (Arch.  néerl.  Physiol.,  V,  1921.)        [21 

Wintrebert  (P.)-  —  Les  divers  aspects  des  mouvements  rythmés  du  corps 
pendant  la  phase  aneurale  des  contractions  myotomiques  chez  les  embryons 
de  Sélaciens  (Scylliorhinus  canicula  L.  Gill).  (Bull.  Soc.  zool.  France, 
XLV,  282-291,  292-298,  1920.)  [19 


a)  Isotropie;  spécificité  cellulaire. 

Vandel  (A.).  —  La  question  de  la  spécificité  cellulaire  chez  les  Planaires. 
—  Les  faits  de  régénération  de  la  région  postérieure  du  corps,  observés  par 
V.  sur  Polycelis  cornuta,  sont  tout  à  fait  en  faveur  de  la  théorie  de  l'épigé- 
nèse.  La  disparition  des  organes  copulateurs  et  musculo-glandulaires  con- 
tenus dans  cette  région  se  fait  par  voie  de  dédifférenciation,  et  c'est  aux 
dépens  de  cellules  dédifférenciées  que  s'édifient  les  nouvelles  parties  ;  le 
pharynx  en  particulier  se  forme  avec  des  éléments  de  l'appareil  copulateur 
revenus  à  l'état  embryonnaire.  Il  n'y  a  donc  pas,  du  moins  chez  les  Planaires, 
de  cellules  prédestinées  à  former  un  organe  déterminé.  —  A.  Drzewina. 

(j)  Différenciation  anatomique  et  histologique   et  processus  généraux. 

Riddle  (Oscar)  et  Hanke  (Martin  C.  E.).  —  Action  des  sels  solubles  de 
calcium  sur  les  sécrétions  de  l'appareil  reproducteur  et  sur  l'ensemble  des  cons- 
tituants de  la  coquille  de  l'œuf.  —  R.  et  H.  ont  ajouté  des  quantités  variées  de 
lactate  et  de  lactophosphate  de  Ca  à  la  nourriture  habituelle  de  pigeons  ra- 
miers, pondant  librement,  et  ils  ont  noté  les  modifications  quantitatives  qui 
pouvaient  se  produire  du  côté  de  la  coquille  et  des  autres  constituants  géné- 
raux de  l'œuf  :  la  quantité  de  substance  coquillière  sèche  n'est  pas  accrue, 
mais  peut  être  légèrement  diminuée.  La  teneur  en  matières  minérales  dans 
la  substance  coquillière  sèche  n'est  probablement  pas  modifiée.  Il  n'apparaît 
chez  ces  oiseaux  mis  en  expérience  aucun  changement  appréciable  dans  le 
rythme  de  leur  reproduction.  Par  contre,  R.  et  H.  ont  noté  une  diminution 


V.  —  ONTOGENESE.  17 

de  la  sécrétion  de  l'albumine  qu'ils  attribuent  à  l'addition  des  sels  de  Ca  à 
la  nourriture  des  sujets.  Mais  la  production  de  coquilles  défectueuses  ou 
d'œufs  à  coquille  mince  (causes  de  mort  précoce  de  beaucoup  d'embryons 
d'oiseaux)  ne  leur  paraît  probablement  pas  due  à  un  apport  insuffisant  en 
Ca  dans  la  nourriture.  Et  une  nourriture  contenant  du  Ca  organique  ne  leur 
a  pas  paru  augmenter  d'une  façon  appréciable  l'épaisseur  de  la  coquille  de 
ces  mêmes  oiseaux.  —  Paul  Boyer. 

Riddle  (Oscar).  —  Les  coquilles  d'œufs  défectueuses  et  la  mort  précoce 
des  embryons  dans  l'œuf.  —  Les  embryons  qui  meurent  avant  l'éclosion  de 
l'œuf  possèdent  dans  une  très  forte  proportion  des  coquilles  molles  ou  minces. 
Les  pigeonnes  qui  pondent  ces  œufs  peuvent  en  pondre  de  tout  à  fait  nor- 
maux, revêtus  d'une  coquille  normale  ou  même  plus  épaisse  que  de  coutume. 
La  formation  de  coquilles  insuffisantes  et  la  mort  précoce  des  embryons  sont 
■en  étroite  relation  ;  une  cause  inconnue  doit  être  responsable  à  la  fois  de 
l'insuffisance  de  la  coquille  et  du  nombre  de  morts  précoces  des  embryons. 
Les  expériences  de  R.  lui  montrent  que  cette  association  se  produit  souvent 
après  une  longue  série  de  coquilles  normales  et  d'embryons  viables.  Les 
cellules  spermatiques  ne  sont  probablement  pas  en  cause.  Quand  les  femelles 
pondent  des  œufs  d'une  façon  anormalement  rapide,  il  arrive  parfois  que 
des  séries  d'embryons  paraissent  plus  âgées  que  les  embryons  des  séries 
précédentes,  et  la  mort  de  l'embryon  est  d'autant  plus  précoce  que  l'on 
avance  davantage  vers  les  dernières  séries. 

L'insuffisance  des  coquilles  peut  être  mesurée  par  la  marche  correspon- 
dante de  la  perte  de  vapeur  d'eau  à  travers  la  coquille  dans  les  jours  et  heures 
qui  suivent  la  ponte,  c'est  ainsi  que  les  deuxièmes  œufs  des  paires  ont  habituel- 
lement les  coquilles  les  plus  minces  et  perdent  le  plus  de  vapeur  d'eau.  Le 
dosage  des  matières  sèches  de  la  coquille,  des  cendres  et  des  bases  inorgani- 
ques contenues  dans  les  cendres  de  beaucoup  d'œufs  ayant  une  coquille  qui 
semble  normale,  montre  que  le  deuxième  œuf  de  la  paire  a  dû  recevoir  une 
quantité  légèrement  plus  faible  de  matériaux  pour  l'édification  de  la  coquille. 
Ceci  ferait  supposer  que  les  réserves  utiles  en  Ca  de  l'organisme  sont  épuisées 
avant  que  l'oiseau  ait  terminé  la  formation  de  deux  coquilles  qui  doivent  se  suc- 
céder à  brève  échéance;  la  mort  précoce  de  l'embryon  paraît  cependant  indi- 
quer qu'il  existe  un  vice  de  formation  dans  ce  germe  en  même  temps  qu'un 
vice  de  fonctionnement  dans  l'oviducte.  Plusieurs  troubles  possibles  de  la 
nutrition  ont  été  envisagés  ;  la  cause  réelle  en  est  encore  tout  à  fait  incon- 
nue. Malgré  tout,  il  est  clair  pour  R.  que  parmi  les  pigeons  et  probablement 
aussi  dans  plusieurs  ou  dans  toutes  les  branches  de  l'élevage  des  oiseaux  de 
basse-cour,  on  peut  reconnaître  beaucoup  d'oiseaux  qui  pondent  avec  persis- 
tance des  embryons  non  viables,  à  ce  que,  parmi  les  œufs  qu'ils  pondent,  beau- 
coup ont  une  coquille  molle  et  insuffisante.  —  Paul  Boyer. 

Riddle  (Oscar)  et  King  (Cecil  V.).  —  De  la  relation  entre  les  excitants 
nerveux  et  les  sécrétions  de  l'oviducte  indiquée  par  les  effets  de  l'atropine  et 
d'autres  alcaloïdes.  —  L'atropine  administrée  chez  les  pigeons  ramiers 
femelles  (à  la  dose  de  0,002  à  0,005  mgr.  deux  fois  par  jour)  diminue  la  sécré- 
tion de  l'albumine,  mais  cette  diminution  n'est  que  de  2  ou  3  %.  La  com- 
position de  l'albumine  sécrétée  est  normale,  quant  à  sa  teneur  en  eau  et  aux 
proportions  relatives  de  ses  constituants  solubles  et  insolubles  dans  l'alcool. 
La  quantité  de  matière  coquillière  sécrétée  sous  l'action  de  l'atropine  n'est 
pas  sensiblement  modifiée.  La  teneur  en  bases  contenues  dans  les  cendres 
de  la  coquille  n'est  pas  modifiée  ou  n'est  que  faiblement  diminuée.  La  cocaïne 
l'année  biologique.  2 


18  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

diminue  probablement  la  sécrétion  de  l'albumine.  La  matière  coquillière 
semble  diminuée  de  5  %  environ.  La  teneur  en  bases  dans  les  cendres  de  la 
coquille  n'est  pas  sensiblement  modifiée.  La  nicotine  (0,2  mgr.,  une  ou  deux 
fois  par  jour)  ne  semble  pas  modifier  la  sécrétion  de  la  coquille  ni  celle  de 
l'albumine.  La  pilocarpine  semble  augmenter  légèrement  la  sécrétion  des 
matériaux  de  la  coquille  et  celle  de  l'albumine,  quand  l'administration  de 
l'alcaloïde  est  limitée  à  la  période  de  sécrétion  de  l'albumine  et  de  la  coquille. 
Il  résulte  donc  des  faits  précédents  que  les  alcaloïdes  ne  peuvent  pas  cor- 
riger, même  temporairement,  les  vices  de  fonctionnement  de  l'oviducte  des 
oiseaux  au  point  de  vue  de  la  malformation  des  coquilles. 

La  nature  de  l'innervation  des  glandes  de  l'oviducte  des  oiseaux  semble 
inconnue.  On  n'a  pas  de  preuves  évidentes  pour  admettre  que  les  alcaloïdes 
employés  dans  cette  étude  aient  sur  les  nerfs  autonomes  des  oiseaux  une  ac- 
tion parallèle  à  celle  qu'ils  possèdent  chez  les  mammifères.  R.  et  K.  ne  tirent 
aucune  conclusion  de  la  relation  des  effets  produits  par  ces  alcaloïdes  et  de 
la  nature  de  l'innervation  de  l'oviducte.  Si  l'innervation  de  l'oviducte  est 
semblable  à  celle  de  l'utérus  des  mammifères,  et  si  les  alcaloïdes  employés 
dans  cette  étude  ont  une  action  similaire  sur  les  nerfs  autonomes  des  oiseaux 
et  des  mammifères,  les  sécrétions  de  l'oviducte  des  oiseaux  paraissent  très 
indépendantes  du  système  nerveux.  Les  quelques  effets  observés  paraissent 
attribuables  à  l'action  directe  des  drogues  sur  les  cellules  sécrétrices  ou  à  leur 
action  plus  générale  sur  le  métabolisme  de  l'animal.  —  Paul  Boyer. 

Vlès  (Fred).  —  Sur  les  variations  de  l'indice  de  réfraction  de  l'œuf 
d'oursin  pendant  la  division.  —  Approximativement,  l'indice  de  réfraction 
commence  à  croître  au  moment  de  l'apparition  du  diaster  et  jusqu'à  la 
séparation  des  blastomères;  à  partir  de  ce  moment,  il  diminue.  La  période 
d'ascension  de  l'indice  coïncide  à  peu  près  avec  la  phase  d'imperméabilité 
relative.  Souvent,  on  observe  une  variation  inverse  du  volume.  —  H. 
Cakdot. 

Przytecki  (St.  J.).  —  Recherches  sur  la  pression  osmotique  chez  les 
embryons  de  Cladocères  provenant  des  œufs  parthënogènétiques.  —  L'au- 
teur, constate  d'après  ses  expériences  sur  la  pression  intérieure  des 
embryons  provenant  des  œufs  vierges  de  Simocephalus  vetulus  et  Daphnia 
magna,  que  cette  pression  subit  des  variations  notables.  Les  embryons  les 
plus  jeunes  (6  heures)  possèdent  la  pressien  minimum  égale,  chez  Simoce- 
phalus vetulus,  A  =  0,245°,  et  chez  Daphnia  magna  A  =  0,186°.  La  pression 
augmente  ensuite  uniformément  avec  l'âge.  Dans  les  stades  les  plus  avancés 
(54  heures)  elle  est  chez  Simocephalus  vetulus  A  =  0,752°  et  chez  Daphnia 
mar/na  (84  heures)  A  '=  0,739°.  La  comparaison  de  la  pression  intérieure 
des  stades  limites  des  embryons  étudiés  prouve  que  la  production  des 
substances  osmotiques  a  lieu  pendant  tout  le  temps  du  développement  et 
qu'elle  augmente  quatre  fois  la  pression  intérieure  des  embryons,  tandis  que 
la  pression  osmotique  de  la  chambre  incubatrice  ne  change  pas.  Ces  faits 
prouvent  que  les  embryons  des  animaux  poikiloosmotiques  (Cladocères)  se 
comportent,  quant  à  leur  pression  osmotique,  comme  les  embryons  des 
Oiseaux  et  des  Amphibiens.  Les  résultats  des  expériences  amènent  l'auteur 
à  conclure  que  l'accroissement  de  la  pression  osmotique  pendant  le  déve- 
loppement ne  peut  être  provoqué  qu'en  partie  par  l'activation  des  subs- 
tances osmotiques  qui  existaient  déjà  comme  telles  dans  l'œuf.  La  plus 
grande  partie  de  ces  substances  osmotiques  est  nouvellement  formée.  La 
membrane  ovulaire  se  trouve  déjà,  depuis  la  6e  heure  du  développement, 


V.  -  ONTOGENESE.  19 

dans  un  état  de  tension  élastique.  L'extension  de  la  membrane  est  égale  à 
peu  près  à  20  o/c.  Plus  tard  (jusqu'à  la  24e  heure),  l'augmentation  de  la 
pression  osmotique  provoque  une  augmentation  plus  ou  moins  grande  de 
l'extension  de  la  membrane.  Le  maximum  de  l'extension  est  égal  à  67  % 
(après  24  heures).  Jusqu'à  la  60e  heure  du  développement,  la  membrane  ne 
subit  point  d'extension  ultérieure.  La  membrane  des  stades  depuis  la 
12"  heure  jusqu'à  la  60°  heure  ne  revient  pas  à  son  état  primitif  si  on 
supprime  la  pression  intérieure  par  une  piqûre  de  la  membrane.  La  mem- 
brane extérieure  joue  un  rôle  important  comme  régulateur  de  la  vitesse  de 
l'accroissement  des  embryons.  L'augmentation  du  volume  de  l'embryon 
dépend  donc  des  propriétés  physiques  de  la  membrane  extérieure.  —  Jul. 

ZWEIBAUM. 

Sznerowna  (Erna).  —  Recherches  sur  l'assimilation  et  la  désassimila- 
tion  des  protéines  pendant  le  développement  du  poulet.  —  L'auteur  étudie 
les  changements  que  subissent  les  protéines  pendant  le  développement  du 
poulet  et  établit  le  rapport  entre  la  quantité  d'Az  de  la  matière  organisée  et 
de  la  substance  désassimilée.  L'auteur  arrive  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  La  quantité  d'Az  désassimilé  est  proportionnelle  à  la  quantité  d'Az  de 
la  matière  organisée  :  à  17  gr.  d'Az  de  substances  assimilées  revient 
environ  un  gramme  d'Az  désassimilé,  qu'on  retrouve  dans  le  liquide  allan- 
toïdien.  L'auteur  conclut,  d'après  ce  fait,  que  non  seulement  les  graisses, 
mais  aussi  les  protéines  constituent  une  source  d'énergie  pour  le  dévelop- 
pement de  l'embryon.  2"  Le  poids  des  embryons  et  la  quantité  d'azote  corres- 
pondante augmentent  au  cours  du  développement,  mais  le  pourcentage  d'Az 
diminue  avec  l'âge  des  embryons.  .3°  La  composition  des  protéines  qui  cons- 
tituent le  corps  de  l'embryon  change  durant  les  différentes  périodes  du 
développement.  —  Jul.  Zweibaum. 

Chatton  (E.).  —  Fausse  et  vraie  mijogénèse  chez  les  Copépodes  pélagiques. 
Erreur  due  à  la  méconnaissance  de  péridiniens  parasites  coelomiques.  — 
Moroff  (1912)  avait  décrit  chez  les  Calanides  un  processus  de  myogénèse 
débutant  par  la  prolifération  d'un  tissu  syncytial  dans  toute  la  cavité  géné- 
rale du  copépode.  Il  a  décrit  avec  soin  la  division  des  noyaux  de  ce  syncy- 
tium.  Il  a  vu,  au  terme  de  cette  multiplication,  se  différencier  à  leurs 
dépens  les  fibres  striées  des  muscles.  Mais  C.  montre  que  le  syncytium 
myogène  de  Moroff  n'est  autre  que  le  plasmode  d'un  péridinien  parasite  du 
genre  Syndinium.  La  notion  de  transformation  des  noyaux  en  fibres  muscu- 
laires résulte  de  l'interprétation  d'une  série  incomplète  de  préparations 
défectueuses,  influencée  par  la  doctrine  chromidiale,  justiciable  de  beaucoup 
d'autres  erreurs. 

A  ce  propos  C.  fait  connaître  qu'il  existe  bien  chez  les  Calanides  mâles, 
entre  l'avant-dernière  et  la  dernière  mue,  une  active  myogénèse,  comme 
l'on  en  constate  dans  l'épitoquie  de  certaines  polychètes,  et  là  aussi  en  rap- 
port avec  la  maturité  sexuelle.  Mais  ce  processus  n'a  rien  de  commun  avec 
celui  décrit  par  Moroff  à  qui  il  a  complètement  échappé.  —  E.  Chatton. 

Wintrebert  (P.).  —  Les  divers  aspects  des  mouvements  rythmés  du  corps 
pendant  la  phase  aneurale  des  contractions  myotomiques  chez  les  embryons  de 
Sélaciens  (Scylliorhinus  canicula  L.  Gill.l.  —  La  période  aneurale  des  con- 
tractions rythmées  des  myotomes  commence  chez  l'embryon  de  Scyllium  au 
stade  G  de  Balfour  et  dure  jusqu'au  stade  K.  W.  distingue  :  une  onde  de 
propagation,  qui  signale  le  début  de  la  contraction  de  chacun  des  myotomes 


20  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

successifs,  et  une  onde  de  flexion  maximale,  qui  correspond  au  maximum  de 
la  contraction  de  chaque  myotome.  Cette  dernière  «  désigne  par  son  point 
le  plus  fléchi,  à  chaque  instant  de  son  parcours,  le  myotome  parvenu  au 
maximum  de  son  raccourcissement;  cette  onde,  plus  tardive  que  la  courbure 
principale  dont  elle  émane,  produit  une  courbe  secondaire  ».  Le  départ  des 
mouvements,  au  début  du  stade  G,  a  lieu  derrière  l'oreille.  Avec  l'âge,  ce 
point  de  départ  recule  :  au  stade  /,  le  muscle  qui  commence  le  mouvement 
est  le  dixième  myotome.  Le  pédicule,  qui  fixe  l'embryon  au  vitellus  et  est 
d'abord  très  large,  mais  va  en  se  rétrécissant,  ramène  l'embryon  à  son  point 
de  départ,  c'est-à-dire  à  la  ligne  médiane,  après  chaque  mouvement.  Le 
vitellus  et  les  glaires  sont  aussi  des  obstacles  au  mouvement.  W.  fait  une 
étude  détaillée  de  ces  mouvements,  d'un  côté  d'abord,  aux  stades  G,  H  et  /. 
Mais  les  deux  bandes  myotomiques  latérales  battent  pour  leur  propre 
compte,  d'une  manière  indépendante  vis-à-vis  l'une  de  l'autre  et  suivant  un 
rythme  qui  n'est  pas  tout  à  fait  le  même,  les  myotomes  d'un  côté  ayant  une 
période  de  révolution  un  peu  plus  longue  que  ceux  de  l'autre.  Il  en  résulte 
une  suite  de  combinaisons  qui  se  reproduisent  d'une  façon  cyclique.  On 
observe  en  effet  successivement  :  un  balancement  égal,  quand  les  contrac- 
tions alternent  régulièrement  d'un  côté  à  l'autre;  puis  une  boiterie,  dans 
laquelle  la  contraction  d'un  côté  se  produit  avant  celle  de  l'autre,  puis  la 
coïncidence  des  contractions,  qui  annihile  les  déplacements  latéraux,  mais 
provoque  le  relèvement  de  la  tête  (cabrement)  parce  que  les  fibres  muscu- 
laires actives  sont  situées  dorsalement  au  plan  frontal  passant  par  l'axe  de  la 
chorde;  puisvientune  boiterie  inverse  de  la  première,  enfin  un  retour  progres- 
sif au  balancement  égal.  Tant  que  les  conditions  extérieures  ne  varient  pas, 
ces  mouvementspersistent  d'ordinaire  avec  une  très  grande  régularité.  Pour- 
tant on  observe  parfois  une  inversion  du  cycle,  parce  que  la  période  muscu- 
laire plus  courte  d'un  côté  peut  au  contraire  devenir  la  plus  longue,  sous 
l'influence  de  causes  internes  mal  connues  (rapidité  du  développement, 
facilité  plus  ou  moins  grande  des  échanges,  etc.).  Même  en  milieu  constant, 
les  révolutions  ne  sont  régulières  qu'entre  8  et  20°.  Entre  ces  limites,  le 
rythme  est  d'autant  plus  rapide  que  la  température  est  plus  élevée.  Si  la 
température  est  instable,  il  n'y  a  aucune  régularité.  L'amplitude  des  mou- 
vements est  aussi  toujours  égale,  pour  un  côté  du  corps,  à  une  époque  donnée 
de  la  croissance  et  en  milieu  constant.  Toutes  choses  égales  d'ailleurs  plus  la 
température  est  élevée,  entre  les  mêmes  limites,  plus  les  courbes  sont  pro- 
fondes. La  composition  chimique  du  milieu,  la  quantité  d'oxygène,  d'acide 
carbonique  modifient  aussi  les  mouvements.  —  A.  Robert. 

Krieg  (H.).  —  Sur  les  centres  pigmentaires  chez  les  Mammifères.  —  K. 
étudie  une  série  d'exemples  de  pelages  pigmentés  ;  il  en  conclut  que  la  pig- 
mentation débute  par  plusieurs  centres  pigmentaires  déterminés  par  les 
conditions  dynamiques  régnantes  à  son  apparition.  Plus  tard  il  peut  se  faire 
une  extension  de  la  pigmentation  à  partir  de  ces  centres.  L'extension  va 
généralement  de  pair  avec  un  affaiblissement  de  la  pigmentation.  Elle  peut 
conduire  à  des  résultats  tout  à  fait  différents  en  apparence,  et  même  jusqu'à 
une  robe  uniforme.  —  M.  Prenant. 

Audigé  (P.).  —  Sur  la  croissance  des  Poissons  maintenus  en  milieu  de  tem- 
pérature constante.  —  Il  y  a  lieu  de  distinguer  les  Poissons  Eurythermes  des 
Sténothermes.  Chez  les  premiers  (Ci/prinus  carpis,  Carassius  auratus,  Scar- 
dinius  erythrophtalmus),  à  la  température  de  14  à  15°,  la  croissance  est 
régulière,  mais  la  taille  reste  inférieure  de  moitié,  après  4  ans,  à  celle  des 


V.  -  ONTOGENÈSE.  21 

animaux  soumis  aux  variations  saisonnières  de  température;  les  paliers  des 
périodes  de  reproduction  sont  absents.  A  20°,  la  croissance  est  plus  rapide  que 
dans  les  conditions  normales,  et  il  y  a  chaque  année  un  palier  correspon- 
dant à  la  période  d'élaboration  sexuelle.  A  la  température  de  24°  à  25",  qui 
correspond  à  l'optimum,  la  croissance  est  plus  rapide  encore  (du  simple  au 
double),  mais  elle  se  fait  par  à-coups;  l'irrégularité  est  plus  accusée  encore 
à  31°,  on  assiste  à  un  véritable  «  affolement  »  du  phénomène  de  la  crois- 
sance; cependant  le  palier  de  reproduction  conserve  sa  régularité  et  sa 
constance,  d'où  la  notion  de  la  dissociation  fonctionnelle,  de  l'indépendance 
des  deux  phénomènes.  Quant  aux  Sténothermes  (Salmo  cridens,  Salveiiyius 
fontinalis),  l'optimum  est  entre  15  à  16J;  la  croissance  dépasse  parfois  de 
trois  fois  celle  de  Poissons  soumis  aux  variations  thermiques  annuelles, 
mais  elle  se  fait  comme  précédemment  par  bonds  successifs.  A  20°,  le  nom- 
bre des  décès  est  élevé  au  bout  de  peu  de  temps  ;  à  26°,  aucun  Poisson  ne 
résiste.  —  A.  Drzewina. 

Sierp  (H.).  —  Recherches  sur  la  grande  période  de  croissance.  —  a)  Rela- 
tions entre  la  grande  période  de  croissance  et  la  longueur  finale  d'un  organe. 
On  sait  que  la  croissance  d'un  organe,  dans  des  conditions  constantes  et 
mesurée  jour  par  jour,  n'est  pas  régulière.  D'abord  faible,  elle  augmente 
progressivement  jusqu'au  maximum,  puis  décroit  et  cesse.  C'est  ce  que 
Sachs  appelle  la  grande  période  de  croissance.  Il  y  a  là  une  périodicité  dont 
les  causes  résident  dans  la  plante  même.  La  longueur  finale  se  compose  de 
la  somme  de  ces  croissances  partielles.  Les  facteurs  externes  peuvent  modi- 
fier la  grosse  période  de  croissance.  Quelles  relations  y  a-t-il  entre  la  lon- 
gueur finale  et  la  grosse  période  quand  on  fait  varier  la  lumière  et  la  tem- 
pérature? Les  études  ont  été  faites  sur  la  coléoptile  de  l'Avoine.  Sous 
l'influence  de  la  lumière,  la  croissance  est  au  début  plus  grande  qu'à  l'obs- 
curité et  d'autant  plus  grande  que  l'éclairement  est  plus  intense  :  mais  dès 
la  troisième  demi-journée,  le  phénomène  change  et  la  croissance  diminue. 
Le  longueur  finale  de  l'organe  est  la  plus  grande  à  l'obscurité.  Sous  l'influence 
de  la  lumière  il  se  produit  donc  une  accélération  de  la  croissance  suivie 
aussitôt  d'une  inhibition.  La  longueur  finale  est  d'autant  plus  grande  que 
Téclairement  a  été  plus  faible.  L'élévation  de  la  température  produit  aussi 
une  accélération  de  la  croissance  à  15°,  la  grosse  période  suivant  la  septième 
demi-journée;  à  23°,  la  quatrième  demi-journée  et  à  32°  la  deuxième  demi- 
journée.  L'accélération  est  aussi  suivie  d'une  inhibition.  La  longueur  finale 
est  la  plus  grande  à  la  température  de  12°.  Elle  diminue  ensuite,  si  la  tem- 
pérature s'élève. 

b)  Analyse  de  la  grande  période  de  croissance.  La  grande  période  de 
croissance,  avec  un  maximum  variable,  se  compose  de  deux  facteurs,  une 
accélération  et  une  inhibition.  Quelle  relation  y  a-t-il  entre  ces  deux  facteurs, 
quand  on  fait  varier  la  température  et  l'éclairement  ?  Les  courbes  montrent 
que  sous  l'influence  des  variations  de  la  température,  l'accroissement  de 
l'accélération  est  égal  à  l'accroissement  de  l'inhibition,  tandis  que  sous 
l'influence  des  variations  de  la  lumière,  l'accroissement  de  l'accélération  est 
plus  petit  que  celui  de  l'inhibition.  —  F.  Péchoutre. 

Waterman  (N.).  —  Etudes  physiologiques  sur  le  cancer.  Le  problème 
des  tumeurs  et  la  chimie  inorganique.  —  Les  recherches  classiques  de  Loeb 
sur  l'œuf  fécondé  de  Fundulus  ont  mis  en  lumière  l'importance  que  pré- 
sente, au  point  de  vue  de  la  perméabilité  des  cellules  à  l'eau  et  aux  ions,  la 
composition  ionique  du  milieu  qui  les  baigne.  En  particulier,  le  rapport 


22  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  concentrations  des  ions  K  et  Ca  a  retenu  l'attention  du  biologiste  amé- 
ricain. Or,  les  recherches  de  Zwaardemaker  et  de  son  école  ont  précisé  le 
rôle  très  particulier  que  joue  le  K  en  tant  que  centre  d'émission  d'élec- 
trons. Le-K  est  le  seul  métal  radio-actif  des  organismes  animaux,  et  les 
recherches  de  Zwaardemaker  mettent  hors  de  doute  que  c'est  bien  à  sa 
radio-activité  que  sont  imputables  les  effets  biologiques  liés  à  sa  présence 
dans  les  milieux  qui  baignent  les  tissus.  De  ce  point  de  vue  radio-actif, 
l'antagonisme  du  K  et  du  Ca  reste  d'ailleurs  inexpliqué.  Il  était  naturel 
qu'on  se  demandât  si  l'évolution  de  la  cellule  n'était  pas  susceptible  d'être 

influencée  par  la  valeur  de  ce  rapport  —  dans  le  cytoplasme  lui-même. 

Bien  entendu,  c'est  à  des  tissus  en  voie  de  croissance  qu'il  convenait  de 
s'adresser  pour  l'expérimentation  ;  et  les  tissus  néoplasiques  offraient  un 
intérêt  particulier. 

En  1904,  Beebe  (American  Journ.  of  Physiol.)  publia  le  premier  des 
analyses  de  cendres  de  tumeurs  malignes  qui  révélaient  un  antagonisme 
très  net  entre  le  potassium  et  le  sodium  d'une  part,  et  le  calcium  d'autre 
part. 

Une  active  prolifération  apparaissait  corrélative  d'une  teneur  élevée  en 
K,  alors  que  dans  les  néoplasmes  en  voie  de  dégénérescence  et  profondé- 
ment nécrosés  la  teneur  en  Ca  était  considérablement  accrue. 

La  mise  au  point  par  Hamburger  et  par  Kramer,  d'une  méthode  volumé- 
trique  de  dosage  du  K,  plus  précise  et  infiniment  plus  pratique  que  la 
méthode   au  chloroplatinate,   détermina   W.    à  reprendre  la  question  des 

variations  du  rapport  -^-  chez  les  tumeurs  malignes  au  cours  de  leur  évolu- 

Oa 

tion.  Les  conclusions   de   l'auteur   confirment,   en  somme,   les  premières 

données  énoncées  par  Beebe.   Plus  la  croissance  de  la  tumeur  est  rapide 

(ce   qui  signifie  souvent  :  plus  la  tumeur  est  maligne),  plus  la  valeur  du 

V 

rapport-^  est  élevée.  Plus  une  tumeur  est  vieille,  plus  sa  croissance  est 

Kj'A 

lente,  et  plus   il  y  a  de  variations  dégénératives,  plus  petite  est  la  valeur 

du  rapport   =-  .  Il  existe  aussi  un  certain  antagonisme  entre  les  teneurs  en 

K  et  Na,  en  ce  sens  que  dans  le  cas  où  la  croissance  est  rapide,  le  rapport 
se  déplace  du  côté  du  K.  Quant  à  la  teneur  en  phosphore,  elle  témoigne  de 
la  richesse  en  noyaux,  c'est-à-dire  le  plus  souvent  de  la  malignité  de  la 
tumeur. 

.  Il  était  tout  naturel,  en  se  remémorant  la  théorie  des  «  balanced  sait  solu- 
tions »  de  Loeb,  de  se  demander  si,  dans  le  sérum  des  cancéreux,  une  valeur 

anormale  du  rapport  ^-  n'expliquerait  pas  cette  perméabilité  anormale  des 

cellules  néoplastiques  au  K  et  au  Ca. 

Des  chiffres  laborieusement  accumulés  par  W.,  il  résulte  que  la  teneur 
en  K  du  sérum  des  cancéreux  est  normale.  La  valeur  trouvée  peut  dépasser 
dans  quelques  cas  la  valeur  moyenne  chez  l'homme  sain,  mais  en  aucun 
cas  cet  excès  n'est  important.  La  conclusion  de  "W.  en  ce  qui  concerne  le 
Ca,  est  de  même  sens  et  plus  affirmative  encore.  En  somme,  dans  le  sérum 
d'un  malade  porteur  de  tumeur  on  ne  peut  déceler  aucun  trouble  dans  le 
balancement.  Le  facteur  primordial  reste  une  perméabilité  sélective  de  la 
cellule  cancéreuse  vis-à-vis  des  ions  K,  dans  la  phase  d'activé  prolifération, 
et  aux  ions  Ca  chez  les  néoplasmes  en  «  fin  de  carrière  »  et  profondément 


V.  —  ONTOGENÈSE.  23 

nécrosés.  La  question  du  cancer,  telle  que  nous  incitent  à  l'envisager  les 
plus  récentes  données  de  l'analyse  minérale,  souligne  l'importance  fonda- 
mentale qu'auraient  pour  le  biologiste  des  renseignements  précis  sur  le 
mécanisme  physico-chimique  de  la  perméabilité  des  cellules  aux  ions  du 
milieu.  —  P.  Girard. 

Molliard  (M.).  —  Sûr  une  tumeur  du  collet  chez  le  Rhinanthus  minor.  — 
Les  Rhinanthus  étudiés  présentent  dans  la  région  du  collet  un  renflement 
fusiforme  atteignant  jusqu'à  6  mm.  de  diamètre;  l'écorce  et  le  liber  sont 
fortement  hypertrophiés,  le  bois  l'est  moins,  la  moelle  est  au  contraire 
moins  développée  dans  la  tumeur  que  dans  les  parties  saines.  Dans  la  partie 
externe,  mais  non  dans  la  partie  interne,  ni  dans  le  liber,  ni  dans  le  bois, 
pourtant  modifiés,  on  observe  des  pelotons  mycéliens.  Un  Verticillium  parait 
être  la  cause  de  cette  cécidie.  —  F.  Moreau. 

y)  Les  facteurs  de  l'ontogenèse. 

Anthony  (R.).  —  Réflexions  à  propos  de  la  striation  musculaire  sous 
l'action  des  causes  qui  la  déterminent.  —  La  question  de  fa  structure  des  fibres 
à  contractions  rapides  dans  les  muscles  adducteurs  des  Mollusques  acéphales. 
—  Il  est  bien  établi  que  les  muscles  adducteurs  des  Acéphales  sont  formés 
de  deux  sortes  de  fibres  :  les  unes,  lisses  (région  nacrée),  ont  un  coefficient 
de  raccourcissement  élevé  et  correspondent  à  des  mouvements  lents  et  sou- 
tenus; les  autres  (région  vitreuse),  à  coefficient  de  raccourcissement  faible, 
correspondant  à  des  mouvements  rapides  et  peu  soutenus,  sont  nette- 
ment striées,  ou  bien  présentent  à  leur  surface  des  losanges  sombres  for- 
mant des  quinconces  ou  des  chevrons  ou  des  bandes  hélicoïdales  (structure 
losangée).  On  observe  dans  ce  groupe  de  Mollusques  tous  les  intermédiaires 
entre  la  structure  lisse  et  la  structure  losangée  et  entre  celle-ci  et  la  struc- 
ture striée;  ces  différences  de  structure  correspondent  à  des  modes  de 
fonctionnement  différents  de  la  fibre  musculaire  :  les  fibres  de  la  région 
vitreuse,  peu  différentes  des  fibres  lisses  de  la  région  nacrée  chez  la  Moule, 
dont  la  rapidité  de  contraction  est  faible,  présentent  des  parties  sombres  chez 
l'Huitre,  YUnio,  des  losanges  sombres  et  des  stries  chez  l'Anomie  et  sont 
nettement  striées  chez  le  Pecten,  chez  lequel  l'ouverture  et  la  fermeture 
brusque  des  valves  sont  dues  à  une  très  grande  rapidité  de  contraction.  Il 
semble  donc  que  les  fibres  musculaires  sont  de  plus  en  plus  nettement  striées 
à  mesure  qu'elles  sont  soumises  à  des  contractions  de  plus  en  plus  rapides, 
en  même  temps  que  diminue  leur  coefficient  de  raccourcissement  (qui  varie 
suivant  la  situation  de  la  fibre  dans  la  coquille).  La  fibre  à  structure  losan- 
gée serait  un  terme  morphologique  dans  la  série  des  transformations  de  la 
fibre  musculaire,  et  non,  comme  le  prétend  Marceau,  une  réunion  de  fi- 
brilles spiralées,  l'aspect  losange  n'étant  qu'une  apparence  due  à  un  entre- 
croisement de  deux  assises  superposées  de  fibrilles  ou  à  la  vision  simultanée 
des  fibrilles  situées  sur  les  faces  opposées  de  la  fibre.  —  P.  Remy. 

Holmgren  (E.).  —  Modifications  de  structure  de  l'intestin  humain,  en  rap- 
port avec  l'établissement  d'un  anus  contre  nature.  —  H.,  ayant  eu  l'occasion 
d'étudier  l'iléon  d'une  opérée  chez  qui  on  avait  pratiqué  à  ce  niveau  un  anus 
contre  nature,  constate  d'importantes  modifications  de  structure,  survenues 
en  moins  d'un  an.  La  branche  de  l'iléon  située  au  delà  de  l'anus  artificiel, 
devenue  inactive,  a  subi  une  atrophie  de  la  muqueuse  et  des  villosités.  Celle 
située  en  deçà,  et  qui  aboutit  directement  au  nouvel  anus,  s'est  rapprochée 


24  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  la  structure  du  gros  intestin  :  les  glandes  de  Lieberkùhn  se  sont  beau- 
coup allongées,  mais  ne  présentent  plus  guère  que  des  cellules  caliciformesr 
sans  cellules  de  Paneth;  les  villosités  ont  disparu. 

H.  pense  que  l'explication  dynamique  valable  dans  ce  cas  doit  pouvoir 
interpréter  aussi  la  transformation,  chez  l'embryon,  du  gros  intestin  pri- 
mitif, villeux,  en  gros  intestin  définitif,  sans  villosités.  La  peau,  aux  environs 
immédiats  de  l'anus  artificiel,  subit  aussi  des  modifications  qui  la  rappro- 
chent de  la  zone  intermédiaire  anale  ;  les  glandes  sudoripares  y  prennent 
une  certaine  analogie  avec  les  glandes  circumanales.  Il  se  constitue  même 
un  sphincter.  Ces  modifications  sont  d'autant  plus  frappantes  qu'elles  se  sont 
faites  en  un  temps  relativement  court.  —  M.  Prenant. 

Schmidt  (W.  J.).  —  La  peau  cuirassée  de  la  Tortue  molle,  Emyda  gra- 
nosa,  et  la  signification  fonctionnelle  de  sa  structure.  —  Cette  étude  histolo- 
gique  acquiert  un  intérêt  biologique  par  la  recherche  des  conditions  struc- 
turales qui  permettent  à  un  derme  de  jouer  le  même  rôle  protecteur  qu'une 
carapace  osseuse.  Chez  la  Trionychidée  dont  il  s'agit,  S.  reconnaît  la  struc- 
ture générale  du  derme  des  Vertébrés  inférieurs  :  la  partie  profonde  est  un 
feutrage  de  fibres  ;  la  partie  superficielle  est  formée  de  faisceaux  conjonctifs 
entrecroisés.  La  plus  intéressante  des  spécialisations  qui  aboutissent  à  former 
une  véritable  carapace  est  la  liaison  étroite  de  ces  faisceaux  entre  eux,  liaison 
qui  les  empêche  de  se  déplacer  les  uns  par  rapport  aux  autres,  et  accroît 
énormément  la  résistance  de  l'ensemble  à  la  flexion,  comme  le  montre  un 
calcul  simple.  A  noter  encore  :  l'existence  de  fibres  radiales  qui  augmentent 
encore  les  liaisons  ;  l'obliquité  des  faisceaux  par  rapport  à  la  surface,  qui 
maintient  la  convexité  de  la  carapace  ;  la  diminution  de  diamètre  des  fais- 
ceaux conjonctifs  quand  on  approche  de  l'épiderme,  diminution  qui  a  pour 
effet  une  modification  progressive  de  consistance,  et  des  chances  moins 
grandes  de  décollement  de  l'épiderme.  —  M.  Prenant. 

Kniebe  (I.  L.j.  —  De  l'influence  de  différents  acides  et  sels  gras  ainsi 
que  de  la  cholestérine  et  de  la  choline  sur  la  croissance  et  le  développement 
des  larves  de  grenouille.  —  L'auteur  a  trouvé  que  l'oléate  de  soude, 
l'acide  oléique  et  la  trioléine,  mêlés  à  la  nourriture,  nuisaient  à  la  crois- 
sance et  au  développement  des  larves  de  grenouille,  tandis  que  l'acide  stéa- 
rique  et  son  sel  de  sodium,  ainsi  que  l'acide  palmitique,  ne  les  influençaient 
pas  ou  agissaient  même  légèrement  dans  le  sens  d'une  accélération.  Le  pal- 
mitate  de  sodium  a  dans  certains  cas  légèrement  diminué  le  développe- 
ment. Le  mode  d'action  de  ces  corps  paraît  correspondre  à  la  présence  ou 
à  l'absence  d'un  groupe  non  saturé  ou  à  la  facilité  de  transformation  en  un 
tel  groupe.  Les  expériences  de  Noguchi  sur  l'action  hémolytique  des  corps 
gras  offrent  un  parallélisme,  sans  causalité  directe,  avec  ces  constatations,  de 
même  que  les  expériences  de  Faust  et  Talquist,  qui  démontrèrent  entre 
autre  que  l'action  hémolytique  de  l'acide  acrilique  disparaît  par  l'introduc- 
tion de  HOH  à.  la  place  de  la  double  liaison.  L'action  de  la  trioléine  serait 
due  à  la  décomposition  en  acide  oléique,  de  même  que  l'action  du  palmitate 
de  soude  à  une  formation  de  combinaisons  non  saturées.  Comme  dans 
l'action  du  palmitate  de  soude,  l'affaiblissement  de  la  croissance  n'a  que  très 
légèrement  retardé  le  développement,  il  semble  que  ces  deux  phénomènes 
puissent  se  produire  indépendamment.  Le  mode  d'action  des  produits,  pour 
la  recherche  duquel  il  aurait  fallu  des  examens  histologiques  et  cytologiques, 
n'a  pas  été  étudié.  Romeis  avait  démontré  que  l'extrait  de  thymus  provo- 
quait -chez  les  larves  de  grenouille  une  augmentation  de  la  croissance  et  un 


V.  -  ONTOGENÈSE.  25 

ralentissement  du  développement,  et  que  cette  dernière  action  était  surtout 
remarquable  pour  l'extrait  de  thymus  par  l'acétone.  Or,  précisément,  cet 
extrait  contient  beaucoup  de  corps  gras  de  point  de  fusion  bas.  La  cholesté- 
rine  et  le  chlorhydrate  de  choline  ont  été  sans  influence  marquée.  — 
Oschmanx. 

a)  Dragoiu  (J.)  et  Fauré-Frémiet  (F.).  —  Divers  aspects  de  la  cellule 
hépatique  chez  les  têtards  de  Rana  temporaria  nourris  avec  de  la  thyroïde. 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  Dragoiu  (J.)  et  Fauré-Frémiet  (E.).  —  Étude  histologique  des  phé- 
nomènes provoqués  chez  le  têtard  de  Rana  temporaria  par  l'alimentation 
thyroïdienne.  —  Les  modifications  constatées  comportent  surtout  la  présence 
de  vacuoles  intranucléaires  et  de  formations  intracytoplasmiques  identi- 
fiables à  des  parasomes.  Si  l'on  détermine  chez  le  têtard  un  accroissement 
du  métabolisme  par  ingestion  de  thyroïde,  les  tissus  atteints  par  l'autolyse 
sont  précisément  ceux  qui  doivent  normalement  disparaître  au  cours  de  la 
métamorphose.  Inversement,  d'autres  tissus  (bourgeons  des  membres) 
s'accroissent  plus  rapidement.  Ces  processus  de  destruction  et  d'accrois- 
sement tissulaires  semblent  retentir  sur  des  organes  tels  que  le  foie  et  le 
rein  qui  montrent  les  signes  d'une  activité  manifeste.  —  H.  Cardot. 

Courrier  (R.).  —  Action  de  l'ingestion  de  corps  thyroïde  sur  la  glande  ger- 
minative  mâle.  —  Des  recherches  de  C.  sur  le  chat  et  le  rat,  il  résulte  que 
l'ingestion  de  thyroïde,  qui  accélère  le  développement  du  soma,  est  sans 
action  sur  la  maturation  de  la  glande  génitale,  pourvu  que  l'animal  soit 
maintenu  en  bilan  positif.  —  H.  Cardot. 

JensenC.-O.l. — Métamorphose  provoquée  par  l'injection  de  préparations 
thyroïdiennes  et  de  thyroxine  (Kendall)  à  des  Axolotls  ayant  subi  la  thyroï- 
dectomie.  Toxicité  élevée  des  combinaisons  iodées  dans  le  cas  d'animaux  thy- 
roïdectomisés.  —  Chez  l'Axolotl  adulte,  l'injection  d'iodocaséine  provoque  la 
métamorphose,  les  autres  albumines  iodées  et  la  35  diiodotyrosine  se  mon- 
trent inefficaces  à  cet  égard.  Chez  l'Axolotl  de  six  mois,  l'iodoséroglobuline 
et  l'iodoséroalbumine  sont  également  actives,  à  l'inverse  de  l'iodoovalbu- 
mine  et  de  l'iodogliadine.  La  question  se  pose  de  savoir  si  les  substances 
efficaces  ont  une  influence  directe  ou  agissent  seulement  après  avoir  été 
transformées  par  la  thyroïde.  Ceci  appelle  des  recherches  sur  l'animal 
thyroïdectomisé  ;  malheureusement,  il  y  a  dans  ce  cas  toxicité  forte  des  com- 
Dinaisons  iodées.  On  peut  cependant  observer  que  le  début  de  la  métamor- 
phose, après  ingestion  de  thyroïde  ou  injection  de  thyroxine,  est  analogue 
chez  l'animal  thyroïdectomisé  et  chez  le  témoin.  — H.  Cardot. 

Eeckhout  (A.  Van  den).  —  Effets  de  l'arsenic  sur  le  développement  des 
os.  —  Les  expériences  de  E.  sur  le  lapin  montrent  que  l'administration  de 
petites  doses  d'arsenic,  sans  modifier  le  développement  corporel  et  la  taille, 
a  une  action  manifeste  sur  l'ossification;  les  os  devenant  plus  denses  et 
plus  résistants.  —  H.  Cardot. 

Simon  (S.  V.).  —  L'influence  de  la  lumière  sur  le  développement  des 
plantules  de  Bruguiera  eriopetala.  —  Durant  son  séjour  à  Buitenzorg,  S. 
avait  remarqué  que  les  plantules  vivipares  de  Bruguiera  eriopetala  W.  et 
A.,  tombées  à  l'ombre,  se  développaient  tard  ou  pas  du  tout.  Pour  étudier 


26  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

l'effet  de  l'obscurité  seule,  il  entreprit  des  expériences  de  laboratoire  avec 
température  et  humidité  égales  pour  les  exemplaires  éclairés  et  ceux  qui 
restaient  à  l'ombre.  Tandis  que  les  racines  se  développaient  parallèlement 
chez  tous  les  plants,  la  partie  aérienne  montrait  au  bout  d'un  mois  des 
différences  appréciables,  et  au  bout  de  cinq  mois  les  exemplaires  éclairés 
possédaient  trois  paires  de  feuilles,  et  les  autres  quelques  écailles  étiolées 
seulement.  Il  est  possible  que  l'obscurité  provoque  la  formation  des  toxines 
paralysantes  éliminées  naturellement  dès  que  la  lumière  peut  agir  à  nou- 
veau. —  H.  Spinner. 


CHAPITRE  VI 
L<a  tératogénèse 


Baldwin  (W.  M.).  —  The  artificial  production  of  monsters  demonstrating 
localized  defect  sas  the  resuit  of  injury  from  X-Rmjs.  (Amer.  Journ.  Phy- 
siol.,  LU,  N°  2,  296-303,  1920.)  [27 

Gyorffy  (J.).  —  Keimlinge  der  Weisstanne  mit  Doppélblâttern.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  123-125,  1  fig.,  1921.) 

[Plantules  tératologiques  trouvées  près  de  Barlangliget  au  pied  du  Haut- 
Tatra.  C'est  la  première  fois  que  ce  phénomène  est  signalé.  —  H.  Spinner 

Mac  Bride  (E.  "W.).  —  Somr  further  Experiments  in  the  artificial  produc- 
tion of  a  double  Htjdrocoelc  in  the  larvae  of  Echinus  miliaris.  (Rep.  Brit. 
Ass.  Adv.  Se,  LXXXVII,  207-208,  1920.)  [26 

Man  (J.-G.  de).  —  Sur  quelques  anomalies  observées  chez  deux  espèces  du 
genre  Pinnotheres  Latr.  de  l'archipel  indien.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LV, 
260-265,  1  pi.,  1921.)  [28 

Tur  (Jan).  —  Etudes  sur  le  développement  des  diplogénèses  à  centres  abortifs. 
(Bull.  Se.  Fr.  et  Belg.,  XLVIII,  381-422,  4  pi.,  1  fig.,  1914-1920.)  [27 


2.  Téralogènèse  expérimentale. 

Mac  Bride  (E.  W.).  —  Suite  d'expériences  sur  la  production  artificielle 
d'un  hydrocœle  double  chez  les  larves  d' Echinus  miliaris.  —  L'auteur  place 
de  jeunes  Pluteus  à  quatre  bras,  âgés  de  trois  jours  environ,  dans  de  l'eau 
additionnée  de  2  gr.  de  NaCl  par  litre  et  les  reporte  au  bout  de  sept  jours 
dans  de  l'eau  de  mer  normale.  Chez  un  certain  nombre  de  larves  ainsi 
traitées,  5  %  au  maximum,  arrivées  à  l'âge  de  vingt-et-un  jours,  un  hydro- 
cèle  supplémentaire  commence  à  se  dessiner  du  côté  droit.  M.  a  cherché  à 
maintenir  ses  larves  d'Oursin  de  façon  continue  dans  de  l'eau  hypertonique, 
en  les  nourrissant  avec  des  Nitzschia  qui  supportaient  bien  la  sursalure,  et 
ce  en  vue  d'augmenter  la  proportion  de  larves  à  hydrocèle  double.  Mais 
c'est  le  contraire  qui  arriva,  la  proportion  est  tombée  àl  fy.Le  transport  de 
l'eau  hypertonique  dans  de  l'eau  de  mer  normale  serait  donc  la  condition 


VI.   -  LA  TERATOGENESE.  27 

déterminante.  M.  suppose  que  les  organes  qui  se  développent  d'un  côté  de 
la  larve  inhibent  ceux  du  côté  opposé;  peut-être  le  transport  suspend-il 
temporairement  l'exubérance  de  l'hydrocèle  gauche,  et  permet  à  un  rudi- 
ment de  celui  du  côté  droit  de  se  développer.  Il  y  aurait  ainsi  lutte  des 
parties  dans  le  sens  de  Roux.  —  A.  Drzewina. 

Baldwin  (W.  M.).  —  La  production  artificielle  de  monstres  montrant 
des  altérations  localisées  résultant  de  Faction  des  rayons  X.  —  B.  soumet 
des  œufs  de  grenouille  fécondés,  dont  le  développement  ne  dépasse  pas 
deux  cellules,  à  l'action  des  rayons  X.  Les  œufs  sont  placés  de  telle  sorte 
que  les  rayons  émergent  par  un  point  de  l'hémisphère  végétatif  correspon- 
dant au  point  de  l'hémisphère  animal  par  lequel  ils  sont  entrés  ;  ils  sont 
exposés  aux  rayons  deux  à  quatre  minutes,  puis  mis  dans  un  récipient  d'eau 
fraîche  à  la  température  de  la  chambre,  de  façon  à  ce  qu'ils  puissent  se 
développer.  Dans  ces  conditions  on  n'observe  aucune  action  des  rayons  X 
sur  l'œuf  normal.  Mais  chez  l'embryon  développé  diverses  lésions  sont  révé- 
lées, surtout  par  l'examen  microscopique  principalement  :  une  incurvation 
latérale  du  corps,  le  tube  neural,  la  notochorde  et  l'intestin  sont  déplacés 
vers  le  côté  touché  par  les  rayons,  car  de  ce  côté  le  développement  du 
mésoderme  et  de  ses  dérivés  est  moins  marqué.  Diverses  altérations  cellu- 
laires s'observent  sur  les  vésicules  cérébrales,  sur  les  vésicules  optiques  et 
auditives,  sur  le  pharynx  et  le  pronéphros,  mais  elles  ne  sont  pas  aussi 
intenses  que  celles  observées  par  Hertwig  avec  le  radium,  car  les  rayons  X 
ne  sont  pas  suffisants  probablement  pour  détruire  la  vitalité  cellulaire.  On 
observe  seulement  une  suspension  temporaire  de  différenciation,  suivie  d'un 
retard  dans  le  développement  cellulaire  du  côté  touché,  les  cellules  de  ce 
côté  restent  petites,  sphériques,  isolées.  On  n'observe  rien  de  particulier  du 
côté  du  cœur  et  du  péricarde,  mais  les  vaisseaux  sont  à  l'état  embryonnaire  ; 
les  tuniques  vasculaires  non  différenciées,  les  petits  vaisseaux  sanguins  sont 
absents,  les  éléments  qui  devraient  les  former  restant  petits,  sphériques  et 
isolés,  pas  de  tentatives  coordonnées  d'organisation,  en  conséquence  bran- 
chées, non  développées  ou  absentes  du  côté  lésé,  masse  mésenchymateuse 
beaucoup  plus  petite,  absence  de  figures  de  mitose.  —  Paul  Boyer. 

3.  Tératogenèse  naturelle. 

Tur  (Jan).  —Etudes  sur  le  développement  des  diplogénèses  à  centres  abortifs. 
—  Il  arrive  parfois  qu'au  cours  d'un  développement  polygénique,  l'un  des 
deux  centres  formatifs,  ou  ces  deux  centres  à  la  fois,  subissent  un  arrêt  de 
développement  et  ainsi  apparaît  un  monstre  anidien  à  côté  d'un  individu 
plus  ou  moins  normal.  T.  décrit  de  tels  développements  dans  cinq  œufs  de 
Poule  en  incubation  de  vingt-et-une  à  quarant-huit  heures  et  dans  un  œuf  de 
Lacerta  agilis.  Lorsque  les  deux  embryons  subissent  un  arrêt  de  dévelop- 
pement, le  système  diplogénique  se  réduit  à  un  seul  blastoderme,  définitive- 
ment désembryonné,  et  dont  le  développement  ultérieur  diffère  peu  de 
celui  d'un  anidien  simple.  Dans  les  cas  de  diplogénèses  avec  centre  abortif, 
celui-ci  reste  pourvu  d'une  vitalité  indubitable,  même  s'il  reste  dans  le  voi- 
sinage immédiat  de  l'embryon  normal  ;  mais  au  lieu  de  donner  des  diffé- 
renciations organogéniques  normales,  il  n'aboutit  qu'à  des  amas  plus  ou 
moins  informes,  épaississements,  formations  vésiculaires,  etc.,  dont  la 
signification  reste  d'ailleurs  énigmatique  et  dont  la  destinée  est  inconnue.  — 

P.   RÉMY. 


28  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Man  (J.-G.  de).  —  Sur  quelques  anomalies  observées  chez  deux  espèces  du 
genre  Pinnot hères  Latr.  de  l'archipel  indien.  —  Un  Pinnotheres  arcophilus 
Bùrger,  porteur  d'un  Bopyrien  sous-abdominal,  trouvé  dans  une  Arca  à  l'île 
Lombok  et  un  P.  palaensis  Bùrger  hébergeant  un  Bopyrien  branchial,  trouvé 
lui  aussi  dans  une  Arca  à  l'île  d'Amboine,  présentent  tous  deux  des  ano- 
malies de  la  patte  gauche  de  l'avant-dernière  (troisième)  paire  thoracique  : 
chez  l'exemplaire  de  Lombok,  cette  patte  a  un  dactyle  presque  deux  fois  plus 
long  et  presque  deux  fois  plus  svelte  que  celui  de  la  patte  droite;  chez  le 
P.  d'Amboine,  la  patte  anormale  est  beaucoup  plus  courte  et  beaucoup 
moins  grêle  que  la  patte  droite  et  son  dactyle  est  deux  fois  plus  court  et 
deux  fois  moins  svelte.  Il  se  trouve  que  la  patte  gauche  anormale  du  P.  de 
Lombok  ressemble  à  la  patte  droite  normale  du  P.  d'Amboine  et  que  la 
patte  gauche  anormale  de  ce  dernier  présente  une  grande  ressemblance 
avec  la  patte  droite  normale  de  l'exemplaire  de  Lombok.  L'auteur  ne  peut 
donner  une  signification  à  ces  anomalies;  peut-être  peuvent-elles  être  impu- 
tées à  un  métissage  des  deux  espèces,  qui  d'ailleurs  ont  des  mœurs  analo- 
gues. —  P.  RÉMY. 


CHAPITRE  VII 
La  régénération 


Blaringhem  (L.).  —  Autotomie  de  fleurs  provoquée  par  des  mutilations.  (C. 
R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  440,  1921.)  [29 

Guénot  (L.).  —  Sur  les  différents  modes  de  régénération  des  antennes  chez 
le  Phasme  Carausius  morosus.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1009,  1921.)       [28 

Wildeman  (E.  de).  —  A  propos  de  V autotomie  chez  les  végétaux.  (C  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXV,  717,  1921.)  .     [29 


Cuénot  (L.).  —  Sur  les  différents  modes  de  régénération  des  antennes, 
chez  le  Phasme  Carausius  morosus.  —  Pour  obtenir,  à  la  place  d'antennes 
amputées,  de  véritables  pattes  comme  produit  de  régénération,  la  section 
ne  doit  pas  être  quelconque.  D'ailleurs,  même  dans  les  zones  électives,  les 
résultats  ne  sont  pas  constants  :  tantôt  on  a  des  pattes  bien  conformées,  ou 
des  pattes  rudimentaires,  ou  des  pattes  antennes,  ou  même  des  antennes 
normales.  Il  est  possible  qu'il  y  ait,  dans  les  deux  premiers  articles  de  l'an- 
tenne, outre  des  zones  négatives  (où  la  section  n'est  suivie  d'aucune  régé- 
nération) des  zones  actives,  mais  de  potentialité  différente,,  bien  que  la 
constitution  anatomique  ne  révèle  rien  à  cet  égard.  Il  est  possible  aussi 
qu'il  y  ait,  entre  les  individus,  des  différences  dans  le  pouvoir  de  régénéra- 
tion :  certains  Carausius  paraissent  ne  régénérer  que  des  antennes,  d'au- 
tres ne  présentent  que  des  hétéromorphoses  incomplètes  et  bâtardes.  Il 
serait  intéressant  de  vérifier  si  les  individus  à  hétéromorphoses  parfaites 
transmettent  ce  pouvoir  à  leurs  descendants.  —  A.  Drzewina. 


VIII.  -  LA  GREFFE.  29 

BJaringhem  (L.). —  Autotomie  de  fleurs  provoquée  par  des  mutilations.  — 
Quand  on  enlève  dans  le  bouton  de  Linum  grandi florum  les  anthères  et  les 
pétales,  la  réaction  d'autotomie  se  produit.  Chez  l'hybride  Verbascum  thapsi- 
forme  X  V.  blattaria,  si  l'on  détache  avant  l'anthèse  un  fragment  de  la 
corolle,  toute  la  corolle  tombe  et  la  réaction  est  instantanée.  Les  parents  de 
l'hybride  ne  possèdent  pas  cette  réaction  au  traumatisme.  —  H.  Cardot. 

Wildeman  (E.  de).  —  A  propos  de  l'autotomie  chez  les  végétaux.  — 
Enumération  des  principaux  cas  observés,  notamment  pour  les  fleurs  non 
pollinisées  de  Vanilla,  pour  lesquelles  la  désarticulation  se  fait  en  deux 
temps.  —  H.  Cardot. 


CHAPITRE  VIII 
La  greffe 


Lieske  (Rudolf).  —  Pfropfversuche.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXVIIf, 
353-361,  1921.)  [30 

«")  Weber  (A.).  —  Greffes  d'œufs  de  Tritons  dans  la  cavité  péritonéale  de 
Salamandres.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1687,  1921.)  [29 

b) Développement  expérimental  d'œufs  de  crapaud  dans  l'oviducte  de  la 

femelle  adxdte.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  415,  1921.)  [29 


a)  Weber  (A.).  —  Greffes  d'œufs  de  Tritons  dans  la  cavité  péritonéale  de 
Salamandres.  —  En  introduisant  des  œufs  ou  des  larves  de  Tritons  dans  la 
cavité  péritonéale  d'Urodèles  adultes  (T.  cristatus  et  alpestris,  Spelerpes 
fucus),  W.  a  constaté  soit  des  arrêts,  soit  un  ralentissement  du  développe- 
ment, comme  si  le  milieu  intérieur  de  ces  animaux  contenait  une  substance 
nocive  pour  les  œufs  et  les  larves.  La  greffe  d'œufs  déjà  segmentés  de 
Triton  alpestris  dans  la  cavité  péritonéale  de  Salamandra  atra,  mâle  ou 
femelle,  détermine  une  sorte  de  narcose  (intervention  d'une  substance 
narcotisante?);  le  développement  est  suspendu,  pendant  un  temps  variable 
suivant  les  cas  (40  heures  si  c'est  une  femelle,  60  heures  si  c'est  un  mâle  de 
Salamandre,  la  durée  de  la  greffe  étant  de  16  heures),  puis  reprend,  et  finit 
par  donner  des  larves  d'apparence  normale;  cependant,  la  mortalité  est 
assez  élevée.  —  A.  Drzewina. 

b)  "Weber  (A.).  —  Développement  expérimental  d'œufs  de  crapaud  dans 
Voviducle  de  la  femelle  adulte.  —  Les  larves  qui  se  développent  à  partir  d'œufs 
greffés  dans  l'oviducte  de  la  femelle  adulte  ne  présentent  ni  monstruosités, 
ni  trace  de  dédifférenciation.  La  paroi  de  l'oviducte  paraît  constituer  une 
barrière  physiologique  entre  l'hôte  et  les  œufs  greffés  et  assurer  ainsi  chez 
certaines  espèces  l'isolement  physiologique  de  l'embryon,  jouant  un  rôle 
comparable  au  trophoblaste  des  Mammifères.  —  H.  Cardot. 


30  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Lieske  (Rudolf).  —  Essais  de  greffes.  —  I.  Essais  avec  des  Cucurbitacées 

L.  a  greffe  25  espèces  de  Cucurbitacées  des  plus  diverses  sur  Cucurbita 
Pepo.  Tous  ces  essais  ont  parfaitement  réussi,  même  avec  des  espèces  tropi- 
cales cultivées  en  serre.  L'obtention  facile  de  ces  symbioses  de  greffe  rap- 
pelle lès  résultats  de  Winkler  sur  des  Solanées. 

IL  Etudes  sur  l'assimilation  de  l'azote  atmosphérique  par  des  symbiontes  à 
nodosités  bactériennes  radicales.  L.  a  opéré  des  greffes  de  diverses  Papilio- 
nacées  sur  Vicia  Faba.  La  plupart  ont  réussi.  Il  a  pu  constater  que  l'azote 
assimilé  par  le  sujet  a  émigré  sans  autre  dans  le  greffon.  Huit  espèces 
diAhius  greffées  sur  A.  glutinosa  ont  parfaitement  prospéré,  voire  même 
Betula  et  Carpinus. 

III.  Essais  sur  des  plantes  annuelles  et  vivaces.  Des  greffes  réciproques  de 
végétaux  de  durée  différente  ont  démontré  que  cette  durée  n'est  point  modi- 
fiée par  l'opération  chez  les  composants  de  la  symbiose.  —  H.  Spinner. 


CHAPITRE  IX 
lie  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires 

a)  Aron  (M.).  —  Sur  l'existence  et  le  rôle  d'un  tissu  endocrinien  dans  le  tes- 
ticule des  Urodèles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  57,  1921.)  [33 

b) Sur  le.  conditionnement  des  caractères  sexuels  secondaires  chez  les 

Batraciens  Urodèles.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  482,.  1921.)  [33 

a)  Champy  (Christian).  —  Sur  les  corrélations  entre  les  caractères  sexuels 
mâles  et  les  divers  éléments  du  testicule  chez  les  Amphibiens  (Etude  sur 
Triton  alpestris).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXI1,  482,  1921.)  [32 

b) Changement  expérimental  du  sexe  chez  Triton  alpestris  Laur..  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLXXII,  1204,  1921.)  [33 

a)  Courrier  (R.).  —  Glande  interstitielle  du  testicule  et  caractères  sexuels 
secondaires  chez  les  Poissons.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1-31(3,  1921.)        [33 

b) Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondaires  chez  les  Ar- 
thropodes. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  668,  1921.)  [34 

c) Sur  l'indépendance  de  la  glande  séminale  et  des  caractères  sexuels 

secondaires  chez  les  Poissons.  Etude  expérimentale.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV, 
70,  1922.)  [34 

Harms  (W.).  —  Verwandlung  des  Bidderschen  Organs  in  ein  Ovarium  beim 
Mânnchen  von  Bufo  vulr/aris  Laur..  (Zool.  Anz.,  LUI,  253-265,  8  fig.,  1921.) 

[34 

La  Vaulx  (R.  de).  —  L' intersexualité  chez  un  Crustacé  Cladocère,  Daphnia 
Atkinsoni  Baird.  (Bull.  Biol.  Fr.  et  Belg.,  LV,  1-86,  35  fig.,  1921.)  [36 

Lipschutz  (A.).  —  L'action  spécifique  de  la  sécrétion  interne  des  glandes 
sexuelles  et  l'hypothèse  de  l'asexualilè  de  la  forme  embryonnaire.  (Revue 
Scient.,  53-56,  1921.)  [31 

Mendes-Corrèa  (A. -A.).  —  Sur  quelques  différences  sexuelles  dans  le  sque- 
lette des  membres  supérieurs.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  817,  1921.)  [35 


IX.  —  LE  SEXE.  31 

Perez  (Charles).  —  Sur  un  prétendu  tissu  interstitiel  dans  le  testicule  des 

Batraciens  Urodèles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1443,  1921.)  [33 

a)  Pézard  (A.).  —  Loi  du  «  tout  ou  rien  »  ou  de  constance  fonctionnelle, 

relative  à  l'action  du  testicule  considéré  comme  glande  endocrine.  (C.  R.  Ac. 

Se,  CLXXII,  89,  1921.)  [32 

b) Temps  de  latence  dans  les  expériences  de  transplantation  testiculaire 

et  loi  du  «  tout  ou  rien  ».  (Ibid.,  176.)  [32 

Portier  (P.)  et  Rorthays  (R.  de).  —  Disparition  spontanée  de  certains  ca- 
ractères sexuels  chez  un  coq.  Etude  histologique  du  testicule.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXV,  444,  1921.)  [35 

Riddle  (Oscar)  and  Behre  (Ellinor  H.).  —  On  the  relation  of  s  taie  sperm 
to  fertility  and  sex  in  Ring-Dowes.  (Amer.  Journ.  Physiol.,  LVII,  N°  2, 
sept.  1921.)  .  [35 

Sexton  (E.  W.)  and  Huxley  (J.  S.).  —  Intersexes  in  Gammarus  chevreuxi 
and  related  forms.  (Journ.  Marine  Biol.  Assoc.  Plymouth,  XII,  506-5.r>6, 
1921.)  [37 

Suzuki  (Yoshio).  —  Obserwations  on  a  sex  différence  in  the  présence  ofna- 
tural  hemolysin  in  the  rat.  (Amer.  Journ.  Physiol.,  LUI,  N°  3,  483-487, 
3  tableaux,  1920.)  [31 


Lipschutz  (A.).  —  L'action  spécifique  de  la  sécrétion  interne  des  glandes 
sexuelles  et  l'hypothèse  de  l'asexualité  de  la  forme  embryonnaire.  —  De  nom- 
breuses expériences  ayant  établi  que  la  sécrétion  interne  de  la  glande 
sexuelle  détermine  le  développement  du  corps  dans  le  sens  masculin  ou 
féminin,  il  y  aurait  lieu  de  se  demander  si  la  glande  sexuelle  ne  décide  pas 
du  sexe  somatique  ou  psychique  de  l'organisme.  En  d'autres  termes,  l'em- 
bryon au  début  de  son  développement  ne  serait-il  pas  asexué.,  et  ne  s'orien- 
terait-il pas  vers  l'un  ou  l'autre  sexe  sous  l'influence  de  la  sécrétion  interne 
de  la  glande  qui  se  développe  dans  son  corps  et  qui  favorise  l'apparition  de 
certains  caractères  sexuels  et  en  inhibe  d'autres?  De  toutes  façons,  la  notion 
de  caractères  sexuels  primaires  et  secondaires  serait  à  abandonner  :  dans 
l'hypothèse  de  L.,  les  cellules  germinatives  seraient  un  caractère  sexuel 
secondaire  dans  le  sens  génétique  du  mot;  par  ailleurs,  le  plumage  du  Coq, 
indépendant  de  la  sécrétion  interne,  serait  caractéristique  de  la  forme 
asexuelle.  —  A.  Drzewina. 

Suzuki  (Yoshio).  —  Observations  sur  une  différence  sexuelle  dans  la  pré- 
sence d' hémolysine  naturelle  chez  le  rat.  —  L'hémolysine  naturelle  anti- 
cobaye est  habituellement  absente  dans  ce  sérum  des  jeunes  rats  âgés  de 
moins  de  trente  à  cinquante  jours.  Chez  les  rats  plus  âgés  cette  hémolysine 
peut  exister  dans  le  sérum  des  deux  sexes,  mais  elle  est  plus  fréquente  dans 
celui  des  femelles  que  dans  celui  des  mâles.  Le  même  fait  a  été  observé 
chez  l'homme  par  Obata  qui  trouve  que  l'hémolysine  anti-mouton  est  ren- 
contrée plus  fréquemment  chez  la  femme  que  chez  l'homme.  Mais  alors  que 
Obata  n'a  trouvé  aucune  différence  suivant  l'état  de  gravidité  ou  de  non- 
gravidité  de  la  femme,  S.  a  remarqué  que  durant  la  grossesse  du  rat  fe- 
melle, aussi  bien  que  durant  la  première  semaine  après  la  parturition, 
l'hémolysine  anti-cobaye  est  non  seulement  plus  active,  mais  que  la  pro- 


32  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

portion  des  cas  où  elle  est  décelée  est  beaucoup  plus  grande  que  chez  les 
femelles  non  fécondées.  Le  nombre  des  cas  dans  lesquels  cette  hémolysine 
existe,  tend  à  s'accroître  chez  les  mâles  avec  l'apparition  d'une  infection 
pulmonaire.  —  Paul  Boyer. 

a)  Pézard  (A.).  —  Loi  du  «  tout  ou  rien  »  ou  de  constance  fonctionnelle, 
relative  à  faction  du  testicule  considéré  comme  glande  endocrine.  —  De 
menus  fragments  de  testicule  implantés  sous  le  péritoine  de  Coqs  castrés 
suffisent  à  assurer  le  développement  des  caractères  morphologiques  et  psychi- 
ques conditionnés  par  cette  glande,  mais  à  une  condition  :  le  fragment  ne 
doit  pas  peser  moins  de  Ogr.  5  environ.  Au-dessous  de  ce  minimum,  —  rien; 
dès  que  le  minimum  est  réalisé,  les  caractères  se  développent  intégrale- 
ment. P.  cite  plusieurs  séries  d'expériences  à  l'appui  de  cette  loi  du  «  tout 
ou  rien  ».  Lors  du  développement  normal  du  Coq,  l'apparition  de  la  puberté 
correspondrait  au  moment  où  les  glandes  reproductrices  franchissent  le 
minimum  efficace  et  créent  ainsi  d'emblée  la  condition  chimique  de  milieu 
qui  permet  à  l'animal  d'atteindre  son  équilibre  sexué.  La  loi  du  c  tout  ou 
rien  »  entraîne,  comme  conséquence,  la  loi  de  constance  fonctionnelle.  — 
A.  Drzewina. 

b)  Pézard  (A.).  —  Temps  de  latence  dans  les  expériences  de  transplanta- 
tion testiculaire  et  loi  du  «  tout  ou  rien  ».  —  L'évolution  des  caractères  mâles, 
de  la  crête  en  particulier,  à  la  suite  de  transplantation  de  fragments  testi- 
culaires  sur  de  jeunes  Coqs  castrés,  comprend  deux  périodes  successives  : 
régression  d'abord,  puis  reprise.  Pendant  la  première  période,  l'action  du 
tissu  greffé  est  nulle  (temps  de  latence)  :  la  régression  de  la  crête  con- 
tinue comme  d'habitude  après  la  castration  ;  puis  brusquement  commence 
la  poussée,  dont  l'allure  est  celle  de  la  croissance  normale.  Le  graphique 
correspondant  marque  très  nettement  la  discontinuité  entre  les  deux  pério- 
des. P.  admet  que  le  temps  de  latence  correspond  au  temps  que  met  le 
fragment  à  atteindre  le  minimum  nécessaire,  à  savoir  0  gr.  5;  d'autre  part, 
la  latence  correspondrait  au  temps  que  met  le  tissu  implanté  à  vaincre  ou  à 
neutraliser  une  condition  physico-chimique  qui  empêche  la  crête,  et  tout 
autre  caractère  mâle,  de  développer  leurs  potentialités,  d'où  la  notion  du 
seuil  morphogène.  —  A.  Drzewina. 

a)  Champy  (Christian).  —  Sur  les  corrélations  entre  les  caractères  sexuels 
mâles  et  les  divers  éléments  du  testicule  chez  lesAmphibiens  {Elude  sur  Triton 
alpestris).  —  D'une  étude  saisonnière  du  testicule  de  divers  Amphibiens, 
C.  avait  déjà  conclu  qu'il  n'y  a  aucune  corrélation  entre  l'évolution  du  tissu 
interstitiel  et  l'apparition  des  caractères  sexuels  secondaires.  Il  a  repris 
cette  étude  sur  le  Triton  alpestre,  et  a  reconnu  que  la  présence  de  la  parure 
de  noces  coïncide  toujours  avec  la  présence  dans  le  testicule  de  cystes  à 
spermatozoïdes,  et  paraît  indépendante  du  tissu  chargé  de  lécithines  qui 
est  homologue  du  tissu  interstitiel  des  autres  Vertébrés.  Quand,  par  un  jeûne 
prolongé  pendant  plusieurs  mois  d'été,  on  empêche  la  spermatogenèse  de 
se  produire,  les  animaux,  même  si  on  les  nourrit  ensuite  abondamment, 
n'acquièrent  pas  leur  parure  au  printemps.  Il  en  résulterait  que  les  notions 
sur  le  rôle  morphogène  de  la  glande  interstitielle  ne  s'appliquent  pas  aux 
Batraciens.  C.  admet  que,  chez  ceux-ci,  le  tissu  correspondant  se  charge  des 
produits  provenant  de  la  phagocytose  des  spermatozoïdes  (de  phosphore  sur- 
tout), que  cette  réserve  est  utilisée  lors  de  la  poussée  de  la  spermatogenèse, 
et  que  la  régression  estivale  de  la  parure  coïncide  précisément  avec  le 


IX.  -  LE  SEXE.  33 

moment  où  cette  réserve  étant  épuisée,  l'organisme  fait  appel  aux  réserves 
générales.  —  A.  D.rzewina. 

b)  Champy  (Ch.).  —  Changement  expérimental  du  sexe  chez  le  Triton 
alpestris  Laur.  —  Un  Triton  dont,  par  un  jeûne  sévère,  on  a  supprimé  la 
poussée  annuelle  de  spermatogénèse  et  en  même  temps  la  possibilité  de 
développement  de  la  parure  de  noces,  a  présenté,  après  avoir  été  intensé- 
ment renourri  en  hiver,  une  véritable  interversion  sexuelle.  Extérieurement, 
il  devint  semblable  à  une  femelle  ;  l'autopsie  pratiquée  en  avril  révéla,  de 
chaque  côté,  en  dedans  d'une  bande  adipeuse,  un  organe  granuleux  qui  se 
montra  être  un  ovaire  constitué  par  des  ovocytes  jeunes  et  des  gonocytes 
indifférents.  —  A.  Drzewina. 

Perez  (Charles).  —  Sur  un  prétendu  tissu  interstitiel  dans  le  testicule  des 
Batraciens  Urodèles.  —  P.  vient  rappeler  que,  dès  1904,  il  a  signalé,  dans 
le  testicule  du  Triton,  le  tissu  que  Champy  décrit  sous  le  nom  de  tissu 
interstitiel  et  qu'il  présente  comme  une  découverte  originale.  Ayant  étudié, 
dès  1904,  la  genèse  de  ce  tissu,  P.  estime  que  le  nom  d'interstitiel  est  im- 
propre et  peut  prêter  à  des  confusions.  En  effet,  ce  tissu  n'est  pas  insinué 
entre  les  cystes  seminifères  du  Triton,  il  en  fait  partie  intégrante.  Après  la 
période  génitale,  les  cellules  folliculaires  de  certains  cystes  phagocytent  le 
contenu  spermatique,  se  gonflent,  se  remplissent  de  produits  de  digestionde 
spermatozoïdes,  lipoïdes,  graisses,  etc.,  et  finissent  par  envahir  la  cavité  du 
cyste.  Les  cystes  ainsi  transformés,  réduits  de  taille  et  bourrés  de  graisse, 
simulent  des  glandes  closes  aux  yeux  d'un  observateur  qui  n'en  connaîtrait 
pas  l'origine.  —  A.  Drzewina. 

a)  Aron  (M.).  —  Sur  l'existence  et  le  rôle  d'un  tissu  endocrinien  dans  le 
testicule  des  urodèles.  —  L'auteur  admet  que  le  tissu  glandulaire  (faux  corps 
jaune),  localisé  au  voisinage  du  hile  dans  le  testicule  des  Urodèles,  condi- 
tionne, par  ses  sécrétions,  les  caractères  sexuels  secondaires  de  ces  Batra- 
ciens. Il  fonde  son  opinion  sur  les  faits  suivants  :  1°  La  crête  de  Molge  cris- 
tatus  s'ébauche  avant  la  spermiogénèse,  en  même  temps  qu'apparaît  le  tissu 
glandulaire  ;  2°  la  castration  unilatérale  n'interrompt  le  rut  que  si  le  testi- 
cule extirpé  est  riche  en  tissu  glandulaire,  tandis  que  l'autre  en  est  pres- 
que dépourvu;  3°  la  destruction,  au  galvanocautère,  de  ce  tissu,  entraine  la 
régression  de  la  parure  nuptiale,  même  lorsque  le  reste  du  testicule  est 
intact.  —  R.  de  La  Vaulx. 

b)  Aron  (M.).  —  Sur  le  conditionnement  des  caractères  sexuçls  secondaires 
chez  les  Batraciens  Urodèles.  —  Chez  les  Batraciens  Urodèles,  les  caractères 
sexuels  secondaires  ne  dépendent  ni  de  la  sécrétion  interne  d'un  tissu  glan- 
dulaire à  développement  périodique,  ni  de  la  prolifération  des  cellules  nour- 
ricières des  spermies.  —  H.  Cardot. 

a)  Courrier  (R.).  —  Glande  interstitielle  du  testicule  et  caractères  sexuels 
secondaires  chez  les  Poissons.  —  Les  Epinoches  cf  possèdent  dans  le  testi- 
cule une  glande  interstitielle  qui  ne  se  développe  que  lorsque  la  spermato- 
génèse est  terminée.  C'est  à  cette  époque,  alors  que  les  tubes  seminifères 
ne  renferment  plus  que  des  spermatozoïdes  et  des  éléments  de  Sertoli,  qu'ap- 
paraissent les  couleurs  brillantes  (parure  de  noces)  spéciales  au  mâle.  Il 
est  probable  que  ces  caractères  sexuels  secondaires  sont  conditionnés  par 
l'année  biologique.  3 


34  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

des  hormones  sécrétées  par  les  cellules  d'aspect  glandulaire  qui  forment 
la  glande  interstitielle.  —  R.  de  La  Vaulx. 

b)  Courrier  (R.)-  —  Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondai- 
res chez  les  Arthropodes.  —  L'examen  de  66  Carcinus  mœnas  sacculinisés  a 
montré  à  l'auteur  que  les  Crabes  c?  féminisés  peuvent  avoir  des  testicules 
en  activité  et  qu'il  n'y  a  aucun  rapport  entre  le  degré  d'atrophie  des  gonades 
et  l'importance  de  la  féminisation  extérieure.  L'aspect  du  Crabe  c?  ne  se 
modifie  que  lorsque  la  Sacculine  devient  externe,  non  en  raison  d'une  exci- 
tation mécanique  produite  par  la  présence  du  parasite,  mais  parce  que  c'est 
à  ce  moment  que  celui-ci  atteint  sa  maturité  génitale  et  change  son  méta- 
bolisme. C  admet  que  les  caractères  sexuels  secondaires  des  Arthropodes 
sont  conditionnés  par  une  glande  endocrine  physiologiquement  et,  peut-être, 
anatomiquement  indépendante  de  la  glande  séminale.  —  R.  de  La  Vaulx. 

c)  Courrier  (R.).  —  Sur  l'indépendance  de  la  g lande  séminale  et  des  ca- 
ractères sexuels  secondaires  chez  les  Poissons.  Etude  expérimentale.  —  En 
été,  l'Epinoche  c?  se  distingue  de  la  Q  par  la  coloration  de  son  abdomen  et 
la  sécrétion  muqueuse  des  cellules  rénales.  Par  l'action  de  la  chaleur,  on 
peut,  en  hiver,  activer  la  spermatogénèse  et  obtenir  des  ampoules  sperma- 
tiques  offrant  absolument  la  même  structure  qu'en  été.  Pourtant,  aucun 
caractère  sexuel  secondaire  ne  se  montre,  bien  que  le  rein  se  trouve  dans 
les  mêmes  conditions  de  température  et  de  nutrition  que  durant  la  belle 
saison.  Cela  tient  à  ce  que  ces  caractères  sont  conditionnés  par  la  glande 
interstitielle,  et  que  celle-ci  ne  s'est  pas  développée.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Harms  (W.).  —  Transformation  de  l'organe  de  Bidder  en  ovaire  chez  le 
mâle  de  Bufo  vulgaris  Laur.  —  Des  expériences  antérieures  de  l'auteur  ont 
montré  que  l'organe  de  Bidder,  amas  de  cellules  germinales  embryonnaires 
que  possède,  annexé  au  testicule,  le  mâle  de  Crapaud,  exerce  sur  la  pré- 
sence des  caractères  sexuels  secondaires  la  même  influence  que  le  testicule  : 
après  extirpation  des  testicules,  les  mâles  de  Bufo  vulgaris  conservent,  grâce 
à  l'incrétion  des  organes  de  Bidder,  leurs  pelotes  du  pouce  bien  développées 
et  leur  forte  musculature  de  l'avant-bras  ;  ils  continuent  à  croasser  et  à  s'ac- 
coupler normalement  au  printemps  ;  mais  si  l'on  enlève  à  la  fois  testicules 
et  organes  de  Bidder,  les  caractères  sexuels  secondaires  régressent  et  l'ani- 
mal prend  des  mœurs  de  castrat.  —  Il  a  été  observé  par  divers  auteurs  que 
des  ovules  tout  à  fait  normaux  peuvent  apparaître  parfois  dans  l'organe  de 
Bidder,  en  particulier  dans  la  partie  de  l'organe  qui  est  voisine  du  testicule 
(cette   formation  d'ovules  a  été  constatée  chez  le  dixième  des  Crapauds 
examinés  à  Marbourg)  et  l'on  peut,  à  un  moment  donné,  constater  la  présence 
simultanée  chez  un  même  animal  d'éléments  mâles  et  d'éléments  femelles 
mûrs;  de  tels  individus  sont  donc  de  véritables  hermaphrodites,  mais  con- 
servent cependant  l'aspect  extérieur  et  les  mœurs  de  mâles  normaux.  Le 
développement  de  tissu  ovarien  dans  l'organe  de  Bidder  est  considérable- 
ment accentué  à  la  suite  de  l'extirpation  des  testicules  et  aboutit  à  la  forma- 
tion d'un  véritable  ovaire  avec  ovules  pigmentés  ;  il  faut  donc  admettre  que 
chez  les  mâles  normaux  l'apparition  du  tissu  ovarien  est  empêchée  par 
l'influence  des  testicules.  Chez  un  mâle  castré  au  printemps  et  examiné  en 
août,  les  œufs  étaient  à  un  état  de  maturité  au  moins  aussi  avancé  que  ceux 
d'une  femelle  normale  ;  l'utérus  masculinus  cependant  ne  différait  pas  sensi- 
blement comme  aspect  extérieur  et  comme  structure  histologique  de  celui 
d'un  mâle  normal,  mais  il  n'est  pas  impossible  qu'à  d'autres  moments  de 


IX.  -  LE  SEXE.  3| 

l'année  cet  organe  ne  subisse  pas  quelque  modification.  Malgré  la  présence 
d'un  tel  ovaire,  les  mâles  castrés  restent  extérieurement  des  mâles  typi- 
ques :  ils  continuent  à  croasser  et  à  se  cramponner  aux  femelles  au  moment 
du  rut;  les  pelotes  du  pouce  et  les  protubérances  des  doigts  persistent. 

Contrairement  à  ce  que  prétend  Kohn  (1920),  il  peut  donc  exister  un  véri- 
table hermaphrodisme  des  glandes  génitales  chez  les  Vertébrés,  et  l'on  peut 
provoquer  expérimentalement  le  développement  complet  de  l'annexe  glan- 
dulaire hétérologue,  ovaire  dans  le  cas  présent;  il  n'est  pas  nécessaire, 
pour  expliquer  la  présence  des  caractères  sexuels  mâles,  de  faire  intervenir 
des  cellules  interstitielles,  comme  le  fait  Steinach  (voir  l'Année  biol.,  XVI II, 
XXI,  XXV),  car  de  telles  cellules  n'existent  pas  dans  l'ovaire  ni  dans  l'or- 
gane de  Bidder  du  Crapaud,  et  celles  du  testicule  ont  été  enlevées  avec  cet 
organe  ;  les  résultats  de  ces  expériences  parlent  donc  contre  la  théorie  des 
«  glandes  de  la  puberté  ».  —  P.  Rémy. 

Mendes-Corréa  (A. -A.).  —  Sur  quelques  différences  sexuelles  dans  le 
squelette  des  membres  supérieurs.  —  L'auteur  a  trouvé,  en  étudiant  l'ostéo- 
métrie  portugaise,  des  différences  sensibles  entre  les  moyennes  mascu- 
lines ef  féminines  de  plusieurs  indices  des  os  des  membres  thoraciques. 
Ainsi,  dans  la  clavicule,  l'indice  total  (rapport  centésimal  du  périmètre  de 
la  diaphyse  à  la  longueur  de  l'os)  est  plus  grand  chez  l'homme  que  chez  la 
femme;  de  même  l'omoplate  est  plus  étroit  et  plus  long,  le  radius  et  le  cu- 
bitus plus  épais  et  moins  aplatis  chez  l'homme  que  chez  la  femme.  —  A. 
Drzewina. 

Ridelle  (Oscar)  et  Behre  (Ellinor  H.).  —  Rapports  entre  l'état  du  sperme 
et  la  fertilité  et  le  sexe  chez-  les  pigeons  ramiers.  —  A  la  suite  des  expé- 
riences de  Hertwig  et  Kuschakewitsch  sur  la  grenouille,  qui  ont  montré  que 
la  vieillesse  des  œufs  était  une  des  causes  de  la  production  d'une  propor- 
tion extrêmement  élevée  de  mâles,  R.  et  B.  ont  étudié  l'actiondu  vieux  sperme 
sur  la  détermination  des  sexes,  chez  les  pigeons  ramiers.  Les  spermato- 
zoïdes des  pigeons  ramiers  qu'ils  ont  mis  en  expérience  restaient  féconds 
huit  jours  environ,  ce  laps  de  temps  représentant  l'intervalle  entre  l'heure  de 
l'éloignement  du  mâle  après  copulation  et  l'heure  de  la  ponte  de  l'œuf.  R.  et 
B.  n'ont  noté  aucune  action  de  la  fécondation  par  le  vieux  sperme  sur  la 
viabilité  des  embryons  et  sur  leur  vitalité,  bien  que  quelques  femelles  parmi 
leurs  animaux  en  expérience  aient  pondu  des  œufs  dont  les  embryons  furent 
incapables  de  compléter  leur  développement;  mais  pour  R.  et  B.  la  cause  de 
ces  insuccès  fut  due  à  ce  que  ces  œufs  possédaient  des  coquilles  défec- 
tueuses et  des  jaunes  d'œufs  insuffisants,  comme  ils  l'ont  montré  dans  un 
travail  précédent.  La  vieillesse  des  spermatozoïdes  n'a  pas  touché  d'une 
façon  appréciable  la  proportion  des  sexes  ;  toutes  les  fois  que  cette  dernière 
a  été  modifiée,  ils  ont  pu  montrer  que  d'autres  facteurs  étaient  entrés  enjeu 
(ponte  continue  et  plus  abondante  que  normalement).  —  Paul  Boyer. 

Portier  (P.)  et  Rorthays  (R.  de).  —  Disparition  spontanée  de  certains 
caractères  sexuels  chez  un  coq.  Etude  histolo;/ique  du  testicule.  —  Il  s'agit 
d'un  coq  qui  a  d'abord  eu  un  développement  et  des  caractères  sexuels  nor- 
maux, puis  au  bout  d'un  an  a  présenté  une  atténuation  ou  une  atrophie  de  cer- 
tains caractères  sexuels  secondaires  (organes  érectiles,  instinct  sexuel)  le 
plumage  restant  normal.  On  constate  qu'il  y  a  eu  corrélativement  atrophie 
graduelle  du  testicule.  Le  poids  total  des  testicules,  0  gr.  6,  était  voisin  de  la 
limite  inférieure  indiquée  par  Pézard  comme  indispensable  au  maintien  des 


36  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

caractères  sexuels  secondaires.  Les  testicules  avaient  perdu  la  fonction  d'éla- 
borer des  spermatozoïdes  et  étaient  revenus  à  l'état  embryonnaire  ;  l'épi- 
thélium  ducanalicule  avait  perdu  toute  faculté  de  prolifération.  Ceci  con- 
firme l'hypothèse  localisant  la  sécrétion  interne  du  testicule,  chez  les  Oiseaux, 
dans  les  cellules  du  canalicule  et  non  dans  le  tissu  interstitiel  comme  chez 
les  Mammifères.  —  H.  Cardot. 

La  Vaulx    (R.    de).   —   L'inter sexualité   chez   un   Crustacè   Cladocèrer 
Daphnia    Atkinsoni  Baird.  —   La   V.   étudie   en  détail   350    espèces  in- 
tersexuées de  D.  A.,  Cladocère  dont  les  caractères  sexuels  distinctifs,  tels 
que.  ceux  des  antennules,  carapace,  pattes,  postabdomen,  gonades,  sont  très 
nets,  donc   rendent  possible   une  analyse  précise  de  leurs  anomalies.  On 
trouve  tous  les  intermédiaires  entre  la  Q  et  le  cf  normaux  ;  la  masculini- 
sation  peut  porter  sur  une  ou  plusieurs  catégories  d'organes,  sur  un  seul 
côté  ou  sur  les  deux  à  la  fois,  chaque  organe  pouvant  être  modifié  à  des 
degrés  différents  ;  on  ne  peut  donc  reconnaître  aucune  loi  de  corrélation 
dans  la  variation  sexuelle  des  différentes  parties  du  corps.  La  modification 
des  antennules  est  plus  fréquente  que  celle  des  autres  régions,  sans  doute 
parce  que  ces  organes  se  différencient  de  très  bonne  heure  dans  l'embryon; 
les  glandes  génitales  sont  moins  souvent  touchées  que  les  parties  externes 
du  corps;  elles  sont  représentées  le  plus  fréquemment  par  deux  ovaires 
normaux,  parfois  par  deux  ovo-testis  ;  rarement  il  y   a   un  ovo-testis  et  un 
testicule,  ou   deux  testicules;  leur  modification  est  d'autant  plus  grande 
que  l'animal  est  plus  masculinisé  ;  leur  symétrie  est  plus  grande  que  celle 
des  autres  parties  du  corps,  probablement  parce  que,  au  cours  du  dévelop- 
pement, elles  se  divisent  en  deux  masses  distinctes  après  la  différenciation 
des  appendices.  La  taille  des  intersexués  diminue  à  mesure  que  le  degré  de 
masculinisation  augmente  ;  contrairement  à  ce  qui  a  été  observé  chez  les 
Insectes  intersexués,  il  n'y  a  pas  de  distorsion  latérale,  même  quand  la 
carapace  est  d'un  type  différent  à  droite  et  à  gauche.  Les  Q  présentant  des 
caractères  de  cf  peuvent  produire   des   œufs   durables,   entourés   par  des- 
éphippies;  celles-ci  présentent  diverses  anomalies  plus  ou  moins  impor- 
tantes :  échancrure  de   la  partie  inférieure,  réduction  du  nombre  ou  du 
volume  des  loges,  modifications  dans  l'ornementation,  etc.  ;  les  éphippies  se 
rencontrent  en  moins  grande  proportion  chez  les  Q  normales  que  chez  les 
9  masculinisées  et  il  semble  bien  que,  parmi  ces  dernières,  ce  sont  celles 
qui  sont  les  plus  altérées  qui  en  produisent  le  plus  ;  ceci  tend  à  démontrer 
que  la  production  des  œufs  durables  et  des  éphippies  est  sous  l'influence  de 
facteurs   internes.  Les  pontes,  non  diminuées  chez  les  Daphnies  peu  alté- 
rées, sont  réduites,  parfois  nulles,  quand  la  masculinisation  est  très  accen- 
tuée. Les   antennules  mâles    sectionnées,  qu'elles    appartiennent   à  un  cf 
normal  ou  à  un  intersexué,  sont  régénérées. 

La  proportion  des  intersexués  dans  une  même  lignée  n'est  pas  plus, 
grande  dans  la  descendance  d'individus  masculinisés  que  dans  celle  d'a- 
nimaux normaux;  les  intersexués  sont  fréquents  dans  les  portées  présentant 
à  la  fois  des  cf  et  des  Q  ;  il  y  en  a  peu  quand  les  portées  ont  une  grande 
majorité  de  cf ,  et  il  n'y  en  a  pas  quand  les  portées  ne  comprennent  que 
des  cf  ;  or  les  cf  sont  particulièrement  abondants,  plus  abondants  que  les 
intersexués,  dans  les  élevages  bien  nourris  (ce  qui  est  en  contradiction 
avec  l'opinion  autrefois  classique  qui  attribue  la  production  de  cf  à  des 
périodes  de  disette)  ;  ils  sont  moins  abondants  que  les  intersexués  quand  le 
régime  alimentaire  est  défectueux;  il  semble  que  «  la  production  d'inter- 
sexués   corresponde  à    une  forme  incomplète  et  simplifiée  de  la  gamo- 


IX.  —  LE  SEXE.  37 

genèse  (qui  pratiquement  se  manifeste  par  l'apparition  des  mâles)  et,  par 
suite,  se  produit  plus  aisément  que  celle-ci  ».  La  production  d'individus 
masculinisés  fait  partie  du  patrimoine  héréditaire  d'une  lignée,  où  elle 
apparaît  comme  une  mutation  ;  sa  fréquence,  plus  ou  moins  grande  suivant 
la  lignée  envisagée,  ne  semble  pas  varier  au  cours  des  générations  succes- 
sives ;  ses  manifestations,  dans  une  descendance  donnée,  ne  dépendent  pas 
des  anomalies  de  la  mère.  Quelle  est  l'origine  de  l'intersexualité?  La  V. 
rejette  les  théories  basées  sur  la  considération  des  chromosomes  sexuels  : 
ici,  les  individus  modifiés  sont  d'origine  parthénogénétique,  de  plus  les  c? 
et  les  Q  des  Cladocères  ont  la  même  composition  chromosomique;  en 
outre,  ces  théories  n'expliquent  guère  que  l'origine  des  intersexués  bipartis 
(théories  de  Boveri,  Doncaster)  ou  bien  elles  obligent  à  admettre  qu'il  y  a 
juxtaposition  d'éléments  de  sexe  défini  en  une  mosaïque  stricte  (théorie 
de  Lang  et  Morgan).  Goldschmidt  donne  une  théorie  plus  séduisante  :  cet 
auteur  explique  l'apparition  de  Papillons  intersexués  dans  les  croisements 
opérés  entre  variétés  en  disant  que  l'œuf  contient  en  puissance  les  deux 
facteurs  sexuels,  mâle  et  femelle  (ce  serait  en  l'espèce  des  enzymes);  l'un 
est  dominant,  l'autre  demeure  latent;  quand  l'un  des  facteurs  domine  pen- 
dant tout  le  développement,  l'animal  a  le  sexe  correspondant;  mais  il  peut 
se  faire  que  le  développement  commence  sous  l'action  d'un  facteur,  puis 
que  l'influence  de  celui-ci  diminue  et  soit  remplacée  par  celle  du  facteur 
opposé;  il  y  aura  ainsi  un  certain  moment  (point  critique)  à  partir 
duquel  l'animal  continuera  son  développement  comme  organisme  de  l'autre 
sexe  ;  un  organe  sera  par  conséquent  d'autant  plus  souvent  modifié  que  sa 
différenciation  est  plus  tardive.  Cette  théorie  permet  d'expliquer  Tinter- 
sexualité  chez  les  Daphnies  à  condition  de  lui  faire  subir  les  modifications 
suivantes  :  il  peut  se  faire  que,  par  suite  d'une  anomalie  héréditaire,  le 
facteur  dominant  qui,  normalement,  impose  une  sexualité  définie  à 
l'embryon,  soit  quantitativement  insuffisant,  et  ce  facteur,  au  lieu  d'affecter 
synchroniquement  tout  l'individu,  se  répartirait  entre  les  blastomères 
d'une  façon  irrégulière  dans  le  temps  et  dans  l'espace.  Cette  hypothèse 
permet  de  concevoir  que  l'asymétrie  est  la  règle  chez  les  intersexués  et  que 
le  sens  de  la  symétrie  peut  s'inverser  suivant  les  organes  considérés.  Toutes 
ces  conclusions  ne  sont  valables  que  pour  les  Cladocères  ;  l'étude  de  ces 
intersexués  fournit  une  foule  de  documents  qui  permettent  d'envisager  les 
problèmes  de  la  sexualité  sous  un  nouvel  aspect.  —  P.  Rémy. 

Sexton  (E.  W.)  et  Huxley  (J.  S.).  —  Intersexués  chez  Gammarus  che- 
vreuxi  et  chez  des  formes  voisines.  —  Ce  mémoire  contient  la  description 
de  32  intersexués  provenant  d'élevages  de  Gammarus  chevreuxi  entrepris  par 
Allen  et  S.  dans  le  but  d'étudier  la  transmission  d'anomalies  oculaires. 
Presque  tous  ces  intersexués  sont  apparus  dans  une  seule  lignée.  Ce  sont, 
génétiquement,  des  femelles,  secondairement  modifiées  par  une  masculini- 
sation  progressive.  Celle-ci  se  manifeste  par  la  réduction  des  organes  femelles 
(ovaires,  lamelles  incubatrices),  et  l'apparition  de  caractères  mâles  (orne- 
mentation des  antennes,  structure  des  gnathopodes  et  des  uropodes,  com- 
portement spécial).  L'asymétrie  est  généralement  peu  marquée.  Les  ovaires, 
plus  ou  moins  atrophiés,  ne  contiennent  jamais  d'éléments  mâles.  Des  œufs 
fertiles  n'ont  été  pondus  que  par  un  seul  individu,  avant  que  la  masculini- 
sation  ne  se  manifestât.  La  croissance  des  intersexués  se  continue  en  effet 
assez  longtemps,  ce  qui  leur  permet  d'atteindre  une  taille  supérieure  à  celle 
des  individus  normaux.  Il  est  remarquable  que  l'apparition  des  caractères  çf 
n'arrête  pas  le  développement  de  certains  caractères  Q .  D'autres  anomalies  : 


38  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

irrégularités  oculaires,  développement  exagéré  des  branchies,  fréquence  du 
cannibalisme,  accompagnent  souvent  l'intersexualité.  A  la  suite  de  leur 
travail,  les  auteurs  donnent  la  description  d'un  Amphipode  intersexué 
(Tmetonyx  similis)  trouvé  par  Sars. 

Bien  que  la  forte  mortalité  qui  atteint  les  jeunes  Gammarus  ne  permette 
pas  de  se  faire  une  idée  exacte  de  la  proportion  des  sexes,  et  que,  d'autre 
part,  il  soit  possible  de  trouver  dans  la  même  portée  des  d*,  des  9  normales 
et  des  intersexuées,  c'est  encore  la  théorie  de  R.  Goldschmidt  (Ann.  Mol., 
XXI,  p.  97)  qui  rend  le  mieux  compte  des  faits  observés.  D'après  S.  et  H.  le 
degré  de  la  masculinisation  dépendrait  :  1"  du  moment  où  s'est  effectué  le 
changement  de  dominance  sexuelle  {turning  point),  2°  du  temps  pendant 
lequel  l'animal  a  continué  à  se  développer  après  le  turning  point,  3°  peut- 
être,  de  l'intensité  de  la  «  tendance  à  la  masculinité  ».  —  R.  de  La  Vaulx, 


CHAPITRE    X 

Le  polymorphisme  inétagénique,  la  métamorphose 
et  l'alternance  des  générations 

Dehorne  (Lucienne).  —  Conditions  du  développement   de  Vœuf    durable 
chez  les  Phyllopodes  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1691,  1921.)  [38 

Svedelius    (N.).    —    Einige   Bemerkungen    ilber    Generationswechsel    und 
Reduktionsteilung.   (Ber.   d.  deutsch/bot.   Ges.,  XXXIX,    178-187,    1921.) 

[38 


Dehorne  (Lucienne).  —  Conditions  de  développement  de  l'oeuf  durable 
chez  les  Phyllopodes.  —  Les  œufs  éphippiaux  des  Cladocères,  de  même  que 
les  œufs  des  Euphyllopodes,  ne  peuvent  se  développer  sans  avoir  été  soumis 
à  une  dessiccation  préalable,  mais  celle-ci  ne  doit  pas  être  poussée  trop 
loin.  D'après  D.,  ces  œufs  sont  inutiles,  puisque  la  reproduction  parthéno- 
génétique  suffit  à  conserver  l'espèce,  et  que  les  conditions  nécessaires  à 
ieur  développement  se  trouvent  rarement  réalisées.  De  même,  pour  cette 
dernière  raison,  le  mode  unique  de  reproduction  des  Euphyllopodes,  par 
œufs  durables,  constitue  une  particularité  défavorable.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Svedelius  (N.).  —  Quelques  remarques  sur  l'alternance  des  générations  et 
la  caryocinèse  rédactionnelle  [II].  —  Le  fait  que  dans  un  groupe  assez  homo- 
gène, tel  que  les  Floridées,  la  division  réductionnelle  peut  s'opérer  à  divers 
moments  du  cycle  évolutif  a  démontré  que  ce  moment  pouvait  être  déplacé. 
Certains  mêmes,  tels  Gqebel  ou  Oltmanns  pensent  que  ce  moment  est  indiffé- 
rent, tandis  que  d'autres  comme  Neméc,  Farmer,  Kuckuck,  F.  J.  Meyer 
vont  même  jusqu'à  croire  que  les  caryophases  n'ont  aucun  rapport  avec 
l'alternance  des  générations  telle  que  Hofmeister  l'avait  établie.  S.  reprend 
la  question  dans  une  note  préliminaire.  Il  rappelle  que  Wettstein  attribuait 
cette  alternance  à  l'adaptation  à  la  vie  terrestre,  le  gamétophyte  ne  parais- 
sant guère  vivre  que  dans  l'eau.  Mais  les  travaux  de  Sauvageau  en  parti- 


XII.  —  LA  MORT.  39 

culier  ont  démontré  que  chez  les  algues  gamétophyte  et  sporophyte  sont 
également  adaptés  à  la  vie  aquatique.  C'est  pourquoi  S.  cherche  une  expli- 
cation en  rapport  avec  la  mitose  réductionnelle.  C'est  par  elle  que  des 
combinaisons  nouvelles  sont  possibles  dans  les  noyaux-filles.  Soit  a  le 
nombre  haploïde  de  chromosomes  et  2a  le  nombre  diploïde,  il  y  aura  théo- 
riquement 2a  combinaisons  possibles  avec  2a-lcaryocinèses  réductionnelles 
nécessaires.  Si  donc,  chez  les  Conjuguées,  les  Coléochétacées,  la  réduction 
se  fait  immédiatement  après  la  fécondation  et  que  seul  un  noyau  haploïde  se 
développe,  tous  ses  descendants  seront  identiques  quant  aux  chromosomes. 
Si,  au  contraire,  comme  chez  Polysiphonia,  la  réduction  est  renvoyée  et  le 
sporophyte  diploïde,  il  pourra  être  réalisé  de  nombreuses  combinaisons  de 
chromosomes  dans  la  division  des  cellules  mères  des  tétrasporanges.  La 
diploïdie  permet  donc  une  grande  économie  de  matériel  pour  arriver  aux 
mêmes  résultats  et  c'est  pourquoi,  chez  certains  types  tels  que  les  Fucus,  la 
génération  haploïde  a  disparu,  ne  laissant  comme  traces  que  le  caractère 
gamétoïde  des  spores.  S.,  se  basant  sur  les  découvertes  de  Sauvageau  et  de 
Kylin,  traite  d'absurdes  les  idées  opposées  de  Fritsch  et  de  Coulter.  Les 
vieux  types  :  Flagellâtes,  Diatomées  planctoniques,  Conjuguées,  Chloro- 
phycées,  Floridées  haplobiontes  et  Phycomycètes  en  sont  encore  au  stade 
primitif,  1  fécondation  —  1  division  réductionnelle,  tandis  que  les  autres 
végétaux  sont  de  type  évolué,  1  fécondation  —  plusieurs  mitoses  réduction- 
nelles. L'alternance  des  générations  et  l'apparition  du  sporophyte  diploïde 
peut  donc  s'expliquer  par  une  organisation  plus  rationnelle  pour  la  plante 
des  caryocinèses  réductionnelles.  —  H.  Spinner. 


CHAPITRE  XII 
La  mort 


Cardot  (H.).  —  Action    des  solutions  de  Ringer  hyper  toniques  sur  le  cœur 
isolé   d'Hélix  pomatia  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  813,   1921.)  [40 

Hanak  (A.).  —  Critique  du  rajeunissement  selon  Steinach.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXV,  698,  1921.)  [40 

Lumière  (A.).  —  Le  problème  de   l'immortalité.  (Revue  Scient.,   650-653, 
1921.)  .  [39 


Lumière  (A.).  —  Le  problème  de  l'immortalité.  —  On  a  voulu  tirer  des 
expériences  sur  la  longue  survie  de  tissus  en  dehors  de  l'organisme  des 
conclusions  abusives  au  sujet  de  la  possibilité  de  prolonger  indéfiniment 
l'existence  des  êtres  vivants.  D'après  L.  il  y  a  des  raisons  physiques  et 
physiologiques  pour  que  l'être  vivant  soit  mortel.  Les  colloïdes  qui  forment 
nos  tissus,  comme  tout  colloïde  d'ailleurs,  sont  en  continuelle  transformation  : 
ils  vieillissent,  leurs  noyaux  tendent  à  grossir,  et  ce  phénomène  physico- 
chimique inéluctable  de  mûrissement  conduit  à  la  destruction  de  l'archi- 
tecture colloïdale  par  accotement  des  granules  et  précipitation.  Or,  on  ne 


40  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

connaît  aucun  moyen  d'empêcher  cette  floculation  normale,  inévitable. 
Mais  peut-être  arrivera-t-on  à  éviter  les  floculations  accidentelles  qui  déter- 
minent des  troubles  pathologiques  aigus  ou  chroniques.  —  A.  Drzewina. 

Hanak  (A.).  —  Critique  du  rajeunissement  selon  Steinach.  —  Au  point 
de  vue  de  la  physiologie  générale,  le  problème  de  la  restitution  des  attri- 
buts et  de  l'instinct  sexuel,  à  un  individu  qui  en  est  privé,  du  fait  de 
l'atrophie  sénile  du  testicule  se  pose  comme  suit.  La  phase  anaplastique 
des  organes  comporte  l'intervention  de  substances  à  action  morphogène. 
La  glande  interstitielle  une  fois  développée  produit  à  son  tour  des  subs- 
tances déterminant  le  développement  des  attributs  virils.  Le  vieillissement 
est  lié  à  l'apparition  de  substances  cataplastiques.  Mais  la  production  de 
celles-ci  ne  débute  assurément  pas  dans  les  glandes  sexuelles  :  il  y  a  d'abord 
des  changements  régressifs  dans  beaucoup  d'autres  organes,  et  le  |vieillis- 
sement  suit  son  cours  normal  chez  les  individus  châtrés.  Aussi  ne  peut-on 
admettre  que  les  substances  morphogènes  au  point  de  vue  des  caractères 
sexuels  et  produites  par  la  glande  interstitielle  rajeunie  selon  Steinach, 
soient  des  excitants  adéquats  pour  tous  les  organes  atrophiés  et  dégé- 
nérés. —  H.  Cardot. 

Cardot  (H.).  —  Action  des  solutions  de  Ringer  hypertoniques  sur  le  cœur 
isolé  d'Hélix  pomatia.  —  Dans  les  solutions  de  Ringer  hypertoniques,  le 
cœur  de  l'escargot  peut  rester  actif  pendant  une  longue  période,  il  présente 
un  rythme  lent  et  très  régulier,  avec  des  systoles  très  amples,  qui  contraste 
avec  le  rythme  rapide,  à  contractions  beaucoup  moins  amples  qui  est  celui 
du  cœur  dans  l'hémolymphe  ou  dans  une  solution  isotonique.  Le  tonus  est 
notablement  diminué.  Après  l'immersion  dans  la  solution  hypertonique,  le 
passage  du  rythme  lent  au  rythme  rapide  est  caractérisé  par  une  période 
transitoire  d'irrégularités  au  cours  de  laquelle  on  constate  souvent  un  phé- 
nomène de  block  ;  on  observe  une  diminution  graduelle  de  l'amplitude  por- 
tant sur  une  systole  sur  deux,  tandis  que  les  systoles  intercalaires  ont  une 
amplitude  qui  va  peu  à  peu  en  augmentant  et  finissent  par  subsister  seules. 
Ce  phénomène  s'observe  aussi  bien  sur  le  ventricule  complètement  isolé 
que  sur  le  ventricule  auquel  est  encore  adhérent  un  lambeau  de  l'oreillette. 
—  H.  Cardot. 


CHAPITRE  XIII 
Morphologie  générale 


a)  Duboscq  (O.).  —  Notes  sur  Opisthopatus  cinctipes  Purcell.  —  /.  Sur  les 
poils  des  papilles  primaires  et  leur  développement.  —  II.  Les  organes  ven- 
traux du  cerveau,  (Arch.  Zool.  expér.,  L1X,  N.  et  R.,  21-27,  6  fig.,    1920.) 

[41 

b) Notes  sur  Opisthopatus  cinctipes  Purcell.  III.  Les  glandes  salivaires. 

(Ibid.,  67-74,  6  fig.,  1920.)  [41 


XIII.  —  MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE.  41 

Kofoid(C.  A.)  and  Swezy  (O.).  —  On  the  morphology  and  mitosis  of  Chilo- 
mastix  mesnili  (Wenyon).  (Univ.  of  California  publ.  in  Zool.,  XX,  117- 
144,  pi.  15-17,  1920.)  [42 

Kornfeld  (W.).  —  Ueber  Bau  und  Enlivicklung  der  glatten  Muskelfasern  in 
der  Haut  der  Arnuren.  (Verhandl.  d.  zoolog.  botan.  Gesellsch.  in  Wien, 
LXIX,  153-157,  T919,  paru  en  1920.)  [41 

Nobécourt  (P.).  —  Les  tubercules  des  Ophrydées.  (Bull.  Soc.  bot.  Fr., 
LXVIII,  62-68,   1921.)  [42 

Vuillemin  (P.).  —  Synanthie  zygomorphe  de  Tropœolum  majus.  (Bull., 
Soc.  Bot.  Fr.,  LXVII,  56-62,  1921.)  [42 


Kornfeld  (W.).  —  Sur  la  structure  et  le  développement  des  fibres  muscu- 
laires lisses  de  la  peau  des  Anoures.  —  On  a  décrit  certains  muscles,  qui, 
contrairement  à  la  règle  générale,  dériveraient  non  pas  du  mésoderme 
mais  de  l'ectoderme,  tels  le  sphincter  et  le  muscle  dilatateur  de  la  pupille 
de  l'œil,  les  muscles  des  glandes  sudoripares,  les  muscles  des  glandes  veni- 
meuses des  Amphibiens,  enfin,  les  fibres  musculaires  «  perforantes  »  qui, 
chez  les  Anoures,  partent  |du  tissu  sous-cutané  et  traversant  la  peau  arrivent 
jusqu'à  l'épiderme.  Cependant,  d'après  K.,  qui  a  fait  l'étude  de  la  struc- 
ture et  du  développement  des  fibres  musculaires  lisses  de  la  peau  des 
Anoures,  elles  dérivent  du  mésoderme,  et  donc  suivent  la  règle  générale. 
—  A.  Drzewina. 

a)  Duboscq  (O.).  —  Notes  sur  Opisthopatus  cinctipes  Purcell.  —  /.  Sur  les 
poils  des  papilles  primaires  et  leur  développement.  —  II.  Les  organes  ven- 
traux du  cerveau.  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  Duboscq  (O.).  —  Notes  sur  Opisthopatus  cinctipes  Purcell.  —  III.  Les 
glandes  salivaires.  —  Les  poils  des  papilles  primaires  de  ce  Péripate, 
composés  de  chitine  monochromatique,  ne  diffèrent  en  rien  d'essentiel,  au 
point  de  vue  morphologique,  des  poils  sensoriels  des  Arthropodes;  au  centre 
de  chaque  papille  pilifère  se  trouve  un  corpuscule  sensoriel  analogue  à 
celui  que  l'on  rencontre  chez  beaucoup  d'Arthropodes.  Le  poil  cuticulaire 
passe  au  cours  de  son  développement  par  un  stade  qui  rappelle  les  sen- 
silles  placoïdes  des  Hyménoptères  et  les  esthètes  des  Amphineures,  mais 
aucun  appareil  sensoriel  d'Annélides  ;  par  leurs  différenciations  ectodermi- 
ques  et  mésenchymateuses,  les  Arthropodes  sont  plus  voisins  des  Mollusques 
que  des  Polychètes  actuelles. 

Il  ne  semble  pas  que  les  organes  ventraux  du  cerveau  aient  une  fonction 
glandulaire,  ni  qu'ils  se  transforment  en  organe  sensoriel  ;  chez  l'adulte 
comme  chez  l'embryon,  ils  restent  un  organe  producteur  de  cellules  ner- 
veuses (ou  névrogliques). 

Les  glandes  salivaires  des  Péripates  conservent  pendant  tout  le  dévelop- 
pement la  structure  de  la  néphridie  (Kennel,  Sedgwick),  chez  VO.  c.  adulte, 
elles  conservent  cette  structure  néphidienne  avec  vésicule  cœlomique,  enton- 
noir, branche  descendante  avec  cellules  muqueuses  et  branche  ascendante 
avec  cellules  à  ferment  ;  le  processus  de  la  sécrétion  des  cellules  à  ferment 
rappelle  celui  de  la  sécrétion  lactée  ;  il  en  est  de  même  pour  les  cellules 
muqueuses,  mais  la  sécrétion  est  moins  active  et  la  décapitation  des  cellules 


42  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

moins  brutale  ;  outre  ces  deux  sécrétions,  il  y  a  dans  le  canal  excréteur 
commun  des  globules  sanguins,  fait  analogue  au  processus  du  début  de  la 
lactation  chez  les  Mammifères,  dont  le  colostrum  contient  toujours  une  cer- 
taine quantité  de  leucocytes.  —  P.  Rémy. 

Kofoid  (C.  A.)  et  Swezy  (O.).  —  Morphologie  et  mitose  de  Chilomastix 
Mesnili.  —  Le  corps  est  parcouru  par  un  sillon  hélicoïdal  descendant  de 
droite  à  gauche.  L'appareil  neuro-moteur  est  constitué  par  un  centrosome 
uni  au  noyau  par  un  rhizoplaste  nucléaire,  et  à  trois  blépharoplastes  par 
trois  autres  rhizoplastes.  L'un  de  ceux-ci  donne  insertion  à  deux  flagelles, 
le  second  à  un  flagelle  et  au  parastyle,  le  troisième  à  l'appareil  parabasal, 
à  la  fibrille  péristomale  et  au  flagelle  du  cytostome.  A  la  division  la  chaîne 
centro-blépharoplastique  se  divise  longitudinalement  et  reforme  de  novo 
le  reste  de  l'appareil  neuro-moteur.  Il  y  a  une  centro-desmose  (parades- 
mose)  entre  les  deux  centrosomes  fils.  La  mitose  est  du  type  mésomitotique. 
En  somme,  un  Chilomastix  correspond  à  la  moitié  droite  d'une  Giardia  et 
une  Giardia,  à  deux  Chilomastix  soudés  latéralement  dont  le  gauche  est  à 
structure  inversée,  comme  s'il  était  vu  dans  une  glace.  —  E.  Chatton. 

Vuillemin  (P.).  —  Synanthie  zygomorphe  de  Tropœolum  ma  jus.  —  La 
fleur  normale  de  la  Capucine  est  approximativement  zygomorphe  et  en  réa- 
lité asymétrique.  La  concrescence  congénitale  de  deux  bourgeons  qui  par- 
ticipent à  la  constitution  d'une  fleur  vaut  k  celle-ci  de  constituer  un  cas  de 
synanthie  bisaxillaire  avec  symétrie  par  rapport  à  un  plan,  un  exemple  de 
«  zygomorphose  »,  ce  nom  s'opposant  au  terme  d'  «  actinomorphose  »,  appli- 
cable au  cas  des  fleurs  péloriées.  —  F.  Moreau. 

Nobécourt  (P.).  —  Les  tubercules  des  Ophrydées.  —  Le  tubercule  des 
Ophrydées  indigènes  a  la  valeur  d'une  racine  unique,  même  dans  les  cas  où 
il  est  palmé,  de  structure  polystélique,  née  comme  une  racine  adventive 
sur  un  rameau  en  général  schizostélique.  —  F.  Moreau. 


CHAPITRE  XIV 
Physiologie  générale,  biochimie,  biophysique. 

Abelous  (J.  E.).  —  Remarques  sur  la  communication  de  31Ue  Stem  et  de 
M.  Batelli.  (C.  R.  Soc,  Biol.,  LXXXIV,  7,  1921.)  [46 

Ackermann  (Dankwart).  —  Ueber  die  Exlraktstoffe  von  Melolontha  vul- 
garis.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXI,  193.)  [51 

Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  A  propos  des  remarques  de  M.  Abelous  sur 
la  nature  des  ferments  oxydants  et  des  ferments  réducteurs.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXIV,  102,  1921.)  [46 

Belt  (A.  E.),  Smith  (H.  P.)  and  Whipple  (G.  H.).  —  Façtors  concerned 
in the Perfusion  of  living  organs  and  Tissues.  Artificial  solutions  substitu- 
ted  for  blood  sérum  and  the  resulting  injury  to  parenchyma  cells.  (Amer. 
Journ.  Physiol.,  LU,  101-119,  1920.)  '  [64 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  43 

Benedict  (Francis  G.).  —  The  basai  metabolism  of  boys  from  1  to  13  years 
of  âge.  (Proc.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  1,  7-10, 1920.)  [50 

Boresch  (Karl).  —  Phykoerqthrin  in  Cyanopliyceen.  (Rev.  d.  deutsch.  bot. 
Ges.,  XXXIX,  93-98,  4  fig.,  1921.)  [60 

Brocher  (Frank).  —  Les  organes  pulsatiles  mèso-  et  métatergaux  des  Lé- 
pidoptères. (Arch.  Zool.  expér.  et  gén.,  LV1II,  149-171,  8  fig.,  1918-1920.) 

[55 

Burge  (W.  E.).  —  The  e/}'ect  of  acids,  alkalies  and  sait  on  catalase  pro- 
duction. (Amer.  Journ.  Physiol.,  LU,  N°  2,  304-375,  2  fig.,  1920.)  [46 

Calmette.  —  L'infection  tuberculeuse  chez  [les  diverses  races  humaines. 
(Assoc.  franc.  Avanc.  Se,  165-174,  1918-1920.)  [67 

Cheplin  (Harry  A.)  and  Rettger  (Léo  F.).  —  Studies  on  the  transforma- 
tion of  the  intestinal  flora,  with  spécial  référence  to  the  implantation  of 
Bacillus  acidophilus.  I.  Feeding  experiynents  with  albino  rats.  II.  Feeding 
experiments  on  man.  (Proceed.  Nat.  Acad.    Se.  United  States,  VI,  N°  7, 
423-426,  et  N°  12,  704-705,  1920.)  [66 

Collander  (Runar).  —  Der  Beizanlass  bei  den  thermotropischen  Reaktionen 
der  Wurzeln.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  120-122,  1921.)  [71 

Couvreur  (E.)  et  Chahovitch  (X.).  —  Sur  un  mode  de  défense  naturel  con- 
tre les  infections  microbiennes  chez  les  Invertébrés.  (C.  R.  Ac.  Se., 
CLXXII,  711,  1921.)  [65 

Damianovitch  (H.).  —  Quelques  recherches  sur  la  vitamine  B.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXV,  591,  1921.)  [50 

Dennig  (H.).  —  Ueber  die  zeitliche  Beziehung  zwïschen  Befraktàrphase  und 
Kontraktionsablauf  des  Herzens.  (Zeitsehr.  f.  Biol.,  LXXII,  187.)  [53 

Destouches  (Louis).  — Prolongation  de  la  vie  chez  les  Galleria  mellonella. 
(C.  R.  Ac.  Se.,  CLXXII,  298,  1921.)  [61 

Dutcher  (R.  Adams).  —  The  nature  and  function  of  the  antineuritic  vita- 
mines. (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  1,  10-14, 1920.)      [50 

Eckert  (A.).  —  Die  Wirkungen  erschôpfender  Muskelarbeit  au  f  den  mensch- 
lichen  Kôrper.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXI,  127.)  [56 

Edwards  (D.  J.).  —  Segmentai  activity  in  the  heart  of  the  limulus.  (Amer. 
Journ.  Physiol.,  LU,  N°2,  276-283,  3  fig.,  1920.)  [55 

Ernould  (Maria).  —  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  les  ra- 
cines respiratoires.  (Mém.  in-8°  de  l'Acad.  roy.  Belgique,  Cl.  Se.,  2e  série, 
VI,  fasc.  V,  52  pp.,  23  fig.,  1921.)  [49 

Galiano  (E.  Fernandez).  —  Sur  les  réactions  chimiotactiques  du  flagellé 
Chilomonas.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  776,  1921.)  [72 

Giusti  (L.)  et  Houssay  (B.  A.).  —  Altérations  cutanées  chez  les  crapauds 
hypophysectomisés.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  597,  1921.)  [Les  alté- 

rations constatées  consistent  en  un  noircissement  de  la  peau  par  épais- 
sissement  de  la  couche  cornée  qui  ne  se  desquame  plus.  —  H.  Cardot 

Goldsmith  (M.  i.  —  Les  réactions  phototropiques  de  quelques  animaux  marins. 
(C.  R.  Ac.  Se.,  CLXXIII,  1026.)  [70 

Gravier  (Ch.).  —  La  résistance  au  jeûne  chez  le  Crabe  enragé  (Carcinus 
maenas  L.).  (Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  623-625,  1920.)  [51 

Guttenberg  (Hermann  von).  —  Jjntersuchungen  iiber  den  Phototropismus 
der  Pflanzen.  III.  Gibt  es  ein  Sinusgesetz  des  Phototropismus?  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  101-108,  1921.)  [71 


44  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Haberlandt  (L.).  —  Ueber  die  spontané  Rhythmik  des  Froschmagenpràpa- 

rates.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXI,  19.)  [57 

b) Gefrierversuche  am  Froscliherzen.  (Ibid.,  35.)  [52 

c) Ueber  Trennung  der  intrakardialen  Vagusfunction  von  der  moto- 

rischen  Leistung  des  Froschherzens.  (Ibid.,  LXXII,  1.)  [52 

d) Uber  Trennung  der  intrakardialen  Vagusfunction  von  der  motorischen 

Leistung  des    Froschherzens.   H.    Mitteilung.   Versuche  uber    Wasser-und 
Wdrmewirkung.  (Ibid.,  163.)  [53 

Hahn  (Amandus)  und  Harpuder  (Karl).  —  Ueber  den  Einfluss  neutraler 
Alkalisalze  auf  diastatische  Fermente  (1  à  2  Mitteilung).  (Zeitschrift  fur 
Biologie,  LXXI,  287-302.)  -  [47 

Henn  (S.  Ch.).  —  The  effecl  of  splenectomy  upon  growth  in  the  young. 
(Amer.  Journ.  Physiol.,  LU,  N°  3,  562-580,  8  fig.,  1920.)  [69 

Heymans  (C).  —  Sur  l'anaphylaxie  du  cœur  isole  du  lapin.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXV,  419,  1921.)  [66 

a)  Hofmann  (F.  B.).  —  Ueber  Vorliofflimmern  und  seine  Lmterdriickung 
durch  Chinidin.  (Zeitschrift  fiir  Biologie,  LXXI,  47.)  [54 

b)  —  —  Die  Ursache  des  Stillstandes  nach  der  ersten  Stanninschen  Ligatur. 
(Ibid.,  LXXII,  229.)  [54 

Hollande  (A.-Ch.).  —  Réactions  des  tisstis  du  Dytiscus  marginalis  L.  au 
contact  de  larves  de  Distome  enkystées  et  fixées  aux  parois  du  tube  digestif 
de  l'Insecte.  (Arch.  Zool.  expér.,  LIX,  543-563,  12  fig.,  1920.)  [68 

Jung  (JA  —  Ueber  den  Nachweis  und  die  Verbreitung  des  Chlors  in  Pflan- 
zenreiche.  (Sitzber.  d.  Akad.  d.    Wiss.  in  Wien,  CXXIX,  297-340,  1  pi., 

1920.)  [48 

Jungmann  (W.).  —  Physiologisch-anatomische  Untersuchungen  iiber  die 
Einioirkung  von  Blausàme  auf  Pflanzen.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX, 
84-87,  1921.)  [64 

a)  Keller  (R.).  —  Die  Elektropolaritàt  histoloqischer  Farbstoffe.  (Arch.  f. 
mikr.  Anat.,  Abt.  1,  VC,  61-64.)  [62 

b) Elektroanalytische  Untersuchungen.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  VC,  Abt.  1, 

117-133,  3  fig.)  [Ibid. 

Klein  (G.).  —  Studien  iiber  das  Anthochlor.  L  (Sitzber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in 
Wien,  CXXIX,  341-395,  1  pi.,  1920.)  [59 

Kornfeld  (W.).  —  Ueber  die  Beziehung  der  Pigmentzellen  im  Corium  und  in 
der  Epidermis  bei  Anuren.  (Verhandl.  d.  zoolog.-botan.  Gesellsch.  in 
Wien,  LXIX,  158-160,  1919,  paru  en  1920.)  [59 

Laborde  et  Lemay.  —  Action  des  substances  radioactives  sur  Vamylase. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,   LXXXV,  497,  1921.) 

[Les  auteurs  concluent  de  leurs  expériences  que  les  sels  ra- 
dioactifs sont  sans  action  sur  l'activité  fermentaire  de  l'amylase.  —  H.  Cardot 
Lasseur  (Ph.)  et  Spillmann  (L.).  —  Réactions  anticorps.  Étude  quantita- 
tive de  la  fixation  de  Ualexine.  (1  vol.,  215  pp.,  Nancy.)  [65 

Leplat  (Georges).  —  Mensuration  de  la  pression  sanguine  dans  les  artères 
de  Viris.  Ses  modifications  som  Vinfluence  de  quelques  substances  toxiques. 
Note  préliminaire.  (Bull.  Acad.  roy.  Se.  Belg.,  561-571,  1920.)  [54 

Mac  Arthur  (John  "W.).  —  Changes  in  acid  and  alkali  tolérance  with  âge 
in  Planarians.  (Amer.  Journ.  Physiol.,  LIV,  N°  1,   138-146,  1  fig.,  1920.) 

[63 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  45 

a)  Manquât  (M.).  —  Sur  le  phototropisme  de  Leucoma  phœorrhœa.  (C.  R., 
Ac  Se,  CLXXII,  1123,  1921.)  [69 

b) Sur  la  théorie  des  tropismes  dans  le  comportement  animal.  (1  vol., 

232  pp.,  Nancy,  1921,  Thèse  de  doctorat  es  sciences  naturelles.)  [69 

Maquenne  (L.)  et  Demoussy  (E.).  —  Observations  sur  la  résistance  des 
végétaux  à  l'asphyxie.  (Bull.  Mus.  Hist.  Nat,  389-391,  1921.)  [50 

Metzner  (P.).  —  Zur  Mechanik  der  Geisselbewegung.  (Biol.  Zentralbl.,  XL, 
49-87,  18  fig.,  1920.)  [58 

Molisch  (Hans).  —  Ueber  'eine  auffallcnde  Farbenànderung  einer  Blute 
durch  Wassertropfen  und  Kohlensaure.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX, 
57-62,  1821.)  [60 

Morel  (A.),  Mouriquand  (G.),  Michel  (P.)  et  Thevenon  (L..).  —  Sur 
l'absence  de  trotibles  électifs  du  métabolisme  du  calcium  osseux  dans  le  scor- 
but expérimental.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  469,  1921.)  [Recherches 
sur  le  cobaye  qui  tendent  à  montrer  que  les  altérations  osseuses  du 
scorbut  expérimental  ne  tiennent  pas  à  un  appauvrissement  électif  du 
squelette  en  matières  minérales  et  notamment  en  calcium.   —  H.  Cardot 

Mouriquand  (G.)  et  Michel  (P.).  —  Le  jus  de  citron  stérilisé  est-il  anti- 
scorbutique? (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  470,  1921.) 

[Par  stérilisation  le  jus  de  citron  perd  une  partie  de  son 
pouvoir  antiscorbutique;  additionné  au  mélange  orge-foin,  il  ne  prévient 
pas  l'apparition  du  scorbut,  mais  il  la  retarde  notablement.  —  H.  Cardot 

Mouquet  (Alfred).  —  Influence  de  l'alimentation  sur  le  poids  des  cornes  des 
Cervidés.  (Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  31-37,  1921.)  [51 

Murphy  (James  B.).  —  The  effect  of  physical  agents  on  the  résistance  of 
mice  to  cancer.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  1,  35-38, 
1920.)  [66 

Œhlkers  (Friedrich).  —  Zur  reizphysiologischen  Analyse  der  postfloralen 
Kr'ùmmungen  des  Bliïtensliels  von  Tropaeolum  majus.  (Ber.  d.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXXIX,  20-25,  6  fig.,  1921.)  [71 

a)  Paillot  (A.).  —  Mécanisme  de  l'immunité  humorale  chez  les  Insectes.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXXII,  397,  1921.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  Contribution  à  l'étude  de  l'immunité  humorale  chez  les  Insectes. 
(Ibid.,546.)  [65 

Patterson  (T.  L.).  —  Gastric  tonus  of  the  empty  stomach  of  the  frog. 
(Amer.  Journ.  Physiol..  LIV,  N°  1,  153-165,  4  tableaux,  1  fig.,  1920.)       [58 

Pozerski  (E.).  —  Sur  les  troubles  produits  chez  le  chien  par  les  oscillations 
rythmiques.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  769,  1921.)  [61 

Remy(P.).  —  De  l'action  des  vapeurs  de  chloropicrine  sur  VArgas  reflexus 
Fabr.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1619.)  [64 

Ross  (E.  L.)  and  Davis  (L.  H.).  —  A  différence  between  the  mechanism  of 
hyper glycemia  production  by  ether  and  by  chloroform.  (Amer.  Journ. 
Physiol.,  LIV,  N°  3,  474-478,  4  tableaux,  1921.)  [63 

Shapley  (Harlow).  —  Thermokinetics  of  Liometopum  apiculatum  Mayr. 
(Proceed.   Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  4,  204-211,  1920.)  [61 

Sherman  (H.  C).  —  The  protein  requirement  of  maintenance  inman.  (Pro- 
ceed. Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  1,  38-40,  1920.) 

[Pour  le  maintien  de  l'équi- 


46  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

libre'  normal,  il  semble  que  suffise  une  ingestion  de  35  à  45  grammes  de 
protéine  par  jour  pour  un  homme  de 70  kilos.  Pour  les  besoins  de  la  crois- 
sance et  de  la  reproduction,  des  quantités  plus  grandes  sont  nécessaires  et 
le  choix  des  protéines  a  aussi  dans  ce  cas  plus  d'importance.  —  H.  Cardot 

Stern  (Kurt).  —  Ueber  polare  elektronastische  Erscheinungen.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  3-20,  4  fig.,  1921.)  [51 

a)  Stumper  (Robert).  —  Le  coefficient  de  température  de  la  locomotion  des 
Fourmis.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  706,  1921.)  [56 

b) Le  coefficient  thermique  de  la  combativité  des  Fourmis.   (Ibid.,  708.) 

[56 

a)  Ursprung  (A.)  und  Blum  (G.).  —  Zur  Kennlnis  der  Saugkraft.  IV.  Die 
Absorptionszone  der  Wurzel.  Der  Endodermissprung .  (Ber.  d.  deutsch. 
bot.  Ges.,  XXXIX,  70-79,  1921.)  [48 

b) Zur  Kennlnis  der  Saugkraft.  V.  Eine  Méthode  zur  Bestimmung 

des  Widerstandes,  den  der  Boden  der  Wasserabsorption  durch  die  Wurzel 
entgegensetzl.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  139-148,  1921.)  [49 

"Vallot  (J.).  —  Mesure  de  l'influence  de  la  chaleur  et  de  la  lumière  sur  l'acti- 
vité de  réduction  des  tissus  animaux  et  applications  à  l'héliothérapie.  (C. 
R.  Ac.  Sc.,CLXXIII,  1196,  1921.)  [61 

Weber  (A.).  —  Recherches  sur  la  toxicité  du  milieu  intérieur  des  Batraciens 
Urodèles  vis-à-vis  de  leurs  œufs.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,1249,  1921.)      [68 

"Weber  (Friedl.).  —  Ueber  die  Winterruhe  der  Holzgewdchse.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  152-156,  1921.)  [60 

Wheelon  (H.)  and  Thomas  (J.  E.).  —  Rhythmicity  of  the  Pyloric  Sphincter. 
(Amer.  Journ.  Physiol.,  LIV,  N°  3,  460-473,  7  fig.,  1921.)  "  [57 

Wieler  (A.).  —  Das  Bluten  in  Blàtlern.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges., 
XXXIX,  50-56,  1921.)  [49 


1°  Constitution  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

Battelli  (F.)  et  Stern  (L.).  —  ^4  propos  des  remarques  de  M.  Abelous 
sur  la  nature  des  ferments  oxydants  et  des  ferments  réducteurs.  —  Les  auteurs 
font  remarquer  qu' Abelous  ne  parait  pas  avoir,  dans  ses  publications,  iden- 
tifié jusqu'ici  les  ferments  réducteurs  et  les  ferments  oxydants.  Reprenant 
l'hypothèse  de  Traube,  B.  et  S.  ont  insisté  sur  la  raison  de  la  différence 
apparente  existant  entre  les  ferments  hydratants,  hydrolysants  et  oxydants. 
—  H.  Cardot. 

Abelous  (J.  E.).  —  Remarques  sur  la  communication  de  A/Ue  Stern  et  de 
M.  Batelli.  —  A.  rappelle  ses  travaux  antérieurs  avec  Aloy,  travaux  qui  ont 
établi  l'existence  d'un  ferment  oxydo-réducteur  chez  les  animaux  et  les 
plantes.  —  H.  Cardot. 

Burge  (W.  E.).  —  L'effet  des  acides,  des  alcalis  et  des  sels  sur  la  production 
des  catalases.  —  B.  opère  sur  des  lapins  et  des  chiens  et  mesure  la  teneur 
en  catalase  du  sang  par  la  quantité  d'oxygène  libérée  en  dix  minutes  en 
ajoutant  1  cm3  de  sang  à  de  l'eau  oxygénée.  Il  a  employé  les  acides  chlor- 
hydrique,  propionique,  acétique  et  butyrique,    le  carbonate  de  soude,  le 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  47 

phosphate  de  soude,  le  carbonate  d'ammonium,  l'acétate  de  soude,  les 
phosphates  mono-  et  disodique,  le  chlorure  d'ammonium.  Ces  corps  ont  été 
injectés  dans  la  première  portion  de  l'intestin  grêle  après  laparotomie  et 
anesthésie  à  l'éther.  L'augmentation  des  oxydations  produites  par  l'intro- 
duction d'un  alcali  tel  que  le  carbonate  ou  le  phosphate  de  soude  dans  le 
tube  digestif  est  due  à  l'augmentation  des  catalases  produite  par  la  stimula- 
tion des  glandes  digestives,  le  foie  en  particulier.  La  diminution  des  oxyda- 
tions après  l'administration  aux  lapins  d'un  acide  minéral  tel  que  HC1  est 
due  à  l'effet  inhibiteur  de  l'acide  et  la  destruction  directe  de  l'enzyme. 
L'augmentation  des  oxydations  suivant  l'ingestion  d'acides  organiques,  tels 
que  les  acides  acétique,  propionique  et  butyrique,  est  due  à  une  augmentation 
des  catalases;  de  même  l'ingestion  d'acides  aminés  provoque  une  augmen- 
tation des  oxydations  en  stimulant  le  foie,  en  augmentant  la  production  des 
catalases  par  l'action  du  carbonate  d'ammonium  et  des  acides  organiques 
résultant  de  la  désamination  des  aminoacides,  ainsi  que  par  l'action  des 
aminoacides  eux-mêmes.  Chez  le  chien,  à  l'inverse  du  lapin,  l'introduction 
d'HCl  dans  l'intestin  stimule  le  foie  et  augmente  les  catalases,  car,  comme 
cet  animal  est  Carnivore,  il  se  forme  une  assez  grande  quantité  de  chlorure 
d'ammonium,  quand  on  lui  donne  de  l'acide  chlorhydrique,  dans  la  neutra- 
lisation de  cet  acide  par  l'ammoniaque.  Les  jeunes  chiens  de  dix  semaines 
environ  possèdent  des  tissus  en  général  plus  riches  en  catalase  que  ceux 
de  leur  mère  (activité  catalytique  du  foie  de  30  %  environ  plus  grande 
chez  le  jeune  chien  que  chez  la  mère).  Le  faible  métabolisme  respiratoire 
du  germe  avant  la  fécondation  peut  être  attribué  à  une  faible  teneur  en  cata- 
lase de  l'œuf,  tandis  que  l'augmentation  du  métabolisme  respiratoire  après 
la  fécondation  et  le  développement  qui  suit  peuvent  être  dus  à  une  aug- 
mentation des  catalases  par  l'action  stimulante  du  spermatozoïde  sur  l'œuf. 
De  même  le  métabolisme  relativement  faible  que  l'on  observe  chez  le  nou- 
veau-né peut  être  attribué  à  la  pauvreté  des  tissus  en  catalases,  due  à  une 
production  faible  de  ces  enzymes  par  le  foie,  tandis  que  le  métabolisme 
élevé  caractéristique  de  l'enfance  et  de  la  jeunesse  est  le  résultat  de  la 
richesse  des  tissus  en  catalases  grâce  à  une  production  intense  de  ces  enzymes 
par  le  foie.  —  Paul  Boyer. 

Hahn  (Amandus)  et  Harpuder  (Karl).  —  De  l'influence  de  sels  alca- 
lins neutres  sur  les  diastases.  —  Des  travaux  des  auteurs  il  ressort  que 
l'optimum  de  réaction  pour  la  diastase  de  la  salive  se  trouve  à  pH  =  6,4  — 
'6,5,  et  pour  la  diastase  du  malt  à  pH  =  4,7.  La  combinaison  de  sels  avec 
les  substances  tampons  montre  en  général  —  relativement  à  l'action  dans 
les  mêmes  conditions,  mais  sans  sel,  évidemment  pas  en  relation  avec 
l'optimum  de  la  réaction  —  une  accélération  de  l'action  pour  la  partie 
.allant  de  l'optimum  vers  l'alcalinité,  et  diminution  pour  la  partie  opposée. 
Mais  ce  dernier  phénomène  peut  être  changé  en  son  contraire  en  diluant  le 
tampon,  de  manière  à  ce  que  son  degré  d'acidité  reste  invariable.  Il  s'en- 
suit que  l'action  du  tampon  ne  dépend  pas  exclusivement  de  sa  concentra- 
tion en  ions  H,  mais  également  de  celle  de  ses  autres  ions.  Pour  la  dias- 
tase de  la  salive,  les  sulfates  de  soude  et  de  potasse,  contrairement  à  leur 
action  sur  la  diastase  du  malt,  n'ont  pas  montré  d'accélération  du  côté 
allant  de  l'optimum  vers  l'alcalinité  ;  le  nitrate  de  potasse  a  montré  des 
deux  côtés  de  l'optimum  un  ralentissement,  sauf  dans  le  cas  où  du  côté 
alcalin  le  tampon  était  fortement  dilué,  sans  changement  de  sa  valeur  pH. 
Pour  la  diastase  du  malt,  comme  pour  celle  de  la  salive,  on  peut  trans- 
former un  ralentissement  en  accélération,  soit  en  diminuant  la  concentra- 


48  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

tion  du  sel  et  maintenant  la  concentration  du  tampon,  soit  en  diminuant  la 
concentration  du  tampon  (même  valeur  pH)  et  maintenant  la  concentra- 
tion du  sel.  Les  auteurs  ont  trouvé  que  le  déplacement  de  l'optimum  de  la 
concentration  en  ions  H  par  des  sels  n'était  que  très  faible  et  ils  expliquent 
ce  déplacement  par  l'action  combinée  des  sels  et  tampons.  Les  auteurs 
signalent  une  intéressante  action  atypipe  du  KC1  sur  la  diastase  du  malt, 
passagère  pour  leurs  solutions  de  ferment  et  se  produisant  toujours  en 
même  temps  pour  des  ferments  de  provenance  différente.  L'étude  de  l'ac- 
tion des  sels  alcalins  neutres  sur  l'état  électrique  de  la  diastase  de  la  salive 
et  du  malt  démontra  que  ces  sels  transposent  pour  les  deux  ferments  le 
point  isoélectrique  vers  le  côté  acide,  et  que  le  déplacement  est  bien  plus 
fort  lors  de  l'emploi  des  sels  de  sodium,  que  lors  de  l'emploi  des  sels  de 
potassium,  puis  que  l'action  des  ferments  est  en  une  large  mesure  indé- 
pendante de  leur  état  électrique.  —  Oschmann. 

Jung  (Josef).  —  Le  chlore  dans  le  règne  végétal.  —  Le  travail  très  com- 
plet de  J.  peut  être  résumé  comme  suit  : 

1°  Les  réactifs  les  plus  appropriés  à  la  recherche  du  Cl  sont  ou  Ogr.  5  sul- 
fate de  thallium,  2  gr.  de  glycérine  et  7  gr.  5  d'eau  distillée,  ou  0  gr.  1  nitrate 
d'argent  et  9  gr.  9  NH3  à  10  %  ;  ce  dernier  est  beaucoup  plus  sensible. 

2"  J.  a  examiné  604  espèces  appartenant  à  389  genres  de  137  familles  de 
toute  la  hiérarchie  végétale.  Son  examen  a  démontré  la  présence  presque 
constante  de  Cl  et  toujours  sous  la  forme  de  chlorures.  Les  groupes  suivants 
sont  chloriphiles  :  les  équisitacées,  les  ulmacées,  les  urticacées,  les  euphor- 
biacées,  les  polygonacées,  les  chénopodiacées,  les  amarantacées,  les  aïzoa- 
cées,  les  crucifères,  les  tamaricacées,  les  malvacées,  les  ombellifères,  les 
primulacées,  les  composées,  lesliliacées,  les  iridacées.  Les  suivants,  au  con- 
traire, sont  chlorifuges  :  les  cyanophycées  et  les  chlorophycées  des  eaux 
douces,  les  lichens,  les  bryophytes,  les  lycopodiales,  les  filicales,  les  coni- 
fères, les  bétulacées,  les  salicacées,  les  crassulacées,  les  rosacées,  les  érica- 
cées, les  orchidées. 

3°  Si  l'on  considère  la  plante  individuellement,  on  constate  que  presque 
toujours  le  pourcentage  des  chlorures  augmente  de  la  racine  au  sommet  de  la 
tige.  Le  maximum  se  rencontre  dissous  dans  le  suc  cellulaire  des  biocytes 
des  parenchymes.  Sur  une  section  transversale  on  les  trouve  surtout  dans 
l'écorce  et  dans  la  moelle.  Les  points  végétatifs,  les  pétioles  foliaires,  les 
nervures  foliaires,  les  racines  succulentes  et  les  rhizomes  en  sont  riches. 

4°  Les  formations  végétales  qui  habitent  des  sols  humides  ou  riches  en 
substances  minérales  ou  organiques  assimilables,  ainsi  les  halophytes,  les 
plantes  littorales,  rudérales  et  ségétales  sont  plus  riches  en  Cl;  tandis  que 
les  végétaux  des  tourbières,  des  sables,  des  bruyères  et  les  hydrophytes  en 
sont  plus  pauvres. 

Il  est  en  outre  à  remarquer  que  la  flore  bryologique  et  ptéridologique  des 
forêts,  les  végétaux  ligneux,  les  épiphytes,  les  saprophytes  et  les  parasites 
en  sont  dépourvus  ou  n'en  présentent  que  des  traces.  —  H.  Spinner. 

2°  Nutrition. 

a)  Osmose. 


etBlum  (G.).  —  IVe  Contribution  à  l'étude  de  la  force 

d'absorption  radicale.  Le  saut  endodermique .  —  On  a 

is  preuves  à  l'appui,  que  l'eau  absorbée  par  les  poils 


a)  Ursprung  (A.)  etBlum  (G.).  —  IVe  Contribution  à  l'étude  de  la  force 
de  succion.  La  zone  d'absorption  radicale.  Le  saut  endodermique.  —  On  a 
admis  jusqu'ici,  sans  preuves 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  49 

absorbants  émigré  vers  le  centre  de  la  racine  où  le  suc  cellulaire  est  plus 
concentré,  jusqu'au  moment  où  la  pression  osmotique  est  identique  partout. 
U.  et  B.,  remplaçant  les  «  termes  incorrects  de  concentration  de  suc  cel- 
lulaire et  de  pression  osmotique  »  par  «  force  de  succion  »,  ont  opéré  sur  de 
nombreux  fragments  de  plantes  de  Phaseolus  vulgaris  et  de  Vicia  Faba  et 
ont  obtenu  les  résultats  suivants  :  La  force  de  succion  s'accroit  progressive- 
ment de  l'épiderme  à  l'endoderme,  pour  éprouver  au  passage  dans  celui-ci 
une  chute  frappante.  Ainsi,  on  note  pour  une  racine  latérale  de  Phaseolus, 
les  valeurs  suivantes  :  epiderme,  0,9  atm.,  écorce,  7  assises,  de  1,3  à 
4,2  atm.,  endoderme,  1,3  atm.,péricycle,0,9  atm.,  bois, 0,8  atm.  L'endoderme 
fonctionne  donc  comme  pompe  aspirante  et  foulante  qui  prend  l'eau  de 
l'écorce  et  empêche  le  retour  de  l'eau  des  vaisseaux.  Les  auteurs  font  jouer 
un  rôle  important  à  la  bande  d'épaississement  de  Caspary  des  cellules 
endodermiques,  supposant  cette  bande  imperméable.  Les  parois  des  cellules 
intraendodermiques  seraient,  à  cause  du  voisinage  des  vaisseaux,  beaucoup 
plus  imbibées  d'eau  que  celles  des  cellules  extraendodermiques.  C'est  à  la 
limite,  à  la  bande  de  Caspary,  que  doit  naturellement  se  produire  la  brusque 
chute  de  la  force  de  succion.  —  H.  Spinner. 

b)  Ursprung  (A.)  et  Blum  (G.).  —  Ve  Contribution  à  l'étude  de  la  force 
de  succion.  Une  méthode  de  détermination  de  la  résistance  du  sol  à  V absorp- 
tion radicale.  —  La  question  est  ancienne.  Il  y  a  soixante  ans  déjà,  Sachs  se 
demandait  grâce  à  quelle  force  une  plante  pouvait  en  peu  d'heures  extraire 
30  à  40  gr.  d'eau  d'un  sol  si  sec  qu'on  pouvait  le  réduire  en  poussière!  La 
résistance  qu'un  poil  absorbant  doit  vaincre  pour  arracher  de  l'eau  du  sol 
est  d'ordre  dynamique  si  on  considère  une  quantité  donnée  absorbée  en  un 
temps  donné.  Cette  résistance  dépend  de  l'ensemble  des  divers  facteurs 
édaphiques  qui  sont  éminemment  variables,  ainsi  que  des  facteurs  structu- 
raux propres  au  végétal,  et  doit  correspondre  à  la  force  de  succion  des  poils 
absorbants.  Partant  de  cette  idée,  U.  et  B.  ont  expérimenté  sur  Vicia  Faba 
Phaseolus  vulgaris,  Cyclamen  persicum,  variant  les  concentrations  des 
liquides  offerts,  les  surfaces  absorbantes,  les  surfaces  transpirantes,  la 
teneur  en  oxygène.  Dans  tous  les  cas,  ils  ont  pu  constater  ou  bien  que  la 
résistance  était  numériquement  égale  à  la  force  de  succion  des  poils  absor 
bants,  ou  bien  que  ces  deux  quantités  variaient  dans  le  même  sens.  — 
H.  Spinner. 

Wieler  (A.).  —  La  guttation  intra foliaire .  —  Schroeder  et  Reuss  avaient 
remarqué  en  1883  qu'après  l'action  de  S02  dilué  sur  diverses  feuilles  d'ar- 
bres, tous  les  tissus  voisins  des  nervures  prenaient  une  teinte  vert  clair. 
W.  a  constaté  que  cet  éclaircissement  était  dû  au  fait  que  les  lacunes  méso- 
phylliennes  s'étaient  remplies  d'eau.  Des  injections  de  solutions  acides, 
salines  ou  organiques  variées  ont  conduit  au  même  résultat.  Or,  la  gutta- 
tion interne  a  pu  être  déclenchée  quarante-huit  heures  encore  après  l'exci- 
tation par  injection;  il  ne  saurait  donc  s'agir  d'une  chute  de  turgescence, 
car  alors  une  amenée  tardive  d'eau  ne  pourrait  déterminer  le  phénomène. 
Ce  serait  donc  une  augmentation  unilatérale  de  la  pression  osmotique  qui, 
en  provoquant  des  pressions  inégales  sur  les  faces  opposées  des  cellules,  for- 
ceraient celles-ci  à  la  guttation  dans  les  vides  aérifères.  —  H.  Spinner. 

P)  Respiration. 

Ernould  (Maria).  —  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  les 
l'année  biologique.  4 


50  L'ANNEE  BIOLOGIQUE: 

racines  respiratoires.  —  Les  recherches  anatomiques,  qui  ont  porté  sur 
Bruguiera  gymnorivlza,  Avicennia  officinalis,  Sonneratia  acida,  Metroxyhm 
et  Raphia  Laurenti,  ont  montré  que  toutes  les  racines  ou  portions  de 
racines  s'élevant  hors  de  la  boue  chez  les  plantes  de  la  Mangrove  et  des 
zones  d'inondation  des  fleuves  tropicaux  présentent  des  caractères  communs. 
L'anatomie  physiologique  prouve  que  les  racines  dressées  verticalement 
vers  le  haut  et  les  racines-genoux  sont  des  racines  respiratoires.  On  peut 
supposer  qu'elles  sont,  comme  Sonneratia,  douées  de  géotropisme  négatif. 
Leur  formation  est  une  adaptation  à  un  milieu  mal  aéré.  —  Henri  Micheels. 

Maquenne  (L.)  et  Demoussy  (E.).  —  Observations  sur  la  résistance  des 
végétaux- à  l'asphyxie. — A  l'aide  d'un  appareil  assurant  une  aération  parfaite 
de  l'eau,  M.  et  D.  ont  pu  maintenir  vivantes  sous  l'eau,  pendant  près  d'un 
mois,  les  feuilles  d'Aucuba  qui,  dans  l'eau  non  renouvelée,  meurent  en  trois 
ou  quatre  jours,  ce  qui  prouverait  que  la  fonction  respiratoire  est  plus 
nécessaire  à  la  vie  des  plantes  vertes  que  la  fonction  chlorophyllienne.  Dans 
les  mêmes  conditions,  les  graines  germent  bien;  avec  le  Colza,  le  Blé,  et 
même  les  Pois,  l'évolution  s'effectue  d'une  façon  normale  et  finit  par  donner, 
à  la  lumière,  des  plantules  d'une  quinzaine  de  centimètres  en  un  mois, 
donc  aussi  longues  que  celles  qu'on  obtient  à  l'air  libre.  C'est  la  première 
fois  qu'on  réussit  pareil  développement  des  plantes  immergées,  à  partir  des 
graines.  —  A.  Drzewina. 

y)  Assimilation  et  désassimilation. 

Damianovitch  (H.).  —  Quelques  recherches  sur  la  vitamine  B.  —  D'après 
D.,  la  vitamine  B  exerce  une  action  renforçante  directe  sur  les  ferments;  il 
a  notamment  constaté  qu'elle  renforce  l'action  de  la  catalase  du  foie  et  de  la 
lipase  sanguine.  (Les  résultats  précédents  ont  néanmoins  été  discutés  par 
Houssay  ;  le  point  en  discussion  est  de  savoir  si  l'action  renforçante  ne  tient 
pas  à  d'autres  substances  contenues  dans  l'extrait  qui  renferme  la  vitamine.) 

—  H.Cardot. 

Dutcher  (R.  Adams).  —  Nature  et  fonction  de  la  vitamine  antinévritique. 

—  Après  avoir  rappelé  les  différentes  opinions  relatives  aux  caractères 
chimiques  de  la  vitamine,  D.  examine  les  indications  relatives  à  ses  fonc- 
tions métaboliques  possibles.  Il  est  conduit  à  croire  qu'elle  agit  comme 
stimulant  du  métabolisme  d'une  façon  indirecte.  Il  y  a  une  chute  de  la 
température  au  cours  du  développement  de  la  polynévrite  aviaire  et  un 
relèvement  après  administration  de  vitamine.  Dans  la  polynévrite,  il  y  a 
aussi  diminution  de  la  teneur  en  catalase.  Il  n'est  pas  improbable  que  la 
diminution  des  oxydations  dans  l'organisme  soit  accompagnée  par  la  forma- 
tion de  produits  toxiques  du  métabolisme,  qui  touchent  le  système  nerveux, 
déterminant  la  paralysie  typique  et  les  autres  symptômes.  Il  convient, 
d'autre  part,  de  ne  pas  perdre  de  vue  que  les  troubles  de  l'avitaminose  sem- 
blent être  en  rapport  avec  des  troubles  de  l'activité  endocrine;  après 
examen  de  ce  point,  l'auteur  est  amené  à  croire  que  l'activité  des  organes 
à  sécrétion  interne  dépend  de  l'action  stimulante  de  la  vitamine,  sans  qu'il 
soit  encore  possible  de  mieux  préciser  la  nature  de  cette  action.  —  H.  Car- 
dot. 

?■   Benedict  (Francis  G.).  —  Métabolisme  basai  d'enfants  de  1  à  13  ans.  — 
En  rapportant  la  production  calorifique  basale  au  poids  du  corps,  B.  cons- 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  51 

tate  que  ses  différentes  déterminations  se  placent  d'une  façon  assez  satis- 
faisante le  long  d'une  courbe  à  concavité  tournée  vers  l'axe  des  poids, 
l'écart  moyen  de  la  moyenne  ne  dépassant  pas  8  %  pour  les  enfants  en 
dessous  de  10  kgr.  et  6,3  %  pour  les  enfants  au-dessus  de  10  kgr.  Pour 
prévoir  la  production  calorifique  totale  par  vingt-quatre  heures,  chez 
l'adulte,  Harris  a  proposé  la  formule  suivante  : 

h  =  66,4730  +  13,7516  w  -f  5,0033  s  —  6,7550  a 

dans  laquelle  h  désigne  la  production  calorifique,  w  le  poids  en  kilogrammes, 
s  la  taille  en  centimètres  et  a  l'âge  en  années.  Cette  formule  peut  s'appli- 
quer d'une  façon  assez  satisfaisante  pour  la  prévision  du  métabolisme  basai 
des  enfants.  Tandis  que  chez  l'adulte  il  est  nécessaire  de  tenir  compte,  non 
seulement  du  poids,  mais  aussi  de  l'âge  et  de  la  taille,  chez  l'enfant  au 
contraire,  les  résultats  prévus. ont  à  peu  près  la  même  valeur,  qu'ils  soient 
déduits  de  la  courbe  expérimentale  qui  ne  tient  compte  que  du  poids  ou 
qu'ils  soient  déduits  de  la  formule  précédente.  Ceci  est  expliqué  probable- 
ment pour  une  bonne  part,  par  le  fait  que,  chez  l'enfant,  les  changements 
d  âge,  de  poids  et  de  taille  sont  étroitement  liés.  —  H.  Cardot. 

Mouquet  (Alfred).  —  Influence  de  V alimentation  sur  le  poids  des  cornes 
des  Cervidés.  —  Pendant  les  années  de  guerre,  les  animaux  herbivores  de 
la  ménagerie  du  Muséum  ont  eu  beaucoup  à  souffrir  de  la  pénurie  des 
grains.  En  1918,  en  particulier,  la  ménagerie  a  reçu  en  avoine,  orge  et 
maïs  un  total  inférieur  de  25.000  kgr.  environ  à  celui  de  l'année  précédente. 
La  nutrition  déficitaire  a  retenti  sur  le  poids  des  cornes  des  Cervidés.  Chez 
un  Daim  noir,  dont  les  bois,  droit  et  gauche,  pesaient  respectivement  à  la 
chute  (fin  avril)  610  gr.  et  580  gr.,  en  1918,  ne  pesaient  que  275  et  305  gr. 
en  1919.  Diminution  analogue  du  poids  des  bois  chez  un  Cerf  rusa.  Par 
contre,  chez  un  Cerf  sika,  qui  a  été  parmi  les  favorisés,  ayant  toujours  reçu 
sa  ration  d'avoine  et  de  son,  le  poids  est  resté  normal.  —  A.  Drzewina. 

Ackermann  Dankwart.  —  Sur  les  substances  extractives  du  Hanneton. 
—  L'auteur  avait  avec  Kutscher  fait  remarquer  que  le  métabolisme  des  poi- 
kilothermes  et  des  plantes  se  distinguait  de  celui  des  homœothermes  par  sa 
lenteur,  qui  permettait  de  fortes  accumulations  de  produits  de  la  décompo- 
sition des  albumines,  de  débris  d'acides  aminés  et  de  leurs  produits  de 
méthylation.  L'insecte,  du  moins  l'insecte  examiné,  paraît  contredire  cette 
affirmation.  Il  est  vrai  que  le  métabolisme  de  certains  insectes  est  beaucoup 
plus  rapide  que  celui  de  la  majeure  partie  des  autres  poikilothermes.  En 
fait  d'acides  aminés,  outre  la  leucine,  qui  se  trouvait  en  forte  quantité,  l'au- 
teur ne  trouva  que  la  lysine,  qui  paraît  avoir  une  forte  résistance  biologique 
et  qui  a  été  trouvée  dans  les  crabes  et  dans  les  urines  des  cas  de  cystinurie. 
La  bétaïne,  si  souvent  trouvée  dans  les  plantes  et  dans  les  poikilothermes, 
faisait  défaut.  On  ne  trouva,  comme  dans  les  crustacés,  ni  créatine,  ni  créa- 
tinine.  Kutscher  croyait  que  la  créatine  et  la  créatinine  peuvent  être  rem- 
placées par  l'arginine,  qui  se  trouve  dans  les  crustacés.  Mais  on  ne  trouve 
pas  non  plus  d'arginine  dans  le  hanneton,  par  contre  de  la  putrescine,  qui 
a  pu  en  dériver.  En  plus  l'auteur,  trouva  de  la  cholestérine,  de  la  choline, 
qui  a  pu  se  former  aux  dépens  de  la  lécithine,  de  l'acide  urique,  probable- 
ment de  la  p-oxyphényléthylamine.  La  fraction  contenant  les  bases  puriques 
a  été  perdue.  —  Osciimann. 

Gravier  (Ch.).  —  La  résistance  au  jeûne  chez  le  Crabe  enragé  (Carcinus 


52  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

msenas  L.).  —  Un  Carcinus  maenas  mâle,  maintenu!  dans  un  récipient  de 
verre  dont  on  renouvelait  l'eau  une  fois  par  semaine,  a  résisté  pendant 
cent  vingt-six  jours  à  la  privation  complète  d'aliments  ;  il  devenait  de  plus 
en  plus  immobile,  et  restait  la  plupart  du  temps  hors  de  l'eau,  sur  une 
pierre.  Une  telle  résistance  au  jeûne  chez  des  animaux  si  voraces  et  si 
essentiellement  carnivores  est  assez  curieuse.  On  sait  cependant  que  des 
Squilla  mantis  peuvent  rester  pendant  des  semaines  sans  manger,  et  de 
même  les  femelles  grainées  de  Cancer pagurus.  —  A.  Drzewina. 

o)  Circulation,  sang. 

b)  Haberlandt  (L.).  —  Effets  de  la  congélation  sur  le  cœur  de  grenouille, 
—  On  sait  que  le  cœur  de  la  grenouille  résiste  très  bien  à  l'influence  des 
basses  températures  et  que  même  la  congélation  temporaire  ne  l'empêche 
pas  de  recouvrer  son  activité  primitive.  Mais  la  restitution  fonctionnelle  de 
l'organe  est  cependant  incomplète.  D'après  H.  en  effet,   le  cœur  congelé 
perd  entièrement  la  faculté  de  réagir  à  l'excitation  électrique  du  vague. 
Le  tronc  du  nerf  ayant  été,  dans  les  essais  de  l'auteur,  soigneusement  pro- 
tégé contre  les  effets  du  froid,  ce  fait  ne  peut  guère  s'expliquer  que  par  une 
action  destructive  ou  tout  au  moins  paralysante  de  la  congélation  sur  les 
terminaisons  intracardiaques  du  vague.  Si  cette  interprétation  est  exacte,  il 
est  permis  de  supposer  que  cette  action  s'étend  aussi  au  reste  des  élé- 
ments nerveux  du  cœur,  ganglions  et  réseaux  fibrillaires.  La  congélation 
constituerait  donc  un  moyen  très  pratique  pour  priver  le  cœur  de  toute 
influence  nerveuse  sans  léser  la  musculature  de  façon  appréciable.  Or,  le 
cœur  congelé,  c'est-à-dire  débarrassé,  si  l'auteur  a  raison,  de  son  système 
nerveux  intracardiaque,  conserve  néanmoins  intactes  ses  propriétés  automa- 
tiques. On  peut  tirer,  de  ce  fait,  conclut  H.,   un  argument •  puissant  en 
faveur  de  la  théorie  myogène  du  rythme  cardiaque.  —  A.  Schwartz. 

c)  Haberlandt  (L.).  —  Sur  la  séparation  de  la  fonction  intracardiaque  du 
vague  de  la  motricité  du  cœur  de  grenouille.  —  Poursuivant  les  recherches 
précédentes,    H.   a  essayé  d'obtenir    des   effets   analogues    à  ceux    de  la 
congélation  en  soumettant  le  cœur  à  l'action  de  diverses  substances  chimi- 
ques. Il  a  employé  dans  ce  but  les  chlorures  de  sodium,  de  potassium  et 
d'ammonium  en  solutions  concentrées,  l'acide  acétique,  l'éther,  le  chloro- 
forme et  l'alcool  à  95  %.  Tous  ces  corps  ont  la  faculté,  mise  en  évidence 
pour  la  première  fois  par  Heubel,  de  paralyser  et  de  contracturer  le  cœur 
d'une  façon  parfaitement  réversible.  Voici  les  résultats  obtenus  par  l'auteur  : 
Un  cœur  de  grenouille  isolé  et  irrigué  par  du  liquide  de  Ringer  additionné 
de  sang  de  bœuf  défibriné  et  plongé  durant  cinq  à  quinze  minutes  dans  une 
solution    concentrée    de   NaCl,  devient  rapidement  inexcitable  et   rigide. 
Lavé  ensuite  avec  le  liquide  de  perfusion,  il  récupère  progressivement  sa 
motilité  primitive.  Mais  l'excitation  électrique  des  terminaisons  intracar- 
diaques du  vague  (pratiquée  au  sillon  atrio-ventriculaire)  nettement  efficace 
auparavant,  reste  maintenant  sans  effet.  Il  s'agit  donc  bien  ici  (comme  dans 
les  essais  précédents)  d'une  paralysie  élective  du  système  nerveux  inhibi- 
teur du  cœur  sans  altération  apparente  de  la  musculature.  La  paralysie  est 
la  plupart  du  temps  durable  ;  elle  peut  néanmoins  céder  quelquefois  à  des 
lavages  répétés  du  cœur.  Les  résultats  sont  les  mêmes  avec  les  chlorures 
d'ammonium  et  de  potassium  appliqués  dans  les  mêmes  conditions,  à -cette 
différence  près  que  l'action  du  premier  sel  paraît  plus  efficace  et  plus  dura- 
ble que  celle  du  second.  A  noter  aussi  dans  un  cas,  après  l'application  de 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  53 

NH.,C1,  la  restitution  isolée  de  la  fonction  des  fibres  accélératrices.  Les 
vapeurs  d'acide  acétique  et  de  chloroforme  ont  des  effets  moins  nets  et  plus 
inconstants  ;  elles  affaiblissent  relativement  beaucoup  plus  la  motilité  du  cœur 
que  l'excitabilité  du  vague.  Quant  à  l'éther  et  à  l'alcool,  leur  action  dépres- 
sive sur  le  pneumogastrique  est  à  peu  près  nulle.  Au  fur  et  à  mesure  que 
le  cœur,  paralysé  temporairement  par  une  immersion  de  quelques  minutes 
dans  un  des  deux  liquides,  se  remet  à  battre,  on  voit  aussi  réapparaître  et 
(après  un  bain  d'alcool)  parfois  même  s'exalter  l'excitabilité  du  vague.  On  a 
cependant  le  moyen  d'abaisser  celle-ci  ou  même  de  la  faire  disparaître 
complètement  en  narcotisant  faiblement  le  cœur  sans  le  paralyser.  —  A. 
Schwartz. 

d)  Haberlandt  (L.).  —  Sur  la  séparation  de  la  fonction  intracardiaque 
du  vague  de  la  motricité  du  cœur  de  grenouille.  2°  Mémoire.  Recherches  sur 
l'action  de  l'eau  et  de  la  chaleur.  —  L'eau  distillée  et  la  chaleur  sont  égale- 
ment capables  de  paralyser  électivement  le  pneumogastrique,  mais  elles 
agissent  d'une  manière  inconstante.  Fait  intéressant  :  le  vague  a  montré 
une  très  grande  résistance  vis-à-vis  de  l'action  de  la  chaleur.  Il  faut,  pour 
arriver  à  le  paralyser  entièrement,  des  immersions  répétées  du  cœur  dans 
un  bain  de  52",  et  encore  la  paralysie  n'est-elle  dans  ces  conditions,  la  plu- 
part du  temps,  que  transitoire.  Quant  à  l'eau  distillée,  son  action  sur  le  vague 
est  plus  efficace,  mais  elle  provoque  d'autre  part  une  rigidité  du  ventricule 
si  difficilement  réversible  qu'on  ne  peut  guère  mettre  cette  action  en  évi- 
dence qu'à  l'aide  des  oreillettes  moins  sensibles.  —  A.  Schwartz. 

Dennig.  —  Rapport  de  temps  entre  la  phase  rèfractaire  et  le  développement 
de  la  contraction  cardiaque.  —  L'excitabilité  du  cœur  subit,  comme  on  sait, 
des  variations  caractéristiques  au  cours  de  la  révolution  cardiaque.  Nulle 
pendant  la  systole,  elle  réapparaît  au  début  de  la  diastole  pour  atteindre  son 
maximum  à  la  fin  de  celle-ci.  D'après  D.,  ni  l'augmentation  de  la  durée 
de  la  révolution  cardiaque  (provoquée  par  le  froid)  ni  sa  diminution  (pro- 
voquée par  la  chaleur)  ne  modifie  rien  à  cet  ordre  de  succession.  En  d'autres 
termes,  la  révolution  cardiaque  et  la  phase  rèfractaire  du  cœur  subissent 
dans  ce  cas  un  allongement  et  un  raccourcissement  parallèles.  Il  semblerait 
donc  qu'à  chaque  phase  de  la  révolution  cardiaque  dut  toujours  correspondre 
un  degré  déterminé  d'excitabilité  musculaire.  Mais  d'autres  expériences  de 
l'auteur  montrent  qu'il  n'en  est  rien.  Sous  l'influence  du  chloral  ou  du  cal- 
cium en  effet,  l'excitabilité  du  cœur  se  réveille  déjà  pendant  la  systole  et 
devient  maximale  tout  au  début  de  la  diastole.  Sous  l'influence  du  potassium 
au  contraire,  l'excitabilité  ne  réapparaît  qu'à  la  fin  delà  diastole  et  augmente 
longtemps  encore  après  le  relâchement  complet  du  muscle.  Selon  les  con- 
ditions dans  lesquelles  on  opère,  la  phase  rèfractaire  du  cœur  a  donc  une 
durée  inégale  et  coïncide  avec  des  stades  différents  de  la  révolution  car- 
diaque.  Le  rapport  entre  l'état  de  contraction  du  muscle  cardiaque  et  son 
excitabilité  est  par  conséquent  essentiellement  variable.  —  A.  Schwartz. 

a)Hofmann.  — Sur  lafibrillationdes  oreillettes  et  sasuppression  par  la  qui- 
nidine.  —Ayant  observé  que  la  quinine  exerçait  sur  l'automatisme  du  ventri- 
cule battant  spontanément  et  indépendamment  des  oreillettes,  une  action- 
telle  que  toute  extrasystole  intercalée  dans  le  rythme  initial  provoquait  une 
inhibition  de  la  systole  suivante,  H.  s'est  demandé,  si  la  suppression  de  la 
fibrillation  des  oreillettes  par  la  quinine  ne  pourrait  pas  être  expliquée  par 
un  mécanisme  analogue.  Si  l'on  considère  en  effet  la  fibrillation  des  oreil- 


54  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lettes  comme  la  résultante  d'extra-contractions  très  fréquentes  naissan  ten  des 
points  quelconques  de  la  musculature,  on  peut  très  bien  se  représenter  que 
celles-ci  puissent,  sous  l'influenee  de  la  quinine,  s'annihiler  mutuellement 
par  interférence,  selon  le  mode  indiqué  plus  haut.  L'auteur  a  soumis  cette 
hypothèse  à  une  vérification  expérimentale  en  opérant  sur  des  cœurs  de 
jeunes  chiens  isolés  et  irrigués  par  du  liquide  de  Locke.  Les  résultats  n'ont 
pas  été  favorables  à  l'hypothèse  de  l'auteur.  En  effet,  l'extrasystolie  des 
oreillettes  (provoquée  électriquement)  n'a  jamais  influencé  le  rythme  nor- 
mal de  celles-ci.  L'addition  de  quinidine  (plus  efficace  que  la  quinine)  au 
liquide  de  perfusion,  n'a  rien  changé  à  ce  résultat.  Ni  dans  ce  cas,  ni  dans  le 
premier,  les  extrasystoles  n'ont  jamais  exercé  le  moindre  pouvoir  inhibiteur 
sur  les  systoles  normales.  Par  contre,  la  contractilité  et  l'excitabilité  des 
oreillettes  ont  toujours  diminué  considérablement  sous  l'influence  de  l'alca- 
loïde, de  sorte  qu'il  devenait  dans  ces  conditions  presque  impossible  d'obtenir 
la  fibrillation  par  faradisation  du  muscle.  L'arrêt  de  la  fibrillation  spontanée 
des  oreillettes  par  la  quinidine  ou  la  quinine  procède  probablement  du 
même  mécanisme.  —  A.  Schwartz. 

b)  Hofmann  (F.  B.).  —  Les  causes  de  l'arrêt  du  cœur  après  la  première 
ligature  de  Stannius.   —   H.   apporte  une   contribution    expérimentale  au 
problème  des  causes   de  l'arrêt  du   cœur  après   la   première  ligature   de 
Stannius.  On  sait  que  pour  les  uns  l'arrêt  du  cœur  serait  motivé  par  la  ces» 
sation  des  impulsions  motrices  émanant  du  sinus,  que  pour  les  autres  au 
contraire,  il  résulterait  d'une  inhibition  due  à  l'excitation  des  fibres  intra- 
cardiaques  du  vague  par  la  ligature.  L'auteur  ayant  réussi  à  arrêter  le  cœur 
par  l'application  de  KG  en  solution  à  1  %  sur  le  sinus,  procédé  qui  paralyse 
le  sinus  sans  exciter  le  pneumogastrique,  pense  avoir  définitivement  tranché 
la  question  en  faveur  de  la  première  hypothèse.  Pour  expliquer  la  longueur 
de  l'arrêt  du  cœur  consécutif  à  la  ligature,   H.   suppose  que  les  impul- 
sions continuelles  émanant  du  sinus  exerceraient  une  action  dépressive  sur 
l'automatisme  ventriculaire  et  empêcheraient  ainsi  le  réveil  immédiat  de 
celui-ci.  A  l'appui  de  cette  hypothèse,  l'auteur  montre  que  si  l'on  soumet  le 
ventricule  séparé  du  sinus  et  battant  spontanément  à  une  série  d'excitations 
électriques  (provoquant  une  série  d'extrasystoles),  on  peut  arrêter  le  cœur 
pendant  quelques  instants,  c'est-à-dire  endormir  de  nouveau  temporairement 
l'automatisme  ventriculaire.  D'autre  part,  toutes  les  causes  favorisant  l'auto- 
matisme du  ventricule  (par  exemple  la  perfusion  du  cœur  avec  du  liquide  de 
Ringer  pauvre  en  NaCl)  diminuent  la  durée  de  l'arrêt  du  cœur  succédant  à 
la  ligature  du  sinus.  Si  l'on  pose  puis  enlève  alternativement  et  successive- 
ment plusieurs  ligatures  au  sinus,  on  peut  diminuer  progressivement  la 
durée  de  l'arrêt  du  cœur  consécutif  à  chacune  de  ces  interventions  ;  ce  fait 
met  bien  en  évidence  le  développement  progressif  des  facultés  automatiques 
du  ventricule.  —  A.  Schwartz. 

Leplat  (Georges).  —  Mensuration  de  la  pression  sanguine  dans  les 
artères  de  l'iris.  Ses  modifications  sous  l'influence  de  quelques  substances 
toxiques.  —  On  éclaire  latéralement  l'iris  de  l'œil  du  chien  vivant  au  moyen 
d'une  lentille  convexe  et  on  observe  les  pulsations  spontanées  des  deux 
artères  ciliaires  longues  et  de  leurs  branches  à  la  surface  de  l'iris,  à  la 
tension  oculaire  normale  (15  à  20  mm  Hg).  On  augmente  graduellement 
cette  tension  en  comprimant  la  cornée  au  moyen  du  dynamomètre  de  Bail- 
lart  (avec  tonomètre  de  Schiotz).  Le  pouls  s'amplifie  par  une  pesée  sur- 
ajoutée  de  30  à  45  gr.,  il   diminue   ensuite   et   s'efface  pour  une  pesée 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  55 

progressive  de  75  à  90  gr.  A  100-110  gr.,  les  artères  écrasées  sont  vides  de 
sang.  Donc  tension  diastolique  de  50  à  05  mm.  Hg  et  tension  systolique 
de  75-95  mm.  Hg.  Pas  d'influence  de  la  narcose  chloroformique.  Augmen- 
tation de  tension  artérielle  par  l'atropine,  la  cocaïne,  la  pilocarpine, 
l'éserine,  l'adrénaline,  avec  ou  sans  variations  de  tension  oculaire.  —  Léon 
Frédéricq. 


Edwards  (D.  J.).  —  Activité  segmentaire  du  cœur  de  la  limule.  —  Les 
myogrammes  des  différents  segments  du  cœur  de  la  limule  montrent  que 
la  contractilité  est  la  plus  grande  dans  les  segments  2  et  3  et  qu'elle  diminue 
vers  les  segments  postérieurs.  Les  segments  médians  et  postérieurs  mon- 
trent un  développement  plus  graduel  de  la  contraction  des  éléments  mus- 
culaires que  les  segments  antérieurs  ;  la  fin  de  la  contraction  est  moins  mar- 
quée. La  succession  de  l'activité  dans  les  différents  segments  montre  une 
activité  initiale  dans  les  segments  4  et  5  précédant  celle  du  segment  2  de 
0,04  à  0,05  seconde  et  dans  le  segment  6  précédant  celle  du  segment  8  d'en- 
viron 0,03  seconde.  Sur  le  cœur  frais  et  vigoureux  il  se  produit  une  augmen- 
tation du  tonus  présystolique  dans  les  segments  2  et  3,  qui  semble  hâter  la 
contraction  de  ces  segments  de  telle  sorte  que  parfois  elle  se  produit  en 
même  temps  ou  même  précède  celle  des  segments  moyens.  —  Paul  Boyer. 


Brocher  (Frank).  — Les  organes  pulsatiles  me'so-  et  métatergau.r  des  Lépi- 
doptères. —  Les  Lépidoptères  possèdentjdans  la  région  dorsale  des  méso-  et  mé- 
tathorax  des  organes  pulsatiles  analogues  à  ceux  que  l'auteur  a  déjà  observés 
chez  divers  Insectes,  notamment  chez  le  Dytique  (1916)  (voir  f  Année  Biol., 
XXI,  p.  176).  L'organe  mésothoracique,  situé  immédiatement  sous  le  scu- 
tellum,  est  formé  par  une  membrane  musculaire  pulsatile  tendue  sous  les 
deux  tiers  antérieurs  de  la  voûte  scutellaire,  et  dont  les  bords  s'insèrent  sur 
les  téguments  chitineux  de  cette  voûte  ;  il  y  a  ainsi  un  espace  libre  entre 
cette  membrane  et  le  scutellum,  espace  qui  est  rempli  par  du  sang  et  qui 
est  relié  directement  à  l'aorte  thoracique  par  un  canal  orienté  dorsoventra- 
lement.  Lorsque  la  membrane  pulsatile  se  contracte,  elle  s'abaisse,  s'écarte 
du  scutellum;  la  capacité  de  l'espace  sanguin  augmente,  et  le  sang,  aspiré, 
s'y  précipite,  venant  des  ailes  antérieures,  des  pattes  médianes  et  de  la 
région  antérieure  du  corps  ;  lorsque  la  contraction  cesse,  des  fibres  élasti- 
ques qui  relient  la  membrane  au  scutellum  ramènent  la  membrane  vers  le 
haut;  le  volume  de  l'espace  sanguin  diminue,  le  sang  y  est  comprimé  et 
s'engage  dans  la  branche  qui  relie  cet  espace  à  l'aorte  ;  des  valvules  placées 
à  l'orifice  supérieur  de  cette  branche  permettent  le  passage  du  sang  dans  ce 
sens,  mais  empêchent  son  retour  dans  la  cavité  sanguine. 

Le  second  organe  pulsatile,  situé  dans  la  région  médio-dorsale  du  méta- 
thorax,  est  très  peu  développé  ;  il  reçoit  du  sang  de  l'aile  postérieure  ;  il  n'a 
pas  été  observé  qu'il  communique  avec  l'aorte  ;  peut-être  déverse-t-il  le  sang 
qu'il  reçoit  dans  la  cavité  cœlomique. 

Ces  organes  pulsatiles  fonctionnent  donc  comme  de  véritables  cœurs  et 
l'organe  mésothoracique  joue  certainement  dans  la  circulation  un  rôle  plus 
important  que  le  vaisseau  dorsal.  Leur  présence  permet  au  Papillon  de.  sur- 
vivre, au  moins  pendant  un  certain  temps,  à  des  ablations  ou  des  lésions 
graves  de  l'abdomen  :  la  circulation  dans  ce  cas  se  fait  en  deux  cycles  indé- 
pendants, l'un  dans  la  région  antérieure  du  corps,  assuré  par  les  organes 
pulsatiles,  l'autre  dans  l'abdomen,  assuré  par  le  vaisseau  dorsal.  —  P.  Rémy. 


56  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Q  Production  d'énergie. 

—  Mouvements. 

a)  Stumper  (Robert).  —  Le  coefficient  de  température  de  la  locomotion  des 
Fourmis.  —  D'après  les  résultats  de  Szymansri,  la  vitesse  de  locomotion  des 
Fourmis  double  si  la  température  monte  de  11°  à  21°,  c'est-à-dire  que  Qk>  = 
2.  Les  résultats  de  l'auteur  entre  18°  et  28e  donnent  cependant  Q10  =  1,63. 
Par  conséquent,  il  faut  en  conclure  que  le  coefficient  de  température  Ql0  ne 
reste  pas  rigoureusement  constant,  mais  diminue  avec  la  température  mon- 
tante. —  H.  Cardot. 

b)  Stumper  (Robert). —  Le  coefficient  thermique  de  la  combativité  des  four- 
mis. —  En  déterminant  le  pourcentage  des  rencontres  hostiles  sur  une  piste 
donnée,  S.  trouve  11,2  %  à  20°  et  18,8  %  à  28°,  ce  qui  correspond  à  un 
coefficient  de  température  de  1,87.  Exposé  des  interprétations  qui  peuvent 
être  données  du  fait  précédent.  —  H.  Cardot. 

Eckert  (A.).  —  Les  effets  d'un  travail  musculaire  épuisant  sur  l'organisme 
humain.  —  E.  a  étudié  sur  lui-même  les  effets  d'un  travail  musculaire  épui- 
sant, en  accomplissant  sans  prendre  aucune  nourriture  et  après  avoir  jeûné 
pendant  vingt-quatre  heures,. des  courses  à  bicyclette  de  150-215  kilomètres 
par  jour.  Les  résultats  suivants  montrent  que  la  méthode  de  l'auteur  permet 
un  épuisement  presque  total  des  réserves  de  l'organisme  en  glycogène.  En 
effet,  dans  l'état  consécutif  à  l'effort  musculaire  considérable  accompli  par 
le  sujet,  le  quotient  respiratoire  tombe  exceptionnellement  bas,  à  0,54  par 
exemple  (voire  même  à  0,45,  chiffre  encore  inconnu  jusqu'alors),  le  taux  du 
sucre  sanguin  diminue  et  atteint  par  exemple  0,052  %,  la  température  s'a- 
baisse à  35,5°  et  enfin  de  grandes  quantités  d'acétone  apparaissent  dans 
l'urine.  Les  chiffres  concernant  les  échanges  gazeux  donnés  par  l'auteur 

CO2  O  Q.R. 

192  353  0,54. 

sont  motivés  en  grande  partie  par  l'abondance  de  l'acétone  urinaire.  Il  est 
cependant  impossible  (ainsi  que  le  démontre  le  calcul)  que  tout  l'oxygène 
disponible  au  delà  de  la  quantité  nécessaire  aux  combustions,  ait  pu  servir 
à  la  formation  d'acétone.  Le  Q.  R.  de  0,54  peut  donc  être  considéré  comme 
l'indice  certain  d'une  synthèse  de  glycogène  accomplie  aux  dépens  de  l'al- 
bumine des  tissus,  dont  la  fonte  est  d'ailleurs  démontrée  par  l'augmentation 
du  chiffre  de  l'azote  urinaire  (qui  passe  par  exemple  de  6  gr.  à  15  gr.  en 
vingt-quatre  heures).  Quant  aux  processus  de  combustion  on  voit,  par  com- 
paraison des  chiffres  précédents  aux  chiffres  suivants  correspondant  au 
métabolisme  de  base  de  l'auteur, 

CO2  O  Q.R. 

242  272  0,88. 

qu'ils  sont  nettement  diminués,  ce  qui  concorde  avec  l'abaissement  du 
niveau  de  la  température  et  de  la  pression  sanguine.  Ce  fait  est  en  opposi- 
tion avec  les  résultats  d'expériences  de  Benedict  et  Cathcart  qui,  en  opérant 
dans  des  conditions  analogues,  avaient  constaté  au  contraire  une  augmenta- 
tion des  processus  de  combustion.  Les  effets  d'une  nuit  passée  au  repos 
complet,  mais  sans  prendre  de  nourriture,  se  manifestent  par  une  élévation 
du  Q.  R.  à  0,73,  indice  d'une  interruption  de  la  formation  de  glycogène.  Les 


XIV.  -  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  57 

besoins  de  l'organisme  en  hydrates  de  carbone  sont  cependant  encore  loin 
d'être  satisfaits,  ainsi  qu'il  ressort  de  l'invariable  et  forte  teneur  de  l'urine 
en  acétone  et  du  faible  taux  du  sucre  sanguin.  L'organisme  semble  donc 
incapable,  la  fonte  des  tissus  étant  arrêtée  par  une  cause  quelconque,  de 
transformer  ses  réserves  de  graisses  en  glycogène.  L'apport  de  substances 
azotées  fait  immédiatement  redescendre  le  Q.  R.  à  0,48,  preuve  que  la  syn- 
thèse du  glycogène  recommence  aux  dépens  de  l'albumine  ingérée.  Mais  les 
quantités  formées  sont  insuffisantes,  car  l'acétonurie  subsiste  toujours.  Elle 
ne  disparait  complètement  qu'après  un  deuxième  repas  riche  en  hydrates 
de  carbone.  Toutes  ces  modifications  profondes  du  métabolisme  peuvent  être 
atténuées  ou  même  supprimées ,  si  le  sujet  s'alimente  au  cours  du  travail 
musculaire.  Dans  ces  conditions,  douze  heures  consécutives  de  bicyclette  ne 
font  baisser  le  Q.  R.  que  jusqu'à  0,7  seulement  et  ne  causent  qu'une  acéto- 
nurie  légère,  facilement  réductible  d'ailleurs  par  l'absorption  de  chocolat. 
L'influence  d'exercices  musculaires  épuisants  sur  la  composition  du  sang  se 
manifeste  par  une  diminution  du  taux  de  l'hémoglobine  et  une  augmenta- 
tion du  taux  de  l'albumine  du  sérum.  Mais  ces  modifications  ne  sont  pas  en 
rapport  direct  avec  le  travail  musculaire  ;  elles  ne  résultent  que  de  la  trans- 
piration abondante  qui  accompagne  celui-ci.  On  peut  en  effet  les  reproduire 
aisément  chez  un  sujet  au  repos  et  mis  passivement  en  sueur  par  un  moyen 
quelconque.  —  A.  Schwartz. 

Wheelon  (Homer)  et  Thomas  (J.  Earl  .  —  Du  caractère  rythmique  des 
contractions  du  sphincter  pylorique. —  Le  sphincterpyloriqueduchien  présente 
une  activité  rythmique  ou  des  mouvements  périodiques  qui  se  produisent  au 
rythme  de  3  à  5  par  minute.  Une  période  du  cycle  est  caractérisée  par  une 
phase  de  contraction,  une  phase  de  détente  puis  de  repos,  suivie  elle-même 
d'une  phase  d'inhibition  précédant  la  contraction  suivante.  Des  modifications 
du  tonus  du  sphincter  surviennent  au  cours  des  contractions  rythmiques,  le 
tonus  augmentant  ou  diminuant  suivant  le  raccourcissement  ou  l'allongement 
de  la  phase,'  de  détente  du  cycle  rythmique.  Le  degré  de  ces  contractions 
est  influencé  par  les  changements  de  tonicité.  Les  théories  admises  sur  les 
causes  de  la  fermeture  du  pylore  (présence  de  corps  solides  dans  l'antre,  qui 
excitent  mécaniquement  la  muqueuse  de  cette  région,  acidification  insuffi- 
sante du  contenu  gastrique,  présence  dans  le  duodénum  du  chyme  acide)  ne 
suffisent  pas  à  expliquer  tous  les  faits  (en  particulier  le  passage  pylorique 
rapide  de  l'eau  et  des  solutions  neutres  de  blanc  d'œuf  et  la  rapidité  avec 
laquelle  l'estomac  se  vide  dans  certaines  conditions  pathologiques).  Les 
fonctions  du  sphincter  pylorique  dépendent  donc  en  partie  du  moins  de  la 
motilité  gastrique.  —  Paul  Boyer. 

a)  Haberlandt  (L.).  —  Sur  le  rythme  spo?itanê  de  V estomac  de  grenouille. 
—  H.  a  étudié  graphiquement  l'automatisme  de  fragments  d'estomacs  de 
grenouille  et  essayé  d'en  localiser  l'origine.  Les  effets  de  l'ablation  de  la 
muqueuse  privant  les  préparations  de  l'influence  du  plexus  de  Meissner  ont 
été  très  variables.  Dans  un  grand  nombre  de  cas,  cette  opération,  ou  n'a 
pas  modifié  le  rythme  initial,  ou  l'a  affaibli  jusqu'à  le  supprimer  complète- 
ment. Mais  dans  d'autres  cas  (seize  fois  sur  soixante  observations)  elle  a  eu 
pour  conséquence  au  contraire  de  renforcer  les  mouvements  automatiques 
ou  même  parfois  de  les  faire  apparaître  quand  ils  avaient  fait  défaut  aupa- 
ravant. La  forte  irritation  résultant  de  l'arrachement  de  la  muqueuse  n'est 
pas  en  jeu  ici,  l'excitation  mécanique  du  fragment  par  d'autres  moyens 
(brusque  traction,  pincements,  etc.)  n'influençant  pas  le  rythme.  Il  ressort 


58  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

donc  de  ces  faits  que  les  mouvements  automatiques  de  l'estomac  sont  indé- 
pendants du  plexus  de  Meissner.  Le  rôle  de  celui-ci  consisterait,  d'après 
l'auteur,  bien  plutôt  à  les  inhiber,  qu'à  les  provoquer.  Pour  annihiler  l'in- 
fluence du  plexus  d'Auerbach  qu'il  est  impossible,  comme  on  sait,  de  sépa- 
rer mécaniquement  de  la  musculature ,  l'auteur  a  eu  recours  à  l'action  du 
froid  qui  s'était  révélé  dans  des  expériences  antérieures  sur  le  cœur  comme 
un  agent  destructeur  électif  du  système  nerveux  intracardiaque  ou  tout  au 
moins  des  terminaisons  du  vague.  Le  procédé  de  H.  (la  congélation  tempo- 
raire de  l'organe  au  moyen  d'un  jet  de  chlorure  d'éthyle),  appliqué  à  des  frag- 
ments d'estomac,  a  toujours  eu  pour  effet  de  faire  disparaître  complètement 
les  mouvements  automatiques  de  ceux-ci  tout  en  conservant  intacte  l'excita- 
bilité du  muscle.  La  perte  de  l'automatisme  ne  s'accompagnant  d'aucune 
altération  fonctionnelle  appréciable  du  tissu  musculaire,  il  faut  donc  en 
rendre  responsable  la  destruction  ou  tout  au  moins  la  paralysie  par  le  froid 
du  tissu  nerveux  (c'est-à-dire  du  plexus  d'Auerbach).  Le  rythme  spontané 
de  l'estomac  de  la  grenouille  serait  donc  neurogène,  telle  est  la  conclusion 
(en  harmonie  avec  les  résultats  des  travaux  de  Magnus  sur  l'automatisme  de 
l'intestin  des  mammifères)  des  expériences  de  H.  —  A.  Schwartz. 

Patterson  (T.  L..).  —  Le  tonus  gastrique  de  V  estomac  vide  delà  grenouille. 
—  L'estomac  normal  de  la  grenouille  possède  comme  l'ont  montré  Grey  et 
d'autres  auteurs,  une  capacité  remarquable  pour  s'adapter  au  volume  de  son 
contenu  avec  des  variations  très  minimes  de  la  pression  intragastrique. 
L'isolement  complet  ou  partiel  de  l'estomac  du  système  nerveux  central 
montre  que  les  nerfs  extrinsèques  et  intrinsèques  de  l'estomac  jouent  un  rôle 
pour  la  conservation  du  tonus  gastrique.  La  section  des  nerfs  .vago-sympa- 
thiques  avec  splanchniques  intacts  augmente  temporairement  la  capacité  de 
l'estomac.  La  section  des  nerfs  splanchniques  avec  vagues  intacts  diminue 
temporairement  la  capacité  de  l'estomac,  mais  comme  dans  le  cas  de  la  sec- 
tion des  vagues,  celle-ci  revient  complètement  à  son  chiffre  initial  au  bout  du 
même  laps  de  temps. 

La  section  simultanée  des  vagues  et  des  splanchniques  (l'estomac  étant 
ainsi  isolé  complètement  du  système  nerveux  central)  augmente  d'une  façon 
permanente  la  capacité  de  l'estomac  et  dans  ce  cas  il  n'y  a  qu'un  retour 
partiel  à  l'état  initial,  du  moins  pendant  une  période  de  trois  semaines,  et  le 
tonus  de  l'estomac  s'établit  à  un  niveau  plus  bas  que  la  normale. 

La  décérébration  n'affecte  ni  la  capacité  de  l'estomac,  ni  le  type  des  con- 
tractions. —  Paul  Boyrr. 

Metzner  (P.).  —  La  mécanique  du  mouvement  des  flagelles.  —  Après  des 
considérations  mécaniques  sur  les  mouvements  de  fils  rectilignes  ou  spirales 
dans  l'eau,  M.  constate  que  les  flagelles  des  organismes  vivants  possèdent 
la  faculté  de  se  contracter  en  tous  les  points  de  leur  surface  et  peuvent,  en 
conséquence,  produire  des  mouvements  compliqués  dont  le  résultat  final 
peut  être  modifié  par  la  résistance  de  l'eau.  Une  zone  voisine  de  l'insertion 
du  fouet  se  fait  remarquer  par  sa  souplesse  et  son  énergie.  Chez  les  Flagel- 
lâtes domine  l'oscillation  conique  ;  l'organisme  s'aspire  pour  ainsi  dire  de 
l'eau  à  l'aide  de  son  fouet.  Dans  le  Chromatium  Okeni  le  déplacement  est 
attribuable  à  un  mouvement  spirale  du  fouet.  Chez  les  Spirilles,  les  cils 
entretiennent  la  rotation  du  corps.  Les  fouets  des  Chromaties  et  des  Spirilles 
sont  composés  de  nombreux  cils  simples,  fortement  agglutinés  dans  Cliroma- 
tium}  lâchement  unis  dans  les  Spirilles.  —  F.  Péchoutre. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  59 

y))  Pigments. 

Kornfeld  (W.).  —  Rapports  des  cellules  pigmentaires  du  derme  et  de  V épi- 
derme  chez  les  Anoures.  —  Sur  des  préparations  de  la  peau  d'une  larve 
âgée  de  Rana  temporaria,  K.  a  relevé  un  grand  nombre  de  mélanophores 
dont  le  corps  cellulaire  était  engagé  mi-partie  dans  le  derme,  mi-partie  dans 
l'épidémie,  le  noyau  étant  situé  tantôt  dans  l'une,  tantôt  dans  l'autre  de  ces 
deux  couches.  Il  y  aurait  donc  migration  active,  et  l'auteur  suppose  qu'elle 
se  fait  du  derme  vers  l'épidémie.  Elle  ne  s'observe  d'ailleurs  qu'à  un  certain 
stade  de  la  vie  larvaire,  et  s'opère  de  façon  synchrone  pour  un  grand  nombre 
de  cellules.  K.  a  étudié  d'autre  part  la  peau  du  dos  de  Bombinator  pachypus 
adulte.  Il  y  a  dans. le  derme  des  quantités  prodigieuses  de  mélanophores; 
ils  envoient  de  fins  prolongements  dans  l'épiderme,  mais  le  corps  cellulaire 
reste  cantonné  dans  le  derme.  K.  compare  la  translation  d'un  mélanophore 
de  Rana  à  celle  d'une  Amibe,  alors  que  les  cellules  pigmentaires  de  Bombi- 
nator avec  leurs  ramifications  filiformes  feraient  plutôt  penser  à  des  Euglg- 
pha.  —  A.  Drzewina. 

Klein  (Gustav).  —  Études  sur  l'antochlore.  —  I.  Si  variées  que  soient 
les  couleurs  florales,  la  nature  ne  les  a  obtenues  qu'au  moyen  de  fort  peu 
de  substances.  Le  groupe  de  l'antocyanine  donne  toute  la  gamme  du  bleu 
clair  à  l'écarlate,  tandis  que  l'antochlore  fournit  les  jaunes  les  plus  divers. 
Depuis  plus  de  trois  quarts  de  siècle,  ces  colorants  sont  à  l'étude,  puisque 
déjà  en  1854,  Fbemy  et  Cloëz  donnaient  une  note  sur  la  xanthine  et  la 
xanthéine.  Puis  Hildebrand,  Rosanoff,  Prantl,  Hansen,  Weiss,  Courchet 
qui  le  premier  obtint  la  cristallisation  de  la  substance  jaune,  Dennert, 
Tschirch,  Willstàtter  apportèrent  leurs  contributions.  Dès  1916,  K.  reprit 
la  question  à  fond,  car  plusieurs/de  ses  prédécesseurs  se  contredisaient,  et 
les  lacunes  étaient  grandes.  La  couleur  jaune  des  fleurs  est  due  soit  à  la 
carotine,  soit  à  l'antochlore.  On  les  sépare  par  l'eau  dans  laquelle  la  caro- 
tine  est  insoluble,  mais  où  tout  l'antochlore  se  dissout,  contrairement  à  ce 
que  pensait  Fremy.  Sur  300  espèces  examinées  appartenant  à  tous  les 
groupes  d'Angiospermes,  60  renfermaient  de  l'antochlore,  les  autres  surtout 
de  la  carotine.  Il  n'y.  a  aucun  rapport  entre  la  répartition  des  colorants  et  la 
systématique.  L'antochlore  se  trouve  toujours  dans  l'épiderme  des  pétales. 
S'il  se  trouve  dans  la  même  cellule  que  la  carotine,  les  chromoplastes  sont 
au  fond  et  le  colorant  soluble  dans  le  haut,  surtout  si  la  cellule  est  papil- 
leuse.  Les  rapports  de  l'antochlore  et  de  l'anthocyanine  sont  remarquables. 
Ces  deux  substances  se  remplacent  l'une  l'autre,  soit  dans  des  variétés,  l'une 
jaune,  l'autre  rouge,  de  Dahlia,  de  Lînaria,  à'Althaea,  de  Primula,  etc., 
soit  même  dans  les  cellules  de  la  même  fleur,  ce  qui  donne  des  corolles 
panachées. 

L'antochlore  est  un  complexe  de  divers  corps  chimiques.  Il  est  soluble 
dans  l'eau,  les  acides,  les  alcalis,  l'alcool,  insoluble  dans  l'éther,  le  pétrole,  la 
benzine,  le  chloroforme,  le  sulfure  de  carbone.  Les  solutions  acides  et  alca- 
lines présentent  souvent  un  changement  brusque  de  couleur  avec  passage 
au  rouge  intense.  {Dahlia,  Antirrhinum,  Linaria,  Althaea,  Acacia,  Coreop- 
sis.)  Chez  Papaver,  la  jaune  passe  à  l'orange,  et  chez  Verbascum  elle  ne 
change  pas.  Toutes  les  réactions  chimiques  opérées  sur  les  composants  de 
l'antochlore  ont  démontré  leur  nature  de  glucosides.  Par  réduction  on  obtient 
des  corps  incolores  ou  rouges  du  groupe  des  flavones.  Combinés  à  des  sels 
métalliques,  ils  donnent  des  précipités  allant  du  jaune  au  rouge  et  colorent 


60  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

faiblement  des  fibres  mordancées.  Enfin,  K.  a  réussi  de  nombreuses  cristal- 
lisations qui  sont  du  plus  haut  intérêt  pour  la  microchimie.  —  H.  Spinner. 

Molisch  (Hans).  — Sur  un  changement  frappant  de  coloration  florale  par 
l'effet  de  gouttes  d'eau  et  d'acide  carbonique.  —  Des  fleurs  bleu-violet  d'Ipo- 
moea  pur  pur  ea  (L)  Lam.  frappées  par  des  gouttes  de  pluie  se  tachent  en 
rouge  vif  aux  endroits  touchés.  Ce  phénomène  est  dû  au  peu  de  gaz  carbo- 
nique dissous  par  l'eau  de  pluie  et  qui  pénètre  rapidement  dans  les  cellules 
à  anthocyanine,  même  en  l'absence  de  stomates.  Il  en  sort  avec  la  même 
rapidité  dès  que  la  fleur  est  replacée  dans  une  atmosphère  normale.  L'inté- 
rêt de  cette  observation  réside  dans  le  fait  qu'une  très  faible  élévation  du 
pourcentage  de  CO->  de  l'air  suffit  à  déterminer  un  changement  de  couleur 
in  vivo.  —  H.  Spinner. 

Boresch  (Karl).  —  La  phycoërythrine  chez  les  Cyanophycèes.  —  Il  s'agit 
ici  uniquement  des  colorants  de  Phormidium  Retzii  (A g.)  Gom.  var.  nigro- 
violaceaWille  n.  v.,  dont  la  couleur  dépend  de  la  teneur  en  fer  du  substrat. 
B.  a  réussi  à  séparer  de  la  phycocyanine  une  substance  rouge  soluble  dans 
l'eau  et  dont  le  spectre  d'absorption  rappelle  celui  de  la  phycoérythrine  des 
rhodophycées.  Il  s'en  distingue  par  un  seul  maximum  d'absorption,  près  de 
550 1,  tandis  que  chez  les  rhodophycées  il  y  en  a  trois,  dont  le  plus  caractéris- 
tique est  près  de  F.  —  H.  Spinner. 

6)  Hibernation. 

Weber  (Friedl).  —  Sur  le  ?'epos  hivernal  des  végétaux  ligneux.  —  On 
sait  depuis  longtemps  que  beaucoup  de  plantes,  lorsqu'elles  sont  tenues  au 
chaud  tout  l'hiver,  bourgeonnent  plus  tard  que  celles  qui  ne  sont  mises  en 
serre  qu'après  la  période  normale  de  repos.  W.  a  expérimenté  à  ce  sujet 
comme  suit  :  Il  a  choisi  trois  jeunes  tilleuls  de  1  m.  50  de  hauteur  et,  le 
18  octobre  1920,  après  les  avoir  empotés,  il  a  placé  le  1er  en  entier  dans 
une  cave  chauffée  à  16°  —  22°C,  le.  2e  avec  les  rameaux  au  chaud  et  les 
racines  à  l'extérieur,  le  3e  avec  les  racines  au  chaud  et  la  frondaison  à  l'air. 
Le  29  décembre  1920,  les  trois  exemplaires  furent  mis  en  serre  tempérée 
(8  à  20°  C).  Le  n°  3  bourgeonna  dès  la  mi-janvier,  et  au  commencement  de 
février  il  était  complètement  enfeuillé,  les  deux  autres  n'avaient  pas  bougé. 
Un  examen  fait  le  5  février  1921,  démontra  que  par  contre  le  n°  2  avait 
formé  beaucoup  de  nouvelles  racines,  le  n°  3  très  peu,  le  n°  1  presque  point. 
Les  parenchymes,  le  bois,  le  cambium  renfermaient,  beaucoup  de  matière 
grasse,  tandis  que  les  rayons  médullaires  étaient,  riches  en  amidon. 

La  question  du  repos  hivernal  est  aussi  importante  pour  la  greffe,  car  il 
ne  faut  pas  de  désharmonie  entre  le  porte-greffe  et  le  greffon.  De  Candolle, 
en  1832,  émettait  déjà  des  doutes  sur  la  réussite  d'une  greffe  d'un  arbre  à 
feuillage  persistant  sur  une  espèce  à  feuillage  caduc.  Il  pensait  toutefois 
que  Mespilus  japonica  devait  prendre  sur  Crataegus  oxyacantha.  Sahut  dit 
avoir  réussi  l'expérience.  "W.  l'a  reprise  en  1913.  La  frondaison  d'Eriobotrya 
japonica  est  opulente,  en  plein  hiver,  comme  si  la  plante  était  auto- 
trophe.  Donc,  le  Crataegus,  malgré  son  «  repos  hivernal  »,  fournit  abon- 
damment son  hôte  en  eau  et  en  sels  nutritifs.  La  nature  nous  offre  du  reste 
un  exemple  permanent  de  ce  phénomène  par  Viscum  album  qui  durant 
toute  la  mauvaise  saison  tire  de  son  substrat  la  sève  brute  nécessaire.  — 
H.  Spinner. 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  61 

3°  Action  des  agents  divers. 

a)  Actions  mécaniques. 

Pozerski  (E.).  —  Sur  les  trou/des  produits  chez  le  chien  par  les  oscilla- 
tions rythmiques.  —  Placés  dans  un  appareil  produisant  des  oscillations 
rythmiques,  les  chiens  présentent  des  troubles  dans  la  proportion  de  30  % 
environ  :  polypnée  et  généralement  pollakyurie.  Certains  animaux  restent 
inertes,  d'autres  sont  agités  et  ont  des  vomissements.  Le  mal  de  mer  expé- 
rimental ne  se  produit  que  si  l'estomac  est  plein.  On  constate  que  les  ani- 
maux sensibles  s'accoutument  très  rapidement.  —  H.  Cardot. 

P)  Actions  physiques. 

Shapley  (Harlow).  —  Influence  de  la  température  sur  la  locomotion  des 
fourmis,  Liometopum  apiculatum,  Mayr.  —  La  vitesse  de  locomotion  des 
fourmis  est  presque  exclusivement  sous  la  dépendance  de  la  température, 
les  autres  facteurs  météréologiques,  la  pluie  exceptée,  n'exerçant  sur  elle 
qu'une  minime  influence,  même  la  lumière  et  le  moment  de  la  journée.  Ce 
résultat  pouvait  être  prévu  si  la  vitesse  dépend  surtout  de  la  vitesse  des 
réactions  chimiques.  En  portant  en  abscisses  les  vitesses  de  locomotion  et 
en  ordonnées  les  températures,  on  obtient  une  courbe  empirique  à  concavité 
tournée  vers  les  ordonnées  négatives,  établie  de  9°  à  40°,  pour  une  observa- 
tion isolée,  l'écart  moyen  probable  ne  dépasse  pas  5  %  par  rapport  à  la 
valeur  indiquée  par  la  courbe  et  sur  l'observation  d'une  seule  fourmi,  la 
température  peut  être  déduite  à  1°  près;  l'erreur  moyenne  probable  dimi- 
nue quand  la  température  augmente  ;  la  vitesse  par  seconde  augmente  de 
0  cm.  44  à  6  cm.  60;  elle  est  à  peu  près  la  même,  que  l'animal  se  dirige 
vers  le  nid  ou  qu'il  s'en  éloigne  ;  elle  est  aussi  la  même  pour  les  grandes  ou 
pour  les  petites  ouvrières,  à  toutes  les  températures  pendant  les  mois  d'été; 
mais  après  deux  mois  de  basse  température,  les  grandes  ouvrières  sont 
plus  actives  que  les  petites.  Le  nombre  des  voyageuses  est  à  peu  près  le 
même  la  nuit  que  le  jour;  il  semble  que  le  maximum  d'activité  soit  entre 
midi  et  minuit.  Entre  14°  et  38°  la  température  ne  paraît  guère  modifier  le 
nombre  des  fourmis  dans  les  files.  —  H.  Cardot. 

Destouches  (Louis).  —  Prolongation  de  la  vie  chez  les  Galleria  mellonella. 
—  D.  soumet  des  chenilles  de  Galleria  à  des  températures  alternantes  optima 
etminima  (37°  C  et  1°  C),  à  raison  de  24  heures  pour  chaque  température, 
et  constate  que  les  journées  passées  à  1°  C  ont  peu  d'action  sur  leur  crois- 
sance physiologique.  Ce  même  système  des  températures  alternantes  pen- 
dant le  stade  papillon  a  pour  effet  de  prolonger  la  vie  des  Galleria  (30  à 
35  jours,  au  lieu  de  5  à  8  jours),  et  d'accroître  la  ponte,  d'où  la  conclusion 
que  des  «  repos  vitaux  »  par  des  passages  à  une  basse  température  favo- 
risent la  réparation  des  «  défectuosités  physiologiques  ».  —  A.  Drzewina. 

Vallot  (J.).  —  Mesure  de  l'influence  de  la  chaleur  et  de  la  lumière  sur 
l'activité  de  réduction  des  tissus  animaux  et  applications  à  l'héliothérapie.  — 
C'est  en  activant  les  phénomènes  de  réduction  que  l'héliothérapie  exerce 
son  action  bienfaisante  sur  l'organisme.  Mais  quelle  part  convient-il  d'attri- 
buer respectivement  aux  rayons  lumineux  et  aux  rayons  calorifiques?  Pour 
résoudre  ce  problème,  V.  a  utilisé  la  méthode  de  Roger  (mesure  du  temps 
de  décoloration  du  bleu  de  méthylène  en  présence  de  tissus  animaux).  Voici 


62  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  résultats  obtenus  :  A  l'obscurité,  la  réduction  est  considérable  à  38°,  mais 
s'abaisse  rapidement  avec  la  température  (6.2  à  38°,  4  à  15")-  L'action  de  la 
lumière  diffuse  est  nulle;  celle  de  la  lumière  électrique  paraît 'faible;  par 
contre,  la  lumière  solaire  augmente  considérablement  la  réduction  (dans  la 
proportion  de  2,5  à  20°  et  de  1,5  à  38°).  L'héliothérapie  doit  donc  se  prati- 
quer à  la  lumière  solaire  directe  et  dans  une  atmosphère  suffisamment 
chaude.  —  R.  de  La  Vaulx. 

y)  Action  des  substances  chimiques  et  organiques. 

a)  Keller  (R.).  —  La  polarité  électrique  des  colorants  histologiques.  (Ana- 
lysé avec  le  suivant.)   . 

b)  Keller  (R.).  —  Recherches  électroanalytiques.  —  Dans  ces  deux  courtes 
notes,  qui  annoncent  un  travail  plus  important,  K.  émet  une  théorie  élec- 
trique des  colorations  histologiques.  Les  diverses  solutions  colorantes  utili- 
sées se  divisent  pour  lui  en  électropositives  et  électronégatives  :  les  solutions 
électropositives  colorent  électivement  les  tissus,  ou  les  éléments,  dont  les 
charges  électriques  sont  négatives;  elles  donnent  ainsi,  dans  une  prépara- 
tion, une  image  que  K.  appelle  image  cathodique  ;  inversement  les  solutions 
électronégatives  colorent  les  éléments  à  charge  positive,  et  donnent  une 
image  anodique.  L'image  cathodique  type  est  fournie  par  les  sels  de  métaux 
lourds  (fer  et  cobalt),  révélés  ensuite  par  le  ferrocyanure  de  potassium  ou  le 
sulfure  d'ammonium;  l'image  anodique  type  l'est  par  la  safranine  ou  par  le 
blanc  de  rongalite  d'UNNA.  Sur  des  coupes  de  racines,  de  tiges,  de  feuilles, 
K.  a  pu  contrôler  par  le  galvanomètre  et  l'électromètre  que  son  interpréta- 
tion électrique  est  bien  exacte,  car  les  divers  tissus  ont  des  polarités  bien 
déterminées  :  dans  une  racine  d'Iris,  par  exemple,  l'image  anodique  com- 
prend les  trois  assises  corticales  externes,  les  grands  vaisseaux  du  bois  et 
surtout  l'endoderme;  l'image  cathodique  comprend  les  assises  corticales 
internes  et  le  liber. 

Cette  théorie  électrique  de  la  coloration  s'accorde  avec  la  plupart  des  faits 
connus.  D'apparentes  contradictions  se  sont  même  résolues  à  un  examen 
plus  approfondi.  C'est  ainsi  que  les  couleurs  d'aniline  ont  arrêté  Fauteur 
quelque  temps  :  il  admettait  la  donnée  classique,  que  les  colorants  basiques 
sont  électropositifs  et  les  colorants  acides  électronégatifs  ;  il  arrivait  ainsi  à 
des  contradictions  ;  mais  il  a  pu  constater  depuis  que  la  donnée  classique 
était  fausse,  et  que  la  charge  des  couleurs  d'aniline  ne  dépendait  que  de  la 
réaction  de  leurs  solutions,  ce  qui  se  trouvait  au  contraire  d'accord  avec  les 
résultats  prévus. 

Il  est  essentiel,  dans  cette  théorie,  de  tenir  compte,  non  seulement  du  co- 
lorant, mais  encore  de  son  solvant.  Si  en  effet  un  colorant  anodique  en  so- 
lution aqueuse  se  trouve  dissous  dans  un  liquide  de  constante  diélectrique 
assez  faible,  comme  l'alcool,  l'aniline  ou  la  glycérine,  il  peut  devenir  catho- 
dique :  c'est,  d'après  K.,  le  principe  de  la  coloration  des  graisses  par  des 
solutions  alcooliques  comme  celle  de  Soudan  III. 

Il  subsiste  cependant  encore  des  faits  inexplicables  :  la  coloration  par 
l'hématoxyline  ferrique,  par  exemple,  procédé  presque  identique  au  procédé 
cathodique  type  de  K.,  donne  une  image  anodique;  le  noyau,  d'ailleurs 
impénétrable  aux  colorants  sur  le  vivant,  résiste  à  toute  interprétation  élec- 
trique, si  bien  que  l'auteur  admet. qu'il  nous  fera  connaître  des  phénomènes 
ignorés.  Cette  théorie  ne  peut  d'ailleurs  rendre  encore  que  peu  de  services 
à  la  physiologie  cellulaire.  Les  cellules  animales  donnent  par  les  colorants 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE,  63 

types  des  résultats  bien  moins  clairs  que  les  cellules  végétales,  et  les  images 
vraiment  cytologiques  sont  encore  rudimentaires.  —  M.  Prenant. 

Ross  ^Ellison  L.)  et  Davis  (L.  H.).  —  Une  différence  entre  le  mécanisme 
de  l'hyper ■glycémie  par  Véther  et  par  le  chloroforme  —  R.  et  D.  anesthésient 
un  groupe  de  chiens  à  l'éther  pendant  une  demi-heure  le  premier  jour, 
pendant  quinze  minutes  le  jour  suivant  et  dosent  le  sucre  du  sang  pendant 
les  deux  expériences.  Ils  anesthésient  un  second  groupe  de  chiens  pendant 
une  demi-heure  au  chloroforme  le  premier  jour  et  quinze  minutes  à  l'éther  le 
jour  suivant,  et  ils  mesurent  la  variation  du  taux  du  sucre  du  sang  le  deuxième 
jour.  Enfin,  ils  traitent  comme  le  2e  groupe  un  3e  groupe  de  chiens  soumis 
à  un  jeûne  de  deux  jours.  La  demi-heure  d'anesthésie  à  l'éther  du  jour 
précédent  ne  diminue  pas  l'hyperglycémie  du  jour  suivant,  résultant  de 
quinze  minutes  d'anesthésie  à  l'éther.  Une  demi-heure  d'anesthésie  au  chloro- 
forme produit  le  jour  suivant  une  glycémie  plus  faible  que  la  normale,  et 
une  hyperglycémie  au-dessous  de  la  normale  après  quinze  minutes  d'anes- 
thésie à  l'éther.  Un  jeûne  de  deux  jours  précédant  une  demi-heure  d'anes- 
thésie au  chloroforme  produit  le  jour  suivant  une  glycémie  encore  plus  basse 
et  une  réaction  encore  plus  faible  à  quinze  minutes  d'anesthésie  à  l'éther 
que  chez  le  chien  qui  n'est  pas  à  jeun.  Ces  résultats,  en  conformité  avec  ceux 
de  Davis  et  Whipple  pour  lesquels  l'atteinte  hépatique  produite  par  le  chlo- 
roforme est  accentuée  par  un  jeûne  préanesthésique,  amènent  R.  et  D.  aux 
conclusions  suivantes.  L'anesthésie  à  l'éther  ne  porte  aucune  atteinte  au 
mécanisme  de  la  mobilisation  du  dextrose  le  jour  suivant.  L'atteinte  des 
cellules  hépatiques  produite  par  l'anesthésie  chloroformique  diminue  la  gly- 
cémie le  jour  suivant  et  touche  le  mécanisme  de  la  mobilisation  du  glucose 
selon  le  degré  de  cette  atteinte.  L'hyperglycémie  due  à  l'anesthésie  au  chlo- 
roforme n'est  pas  due  primitivement  à  l'action  directe  du  chloroforme  sur  le 
foie.  Probablement  le  chloroforme,  comme  l'éther,  produit  de  l'hyperglycé- 
mie principalement  par  son  action  dépressive  sur  la  sécrétion  interne  du 
pancréas.  —  Paul  Boyer. 

Mac  Arthur  (J,  W.).  —  Variations  de  la  tolérance  vis-à-vis  des  acides  et 
des  alcalis  avec  l'âge  chez  les  Planaires.  —  L&Planaria  dorotocephala  tolère  à 
tout  âge  HC1  à  concentration  d'environ  pH.  4,9  et  NaOH,  à  pH  9,2  dans  l'eau 
de  source  (pH  =  7,5  à  7,6)  dans  laquelle  elle  vit;  elle  tolère  pH  4,9  à  9,2. 
Les  individus  plus  petits,  physiologiquement  plus  jeunes  tolèrent  une  con- 
centration en  ion  H  (de  pH  =  4,7  à  pH  =  9,3)  légèrement  d'autant  plus 
forte  qu'ils  sont  plus  grands,  physiologiquement  plus  âgés,  cette  différence 
de  susceptibilité  paraissant  quelque  peu  plus  grande  du  côté  acide  que  du 
côté  alcalin  de  la  neutralité.  Les  jeunes  possèdent  un  pouvoir  plus  grand  de 
régulation  que  les  vieux.  Avec  les  concentrations  alcalines  qui  tuent  en  quel- 
ques heures,  la  susceptibilité  est  renversée  par  rapport  à  l'âge,  les  jeunes 
étant  beaucoup  plus  susceptibles  que  les  vieux. 

Avec  des  concentrations  semblables  d'acides  les  jeunes  sont  de  même  plus 
susceptibles,  mais  seulement  légèrement.  En  d'autres  termes,  de  fortes  con- 
centrations d'ions  OH  —  tendent  à  augmenter  et  de  fortes  concentrations  en 
H  -\-  tendent  à  diminuer  les  différences  de  susceptibilité  directe  entre  les  indi- 
vidus jeunes  et  âgés.  Ceci  suppose  une  augmentation  possible  de  Tacidité 
moyenne  avec  la  vieillesse  et  la  décroissance  du  métabolisme.  Les  jeunes 
contiennent  deux  fois  plus  de  catalase  que  les  planaires  âgées,  par  gramme 
du  tissu.  Dans  les  solutions  acides  libérant  CO2,  dans  lesquelles  les  vers 
vivent  pendant  quelque  temps,  ils  peuvent  généralement  prendre,  comme 


64  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

quand  l'oxygène  fait  défaut,  un  géotropisme  négatif,  phénomène  d'adapta 
tion  en  tant  que  moyen  normal  de  lutter  contre  l'excès  de  CO2.  Ces  faits 
indiquent  la  nécessité  de  tenir  compte  des  facteurs  d'âge,  de  taille  et  de  mé- 
tabolisme pour  définir  le  degré  de  tolérance  aux  agents  et  aux  conditions 
auxquelles  les  animaux  sont  soumis.  —  Paul  Boyer. 

Remy  (P.).  —  De  l'action  des  vapeurs  de  chloropicrine  sur  l'Argas 
reflexus  Fabr.  —  La  destruction  de  cet  Acarien,  qui  cause  de  si  grands  ra- 
vages dans  les  pigeonniers  et  dont  la  piqûre  peut  être  grave  pour  l'homme, 
est  très  difficile.  Sa  résistance  au  jeûne  est  extraordinaire  (6  ans  et  même 
davantage);  aucun  des  insecticides  utilisés  jusqu'ici  n'est  d'une  efficacité 
absolue.  R.  propose  les  vapeurs  de  chloropicrine,  à  la  dose  de  20  gr.  environ 
par  mètre  cube,  et  qu'on  laisse  agir  une  journée.  L'emploi  de  masques 
rendrait  l'opération  sans  danger.  —  A.  Drzewina. 

Jungmann  (W.).  —  Observations  physiologico-anatomiques  sur  l'effet  de 
l'acide  cyanhydrique  sur  les  plantes.  —  J.  a  placé  des  rameaux  et  des  feuilles 
de  Griselima  littoralis,  Prunus  Cerasus,  P.  Laurocerasus,  Ilex  aquifolium, 
Hedera  Hélix,  Syringa  vulgaris,  et  de  diverses  plantes  herbacées  dans  des 
récipients  fermés  au  contact  de  CNH.  Parmi  les  résultats  de  cette  étude, 
relevons  les  suivants  :  les  plantes  à  cuticule  épaisse  sont  moins  sensibles 
que  les  autres;  celles  qui  renferment  déjà  CNH,  ainsi  P.  Laurocerasus , 
Manihot,  Arum,  Aquileg ia  sont  aussi  sensibles  que  d'autres;  les  divers  orga- 
nes d'une  même  plante  ont  une  sensibilité  différente,  qui  varie  aussi  avec 
l'âge  de  la  plante  ;  le  gaz  pénètre  essentiellement  par  les  stomates,  puis  se 
propage  surtout  par  les  vaisseaux;  la  décoloration  qui  accompagne  cette 
pénétration  est  due  à  la  destruction  progressive  des  tissus  ;  parfois,  ainsi 
chez  P.  Laurocerasus,  il  se  forme  un  cal  protecteur  qui  isole  la  partie 
nécrosée  ;  l'assimilation  et  la  respiration  sont  suspendues  ainsi  que  les  mou- 
vements nastiques  (Oxalis  acetosella);  des  quantités  minimes  de  CNH  sont 
déjà  toxiques  ;  ainsi,  pour  arrêter  là  croissance  de  plantules  de  Pisum  sati- 
vum,  il  a  suffi  de  les  mettre  durant  trois  jours  dans  une  atmosphère  conte- 
nant de  0,00015  o/o  à  0,0012%  du  gaz  en  question.  —  H.  Spinner. 

Belt  (A.  E),  Smith  (H.  P.)  et  Whipple  (G.  H.).  —  Facteurs  relatifs  à  la 
perfusion  des  organes  et  tissus  vivants .  Solutions  artificielles  substituées  au  sérum 
sanguin  et  altérations  résultantes  des  cellules.  —  La  perfusion  physiologique 
des  organes  vivants  présente  de  très  grandes  difficultés  ;  la  plupart  des  tra- 
vaux effectués  dans  ce  domaine  ont  peu  de  valeur.  L'emploi  d'une  solution 
saline  physiologique,  solution  de  Locke,  ou  solutions  diverses  modifiées 
avec  ou  sans  globules  rouges  ne  permet  pas  une  perfusion  physiologique.  Du 
contact  de  ces  solutions  sur  les  éléments  cellulaires  des  tissus  résultent  une 
altération  profonde  ou  une  destruction  cellulaire  :  le  délit  du  liquide  à  travers 
les  vaisseaux  est  diminué;  il  se  produit  des  œdèmes,  de  la  congestion,  des 
hémorragies.  Les  facteurs  les  plus  importants,  dont  les  variations  peuvent 
toucher  profondément  les  cellules,  sont  l'aération  du  liquide  de  perfusion,  sa 
composition,  les  interruptions  dans  la  continuité  du  délit,  la  température  du 
liquide  à  son  entrée  et  à  sa  sortie  de  l'organe,  sa  pression  moyenne  et  celle 
des  pores  ;  si  un  seul  de  ces  facteurs  est  en  défaut,  les  autres  même  parfaits 
ne  le  remplacent  pas  :  une  légère  modification  du  plasma  sanguin  peut  avoir 
des  effets  profonds  sur  les  cellules,  d'où  résulterait  la  production  de  subs- 
tances toxiques  (du  groupe  des  protéines)  suffisantes  pour  causer  la  mort  de 
l'organe.  B.,  S.etW.  ont  essayé  sans  résultat,  sauf  dans  un  cas,  de  démontrer 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  65 

la  présence  de  ces  poisons  dans  le  liquide  perfusé  à  la  fin  de  l'expérience, 
mais  un  résultat  négatif  n'exclut  pas  la  possibilité  de  la  formation  de  ces 
poisons  par  les  cellules  altérées.  En  effet  un  poison  connu  d'origine  protéi- 
nique  ajouté  au  liquide  de  perfusion  peut  être  éliminé  au  bout  de  20  à  30 
minutes  de  perfusion.  De  même  B.,  S.  et  W.  ont  constaté  qu'une  dose 
énorme  de  protéose  pouvait  être  entièrement  éliminée  du  courant  sanguin 
en  une  période  de  5  minutes  après  une  injection  intraveineuse  chez  un 
chien  normal.  —  Paul  Boyer. 

a)  et  b)  Paillot  (A.).  —  Mécanisme  de  l'immunité  humorale  chez  les  In- 
sectes. —  A  la  suite  de  ses  expériences,  P.  admet  que  la  réaction  d'immu- 
nité humorale,  observée  dans  le  sang  des  chenilles  d'Agrostis  segetum  ino- 
culées avec  le  B.  rnelolonthae  non  ligue faciens  y,  peut  se  manifester,  in  vitro, 
en  dehors  de  toute  activité  cellulaire  (dans  du  sang  centrifugé),  et  sans  par- 
ticipation effective  d'un  anticorps  déterminé.  La  bactériolyse  serait  due  à  la 
rupture  de  l'équilibre  des  réactions  colloïdales  complexes,  s'établissant  entre 
les  microbes  et  le  sang.  Un  changement  insensible  dans  la  composition  de 
celui-ci,  tel  que  l'addition  d'un  électrolyte  normalement  présent  dans  le 
sang  vivant,  ou  une  faible  augmentation  de  la  teneur  en  0  suffit  à  déter- 
miner cette  rupture  d'équilibre.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Couvreur  (E.)  et  Chahovitch  (X.).  —  Sur  un  mode  de  défense  natu- 
relle contre  les  infections  microbiennes  chez  les  Invertébrés.  —  Le  sang  d'une 
part,  le  suc  digestif  d'autre  part,  chez  certains  Invertébrés  (chenilles  et 
nymphes  de  Bombyx  mort,  Escargot  en  vie  estivale),  ont  la  faculté  de 
détruire  des  microbes  (colibacille,  bacille  pyocyanique),  après  un  contact 
plus  ou  moins  prolongé.  —  A.  Drzewina. 

Lasseur  (Ph.)  et  Spillmann  (L.)-  —  Béactions  anticorps.  Etude  quanti- 
tative de  la  fixation  de  l'alexine.  —  L'exemple  le  plus  classique  de  la  réac- 
tion anticorps  est  la  réaction  de  Bordet-Gengou,  qu'on  peut  schématiser 
comme  suit  :  un  corps  étranger  A  ou  antigène  est  introduit  dans  un  orga- 
nisme B;  on  dit  que  B  est  préparé  avec  A  (Lapin  ayant  reçu  des  injections 
d'hématies  de  Mouton)  ;  le  sérum  P  de  l'animal  préparé  et  le  sérum  N  d'un 
animal  neuf  se  comportent  d'une  façon  différente  vis-à  vis  du  corps  A  ayant 
servi  à  la  préparation  ;  les  deux  sérums  P  et  N  ne  sont  donc  pas  identiques, 
le  premier  a  acquis  des  propriétés  nouvelles  qui  peuvent  être  mises  en 
évidence  par  un  réactif  spécial  qui  n'est  autre  que  le  corps  A  ;  jusqu'ici  il 
y  a  similitude  des  constantes  physiques  entre  les  sérums  neufs  et  les  sérums 
préparés  ;  on  ne  sait  donc  pas  ce  que  sont  des  anticorps,  si  ce  sont  des 
modifications  physico-chimiques  des  constituants  du  sérum,  un  accroisse- 
ment de  la  concentration  de  l'un  des  constituants  du  sérum,  ou  bien  des 
substances  définies,  plus  ou  moins  adsorbées  par  les  substances  protéiques 
du  sérum  ;  du  reste  que  l'anticorps  soit  substance  ou  propriété,  l'emploi  du 
terme  n'a  pas  d'inconvénient  et  simplifie  le  langage.  Les  réactions  de 
Widal,  Bordet-Gengou,  Wassermann  sont  universellement  connues  des 
cliniciens,  mais  l'accord  est  loin  d'être  aussi  unanime  lorsqu'il  s'agit  de 
préciser  la  valeur  des  renseignements  qu'elles  fournissent.  L.  et  S.  ont 
pensé  que  les  divergences  observées  tenaient  beaucoup  moins  aux  prin- 
cipes des  réactions  mises  en  œuvre,  qu'aux  conditions  de  l'expérimen- 
tation ;  aussi  ont-ils  repris  l'étude  de  la  fixation  de  l'alexine  sur  des  bases 
nouvelles,  en  portant  la  question  sur  le  terrain  quantitatif. 

Lorsqu'on  met  en  présence  des  quantités  convenablement  choisies  d'anti- 

L' ANNÉE  BIOLOGIQUE.  5 


66  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

gènes  (corps  microbiens  ou  extraits  correspondants),  de  sensibilisatrice 
homologue  (sérum  chauffé  de  l'animal  préparé  avec  le  même  antigène),  et 
d'alexine  (sérum  de  Cobaye  non  chauffé),  on  constate  au  bout  d'un  certain 
temps  que  le  système  ne  contient  plus  d'alexine  libre  ;  elle  a  été  fixée  par 
l'antigène,  par  un  phénomène  d'adsorption  analogue  à  celui  de  la  teinture  ; 
tout  le  monde  admet  que  cette  fixation  est  favorisée,  rendue  plus  grande, 
par  la  présence  de  l'anticorps  sensibilisatrice.  Mais  l'alexine  peut  ainsi  être 
fixée,  à  partir  d'une  certaine  concentration  en  antigène  (par  certains  anti- 
gènes), en  l'absence  de  sensibilisatrice  spécifique  ;  en  fait,  aucune  différence 
n'apparaît  entre  la  fixation  de  l'alexine  en  présence  de  sensibilisatrice,  et 
la  «  neutralisation  »  de  l'alexine  en  l'absence  d'anticorps  spécifiques  ;  au 
premier  abord  cela  paraît  détruire  la  doctrine  de  la  spécificité,  mais  un 
examen  plus  approfondi  montre  que  dans  les  réactions  anticorps-antigène, 
la  spécificité  est  d*ordre  quantitatif  et  non  d'ordre  qualitatif;  c'est  aussi  la 
conclusion  de  Nolf  (1900)  :  l'anticorps  doit  être  considéré  comme  une 
substance  qui  augmente,  dans  des  limites  plus  ou  moins  étendues,  le  coeffi- 
cient d'adsorption  des  globules  pour  les  alexines. 

Un  chapitre  est  consacré  à  l'étude  des  phénomènes  qui  aboutissent  à  la 
destruction  des  hématies  (hémolyse),  en  particulier  à  la  fixation  de  la 
sensibilisatrice  par  l'antigène,  et  aux  méthodes  de  mesure  des  sensibilisa- 
trices. Une  bibliographie  très  complète  indique  les  travaux  les  plus  impor- 
tants de  la  littérature  sérologique  actuelle.  —  L.  Cuénot. 

Murphy  (James  B.).  —  Influence  des  agents  physiques  sur  la  résistance 
des  souris  au  cancer.  —  Les  souris  qui  sont  douées  d'immunité  naturelle 
vis-à-vis  du  cancer,  présentent  après  l'inoculation  du  cancer  une  très  forte 
augmentation  du  nombre  des  lymphocytes  circulants,  et  une  hyperactivité 
des  tissus  lymphoïdes  de  la  rate  et  des  ganglions  lymphatiques.  Si  cette 
réaction  est  empêchée  par  destruction  préalable  du  tissu  lymphoïde,  l'animal 
ne  résiste  plus  vis-à-vis  de  l'inoculation  cancéreuse.  Or,  le  nombre  des 
lymphocytes  et  l'activité  des  centres  lymphoïdes  peuvent  être  augmentés 
par  deux  procédés  :  exposition  à  de  faibles  closes  de  rayons  X  et  exposition 
à  la  chaleur  sèche.  Ces  deux  agents  physiques  peuvent  conférer  l'immunité 
aux  souris  qui  en  sont  privées.  Ils  augmentent  aussi  la  résistance  des  souris 
pour  la  transplantation  de  leurs  propres  tumeurs.  Il  y  a  similitude  entre 
leur  action  et  celle  des  injections  de  tissus  vivants  homologues  ;  dans  les 
deux  cas  il  y  a  une  période  latente  avant  que  l'immunité  ne  devienne 
manifeste.  —  H.  Cardot.  \ 

Heymans  (C).  —  Sur  V  anaphylaxie  du  cœur  isolé  de  lapin.  —  Chez  le 
lapin  anaphylactisé,  la  mort  par  injection  de  venin  de  Cobra  relève  d'un 
choc  anaphylactique  cardiaque.  L'intensité  de  la  réaction  du  cœur  isolé  sous 
l'action  du  venin  croît  avec  l'état  de  préparation  anaphylactique  ;  le  choc 
anaphylactique  du  cœur  est  une  réaction  tissulaire  et  non  pas  humorale. 
L'anaphylaxie  du  cœur  n'est  pas  spécifique.  —  H.  Cardot. 

Cheplin  (Harry  A.)  et  Rettger  (Léo  F.).  —  Études  sur  la  transforma- 
tion de  la  flore  intestinale,  avec  référence  spéciale  à  l'implantation  du  Bacil- 
lus  acidophilus.  I.  Expériences  de  nutrition  avec  des  Rats  albinos.  —  On 
peut  modifier  d'une  façon  profonde  la  flore  intestinale  des  Rats,  en  ajoutant 
au  régime  normal  de  pain  et  viande,  soit  par  jour  2  gr.  de  lactose  ou  de 
dextrine,  soit  1  gr.  de  ces  hydrates  de  carbone  avec  1  cm3  de  culture  de 
Bacillus  acidophilus,  soit  enfin  2  cm8  de  la  culture  seule.  Au  bout  de  trois  à 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GENERALE.  67 

six  jours  de  ce  régime,  Bacillus  acidophilus  domine  la  flore,  déplaçant  les 
bactéries  habituelles  du  tube  intestinal,  et  cela  dans  toute  la  longueur  de 
l'intestin.  3  gr.  de  lactose  par  jour  favorisent  le  développement  du  Bacil- 
lus bifidus  de  Tissier,  qui  supplante  même  le  B.  acidopkilus.  Le  maltose,  le 
saccharose  et  le  glucose  n'exercent  aucune  influence  modificatrice.  La  pré- 
dominance de  B.  acidophilus  en  corrélation  avec  la  dose  ingérée  de  lactose 
ou  de  dextrine,  ne  tient  pas  à  l'acidité  du  contenu  intestinal,  car  celle-ci  n'est 
pas  modifiée ,  mais  seulement  au  fait  que  ces  hydrates  de  carbone  ne  sont 
pas  complètement  absorbés  dans  l'intestin  grêle,  de  sorte  qu'ils  peuvent 
atteindre  le  gros  intestin  et  y  créer  un  milieu  favorable  pour  le  développe- 
ment de  Y  acidophilus . 

L'ingestion  de  grandes  quantités  de  Bacillus  bulgaricus  (qui  n'est  pas  une 
Bactérie  de  l'intestin)  reste  absolument  sans  effet,  qu'on  le  donne  seul  ou 
associé  avec  un  hydrate  de  carbone  utilisable.  Aussi  les  auteurs  pensent-ils 
que  Metchnikoff  et  ses  continuateurs,  qui  ont  prôné  l'action  thérapeutique 
du  lait  suri  et  du  Bacille  bulgare,  ont  fait  une  erreur  expérimentale  ;  ce  qui 
a  agi  dans  leurs  expériences,  ce  n'est  pas  le  Bacille,  mais  bien  le  lait  qui  lui 
servait  de  véhicule  et  renfermait  naturellement  du  lactose  ;  Hull  et  Rettger 
ont  du  reste  montré  que  le  lait  donné  en  quantité  suffisante  à  des  Rats 
déterminait  un  rapide  développement  du  B.  acidophilus  et  la  suppression 
complète  des  autres  formes  de  Bactéries.  Il  n'est  pas  improbable  que  ce  que 
Metchnikoff  a  regardé  comme  du  Bacille  bulgare  dans  les  excréments  n'ait 
été  en  réalité  du  B.  acidophilus,  car  les  deux  organismes  se  ressemblent 
extrêmement.  Les  résultats  utiles  donnés  par  l'usage  du  yogurt  et  autres 
laits  suris  orientaux  sont  selon  toute  probabilité  dus  au  lait,  et  non  pas  aux 
bactéries  productrices  d'acides  qu'il  contient. 

//.  Expériences  de  nutrition  avec  V Homme.  —  On  obtient  l'implantation  du 
B.  acidophilus  chez  l'Homme,  par  une  administration  journalière  de  300  à 
400  gr.  de  lactose  ou  de  dextrine,  ou  de  300  cm3  d'une  culture,  ou  par  une 
combinaison  des  deux  procédés.  Une  complète  transformation  de  la  flore  en 
deux  ou  trois  jours  est  produite  par  l'usage  journalier  d'une  culture  dans  le 
lait  à' acidophilus,  à  la  dose  de  500  à  1.000  cm3.  Le  dextrose,  sucrose  et  mal- 
-tose  n'ont  pas  d'effet.  11  n'est  pas  possible  de  faire  prédominer  le  Bacillus 
bulgaricus  dans  l'intestin  humain,  pas  plus  que  dans  celui  du  Rat.  La  pré- 
sence d'une  substance  réductrice  dans  les  excréments  des  sujets  qui  reçoi- 
vent du  lactose  est  une  nouvelle  preuve  que  le  lactose  parvient  en  partie 
dans  le  gros  intestin  et  aide  à  la  création  d'un  milieu  optimum  pour  le  déve- 
loppement de  Bacillus  acidophilus.  —  L.  Cuéxot. 

Calmette.  —  L'infection  tuberculeuse  chez  les  diverses  races  humaines.  — 
La  tuberculose  est  très  irrégulièrement  répandue  dans  les  diverses  régions 
du  globe;  elle  est  surtout  fréquente  chez  les  peuples  civilisés.  Les  Européens, 
de  beaucoup  les  plus  atteints  (92  %  des  individus  âgés  de  plus  de  25  ans 
réagissent  à  la  tuberculine),  constituent  les  principaux  véhicules  du  bacille 
tuberculeux  à,  travers  le  monde.  Après  l'Europe,  c'est  en  Asie  que  la  morta- 
lité tuberculeuse  est  la  plus  élevée.  En  Afrique,  plus  on  s'éloigne  de  la  mer 
et  des  localités  fréquentées  par  les  Européens,  plus  l'infection  bacillaire  de- 
vient rare.  Les  contingents  sénégalais,  à  leur  débarquement  en  France, 
présentaient  un  pourcentage  très  faible,  4  à  5  °/c  environ  des  sujets  réagis- 
sant à  la  tuberculine  ;  mais,  à  mesure  que  leur  séjour  en  Europe  se  prolon- 
geait, le  nombre  des.  infectés,  avec  dominancede  formes  graves,  augmentait 
rapidement.  En  Australie,  la  tuberculose  est  très  répandue  dans  les  villes; 
dans  les  îles  polynésiennes  récemment  colonisées  elle  se  répand  avec  une 


68  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

intensité  terrifiante.  L'Amérique  du  Sud  recèle  des  foyers  de  tuberculose 
créés  par  la  colonisation  européenne.  Au  Mexique  et  aux  Etats-Unis,  la  mor- 
talité est  à  peu  près  la  même  qu'en  Europe.  La  tuberculose  n'existait  pas 
chez  les  Indiens  avant  la  colonisation  européenne;  aujourd'hui  elle  cause 
parmi  eux  66  %  des  décès.  Ainsi,  aucune  race  humaine  n'échappe  à  la 
tuberculose.  L'influence  du  climat  se  montre  absolument  nulle  :  la  tuber- 
culose est  aussi  répandue  et  aussi  grave  chez  les  Esquimaux  que  chez  les 
Nègres  du  Congo  ou  les  Canaques  des  Nouvelles-Hébrides.  Cependant,  su  - 
vant  les  conditions  d'existence,  la  mortalité  est  plus  ou  moins  grande. 
C.  préconise,  en  terminant,  la  vaccination  de  tous  les  hommes  et  de  tous 
les  animaux  tuberculisables.  —  A.  Drzewina. 

Hollande  (A.-Ch.).  —  Réactions  des  tissus  du  Dytiscus  marginalis  L. 
au  contact  de  larves  de  Distome  enkystées  et  fixées  aux  parois  du  tube  di- 
gestif de  l'Insecte.  —  Plus  de  65  kystes  renfermant  une  larve  vivante 
de  Distome  indéterminé  ont  été  trouvés  répartis  tout  le  long  du  tube 
digestif  d'un  D.  m.  mâle,  sauf  sur  l'intestin  antérieur,  dont  la  lumière  est 
recouverte  d'une  épaisse  couche  de  chitine  ne  pouvant  être  traversée  par 
un  parasite  ingurgité.  La  membrane  du  kyste  sécrétée  par  la  larve  est 
entourée  par  des  leucocytes-phagocytes  du  sang  de  l'Insecte  qui  restent  bien 
vivants  et  dont  les  noyaux,  non  pycnotiques,  demeurent  normaux;  ces 
leucocytes  ne  présentent  ni  dégénérescence  graisseuse,  ni  éosinophilie. 
Assez  souvent  la  couche  épaisse  des  leucocytes  est  entourée  d'une  façon 
plus  ou  moins  complète  par  des  fibres  musculaires  striées  qui  ne  sont  pas 
des  fibres  périintestinales  écartées  du  tube  digestif  par  le  parasite,  mais  des 
éléments  néoformés  dus  à  la  présence  du  kyste  même  ;  le  stimulus  de  cette 
hyperformation  semble  être  les  toxines  produites  par  le  Distome  ;  il  n'a  pas 
été  observé  de  mitoses  dans  les  noyaux  de  ces  fibres.  L'action  des  toxines 
peut  aussi  se  manifester  sur  les  trachées  voisines  des  kystes  :  il  se  produit 
parfois  une  fusion  du  cytoplasme  des  cellules  des  trachées  en  un  syncytium 
dont  les  noyaux  se  multiplient  activement,  probablement  par  division 
directe.  Manteau  leucocytaire  et  fibrilles  musculaires  striées  sont  recouverts 
assez  souvent  par  une  membrane  périkystique  formée  généralement  d'une 
seule  assise  de  cellules  dont  certaines  sont  plurinucléées  ;  cette  membrane, 
qui  doit  se  former  aux  dépens  des  cellules  de  l'endothélium  péritonéal, 
semble  exister  seulement  autour  des  kystes  âgés.  Les  cellules  digestives  et 
les  muscles  du  corps  paraissent  normaux  ;  les  cellules  adipeuses  peuvent 
avoir  un  noyau  hypertrophié  et  riche  en  chromatine,  ou  en  voie  de  division 
amitotique  ;  certaines  ont  deux  à  quatre  noyaux.  On  ne  voit  pas  que  l'in- 
festion  ait  causé  de  néoténie  ou  de  métahélie  ;  il  n'y  a  pas  de  castration 
parasitaire.  Les  cellules  des  tubes  de  Malpighi  sont  en  état  de  suractivité 
fonctionnelle  se  manifestant  par  la  production  d'un  grand  nombre  de  jeunes 
cellules,  dont  certaines  sont  plurinucléées  ;  cette  suractivité  correspondrait 
à  une  élimination  d'une  partie  des  toxines  parasitaires  au  fur  et  à  mesure 
de  leur  production.  Une  autre  partie  de  ces  toxines  est  neutralisée  par  les 
antitoxines  sécrétées  par  les  leucocytes-phagocytes  périkystiques  ;  ainsi 
l'Insecte  peut  vivre  sans  être  incommodé  avec  un  grand  nombre  de  para- 
sites, ce  qui  augmente  ses  chances  d'être  mangé  par  l'hôte  intermédiaire 
des  larves,  donc  assure  à  celles-ci  une  plus  grande  possibilité  de  continuer 
leur  cycle  évolutif.  —  P.  Rem  y. 

Weber  (A.).  —  Recherches  sur  la  toxicité  du  milieu  intérieur  des  Batra- 
ciens Urodèles  vis-à-vis  de  leurs  œufs.  — Les  oeufs  de  Triton  alpestris,  greffés 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  69 

dans  la  cavité  péritonéale  d'adultes  de  même  espèce,  sont  tués  rapidement 
(en  5  minutes  environ)  s'ils  sont  inoculés  à  des  mâles,  un  peu  moins  vite 
(10  minutes)  chez  les  femelles.  En  greffant  des  œufs  en  série,  la  toxicité  de 
l'adulte  vi.s-à-vis  de  l'œuf  disparaît,  comme  si  la  substance  toxique  était  peu 
à  peu  absorbée.  La  greffe  sur  des  Tritons  maintenus  en  captivité  retarde  le 
développement,  mais  ne  tue  pas  les  œufs.  In  vitro,  avec  du  sang  de  Triton 
on  obtient  des  résultats  analogues  ;  le  sang  de  femelles  est  toujours  plus 
toxique  pour  les  œufs  que  celui  de  mâles.  W.  suppose  que  c'est  cette  subs- 
tance toxique  qui  empêche  normalement  les  œufs  de  se  développer  dans 
l'oviducte  avant  la  ponte.  Cependant,  en  greffant  les  œufs  de  Triton  sur 
Spelerpes  fuscus  qui  est  ovovivipare,  on  obtient  les  mêmes  résultats  que  ci- 
dessus.  —  A.  Drzewina. 

Henn  (Samuel  Chester).  —  L'effet  de  la  splënectomie  sur  la  croissance  des 
jeunes.  —  La  rate  n'est  pas  indispensable  à  la  vie  des  jeunes  rats,  des  la- 
pins, des  petits  chats  et  des  petits  chiens.  La  splénectomie  a  une  influence 
négligeable  sur  la  croissance  des  rats,  des  lapins  et  des  petits  chats  (les 
courbes  de  poids  de  l'animal  splénectomisé  et  de  l'animal  contrôle  sont  à 
peu  près  identiques  avec  seulement  des  chiffres  légèrement  plus  élevés  dans 
la  première,  cette  différence  ne  dépassant  pas  10  gr.  chez  le  rat).  Chez  le 
chien,  Cachigara  Takayi  et  Mann  ont  trouvé  des  résultats  semblables.  L'opé- 
ration n'a  aucune  action  sur  la  croissance  des  jeunes  rats.  Chez  les  chiens 
splénectomisés  jeunes  il  y  a  une  diminution  du  temps  de  coagulation.  Plus 
l'animal  a  été  dératé  jeune  et  plus  la  coagulation  se  fait  rapidement.  Les 
globules  des  jeunes  chiens  splénectomisés,  de  même  que  ceux  des  animaux 
adultes,  ont  la  même  propriété  de  résister  beaucoup  plus  aux  solutions  hypo- 
toniques  de  chlorure  de  sodium,  que  les  animaux  témoins  opérés  ou  non 
opérés.  Une  augmentation  des  cellules  de  Kupffer  dans  le  foie  accompagne 
la  splénectomie,  ainsi  que  des  modifications  des  glandes  lymphatiques  et  de 
la  moelle  osseuse  indiquant  une  fonction  compensatrice  d'une  partie  de  ces 
tissus  qui  suppléerait  un  facteur  qui  ferait  défaut  pour  la  formation  et  la 
destruction  du  sang.  La  moelle  osseuse  des  rats  splénectomisés  est  très  riche 
en  éléments  cellulaires  :  myélocytes,  érythrocytes  mononucléaires,  cellules 
multinucléées.  La  moelle  osseuse  du  lapin  dératé  est  rouge  et  celle  du  té- 
moin jaune;  il  en  est  de  même  chez  le  chien.  Les  chiens  mâles  et  les  rats 
des  deux  sexes  ne  sont  pas  rendus  stériles  par  l'ablation  de  la  rate  faite  dans 
leur  jeune  âge.  —  Paul  Boyer. 

8)  Tactismes  et  tropismes. 

a)  Manquât  (Maurice).  — Sur  le  phototropisme  de  Leucoma  phocorrhoea. 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Sur  la  théorie  des  tropismes  dans  le  comportement  animal.   — 

Cet  ouvrage  comprend  une  bibliographie  critique  très  étendue  des  travaux 
sur  les  tropismes  animaux,  en  première  ligne  ceux  de  J.  Loeb,  puis  de 
Jennings,  puis  ceux  des  naturalistes  qui  sans  systématiser  ont  publié  des 
expériences  sur  ce  sujet,  et  enfin  ceux  des  adversaires  du  concept  pure- 
ment mécanique  des  tropismes.  Une  partie  originale  est  constituée  par  des 
expériences  avec  des  espèces  'Classiques,  des  jeunes  chenilles  de  Leucoma 
phœorrhœa  (déjà  étudiées  par  Loeb)  et  des  Hélix  arbustorum  :  les  chenilles, 
dans  un  tube  horizontal,  rampent  vers  la  lumière  ou  vers  plus  de  lumière, 
d'une  façon  rectiligne  dans  l'ensemble,  mais  sinueuse  et  souvent  hésitante 
dans  le  détail;   sorties  du  tube,  sur  une   surface  plane  horizontale,   elles 


70  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

divergent  en  éventail  sans  souci  apparent  de  la  direction  des  rayons  lumi- 
neux; dans  un  tube  vertical,  elles  montent  d'une  façon  plus  ou  moins  recti- 
ligne  et  arrivées  en  haut  à  l'orifice,  continuent  à  monter  en  divaguant  dans 
tous  les  sens  ou  bien  redescendent  le  long  du  tube  ;  jmaintenues  en  |tube 
absolument  obscur,  elles  se  décident  après  une  assez  longue  hésitation,  à 
l'explorer.  Des  chenilles  aveugles  se  comportent  comme  des  chenilles  nor- 
males. Placées  sur  des  branches  dans  l'obscurité  complète,  après  un  temps 
assez  long  (deux  jours),  elles  montent  aux  bourgeons  et  les  dévorent.  En 
résumé,  on  peut  penser  que  c'est  la  loi  de  la  faim,  c'est-à-dire  de  l'intérêt 
qui  domine  le  comportement  des  chenilles;  elles  ont  de  X attrait  pour  la 
lumière,  mais  la  lumière  n'exerce  pas  sur  elles  une  attraction  impérative  ; 
elles  ont  une  tendances  monter,  aucune  force  mécanique  ne  les  y  oblige.  — 
Hélix  arbustorum  recherche  avant  tout  l'humidité  pour  ne  pas  se  déshydrater; 
dans  la  nature,  surtout  au  soleil,  l'humidité  se  trouve  à  l'ombre,  d'où  Y  Hélix 
recherche  l'ombre  ;  placé  en  lumière  solaire,  il  fuit  rapidement  la  source 
lumineuse,  à  moins  que  le  sol  ne  soit  très  chaud,  auquel  cas  il  rentre  dans 
sa  coquille  et  colle  son  péristome  au  substratum;  en  lumière  diffuse,  ses 
mouvements  l'éloignent  en  général  de  la  source  lumineuse,  mais  d'une 
façon  lente,  irrégulière  et  très  variée;  il  ne  suit  jamais  une  trajectoire  qui 
paraisse  imposée  par  la  lumière.  Affamé,  il  se  dirige,  pour  atteindre  l'aliment 
qu'il  a  perçu  à  courte  distance,  vers  une  source  lumineuse  si  cela  est  néces- 
saire, ou  bien  passe  de  l'ombre  au  soleil.  //.  arbustorum.  fuit  la  lumière  arti- 
ficielle quand  il  n'y  est  pas  habitué,  mais  si  cette  lumière  est  froide,  au  bout 
d'un  certain  temps,  il  n'en  tient  plus  compte.  L'ébortmé  se  comporte  comme 
le  voyant,  à  cette  différence  près  qu'il  a  plus  d'hésitation  dans  sa  marche; 
l'aveugle  fait  de  même  avec  plus  d'hésitation  encore.  Les  écrans  noirs  pro- 
duisent sur  Hélix  des  erreurs  de  direction  par  leur  ressemblance  avec  des 
zones  d'ombre.  M.  n'a  pas  vérifié  les  assertions  de  Buddenbrock  (1920)  sur 
laTonusfonction  et  la  Lichtcompasreaction  des  Hélix.  Des  recherches  anté- 
rieures et  des  siennes,  M.  conclut  contre  la  théorie  loebienne  des  tropismes; 
l'activité  physiologique  des  animaux  n'est  pas  réglée  par  un  physico-chi- 
misme  rigide,  mais  en  fait  par  la  loi  de  l'intérêt,  c'est-à-dire  que  l'animal 
est  organisé  de  telle  sorte  que  tous  ses  actes  paraissent  avoir  comme  fin  sa 
propre  conservation  et  celle  de  son  espèce;  c'est  la  sensibilité,  consciente  ou 
non,  qui  indique  à  l'organisme  quels  sont,  parmi  les  stimuli  externes,  ceux 
qui  peuvent  le  maintenir  dans  une  voie  avantageuse  ou  ceux  qui  risquent 
de  l'en  écarter;  M.  appelle  déterminisme  biologique  cette  recherche  obliga- 
toire pour  l'animal  de  son  propre  intérêt;  alors  que  Lgeb  et  son  école  ne 
veulent  voir  que  le  déterminisme  qui  actionne  l'animal  en  dehors  de  son 
individualité,  M.  considère  que  le  déterminisme  est  en  dedans  ;  néanmoins 
le  mot  tropisme  peut  être  conservé  pour  indiquer  un  phénomène  statistique, 
déclanchement  d'un  mouvement  d'orientation  en  rapport  avec  un  stimulus 
externe,  sans  impliquer  un  concept  mécaniste.  —  L.  Cuénot. 

Goldsmith  (M.).  —  Les  réactions  phototropiques  de  quelques  animaux  ma- 
rins. —  Afin  d'éprouver  l'exactitude  de  la  théorie  de  Lgeb,  l'auteur  étudie  le 
phototropisme  de  quelques  organismes  marins  (Convulata,  Mysis,  Copé- 
podes,  etc.),  en  s'efforçant  de  mettre  en  opposition  les  deux  facteurs  sup- 
posés actifs  :  direction  et  intensité  de  la  lumière.  Les  différents  dispositifs 
employés  sont  agencés  de  telle  sorte,  que  l'animal  qui  se  dirigerait  vers  la 
source  de  lumière  en  suivant  la  direction  des  rayons,  finirait  par  se  trouver 
dans  une  région  d'éclairement  moindre.  Or,  l'expérience  montre  qu'en  aucun 
cas,  les  animaux  ne  franchissent  la  limite  de  la  région  obscure,  c'est-à-dire 


XIV.  —  PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  71 

ne  quittent  la  région  éclairée  pour  se  diriger  vers  la  source  de  lumière. 
G.  conclut,  contrairement  à  Loeb,  que  l'animal  n'est  pas  soumis  à  une 
orientation,  aboutissant  à  une  action  symétrique  de  la  lumière  de  part  et 
d'autre  de  l'axe  du  corps,  mais  qu'il  gagne,  par  des  mouvements  d'allures 
diverses  (zigzags,  détours)  la  région  la  plus  éclairée  et  s'y  maintient  dans 
une  position  quelconque  par  rapport  à  la  direction  des  rayons  lumineux.  — 
R.  de  La  Vaulx. 

Oehlkers  (Friedrich).  —  Analyse  physiologique  des  tropismes  post floraux 
du  pédoncule  de  Trppaeolum  majus.  —  O.  a  opéré  sur  des  pédoncules  livrés 
les  uns  aux  influences  des  tropismes,  tandis  que  d'autres  y  étaient  soustraits 
par  l'emploi  d'un  clinostat  intermittent  et  d'un  éclairage  alternatif.  Des 
expériences  dans  l'obscurité  ont  permis  d'éliminer  le  phototropisme  seul. 
Dans  tous  les  cas,  il  a  été  observé  des  supercourbures  et  la  formation  de 
boucles.  Ces  résultats  démontrent  que  ces  réactions  ne  sont  des  nasties  que 
par  élimination  des  tropismes  et  que  si  ces  derniers  ont  une  action  prépon- 
dérante, les  supercourbures  ne  peuvent  être  produites  que  par  la  croissance 
basipète  du  pédoncule  floral.  Si  l'on  opère  sur  des  fleurs  en  bouton  il  n'y  a 
pas  formation  de  boucles.  Il  n'y  a  aucun  rapport  entre  la  fécondation  et  les 
supercourbures,  ces  dernières  se  produisant  aussi  avec  des  fleurs  non  fécon- 
dées. —  H.  Spinner. 

Guttenberg  (Hermann  von).  —  Etudes  sur  le  phototropisme  des  végé- 
taux. III.  Y  a-t-il  une  loi  du  sinus  pour  le  phototropisme  ?  —  Dès  1913,  G.  a 

étudié  expérimentalement  les  rapports  existant  entre  l'excitation  phototro- 
pique d'organes  à  faces  parallèles  et  la  valeur  de  l'angle  d'incidence  de  la 
lumière.  On  sait  que  l'éclairement  d'une  surface  par  des  rayons  parallèles 
est  proportionnel  au  cosinus  de  l'angle  d'incidence  ou  au  sinus  de  l'angle 
complémentaire.  C'est  ce  dernier  que  G.  utilise  dans  son  travail  actuel.  Si  l'on 
considère  des  coléoptiles  d'Avena  saliva,  on  s'aperçoit  bien  vite  que,  si  les 
faces  en  sont  parallèles  à  la  base,  elles  se  rapprochent  au  sommet,  surtout 
aux  2  derniers  millimètres.  En  le  négligeant,  Noack  par  exemple,  a  commis  des 
erreurs  d'appréciation  que  G.  a  su  éviter.  Cette  obliquité  des  faces  au  som- 
met provoque  une  déviation  ±  de  10°  environ,  dont  il  faut  tenir  compte.  L'au- 
teur a  utilisé  par  ses  mesures  la  méthode  des  compensations,  qui  consiste  à 
éclairer  deux  faces  opposées  sous  des  angles  différents,  mais  avec  des  inten- 
sités différentes  aussi,  de  façon  que  la  coléoptile  croisse  en  ligne  droite.  On 
constate  alors  que,  pour  les  angles  de  15"  à  90°,  le  produit  de  l'intensité 
lumineuse  par  le  sinus  de  l'angle  complémentaire  est  à  peu  près  constant:  il 
ne  varie  que  de  11,9  à  13,7.  Si,  pour  les  angles  obtus,  on  obtient  des  nom- 
bres allant  jusqu'à  30,3  pour  lfifl",  c'est  que  tout  ou  partie  de  la  lumière  est 
directement  réfléchie  à  cause  de  l'ouverture  de  l'angle.  La  loi  du  sinus 
paraît  donc  vérifiée.  —  H.  Spinner. 

Collander  (Rimai*).  —  A  propos  des  -réactions  thermotropiques  de  la 
racine.  —  C.  avait  en  1918  soutenu  le  point  de  vue  que  les  tropismes  de  la 
racine  décrits  il  y  a  une  quarantaine  d'années  étaient  d'origine  thermique, 
comme  l'admettaient  du  reste  ceux  qui  les  avaient  découverts.  Sierp,  en 
1919,  contredit  cette  manière  de  voir,  de  sorte  que  C.  reprend  aujourd'hui 
tous  ses  arguments  pour  démontrer  que  nous  avons  bien  affaire  à  un  ther- 
motropisme  et  non  à  un  hydrotropisme.  —  H.  Spinner. 

Stern  (Kurt).  —  Etude   de  phénomènes   d'électronastie  polaire.  —  Dès 


72  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

1776,  M.  Comus  relate  dans  ses  Expériences  électriques  les  réactions  de 
Mimosa  pudica  envers  les  excitations  électriques.  En  1809,  J.  W.  Ritter 
reprend  la  question  en  parallèle  avec  de  semblables  expériences  sur  des 
grenouilles.  Ce  fut  lui  qui  découvrit  la  polarité  de  Mimosa,  établissant  que 
c'était  tantôt  le  pôle  +,  tantôt  le  pôle  —  seuls,  tantôt  tous  les  deux  qui  déclen- 
chaient une  réaction.  En  1906,  l'hindou  Ch.  I.  Bose  ressuscita  la  question 
en  l'élargissant  quant  à  la  technique  et  en  l'étendant  à  d'autres  espèces  végé- 
tales. St.  précise  enfin  certaines  expériences.  En  travaillant  sur  des  fleurs 
de  Berberis,  dont  les  étamines  sont  très  sensibles,  sur  des  feuilles  de  Bio- 
phytum  sensitivum  dont  les  folioles  effectuent  à  de  hautes  températures  des 
mouvements  autonomes  et  sur  Mimosa  pudica,  il  établit  les  règles  sui- 
vantes :  Chez  Berberis,  on  constate  la  flexion  des  étamines  dans  les  fleurs 
chez  lesquelles  le  pôle  -j-  est  posé  sur  le  stigmate  ;  si  c'est  le  pôle  — ,  il  n'y 
a  dans  la  règle  aucune  réaction.  Chez  Biophytum  la  réaction  se  propage  du 
pôle  —  à  l'anode.  Chez  Mimosa,  la  plante  jeune  présente  une  polarité  +, 
puis  passe  par  un  stade  d'indifférence  pour  passer  avec  l'âge  à  une  polarité  — . 
—  H.  Spinner. 

Galiano  (E.  Fernandez).  — Sur  les  réactions  chimiotactiques  du  Flagellé 
Chilomonas.  —  G.  confirme  les  résultats  de  Garrey  et  ceux  de  Jennings  et 
Moore  au  sujet  du  chimiotactisme  des  Chilomonas  vis-à-vis  des  divers 
acides.  La  réaction  vis-à-vis  des  acides  très  étendus,  et  aussi  vis-à-vis  de 
l'eau  distillée,  quand  on  les  fait  très  lentement  pénétrer  dans  le  liquide  de 
culture,  se  fait  en  trois  temps  :  1°  phase  de  recul  ;  2°  rassemblement  en 
anneau  autour  de  la  goutte  introduite;  3°  accumulation  au  milieu  de  la 
goutte  même.  —  A.  Drzewina. 


CHAPITRE  XV 

L'hérédité 


Bridges  (Calvin  B.).  —  The  mutant  Crossveinless  in  Drosophila  melano- 
gaster.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  11,  660-663,  1920.) 

[75 

Broman  (I.).  —  Zur  Frage  der  Gen-Neubildung  und  der  «  Vererbung 
erworbener  Eigenschaften  ».  (Anat.  Anz.,  LIV,  457-463,  1921.)  [73 

Chappelier  (Albert).  —  Contribution  à  Vétude  de  V hybridation  et  de  Vin- 
tersexualité  chez  les  Oiseaux.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  Suppl.  IV,  163  pp., 
2  pi.,  71  fig.,  1921.)  [76 

Key  (Wilhelmine  E.).  —  Heredity  and  social  fitness.  A  study  of  differen- 
tial  mating  in  a  Pennsylvania  family.  (Publ.  Carnegie  Inst.  Washing- 
ton, N°  296,  102  pp.,  2  diagr.,  1920.)  '  [74 

Little  (C.  C).  —  Factors  influencing  the  growth  of  on  transplantable  tumor 
in  mice.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXI,  307-326,  2  diagr.,  1  fig.,  1920.)      [77 

a)  Sturtevant  (A.  H.).  —  Genetic  studies  on  Drosophila  simulans.  I.  Intro- 
duction. Ilybrids  xoith  Drosophila  melanogaster.  (Genetics,  V,  488-500, 
1920.)  [Analysé  avec  les  suivants 


XV.  —  L'HÉRÉDITÉ.  73 

b)  Sturtevant  (A.  H.)  —  Id.,  II.  Sex-linked  r/roup  of  gènes.  (Ibid.,  VI, 
43-64,  1921.)  [Id. 

c)  —  —  Id.,  III.  Autosomal gènes.  General  discussion  (Ibid.,  179-207,  1921.) 

[74 

Tischler  (G.).  —  Ueber  die  sogenannte  «  Èrbsubstanzen  und  ihre  Lokalisa- 
tion  in  der  Pflanzenzelle.  (Biol.  Zentràlbl.,  XL,  15-28,  1920.)  [73 

Weinstein  (Alexander).  —  Hotnologous  gènes  and  linear  linkage  in  Dro- 
sophila  virilis.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI;  Nu  11,  625-639, 
1920.)  [75 


a.  Généralités. 

Tischler  (G.).  —  Les  substances  dites  héréditaires  et  leur  localisation 
dans  la  cellule  végétale.  —  Considérations  historiques  et  spéculatives  où 
l'auteur  n'a  d'autre  but  que  d'appeler  la  discussion  sur  certains  points  de 
première  importance  dans  les  questions  d'hérédité.  Le  terme  «  substances 
héréditaires  »  n'est  pas  recommandable,  parce  qu'il  a  plusieurs  sens.  C'est 
pour  cela  qu'on  a  considéré  les  gènes  enzymoïdes  comme  les  déterminants 
principaux  du  développement.  Ils  sont  attachés  au  noyau,  mais  ils  ne  trans- 
mettent qu'une  partie  des  caractères,  l'autre  est  sous  la  dépendance  des 
plastides  et  du  cytoplasma.  On  ne  peut  pas  affirmer  que  les  nuciéoprotéides 
soient  toujours  liés  aux  gènes,  car  on  en  trouve  aussi  dans  le  cytoplasma. 
Si  l'on  veut  lier  l'hérédité  à  des  questions  de  chimie,  il  faut  adopter  l'une 
des  trois  hypothèses  suivantes  :  ou  bien  les  nuciéoprotéides  du  noyau  sont 
autres  que  ceux  du  protoplasma,  ou  bien  les  nuciéoprotéides  du  noyau  pro- 
duisent seuls  les  gènes  ou  du  moins  les  progènes,  ou  enfin  les  gènes  sont 
chimiquement  indépendants  des  nuciéoprotéides  du  noyau.  On  admet  géné- 
ralement la  localisation  des  gènes  dans  le  noyau;  mais,  contrairement  à 
Morgan,  l'auteur  ne  croit  pas  à  un  échange  de  parties  de  chromosomes  dans 
la  diakinèse.  Des  facteurs  externes,  tels  que  les  parasites  peuvent  produire, 
ou  du  moins  exalter,  des  gènes  qui,  dans  le  développement  normal,  ne  sont 
pas  reconnaissables.  —  F.  Péciioutre. 

b.  Transmissibilité  des  caractères. 

(3)  Hérédité  des  caractères  acquis. 

Broman  (I.).  —  Sur  la  question  de  la  néoformation  de  gènes  et  de 
V  «  hérédité  des  caractères  acquis  ».  —  B.  répond  ici  à  Fick  et  à  Maurer, 
qui  ont  récemment  (Ann.  Biol.,  1920  et  1921)  cité  des  faits  ne  pouvant  s'ex- 
pliquer, d'après  eux,  que  si  l'on  admet  l'hérédité  des  caractères  acquis. 
L'un  des  exemples  de  Maurer,  tiré  de  la  structure  musculaire  du  côlon,  ne 
signifie  rien,  d'après  B.,  car  cette  structure  n'a  pu,  à  aucun  moment,  être 
déterminée  par  les  matières  fécales,  comme  l'admet  Maurer.  L'autre  exemple 
de  Maurer,  tiré  de  la  perforation  du  sac  branchial  chez  les  larves  d'Anoures, 
ainsi  que  celui  de  Fick,  tiré  de  la  genèse  des  articulations,  s'expliquent 
aussi  bien  par  une  mutation  ou  une  nouvelle  combinaison  de  gènes.  — 
M.  Prenant. 


74  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

c.   Transmission  des  caractères. 

a)  Hérédité  dans  l'amphimixie. 

Key  (Wilhelmine  E.).  —  Hérédité  et  aptitudes  sociales.  —  L'auteur  a 
pu  étudier  1.822  individus  représentant  près  de  la  moitié  de  la  descen- 
dance directe  de  deux  couples  d'immigrés  allemands.  L'observation  a 
porté  principalement  sur  l'aptitude  au  calcul,  la  persévérance  et  la  com- 
bativité. Ces  caractéristiques,  particulièrement  la  première,  semblent  se 
transmettre  suivant  les  lois  de  Mendel.  La  longévité  est  plus  grande  dans 
les  lignées  de  niveau  supérieur,  tandis  que  la  fécondité  s'est  montrée  par- 
tout en  décroissance.  Ce  sont  les  individus  les  plus  capables  qui  s'expa- 
trient le  plus  facilement  et  les  difficultés  qu'ils  peuvent  rencontrer,  loin 
de  leur  nuire,  développent  leur  valeur  sociale.  Par  contre,  les  incapables 
demeurent  presque  tous  dans  leur  lieu  d'origine  et  deviennent  souvent 
à  charge'  à  la  communauté.  Le  plus  grand  intérêt  de  cette  étude  généti- 
que est  de  montrer  le  rôle  infime  joué  par  les  circonstances  extérieures 
dans  la  formation  de  la  personnalité  morale  et  de  souligner  la  toute-puis- 
sance des  facteurs  héréditaires.  On  voit  le  niveau  mental  s'abaisser  ou 
s'élever  suivant  la  nature  des  unions  contractées  par  les  ascendants.  K. 
conclut  en  préconisant  les  méthodes  si  souvent  proposées  par  les  généti- 
ciens pour  l'amélioration  de  la  race  :  isolement  ou,  même,  stérilisation  des 
individus  les  plus  tarés,  contrôle  des  mariages  et  de  l'immigration,  etc. 
—  R.  de  La  Vaulx. 

ô)  Hérédité  dans  le  croisement.  Etudes  mendéliennes. 

a,  b,  c)  Sturtevant  (A.  H.).  —  Etudes  génétiques  sur  Drosophila  simu- 
lans)[TX.,  XVI,  c,  5]—  D.  simulans  possède,  à  peu  près,  la  même  répartition 
géographique  que  D.  melanogaster,  et  ne  se  distingue  guère  de  celle-ci  que 
par  la  forme  des  parties  génitales  mâles.  Malgré  cela,  le  croisement  des 
espèces  est  difficile  à  réaliser  et  ne  donne  naissance  qu'à  des  individus 
stériles,  porteurs  de  gonades  rudimentaires.  Ces  hybrides  sont  morpholo- 
giquement intermédiaires  entre  les  parents  et  présentent  souvent  des  ca- 
ractères nouveaux,  inconnus  chez  les  ascendants.  Le  croisement  D.  me- 
lanogaster 9  X  />■  simulans  cf  ne  produit  que  des  femelles  (sauf  lorsque 
la  mère  a  la  constitution  XXY).  Par  contre,  le  croisement  inverse  donne 
une  majorité  de  mâles.  Cette  répartition  anormale  des  sexes  n'est  pas  im- 
putable à  la  transformation  d'un  sexe  dans  l'autre  cas  des  Papillons  de 
£.  Goldschmidt  et  de  Harrisson),  ni  à  une  particularité  de  la  maturation 
de  l'œuf,  comme  cela  parait  se  produire  pour  les  Tourterelles  de  Riddle, 
puisque  la  Q  de  D.  est  homozygote.  On  ne  peut  davantage  l'attribuer  à  des 
causes  mécaniques  car  les  deux  types  de  larves  (cf  et  Q)  peuvent  sortir 
de  l'œuf.  Il  faut  admettre  l'existence  d'une  motilité  préférentielle,  due  à 
des  causes  internes  :  la  rencontre  d'un  cytoplasme  ovulaire  de  D.  s.  et  d'un 
X  de  B.  m.  ne  paraît  pas  compatible  avec  le  maintien  de  la  vie  chez  les 
hybrides,  tandis  que  la  présence  d'un  X  simulans   semble  indispensable. 

D.  sùmdans  a  la  même  constitution  chromosomique  que  D.  melanogaster. 
On  a  trouvé  8  mutations  se.r-linked,  6  sur  le  2e  chromosome  et  7  sur  le  3e. 
Ces  mutations  sont  semblables  à  celles  quisont  déjà  connues  chez  B.  melano- 
gaster et  forment  avec  celles-ci  des  allélomorphes.  Les  unes  et  les  autres  mon- 
trent, chez  les  hybrides,  les  mêmes  relations  de  dominance  et  de  récessivité 
que  dans  les  deux  espèces  parentes.  Les  différences  dans  les  pourcentages 


XV.  -  L'HEREDITE.  75 

des  crossing-orer  indiquent  que  les  gènes,  bien  que  se  suivant  dans  le 
même  ordre,  n'occupent  pas  exactement  le  même  emplacement  sur  le  chro- 
mosome chez  D.  s.  et  D.  m.  On  a  observé  des  cas  de  non-disjonction  (Ç> 
=  XXY,  cf  =  XO)  et  deux  exemples  de  mutations  somatiques,  non  héré- 
ditaires. 

S.  a  trouvé,  au  cours  de  ses  élevages,  7  gynandromorphes  comparables 
à  ceux  qui  ont  été  décrits  chez  D.  melanogaster,  et  224  intersexués.  La 
répartition  des  sexes  dans  les  pontes  et  l'étude  génétique  montrent  que  ces 
intersexués  sont  des  femelles  (XX)  modifiées  par  un  gène  récessif  situé  sur 
le  2e  chromosome.  Ils  sont  morphologiquement  intermédiaires  entre  les 
deux  sexes  et  présentent  souvent  un  caractère  nouveau  (aile  élargie).  Il 
faut  souligner  le  fait  que  ces  gynandromorphes  et  ces  intersexués  ne  sont 
pas  des  hybrides. 

Il  est  pratiquement  très  difficile  d'affirmer  que  deux  mutations  sont  sem- 
blables, car  le  même  aspect  morphologique  peut  être  déterminé  par  deux 
gènes  différents,  et,  par  contre,  les  mêmes  gènes  peuvent,  suivant  les  espèces 
(en  raison  des  interactions  possibles  avec  les  autres  facteurs),  produire  des 
effets  dissemblables.  Pourtant,  le  fait  que  les  gènes  produisant  des  effets 
similaires  chez  D.  s.  et  D.  m.,  sont,  dans  les  deux  cas,  disposés  dans  le 
même  ordre  sur  le  chromosome,  permet  de  conclure  que  des  mutations 
identiques  se  sont  produites  indépendamment  dans  les  deux  espèces.  — 
R.  de  La  Vaulx. 

Weinstein  (Alexander).  —  Gènes  homologues  et  linkage  linéaire  chez 
Drosophila  virilis.  —  Plusieurs  espèces  de  Drosophiles  ont  produit  des  muta- 
tions qui  ressemblent  par  l'apparence  somatique  et  leur  constitution  géné- 
tique à  celles  de  Drosophila  melanogaster  :  par  exemple,  dans  le  cas  de 
Sturtevant,  «  encoche  »  (notch)  dans  l'aile  de  D.  funebris,  il  y  a  une  extrême 
ressemblance  de  celle-ci  avec  la  mutation  de  même  nom  de  D.  melanogas- 
ter. Généralement  il  n'est  pas  possible  de  prouver  que  les  facteurs  affectés 
sont  bien  les  mêmes,  car  les  espèces  différentes  ne  s'hybrident  pas  l'une 
avec  l'autre;  on  ne  peut  avoir  recours  qu'à  un  procédé  indirect  :  il  faut 
démontrer  qu'il  y  a  une  série  de  gènes  enchaînés  dont  les  membres  sem- 
blablement  placés  ont  des  effets  somatiques  similaires.  Chez  virilis,  il  y  a 
trois  facteurs  (jaune,  absence  de  nervure  transverse  dans  l'aile,  fourchu), 
tous  récessifs,  tous  enchaînés  au  chromosome  sexuel,  qui  occupent  dans  ce 
chromosome  des  positions  absolument  comparables  à  celles  de  ces  mêmes 
facteurs  déjà  connus  chez  melanogaster.  Les  faits  démontrent  qu'il  y  a  un  lin- 
kage linéaire  entre  six  gènes  connus  du  chromosome  sexuel  de  virilis,  et  qui 
agrée  avec  ce  qui  est  connu  pour  melanogaster  (contre  Castle).  L'auteur  . 
montre  que  des  gènes  qui  ont  une  action  somatique  à  peu  près  semblable 
ne  sont  pas  forcément  homologues,  et  peuvent  être  localisés  en  des  points 
différents  d'un  chromosome.  —  L.  Cuénot. 

Bridges  (Calvin  B.).  —  Le  mutant  «  absence  de  nervures  transverses  »  de 
Drosophila  melanogaster.  —  Dans  un  élevage  de  Drosophiles,  il  apparut  un 
certain  nombre  de  mâles  dont  les  ailes  manquaient  de  nervure  transverse 
antérieure  ou  postérieure  ;  le  caractère  (C  V)  est  évidemment  sex-linked  et 
dominé  par  l'état  normal  ;  le  mutant  est  du  reste  très  vigoureux,  la  mutation 
.n'ayant  qu'un  faible  effet  somatique.  Si  l'on  calcule  par  la  méthode  des  cros- 
sing-over  la  position  relative  du  facteur  dans  le  chromosome  sexuel,  on 
arrive  à  cette  conclusion  que  le  facteur  C  V  est  situé  dans  le  chromosome 
sexuel  juste  à  mi-chemin  entre  les  déterminants  du  «  rubis  »  et  du  «  eut  ». 


76  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Cette  mutation  est  à  peu  près  identique  à  celle  qui  a  été  reconnue  chez  Dro- 
sophila  virilis  par  Weinstein,  ce  qui  est  parallèle  à  l'identité  de  position 
des  facteurs  sur  les  deux  X-chromosomes.  —  L.  Cuénot. 

Chappelier  (Albert).  —  Contribution  A  V étude  de  V hybridation  et  de 
V intersexualité  chez  les  Oiseaux.  —  Dans  cette  étude  de  l'hybridation  chez 
les  Fringilliés  et  les  Anatidés,  faite  sans  avoir  connaissance  des  travaux  de 
Goldschmidt,  de  Riddle,  de  Davenport  (Ann.  biol.,  XIII,  p.  309),  l'auteur 
n'a  pas  été  orienté  par  l'idée  d'intersexualité  qui  pourtant,  il  le  reconnaît, 
domine  les  faits;  laissant  de  côté  les  caractères  sexuels  secondaires  et 
l'étude  histologique  des  glandes  génitales  mâles,  il  s'est  attaché  surtout  à 
savoir  si  l'on  peut  reconnaître  chez  l'œuf  hybride  la  cause  de  sa  non-fécon- 
dabilité. 

Les  Serines  appariées  avec  les  hybrides  mâles  Chardonneret  X  Serin 
(les  hybrides  Ch.  X  S.  s'obtiennent  difficilement)  ne  pondent  pas  ou  bien 
donnent  un  nombre  d'œufs  plus  petit  que  celles  qui  sont  accouplées  avec 
Chardonnerets  ou  Cinis  féconds  ;  les  pontes  sont  beaucoup  plus  irrégulières 
et  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  de  longs  intervalles;  tous  les  œufs 
sont  inféconds.  Des  résultats  analogues  sont  obtenus  avec  des  hybrides 
femelles  Ch.  X  S.  appariées  avec  des  Serins.  Le  Cini  donne  assez  facile- 
ment des  produits  avec  la  Serine,  mais  là  s'arrête  l'affinité  :  les  hybrides 
de  la  F1  se  montrent  inféconds.  Les  hybrides  femelles  des  Fringillidés  étu- 
diés sont  génitalement  imparfaites;  leur  ovaire  régresse  beaucoup  plus 
rapidement  que  celui  de  la  Serine.  Tous  les  hybrides  présentent  dans  leur 
comportement,  dans  l'anatomie  et  le  fonctionnement  de  leurs  organes  géni- 
taux, des  caractères  d'intersexualité.  —  La  cicatricule  des  œufs  hybrides 
parthénogénétiques  et  celle  des  œufs  partliénogénétiques  de  Serin  sont 
identiques  comme  aspect  et  comme  constitution,  et  leur  dégénérescence  se 
produit  en  suivant  le  même  processus  ;  l'examen  macroscopique  et  histolo- 
gique des  œufs  ne  permet  donc  pas  de  déterminer  la  cause  de  la  non- 
fécondité  des  hybrides.  —  L'examen  de  la  forme  et  des  dimensions  de  l'œuf 
de  Serine  accouplée  avec  un  mâle  d'une  autre  espèce  (Chardonneret)  ne 
permet  pas  à  C.  d'affirmer  nettement  qu'il  diffère  de  l'œuf  pur  de  Serin 
pour  se  rapprocher  de  l'œuf  pur  de  Chardonneret,  comme  le  prétend 
Tschermak:  la  coloration  ne  permet  pas  non  plus  de  reconnaître  un  phéno- 
mène de  xénie  :  par  certains  caractères  de  couleur,  les  œufs  hybrides  se 
rapprochent  des  œufs  de  Serin,  par  d'autres  ils  se  rapprochent  de  ceux  de 
Chardonneret. 

Alors  que  les  hybrides  femelles  de  Cairina  X  Anas  ne  pondant  jamais, 
celles  d' Anas  X  Cairina  sont  d'excellentes  pondeuses,  mais,  qu'elles  soient 
accouplées  avec  des  mâles  féconds  dWnas  ou  des  hybrides  mâles  Anas  X  Cai- 
rina, leurs  œufs  sont  inféconds;  ces  hybrides  présentent,  eux  aussi,  des 
caractères  d'intersexués.  Les  hybrides  femelles  d\4.  X  C.,  par  la  taille  et 
le  poids  des  œufs,  se  rapprochent  du  côté  paternel  :  la  forme  des  œufs  les 
rapproche  du  côté  maternel  et  les  caractères  de  coloration  des  œufs  les 
placent  entre  les  deux  parents  ;  ici  aussi,  il  n'a  donc  pas  été  observé  de  phé- 
nomène de  xénie.  En  comparant  la  vésicule  germinative  de  l'ovule  et  la 
cicatricule  de  l'œuf  utérin  des  hybrides  à  celles  à' Anas  et  de  Cairina, 
C.  remarque  qu'au  point  de  vue  chromatique  les  œufs  hybrides  se  rappro- 
chent de  ceux  de  C,  mais  pas  plus  que  chez  les  Fringillidés  il  ne  peut 
reconnaître  l'explication  de  leur  non-fécondité.  L'œuf  parthénogénétique 
hybride  diffère  toujours  de  celui  des  parents  par  la  forme  en  comète  de  sa 
cicatricule  :  celle-ci  présente  une  segmentation  parthénogénétique  analogue 


XVI.  -  VARIATION.  77 

à  celle  qu'on  observe  chez  les  œufs  des  parents  ;  la  dégénérescence  de  la 
cicatricule  est  comparable  chez  les  hybrides  et  les  parents.  Si  l'œuf  d'une 
femelle  hybride  accouplée  avec  un  mâle  d'A .  fécond  ne  donne  pas  d'em- 
bryon, le  spermatozoïde  de  l'A.  exerce  cependant  une  influence  sur  cet  œuf  : 
la  cicatricule  renferme  un  nombre  de  blastomères  beaucoup  plus  grand  que 
celle  d'oeufs  de  la  même  femelle  avant  l'accouplement  ;  en  outre  les  cicatri- 
cules  «  fécondées  »  ont  un  diamètre  sensiblement  supérieur.  —  P.  Remy. 

Little  (C.  C).  —  Facteurs  qui  influencent  la  croissance  d'une  tumeur  ino- 
culable à  la  Souris.  —  Un  sarcome  décrit  par  Tyzzer  a  apparu  dans  une 
lignée  de  Souris  japonaises  valseuses,  élevées  en  étroite  consanguinité  ;  ino- 
culé dans  cette  lignée,  le  sarcome  prend  sur  tous  les  individus  ;  la  crois- 
sance de  la  greffe  est  continue  et  donne  une  grande  tumeur  sous-cutanée 
qui  détermine  la  mort  de  l'animal.  Par  contre  des  familles  de  constitution 
variée,  appelées  N,  comprenant  des  Souris  non-valseuses,  sont  à  peu  près 
réfractaires  à  la  greffe;  la  tumeur  prend  dans  11  %  des  cas,  mais  elle  pousse 
de  moins  en  moins  vite  à  mesure  que  l'animal  avance  en  âge,  et  il  parait 
bien  qu'elle  finit  par  disparaître.  Un  troisième  lot  de  Souris  appelé  BC  a  été 
obtenu  en  croisant  des  hybrides  entre  Japonaises  sensibles  et  formes  com- 
munes non  sensibles  (N),  avec  leurs  propres  parents  non  sensibles;  on  sait 
que  les  hybrides  en  question  sont  aussi  sensibles  à  la  greffe  que  leurs  pro- 
pres parents  japonais  valseurs;  évidemment  ces  derniers  leur  ont  transmis 
les  facteurs  de  la  sensibilité  à  la  greffe  sous  une  forme  dominante  ;  on  peut 
donc  s'attendre  à  ce  que  le  lot  BC  présente  un  certain  degré  de  sensibilité  ; 
en  effet,  il  donne  17  <fi  de  réussites,  et  de  plus,  la  croissance  de  la  greffe, 
après  s'être  un  peu  ralentie,  reprend  et  reste  continue  dans  environ  13  % 
des  individus.  L'âge  et  le  sexe  modifient  quelque  peu  le  pourcentage  des 
prises.  —  L.  Cuénot. 


CHAPITRE  XVI 
La    variation 


Allemand-Martin  (A.).  —  De  l'influence  des  variations  thermiques  des 
eaux  de  hauts  fonds  sous-marins  sur  la  répartition  et  le  développement  des 
larves  de  Hippospongia  equina  de  Tunisie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  453, 
1921.)  [Les  observations 

de  l'auteur  montrent  que  les  variations  thermiques  constituent  le  facteur 
le  plus  important  de  la  répartition  des  larves  en  question.  —  H.  Cardot 

Bérillon  (Edgar).  —  Les  caractères  nationaux.  Leurs  facteurs  biologiques 
et  psychologiques.  (Assoc.  franc.  Avanc.  Se,  51-110,  1918-1920.)  [81 

a)  Blakeslee  (Albert  F.).  —  The  Globe  mutant  in  the  Jimson  Weed  (Da- 
tura  stramonium).  (Genetics,  VI,  241-264,  1921.)  [82 

b) Types  of  mutations  and  their  possible  significance   in  évolution. 

(The  American  Naturalist,  LV,  254-267,  1921.)  [Ibid! 

Daniel  (L.).  —  Obtention  d'une  espèce  nouvelle  d' Asphodèle  par  l'action  du 


78  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

climat  marin.  (Rev.  gén.  de  Bot.,  XXXIII,  225-237,  316-327,  420-437,  1921.) 

T86 

Doflein  (F  ).  —  Mitteilungen  ïiber  die  Chrysomonadinen  aus  dem  Schwarz- 

wald.  (Zool.  Anz.,  LUI,  153-173,  4  fig.,  1921.)  [80 

Ducomet  (V.).  —  Variation  du  fruit  chez  la  Pomme  de  terre  cultivée.  (Bull. 

Soc.  Bot.  Fr.,  LXVIII,  128-132,  1921.)  [85 

Fage   (Louis).   —  Sur  quelques   Araignées   apneumones.    (C.  R.   Ac.   Se, 

CLXXII,  620,  1921.)  [86 

Guyénot  (Emile).  —  Mutations  et  monstruosités.  (Revue  Scient.,  611-617, 

1921.)  [83 

Hirsch  (M.).  —  Der  Lûckzahn  von  Sus  domesticus,  ein  Beitrag  zur  Entwick- 

lungsgeschichte  des  Gebisses  von  Sus  domesticus  und  zur  Kenntnis  des  We- 

sens  der  Dentitionen.  (Anat.  Anz.,  LIV,  321-330,  1  fig.)  [84 

Jeannel  (R.).   —  Les  larves  des  Trechini  (Coleoptera,  Carabidae).  (Arch. 

Zool.  expér.,  LIX,  509-542,  62  fig.,  Biospeologica,  XLII,  1920.)  [84 

a)  Labbé  (Alphonse).  —  Sur  les  modifications  adaptatives  de  Dunaliella 

satina  DunaL  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1074,  1921.)  [85 

■b) Le  cycle  évolutif  de   Dunaliella  salina.   (C.  R.  Ac.   Se,  CLXXII, 

1689,  1921.)  [86 

Laughlin  (Harry  H.).  —  Dice-casling  and  pedigree  sélection.  Experiments 
tnhich  picture  mathematically  close  analogies  between  dice-casting  and 
certain  breeding  phenomena.  (Genetics,  VI,  384-398,  1921.)  [Analogie 

statistique  entre  dés  dont  les  six  faces  sont  marquées  et  certains  phéno- 
mènes des  croisements  :  variation,  régression,  sélection  basée  sur  qua- 
lités somatiques  ou  sur  connaissance  du  plasma  germinatif.  —  L.  Cuénot 

Mercier  (L.).  —  Apterina  pedestris  Meig.  Les  muscles  du  vol  chez  certains 
Diptères  à  ailes  rudimentaires  ou  nulles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  716, 
1921.)  [83 

Paris  (Paul).  —  Ostracodes  {Première  Série).  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén., 
LVIII,  475-487,  1  fig.,  8  pi.,  Biospeologica,  XLI,  1918-1920.)  [86 

a)  Pelseneer  (Paul).  —  L'inversion  chez  les  Mollusques  au  point  de  vue  de 
la  variation  et  de  l'hérédité.  (Bull.  Se  Fr.  et  Belg.,  XLVIII,  351-380,  1914- 
1920.)  FBI 

b) Les  variations  et  leur  hérédité  chez  les  Mollusques.  (Mémoires  Acad. 

royale  Belgique  (classe  des  sciences),  2e  série,  V,  826  pp.,  1920.)  [79 

Poisson  (R.).  —  Pecherches  sur  le  déterminisme  de  la  perte  de  la  faculté  du 
vol  chez  les  Hémiphères  aquatiques.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1322,  1921.) 

[84 

Schmidt  (W.-J.).  —  Untersuchungen  ilber  Eau  und  Lebenserscheinungen 
von  Bursella  spumosa,  eirem  neuen  Ciliaten.  (Arch.  f.  mikr.  Anat.,  Abt.  1, 
VC,  1-36,  4  pi.)  [85 

Seurat  (L.-G.).  —  Sur  les  conditions  de  la  ponte  du  Strongle  lisse.  (Bull. 
Se  Fr.  et  Belg.,  XLVIII,  171-177,  4  fig.,  1914-1920.)  [84 

Stechow  (E.).  —  Ueber  Hydroiden  der  Deutschen  Tiefsee-Expedition,  nebst 
Bemerkungcn  ilber  einige  andre  Formen.  (Zool.  Anz.,  LUI,  223-236,  1921.) 

[Dans  presque  toutes  les 
familles,  les  espèces  solitaires  sont  des  formes  d'eaux  froides.  —  P.  Rémy 


XVI.  —  VARIATION.  79 

a.    Variation  en  général. 

b)  Pelseneer  (Paul).  —  Les  variations  et  leur  hérédité  chez  les  Mollusques. 
—  Le  travail  considérable  de  P.  est  une  revue  de  la  variation  dans  le  groupe 
entier  des  Mollusques,  comprenant  une  bibliographie  très  étendue  et  de 
nombreuses  observations  originales  (il  est  rapporté  près  de  2000  observa- 
tions de  variation  de  l'organisme,  non  compris  la  coquille).  Après  cette 
énumération,  la  variation  est  examinée  au  point  de  vue  de  la  biologie  géné- 
rale, dans  ses  causes,  son  hérédité,  son  importance  évolutive,  etc.  La 
partie  documentaire  se  prête  mal  à  l'analyse  ;  nous  mentionnerons  cepen- 
dant une  énumération  des  cas  d'anomalie  sénestre  (ou  de  dextrorsité  chez 
les  quelques  espèces  sénestres)  présentée  par  près  de  200  espèces,  une 
étude  de  la  variation  numérique  des  digitations  palléales  rabattues  sur  la 
coquille,  portant  sur  1000  Physa ■  fontinalis  (les  polygones  de  fréquence  sont 
un  peu  asymétriques,  avec  un  mode  8  à  droite,  6  à  gauche),  des  observa- 
tions et  expériences  sur  les  embryons  doubles  de  Xassa  et  des  Pulmonés, 
qui  sont  toujours  dus  à  des  soudures  d'œufs  distincts  et  non  pas  à  une  divi- 
sion du  germe  comme  chez  les  Vertébrés,  enfin  l'obtention  artificielle  de 
soudures  en  changeant  la  position  delà  ponte,  etc. 

Au  point  de  vue  général,  P.  envisage  les  faits  suivant  la  plus  stricte  ortho- 
doxie lamarckiste,  donc  absolument  contraire  aux  manières  de  voir  de 
l'école  mutationniste,  mendélienne  et  préadaptationniste.  Cherchant  à  classer 
les  variations,  il  trouve  qu'il  est  difficile  de  les  grouper  suivant  leur  inten- 
sité (variation  continue  ou  discontinue),  leur  fréquence  (var.  isolée  ou  plu- 
rale), leur  orientation  dans  un  sens  déterminé  où  elles  sont  prédominantes, 
leur  époque  d'apparition  (avant  la  naissance  ou  tardives)  ;  chez  les  Mollus- 
ques, il  n'y  a  grosso  modo  que  deux  grandes  classes  à  considérer  :  1°  les 
variations  continues,  fréquentes,  orientées,  post-natales  et  adaptatives  ;  2° 
les  variations  discontinues,  beaucoup  plus  rares  et  isolées,  non  orientées, 
prénatales  et  non  adaptatives.  La  variabilité  est  en  raison  directe  de  l'étendue 
de  la  distribution  géographique,  c'est-à-dire  de  la  discontinuité  et  de  la 
variation  des  milieux,  et  en  raison  inverse  du  degré  de  spécialisation 
atteint  ;  les  organes  de  constitution  récente  (y  compris  les  organes  rudi- 
mentaires)  sont  plus  variables  que  les  organes  plus  âgés,  phylogénéti- 
quement  parlant.  Les  seules  causes  démontrables  pouvant  faire  subir 
des  variations  aux  organismes  sont  des  causes  externes  ou  facteurs  de 
milieu,  qui  exercent  une  action  spécifique  sur  le  fonctionnement  de  tel  ou 
tel  organe  ;  cette  variation  physiologique  plus  ou  moins  avantageuse  agit  à 
la  longue  (souvent  après  plusieurs  générations)  sur  la  conformation  et  la 
constitution  de  l'organe  affecté  et  détermine  alors  des  modifications  mor- 
phologiques. C'est  la  réaction  de  l'organisme  qui  s'adapte  ;  la  durée  pen- 
dant laquelle  le  milieu  agit  renforce  l'adaptation  physiologique,  ainsi  que 
l'intensité  de  la  variation  morphologique  qui  en  résulte  ;  par  cette  cumula- 
tion  des  effets,  s'explique  l'orientation  ou  orthogénèse  de  nombreuses  varia- 
tions continues  (opinion  d'EiMER).  Le  déterminisme  des  variations  et  des 
orthogénèses  est  donc  purement  mécanique  ou  ectogène,  dû  à  des  causes 
extrinsèques  ;  il  n'y  a  pas  de  tendances  internes  ;  la  doctrine  de  la  préa- 
daptation est  contraire  au  phénomène  universellement  (?)  admis  de  la  créa- 
tion de  l'organe  par  la  fonction  ;  il  faut  la  repousser  comme  illusion  d'incons- 
cient finalisme  ;  les  Mollusques  n'en  présentent  pas  d'exemples  indiscuta- 
cles  [et  Dreissensia  polymorpha  des  conduites  d'eau,  et  les  Bithynella  des 
eaux  thermales  ?]. 

Chez  une  espèce  donnée,  une  même  variation,  par  exemple  la  sinistror- 


80  .     L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

site,  peut  être  tantôt  héréditaire,  tantôt  ne  pas  l'être;  il  semble  que  les 
variations  très  rares  ou  discontinues,  ce  qui  est  la  même  chose,  sont  sou- 
vent non  transmissibles,  tandis  que  les  variations  fréquentes  et  continues, 
même  extrêmement  minimes,  le  sont  habituellement  [P.  range  dans  les 
variations  continues  les  bandes  de  la  coquille  des  Hélix]  ;  les  règles  du 
mendélisme  ne  paraissent  pas  s'appliquer  strictement  dans  tous  les  cas. 
P.  groupe  les  renseignements  que  l'on  possède  sur  les  croisements  de 
variétés,  semblables  ou  non,  et  d'espèces.  —  P.  étant  lamarckiste,  accepte 
pleinement  l'hérédité  des  caractères  acquis  par  l'action  sur  l'animal  déve- 
loppé des  facteurs  de  milieu,  et  même  il  considère  qu'il  ne  peut  y  avoir 
que  des  caractères  ou  des  variations  de  cet  ordre  ;  il  donne  un  exemple 
très  remarquable  d'hérédité  d'un  caractère  acquis  par  action  mécanique  : 
le  genre  Pecten  (au  stade  de  reptation)  présente  dans  sa  très  jeune  coquille 
une  échancrure  latérale  ou  sinus  byssal,  constitué  par  conséquent  bien 
avant  la  fixation  de  l'animal  par  le  byssus  ;  or,  il  est  bien  vraisemblable 
que  le  sinus  byssal  s'est  constitué  autrefois  par  la  pression  du  byssus  sur 
la  coquille  ;  on  aurait  rencontré  des  Anomia,  fixés  sur  des  rochers  lisses, 
qui  montrent  sur  leur  coquille  une  ornementation  pectiniforme,  comme  les 
individus  fixés  sur  les  Pecten;  ce  dispositif  ne  peut  donc  reconnaître  que 
l'hérédité  acquise  comme  cause  [XV,  b,  (3]. 

Dans  les  croisements  bispécifiques,  même  entre  espèces  très  voisines 
(Limnea  de  diverses  espèces),  non  seulement  les  œufs  et  les  pontes  ont  le 
caractère  propre  à  l'individu  qui  les  dépose,  ce  qui  n'a  rien  d'étonnant, 
mais  les  embryons  et  les  jeunes  n'ont  que  des  caractères  maternels;  P.  se 
fondant  sur  la  présence  d'un  unique  globule  polaire,  pense  que  ces  faux 
hybrides  résultent  de  développements  parthénogénétiques,  induits  par  le 
sperme  étranger  jouant  le  rôle  de  stimulant  ;  en  réalité,  ce  sont  des  pseudo- 
garnies. 

P.  considère  que  l'évolution,  comme  l'hérédité,  est  un  phénomène  continu; 
il  n'y  a  pas  de  saltations  à  proprement  parler.  Si  la  sinistrorsité  individuelle 
n'est  pas  héréditaire  dans  beaucoup  de  cas,  c'est  que  la  cause  modifiante 
n'a  pas  agi  assez  profondément;  quand  elle  agit  longtemps  et  fortement, 
l'inversion  est  régulièrement  fixée  sur  une  partie  de  la  descendance  ;  les 
espèces  amphidromes  (Partula)  forment  passage  entre  la  non-hérédité  et  la 
transmission  constante  {Hélix  aspersa  de  La  Rochelle,  Limnea  stagnalis 
d'Aerschot).  Tout  se  passe,  dans  le  groupe  des  Mollusques,  comme  si  l'évo- 
lution avait  lieu  essentiellement  par  variations  continues  et  orientées,  dues 
au  milieu,  avec  hérédité  de  ces  variations  acquises  lorsque  la  cause  qui  les 
a  produites  a  agi  assez  longtemps,  et  avec  fixation  effective  ou  perpétuation 
lorsque  ces  variations  sont  fréquentes  en  même  temps  qu'héritables  ;  étant 
déterminées  par  les  conditions  régnant  dans  le  milieu,  elles  sont  adapta- 
tives, et  la  sélection  ne  les  fait  pas  disparaître  comme  les  variations  discon- 
tinues non  viables.  Les  divers  caractères  spécifiques  actuels  résultent,  selon 
toute  vraisemblance,  de  l'action  du  monde  extérieur  sur  les  générations 
précédentes  (qui  les  ont  fixés  par  hérédité)  et  de  leur  conservation  par  les 
conditions  présentes. 

[Il  ne  peut  être  question  ici  de  critiquer  le  travail  considérable  et  très 
consciencieux  de  P.  ;  je  me  bornerai  à  une  simple  remarque  de  fait  :  il 
range  l'albinisme  parfait  de  Planorbis  comeus  (Planorbes  rouges,  sans 
pigment  tégumentaire  et  rétinien,  trouvés  à  l'état  libre)  parmi  les  variations 
non  héritables  ;  or,  je  puis  assurer  qu'il  n'en  est  pas  toujours  de  même  ; 
avant  la  guerre,  on  vendait  en  Allemagne  des  exemplaires  de  Planorbes 
rouges  qui  transmettaient  parfaitement  le  caractère  albin  à  toute  leur  progé 


XVI.  -  VARIATION.  81 

niture,  à  la  manière  d'une  mutation  récessive;  j'en  ai  moi-même  élevé;  cela 
montre  une  fois  de  plus  qu'une  variation  identique  dans  son  aspect  soma- 
tique  peut  être  parfaitement  transmissible  ou  ne  pas  l'être  du  tout,  et  il  me 
semble  que  regarder  l'une  comme  une  mutation  germinale  et  l'autre  comme 
une  somation  donne  au  moins  un  commencement  d'explication].  —  L.  Cuénot. 

Bérillon  (Edgar).  —  Les  caractères  nationaux.  Leurs  facteurs  biologiques 
et  psychologiques.  —  Les  caractères  nationaux  d'un  peuple  résultent  de  la 
communauté  des  sentiments  et  des  aspirations.  Leur  maintien  est  assuré 
par  divers  facteurs  d'ordre  biologique  et  psychologique.  Les  croisements 
avec  les  individus  de  race  inférieure  ou  antagoniste  amènent  la  dissociation 
et  la  dégénérescence  des  caractères  héréditaires.  —  A.  Dkzewina. 

b.  Formes  de  la  variation. 

a)   Variation  brusque. 

♦ 

a)  Pelseneer  (Paul).  —  L'inversion  chez  les  Mollusques  au  point  de  vue  de 
la  variation  et  de  V hérédité.  —  L'inversion  de  l'enroulement  chez  les  Gas- 
tropodes est  une  variation  discontinue  bien  définie  et  toujours  de  même 
valeur,  donc  qui  peut  permettre  de  s'assurer  si  les  variations  discontinues 
jouent  un  rôle  dans  la  formation  des  espèces  et  si  elles  expliquent  les 
phénomènes  d'évolution.  L'inversion  peut  se  présenter  comme  un  caractère 
constant  et  affecter  une  ou  plusieurs  espèces  d'un  même  genre,  ou  même 
un  genre  tout  entier;  cette  inversion  spécifique,  excessivement  rare  parmi 
les  formes  à  coquilles  déroulées  (Ancylus),  se  trouve  aussi  bien  chez  les 
formes  à  spire  nulle  (Planorbis),  ou  à  spire  longue  (Columna,  Clausilia,  etc.) 
que  chez  les  espèces  à  spire  moyenne  ou  peu  saillante;  elle  ne  s'observe 
pas  chez  les  Gastropodes  archaïques  actuels,  à  segmentation  assez  régulière 
(Docoglosses  et  Rhipidoglosses),  mais  se  rencontre  chez  quelques  Taenio- 
glosses,  à  segmentation  déjà  irrégulière,  chez  plusieurs  Rachiglosses  et 
Pulmonés,  très  rarement  chez  les  Opisthobranches.  L'inversion  peut  aussi 
se  présenter  comme  un  caractère  anormal  et  affecter  un  individu  d'une 
espèce  normalement  dextre  ou  sénestre  ;  l'auteur  donne  une  liste  qui  com- 
plète et  rectifie  celles  données  précédemment,  et  comprend  plus  de  deux 
cents  espèces  de  Gastropodes  pouvant  présenter  une  telle  inversion  indivi- 
duelle. 

Les  mutationnistes  considèrent  l'inversion  spécifique  et  l'inversion  indivi- 
duelle comme  étant  d'essence  différente  ;  la  première  serait  une  mutation  et  la 
seconde  une  fluctuation  due  à  l'action  du  milieu.  Mais  on  constate  facilement 
que  chezune  forme  normalement  sénestre  (  Trifbris,  par  exemple),  et  chez  un 
individu  accidentellement  sénestre  (Hélix),  la  variation  est  non  seulement 
analogue,  mais  de  même  nature  dès  le  début  :  dans  les  deux  cas,  elle  est 
congénitale  et  se  manifeste  dès  les  premiers  stades  de  la  segmentation  ; 
chez  les  adultes  elle  porte,  dans  les  deux  cas,  non  seulement  sur  l'enroule- 
ment de  la  coquille,  mais  aussi  sur  l'organisation  interne  :  il  y  a  identité 
morphologique  des  deux  cas  dans  le  développement  et  chez  l'adulte.  On 
peut  d'ailleurs  rencontrer  dans  la  nature  tous  les  intermédiaires  entre  les 
deux  sortes  d'inversion  :  chez  les  espèces  dites  amphidromes,  un  même 
parent  peut  donner  naissance  à  la  fois  à  des  individus  dextres  et  sénestres, 
la  proportion  de  chaque  catégorie  pouvant  varier  suivant  les  régions  de 
l'aire  de  distribution  de  l'espèce  ;  de  même  il  y  a  des  genres  amphidromes 
présentant  tous  les  degrés  au  point  de  vue  du  nombre  des  deux  sortes 
l'année  biologique.  6 


82  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

d'individus  et  de  leur  dispersion.  Reste  à  savoir  s'il  y  a  des  intermédiaires 
entre  les  deux  inversions  au  point  de  vue  de  l'hérédité;  s'il  est  bien  établi 
que  l'inversion  spécifique  est  héréditaire,  diverses  observations  [Hélix) 
tendraient  à  montrer  que  l'inversion  individuelle  ne  l'est  pas,  et  que,  par 
conséquent,  il  y  aurait  une  différence  de  nature  entre  les  deux  inversions, 
mais  en  réalité  on  trouve,  et  l'auteur  les  décrit,  tous  les  stades  entre  l'ano- 
malie individuelle,  non  fixée  (cas  des  Hélix  pomatia  et  vraisemblablement 
des  H.  aspersa  sénestres),  et  la  monstruosité  normale,  héréditaire. 

Il  y  a  ainsi  entre  les  deux  sortes  de  variation  identité  morphologique  ;  on 
trouve  entre  elles  tous  les  intermédiaires  au  point  de  vue  fréquence  et 
hérédité;  elles  sont  donc  de  même  essence.  L'inversion,  à  elle  seule,  ne 
comporte  pas  de  différence  spécifique  :  il  y  a  simplement  formation  d'indi- 
vidus symétriques,  et  non  création  d'une  espèce.  Pour  P.,  l'inversion  de 
l'enroulement  résulterait  de  l'inversion  de  la  polarité  de  l'œuf,  due  elle- 
même  à  un  facteur  du  milieu  extérieur  ;  si  ce  facteur  agit  peu  de  temps,  la 
modification  qu'il  cause  n'est  pas  fixée  [Hélix),  mais  s'il  agit  de  façon  plus 
profonde,  l'inversion  se  fixe,  d'abord  dans  une  partie  de  la  descendance, 
puis  sur  la  descendance  entière,  et  finalement  devient  héréditaire.  —  P. 
Rem  y. 

a)  Blakeslee  -(Albert  F.).  —  Le  mutant  Globe  chez  Datura  stramonium. 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Types  de  mutations  et  leur  signification  possible  dans  révolution. 

—  Le  Datura  stramonium  n'a  pas  beaucoup  de  variétés  mutantes  :  on  connaît 
la  couleur  pourpre  de  la  fleur  et  de  la  tige,  dominante  sur  la  fleur  blanche  et 
la  tige  verte,  les  capsules  épineuses,  dominantes  sur  les  capsules  lisses,  et 
enfin  la  présence  de  nœuds  nombreux,  déterminant  une  grande  taille,  con- 
trastant avec  des  nœuds  peu  nombreux  en  rapport  avec  la  petite  taille. 
Depuis  sept  ans  de  cultures,  il  a  apparu  des  variations  distinctes.  (Blakes- 
lec  et  Avery,  Journl  of  Heredity,  X,  1919,  p.  111),  provisoirement  appelées 
mutations,  qui  sont  toutes  en  rapport  avec  le  doublement  de  un  ou  plusieurs 
des  chromosomes  normaux.  Le  nombre  haploïde  des  chromosomes  est  de 
12  (gamètes),  les  cellules  somatiques  en  ayant  24.  Le  type  le  plus  simple 
de  doublement  est  l'addition  d'un  extra-chromosome,  probablement  par 
absence  de  disjonction  d'une  des  paires  du  lot  diploïde,  ce  qui  donne  24  -f- 1, 
ou  25  chromosomes  comme  nombre  somatique;  dans  une  plante  de  ce  type, 
il  y  a  donc  11  lots  de  deux  chromosomes  homologues,  et  un  lot  de  3  chromo- 
somes homologues.  Théoriquement,  il  peut  donc  y  avoir  12  mutants  différents, 
suivant  que  l'extrachromosome  est  ajouté  à  l'un  des  12  lots  différents  ;  en  fait, 
ces  12  mutants  ont  été  reconnus  et  désignés  par  des  noms  différents  (Globe, 
Poinsettia,  Cocklebur,  Spinach,  etc.)  ;  tous  produisent  des  gamètes  avec  12 
et  13  chromosomes,  tous  ont  relativement  grande  proportion  de  grains 
de  pollen  défectueux,  variant  de  8  %  chez  le  «  Globe  »,  à  21  %  chez  le 
«  Spinach  »,  l'anomalie  chromosomique  se  transmet  par  les  ovules  à  seule- 
ment un  quart  de  la  progéniture,  et  très  rarement  par  le  pollen  ;  c'est  pro- 
bablement en  rapport  avec  la  moindre  vigueur  des  mutants  par  rapport  au 
type  normal.  Des  croisements  appropriés  ont  montré  que.  dans  le  type  Poin- 
settia, l'extrachromosome  est  ajouté  au  lot  de  chromosomes  qui  portent  les 
facteurs  pour  la  couleur  pourpre  de  la  tige  et  des  fleurs  ;  le  mutant  Cockle- 
bur est  conditionné  par  l'addition  de  l'extrachromosome  au  lot  de  chromo- 
somes qui  portent  les  facteurs  pour  les  capsules  lisses  et  aussi  le  nombre 
des  nœuds.  Une  plante  a  été  obtenue  qui  est  triploïde,  c'est-à-dire  qu'il  y  a 


XVI.  —  VARIATION.  83 

addition  d'un  extrachromosome  à  chacun  des  12  lots  de  chromosomes,  ce 
qui  donne  36  pour  le  nombre  somatique.  Une  plante  tétraploïde  à  48  chro- 
mosomes somatiques  a  été  également  reconnue.  Il  y  a  un  parallélisme  inté- 
ressant à  établir  entre  ces  mutations  chromosomiques  et  celles  d'Œnothera  : 
le  type  Globe  correspond  au  type  lala  chez  lequel  un  extrachromosome 
somatique  a  été  déterminé,  tandis  que  le  mutant  tétraploïde  correspond 
exactement  à  Œnothera  gigas,  ainsi  qu'à  la  Primevère  tétraploïde.  Le 
Datura  tétraploïde  a  un  pollen  relativement  bon  (3,3  %  de  grains  défec- 
tueux) ;  il  est  auto-fertile  et  fertile  inter  se,  alors  qu'il  est  pratiquement  sté- 
rile avec  le  type  normal  ;  sa  chance  de  survivance,  comme  nouvelle  espèce, 
dépend  donc  uniquement  de  son  adaptation  à  la  lutte  pour  la  vie.  B.  pense 
que  la  tétraploïdie,  quelle  que  puisse  être  son  origine,  a  pu  jouer  un  rôle 
important  dans  l'évolution  des  plantes,  puisqu'elle  établit  d'un  coup  une 
barrière  physiologique  entre  la  nouvelle  espèce  et  le  type  parental  ;  on  con- 
naît en  effet  beaucoup  d'espèces  alliées  qui  diffèrent  notamment  par  le  fait 
que  l'une  a  juste  le  double  du  nombre  des  chromosomes  de  l'autre.  Il  y 
aura  donc  lieu  de  distinguer  désormais  les  mutations  dans  les  gènes  et 
celles  qui  sont  produites  par  des  aberrations   numériques.  —   L.    Cuénot. 

Guyénot  (Emile).  —  Mutations  et  monstruosités.  — ■  Contrairement  aux 
somations,  qui  sont  des  variations  individuelles,  les  mutations  sont  des  varia- 
tions héréditaires.  Toute  mutation  est  la  conséquence  d'une  transformation 
germinale,  brusque  et  discontinue,  car  il  n'y  a  pas  de  passage  entre  ce  qui 
est  et  ce  qui  n'est  pas  héréditaire.  Les  mutations,  quelle  qu'en  soit  l'ampli- 
tude, apparaissent  toujours  comme  des  accidents,  c'est-à-dire  relèvent  de 
ce  déterminisme  effroyablement  complexe  qu'on  appelle  le  hasard;  il  serait 
vain  d'en  rechercher  la  cause  dans  quelque  modification  des  conditions  exté- 
rieures. Il  y  a  des  mutations  évolutives  et  des  non  évolutives  :  seules  les  pre- 
mières sont  capables  de  constituer  un  type  organisé  nouveau.  Toutes  les 
races  domestiques  dont  on  connaît  exactement  l'origine  dérivent  de  muta- 
tions accidentelles.  Dans  ses  observations  sur  les  mutations  de  Drosophila 
ampelophila,  Morgan  a  assisté  à  un  admirable  phénomène  d'évolution. 

On  peut  établir  un  rapprochement  très  fécond  entre  les  mutations  et  les 
monstruosités,  à  la  condition  de  se  dégager  du  «  virus  lamarckien  »  qui 
«  empoisonne  la  biologie  ».  Les  monstruosités  qui  sont  produites  par  l'action 
modificatrice  de  circonstances  extérieures  ne  sont  que  des  somations  et 
leur  valeur  évolutive  est  nulle.  Mais  on  connaît  aussi  des  monstruosités  qui 
apparaissent  sans  cause  apparente,  qui  réalisent  du  premier  coup  un  type 
morphologique  nouveau  et  sont  immédiatement  héréditaires;  ce  sont  de 
véritables  mutations  de  grande  amplitude,  et  elles  peuvent  devenir  la  souche 
de  races  humaines  ou  animales  nouvelles.  C'est  par  de  telles  monstruosités 
héréditaires  qu'un  insectivore  banal  a  pu  se  transformer  en  taupe  (achon- 
droplasie),  et  un  reptile  pourvu  de  ses  quatre  membres  en  serpent  (monstre 
ectromèle).  G.  discute,  sur  divers  exemples,  la  possibilité  de  mutations  fortes, 
points  de  départ  d'espèces,  de  genres  ou  d'ordres  nouveaux,  à  côté  de  muta- 
tions faibles,  souches  de  races  ou  de  variétés  [VI].  —  A.  Drzewina. 

X.)   Variation  régressive. 

Mercier  (L.).  —  Apterina  pedestris  Meig.  Les  muscles  du  vol  chez  cer- 
tains Diptères  à  ailes  rudimentaires  ou  nulles.  —  M.  a  reconnu  la  disparition 
totale,  chez  .4.  pedestris,  des  muscles  vibrateurs  longitudinaux  et  transver- 
saux qui  sont  par  excellence  les  muscles  du  vol.  Par  contre,  les  muscles 


84  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dorso- ventraux  moteurs  des  pattes  sont  plus  développés  que  chez  une  espèce 
très  voisine,  Borborus  equinus,  à  ailes  normalement  développées,  comme  si- 
l'agilité  des  pattes  venait  compenser  la  perte  de  la  faculté  du  vol.  Il  n'y  a 
d'ailleurs  pas  toujours  un  parallélisme  absolu  entre  le  degré  d'atrophie  des 
ailes  et  celle  des  muscles  du  vol;  chez  certains  Diptères,  les  muscles  longi- 
tudinaux persistent,  alors  même  que  les  ailes  sont  rudimentaires  ou  nulles. 
—  A.  Drzewina. 

Poisson  (R.).  —  Recherches  stir  le  déterminisme  de  la  perte  de  la  faculté 
du  vol  chez  les  Hémiptères  aquatiques.  —  Chez  Ranatra  linearis  on  assiste  à 
un  début  du  processus  de  dégénérescence  des  muscles  vibrateurs  longitu- 
dinaux du  vol,  et  à  la  formation,  à  leur  place,  d'organes  trachéo-paren- 
chymateux.  La  régression  s'accentue  chez  Nepa  cinerea.  Cependant,  après 
l'étude  de  quelques  autres  espèces  encore,  ailées  et  aptères,  P.  arrive  à  la 
conclusion  qu'il  n'y  a  pas  de  parallélisme  entre  la  disparition  des  muscles 
vibrateurs  et  celle  des  ailes.  La  théorie  du  non-usage  ne  paraît  pas  pouvoir 
s'appliquer.  La  disparition  brusque  des  muscles  du  vol  dans  la  forme  bra- 
chyptère  de  Gerris  lacustris  fait  plutôt  songer  à  une  mutation.  —  A.  Drze- 
wina. 

Hirsch  (M.).  —  La  dent  de  la  barre  chez  Sus  domesticus.  —  On  trouve 
chez  Sus  domesticus,  dans  la  barre  entre  la  canine  et  les  molaires,  une  dent 
rudimentaire  et  inconstante,  dont  la  valeur  a  été  très  discutée.  Elle  n'est 
précédée  ni  suivie  par  aucune  autre,  mais  Nehring  l'a  attribuée  à  la  seconde 
dentition,  parce  qu'elle  apparaît  avec  les  molaires  permanentes.  Cependant 
elle  tombe  bien  avant  celles-ci,  et  de  plus  Hensel  a  observé  un  cas  où  une 
dent  de  remplacement  était  prête  entre  ses  racines.  H.  a  repris  la  question 
par  des  études  embryologiques.  L'ébauche  de  cette  dent  se  comporte  exacte- 
ment comme  celles  des  dents  lactéales,  à  un  retard  près  :  il  s'esquisse 
même  du  côté  lingual  un  bourgeon  correspondant  à  la  dent  de  remplace- 
ment, mais  en  général  ce  bourgeon  avorte.  La  cause  de  l'avortement  parait 
être  pour  H.,  conformément  à  la  théorie  de  Lëcke,  le  manque  de  matériel 
évolutif  en  quantité  suffisante.  —  M.  Prenant. 

7])   Variation  corrélative. 

Jeannel  (R.)-  —  Les  larves  des  Trechini  (Coleoplera,  Carabidae).  — 
L'examen  des  neuf  espèces  nouvelles  décrites  par  l'auteur,  montre  qu'il  n'y 
a  pas  de  corrélation  absolue  entre  la  disparition  de  l'œil  et  l'allongement 
des  appendices  :  les  pièces  buccales  de  la  larve  oculée  de  Trechopsis  sont 
au  moins  aussi  grêles  et  longues  que  celles  des  Duvalites  aveugles,  et 
parmi  les  larves  aveugles,  il  en  est  dont  les  appendices  sont  plus  ou  moins 
allongés.  La  larve  d'un  imago  oculé  à  des  ocelles  ;  si  l'imago  est  aveugle, 
la  larve  est  elle-même  aveugle  ;  pourtant  la  larve  du  cavernicole  Trechus 
Breuili  est  aveugle,  bien  que  l'adulte  ait  des  yeux  fonctionnels  :  les  ocelles 
larvaires  ont  disparu  plus  facilement  à  l'obscurité  que  les  yeux  composés 
de  l'imago,  ce  qui  confirme  la  règle  générale  qui  dit  que  l'atrophie  générale 
d'un  organe  se  fait  avec  d'autant  plus  de  facilité  que  cet  organe  est  plus 
simple.  —  P.  Rémy. 

t)  Cas  remarquables  de  variation. 

Seurat  (L.-G.).  —  Sur  les  conditions  de  la  ponte  du  Strongle  lisse.  — 


XVI.  -  VARIATION.  85 

Chez  les  femelles  jeunes  d'Heligmosomum  laevc,  Strongle  parasite  du  duo- 
dénum et  de  l'intestin  grêle  de  la  Gerbille,  de  l'intestin  de  la  Gerboise,  des 
Mulots  et  des  Campagnols,  les  œufs  sont  disposés  en  file,  au  nombre  d'une 
quarantaine,  alignés  suivant  leur  grand  axe,  dans  un  utérus  rectiligne  ;  grâce 
aux  réserves  abondantes  contenues  à  ce  moment  dans  l'ovaire,  le  Strongle 
pond  des  œufs  à  un  stade  de  segmentation  peu  avancé  Cstade  2  ou  4).  A 
mesure  que  la  femelle  vieillit,  les  réserves  de  l'ovaire  s'épuisent  et  les  œufs 
s'entassent  dans  la  région  initiale  de  l'utérus,  qu'ils  distendent  considérable- 
ment, y  séjournent  un  certain  temps,  et  ne  sont  pondus  qu'à  un  stade  plus 
avancé  (stade  16  ou  32).  Cette  variation  dans  l'état  de  segmentation  des  œufs 
est  donc  en  rapport  avec  l'âge  de  l'animal.  Ce  fait  est  à  rapprocher  de  celui 
que  présente  Oxyuris  vivipara,  du  cœcum  des  Uromastix  des  Palmiers  : 
certaines  femelles  de  cet  Oxyure  sont  ovipares,  tandis  que  chez  d'autres  les 
œufs  se  développent  dans  l'utérus  jusqu'à  éclosion  de  la  larve.  Le  cas  du 
Strongle  lisse  permet  ainsi  de  saisir  le  passage  des  formes  ovipares  aux 
formes  ovovivipares.  —  P.  Rémy. 

Ducomet  (V.).  —  Variation  du  fruit  chez  la  Pomme  de  terre,  cultivée.  — Le 
fruit  de  la  Pomme  de  terre  cultivée  n'a  pas  la  fixité  qu'on  lui  accorde  ordi- 
nairement; s'il  est  souvent  globuleux,  il  peut  aussi,  particulièrement  dans  le 
jeune  âge,  être  ovoïde  plus  ou  moins  pointu.  Il  est  important  de  signaler  la 
variabilité  de  ce  caractère  pour  la  recherche  des  origines  de  la  Pomme  de 
terre  cultivée.  —  F.  Moreau. 

Schmidt(W.  J.).  —  Recherches  sur  la  structure  et  la  biologie  de  Bursella 
spumosa,  un  nouveau  Cilié.  —  La  plupart  des  détails  donnés  sur  ce  volumi- 
neux cilié  d'eau  douce  n'ont  rien  de  très  nouveau.  Il  faut  noter  cependant 
certains  d'entre  eux.  Il  existe,  comme  on  le  sait  déjà  chez  quelques  Ciliés, 
plusieurs  micronuclei;  lors  de  la  division,  leur  multiplication  précède  celle 
du  macronucleus  qui,  lui,  est  unique  ou  au  plus  double  au  repos  ;  la  répar- 
tition des  micronuclei  entre  les  deux  Infusoires-fils  n'est  pas  rigoureusement 
égale.  L'Infusoire  contient  de  nombreuses  Algues  de  la  famille  des  Protococ- 
cacées,  avec  lesquelles  il  vit  en  symbiose.  S.  affirme  de  plus  que  certaines 
des  Algues  symbiotes  sont  digérées  par  l'hôte,  soit  sans  formation  de  vacuoles, 
soit  même  dans  une  vacuole  digestive  ;  on  les  reconnaît  notamment  à  leur 
coloration  jaune;  elles  disparaissent  sans  laisser  de  traces.  —  M.  Prenant» 

j 

c.  Causes  de  la  variation. 

y)   Variation  sous  l'influence  du  milieu  et  du  régime. 

a)  Labbé  (Alphonse).  —  Sur  les  modifications  adaptatives  de  Dunaliella 
salinaDunal.  —  Le  passage  de  l'eau  sursalée  à  l'eau  douce  de  cette  Chlamy- 
domonade  des  marais  salants  se  fait  par  étapes  successives.  Une  Dunaliella 
adaptée  à  l'eau  douce  diffère  des  formes  salines  par  la  disparition  du 
pigment  brun,  et  la  présence  de  nombreux  amyloleucites  verts,  chlorophyl- 
liens. Le  passage  en  sens  inverse  de  l'eau  douce  à  l'eau  sursalée  ne 
demande  pas  de  ménagements;  parfois,  le  retour  à  la  forme  salina  se  fait 
en  quelques  heures  ;  les  chloroleucites  et  tout  l'amidon  disparaissent,  et  il 
s'y  substitue  le  pigment  rouge  brun  caractéristique  que  l'auteur  rapproche 
des  anthocyanines.  Une  alternance  de  formes  analogue  s'observe,  en  outre 
de  NaCl,  avec  de  l'eau  sucrée  concentrée,  avec  des  solutions  gommeuses,  etc.  ; 


86  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

la  tension  osmotique  et  la  viscosité  des  liquides  y  jouent  donc  le  rôle  prin« 
cipal.  —  A.  Drzewina. 

b)  Labbé  (Alphonse).  —  Le  cycle  évolutif  de  Dunaliella  salina.  —  Cet 
organisme  qui  colore  en  rouge  les  marais  salants  n'est  que  la  phase  ultime 
de  l'évolution  d'un  Flagellé  chlorophyllien  voisin  des  Vdlvocinées.  En  hiver, 
quand  la  concentration  saline  est  faible,  les  formes  vertes  dominent;  en  été, 
ce  sont  les  formes  rouges.  Les  chlorospores  qui  sont  la  forme  normale  de 
propagation  se  transforment  sous  l'influence  de  la  salure  en  érythrospores 
qui,  elles,  ne  sont  qu'une  forme  adaptative,  anormale,  sans  retour  possible 
en  arrière  :  la  chlorophylle,  une  fois  disparue,  ne  se  régénère  pas  de  l'hé- 
matochrome.  —  A.  Drzewina. 

Fage  (Louis).  —  Sur  quelques  Araignées  apneumones.  —  F.  décrit  deux 
Araignées  très  curieuses,  survivants  cavernicoles  d'une  faune  disparue, 
sortes  de  «  fossiles  vivants  ».  L'une  est  Telema  tenella  E.  S.,  Araignée  minus- 
cule des  cavernes  pyrénéennes,  aveugle,  dépigmentée,  dépourvue  de 
poumons,  mais  ayant  deux  paires  de  trachées  à  stigmates  bien  isolés,  ce 
qui  est  un  caractère  paléogénétique.  L'autre  est  Apneumonella  oculata 
n.  sp.,  de  l'Afrique  orientale,  très  voisine  de  la  précédente,  mais  moins 
modifiée  par  la  vie  souterraine;  elle  a  des  yeux  normalement  développés, 
des  pattes  assez  courtes,  et  est  encore  partiellement  pigmentée,  par  consé- 
quent plus  proche  de  l'ancêtre  commun  épigée.  —  A.  Drzewina. 

Paris  (Paul).  —  Ostracodes.  —  Le  nombre  très  réduit  d'Ostracodes  tant 
troglobies  que  trogloxènes  trouvés  dans  les  grottes  tient  moins  à  leur  rareté 
qu'aux  difficultés  que  présente  leur  capture.  P.  décrit  deux  nouvelles  espè- 
ces :  Candona  Breuili  et  Sphaeromicola  Topsenti  ;  il  n'est  pas  certain  que  la 
première  soit  troglobie;  la  seconde,  des  grottes  de  Bourgogne  et  du  Jura,  a 
un  corps  blanc,  translucide,  des  appendices  transparents,  et  n'a  pas  d'or- 
ganes visuels;  elle  vit  en  commensale  sur  des  Isopodes  troglobies,  Caecos- 
phaeroma  burgundum  et  peut-être  C.  Virei,  cramponnée  entre  les  pattes  ou 
à  leur  base,  le  plus  souvent  dans  le  voisinage  de  la  tête;  séparée  de  son 
commensal,  elle  ne  nage  pas  et  succombe.  —  P.  Rémy. 

Doflein  (F.).  —  Notes  sur  les  Chrysomonadines  de  la  Forêt-Noire.  —  Après 
avoir  signalé  quelques  particularités  de  la  division  nucléaire  chez  Ochromo- 
nas  granularis  et  fait  quelques  observations  sur  la  façon  dont  se  comporte 
cette  espèce  quand  sa  nourriture  varie,  l'auteur  étudie  la  formation  des 
kystes  et  reconnaît,  après  Cienkowsky  et  Scherffel,  que  le  kyste,  com- 
posé de  silice,  apparaît  à  l'intérieur  du  cytoplasme  ;  il  présente  un  pore 
fermé  par  un  tampon  siliceux  ;  les  ornementations  de  la  surface  externe  se 
forment  dans  du  cytoplasme  extra-kystique.  L'auteur  décrit  avec  détails 
l'apparition  de  la  double  enveloppe  siliceuse,  précédée  par  une  gélification 
de  la  zone  périphérique  du  cytoplasme,  celle  du  tampon  obturateur,  des 
piquants,  etc.  Il  ne  semble  pas  que  l'enkystement  soit  consécutif  à  des  pro- 
cessus sexuels.  —  P.  Rémy. 

Daniel  (L.).  —  Obtention  d'une  espèce  nouvelle  d'Asphodèle  par  l'action 
du  climat  marin.  —  Le  climat  marin  a  déterminé  à  la  longue  et  progressive- 
ment l'ébranlement  de  l'espèce  Asphodelus  luteus  et  provoqué  la  formation 
d'une  race  ou  d'une  espèce  nouvelle,  A.  luteoides,  très  distincte  de  la  pre- 
mière par  ses  caractères  morphologiques  et  physiologiques  et  qui  se  main- 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPECES.  87 

tient  stable  quand  on  la  reproduit  loin  de  la  côte,  soit  par  voie  agame,  soit 
par  graines.  —  F.  Moreau. 


CHAPITRE  XVII 
L'origine  des  espèces 


Anthony  (R.)  et  Champy  (Ch.).  —  La  forme  reptilienne  du  spermatozoïde 
du  Pangolin  et  sa  signification.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1134,  1921.)  [112 

Banta  (Arthur  M.).  —  Sélection  in  Cladocera  on  the  basis  of  a  physiolo- 
nical  character.  (Publ.  Carnegie  Inst.  Washington,  N°  305,  170  pp.,  1921.) 

[92 

Borivoje  (Dim.  Milojevic).  —  Sur  les  transformations  du  caryosome  chez 
les  Grégarines  {à  propos  d'une  nouvelle  espèce  :  Gregarina  mrazeki).  (C. 
R.  Soc.  biol.,  LXXXY,  91.)  [107 

Brôlemann  (Henry  W.)  et  Lichtenstein  (Jean  L.).  —  Les  vulves  des 
Diplopodes.  (Mémoire  préliminaire)  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  173- 
218,  31  fig.,  1918-1920.)  \U0 

Cammerloher  (Hermann).  —  Bliltenbiologische  Beobachtungen  an  Loran- 
thus  europaeus  Jacq..  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ces.,  XXXIX,  64-70,  3  fig., 
1921.)  [96 

Chatton  (Edouard).  —  Les  Pèridiniens  parasites.  Morphologie,  reproduc- 
tion, éthologie.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LIX,  1-475,  28  pi.,  161  fig.,  1920.) 

[103 

Chatton  (E.)  et  Lwoff  (A.).  —  Sur  une  famille  nouvelle  d'Acinétiens,  les 
Sphenophryidae,  adaptés  aux  branchies  des  Mollusques  acéphales.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXIII,  1495-1497.)  [105 

Chatton  (Edouard)  et  Pérard  (Charles).  —  Les  Nicollellidae,  Infusoires 
intestinaux  des  Gondis  et  des  Damans  et  le  cycle  évolutif  des  Ciliés.  (Bull. 
Biol.  Fr.  et  Belg.,  LV,  87-151,  3  pi.,  1  fig.,  1921.)  [106 

Colosi  (Giuseppe).  —  L'azione  délia  veratrina  sui  Gastropodi  terrestri  e  la 
specificita  di  Limax  maximus  e  Umax  cinereo-niger.  (Arch.  Zool.  exp.  et 
gén.,  LVIII,  N.  et  R.,  45-48,  2  fig.,  1918-1920.)  [91 

Duboscq  (O.).  —  Selysina  perforans  Dub.  —  Description  des  stades  connus 
du  Sporozoaire  de  Stolonica  avec  quelques  remarques  sur  le  pseudo-vitellus 
des  statoblastes  et  sur  les  cellules  géantes.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII, 
1-53,  1  pi.,  11  fig.,  1918-1920.)  [107 

a)  Drzewina  (Anna)  et  Bohn  (Georges).  —  Variations  de  la  susceptibilité 
aux  agents  nocifs  avec  le  nombre  des  animaux  traités.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  485,  1921.)  [98 

h)  —  —  La  défense  des  animaux  groupés  vis-à-vis  des  agents  nocifs.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXII,  779,  1921.)  [Ibid. 

c)  —  —  Sur  les  phénomènes  d' auto-protection  et  d' auto-destruction  chez  des 
animaux  aquatiques.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  107,  1921.)  [Ibid. 

Fejervary  (G.  J.).  —  Zur  Frage  der  «  Lokalrassen  »  bei  Rana  fusca  Ros. 
(Verh.  Zool.  bot.  Ges.  Wien,  LXX,  137-142,  1920.)  [92 

Fiïrth  (Paula).  —  Zur  Biologie  und Mikrochemie  einiger  Pirola-Arten.  (Sitz.- 
ber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXIX,  559-588,  1  pi.,  3  fig.,  1920.)    [102 


88  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Georgévitch  (Jivoïn).  —  Etudes  sur  le  développement  de  Myxidium  gadi 

Georqév..  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  251-289,4  fig.,  3  pi.,  1918-1920.) 

[108 
Gerhardt  (K.).  —  Zur  Théorie  der  Schutzmittel  gegen  Tier  frass  bei  Pflanzen. 

(Biol.  Zentralbl.,  XL,  241-248,  1920.)  [95 

Goetsch(W.).—  Grïme  Hydra  fusca L..  (Zool.  Anz.,  LUI,  173-176, 1921.)  [102 
Grabham  (M.  G.).  —  Iridomermyx  humilis  :  a  contribution  to  the  life  history 

of  the  Argentine  Anl.  (Rep.  Brit.  Ass.  Adv.  Se,  LXXXVII,  209,  1921.)  [96 
Guyénot  (E.).  —  Le  préjugé  de  l'adaptation.  (Revue  Scient.,  642-650,  1921.) 

[91 
Heikertinger  (Fr.).  —  Die   Wespenmimicry  oder  Sphekoidie.  (Verh.  Zool. 

bot.  Ges.  Wien,  LXX,  316-385,  1920.)  [110 

Heinricher  (E.).  —  Wie  erfolgt  die  Bestaubung  der  Mistel;  scheiden  ihre 

Blilten  wirklieh Neklar  ab?  (Biol.  Zentralbl.,  XL,  514-527,  1920.)  [95 

Hollande  (A.-Ch.).  —  Culture  pure  mixte  de  Levures  et  d'Amibes  cystigènes 

(  Vahlkampfia  cruciata  n.  sp.J:  obtention  expérimentale  d'Amibes  acystigéties. 

(Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  N.  et  R.,  LX,  33-42,  1  fig.,  1921.)  [97 

Joseph  (H.).  —  Ueber  einen  mu/masslichen  Primitivzustand  eines  Schivere- 

sinnes  Organes.  (Verh.  Zool.  bot.  Ges.  Wien,  LXIX,  27-34,  1919,  paru  en 

1920.)  [112 

Keilin  (D.)  et  Picado  (C).  —  Biologie  et  morphologie  larvaires  d'Anas- 

trepha  striata  Schiener,  Mouche  des  fruits  de  l'Amérique  centrale.  (Bull. 

Se.  Fr.  etBelg.,  XLVIII,  423-441,  6  fig.,  1914-1920.)  [109 

Keith  (A.).  —  The  differentialion  of  Mankind  into  racial  types.  (Rep.  Brit. 

Ass.  Adv.  Se,  275-281.)  [92 

Kofoid  (C.  A.)  and  Swczy  (O.).  —  The  free  living  unarmored  Dinoflagellata. 

(Mem.  of  the  Univ.  of  California,  V,  538  pp.,  12  pi.)  [90 

Kraepelin  (H.).  —  Die  Sprengel'sche  «  Saftmal-Theorie  ».  (Biol.  Zentralbl., 

XL,  120-141,  1920.)  [96 

Lamy  (Ed.).  —  Les  théories  explicatives  de  la  perforation  par  les  Mollusques 

lithophages  etxylophages.  (Revue  scient.,  423-432,  1921.)  [99 

Lavier  (G.).  —  Les  parasites  des  invertébrés  hématophages. Parasites  qui 
leur  sont  propres;  parasites  qu'ils  transmettent  aux  vertébrés.  (Thèse  de 
Médecine,  218  pp.,  Vigot-Paris,  1921.) 

[Revue  très  complète  d'une  grande  utilité  pratique  et  fournissant  la  docu- 
mentation nécessaire  à  l'examen  de  l'importante  question  des  hôtes  primi- 
tifs et  secondaires  des  parasites  sanguicoles  des  vertébrés.  —  E.  Chatton 

Le  Danois  (Ed.).  —  La  biologie  du  thon  blanc  ou  germon.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIII,  1028,  1921.)  [100 

Legendre  (Jean).  —  Biologie  de  la  Perche  malgache.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  1003,  1921.)  [100 

Legendre  (J.)  et  Oliveau  (A.).  —  Rôle  du  lapin  domestique  dans  l'attrac- 
tion et  la  nutrition  d'Anophèles  maculipennis.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII, 
822,  1921.)  [109 

a)  Léger  (L.)  et  Hesse  (E.).  —  Microsporidies  à  spores  sphériques.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  1419,  1921.)  [106 

b) Microsporidies  bactériformes  et  essai  de  systématique  du  groupe. 

(Ibid.,  CLXXIV,  327-329,  1922.)  [107 

Léger  (L.)  et  Stankovitch  (S.).  —  Fécondation  artificielle  et  développe- 
ment  de  l'Apron  {Aspro  asper  L.)  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  663, 1931.)  [100 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  89 

Lengerken  (Hans  v.).  —  Eisprenger  bei  Carabidenlarven.  (Zool.  Anz., 
LIV,  18-21,  4  fig.,  1922.)  [Les  larves  de  Carabides  examinées 

(divers  Carabus,  Pœcilus  cœrulescens,  Calosoma)  possèdent  à  leur  1er  stade 
un  appareil  de  rupture  de  l'œuf,  formé  de  deux  lames  paires  situées  entre 
les  sutures  frontales;  cet  organe  disparaît  lors  de  la  lre  mue.  —  P.  Rbmy 

a)  Lichtenstein  (Jean-L.).  — Le  déterminisme  de  la  ponte  chez  un  chalci- 
dien  Habrocytus  cionicida  J.-L.  Licht.  (C.  R.  Ac.  Se.,  CLXXII1.  1416, 1921.) 

[101 

b) Ophryoglena  Collini  n.  sp.,  parasite  cœlomique  des  larves  d'éphé- 
mères. (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  794.)  [106 

c) Hypocoma  patellarum  n.  sp.  acinétien  parasite  de  Patella  cœrulea. 

(Ibid.,  796.)  [106 

a)  Lumière  (Auguste).  —  Le  réveil  de  la  terre  arable.  (C.  R;  Ac.  Se, 
CLXX1,  868,  1920.)  [93 

b) Action  nocive  des  feuilles  mortes  sur  la  germination.  (C.  R.  Ac.  Se, 

CLXXII,  232,  1921.)  [Ibid. 

Marchai  (Paul).  —  Utilisation  des  Coccinelles  contre  les  Insectes  nuisibles 
aux  cultures  dans  le  Midi  de  la  France.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  105,  1921.) 

[Une  coccinelle  d'origine  australienne,  Crypto- 
loemus  Montrouzieri  Muls.,  s'attaque  à  la  cochenille  blanche  (Pseudococcus) 
destructrice  des  plantations  d'orangers  et  de  citronniers.  —  M.  Goldsmith 

Mercier  (L.).  —  Glugea  gigantea  Thélohan,  réaction  des  tissus  de  Vhôte  à 
l'infection.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXIV,  261.)  [107 

Mûller  (Max).  —  Rhyphus  und  Mycetobia,  mit  besonderer  Beriicksichtigung 
des  larvalen  Darmes.  (Zool.  Anz.',  LUI,  297-304,  10  fig.,  1921.)  ^[111 

Pesta  (O.).  —  Das  Schweben  der  Planktoncrustaceen  und  die  Untersuchun- 
gen  Wolterecks.  (Verh.  zool.-bot.  ges.  Wien,  LXX,  109-118,  1920,  paru  en 
1921.)  [101 

Picard  (F.).  —  Le  déterminisme  de  la  ponte  chez  un  hyménoptère  térêbrant, 
le  Pimpla  instigator  L..  (C.  R.Ac.  Se,  CLXXII,  1617,  1921.)  [100 

Picard  (F.)  et  Pagliano  (T.).  —  Sur  la  biologie  de  l'Altise  de  la  vigne. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  399,  1921.)  [101 

Rabaud  (Etienne).  —  L'adaptation  et  l'instinct  des  Cassides.  (Bull.  Biol. 
Fr.  et  Belg.,  LV,  153-183,  5  fig.,  1921.)  [94 

Reh  (L.).  —  Die  Wespenmimicry  der  Sesien.  (Verh.  zool.-bot.  Gesellsch. 
Wien,  LXX,  99-112,  1920,  paru  en  1921.)  [110 

Rouge  (E.).  —  Le  réveil  de  la  terre.  (Journal  suisse  de  pharmacie,  59e  an- 
née, n.  24  et  25,  7  pp.,  1921.)  [93 

a)  Roule  (Louis).  —  Sur  un  nouveau  poisson  abyssal  [Scombrolabrax  hete- 
rolepis,  nov.  gen.  nov.  sp.)  péché  dans  les  eaux  de  l'île  Madère.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXII,  1534,  1921.)  [112 

b)  —  —  Sur  les  changements  périodiques  d'habitat  du  Thon  commun  (Or- 
cynus  thynnus)  et  sur  leur  liaison  avec  les  conditions  de  milieu.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXIII,  1418,  1921.)  [100 

Schiefferdecker  (P.).  —  Ueber  das  Auftreten  der  elastischen  Fasern  in  der 
Tierreihe,  iiber  das  Verhalten  derselben  in  der  Wangenhaut  bei  verschiede- 
nen  Menschenrassen  und  ûber  Bindegewebe  und  Sprache.  (Arch.  f.  mikr. 
Anat.,  VC,  Abt.  1, 134-185,  6  pi.)  [111 


90 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Stechow  (E.).  —  Symbiosen  zwischen  Isopoden  und  Hydroiden.  (Zool.  Anz., 
LUI,  221-223,  1  fig.,  1921.)  [101 

Torrey  (G.  S.).  -  -  Coronella  nivea  Crouan.  (Bull.  Soc.  Myc.  Fr.,  XXXVII, 
88-93,1921.)  [109 

Vandel  (A.).  —  Notes  biologiques  sur  les  Planaires  des  environs  de  Montpel- 
lier. (Bull.  Biol.  Fr.  et  Belg.,  LV,  237-259,  5  fig.,  1921.)  [99 

Vieweger  (T.).  —  Badanie  czynnikow  rozwoju  kultur  Colpidium  colpoda 
Ehrb.  II.  Zaleznosc  rozwoju  wymoczkow  od  rozwoju  bakterji.  (Recher- 
ches sur  les  causes  du  développement  des  cultures  de  Colpidium  colpoda 
Ehrb.  II.  Les  rapports  entre  le  développement  des  bactéries  et  des  infusoires) 
(C.  R.  Soc.  Se.  de  Varsovie,  XI  An.,  fasc.  5,  15,  1918.)  [96 

a)  Viewegerowie  (J.  i  T.).  —  Badanie  czynnikow  rozwoju  kultur  Colpi- 
dium colpoda  Ehrb.  I.  Wplyw  pokarmu  i  glodu.  (Recherches  sur  les  causes 
du  développement  des  cultures  du  Colpidium  colpoda  Ehrb.  I.  L'influence 
de  la  nourriture  et  du  jeûne).  (C.  R.  Soc.  Se.  de  Varsovie,  XI  An.,  fasc.  6, 
28,  1918.)  .       [Ibid. 

b) Badanie  czynnikow  rozwoju  kultur  Colpidium  colpoda  Ehrb.  III. 

Wplyw  ilosci  pokarmu  i  glodu.  (Recherches  sur  les  causes  du  développement 
des  cultures  du  Colpidium  colpoda  Ehrb.  III.  L'influence  de  la  quantité  de 
la  nourriture  et  du  jeûne.)  (Travaux  du  laboratoire  de  Physiologie  de  l'Ins- 
titut Nencki,  Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  N°  3,  38  pp.,  1921.)  [97 

Watson  (A.  T.). —  Further  observations  on  the  building  habits  of'the  Poly- 
chaete  worm  Pectinaria  Koreni  Mgr.  (Rep.  Brit.  Ass.  Adv.  Se,  LXXXVII, 
210,  1921.)  [99 

Wildeman  (E.  D.).  — Sur  les  théories  de  la  myrmécopohilie.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  124,  1921.)  [96 

Zotta  (G.).  —  Sur  la  transmission  expérimentale  du  Leptomonas  pyrrho- 
coris  (Z.)  chez  des  insectes  divers.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  135,  1921.)  [107 


a.  Formation  de  nouvelles  espèces. 

Kofoid(C.  A.)  et  Swezy  (O.).  —  Les  Dinoflagellés  nus  et  libres.  —  On  ne 
peut,  même  dans  un  recueil  de  biologie  générale,  passer  sous  silence  l'appa- 
rition de  grandes  monographies,  qui  font  faire  un  pas  de  géant  à  la  connais- 
sance d'un  groupe  et  d'une  faune.  223  espèces  sont  revisées  ici,  sur  lesquelles 
117  nouvelles  du  Pacifique  californien  (San-Diego).  Il  est  à  souligner  que  ces 
dernières  ont  toutes  été  étudiées  sur  le  vivant,  ce  qui  a  prêté  à  de  nombreuses 
observations  éthologiques. 

Signalons  seulement  les  principales  conclusions  d'intérêt  général  :  Les 
Dinoflagellés  ont  pour  souche  des  flagellés  à  deux  flagelles  primitivement 
antérieurs  et  qui  se  sont  différenciés  l'un  en  flagelle  hélicoïdal,  l'autre  en 
flagelle  axial  récurrent.  Ceci  est  d'ailleurs  conforme  aux  idées  admises.  Les 
deux  groupes  des  Adiniferidae  et  Diniferidae  sont  issus  d'une  souche  com- 
mune. 

Les  modifications  adaptatives  à  la  vie  pélagique  portent  sur  les  flagelles  et 
sur  les  sillons.  Elles  consistent  surtout  en  un  allongement  progressif  du 
sillon  et  du  flagelle  hélicoïdaux,  avec  torsion  du  corps  en  une  spire  sénes- 
tre  faisant  jusqu'à  4  tours,  allongement  et  torsion  concomitants  du  sillon  et 
du  flagelle   axiaux.  Dans  la  même  région   des  flagelles,  apparaissent  des 


XVII.  -  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  91 

organes  néoformés  qui  renforcent  la  flottaison  :  pseudopodes  (Gymnodinium 
Zachariasi),  tentacules  éphémères  {G.  pseudonoctiluca) ,  ou  permanents 
(Noctiluca),  tentacules  protractiles  {Erythropsis).  Le  pigment  a  aussi  ten- 
dance à  s'accumuler  dans  cette  région  et,  suivant  une  évolution  orthogéné- 
tique, y  forme  des  ocelles  (Protopsis,  Pouchetia,  etc.). 

Il  y  a  des  cnidocystes  chez  Polykrikos  et  chez  le  nouveau  genre  Nemato- 
dinium.  K.  les.considère  avec  Chattox(1913),  comme  appartenant  en  propre 
aux  péridiniens  et  comme  dérivant  de  l'appareil  centrosomien.  Il  admet  aussi 
le  mécanisme  d'éclatement  décrit  par  Chatton,  mais  maintient  cependant, 
en  considération  de  ce  qui  se  passe  chez  les  Cnidaires,  que  le  filament  est 
creux  et  se  trouve  projeté  par  rétroversion.  [Cette  raison  d'analogie  nous 
paraît  d'autant  plus  insuffisante*  que  l'auteur  reconnaît  que  «  the  tubular 
nature  of  wich  (du  filament)  is  hard  to  demonstrate  »  et  qu'en  fait  il  ne  la 
démontre  pas.  Le  chapitre  et  la  discussion  relatifs  aux  cnidocystes  eussent 
d'ailleurs  gagné  à  être  illustrés  de  figures  originales  détaillées.  Nutrition 
animale  dans  toutes  les  formes.  Le  cytostome  se  trouve  dans  le  sillon  longi- 
tudinal. Quoique  leur  monographie  soit  de  1921,  les  auteurs  n'ont  pu,  semble- 
t-il,  y  faire  état  des  documents  fournis  par  nos  propres  recherches  sur  les 
Péridiniens  parasites  (1920)].  —  E.  Chatton. 

Guyénot  (E.).  —  Le  préjugé  de  l'adaptation.  —  L'idée  d'adaptation  est  issue 
de  la  tradition  finaliste.  Il  faut  distinguer  entre  Yadaptation  particulière  de 
tel  ou  tel  organe  et  Yadaptation  générale  des  organismes.  Malgré  le  luxe  de 
dispositifs  «  adaptatifs  »,  les  animaux  sont  tous  soumis  à  une  effroyable  des- 
truction ;  les  diverses  espèces,  qu'elles  soient  bien  ou  mal  adaptées,  payent 
le  même  tribut  à  l'hécatombe  d'où  résulte  l'équilibre  «  harmonique  »  des 
faunes."  A  cette  échelle  de  l'adaptation  générale,  il  n'y  a  pas  de  privilégiés. 
D'autre  part,  il  est  nécessaire  d'établir  une  distinction  entre  les  structures 
adaptatives  héréditaires,  provenant  de  mutations,  et  celles  qui  résultent  du 
fonctionnement  de  chaque  individu  et  constituent  les  somations;  seules  les 
premières  sont  intéressantes  pour  une  théorie  du  transformisme.  G.  cite 
divers  exemples  d'absence  complète  de  relation  entre  les  structures  et  les 
genres  de  vie.  On  s'extasie  sur  les  caractères  «  adaptatifs  »  particulièrement 
frappants,  et  on  passe  sous  silence  ceux  qui  sont  un  véritable  défi  à  la  théorie 
lamarckienne.  Ainsi  naissent  les  préjugés.  G.  considère  enfin  que  les  formes 
les  plus  éloignées  du  type  moyen,  celles  qui  sont  le  mieux  adaptées,  le  plus 
hautement  spécialisées,  sont  le  plus  souvent  celles  qui  ont  le  plus  de  peine 
à  vivre,  ou  sont  même  disparues  ou  en  voie  de  disparition.  —  A.  Drzewina. 

Golosi  (Giuseppe).  —  L'action  de  la  vèratrine  sur  les  Gastropodes  ter- 
restres et  la  spécificité  de  Limax  maximus  et  de  Limax  cinereo-niger 
[XIV,  3°  y].  —  Si  l'on  place  un  Hélix  ou  une  Limace  dans  une  solution 
aqueuse  excessivement  étendue  de  vèratrine,  les  animaux  se  distendent 
immédiatement,  manifestent  une  notable  paralysie  sensorielle,  et  meurent 
en  huit  à  quinze  heures  ;  presque  toujours  le  pénis  est  totalement  ou  en 
partie  évaginé,  ce  qui  est  dû  à  une  augmentation  de  pression  dans  la  région 
antérieure  du  corps.  L'étude  de  l'action  de  la  vèratrine  sur  les  formes 
de  Limaces  du  groupe  de  L.  maximus,  qui  sont  considérées  par  certains 
comme  des  variétés  de  L.  maximus  et  par  d'autres  comme  autant  d'espèces 
distinctes,  permet  de  répartir  ces  animaux  en  deux  catégories  différentes, 
se  comportant  chacune  d'une  façon  particulière  :  chez  la  première,  le  pénis 
évaginé  présente  une  large  expansion  en  forme  de  lame  allant  à  l'extrémité 
de  l'organe  jusqu'au  voisinage  de  sa  base;  chez  l'autre,  le  pénis  évaginé  a 


92 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 


l'aspect  d'un  long  cylindre  enroulé  en  hélice,  dont  la  moitié  de  la  surface 
présente  de  nombreuses  papilles  accuminées,  l'autre  moitié  étant  glabre. 
L'auteur,  d'ailleurs,  a  précédemment,  en  se  basant  sur  des  considérations 
anatomiques,  notamment  sur  l'organisation  de  l'appareil  génital,  réparti 
les  formes  de  ce  groupe  de  L.  maximus  en  ces  deux  mêmes  catégories,  qui 
représentent  deux  espèces  bien  distinctes,  la  première  L.  maximus,  la  se- 
conde L.  cinereo-niger.  —  P.  Rémy. 

Fejervary  (G.  J.).  —  Les  races  locales  chez  Rana  fusca  Rôs.  —  On  a 
décrit  des  races  locales  de  Rana  fusca;  Dùrken  en  particulier,  en  se  basant 
sur  certaines  particularités  du  mécanisme  du  développement,  a  pensé  que 
R.  fusca  de  Goettingen  et  celle  de  Rostock  sont  deux  races  distinctes.  Pour 
F.,  il  y  a  bien  une  grande  variabilité  individuelle,  portant  sur  la  couleur 
de  la  peau,  l'aspect  de  la  tête,  la  longueur  des  pattes,  avec  dominance  de 
telle  ou  telle  forme  suivant  les  endroits,  mais  il  n'y  a  pas  de  véritables 
races  locales.  R.  fusca  est  même  caractérisée  par  une  grande  stabilité  du 
type  ancestral,  une  sorte  d'indifférence  biologique.  Il  n'y  aurait  qu'une 
seule  variété  récente  réelle,  la  R.  parvipalmata  Seoane,  d'Espagne.  Les 
écarts  du  type  normal  que  l'on  constate  ailleurs  seraient  dus  à  des  condi- 
tions locales,  du  milieu  extérieur,  et  varieraient  avec  ces  conditions.  — 
A.  Drzewina. 

b.  Facteurs  de  l'évolution. 


Banta  (Arthur  M.).  —  Sélection  pratiquée  sur  des  Cladocêres,  en  prenant 
pour  base  un  caractère  physiologique.  —  Les  effets  de  la  sélection  peuvent- 
ils  se  faire  sentir  dans  des  lignées  pures  à  multiplication  parthénogénétique? 
Pour  résoudre  ce  problème,  B.  s'est  adressé  à  3  espèces  de  Cladocêres  et  a 
fait  porter  la  sélection  sur  la  rapidité  de  réaction  à  la  lumière.  Il  mesure 
celle-ci  en  organisant  entre  les  individus  d'une  même  portée  des  sortes  de 
courses,  et  en  chronométrant  les  «  temps  ».  Les  premiers  et  les  derniers 
arrivés  contre  le  paroi  éclairée  du  bac  d'expérience  sont  isolés  et  donnent 
naissance  à  deux  lignées  (strains)  plus  et  minus,  dans  chacune  desquelles  la 
même  opération  sélective  est  répétée  à  chaque  génération.  Des  influences  in- 
ternes ou  externes  (température,  teneur  de  l'eau  en  CO2)  viennent  souvent 
troubler  les  expériences.  En  dépit  de  l'ingéniosité  et  de  la  patience  déployées 
par  l'auteur,  les  résultats  sont  dans  l'ensemble,  assez  peu  démonstratifs. 
Dans  une  seule  lignée  (chez  Simocephalus  exspinosus),  il  fut  possible  de 
noter  une  divergence  à  peu  près  continue  et  progressive  entre  les  deux 
séries  plus  et  minus.  Au  bout  de  54  mois  de  sélection  ininterrompue  (181  gé- 
nérations), les  animaux  les  plus  sensibles  réagissaient  trois  fois  plus  vite 
que  ceux  de  l'autre  série.  Ce  résultat  semble  définitivement  acquis  car  il 
s'est  maintenu  pendant  32  mois,  au  moins,  après  la  cessation  des  expé- 
riences. 

La  maturation  de  l'œuf  des  Cladocêres  s'effectuant  sans  réduction,  il  est 
difficile  d'attribuer  la  différence  qui  sépare  les  lignées  sélectionnées  à  une 
ségrégation  germinale.  D'autre  part,  l'hypothèse  d'une  mutation  brusque  ne 
peut  rendre  compte  de  l'écartement  progressif  des  courbes.  B.  admet  qu'il 
y  a  modification  graduelle  des  facteurs  en  cause.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Keith  (A.).  —  La  différenciation  du  genre  humain  en  types  raciaux.  — 
Pour  K.,  les  glandes  à  sécrétion  interne,  à  savoir  :  l'hypophyse,  la  thyroïde, 
la  surrénale,  la  glande  pinéale  et  la  glande  interstitielle,  ont  joué  un  rôle 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  93 

essentiel  dans  la  production  de  diverses  races  humaines.  Les  expériences  de 
laboratoire  et  de  clinique  ont  montré  l'influence  des  hormones  de  ces 
glandes  sur  la  croissance,  la  taille,  la  pigmentation  de  la  peau,  le  système 
pileux,  la  musculature,  les  os,  la  maturation  sexuelle,  bref  sur  toutes  sortes 
de  caractères  distinctifs  des  races.  Les  Mongoles  et  les  Nègres  seraient 
redevables  de  leurs  faciès  et  même  de  leur  mentalité  au  fonctionnement 
surtout  de  leur  thyroïde,  alors  que,  chez  les  Européens,  le  facteur  dominant 
est  l'hypophyse.  Les  mêmes  considérations  s'appliquent  aux  Singes  anthro- 
pomorphes :  l'Orang  est  du  type  thyroïdien,  le  Gorille,  du  type  hypophy- 
saire.  —  A.  Drzewina. 

c.  Adaptations.  (Ecologie.  Adaptations  particulières. 

a-b)  Lumière  (Auguste).  — Le  réveil  de  la  terre  arable.  Action  nocive  des 
feuilles  mortes  sur  la  germination.  —  La  reprise  de  l'activité  par  la  terre  — 
germination  des  graines,  réapparition  de  la  végétation,  dégagement  de 
vapeurs  —  ne  tient  pas  seulement,  d'après  L.,  à  l'élévation  de  la  tempéra- 
ture et  l'accroissement  de  l'humidité  ;  un  certain  temps  de  repos  préalable 
est,  de  plus,  nécessaire,  temps  pendant  lequel  s'éliminent  graduellement 
les  produits  toxiques  sécrétés  par  les  racines  des  plantes  après  la  chute  des 
feuilles  et  aussi  provenant  des  feuilles  mortes.  Cette  idée  est  confirmée  par 
l'expérience  suivante.  Un  échantillon  de  terreau  est  prélevé  en  novembre  et 
divisé  en  2  lots  ;  l'un  de  ces  lots  est  soumis  à  des  lavages  d'eau  distillée,  de 
façon  à  entraîner  les  produits  solubles,  l'autre  est  simplement  arrosé  avec 
l'eau  de  la  même  provenance.  A  la  température  du  laboratoire  on  voit, 
quelques  jours  après,  la  surface  du  premier  lot  se  couvrir  de  petites 
herbes,  comme  au  printemps,  tandis  que  le  second  reste  stérile.  Une  autre 
expérience  constitue  la  contre-partie  de  celle-ci  et  en  confirme  les  conclu- 
sions. En  extrayant  par  épuisement  les  agents  toxiques  d'un  lot  du  même 
terreau  (10  kgr.)  et  en  évaporant  les  eaux  des  lavages,  l'auteur  a  obtenu  un 
liquide  qui,  employé  pour  l'arrosage,  arrêtait  absolument  toute  germina- 
tion, quelle  que  soit  la  saison  ou  le  terrain.  Les  graines  plongées  dans  ce 
liquide  ne  récupèrent  leur  faculté  de  germination  qu'après  des  lavages  suffi- 
sants. Ces  produits  toxiques  ou  plutôt  inhibiteurs  résistent  à  une  tempéra- 
ture de  130°  ;  ce  ne  sont  donc  probablement  ni  des  toxines,  ni  des  diastases. 

Dans  la  seconde  note,  L.  continue  ses  expériences.  Il  fait  macérer  des 
feuilles  mortes  ramassées  immédiatement  après  leur  chute  et  obtient  un 
liquide  qui  empêche  absolument  la  germination  de,s  graines;  ce  liquide  est 
fortement  réducteur  et  parait  renfermer  des  corps  phénoliques.  La  même 
influence  est  exercée  par  le  liquide  d'extraction  obtenu  des  feuilles  mortes 
abandonnées  à  la  décomposition  sous  l'influence  des  bactéries  à  l'air  libre. 
Dans  la  nature,  ces  liquides  réducteurs  qui  pénètrent  la  terre  depuis  le 
moment  de  la  chute  des  feuilles  empêchent,  en  absorbant  l'oxygène,  les 
germinations,  et  la  terre  reste  stérile  jusqu'au  jour  où  l'oxygène  atmosphé- 
rique y  pénètre,  soit  directement,  soit  avec  les  eaux  de  pluie.  —  M.  Gold- 
smith. 

Rouge  (E.).  —  Le  réveil  de  la  terre.  —  R.  conteste  l'hypothèse  ci-dessus 
de  Lumière,  en  se  basant  sur  les  expériences  et  faits  suivants.  Des  graines 
de  pois  et  de  luzerne,  réparties  en  trois  lots  ont  été  arrosées,  les  unes  avec 
de  l'eau,  d'autres  avec  une  macération  au  10%,  pendant  vingt-quatre  heures, 
de  feuilles  de  charme  recueillies  en  automne,  le  reste  avec  une  solution 
semblable  de  feuilles  de  chêne.  Or,  ces  macérations,  qui  devraient  contenir 


94  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  produits  toxiques,  n'ont  nullement  empêché  les  semences  de  germer. 
D'autre  part,  un  lot  de  glands  de  chêne  a  été  laissé  à  découvert  en  automne, 
tandis  qu'un  autre  lot  a  été  recouvert  au  même  moment  d'une  couche  de 
5  cm.  de  feuilles  mortes.  Or,  tous  ces  glands  ont  germé  en  février.  Les  glands 
découverts  étaient  pourvus  d'anthocyane  :  les  glands  couverts  étaient  inco- 
lores et  un  peu  moins  germes,  mais  cette  différence  dans  la  germination 
résulte  d'une  influence  directe  de  la  chaleur.  En  effet,  les  feuilles  qui  pro- 
tègent les  graines  contre  les  abaissements  excessifs  momentanés  de  la  tem- 
pérature maintiennent  en  revanche  un  maximum  diurne  inférieur.  Enfin, 
R.  ayant  labouré  une  partie  de  terrain  en  automne,  ayant  laissé  en  friche 
une  autre  partie  recouverte  de  débris  végétaux  et  ayant  labouré  en  février 
une  troisième  partie,  a  constaté  vers  le  26  mars  que  sur  les  trois  lots  la 
ravenaille  (Sinapis  arvensis)  commençait  à  lever  en  même  temps.  A  côté 
de  la  présence  indispensable  de  l'oxygène  et  de  l'humidité,  la  chaleur  joue 
donc  un  rôle  prépondérant  dans  le  phénomène  de  la  germination  et  du 
réveil  de  la  terre.  —  M.  Boubier. 

Rabaud  (Etienne).  —  L'adaptation  et  l'instinct  des  Cassides.  —  Au  pre- 
mier printemps  apparaissent  les  adultes  qui  s'accouplent  et  pondent;  après 
trois  semaines  d'incubation  environ,  naissent  les  larves  qui,  un  mois  plus 
tard,  se  nymphosent  ;  la  vie  nymphale  dure  environ  dix  jours  et  les  imagos 
de  la  génération  nouvelle  éclosent  à  la  fin  du  printemps  et  au  début  de 
l'été  ;  ils  sont  immatures  et  ne  s'accouplent  généralement  pas  ;  si,  excep- 
tionnellement, il  y  a  accouplement,  celui-ci  n'est  jamais  suivi  de  ponte.  En 
automne,  les  adultes  s'abritent  dans  un  trou  ou  dans  la  terre  et  hivernent; 
lorsqu'ils  sortent  au  printemps  ils  sont  devenus  sexuellement  matures  et 
s'accouplent.  Les  œufs  sont  le  plus  souvent  entourés  d'un  enduit  mucila- 
gineux  auquel  il  est  bien  difficile  d'attribuer  un  rôle  ;  ils  sont  déposés  à  la 
face  inférieure  des  feuilles,  même  si  cette  face  est  tournée  vers  le  haut;  la 
femelle  n'est  donc  pas  guidée  par  une  influence  géotropique,  et  il  ne  faut 
pas  voir  là  un  procédé  qui  aurait  l'avantage  de  dissimuler  la  ponte  à  des 
regards  ennemis;  il  semble  plutôt  que  le  réflexe  de  ponte  est  déclanché  par 
les  dépressions  de  la  feuille  qui  séparent  les  nervures  :  les  œufs  sont  en 
effet  plus  nombreux  le  long  de  la  nervure  médiane,  très  saillante  ;  s'ils  sont 
déposés  sur  la  face  supérieure,  c'est  quand  celle-ci  présente  accidentelle- 
ment des  aspérités;  enfin  une  espèce  pond  sur  les  deux  faces  des  feuilles 
de  Menthe,  qui  toutes  deux  ont  un  relief  accidenté.  Les  pontes  ne  se  déve- 
loppent que  sur  les  feuilles  qui  restent  vivantes,  ce  qui  tient  à  la  grande 
sensibilité  des  œufs  à  la  dessiccation.  —  Le  régime  alimentaire  de  chaque 
espèce  est  assez  strict,  mais  il  ne  faut  pas  donner  à  la  spécificité  alimentaire 
une  valeur  absolue  :  une  Casside  soumise  à  des  conditions  extrêmement 
diverses  peut  aller  vers  une  plante  ou  vers  une  autre  ;  toutefois  le  régime 
alimentaire  n'est  pas  seulement  déterminé  par  l'attraction  de  la  plante  : 
d'autres  conditions  du  milieu,  qui  le  plus  souvent  échappent  à  l'observation, 
modifient  cette  attraction  ;  la  dispersion  des  Cassides  ne  se  superpose  pas 
nécessairement  à  celle  de  leur  plante  nourricière.  —  D'une  manière  géné- 
rale, les  Cassides,  larves  et  adultes,  se  localisent  sur  la  face  supérieure  des 
feuilles  ;  cette  position  n'est  pas  due  à  des  conditions  d'éclairement,  ni  à  une 
action  géotropique  ;  elle  n'est  pas  prise  non  plus  pour  que  la  larve  puisse  se 
dissimuler  sous  le  paquet  d'excréments  qui,  de  la  naissance  à  la  nymphose, 
s'accumulent  à  l'extrémité  postérieure  du  corps  et  progressent  d'arrière 
vers  l'avant  en  recouvrant  une  partie  de  l'animal  ;  cette  localisation  de  la 
larve  est  due  à  l'épaisseur  de  l'épiderme  inférieur,  notablement  plus  résis- 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  95 

tant,  notamment  chez  les  Carduacées,  dont  se  nourrissent  la  plupart  de  ces 
Insectes,  que  celui  de  la  face  supérieure.  —  L'accroissement  du  paquet  ster- 
coral  est  bien,  comme  l'ont  montré  Muir  et  Sharp,  lié  aux  mues  :  celles-ci, 
chez  toutes  les  Cassides,  restent  successivement  accrochées  à  la  fourche  qui 
prolonge  le  8°  segment  abdominal  ;  chaque  exuvie  nouvelle,  qui  porte  les  excré- 
ments les  plus  récents,  est  ainsi  en  arrière  delà  précédente,  et  il  semble  alors 
que  le  paquet  progresse  de  l'arrière  vers  l'avant  à  mesure  que  la  larve  gran- 
dit. La  présence  du  paquet  est  due  à  l'apparition,  au  moment  de  la  défécation, 
d'un  prolapsus  rectal  qui  amène  l'anus  au-dessus  de  la  fourche,  et  déverse 
les  excréments  sur  les  exuvies  ;  chez  les  formes  qui  n'ont  pas  de  paquet 
stercoral,  ce  prolapsus  est  peu  marqué,  et  l'anus,  éloigné  de  la  fourche, 
rejette  généralement  les  excréments  en  arrière.  Il  ne  faut  donc  pas  voir 
dans  le  paquet  stercoral  le  produit  d'un  instinct  qui  pousserait  la  larve  à  se 
fabriquer  un  bouclier  ;  il  ne  faut  pas  attribuer  à  ce  paquet  un  rôle  protec- 
teur préservant  la  larve  de  la  sécheresse  ou  de  l'attaque  des  prédateurs  et 
des  parasites  :  toutes  les  Cassides,  qu'elles  portent  ou  non  leurs  excréments, 
vivent  en  plein  soleil  ;  toutes  sont  attaquées  par  prédateurs  et  parasites,  ont 
les  mêmes  mœurs,  et  persistent  les  unes  comme  les  autres.  —  P.  Rémy. 

Gerhardt  (K.).  —  Théorie  des  moyens  de  protection  des  plantes  contre  les 
animaux  herbivores.  --  G.  expose  et  discute  les  théories  émises  par  Stahl 
et  Heikertinger  sur  les  moyens  de  protection  des  plantes  contre  les  ani- 
maux. A  la  suite  de  ses  recherches  sur  les  escargots,  Stahl  avait  été  amené 
à  distinguer  les  animaux  en  spécialistes  et  omnivores.  En  dépouillant  méca- 
niquement des  plantes  de  leur  poil  ou  de  leur  revêtement  calcaire  ou  sili- 
ceux ou  en  enlevant  par  l'alcool  ou  l'éther  les  tannins,  les  principes  amers 
ou  les  alcaloïdes  qu'elles  peuvent  contenir,  il  a  réussi  à  les  faire  manger  par 
les  escargots  et  il  en  avait  conclu  que  ces  substances  protégeaient  les  plantes 
contre  les  escargots.  Heikertinger  s'élève  contre  cette  hypothèse.  Ses  études 
sur  les  insectes  lui  ont  prouvé  que,  parmi  les  petits  animaux,  du  moins,  il 
n'y  a  pas  d'omnivores,  qu'ils  sont  adaptés  à  certaines  plantes  et  que  celles-ci 
n'ont  pas  de  moyens  de  défense.  Si  certaines  plantes  ne  sont  pas  visitées 
par  les  animaux,  ce  n'est  point  parce  qu'elles  sont  protégées,  mais  parce 
que  leur  odeur  ne  les  attire  pas.  Les  seuls  faits  qui  attirent  les  animaux, 
sont  l'abondance  des  plantes,  leur  saveur,  qui  a  provoqué  une  spécialisation 
des  animaux  et  les  préférences  de  leurs  visiteurs.  De  ces  deux  opinions,  G. 
adopté  celle  de  Stahl  qui  repose  sur  des  observations  précises,  tandis  que 
celle  de  Heikertinger,  en  faisant  intervenir  le  psychisme  des  animaux,  se 
rapproche  des  théories  vitalistes.  —  F.  Péchoutre. 

Heinricher  (E.).  —  Comment  se  fait  la  pollinisation  dans  le  Gui;  les  . 
fleurs  y  sécrètent-elles  réellement  du  nectar  ?  —  Pour  répondre  à  ces  questions, 
H.  a  poursuivi  pendant  un  mois  ses  observations  sur  de  nombreuses  touffes 
de  Gui  et  sur  des  centaines  de  fleurs.  Ni  les  fleurs  mâles  ni  les  fleurs 
femelles  ne  sécrètent  de  nectar.  Tous  les  faits  relatifs  à  une  telle  sécrétion 
reposent  sur  des  erreurs  ;  en  particulier,  la  goutte  de  nectar  représentée 
par  von  Tubeuf  sur  une  photographie  de  fleur  femelle  de  Gui  n'est  qu'une 
goutte  d'eau  attribuable  à  la  condensation.  Les  insectes  recherchent  très 
peu  les  fleurs  de  Gui.  A  côté  des  abeilles  et  des  mouches,  l'auteur  a  observé 
une  fois  un  bourdon  et  deux  espèces  de  Sepsis  visitant  des  fleurs  de  Gui  ; 
ces  derniers  ne  peuvent  être  que  des  pollinisateurs  accidentels  et  l'on  ne 
peut  accorder  une  plus  grande  importance  aux  premiers.  Les  abeilles  et  le 
bourdon  recherchaient   les  fleurs  mâles  et  par  conséquent  ne  réalisaient 


96  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

aucune  pollinisation.  La  pollinisation  par  le  vent,  que  l'auteur  a  constatée,  a 
une  importance  beaucoup  plus  grande.  —  F.  Péchoutre. 

Kraepelin  (H.).  —  La  théorie  des  taches  nectarifères  de  Sprengel.  —  On 
connaît  la  théorie  de  Sprengel  sur  les  taches  nectarifères.  Si  un  insecte  est 
attiré  par  la  beauté  ou  le  parfum  d'une  fleur,  il  peut  voir  immédiatement 
le  nectar  ou  ne  pas  l'apercevoir  parce  qu'il  se  trouve  dans  un  endroit  caché. 
Dans  ce  dernier  cas,  la  nature  lui  vient  en  aide  par  l'intermédiaire  des 
taches  nectarifères.  C'est  la  vérification  de  cette  hypothèse  que  K.  a  entre- 
prise. Les  taches  nectarifères  différentes  par  leur  forme,  leur  couleur  et 
leur  origine  sont  deux  fois  plus  fréquentes  chez  les  fleurs  dorsiventrales 
que  chez  les  fleurs  régulières  et  se  trouvent  en  règle  chez  les  fleurs  haute- 
ment organisées.  Elles  n'existent  pas  chez  toutes  les  fleurs  qui  produisent 
du  nectar  et  toutes  les  fleurs  qui  en  possèdent  ne  sécrètent  pas  de  nectar. 
Elles  peuvent  aider  à  la  rapidité  de  la  découverte  du  nectar,  mais  elles  ne 
servent  que  dans  peu  de  cas  à  l'atteindre.  —  F.  Péchoutre. 

Gammerloher  (Hermann).  —  Contribution  à  la  biologie  florale  de  Loran- 
thus  europaeus  Jacq.  —  C.  a  déterminé  le  caractère  entomophile  de  cette  espèce. 
Le  pollen  est  visqueux,  formant  des  pollinies  irrégulières.  La  fleur  est  fort 
caduque,  ne  durant  guère  que  vingt-quatre  heures  après  son  éclosion.  La 
pollinisation  paraît  assurée  par  des  fourmis  et  par  des  apides  des  genres 
Halictus  et  Colletés.  —  H.  Spinner. 

Wildeman  (E.  de).  —  Sur  les  théories  de  la  myrmécophilie. —  La  myrmé- 
cophilie  est  un  phénomène  très  répandu  parmi  les  végétaux,  mais  elle  se 
présente  sous  des  aspects  variés  et  ne  peut  être  expliquée  par  une  théorie 
unique.  D'après  celle  proposée  récemment  par  Chodat  etCARisso  (1920), 
tout  renflement  abritant  ou  pouvant  abriter  des  Fourmis,  chez  des  myrmé- 
cophytes,  aurait  pour  origine  une  galle  due  à  une  piqûre  d'Insecte.  W.  cite 
divers  exemples  où  le  renflement  se  produit  sur  la  plante  sans  l'intermé- 
diaire d'un  Insecte  perceur,  et  où  par  conséquent  l'envahissement  de  la  po- 
chette par  les  Fourmis  n'est  pas  un  phénomène  secondaire,  susceptible  d'être 
interprété  dans  le  sens  d'une  symbiose,  mais  un  acte  de  parasitisme,  en 
général  néfaste  aumyrmécophyte.  — A.  Drzewina. 

Grabham  (M.  C).  —  V ' Iridomermyx  humilis  :  contribution  à  l'étude  de 
la  Fourmi  d'Argentine.  —  Description  de  la  façon  insidieuse  dont  cette 
Fourmi  s'est  introduite  à  Madère,  et  des  dévastations  qu'elle  a  occasionnées 
en  ravageant  les  plantations  de  café  et  les  arbres  fruitiers  portant  des  Coccus 
ou  des  Aphis,  et  en  s'attaquant  aux  habitations,  provisions,  volaille,  oiselets 
et  abeilles.  Elle  se  guide  par  l'odorat.  G.  signale  en  particulier  que  quand 
des  individus  de  diverses  communautés  se  rencontrent,  il  n'y  a  pas  de 
combat.  —  A.  Drzewina. 

a)  Vieweger  (J.  et  T.).  —  Recherches  sur  les  causes  du  développement 
des  cultures  du  Colpidium  colpoda  Ehrbg.  I.  L'influence  de  la  nourriture 
et  du  jeûne.   (Analysé  avec  le  suivant.) 

Vieweger  (T.).  —  Recherches  sur  les  causes  du  développement  des  cul- 
tures de  Colpidium  colpoda  Ehrbg.  II.  Les  rapports  entre  le  développement 
des  bactéries  et  des  infusoires.  (Analysé  avec  le  suivant.) 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  97 

b)  Vieweger  (J.  et  T.).  —  Recherches  sur  les  causes  du  développe- 
ment des  cultures  du  Colpidium  colpoda  Ehrbg.  III.  L'influence  de  la 
quantité'  de  la  nourriture  et  du  jeûne.  —  Les  auteurs  étudient  dans  une 
série  de  travaux  les  facteurs  du  développement  des  cultures  du  Colpidium 
colpoda,  et  arrivent  à  la  conclusion  que,  dans  le  milieu  renfermant  0,0193 
à  0,0232  mgr.  d'Az  par  centimètre  cube,  la  vitesse  de  la  multiplication  des 
infusoires  reste  à,  peu  près  constante  et  le  volume  des  infusoires,  dans  ce 
temps,  reste  dans  les  limites  ordinaires  de  la  grandeur.  Après  six  jours, 
commence  le  ralentissement  de  la  multiplication  et  la  diminution  du 
volume  des  infusoires.  Le  maximum  du  volume  du  corps  est  atteint  au  bout 
de  huit  à  dix  jours;  le  maximum  du  nombre  des  infusoires,  au  bout  de  qua- 
torze à  quinze  jours.  L'action  des  facteurs  nuisibles  (le  manque  de  la  nourri- 
ture) conduit  alors  à  la  réduction  de  plus  en  plus  prononcée  de  la  taille  et, 
enfin,  à  la  mort  des  infusoires. 

Dans  le  second  travail,  V.  a  tenté  de  déterminer  les  rapports  numé- 
riques qui  existent  dans  les  cultures  de  Colpidium  entre  les  infusoires  et  les 
bactéries.  En  se  basant  sur  l'étude  comparée  du  développement  des  bacté- 
ries dans  les  cultures  avec  et  sans  infusoires,  il  arrive  à  la  conclusion  que 
la  présence  de  Colpidium  conduit  dans  un  temps  très  court  à  la  disparition 
des  bactéries,  et  par  conséquent  la  faim  apparaît  dans  la  culture. 

Enfin,  dans  le  troisième  travail,  les  auteurs  étudient  le  développement  de 
la  culture  en  rapport  avec  la  quantité  d'Az  contenu  dans  l'infusion  et 
arrivent  à  la  conclusion  que  le  nombre  des  infusoires,  ainsi  que  la  durée  de 
la  culture,  augmentent  avec  l'augmentation  de  l'Az  dans  l'infusion.  Ainsi,  par 
exemple;  les  cultures  renfermant  0,0052,  0,0105  et  0,156  mgr.  d'Az  dans 
1  cm3  de  la  culture,  montrent  au  bout  de  neuf  jours  respectivement 
224,  829,  1768  individus  (nombre  initial,  1  individu). 

Les  expériences  qui  ont  eu  pour  but  de  résoudre  la  question  des  causes  du 
ralentissement  du  développement  de  la  culture  de  Colpidium  (le  jeûne  ou 
les  produits  toxiques  du  métabolisme)  ont  amené  les  auteurs  à  la  conclu- 
sion que  les  produits  du  métabolisme  des  infusoires  dans  les  cultures  ne 
jouent  pas  un  rôle  notable  et  que  le  développement  et  le  dépérissement  de 
la  culture  est  causé,  d'une  part,  par  les  conditions  nutritives  créées  par  le 
concours  des  infusoires  et  des  bactéries,  d'autre  part,  par  la  faculté  d'ac- 
commodation des  organismes  aux  changements  des  conditions  de  vie.  Cette 
accommodation  porte  surtout  sur  la  diminution  du  degré  de  la  désassimila- 
tion  au  fur  et  à  mesure  que  le  jeûne  s'avance.  En  même  temps  que  les 
conditions  de  la  nutrition  deviennent  de  plus  en  plus  mauvaises,  la  faculté 
de  multiplication  des  infusoires  diminue.  Les  auteurs  expliquent  ce  fait 
par  la  diminution  des  processus  du  métabolisme  cellulaire  et,  par  conséquent, 
par  la  diminution  du  pouvoir  de  la  cellule  de  réagir  à  l'action  des  excitants, 
entre  autres  de  ceux  qui  provoquent  la  division.  —  Jul.  Zweibaum. 

Hollande  (A.-Ch.).  —  Culture  pure  mixte  de  Levures  et  d'Amibes  cystigènes 
(Vahlkampfia  cruciata  n.  sp.);  obtention  expérimentale  d'Amibes  acystigénes. 
—  Une  culture  pure  mixte  d'emblée  de  Levures  et  d'Amibes  du  type  Umax 
(V.  cruciata),  obtenue  en  ensemençant  sur  moût  gélose  d'un  vin  blanc  une 
parcelle  du  filtrat  de  ce  moût,  a  été  conservée  pendant  deux  ans  par 
repiquages  successifs  sur  gélose  glucosée.  L'Amibe  ingère  avec  avidité 
les  Levures  vivantes  (Saccharomgces  vini,  cerevisiae),  pas  les  Microbes,  ni 
les  Levures  mortes  ou  tuées  par  la  chaleur;  elle  se  développe  bien  dans 
une  atmosphère  de  CO2;  elle  est  tuée,  ainsi  que  son  kyste,  par  une  tem- 
pérature de  37°  subie  pendant  24  heures.  La  division  nucléaire  a  lieu  par 
l'année  biologique.  7 


98  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

promitose  ;  au  bout  de  5  à  8  jours,  la  chromatine  semble  présenter  une  nou- 
velle répartition  dans  le  caryosome,  l'Amibe    se   contracte,    et  forme  un 
kyste  uninucléé,  acido-résistant.  En  diluant  les  cultures  dans  l'eau  distillée, 
les  Amibes  ne  se  transforment  pas  en  éléments  flagellés,  fait  qui  a  été 
observé  dans  des  cultures  d'.4.  Umax  et  de  Bactéries.  On  peut  trouver  dans 
le  cytoplasme  d'Amibes  âgées  des  kystes,  ou  des  individus  sur  le  point  de 
s'enkyster,  ou  même  de  jeunes  individus  de  leur  propre  espèce,  qu'elles 
ont  phagocytés;  il  est  bien  probable  que  les  masses  cytoplasmiques  décrites 
par  Liston  et  Martin  (1912)  à  l'intérieur  à' A.  Umax  ne  sont  pas  des  bour- 
geons protoplasmiques  internes,  mais  bien   des  Amibes  jeunes    ingérées 
par  des  individus  déplus  grande  taille.  Les  Amibes  cystigènes  ayant  séjourné 
pendant  un  mois  au  contact  de  solutions  aqueuses  de  glucose  à  3  %  con- 
tenant 3   et  4    %   de   NaCl   ne    s'enkystent  pas:    réensemencée   tous    les 
25  jours  sur  gélose  glucosée  sans  NaCl  pendant  plus  de  6  mois,  cette  culture 
ne  présente  jamais  de  kystes.  H.  croit  avoir  créé  une  véritable  race,  le  ca- 
ractère acystigène,  acquis  par  action  duNaCl,  étant  transmissible  de  géné- 
ration en  génération  [X  V,  b  $].  Les  individus  acystigènes  se  multiplient 
ceux  à  kystes;  le  froid  exerce  sur  eux  une  action  nocive.  —  P.  Rémy. 

a)  Drzewina  (A.)  et  Bohn  (G.).  —  Variations  de  la  susceptibilité  aux 
agents  nocifs  avec  le  nombre  des  animaux  traités.  —  Dans  une  solution 
d'argent  colloïdal,  la  résistance  des  Convoluta  est  variable  suivant  que  l'on 
traite  plusieurs  individus  ou  plusieurs  centaines  d'individus  à  la  fois  :  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  les  individus  peu  nombreux  succombent  beaucoup 
plus  rapidement  que  s'ils  étaient  groupés.  Avec  des  Infusoires  (Stylonichia, 
Colpodes,  Vorticelles,  Paramécies),  onv  obtient  des  résultats  analogues. 
Diverses  expériences  prouvent  que  cette  différence  de  susceptibilité  ne  peut 
être  attribuée  à  un  épuisement  plus  ou  moins  rapide  de  la  substance  nocive. 
—  A.  Drzewina. 

b)  Drzewina  (A.)  et  Bohn  (G.).  — La  défense  des  animaux  groupés  vis-à- 
vis  des  agents  nocifs.  —  Dans  la  même  solution  d'argent  colloïdal,  de  jeunes 
têtards  de Rana  fusca  succombent  rapidement  ou  au  contraire  résistent  long- 
temps, suivant  qu'ils  sont  isolés  ou  réunis  en  grand  nombre,  suivant  qu'ils 
sont  placés  dans  un  faible  volume  ou  dans  une  grande  masse  de  la  solution. 
Le  liquide  où  avaient  séjourné  des  têtards,  renforcé  par  une  nouvelle  dose 
de  collargol,  est  beaucoup  moins  nocif  qu'une  solution  neuve.  Tout  se  passe 
comme  si,  attaqués  par  le  colloïde,  les  animaux  émettaient  rapidement  une 
substance  (ou  des  substances)  ayant  pour  effet  de  les  protéger  :  quand 
ils  sont  isolés,  le  taux  de  la  substance  émise  n'est  pas  suffisant  pour  arrêter 
à  temps  l'attaque,  et  il  en  est  de  même  quand  la  substance  protectrice 
hypothétique  est  diluée  dans  une  grande  masse  d'eau.  —  A.  Drzewina. 

c)  Drzewina  (A.)  et  Bohn  (G.).  —  Sur  les  phénomènes  d'auto-protection 
et  d' auto-destruction  chez  les  animaux  aquatiques.  —  Continuant  leurs  re- 
cherches sur  l'influence  de  la  densité  du  peuplement  sur  la  résistance  des 
animaux  vis-à-vis  des  solutions  toxiques,  les  auteurs  montrent,  par  des  expé- 
riences très  nettes,  que  des  Protozoaires,  des  Sangsues,  en^nombre  défini, 
résistent  d'autant  mieux  à  une  même  dose  d'Ag  ou  de  Cu  colloïdal,  qu'ils 
sont  contenus  dans  une  masse  d'eau  moins  importante.  Tout  se  passe  comme 
s'il  y  avait  émission  rapide  de  substances  assurant  Vauto-protection\des  ani- 
maux, mais  n'agissant  qu'en  assez  forte  concentration.  Par  contre,  des  expé- 
riences semblables,  effectuées  en   été  avec  Polgcelis  nigra,\  ont  révélé,  chez 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  99 

cette  Planaire,  des  propriétés  inverses.  L'animal  résiste  mieux,  à  une  même 
dose  de  toxique,  dans  une  masse  d'eau  importante  que  dans  un  petit  réci- 
pient. Il  semble  qu'il  y  ait,  dans  ce  cas,  auto-destruction.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Vandel  (A.).  —  Notes  biologiques  sur  les  Planaires  des  environs  de  Mont- 
pellier. —  Il  semble  que  Planaria  subtentaculata,  espèce  méditerranéenne 
qui  n'est  connue  avec  certitude  que  de  Montpellier  et  de  Rapallo  (Ligurie), 
se  reproduise  seulement  par  scissiparité  :  tous  les  exemplaires  de  Rapallo 
et  ceux  rencontrés  au  printemps  par  l'auteur  à  Montpellier  sont  asexués. 
L'apparition  du  plan  de  division,  qui  passe  en  général  en  arrière  de  la 
bouche,  n'est  précédée  par  aucune  formation  d'organes;  il  semble  que  les 
divisions,  fréquentes  à   18-19°,   ne  se  font  pas  au-dessous  de  14°,  ce  qui 
explique  l'habitat  méridional  de  cette  espèce.  Planaria  vitta  se  rencontre 
près  de  Montpellier,  comme  dans  la  région  parisienne,  après  les  grandes 
pluies  du  printemps  dans  des  ruisseaux  temporaires  alimentés  par  une 
nappe  aquifère  ;  ces  Planaires  habitent  normalement  dans  la  nappe  souter- 
raine et  n'apparaissent  dans  les  eaux  de  surface  qu'accidentellement    lors- 
qu'elles sont  entraînées  par  le  courant;  une  observation  vient  à  l'appui  de 
cette  opinion  :  ces  Turbellariés  ne  mangent  pas  les  Gammarus  comme  le 
font  les  Planaires  des  ruisseaux,  mais  des  Oligochètes  abondants  dans  |les 
nappes  phréatiques  et  rares  dans  les  eaux  à  fort  courant.  Alors  que  les  Poly- 
celis  cornuta  de  l'Europe  centrale  ne  présentent  pas  de  variations  impor- 
tantes, celles  de  la  France  méridionale  (Languedoc,  Roussillon,  Pyrénées) 
offrent  un  polymorphisme  portant  sur  la  position  et  le  nombre  des  poches  à 
organes  musculo-glandulaires  et  sur  le  nombre  de  ces  organes  ;  des  variétés 
différentes  peuvent  vivre  dans  des  vallées  très  voisines.  —  P.  Rémy. 

Watson  (A.  T.).  —  Suite  d'observations  sur  le  travail  de  construction 
d'un  Ver  Polychète,  le  Pectinaria  Koreni  Mgr.  —  Le  déplacement  des 
grains  de  sable  qui  servent  à  l'édification  du  tube  est  produit,  non  par  des 
mouvements  péristaltiques  ordinaires,  mais  par  le  jeu  de  deux  vagues 
courant  le  long  du  corps,  l'une  dorsale,  l'autre  ventrale.  Au  moment  de  la 
dernière  métamorphose,  la  larve  secrète  un  tube  membraneux,  par  toute  la 
surface  du  corps  et  une  fois  pour  toutes;  il  paraît  formé  de  chitine  aréolée. 
C'est  à  ce  tube  membraneux  que  le  Ver  attache  des  particules  du  sable. 
W.  a  étudié  ce  travail  sur  des  individus  jeunes,  qui  n'ont  que  peu  de  tenta- 
cules et  où  l'observation  est  assez  aisée.  Parmi  les  tentacules  de  l'adulte,  il 
y  a  un  organe  membraneux  mobile,  en  forme  de  fer  à  cheval,  qui  n'a  pas 
encore  été  signalé,  et  qui  servirait  à  guider  vers  la  bouche  les  grains  de 
sable;  celle-ci  les  trie,  les  dépose  en  place  où  ils  sont  finalement  fixés  par 
l'organe  du  ciment.  W.  signale  enfin  deux  longues  glandes  latérales  carac- 
téristiques du  stade  post-larvaire;  elles  correspondent  probablement  aux 
deux  volumineuses  glandes  blanches  de  l'adulte,  dont  le  rôle  est  encore 
obscur.  —  A.  Drzewixa. 

Lamy  (Ed.).  —  Les  théories  exjdieatives  de  la  perforation  par  les  Mollus- 
ques lithiiphages  et  xylophages.  —  L.  passe  en  revue  en  les  discutant  les 
différentes  théories  qui  ont  été  proposées  pour  expliquer  le  mode  d'action 
des  Mollusques  perceurs  de  pierre  et  de  bois.  Une  des  principales  est  celle 
qui  admet  l'action  chimique  :  l'animal  sécréterait  un  acide  servant  à  dissou- 
dre le  substratum.  Mais  elle  ne  peut  s'appliquer  qu'à  ceux  des  Mollusques 
qui  creusent  le  calcaire,  et  nullement  à  ceux  qui  perforent  le  granit  ou  le 
bois.  On  a  pensé  qu'il  pourrait  y  avoir  action  combinée  de  deux  facteurs  : 


100  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sécrétion  acidulée  et  action  mécanique;  L.  montre  l'insuffisance  de  cette 
explication,  ainsi  que  de  celle  qui  fait  intervenir  la  rotation  seule  des  valves 
fonctionnant  comme  tarières.  Il  s'arrête  finalement  à  l'hypothèse  d'après- 
laquelle  l'agent  actif  serait  le  pied  de  l'animal  :  le  Mollusque  use  mécanique- 
ment le  substratum  par  le  frottement  de  son  'pied  charnu,  constamment 
humecté  par  les  liquides  glandulaires  du  corps,  la  matière  attaquée  étant 
elle-même  macérée  et  amolie  tant  par  l'eau  ambiante  que  par  des  sécrétions- 
propres  de  l'animal.  —  A.  Drzewina. 

Legendre  (Jean).  —  Biologie  de  la  Perche  malgache.  —  L'auteur 
apporte  des  détails  sur  la  nidification  et  sur  l'alimentation  de  l'alevin  de  la 
Perche  malgache,  Paratilapia  polleni.  Les  œufs,  agglomérés  en  grappe,  et 
qui  rappellent  beaucoup  le  frai  de  certaines  Grenouilles,  sont  collés  h  l'aide 
d'un  mucus  à  des  herbes,  à  proximité  de  la  surface  de  l'eau;  les  parent* 
veillent  sur  la  nichée.  Les  jeunes  alevins  après  l'éclosion  se  tiennent 
cachés  dans  les  herbes,  et  se  nourrissent  des  Cyclopes  qui  nagent  en  sur- 
face. L'élevage  en  captivité  réussit  fort  bien,  du  moins  jusqu'à  l'âge  de  six 
mois,  aussi  serait-il  indiqué  de  tenter  un  élevage  industriel.  —  A.  Drze- 
wina. 

Le  Danois  (Ed.).  —  La  biologie  du  thon  blanc  ou  germon.  —  Le  germon 
fréquente  en  été,  à  l'ouest  des  côtes  de  France,  les  couches  d'eau  super- 
ficielles quand  leur  température,  à  50  mètres  de  profondeur,  est  supérieure 
à  14°.  Or,  ce  chiffre  marque,  précisément,  la  limite  au-dessous  de  laquelle 
on  ne  trouve  pas,  dans  nos  régions,  les  Euthemisto,  Crustacés  constituant, 
avec  de  jeunes  Poissons,  la  nourriture  habituelle  du  thon  blanc.  Les  migra- 
tions de  celui-ci  ne  suivent  donc  pas  un  itinéraire  déterminé,  mais  sont 
régies  par  les  déplacements  des  Euthemisto,  dépendant  eux-mêmes  des  varia- 
tions de  position  des  nappes  d'eau  chaudes  à  la  profondeur  de  50  mètres. 
Fait  curieux,  les  Euthemisto  bispinosa  qui  se  montrent,  le  long  de  nos  côtes, 
si  exigeants  au  sujet  delà  température,  appartiennent  à  une  espèce  arctique,, 
fréquentant  le  Groenland,  le  Spitzberg,  le  Labrador.  —  R.  de  La  Vaulx. 

b)  Roule  (L.).  —  Sur  les  changements  périodiques  d'habitat  du  Thon  commun 
(Orcynus  thgnnus)  et  sur  leur  liaison  avec  les  conditions  de  milieu.  —  Le  Thon 
commun  est  non  seulement  sténotherme,  mais  encore  très  fortement  sténo- 
halin.  Son  abondance,  à  proximité  du  littoral,  est  influencée  par  l'apport 
d'eau  douce  provenant  des  fleuves  et  des  nappes  phréatiques  et  par  le  régime 
des  pluies.  Lors  de  ses  migrations,  il  ne  quitte  jamais  les  eaux  ayant  une 
température  et  une  salure  suffisamment  élevées.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Léger  (L.)  et  Stankovitch  (S.).  —  Fécondation  artificielle  et  développe- 
ment de  l  Apron  (Aspro  asper  L.).  —  Les  auteurs  ont  pu  suivre,  depuis  l'œuf, 
le  développement  de  l'Apron,  qui  n'était  pas  encore  connu.  Ce  poisson  pré- 
sente successivement  deux  modes  de  vie  :  il  fréquente  d'abord  la  région 
superficielle  des  rivières  et  se  nourrit  de  plankton,  puis,  lorsqu'il  atteint 
une  taille  de  2  centimètres,  il  gagne  le  fond  et  tire  sa  subsistance  de  vers,. 
de  larves  d'insectes  et,  plus  tard,  de  petits  poissons.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Picard  (F.).  —  Le  déterminisme  de  la  ponte  chez  un  Hyménoptère  tèré- 
brant,  le  Pimpla  instigator  L.  —  L'acte  de  la  ponte,  en  apparence  complexe 
et  adapté  à  un  but  final,  peut  être  décomposé  en  une  série  de  réflexes  indé- 
pendants les  uns  des  autres.  Les  Pimpla  pondent  dans  les  chrysalides  de 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  101 

Pieris  brassicœ;  mais  une  dépouille  chrysalidaire  ou  même  un  petit  cylindre 
de  papier  blanc,  si  on  les  enduit  légèrement  de  sang  de  Pieris,  les  attirent 
autant  qu'une  chrysalide  vivante.  Ils  ne  pondent  toutefois  pas  dans  ces  con- 
ditions, car  seul  le  premier  temps  de  la  ponte,  à  savoir  le  jeu  de  la  tarière, 
est  déclanché  par  l'olfaction  ;  le  second  temps,  la  ponte  même  de  l'œuf, 
dépend  d'une  sensation  tactile,  celle  de  vide  et  de  plein.  —  A.  Drzewina. 

a)  Lichtenstein  (J.  L.).  —  Le  déterminisme  delà  ponte  chez  un  Chalcidieu 
Habrocytus  cionicida  J.  L.  Licht.  —  Normalement,  //.  cioniCida  perfore  les 
coques  de  Cione  et  pond  sur  la  larve  après  l'avoir  paralysée.  La  perforation 
n'est  pas  déterminée  par  une  sensation  olfactive,  comme  chez  Pimpla  insti- 
gator  (d'après  Picard),  mais  par  une  sensation  de  contact.  Le  Chalcidiën 
peut  perforer,  non  seulement  des  coques  vides,  mais  encore  tout  objet,  de 
nature  animale  ou  végétale,  leur  ressemblant  quelque  peu.  Les  femelles 
ayant  déjà  effectué  un  certain  nombre  de  pontes  peuvent  même  darder  leur 
tarière  sans  y  être  sollicitées  par  aucun  facteur  externe.  Quant  à  la  ponte, 
elle  semble  être  provoquée  par  des  sensations  tactiles,  dues  à  la  rencontre, 
par  la  tarière,  de  certains  corps  vivants  réagissant  sous  la  piqûre.  Elle  n'a 
pas  lieu  dans  une  coque  vide  ou  remplie  d'une  masse  inerte.  D'ailleurs, 
toute  proie  vivante  n'est  pas  capable  de  déclancher  le  réflexe.  —  R.  de  La 
Vaulx. 

Picard  (F.)  et  Pagliano  (T.).  —  Sur  la  biologie  de  VAltise  de  la  Vigne 
{Haltica  ampelophaga  Guër.).  —  La  vie  et  la  période  de  ponte  de  cette 
Altise  sont  de  bien  plus  longue  durée  qu'on  ne  le  pensait,  de  sorte  que  les 
générations  s'enchevêtrent  et  que,  tout  le  long  de  la  belle  saison,  il  y  a  dans 
les  vignobles  des  Altises  à  tous  les  stades,  ressortissant  de  deux  à  trois  géné- 
rations différentes.  Les  hibernants  appartiennent  surtout  aux  derniers  nés 
de  la  première  génération  et  à  ceux  de  la  seconde.  Les  auteurs  croient  que 
H.  ampelophaga  n'est  qu'une  race  ou  sous-espèce  à'ff.  lythri  qui  s'est  adaptée 
à  la  Vigne  ;  contrairement  à  l'opinion  courante,  elle  ne  peut  vivre  aux  dépens 
des  Saules.  La  Mouche  de  l'Altise  (Degeeria  funebris  Meig)  ne  produit  pas 
nécessairement  une  castration  parasitaire  totale,  comme  le  prétendent  Vaney 
•et  Conte  (1903).  —  A.  Drzewina. 

Pesta  (O.).  —  Le  flottement  des  Crustacés  du  plancton  et  les  recherches  de 
Woltereck.  —  P.  critique  les  formules  qui  ont  été  proposées  au  sujet  du 
flottement  des  petits  Crustacés  de  surface.  Les  divers  caractères  des  êtres 
planctoniques  ne  peuvent  être  exprimés  par  une  loi  générale  ;  la  forme  n'est 
pas  toujours  révélatrice  du  mode  de  vie.  Et  de  même  que  la  coloration  rouge 
de  certains  d'entre  eux  peut  être  produite,  comme  l'a  montré  P.,  par  les 
facteurs  les  plus  variés  :  le  chaud,  ou  le  froid,  ou  l'âge,  ou  le  manque 
d'oxygène,  ou  la  nourriture,  de  même  on  aurait  tort  de  généraliser  en  ce 
qui  concerne  le  développement  des  appendices  et  leur  rôle  dans  le  flottement. 
—  A.  Drzewina. 

=  Symbiose. 

Stechow  (E.).  —  Symbioses  entre  Lsopodes  et  Hydroxdes.  —  Cas  de  sym- 
bioses entre  Obelia  genicxdala  L.  et  Anilocra  phy sodés  L.  (Méditerranée)  et 
•entre  Obelia  longa  Stechow  et  Serolis  zoiphila  Stechow  (Kerguelen).  Dans 
les  deux  cas,  la  colonie  d'Hydroïdes  ne  recouvre  que  la  partie  postérieure 
du  corps  de  l'Isopode  ;  il  ne  semble  pas  que  le  Crustacé  retire  quelque  pro- 


102  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

fit  de  cette  association,  pas  même  celui  d'être  masqué,  ce  qui  se  produit|le 
plus  souvent  dans  les  cas  de  symbiose  entre  Brachyures  et  Hydroïdes;  quant 
à  la  colonie,  elle  a  l'avantage  d'être  transportée  et  elle  peut  se  nourrir  des 
reliefs  des  repas  de  son  commensal.  —  P.  Rémy. 

Goetsch  (W.).  —  Hydra  fusca  L.  vertes.  —  L'auteur  a  signalé  récemment 
(voir  V Année  biologique,  XXV,  p.  307)  une  association  symbiotique  entre  un 
Polype  d'eau  douce,  qu'il  croyait  être  H.  fusca,  et  une  Algue  verte  qui  com- 
munique à  l'animal,  normalement  brun,  une  teinte  verte.  Une  étude  plus 
approfondie  a  montré  qu'il  ne  semble  pas  que  les  Hydres  pédonculées 
(réunies  par  P.  Schultze,  1917,  sous  le  nom  générique  de  Pelmatohydra) 
puissent  former  une  symbiose  durable  avec  ces  Algues  vertes,  qui  sont  des 
Zoochlorelles  typiques  (C/dorella  sp.);  par  contre,  les  animaux  du  genre 
Hydra  P.  Schultze  [ancien  genre  Hydra  après  exclusion  des  Pelmatohydra  et 
des  Hydra  (Chlorohydra)  viridis]  peuvent  héberger  ces  Algues  d'une  façon 
permanente;  G.  n'a  pu  identifier  d'une  façon  certaine  le  Polype  :  chaque 
culture,  provenant  de  la  même  souche,  élevée  dans  les  mêmes  conditions,  a 
un  aspect  particulier.  L'auteur  a  montré  déjà  que  le  séjour  des  Polypes  à 
l'obscurité  cause  une  diminution  du  nombre  des  Algues  ;  le  refroidissement 
produit  le  même  résultat;  par  contre,  un  accroissement  de  la  température 
active  le  développement  des  symbiotes,  et  alors  le  nombre  de  ceux-ci  peut 
devenir  tellement  considérable  que  les  animaux  en  souffrent;  ces  derniers 
s'en  débarrassent  en  détachant  de  petites  boules  formées  de  cellules  appar- 
tenant à  leur  propre  corps  mélangées  à  des  Algues,  ce  qui  déprime  les 
Polypes.  Les  animaux  doivent  s'infester  en  prenant  leur  nourriture  :  les 
Daphnies,  proie  habituelle  des  Polypes,  possèdent  des  Zoochlorelles  dans 
leur  tube  digestif;  à  noter  qu'il  doit  y  avoir  émigration  des  Algues  par  l'in- 
termédiaire des  Cerona  (Poux  des  Polypes),  qui  sont  toujours  verts  quand 
ils  vivent  sur  des  animaux  verts.  Il  ne  semble  pas  que,  dans  la  nature,  cette 
symbiose  puisse  se  rencontrer  souvent  :  si  le  Polype  vit  à  l'obscurité  ou  si 
l'eau  est  froide,  les  Zoochlorelles  disparaissent;  s'il  séjourne  à  la  lumière 
chaude,  les  symbiotes  se  développent  très  rapidement  etle  Polype  succombe. 
—  P.  RÉMY. 

Fûrth  (Paula).  —  Sur  la  biologie  et  la  microchimie  de  quelques  espèces 
de  Pirola.  —  Irmisch  avait  déjà,  en  1855,  fait  remarquer  l'analogie  existant 
entre  les  cellules  épidermiques  des  racines  de  Pirola  et  celles  de  maintes 
orchidées;  Kerner,  en  1886,  constate  que  les  poils  absorbants  y  sont  rem- 
placés par  un  manteau  mycélien  et,  enfin,  en  1899,  Kramar  décrit  de 
façon  précise  le  mycorrhize  de  P.  rotundifolia  et  de  P.  minor.  Quelques 
contributions  de  Frank  et  de  Stahl  (1900),  et  une  étude  de  Velenovsky  (1905), 
complètent  la  série.  F.  a  repris  la  question.  Tout  d'abord  elle  s'est  mise  à  la 
recherche  de  plantules.  Malgré  de  longues  heures  de  travail  dans  des  forêts 
riches  en  P.  secunda,  P.  minor  et  P.  chlorantha,  elle  ne  trouve  qu'  «  une  » 
plantule  de  P.  chlorantha.  Ces  végétaux  semblent  se  reproduire  de  préfé- 
rence végétativement,  par  rhizome,  surtout  grâce  à  la  faible  intensité  lumi- 
neuse. Des  colonies  de  centaines  d'individus  anastomoses  ne  sont  point  rares. 
Les  graines  de  Pirola  sont  infimes,  du  type  scobiforme,  l'embryon  estpauci- 
cellulaire,  indifférencié.  Les  quelques  cellules  de  l'endosperme  sont  oléagi- 
neuses. Tous  les  essais  de  germination  tentés  par  F.  ont  échoué,  dans  tous 
les  milieux,  à  tous  les  éclairements,  à  toutes  les  températures.  L'étude  de 
la  racine  montre  que  celle-ci  est  fortement  infectée  par  une  mycorrhize 
endotrophe.  La  présence  constante  du  champignon  chez  P.  uniflora,  chlo- 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  103 

rantha,  secundo,  et  minor  en  fait  déduire  l'obligation.  P.  uniflora  possède 
parfois  encore  des  racines  normales  non  infectées,  avec  d'abondants  poils 
absorbants,  mais  ceux-ci  disparaissent  avec  l'infection.  Chez  les  autres 
espèces,  F.  n'a  jamais  trouvé  de  racines  pilifères.  Dans  la  règle,  l'épiderme 
seul  est  infecté,  rarement  la  couche  sous-jacente.  Dans  tous  les  cas,  les 
cellules  attaquées  réagissent  avec  le  métabolisme  nucléaire  et  immobilisent 
le  parasite  qu'elles  digèrent  en  partie.  Enfin.  F.  aconstaté  la  présenceabon- 
dante  de  phloroglucotannoïdes  dans  tous  les  organes  des  Piroles.  Une 
section  transversale  d'un  rhizome  se  colore  instantanément  en  noir  au 
contact  du  rasoir.  En  outre,  les  parties  aériennes  de  ces  plantes  renferment 
des  substances  mal  définies,  qui  sont  précipitées  par  la  vapeur  d'eau,  puis 
fournissent  par  sublimation  de  beaux  cristaux  incolores,  jaunâtres  ou  ver- 
dâtres,  en  aiguilles.  —  H.  Spinner. 

=  Parasitisme. 

Chatton  (Edouard).  —  Les  Péridiniens  parasites.  Morphologie,  repro- 
duction, éthologie.  —  L'analyse  d'un  aussi  important  travail  ne  peut  être  que 
très  incomplète  et  ne  peut  donner  qu'un  rapide  aperçu  du  nombre  considé- 
rable de  faits  qui  y  sont  exposés.  Dans  une  lre  partie,  l'auteur  étudie  les 
genres  et  espèces  en  les  classant  non  pas  d'après  un  ordre  systématique  ou 
en  s'appuyant  sur  l'anatomie  comparée  —  les  P.  ne  forment  pas  un  groupe 
naturel  et  il  est  difficile  de  reconnaître  l'homologie  d'organes  semblables  — 
mais  en  les  groupant  d'après  leur  siège  par  rapport  à  l'hôte. 

I.  Parasites  externes.  —  Dans  le  genre  Oodinium,  Ch.  classe  des  individus 
sphériques,  parasites  externes  de  différents  animaux  pélagiques  :  Oikopleura, 
Fritillaria,  Salpes,  Annélides,  sur  lesquels  ils  sont  fixés  par  un  large  disque 
adhésif  muni  d'une  sorte  de  bordure  en  brosse  caractéristique  des  surfaces 
d'échanges  et  qui  peut  s'épanouir  en  de  nombreux  rhizoïdes;  l'animal,  qui 
n'a  pas  de  pigment  assimilateur,  se  nourrit  pas  osmose  ;  après  une  période 
de  croissance  et  de  multiplication,  il  se  détache  de  l'hôte,  s'encapsule  com- 
plètement et  se  divise  par  bipartitions  rapides  en  un  grand  nombre  de 
dinospores  toutes  identiques  et  contemporaines;  celles-ci  ont  une  forme 
analogue  au  Gymnodinium  décrit  par  Pouchet  et  Dogiel  chez  les  Siphono- 
phores. 

Les  Apodinium,  petites  boules  binucléées  fixées  par  l'intermédiaire  de 
nombreux  rhizoïdes  à  fonction  absorbante  dans  la  région  branchiale  des 
Fritillaires  et  Appendiculaires,  passent  par  une  phase  d'accroissement,  puis 
se  segmentent  subtransversalement  en  deux  cellules  ayant  chacune  deux 
noyaux  :  l'une  proximale  ou  trophocyte,  l'autre  distale  ou  gonocyte;  cette 
dernière  se  divise  par  bipartitions  répétées  en  sporocytes  binucléés,  qui  se 
transforment  en  dinospores  ;  celles-ci  sont  mises  en  liberté  par  éclatement 
de  la  coque;  le  trophocyte  reste  fixé  à  l'hôte,  secrète  une  nouvelle  mem- 
brane transversale  limitant  un  nouveau  gonocyte  qui  donnera  de  nouveaux 
sporocytes  ;  il  y  a  emboîtement  des  générations  de  sporocytes,  la  génération 
n  -\-  1  se  produisant  quand  la  génération  n  n'a  pas  encore  été  expulsée  :  on 
rencontre  ainsi  de  nombreuses  coques  emboîtées,  à  sporocytes  de  taille  de 
plus  en  plus  faible  à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  trophocyte. 

77.  Parasites  de  tubes  digestifs.  —  Les  Blastodinium,  parasites  du  tube 
digestif  de  divers  Copépodes  pélagiques,  présentent  constamment  une  bipo- 
larité  très  marquée,  leur  orientation  par  rapport  à  l'hôte  étant  souvent  cons- 
tante ;  la  cellule  se  segmente  subtransversalement  en  trophocyte  qui  reste 
inchangé  et  gonocyte  qui  se  multiplie  en  donnant  des  sporocytes  binucléés 


104  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mis  en  liberté  par  déhiscence  de  la  coque;  comme  chez  les  Apodinium,  le 
trophocyte  se  redivise  bientôt  et  donne  une  nouvelle  génération  de  spores, 
processus  qui  peut  se  renouveler  jusqu'à  complet  épuisement  de  l'hôte;  les 
éléments  sont  évacués  au  dehors  par  le  tube  digestif  et  prennent  une  forme 
gymnodinienne.  La  segmentation  et  l'évacuation  se  font  la  nuit,  à  raison 
d'une  par  24  heures  ;  le  passage  dans  le  milieu  extérieur  est  nécessaire  pour 
que  les  sporocytes  puissent  devenir  parasites.  Certains  individus  solitaires 
présentent  un  emboîtement  de  générations  ;  enfin,  certaines  espèces  se  mul- 
tiplient par  scissiparité  simple  à  l'intérieur  de  l'hôte.  Chez  certains  il  a  été 
constaté  qu'à  des  stades  comparables  et  chez  un  hôte  de  même  taille,  les 
parasites  sont  d'autant  plus  petits  qu'ils  sont  plus  nombreux;  le  nombre  des 
parasites  est  d'autant  plus  élevé  que  l'hôte  est  plus  grand  et,  à  des  stades 
comparables,  dans  des  groupes  de  même  ordre,  chez  des  hôtes  de  même 
espèce,  la  taille  du  parasite  est  fonction  de  celle  de  l'hôte.  Les  parasites 
provoquent  le  nanisme  de  l'hôte  et  déterminent  une  castration  parasitaire 
du  mode  indirect  qui  n'a  pas  de  retentissement  sur  les  caractères  morpho- 
logiques du  Copépode;  bien  que  parasites  internes,  la  plupart  des  Bl.  con- 
servent un  pigment  assimilateur  xantho-chlorophyllien. 

Chez  le  Schizodinium  sparsum,  parasite  du  tube  digestif  des  Corycœus 
roslratus,  chaque  individu,  sensiblement  sphérique,  binucléé,  subit,  lorsqu'il 
est  arrivé  au  terme  de  sa  croissance,  une  série  de  divisions  dichotomiques 
intéressant  toujours  la  cuticule  et  aboutissant  à  la  formation  de  spores; 
comme  les  BL,  les  Sc/t.  conservent  leur  pigment  assimilateur. 

Dans  cette  catégorie  sont  h  ranger  les  Haplozoon,  parasites  du  tube  digestif 
d'Annélides,  classés  par  Dogiel  parmi  les  Mésozoaires  ;  il  semble  bien  que 
ce  sont  des  Péridiniens,  la  cellule  fixatrice  représentant  le  trophocyte,  la 
seconde  le  gonocyte  et  les  suivantes  les  sporocytes. 

7/7.  Parasites  cœlomiques.  —  La  cavité  générale  de  certains  Copépodes 
pélagiques  est  parfois  bourrée  d'un  grand  plasmode  qui  envahit  les  appen- 
dices et  renferme  un  nombre  considérable  de  noyaux  souvent  en  mitose;  ce 
plasmode  se  développe  à  partir  d'une  spore  ingérée  qui  a  traversé  le  tube 
digestif;  il  se  fragmente  en  autant  de  spores  qu'il  y  a  de  noyaux:  les  spores 
évoluent  en  une  forme  Gymnodinium  et  sortent  par  une  déchirure  des 
téguments  de  l'hôte;  leur  évolution  ultérieure  n'a  pas  été  suivie.  L'hôte 
subit  une  castration  parasitaire  totale.  Ces  Péridiniens  avérés  appartiennent 
au  genre  Syndinium.  La  cavité  générale  des  Copépodes  possède,  outre  ces 
Syndinium,  des  Flagellés  plasmodiaux  (Paradinides)  qui,  par  l'organisation 
de  leurs  noyaux  et  la  morphologie  de  leurs  flagellispores,  sont  intermédiaires 
entre  les  Euflagellés  et  les  Dinoflagellés. 

IV.  Parasites  intracellulaires.  —Des  œufs  de  Copépodes  et  des  Diatomées 
pélagiques  peuvent  être  parasités  par  des  Péridiniens  des  genres  Chytrio- 
dinium  et  Paulsenella  qui  se  développent  sur  la  cellule  à  la  manière  de 
certaines  Chytridinées;  chez  d'autres  œufs  de  Copépodes  et  chez  certains 
Infusoires  (Tintinnides),  l'intérieur  de  la  cellule  est  envahi  par  le  parasite 
qui  y  croit  et  s'y  divise  ;  chacun  des  éléments  qui  sortent  des  Tintinnides  se 
transforme  après  deux  divisions  successives  en  quatre  gamètes  flagellés 
qui  copulent  deux  à  deux  :  la  notion  de  sexualité  intervient  donc  ici  dans  le 
cycle  évolutif.  —  Les  Radiolaires  peuvent  également  héberger  à  leur  inté- 
rieur des  Péridiniens;  alors  que  les  organites  décrits  comme  isospores 
appartiennent  en  propre  au  Radiolaire,  les  prétendues  anisospores,  dont 
l'évolution  a  été  décrite  comme  étant  la  gamétogénèse  du  Radiolaire,  appar- 
tiendraient en  réalité  au  Péridinien;  celui-ci,  s'installe  dans  le  noyau,  et 
bourgeonne  dans   le   cytoplasme   des  tubes  contenant  de  très  nombreux 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  105 

noyaux  qui  se  multiplient  activement  et  deviendront  des  noyaux  sporaux. 
Après  avoir  passé  en  revue  une  série  de  formes  parasitaires  à  cycle 
évolutif  incomplètement  connu,  présentant  avec  les  Péridiniens  des  affinités 
probables  ou  possibles,  Ch.  étudie  les  différents  modes  et  degrés  du  parasi- 
tisme des  Péridiniens  et  les  adaptations  qu'il  entraîne.  Les  caractères  péri- 
diniens, qui  sont  plus  ou  moins  effacés  aux  stades  végétatifs,  réapparaissent, 
nettement  exprimés,  dans  les  éléments  reproducteurs  (dinospores  typiques), 
ce  qui  est  un  nouvel  exemple  à  l'appui  de  l'idée  émise  par  Léger  et  Duboscq 
que  les  éléments  reproducteurs  échappent  aux  déformations  adaptatives  et 
conservent  le  mieux  la  morphologie  ancestrale;  alors  que  les  Péridiniens 
libres  sont  presque  tous  des  êtres  monoénergides,  la  plupart  des  parasites 
présentent  des  stades  polyénergides  résultant  de  l'avance  que  prennent  les 
divisions  nucléaires  sur  les  divisions  eytoplasmiques,  plus  ou  moins  inhibées. 
Mais  c'est  surtout  sur  la  reproduction  que  retentit  la  vie  parasitaire  :  cer- 
taines formes  parasites  (un  Gymnodinium,  Sehizodinium  sparsum,  un  para- 
site des  Tintinnides)  ne  présentent  ni  polarité  morphologique,  ni  polarité 
génétique,  et  se  reproduisent  par  scissiparité  simple  ou  ont  une  sporogénèse 
ébauchée,  comme  quelques  formes  libres;  mais  tel  n'est  pas  le  cas  des 
Apodinium,  Chytriodinium,  Blastodinium,  qui  présentent  une  sporogénèse 
itérative  (palisporogénèse)  pouvant  s'expliquer  de  la  façon  suivante  :  de  par 
sa  situation,  la  nutrition  cl  'Apodinium  est  unipolaire;  à  la  première  division, 
le  gonocyte  est  complètement  isolé  par  la  cloison  transversale  du  trophocyte, 
est  privée  de  nutriments  et  ne  peut  que  dégénérer  ou  s'enkyster  ou  se  divi- 
ser; c'est  le  dernier  phénomène  qui  se  produit;  le  cas  des  Chytriodinium 
s'explique  de  la  même  façon.  Chez  Blastodinium,  le  trophocyte  se  trouve 
dans  la  partie  du  tube  digestif  où  les  sucs  affluent,  où  la  nutrition  du  para- 
site se  fait  dans  les  conditions  les  plus  favorables  :  le  trophocyte  reste  sans 
changement,  et  le  gonocyte,  moins  bien  nourri,  se  divise.  Les  conditions 
de  la  palisporogénèse  relèvent  de  trois  sortes  de  facteurs  :  1°  le  mode  de 
scission  transversal,  caractère  ancestral  des  Dinoflagellés;  2°  une  nutrition 
hétéropolaire  ;  3°  un  parasitisme  histiotrophe  exclusif.  —  P.  Remy. 

Chatton  (E.)  etLwoff  (A.).  —  Sur  une  nouvelle  famille  à'Acinëtiens,  les 
Sphenophryidae,  adaptés  aux  branchies  des  mollusques  acéphales.  —  Outre 
les  Acinétiens  qui  vivent  sur  la  coquille  des  mollusques  et  n'y  cherchent 
qu'un  support  banal,  il  en  est  constituant  toute  une  faune,  insoupçonnée 
jusqu'ici,  qui  contractent  avec  leurs  hôtes  des  rapports  beaucoup  plus  stricts, 
et  même  spécifiques.  Une  première  catégorie  comprend  les  Hypocoma  pa- 
rasites (voir  Lichtenstein  ci-dessous).  Les  formes  de  la  deuxième  catégorie 
sont  beaucoup  plus  étroitement  spécialisées  encore.  Sédentaires  et  immo- 
biles elles  vivent,  engagées  comme  des  coins  entre  les  filaments  branchiaux 
des  Acéphales.  Elles  se  nourrissent  là  uniquement  par  osmose.  Elles  ont 
perdu  l'attribut  même  des  tentaculifères,  l'appareil  tentaculaire,  et  leur 
nature  d'Acinétiens  ne  s'exprime  plus  que  par  le  mode  de  bourgeonnement 
et  l'organisation  des  bourgeons.  C.  et  L.  ont  spécialement  étudié  Spheno- 
phrya  dosiniae  de  Dosinia  exoleta  de  Roscoff. 

La  forme  est  celle  d'un  quartier  d'orange  qui  s'insère  par  son  arête  rec- 
tiligne,  soutenue  par  une  baguette  axiale  rigide,  tubulaire,  sur  la  bande 
distale  de  cellules  à  longs  cils  des  filaments  branchiaux.  Multiplication  par 
bourgeons  externes  dorsaux,  qui,  selon  la  règle,  prennent  naissance  per- 
pendiculairement au  parent.  Embryons  à  symétrie  bilatérale,  à  ceinture 
vibratile  marginale.  Les  stries  ciliées  de  cette  ceinture,  sinon  les  cils 
eux-mêmes,  persistent  à  l'état    dulte.  Malgré  leur  adaptation  étroite  à  leur 


106  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

hôte  ces  acinétiens  ne  sont  pas  de  véritables  parasites.  Leur  condition  peut 
être  définie  inquilinisme  compliqué  de  phorésie.  —  E.  Chatton. 

Chatton  (Edouard)  et  Pérard  (Charles).  —  Les  Nicollellidac,  Infu- 
soires  intestinaux  des  Gondis  et  des  Damans  et  le  cycle  évolutif  des  Ciliés.  — 
Etude  de  quatre  espèces  de  Ciliés  :  Nicollella  ctenodactyli,  Collinella  gundii, 
parasite  le  premier  du  côlon,  le  second  du  côlon  et  du  cœcum  du  Gondi 
(Ctenodactylus  gundi)  et  Collinella  sp.,  Pycnothrix  monocystoides,  parasites 
de  l'intestin  grêle  du  Daman  (Procavia  çapensis).  Le  cycle  évolutif  des 
Ciliés  du  Gondi  a  seul  été  étudié.  Il  y  a  une  région  du  côlon  où  N.  et  C. 
prospèrent  et  ont  leur  taille  maximum  :  là,  le  milieu  leur  est  le  plus  favo- 
rable; à  mesure  que  de  cette  zone  on  descend  vers  l'anus,  la  taille  des 
parasites  diminue  graduellement  :  le  contenu  du  tube  digestif,  de  subli- 
quide, devient  presque  solide;  cette  condensation  agit  sur  les  Ciliés  par 
raréfaction  de  la  nourriture,  concentration  des  substances  dissoutes,  inhibi- 
tion mécanique  de  l'ingestion  et  il  s'ensuit  soit  une  intoxication  des  parasites 
conduisant  à  une  dégénérescence,  soit  une  inanition  qui  détermine  la 
multiplication  ;  les  divisions  sont  d'autant  plus  poussées  que  le  milieu  est 
plus  déficient;  elles  se  succèdent  sans  croissance  compensatrice,  ce  qui  est 
dû  à  la  raréfaction  progressive  de  la  nourriture,  et  la  taille  des  individus 
diminue  de  plus  en  plus.  Si  la  raréfaction  de  l'aliment  est  brusque,  la 
conjugaison  se  produit  (celle-ci  est  donc  soumise  aux  facteurs  externes, 
dont  l'inanition  est  le  plus  important)  ;  la  conjugaison  arrête  la  multiplica- 
tion du  Cilié,  constatation  analogue  à  celle  qui  a  été  faite  chez  les  Paramé- 
cies (Maupas,  Jennings);  bien  plus,  la  conjugaison  remet  les  ex-conjugués 
en  état  de  s'accroître,  fait  observé  déjà  par  Jennings  chez  les  Paramécies  ; 
elle  met  donc  fin  à  la  crise  de  vitalité  consécutive  à  la  disette  ;  outre  son 
rôle  purement  amphimixique,  elle  a  pour  effet  de  ramener  les  conjugués  à 
un  état  d'équilibre  temporaire  pendant  lequel  certains  individus  ont  la 
possibilité  d'échapper  à  la  crise  et  de  retrouver  des  conditions  nécessaires 
à  leur  régénération.  Si  elle  ne  ramène  pas  d'emblée  les  animaux  à  une 
multiplication  par  divisions  espacées  et  compensées  (indice  de  vitalité),  c'est 
parce  qu'elle  s'effectue  chez  des  formes  débiles;  elle-même  est  une  crise, 
et  il  ne  faut  pas  être  surpris  de  constater,  comme  Jennings  chez  les  Para- 
mécies, que  les  ex-conjugués  sont  en  état  d'infériorité  vis-à-vis  des  non- 
conjugués.  Il  n'a  été  observé  aucun  indice  d'enkystement.  —  P.  Rém\. 

a)  Lichtenstein  (J.-L.).  —  Ophryoglena  Collini,  n.  sp.  parasite  coelomi- 
que  des  larves  d'éphémères.  —  Premier  cas  de  parasitisme  d'un  cilié  chez  un 
insecte.  Le  parasite  qui  appartient  à  un  genre  formé  d'espèces  libres,  n'est 
pas  modifié  par  sa  condition   —  E.  Chatton. 

b)  Lichtenstein  (J.-L.).  —  Hypocoma  patellarum,  acinétien  parasite  de 
Patella  cœrulea.  —  Le  genre  Hypocoma  est  formé  d'acinétiens  conservant  à 
l'état  adulte  leurs  caractères  embryonnaires.  Leur  appareil  tentaculaire  est 
formé  d'un  seul  suçoir  au  moyen  duquel  ils  attaquent  leurs  proies.  L.  fait 
connaître  le  premier  exemple  d'un  Hypocoma  parasite,  qui  se  sert  de  son 
suçoir  pour  s'enraciner  à  demeure  dans  les  cellules  épithéliales  de  l'hôte. 
—  E.  Chatton. 

a)  Léger  et  Hesse.  —  Microsporidies  à  spores  sphériques.  —  L'existence 
de  microsporidies  à  spores  sphériques,  présentant  d'ailleurs  la  structure 
normale  (2  noyaux  valvaires,  2  noyaux  capsulaires  et  1  noyau  germinal) 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  107 

est  digne  de  retenir  l'attention  à  cause  des  confusions  que  l'on  peut  faire 
entre  ces  organismes  et  les  champignons,  et  aussi  parce  qu'elles  font  la  tran- 
sition avec  les  Chytridiopsis,  jusque-là  énigmatiques.  Elles  sont  parasites 
d'Oligochètes  et  de  larves  de  diptères.   —  E.  Chatton. 

b)  Léger  (L.)  et  Hesse  (E.).  —  Microsporidies  bactéri formes  et  essai  de 
systématique  du  groupe.  —  En  faisant  connaître  toute  une  série  de  microspo- 
ridies, présentant  par  la  forme  de  leurs  spores  et  par  leur  mode  d'infes- 
tation  des  tissus  des  insectes,  de  curieux  caractères  de  convergence  avec 
les  bactéries,  L.  et  H.  étendent  de  beaucoup  les  limites  du  groupe.  Cer- 
taines de  ces  formes  ont  dû  certainement  être  prises  pour  des  schizophytes. 
Leur  connaissance  oblige  à  remanier  selon  les  vues  exposées  par  Chatton 
et  Krempf  (1911),  la  systématique  des  microsporidies.  C'est  la  forme  et  la 
structure  des  spores  qui  en  sera  la  base.  —  E.  Chatton. 

Borivoje  (Dim.  Milojevïc).  —  Sur  les  transformations  du  caryosome 
chez  les  grégarines.  —  La  désagrégation  du  caryosome  des  grégarines  n'est 
pas  constamment  liée  au  début  de  la  période  sexuelle.  Le  rôle  de  cet  élé- 
ment n*est  pas  purement  trophique.  Chez  Gregarina  cuneata  le  premier 
noyau  germinatif  se  forme  au  sein  du  caryosome  du  noyau  primaire.  Mais 
les  modifications  cycliques  qu'il  subit  sont,  elles,  purement  trophiques.  Chez 
toutes  les  Grégarines  des  larves  de  Tenebrio  molitor,  le  caryosome  dispa- 
raît au  même  moment  du  cycle  évolutif.  —  E.   Chatton. 

Zotta  (G.).  —  Sur  la  transmission  expérimentale  du  Leplomonas  pyrrho- 
coris  (Z.)  chez  des  insectes  divers.  —  Le  Leptomonas  du  Pyrrhocoris  aptera, 
un  des  rares  trypanosomides  d'insectes  qui  parasitent  non  seulement  le 
tube  digestif,  mais  aussi  la  cavité  générale  de  l'hôte.  11  peut  être  inoculé 
dans  la  cavité  générale  d'autres  insectes  de  diverses  classes  :  hémiptères, 
larves  de  coléoptères,  diptères,  lépidoptères.  Certaines  espèces  sont  réfrac- 
taires,  surtout  parmi  les  orthoptères.  D'autres  meurent  de  l'infection  ;  la 
larve  de  Galleria  (lépid.)  succombe  toujours  pendant  la  métamorphose, 
certaines  résistent  indéfiniment  (Tenebrio  molitor  où  les  parasites  passent 
de  la  larve  à  l'imago).  Il  y  a  toujours  une  phagocytose  intense  avec  gigan- 
tisme des  phagocytes.  Chez  la  chenille  de  Galleria  l'infection  passe  de  la 
cavité  générale  dans  l'intestin,  à  l'inverse  de  ce  qui  se  passe  naturelle- 
ment chez  Pyrrhocoris.  —  E.  Chatton. 

Mercier  (L..).  —  Glugea  gigantea  Thélohan.  Réaction  des  tissus  de  l'hôte 
à  V infection..  Ce  parasite  de  Crenilabrus  melops  a  été  décritpar  Swarcewsky 
(1914)  comme  haplosporidie.  Il  détermine  dans  le  tissu  conjonctif  des  tumeurs 
de  la  taille  d'un  œuf  de  poule.  Les  parasites  en  voie  de  multiplication 
schizogonique  forment  des  cordons  ramifiés.  Le  tissu  conjonctif  ne  réagit 
que  lorsque  les  spores  commencent  à  se  former.  Les  cellules  conjonctives 
se  laminent  d'abord  au  contact  du  cordon  et  forment  une  membrane 
anhyste,  kystique.  Puis  les  amoebocytes  affluent  et  se  transforment  en 
cellules  conjonctives  fixes  qui  deviennent  elles-mêmes  des  cellules  géantes, 
mesurant  jusqu'à  80  p.  Il  y  a  des  métastases  par  rupture  des  capillaires, 
dont  le  sang  entraine  les  spores  au  loin.  —  E.  Chatton. 

Duboscq  (O.).  —  Selysina  perforons  Dub.  —  Description  des  stades  con- 
nus du  Sporozoaire  de  Stolonica  avec  quelques  remarques  sur  le  pseudovitellus 
des  statoblastes  et  sur  les  cellules  géantes.  —  Les  éléments  du  mésenchyme 


108  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

(oseudovitellus)  du  statoblaste  de  S.  sont  des  globules  du  sang  de  la  mère 
transmis  au  bourgeon  et  qui  ont  proliféré;  ces  globules,  décrits  par  D.,  sont 
tous  des  leucocytes;  il  n'a  pas  été  trouvé  d'hématies  ni  de  cellules  vacuo- 
laires,  rencontrées  chez  d'autres  Tuniciers.  Certains  de  ces  leucocytes  ren- 
ferment des  spores  à  un  seul  sporozoïte  qui,  une  fois  mûr,  quitte  sa  spore, 
et  mène  une  vie  parasitaire  à  l'intérieur  d'un  leucocyte;  il  s'accroît,  le 
leucocyte-hôte  s'hypertrophie,  son  noyau  se  divise  amitotiquement  et  des 
leucocytes  voisins  viennent  se  fondre  avec  lui  pour  former  une  cellule 
géante.  Certaines  cellules  géantes,  qui  présentent  une  ébauche  de  membrane 
kystique,  contiennent  parfois  4  ou  5  grands  Sporozoaires  ;  d'autres,  à  mem- 
brane kystique  bien  développée,  renferment,  outre  ces  grands  Sporozoaires, 
d'autres  petits  groupés  en  îlots  ;  enfin  le  mésenchyme  de  l'Ascidie  adulte 
renferme  des  kystes  durables,  à  membrane  très  épaisse  ;  les  uns,  de  petite 
taille,  renferment  un  bouquet  de  sporozoïtes;  les  autres,  grands,  émigrent 
soit  à  l'extérieur  soit  dans  la  cavité  branchiale  en  traversant  les  téguments 
et  contiennent  des  héliospores.  D.  admet  que  toutes  ces  formations  repré- 
sentent différents  stades  du  développement  d'un  même  Sporozoaire  qui  pré- 
senterait des  caractères  des  trois  ordres  de  ce  groupe  et  il  essaie  de  suivre, 
en  faisant  de  nombreuses  hypothèses,  la  partie  asexuée  du  cycle  de  ce 
parasite.  —  P.  Rémy. 

George  vite  h  (Jivoïn).  —  Études  sur  le  développement  de  Myxidium  ;/adi 
Georgëv.  —  Cette  Myxosporidie  est  parasite  de  la  vésicule  biliaire  du  Gadus 
pollachia  ;  les  individus  ne  sont  pas  intracellulaires  comme  on  l'a  prétendu, 
mais  vivent  fixés  aux  parois  de  la  vésicule  par  un  grand  ou  plusieurs  minces 
pseudopodes  qui  s'insinuent  entre  les  cellules  épithéliales;  il  doit  d'ailleurs 
en  être  de  même  pour  toutes  les  Myxosporidies  qui  vivent  dans  des  cavités. 
Chaque  noyau  valvaire  d'une  spore  âgée  est  flanqué  d'un  grain  chroma- 
tique qui,  chez  la  spore  jeune,  a  la  structure  d'un  noyau  myxosporidien  ; 
au  cours  du  développement,  ce  dernier  se  fusionne  avec  son  caryosome,  et 
se  présente  alors  sous  forme  d'un  grain  chromatique,  qui  doit  donc  être 
considéré  comme  un  véritable  noyau  trophique  ;  les  grains  chromatiques, 
quand  la  spore  mûrit,  s'allongent,  se  fragmentent,  puis  disparaissent.  La 
spore,  qui  a  normalement  deux  capsules,  une  à  chaque  extrémité,  peut  pré- 
senter des  anomalies  :  les  capsules  peuvent  être  toutes  deux  à  la  même 
extrémité;  il  peut  se  faire  que  la  spore  perde  sa  symétrie  binaire  et  présente, 
comme  Caullery  et  Mesnil  l'ont  observé  déjà  chez  les  Actinomyxides,  une 
symétrie  ternaire  ;  il  y  a  alors  3  capsules,  3  noyaux  valvaires,  3  végétatifs 
et  3  capsulogènes,  mais  toujours  un  seul  sporoplasme  avec  ses  deux 
noyaux. 

La  spore  mûre  passe  de  la  vésicule  biliaire  dans  l'intestin,  d'où  elle  est 
rejetée  à  l'extérieur  ;  arrivée  dans  l'intestin  d'un  hôte  nouveau,  elle  libère 
son  sporoplasme,  dont  les  noyaux  se  sont  fusionnés;  le  sporoplasme  est  ainsi 
devenu  un  zygote  qui,  grâce  à  des  mouvements  amiboïdes,  gagne  la  vésicule 
biliaire,  où,  par  des  divisions  répétées,  toujours  égales,  il  donne  des  schi- 
zontes.  Après  plusieurs  générations  de  schizogonies, les  schizontes  entrent  en 
sporogonie  :  chez  certains  d'entre  eux,  de  plus  grande  taille,  les  sporontes, 
le  noyau  subit  une  division  inégale,  donnant  un  grand  noyau  génératif  et 
un  petit,  végétatif;  chacun  d'eux  subit  une  division  égale  et  l'on  a  deux 
noyaux  génératifs  et  deux  petits  végétatifs;  ceux-ci  ne  se  divisent  plus  et 
s'accoleront  aux  deux  noyaux  valvaires;  quant  aux  deux  noyaux  génératifs, 
ils  donneront,  à  la  suite  de  divisions  répétées,  six  noyaux  sporaux  et  les  deux 
petits  noyaux  végétatifs;  deux  des  cellules  à  grands  noyaux  émettent  chacune 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  109 

un  grain  chromatique,  ce  qui  représente  un  véritable  processus  de  réduction 
chromatique,  et  les  deux  cellules,  après  cette  émission,  représentent  des 
gamètes;  les  six  cellules  sporales  se  différencient  alors  en  deux  valvairesT 
deux  capsulogènes  et  deux  isogamètes;  la  plastogamie  des  gamètes,  com- 
mencée dans  le  sporoblaste,  s'achève  dans  la  spore  jeune,  formant  un  spo- 
roplasme  à  deux  noyaux  de  gamètes  ;  la  caryogamie  ne  s'accomplit  que 
lorsque  le  sporoplasme  est  libéré,  et  il  est  bien  probable  que  le  changement 
d'hôte  est  nécessaire  à  sa  réalisation. 

Outre  cette  sporogonie  monosporée.  il  y  a  une  sporogonie  disporée,  dont 
le  principe  est  le  même  que  chez  d'autres  formes  bien  connues  :  il  y  a  divi- 
sion des  noyaux  du  sporonte  jusqu'à  formation  de  12  grands  noyaux  sporaux 
et  2  petits  végétatifs  et  il  y  a  émission  de  4  grains  chromatiques.  Des  sporo- 
gonies  polysporées  peuvent  également  apparaître  à  l'intérieur  des  plasmo- 
dies;  ce  type  de  sporulation  est  analogue  à  celui  qui  a  déjà  été  décrit  chez 
Chloromyxum.  —  P.  Rémy. 

Keilin  (D.)  et  Picado  (C).  —  Biologie  et  morphologie  larvaires  d'Anas- 
trepha  striata  Schiener,  Mouche  des  fruits  de  V Amérique  centrale . — ■  Presque 
tous  les  fruits  de  Psidium  guayaba  (Goyavier)  de  Costa-Rica  sont  parasités 
par  la  larve  d'.4.  striata  dès  qu'ils  commencent  à  mûrir;  la  variété  des 
fruits  à  pulpe  jaune  semble  être  la  moins  parasitée;  cette  immunité,  due  à 
des  causes  tout  à  fait  inconnues,  est  comparable  à  celle  que  présentent 
certains  Oliviers  envers  Dacus  olegae.  Il  semble  que  cette  espèce  ne  parasite 
que  les  fruits  de  Psidium,  tandis  que  la  larve  d'A.  ludens,  espèce  très  voisine, 
vivant  également  dans  l'Amérique  centrale,  attaque  non  seulement  les 
goyaves,  mais  aussi  les  oranges,  les  fruits  du  Caféier,  de  l'Avocatier  et  du 
Mangifera  indica.  —  Keilin  a  observé  précédemment  que  les  larves  sapro- 
phages  ont  constamment  des  côtes  dans  leur  pharynx,  tandis  que  le  pharynx 
des  larves  de  Diptères  cycloraphes  parasites  des  animaux  ou  des  plantes  et 
celui  des  larves  carnivores  ou  suceuses  du  sang  des  Mammifères  en  est 
dépourvu;  la  larve  à.' A.  striata  a  un  pharynx  muni  de  côtes,  et  pour  cette 
raison  K.  et  P.  admettent  que  les  conditions  de  vie  dans  les  fruits  sont  ana- 
logues à  celles  de  la  vie  saprophagique;  ces  conditions  seraient  réalisées 
grâce  à  des  transformations  du  milieu  nutritif  dues  à  l'action  de  diastases 
issues  probablement  des  cellules  du  fruit  déchirées  par  la  tarière  de  la 
femelle  lors  de  la  ponte  et  de  microorganismes  inoculés  dans  le  fruit  par  la 
tarière.  —  On  pourrait  combattre  ce  Diptère  en  utilisant  un  Braconide  para- 
site des  larves,  le  Diachasma  Crawfordi.  —  P.  Rémy. 

Legendre  (J.)  et  Oliveau  (A.).  —  Rôle  du  lapin  domestique  dans  l'at- 
traction et  la  nutrition  d' Anophèles  maculipennis.  —  Les  auteurs  ont  cons- 
taté que,  dans  certaines  régions  provençales  où  la  cuniculiculture  est  très 
répandue,  l'A.  maculipennis  en  hiver  se  tient  à  l'écart  de  l'homme  et  ne 
le  pique  pas;  mais  il  recherche  les  lapinières  et  se  nourrit  sur  le  lapin, 
presque  exclusivement.  En  effet,  on  ne  le  rencontre  point  dans  les  habi- 
tations humaines  ni  dans  les  écuries,  porcheries  ou  poulaillers  ;  mais  il  est 
toujours  présent  et  souvent  abondant  dans  les  lapinières  habitées.  11  y  au- 
rait donc  intérêt  à  déterminer,  dans  les  pays  à  malaria,  les  conditions  de 
la  vie  rurale  qui  se  prêteraient  le  mieux  à  la  protection  de  l'homme  par  le 
lapin,  ou  autre  animal  domestique,  contre  les  Anophèles.  —  A.  Drzewina. 

Torrey  (G.  S.).  —  Coronella  nivea  Crouan.  —  Ce  Champignon,  de  position 
systématique  encore  indéterminée,  a  été  retrouvé  sur  crottin  de  zèbre  du 


110  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris.  L'auteur  observe  son  parasitisme 
nécessaire  sur  un  Mucor  et  l'impossibilité  d'obtenir  en  culture  pure  la  ger- 
mination de  ses  spores  :  celles-ci  ne  germent  pas  davantage  en  culture  pure 
mixte  renfermant  un  Mucor.  Le  Coronella  nivea  paraît  pouvoir  se  présenter 
sous  deux  races  différentes,  des  auteurs  ayant  obtenu  des  cultures  pures  de 
cette  espèce  et  ayant  fait  germer  ses  spores  sans  difficulté.  —  F.  Moreau. 

=  Mimétisme. 

Reh  (L.).  —  Les  Guêpes  mimant  lesSésies.  — R.  critique  vivement  Heiker- 
tinger  qui  est  anti-darwinien  et  ne  croit  pas  au  mimétisme.  Les  Sésies  non 
seulement  ressemblent  aux  Guêpes,  mais  se  comportent  comme  elles; 
l'imitation  est  parfaite  et  l'avantage  qu'elle  procure  indiscutable.  Pour  R., 
en  effet,  et  en  cela  manifestement  il  se  trompe,  «  tcus  les  animaux  doivent 
voir  pareillement  ce  qui  est  pareil  ».  —  A.  Drzewina. 

Heikertinger  (Fr.).  —  Le  mimétisme  des  Guêpes  ou  la  sphécoïdie.  — 
C'est  une  longue  réponse  aux  critiques  de  Reh  (voir  plus  haut).  H.  passe  en 
revue  les  différents  Insectes  qui  miment  les  Guêpes,  à  savoir  les  Hyménop- 
tères, les  Diptères,  les  Lépidoptères  et  les  Coléoptères  sphécoïdes,  en  outre 
quelques  Ortlioptères  et  Araignées.  Il  cherche  à  montrer  sur  de  nombreux 
exemples  que  l'avantage  procuré  par  la  sphécoïdie  est  illusoire.  Certes,  la 
ressemblance  existe,  mais  les  ennemis  naturels  des  Insectes  sphécoïdes  ne 
paraissent  pas  s'y  tromper.  D'ailleurs,  les  Guêpes  sont  parfaitement  mangées, 
par  les  Oiseaux  en  particulier;  l'examen  du  contenu  stomacal  de  ceux-ci  le 
prouve,  et  H.  cite  diverses  statistiques  à  cet  égard.  L'hypothèse  de  mimikry 
pèche  donc  par  la  base,  du  moment  que  les  «  modèles  »  à  imiter  sont  eux- 
mêmes  si  vulnérables.  Surplus  de  10.000  Coléoptères  paléoarctiques,  ilyena 
à  peine  dix  qui  miment  réellement  les  Guêpes;  pourquoi  ces  quelques 
espèces  en  auraient-elles  plus  besoin  que  les  milliers  d'autres?  Il  en  est  de 
même  pour  les  Papillons.  La  coloration  jaune  et  noire  est  commune;  parmi 
les  multiples  combinaisons  de  couleur  et  de  dessins  le  type  Guêpe  se  réalise 
quelquefois,  par  hasard,  et  c'est  aussi  peu  important,  ou  aussi  important,  que 
les  autres  combinaisons.  H.  discute  enfin  la  question  de  l'origine  de  la  sphé- 
coïdie; ce  n'est  certainement  pas  la  sélection,  plutôt  une  mutation.  — 
A.  Drzewina. 

=  Particularités  structurales  et  physiologiques. 

Brolemann  (Henry  W.)  et  Lichtenstein  (Jean  L.).  —  Les  vulves  des 
Diplopodes.  —  On  désigne  sous  ce  nom  des  organes  pairs  qui  se  présentent 
sous  la  forme  de  mamelons  saillants,  sans  cavité  propre,  résultant  d'une  sim- 
ple différenciation  du  .tégument  périoviductal  ;  au  sommet  de  chaque  tuber- 
cule s'ouvre  l'orifice  du  conduit  génital  femelle.  Une  étude  détaillée  de  la 
structure  des  vulves  d'animaux  appartenant  aux  trois  groupes  des  Polydes- 
moïdes,  Juloïdes  et  Spirostreptoïdes  montre  que  chez  tous  il  y  a,  courant  le 
long  de  la  ligne  médio-inférieure  de  l'organe  une  gouttière  plus  ou  moins 
sinueuse  qui  résulte  d'une  invagination  des  téguments  chitineux  sous  l'in- 
fluence de  tractions  musculaires;  cette  rainure,  considérée  jusqu'à  présent 
comme  une  glande,  joue  en  réalité  le  rôle  de  réceptacle  séminal  :  les  sper- 
matozoïdes y  sont  agglomérés  par  la  sécrétion  d'une  glande  unicellulaire 
typique;  à  l'extrémité  de  la  rainure  se  trouvent  des  poils  tactiles  repré- 
sentant probablement  un  appareil  sensoriel  lequel,  au  contact  du  gonopode 


XVII.  —  ORIGINE  DES  ESPÈCES.  111 

ou  du  sperme,  déterminerait  l'a  sécrétion  glandulaire  qui  agglutinera  les 
spermatozoïdes.  —  P.  Rémy. 

Mûller  (Max).  —  Bhyphus  et  Mycetobia,  avec  considération  particulière 
de  l'intestin  larvaire.  —  Chez  les  larves  de  ces  deux  genres,  l'extrémité  pos- 
térieure de  l'œsophage  se  termine  par  une  véritable  trompe  musculeuse  de 
laquelle  part  une  membrane  péritrophique  qui  flotte  à  l'intérieur  de  l'intes- 
tin moyen  et  enveloppe  les  aliments.  L'intestin  moyen,  peu  riche  en  muscles 
circulaires,  n'exécute  pas  de  mouvements  péristaltiques,  mais  un  mouve- 
ment pendulaire  de  rotation  de  111)  à  150°  qui  servirait  à  mettre  en  contact 
les  aliments  avec  les  sucs  digestifs.  Les  produits  ingérés  progressent  dans 
les  intestins  antérieur  et  postérieur  par  des  mouvements  péristaltiques,  mais 
à  l'intérieur  de  l'intestin  moyen  la  progression  est  assurée  par  un  tout  autre 
mécanisme  :  la  trompe,  par  le  jeu  de  ses  muscles  radiaires,  s'allonge  et  se 
raccourcit  rythmiquement  en  même  temps  que  son  extrémité  postérieure 
exécute  un  mouvement  de  rotation  ;  cette  extrémité  agit  ainsi  comme  une 
presse  sur  le  contenu  intestinal,  qui  forme  alors  un  bloc  alimentaire  épais, 
cylindrique  et  est  bourré  dans  la  membrane  péritrophique;  ce  bloc  sera 
poussé  vers  l'anus  par  les  blocs  suivants  ;  ce  qui  montre  que  les  choses  se 
passent  bien  ainsi,  c'est  que  si  l'on  fait  jeûner  la  larve,  la  nourriture  sé- 
journe dans  l'intestin  moyen  et  l'animal  meurt,  bien  que  sa  membrane  péri- 
trophique soit  remplie.  —  P.  Rémy. 

d.  Plnjlo génie. 

Schiefferdecker  (P.).  —  Sur  la  présence  de  fibres  élastiques  dans  la  série 
animale,  sur  leur  disposition  dans  la  peau  de  la  joue  dans  diverses  races  hu- 
maines et  sur  les  rapports  entre  le  tissu  conjonctif"  et  le  langage.  —  De  recher- 
ches faites  dans  la  série  animale  au  moyen  des  colorants  électifs  de  l'élas- 
tine,  S.  conclut  à  son  absence  chez  les  Invertébrés  et  chez  YAmphioxus; 
tout  au  plus  si,  chez  certains  de  ces  animaux,  on  observe  un  tissu  fortement 
réfringent,  mais  sans  colorabilité  spécifique,  qui  est  peut-être  formé  d'une 
élastine  imparfaite.  Chez  les  Cyclostomes,  la  gaine  de  la  chorde  présente  en 
plus  la  colorabilité  par  les  réactifs  de  l'élastine,  mais  c'est  une  colorabilité 
encore  restreinte,  et  qui  aboutit  à  un  ton  très  différent  de  celui  que  prend 
la  vraie  élastine.  Celle-ci  n'est  connue  que  chez  les  Vertébrés  supérieurs,  à 
partir  des  Sélaciens  et  des  Ganoïdes.  Comme  quatrième  type  de  tissu  élas- 
tique, on  doit  considérer  enfin  sa  modification  sénile,  caractérisée  par  sa 
fragilité  et  sa  colorabilité  spéciale. 

Dans  une  deuxième  partie  de  son  travail,  S.  étudie  un  type  particulier  de 
tissu  élastique,  qu'il  a  observé  chez  l'Homme  dans  la  peau  des  joues,  et  qui 
est  caractérisé  par  des  ondulations  très  marquées  des  fibres.  Ce  tissu  n'est 
développé  en  une  couche  autonome  que  dans  les  races  supérieures,  et  avant 
tout  dans  les  races  indo-européennes.  La  couche  élastique  semble  moins 
spécialisée  chez  les  Chinois  et  les  nègres  soudanais.  Elle  manque  tout  à 
fait  aux  races  inférieures  (Bantous,  Javanais,  Mélanésiens,  Australiens),  où 
les  fibres  élastiques  sont  mêlées  au  conjonctif.  Celui-ci  n'a  d'ailleurs  pas 
partout  les  mêmes  caractères  :  il  est  banal  dans  les  races  inférieures  ;  il  se 
caractérise  dans  les  autres  par  une  colorabilité  plus  irrégulière  et  plus  res- 
treinte. Les  fibres  élastiques  manquent  enfin  à  peu  près  complètement  dans 
les  joues  de  deux  Cercopithèques  étudiés  à  titre  de  comparaison.  De  tous 
ces  faits,  S.  conclut  qu'il  s'agit  là  du  développement  progressif  d'une  Elastica 
mimica  antagoniste  des  muscles  de  la  mimique  :  elle  se  développerai*  de 


112  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

plus  en  plus  à  mesure  que  la  mimique  devient  de  plus  en  plus  inutile,  par 
suite  de  la  prédominance  du  langage  articulé.  C'est  ainsi  que,  dans  ce  cas, 
la  structure  du  conjonctif  serait  en  relation  avec  les  facultés  psychiques.  — 
M.  Prenant. 

Anthony  (R.)  et  Champy  (Ch.).  —  La  forme  reptilienne  du  spermatozoïde 
du  Pangolin  et  sa  signification.  —  Les  spermatozoïdes  du  Pangolin,  comme 
ceux  des  Reptiles,  ont  une  tête  très  allongée,  cylindro-conique  et  plus  ou 
moins  enroulée  en  spire;  cette  forme  spermatique  parait  être  fort  ancienne, 
car  on  la  retrouve  chez  les  Amphibiens  et  les  Sélaciens.  Mais,  parmi  les 
Mammifères,  seuls  les  Monotrèmes  ont  des  spermatozoïdes  nettement  repti- 
liens. Les  auteurs  se  demandent  si  la  forme  spermatique  du  Pangolin  est 
d'acquisition  secondaire  et  due  à  une  convergence,  ou  bien  si  elle  est  la 
persistance  d'un  caractère  ancien,  et  ils  penchent  vers  cette  dernière  hypo- 
thèse. —  A.  Drzewina. 

Joseph  (H.).  —  Sur  l'état  primitif  d'un  organe  du  sens  de  la  pesanteur. 
—  La  structure,  la  position  et  l'innervation  des  statocystes  chez  diverses 
Méduses  sont  à  tel  point  variables  qu'il  faut  admettre  pour  ces  organes  des 
origines  indépendantes  et  convergentes.  Quelquefois,  l'organe  sensoriel  se 
différencie,  sans  qu'il  y  ait  formation  de  concrétions  calcaires.  Mais  il  arrive 
aussi,  et  c'est  le  cas  le  plus  simple,  que  le  statolithe  précède  le  développement 
du  dispositif  nerveux.  Ainsi,  chez  Cladonema  radiatum,  on  trouve  dans 
chaque  tentacule,  parmi  les  cellules  endodermiques,  et  sans  connexion 
aucune  avec  des  éléments  sensoriels,  un  corps  fortement  réfringent,  inco- 
lore, de  forme  cristalline;  chez  Cl.  Mayeri,  il  est  plus  volumineux  et  assure 
manifestement  l'équilibre  de  l'animal.  J.  rappelle  à  ce  sujet  les  idées  de 
Haberlandt  et  Némec  sur  le  sens  de  la  pesanteur  chez  les  plantes  où  inter- 
viendraient les  grains  d'amidon.  —  A.  Drzewina. 

a)  Roule  (Louis).  —  Sur  un  nouveau  Poisson  abyssal  (Scombrolabrax  hete- 
rolepis,  nov.  gen.  nov.  sp.)  péché  dans  les  eaux  de  Vile  Madère.  —  Un  exemplaire 
unique  fut  capturé  par  800  à  900  mètres  de  profondeur.  Le  nom  spécifique, 
donné  par  R.,  exprime  la  disposition  des  écailles,  dont  les  dimension  va- 
rient du  simple  au  quintuple,  et  qui  s'imbriquent  irrégulièrement;  le  nom 
générique  rappelle  que  ses  caractères  participent  à  la  fois  de  ceux  de  Scom- 
briformes  et  de  ceux  de  Perciformes.  Il  semble  que  l'on  doive  considérer 
ce  Poisson  comme  un  type  de  transition.  R.  envisage  la  création  d'un  groupe 
nouveau,  celui  des  Scombroperci  formes.  —  A.  Drzewina. 


CHAPITRE  XVIK 
La  distribution  géographique  des    êtres 


Astre  (Gaston).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  répartition  des  zones  biolo- 
giques sur  les  dunes  ^méditerranéennes  du  golfe  du  Lion.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  1120,  1921.)  [114 


XVIII.  -  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  113 

Beauchamp  (P.  de)  et  Lami  (R.).  —  La  bionomie  intercotidale  de  Vile  de 
Brèhat.  —  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LV,  184-238,  4  pi.,  1921.)  [115 

Bouvier  (E.  L.).  —  Décapodes  marcheurs  (Beptantia)  et  Stomatopodes 
recueillis  à  Vile  Maurice  par  M.  Paul  Carié.  (Bull.  Se.  Fr.  et  Belg., 
XLVÏII,  178-318,  42  fig.,  4  pi.,  1914-1920.)  [115 

Chabanaucl  (Paul).  —  Sur  la  présence  d'un  Batracien  Urodèle  en  Afrique 
intertropicale.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  139,  1921).  [116 

Gouégnas  (Jean).  —  L'aire  de  distribution  géographique  des  Ecrevisses  de 
la  région  de  Sussac  (Haute-  Vienne)  et  ses  rapports  avec  les  données  géolo- 
giques. (Arch.  Zool.  expér.,  LIX,  N.  et  R.,  11-13,  1920.)  [116 

F  âge  (Louis).  —  Etxides  sur  les  Araignées  cavernicoles.  —  ///.  Le  genre 
Troglohyphantes.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  55-148)  (Biospeologica, 
XL,  1918-1920.)  [114 

Fauvel  (Pierre).  —  Annélides  polychètes  de  Madagascar,  de  Djibouti  et  du 
golfe  Persique.  (Arch.  Zool.  exp.  et  gén.,  LVIII,  315-473,  12  fig.,  3  pi.,  1918- 
1920.)  [115 

Herdman  (W.  A.).  —  Uceanography  and  the  Sea-Fisheries.^e^.  Brit. 
Association  Adv.  Se,  Cardiff,    1920,  p.  1-33.)  [Adresse  présidentielle 

Marcus  (Ernst).  —  Ueber  die  Verbreitung  der  Meeresbryozoen.  (Zool.  Anz., 
LUI,  205-221,  1921.)  [115 

Mertens  (R.).  —  Zur  Kenntnis  der  Reptilienfauna  von  Malte.  (Zool.  Anz., 
LUI,  236-240,  1921.)  [116 

Metcalf  (Maynard  M.).  —  Upon  on  important  method  of  studying  pro- 
blems  of  relationship  and  of  geoqraphical  distribution.  (Proceed.  Nat. 
Acad.  Se.  United  States,  VI,  N"  7,  432-434,  1920.)  [113 

Racovitza  (E.-G.).  —  Aotessur  les  Isopodes.  (Arch.  Zool.  exp.  etgén.,  LVIII, 
N.  et  R.,  31-43,  49-77,  79-115,  84  fig.,  1918-1920.)  [114 


Metcalf  (Maynard  M.).  —  Sur  une  importante  méthode  pour  étudier  les 
problèmes  de  parenté  et  de  distribution  géographique.  —  Les  Leptodactylides 
sont  les  Batraciens  anoures  caractéristiques  de  l'Amérique  tropicale  et  du 
sud,  ainsi  que  de  l'Australie  et  de  la  Tasmanie  ;  on  ne  les  trouve  nulle  part 
ailleurs,  ce  qui  semble  indiquer  qu'il  y  a  eu  jadis  une  connexion  terrestre 
entre  l'Australie  et  la  Patagonie  par  l'intermédiaire  de  l'Antarctique,  à 
moins  que  la  ressemblance  des  espèces  ne  soit  due  à  un  phénomène  de  con- 
vergence. Mais  l'étude  des  parasites  permet  d'adopter  le  premier  point  de 
vue,  car  dans  les  deux  régions,  les  Leptodactylides  hébergent  une  Opaline 
plate  à  deux  noyaux  de  genre  Zelleriella,  identique  spécifiquement.  Au 
temps  où  la  Patagonie  était  reliée  à  l'Antarctique,  il  devait  y  avoir  quelque 
barrière  entre  la  Patagonie  et  la  partie  nord  de  l'Amérique  du  Sud,  sans 
doute  une  mer  peu  profonde  courant  dans  le  milieu  de  l'Amérique  du  Sud  et 
reliant  les  deux  grands  Océans,  car  les  Bufo  qui  abondent  dans  l'Amérique 
et  l'Asie  tropicale  et  tempérée  n'ont  pas  atteint  l'Australie  ;  ils  ont  cepen- 
dant des  Zelleriella.,  mais  ce  parasite  doit  provenir  des  Leptodactyles,  qui  se 
sont  mélangées  aux  Bufo  après  le  soulèvement  qui  a  réuni  entre  elles  les 
l'année  biologique.  8 


114  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

deux  parties  de  l'Amérique  du  Sud;  alors  l'Australie  s'était  séparée  par  la 
régression  du  continent  Antarctique  ;  on  sait  du  reste  que  les  Bufo  peuvent 
être  facilement  infestés  par  tous  les  genres  d'Opalines.  —  L.  Cuénot. 

Racovitza  (E.-G.).  —  Notes  sur  les  hopodes.  —  En  Europe  occidentale 
vivent  mélangées  plusieurs  espèces  d'Aselles,  confondues  jusqu'à  présent 
sous  le  nom  d'Asellus  aquaticus,  mais  qui  appartiennent  en  réalité  à  deux 
lignées  bien  distinctes,  d'origine  et  d'âge  différents;  une  de  ces  lignées  a 
comme  représentant  A.  aquaticus  L.;  cette  espèce,  la  plus  répandue  actuel- 
lement, est  probablement  d'origine  boréale  et  se  serait  propagée  du  Nord  au 
Sud;  l'autre  lignée  est  représentée  par ^4 .  meridianus  Rac,  des  cavernicoles, 
comme  A.  cavaticus,  et  des  formes  de  Syrie,  d'Algérie,  du  Roussillon  fran- 
çais ;  cette  lignée,  très  ancienne  dans  la  région  méditerranéenne,  est  origi- 
naire d'Asie  Mineure  et  s'est  étendue  vers  l'Ouest  le  long  des  rivages  méri- 
dionaux de  la  Méditerranée  ;  elle  semble  être  refoulée  actuellement  vers  son 
centre  primitif  de  dispersion  par  A.  aquaticus.  —  P.  Rémy. 

Fage  (Louis).  —  Études  sur  les  Araignées  cavernicoles.  III.  Le  genre  Tro- 
glohgphantes.  —  Ces  petites  Linyphies  ont  une  grande  affinité  pour  l'humi- 
dité ;  leur  habitat  normal  est  à  la  lumière,  dans  les  marécages,  la  mousse 
numide,  la  zone  voisine  des  glaciers,  mais  elles  peuvent  être  attirées  et  rete- 
nues dans  des  grottes  par  l'humidité  et  alors  elles  y  subissent  l'influence  de 
facteurs  nouveaux  (obscurité,  température,  nourriture,  etc.)  qui,  chez  cer- 
taines, déterminent  à  partir  de  ce  moment  des  adaptations  nouvelles  :  dé- 
pigmentation de  la  chitine,  allongement  des  pattes  ambulatoires  et  des  poils 
sensoriels,  réduction  des  organes  visuels  pouvant  aller  jusqu'à  la  disparition 
totale.  La  distribution  géographique  de  ce  genre  est  caractérisée  par  la  loca- 
lisation excessive  des  espèces  et  par  la  faible  distance  qui  sépare  les  limites 
méridionale  et  septentrionale  de  son  habitat  :  ceiui-ci  est  compris  en  effet 
entre  les  parallèles  42  et  46,  allant  des  Monts  Cantabres  aux  Alpes  de  Tran- 
sylvanie. Les  variations  les  plus  importantes  entre  les  espèces  portent  prin- 
cipalement sur  les  organes  copulateurs,  dont  les  caractères  ne  paraissent  pas 
dépendre  des  conditions  actuelles  du  milieu  ;  certaines  de  ces  variations, 
intéressant  le  style,  se  sont,  semble-t-il,  faites  progressivement  en  allant 
dans  le  sens  Ouest-Est,  les  espèces  les  plus  primitives  étant  dans  les  Monts 
Cantabres  et  les  Pyrénées,  les  plus  évoluées  se  trouvant  dans  les  Alpes  de 
Carniole;  les  autres  variations,  intéressant  la  «  lamelle  caractéristique  »,  ont 
déterminé  dans  chaque  groupe  un  grand  nombre  d'espèces  voisines,  habitant 
des  endroits  peu  éloignés,  mais  toujours  séparément.  —  P.  Rémy. 

Astre  (Gaston).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  répartition  des  zones  bio- 
logiques sur  les  dunes  méditerranéennes  du  golfe  du  Lion.  —  La  répartition 
des  êtres  vivants  dans  les  dunes  se  fait  suivant  quatre  zones  élémentaires 
qui  sont,  en  allant  de  celle  où  la  vie  est  impossible  à  celle  où  elle  atteint 
son  maximum  de  développement,  les  zones  abiotique,  oligobiotique,  méso- 
biotique,  et  pléistobiotique.  Mais  sur  les  bords  du  golfe  du  Lion,  où  les 
vagues  et  les  vents  amènent  des  perturbations  continuelles  dans  la  disposi- 
tion topographique  des  dunes,  les  zones  biologiques,  initialement  réparties 
en  séries  plus  ou  moins  régulières,  sont  morcelées  à  l'extrême  et  présentent 
une  disposition  fragmentée  ou  chaotique,  résultant  de  la  persistance,  dans 
les  endroits  les  moins  ravagés,  de  certaines  portions  de  zones  originelles 
plus  homogènes.  —  A.  Drzewina. 


XVIII.  —  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE.  115 

Beauchamp  (P.  de)  et  Lami  (R.).  —  La  bionomie  intercotidale  de  Vile 
de  Brêhat.  —  Description  des  diverses  associations  classées  par  faciès. 
Deux  points  de  Bréhat  et  de  la  région  de  Roscoff  comparables  comme 
niveau,  mode  et  faciès,  sont  occupés  par  des  associations  comparables.  Pour- 
tant des  types  faunistiques  de  la  région  roscovite  manquent  à  Bréhat  :  on 
n'y  trouve  pas  par  exemple  le  type  des  plages  à  sable  coquillier  très  pur,  et 
les  Hermelles,  qui  semblent  localisées  au  voisinage  de  ces  plages,  sont 
absentes.  Le  mode  très  exposé,  caractérisé  à  l'île  de  Callot  (région  de  Ros- 
coff) par  l'abondance  des  moulières  et  des  Paracentrolus,  manque  à  Bréhat  : 
les  Moules  y  sont  isolées,  les  P.  n'y  ont  pas  été  trouvés,  Balanes,  Algues 
calcaires,  etc.,  y  ont  un  développement  moindre.  Par  contre,  on  trouve  à 
Bréhat  des  formes  qui  manquent  près  de  Roscoff  :  Codium  adhaerens, 
C.  bursa,  Padina  pavonia,  Halopilys  pinastroides.  —  P.  Rémy. 

Marcus  (Ernst).  —  Sur  la  distribution  géographique  des  Bryozoaires 
marins.  —  Ortmann  exposait  en  1890  que  sept  régions  du  globe,  appartenant 
toutes  à  la  zone  tempérée  des  deux  hémisphères,  étaient  caractérisées  par  leur 
extraordinaire  richesse  en  Bryozoaires  marins,  les  zones  polaires  et  intertro- 
picales en  étant  à  peu  près  dépourvues  ;  ces  affirmations,  parfaitement  com- 
préhensibles à  l'époque  où  elles  ont  été  émises,  ne  sont  plus  acceptables 
aujourd'hui,  étant  donné  les  résultats  considérables  fournis  par  les  explora- 
tions récentes  :  en  réalité,  les  Bryozoaires  ne  sont  pas  cantonnés  dans  des 
provinces  bien  délimitées,  et  M.  examine  avec  détails  leur  répartition  dans 
les  régions  intermédiaires;  on  ne  peut  plus  dire  qu'ils  sont  particulièrement 
rares  dans  les  régions  polaires,  pas  plus  d'ailleurs  que  sous  les  tropiques; 
il  est  vrai  qu'ils  sont  très  peu  abondants  dans  le  voisinage  immédiat  des 
récifs  coralliens,  mais  cela  tient  probablement  non  pas  à  une  influence  de 
la  température,  mais  plutôt  à  la  présence  des  Polypes,  qui  gênent  l'accrois- 
sement des  colonies  des  Bryozoaires,  mangent  leur  larves  et  accaparent 
leur  nourriture  ;  on  peut  remarquer,  d'ailleurs,  que  dans  les  mêmes  couches 
géologiques  les  associations  de  Bryozoaires  et  Polypiers  fossiles  sont  peu 
développées.  —  P.  Rémy. 

Bouvier  (E.  L.).  —  Décapodes  marcheurs  (Reptantia)  et  Stomatopodes  de 
Vile  Maurice.  —  La  faune  marine  de  cette  île  n'a  pas  de  caractères  propres 
et  offre  dans  son  ensemble  les  traits  essentiels  de  la  faune  indienne,  voire 
de  la  faune  indo-pacifique;  on  y  rencontre  certains  types  qui  vivent  loin  de 
là,  en  des  endroits  où  les  conditions  de  vie  sont  analogues  ;  tels  sont  Scylla- 
rus  Nobilii  du  Golfe  persique,  différents  Cyclométopes  des  Indes  anglaises, 
le  Maiidé  Naxioides  spinigera  des  Maldives.  Le  Pseudibacus  Pfejferi  est  le 
stade  post-larvaire  de  Scyllarides  squamosus;  les  formes  désignées  sous  le 
nom  de  Pseudibacus  ne  forment  pas,  comme  l'a  déjà  montré  précédemment 
l'auteur,  un  genre  autonome  de  la  famille  des  Scyllarides,  mais  représentent 
un  stade  natant  ou  post-larvaire  d'un  Scyllarides.  —  P.  Rémy. 

Fauvel  (Pierre).  — Annélides polychètes  de  Madagascar,  de  Djibouti  et  du 
golfe  Persique.  —  La  plupart  des  Polychètes  de  la  mer  Rouge  et  du  golfe 
Persique  se  retrouvent  à  Ceylan,  en  Malaisie  et  aux  Philippines;  un  bon 
nombre  existe  dans  la  région  australienne  et  même  certaines,  adaptées  à  une 
température  élevée,  dans  la  zone  intertropicale  du  Pacifique  et  de  l'Atlanti- 
que. Alors  que  près  des  deux  tiers  des  espèces  de  Madagascar  se  rencontrent 
dans  la  partie  Nord  de  l'Océan  Indien,  moins  du  cinquième  est  commun 
avec  les  espèces  du  cap  de  Bonne-Espérance.  —  P.  Rémy. 


116  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Chabanaud  (Paul).  —  Sur  la  présence  d'un  Batracien  Urodèle  en  Afrique 
intertropicale.  —  C.  a  capturé  dans  la  région  forestière  du  sud  de  la  Guinée 
française,  où  l'on  croyait  que  les  Batraciens  Urodèles  font  défaut,  une  larve 
d'Urodèle,  voisine  de  Triton  Poireti,  mais  qui  en  diffère  par  la  conformation 
des  membres  antérieurs.  —  A.  Drzewina. 

Mertens  (R-).  —  Sur  la  faune  reptilienne  de  Malte.  —  M.  signale  la 
présence  à  Malte  de  sept  Reptiles,  dont  deux  Ophidiens  de  la  Méditerranée 
orientale  :  Coluber  leopardinus  et  l'Opistoglyphe  Tarbophis  vivax  ;  alors  que 
la  Couleuvre  a  été  rencontrée  également  en  Sicile  et  dans  le  sud  de  l'Italie, 
le  T.  v.  n'a  été  trouvé  ni  en  Sicile  ni  sur  la  péninsule,  et  c'est  la  première 
fois  qu'on  le  signale  à  Malte  ;  il  se  pourrait  que  cette  espèce  ait  été  intro- 
duite récemment  dans  l'île.  —  P.  Rémy. 

Couégnas  (Jean).  —  L'aire  de  distribution  géographique  des  Ecrevisses 
de  la  région  de  Sussac  (Haute-  Vienne)  et  ses  rapports  avec  les  données  géo- 
logiques. —  Les  Ecrevisses,  dont  la  carapace  est  imprégnée  d'une  forte 
proportion  de  sels  de  chaux  (carbonate  et  phosphate),  ne  peuvent  vivre  que 
dans  des  eaux  contenant  en  dissolution  une  certaine  quantité  de  ces  sels. 
Dans  le  Limousin,  pays  granitique  très  pauvre  en  chaux,  elles  ne  se  trou- 
vent que  dans  les  régions  dont  les  ruisseaux  traversent  des  affleurements 
d'amphibolite,  roche  contenant  de  13  à  23  %  de  chaux  (exemple  environs 
de  Sussac).  La  présence  d'Evrevisses  dans  une  région  donnée  peut  per- 
mettre au  géologue  de  découvrir  dans  le  lit  des  cours  d'eau  des  affleure- 
ments de  roches  riches  en  sels  calcaires.  —  P.  Rémy." 


CHAPITRE  XIX 
Système  nerveux  et  fonctions  mentales 

1°  Système  nerveux. 

Délava  (Paul).  —  Etude  des  voles  centrifuges  du  réflexe  oculo-cardiaquc 
(Bull.  Acad.  roy.  Se.  Belgique,  265-272,  4  fig.,  1920.)  [118 

Frisch  (K.  von).  —  Zur  alten  Frage  nach  dem  Sitz  des  Geruchsinnes  bei 
Insekten.  Versuche  an  Bienen.  (Verh.  zool.-bot.  Geselsch.,  Wien,  LXIX,  17- 
26,  1919,  paru  en  1920.)  [123 

Hansen  (O.)  und  Hoffmann  (P.).  —  Die  Bedeutung  der  Sehnenreflexe  fur 
die  Erhaltung  einer  Gelenkstellung.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXI,  99.)  [118 

Hardy  (Arthur  C).  — A  studg  of  the  persistence  of  vision.  (Proceed.  Nat. 
Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  4,  221-224,  1920.)  [122 

Hecht(Selig).  —  Human  retinal  adaptation.  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United 
States,  VI,  N°  3,  112-115,  1920.)  [121 

Kastorf  (Fritz).  —  Ueber  die  Verse hmelzung  der  Wdrmeempfîndung  bei 
rhytmisch  erfolgenden  Beizen.  (Zeitschrift  fur  Biologie,  LXXI,  1  Heft,  1.) 

[119 


XIX.  -  SYSTÈME  NERVEUX.  117 

Lorente  de  No  (R.).  —  Nota  acerca  de  las  alteraciones  de  los  centros  ner- 
viosos  en  la  coadiosis  hepatica  del  conejo.  (Trabajos  del  Lab.  de  Inv. 
biolog.  del  Dr.  Cajal,  XVIII,  245-261,  1920.)  [120 

Meltzer  (S.  J.).  —  Are  the  superior  cervical  ganglia  indispensable  to  the 
maintenance  of  life  ?  (Proceed.  Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°9,  532- 
539,  1920.)  [118 

Monchy  (S.  J.  R.  de).  —  Une  remarque  concernant  le  phénomène  optique 
décrit  par  Wassenaar.  (Arch.  néerl.  Physiol.  homme  et  anim.,  IV,  4elivr., 
459,  1920.)  '      [122 

Nolf  (P.).  —  Nature  et  traitement  du  mal  de  mer.  (Bull.  Acad.  méd.  Belg., 
806-812,  1920.)  [119 

Saleck  (W.)  und  Weitbrecht  (E.).  —  Zur  Frage  der  Beteiligung  sympa- 
thischer  Nerven  am  Tonus  der  Skeletlmuskulatur.  (Zeitschrift  fur  Biologie, 
LXXI,  246.)  [119 

Schnurmann  (F.).  —  Untersuchungen  an  Elritzen  ûber  Farbenwechsel  und 
Lichtsinn  der  Fische.  (Zeitschrift  fiir  Biologie,  LXXI,  69.)  [121 

Spiegel  (E.).  —  Beitràge  zur  Anatomie  und  Pathologie  des  autonomen  Ner- 
vensystems.  II.  Zur  Morphologie  der  peripheren  Ganglien.  (Anat.  Anz., 
LIV,  331-335.)  [117 

Strohl  (A.).  —  Sur  la  loi  d'excitation  électrique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV, 
477,  1921.)  [120 

Vogel  (Hans).  —  Ueber  die  Spaltsinneorgane  der  Radnetzspinnen.  (Zool. 
Anz.,  LUI,  177-181,  3  fig.,  1921.)  [123 


1°  Structure  et  fonctions  de  la  cellule  nerveuse,  des  centres  nerveux 
et  des  organes  de  sens. 

b.  Centres  nerveux  et  nerfs. 

a)  Structure. 

Spiegel  (E.).  —  Contributions  à  V anatomie  et  à  la  pathologie  du  système 
nerveux  autonome.  IL  Sur  la  morphologie  des  ganglions  périphériques.  — 
Aux  différences  fonctionnelles  et  pharmacodynamiques  reconnues  entre  la 
partie  centrale  du  système  nerveux  autonome  et  ses  parties  périphériques, 
on  n'avait  fait  correspondre  jusqu'ici  que  des  caractères  extérieurs  des  cel- 
lules nerveuses  qui  les  constituent.  S.  a  comparé  la  structure  cellulaire  de 
ganglions  directement  unis  à  la  moelle  épinière  à  celle  de  ganglions  péri- 
phériques, tels  que  le  ganglion  ciliaire,  les  plexus  coronaire,  d'Auerbach  et 
de  Meissner.  Ni  la  taille  des  cellules,  ni  le  noyau,  ni  la  distribution  des 
corps  de  Nissl  ne  lui  paraissent  fournir  de  bons  caractères  distinctifs.  Mais 
le  pigment,  très  abondant  dans  les  ganglions  centraux,  manque  à  peu  près 
totalement  dans  les  ganglions  périphériques,  même  chez  des  individus  très 
âgés.  Cette  différence  ne  dépend  pas  d'un  retard  dans  l'évolution  des  gan- 
glions, car  elle  s'observe  même  entre  les  ganglions  ciliaire  et  cervical  supé- 
rieur, qui  sont  au  même  degré  d'évolution.  S.  n'ose  pas  encore  conclure  que 
cette  différence  est  caractéristique  de  la  distinction  entre  le  système  sym- 


118  %        L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

pathique  d'une  part,  le  système  parasympathique  et  entérique  d'autre  part. 
—  M.  Prenant. 

P)  Physiologie. 

Meltzer  (S.  F.).  —  Les  ganglions  cervicaux  supérieurs  sont-ils  indispen- 
sables au  maintien  de  la  vie?  —  Les  recherches  de  M.  ont  porté  principale- 
ment sur  le  lapin  et  aussi  sur  le  chat.  Chez  le  premier,  les  ganglions  cer- 
vicaux supérieurs  peuvent  être  atteints  sans  entraîner  de  lésion  des  pneu- 
mogastriques. Dans  la  plupart  des  cas,  l'enlèvement  des  deux  ganglions  , 
cervicaux  a  une  issue  fatale;  à  l'autopsie,  les  animaux  présentent  des 
lésions  pulmonaires,  et  cependant  on  peut  écarter  l'idée  que  ces  lésions 
auraient  pour  origine  un  traumatisme  touchant  les  pneumogastriques.  L'ex- 
périence confirme  qu'après  l'opération  les  fonctions  des  fibres  afférentes  et 
efférentes  de  ces  nerfs  ne  sont  pas  altérées.  De  quelle  façon,  les  ganglions 
en  question  sont-ils  donc  indispensables  au  maintien  de  la  vie?  L'auteur 
pense  qu'ils  exercent  une  action  sur  le  centre  de  contrôle  et  de  coordina- 
tion du  fonctionnement  musculaire  laryngé.  Ce  centre  de  contrôle  serait 
maintenu  en  état  de  tonus  par  des  influx  venant  continuellement  des  gan- 
glions cervicaux  supérieurs.  Quand  ceux-ci  sont  extirpés,  le  centre  respira- 
toire laryngé  perd  son  tonus  et  son  pouvoir  de  coordination  des  muscles 
laryngés  pendant  la  respiration  et  il  en  résulte  des  troubles  comparables, 
dans  une  certaine  mesure,  à  ceux  qui  suivent* la  section  des  vagues.  La  dif- 
férence est  que,  dans  ce  dernier  cas,  l'innervation  périphérique  de  tous  les 
muscles  est  abolie,  tandis  qu'ici,  il  y  a  seulement  suppression  du  contrôle 
central.  Quant  à  l'origine  des  influx  des  ganglions,  M.  suppose  qu'il  s'agit 
peut-être  d'une  sécrétion  interne  qui  serait  l'apanage  de  ces  derniers.  —  H. 
Cardot. 

Délava  (Paul).  —  Étude  des  voies  centrifuges  du  réflexe  oculo-car- 
diaque.  —  La  compression  des  yeux  provoque  chez  le  chien  une  excitation 
réflexe  simultanée  du  vague  et  des  accélérateurs.  C'est  généralement  le 
premier  effet  qui  prédomine.  Un  bon  moyen  de  mettre  en  lumière  l'action 
des  accélérateurs,  c'est  de  l'exalter  par  une  injection  de  chlorure  de 
baryum.  La  compression  du  globe  oculaire  peut,  dans  ce  cas,  amener  de  la 
tachycardie  ventriculaire,  comme  si  l'on  avait  excité  les  accélérateurs,  les 
oreillettes  restant  soumises  à  l'action  inhibitrice  des  vagues  et  pouvant 
présenter  un  rythme  ralenti.  —  Léon  Frédéricq. 

Hansen  et  Hoffmann.  —  La  signification  des  réflexes  tendineux  pour  le 
maintien  d'une  position   articulaire.    —  Dans    une    étude  antérieure,  Ho. 
avait  montré  que,  contrairement  à  l'opinion  classique,  l'innervation  volon- 
taire des  muscles  n'empêchait  pas  les  réflexes  tendineux  de  se  manifester. 
Ce  fait,  difficile,  sinon   impossible  à  mettre  en  évidence  par   les   moyens 
mécaniques,  apparaît,  au  contraire,  très  clairement  quand  on  fait  appel  aux 
phénomènes  électriques  de  l'activité  musculaire.   Si  l'on  frappe  en  effet  le 
tendon  d'un  muscle  en  état  de  contraction  volontaire  et  dans  l'impossibilité 
par  conséquent  de  réagir  par  une  secousse  à  cette  excitation,  on  peut  mon- 
trer, à  l'aide  du  galvanomètre  à  corde,  que  le  choc  provoque  l'apparition  d'une 
oscillation  électrique  se  distinguant  nettement  par  sa  forte  amplitude  des 
oscillations  d'origine  volontaire.  Cette  réaction  électrique  déclenchée  par  le 
choc  du  marteau,  est  l'indice  d'une  augmentation  momentanée  de  la  tension 
du  muscle.  Nous  aurions  donc  affaire  ici  à  un  réflexe  tendineux  à  forme 


XLX.  —  SYSTÈME  NERVEUX.  119 

isométrique,  contrairement  au  réflexe  classique,  où  la  secousse  isotonique 
est  de  règle.  (Le  phénomène  est  réflexe,  la  mesure  de  son  temps  perdu  en 
donne  la  preuve.)  Il  n'est  naturellement  pas  nécessaire,  pour  le  mettre  en 
évidence,  de  faire  usage  du  marteau  selon  la  méthode  courante.  N'importe 
quel  moyen  capable  de  provoquer  une  brusque  traction  du  tissu  muscu- 
laire, sera  apte  à  le  déclencher.  Ha.  et  Ho.  insistent  sur  l'importance 
pratique  de  ce  mécanisme  et  montrent  qu'il  joue  fréquemment  dans 
l'activité  musculaire  de  la  vie  courante.  C'est  ainsi  qu'il  entre  en  action,  par 
exemple  lorsque  quelqu'un  essaye  de  déplacer  brusquement  et  contre  notre 
volonté  un  membre  que  nous  maintenons  volontairement  dans  une  position 
quelconque.  Dans  ce  cas,  en  effet  (l'examen  électrique  le  prouve),  la  muscu- 
lature violemment  sollicitée  par  la  tentative  de  déplacement  exercée  sur  le 
membre,  réagit  par  une  rapide  augmentation  réflexe  de  sa  tension  et  le 
membre  se  trouve  ainsi  ramené  automatiquement  à  sa  position  primitive, 
avant  que  la  volonté  ait  eu  à  intervenir.  Grâce  à  l'influence  dynamogénique 
exercée  par  l'innervation  volontaire  sur  l'activité  des  centres  moteurs  de  la 
moelle  (fait  déjà  mis  en  évidence  par  Ho.  dans  un  travail  antérieur),  la 
plus  petite  déviation  du  membre  suffit  à  déclencher  le  réflexe.  Les  réflexes 
tendineux,  envisagés  à  ce  point  de  vue,  auraient  donc  pour  rôle  de  fixer 
automatiquement  nos  articulations  dans  une  position  voulue  ;  leur  utilité, 
niée  souvent  jusqu'ici,  serait  donc  manifeste.  — A.  Sciiwartz. 

Salek  (W.)  et  Weitbrecht  (E.).  —  Sur  la  question  de  la  participa  lion 
des  nerfs  sympathiques  au  tonus  des  muscles  squelettiques.  —  Dans  l'expé- 
rience classique  de  Brondgeest,  la  section  unilatérale  du  sciatique  d'une 
grenouille  spinale  est  suivie  de  la  perte  du  tonus  de  la  patte  opérée.  D'après 
de  Boer,  le  même  effet  pourrait  être  obtenu  par  la  section  des  seuls  «  rameaux 
communicants  »  du  Plexus,  ce  qui  prouverait  l'origine  purement  sympa- 
thique du  tonus  musculaire.  S.  et  W.  ont  repris  ces  expériences,  mais 
sans  pouvoir  les  confirmer.  Afin  de  renforcer  le  tonus  de  leurs  gre- 
nouilles et  rendre  ainsi  les  différences  entre  une  patte  normale  et  une  patte 
opérée  plus  apparentes,  les  auteurs  ont  fait  appel  à  l'action  tonifiante  du  froid 
sur  la  moelle  des  grenouilles.  Or,  en  comparant  entre  elles  les  deux  pattes 
d'une  grenouille  spinale  plongée  après  la  section  unilatérale  des  rameaux 
communicants,  dans  un  bain  d'eau  glacée,  ils  n'ont  jamais  pu  mettre  en 
évidence  de  différence  appréciable  entre  l'aspect  de  la  patte  normale  et 
celui  de  la  patte  privée  d'impulsions  sympathiques.  Les  deux  pattes  se  dis- 
tinguaient au  contraire  nettement  l'une  de  l'autre  dès  que  l'on  sectionnait 
d'un  côté  le  sciatique  ou  les  rameaux  sensibles.  Les  auteurs  n'ayant  pas  non 
plus  réussi  à  mettre  en  évidence  une  influence  quelconque  du  sympathique 
sur  un  ensemble  de  réflexes  toniques  décrits  par  Verworn  et  connus  sous  le 
nom  de  «  Tonus  der  Brùckenstellung  »,  contestent  par  conséquent  tout  rapport 
entre  le  système  nerveux  sympathiqueet  le  tonus  musculaire.  — A.  Schwartz. 

Nolf  (P.).  —  Nature  et  traitement  du  mal  de  mer.  —  Les  manifesta- 
tions du  mal  de  mer  peuvent  être  considérées  comme  l'expression  d'un  état 
passager  d'hyperexcitabilité  bulbaire,  plus  particulièrement  du  pneumogas- 
trique, créé  par  des  excitations  anormales  du  nerf  vestibulaire.  L'atropine, 
qui  porte  son  action  paralysante  sur  le  pneumogastrique,  constitue  en  effet 
un  excellent  remède  contre  le  mal  de  mer.  —  Léon  Fréi)épic\>. 

Kastorf  (Fritz).  —  De  la  fusion  de  la  sensation  thermique  dans  l'excita- 
tion rythmique.  —  L'auteur  a  recherché  le  degré  de  sensibilité  à  l'excitation 


120  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

intermittente  du  sens  thermique  en  se  servant  de  la  chaleur  radiante.  Cette 
dernière  était  fournie  par  une  lampe  à  arc  d'un  ampérage  variant  de  20  à 
25,  combinée  à  un  système  de  lentilles  condensatrices  entre  lesquelles  un 
disque  tournant  en  forme  de  demi-cercle  interrompait  le  faisceau  lumineux 
pendant  un  temps  égal  à  l'exposition.  Enfin,  un  obturateur  à  iris,  dont  l'ou- 
verture était  maintenue  entre  2  et  4  millimètres  de  diamètre,  affaiblissait  le 
degré  de  chaleur.  L'auteur  a  déterminé  avec  cet  appareillage  la  sensibilité 
à  la  discontinuité  d'une  partie  interne  de  son  avant-bras  dans  le  cas,  le  plus 
favorable  à  une  excitation  de  0,312  de  seconde,  dans  le  cas  le  moins  favora- 
ble à  0,625  de  seconde.  L'intensification  de  la  chaleur  augmente  le  degré  de 
sensibilité,  la  diminution  de  la  période  d'exposition  relativement  à  la  période 
d'interruption  l'affaiblit.  11  est  pourtant  à  noter  qu'au  commencement  de 
l'expérience  on  perçoit  un  réchauffement  régulier,  ce  n'est  qu'à  partir  d'un 
certain  moment  que  l'intermittence  se  fait  sentir.  L'auteur  cherche  à  expli- 
quer ce  phénomène,  soit  en  admettant  que  la  sensibilité  de  l'organe  récep- 
teur est  plus  grande  à  partir  d'un  certain  degré  de  chaleur,  soit  en  suppo- 
sant que,  pour  des  raisons  physiques,  la  déperdition  de  chaleur  devient  plus 
forte  à  partir  de  ce  degré  et  augmente  ainsi  le  contraste  avec  la  période  de 
réchauffement.  Basler  (Pfliïgers  Archiv.  f.  d.  Physiologie,  1913,  Band  151),  en 
se  servant  de  bâtons  métalliques  dont  les  uns  étaient  chauffés  de  façon  à 
provoquer  la  sensation  de  chaleur,  les  autres  à  ne  provoquer  aucun  senti- 
ment de  température  et  qui  touchaient  alternativement  la  même  place, 
avait  déterminé  le  degré  de  sensibilité  à  l'intermittence  à  une  durée  de 
période  1,5  seconde.  Les  bâtons  relativement  froids  facilitant  la  déperdi- 
tion de  chaleur,  il  est  possible  que  le  mode  d'expérimentation  de  Basler  ait 
permis  de  rendre  sensible  à  l'intermittence  la  première  phase  de  sensation 
de  réchauffem entf continu  observée  par  K.,  tandis  que  l'emploi  du  métal  ne 
permettait  pas  d'aller  jusqu'aux  degrés  de  chaleur  encore  applicables  par 
des  radiations.  La  différence  de  résultat  des  auteurs  pourrait  s'expliquer  de 
cette  manière.  En  somme  le  travail  de  K.  confirme  celui  de  Basler  en  ce 
sens,  que  la  sensibilité  à  l'intermittence  du  sens  thermique  est  très  faible  en 
comparaison  de  celle  des  sens  visuel,  de  l'ouïe,  du  toucher.  —  Oschmann. 

Strohl  (A.).  —  Sur  la  loi  d'excitation  électrique.  —  L'auteur  confirme  les 
résultats  déjà  acquis  par  les  recherches  antérieures  relativement  à  la  loi 
d'excitation  chez  la  grenouille.  11  constate  que  chez  l'homme  on  doit  tenir 
compte  du  fait  que  la  résistance  électrique  du  corps  subit  des  variations  au 
moment  de  la  fermeture  du  courant  ;  la  loi  obtenue  a  néanmoins  la  même 
forme  et  permet  quelques  comparaisons  avec  celle  relative  à  la  grenouille. 
L'auteur  compare  ces  résultats  et  ceux  de  BourguignOiN  relativement  à  la 
valeur  des  chronaxies  des  muscles  de  l'homme.  —  H.  Cardot. 

Lorente  de  No.  —  La  régénération  de  la  moelle  épinière  dans  les  larves 
des  batraciens.  —  L'auteur  a  fait  ses  études  sur  des  têtards,  en  provoquant 
des  blessures  de  la  moelle  avec  un  scalpel.  D'après  lui,  la  cicatrice  est 
purement  nerveuse;  la  pie-mère  se  réorganise  rapidement,  en  isolant  com- 
plètement la  moelle  des  tissus  avoisinants.  Dans  la  région  de  la  cicatrice, 
le  canal  médullaire  se  dilate  et  forme  un  pore  recouvert  de  cellules  épen- 
dymaires  typiques  ;  ce  pore  disparaît  rapidement  par  suite  de  glissements 
neuroblastiques.  Les  cellules  nerveuses  ne  se  reproduisent  pas  et  les  pertes 
nerveuses  se  réparent  par  un  réarrangement  des  cellules  survivantes.  C'est 
par  le  neurotropisme  que  l'auteur  explique  la  marche  et  l'orientation  des 
ébauches  et  la  régénération  médullaire.  —  M.  Sanchez  y  Sanchez. 


XIX.  -  SYSTÈME  NERVEUX.  121 

c.  Organes  des  sens. 

Schnurmann  (F.).  —  Recherches  sur  le  Vèron  du  changement  de  colora- 
tion et  du  sens  visuel  des  poissons.  —  Dans  le  changement  de  coloration  du 
Véron  par  suite  de  la  contraction  ou  de  l'expansion  des  mélanophores,  l'au- 
teur a  décelé  une  phase  rapide  d'une  durée  d'environ  40  secondes  et  une 
continuation  plus  lente  pouvant  s'étendre  sur  des  heures.  L'auteur  suppose 
qu'on  pourrait  expliquer  cette  seconde  phase  par  le  déplacement  des  gra- 
nules pigmentés  mêmes,  soit  à  l'intérieur  ou  bien  à  l'extérieur  des  cellules 
pigmentées.  La  différence  maximale  de  coloration  du  Véron  s'étend  du  15° 
blanc  au  G0°  blanc.  La  réaction  rapide  ne  laisse  percevoir  de  différence,  si 
l'on  change  le  fond  sur  lequel  se  trouvent  les  Vérons  du  noir  15°  au  blanc 
320°  ou  du  gris  35°  au  gris  100°.  Les  mélanophores  réagissent  sur  fond  rouge 
foncé  comme  sur  fond  gris  clair,  sur  bleu  clair  comme  sur  gris  foncé.  Cette 
appréciation  de  la  lumière  correspondrait,  d'après  l'auteur,  à  celle  d'un 
homme  insensible  aux  couleurs  muni  d'un  verre  jaune.  Les  cellules  visuel- 
les du  Véron  étant  munies  d'un  pigment  mobile  jaune  s'avançant  avec  inten- 
sification de  la  lumière  et  pouvant  entourer  l'organe  récepteur  en  forme  de 
manchette,  de  sorte  que  les  rayons  obliques  passent  par  ce  filtre  jaune, 
l'adaptation  signalée  correspondrait,  d'après  l'auteur,  à  une  insensibilité  du 
Véron  aux  couleurs.  L'auteur  a  constaté  l'expansion  des  xanthophores  outre 
sur  fond  jaune,  également  à  l'obscurcissement  total  ou  très  intense.  L'au- 
teur cherche  à  expliquer  ces  trois  phénomènes  par  une  seule  cause,  le  man- 
que d'absorption  de  lumière  par  le  pigment,  qui  pourrait,  d'après  l'auteur, 
agir  directement  sans  phénomène  optique.  Mais  on  pourrait  aussi,  d'après 
l'auteur,  expliquer  le  phénomène  par  une  distribution  particulière  des  inten- 
sités de  lumière  sur  la  rétine  par  suite  d'un  filtre  pigmenté.  Dans  la  réac- 
tion des  érythrophores  l'auteur  n'a  pas  pu  trouver  ou  démêler  des  causes 
optiques.  L'auteur  conclut  que  le  phénomène  d'adaptation  des  xanthophores 
au  fond  jaune  invoqué  par  von  Frisch,  ne  prouve  pas  que  les  Vérons  ont  une 
sensation  pour  cette  couleur  et  qu'aucune  observation  faite  sur  les  Vérons 
ne  contredit  la  théorie,  que  le  sens  visuel  des  poissons  à  la  lumière  du  jour 
correspond  à  celui  d'un  homme  insensible  aux  couleurs  qui  serait  muni  de 
lunettes  jaunes.  —  Oschmann. 

Hecht  (Selig.).  —  Adaptation  de  la  rétine  de  l'homme.  —  On  sait  que 
dans  l'obscurité  la  sensibilité  de  l'oeil  à  la  lumière  va  en  augmentant  jusqu'à 
ce  qu'elle  atteigne  un  maximum  pour  un  séjour  d'environ  une  heure  à 
l'abri  de  la  lumière.  L'explication  théorique  de  ce  fait  n'a  pas  encore  été 
donnée  d'une  façon  satisfaisante,  d'abord  parce  que  la  sensibilité,  même 
mesurée  en  unités  d'intensité,  n'a  pas  de  base  matérielle  ultime,  et  en  second 
lieu,  parce,  qu'il  serait  nécessaire  d'avoir  une  mesure  quantitative  de  l'ac- 
tion photolytique  de  la  lumière  aux  différentes  intensités  employées  pour 
l'excitation.  Ces  conditions  ne  sont  pas  remplies  par  les  expériences  faites 
sur  l'oeil,  mais  l'analyse  physicochimique  de  la  photoréception  chez  les 
formes  inférieures,  peut  permettre  d'élucider  la  question.  Les  expériences 
chez  Mya  et  Ciona  montrent  sans  équivoque  que  la  substance  photosensible 
S  est  décomposée  par  la  lumière  en  ses  deux  précurseurs  P  et  A.  Ce  pro- 
cessus est  réversible  et  la  substance  S  peut  être  régénérée  à  partir  de  P  et 
A  suivant  une  réaction  bimoléculaire.  Le  point  important  de  ce  mécanisme 
est,  qu'à  tous  moments,  la  sensibilité  de  l'organe  sensoriel  dépend  de  la 
concentration  des  substances  P  et  A.  Ceci  veut  dire  que  la  quantité  de  pré- 
curseurs P  et  .4  qui  doit  être  formée  par  la  lumière  avant  que  le  seuil  soit 


122  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

atteint  est? toujours  une  fraction  constante  de  la  quantité  des  mêmes  subs- 
tances P  et  A  déjà  présentes  dans  l'organe  sensoriel  :  si  la  concentration 
résiduelle  de  P  et  A  est  forte,  une  forte  proportion  des  mêmes  substances 
fraîches  est  nécessaire  et  il  faut  beaucoup  d'énergie  lumineuse  pour  attein- 
dre le  seuil  ;  l'inverse  a  lieu  si  cette  même  concentration  est  faible  La  sen- 
sibilité est  ainsi  définie  en  termes  qui  dépendent  de  la  constitution  physique 
de  l'organe  sensoriel.  Il  apparaît  de  plus  une  relation  simple  entre  l'inten- 
sité lumineuse  excitante  et  son  effet  photochimique  dans  le  processus  pho- 
tosensoriel. Si  E  est  l'action  photolytique  mesurée  en  unités  de  P  et  de  A 
formées,  si  /  est  l'intensité  de  la  lumière  excitante,  E  est  une  fonction  loga- 
rithmique de  /.  Ces  données  peuvent  être  appliquées  à  l'œil.  L'étendue  de 
l'activité  photolytique  sera  indiquée  par  le  logarithme  de  l'intensité.  Durant 
l'adaptation  de  l'œil  à  l'obscurité,  une  décomposition  photochimique  de  plus 
en  plus  faible  est  nécessaire  pour  produire  un  effet  visuel,  c'est-à-dire  qu'il 
faut  qu'il  y  ait  de  moins  en  moins  de  matériel  photosensible  décomposé 
pour  produire  l'excitation  et  l'étendue  exacte  de  cette  décomposition  peut 
être  calculée.  En  d'autres  termes,  durant  l'adaptation  à  l'obscurité,  il  faut  de 
moins  en  moins  de  produits  frais  de  décomposition  de  la  substance  S,  d'où 
l'on  peut  conclure  que  la  quantité  résiduelle  de  ces  produits  dans  la  rétine 
devient  de  plus  en  plus  faible.  Le  rapport  entre  la  quantité  résiduelle  et  les 
produits  frais  restant  constant,  la  courbe  d'adaptation  à  l'obscurité  doit 
représenter  la  vitesse  de  disparition  des  produits  résiduels  de  la  décompo- 
sition. Si  l'on  examine  de  ce  point  de  vue  les  expériences  faites  sur  l'œil 
humain,  on  obtient  des  résultats  tout  à  fait  suggestifs  :  en  portant  en  abscisses 
les  durées  de  séjour  à  l'obscurité  et  en  ordonnées  les  logarithmes  des  inten- 
sités, la  courbe  obtenue  est  l'isotherme  d'une  réaction  bimoléculaire.  Deux 
substances  diminuent  en  concentration  suivant  la  vitesse  habituelle  des 
réactions  chimiques  et  se  combinent  pour  en  former  une  troisième  L'hypo- 
thèse la  plus  simple  consiste  à  admettre  que  la  substance  formée  au  cours 
de  l'adaptation  à  l'obscurité  est  la  substance  photosensitive  et  que  les  deux 
substances  qui  la  forment  sont  ses  précurseurs  aussi  bien  que  ses  produits 
de  décomposition.  Le  processus  visuel  dépendrait  donc  d'une  réaction 
réversible  décomposant  la  substance  photosensible  en  deux  autres  qui  la 
reconstitueraient  pendant  l'adaptation  à  l'obscurité  ;  les  phénomènes  cons- 
tatés au  cours  de  cette  adaptation  dépendraient  du  changement  de  concen- 
tration des  deux  substances  réagissantes.  —  H.  Cakdot. 

De  Monchy  (S.  J.  R.).  —  Une  remarque  concernant  le  phénomène 
optique  décrit  par  Wassenaar.  —  Wassenaar  a  montré  que  si  on  laisse 
tomber  brusquement  une  assez  vive  lumière  sur  un  œil  dont  la  paupière  est 
fermée,  la  sensation  lumineuse,  vive  au  début,  s'affaiblit  bientôt. 

M.  montre  que  l'affaiblissement  de  la  sensation  lumineuse  était  dû  au 
rétrécissement  de  la  pupille,.  En  effet,  le  phénomène  ne  se  montre  plus  si 
l'on  a  eu  soin  d'empêcher  le  réflexe  pupillaire  au  moyen  d'un  mydriatique. 
—  Léon  Frédéricq. 

Hardy  (Arthur  C).  —  Etude  sur  la  persistance  de  la  vision.  —  La  per- 
sistance de  la  vision  est  mesurée  en  déterminant  la  vitesse  minimum  à 
laquelle  un  disque  à  secteur  donne  l'illusion  d'une  lumière  continue;  elle 
est  déterminée  pour  différentes  couleurs  et  dans  chaque  cas  pour  une  cen- 
taine de  points  de  la  rétine  situés  à  l'intérieur  d'un  cercle  qui  est  la  base 
d'un  cône  dont  le  demi-angle  vertical  est  de  38°  7.  Pour  la  lumière  rouge, 
la  persistance  de  la  vision  dans  la  fovea  est  de  0  sec.  0209.  Elle  est  plus 


XIX.  -  SYSTÈME  NERVEUX.  123 

faible  pour  la  fovea  que  pour  les  autres  points  de  la  rétine  et  elle  augmente 
à  peu  près  proportionnellement  avec  la  distance  par  rapport  à  la  fovea;  sa 
valeur  est  à  peu  près  la  même  pour  des  points  équidistants  de  la  fovea; 
elle  est  légèrement  plus  grande  du  côté  nasal  que  du  côté  temporal  ;  la 
valeur  maximum  trouvée  est  de  0  sec.  loi).  Pour  la  lumière  jaune  les  résul- 
tats sont  très  analogues,  avec  de  moindres  différences  :  le  minimum  pour  la 
fovea  est  de  0  sec.  0179,  le  maximum  est  de  0  sec.  0330.  Pour  la  lumière 
bleue-violette,  la  persistance  de  la  vision  est  à  peu  près  constante  sur  toute 
la  rétine  :  minimum  à  0  séc.  0305  du  côté  temporal,  maximum  0  sec.  0401 
du  côté  nasal,  0  sec.  346  pour  la  fovea.  —  H.  Cahdot. 

Frisch  (K.  von).  —  La  vieille  question  du  siège  de  l'olfaction  citez  les 
Insectes.  Expériences  sur  les  Abeilles.  —  On  peut  dresser  les  Abeilles  à  recon- 
naître une  certaine  odeur  en  associant  celle-ci  de  façon  répétée  avec  un 
stimulant  alimentaire  (eau  sucrée).  Mais  la  discrimination  des  odeurs  dis- 
parait aussitôt  qu'on  a  coupé  à  la  base  les  antennes  de  l'Insecte.  11  ne  s'agit 
pas  de  choc  opératoire  ou  d'un  état  de  dépression,  car  les  Abeilles  que  l'on 
a  dressées  à  reconnaître  une  couleur  donnée  continuent  à  le  faire  même 
quand  elles  ont  leurs  antennes  amputées.  Le  sens  de  l'odorat  siégerait  donc 
dans  les  antennes.  Quand  on  n'enlève  qu'une  partie  de  celles-ci,  jusqu'à 
9  segments,  l'Abeille  dressée  vis-à-vis  d'une  certaine  odeur  est  toujours 
encore  capable  de  la  distinguer,  mais  si  l'on  coupe  ensuite  les  deux  seg- 
ments suivants,  sur  trois  restants,  l'Insecte  ne  réagit  plus  aux  odeurs.  — 
A.  Drzewina. 

Vogel  (Hans).  —  Sur  les  fentes  sensorielles  des  Araignées  orbilelaires.  — 
Les  téguments  de  certaines  Araignées  présentent,  comme  on  sait,  en  diverses 
parties  du  corps,  des  fentes  sensorielles  qui  peuvent  être  soit  isolées,  soit 
groupées  pour  former  les  organes  lyriformes.  La  structure  de  ces  appareils 
est  encore  mal  connue  et  leur  fonction  énigmatique;  V.  donne  une  descrip- 
tion détaillée  de  ces  organes  chez  Aranea  sclopelaria  Cl.  :  à  chaque  fente, 
qu'elle  soit  isolée  ou  qu'elle  fasse  partie  d'un  organe  lyriforme.  correspond 
une  cellule  sensorielle;  celle-ci  envoie  vers  la  mince  membrane  chitineuse 
superficielle  qui  ferme  la  fente  un  prolongement  dont  l'extrémité  est  munie 
d'un  bâtonnet  fixé  à  la  membrane  chitineuse  par  un  petit  bouton  réfringent; 
la  cellule  est  reliée  d'autre  part  à  un  tronc  nerveux.  Il  y  a  chez  A.  s.  environ 
4000  fentes,  dont  2400  sont  isolées  et  1600  groupées  en  organes  lyriformes; 
ces  derniers  sont  situés  exclusivement  aux  articulations,  toujours  à  l'extré- 
mité distalede  l'article  proximal  de  l'articulation;  leur  forme,  le  nombre  des 
fentes,  leur  position  présentent  une  constance  relativement  grande;  les  fentes 
isolées  sont  situées  aux  articulations,  où  elles  ont  une  position  constante 
également,  on  en  trouve  aussi  sur  l'abdomen,  principalement  autour  des 
insertions  musculaires,  et  d'autres  dispersées  sans  aucun  ordre  sur  toutes 
les  parties  du  corps.  Les  gros  individus  ont  un  plus  grand  nombre  de  fentes 
isolées  que  les  petits  qui  sont  au  même  stade  de  développement;  par  contre 
le  nombre  des  4èntes  réunies  en  organes  lyriformes  ne  varie  pas  avec  la 
taille  des  animaux;  les  fentes  nouvelles  apparaissent  au  moment  des  mues, 
leur  nombre  s'accroît  jusqu'au  stade  de  maturité  sexuelle.  La  grande  cons- 
tance de  ces  organes  au  voisinage  des  articulations  fait  supposer  qu'ils  ne 
louent  pas  un  rôle  olfactif,  comme  l'a  cru  Me  Indoo,  mais  qu'ils  doivent 
plutôt  enregistrer  les  déformations  des  téguments  des  articulations  quand 
les  articles  se  déplacent;  ils  renseigneraient  ainsi  l'animal  sur  la  position  de 
ses  appendices;  quant  aux  fentes  éparses  sur  le  corps,  elles  percevraient  les 


124  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

déformations  de  la  surface  du  corps;  elles  joueraient  un  rôle  analogue  àcelui 
des  corpuscules  tactiles  de  la  peau  des  Mammifères,  et  compléteraient  les 
renseignements  donnés  par  les  poils  tactiles  et  les  soies  décrits  récemment 
chez  les  Araignées  par  Schaxel.  Aucune  expérience  ne  vient  vérifier  ces 
hypothèses.  —  P.  Rémy. 


CHAPITRE    XX 
Théories  générales.  Généralités 

Bierry  (H.).    —  Individualité  et  structure  chimique.   (Revue  scientifique, 

685-689,  1920.)  [127 

Carracido  (José  R.).  —  Phi/logénie  chimique  de  la  molécule  albuminoïde . 

(Revue  scientifique,  711-720,  1920.)  [127 

Gley  (B.).  —  Le  rôle  de  V Ecole  de  Strasbourg  dans  révolution  de  la  physio  - 

logie  en  France  au  XIXe  siècle.  (Revue  scient.,  65-81,  1921.)  [128 

Hérouard  (E.).  —  La  carrière  scientifique  d'Yves  Delage.  (Revue  scient., 
107-111,  1921.)  [128 

Lenz  (Fritz).  —  Oskar  Hcrtwig's  Angriff  gegen  den  Darwinismus  imd  die 
Hassenhygiene.  (Arch.  Rassen-Gesellsch.  Biol.,  XIII,  194-203,  1920.) 

[Réfutation  des  arguments  avancés  contre  la  théorie  de 
Darwin  par  O.  Hertwig  dans  son  étude  :  «  Zur  Abwehr  des  ethischen, 
des  sozialen,  des  politischen  Darwinismus  »,  Iéna,  1918.  —  J.  Strohl 

Osborn>(HenryFairfield).  —  L'origine  et  V évolution  de  la  vie.  (1  vol.,  304  pp., 
édition  française  avec  préface  et  notes  de  F.  Sartiaux,  Paris,  Masson, 
1921.)  [125 

Razous  (Paul).  —  Les  industries  de  la  mer  et  leur  avenir.  (Assoc.  franc. 
Avanc.  Se,  116-141,  1918-1920.)  [128 

Schweisheimer  (W.).  —  Bevôlkerungsbiologische  Bilanz  des  Krieges 
I9UI19.  (Arch.  Rass.  Gesellsch.  Biol.,  XIII,  176-193,  1920.)  [L'auteur 

étudie  le  bilan  de  la  guerre  au  point  de  vue  de  la  biologie  de  la  population 
dans  les  divers  pays.  Il  insiste  sur  l'effet  anti-sélectionniste  de  la  guerre.  A 
la  suite  d'un  mémoire  de  Chrétien  Dôring  dans  le  «  Bulletin  de  la  Société 
pour  l'étude  des  conséquences  sociales  de  la  guerre  »  à  Copenhague  (1920), 
il  étudie  la  diminution  des  populations,  la  répercussion  de  la  guerre  sur 
la  mortalité,  la  natalité,  le  rapport  numéraire  des  sexes,  etc.  —  J.  Strohl 

Study  (E.).  —  Bine  lamarckistische  Kritik  des  Darwinismus.  (Zeitschr.  f. 
induit.  Abst.  Vererbgsl.,  XXIV,  33-70.) 

[L'auteur,  qui  est  professeur  de  mathématiques  à  l'Uni- 
versité de  Bonn,  polémise  contre  la  critique  du  darwinisme  présentée 
par  Oscar  Hertwig  dans  son  livre  :  Dos  Werden  der  Organismen.  Zur 
Widerlegung  von  Darwi?is  Ziïfallstheorie  (lre  éd.  1916,  2e  éd.  1918).  St. 
repousse  avecfénergie  les  théories  méchanolamarckistes  de  Hertwig,  en 
même  temps  qu'il  défend  chaudement  les  idées  de  Darwin.  —  J.  Strohl 

Vuillemin  (Paul).  —  La  fonction  de  l'organisation  des  êtres  vivants.  (Re- 
vue scient.,  385-393,  1920.)  [127 


XX.  -  THEORIES  GENERALES.  GENERALITES.       125 

Wiedemann  (E.).  —  Uber  Gesetzmàssigkeiten  bei  Pflanzen  nach  al  Birûni. 
(Biol.  Zentralbl.,  XL,  113,  1920.)  [128 

Zwaardemaker  (H.).  —  Radioactivité  et  vie.  (Arch.  néerl.  physiol.  homme 
et  anim.,  IV,  2  liv.,  177-196,  7  fig.,  1920.)  [Voir  la  Revue  géné- 

rale sur  cette  question  :  Radioactivité  et  vie,  Ann.  Biol.,  lre  année,  nou- 
velle série,  fasc.  2. 


Osborn  (Henry  Fairfield).  —  V origine  et  l'évolution  de  la  vie.  —  L'édi- 
tion américaine  de  cet  ouvrage  date  de  1917;  la  traduction  française,  avec 
une  préface,  des  notes  bibliographiques  et  des  remarques  par  Sartiaux,  est 
peu  différente  du  texte  anglais.  Le  livre  débute  par  une  étude  physico- 
chimique du  Soleil  et  de  la  Terre,  avant  le  peuplement  de  cette  dernière, 
dans  lequel  O.  examine  spécialement  les  bio-éléments,  c'est-à-dire  les  corps 
simples  qui  entrent  dans  la  composition  des  corps  vivants  ;  il  admet  que  la 
Vie  a  apparu  une  seule  fois  sur  le  globe,  pendant  une  période  déterminée, 
ce  qui  écarte,  pense-t-il,  l'hypothèse  d'ARRHÉNius  et  autres  panspermistes 
sur  le  peuplement  de  la  Terre  par  des  germes  vivants  interplanétaires.  Le 
premier  pas  vers  l'organisation  de  la  matière  vivante  a  dû  être  l'assem- 
blage, un  à  un,  des  éléments  actuellement  essentiels  à  la  vie  (H,  O,  N,  C, 
Ph,  S,  etc.);  la  Vie  a  du  reste  utilisé  presque  tous  les  éléments  chimiques 
que  l'on  rencontre  fréquemment,  à  l'exception  cependant  de  l'aluminium, 
du  baryum,  du  strontium  et  du  titane.  L'eau  de  mer  primitive  devait  être 
pauvre  en  sel  marin  et  en  azoté  ;  aussi  est-il  probable  que  les  premiers  or- 
ganismes ont  apparu  soit  dans  des  crevasses  humides  des  rochers  ou  du  sol, 
soit  dans  l'eau  douce  des  étangs  qui  contenaient  des  azotites  et  des  azotates 
formés  par  synthèse  à  la  suite  des  décharges  électriques  d'orages  ;  les  Bac- 
téries prototrophiqnes,  telles  que  le  Nitrosomonas  nitrifiant,  capables  de  se 
développer  en  empruntant  leur  énergie  et  leurs  éléments  aux  composés 
chimiques  inorganiques,  nous  représentent  sans  doute  un  des  premiers 
stades  des  êtres  vivants;  thermophiles  et  héliophobes,  les  Bactéries  nitri- 
fiantes vivent  à  l'intérieur  des  roches  poreuses,  où  l'humidité  est  perma- 
nente et  où  parvient  facilement  l'oxygène.  Après  la  phase  des  Bactéries,  est 
venue  celle  des  Algues  bleues  et  vertes,  puis  celles  des  Protozoaires,  qui  se 
sont  d'abord  développés  dans  les  eaux  douces;  la  vie  a  pu  s'étendre  peu  à 
peu  jusqu'à  la  mer,  et  la  succession  des  formes  marines  a  été  sans  doute 
déterminée  elle-même,  dans  une  certaine  mesure,  par  l'adaptation  à  une 
concentration  saline  croissante  des  eaux  des  Océans,  s'enrichissant  en  NaCl 
par  la  désagrégation  des  roches  continentales.  Pendant  la  longue  période 
précambrienne,  qui  est  évaluée  au  moins  à  30  millions  d'années,  se  sont 
développés  les  Invertébrés  pluricellulaires,  qui  se  sont  répandus  dans 
toutes  les  mers,  et  dont  les  magnifiques  trouvailles  de  Walcott  nous  ont 
révélé  tant  de  formes  peu  différentes  des  actuelles.  O.  dessine  ensuite  les 
grandes  lignes  de  l'évolution  des  Vertébrés,  telles  que  nous  les  montre  si 
clairement  la  paléontologie,  en  mettant  bien  en  lumière  l'expansion  rayon- 
nante des  Reptiles  et  des  Mammifères  qui  s'adaptent  aux  habitats  les  plus 
divers,  où  ils  acquièrent  des  formes  très  diversifiées;  il  donne  un  bon 
exemple  de  convergence  en  comparant  le  Dauphin,  l'Ichtyosaure  et  le 
Requin.  Cette  partie  de  son  livre  renferme  de  nombreuses  figures  de  re- 
constitution de  fossiles,  fournies  par  l'admirable  matériel  de  l'American 


126  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Muséum.  —  Mais  s'il  est  relativement  facile  de  se  représenter  en  gros  ce 
qu'on  peut  appeler  les  événement  extérieurs  de  l'évolution,  révélés  surtout 
par  les  progrès  de  la  paléontologie,  il  en  est  tout  autrement  lorsqu'on 
cherche  à  se  rendre  compte  des  causes  ou  du  processus  même  de  cette  évo- 
lution; O.  déclare  qu'il  n'appartient  à  aucune  école,  et  n'est  ni  lamarckiste, 
ni  darwiniste,  ni  mutationniste  ;  c'est  peut-être  pour  avoir  voulu  rester  éclec- 
tique, alors  que  c'est  impossible,  qu'il  y  a  quelque  confusion  et  même 
quelques  contradictions  dans  les  opinions  d'O.  sur  l'évolution  :  pour  lui,  la 
forme  des  animaux  et  des  plantes  est  l'expression  visible  de  l'évolution 
invisible  du  germe  héréditaire,  c'est-à-dire  de  la  chromatine  des  cellules 
germinales  ;  les  mutations  sont  attribuables  à  des  modifications  de  la  cons- 
titution moléculaire  ou  atomique  de  la  chromatine  héréditaire  ou  à  des  mo- 
difications dans  la  nature  de  l'énergie  fournie  à  la  chromatine  pendant  le 
développement  du  germe;  la  chromatine  héréditaire  aurait  les  propriétés 
suivantes  :  elle  enregistre  les  formes  corporelles  et  les  adaptations  passées; 
elle  répond  aux  circonstances  du  présent  par  la  capacité  d'adaptation  qu'elle 
confère  aux  cellules  vivantes  de  l'organisme  ;  enfin,  elle  donne  sans  cesse 
naissance  à  de  nouveaux  caractères  et  à  de  nouvelles  fonctions.  O.  n'admet 
pas  que  les  variations  soient  fortuites,  sans  loi,  dirigées  dans  des  sens  quel- 
conques; au  contraire,  l'évolution  effective  de  la  chromatine  héréditaire 
correspond  à  des  mutations  (au  sens  de  Waagen)  dirigées  :  l'évolution  est 
graduelle,  continue  et  adaptative  dans  son  essence  (principe  de  continuité); 
chaque  organe  s'adapte  indépendamment  des  autres  à  sa  fonction  propre, 
et  évolue  avec  sa  vitesse  propre  ;  un  grand  nombre  des  caractères  nouveaux 
sont  déterminés  dans  leur  développement  et  prennent  dès  l'origine  une  di- 
rection adaptative  (principe  de  rectigradation  ou  d'orthogénèse).  La  sélec- 
tion n'est  pas  une  des  énergies  de  l'évolution  ;  elle  ne  fait  que  déterminer 
celle  des  combinaisons  d'énergie  qui  doit  survivre  et  celle  qui  doit  périr. 
Quant  aux  causes  de  l'évolution  du  germe  héréditaire,  elles  sont  complè- 
tement inconnues,  mais  assurément  il  n'y  a  pas  de  principe  interne  de 
perfectionnement  (entéléchie,  élan  vital);  on  ne  sait  pas  non  plus  si  le  dé- 
veloppement de  l'organisme  a  une  action  sur  l'évolution  du  germe,  les 
lamarckiens  ayant  cherché  en  vain  des  preuves  de  la  transmission  héré- 
ditaire des  actions  et  réactions  acquises  par  les  tissus  somatiques  ;  du  reste 
il  ne  semble  pas  que  les  variations  physico-chimiques  du  milieu  constituent 
une  cause  essentielle  de  l'évolution  morphologique ,  car  des  évolutions 
rapides  (Ammonites,  Poissons)  aboutissant  à  des  stades  extrêmes,  peuvent 
se  produire  dans  un  milieu  physico-chimique  relativement  stationnaire.  Ces 
conceptions,  somme  toute  assez  voisines  du  mutationnisme  moderne,  ne 
sont  peut-être  pas  celles  qu'O.  préfère  ;  sans  se  prononcer  nettement,  il  re- 
marque que  la  véritable  explication  des  origines,  de  la  vitesse  d'évolution 
et  de  la  coordination  des  caractères  pourrait  être  cherchée  dans  la  direction 
delà  catalyse,  c'est-à-dire  de  la  libération,  au  cours  des  actions  et  réac- 
tions de  formes  et  de  mouvements,  de  messagers  physico-chimiques,  tels 
que  hormones,  chalones,  enzymes,  etc.,  qui  produiraient  la  corrélation  fonc- 
tionnelle entre  les  caractères  somatiques  et  auraient  une  répercussion  corres- 
pondante sur  les  énergies  physico-chimiques  du  germe  ;  cette  théorie 
hormonique,  très  apparentée  à  celle  de  Cunningham,  est  tout  à  fait  lamarc- 
kienne,  puisqu'elle  vise  à  établir  le  lien  tant  cherché  entre  les  résultats  de 
l'adaptation  fonctionnelle  des  organes  et  la  constitution  du  patrimoine  hé- 
réditaire; les  hormones  ne  valent  pas  mieux  que  les  gemmules,  tant  qu'on 
n'aura  pas  la  preuve  de  la  transmission  héréditaire  des  caractères  acquis. 
—  L.  Cuénot. 


XX.  -  THÉORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.      127 

Bierry  (H.).  —  Individualité  et  structure  chimique.  — •  Les  organismes 
sont  redevables  de  leur  spécificité  et  de  leur  individualité  à  des  variations 
de  composition  chimique.  L'étude  de  différents  plasmas  sanguins  est  parti- 
culièrement instructive  à  cet  égard.  Chaque  espèce  animale  est  caractérisée 
par  une  albumine  spéciale,  ainsi  que  le  montre  le  rapport  entre  le  sucre 
protéidique  et  la  teneur  en  azote  de  la  substance  protéique  (H.  Bierry  et 
A.  Ranc).  Ce  rapport,  dans  le  sang  artériel,  oscille  autour  de  3  chez  le  poulet, 
6,5  chez  le  cheval,  8,5  chez  le  chien.  11  varie  dans  les  limites  beaucoup  plus 
restreintes  chez  les  divers  individus  d'une  même  espèce,  par  exemple  de  6 
à  7  chez  le  cheval,  de  8  à  9  chez  les  divers  chiens;  il  offre  chez  le  même 
individu  une  très  grande  fixité.  Il  existe  également  un  seuil  individuel  en 
ce  qui  concerne  l'eau,  les  substances  grasses  et  lipoïdiques,  la  température. 
La  spécificité  des  plasmas  sanguins  peut  être  révélée  par  d'autres  méthodes 
encore,  telles  que  la  transfusion  du  sang,  les  greffes,  etc.  Mais  l'analyse 
chimique,  qui  permet  de  pénétrer  jusqu'aux  molécules  constituantes  de» 
protoplasmas,  est  susceptible  de  nous  éclairer  le  mieux  sur  le  conditionne- 
ment des  caractères  spécifiques.  —  A.  Drzewina. 

Carracido  (José  R.).  —  Phylogénie  chimique  delà  molécule  albuminoïde. 
—  La  complexité  moléculaire  et  l'instabilité  chimique  de  certaines  com- 
binaisons rendent  très  difficile  la  synthèse  artificielle  des  polypeptides 
d'ordre  quelque  peu  élevé  ;  mais  au  sein  de  l'être  vivant  la  formation  d'al- 
bumines s'opère  beaucoup  plus  aisément,  grâce  surtout  à  l'intervention  des 
catalyseurs.  Comment  s'est  formée  la  matière  albuminoïde  constitutive  du 
premier  être  vivant?  C.  discute  «  l'hypothèse  cyanique  »  de  Pflûger  et, 
d'autre  part,  les  résultats  de  Fischer,  d'après  lesquels  le  groupe  cyanique  ne 
figure  pas  parmi  les  parties  intégrantes  de  la  molécule  albuminoïde,  et  il 
montre  que  l'acide  cyanhydrique,  avec  les  aldéhydes,  arrive  à  produire  des 
aminoacides,  ce  qui  est  en  faveur  de  l'hypothèse  de  Pflûger. 

Les  biologistes  envisagent  l'ontogénie  et  la  phylogénie  des  espèces  ;  il  y 
aurait  pareillement  une  ontogénie  et  une  phylogénie  biochimique.  Ainsi,  les 
protamines  sont  des  albuminoïdes  embryonnaires.  Les  protamines  isolées 
des  spermatozoïdes  des  poissons  sont  composées  pour  la  plupart  et  quelques- 
unes  totalement  des  trois  amino-acides  :  arginine,  lysine  et  histidine.  Avec 
ces  corps  on  se  trouve  en  présence  des  premiers  degrés  de  l'échelle  des 
albuminoïdes,  et  C.  montre  comment  on  peut  les  faire  dériver  des  cyan- 
hydrines  et  concevoir  leur  formation  dans  des  conditions  prébiotiques.  Mais, 
dès  qu'on  passe  aux  polypeptides  plus  complexes,  les  processus  chimiques 
se  montrent  insuffisants,  et  le  concours  de  la  vie  paraît  indispensable.  C. 
suppose  donc  que  les  premiers  organismes  très  rudimentaires,  une  fois  qu'ils 
sont  constitués  par  le  jeu  de  processus  chimiques,  deviennent  le  point  de 
départ  de  processus  bio-chimiques  qui,  eux,  engendrent  des  protéines  de 
plus  en  plus  complexes,  et  il  étudie,  de  ce  point  de  vue,  la  genèse  des 
acides  nucléiniques,  delà  chromatine,  de  l'hémoglobine,  etc.  — A.  Drzewina. 

Vuillemin  (Paul).  —  La  fonction  de  V organisation  des  êtres  vivants.  — ■ 
Après  une  discussion  générale  sur  le  créationnisme  et  le  transformisme, 
sur  la  grande  espèce  et  sur  l'espèce  élémentaire,  V.  montre  l'importance 
capitale  de  la  question  de  la  variation,  qui  est  une  question  de  fait,  alors  que 
la  considération  de  l'espèce  est  une  question  d'appréciation.  Les  biologistes 
n'ont  pas  à  s'occuper  de  l'origine  des  espèces,  qui  est  en  dehors  de  leur 
compétence,  mais  ils  doivent  rechercher  où,  quand,  pourquoi,  comment  se 
produit  la  variation.  Celle-ci  résulte  de  l'organisation  même  de  la  matière 


128  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

vivante  ;  «  l'organisation  qui  n'est  ni  une  combinaison  chimique,  ni  un  état 
physique,  mais  une  construction  biologique,  c'est-à-dire  l'agencement  du 
matériel  doué  de  propriétés  physico-chimiques  en  édifices  dont  l'équilibre 
instable  est  continuellement  détruit  et  rétabli  sous  une  forme  nouvelle  par 
la  nutrition  ».  On  a  cherché  à  tort  l'origine  de  la  variation  dans  la  seule 
fécondation  ;  celle-ci  ne  fait  qu'exagérer  la  variabilité  inhérente  à  l'organi- 
sation. La  nutrition  étant  subordonnée  aux  échanges  avec  le  milieu  ambiant, 
la  variation  reflète  les  influences  extérieures,  elle  n'en  est  pas  moins  l'œuvre 
du  protoplasme  lui-même.  —  A.  Drzewina. 

Hérouard  (E.).  —  La  carrière  scientifique  d'Yves  Delage.  —  On  peut 
distinguer  dans  là  vie  de  Delage  deux  périodes  :  dans  la  première,  où  il  fut 
surtout  morphologiste,  il  se  révéla  observateur  et  expérimentateur  remar- 
quable ;  dans  la  seconde,  il  montra  toutes  les  ressources  de  son  esprit  en  se 
livrant  à  l'étude  des  grands  problèmes  de  la  vie.  H.  résume  brièvement 
quelques-uns  de  ses  travaux  les  plus  importants  de  morphologie,  et  indique 
en  terminant  l'œuvre  accomplie  au  laboratoire  de  Roscoff.  —  A.  Drzewina. 

Gley  (E.)-  —  Le  rôle  de  V Ecole  de  Strasbourg  dans  l'évolution  de  la  physio- 
logie en  France  au  XIXe  siècle.  —  Dans  la  formation  intellectuelle  des  savants 
aussi  bien  que  dans  l'évolution  des  doctrines,  les  écoles  ont  joué  autrefois  un 
rôle  plus  important  que  de  nos  jours.  La  science  maintenant  s'est  unifiée, 
les  idées  directrices,  les  principes,  voire  les  tendances,  sont  devenus  les 
mêmes  partout.  Il  n'est  plus  de  doctrine  propre  à  telle  Faculté  ou  Univer- 
sité. Il  n'est  plus  d'Ecoles,  partant  plus  d'originalité  locale.  G.  montre  l'ap- 
port de  Strasbourg  au  développement  de  la  physiologie  au  xix°  siècle,  et 
surtout  l'œuvre  d'EMiLE  Kùss.  —  A.  Drzewina. 

Wiedemann  (E.).  —  La  régularité  chez  les  plantes,  d'après  al  Birûni.  — 
Il  s'agit  de  l'œuvre  naturaliste  d'un  savant  arabe  du  xie  siècle.  Pour  lui,  la 
régularité  géométrique  domine  la  nature.  Le  fait  est  manifeste  pour  les  fleurs 
dont  le  nombre  des  pièces  correspond  au  nombre  des  côtés  d'un  polygone 
inscriptible  dans  un  cercle.  On  ne  trouve  presque  jamais  des  fleurs  avec 
sept  ou  neuf  feuilles.  Cette  régularité  est  en  accord  avec  l'enseignement  de 
l'islam.  —  F.  Péchoutre. 

Razous  (Paul).  —  Les  industries  de  la  mer  et  leur  avenir.  — R.  passe  en 
revue  successivement  :  1°  les  industries  d'extraction  des  sels  et  autres  corps 
contenus  dans  les  eaux  marines  ;  2°  les  industries  utilisant  les  algues  et  les 
dépôts  littoraux,  enfin  3°  les  industries  des  pêches  maritimes.  Il  examine, 
en  particulier  les  moyens  susceptibles  de  contribuer  au  développement  de 
ces  dernières,  et  qui  sont,  d'une  part,  l'organisation  rationnelle  de  la  pêche, 
d'autre  part  le  transport  rapide  du  poisson  aux  lieux  de  vente  et  de  con- 
sommation. —  A.  Drzewina.  i 


La   Cellule 

Cowdry  (E.  V.).  —  Flagellated  thyroid  relis  in  the  dogfish  (Mustelus  canis). 
(Anat.  Record,  XXII,  N°  5,  décembre  1921.)  [131 

a)  Dehorne  (Armand).  —  L'hétérotypie  dans  la  mitose  somatique  de  Co- 
rethra  plumicornis.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  931,  1921.)  [136 

b) Le  mécanisme  de  la  mêtaphase  et  de  Vanaphase  somatiques  et  ses 

conséquences  chez  Corethra   plumicornis.  (C.   R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1084, 
1921.)  [136 

Dragoiu  (J.)  et  Vlès  (F.).  —  Les  conséquences  cytologiques  de  l'arrêt 
osmotique  de  la  division  cellulaire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1210, 1921.) 

[Voir  Vlès  et  Dragoiu 

Emge  (Ludwig  A.).  —  Notes  on  the  Study  of  Mitochondria  in  the  human 
amnion.  (Anat.  Record,  XXII,  N°  5,  20  décembre  1921.) 

[Constatation  dans  l'amnios  humain  de" 
mitoebondries  ne  différant  pas  de  celles  des  autres  tissus.  —  A.  Prenant 

Fauré-Fremiet  (E.).  —  Variation  périodique  de  la  sensibilité  de  l'œuf  de 
Sabellaria  alveolata  L.  aux  solvants  des  graisses.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV, 
1051,  1921.)'  [135 

Hance  (Robert  T.).  —  Die  Chromosomenzahl  von  Zea  Mays  L.  Ein  Beilrag 
zur  Hypothèse  der  Individuaiilât  der  Chromosomen  und  zur  Frage  iiber  die 
Herkunft  von  Zea  Mays  L.  (Amer.  Natur.,  LV,  268-275,  1921.) 

[H.  analyse  le 
mémoire  de  Kuwada,  paru  dans  Journ.  of  the  Coll.  of  Science,  Tokyo,  39, 
1919,  et  critique  ses  résultats.  Le  nombre  diploïde  du  Maïs  est  20,  mais  on 
peut  trouver  dans  les  racines  de  21  à  24  chromosomes,  le  nombre  pouvan 
s'augmenter  par  la  fragmentation  de  certains  chromosomes.  —  L.  Cuénot 

Hogben  (L.).  —  Stutlies  on  Synapsis.  III.  The  nuclear  organisation  of  the 
Germ  Cells  in  Libellula  depressa.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B  643,  60-80.)    [137 

a)  Loeb  (Léo).  —  Amoeboid  movement,  t  issue- format  ion,  and  consistency  of 
Protoplasm.  (Science,  18  mars,  261,  1921.)  [135 

b) Même   dire.    (Amer.  Journ.   Physiol.,   LVI,  140-167,  8  fig.,   1921.) 

[Analysé  avec  le  précédent 
Ludford  (R.  J.)  and  Gatenby  (J.  Bronte).  —  Diclyokinesis  in  Germ  Cells, 

or  the  distribution  of  the  Golqi  apparatus  during   Cell  division.  (Roy. 

Soc.  Proced.,  B  646,  235-243.)  [137 

Mayor  (James  W.).  —  On  the  élimination  of  the  X  chromosome  from  the 
egg  of  Drosophila  melanogaster  by  X  rays.  (Science,  23  septembre,  277, 
1921.)  [L'irradiation  par  les  rayons  X  peut  tuer  le  chromosome 

X  sans  nuire  aux  autres,  quand  elle   se  fait  à  un  moment  approprié; 
c'est  du  moins  ce  que  semblent  indiquer  les  résultats.  —  H.  de  Varigny 

L'ANNÉE   BIOLOGIQIE.  9 


130  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE.    * 

Noack  (K.  L..).  —  Untersuchungen  iïber  die  Individualitdt  der  Plasticien  bei 
Phanérogame».  (Zeitsch.  f.  Bot.,  XIII,  1-35,  3  fig.,  2  pi.,  1921.)  [130 

-Noël  (R.).  —  Sur  quelques  attitudes  fonctionnelles  du  chondriome  de  la  cel- 
lule hépatique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1379,  1921.)  [132 

Osterhout  (W.  J.  V.).  —  The  mechanism  of  injury  and  recovery  of  the 
cell.  (Science,  15  avril,  352,  1921.)  [132 

Sax  (Karl).  —  Chromosome  relations  in  Wheat.  (Science,  28  octobre,  413, 
1921.)  [Les 

chromosomes  sont  toujours  des  multiples  de  7.  Les  blés  les  plus  adap- 
tables sont  les  plus  riches  en  chromosomes.  Les  chiffres  élevés  résultent 
plutôt  d'une  réduplication  que  d'une  fragmentation.  —  H.  de  Varigny 

Miller  (Shirley  P.).  —  Effects  of  various  types  of  inanition  upon  the  mito- 
chondria  in  the  gastrointestinal  epithelium  and  in  the  pancréas  of  albino 
rat.  (Anat.  Record,  march  1922,  XXIII,  N°  3.)  [131 

Sokoloff  (Boris).  —  Contribution  au  problème  de  la  vitalité  des  organismes. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1100,  1921.)  [131 

Vlès  (F.)  et  Dragoiu  (J.).  —  Sur  la  pression  osmotique  d'arrêt  de  la  divi- 
sion cellulaire.  (G.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1127,  1921.)  [135 

Wiechmann  (Ernst).  —  Ueber  die  DurchUissigkeit  der  menschlichen  reten 
Blutkôrperchen  fur  Anionen.  (Pflùger's  Archiv,  CLXXXIX,  109-125,  1921.) 

[131 


1°  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule  et  de  ses  parties 

Noack  (K.  L.).  —  Recherches  sur  r  individualité  des  plastides  chez  les 
Phanérogames.  —  Sur  trois  espèces  de  Phanérogames,  Elodea  canadensis, 
Impatiens  parviflora,  Pdaryonium  zonale,  l'auteur  réussit  à  montrer  l'indé- 
pendance des  plastides  et  des  mitochondries.  Dans  les  racines  adventives, 
vertes,  i'E.  c,  il  trouve,  in  vivo  une  différence  nette  entre  les  deux  sortes  d'or- 
ganites,  aussi  bien  dans  les  cellules  adultes,  que  dans  les  jeunes  cellules  du 
point  végétatif;  leur  comportement,  en  présence  de  divers  réactifs  (acides 
acétique  et  azotique,  ammoniaque  et  potasse),  les  différencie  nettement  et 
révèle  entre  elles  d'importantes  différences  de  nature  chimique.  Le.  matériel 
fixé  et  coloré  donne  les  mêmes  conclusions  :  après  fixation  par  le  Bouin,  la 
formation  d'un  réseau  filamenteux  colorable  par  l'hématoxyline  correspond 
bien  à  l'altération  que  fait  subir  l'acide  acétique  aux  mitochondries.  Après 
fixation  mitochondriale,  la  fuchsine  acide  met  en  évidence  côte  à  côte,  jusque 
dans  le  méristème  terminal,  les  deux  sortes  de  formations.  Les  feuilles  du 
bourgeon  terminal  d'E.  c.  avaient  fourni  à  Lewitzky  des  arguments  en 
faveur  de  la  formation  des  plastides  à  partir  des  mitochondries.  N.  constate 
une  différence  entre  les  formes  des  plastides  des  feuilles  extérieures  du 
bourgeon,  fonctionnels  et  contenant  des  grains  d'amidon,  et  les  plastides  des 
ébauches  de  feuilles,  assez  analogues,  en  apparence,  à  des  mitochondries. 
Sur  le  vivant,  il  ne  peut  suivre  les  plastides  jusqu'aux  cellules  du  méristème 
terminal,  mais  sur  matériel  coloré,  il  les  y  trouve,  très  distincts  des  mito- 
chondries; la  cellule  terminale  présente  encore  de  12  à  20  chromatophores, 
mais  petits  et  sans  jamais  formation  d'amidon.  Des  préparations  à  l'aide  de 
fixateurs  détruisant  les  mitochondries,  l'étude  de  coupes  traitées  par  l'iode, 


CELLULE.  131 

puis  colorées  ultérieurement,  vérifient  ces  résultats.  Les  plastides  ayant  été 
mis  en  évidence  dans  les  cellules  des  points  végétatifs.  N.  les  recherche 
dans  les  cellules  reproductrices.  Au  contraire  de  Glilliermon»,  qui  ne  les  a 
point  trouvés  chez  Lilium  eandidum,  N.  en  met  en  évidence,  aussi  bien  dans 
les  cellules  mères  du  pollen  et  dans  les  grains  de  pollen,  que  dans  les  cel- 
lules mères  de  la  macrospore  et  dans  le  sac  embryonnaire,  chez  P.  :■.  et 
/.  p.  :  dans  les  cellules  reproductrices  aussi,  les  plastides  gardent  donc  tota- 
lement leur  individualité  et  sont  absolument  indépendants  des  mitochon- 
dries.  —  Des  différences  morphologiques,  chimiques  et  physiologiques  pro- 
fondes séparent  les  plastides  et  les  mitochondries.  Mais  faut-il,  avecMoTTiEU, 
distinguer  nettement  des  plastides  adultes,  les  primordia  dont  ils  dérivent? 
H.  s'y  refuse.  Dans  le  méristème  de  la  racine  d'£\  c,  par  exemple,  l'identité 
morphologique,  chimique  et  physiologique  même  (^présence  d'amidon),  est 
parfaite  :  il  n'y  a  que  différence  de  taille.  Puisque  fonctionnels,  ils  ne  peuvent 
être  considérés  comme  embryonnaires.  Ainsi,  les  plastides  sont  des  orga- 
nismes cellulaires  indépendants,  et  la  thèse  de  Schimper  sur  leur  individua- 
lité se  trouve  à  nouveau  vérifiée.  —  Plaxtefol. 

Cowdry  (E.  V.).  —  Cellules  thyroïdes  flagellées  dans  le  squale  (Mustelus 
canis).  —  Les  cellules  épithéliales  des  follicules  thyroïdiens  sont  pourvues 
d'un  long  flagelle  qui  plonge  dans  la  substance  colloïde  ;  dans  sa  partie 
intracytoplasmique  il  s'épaissit  en  une  sorte  de  bulbe  et  se  termine  en  s'atta- 
chant  à  un  blépharoplaste.  [On  connaissait  déjà  (M.  Heidexhaix)  sinon  le 
flagelle  du  moins  le  blépharoplaste  représenté  par  un  diplosome  superficiel.] 
Les  granules  lipoïdiques  dont  la  cellule  peut  être  remplie  font  à  peu  près 
défaut  au  voisinage  du  blépharoplaste. 

S'inspirantde  l'hypothèse  d'après  laquelle  la  glande  thyroïde  proviendrait 
phylogénétiquement  de  l'endostyle  des  Tuniciers,  l'auteur  croit  devoir  expli- 
quer par  une  telle  provenance  la  présence  dans  la  thyroïde  comme  dans 
l'endostyle  de  cellules  flagellées  (et  aussi  de  cellules  muqueuses).  [Il  y  a 
dans  cette  explication  une  marque  de  dévotion  vraiment  exagérée  à  la 
théorie  évolution niste,  et  en  même  temps  une  preuve  de  l'ignorance  des 
conditions  qui  président  à  la  genèse  de  cellules  ciliées  ou  flagellées  (et  de 
cellules  muqueuses).  Ces  conditions  font  que  point  n'est  besoin  de  recourir 
à  une  explication  phylogénétique  pour  justifier  leur  présence.  D'ailleurs  les 
cellules  du  rein  et  d'autres  organes  peuvent  aussi  être  uniflagellées,  sans 
qu'elles  aient  hérité  leurs  flagelles  d'ancêtres  cellulaires  flagellés.]  — 
A.  Prenant. 

2°  Physiologie  de  la  cellule 

Sokoloff  (Boris).  —  Contribution  au  problème  de  la  vitalité  des  orga- 
nismes. —  En  examinant  les  conditions  de  la  régénération  chez  les  Proto- 
zoaires, on  constate  que  la  limite  des  trois  états  :  régénération,  équilibre 
instable  et  desintégration,  peuvent  être  modifiées  par  les  facteurs  intérieurs 
et  extérieurs,  notamment  par  l'inanition  dont  S.  étudie  spécialement  les 
effets  sur  Dursaria.  L'inanition  modifie  la  relation  nucléo-plasmatique:  le 
noyau  s'agrandit,  la  force  de  restauration  peut  encore  se  manifester  alors 
que  la  force  de  croissance  est  déjà  perdue,  mais  dès  que  la  relation  nucléo- 
plasmatique  est  altérée,  la  capacité  régénérative  est  brusquement  abaissée. 
—  H.  Cardot. 

Miller  (Shispley  M.).    —  Effets   de  différents  types  d'inanition  sur  les 


132  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mitochondries  dans  l'épitliéiium  gastro-intestinal  et  dans  le  pancréas  du  rat 
albinos.  —  S'il  existe  sur  la  morphologie  des  mitochondries  une  abondante 
bibliographie,  peu  de  recherches  ont  été  faites  pour  déterminer  leurs  modi- 
fications de  nombre,  de  taille  et  de  forme  dans  les  conditions  expérimen- 
tales ou  pathologiques;  telles  sont  celles  de  Lewis  (1915),  de  Homans  (1915) 
sur  les  îlots  de  Langerhans  dans  le  diabète,  de  Scott  (1916)  sur  les  cellules 
pancréatiques  après  intoxication  phosphorée,  de  Goetsch  (1916)  sur  les  cellules 
du  corps  thyroïde  goitreux,  de  Cowdry  (1920)  dans  les  racines  soumises   à 
de  mauvaises  conditions,  de  Me  Cann  (1918)  sur  les  cellules  nerveuses  dans 
la  polyomyélite  expérimentale,  de  Rasmussen  (1919)   sur  les  cellules  ner- 
veuses d'animaux  hibernants,  de   Russo  (1912)   sur  les  oocytes  de   lapins 
nourris  de  lécithine.  Un  seul  auteur,  Schun  Ichi  Ono  (1920)  a  étudié  les  effets 
de  l'inanition  dans  les  cellules  de  l'Ascaris  et  dans  les  tissus  des  Rongeurs. 
M.  a  examiné  les  cellules  de  l'estomac,  de  l'intestin  et  du  pancréas  chez 
des  rats  inanitiés,  chez  d'autres  privés  de  vitamines  A  solubles  à  l'eau,  chez 
d'autres  rats  asphyxiés  et  chez  des  rats  témoins.  La  carence  de  vitamines  et 
l'inanition  aiguë  produisent  des  changements  notables,  l'asphyxie  en  déter- 
mine de  moins   appréciables  dans  l'état  du  chondriome.  Dans  les  cellules 
principales  des  glandes  de  l'estomac,  le  chondriome  formé  normalement  de 
bâtonnets  passe  à  l'état  de  sphérules  mitochondriales;  il  se  réduit  beaucoup 
et  peut  même  complètement  disparaître.  Dans  les  glandes  de  Lieberkiihn 
le  chondriome  normal  ressemble  à  celui  des  cellules  principales  de  l'es- 
tomac; dans  les  villosités  il  est  normalement  semblable  à  celui  des  cellules 
épithéliales  superficielles  de  l'estomac.  [Cette  assertion  surprendra,  puisque 
le  chondriome  des  cellules  épithéliales  de  l'intestin   se  caractérise  par  sa 
localisation,  dont  M.  ne  parle   pas,  en  deux  groupes  distincts.]  Dans   ces 
cellules  intestinales  et  dans  les   cellules  glandulaires   pancréatiques,  les 
animaux  en  expérience  ont  présenté  essentiellement  les  mêmes  altérations 
que  dans  les  cellules  stomacales.  —  A.  Prenant. 

Noël  (R.)-  —  Sur  quelques  attitudes  fonctionnelles  du  chondriome  de  lu 
cellule  hépatique.  —  Dans  les  cellules  hépatiques  de  rats  sacrifiés  deux  heures 
après  le  repas,  le  chondriome  se  montre  dispersé  dans  tout  le  corps  cellulaire, 
sans  être  polarisé,  mais  étant  plus  condensé  autour  du  noyau.  Il  est  formé 
de  chondriocontes  plus  que  de  mitochondries.  A  une  de  leurs  extrémités,  les 
chondriocontes  offrent  des  renflements  qui  sont  le  début  de  la  formation  de 
grains  de  sécrétion  et  qui  rappellent  ceux  constatés  par  Guilliermond  pour 
la  formation  des  amyloplastes.  Les  matériaux  accumulés  par  le  chondrio- 
conte  correspondent  à  deux  substances  au  moins,  aboutissant  à  deux  sortes 
de  grains,  les  uns  sidérophiles,  les  autres  non  sidérophiles.  —  A.  Prenant. 

Osterhout  (W.  J.  V.).  —  Mécanisme  de  la  lésion  et  de  la  réparation  de 
la  cellule.  —  Expériences  sur  la  biologie  de  la  Laminaire.  On  s'est  déjà 
assuré  par  l'expérience  que  la  résistance  électrique  de  cette  plante  constitue 
un  excellent  indice  de  sa  condition  de  vitalité  normale.  Les  agents  connus 
comme  nuisibles  à  la  plante  en  changent  immédiatement  la  résistance 
électrique  :  c'est  ce  qui  a  lieu  quand,  par  exemple,  on  fait  passer  la  Lami- 
naire de  l'eau  de  mer  dans  une  solution  de  NaCl  pur  ;  tout  le  temps  qu'elle 
passe  dans  celle-ci,  sa  résistance  électrique  tombe  régulièrement  jusqu'à  la 
mort.  L'étude  de  la  courbe  du  temps  du  processus  donne  l'impression  d'une 
réaction  monomoléculaire.  Les  faits  conduisent  à  présumer  que  la  résis- 
tance est  proportionnelle  à  une  substance  M,  formée  et  décomposée  par  une 
série  de  réactions  consécutives.  Ceci  permet  d'établir  une  équation  permet- 


CELLULE.  133 

tant  de  prédire  les  courbes  du  processus  mortel  sous  des  conditions  variées  : 
dédire  quand  le  processus  aura  atteint, le  quart  ou  la  moitié  de  son  cycle. 
Cette  détermination  peut  se  faire  avec  beaucoup  de  précision.  La  chose  est 
d'importance  pratique  aussi  bien  que  théorique,  car  elle  permet  de  com- 
parer la  toxicité  de  substances  nuisibles  avec  beaucoup  de  précision.  Le 
degré  de  toxicité  s'exprime  par  la  constante  de  vitesse  de  la  réaction  sous 
des  conditions  diverses. 

A  ce  point  de  vue,  le  processus  de  mort  doit  être  considéré  comme  un 
processus  qui  est  en  activité  constante,  même  chez  la  cellule  normale  en 
voie  de  croissance.  Le  processus  de  mort  est  partie  normale  du  processus 
de  vie.  Mais  c'est  seulement  quand  il  est  anormalement  accéléré  par  un 
agent  nuisible  que  l'équilibre  normal  est  troublé  et  qu'il  survient  un  trouble, 
suivi  de  mort. Si  l'on  veut  exprimer  le  fait  en  termes  de  chimie,  il  faut  con- 
sidérer le  processus  de  la  vie  normale  comme  une  série  de  réactions  où 
une  substance  0  se  dégrade  en  S,  puis  celle-ci  en  A,  M,  B,  et  ainsi  de  suite. 
A  l'état  normal  M  se  forme  aussi  rapidement  qu'il  se  décompose,  et  de  là 
résulte  une  condition  constante  de  la  résistance  électrique.  Mais  si  M  se 
décompose  plus  vite  qu'il  ne  se  constitue,  la  résistance  diminue  et  d'autres 
propriétés  importantes  de  la  cellule  sont  pareillement  altérées.  Le  trouble 
et  la  mort  peuvent  donc  résulter  d'une  perturbation  dans  les  vitesses  rela- 
tives des  réactions  se  produisant  continuellement  dans  les  cellules  vivantes. 
On  peut  suivre  le  processus  de  mort  dans  l'organisme  comme  on  suit  les 
phases  d'une  réaction  chimique  in  vitro.  Dans  les  deux  cas  on  a  des  courbes 
susceptibles  d'être  soumises  à  l'analyse  mathématique,  et  de  fournir  des 
conclusions  quant  à  la  nature  du  processus. 

Admettons  que  la  résistance  dépende  d'une  substance  M.  Que  peut-on 
présumer  de  la  nature  de  celle-ci  ?  Les  protoplastes  sont  noyés  dans  une 
matière  gélatineuse  dont  la  résistance  est  à  peu  près  celle  de  l'eau  de  mer 
ou  des  tissus  morts.  Le  tissu  vivant  résiste  10  fois  plus  environ  que  le 
mort.  C'est  donc  le  protoplasma  vivant  qui  est  en  cause,  dans  l'accroisse- 
ment de  résistance.  Or,  dans  les  cellules  vivantes,  ce  qui  est  vivant  et  résistant 
est  non  la  vacuole,  mais  le  protoplasma  qui  l'entoure,  en  couche  mince. 
Comme  le  courant  est  dû  au  passage  d'ions  à  travers  la  couche  en  ques- 
tion, la  résistance  électrique  mesure  peut-être  la  perméabilité  du  proto- 
plasme aux  ions.  Et,  en  effet,  la  mesure  de  cette  perméabilité  par  d'autres 
moyens  donne  des  résultats  conformes  à  ceux  de  la  mesure  électrique. 
Dès  lors,  M  est  probablement  une  substance  étalée  sur  la  surface  du  proto- 
plasma et  déterminant  la  résistance  qui  augmente  cà  mesure  que  s'épaissit 
la  couche.  Le  tissu  qui  s'est  développé  dans  des  circonstances  normales  est 
plutôt  constant  dans  sa  résistance.  Ceci  permet  de  discerner  les  tissus 
anormaux  ou  lésés.  Un  degré  normal  de  R.  E.  existe  indiquant  un  état 
cellulaire  normal.  Si  le  tissu  est  lésé  et  si  la  résistance  diminue,  nous 
constatons  et  mesurons  dans  une  certaine  mesure  la  lésion.  Si  la  R.  E. 
tombe  de  10  %,  nous  pourrons  conclure  à  une  lésion  de  10  %.  On  peut 
donc  évaluer  quantitativement  la  lésion. 

Si  la  lésion  due,  chez  la  Laminaire,  au  chlorure  de  sodium,  peut  être 
évaluée  à  5  %  seulement,  il  y  a  réparation  par  le  retour  à  l'eau  douce. 
Mais  si  la  lésion  est  de  25  %,  la  guérison  est  incomplète  :  la  résistance  au 
lieu  de  revenir  à  100  de  la  normale  ne  revient  qu'à  00.  Plus  la  lésion  est 
considérable,  moins  est  complète  la  guérison.  Enfin  si  la  lésion  =  90  %,  la 
guérison  ne  se  produit  pas.  Le  fait  a  son  intérêt  physiologique.  On  tend 
assez  généralement  à  admettre  que  là  où  il  y  a  guérison,  elle  est  totale. 
C'est  une  erreur.  Elle  peut  n'être   que  partielie.  Mais  seule  une  méthode 


134  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  mensuration  précise  permet  de  s'assurer  du  fait.  La  lésion  présente  deux 
côtés  à  considérer.  Il  y  a  la  perte  temporaire  de  résistance  qui  disparaît, 
en  totalité  ou  en  partie,  quand  le  tissu  est  replacé  en  conditions  normales. 
On  peut  ici  parler  de  lésion  temporaire,  mais  là  où  il  y  a  perte  permanente 
d'une  partie  de  la  résistance,  après  action  plus  prolongée  de  l'agent  nui- 
sible, il  y  a  lésion  permanente.  Exposons  un  tissu  pendant  des  temps 
variables  à  une  solution  toxique  et  observons  le  degré  de  retour  à  la  normale  : 
nous  arrivons  à  une  courbe  de  temps  de  la  lésion  permanente.  Traitons-la 
mathématiquement  et  la  conclusion  sera  que  si  nous  devons  adopter  le  pro- 
cessus 0 — S — A — M — B,  la  lésion  temporaire  doit  être  attribuée  à  la  perte , 
de  M,  alors  que  la  permanente  l'est  à  la  perte  de  0.  La  guérison  n'apparaît 
plus  sous  son  aspect  habituel  de  renversement  de  la  réaction  produisant 
la  lésion.  Une  conception  tout  autre  se  présente.  Les  réactions  sont  prati- 
quement irréversibles  :  guérison  et  maladie  ne  dépendent  que  de  la  vitesse 
relative  à  laquelle  se  font  certaines  réactions.  Prenons  0->-  S->-A-»~M  ->-B. 
Si  la  vitesse  0->~S  est  plus  lente  que  la  normale,  il  y  a  lésion.  11  y  a  guérison 
s'il  y  a  rétablissement  de  la  vitesse.  Il  peut  y  avoir  lésion  aussi  par 
accroissement  de  la  vitesse  M->-B,  ou  diminution  de  la  vitesse  S->~A  ou  bien 
A-HVL 

Si  la  vie  dépend  d'une  série  de  réactions  se  faisant  à  des  vitesses  pré- 
sentant entre  elles  des  relations  définies,  évidemment  une  perturbation  de 
ces  vitesses  peut  exercer  des  effets  profonds  et  produire  des  effets  aussi 
différents  que  l'excitation  et  le  développement,  la  lésion  et  la  mort.  Pareille 
perturbation  peut  être  due  à  des  changements  thermiques  ou  chimiques, 
ou  bien  physiques.  Chez  la  laminaire,  la  mort  peut  survenir  de  deux  façons, 
par  perte  de  résistance  continuant  jusqu'au  point  de  mort  (par  action  du 
NaCl)  ou  bien  par  accroissement  de  R  suivi  d'une  diminution  (par  action 
de  CaCl).  Les  deux  processus  peuvent  être  prédits  par  le  schéma  proposé. 
Mélangeons  NaCl  et  CaCl.  Le  résultat  n'est  pas  intermédiaire,  car  le 
tissu  survit  dans  le  mélange,  au  lieu  qu'il  périt  dans  les  deux  solutions 
pures.  Il  semble  que  Na  et  Ca  se  combinent  avec  quelque  élément  X 
du  protoplasme,  en  un  composé  Na4XCa.  D'après  les  lois  de  l'action  de 
masse  on  peut  calculer  la  quantité  de  ce  composé  qui  se  formera  dans 
chaque  mélange  de  chlorures.  Et  les  calculs  indiquent  que  la  vitesse  des 
réactions  est  régie  par  la  quantité  de  Na4XCa.  On  peut  donc,  dans  ce  cas 
aussi,  prédire  les  courbes  de  temps  de  lésion  et  de  mort,  dans  les  mélanges, 
et  les  courbes  de  guérison  si  l'on  fait  passer  le  tissu  dans  l'eau  de  mer.  La 
chimie  explique  pourquoi  les  deux  sels  sont  toxiques,  et  aussi  pourquoi  ils 
agissent  en  antagonisme  dans  les  mélanges.  Et  l'explication  est  quantitative. 
Fort  curieux  sont  les  résultats  obtenus  en  faisant  agir  successivement 
les  deux  sels.  Mais  les  équations  permettent  de  prédire  avec  une  exactitude 
suffisante  les  résultats.  En  somme,  on  peut  appliquer  à  l'étude  de  la  matière 
vivante  les  méthodes  dont  l'utilité  a  été  démontrée  en  physique  et  en 
chimie.  Vitalité,  lésion,  guérison,  mort,  se  peuvent  étudier  par  des  mé- 
thodes quantitatives,  ce  qui  conduit  à  une  théorie  quantitative  des  phéno- 
mènes. —  H.  de  Varigny.    • 

Wiechmann  (Ernst).  —  Sur  la  perméabilité  des  hématies  humaines 
pour  les  unions.  —  Les  principaux  résultats  obtenus  par  W.  peuvent  se 
résumer  comme  il  suit.  La  répartition  des  ions  Cl  entre  les  hématies  et  le 
plasma  a  lieu  dans  le  rapport  de  1  à  2,1.  Il  en  est  de  même  pour  leur  répar- 
tition entre  les  globules  et  une  solution  isotonique  de  NaCl,  tandis  que  si  les 
hématies  sont  placées  dans  une  solution  pauvre  en  chlore,  par  exemple  dans 


CELLULE.  135 

une  solution  de  sulfate  de  soude  isotonique,  les  ions  Cl  abandonnent  les 
globules.  Ceux-ci  se  montrent  inégalement  perméables  pour  les  différents 
anions.  Pour  les  ions  Br,  le  rapport  de  partage  entre  globules  et  liquide  est 
voisin  du  précédent  :  1  à  3,1,  mais  pour  l'ion  phosphate,  on  trouve  1  à  (.»,7. 
pour  l'ion  sulfate,  1  à  19,7  en  moyenne.  L'élévation  de  température  aug- 
mente la  rapidité  de  pénétration  de  l'ion  phosphate.  Enfin,  la  perméabilité 
des  hématies  pour  les  ions  Br  est  inhibée  par  l'ion  Ca.  —  H.  Cardot. 

Fauré-Frémiet  (E.).  —  Variation  périodique  de  la  sensibilité  de'  l'œuf  de 
Sabellaria  alveolata  h.,  aux  solvants  des  graisses.  —  F.  a  étudié  l'action 
des  solvants  des  graisses  sur  l'œuf  de  Sabellaria  et  montre  que  l'action 
cytolytique  de  mélanges  alcool  -f-  chloroforme  ou  alcool  -f-  éther  met  en 
évidence  une  variation  de  sensibilité  de  l'œuf  à  partir  de  la  ponte,  varia- 
tion suivant  un  rythme  régulier.  Il  rapproche  ses  résultats  de  ceux  de 
Herlantsw  l'œuf  d'oursin  et  indique  qu'on  peut  substituer  à  l'hypothèse  de 
cet  auteur  l'hypothèse  équivalente  d'une  variation  périodique  dans  l'équi- 
libre des  graisses  réparties  entre  la  phase  aqueuse  continue  et  la  phase 
lipoïde  dispersée.  —  H.  Cardot. 

a-b)  Loeb  (Léo).  —  Mouvement  amiboïde,  formation  des  tissus  erbonsistance 
du  protoplasme.  —  Chez  les  cellules  sanguines  de  la  Limule  le  mouvement 
amiboïde  dépend  primordialement  de  changements  alternatifs  dans  la  consis- 
tance du  protoplasme  qui  présente  successivement  des  phases  de  liquéfac- 
tion ou  de  durcissement.  A  ces  changements  en  consistance  s'en  peuvent 
ajouter  d'autres,  en  tension  superficielle.  D'autres  aussi,  dans  l'agglutina- 
bilité,  dans  la  formation  de  tissus,  dans  l'inflammation,  la  phagocytose,  la 
thrombose.  L'absorption  de  liquide  ambiant  joue  un  rôle  important  dans 
le  processus.  En  outre,  le  tissu  amibocytaire  expérimental,  et  la  formation 
de  cellules  géantes  qui  se  produit  chez  les  cellules  sensitives  au  contact 
d'un  corps  étranger  ont  des  analogies  dans  certains  phénomènes  de  la  gué- 
rison  des  plaies.  En  amenant  des  changements  gradués  dans  la  pression 
osmotique  du  milieu  ambiant  on  peut  produire  des  variations  graduées  dans 
le  caractère  des  pseudopodes  et  des  mouvements  amiboïdes.  Il  est  aisé  de 
produire  un  état  très  fluide  du  protoplasme  :  non  seulement  de  l'ectoplasme 
mais  du  granuloplasme  aussi.  Il  s'y  produit  un  mouvement  de  cirque  général 
du  moment  où  la  température  est  suffisamment  élevée.  11  est  aisé  de  pro- 
duire expérimentalement  chez  les  amibocytes  des  parties  ressemblant  beau- 
coup à  des  œufs  chez  lesquels  les  membranes  de  maturation  se  sont 
formées.  Pour  cela  il  faut  un  protoplasma  devenu  très  fluide.  On  trouve 
toutes  les  transitions  entre  ces  formations  et  les  pseudopodes  typiques.  La 
formation  de  pseudopodes,  l'apparition  de  gouttes  à  la  surface  des  cellules  et 
la  formation  de  membranes  de  fécondation  sont  des  phénomènes  corrélatifs 
et  ces  deux  derniers  sont  les  phénomènes  d'un  processus  qui,  à  son  intensité 
moyenne,  conduit  à  la  formation  de  pseudopodes.  Enfin  les  changements 
de  consistance  du  protoplasme  des  cellules  sanguines,  chez  la  Limule,  per- 
mettent d'imiter  les  formations  correspondant  aux  divers  tissus.  Par  une 
augmentation  de  consistance  on  obtient  des  tissus  se  rapprochant  du  gan- 
glionnaire. Peut-être  obtiendra-t-on  des  indications  relatives  aux  conditions 
qui  font  prendre  aux  cellules  de  tissus  différents  des  formes  différentes.  — 
H.  de  Varigny. 

3U  Division  cellulaire 

VlèsfF.)  et  Dragoiu  (J.).  —  Sur  la  pression  osmotique  d'arrêt  de  la  divi- 


136  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

sio7i  cellulaire.  —  Les  conséquences  cytologiques  de  l'arrêt  osmotique  de  la 
division  cellulaire.  —  Ces  expériences  complètent  celles  qui  ont  eu  pour  objet 
l'action  des  solutions  hypertoniques.  Les  œufs  d'oursins,  pris  au  moment  de 
l'étirement  en  haltère  du  diaster  de  la  lre  division,  sont  plongés  dans  une 
solution  isoélectrique  de  saccharose  dans  l'eau  de  mer,  d'une  pression 
osmotique  croissante,  à  partir  de  la  pression  normale  pour  l'eau  de  mer 
(25  atm.  environ).  On  obtient  les  résultats  suivants  :  entre  25  et  30  atm.  — 
léger  retard  dans  la  division  ;  entre  30  et  50  à  60  atm.  —  zone  critique,  où 
la  division  est  inhibée;  entre  50  ou  60  et  100  atm.  —  déformations  de  l'œuf, 
et  arrêt  de  l'évolution  nucléaire,  les  asters  apparaissant  comme  figés.  La 
pression  qui  arrête  la  division  cytoplasmique  paraît  correspondre  à  peu  près 
à  36  atm. 

En  ce  qui  concerne  les  phénomènes  cytologiques  correspondants,  on 
constate  que,  jusqu'au  début  du  moment  critique,  la  division  nucléaire  se 
poursuit  normalement,  la  division  cytoplasmique  seule  étant  retardée;  il 
en  résulte  une  cellule  polynucléée.  Ensuite,  se  produit  un  changement  de 
forme  des  asters,  qui  se  resserrent  et  s'atténuent;  des  asters  accessoires 
apparaissent;  la  répartition  des  chromosomes  est  modifiée,  jusqu'à  leur 
agglutination;  de  grosses  granulations  se  forment;  après  immersion  pro- 
longée, la  cytolyse  se  produit.  Ces  phénomènes,  dont  l'aspect  général  est 
celui  d'une  division  inversée,  sont  d'autant  plus  précoces  que  la  pression 
est  plus  forte.  —  M.  Goldsmith. 

a)  Dehorne  (Armand).  —  L'hétêrotypie  dans  la  mitose  somatique  de 
Corethra plumicornis. —  Dans  une  note  antérieure  (Ann.  Bio!.,  1920-21,  fasc.  1, 
p.  6),  D.  avait  vu  que  dans  les  cellules  somatiques  de  Corethra  plumicornis, 
on  peut  compter,  au  début  de  la  métaphase,  six  chromosomes  groupés  par 
paires.  En  réalité,  il  s'agit  de  trois  chromosomes  où  la  division  longitudinale, 
comme  chez  les  végétaux,  a  été  précoce.  Cette  division  a  débuté  à  la  pro- 
phase, alors  que  les  chromosomes  sont  à  l'état  de  spirème  ;  leurs  moitiés 
forment  alors  deux  spirales  entourées  l'une  autour  de  l'autre,  en  offrant  un 
aspect  de  strepsinema.  Puis  elles  s'écartent  en  se  raccourcissant  et  se 
déroulant,  et  ainsi  se  forment  les  trois  paires  chromosomiques  du  commen- 
cement de  la  métaphase.  Mais  ensuite,  pendant  la  formation  du  fuseau,  les 
moitiés  de  chaque  chromosome  se  rapprochent  jusqu'à  se  confondre  presque. 
C'est  seulement  après  cet  étroit  rapprochement  que  se  fait  la  disjonction 
définitive,  qui  termine  la  métaphase.  A  l'anaphase,  les  deux  moitiés  méta- 
phasiques  se  décollent,  se  divisent  chacune  en  long  en  formant  un  chromo- 
some en  V  à  quatre  jambages;  il  y  a  donc  division  anaphasique  des 
chromosomes. 

En  somme,  les  chromosomes  somatiques  de  Corethra  sont  doubles.  La 
mitose  somatique  est  d'un  type  exceptionnel;  elle  se  présente  avec  les 
allures  de  l'hétêrotypie,  et  l'on  y  voit,  entre  autres,  intervenir  une  division 
longitudinale  anaphasique.  Au  contraire,  la  première  mitose  de  maturation 
n'offre  presque  pas  de  caractères  hétérotypiques.Ces  caractères  ne  sont  donc 
pas  liés  nécessairement  à  la  tétradogenèse  ;  ils  sont  indépendants  de  l'idée 
de  maturation  génitale  et  réclament  une  interprétation  différente  de  celles 
qui  ont  été  jusqu'ici  proposées  par  les  morphologistes.  —  A.  Prenant. 

b)  Dehorne  (Armand).  — Le  mécanisme  de  la  métaphase  et  de  l'anaphase 
somatiques  et  ses  conséquences  chez  Corethra  plumicornis.  —  Dans  la  note 
précédente  D.  interprète,  chez  Corethra,  les  chromosomes  somatiques 
autrement  que  ne  l'a  fait  Metz  (1916)  pour  les  Diptères  en  général  et  Culex 


CELLULE.  137 

en  particulier.  Pour  cet  auteur,  les  trois  éléments  de  la  fin  de  la  prophase 
sont  des  paires  de  chromosomes  homologues  paternels  et  maternels;  à  la 
métaphase  chacun  des  chromosomes  se  diviserait  longitudinalement  ;  puis 
à  l'anaphase  les  trois  paires  se  reconstitueraient  de  part  et  d'autre  du  plan 
de  division.  D.  maintient  que  chez  Corethra  les  dispositions  doivent  être 
interprétées  comme  il  l'a  fait  précédemment,  c'est-à-dire  que  la  métaphase 
comporte  trois  chromosomes  doubles  formant  trois  dyades,  ainsi  qu'on 
l'observe  dans  la  première  mitose  maturative  de  beaucoup  d'animaux. 

L'auteur  est  défavorable  à  l'idée  de  l'individualité  permanente  des  chro- 
mosomes, et  pense  que  cette  individualité  se  perd  à  chaque  mitose  à  la  lin 
de  la  télophase.  Après  chaque  télophase,  le  nombre  haploïde  est  obtenu  par 
la  constitution  d'une  seule  bande  chromatique  qui  existe  aux  dépens  de 
deux  éléments  chromosomiques,  et  c'est  cette  bande  et  non  les  chromo- 
somes qui  persiste  pendant  la  période  de  repos.  —  A.  Prenant. 

Hogben  (L.).  —  Etudes  sur  lu  Synapsis.  III.  Organisation  nucléaire  des 
cellules  germinales  chez  Libellula  depressa.  —  1°  Il  est  important  d'étudier 
les  phases  cinétiques  préméiotiques  pour  l'interprétation  de  la  synapsis;  en 
tant  que  constituant  nucléaire,  le  plasmosome  est  indépendant  de  l'organi- 
sation chromatinique.  2°  Le  complexe  diploïde  dans  les  cellules  germinales 
mâles  consiste  en  23  chromosomes  approximativement  égaux,  en  24  chez 
les  femelles.  3°  Les  chromosomes  des  mitoses  préméiotiques  deviennent 
plus  courbes  et  manifestent  plus  d'individualité  inter  se  en  passant  non 
divisés  aux  pôles  du  fuseau;  à  la  télophase,  ils  se  mettent  en  anses  fine- 
ment granuleuses  qui  occupent  initialement  une  disposition  polaire;  ils 
s'atténuent  de  plus  en  plus  dans  la  spirophase  (phase  réticulée),  où  ils  ne 
peuvent  être  identifiés  individuellement:  à  la  prophase,  le  processus  inverse 
se  présente  :  on  peut  d'abord  les  reconnaître  individuellement  comme  fils 
enroulés  se  contractant  en  anses  à  renflements  qui  se  raccourcissent  pour 
former  des  chromosomes  fendus  en  forme  d'arc.  4°  L'impossibilité  où  se 
trouvent  les  cytologistes  récents  de  confirmer  l'existence  du  spirème  continu 
de  Flemming,  oblige  ceux  qui  croient  à  la  télosynapsis  chez  les  formes 
animales  à  postuler  quelque  moyen  par  où  l'union  terminale  de  chromo- 
somes homologues  puisse  être  effectuée  de  façon  conforme  aux  données 
d'observation  relatives  à  la  télophase  préméiotique  et  aux  processus  synap- 
tiques.  Les  cytologistes  qui  ont  adopté  cette  opinion  n'ont  pas  encore  fourni 
les  éclaircissements  requis.  5°  La  parasynapsis  s'observe  dans  les  oocytes 
de  la  Libellule  :  le  processus  est  probablement  le  même  chez  les  cellules 
germinales  mâles.  G°  L'axe  transverse  de  la  tétrade  dans  la  première  mitose 
du  spermatocyte  correspond  à  la  fente  longitudinale  au  stade  diplotène  : 
l'élément  x  est  isolé  à  la  seconde  division  réductrice.  7°  Le  comportement 
du  nucléole  double  a  été  étudié  ;  il  ne  sanctionne  nullement  l'opinion  que 
le  plasmosome  ait  quoi  que  ce  soit  à  faire  avec  l'organisation  chromati- 
nique du  noyau;  sa  relation  avec  la  formation  du  jaune  est  indiquée.  S°  L'au- 
teur discute  les  données  relatives  à  la  transmission  de  matériaux  du  noyau 
au  cytoplasme,  au  point  de  vue  de  leur  signification,  pour  les  chromidies  et 
les  noyaux  secondaires  :  il  émet  l'opinion  que  l'origine  de  ces  derniers 
n'oblige  nullement  à  réviser  la  vue  d'après  laquelle  l'organisation  chroma 
tique  du  noyau  conserve  sa  continuité  intégrale  à  travers  les  phases  de 
croissance.  —  H.  de  Varigny. 

Ludford  (N.  Y.)  et  Gatenby  (J.  Bronte).  —  La  Dictyocinèse  chez  1rs 
cellules  germinales  ou  la  distribution  de  l'appareil  de  Golgi  durant  la  division 


138  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

cellulaire.  —  La  dictyocinèse  est  un  processus  tout  à  fait  accidentel,  et, 
opposée  a  la  karyokinèse  n'implique  pas  de  fission  des  éléments  individuels 
comme  celle  qui  se  produit  chez  les  chromosomes  :  c'est  simplement  un 
triage  imprécis  de  parties  du  réseau  de  Golgi,  entre  deux  cellules  filles.  Cet 
appareil  semble  être  partie  intégrale  et  nécessaire  de  la  constitution  cellu- 
laire, mais  durant  la  cytokinèse  on  ne  voit  chez  lui  rien  de  comparable  à  la 
division  exacte  des  chromosomes.  La  distribution  du  réseau  entre  les  cel- 
lules filles,  comme  les  auteurs  l'ont  montré,  se  fait  par  un  processus  plus  ou 
moins  grossier  de  triage  des  sphères  individuelles  résultant  de  la  désinté- 
gration durant  la  prophase  de  la  mitose,  et  ce  processus  n'implique  nulle 
division  des  éléments  individuels  ou  dictyosomes,  comme  cela  a  lieu  dans 
les  chromosomes  d'une  mitose  somatique.  Tout  ceci  semble  indiquer  que  le 
rôle  de  l'appareil  de  Golgi  est  moins  précis  et  important,  dans  le  processus 
héréditaire  de  la  cellule,  que  celui  des  chromosomes.  —  H.  de  Varigny. 


L,es  produits  sexuels  et  la  fécondation 

Benoit  (Paul).  —  Les  gonophores  femelles   de  Tubularia  mesembryanthe- 

mum.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  171,  1921.)  [139 

Bertrand  (Gabriel)  et   Vladesco  (R.).  —  Intervention  probable  du  zinc 

dans  les  phénomènes  de  fécondation  chez  les  animaux  vertébrés.  (C.  R.  Ac. 

Se, CLXXIII,  176,  1921.)  [142 

Fauré-Frémiet  (E.).  —  La  maturation   et  l'activation  expérimentales  de 

l'œuf  chez  lesSabellaria.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  810,  1921.)  [141 

Haffner  (Konstantin  v.).  —  Beitriige  zur  Kenntnis  der  Linguatuliden.  — 
/.  Ovarium  und  Eibildung  von  Porocephalus  armillatas  {Wyman).  — 
IL  Zur  Eireifung  von  Porocephalus  armillatus  {Wyman).  (Zool.  Anz., 
LIV,  162-170  et  170-177,  21  fig.,  1922.)  [143 

Hiroshi  (Ohshima).  —  Inhibitory  effect  of  dermal  sécrétion  of  the  sea- 
urchin  upon  the  fertilisability  of  the  egg.  (Science,  9  décembre,  578, 
1921.)  [141 

Corner(G.-W.).  —  The  Ovarian  Cycle  of  Sivine.  (Science,  29  avril,  420,  1921.) 

[142 

Labbé  (Alphonse).  —  Sur  des  fécondations  hétérogènes.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIII,  942,  1921.)  [141 

Schitz  (Victor).  —  Sur  la  spermatogènèse  chez  Murex  trunculus  L.,  Apor- 
rhais  pes  pelicani  L.,  Fusus  sp.  et  Nassa  reticulata  L.  (Arch.  Zool.  exp.  et 
gén.,  LIX,  477-508,  13  fig.,  1920.)  [139 

Prell  (Heinrich).  —  Anisogametie,  Heterogametie  und  Aèthogametie  als 
biologùclie  Wege  zur  Fôrderung  der  Amphimixis.  (Arch.  f.  Entw.  .Mech. 
d.  Org.,  XL1X,  3  u.  4  Heft,  463-491,  1921.) 

[Anisogametie,  hétérogamétie  et  aëthogamétie 
comme  moyens  biologiques  de  réalisation  de  l'amphimixie.  —  A.  Dai.cq 

Siperstein  (David  M.).  —  The  effects  of  acute  and  chronic  inanition 
upon  the  development  and  structure  of  the  testis  in  the  albino  rat.  (Anat. 
Record,  XX,  N°  4,  38  pp.,  4  pi.,  14  fig.,  1921.)  [140 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  139- 

Terroine  (E.-F.  et  Barthélémy  (H.).  —  Composition  de  l'œuf  de  Gre- 
nouille rousse  (Rana  fusca)  à  l'époque  de  la  ponte.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII, 
611,  1921.)  [141 


1°  Produits  sexuels 

a)  Origine  embryogénique. 

Schitz  (Victor).  — Sur  la  spermatogénèse  chez  Murex  trunculus  L.,  Apor- 
r/iais  pes  pelicani  L.,  Fusus  sp.  et  Nassa  reticulata  L.  —  La  structure  de 
l'épithélium  germinatif  est  la  même  dans  ses  traits  essentiels  que  chez  les 
autres  Prosobranches  (Cerithium,  Bittium  et  Turitella)  étudiés  précédem- 
ment (V.  YAnn.  biol.,  XXVI,  fasc.  1,  p.  9).  Le  cycle  évolutif  atypique  se  dis- 
tingue du  cycle  typique  par  l'absence  des  divisions  de  maturation  et  par  la 
dégénérescence  progressive  du  noyau  des  spermatocytes;  il  aboutit  à  la 
.formation  de  spermatozoïdes  dépourvus  totalement  de  chromatine  à  l'état 
adulte*  ces  éléments  séminaux  atypiques  possèdent  des  fibrilles  intracellu- 
laires, qui  naissent  des  corpuscules  centraux  placés  à  la  périphérie  de  la 
spermatide,  et  des  cils  vibratiles  extracellulaires  qui  régressent  par  la  suite 
et  disparaissent  complètement  chez  les  spermatozoïdes  mûrs;  ceux-ci  se 
déplacent  par  des  mouvements  vermoïdes  lents  et  aussi  grâce  à  de  rapides 
ondulations  de  leur  corps.  Les  mitochondries  participent  à  la  formation  de 
la  pièce  moyenne  du  spermatozoïde  typique  en  passant  par  tous  les  change- 
ments caractéristiques  constatés  déjà  chez  les  autres  Prosobranches;  comme 
chez  ceux-ci,  le  spermatozoïde  typique  possède  un  bâtonnet  intranucléaire 
et  l'idiozome  intervient  dans  la  formation  de  l'acrosome.  —  P.  Remy. 

Benoit  (P.).  —  Les  gonophores  femelles  de  Tubularia  mesembryanthemum. 
—  En  faisant  abstraction  de  quelques  types  intermédiaires,  il  est  possible  de 
distinguer  chez  Tubularia  mesembryanthemum  deux  sortes  de  gonophores 
femelles  :  1°  Les  petits  gonophores,  dans  lesquels  3  ovules  se  forment  succes- 
sivement par  l'évolution  d'un  ovocyte  privilégié  qui  s'accroît  en  englobant  les 
ovocytes  voisins.  La  fécondation  de  ces  3  ovules  s'accomplit  normalement 
et  la  segmentation  est  totale.  Les  gonophores  mûrs  peuvent  ainsi  contenir 
3  embryons  à  des  stades  différents.  2°  Les  grands  gonophores,  dans  lesquels 
les  nombreux  ovocytes  donnent  naissance  à  un  ovule  géant,  qui  se  divise 
ensuite  en  3  ou  4  ovules  secondaires  (phénomène  rappelant  la  polyembryonie). 
Ces  ovules,  après  fécondation,  donneront  3  ou  4  embryons  évoluant  simulta- 
nément. Chaque  ovule  secondaire  comprend  plusieurs  noyaux  (pseudocel- 
lules) provenant  des  ovocytes  fusionnés.  Tous  ces  noyaux  entrent  en  mitose 
et  peuvent  être  fécondés,  mais  suivant  un  processus  très  particulier  :  une 
partie  des  pronuclei  femelles  se  fusionnent  en  un  pronucleus  polyénergide 
qui  sera  fécondé  par  un  gros- pronucleus  mâle  avec  asters  multiples,  prove- 
nant lui-même  de  l'accolement  de  plusieurs  têtes  de  spermatozoïdes.  En 
plus  de  ce  syncarion  polyénergide,  il  y  a  généralement  des  syncarions 
monoénergides  formés  par  les  pronuclei  ç>  et  les  spermatozoïdes  n'ayant 
pas  participé  aux  fusions  précédentes.  Après  la  fécondation,  les  noyaux 
entrent  en  mitose  (multipolaire  pour  le  noyau  polyénergide,  bipolaire  pour 
les  autres)  et  donnent  la  plupart  des  noyaux  des  blastomères  de  l'embryon, 
une  partie  de  ceux-ci  pouvant  être  constitués  par  des  pseudocellules  qui  ne 
se  sont  pas  transformées  en  pronuclei.  Il  faut  noter  que,  quoique  polysper- 


140  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

miques,  les  embryons  des  œufs  géants  poursuivent  normalement  leur  déve- 
loppement. —  R.  de  LaVaulx. 

Siperstein  (David  M.).  — Effets  de  l'inanition  aiguë  et  chronique  sur  le 
développement  et  la  structure  du  testicule  chez  le  rat  albinos.  —  L'auteur  a 
cru  devoir  refaire  pour  son  propre  compte  l'étude  de  l'histogenèse  des  tes- 
ticules et  relater  ses  observations.  Elles  ne  sont  d'ailleurs  que  la  reproduc- 
tion de  celles  faites  par  Allen  (1918)  et  par  d'autres  auteurs  [dont  moi-même, 
qui,  dès  1887,  ai  indiqué  tous  les  caractères  essentiels  de  la  marche  de  l'his- 
togenèse testiculaire,  ai  décrit,  au  cours  de  la  période  dite  préspermatogé- 
nèse,  l'apparition  successive  des  divers  éléments  de  la  lignée  séminale  et 
leur  dégénérescence  fatale  jusqu'à  la  maturité]. 

L'inanition  aiguë,  chez  de  jeunes  rats  de  4  jours,  ne  produit  qu'une  dimi- 
nution de  poids  très  faible  du  testicule,  par  rapport  aux  témoins,  tandis 
que  le  poids  du  corps  a  diminué  d'un  quart;  de  façon  absolue  les  tes- 
ticules ont  accru  leur  poids  de  moitié,  malgré  le  jeûne,  comme  Stewart 
(1918)  l'a  déjà  constaté.  Les  tubes  séminifères  conservent  leur  diamètre 
normal.  Le  nombre  des  mitoses  est  réduit,  et  l'évolution  des  éléments 
séminaux  est  arrêtée.  Swingle  (1918)  avait  déjà  noté,  chez  Rana  pipiens,  la 
cessation  de  la  spermatogénèse  causée  par  le  jeûne.  La  sous-alimentation 
plus  ou  moins  prolongée,  chez  des  rats  de  3  à  10  semaines,  n'entrave  pas 
les  mitoses,  mais  arrête  la  spermatogénèse  au  stade  des  spermatocytes  pri- 
maires. Les  spermatocytes  dégénèrent  et  sont  résorbés.  Des  cellules  géantes 
multinucléées  se  forment  habituellement  au  cours  de  la  dégénérescence 
spermatocytaire  et  probablement  par  fusion  des  spermatocytes;  le  nombre 
des  noyaux  de  ces  cellules  géantes  est  en  rapport  avec  celui  des  dégénéres- 
cences spermatocytaires.  Si  le  nombre  des  mitoses  dépasse  celui  des  cel- 
lules détruites,  le  testicule  peut  augmenter  de  poids.  Les  spermatogonies 
et  les  cellules  de  Sertoli  demeurent  indemnes,  sauf  dans  les  cas  extrêmes 
de  l'expérience.  Si  la  sous-alimentation  commence  après  la  maturité  sexuelle, 
le  tissu  séminifère  est  plus  résistant  et  la  spermatogénèse  peut  persister 
longtemps.  La  diminution  du  diamètre  des  tubes  n'est  considérable  que 
dans  le  cas  de  jeûne  prolongé.  [Toute  cette  partie  de  l'expérimentation, 
qui  porte  sur  des  animaux  immatures  et  qui  apprécie  les  effets  de  l'inanition 
au  nombre  des  dégénérescences  produites,  est  entachée  d'un  vice  radical; 
car  ces  dégénérescences  sont  normales  et  très  abondantes,  même  dans  cer- 
tains tubes  des  animaux  normaux,  si  bien  que  les  figures  de  ce  travail  illus- 
trant l'état  des  tubes  séminifères  chez  des  rats  en  inanition  pourraient 
représenter  cet  état  chez  de  jeunes  rats  normaux.] 

L'inanition  aiguë,  chez  les  rats  adultes,  capable  de  déterminer  un  abais- 
sement du  poids  total  de  30  à  47  %,  ne  produit  de  changements  que  çà  et 
là  dans  certains  tubes,  tandis  que  les  autres  demeurent  indemnes.  Les  chan- 
gements s'inaugurent  par  une  desquammation  des  cellules  séminales,  suivie 
de  pycnose  et  de  caryolyse.  Le  processus  atteint  d'abord  les  spermatides  et 
les  spermatozoïdes,  puis  les  spermatocytes  et  finalement  les  spermatogonies. 
Les  cellules  de  Sertoli  sont  les  plus  résistantes.  Ici  aussi  des  cellules  géantes 
se  forment,  probablement  par  fusion  des  spermatocytes. 

Pendant  l'inanition,  la  mitose  peut  persister,  même  dans  les  tubes  où 
toutes  les  cellules  sont  plus  ou  moins  dégénérées. 

Si  on  renourrit  de  jeunes  rats  (ayant  jeûné  de  3  à  12  semaines),  la  sper- 
matogénèse reprend  rapidement  dans  les  tubes  augmentés  de  diamètre. 
Les  cellules  interstitielles  du  testicule  ne  subissent  aucune  hypertrophie  du 
fait  de  l'atroDhie  testiculaire  produite  par  l'inanition   chez  des  rats  soit 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  141 

jeunes  soit  adultes.  Sauf  dans  les  cas  extrêmes,  la  structure  du  tissu  intersti- 
tiel demeure  sans  changement.  Mais  il  y  a  hypertrophie  de  ce  tissu  et  augmen- 
tation numérique  de  ses  cellules  pendant  la  régénération  qui  accompagne 
la  reprise  de  l'alimentation  après  jeûne  prolongé.  —  A.  Prenant. 

(3)  Maturation. 

Fauré-Frémiet  (E.).  —  La  maturation  et  l'activation  expérimentale  de 
l'œuf  chez  les  Sabellaria.  —  On  peut  conclure  des  recherches  de  F.  qu'au 
moment  de  la  ponte  l'œuf  passe  dans  un  milieu  où  l'alcalinité  est  plus  forte 
et  la  pression  osmotique  plus  faible  que  dans  le  milieu  maternel  et  que  ces 
conditions  nouvelles  déclanchent  les  processus  mitotiques,  mais  seulement 
jusqu'au  stade  métaphase.  Une  nouvelle  variation  dans  le  même  sens 
(séjour  dans  l'eau  de  mer  alcalinisée  par  un  peu  de  soude)  suffit  à  déter- 
miner l'achèvement  de  la  première  mitose  et  l'émission  des  globules 
polaires.  —  H.  Cardot. 

y)  Structure  des  produits  mûrs. 

Terroine(E.F.)  et  Barthélémy  (H.  ).  —  Composition  de  l'œuf  de  grenouille 
rousse  (Hana  fusca)  à  l'époque  de  la  ponte.  —  La  composition  des  œufs  au 
moment  de  la  ponte  est  remarquabiemeni  fixe,  quel  que  soit  l'âge  et  le  poids 
de  l'animal.  La  matière  organique  de  l'œuf  comprend  presque  uniquement 
des  substances  azotées  et  des  corps  gras  lipoïdiques.  Il  faut  noter  l'étroite 
similitude  de  la  composition  chimique  de  ces  œufs  avec  ceux  de  la  truite  ou 
du  ver  à  soie.  —  H.  Cardot. 

2"   FÉCONDATION. 

Hiroshi  (Ohshima).  —  Effet  inhibiteur  de  la  sécrétion  dermique  de  l'oursin 
sur  la  fécondabilité  de  l'œuf.  —  L'auteur  a  remarqué  que  les  œufs  obtenus 
parles  pores  génitaux  ne  se  développent  pas.  Les  spermatozoïdes  approchent, 
mais  il  n'y  a  pas  fécondation,  pas  même  si  on  lave  les  œufs.  Mais  si  on  laisse 
là  les  œufs  lavés  et  si  on  tente  une  nouvelle  fécondation  48  heures  plus 
tard,  celle-ci  réussit.  L'œuf  retiré  de  l'intérieur  du  corps  se  féconde  très 
aisément  par  contre,  mais  non  après  48  heures.  L'inhibition  est  opérée  par 
la  matière  jaunâtre  que  secrète  le  tégument.  Une  solution  de  5  %  de  cette 
sécrétion  suffit.  A  2,5  %  il  y  a  fécondation  de  10  %  des  œufs  ;  à  moins  de 
0,5  o/c  tous  les  œufs  sont  fécondés;  à  1  %,  il  y  a  fécondation  de  moitié  de 
ceux-ci.  La  sécrétion  est  sans  action  sur  les  spermatozoïdes,  ni  sur  les  œufs 
déjà  fécondés.  Elle  contient  de  l'acide  urique.  Le  fluide  périviscéral  est 
faiblement  inhibiteur.  Pour  Lillie  il  est  inhibiteur,  et  la  sécrétion  dermique 
protège  l'œuf  contre  l'action  du  fluide  périviscéral.  En  pratique  ces  consta- 
tations n'ont  pas  grand  intérêt,  car  à  l'état  normal  il  est  rare  que  le  liquide 
puisse  contenir  une  proportion  active  de  fluide  dermique.  —  H.  de  Varignv. 

Labbe  (Alphonse).  —  Sur  des  fécondations  hétérogènes.  —  Toute  une 
série  d'expériences  montre  qu'un  œuf  peut  être  activé  par  l'action  de  spermes 
appartenant  à  des  espèces  très  éloignées,  et  que,  suivant  les  cas,  la  péné- 
tration du  spermatozoïde  étranger  n'est  ni  nécessaire,  ni  suffisante  pour 
déterminer  l'activation. 

^  1"   Les  spermatozoïdes  de  Maïa  se  comportent,  en  présence  d'œufs  de 
Sabellaria,  de  la  même  façon  que  s'il  s'agissait  d'œufs  de  leur  propre  espèce, 


142  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

avec  cette  différence  cependant  qu'ils  ne  pénètrent  pas  et  se  bornent  à 
exercer  une  pression  sur  la  surface  de  l'œuf.  Cette  simple  irritation  locale 
suffit  à  provoquer  un  développement  qui  peut  se  poursuivre  jusqu'au  stade 
trochosphère.  Le  sperme  de  Rana  temporaria  permet  d'obtenir  un  résultat 
analogue  quoique  moins  satisfaisant.  2°  Fécondé  par  des  spermatozoïdes  de 
Sabellaria  ou  de  Patella,  l'œuf  de  Lineus  ne  peut  se  segmenter  que  jusqu'au 
stade  6.  Il  y  a  pénétration  non  suivie  de  caryogamie.  ;5"  Il  est  enfin  des  cas 
(Sabellaria  Q  X  Motella  trie  irrata  et  Lineus  Ç  X  Blennius  nirjer  c?)  où 
malgré  la  pénétration,  l'œuf  n'est  pas  activé  et  entre  en  cytolyse. 

L'entrée  du  spermatozoïde  étranger  ne  détermine  pas  l'apparition  d'un 
spermaster.  Il  est  donc  permis  de  mettre  en  doute  l'utilité  de  cette  forma- 
tion, d'autant  plus  que  le  premier  fuseau  de  maturation  comporte  toujours 
deux  asters.  —  R.  de  La  Vaulx. 


Bertrand  (G.)  et  Vladesco  (R.).  —  Intervention  probable  du  zinc  dans  les 
phénomènes  de  fécondation  chez-  les  animaux  vertébrés.  —  Il  ressort  de  toute 
une  série  d'analyses  effectuées  sur  différents  vertébrés  (Hareng,  Rat,  Porc, 
Mouton,  Taureau,  Homme)  que  la  teneur  en  zinc  est  particulièrement  élevée 
dans  l'appareil  reproducteur  mâle.  Chez  l'homme,  elle  est  plus  forte  dans 
la  prostate  que  dans  les  testicules,  et,  dans  le  sperme  (mélange  des  sécré- 
tions de  toutes  les  glandes  de  l'appareil  génital;,  elle  peut  atteindre 
2  grammes  par  kilogramme  de  matière  sèche.  Les  auteurs  pensent  que  le 
zinc  doit  intervenir  dans  la  fonction  de  reproduction  ainsi  que  dans  les 
processus  de  régulation  et  de  sécrétion  interne.  —  R.  de  La  Vaulx. 


Corner  (G.  W.).  —  Le  cycle  ovarien  des  suidés.  —  Les  ovaires  mûrs  des 
truies  non  pleines  renferment  une  réserve  de  follicules  de  5  millimètres  de 
diamètre  environ.  Un  ou  deux  jours  avant  l'œstre,  quelques  follicules 
grossissent  rapidement,  atteignant  7  ou  10  millimètres,  et  les  œufs  inclus 
mûrissent.  L'ovulation  a  lieu  le  2e  des  3  jours  de  l'œstre  ;  les  œufs  mettent 
4  jours  à  pénétrer  dans  l'utérus  (3  à  traverser  le  tube  de  Fallope).  S'ils  ne 
sont  pas  fécondés  ils  dégénèrent  dans  l'utérus  le  7e  ou  le  8e  jour  après 
l'ovulation.  Les  corps  jaunes  atteignent  leur  pleine  complexité  histologique 
vers  le  7e  jour  :  ils  ont  9  millimètres  de  diamètre  à  ce  moment.  Ils  con- 
servent leur  plein  développement  jusqu'au  14e  ou  18e  jour  après  que  les 
follicules  se  sont  vidés,  et  entrent  ensuite  en  régression,  par  désintégration 
soudaine  des  cellules  de  la  couche  granuleuse  formant  la  plus  grande  partie 
de  l'organe.  Quelques  jours  après,  ces  corps  jaunes  consistent  exclusive- 
ment en  tissu  conjonctif  contenant  dans  ses  mailles  quelques  cellules  char- 
gées de  lipoïdes  :  à  la  prochaine  évolution  ils  n'ont  plus  que  6  millimètres 
de  diamètre.  Ils  continuent  du  reste  à  se  résorber  et  un  moment  vient  où 
l'on  n'en  distingue  plus  les  traces  ;  ils  se  confondent  avec  les  autres  tissus 
ovariens. 

Quand  les  ovules  sont  fécondés,  les  œufs  s'attachent  à  l'utérus  entre  le  10e 
et  le  15e  jour  après  l'ovulation.  Ceci  concorde  avec  l'idée  courante  que  le 
corps  jaune  exerce  une  influence  sur  l'utérus,  le  préparant  à  l'implanta- 
tion. La  durée  du  corps  jaune  varie  selon  les  différentes  espèces,  mais  jamais 
elle  n'est  inférieure  au  temps  requis  pour  la  fixation  des  embryons.  Le 
corps  jaune  servirait  aussi  à  réprimer  le  développement  des  follicules  ;  un 
nouveau  groupe  de  follicules  ne  sort  de  l'état  de  repos  qu'après  dégénéra- 
tion des  derniers  corps  jaunes.  —  H.  de  Varigny. 


LA  PARTHENOGENESE.  143 

Y)  Polyspermie  physiologique. 

Haffner  (Konstantin  V.).  —  Contribution  à  la  connaissance  des  Linyua- 
tulides.  —  /.  L'ovaire  et  l'ovogénèse  chez  Poroccphalus  armillatus{  Wyman). — 
//.  La  maturation  de  l'œuf  de  P.  a.  —  L'ovogénèse  des  Linguatulides  pré- 
sente des  analogies  avec  celle  des  Arachnides;  pour  la  spermatogenèse, 
l'auteur  fait  remarquer  que  le  spermatozoïde  est  tout  à  fait  différent  par  sa 
forme  de  celui  des  Acariens,  groupe  dont  on  rapproche  d'ordinaire  les  Lin- 
guatulides. Les  œufs,  très  pauvres  en  viteilus,  ce  qui  semble  dû  chez  ces 
formes  parasites  à  l'énorme  production  d'éléments  reproducteurs,  peuvent 
recevoir  jusqu'à  quatre  spermatozoïdes,  et  se  développer  ensuite  normale- 
ment; on  est  donc  en  présence  d'un  cas  typique  de  polyspermie  physiolo- 
gique, analogue  à  ceux  que  présentent  fréquemment  les  Arthropodes, 
notamment  les  Insectes  ;  les  processus  de  la  maturation  et  de  la  fécondation 
sont  d'ailleurs  analogues  à  ceux  que  l'on  observe  chez  les  Arthropodes,  et  ce 
sont  là  des  raisons  de  plus  pour  croire  que  les  Linguatulides  appartiennent 
bien  à  cette  classe  d'Invertébrés.  —  P.  Rémy. 


La  parthénogenèse 

a)  Bogucki  (M.).  —  Badania  nad dzieworodztwem  stucznem  jaj  zaby  ptowej. 
(De  la  parthénogenèse  expérimentale  chez  la  grenouille).  (Trav.  Labor. 
Physiol.  Institut  M.  Nencki  (Société  des  Sciences  de  Varsovie),  I,  N°  3, 
1921.)  [143 

b)  —  —  Przyczynek  do  analizy  dzieworodztwatraumatycznego.  (Contribution 
à  l'analyse  de  la  parthénogenèse  traumatique).  (Trav.  Labor.  Physiol. 
Institut  M.  Nencki  (Société  des  Sciences  de  Varsovie),  N°  6,  1921.)         [144 


a)  Bogucki  (M.).  —  De  la  parthénogenèse  expérimentale  chez  la  gre- 
nouille. —  L'auteur,  tout  en  confirmant  l'opinion  de  Bataillon  sur  le  rôle 
des  corpuscules  sanguins  dans  la  parthénogenèse  traumatique,  constate 
que  la  substance  qui  permet  à  l'œuf  piqué  de  se  développer  d'une  façon 
normale  jusqu'à  la  métamorphose  complète  est  insoluble  dans  l'eau  et  qu'il 
s'agit  probablement  de  la  nucléine  des  corpuscules  sanguins.  De  plus,  l'au- 
teur constate,  d'après  ses  propres  recherches  et  d'après  les  travaux  de 
Biataszewicz,  Przyteck.1,  que  l'œuf  vierge  son  de  l'état  d'équilibre  physio- 
logique sous  l'influence  du  milieu  hypotonique  et  d'oxygène  libre.  Ces  deux 
conditions  se  réalisant  provoquent  les  réactions  suivantes  :  1°  la  dimi- 
nution du  volume  de  l'œuf;  2°  la  production  du  liquide  périvitellin  ; 
3°  l'abaissement  de  la  pression  osmotique  de  l'œuf;  4°  l'orientation  de  l'œuf, 
5°  l'apparition  de  la  première  division  de  l'œuf  (dans  un  certain  nombre  de 
cas,  4  %  environ).  L'auteur  ajoute  que  l'activation  de  l'œuf  dans  la  parthé- 
nogenèse traumatique  est  un  processus  compliqué,  dans  lequel  on  peut 
distinguer  actuellement  l'action  de  trois  facteurs  :  l'hypotonie  du  milieu, 
l'oxygène  libre  et  l'excitation  mécanique  produite  par  la  piqûre  (ou  par 
l'action  du  courant  électrique,  ou  bien  par  l'action  de  l'cther  ou  du  chloro- 
forme). —  J.  Zweibaum. 


144  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

b)  Bogucki  (M.).  —  Contribution  à  l'analyse  de  la  parthénogenèse  Irau- 
matique.  —  Dans  sa  deuxième  note,  l'auteur,  pour  vérifier  si  la  nucléine 
constitue  effectivement  l'agent  régulateur  du  développement  de  l'œuf  dans 
la  parthénogenèse  expérimentale,  a  essayé  d'isoler  cette  substance.  La 
nucléine  n'étant  pas  digérée  par  la  pepsine,  l'auteur  a  soumis  le  sang  de  la 
grenouille  verte  à  une  digestion  peptique  prolongée.  Avec  la  nucléine  ainsi 
obtenue  il  a  mouillé  les  œufs  de  la  grenouille  rousse  avant  de  les  piquer.  Le 
pourcentage  des  œufs  qui  commencèrent  à  se  développer  était  presque  égal 
à  celui  des  œufs  piqués  à  sec  (10  %  à  sec,  7  %  avec  la  nucléine).  La  nucléine 
ainsi  préparée,  n'est  donc  pas  capable  de  régler  le  développement  parthé- 
nogénétique.  Les  expériences  sur  l'action  de  la  température  sur  les  corpus- 
cules sanguins  de  la  grenouille  ont  démontré  que  les  corpuscules  chauffés  à 
55°  C  pendant  30  minutes  perdent  leur  faculté  d'influencer  le  développe- 
ment de  l'œuf.  Lorsqu'on  chauffe  le  sperme  de  la  grenouille  à  55°  C  pen- 
dant 30  minutes,  on  affaiblit  considérablement  son  pouvoir  d'influencer  le 
développement  de  l'œuf  (33  %);  avec  le  sperme  chauffé  à  40°  C  on  obtient 
jusqu'à  86  %  d'œufs  se  segmentant.  L'auteur  en  conclut  que  les  substances 
des  corpuscules  sanguins  de  la  grenouille  qui  permettent  à  l'œuf  piqué  de  se 
développer  sont  thermolabiles.  Cette  thermolabilité  de  la  substance  recher- 
chée a  fait  supposer  qu'il  s'agit  peut-être  d'un  ferment.  Les  tentatives  d'iso- 
ler le  ferment  spermatique  ont  échoué  (l'extraction  aqueuse  et  la  précipita- 
tion au  moyen  d'alcool  et  d'acétone).  —  J.  Zweibaum. 


La  reproduction  asexuée 

Vandel  (A.).  —  Recherches  expérimentales  sur  les  modes  de  reproduction 
des  Planaires  triclades  paludicoles.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LV,  343-518, 
41  fig.,  1921).  [144 


Vandel  (A.).  —  Recherches  expérimentales  sur  les  modes  de  reproduction 
des  Planaires  triclades  paludicoles.  —  Quatre  espèces  européennes  de 
Triclades  paludicoles  présentent  un  mode  normal  de  reproduction  agame 
par  division  transversale  se  produisant  exclusivement  chez  les  individus 
asexués  ;  l'auteur  donne  tout  d'abord  une  revue  à  peu  près  complète  de 
leur  répartition  géographique  ;  Pohjcelis  cornuta  Johnson  (==  felina  Dalyell) 
n'est  pas,  comme  on  l'a  considéré,  un  animal  arctico-alpin  représentant  une 
relique  glaciaire  :  cette  espèce  fait  défaut  dans  le  nord  de  l'Europe  et  sur 
les  hautes  montagnes,  mais  est  répandue  dans  toutes  les  régions  tempé- 
rées et  habite  même  la  région  méditerranéenne  (Languedoc)  ;  FHanaria 
alpina  est  une  forme  arctico-alpine,  PL  subtentaculata  est  méridionale 
(Ligurie,  Languedoc)  ;  les  PL  villa  de  l'Europe  occidentale  semblent  habiter 
normalement  les  nappes  phréatiques  d'où  elles  passeraient  dans  les  sources 
au  moment  des  crues. 

Le  processus  de  la  scission,  bien  observé  chez  Pol.  cornuta  et  PL  alpina, 
est  analogue  à  celui  décrit  par  Child  et  par  Lobetti-Botani  chez  d'autres  ' 
Planaires  ;  le  phénomène,  très  rapide,  dure  au  plus  une  minute  :  la  partie 
postérieure   du    corps    étant    fixée    au    substratum,  la   région  antérieure 
s'allonge  le  plus  possible,  puis  se  fixe  au  support;  les  deux  extrémités  du 


IV.  -  LA  REPRODUCTION  ASEXUEE.  145 

corps  se  contractent  fortement  et  la  région  moyenne,  étirée,  se   déchire 
brusquement   à  un   niveau  variable  mais  qui  semble  se  rapprocher  de  la 
région  antérieure   lorsque  les   scissions  se  succèdent  plus   rapidement  ;  la 
division  résulte  d'un  simple  arrachement  mécanique,  sans  qu'il  y  ait  une 
zone  de  moindre   résistance   préformée  ;  les  deux  morceaux  se  séparent, 
reprennent  leur  aspect  normal,  l'antérieur  se  mettant  à  ramper  tandis  que 
l'autre  reste  immobile.  Il  ne  faut  pas  confondre  ce  mode  de  reproduction 
asexuée  avec   des   divisions   de  nature  pathologique,  déterminées  par  de 
mauvaises  conditions  du  milieu  extérieur  ou  par  la  maladie  ou  la  sénes- 
cence, pouvant  apparaître  chez  des  individus  sexués,  et  donnant  des  frag- 
ments qui  dégénèrent  ou  se  régénèrent  incomplètement.   L'élévation  de 
température  accélère  la  régénération  et,  de  façon  moindre,  la  fréquence 
des  multiplications  scissipares;  celles-ci  passent  par  un  maximum  puis  se 
ralentissent  et  s'annulent  quand  la  température  mortelle  est  atteinte  ;  cette 
influence  de  la  température  ne  se  fait  sentir  que  chez  les  animaux  suscep- 
tibles de  se  diviser  dans  les  conditions  normales,  mais  n'a  aucun  effet  sur 
des  individus  (Pol.  cornuta  venant  d'éclore)  ou  des  espèces  (PL  gonocephala, 
qui,   normalement,  ne  se  divisent  pas  ;   de   même   l'ablation   de    la   tête 
provoque  une  recrudescence  des   divisions   chez  les   animaux  pouvant  se 
multiplier  normalement  par  scissiparité,  mais  n'a  pas  d'influence  sur  les 
PL  gonocephala  jeunes  ou  sexuées,  ni  sur  les  Pol.  cornuta  et  PL  alpina 
sexuées  et  certains  individus  jeunes,  asexués,  de  Pol.  cornuta  et  PL  alpina, 
toutes  formes  qui,  dans  les  conditions  normales,  ne  se  multiplient  jamais 
par  scission  ;  le  rythme  des  scissions  n'est  pas  accéléré  par  un  excès  de 
nourriture,  mais  l'inanition  suspend  toute  division.  Ainsi  les  conditions  de 
milieu  interviennent  pour  accélérer,  retarder  et  même  inhiber  la  scissipa- 
rité, mais  il  ne  semble  pas  qu'elles  déterminent  le  phénomène  ;  il  ne  semble 
pas  non  plus  que  celui-ci  soit  le  résultat  d'un  affaiblissement  physiologique 
ou  d'une  sénescence,  les  animaux  scissipares  étant  toujours  des  individus 
jeunes,  peu  différenciés  et  très  résistants;  la  multiplication  scissipare  est 
une  propriété  apparue  par  mutation,  affectant  les  cellules  germinales  de 
certaines  espèces  ou  catégories  d'individus,  et  par  suite  héréditaire. 

Les  nouveaux  tissus  que  régénèrent  les  fragments  de  Planaires  s'édifient 
à  partir  de  cellules  libres  du  parenchyme  et  aussi  d'éléments  dédifférenciés 
ayant  précédemment  fait  partie  intégrante  de  différents  organes  ;  c'est  ainsi 
que  les  cellules  des  organes  copulateurs,  après  être  retournées  à  l'état, 
embryonnaire,  donnent  naissance  à  un  pharynx.  —  Chez  PL  alpina  et 
gonocephala,  animaux  qui  vivent  dans  les  eaux  à  température  constante,  la 
maturation  des  gonades  de  chaque  individu  se  produit  à  intervalles  régu- 
liers, mais,  pour  l'ensemble  de  l'espèce,  la  ponte  n'est  pas  saisonnière, 
comme  on  l'a  prétendu,  mais  a  lieu  toute  l'année.  —  Les  fragments  asexués 
au  moment  de  la  section  sont  capables  de  régénérer  des  Planaires  complè- 
tement sexuées  ;  les  gonades  régénérées  proviennent,  comme  au  cours  de 
l'ontogenèse,  de  certaines  cellules  du  parenchyme,  mais  leur  régénération 
se  fait  beaucoup  plus  lentement  que  leur  développement  ontogénétique  et 
elle  n'aboutit  pas  toujours  à  la  formation  d'organes  complets  et  fonctionnels; 
les  Planaires  qui  se  reproduisent  normalement  par  scissiparité  sont  géné- 
ralement asexuées  justement  parce  que  la  régénération  des  gonades  dans  les 
fragments  postérieurs  est  devenue  difficile.  Il  n'a  pas  été  remarqué  avec 
netteté  une  influence  des  conditions  extérieure  (facteurs  thermiques,  chimi- 
ques) sur  la  régénération  des  glandes  génitales;  les  facteurs  externes  ne 
doivent  probablement  agir,  comme  dans  tous  les  phénomènes  vitaux,  que 
comme  accélérateurs  ou  inhibiteurs,  les  facteurs  héréditaires  devant  seuls 
l'année  biologique.  10 


146  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

déterminer  le  phénomène.  Le  développement  de  l'appareil  copulateur  est 
sous  la  dépendance  des  testicules,  qui  agissent  probablement  par  l'intermé- 
diaire d'une  sécrétion  hormonique. 

Les  deux  modes  de  reproduction,  sexué  et  asexué,  sont  déterminés  par 
des  facteurs  héréditaires,  et  non  par  des  agents  externes,  ceux-ci  n'ayant 
sur  telle  phase  du  cycle  évolutif  qu'un  rôle  accélérateur  ou  inhibiteur.  Les 
deux  modes  de  reproduction  s'excluent  réciproquement  ;  la  raison  qui 
empêche  les  animaux  sexués  de  se  couper  est  mal  connue  ;  on  peut  remar- 
quer toutefois  que  «  la  reproduction  asexuée  est  liée  à  une  structure  indiffé- 
renciée »  :  des  individus  sexués  peuvent  se  diviser  si,  par  un  artifice,  on 
les  ramène  à  un  état  indifférencié  ;  «  la  reproduction  sexuée  est  corrélative 
d'un  maximum  de  différenciation  »  ;  le  réflexe  de  scission  n'est  qu'inhibé 
provisoirement  par  l'état  sexué,  et  on  peut  le  mettre  à  nouveau  en  évidence 
par  des  artifices.  Le  déterminisme  et  le  rôle  de  la  fécondation  restent 
inconnus;  la  théorie  de  Al.  Braun,  qui  voit  dans  le  vieillissement  une  consé- 
quence de  la  différenciation  et  dans  le  rajeunissement  le  résultat  d'une 
dédifférenciation  est  confirmée  par  les  faits  observés  chez  les  Planaires  : 
grande  résistance  des  individus  asexués,  peu  différenciés,  décomposition 
des  individus  sexués,  différenciés  au  maximum.  —  P.  Remy. 


I/ontosreiiese 


Bertrand  (Gabriel)  et  Vladesco  (R.).  —  Sur  la  variation  de  la  teneur  en 
zinc  de  r  organisme  du  lapin  durant  la  croissance.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII, 
54,  1921.)  [152 

a)  Biataszewicz  (K.). —  Wplyw  cisnienia  osmotycznego  naszybkosc  razivoju 
zarodkow.  (L'influence  de  la  pression  osmotique  sur  la  vitesse  du  dévelop- 
pement des  embryons.)  (Trav.  Labor.  Physiol.  Institut  M.  Nencki  (Soc.  Se. 
de  Varsovie),  XI,  N°  7,  1921.)  [157 

b) 0  roli  katalazy  iv  oddychaniu  zarodkow.  (Sur  le  rôle  de  la  catalase 

dans  la  respiration  des  embryons.)  (Trav.  Labor.  Physiol.  Institut  M.  Nencki 
(Soc.  Se.  de  Varsovie),  I,  N°  8,  1921.)  [149 

Boas  (Franz).  —  The  influence  of  environment  upon  development.  (Proceed. 
Nat.  Acad.  Se.  United  States,  VI,  N°  8,  489-493,  1920.)  [Etude 

d'un  grand  nombre  d'enfants  élevés  dans  des  conditions  diverses  (vie  de 
famille,  internats,  institutions  de  bienfaisance),  montrant  l'influence  nette 
des  conditions  extérieures  sur  la  croissance  et  la  taille.   —  M.  Goldsmith 

Dowling  (J.  J.).  —  observations  of  plant-growlh  wilh  the  recording  micro- 
meter.  (Nature,  23  juin,   523,  1921.) 

[On  observe  sur  la  croissance  de  la  radicule  du  haricot, 
les  pulsations  de  la  croissance  décrites  par  J.  C.  Bose.  Le  1/  1000e  de  cen- 
timètre peut  être  divisé  en  150  parties,  et  même  plus.  —  H.  de  Varigny 

Eidmann  (H.).  —  Ueber  Wachstumstôrungen  bei  Ampliibienlarven.  (Arch.  f. 
Entw.  Mech.,  XLIX,  3  u.  4,  Heft,  510-538,  1921 .)  [152 

Ellis  (F.  W.).  — Subepithelial  glycogen  cells  in  embryo  and  recenlly  hatched 
fish.  (Science,  29  avril,  418,  1921.)  [150 

Fischel  (A.).  —  Ueber  normale  und  abnorme  Entwicklung  des  Auges.  I.  Ueber 
Art  und  Ort  der  ersten  Augenanlage  sowie  iiber  die  formate  und  kausale 


ONTOGENESE.  147 

Genèse  der  Cyklopie.  II.  Zur  Enfwicklungsmechanik  der  Linse.  (Arcli.  f. 

Entw.  Mech.,'  XLIX,  3,  n.  4  Heft,  383  à  463,  1921.)  [157 

Hill  (Léonard).  —  The  Growth  of  Seedlings  in  wind.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B  642,  28-30,  1921.)  [Le  rabougrissement  produit  par  Je  vent  est  dû  à  une 
humectation  insuffisante  et  à  un  refroidissement  exagéré.  Le  point  de  crois- 
sance peut  être  privé,  par  le  vent,  de  chaleur  produite  dans  les  processus 
de  croissance  cellulaire,  et  qui  facilite  la  croissance.   —  H.  de  Varigny 

Houssay  (B.  A.)  et  Hug  (E.).  —  Action  de  l'hypophyse  suj-  la  croissance. 
(C.  R.  Soc.    Biol.,  LXXXV,  1215,  1921.)  [152 

a)  Jameson  H.  Lyster).  —  The  Japanese  artifLciatly  induced  pearl.  (Nature, 
26  mai.  396,  1921.)  [154 

b)  —  —  Japanese  culture  pearls.  (Nature,  22  décembre,  528,  1921.)         [156 
Jordan  (H.  E.).  —  Further  évidence  concerni?ig  the  function  of  osteoclasts. 

[Anat.  Record,  XX,  N°  3,  16  pp.,  5  fig.,  1921.)  [149 

Kidd  (F.),  West  (C.)  and  Briggs  (G.  E.).  —  A  quantitative  analysis  of  the 
growth  of  Helianthus  annuus.  I.  The  respiration  of  the  plant  and  of  i/s 
parts  throughout  the  life  cycle.  (Roy.  Soc.  Proceed..  B,  648,  368-384. 
1921.)  [153 

Laer  (H.  Van)  et  Lombaers  (R.).  —  Recherches  sur  V influence  des  varia- 
tions de  V acidité  libre  dans  la  germination  de  l'orge.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXV,  1115,   1921.)  [Etude  de  l'in- 

fluence de  l'acidité  sur  la  croissance  des  plantules  d'orge  :  zone  de  crois- 
sance comprise  entre  les  pH  4  et  7,  avec  un  optimum  dans  la  région  acide. 
La  courbe  obtenue  correspond  à  celle  relative  à  l'action  de  la  réaction 
de  milieu  sur  l'action  saccharifiante  de  l'amylase  du  malt.  —  H.  Cardot 

Mac  Dougal  (D.  T.).  —  A  new  high  temperalur  record  for  growth.  (Science. 
15  avril,  370,  1921.)  [153 

Mac  Dungal  (D.  T.)  and  Working  (E.  A.).  —  Another  high  temperalur 
record  for  growth  and  endurance.  (Science,  19  août,  152,  1921.)  [153 

Me  Carrison  (R.).  —  Observations  an  the  effects  of  fat  excess  on  the  growth 
and  metamorphosis  of  ta dpoles.  (Roy.  Soc,  Proceed.,  B,  647,  295-303,  1921. 

[152 

Porter  (W.  T.).  —  The  Seasonal  Variation  in  the  growth  of  Boston  school 
Children.  (Amer.  Journ.  Physiol.,  LU,  N"  1, 121-131,  6 tableaux,  3  fig.,  1920. 

[153 

Prouty  (W.  F.).  —A  more  phénoménal  Shoot.  (Science.  26  août,  170,  1921.) 

[15* 

Russ  (S.),  Chambers  (H.)  and  Scutt  (G.  M.).  —  On  the  local  and  generali- 
sed  action  of  radium  and  X  rai/s  upon  tumour-growth.  (Roy.  Soc.  Pro- 
ceed., B,  644,  125-134.)  [156 

Schulze  ("W.).  —  Versuche  ûber  den  Einfluss  endokriner  Driisensubstanzen 
auf  die  Morphogenie.  KaulquappenfiHterunqsversuche  mit  Epithelkorpern. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLVIII,  4  Heft,  489-505,  1921.)  [151 

Spemann  (H.).  —  Die  Erzeugung  tierischer  Chimaren  durch  hcteroplasti- 
sche  embri/onale  Transplantation  zwischen  Triton  cristatus  und  tœniatus. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLVIII,  4  Heft,  533-571,  1921.)  [148 

Uhlenhuth  (Edward).  —  The  internai  sécrétions  in  growth  and  develop- 
ment  of  Amphibians.  (Amer.  Natur.,  LV,  193-221,  1921.)  [150 


148  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  "Wells  (B.  W.).  —  A  Phénoménal  Shoot.  (Science,  1er  juillet,  13,  1921.) 

[153 

b)  —  —  G  ail  Evolution,  a  new  interprétation.  (Science,  30  septembre,  301, 
1921.)  [156 

Wingrave  (Hyatt)  and  Jameson  (H.  Lyster).  —  The  Japanese artificiallg 
indueed  pearl.  (Nature,  14  juillet,  620,  1921.)  [155 

Wintrebert  (Paul).  —  Sur  l'existence  d'un  dualisme  nerveux  transitoire 
au  début  de  la  liaison  neuro-musculaire  chez  les  Sélaciens.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIII,  174,  1921.)  [148 

Wislocki  (G.  B.).  — Note  on  the  behavior  of  trypan  blue  injected  into  the 
developing  egg  of  the  hen.  (Anat.  Record,  XXII,  N°  4,  8  pp.,  3  fig.,  1921.) 

[150 


a)  Isoiropie  de  l'œuf;  spécificité  cellulaire. 

Spemann  (H.).  —  La  production  de  «  Chimères  »  animales  par  transplan- 
tation hétéro  plastiques  entre  les  germes  du  Triton  tœniatus  et  du  T.  cris- 
tatus.  —  Les  œufs  de  ces  deux  espèces  sont  de  coloration  très  différente. 
En  choisissant  d'une  part  les  œufs  les  plus  clairs,  d'autre  part  les  œufs  les 
plus  pigmentés,  S.  parvient  à  réaliser  à  l'aide  d'une  micropipette  l'échange 
de  fragments  de  la  substance  corticale,  et  à  en  suivre  pendant  quelques 
jours  l'évolution,  grâce  à  la  persistance  de  leur  coloration  originale.  Dans 
ces  conditions,  des  fragments  de  jeune  gastrula  qui  n'auraient  donné  sur 
place  qu'un  épiblaste  banal  peuvent,  s'ils  sont  incorporés  à  la  zone  neu- 
rogène d'une  gastrula  de  l'autre  espèce,  se  transformer  en  une  partie  bien 
définie  de  son  système  nerveux,  par  exemple  en  une  vésicule  optique  ou 
auditive.  Outre  l'intérêt  que  présentent  ces  transplantations  au  point  de  vue 
des  différenciations  qui  se  produisent  successivement  au  cours  de  l'onto- 
genèse, cette  technique  peut  aussi  servir  à  préciser  certaines  localisations 
ou  à  définir  les  zones  de  croissance.  —A.  Dalcq. 

(s)  Différenciation  anatomique  et  histologique ;  processus  généraux. 

Wintrebert  (P.).  —  Sur  l'existence  d'un  dualisme  nerveux  transitoire  au 
début  de  la  liaison  neuro-musculaire  chez  les  Sélaciens.  —  Chacune  des  deux 
bandes  myotomiques  latérales  des  embryons  de  Sci/lliorhinus  canicula  se 
contracte  suivant  un  rythme  propre,  et  sans  intervention  du  système  ner- 
veux, pendant  les  stades  G,  H  et  I  de  Balfour.  Vers  la  fin  du  stade  I,  le 
rythme  de  contraction  aneurale  de  chaque  bande  myotomique  est  altéré  de 
façon  intermittente  et  irrégulière.  Ces  altérations  de  rythme  affectent  iné- 
galement chaque  côté  du  corps,  et  peuvent  consister  en  accélération  ou  en 
ralentissement,  mais  elles  augmentent  de  fréquence  et  d'intensité  à  mesure 
que  le  développement  progresse.  Elles  se  produisent  en  milieu  constant  et 
sont  dues  à  une  cause  interne  :  l'établissement  de  la  liaison  neuro-muscu- 
laire. La  façon  unilatérale  dont  les  contractions  aneurales  sont  modifiées, 
montre  qu'au  moment  où  s'établit  la  liaison  nerveuse,  chaque  moitié  du 
tube  neural  fonctionne  isolément.  La  contraction  aneurale  n'est  pas  sup- 
primée, mais  seulement  inhibée  par  l'influx  nerveux,  car  il  est  possible  de 
la  faire  réapparaître  en  pleine  période  nerveuse  par  l'ablation  médullaire. 
Les  deux  processus  de  contraction  :  aneural  et  neural  sont  donc  tout  à  fait 


ONTOGENÈSE.  149 

indépendants  et  l'on  ne  peut  dire  que  le  second  dérive  du  premier  par  un 
perfectionnement  progressif.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Jordan  (H.  E.).  —  Nouveaux  faits  concernant  la  fonction  des  ostéo- 
clastes.  —  L'auteur  ajoute  quelques  faits  nouveaux  à  ceux  qu'il  a  consignés 
dans  un  travail  antérieur  {Amer.  Joum.  of  Anal.,  vol.  XXIV,  1918).  Il  y  avait 
distingué,  dans  la  moelle  osseuse  de  la  mâchoire  du  chat  nouveau-né,  deux 
sortes  de  cellules  géantes,  les  unes  hémogéniques,  les  autres  ostéolytiques 
(ostéoclastes  de  Kœlliker),  dont  le  nom  indique  la  fonction.  Les  premières, 
comparables  à  des  îles  de  sang,  et  formées  par  une  seule  cellule  ou  hémo- 
blaste,  devenue  multinucléée  par  amitose,  différencient  des  érythrocytes 
dans  leur  intérieur.  Les  cellules  ostéolytiques,  nées  de  la  fusion  de  plu- 
sieurs noyaux  en  un  syncytium  commun,  contiennent  des  corps  globuleux 
offrant  les  caractères  de  l'os  et  sont  les  agents  (ostéoclastes)  de  la  résorption 
osseuse.  C'est  là,  d'après  Kœlliker,  et  en  ajoutant  les  résultats  des  expé- 
riences anciennes  de  Tomes  et  de  Morgan,  de  Billruth,  le  seul  fait  objecti- 
vant la  fonction  ostéolytique  de  ces  cellules. 

Dans  le  présent  travail,  J.  revient  sur  ce  fait.  Les  globules  dont  il  s'agit 
sont  pour  lui  des  matériaux  osseux  provenant  de  la  fragmentation,  puis  de 
la  dissolution  ou  digestion  plus  ou  moins  avancée  opérée  par  les  ostéoclastes. 
[On  pensera  sans  doute  que  la  preuve  de  la  provenance  osseuse  de  ces 
corps,  trouvés  après  décalcification  de  la  pièce  et  caractérisés  par  leur 
oxyphilie  (coloration  par  l'éosine)  n'est  pas  encore  définitive.]  D'ailleurs,  J. 
se  croit  obligé  de  discuter  la  question  de  savoir  s'il  ne  s'agit  pas  de  globules 
rouges,  mais  écarte  pour  diverses  raisons  cette  interprétation.  Il  n'est  pas 
douteux  qu'il  s'agisse  de  corpuscules  osseux,  et  que  les  ostéoclastes  soient 
les  seuls  agents  de  la  destruction  osseuse.  [Au  reste,  l'auteur  ne  s'explique 
pas  sur  la  nature  du  processus,  et  on  ne  peut,  à  la  lecture  de  son  travail,  se 
représenter  comment  dans  la  destruction  de  l'os  concourent  les  deux  fonc- 
tions de  dissolution  ou  digestion  et  de  phagocytose  qu'il  attribue  aux  ostéo- 
clastes.] 

J.  a  retrouvé  dans  la  pulpe  de  l'émail  les  mêmes  corpuscules  et  les  mêmes 
cellules  géantes,  qu'il  appelle  ici  améloclastes.  Les  corpuscules  sont  pour 
lui  ici  aussi  du  matériel  «  osseux  »,  c'est-à-dire  calcaire,  contenu  dans  des 
cellules  géantes  identiques  aux  ostéoclastes.  Quant  à  la  provenance  de  ces 
corpuscules  osseux  (calcaires),  on  pourrait  penser  pour  plusieurs  raisons 
qu'ils  proviennent  de  l'émail  détruit.  Il  est  plus  acceptable  de  supposer  qu'ils 
sont  dus  à  la  substance  calcaire  sécrétée  en  excès  par  les  cellules  de  la 
pulpe  adamantine.  [Mais  une  telle  supposition  prête  à  ces  cellules  une  acti- 
vité sécrétrice,  qui  existe  en  effet,  mais  dont  l'auteur  lui-même  ne  fournit 
aucune  preuve.]  —  A.  Prenant. 

b)  Biataszewicz  (K.).  —  Sur  le  rôle  de  la  catalase  dans  la  respiration  des 
embryons.  —  L'auteur  a  étudié  d'une  part  le  rapport  entre  la  quantité  d'02 
absorbée  et  la  sensibilité  à,  l'action  de  l'H8Oa,  d'autre  part  la  quantité  de 
catalase  contenue  dans  l'organisme.  Les  expériences  ont  été  faites  avec  les 
embryons  de  Hana  fusca  aux  différents  stades  du  développement.  Selon  les 
résultats  antérieurement  obtenus,  la  quantité  d'O, absorbée  par  100  individus 
au  cours  du  développement  (jusqu'à  65-75  h.)  augmente  de  5,3  à  231,3  mm3 
en  une  heure,  c'est-à-dire  44  fois;  la  sensibilité  à  l'action  nuisible  de 
l'HA,  augmente  d'une  manière  encore  plus  prononcée.  Aux  premiers 
stades  de  la  segmentation  les  embryons  supportent  une  concentration  de 
l'H-O-  de  0,03  %,  tandis,. qu'au  moment  de   leur  éclosion  la  concentration 


150  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

de  0,004  %  leur  est  déjà  mortelle;  cette  sensibilité  augmente  donc  75  fois. 
La  quantité  de  la  catalase  a  été  mesurée  par  la  vitesse  de  la  décomposition 
de  l'flsOa  par  un  extrait  aqueux  de  40  embryons.  Cette  quantité  ne  change 
presque  pas  au  cours  du  développement  embryonnaire  (par  exemple,  jus- 
qu'au stade  32  —  0,00160,  au  moment  de  l'éclosion  —  0,00178).  En  se  basant 
sur  ces  résultats,  l'auteur  arrive  à  cette  conclusion  qu'il  n'y  a  pas  de  rela- 
tion directe  entre  l'intensité  de  la  respiration  des  embryons  et  la  quantité  de 
catalase,  bien  que  la  sensibilité  du  cytoplasme  à  l'action  nuisible  de  TH2Oi 
augmente  avec  l'accélération  de  la  respiration.  —  J.  Zwelbaum. 

Ellis  (F.  W.).  —  Cellules  à  glyeogène  subépithèliales  chez  l'embryon  et  les 
alevins  des  poissons.  —  Cellules  découvertes  chez  des  embryons  de  Perche 
de  12  jours,  situées  sous  l'épithélium  pavimenteux  d'enveloppe,  un  peu 
partout  et  particulièrement  dans  les  nageoires.  Elles  apparaissent  vers  le 
6e  jour,  et  augmentent  de  dimensions.  Forme  plus  ou  moins  elliptique; 
dimensions  de  3  à  10  p.  Le  glyeogène  d'abord  n'occupe  qu'une  partie  de  la 
cellule;  plus  tard  il  en  occupe  la  totalité.  A  la  3e  semaine  le  nombre  des 
cellules  à  glyeogène  diminue.  Ces  cellules  n'existent  pas  chez  tous  les 
alevins  :  elles  manquent  chez  Fundulus  et  le  saumon.  —  H.  de  Varignv. 

Wislocki  (G.  B.).  —  Note  sur  le  comportement  du  Irypan-bleu  injecté  dans 
l  'œuf  du  poulet  en  voie  de  développement.  —  Des  essais  de  Bakounine  (1895), 
Zaretsky  (1910),  Graeper  (1911)  ont  précédé  les  expériences  de  W.,  et  ont 
abouti  à  des  résultats  variés.  L'auteur  se  fait  fort  d'avoir  injecté  la  matière 
colorante  dans  une  partie  déterminée  de  l'œuf,  qui  peut  être  soit  la  chambre 
à  air,  soit  le  sac  vitellin,  l'allantoïde,  l'amnios,  ou  le  tissu  conjonctif  de 
l'extracœlome.  Quelques  résultats  sont  à  retenir  de  ces  expériences.  Le  bleu 
injecté  dans  le  sac  vitellin  ne  pénètre  pas  dans  l'intestin,  malgré  la  libre 
communication  du  pédicule  vitellin;  il  ne  passe  pas  non  plus  dans  le  sang 
des  vaisseaux  vitellins,  et  demeure  localisé  sous  forme  de  granules  dans  cer- 
taines cellules  de  la  paroi  du  sac.  Après  injection  dans  la  cavité  de  l'allan- 
toïde, la  couleur  ne  teint  pas  les  cellules  de  la  paroi  allantoïdienne;  ce  qui 
montre  que  la  fonction  de  l'allantoïde  est  bien  celle  d'un  réservoir  urinaire. 
L'injection  dans  la  poche  amniotique  colore  les  cellules  épithéliales  de  l'am- 
nios, colore  aussi  le  contenu  de  l'estomac,  de  l'intestin  et  la  lumière  des 
bronches  et  peut  même  teindre  en  bleu  des  tissus  de  l'embryon.  Enfin  c'est 
l'injection  pratiquée  dans  le  mésoderme  du  cœlome  extraembryonnaire  qui 
donne  les  résultats  les  plus  complets  ;  elle  réussit  à  colorer  la  plupart  des 
organes  de  l'embryon,  surtout  le  corps  de  Wolff,  le  foie,  la  rate,  dans  lesquels 
le  bleu  se  dépose  en  granules.  [On  ne  trouve  malheureusement  pas,  à  la  suite 
de  ces  expériences  d'injection  vitale  de  l'œuf  de  poule,  les  indications  qu'on 
attendrait  sur  la  marche  générale  de  la  couleur  injectée  :  indications  qui 
permettraient  quelques  inductions  sur  les  relations  physiologiques  qui  lient 
les  annexes  embryonnaires  entre  elles  et  avec  l'embryon  et  qui  conduiraient 
à  esquisser  une  physiologie  générale  de  l'embryon].  —  A.  Prenant. 

Uhlenhuth  (Edward).  —  Les  sécrétions  internes  en  rapport  avec  la 
croissance  et  le  développement  des  Amphibiens.  —  On  sait  par  une  série  de 
beaux  travaux  parus  dans  ces  dix  dernières  années  que  dans  le  contrôle  de 
la  croissance  et  du  développement  des  Amphibiens,  les  glandes  thyroïde 
et  pituitaire  jouent  un  rôle  des  plus  importants  ;  ces  deux  organes  peuvent 
se  suppléer  jusqu'à  un  certain  point,  bien  qu'ils  aient  chacun  leur  action 
spécifique.  U.  rappelle  l'effet  de  la  nourriture  des  têtards  avec  de  la  thyroïde 


ONTOGENÈSE.  1->1 

fraîche  ou  du  séjour  dans  de  l'eau  renfermant  de  l'extrait  thyroïdien 
(iodothyrine)  ou  de  l'iode;  la  métamorphose  a  lieu  sans  croissance,  ce  qui 
parait  en  rapport  avec  un  accroissement  du  catabolisine  par  l'action  de 
l'hormone  thyroïdienne.  Si  la  thyroïde  est  extirpée,  il  n'y  a  plus  du  tout  de 
métamorphose;  il  est  très  curieux  de  noter  que  Typldomolge  Ralhhuni,  la 
Salamandre  cavernicole  du  Texas,  qui  ne  se  développe  pas  au  delà  du 
stade  larvaire,  est  dépourvue  normalement  de  corps  thyroïde;  on  ne  sait 
pas  s'il  en  est  de  même  chez  le  Protée  de  la  Carniole  :  toutefois  l'adminis- 
tration de  substance  thyroïdienne  à  un  Protée  n'a  pas  eu  d'effet  (Jensen, 
1914).  —  L'iode,  l'iodure  de  potassium  et  l'iodoforme  ont  sur  la  métamor- 
phose un  effet  similaire  à  celui  de  l'hormone  thyroïdienne,  tandis  que  le 
brome  n'a  pas  d'action  (Swingle,  1910)  ;  mais  il  existe  à  cet  égard  une 
différence  fondamentale  entre  Grenouilles  et  Crapauds  d'une  part,  et  Sala- 
mandres de  l'autre;  en  effet,  chez  ces  dernières  {Amblystoma  tigrinum  au 
stade  Axolotl),  l'iode  dissous  dans  l'eau  n'a  aucun  effet;  le  développement 
des  membres  est  de  même  indépendant  de  la  glande  thyroïde,  car  les 
membres  antérieurs  et  postérieurs  se  développent  parfaitement  sur  des 
larves  thyroïdectomisées  de  Salamandres;  si  la  métamorphose  des  Urodèles 
est  gouvernée  par  la  thyroïde,  il  semble  que  deux  facteurs  sont  requis  : 
1"  une  glande  thyroïde  mure  (que  l'on  rencontre  déjà  chez  l'Axolotl);  2°  un 
facteur  qui  libère  l'hormone  de  la  glande;  bien  que  ce  facteur  soit  inconnu, 
il  paraît  bien  que  la  température  trop  basse  inhibe  sa  production  ou  son 
activité  (c'est  sans  doute  par  suite  de  la  basse  température  que  les  Axolotls 
des  Montagnes  Rocheuses  gardent  leur  état  néoténique),  alors  que  la  crois- 
sance peut  se  continuer;  les  Axolotls  du  Colorado  sont  de  vrais  géants,  leur 
taille  dépassant  considérablement  celle  des  exemplaires  terrestres;  il  est 
très  possible  que  l'absence  de  la  fonction  thyroïdienne  produise  dans  ce 
cas  une  hypertrophie  de  l'hypophyse,  qui  gouverne  le  gigantisme.  L'espèce 
Amblystoma  tigrinum,  la  seule  néoténique  de  l'Amérique  du  Nord,  présente 
cet  état  seulement  dans  les  régions  froides  et  hautes  des  Montagnes  Ro- 
cheuses et  du  haut  plateau  mexicain,  pendant  que  dans  la  partie  orientale 
des  Etats-Unis,  tous  les  individus  de  la  même  espèce  se  métamorphosent 
d'une  façon  normale.  Dans  les  altitudes  moyennes,  on  trouve  des  Axolotls 
seulement  pendant  quelques  années,  alors  qu'ils  sont  absents  durant  d'autres 
périodes. 

L'effet  de  l'hormone  thyroïdienne  porte  uniquement  sur  la  première  mue 
de  la  peau  et  la  réduction  des  branchies  (Salamandres)  ;  quant  aux  membres, 
au  dessin  pigmentaire,  à  la  langue,  aux  dents  palatales  et  aux  organes 
sexuels,  ils  sont  très  peu  influencés  par  l'action  thyroïdienne.  11  est  très 
possible,  malgré  les  apparences,  qu'il  en  soit  de  même  chez  les  Anoures; 
en  effet  les  pattes  antérieures  se  développent  même  chez  les  thyroïdecto- 
misés,  mais  elles  ne  peuvent  pas  sortir  au  dehors  parce  que  la  peau  n'est 
pas  préparée  au  niveau  de  ces  organes  pour  leur  permettre  de  faire  saillie 
librement.  Le  lobe  antérieur  de  l'hypophyse  administré  à  des  Amblystomes 
métamorphosés  les  pousse  vers  le  gigantisme;  le  thymus  n'a  pas  d'effet 
sur  la  croissance  et  le  développement.  —  L.  Cuénot. 

Schulze  (W.).  —  Bec /ter  ches  sur  l'influence  des  extraits  de  glande*  en- 
docrines sur  la  morphogénie.  {Alimentation  de  têtards  avec  des  corpuscules 
épithéliaux.)  —  En  nourrissant  des  têtards  à  l'aide  de  glandules  parathy- 
roïdesde  bœuf,  prélevées  de  manière  à  éviter  toute  impureté,  on  ne  constate 
aucune  modification  du  développement  si  ce  n'est  au  début  de  l'expérience 
une  légère  accélération  de  la  croissance.  En  employant  des  tablettes  de  la 


152  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

marque  Freund-Redlich  on  obtient  au  contraire  des  Aêtards  nains  et  qui  se 
métamorphosent  de  manière  précoce.  Ce  produit  commercial  contient  donc, 
selon  toute  vraisemblance,  des  traces  de  thyroïde.  —  A.  Dalcq. 

Eidmann  (H.).  —  Troubles  de  la  croissance  chez  des  larves  d' A  mphi biens. 
—  Une  ponte  de  Rana  esculenta,  dont  les  œufs  étaient  anormalement  petits, 
a  donné  des  têtards  qui  se  sont  mal  développés,  étaient  presque  incapables 
de  se  nourrir  et  ne  mesuraient  à  l'âge  de  deux  mois  que  12  mm.  de 
longueur.  L'étude  histologique  a  révélé  une  hypoplasie  de  la  plupart  des 
organes  et  particulièrement  un  état  rudimentaire  de  l'hypophyse  et  de  la 
glande  thyroïde.  Il  est  toutefois  vraisemblable  que  les  altérations  de  ces 
glandes,  dont  l'influence  sur  la  croissance  est  bien  connue,  sont  elles-mêmes 
dues  à  quelque  modification  primordiale  de  la  constitution  de  ces  œufs.  La 
petitesse  de  ceux-ci  ne  suffit  en  effet  pas  à  expliquer  les  anomalies  obser- 
vées; car  E.  a  rencontré  au  cours  de  ces  mêmes  recherches  une  autre 
ponte  dont  les  œufs  avaient  à  peu  près  le  même  volume  ;  malgré  leur  pau- 
vreté en  réserves  nutritives,  ils  ont  cependant  donné  naissance  à  des  larves 
qui  ont  grandi  normalement.  —  A.  Dalc\>. 

Me  Carrison  (R.). —  Observations  sur  les  effets  d'un  excès  de  graisse  sur  la 
croissance  et  la  métamorphose  des  têtards.  —  1 .  Un  excès  de  matières  grasses 
diverses  dans  l'alimentation  des  têtards  ralentit  beaucoup  la  croissance.  — 
2.  L'iode  à  la  dose  de  0,5  ou  1,0  milligr.  dans  les  aliments  tend  à  contreba- 
lancer l'influence  retardante  du  beurre,  du  lard,  de  l'acide  oléique,  de  l'huile 
de  noix  de  coco  et  d'arachide,  mais  non  celle  de  l'huile  de  lin  et  de  foie  de 
morue.  —  3.  La  vitesse  normale  de  métamorphose  n'est  que  légèrement 
affectée  par  les  corps  gras  durs  (beurre,  coco,  lard)  ;  elle  est  retardée  par 
les  corps  gras  moins  saturée  :  acide  oléique,  huiles  d'arachide,  de  lin,  et 
de  foie  de  morue.  —  4.  Le  ralentissement  de  la  métamorphose  normale  dé- 
terminé par  les  graisses  fluides  tend  à  être  contrebalancé  par  la  présence 
de  petites  quantités  d'iode  dans  les  aliments  dans  le  cas  de  l'acide  oléique 
et  de  l'arachide,  mais  non  par  les  mêmes  quantités  d'iode  dans  le  cas  du  lin 
et  du  foie  de  morue.  —  5.  La  métamorphose  anormale  provoquée  par  une 
forte  dose  d'iode  est  considérablement  accélérée  par  une  forte  proportion  de 
beurre  dans  les  aliments,  et  à  un  moindre  degré,  par  une  forte  proportion 
d'huile  de  coco  ;  par  contre  l'huile  de  foie  de  morue  détermine  un  retard 
marqué  (donnée  dans  les  mêmes  proportions). 

La  conclusion  générale  est  qu'en  ce  qui  concerne  certains  corps  gras  : 
beurre,  lard,  acide  oléique,  huile  de  coco  et  d'arachide,  il  est  besoin  d'une 
addition  d'iode  pour  maintenir  le  métabolisme  normal.  L'influence  du  foie 
de  morue  et  du  lin,  qui  retardent  davantage  la  croissance  en  présence  de 
l'iode  qui,  dans  le  cas  des  autres  corps  gras,  est  favorable  à  la  croissance, 
ne  s'explique  pas  jusqu'ici.  —  H.  de  Varigny. 

Bertrand  (Gabriel)  et  Vladesco  (R.).  —  Sur  la  variation  de  la  teneur 
en  zinc  de  l'organisme  du  lapin  durant  la  croissance.  —  D'après  les  consta- 
tations des  auteurs,  la  proportion  de  zinc  contenue  dans  l'organisme  est 
maximum  à  la  naissance,  diminue  pendant  la  période  d'allaitement,  et  re- 
monte rapidement  lors  du  sevrage.  —  H.  Cardot. 

Houssay  (B.-A.)  et  Hug  (E.).  —  Action  de  lliypophijse  sur  la  croissance. 
—  Les  jeunes  chiens  privés  d'hypophyse  présentent  une  série  de  modifica- 
tions (arrêt  de  croissance,  adiposité,  modifications  des  organes  génitaux,  de 


ONTOGENÈSE.  153 

la  thyroïde  et  du  thymus)  en  général  associées  ;  mais  il  reste  à  établir  leur 
origine,  glandulaire  ou  nerveuse.  —  H.  Cardot. 

Porter  (W.  T.).  —  La  variation  saisonnière  de  la  croissance  des  écoliers 
de  Boston.  —  Pour  étudier  les  variations  de  poids  et  de  taille  avec  la  crois- 
sance des  enfants,  deux  méthodes  sont  en  présence  :  La  méthode  de  «  géné- 
ralisation »,  facile,  qui  range  les  enfants  en  catégories  suivant  le  sexe  et 
l'âge,  la  taille  et  le  poids  moyens.  La  méthode  d'  «  individualisation  »  qui 
demande  des  mesures  répétées  du  même  enfant  durant  ses  périodes  de 
croissance,  elle  est  longue,  pénible  et  présente  beaucoup  de  difficultés,  mais 
elle  n'offre  pas  les  mêmes  causes  d'erreur  que  la  première.  L'auteur  expose 
les  avantages  et  les  inconvénients  de  ces  deux  méthodes.  Il  montre  l'exis- 
tence d'une  variation  saisonnière  indéniable  du  poids  des  écoliers.  —  Paul 
Boyer. 

Mac  Dougal  (D.  T.).  —  Nouvel  exemple  de  croissance  à  haute  tempéra- 
ture. —  En  1917,  il  a  été  signalé  que  les  jeunes  raquettes  d'Opuntia  poussent 
encore  à  50°  C  et  à  51°5  C.  M.  D.  avait  auparavant  constaté  que  les  raquettes 
mures  peuvent  atteindre  la  température  de  55" C,  sans  périr,  à  l'air  libre  : 
exemple  d'endurance  extraordinaire.  Mais  il  y  a  mieux.  Des  expériences  au 
Désert  Laboratory  ont  montré  que  YOpuntia  croit  encore  à  54°  et  55°5.  La 
croissance  est  toutefois  un  peu  ralentie. 

dVOpuntia  commence  à  croître  à  9"C  et  croît  encore  à  55°C.  Les  jeunes 
raquettes  supportent  55°  C  une  heure  et  demie.  Mais  la  croissance  se  fait  le 
mieux  entre  37°  et  48"  environ.  Il  faut  noter  que  les  tissus  sont  riches  en 
pentosanes  ou  mucilages,  en  colloïdes  qui  se  laissent  moins  influencer  par  la 
température  que  les  albuminoïdes.  Mais  les  bactéries,  très  riches  en  albu- 
mines, arrivent  à  supporter  même  100° C.  —  H.  de  Varigny. 

Mac  Dougal  et  Working.  —  Autre  maximum  de  température  de  crois- 
sance et  endurance.  —  Il  s'agit  toujours  de  YOpuntia.  Des  raquettes  croissent 
encore  à  56°  5  C,  l'air  ambiant  étant  à  58"  C.  De  jeunes  raquettes  à  62° ,  dans 
l'air  à  63"  C,  cessent  de  croître  et  se  rident  mais  reprennent  la  croissance  à 
50"  C.  Dimensions  :  15-20  millimètres  sur  25;  séjour  à  la  température  indi- 
quée :  une  heure  et  plus.  —  H.  de  Varigny. 

a)  Wells  (B.  W.).  —  Pousse  phénoménale.  —  Il  s'agit  d'une  pousse  partie 
du  côté  d'un  tronc  de  Paulownia  (omentosa  étèté,  qui,  en  une  saison  (1919), 
a  poussé  à  la  hauteur  de  6  m.  95.  Vingt  entre-nœuds  ont  été  formés, 
dont  le  plus  long  mesurait  47  centimètres  et  demi.  La  base  de  la  pousse 
a  plus  de  19  centimètres  de  circonférence  et  6  centimètres  1/4  de  dia- 
mètre. On  a  déjà  cité  une  pousse  de  Paulownia  de  4  m.  20  :  mais  celle 
dont  il  s'agit  maintenant  l'emporte  de  beaucoup.  L'observation  a  été  faite 
sous  climat  tempéré  en  Caroline  du  Nord.  —  H.  de  Varigny. 

Prouty  ("W.  F.).  —  Une  pousse  plus  phénoménale  encore.  —  Paulownia 
tomentosa,  encore,  pousse  de  6  m.  45  (durant  la  saison  de  1920;  24  entre- 
nœuds; 25  centimètres  de  circonférence  à  la  base).  Une  des  feuilles,  en 
juillet,  avait  95  centimètres  de  longueur.  —  H.  de  Varigny. 

Kidd  (F.),  West  (C.)  et  Briggs  (G.  E.).  —  Analyse  quantitative  de  la 
croissance  d'Helianthus  annuus.  I.  La  respiration  delà  plante  et  de  ses  parties 
à  travers  le  cycle  viatal.  —  L'indice  respiratoire  a  été  défini  comme  étant  la 


154  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

respiration  déterminée  par  gramme  de  poids  sec  par  heure,  à  10"C  quand 
la  quantité  de  matière  respirable  n'est  pas  limitante  et  quand  la  concentration 
extérieure  de  l'oxygène  est  celle  de  l'atmosphère.  L'I.  R.  est  donc  une 
mesure  de  la  quantité  effective  de  matière  cellulaire  respirante  par  gramme 
(poids  sec),  c'est-à-dire  le  facteur  «  interne  »  en  ce  qui  concerne  la  respira- 
tion. L'I.  R.  de  la  plante  entière  tombe  de  façon  continue  de  3  à  environ  le 
1/10  de  cette  valeur  à  la  fin  du  cycle  vital.  L'I.  R.  du  pétiole  des  feuilles 
individuelles  et  des  fleurs  respectivement  diminue  avec  l'âge  de  la  partie. 
L'I.  R.  initial  de  feuilles  successives,  c'est-à-dire  celui  du  sommet  de  Litige, 
diminue  avec  l'âge  de  la  plante,  indiquant  que  l'I.  R.  du  tissu  méristématique 
décroit  avec  l'âge.  La  chute  de  l'I.  R.  du  tissu  méristématique  et  desjeunes 
feuilles  montre  que  la  chute  de  l'I.  R.  de  la  plante  entière  n'est  pas,  comme 
on  pourrait  s'y  attendre,  entièrement  due  à  l'accroissement  de  la  pro- 
portion de  tissus  tels  que  les  mécaniques  et  les  vaisseaux  conducteurs  d'eau. 
La  chute  de  l'I.  R.  avec  l'âge  suit  de  près  la  chute  de  la  valeur  du  taux  de 
croissance  relative,  ce  qui  indique  un  rapport  étroit  entre  le  facteur 
«  interne  »  de  la  respiration  et  le  facteur  interne  de  la  croissance.  —  H.  de 
Varignv. 

a)  Jameson  (H.  Lyster).  —  La  perle  japonaise  artificiellement  provoquée. 
—  Il  s'agit  des  perles  Mikimoto.  Celui-ci,  en  189S,  a  commencé  par  mettre 
sur  le  marché  des  demi-perles,  excroissances  perlières  obtenues  en  insérant 
un  noyau  de  nacre  entre  le  corps  de  l'huître  et  la  coquille,  l'huître  se  char- 
geant de  le  recouvrir  d'un  revêtement  de  nacre.  Ce  n'était  là  que  la  répé- 
tition d'expériences  chinoises  et  de  celles  de  Linné.  Ces  perles  de  culture 
étaient  de  faible  valeur  commerciale.  Mikimoto  annonça  en  1912  avoir 
obtenu  mieux,  des  perles  complètes  non  attachées  à  la  coquille.  Et  la  fabri- 
cation de  ces  perles  a  pris  de  l'importance. 

On  demande  si  ce  sont  de  vraies  perles  et  si  on  peut  les  distinguer  des 
naturelles?  La  distinction  est  facile  à  faire,  en  coupant  la  perle  en  deux. 
La  perle  naturelle,  saut' les  cas  rares,  où  il  existe  un  noyau  étranger,  recon- 
naissable  (grain  de  sable  par  exemple),  consiste  en  couches  concentriques, 
de  degrés  de  transparence  divers.  La  perle  Mikimoto  ressemble  à  la  natu- 
relle par  les  couches  périphériques,  mais  le  centre  consiste  en  un  fragment 
de  nacre  en  couches  parallèles,  planes. 

Comment  ces  perles  sont-elles  obtenues?  Le  brevet  l'expose.  A  une  huître 
perlière  on  enlève  la  coquille  et  sur  l'épiderme  sécréteur  de  nacre,  de  co- 
quille, on  pose  un  noyau  en  nacre.  L'épiderme  est  ensuite  disséqué  sur 
place,  rabattu  sur  le  noyau  en  forme  de  sac,  ligaturé,  puis  coupé,  et,  avec 
son  contenu  transplanté  chez  une  autre  huître,  et  inséré  dans  ses  tissus 
sous-épidermiques.  On  enlève  alors  la  ligature,  certains  astringents  sont 
appliqués  à  la  plaie  et  l'huître  est  remise  à  l'eau  pour  y  passer  quelques 
années  durant  lesquelles  un  revêtement  perlier  suffisant 'se  forme  sur  le 
noyau  introduit.  L'opération  est  délicate.  Ce  n'est  pas  la  présence  du  corps 
étranger  irritant,  qui  détermine  la  formation  de  la  perle,  mais  celle  d'un 
sac  clos  d'épiderme  sécréteur  de  coquille  dans  les  tissus  sub-épidermiques 
de  l'huître,  d'un  sac  d'épiderme  qui  n'est  pas  continu  avec  la  surface  épi- 
dermique  sécrétante  formant  la  coquille.  Sans  ce  sac  épidermique  introduit 
par  transplantation,  ou  sans  l'excitation  spécifique  due  à  un  parasite,  ou 
sans  quelque  cause  qui  échappe  encore  (dans  le  cas  de  la  perle  de  Ceylan) 
aucun  corps  irritant  introduit  dans  la  coquille  ou  les  tissus  ne  peut  devenir 
le  noyau  d'une  perle.  En  1912,  J.  a  montré  que  la  plupart  des  perles 
n'ont  pas  de  noyau  étranger  reconnaissable.  Au  point  de  vue  biologique  il 


ONTOGENESE.  155 

y  a  deux  classes  de  perles.  Il  y  a  les  cloques  (Misters),  excroissances  de 
l'intérieur  de  la  coquille  qui  se  sont  formées  pour  boucher  les  trous  faits 
par  des  animaux  perforants  ou  recouvrir  des  corps  étrangers  (sable.  Fieras- 
fer,  petits  crabes),  ou  des  noyaux  introduits  expérimentalement  :  Sur  une 
pareille  cloque,  l'épidémie  forme  une  petite  poche  se  continuant  avec 
l'épithélium  sécréteur  de  coquille.  Il  y  a  les  perles  formées  dans  un  sac  clos 
d'épiderme  sécréteur  de  coquille,  inclus  dans  les  tissus,  et  dont  la  surface 
secrétrice  de  nacre  ne  se  continue  pas  avec  l'épiderme  formant  la  co- 
quille même.  Une  cloque  est  toujours  plus  ou  moins  hémisphérique  et  de 
tous  côtés  se  continue  avec  la  substance  coquillière  ;  la  perle  est  sphérique, 
à  couches  déposées  concentriquement,  dont  la  substance  ne  se  continue 
nulle  part  avec  celle  de  la  coquille.  Il  se  peut  qu'une  perle  soit  expulsée,  et 
plus  ou  moins  ensevelie  dans  la  coquille,  formant  le  noyau  d'une  cloque, 
mais  on  peut,  en  ce  cas,  les  séparer  par  dissection  des  couches  coquillières 
déposées  sur  elle. 

La  perle  Mikimoto  est  une  véritable  perle  :  la  seule  différence  est  qu'elle 
contient  un  noyau  étranger  plus  gros  qu'aucun  noyau  normal.  On  pourrait 
toutefois  réduire  les  dimensions  du  noyau,  peut-être  le  supprimer  après 
avoir  greffé  le  sac  dans  les  tissus.  De  la  sorte  on  diminuerait  la  transparence 
plus  grande,  des  perles  Mikimoto.  Peut-on,  sans  l'ouvrir,  reconnaître  la 
perle  Mikimoto?  Il  semble  que  non.  On  voit  bien  qu'elle  est  du  Japon  et 
non  de  Ceylan  ou  d'Australie  :  mais  c'est  tout.  Pourra-t-on  par  l'ultra-violet 
ou  la  lumière  polarisée  distinguer  une  perle  Mikimoto  d'une  perle  japo- 
naise naturelle?  Ce  sera  à  voir.  En  tout  cas  il  semble  bien  que  par  une 
modification  du  procédé  on  puisse  faire  en  sorte  que  rien  ne  distingue  la 
Mikimoto  de  la  japonaise  naturelle.  Et  il  n'y  aurait  rien  de  surprenant  à  ce 
que  la  méthode  Mikimoto  s'acclimatât  à  Ceylan,  en  Australie,  partout  où 
existe  une  industrie  perlière.  Cela  ne  va  pas  sans  vexer  beaucoup  de 
marchands.  —  H.  de  Varigny. 

Wingrave  (Hyatt)  et  Jameson  (H.  Lyster).  —  La  perle  japonaise 
provoquée  artificiellement.  —  D'après  W.,  la  perle  se  trouve  souvent 
dans  le  corps  humain,  dans  les  papillomatomes  cutanés  et  muco-cutanés, 
dans  les  amygdales,  méninges,  le  thymus,  la  thyroïde.  Les  plus  superficielles 
se  kératinisent;  les  profondes  sont  souvent  calcifiées.  Toute  perle,  ostréaire 
ou  humaine  débute  par  des  cellules  en  forme  de  colonne  et  subit  des 
changements  métaplastiques.  Celles  de  la  verrue  deviennent  cornées, 
celles  de  l'huître  se  calcih'ent.  Chez  l'huitre,  les  changements  histologiques 
sont  affaires  de  degré  :  il  n'y  a  pas  différence.  Dans  les  deux  cas  la  perle 
est  une  formation  morbide  due  à  une  irritation.  La  verrue,  il  est  vrai, 
peut,  dit-on,  devenir  maligne  :  elle  peut  croitre  trop  vite  et  tuer  son  hôte. 
Il  serait  intéressant  de  savoir  si  les  perles  en  font  autant.  L.  J.  rap- 
pelle que,  dès  1902,  il  a  fait  remarquer  les  ressemblances  entre  les  perles 
et  les  formations  parfois  trouvées  dans  les  tumeurs  épidermoïdes  et  les 
kystes  atheromateux.  Une  perle  est  comparable  à  une  boule  de  cellules 
épithéliales  desquamées  disposée  concentriquement,  à  ceci  près  que  la  perle 
est  faite  non  de  cellules,  mais  de  sécrétions  de  la  surface  des  cellules.  Le 
sac  épidermique  où  se  forme  la  perle  ne  surgit  qu'en  certaines  circons- 
tances données,  sans  la  stimulation  d'un  parasite  chez  la  moule  comes- 
tible. Un  sac  se  forme  autour  du  parasite,  et  quand  celui-ci  meurt  ou  s'é- 
chappe, une  perle  s'y  forme.  L'irritation  doit  être  chimique,  probablement 
spécifique.  Certaines  larves  ne  provoquent  pas  la  formation  de  perles. 
Dans  le  cas  des  perles  Mikimoto  (ou   Alverdes)  l'excitant  est  représenté 


156  L'ANNEE  BIOLOGIQUE.     • 

par  une  transplantation  de  tissu.  Parfois  la  perle  fine  renferme  un  grain 
de  sable  ou  d'autres  corps.  Mais  en  ce  cas  le  processus  semble  avoir  com- 
mencé par  la  formation  d'un  sac  qui,  peut-être,  s'est  formé  autour  de  spores 
d'un  protozoaire.  Si  le  sac  s'ouvre,  il  peut  y  entrer  des  corps  étrangers 
autour  desquels  se  formera  une  perle. 

Pour  L.  J.  le  développement  dans  les  tissus  des  sacs  perliers  tient  soit 
à  des  parasites,  soit  à  des  conditions  particulières,  locales.  L'huitre  de 
Ceylan  qui  est  perlière  dans  le  golfe  de  Manar  l'est  rarement  dans  le  port 
de  Trincomali.  Les  moules  perlières,  Margaritana  et  Anodonte  ont  aussi 
une  distribution  très  locale.  La  cause  est  probablement  quelque  parasite 
unicellulaire  à  distribution  locale  aussi.  Il  serait  intéressant  de  transplanter 
des  Margaritifera  de  bancs  où  la  production  perlière  est  faible  aux  bancs  où 
elle  est  élevée.  On  déménage  des  huîtres  pour  les  engraisser,  on  les  démé- 
nagera peut-être  un  jour  aussi  pour  en  tirer  plus  de  perles.  —  H.  de 
Varigny. 

b)  Jameson  (H.  Lyster).  —  Perles  de  culture  japonaises.  —  Protestation 
contre  des  avis  commerciaux  d'où  il  résulterait  que  la  perle  de  culture 
obtenue  par  insertion  de  matière  étrangère  dans  l'huître  empêche  de  mettre 
celle-ci  à  côté  de  la  perle  produite  naturellement  et  ajoutant  que  les  perles 
de  culture  se  distinguent  des  perles  de  Ceylan.  La  première  proposition  est 
absurde.  La  valeur  d'une  perle  est,  non  dans  son  noyau,  mais  dans  sa  péri- 
phérie. La  seconde  est  essentiellement  commerciale,  tout  en  étant  vraie. 
La  perle  de  Ceylan  se  distingue,  à  la  lumière  ultra-violette,  de  la  japo- 
naise, tant  naturelle  que  de  culture.  Les  nacres  sont  différentes.  En  réalité, 
le  commerce  s'efforce  de  discréditer  la  perle  japonaise  en  faveur  de  la 
cingalaise.  Cela  n'a  aucun  intérêt  scientifique.  —  H.  de  Varigny, 

Russ  (S.),  Chambers  (H.)  et  Scott  (G.  M.).  —  Sur  l'action  locale  et 
générale  du  radium  et  des  rayons  X  sur  le  développement  des  tumeurs.  —  Il 
ne  semble  guère  possible  de  réaliser  l'irradiation  uniforme  d'une  tumeur 
volumineuse  chez  l'homme,  soit  avec  le  radium,  soit  avec  les  rayons  X.  Des 
petites  variations  par  rapport  à  la  dose  mortelle  sembleraient  sans  impor- 
tance, mais  si  la  quantité  de  radiation  atteignant  les  parties  excentriques  de 
la  tumeur  devenait  assez  faible  pour  constituer  une  petite  dose,  l'effet  sur 
les  cellules  malignes  pourrait  être  de  les  stimuler  au  lieu  de  les  détruire.  Si 
l'on  considère  le  corps  dans  l'ensemble  il  parait  clair  que  les  grandes  doses 
généralisées  diminuent  la  résistance  normale  à  la  croissance  des  tumeurs. 
Le  résultat  est  complètement  opposé  quand  on  administre  de  très  petites 
doses  généralisées,  à  intervalles  fréquents  :  il  paraîtrait  donc  rationnel  de 
compléter  l'irradiation  intensive  locale  de  la  tumeur  par  une  irradiation 
généralisée  faible  du  sujet,  en  prenant  garde  de  ne  pas  exposer  les  cellules 
de  la  tumeur  à  cette  irradiation.  —  H.  de  Varigny. 

b)  Wells  (B.  W.).  —  Evolution  des  galles;  interprétation  nouvelle.  — 
D'habitude  on  considère  les  cécidies  comme  des  réponses  à  des  excitations 
spécifiques,  établissant  un  rapport  causal  entre  des  différences  spécifiques 
de  la  plante  porte-galle.  Adoptant  la  classification  de  Kuster  en  kataplasmas 
(galles  de  caractère  indéfini)  et  prosoplasmas  (de  caractère  défini),  et 
l'opinion  de  Cook  que  l'insecte  a  son  influence  dans  le  processus,  W.  pro- 
pose une  interprétation  nouvelle.  Elle  suppose  que  les  prosoplasmas  déri- 
vent des  kataplasmas.  L'évolution  kataplasmique  implique  une  inhibition 
progressive  de  la   différenciation   normale   de   la   plante  jusqu'à  ce   que 


ONTOGENESE.  157 

l'homogénéité  soit  atteinte.  Ce  n'est  qu'après  achèvement  de  l'évolution 
kataplasmique  que  peut  commencer  l'évolution  prosoplasmique  avec  pro- 
duction de  nouvelles  formes  et  orientations  de  tissus.  Au  point  de  vue  de  la 
différenciation  végétale,  il  y  a  d'abord  mouvement  régressif  (kataplasmique) 
puis  mouvement  progressif  (prosoplasmique),  mais  au  point  de  vue  de  l'ani- 
mal la  série  est  progressive  d'un  bout  à  l'autre.  Un  corollaire  de  cette  inter- 
prétation est  que  l'animal  peut  non  seulement  inhiber  l'expression  des  carac- 
tères de  la  plante,  mais  en  introduire  de  nouveaux  :  l'évolution  des  galles 
d'origine  animale  (300  cécidies)  se  rattache  essentiellement  à  l'animal,  t— 
H.  DE  Varigny. 

y)  Facteurs  de  l'ontogenèse. 

Fischel  (A.).  —  Sur  le  développement  normal  et  anormal  de  l'œil.  —  1.  A 
propos  de  la  nature  des  ébauches  optiques  primitives  et  de  leur  situation,  des 
causes  de  la  cyclopie  et  de  ses  p?°ocrssus  morphogénétiques .  — ■  77.  Sur  les  fac- 
teurs du  développement  du  cristallin.  —  Des  larves  de  Salamandra  maculosa 
ont  présenté  diverses  anomalies  de  la  région  antérieure  de  la  tète,  et  plus 
spécialement  de  l'organe  olfactif  et  de  l'appareil  optique.  On  peut  ranger 
ces  cas  en  une  série  progressive  montrant  une  tendance  de  plus  en  plus 
marquée  à  la  coalescence  des  yeux,  en  même  temps  qu'une  réduction  pro- 
gressive des  fosses  nasales,  avec  fusionnement  de  leurs  cavités.  Le  terme 
ultime  de  cette  série  est  représenté  par  un  cas  de  cyclopie  véritable  avec 
vésicule  optique  et  cristallin  unique  ;  l'appareil  olfactif  est  alors  réduit  à  une 
vésicule  épithéliale  adjacente  à  l'œil,  et  dont  la  cavité  peut  ou  bien  commu- 
niquer par  les  choanes  avec  le  pharynx,  ou  même  être  close  de  toute  part. 
Toutes  ces  dispositions  s'expliquent  assez  aisément  en  admettant  une  défi- 
cience des  matériaux  formateurs  de  la  région  interoculaire.  Elle  donnerait 
lieu  à  des  malformations  des  fosses  nasales,  et  entraînerait  secondairement 
le  fusionnement  partiel  ou  total  des  vésicules  optiques.  F.  voit  donc  dans 
ces  faits  une  confirmation  des  vues  de  Spemann  et  une  réfutation  de  l'hypo- 
thèse de  Stockard,  en  ce  sens  que  les  ébauches  optiques  primaires  sont 
essentiellement  paires  et  séparées,  dans  la  paroi  du  prosencéphale  où  elles 
sont  situées,  par  un  territoire  neutre.  La  cyclopie  résulte  d'une  déficience 
portant  sur  les  cellules  de  ce  territoire;  c'est  là  l'anomalie  primordiale  qui 
entraîne  secondairement  le  fusionnement  des  vésicules  optiques.  Dans 
toutes  les  larves  étudiées,  la  malformation  optique  marche  de  pair  avec  une 
malformation  olfactive.  On  ne  comprendrait  pas  cette  corrélation  si  la  cyclopie, 
ou  les  cas  qui  y  tendent,  résultaient  simplement  d'une  différenciation  incom- 
plète d'une  ébauche  optique  primaire  et  impaire.  F.  signale  également 
quelques  particularités  curieuses  concernant  le  cristallin.  Les  dimensions  de 
cet  organe  sont  strictement  proportionnées  à  celles  de  la  cupule  optique. 
Il  se  confirme  donc  que  la  prolifération  épiblastique  est  due  à  une  excitation 
qui  "part  de  cette  cupule,  et  qu'elle  se  produit  dans  toute  la  zone  où  l'épi- 
blaste  entre  en  contact  avec  la  vésicule  optique  secondaire.  —  A.  Dalcq. 

a)  Biataszewicz  (K.).  —  L'influence  de  la  pression  osmo tique  sur  la  vitesse 
du  développement  des  embryons.  — *  Les  expériences  ont  été  faites  avec  les 
embryons  de  Strongylocentrotus  lividus,  Echinus  micro tuberculatus  et  Rana 
fusca.  L'auteur  a  noté  le  temps  au  bout  duquel  les  embryons  atteignent  un 
certain  stade  de  développement  dans  différentes  concentrations  d'eau  de 
mer  artificielle  (pour  les  oursins)  ou  de  glucose  (pour  la  grenouille).  La 
vitesse  du  développement  s'est  montrée  la  plus  grande  dans  les  liquides  isos- 


158  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

motiques  avec  le  milieu  extérieur  naturel  de  l'organisme.  Par  exemple, 
pour  Echinas  microtuberculatus  à  la  pression  osmotique  de  1°  96,  la  durée 
du  développement  jusqu'au  stade  blastula  avec  le  mésenehyme  primitif  est 
de  22  h.  7,  tandis  qu'à  la  pression  osmotique  de  1°  47  ou  de  2°  57  elle  est 
respectivement  de  42  h.  8  et  de  28  h.  2.  La  vitesse  relative  du  développe- 
ment r  --  -f-  (t0  étant  la  durée  du  développement  à  la  pression  osmotique 

normale,  tn  à  la  pression  osmotique  modifiée)  est  de  0.530  pour  la  pression 
de  1°47,  de  1.000  pour  la  pression  normale  et  de  0.805  pour  la  pression 
de  2°  54.  Les  variations  de  la  pression  osmotique  dans  l'une  ou  dans  l'autre 
direction  causent  un  ralentissement  du  développement.  L'échelle  osmotique 
compatible  avec  la  vie  des  embryons,  ainsi  que  le  caractère  de  la  courbe 
exprimant  la  relation  entre  la  vitesse  du  développement  et  la  pression  osmo- 
tique du  milieu,  présentent  des  différences  caractéristiques  pour  les  espèces 
étudiées.  Les  limites  de  la  pression  osmotique,  dans  lesquelles  la  segmen- 
tation a  encore  lieu,  sont  beaucoup  plus  larges  pour  Echinus  microtubercu- 
latm (A  =  ±  0°  63)  que  pour  Strongylocentrotus  lividus  (A  =  ±  0°  57)  et 
pour  Rana  fusca  (A  =  -|-  0°  17).  Par  contre,  l'échelle  osmotique  relative  (la 
distance  qui  sépare  les  pressions  osmotiques  mortelles,  exprimée  en  pour- 
centage de  la  pression  optima)  est  plus  étendue  pour  les  embryons  de  gre 
nouille  (  +  38  %)  que  pour  les  oursins  (±  32  %).  Les  embryons  de  la 
grenouille  possèdent  la  faculté  de  s'adapter  à  des  variations  plus  étendues 
de  la  pression  osmotique  que  les  embryons  d'oursins.  Les  limites  de  la 
pression  osmotique  compatible  avec  la  vie  changent  au  cours  du  dévelop- 
pement des  embryons,  mais  dans  une  direction  inverse  pour  les  différentes 
espèces.  Ainsi,  les  embryons  de  grenouille  au  stade  de  huit  blastomères 
sont  tués  en  vingt-quatre  heures  par  une  concentration  de  glucose  corres- 
pondant à  la  dépression  0°  95  ;  une  concentration  mortelle  pour  la  gastrula 
est  déjà  celle  de  0°  57  A  et,  au  moment  de  l'éclosion,  une  concentration  de 
0°  43  est  déjà  mortelle.  Pour  Strongylocentrotus  lividus,  au  contraire,  les 
embryons  plus  âgés  supportent  des  variations  de  la  pression  osmotique 
beaucoup  plus  grandes  que  les  embryons  plus  jeunes.  —  J.  Zweibaum. 


LtSi  tératogcnèse 


Baldwin  (W.  M.).  —  The  arlifîcial  production  of  syringomyelocele  in  the 
tadpole  by  means  of  X-rays.  (Anal.  Record,  XXII,  N°  5,  20  décembre 
1921.)  [159 

Cotte  (J.).  —  Un  Strongylocentrotus  lividus  anormal.  (Bull.  Inst.  Océan. 
Monaco,  N°  370,  1-10,  1920.)  [Description  d'un 

Oursin  présentant  diverses  malformations,  dont  l'absence  totale  du  ra- 
dius I,  que  l'auteur  attribue  à  la  destruction  précoce,  par  traumatisme,  du 
groupe  :  ruban  nerveux-canal  radiaire  correspondant.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Foex  (Et.).  —  Les  relations  entre  la  Leptonëcrose  et  l'Enroulement.  (Bulî. 
Soc.  Path.  végét.  de  France,  VIII,  25-28,  1921.)  '  [160 

Hiroshi  (Ohshima).  —  Reversai  of  asi/mmetry  in  the  plutei  of  Echinus  mi- 
liaris.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  645,  168-177.)  [Etude 

détaillée  du  mode  possible  de  production  d'une   conformation  tératolo- 


LA  TERATOGKNESE.  159 

gique  par  suite  de    troubles  se  produisant  à  l'époque  où  se  forme  l'hy- 
drocèle,  suivi  de  quelques  remarques  de  Mac  Bride.  —   H.  de  Varigny 

Lloyd  (J.  H.).  —  Abnormalities  in  the  common  Frog.  (Proc.  Zool.  Soc.  Lon- 
don,  493,  1921.)  [Description  de  deux  Bana  temporaria  çf  dont 

l'une  possède  encore  la  veine  cardinale  postérieure  à  l'état  adulte  et  dont 
l'autre  ne  contient  qu'un  seul  testicule  hypertrophié.  —    R.  de  La  Vadlx 

Mangold  (O.).  —  Situs  inversus  bei  Triton.  (Arch.  f.  Entw.  Mech  ,  XLVIII, 
4  Heft,  505-517,  1921.)  [160 

Tur  (Jan).  —  La  cardiocèphalie  {nouvelle  forme  de  monstruosité  embryon- 
naire) et  la  morphoqènèse  delà  «  f'ovea  cardiaca  ».  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.. 
LV,  288-342,  4  pi.,  1921.)  [159 

Wilhelmi  (H.).  —  Experimentelle  Untersuchungcn  iiber  Situs  inversus  vis- 
cerum.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLVIII,  4  Heft,  517  à  533,  1921.)  [160 


2.  Tëratogénèse  expérimentale. 

Baldwin  (W.  M.).  —  La  production  artificielle  d'une  syringomyelocéle 
chez  le  têtard  au  moyen  de  rayons  X.  —  Ce  travail  fait  suite  à  deux  autres. 
Dans  un  premier  (Anat.  Record,  1915)  il  a  été  fait  usage  des  rayons  ultra- 
violets, sans  pouvoir  produire  une  malformation  exactement  semblable  au 
spina-bifida  de  la  tératologie  humaine.  Dans  un  second  travail,  l'agent 
employé  a  été  l'énergie  des  rayons  X,  qui  s'est  montrée  tout  aussi  efficace 
que  la  lumière  ultra-violette  pour  la  production  du  spina-bifida.  Le  présent 
mémoire  continue  le  second.  Il  a  porté  sur  cent  œufs  de  la  grenouille- 
bœuf,  qui  furent  irradiés  aux  stades  de  une  et  deux  cellules  ;  vingt-cinq 
donnèrent  des  résultats  positifs  et  offrirent  un  état  véritable  de  syringomyé- 
locèle.  Les  monstruosités  constatées  sur  les  coupes  consistèrent  surtout 
dans  une  dilatation  du  péricarde  et  des  vaisseaux  sanguins,  concomitante 
d'une  distension  du  tube  médullaire  siégeant  à  lunion  du  corps  et  de  la 
queue  et  du  rejet  des  myotomes  sur  le  côté.  —  A.  Prenant. 

3.  Tëratogénèse  expérimentale. 

Tur  (Jan).  —  La  cardiocèphalie  (nouvelle  forme  de  monstruosité  embryon- 
naire) et  la  morphogénèse  de  la  «  fovea  cardiaca  ».  —  L'auteur  décrit  sous  ce 
nom  une  monstruosité  nouvelle,  toujours  très  rare,  incompatible  avec  une 
vie  prolongée,  qu'il  a  observée  chez  plusieurs  embryons  de  poulet  après  30 
à  48  heures  d'incubation  ;  cette  anomalie  est  caractérisée  par  deux  processus 
simultanés  :  déplacement  de  l'ébauche  cardiaque  vers  l'avant,  au  delà  de  la 
tête  de  l'embryon,  soulèvement  du  bord  antérieur  de  la  plaque  nerveuse, 
qui  se  dirige  anormalement  en  haut  et  en  arrière.  La  monstruosité  apparaît 
dans  des  conditions  d'incubation  tout  à  t'ait  normales  ;  les  corrélations  intimes 
entre  les  ébauches  qui  entrent  en  jeu  restent  inconnues  et  la  cause  première 
de  cette  anomalie  échappe;  à  noter  fue  dans  certains  cas  le  premier  pro- 
cessus peut  se  produire  en  l'absence  du  second,  ce  qui  fait  croire  que  ce 
n'est  pas  le  refoulement  de  l'encéphale  vers  l'arrière  qui  provoque,  par 
action  purement  mécanique,  le  déplacement  du  cœur  vers  l'avant.  —  P. 
Rem  y. 


160  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mangold  (O.).  —  Situs  inversus  chez  le  Triton.  —  Chez  Triton  tœniatus 
et  chez  T.  alpestris,  on  peut  découvrir  dans  les  élevages  1  larve  à  situs  inver- 
sus pour  chaque  cinquantaine  de  larves  normales.  Au  "point  de  vue  anato- 
mique,  on  rencontre  d'ailleurs  toutes  les  transitions  entre  le  situs  inversus 
et  la  disposition  habituelle.  D'autre  part,  Spemann  et  Falkenberg  ont  précé- 
demment clivé  des  œufs  de  T.  tœniatus,  de  façon  à  obtenir  des  embryons 
jumeaux  ou  bicéphales.  Dans  ces  cas,  la  larve  provenant  de  la  moitié 
gauche  du  germe  est  normale  tandis  que  celle  provenant  de  la  moitié  droite 
présente  une  fois  sur  deux  un  situs  inversus.  Pour  tenter  de  trouver  une 
explication  de  ce  fait,  M.  a  séparé  de  façon  incomplète  les  deux  premiers 
blastomères  dans  de  nombreux  œufs.  Il  n'a  obtenu  par  ce  procédé,  sur 
155  larves,  que  5  cas  de  situs  inversus.  De  ce  résultat  plutôt  négatif,  M.  con- 
clut que  les  situs  inversus  obtenus  par  Spemann  et  Falkenberg  n'étaient  pas 
dus  à  un  remaniement  des  matériaux  de  la  moitié  droite  du  germe,  à  la  suite 
de  son  isolement  expérimental.  Il  préfère  admettre  que  l'ébauche  du  tube 
digestif  n'est  qu'incomplètement  «  représentée  »  dans  la  moitié  droite  de 
l'œuf,  et  qu'il  y  manque  un  élément  qui  n'est  présent  que  dans  la  moitié 
gauche.  C'est  dire  qu'en  principe  la  répartition  des  localisations  germinales 
de  l'hypoblaste  serait  asymétrique.  —  A.  Dalcq. 

Wilhelmi  (H.).  —  Recherches  expérimentales  sur  l'inversion  viscérale. 
—  Il  est  parfois  possible,  en  opérant  sur  la  morula  du  triton,  de  déterminer 
l'apparition  d'un  situs  inversus  en  enlevant  un  fragment  du  dos  de  la  larve, 
à  gauche  de  la  gouttière  médullaire.  W.  en  conclut  que  la  moitié  gauche 
de  la  larve  possède  en  propre  <>  quelque  chose  »  qui  fait  défaut  à  la  moitié 
droite.  C'est  la  présence  de  ce  facteur  qui  déterminerait  le  mode  de  crois- 
sance et  la  disposition  normale  des  diverses  parties  du  tube  digestif.  Son 
absence  entraînerait  au  contraire  l'inversion  totale  des  rapports  anato- 
miques.  —  A.  Dalcq. 

Foex  (Et.).  —  Les  relations  entre  la  Leptonécrose  et  V Enroulement.  — 
Étude  des  corrélations  entre  l'état  sanitaire  des  cultures  de  pomme  de  terre 
(au  point  de  vue  de  l'enroulement),  tel  qu'on  peut  le  déterminer  dans  le 
champ,  et  l'état  de  nécrose  du  liber,  déterminé  par  examen  microscopique. 
La  concordance  des  deux  ordres  de  déterminations  est  presque  parfaite.  Le 
moment  d'apparition  des  deux  séries  de  symptômes  ne  permet  pas  de  pré- 
ciser la  cause  de  la  maladie.  —  Plantefol. 


La  régénération 


Gœtsch  (W.).  —  Régénération  und  Transplantation  bei  Planarien.  I.  Teil. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.  XLIX,  3  u.  4  Heft,  359  à  383,  1921.)  [162 

Hertling  (H.).  —  Mitteilung  iiber  Augenexstirpation  und  Augenre génération 
bei  Triton  tœniatus.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLIX,  3  u.  4  Heft,  545  à  551, 
1921.)  [162 

a)  Kollmann  (Max).  —  Régénération  caudale  chez  les  Batraciens.  Régula- 
tion et  régénération.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1007,  1921.)  [161 

b) Régénération  caudale  chez  les  Ratraciens.   Un  facteur  réglant  les 


LA  REGENERATION.  161 

dimensions  de  la  partie  régénérée.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1046,  1921.) 

[161 

Mikhaïloff  (Serge).  —  Influence  de  l'ablation  des  centres  nerveux  sur  la 
régénération  des  orqanes  innervés  par  ces  centres.  (Bull.  Inst.  Océan.  Mo- 
naco, N°  376,  1-8,  1920.)  [162 

Sand  (Knud).  —  Yasectomie  pratiquée  chez  un  chien  dans  un  but  de  régéné- 
ration. (Soc.  Biol.,  LXXXV,  1201,  1921.)  ' 

[Description  d'un  cas  de  rajeunisse- 
ment chez  un  chien  vieux  et  fatigué  par  vasectomie  bilatérale.  —  H.  C. 

Taube  (E.).  —  Régénération  mit  Beteiliqunq  ortsfremden  Haut  bei  Tritonen. 
(Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLIX,  3  u.  4  Heft,*  269  à  316,  1921.)  [161 


a)  Kollmann  (Max).  —  Régénération  caudale  chez  les  Batraciens.  Régu- 
lation et  régénération.  —  Quand  on  sectionne  la  queue  de  têtards  de  cra- 
pauds, la  régénération  peut  se  faire  par  deux  processus.  Soit  néoformation 
ou  régénération  proprement  dite,  soit  régulation  ou  remaniement  de 
parties  encore  existantes.  En  s'attachant  à  dissocier  ces  deux  phénomènes 
et  à  délimiter  leur  rôle,  on  s'aperçoit  que  la  régénération  entrave  la  régu- 
lation :  si  la  première  est  empêchée  par  destruction  de  la  corde,  la  régula- 
tion est  totale,  la  queue  se  terminant  en  pointe;  au  contraire,  si  la  régé- 
nération peut  s'effectuer,  la  régulation  n'est  que  partielle,  la  queue  se 
terminant  par  oin  tronc  de  cône.  Inversement  il  est  possible  que  la  régu- 
lation puisse  inhiber  la  régénération  ;  quand  la  queue  est  amputée  par  deux 
sections  très  obliques,  c'est-à-dire  quand  la  régulation  est  acquise  d'emblée, 
il  n'y  a  pas   régénération.  —  H.  Cardot. 

b)  Kollmann  (Max).  —  Régénération  caudale  chez  les  Batraciens.  Un  fac- 
teur réglant  les  dimensions  de  la  partie  régénérée.  —  Un  des  facteurs  réglant 
le  volume  de  la  partie  régénérée  est  la  surface  de  régénération  ;  cette  sur- 
face de  régénération  est  généralement  plus  petite  que  la  surface  de  section, 
par  suite  de  la  contraction  de  la  blessure  et  de  la  régulation;  le  volume 
régénéré  est  intermédiaire  entre  le  volume  enlevé  et  le  volume  correspon- 
dant à  une  surface  égale  à  la  surface  de  régénération.  Il  résulte  de  ce  qui 
précède  que  la  régulation  inhibe  la  régénération.  —  H.  Cardot. 

Taube  (E.).  —  Greffes  cutanées  et  régénération  chez  les  Tritons.  —  T.  en- 
lève sur  une  certaine  longueur  la  peau,  de  coloration  foncée,  qui  recouvre 
la  patte  d'un  triton  et  remplace  cette  manchette  par  un  lambeau  de  peau 
prélevée  sur  la  paroi  ventrale  du  corps,  et  qui  est  donc  d'un  rouge  vif.  Au 
bout  d'un  certain  temps  le  greffon  commence  à  se  pigmenter  le  long  de 
ses  bords  et  prend  finalement  la  coloration  normale  de  la  région  où  il  est 
implanté.  Dans  d'autres  expériences,  T.  attend  le  moment  où  la  reprise  de 
la  greffe  est  certaine,  ainsi  qu'en  témoigne  l'observation  in  vivo  d'une  cir- 
culation active,  mais  où  la  coloration  est  encore  parfaitement  rouge.  Il 
sectionne  alors  le  membre  transversalement,  juste  au  milieu  de  la  man- 
chette. Comme  d'habitude,  le  segment  distal  se  régénère,  mais,  contraire- 
ment aux  prévisions  qu'on  aurait  pu  s'attendre  à  voir  se  réaliser,  le  revête- 
ment cutané  nouveau  n'est  pas  rouge  comme  l'était  la  peau  du  moignon  au 
moment  de  l'amputation  ;  il  a  au  contraire  la  coloration  normale  de  la  patte. 
l'année  biologique.  il 


162  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

T.  obtient  des  résultats  semblables  dans  les  cas  où  le  lambeau  cutané  a 
conservé  ses  connexions  avec  la  peau  de  la  région  ventrale.  Pour  réaliser 
ces  conditions,  il  taille  sous  l'abdomen  une  sorte  de  pochette  et  y  insère  le 
moignon  dénudé  d'une  patte  postérieure  ;  en  se  régénérant  le  membre  per- 
fore le  fond  de  la  poche,  d'où  émerge  un  pied  que  l'on  voit  se  couvrir  d'un 
tégument  de  pigmentation  sombre.  Ces  faits  confirment  que  la  régénéra- 
tion s'accomplit  aux  dépens  de  cellules  dédifférenciées,  et  montrent  que  la 
coloration  de  la  peau  est  en  rapport  avec  la  nature  des  organes  sous-jacents» 
—  A.  Dalcq. 

Hertling  (H.).  —  A  propos  de  l'extirpation  des  yeux  et  de  leur  régénéra- 
tion chez  Triton  tœnialus.  —  Cette  régénération  s'est  accompagnée  de 
l'apparition  de  nombreuses  cellules  pigmentées  dans  la  région  oculaire.  — 
A.  Dalcq. 

Mikhaïloff  (Serge).  —  Influence  de  l'ablation  des  centres  nerveux  sur  la 
régénération  des  organes  innervés  par  ces  centres.  —  L'auteur  étudie  la 
façon  dont  régénère  le  siphon  oral  dans  deux  lots  de  Ciona  intestinalis  : 
dans  le  premier  lot,  le  ganglion  nerveux  est  extirpé,  tandis  qu'il  est  laissé 
en  place  dans  le  second.  La  régénération  a  lieu  dans  les  deux  cas;  mais 
tandis  qu'elle -s'effectue  régulièrement  chez  les  Ascidies  normalement  inner- 
vées,'on  constate  que,  chez  les  animaux  privés  de  leur  ganglion,  les  divers 
tissus  prenant  part  à  la  formation  du  siphon  croissent  avec  des  vitesses- 
différentes.  L'épithélium  s'accroît  plus  vite  que  la  couche  conjonctive,  qui 
devance,  à  son  tour,  les  faisceaux  musculaires  sous-jacents.  L'auteur  conclut 
que  la  faculté  de  régénération  est  une  faculté  appartenant  en  propre  aux 
cellules  et  aux  tissus,  mais  qu'une  régénération  harmonique,  comportant  la 
croissance  synchrone  et  coordonnée  des  divers  tissus  qui  composent  un 
organe,  n'est  possible  que  grâce  à  l'innervation  d'un  ou  de  plusieurs  centres 
nerveux.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Goetsch  (W.).  —  Régénération  et  transplantation  chez  les  Planaires.  — 
Quand  on  sectionne  partiellement  une  planaire  dans  le  sens  de  la  longueur, 
en  laissant  intacte  la  région  céphalique,  les  deux  moitiés  du  corps  se  régé- 
nèrent et  l'on  voit  souvent  apparaître,  dans  l'angle  ouvert  en  arrière  qu'elles 
forment  en  s'écartant,  un  ou  deux  yeux;  ceux-ci  regardent  donc  vers  l'ex- 
trémité postérieure.  G.  s'attache  à  montrer  qu'il  ne  s'agit  pas  là  d'une 
hétéromorphose,  mais  que  ces  dispositions  bizarres  résultent  d'un  antago- 
nisme entre  la  tendance  au  fusionnement  des  régions  séparées  et  leur  effort 
de  régénération.  —  A.  Dalcq. 


lie  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires 

a)  Aron  (M.).  —  Siani/îcation  morphologique  du  tissu  glandulaire  endocri- 
nien du  testicule  des  Urodèles.  (C.  R.  Àc.  Se,  CLXXIV,  332,  1922.)      [167 

b) Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondaires  chez  les  Uro 

dèles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  709,  1922.)  [167 

Benoit  (J.).  —  Sur  les  conditions  physiologiques  relatives  à  la  parure 
nuptiale  périodique  chez  les  Oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  701, 
1922.)  [108 


LE  SEXE.  163 

Bridges  (G.  B.).  —  Triploid  Intersexes  in  Drosophila  melanogaster.  (Science, 
16  septembre,  252;  L921.)  [Etude  de 

la  constitution  de  femelles  particulières,  différentes  somatiquement  des 
femelles  diploïdes  et  triploïdes,  et  qui  sont  stériles.  Elles  apparaissent 
parfois  dans   la  progéniture  des   femelles  triploïdes.  —  H.  de  Varigny 

Calderwood  (W.  L.).  —  Sex  change  in  the  native  oyster.  (Nature,  27  oct. 
272,  1921.)  [165 

a)  Champy  (Ch.).  —  Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  chez  les 
Tritons.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  192,  1922.)  [166 

8)  —  —  Sur  les  conditions  de  la  genèse  de  l'harmozone  sexuelle  chez  les  Ba- 
traciens anoures.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  497,  1922.)  [167 

Cort  W.  W.).  —  Sex  in  thc  trematode  family  Schistosomidae.  (Science^ 
11  mars,  226,  1921.)  [Adopte  l'hypo- 

thèse que  le  sexe  est  déterminé   dans  l'œuf  fécondé.  —  H.  de  Varigny 

Courrier  (R.).  —  Sur  l'indépendance  de  la  glande  séminale  et  des  carac- 
tères sexuels  secondaires  chez  les  Poissons.  Etude  expérimentale.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXIV,  70,  1922.)  [166 

Lienhart  (R.).  —  Remarques  à  propos  du  sexe  des  œufs  de  poule.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXXXV,  1086;  1921.) 

[La  méthode  antérieurement  indiquée  par  l'auteur  et  basée  sur  le  poids 
des  œufs  n'est  applicable  qu'aux  races  de  poules  parfaitement  pures  et  non 
aux  races  obtenues  par  croisements  et  de  création  récente.  —  H.  Cardot 

a)  Orton  (J.  H.).  —  Sex  change  in  the  Native  Oyster  (0.  edulis).  (Nature, 
7  juillet,  586,  1921.)  [165 

b)  —  —  Is  Bisexualitg  a  f une  lion  of  motion?  (Nature,  29  septembre,  145, 
1921.1  [165 

c)  —  —  S  ex-manifestations  and  motion  in  Mollusks.  (Nature,  3  novembre, 
303,  1921.)  [Réponse  à  Robson,  discus- 
sion ;  mais  il  n'en  sort  pas  grand'chose  de  neuf.  Evidemment  la  thèse 
est  difficile  à  établir  :  les  exceptions  sont  nombreuses.  —  H.  de  Varigny 

d) An  Oyster-Spat  (1921)  with  mature  maie  sexual  -products.  (Nature, 

15  décembre,  500,  1921.)  [165 

Painter  (T.  S.).  —  The  \j-Chromosome  in  mammals.  (Science,  27  mai,  503, 
1921.)  [169 

Patterson  (J.  T.).  —  Sex  ratios  in  Platygaster.  (Amer.  Natur.,  LV,  180- 
183,  1921.)  [166 

a)  Robson  (G.  C).  —  Is  bisexuality  in  anima/s  a  function  of  motion?' 
(Nature,  13  octobre,  212,  1921.)  [166 

b)  —  —  Sex  manifestation  and  motion  in  Mollusca.  (Nature,  24  novembre, 
403,  1921.) 

[R.  maintient  ses  critiques  et  reste  sur  ses  positions.  —  H.    de  Varigny 

Stein  (Marianne)  und  Hermann  (Edmund).  —  Uber  hunstliche  Entwi- 
cklungshemmung  mdnnlicher  sehunddrer  Geschlechtsmcrkmalc.  (Arch.  f. 
Entw.  Mech.,  XLVIII,  4  Heft,  447-489,  1921.)  [168 

Weil  (A.).  —  Die  Korpermasse  der  Homosexuellen  als  Ausdrucksform  ihrer 
spezifischen  Konslitulion.  (Arch.  d.  Entw.  Mech.,  XLIX,  3  u.  4  Heft,  538- 
545,  1921.)  168] 


164  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Witschi  (E.).  —  Der  fJermaphrodismus  der  Frôsche  und  seine  Bedeutung 
fur  das  Geschlechtsproblem  und  die  Lettre  von  der  inneren  Sekretion  der 
Keimdrûsen.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLIX,   3  u.  4  Heft,  316-358,  1921.) 

[164 


Witschi  (E.).  —  L'hermaphrodisme  chez  la  grenouille  ;  sa  signification  au 
point  de  vue  du  problème  de  la  sexualité  et  de  la  théorie  du  rôle  endocrine 
des  glandes  génitales.  —  Des  cas  d'hermaphrodisme  ont  été  décrits  par  di- 
vers auteurs  chez  la  grenouille  adulte,  et  W.  en  a  lui-même  rencontré 
quelques-uns.  Il  considère  que  ces  anomalies  peuvent  s'expliquer  par  de 
légères  variantes  dans  le  processus  de  transformation  de  l'ébauche  géni- 
tale indifférenciée.  Ses  travaux  précédents  avec  ceux  de  Kusciiakewitsch, 
ont  en  effet  contribué  à  montrer  que  primitivement  la  glande  génitale  est 
toujours  du  type  ovarien,  et  que  ce  n'est  que  secondairement  qu'elle  subit, 
chez  les  individus  du  sexe  mâle,  des  remaniements  qui  en  font  un  testicule. 
En  général,  cette  différenciation  de  l'ébauche  sexuelle  s'accomplit  pendant 
la  première  année  ;  mais  on  conçoit  qu'elle  puisse  se  produire  plus  tardivement, 
et  même  rester  plus  ou  moins  incomplète  :  ce  serait  là  l'origine  des  herma- 
phrodites qui  ne  seraient  donc  que  des  formes  de  transition  entre  les  termes 
normaux  de  l'évolution  sexuelle. 

Reprenant  l'étude  des  modifications  histologiques  observées  dans  les 
glandes  qui  se  différencient  dès  la  première  année,  W.  insiste  sur  ce  point 
que  le  phénomène  initial  est  un  bourgeonnement  des  cordons  sexuels  ; 
ceux-ci  donnent  naissance  à  des  éléments  auxquels  l'auteur  accorde  le  nom 
de  cellules  interstitielles;  elles  seraient  les  agents  actifs  des  bouleverse- 
ments qui  modifient  le  type  ovarien  que  l'ébauche  génitale  présentait  jus- 
qu'à ce  moment;  elles  interviendraient  dans  la  phagocytose  des  ovocytes  et 
contribueraient  ensuite  à  la  nutrition  des  spermatogonies.  Elles  auraient 
donc  une  fonction  véritablement  morphogénétique.  Quant  à  la  cause  qui 
fait  apparaître  à  un  moment  donné  ces  éléments  et  oriente  ainsi  l'évolution 
sexuelle  vers  le  sexe  mâle,  force  est  de  la  chercher  soit  dans  le  jeu  des  fac- 
teurs de  l'hérédité,  soit  dans  l'action  des  conditions  extérieures  telles  que 
le  froid,  la  chaleur,  la  surmaturation  des  œufs. 

En  ce 'qui  concerne  les  hermaphrodites  vrais,  ils  se  formeraient  donc  à  la 
suite  de  modifications  tardives  d'un  organe  génital  du  type  ovarien.  On 
connaît  mal,  jusqu'à  présent,  ce  qui  peut  advenir  des  animaux  chez  les- 
quels ces  phénomènes  s'accomplissent  au  cours  de  la  deuxième  ou  de  la 
troisième  année.  "W.  leur  attribue  les  cas  où  l'on  trouve  inclus  dans  le  tes- 
ticule un  certain  nombre  d'oeufs,  et  qui  réalisent  donc  un  mode  d'herma- 
phrodisme purement  glandulaire.  Une  fois  atteinte  la  quatrième  année,  il 
semble  que  le  remaniement  de  l'appareil  génital  ne  puisse  plus  être  que 
partiel.  Les  canaux  de  Muller  se  sont  en  effet  développés  déjà  de  longue 
date,  et  ils  ne  paraissent  susceptibles  que  d'une  régression  fort  incomplète. 
En  groupant  les  diverses  descriptions  publiées  sur  l'anatomie  des  grenouilles 
hermaphrodites,  on  constate  que  la  forme  la  plus  proche  du  type  mâle  pur 
possède,  à  côté  de  testicules  normaux,  des  canaux  de  Millier  très  reconnais- 
sablés,  quoique  minces  et  peu  circonvolués.  Persiste-t-il  en  outre  un  frag- 
ment plus  ou  moins  considérable  d'ovaire,  on  remarque  que  du  même  côté 
le  canal  de  Millier  est  de  calibre  plus  fort  et  montre  de  nombreuses  circon- 
volutions. Enfin,  dans  les  formes  moins  éloignées  encore  du  type  femelle,  on 


LE  SEXE.  165 

trouve  des  ovaires  et  des  trompes  d'aspect  normal,  mais  flanqués  en  surplus 
d'un  ou  deux  testicules  plus  ou  moins  rudimentaires. 

C'est  un  fait  certes  remarquable  que  cette  relation  nette  et  directe  entre 
le  degré  de  développement  de  l'ovaire  et  de  la  trompe  d'un  même  côté.  Au 
contraire,  les  caractères  secondaires  mâles,  et  notamment  le  développement 
des  vésicules  séminales  et  des  bourrelets  copulateurs  du  pouce,  sont  géné- 
ralement symétriques,  même  si  l'une  des  glandes  mâles  vient  à  faire  défaut. 
En  raison  de  ces  constatations,  qu'il  rapproche  des  cas  d'hybrides  en  mo- 
saïque décrits  chez  les  oiseaux,  W.  tient  pour  non  démontrée  toute  sécrétion 
par  les  glandes  génitales  d'une  hormone  douée  de  pouvoir  morphogéné- 
tique vis-à-vis  des  caractères  sexuels  secondaires.  Mais  s'il  oppose  ainsi  à 
des  idées  généralement  admises  une  négation  absolue,  il  admet  que  les  cel- 
lules interstitielles  exercent,  en  raison  de  leur  rôle  nourricier,  une  véritable 
action  morphogénétique  sur  la  différenciation  de  la  glande  génitale  mâle. 

—  A.  Dalcv. 

a)  Orton  (J.  H.).  —  Changement  de  sexe  chez  l'huître  indigène  (0.  Edulis). 

—  Ce  mollusque  commence  toujours  la  vie  comme  mâle  et  peut  devenir 
femelle  après  un  ou  deux  ans.  Après,  on  ne  sait  pas.  O.  a  cherché  à  savoir 
sur  des  huîtres  marquées  et  il  a  vu  une  huître  femelle  se  muer  en  mâle 
en  moins  d'un  mois.  —  H.  de  Varigny. 

Calderwood  (U.  L.).  —  Changement  de  sexe  chez  VhuUre  hâtive.  — 
On  trouve  des  morulas  de  spermatozoïdes  chez  les  huîtres  faisant  fonction 
de  femelles,  atteintes  du  mal  blanc  :  les  spermatozoïdes  sont  mûrs.  La  plu- 
part des  huîtres  toutefois  à  l'époque  reproductrice  fonctionnent  comme  mâles 
seulement,  sans  éléments  femelles  avancés,  sans  signes  d'un  changement 
rapide  de  sexe.  Si  l'on  n'admet  l'auto-fécondation  admise  par  Lacaze- 
Dutiiiers,  ce  qui  oblige  à  considérer  la  fécondation  comme  résultat  du 
passage  des  spermatozoïdes  dans  l'eau,  il  doit  évidemment  y  avoir  une  perte 
infiniment  plus  grande  des  éléments  mâles  que  des  femelles,  et  on  comprend 
l'existence  d'un  excès  de  mâles.  Il  semble,  d'après  Orton,  que  l'huître 
fonctionne  d'abord  comme  mâle  puis  comme  femelle.  Mais  est-ce  le  cas  à 
Plymouth?  Le  changement  annuel  de  sexe  pourrait  n'exister  que  chez  les 
huîtres  qui,  en  matière  de  sexe,  sont  femelles  de  façon  prédominante.  — 
H.  de  Varigny. 

—  d')  Orton  (J.  H.).  —  Jeunes  huîtres  (1921)  aux  produits  sexuels  mâles  mûrs. 

—  Ces  jeunes,  de  l'année,  contiennent  des  morulas  de  spermatozoïdes 
mûres,  à  l'âge  maximum  de  vingt-trois  semaines.  La  température  élevée 
semble  prédisposer  à  cette  condition.  C'est  là  une  indication  intéressante. 

—  H.  de  Varigny. 

6)  Orton  (  J.  H.).  —  La  bisexualité  est-elle  fonction  du  mouvement?  —  Claus 
a  fait  observer  que  l'hermaphroditisme  est  généralement  le  fait  d'animaux 
fixés  et  immobiles.  Cela  est  généralement  exact.  La  bisexualité  serait  un 
fait  primitif,  dû  à  la  vie  sédentaire.  Par  le  passage  à  la  vie  active  l'uni- 
sexualité  s'établirait.  Quelque  différence  fondamentale  existe-t-elle  entre  les 
formes  sédentaires  et  les  actives?  On  n'en  voit  pas.  D'autre  part,  nulle 
explication  satisfaisante  n'a  été  fournie  de  l'hermaphrodisme  ou  de  la 
bisexualité.  Quel  rôle  la  motilité  peut-elle  jouer  dans  l'affaire?  —  H.  de 
Varigny. 


166  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Robson  (G.  G.).  —  La  bisexualité  chez  les  animaux  est-elle  une  fonction 
du  mouvement?  Réponse  à  Grton.  —  On  peut,  comme  fait  à  l'appui,  compa- 
rer les  Streptoneures  aux  Euthyneures  parmi  les  Gastéropodes.  Les  premiers 
sont  presque  tous  bisexués,  les  derniers  hermaphrodites.  Or,  on  ne  peut  dire 
que  les  uns  soient  exclusivement  actifs  et  les  autres  exclusivement  pares- 
seux. Les  Pulmonés,  avec  leur  longue  estivation  ou  hibernation,  sont  plutôt 
plus  apathiques  que  les  Prosobranches.  D'autre  part  une  Àplysie  n'est  pas 
plus  apathique  qu'un  Buccin.  Beaucoup  d'hermaphrodites  sont  aussi  actifs 
que  les  autres  formes.  Il  ne  semble  donc  pas  que  l'idée  d'Qrton  se  soutienne 
solidement.  D'autre  part,  la  question  posée  est  intéressante.  Mais  il  y  a  des 
groupes  plus  apathiques  chez  qui  l'hermaphroditisme  devrait  être  la  règle, 
et  ne  l'est  pas.  D'autre  part,  l'activité  doit-elle  être  jugée  par  la  locomotion 
seule?  —  H.  de  Varigny. 

Patterson  (J.  T.).  —  Proportions  sexuelles  chez  Platygaster.  —  Platy- 
gaster Felti  est  un  Hyménoptère  à  polyembryonie,  qui  parasite  les  œufs  de 
deux  espèces  de  Cécidomyes  produisant  des  galles  sur  le  Cèdre  Sabina.  De 
chaque  œuf  de  l'Hyménoptère  sort  une  progéniture  plus  ou  moins  abon- 
dante, comprenant  environ  18  individus  en  moyenne  quand  la  larve  para- 
sitée est  celle  de  Iihopalomyia,  11  en  moyenne  quand  la  larve  parasitée  est 
celle  de  Walshomyia,  deux  fois  plus  petite  que  la  précédente.  D'une  façon 
globale,  les  femelles  prédominent  de  beaucoup  (86  %)  sur  les  mâles.  Ce  qui 
est  particulier,  c'est  que  la  progéniture  issue  d'un  œuf  unique  de  Platygaster 
n'est  pas  entièrement  du  même  sexe,  ainsi  qu'il  est  connu  dans  d'autres  cas 
de  polyembryonie,  mais  le  plus  fréquemment  renferme  les  deux  sexes  en 
nombre  variable;  certaines  combinaisons  (9  femelles  et  1  mâle)  sont  si  fré- 
quentes qu'elles  suggèrent  qu'un  mâle  unique  est  produit  à  un  moment 
particulier  de  la  polyembryonie  ;  non  pas  au  hasard,  mais  comme  le  résultat 
d'une  tendance  régulière  de  cellules  particulières  de  la  masse  embryonnaire, 
de  telle  sorte  que  seulement  un  ou  deux  mâles  apparaissent  dans  chaque 
lot  issu  d'un  même  hôte;  bien  entendu,  il  peut  y  avoir  des  irrégularités. 
L'auteur  suggère  qu'une  division  anormale  amenant  la  perte  d'un  chromo- 
some X  dans  un  des  premiers  blastomères  expliquerait  l'apparition  de  ces 
progénitures  mixtes,  car  une  telle  cellule  pourrait  être  l'origine  de  un  ou 
plusieurs  mâles.  —  L.  Cuénot. 

Courrier  (H.j.  —  Sur  l'indépendance  de  la  glande  séminale  et  des  carac- 
tères sexuels  secondaires  chez  les  poissons.  Etude  expérimentale.  — 
L'action  de  la  chaleur  modifie  la  glande  séminale  de  l'épinoche  et  lui  donne 
une  structure  comparable  à  celle  qu'elle  a  au  moment  du  frai  ;  mais  les 
caractères  sexuels  secondaires,  c'est-à-dire  la  pigmentation  rouge  de 
l'abdomen  et  la  sécrétion  muqueuse  des  cellules  rénales  n'apparaissent 
pas  et  ne  sont,  par  conséquent,  pas  conditionnés  par  la  glande  séminale  : 
ils  sont  liés  à  la  présence  des  cellules  interstitielles.  La  quantité  d'hormone 
sexuelle  capable  d'influencer  les  chromatophores  semble  moindre  que  celle 
qui  est  nécessaire  à  la  réaction  des  néphrocytes.  —  H.  Cakdot. 

a)  Ghampy  (Ch.).  —  Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  chez  les 
Tritons.  —  C.  pense,  contrairement  à  Aron,  que  ce  sont  les  cellules  sémi- 
nales et  non  les  'cellules  glandulaires  qui,  chez  les  Tritons,  conditionnent, 
par  leurs  sécrétions,  les  caractères  sexuels.  Les  expériences  d'ARON,  compor- 
tant un  traumatisme,  sont  peu  démonstratives,  car  la  crête  de  Triton  cris- 
tatus  peut  diminuer  sous  des   influences  diverses   :   captivité,   nourriture 


LE  SEXE.  1G7 

insuffisante,  etc.  Cotte  régression  est  même  parfois  accompagnée  d'un 
développement  de  tissu  glandulaire.  D'après  C,  la  parure  de  noce  apparaî- 
trait avant  ce  tissu,  et  si,  d'autre  part,  il  est  exact  qu'elle  régresse  en  mémo 
temps  que  lui,  et  après  la  disparition  des  spermies,  cela  tiendrait  à  ce  fait 
que  l'hormone  testicuiaire  survit  aux  spermies  qui  l'ont  produite,  et  reste 
peut-être  fixée  au  tissu  adipeux.  Au  surplus,  il  ne  faut  pas  considérer  les 
caractères  sexuels  en  bloc  :  l'aplatissement  vertical  de  la  queue  est  indé- 
pendant de  la  glande  génitale.  Quant  à  la  crête,  elle  renferme  :  1"  un  élé- 
ment stable,  influencé  par  la  castration  (ce  qui  est  contraire  à  la  théorie 
d'AKON,  puisque  le  tissu  adipeux  est  temporaire)  ;  2°  un  élément  variable, 
saisonnier  :  grand  développement  au  printemps.  —  R.  de  La  Vaclx. 

h)  Chàmpy  (Ch.).  —  Sur  les  conditions  de  la  genèse  de  l' ha rmozone sexuelle 
chez  les  Batraciens  anoures.  —  Chez  llana  (emporaria,  chez  laquelle  l'évolu- 
tion de  la  spermatogénèse  n'a  lieu  qu'en  été,  on  peut  constater  que  la  brosse 
copulatrice  des  membres  antérieurs  n'apparaît  que  lorsqu'il  y  a  des  sper- 
matozoïdes mûrs  dans  les  tubes  seminifères.  Par  contre,  sa  formation  est 
nettement  indépendante  de  la  présence  du  tissu  interstitiel,  des  cellules  de 
Sertoli  et  des  spermatogonies.  L'étude  des  espèces  présentant  plusieurs 
poussées  de  spermatogénèse  au  cours  de  l'année  a  confirmé  la  relation  exis- 
tant entre  l'apparition  de  la  brosse  et  la  "présence  de  spermatozoïdes  mûrs. 
Le  fait  est  particulièrement  net  chez  le  Discoglosse,  qui  d'ailleurs  ne  pos- 
sède pas  du  tout  de  tissu  interstitiel.  Ce  tissu  ne  secrète  donc  pas  l'harmo- 
zone  testicuiaire,  mais  l'on  peut  se  demander  si  celle-ci  est  élaborée  par  les 
spermatozoïdes,  ou  si  c'est  un  produit  secondaire  provenant  de  leur  résorp- 
tion ou  des  réactions  chimiques  complexes  qui  aboutissent  à  leur  genèse.  — 
R.  de  La  Vaulx. 

a)  Aron  (M..). — Signification  morphologique  du  tissu  glandulaire  endocri- 
nien du  testicule  des  Urodèles.  —  Le  tissu  glandulaire  du  testicule  des 
Urodèles  résulte  de  la  prolifération  et  de  la  transformation  des  cellules  de 
Sertoli  contenues  dans  les  cystes  à  spermies.  D'après  A.,  la  multiplication 
de  ces  éléments  nourriciers  serait  stimulée  par  l'état  de  vacuité  des  cystes, 
résultant  de  l'évacuation  physiologique  des  spermies.  Le-  processus  serait 
superposable  à  la  formation  du  corps  jaune  de  l'ovaire  chez  les  Mammi- 
fères. Au  cours  de  leur  évolution,  les  éléments  sertoliens  changent  de 
polarité  sécrétoire.  Servant  d'abord  à  la  nourriture  des  spermies  (rôle 
exocrinien),  ces  éléments  entrent  ensuite  en  rapport  avec  le  tissu  conjonctif 
et  les  vaisseaux  du  voisinage  dès  que  la  paroi  des  cystes  disparait.  A  ce 
moment,  ils  se  multiplient  activement,  se  chargent  d'enclaves  lipoïdiques, 
et  jouent  un  rôle  endocrinien  :  sécrétion  d'hormones  conditionnant  les  carac- 
tères sexuels.  Le  même  produit  de  sécrétion  servirait  donc  successivement 
à  la  nutrition  des  cellules  séminales  et  à  la  détermination  des  caractères 
sexuels. 

A.  est  ainsi  conduit  à  admettre  que  la  glande  interstitielle  des  autres 
Vertébrés  assume  simultanément  la  double  polarité  mise  en  jeu  alternati- 
vement chez  les  Urodèles.  Les  cellules  de  Sertoli  étant  désormais  trop 
différenciées  pour  abandonner  leur  rôle  purement  exocrine  d'éléments 
nourriciers,  ce  sont  les  cellules  interstitielles  qui  se  chargeraient  des  sécré- 
tions endocrines  ;  dé  plus,  elles  céderaient  une  partie  des  produits  de  leur 
activité  aux  éléments  sertoliens.  —  R.  de  La  Vaulx. 

b)  Aron  (M.).  — Sur  le  déterminisme  des  caractères  sexuels  secondaires  chez 


168  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  Urodèles.  —  L'auteur  répond  aux  critiques  de  Champy  et  maintient  son 
point  de  vue.  Chez  Molge  cristatus,  la  parure  de  noce  n'apparaît  pas  avant 
le  tissu  glandulaire  et  si  Champy  a  observé  le  contraire,  cela  tient  probable- 
ment à  ce  qu'il  s'est  adressé  à  une  autre  espèce,  chez  laquelle  les  caractères 
sexuels  sont  peut-être  de  nature  différente.  Il  se  peut  d'ailleurs  que  le  tissu 
glandulaire,  étroitement  localisé,  n'ait  pas  été  intéressé  par  les  coupes  exa 
minées  par  Champy.  L'auteur  a  toujours  tenu  compte  des  causes  d'erreur 
pouvant  provenir  de  l'action  des  traumatismes,  de  la  captivité  et  du  jeûne. 
—  R.  de  La  Vaulx. 

Benoît  (J.).  —  Sur  les  conditions  physiologiques  relatives  à  la  parure 
nuptiale  périodique  chez  les  Oiseaux.  —  L'auteur  a  fait  porter  ses  recherches 
sur  deux  espèces  d'Oiseaux  exotiques  :  Pyromelana  franciscana  et  Hypo- 
chera  chalybeata,  chez  lesquelles  les  mâles  ne  présentent  des  caractères 
sexuels  distinctifs  que  pendant  l'été.  L'étude  histologique  des  testicules, 
pratiquée  à  diverses  époques,  a  permis  de  constater  qu'il  y  a  une  corréla- 
tion étroite  entre  l'état  de  la  glande  interstitielle  et  le  développement  de  la 
parure  nuptiale.  C'est  au  moment  où  celle-ci  fait  son  apparition  que  les 
cellules  interstitielles  commencent  à  présenter  des  caractères  d'éléments 
glandulaires  (augmentation  du  volume  du  protoplasme  et  élaboration  des 
produits  de  sécrétion).  Par  contre,  les  tubes  seminifères  ne  reprennent  leur 
activité  que  lorsque  la  parure  de  noce  est  déjà  complètement,  développée. 
On  ne  peut  donc  leur  attribuer  le  déterminisme  des  caractères  sexuels 
secondaires.  Les  oiseaux  rentreraient  ainsi  dans  la  loi  générale  établie  pour 
les  Mammifères,  les  Poissons  et  peut-être  certains  Batraciens.  —  R.  de  La 
Vaulx. 

Stein  (Marianne)  et  Hermann  (E.).  —  Sur  l'arrêt  expérimental  du 
développement  des  caractères  sexuels  secondaires  dans  le  sexe  mâle.  —  Chez 
le  lapin,  le  rat  et  le  cobaye,  si  l'on  injecte  à  de  jeunes  mâles  un  extrait  de 
corps  jaune  ou  de  placenta,  on  observe  un  développement  de  la  glande 
mammaire  et  éventuellement  des  dérivés  du  canal  de  Millier,  notamment 
de  l'ut  crus  masculinus  du  lapin.  Au  contraire,  des  phénomènes  d'arrêt  du 
fonctionnement  et  du  développement  se  constatent  dans  les  glandes  géni- 
tales et  les  glandes  annexes  des  voies  d'excrétion.  En  ce  qui  concerne  le  tes- 
ticule, on  remarque  l'arrêt  de  la  spermatogénèse  et  un  développement  con- 
sidérable du  tissu  conjonctif  interstitiel,  avec  augmentation  du  nombre  de 
cellules  de  Leydig.  Les  glandes  annexes,  de  même  que  d'ailleurs  le  pénis, 
sont  en  général  d'un  volume  inférieur  à  la  normale.  Leur  muqueuse  est 
pourvue  d'un  épithélium  pluristratifié  et  la  musculeuse  est  envahie  par  des 
faisceaux  conjonctifs.  Il  y  a  donc  à  la  fois,  dans  les  glandes  génitales  et  dans 
les  voies  d'excrétion  dérivées  du  canal  de  Wolff,  hypoplasie  des  éléments 
nobles  et  hypertrophie  de  l'armature  conjonctive  de  ces  organes.  — 
A.  Dalcq. 

Weil  (A.).  —  Les  dimensions  corporelles  des  homosexuels,  en  tant  que  mode 
d'expression  de  leur  constitution  spécifique.  —  W.  a  constaté  chez  environ 
160  homosexuels  cf  et  Q  :  1°  un  allongement  des  membres  inférieurs  rela- 
tivement à  la  taille  du  sujet,  modification  rappelant  le  type  eunuchoïde; 
2°  une  altération  du  rapport  entre  les  dimensions  des  ceintures  pelvienne  et 
thoracique;  ce  rapport  tend  à  se  rapprocher  de  la  norme  ou  du  sexe.opposé; 
3°  l'absence  de  variation  du  rapport  entre  la  taille  et  la  longueur  des  bras. 


LA  CORRÉLATION.  169 

L'auteur  conclut  au  conditionnement  de  l'homosexualité  par  une  viciation 
de  certaines  sécrétions  internes.  —  A.  Dalcq. 

Painter  (T.  S.).  —  Le  chromosome  Y  chez  les  Mammifères.  —  Le  chro- 
mosome du  sexe  est  considéré  comme  étant  du  type  X — 0,  mais  pour  l'auteur 
le  type  X — Y  serait  plus  fréquent  qu'on  le  croit.  On  a  donné  Y— 0  pour  la  sari- 
gue :  P.  a  trouvé  X— Y.  Les  éléments  X  et  Y  sont  bien  reconnaissables  dans 
les  divisions  spermatogoniques  et  somatiques  à  cause  de  leurs  dimensions 
différentes.  A  la  première  division  de  maturation  les  éléments  X  et  Y  s'iso- 
lent aux  pôles  opposés  de  la  cellule,  et  dès  lors  moitié  des  spermatozoïdes 
possède  un  chromosome  Y  et  moitié,  un  X.  Le  nombre  diploïde  pour  la 
sarigue  (mâle  et  femelle)  est  de  22  et  non  de  17  ou  de  24  comme  on  l'a  dit. 
Chez  l'homme  (blanc  et  nègre)  on  trouve  chez  les  premiers  spermato- 
cytes  une  paire  de  chromosomes  pareille  au  chromosome  X— Y  de  la  sa- 
rigue. Chez  l'homme  X  et  Y  sont  de  tailles  différentes.  Le  nombre  di- 
ploïde est  très  voisin  du  chiffre  47  donné  par  Winiwarter.  P.  trouve  de 
45  à  48  (observations  faites  sur  des  testicules  d'hommes  castrés  judi- 
ciairement au  Texas).  —  H.  de  Varigny. 


La  corrélation 


Bell  (W.  Blair).  —  The  Corrélation  of  Function  :  toith  spécial  référence  to 
the  organs  of  internai  sécrétion  and  the  reproductive  System.  (The  British 
Médical  Journal,  12  juin  1920,  787-791.)  [169 

Ceni  (Cari).  —  Das  Gchirn  und  die  Nebennierenfunklion.  (Arch.  f.  Entw. 
Mech.,  XLIX,  3  et  4  Heft,  491-510,  1921.)  [170 

Hewer  (E.).  —  Functional  relation  between  the  reproductive  organs  and  other 
glands  of  internai  sécrétion.  (Brit.  med.  Journal,  N°  3087,  293,  28  février 
1920.)  [171 

Lapicque  (Louis).  —  Echanges  nutritifs  des  animaux  en  fonction  du  poids 
corporel.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1526,  1921.)  [170 


Bell  ("W.  Blair).  —  La  corrélation  de  fonction  et  les  rapports  particu- 
liers des  organes  à  sécrétion  interne  et  de  l'appareil  reproducteur.  —  Dans 
une  leçon  sur  les  glandes  endocrines,  après  des  considérations  générales 
sur  les  corrélations  de  fonction,  B.  étudie  plus  particulièrement  le  reten- 
tissement des  maladies  des  glandes  endocrines  sur  l'esprit,  le  corps  et 
l'appareil  reproducteur,  toutes  manifestations  intimement  liées  entre  elles. 
Il  aborde  ensuite  l'influence  des  organes  à  sécrétion  interne  sur  les  carac- 
tères sexuels  et  décrit  quelques  cas  curieux  et  très  intéressants  d'herma- 
phrodisme partiel  chez  la  femme  ;  il  insiste  sur  l'importance  qu'ils  peuvent 
avoir  au  point  de  vue  médico-légal  ;  il  rappelle  enfin  la  masculinisation  que 
produit  chez  la  femme  adulte  l'acromégalie  qui  résulte  d'une  hyperplasie 
ou  d'une  néoplasie  du  lobe  antérieur  de  l'hypophyse.  B.  étudie  ensuite  les 
troubles  gynécologiques  dus  aux  corrélations  des  sécrétions  internes,  et  leur 
pathologie.   Il  insiste  tout  particulièrement  sur  la  nécessité  de  laisser  les 


170  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ovaires  dans  toute  opération  pelvienne  ou,  si  c'est  impossible,  de  greffer  un 
ovaire,  même  infecté,  dans  la  paroi  musculaire  abdominale;  dans  quelques 
cas  il  a  pu  voir  ainsi  la  menstruation  reprendre  quelque  temps  après  l'opé- 
ration et  après  administration  d'extrait  d'ovaire  et  de  thyroïde.  Puis  il  aborde 
les  troubes  hypophysaires  ;  il  rappelle  les  travaux  de  Cdshing  et  de  Paulesco  ; 
il  rappelle  aussi  que  la  glande  pituitaire  régresse  d'une  façon  remarquable 
chez  les  animaux  hibernants  durant  l'hiver.  L'insuffisance  hypophysaire 
se  manifeste  par  la  dystrophie  adipeuse  génitale.  Après  compression  de  la 
tige  de  l'hypophyse  sur  l'animal,  B.  a  observé  de  la  somnolence,  de  l'obésité 
et  l'atrophie  totale  des  organes  génitaux.  Si  l'hypophyse  est  comprimée  par 
une  tumeur  artificielle  introduite  dans  le  crâne,  les  mêmes  symptômes  sont 
observés,  mais  si  l'hypophyse  est  irritée  par  le  voisinage  de  la  tumeur,  de  la 
glycosurie  et  de  l'amaigrissement  apparaissent. 

Sur  la  femme  l'insuffisance  hypophysaire  congénitale  se  manifeste  par  un 
défaut  d'activité  génitale,  un  utérus  infantile  et  une  selle  turcique  de  dimen- 
sions très  inférieures  à  la  normale.  Dans  les  lésions  acquises,  il  y  a  habi^ 
tuellement  un  élargissement  de  la  selle  turcique.  B.  signale  l'importance 
d'une  bonne  radiographie  de  la  région.  Dans  ces  cas  l'hémianopsie  est 
fréquente,  pouvant  aller  jusqu'à  la  cécité  complète  et  s'accompagner  de 
céphalie  persistante  et  violente.  A  côté  de  ces  signes  capitaux,  on  observe 
souvent  une  tolérance  considérable  aux  hydrates  de  carbone,  qui,  au  lieu 
d'être  éliminés,  sont  transformés  en  graisse  qui  se  dépose  dans  les  tissus  ; 
le  seuil  de  la  glycosurie  alimentaire  est  élevé;  enfin  la  réaction  thermique, 
moins  constante,  peut  être  intéressante  à  déceler  :  la  température,  au- 
dessous  de  la  normale  dans  l'insuffisance  hypophysaire,  peut  être  élevée  par 
une  injection  intra-musculaire  d'extrait  de  lobe  antérieur. 

Enfin,  B.  aborde  les  fonctions  thyroïdiennes  ;  il  rappelle  les  résultats 
différents  de  la  thyroïdectomie  chez  les  carnivores  et  les  herbivores,  et  les 
poussées  thyroïdiennes  chez  les  jeunes  filles  au  moment  de  la  menstruation; 
il  insiste  sur  l'action  de  l'extrait  thyroïdien  associé  à  l'extrait  d'ovaire  dans 
l'amamorhée.  11  préconise  les  rayons  X  dans  le  goitre  exophtalmique  et 
enfin  il  insiste  sur  la  nécessité  de  faire  le  diagnostic  des  insuffisances  glan- 
dulaires dès  l'apparition  des  petits  signes  d'insuffisance  légère,  alors  que  le 
traitement  est  facile  et  donne  de  bons  résultats.  —  Paul  Boyer. 

Lapicque  (Louis).  —  Echanges  nutritifs  des  animaux  en  fonction  du 
poids  corporel.  —  On  a  constaté  que  les  animaux  très  petits  ou  très  grands 
ont  une  dépense  supérieure  à  celle  indiquée  par  la  loi  des  surfaces  qui  n'est, 
ainsi,  valable  que  pour  les  animaux  de  taille  moyenne.  Mais  la  loi  s'applique 
exactement  dans  toute  la  série  des  homéothermes,  à  la  température 
ambiante,  variable  avec  chaque  espèce,  où  la  perte  de  chaleur  déterminée 
par  les  conditions  physiques  est  égale  à  la  production  de  chaleur  résultant 
de  l'entretien  de  la  vie.  Si,  au  contraire,  on  considère  toutes  les  espèces  à 
une  même  température,  la  loi  est  masquée  par  des  divergences  dans  la 
marge  delà  thermogénèse.  —  H.  Cardot. 

Ceni  (C).  —  Le  cerveau  et  l<i  fonction  surrénale.  —  L'extirpation  uni-  ou 
bilatérale  des  hémisphères  cérébraux  retentit,  chez  les  oiseaux,  sur  laglande 
surrénale.  A  une  hyperhémie  manifeste  succède  bientôt  un  état  de  surac- 
tivité organique,  tant  dans  la  substance  chromaffine  qui  dans  les  travées 
interrénales.  Le  parenchyme  et  le  stroma  conjonctif  s'hypertrophient  à  la 
fois,  de  nombreuses  mitoses  apparaissent,  tandis  que  l'altération  des  réactions 
tinctoriales  des  divers  types  cellulaires  semble  indiquer  une  modification 


LA  MORT.  171 

de  l'activité  sécrétoire.  L'examen  des  ganglions  sympathiques  de  la  surré- 
nale révèle  une  chromatolyse  marquée  de  leurs  neurones.  C.  considère  que 
c'est  là  la  lésion  primaire,  et  voit  dans  ses  résultats  l'indice  de  ce  que,  à 
l'état  normal,  le  sympathique  influe  sur  le  fonctionnement  de  la  surrénale, 
par  une  sorte  d'action  inhibitrice  qui  empêche  la  prolifération  des  éléments 
cellulaires  et  régularise  leur  sécrétion.  En  même  temps  que  cette  hyper- 
trophie surrénale  se  produit,  les  oiseaux  opérés  présentent  des  modifica- 
tions de  la  glande  génitale;  dans  l'un  et  l'autre  sexe,  la  lignée  germinal e 
dégénère  et  il  s'ensuit,  comme  c'est  la  règle,  un  développement  exubérant 
des  cellules  interstitielles.  Dès  lors,  on  pourrait  être  tenté  d'invoquer,  pour 
expliquer  l'hypertrophie  de  la  surrénale,  un  balancement  physiologique 
entre  cette  glande  et  la  lignée  séminale.  Il  n'en  est  rien,  car  si  l'on  réalise 
l'extirpation  des  hémisphères  chez  des  oiseaux  âgés  et  dont  la  glande  géni- 
tale est  déjà  en  involution,  on  retrouve  dans  les  surrénales  les  mêmes 
réactions  que  chez  les  sujets  plus  jeunes.  Tous  ces  phénomènes,  tant  du 
côté  des  surrénales  que  dans  les  glandes  génitales,  peuvent  d'ailleurs  n'être 
que  passagers,  et  l'on  observe  chez  certains  individus,  même  après  ablation 
totale  des  hémisphères,  une  restauration  progressive  et  parallèle  des  lésions 
décrites  plus  haut.  —  A.  Dalc<v>. 

Hewer  (E.).  —  La  relation  fonctionnelle  entre  les  organes  reproducteurs 
et  (Vautres  glandes  A  sécrétion  interne.  — Après  inoculations  de  préparations 
variées  de  substance  corticale  de  surrénale  chez  le  rat  blanc,  presque  tou- 
jours les  poils  se  mettent  à  pousser;  habituellement  la  robe  de  l'animal 
reste  soyeuse,  dans  quelques  cas  seulement  le  poil  devient  rude.  Habituelle- 
ment l'animal  conserve  une  bonne  santé.  Du  côté  du  thymus,  macroscopi- 
quement  on  n'observe  pas  de  variations  constantes,  microscopiquement  on 
observe  un  développement  vasculaire  anormal.  Du  côté  du  pancréas,  on 
constate  de  l'hypertrophie  des  ilôts  de  Langerhans,  mais  elle  est  inconstante  ; 
du  reste  la  distribution  et  les  dimensions  de  ceux-ci  son  très  variables 
chez  l'animal  normal.  Du  côté  des  surrénales,  pas  de  modifications  de 
volume,  la  substance  médullaire  est  histologiquement  normale,  mais  la 
substance  corticale,  la  zone  réticulaire  en  particulier,  est  anormalement 
vasculaire.  Sur  les  testicules  on  observe  une  dégénérescence  très  marquée 
paraissant  dépendre  de  la  durée  du  traitement  et  exactement  semblable  aux 
processus  de  dégénérescence  obtenus  par  l'action  des  rayons  X  à  doses  gra- 
duelles. Le  foie  et  la  rate  sont  normaux. 

Quand  les  animaux  sont  nourris  avec  de  la  substance  corticale  de  surré- 
nale desséchée,  on  observe  des  variations  au  cours  de  la  croissance.  Si  la 
surrénale  est  donnée  à  l'âge  de  4  semaines  et  demie,  le  rythme  de  la  crois- 
sance est  plus  faible  que  sur  les  témoins,  chez  le  mâle  et  la  femelle  si  la 
surrénale  est  donnée  plus  tôt  (3  semaines  à  3  semaines  et  demie)  ou  plus 
tard  (5  semaines  et  demie)  il  devient  plus  élevé.  —  Paul  Boyer. 


ïiîi  mort 


Erdmann  (Rhoda).  —  Bas  Yerhalten  der  Herzklappen  der  Reptilien  und 
M  animalier  in  der  Gewebekultur .  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLVIII,  4  Heft, 
571-620,   1921.)  [173 


172  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Jaques  (H.-E.).  —  A  Long-livedwoodborer.  (Science, 5  août,  114, 1921.)     [173 

King  (Helen  Dean).  —  A  comparative  Study  of  the  birth  morlality  inthe 
albino  rat  and  in  mari.  (Anat.  Record,  XX,  N°  4,  34  pp.,  1921.)  [172 

Ling  (A.-R.)  and  Nanji  (D.-R.).  —   On  the  longevilg  of  certain  species  of 
Yeast.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  648,  355-357.)  [173 

Roubaud  (E.).  —  Fécondité  et  longévité  de  la  Mouche  domestique.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXX1II,  1126,  1921.)  [173 


King  (Helen  Dean).  —  Etude  comparée  sur  la  mortinatalité  cliez  le  rat 
albinos  et  chez  V homme.  —  Des  statistiques  portant  sur  un  total  de  31.670 
rats  albinos  nouveau-nps  ont  montré  une  proportion  de  mort-nés  s'élevant 
à  1,3  %.  En  tenant  compte  de  certaines  erreurs,  on  peut  estimer  que  la 
mortinatalité  chez  le  rat  ne  dépasse  pas  2  %.  Les  statistiques  de  la  morti- 
nalité  humaine  évaluent  celle-ci  à  environ  4  %.  Il  n'existe  aucune  donnée 
sur  la  mortinatalité  chez  d'autres  mammifères.  Le  rapport  normal  des  sexes 
chez  les  rats  nouveau-nés  (mort-nés  compris)  est  d'environ  107  mâles  pour 
100  femelles;  chez  l'homme,  en  comprenant  les  mort-nés,  il  est  de  108  mâles 
pour  100  femelles.  La  proportion  des  mortinatalités  chez  le  rat  est  de 
129  mâles  pour  100  femelles;  les  statistiques  établissent  que  chez  l'homme 
la  différence  s'élève  à  130-140  enfants  mâles  pour  100  femelles,  l'excès  de 
mâles  mort-nés  étant  d'autant  plus  grand  que  la  naissance  est  plus  préma- 
turée. La  saison,  qui  ne  paraît  avoir  aucune  influence  sur  la  mortinatalité 
infantile,  influe  sur  la  mortinatalité  du  rat,  qui  est  plus  grande  en  automne 
qu'au  printemps,  sans  doute  à  cause  de  l'action  dévitalisante  de  l'été.  La 
mortalité  chez  les  jeunes  rats  durant  les  trois  premiers  jours  est  un  peu 
supérieure  à  la  mortinatalité;  de  même  chez  l'homme,  elle  est  de  5  %,  c'est- 
à-dire  de  1  ^supérieure  à  la  mortinatalité.  La  mortalité  postnatale  du  rat  est 
due  à  des  causes  accidentelles  qui  tendent  à  tuer  plus  de  femelles  que  de 
mâles;  chez  l'homme  elle  est  due  surtout  à  des  causes  prénatales  qui  sont 
plus  fatales  aux  garçons  qu'aux  filles. 

Les  facteurs,  responsables  pour  une  large  part  des  mortinatalités  dans 
l'espèce  humaine,  tels  que  maladies  infectieuses,  implantation  vicieuse, 
obstacles  mécaniques  à  l'accouchement,  ne  jouent  apparemment  aucun  rôle 
dans  la  mortalité  du  rat.  Ici  c'est  la  mauvaise  nutrition  qui  parait  respon- 
sable delaplupartdescas  de  mortinatalité  :  conditions  physiologiques  défec- 
tueuses et  âge  de  la  mère,  importance  de  la  portée,  etc. 

Tout  indique  que  chez  le  rat  comme  chez  l'homme  le  fœtus  mâle  est  plus 
faible  que  le  fœtus  femelle,  plus  prédisposé  à  subir  les  influences  prénatales 
pernicieuses.  Diverses  explications  ont  été  proposées  pour  rendre  compte  < 
de  la  plus  grande  faiblesse  du  mâle.  L'auteur  passe  en  revue  celles  de  Dù- 
sing  (1884),  Lillie  (1917),  Nichols  (1907)  et  fait  ressortir  leur  insuffisance.  Il 
est  disposé  à  admettre  l'hypothèse  d'une  différence  sexuelle  constitutionnelle 
due  à  une  structure  chromatique  différente  des  zygotes  mâle  et  femelle. 
D'après  les  récentes  recherches  sur  l'hérédité,  les  différences  sexuelles 
seraient  dues  à  la  dissemblance  chromatique.  Les  travaux  de  Guyer,  (1910), 
de  v.  Winiwarter  (1912)  sur  la  spermatogenèse  de  l'homme,  ceux  d'ALLEN 
(1918)  sur  la  spermatogenèse  du  rat  établissent  l'existence  de  deux  sortes  de 
spermatozoïdes  :  ceux  qui  contiennent  et  ceux  qui  ne  contiennent  pas  le  chro- 
mosome extra  ou  X  chromosome  ;  les  premiers  produisent  des  femelles,  les 


LA  MORT.  173 

seconds  des  mâles.  L'auteur  émet  l'hypothèse  que  la  plus  grande  richesse 
de  l'œuf  fécondé  en  chromatine  peut  rendre  compte  de  la  plus  grande  résis- 
tance des  femelles  aux  causes  de  destruction  et  de  leur  moindre  mortina- 
talité.  —  A.  Prenant. 

Roubaud  (E.).  —  Fécondité  et  longévité  de  la  mouche  domestique.  —  Éle- 
vée en  captivité,  à  20"  C,  la  mouche  domestique  est  susceptible  de  donner 
tous  les  4  jours,  à  partir  du  6e  ou  8e  jour,  une  ponte  pouvant  compter  120 
œufs.  Cette  activité  reproductrice  dure  70  jours  au  maximum.  La  fécondité 
dépend  étroitement  du  régime  alimentaire  :  fortement  accrue  à  la  suite 
d'une  alimentation  azotée  abondante,  elle  est  totalement  supprimée  par  un 
régime  exclusivement  composé  de  matières  sucrées.  Elle  est,  de  plus,  dimi- 
nuée dans  une  large  proportion  par  la  captivité,  qui,  en  raison  des  fréquentes 
lésions  auxquelles  elle  expose  les  ailes,  est  fort  préjudiciable  à  la  santé  de 
l'animal. 

Une  mouche  vivant  en  liberté  doit  pondre  en  moyenne  G00  œufs  en  40  ou 
00  jours.  En  estimant  que  les  générations  mettent  18  jours  à  évoluer,  on 
peut  calculer  que  du  1er  mai  au  30  septembre,  une  seule  mouche  aura  pu 
donner  naissance  à  plus  de  4.000  trillons  d'individus.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Jaques  (H.  E.).  —  Longévité  d'un  insecte  lignicole.  —  Il  s'agit  d'un 
Eburia  quadrigeminata  obtenu  d'une  larve  sortie  quelque  15  ou  20  jours 
avant  du  bois  d'une  étagère.  Or  l'étagère  a  au  moins  40  ans  d'âge.  La  larve 
serait  restée  là  ce  temps  [si  du  moins  elle  ne  vient  pas  d'un  œuf  pondu 
depuis].  —  H.  de  Varigny. 

Ling  (A.  R.)  etNanji(D.  R.).  — Sur  la  longévité  de  certaines  espèces  de 
levure.  —  En  1918  les  auteurs  reçoivent  8  cultures  de  levure  ayant  été 
données  par  Hansen,  en  1887  à  un  tiers  :  des  flacons  de  Freudenrich  con- 
tenant des  tampons  de  ouate  parfaitement  sèche,  étiquetés  par  Hansen.  Un 
peu  de  moût  sucré  stérile  est  introduit  dans  les  flacons  par  un  tube  latéral 
bouché  au  coton  ;  le  tout  est  mis  à  l'étuve  à  25°C.  Un  sédiment  se  produit, 
contenant  des  levures  qui  sont  cultivées.  Les  cultures  identifiées  par  la 
méthode  des  spores  de  Hansen  se  rapportent  aux  Sacch.  cerevisiae,  ellepisoi- 
deus,  Pastorianus,  exiguus,  et  Carlsberg  n°  2.  Quatre  de  ces  espèces  liqué- 
fient bien  la  gélatine  (cerevisiae,  Pastorianus,  ellepisoideus,  Carlsberg);  les 
autres,  non,  et  elles  tendent  à  pousser  en  profondeur.  Voilà  donc  des  levures 
vivant  après  34  ans.  Sous  quelle  forme  sont-elles  restées  vivantes?  Cellules 
de  repos  ou  spores?  On  ne  peut  dire.  Peut-être  comme  cellules  de  repos.  — 
H.  de  Varigny. 

Erdmann  (Rhoda).  —  Le  comportement  en  culture  des  valvules  cardiaques 
des  P,eptiles  et  des  Mammifères.  —  La  technique  de  Harrison-Carrel  a  été 
appliquée  à  la  culture  en  plasma  de  petits  fragments  tissulaires  provenant 
de  valvules  auriculo-ventriculaires  de  la  couleuvre  à  collier,  du  rat  et  du 
chat.  Il  se  ^produit  tout  d'abord  des  phénomènes  de  dédifférenciation;  les 
trousseaux  de  fibrilles  conjonctives  disparaissent  petit  à  petit  et  ne  laissent 
que  des  plages  encore  colorables  par  les  réactifs  du  collagène  ;  les  fibres 
élastiques  de  moyen  et  de  petit  calibre  se  fragmentent  en  des  particules  de 
plus  en  plus  petites,  qui  finalement  ne  se  peuvent  plus  déceler.  Il  ne  reste 
alors  qu'une  substance  fondamentale  imprégnée  de  collagène  et  d'élastine, 
traversée  par  quelques  grosses  fibres  élastiques  de  soutien,  qui  résistent 
pendant  des  semaines.  Mais  à  ces  processus  de  dédifférenciation,  qui  étaient 


174  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  prévoir  d'après  les  travaux  de  Champy,  succède  une  phase  de  redifféren- 
ciation. La  manifestation  initiale  de  cette  nouvelle  évolution  se  passe  dans 
les  noyaux  du  tissu  cultivé.  Ceux-ci  gonflent  et  paraissent  s'enrichir  en 
substance  chromatique.  Bientôt  ils  se  fragmentent  et  chacune  des  parcelles 
nucléaires  s'entoure  d'une  petite  zone  de  substance  fondamentale.  Ces  cel- 
lules rondes  proviennent  donc  en  définitive  des  cellules  préexistantes,  et 
leur  noyau  ne  se  forme  nullement,  comme  Grawitz  et  ses  élèves  l'ont  pré- 
tendu à  la  suite  de  recherches  du  même  ordre  que  celles-ci,  par  un  regrou- 
pement de  particules  chromatiques  éparses  dans  la  pièce  en  culture.  Bientôt 
d'ailleurs  ces  cellules  rondes  s'unissent  pour  constituer  un  nouveau  syn- 
cytium,  tandis  que  de  fines  fibrilles  élastiques  apparaissent  dans  leur 
cytoplasme.  La  formation  ultérieure  de  fibrilles  conjonctives  fines  paraît 
probable,  mais  E.  n'a  pu  réussir  à  les  colorer  électivement,  en  raison  de 
l'affinité  de  toute  la  masse  tissulaire  pour  les  colorants  du  collagène.  — 
A.  Dalcq. 


Physiologie  générale,  biochimie,  biophysique 

Achard  (Ch.)  et,  Feuille  (E.).  —  Le  choc  sapoprotéosique.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXV,  899,  1921.)  [In  vitro,  en  mélangeant  des  solutions  d'oléate  de 
soude  et  de  peptone  de  Witte,  il  y  a  formation  d'un  complexe  floculable. 
En  cherchant  à  étendre  ces  expériences  'in  vivo,  on  assiste  à  la  production 
d'un  choc  sapo-protéosique  se  présentant  sous  deux  aspects  suivant  l'or- 
dre des  injections  :  hémoglobinurie  simple  ou  mort  rapide.  —  H.  Cardot 

Anonyme.  —  Flight  of  flying-fishes.  (Nature,  18  août,  797,  1921.)  [195 

Anonyme.  —  Gold-coloured  teeth  of  Sheep.  (Nature,  11  avril,  249,  1921.) 

[198 

Baudys  (E.).  —  Die  Sporen  der  Getreidebrandpilze  sind  nicht  giftig.  (Zeit- 
schr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  24-27,  1921.) 

[Compte  rendu  d'expériences  faites  par  B. 
sur  des  souris  blanches,  des  lapins  et  sur  l'auteur  lui-même.  —  Plantefol 

a)  Bayeux  (Raoul).  —  L'insuffisance  respiratoire  aux  très  hautes  altitudes 
et  sa  correction  par  les  injections  sous-cutanées  d'oxygène.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  291,  1921.) 

[Quand  l'altitude  augmente,  le  débit  respiratoire  absolu  diminue,  mais, 
comme  le  montre  B.,  l'insuffisance  progressive  du  débit  peut  toujours 
être  corrigée  par  les  injections  sous-cutanées  d'oxygène.  —  H.  Cardot 

b) Le  pouvoir  réducteur  des  liquides  organiques  et  des  tissus  de  quel- 
ques animaux  marins.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  878,  1921.)  [182 

Benoît  (Albert).  —  Influence  des  températures  supérieures  à  100°  sur  les 
propriétés  oxydantes  du  sang  vis-à-vis  des  réactifs  colorés.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXV,  995,  1921.) 

[Le  pouvoir  oxydant  du  sang  n'est  pas  uniquement  sous  la  dépendance 
d'une  action  diastasique,  car  les  propriétés  oxydantes  ne  se  perdent  pas 
par  l'ébullition,  mais  seulement  à  partir  de  210°  à  220°.  —  H.  Cardot 

Bertrand  (Gabriel)  et  Vladesco  (R.).  —  Sur  les  causes  de  variation  de  la 
teneur  en  zinc  des  animaux  vertébrés  :  influence  de  l'âge.  (C.  R.  Ac.  Se, 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  175 

CLXXII,  768,  1921.)  [C'est  pendant  le  jeune  âge  que  la  teneur 

de  l'organisme   en   zinc  semble  présenter  un  maximum.  —  H.  Cardot 

a)  Bezssonoff.  —  Sur  l'action  antiscorbutique  de  la  pomme  de  terre  crue, 
broyée  et  intacte.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  92,  1921.) 

[L'action  antiscorbutique  de  la  pomme 
de  terre  crue,  pelée  et  intacte  est  comparable  à  celle  des  choux  ou  du 
pissenlit.  Mais  cette  action  est  diminuée  par  le  broyage.  —  H.  Cardot 

b) Du  •principe  antiscorbutique  dans  le  jus  de  pomme  de  terre  extrait 

en  présence  d'acides.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX1II,  417,  1921.)  [185 

Bierry  (H.)  et  Rathery  (F.).  —  Foie,  plasma  sanguin  et  sucre  protéidiàue. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1445,  1921.)  [182 

Blum  (Léon).  —  L'action  antiphlogistiquc  des  sels  de  calcium.  (C.  R.  Ac  Se 
CLXXIII,  1502,  1921.)  [201 

Blum  ^Léon),  Aubel  (E.)  et  Hausknecht  (R.).  —  Modification  de  la  com- 
position minérale  du  sang  et  des  humeurs  après  ingestion  de  chlorure  de 
calcium.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXY,  1159,  1921.)  [203 

Bond  (C.  J.).  —  Pathogenic  organisais  in  the  pollen  of  Flowers,  and  Disease 
in  Becs.  (Xature,  7  juillet,  584,  1921.)  [206- 

Boresch  iK.f  —  Ein  Falf  von  Eisenchlorose  bei  Cyanopliyceen.  (Zeits    f 
Bot..  XIII,  65-78,  1921.)  [184 

Buchanan  (P.).  — Muscular  Piezo-Electrieity.  (Nature,  10  novembre,  340. 
1921.)  [Le  courant  d'action  du  muscle  ne  peut  rien 

avoir  à  voir  avec  la  piézo-électricité,  car  il  atteint  son  maximum  souvent 
avant  tout  changement  mécanique.  Peut-être  trouverait-on  une  indication 
de  piézo-électricité  chez  les  plantes.  Des  cristaux  paraissent  jouer  un  rôle 
dans  les  changements  statiques  chez  Desmodium  gyrans  (PftysioL  Society. 
1905  (Buchanan),  et  Xature.  11  août  1921  (Steckbeck).  —  H.  de  Yarionv 

Busquet  (H.).  —  Le  paradoxe  du  potassium  sur  le  cœur  isolé  de  lapin.  (C. 
R.  Soc.  BioL,  LXXXY,  1142,  1921.)  [203 

Clayton  (H.  H.).  —  The  Flight  of  the  Fli/ing-fish.  (Nature,  4  août,  714, 
1921.)  [195 

Compton  (A.).  —  Studies  in  the  mechanism  of  Enzyme  action.  I.  Rôle  of 
the  reaction  of  the  médium  in  fixing  the  optimum  température  of  a  fer- 
ment. (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  642,  1-6.) 

[La  température  optima  de  tout  ferment  ou  de  toute  fonction  fer- 
mentative  dans  une  préparation  d'enzymes  donnée,  est  indépendante  de 
la  concentration  de  l'enzyme,  la  durée  de  l'action  et  la  réaction  chimique 
(ou  concentration  d'ions  H  du  milieu)  étant  constantes.  —  H.  de  Yarigny 

Couvreur  (E.)  et  Clément  (Hugues).  —  Essais  sur  l'élimination  des  colo- 
rants. (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXY,  1025,  1921.)  [186 

Dekhuysen  (C).  —  Sur  la  semi-perméabilité  biologique  des  parois  extérieures  - 
drs  Sipunculidés.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  238,  1921.)  [18a 

a)  Dembowski  iJan).  —  Dalsze  studja  nad  wyborem  pokarmu  u  Paramae- 
cium  caudatum.  (Suite  d'études  sur  le  choix  de  la  nourriture  chez  Para- 
maecium  caudatum.)  (Travaux  Labor.  de  BioL  Génér.  de  l'Institut  M.  Xen- 
cki.  (Soc.  des  Sciences  de  Varsovie,  I,  N°  2,  1921.)  [187 

b)  —  —  Wplyw  koncentracji  rawiesiny  na  liezbe  ulirorionych  ivodniczkow 
pokarmowych  u  Paramaecium  caudatum.  (In/lueiiee  de  la  concentration  des 


176  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

suspensions  sur  le  nombre  des  vacuoles  digestives  chez  Paramaecium  cauda- 
tum).  (Travaux  Labor.  de  Biol.  Génér.  Institut.  M.  Nencki.  (Soc.  des 
Sciences  de  Varsovie),  I,  N°  5,  1922.)  [188 

Dowell  (S.  T.).  —  The  change  in  the  fat  ofpeanut-fed  rabbits.  (Science, 
20  mai,  487,  1921.)  [185 

Doyon.  —  Action  anticoagulante  de  l'acide  nucléique  du  pancréas.  Stabilité 
et  caractères  du  plasma  nucléole.  (C.  R.  Ac.Sc,  CLXX1I,  134,  1921.)  [182 

Ehrlichowna  (Marja).  —  0  wplgwie  nasvietlania  grasicg  malemi  davkami 
promieni  Rôntgena.  (L'action  des  rayons  de  Rœntgen  de  faible  intensité 
sur  le  thymus).  (Trav.  Labor.  Neurobiol.  Institut  H.  Nencki,  Soc.  des 
Se.  de  Varsovie,  III,  N°  1,  1921.)  [200 

Everest(A.  E.)and  Hall(A.  J.).  —  Anthocyanines  and  Anlhocyanidines.  IV. 
Observations  on  :  a)  Anthocyan  colours  in  floirers,  and  b)  the  formation 
ofAnthocyans  in  Plants.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B.  644,  150-162.)  [199 

Faes  (H.)  et  Staehelin  (M.).  —  Sur  la  résistance  du  Hanneton  adulte  aux 
basses  et  hautes  températures.  (C.  R.  Àc.  Se,  CLXXIII,  01,  1921.) 

[Une  partie  des  animaux  soumis  pendant 
8  jours  à  des  températures  extrêmes  résistent,  pourvu  que  celles-ci  ne 
soient  pas  inférieures  à  —  8°  ou  supérieures  à  -j-  40°.  —  R".  de  La  Vaulx 

Fauré-Fremiet  (E.)  et  Girard  (Pierre).  —  Endosmose  électrique  des  cel- 
lules du  foie  chez  le  rat  blanc.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1140,  1921.)    [184 

Flandin  (Ch.)  et  Tzanek  (A.).  —  Anaphylaxie  active  aux  arsènobenzènes 
chez  le  Cobaye.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  993,  1921.)  [Par  la  tech- 

nique des  injections  intracardiaques,  F.  et  T.,  croient  pouvoir  conclure  à 
l'existence  de  l'anaphylaxie  active  aux  arsènobenzènes  chez  le  cobaye. 
Parmi  les  accidents  arsénobenzoliques,  l'épreuve  de  l'anaphylaxie  passive 
permet  de  reconnaître  ceux  qui  relèvent  de  l'anaphylaxie.  —  H.  Cardot 

Fosse  (R.)  et  Rouchelinan  (N.).  —  Sur  la  formation  de  l'urée  dans  le 
foie  après  la  mort.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX1I,  771,  1921.) 

[F.   et  R.,  montrent  que  le  foie  forme  de  l'urée  après  la 
mort,  mais  que  cette  propriété  est  abolie  par  le  chauffage..  —  H.  Cardot 

Gardner  (J.  A.)  and  Fox  (F.  W.).  —  On  the  origin  and  destiny  of  cholestérol 
in  the  organisms.  XII.  On  the  excrétion  of  sterols  in  Man.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B.  648,  358-367.) 

[La  conclusion  la  plus  importante  est  que,  puisque  le  choles- 
térol est  partie  intégrante  de  toutes  les  cellules  du  corps,  et  qu'il  y  a 
excédent  de  l'exportation  sur  l'importation,  il  doit  y  avoir  dans  le  corps 
quelque  organe  capable  de  produire  du  cholestérol  par  synthèse.  Quel 
est  cet  organe?  C'est  ce  que  recherchent  les  auteurs.  —  H.  de  Varfgny 

Gautrelet  (Jean).  —  Contribution  à  l'étude  des  réactions  vasculaires  et 
nerveuses  consécutives  à  l'injection  de  peptones,  à  l'aide  d'un  complexe 
colorant.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  915,    1921.)  [203 

Glaser  (R.  W.).  —  The  effect  of  the  concentration  of  nitrates  on  the  redu- 
cing  powers  of  bacteria.  (Proceed.  Nat.  Acad.  United  States,  VI,  N°  5, 
272-274.)  [207 

Gradmann  (H.).  —  Die  Bewegungen  der  Windepflanzen.  (Zeits.  f.  Bot., 
XIII,  337-393,  17  fig.,  3  pi.,  1921.)  [208 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  177 

Grenet(H.  ),  Drouin  (H.)  et  Caillard  (M.).  —  Etudes  de  quelques  réactions 
leucocytaires  consécutives  aux  injections  intraveineuses.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXII,  353,  1921.)  [201 

Grey  (E.  G.),  and  Young  (E.  G.).  —  Theenzymes  of  B.  coli  communis.  V.  a. 
Anaerobic  Growl/i  followed  by  anaerobic  and  aérobic  Fermentation,  b. 
The  Effects  of  Aération  during  the  fermentation.  (Roy.  Soc.  Proceed., 
B,  644,  135-149.)  [183 

Gunn  (J.  A.)  and  Heathcate  (R.  St.  A.).  —  Cellular  immunity  :  obser- 
vations on  natural  and  acquired  immunity  to  Cobra  Venom.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B,  643,  81-101,  1921.)  [205 

Harvey  (E.  Newton).  —  .1  fish  with  a  luminous  organ  designed  for  the 
growt  of  the  luminous  bacteria.  (Science,  1er  avril,  314,  1921.)  [196 

Hâtai  (S.)  and  Hamniet  (F.  S.).  —  Four  factors  causing  changes  in  the 
type  of  response  of  the  isotated  intestinal  segment  of  the  albino  rat  (Mus 
norvégiens  albinus)  to  sodium  carbonate.  (American  Journal  of  Physiology, 
LUI,  N°  2,  septembre  1920,  312-322,  5  fig.).  [201 

Hayhurst  (E.  R.).  —  A  possible  factor  in  the  increasing  incidence  of  qoi- 
ter.  (Science,  13  août,  130,  1921.)  [193 

Herring  (P.  T.).  — The  effect  of  the  thyroid-feeding  and  of  thyro-parathyroi- 
dectomy  upon  the  pituitrin  content  of  the  posterior  lobe  of  the  pitui- 
tary,  the  centro-spinal  fluid,  and  blood.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  643, 
102-107.)  [194 

Hill  (A.  V.).  —  The  Energy  involved  in  the  electric  change  in  muscle  and 
nerve.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  645,  178-183.) 

[Quantités  si  faibles  qu'il  ne  semble  pas  que.  la  propagation  de  la  réponse 
électrique  exige  une  provision  appréciable  d'énergie.  —  H.  de  Varigny 

Hubbs  (Cari  L.).  —  A  note  on  unilatéral  reactions  of  the  melanophores  of  the 
head  in  Fishes.  (Amer.  Natur.,  LV,  286-288,  1921.)  [L'auteur  rap- 

porte sans  les  expliquer  quelques  cas  où  les  chromatophores  d'une  moitié 
de  la  tète  sont  en  expansion,  ceux  de  l'autre  moitié  étant  fortement  con- 
tractés; le  phénomène  peut  être  permanent  ou  transitoire.  —  L.  Cuénot 

Jaeger  (Edmond).  —  Etude  pharmacodynamique  de  l'adrênalone.  Siège  de 
l'action  vaso-constrictive  et  effets  de  l'adrênalone  en  présence  de  diverses 
drogues  vaso-motrices.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  910,  1921.)  [193 

a)  Kayser  (E.).  —  Influence  des  radiations  lumineuses  sur  l'Azotobacter. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXX,  183,  1921.)  [186 

b) Influence  des  radiations  lumineuses  sur  VAzolobacter.  (Ibid.,  491.)  [186 

c) Recherches  sur  VAzotobacter.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  939, 1921.)  [187 

d) Influence  des  sels  d'urane  sur  le  fixateur  d'azote.  (C.   R.  Ac.  Se, 

CLXXII,  1133,  1921.)  [187 

'  e) Influence  de  la  matière  azotée  élaborée  par  VAzolobacter  sur  le  fer- 
ment alcoolique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1539,  1921.)  [187 
Kellaway  (C.    H.).    —  The  Effect  of  certain  dietary  deficiencies  on   the 
suprarenal  glands.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  642,  6-27.)                             [185 
Kohler  (Denise).  —   Variation  des  acides  organiques  au  cours  de  la  pigmen- 
tation anthocyanique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  709,  1921.)  [199 

a)  Kopaczewski  (W.).  —  La  tension  superficielle  et  la  suppression  du  choc 
par  l'hyposulfite  de  soude.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX1II,  451,  1921.)  [204 

l'année  biologique.  12 


178  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

h)  Kopaczenski  (W).  —  La  tension  superficielle  et  la  narcose.  (C.  R.  Ae  Se, 
CLXXIV,  321,  1922.)  [Les  expériences  de  K.  semblent  indiquer  un 

parallélisme  entre  le  degré  d'abaissement  de  la  tension  superficielle  du 
sérum,  sous  l'influence  du  narcotique,  et  sa  puissance  anestbésique.  —  H. 
Cardot. 

Koskowski  (W.)  et  Maigre  (Et.).  —  Origine  périphérique  de  l'hyper  ther- 
mie provoquée  par  le  bleu  de  méthylène.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  448, 
1921.)  [203 

Lapicque  (L.  et  M.).  —  Quelques  mesures  de  concentration  en  c/ilore  et  en 
électrolytes  et  de  concentration  moléculaire  totale  chez  les  Laminaires.  (C. 
R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1135,  1921.)  [184 

Levaditi  (C).  —  Les  feuillets  embryonnaires  en  rapport  avec  les  micro-or- 
ganismes pathogènes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  370,  1921.)  [2,05 

Lewis  (J.  T.).  —  Les  surrénales  et  V intoxication  parla  morphine.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXXXV,  1214,1921.)  [193 

Lewis  Abbott  (W.  J.).  —  Gold  coloured  teeth  of  Sheep.  (Nature,  9  juin, 
45'.»,  1921.)  [198 

Lopez-Lomba  (J.)  et  Portier  (Paul).  —  Sur  le  mécanisme  physiologique  de 
la  résistance  du  Lapina  V avitaminose.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1682.)     [185 

a)  Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Sur  les  rapports  du  choc 
anaphylactique  avec  l'introduction  de  précipités  dans  la  circulation.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXIII,  461,  1921.)  [204 

b) Grossesse  et  phénomènes  de  choc  anaphylactique.  (C.   R.  Ac.    Se, 

CLXXIII,  772,  1921.)  [204 

f)  _  —  Sur  la  désensibilisation  des  animaux  anaphylactisés  au  moyen  de  " 
plusieurs  antigènes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  801),  1921.)  [204 

Mac  Callum  (G.  A.).  —  Epidémie  Pneumonia  in  Reptiles.  (Science, 
23  septembre,  279,  1921.)  [206 

Mallock  (A.).  —  Metallic  colouring  of  Beetles.  (Nature,  décembre,  432, 
1921.)  [La  coloration 

disparaît  par  la  pression,  si  l'on  prend  certaines  précautions;  elle  revient 
quand  cesse  la  pression.  M.  maintient  son  explication  (Voir  Onslow). — 

H.  DE  Varigny 

Moodie  (Roy  L.).  —  Bacteria  in  the  american  Permian.  (Science,  2  sept. 
194,  1921.)  [206 

Moore  (Benjamin),  Whitley  (E.)  and  "Webster  (T.  A.).  —  Studies  of 
Photosynthesis  in  marine  Algae.  I.  Fixation  of  carbon  and  nitrogen  from 
inorganic  sources  in  sea  water.  Increase  of  Alkalinity  of  sea  water  as  a 
measureof  Photosynthesis.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  642,51-60.)  [190 

Moureu  (Charles)  et  Dufraisse  (Charles).  —  Sur  V  duloxy  dation  :  les 
antioxygènes.  (C.  R.  Ac.    Se,  CLXXIV,  1922.)  [181 

Mouriquand  (Georges)  et  Michel  (Paul).-  —  Scorbut  et  acidose.  (C.  R; 
Soc.  Biol.,  LXXXV,  867,  1921.) 

[Etude  des  effets  thérapeutiques  obtenus  en  additionnant  au  régime 
scefrbutigène  divers  alcalins.  Il  semble  résulter  de  ces  expériences  que 
le  scorbut  expérimental  du  cobaye  n'est  pas  lié  à  l'acidose.  —  H.  Cardot 


PHYSIOLOGIE  GENERALE,  179 

Mouriquand   (G.),   Michel  (P.)  et  Barré  (L.).  —  Croissance  et  variété* 
alimentaires.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  865,  1921.) 

[Les  expériences  des.  auteurs,  faites  sur  des  poulets, 
montrent  le  bénéfice,  au  point  de  vue  de  la  croissance,  de  la  variété  dans 
le  régime  et  Teffet  salutaire  de  l'addition  d'aliments   frais.  —  H.  Cardot 

Muttkowski  ^R.  A.).  —  Copper  in  animais  and  plants.  (Science,  13  mai, 
45»,  1921.)  [183 

Neuschlosz  (S.  M.).  —  Recherches  sur  t'acemttumance  aux  poisons.  Larisis- 
tance  des  protozoaires  vis-à-vis  des  matières  colorantes.  (Pflûger's  Archiv, 
CLXXVIII,  01-68,  1920.)  [203 

Nolî(P.).  —  Les  extraits  aqueux  d'organes  ne  contiennent  pas  de  prothrom- 
bine. (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1110,  1921.)  [182 

Oka  ^Asajiroh  —  Vertrocknung  und  Wiederbelebunq  bei  einer  Siisswasser- 
Hirudinee.  (Zool.  Anz.,  L1V,  92-94,  1  fig.,  1922.)  [199 

Onslow  (H.).  —  Metallic  coloration  of  Chrysalides.  (Nature,  17  novembre, 
360,  1981.)  [O.  n'ad- 

met pas  l'explication  de  Mallock.  L'interférence  n'est  pas  en  jeu  dans 
tous  les  cas.  La  couleur,  souvent,  ne  change  ni  par  la  compression  ni 
par  l'immersion  dans  des  fluides  sous  pression  réduite  (Cétoines,  par 
exemple,  et  Buprestes,  etc.K  Michelsox  croit  à  une  réflexion  métallique 
élective  en  général.  La  diffraction  joue  un   rôle  aussi.  —  II.  de  Yarigny 

Orton  (J.  H.).  —  The  production  of  living  Clavellina  zooids  in  minier  by 
ëxperiment.  (Nature,  17  mars,  75,  1921.)  [200 

Parkin  (J.).  —  Vitaiity  of  Gorse-seed.  (Nature,  10  juin,  49,  1921.) 

[De  la  graine  restée  25  et  26  ans  sur  et  dans  le  sol 
germe  parfaitement  quand  on  vient  à  retourner  la  terre.  —  H.  de  Yarigny 

Plimmer  (R.  H.  A.).  —  Qualilij  of  Protein  in  utrition.  (Nature,  21  juillet. 
664,  1921.  j  '   [Etude  intéressante  sur  les  divers  amino-acides 

des  albumines  et  sur  leurs  vertus  particulières;  la  pellagre  serait  due  à 
l'absence  ou  à  l'insuffisance  de  certains  amino-acides.  —  H.  de  Varigny 

Ponder  (Eric).  —  A  method  fur  investigatiny  the  hœmolytie  activity  of 
chemical  substances.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  647,  285-295.)  [204 

Rabaud  (Etienne).  —  Troj>ismes  et  tonus  musculaire.  (C.  R.  Àc.  Se, 
CLXXIII,  000,    1921.)  [209 

a)  Rebello  iSilvio)  et  Pereira  (M.    de  M.  Bernardes).  —  L'adrénaline 

est-elle  conduite  le  long  des  nerfs?  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXY,  1103,  1921.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

6) Sur  le  mécanisme  de  l'action  à  distance  de  V adrénaline.  (Soc.  Biol., 

LXXXY,  1100,  1921.)  [193 

Reinking  (O.  A.).  —  The  synchronal  flashing  of  fire  flies.  (Science,  20  mai, 
485,  1921.)  [195 

a)  Richet  (Charles).  Bachrach  (Eudoxie)  et  Cardot  (H.).  —  Les  phéno- 
mènes d'anaphylaxie  chez  les  microbes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  512, 
1921.)  [204 

b) Les  alternances  entre  l'accoutumance  et  l'anaphylaxie.  (Études  sur 

le  ferment  lactique.)  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1554,  1921.)  [205 

Richet   fils  (Charles).  —  Accoutumance  expérimentale  à  l'insolation   ou 


180  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  la  chaleur.   Accoutumance  ou  immunité.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  9S0, 

1921.)  [200 

Riddle  (O.).  —  A  simple  method  of  obtainig  prématuré  eggs  from  buds. 
(Science,  30  décembre,  664,  1921.)  [207 

Russell  (E.  W.).  —  Muscular  Piezo-Electricity.  (Nature,  27  octobre,  275, 
1921.)  [Les  organes  électriques  des  poissons  ressemblent 

aux   cristaux  piézo-électriques.   Les    chocs    seraient-ils    produits    piézo- 
électriquement    par   les    contractions  des   organes?   —  H.  de  Varigny. 

Schaffnit  (E.).  —  Eiiveisserdalkaliverbindungen  alsZusatzstoffe  fur  Bekàmp- 
fungsmit tel zur  Erhôhung  des  Haftvermôgens.  (Zeitschr.  f.  Pflanzenkrankh., 
XXXI,  19-22,  1921.)  [201 

Scott  (G.  C.)and  Tulgan  (J.).  — .4  livinq  galvanometer.  (Science,  29  juillet, 
90,  1921.)  [197 

Sierp  (H.).  —  Vntersuchungen  ùber  die  durch  Licht  und  Dunkelheit  hervor- 
gerufenen  \Y  aclistumreaktionen  bei  der  Koleoptile  von  Avena  saliva  und 
ihr  Zusammenhang  fuit  den phototropischen Kriïmmungen.  (Zeitschr.  f.  Bot., 
XIII,  113-172,  3  fig.,  1921.)  [207 

Slosse  (A.).  —  Sur  l'intervention  des  cations  dans  la  glycolyse  alcaline.  {C.  R. 
Soc.  Biol.,  XXXV,  1113,  1921.)  [S.  montre  que  la  glycolyse  n'est 

pas    seulement    influencée   par  les  ions   OH,  mais  aussi  par   les  ions 
Na  et  K.  Na  favorise  la  glycolyse  ou  bien  K  la  contrarie.  —  H.  Cardot 

Small(J.).  —  The  flightof  Thistledown. (Nature,  15 décembre, 500, 1921.)  [195 

Smith  (Arthur  H.)  and  Mendel  (Lafayette  B.).  —  The  adjustement  ofblood 
volume  after  injection  of  isotonic  solutions  of  varied  composition.  (Ameri- 
can Journal  of  Physiology,  LUI,  N°  2,  323-343,  3 fig.,  10  tableaux,  septem- 
bre 1920.)  [202 

Souza  (H.  de)  et  Hewitt  (J.  A.).  —  Idio-ventricular  Periodiciti/.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B,  648,  385-388.) 

[Le  groupement  périodique  chez  le  cœur  de  grenouille  isolé  se  pré- 
sente comme  phénomène  ventriculaire  indépendant.  —   H.  de  Varigny 

Steel  (Th.).  —Gold  coloured  teeth  of  Sheep.  (Nature,  30  octobre,  242,  1921.) 

[198 

Stern  (K.).  —  Ueber  die  Fluoreszenz  des  Chlorophylls  und  ihre  Bedeutung 
beim  Assimilationsprozess.  —  (Zeitschr.  f.  Bot.,  XIII,  193-230,  4  fig.,  1921.) 

[196 

a)  Stewart  (G.  N.)and  Rogoff  (J.  M.).  —  The  relation  of  the  epinephrin 
output  of  the  adrenals  to  changes  in  rate  of  the  denervated  Heart.  (Ame- 
rican Journal  of  Physiology,  LU,  N°  2,  june  J920,  304-363,  15  fig.)        [191 

/;) Essentials  in  measuring  epinephrin  output  with  further  observa- 
lions  on  Us  relation  to  the  rate  of  the  denervated  Heart.  (American  Journal 
of  Physiology,  LU,  N°  3,  july,  521-561,  fig.  8,  1920.)  [192 

Strohl  (A.).  —  Mesure  de  la  force  contre-électromotrice  de  polarisation 
chez  l'homme.   (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  948,  1921.)  [198 

Strong  (R.  M.).  —  The  causes  of  whiteness  in  hair  and  feathers.  (Science, 
14  octobre,  356,  1921.)  [198 

Terroine  (E.   F.)  et  Wûrmser  (René).  —  Influence  de  la  température  sur 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  181 

l'utilisation  du  glucose  dans  le  développement  de  l'Aspergillus  niger.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXII  1,482,  1921.) 

[Les  auteurs  nomment  rapport  d'utilisation  le  rapport  du 
poids  sec  (L'Aspergillus  formé  au  poids  sec  de  glucose  disparu  et  montrent 
qu'il  ne  varie  pas,  entre  22°  et  38°,  avec  la  température.  —  H.  Cardot 

Truffaut  (G.)  et  Bezssonnof.  —  Sur  tes  variations  d'énergie  du  Clostri- 
dium  Pastorianum  comme  fixateur  d'azote.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  868, 
1921.)  [187 

Turchini  (Jean)  et  Ladreyt  (F.).  —  Sur  la  formation  de  la  mélanine 
dans  la  poche  du  noir  de  la  seiche  (Sepia  officinalis.)  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXV,  905,   1921.)  [199 

Vallot  (J.).  —  Mesure  de  l'influence  de  la  chaleur  et  de  la  lumière  sur  l'ac- 
tivité de  réduction  des  tissus  animaux,  et  applications  à  l'héliothérapie. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  1198.)  [La  lumière  augmente  for- 

tement l'activité  de  réduction  des  tissus  et  V.  pense  qu'on  peut  rattacher 
à  ce  fait  l'action  thérapeutique  de    la   radiation  solaire.  —   II.  Cardot 

Waksman  (S.  A.)  and  Joffe  (J.  S.).  —  Acid  production  bg  a  neiv  sulfur- 
oxidising  bacterium.  (Science,  4  mars,  216,   1921.)  [183 

Walker  (Miles).  —  The  flight  of  Thistledown.  (Nature,  20  octobre,  242, 
1921.)  [195 

Waller  (A.  D.). — The  Phgsiologicalcost  of  muscular  Work.  (British  Médical 
Journal,  17  avril,  537-538,  4  tableaux,  1920.)  [194 

Widal  (F.),  Abrami  (P.)  et  Brissaud  (Et.).  —  Reclierches  expérimentales 
sur  Tautocolloidoclasie  a  frigore.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  207, 
1921.)  [201 

Wilmott(A.  J.).  —  Expérimental  Researches  on  vegetable  assimilation  and 
respiration.  XIV.  Assimilation  by  submerged  plants  in  dilute  solutions  of 
bicarbonates  and  of  acids;  an  improved  bulble  counting  technique.  (Roy. 
Soc.  Proceed.,  B,  647,  304-327.)  [190 

Wood  Jones  (F.).  —  The  flight  of  flging  fish.  (Nature,  21  avril,  233,  1921.) 

[194 

Wright  (Sir  Almroth  E.).  —  On  interaction  between  albuminous  subs- 
tances and  saline  solutions.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  644,  118-122.)      [184 

Wurmser  (R.).  —  Recherches  sur  l'assimilation  chlorophyllienne.  (Thèse, 
Strasbourg,  Arch.  Phys.  Biol.,  I,  33,  1921.)  [188 

Zunz  (Edgard)  et  La  Barre  (Jean).  —  .4  propos  de  la  constitution  du 
cytozyme  et  de  l'action  des  phosphatides  dans  la  coagulation  du  sang.  (C. 
R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1107,  1921.) 

[Des  composés  chimiques  définis  ou  des  complexes  colloïdaux  entre  cer- 
tains phosphatides  et  certains  peptides  ou  acides  aminés  interviennent, 
semble-t-il,  dans  le  processus  de  coagulation  du  sang.  —  H.  Cardot 


1°  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme 

Moureu  (Charles)  et  Dufraisse  (Charles).  —  Sur  l'autoxydation  :  les 
antioxygènes.—  M.  et  D.  ont  constaté  que  l'autoxydation  d'un  grand  nombre 


182  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  substances  peut  être  entravée  par  la  présence  de  traces  de  certains  corps 
qu'ils  appellent  des  antioxygènes.  Cette  propriété  antioxygène  est  liée  d'une 
manière  générale  à  la  fonction  phénol.  Le  phénomène  en  question  semble 
être  de  nature  catalytique.  Des  considérations  intéressantes  au  point  de  vue 
biologique  peuvent  être  déduites  de  ce  fait  d'ordre  chimique.  Les  phénols 
agissent  sans  doute  sur  certains  stades  des  processus  d'oxydation  chez  les 
animaux  supérieurs,  et  cette  hypothèse  peut  être  reliée  au  fait  que  ces  corps 
sont  des  antithermiques.  Leur  action  toxique,  leurs  propriétés  antiseptiques 
tiennent  peut-être  aussi  au  fait  qu'ils  entravent  les  processus  d'oxydation. 
—  H.  Cardot. 

Bierry  (H.)  et  Rathery  (F.).  —Foie,  plasma  sanguin  et  sucre  protéi- 
dique, —  Les  recherches  de  B.  et  F.  sont  relatives  à  la  teneur  en  eau,  en 
sucre  libre,  en  sucre  protéidique,  en  protéines,  en  azote  protéique  et  à  la 

détermination  du  rapport  — — - — A,. ,.  — '■  dans  les  plasma-porte  et  sus- 

sucre  protéidique 

hépatique  ;  elles  indiquent  qu'il  s'opère  un  remaniement  du  plasma  dans  le 

foie  et  qu'il  y  a,  dans  cet  organe,  libération  de  sucre  aux  dépens  des  protéi- 

ques  plasmatiques.  —  H.  Cardot. 

Doyon  (M.).  —  Action  anticoagulante  de  l'acide  nucléique  du  pancréas. 
Stabilité  et  caractères  du  plasma  nucléalé.  —  Comme  D.  s'est  attaché  à  le 
démontrer  dans  une  série  de  travaux,  les  acides  nucléiques  exercent  une 
action  anticoagulante  énergique.  Il  y  a  là  un  rôle  intéressant  des  noyaux 
cellulaires  et  l'on  en  peut  conclure  à  l'origine  nucléaire  de  l'antithrombine. 
Pour  étudier  cette  action  anticoagulante,  l'acide  nucléique  du  pancréas 
convient  au  moins  aussi  bien  que  celui  de  l'intestin.  —  H.  Cardot. 

Nolf(P.j.  —  Les  extraits  aqueux  d'organes  ne  contiennent  pas  de  pro- 
thrombine. —  L'extrait  aqueux  préparé  au  moyen  du  cœur  qui  vient  d'être 
privé  par  irrigation  des  dernières  traces  de  sang  coagule  la  solution  de  fibri- 
nogène  pourvue  de  sels  de  calcium,  comme  les  extraits  préparés  au  moyen 
d'autres  tissus.  Au  contraire,  quand  le  cœur  est  resté  en  survie  pendant 
longtemps,  étant  irrigué  au  moyen  de  Ringer  oxygéné,  et  que  le  temps  a  été 
suffisant  pour  que  toute  la  lymphe  des  espaces  intercellulaires  ait  été 
chassée,  son  extrait  aqueux  ne  coagule  plus  la  solution.  La  coagulation 
en  question  doit  donc  dépendre  de  la  présence  de  protéines  humorales, 
et  non  de  prothrombine  produite  par  les  cellules  des  organes.  —  H.  Cardot. 

b)  Bayeux  (Raoul).  — Le  pouvoir  réducteur  des  liquides  organiques  et  des 
tissus  de  quelques  animaux  marins.  —  Ce  pouvoir  est  très  variable  suivant 
les  tissus  et  les  espèces  animales  considérées.  C'est  le  sperme  d'Oursin  qui 
montre  le  maximum  d'activité  (qui  se  manifeste  en  quelques  secondes); 
aussi  l'effet  qu'il  exerce  sur  l'œuf  et  qui  se  traduit  par  la  segmentation  est-il 
très  rapide.  Le  sperme  des  Céphalopodes,  moins  réducteur,  ne  provoque  le 
développement  qu'avec  plus  de  retard.  La  glande  nidamentaire  de  la  Seiche 
a  également  une  réaction  très  rapide,  qui  correspond  à  la  formation  rapide 
de  la  cuticule  imperméable  autour  de  l'œuf.  Le  foie  agit  avec  une  vitesse 
variable  suivant  que  la  mort  de  l'animal  a  été  rapide  ou  lente,  car  l'agonie 
laisse  dans  l'organe  du  sang  stagnant  et  coagulé  chargé  d'hémoglobine  à 
divers  degrés  d'oxydation,  qui  retarde  la  réduction.  Même  remarque  pour 
les  branchies  ;  il  faut  ajouter  ici  le  fait  que  la  vitesse  de  réduction  est  la 
même  dans  l'eau  de  mer  et  dans  l'eau  douce  (en  rapport  peut-être  avec  la 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  183 

possibilité  d'adaptation  aux  salinités  différentes).  La  substance  des  œufs  est 
peu  active.  Pendant  la  fécondation,  le  spermatozoïde  fait  pénétrer  dans 
l'œuf  des  réductases  très  actives  qui  produisent  de  l'O  disponible,  d'où  aug- 
mentation des  oxydations  (conformément  à  l'idée  deLor.B).  — M.  Goldsmith. 

Waksman  (S.  A.)  et  Joffe  (J.  S.).  —  Production  d'acide  par  une  nou- 
velle bactérie  oxydante  du  soufre.  —  Cette  bactérie  oxyde  de  façon  intense 
le  soufre  et  le  transforme  en  acide  sulfurique  avec  accumulation  considé- 
rable d'acide,  même  en  l'absence  de  substances  neutralisantes.  Elle  est 
autotrophe,  et  ne  dérive  pas  son  énergie  de  la  décomposition  de  substances 
organiques,  bien  que  la  présence  de  celles-ci  ne  lui  soit  pas  nuisible.  Elle 
prend  le  carbone  au  CO2  de  l'air.  Dans  un  milieu  entièrement  dépourvu 
de  matières  organiques  et  de  carbonates,  où  se  trouve  de  l'ammonium 
comme  source  d'azote,  avec  des  sels  inorganiques,  la  bactérie  transforme 
rapidement  par  oxydation  le  soufre  en  acide  sulfurique  qui,  d'abord,  agit 
sur  les  substances  neutralisantes  et  les  transforme  en  sels  acides,  après 
quoi  il  se  fait  une  accumulation  d'acide  libre.  A  l'analyse  on  constate  sans 
peine  l'accroissement  d'acidité.  Au  début,  pour  neutraliser  1  ce.  de 
culture  il  faut  0,16  de  ce.  de  n/10  alcalin  :  après  33  jours,  1,25;  après 
61,  2,25  et  après  85  jours,  4,00.  Aucun  autre  organisme  connu  ne  produit 
pareille  quantité  d'acide.  —  H.  de  Varigny. 

Grey  (E.  C.)  et  Young  (E.  G.).  —  Les  enzymes  de  B.  coli  commuais  V:  a) 
croissance  anaérobie  suivie  de  fermentation  anaérobie,  et  aérobie,  b)  Effets  de 
l'aération  durant  la  fermentation.  —  A.  La  fermentation  anaérobie  du  glu- 
cose par  une  émulsion  de  B.  c.  c.  se  fait  de  façon  différente  selon  que  les 
ferments  ont  été  élevés  préalablement  de  façon  aérobie  ou  anaérobie.  Quand 
ils  viennent  de  vivre  de  façon  anaérobie  la  fermentation  sous  conditions 
anaérobie  donne  très  peu,  ou  pas,  d'acide  lactique  et  diminue  beaucoup 
l'acide  succinique.  Par  contre,  acide  acétique  abondant.  Si  on  laisse  arriver 
de  l'oxygène  durant  la  fermentation  il  y  a  production  d'acide  lactique.  Le 
fait  que  l'acide  acétique  remplace  entièrement  le  succinique  fournit  une 
preuve  additionnelle  de  l'étroite  parenté  de  ces  deux  substances.  Les  résul- 
tats montrent  encore  l'indépendance  des  fermentations  lactiques  et  acétiques 
et  probablement  de  celle  de  CO-. 

B.  L'introduction  d'oxygène  dans  la  fermentation  du  glucose  par  B.  c.  c. 
a  pour  effet  d'augmenter  les  acides  lactiques,  acétique  et  succinique,  et  de 
diminuer  l'hydrogène,  CO2  et  l'acide  formique,  mais  sans  rien  changer  à 
l'alcool.  Sous  conditions  anaérobies,  il  se  présente  des  variations  plus  con- 
sidérables dans  !a  proportion  de  l'alcool  à  l'acide  acétique  que  sous  con- 
ditions aérobies  et  il  semble  qu'un  des  effets  de  l'introduction  d'oxygène, 
durant  la  fermentation,  soit  d'inhiber  le  mécanisme  d'auto-réduction  qui  est 
responsable  des  variations  en  alcool  quand  il  s'en  produit.  Contrairement  à 
ce  que  l'on  attendrait,  les  produits  de  la  fermentation  aérobie  contiennent 
non  pas  plus  mais  moins  d'oxygène  que  les  produits  correspondants  de  la 
fermentation  anaérobie  du  glucose  :  mais  il  y  a  dans  les  deux  cas  gain 
d'oxygène  sur  la  glucose  originel.  Si  comme  il  semble  probable,  cet  oxygène 
en  surplus  vient  de  l'eau,  il  paraîtrait  qu'un  des  effets  de  l'introduction 
d'oxygène  est  de  diminuer  le  rôle  joué  par  l'eau  dans  les  réactions.  —  H.  de 
Varigny. 

Muttkowski  (R.  A.).  —  Le  cuivre  chez  les  animaux  et  les  plantes.  —  Le 
cuivre  existe  chez  nombre  d'organismes  marins  (Rose  et  Bodansky,  et  alii). 


184  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Chez  les  insectes  aussi  d'après  M.  Le  cuivre  paraît  servir  de  noyau  à  un 
pigment  respiratoire,  à  l'hémocyanine.  La  proportion,  au  sang,  semble  être 
la  même  que  chez  l'écrevisse.  Il  y  a  du  cuivre  chez  les  crustacés,  les  arai- 
gnées, les  mille-pattes,  les  vers,  escargots;  un  peu  peut-être  chez  les  serpents. 
Le  cuivre  forme  le  noyau  de  la  protéine  respiratoire  chez  les  mollusques  et 
crustacés,  et  chez  les  Arthropodes  en  général.  Le  cuivre  est  fourni  par  l'eau, 
et  par  les  plantes  alimentaires.  La  quantité  existant  chez  ces  dernières  est 
faible  et  le  cuivre  ne  paraît  pas  jouer  de  rôle  en  physiologie  végétale.  — 
H.  de  Varigny. 

Lapicque  (L.  et  M.).  —  Quelques  mesures  de  concentration  en  chlore  et  en 
électrolytes  et  de  concentration  moléculaire  totale  chez  les  Laminaires.  — 
Chez  L.  flexicaulis,  la  concentration  moléculaire  globale  des  substances 
solubles  est  notablement  supérieure  à  celle  de  l'eau  de  mer.  En  été  et  en 
hiver,  cette  concentration  est  sensiblement  la  même,  mais  se  composé  d'élé- 
ments différents.  Chez  L.  ochroleuca,  dont  l'assimilation  chlorophyllienne 
est  moins  active,  la  concentration  globale  en  été  est  plus  élevée  que  chez  les 
autres  espèces,  avec  une  plus  forte  proportion  d'électrolytes  ou  de  chlo- 
rures. L'excès  de  concentration  vis-à-vis  de  l'eau  de  mer  peut  être  diminué 
ou  annulé  par  les  actions  nocives.  —  H.  Cardot. 

Boresch  (K.).  —  Un  cas  de  chlorose  par  manque  de  fer  chez  les  Cyanophy- 
cëes.  —  Phormidium  Retzii  var.  nigro-violacea  présente  normalement  une 
teinte  allant  du  vert  olive  des  cultures  vigoureuses  au  sépia  des  cultures 
âgées.  Parfois  il  montre  une  coloration  anormale,  violette,  que  l'addition  de 
S4OFe  ou  d'un  autre  sel  de  fer  ramène  à  la  teinte  normale  ou  bien  une  colo- 
ration jaunâtre  qui  ne  fait  place  à  la  teinte  verte  que  par  addition  simul- 
tanée de  SO^Fe  et  NO'K.  La  teneur  en  Fe  et  en  nitrate  des  milieux  nutritifs 
lors  de  l'apparition  des  deux  types  de  chlorose,  confirme  les  hypothèses  que 
permettait  l'action  des  sels  utilisés.  Les  pigments  qu'on  peut  extraire  de  ce 
Phormidium  sont  un  pigment  jaune  (carotine)  en  quantités  sensiblement 
constantes,  un  pigment  vert  (chlorophylle)  en  quantités  rapidement  décrois- 
santes avec  la  teneur  du  milieu  en  Fer,  enfin  un  pigment  rouge-violet 
(soluble  dans  l'eau,  présentant  un  maximum  d'absorption  entre  les  raies  D 
et  E,  sans  doute  voisin  de  la  Pbycoérythrine)  dont  la  quantité  croît,  puis 
décroît,  quand  diminue  la  teneur  en  Fer  du  milieu.  La  disparition  de  la 
chlorophylle,  puis  du  pigment  rouge  violacé,  caractérise  donc  un  cas  de 
chlorose  par  manque  de  fer.  —  Plantefol. 

a)  Osmose. 

Faure-Frémiet  (E.)  et  Girard  (Pierre).  —  Endosmose  électrique  des 
cellules  du  foie  chez  le  rat  blanc.  —  Quand  on  réalise  sur  le  vivant,  par 
endosmose  électrique,  l'imbibition  d'un  tissu  normalement  irrigué,  les  cel 
Iules  constituant  les  parois  des  interstices  cellulaires,  à  travers  lesquels  glis 
sent  les  veines  liquides  participent-elles  au  processus  d'endosmose?  Les 
auteurs  constatent  et  décrivent  les  modifications  qu'elles  subissent  et  qui 
semblent  être  réversibles.  —  H.  Cardot. 

Wright  (Sir  Almroth  E.).  —  Sur  l'interaction  entre  substances  albumi 
neuses  et  solutions  salines.  —  Il  semble  que  dans  la  diffusion  il  y  ait  quelque 
chose  de  plus  qu'un  fluide  récepteur  parfaitement  passif  et  un  fluide  qui 
s'étale  et  qui  aurait  le  monopole  de  l'activité.   Il  y  a  peut-être  autre  chose 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  185 

que  les  forces  dispersives  inhérentes  au  «  solut  ».  D'après  ce  qui  se  passe 
quand  on  met  en  présence  des  substances  albuminoïdes  ou  des  substances 
salines,  on  peut  penser  à  l'existence  de  forces  tractrices  ou  attractrices, 
d'une  intertract  ion,  "  comme  facteur  coopérant  à  la  diffusion  et  aidant  à 
amener  l'interfusion.  —  H.  de  Varigny. 

Dekhuysen  (G.).  —  Sur  la  semi-perméabilité  biologique  des  parois  exté- 
rieures des  Sipunculidés.  —  Les  animaux  sont  plongés  dans  des  solutions 
hypo —  ou  hyperthoniques.  Leurs  variations  de  poids  indiquent  l'eauabsorbée 
ou  rendue  par  le  liquide  périviscéral.  Il  n'a  pas  été  trouvé  d'indication  d'un 
passage  de  sels  par  la  paroi,  tant  que  celle-ci  a  été  normale.  Il  s'agit  bien 
d'une  semi-perméabilité  biologique.  — E.  Aubel. 

y)  Assimilation  et  désassimilation. 

b)  Bezssonoff.  —  Du  principe  antiscorbutique  dans  le  jus  de  pomme  de 
terre  extrait  en  présence  d'acides.  —  Le  pouvoir  antiscorbutique  de  la  pomme 
de  terre  est  fortement  diminué  par  broyage  ;  l'instabilité  du  principe  anti- 
scorbutique semble  liée  à  l'action  d'une  oxydase,  car  le  jus  extrait  par  la 
presse  en  présence  d'acide  tartrique,  paralysant  la  laccase,  donc  les  oxydases, 
a  un  pouvoir  antiscorbutique  plus  élevé  que  celui  du  jus  simple.  Le  jus  des 
pommes  nouvelles  est  plus  actif  que  celui  des  pommes  âgées.  —  H.  Cardot. 

Lopez-Lomba  (J.)  et  Portier  (Paul).  —  Sur  le  mécanisme  physiolo- 
gique de  la  résistance  du  lapin  à  l'avitaminose.  —  Une  nourriture  stérilisée 
est  bien  supportée  par  le  lapin  adulte  et  les  auteurs  pensent  qu'il  faut 
chercher  la  cause  de  cette  résistance  dans  les  bactéries  qui  vivent  dans  le 
tissu  lymphoide  de  l'intestin  qui  fourniraient  les  vitamines  nécessaires. 
Mais  chez  le  jeune  cette  source  de  vitamines  est  insuffisante  et  la  mort 
survient  avec  le  même  régime.  —  H.  Cardot. 


-e>i 


Dowell  (S.  T.).  —  Changement  dans  la  graisse  des  lapins  nourris 
d'arachides.  —  Le  porc  salé  d'animaux  nourris  aux  tourteaux  d'arachides 
présente  des  inconvénients  :  la  graisse  est  molle.  Si  un  animal  à  jeun 
consomme  d'abord  sa  graisse  fluide,  on  pourrait  vaincre  la  mollesse  du  lard 
des  porcs  à  tourteaux.  On  pourrait  d'abord  nourrir  aux  tourteaux,  puis  faire 
jeûner  (pour  faire  disparaître  la  graisse  molle)  et  finir  par  une  alimentation 
donnant  une  graisse  ferme,  ou  bien  donner  à  la  fois  des  tourteaux  et  autre 
chose,  comptant  que  l'animal  utiliserait  la  graisse  d'arachides  et  mettrait 
de  côté  l'autre  dans  ses  tissus.  Cette  dernière  méthode  paraît  à  l'expérience 
la  meilleure.  Mieux  vaut  une  alimentation  mixte  de  tourteaux  avec  le  reste. 
L'auteur  a  recherché  si  l'animal  au  jeûne  utilise  plus  rapidement  la  graisse 
molle  que  la  ferme.  L'expérience  faite  sur  le  lapin  montre  qu'il  en  est  ainsi. 
Il  s'agit  de  la  répéter  sur  le  porc.  —  H.  de  Varigny. 

Kellaway  (C.  H.).  —  Effets  de  certaines  carences  alimentaires  sur  les 
glandes  surrénales.  —  1°  L'auteur  confirme  les  conclusions  de  Me  Carrison 
sur  le  fait  de  l'hypertrophie  des  surrénales,  avec  augmentation  des  provisions 
d'adrénaline  chez  les  pigeons  nourris  au  riz  décortiqué.  2°  Ces  changements 
continuent  à  se  produire  même  si  on  ajoute  de  l'azote  ou  de  la  graisse  au 
régime,  mais  sont  empêchés  par  l'addition  d'une  ration  adéquate  d'extrait 
de  levure.  3°  Mais  l'addition  de  la  ration  d'extrait  de  levure  à  une  alimen- 
tation fondamentale  de  riz  décortiqué,  avec  graisse  ou  azote  supplémentaire, 


1*6  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

n'empêche  pas  l'accroissement  des  réserves  d'adrénaline,  bien  que  les 
glandes  ne  soient  pas  hypertrophiées.  4°  On  a  pensé  que  l'hypertrophie  des 
surrénales  est  due  en  partie  à  la  congestion  et  à  l'œdème  des  tissus  de  la 
glande  et  en  partie  à  l'emmagasinement  dans  l'écorce  de  la  glande  des  lipoïdes 
libérés  par  la  désintégration  des  tissus  de  l'organisme.  L'étude  du  contenu 
en  cholestérol  des  surrénales  de  pigeons  normaux  et  polynévritiques  ne 
vient  pas  à  l'appui  de  cette  théorie  d'un  emmagasinement  de  lipoïdes,  bien 
qu'une  hypercholestérémie  marquée  se  présente  chez  les  derniers.  5°  La  pro- 
duction artificielle  d'hypercholestérémie  chez  les  lapins  et  pigeons  par  l'ali- 
mentation contenant  du  cholestérol  semble  s'accompagner  d'une  légère 
augmentation  dans  le  contenu  en  adrénaline  des  surrénales.  G0  L'augmenta- 
tion du  contenu  en  adrénaline  des  surrénales  des  oiseaux  au  régime  de  ca- 
rence est  attribuée  à  une  diminution  de  production  d "adrénaline  résultant 
d'une  diminution  du  métabolisme  du  corps.  7°  L'œdème  qui  se  présente  en 
certains  cas  de  polynévrite  expérimentale  n'est  pas  dû  à  l'augmentation  de 
production  d'adrénaline.  L'ingestion  quotidienne  d'adrénaline  par  lesoiseaux 
nourris  de  riz  normal  ou  décortiqué,  ne  produit  pas  d'œdème;  elle  n'accé- 
lère ni  ne  retarde  non  plus  la  production  de  la  polynévrite  chez  les  pigeons 
nourris  de  riz  décortiqué.  —  H.  de  Varigny. 

Couvreur  (E.)  et  Clément  (Hugues).  —  Essais  sur  V élimination  des 
colorants.  —  Les  auteurs  montrent  que  les  matières  colorantes  telles  que 
le  bleu  de  méthylène  et  le  rouge  neutre,  introduites  dans  l'appareil  circu- 
latoire des  Mammifères,  sont  éliminées  d'une  façon  élective  par  le  foie,  le 
rein  et  dans  certains  cas  par  les  organes  lymphoïdes,  mais  le  pouvoir  d'éli- 
mination n'est  pas  illimité.  Une  destruction  du  colorant  en  certains  points 
de  l'organisme  est  probable,  car  le  colorant  ne  peut  être  décelé  dans  le 
sérum.  —  H.  Cardot. 

a)  Kayser  (E.).  —  Influence  des  radiations  lumineuses  sur  V azotohacter .. 

—  L'auteur  qui  a  déjà  montré  la  sensibilité  de  l'azotobacter  aux  radiations 
lumineuses,  les  radiations  jaunes  favorisant  la  fixation  d'azote,  s'est  demandé 
si  cette  sensibilité  se  maintenait  constante  pendant  une  série  de  générations. 
lia  vu  :  l°que  la  quantité  totale  d'azote  assimilé  est  beaucoup  plus  forte  avec 
la  troisième  qu'avec  la  sixième  génération,  la  différence  entre  les  deux  géné- 
rations étant  très  élevée  pour  la  lumière  blanche,  faible  pour  le  jaune  et  le 
bleu;  2°  que  l'azote  fixé  par  unité  d'hydrate  de  carbone  décomposé  est 
minimum  clans  le  jaune,  la  diminution  du  pouvoir  assimilateur  entre  la  3e 
et  la  6e. génération  étant  surtout  marquée  par  le  vert,  le  blanc  et  le  noir; 
3"  sauf  par  le  bleu,  la  proportion  de  glucose  brûlée  ou  de  mannite,  est  plus 
élevée  pour  la  3e  que  pour  la  6e  génération  ;  4°  que  le  taux  des  hydrates  de 
carbone  brûlés  est  plus  élevé  pour  les  cultures  exposées  à  la  lumière  blanche 
et  jaune,  le  minima  se  rencontrant  avec  le  vert;  pour  cette  couleur  aussi  la 
différence  entre  le  taux  d'azote  total  fixé  par  la  3e  et  la  6e  génération  est  bien 
plus  élevée  que  pour  le  jaune  et  le  bleu.  —  E.  Aubel. 

b)  Kayser  (E.).  —  Influence  des  radiations  lumineuses  sur  l'azotobacter. 

—  Essai  destiné  à  voir  jusqu'à  quel  taux  la  faculté  assimilatrice  est  dimi- 
nuée à  la  'douzième  génération  et  comment  cette  propriété  varie  avec  le 
changement  d'éclairage.  En  milieu  mannité,  la  quantité  d'hydrate  de  car- 
bone consommé  et  la  quantité  d'azote  total  fixé  diminue  avec  le  nombre  de 
générations,  un  changement  de  couleur  atténuant  cette  diminution  (sauf  pour 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  187 

les  matras  bleu-jaune),  ce  phénomène  étant  encore  plus  marqué  en  milieu 
ahicosé.  —  E.  AUBEL. 


e 


c)  Kayser  (E.).  —  Recherches  sur  l'azotobacter.  —  Étude  de  l'influence 

de  la  température  et  du  temps  de  culture  sur  la  fixation  de  l'azote  par 
l'azotobacter  cultivé  en  conserves  jaunes  ou  bleues.  Dans  une  première 
période,  et  ceci  pour  les  deux  couleurs,  de  13  jours,  l'azotobacter  brûle  presque 
quatre  fois  moins  de  mannite  que  dans  une  seconde  période  de  20  jours, 
mais  l'utilisation  de  la  mannite  pour  la  fixation  d'azote  a  été  bien  meilleure 
(plus  du  double)  dans  la  première  que  dans  la  seconde  période. 

D'autre  part,  à  la  température  ordinaire,  le  microbe  utilise  plus  lentement 
mais  mieux,  l'hydrate  de  carbone  offert  qu'à  la  température  de  l'étuve,  et  la 
quantité  d'azote  fixé  par  gramme  de  mannite  brûlée  est  supérieure  à  la 
température  ordinaire  à  la  température  de  l'étuve.  —  E.  Aubel. 

d)  Kayser  (E.).  —  Influence  des  sels  d'urane  sur  le  fixateur  d'azote.  —  Sur 
milieu  mannite,  à  l'acétate  d'urane,  il  y  a  augmentation  de  consommation 

de  la  mannite  avec,  pour  une  dose  de  ,.  ,„, , ,   augmentation  de  l'azote   fixé. 

h.  0(11) 

L'action  du  phosphate  est  exactement  contraire.  Sur  milieu  glucose  l'acétate 
d'urane  exerce  une  action  nettement  favorable.  L'auteur  pense  que  le  pou- 
voir radioactif  de  l'uranium  est  le  facteur  dominant  dans  l'action  des  sels. 
—  E.  Aubel. 

e)  Kayser  (E>.  ).  —  Influence  de  la  matière  azotée  élaborée  par  l'azotobacter 
sur  le  ferment  alcoolique.  —  L'addition  d'une  culture  d'azotobacter  à  une 
fermentation  alcoolique  gêne  en  général  la  multiplication  de  la  levure, 
augmente  la  décomposition  du  sucre,  peut  stimuler  la  fonction  zymasique  et 
augmenter  le  rendement  alcoolique.  —  E.  Aubel. 

Truffaut  (G.)  et  Bezssonnof.  —  Sur  les  variations  d'énergie  du  Clostri- 
dium  Pastorianum  comme  fixateur  d'azote.  —  La  stérilisation  partielle  du  sol 
par  le  sulfure  de  Ca  augmente  la  capacité  de  fixation  de  l'azote  du  Glosiri- 
ilium  Pastorianum.  Cette  action  stimulante  disparaît  après  cultures  répétées 
sur  agar-glucosé.  Il  existe  en  outre  dans  le  sol  un  facteur  nuisible  au  déve- 
loppement du  Clostridium  en  milieu  artificiel,  ce  facteur  ayant  son  influence 

annulée  lorsqu'on  ensemence  avec  des  dilutions  de  l'ordre  du  10n  ,,lfl(t  •     — 

E.  Aubel. 

a)  Dembowski  (Jan).  —  Suite  d'étude  sur  le  choix  de  la  nourriture  par  le 
J'aramaecium  caudatum.  —  Il  s'agit  du  choix  et  de  la  discrimination  de  la 
nourriture  chez  cet  infusoire.  On  peut  résumer  les  résultats  de  ces  recher- 
ches de  la  manière  suivante  :  1°  Les  Paramaîcies,  soumises  au  jeûne  pen- 
dant 24  heures  dans  l'eau  potable  (préalablement  centrifugées  et  lavées 
avec  de  l'eau  potable)  ne  prennent  pas  les  suspensions  de  soufre  (fleur  de 
soufre),  de  porcelaine,  de  verre,  de  BaSO..  et  de  CaC03.  —  2°  Les  sus- 
pensions de  soufre  n'ont  rien  de  ce  qui  pourrait  positivement  empêcher 
aux  infusoirs  de  les  absorber.  Les  grains  de  S,  comme  les  autres  particules, 
entrent  dans  la  dépression  péristomienne,  mais  sont  ensuite  rejetés.  Si  on 
ajoute  au  carmin  un  peu  de  soufre,  ce  dernier  est  absorbé;  il  peut  être 
même  absorbé  en  quantité  considérable,  si  on  le  mélange  avec  de  l'amidon 


188  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ou  avec  du  jaune  d'oeuf.  Les  propriétés  chimiques  des  corps  ont  une  influence 
décisive  sur  l'absorption  ou  la  non-absorption  des  particules.  —  3°  Les  sus- 
pensions de  S  ne  sont  pas  absorbées,  parce  qu'elles  n'excitent  pas  l'appareil 
ciliaire  des  Paramœcies.  —  4°  Les  Paramaecies  absorbent  uniquement  le 
carmin,  lorsqu'on  le  mélange  avec  du  soufre. 

Le  Paramaecium  caudatum  a  la  propriété  de  distinguer  et  de  choisir  les 
diverses  particules.  Celles-ci  sont  retenues  pendant  1-2  secondes  dans  la 
dépression  péristomienne  et  ensuite  rejetées  ou  absorbées.  —  J.  Zweibaum. 

b)  Dembowski  (  Jan).  —  Vinfluence  de  la  concentration  de  la  suspension 
sur  le  nombre  de  vacuoles  alimentaires  chez  Paramaecium  caudatum.  —  Le 
nombre  des  vacuoles  alimentaires  formées  en  une  heure  est  indépendant  de 
la  concentration  de  la  suspension.  La  quantité  des  granules  contenues  dans 
la  vacuole  nutritive  est  proportionnelle  à  cette  concentration.  Le  processus 
de  l'absorption  de  la  nourriture  est  complexe;  il  faut  y  distinguer  un  acte 
d'englobement  et  un  acte  d'absorption.  La  vacuole  alimentaire  ne  se  forme 
pas  au  fur  et  à  mesure  de  la  précipitation  des  particules  alimentaires  dans 
la  dépression  péristomienne,  mais  à  des  intervalles  de  temps  réguliers. 
L'acte  d'englobement  n'est  pas  simplement  automatique,  car  le  nombre  des 
vacuoles  alimentaires  diminue  un  peu  à  mesure  qu'il  se  poursuit.  La  centri- 
fugation  affaiblit  le  fonctionnement  de  l'appareil  ciliaire,  mais  n'a  pas  une 
action  décisive  sur  l'acte  de  l'absorption.  Ce  fait  permet  de  séparer  les  deux 
actes  de  l'englobement  et  de  l'absorption  de  la  nourriture.  Les  vacuoles 
alimentaires  se  forment  dans  les  solutions  de  colorants  dépourvues  de  gra- 
nules. Lorsqu'on  ajoute  à  une  suspension  d'indigo  du  bleu  de  méthylène  ou 
de  l'eau,  le  nombre  des  vacuoles  formées  est  à  peu  près  le  même  dans  les 
deux  cas.  Dans  le  bleu  de  méthylène,  les  infusoirs  forment  dix-sept  vacuoles 
en  l'espace  d'une  heure.  L'auteur  suppose  que  le  même  nombre  se  forme 
dans  l'eau  pure.  —  J.  Zweibaum. 

=•■  Assimilation  chlorophyllienne. 

Wurmser  (R.).  —  Recherches  sur  l'assimilation  chlorophyllienne.  — 
I.  Quand  on  ajoute  à  une  solution  colloïdale  de  chlorophylle  des  colloïdes 
protecteurs,  on  constate  que  le  pigment  exposé  à  la  lumière  se  détruit  plus 
lentement  qu'à  l'état  pur  ;  de  même  le  pigment  mis  en  présence  d'acides 
subit  d'autant  plus  lentement  la  transformation  en  phéophytine  que  la  teneur 
en  substance  protectrice  est  plus  élevée.  Les  colloïdes  protecteurs  de  pig- 
ment s'ordonnent,  au  point  de  vue  pouvoir  protecteur,  suivant  l'ordre  dans 
lequel  se  placent  les  mêmes  colloïdes  au  point  de  vue  du  nombre  d'or  de 
Zsigmondy.  Ce  sont  ces  colloïdes  qui  donnent  à  la  chlorophylle  sa  stabilité  : 
ils  forment  autour  des  granules  chlorophylliens  une  gaine  protectrice  abais- 
sant la  concentration  des  ions  H  soit  par  fixation  chimique,  soit  par  adsorption, 
d'où  la  stabilité  vis-à-vis  des  acides  ;  ils  ne  permettent  à  l'oxygène  dissout 
dans  le  liquide  intergranulaire  d'atteindre  le  granule  que  par  les  interstices 
laissés  libres  entre  les  molécules  de  l'enveloppe,  d'où  la  protection  contre  la 
décoloration.  Le  fait  que  la  stabilité  de  la  chlorophylle  est  due  à  la  non-arrivée 
de  l'oxygène  au  contact  des  granules  mène  à  la  conclusion  que  l'oxygène 
dégagé  pendant  la  photosynthèse  ne  prend  pas  naissance  au  niveau  du  pig- 
ment. D'où,  pour  l'auteur,  la  nécessité  d'un  processus  de  photosynthèse  en 
deux  temps;  dans  le  premier,  au  contact  du  granule,  on  a  une  réaction  portant 
sur  un  corps  A,  encore  inconnu  :  A  -j-  lumière  — >■  A'  —  X  cal;  et  dans  le 
second  temps  au  sein  du  stroma,  A'  — >  A  -j-  X'  cal,  l'énergie  ainsi  libérée 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  189 

rendant  possibles  les  réactions  CO2  — >  C  -f-  O2  —  94.300  cal.  ou  CO2  -f  H20 
~>CH20  -  127.200  cal. 

II.  L'auteur  a  étudié  ensuite  l'action  des  radiations  de  différentes  longueurs 
d'onde  sur  la  chlorophylle.  Il  a  déterminé  la  vitesse  de  destruction  delà  chlo- 
rophylle et  l'énergie  absorbée  par  des  solutions  exposées  à  différentes  lu- 
mières. Il  est  arrivé  aux  résultats  suivants  : 


"Vitesses - 

Energie  absorbée. 


rouge 

verl 

violet 

50 

2 

2!) 

45 

1,25 

30 

Donc,  les  radiations  dont  les  fréquences  correspondent  aux  deux  bandes  de 
la  chlorophylle  :  rouge  et  violette,  sont,  à  énergie  absorbée  égale,  également 
actives.  La  région  verte  de  moindre  absorption  présente  un  minimum  de 
rendement. 

III.  Comme  le  mécanisme  de  la  décoloration  dans  les  leucites  est  le  même 
que  dans  les  solutions  de  chlorophylle  dans  les  solvants  neutres,  les  résul- 
tats précédents  permettent  d'examiner  s'il  existe  un  rôle  protecteur  des 
pigments  jaunes.  Ce  rôle  est  illusoire  :  l'énergie  absorbée  sans  lipochrome 
=  3810,  avec  =  3560  et  la  vitesse  de  destruction  est  sensiblement  propor- 
tionnelle à  l'énergie  absorbée.  Pour  l'auteur,  la  physiologie  des  pigments  reste 
à  faire  :  ce  sont  des  substances  de  déchets  prenant  naissance  au  cours  des 
processus  de  réduction  des  sucres  conduisant  à  la  formation  de  chlorophylle. 

IV.  L'étude  de  l'action  des  radiations  de  différentes  longueurs  d'onde  sur 
l'assimilation  chlorophyllienne,  a  été  faite  sur  des  thalle  d'Ulva  lactuca.  Voici 
les  conclusions  de  l'auteur  :  1°  A  énergie  incidente  égale,  il  y  a  égalité 
d'action  de  la  lumière  violette  et  de  la  lumière  rouge  sur  l'assimilation;  en 
outre,  l'assimilation  a  lieu  dans  le  vert  sinon  aussi  activement,  du  moins 
d'une  manière  importante.  2°  Le  rendement,  rapport  de  l'assimilation  à 
la  quantité  d'énergie  absorbée  est  maximum  (4,00)  dans  le  vert  qui  est  une 
région  de  minimum  d'absorption  ;  il  est  de  2,35  pour  le  violet  et  1  pour  le 
rouge.  L'auteur  explique  ce  fait  paradoxal  de  la  façon  suivante  :  la  réaction 
photochimique,  dans  l'hypothèse  signalée  en  I,  n'est  que  le  premier  stade  de 
l'assimilation.  Les  produits  de  la  réaction  doivent  être  transformés  par  le 
protoplasma.  La  vitesse  de  l'assimilation  doit  donc  être  d'autant  plus  grande 
que  pour  une  même  quantité  d'énergie  absorbée  la  masse  active  du  proto- 
plasma est  plus  grande.  Or,  cette  masse,  pour  une  énergie  absorbée  donnée 
est  inversement  proportionnelle  à  la  constante  d'absorption  ;  ainsi  la  vitesse 
d'assimilation  sera  d'autant  plus  grande  que  la  constante  d'absorption  sera 
plus  faible.  Pour  le  rouge  et  le  violet,  on  devrait  trouver  un  rendement  égal. 
Ceci  n'a  pas  lieu.  Et  comme  ce  résultat  diffère  sensiblement  de  ce  que  l'au- 
teur a  vu  pour  la  photooxydation  des  solutions  de  chlorophylle,  il  faut  bien 
conclure  que  ce  n'est  pas  cette  oxydation  qui  règle  la  photosynthèse.  Le 
corps  A  du  schéma,  n'est  pas  le  seul  pigment,  et  dans  la  réaction  A  +  lu- 
mière — ►  A'  la  chlorophylle  n'intervient  qu'à  la  manière  d'un  sensibilisateur 
optique.  Cette  conception  diffère  sensiblement  des  théories  actuellement  sou- 
tenues dans  lesquelles  le  mécanisme  de  synthèse  est  expliqué  par  une  action 
de  la  lumière  sur  le  système  CO2  chlorophylle.  Il  resterait  à  préciser  la 
nature  du  corps  A.  L'auteur  remarque  que  l'on  trouve  toujours  des  sels  de 
fer  dans  la  partie  incolore  du  chloroplaste  et  que  la  présence  d'O  est  néces- 
saire pour  que  la  photosynthèse  puisse  s'établir.  La  réaction  I  pourrait  être 
une  réaction  analogue  à  la  réaction  photochimique  de  l'oxalate  ferrique  et 
la  réaction  II  l'oxydation  de  l'oxalate  ferreux. 

V.  Dans  la  dernière  partie  du  travail,  W.  étudie  le  cas  des  algues  rouges 


190  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

■et  montre  que  le  pigment  rouge  de  ces  algues  intervient  dans  leur  photo- 
synthèse pour  les  sensibiliser  aux  faibles  intensités  lumineuses,  comme  le 
pourpre  sensibilise   et  caractérise  les   rétines   adaptées   à   l'obscurité.    — 

E.    AUBEL. 


Moore  (B.),  Whitley  et  Webster.  —  Études  sur  la  photosynthèse  chez 
les  algues  marines  :  1°  Fixation  de  carbone  et  d'azote  de  sources  inorganiques 
dans  l'eau  de  mer.  2°  L'accroissement  d'alcalinité  de  l'eau  de  mer  comme  me- 
sure de  la  photosynthèse.  —  1°  Les  algues  de  mer  comme  celles  d'eau  douce 
peuvent  tirer  l'azote  alimentaire  de  l'eau,  et  ainsi,  indirectement  de  l'air,  à 
la  lumière,  mais  non  à  l'obscurité.  2°  Les  réserves  de  bicarbonates  de  cal- 
cium et  de  magnésium  présentes  dans  l'eau  de  mer  fournissent  une  abon- 
dante source  de  CO2  utilisable  pour  la  fixation  du  carbone,  et  à  mesure 
qu'avance  la  fixation  l'eau  de  mer  devient  plus  alcaline.  La  limite  de  l'al- 
calinité est  celle  où  tous  les  bicarbonates  ont  été  convertis  en  carbonates, 
et  à  ce  point  le  potentiel  de  la  concentration  en  ions-hydrogène  est  tombé 
au-dessous  de  la  valeur  PH  —  10  -  9>l.  3°  À  la  vive  lumière  solaire  du  prin- 
temps et  de  l'été  ce  degré  d'alcalinité  suffit  à  favoriser  une  rapidité  plus 
considérable  de  la  division  cellulaire  et  à  provoquer  des  formes  anormales 
ou  variantes.  4°  Les  algues  marines  vivant  dans  un  volume  limité  d'eau 
avec  une  provision  d'air  limitée,  au  soleil  et  en  pleine  lumière  fixent  rapide- 
ment en  composés  organiques,  à  la  fois  le  carbure  et  l'azote.  La  quantité 
d'azote  fixée  dépasse  plusieurs  fois  la  quantité  totale  d'azote  originellement 
présente  sous  forme  d'ammoniaque,  de  nitrite,  ou  de  nitrate  dans  l'eau.  En 
outre,  les  petites  quantités  initiales  d'azote  présentes  sous  ces  formes  ne 
sont  pas  diminuées.  Il  suit  de  là  que  la  seule  source  utilisable  est  l'azote 
libre  de  l'atmosphère.  —  H.  de  Varigny. 

Wilmott  (A.  J.).  —  Recherches  expérimentales  sur  l'assimilation  et  la  res- 
piration végétales.  XIV.  L'assimilation  par  les  plantes  submergées  dans  des 
solutions  diluées  de  bicarbonates  et  d'acides:  technique  de  comptage  de  bulles 
améliorée.  —  Compter  les  bulles  constitue  une  méthode  très  commode  pour 
étudier  l'assimilation  chez  les  plantes  submergées.  Mais  elles  sont  de 
volume  très  variable,  ce  qui  fausse  les  indications.  L'auteur  a  imaginé  un 
compteur  de  bulles  en  verre  qui  a  pour  effet  de  ne  laisser  libérer  que  des  bulles 
de  dimensions  constantes.  Cet  appareil  les  fait,  en  outre,  passer  dans  de 
l'eau  distillée  isolée  :  elles  sont  donc  soustraites  à  l'influence  directe  des  so- 
lutions en  expérience.  Les  altérations  de  la  tension  superficielle  par  des 
soluts  additionnels  sont  donc  éliminées,  et  il  n'y  a  plus  d'effets  osmotiques 
sur  les  cellules  de  la  surface  coupée  de  tige  qui  changent  les  dimensions  des 
bulles. 

L'auteur  explique  les  perturbations  du  taux  de  production  de  bulles  dues  à 
l'effet  de  diffusion  d'oxygène  initial,  et  il  en  donne  des  exemples;  de  même 
pour  l'effet  de  diffusion  de  CO2  initial.  Le  premier,  dû  à  l'insuffisance  du 
contenu  en  oxygène  de  la  solution  se  présente  de  façon  très  générale  dans 
les  expériences  des  autres  :  dans  celles  de  W.  il  est  éliminé  par  l'emploi 
d'eau  très  chargée  d'oxygène.  L'effet  CO2  est  la  cause  du  phénomène  con- 
sistant en  taux  de  production  de  bulles  élevés  qui  diminuent  rapidement.  Il 
marque  la  phase  initiale  précédant  celle  où  s'établit  un  gradient  de  diffu- 
sion de  CO2  statique,  constant.  Cet  effet  ne  peut  être  éliminé  quand  CO2  est 
un  facteur  limitant,  mais  n'apparaît  pas  si  l'intensité  lumineuse  est  limitante. 
Comme   ces  deux  phénomènes  de  diffusion  initiaux  sont  indépendants  et 


PHYSIOLOGIE  GENERAL!:.  191 

d'effet  opposé  ils  peuvent  en  certains  cas  se  masquer  mutuellement  et  four- 
nir des  résultats  ne  révélant  pas  les  perturbations  initiales. 

Dans  la  seconde  partie  de  son  travail,  W.  montre  que  l'augmentation  du 
nombre  de  bulles  observé  par  Trehouse  après  addition  d'acide  est  due  à  ce 
que  l'acide  libère  du  CO2  localement,  aux  dépens  du  carbonate  de  calcium 
incorporé  à  la  surface  des  plantes  vivant  en  eaux  crayeuses.  Nul  effet,  par 
l'acide,  ne  se  manifeste  chez  les  plantes  poussant  en  eau  non  calcaire,  douce. 
Ce  qui  prouve  que  l'acide  n'a  d'autre  action  que  de  libérer  une  quantité  ad- 
ditionnelle de  CO2,  c'est  le  fait  qu'avec  des  plantes  ayant  poussé  en  eaux 
dures,  l'acide  ne  produit  un  accroissement  du  nombre  des  bulles  que  si  la 
disponibilité  en  CO2  constitue  le  facteur  limitant  du  taux  de  production  des 
bulles  au  moment  où  l'acide  est  ajouté.  Si  la  plante  est  placée  dans  du  CO2 
relativement  fort  et  à  lumière  faible,  auquel  cas  la  lumière  devient  limitante, 
l'addition  d'acide  n'a  pas  d'effet  sur  la  production  des  bulles.  Ceci  semble 
écarter  l'hypothèse  que  l'augmentation  de  bulles  avec  l'acide  est  due"  à  CO2 
libéré  de  l'état  adsorbé  et  s'échappant  comme  addition  de  CO2  au  volume 
des  bulles.  Ce  type  d'effet  ne  devrait  pas  disparaître  quand  la  lumière  est 
limitante. 

Dans  la  3e  partie,  W.  compare  les  taux  d'assimilation  dans  des  solutions 
de  bicarbonate  de  sodium  et  d'acide  carbonique.  A  l'aide  des  uniformisateurs 
de  bulles  ces  taux  sont  soigneusement  comparés  pour  des  solutions  de  force 
connue.  Il  montre  qu'une  solution  d'un  bicarbonate  donne  presque  exacte- 
ment la  quantité  de  bulles  qui  correspond  à  la  concentration  en  CO2  qu'on 
doit  s'attendre  à  y  voir  se  produire  par  décomposition  spontanée.  Les  solutions 
de  bicarbonates,  lorsqu'elles  sont  très  diluées,  donnent  des  effets  de  diffusion 
de  CO2  initiaux  conformes  aux  lois  d'interaction  de  facteurs  limitants  de 
Black.max.  et  se  comportent  généralement  comme  des  solutions  d'acide  car- 
bonique. L'opinion  d'ANGELSTEiN,  que  les  plantes  ont  le  pouvoir  de  dédoubler 
les- bicarbonates  activement  est  erronée.  —  H.  de  Variuxy. 

s)  Sécrétion  interne  et  externe,  excrétion. 

a)  Stewart  (G.  N.)  et  Rogoff  (J.  M.).  —  Rapports  de  l'a  sécrétion  adrénali- 
nique des  surrénales  et  des  changements  dans  le  rythme  du  cœur  privé  de 
ses  nerfs.  —  L'accélération  cardiaque  causée  par  l'excitation  du  bout  central 
du  sciatique  du  chat  n'est  en  aucune  manière  une  réaction  par  laquelle  on 
puisse  déterminer  le  débit  de  la  sécrétion  de  l'adrénaline  des  surrénales,  ou 
montrer  des  variations  dans  ce  débit,  comme  le  prétend  Canxon.  En  effet, 
le  pincement  des  veines  surrénales  n'a  pas  d'effet  appréciable  sur  l'appa- 
rition et  sur  l'importance  de  la  réaction  cardiaque  provoquée  par  l'excita- 
tion du  sciatique,  bien  qu'il  diminue  considérablement  ou  qu'il  abolisse  les 
réactions  propres  à  l'adrénaline  telles  que  la  mydriase  qui  suit  l'excitation 
du  bout  périphérique  d'un  nerf  splanchnique.  L'accélération  du  cœur  privé 
de  ses  nerfs,  par  l'excitation  du  sciatique,  est  bien  obtenue  chez  les  chats 
qu'on  a  laissé  survivre  après  l'ablation  d'une  surrénale  et  la  section  des 
nerfs  de  l'autre  glande  ;  cette  opération,  comme  on  le  sait,  supprimant  ou 
diminuant  fortement  la  sécrétion  adrénalinique.  Chez  ces  chats  la  réaction 
est  encore  obtenue  après  l'ablation  de  la  2e  surrénale,  soit  que  les  surrénales 
soient  enlevées  en  deux  opérations  avec  mi  intervalle  laissé  entre  elles 
pour  le  rétablissement  de  l'animal,  soit  en  une  seule  opération.  Quand  la 
réaction  disparait  après  ablation  des  surrénales,  ce  n'est  pas  parce  que  la 
décharge  adrénalinique  augmentée  par  l'excitation  du  sciatique  fait  défaut, 
mais  pour  d'autres  raisons  telles  que  des  détériorations  apportées  dans  l'état 


192  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  Tanimal  (chute  de  la  pression  sanguine,  etc.)  qui  influent  sur  le  ou  les 
réflexes  nécessairement  impliqués  dans  la  réaction,  ou  bien  il  faut  incri- 
miner les  battements  manifestement  accélérés  que  présentent  certains 
cœurs. 

Contrairement  au  compte  rendu  de  Cannon,  la  réaction  est  bien  obtenue 
après  ouverture  de  l'abdomen  ;  elle  peut  être  produite  après  ligature  des 
vaisseaux  rénaux,  de  l'aorte  abdominale,  et  de  la  veine  cave  inférieure 
comme  lorsque  l'on  fait  une  poche  cave  pour  collecter  le  sang  de  la  veine 
surrénale.  Si  la  réaction  indiquait  une  sécrétion  d'adrénaline  fortement 
augmentée  par  l'excitation  du  sciatique,  comme  l'affirme  Cannon,  cette 
augmentation  devrait  être  montrée  en  recueillant  directement  le  sang  de 
la  veine  surrénale  et  en  essayant  son  contenu  sur  des  fragments  d'intestin 
de  lapin.  Les  résultats  de  S.  et  R.  sont  là-dessus  négatifs.  Quant  au  vrai 
mécanisme  de  l'accélération  du  cœur  privé  de  ses  nerfs,  causé  par  l'excita- 
tion du  sciatique  S.  et  R.  ne  veulent  prétendre  expliquer  en  aucune  façon 
cette  réaction  probablement  complexe  que  Cannon  interprète  pour  eux  à 
tort  comme  indiquant  une  augmentation  de  la  sécrétion  adrénalinique. 
S.  et  R.  ont  simplement  obtenu  des  résultats  négatifs  après  avoir  recherché 
l'influence  de  l'excitation  du  sciatique  et  des  nerfs  du  plexus  brachial  sur  le 
débit  de  la  sécrétion  adrénolinique  par  une  méthode  qu'ils  jugent  directe 
et  correcte  en  principe,  alors  que  pour  ces  auteurs  Cannon  obtient  au  con- 
traire des  résultats  positifs  au  moyen  d'une  méthode  indirecte.  En  définitive, 
S.  et  R.  ne  prétendent  pas  que  l'excitation  d'un  nerf  sensitif  n'augmente  pas 
la  sécrétion  adrénalinique,  mais  qu'aucune  augmentation  de  cette  dernière 
n'a  été  ainsi  prouvée  jusqu'à  présent.  —  Paul  Boyer. 

b)  Stewart  (G.  N.)  et  Rogoff  ( J.  M.).  —  Principes  de  mesure  de  la  pro- 
duction adrénalinique  avec  nouvelles  observations  sur  sa  relation  avec  le 
rythme  du  cœur  privé  de  ses  nerfs.  —  L'accélération  du  cœur  produite  par 
l'asphyxie  après  section  des  vagues  et  extirpation  du  ganglion  stellaire,  ne 
peut  pas  être  prise  comme  test  d'une  augmentation  de  la  sécrétion  adréna- 
linique des  surrénales,  comme  l'affirme  Cannon.  Car  cette  accélération  peut 
être  obtenue  aussi  marquée  après  ligature  des  veines  surrénales,  après 
l'isolement  complet  de  la  circulation  des  surrénales  et  après  la  surrénalec- 
tomie.  En  fin  d'expérience,  après  des  périodes  répétées  d'asphyxie  et  quand 
les  conditions  générales  de  l'animal  (la  circulation  en  particulier)  sont 
devenues  défavorables,  la  réaction  peut  devenir  moins  nette,  ou  manquer 
complètement.  Une  opération  comme  la  surrénalectomie,  quand  elle  accélère 
la  détérioration  de  l'animal  et  du  cœur  en  abaissant  fortement  la  pression 
sanguine,  peut  parfois  être  rendue  responsable  quand  l'accélération  asphy- 
xique  fait  défaut;  mais,  de  toute  évidence,  ceci  n'est  pas  dû  à  un  effet 
spécifique  de  la  surrénalectomie,  mais  à  l'opération.  Quand  l'asphyxie  ne 
provoque  pas  une  accélération  nette  du  cœur,  on  observe  que  très  souvent, 
du  ralentissement  cardiaque  s'est  produit  durant  la  période  asphyxique, 
suivi  par  de  l'accélération  lors  de  la  reprise  de  la  respiration.  Suivant  l'état 
du  cœur,  l'accélération  secondaire  ramènera  le  cœur  à  son  rythme  original 
ou  à  un  rythme  plus  élevé.  Il  n'y  a  donc  aucune  preuve  que  l'asphyxie 
provoque  une  augmentation  de  la  sécrétion  de  l'adrénoline  par  une  action 
directe  sur  la  substance  médullaire  surrénale.  L'accélération,  qu'elle  soit 
causée  par  l'asphyxie  ou  l'excitation  du  bout  central  du  sciatique,  n'est  pas 
modifiée  par  l'ouverture  de  l'abdomen.  L'opération  nécessaire  pour  recueillir 
du  sang  veineux  surrénal  pour  un  essai  direct  de  sa  teneur  en  adrénaline 
devrait  donc  permettre  de  trouver  une  quantité  plus  élevée  d'adrénoline 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  19:5 

après  asphyxie  ou  excitation  des  nerfs  sensitifs.  S.  et  R.,  au  contraire,  n'ont 
jamais  alors  constaté  de  l'hyperadrénalinine  dans  le  sangsurrénal.  Lecathé- 
térisme  est  mauvais  en  principe  en  tant  que  méthode  d'estimation  de  chan- 
gement du  rythme  de  la  sécrétion  adrénolinique  des  surrénales,  elle  ne 
pourrait  que  donner  les  variations  de  la  concentration  adrénalinique  dans 
le  sang  de  la  veine  cave  inférieure  au-dessus  du  niveau  des  surrénales. 
On  ne  peut  estimer  la  quantité  d'adrénaline  passant  de  la  veine  cave  au 
cœur  par  unité  de  temps  ni  ses  variations  qui  pourraient  se  produire  dans 
les  conditions  étudiées.  Toutes  les  fois  que  Cannon  croit  avoir  obtenu  une 
augmentation  de  la  sécrétion  adrénalinique,  il  ne  peut  avoir  observé  qu'une 
augmentation  de  la  concentration  dans  la  veine  cave  qui  pourrait  très  bien 
être  due  à  un  ralentissement  de  la  circulation  cave,  en  effet  des  causes  telles 
que  l'influence  des  changements  de  la  pression  intrathoracique,  l'asphyxie 
doivent  avoir  une  influence  très  grande  sur  le  cours  du  sang  veineux  au- 
dessus  du  diaphragme,  et  modifier  beaucoup  la  proportion  du  sang  surrénal 
par  rapport  au  sang  retiré  en  même  temps  par  le  cathétérisme  venu 
d'autres  territoires. 

Les  expériences  de  S.  et  R.  confirment  pleinement  les  critiques  de 
Richards  et  Wood  qui  jugent  le  cathétérisme  inexact  parce  que  le  sang- 
surrénal  est  dilué  par  celui  de  tous  les  organes  dont  les  veines  abordent  la 
veine  cave  au-dessous  des  veines  surrénales.  —  Paul  Boyer. 

Lewis  (J.  T.).  —  Les  surrénales  et  l'intoxication  par  la  morphine.  —  Il  a 
été  établi  que  les  rats  et  les  crapauds  décapsulés  sont  hypersensibles  à  la 
morphine;  il  semble  que  le  même  fait  puisse  être  constaté  chez  les  chiens  : 
la  morphine,  même  à  des  doses  anesthésiques,  abrège  la  survie  des  chiens 
décapsulés.  — -  IL  Cardot. 

b)  Rebello  (Silvio)  et  Pereira  (M.)  de  Bernardes.  —  Sur  le  mécanisme  de 
l'action  à  distance  de  l'adrénaline.  —  Lichtwitz  a  constaté  que  l'adrénaline 
injectée  dans  une  patte  de  grenouille  qui  n'est  plus  reliée  à  l'animal  que 
par  le  tronc  du  sciatique,  détermine  une  dilatation  pupillaire  et  une  hyper- 
sécrétion cutanée.  Il  a  admis  que  l'adrénaline  était  conduite  le  long  du  tronc 
nerveux.  Les  observations  sur  lesquelles  il  s'est  appuyé  sont  confirmées  par- 
les auteurs,  mais  ceux-ci  montrent  que  l'injection  d'autres  solutions  que  la 
solution  d'adrénaline  provoque  aussi,  quand  elle  est  faite  dans  le  membre 
ainsi  relié  au  corps  seulement  par  le  sciatique  ou  par  un  pont  musculaire, 
l'apparition  d'un  syndrome  analogue;  il  s'agit,  d'après  eux,  delà  conduction 
d'une  excitation  centripète  qui  peut  être  arrêtée  par  le  blocage  cacaïnique 
du  tronc  nerveux,  et  non  d'une  conduction  de  l'adrénaline  par  le  nerf.  — 
H.  Cardot. 

Jaeger  (Edmond).  —  Etude  pharmaco  dynamique  de  l'adrénalone.  Siège 
de  l'action  vasoconstrictive  et  effets  de  l'adrénalone  en  présence  de  diverses 
drogues  vasomotrices.  —  Comme  l'adrénaline,  l'action  vasoconstrictive  de 
l'adrénalone  a  pour  siège  les  terminaisons  périphériques  du  sympathique  ; 
comme  la  première,  elle  est  aussi  antagoniste  des  vaso-dilatateurs.  Après 
l'ergotinine,  ladrénalone  ne  donne  que  de  l'hypotension,  tandis  que  l'adré- 
naline donne  une  hypotension  passagère,  suivie  d'hypertension.  — 
H.  Cardot. 

Hayhurst  (E.   R.).  —  Un  facteur  possible  dans  l'augmentation  de  fré- 
quence du  goitre.  —  Dans  les  salines  de  l'Ohio,  le  sel  est  extrait  de  puits 
l'année  biologique.  13 


194  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

profonds  et  purifié,  c'est-à-dire  qu'on  en  extrait  l'iode,  le  brome,  etc. 
L'iode  manque  donc  dans  le  sel  commercial  provenant  de  parcelles  salines. 
D'autre  part,  le  goitre  est  rare  au  bord  de  la  mer  où  le  sel  est  pris  à  la  mer, 
simplement  cristallisé,  sans  purification.  Le  goitre  est  fréquent  dans  les 
Alpes  où  il  y  a  de  forts  gisements  de  sel,  peut-être  privé  de  son  iode  par  les 
eaux  de  pluie.  En  somme,  le  goitre  s'expliquerait  par  l'absence  d'iode  dans 
le  sel  d'alimentation.  —  H.  de  Varigny. 

Herring  (P.  T.).  —  Effet  de  l'absorption  de  thyroïde  et  de  la  thyro-para- 
thyroldectomie  sur  le  contenu  en  pituitrine  du  lobe  postérieur  de  la  p  Unitaire, 
du  liquide  cérébro-spinal  et  du  sany.  —  1°  Ni  l'absorption  de  thyroïde,  ni  la 
thyro-parathyroïdectomie  n'ont  d'influence  sur  la  quantité  de  pituitrine  du 
lobe  postérieur  du  corps  pituitaire,  à  en  juger  par  l'action  d'extraits  sur  la 
contraction  de  l'utérus  de  la  rate  ou  la  pression  sanguine  chez  le  chat  à 
moelle  sectionnée.  2°  Il  n'y  a  nulle  preuve  de  la  présence  de  pituitrine  dans 
le  liquide  cérébro-spinal  du  4e  ventricule  chez  les  chats  normaux,  nourris 
de  thyroïde,  ou  thyro-parathyroïdectomisés.  3°  Le  sang  défibriné  de  pareils 
chats  ne  présente  pas  de  différences  appréciables  dans  son  action  sur  l'uté- 
rus de  la  rate.  Le  sang  du  chat  nourri  de  thyroïde  exerce  une  action  dé- 
pressive plus  considérable  sur  la  circulation  que  ne  fait  celui  de  l'animal 
normal.  Le  sang  du  chat  thyro-parathyroïdectomisé  exerce  une  influence 
dépressive  sur  la  circulation  avec  contraction  du  rein  et  diminution  de  la 
sécrétion  urinaire.  —  H.  de  Varigny. 

Ç)  Production  d'éneryie. 

=  Mouvements. 

Waller  (A.  D.).  —  Le  coût  physioloyique  du  travail  musculaire.  —  Le 
coût  physiologique  du  travail  musculaire  peut  être  calculé  très  facilement 
en  mesurant  le  GO2  expiré.  En  effet,  la  teneur  en  GO2  de  l'air  expiré  est 
très  faible  pendant  un  sommeil  profond;  elle  est  beaucoup  plus  forte  pendant 
un  gros  travail  musculaire.  Ce  coût  physiologique  dans  une  expérience 
type  sur  un  homme,  dans  une  marche  de  3  milles  et  demi  pendant  une 
heure,  est  de  260  calories  (déduction  faite  des  calories  dépensées  au  repos, 
60  dans  la  circonstance).  Le  chiffre  moyen  par  heure  à  l'imprimerie  du 
Bristish  Médical  Journal  a  été  trouvé  de  101  à  105  calories  après  une  expé- 
rience portant  sur  quatre  compositeurs,  pendant  une  semaine  (les  calculs 
ayant  été  faits  sur  les  bases  suivantes  :  1  cm3  de  CO2  expiré  par  seconde  = 
20  calories  par  heure  et  le  chiffre  de  5,55  calories  étant  pris  comme  équi- 
valent de  la  valeur  en  calories  de  1  cm3  de  CO2  expiré).  —  Paul  Boyer. 

Wood  Jones  (F.).  —  Le  vol  des  poisso7is  volants.  —  De  nombreuses  obser- 
vations faites  au  cours  de  voyages  en  mer  ont  convaincu  l'auteur  que  le  vol 
dont  il  s'agit  est  purement  plané.  Un  poisson  volant,  effrayé  par  le  navire  qui 
se  rapproche,  ou  bien  s'enfuit  sous  l'eau,  nageoires  pectorales  serrées  contre 
les  côtés,  ou  bien  s'élance  en  l'air,  nageoires  pectorales  étendues.  L'impul- 
sion est  donnée  par  les  derniers  coups  de  queue  de  l'animal.  Mais  si  le  poisson, 
entrant  dans  l'air,  est  tout  frémissant,  il  ne  bat  en  aucune  façon  des  na- 
geoires; celles-ci  restent  ouvertes,  étalées  et  immobiles.  Le  poisson  peut 
prendre  un  nouvel  élan  par  un  contact  momentané  de  la  queue  avec  la  mer. 
Il  peut  rester  en  l'air  une  demi-minute  au  moins.  Aucun  muscle  ne  pourrait 
produire  un  battement  des  nageoires.  Le  poisson  plane,  mais  ne  vole  pas. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  195 

Conclusion  que  confirment  Julian  Huxley  dans  Aature,  28  avril, p.  207,  et 
W.  Galloway  dans  Nature  du  19  mai,  p.  376.  Ce  dernier  a  étudié  les  pois- 
sons volants  il  y  a  trente  ans,  et  a  conclu  exactement  comme  font  W.  J. 
et  J.  H.  —  H.  de  Varignv. 

Clayton  (H.  H.).  —  Le  vol  du  poisson  volant.  —  L'auteur  note  qu'au  dé- 
part, avec  le  coup  de  queue  qui  fait  passer  le  poisson  de  l'eau  à  l'air,  les 
nageoires  pectorales  vibrent  fortement.  Cette  vibration  de  haut  en  bas  donne 
une  impulsion  en  avant.  Il  rappelle  des  expériences  qu'il  a  faites  il  y  a  trente 
ans  à  ce  sujet,  à  propos  de  recherches  sur  les  moyens  de  voler.  Pour  lui 
ces  mouvements  vibratoires  des  nageoires  pectorales  ont  pour  conséquence 
nécessaire  une  poussée  en  avant.  Le  poisson  utilise  ses  nageoires  au  début 
pour  ajouter  à  l'impulsion  de  la  queue,  puis,  comme  ailes  planantes.  — 
H.  de  Varignv. 

Anonyme.  —  Vol  des  poissons  volants.  —  Résumé  des  recherches  d'E. 
H.  Hankin.  Le  poisson  tient  l'air  plus  longtemps  avec  que  sans  vent.  La 
différence  peut  aller  de  1  à  200  ou  400  mètres.  Les  pectorales  sont  généra- 
lement tenues  à  plat,  parfois  un  peu  inclinées  vers  le  haut  ou  vers  le  bas. 
Ce  dernier  cas  s'observe  avec  les  vitesses  maximales.  La  nageoire  du  poisson 
se  comporte  comme  l'aile  du  vautour  en  vol  plané.  Les  pectorales  ne  battent 
pas  après  le  départ.  La  vitesse  de  10  mètres  par  seconde  a  été  observée 
pendant  8  secondes;  un  maximum  de  20  mètres  par  seconde  est  probable. 
Les  nageoires  pelviennes  servent  de  freins.  Le  poisson  ne  se  rend  pas  tou- 
jours compte  des  conditions  aériennes  et  part  souvent  avec  le  dispositif 
qui  ne  convient  pas.  —  H.  de  Varignv. 

Walker  (Emile).  —  Le  vol  des  graines  de  chardon.  —  W.  demande  si, 
c  comme  on  le  dit  »,  ces  graines  possèdent  réellement  la  faculté  de  s'élever 
en  l'air,  en  dehors  de  tout  courant  d'air  ascendant.  A  son  avis,  le  fait  est 
exact  :  l'expérience  le  lui  démontre.  Comment  expliquer  le  phénomène'.' 
Le  rayonnement  solaire  échauffe-t-il  le  duvet  de  la  graine  et  la  chaleur  en 
se  propageant  à  l'air  voisin  crée-t-elle  un  courant  ascendant?  Le  duvet  de 
cygne  est  moins  apte  à  s'élever  de  la  sorte.  Le  duvet  de  chardon  avec  graine 
n'a ^qu'un  pouvoir  d'élévation  faible.  Un  effet  électrostatique  existerait-il? 
—  H.  de  Varignv. 

Small  (J.).  —  Le  vol  des  graines  de  chardon.  —  Il  s'agit  en  réalité  du 
duvet,  dont  le  fruit  est  détaché.  L'auteur  avait  étudié  la  question  au  point  de 
vue  aérodynamique  {Origin  and  Development  of  the  compositae,  1910).  Il 
suffit  d'un  vent  très  faible.  S'il  n'est  fait  erreur  sur  la  signification  de  m.  p.  h. 
que  nous  interprétons  par  mille  par  heure,  il  suffit  de  courants  de  1  m.  p. 
h.  pour  soulever  le  duvet  de  pissenlit,  avec  graine,  et  même  de  0,50  m.  p. 
h.  pour  le  duvet  seul.  (Mille  de  1609  mètres.)  —  H.  de  Varignv. 

=  Lumière. 

Reinking  (O.  A.).  — Eclats  synchrones  chez  les  lucioles.  —  Le  phénomène 
a  été  observé  au  Siam  en  juin.  Le  synchronisme  était  net  :  tout  un  arbre 
s'éclairait  et  s'éteignait  simultanément.  Le  nombre  des  éclats  était  entre 
105  et  109  par  minute.  [Évidemment  on  serait  plus  assuré  de  l'exactitude 
de  l'observation  si  le  nombre  des  éclats  était  moindre,  60,  30,  ou  mieux 


196  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

15  par  minute.]  Par  contre,  aux  Philippines,  il  n'y  avait  pas  synchronisme. 
L'espèce  observée  au  Siam  était  du  genre  Calaphotia.  —  H.  de  Varigny. 

Harvey  (E.  Newton).  —  Un  poisson  à  organe  lumineux  destiné  à  la 
culture  de  bactéries  lumineuses.  —  Deux  poissons  paraissent  s'éclairer  au 
moyen  de  bactéries  lumineuses  :  Y  Anomalops  et  le  Photoblepharon  (Indes 
hollandaises).  On  sait  que  leur  organe  lumineux  est  fait  d'une  série  de 
glandes  en  forme  de  tube,  s'ouvrant  dans  un  réservoir  qui,  lui-même  com- 
munique avec  l'extérieur  par  un  pore.  Tous  les  pores  se  trouvent  à  la  surface 
extérieure  de  l'organe  d'où  vient  la  lumière.  Malgré  toutes  les  apparences, 
il  ne  s'agit  pas  là  d'un  organe  élaborant  une  sécrétion  ensuite  excrétée  au 
dehors.  C'est  un  organe  lumineux.  Si  on  l'examine  au  microscope  on  le  trouve 
rempli  de  bactéries  mobiles,  en  forme  de  bâtonnets.  L'émulsion  d'organe  se 
comporte  exactement  comme  une  émulsion  de  bactéries  lumineuses. 

L'organe  lumineux  est  extrêmement  riche  en  vaisseaux  sanguins,  et 
l'émulsion  est  tout  aussi  sensible  au  manque  d'oxygène  que  le  sont  les  bac- 
téries lumineuses.  En  l'absence  d'oxygène,  l'extinction  est  rapide.  Si  l'on 
humecte  l'organe  desséché,  celui-ci  ne  donne  qu'une  faible  luminescence  : 
ceci  est  caractéristique  des  bactéries  lumineuses.  On  ne  trouve  ni  luci- 
i'érine  ni  luciferase.  L'eau  douce  et  les  agents  cytolytiques  éteignent  net  la 
lumière,  sans  éclat  préalable.  Le  fluorure  de  sodium  éteint  rapidement 
(à  1  ou  0,5  °/o)  la  lumière  d'une  émulsion  de  glande.  Le  cyanure  de  potas- 
sium inhibe  la  production  de  lumière. 

On  observera  que  chez  les  deux  espèces  dont  il  s'agit  la  lumière  se  produit 
de  façon  continue,  tant  de  jour  que  de  nuit,  et  indépendamment,  de  toute 
excitation.  C'est  là  une  caractéristique  qui  n'appartient  qu'aux  bactéries 
lumineuses  et  aux  champignons  parmi  les  organismes,  et  cela  donne  à 
penser  fortement  que  la  lumière  est  due  à  des  bactéries  symbiotes.  L'organe 
apparait  comme  une  sorte  d'incubateur  pour  la  croissance  et  l'alimentation 
des  bactéries,  et  les  pores  servent  peut-être  à  l'évacuation  des  bactéries 
mortes. 

Mais,  dira-t-on,  il  doit  être  facile  de  prouver  que  les  bactéries  de  l'organe 
sont  lumineuses.  II  le  semble.  Ce  qu'il  faut,  c'est  les  cultiver  artificielle- 
ment; mais  jusqu'ici  la  chose  a  été  tentée  en  vain.  On  obtient  bien  une 
bonne  culture  sur  agar  peptonisé;  mais  les  bactéries  ne  sont  pas  patho- 
gènes. Peut-être  celles-ci  ont-elles  besoin  d'aliments  spéciaux.  On  l'a  bien 
vu  pour  les  puces  de  sable  lumineuses  de  Giard  et  de  Billet.  Assurément 
tout  indique  que  l'appareil  lumineux  chez  les  poissons  dont  il  s'agit  est  un 
organe  contenant  des  bactéries  lumineuses  et  propre  à  leur  culture,  et  tout 
donne  à  penser  que  la  lumière  de  l'organe  est  d'origine  bactérienne,  mais 
il  reste  des  points  à  élucider  avant  de  conclure  de  façon  formelle.  —  II.  de 
Varigny. 

Stern  (K.).  —  Sur  ta  fluorescence  de  la  chlorophylle  et  sa  signification 
dans  le  processus  de  V assimilation.  —  Après  un  exposé  des  données  physi- 
ques relatives  à  la  fluorescence  (relation  avec  l'intensité  et  la  longueur 
d'onde  de  la  lumière  incidente,  avec  la  concentration  de  la  solution,  avec  la 
présence  de  particules  y  déterminant  un  trouble),  S.  étudie  la  fluorescence 
des  cellules  vertes  de  Chlorelles  :  toutes  les  cellules,  vivantes  ou  mortes, 
présentent  au  spectroscope  une  bande  de  fluorescence,  rouge  clair.  Cette 
bande  est  sans  structure,  au  contraire  de  celle  étudiée  par  Tswett  sur  des 
Spirogyres,  et  présente  son  maximum  pour  681  \x\l.  Une  culture  desséchée, 
puis  reprise  par  l'eau,  présente  les  mêmes  caractères  de  fluorescence  que 


PHYSIOLOGIE  GENERALE,  197 

la  cellule  vivante.  —  La  chlorophylle,  en  solution  colloïdale  préparée  par  la 
méthode  de  Willstater,  n'a  pas  de  fluorescence  ;  une  telle  solution  addi- 
tionnée d'albumine,  de  saccharose  ou  d'amidon  par  exemple,  n'est  pas 
modifiée,  tandis  que  la  fluorescence  y  apparaît  par  addition  de  trioléine, 
de  cholestérine,  d'huile  de  lin  ou  de  paraffine  liquide  par  exemple  :  ainsi, 
une  émulsion  de  lécithine  dans  l'eau  pure,  additionnée  de  beaucoup  de 
chlorophylle,  présente  une  bande  de  fluorescence  très  comparable  à  celle 
des  cellules  vivantes  ;  en  particulier  la  position  du  maximum  de  fluorescence 
(077)  y  est  sensiblement  la  même,  alors  qu'elle  diffère  de  celle  que  présente 
le  même  maximum  pour  une  solution  alcoolique  (654).  —  Une  seconde 
partie  de  cette  étude  expose  les  recherches  ultramicroscopiques  de  S.  :  les 
solutions  de  chlorophylle  dans  l'alcool,  l'éther.  l'huile  de  paraffine,  l'acide 
oléique...  donnent  à  l'ultra-microscope  un  cône  de  fluorescence  rouge  sang, 
optiquement  vide;  les  solutions  aqueuses  colloïdales  de  chlorophylle  ne 
présentent  pas  de  fluorescence,  mais  le  champ  est  étoile  de  nombreux  mi- 
crons blancs;  il  en  est  de  même,  si,  aux  solutions  aqueuses,  on  ajoute  albu- 
mine, sucre,  amidon...  Donc  les  solvants  dans  lesquels  la  fluorescence  se 
produit,  dissolvent  la  chlorophylle  à  l'état  de  vraie  solution.  Elle  est  au 
contraire  en  solution  colloïdale,  là  où  elle  n'a  pas  de  fluorescence.  —  Puisque, 
dans  les  chromatophores,  la  chlorophylle  est  fluorescente,  elle  doit  s'y 
trouver  à  l'état  de  solution  vraie,  dissoute  sans  doute  dans  un  solvant 
lipoïdique,  lécithine  ou  phytostérine.  Le  chloroplaste  est  donc  une  émulsion 
d'une  phase  chlorophylle-lipoïde  et  d'une  phase  hydroïdalbumine.  La  série 
des  processus  partiels,  qui  constituent  l'assimilation,  se  déroule  donc  non 
dans  un  milieu  homogène,  mais  une  partie  dans  une  phase,  l'autre  dans  la 
seconde  phase.  Ainsi  s'expliquent  la  disproportion  entre  la  teneur  en 
chlorophylle  et  le  pouvoir  d'assimilation,  et  l'importance  de  l'intégrité  de  la 
surface  de  contact  entre  les  deux  phases.  On  sait  que,  à  l'égard  des  subs- 
tances qui  agissent  sur  la  tension  superficielle,  le  processus  vital  le  plus 
susceptible  est  l'assimilation  :  la  surface  sur  laquelle  elles  agissent,  est,  non 
pas  la  surface  protoplasmique,  mais  la  surface  des  gouttelettes  de  lipoïdes 
chlorophylliens  en  contact  avec  le  stroma  protoplasmique.  —  Mais  ces 
résultats  relatifs  à  l'état  physique  de  la  chlorophylle  dans  la  cellule  permet- 
tent-ils de  connaître  le  rôle  qu'elle  joue  dans  l'assimilation?  On  sait  que 
l'énergie  lumineuse  absorbée  par  la  cellule  verte  a  même  valeur  que  la 
cellule  assimile  ou  non.  Sous  quelle  forme  l'énergie  non  utilisée  est-elle 
restituée  par  la  cellule  qui  n'assimile  pas,  et  peut-on  chercher  quelqu'indi- 
cation  dans  l'étude  de  la  fluorescence?  S.  établit,  par  la  comparaison  de  la 
fluorescence  de  deux  suspensions  d'algues,  que  l'arrêt  de  l'assimilation 
produit  par  l'introduction  d'un  anesthésique  dans  l'une  des  suspensions,  ne 
détermine  aucune  modification  de  la  fluorescence.  Une  telle  expérience 
établit  un  fait,  mais  ne  prouve  rien  d'ailleurs,  car  les  conditions  physiques 
de  la  fluorescence  ne  pouvaient  guère  permettre  d'attendre  un  autre  résultat. 
Aussi  l'auteur  conclut-il  à  l'impossibilité  de  faire,  par  cette  voie,  progresser 
notre  connaissance  sur  le  rôle  de  la  chlorophylle  dans  l'assimilation.  — 
Plante fol.  ' 

=  Electricité. 

Scott  G.  C.)  et  Tulgan  (J.).  —  Un  galvanomètre  vivant.  — L'activité 
protoplasmique  produit  des  différences  de  potentiel  électrique,  dont  l'exis- 
tence se  démontre  par  les  iralvanomètres  :  exemple,  les  électrocardio- 
grammes, si  utiles  en  clinique.  A  défaut  de  galvanomètre,  on  peut  utiliser 


198  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  patte  de  grenouille  à  sciatique  posé  sur  le  cœur.  Cette  patte  préparée 
peut  servir  à  d'autres  expériences.  Une  patte  préparée,  à  nerf  non  sectionné, 
a  présenté  le  phénomène  suivant  :  On  tenait  les  orteils  de  la  patte,  de  la 
main  gauche,  et,  par  accident,  une  pince,  tenue  de  la  main  droite,  vint  à 
toucher  le  corps  de  la  grenouille.  Aussitôt  contraction  violente  des  muscles 
de  la  patte.  C'était  l'expérience  de  Galvani,  à  ceci  près  que  Galvani  em- 
ployait 2  métaux  :  ici,  la  main  remplaçait  un  de  ceux-ci.  S.  et  T.  consta- 
tent qu'il  importe  peu  que  le  métal  soit  tenu  d'une  main  ou  de  l'autre.  Le 
nerf  de  grenouille  est  donc  excité  par  le  courant  d'action  du  corps  humain  : 
le  métal  n'y  est  pour  rien  et  peut  être  supprimé.  Le  résultat  est  constant.  Le 
contact  peut  s'opérer  aussi  bien  avec  toute  partie  du  corps  de  la  grenouille, 
ou  même  avec  la  solution  saline  en  contact  avec  celui-ci.  Si  l'on  interpose 
un  corps  non  conducteur  entre  les  mains  et  la  préparation,  rien  ne  se  passe. 
Le  courant  d'action  ne  paraît  pas  être  rythmique;  aussi  le  cœur  semble-t-il 
être  hors  de  cause.  Il  paraît  variable,  car  on  voit  des  contractions  très  faibles 
succédera  des  manifestations  très  fortes.  Sans  doute,  les  courants  électriques 
du  corps  humain  sont  variables.  —  H.  de  Varigny. 

Strohl  (A.).  —  Mesure  de  la  force  contre-clectromotrice  de  polarisation 
chez  V homme.  —  Ayant  constaté  une  augmentation  considérable  de  la  résis- 
tance du  sujet  tout  de  suite  après  la  fermeture  du  circuit,  l'auteur  a  supposé 
qu'il  intervenait  une  force  contre-électromotrice  de  polarisation  et  a  tenté 
de  la  mesurer  directement  par  la  méthode  des  oppositions.  A  partir  de  la 
fermeture  du  circuit,  cette  force  contre-électromotrice  atteint  très  rapide- 
ment une  valeur  considérable,  de  l'ordre  de  grandeur  de  celle  qu'on  pouvait 
déduire  de  la  mesure  de  résistance,  passe  par  un  maximum  (une  dizaine 
de  volts)  et  décroît  progressivement.  —  H.  Cardot. 

-/])  Pigments. 

Strong  (R.  M.).  —  Causes  de  la  blancheur  du  poil  et  des  plumes.  —  On 
admet  généralement  que  la  coloration  blanche  tient  à  la  présence  d'air. 
Mais  qui  l'a  démontré?  Personne.  En  réalité  la  couleur  est  due  à  l'absence 
de  pigment,  et  s'explique  de  la  même  façon  que  le  blanc  du  verre  ou  de 
la  glace  piles.  —  H.  de  Varigny. 

Steel  (Th.).  —  Dents  de  mouton  à  couleur  d'or.  —  S.  a  analysé  l'incrusta- 
tion, en  apparence  métallique,  de  nombreux  moutons,  et  a  reconnu  qu'en 
aucun  cas  un  métal  ne  s'y  trouve  :  le  dépôt  consiste  en  phosphate  de  chaux 
principalement,  avec  de  la  matière  organique.  L'apparence  métallique  est 
un  elîèt  optique  du  à  la  réfraction  de  la  lumière  résultant  de  la  superposi- 
tion des  lamelles  des  dépôts.  (Le  travail  de  S.  *a  paru  dans  le  Chemical 
News,  tome  122,  p.  49.)  —  H.  de  Varigny. 

Lewis- Abbott  (W.  J.).  —  Dents  de  moutons  à  aspect  doré.  —  Au  cours 
de  la  guerre  les  choses  étaient  réglées  de  telle  façon  qu'on  savait  toujours 
d'où  venait  le  bétail.  L.  A.  a  beaucoup  vu  de  dentures  de  mouton  incrustées 
d'un  tartre  jaune  brillant,  identique,  en  apparence,  aux  pyrites  de  fer  non 
arsenicales  brillantes.  Ces  moutons  venaient  tous  des  prés  de  la  Rye.  — 
H.  de  Varigny. 

Anonyme.  —  Dents  à  couleur  dorée  chez  le  mouton.  —  Analyse  d'un  tra- 
vail de  Th.  Steel (Lirmean  Soc.  New  South  Wales,  1920,  août)  complétant  celui 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  199 

de  Liversedge  de  1905.  Ce  dernier  a  montré  que  chez  le  mouton  et  les  autres 
animaux  il  arrive  que  les  dents  semblent  aurifiées.  Cette  apparence  est  due 
à  du  tartre  déposé  en  pellicules  minces  et  à  la  réflexion  de  la  lumière.  Le 
dépôt  consiste  en  phosphate  de  chaux  impur  avec  matière  organique,  et 
non  en  pyrite  de  fer  comme  il  a  été  dit  (Aature,  vol.  99  et  100).  La  substance 
peut  être  aisément  détachée  en  minces  lames.  Si  l'on  expose  celles-ci  à  la 
chaleur,  elles  brûlent,  laissant  un  résidu  fusible  blanc.  Aucune  analyse  chi- 
mique n'est  nécessaire  pour  se  convaincre  que  ni  l'or  ni  le  fer  ne  jouent  de 
rôle  dans  l'affaire.  Le  voyageur  G.  Bennett,  dans  Wanderings  of  a  Naturalisa 
a  trouvé  le  simili-or  sur  les  dents  du  mouton,  du  bétail,  du  kangourou,  et 
reconnu  sa  nature.  On  en  trouve  aussi  chez  le  cheval,  le  chameau,  le  dro- 
madaire, le  rhinocéros  et  l'homme  même.  Les  nombreuses  analyses  de 
Th.  Steel  montrent  que  la  substance  consiste  principalement  en  phosphate 
de  chaux  avec  un  peu  de  magnésie,  etc.  La  composition  ressemble  beaucoup 
à  celle  de  l'os  humain.  Il  faut  espérer  que  voici  enterrée  la  légende  des 
dents  à  revêtement  d'or  chez  les  animaux.  A  noter  qu'en  fait  le  dépôt  se 
rencontre  chez  certaines  formes  seulement,  non  sur  toutes,  à  beaucoup 
près.  —  H.  de  Varigny. 

Turchini  (Jean)  et  Ladreyt  (F.).  —  Sur  la  formation  de  la  mélanine 
dans  la  poche  du  noir  de  la  Seiche  (Sepia  ofpcinalis).  —  La  mélanine  de  la 
Seiche  semble  se  former, suivant  les  processus  généraux  de  la  mélanogénèse  ; 
tous  les  facteurs  de  mélanisation  réclamés  par  la  théorie  de  Prenant  sont 
présents  dans  l'organe  :  accepteur  qui  est  ici  un  dérivé  chondriosomique, 
oxygène,  couple  catalytique  avec  sa  complémentaire  pigmentative,  fer,  et  sa 
complémentaire  pigmentante,  tyrosinase.  —  H.  Cardot. 

Everest  (A.  E.)  et  Hall  (A.  J.).  —  Anthocyanines  et  Anthocyanidines. 
IV.  Observations  sur  :  a)  les  couleurs  anthocyaniques  chez  les  fleurs,  et  b)  la 
formation  d' 'Anthocyanes  chez  les  plantes.  —  Discussion,  principalement,  de 
travaux  récents,  ceux  de  Shibata  et  Kasiwagi.  Sur  le  premier  point  E.  et  H. 
concluent  de  leurs  expériences  que  la  couleur  bleue  des  fleurs  contenant  de 
l'anthocyane  peut  tenir  à  la  présence,  ou  bien  de  phénolates  anthocyaniques 
de  bases  ou  de  métaux  terreux  alcalins,  ou  bien  de  sels  complexes  d'antho- 
cyane  et  de  fer.  Les  deux  types  existent  sans  doute.  Sur  le  second,  les 
auteurs  apportent  des  observations  à  l'appui  de  l'idée  que  les  anthocyanes 
colorantes  dérivent,  par  réduction,  de  pigments  jaunes  de  la  sève,  du  groupe 
flavonal.  —  H.  de  Varigny. 

Kohler  (Denise).  —  Variations  des  acides  organiques  au  cours  de  la 
pigmentation  anthocyanique.  —  Les  expériences  ont  été  faites  avec  des 
organes  en  relation  avec  la  plante  et  avec  des  organes  détachés  de  la 
plante.  Dans  le  premier  cas  la  formation  des  anthocyanes  est  liée  à  une 
augmentation  ou  à  une  diminution  des  acides  organiques.  Dans  le  second 
cas  on  n'a  jamais  observé  une  augmentation  des  acides  organiques.  — 
E.  Bachrach. 

6)  Hibernation,  vie  latente. 

Oka  (Asajiro).  —  Dessiccation  et  reviviscence  chez  une  Hirudinêe  d'eau 
douce.  —  Les  Ozobranchus  jantseanus,  Rhynchobdellides  de  Chine  parasites 
de  Tortues  d'eau  douce  se  dessèchent  complètement  en  quelques  heures 
lorsqu'elles  sont  placées  au  soleil  hors  de  l'eau  ;  leur  corps  se  contracte  con- 


200  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sidérablement,  sauf  les  branchies,  qui  conservent  une  position  quelconque; 
l'animal  prend  une  forme  globuleuse  et  devient  dur  comme  du  bois;  il  perd 
ainsi  les  quatre  cinquièmes  de  son  poids  initial.  Lorsqu'après  avoir  été  con- 
servées pendant  une  semaine  dans  cet  état,  ces  Sangsues  sont  replacées  dans 
l'eau,  leur  corps  s'allonge,  puis  la  tête  et  le  cou  font  saillie,  les  houppes 
branchiales  s'étalent  et,  au  bout  d'une  heure  environ,  les  animaux  se  mettent 
en  mouvement  et  mènent  à  nouveau  une  vie  normale.  —  P.  Remy. 

Orton  (J.  H.).  —  La  production  de  zooides  vivants  de  Claveline  en  hiver, 
par  voie  expérimentale.  —  Beaucoup  de  phénomènes  d'hibernation  sont  sans 
doute  des  effets  de  température.  L'expérience  suivante  confirme  cette  opi- 
nion. A  Plymouth,  les  colonies  de  Clavelina  lepadiformis  apparaissent  en  mai 
pour  disparaître  en  octobre.  Si  l'on  gratte  en  hiver  les  sites  des  colonies  sur 
les  pieux  du  port,  et  si  on  en  isole  les  cellules  de  repos,  pour  les  mettre  à 
une  température  appropriée,  on  voit  apparaître  les  zooïdes  dès  le  mois 
de  mars.  Driesch  a  bien  noté  que  la  Claveline  revient  à  l'état  de  repos 
quand  elle  est  soumise  à  l'inanition  ou  bien  immergée  en  eau  corrompue; 
mais  l'eau  ne  joue  aucun  rôle  dans  la  présente  expérience  :  l'eau  de  réser- 
voir où  les  zooïdes  se  développent  en  hiver,  expérimentalement,  est  plutôt 
plus  impure  que  l'eau  de  port  d'été.  La  température  seule  paraît  être  en  jeu 
par  conséquent.  —  H.  de  Varignv. 

3°  Action  des  agents  divers 

P)  Agents  physiques. 

Ehrlichowna  (Marja).  —  L'action  des  rayons  de  Rœntgen  de  faible 
intensité  sur  le  thymus.  — ■  Les  résultats  auxquels  arrive  l'auteur  sont  les 
suivants  :  Lorsqu'on  fait  agir  sur  le  thymus  d'un  lapin  les  rayons  de  Rœnt- 
gen de  faible  intensité  (1/2  —  2H),  on  obtient  des  lésions  plus  ou  moins  pro- 
fondes de  cette  glande  (dégénérescence  des  cellules  jusqu'à  complète  dé- 
sagrégation). Ces  lésions  rappellent  en  tous  points,  bien  qu'elles  soient 
moins  prononcées,  celles  produites  par  les  rayons  plus  intenses  et  même 
forts  (10 — 15 — 50H).  L'action  des  rayons  de  Rœntgen  de  faible  intensité  sur 
le  thymus  du  lapin  produit  une  anémie  moyenne.  Elle  diminue  notablement 
le  nombre  des  lymphocytes  dans  le  sang.  En  même  temps  que  l'anémie, 
apparaît  une  augmentation  de  la  quantité  d'albumine  dans  le  sérum  san- 
guin (indice  refractométrique).  Les  modifications  du  sang  et  la  diminution 
du  poids  du  corps  s'expliquent  par  la  dégénérescence  du  thymus.  Cette 
action  est  secondaire  et  semble  être  pathologique,  puisque  nous  n'avons  pas 
de  raison  de  croire  que  le  thymus  est  un  organe  hématopoiétique,  si  on 
laisse  de  côté  son  influence  sur  la  production  des  lymphocytes.  L'apparition 
des  lésions  du  thymus  et  du  sang  sous  l'influence  de  faibles  rayons  de 
Roentgen  nous  met  en  garde  contre  l'application  de  cette  méthode  dans  des 
buts  thérapeutiques.  —  J.  Zweibaum. 

Richet  fils  (Charles).  —  Accoutumance  expérimentale  à  V insolation  ou  à 
la  chaleur.  Accoutumance  ou  immunité.  —  Si  l'on  soumet  des  souris  à  l'inso- 
lation ou  au  cliauffage  pendant  moins  de  15  minutes,  il  ne  se  produit  pas 
d'accoutumance  ;  mais  si  le  chauffage  est  de  40  minutes  ou  d'une  heure, 
l'accoutumance  apparaît  :  si  100  représente  la  résistance  des  témoins  à  la 
chaleur,  la  résistance  des  animaux  préalablement  chauffés  est  de  130  à  150. 
Comme  l'immunité,  cette  accoutumance  n'ap parait  qu'après  une  certaine 


;i 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  201 

période  d'incubation;  comme  elle,  elle  diminue  ou  disparait  au  bout  d'un 
certain  temps.  —  H.  Cardot. 

Widal  (F.),  Abrami  (P.)  et  Brissaud  (Et.).  —  Recherches  expérimen- 
tales sur  Vautocollo'idoclasie  a  fngore.  —  W.,  A.  et  B.  montrent  que,  chez 
le  chien,  un  refroidissement  étendu  et  intense  provoque  un  choc  analogue  à 
celui  résultant  de  l'injection  de  protéiques.  A  ce  choc  a  frigôré  fait  suite 
également  un  état  d'immunité  temporaire  qui  se  manifeste  non  seulement 
vis-à-vis  du  froid,  mais  des  injections  de  peptones.  La  colloïdoclasie  ne 
traduit  donc  pas  l'action  d'une  toxicité  propre  aux  substances  protéiques 
hétérogènes.  A  côté  de  l'hétérocolloïdoclasie,  il  faut  admettre  une  autocolloï- 
doclasie,  déséquilibre  du  milieu  intérieur  colloïdal  sous  la  seule  action  d'un 
facteur  physique.  —  H.  Cardot. 

y)  Agents  chimiques  et  orgniques. 

=,  Substances  chimiques. 

Blum  (Léon).  —  L'action  antiphlogistique  des  sels  de  calcium.  —  Dans 
le  cas  particulier  de  leur  action  vis-à-vis  des  inflammations,  B.  retrouve  la 
loi  générale  d'antagonisme  entre  le  calcium  et  le  sodium.  Le  calcium  sup- 
prime l'inflammation,  le  sodium  la  reproduit.  Le  mécanisme  de  l'action  du 
calcium  est  le  même  que  celui  qui  est  à  la  base  de  son  action  diurétique; 
il  déplace  le  sodium  et,  avec  ce  minéral,  de  l'eau.  —  H.  Cardot. 

Grenet  (H.),  Drouin  (H.)  et  Caillard  (M.).  —  Etude  de  quelques  réac- 
tions leucocytaires  consécutives  aux  injections  intraveineuses.  —  On  ne 
constate  pas  de  modifications  leucocytaires  appréciables  par  injection  d'eau 
distillée,  tandis  que  les  solutions  salines,  de  concentration  moyenne,  provo- 
quent d'emblée  une  leucocytose  sans  stade  de  leucopénie,  leucocytose  poly- 
nucléaire avec  le  chlorure  de  sodium,  leucocytose  mononucléaire  avec  les 
iodures.  Après  injection  intraveineuse  d'un  colloïde,  il  y  a  une  phase  de 
leucopénie  pendant  24  heures,  puis  leucocytose  (polynucléose  avec  l'argent, 
mononucléose  avec  le  didyme  et  un  complexe  colloïdal  iode-glycogène).  — 
H.  Cardot. 

Schaffnit  (E.).  —  Les  composés  alcalinoterreux  d'albumino'ides  comme 
substa?ices  à  ajouter  aux  moyens  de  lutte  contre  les  parasites  pour  augmenter 
leur  pouvoir  d'adhésion.  —  Les  substances  destinées  à.  fixer  sur  le  végétal 
les  produits  actifs  doivent  être  solubles  dans  le  liquide  à  pulvériser  et 
demeurer  ;ï  l'état  insoluble  à  la  surface  des  feuilles.  Les  composés  d'albu- 
mino'ides et  de  bases  alcalinoterreuses  présentent  ces  propriétés  ;  les  sels  de 
baryum  sont  plus  actifs  encore  que  les  sels  de  chaux.  Comme  albuminoïde, 
la  caséine  semble  le  plus  efficace.  Divers  dosages  apportent  des  vérifications 
numériques.  —  Plantefol. 

Hâtai  (S.)  et  Hammett  (F.  S.).  —  Quatre  facteurs,  provoquant  des 
variations  dans  le  type  de  réponse  d'un  segment  isolé  de  l'intestin  du  rat  albinos 
(Mus  norvégiens  albinus)  au  carbonate  de  soude.  —  La  réponse  normale  d'un 
segment  isolé  du  duodénum  du  rat  albinos  à  une  excitation  par  le  carbonate 
de  soude  consiste  en  un  raccourcissement  ou  en  une  contraction  de  ce 
segment,  mais  certains  facteurs  peuvent  modifier  ce  type  de  réponse.  Chez 
le  jeune  rat  mâle  bien  portant,  une  excitation  de  l'animal  juste  avant  l'expé- 


202  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

rience  par  un  changement  de  milieu  ou  une  manipulation  brusque  produit 
des  irrégularités  dans  la  réponse  qui  peut  revêtir  alors  trois  types.  Dans  le 
premier,  le  segment  intestinal  ne  réagit  pas  à  la  substance  stimulante. 
Dans  le  deuxième,  il  se  produit  une  légère  contraction  préliminaire  suivie 
d'un  relâchement  au-dessous  du  tonus  primitif.  Dans  le  troisième  type,  le 
plus  fréquent,  une  détente  marquée  du  tonus  se  produit  d'emblée.  L'âge  et 
le  sexe  jouent  un  rôle  important  dans  l'apparition  de  ces  irrégularités,  le 
rat  âgé  de  deux  cents  jours  et  plus  se  comporte  après  excitation  extérieure 
comme  le  rat  normal.  La  femelle  ne  présente  aucune  irrégularité  même 
après  des  excitations  extérieures.  Sauf  en  période  de  menstruation  elle  répond 
alors  d'une  manière  analogue  aux  jeunes  mâles  aux  excitations  extérieures. 
L'excitation  électrique  du  splanchnique  du  rat  normal  avant  l'ablation  du 
segment  duodénal  produit  un  type  de  réponse  au  carbonate  de  soude  ana- 
logue à  celui  qui  est  donné  par  les  rats  de  même  âge  soumis  auparavant  à 
une  excitation  extérieure.  Les  extraits  surrénaux,  hypophysaires,  thyroï- 
diens agissant  in  vitro  ne  modifient  pas  la  réponse  du  segment.  Il  n'y  a 
aucune  raison  de  supposer  que  l'excitation  du  splanchnique  agisse  sur  les 
surrénales  et  causent  une  réaction  secondaire  par  l'intermédiaire  de  l'adré- 
naline sur  le  segment  intestinal.  Les  irrégularités  dans  la  réponse- 
paraissent  être  dues  à  des  troubles  des  plexus  de  l'intestin.  —  Paul  Bover. 

Busquet  (H.).  —  Le  paradoxe  du  potassium  sur  le  cœur  isolé  de  lapin.. 
—  Le  paradoxe  en  question  consiste  en  ce  que  le  cœur  isolé  et  irrigué  par 
une  solution  de  Ringer-Locke  sans  potassium  s'arrête  momentanément  quand 
on  substitue  à  la  solution  en  question  une  solution  de  Ringer-Locke  classi- 
que avec  potassium.  Ce  paradoxe  constaté  sur  le  cœur  de  grenouille  par 
Zwaardemaker  et  Libbrecht  s'observe  également  sur  le  cœur  isolé  du  lapin. 
S'agit-il  d'une  intoxication  potassique  du  myocarde,  la  toxicité  du  Ringer 
normal  résultant  de  l'adaptation  antérieure  du  cœur  à  une  solution  non 
potassique?  Il  ne  paraît  pas  en  être  ainsi,  car  l'arrêt  paradoxal  n'a  pas  les 
caractères  de  l'arrêt  provoqué  par  l'intoxication  potassique  :  il  se  fait  brus- 
quement, sans  escalier,  et  la  reprise  a  lieu  sans  phase  d'accroissement  gra- 
duel ;  il  y  a  plutôt  analogie  avec  l'arrêt  produit  par  excitation  du  vague. 
Mais,  comme  le  paradoxe  se  produit  encore  après  paralysie  de  l'appareil 
cardio-inhibiteur,  H  faut  admettre  qu'il  résulte  d'une  action  directe  sur  la 
fibre  musculaire  cardiaque.  —  H.  Cardot. 

Blum  (Léon),  Aubel  (E.)  et  Hausknecht  (R.).  —  Modification  de  lœ 
composition  minérale  du  sang  et  des  humeurs  après  ingestion  de  chlorure  de 
calcium.  —  Dans  les  cas  où  l'élimination  rénale  est  possible  et  où  il  n'y  a 
pas  rétention  de  sodium  (oedèmes  ou  foyers  inflammatoires)  après  adminis- 
tration de  CaCl2,  il  y  a  diminution  nette  du  sodium  dans  le  sang.  En  étudiant 
les  variations  du  Na,  du  K  et  du  Ca  après  ingestion  de  CaCl2  dans  divers 
cas  pathologiques,  on  constate  dans  les  humeurs  entre  Ca  et  Na  un  anta- 
gonisme analogue  à  celui  observé  entre  K  et  Na,  antagonisme  aboutissant, 
par  déplacement  de  Na,  à  des  modifications  dans  la  composition  minérale 
des  humeurs.  —  H.  Cardot. 

Smith  (A.  H.)  et  Mendel  (Lafayette  B.i.  — L'état  du  volume  du  sang 
après  injection  de  solution  isotonique  de  composition  variée.  —  Quand  des 
solutions  isotoniques  d'acétate,  de  nitrate,  de  sulfocyanate,  de  bromure,  de 
chlorure,  de  tartrate,  de  sulfate  ou  de  citrate  de  soude  sont  injectées  par 
voie  intraveineuse  à  une  vitesse  suffisante  pour  qu'un  volume  équal  à  celui 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  203 

du  sang-  de  l'animal  soit  injecté  en  deux  minutes,  la  vitesse  avec  laquelle 
le  liquide  injecté  sort  de  la  circulation,  est  légèrement  diminuée,  par  le  sul- 
fate, le  tartrate  et  le  citrate.  Le  pourcentage  de  l'hémoglobine  avant  et 
après  l'injection  est  un  index  suffisant  et  pratique  pour  mesurer  les  varia- 
tions de  volume  du  sang.  Quand  le  chlorure  de  calcium,  l'acide  chlorhy- 
drique  ou  l'argent  colloïdal  sont  dissous  dans  une  solution  de  chlorure  de 
sodium  et  sont  injectés  par  voie  intraveineuse,  il  n'y  a  aucune  modification 
de  la  vitesse  du  retour  du  sang  à  son  volume  normal.  Quand  on  emploie 
une  solution  de  chlorure  de  sodium  et  de  gomme  acacia,  il  y  a  une  augmen- 
tation marquée  et  longuement  persistante  du  volume  relatif  du  sang.  Le 
saccharose  en  solutions  isotoniques  ne  retarde  pas  la  sortie  du  liquide  des 
vaisseaux  sanguins.  On  ne  peut  tenir  compte  du  liquide  qui  quitte  la  circu- 
lation pour  que  le  sang  revienne  à  son  volume  normal,  en  passant  dans  les 
muscles  ou  par  la  production  d'œdèmes. 

Le  volume  de  l'urine  des  exsudats  dans  les  séreuses  et  l'excrétion  par 
l'intestin  et  l'estomac  entrent  probablement  seuls  en  jeu  dans  le  méca- 
nisme de  la  sortie  du  liquide  de  la  circulation.  —  Paul  Boyer. 

Gautrelet  (Jean).  —  Contribution  à  l'étude  des  réactions  vasculaires  et 
nerveuses  consécutives  à  l'injection  de  peptone,  à  l'aide  d'un  complexe  colo- 
rant. —  Chez  le  chien  ayant  reçu  vingt-quatre  heures  auparavant  une 
injection  de  peptone,  l'injection  du  complexe  thionine-nigrosine,  hypoten- 
seur pour  le  chien  normal,  n'entraîne  aucune  modification  cardiaque  ou 
vasculaire.  En  l'absence  de  thionine,  la  nigrosineest  hypotensive  dans  tous  les 
cas.  La  thionine  aurait  pour  rôle  de  fixer  la  substance  circulante  apparue  à 
la  suite  de  l'injection  de  peptone  et  dont  l'inefficacité  de  la  nigrosine, 
normalement  hypotensive,  va  ensuite  révéler  la  présence.  —  H.  Cardot. 

Neuschlosz  (S.  M.).  —  Recherches  sur  l'accoutumance  aux  poisons.  La 
résistance  des  protozoaires  vis-à-vis  des  matières  colorantes.  —  L'auteur  avait 
étudié  dans  ce  mémoire,  ainsi  que  dans  deux  mémoires  antérieurs,  l'accou- 
tumance des  paramécies  à  différents  poisons,  ainsi  que  le  mécanisme  de 
cette  accoutumance.  Ces  protozoaires  (Prarnaecium  caudatum)  avaient  été 
accoutumés  à  trois  matières  colorantes  :  le  bleu  de  méthylène,  le  trypan- 
bleu,  la  fuchsine.  Ces  solutions  colorantes,  qui  ne  sont  pas  attaquées  par 
les  protozoaires  normaux,  le  sont  par  les  paramécies  accoutumées,  qui  déco- 
lorent très  fortement  ces  colorants.  Il  y  aurait,  suppose  l'auteur,  une  destruc- 
tion du  colorant  et  une  transformation  en  une  combinaison  incolore  et  peu 
toxique.  L'accoutumance  de  ces  mêmes  infusoires  à  l'arsenic  et  à  l'antimoine 
s'expliquerait  par  la  transformation  de  ces  deux  éléments  trivalents  toxiques 
en  As  et  Sb  pentavalents  très  peu  toxiques.  L'accoutumance  à  la  quinine 
est  particulièrement  intéressante.  Par  une  accoutumance  successive  à  des 
doses  toujours  croissantes,  on  peut  produire  une  résistance  très  considé- 
rable à  la  quinine,  mais  cette  accoutumance  est  annulée  si  on  ajoute  des 
quantités  minimes,  même  par  elles-mêmes  inoffensives,  d'arsenic;  la  grande 
sensibilité  des  paramécies  vis-à-vis  de  la  quinine  est  rétablie  de  nouveau. 
—  Eudoxie  Bachrach. 

Koskowski  (W.)  et  Maigre  (Et.).  —  Origine  périphérique  de  Vhyper- 
thermie  provoquée  par  le  bleu  de  méthylène.  —  L'hyperthermie  provoquée 
chez  le  chien  par  le  bleu  de  méthylène  semble  être  d'origine  périphérique, 
et  les  muscles  paraissent  jouer  un  grand  rôle,  comme  le  montrent  les  essais 
sur  l'animal  curarisé.  Parmi  les  facteurs  de  cette  hyperthermie,  il  y  a  lieu 


204  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'admettre  une  libération,  puis,  dans  les  muscles,  une  décomposition  du 
glucose.  —  H.  Cardot. 

Fonder  (Eric).  —  Méthode  pou?*  l'étude  de  l'activité  hémoly tique  des  subs- 
tances chimiques.  —  Après  avoir  décrit  la  technique  et  les  instruments, 
l'auteur  établit  que  la  relation  entre  le  temps  nécessaire  à  une  quantité 
donnée  de  substance  hémolytique  et  la  température  à  laquelle  elle  agit  est 
exprimée  par  une  hyperbole.  Il  donne  les  équations  exprimant  les  relations 
entre  les  constantes  de  l'hyperbole  et  la  quantité  de  substance  hémolytique 
à  laquelle  l'hyperbole  s'applique.  Certaines  relations  générales  qui  se  pré- 
sentent pour  toutes  les  substances  examinées  au  point  de  vue  dont  il  s'agit 
ici,  sont  indiquées;  et  on  trouve  une  comparaison  entre  les  résultats  du 
calcul  et  ceux  de  l'expérience.  —  IL  de  Varigny. 

=  Immunité.  Anaphylaxie. 

a)  Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Sur  les  rapports  du  choc 
anaphylactique  avec  l'introduction  de  précipités  dans  la  circulation.  — 
On  sait,  d'après  Arthus,  que  l'émulsion  de  cire  d'abeilles  introduite  dans  les 
veines  précipite  au  contact  du  sérum  sanguin  sans  donner  d'accidents  ana- 
phylactiques. Mais  des  accidents  apparaissent  si  l'émulsion  est  injectée  dans 
le  cœur  gauche,  ce  qui  indique  que  le  choc  est  conditionné  par  l'arrivée 
brusque  des  floculats  au  niveau  des  vaisseaux*  des  centres  nerveux.  — 
H.  Cardot. 

b)  Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Grossesse  et  phénomènes 
de  choc  anaphylactique.  —  Parmi  les  cobayes  qui  ont  reçu  une  injection 
préparante  de  sérum  de  cheval,  les  femelles  en  état  de  gestation  demeurent 
insensibles  à  l'injection  déchaînante,  mais  l'état  de  sensibilisation  reparaît 
après  la  mise  bas.  Quel  est  le  mécanisme  de  cette  immunité?  Il  semble 
devoir  être  recherché  dans  une  diminution  de  l'aptitude  aux  phénomènes 
réflexes  ou  dans  une  variation  des  réactions  nerveuses.  —  H.  Cardot. 

c)  Lumière  (Auguste  et  Couturier  (Henri).  —  Sur  la  dësensibilisalion 
des  animaux  anaphylactisës  au  moyen  de  plusieurs  antigènes.  —  En  désen- 
sibilisant des  cobayes  vis-à-vis  d'un  premier  antigène,  au  moyen  d'injections 
subintrantes,  ils  conservent  toute  leur  sensibilité  pour  un  second  antigène 
vis-à-vis  duquel  ils  avaient  été  sensibilisés.  Il  y  a  seulement  protection  tem- 
poraire contre  tout  choc  pour  une  très  courte  période.  La  spécificité  de  l'ana- 
phylaxie  est  donc  bien  réelle.  —  IL  Cardot. 

a)  Kopaczewski  (W.).  —  La  tension  superficielle  et  la  suppression  du  choc 
par  l'hyposulfite  de  soude.  —  D'après  les  résultats  de  l'auteur,  l'hyposulfite 
de  soude  s'oppose  à  l'augmentation  de  la  tension  superficielle  provoquée 
par  dilution  du  sérum  avec  l'eau  distillée  ou  le  sérum  physiologique,  et  agit 
donc  dans  le  sens  antifloculant.  —  H.  Cardot. 

a)  Richet  (Charles),  Bachrach  (Eudoxie)  et  Cardot  (Henry).  —  Les 

phénomènes  d 'anaphylaxie  chez  les  microbes.  —  L'objet  de  l'expérience  fut 
le  ferment  lactique;  le  poison  choisi  le  nitrate  de  thallium.  La  dose  de  1  gr. 
par  litre  de  milieu  de  culture  accoutume  à  la  longue  le  ferment  ;  la  dose  de 
0,01  par  litre  produit  par  contre  à  la  longue  une  sensibilisation  du  microbe 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  205 

lactique.  La  dose  intermédiaire  de  O,l%0  ne  donne  ni  accoutumance,  ni 
sensibilisation.  —  Eudoxie  Bachracii. 

b)  Richet  (Charles),  Bachrach  (Eudoxie    et  Cardot  (Henry).  -     Les 

alternances  entre  l'accoutumance  et  V  anaphylaxie.  (Etudes  sur  le  ferment 
lactique.  )  —  L'accoutumance  et  l'anaphylaxie  sont  les  résultats  de  la  dose 
du  poison  étudié,  de  sa  nature  et  de  la  durée  de  l'intoxication.  Avec  le 
mercure  on  obtient  rapidement  une  accoutumance  suivie  presque  immédia- 
tement d'anaphylaxie  et  ceci  avec  des  doses  fortes  et  faibles  de  sel.  Avec  des 
doses  faibles  de  nitrate  de  thallium  on  obtient  une  anaphylaxie,  mais  beau- 
coup plus  lentement  qu'avec  les  sels  de  Hg. 

Quoi  qu'il  on  soit,  il  y  a  deux  phases  successives  suivant  la  durée  et  la 
nature  du  poison  :  accoutumance  d'abord,  anaphylaxie  ensuite.  —  Eudoxie 
Bachkacii. 

Gunn  (J.  A.)  et  Heathcate  (R.  St.  A.).  —  Immunité  cellulaire;  obser- 
vations sur  l'immunité  naturelle  et  acquise  au  venin  de  Cobra.  —  a.  Immunité 
naturelle.  La  dose  mortelle  minima  de  venin  de  Cobra  pour  le  chat  est 
?0  fois  celle  qui  tue  le  lapin  (par  injection  sous-cutanée,  au  kilo).  Si  des 
cœurs  isolés  le  lapin  et  le  chat  sont  immergés  dans  la  solution  de  Locke 
pour  retirer  le  sérum,  on  voit  qu'il  faut  au  moins  4  fois  autant  de  venin 
pour  arrêter  le  cœur  du  chat  que  pour  arrêter  celui  du  lapin.  Pareillement 
l'intestin  isolé  du  chat  supporte  une  dose  plus  concentrée  que  ne  fait  l'intestin 
isolé  du  lapin.  L'immunité  naturelle  du  chat  est  donc  due,  en  partie,  à  une 
immunité  cellulaire  des  tissus  de  cet  animal.  Pareille  immunité  toutefois 
n'existe  pas  pour  les  globules  rouges;  ceux  du  chat  sont  même  plus  sen- 
sibles à  l'action  hémolytique  du  venin. 

b.  Immunité  acquise.  Chez  le  lapin  immunisé  au  venin  le  cœur  et  l'intes- 
tin, isolés,  traités  au  Locke,  supportent  des  doses  de  venin  supérieures  à 
celles  qui  supportent  le  cœur  ou  l'intestin  du  lapin  normal  non  immunisé. 
Par  conséquent,  dans  le  processus  de  l'immunité  acquise,  quelques-uns  des 
tissus,  en  tout  cas,  développent  une  immunité  cellulaire,  en  dehors  de  l'an- 
titoxine circulant  dans  le  sérum.  Chez  le  lapin  immunisé  les  globules 
rouges,  libérés  de  sérum,  deviennent  par  contre  plus  sensibles  à  l'action 
hémolytique.  A  la  phase  d'immunité  qui  a  été  examinée,  ils  ne  présentent  pas 
d'immunité  cellulaire.  Quand  un  lapin  est  immunisé  au  ricin  les  globules 
rouges  aussi  deviennent  plus  sensibles  à  l'action  agglutinante  de  cette 
toxine.  Il  est  clair,  en  conséquence,  que  ni  dans  l'immunité  naturelle  ni  dans 
l'acquise  on  ne  peut  prendre  les  globules  rouges  comme  indice  adéquat 
d'immunité  cellulaire.  La  différence  qu'il  y  a  entre  eux  et  les  autres  tissus 
examinés  semble  être  due  à  ce  que  la  structure  et  l'existence  des  globules 
rouges  diffèrent  de  celles  de  toutes  les  autres  cellules  du  corps.  D'autres 
toxines  peuvent  donner  d'autres  résultats;  peut-être  les  mêmes  aussi  à  des 
phases  différentes  de  l'immunité;  mais  il  semble  rester  prouvé  qu'on  peut 
produire  une  immunité  cellulaire  de  tissus  tels  que  les  muscles  du  cœur  et 
de  l'intestin.  Il  reste  à  étudier  différentes  questions,  à  chercher  jusqu'à  quel 
point  les  différents  tissus  acquièrent  ou  conservent  une  immunité  cellulaire, 
en  dehors  et  indépendamment  de  la  présence  de  l'antitoxine  dans  le  sérum, 
il  reste  à  voir  aussi  si  l'occurrence  de  l'immunité  cellulaire  est  un  phéno- 
mène universel.  —  H.  de  Varigny. 

—  Microbes. 

Levaditi  (G.).  —  Les  feuillets  embryonnaires  en  rapport  avec  les  microor- 


206  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

gantâmes  pathogènes.  —  Il  semble  que  les  microorganismes  pathogènes 
aient  une  affinité  particulière  pour  certains  tissus  et  qu'il  soit  ainsi  possible 
de  les  diviser  en  deux  grands  groupes  présentant  des  caractères  distinctifs 
très  nets  : 

1"  Ceux  qui  s'attaquent  aux  organes  dérivant  du  mésoderme  (tissu  con- 
jonctif,  sang,  etc.)  et  y  déterminent  un  grand  nombre  de  maladies  pouvant 
être  réunies  sous  le  nom  de  mésodennoses.  Ce  sont  presque  tous  les  germes 
visibles  (bactéries,  champignons,  spirilles,  protozoaires),  cultivables  sur  des 
milieux  artificiels,  et  provoquant  l'immunité  phagocytaire,  bactéricide  et 
antitoxique. 

2°  Ceux  qui  présentent  des  affinités  pour  Yecloderme  et  engendrent  les 
infections  des  épithéliums  (rougeole,  scarlatine,  variole,  fièvre  aphteuse, 
typhus  exanthématique)  ou  du  système  nerveux  (encéphalite,  rage,  poly- 
myélite).  La  plupart  sont  des  virus  filtrants,  invisibles,  parasites  obligatoires 
des  cellules  vivantes,  et  déterminant  un  état  réfractaire  local  de  l'ectoderme 
intéressé  par  la  lésion  (vaccine,  herpès). 

Il  faut  noter  certaines  exceptions  :  le  sarcome  de  Russ,  la  leucémie  des 
poules,  la  peste  aviaire,  bien  que  paraissant  dus  à  des  virus  filtrants  attei- 
gnent les  tissus  cOnjonctifs  et  hématopoïétiques,  et  le  treponema  pallidum 
ainsi  que  le  spirochète  de  l'ictère  hémorragique  s'attaquent  indifféremment 
à  l'ectoderme  ou  à  l'endoderme.  D'autre  part,  le  tissu  testiculaire,  représen- 
tant le  plasma  germinatif,  permet  la  culture  des  germes  provoquant,  soit  les 
mésodermoses,  soit  les  exodermoses.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Mac  Callum.  —  Epidémie  de  pneumonie  sur  les  reptiles.  —  Observations 
faites  au  printemps  et  en  été  1019  au  Jardin  zoologique  "Bronx.  Dyspnée 
intense,  souvent  émission  d'un  mucus  par  la  bouche  et  les  narines,  rien 
d'autre  qui  frappe  l'observation.  Serpents  et  tortues  ont  fourni  de  nom- 
breuses victimes.  Lésions  pulmonaires  évidentes;  consolidation  partielle  du 
poumon  spongieux  tubulaire  ;  exsudât  dans  les  diverticules  bronchiques, 
hémorragies  dans  le  tissu.  Le  microbe  n'a  pas  été  identifié  :  il  est  voisin 
de  celui  de  la  septicémie  du  lapin,  mais  a  pu  se  modifier  dans  les  orga- 
nismes envahis.  —  H.  de  Varigny. 

Bond  (C.  J.).  —  Organismes  pathogènes  dans  le  pollen  des  fleurs,  et  mala- 
dies des  abeilles.  —  La  maladie  de  l'île  de  Wight  se  rattacherait  à  un  aca- 
rien  (d'après  Rennie).  Mais  un  bacille  se  rencontre  aussi,  qui  a  été  ob- 
servé dans  les  déjections  des  abeilles  malades.  On  peut  cultiver  cet  orga- 
nisme aux  dépens  des  cellules  closes  des  rayons  des  ruches  infestées. 
D'autre  part,  on  le  trouve  souvent  dans  le  pollen  des  fleurs  visitées  par 
l'abeille.  Celles-ci  doivent  donc  servir  à  propager,  à  répandre  le  microbe,  à 
opérer  la  contagion.  Les  fleurs  ne  renfermeraient-elles  pas  d'autres  orga- 
nismes pathogènes  pour  les  animaux  ou  l'homme?  —  H.  de  Vaiïigny. 

Moodie  (Ray  L.).  —  Bactéries  dans  le  Permien  américain.  —  L'état 
d'une  colonne  vertébrale  fracturée  de  reptile  trouvée  dans  la  fin  du  Paléo- 
zoïque  américain  donnait  à  penser  à  une  ostéomyélite.  L'examen  microsco- 
pique n'a  pas  montré  de  séquestres,  et  on  n'a  pas  trouvé  de  bactéries  aux 
bords  dès  sinus  remplis  de  calcite.  Mais  des  micrococcus,  si  communs  dans  les 
matériaux  fossiles  découverts  par  Renault  à  Autun  sont  abondants  dans 
les  lacunes  déformées.  Ils  ressemblent  tout  à  fait  à  ceux  des  os  de  poisson 
fossile  Dévonien  américain  et  écossais.  Les  bactéries  si  souvent  rencontrées 
isolées  dans  le  renflement  terminal  des  galeries  qui  rayonnent  autour  du 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  207 

corps  des  lacunes  sont  sans  doute  celles  de  la  putréfaction  et  n'ont  rien  à 
voir  avec  l'ostéomyélite.  Il  doit  s*en  trouver  dans  tous  les  fossiles  ayant  subi 
une  certaine  putréfaction.  Les  corps  considérés  comme  bactéries  ont,  au  gros- 
sissement de  1240  diamètres,  de  1  à  2,5  microns,  formant  des  corps  arron- 
dis semi-cristallins,  brunâtres,  qui  ressemblent  à  des  parcelles  d'ambre.  Ce 
sont  à  coup  sûr  des  bactéries  (Renault).  Parfois  ils  se  groupent  en  diplo- 
coques.  —  H.  de  Varigny. 

Glaser  (R.  W.).  —  L'effet  de  la  concentration  des  nitrates  sur  les  pouvoirs 
réducteurs  des  Bactéries.  —  Au  cours  d'études  sur  les  Bactéries  pathogènes 
pour  les  Insectes,  G.  a  utilisé  comme  test  de  différences  la  réaction  de  réduc- 
tion des  nitrates  en  nitrites.  Or,  un  même  organisme  donne  parfois  une  réac- 
tion positive,  d'autres  fois  une  réaction  négative;  G.  a  pensé  que  la  concen- 
tration en  sels  pouvait  jouer  un  rôle,  et  que  des  quantités  définies  étaient 
peut-être  nécessaires  pour  que  l'activité  réductrice  se  manifeste.  L'expé- 
rience a  démontré  la  vérité  de  l'hypothèse  :  Spirillum  Metchnikovi  par 
exemple  ne  réduit  pas  dans  les  grandes  concentrations,  qui  inhibent  sa 
•  croissance,  contrairement  à  Bacillus  prodigiosus.  —  L.  Cuénot. 

=  Extraits  d'organes. 

Ridelle  (O.).  —  Méthode  simple  pour  obtenir  des  oiseaux  des  œufs  préma- 
turés. —  La  méthode  consiste  à  injecter  le  principe  actif  du  lobe  postérieur 
du  corps  pituitaire.  L'expulsion  de  l'œuf  est  avancée.  L'œuf  met  1  ou 
2  jours  à  passer  de  l'ovaire  au  dehors.  Avec  une  injection  on  l'obtient  en  un 
temps  variant  de  6  à  25  minutes,  en  avance,  sur  le  moment  normal  de  ponte, 
de  5,  10,  20  heures  et  plus.  —  H.  de  Varigny. 

o)  Tactismes  et  tropistnes. 

Sierp  (H.).  —  Recherches  sur  les  réactions  de  croissance  produites  par  la 
lumière  et  l'obscurité  sur  le  coléoptile  d'Avena  sativa,  et  leur  relation  avec 
les  courbures  phototropiques.  —  De  jeunes  plantes  d'avoine,  germées  à  la 
température  du  laboratoire,  placées  dans  une  enceinte  à  température  cons- 
tante lorsqu'elles  atteignent  0,8  cm.,  servent  aux  expériences  de  S., 
quand  leur  longueur  est  de  1,5  cm.  Une  première  série  est  soumise 
;ï  l'action  de  quantités  de  lumière  diverses  agissant  de  deux  côtés  opposés, 
simultanément;  les  quantités  utilisées  varient  de  10  bougie-mètres  pendant 
une  seconde  à  200  bougie-mètres  pendant  800  secondes,  soit  de  10  à 
160.000  B.M.S.  S.  note  l'allongement  en  un  temps  donné,  avant  et  après 
l'excitation.  La  comparaison  des  courbes  représentatives  des  diverses  expé- 
riences amène  S.  à  penser  que  l'action  totale  de  la  lumière  doit  être 
décomposée  en  deux  effets  qui  se  superposent  :  1°  La  croissance,  qui,  à 
l'obscurité,  est  un  phénomène  continu,  se  trouve  transformée  par  l'action  de 
la  lumière  en  un  phénomène  ondulatoire,  pour  lequel  les  élongations  seules 
sont  proportionnelles  à  la  quantité  de  lumière,  la  périodicité  en  étant 
indépendante.  2°  Une  action  secondaire,  activante  ou  ralentissante  tour  à 
tour,  d'allure  irrégulièrement  ondulatoire,  vient  masquer  dans  certains  cas 
le  premier  effet.  Cette  action  est  variable  dans  son  intensité  et  dans  sa  pério- 
dicité suivant  les  quantités  de  lumière  employées  :  par  exemple,  les  élon- 
gations dans  les  deux  sens  passent  par  un  maximum  pour  une  intensité 
lumineuse  de  400  B.  M.  S.  ;  elles  sont  nulles  pour  la  valeur  de  3000  B.  M.  S.  ; 
l'activation  reparait  seule  au-dessus  de  cette  valeur.  L'effet  produit  sur  la 


208  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

croissance  par  l'assombrissement  qui  suit  chaque  éclairement,  ne  peut  être 
séparé  de  l'effet  dû  à  la  lumière.  On  le  peut  au  contraire  après  un  éclai- 
rement long  :  là  encore,  par  réaction  à  la  modification  produite,  la  crois- 
sance devient  un  phénomène  ondulatoire  ;  toutefois,  la  courbe  commence 
par  monter  vers  un  maximum  au  lieu  de  descendre  vers  un  minimum 
comme  dans  le  cas  de  l'éclairement  ;  le  minimum  de  l'un  et  le  maximum 
de  l'autre  se  produisent  à  des  temps  correspondants  :  l'assombrissement  a 
donc  une  action  opposée  à  celle  de  l'éclairement.  Dans  une  dernière  série 
d'expériences,  S.  essaye  d'établir  la  dépendance  de  la  réaction  de  croissance 
et  de  la  courbure  phototropique  :  on  sait  que  les  diverses  quantités  de 
lumière  déterminent  des  courbures  tout  à  fait  différentes  :  pour  des  quan- 
tités croissantes,  courbures  positives  (croissant  jusqu'à  un  maximum,  puis 
décroissant),  puis  courbures  négatives  (croissant  jusqu'à  un  maximum,  puis 
décroissant),  puis  à  nouveau  courbures  positives.  Malgré  des  complications 
tenant  à  ce  que,  pour  le  coléoptile  d'A.  s.,  une  excitation  se  propage  de  la 
pointe  aux  régions  inférieures  où  la  croissance  est  la  plus  forte,  le  fait 
général  se  vérifie.  En  éclairant  seulement  la  pointe  du  coléoptile,  S.  pense 
avoir  pu  établir  que  la  pointe  participe  peu  à  la  production  de  la  réaction 
ondulatoire,  détermine  au  contraire  la  réaction  secondaire.  Enfin,  il  semble 
que,  dans  les  courbures  phototropiques,  intervienne  seule  l'action  secon- 
daire. —  L'étude  comporte  encore,  à  titre  d'expériences  témoins,  des 
recherches  sur  l'action  des  narcotiques  et  des  secousses  sur  la  croissance  : 
dans  ces  deux  cas  encore,  le  phénomène  normalement  continu  est  transformé 
en  un  phénomène  périodique,  qui  semble  le  seul  fait  vraiment  nouveau 
apporté  par  ce  travail.  — Discussion  de  la  thèse  de  van  de  Sande  Backhuysen. 
—  Plantefol. 

Gradmann  (H.).  —  Les  mouvements  des  plantes  volubiles.  —  Après  l'ex- 
posé des  diverses  théories  sur  le  mouvement  circulaire  et  l'enroulement  des 
plantes  volubiles,  G.  résume  ses  recherches  originales,  qui  ont  porté  sur 
Bowiea  volubilis.  Dans  les  conditions  naturelles,  les  mouvements  de  cette 
plante  sont  beaucoup  plus  variés  que  chez  les  autres  plantes  volubiles.  Des 
expériences  au  clinostat  établissent  l'action  de  la  pesanteur.  Une  tige 
soumise  à  une  rotation  rapide  autour  d'un  axe  horizontal,  fixée  ensuite  hori- 
zontalement, demeure  d'abord  horizontale,  puis  se  redresse,  au  point  de 
dépasser  la  verticale.  Il  y  a  donc  là  d'abord  action  du  géotropisme  négatif, 
dont  l'effet  est  d'amener  la  tige  à  la  position  verticale.  De  plus,  cette  action 
sur  l'extrémité  de  la  tige,  est  assez  forte  pour  y  produire  une  courbure  en 
sens  inverse,  courbure  induite  qui  détermine  par  réactions  successives  l'os- 
cillation de  la  tige  dans  un  même  plan  vertical.  Le  mouvement  circulaire 
réalisé  normalement  par  l'extrémité  de  la  tige,  s'explique  de  même  par  le 
géotropisme  négatif  seul.  Il  résulte,  en  définitive,  de  la  composition  des 
mouvements  oscillatoires  qui  affectent  chaque  section  verticale  de  la  tige 
passant  par  l'axe  de  celle-ci.  Le  mouvement  total  provient  d'ailleurs  d"un 
allongement  inégal  des  flancs  de  la  tige  à  chaque  instant  :  l'arrêt  de  crois- 
sance (action  du  froid)  est  suivi  d'un  arrêt  du  mouvement  circulaire.  C'est  le 
flanc  postérieur  (dans  le  mouvement  circulaire)  qui  s'allonge  le  plus  :  son 
allongement  serait  une  conséquence  de  l'excitation  géotropique  négative, 
qui  s'exerçait  sur  lui  au  moment  où  il  se  trouvait  à  la  face  inférieure,  ou 
dans  le  voisinage  de  cette  face.  Il  est  possible,  grâce  aune  action  convenable 
par  rotation  sur  le  clinostat,  d'obliger  une  plante  volubile  gauche  à  un  mou- 
vement circulaire  à  droite,  mais  le  mouvement  reprend  bientôt  vers  la 
gauche  ;  de  même,  le  mouvement  d'oscillation  dû  à  l'action  directe  du  géo- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  209 

tropisme  négatif  après  rotation  au  clinostat  ou  après  arrêt  du  mouvement 
circulaire  par  le  froid,  fait  bientôt  place  au  mouvement  circulaire  normal 
vers  la  gauche  :  il  y  a  donc,  à  côté  du  géotropisme  négatif,  une  autre  force 
directrice  d'importance  bien  plus  faible.  On  peut  d'ailleurs  n'invoquer  que 
l'action  d'une  seule  force   en  supposant  la  zone  sensible  au  géotropisme 
située  non  pas  exactement  à  la  face  inférieure,  mais  déplacée  un  peu  vers 
la  gauche.  —  Le  mouvement  d'enroulement  autour  d'un  support  peut  aussi 
s'expliquer  par  le  jeu  des  mêmes  forces  que  le  mouvement  circulaire.  Il  n'est 
pas  besoin  de  faire  appel  comme  Mohl  à  une  excitation  de  contact,  ou  comme 
Schwendeneh  à  des  mouvements  d'accrochage.  Une  pousse  qui  présente  le 
mouvement  circulaire  normal  et  qui  rencontre  un  support,  semble  arrêtée 
dans  son  mouvement.  C'est,  en  apparence,  à  dater  du  contact,  le  même  côté 
de  la  pousse  qui  demeure  courbé,  c'est-à-dire  que  la" croissance  maxima  sem- 
ble demeurer  localisée  à  un  même  flanc  de  la  pousse.  Mais,  en  réalité,  la  pousse 
est  alors  le  siège  d'une  torsion  antidrome  réelle,  c'est-à-dire  qu'elle  présente 
une  rotation  sur  elle-même,  contre  le  support,  en  sens  inverse  du  sens  d'en- 
roulement. La  rotation  ainsi  obtenue  correspond  à  peu  près  à  celle  qu'on 
aurait  dû  avoir  par  mouvement  circulaire  dans  l'air.  Au  bout  d'un  certain 
temps,  les  courbures  sont  fixées  du  fait  de  la  croissance. —  L'enroulements'ex- 
pliquant  par  le  géotropisme  négatif  seul,  on  peut  songer  à  trouver  dans  la 
sélection  la  cause  du  développement  du  caractère  :  volubile.  Les  conditions 
présentées  par  B.  v.  rendent  cette  hypothèse  vraisemblable  :  les  mouvements 
y  sont  variables  et  imparfaits  en  comparaison  des  autres  plantes  volubiles. 
B.  v.  serait  encore,  à  ce  point  de  vue,  à  un  stade  d'évolution  inférieur,  par 
lequel  ont  dû  passer  les  autres  plantes  volubiles.  —  Plantefol. 

Rabaud  (B.).  —  Tropismes  et  tonus  musculaires.  —  Les  conclusions  de 
l'auteur  sont  nettement  opposées  à  la  théorie  des  tropismes  de  Loeb  ;  elles 
résultent  de  plusieurs  séries  d'expériences.  v 

1°  Des  animaux  sont  placés  de  façon  à  ce  que  l'excitant  qui  les  attire  agisse 
sur  eux  symétriquement  et  par  derrière;  on  devrait, dans  ce  cas,  les  voir 
rester  sur  place  ou  marcher  dans  la  direction  de  l'excitant  à  reculons,  car 
un  changement  de  direction  ne  s'expliquerait  pas.  Or,  une  Araignée  (Ar- 
giope  bruennichi)  qui  répond  en  s'approchant  aux  vibrations  d'un  diapason 
vibrant  en  contact  avec  sa  toile,  commence  par  exécuter  une  rotation  de 
180°  et  vient  ensuite  vers  le  diapason  le  céphalothorax  en  avant.  De  même 
les  insectes  attirés  par  la  lumière  (Stenobothrus  bicolor,  Caloptenus  italiens 
Orthoptères  acridiens),  placés  dans  un  tube  la  tète  à  l'opposé  du  soleil,  mais 
de  manière  à  recevoir  des  excitations  symétriques,  tournent  de  180°  et  se 
mettent  en  marche  vers  la  source  de  lumière,  bien  que  leur  position  primi- 
tive ait  été  une  position  d'équilibre. 

Si  l'on  rend  l'excitation  asymétrique,  en  amputant,  chez  l'Araignée,  deux 
pattes  antérieures  d'un  côté  (l'excitation  étant  perçue  par  les  pattes)  ou  en 
vernissant,  chez  l'insecte,  un  œil,  l'ocelle  du  même  côté  et  l'ocelle  médian, 
la  réaction  reste  la  même,  tandis  que  dans  la  théorie  généralement  admise 
il  aurait  dû  en  résulter  un  mouvement  de  manège. 

2°  Le  mouvement  de  manège  chez  des  animaux  phototropiques  en  cas 
d'oblitération  d'un  œil  reste  cependant  un  fait.  Mais  il  relève  d'un  autre 
ordre  de  phénomènes  :  non  pas  de  l'action  directrice  de  la  lumière,  mais  de 
son  action  tonique.  Chez  certains  papillons,  tels  que  Pieris  rapae,  la  lumière 
est  le  principal  excitant  de  l'activité  motrice;  c'est  là  qu'on  observe  ces  mou- 
vements de  manège.  Chez  d'autres,  comme  Macroglossa  steUatnrum  ou  Pro- 
toparce  convolvuli,  à  surface  oculaire  réduite,  la  lumière  joue  un  rôle 
l'année  biologique.  14 


210  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

moindre  dans  le  tonus  musculaire;  aussi  les  expériences  faites  sur  ces 
papillons  aveuglés  d'un  côté  n'ont-elles  montré  à  l'auteur  aucun  mouvement 
de  manège,  mais  seulement  une  déviation  passagère  ;  rectifiant  ensuite  leur 
mouvement,  les  papillons  volaient  directement  vers  la  lumière. 

3°  On  arrive  à  dissocier  les  deux  ordres  d'excitation  en  s'adressant  à  des 
insectes,  tels  qu'Eristalfa  tenax,  chez  lesquels  l'excitation  lumineuse  se  fait 
surtout  sentir  sur  les  muscles  des  pattes,  tandis  que  ceux  des  ailes  répondent 
à  des^  excitations  d'ordre  différent.  Le  vernissage  d'un  œil  provoque  la 
marche  plus  ou  moins  circulaire,  tandis  que  le  vol  n'est  pas  modifié.  Il 
faut  donc  distinguer  deux  réflexes,  l'un  de  translation,  l'autre  de  direction, 
agissant  probahlemerit  sur  des  muscles  différents.  —  M.  Goldsmitii. 


L'hérédité 

Bather  (F.  A).  —  Biological  Terminology  (Nature,  5  mai,  301  ;  10  juin 
489,  et  18  août,  771.)  [Voir  Reid  (G.  Arclidall) 

Bridges  (C.  B.).  —  Proof  of  non-disjunction  for  the  fourth  Chromosome  of 
Drosophila  melanogaster.  (Science,  Ie''  avril,  308,  1921.)  [B.  estime 
que   Little  n'a  pas  établi  qu'il  y   a  non-disjonction.  —  H.  de  Varigny 

a)  Castle  (W.E.).  —  .4  new  type  of  inheri tance.  (Science,  8  avril,  339,  1921.) 

[213 

6) On  a  method  of  estimating   the   number    of  genetic  factors  con- 
cernée in  cases  of  blending  inheritance.  (Science,  29  juillet,  93.  1921.) 
[Note  préliminaire  précédant  un  travail  plus  étendu.  —  H.  de  Varigny 

c) Genetics  of  the  «  chinchilla  »  rabbit.  (Science,  22  avril,  387,  1921 J 

[210 

rf) More  Unki'd  gaies  in  rabbits.  (Science,  23  décembre,  034,  1921.) 

[Les  caractères  anglais  et  angora 

auraient  leur  gène  dans  le  même  chromosome.  —  H.  de  Varigny 
Collins  (G    N.).   —  Dominance  and  the  vif/or  of  first  génération  hvbrids. 

(Amer.  Natur.,  LV,  110-133,  1921.)  [215 

a)  Cunningham  (J.   T.).    —   Hereditg  and  acquired  characters.   (Nature, 

27  février,  828.)  [Voir  Reid  (G.  Archdall) 

b) Biological  Terminology .  (Ibid.,  17  novembre,  308.)  [Id. 

Dendy  (Arthur).  —   New  experiments  on  the  inlicritance  of  somatogenic 

modifications.  (Nature,  3  février,  742,  1921.)  [215 

Donkins  (Sir  H.  Bryan).  —  Ilerrdity  and  acquired  characters.  (Nature, 

10  février,  758.)  [Voir  Reid  (G.  Archdall) 

Fawcett  (F.).  —  Il  crédit  g  and  acquired  characters.  (Nature,  27  janvier, 

693.)  [Voir  Reid   (G.  Archdall) 

Gates  (Ruggles  R.).  —  Heredity  and  acquired  characters.  (Nature,  20  jan- 
vier, 003,  et  17  mars,  89.)  [Voir  Reid  (G.  Archdall) 

Guyer  (M.  F.).  —  Immune  sera  and  certain  biological  problems.  (Amer. 
Natur.,  LV,  97-115,  1921.)  [213 

Hartley  (C.  P.)  and  Garrison  (H.  S.).  —  Reproducing  power  of  well-fdled 
vs.  poorly-fdled  ears  of  Maize.  (Amer.  Natur.,  LV,  184-187,  1921.)  [215 


L'HEREDITE.  2H 

Hirschler  (  Jan).  —  Sur  la  descendance  de  Triton  cristatus  provenant  du 
croisement  de  femelles  normales  avec  des  mâles  mélanique's.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXV,  9*78,  1921.)  [216 

Kidd  (Walter).  —  Biological  Terminology.   (Nature,  1er   septembre,   11. 

[Voir  Reid  (G.  Archdall) 

Lécaillon  (A.).  —  Sur  les  caractères  d'un  hybride  issu  de  l'union  d'un 
Canard  musqué  mâle  {Câirina  moschata  Flem.)  et  d'une  Oie  d'Egypte 
femelle  (Chenalopes  œgypticus  Eyt.).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  68,  1922.) 

pic 

a)  Little  (C.  C).  —  Report  ofthe  committee  on  genetic  form  and  nomenclature^ 
(Amer.  Natur.,  LV,  175-178,  1921.)  [Sugges- 
tions pour  une  nomenclature  génétique  commune  à  tous  les  observateurs. 
par  exemple  une  lettre  pour  chaque  catégorie  d'allélomorphes,  accompagnée 

d'un  symbole  lorsqu'il  y  a  des  allélomorphes  multiples.   —    L.  Cuénot 

b)  —  —  Xon-disjunction  of  the  fourth  chromosome  of  Drosophila.  (Science, 
18  février,  167,  1921.)  [La  mitose  des  Eee  est 
presque  toujours  Ee  et  e;  celle  des  E  E  e  est  E  e  et  e.  —  H.  de  Varigny 

Mac  Bride  (E.  W.)  and  Cunningham  (J.  T.).  —  Heredity  and  acquired 
eharacters.  (Nature,  13  janvier,  630.)  [Voir  Reid  (G.  Archdall) 

Malloch  (Walter  Scott).  —  An  F\  species  cross  between  Ilordeum  vuh/are 
and  Hordeum  muranium.  (Amer.  Natur.,  LV,  281-286,  1921.) 

[Incompatibilité  complète;  deux 
graines  seulement  sont  obtenues  de  ce  croisement,  et  les  plantes  meurent 
lorsqu'elles  ont  épuisé  le  matériel  nutritif  fourni  parla  graine.  Crépis  edpil- 
laris  X  C.  tectorum  offrent  exactement  le  même  phénomène.  —  L.  Cuénot 

Poyer  (G:).  —  Les  problèmes  qénêraux  de  V  lier  édité  psychologique.  (1  vol. 
in-8",  300  pp.,  Paris,  F.  Alcan,  1921.)  [212 

a)  Reid  (G.  Archdall).  —  Heredity  and  acquired  eharacters.  (Nature,  6  jan- 
vier, 596,  et  3  février  1921,  726.)  [Voir  le  suivant 

b)  —  —  Biological  terminology.  (Ibid.,  28  avril,  265;  2  juin,  425;  6  oct. 
176,  et  24  novembre,  401,  1921.)  [Id. 

c) Inheritanee,  mendelism  and  mutation.  (Nature,  10  novembre,   1921, 

335.) 
[Discussion  interminable,  pleine  de  redites  et  de  malentendus  résultant  de 

la  méconnaissance  du  sens  des  termes  principalement.  —  H.  de  Varigny 

Shipley  (A.  E.).  —  Biological  Terminology.  (Nature,  27  octobre,  271.) 

[Voir  Reid  (G.  Archdall) 

Shull  (G.  H.).  —  Mendelian  or  nonmendelian?  (Science,  8  septembre,  213, 
1921.)  [Si  les  phénomènes  génétiques 

chez  les  OEnothères,  à  l'exception  de  la  panachure,  peuvent  être  rap- 
portés de  façon  définie  ;iux  chromosomes  (zeuxis),  l'occurrence  de  la  ségré- 
gation indépendante  nécessaire  à  la  production  du  comportement  men- 
délien  type  est  si  rare  qu'il  est  presque  négligeable.  —  H.  de  Varigny 

Stieve  (H.).  —  Ueber  den  Einfluss  der  Umwell  au f  die  Eierstôeke  der  Tri- 
tonen.  Ein  Beitrag  zur  Frage  der  Vererbbarkeit  erworbener  Eigenschaften 
und  der  Parallelinduktion.  (Arch.  f.  Entw.  Mech.,  XLIX,  1  u.  2  Heft, 
170-267,  1921.)  [214 


212  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Gêné  redites. 

Poyer  (G.).  —  Les  problèmes  généraux  de  l'Hérédité  psychologique,  —  Ce 
travail,  déclare  P.,  est  surtout  destiné  à  étudier  les  questions  de  méthode  à 
employer  pour  résoudre  cette  question  :  les  faits  rassemblés,  par  leur 
diversité  même  et  leurs  divergences,  par  la  multiplicité  des  questions 
qu'ils  posent  sans  en  apporter  la  solution,  par  le  peu  de  cohérence  des 
directives  qu'ils  indiquent  sans  orienter  nettement  et  délibérément  vers 
l'une  d'elles,  tout  cela  montre  que  nous  n'en  sommes  encore  qu'à  une 
période  de  préparation  :  le  seul  but  de  celui  qui  aborde  ces  questions  doit 
donc  être  de  faciliter  le  travail  de.  recherche  préliminaire  et  d'aider  à  classer 
et  à  sérier  les  documents. 

On  peut  faire  dans  ce  livre  trois  divisions,  d'ailleurs  inégales  :  1°  Les 
considérations  générales  sur  la  position  actuelle  et  la  portée  à  prévoir  de  la 
question  de  l'hérédité;  2°  L'attitude  à  prendre  pour  recueillir,  classer  et 
apprécier  les  documents  actuellement  acquis  ;  3°  Les  applications  entrevues 
dès  maintenant  et  celles  que  l'on  peut  espérer  entrevoir  et  même  dégager 
en  continuant  les  recherches  dans  la  voie  ouverte.  —  La  masse  considérable 
de  faits  recueillis  par  P.  (sa  bibliographie  porte  sur  environ  300  nôs)  est  pré- 
sentée par  lui  moins  comme  une  contribution  documentaire  que  comme  une 
suite  d'exemples  illustrant  la  méthode  de  travail  qu'il  propose. 

Afin  de  justifier  l'utilité  des  vues  générales  et  théoriques  qu'il  propose 
alliées  à  une  méthodologie,  P.  commence  par  rappeler  que  les  naturalistes 
n'en  sont  plus  à  l'époque  où  Magendie  prononçait  l'exclusive  contre  toute 
vue  théorique  :  la  biologie,  dont  la  psychologie  est  une  branche,  ne  peu 
plus  consister  dans  un  simple  collectionnement  de  faits  recueillis  au  ha- 
sard :  elle  a  un  incontestable  besoin  de  philosophie  (au  sens  comtiste  du 
mot,  ajoute  P.),  c'est-à-dire  d'une  analyse  critique  de  ses  idées  directrices. 
Réunir  des  faits  sans  plus,  «  rien  n'est  au  fond  plus  contraire  au  véritable 
fait  scientifique  ».  On  ne  peut  se  placer  en  face  des  données  de  l'expérience 
sans  réfléchir  «  au  but  à  atteindre,  aux  méthodes  à  appliquer,  aux  techniques 
à  suivre  ».  Si  les  sciences  qui  sont  arrivées,  la  physique  et  la  chimie  par 
exemple,  peuvent  le  faire,  c'est  qu'ayant  franchi  la  première  étape  (celle  où 
la  biologie  est  encore  aujourd'hui),  elles  peuvent  maintenant  prendre  pour 
soutien  et  pour  guide  les  mathématiques  qui  leur  remplacent  la  philosophie. 
La  biologie  ne  peut,  dans  son  état  actuel,  se  passer  des  idées  générales  :  d'où 
la  place  que  leur  fait  P.  pour  s'éclairer  la  route,  tout  en  prévenant  qu'il  ne 
fait  qu'adopter  l'opinion  de  la  majorité  des  biologistes,  quelques-uns  seule- 
ment s'en  tenant  encore  à  «  une  espèce  de  positivisme  étroit  et  mal  com- 
pris ». 

Avant  d'aborder  l'étude  des  faits,  P.  veut  donc  posséder  une  vue  d'ensemble 
des  questions  posées  et  des  problèmes  à  résoudre  :  pour  y  arriver,  il  com- 
mence par  définir  et  préciser  les  différents  éléments  qui  composent  la 
notion  générale  d'hérédité;  puis  passe  en  revue  les  contributions  que  les 
différentes  sciences  annexes  peuvent  apporter  au  problème  et  les  tentatives 
faites  pour  l'aborder  de  différents  côtés  ;  après  quoi  on  se  préoccupera  moins 
d'apporter  une  solution  (peu  de  théories  résistent  plus  d'une  génération  aux 
transformations  que  l'observation  apporte  aux  données  acquises),  on  essayera 
moins  de  fixer  cette  solution  que  de  définir  la  position  exacte  du  problème, 
d'en  mettre  les  complexités  en  lumière,  de  rechercher  les  tenants  et  les 
aboutissants,  de  marquer  les  lacunes  du  travail  accompli.  «  Les  sciences 
naturelles  ne  se  développent  pas  comme  la  géométrie  d'Euclide,  selon  une 
direction  linéaire  :  elles  pourraient  être  plus  exactement  comparées  à  une 


L'HEREDITE.  213 

armée  en  formation  déployée,  progressant  tantôt  sur  un  point,  tantôt  sur 
un  autre,  portant  ses  efforts  à  un  moment  déterminé  sur  le  point  que  l'ob- 
servation lui  montre  prêt  à  s'ouvrir.  » 

C'est  la  seule  conception  qui  permette  d'essayer  d'obtenir,  dans  l'état 
actuel  des  sciences  biologiques,  et  de  la  psychologie  en  particulier,  des 
résultats  pratiques  :  P.  examine  ce  qu'on  peut  espérer  maintenant  de 
Y  Eugénique.  Ce  n'est  encore  qu'une  science  d'attente  :  elle  n'en  a  pas  moins, 
étant  données  les  conditions  sociales  actuelles,  une  très  grande  importance. 
Gàlton,  qui  en  fut  un  peu  le  fondateur,  la  jugeait  devenue  indispensable 
au  progrès  de  l'humanité.  Le  chapitre  que  P.  consacre  à  ces  questions  est 
très  court  :  les  aperçus  qu'il  formule  sont  peu  de  chose  ;  on  voit  plus  aisé- 
ment à  quelles  difficultés  réalistes  se  heurtent  la  plupart  des  moyens 
proposés  :  ce  qui  tient  sans  doute  à  ce  qu'on  les  a  mis  en  circulation  avant 
d'avoir  suffisamment  clarifié  la  complexité  des  problèmes  à  résoudre  et 
aussi  à  ce  que  nous  n'avons  pas  encore  le  moyen  de  faire  la  séparation 
entre  les  éléments  héréditaires  et  innés  et  ce  qui  vient  de  l'éducation.  C'est 
la  pierre  d'achoppement  (P.  le  laisse  entrevoir)  de  tous  les  problèmes  de 
l'hérédité  psychologique.  —  Jean  Philippe. 

6)  Transmissibilité  des  caractères. 

a)  Hérédité  du  sexe. 

à)  Castle  (W.  E.).  —  Nouveau  type  d'hérédité.  —  Il  s'agit  d'un  type  d'hé- 
rédité observé  chez  un  poisson,  Lebistes  reticulatus,  de  Trinidad.  La  trans- 
mission d'une  tache  noire  sur  la  nageoire  dorsale  du  mâle  semble  se  faire 
exclusivement  de  père  à  fils,  les  filles  ne  possédant  ni  ne  transmettant  le 
caractère  qui  n'aurait  que  le  seul  spermatozoïde  comme  véhicule.  Encore 
ne  serait-il  transmis  que.  par  la  moitié  des  cellules  spermatiques,  celles  qui 
ont  la  fonction  de  déterminer  la  masculinité.  La  distribution  serait  celle 
d'un  chromosome  Y.  De  l'étude  de  C.  il  résulte  que  l'hérédité  du  type  Lebistes 
doit  être  une  évolution  ultérieure  du  type  Drosophila  et  homme,  non  du 
type  Poule.  —  H.  de  Varigny. 

(î)  Hérédité  des  caractères  acquis. 

Guyer  (M.  F.).  —  Sérums  immunisants  et  quelques  problèmes  biologiques. 
—  G.  rappelle  les  travaux  de  Nuttall  et  d'UHLENHUTH  sur  la  formation  de 
précipitine  dans  le  sérum  d'un  animal  préparé  avec  le  sérum  sanguin 
(antigène)  d'une  autre  espèce,  et  le  fait  qu'un  sang  sensibilisé  contre  un 
tissu  d'une  espèce  étrangère  réagit  aussi  avec  des  extraits  d'autres  tissus  de 
cette  espèce  :  dans  la  chimie  des  protéines  d'un  animal  donné,  il  y  a  donc 
certaines  similitudes  fondamentales,  en  même  temps  qu'il  y  a  des  différences 
spécifiques  constantes  entre  les  protéines  homologues  de  différentes  espèces 
animales;  enfin,  quelques  protéines,  dans  certains  organes  hautement  spé- 
cialisés, peuvent,  chez  des  espèces  différentes,  posséder  des  caractéristiques 
chimiques  similaires.  L'étude  des  cytotoxines  ou  cytolysines  qui  agissent  sur 
leur  propre  antigène  nous  fournit  peut-être  une  méthode  pour  attaquer  sur 
une  nouvelle  base  le  problème  toujours  posé  et  non  résolu  de  l'hérédité  des 
caractères  acquis  ;  comme  on  sait,  les  lamarckistes  ont  échoué  dans  leurs 
essais  de  démonstration  expérimentale,  alors  que  les  génétistes  rejettent 
sans  exception  l'interprétation  lamarckienne  :  il  n'y  a  plus  que  quelques 
paléontologistes  ou  les  biologistes  qui  s'occupent  de.géonémie,  qui  restent 


214  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

malgré  tout  favorables  à  l'idée  qu'une   action  directe  du  milieu  modèle  la 
faune  d'une  région  donnée,  mais  ils  ne  sauraient  dire  par  quel  processus. 
D'autre  part,  les  opposants  au  lamarckisme,  tout  en  étant  dans  le  vrai  en 
critiquant  les  courtes  vues  de  ce  dernier  et  en  montrant  comment  les  carac- 
tères se  transmettent  par  continuité  germinale,  sont  tout  à  fait  incapables  de 
faire  comprendre  comment  apparaissent  les  caractères  nouveaux,  et  com- 
ment le  plasma  germinatif  peut  se  modifier.  Dire  que  ce  sont  des  change- 
ments spontanés  n'est  pas  une  explication  ;  ils  sont  forcément  déterminés 
par  quelque  chose.  G.  se  demande  si  le  sérum  des  organismes  avec  sang  ou 
lymphe  ne  serait  pas  un  excellent  intermédiaire  par  lequel  des  influences 
externes  pourraient  atteindre  le  patrimoine  héréditaire.  Avec  E.  A.  Smith, 
l'auteur,  après  plusieurs  échecs  (cytolysines  dirigées  contre  les  plumes),  a 
réussi  à  obtenir  un  sérum  crystallolytique  avec  des  Poules  injectées  à  plu- 
sieurs reprises  avec  des  cristallins  de  Lapin;  des  Lapines  pleines,  injectées 
avec  ce  sérum  crystallolytique  de  Poule  ont  donné  61  petits,  dont  9  au  moins 
avaient  des  yeux  anormaux.  L'anomalie  la  plus  commune,  vue  à  la  fois  chez 
les  sujets  nés  des  mères  traitées  et  chez  leurs  descendants,  a  été  une  opa- 
cité partielle  ou  complète  du  cristallin,  habituellement  accompagnée  d'une 
réduction  de  taille  du  cristallin  ou  même  de  l'œil.  La  comparaison  avec  des 
témoins  injectés  avec   du  sécum  de  Poule  non  sensibilisée  ou  sensibilisée 
avec  des  tissus  de  Lapin  autres  que  le  cristallin,  montre  à  n'en  pas  douter 
que  l'anomalie  oculaire  est  bien  un  caractère  acquis  dû  au  sérum  lytique. 
Or  ce  caractère  acquis  s'est  montré  héréditaire.  On  peut  se  demander  si  le 
cristallin  de  l'embryon  utérin  a  été  d'abord  touché,  et  à  son  tour  a  produit 
un  changement  dans  le  patrimoine  héréditaire  du  même  embryon,  ou  bien 
si  l'anticorps  spécifique   a  agi  simultanément  sur  le  cristallin  en  voie  de 
développement  et  sur  les  cellules  germinales  ;  la  réponse  n'est  pas  évidente, 
mais  quoi  qu'il  en  soit,  il  est  évident  qu'il  y  a  quelque  identité  constitutive 
entre  la  substance  du  cristallin  développé,  et  la  forme  matérielle  sous  laquelle 
cetorgane  est  représenté  dans  le  germe.  Cette  expérience  et  d'autres  analogues 
permettent  de  supposer  que  des  changements  dans  diverses  parties  du  corps 
peuvent  parfois  influencer  la  représentation  de  ces  parties  dans  les  cellules 
germinales.  L'étude  des  précipitines  et  de  l'anaphylaxie  a  montré  qu'il  y 
avait  chez  chaque  espèce  animale  un  fond  similaire  dans  toutes  les  protéines 
de  divers  tissus;  il  n'y  a  pas  de  raison  de  supposer  (pie  le  tissu  germinal 
fait  exception.  Des  altérations  du  soma  donnant  naissance  à  des  anticorps  ou 
autres  agents  actifs,  pourront  produire  des  changements  dans   le  germe, 
surtout  si  l'altération  est  durable  :  on  entrevoit  une  explication  plausible  à 
la  formation  des  organes  vestigiaux  d'une  façon  générale,  et  à  l'atrophie  des 
yeux  comme  chez  la  Taupe  en  particulier. 

Pourquoi  des  changements  du  sérum  sanguin  n'auraient-ils  pas  une  action 
constructive  aussi  bien  que  destructive?  Quand  nous  connaîtrons  mieux  le 
processus  d'hypertrophie  d'un  organe  par  l'intermédiaire  des  hormones, 
nous  comprendrons  peut-être  comment  la  partie  matérielle  qui  le  représente 
dans  le  germe  peut  être  affectée  dans  un  sens  progressif.  Lamarck.  n'était 
peut-être  pas  entièrement  dans  l'erreur  lorsqu'il  admit  l'importance  de 
l'usage  et  du  non-usage,  ou  les  modifications  dues  à  des  changements  de 
milieu,  prolongées  pendant  plusieurs  générations.  N'avons-nous  pas  dans  le 
mécanisme  sérologique  un  moyen  adéquat  d'exciter  des  changements  ger- 
minaux qui  s'accordent  avec  certains  aspects  de  révolution?  —  L.  Cuénot. 

Stieve  (H.).  —  De  l'influence  des  conditions  ambiantes  sur  les  ovaires  des 
Triions.   (Contribution  à  l'étude  du  problème  de  l'hérédité  des  caractères 


L'HÉRÉDITÉ.  515 

acquis  et  de  l'induction  parallèle.)  — Au  moment  de  la  reproduction  du  triton, 
il  suffit  de  modifier  légèrement  les  conditions  d'élevage  (choix  des  plantes 
de  l'aquarium,  alimentation,  température  de  l'eau,  éclairage,  etc.)  pour 
arrêter  soit  momentanément,  soit  définitivement  la  ponte.  Il  se  produit 
alors  dans  l'ovaire  des  phénomènes  d'atrésie  des  follicules  mûrs.  S.  voit 
dans  ce  fait  la  preuve  que  des  influences  extérieures  peuvent,  à  travers  le 
soma,  influencer  les  glandes  génitales.  —A.  Dalc^. 

Deady  (Arthur).  —  Nouvelles  expériences  sur  Vhêrédité  des  modifica- 
tions somaioi/ênes.  —  Résumé  des  expériences  de  Guyer  et  Smith.  Bordet  a 
montré  que  si  L'on  injecte  de  façon  réitérée  des  globules  rouges  de  lapin  an 
cobaye,  le  sang  de  ce  dernier  acquiert  la  propriété  de  les  détruire,  et  le 
sérum  préparé  avec  le  sang  de  ces  cobayes  sensibilisés  détruit  les  glo- 
bules rouges  de  lapin  in  vitro,  ce  que  ne  fait  pas  le  sérum  des  cobayes  non 
traités.  Pareillement,  Guver  et  Smith  préparent  un  sérum  sensibilisé  pour  le 
cristallin  de  lapin.  On  injecte  des  cristallins  de  lapin  piles  avec  solution  salée 
à  des  poules  :  le  sérum  de  celles-ci  attaque  la  substance  du  cristallin  du  lapin. 
Si  l'on  injecte  ce  sérum  à  une  lapine  pleine,  les  jeunes  tendent  à  naître  avec 
des  cristallins  plus  ou  moins  opaques  ou  liquéfiés.  Rien  ne  s'observe  toute- 
fois au  cristallin  de  la  mère.  Les  jeunes  à  yeux  défectueux  ainsi  obtenus, 
ont  volontiers  une  progéniture  pareillement  atteinte.  Et  chez  celle-ci,  à  tra- 
vers les  générations,  le  mal  s'accroît  au  lieu  de  rétrograder,  au  point  que 
l'œil  arrive  à  disparaître  totalement.  L'expérience  a  été  suivie,  à  travers  six 
générations.  A  noter  que  la  défectuosité  n'est  transmise  que  par  le  mâle.  — 
Cas  très  net  d'hérédité  des  caractères  somatogènes,  dit  D.  —  H.  de  Vari- 
as y. 

y)  Hérédité  des  caractères  divers. 

Hartley  (C.  P.)  et  Garrison  (H.  S.).  —  Pouvoir  reproducteur  des  épi^s- 
de  Maïs  bien  ou  mal  remplis.  —  Des  épis  de  Maïs  peuvent  être  remplis  com-  - 
plètement  de  grains,  ou,  si  la  fécondation  a  été  incomplète  ou  tardive,  ne 
présenter  des  graines  que  sur  une  partie  de  l'axe,  le  reste  étant  vide,  ou 
bien  de  gros  grains  épars  et  peu  nombreux.  On  peut  se  demander  si  les  - 
grains  provenant  de  ces  trois  types  d'épis  présentent  des  différences  de  vita- 
lité, de  vigueur  ou  de  faculté  germinative.  Des  essais  portant  sur  trois  races 
différentes,  au  moyen  d'épis  des  trois  sortes  obtenus  artificiellement,  ont 
montré  que  les  plantes  issues  de  ces  différentes  graines  sont  exactement 
identiques  les  unes  aux  autres,  et  que  les  grains  d'un  épi  mal  rempli  par 
défaut  de  pollinisation  ne  transmettent  absolument  pas  le  caractère  de  l'épi 
à  la  descendance.  —  L.  Cdénot. 

c)   Transmission  des  caractères. 

o)  Hérédité  dans  le  croisement.  Etudes  mendelienues. 

Collins  (G.  N.ï.  —  Dominancc  et  la  vigueur  de  la  première  génération  des 
hybrides.  —  Vne  stimulation  de  croissance  est  très  généralement  le  résultat 
d'une  hybridation  ;  c'est  Yheterosis  de  Shull  (1014).  Une  théorie  de  Donald 
F.  Jones  (1917)  avance  que  la  croissance  est  affectée  par  un  certain  nombre 
de  facteurs  différents,  les  membres  dominants  de  chaque  paire  étant  favo- 
rables et  les  dominés  défavorables  à  la  croissance;  chaque  lignée  ou  variété 
possède  quelques  facteurs  dominants  et  quelques-uns  récessifs;  quand  deux 


216  L  ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

lignées  sont  croisées,  l'hybride  possède  les  caractères  dominants  des  deux 
parents  et  est  par  conséquent  plus  vigoureux  que  chacun  d'eux;  les  géné- 
rations qui  suivent  ont  naturellement  moins  de  facteurs  dominants  et  leur 
vigueur  moyenne,  quoique  supérieure  à  celle  des  parents,  diminue.  C.  n'est 
pas  tout  à  fait  de  cet  avis  ;  il  pense  que  l'hétérosis  est  plutôt  en  rapport  avec 
la  suppression  de  caractères  récessifs  semi-léthals  ;  on  connaît  chez  les  Maïs 
un  grand  nombre  de  facteurs  dont  l'effet  est  plus  ou  moins  nocif  (taches 
jaunes  des  feuilles,  mauvais  enroulement  des  feuilles,  albinisme,  etc.)  ;  en 
fait,  la  plupart  des  mutations  du  Maïs  sont  de  l'ordre  léthal  ou  semi-léthal, 
et  sont  généralement  récessives  (effet  de  la  sélection  naturelle  qui  supprime 
les  mutations  léthales  dominantes?).  Quand  le  Maïs  est  auto-fécondé,  les 
caractères  délétères  font  leur  apparition,  et  ils  disparaissent  lors  de  croise- 
ments. —  L.  Cuénot. 

Lécaillon  (A..).  —  Sur  les  caractères  d'un  hybride  issu  de  l'union  d'un 
Canard  musqué  mâle  et  d'une  Oie  d'Egypte  femelle.  —  Cet  hybride,  de  sexe 
mâle,  a  montré,  dès  son  jeune  âge,  des  caractères  morphologiques  et  psy- 
chiques intermédiaires  entre  ceux  des  deux  parents,  mais  se  rapprochant 
davantage,  suivant  les  cas,  de  l'un  ou  de  l'autre  type  spécifique.  Il  porte,  de 
plus,  certains  caractères  spéciaux  dont  il  est  difficile  de  déterminer  l'ori- 
gine. A  l'état  adulte,  ce  mâle  s'apparia  à  une  Oie  d'Egypte,  et,  bien  qu'in- 
fécond, le  couple  demeura  uni  pendant  trois  années.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Hirschler  (Jan).  —  Sur  la  descendance  de  Triton  cristatus  provenant  du 
croisement  de  femelles  normales  avec  des  mâles  mèlaniques. —  Les  expériences 
de  H.  montrent  que  les  larves  en  question  ont  la  même  coloration  que  des 
larves  normales  ;  elles  n'ont  pas  non  plus  une  tendance  à  prendre  une  colo- 
ration plus  foncée  quand  on  leur  extirpe  les  yeux  et  qu'on  les  expose  à 
l'action  de  la  lumière  naturelle.  —  H.  Cardot. 

c)  Castle  (W.  E.).  —  Génétique  du  lapin  «  chinchilla  ».  —  Le  lapin  est  de 
plus  en  plus  élevé  pour  sa  fourrure,  sous  des  noms  variés  et  aussi  sous  le 
sien  propre.  Cela  tient  à  ce  qu'en  France  on  a  développé  l'élevage  de  races 
à  couleurs  naturelles  plaisant  au  public  :  par  exemple,  le  lapin  Havane  ou 
chocolat,  le  «  Champagne  d'argent  »  et  le  chinchilla.  Ce  dernier,  genre  gris 
perle,  plaît  beaucoup.  Le  poil  est  celui  du  lapin  sauvage,  sauf  que  le  jaune 
fait  entièrement  défaut,  la  pointe  du  poil  étant  blanche  au  lieu  de  jaune,  et 
que  le  noir  est  transformé  en  bleu  ardoise.  Ces  deux  caractères  paraissent 
dus  à  un  seul  changement  génétique,  aune  même  mutation,  moins  extrême 
que  celle  qui  se  rencontre  chez  l'albinos,  mais  portant  sur  le  même  facteur 
génétique  ou  gène.  Si  l'on  croise  le  chinchilla  avec  une  variété  autre  que  la 
blanche,  le  caractère  chinchilla  se  montre  récessif  (comme  l'albinisme). 
Mais  chinchilla  X  albinos  donne  tout  chinchilla.  Le  caractère  chinchilla  se 
révèle  une  forme  alternative,  un  allélomorphe  de  l'albinisme.  C'est  le  4e. 
La  série,  par  ordre  décroissant  de  pigmentation  comprend  :  pigmentation 
ordinaire;  chinchilla;  albinisme  de  l'Himalaya;  albinisme  ordinaire.  La 
même  série  existe  chez  le  cobaye.  Le  chinchilla  semble  équivalent  à  l'allé- 
lomorphe  représenté  par  le  cobaye  agouti  argenté  à  yeux  rouges. 

La  fourrure  nouvelle  plaît  beaucoup,  mais  présente  l'inconvénient  d'être 
de  petites  dimensions.  On  voudrait  des  animaux  plus  volumineux,  à  four- 
rures plus  étendues.  On  l'obtiendra  en  utilisant  les  races  élevées  pour  la 
chair  :  le  géant  des  Flandres  par  exemple.  Cette  race  a  son  albinos,  le  Fla- 
mand blanc.  En  croisant  chinchilla  blanc  et  Flamand  blanc  on  obtiendra 


VARIATION.  217 

des  chinchilla  mais  plus  gros,  et,  peu  à  peu,  en  croisant  ces  produits  avec  le 
Flamand  blanc  on  aura  de  gros  Flamands  chinchilla.  —  H.  de  Varigny. 


La    variation 

Banta  (A.  MJ.  —  An  eyless  Daphnïd,  with  remarks  an  the  possible  or  if/ in 
of  eyless  cave  animais.  (Science,  14  mai,  462,  1921.)  [217 

Gorini  (C).  —  Mutations  physiologiques  brusques  c /te:  les  ferments  lactiques 
par  divergences  individuelles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  382,  1921.) 

[Les  mutations  étudiées  par  G.  ne  sont  pas  d'ordre  morphologique, 
mais  sont  relatives  aux  caractères  physiologiques  des  ferments  lactiques. 
Ces  mutations,  spontanées  et  transmissibles,  apparaissent,  non  dans  tous 
les  individus  de  la  culture,  mais  chez  certains  seulement.  —  H.  Cardot 

Poisson  (R.).  —  Brachi/ptèrisme  et  aptérisme  dans  le  genre  Gcrris.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXIII/947,  1921.)  [218 

Sears  (P.  B.).  —  Variation  in  Taraxacum.  (Science,  25  février,  189,  1921.) 

[217 

Zeleny  (Ch.).    —   The  relative  numbers  of  twins    and   triplets.    (Science, 
18  mars,  262,  1921.)  [217 


b.  Formes  de  la  variation. 

Banta  (A.  M.).  —  Un  Daphnoide  sans  œil  avec  remarques  sur  V origine 
possible  des  animaux  aveugles  des  cavernes.  —  Il  s'agit  d'un  Simocephalus 
sans  trace  d'organe  visuel.  Son  anomalie  n'a  été  remarquée  qu'après  qu'il 
eût  été  tué.  Sans  quoi  des  expériences  auraient  pu  se  faire  dont  B.  développe 
l'intérêt.  —  H.  de  Varigny. 

Zeleny  (Ch.).  —  Le  nombre  relatif  des  naissances  doubles  et  triples.  — 
Entre  les  deux  il  y  a  une  relation  simple.  Si  In  est  la  proportion  des  nais- 
sances gémellaires,  dans  une  population  étendue,  la  proportion  des  nais- 
sances triples  se  rapproche  beaucoup  de  1/n2.  Ainsi  en  Prusse,  de  1826  à 
1849,  sur  13.360.557  naissances  il  y  a  eu  une  naissance  gémellaire  sur  89,1 
naissances;  une  triple  sur  (88, 9)2.  Aux  Etats-Unis  la  relation  est  la  même.  Les 
naissances  triples  sembleraient  dues  à  la  coïncidence  de  deux  processus 
indépendants  se  produisant  avec  égale  fréquence.  L'un  d'eux  produit  des 
jumeaux,  par  lui-même.  En  ce  cas  la  probabilité  des  naissances  quadruples 
serait  1  sur  n3  :  mais  en  fait  la  fréquence  parait  supérieure  :  1  sur  (71,9)3 
.au  lieu  de  1  sur  (89,9) 2.  —  H.  de  Varigny. 

Sears  (P.  B.).  —  Variation  chez  Taraxacum.  —  Le  degré  de  dissection 
de  la  feuille  est  en  corrélation  avec  l'âge  d'une  rosette  donnée.  La  feuille 
initiale  chez  T.  vulgare  et  laevigatum  est  généralement  entière  et  nue  ;  plus 
âgé  le  pied  produit  des  feuilles  plus  disséquées  et  souvent  velues.  Parfois 
on  trouve  des  feuilles  entières  et  glabres  sur  de  vieilles  racines  ;  mais  elles 
sont  en  réalité  portées  par  des  branches  jeunes  à  plusieurs  tètes.  La  florai- 
son vigoureuse  après  la  seconde  année  détermine  une  fissuration  radiale  de 
la  couronne  radicale,  d'où  production  de  plusieurs  rosettes  sur  la  racine 


218  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

primitive  :  la  fissuration  peut  s'étendre  à  toute  la  racine,  d'où  individus 
distincts  ;  mais  les  rosettes  filles  répètent  l'histoire  de  la  mère  en  ce  qui 
concerne  les  caractéristiques  des  feuilles  et  les  habitudes  de  floraison.  Si 
la  couronne  est  enterrée  les  rosettes  filles  se  produisent  au  haut  de  rhizomes 
typiques.  —  H.  de  Varignv. 

d.  Résultats  de  la  variation. 

Poisson  (R.).  —  Drachyptérisme  et  aptërisme  dans  le  genre  Gerris.  —  Une- 
même  espèce  du  genre  Gerris  comprend  souvent  des  formes  macroptères, 
brachyptères  et  aptères.  L'accouplement  ne  peut  généralement  s'effectuer 
qu'entre  deux  individus  de  même  type,  mais  les  descendants  d'un  couple 
homogène  se  répartissent  habituellement  entre  plusieurs  formes,  suivant 
des  proportions  variables,  qui  semblent  indépendantes  des  conditions  de 
nourriture  et  de  température.  Ces  variations  sont  vraisemblablement  dues  à 
la  diversité  des  lignées.  C'est  ainsi  que  les  brachyptères  apparaîtront  dans 
la  proportion  de  85  %  dans  l'une  de  celles-ci,  et  de  8  o/c  seulement  dans  une 
autre. 

Ainsi  que  Mr.nciKRl'a  déjà  observé  chez  les  Diptères,  il  n'y  a  pas  de  paral- 
lélisme entre  la  disparition  des  ailes  et  celle  des  muscles  alaires.  —  R.  de  La. 
Vaulx. 


L'origine  «les»  espèces 

Allen  (R.  F.).  —  Résistance  to  stem  rust  in  Kanred  wheat.  (Science,  24  juin,. 
575,  1921.)  [227 

Anonyme.  —  Flights  of  house-flies.  (Science,  23  décembre,  G24,  1921.)  [224 

Banta  (A.  M.).  —  A  convenient  culture  médium  for  Daphnids.  (Science, 

17  juin,  557,  1921.)  [221 

Blunck  iHansl.  —  Die  Lebensqeschichte  der  im  Gelbrand  schmarotzenden 

Saitemriirmer.  (Zool.  Anz.,  LIV,  111-132  et  145-162,  1921.)  [226 

Brues  (Charles  T.).  —  Corrélation  of  taxonomic  af (inities  with  food  habits 
in  Ifi/menoptera,  with  spécial  référence  to  parasitism.  (Amer.  Natur.,  LV, 
134-164,1921.)  [225 

a)  Collinge  (W.  E.).  —  The  effecls  ofoil  from  ships  on,  certain  sea-birds. 
(Nature,  24  février,  830,  1921.)  [Les  navires  jettent  beaucoup 

d'huile  à  la  mer;  or,  celle-ci  tue  (en  certains  endroits  du  moins,  côte  de 
Fife,  St-Andrews  par  exemple)  quantité  d'oiseaux  plongeurs  qui  remon- 
tent du  fond,  enduits  de  graisse,  morts  ou  mourants.  —  H.  de  Varigny 

b) The  Scarcity  of  Swallows.  (Nature,  14  juillet,  628,  1921.)  [224 

Coste  (J.  H.).  —  Earthworms  droiuned  in  puddles.  (Nature,  19  mai,  360, 
1921.)  [223 

Crampton  (G.  G.).  —  An  exception  to  Dollo's  Law  of  the  irréversibilité/  of 
Evolution.  (Science,  29  juillet,  91,  1921.)  [220 

Ducomet  (V.).  —  Sur  le  Septoria  Antirrhini  Desm.  (Bull.  Soc.  Path.  vég. 

de  France,  VIII,  33,  1921.)  [228 

Friend  (Hild).  —  Why  do  Worms  die?  (Nature,  7  avril,  172,  1921.)  [222 
Frison  (Théodore  H.).    —  Antherophagus  ochraceus  Mels.  in  the  nests  of 

Bumblebees.  (Amer.  Natur.,  LV,  188-191,  1921.)  [Les  larves  du  Co- 


XML  —  ORIGINE  DES  ESPECES.  219 

léoptère  Antherophagw  vivent  dans  les  nids  de  Bourdons  et  sont  des  net- 
toyeurs; l'adulte  ne  sait  pas  trouver  le  nid  et  s'y  introduit  en  s'attachant 
à  un  Bourdon  lorsque  celui-ci  vient  butiner  sur  une  fleur.  —  L.  CuÉNOT 

Gatenby  (Bronté  J.).  —  Hybridity  and  the  Evolution  of  Species.  (Nature, 
8  décembre,  409,  1921.)  [Discussion  sur  la  cause  de  la  pré- 

sence de  spermatozoïdes  oligopyrènes  et  apyrènes  chez  certains  insectes 
et  mollusques,   et  sur  le  rôle  possible  de  l'hybridité.  —  H.  de  Varigny 

Gard  (Med.).  —  Sur  le  dépérissement  des  Noyers  dans  quelques  régions  de 
la  France.  (Bull.  Soc.  Path.  Végét.  de  France,  VIII,  41-44,  1921.)  *       [227 

Harding  (Ch.).  —  Végétation  around  London  earlier  than  in  the  provinces. 
(Nature,  28  avril,  269,  1921.)  [224 

Harris  (G.  T.).  —  Why  do  ironns  die?  (Nature,  28  avril,  269,  1921.)      [222 
Heinsen  (E.).  —  Das  Auftrelen  und  die  Verbreitung  des  Tomatenkrebses  bel 
Ilamburg.  (Zeitschr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  16-18,  1921.)  [227 

Huxley  (Julian  S.).  —  The  accessory  nature  of  many  structures  and  habits 
associated  with  combship.    (Nature,  29  décembre,  505,  1921.) 
[Intéressante  discussion  sur  la  sélection  sexuelle,  et  sur  le  caractère  épi- 
gamique  accessoire  de  la  plupart  des  parades  sexuelles.  —   H.  de  Varigny 

Klebahn  (H.).  —  Der  P Hz  der  Tomatenstengelkrankheil  und  seine  Schlauch- 
fruchtform.  (Zeits.  f.  Pflanzenkrankh.,  XXXI,  1-16,  10  fig.,  1921.)  [227 

Kniep  (H.).  —  Ueber  Urocystis  Anémones  [Pers.)  Winler.  (Zeits.  f.  Bot., 
XIII,  289-211,  3  pi.,  1921.)  [228 

Lewis-Abbott  (W.  J.)  and  Coste  (J.  H.).  —  Why  do  worms  die?  (Nature, 
10  juin,  491,  1921.)  [223 

Lichtenstein  (J.-L.)  et  Rabaud  (Etienne).  —  Le  comportement  des  Poly- 
sphincta,  lehneumonides  parasites  des  Araignées.  (Bull.  Biol.  Fr.  et  Belg., 
LV,  207-287,  11  fig.,  1921.)  [225 

Losch  (H.).  —  Eine  Beobachtung  iiber  Apfelmehltaubefall  und  seine  Bezie- 
hung  zur  ortlicher  Lage.  (Zeitschr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  22-24,1921.)    [228 

Lotsy  i  J.  P.)  and  Ruggles  Gates  (R.).  —  Hybridity  and  the  Evolution 
of  Species.  (Nature,  24  novembre,  400,  1921.) 

[Discussion  surtout  académique  sur  le  rôle 
qu'a  pu  jouer  l'hybridité  dans  l'évolution  des  Espèces.  —  H.  de  Varigny 

Marston  (R.  B.).  —  Easthivorms  drowned  in  Puddles.  (Nature,  18  août» 
779,  1921.)  [223 

Miège  (E.).  —  Note  préliminaire  sur  les  principales  maladies  cryptogami- 
ques  observées  au  Maroc.  (Bull.  Soc.  Path.  végét.  de  France,  VIII,  37-40, 
1921.)  [227 

Modzekiewiczowna  Halina  .  —  Wplyw  wielkosci  powierzchnicieczy  na 
rozivoj  kultur  wymoczkow  (Colpodium  colpoda  Ehrbg).  {Le  rôle  de  la  sur- 
face libre  du  liquide  dans  le  développement  des  cultures  du  Colpidium  col- 
poda EhrUq).  (Travaux  Labor.  de  Physiol.  Institut  M.  Nencki  (Soc.  Se. 
de  Varsovie),  1,  Nu  5,  1921.)  [221 

Nieschulz  (Otto).  —  Ueber  eine  AslasiaArt  aus  dem  Siisswassernematoden 
Trilobus  gracilis  Bst.  (Zool.  Anz.,  LIV,  130-138,  3  fig.,  1922.) 

[Quelques  T.  y.  du  grand  lac  de  Pion  hébergent  une  espèce 
du  genre  Aslasia  (dont  les  formes  parasites  ont  été  rencontrées  jusqu'à 
présent  uniquement  chez  les  Turbellariés,  une  Hydatine  et  un  Cyclope)  ; 
aucun  des  Eugléniens  examinés  ne    possédait  de  flagelle.  —  P.  Remy 


220  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Nutting  (C.  C).  —  The  relation  of  Mendelism  and  the  mutation  Theory 
to  natural  Sélection.  (Science,  11  février,  129,  1921.) 

[Ni  le  mendelisme  ni  la  mutation  n'affai- 
blissent ni  ne  remplacent  la  conception  Darwinienne.  —  H.  de  Varigny 

Osburn  (B.  C).  —  Bryozoa  as  food  for  other  animais.  (Science,  13  mai, 
451,  1921.)  [222 

Picard  (F.).  —  Sur  deux  Scolytides  des  arbres  fruitiers  et  leurs  parasites. 
(Bull.  Soc.  Pathol.  végét.  de  France,  VIII,  15-20,  1921.)  [226 

Popènoe  (P.).  ■ —  Biological  control  of  destructive  insecls.  (Science,  5  août, 
43,  1921.)  [La  méthode  était  employée  il  y  a  150  ans  parles  Arabes.  Dans  sa 
Relation  d'un  voyage  dans  l'Yémen  (1880,  Paris),  P.  E.  Botta  relate  avoir 
observé  le  fait  déjà  noté  par  Forskal,  que  les  dattiers  de  l'Yémen  sont 
attaqués  par  une  espèce  de  fourmi  qui  les  tuerait  si  l'on  n'avait  la  pré- 
caution chaque  année,  d'installer  des  branchages  d'un  arbre  venant  des 
montagnes  et  contenant  des  nids  d'une  autre  espèce  qui  s'attaque  à  l'en- 
nemi des  dattiers.  L'ouvrage  de  Forskal  date  de  1775.  —  H.  de  Variony 

Potonié  (R.).  —  Mitteilungen  liber  mazcrierle  kolilige  Pflanzenfossilien. 
(Zeits.  f.  Bot.,  XIII,  79-89,  12  fig.,  1921.)  [224 

Poutiers  (R.).  —  Effets  indirects  des  attaques  de  la  Pyrale  du  Mais.  (Bull. 
Soc.  Path.  végét.  de  France,  VIII,  45-46,  1921.) 

[Les  dégâts  causés  directement  par  la  chenille  sont  aggravés  par  les 
Coléoptères  (surtout  des  Cétoines)  qui  rongent  la  tige  attaquée.  —  Plantekol 

Pride  (Andrew).  —  Scarcity  of  Swalloivs.  (Nature,  18  août,  779, 1921.)     [224 

a)  Ray  Lankester  (Sir  E.).  —  Earthworms  droumed  in  puddles.  (Nature, 

12  mai,  329,  1921.)  •  [223 

b) Earthworms,   mud-worms  and  ivater-worms.  (Nature,  2  juin,  424, 

1921.)  [223 

Reese  (A.  M.).  —  Venomous  spiders.  (Science,  21  octobre,  382,  1921.)     [223 

Régnier  (R.).  —  Un  ennemi  des  Plantes  potagères,  Corymbites  (Diacanthus) 

latus  (Elaterides).  (Bull.  Soc.  Pathol.  vé^ét.  de  France,  VIII,  21-24,  1921.) 

[226 

rt)Whitney  (Milton).  —  Fondamental  principles  established  by  récent  soil 

investigations.  (Science,  14  octobre,  348,  1921.)  [222 

b) The  origin  of  the  colloids  of  the  soil.  (Ibid.)  [222 

Wood  Jones  (F.)  and  Keith  (Arthur).  —  Human  and  other  tails.  (Nature, 
16  juin,  487,  1921.) 

[Discussion  sur  la  question  de  savoir  si  l'appendice  caudal  existant  parfois 
chez  l'homme  se  rattache  à  la  queue  du  singe,  ou  non.  —  H.  de  Varigny 


a.  Formation  des  espèces. 

Crampton  (G.  C).  —  Une  exception  à  la  loi  de  l'irréversibilité  de  l'évo- 
lution de  Dollo.  —  Quand  il  y  a  réversion  apparente  à  un  type  primitif 
chez  un  organisme  spécialisé,  on  explique  généralement  le  phénomène  par 
une  addition  de  parties  surnuméraires.  Mais  il  y  a  au  moins  un  cas  où  on 
ne  peut  pas  invoquer  cette  explication.  Chez  la  Drosophila  et  chez  tous  les 
Diptères,  au  reste,  il  y  a  eu  une  spécialisation  si  marquée  de  la  région  mé- 
tathoracique  que  les  sclérites  de  ce  segment  ont  été  profondément  modifiés 
et  réduits,  surtout  dans  le  dos,  et  les  ailes  métathoraciques  ont  été  réduites 


ORIGINE  DES  ESPECES.  221 

à  l'état  de  simples  filaments  pourvus  d'une  tête,  les  haltères  dont  on  a  peine 
à  croire  que  ce  soient  des  vestiges  d'ailes  quand  on  n'en  connaît  pas  le 
développement.  Morgan  a  observé  un  mutant  qu'il  décrit  comme  ayant 
«  double  thorax  »,  chez  qui  il  y  a  simplement  réversion  à  l'état  qui  devait 
être  celui  des  ancêtres  des  Diptères,  en  ce  que  le  métanotum  et  les  autres 
sclérites  métathoraciques  sont  bien  développés,  tandis  que  les  ailes  de  ce 
segment  du  thorax,  au  lieu  de  se  présenter  sous  forme  d'haltères  comme 
chez  presque  tous  les  Diptères,  ont  acquis  un  développement  étendu,  avec 
variations  bien  marquées.  Il  ne  saurait  être  question,  ici,  d'addition  de  par- 
ties surnuméraires  :  il  y  aurait  réversion  à  une  condition  ancestrale.  — 
H.  de  Varigny. 

c.  Adaptations.  .Ecologie.  Adaptations  particulières. 

Banta  (A.  M.).  —  Milieu  de  culture  approprié  aux  Daphnies.  —  Les 
Daphnies  et  d'autres  Cladocères  vivent  des  algues  vertes  unicellulaires,  des 
protozoaires  et  des  protophytes  provenant  du  sédiment  des  mares.  On  re- 
cueille de  l'eau  de  mare  avec  du  sédiment  floconneux  du  fond;  on  filtre 
pour  éviter  d'introduire  des  organismes  ;  on  fait  passer  du  sédiment  à  travers 
l'étoffe,  et  le  mélange  d'eau  et  de  sédiment  est  distribué  dans  des  flacons 
de  culture.  Mais  le  procédé  a  une  valeur  variable  selon  la  saison.  Pour 
obtenir  un  milieu  de  culture  en  toute  saison,  mélanger  de  la  terre  de  jardin 
avec  un  peu  de  fumier  de  cheval  (ayant  8  ou  15  jours)  et  jeter  à  l'eau 
(d'étang  plutôt  que  de  robinet)  filtrée.  Après  trois  jours  à  15°  ou  20°,  on  filtre 
le  liquide  en  frottant  un  peu  de  sédiment  sur  la  soie.  Dans  le  filtrat,  les 
Cladocères  trouvent  surtout  des  bactéries.  —  H.  de  Yarigny. 

Modzkiewiczowna(Halina).  — Le  rôle  de  lasurface  libre  du  liquide  dans 
le  développement  des  cultures  du  Colpidium  Colpoda  Ehrbg.  —  Des  cultures 
ont  été  nourries  avec  une  infusion  du  foin  contenant  environ  0  mg  02  d'Az  pour 
1  cm3,  et  maintenues  à  la  température  de  20°  C.  L'auteur  a  fait  trois  types 
d'expériences,  différant  par  le  rapport  entre  l'étendue  de  la  surface  libre  et  le 
volume  :  1"  cultures  à  surface  libre  égale  et  volume  différent  (ballons  de  dif- 
férentes grandeur,  contrôle  dans  un  vase  cylindrique)  ;  2°  cultures  dans  des 
vases  cylindriques  de  même  diamètre,  mais  de  volume  et  de  hauteur  différents  ; 
3°  cultures  à  surfaces  libres  différentes,  mais  à  volume  et  hauteur  égaux.  On 
peut  résumer  ainsi  les  résultats  obtenus  :  Lie  développement  des  infusoires 
est  d'autant  plus  ralenti  que  le  rapport  de  la  surface  libre  du  liquide  à  son 
volume  est  plus  petit.  Le  nombre  maximum  d'infusoires  dans  1  cm3  diminue 
avec  la  diminution  de  la  surface  libre.  Le  nombre  absolu  d'infusoirs  corres- 
pondant à  1  cm 2  de  la  surface  libre  est  à  peu  près  le  même  pour  les  cultures 
d'une  même  série,  avec  une  certaine  prédominance  pour  les  cultures  à  sur- 
face moyenne  et  une  tendance  à  diminuer  pour  les  surfaces  très  petites  ;  2°  les 
cultures  à  l'état  de  déchéance  (par  ex.,  167  individus  dans  1  cm3)  dans  des 
vases  à  petite  surface  libre,  versés  dans  des  vases  à  grande  surface  libre  re- 
commencent leur  cycle  et  le  nombre  maximum  d'infusoires  se  rapproche  de 
celui  des  cultures  de  contrôle  (1198  individus  dans  1  cm3);  3°  des  expé- 
riences (aération  normale,  passage  d'un  courant  d'air,  d'O2  ou  d'un  mélange 
d'air  et  d'O2)  ont  démontré  que  c'était  surtout  la  quantité  d'O2  passant  à 
travers  la  surface  libre  du  liquide  qui  est  le  facteur  principal  dans  l'évo- 
lution de  la  culture.  Les  produits  de  désassimilation  n'interviennent  que 
secondairement.  Ce  dernier  facteur  est  prépondérant,  par  contre,  dans  les 
cultures  à  surface  libre  très  petite.  La  grandeur  de  la  surface  libre  règle 


222  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

donc  le  développement  quantitatif  des  infusoires  et,   par  conséquent,   le 
degré  d'utilisation  du  milieu  nutritif.  —  J.  Zweibaum. 

a)Whitney  (Milton).  — Principes  fondamentaux  établis  par  de  récentes 
études  sur  le  sol.  —  Le  sol  est  souvent  riche  en  composés  organiques  dont 
35  ont  été  isolés  :  les  uns  utiles  à  certaines  cultures,  les  autres  toxiques 
pour  les  unes  et  non  toxiques  pour  les  autres.  L'aération  joue  un  rôle,  en 
déterminant  la  nature  des  produits  engendrés.  Le  sol  semble  avoir  une 
sorte  de  système  digestif  :  il  opère  une  désintégration  de  matériaux  orga- 
niques. Il  a  les  processus  bactériens,  enzymatiques  et  oxydants  des  animaux. 
Il  doit  désintégrer  les  excréments  des  plantes.  S'il  y  a  une  accumulation' 
excessive  des  produits  du  métabolisme,  une  condition  est  engendrée  :  la 
fatigue  du  sol,  qui  met  la  plante  hors  d'état  de  fonctionner.  La  chimie 
colloïdale  joue  un  rôle  important.  Le  sol  renferme  un  produit,  1'  «  ultra- 
argile »,  une  solution  colloïdale  dont  W.  étudie  les  propriétés,  solution  qui 
forme  une  pellicule  sur  les  grains  minéraux,  servant  d'intermédiaire  pour 
l'absorption  des  gaz  et  des  matières  organiques  et  minérales,  et  jouant  un 
rôle  considérable  en  ce  qui  concerne  les  propriétés  physiques  du  sol.  — 
H.  de  Varigny. 

6)Whitney  (Milton). — L'origine  des  éolloïdes  du  sol  et  pourquoi  ils  exis- 
tent. —  Le  plus  petit  diamètre  des  plus  petites  parcelles  d'argile  varie  de 
2.005  mill.  à  0.0001  mill.  Mais  il  doit  y  avoir  plus  petit.  Où  se  trouve-t-il? 
W.  pense  que  les  parcelles  les  plus  petites,  celles  de  0.0001  mill.,  contiennent 
si  peu  de  molécules  que  le  bombardement  des  molécules  d'eau  où  elles  se 
trouvent  les  dissocie.  Tels  atomes  se  dissolvent  ;  d'autres  forment  des  col- 
loïdes. [Qu'a  le  physicien  à  dire  de  ce  bombardement,  opéré  par  quoi?]  — 
H.  de  Varigny. 

Osburn  (R.  C).  —  Les  bryozoaires  en  tant  qu' aliments  d'autres  animaux. 
—  Les  oiseaux  de  mer  (Eiders)  consomment  les  bryozoaires,  avalant  des 
colonies  complètes.  Celles-ci  d'ailleurs  ne  peuvent  guère  être  consommées 
que  par  les  animaux  ayant  des  organes  solides  de  préhension  des  aliments. 
Les  bryozoaires  sont  fortement  protégés  par  leurs  enveloppes  calcaires  ou 
chitineuses.  Divers  poissons  d'eau  douce  consomment  les  statoblastes  des 
bryozoaires  du  même  milieu.  —  H.  de  Varigny. 

Friend  (Wild).  —  Pourquoi  les  lombrics  meurent-ils? —  Au  milieu  de 
mars,  à  Solihull  près  de  Birmingham,  les  vers  de  terre  sont  morts  par 
millions.  Chaque  matin  on  en  trouvait  le  sol  jonché.  Toutes  les  espèces, 
tous  les  âges  étaient  représentés.  Et  ceux  mêmes  qui  réussissaient  à  gagner 
l'herbe  n'avaient  pas  la  force  de  s'enterrer.  A  quoi  tient  cette  mortalité"? 
Sans  doute  elle  est  chose  régulière,  car  l'auteur  déclare  poser  la  question 
depuis  trente  ans.  Il  y  a  quatre  théories  dit-il.  On  a  invoqué  une  maladie  pa- 
rasitaire, la  noyade  par  la  pluie,  le  froid,  un  poison.  Mais  lequel?  On  ne  sait 
pas.  La  pluie,  toutefois,  paraît  nécessaire  au  phénomène.  Ces  vers  semblent 
paralysés,  ils  s'immobilisent,  gonflent  et  meurent.  Les  oiseaux  n'en  veulent 
pas.  Les  conditions  requises  semblent  être  journée  tiède,  averses,  puis  un 
coup  de  froid  (sans  que  la  pluie  soit  nécessaire).  Est-ce  le  froid  humide 
qui  les  tue  ?  —  H.  de  Varigny. 

Harris  (G.  T.).  —  Pourquoi  les  vers  meurent-ils?  —  Première  réponse  : 
L'auteur,  en  novembre,  a  observé  une  accumulation  de  feuilles  mortes  sur 


ORIGINE  DES  ESPECES.  223 

un  bas-côté  de  route,  formant  un  lit  compact.  Après  une  nuit  de  pluie, 
on  a  vu  quantité  de  lombrics  (une  centaine  sur  6  mètres  de  longueur) 
sortir  des  feuilles  et  venir  mourir,  noyés,  sur  la  route,  tous  à  peu  près 
à  même  distance  des  feuilles.  Noyade,  par  conséquent,  semble-t-il.  —  H.  de 
Varignv. 

a)  Ray  Lankester  (Sir  E.).  —  Vers  de  terre  noyés  dans  des  mares.  Seconde 
réponse.  —  R.  L.  a  souvent  vu  des  vers  morts  dans  les  mares  superficielles 
des  routes.  Noyés  faute  d'oxygène?  R.  L.  Ta  cru.  Mais  les  vers  ne  sont  pas 
noyés  dans  de  l'eau  claire,  courante.  Les  vers  respirent  par  la  peau,  à  l'air. 
Le  peuvent-ils  à,  l'eau"?  Il  y  a  des  vers  vivant  dans  la  vase,  mais  générale- 
ment ils  habitent  des  eaux  bien  aérées.  L'aération  devient-elle  défectueuse? 
La  mort  vient  vite  (  Tubifex  rivulorum  par  exemple).'  Peut-être  les  lombrics 
vivant  dans  le  sol  sont-ils  aussi  sensibles  à  l'immersion  dans  l'eau. 

Il  y  a  des  sangsues  vivant  aussi  bien  émergées  qu'immergées.  Quel  est 
le  rôle  joué  par  l'hémoglobine,  là  où  il  y  en  a?  A  ce  propos  A.  E.  Boycott 
{Nature,  25  mai,  p.  395)  rappelle  un  travail  de  Leitch  sur  le  rôle  de  l'hémo- 
globine chez  le  Chironomus  :  celle-ci  ne  joue  de  rôle  respiratoire  que  si  la 
pression  de  l'oxygène  est  devenue  tout  à  fait  basse.  —  H.  de  Varigny. 

Coste  (J.  H.).  —  Vers  de  terre  noyés  dans  des  flaques.  —  Troisième 
réponse  :  C.  croit  comme  Ray  Lankester,  à  la  noyade.  Peut-être  le  ver 
respire-t-il  mieux  à  l'humidité  du  sol  que  dans  l'eau.  En  outre,  l'eau  contient 
beaucoup  de  substances  absorbant  l'oxygène,  la  rendant  moins  propre  à  la 
respiration.  —  H.  de  Varigny. 

6)  Ray  Lankester  (E).  —  Vers  de  terre, vers  de  vase  et  vers  d'eau.  —  Qua- 
trième contribution.  Ce  qu'il  en  faut  retenir,  est  que  le  ver  de  terre  ne  vit 
pas  dans  la  boue,  et  qu'il  n'y  a  pas  contact  étroit  du  ver  avec  les  parois  de 
la  galerie.  Lever  n'est  pas  immergé  dans  un  milieu  liquide  ou  semi-liquide  : 
il  est  dans  un  sol  plutôt  poreux,  parfois  tapissé  d'un  revêtement  de  mucus. 
L'air  accède  sans  cesse  à  la  galerie  qui  est  ventilée  par  les  mouvements  de 
l'animal.  D'autres  vers  vivent  dans  la  vase  et  dans  l'eau  :  il  ne  faut  pas 
confondre.  —  H.  de  Varigny. 

Lewis-Abbott  (  W.  J.)  et  Coste  (J.  H.).  —  Pourquoi  les  vers  meurent-ils  ? 
—  D'après  L.  A.  les  vers  sortent  par  suite  de  la  pluie.  Mais  il  les  a  vu  rester 
en  place  11  jours  et  ne  sortir  que  le  12e  en  grand  nombre.  Une  grosse  pluie 
après  temps  sec  les  fait  sortir.  Ce  qui  frappe  c'est  que  le  nombre  des  vers 
sortant  est  toujours  considérable,  et  que  le  fait  ne  se  présente  qu'à  longs 
intervalles.  Pour  C,  par  temps  sec  les  versémigrent  vers  la  profondeur  plus 
humide,  et  là  ils  doivent  respirer  par  l'humidité  plutôt.  —  H.  de  Varigny. 

Marston  (R.  B.).  —  Lombrics  noyés  dans  les  mares.  —  Les  pêcheurs  de 
truite  de  mer  recherchent  beaucoup  les  vers  roses  qu'on  trouve  dans  les 
petits  tas  de  terre  le  long  des  routes.  Mais  depuis  qu'on  goudronne  les  routes, 
les  vers  ont  disparu,  tués  par  les  phénols  dissous  dans  l'eau  de  pluie.  Du 
reste,  dans  les  rivières  voisines  des  routes  goudronnées,  les  truites  aussi 
meurent,  même  adultes.  Des  expériences  faites  en  Amérique  montrent  que" 
l'eau  ayant  passé  sur  le  goudron  tue  les  spermatozoïdes  des  poissons.  — 
H.  de  Varigny. 

Reese  (A.  M.).  —  Araignées  venimeuses.  —  Les  Latrodectes  sont-elles 
venimeuses?  L'auteur  rapporte  bon  nombre  d'observations  d'où  il  résulte 


224  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

qu'en  certains  cas  la  piqûre  peut  être  suivie  de  mort.  Les  accidents  sérieux 
ne  sont  pas  rares  :  mais  il  ne  semble  pas  que  l'on  soit  bien,  fixé  dans 
tous  les  cas  sur  l'état  civil  de  l'animal  cause  des  phénomènes  observés.  — 
H.  de  Varigny. 

Anonyme.  —  Vols  de  mouches  domestiques.  —  Résumé  d'expériences 
faites  par  le  Service  Entomologique  des  Etats-Unis,  montrant  que  les 
mouches  font  assez  souvent  8  ou  10  kilomètres  en  24  heures.  Les  expériences 
ont  été  faites  dans  le  Texas  du  nord,  où  234.000  mouches  d'espèces  diverses 
ont  été  capturées,  saupoudrées  de  craie  rouge,  libérées,  et,  pour  partie, 
reprises  dans  des  pièges  disposés  à  distances  diverses  et  en  toutes  directions 
autour  du  point  de  libération.  Généralement  la  mouche  libérée  a  hâte  de 
quitter  le  sol  qu'elle  juge  dangereux,  et  monte  à  200,  300  mètres,  en  quelques 
minutes.  Les  diverses  espèces  se  déplacent  toutes,  à  des  vitesses  diverses  : 
S00  mètres  en  2  heures  ;  17  kilomètres  en  2  jours  ;  plus  de  9  kilomètres  en 
24  heures.  Le  maximum  de  distance  couverte  par  la  mouche  commune  a 
été  20  kilomètres.  Mais  les  mouches  se  laissent  souvent  transporter  par  le 
vent  à  50,  100,  120  kilomètres,  par  dessus  la  mer.  —  H.  de  Varigny. 

b)  Collinge  (W.  E.).  — La  rareté  des  hirondelles.  —  Les  hirondelles  dimi- 
nuent de  nombre  depuis  quelques  années  en  Angleterre.  Le  fait  fut  très 
net  en  1918  et  1919,  moins  en  1920,  plus  en  1921.  A  quoi  tient-il?  Une 
grosse  mortalité  se  produit  aux  phares  et  bateaux-phares  :  on  pourrait  la 
réduire.  Mais  il  y  a  autre  chose  :  le  moineau,  de  plus  en  plus  abondant,  qui 
s'empare  des  nids  des  hirondelles,  et  détruit  leurs  couvées.  (Il  en  va  de 
même  aux  Etats-Unis).  Et  enfin,  il  arrive  moins  d'hirondelles  au  printemps. 
[Est-ce  parce  qu'il  en  a  été  plus  détruit?  La  question  se  pose  devant  ce  fait 
que  l'hirondelle  revient  volontiers  à  l'endroit  où  elle  est  née,  et  où  elle  est 
déjà  venue].  —  H.  de  Varigny. 

Pride  (Andrew).  —  Rareté  d'hirondelles.  —  P.  a  observé  la  rareté  des 
hirondelles  au  Gran-Chaco  (Paraguay).  En  1920  il  y  a  eu  du  mauvais  temps 
en  juillet,  et  beaucoup  d'hirondelles  sont  mortes  —  plutôt  de  faim  que  de 
froid  d'ailleurs.  —  H.  de  Varigny. 

Harding  (Ch.).  —  Avance  de  la  végétation  à  Londres  sur  la  végétation  à 
In  campagne.  —  L'avance  est  marquée,  sur  la  végétation,  à  40  ou  50  kilo- 
mètres de  distance,  même  au  sud  de  la  métropole.  L'écart  peut  être  de  trois 
semaines  en  faveur  de  Londres  et  de  sa  banlieue.  —  H.  de  Varigny. 

Potonié  (R.).  —  Sur  des  plantes  fossiles  du  carbonifère  étudiées  par 
macération.  —  Etude  de  coupes  de  Thinnfeldia  rhomboidalis,  du  Lias  infé- 
rieur, très  difficiles  à  interpréter  par  suite  de  la  conservation  exclusive  de 
la  partie  cutinisée  des  parois  cellulosiques  :  l'épiderme  supérieur,  continu, 
porte  des  saillies  qui  correspondent  aux  parois  cellulaires  verticales; 
l'épiderme  inférieur  présente  des  interruptions  dues  aux  stomates.  La  com 
paraison  avec  les  parties  cutinisées  des  stomates  de  Clivia  nobilis  ou  de 
Cycadées  récentes,  en  permet  l'interprétation  :  il  y  a  ouverture  eisodiale  et 
ouverture  stomatique,  comme  dans  le  cas  des  plantes  xérophiles.  Mais  des 
feuilles  coriaces  à  semblable  structure  xérophile  ont  été  trouvées  dans  des 
tourbes  récentes  de  Sumatra.  L'adaptation  xérophile  vaut  seulement  contre 
l'excès  de  vaporisation  et  ne  permet  pas  de  conclure  aux  conditions  de 
milieu  de  la  plante  considérée.  —  Etude  de  trajets  de  larves  mineuses,  sur 


ORIGINE  DES  ESPECES.  225 

des  feuilles  de  Callipteris  conferta,  [du.  Rotliegende  de  Thuringe.  —  Plan- 
te fol. 

=  Parasitisme. 

Brues  (Charles  T.).  —  Corrélation  des  affinités  taxinomiques  et  des  modes 
de  nutrition  chez  les  Hyménoptères,  spécialement  en  ce  qui  concerne  le  parasi- 
tisme. —  La  relation  entre  les  habitudes  nutritives  et  la  taxinomie  est  spé- 
cialement intéressante  à  étudier  chez  les  Hyménoptères  parasites,  si  nombreux 
dans  le  groupe  :  les  uns,  à  la  manière  des  Ichneumons,  parasitent  d'autres 
Insectes,  qu'ils  finissent  par  tuer;  d'autres  (Guêpes  et  Abeilles  parasites) 
déposent  chaque  oeuf  sur  l'œuf  d'une  espèce-hôte,  de  telle  sorte  que  la  larve 
légitime  est  tuée,  et  que  le  parasite  se  nourrit  des  provisions  accumulées 
pour  celle-ci;  enfin,  il  y  a  un  parasitisme  social  chez  certaines  Fourmis.  Les 
Siricidse  à  larves  lignivores  paraissent  descendus  de  Tenthrèdes  à  larves 
éruciformes;  le  premier  groupe  parasite  (Oryssida;),  allié  aux  Siricidae, 
reconnaît  comme  hôtes  des  larves  de  Coléoptères  également  lignivores  (Bu- 
prestes). Les  groupes  taxinomiques  ont  d'ordinaire  un  même  mode  de  para- 
sitisme, qu'il  s'agisse  de  parasites  de  larves  ou  de  parasites  d'oeufs  ;  très  . 
souvent  des  formes  alliées  sont  parasites  d'un  même  groupe  dïnsectes,  les 
Evania  des  oothèques  de  Blattes,  les  Scelio  d'œufs  d'Orthoptères  sauteurs, 
etc.  Il  est  curieux  que  certains  groupes  (Chalcidiens)  aient  mis  de  côté  leur 
parasitisme  pour  devenir  phytophages  (Megastigmus  sur  graines,  Isosoma 
sur  Graminées).  L'adaptation  d'un  Hyménoptère  parasite  à  son  hôte  est 
d'ordre  physiologique,  c'est-à-dire  repose  sur  l'absence  d'action  antagoniste 
et  défensive  de  ce  dernier;  aussi  y  a-t-il  continuellement  restriction  des 
parasites  à  leurs  hôtes  spécifiques;  ceux  qui  attaquent  des  hôtes  non  conve- 
nables présentent  une  réduction  considérable  dans  leur  progéniture  immé- 
diate. Mais  inversement  il  peut  se  faire  qu'un  parasitisme  excessif  fasse 
disparaître  les  Insectes  qui  conviennent,  de  sorte  que  les  parasites  n'ont 
d'autre  ressource  pour  continuer  à  vivre  que  d'attaquer  des  formes  voi- 
sines ;  s'il  s'en  trouve  pour  lesquelles  le  parasite  est  plus  ou  moins  bien 
adapté,  il  peut  y  avoir  très  rapidement  changement  d'hôte,  et,  par  contre- 
coup, modification  possible  du  parasite.  — L.  Cuénot. 

Lichtenstein  (J.-L.)  et  Rabaud  (Etienne).  —  Le  comportement  des  Po- 
lysphincta,  Ichneumonides  parasites  des  Araignées.  —  La  larve  de  Pol.  per 
contatoria  var.  2  est  un  parasite  externe  de  deux  espèces  de  Dyctina,  sur 
lesquelles  elle  est  fixée  directement  à  la  limite  du  céphalothorax  et  de 
l'abdomen;  la  larve  primaire  suce  lentement  pendant  plusieurs  mois  son 
hôte  sans  lui  causer  grand  dommage,  puis  au  printemps  la  larve  mue,  reste 
fixée  à  l'hôte  par  l'intermédiaire  de  l'exuvie  rejetée  à  l'arrière,  suce  vigou- 
reusement l'Araignée,  la  vide  en  une  seule  journée,  et  l'abandonne  pour 
tisser  son  cocon; 'quelques  jours  après,  elle  rejette  ses  excréments  au  dehors 
par  un  orifice  ménagé  dans  le  cocon  et  se  transforme  en  nymphe  qui,  au 
bout  de  dix  jours,  devient  imago;  celui-ci  n'utilise  pas  pour  sortir  lorifice 
du  cocon,  mais  en  pratique  un  nouveau  diamétralement  opposé  au  premier. 
Une  autre  larve  de  Pol.,  parasite  externe  d'une  Clubione,  s'est  transformée 
elle  aussi  brusquement  en  vidant  en  quelques  heures  son  hôte  qui  jus- 
qu'alors ne  semblait  pas  souffrir  de  la  présence  du  parasite  ;  la  larve  tisse 
ensuite  son  cocon  et  rejette  ses  excréments;  l'imago  éclôt  dix  jours  après 
sans  utiliser  l'orifice  du  cocon.  Les  Araignées  parasitées  muent,  mais  leur 
exuvie  se  déchire  au  point  de  fixation  du  parasite,  laissant  un  fragment  de 
l'année  biologique.  15 


226  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

cuticule  adhérant  à  l'hôte,  et  la  larve  reste  en  place.  Le  comportement  des 
Pol.  est  beaucoup  plus  simple  que  celui  d'autres  Hyménoptères  dont  les 
larves  sont  parasites  externes  d'Araignées,  certains  Pompiles  par  exemple  : 
ceux-ci,  avant  de  pondre  sur  l'Araignée,  la  poursuivent,  la  paralysent,  et  la 
transportent  dans  un  terrier  préparé  d'avance;  les  Pol.  se  contentent  de 
pondre  sur  l'Araignée  sans  la  paralyser,  et  probablement  sans  la  piquer 
(Bionell)  ;  le  résultat  est  pourtant  le  même  :  les  Pol.  persistent  et  se  multi- 
plient comme  les  Pompiles;  toutes  les  complications  que  présente  le  com- 
portement de  ces  derniers  est  donc  pour  le  moins  inutile.  —  P.  Iïkmy. 

Blunck  (Hans).  —  Le  cycle  évolutif des  Gordiens parasites  des  Dytiques.  — 
L'auteur,  après  avoir  donné  une  longue  mise  au  point  de  nos  connaissances 
sur  le  cycle  évolutif  de  divers  Gordiens  d'Europe  (Gordius  aqualicus,  Para* 
chordodes  tolosanus,  violaceus,  pustulosus,  Parayordius  tricuspidatus,  stylo- 
sus),  expose  les  résultats  de  ses  propres  observations  concernant  G.  aqtia- 
licus.  Les  jeunes  G.,  qui  doivent  infester  les  Dytiques  au  printemps,  quittent 
leur  hôte  lorsqu'ils  sont  mûrs,  au  début  de  l'automne;  le  Ver  adulte,  une 
fois  libéré,  hivernerait  dans  la  boue  et  se  reproduirait  au  printemps,  la 
ponte  ayant  toujours  lieu  dans  l'eau,  immédiatement  après  l'accouplement. 
Les  larves  de  G.  doivent  pénétrer  dans  la  larve  de  D.  par  les  canaux  man- 
dibulaires  ;  les  premiers  stades  de  leur  évolution  dans  l'hôte  n'ont  pas  été 
suivis  et  le  passage  dans  la  cavité  générale  n'a  pu  être  observé  ;  les  para- 
sites séjournent  jusqu'à  l'état  adulte  dans  la  région  des  tubes  de  Malpighi 
et  de  l'intestin  postérieur,  que  l'hôte  soit  à  l'état  de  larve,  de  pupe  ou 
d'imago  ;  le  développement  du  Ver  est  indépendant  de  celui  de  l'hôte  et  la 
métamorphose  de  ce  dernier  n'est  nullement  troublée  par  la  présence  du 
parasite;  lorsque,  par  suite  d'un  manque  de  nutrition,  l'empupement  de  la 
larve  de  l'Insecte  est  retardé,  le  G.  adulte  peut  quitter  l'hôte  avant  que  celui- 
ci  se  métamorphose  ;  les  D.  mènent  une  vie  normale  après  l'expulsion  du 
parasite,  le  tissu  adipeux  recouvre  les  graisses  qu'il  avait  perdues,  les 
glandes  prothoraciques  et  pygidiales  fonctionnent  comme  chez  des  individus 
normaux.  Un  G.  9  a  survécu  deux  mois  et  demi  à  l'ablation  du  sixième  de 
la  longueur  de  son  corps  et  n'a  pas  régénéré  la  partie  amputée.  —  P.  Rkmy. 

Régnier  (R.).  —  Un  ennemi  des  Plantes potayères,  Corymbites  (Diacqnthus) 
latus  (Elaterides).  —  Etude  de  la  biologie  de  C.  latus,  des  ravages  causés 
par  sa  forme  larvaire  dans  les  cultures  potagères  (salades  principalement) 
et  des  moyens  de  lutter  contre  elle.  A  noter  que  cette  espèce  n'était  pas 
signalée  jusqu'ici  comme  occasionnant  de  réels  dommages,  et  qu'elle  paraît 
d'autant  plus  à  redouter  que  le  terrain  est  nouvellement  défriché.  —  Plan- 
te fol. 

Picard  (F.).  —  Sur  deux  Scolytides  des  arbres  fruitiers  et  leurs  parasites. 
—  Etude  biologique  de  Scolytus  ruyulosus  et  amyydali.  Dans  le  midi  de  la 
France,  ils  s'établissent  sur  des  arbres  fruitiers  affaiblis  par  la  sécheresse 
généralement,  et  y  creusent  leurs  galeries  dont  la  forme  est  absolument  carac- 
téristique de  l'espèce  :  chez  S.  ruyulosus,  aux  galeries  de  ponte  et  couloirs  lar- 
vaires, s'ajoutent  des  boyaux  horizontaux  creusés  par  l'adulte  et  qui  lui 
serviraient  sans  doute  de  lieux d'estivation  et  d'hibernation  ;  chez  S.  amyydali, 
les  galeries  maternelles  un  peu  ondulées  se  terminent  en  crochet  recourbé. 
Par  ailleurs,  les  mœurs  des  deux  espèces  sont  très  semblables.  —  Nombreux 
parasites  :  un  Cléride,  plusieurs  Braconides,  plusieurs  Chalcidiens  (égale- 
ment parasites  de  divers  Scolytides).  —  Plantefol. 


ORIGINE  DES  ESPECES.  227 

Klebahn  (H.).  —  Le  champignon  de  la  maladie  de  la  tige  de  la  tomate  et 
sa  forme  ascosporée.  —  La  maladie  en  question  n'a  pas  été  observée  à  Ham- 
bourg avant  1919.  Sur  les  plantes  jeunes  surtout,  un  parasite  cryptogamique 
cause  une  nécrose  de  la  tige  qui  détermine  la  mort  du  plant.  Les  essais 
d'infestation,  à  l'aide  des  conidies  produites  dans  les  pycnides  recueillies 
sur  des  tiges  malades,  montrent  que  le  champignon  peut  se  développer  sur 
des  tiges  âgées  ou  jeunes  et  même  (après  lésion  de  l'épiderme)  sur  des 
fruits.  C'est  donc  un  parasite,  au  sens  le  plus  strict,  puisque  capable,  par 
ses  propres  moyens,  de  pénétrer  dans  les  tissus  de  l'hôte,  à  travers  l'épi- 
derme  intact.  L'infestation  par  le  mycélium  issu  des  conidies  n'a  pas  été 
observée  ;  mais  K.  a  étudié  le  début  de  l'infestation  par  les  ascospores  :  le 
tube  mycélien  perce  la  paroi  épidermique,  à  moins  de  18  [x  de  distance  de 
la  spore.  La  cellule  attaquée  présente  rapidement  une  coloration  brune,  due 
à  de  petits  granules  colorés.  Ceux-ci  forment  d'abord  une  auréole  au  point 
où  le  filament  mycélien  pénètre,  puis  ils  envahissent  toute  la  lumière  de  la 
cellule,  dans  laquelle  le  mycélium,  incolore,  se  détache  nettement.  11  s'agit 
là  pour  K.  de  l'action  sur  le  protoplasma  d'une  diastase  sécrétée  parle  cham- 
pignon. Le  parasite  se  montre  capable  de  se  développer  sur  des  milieux 
nutritifs  artificiels,  mais  il  ne  fournit  pas  alors  de  fructifications,  pycnides 
ou  périthèces.  Au  contraire,  sur  la  tomate,  on  trouve  également  une  forme 
conidienne  et  une  forme  ascosporée,  dont  K.  fait  l'étude,  et  qu'il  dénomme 
Diplodina  lycopersici  et  Didymella  lycopersici.  Des  essais  négatifs  d'infesta- 
tion de  diverses  Cucurbitacées,  sujettes  au  parasitisme  d'un  champignon 
d'un  genre  voisin,  concourent  à  la  détermination.  —  Plante  fol. 

Heinsen  (E.).  —  Apparition  et  développement  du  chancre  de  la  tomate  à 
Hambourg.  —  Les  faits  recueillis  par  l'auteur  établissent  la  rapidité  du 
développement  du  parasite  par  les  temps  froids  et  humides.  Les  chancres  se 
forment  sur  la  tige  principale,  généralement  au  ras  du  sol,  parfois  un  peu 
au-dessous.  Les  parties  élevées  de  la  tige,  les  feuilles  et  les  fruits  ne  sont 
pas  atteints.  Il  semble  que  le  parasite  soit  un  champignon  du  sol  —  et  qu'on 
puisse  espérer,  par  bouturage  des  parties  supérieures,  saines,  replantées  en 
terrain  non  infesté,  sauver  une  partie  des  plants.  —  Plantefol. 

Miége  (E.).  —  Note  préliminaire  sur  les  principales  maladies  cryptoga- 
rniques  observées  au  Maroc.  —  Liste  de  maladies  cryptogamiques  :  rouilles 
et  charbons  sont  très  fréquents  sur  un  grand  nombre  de  pTantes  ;  sont  pré- 
sents, mais  causent  peu  de  dommages,  le  Phytophtora  in/estans.  le  mildiou 
et  l'oïdium.  Deux  maladies  non  déterminées,  dont  Tune,  assez  urave,  sur  les 
légumineuses.  Au  total,  maladies  cryptogamiques  peu  nombreuses.  —  Plan- 
tefol. 

Allen  (R.  F.).  —  Résistance  à  la  rouille  des  chaumes  chez  le  itlé  Kanred. 
—  La  Puccinie  du  blé,  qui  prend  très  bien  sur  tant  de  blés,  ne  prend  pas  sur 
le  Kanred.  Les  urédinospores  germent  bien  sur  les  feuilles,  et  les  tubes 
germinaux  se  dirigent  bien  sur  les  stomates  dans  lesquels  ils  tentent  de  se 
vider,  mais  la  formation  d'un  mycélium  est  exceptionnelle,  en  raison  de 
l'étroitesse  de  l'ouverture  des  stomates  qui  empêche  la  pénétration.  —  IL  de 
Varigny. 

Gard  (Med.).  —  Sur  le  dépérissement  des  Noyers  dans  quelques  régions  de 
la  France  —  Le  pourridié  s'attaque  aux  racines  qui  montrent  des  rhizo- 
morphes  étalés  en  éventail  dans  l'écorce,  le  liber  et  le  cambium,  et  parfois 


228  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

dans  le  bois.  Il  est  probable  qu'il  s'agit  de  Y  Arillmaria  mellea.  Une  autre 
maladie  qui  atteint  les  brancbes  comme  les  racines,  est  caractérisée  par 
l'apparition  d'une  zone  noire  dans  la  région  péricambiale;  il  y  a  formation 
de  gommes  de  nature  pectique  dans  les  vaisseaux;  çà  et  là  enfin,  des 
groupes  de  bactéries  font  penser  à  une  sorte  de  gommose  bacillaire.  Les 
deux  maladies  coexistent  généralement  dans  une  même  région.  —  Plaxte- 
fol. 

Ducomet  (V.).  —  Sur  le  Septoria  Antirrhini  Desm.  —  C'est  un  «  para- 
site de  faiblesse  ».  Les  mufliers,  dont  la  durée  de  vie  n'est  pas  rigoureuse- 
ment déterminée,  meurent  entre  l'automne  et  le  printemps.  C'est  sur  des 
pieds  affaiblis,  à  racine  déjà  morte,  que  le  cbampignon  se  développe  et 
forme  abondamment  ses  pycnides.  —  Plantefol. 

Losch  (H.).  —  Une  observation  sur  l'attaque  du  pommier  par  le  blanc  et 
sa  relation  avec  les  conditions  de  lieu.  —  Observation  faite  dans  un  verger 
en  pente,  s'étendant  du  bas  jusqu'à  mi-bauteur  d'un  coteau,  dont  le  sol  est 
constitué  par  des  marnes  keupériennes,  et  qu'ombragent  dans  sa  partie 
inférieure,  humide  par  conséquent,  les  grands  arbres  d'une  propriété  voi- 
sine, tandis  que  la  partie  élevée,  orientée  vers  le  sud-ouest,  est  très  exposée 
à  l'action  du  soleil  et  par  suite  très  sèche.  Le  tout  est  planté  d'une  même 
variété  de  pommier  :  «  Schoner  von  Boskoop  ».  La  partie  supérieure  du 
verger  est  atteinte  par  le  blanc,  la  partie  inférieure  en  est  presque  exempte. 
Il  y  a  là,  entre  le  développement  du  blanc  et  les  conditions  de  lieu,  soit  une 
relation  directe,  soit  une  relation  indirecte.  Dans  le  premier  cas,  le  dévelop 
pement  du  blanc  serait  favorisé  par  l'action  solaire,  par  exemple;  dans  le 
second  cas,  les  pommiers  présenteraient,  à  l'égard  du  blanc,  une  réceptivité 
plus  grande.  Cette  dernière  hypothèse  semble  préférable.  —  Plantefol. 

Kniep  (H.).  —  Sur  Urocystis  Anémones  (Pers.)  Winter.  —  Urocystis  Ané- 
mones est  une  Ustilaginée  qui  vit  sur  une  série  de  Renonculacées.  A  partir 
de  spores  recueillies  sur  Ranunculus  repens,  K.  étudie  le  cycle  de  dévelop- 
pement des  Ustilaginées.  La  germination  de  la  spore  produit  un  tube  court 
(promycelium)  de  l'extrémité  duquel  naissent  généralement  trois  branches 
courtes  formant  une  sorte  de  verticille.  La  jeune   spore  contient  2  noyaux 
qui  se  fusionnent  pour  donner  le  noyau  du  zygote.  Celui-ci,  par  division 
double,  très  vraisemblablement  avec  réduction  chromatique,  donne  4  noyaux 
qui  se  rendent,  les  3  premiers  chacun  dans  une  des  branches  du  verticille, 
le  quatrième  dans  le  tube  du  promycélium.  Des  cloisons  se  forment  à  la 
base  des  branches  qu'elles  séparent  du  promycélium.  Il  y  a  donc  4  cellules 
uninucléées.  Alors  se  produit  une  copulation,  à  l'aide  de  deux  tubes,  nés 
à  la  base  de  branches  du  verticille,   près  des  cloisons,  et  qui  entrent  en 
communication  l'un    avec  l'autre.   Un  des   noyaux  passe  par  le   tube  de 
communication,  et  dans  l'une  des  deux  branches  ainsi  jointes  se  trouve 
constitué   un  syncarion.  De  même  un   second   syncarion   se  forme  après 
copulation  de  la  troisième  branche  verticillaire  et  du  promycélium.  L'état 
binucléé  persistera  jusqu'à  la  formation   des  spores.   Dans  un    extrait  de 
malt  à  0,1  %.  le  mycélium  se  développe  au  delà  de  ce  stade;  il  se  forme 
des  pelotons  mycéliens,  qui  atteignent  la  taille  d'une  lentille  et  deviennent 
brun  noir,  par  suite  surtout  de  la  formation  des  spores  ;  celles-ci  sont  en 
tout  comparables  aux  spores  recueillies  sur  les  Renonculacées.  Il  est  donc  • 
possible  d'obtenir  le  développement  complet  d' Urocystis  Anémones  indépen- 
damment de  l'hôte,  dans  un  milieu  où  il  vit  en  saprophyte,  ce  qui  cons- 


DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  229 

titue  un  fait  nouveau.  Le  milieu  utilisé  ne  convient  d'ailleurs  pas  au  déve- 
loppement d'autres  Ustilaginées.  Enfin,  Urocystis  Anémones  est  une  espèce 
composite  :  les  essais  d'infestation  montrent  chez  certaines  de  ces  petites 
espèces  une  spécificité  parasitaire  plus  ou  moins  marquée.  De  plus,  on  peut 
distinguer  entre  des  formes  absolument  semblables  par  ailleurs,  celles  où 
la  spore  présente  une  période  de  repos,  et  celles  où  la  germination  est 
immédiate.  Il  y  a  là  une  analogie  avec  quelques  Phanérogames  à  dimor- 
phisme  saisonnier.  —  Pi.antefol. 


La  distribution  géographique  des    êtres 

Arthur  (J.  C).  —  Origin  of  Potato  Rus  t.  (Science,  11  mars,  228,  1921.) 

[Doit  venir  de  l'Equateur  ou  de  Costa  Rica.  —  H.  de  Varigny 

Fernàld  (M.    L..).  —   The  géographie  distribution    of   Hybrids.  (Science, 
22  juillet,  73,  1921.)  [229 

Gortner  (R.  A.)  and  Harris  (J.  A.).  —Notes  on  the  occurrence  of  Gammarus 
limnœus  Smith  in  a  saline  habitat,  (Science,  13  mai,  460,  1921.)  [230, 

Jeffrey  (C.   E.).    —    The  geographical  distribution  of  Hybrids.   (Science 
17  juin,  556,  1921.)  [229 

Pearsall  (W.  H.).  —  The  development  of  végétation  in  the  English    Lakes 
considered  in  relation  to  the  gênerai  évolution  of  Glacial  Lakes  and  Rock 
Rasim. (Roy.  Soc.  Proceed.,»,  647,  259-284.)  [229 


Jeffrey  (E.  C).  —  Distribution  géographique  des  hybrides.  —  On  pré- 
sume souvent  que  les  hybrides  naturels  ne  peuvent  exister  que  sur  le  terri- 
toire commun  aux  deux  espèces.  La  distribution  des  hybrides  dans  la  flore 
européenne  irait  à  rencontre  de  cette  opinion.  Ainsi  l'hybride  Nuphar 
f  intermedium  (luteum  X  pumilum)  s'étend  au  nord  dans  des  parages  où 
manquent  les  formes  parentes.  Dans  divers  autres  cas,  Kerner  von  Marilaum 
note  l'existence  d'hybrides  vivant  souvent  hors  de  l'habitat  des  formes  d'où 
ils  sortent.  L'absence  d'une  de  celles-ci  dans  une  région  où  existe  l'hybride 
supposé  ne  doit  donc  pas  être  invoquée  contre  l'idée  d'hybridité.  —  H.  de 
Varigny. 

Fernald  (M.  L..).  —  La  distribution  géographiques  des  hybrides.  —  A 
propos  de  la  note  qui  précède  de  Jeffrey.  F.  développe  la  même  opinion. 
D'autres  espèces  hybrides  (Salvia  sylvestris)  ont  un  habitat  dépassant  celui 
des  formes  mères,  et  manifestent  toutes  les  caractéristiques  essentielles  à 
notre  conception  d'espèce.  Il  en  va  de  même  pour  un  Rhododendron  hybride 
{V intermedium),  pour  les  Rubus  aussi.  Ce  sur  quoi  F.  insiste,  c'est  que  ces 
hybrides  sont  bien  des  espèces  distinctes.  —  H.  de  Varigny. 

Pearsall  (W.  H.).  —  Le  développement  de  la  végétation  chez  les  lacs  d'An- 
gleterre, considéré  dans  ses  relations  avec  l'évolution  générale  des  lacs  gla- 
ciaires et  des  bassi?is  rocheux.  —  Curieuse  étude  d'où  résulte  une  connexion 
étroite  entre  la  flore  et  la  faune  ichthyologique  des  lacs  anglais  et  les  con- 


230  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ditions  physiques  et  chimiques  des  rivages  et  des  eaux.  Ces  lacs  sont  du 
même  âge  (glaciaire)  et  d'origine  similaire,  et  se  trouvent  parmi  des  roches 
présentant  des  caractères  relativement  uniformes.  Il  est  donc  possible  d'at- 
tribuer les  différences  qu'ils  présentent  à  des  variations  dans  les  taux  d'éro- 
sion et  de  sédimentation  des  bassins  des  lacs,  dues  à  des  différences  dans  la 
durabilité  des  roches  encaissantes.  En  distinguant  les  lacs  rocheux  des  lacs 
relativement  limoneux,  on  établit  un  contraste  entre  les  lacs  primitifs  et  les 
lacs  plus  évolués,  et  il  devient  possible  de  décrire  les  phases  dans  le  déve- 
loppement postglaciaire  d'un  bassin  rocheux.  La  conception  a  une  valeur 
particulière  biologique  puisqu'elle  permet  l'étude  du  développement  post- 
glaciaire de  la  végétation.  Les  deux  phases  extrêmes  distinguées  par  l'auteur 
diffèrent  par  les  caractéristiques  suivantes  : 

Primitif.      Évolué. 

Pourcentage  du  système  de  drainage  cultivable 5-8  17-45 

Pourcentage  de  rivage  rocheux  (jusqu'à  9  mètres) 73-47        27-12 

Pourcentage  d'Isoëtes  et  Xitella 85-74        52-30 

Pourcentage  de  Juncus  fluitans 8-5  2-0 

Pourcentage  de  Potamogeton  et  Naias 4-2  30-55 

Phytoplankton  :  Desmidiées  dominantes  Diatomées  dominantes 

Poissons  :  Truite  surtout  Perche  et  brochet  surtout 

Toutes  ces  différences  tiennent  aux  conditions  physiques  des  lacs. 
L'ensemble  du  travail  est  fort  intéressant.  —  H.  de  Varigny. 

Gortner  (R.  A.)  et  Harris  (J.  A.j.  —  Sur  la  présence  de  Gommants  lim 
naeus  (Smith)  dans  un  habitat  salin.  —  Cette  espèce  d'eau  douce  se 
rencontre  dans  l'eau  saline  d'une  ancienne  bouche  volcanique  dans  le  désert 
au  voisinage  de  l'ancien  lac  Bonneville.  L'eau  renferme  divers  sels 
(sulfates,  carbonates,  chlorures)  environ  8  grammes  par  litre.  Les  crustacés 
sont  normaux.  —  H.  de  Varigny. 


Système  nerveux  et  fonctions  mentales 

IP  Système  nerveux 

Banu  (G.),  Deriaud  (IL)  et  Laugier  (H.).  —  Jsochronisme  du  nerf  et  du 
muscle  en  excitation  unipolaire.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXV,  841,  1921.)     [234 

a)  Bourguignon  (Georges).  —  Modification  de  la  chronaxie  des  nerfs  mo- 
teurs et  des  muscles  par  répercussion  réflexe.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  453, 
1921.;  [233 

b) Localisation  des  poisons  et  des  infections  sur  les  systèmes  neuromus- 
culaires de  l'homme  suivant  leurs  chronaxies.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII, 
1136,  1921.)  [Dans  les  intoxications  par  petites  doses  répétées,  il 

y  a  localisation  élective  des  poisons,  suivant  la  chronaxie  des  nerfs  et 
muscles;  tous  les  groupes  intoxiqués  ont  même  chronaxie.  —  H.  Cardot 

Bourguignon  (Georges)   et  Ravovici   (Angel).    —  Chronaxie  des  nerfs 

sensitifs  rachidiens  du  membre  supérieur  de  l'homme.  Egalité  régionale  des 

chronaxies  sensitives  et  motrices.   (C.    R.   Ac.  Se,  CLXXIII,  1425,   1921.) 

[En  étudiant  la  chronaxie  des  principaux  troncs  sensitifs,  les  auteurs 


SYSTEME  NERVEUX.  231 

ont  constaté  que  les  téguments  sont  innervés  par  des  nerfs  sensitifs 
de  même  chronaxie  que  celle  des  muscles  sous-jacents.    —    H.  Cardot 

Bourguignon  (Georges)  et  Tupa(A..).  —  Chronaxie  normale  du  nerf  far ial 
et  des  muscles  de  la  face  chez,  l'homme.  Leur  classification  fonctionnelle  par 
la  chronaxie.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  982,  1921.)  [234 

Chauchard  (M.  et  Mme).  —  Mesure  de  l'excitabilité  d'un  nerf  secrétaire  : 
corde  du  tympan  et  glande  sous-maxillaire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  03, 
1922.)  [234 

Dodel  (P.).  —  Des  oscillations  de  l'attention  au  cours  d'excitations  pério- 
diques rythmées  de  la  vue,  de  l'ouïe  et  du  toucher.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV, 
1001,  1921.)  Chez  l'homme,  les  réponses 

aux  signaux  auditifs  se  succédant  à  intervalles  régulier*,  oscillent  dans 
des  limites  restreintes,  tandis  que  les  réponses  à  des  signaux  visuels 
ou  tactiles  présentent  des   variations   assez  importantes.    —  H.  Cardot 

Edrige  Green  (F.  W.).  —  The  Effect  ofred  fatigue  on  the  white  équation. 
(Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  040,  232-234.)  [Les  résultats  sont  tout  à  fait 

incompatibles  avec   la  théorie  de  la  triple  sensation.  —  H.  de  Varigny 

Einthoveni  W.)  undRoos  (J.).  —  Veber  Widerstand  und  Polentialdifferen:- 
bei  dem  p s ijeho galvanise lien  Reflex.  (Pfliiger's  Archiv,  CLXXX1X,  120-130, 
1921.)  [234' 

Head  (H.).  —  Release  of  function  in  the  nervous  System.  (Croonian  Lecture.) 
(Roy  Soc.  Proceed.,  B,  045,  184-208,  1921.)  [232 

Jolly  ("W.  A.).  —  Reflex  tîntes  in  the  South  african  clawed  frog.  (Roy.  Soc. 
Proceed.,  B,  042,  31-50,  1921.)  [Expériences  sur  Xenopus,  sur  ses  réflexes 
homonymeset  hétéronymes,  le  nombre  des  synapses,  etc.  — H.  de  Varigny 

Joly  (J.).  —  A  Quantum  Theory  ofcolour  vision.  (Roy.  Soc.  Proceed. ,B, 040, 
219-231.  1921.)  [Exposé  de  la  théorie  de  l'auteur.  —  H.  de  Varigny 

Kolm  (Richard)  und  Pick  (ErnstP.). —  Ueber  die  Redeutung  des  Calciums 
fur  die  Erregbarkeit  der  sympathischen  Herznervenendigungen.  (Pfliiger's 
Archiv,  CLXXXIX,  137-143,  1921.)  [235 

Penfield  (Wilder  G.).  —  The  Golgi  apparatus  and  its  relationship  to  llolm- 
gren's  trophospongium  in  nerve  cells.  Comparison  durinq  retispersion. 
(Anal.  Record,  XXII,  N°  1,  24  pp.,  7  fig.,  1921.)  [231 

Piéron  (Henri).  —  De  l'importance  de  la  phase  périphérique  dans  la  marge 
de  variation  des  temps  de  latence  sensorielle  en  fonction  des  intensités  exci- 
tatrices. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXII,  1012,  1921.)  [234 

Richet  (Charles).  —  Une  illusion  optique  dans  l'appréciation  de  la  vitesse. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXIII,  800,  1921.)  [Le  fait  exposé  est  le  suivant  :  en 

marchant  sur  le  pont  d'un  navire  en  sens  inverse  de  son  déplacement,  on 
a  l'illusion  d'une  progression  plus  rapide  par  rapport  à  la  mer  qu'en 
marchant  dans  le  même  sens  que   l'avance  du  navire.   —  H.  Cakdot 

Rogers  (F.  T.).  —  On  the  régénération  of  the  vagus  nerve.  (Americ.  Journ. 
PhysioL,  LUI,  N°  1,  août  1920,  15-24,  3  tableaux,  2  fig.)  [235 

Sassa  (K.)  and  Sherrington  (C.S.).  —On  the  myogram  of  the  flexor  reflex 
evoked  by  a  single  Rreakshock.  (Roy.  Soc.  Proceed.,  B,  643,  108-117.) 

[Sur  des  décharges  répétées 
du  centre  réflexe  en  réponse  à  un  choc  d'induction  unique  appliqué 
à  un  nerf  affluent  ou  à  la  peau  rattachée  à  ce  centre.  —  II.  de  Varigny 


232  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a.  Cellute  nerveuse. 

Penfield  ("Wilder  G.).  —  L appareil  de  Golgi  et  ses  relations  avec  le 
trophosponge  de  Holmgren  dans  les  cellules  nerveuses.  —  On  trouvera  dans 
ce  mémoire  un  exposé  bibliographique  méthodique  et  complet  de  la  ques- 
tion de  l'appareil  de  Golgi  :  sa  distribution  dans  les  diverses  cellules,  sa 
nature,  son  activité  fonctionnelle,  les  techniques  employées  pour  le  révéler, 
ses  rapports  avec  les  mitochondries,  et  enfin  la  question  de  son  identité 
avec  l'appareil  de  Holmgren.  L'auteur  s'est  servi,  pour  élucider  ce  dernier 
point,  d'une  méthode,  qu'il  croit  nouvelle,  qui  consiste  à  traiter  successi- 
vement la  même  cellule  nerveuse  par  deux  procédés  :  il  fait  d'abord  une 
préparation  par  le  procédé  Cajal  et  met  en  évidence  ainsi  l'appareil  de 
Golgi  ;  après  avoir  pris  un  dessin  de  la  cellule,  il  la  colore  par  l'hématoxy- 
line  ferrique,  qui  montre  le  système  canaliculé  du  trophosponge  de  Holm- 
gren. [Cette  méthode  successive  a  été  déjà  employée  pour  les  cellules 
nerveuses  par  Collin.] 

Avec  cette  technique,  on  constate  qu'aucun  canal  ne  correspond  à  l'ap- 
pareil réticulé  de  Golgi  montré  par  la  première  opération.  De  plus,  après 
section  de  l'axone,  on  observe  que  l'appareil  de  Golgi  réagit  d'une  certaine 
manière,  ainsi  que  P.  l'a  décrit  dans  un  mémoire  antérieur  {Brain,  vol.  43, 
1920).  Il  se  porte  à  la  périphérie  de  la  cellule  («  retispersion  »  de  l'auteur, 
qui  peut  être  suivie  même  d'une  «  rétisolution  »).  Il  n'en  est  pas  de  même 
de  l'appareil  canaliculaire  de  Holmgren,  qui  demeure  en  place  dans  la 
partie  centrale  de  la  cellule.  L'appareil  réticulé  de  Golgi  et  l'appareil 
trophospongial  et  canaliculaire  de  Holmgren  sont  donc  deux  formations  qui 
coexistent  dans  la  cellule  nerveuse  mais  ne  coïncident  pas.  —  A.  Prenant. 

ù.  Centres  nerveux  et  nerfs. 

P)  Physiologie. 

Head  (H.).  —  Libération  de  fonction  dans  le  système  nerveux  {Croonian 
Lecture).  —  1.  Hughlings  Jackson  a  établi  la  règle  que  les  lésions  destructives 
ne  produisent  pas  d'effets  positifs,  mais  provoquent  une  condition  négative 
permettant  à  des  symptômes  positifs  de  faire  leur  apparition.  H.  tente  d'ap- 
pliquer la  règle  à  divers  cas  où  la  destruction  organique  de  quelque  partie 
du  système  nerveux  a  été  suivie  à  la  fois  de  perte  de  fonction  et  de  quelque 
forme  de  suractivité. 

2.  Ces  réactions  anormales  ne  peuvent  être  attribuées  à  l'irritation,  bien 
que  des  phénomènes  irritatifs  réels  existent,  faciles  à  étudier  dans  les  cas  de 
lésion  des  nerfs  périphériques  où  ils  forment  un  contraste  instructif  par 
rapport  aux  manifestations  de  la  sensibilité  protopathique.  La  douleur  et  la 
sensibilité  à  la  pression  dues  à  une  irritation  définie  des  fibres  nerveuses, 
occupent  tout  le  territoire  innervé  par  le  nerf  affecté  ;  mais  c'est  seulement 
un  petit  nombre  des  conditions  résultant  d'une  lésion  destructive  qui  peut 
être  attribué  à  cette  cause.  D'autre  part,  la  sensibilité  protopathique  est  très 
commune  et  ne  se  produit  que  dans  des  parties  où  la  discrimination  sensitive 
plus  fine  est  défectueuse.  Trotter  a  expliqué  ces  particularités  de  réponse 
comme  dues  à  l'exposition  des  éléments  constituants  du  système  nerveux  clos 
à  l'effet  irritant  du  contact  avec  les  tissus  somatiques.  Mais  ceci  n'explique 
pas  le  plaisir  anormalement  vif  qui  peut  constituer  un  des  facteurs  dans  la 
sur-réponse  protopathique.  Ceci  n'explique  pas  la  forme  particulière  de  la 
sensibilité  du  gland  normal,. ni  la  régression  transitoire  et  la  récupération 


SYSTÈME  NERVEUX.  233 

sensitives  de  la  main,  à  la  seconde  phase  de  rétablissement,  après  exposition 
aux  effets  du  froid.  La  vivacité  de  la  réponse  et  la  référence  à  des  parties 
éloignées  sont  revenues,  mais  elles  ont  disparu  à  nouveau  après  restauration, 
par  la  chaleur,  de  la  sensibilité  de  la  main. 

On  n'a  pas  encore  essayé  d'appliquer  cette  conception  de  l'effet  irritant 
du  contact  avec  les  tissus  somatiques  aux  phénomènes  de  sur-réaction  tha- 
lamique,  ou  à  d'autres  conditions  analogues.  D'autre  part,  H.  a  essayé 
d'expliquer  pareilles  manifestations  de  sur-activité,  motrices  ou  sensitives, 
dues  à  une  lésion  purement  destructive,  par  la  loi  générale  de  libération  de 
fonctions  subordonnées. 

3.  Hugolings  Jackson  a  toujours  tenu  pour  fondamentale  la  conception  de 
niveaux  d'activité  à  l'intérieur  du  système  nerveux.  Pour  lui  un  niveau  était 
toujours  un  niveau  de  fonction  plutôt  que  de  structure.  Par  centres  supé- 
rieurs et  inférieurs,  H.  entend  *lonc  des  points  nodaux  d'activité  neurale,  et 
non  pas  nécessairement  des  structures  anatomiques  :  et  dans  les  exemples 
par  lui  choisis,  la  séparation  anatomique  est  possible,  ce  qui  était  nécessaire 
à  l'argument. 

4.  La  suppression  d'un  mécanisme  neural  dominant  permet  à  l'activité  de 
centres  inférieurs  d'apparaître.  Ces  manifestations  déchaînées  ne  sont  pas 
des  états  pathologiques  fortuits,  mais  représentent  la  partie,  restant  active, 
d'une  réaction  complexe;  elles  présentent  des  caractères  plus  primitifs  que 
ceux  de  fonctions  complètes  où  elles  jouent  normalement  un  rôle.  La  réponse 
est  massive,  de  vigueur  et  d'étendue  inusitées.  Elle  peut,  du  côté  moteur, 
affecter  des  organes  ne  faisant  pas  normalement  partie  de  son  arc  réflexe. 
Des  réactions  stéréotypées  de  ce  genre  peuvent  être  excitées  indifféremment 
aux  dépens  d'un  champ  particulièrement  étendu.  Elles  sont  impulsives  et 
prennent  les  formes  d'une  réponse  d'avertissement  ou  de  défense,  étant 
réglées  plus  par  l'étendue  que  par  le  degré  d'intensité  de  l'excitant.  Mais  la 
libération  du  contrôle,  due  à  une  lésion  destructive,  ne  révèle  pas  ces  acti- 
vités inférieures  dans  leur  simplicité  originelle,  car  le  plus  souvent  elles  ont 
été  profondément  modifiées  par  l'avènement  des  centres  nouveaux  qui  utili- 
sent et  développent  quelques-unes  des  fonctions  originellement  possédées 
par  le  mécanisme  plus  ancien. 

5.  Cette  dominance  des  formes  supérieures  d'activité  neurale  sur  les  infé- 
rieures résulte  d'une  intégration  à  l'intérieur  du  système  nerveux  central  : 
elle  est  réalisée  en  partie  par  sélection  qualitative,  et  plus  encore  par  la  lutte 
pour  l'expression  entre  réactions  physiologiques  incompatibles.  Ceci  impli- 
que l'inhibition  permanente,  sous  conditions  normales  d'un  groupe  de 
processus,  ou  la  suppression  temporaire  de  ces  activités  primitives  jusqu'au 
moment  où  surgit  à  nouveau  le  besoin  d'un  mode  de  réponse  plus  impulsif. 

6.  Toutes  les  aptitudes  nouvellement  acquises  dépendent  d'un  nouvel 
ajustement  de  réflexes  coordonnés,  et  même  certaines  réponses^des  organes 
sensitifs  normaux  peuvent  être  supprimées  ou  arrêtées.  Ceci  exige  l'exercice 
d'un  contrôle  physiologique  permanent,  qui  peut,  sous  certaines  conditions, 
disparaître,  et  alors  la  fonction  dominée  peut  s'exprimer  en  toute  liberté. 
Une  excitation  d'une  véhémence,  excessive,  ou  d'une  longue  durée,  tout  état 
anormal  qui  abaisse  la  vitalité  du  système  nerveux,  et  même  un  défaut 
inhérent  de  résistance,  constituent  autant  de  facteurs  pouvant  conduire,  tous, 
à  des  réactions  particulièrement  désagréables  et  impulsives. 

[Conférence  des  plus  intéressantes,  à  lire  en  entier  pour  les  exemples 
cités.]  —  H.  de  Varigny. 

à)  Bourguignon  (Georg-es).  —  Modifications  de  la   chronaxie   des  nerfs 


•234  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

moteurs  et  des  muscles  par  répercussion  réflexe.  —  A  côté  des  dégénéres- 
cences musculaires  par  lésions  directes,  du  nerf  moteur,  les  mesures  de 
chronaxie  décèlent  l'existence  de  modifications  d'excitabilité  régionale,  par 
mécanisme  réflexe.  Ainsi  la  lésion  d'un  nerf  se  répercute  dans  le  domaine 
du  nerf  symétrique.  —  H.  Cardot. 

Bourguignon  (Georges)  et  Tupa  (A).  —  Chronaxie  normale  du  nerf 
facial  et  des  muscles  de  la  face  chez  l'homme.  Leur  classification  fonction- 
nelle par  la  chronaxie.  —  B.  et  T.  montrent  que  les  muscles  releveurs  des 
traits,  assimilables  aux  extenseurs,  ont  une  grande  chronaxie  ;  les  muscles 
abaisseurs,  assimilables  aux  fléchisseurs,  ont  une  chronaxie  environ  deux 
fois  moindre  :  ainsi  se  trouve  étendue  aux  muscles  de  la  face  la  classification 
fonctionnelle  par  la  chronaxie.  —  H.  Cardot. 

Banu  (G.),  Deriaud  (R.)  et  Laugier  (H.).  —  Isochronisme  du  nerf  et  du 
muscle  en  excitation  unipolaire.  —  En  pratiquant  l'excitation  monopolaire 
sur  la  grenouille,  on  constate  que  la  valeur  de  la  chronaxie  pour  le  nerf  est 
plus  petite  que  la  valeur  trouvée  pour  le  muscle,  ce  qui  paraît,  à  première 
vue,  être  en  contradiction  avec  la  loi  de  l'isochronisme  du  nerf  et  du  muscle 
normaux.  Mais  les  auteurs  montrent  que  cette  contradiction  n'est  qu'appa- 
rente et  que  les  résultats  obtenus  dans  l'excitation  unipolaire  s'expliquent 
facilement  si  l'on  tient  compte  que,  dans  ce  mode  d'excitation,  les  électrodes 
effectives  sont  très  voisines  l'une  de  l'autre,  sur  le  trajet  du  nerf.  La  faible 
valeur  trouvée  pour  la  chronaxie  du  nerf  est  expliquée  ainsi  par  le  phéno- 
mène connu  de  la  diminution  de  la  chronaxie  avec  la  distance  des  élec- 
trodes. —  H.   Cardot. 

Piéron  (Henri).  —  De  l'importance  de  la  phase  périphérique  dans  la 
marge  de  variation  des  temps  de  latence  sensorielle  en  fonction  des  intensités 
excitatrices.  —  P.  montre  que  la  variation  de  latence  sensorielle  est  com- 
mandée, en  majeure  partie,  par  la  variation  des  temps  périphériques  d'exci- 
tation du  nerf,  pour  des  durées  indéfinies  d'excitation.  La  marge  non  péri- 
phérique représente  de  un  quart  à  un  centième  de  la  marge  totale  de  varia- 
tion. —  H.  Cardot. 

Einthoven  (W.)  et  Roos  (J.).  —  Sur  la  résistance  et  la  différence  de 
potentiel  dans  le  réflexe  psychogalvanique .  —  L'étude  des  causes  physiques 
du  réflexe  psychogalvanique  montre  qu'elles  sont  d'une  part  une  variation 
de  la  différence  de  potentiel  entre  les  deux  points  de  dérivation  (effet  E)  et, 
d"autrepart,  un  changement  de  la  résistance  et  de  la  polarisation  (effet  W), 
les  variations  de  la  résistance  et  de  la  polarisation  sont  étroitement  liées  et 
de  même  sens.  A  l'aide  du  galvanomètre  à  corde,  on  peut  dissocier  ces  deux 
effets  :  certains  individus  présentent  un  effet  E  très  marqué,  sans  effet  W  ; 
ce  dernier  se  produit  sans  doute  dans  d'autres  organes  que  l'effet  E.  — 
H.  Cardot. 

Chauchard  (M.  et  Mme).  —  Mesure  de  l 'excitabilité  d'un  nerf  sécrétoire  : 
corde  du  tympan  et  glande  sous-maxillaire.  —  Le  travail  des  auteurs  cons- 
titue la  première  étude  quantitative  de  l'excitabilité  d'un  appareil  sécrétoire. 
En  faisant  varier  systématiquement  la  durée  des  excitations,  leur  nombre  ou 
leur  fréquence,  on  constate  que  les  lois  régissant  cette  excitabilité  rentrent 
dans  la  formule  générale  des  nerfs  itératifs,  formule  établie  par  les  travaux 
de  Lapicque  et  de  ses  élèves.  La  corde  du  tympan  du  chien  a  une  chronaxie 


SYSTÈME  NERVEUX.  235  . 

plus  petite  que  celle  des  vaso-constricteurs  et  inhibiteurs  cardiaques  des 
vertébrés  inférieurs;  le  pouvoir  de  sommation  de  la  glande  salivaire  est 
plus  grand  que  celui  des  centres  réflexes  médullaires,  moindre  que  celui 
des  chromatophores  de  la  grenouille  et  se  rapproche  de  celui  de  la  tunique 
contractile  des  vaisseaux.  —  H.  Cabdot. 

Rogers  (F.  T.).  —  Sur  la  régénération  du  nerf  vague.  —  R.  sectionne  un 
vague  chez  une  série  de  chiens  et  de  chats  anesthésiés  à  l'éther,  et  suture 
les  deux  bouts  du  nerf  pour  permettre  la  régénération  ;  il  excite  électri- 
quement les  tibres  régénérées  un  à  seize  mois  après  leur  section. 

Dans  ces  conditions,  aucun  signe  de  régénération  des  fibres  cardio-inhi- 
bitrices  ou  gastriques  motrices  n'apparaît.  Sur  un  chien,  deux  mois  après 
la  section  d'un  vague  et  sa  suture,  l'excitation  de  ce  nerf  provoqua  cependant 
une  inhibition  cardiaque  nette  durant  cinq  à  dix  secondes,  suivie  d'un  rythme 
plus  lent  qu'avant  l'excitation  :  mais  l'animal  était  dans  le  coma  et  près  de 
mourir  d'inanition  par  suite  de  la  vagotomie  bilatérale  qu'il  avait  subie,  et 
n'avait  pas  été  anesthésié.  A  moins  que  des  fibres  accessoires  cardio- 
inhibitrices  suivant  un  trajet  distinct  du  tronc  vago-sympatbique  n'aient 
échappé  à  la  section,  la  régénération  du  vague  paraît  donc  possible  si  on 
attend  le  temps  nécessaire,  et  l'excitation  électrique  du  vague  d'un  animal 
anesthésié  n'est  pas  un  test  suffisant.  Dans  d'autres  expériences,  la  section  du 
vague  non  intact  fut  suivie  d'une  accélération  cardiaque  marquée  et  immé- 
diate: le  cœur  revint  lentement,  au  bout  de  onze  à  quatorze  jours,  à  son 
rythme  initial.  L'atropine  provoqua  alors  une  accélération  nette,  le  nerf 
suturé  n'ayant  pas  recouvré  ses  fonctions,  car  sa  section  ne  modifia  pas  le 
rythme  du  cœur.  De  plus,  l'atropine  diminua  la  motilité  gastrique,  l'un  des 
vagues  étant  coupé  et  l'autre  suturé,  mais  sans  avoir  recouvré  ses  fonctions, 
•car  cette  inhibition  a  pu  être  due  à  une  action  directe  sur  les  plexus  intrin- 
sèques, ou  bien  a  pu  agir  par  les  splanchniques,  par  suite  alors  d'une 
excitation  centrale  atropinique,  ou  enfin  cette  inhibition  pourrait  être  en 
■rapport  avec  la  sécrétion  surrénale.  Le  rythme  de  la  respiration  n'est  pas 
modifié  avec  un  seul  vague  en  régénérescence  ou  avec  un  seul  vague 
intact.  La  section  du  nerf  en  régénérescence  conduit  au  ralentissement 
classique  de  la  respiration.  L'excitation  du  nerf  en  régénérescence  au- 
dessus  ou  au-dessous  de  la  cicatrice  provoque  une  inhibition  respiratoire 
■et  l'hypertension  habituelle  sur  la  pression  sanguine,  ce  qui  implique  la 
régénération  des  fibres  du  vague,  régénération  nécessaire  pour  maintenir 
le  rythme  respiratoire  normal.  R.  n'a  pu  déterminer  si  ces  phénomènes 
étaient  dus  aux  fibres  motrices  du  larynx,  ou  aux  fibres  afférentes  pulmo- 
naires. Après  vagotomie  bilatérale  un  mécanisme  compensateur  entre  en 
jeu  pour  ramener  le  cœur  à  son  rythme  normal  en  dépit  de  la  section  des 
deux  vagues.  —  Paul  Boyer. 

Kolm  (Richard)  et  Pick  (Ernst  P.).  —  Sur  la  signification  du  calcium 
pour  V excitabilité  des  terminaisons  nerveuses  sympathiques  du  cœur.  — 
Les  recherches  ont  été  faites  sur  le  cœur  de  Rana  esculenta.  La  pénurie 
d'ions  Ca  libres  dans  la  solution  nutritive  diminue  l'excitabilité  des  termi- 
naisons sympathiques  et  augmente  celle  du  vague;  l'adrénaline,  dans  ce  cas, 
donne  une  inotropie  négative  ou  une  pause  diastolique  qui  peut  cesser  par 
l'atropine.  Quand  on  traite  le  cœur  par  le  chlorure  de  calcium,  l'adrénaline 
provoque  alors  une  forte  contracture  ventriculaire,  tandis  que  les  oreillettes 
continuent  à  battre  fortement  ;  l'ergotamine  peut  inhiber  cette  contracture. 
Le   potassium   excite  d'une  façon   prépondérante    les   centres  excitateurs 


236  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

primaires  et  produit  ainsi  la  contracture,  préparée  par  le  calcium,  et,  dans 
ce  cas,  l'ergotamine  ne  l'inhibe  pas.  Les  contractures  en  question  sont  liées 
à  la  présence  de  la  partie  supérieure  du  cœur.  —  H.  Cardot. 


2°  Fonctions  mentales 

Anonyme.  —  Shèep  Panics.  (Nature,  27  janvier,  710,  1921.)  [240 

Crozier  (W.  J.).  —  The  question  of  homing  behavior  in  Chiton.  (Amer. 
Natur.,  LV,  276-281,  1921.)  [238 

Danysz  (J.).  —  La  genèse  de  V énergie  psychique  :  essai  de  plnlosophie  bio- 
logique. (1  vol.  in-8°,  300  pp.,  Baillière,  1921.)  [236 

Dubois  (Raphaël).  —  L'amour  maternel  chez  la  Raie  Torpille.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXII,  96,  1921.)  [240 

Gill  (E.  Léonard).  —  Behaviour  in  Lizards.  (Nature,  6  octobre,  179,  1921. ï 

[240 

Herôn-Allen  (Ed.).  —  Phenomena  of  Intelligence  in  the  Protozoa.  (Nature, 
9  juin,  456,  1921.)  [238 

Ludford  (R.  J.).  —  Protozoa  and  the  Evolution  of  the  Greqarious  instincts. 
(Nature,  12  mai,  332,  1921.)  [238 

Mikhailoff  (Serge).  —  Expériences  réflexologiques.  —  L'activité  neuro-psy- 
chique  (formation  des  réflexes  associés)  est-elle  possible  sans  l'écorce  céré- 
brale? Analyse  de  l'état  actuel  de  la  question  et  expériences  nouvelles  sur 
Pagurusstriatus.  (Bull.  Inst.  Océan.,  Monaco,  N°  375,  11  pp.,  1920.)      [238 

Perrycoste  (F.  N.).  —  Colourcd  thinking.  (Nature,   24  février,  829,   1921.) 

[Observations  sur  un  jeune  garçon  pour  qui  les  chiffres  ont 

des  couleurs,  sur  les  caractères  et  la  logique  de  cette  coloration,  etc.  Le 

sujet  semble  voir  coloré  tout  ce  qui  peut  être  pensé.  Sa  sœur  présente  le 

même  phénomène  ;  en  outre  elle  a  des  saveurs  colorées.  —  H.  de  Varigny 

Richet  (Charles).  —  L'unité  psychologique  du  temps.  (C  R.  Ac.  Se, 
CLXXKI,  1313,  1921.)  [237 

a)  Rabaud  (Etienne),  -r-  L'instinct  paralyseur  des  Araignées.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXII,  289,  1921.)  [239 

b) Variations  de  l'instinct  et  leur  déterminisme  chez  diverses  Araignées. 

(Ibid.,  487.)  [239 

Welsh  (F.  E.).  —  Crows  and  starlings.  (Science,  20  mai,  485,  1921.)      [240 


I.    GÉNÉRALITÉS. 

Danysz  (J.).  —  La  genèse  de  l'énergie  psychique.  —  La  thèse  de  ce  livre 
est  que  l'apparition,  chez  l'homme,  ;ï  l'exclusion  de  tout  autre  vivant,  d'états 
psychiques  conscients,  engendre  une  faculté  de  modifier  son  organisme 
pour  en  améliorer  le  fonctionnement  et  même  la  composition.  Ce  qui  donne 
à  l'homme  ce  pouvoir  unique,  c'est  qu'il  est  capable  de  «prévoir. 


FONCTIONS  MENTALES.  237 

C'est,  en  d'autres  termes,  l'ancienne  distinction  entre  l'intelligence  et 
l'instinct  que  reprend  D.  :  mais  il  la  renouvelle  en  se  plaçant  au  point  de 
vue  scientitique.  Par  cela  même  qu'il  est  parvenu  à  une  étape  de  son  évo- 
lution où  il  est  devenu  conscient,  «  l'homme  est  capable  de  faire  prendre 
à  cette  évolution,  par  des  actes  volontaires,  une  direction  déterminée  »  ;  il 
le  pourra  d'autant  plus  qu'il  connaîtra  mieux  sur  quels  organes  ou  tissus 
de  son  organisme  il  faut  agir,  et  quels  moyens  employer,  comment  agir 
pour  rendre  cette  évolution  plus  heureuse. 

D.  insiste  surtout  sur  deux  points  :  Le  pallium,  plus  développé  chez 
l'homme  que  chez  tout  autre  vivant,  fonctionne  non  seulement  dans  un 
milieu  extérieur,  mais  aussi  dans  un  milieu  intérieur,  dont  est  maître  en 
partie  ce  qu'on  appelle  volonté.  «  Il  y  a  cette  différence  entre  le  milieu 
intérieur  de  l'homme  et  son  milieu  extérieur,  que  le  premier  contient  en 
lui  toutes  les  unités  matière-énergie  organisées,  de  telle  façon  que  les 
énergies  cinétiques  propres  à  chacune  de  ces  unités  sont  devenues  en  partie 
potentielles  par  leur  association  en  un  ensemble  distinct,  tandis  que  le 
milieu  extérieur  de  l'homme  contient  toutes  ces  mêmes  unités  libres,  c'est- 
à-dire  non  organisées  dans  un  ensemble  distinct  et  ayant  conservé  chacune 
pour  elle  son  énergie  cinétique  propre.  »  —  D'autre  part,  mieux  l'homme 
connaîtra  les  composantes  et  le  milieu  de  sa  vie,  plus  facilement  il  trouvera 
le  moyen  non  pas  de  les  changer,  mais  de  modifier  les  associations  qui  les 
relient.  Ainsi,  le  progrès  de  la  pensée  résulte  surtout  de  ce  que  les  sphères 
d'associations  dans  le  pallium,  s'enrichissent  de  centres  nouveaux.  Ces  deux 
préliminaires  posés,  D.  s'attache  à  colliger  les  données  scientifiques  qui 
tendent  à  justifier  la  formule  suivante  :  «  Il  est  possible  d'admettre  que 
l'homme  parviendrait  peut-être  à  modifier  dans  un  sens  qui  lui  serait  utile 
la  structure  et  le  fonctionnement  de  certains  organes,  s'il  en  connaissait 
exactement  le  mécanisme  le  plus  intime,  s'il  savait  avec  une  précision 
suffisante  ce  qu'il  faudrait  vouloir,  non  seulement  en  gros,  mais  en  détail.  » 
Mais,  actuellement,  l'intelligence  ne  peut  agir  que  d'une  façon  indirecte,  en 
cherchant  des  substances  qui  provoquent  certaines  réactions  physiologiques. 

Dans  la  seconde  partie  de  son  livre,  D.  exquisse  un  tableau  lointain  de  ce 
qui  pourrait  être  :  nous  sortirions  du  cadre  de  l'Année  si  nous  le  suivions. 
Mais  toute  sa  première  partie  se  tient  très  près  des  faits  et  représente  un 
essai  fort  ingénieux  pour  montrer  le  rôle  de  la  pensée  dans  la  vie  biologique 
de  l'homme  et  l'action  du  moral  sur  le  physique.  —  Jean  Philippe. 


III.  Idéation. 

Richet  (Charles).  —  L'unité  psychologique  du  temps.  —  Préciser  le 
nombre  maximum  de  pensées  possibles  dans  l'unité  de  temps  a  été  le  but 
de  l'auteur,  ce  nombre  devant,  dans  sa  pensée,  donner  l'unité  élémen- 
taire du  temps  pour  la  conscience.  Il  admet  pour  cela  que  l'articulation 
mentale  de  chacune  des  syllabes  d'un  mot  représente  un  acte  intellectuel 
élémentaire  et  cherche  en  combien  de  temps  nous  pensons  une  phrase  don- 
née; en  moyenne,  nous  pouvons  penser  12  syllabes  5  par  seconde.  La  durée 
d'une  volition  élémentaire  peut  donc  être  évaluée  à  0  seconde  08  ;  elle  re- 
présente notre  unité  psychologique  de  temps.  Dans  le  domaine  biologique, 
pour  les  organes  qui  évoluent  et  sont  soumis  à  une  succession  ininter- 
rompue de  phénomènes  distincts,  il  faut  admettre  que  le  temps  est,  comme 
pour  la  conscience,  une  réalité  en  soi,  indépendante  de  toutes  nos  mesures 
arbitraires  et  des  contingences  extérieures.  —  H.  Cardot. 


238  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

IV.  Psychologie  comparée. 

c.  Psychologie  animale. 

Ludford  (R.  J.).  —  Les  Protozoaires  et  révolution  de  V instinct  grégaire.  — 
A  propos  des  expériences  Bohn-Drzewina  sur  Convoluta  (Ann.  Biol.,  xxvir 
fasc.  I,  p.  98),  et  de  l'idée  que  les  organismes  en  société  émettent  une  subs- 
tance protectrice  contre  les  toxines  introduites  dans  l'eau.  On  observe  aisé- 
ment l'agrégation  des  protozoaires  (de  l'eau  des  vases  à  fleurs  par  exemple) 
placés  sur  un  porte- objet  dans  une  goutte  à  laquelle  on  ajoute  un  peu  de  vi- 
naigre. Les  protozoaires  s'associent  en  groupes  ou  amas,  en  état  vigoureux 
de  vibration.  Même  chose  pour  les  bactéries  (agglutination).  Il  y  aurait  là 
le  début  d'un  instinct  grégaire  qui,  avec  le  perfectionnement  des  formes, 
arrive  à  se  présenter  sous  des  aspects  autrement  complexes,  jusqu'à  ceux 
qui  forment  un  élément  fondamental  des  sociétés  humaines.  M.  J.  S.  Dun- 
kerley  (Nature.  2f>  mai,  p.  395)  ne  voit  là  qu'une  réaction  essentiellement 
individualiste.  —  H.  de  Varigny. 

Heron-Allen  (E.).  —  Phénomènes  d'intelligence  chez  les  Protozoaires.  — 
A  propos  de  la  note  de  Ludford,  H.  A.  considère  le  terme  «  instinct  gré- 
gaire »  comme  malheureux.  Dans  le  groupement  des  Protozoaires  en  ques- 
tion il  y  a  de  la  peur,  de  l'action  réflexe,  et  de  la  tension  superficielle.  Ne 
pas  confondre  peur  et  intelligence,  ni  avec  les  associations  de  Rhizopodes. 
marins.  —  H.  de  Varigny. 

Crozier  (W.  J.).  — La  question  de  l'instinct  du  retour  chez  le  Chiton.  — 
Un  certain  nombre  de  Mollusques,  en  particulier  Fissurella,  Patella  et 
surtout  Octopus,  présentent  l'instinct  du  retour  à  la  même  place,  lorsqu'ils 
s'en  sont  écartés  pour  se  nourrir.  Les  Chitons  ont  aussi  cette  propriété, 
mais  à  un  degré  moins  précis;  ils  présentent  une  sensibilité  à  la  lumière 
qui  les  fait  s'abriter  dans  des  crevasses  lorsque  le  soleil  brille,  et  ils  ne 
sortent  que  la  nuit  pour  ronger  des  Algues;  les  jeunes  surtout  ont  du  photo- 
tropisme négatif,  qui  est  bien  moins  marqué  sur  les  individus  âgés;  C. 
pense  que  ces  derniers,  qui  ont  leur  coquille  fortement  érodée,  ont  perdu 
les  organes  sensoriels  tégumentaires  qui  doivent  être  les  organes  photosen- 
sitifs;  les  mouvements  déterminés  par  la  lumière  du  jour,  le  courant  de 
marée  et  peut-être  d'autres  facteurs,  orientent  les  animaux  vers  la  côte,  et 
en  cherchant  une  place  d'ombre,  ils  rencontrent  presque  fatalement  la 
place  qu'ils  avaient  occupée  précédemment;  c'est  un  début  de  l'instinct  du 
retour.  G.  cite  un  cas  curieux  d'habitatlocal  ;  une  petite  Fissurelle  de  9mm. 
de  long  avait  élu  domicile  sur  la  3e  valve  d'un  grand  Chiton  ;  sous  l'eau, 
la  Fissurelle  quittait  sa  place  pour  brouter  des  Algues  fixées  sur  la  coquille 
érodée,  et  toujours  retournait  au  même  endroit,  auquel  elle  était  parfai- 
tement ajustée.  —  L.  Cuénot. 

Mikhaïloff  (Serge).  —  Expériences  réflexologiques  :  formation  des 
réflexes  associés  chez  Pagurux  slriatus.  —  Sous  l'influence  d'une  excitation 
tactile,  le  Pagure  se  retire  entièrement  dans  sa  coquille.  Si  l'on  associe  à 
l'attouchement  une  excitation  lumineuse  d'une  couleur  déterminée,  l'animal 
finit  par  se  rétracter  sous  la  seule  influence  de  cette  seconde  excitation.  Le 
fait  peut  se  produire  déjà  à  la  suite  de  trente-quatre  associations,  répétées 
à  trente  secondes   d'intervalle.    Dans  ces  conditions,  pourtant,  le   réflexe 


FONCTIONS  MENTALES.  239 

associé  est  instable,  mais  en  répétant  les  associations  plusieurs  jours  de 
suite,  il  est  possible,  non  seulement  d'augmenter  sa  stabilité,  mais  encore 
de  rendre  l'animal  sensible  à  des  différences  de  teintes  très  faibles.  C'est 
ainsi  qu'au  bout  de  dix  jours,  le  Pagure  répond  à  son  excitant  éducateur 
(lumière  rouge)  dix  à  vingt-cinq  fois  de  suite  sans  que  le  réflexe  ait  besoin 
d'être  renforcé  par  de  nouvelles  associations,  tandis  qu'il  ne  réagit  pas  du 
tout  sous  l'influence  d'un  rayonnement  rouge-orange,  de  teinte  peu  diffé- 
rente. Le  réflexe  peut  encore  jouer  vingt-deux  jours  après  la  cessation  des 
associations.  Ces  expériences  montrent  que  l'on  peut  créer  riiez  un  inverté- 
bré, dépourvu  d'écorce  cérébrale,  des  réflexes  associés  analogues  à  ceux 
que  Bechterew  et  PAVLOW  ont  obtenus  chez  1^  Chien.  D'après  Pavlow, 
d'ailleurs,  la  salivation  du  chien  n'est  pas  commandée  par  l'écorce  cérébrale. 
—  R.  de  La  Vàulx. 

a  Rabaud  (E.).  —  L'instinct  parahjseur  des  Araignées.  —  L'auteur  a 
répété  sur  des  Araignées  (Thomisides)  les  mêmes  observations  que  P.  Mak- 
chal  et  lui-même  avaient  faites  antérieurement  sur  les  Insectes  paralyseurs, 
et  il  est  arrivé  aux  mêmes  conclusions  :  l'araignée  ne  choisit  nullement, 
pour  piquer  sa  proie,  un  point  où  elle  aboutirait  à  un  ganglion  ;  elle  pique 
là  où  la  résistance  moindre  des  téguments  le  permet.  LesThomises  saisissent 
leur  proie  par  une  partie  quelconque  de  leurs  corps,  l'enveloppent  de  soie 
en  lui  imprimant  un  mouvement  de  rotation,  puis,  lorsqu'elle  est  immobi- 
lisée, font  une  première  morsure.  Si  la  partie  rencontrée  est  résistante,  les 
morsures  se  répètent  en  différents  points  du  corps  jusqu'à  ce  que,  rencon- 
trant une  membrane  de  moindre  résistance,  l'araignée  puisse  enfoncer  ses 
chélicères.  Le  venin  agit  avec  une  rapidité  et  une  efficacité  variables  : 
certains  insectes,  paralysés,  meurent  sur  le  coup,  d'autres  reprennent  leur  i 
activité.  La  taille  de  l'araignée  n'a  aucune  influence  sur  la  rapidité  d'action 
du  venin.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Rabaud(E.).  —  Variations  de  l'instinct  et  leur  déterminisme  chez  diverses 
Araignées.  —  Dans  cette  seconde  note  il  s'agit  de  la  façon  dont  les  Araignées 
(Epéires,  Agélénides)  capturent  leur  proie.  Les  Epéires  l'enveloppent  géné- 
ralement dans  une  trame  de  soie,  avant  de  mordre,  mais  des  variations 
s'observent  :  l'ordre  de  ces  actes  peut  être  interverti.  Tout  dépend  de  la 
façon  dont  la  proie  vient  en  contact  avec  les  chélicères,  qui  sont  alors 
immédiatement  enfoncées;  si  la  proie,  saisie  toujours  avec  les  pattes  anté- 
rieures, s'agite  modérément,  les  pattes  demeurent  en  demi-flexion,  la  proie 
n'est  pas  en  contact  avec  les  chélicères  et  l'enveloppement  a  lieu  avant  ;  si 
l'agitation  est  violente  ou  si  la  proie  n'a  pas  de  consistance  solide,  les  pattes 
sont  amenées  à  se  fléchir  davantage,  le  contact  avec  les  chélicères  s'établit 
et  la  morsure  a  lieu  avant  tout  enveloppement. 

Les  Agélénides,  qui  n'enveloppent  pas  leur  proie,  montrent  des  varia- 
tions dans  la  façon  de  les  saisir  :  tantôt  en  une  seule  fois,  tantôt  après 
plusieurs  essais.  Le  facteur  déterminant  est  ici  l'intensité  des  vibrations  que 
l'insecte  capturé  imprime  à  la  toila  :  jusqu'à  un  certain  degré,  les  vibra- 
tions sont  attractives  pour  l'Araignée,  au  delà  elles  deviennent  répulsives  ; 
des  mouvements  de  va-et-vient  peuvent  s'établir  de  cette  façon. 

Les  divers  modes  de  comportement  s'établissent  ainsi  en  raison  des  cir- 
constances extérieures  et  non  en  raison  de  leur  utilité  supposée.  — 
M.  Goldsmith. 

Dubois  (Raphaël).  —  L'amour  maternel  cite:-  la  Raie  Torpille.  —  L'au- 


240  L'ANNEE  BIOLOGIQUE.. 

teur  ayant  observé  qu'une  Torpille  mère  a  cessé  de  donner  des  secousses 
électriques  à  la  naissance  de  ses  petits,  et  a  recommencé  de  les  donner 
quand  ceux-ci  lui  furent  enlevés,  en  conclut  que  la  décharge  électrique  est 
«  volontaire  et  consciente  »,  et  que  c'est  par  amour  et  pour  ne  pas  nuire  à 
ses  petits  que  la  Torpille  supprime  ses  secousses  habituelles.  —  A.  Drze- 
wina. 

Gill  (E.  Léonard).  —  Comportement  des  lézards.  —  Lacerta  vivipara, 
mâle  et  femelle.  La  femelle  est  en  affaires  avec  une  forficule.  Le  mâle 
cherche  à  saisir  l'insecte,  et  y  réussit.  La  femelle  lui  blesse  l'épaule  pour  se 
venger.  D'habitude  ces  manières  ne  se  présentent  pas.  La  femelle,  peu 
après,  aperçoit  encore  un  perce-oreille  a  demi  abrité  sous  une  pierre.  Le 
mâle,  mis  en  éveil,  la  guette.  Cette  fois,  la  femelle  commence  par  saisir  le 
mâle  par  le  museau,  et  le  tient  ferme.  Il  finit  par  s'échapper,  mais  au 
moment  où  il  s'évade,  elle  se  jette  sur  le  perce-oreille,  sans  que  le  mâle 
manifeste  la  moindre  prétention  à  la  proie.  —  IL  de  Varigny. 

Welsh  (F.  E.).  —  Corneilles  et  ëtourneaux.  —  Un  chasseur  blesse  un 
étourneau,  qui  tombe  mais  ne  peut  être  retrouvé.  Peu  après  on  voit  des  cor- 
neilles occupées  à  pourchasser  celui-ci  dans  l'herbe  où  elles  l'ont  découvert. 
L'une  d'elles  s'empare  du  malheureux  blessé,  l'emporte  dans  son  bec,  le 
porte  à  quelque  distance,  le  dépose  en  terrain  découvert  où  une  troupe  de 
corneilles  s'amuse  à  le  tuer  à  coups  de  bec.  Le  chasseur  chasse  la  troupe,  et 
trouve  l'étourneau  à  peu  près  mort.  —  H.  de  Varigny. 

[Anonyme].  —  Paniques  chez  les  moutons.  —  Une  panique  épidémique 
s'est  produite  durant  la  nuit  du  10  au  11  décembre  1920,  chez  les  moutons 
en  parc  d'une  vingtaine  de  localités  du  Cambridgeshire.  Les  animaux 
eifrayés  ont  brisé  leurs  parcs  et  se  sont  échappés.  Le  fait  n'est  pas  isolé.  Le 
mouton  est  très  timide  et  nerveux.  Le  3  novembre  1888,  par  nuit  très  noire 
quelques  éclairs  firent  sauter  la  barrière  à  des  milliers  de  moutons.  Une 
autre  panique  considérable  a  eu  lieu  le  4  décembre  1893,  toujours  de  nuit. 
La  panique  de  1893  paraît,  après  enquête,  avoir  été  provoquée  simplement 
par  une  obscurité  profonde.  Pareille  obscurité  (que  peu  de  gens  connaissent) 
s'est  présentée  au  début  de  la  nuit  entre  8  et  9  heures  du  soir.  Elle  était 
telle,  dit  un  témoin,  qu'il  ne  pouvait  voir  sa  propre  main.  Elle  dura  30  ou  40 
minutes,  due  peut-être,  d'après  un  autre  observateur,  à  un  nuage  noir  extra- 
ordinaire qui  semblait  rouler  sur  le  sol.  C'est  l'obscurité  qui  semble  avoir 
été  cause  de  la  panique.  En  temps  normal,  une  certaine  visibilité  existe 
toujours,  mais  si  elle  disparaît,  le  moindre  mouvement  un  peu  brusque  d'un 
mouton  en  provoque  chez  les  voisins  —  et  avec  intérêt  —  et  en  un  rien  de 
temps  toute  la  troupe  est  en  panique,  ne  pouvant  se  renseigner,  se  rassurer 
par  la  vision.  Aussi  les  paniques  sont-elles  plus  fréquentes  chez  les  mou- 
tons réunis  en  parc  que  chez  leurs  congénères  éparpillés  dans  un  champ.  — 
H.  de  Varigny. 


THÉORIES  GÉNÉRALES.  —  GÉNÉRALITÉS.  241 


Théories  générales.  Généralités 

Houssay  (Frédéric).  —  Force  et  cause.  (Paris,  E.  Flammarion,  250  pp., 
Bibl.  Philos,  scient.,  1920.)  [241 

Matthew  (W.  D.).  —  Life  in  other  Worlds.  (Science,   16  septembre,  239, 
1921.)  [242 

Reinheimer  (H.).  —  Plant-assassins  and  their  nemesis.  (The  World's  work, 
july,  1921,  163-168.)  [242 


Houssay  (F.).  —  Force  et. cause.  —  Ce  livre  est  fait  de  leçons  professées 
par  l'auteur  et  qui  ont  fini  par  constituer  un  exposé  de  ses  conceptions  philo- 
sophiques en  matière  de  biologie.  C'est  à  ce  titre  qu'il  nous  intéresse,  car  en 
lui-même  il  n'apporte  rien  d'essentiellement  nouveau.  Les  premiers  chapi- 
tres traitent  des  diverses  formes  de  la  connaissance  (artistique,  littéraire, 
scientifique';,  du  travail  d'abstraction  qui  est  propre  à  chacune  d'elles  et  de 
ce  qui  caractérise  en  particulier  la  connaissance  scientifique.  L'auteur  con- 
sidère les  notions  de  temps,  d'espace,  de  mouvement,  de  force,  de  matière 
dans  leurs  rapports  et  se  range  du  côté  de  la  conception  qui  met  au  premier 
plan  la  force  et  en  déduit  la  masse  (point  de  vue  énergétique  ou  «  dynamique  », 
opposé  au  «  matérialisme  »);  la  forme  est  un  résultat  des  forces  dirigées.  En 
biologie,  l'auteur  est  «  mécaniste  »,  en  ce  qu'il  considère  la  vie  comme  un 
ensemble  physico-chimique,  à  étudier  par  les  mômes  méthodes  que  les  phé- 
nomènes inorganiques  et  dans  lequel  interviennent  les  seules  notions  méca- 
niques :  temps,  mouvement,  espace,  force,  travail,  énergie.  Il  est  aussi 
déterministe,  dans  ce  sens  que  rien  dans  les  phénomènes  vitaux  n'est  dû  au 
hasard;  il  est,  enfin,  anti-finaliste  convaincu,  ennemi  de  toute  introduction 
dans  la  science  d'autres  causes  que  les  causes  efficientes. 

Ces  conceptions  mécanistes  amènent  néanmoins  l'auteur  à  couronner  son 
édifice  philosophique  par  une  conclusion  nettement  spiritualiste  :  l'Esprit, 
la  Volonté  présidant  à  la  création  et  à  l'évolution  du  monde.  Voici  essentiel- 
lement la  marche  de  sa  pensée. 

Dans  le  monde  inorganique,  les  diverses  transformations  d'énergie  abou- 
tissent, comme  on  sait,  à  une  dégradation  générale  d'énergies  d'ordre  supé- 
rieur en  l'énergie  calorique,  dégradation  qui  s'effectue  facilement,  tandis 
que  le  phénomène  inverse  (transformation  d'énergie  calorique  en  énergie 
mécanique  par  exemple)  ne  peut  se  faire  qu'avec  peine  et  à  condition  qu'il 
y  ait  une  chute  de  température  interposée  (comme  dans  la  machine  à  va- 
peur). La  vie  fait  exception  :  ce  qui  la  caractérise,  c'est  la  formation  d'éner- 
gie mécanique,  d'ordre  supérieur,  au  dépens  d'énergies  inférieures,  chimi- 
que et  calorique,  une  réhabilitation  d'énergie,  n'exigeant  pas  de  chute  de 
température.  Il  n'y  a  pas  là  de  création  d'énergie  spéciale,  mais  seulement 
une  transformation  d'énergies  existant  partout  ailleurs  ;  cette  transformation 
permet  cependant,  dans  l'évolution  ultérieure,  l'apparition  d'une  énergie 
nouvelle,  l'énergie  psychique,  résultant  d'une  nouvelle  «  réhabilitation  ».  Les 
rapports  entre  elle  et  les  autres  formes  d'énergie  sont  «  irréversibles  »  :  si  la 
pensée  peut  faire  naître  des  forces  et  les  diriger,  la  réciproque  n'est  pas  vraie 
et  aucune  force  connue  ne  peut  faire  naître  la  pensée.  Elle  n'a  pas  sa  source 
dans  le  cerveau,  qui  n'est  pour  elle  qu'une  sorte  de  réceptacle  convenable, 
l'année  biologique.  16 


242  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mais  nullement  exclusif  :  il  est  parfaitement  légitime  de  supposer  que  l'éner- 
gie psychique  existe  ailleurs  dans  le  monde  et  se  conserve  après  la  fin  de  la 
vie  individuelle.  Pour  rendre  plus  concrète  son  idée,  l'auteur  cite  l'exemple 
de  l'électricité  :  au  début  de  sa  découverte,  elle  apparaissait  comme  une 
propriété  de  l'ambre  se  manifestant  par  le  frottement;  on  a  vu  ensuite 
'  qu'elle  était  répandue  partout  ailleurs.  Il  en  est  peut-être  de  même  pour  la 
pensée,  avec  cette  différence  qu'on  n'a  pas  encore  découvert  ses  manifesta- 
tions en  dehors  du  système  nerveux. 

La  série  évolutive  se  présente  donc  ainsi  :  force  dirigée  —  matière  —  vie 
—  pensée.  Tout  cela  est  sujet  à  un  déterminisme  strict,  mais  quelle  en  est 
'la  cause  déterminante?  Toujours,  dans  les  phénomènes  naturels,  nous 
avons  trouvé  des  causes  agissantes  extrinsèques';  il  doit  en  être  de  même  ici. 
Et  cette  cause  extrinsèque  ne  peut  être  que  la  force  en  laquelle  aucune 
autre  ne  se  transforme,  c'est-à-dire  l'énergie  psychique,  la  pensée.  La 
pensée  est  donc  primordiale,  se  trouvant  en  dehors  du  temps  et  de  l'espace, 
cause  efficiente  de  tout  et  en  même  temps  cause  finale,  à  laquelle  aboutit 
la  série  évolutive  dans  sa  dernière  étape.  L'Inte-lligence,  la  Volonté  se  trou- 
vent à  l'origine  du  monde  comme  forces  créatrices. 

[A  ce  niveau,  le  savant  fait  place  au  métaphysicien,  et  plus  les  considéra- 
tions émises  dans  le  même  ouvrage  sur  la  morphogénèse  et  ses  facteurs 
nous  paraissent  inspirées  du  meilleur  esprit  scientifique,  plus  nous  sommes 
surpris  de  voir  l'auteur  s'abandonner  si  facilement  —  et  avec  l'illusion  de 
rester  fidèle  à  la  même  méthode  —  aux  hypothèses  invérifiables].  —  M. 
Golds.mitii. 

Matthew  (W.  D.).  —  Vie  dans  les  autres  mondes.  —  La  vie,  et  la  vie 
intelligente  en  particulier,  existe-t-elle  sur  d'autres  planètes?  Les  astronomes 
sont  plus  enclins  à  dire  oui,  les  biologistes  à  dire  non.  L'astronome  imagine 
volontiers  que  là  où  peuvent  se  trouver  les  conditions  physiques  et  chimi- 
ques existant  sur  terre  la  vie  doit  exister  aussi.  Et,  dès  lors,  il  doit  y  avoir 
beaucoup  de  mondes  habités.  Comme  biologiste,  M.  lui  donne  tort.  Consi- 
dérant l'histoire  des  êtres  organisés,  ilconstate  que  si  les  conditions  physico- 
chimiques ont  existé  sur  terre  pendant  des  millions  et  centaines  de  millions 
d'années,  la  vie  n'est  apparue  qu'une  demi-douzaine  de  fois,  peut-être 
même  une  seule  fois.  Tous  les  êtres  proviennent  d'une  demi-douzaine  de 
souches,  peut-être  d'une  seule,  par  voie  d'évolution.  Il  semble  dès  lors  que 
les  conditions  favorables  à  l'apparition  de  la  vie  soient  très  complexes  et  ne 
se  rencontrent  que  très  exceptionnellement.  Dans  ces  conditions,  il  est  peu 
probable  qu'il  y  ait  beaucoup  de  mondes  habités.  —  H.  de  Varigny. 

Reinheimer  (H.).  — Les  assassins  des  plantes  et  leur  nême'side.  —  L'idée 
fondamentale  de  l'auteur  que  l'existence  parasitaire  ou  prédatrice  conduit 
toujours,  dans  tout  le  monde  organique,  y  compris  la  société  humaine,  à  des 
manifestations  pathologiques  aboutissant  à  la  dégénérescence  (voir  Ann. 
Biol.,  1920-21,  p.  92)  est,  dans  cet  article  pour  grand  public,  appliquée  au 
cas  particulier  des  rapports  entre  animaux  et  plantes.  Ce  sont  normalement 
des  rapports  de  mutualité,  comme  dans  l'exemple  bien  connu  des  insectes 
pollinisateurs,  mais  lorsque  l'insecte,  l'abeille  par  exemple,  s'avise  d'obtenir 
le  nectar  d'une  façon  frauduleuse,  en  perçant  la  corolle,  il  en  résulte,  si  le  fait 
se  généralise,  un  état  pathologique  pour  l'insecte  lui-même.  Les  abeilles, 
espèce  travailleuse,  jouissent  d'une  immunité  remarquable  contre  les  Strep- 
siptères  parasites,  tandis  que  les  hyménoptères  de  proie,  les  guêpes  par 
exemple,  Sont  fortement  attaqués.  Tous  les  parasites  ont  leurs  hyperparasites 


THÉOfRIES  GÉNÉRALES.   -   GÉNÉRALITÉS.  243 

etsont  généralement  pins  faibles  que  les  «  travailleurs  ».  Les  grands  mammi- 
fères qui  détruisent  les  plantes  au  lieu  de  prélever  sur  elles  leurs  parties  de 
réserve  seulement,  subissent  le  châtiment  naturel  sous  forme  de  dégénéres- 
cence, résultat  d'alimentation  trop  abondante.  Ainsi,  l'éléphant,  avec  ses  dé- 
fenses dont  le  développement  est  dû  à  l'abus  des  incisives,  est  un  animal  acro- 
mégalique,  en  voie  de  disparition.  Le  sanglier  de  Sumatra,  à  la  recherche  des 
fruits  du  palmier,  tue  l'arbre  lui-même;  résultat:  les  hommes  se  liguent  contre 
lui  et  menacent  la  vie  de  l'espèce.  Le  Gorille  casse  des  troncs  et  des  branches 
en  se  frayant  le  chemin  dans  la  forêt;  il  se  sert  pour  cela  de  sa  tête,  avec 
ses  fortes  saillies  osseuses,  ses  muscles  puissants,  son  cou  gros  et  réduit,  et 
devient  acromégalique.  Dans  le  passé,  les  espèces  géantes  qu'on  considère 
généralement  comme  trop  différenciées  (Pterodactylus,  Dinosauriens,  grands 
Mammifères)  et  qui  s'éteignaient  avant  les  espèces  de  petite  taille,  étaient 
celles  dont  la  vie  était  trop  facile  et  prédisposait  à  la  paresse.  La  loi  de 
l'harmonie  générale  entre  organismes  et  entre  organes  s'applique  également 
à  l'homme  :  sa  constitution  physique  est  celle  d'un  être  peu  apte  à  tuer; 
il  n'a  donc  plus  qu'à  s'y  conformer  dans  sa  vie  sociale  en  en  bannissant  la 
paresse  et  la  vie  de  proie. 

[Il  y  a,  dans  les  idées  de  l'auteur,  un  fond  de  vérité  incontestable  dont 
tous  les  faits  de  dégénérescence  parasitaire  témoignent,  mais  la  plupart  des 
exemples  qu'il  cite  ne  sont  pas  suffisamment  probants;  la  question  doit 
encore  être  beaucoup  étudiée  en  ce  qui  concerne  les  modes  d'existence  qui 
ne  sont  pas  à  proprement  parler  parasitaires,  mais  prédateurs.]  — 
M.  Goldsmith. 


La  cclliiSe 


Bastin  (A.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Grégarines  monocystidéeè.  (Bull, 
biol.  France,  Belgique,  LUI,  325-373,  pi.  V-VI.)  [252 

Braecke   (Marie).  —  Etude  microchimique  du  bulbe  d'Ail.  (Mém.  Cl.  des 
.     Se.  Acad.  roy.  Bel?.,  2e  S.,  VI,  36  p.,  3  pi.,  1921.)  [248 

Conrad  (W.).  —  Sur  un  Flagellé  nouveau  à  trichocystes,  Reckertia  sagitti- 
fera,  n.  r/.,  n.  sp.  (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI,  541-553,  4  fig., 
1920.)  [246 

Dragoiu  (J.ï.  —  Influence  de  la  pression  osmolique  sur  la  division  cellulaire. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  199,  1922.)  [252 

a)  Fauré-Frémiet  (E.).  — Constitution  de  l'œuf  de  Sabellaria  alveolala  L. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  1023,  1921.)  [247 

b) Echanges  respiratoires  des  œufs  de  Sabellaria  alveolala  au  cours  de 

é    la  segmentation  ou  de  la  cytolyse.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,   20,   1922.) 

[Ibid. 

a)  Fauré-Frémiet  (E.)  et  Garrault  (H.).  —  Constitution  de  l'œuf  de  truite 
(Trulla  fario)  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1375,  1922.)  [247 

b)  —  —  Constitution  de  l'œuf  ovarien  de  carpe  {Cyp.  Carpio)  (Ibid.,  1495.) 


Fauré-Frémiet  et  Vivier  de  Streel  (M,le  du).  —  Composition  chimique  de 
l'œuf  et  du  têtard  de  Rana  temporaria.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  613,  1921.) 

[247 

Gray  (J.).  —  Exosmosis  from  animal  cells.  (Journal  of  Physiolqgy,  LV, 
N°s  5  et  6,  323-25,  4  fig..  1921.)  [249 

Hannevart  (Germaine).  —  Sur  la  présence  de  thiosulfate  de  calcium  dans 
Achromatium  oxaliferum  Schew.  (Bull.  Cl.  Se  Acad.  Belg.  [5],  VI,  600-605, 
7  fig.,  1920.)  [248 

Hegner  (R.  W.)  et  Hsiang-Fong  Wu.  —  An  analysis  of  the  relation 
betiveen growth  and  nuclear  division  in  a  parasitic  Infusorian,  Opalinct  sp. 
(Amer.  Natur.,  LV,  335-346,  1921.)  [246 

Jacobs  (M.  H.).  —  The  production  of  inlracellular  acidily  bg  neulral  and 
alkaline  solutions  containing  carbondioxi/de.  (American  Journal  of  Physio- 
logy,  LUI,  N°  3,  457-463,  1  tableau,  1920.)  [251 

Loeb  (Léo).  —  Amœboid  movement,  lissue  formation  and  consistence  of 
protoplasm.  (Amer.  Journ.  Physiol.,  LVI,  mai  1921.)  .  '  [249 

Loeb  (Léo)  and  Blanchard  (Kenneth  C).  —  The  e/fect  of  various  salis  on 
the  outgrow'th  from  expérimental  amœbocyte  tissue  near  the  isoelectric  point 

L'ANNÉE   lïIOI.OCIQUE.  17 


246  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

and  with  the  addition  of  acid  or  alkali.  (American  Journal  of  Physiology 
LX,  N°  2,  277-307, 1922.)  [250 

Marinesco  (G.).  —  Contribution  à  l'étude  de  l'histologie  pathologique  et  de 
la  pathogénie  de  l'idiotie  amauro tique .  (Soc.  méd.  hôpitaux  Bucarest,  9  juin 
1920.)  '[252 

Philippson  (M.).  —  Les  lois  de  la  résistance  électrique  des  tissus  vivants. 
(Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VII,  387-403,  3%,  1921.)  [251 

Redfîeld  (Alfred  C.)  and  Bright  (ElizabethM.).  —  The  Physiologicalchan 
ges  produced  by  radium  rays  and  ultra-violet  liglit  in  the  egg  of  Nereis. 
(Journal  of  Physiology,  LV,  Nos  1  et  2,  61-85,  8  fig.,  2  tableaux,  1921.)    [251 

Rees  (Charles  W.).  —  The  neuromotor  apparatus  of  Paramecium.  (Amer. 
Natur.,  LV,  464-468,  1921.)  [246 


1.  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule. 

a)  Structure. 

Hegner  (R.  W.)  et  Hsiang-Fong  Wu.  —  Tine  analyse  de  la  relation 
entre  la  croissance  et  la  division  nucléaire  chez  un  Infusoire  parasite,  Opa- 
lina  sp.  —  Des  Opalines  de  têtards  de  Grenouille  présentent  de  3  à 
29  noyaux  ;  pendant  la  multiplication  nucléaire  et  la  croissance,  la  dimension 
totale  des  individus  augmente,  de  telle  façon  que  le  rapport  nucléo-cyto- 
plasmique  reste  constant;  la  division  nucléaire  n'est  pas  synchrone,  habi- 
tuellement on  ne  voit  qu'un  noyau  en  division,  très  rarement  2,  3  ou  4; 
il,  est  possible  que  le  noyau  qui  se  divise  suffise  à  rétablir  la  relation  nor- 
male entre  noyaux  et  cytoplasme,  la  division  nucléaire  étant  déterminée 
par  un  accroissement  de  cytoplasme  qui  peut  être  déterminé  approximative- 
ment. Quand  les  Opalines  avancent  en  âge,  les  noyaux,  tout  en  augmentant 
dénombre,  décroissent  en  volume  et  surface.  —  L.  Cuénot. 

Rees  (Charles  W.).  —  L'appareil  neuromoteur  de  Paramecium.  —  Cet 
Infusoire  renferme  un  appareil  fibrillaire  complexe,  qui  établit  une  con- 
nexion entre  les  membranelles  du  cytopharynx  et  les  cils  périphériques 
et  aussi  les  trichocystes  avec  le  centre  neuromoteur,  logé  dans  l'endoplasme 
juste  en  avant  du  cytostome.  L'appareil  paraît,  d'après  sa  morphologie, 
jouer  un  rôle  de  conduction,  car  les  microdissections  montrent  que  le  mou- 
vement coordonné  des  membranelles  du  cytopharynx  est  interrompu  quand 
les  fibres  sont  sectionnées  et  que  le  mouvement  coordonné  des  cils  périphé- 
riques est  interrompu  quand  le  centre  neuromoteur  est  détruit.  —  L.  Cuénot. 

Conrad  (W.).  —  Sur  un  Flagellé  nouveau  à  trichocystes,  Reckertia  saqitti- 
fera  n.  g.,  n.  sp.  —  Ce  Flagellé  possède  dans  son  ectoplasme  des  trichocystes 
analogues  à  ceux  que  l'on  trouve  chez  les  Infusoires  et,  très  rarement,  chez 
les  Flagellés;  ces  organes,  qui  ne  se  rencontrent  jamais  dans  les  pseudo- 
podes, sont  plus  nombreux  dans  les  cellules  qui  viennent  de  se  diviser,  ce 
qui  permettrait  de  croire  qu'ils  se  forment  dans  l'endoplasme,  au  voisinage 
du  noyau,  pour  émigrer  ensuite  vers  la  périphérie.  C.  les  considère  comme 
des  vacuoles  spécialisées,  explosives,  renfermant  une  substance  semi-liquide, 


CELLULE.  247 

glaireuse,  légèrement  filante  et  visqueuse,  qui  est  très  probablement  une 
gelée  pectosique  ;  une  excitation  d'ordre  pbysique  ou  chimique  détermine 
une  contraction  de  la  vacuole,  qui  éjacule  son  contenu  sous  forme  d'un  fil 
ténu,  se  gonflant  et  s'épaisissant  irrégulièrement  au  contact  de  l'eau.  — 
P.  Remy. 

P)  Constitution  chimique. 

a)  Fauré-Frémiet  (E.).  —  Constitution  de  l'œuf  de  Sabeilaria  alveolala  !.. 
—  Le  eytoplasma  de  l'œuf  consiste  en  une  substance  fondamentale  contenant 
deux  sortes  de  granules  :  les  unes  de  nature  lipoïde,  les  autres  constituées 
par  une  «  vitelline  ».  La  substance  fondamentale  renferme  des  substances 
albuminoïdes  et  lipoïdes  intimement  liées  entre  elles,  et  une  faible  quantité 
de  glycogène  en  solution.  La  «  vitelline  »  se  rapproche  par  sa  constitution 
de  celle  de  l'œuf  de  grenouille  ;  elle  est  formée  de  deux  substances  protéi- 
ques  distinctes,  l'une  acide  (probablement  une  nucléoprotéide),  l'autre 
neutre.  Les  substances  grasses  de  l'œuf  sont  les  graisses  neutres,  les  savons 
•et  les  phosphatides.  La  détermination  de  la  chaleur  de  combustion  de  l'œuf 
fait  supposer  en  outre  qu'il  renferme  des  substances  azotées  autres  que 
les  protéines  proprement  dites.  —  M.  Goldsmith. 

Fauré-Frémiet  (E.)  et  Vivier  de  Streel  (MUe  du).  —  Composition  chimi- 
que de  l'œuf  et  du  têtard  de  Rana  temporaria.  —  On  sait  (à  la  suite  des  recher- 
ches de  Davenport  et  de  Fauré-Frémiet  et  Dragoiu)  que,  les  premiers  jours 
après  l'éclosion  du  têtard,  sa  croissance  se  fait  surtout  par  absorption  d'eau 
et  qu'aucune  nourriture  venue  du  dehors  n'est  nécessaire  pour  son  exis- 
tence. Des  dosages  ont  montré  aux  auteurs  que  le  développement  à  ce  stade 
ne  consiste  pas  seulement  en  une  augmentation  de  poids  par  imbibition 
d'eau,  mais  qu'il  y  a  une  véritable  formation  de  tissu,  autotrophe,  aux 
dépens  du  glycogène,  des  lipoïdes  et  de  la  «  vitelline  »,  qui  est  une  réserve 
d'azote,  de  soufre  et  de  phosphore.  —  M.  Goldsmith. 

//)  Fauré-Fremiet  (E.).  —  Echanges  respiratoires  des  œufs  de  Sabeilaria 
alveolata  au  cours  de  la  segmentation  ou  de  la  cytolyse.  —  L'absorption 
d'oxygène  par  les  œufs  de  Sabeilaria  s'accroît  très  lentement  en  fonction  de 
la  température  entre  0°  et  16°  et  rapidement  au  contraire  entre  16°  et  20°. 
L'activité  respiratoire  n'est  que  très  faiblement  augmentée  par  la  fécondation, 
et  l'accroissement  constaté  est  sans  doute  dû  simplement  à  l'accroissement 
de  surface  correspondant  à  la  formation  des  premiers  blastomères.  La  con- 
sommation d'oxygène  est  sensiblement  la  même  pendant  la  segmentation  et 
pendant  la  cytolyse.  —  H.  Cardot. 

a)  Fauré-Frémiet  (E.)  et  Garrault  (Mlle  H.).  —  Constitution  de  l'œuf 
de  truite.  —  L'oocyte  mur  est  formé,  ainsi  que  l'a  montré  Hexxeguy,  d'une 
masse  homogène,  visqueuse,  de  vitelline  et  d'une  couche  périphérique, 
formée  par  le  cytoplasme  englobant  des  gouttelettes  huileuses.  Les  auteurs 
ont  repris  l'étude  chimique  de  l'œuf  mûr  après  en  avoir  déterminé  la  com- 
position centésimale.  Ils  ont  séparé  la  vitelline  par  la  méthode  de  Levene,  en 
ont  étudié  la  composition  centésimale  et  la  solubilité  dans  des  solutions  de 
KG,  NaCl  ou  CaCl2.  La  présence  de  CaCl2  augmente  particulièrement  la 
solubilité  de  la  vitelline,  et  il  se  trouve  précisément  que  dans  l'œuf  total,  il 
y  a  une  quantité  de  calcium  notable  qui  se  trouve  entraîné  en  grande 
partie  par  la  vitellint  lors  de  sa  précipitation.  Les  corps  gras  se  répartissent 


248  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

* 

ainsi,  par  100  du  poids  sec  total  :  glycérides  10  %,  phosphatides  8,2  %,  cho- 
lestérine  1,37  °/c.  L'indice  d'iode  des  acides  gras  des  phosphatides  indique  la 
présence  de  composés  moins  saturés  que  l'acide  oléique.  Les  glycérides 
renferment  comme  acides  gras  des  acides  oléiques  et  myritiques.  Ces 
glycérides  correspondent  aux  gouttelettes  huileuses  intracytoplasmiques  de 
Henneguv.  Les  hydrates  de  carbone  sont  représentés  par  0,34  %  d'un  sucre 
réducteur;  il  n'y  a  pas  de  glycogène.  Quant  au  phosphore,  le  calcul  du 
phosphore  de  la  vitelline  et  des  phosphatides  montre  qu'il  reste  0,5  %  de 
phosphore  combiné  sous  une  troisième  forme.  —  E.  Aubel. 

b)  Fauré  Frémiet  (E.)  et  Garrault  (H.).  —  Constitution  de  V œuf  ova- 
rien de  carpe.  —  L'œuf  de  carpe  arrivé  près  du  terme  de  sa  croissance  se 
montre  formé  d'une  vésicule  germinative,  entourée  d'une  couche  cytoplasmi- 
que  chromatique  développée.  Le  reste  de  cytoplasme  renferme  des  granula- 
tions mitochondriales  et  deux  sortes  d'éléments  vitellins  :  des  globes  hyalins, 
décrits  par  Valencienne  et  Fremy  comme  gouttelettes  de  graisses,  mais  qui 
se  comportent  en  réalité  comme  des  substances  albuminoïdes  et  des  tablettes 
de  graisses,  se  teignant,  même  après  passage  dans  l'alcool,  le  xylol,  le 
chloroforme  et  la  paraffine,  par  des  colorants  des  lipoïdes.  On  n'observe  pas 
de  graisses  osmio-réductrices.  Par  broyage  avec  eau  salée,  filtration,  puis  cen- 
trifugation,  on  sépare,  sur  un  liquide  trouble,  une  couche  verdàtre  de  vési- 
cules et  globes  hyalins,  et  un  culot  jaune  rosé  de  tablettes  cristalloides.  Les- 
globes  hyalins  sont  des  phosphoprotéides,  les  tablettes  sont  constituées  par 
une  vitelline  et  une  lécithine.  Les  corps  gras  de  l'extrait  éthéré  total  sont 
particulièrement  riches  en  phosphatides  (12,33  %),  ce  qui  est  l'inverse  chez 
la  truite.  La  recherche  du  glycogène  est  demeurée  négative.  Quant  aux. 
matières  minérales,  elles  montrent  une  proportion  importante  de  Ca,  et  le 
phosphore,  en  dehors  du  phosphore  des  vitellines  et  des  lécithines  s'élève 
à  0,14  °/o  sous  une  forme  inconnue.  —  E.  Aubel. 

Hannevart  (Germaine).  —  Sur  la  présence  de  lliiosulfalc  de  calcium 
dans  Achromatium  oxaliferum  Schew.  —  Le  cytoplasme  de  cette  Bactérie 
géante  contient,  outre  des  granulations  de  soufre,  de  grosses  inclusions  qui 
seraient  constituées  non  pas  par  de  l'oxalate  ou  du  carbonate  de  calcium 
comme  on  l'a  prétendu,  mais  par  de  l'hyposulfite  (—  thiosulfate)  de  cal- 
cium; ce  corps  serait  un  terme  de  passage  dans  l'oxydation  des  matières, 
organiques  sulfurées  qui  se  décomposent  dans  les  mares.  —  R.  Remv. 

Braecke  (Marie).  —  Elude  microchimique  du  bulbe  d'Ail.  —  Les  cellules 
du  parenchyme  du  bulbe  d'Ail  contiennent  un  glucoside  sulfuré  à  double 
liaison  qui  peut  se  dédoubler  par  hydrolyse  en  essence  d'ail  et  fructose;  les 
cellules  albuminoïdes  de  la  gaine  libéro-ligneuse  renferment  un  ferment 
capable  de  dédoubler  ce  glucoside;  l'essence  d'ail  ne  préexiste  donc  pas  dans 
les  cellules  de  la  gaine,  comme  l'a  cru  Voigt,  mais  ne  se  forme  que  lorsque 
glucoside  et  essence  sont  en  contact,  ce  qui  arrive  lorsqu'on  blesse  le  bulbe 
ou  qu'on  supprime  la  semi-perméabilité  des  cellules  en  les  tuant  soit  par 
des  vapeurs  toxiques  (éther.  chloroforme,  alcool  amylique),  soit  par  le  froid 
(immersion  dans  l'air  liquide).  L'ail  renferme  aussi  un  polysaccharide,  l'inu- 
line,  libérant  du  fructose  par  dédoublement;  en  outre,  dans  la  gaine  qui. 
entoure  le  système  vasculaire  et  dans  les  racines,  il  y  a  de  l'amidon.  — 
P.  Remv. 


CELLULE.  249 

2.  Physiologie  de  la  cellule. 

Gray  (J.).  —  Exosmose  des  cellules  animales.  —  Les  cellules  composant 
un  tissu  présentent  individuellement  de  grandes  variations  dans  leur  résis- 
tance aux  agents  toxiques  utilisés  pour  produire  l'exosmose;  la  vitesse  avec 
laquelle  les  électrolytes  sont  libérés  d'un  nombre  considérable  de  cellules 
n'est  pas  un  index  de  la  marche  de  l'exosmose  d'une  cellule  isolée,  à  moins 
que  la  toxicité  de  la  solution  utilisée  soit  assez  grande  pour  que  toutes  les 
cellules  soient  touchées  en  très  peu  de  temps.  Il  faut  donc  opérer  sur  des 
cellules  isolées.  Sur  les  œufs  de  truite  provenant  de  la  même  femelle,  G.  a 
obtenu  les  résultats  suivants  :  la  vitesse  absolue  de  l'exosmose  des  différents 
œufs  dans  la  même  solution,  est  simplement  un  index  de  la  susceptibilité  des 
différentes  cellules.  La  nature  générale  de  l'exosmose  est  la  même  dans  tous 
les  cas;  il  y  a  une  phase  initiale  durant  laquelle  la  membrane  cellulaire  est 
détruite.  La  durée  de  cette  phase  dépend  de  la  résistance  de  la  cellule  indivi- 
duelle et  de  la  force  de  la  sélection  toxique.  La  phase  initiale  finie,  les  élec- 
trolytes diffusent  hors  des  cellules  selon  les  lois  de  la  simple  diffusion.  Les 
électrolytes  intra-cellulairesne  représentent  pas  l'équilibre  d'un  tel  système, 
comme  l'ont  prétendu  Donnan  et  Moore.  —  Paul  Boyer. 

Loeb  (Léo).  —  Mouvement  amœboïde,  formation  des  tissus  et  consistance 
duproloplasma.  —  Le  développement  du  tissu  amœboïde  (cellules  sanguines 
de  la  limule)  dépend  de  la  pression  osmotique  du  milieu;  l'optimum  est  à 
une  concentration  d'environ  m/2  NaCl.  La  façon  dont  se  comportent  les 
amœbocytes  émigrant  du  tissu  (rapidité  des  mouvements,  conservation  des 
granulations,  caractère  des  pseudopodes  et  des  mouvements  amœboïdes, 
consistance  du  protoplasma)  dépend  des  facteurs  suivants  :  caractère  et  âge 
du  tissu  utilisé;  pression  osmotique  et  caractère  des  substances  du  milieu 
environnant;  température:  temps  durant  lequel  le  tissu  est  exposé  au  milieu. 
On  peut  expérimentalement  modifier  la  majorité  de  ces  facteurs  et  modifier 
ainsi  le  caractère  des  pseudopodes  et  des  mouvements  amœboïdes.  Parles 
changements  dans  la  pression  osmotique  du  milieu  ambiant,  on  peut  changer 
la  consistance  des  cellules  et  en  même  temps  le  caractère  des  mouvements 
amœboïdes.  KNH1  et  Ca  présentent  des  effets  typiques  sur  les  cellules  et 
leurs  mouvements  amœboïdes.  KC1  en  solution  légèrement  hypotonique 
ramollit  toute  la  cellule,  y  compris  le  granuloplasme,  et  on  peut  ainsi  produire 
des  mouvements  circulaires  de  la  cellule,  et  parfois  des  mouvements  plas- 
matiques  intracellulaires;  ces  mouvements,  qui  ne  se  produisent  pas  habi- 
tuellement à  la  température  de  10°,  sont  accélérés  par  une  élévation  modérée 
de  température  (25°  à  28°  environ).  Les  mélanges  de  sels  semblables  à  ceux 
qui  se  trouvent  dans  le  sang  ne  donnent  pas  de  résultats  aussi  bons  que  le 
sérum  de  Limule.  Ils  sont  particulièrement  inférieurs  au  sérum  si  l'on  se 
sert  de  cell-fibrin  qui  est  moins  résistante.  Une  élévation  de  la  température 
accroît  le  rythme  du  développement;  celui-ci  cependant  est  d'habitude  moins 
marqué  qu'on  ne  l'attendrait  d'après  la  loi  de  Van't  Hoff,  car  probablement 
une  élévation  de  la  température  favorise  en  même  temps,  les  changements 
destructeurs  dans  les  cellules.  Une  élévation  de  température  augmente  aussi 
les  mouvements  protoplasmiques  de  la  cellule.  Sous  certaines  conditions,  elle 
élargit  et  arrondit  les  pseudopodes;  si  elle  est  suffisamment  accusée,  elle 
peut  produire  tout  un  cycle  de  changements  dont  la  partie  la  plus  accusée 
est  la  formation  de  gouttes  multiples  de  pseudopodes  et  de  formes  sembla- 
bles à  une  mûre.  Quoique  ces  changements  soient  réversibles  à  un  certain 
degré,  la  chaleur  cause   une   altération  permanente  du  protoplasme.  Les 


250  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tissus  âgés  et  les  tissus  obtenus  d'animaux  anémiques  manifestent  leur  infé- 
riorité spécialement  dans  les  milieux  les  moins  favorables.  La  migration  des 
cellules  des  tissus  est  déterminée  par  deux  facteurs  :  la  réaction  stéréotro- 
pique  et  la  tendance  vers  la  croissance  centrifuge.  Le  premier  facteur  dé- 
pend des  changements  dans  la  consistance  du  protoplasme,  produits  par  des 
changements  dans  le  milieu  ambiant,  et  spécialement  par  le  contact  avec  des 
corps  solides.  La  même  réaction  entre  en  jeu  pour  une  part  dans  la  phago- 
cytose, dans  la  formation  de  cellules  géantes  en  présence  des  corps  étrangers 
(où  les  corps  étrangers  peuvent  produire  des  changements  encore  plus  con- 
sidérables dans  la  consistance  cellulaire)  et  dans  la  libération  de  substances 
accélérant  la  coagulation  du  sang.  La  tendance  vers  la  croissance  centrifuge 
peut  être  expliquée  en  admettant  que  le  contact  avec  une  cellule  conduit  à 
un  état  de  repos  à  la  place  du  contact,  tandis  que  le  changement  dans  le 
milieu  environnant  conduit  au  mouvement.  Le  caillot  du  sang  de  Limule  n"est 
pas  de  la  fibrine  véritable,  mais  consiste  simplement  en  cellules  aggluti- 
nées ;  ce  caillot  ne  peut  pas  être  considéré  comme  le  type  d'un  tissu  et  les 
facteurs  dont  dépend  sa  formation  ne  sont  pas  semblables  à  ceux  qui  entrent 
en  jeu  dans  la  formation  des  tissus.  Parmi  ces  facteurs  dominent  les  chan- 
gements dans  la  consistance  du  protoplasme.  Une  gradation  dans  la  consis- 
tance du  protoplasme  conduit  à  la  production  de  structures  variées  qui  sont 
analogues  sur  divers  tissus  normaux.  —  Paul  Boyer. 

Loeb  (Léo)  et  Blanchard  (Kenneth  C.;.  —  L'action  de  sels  divers  sur  le 
développement  du  tissu  amœbocyte  expérimental  près  du  point  isoélectrique  et 
avec  addition  d'acide  ou  d'alcali.  —  L'action  de  solutions  salines  variées 
sur  les  cellules  émigrant  des  cultures  de  tissu  amœbocyte  expérimen- 
tal concorde  avec  l'action  de  ces  solutions  sur  les  cellules  sanguines  en  sus- 
pension dans  une  goutte  de  sang,  reçue  directement  dans  ces  solutions.  On 
observe  une  diminution  de  la  consistance  des  cellules  sous  l'influence  des 
sels  de  potassium,  une  production  de  pseudopodes  suivie  d'hyalinisation  et 
de  cytolyse  dans  le  chlorure  de  sodium,  un  état  intermédiaire  dans  RbC'l  et 
CsCl,  une  conservation  des  granulations  et  la  formation  de  cellules  muri- 
formes  dans  NH;C1,  une  hyalinisation  marquée  et  une  cytolyse  dans  CaCl2, 
une  contraction  et  une  augmentation  de  la  consistance  des  cellules  dans 
SO^Na2  et  les  solutions  de  citrate.  Toutes  ces  solutions  qui  tendent  à  diminuer 
la  consistance  cellulaire  élargissent  et  arrondissent  les  pseudopodes  (solu- 
tions hypotoniques,  sels  de  K,  Rb,  Cs),  tandis  qu'une  augmentation  de  la 
consistance,  rend  les  pseudopodes  plus  fins  (solutions  hypertoniques,  sul- 
fates, citrates).  La  séparation  des  protéides  du  sérum  sanguin  détériore  le 
sérum  de  Limule  ;  l'addition  de  sérum  sanguin  au  filtrat  du  sérum  de  Limule 
coagulé  dans  les  proportions  d'une  partie  de  sérum  pour  trois  parties  de  fil- 
trat ou  de  solution  de  Van't  Hoff,  rend  à  ce  dernier  sa  valeur  comme  milieu 
.pour  les  cellules  du  sang.  L'addition  de  sérum  sanguin  aux  simples  solutions 
salines  qui  sont  nocives  elles-mêmes  par  les  cellules  du  sang,  les  améliore 
sans  cependant  produire  un  effet  équivalent  à  celui  du  sérum  sanguin  pur. 
Les  solutions  de  NaCl  présentent  une  grande  variabilité  dans  leur  action  sur 
les  cellules  émigrant  du  tissu  amœbocyte  ;  tantôt  le  développement  est  bon 
comme  dans  le  sérum  de  Limule,  tantôt  il  se  produit  une  hyalinisation  rapide 
et  une  cytolyse.  L'addition  d'acide  et  d'alcali  en  certaines  proportions  ne  pro- 
duit pas  seulement  une  amélioration  marquée  du  développement  des  cellules, 
pourvu  que  la  nocivité  des  solutions  salines  auxquelles  l'acide  ou  l'alcali  est 
ajouté  ne  dépasse  pas  certaines  limites,  mais  la  croissance  dans  les  solu- 
tions acides  peut,  en  définitive,  surpasser  celle  dans  le  sérum  de  Limule. 


CELLULE.  251 

Les  solutions  paraissent  les  plus  nocives  près  du  point  isoélectrique.  L'action 
bienfaisante  des  acides  et  des  alcalis  se  fait  sentir  dans  les  solutions  à  la  fois 
hyper-  et  hypotoniques  ;  les  acides  et  les  alcalis  diminuent  probablement  la 
perméabilité  des  cellules  ou  de  certains  de  leurs  constituants  et  préservent 
ainsi  les  cellules  de  l'action  nocive  de  l'eau  et  des  substances  dissoutes  dans 
l'eau.  Les  acides  organiques  et  minéraux  agissent  les  uns  comme  les  autres 
et  à  des  concentrations  voisines.  Certains  constituants  organiques  du  sérum 
de  Limule,  probablement  ses  protéides,  exercent  une  influence  protectrice 
sur  les  amœbocytes,  mais  cette  influence  n'est  pas  aussi  efficace  que  l'acide 
à  sa  concentration  optima.  —  Paul  Boyer. 

Redfield  (Alfred  C.)  et  Bright  (Elizabeth  M.).  —  Les  changements  phy- 
siologiques produits  par  les  rayons  du  radium  et  la  lumière  ultra-violette  sur 
les  œufs  de  Nereis.  —  Les  rayons  a  et  la  lumière  ultra-violette  ont  la  même 
action  nocive  sur  le  cours  de  la  formation  de  la  membrane  et  sur  la  sécré- 
tion de  la  gelée  par  les  œufs  de  Nereis,  mais  les  rayons  de  longueur  d'onde 
de  moins  de  3.000  Â.  U  sont  sans  action.  Les  changements  qu'ils  produisent 
sont  limités  à  un  côté  de  l'œuf.  L'irradiation  altère  le  cours  de  la  formation 
de  la  membrane  en  retenant  une  certaine  quantité  de  la  substance  gélati- 
neuse dans  l'espace  périvitellin  de  l'œuf.  La  rétention  de  cette  substance  est 
due  surtout  à  une  altération  de  ses  propriétés  physiques.  Une  modification 
de  la  perméabilité  de  la  membrane  de  l'œuf  ne  semble  pas  intervenir  comme 
facteur  important  de  cette  rétention.  Les  différences  d'action  des  rayons  du 
radium  et  de  la  lumière  ultra-violette  sur  la  formation  de  la  membrane,  sur 
a  production  d'une  parthénogenèse  artificielle,  et  sur  le  développement  sont 
dues  à  des  différences  dans  le  pouvoir  de  pénétration  de  ces  radiations. 
Puisque  le  changement  produit  dans  les  œufs  est  simple  dans  sa  nature, 
on  peut  penser  qu'un  mécanisme  commun  est  à  la  base  des  effets  produits 
par  ces  différentes  radiations.  —  Paul  Boyer. 

Philippson  (M.).  —  Les  lois  de  la  résistance  électrique  des  tissus  vivants. 

—  Le  système  complexe  de  résistance  constitué  par  un  tissu  comprend  une 
résistance  de  capacité  (capacitance)  dont  la  valeur  décroit  avec  la  valeur  de 
la  fréquence  du  courant;  les  membranes  cellulaires  se  comportent  d'ordi- 
naire vis-à-vis  du  courant  alternatif  comme  des  capacités  ;  leur  résistance 
de  polarisation  est  analogue  à  une  résistance  de  capacité.  Dans  le  muscle  de 
Cobaye,  la  résistance  chimique  des  membranes  et  espaces  intercellulaires,  de 
même  que  la  résistance  de  polarisation,  diminuent  très  rapidement  après  la 
mort,  tandis  que  la  résistance  électrolytique  propre  du  cytoplasme  et  des 
espaces  intercellulaires  ne  varie  pas;  les  propriétés  électriques  du  tissu  hé- 
patique du  Cobaye  sont  beaucoup  moins  modifiées  par  la  mort.  La  résistance 
électrolytique  cellulaire  des  tubercules  de  Pomme  de  terre  diminue  notable- 
ment au  début  de  la  germination,  période  pendant  laquelle  les  réserves 
salines  sont  utilisées  par  la  plante,  tandis  que  les  constantes  membranaires 
telles  que  résistance  chimique,  résistance  de  polarisation...  ne  varient  pas. 

—  P.  Kemv. 

Jacobs  (M.  H.).  —  La  production  d'acidité  intracellulaire  par  des  solu- 
tions neutres  et  alcalines  contenant  de  l'anhydride  carbonique.  —  Les 
fleurs  de  Symphytum  peregrihum  (Borraginées)  peuvent  servir  d'indicateur 
naturel  sensible  à  l'acide  carbonique,  permettant  d'étudier  la  pénétration 
cellulaire  du  COa  :  colorées  en  rose  en  boutons,  elles  deviennent  bleues 
après  l'éclosion,  la  première  couleur  étant  due  à  une  concentration  plus  éle- 


252  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

vée  en  ions  H,  la  deuxième  à  une  concentration  plus  faible.  Une  légère 
solution  alcaline  de  CO2  dans  M/2  NaHCO3  est  presque  aussi  active  pour  pro- 
duire de  l'acidité  intracellulaire  qu'une  solution  de  C02  dans  l'eau  distillée, 
quoique  la  concentration  en  ions  H  de  la  deuxième  solution  soit  environ 
4.000  fois  plus  grande  que  celle  de  la  première.  J.  obtient  le  même 
résultat  en  se  servant  d'une  cellule  artificielle,  dont  il  donne  la  cons- 
truction. Parmi  les  solutions  aqueuses  d'acides  de  même  PH,  l'acide  carbo- 
nique change  la  couleur  des  fleurs  de  Sgmphgtum  beaucoup  plus  vite 
que  les  autres  acides  étudiés  (acides  benzoïque,  valérianique,  butyrique, 
acétique,  etc.);  les  acides  minéraux  n'ont  qu'une  action  très  faible.  La 
faculté  des  solutions  neutres  et  faiblement  alcalines  contenant  de  l'anhydride 
carbonique  de  produire  une  acidité  intracellulaire  est  due  probablement  au 
moins  à  deux  facteurs  :  a)  la  faiblesse  de  C03H2  en  tant  qu'acide;  b)  la 
solubilité  dans  les  lipoïdes  de  CO2  ou  du  C03H2  ou  de  l'un  et  l'autre,  et 
l'absence  d'une  telle  solubilité  des  bicarbonates.  —  Paul  Boyer. 

Marinesco  (G.).  —  Contributions  à  l'étude  de  l'histologie  pathologique  et 
de  la  pathogénie  de  l'idiotie  amaurotique.  —  L'auteur  arrive  à  la  conclusion 
que  dans  l'idiotie  amaurotique,  les  changements  histologiques  sont  l'expres- 
sion d'un  trouble  de  l'activité  des  ferments  intracellulaires.  Le  gonflement 
des  cellules  dépend  de  l'hydrolyse  produite  par  l'activité  normale  d'une  pro- 
téase.  Par  la  transformation  des  grosses  molécules  de  protéines  en  polypep- 
tides,  le  nombre  de  molécules  augmente  et  il  en  résulte  un  apport  plus  grand 
d'eau  dans  le  cytoplasma.  Le  complexus  des  lipoprotéides  qui  constitue  les 
mitochondries,  subit  le  même  sort  et  à  la  place  des  granulations  ou  des  bâton- 
nets apparaissent  des  vésicules  de  lipoïdes.  L'auteur  constate  aussi  la  dispa- 
rition des  oxydases  et  de  la  réaction  du  fer  dans  les  régions  atteintes  de  pro- 
téolyse.  Les  troubles  qui  traduisent  l'idiotie  amaurotique  sont  en  rapport 
immédiat  avec  les  troubles  de  l'activité  diastasique  du  cytoplasma.  Le 
caractère  familial  de  l'hérédité  dans  cette  maladie  est  sous  la  dépendance  de 
l'activité  diastasique  des  mitochondries.  —  Danielopolu. 

3.  Division  cellulaire. 

Dragoiu  (J.).  —  Influence  de  la  pression  osmotique  sur  la  division  cellu- 
laire. —  Cette  note  est  la  suite  de  deux  précédentes  (voir  les  fascicules  pré- 
cédents de  YAnn.  Diol.)  exposant  les  altérations  subies  par  les  œufs  d'our- 
sin soumis,  après  fécondation,  à  des  pressions  osmotiques  croissantes. 
L'auteur  étudie  maintenant  le  sort  de  ces  œufs  lorsqu'ils  sont  reportés  dans 
l'eau  de  mer  normale.  Leur  développement  est  altéré  d'autant  plus  que  la 
pression  qu'ils  ont  subie  a  été  plus  forte  (entre  30  et  50  atm).  Les  altérations 
sont  réversibles  jusqu'à  la  pression  de  40  atmosphères;  l'œuf  reste  capable 
de  reprendre  sa  division  normale.  A  partir  de  ce  point  (qui  correspond  à  un 
stade  placé  entre  celui  de  la  concentration  des  asters  et  celui  de  la  réunion 
des  chromosomes  en  un  paquet),  le  phénomène  est  irréversible  et  la  segmen 
tation  impossible.  —  M.  Goldsmith. 

Bastin  (A.).  —  Contribution  à  l'étude  des  grégarines  monoegstidées.  — 
Étude  du  Moncgstis  agilis  du  lombric,  spécialement  au  point  de  vue  de 
l'évolution  nucléaire.  Le  noyau  des  syzygites  (gamontes)  prend  part  tout 
entier  à  la  première  cinèse  gamétogénétique.  Le  fuseau,  d'origine  intranu- 
cléaire,  l'englobe  tout  entier,  les  chromosomes  au  nombre  de  huit  sont 
d'origine  caryosomienne.  11  y  a  huit  cinèses  successives  gamétogénétiques. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  253 

La  réduction  s'effectue  au  cours  des  deux  dernières,  probablement  en  deux 
étapes,  que  l'auteur  suppose  identiques  aux  étapes  réductionnelles,  hétéro- 
typique  et  homéotypique,  des  métazoaires  et  des  végétaux.  Mais  le  méca- 
nisme n'en  a  pas  été  observé  objectivement.  A  l'anaphase  de  la  septième 
cinèse  on  ne  compte  plus  que  4  chromosomes.  Aussi  bien  en  ce  qui  concerne 
la  formation  du  fuseau  que  la  place  de  la  réduction  dans  le  cycle,  B.  est 
en  désaccord  avec  Pringle  Jameson  (Voir  Ann.  biol.,  XXV,  185),  ce  qui  peut 
tenir  aux  matériaux  très  différents  que  ces  auteurs  ont  utilisés  pour  leurs 
recherches.  —  E.  Chatton. 


Les  produits  sexuels  et  la  fécondation 

a)  Bouin  (P.).  —  Sur  la  conjugaison  parallèle  des  chromosomes  et  le  méca- 
nisme de  la  réduction  chromatique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXKIV,  968, 1922.)  [256 

b) La  dipyrénie  des  spermies  dans  certaines  doubles  spermatogénèses 

est  obtenue  par  une  mitose  hèlérotypique  qui  se  produit  au  cours  du  dévelop- 
pement. (Ibid.,  1571.)  [254 

Dalcq  (Albert).  —  Sur  les  modifications  physiologiques  de  l'œuf  d'Asterias 
glacialis  au  cours  de  la  maturation  et  après  la  fécondation.  (Bull.  Cl.  Se. 
Acad.  roy.  Belg.  [5],  VII,  720-740,  1921.)  [255 

Glaser  (Otto).  —  The  duality  of  egq- sécrétion.  (Amer.  Nalur.,  LV,  368-373, 
1921.)  [258 

Hiden  (Robert  Battaile).  —  Description  of  a  peculiar  yolk  mass  in  the 
oviduct  ofaHen.  (Amer.  Natur.,  LV,  373-377,  1921.)  [257 

Honda  (H.).  —  Spermatogenesis  of  Aphids;  the  fate  of  the  smaller secondary 
spermatocyte.  (Biolog.  Bull.,  XL,  349-368,  pi.  1-4,  1921.)  [254 

Huxley  (Julian  S.).  —  Différences  in  viability  in  différent  types  of  régéné- 
râtes from  dissociated  Sponges,  urith  a  note  on  the  enlry  of  somatic  cells  bq 
spermatozoa.  (Biolog.  Bull.,  XL,  127-129,  1921.)  [258 

a)  Labbé  (Alphonse).  —  Le  rôle  de  l'alcalinité  de  l'eau  de  mer  dans  les  fé- 
condations hétérogènes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1199,  1922.)  [257 

b) L'aclioation  du  spermatozoïde  dans  les  fécondations  hétéroqènes. 

(C.  R.Ac.  Se,  CLXXIV,  1297,  1922.)  [Ibid. 

Loeb  (Léo)  and  Kuramitsu  (Choizu).  —  The  influence  of  lactation  on  the 
sexual  cycle  in  the  rat  and  guinea  pig.  (American  Journal  of  Physiology, 
LV,  N°  3,  443-449,  1921.)  [257 

Richards  (A.)  and  Thompson  (James  T.).  —  The  migration  of  the  pri- 
mary  sex- cells  of  Fundulus  heteroclitus.  (Biolog.  Bull.,  XL,  325-348,  5  fig., 
pi.  1-4,  1921.)  [255 

Schrader  (Franz).  —  The  chromosomes  of  Pseudococcus  nipœ.  (Biolog. 
Bull.,  XL,  259-270,  pi.  1-2,  1921.)  [256 

Wolf  (Charles  G.  L..).  —  The  survival  of  molility  in  mammalian  sperma- 
tozoa. (Journal  of  Physiology,  LV,  Nos  3  et  4,  246-48,  2  tableaux,  1921.)  [257 


254  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

1.  Produits  sexuels. 

a)  Origine  embryogênique. 

Honda.  —  S permato genèse  des  Aphides.  —  Depuis  les  travaux  de  Morgan 
et  de  von  Baehr,  on  sait  que  chez  les  Aphides,  le  spermatocyte  de  premier 
ordre  se  divise  en  deux  cellules  inégales  dont  la  plus  grosse  seule  aboutit  à 
donner  deux  spermatozoïdes  fonctionnels,  tandis  que  l'autre  dégénère.  H.  a 
repris  l'étude  cytologique  de  la  spermatogénèse  chez  différents  Pucerons, 
principalement  chez  le  Stomaphis  yanois.  La  première  mitose  des  sperma- 
tocytes met  en  évidence  10  chromosomes,  5  grands  et  5  petits;  quand  la 
division  s'achève,  elle  est  inégale  à  la  fois  au  point  de  vue  du  cytoplasme  et 
de  la  chromatine,  deux  chromosomes  restés  en  retard  venant  après  coup  se 
fusionner  avec  le  noyau  delà  plus  grande  cellule.  C'est  celle-là  qui  constitue 
le  vrai  spermatocyte  de  second  ordre,  dont  la  mitose  suivante  fait  réappa- 
raître 10  chromosomes,  6  grands  et  4  petits,  et  qui  donne  naissance  aux  deux 
spermatozoïdes  fonctionnels.  L'autre  spermatocyte  de  second  ordre,  de  taille 
à  peu  près  moitié  moindre,  se  divise  aussi  en  ne  montrant  que  8  chromo- 
somes, 4  grands  et  4  petits,  et  donne  ainsi  naissance  à  deux  petites  sper- 
matides  égales.  Bien  qu'ayant  d'emblée  des  noyaux  plus  compacts  que  les 
spermatides  fonctionnelles,  ces  petites  spermatides  ne  dégénèrent  pas  immé- 
diatement. Elles  commencent,  au  contraire,  par  présenter  une  évolution  qui 
rappelle  la  transformation  en  spermies  ;  elles  s'allongent  en  devenant  fusi- 
formes,  et  peuvent  même  différencier  un  filament  axile,  sinon  un  acrosome. 
Elles  s'orientent  même  vers  les  cellules  nutritives  des  cystes,  mais  sans  s'y 
attacher.  Ensuite  seulement  intervient  la  régression,  en  même  temps 
qu'elles  émigrent  en  glissant  le  long  des  queues  des  spermatozoïdes  fonc- 
tionnels, et  se  rassemblent  contre  la  paroi  opposée  du  cyste,  en  s'y  transfor- 
mant en  cellules  arrondies,  tassées  les  unes  contre  les  autres,  qui  seront  sans 
doute  évacuées  en  même  temps  (pie  les  spermatozoïdes  normaux. 

Chez  le  Neothomasia  populicola  et  le  Macrosiphum  ambrosia,  on  observe 
bien  quelques  figures  de  division  des  petits  spermatocytes  de  second  ordre, 
mais  il  ne  paraît  pas  y  avoir  d'évolution  ultérieure  des  petites  spermatides. 
La  régression  doit  être  précoce,  comme  dans  les  types  étudiés  par  Morgan  et 
par  von  Baehr.  Il  paraît  y  avoir  aussi  régression  d'un  certain  nombre  de 
grosses  spermatides.  —  Ch.  Pérez. 

b)  Bouin  (P.).  --  La  dipyrénic  des  spermies  dans  certaines  doubles  sperma- 
togênèses  est  obtenue  par  une  mitose  hètérotypique  qui  se  produit  au  cours  du 
développement.  —  Le  dimorphisme  des  spermies  peut  être  produit  au  cours 
de  la  lre  division  maturative,  par  le  passage  de  l'hétérochromosome  dans 
l'une  des  lignées,  ou  bien  provenir  de  l'existence  de  deux  sortes  de  sperma- 
togonies,  différentes  par  leur  appareil  chromosomien.  C'est  ce  dernier  cas 
qu'on  observe  chez  Scolopendra  et  chez  S  cuti  géra  coleoptrata.  Chez  la  Scolo- 
pendre, les  deux  lignées  spermatogénétiques  différentes  ont  pour  cellules- 
mères  des  spermatogonies  à  chromosomes  de  tailles  différentes  bien  qu'en 
nombre  égal  (24)  ;  les  spermatocytes  issus  des  spermatogonies  à  gros  chro- 
mosomes deviennent  très  volumineux  et  donnent,  après  les  divisions  de  ma- 
turation, des  spermies  géantes,  à  12  chromosomes.  L'autre  lignée  donne  de 
petites  spermies,  à  12  chromosomes  également.  Chez  la  Scutigère,  il  existe 
également  des  spermies  de  taille  différente,  mais  ladipyrénie  est  due  à  l'exis- 
tence de  chromosomes  particuliers,  gros  dans  l'une  des  lignées,  petits  dans 
l'autre. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.         '2.~>5 

Cette  dipyrénie  existe,  déjà  dans  les  spermatogonies  ;  il  est  à  présumer 
qu'elle  date  de  la  cellule  germinative  primordiale  qui  subit  une  mitose 
hétéro  typique.  —  L'intérêt  de  ces  observations  réside  en  ce  que  les  deux  phé- 
nomènes :  réduction  chromatique  numérique  et  dipyrénie,  dans  la  plupart 
des  cas  simultanés,  sont  ici  dissociés.  —  M.  Goldsmith. 

Richards  et  Thompson.  — Migration  des  cellules  sexuelles  primordiales 
chez  le  Fundulus  heteroclitus.  —  Les  cellules  sexuelles  primordiales  peuven 
être  distinguées  d'une  manière  assez  précoce,  chez  les  embryons  de 
46  heures;  elles  naissent  dans  la  région  postérieure  de  l'ébauche  blastoder- 
mique,  dans  l'endoderme  périphérique,  c'est-à-dire  dans  cette  nappe  cellu- 
laire qui  prolonge  latéralement  la  masse  cellulaire  endodermique,  et  vient  se 
raccorder  au  périblaste.  Progressivement,  ces  cellules  émigrent  ensuite 
vers  les  bords  de  la  masse  endodermique  indifférenciée;  lorsque  cette  der- 
nière se  clive  pour  séparer  le  mésoderme  latéral  de  l'ébauche  intestinale,  les 
initiales  sexuelles  sont  comprises  entre  les  deux  feuillets,  et  se  placent  sur 
les  côtés  de  l'intestin,  éventuellement  dans  le  feuillet  splanchnique  du  méso- 
derme. Enfin,  elles  convergent  vers  la  face  ventrale  des  canaux  de  Woïff, 
où  elles  sont  emourées  par  les  cellules  péritonéales  banales,  origine  de  la 
partie  somatique  de  la  glande  génitale  ;  enfin,  les  ébauches  génitales  subis- 
sent un  décalage  vers  l'arrière.  Ces  changements  de  place  ne  sont  pas  dus  à 
une  migration  active,  mais  bien  à  un  transport  passif,  résultant  de  l'organo- 
génèse  générale  :  résultat  à  rapprocher  de  celui  auquel  arrive  également 
Okkelberu  (Joiidi.  Morphology,  t.  35,  1921),  pour  la  Lamproie  Entosphenus 
wilderi.  La  multiplication  des  initiales  sexuelles,  si  elle  a  lieu,  doit  se  placer 
à  une  période  précoce,  au  moment  où  elles  sont  encore  au  voisinage  de  leur 
point  d'origine,  dans  l'aire  extra-embryonnaire.  Il  n'y  a  plus  de  divisions  pen- 
dant la  période  de  migration.  La  question  de  savoir  si  ces  cellules  sexuelles 
primordiales,  à  différenciation  précoce,  sont  bien  celles  qui  donnent  ultérieu- 
rement naissance  dans  la  glande  génitale  aux  éléments  reproducteurs,  n'est 
pas  abordée  dans  ce  mémoire.  —  Ch.  Pérez. 

3)  Phénomènes  de  maturation. 

Dalcq  (Albert).  —  Sur  les  modifications  physiologiques  de  Vœuf  d'As- 
terias  glacialis  au  cours  de  la  maturation  et  après  la  fécondation.  —  L'auteur 
a  appliqué  aux  œufs  d'.4.  g!,  la  méthode  imaginée  par  Herlant  (19*20,  v. 
VAnn.  biol.,  XXV,  p.  4)  pour  étudier  certains  des  changements  physiolo- 
giques qui  surviennent  dans  l'œuf  de  Paraeentratus  lividus  aux  différents 
stades  de  la  vie  cellulaire  ;  les  observations  fondamentales  de  Herlant  sont 
vérifiées  de  point  en  point  chez  l'Astérie,  non  seulement  pendant  le  premier 
cycle  cellulaire  de  l'œuf  fécondé,  mais  elles  se  retrouvent  aussi  pendant  la 
maturation.  Une  eau  de  mer  rendue  hypertonique  par  addition  de  NaCl 
révèle  une  succession  de  phases  de  plasmolyse  et  d'intégrité  morphologique, 
au  moins  apparente;  la  durée  des  phases  de  la  plasmolyse  varie  avec  les 
pontes  ;  pour  une  même  ponte,  plus  la  solution  est  hypertonique,  plus  les 
périodes  de  plasmolyse  sont  étendues  et  plus  les  membranes  d'activation 
sont  nombreuses,  surtout  dans  les  lots  d'œufs  vierges  et  mûrs.  NaCl  et  KC1 
favorisent  la  formation  de  membranes  d'activation  et  restreignent  les  phases 
de  plasmolyse,  tandis  que  MgCl2  agit  dans  le  sens  opposé.  En  l'absence  de 
Mg,  l'œuf  à' A.  en  voie  de  maturation  est  sensible  aux  bases  fortes,  surtout 
lors  des  mitoses  de  maturation;  les  œufs  colorés  au  rouge  neutre  ont  une 
sensibilité  encore  plus  forte  vis-à-vis  des  alcalis,  sensibilité  qui  est  maximale 


V56  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pendant  la  première  cinèse  de  maturation,  pour  réapparaître  avec  laseconde 
cinèse.  —  P.  Remy. 

a)  Bouin  (P.).  —  Sur  la  conjugaison  parallèle  des  chromosomes  et  le 
mécanisme  de  la  réduction  chromatique.  —  Le  phénomène  de  la  conjugaison 
longitudinale  des  chromosomes  dans  la  division  réductrice  présentait  jusqu'à 
présent  quelque  obscurité  due  à  ce  que,  entre  la  dernière  mitose  des  gonies 
■et  la  prophase  descytes,  un  stade  de  repos  nucléaire  intervenait  qui  empêchait 
d'identifier  les  chromosomes.  Ceux  qui  s'accolent  dans  le  sens  longitudinal 
sont-ils  les  mêmes  que  dans  la  dernière  division  des  gonies?  La  question  a 
une  grosse  importance  non  seulement  pour  la  connaissance  exacte  de  la 
réduction  chromatique,  mais  aussi  pour  les  théories  de  l'hérédité  basées 
sur  la  continuité  des  chromosomes.  —  L'auteur  a  réuss'i  à  trouver  un  objet 
d'étude  où  le  stade  de  repos  en  question  fait  presque  défaut.  Dans  la  sperma- 
togénèse  de  Scolopendra  cingidata.  les  chromosomes,  courts  et  trapus, 
demeurent  distincts  (au  nombre  de  24)  après  la  dernière  division  goniale. 
Ils  s'allongent  en  filaments  grêles  et  forment  des  anses  leptotènes  qui  s'ac- 
•colent  deux  à  deux  sur  toute  leur  longueur  et  deviennent,  en  s'épaisissant, 
les  anses  pachytènes,  au  nombre  de  12.  Celles-ci  se  fissurent  et  forment  des 
chromosomes  doubles  qui  s'anastomosent  de  façons  diverses,  mais  plus  inti- 
mement dans  chaque  paire.  Les  paires  restent  donc  distinctes.  Survient  en- 
suite un  stade  où  la  chromatine  se  retire  de  ces  anses,  qui  deviennent  achro- 
matiques. Lorsqu'elle  reparaît,  à  la  première  cinèse  maturative,  on  retrouve  les 
mêmes  chromosomes  doubles,  dont  les  deuxmoitiés  longitudinales  se  séparent 
ensuite.  La  maturation  se  fait  donc  bien  selon  le  schéma  hétérohoméo- 
typique  de  Grégoire.  —  M.  Goldsmith. 

Schrader  (F.).  —  Les  chromosomes  du  Pseudococcus  nipœ.  —  L'Homoptère 
Pseudococcus  nipse  présente,  au  point  de  vue  du  comportement  des  chromo- 
somes, des  particularités  assez  singulières.  Chez  la  femelle,  le  nombre  di- 
ploïde  est  10,  tous  les  chromosomes  étant  semblables  entre  eux  ;  et,  bien 
qu'une  étude  détaillée  de  l'émission  des  globules  polaires  n'ait  pas  été  faite, 
l'organisation  à  la  prophase  de  cinq  tétrades  typiques  permet  d'inférer  que 
la  réduction  se  passe  d'une  façon  tout  à  fait  régulière.  Chez  le  mâle,  le 
nombre  somatique  est  également  10  ;  c'est  celui  que  l'on  retrouve  dans  les 
mitoses  goniales;  mais  on  n'observe  pas,  dans  les  auxocytes,  de  formation 
de  tétrades.  Au  début  de  la  période  de  croissance,  on  observe  dans  le  noyau 
une  masse  particulièrement  colorable,  qui  évolue  progressivement  de  façon 
à  se  transformer  en  un  groupe  de  5  chromosomes  en  bâtonnets.  Dans  le 
reste  du  noyau,  primitivement  peu  chromatique,  s'organisent  aussi  plus 
tardivement  5  chromosomes  de  même  aspect.  D'une  façon  temporaire,  les 
uns  comme  les  autres  peuvent  présenter  une  fissure  de  clivage  longitudi- 
nal ;  puis  ils  se  condensent  au  maximum,  et  subissent  la  première  division 
réductrice  ;  celle-ci  paraît  équationnelle,  correspondant  sans  doute  à  la  fis- 
sure précédente;  en  tout  cas,  elle  distribue  à  chaque  spermatocyte  de  second 
ordre  10  chromosomes,  dont  5  groupés  entre  eux  paraissent  bien  correspondre 
à  ceux  qui  sont  dérivés,  d'une  manière  plus  précoce,  de  la  masse  colorable. 
La  seconde  division  paraît  au  contraire  répartir,  sans  nouvelle  subdivision, 
■à  l'une  des  spermatides  les  5  chromosomes  précoces,  à  l'autre  les  5  autres, 
•dont  l'évolution  a  été  plus  tardive,  mais  qui  ont  finalement  acquis  le  même 
aspect  et  dont  le  groupement  seul  présente  un  aspect  différent.  Sch.  essaie 
d'interpréter  ces  processus  par  une  hypothèse  qui  les  mettrait  en  accord  avec 
les  cas  classiques  d'un  hétérochromosome  sexuel.  Il  n'y  aurait  pas  ici  d'hé- 


PRODUITS  SEXUELS    —  FECONDATION.  257 

térochromosome  morphologiquement  distinct,  mais  plutôt  une  hétérochro- 
matine  restant  attachée  ou  superposée  à  l'autochromatine,  par  exagération  de 
la  disposition  réalisée  par  exemple  chez  la  Mermiria,  où  l'hétérochromosome 
est  distinct,  mais  attaché  à  un  autosome.  Chez  le  Pseudococcus,  les  5  chro- 
mosomes individualisés  d'une  manière  précoce  représenteraient  justement 
à  la  fois  5  autosomes  et  l'hétérochromatine,  également  répartie  entre  eux 
tous;  les  5  chromosomes  retardataires  seraient  au  contraire  des  autosomes 
sans  hétérochromatine.  La  seconde  division  correspondrait  à  la  séparation 
de  ces  deux  catégories,  toute  l'hétérochromatine  étant  affectée  à  l'une  seu- 
lement des  cellules  filles,  exactement  comme  dans  le  cas  où  l'hétérochro- 
mosome, simple  ou  multiple,  est  morphologiquement  distinct.  On  peut  donc 
concevoir  que  chez  le  Pseudococcus  aussi  les  mâles  sont  hétérozygotes,  ne 
contenant  que  moitié  de  chromosomes  porteurs  d'hétérochromatine  ;  les 
femelles,  au  contraire,  homozygotes,  contenant  double  dose  d'hétérochroma- 
tine, répartie  sur  tous  les  chromosomes,  qui  sont  tous  les  10  semblables,  et 
se  comportent  normalement  dans  la  maturation  de  l'œuf.  —  Ch.  Pérez. 

y)  Produits  mûrs. 

Wolf  (Charles  G.  L.).  —  La  survie  de  la  motilUë  des  spermatozoïdes  des- 
mammifères. —  La  motilité  des  spermatozoïdes  de  lapin  peut  être  conservée 
9jours  au  moins  en  recueillant  le  liquide  de  l'épididyme  dans  une  solution 
de  Tyrode  à  laquelle  on  a  ajouté  du  glucose.  La  solution  est  amenée  à  un 
p.  H  d'environ  7,4,  et  est  oxygénée,  et  une  quantité  convenable  de  bicarbo- 
nate de  soude  est  ajoutée.  La  préparation  doit  être  conservée  à  une  tempé- 
rature voisine  du  point  de  congélation  de  l'eau.  —  Paul  Boyer. 

Hiden  (Robert  Battaile).  —  Description  d'une  masse  vilelline  particu- 
lière, dans  Voviducle  d'une  Poule.  —  OEuf  normal  avec  coquille  normale, 
entouré  d'une  couche  épaisse  de  lamelles  de  vitellus  jaune  mélangé  avec 
du  blanc.  H.  pense  qu'un  œuf  normal  a  remonté  par  antipéristaltisme  jus- 
que dans  l'oviducte  et  que  les  œufs  pondus  ensuite  se  sont  collectés  autour 
de  cet  œuf  fermant  le  chemin.  —  L.  Cuénot. 

Loeb  (Léo)  et  Kuramitsu  (Choizu).  —  L'influence  de  la  lactation  sur  le 
cycle  sexuel  du  rat  et  du  cobaye.  —  Le  rat  et  le  cobaye  se  comportent  tout 
différemment- vis-à-vis  de  l'influence  de  la  lactation  sur  l'ovulation  et  le 
cycle  sexuel.  Chez  le  rat,  l'ovulation  est  suspendue  durant  la  période  d'al- 
laitement, tandis  qu'elle  se  produit  toujours  chez  le  cobaye.  Chez  le  cobayer 
qu'il  allaite  ou  n'allaite  pas,  l'ovulation  est  suivie  par  la  même  transforma- 
tion cyclique  de  l'ovaire;  chez  le  rat,  l'ovulation  n'est  pas  suivie  de  change- 
ments cycliques  de  l'ovaire  comparables  à  ceux  du  cobaye.  L'explication 
suivante  semble  plausible  :  chez  le  rat.  le  corps  jaune  de  la  lactation  fonc- 
tionne durant  un  laps  de  temps  plus  considérable  que  chez  le  cobaye.  — 
Paul  Boyer. 

2.  Fécondation. 

a-b)  Labbé  Alphonse).  —  Le  rôle  de  l'alcalinité  de  l'eau  de  mer  dans  les- 
fécondations  hétérogènes.  — Vactivation  du  spermatozoïde  dans  les  féconda- 
tions hétérogènes.  —  Les  œufs  d'un  Polychèle,  Halosydna  yelatinosa,  sont 
activés  par  du  sperme  d'Astérie  (  Diplaslerias  rubens)  et  de  Poisson  {Lepado- 
yaster  Gouannri).   Conformément  aux  résultats  de  Loeb,  l'alcalinisation  de 


258  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

l'eau  de  mer  est  une  condition  nécessaire  pour  les  fécondations  hétérogènes. 
Dans  l'eau  de  mer  normale  ou  faiblement  alcaline,  le  spermatozoïde  étranger 
ne  pénètre  pas;  entre  1,40  et  1,50  %  de  NaOH  on  atteint  l'optimum 
(18  à  23  %  de  trochosphères),  sans  copulation  de  pronuclei  ni  formation  de 
spermaster,  mais  avec  pénétration  du  spermatozoïde  et  gonflement  de  la 
tète.  Une  alcalinité  plus  forte  (1,65  °/o  de  NaOH)  empêche  la  pénétration.  Les 
alcalis  étant  des  liquéfiants,  leur  action  correspond  au  second  temps  dans  la 
méthode  de  Delage;  il  y  a  activation,  mais  pas  d'amphimixie.  Une  deuxième 
opération  est  nécessaire  pour  obtenir  celle-ci  (et  peut-être  une  troisième  pour 
empêcher  l'élimination  de  la  chromatino  paternelle  et  assurer  une  véritable 
hybridation). 

Le  gonflement  de  la  tète  du  spermatozoïde  et  la  formation  de  l'aster  doi- 
vent être  sous  la  dépendance  d'une  augmentation  de  perméabilité  amenant 
une  absorption  d'eau  et  peut-être  de  sels.  L'augmentation  de  perméabilité 
produite  par  l'alcalinisatïon  étant  insuffisante,  il  s'agit  de  trouver  un  autre 
facteur  concourant  au  même  résultat,  un  agent  capable  d'augmenter  la 
pression  osmotique  intense.  L'auteur  ajoute  ainsi  à  son  procédé  un  second 
temps,  qui  consiste  à  porter  les  œufs,  à  leur  sortie  de  la  solution  alcaline, 
dans  une  solution  hypertonique  de  NaCl  (2  grammes  pour  100  cm3  d'eau  de 
mer).  Il  s'ensuit  un  gonflement  plus  fort  du  pronucleus  cf  et  la  formation 
d'un  aster. 

L'auteur  poursuit  ses  recherches  en  vue  d'obtenir  la  rétention  de  la  chro- 
matine  paternelle  dans  les  stades  ultérieurs.  —  M.  Goldsmith. 

Glaser  (Otto).  —  La  dualité  de  la  sécrétion  ovulaire.  —  La  sécrétion  ovu- 
laire  a  deux  propriétés  qui  ont  attiré  l'attention  :  1°  le  pouvoir  d'agglutiner 
les  spermatozoïdes,  qui  peut  être  neutralisé  par  divers  inhibiteurs,  sang  de 
l'Oursin,  extraits  aqueux  et  lipoïdes  de  l'œuf,  acide  oléique  et  huile  d'olive, 
noir  animal;  2°  le  pouvoir  d'activer  l'œuf  (auto-parthénogénèse).  On  peut 
se  demander  si  ces  deux  propriétés  se  rapportent  à  une  même  substance 
ou  à  deux  corps  différents  ;  Lillie  a  adopté  la  première  manière  de  voir 
parce  qu'il  y  a  parallélisme  entre  l'absence  ou  perte  de  la  substance  agglu- 
tinante et  la  capacité  de  l'œuf  pour  l'activation.  G.  penche  au  contraire  pour 
la  seconde  ;  il  admet  qu'il  y  a  une  association  constante  entre  une  aggluti- 
nine,  très  résistante  à  la  chaleur,  et  une  lipolysine,  agent  parthénogénéti- 
que,  qui  est  détruite  par  l'ébuliition.  —  L.  Cuénot. 

Huxley  (J.  S.).  —  Vitalité  des  divers  corps  de  régénération  obtenus  par 
dissociation  chez  les  Eponges  ;  pénétration  de  spermatozoïdes  dans  des  cellules 
somatiqués.  — H.  revient  sur  certains  points  de  ses  observations  non  publiés 
dans  son  mémoire  primitif  (Phil.  Trans.  R.  Soc,  B,  t.  202,  1911).  En  triturant 
des  Syeon  et  filtrant  sur  une  gaze  grossière,  on  peut  isoler  du  filtrat  des 
agrégats  cellulaires  qui  ne  contiennent  presque  exclusivement  que  des 
choanocytes.  Mais  on  trouve  aussi  dans  les  mêmes  cultures  des  corps  de  ré- 
génération normaux.  H.  y  voit  la  preuve  que  l'affinité  (chimiotactique?)  que 
les  cellules  dermiques  et  les  amœbocytes  exercent  les  uns  sur  les  autres  est 
plus  forte  que  leur  affinité  pour  les  choanocytes  ;  ainsi  s'expliquerait  la  ségré- 
gation simuli anée  de  la  plupart  de  ces  cellules  dans  des  cultures  de  choa- 
nocytes où  elles  sont  en  minorité.  Les  corps  de  régénération  normaux  ont 
une  vitalité  notablement  supérieure  à  celle  des  agrégats  de  choanocytes. 

En  recolorant  d'anciennes  préparations  de  H.,  Gatenby  a  reconnu  de  nom- 
breux spermatozoïdes  de  l'Eponge,  groupés  en  essaim  autour  des  masses  de 
régénération,  que  celles-ci  contiennent  ou  non  un  ovule.  Ils  sont  donc  attirés 


LA  PARTHENOGENESE.  259 

par  les  cellules  somatiques  de  TÉponge,  aussi  bien  que  par  les  gamètes  femelles 
On  peut  même  constater,  à  L'intérieur  des  cellules  de  ces  masses,  des  cor- 
puscules chromatiques  qui  paraissent  bien  devoir  être  interprétés  comme 
des  tètes  de  spermatozoïdes,  en  train  de  se  transformer  en  noyaux  vésicu- 
leux  {cari/oanabiose  de  Guyesse-Pellissier).  Si  le  fait  se  confirme,  il  serait  à 
rapprocher  de  celui  que  Gatemîy  a  lui-même  décrit  chez  la  Grantia  com- 
pressa; dans  cette  espèce,  la  fécondation  s'opérerait  normalement  par  la  pé- 
nétration des  spermatozoïdes  non  directement  dans  les  ovules,  mais  dans 
les  choanocytes;  c'est  seulement  après  un  début  de  transformation  vésicu- 
leuse  dans  ces  cellules  qu'ils  seraient  transmis  aux  ovules,  où  ils  achèveraient 
de  se  transformer  en  pronucléi  au  moment  de  l'élimination  des  globules 
polaires.  La  faible  attraction  des  choanocytes  pour  les  spermatozoïdes,  ainsi 
que  la  transformation,  incomplète,  dans  ces  cellules,  delà  tête  des  sperma- 
tozoïdes en  noyau  vésiculeux,  s'oppose  à  la  transformation  complète  en 
pronucléi  dans  l'ooplasme,  et  à  la  plus  grande  attraction  exercée  par  l'ovule. 
Ces  faits  pourraient  s'interpréter  par  une  théorie  de  la  fécondation  telle  que 
celle  de  Lillie.  —  Ch.  Pérez. 


La  parthénogenèse 

Hovasse  (R.).  —  L'activation  parthénogènétique  des  œufs  de  Grenouille 
rousse  (Rana  temporaria  L.)  dans  les  milieux  hypotoniques  et  hyper  toniques. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXI1,  1137,  1921.)  [259 

Newman  (H.  H.).  —  On  the  development  of  the  spontaneously  parlhenoge- 
netic  eggs  of  Aster  ina(Patiria)  miniata.  (Biolog.  Bulletin,  XL,  105-1 17, 12  fig., 
1921.)  '  [260 


Hovasse  (R.).  —  L'activation  parthénogènétique  des  œufs  de  Grenouille 
rousse  (Rana  temporaria  L.)  dans  les  milieux  hypotoniques  et  hypertoniques. 
—  Bataillon  avait  signalé  (1904)  que  des  œufs  vierges  de  Crapaud  et  de 
Grenouille  se  segmentaient  quelquefois  dans  l'eau  (ordinaire  ou  distillée), 
et  en  avait  attribué  la  cause  à  l'état  d'immaturité  de  ces  œufs.  L'auteur  a 
répété  l'expérience  sur  des  œufs  mûrs  et  même  surmatures  et  a  observé  des 
segmentations  dans  l'eau  distillée,  avec  un  retard  de  1  à  2  heures  sur  les 
témoins  fécondés  ou  activés  par  la  méthode  de  Bataillon.  Si  l'œuf  est 
débarrassé  de  sa  gangue  la  segmentation,  aussi  bien  dans  l'eau  distillée  que 
dans  l'eau  ordinaire,  devient  un  phénomène  général.  L'activation  provoque 
une  contraction  de  l'œuf  (comme  dans  la  fécondation),  suivie  d'apparition  de 
sillons  irréguliers;  la  gangue  doit  jouer  le  rôle  d'un  amortisseur  empêchant 
le  brusque  contact  entre  l'œuf  et  le  milieu.  —  H.  a  expérimenté  également 
diverses  solutions  iso-,  hypo-  et  hypertoniques  :  chlorures  de  Li.  Na,  K,  Ca, 
Mg,  bromure,  iodure  et  cyanure  de  K,  sucres,  urée,  etc.  Les  œufs  étaient 
laissés  à  demeure  dans  ces  solutions;  au  bout  de  6  à  7  heures  la  segmen- 
tation se  produisait.  Les  meilleurs  résultats  étaient  obtenus  avec  les  solu- 
tions hypotoniques  de  sels  et  avec  les  solutions  (hypo-,  hyper-,  ou  isoto- 
niques indifféremment)  des  non-électrolytes.  Les  sels,  à  partir  d'une  cer- 
taine concentration,  provoquent  d'abord  une  diminution  du  volume  de  l'œuf, 


260  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

puis  une  augmentation  ;  en  concentrations  faibles,  on  constate  3  phases  : 
augmentation  du  volume,  contraction,  augmentation  durable.  Les  non-élec- 
trolytes  agissent  suivant  ce  dernier  mode  à  toutes  les  concentrations.  L'au- 
teur note  que  le  phénomène  constant  et  général  est  la  contraction  précédant 
la  division.  Les  sucres,  l'urée  sont  des  substances  imbibantes;  le  méca- 
nisme de  leur  action  est  le  même  qu'avec  l'eau  distillée  ;  les  sels  sont  désim- 
bibants  et  l'activation  qu'ils  exercent,  plus  rapide,  est  liée  à  une  contraction. 
Ils  concluent  que  le  facteur  agissant  n'est  pas  la  pression  osmotique,  mais 
ïimbibilion  des  colloïdes.  —  M.  Goldsmith. 

Newman  (H.  H.).  —  Parthénogenèse  spontanée  chez  V  Aslerinaminiala.  — 
L'Asterina  (Patiria)  miniata  est  une  des  Etoiles  de  mer  les  plus  communes 
sur  la  côte  de  Californie;  elle  présente  très  facilement  des  cas  de  parthéno- 
genèse spontanée,  ou  plus  exactement  de  mise  en  train  du  développement 
dans  des  élevages  expérimentaux,  sans  intervention  spéciale  d'aucun  agent 
physique  ou  chimique.  Une  circonstance  très  favorable  à  ces  expériences 
est  la  grande  résistance  que  présentent  les  oocytes  de  cette  espèce  à.  la  cyto- 
lyse  en  présence  de  l'eau  de  mer;  en  secouant  un  fragment  d'ovaire  dans 
une  certaine  quantité  d'eau,  on  y  répand  un  grand  nombre  d'oocytes  d'âges 
divers,  qui  peuvent  s'y  maintenir  jusqu'à  huit  jours  en  bon  état,  sans  se  désa- 
gréger ni  contaminer  l'eau  par  leur  pourriture.  La  ponte  naturelle,  qui  n'a 
d'ailleurs  pas  été  observée,  ne  doit  libérer  à  chaque  fois  qu'un  très  petit  nom- 
bre d'œufsmûrs;  aussi  les  plus  âgés  mêmes  des  oocytes  obtenus  par  secouage 
doivent-ils  être  considérés  comme  prématurément  pondus  ;  il  a  dû  en  être  de 
même  du  matériel  utilisé  par  J.  Loeb  dans  ses  expériences  sur  la  parthéno- 
genèse artificielle  de  cette  espèce  {l'niv.  Calif.  Publ.,  t.  2,  1905).  Les  ré- 
sultats des  diverses  expériences  sont  extrêmement  variés,  dans  l'allure  des 
phénomènes  et  le  pourcentage  des  développements  (de  0  à  75  %  ;  moyenne 
2  °/o).  Dans  tous  les  cas,  il  y  a  un  retard  très  manifeste,  de  3  heures  environ, 
dans  le  début  de  la  segmentation  des  œufs  parthénogénétiques  par  rap- 
port aux  œufs  fécondés;  la  segmentation  a  aussi  une  marche  retardée, 
exigeant  à  peu  près  un  temps  double  pour  atteindre  un  même  stade.  Les 
embryons  parthénogénétiques  se  montrent  frappés  d'une  inhibition  manifeste  : 
et,  comme  toujours  en  pareil  cas,  ils  présentent  des  défectuosités:  il  n'a  pas 
été  obtenu  une  seule  Bipinnaria  approchant  de  la  normale.  Les  anomalies 
se  manifestent  d'ailleurs  d'une  manière  précoce  dans  la  majorité  des  stades 
de  segmentation,  parfois  avec  isolement  d'un  blastomère,  ou  cytolyse  d'un 
des  blastomères  du  stade  deux.  D'une  façon  assez  générale  la  vigueur  indi- 
viduelle des  larves  est  proportionnelle  au  pourcentage  des  développements 
dans  l'élevage  considéré,  et  l'on  peut  comparer  le  développement  parthéno- 
génétique  à  un  développement  normal  retardé.  Ce  retard  a  en  particulier 
pour  effet  d'oblitérer  la  symétrie  et  la  polarité  de  l'embryon,  déterminant 
des  invaginations  gastrulaires  bi-  ou  tripolaires  conduisant  à  des  monstres 
doubles  ou  triples. 

Une  des  particularités  les  plus  remarquables  consiste  en  ce  fait  que  les 
œufs  à  développement  parthénogénétique  ne  présentent  jamais  de  soulève- 
ment d'une  membrane  de  fécondation  ;  les  blastomères  ne  sont  enveloppés 
que  par  la  fine  membrane  vitelline  primitive.  On  observe  par  contre,  dans 
d'autres  œufs,  à  des  degrés  divers,  un  soulèvement  de  membrane  qui  peut 
même  être  identique  à  celui  des  œufs  fécondés.  Mais,  chose  curieuse,  aucun 
de  ces  œufs  à  membrane  ne  poursuit  son  développement;  tous  succombent 
à  la  cytolyse.  N.  en  conclut  que  la  membrane  de  fécondation,  qui  d'ordinaire 
accompagne  le  début  du  développement,  n'en  est  nullement  une  condition 


ONTOGENÈSE.  261 

nécessaire  et  essentielle.  Soulèvement  de  la  membrane  et  mise  en  train  du 
développement  sont  deux  processus  indépendants,  bien  qu'ordinairement 
associés  dans  toutes  les  ontogénies  normales.  —  Ch.  Pérez. 


La  reproduction  ascxuollc 

Bremer  (H.).  —  Bemerkungeh  sur  muUiplikativen  Vermehruny  von  Myxi- 
dium  lieberkuhni  Biitschli.  (Zool.  Anz.,  UV,  268-273,  3fig.,  1922.)      [261 

Keilin  (D.).  —  On  the  life  history  of Heliçosporidium  parasilicum,  n.  g.,  n. 
sp.,  a  neiv  type  of  protisl  parasitic  in  the  larva  of  Dashyhelea  .obseura 
Winn.  (Diptera.  Ceratopogonidae)  and  in  some  other  arthropods.  (Parasi- 
tology,  XIII,  97-113,  pi.  IV-VI,  juin  1921.)  [261 


Keilin  (D.).  —  Le  cycle  évolutif  d' Heliçosporidium  parasiticum,  n.  y.,  n. 
sp.,  nouveau  type  de  protiste  parasite  de  la  larve  de  Dashyhelea  obseura 
(Diptère).  —  Ce  parasite  de  la  cavité  générale  s'écarte  par  la  structure  de 
ses  spores  de  tous  les  protistes  connus.  Les  éléments  jeunes,  uninucléés,  de 
2  à  3  [ji  de  diamètre,  se  multiplient  en  formant  des  masses  morulaires  de  4 
à8  schizozoïtes  qui  se  dispersent.  La  spore  se  forme  par  segmentation  d'un 
de  ces  éléments  en  4  cellules,  dont  3  constituent  des  germes,  tandis  que 
.la  quatrième,  s'accroissant  autour  des  trois  autres,  les  enveloppe  complète- 
ment, secrète  la  membrane  et  s'organise  entre  elle  et  les  cellules  germi- 
nales  en  un  filament  très  long  à  trois  tours  de  spire  enroulé  dans  la  spore, 
qui  semble  jouer  le  rôle  d'une  élatère  dans  la  déhiscence  de  la  spore.  — 
-E.  Giiatton. 

Bremer  (H.).  —  Remarques  sur  la  multiplication  de  Myxidium  lieberkuhni 
BiUschli.  —  Deux  modes  de  multiplication  ont  été  reconnus  chez  cette 
Myxosporidie  :  lu  la  plasmotomie,  qui  se  présente  sous  trois  aspects  diffé- 
rents :  plasmotomie  simple  (observée  en  août  chez  des  individus  très  jeunes. 
à  petit  noyau),  plasmotomie  multiple  (vue  en  septembre,  un  individu  se 
divise  en  7  individus  de  même  taille),  bourgeonnement  exogène  (observé 
par  Coiin  en  1895,  n'a  pas  été  retrouvé  depuis i;  2°  bourgeonnement 
endogène,  aboutissant  à  la  formation  à  l'intérieur  d'un  individu  de  petits 
corps  spbériques  analogues  à  ceux  que  Davis  a  décrits  sous  le  nom  de  gem- 
mules chez  Sphaerospora  dimorpha  et  qui  doivent  être  homologues  des 
pansporoblastes.  —  P.  Remy. 


ï,'oiitos;éiièse 

Burge   (w.  E.)  and  Burge  (E.  L.).  —  Changes   in  the  catalase  content 
during  the  life  cycle.  (American  Journal  of  Physiolôgv,  LVI,  N°  1    29-32 
'  2fig.,  1921.)  [204 

l'année  biologique:  18 


262  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Carey  (Eben  J.),  —  Stadies  in  the  dynamics  ofhistogenesis  :  Tension  of  diffé- 
renciai growth  as  a  stimulus  to  myogenesis.  The  expérimental  transformation 
of  the  smooth  bladder  muscle  of  the  dog,  histologically,  into  cross- striated 
muscle,  andphysiologically  into  an  organmanifesting  rhythmicity.  (Ameri- 
can Journal  of' Physiology,  LVIII,  N°  1,  182-194,  9  fig.,  1921.)  [2GG 

Cesaro  (G.).  —  Sur  la  forme  de  l'alvéole  de  V Abeille.  (Bull.  CL  Se.  Acad. 
Belg.  [5],  VI,  109-115,  2  fig.,  1920.)  [266 

Fraipont  (Charles).  —  Sur  la  structure  intime  de  l'astragale  chez  les  Pri- 
mates. (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  IV,  261-263,  1920.)  [266 

Harris  i  J.  Arthur)  and  Rééd.  (H. -S.).  —  Inter-periodic  corrélation  in  the 
analysisof  growth.  (Biolog.  Bull.,  XL,  243-258,  1921.)  [264 

Holmgren  (Nils).  —  Zur  Ontogenie  der  Stomodealbr iïcke  bel  den  Spinnen- 
tieren.  (Arkiv  f.  Zool.  K.  Svenska  Vetenkapsak.,  XIII,  N°  1,  9  pp.,  4  fig., 
1920.)  [Le  pont  stomodéal  (commissure  chélicérale)  est  l'homologue  du 
ganglion  frontal  des  Insectes,  xMyriapodes  et  Crustacés,  auquel  se  sont 
ajoutés  secondairement  des  éléments  du  ganglion  chélicéral.  —  P.  Remy 

Hyman  (Libbie  H.).  —  The  metabolic  gradients  of  Vertébrale  embryos. 
(Biolog.  Bull.,  XL,  32-72,  pi.  1-3,  1921.)  "  [262 

a)  Leplat  (Georges).  —  Note  sur  l'étude  du  développement  du  cristallin  et 
des  autres  placodes  chez  des  embryons  monstrueux  de  Rana  fusca.  (Bull. 
Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI,  252-261,  1920.)  [266 

b) De  la  musculature  interne  de  l'œil  de  quelques  Reptiles.  (Bull.  Cl. 

Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VII,  741-747,  1921.)         [Analysé  avec  le  suivant 

c) Sur  le  développement  delà  musculature  interne  de  l'œil  des  Reptiles. 

(Ibid.  [5],  VII,  748-752.)  [Détails  anatomiques  indiqués 

par  comparaison  avec   ce  qui  s'observe  chez   les   oiseaux.    —    P.    Remy 

Lonay  (H.).  —  Contribution  à  l'étude  des  relations  entre  la  structure  des 
différentes  parties  de  l'ovule  et  la  nutrition  générale  de  celui-ci  avant  et 
après  la  fécondation.  (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VIII,  24-45,  3 fig., 
1922,)  [264 

Macdougal  (D.  T.). —  Growth  in  Trees.  (Proceedings  of  Americ.  Philosoph. 
Society,  LX,  7-15,  2  fig.,  1921.)  [265 

Mûnnich  (Richard).  —  Einigeszur  Ontogenie  von  Felis  tiqris.  (Zool.  Anz., 
LIV,  138-140,  1922.)  [265 

Poma  (Georges).  —  L'influence  de  la  salinité  de  l'eau  sur  la  germination  et 
la  croissance  des  plantes  halophytes.  (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5]r 
VII,  81-99,2  fig.,  1922.)  [267 

Reed  (Howard  S.).  —  The  rate  of  growth  following  an  initial  period  of  sup- 
pression. (Amer.  Natur.,  539-555,  1921.)  [264 


p)  Différenciation  anatomique  et  histologique.  Processus  généraux. 

Hyman.  —  Echelle  axiale  du  métabolisme  chez  les  embryons  de  Vertébrés. 
—  Elève  de  Child,  H.  a  employé  la  méthode  de  ce  dernier,  qui  consiste  à 
déterminer,  suivant  l'axe  longitudinal  du  corps,  la  sensibilité  différentielle 


ONTOGENESE.  263 

des  diverses  régions  à  l'action  des  substances  toxiques.  Les  poisons  utilisés 
ont  été  le  cyanure  ou  mieux  l'ammoniaque,  qui  traverse  plus  aisément  les 
coques  des  œufs;  les  organismes  étudiés  ont  été  les  embryons  de  Fundttlus 
heteroclitus,de  Tautogolabrus  (Ctenolahrus)  adspersus  et  de  (indus  morrhua. 

Dans  les  blastodermes  jeunes,  c'est  la  région  centrale  qui  est  la  plus  sen- 
sible cbez  le  F.  et  le  T.:  la  région  périphérique  au  contraire  chez  la  Morue. 
Dans  les  blastodermes  âgés,  la  sensibilité  maxima  se  localise  à  la  partie 
postérieure,  où  va  se  différencier  le  bouclier  embryonnaire;  et  lorsque 
celui-ci  est  formé,  c'est  sa  région  antérieure  qui  est  la  plus  sensible.  Une 
fois  que  l'ébauche  embryonnaire  s'est  annoncée,  le  maximum  est  à  l'extrémité 
antérieure,  et  l'on  est  en  présence  d'une  échelle  primaire,  la  sensibilité  dé- 
croissant progressivement  vers  l'arrière.  Mais  ensuite,  à  un  stade  inégale- 
ment précoce  suivant  l'espèce  considérée,  à  cette  échelle  primaire  se  substitue 
une  échelle  secondaire  :  un  nouveau  point  de  sensibilité  maxima  apparaît  à 
l'extrémité  postérieure  de  l'embryon;  et  la  sensibilité  diminue  lorsqu'à  partir 
de  l'une  ou  l'autre  des  extrémités  on  se  rapproche  du  milieu  du  corps.  Cette 
double  échelle  se  manifeste  dans  les  deux  feuillets  qui  se  prêtent  à  l'examen 
par  transparence,  l'ectoderme  et  le  mésoderme;  la  sensibilité  est  de  beau- 
coup plus  marquée  pour  le  premier. 

Outre  cette  échelle  axiale  générale,  un  certain  nombre  d'organes  mani- 
festent une  sensibilité  spéciale  ;  celle  du  cœur  en  particulier  est  extrême  ; 
maxima  dans  sa  partie  veineuse  postérieure,  elle  diminue  quand  on  se  rap- 
proche de  l'extrémité  artérielle  antérieure.  D'autres  organes  particulière- 
ment sensibles  sont  les  yeux  (surtout  chez  le  Fundulus),  les  vésicules  otiqueà, 
le  cervelet. 

H.  essaie  de  relier  les  particularités  de  l'échelle  de  sensibilité  aux  pro- 
cessus morphologiques  du  développement  embryonnaire.  Chez  les  types 
F.  et  T.,  où  la  sensibilité  est  maxima  au  centre  du  blastoderme,  ce  que  l'on 
sait  de  l'embryogenèse  permet  de  dire  que  l'embryon  se  forme  essentielle- 
ment aux  dépens  de  cette  région  centrale;  le  bourrelet  périphérique  est  peu 
marqué,  et  ses  lésions  expérimentales  n'affectent  pas  l'embryon.  Chez  la 
Morue,  au  contraire,  où  la  formation  du  bourrelet  est  précoce  et  où  c'est 
surtout  par  son  activité  proliférante  que  se  fait  l'enveloppement  du  vitellus, 
nous  assistons  à  un  mode  de  développement  secondairement  dérivé  et  abrégé. 
Les  phénomènes  présentés  par  les  embryons  de  Poissons  doivent  être  rap- 
prochés de  ceux  que  Bellamy  {Biolog.  Bull.,  t.  37,  1919)  a  décrits  chez  l'em- 
bryon de  Grenouille,  où  en  outre  de  l'extrémité  céphalique,  il  y -a  aussi  un 
maximum  postérieur  de  sensibilité,  correspondant  à  la  lèvre  dorsale  du 
blastopore. 

H.  relie  d'autre  part  ses  conclusions  aux  faits  de  térato^énèse  déjà  mis 
en  évidence  chez  les  Poissons  par  de  nombreux  auteurs.  C'est  la  notion  de 
sensibilité  différentielle  aux  influences  nocives  qui  est  la  clé  de  l'explication 
pour  la  genèse  des  monstres.  Les  parties  les  plus  sensibles,  c'est-à-dire  en 
somme  celles  dont  le  métabolisme  est  le  plus  actif,  sont  celles  qui  sont  le  plus 
affectées  et  qui  manifestent,  dans  les  monstres,  le  plus  de  malformations  par 
défaut.  Mais,  d'un  autre  côté,  ce  sont  elles  aussi  qui,  dans  les  cas  où  la  régu- 
lation et  la  restauration  sont  possibles,  manifestent  le  plus  de  plasticité,  et 
peuvent  reprendre  le  dessus,  tandis  que  les  parties  moins  sensibles  restent 
définitivement  atrophiées.  Il  y  a  ainsi  une  opposition  complète  entre  les 
types  inhibés  et  les  réparations  de  types  monstrueux. 

H.  a  enfin  cherché,  par  des  mesures  précises,  à  déterminer  quantitative- 
ment les  échanges  respiratoires  chez  les  embryons  de  Fundulus.  Le  maxi- 
mum a  lieu  au  moment  où  le  bourrelet  germinatif  atteint  à  peu  près  l'équa- 


264  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

teur  de  l'œuf;  C'est  le  moment  où  l'activité  respiratoire  du  protoplasme  est 
maxima;  ensuite  une  bonne  partie  de  la  consommation  d'oxygène  correspond 
à  l'activité  du  cœur;  la  consommation  protoplasmique  diminue  plutôt;  on 
peut  dire  que  la  sénescence  commence.  Le  stade  de  métabolisme  respiratoire 
maximum  correspond  à  celui  où  les  embryons  sont  le  plus  facilement  af- 
fectés par  les  actions  nocives.  —  Ch.  Pérez. 

Lonay  (H.).  —  Etude  des  relations  entre  la  structure  des  différentes  par- 
lies  de  l'ovule  et  la  nutrition  générale  de  celui-ci.  —  L'auteur  expose  sa  con- 
ception des  phénomènes  d'échanges  de  matières  dans  l'ovule  orthotrope  de 
Pûlygonum  aviculare  depuis  la  fécondation  jusqu'à  la  maturité  de  la  graine. 
Une  étude  histologique  fui  a  permis  de  reconnaître  que  deux  courants  prin- 
cipaux sont  imprimés  à  ces  circulations  :  1°  une  circulation  du  nucelle 
vers  l'embryon  par  l'épidémie  du  nucelle,  à  laquelle  vient  s'ajouter  plus 
tard  une  circulation  du  nucelle  vers  l'embryon  par  les  cotylédons;  2°  une 
circulation  de  la  chalaze  vers  l'albumen,  ayant  lieu  d'abord  par  le  faisceau 
libéro-ligneux,  l'hypostase  et  les  antipodes,  puis  plus  tard  par  l'antipode  et 
la  couche  protéique  de  l'albumen.  Les  cellules  de  la  couche  protéique  et 
l'antipode  n'ont  aucune  action  sur  le  parenchyme  nucellaire,  mais  digèrent 
les  cellules  de  l'albumen,  creusant  un  lit  dans  lequel  l'embryon  peut  s'éten- 
dre sans  obstacle,  ce  qui  détermine  son  développement  le  long  d'une  des 
arêtes  de  la  graine  et  la  courbure  des  cotylédons  à  la  base  de  l'albumen.  — 
P.  Remv. 

Burge  (W.  Ë.)  et  Burge  (E.  L.).  —  Variations  de  la  teneur  en  catalase 
durant  le  cycle  de  la  vie.  —  L'augmentation  des  oxydations  ou  du  méta- 
bolisme avec  le  développement  qui  en  résulte  est  du  sur  l'œuf  fécondé  à 
une  augmentation  des  catalases  produites  par  l'excitation  de  l'œuf  par  le 
spermatozoïde.  Le  métabolisme  peu  élevé  ou  les  faibles  oxydations  du  nou- 
veau-né sont  dus  à  une  faible  teneur  en  catalase,  tandis  que  le  métabolisme 
intense,  caractéristique  de  la  jeunesse  et  de  la  vie  adulte,  est  du  à  une 
teneur  élevée  en  catalase  résultant  de  l'excitation  des  glandes  digestives, 
en  particulier  du  foie,  qui  produisent  une  quantité  plus  considérable 
de  cette  enzyme.  De  même  le  métabolisme  peu  élevé  de  l'âge  avancé  est 
dû  à  une  teneur  peu  élevée  en  catalase,  résultant  probablement  d'une 
sécrétion  plus  faible  de  catalase  par  les  glandes  digestives.  —   Paul  Boyeb. 

Harris  (J.  Arthur;  et  Reed  (H.  S.).  —  La  corrélation  intrapëriodique 
dans  l'analyse  de  la  croissance.  —  Utilisant  les  résultats  d'une  étude  anté- 
rieure sur  la  croissance  des  ffelianthus  (Proc.  Xat.  Acad.  Sci.  Wash.,  t.  5, 
1919),  R.  étudie  ici  avec  H.  ce  qu'ils  appellent  la  corrélation  intrapëriodi- 
que; c'est-à-dire  que  dans  les  intervalles  compris  entre  les  stades  ou  âges 
définis  choisis  pour  les  mensurations,  ils  examinent  (sans  poser  cependant 
la  question  exactement  dans  ces  termes  précis),  dans  quelle  mesure  l'ac- 
croissement est  à  chaque  instant  fonction  de  la  taille  à  cet  instant.  Ils  con- 
cluent que,  pour  ÏHelianthus,  la  taille  à  un  moment  donné,  est  étroitement, 
liée  à  celle  d'un  moment  antérieur  suffisamment  voisin.  La  corrélation 
diminue  rapidement  quand  l'intervalle  des  stades  considérés  augmente;  en 
particulier,  la  taille  définitive  d'un  individu  n'est  que  très  vaguement  déter- 
minée par  sa  taille  initiale.  —  Ch.  Pérez. 

Reed  (Howard  S.).  —  La  quantité  de  croissance  à  la  suite  d'une  période 
initiale  de  suppression.  —  Quand  la  croissance  d'un  animal  est  supprimée 


ONTOGENESE.  263 

pendant  un  temps  assez  long  par  déficience  de  nourriture,  la  capacité  de 
croître  persiste,  même  après  la  période  à  laquelle  la  croissance  cesse  ordi- 
nairement pour  l'espèce  ^Osborne  et  Mexdel)  :  l'impulsion  de  croissance  est 
quelque  chose  d'inhérent  à  l'organisme,  et  le  milieu,  bien  que  pouvant  mo- 
difier la  quantité  de  croissance,  a  moins  d'influence  que  la  constitution 
intime  de  l'être  vivant.  La  croissance  d'un  Rat  blanc  dans  la  première  année 
comprend  deux  cycles  :  le  premier,  durant  approximativement  150  jours, 
consiste  en  un  rapide  accroissement  de  poids  et  de  dimensions  ;  le  second, 
de  220  jours,  consiste  en  un  épaississement  du  corps  et  le  dépôt  de  graisse. 
Les  femelles  croissent  relativement  plus  vite  que  les  mâles,  viennent  plus  tôt 
à  maturité  et  pèsent  moins  que  les  mâles.  La  croissance  des  Rats,  dans  cha- 

x 

que  cycle,  est  exprimée  par  l'équation  :  log =  K  (t  —  ti)  :  x  représente 

a  —  x 

le  poids  de  l'animal  au  temps  t,  a  le  poids  à  la  fin  du  cycle,  /,  est  le  temps 
où  le  poids  x  est  la  moitié  de  a:  Kest  une  constante  (différente  pour  chaque 
cycle  et  chaque  sexe).  Après  une  période  d'inanition  relative,  l'animal  croit 
plus  vite  :  un  Rat  pesant  53  grammes  est  si  mal  nourri  qu'il  ne  pèse  que 
57  grammes  au  bout  de  471  jours  de  ce  régime  :  recevant  alors  une  nourri- 
ture abondante,  il  pèse  222  grammes,  135  jours  après  ;  alors  qu'un  Rat  nor- 
mal met  deux  fois  plus  de  temps  pour  passer  de  57  à  222  grammes.  —  Les 
équations  et  les  faits  suggèrent  des  phénomènes  d'autocatalyse,  et  on  peut 
penser  que  chaque  cycle  a  son  catalyseur  spécial,  dont  l'activité  poten- 
tielle n'est  pas  inhibée  par  de  longues  périodes  de  nutrition  insuffisante.  — 
L.  Cuénot. 

Macdougal  (D.  T.).  —  La  croissance  des  arbres.  —  Afin  d'étudier  l'ac- 
croissement des  troncs  d'arbres,  et  l'allongement  des  branches  en  voie  de 
croissance,  M.  a  inventé  deux  appareils,  un  dendrographe  et  un  anxographe, 
qui  lui  permettent  de  tracer  sur  un  cylindre  enregistreur  respectivement  les 
variations  de  la  circonférence  d'un  tronc  d'arbre  et  les  variations  des  dis- 
tances entre  les  nœuds  successifs  d'une  branche. 

La  période  pendant  laquelle  un  tronc  d'arbre  s'élargit  est  relativement 
courte.  Les  expériences  et  observations  de  l'auteur  tendent  à  prouver  qu'il 
n'y  a  pas  de  rythme  de  croissance  ;  celle-ci  dépend  uniquement  des  condi- 
tions physiques  extérieures,  surtout  de  l'état  d'humidité  du  sol.  Ainsi,  Pinus 
radiata  s'accroît,  quand  la  température  est  clémente,  en  janvier  et  avril,  et 
s'arrête  en  juillet;  Quercus  agrifolia,  dans  la  même  région,  commence  plus 
tôt  et  s'arrête  en  juin.  Mais  on  peut  réveiller  la  croissance  de  l'un  et  de 
l'autre, en  juillet  et  août,  et  ce,  en  arrosant  abondamment  le  sol. 

Les  troncs  présentent  en  outre  des  variations  diurnes  de  taille  :  le  maxi- 
mum est  peu  après  le  lever  du  soleil,  et  le  minimum  à  un  certain  moment 
de  l'après-midi.  Ces  variations  sont  très  marquées  quand  l'évaporation  est 
intense,  et  moins  marquées  quand  la  saison  est  froide  et  humide.  Le  réveil 
et  la  croissance  des  bourgeons  terminaux,  avec  comme  conséquence  l'allonge- 
ment des  branches,  commencent  généralement  avant  le  début  de  l'accroisse- 
ment du  tronc;  l'intervalle  entre  les  deux  est  d'une  semaine  environ  chez 
Quercus  agrifolia,  et  de  10  à  12  semaines  chez  P.  radiata.  —  A.  Drzewina. 

Mûnnich  (Richard).  —  Sur  Uontogénie  de  Felis  tigris.  —  Le  bourrelet 
annulaire  périplacentaire,  qui  n'a  pas  encore  été  rencontré  dans  le  genre 
Canis,  mais  qui  doit  apparaître  temporairement  dans  le  genre  Felis,  n'a  pas 
été  observé  chez  trois  fœtus  de  F.  t.  de  50  mm.  L'auteur  décrit  chez  ces  em- 
bryons différents  caractères  anatomiques  du.  crâne  primordial,  de  la  cavité 


266  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

buccale,  du  squelette  des  membres;  le  mésonéphros  est  certainement  fonc- 
tionnel :  ses  canaux  contiennent  sans  aucun  doute  un  produit  de  sécrétion. 

—  P.  Remy. 

y)  Facteurs  de  Vontogénèse. 

Carey  (Ebeii  J.).  —  La  transformation,  expérimentale  du  muscle  lisse 
de  la  vessie,  histologiquement,  en  muscle  strié  et  physiologiquement  en  un 
organe  présentant  des  contractions  rythmiques.  —  Le  muscle  lisse  de  la. 
vessie  du  chien  peut  être  transformé  histologiquement  en  muscle  rouge  et 
strié  en  augmentant  la  tension  qui  l'excite  jusqu'à  un  degré  comparable  à 
celle  qui  excite  le  mésenchyme  cardiaque  chez  l'embryon,  et  peut  présenter 
ainsi  des  contractions  rythmiques  tant  que  l'excitation  hydrodynamique  lui 
est  appliquée.  La  différence  essentielle  entre  le  muscle  lisse  de  la  vessie  et 
le  muscle  strié  du  cœur  non  soumis  à  l'action  de  la  volonté,  dépend  de  la  dif- 
férence d'intensité  de  la  tension  hydrodynamique  excitante,  à  laquelle  ont  été 
respectivement  soumis  durant  le  développement,  les  cellules  mésenchy- 
mateuses  vésiculaires  et  cardiaques.  L'intensité  variable  de  la  tension 
optima  détermine  le  type  musculaire;  le  stimulus  est  fonction  de  la  situa- 
tion de  l'organe.  La  structure  du  muscle  strié  est  déterminée  par  la  fonction 
qu'il  remplit  et  le  travail  qu'il  accomplit,  il  n'est  pas  formé  d'avance  pour 
une  fonction  future  déterminée  :  c'est  la  fonction  qui  détermine  la  structure 
et  non  l'inverse.  —  Paul  Boyer. 

Fraipont  (Charles).  —  S'vtr  la  structure  intime  de  l'astragale  citez  les 
Pnimates.  —  Cet  os,  chez  l'Homme  actuel,  marcheur  parfait,  supporte  tout  le 
poids  du  corps  par  l'intermédiaire  du  tibia,  le  péroné  ayant  un  rôle  peu 
important:  il  montre  des  travées  nombreuses,  serrées,  sensiblement  rectili- 
gnes.  Chez  l'Anthropoïde,  marcheur  imparfait,  externo-plantigrade,  à  pied 
normalement  fléchi,  le  péroné  jouant  un  rôle  encore  important,  l'astragale 
est  plus  spongieux,. les  vacuoles  plus  abondantes  et  les  travées,  beaucoup 
moins  nombreuses,  s'anastomosent  et  prennent  une  direction  en  rapport 
avec  la  position  du  pied  et  celle  de  la  poussée  :  cet  astragale  est  encore  du 
type  grimpeur.  L'architecture  de  cet  os  chez  les  Hommes  fossiles  est  inter- 
médiaire entre  celle  qu'on  observe  chez  l'Anthropoïde  et  chez  l'Homme  ac- 
tuel. —  P.  Remy. 

a)  Leplat  (Georges).  —  Note  sur  l'étude  du  développement  du  cristallin  et 
des  autres  placodes  chez  des  embryons  monstrueux  de  Flâna  fusca.  —  L'auteur 
a  observé  très  souvent  chez  des  têtards  de  Grenouille  cyclopes  ou  anophtal- 
mes  que,  malgré  un  contact  étroit  entre  l'ectoderme  et  une  ébauche  oculaire 
bien  différenciée,  il  n'y  avait  aucune  trace  de  cristallin  ;  ce  fait  est  en  con- 
tradiction avec  les  opinions  de  différents  auteurs,  tels  Herbst,  Lewis  et 
Waciis,  qui  prétendent  que  la  différenciation  de  cellules  épidermiques  ba- 
nales en  une  lentille  est  due  à  l'action  chimiotaxique  de  la  vésicule  oculaire. 

—  P.  Remy. 

Cesàro  (G.).  —  Sur  la  forme  de  V aréole  de  V Abeille.  — Cette  alvéole  est  un 
rhombododécaèdre  dont  trois  faces  forment  les  trois  rhombes  de  la  clôture 
et  six  faces  constituent  le  corps  hexagonal  ;  cette  forme  correspond  non  seule- 
ment à  un  minimum  de  surface,  fait  qui  avait  déjà  été  reconnu,  mais  aussi 
à  un  minimum  de  périmètre;  en  outre  tous  les  angles  dièdres  de  l'alvéole 
sont  de  120".  Les  choses  se   passent  comme  si  le  pouvoir  édificateur  de 


LA  REGENKRATION.  267 

l'Abeille  lui  permettait  de  construire  des  parois  inclinées  l'une  sur  l'autre 
à  120°  et  il  se  pourrait  bien  que  là  se  trouve  l'explication  de  la  forme  de 
l'alvéole,  la  propriété  du  minimum  de  surface  n'étant  que' fortuite.  — 
P.  Remv. 

Poma  (Georges).  —  Uinfltten.ee  de  la  salinité  de  Veau  sur  la  Germina- 
tion i't  la  croissance  des  plantes  halophytes.  —  Les  graines  de  plantes  halo- 
pbytes  (filyceria  maritima,  Apium  graveolens,  Aster  trifolium,  Salicornia 
herhacea,  J une  us  maritimus)  germent  dans  l'eau  douce;  l'eau  de  mer  exerce 
une  influence  retardatrice  sur  la  germination,  influence  qui  augmente 
avec  la  concentration  en  eau  de  mer  ;  le  nombre  des  graines  qui  germent 
diminue  lorsque  la  concentration  croît  et  la  faculté  de  germer  disparaît  à 
une  concentration  déterminée,  variable  suivant  les  espèces;  ces  faits  prou- 
veraient qu'il  existe  une  relation  entre  la  germination  de  la  plante  et  la 
pression  osmotique.  Pour  la  croissance,  il  y  a  une  concentration  optimale 
en  eau  de  mer  variant  avec  la  plante  ;  le  milieu  le  plus  avantageux  à  la 
germination  n'est  donc  pas  celui  où  la  plante  se  développe  le  mieux.  Les 
espèces  étudiées  présentent  une  adaptation  remarquable  à  la  pression  os- 
motique du  milieu;  leur  pouvoir  germinatif  n'est  pas  supprimé  par  une 
pression  osmotique  énorme  (44  atm.  Celles  peuvent  se  développer  en  l'absence 
totale  d'eau  de  mer;  leur  localisation  aux  districts  littoraux  et  d'alluvion 
doit  donc  être  déterminée  par  des  facteurs  autres  que  la  salure  de  l'eau  et 
du  sol.  —  P.  Remy. 


La  i*és;ciiéi*atioii 


Kenk  (Roman).  —  Die  normale  und  regenerative  Entwicklung  des  Copula- 
tionsapparales   paludicoler   Tricladeu.   (Zool.  Anz.,  LIV,  235-237,  1922.) 

1 268 

Kollmann  (Max).  —  Régénération  caudale  chez  les  Batraciens.  Le  pouvoir 

régénérateur  aux  différents  niveaux.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  13,  192?.) 

2  .7 

Slotopolsky  (Benno).  —  Weitere  Untersuchungen  ilber  die  Selbstverstilmme- 

hmg  der  Êidechsen.  (Pflûger's  Archiv,  CXCIV,  123434,  1  fig.,  1922.)     [268 


Kollmann  (Max).  -  -  Régénération  caudale  che:-  les  Batraciens.  Le  pou- 
voir régénérateur  aux  différents  niveaux.  —  Contrairement  à. ce  qui  a  été 
admis  par  différents  auteurs,  la  queue  est  capable  de  régénération  à  tous 
les  niveaux.  Les  variations  observées  sont  en  rapport  avec  les  possibilités 
de  reformation  de  l'axe  squelettique,  reformation  toujours  possible  dans  les 
régions  terminales  et  moyennes,  mais  qui  peut  faire  défaut  dans  la  région 
proximale  où  les  vertèbres  sont  longues  et  où  la  tête  cartilagineuse  de  la 
vertèbre  intéressée  peut  se  trouver  à  une  trop  grande  distance  de  la  sec- 
tion. Quand  l'axe  squelettique  peut  se  reformer,  le  volume  régénéré  aug- 
mente de  l'extrémité  à  la  base,  dans  la  mesure  où  augmente  elle-même  la 
surface  de  régénération.  —  H.  Cardot. 


268 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Kenk  (Roman).  — La  régénération  et  le  développement  normal  de  l'appareil 
copulateur  des  Triclades  paludicoles.  —  Le  développement  normal  de  l'appa- 
reil copulateur  et  sa  régénération  après  ablation  de  la  partie  postérieure  du 
corps  s'effectuent  de  la  même  façon  dans  chacune  des  espèces  étudiées 
(Planaria  polychroa,  Polyeelis  nigra  et  Pol.  comuta);  dans  les  deux  cas,  la 
première  ébauche  de  l'appareil  apparaît  derrière  la  poche  pharyngienne  sous 
forme  d'un  amas  de  cellules  non  différenciées,  isolé  dans  le  mésenchyme; 
ces  cellules  proviendraient  d'éléments  libres  du  mésenchyme,  les  «  Stamm- 
zellen  »  des  auteurs,  dont  l'origine  est  encore  très  discutée  :  un  grand 
nombre  d'auteurs  les  considèrent  comme  des  éléments  indifférenciés,  restés 
à  l'état  embryonnaire;  K.  croit  avec  Lang  et  d'autres,  qu'il  s'agit  de  cellules 
qui  ont  déjà  appartenu  à  d'autres  organes  et  qui  ensuite  se  sont  dédifféren- 
ciées [voir  Vandel,  1922].  K.  décrit  très  succinctement  l'apparition  des  diffé- 
rents organes  de  l'appareil,  y  compris  les  organes  musculo-glandulaires  des 
Polyeelis.  —  P.  Remy. 

Slotopolsky  (Benno).  —  Nouvelles  recherches  sur  l'autotomie  chez  les 
lézards.  —  S.  a  étudié  l'autotomie  du  lézard  dans  des  conditions  expérimen- 
tales variées,  notamment  en  immobilisant  partiellement  ou  complètement 
l'animal.  Il  a  ainsi  constaté  que  le  pouvoir  d'autotomie  varie  suivant  l'état 
de  l'animal  ;  il  peut,  en  particulier,  dépendre  d'excitations  antérieures  :  des 
excitations  d'abord  inefficaces,  peuvent  ensuite  déclancher  le  phénomène 
d'autotomie.  En  outre,  S^  pense  que  dans  certains  cas  au  moins,  l'autotomie 
peut  être  sous  la  dépendance  d'un  réflexe  psychique.  —  H.  Cardot. 


La  greffe 

Finkler  (Walter).  —  Kopf transplantation  an  Insekten.  a)  Funklionsfdhig- 
keit  replant  ierter  Kôpfe.  b)  Austauscli,  von  Hydrophilus  Kopf  en  zwischen 
Mânnchen  und  Weibchen.  c)  Einfluss  des  replantierten  Kopfes  auf  das 
Farbkleid  anderer  Kôrperteile.  (Anzeiger  d.  Akad.  d.  Wissensch.  in  Wien, 
N°s  18,  1921  et  2-3,  1922.)  L268-269 

a)  Koppanyi  (Theodor).  —  Ueber  das  Wachslum  der  replantierten  Augen. 
(Anzeiger  d.  Akad.  d.  Wissenschaft  in  Wien,  N°  18,  1921.)  [2G9 

b) Die  Replantalion  von  Augen.  III.  Die  Physiologie  der  replantierten 

Sdugeraugen.  (Anzeiger  d.  Akad.  d.  Wissensch.  in  Wien,  N°  18,  1921.)     [270 

Wiesner  (Ber1;old  Paul).  —  Die  Replantation  der  Kryslallinse  entwickeller 
Tiere.  I.  Versuche  an  Fischen  und  Amphibien.  (Anzeiger  d.  Akad.  d.  Wis- 
senschaft. in  Wien,  N°  18,  1921.)  [270 


a)  Finkler  (Walter).  —  Transplantation  de  la  tête  chez  les  Insectes.  I. 
Pouvoir  fonctionnel  de  têtes  transplantées.  —  La  technique  opératoire  est  fort 
simple  :  on  sépare  la  tête  du  thorax  par  un  coup  des  ciseaux  et  on  la  porte 
sur  un  autre  Insecte  pareillement  traité.  Le  sang  qui  s'écoule,  en  faible 
quantité  d'ailleurs,  après  la  narcose,  ferme  les  bords  de  la  plaie  et  maintient 
la  tête  greffée  dans  la  position  convenable;  toute  suture  ou  autre  procédé  de 


LA  GREFFE.  269 

fixation  sont  inutiles.  F.  a  pratiqué  ainsi  avec  succès  des  transplantations  de 
la  tête  chez  les  imagos  de  llgdrophilus  piceus  et  Dytiscus  marginalis;  chez 
des  Notonectes;  chez  des  imagos  et  larves  de  Dixippus  morosus;  chez  les 
larves  de  Tenebrio  molitor  et  enfin  chez  des  pupes  de  Vanessa  Io  et  V.  urti- 
cae.  Aussitôt  après  l'opération,  les  mouvements  sont  désordonnés,  mais  de 
deux  à  trois  semaines  après,  les  mouvements  coordonnés  réapparaissent,  et 
après  un  à  deux  mois  l'activité  fonctionnelle  de  la  tête  greffée  redevient  par- 
faitement normale,  et  dès  lors  les  animaux  nagent,  mangent,  etc.  — 
A.  Drzewina. 

b)  Finkler  (Walter).  —  Echanges  des  tètes  entre  mâles  et  femelles  de 
Hydrophihis.  —  Par  le  procédé  indiqué  ci-dessus,  F.  enlève  la  tète  à  un 
mâle  d'Hydrophile  et  la  greffe  sur  une  femelle,  et  vice  versa.  Après  le  réta- 
blissement complet,  il  constate  que  les  instincts  sexuels  se  sont  modifiés  de 
la  façon  suivante  :  les  femelles  à  tête  de  mâle  se  comportent  dans  l'acte  de 
copulation  comme  des  mâles,  cependant  les  mâles  normaux  les  traitent  en 
femelles.  Mais  les  mâles  à  tête  de  femelle  se  comportent  vis-à-vis  des  deux 
sexes  de  façon  passive,  donc  comme  des  femelles,  et  les  mâles  normaux  les 
traitent  avec  indifférence.  —  A.  Drzewina. 

c)  Finkler  (Walter).  —  Influence  de  la  tête  transplantée  sur  la  coloration 
du  corps.  —  La  transplantation  réussit  entre  Insectes  de  diverses  races  et 
même  de  diverses  espèces.  Un  Dytiscus  marginalis  h  qui  l'on  greffe,  après 
l'avoir  décapité,  une  tête  de  Hydrophihis  piceus  perd  la  bande  jaune  carac- 
téristique du  thorax;  la  chitine  brune  et  brillante  devient  noire  et  terne. 
Notonecta  marmorea  se  distingue  de  N.  glauca  par  la  pigmentation  des 
élytres.  La  tête  de  marmorea  transplantée  sur 'glauca  ne  produit  aucun  effet 
sur  les  ailes  de  cette  dernière.  Cependant,  quand  on  porte  sur  une  glauca 
la  tète  d'une  autre  glauca  dont  les  élytres  avaient  été  pigmentées  expéri- 
mentalement, la  greffe  a  pour  effet  de  provoquer  sur  les  ailes  non  pigmen- 
tées le  dessin  et  la  coloration  correspondants.  Les  Dixippus  sont  de  cou- 
leurs variées  :  verts,  bruns,  noirs;  maintenus  à  l'obscurité  ou  bien  rendus- 
aveugles  ils  deviennent  verts.  La  tête  d'un  Dixippus  vert  greffée  sur  un  indi- 
vidu brun  le  rend  vert  de  façon  permanente.  Des  individus  verts  porteurs 
de  tète  de  Dixippus  bruns  deviennent  verts  au  bout  de  quinze  jours.  Quand 
on  transplante  une  tête  brune  sur  des  Dixippus  noirs,  ceux-ci  deviennent 
d'abord  verts  (couleur  des  individus  aveugles),  mais  après  quinze  jours- 
prennent  la  teinte  brune.  Chez  des  larves  de  Tenebrio,  après  échanges  de 
têtes  entre  individus  jaunes  clairs  et  bruns,  on  a  relevé  une  teinte  uniforme 
correspondant  à  celle  du  greffon.  Enfin,  chez  les  pupes  de  Papillons,  l'échange 
des  têtes  entre  individus  clairs  et  foncés  amenait,  suivant  les  cas,  une  colo- 
ration claire  ou  foncée.  F.  conclut  de  toutes  ces  expériences  à  l'importance 
du  rôle  de  l'œil  dans  la  coloration  des  insectes.  —  A.  Drzewina. 

a)  Kopanyi  (Theodor).  —  Sur  la  croissance  des  yeux  greffes.  —  L'augmen- 
tation de  volume  d'un  organe  greffé  ne  signifie  pas  toujours  qu'il  y  ait  crois- 
sance réelle,  car  il  peut  y  avoir  simplement  envahissement  du  greffon  par 
des  éléments  du  porte-greffe:  lavascularisation  ne  doit  pas  être  quelconque, 
mais  correspondre  à  une  nutrition  normale.  Dans  tous  les  cas  où,  lors  des 
transplantations  homoïoplastiques  chez  diverses  espèces  de  Vertébrés,  K.  a 
pu  reconnaître  une  activité  fonctionnelle  bien  établie  dans  les  bulbes  oculaires, 
greffés,  leurs  croissance  et  vascularisation  étaient  rétablies  de  façon  nor- 
male. Dans  les  greffes  hétéroplastiques,  la  vitesse  de  croissance  d'un  œil 


270  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

transplanté  fonctionnel  est  celle  de  l'espèce  qui  a  fourni  la  greffe,  et  non 
pas  celle  de  l"hôte.  Ainsi,  les  yeux  de  Molge  vulgaris  greffés  sur  Salamandre 
s'accroissent  comme  ceux  de  Molge  et  leurs  dimensions  ne  dépassent  pas 
•ceux  de  Molge. 

Dans  quelques  expériences  sur  les  Mammifères,  où  les  yeux  greffés  ont 
eu  leurs  vascularisation,  mobilité  et  innervation  par  le  trijumeau  rétablies, 
mais  pas  la  fonction  rétinienne,  il  n'y  a  pas  eu  trace  de  croissance,  les  yeux 
se  maintenant  au  stade  où  ils  ont  été  greffés.  —  A.  Drzewina. 

b)  Koppanyi  (Theodor).  —  Transplantation  des  yeux.  III.  Physiologie 
des  yeux  transplantés  chez  les  Mammifères.  —  Les  expériences  sont  faites 
sur  des  Rats:  afin  de  maintenir  en  place  les  globes  oculaires  transplantés, 
on  réunit  les  deux  paupières  avec  une  fine  épingle  ou  un  fil  d'argent  qu'on 
enlève  d'ailleurs  au  bout  de  12  à  24  heures.  Les  premiers  jours  après  l'opé- 
ration, les  pupilles  sont  très  dilatées  et  les  réflexes  nuls  ou  très  lents,  mais 
petit  à  petit  ils  se  rétablissent.  L'examen  ophtalmologique  montre  que,  dans 
les  cas  réussis,  la  cornée,  le  cristallin  et  l'iris  offrent  un  aspect  normal,  que 
la  vitrée  n'est  pas  trouble,  que  la  rétine  est  bien  apparente,  etc.  Le  l'ait 
important  est  que,  d'après  K.,  chez  les  Rats  à  yeux  transplantés  on  peut 
reconnaître  non  seulement  des  sensations  lumineuses,  mais  même  la  «  vision 
des  images  »  ;  ils  se  comporteraient  de  tous  points  comme  des  animaux 
normaux.  —  A.  Drzewina. 

Wiesner  (Bertold  Paul).  —  Transplantation  du  cristallin  chez  les  ani- 
maux adultes.  I.  Expériences  sur  des  Poissons  et  Amphibiens.  —  W.  a  ap- 
pliqué la  méthode  «  autophore  »  de  I'rzibram  à  la  transplantation  du  cris- 
tallin. Chez  Perça  vulgaris,  Tinca  vulgaris,  Carassius  vulgaris  et  Leuciscus 
cephalus;  il  a  pratiqué  avec  succès  les  transplantations  auto-  et  homoplasti- 
que,  et  même  hétéroplastique,  les  cristallins  étant  regreffés  après  section  sur 
le  même  individu,  ou  sur  individus  de  la  même  espèce,  ou  d'espèce  diffé- 
rente. Le  propre  de  la  méthode  est  de  n'avoir  recours  à  aucun  procédé 
spécial  de  fixation;  le  greffon  est  appliqué  contre  la  plaie  et  y  adhère  quand 
les  conditions  s'y  prêtent.  La  technique  est  très  simple  :  on  sort  le  cristallin 
après  incision  de  la  cornée  et  on  le  porte  sur  un  autre  animal  opéré  dv  la 
même  façon;  de  légères  hémorragies  sont  sans  danger.  L'animal  est  aussitôt 
replacé  dans  l'eau,  ou  bien  on  lui  maintient  la  tête  hors  de  l'eau  en  l'asper- 
geant légèrement  afin  d'assurer  la  respiration.  En  cas  de  réussite,  la  cornée 
redevient  claire,  le  cristallin  transparent,  et  l'animal  se  comporte  normale- 
ment. W.  a  vu  le  cristallin  greffé  se  maintenir  en  état  parfait  jusqu'à  quatre 
mois.  11  a  pratiqué  également  avec  succès  la  transplantation  auto-  et  homo- 
plastique  chez  Pelobates  fuscus  et  Rana  tem poraria ;  le  cristallin  de  Rana  a 
même  pu  être  greffé  quelquefois  sur  Pelobates.  Les  échanges  de  cristallins 
entre  Poissons  et  Amphibiens  sont  plus  délicats  à  réussir;  cependant,  dans 
deux  cas,  un  cristallin  de  Perça  et  un  de  Carassius  sont  restés  clairs  pendant 
une  vingtaine  de  jours  dans  l'œil  de  Rana.  —  A.  Drzewina. 


Le  sexe   et   les  caractères   sexuels  secondaires 

Aron  (M.).  —  Sur  le  développement  des  caractères  sexuels  primaires  chez  les 
Urolèles.  Hypothèse  sur  sou  déterminisme.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXH , 
15,68,  1922.)  "  [272 


LE  SEXE.  271 

Hanna  (G.  Dallas).  —  Génital  organs  ofhermaphroditic  fur  Seals.  (Amer. 
Natur.,  LV,  473-475,  192L)  [272 

Herpin  (R.).  — Sur  l'origine  et  le  rôle  des  cellules  à  réserves  de  fa  cavité 
générale  chez  Perinereis  cultifera  (Gr.)  et  Perinereis  Marioni  (Aud.  et 
Edir.)  et  sur  la  différenciation  précoce  de  leurs  œufs.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIII,  249,  1921.)  [273 

Jezequel  (J.).  —  Prédominance  anormale  de  mâles  dans  une  population 
d'Apus  (Lepidurus  produetus  Bosc.)  (Bull.  Soc.  zool.  Franco,  XLVI,  99- 
100,1921.)  [Tandis  que   d'ordinaire  les 

femelles  prédominent  énormément  sur    les  ma  les,  l'auteur   signale    une 
mare  où,  en  1920,  les  mâles  étaient  au  nombre  de  83  %.  —      A.  Robert 

Killian  (Ch.).  —  La  sexualité  des  Ascom gcè tes  et  leurs  relations  avec  les 
autres  Champignons.  (Bull.  biol.  Fr.  etBelg.,  LIV,  179,251,  1921). 

[Mise  au  point  critique.  —  F.  Moreau 

Kolmer  (Walter)  und  Scheminzky  (Ferd.).  —  Finden  sich  Zwiscfienzellen 

nur  bei  denhoheren  W'irbellieren?  (Pflùger's  Arch.,  CXCIV,  352-361,  4  tig., 
1922.)  [Des  recherches  des  auteurs  sur 

les  poissons,  il  semble  qu'on  puisse  conclure  que  les  cellules  interstitiel- 
les du  testicule  existent  dans  toutes  les  classes  de  Vertébrés.  —  H.  Cardot 

Kurainitsu  (Choizu)  and  Lœb  (Léo).  —  The  ef/'ect  of  suckling  and  castra- 
tion in  the  laclating  mammary  r/land  in  rat  and  guinea  pig.  (American 
Journal  of  Physiology,  LVI,  N°  1,  40-59,  1921.)  [272 

Pézard  (A.).  —  Notion  de  «  seuil  différentiel  »  et  explication  Immorale  du 
gynandromorphisme.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1573,  1922.)  [271 


Pézard  (A.).  —  Notion  de  «  seuil  différentiel  »  et  explication  humorale 
du  gynandromorphisme  citez-  les  oiseaux  bipartis.  —  Les  cas  de  gynandro- 
morphisme  présentés  par  les  Oiseaux  bipartis  ont  toujours  été  considérés 
comme  difficilement  conciliables  avec  la  théorie  des  hormones.  On  s'explique 
mal,  en  effet,  pourquoi  la  moitié  du  corps  correspondant  au  testicule  a 
l'aspect  mâle  plutôt  que  celle  qui  possède  un  ovaire,  si  le  déterminisme 
s'effectue  uniquement  par  voie  humorale. 

P.  pense  aplanir  les  difficultés  en  faisant  intervenir  les  considérations 
suivantes  :  1°  Un  certain  minimum  de  tissu  genito-endocrinien  est  néces- 
saire et  suffisant  pour  faire  apparaître  et  développer  complètement  les  ca- 
ractères sexuels  mâles;  c'est  ce  que  l'auteur  a  appelé  la  loi  du  tout  ou  rien. 
2°  Il  y  a  pour  chaque  caractère  sexuel  un  seuil  différentiel  qui  varie  suivant 
les  organes  considérés  et  que  l'on  peut  mettre  en  évidence  aux  alentours 
du  minimum  efficace  du  tissu  testiculaire.  Autrement  dit  :  tous  les  tissus  ne 
réagissent  pas  au  même  minimum,  et  les  différences  de  seuil  peuvent  être 
infimes.  Dans  le  cas  classique  du  Pinson  de  Weber  (ovaire  et  plumage  Q  à 
g.,  testicule  et  plumage  ç?  à  dr.),  il  faudrait  admettre  qu'au  moment  de  la 
mue  qui  a  déclanché  le  plumage  biparti,  l'animal  possédait  un  ovaire  réali- 
sant le  minimum  efficace,  mais  que  la  moitié  droite  du  corps  présentait  un 
seuil  trop  élevé  pour  que  l'hormone  ovarienne  y  puisse  faire  sentir  son 
action  empêchante.  On  doit  se  rappeler,  en  effet,  que  le  plumage  mâle  des 
Oiseaux  est,  en  réalité,  un  plumage  neutre,  qui  existe  chez  tout  individu 
châtré,  mâle  ou  femelle.  En  faveur  de  cette  manière  de  voir,  on  peut  invo- 


272  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

quer  les  arguments  suivants  :  1°  Il  existe  souvent  des  différences  sensibles 
physiologiques  et  anatomiques,  entre  les  deux  moitiés  du  corps.  2°  L'ovaire 
du  Pinson  de  Weber  était  plus  petit  que  normal.  3°  Il  n'y  a  pas  toujours 
correspondance  entre  chaque  demi-soma  et  la  glande  qui  paraît  le  comman- 
der. C'est  ainsi  que  l'on  a  cité  le  cas  d'un  Picidé  (Colaptes)  ayant  le  plumage 
cf  "à  gauche,  côté  de  l'ovaire.  P.  pense  que  son  explication  pourrait  être  appli- 
quée aux  nombreux  cas  de  gynandromorphisme  présentés  par  les  Insectes, 
et  que  le  «  turning-point  »  de  R.  Goldschmidt  est  assimilable  à  son  seuil 
différentiel.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Aron  (M.).  —  Sur  le  développement  des  caractères  sexuels  primaires  chez 
les  Urodèles.  Hypothèse  sur  son  déterminisme.  —  A.  admet  que,  chez  les 
Tritons,  l'apparition  des  caractères  primaires  [ou  plutôt,  précoces,  car  il 
s'agit  de  l'ébauche  de  la  crête  et  du  développement  du  canal  déférent]  est 
déterminée  par  un  tissu  chargé  d'enclaves  lipoïdiques,  formé  au  niveau  du 
futur  hile  du  testicule.  La  formation  de  ce  tissu  glandulaire  serait,  en  effet,, 
le  seul  fait  morphologique  nouveau  observable  au  moment  de  l'apparition 
des  caractères  en  question.  Quant  aux  caractères  secondaires  périodiques, 
A.  persiste  à  en  attribuer  le  déterminisme  (contrairement  à  Champy)  à  un 
tissu  glandulaire  de  deuxième  formation.  Il  y  aurait  donc,  chez  les  Urodèles, 
une  dualité  de  tissus  endocriniens,  analogue  à  celle  qui  a  été  observée  chez 
divers  Mammifères.  A.  n'est  pas  favorable  à  la  conception  d'une  forme 
asexuée  embryonnaire  et  pense  que  le  sexe  de  la  gonade  doit  être  déterminé 
d'une  manière  précoce.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Hanna  (G.  Dallas).  —  Organes  génitaux  de  Phoques  hermaphrodites.  — 
33.000  mâles  de  Phoques  à  fourrure,  tués  aux  îles  Pribilof  de  l'Alaska,  ren- 
fermaient deux  individus  hermaphrodites  :  le  premier  était  sans  doute  une 
femelle  avec  deux  ovaires  inégaux,  des  glandes  mammaires,  mais  aussi 
avec  un  pénis  bien  développé  et  un  crâne  du  type  mâle  ;  pas  de  testicules  ; 
le  second  avait  une  paire  de  testicules,  un  vagin  anormal  et  un  pénis  rudi- 
mentaire.  —  L.  Cuénot. 

Kuramitsu  (Choizy)  et  Loeb  (Léo-).  —  L'effet  de  l'allaitement  et  de  la 
castration  sur  la  glande  mammaire  en  lactation  chez  le  rat  et  le  cobaye.  — . 
La  castration  ne  modifie  pas  d'une  façon  sensible  la  glande  mammaire  en 
lactation  chez  le  rat  et  le  cobaye.  Les  effets  de  la  castration  deviennent 
manifestes  dès  que  l'allaitement  cesse.  Les  changements  trouvés  dans  la 
glande  mammaire,  durant  la  lactation,  après  la  cessation  de  l'allaitement, 
et  chez  les  animaux  qu'on  a  empêchés  d'allaiter,  sont  les  mêmes  chez 
le  rat  et  le  cobaye,  mais  ils  présentent  quelques  différences  dans  leur 
moment  d'apparition;  des  différences  existent  aussi  dans  la  fréquence  des 
proliférations  amitotiques  et  dans  la  variété  et  l'intensité  de  la  dégénéres- 
cence du  tissu  glandulaire  dans  les  deux  espèces.  La  prolifération 
cellulaire  par  mitose  alterne  avec  la  prolifération  nucléaire  par  amitose. 
La  dernière  accompagne  la  sécrétion,  la  première  la  précède  et  la  suit. 
Toutes  les  deux  sont  en  rapport  causal  avec  le  processus  cellulaire  duquel 
dépend  très  probablement  la  lactation  ou  qui  provoque  le  retour  de  la 
glande  à  son  état  normal.  Le  stimulus  qui  provoque  la  lactation  présente 
des  caractères  intermédiaires  à  ceux  d'un  stimulus  fonctionnel  et  d'un 
stimulus  générateur  et  partage  quelque  peu  leurs  caractères.  Les  sti- 
muli  qui  provoquent  la  prolifération  dans  la  glande  mammaire  durant  la 
lactation  et  immédiatement  après  la  lactation  possèdent  essentiellement  un 


LA  METAMORPHOSE.  273 

caractère  endogène;  secondairement  à  ce  stimulus  s'ajoute  l'action  des 
ovaires,  la  lactation  empêche  l'action  de  cette  hormone  de  se  manifester  ; 
elle  se  manifeste  avec  la  cessation  de  la  lactation. 

La  sécrétion  non  seulement  empêche  l'hormone  ovarienne  d'agir  sur  la 
glande  mammaire,  mais  aussi  ces  stimuli  générateurs  qui  sont  actifs  durant 
la  grossesse.  L'involution  de  la  glande  mammaire  sur  l'animal  qui  n'allaite 
pas  est  essentiellement  un  processus  local,  aucunement  lié  avec  le  fonction- 
nement des  autres  glandes.  L'invasion  de  la  glande  mammaire  par  les  po- 
lynucléaires et  les  lymphocytes  se  produit  spécialement  durant  la  période 
d'involution,  en  contraste  avec  la  période  de  lactation;  elle  est  moins  mar- 
quée chez  les  animaux  châtrés.  Le  stroma  de  la  glande  sècrétrice  consiste 
en  fines  fibres  de  tissu  conjonctif,  en  contraste  avec  la  glande  qui  prolifère 
où  le  stroma  est  souvent  cellulaire.  Dans  le  restant  de  la  glande,  le  stroma 
est  fibreux.  Si  on  compare  l'influence  de  la  castration  et  de  l'allaitement  sur 
l'involution  de  l'utérus  et  de  la  glande  mammaire,  on  remarque  sur  la 
glande  mammaire  une  prédominance  de  l'action  de  l'allaitement  sur  celle 
de  la  castration,  tandis  que  du  côté  de  l'utérus  on  observe  une  relation  con- 
traire. Chez  le  rat  et  le  cobaye  on  observe  donc  un  effet  très  rapide  de  la 
castration  et  de  l'allaitement  sur  l'activité  et  le  volume  des  deux  organes,  et 
tout  particulièrement  une  diminution  très  précoce  de  l'activité  proliférante 
des  tissus  comme  résultat  de  la  castration.  —  Paul  Bover. 

Herpin  (R.k —  Sur  l'origine  et  le  rôle  des  cellules  à  réserves  de  la  cavité 
générale  chez  Perinereis  cultrifera  et  P.  Marioni  el  sur  la  différenciation 
précoce  de  leurs  œufs.  —  H.  admet,  comme  Romieu,  que  les  cellules  à  ré- 
serves (éléocytes)  proviennent  des  lymphocytes  et  qu'elles  servent  princi- 
palement à  nourrir  les  produits  sexuels.  Il  constate  que  le  développement 
des  œufs  demande  plus  d'une  année  et  qu'il  précède  de  beaucoup  la  méta- 
morphose externe.  Un  animal  peut  donc  être  porteur  d'éléments  sexuels 
sans,  pour  cela,  être  adulte.  L'ignorance  de  ce  fait  a  pu  amener  certains 
auteurs  à  décrire  des  stades  post-larvaires  comme  espèces  nouvelles.  —  h. 
de  La  Vaulx. 


La  métamorphose 

Hirschler  (Jan).  —  Abréviation,  par  action  de  l'iode,  de  la  période  larvaire 
chez  les  Battaciens.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXV,  1006,   1921.)  [273 


Hirschler  (Jan).  —  Abréviation,  par  action  de  l'iode,  de  la  période  lar- 
vairechez  les  Batraciens.  —  L'iode  a  pour  effet  de  provoquer  la  métamor- 
phose chez  l'Axolotl;  il  abrège  la  période  larvaire  chez  les  têtards  de 
grenouille.  L'implantation  intracoelomique  de  celloïdine  chez  ces  têtards 
détermine  une  involution  faible,  mais  nette  de  la  nageoire;  on  en  peut 
inférer  qu'il  sera  peut-être  possible  de  remplacer  l'iode  par  d'autres  facteurs 
agissant  sur  la  métamorphose.  —  H.  Cardot. 


274  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


La  corrélation 


Larson  (John  A.).  —  Further  évidence  on  the  functionnal  corrélation  of 
the  hypophysis  and  the  thyroid.  (American  Journal  of  Physiolocy,  LUI, 
80-100,  5  tableaux,  1920.)  [274 

Moreau  (F.  et  Mme).  —  Recherches  sur  le  Houblon  {Rapport  présenté  à  la 
commission,  du  Houblon  de  l'office  agricole  régional  de  l l'Est,  sur  les  travaux 
effectues  pendant  l'année  J[)2J.)(41  pu.,  Lons-le-Saunier,  Declume,  1922.) 

[274 

Sinnott  (Edmund  W.).  —  The  relation  betiveen  body  size  and  organ  size  in 
plants.  (Amer.  Natur.,  LY,  385-403,  1921.)  [274 


Larson  (J.  A.).  —  Nouvelles  preuves  de  la  corrélation  fonctionnelle  de 
l'hypophyse  et  de  la  glande  thyroïde.  —  L'administration  du  lobe  antérieur 
d'hypophyse  aux  rats  thyroïdectomisés  tend  à  prolonger  leur  vie  et  accélérer 
leur  croissance  ;  l'hypophyse  active  également  nettement  la  croissance  des 
rats  normaux;  elle  semble  avoir  une  influence  plus  considérable  sur  la 
croissance  des  mâles  que  sur  celle  des  femelles.  —  Paul  Boyer. 

Sinnott  (Edmund  W.).  —  La  relation  entre  la  dimension  du  corps  et  la 
dimension  de  l'organe  chez  les  plantes.  —  Chez  les  animaux  supérieurs,  il  y 
a  nécessairement  une  corrélation  étroite  entre  la  taille  d'un  organe  donné 
et  la  taille  de  l'organisme  dont  il  fait  partie  ;  un  grand  individu  a  des  struc- 
tures corporelles  proportionnellement  grandes,  et  vice  versa.  Chez  les  plantes, 
cela  n'est  pas  du  tout  évident;  il  n'y  a  pas  de  différences  dimensionnelles 
entre  les  fruits  et  les  feuilles  de  petits  arbres  et  de  grands  arbres  ;  les  rensei- 
gnements sont  contradictoires  en  ce  qui  concerne  les  plantes  herbacées.  S. 
détermine  chez  des  Haricots  les  coefficients  de  corrélation  entre  la  taille  de 
la  plante,  mesurée  par  le  poids  sec,  et  la  taille  de  la  feuille,  du  pied  et  du 
grain  :  une  corrélation  positive,  mais  petite,  est  trouvée  dans  chaque  cas. 
Un-examen  de  la  courbe  des  moyennes  pour  la  dimension  des  organes  de  la 
plante  montre  que  dans  chaque  cas  la  courbe  monte  d'abord  rapidement  et 
ensuite  s'aplatit,  c'est-à-dire  qu'il  y  a  accroissement  de  la  taille  des  organes 
quand  la  plante  augmente  de  dimensions,  mais  seulement  chez  les  petites 
plantes;  plus  tard,  à  partir  d'une  certaine  taille,  tout  agrandissement  de  la 
plante  n'est  pas  suivi  d'un  agrandissement  des  organes.  Il  est  très  probable 
que  la  dimension  d'un  organe  est  conditionnée  par  la  dimension  du  point 
végétatif  axial  qui  lui  donne  naissance;  Y  Acer  saccharum  offre  un  bon  maté- 
riel pour  vérifier  cette  hypothèse.  —  L.  Cuénût. 

Moreau  (F.  et  Mme  F.).  —  Recherches  sur  le  Houblon.  —  Retenons  de 
ces  recherches  entreprises  en  vue  de  travaux  de  sélection  et  d'amélioration 
du  Houblon,  les  faits  suivants  offrant  un  intérêt  biologique  général.  Une 
corrélation  étroite  parait  exister  entre  la  valeur  d'un  Houblon,  appréciée 
par  l'odorat,  et  des  caractères  morphologiques  des  cônes,  mesurables,  tra- 
duisibles  par  des  chiffres  et  par  des  courbes  :  une  étude  de  biométrie 
étendue  appliquée  aux  Houblons  d'Alsace  et  de  Lorraine  appuie  cette  cor- 


LA  MORT.  275 

relation.  —  Les  auteurs  fournissent  des  données  précises  sur  l'action  de 
la  fécondation  sur  le  développement  des  cônes  du  Houblon  :  une  fécon- 
dation générale  du  cône  en  accroît  les  proportions,  active  la  croissance  de 
ses  différentes  parties;  le  rendement  s'en  trouve  accru,  non  sans  dommage 
pour  la  qualité  ;  la  fécondation  d'une  seule  fleur  par  cône  permet  l'analyse 
du  phénomène  :  le  rayon  d'action  de  la  fécondation  d'une  fleur  unique 
atteint  quelques  millimètres.  —  Enfin,  les  auteurs  résument  les  résultats 
de  leurs  recherches  cytologiques  sur  les  phénomènes  sécrétoires  dans  les 
glandes  à  lupuline;  ils  étudient  en  particulier  l'origine  des  essences  et  ré- 
sines :  contrairement  aux  vues  de  Tschirch,  les  essences  et  résines  ne  sont 
pas  formées  dans  une  couche  résinogène  de  la  membrane;  contrairement  à 
celles  de  Politis,  elles  ne  proviennent  pas  de  la  transformation  du  tannin 
et  ne  sont  pas  élaborées  par  des  mitochondries  ;  elles  naissent  dans  le  proto- 
plasme, leur  apparition  paraît  en  rapport  avec  la  disparition  des  lipoïdes 
mitochondriaux,  absents  dans  les  glandes  âgées  ;  les  mitochondries  appa- 
raissent non  comme  des  organites  durables,  aux  fonctions  élaboratrices,  mais 
comme  un  état  hguré  de  substances  transitoires.  —  F.  Moreau. 


La  mort 

Pearl  (Raymond)  and  Parker  (Sylvia  Louise1.  --  Expérimental  stùdies 
on  the  durât  ion  oflife.  I.  Introductory  discussion  of  Ihe  duration  oflife  in 
Drosophila.  (Amer.  Natur.,  LV,  481-511,  1921.)  [276 

Ruzicka  (Vlad.i.  —  Ucber  Prutoplasmahysteresis  und  eine  Méthode  zur 
direkten  Bestimmung  derselben.  (Pflùger's  Arch.,  CXCIY,  135-148,  1  pi., 
1922.)  [275 

Sumner  (F.  B.).  —  Longevity  in  Peromyscus.  (Journ.  of  Mammalogy,  III, 
79-81,  1922.)  [276 


Rûzièka  (Vlad).  —  Sur  /,' hystérésis  du  protoplasme  et  sur  une  méthode 
permettant  de  le  déterminer  directement.  —  Les  conceptions  développées  par 
l'auteur  se  rapprochent  de  celles  de  divers  autres  auteurs,  notamment  de 
certaines  des  conceptions  d'AuGUTE  Lumière  ;  le  présent  mémoire  constitue 
une  tentative  intéressante,  bien  qu'assez  fragmentaire,  pour  mettre  en  évi- 
dence les  modifications  systématiques  de  solubilité  que  présente  le  proto- 
plasme en  fonction  de  l'âge.  Pour  l'auteur,  il  s'agit  de  phénomènes  d'ag- 
glomération, de  condensation  progressive  qui  se  produisent  au  cours  de 
l'évolution  ontogénique  ;  faisant  un  rapprochement  avec  les  phénomènes 
connus  de  vieillissement  des  colloïdes,  il  a  appelé  cette  évolution  l'hysté- 
résis du  protoplasme  et  processus  d'hystérésis  tous  les  phénomènes  vitaux 
qui  sont  en  rapport  de  causalité  avec  le  premier;  il  leur  attribue  la  plus 
grande  importance  pour  le  métabolisme  morphologique  de  la  substance 
vivante.  Ayant  rappelé  qu'il  y  a  entre  les  colloïdes  des  jeunes  et  des  vieilles 
cellules  des  différences  au  point  de  vue  du  pouvoir  de  floculation,  et  toujours 
dans  le  sens  d'une  augmentation  de  la  floculation  chez  les  cellules  âgées, 
dont  les  colloïdes  sont  plus  près  du  point  iso-électrique,  il  indique  quelles 
sont  les  principales  méthodes  qui  peuvent  servir  à  apprécier  le  degré  de 


276  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

condensation  des  colloïdes  cellulaires,  à  l'aide  de  plusieurs  exemples.  En 
comparant  le  pouvoir  de  floculation  du  sérum  de  la  mère  et  de  l'enfant,  de 
la  vache  et  du  veau,  de  l'extrait  d'oeuf  de  grenouille  et  de  celui  de  la  gre- 
nouille adulte,  de  l'extrait  de  plante  jeune  et  de  plante  âgée,  on  constate 
dans  tous  les  cas  que  la  substance  vivante  passe  avec  l'âge  d'un  état  plus 
dispersé  à  un  état  moins  dispersé,  subissant  une  condensation.  Pour  R.  le 
métabolisme  ne  serait  pas  un  processus  réversible;  il  apparaîtrait  au  con-< 
traire  une  inévitable  tendance  à  aboutir  à  un  état  de  repos.  —  H.  Cardot. 

Pearl  (Raymond)  et  Parker  (Sylvia  Louise).  —  Eludes. expérimentales 
sur  la  durée  de  la  rie.  —  Les  auteurs  ont  étudié  différentes  lignées  de  Dro- 
sophila  melanogasler,  mais  seulement  durant  la  période  imaginale  ;  les  lois 
statistiques  de  la  mortalité  sont  fondamentalement  semblables  à  celles  qui 
sont  connues  pour  l'Homme,  un  jour  de  la  Mouche  correspondant  grosso 
modo  à  une  année  de  l'Homme;  il  y  a  une  différence  bien  nette  entre  les 
groupes  de  Drosophiles  à  ailes  courtes  et  ceux  à  ailes  longues,  ces  dernières 
ayant  une  probabilité  de  vie  deux  ou  trois  fois  plus  grande  que  les  pre- 
mières ;  les  Drosophiles  vivant  exactement  dans  les  mômes  conditions,  il  est 
évident  que  cette  différence  est  d'ordre  héréditaire  et  ne  tient  pas  au  milieu; 
ces  Mouches  meurent  toutes  de  mort  naturelle,  le  nombre  des  morts  par 
accident  étant  négligeable.  —  L.  Cuénot. 

Sumner  (F.  B.  .  —  Longévité  de  Peromyscus,  —  On  sait  que  la  Souris 
domestique  peut  vivre  deux  ou  trois  ans  et  meurt  alors  de  vieillesse  ;  le  Rat 
blanc  est  très  vieux  à  l'âge  de  trois  ans,  et  sa  femelle  devient  stérile  à  un  an 
etdemi.  Peromyscus  maniculalus  gambeli  (Californie),  élevé  en  cage,  devient 
sénile  et  meurt  à  un  âge  variable,  trois  ans  au  minimum,  cinq  ans  huit 
mois  au  maximum  ;  à  l'état  de  nature,  ces  vieilles  Souris,  très  sensibles  au 
froid,  n'auraient  certainement  pas  atteint  un  âge  aussi  avancé;  des  Pero- 
m-jscus,  âgés  de  trois  ans,  ont  encore  eu  des  petits.  —  L.  Cuénot. 


Morphologie  générale 

Feuerborn  (H.  à.).  —  Bas  Labialsegment,  die  Gliedcriing  des  Thorax  und 
die  Stigmenverteilung  der  Insekten  in  neuer  Beleuchtung.  (Zool.  Anz..  L1V, 
49-73  et  97-Hi;  14  %.,  1922.)  [277 

Heidenhain  (Martin).  —  Ueber  die  teilungsfàhigen  Driiseheinheilen  ôder 
Adenomeren  sowie  ûber  die  Grundbegriffe  der  morphologischen  Systemlehrè. 

(Àrch.  f.  Eutw-Mech.,  XLIX,  1  u.  2  Heft,  1-179,  192L)  [Les  données  essen- 
tielles de  ce  travail,  déjà  publiées  dans  1'  «  Anatomischer  Anzeiger  »,  ont 
fait  l'objet  d'une  analyse.  (Voir  Année  biologique,  1920-21,  fasc.  1,  p.  57.) 

Herouard  (E.).  —  Rétablissement  de  l'équilibre  de  corrélation  par  lacération 
chez  le  Scyphistome.  (Bull.  soc.  Zool.  Fr.,  XLVI,  68-72,  1921.)  [277 

Kofoid  (C.  A.)  and  Swezy  (O.).  —  Milosis  and  fission  in  the  active  and 
encysted  phases  of  Giardia  enterica  (Grassi)  ofman,  with  a  discussion  of 
the  method  oforigin  of  bilatéral  symmetrg  in  the  poUjmestigale  flagellâtes. 


MORPHOLOGIE  GENERALE.  277 

(Univ.  of  California  pubi.  in  Zool.,   XX,   190-234,  pi.  23-20,  mars  1922.) 

[278 

Lewis  (Warren  H.).  —  7s  meêenchymea  syncylium?  (Ànat.  Record,  XXIII, 
\"  2,  6  pp.,  4  fig.,  20  febr.  1922.)   '  [277 


Feuerborn  (H.  J.).  —  Vues  nouvelles  sur  le  segment  labial,  la  segmentation 
du  thorax  et  ta  répartition,  des  stigmates  chez  les  Insectes.  —  Après  avoir 
passé  en  revue  les  différents  groupes  d'Insectes,  l'auteur  conclut  que  la 
paire  de  stigmates  antérieure  appartient  à  un  segment  particulier  («  Schalt- 
segment  »),  qui  n'est  pas  ce  que  l'on  a  appelé  jusqu'à  présent  le  mésothorax 
et  qui,  par  ses  parties  tergales  et  pleurales,  doit  être  considéré  comme  ayant 
la  même  valeur  que  les  autres  segments  thoraciques  ;  chez  certains  groupes 
il  est  en  relation  intime  avec  le  prothorax  (protérozygie)  tandis,  que  chez 
d'autres  il  s'est  soudé  secondairement  avec  le  segment  suivant  (deutéro- 
zygie).  F.  envisage  ensuite  les  rapports  du  segment  labial  avec  la  tête  et  le 
prothorax,  et  est  conduit  à  nier  la  présence  du  «  microthorax  »  (Verhceff). 
Le  tergite  abdominal  antérieur  n'est  jamais  absent,  comme  Je  prétend 
Berlese  ;  la  deuxième  paire  de  stigmates  appartiendrait  au  premier  segment 
abdominal.  —  P.  Remy. 

Hérouard  (EL).  —  Rétablissement  de  l'équilibre  de  corrélation  par  la- 
cération chez  le  scgphistome.  —  L'auteur  distingue  dans  un  scyphistome 
deux  parties  :  la  souche,  correspondant  au  disque  pédieux  des  Actinies  et 
des  autres  polypes,  et  l'éphyrulum,  qui  donne  naissance  aux  éphyres.  La 
limite  entre  ces  deux  régions  est  le  plan  transversal  où  cessent  les  cloisons 
gastriques.  La  surface  de  fixation  du  scyphistome  ne  correspond  qu'à  une 
petite  partie  du  disque  pédieux  des  autres  polypes.  Les  stolons  prennent 
toujours  naissance  en  des  points  comparables,  à  la  limite  entre  les  deux 
régions  :  c'est  pourquoi  les  stolons  des  scyphistomes  ne  rampent  pas  sur  le 
sol,  mais  se  développent  librement,  à  quelque  distance  du  substratum,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  aient  atteint  leur  allongement  définitif.  A  l'époque  de  la  stro- 
bilisation,  si  le  polype  n'est  pas  en  état  de  fournir  l'énergie  nécessaire  à  ce 
travail,  une  désharmonie  se  manifeste  entre  les  deux  parties  :  la  souche 
s'allonge  de  façon  excessive.  Alors  un  court  stolon  naît  au  point  normal  et 
se  fixe  au  sol;  puis  un  étranglement  se  produit  au-dessous  de  la  région  des 
stolons  et  détache  la  majeure  partie  de  la  souche.  Il  ne  s'agit  pas  d'une 
élimination  de  déchets  destinée  à  rajeunir  l'animal,  car  la  partie  détachée 
de  la  souche,  au  lieu  de  se  détruire,  régénère,  au  bout  de  quelques  mois,  un 
nouveau  polype.  Mais  «  chacune  des  deux  portions  du  polype  ayant  ses 
fonctions  propres,  leur  rapport  d'actions  réciproques  doit  avoir  une  valeur 
qui  ne  peut  varier  qu'entre  des  limites  déterminées.  Or,  dans  ces  êtres  à 
organisation  simple,  ce  rapport  est  sensiblement  le  même  que  celui  des 
volumes  de  substance  ».  La  lacération  intervenue  est  donc  un  processus 
«  destiné  à  rétablir  les  corrélations  normales  ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 
rétablir  le  rapport  voulu  entre  le  volume  de  la  souche  nouvelle  et  le  volume 
de  l'éphyrulum  ».  —  A.  Robert. 

Lewis  ("Warren  H.).  —  Le  mésenchgme  est-il  un  syncytium?  —  Depuis 
M.  Schultze  on  le  considère  comme  tel.  Mais  il  n'y  a  dans  la  bibliographie 
aucune  preuve  de  l'existence  d'anastomoses  véritables  entre  les  cellules  mé- 

L'ANiNÉE    lilOLOCIQUE.  19 


278  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

senchymateuses  soit  de  l'embryon  soit  de  l'adulte.  L'étude  de  matériel  fixé  est 
d'ailleurs  incapable  de  trancher  la  question.  L'auteur  a  examiné  à  cet  effet 
•des  cultures  de  tissu  fous-cutané  d'embryons  de  Poulet.  Elles  ont  montré 
que  du  transplant  se  détachent  des  cellules  qui  émigrent  et  forment  bientôt 
par  les  prolongements  qu'elles  émettent  un  réseau  semblable  à  celui  du 
mésenchyine  originel.  Elles  peuvent  rétracter  leur  prolongements,  en  pousser 
de  nouveaux,  s'arrondir  et  devenir  libres,  surtout  si,  à  l'exemple  de  Hogue 
(1919)  et  de  Mrs  Lewis  (1920),  on  rend  le  milieu  hypertonique.  L.  conclut  que 
le  mésenchyme  n'est  pas  un  vrai  syncytium,  mais  seulement  [?]  un  «  réticu- 
lum  adhérent  ».  — -A.  Prenant. 

Kofoid  (C.  A.)  et  Swezy  (O.).  —  Mitose  et  scission  chez  Giardia  enterica 
à  l'état  végétatif  et  enkysté.  Discussion  de  l'origine  de  la  symétrie  bilatérale 
chez  les  Polymasiiginës.  —  A  signaler  comme  particularités  de  la  multipli- 
cation de  Giardia  enterica  l'existence  de  4  chromosomes,  le  dédoublement 
de  l'appareil  parabasal,  des  axostyles  et  des  fibres  péristomiennes.  Dans  le 
kyste  les  flagelles  sont  résorbés,  le  cytostome  s'efface,  ainsi  que  les  fibres 
péristomiennes.  Il  n'y  a  pas  de  scission  dans  le  kyste  et  les  noyaux  peuvent 
s'y  multiplier  jusqu'au  nombre  de  16,  correspondant  à  8  zoïdes  qui  conser- 
vent leur  individualité.  L'enkystement  n'est  le  prélude,  ni  d'une  conju- 
gaison, ni  d'une  autogamie.  Il  n'y  a  pas  de  stade  Octomitus  dans  le  cycle 
évolutif  (contra  Hartmann).  L'auteur  revient  sur  l'interprétation  qu'il  a  déjà 
donnée  de  la  symétrie  bilatérale  itérative  de  Giardia,  dans  un  mémoire 
antérieur.  «  La  symétrie  bilatérale  est  réalisée  ici  par  la  formation  et  l'union 
permanente  de  deux  unités  structurales  de  symétries  opposées,  dextre  et 
sénestre,  dont  les  relations  stéréométriques  rappellent  celles  du  dextrose  et 
du  lévulose.  »  La  réversion  d'un  des  individus  doit  avoir  pour  origine  celle  du 
noyau  après  la  mitose.  Giardia  enle'rica,  parasite  humain,  est  morphologi- 
quement distinct  des  Giardia  des  rongeurs,  comme  le  montrent  les  essais 
négatifs  d'infection  croisée.  — E.  Chatton. 


Physiologie  générale;  biochimie;  biophysique 

Abderhalden  (Emil)  und  Schiffmann  (Olga).  —  Weitere  Untersuchungen 
iïber  die  von  einzelnen  Organen  hervorgebrachten  Substanzen  mit  spezift- 
scher  Wirkung.  VII.  Chemotaklische  \  ersuehe  an  Paramaecien  und  Unter- 
suchungen  i'iber  die  Geschunndigkeit  ihrer  Teilung  unler  dem  Einfluss 
von  Optonen  aus  verschiedenen  Organen.  (Pfltiger's  Arch.,CXCIV,  206-217, 
4  fig.,  1922.)  [308 

Adolph  (Edward  F.).  —  The  régulation  of  the  irriter  content  of  [he  human 
organism.  (Journal .of  Physiology,  LV,N03  1  et  2,  114-32,  9  fig.,  1921.)  [285 

Adrian  (E.  D.)  and  Owen  (D.  R.).  —  The  electric  response  ofdenervate cl  mus- 
cle. (Journal  of  Physiology,  LV,  Nos  5 et  6,  32G-31,  3  fig.,  1  tableau,  1921 .)  [296 

Andrus  (E.  Cowles)  et  Carter  (Edward  P.).  —  Influence  de  la  concen- 
tralion  ionique  des  liquides  de  perfusion  sur  le  cœur  des  animaux  à  sang 
froid.  I .  Sur  le  mécanisme  normal.  II.  Sur  les  arythmies.  (American  Journ., 
LIX,  227-239,  1922.)  [304 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  279 

Anrep  (G.  V.)  and  Drummond  (J.  C).  —  Note  on  the  supposée  idenlity  of 
the  water  soluble  vitamin  B  and  secretin.  (Journal  of  Physiology,  LIV,  X,s  5 
et  6,  349-352,  1921.)  [287 

Baldwin  (Francis  Marsh).  —  Fatigue  in  frog  muscle  ivhen  immersed  in 
varions  concentrations  of  lipoid-solvents ;  especially  the  higher  alcohols. 
(American  Journal  of  Physiology,  LVI,  N°  1,  127-139,  1  tableau,  1  planche, 
1921.)  [307 

Benedick  (Fr.  G.),  Fox  (Ed.  L.)  and  Baker  (M.  L.).  —  The  surface  tempé- 
rature of  the  éléphant,  rhinocéros  und  hippopotamus.  (American  Journal  of 
Physiology,  LVI,  N°  3,  464-474,  6  Bg-,  1921.)  [298 

Bethe  (Albrecht).  Fraenkel  (Martha)  and  "Wilmers  (Josef.i.  — Dieçhe- 
mische  Contracter  des  narkotisierten  Muskels  im  Vergleich  zu  der  îles  nor- 
males (Pfliiger's  Arch.,  CXCIV,  45-76,  12  fig.,  1922.)  [295 

Black  (E.  M.),  Hupper  (Marjorie)  and  Rogers  (John).  -  -  The  effects  of 
adrenal  feeding  upon  the  iodin  content  of  the  thyroid  gland.  (American 
Journal  of  Physiology,  LIX,  222-226,  1  tableau,  1922.)  [293 

Bleibtreu  (Max).  —  Zur  Gèwinnungdes  Gerinnungsfermentes  aus Blutserum. 

(Pflùger's  Archiv,  CXC1Y,  318-322,  1922).  [Un  procédé  antérieurement 
décrit  pour  obtenir  une  préparation  stable  renfermant  le  ferment  coagu- 
lant, du  sérum,  comportait  l'emploi  d'alcool  et  était  d'autre  part  basé  sur 
le  fait  cpie  la  thrombine  est  absorbée  par  la  caséine.  L'auteur  s'est  attaché 
à  réduire  la  proportion  d'alcool  contenue  dans  la  préparation.  —  H.  Cardot 

â)  Boeck  (W.  C).  —  The  thermal -deatlt  point  of  the  human  intestinal  pro- 
tozqàn  çysts.  (The  American  Journ.  of  Hyg.,  I,  365-387,  juillet  1921.)  [303 

b) On  the  longevity  of  human  intestinal  protozoan  cysts.  (The  Ameri- 
can Journ.  of  Hyg.,  I,  527-540,  novembre  1921.)  [304 

Burge  (W.  E.)  and  Leiehsenring  J.  M.).  —  An  explanation  for  the  increase 
in  oxydation  brought  aboutby  muscularwork.  (American  Journal  of  Physio- 
logy,'LIX,  290-93,  2  fig.,  1922.)  [295 

Burnett  (Théo  C).  —  Furlher  experiments  on  the  activation  of  muscle  cala- 
lase  by  liver.  (American  Journal  of  Physiology,  LVI,  N°s  1,  16-21,  2  ta- 
bleaux, 1921.)  [294 

Burridge  (W.).  —  Effects  on  the  frog' s  heart  of  varying  the  alkalinity  and 
calcium  content  of  the  perfusing  fluid.  'Journal  of  Physiology,  LV,  X0s  1  et 
2,  111-113,  2  fig.,  1921.)  [304 

Cameron  (A.  T.)  and  Garmichael  (J.).  —  The  comparative  effects  of  para- 
thyroid  and  thyroid  feeding  on  growth  and  organ-hypertrophy  in  the.  irhile 
rats.  (  American  Journal  of  Physiology,  LVIII,N°1,  l-6,4tableaux,  1921.)  [292 

Cameron  (A.  T.)  and  Sedziak  (F.  A.).  —  The  effect  of  thyroid  feeding  on 
growth  and  iirgan-hupertrophy  in  adult  white  ratx.  (American  Journal  of 
Physiology,  LVIII,  N°  1,  7-13,  3  tableaux,  1921.)  [292 

Cannon  (W.  B.)  and  Smith  (P.  E.).  —  Studies  on  the  conditions  of  activity 
in  endocrine  glands.  IX.  Furlher  évidence  ofnervous  control  of  thyroid  sécré- 
tion. (American  Journal  of  Physiology,  L.\,  N°  3,  476-95,  10  fig.,  1  tableau, 
1922.)  [291 

Gollip  (J.  B.).  —  Reversai  of  depressor  action  of  small  doses  of  adrénalin. 
(American  Journal  of  Physiology,  LV,  N°  3,  450-454,  1  fig.,  1921.)         [308 


280  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Cowgill  (George  R.)  and  Mendel  (Lafayette  B.).  —  Studies  in  the  Phy- 
siology ofvitamins.  Yitamin  B .  and  thesécretory  fonction  of  glands.  (Ameri- 
can journal  of  Physiology,  LVIII,  N°  1,  131-151,  1921.)  [287 

Crile  (George  W.),  Hosmer  (Helen  R.)  and  Rowland  (Amy  F.).  —  The- 
electrical  conductivity  of  animal  tissues  under  normal  and  pathological  con- 
ditions. (American  Journal  of  Physiology,  LX,  N°  1,  59-1U3,  136  tableaux, 
3  fig.,  1922.)  [301 

Daly  (I.  deBurgh)  and  Clark  (A.  J.).  —  The  action  ofions  upon  the  frog's 
heart.  (Journal  of  Physiology,  L1V,  N"s  5  et  6,  367-383,  3  tableaux,  6  fig., 
1921.)  [305 

Danielopolu  (D.),  Radovici  (A.)  et  Carniol  (A.).  —  Sur  un  phénomène 
d'automatisme  des  muscles  volontaires  chez  l'homme.  (Soc.  méd.  hôpitaux 
Bucarest,  sept.   1921.)  [294 

Davis  (L.  H.)  and  Ross  (Ellison  L.)-. —  The  source  ofdiastases  of  the  Blood 
(American  Journal  of  Physiology,  LVI,  N°  1,  22-28,  4  tableaux,  1921.)  [289 

Dixon  ("W.  E.)  and  Ransom  (Fred).  —  The  immédiate  action  of  volatile 
substances.  (Journal  of  Physiology,  LIV,  Nos  5  et  0,  384-391,  10  fig.,  1921.) 

[308 

Downs  (Ardrey  W.)  and   Eddy  (Nathan  B.).  —  Secretin  :  Its  effect  in 

anémia,  with  a  note  on  the  supposed  similarity  bctween  secretin  and  vita- 

min  B.  (American  Journal  of  Physiology,  LVIII,  N°  2,  296-300.  2  fig.,  4921.) 

[287 

Duval  (Marcel)  et  Portier  (Paul).  —    Limite  de  résistance  au  froid  des 

chenilles  de  Cossus  cossus.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  2,  J922.)  [302 

Freedlander  (S.  O.)  et  Lenhart  (Ç.1  H.).  —  Observations  cliniques  sur  la 
circulation  capillaire.  (Arch.  of  intern.  Med.,  XXIX,  N°  1,  Près.  Medic, 
420,  mai  1922.) 

[La  capillaroscopie  permet  parfois  de  différencier  les  caractères 
que  certains  états  morbides  donnent  au  pouls  capillaire.  —  J.  Philippe 

Galigher  (A.  E.).  —  On  the  action  of  certain  substances  on  oxygcn  consump- 
tion  :  The  action  of  Potassium  Cyanide  in  relation  to  respiralory  rate.  (Ame- 
rican Journal  of  Physiology,  LVIII,  N°  2,  301-307,  3  tableaux,   1921.)     [306 

Gesell  (Robert).  —  Furtlier  observations  ou  the  relation  of  initial  length 
and  initial  tension  of  auricu/ar/lber  on  myo-and  cardio-dynamics.  (Ame- 
ricanJournal  of  Physiology,  LUI,  N°  3, 377-389,  5  fig.,  3  tableaux,  1920.)     [2915 

Gulick  (Addison).  —  .4  study  of  weight  régulation  in  the  adult  human 
bodi/  durùv/  over -nutrition.  (American  Journal  of  Physiology,  LX,  N°  2, 
371-394,5  tableaux,  1922.)  [288 

a)  Hammet  (Frederick  S.)  —  Observations  on  the  relation  between  emo- 
tional  and  melabolic  slability.  (American  Journal  of  Physiology,  LUI,  N°  2, 
307-311,  1  tableau,  1920.)  [289 

h) Studies  of  the  thyroid  apparalus  :  The  slability  of  the  nervous  system 

as  a  factor  in  the  résistance  of  the  albino  rat  to  the  loss  of  the  Paralhyroid 
sécrétion.  (Ibid.,  LVI,  N°  1,  196-204,  1921.)  [291 

d Studies  of  the  thyroid  apparalus.    The  action  of  thyroxin  on  the 

isolated  intestinal  serment.  (Ibid.,  LVI,  N°  3,  386-381»,  2  fig.,  1921.)    [30S 

d)  -  -  —  The  rôle  of  the  change  in  hydrogen-ion  concentration  in  the  motor 
activities  of  the  small  intestine.  (Ibid.,  LX.  N°  1,  52-58,  1  fig.,  1922.)    [305 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  281 

Hammett  (F.  S.)  and  Nowrey  (J.  E.).  —  The  rôle  0/  Ihe  sodium  and  the 
carbonate  ions  and  of  the  change  in  the  sodium-calcium  ratio  in  the  con- 
traction of the  isolated  duodenal  segment  of  the  albino-rat.  (American  Jour- 
nal of  Physiology,  LX,  N°  1,  48-51,  1  fig.,  1922.)  [305 

Hammett  (F.  S.)  and  Tokuda  (K.).  —  Studies  of  the  thyroid  apparatus  : 
The  changes  in  the  amount  of  intesline-contracting  substances  of  the 
thyroid  of  the  albino-rat  according  to  âge.  ïAmerican  Journal  of  Physio- 
logy, LVI,  N°  3,  380-385,  1  tableau,  1  fig.',  1921.)  [292 

Hartman  (F.  A.),  Waite  (R.  H.)  and  Powell(E.  F.).  —  The  relation  of  the 
adrenals  to  fatigue.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LX,  N°  2,  255- 
269,  1  tableau/ 1922.)  [293 

Houssay  (D.  H.)  et  Mazzocco  (P.).  —  Composition  de  l'urine  et  du  sang  de 
chiens  privés  d'hypophyse.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  409,  1921.)  [Sauf 
en  ce  qui  concerne  le  Ca  du  sang  (peut-être  un  peu  faible),  les  chiens  privés 
d'hypophyse  ont  une  urine  et  un  sang  de  composition  normale.  —  E.  Aubel 

Houssay  (B.  A.),  Otero  (M.  J.),  Negreti  (J.)  et  Mazzocco  (P.).  — 
Action  des  venins  coagulants  des  serpents  sur  le  sang.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVI,  411,  1921.)  .  [309 

Hurthle  (K.)  und  Wachholder  (K.). —  Ueber  die Struktur  der Herzmuskel- 
fasern.  (Pfliiger's  Archiv,  GXCIV,  333-336,  5  fig.,  1922.)  [295 

Hyman  (Libbie  H.).  —  A  further  study  of  oxygen  consumption  during 
starvation.  (American  Journal  of  Physiology,  LUI,  N°  3,  399-420,  7  tableaux, 
2  fig.,  1920.)  [286 

Jarisch  (Adolf).  —  Beitràge  zur  Pharmakologie  der  Lipoide.  11.  Seife  und 
Sérum.  , Pfliiger's  Arch.,  CXCIV,  337-351,  3  fig.,  1922.)  [284 

a)  Irwin  (Marian).  —  Sensory  stimulation  by  saturated  monohydric  alco- 
hols. (American  Journal  of  Physiology,  LX,  N°  1,  151-154,  2  fig.,  1  tableau, 
mars   1922.)  [307 

b)  —  —  Sensory  stimulation  by  unsaturated  alcohols,  polyhydric  alcohols 
and  chlorhydrins.  (Ibid.,  N°  2,  270-273,  2  fig.,  1  tableau,  avril  1922.)    [307 

c) Successive  stimulation   by  alcohols.   (Ibid.,  N°  2,   274-276,  3  fig., 

avril    1922.)  [307 

a)  Kanda  (Sakyo).  —  Physico-chemical  studies  on  bioluminescence  :  the 
production  of  light  bg  Luciola  vilticollis  is  an  oxydation.  (American 
Journal  of  Physiology,  LUI,  N°  1,  137-149,  3  fig.,  3  tableaux,  1920.)     [299 

b  —  —  The  Phgsical  and  Chemical  nature  of  the  luciferase  of  Cgpridina 
migendorfii.  (Ibid.,  LV,  N°  1,  1-12,  1921.)  [299 

Kambe  (Hisanobu)  and  Komiya  (Etsuzo).  —  The  transfusion  experi- 
ment  withred  blood  corpuscles.  (American  Journal  of  Physiology,  LUI,  N"  1, 
1-13,  10  fig.,  1920.)  [290 

Kudô  (Tokuyasu).  —  Yerànderung  der  Melaniiimenge  beim  Farbwechselder 
Fische  Esox,  Carassius,  Phoxinus,Gobius,  Xemachilus  (Anzeiger  d.Akad. 
d.  Wissensch.  in  Wien,  Nu  14,  1921.)  [301 

Kufferath  (H.).  —  Interprétation  stérëogrammatique  de  la  courbe  de  sporu- 
lation des  levures,  décrite  par  Hansen.  Son  application  aux  phénomènes 
physiologiques  et  biologiques.  (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VII,  332- 
356,4  fig.,  1921.)  [303 

Leplat  (Georges).  —  Mensuration  de' la  pression  sanguine  dans  les  artères 


282  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  l'iris.  Ses  modifications  sous  l'influence  de  quelques  substances  toxiques. 
(Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI, 561-565,  1920.)  [289 

Lipschiitz  (Alexander)  et  Audova  (Alexander).  —  The  comparative 
atrophy  ofthe  skeletal  muscle  after  cutting  the  nerve  and  after  culting  the 

tendon.  (The  Journal  of  Physiology,  LV,  N0s  3   et  4,  300-304,  2  tableaux, 
1  fig.j  [296 

Marinesco  (G.)  et  Paulian  (D.).  —  L'alcool  dans  le  liquide  céphalo-rachi- 
dien. (Soc.  méd.  hôpitaux  Bucarest,  12  mai  1920.  )  [307 

Martini  (E.).  —  Ueber  die  Fibrillensystemc  im  Pharynx  der  Nematoden.  (Zool. 
Anz.,  LIV,  193-198,  1  fig.,  1922.)  "  [Critique 

des  travaux  de  Immink  (1921)  et  Allgén  (1921)    sur    ce  sujet.  —  P.   Remy 

Massart  (Jean).  —  L'action  de  la  lumière  continue  sur  la  structure  des 
feuilles.  (Bull.  Cl.  Se.  Ac.  Roy.  Belg.  [5],  VI,  37-43,  1920.)  [303 

Mast  iS.  O.).  —  Reacl ions  lo  iight  in  the  larvae  of  theascidians,  Amaroucium 
constellalunt  and  Amaroucium  pellucidum,  with  spécial  référence  tophotie 
orientation.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIV,  149-188.   10  fig.,  1921.)  [310 

Mast  (S.  O.)  et  Ibara  (  Y.  ).  —  Effect  of  Ethyl  Alcohol  on  Tadpoles.  (American 
Journal,  LIX,  294-297,  1921.)  [306 

a)  Moore  (L.  M.).  —  Expérimental  studies  on  the  régulation  of  body  tem- 
pérature :  the  maintenance  of  apractically  uniform  température  in  rabbils 
by  the  élimination  ofrandom  movements.  (American  J.  of  Physiology,  LVI, 
N°  2,  361-364,  1  fig.,  1921.)  [297 

b)  —  —  Expérimental  studies  on  the  régulation  of  body  température  :  the 
température  e/fects  of  différent  concentration  of  sodium  chloride  intrave- 
nously  administred.  (Ibid.,  365-369.  1  tableau,  1  fig.)  [297 

Nelson  (Victor  E.),  Lamb  (Alvin  R.)  and  Heller  (V.  G.).  —  The  effects 
of  vitamine  deficiency  onvarious  species  of  animais.  II.  Observations  on  the 
comparative  vitamine  A  requirement  of  rabbits,  rats,  sirine  and  chicken. 
(American   Journal   of  Physiology,  LIX,  333-345,  4  tableaux,  1  fig.,  1921.) 

[288 

a)  Nolf  (P.).  —  De  la  nature  du  complément  hémoli/ tique.  (Bull.  Cl.  Se. 
Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI,  348-353,  1920.)  [290 

b)  —  —  L'action  du  chloroforme  sur  la  coagulation  du  plasma  sanguin  des 
Oiseaux.  (Ibid.,  VII, 71-99,  1921.)  [290 

Obreshkove  (Vasil).  —  The  photic  reactions  of  tadpoles  in  relation  to  the 
Bunsen- Roscoelaw.    (Journ.  Exper.   Zool. \  XXXI V,   235-277,  9  fig.,  1921.) 

[309 

a)  Parker  (G.  H.).  —  The  locomotion  of  the  holothurian  Stichopus  pani- 
mensis  Clark.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  205-208,  1  fig.,  1921.)         [296 

b)  —  —  Thepoiver  of  adhésion  in  the  suckers  ofOctopus  bimaculatus  Verrill. 
(Ibid.,  391-394,  1  fig.)  [296 

Peters  (R.  A.).  —  The substances  needed  for  the  growth  of  a  pure  culture  of 
colpidium  colpoda.  (Journal  of  Physiology,  LV.  N°s  1  et  2,  1-32,  3  tableaux, 
14  fig.,  1921.)  [305 

a)  Prenant  (Marcel).  — Sur  une  technique  de  coloration  des  vaisseaux. 
(Bull.  Soc.  zool.  France,  XLVI,  140-143,  1921.) 

[L'hémoglobine  est  capable,  en  présence  d'eau  oxygénée,  de  fonc- 
tionner comme  péroxydase  et  d'oxyder  la  benzidine  en  matière  colorante 
leue.  P.  applique  ce  procédé  a  la  mise   en  évidence  de  petits  vaisseaux 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  283 

superficiels,  chez  lesanimaux  contenant  de  l'hémoglobine  ou  de  la  chlorocruo 

rine.  L'hémoeyanine  n'agit  pas  avec  une  intensité  suffisante. —  A.  Robert 

b)  —  —  Sur  la  répartition  d'une  péroxydase chez  les  Invertébrés.  (Bull.  Soc- 
zool.  France,  XLVI,  148-151,  1921.)  [Localisation  très  variable  selon  les 
types,  semblant  exclure  l'idée  qu'elle  joue  un  rôle  essentiel  dans  la  res- 
piration des  tissus.  Mais  elle  peut  intervenir  comme  catalyseur  dans 
les  échanges  gazeux  à  la  surface  du  corps,  ce  qu'indiqueraient  son  accu- 
mulation fréquente  dans  les  points  les  plus  aérés,  son  absence  chez  les 
Vers  parasites  et  un  certain  balancement  avec  l'hémoglobine  et  l'hémo- 
eyanine. Ce  serait  un  pigment  non  réalisé,  faute  d'accepteur.  —A.  Robert 

Przibrain  (Hans).  —  Die  Ausfàrbùng  der  Puppenkokone  gewisser  Schmet- 
ter/inr/e  (Eriogaster,  Saturnin)  fine  typische  Dopareakiion.  (Biochem. 
Zeitscbr..  CXXVII,  286-292,  1922.)  [300 

Rees  (Chas.  W.  N.).  —  The  micro-injection  of dParamsecium.  (Univ.  of  Ca- 
lifornia  publ.  in  Zool.,  XX,  235-242,"  avril  1922.)  [La  toxine 

ascaridienne  injectée  dans  des  Paramécies  par  le  cytostome  au  moyen 
d'une  pipette  n'est  pas  plus  active  qu'en  solution  dans  l'eau.  —  E.  Ch.vtton 

Reisinger  (Erich  .  —  llntersuchungen  iiber  Ban  und  Funktion  des  Excre- 
tionsapparates  bei  rhabdocôlén  Turbellarien.  (Zool.  Anz.,  LIV,  200-209, 
3  fig.,  1022.)  [204 

a)  Romieu  (Marc).  —  Sur  1rs  éléocyles  de  Perinereis  cultrifera  (Grube).  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  246,  1021.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  Les  inclusions  cristallines  des  éléocyles  de  Néreis  et  leurs  relations 
avec  la  granulation  éosinophile.  (Ibid.,  307.)  [289 

Santos  [Francisco  O.).  —  Some  plants  sources  of  vitamines  B  and  C.  (Ame- 
rican Journal  of  Physiology,  LIX,  310-33,  23  tableaux,  1922.)  [288 

à)  Schlomovitz  (Benj.  H.).  —  Further  expérimenta  on  the  effects  ofwarming 
and  cooling  the  sino-auricular  node  in  the  mammalian  heart.  Depth  ofanes- 

thesia;  tachycardia ;  flutter ;  sino-auricular  heart  block.  (American  Journal 
of  Physiology,  LV,  N°  3,  462-84,  5  tableaux,  9  fig.,  1921.) 

[S.  présente  une  technique  qui 
permet  d'obtenir  de  la  fibrillation  ventriculaire  par  chauffages  localisés  du 
cœur.  Cette  fibrillation  peut  être  obtenue  d'une  façon  répétée  si  le  cœur 
a  auparavant  reçu  de  la  digitaline,  elle  apparaît  durant  le  stade  toxique 
quand  les  ventricules  battent  d'une  façon  indépendante.   —  Paul  Boyer 

b)  —  —  Expérimental  Production  of  vcntricular  fibrillation  by  localized 
warming  of  cardiac  tissue.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LV,  N"  3, 
485-88,  4  fig.,  1921.)  [302 

Seaman  (Emily  C).  —  The  influence  of  an  àlc&holic  extract  of  the  thyroid 
gland  upon  pohjneuritic  pigeons  and  the  metamorphosis  of  tadpoles. 
(American  Journal  of  Physiology,  LUI,  N°  1,  101-103,  1  planche,  2  tableaux, 
1920.)  [306 

Shearer  (C).  —  Ou  the  amounl  oflieat  liberated  by  Bacillus  coli  wheu  grown 
in  the  présence  of  free  aminoacides.  (Journal  of  Physiology,  LV,  Nos  1  et  2, 
50-60,  3  fig.,  1921.)  [20S 

Smith  (Arthur  H.)  and  Ascham  (Leah).  —  The  relation  of  splenectomy 
to  growlh  and  appetite  in  the  rat.  (American  Journal  of  Physiology,  LX. 
N°  2,  250-254,  1  tableau,  1922.)  [294 


284  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Snyder  (Charles  D.).  —  The  heat  liber aled  by  the  beating  hearl  :  The  oscil- 
laiions  of  température  during  the  cardiac  cycle  on  the  thermoeardiogram 
of  the  Terrapin.  (American  Journal  of  Physiology,  L1X,  254-289, 6 fig.,  4  ta- 
bleaux, 1922.)  [297 

Steenbock(H.),  Nelson  (E.  M.)  and  Hart  (E.  B.).  —  Fatsoluble  vitamine 
The  incidence  of  an  ophthalmic  reaction  in  dogs  fed  a  fatsoluble  vitamine 
déficient  diet.  (Américain  Journal  of  Physiology,  LVIII,  N"  1,  14-19,  3 fig., 
1921.)  [287 

Stewart  (G.  N.)  and  Rogoff  (J.  M.).  —  Post  operalive  depletion  of  the 
epinephrin  store  of  the  adrenals.  (American  Journal  of  Physiology,  LVI, 
N°  1,  220-223,  2  tableaux,  1921.)  [293 

Tashiro  (Shiro).  —  Studieson  alkaligenesisin  tissues.  I.Ammonia production 
in  the  ncrve  fiber  during  excitation.  (American  Journal  of  Physiology,  LX. 
N°  3,  518-42,  6  tableaux,  1  fig.,  1922.)  [284 

a)  Verne  (Jean).  —  Sur  les  différents  faciès  des  métabolismes  pigmentaires 
dans  les  téguments  des  Crustacés  Décapodes.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XVI, 
58-61.)  [301 

b) Un  procédé  de  conservation  des  couleurs  dans  la  carapace  des  Crus- 
tacés Décapodes,  déduit  de  l'étude  histo-chimique  des  pigments.  (Bull.  Soc 
Zool.  Fr.,  XVI,  61-65,  1921.)  [301 

a)  Willem  (Victor).  —  Observation  sur  la  respiration  des  Amphibiens.  (Bull. 
Cl.  Se.  Acad.  Belg.  [5],  VI,  298-314  et  339-347,  1920.)  [286 

b) Synchronisme  des  mouvements  respiratoires  et  des  pulsations  cardia- 
ques chez  les  Poissons.  (Bull.  Ac.  Roy.  Belg.  Classe  d.  Se.  [5],  VII,  508-533, 
5  fig.,  1921.)  [285 

Zwaardemaker  (H.).  —  The  replacement  of  Potassium  by  Uranium  in  per- 
fusion of  the  Heart.  (Journal  of  Physiology,  LV,  Nos  1  et  2,  32-37,  6  fig., 
1921.)  [303 


1°  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

Tashiro  (Shiro).  —  Études  sur  Valcaligénèse  dans  les  tissus.  1.  Production 
d'ammoniaque  dans  la  fibre  nerveuse  durant  l'excitation.  —  Les  nerfs  au 
repos  libèrent  des  quantités  très  minimes  d'une  base  volatile  qui  augmente 
beaucoup  durant  l'excitation  ;  cette  substance  est  probablement  de  l'ammo- 
niaque. T.  décrit  des  méthodes  qui  permettent  de  mesurer  des  quantités 
d'ammoniaque  aussi  faibles  que  0,000,0001  gramme.  Cet  ammoniaque  ne 
provient  ni  d'une  décomposition  bactérienne,  ni  de  l'urée  ;  il  vient  proba-v 
blement  directement  des  protéines  et  est  probablement  converti  en  urée. 
—  Paul  Boyer. 

Jarisch  (Adolf).  —  Contribution  à  la  pharmacologie  des  lipoides.  II.  Sa- 
von et  sérum.  —  L'auteur  montre  que  les  savons  se  dédoublent  au  contact  du 
sérum  et  les  acides  gras  s'unissant  aux  albumines  ne  sont  précipités  ni  par 
les  acides,  ni  par  CaCl2.  Avec  un  sérum  pauvre  en  sels,  l'addition  de  savons, 
d'acides  gras  colloïdaux,  d'extraits  alcooliques  d'organes,  de  lécithine  et  de 
cholestérine  produit  un  volumineux  précipité  ;  il  en  est  de  môme  par  addi- 
tion de  saponine  de  bile,  de  thymol,  de  camphre,  de  tributyiïne,  de  narcoti- 
ques. Ce  précipité  se  comporte  comme  une  globuline  insoluble  et,  par  con- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  285 

séquent,  les  lipoïdes  exerceraient  une  influence  sur  les  conditions  de 
solubilité  do  la  globuline.  A  des  phénomènes  de  cet  ordre  pourrait  se  l'atta- 
cher l'augmentation  de  résistance  des  hématies,  vis-à-vis  des  solutions  hypo- 
toniques,  par  addition  de  savons.  Quant  à  la  diminution  de  résistance  des 
hématies  vis-à-vis  de  l'hypotonie,  quand  on  les  soumet  à  des  lavages  par 
une  solution  de  NaCl  physiologique,  elle  tient  à  l'acide  carbonique  contenu 
dans  cette  solution  et  non  à  la  soustraction  d'un  lipoïde,  comme  l'avait  sou- 
tenu Brinkmann.  Le  bicarbonate  de  soude  agit  sur  les  globules  comme  les 
alcalis  en  augmentant  leur  résistance  vis-à-vis  de  l'hypotonie  et  en  dimi- 
nuant leur  résistance  à  la  chaleur.  —  H.  Cardot. 

Adolph  (Edward F.).  —  La  régulation  de  Veau  dans  l'organisme  humain. 
—  E'addition  au  corps  humain  d'eau,  seule  ou  avec  des  sels  variés  ou  de 
l'urée,  n'est  pas  permanente.  La  solution  retenue  le  plus  longtemps  est  de 
1  i/o  de  NaCl.  L'eau  peut  être  retirée  du  corps  par  une  grande  variété  de 
méthodes.  Quand  on  n'a  retiré  aucun  autre  constituant  du  corps  dans  l'in- 
tervalle, l'absorption  d'eau  ramène  complètement  le  poids  du  corps  à  la 
normale.  La  diminution  de  la  teneur  en  eau  n'arrête  pas  le  développement. 
L'excrétion  de  l'eau,  des  chlorures,  de  l'urée  durant  une  diurèse  provoquée 
par  l'un  d'eux  est  l'indication  la  plus  sûre  que  l'eau  du  corps  est  normale 
en  quantité.  La  teneur  en  eau  de  l'organisme  est  indépendante  de  chaque 
substance  prise  isolément.  Cette  teneur  peut  être  élevée  en  introduisant 
une  quantité  temporaire  de  sel  ou  d'hydrate  de  carbone;  cette  eau  n'est 
pas  une  partie  essentielle  de  la  structure  du  corps.  Il  ne  semble  pas  y 
avoir  de  réserve  «  d'eau  libre  »  comparable  aux  réserves  de  graisse  ou 
même  de  glycogène  si  l'on  excepte  l'eau  qui  accompagne  ces  réserves  tem- 
poraires; dans  la  soif,  l'excrétion  de  l'eau  dépend  des  dépenses  en  eau  des 
tissus  eux-mêmes.  —  Paul  Boyer. 

2°  Nutrition. 

Pj  Respiration. 

b)  Willem  (Victor).  —  Synchronisme  des  mouvements  respiratoires  et  des 
pulsations  cardiaques  chez  les  Poisso?is.  —  L'auteur  a  constaté  chez  des  Ci- 
velles  et  de  jeunes  Ammodytes  lanceolalus  placées  dans  certaines  conditions 
de  «  tranquillité  »  un  synchronisme  à  périodicité  égale  des  pulsations  car- 
diaques et  des  mouvements  respiratoires;  la  phase  d'inspiration,  qui  décom- 
prime le  réseau  des  capillaires  branchiaux,  débute  au  moment  précis  où  le 
bulbe  aortique  vient  d'être  distendu  par  la  systole  ventriculaire  et  s'accom- 
plit pendant  que  le  bulbe  se  vide  dans  l'aorte  et  les  vaisseaux  branchiaux; 
l'expiration  coïncide  avec  la  période  où  le  bulbe  est  isolé  du  ventricule,  en 
diastole,  par  la  fermeture  de  ses  valvules  :  le  réseau  branchial  étant  com- 
primé, le  sang  ne  peut  alors  progresser  que  dans  le  sens  distal.  Le  synchro- 
nisme des  mouvements  du  cœur  et  de  l'appareil  branchial,  organes  qui  ont 
chacun  une  rythmicité  autonome,  serait  assuré  par  une  action  réciproque 
d'un  appareil  sur  l'autre  :  le  rythme  cardiaque  est  capable  de  régler  le 
rythme  respirât  are,  la  distension  du  réseau  branchial  par  le  sang  semblant 
constituer  une  excitation  qui  déclanche  le  mouvement  inspirateur;  d'autre 
part,  la  pulsation  cardiaque,  ou  plus  particulièrement  la  systole  du  sinus 
venosus,  serait  sous  la  dépendance  d'une  excitation  des  mouvements  respi- 
ratoires. Les  mouvements  respiratoires  ont  une  influence  sur  la  progression 
du  sang  :  leur  interférence  avec  les  pulsations  cardiaques  donne  naissance 


286  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dans  le  réseau  postbranchial  à  une  pulsation  double  (pouls  postbranchial), 
où  domine  la  composante  respiratoire:  en  outre,  ils  interviennent  probable- 
ment dans  les  changements  de  volume  et  de  pression  de  la  cavité  péricar- 
dique,  et,  par  suite,  dans  le  remplissage  du  sinus  venosus.  —  P.  Remy. 

a)  Willem  (Victor).  —  Observations  sur  la  respiration  des  Amphibiens.  — 
La  très  grande  partie  de  l'air  que  la  Grenouille  rejette  par  les  narines  pen- 
dant la  plongée  provient  des  poumons  ;  cette  expulsion,  qui  ne  doit  pas  être 
regardée  comme  une  réponse  à  une  excitation  intéro-réceptive,  mais  plutôt 
comme  une  réaction  «  volontaire  »  suivant,  par  exemple,  une  excitation 
visuelle,  a  pour  effet  de  diminuer  le  volume  de  l'animal,  donc  d'augmenter 
son  poids  spécifique  et  faciliter  la  plongée.  Le  mâle  de  Grenouille  en  état 
d'immobilisation  réflexe  pendant  l'accouplement  présente  des  mouvements 
convulsifs  rythmiques  du  plancher  buccal  et  des  parois  abdominales  dont  le 
rythme  s'accentue  avec  la  durée  de  l'accouplement,  et  qui  conduisent  à  un 
mélange  des  contenus  des  poumons  et  de  la  cavité  bucco-pharyngienne;  on 
doit  les  considérer  comme  des  réflexes  asphyxiques  déclanchés  par  une  vicia- 
tion  plus  grande  de  l'air  pulmonaire.  Pendant  toute  la  durée  de  l'accouple- 
ment, les  poumons  de  la  femelle  de  Grenouille,  comprimés  par  les  bras  du 
mâle,  restent  vides  d'air  ;  la  respiration  pulmonaire  est  remplacée  en  partie 
par  une  respiration  bucco-pharyngienne  dont  l'existence  est  ainsi  pour  la 
première  fois  établie  avec  certitude.  W.  décrit  la  succession  des  manœuvres 
respiratoires  chez  le  têtard  du  Crapaud  commun  :  à  aucun  moment,  il  n'y  a 
coexistence  de  la  respiration  branchiale 'et  de  la  respiration  pulmonaire, 
comme  cela  se  produit  chez  les  Grenouilles  et  les  Urodèles  ;  sorti  de  l'eau,  le 
têtard  exécute  des  manœuvres  de  respiration  bucco-pharyngienne  aérienne 
analogue  à  celle  des  Urodèles  sans  poumons  ;  ce  n'est  que  deux  jours  après 
la  sortie,  qu'il  peut  utiliser  ses  poumons  comme  organe  respiratoire.  — 
P.  Remy. 

Hyman  (Libbie  H.).  —  Une  nouvelle  étude  de  la  consommation  d'oxygène 
durant  le  jeûne.  —  Contrairement  aux  résultats  d'ALLEN,  le  rythme  de  la 
consommation  d'oxygène  est  augmenté  dans  les  dernières  périodes  de  jeûne 
chez  Planaria  maculata  et  Planaria  agilis.  —  Planaria  agilis  a  un  métabo- 
lisme moins  élevé,  des  réserves  plus  grandes,  sa  perte  de  poids  est  beaucoup 
plus  lente  dans  le  jeûne  que  pour  les  autres  espèces.  C'est  pourquoi  elle 
doit  jeûner  plus  longtemps  avant  que  le  rythme  de  sa  consommation  d'oxy- 
gène n'augmente.  Durant  le  temps  de  jeûne  de  Planaria  agilis  il  y  a  une 
période,  s'étendant  de  la  deuxième  à  la  sixième  semaine  de  jeûne,  pendant 
laquelle  la  consommation  d'oxygène  est  presque  constante,  ce  qui  n'est  pas 
le  cas  pour  les  autres  espèces.  La  sensibilité  de  Planaria  agilis  au  cyanure 
de  potassium,  ne  croît  pas  durant  le  jeûne  aussi  rapidement  que  pour  les 
autres  espèces.  Contrairement  à  l'opinion  d'ALLEN,  les  résultats  donnés  par 
la  recherche  de  cette  sensibilité  dans  ces  espèces  concordent  avec  les  résultats 
obtenus  directement  par  la  mesure  de  la  consommation  d'oxygène.  Contrai- 
rement aussi  à  Allen,  les  Planaria  agilis  réduits  à"  une  petite  taille  par  le 
jeûne  ont  un  rythme  de  consommation  d'oxygène  aussi  élevé  ou  plus  haut 
même  que  celui  des  petits  vers  nourris  récemment  et  de  même  taille.  Jus- 
qu'à présent,  aucune  différence  n'existe,  pour  H.,  entre  les  résultats  de  la 
méthode  de  sensibilité  et  ceux  de  la  méthode  de  détermination  directe  du 
rythme  respiratoire,  excepté  celles  qui  sont  en  rapport  avec  l'alimentation. 
Dans  le  cas  de  l'alimentation,  il  faut  faire  une  distinction  entre  le  métabo- 


PHYSIOLOGIE   GÉNÉRALE.  287 

lisme  et  la  sensibilité  du  tractus  digestif  et  celle   de  la  paroi  du  corps.  — 
Paul  Boyfr. 

•y)  Assimilation  et  désassimilation. 

Anrep  (G.  V.)  et  Drummond  (J.  G.).  —  Note  sur  la  prétendue  identité 
de  la  vitamine  B  soluble  dans  l'eau  et  la  sécrétine.  —  Les  extraits  de  levure 
qui  présentent  des  propriétés  antinévritiques  marquées  et  une  action  favo- 
risante sur  la  croissance  n'ont  pas  d'action  spécifique  sur  la  sécrétion  du 
pancréas  et  sont  différents  à  cet  égard  de  la  sécrétine.  Le  pancréas  du  chat 
qui  présente  une  symptomatologie  typique  produite  par  une  nourriture 
dépourvue  de  vitamine  B,  répond  normalement  à  la  sécrétine.  On  peut 
extraire  la  sécrétine  de  la  muqueuse  intestinale  de  chats  qui  présentent 
à  un  très  haut  degré  un  tel  état  polynévritique.  —  L'hypothèse  avancée 
par  Vcegtlin  et  Myers,  identifiant  la  vitamine  J!  ou  la  vitamine  antiné- 
vritique  et  la  sécrétine  ne   résiste  pas  aux  faits  expérimentaux.  —  Paul 

BOYER. 

Downs  (Ardrey  W.)  et  Eddy  (Nathan  B.).  —  La  sécrétine;  ses  effets 
dans  V anémie,  sa  prétendue  ressemblance  avec  la  vitamine  B.  —  L'adminis- 
tration par  injections  souscutanées  de  sécrétine  aux  lapins  rendus 
anémiques  par  une  nourriture  exclusivement  composée  de  riz  poli,  provoque 
une  élévation  beaucoup  plus  rapide  du  taux  des  globules  rouges  que 
celle  que  l'on  obtient  en  redonnant  à  ces  animaux  une  nourriture  normale. 
La  vitamine  B  injectée  dans  les  mêmes  conditions  n'augmente  pas  le 
nombre  des  globules  rouges,  elle  ne  paraît  donc  pas  semblable  à  la  sécré- 
tine, comme   l'avaient  prétendu  Voegtlin  et  Myers.  —  Paul  Boyer. 

Steenbock  (H.),  Nelson  (E.  M.)  etHart  (E.  B.).  —  La  vitamine  soluble 
dans  les  graisses.  L'apparition  d'une  réaction  ophtalmique  chez  les  chiens 
recevant  une  alimentation  insu  /'lisante  en  vitamine  soluble  dans  les  graisses. 
—  S.,  N.  et  H.  ont  nourri  3  chiens  avec  une  nourriture  pauvre  en  vita- 
mine soluble  dans  les  graisses.  Au  bout  de  94  jours,  ces  animaux  présen- 
tèrent une  ophtalmie  telle  qu'elle  a  été  observée  par  d'autres  auteurs  sur  les 
rats,  les  souris,  les  lapins,  les  poulets  et  cliniquement  aussi  sur  l'homme. 
Deux  chiens  qui  avaient  reçu  un  abondant  apport  de  vitamine  sous  forme 
d'huile  de  foie  de  morue,  ne  présentèrent  aucun  trouble.  Des  animaux 
atteints,  l'un  mourut  rapidement  après  l'apparition  de  l'ophtalmie,  les  deux 
autres  furent  complètement  guéris,  l'un  par  l'administration  quotidienne  de 
20  cm:!  d'huile  de  foie  de  morue  et  l'autre  par  l'administration  d'un  extrait 
éthéré  de  30  grammes  d'huile  de  foie  de  morue  saponifiée.  — Paul  Boyer. 

Cowgill  (George  R.)  et  Mendel  (Lafayette  B.).  —  Études  sur  la  phy- 
siologie des  vitamines  :  La  vitamine  B  et  la  fonction  sécrétoire  des  glandes.  — 
L'injection  d'extraits  de  son  de  riz  (son  obtenu  par  polissage),  de  germes 
de  haricots  et  de  levure  de  bière  renfermant  de  la  vitamine  B  et  éprouvée 
sur  les  animaux  polynévritiques  (pigeons  et  chiens)  ne  produit  aucun 
effet  notable  sur  le  débit  du  suc  pancréatique,  de  la  bile  et  de  la  salive,  sur 
les  chiens  anesthésiés  au  préalable  et  dont  le  pylore  et  le  canal  cystique  ont 
été  liés  pour  empêcher  la  sécrétion  due  au  passage  du  chyme  acide  de 
l'estomac  dans  le  duodénum  et  à  l'écoulement  de  la  bile  de  la  vésicule 
biliaire.  De  plus,  G.  et  M.,  après  avoir  examiné  la  muqueuse  intestinale  de 
huit  chiens  atteints  de  polynévrite,  ont  constate  qu'elle  renfermait   de   la 


288  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

sécrétion.  Il  n'y  a  donc  pas  de  relation  directe  entre  la  vitamine  B  et  la 
fonction  sécrétoire  du  pancréas,  du  foie  et  des  glandes  salivaires.  L'hypo- 
thèse que  la  vitamine  B  stimule  ces  glandes  dans  leur  activité  sécrétoire, 
tombe  donc  devant  les  résultats  expérimentaux  de  C.  et  M.  —  Paul  Boyer. 

Santos  (Francisco  O.).  —  Quelques  plantes  sources  de  vitamines  B  et  C.  — 
S.  étudie  la  teneur  en  vitamines  des  plantes  alimentaires  qui  croissent  aux 
Philippines,  et  leur  valeur  au  point  de  vue  du  traitement  des  maladies  par 
•carence,  fréquentes  dans  ces  îles.  Le  Togi  {Phaseolus  Mongo  germé),  l'Okra 
{Abelmoschus  esculentus)  et  l'Avocado  {Persea  persea)  présentent  une  teneur 
relativement  élevée  en  vitamine  B;  il  suffit  d'ajouter  50  centigr.  de  chacune 
de  ces  plantes  chaque  jour  à  la  nourriture  témoin  privée  de  vitamine  B  pour 
faire  remonter  le  poids  des  rats  que  la  privation  de  ce  facteur  accessoire 
de  la  nourriture  a  fait  auparavant  décroître.  Le  Mongo  {Phaseolus  mongo), 
les  feuilles  de  pomme  de  terre  douce  (Batatas  batalas)  et  le  duliat  {Exige- 
nia  jambolana)  contiennent  assez  de  vitamine  pour  que  1  gramme  de  ces 
plantes  ramène  l'animal  à  l'état  normal.  Les  artichauts  (Cynara  scolymus),  le 
Bilimbi  {Averrhoa  carambola), les  boutons  floraux  de  banane  {Musa  sapientum) 
•et  les  pousses  de  bambou  (Bambusa  sp.)  sont  relativement  pauvres  en  vita- 
mine B.  La  vitamine  B  augmente  dans  le  Mongo  par  la  germination,  fait  en 
contradiction  avec  les  recherches  de  GRUUs,pour  qui  la  vitamine  antibéribé- 
rique  diminue  en  quantité  avec  la  germination.  Le  Mongo  est  relativement 
pauvre  en  vitamine  G,  le  Togi  frais  relativement  riche  en  vitamine  C,  mais  la 
préparation  culinaire  détruit  sa  vitamine  C.  Enfin,  S.  a  vérifié  avec  le  Mongo 
les  observations  de  plusieurs  auteurs  vis-à-vis  de  la  vitamine  C  dont  fe  taux 
•croît  quand  les  pois,  lentilles  et  haricots  sont  germes.  1  gramme  de  Mongo 
ajouté  à  une  nourriture  scorbutigène  ne  protège  pas  les  cobayes  du  scorbut, 
tandis  que  5  grammes  de  Togi  frais  guérissent  10  cobayes  de  cette  maladie. 
—  Paul  Boyer. 

Nelson  (Victor  E.),  Lamb  (Alvin  R.)  et  Heller  (V.  G.).  —  Les  effets 
de  la  carence  sur  des  espèces  animales  variées.  II.  Observations  sur  les  besoins 
■comparés  en  vitamine  A  des  lapins,  des  rats,  du  cochon  et  des  poulets.  — 
Les  animaux  d'espèces  différentes  présentent  des  besoins  différents  en 
vitamine  A;  ceux  du  lapin  sont  plus  considérables  que  ceux  du  rat,  du 
•cochon,  et  probablement  du  poulet;  les  lapins  ne  peuvent  pas  avoir  une 
croissance  normale  avec  une  nourriture  purifiée  et  complétée  par  un  apport 
en  vitamines  suffisant  pour  la  nutrition  optimum  du  rat.  Certaines  rations 
qui  causent  rapidement  le  scorbut  chez  les  cobayes  et  qui  sont,  d'autre  part, 
satisfaisantes,  produisent  une  croissance  optima  chez  le  lapin  sans  signe  de 
scorbut.  On  observe  avec  certaines  céréales  une  paralysie  spéciale  des 
membres  du  lapin  qui  n'a  rien  à  voir  avec  le  scorbut.  —  Paul  Boyer. 

Gulick  (Addison).  —  Une  étude  de  la  régulation  du  poids  du  corps  hu- 
main adulte  durant  la  suralimentation.  —  G.  a  essayé  de  déterminer,  pen- 
dant une  période  de  370  jours,  sur  une  personne  maigre  ayant  peu  de  ten- 
dances à  l'obésité,  le  minimum  de  nourriture  nécessaire  pour  maintenir  le 
poids  à  son  niveau  habituel.  Il  a  aussi  cherché  si,  et  à  quel  degré,  un  excès 
de  nourriture  amylacée  serait  mis  en  réserves  en  graisses  par  ce  sujet  du- 
rant une  longue  période  de  suralimentation,  et  si,  quand  ce  corps  est  revenu 
à  un  poids  initial  avec  la  perte  la  plus  faible  possible  en  azote,  des  varia- 
tions se  produiraient  dans  le  minimum  de  nourriture  nécessaire.  Au  cours 
•de  ces  expériences,  son  sujet  montra  une  résistance  à  l'embonpoint  nécessi- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  289 

tant  un  nombre  énorme  de  calories  et  persistant  tout  le  temps  malgré  une 
activité  quotidienne  modérée.  Le  rythme  basai  du  métabolisme  ne  fut  pas 
touché,  mais  resta  strictement  normal.  Le  chiffre  élevé  des  calories  néces- 
saires et  la  résistance  à  l'engraissement  qui  en  est  la  conséquence,  peuvent 
trouver  leur  explication,  soit  dans  l'enrichissement  en  azote,  soit  dans  une 
élévation  du  «  coût  de  la  digestion  »  et  de  l'assimilation  des  aliments  amy- 
lacés. —  Paul  Boyer. 

a)  Hammet  (Fr.  G.).  —  Observations  sur  la  relation  entre  la  stabilité  émo- 
tionnelle et  métabolique.  —  Chez  l'homme  normal  ou  psychopathe,  on  ne 
peut  établir  un  rapport  exact  ou  quantitatif  entre  une  stabilité  métabolique 
relativement  élevée  et  un  degré  faible  de  réaction  aux  émotions,  et  entre 
une  stabilité  métabolique  relativement  faible  et  une  excitabilité  marquée  aux 
agents  émotionnels.  Néanmoins,  un  tel  rapport  semble  exister  :  les  varia- 
tions du  métabolisme  sont  plus  grandes  chez  les  sujets  qui  présentent  une 
réponse  prompte  et  marquée  aux  excitations  émotives  que  chez  les  sujets 
moins  sensibles.  —  Paul  Boyer. 

a  et  6)  Romieu  (Marc).  —  Sur  les  éléocytes  de  Perinereis  cullrifera  et  leurs 
inclusions  cristallines.  —  L'auteur  rappelle  que  les  grandes  cellules  char- 
gées de  graisse,  que  l'on  rencontre  dans  le  liquide  cœlomique  de  P.  cul- 
lrifera, ne  doivent  pas  être  confondues  avec  des  ovocytes  en  voie  d'accrois- 
sement. Ces  cellules  spéciales,  ou  éléocytes,  qui  sont  douées,  à  l'état  jeune, 
du  pouvoir  phagocytaire,  représentent  sans  doute  une  forme  d'évolution  des 
granulocytes  et  semblent  jouer  un  rôle  nourricier  dans  le  développement  des- 
organes génitaux.  Elles  contiennent,  en  dehors  des  gouttelettes  de  graisse 
et  des  sphérules  oxyphiles  déjà  connues,  des  inclusions  cristallines  que  R. 
étudie  particulièrement.  Ces  dernières  présentent  les  mêmes  réactions  mi- 
crochimiques que  les  masses  éosinophiles,  et  l'on  peut  admettre  qu'elles  sont 
formées  de  la  même  substance.  Les  granulations,  les  sphérules  et  les  cris- 
taux ou  corps  en  fuseau  représenteraient  ainsi  les  trois  états  d'un  même 
produit  de  sécrétion.  Les  corps  en  fuseau  ont  vraisemblablement  une  cons- 
titution très  voisine  de  celle  des  rhabdites  des  Turbellariés.  —  R.  de  La 
Vaulx. 

o)  Circulation,  sang. 

Davis  (Ii.  H.)  et  Ross  (Ellison  L.).  —  L'origine  des  diastases  du  sang. 
—  L'ablation  du  pancréas  diminue  d'une  façon  marquée  les  diastases  du 
sang.  L'anesthésie  à  l'éther  n'a  pas  d'effet  sur  les  diastases,  qu'il  s'agisse  de 
chien  normal  aussi  bien  que  de  chien  dépancréatisé  partiellement  ou  tota- 
lement. Le  chloroforme  produit  une  chute  nette  des  diastases  du  sang  du 
chien  normal  :  les  différences  ne  sont  pas  appréciables  sur  les  animaux 
dont  le  pancréas  a  été  complètement  ou  partiellement  enlevé.  Une  demi- 
heure  d'anesthésie  à  l'éther  ne  produit  pas  de  changement  dans  les  dias- 
tases le  jour  suivant.  Le  jeûne  avant  chloroformisation  augmente  l'effet  de 
l'anesthésique.  Ces  résultats  et  ceux  de  Schlessinger,  Gould  et  Carlson 
permettent  de  conclure  que  le  pancréas  est  pratiquement  la  source  unique 
des  diastases  sanguines.  —  Paul  Boyer. 

Leplat  (Georges).  —  Mensuration  de  la  pression  sanguine  dans  les  artères 
de  l'iris.  Ses  modifications  sous  Vinfluence  de  quelques  substance*  toxiques*  — 
Les  essais,  faits  sur  le  Chien,  avec  atropine,  cocaïne,  pilocarpine,  adréna- 


290     '  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

line,  etc.,  montrent  que  les  phénomènes  vasomoteurs  semblent  plus  impor- 
tants que  les  variations  de  tension  vasculaire  locales,  secondaires  souvent, 
primitives  parfois.  Les  vaisseaux  oculaires  peuvent  réagir  de  façon  particu- 
lière à  certaines  substances  :  la  pilocarpine  instilée  dans  le  cul-de-sac  con- 
jonctival  provoque  une  constriction  des  artères  iriennes,  tandis  qu'adminis- 
trée par  voie  hypodermique,  elle  dilate  les  vaisseaux  périphériques.  — 
P.  Remy. 

a)  Nolf  (P.).  —  De  la  nature  du  complément  hémolytique.  —  L'hémolyse  pré- 
sente les  plus  grandes  analogies  avec  la  coagulation,  pourtant  ce  n'est  pus  le 
fibrinogène  qui  est  le  facteur  hémolytique  :  le  sérum  privé  de  fibrinogène  est 
aussi  hémolytique  que  le  plasma;  l'élément  actif  de  la  fraction  albumine 
doit  être  rangé  parmi  les  substances  protéiques  les  plus  solubles  du  plasma; 
il  diffère  du  fibrinogène  par  sa  plus  grande  solubilité  et  par  la  solubilité  du 
complexe  qu'il  fait  en  s'unissant  avec  la  thrombine;  les  micelles  colloïdales 
dont  il  est  formé  seraient  plus  petites  que  celles  qui  constituent  1^  fibri- 
nogène, mais  des  unes  aux  autres,  il  y  aurait  tous  les  intermédiaires.  — 
P.  Remy. 

b)  Nolf  (P.). — L'action  du  chloroforme  mr  lacoagulation  du  plasma  sanguin 
des  Oiseaux.  —  Certains  auteurs  prétendent  que  le  plasma  d'Oiseau  recueilli 
en  évitant  toute  souillure  par  le  suc  de  tissu,  est  incapable  de  se  coaguler 
spontanément  parce  qu'il  lui  manque  un  élément  indispensable  à  la  coagu- 
lation, la  thrombokinase  ou  cytozyme,  qui  lui  est  apportée  par  les  globules 
blancs  du  sang  et  le  suc  de  tissu  et  qui,  en  se  combinant  avec  un  second 
élément,  thrombogène  ou  plasmozyme,  contenu  dans  le  plasma,  donnerait 
la  thrombine.  N.  est  amené  par  ses  recherches  à  affirmer  que  le  plasma 
d'Oiseau,  comme  celui  de  tous  les  Vertébrés,  contient  tous  les  éléments  pri- 
mordiaux de  la  coagulation,  c'est-à-dire  ceux  qui  entrent  dans  la  composi- 
tion de  la  fibrine  et  de  la  thrombine.  Le  chloroforme  provoque  une  coagu- 
lation du  sang  d'Oiseau  plus  complète  que  celle  obtenue  par  les  cellules 
blanches  du  sang;  il  transforme  en  thrombine  les  substances  mères  de  la 
thrombine  dissoutes  dans  le  plasma,  transformation  qui  est  totale  lorsqu'on 
agit  en  présence  de  sels  de  calcium.  L'antithrombosine,  dont  le  plasma  d'Oi- 
seau contient  de  grandes  quantités,  disparaît  avec  la  coagulation;  la  quantité 
qui  persiste  dans  un  plasma  ou  un  sérum  après  action  du  chloroforme  est 
en  raison  inverse  de  la  quantité  de  thrombine  produite  ;  les  choses  se  passent 
comme  si  l'antithrombosine,  loin  de  neutraliser  comme  on  l'a  cru  la  throm- 
bine partout  où  elle  est  en  excès,  contribuait  à  la  former.  —  P.  Remy. 

Kambe  (Hisanobu)  et  Komiya  (Etsuzo).  —  Transfusions  de  globules 
rouges.  —  Les  globules  rouges,  même  conservés  longtemps  dans  la  glace, 
sans  parler  du  sang  frais,  gardent  leurs  propriétés  physiologiques  et  leur 
vitalité  s'ils  sont  transfusés  dans  le  corps  d'animaux  de  même  espèce.  Les 
érythrocytes  conservés  par  défibrination  du  sang  gardent  leur  vitalité  nor- 
male pendant  vingt  jours;  s'ils  sont  gardés  dans  des  solutions  isotoniques 
de  citrate  de  soude  et  de  dextrose,  leur  vitalité  peut  durer  trente  jours  et 
plus,  ils  peuvent  ainsi  être  employés  pour  remplacer  le  sang  perdu  après 
une  hémorragie.  Ces  résultats  diffèrent  de  ceux  de  Rous  et  Turner,  qui  ont 
trouvé  en  pareil  cas  que,  au  bout  de  23  jours,  les  globules  intacts  en  appa- 
rence quittaient  bientôt  la  circulation.  Parfois  une  anémie  soudaine  apparaît 
quelques  jours  après  la  transfusion  ;  elle  est  peut-être  due  à  une  isolysine, 
quoiqu'elle  se  soit  produite  seulement  dans  des  cas  isolés.  Cependant  H.  K. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  291 

et  E.  K.  se  sentent  incapable?!  de  tirer  de  leur  travail  actuel  une  conclusion 
définitive  et  comptent  poursuivre  ce  sujet.  Comme  ces  faits  ne  se  sont 
produits  que  "lorsque  les  expériences  ont  eu  lieu  en  hiver,  il  semble  exister 
un  lien  avec  l'hémôglobinurie  paroxystique.  —  Paul  Boyeiî. 

s)  Sécrétion  interne  et  externe .  Excrétion. 

CannonÇW.  B.)  et  Smith  (P.  E.).  —  Etudes  sur /es  conditions  de  l'activité 
des  glandes  endocrines.  IX.  Nouvelles  preuves  du  contrôle  nerveux  de  la  sécré- 
tion thyroïdienne.  —  Un  massage  modéré  de  la  glande  thyroïde  du  chat  pen- 
dant 2  ou  3  minutes  augmente  la  fréquence  du  cœur  énervé,  parfois  jusqu'à 
25%  au-dessus  du  rythme  basai.  L'ascension  du  rythme  est  habituellement 
lente,  demandant  de  30  à  60  minutes  pour  atteindre  son  maximum,  et  le 
retour  à  la  normale  s'effectue  également  lentement.  Le  massage  d'une 
autre  glande,  sous-maxillaire,  par  exemple,  ne  reproduit  pas  cet  effet.  Cette 
augmentation  de  fréquence  du  cœur  par  massage  thyroïde  se  produit  aussi 
avec  l'absence  des  surrénales.  L'excitation  du  trône  du  sympathique  cervical 
juste  au-uessous  du  ganglion  stellaire  produit  une  augmentation  semblable 
de  la  fréquence  du  cœur  énervé:  cette  augmentation  ne  se  produit  pas  si 
la  thyroïde  a  été  auparavant  enlevée:  si  les  glandes  thyroïdes  ont  été  aupa- 
ravant enlevées,  l'excitation  d'un  nerf  sensitif  et  l'asphyxie  produisent  seule- 
ment une  seconde  augmentation  du  rythme,  due  aune  décharge  surrénale  et 
hépatique.  Si  les  fibres  cardiaques  du  ganglion  stellaire  sont  séparées,  ainsi 
que  les  vagues,  et  si  un  nerf  afférent,  tel  que  le  sciatique,  est  excité  sous  un 
degré  d'anesthésie  n'abolissant  pas  le  réflexe  de  rétraction  de  la  membrane 
nictitante  et  de  la  dilatation  de  la  pupille,  il  y  a  une  augmentation  primitive 
du  rythme  due  à  la  sécrétion  surrénale,  suivie  d'une  augmentation  lente- 
ment progressive  caractéristique  de  l'action  thyroïdienne.  Si  les  vagues  et  les 
fibres  cardiaques  du  ganglion  stellaire  sont  coupées,  et  si  l'animal  est  asphyxié 
dans  des  conditions  n'abolissant  pas  les  réactions  oculaires,  on  observe  une 
élévation  primitive  du  rythme  due  à  la  sécrétion  surrénale,  suivie  de  l'effet 
thyroïdien  secondaire.  —  Paul  Boyer. 

b)  Hammet  (Fr.  S.).  —  Etudes  sur  l'apjiareil  thyroïde  :  La  stabilité  du 
système  nerveux  facteur  de  la  résistance  du  rat  albinos  à  la  suppression  de 
la  sécrétion  parathyroïdienne.  —  H.  étudie  la  mortalité  relative  après 
thyréo-parathyroïdectomie  et  parathyroïdectomie  de  deux  groupes  de  rats 
albinos  différant  seulement  dans  la  stabilité  de  leur  système  nerveux,  lé 
premier  groupe  composé  de  rats  non  apprivoisés  et  présentant  une  excita- 
bilité et,  une  tension  neuromusculaire  très  élevées,  le  deuxième  groupe 
composé  de  rats  apprivoisés  et  présentant  une  excitabilité  et  une  tension 
neuromusculaire  très  faibles.  La  thyroïdectomie  totale  produit  une  morta- 
lité par  tétanie  aiguë  de  79  %  dans  le  premier  groupe,  et  de  13  %  dans  le 
deuxième.  La  parathyroïdectomie  pratiquée  seule  produit  les  mêmes  résul- 
tats. Des  rats  apprivoisés  de  la  troisième  génération  même  placés  dans  îles 
conditions  d'entourage  identiques  à  celles  du  premier  groupe,  ne  donnent 
une  mortalité  que  de  14  o/0.  Les  rats  de  la  première  série,  après  avoir  été 
apprivoisés,  ont  une  mortalité  réduite  à  0  dans  les  séries  relativement  res- 
treintes et  étudiées  par  H.  Ni  le  sexe,  ni  la  taille,  le  poids,  les  variations 
du  régime  n'expliquent  ces  différences  de  mortalité  dans  les  deux  groupes. 
On  peut  donc  conclure  que  la  stabilité  du  système  nerveux  produite  chez 
le  rat  albinos  en  l'apprivoisant  lui  procure  une  résistance  marquée  à  la 
perte  de  la  sécrétion  parathyroïdienne,  qui,  chez  le  rat  excitable,  produit 


292  L'ANiNEE  BIOLOGIQUE. 

normalement  la  mort  par  tétanie  aiguë  en  moins  de  24  heures.  Il  doit  donc 
y  avoir  chez  le  rat  apprivoisé  une  production  moindre  de  substances  téta- 
nisantes telle  que  l'ammoniaque  ou  la  guanidine.  De  nouvelles  recherches 
montreront  s'il  s'agit  de  substances  toxiques  accumulées  chez  le  rat  opéré 
et  non  apprivoisé  par  suite  d'un  métabolisme  anormal  dû  à  la  perte  d'une 
influence  régulatoire  exercée  par  les  parathyroïdes,  ou  s'il  s'agit  de  pro- 
duits normaux  du  catabolisme  musculaire  accumulés  parce  que  non  neutra- 
lisés ou  non  détruits  par  l'action  catalytique  de  la  sécrétion  parathyroï- 
dienne.  —  Paul  Boyer. 

Gameron  (A.  T.)  et  Carmichael  (J.).  —  Les  effets  comparés  d'une  ali- 
mentation paralhyroïde  et  thyroïde  sur  la  croissance  et  l'hypertrophie  des 
organes  chez  le  rat  blanc.  —  Des  doses  même  très  considérables  de  para- 
thyroïde,  introduites  dans  l'alimentation  du  rat  blanc  ne  produisent  aucun 
effet  net  sur  le  cours  de  la  croissance  et  l'hypertrophie  d'aucun  organe. 
Comparativement,  des  doses  importantes  de  foie  ne  produisent  aussi  aucun 
effet,  alors  que  l'on  sait  que  la  thyroïde  inhibe  partiellement  ou  complè- 
tement la  croissance  du  jeune  et  produit  une  hypertrophie  marquée  du 
cœur,  du  foie,  des  reins,  de  la  rate  et  des  glandes  lymphoïdes.  —  Paul  Boyer. 

Cameron  (A.  T.)  et  Sedziak  (F.  A.).  —  L'effet  de  l'alimentation  thyroïde 
sur  la  croissance  et  l'hypertrophie  des  organes  chez  le  rat  blanc  adulte.  — 
C.  et  S.  nourrissent  des  rats  blancs  adultes  avec  du  corps  thyroïde  mélangé 
à  leur  nourriture  habituelle,  et  obtiennent  des  résultats  comparables  à  ceux 
d'HosKiNS,  Herring,  Cameron  et  Carmichael  sur  le  jeune  rat  :  une  hyper- 
trophie nette  du  cœur,  du  foie,  des  reins,  des  surrénales,  de  la  rate  et  des 
glandes  lymphoïdes  est  produite  au  bout  de  18  jours  de  traitement  seule- 
ment avec  de  la  glande  thyroïde  contenant  0,38  %  d'iode  donnée  en  raison 
de- 1  :  5000  du  poids  du  corps.  La  glande  thyroïde  de  ces  rats  entre  alors 
dans  un  état  de  repos;  le  tissu  musculaire  montre  un  état  d'épuisement 
marqué;  la  graisse  disparaît.  11  y  a  donc  un  parallélisme  complet  avec  les 
manifestations  chimiques  de  l'hyperthyroïdisme.  Même  chez  le  rat  adulte 
il  y  a  retard  net  dans  la  croissance,  le  rat  traité  accusant  une  perte  de 
poids,  les  témoins  présentant  encore  un  léger  gain.  —  Paul  Boyer. 

Hammet  (F.  S.)  et  Tokuda  (K.).  -  -  Les  variations  dans  la  quantité  des 
substances  qui  font  contracter  l'intestin  et  sont  contenues  dans  la  thyroïde  du 
rat  albinos  suivant  l'âge.  —  Quand  on  compare  les  effets  sur  un  segment 

N 
d'intestin,  étalonné  avec  une  solution  de  0,25  cm3  de  C03Na2  ^.déconcentra- 
tions équivalentes  d'extraits  de  glandes  thyroïdes  de  rats  albinos  d'âges  diffé- 
rents, on  trouve  des  différences  dans  la  valeur  de  ces  extraits  suivant  l'âge 
de  l'animal  duquel  ils  proviennent.  La  thyroïde  renferme  ou  produit  davan- 
tage de  substances  ayant  la  propriété  de  faire  contracter  la  musculature  in- 
testinale à  la  naissance,  lors  du  sevrage,  à  la  puberté,  et  pendant  la  crois- 
sance rapide.  Chacune  de  ces  périodes  de  suractivité  est  suivie  d'une  période 
pendant  laquelle  les  extraits  sont  moins  actifs  quoique  leur  activité  tende  à 
augmenter  jusqu'à  l'époque  du  développement  complet  de  l'animal,  puis 
l'activité  tombe  à  un  niveau  plus  élevé.  Les  choses  se  passent  d'une  façon 
identique  dans  les  deux  sexes.  Ces  variations  semblent  des  expressions  par- 
ticulières des  changements  généraux  qui  se  produisent  dans  l'organisme  de 
l'animal  durant  le  cours  de  sa  vie,  changements  auxquels  la  thyroïde  par- 
ticipe. —  Paul  Boyer. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  293 

Black  (E.  M.),  Hupper  (Marjorie)  et  Rogers  (John).  —  Les  effets 
d'une  alimentation  surrénale  sur  la  teneur  en  iode  de  la  glande  thyroïde.  — 
Un  extrait  aqueux  quelque  peu  hydrolyse  de  surrénale  totale  de  bœuf,  donné 
par  la  voie  buccale,  peut  produire  en  45  jours  une  augmentation  de  la 
teneur  en  iode  de  la  glande  thyroïde  du  chien  s'élevant  en  moyenne  à  70, 4  %. 
Les  nucléo-protéides  surrénales  retirées  de  la  glande  surrénale,  totale  du 
bœuf  et  donnée  à  fortes  doses,  donnent  une  augmentation  de  50,7  %  de  la 
teneur  en  iode.  L'adrénaline  cristallisée  donnée  à  des  doses  équivalentes  à 
celles  que  contient  l'extrait  aqueux  ci-dessus  ne  produit  que  peu  ou  pas  d'ef- 
fet. Un  extrait  de  la  glande  totale  contenant  quelque  chose  de  plus  que  la 
simple  adrénaline  a  donc  un  effet  direct  sur  la  glande  thyroïde.  —  Paul 
Boyer. 

Stewart  (G.  N.)  et  Rogoff  (J.  M.).  —  Diminution  postopératoire  des 
réserves  adrénaliniques  des  surrénales.  —  S.  et  R.  étudient  l'importance 
relative  de  l'anesthésique  et  du  traumatisme  dans  la  diminution  postopé- 
ratoire des  réserves  adrénaliniques  des  surrénales,  en  enlevant  une 
surrénale  chez  le  lapin  sous  anesthésie  locale  (chlorure  d'éthyle)  et  l'autre 
après  avoir  tué  l'animal  5  à  7  heures  après.  Dans  12  lapins  sur  15,  ils  n'ont 
pas  trouvé  de  diminution,  et  sur  les  trois  autres,  ils  n'ont  observé  qu'une 
diminution  très  modérée  des  réserves  de  la  deuxième  surrénale  par  rapport 
à  la  première.  La  diminution  postopératoire  observée  dans  les  opérations 
sous  anesthésie  générale  semble  donc  due  à  l'anesthésie  plutôt  qu'au  trau- 
matisme. S.  et  R.  ont  observé  également  les  mêmes  phénomènes  au  point 
de  vue  des  réserves  adrénaliniques  dans  une  autre  série  de  lapins  thyro- 
parathyroïdectomisés.  Le  poids  moyen  des  surrénales  chez  ces  animaux  par 
rapport  au  poids  flu  corps  est  alors  beaucoup  plus  grand  que  chez  les  lapins 
normaux.  Le  poids  moyen  d'adrénaline  par  unité  de  poids  de  surrénale 
est  le  même  que  dans  les  séries  normales.  Les  réserves  en  adrénaline 
augmentent  donc  dans  la  même  proportion  que  le  poids  de  la  glande.  Le 
poids  moyen  d'adrénaline  par  kilogramme  de  poids  du  corps  est  beaucoup 
plus  grand  que  dans  les  séries  normales.  —  Paul  Boyer. 

Hartman  (F.  A.),  Waite  (R.  K.)  et  Powell  (E.  F.).  —  Les  rapports  des 
surrénales  et  de  la  fatigue.  —  Le  travail  dans  un  manège  provoque  la  dilata- 
tion de  la  pupille  du  chat  normal  après  que  celle-ci  a  été  énervée  par  abla- 
tion du  ganglion  cervical  supérieur.  Cette  dilatation  débute  au  bout  de  quel- 
ques minutes  et  augmente  au  cours  du  travail.  Un  travail  plus  considérable 
s'accompagne  d'une  dilatation  plus  grande;  quand  une  telle  dilatation  existe, 
le  même  chat  peut  travailler  plus  fort  et  plus  longtemps.  Si  la  dilatation 
manque,  l'animal  qui  travaille  peut  présenter  de  violentes  convulsions  ;  ces 
dernières  ne  se  produisent  pas  si  la  pupille  énervée  se  dilate  bien.  La  dilata- 
tion pupillaire  accompagnant  la  fatigue  manque  chez  l'animal  privé  des  deux 
surrénales  ou  n'ayant  qu'une  seule  surrénale,  celle-ci  complètement  énervée. 
Une  telle  dilatation  est  donc  probablement  causée  par  l'adrénaline.  Le  chat 
qui  n'a  qu'une  surrénale,  et  de  plus  énervée,  présente  après  le  travail  un 
mauvais  état  général  par  rapport  aux  témoins.  Au  cours  du  travail,  il  peut 
présenter  des  convulsions  ;  la  dilatation  pupillaire  est  alors  insignifiante  ou 
absente,  mais  chez  l'animal  qui  a  présenté  ces  convulsions  ;  celles-ci  ne 
peuvent  plus  être  obtenues  que  difficilement  lorsqu'un  grand  nombre  de 
fibres  nerveuses  des  surrénales  se  sont  régénérées.  L'animal  peut  alors  tra- 
vailler beaucoup  plus  longtemps.  L'adrénaline  joue  donc  un  rôle  très  impor- 

l'annég  BIOLOGIQUE.  20 


294  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tant  en  augmentant  la  puissance  musculaire  et  en  retardant  l'apparition  de 
la  fatigue.  —  Paul  Boyer. 

Burnett  (Théo  C.).  —  Nouvelles  expériences  sur  l'activation  de  la  cata- 
lase  musculaire  par  le  foie.  —  Quand  le  foie  et  le  muscle  agissent  ensemble 
sur  l'eau  oxygénée,  ils  libèrent  une  quantité  de  gaz  supérieure  à  la  somme 
de  celles  qu'ils  libèrent  séparément.  Cette  accélération  du  dégagement 
d'oxygène  ne  semble  pas  due  à  une  hormone  hépatique,  mais  l'un  de  ses 
facteurs  au  moins  doit  être  un  changement  en  PH  de  l'eau  oxygénée,  pro- 
duit par  l'action  des  protéines  et  probablement  aussi  des  sels.  —  Paul 
Boyer. 

Smith  (Arthur  H.)  et  Ascham  (Leah).  —  La  relation  de  la  splênectomie 
avec  la  croissance  et  l'appétit  chez  le  rat.  —  Après  splênectomie  chez  le  rat 
blanc  on  n'observe  pas  d'augmentation  de  l'appétit,  ni  aucune  variation  du 
cours  normal  de  la  croissance.  Après  splênectomie  de  rats  issus  de  parents 
splénectomisés,  la  numération  des  globules  rouges  ne  dénote  pas  d'anémie. 
—  Paul  Boyer. 

Reisinger  (Erich).  —  Recherches  sur  la  structure  et  la  fonction  de  l'ap- 
pareil excréteur  de  Turbellariés  rhabdocœles.  —  L'auteur  décrit,  sans  insister 
sur  la  partie  histologique,  l'appareil  excréteur  de  divers  T.  rhabdocœles, 
Gyratrix  hermaphroditus,  Polycystis  goettei,  etc.,  et  étudie  la  fonction  excré- 
trice en  colorant  vitalement  les  animaux  par  un  séjour  dans  les  solutions 
aqueuses  de  rouge  neutre,  alizarine,  bleu  de  méthylène;  il  reconnaît  que  la 
partie  excrétrice  de  l'appareil  est  représentée  non  pas  par  les  cellules  ter- 
minales mais  par  l'épithélium  des  canaux  excréteurs  ;  ce  sont  les  cellules  des 
deux  troncs  principaux,  et  surtout  celles  de  leur  portion  récurrente,  qui 
sont  le  plus  activement  fonctionnelles;  certaines  cellules,  à  cytoplasme 
vacuolaire,  à  noyaux  et  nucléoles  très  volumineux,  accolées  aux  parois  du 
canal  récurrent  et  que  l'auteur  désigne  sous  le  nom  de  paranéphrocytes, 
éliminent  elles  aussi  les  matières  colorantes  ;  en  outre,  chez  les  représentants 
des  Calyptorhynchia,  un  plasma  homogène  situé  près  des  orifices  excréteurs 
absorbe  certains  produits  colorés.  Les  cellules  terminales  joueraient  un  rôle 
dans  l'expulsion  de  l'eau  d'imbibition  :  l'activité  des  flammes  vibratiles  (aussi 
bien  celles  des  cellules  terminales  que  celles  situées  dans  les  canaux)  déter- 
mine une  diminution  de  pression  à  l'intérieur  du  système  vasculaire,  surtout 
dans  la  région  des  cellules  terminales  et  des  capillaires  ;  l'eau  du  milieu 
environnant  peut  alors  traverser  la  paroi  des  capillaires  et  le  plasma  des 
cellules  terminales  et  sera  expulsée  au  dehors  par  l'appareil  excréteur  que, 
pour  cette  raison,  on  peut  appeler  avec  les  vieux  auteurs  «  système 
aquifère  ».  —  P.  Remy. 

K)  Production  d'énergie. 

=  Mouvement. 

Danielopolu  (D.),  Radovici  (A.)  et  Carniol  (A.). —  Sur  un  phénomène 
d'automatisme  des  muscles  volontaires  chez  l'homme.  —  Schwartz  et  Meyer 
ont  décrit  le  curieux  phénomène  d'automatisme  musculaire  suivant  :  «  On 
se  place  de  profil  à  côté  d'un  mur  et  l'on  élève  le  bras  le  plus  voisin  du  mur 
jusqu'à  ce  que  le  dos  de  la  main  le  touche  ;  on  appuie  de  toutes  ses  forces  sur 
lui,  comme  si  on  voulait  le  repousser  et  on  s'écarte  ensuite  du  mur.  Quelques 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  295 

secondes  après,  le  bras  se  soulève  lentement  tout  seul,  arrive  à  la  position 
horizontale,   reste  quelque  temps  dans  cette  position  et  ensuite  retombe.  » 
D.  R.  et  C.  ont  constaté  que  ce  pbénomène  d'automatisme  est  général  :  il 
se  produit,  en  effet,  avec  tous  les  muscles  volontaires  que  l'on  peut  soumettre 
a  cette   épreuve.  Pour  que  l'expérience  réussisse  il  faut  que  les  muscles  se 
contractent   étant  mis  dans  l'impossibilité  de  se  raccourcir;  les  tracés  dé- 
montrent,  en  effet,  que  si  le  muscle  se  contracte  en  se  raccourcissant,  le 
mouvement  d'automatisme  n'apparaît  plus.  Le  mouvement  automatique  se 
produit  d'autant  plus  fort  que  la  contraction  volontaire  a  été  plus  intense  et 
plus  prolongée.  Mais  le  fait  ne  se  produit  que  jusqu'à  une  certaine  limite.  Si 
la    contraction  volontaire  qui   produit  le  mouvement  automatique  est  trop 
prolongée,  arrivant  jusqu'à  la  fatigue,  le  mouvement  automatique  est  faible 
-et  si  la  fatigue  est  poussée  encore  plus  loin,  il  ne  se  produit  plus.  Les  tracés 
démontrent  d'une  manière  très  évidente  l'influence  de  la  fatigue.  Les  mouve- 
ments d'automatisme  ne  se  produisent  pas  chez  les  cachectiques  ni  dans  la 
myasthénie.  Chez  les  cachectiques  ils  reparaissent  après  la  caféine.  Quant 
au   mécanisme   de  production  du  phénomène,  la  première  impression  que 
l'on  a  en  regardant  la  production  du   mouvement  automatique  est  qu'il  se 
produirait  un  déséquilibre  fonctionnel  entre  la  partie  contractile  et  élastique 
du  muscle.  En  effet,  les  disques  contractiles  se  contractant  sans  que  la  fibre 
musculaire   puisse  se   raccourcir,  il  est  possible  que  les  disques  élastiques 
tiraillés  tendent  à  revenir  à  leur  position  une  fois  le  muscle  relâché  et  pro- 
voquent le  relèvement  du  bras.  Mais  cette  interprétation  hypothétique  ne 
doit  pas  éloigner  toute  participation  du  système  nerveux  ;  il  est,  au  contraire, 
très  probable  qu'il  ne  s'agit  pas  là  d'un  phénomène  purement  musculaire. 

—  Danielopolu. 

Burge  (W.  E.)  et  Leichsenring  (J.  M.)-  —  Une  explication  de  l'accrois- 
sement des  oxydations  produit  par  le  travail  musculaire.  —  L'exercice  mus- 
culaire modéré  augmente  la  catalase  du  sang,  et  le  repos  consécutif  la  fait 
revenir  à  son  taux  normal.  L'augmentation  des  oxydations  par  le  travail 
musculaire  est  due  à  l'augmentation  de  la  catalase,  et  la  diminution  des 
oxydations  avec  le  repos  consécutif  est  due  à  la  diminution  de  cet  enzyme. 

—  Paul  Bover. 

Bethe  (Albrecht),  Fraenkel  (Martha)  et  Wilmers  (Josef).  —  La  con- 
tracture chimique  du  muscle  narcotisê  comparée  à  celle  du  muscle  normal.  — 
Les  auteurs  ont  recherché  si  les  nombreuses  substances  qui  provoquent  la 
contracture  du  muscle  agissent  directement  sur  les  parties  contractiles  du 
muscle  en  les  modifiant  physiquement  ou  agissent  indirectement  en  provo- 
quant un  processus  d'excitation  chimique.  D'après  eux,  cette  deuxième 
hypothèse  n'est  pas  soutenable,  car  la  contracture  provoquée  par  le  chloro- 
forme, la  soude  ou  l'acide  chlorhydrique  paraît  être  tout  à  fait  indépendante 
de  la  faculté  qu'a  le  muscle  de  répondre  à  l'excitation  électrique.  Si  la  con- 
tracture était  liée  à  un  processus  d'excitation,  elle  devrait  être  beaucoup 
plus  faible  dans  la  narcose,  à  moins  de  faire  l'hypothèse  peu  satisfaisante 
que  l'action  des  excitants  chimiques,  opposés  en  cela  aux  autres  excitants, 
est  augmentée  et  non  diminuée  dans  l'anesthésie.  Aussi  les  substances  en 
question  doivent  avoir  une  action  directe,  sans  doute  d'ordre  physique  sur 
les  portions  contractiles  du  muscle.  —  H.  Cardot. 

Hurthle  (K.)  et  Wachholder  (K.).  —  Sur  la  structure  des  fibres  muscu- 
laires cardiaques.  —  H.  et  "W.   ont  cherché  quelles  étaient  les  régions  du 


296 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


myocarde  de  grenouille  les  plus  favorables  pour  l'examen  des  fibres  cardia- 
ques à  l'état  vivant;  ils  indiquent  spécialement  les  fibres  auriculaires  de  la 
région  atrio-ventriculaire,  maintenues  en  activité  dans  une  solution  de  Rin- 
GER.  Pendant  la  diastole,  on  peut  obtenir  des  photographies  en  lumière  po- 
larisée qui  montrent  la  striation  transversale,  mais  pendant  la  systole,  on 
ne  dispose  pas  d'un  temps  de  pose  suffisant  pour  obtenir  des  clichés  satis- 
faisants. —  H.  Cardot. 

Gesell  (Robert).  —  Nouvelles  observations  sur  la  relation  de  la  longueur 
initiale  et  de  la  tension  initiale  des  fibres  auriculaires.  —  Le  muscle  car- 
diaque de  la  tortue  (Pseudemis  elegans)  répond  à  l'extension  comme  le 
muscle  strié.  La  tension  produite  est  une  fonction  linéaire  de  la  longueur 
initiale  de  la  fibre  musculaire.  La  tension  initiale  exerce  un  effet  plutôt 
nuisible  sur  la  contraction  musculaire.  —  Paul  Boyer. 

Adrian  (E.  D.)  et  Owen  (D.  R.).  —  La  réponse  électrique  du  muscle 
énervé.  —  L'excitation  du  sartorius  et  du  gastrocnémien  énervés  de  la  gre- 
nouille produit  un  courant  biphasé,  comme  lorsque  les  terminaisons  ner- 
veuses du  muscle  sont  intactes.  Les  terminaisons  nerveuses  ne  jouent  aucun 
rôle  dans  la  réponse  électrique.  Pour  A.  et  O.  l'absence  de  réponse  électri- 
que sur  le  gastrocnémien  décrite  par  Henriques  et  Lindhard  se  produit 
seulement  quand  l'excitation  est  faible  et  que  les  électrodes  conductrices  sont 
placées  aussi  loin  que  possible  des  électrodes  excitatrices.  Dans  ce  cas,  l'ex- 
citation touche  seulement  les  fibres  à  une  extrémité  du  muscle,  et  le  tissu 
musculaire  entre  ces  deux  électrodes  conductrices  reste  inactif;  la  réponse 
ne  manque  jamais  de  se  produire  si  les  électrodes  conductrices  comprennent 
les  fibres  actives.  —  Paul  Boyer. 

Lipschûtz  (Alexander)  et  Audova  (Alexander).  —  L'atrophie  compa- 
rative du  muscle  squelet  tique  après  section  du  nerf  et  du  tendon.  —  La  section 
du  tendon  d'Achille  des  lapins  produit  une  atrophie  musculaire  presque  aussi 
considérable  que  celle  que  cause  la  section  du  sciatique  ;  cette  atrophie  est 
due  à  la  grande  diminution  du  travail  musculaire  et  à  l'inactivité  qui  en 
résulte.  —  Paul  Boyer. 


a)  Parker  (G.  H.).  — La  locomotion  de  l'holothurie  Stichopus  panimensis. 
—  Cette  holothurie,  qui  habite  dans  les  eaux  de  la  Californie  du  Sud,  est  un 
animal  de  25  cm.  de  longueur  en  moyenne,  à  mouvements  lents  (1  mètre 
en  15  minutes),  rappelant  ceux  d'une  gigantesque  chenille.  A  l'état  de  repos, 
son  corps  est  fixé  au  substratum  par  les  rangées  d'ambulacres  du  trivium  ;  le 
mouvement  commence  par  la  contraction  de  la  partie  postérieure  du  corps, 
qui  se  trouve  ainsi  détachée  du  support  et  soulevée  ;  ensuite  la  vague  de 
contraction  gagne  le  milieu,  tandis  que  l'extrémité  postérieure  s'attache  de 
nouveau,  un  peu  en  avant  maintenant  de  sa  situation  primitive.  La  région 
moyenne  du  corps,  la  vague  ayant  passé  vers  l'extrémité  antérieure,  se 
comporte  de  même.  Enfin,  la  partie  antérieure,  après  s'être  soulevée  et  con- 
tractée, se  fixe  au  support  à  son  tour  dans  sa  nouvelle  situation.  Un  stade  de 
repos  suit  ce  léger  déplacement.  C'est  une  locomotion  du  type  monotaxique 
directe.  —  M.  Goldsmith. 

b)  Parker  (G.  H.).  —  Le  pouvoir  adhésif  des  ventouses  de  l'Octopus  bima- 
culatus  Verrill.  —  Non  seulement  l'animal  vivant  s'attache  à  la  main  qui  le 
saisit,  mais  un  bras  coupé  conserve  les  mouvements  coordonnés  et  une  force 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  297 

adhésive  considérable;  il  en  est  même  des  ventouses  isolées,  lorsqu'elles 
sont  excitées  par  le  courant  électrique  :  leur  force  d'adhésion  est  la  même 
que  lorsqu'elles  font  partie  de  l'animal.  La  pression  exercée  par  elles  varie 
de  0,45  à  0,70  d'atmosphère.  —  M.  Goldsmith. 

*=a  Chaleur. 

a)  Moore  (L.  M.).  —  Études  expérimentales  sur  la  régulation  de  la  tempé- 
rature du  corps.  Le  maintien  d'une  température  pratiquement  uniforme 
chez  les  lapins  par  la  suppression  des  mouvements  spontanés.  —  Des  lapins 
gardés  dans  de  petites  cages,  la  tête  maintenue  dans  l'appareil  de  Zwarmak, 
ne  se  livrent  à  aucun  exercice  musculaire  et,  par  conséquent,  la  température 
de  leur  corps  devient  presque  constante.  On  peut  ainsi  étudier  les  petites 
variations  expérimentales  de  température  avec  une  exactitude  impos- 
sible à  obtenir  avec  les  variations  normales  de  température  habituellement 
assez  grandes  que  l'on  trouve  chez  les  lapins  qui  sont  dans  des  circons- 
tances expérimentales  non   semblablement  contrôlées.  —  Paul  Boyer. 

b)  Moore  (L.  M.).  —  Etudes  expérimentales  sur  la  régulation  de  la  tempé- 
rature du  corps.  Les  effets  sur  la  température  de  différentes  concenty-ations 
de  solutions  de  NaCl  injectées  par  voie  intraveineuse.  —  L'eau  distillée,  le 
chlorure  de  sodium,  à  concentration  de  m/6,  m/1,  m/1,  2  m  et  4  m,  injectés  à 
doses  de  5  à  10  cm3  dans  les  veines  du  lapin,  produisent  une  élévation  de 
température  du  corps  de  l'animal  de  1  à  1°5;  6  m  de  NaCl,  d'autre  part, 
produisent  une  chute  initiale  de  0°6,  suivie  d'un  retour  à  la  normale  ou  d'une 
élévation  légèrement  supérieure.  L'élévation  de  la  température  suivant 
l'injection  de  solutions  hypotoniques  correspond  à  l'élévation  de  la  pression 
cérébrospinale,  et  la  chute  suivant  l'injection  de  solutions  hypertoniques 
(6  m  NaCl)  correspond  à  la  chute  de  la  pression  cérébrospinale;  car,  comme 
Weed  et  Me  Ribben  l'ont  montré,  une  injection  de  solution  hypotonique  ou 
hypertonique  provoque  une  élévation  ou  une  chute  de  la  pression  cérébro- 
spinale. Il  existe  donc  une  corrélation  entre  la  pression  cérébrospinale  et  la 
température  du  corps.  —  Paul  Boyer. 

Snyder  (Charles  D.).  —  La  chaleur  libérée  par  les  battements  du  cœur  : 
les  oscillations  thermiques  durant  le  cycle  cardiaque;  thermocardiogramme 
de  la  tortue.  —  L'élévation  de  température  que  l'on  observe  pendant  la 
systole  ventriculaire,  suit  et  ne  précède  pas  le  début  de  l'élévation  de  la 
tension  musculaire.  La  somme  algébrique  totale  des  échanges  de  chaleur 
pour  tout  un  cycle  cardiaque  est  positive  et  sa  grandeur  est  de  l'ordre  de 
0,0011  petites  calories  par  gramme  de  muscle  et  par  contraction.  Ce  nombre 
de  calories  est  équivalent  au  pouvoir  calorifique  de  la  quantité  de  dextrose 
utilisée  par  le  cœur  des  mammifères;  celle-ci  équivaut  à  2,96  X  10-7  grammes 
de  dextrose,  •  par  gramme  de  muscle  et  par  battement.  Si  l'on  observe  la 
température  du  cœur  de  tortue  battant  à  un  rythme  suffisamment  lent,  on 
voit  apparaître  des  oscillations  thermiques  caractéristiques  des  différentes 
phases  mécaniques  du  cycle  cardiaque  :  ces  phases  sont  au  nombre  de  6. 
Le  tracé  thermique  de  ces  phases  constitue  un  thermo-cardiogramme.  L'élé- 
vation thermique  durant  la  systole  est  supérieure  à  la  somme  des  calories 
produite  par  les  réactions  anoxydantes.  L'excès  de  chaleur  est  dû  à  l'action 
thermoélastique  de  la  contraction  musculaire  isométrique.  Durant  la  diastole 
il  se  produit  dans  ce  thermocardiogramme  une  remarquable  chute  de  tempé- 
rature qui  n'est  due  que  pour  une'faible  part  à  l'action  thermoélastique  in- 


298  .    L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

verse.  Les  trois  quarts  delà  chute  thermique  doivent  être  dus  aux  processus 
musculaires  endothermiques  dont  la  nature  est  encore  indéterminée.  Les 
phases  postdiastoliques  du  thermocardiogramme  représentent  la  période  de 
retour.  La  somme  des  deux  élévations  postdiastoliques  de  température  que 
l'on  observe'  correspondent  à  la  quantité  proportionnelle  de  chaleur  de- 
mandée par  l'oxydation  de  1/5  du  glucose  entrant  en  jeu  dans  le  cycle 
cardiaque,  comme  l'a  montré  expérimentalement  Meterhof.  Cette  éléva- 
tion de  chaleur  n'est  pas  seulement  due  à  l'oxydation  des  hydrates  de  car- 
bone, mais  elle  représente  pratiquement  toute  la  chaleur  produite  par 
cette  oxydation  durant  tout  le  cycle  cardiaque.  Avec  les  cœurs  qui  battent 
très  lentement,  il  se  produit  ensuite  une  période  dans  le  thermocardio- 
gramme sans  oscillation  thermique.  Cette  période  se  prolonge  sans  inter- 
ruption jusqu'à  la  systole  suivante,  marquant  la  fin  et  le  début  du  cycle 
cardiaque  suivant.  Les  oscillations  thermiques  du  thermocardiogramme  sui- 
vent donc  les  réactions,  physiques  d'une  part  et  chimiques  surtout,  qui  en- 
trent en  jeu  durant  le  cycle  d'une  action  musculaire.  —  Paul  Boyer. 

Benedict  (Fr.  G.),  Fox  (Ed.  L.)  et  Baker  (M.  L.j.  —  La  température 
cutanée  de  l'éléphant,  du  rhinocéros  et  de  l'hippopotame.  —  B.,  F.  et  B.  ont 
mesuré  la  température  de  la  peau  de  grands  animaux  en  captivité,  qui  ne 
possèdent  pas  de  poils  (éléphants,  rhinocéros  et  hippopotames),  vivant  au 
jardin  zoologique  de  New- York,  sous  une  température  ambiante  constante 
de  19°5  C.  Chez  deux  éléphants,  la  température  moyenne  de  la  peau  fut  de 
25°5  C  ;  mais  des  températures  très  élevées  furent  trouvées  sur  l'oreille  ;  en 
général,  l'intérieur  de  l'oreille  était  plus  chaud  que  l'extérieur.  Le  point  le  plus 
chaud  du  corps  fut  le  bord  de  l'oreille  gauche  (32°5  C),  l'oreille  droite  n'a 
jamais  présenté  une  température  aussi  élevée  que  la  gauche.  Chez  le  rhi- 
nocéros, la  température  moyenne  de  la  peau  fut  de  26°2  C,  plus  élevée  par 
conséquent  que  chez  l'éléphant,  quoique  ce  dernier  fût  continuellement  en 
mouvement.  Chez  le  rhinocéros,  des  températures  plus  élevées  (33"4)  furent 
trouvées  dans  les  points  à  demi  clos,  tels  que  le  museau,  l'aisselle  et  entre 
les  plis  de  la  peau.  La  température  de  la  peau  de  l'hippopotame,  à  cause  de 
l'humidité  de  sa  peau,  et  à  cause  de  sa  vie  aquatique  présente  des  variations 
très  considérables.  Sa  peau  est  beaucoup  plus  froide  sur  le  dos  que  sur  le 
ventre,  le  chiffre  moyen  est  de  25°5  C.  Tous  ces  animaux  ont  donc  une  tem- 
pérature cutanée  sensiblement  la  même  dans  les  parages  de  25°5C,  6°  environ 
au-dessus  de  la  température  ambiante  (19°5).  La  température  rectale  est  la 
même  que  chez  l'homme.  Le  fait  que  ces  quatre  animaux  possèdent  approxi- 
mativement la  même  température  cutanée  incite  à  chercher  ce  que  serait 
la  température  de  la  peau  de  l'homme  restant  nu  dans  une  température 
ambiante  de  19°5  pendant  un  temps  considérable.  —  Paul  Boyer. 

Shearer  (C).  —  Sur  la  quantité  de  chaleur  libérée  par  le  colibacille  pous- 
sant en  présence  d'acides  aminés  libres.  —  Quand  on  fournit  abondamment 
au  colibacille  des  acides  aminés  libres  déjà  préparés,  le  processus  d'édifica- 
tion de  ceux-ci  en  protoplasma  vivant  est  extrêmement  économique,  peu 
d'énergie  est  dépensée.  Tandis  que  des  différentes  digestions  tryptiques 
donnaient  des  résultats  très  divergents  à  cet  égard  (probablement  parce  que 
leur  teneur  en  acides  aminés  était  aussi  très  différente),  en  comparant  à  la 
croissance  du  même  organisme  sur  le  bouillon  de  peptone  glucosée,  le  dé- 
veloppement est  3-8  fois  plus  actif,  quoique  dans  la  fermentation  du  glucose, 
ce  bacille  paraît  user  très  peu  (environ  1  %)  de  l'énergie  totale  utile  de  la 
molécule  hydrocarbonée.  Le  bouillon  tryptique  qui  a  été  digéré  pendant  un 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  299" 

temps  court  (1  semaine)  produit  beaucoup  plus  de  chaleur  avec  le  colibacille 
que  le  bouillon  digéré  longtemps  (3-8  semaines).  Cette  différence  paraît 
beaucoup  trop  grande  pour  être  mise  sur  le  compte  de  l'hydrolyse  extérieure 
que  les  polypeptides  ont  subie  dans  le  liquide  pendant  les  3  à  8  semaines. 
Le  processus  pathologique  du  métabolisme  soit  avec  une  digestion  tryptique 
ou  soit  avec  un  autre  liquide  de  culture  s'accompagne  toujours  d'une  plus 
grande  libération  de  chaleur  que  celle  qui  est  libérée  dans  les  mêmes  condi- 
tions de  développement  du  bacille  sur  le  même  milieu  et  à  l'état  normal  ;  le 
développement  pathologique  est  ainsi  moins  économique  que  le  développe- 
ment normal.  —  Paul  Boyer. 

=  Lumière. 

a)  Kanda  (Sakyo).  —  La  production  de  lumière  de  Luciola  vitticollis  est 
une  oxydation.  —  Les  organes  lumineux  d'un  ver  luisant  du  Japon,  Luciola 
vitticollis,  après  leur  isolement  du  corps  de  l'animal,  ne  produisent  pas  de 
lumière  dans  l'hydrogène,  l'azote  ou  dans  le  vide.  L'oxygène  des  cellules  ou 
des  tissus  des  organes  ne  paraît  jouer  aucun  rôle  dans  la  production  de  la 
lumière.  L'intensité  de  celle-ci  est  plus  grande  dans  l'oxygène  que  dans 
l'air  ;  elle  est  aussi  plus  considérable  quand  l'air  est  réintroduit  dans  un 
flacon  après  un  premier  vide,  et  dans  l'azote  à  1  %  d'oxygène  que  dans 
l'oxygène  pur.  Ce  fait,  paradoxal  à  première  vue,  semble  dû  à  la  stimulation 
des  organes  lumineux  par  l'agitation  mécanique  qui  se  produit  par  l'ad- 
mission de  l'air  après  un  premier  vide  ;  il  peut  dépendre  aussi  des  surfaces 
de  contact.  L'eau  semble  nécessaire,  et  de  plus  la  lumière  disparaît  si  les 
organes  lumineux  sont  chauffés  à  50°  C,  pour  réapparaître  quand  ils  sont 
refroidis.  La  production  de  lumière  par  Luciola  vitticollis  est  donc  une 
oxydation.  —  Paul  Boyer. 

b)  Kanda  (Sakyo).  —  La  nature  physique  et  chimique  de  la  luciférase  de 
Cypridina  Hilgendorfti.  —  Les  solutions  de  luciférine  et  de  luciférase  de 
Cypridina  Hilgendorfîi  donnent  les  réactions  colorées  des  protéines.  La  luci- 
férase n'est  pas  précipitée  par  HgCl2.  L'acide  phosphotungstique  et  le  ferro- 
cyanure  de  potassium  additionnés  d'acide  acétique  précipitent  la  luciférase, 
mais  la  précipitation  n'a  pas  lieu  avec  les  autres  réactifs  des  alcaloïdes.  La 

^luciférase  n'est  pas  précipitée  par  saturation  par  NaCl,  mais  elle  l'est  plus 
ou  moins  par  demi-saturation  par  S04Mg,  tandis  qu'elle  est  totalement 
précipitée  par  saturation  de  S04Mg  et  par  demi-saturation  de  SO^NH1)-. 
Ce  précipité  une  fois  filtré,  le  biuret,  la  réaction  de  Millon,  la  réaction 
xanthoprotéique  sont  positifs,  mais  celle  de  la  ninhydrine  est  négative.  La 
luciférase  est  coagulée  par  la  chaleur  à  65°  C  environ;  elle  est  complètement 
précipitée  par  l'acétone  et  l'alcool.  Le  sérum  d'un  animal  immunisé  aupara- 
vant à  la  luciférine  et  à  la  luciférase  ne  donne  avec  ces  corps  qu'un  faible 
précipité.  La  luciférase  semblepasser  à  travers  une  membrane  de  parchemin 
au  bout  de  60  heures,  mais  en  quantités  faibles.  Elle  est  complètement 
détruite  par  cataphorèse,  mais  la  luciférine  semble  électro-positive.  Une  solu- 
tion lumineuse  perd  graduellement  ses  propriétés  quand  on  la  précipite  par 
cataphorèse.  La  production  de  lumière  ne  modifie  pas  la  conductibilité  élec- 
trique. Les  résultats  de  K.  sont  différents  quelque  peu  de  ceux  de  Harvey. 
En  effet,  Harvey,  s'il  est  d'accord  avec  K.  sur  l'action  de  l'acide  phospho- 
tungstique, de  l'alcool,  du  NaCl  à  saturation,  de  SO!(NH^)2  et  de  la  chaleur 
sur  la  luciférase,  trouve  au  contraire  que  la  luciférase  est  légèrement  préci- 
pitée par  S04Mg  à  demi-saturation,  qu'elle  l'est  totalement  par  S04Mg  à 


300  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

saturation  et  par  SO*(NHH)2  à  demi-saturation.  D'où  Harvey  conclut  que  la 
luciférase  de  Cypridina  n'est  pas  une  globuline,  mais  peut-être  une  albumine. 
Mais  l'auteur  est  d'avis  que  la  précipitation  par  les  sels  à  saturation  n'est 
pas  une  base  suffisante  pour  différencier  les  globulines  des  albumines.  En 
définitive,  la  luciférase  peut  être  une  albumine  ou  une  globuline  soluble 
dans  l'eau  contenant  très  peu  de  chlorure,  ou  être  semblable  à  la  pseudo- 
globuline  du  sérum.  On  peut  se  demander  aussi  si  la  réaction  protéinique 
est  une  réaction  propre  ou  non  de  la  luciférase,  car  le  filtrat  sur  lequel  K. 
opère  donne  une  réaction  hydrocarbonée  aussi  bien  que  protéinique;  il  est 
donc  difficile  de  dire  quelle  est  la  réaction  de  la  luciférase.  La  question  dé- 
pend de  la  pureté  avec  laquelle  on  obtient  la  luciférase;  c'est  la  question 
des  enzymes  en  général;  l'amylase,  par  exemple,  regardée  par  certains 
comme  une  protéine,  est  pour  d'autres  un  hydrate  de  carbone.  La  partie  des 
enzymes  qui  donne  une  réaction  hydrocarbonée  est  une  gomme.  La  lucifé- 
rase peut  être  une  sorte  de  protéine  combinée  avec  une  gomme  hydro- 
carbonée. —  Paul  Boyer. 

7))  Pigments. 

Przibram  (Hans).  —   La  coloration  des  cocons  de  pupes   de  certains 
Papillons  {Eriogaster,  Saturnia)  est  une  réaction  typique  du  Dopa.  — -  On 
explique  maintenant  une  foule  de  phénomènes  de  coloration  dans  le  règne 
animal  par  l'action  de  tyrosinases  sur  la  tyrosine.  P.  a  étudié,  de  ce  point 
de  vue,  l'adaptation  à  la  couleur  du  milieu  de  pupes  de  divers  Papillons 
diurnes;  en  collaboration  avec  Mlle  Brecher,  il  a  reconnu  entre  autres  que 
leur  hémolymphe  contient  une  tyrosinase  sensible  à  la  lumière.  Il  a  repris 
cette  étude  sur  les  cocons  de  Papillons  nocturnes,  Eriogaster  lanestris  et 
Saturnia  pavonia,  afin  de  voir  s'il  est  possible  de  ramener  leurs  variations 
de  couleurs  à  l'action  de  tyrosinases  photosensibles.  J.  Dewïtz,  au  sujet  de 
ces  mêmes  cocons,  a  montré  dans  une  série  de  publications,  et  la  chose  est 
parfaitement  exacte,  que  le  seul  facteur  déterminant  les  changements  de 
coloration  est  l'humidité  :  les  chenilles  d' Eriogaster,  Saturnia  et  autres  Pa- 
pillons nocturnes  filent  quand   il  fait  sec  des  cocons  clairs,  et  quand  il  fait 
humide  des  cocons  foncés;  un  cocon  clair  plongé  dans  l'eau  noircit.  Dewïtz 
pense  que  l'action  de  la  tyrosinase  sur  un  chromogène  est  ici  inhibée  par 
la  sécheresse  et  mise  en  branle  par  l'humidité,  et  il  localise  chromogène  et 
ferment  dans  les  glandes  à  soie  de  la  chenille.  Cependant,  comme  le  montre* 
P.,  si  les  cocons  des  Papillons  en  question  sont  insensibles  à  la  lumière, 
c'est  qu'il  ne  s'agit  dans  leur  cas  ni  de  tyrosine,  ni  de  tyrosinase.  Le  chro- 
mogène serait  le  «  dopa  »  (=  3,4  dioxyphenylalanine,  la  tyrosine  étant  = 
oxyphenylalanine),  qui  a  la  faculté  de  se  colorer  même  en  l'absence  d'un 
ferment.  En  effet,  en  chauffant  à  90°  pendant  5  minutes,  on  ne  modifie  pas 
la  colorabilité  des  cocons,  alors  que  dans  ces  conditions  la  tyrosinase  est 
détruite  ou  du  moins  très  affaiblie.  D'autre  part,  les  alcalis  n'ont  pas  d'effet 
sur  la  coloration  de  la  tyrosine,   alors  que  le  dopa,  à  leur  contact,  prend 
aussitôt  des  tons  foncés  variés,  et  que  des  extraits  de  cocons,  additionnés 
d'une  solution  de  soude  se  colorent  en  brun  foncé  plus  ou  moins  rapidement, 
suivant  la  concentration  de  la  solution.  A  la  suite  de  ses  diverses  expériences, 
P.  conclut  que  la  coloration  des  cocons  des  Papillons  en  question  est  due  à 
une  oxydation  rapide  du  dopa  provoquée  par  l'eau  et  l'alcalinité  des  sécré- 
tions des  glandes  à  soie.  [Voir  au  chapitre  Origine  des  espèces,  les  tra- 
vaux du  même  auteur  et  de  L.  Brecher,   envisagés  au  point  de  vue  de  la 
question  de  l'homochromie.]  —  A.  Drzewina. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  301 

Kudô  (Tokuyasu).  —  Variations  de  la  proportion  de  mélanine  en  rapport 
avec  les  changements  de  couleur  de  Poissons.  —  Des  extraits  de  la  peau  de 
Poissons  (Esox,  Carassius,  Phoxinus,  Gobius,  Nemachilus)  noircissent  à  l'air. 
Par  la  méthode  de  Furth,  on  peut  en  isoler  une  tyrosinase  active  qui  noircit 
la  tyrosine  in  vitro.  La  peau  que  l'on  rend  artificiellement  plus  foncée  con- 
tient toujours  une  proportion  plus  élevée,  et  souvent  beaucoup  plus  élevée 
de  mélanine  que  la  peau  claire  normale  ;  le  noircissement  de  la  peau  ne 
peut  donc  être  attribué  à  la  seule  expansion  des  mélanophores.  Il  en  est  de 
même  quand  on  compare  entre  eux  certains  territoires  de  la  peau,  clairs  et 
noircis.  Le  noircissement  est  produit  par  des  procédés  variés  :  destruction 
des  yeux,  séjour  dans  l'obscurité,  narcose,  section  du  grand  sympathi- 
que, etc.  —  A.  Drzewina. 

a)  Verne  (Jean).  —  Sur  les  différents  faciès  des  métabolismes  pigmentaires 
dans  les  téguments  des  Crustacés  Décapodes.  —  Les  métabolismes  pigmen- 
taires  dans  les  téguments  des  Décapodes  peuvent  se  ramener  à  deux  séries 
évoluant  séparément  :  série  de  la  zooérythrine  ou  des  pigments  carotinoïdes, 
et  série  azotée  d'origine  protéique.  Cette  dernière  comprend  un  pigment 
formé  de  corps  à  fonctions  amico-acides  dont  la  dissociation  protéolytique 
fournit  de  la  mélanine  chez  tous  les  Brachyoures  et  dans  le  genre  Crangon, 
tandis  qu'il  ne  se  forme  jamais  de  mélanine  chez  les  Anomoures  et  les  Ma- 
croures (moins  le  genre  Crangon).  La  formation  de  mélanine  est  un  phé- 
nomène contingent  et  n'a  rien  à  voir  avec  l'homochromie.  —  A.  Robert. 


*o^ 


b)  Verne  (Jean).  —  Un  procède  de  conservation  des  couleurs  dans  la  cara- 
pace des  Crustacés  Décapodes,  déduit  de  l'étude  histochimique  des  pigments. 
—  La  coloration  extérieure  des  Décapodes  est  due  surtout  aux  pigments 
carotinoïdes,  d'où  l'on  peut  extraire  du  carotène.  Le  carotène  se  combine  à 
des  substances  protéiques  donnant  des  carotinalbumines.  Ce  pigment  dérivé 
existe  sous  deux  formes  qui  paraissent  différer  seulement  par  la  couleur  : 
bleue,  chez  Homarus,  Astacus,  Galathea,  Porcellana,  Portunus  puber,  Palœ- 
mon,  rouge  brunâtre  chez  Palinurus,  Dromia,  la  plupart  des  Brachyoures. 
Les  dérivés  bleu  et  rouge  coexistent  chez  Carcinus  mœnas,  ce  qui  produit 
une  teinte  verte.  Or  la  chaleur,  l'alcool,  le  formol,  les  acides,  etc.,  détruisent 
les  carotinalbumines  :  le  carotène  reparaît  avec  sa  couleur,  ce  qui  explique 
le  rougissement  de  la  carapace  du  Homard  ou  de  l'Ecrevisse  par  exemple. 
Mais  le  sulfate  d'ammonium  en  solution  saturée  détermine  la  précipitation 
des  carotinalbumines  sans  modifier  leur  composition  chimique  :  de  là  son 
emploi  proposé  pour  la  conservation  de  la  couleur  des  Décapodes  dans  les 
collections.  — A.  Robert. 

3°  Action  des  agents  divers. 

Crile  (George  W.),  Hosmer  (Helen  R.)  et  Rowland  (Amy  F.).  —  La 
conductibilité  électrique  des  tissus  animaux  dans  des  conditions  normales  et 
pathologiques.  —  C,  H.  et  R.  étudient  la  conductibilité  électrique  de  tissus 
animaux  variés  et  normaux  et  les  changements  de  conductibilité  que  peu- 
vent entraîner  les  variations  de  fonctions.  Le  liquide  céphalo-rachidien,  de 
tous  les  tissus  étudiés,  a  la  conductibilité  la  plus  élevée,  le  poumon  et  le 
foie  la  plus  basse,  et  les  tissus  étudiés  par  C,  H.  et  R.  s'étagent  dans  l'ordre 
suivant  :  liquide  céphalorachidien,  bile,  sang,  muscle  volontaire,  cerveau, 
cervelet,  foie,  poumon.  La  conductibilité  des  tissus  normaux  varie  suivant 
la  saison  et  le  milieu  environnant.  Chez  l'adulte,  le  cerveau  est  plus  con- 


302  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ducteur  que  le  cervelet;  chez  le  foetus,  et  chez  le  jeune  lapin  jusqu'à  ce  qu'il 
ait  quitté  son  nid  et  manifesté  une  activité  volontaire,  on  observe  le  contraire. 
De  même  chez  l'homme,  CL, H.  et  R.  ont  observé  chez  un  malade  mort  de 
tumeur  cérébrale  en  plein  coma,  une  conductibilité  cérébrale  plus  faible  que 
celle  du  cervelet,  tandis  que  chez  un  homme  mort,  en  pleine  connaissance, 
d'un  cancer  de  l'estomac,  la  conductibilité  du  cerveau  était  plus  élevée  que 
celle  du  cervelet.  La  conductibilité  de  la  substance  grise  est  plus  élevée  que 
celle  de  la  substance  blanche.  Tout  épuisement  de  source  quelconque 
(shock  chirurgical,  émotion,  insomnie,  infection,  etc.)  est  marqué  par  une 
diminution  de  la  conductibilité  du  cerveau  et  par  une  augmentation  de  la 
conductibilité  hépatique.  Une  nourriture  riche  en  thyroïde  et  produisant  les 
symptômes  typiques  de  l'hyperthyroïdisme  donne  les  mêmes  résultats;  à 
doses  modérées,  au  contraire,  on  observe  une  augmentation  de  la  conductibi- 
lité du  cerveau  et  une  diminution  de  celle  du  foie.  Ces  modifications  sont 
diminuées  ou  renversées  par  l'administration  d'adrénaline.  L'iodoforme 
augmente  la  conductibilité  du  cerveau  et  du  foie.  Ces  changements  de  con- 
ductibilité sont  renversés  par  l'adrénaline.  L'injection  d'HCl  diminue  la  con- 
ductibilité cérébrale  et  cérébelleuse,  et  augmente  celle  du  foie.  Le  bicarbo- 
nate de  soude  agit  en  sens  inverse.  Toute  infection  en  présence  de  morphine 
ne  produit  que  peu  de  variations,  tandis  que  seule  elle  diminue  la  con- 
ductibilité cérébrale  et  augmente  celle  du  foie  ;  la  conductibilité  cérébrale  ne 
varie  pratiquement  pas  quand  on  administre  de  la  toxine  diphtérique  à  un 
animal  morphinisé,  et  la  conductibilité  hépatique  n'est  que  peu  altérée.  Les 
modifications  intracellulaires  qui  se  produisent  dans  le  shock  et  l'épuise- 
ment et  qui  sont  révélées  par  le  microscope  sont  parallèles  aux  altéra- 
tions de  la  conductibilité  électrique,  et  ces  modifications  à  la  fois  histologi- 
ques  et  électriques  sont  en  relation  directe  avec  la  vitalité  des  organes.  — 
Paul  Boyer. 

p)  Agents  physiques  {chaleur,  lumière,  etc.). 

b)  Schlomovitz  (B.  H.).  —  Nouvelles  expériences  sur  l'effet  du  chauffage 
et  du  refroidissement  du  nœud  sino-auriculaire  du  cœur  des  mammifères, 
profondeur  de  l'anesthësie,  tachycardie- flutter,  blocage  sino-auriculaire.  — 
On  ne  peut  pas  produire  de  tachycardie  persistante  en  chauffant  le  nœud 
sino-auriculaire,  pendant  de  longues  périodes  continues,  sur  l'animal  légè- 
rement anesthésié  (chat  ou  chien),  qu'il  soit  ou  non  atropinisé.  Au  contraire, 
le  rythme  se  ralentit  après  une  tachycardie  transitoire  et  revient  au  rythme 
normal  ou  à  un  rythme  plus  lent,  et,  après  avoir  retiré  l'électrode  chauffante, 
le  rythme  tombe  habituellement  au-dessous  de  la  normale  d'une  façon  tem- 
poraire. S.  décrit  les  tachycardies  et  les  cas  de  blocage  sino-auriculaires 
ainsi  réalisés  expérimentalement.  —  Paul  Boyer. 

Duval  (Marcel)  et  Portier  (Paul).  —  Limite  de  résistance  au  froid  des 
chenilles  de  Cossus  cossus. —  En  refroidissant  des  chenilles  de  Cossus  aune  tem- 
pérature de  —  15°,  on  constate  qu'elles  reviennent  à  la  vie,  même  quand  elles 
sont  brusquement  réchauffées  à  cette  température  elles  sont  tout  à  fait  dures 
et  cassantes  ;  mais  un  refroidissement  plus  énergique  est  capable  d'entraî- 
ner la  mort.  La  température  mortelle  est  voisine  de  — 21°.  Ces  résultats  peu- 
vent s'interpréter  en  admettant  qu'à  —  15°,  ce  sont  seulement  les  liquides 
intercellulaires  qui  sont  congelés  et  produisent  la  rigidité  et  que  le  contenu 
des  cellules  ne  se  congèle  qu'à  20°  après  être  resté  à  l'état  de  solution  sous- 
refroidie.  —  H.  Cardot. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  303 

a)  Boeck  (W.  C).  —  Le  point  thermo-léthal  des  kystes  de  protozoaires 
intestinaux  humains.  —  B.  expose  des  kystes  de  divers  protozoaires  intesti- 
naux de  l'homme  à  différentes  températures  dans  de  l'eau  distillée,  après 
lavage  et  décantation,  pour  éliminer  les  bactéries.  Le  point  thermo-léthal 
est  le  suivant  pour  les  différentes  espèces  examinées  :  Entamoeba  histoly- 
hca  68°,  E.  coli  76',  lodamoeba  Butshlii  64°,  Endolimax  nana  64°,  Giardia 
intestinalis  04°,  Chilomastix  mesnili  72°.  Le  point  thermo4éthal.  est  bien 
plus  élevé  pour  les  kystes  que  pour  les  stades  végétatifs.  —  E.  Chatton. 

Kufferath  (H.).  —  Interprétation  stéréogrammatiquede  la  courbe  de  sporu* 
lation  des  levures,  décrite  par  Hansen.  Son  application  aux  phénomènes  phy- 
siologiques et  biologiques.  —  Hansen  a  montré  qu'il  existe,  pour  la  sporulation 
de  Levures  cultivées  sur  plâtre,  un  minimum,  un  maximum  et  un  optimum 
(environ  25°  C)  de  température.  La  formation  des  rudiments  de  spores,  lente 
à  basse  température,  a  lieu  au  bout  d'un  temps  d'autant  moindre  que  la  tem- 
pérature se  rapproche  de  l'optimum,  pour  devenir  tardive,  puis  cesser  bientôt 
complètement  dès  que  l'on  dépasse  cet  optimum;  on  peut  traduire  graphi- 
quement ces  observations  par  une  «  courbe  de  Hansen  ».  Après  avoir  vérifié 
ces  résultats  par  des  cultures  sur  milieux  géloses,  où  la  sporulation  est  dix 
fois  moindre  que  sur  plâtre,  K.  montre  qu'à  une  température  donnée  la 
sporogénèse  se  fait  suivant  une  courbe  analogue  à  celle  de  la  fermentation, 
présentant  un  minimum,  un  optimum  et  un  maximum  bien  marqués  ;  les 
points  représentant  le  moment  où  se  produit  le  maximum  d'éléments  sporu- 
lés  lorsque  l'on  fait  varier  la  température  constituent  une  courbe  de  Hansen. 
Cette  courbe  ne  résulte  pas  de  la  combinaison  de  deux  facteurs  :  temps  et 
température,  comme  on  le  croyait  jusqu'à  présent,  mais  s'obtient  chaque  fois 
que  se  produisent  des  interférences  entre  les  trois  facteurs  :  temps,  tempéra- 
ture et  un  facteur  exprimant  l'apparition  d'un  phénomène  quelconque  bien 
déterminé  au  cours  de  la  vie  d'un  organisme  ou  d'un  ferment.  K.  donne 
comme  exemples  en  démonstration  de  sa  thèse  la  croissance  du  Bacillus 
ramosus,  la  coagulation  du  lait  par  la  présure,  la  destruction  du  glycocolle 
par  l'éreptase,  la  mortalité  humaine,  etc.  —  P.  Remy. 

Massart  (Jean).  —  L'action  de  la  lumière  continue  sur  la  structure  des 
feuilles.  —  Les  expériences  ont  porté  sur  une  vingtaine  d'espèces  :  Hépati- 
ques, Lycopodiacées,  Phanérogames  prises  fin  novembre  en  plein  repos 
hivernal.  Il  n'a  été  observé  aucune  différence  entre  les  effets  de  la  lumière 
continue  et  ceux  de  la  lumière  discontinue  ;  dans  aucun  cas  la  structure  et 
la  forme  des  feuilles  développées  à  la  lumière  constante  ne  rappellent  la  struc- 
ture et  la  forme  de  celles  développées  à  l'obscurité,  résultats  qui  sont  en  con- 
tradiction absolue  avec  ceux  des  expériences  de  G.  Bonnier  (1895).  —  Les 
éclairements  de  24  heures  par  jour,  18,  12  et  6  heures  agissent  en  général 
de  même  façon  sur  les  organes  d'assimilation;  l'influence  de  la  lumière  sur 
la  structure  et  la  forme  des  feuilles  et  sur  la  production  de  la  chlorophylle 
dépend  donc  plutôt  de  son  intensité  que  de  sa  durée,  contrairement  à  son 
action  sur  le  tropisme,  où  la  durée  s'ajoute  à  l'intensité.  —  P.  Remy. 

y)  Agents  chimiques  et  organiques  (substances  chimiques,  extraits  d'or- 
ganes, venins,  toxines,  etc.). 

,  Zwaardemaker  (H.).  —  La  substitution  du  potassium  par  l'uranium 
dans  la  perfusion  du  cœur.  —  A  la  suite  des  expériences  de  Clark  qui  n'a 
pu  confirmer  ses  résultats,  Z.  reprend  ses  expériences  et  insiste  sur  les  con- 


304  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ditions  dans  lesquelles  il  faut  se  placer.  L'uranium  ou  un  autre  élément 
radio-actif  peut  être  substitué  au  liquide  de  Ringer  pour  la  perfusion  du 
cœur  de  grenouille  ou  d'anguille  sans  en  troubler  l'automatisme,  à  condition 
que  la  quantité  substituée  soit  radio-équivalente  à  celle  du  potassium  du  li- 
quide. Les  quantités  d'uranium  nécessaire  sont  plus  élevées  en  hiver  qu'en 
été  ;  il  en  est  de  même  pour  le  potassium  (hiver  :  003  à  06  %  KC1,  été  :  001 
à  003  96).  —  Paul  Bover. 

Burridge(W.).  —  Action  sur  le  cœur  de  grenouille  des  variations  de  V al- 
calinité et  de  la  teneur  en  calcium  du  liquide  de  perfusion.  —  Dans  la  perfu- 
sion du  cœur  de  grenouille,  l'action  des  alcalis  dépend  dans  de  certaines 
limites  de  la  teneur  du  liquide  de  perfusion  en  calcium. 

De  même  l'action  du  calcium  dépend  de  la  teneur  en  alcali.  Après  per- 
fusion avec  du  liquide  de  Ringer  dépourvu  de  calcium  et  ayant  un  p. H 
de  7,5,  le  cœur,  après  une  légère  dépression  primordiale,  bat  fortement,  même 
si  l'alcalinité  est  élevée  à  un  p. H  de  12.  L'augmentation  du  calcium  sup- 
prime à  la  fois  la  dépression  primordiale  et  l'augmentation  de  force  sui- 
vante. —  Paul  Boyer. 

Andrus  (F.  Cowles)  et  Carter  (Edward  P.).  —  Influence  de  la  con- 
centration ionique  des  liquides  de  perfusion  sur  le  cœur  des  animaux  à  sang 
froid.  I.  Sur  le  mécanisme  normal.  II.  Sur  les  arythmies.  —  Les  recherches 
faites  par  les  auteurs  sur  le  cœur  de  la  tortue  constituent  une  tentative 
d'analyse  de  diverses  arythmies  produites  expérimentalement.  Les  inter- 
valles suivants  ont  été  mesurés  sur  les  électrocardiogrammes  :  l'intervalle 
entre  une  onde  R  et  la  suivante,  les  intervalles  P — R,  donnant  la  vitesse  de 
conduction  de  l'oreillette  au  ventricule,  QRS,  indiquant  la  rapidité  de  pro- 
pagation de  l'excitation  dans  le  ventricule,  et  R— T,  représentant  la  durée 
de  la  systole  ventriculaire.  Par  augmentation  de  NaCl,  R — R,  P — R  et  R — T, 
sont  augmentés;  QRS  raccourci;  en  diminuant  NaCl,  les  effets  inverses  sont 
observés.  KG  a  une  influence  analogue  vis-à-vis  de  R— R,  P — R  et  QRS,  mais 
il  agit  à  l'inverse  de  NaCl  au  point  de  vue  de  R — T.  CaCl  ajouté  en  excès 
raccourcit  R — R,  P— R  et  R — T  et  augmente  QRS.  L'augmentation  de  la  con- 
centration des  ions  H  augmente  la  longueur  de  tous  les  intervalles,  l'augmen- 
tation des  ions  OH  la  diminue.  Au  point  de  vue  de  l'obtention  du  block,  dans 
un  certain  nombre  de  cas,  on  constate  un  allongement  simultané  des  diffé- 
rentes phases  de  l'électrocardiogramme,  tandis  que  le  retour  au  rythme 
normal  est  marqué  par  une  accélération  pour  chacune  d'elles.  Dans  ces  cas 
il  faut  admettre  que  l'établissement  du  rythme  anormal  ne  se  produit  qu'à 
la  suite  d'une  modification  chimique  affectant  l'ensemble  du  tissu  cardiaque; 
mais  il  n'en  est  pas  toujours  ainsi  et  dans  un  certain  nombre  d'autres  cas, 
l'analyse  expérimentale  indique  la  probabilité  de  modifications  locales.  — 
H.  Cardot. 

b)  Boeck  (W.  C).  —  La  longévité  des  kystes  des  protozoaires  de  l'intestin 
humain.  —  L'auteur  reconnaît  la  survivance  des  kystes  à  ce  qu'ils  ne  se 
colorent  pas  dans  une  solution  d'éosine  à  1  96.  Entre  12  et  22°  on  a  une 
survie  des  kystes  conservés  dans  l'eau  distillée  de  153  jours  pour  Entamoeba 
dysenleriae,  de  244  pour  E.  coli,  de  32  pour  Giardia  intestinales,  de  187 
pour  Chilomastix  mesnili.  Dans  la  solution  d'éosine,  en  préparations  lutées 
à  la  vaseline,  on  a  respectivement  les  chiffres  de  211,  214,  66  et  232  jours. 
Des  recherches  sont  nécessaires  pour  savoir  si  ces  kystes  vivants  sont  encore 
infectants.  —  E.  Chatton. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  305 

d)  Hammet  (Frederick  S.).  —  Le  rôle  de  la  varia/ion  de  la  concentration 

en  ions  II  dans  l'activité  motrice  de  l'intestin  grêle.  —  La  contraction  d'un 

segment  intestinal  isolé  de  rat  albinos  plongé  dans  la  solution  oxygénée 

de  Tyrode  à  laquelle  on   a  ajouté  une  solution  de  bicarbonate  de  soude 

M 
à  ■£-,  est  due  à  l'augmentation  de  la  concentration  en  ions  hydroxyle  dérivant 

de  la  dissociation  du  bicarbonate  de  soude.  —  Paul  Boyer. 

Hammett  (T.  S.)  et  Nowrey  (J.  E.).  —  Le  rôle  des  ions  sodium  et  carbo- 
nate et  des  variations  dans  la  proportion  sodium-calcium  pour  la  contraction 
du  segment  duodénal  isolé  du  rat  albinos.  —  La  contraction  d'un  segment 
duodénal  isolé  de  rat  albinos,  après  addition  d'une  solution  de  corbonate  de 

M 
soude  y-  à  la   solution  oxygénée  de  Tyrode   dans  laquelle  est  placé   ce 

segment,  n'est  due  ni  à  l'augmentation  des  ions  sodium,  ni  à  la  proportion 
sodium-calcium,  ni  aux  ions  carbonate.  L'augmentation  des  idns  sodium 
peut,  il  est  vrai,  agir  en  augmentant  la  perméabilité  des  tissus  pour  l'agent 
causal  de  la  réaction,  mais  cette  augmentation  de  la  perméabilité  ne  doit  pas 
être  considérée  comme  la  cause  première  de  la  contraction.  —  Paul  Boyer. 

Daly  (I.  de  Burgh)  et  Clark  (A.  J.).  —  L'action  des  ions  sur  le  cœur  de 
la  grenouille.  —  Des  modifications  dans  la  concentration  des  ions  présents 
normalement  dans  le  liquide  de  Ringer,  si  elles  sont  suffisamment  impor- 
tantes, altèrent  toutes  les  fonctions  de  toutes  les  portions  du  cœur  de  gre- 
nouille, mais  une  variation  modérée  de  la  concentration  ionique  affecte  les 
différentes  portions  du  cœur  à  des  degrés  différents,  et  touche  différemment 
les  différentes  portions  du  ventricule.  Des  modifications  dans  la  teneur  en 
potassium  produisent  une  altération  plus  grande  de  la  conduction  de  la 
variation  électrique,  à  la  fois  de  l'oreillette  au  ventricule  et  dans  le  ventricule, 
que  tout  autre  changement  ionique  étudié.  La  réduction  de  la  teneur  en 
calcium  n'agit  que  peu  sur  la  conduction  de  la  variation  électrique.  Le 
potassium  et  le  calcium  agissent  en  antagonistes  véritables  quant  à  leur 
action  sur  la  réponse  musculaire,  mais  ils  n'agissent  que  comme  antago- 
nistes à  action  très  limitée  quant  à  la  conduction  de  variation  électrique. 
L'effet  de  l'absence  du  sodium  ressemble  beaucoup  à  celui  de  la  strophantine. 
L'absence  de  potassium  et  de  sodium  et  l'excès  de  calcium  augmentent  tous 
le  tonus  systolique  du  cœur,  et  produisent  des  variations  à  peu  près  sem- 
blables sur  la  réponse  électrique.  Les  modifications  dans  Pu  touchent  la 
réponse  électrique  beaucoup  moins  que  les  modifications  du  contenu  en 
potassium.  —  Paul  Boyer. 

Peters(R.  A.).  —  Les  substances  utilisées  pour  le  développement  d'une  cul- 
ture pure  de  Colpidium  colpoda.  —  P.  a  obtenu  des  cultures  pures  en 
milieu  synthétique  d'un  protozoaire  cilié,  Colpidium  colpoda,  d'un  seul  indi- 
vidu et  a  pu  les  étudier  pendant  une  année.  Ces  cultures  contenaient  uni- 
quement l'organisme  en  question.  Il  a  conservé  ses  cultures  par  de  fréquents 
repiquages  sans  diminution  dans  les  dimensions  des  organismes,  sur  un 
milieu  composé  d'eau  distillée,  de  chlorures  de  calcium,  de  potassium  et  de 
sodium,  de  sulfate  de  magnésie  et  de  glycérophosphate  d'ammonium.  Il  a 
obtenu  des  résultats  plutôt  meilleurs  en  substituant  le  glucose  et  le  lactate 
d'ammonium  comme  sources  de  carbone  et  d'azote.  Par  des  numérations  et 
des  mensurations,  il  a  trouvé  que  le  chiffre  maximum  pour  le  développement 
dans  ces  conditions  est  de  8.000-10.000  organismes  par  centimètre  cube.  La 


306  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

courbe  de  développement  montre  trois  phases  :  1°  une  élévation  à  un  chiffre 
maximum  ;  2°  une  chute  plus  graduelle  ;  3°  un  plateau  durant  lequel  la  vie 
peut  continuer  un  certain  temps.  Les  phases  1  et  2  durent  environ  12  jours. 
Durant  les  phases  2  et  3,  la  taille  des  organismes  diminue.  Durant  la  phase  2, 
il  peut  se  produire  une  élévation  temporaire  du  nombre  des  organismes. 
Les  expériences  sur  la  suppression  de  l'un  des  constituants  du  milieu,  mon- 
trent que  l'ammonium,  les  phosphates  et  les  chlorures  ne  peuvent  pas  être 
enlevés  des  cultures  sans  arrêter  la  croissance;  la  déficience  en  phosphates 
dans  le  milieu  conduit  à,  une  désintégration  apparente.  La  suppression  du 
potassium  et  du  magnésium  est  sans  effets  dans  les  cultures  dans  des  tubes 
de  verre,  mais  dans  des  tubes  de  quartz,  la  déficience  en  potassium  conduit 
à  la  perte  de  la  mobilité  et  à  la  mort  des  cultures.  La  déficience  en  magné- 
sium inhibe  aussi  le  développement.  La  suppression  du  sodium  ne  produr1 
aucun  effet,  ni  celle  du  calcium  et  du  sulfate,  quoique  l'on  ne  puisse  affirmer 
que  des  traces  de  Na,  Ca  ou  S  n'existent  pas  encore.  Les  sels  d'uranium  ne 
peuvent  être  substitués  à  ceux  de  potassium,  la  valeur  biologique  du  potas- 
sium n'étant  pas  seulement  une  question  de  radio-activité.  Les  amino-acides 
peuvent  remplacer  les  sels  d'ammonium  comme  source  d'azote.  P.,  enfin,  n'a 
pu  démontrer  le  développement  des  organismes  avec  des  sources  de  carbone 
contenant  moins  de  trois  atomes  de  C  dans  la  molécule  ;  il  s'est  servi  du 
glycérate,  mais  non  du  lactate  ou  du  citrate.  —  Paul  Boyer. 

Galigher  (Albert  E.).  —  Sur  l'action  de  certaines  substances  sur  la 
consommation  de  l'oxygène  :  L'action  du  cyanure  de  potassium  sur  le  système 
respiratoire.  —  Dans  ce  travail  G.  s'est  proposé  de  chercher  si  l'exposition 
à  une  solution  de  cyanure  de  potassium,  de  concentration  convenable, 
pendant  un  temps  donné,  et  sous  des  conditions  identiques,  produit  un 
effet  différentiel  sur  le  rythme  respiratoire  des  parties  de  l'organisme  de 
la  même  espèce  qui  ont  une  structure  semblable,  mais  qui  présentent  des 
différences  considérables  dans  le  taux  des  échanges  respiratoires.  La  vitesse 
de  la  respiration  dans  Nereis  vexillosa,  mesurée  par  la  consommation 
d'oxygène,  est  diminuée  en  présence  de  cyanure  de  potassium  (de  concen- 
tration m/5000).  La  réduction  de  la  vitesse  de  la  respiration  est  plus  grande 
dans  les  régions  du  corps  où  la  respiration  se  fait  à  une  vitesse  élevée,  que 
dans  celles  qui  n'ont  qu'une  faible  activité  respiratoire.  Les  résultats  de  G. 
apportent  donc  de  nouvelles  preuves  pour  montrer  que  la  susceptibilité  au 
cyanure  de  potassium  peut  servir  d'indicateur  du  taux  du  métabolisme,  du 
moins  en  ce  qui  concerne  les  processus  respiratoires.  —  Paul  Boyer. 

Mast  (S.  O.)  et  Ibara  (Y.).  —  Action  de  l'alcool  éthylique  sur  les  têtards. 
—  L'expérience  a  montré  aux  auteurs  que  des  têtards  élevés  dans  une  so- 
lution alcoolique  faible  (1/3  o/o)  s'accroissaient  plus  que  les  témoins,  bien  que, 
d'autre  part,  leur  activité  et  leurs  oxydations  soient  diminuées.  Ils  pensent 
pouvoir  expliquer  ces  résultats  par  l'hypothèse  que  l'alcool  servirait  d'ali- 
ment et  permettrait  aux  animaux  d'épargner  d'autres  matériaux  alimen- 
taires. —  H.  Cardot. 

Seaman  (E.  C).  —  L'influence  de  l'extrait  alcoolique  thyroïdien  sur  les 
pigeons  polynévritiques  et  sur  les  métamorphoses  des  têtards.  —  L'extrait 
thyroïdien  à  95  %  d'alcool  et  0,8  %  d'HCl  possède  le  même  pouvoir  curatif 
qui  a  été  attribué  aux  vitamines  solubles  dans  l'eau,  chez  le  pigeon  atteint 
de  polynévrite  produite  par  le  riz  poli.  Cet  extrait  a,  de  plus,  hâté  d'une 
façon  marquée  les  métamorphoses  des  têtards.  Le  développement  le  plus 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  307 

rapide  se  produit  deux  semaines  après  l'éclosion  de  ceux-ci  ;  à  mesure  que 
leur  âge  s'accroit  il  devient  légèrement  plus  lent.  —  Paul  Boyer. 

MarinescoiG.)  et  Paulian(D.).  —  L'alcool  dans  le  liquide  céphalo-rachi- 
dien. —  Les  auteurs  arrivent  aux  conclusions  suivantes  :  1°  11  existe  une 
perméabilité  des  méninges  pour  l'alcool  ;  2°  L'alcool  apparaît  dans  le  liquide 
céphalo-rachidien  une  heure  et  demie  après  l'ingestion  de  grandes  quan- 
tités, il  diminue  après  quarante-huit  heures  et  persiste  même  jusqu'au 
huitième  jour.  Les  auteurs  étrangers  ont  pu  le  déceler  jusqu'au  dix-sep- 
tième jour  ;  3°  La  présence  de  l'alcool  dans  le  liquide  céphalo-rachidien  n'im- 
plique pas  une  réaction  des  méninges  ;  4°  Le  dosage  de  l'alcool  présente  une 
importance  particulière,  tant  dans  le  diagnostic  des  maladies  nerveuses  qu'au 
point  de  vue  médico-légal,  par  exemple,  dans  les  cas  de  meurtre  ou  de  sui- 
cide, de  même  que  dans  les  accidents  du  travail.  —  Danielopolu. 

a)  Irwin  (Marian).  —  Stimulation  de  la  sensibilité  par  les  alcools  saturés 
monohydriques.  —  I.  étudie  l'action  d'une  série  de  monoalcools  sur  la  sen- 
sibilité d'Allolobophora  fœtida  :  l'activité  de  ces  alcools  à  des  concentrations 
données  est  la  suivante  :  alcools  méthylique  <  éthylique  <  amylique 
tertiaire,  <  n.  butylique  <  iso-amylique  <  n.  amylique.  L'adjonction  de 
chaîne  latérale  à  la  molécule  diminue  l'activité.  —  Paul  Boyer. 

b)  Irwin  (Marian). —  Excitation  de  la  sensibilité  par  des  alcools  non  sa- 
turés, alcools  polyhijdriques  et  chlorhydrines.  —  Sur  les  cellules  sensitives 
Allolobophora  fœtida ,  l'action  duglycol  est  plus  marquée  que  celle  du  glycé- 
rol,  mais  ces  deux  alcools  ont  un  action  beaucoup  moins  marquée  que  l'alcool 
allylique.  La  glycerol  monochlorhydrine  est  légèrement  moins  active  que 
l'éthylène  chlorhydrine  et  on  observe  des  différences  plus  grandes  encore 
quand  on  compare  la  glycerol  monochlorhydrine  à  la  glycérine  et  l'éthylène 
chlorhydrine  à  l'éthylène  glycol,  et  alors  qu'au  point  de  vue  chimique, 
aucune  différence  ne  devrait  exister  dans  l'activité  des  alcools  polyhydriques 
eux-mêmes  et  de  leurs  chlorhydrines,  leur  efficacité  diminue  avec  l'addition 
de  groupes  OH,  et  augmente  quand  un  groupement  OH  est  remplacé  par  un 
atome  de  chlore.  —  Paul  Boyer. 

c)  Irwin  (Marian).  —  Excitations  successives  par  les  alcools.  —I.  emploie 
une  série  d'alcools  saturés  monohydriques  pour  des  excitations  répétées  chez 
Allolobophora  fœtida  à  différentes  concentrations.  Pour  chaque  alcool,  il  y 
a  une  certaine  concentration  avec  laquelle  des  expositions  successives  pro- 
voquent une  diminution  de  la  sensibilité  du  ver;  des  concentrations  un  peu 
plus  faibles  provoquent  une  augmentation  de  la  sensibilité,  et  des  concen- 
trations encore  plus  faibles  ne  provoquent  aucune  modification  de  la  sensi- 
bilité. —  Paul  Boyer. 

Baldwin  (Fr.  M.).  —  Action  des  alcools  supérieurs  sur  la  fatigue  muscu- 
laire. —  B.  étudie  l'action  de  différents  alcools  sur  le  développement  de  la 
fatigue  sur  le  muscle  gastrocnémien  de  la  grenouille  excité  électriquement, 
dans  l'ordre  suivant  :  solutions  fortes  et  saturées  d'alcools  méthylique, 
éthylique,  propylique,  butylique,  amylique,  heptylique,  octylique  et  capryli- 
que,  en  trois  séries  variant  de  29,1  vol.  %  d'alcool  méthylique  à  0,62  vol.  % 
d'octylique;  de  20,8  vol.  %  de  méthylique  à  0,29  vol.  o/c  d'octylique;  et  de 
12,4  méthylique  à  0.15  %  d'octylique  respectivement.  Les  concentrations 
fortes  en  général  produisent  des  modifications  remarquablement  uniformes 


308  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dans  les  phases  de  contraction;  elles  provoquent,  en  particulier,  une  contrac- 
ture immédiate  qui  se  perd  sans  interruption  dans  une  contracture  secon- 
daire irréversible.  Les  solutions  faibles  en  général  exercent  une  action  stimu- 
lante comme  le  montre  la  phase  de  relâchement  initial  et  quelque  peu  pro- 
longé qui  est  suivie  d'une  contraction  réversible  très  prononcée.  Le  muscle 
soumis  au  phénomène  de  la  fatigue  se  comporte  donc  différemment  suivant 
la  concentration  du  milieu  qui  l'environne;  il  existe  donc  une  relation  in- 
time entre  l'état  physique  de  l'envoloppe  musculaire  et  les  conditions  phy- 
siologiques qui  changent.  —  Paul  Boyer. 

Dixon  (W.  E.)  et  Ransom  (Fred).  —  L'action  immédiate  des  substances 
volatiles.  —  L'action  primitive  de  l'alcool,  du  chloroforme,  de  l'éther,  du 
nitrite  d'amyle,  de  l'éther  de  pétrole,  et  de  beaucoup  d'autres  substances 
volatiles  administrées  par  inhalation,  consiste  en  une  constriction  bronchi- 
que durant  environ  30  secondes.  Les  mêmes  substances  injectées  dans  le 
liquide  de  perfusion  d'organes  en  survie,  perfusés  artificiellement,  provo- 
quent une  vaso-constriction  durant  environ  30  secondes.  Cette  action 
semble  dépendre  d'un  mécanisme  d'ordre  physique.  —  Paul  Boyer. 

Abderhalden  (E.)  et  Schiffmann  (O.).  —  Nouvelles  recherches  sur  les 
substances  à  action  spécifique  extraites  de  certains  organes.  VII.  Expérien- 
ces sur  le  chimiotactisme  des  Paramécies  et  sur  la  rapidité  de  leur  division 
sous  faction  d' optones  de  différents  organes.  —  Les  auteurs  ont  examiné 
l'action  des  substances  exerçant  une  action  spécifique  ou  optones  sur  les 
protozoaires.  Ils  ont  constaté  que  les  optones  extraites  du  corps  jaune,  de 
l'hypophyse,  de  l'ovaire,  de  la  thyroïde  et  du  thymus,  à  une  dilution  de  1  %, 
tuent  les  Paramécies  ou  provoquent  un  chimiotactisme  négatif.  A  plus  forte 
dilution,  elles  déterminent  un  chimiotactisme  positif.  En  ce  qui  concerne 
les  optones  extraites  du  thymus,  du  testicule  et  de  la  thyroïde,  elles  aug- 
mentent le  pouvoir  de  division  des  Paramécies,  tandis  que  celles  de  l'hypo- 
physe et  du  corps  jaune  inhibent  la  division;  mais  on  constate  que  l'on  peut 
supprimer  par  l'accoutumance  l'inhibition  produite  par  l'optone  de  l'hypo- 
physe. —  E.  Bachrach. 

Gollip  (J.  B.).  —  Renversement  de  faction  dépressive  de  petites  doses 
d'adrénaline.  —  L'action  hypotensive  d'une  petite  dose  d'adrénaline 
(1/400.000  chez  le  chien  de  12  kgr.  environ)  sur  un  animal  soumis  à  une 
légère  anesthésie  à  l'éther  ou  au  chloroforme,  peut  être  convertie  en 
une  action  hypertensive  en  augmentant  l'anesthésie.  La  diminution  de 
l'anesthésie  rétablit  l'effet  dépresseur.  L'action  hypotensive  d'une  petite  dose 
d'adrénaline  sur  un  animal  soumis  à  une  anesthésie  légère  mais  constante, 
peut  être  convertie  en  une  action  hypertensive  en  diminuant  le  Ch  du  sang 
au  moyen  d'une  injection  intra-veineuse  de  carbonate  de  soude.  L'action 
hypertensive  d'une  dose  modérée  d'adrénaline  peut  être  augmentée  en 
diminuant  le  Ch  du  sang.  L'action  hypertensive  d'une  dose  modérée  d'adré- 
naline peut  être  diminuée  en  élevant  le  Ch  du  sang  par  une  injection  intra- 
veineuse de  phosphate  acide  de  soude.  L'atropine  ne  modifie  pas  ces  phéno- 
mènes et  ne  touche  pas  l'antagonisme  de  l'action  dépressive  des  petites 
doses  d'adrénaline  et  des  extraits  de  tissus.  —  Paul  Boyer. 

c)  Hammet  (Fr.  S.).  — L'action  de  la  thyroxine  sur  un  segment  d'intestin 
isolé.  —  Des  solutions  de  thyroxine  dans  de  la  soude  à  M/ 15,  à  des  concen- 
trations allant  de  5  X  10  —  3  à  6,  4  X  10  —  8  ne  produisent  pas,  sur  un  seg- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  309 

ment  d'intestin  isolé,  de  contrations  supérieures  à  celles  que  produisent  des 
quantités  équivalentes  de  la  solution  de  soude  employée  comme  étalon.  Aux 
concentrations  de  3,2  X  10  —  Tet  0.4  )<  10  —  8  la  thyroxine  en  solution 
sodique  tend  apparemment  à  exercer  un  effet  modérateur  sur  la  contraction 
produite  par  la  soude.  La  thyroxine  n'est  donc  pas  la  partie  des  extraits 
thyroïdiens  qui  cause  la  contraction  du  segment  d'intestin  isolé  comme  H. 
l'a  décrit  dans  une  note  précédente.  —  Paul  Boyer. 

Houssay  iB.  A.),  Otero  (M.  I.),  Negrete  (I.)  et  Mazzocco  (P.).  — 
Action  des  venins  coagulants  des  serpents  sur  le  sauf).  —  Production  d'un 
choc  avec  baisse  de  la  pression  artérielle,  leucopénie,  diminution  de  la  résis- 
tance globulaire  et  du  pouvoir  de  sédimentation.  La  coagulabilité  augmente 
d'abord,  puis  diminue  pour  aller  parfois  jusqu'à  l'incoagulabilité.  Il  y  a  dimi- 
nution des  protéines  totales,  hyperglycémie,  augmentation  de  l'azote  non  pro- 
téique  et  de  la  créatinine  totale,  tandis  que  l'urée,  la  créatinine  et  les  chlo- 
rures ne  sont  presque  pas  modifiés.  Variation  irrégulière  de  la  catalase. 
Pas  de  changement  dans  la  réserve  alcaline.  —  E.  Aî'hel. 

O)  Tactismes  et  tropismcs. 

Obreshkove  (Vasil).  —  Les  réactions  photiques  des  têtards  en  rapport 
avec  la  loi  de  Bunsen  Roscoe.  —  L'auteur  s'est  proposé  de  vérifier  si  cette  loi 
est  applicable  ici  comme  elle  estapplicable,  d'après  les  travaux  de  Heciit,  aux 
réactions  de  Ciona  et  de  Myq,  et  de  faire  des  études  quantitatives  permettant 
d'analyser  de  plus  près  la  nature  des  réactions.  Les  têtards  de  Hana  clami- 
tans  sont  un  sujet  commode  d'expériences,  en  raison  de  la  régularité  et  de 
la  rapidité  de  leurs  réactions  à  la  lumière.  Des  intensités  lumineuses  à 
partir  de  0,3  bougie-mètre  ont  été  expérimentées  (au-dessous  de  cette  in- 
tensité aucun  effet  n'est  produit);  entre  cette  intensité  minima  et  20  bougies- 
mètres  le  temps  de  réaction  se  montre  inversement  proportionnel  aux  in- 
tensités et  la  loi  de  Bunsen-Roscoe  se  vérifie.  Au  delà  de  20  bougies-mètres 
il  y  a  des  déviations  :  le  produit  I  X  T  est  plus  fort  que  la  loi  ne  le  prévoit. 
Considérant  que  le  temps  de  réaction  comprend  deux  périodes  :  période  de 
sensibilisation,  employée  à  produire  dans  la  substance  photosensible  les 
modifications  chimiques  nécessaires,  et  période  de  processus  secondaires 
(transmission  aux  centres  nerveux  et  aux  organes  périphériques,  contraction 
des  mucles),  et  supposant  que  cette  dernière  période  (très  courte  d'ailleurs) 
reste  constante,  l'auteur  conclut  que  l'augmentation  du  produit  I  X  ï  aux 
intensités  élevées  est  due  à  l'allongement  de  la  période  de  sensibilisation  : 
un  temps  plus  long  est  requis  pour  produire  la  quantité  de  substance  néces- 
saire pour  agir  sur  les  terminaisons  nerveuses.  —  En  deux  séries  parallèles 
l'auteur  a  étudié  les  réactions  des  têtards  aveuglés,  ne  possédant,  par  con- 
séquent, que  la  sensibilité  dermatoptique,  et  des  têtards  aux  yeux  intacts; 
les  réactions  étaient  identiques  dans  les  deux  cas.  L'œil  ne  joue  donc  aucun 
rôle  dans  le  phénomène,  ce  qui  peut  s'expliquer  par  le  fait  que  les  nerfs  des 
téguments  étant  rattachés  aux  centres  réflexes  inférieurs  montrent  des 
réflexes  inconditionnels  et,  par  conséquent,  toujours  constants  (idée  de 
Pavlov),  tandis  que  la  réaction  visuelle  dépend  de  facteurs  plus  complexes;  il 
est  possible  aussi  que  l'organe  visuel  lui-même  soit  fort  imparfait. 

L'éclairement  continu,   après  un   séjour  à  la  lumière,  produit  un  état  de 

fatigue  qui   se  manifeste  par  l'allongement  du  temps   de  réaction  et,  à  la 

limite,  par  sa  cessation  (10  bougies-mètres  pendant  1  heure).   La  sensibilité 

revient  après  un   séjour  à  l'obscurité  variant  de  10  à  15  minutes.    Plus  ce 

l'année  biolocioue.  21 


310 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


temps  est  long,  plus  le  temps  de  réaction,  lors  de  la  nouvelle  exposition  à 
la  lumière,  sera  court.  Après  50  minutes,  toutefois,  il  devient  constant.  Le 
temps  de  réaction  semble  donc  être  l'expression  de  la  quantité  de  substance 
photosensible  présente  au  moment  donné  dans  le  système. 

Les  photorécepteurs  présents  dans  les  téguments  n'ont  pu  être  étudiés.  On 
peut  supposer  qu'ils  sont  situés  de  façon  telle  que  les  mélanophores  en 
expansion  les  recouvrent  en  totalité  on  en  partie  :  on  a  observé,  en  effet,  que 
les  têtards  à  mélanophores  étendues  réagissent  moins  à  la  lumière.  — 
M.  Guldsmith. 

Mast(S.O.).  —  Réactionsà  lalumière  deslarvcs  (ï Amaroucium consteUatum 
et  A.  peUucidum,  l'orientation  pholique  en  particulier.  —  Ces  larves,  dont  la 
forme  générale  rappelle  celle  des  têtards,  présentent  un  intérêt  particulier 
pour  l'étude  des  réactions  à  la  lumière  en  raison  de  leur  organisation  :  elles 
possèdent  un  œil  impair,  situé  latéralement  à  la  base  de  la  queue.  Cet  œil  a 
une  constitution  assez  parfaite,  avec  un  cristallin,  une  cupule  pigmentée  et  des 
terminaisons  nerveuses  à  la  surface  interne  de  cette  cupule.  Positivement 
phototropiques  à  l'érosion,  ces  «  têtards  »  changent  le  signe  de  leur  photo- 
tropisme quelques  instants  après  et  restent  négativement  phototropiques 
jusqu'à  la  fixation.  La  lumière  n'agit  que  par  les  changements  brusques 
d'intensité  :  un  changement  graduel,  qu'il  se  fasse  dans  le  sens  de  l'aug- 
mentation ou  de  la  diminution,  reste  sans  effet:  les  réactions  sont  des 
«  réactions  de  choc  ».  Elles  sont  différentes  suivant  que  l'animal  est 
au  en  repos  ou  en  mouvement,  ces  deux  états  se  succédant  alternativement. 
Sur  l'animal  au  repos,  une  augmentation  de  l'éclairement  reste  sans  effet; 
une  diminution  le  pousse  à  se  mouvoir.  L'animal  actif  est  sensible  aux 
deux  changements  :  l'augmentation  de  l'éclairement  fait  tourner  un  in- 
dividu négatif  vers  le  côté  aboculaire  (pas  d'observations  sur  les  individus 
positifs)  ;  la  diminution  (l'éclairement  fait  tourner  les  positifs  vers  le  côté 
oculaire,  les  négatifs,  vers  le  côté  aboculaire.  L'orientation  se  fait  grâce  aux 
mouvements  de  la  queue,  qui  se  courbe  du  côté  de  l'œil  ou  du  côté  opposé 
suivant  qu'il  s'agit  d'individus  positifs  ou  négatifs  :  lorsque  l'animal  est 
ainsi  orienté,  sa  rétine  se  trouve  éclairée  avec  une  égale  intensité  sur  toute 
son  étendue  et  la  réaction  du  choc  cesse.  L'animal  continue  alors  de  pro- 
gresser dans  la  même  direction,  se  rapprochant  ou  s'éloignant  ainsi  de  la 
source  lumineuse. 

La  réaction  de  choc  est  probablement  provoquée  par  les  changements 
(l'éclairement  des  diverses,  portions  de  la  rétine  pendant  la  locomotion  de 
l'animal,  qui  nage  en  tournant  autour  de  son  axe  longitudinal  dans  le  sens 
opposé  à  celui  des  aiguilles  d'une  montre.  —  M.  Gold.smith. 


I/Iiérétlité 


Clausen  (R.  E.)  and  Goodspeed  (T.  H.).  —  Inheritance  in  Nicotiana  taba- 
cum.  II.  On  the  existence  of  genetically  distinct  red-flowering  varieties. 
(Amer.  Natur.,  LV,  328-334,  1921.)  [317 

Detlefsen  (J.  A.).  —  Is  crossing  over  a  [miction  of  distance?  (Proc.  of  the 


Nat.  Acad.  of  Se,  VI,  003-670,  1920.) 


!314 


L'HEREDITE.  311 

Detlefsen  (J.  A.)  and  Roberts  (E.). —  Studies  oncrossing  ovcr.  I.  Theeffect 

of  sélection  on  crossover  values.  (Journ.  of  exp.  Zool..  XXXII,  333-354,  1921.) 

'  •  [314 

Durham  (G.  B.).  —  Inhcritance  of  beltùn/  spotting  in  Caille  and  Sirine. 
(Amer.  Natur.,  LV,  476-477,    1921.)  [314 

a)  Frost  (Howard  B.).  —  An  apparent  case  of  Somalie  ségrégation  invol- 
ving  two  linked  factors.  (Amer.  Natur.,  LV,  461-464,  1921.)  [317 

b Genetic  terminology.  (Amer.  Natur.,  LV,  567-570,  1921.) 

[Remarque  sur  une  note  de  G.  0.  Shull.  —  L.  Cuénot 

Goodrich  (Edwin  S.).  —  Some  problems  in  Evolution.  (Report  of  the  British 
Assoc.  for  Adv.  of  Sciences,  Edinbourgh,  LXXXIX,  75-85,  1921.)  [311 

Ives  (J.  D.t.  —  Cross-over values  in  the  fruit-fly,   Drosophila  ampelophila, 

when   the  linked  factors  enter  in  différent  ways.  'Amer.  Natur..  LA",  571- 
573,  1921.)  [314 

Jones  (D.  F.).  —  Collins's  remarks  on  the  vigor  of  flrsl  gênerai  ion  hybrids. 
(Amer.  Natur.,  LV,  457-461,  1921.)  [317 

Lippincott  (William  A.).  —  Furthcr  dota  on  the  inheritanec  of  bine  in 
poultry.  (Amer.  Natur.,  LV,  289-327,  1921.)  [316 

Loeb  (Leoi.  — Inheritanec  of  cancer  in  Mice.  (Amer.  Natur.,  LV,  510-528. 
1921.)  [313 

Lynch  (Clara  J.).  —  Short  ears  an  autosomal  mutation  in  the  house  Mouse. 
(Amer.  Natur.,  LV,  421-426,  1921.)  [317 

Mac  Dowell  (E.  C.)  and  Vicari  (E.  M.).  —  Alcoholism  and  the  behavior 
of  white  rats.  I.  The  influence  of  alcoholic  grand-parents  upon  maze  beha- 
vior. (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  209-292,  17  fig.,  1921.)  [312 

Marinesco  (G.).  —  Les  rapports  de  l'hérédité  avec  la  biochimie  et  la  chimie 
physique.  (Revue  Scient.,  LX,  321-329,  1922.)  [312 

Payne  (Fernandus)  and  Denny  (Martha).  —  The  heredity  of  orange  eye 
color  in  Drosophila  melanogaster.  (Amer.  Natur.,  LV,  377-381,  1921.)    [316 

Plough  (Harold  H.).  —  Further  studies  on  the  effect  of  température  on 
crossing-over  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  187-202,  3  fig.,  1921.)  [315 

Shull  (George  H.)  and  Castle  (W.  E.).  —  Estimating  thenumber  ofgenctic 
factors  concerned  in  blending  inlteritance.  (Amer.  Natur.,  LV,  556-567,  1921.) 

[Polémique  et  théorique.  —  L.  Cuénot 

Wachter  (W.  L.1.  —  Data  concerning  linkage  in  Mice.  (Amer.  Xatur.,  LV, 
412-420,  1921.)  [317 

Zeleny  (Ch.).  —  The  direction  and  frequency  of  mutation  in  the  bar-eye  sé- 
ries of  multiple  allelomorplis  of  Drosophila.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIV, 
203-233,  5  fig.,  1921.)  [315 


a)  Généralités. 

Goodrich  (Edwin  S.).  —  Quelques  problèmes  de  révolution.  — La  plupart 
des  controverses  au  sujet  de  l'hérédité  viennent  de  ce  que  les  auteurs  ont 
employé  ce  terme  dans  des  sens  différents.  Pour  G.,  hérédité  doit  signinea* 


312  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

simplement  réapparition  chez  les  descendants  d'un  caractère  de  l'ancêtre. 
Pourquoi  certains  caractères  réapparaissent  et  d'autres  point?  On  a  souvent 
dit  que  c'est  une  question  d'ancienneté  de  caractères,  ceux  qui  sont  d'origine 
récente  ayant  moins  de  chances  de  s'hériter  que  les  autres.  C'est  évidemment 
inexact  :  il  n'y  a  pas  de  caractère  plus  ancien  que  la  coloration  verte  chlo- 
rophyllienne ;  cependant,  il  suffit  de  placer  la  plante  à  l'abri  de  la  lumière 
pour  que  cette  coloration  disparaisse.  Les  Vertébrés  ont  deux  yeux  depuis  le 
Dévonien;  cependant,  en  ajoutant  un  peu  de  chlorure  de  magnésium  à  l'eau 
demeronrendlesFtmc?«/u.s  cyclopiques  (Stockard).  Des  caractères  insigni- 
fiants ne  sont  pas  moins  stables  que  des  caractères  fondamentaux.  Ce  n'est 
donc  ni  leur  âge,  ni  leur  importance  qui  décident  de  l'hérédité  des  divers 
caractères.  Pour  qu'ils  réapparaissent,  il  faut  le  concours  actuel  des  facteurs 
germinatifs  et  des  facteurs  du  milieu  extérieur  qui  ont  coopéré  à  leur  for- 
mation. Les  caractères  de  l'adulte  étant  des  réponses  à  des  stimulations  ex- 
térieures, ne  peuvent  pas  exister  dans  l'œuf  fécondé,  mais  se  produisent  à 
nouveau  à  chaque  génération  nouvelle.  A  cet  égard,  tous  les  caractères  sont 
de  même  valeur.  Mais,  s'il  n'y  a  qu'une  seule  sorte  de  caractères,  il  y  a  deux 
sortes  de  variations  :  les  unes  sont  dues  à  des  changements  dans  les  condi- 
tions extérieures,  les  autres  à  des  changements  des  facteurs  germinatifs; 
ces  dernières  sont  des  mutations.  Les  unes  et  les  autres  peuvent  s'hériter,  à 
la  condition  que  persistent  les  conditions  qui  les  ont  provoquées.  Les  mani- 
festations psychiques  d'un  être  vivant  sont  des  caractères  au  même  titre  que 
les  précédents,  aussi  la  distinction  que  font  souvent  les  psychologues  entre 
l'instinct  qui  s'hérite  et  l'intelligence  qui  s'acquiert  n'a  point  de  sens.  — 
A.  Drzewina. 

Marinesco  (G.).  —  Les  rapports  de  V hérédité  avec  la  biochimie  et  la  chimie 
physique.  —  La  transmission  héréditaire  de  certains  caractères  fondamen- 
taux de  l'être  vivant  est  en  rapport  immédiat  avec  le  fonctionnement  des  fer- 
ments; les  ferments  oxydants  et  les  mitochondries  y  jouent  un  rôle  essen- 
tiel. L'étude  qu'a  faite  l'auteur  des  lésions  de  cellules  nerveuses  dans  une 
maladie  héréditaire  grave,  l'idiotie  amaurotique,  est  suggestive  à  cet  égard, 
car  on  peut  y  déceler  des  troubles  de  l'activité  diastasique  des  mitochondries. 
—  A.  Drzewina. 

b)  Transmissibilité  des  caractères. 

Mac  Dowell  (E.  C.)  et  Vicari  (E.  M.).  —  L'alcoolisme  et  le  comporte- 
ment des  rats  blancs.  I.  L'influence  des  grands-parents  alcooliques  sur  la  re- 
cherche du  chemin  dans  un  labyrinthe.  —  Les  rats  étudiés  provenaient  de 
3  lignées  obtenues  par  unions  entre  frères  et  sœurs  ;  dans  chaque  lignée,  on 
prenait  deux  couples  d'une  même  portée  :  l'un  était  soumis  au  traitement 
alcoolique,  l'autre  restait  normal  et  était  destiné  à  fournir  des  descendants 
servant  de  témoins.  Dans  le  présent  travail,  seuls  les  résultats  obtenus  sur  la 
descendance  de  3  couples  sont  exposés  ;  l'expérience  a  été  commencée  sur 
une  échelle  beaucoup  plus  vaste  (112  rats  alcoolisés),  mais  n'a  pas  pu  être 
poursuivie  en  raison  de  la  guerre.  —  Les  rats  étaient  soumis  au  traitement 
à  partir  de  l'âge  de  4  semaines  (inhalation  de  vapeurs  d'alcool  pendant  une 
durée  croissante  au  cours  des  expériences  :  1/2  heure  par  jour  la  première 
semaine,  1  ou  2  heures  la  semaine  suivante,  ensuite  2  à  4  heures  tous  les 
jours  —  jusqu'à  ce  que  les  animaux  soient  «  ivres  morts  »  — jusqu'à  la  fin  de 
l'expérience  ;  pour  les  femelles  le  traitement  était  interrompu  1  ou  2  jours 
avant  la  naissance  des  jeunes  et  pendant  la  période  de  l'allaitement).  La  se- 


L'HEREDITE.  313 

conde  et  la  troisième  génération  notaient  pas  alcoolisées;  ce  sont  les  indi- 
vidus de  la  troisième  génération,  31  en  tout,  qui  étaient  étudiés  au  point  de 
vue  de  leur  aptitude  à  apprendre  le  chemin  dans  un  labyrinthe.  Au  point  de 
vue  morphologique,  ils  n'offraient  aucune  anomalie.  Le  labyrinthe  se  com- 
posait de  5  couloirs  concentriques  communiquant  entre  eux  et  disposés  de 
façon  telle  que  pour  arriver  au  centre  l'animal  était  obligé  de  tourner  tantôt 
adroite  tantôt  à  gauche  (labyrinthe  de  Watson).  On  commençait  par  donner 
à  manger  à  l'animal  au  centre  du  labyrinthe  (traitement  préliminaire,  d'une 
durée  de  7  jours);  à  partir  de  ce  moment,  3  fois  par  jour,  pendant  8  jours, 
il  avait  à  chercher  sa  nourriture,  placée  au  centre,  à  travers  les  couloirs. 
L'habitude  une  fois  acquise,  on  suspendait  ces  expériences  et  on  soumettait 
l'animal  à  d'autres  expériences,  avec  un  labyrinthe  à  issues  multiples  (les 
résultats  de  ces  expériences  seront  exposés  ultérieurement),  cela  pendant 
3l  jours.  Passé  ce  délai,  on  le  replaçait  dans  le  premier  appareil  et  on 
observait  la  persistance  du  souvenir  (pendant  4  jours,  en  12  épreuves).  On 
mesurait,  comme  critérium  de  l'aptitude  à  apprendre,  le  temps  employé 
pour  chaque  épreuve,  la  distance  parcourue  et  le  nombre  d'erreurs  commises. 
Les  descendants  de  grands-parents  alcoolisés  employaient,  en  moyenne, 
un  temps  plus  long  pour  arriver  au  but  que  les  témoins  ;  de  même,  la  dis- 
tance parcourue  était  chez  eux  plus  longue  et  le  nombre  d'erreurs  commises 
plus  grand,  au  moins  pour  certaines  catégories  d'erreurs.  Leur  infériorité 
est  donc  manifeste.  La  portée  de  ces  résultats  au  point  de  vue  de  la  modifi- 
cation expérimentale  de  l'hérédité  est  évidente;  les  auteurs  ajoutent  qu'on 
peut  en  tirer  certaines  conclusions  quant  aux  conséquences  de  l'alcoolisme 
chez  l'homme.  —  M.  Goldsmith. 

Loeb  (Léo).  —  Hérédité  du  cancer  chez  la  Souris.  —  Un  certain  nombre 
d'observations  de  Tyzzer,  Murray,  etc.,  ont  déjà  fait  penser  que  l'hérédité 
jouait  un  rôle  dans  la  genèse  du  cancer,  contrairement  aux  idées  de  Borrel 
et  de  Bashford  ;  le  fait  parait  maintenant  hors  de  doute.  Le  pourcentage 
de  sensibilité  au  carcinome  mammaire  de  chaque  lignée  ou  famille  est  une 
caractéristique  définie  de  celles-ci,  et  est  transmise  aux  générations  succes- 
sives; le  pourcentage  peut  varier  entre  0  et  presque  100  %,  avec  tous  les 
intermédiaires,  quand  on  a  des  lignées  suffisamment  homogènes;  d'une 
famille  hétérogène,  on  peut  isoler  des  sous-lignées  qui  se  montrent  cons- 
tantes. Quand  on  croise  des  familles  avec  un  degré  différent  de  sensibilité, 
les  produits  sont  dans  l'ensemble  intermédiaires,  mais  il  peut  y  avoir  des 
cas  de  dominance  soit  de  la  haute  proportion,  soit  de  la  basse;  par  exemple 
une  forme  à  haut  pourcentage  est  croisée  avec  une  autre  qui  a  la  valeur 
zéro  ;  le  produit  a  un  pourcentage  de  53  %,  c'est-à-dire  qu'il  y  a  une  domi- 
nance manifeste  de  la  haute  proportion.. L'âge  auquel  la  tumeur  apparaît  se 
transmet  aussi  par  hérédité;  en  général,  dans  les  lignées  à  haut  pourcentage 
de  tumeurs,  celles-ci  apparaissent  à  une  période  plus  précoce.  L.  pense  que 
l'apparition  des  tumeurs  est  en  rapport  avec  des  facteurs  multiples,  parmi 
lesquels  il  y  en  a  de  spéciaux  pour  déterminer  l'époque  d'apparition;  il  est 
possible  que  parmi  ces  nombreux  facteurs,  il  y  en  ait  un  qui  soit  sex-linked, 
mais  on  ne  saurait  l'affirmer.  La  sécrétion  interne  de  l'ovaire  joue  aussi  un 
rôle,  car  les  individus  castrés  entre  trois  et  quatre  mois  sont  indemnes  de 
cancer  des  mamelles,  même  lorsqu'ils  appartiennent  à  des  familles  à  haut 
pourcentage.  La  suspension  des  rapprochements  sexuels,  tout  en  ayant  un 
certain  effet,  est  beaucoup  moins  importante  que  l'activité  de  l'ovaire.  Cette 
sécrétion  ovarienne  joue  un  rôle  comparable  à  celui  des  excitations  ex- 
ternes, comme  par  exemple  les  rayons  Rôntgen  ou  certains  parasites,  mais 


'314  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ils  n'agissent  qu'en  réveillant  la  disposition  transmise  par  l'hérédité.  Il  est 
très  probable  que  les  constatations  faites  par  la  Souris  sont  applicables  à 
l'Homme,  d'accord  avec  les  études  statistiques  de  Little.  —  L.  Cuénot. 

Durham  (G.  B.).  —  Hérédité  de  la  panachure  en  ceinture  chez  le  bétail 
et  le  Porc.  —  Les  individus  à  panachure  en  ceinture  (diverses  races  de 
Bœufs),  croisés  ensemble,  ne  transmettent  pas  régulièrement  leur  caracté- 
ristique; il  y  a  production  de  Bœufs  de  pelage  uniforme.  Il  semble  donc 
que  le  caractère  est  dû  à  une  simple  paire  hétérozygote  Ss,  la  panachure 
étant  dominante.  Chez  le  Porc,  la  panachure  en  ceinture,  lorsqu'elle  est 
développée  par  sélection,  donne  une  condition  excessive  où  l'animal  est 
entièrement  blanc,  sauf  les  extrémités  des  oreilles  et  de  la  queue.  —  L. 
Cuénot. 

c)  Transmission  des  caractères. 

o)   Etudes  mendéliennes.  Hérédité  dans  le  croisement. 

Ives  (J.  D.).  —  Valeurs  de  cross-over  chez  Drosophila  ampelophila,  quand 
les  facteurs  enchaînés  sont  réunis  par  des  voies  différentes:  —  Chez  Droso- 
phila, les  facteurs  pour  l'œil  blanc,  rouge,  arrondi  et  barré  sont  enchaînés 
au  chromosome  sexuel  X  ;  par  exemple  quand  un  mâle  à  œil  barré  est  uni  à 
une  femelle  normale,  toute  la  progéniture  mâle  de  F,,  est  normale  tandis 
que  toutes  les  femelles  ont  l'œil  barré  (le  caractère  barré  étant  dominant), 
puisqu'il  n'y  a  dans  ces  mâles  de  Fi  qu'un  seul  chromosome  X  qui  vient  né- 
cessairement de  l'œuf.  Les  positions  relatives  de  ces  divers  facteurs  dans 
le  chromosome  X  ont  été  déterminées  par  Morgan  et  Bridges,  d'après  la  fré- 
quence des  crossing  over;  on  peut  se  demander  si  les  valeurs  des  crossing 
over  sont  les  mêmes  quand  les  facteurs  enchaînés  sont  réunis  par  des  pro- 
cédés différents;  soit  B  le  symbole  pour  œil  barré,  R  pour  rouge,  b  le  fac- 
teur pour  œil  arrondi,  et  r  pour  blanc  ;  le  mâle  à  yeux  rouges  barrés  est 
donc  BR,  la  femelle  à  yeux  blancs  arrondis  br  br  (dans  ses  deux  chromoso- 
mes X).  En  croisant  des  mâles  br  avec  des  femelles  hétérozygotes  BR  br,  on 
obtient  outre  les  formes  prévues,  des  crossing  over  variés  (B?',  R6,  Br  br, 
R6  br)  dans  l'a  proportion  de  43,3  o/0-  D'autre  part  en  croisant  des  crossing- 
over,  tels  que  mâles  Rb  et  des  femelles  R6  Br,  on  obtient  outre  les  types 
prévus,  uniquement  des  mâles  crossing  over  de  formules  BR  et  br:  ce  qui 
donne  44,4  <y0  ;  la  différence  entre  les  valeurs  des  crossing  over  quand  les 
facteurs  enchaînés  sont  réunis  par  des  voies  différentes  est  d'un  peu  plus 
de  1  %,  ce  qui  parait  négligeable.  —  L.  Cuénot. 

Detlefsen  (J.  A.).  —  Le  crossing  over  est-il  une  fonction  de  la  distance? 
(Analysé  avec  le  suivant.) 

Detlefsen(J.  A.)  et  Roberts  (E.).  — Etudes  sur  lecrossing  over.  I.  L'effet 
de  la  sélection  sur  les  valeurs  de  crossing  over.  —  Quand  on  croise  un  individu 
avec  facteurs  enchaînés  AB  avec  un  double  récessif  ab,  l'hybride  hétérozy- 
gote ABab  forme  quatre  sortes  de  gamètes,  AB,  ab,  les  types  parentaux,  et 
aB,  kb,  les  recombinaisons  ou  crossovers.  La  fréquence  relative  de  ces  ga- 
mètes dépend  de  la  distance  des  loci  A  et  B,  suivant  l'hypothèse  habituelle- 
ment admise  ;  si  une  distance  sur  le  chromosome  qui  donne  1  %  de  cross- 
vers  est  adoptée  comme  unité  conventionnelle,  la  distance  entre  les  gènes 


L'HÉRÉDITÉ.  315 

peut  être  déterminée  entérines  de  cette  unité  arbitraire,  et  on  peut  dresser 
une  carte  du  chromosome,  comme  l'ont  fait  les  généticiens  qui  ont  travaillé 
avec  DrosopMla;  des  essais  répétés  sur  de  grands  nombres  ont  montré  qui' 
la  proportion  des  crossovers  aux  gamètes  totaux  était  suffisamment  uniforme 
pour  suggérer  que  la  distance  entre  les  gènes  était  constante  :  cependant  divers 
travaux  récents  tendent  à  montrer  que  le  crossing  over  peut  être  affecté  par 
un  certain  nombre  de  facteurs  génétiques  ou  de  milieu,  au  moins  chez  Dro- 
sophila melanogaster.  Quand  on  observe  un  grand  nombre  de  femelles  de  la 
formule  ABab,  il  est  habituel  de  trouver  une  grande  variabilité  dans  la  quan- 
tité de  crossing  over,  les  facteurs  de  milieu  étant  constants;  on  peut  donc 
penser  qu'il  s'agit  de  facteurs  génétiques,  et  que  la  sélection  doit  avoir  un 
effet  modifiant.  Les  caractères  choisis  étaient  œil  blanc  et  œil  rouge,  ailes 
longues  et  ailes  miniature,  facilement  reconnaissables,  n'affectant  pas  la 
vitalité,  et  donnant  habituellement  un  pourcentage  de  33  %  de  crossovers. 

En  partant  de  femelles  qui  donnent  moins  que  le  pourcentage  habituel  et 
en  continuant  la  sélection,  les  auteurs  abaissent  dans  des  séries  indépen- 
dantes le  nombre  des  crossovers  jusqu'à  6,98  et  0,f>  %.  La  sélection  en 
sens  inverse  ne  donne  pas  un  résultat  bien  marqué  ;  elle  aboutit  au  contraire 
à  la  7e  et  8e  générations,  à  un  abaissement  du  pourcentage  ("J8,-41  ).  ce  qui 
est  dû  à  un  certain  nombre  de  paires  qui  donnent  un  très  bas  chiffre 
(2,46),  ce  que  D.  etR.  interprètent  comme  l'effet  de  doubles  crossovers,  de 
sorte  que  les  facteurs  enchaînés  restent  dans  le  même  chromosome.  D.  et  R. 
concluent  que  le  pourcentage  des  crossovers  n'est  pas  nécessairement  pro- 
portionnel à  la  distance  desloci;  la  torsion  des  chromosomes  dépend  de 
nombreux  facteurs  héréditaires.  —  L.  Cuenot. 

Plough-(Harold  H.).  —  Nouvelles  éludes  sur  l'effet  de  la  température  sur 
le  crossing  over.  —  L'optimum  étant  de  22°,  une  température  inférieure  ou 
supérieure  (31°5)  détermine  un  accroissement  notable  dans  la  quantité  de 
crossing  over  entre  certains  gènes  logés  dans  le  second  chromosome  de  Dro- 
sopliila  melano  <j  aster .  Le  chromosome  I  (ou  sexuel)  par  contre  ne  montre 
aucune  sensibilité  ni  à  l'âge  de  la  femelle  ni  à  la  température;  le  chromo- 
some III  présente  une  région  sensible  et  une  région  insensible;  la  première 
est  comprise  entre  les  gènes  de  «  sepia  »  et  de  «  sans-épine  »,  s'étendant  à 
peu  près  à  la  moitié  du  chromosome,  l'effet  est  encore  plus  marqué  entre 
les  loci  de  «  Dichète  »  et  de  «  sans-épine  »  ;  à  la  fois  l'âge  et  la  température 
agissent,  et,  semble-t-il,  d'une  façon  comparable.  On  peut  supposer  que  les 
régions  dans  lesquelles  un  changement  est  observé  sont  celles  dans  les- 
quelles le  crossing  over  est  moins  facile  qu'ailleurs,  sans  qu'il  soit  possible 
de  préciser,  vu  l'absence  de  documents  cytologiques.  On  peut  noter  aussi 
que  les  régions  chromosomiques  qui  sont  sensibles  aux  changements  de 
milieu  montrent  toutes  un  minimum  d'influence  d'un  crossover  sur  un 
autre  crossover  simultané  dans  la  même  région.  —  L.  Cuénot. 


Jo* 


Zeleny  (Charles).  —  La  direction  et  la  fréquence  de  mutation  dans  les  séries 
œil-barré  d'allélomorphes  multiples  de  Drosophila.  —  Les  séries  d'allélo- 
morphes  multiples  sont  intéressantes  pour  l'étude  de  la  mutation,  parce  que 
les  changements  affectent  un  matériel  germinal  unique.  Chez  Drosophila 
melanogaster,  une  série  d'allélomorphes  comprend  l'œil  plein  à  810  facettes 
(forme  sauvage),  l'œil  barré  (58 facettes)  très  réduit,  l'ultra-barré  (22facettes; 
coupé  en  deux  fragments,  enfin  l'œil  émarginé,  qui  présente  une  encoche. 
Il  y  a  trois  places  définies  dans  la  série,  où  il  peut  y  avoir  mutation  d'un 
type  à  l'autre,  de  plein  à  barré,  de  barré  à  ultra-barré,  etc.,  la  seule  direction 


310 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


de  changement  qui  n'apas  été  observéeest  celle  de  plein  à  ultra-bârré;  ilpeut 
y  avoir  passage  dans  un  sens  aussi  bien  que  dans  le  sens  inverse,  ce  qui 
suggère  des  changements  chimiques  tels  qu'un  réarrangement  d'atomes,  et  ne 
s'accorde  absolument  pas  avec  la  théorie  de  la  présence  et  de  l'absence.  Un 
changement  considérable  se  produit  tout  aussi  fréquemment  qu'un  saut  de 
minime  importance  ;  les  mâles  et  les  femelles  présentent  autant  de  mutations 
les  uns  que  les  autres;  la  température  d'élevage  n'a  aucun  effet  sur  la 
quantité  de  mutations  dans  les  différentes  lignées  ;  il  y  a  identité  parfaite  entre 
les  yeux  barrés,  provenant  de  mutation  réverse  d'ultra-barrè,  et  ceux  qui 
proviennent  directement  d'yeux  pleins,  ce  qui  suggère  une  fois  de  plus  des 
mutations  d'ordre  chimique.  —  L.  Cuénot. 

Payne  (Fernandus)  et  Denny  (Martha).  —  L'hérédité  de  Vœil  orange 
chez  Drosophila  melanogaster .  —  L'œil  orangé  est  apparu  dans  la  6°  géné- 
ration d'une  lignée  mutante  dite  «  reduced  »,  chez  11  mâles;  ces  maies 
furent  accouplés  à  des  femelles  du  type  sauvage,  ce  qui  donna  une  F<  à 
yeux  rouges;  la  F2  est  très  polymorphe,  les  femelles  sont  toutes  du  type 
sauvage  ;  les  mâles  comprennent  des  formes  à  yeux  rouges,  puis  des  formes 
à  yeux  orangés  et  enfin  une  nouveauté  (saumon)  ;  l'analyse  montre  que  la 
couleur  orangée  de  l'oeil  est  due  à  deux  gènes,  enchaînés  au  chromosome 
sexuel  X  :  l'un  d'eux,  quand  il  est  seul,  conditionne  la  couleur  saumon,  l'au- 
tre, appelé  «  modificateur  du  saumon  »,  ne  produit  aucun  effet  visible  quand 
il  est  isolé,  mais  conditionne  l'orangé  quand  il  est  associé  au  premier.  Le 
gène  «  saumon  »  est  identique  au  «  garnet  »  de  Morgan.  —  L.  Cuénot. 

Lippincott  (William  A.).  —  Xouveaux  fails  sur  l'hérédité  du  bleu  chez 
les  Poules.  —  Le  développement  du  pigment  noir  dans  les  races  Orpington 
et  Andalouse,  qu'elles  soient  noires,  bleues,  ou  tachetées  de  bleu,  ainsi  que 
chez  les  Langshan  noires,  dépend  de  l'action  d'un  facteur  héréditaire  domi- 
nant désigné  par  le  symbole  P,  pour  lequel  ces  races  sont  normalement  ho- 
mozygotes; l'allélomorphe  de  P  est  73;  les  individus  homozygotes  en  p  sont 
blancs,  comme  dans  les  races  blanches  Wyandotte  et  Plymouth  Rock.  L'ex- 
tension du  pigment  noir  à  toutes  les  plumes  du  corps,  ce  qui  donne  des 
individus  à  coloration  uniforme  (s'il  n'y  a  pas  des  facteurs  de  panachure),  est 
conditionnée  par  le  facteur  dominant  E,  trouvé  chez  les  Andalouses,  Or- 
pington, Plymouth  Rock  blanc,  Wyandotte  blanc,  Langshan  noir,  et  très 
probablement  chez  les  Leghorn  blancs  ;  l'apparence  bleue  des  Andalouses  et 
des  Orpington  (bleues  uniformes  ou  tachetées)  est  due  à  l'arrangement  et  à 
la  restriction  du  pigment  noir,  conditionnés  par  un  facteur  dominant  R  ;  ce 
facteur  a  été  aussi  trouvé,  bien  qu'il  n'y  soit  pas  habituel,  chez  les  races 
blanches  de  Wyandotte  et  Leghorn.  Les  relations  mutuelles  de  R  et  E  sont 
telles  qu'ils  n'ont  jamais  été  trouvés  ensemble  dans  le  même  gamète;  cela 
peut  s'expliquer  de  deux  façons  différentes  :  1°  ils  sont  allélomorphes  et 
occupent  des  points  identiques  dans  des  chromosomes  homologues  ;  2°  cha- 
cun d'eux  est  si  fortement  enchaîné  avec  l'allélomorphe  récessif  de  l'autre 
(Re)  et  (rE),  que  le  crossing  over  n'apparaît  que  rarement  ou  pas  du  tout. 
Les  deux  facteurs  R  et  E  sont  indépendants  de  P  dans  leur  transmission, 
bien  que  leur  expression  visible  dépende  de  sa  présence;  de  plus,  pour  que 
R  s'exprime  pleinement  dans  les  régions  du  cou,  du  dos  et  du  camail,  il  faut 
aussi  une  influence  coopérative  de  l'ovaire. 

Les  croisements  permettent  d'établir  comme  suit  les  formules  héréditaires 
des  races  étudiées  :  Andalouses  et  Orpington  tachetées  de  bleu  :  PP(Re)  (Re); 
Andalouses  et  Orpington  bleues  :  PP  (Re)  (rE);  Orpington,  Andalouses  et 


L'HEREDITE.  317 

Langshan  noirs  :  PP  (rE)  (rE);  Plymouth  Rock  et  Wyandotte  blancs  :  pp 
(rE)  (rE).  Si  l'on  trouve  des  individus  cross-over  qui  produisent  des  gamè- 
tes RE,  on  pourra  obtenir  une  race  qui  donnera  constamment  des  produits 
bleus,  ce  qui  est  très  désiré  par  les  éleveurs,  qui  produisent  les  Andalouses 
par  croisement  d'Andalouses  PP  (Re)(eR),  ce  qui  donne  seulement  50  o/0  du 
pbénotype  demandé.  —  L.  Cuénot. 

Lynch  (Clara  J.).  —  Oreilles  courtes,  mutation  autosomique  chez  la  Sou- 
ris. —  La  mutation  «  oreilles  courtes  »  a  été  trouvée  dans  un  élevage  sur 
un  grand  nombre  d'individus,  et  consiste  en  un  raccourcissement  notable 
du  pavillon,  qui  est  moitié  plus  petit  que  chez  la  Souris  normale;  l'oreille 
est  aussi  un  peu  moins  large,  mais  épaisse  et  charnue.  Le  caractère  «  cour- 
tes oreilles  »  est  récessif  par  rapport  au  type  normal,  sans  qu'il  y  ait  d'in- 
termédiaire; il  est,  d'après  son  comportement,  logé  dans  un  autosome,  et 
non  pas  dans  le  chromosome  sexuel;  enfin  sa  disjonction  dans  la  F2  se  fait 
suivant  les  proportions  numériques  prévues  dans  les  cas  mendéliens  typi- 
ques. —  L.  Cuénot. 

Wachter  (W.  L,.).  —  Faits  concernant  le  linkage  chez  la.  Souris.  —  On 
connaît  extrêmement  peu  de  cas  de  linkage  des  facteurs  chez  les  Mammifères  ; 
en  particulier  chez  la  Souris,  sept  des  facteurs  identifiés  jusqu'à  présent 
sont  logés  dans  autant  de  chromosomes  différents.  Les  recherches  de  W., 
d'accord  avec  celles  des  investigateurs  précédents,  montrent  que  les  paires 
suivantes  de  facteurs  sont  logées  dans  des  chromosomes  différents  :  1°  les 
gènes  pour  le  pelage  agouti  (.4)  et  la  panachure  dominée  (s);  2°  les  gènes 
pour  l'agouti  et  la  panachure  dominante  (blancs  à  yeux  noirs)  ;  3°  les  gènes 
pour  les  yeux  roses  (p)  et  la  panachure  dominante.  —  L.  Cuénot. 

Jones  (D.  F.).  —  Remarques  de  Collins  sur  la  vigueur  de  la  première  géné- 
ration des  hybrides.  —  C'est  un  fait  que  beaucoup  d'hybrides  présentent  une 
vigueur  remarquable,  comparativement;'!,  leurs  parents  (hybrides  de  Datura 
à  taille  doublée,  ceux  de  Nicoliana,  de  Maïs,  de  Noyers,  les  hybrides  de 
Poissons,  etc.);  on  ne  voit  guère  pour  expliquer  cette  constatation  qu'une 
nouvelle  combinaison  factorielle  comprenant  les  dominants  de  chaque  parent 
et  constituant  un  meilleur  ensemble;  Collins  pense  notamment  qu'il  y  a  par 
suite  du  croisement  suppression  des  facteurs  léthals.  —  La  reproduction 
consanguine  n'a  point  par  elle-même  un  effet  délétère,  elle  fait  passer  les 
êtres  à  une  formule  homozygote  ou  à  peu  près,  sans  aucunement  modifier 
les  facteurs  ;  le  résultat  ne  dépend  que  de  la  qualité  des  facteurs  en  jeu.  — 
L.  Cuénot. 

a)  Frost  (Howard  B.).  —  Un  cas  apparent  de  ségrégation  somatique  de 
deux  facteurs  enchaînés.  —  Un  pied  de  Matthiola  annua  dont  ies  parents 
étaient  du  type  «  mince  »  à  fleurs  simples,  présentait  des  branches  portant 
des  feuilles  du  type  normal  et  des  fleurs  stériles  doubles;  si  l'on  admet  qu'il 
y  a  deux  facteurs  enchaînés  dominants  chez  le  type  mince  (S'D),  il  faut 
admettre  qu'un  processus  leur  a  substitué  leurs  allélomorphes  s'd;  la  ségré- 
gation a  eu  lieu  dans  quelques  cellules  du  point  végétatif.  —  L.  Cuénot. 

Clausen  (R.  E.)  et  Goodspeed  (T.  H.).  —  Hédéditè  chez  Nicoliana  taba- 
cum.  II.  Sur  l'existence  de  variétés  à  fleurs  rouges  génétiquement  distinctes. 
—  La  variété  purpurea  a  des  fleurs  rouges  un  peu  plus  foncées  que  macro- 
phglla;  le  premier  rouge  est  dominant  sur  le  rose  û.'anguslifolia  et  le  blanc 
d'alba,  tandis  que  le  second  rouge  {macrophylla  et  calgcina)  est  au  contraire 


318  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

récessif  au  rose  clair  d'angustifolia  et  de  virginica.  Il  y  a  donc  deux  rouges 
distincts  au  point  de  vue  génétique,  et  on  peut  attribuer  aux  xliverses 
variétés  les  formules  suivantes  : 

Type  rouge  dominant  :  WW  RR  PP 
rose  clair     WW  RR  pp 
rouge  dominé    WW  rr  pp 

blanc    ww  RR  pp  ou  ww  RR  PP,  ww  rr  PP,  ww  rr  pp; 

p  conditionne  le  rose  ;  r,  agissant  sur  p,  change  le  rose  en  rouge  ;  w  est 
l'absence  de  pigment,  quels  que  soient  les  autres  facteurs.  —  Une  variation 
gemmaire  a  été  observée  sur  un  hybride  macrophylla-alba,  où  une  branche 
à  fleurs  blanches  s'est  développée  sur  un  pied  à  fleurs  roses;  un  hybride 
purpurea-alba  portait  des  fleurs  carminées  d'un  côté  et  rose  clair  d"un  autre 
(variation  somatique).  —  L.  Cuénot. 


La  variation 

Bertin  (Léon).  —  L'extrême  variabilité  des  Epinoches  roscovites.  (G.  R.  Ac. 
Se,  CLXXIII,  602,  J921.)  [L'auteur  signale  le  fait,- en  le 

rapportant  à  des  conditions  de  salinité  et  de  température.  —  M.  Goldsmith 

Burlingame  (Leonas  L.).  —  Variation  and  heredity  in  Lupinus.  (Amer. 
Natur.,  LV,  427-448,  1921.)  [319 

Carpentier  (F.).  —  Sur  l'endosquelette  prothoracique  de  Gryllotalpa  vul- 
qaris.  (Bull.  Ac.  roy.  Belg.,  Classe  d.  Se.  [5],  VII,  125-134,  5  fig.,  1921.) 

[323 

Detlefsen  («L  A.).  —  A  neir  imitation  in  the  house  Mouse.  (Amer.  Natur., 
LV,  469-473,  1921.)  [319 

Ernould  (Maria).  —  Recherches  analogiques  et  physiologiques  sur  les 
racines  respiratoires.  (Mém.  Cl.  des  Se.  Acad.  roy.  Belg.,  2e  S.,  VI,  fasc. 
V,  52,23  fig.,  1921.)  L322 

Newman  (H.  H.).  —  On  the  occurrence  of  paired  madreporic  pores  and 
pore-canals  in  the  advanced  Ilipennaria  larvae  of  Aslerina  (Patiria)  mi- 
niala,  together  with  a  discussion  of  the  significance  of  similar  structures 
in  other  Echinoderm  larvae.  (Biolog.   Bulletin,  XL,  118-125,  3  fig.,  1921.) 

[320 

a)  Sundstroem  (E.  S.). —  Studieson  the  adaptation  of  albino  mice  ta  an  arti- 
ficially produced  tropical  chmate.  I.  Effect  of  the  various  factors  composiug 
a  tropical  climate  on  growth  and  fertility  of  mice.  (American  Journal  of 
Physiology,  LX,  N°  3,  397-415,  4  tableaux,  5  fig.,  1922.)  [320 

b) Studies  on  the  adaptation  of  albino  mice  to  an  artificially  pro- 

duced  tropical  climate .  II.  Relations  of  the  Body  Form  and  Especially  the 
surface  area  to  the  reactions  released  by  and  the  résistance  to  a  tropical 
climate.  (Ibid.,  416-24,  2  tableaux,  2  fig.)  [321 

c)  —  —  Studies  on  the  adaptation  of  albino  mice  to  an  artificially  produ- 
ced  tropical  climate.  III.  Effect  of  the  tropical  climate  on  growth  and  pig- 
mentation of  hair  and  the  dependence  of  thèse  integumental  functionson  the 
température  coefficient  lavo.  (Ibid.,  425-432.)  [321 


VARIATION.  319 

d)  Sundstroem  (E.  S.).  —  Studies  on  the  adaptation  of  albinv  mice  tu  an 
artificially  produced  tropical  climate.  IV.  Effeet  of  li'ght  and  heat  on  the 
résistance  of  mice  to  acetonitrile.  (Ibid.,  434-41,  4  tableaux.)  [322 

e)  —  —    Studies  on  thé  adaptation  of  albino  mice  to  an  artiftciaUy  produ 

ced  tropical  climate.   V.  E/f'ect  of  humid  heat  on  the  Blood  rhorphology 

of  mice.  dbid.,  443-47,  1  tableau.)  [322 

Vanderlinden  (E.).  —  Quelques  résultats  d'observations  phénologiques  sur 

des  végétaux.  (Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI,  5*77-5(85,  1020.)      [322 

Zeleny  (Charles).  —  Dccrease  in  sexual  dimorphism  of  bar-ege  Drosophila 
during  the  course  of  sélection  for  lom  and  high  facet  nwuber.  (Amer. 
Natur.,  LV,  404-411,  1921.)  |320 


b.  Formes  de  la  variation. 

a)  Variation  brusque. 

Detlefsen  (  J.  A.).  —  Une  nouvelle  mutation  chez  la  Souris.  —  Le  peu  de 
fréquence  des  mutations  chez  les  Mammifères  peut  être  dû  à  une  plus 
grande  stabilité  du  plasma  germinatif,  comparé  à  celui  de  Drosophila,  ou  au 
fait  que  l'on  examine  rarement  une  aussi  grande  population  que  chez  les 
Insectes,  ou  encore  ;ï  l'effet  fréquemment  léthal  associé  avec  les  mutations 
des  Mammifères.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  mutations  des  Mammifères  sont 
souvent  similaires  dans  des  groupes  apparentés,  et  le  fait  qu'une  mutation 
d'un  certain  type  a  apparu  dans  une  forme  est  l'annonce  qu'une  mutation 
correspondante  est  possible  et  peut  naître  à  son  tour  dans  une  autre  forme 
voisine;  ainsi  la  mutation  à  yeux  roses  est  connue  depuis  quelque  temps 
chez  la  Souris  ;  une  mutation  semblable  a  été  décrite  récemment  chez  les 
Rats,  et  comme  chez  la  Souris,  elle  réduit  grandement  la  production  du 
pigment  noir  et  brun,  sans  influer  sur  le  jaune.  On  connaît  chez  les  Rats  et 
les  Cobayes  des  gènes  qui  appartiennent  à  la  même  catégorie  que  l'albinisme 
et  le  chromogène  général  de  la  couleur,  et  D.  en  annonce  la  découverte  chez 
la  Souris.  Un  jeune  mâle  pris  dans  une  ferme  éloignée  de  la  ville  présentait 
des  yeux- noirs  avec  un  pelage  blanc  sale;  plus  tard,  le  poil  prit  une  teinte 
plus  sombre,  un  peu  brunâtre,  la  surface  ventrale  restant  entièrement 
blanche.  Des  croisements  appropriés  ont  démontré  que  la  mutation  a  donné 
un  troisième  allélomorphe  de  la  catégorie  albinisme'-couleur,  qui  peut  être 
homologué  provisoirement  avec  le  Rat  à  pelage  dilué  et  à.  yeux  rubis.  Le 
mutant  donne  des  hybrides  gris  sauvage  avec  des  noirs  homozygotes,  et 
aussi  avec  des  bruns  panachés  à  yeux  roses;  avec  des  albinos,  la  mutation 
est  complètement  dominante  et  les  hybrides  sont  du  type  mutant.  Dans 
l'échelle  de  dominance,  le  nouvel  allélomorphe  occupe  une  place  inter- 
médiaire entre  le  facteur  de  l'albinisme  (A  ou  c)  et  celui  dé  la  couleur  (C)  ; 
D.  le  désigne  par  le  symbole  Çd.  —  L.  Cuénot. 

Burlingame  (Leonas  L.).  —  Variation  et  hérédité  chez  Luj>inus  —  B. 
s'est  proposé  d'étudier  la  variation  et  l'hérédité  non  pas  chez  £es  espèces 
horticoles,  comme  on  le  fait  d'habitude,  mais  sur  des  espèces  sauvages;  il  a 
choisi  les  Lupins,  difficiles  à.  définir  au  point  de  vue  spécifique,  ce  qui  sem- 
ble indiquer  que  les  espèces  sont  d'origine  récente,  et  encore  très  proches 


320  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  unes  des  autres.  Certaines  années  abondent  dans  les  champs  de  Califor- 
nie les  Lupinus  Pipersmithi,  vallicola  apricus  et  nantis,  toutes  annuelles 
et  à  fleurs  bleues,  mais  faciles  à  distinguer  par  le  systématiste  :  les  deux  pre- 
mières sont  auto-fécondées,  tandis  que  la  troisième  est  pollinisée  par  les 
Hyménoptères;  bien  que  ces  Lupins  produisent  d'innombrables  graines, 
celles-ci  germent  d'une  façon  excessivement  capricieuse  A  l'état  sauvage, 
les  trois  espèces  ont  présenté  des  mutations  parallèles,  portant  sur  la  forme 
et  la  couleur  de  la  fleur,  le  port  et  la  taille  des  pieds,  la  couleur  et  les  mar- 
ques des  graines;  les  races  à  fleurs  bleu-sombre  et  roses  reproduisent  leur 
type  ;  des  pieds  à  fleurs  bleues  striées  de  blanc  sont  hétérozygotes  pour  un 
simple  facteur  qui  correspond  dans  la  condition  homozygote  à  des  fleurs 
blanches;  il  y  a  aussi  des  fleurs  bleu-clair  en  rapport  aussi  avec  un  seul 
facteur  allélomorphe  à  celui  des  fleurs  bleu  foncé  et  des  fleurs  striées  de 
blanc  ;  quelques  mutations  sont  dominantes  sur  le  type,  le  blanc  est  réces- 
sif. —  L.  Cuénot. 

rj)  Variation  corrélative. 

Zeleny  (Charles).  —  Décroissance  du  dimorphisme  sexuel  chez  Droso- 
phila  à  œil  barré  durant  le  cours  d'une  sélection  pour  les  nombres  le  plus  élevé 
et  le  plus  bas  des  facettes.  —  Dans  la  race  de  Drosophila  à  œil  barré,  le  nom- 
bre moyen  des  facettes  des  yeux  est  plus  grand  chez  les  mâles  que  chez  les 
femelles,  bien  que  les  chiffres  obtenus  soient  en  apparence  continus.  En 
sélectant  dans  chaque  génération  les  individus  présentant  le  nombre  le 
plus  bas,  on  obtient  deux  lignées,  haute  et  basse.  Or,  au  cours  de  cette  sélec- 
tion, la  différence  entre  les  sexes  diminue  assez  vite,  puis  présente  des 
oscillations  pour  s'arrêter  à  un  niveau  constant,  beaucoup  plus  bas  qu'au 
début.  Z.  pense  que  cette  décroissance  du  dimorphisme  est  due  à  ce  que 
quelques-uns  des  facteurs  conditionnant  le  nombre  des  facettes  oculaires  sont 
sex-linked;  il  y  a  un  degré  considérable  d'hétérozygotie  pour  ces  facteurs 
chez  les  femelles.  Le  processus  de  sélection  amène  une  diminution  de  Thé- 
térozygotie,  et  la  valeur  moyenne  des  femelles  se  rapproche  de  celle  des 
mâles.  Quant  aux  fluctuations  irrégulières,  il  est  possible  qu'elles  soient 
influencées  par  des  facteurs  extérieurs.  —  L.  Cuénot,. 

0  Cas  particuliers. 

Newman  (H.  H.).  —  Sur  la  présence  de  porcs  madré poriques  pairs  chez 
certaines  larves  d'Echinodcrmes.  —  Dans  un  de  ses  élevages  d'Asterina  mi- 
niata,  N.  a  rencontré  une  moitié  de  Bipinnaria  présentant  avec  une  symé- 
trie plus  ou  moins  parfaite,  deux  tubes  hydrophores  venant  s'ouvrir  dorsale 
ment  ,  à  deux  pores  madréporiques.  Un  pareil  fait  a  déjà  été  signalé  par 
divers  auteurs  chez  d'autres  Etoiles,  et  considéré  comme  un  rappel  ancestral 
d'un  stade  à  symétrie  bilatérale,  où  les  deux  cœlomes,  droit  et  gauche,  se 
mettaient  en  communication  avec  l'extérieur.  D'après  N.,  il  s'agit  tout  sim- 
plement d'un  début  de  duplication  tératologique,  qui  n'a  pas  plus  de  signifi- 
cation phylogénétique  que  ladicéphalie  ou  la  spina  bifida  chez  les  Vertébrés. 
—  Ch.  PÉREZ. 

c.  Causes  de  la  variation. 

y)  Influence  du  milieu  et  du  régime. 

a)  Sundstroem  (E.  S.).  —  Eludes  sur  l'adaptation  des  souris  albinos  à  un 


VARIATION.  321 

climat  tropical  artificiel.  I.  Action  des  différents  facteurs  entrant  dans  la 
composition  d'un  climat  tropical  sur  la  croissance  et  la  fécondité  des  souris, 
—  L'exposition  à  la  lumière  artificielle  à  la  température  ordinaire  accélère 
la  croissance  des  souris.  Le  confinement  clans  une  atmosphère  constamment 
chaude  et  humide  retarde  le  développement  des  souris  transférées  dans  ce 
nouveau  climat  dès  leur  séparation  de  leurs  mères.  Les  générations  succes- 
sives de  souris  nées  dans  un  milieu  chaud  et  humide  se  comportent 
différemment  dans  leurs  réactions  vis-à-vis  de  ce  milieu.  La  première  géné- 
ration peut  se  développer  normalement;  le  climat  chaud  peut  avoir  une  très 
grande  action  sur  la  deuxième  génération,  du  moins  quant  à  sa  croissance. 
Finalement  une  adaptation  de  race  peut  se  produire.  L'exposition  à  la  lumière 
artificielle,  dans  une  atmosphère  chaude  et  humide,  augmente  l'action  retar- 
datrice sur  la  croissance  de  ce  dernier  facteur  climatérique.  La  circulation 
d'air  chaud  et  humide  neutralise  en  partie  l'action  défavorable  pour  la 
croissance  de  l'atmosphère  tropicale.  La  croissance  du  mâle  est  moins 
retardée  par  un  milieu  défavorable  et  plus  accélérée  par  les  facteurs  clima- 
tériques  qui  stimulent  le  développement  que  celle  de  la  femelle.  La  crois- 
sance des  souris  nées  dans  le  nouveau  milieu  et  dont  le  développement 
intrautérin  a  commencé  hors  de  ce  milieu,  est  plus  rapide  que  celle  des 
animaux  transférés  dans  ce  même  milieu  en  pleine  croissance.  Les  varia- 
tions élevées  de  poids  qui  se  produisent  dans  un  climat  tropical  artificiel 
dépendent  de  la  résultante  de  l'action  de  facteurs  climatériques  opposés 
dont  les  uns  accélèrent  et  les  autres  retardent  la  croissance.  Quand  la 
fécondité  d'une  colonie  de  souris  est  normale,  elle  n'est  pas  nécessairement 
diminuée  par  le  confinement  dans  une  chaleur  humide  pendant  plusieurs 
générations.  —  Paul  Boyer. 

6)Sundstroem  (E.  S.j.  — Études  sur  l'adaptation  des  souris  albinos  à  un 
climat  tropical  artificiel.  II.  Relations  entre  la  morphologie,  spécialement  de 
la  surface  corporelle,  et  les  réactions  produites  par  un  climat  tropical; 
résista7ice  à  ce  climat.  —  L'action  retardatrice  sur  la  croissance  des  souris 
d'un  climat  tropical  aide  à  combattre  réchauffement  du  corps  et  est  due  à 
l'augmentation  de  la  surface  du  corps  qui  accompagne  le  poids  du  corps 
moins  élevé.  L'animal  peut  augmenter  encore  ses  facultés  de  refroidisse- 
ment par  certaines  modifications  des  caractères  morphologiques,  tels  que 
l'accroissement  des  parties  périphériques  des  corps.  Mais  tandis  qu'une 
certaine  résistance  à  des  températures  plus  élevées  peut  être  acquise  par 
les  animaux  qui  ont  été  adaptés  à  la  chaleur  extérieure,  ceci  ne  s'applique 
pas  au  milieu  dans  lequel  la  lumière  et  l'humidité  sont  les  facteurs  clima- 
tériques prédominants.  —  Paul  Boyer. 

c)  Sundstroein  (E.  S.).  —  Etudes  sur  l'adaptation  des  souris  albinos  à  un 
climat  tropical  artificiel.  III.  Action  du  climat  tropical  sur  la  croissance  et 
la  pigmentation  des  poils:  rapport  entre  ces  fonctions  des  téguments  et  la  loi 
du  coefficient  de  température.  —  Les  souris  qui  sont  subitement  transportées 
d'un  milieu  chaud  dans  un  milieu  froid,  répondent  rapidement  à  ce  chan- 
gement par  une  accélération  de  la  croissance  des  poils.  La  croissance  du 
système  pileux  n'est  pas  modifiée  chez  les  souris  exposées  pendant  2  mois 
à  la  chaleur  humide.  Chez  l'homme  les  cheveux  poussent  plus  rapidement 
dans  un  milieu  froid.  Les  poils  des  souris  albinos  qui  ont  été  exposées  à  la 
chaleur  humide  ou  à  de  fortes  radiations  lumineuses,  peuvent  acquérir  le 
pouvoir  de  produire  du  pigment.  Ce  pouvoir  est  limité  d'abord  à  des  indi- 
vidus d'un  certain  type,  mais,  comme  on  l'observe  également  sur  les  rats,  il 


322  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

peut,  dans  les  générations  suivantes,  s'étendre  aux  autres  individus.  Il  est 
faux  que  les  albinos  n'ont  pas  d'enzymes  productrices  de  pigment,  et  l'im- 
possibilité d'extraire  cette  enzyme  est-  seulement  due  à  sa  présence  en  quan- 
tités minimes.  Les  processus  Ghimiques  qui  contrôlent  la  croissance  et  la- 
pigmentation  de  poils  possèdent  des  coefficients  de  température  différente. 
Tandis  qu'un  climat  froid  paraît  plus  favorable  à  la  croissance  des  poils, 
la  température  optima  pour  la  formation  du  pigment  paraît  tomber  avec 
la  valeur  de  la  chaleur  tropicale.  Les  petites  quantités  d'enzyme  produc- 
trice de  pigment  qui  existent  dans  la  peau  des  albinos  peuvent  devenir 
actives  seulement  dans  un  milieu  climatérique  dans  lequel  la  température 
cutanée  de  ces  animaux  est  voisine  de  la  température  optima  de  la  réaction 
de  l'enzyme.  Il  est  possible  qu'une  corrélation  existe  entre  la  pigmentation 
des  souris  et  les  facteurs  qui  contrôlent  le  métabolisme  interne  de  celles-ci. 

—  Paul  Boyer. 

d)  Sundstroem  (E.  S.).  —  Etudes  sur  l'adaptation  des  souris  albinos  à  un 
climat  tropical  artificiel.  IV..  Action  de  la  lumière  et  de  la  chaleur  sur  la 
résistance  des  souris  à  l'acëtonitrile.  —  La  résistance  des  souris  à.  l'acétoni- 
trile  n'est  pas  augmentée  quand  l'animal  vit  dans  une  atmosphère  chaude  et 
humide;  on  observe  plutôt  une  légère  diminution  de  cette  résistance.  La 
résistance  à  l'acétonitrile  étant  une  bonne  méthode  pour  éprouver  l'activité 
du  corps  thyroïde,  S.  déduit  de  ces  faits  que  le  climat  tropical,  au  moins  pour 
les  souris,  peut  diminuer  les  besoins  du  corps  en  hormone  thyroïde.  Le  retard 
de  croissance  des  souris,  observé  dans  une  atmosphère  humide  et  chaude, 
n'est  pas  attribuable  à  la  stimulation  de  l'activité  thyroïdienne.  La  résistance 
des  souris  exposée  à  une  vive  lumière  à  la  température  ordinaire  de  la 
pièce  est  légèrement  diminuée.  —  Paul  Boyer. 

e)  Sundstroem  (E.S.).  —  Etudes  sur  l'adaptation  des  souris  albinos  à  un 
climat  tropical  artificiel.  V.  Action  de  la  chaleur  humide  sur  la  morphologie 
du  sang  des  souris.  —  On  observe  une  augmentation  du  nombre  des  globules 
rouges  chez  les  souris  qui,  pendant  la  plus  grande  partie  de  leur  vie  ou 
depuis  leur  naissance,  ont  été  confinées  dans  une  atmosphère  chaude  et 
humide.  Ce  changement  est  du  en  premier  lieu  à  l'épaississement  du  sang. 

Le  taux  des  globules  blancs  diminue  chez  les  souris  gardées  dans  une 
atmosphère  chaude  et  humide.  Cette  diminution  est  due  à  la  grande  sensi- 
bilité des  organes  leucopoiétiques  vis-à-vis  d'une  élévation  de  température. 

—  Paul  Boyer. 

Vanderlinden  (E.).  —  Quelques  résultats  d'observations  phénologiques 
sur  des  végétaux.  —  L'influence  des  variations  thermiques  sur  l'apparition 
des  fleurs  est  plus  intense  sur  les  espèces  ligneuses  que  sur  les  formes  her- 
bacées parce  que,  semble-t-il,  chez  les  premières  les  matières  de  réserve 
accumulées  en  vue  de  la  formation  des  fleurs  se  trouvent  dans  les  organes 
aériens,  donc  sont  affectées  fortement  par  les  variations  de  température, 
tandis  que  chez  les  plantes  herbacées  ces  réserves  sont  souterraines,  par 
conséquent  soumises  à  une  température  plus  régulière.  Chez  les  espèces 
herbacées,  les  écarts  entre  les  dates  extrêmes  de  floraison  obéissent  à  une 
périodicité,  ce  qui  est  une  conséquence  de  la  loi  de  l'optimum  :  considérables 
jusque  vers  avril,  ils  sont  minimum  vers  le  début  de  juin  pour  augmenter 
progressivement  après  (climat  d'Uccle).  —  P.  Remy. 

Ernould  (Maria).    —  Recherches  anatomiques  et  physiologiques  sur  les  . 


ORIGINE  DES  ESPECES.  323 

racines  respiratoires.  — Le  Palmier  Livisiona  aus tr al is  possède,  lorsqu'il  est 
cultivé  en  sol  modérément  arrosé,  un  système  radiculaire  entièrement  sou- 
terrain avec  seulement  quelques  pneumatodes;  si  on  le  fait  vivre  dans  un 
sol  très  boueux,  donc  très  pauvre  en  oxygène,  on  provoque  l'apparition  de 
racines  dressées  et  de  pneumatodes  sur  les  racines  aquatiques,  caractères 
que  possèdent  les  plantes  de  la  mangrove  et  des  zones  d'inondation  des 
fleuves  tropicaux.  L'apparition  chez  ces  plantes  des  racines  aériennes,  aux- 
quelles l'auteur  reconnaît  avec  Karsten  (1893)  un  rôle  respiratoire,  est  un 
phénomène  d'adaptation  à  une  insuffisance  d'aération.  —  P.  Remy. 

Carpentier  (F.).  —  Sur  V  endosquelelte  prothoracique  de  Gryllotalpa 
vulgaris.  —  L'endosquelette  de  cet  Insecte  fouisseur  diffère  sensiblement  de 
celui  des  formes  épigées,  ce  qui  est  dû  au  mode  de  vie  de  l'animal.  Alors 
que  chez  les  Insectes  à  vie  épigée  les  mouvements  des  membres  antérieurs 
se  font  surtout  de  l'arrière  à  l'avant  et  vice  versa,  chez  G.  v.  les  mêmes 
membres,  pour  déblayer  la  galerie,  donnent  leur  plus  grand  effort  de 
dedans  en  dehors,  ce  qui  entraîne  un  déplacement  vers  l'intérieur  du  point 
d'appui  de  la  hanche,  le  condyle  pédifère  ;  le  muscle,  très  développé,  dont 
la  contraction  chasse  la  patte  en  dehors,  est  contenu  dans  un  espace  néo- 
formé situé  entre  chaque  lamelle  pleurale  et  le  bord  externe  réfléchi  du 
notum;  l'apparition  de  cet  espace  extra-pleural  entraine  une  forte  réduction 
de  l'espace  régnant  entre  les  lamelles  pleurales  droite  et  gauche,  qui  ne 
recèle  que  les  muscles  relativement  faibles  dont  la  mission  est  de  ramener 
la  patte  en  dedans.  Les  furca  et  furcula  sont  bien  développées,  ce  qui 
s'explique  par  la  nécessité  de  renforcer  les  insertions  musculaires  du  côté 
ventral,  où  la  membrane  intersegmentaire  qui  unit  le  prothorax  à  l'arrière- 
tronc  est  particulièrement  lâche.  Un  corselet  plus  ou  moins  pédoncule, 
capable  de  mouvements  très  amples,  caractérise  toujours  les  fouisseurs  ou 
«  bipartis  »,  dont  G.  est  le  type.  —  P.  Remy. 


I, 'origine   des  espèces 

Allen  ("William  Ray).  —  Studies  of  the  biology  of  freshwater  Mussels. 
Expérimental  studies  of  the  food  relations  of  certain  Unionidsc.  (Biolog. 
Bull.,  XL,  210-241, 1921.)  [330 

Barbey  (A.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Cérambycides  xylophages  :  .Ego- 
soma  scabrieorne  Scop.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  LXVIII,  187-195,  3  fig., 
1922.)  [328 

Beauchamp  (P.  de).  —  Sur  un  nouveau  Plagiostomum  (Turbellariés  Rhab- 
docœles)  et  ses  rapports  avec  un  Isopode.  (Bull.  Soc.  zool.  France,  XLVI, 
109-176,  1921.)  [Description  d'un  Turbellarié  nouveau  qui  vit 

sur  la  face  ventrale  des  Idotées,  mais  bien  plus  fréquemment  sur 
les  mâles  que  sur  les  femelles.  La  ponte  a  lieu  à  peu  près  exclusivement 
au  voisinage  de  l'orifice  génital  du  mâle.  L'auteur  croit  à  une 
attraction  par  une  sécrétion  accessoire,  s'échappant  de  l'orifice 
mâle,  et  spécialement  active  sur  les  Rhabdocœles  gravides.  —  A.Robert 

Bois  (D.).  —  Présentation  d'échantillons  du  Maïs  attaqués  par  leCharbon  du 


324 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 


Mai/s  et  à  inflorescences  androgynés.  (Bull.  Soc.  Path.  vég.,  VIII,  1 3*J , 
1921.)  [330 

a)  Brecher  (Leonore).  —  Die  Puppenfarbungen  der  Yanessiden,  Vanessa 
Jo,  Y.  urticue,  Pyrameis  cardui,  P.  atalanta.  (Anzeig.  d.  Akad.  d.  Wis- 
senschaft.  in  Wien,  Nos  7  et  8,  1921.)  [337 

b) Die  Farbanpassung  der  Puppen  durch  das  Uaupenauge.  (Anzeig. 

cl.  Akad.  d.  Wissensehaft.  in  Wien,  N"s  2-3,  1922.)  [337 

c) Die  Puppenfarbungen  der    Yanessiden,    IL  (Anzeig.   d.    Akad.    d. 

Wissensehaft.  in  Wien,  N"s  2-3,  1922.)  [338 

Brues  (Charles  T.)  and  Glaser  (RudolfW.).  —  A  symbiotic  fungus  occur- 
riiig  in  the  fat-body  of  Pulvinaria  innumerabilis  Path.  (Biolog.  Bull.,  XL, 
299-324,  2  fig.,  pi.  1-3,  1921.)  [332 

Bugnion  (E.).  —  Eludes  relatives  à  Vanalomie  et  à  V embryologie  des  Vers 
luisants  ou  Lampyrides.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  1-53,  36  fig.,  1922.) 

[330 

Cadet  (L.).  —  L'èclosion  du  Curtilla  gryllolalpa  L.  (Orthopt.  Gryllidœ). 
(Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  131-134,  1  fig.,  1922.) 

[La  larve  de  Taupe-Grillon  porte  sur  le 
front,  dans  le  plan  sagittal,  une  lame  chitineuse  mince,  à  bord  sineux, 
qu'il  est   permis  de  considérer  comme  un  appared  de  rupture. —  P.  Remy 

Cuénot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  Remarques  sur  la  présence  de  Niphargus 
aquilex  dans  les  différentes  sources  des  environs  de  Nancy.  (Bull.  Soc. 
Zool.  Fr.,XLVI,  34-37,  1921.)  ,  [326 

Debaisieux  (P.).  —  Nolessurdeux  Coccidies  des  Mollusques.  Pseudo-Klossia  (?) 
patellaeet  P.chilonis.  (La  Cellulle,  XXXII,  233-243,  2  pi.)  [333 

Derville  (H.).  —  Note  sur  l'èclosion  des  Tétricines  (Orthopt.  Locuslidae). 
(Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  133-139,  1922.)  [330 

Foex(E.).  —Particularités  présentées  par  un  champignon  de  couche  atteint  de 
«  Molle  »,  Hypomyces  perniciosus.  (Bull.  [Soc.  Path.  vég.,  VIII,  105-100, 
1921.)  [336 

Fulton  (John  F.).  —  Concerning  the  vilaiity  of  Aclinia  bermudensis.  A 
study  in  symbiosis.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  353  304,  1921.)  [333 

Galippe  (V.)  et  Souffland  (Mme  G.).  —  Recherches  sur  la  présence  dans 
les  météorites,  les  pierres  dures,  les  minerais,  le  quartz,  le  granité,  le  basalte, 
les  cendres  ou  les  laves  volcaniques,  d'organites  susceptibles  de  reviviscence 
et  sur  leur  résistance  aux  hautes  températures.  (C.R.  Ac.Sc,  CLXXII,  1252, 
1921.)  [333 

Gaschott  (Otto).  —  Zur  P/iyloyenie  von  Psithyrus.  (Zool.  Anz.,  LIV,  225- 
231,  9  fig.,    1922.)  [338 

Gruyer(P.).  —  Observations  sur  la  biologie  du  Tuberculina  persicina  Ditm. 
(Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXVII,  131-133,  1921.)  [330 

Holmgren  (Nils).  —  Yergleichendes  iiber  den  Kopf'bau  der  Crustaceen  und 
Hexapoden.  (Arkiv  f.  Zool.  utg.  K.  Svenska  Vetenskapsak.,  XIII,  N°  5, 
59  pp.,  17  fig.,  1920.)  [Certaines  ressemblances  des  deux  groupes, 

très  générales,  indiquent  une  parenté  très  éloignée,  tandis  que  d'autres, 
parfois  très  intimes,  sont  le  résultat  d'une  convergence  du  développement, 
et,  par  suite,  ne  peuvent  servir  à  établir  une  parenté  proche.  —  P.  Remy 

Hubbs  (Cari  L.).  —  The  ecology  arid  life-hislory  of  Amphigonopterus  aurora 


ORIGINE  DES  ESPECES.  325 

and  of  other  viviparous  Perches  of  California.  (Biolog.    Bull.,  XL,  181- 
209,  5  fig.,  1921.)  [327 

Joleaud  (L.).  —  Considérations  sur  le  système  dentaire  des  Hippopotames. 
(Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVI,  18-22,  1921.)  [338 

Juday  (Chancey).  —  Observations  on  the  larvae  of  Corethra  punctipennis 
Say.  (Biolog.  Bull.,  XL,  271-280,  1921.)  [329 

Lacroix  (J.-L.).  — Etudes  sur  les  Chri/sopides.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  N.  S., 
LXVIII,  51-104,  2  fig.,  1921.)  [328 

Lichtenstein  (Jean-L.).  — Sur  la  biologie  d'un  Chalcidien.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIII,  733,  1921.)  [329 

Magrou  (J.).  —  Symbiose  et  tubërisation.  (Ann.  Se.  nat.,  Bot.,  10e  sér., 
III,  181-296,  1921.)  [331 

a)  Mesnil  (F.).  —  Variété  des  voies  d'accès  des  parasites  sanguicoles  à 
leurs  hôtes.  (Bull.  Soc.  path.   exot.,  XVI,  310-315,  8  juin  1921.)  [335 

b) La  «  flagellose  »  ou  leptomoniase  des  Euphorbes  et  des  Asclëpiada- 

cées.  (Ann.  Se.  Nat.  Bot.,  10e  série,  III,  XLII-LVII,  déc.  1921.)  [334 

Miège  (E.).  —  Sur  une  invasion  des  Céréales  au  Maroc  par  le  Sesamia 
nonagrioides.  (Bull.  Soc.  Path.  vég.,  VIII,  145-147,  1921.)  [335 

Peyronel  (B.).  —  Nouveaux  cas  de  rapports  mycorhiziques  entre  Phanéro- 
games et  Basidiomycèles.  (Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXVII,  143-146, 
1921.)  [332 

Picard  (F.).  —  Contribution  à  l'étude  des  parasites  de  Pieris  brassicœ  L. 
(Bull.  biol.  Fr.  etBelg.,  LVI,  54-130,  1922.)  [334 

Poisson  (R.).  —  Lankesteria  cyclopori  n.  sp.,  grégarine  parasite  de  Cyclo- 
porus  maculatus  P.  Râliez.  (C.  R.  Soc.  biol.,  LXXXV,  967-970,  7  fig., 
1921.)  [334 

Przibram  (Hans).  —  Verpuppung  kopfloser  Baupen.  (Anzeiger  d.  Akad.  d. 
Wissensch.  in  Wien,  7  et  8,  1921.)  [337 

Przibram  (Hans)  und  Brecher  (Leonore).  —  Die  Farbmodifikationen  der 
Stabheuschrecke  Dixippus  morosus.  (Anzeig.  d.  Akad.  d.  Wissenschaft  in 
Wien,  14,  1920.)  [336 

Przibram  (Hans)  und  Dembowski  (Jan).  —  Der  Einfluss  gelber  und 
schwarzer  Umgebung  der  Larven  au/'  die  Fleckenzeichnung  des  Yollmol- 
ches  von  Salamandra  maculosa  forma  typica.  (Anzeiger  d.  Akad.  d.  Wis- 
senschaft in  Wien,  N°  14,  3920.;  [336 

Riel  (Ph.).  —  Notes  mycologiques  :  I.  Sur  la  toxicité  d' Entoloma  spéculum 
Fries.  —  77.  Sur  un  cas  de  soudure  de  deux  Champignons  différents  [Gom- 
phidius  et  Boletus).  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon,  LXVIII,  209-211,  1922.) 

[L'ingestion  d'E.  spéculum,  dont  la  toxicité  était  ignorée,  détermine  des 
accidents  généraux  très  analogues  à  ceux  produits  par  l'absorption  d'E. 
lividum.  —  Un  G.  roseus  et  un  B.  bovinus  soudés  ont  un  aspect  identique 
a  celui  des  Champignons  géminés  appartenant  à  une  même  espèce  ;  on 
peut  se  demander  si  ces  derniers  se  développent  à  partir  d'une  seule  spore, 
comme  on  l'a  prétendu,  ou  bien  de  spores  différentes  donnant  chacune 
un  individu    qui  se  soude    par    la  suite   avec  son  voisin.  —   P.   Remy 

Uhlenhut  (Eduard).  —  Observations  on  the  distribution  and  habits  of  the 
blind  Texan  cave  Salamander,  Typhlomolge  Bathbuni.  (Biolog.  Bulletin, 
XL,  73-104, 14  fig.,  1921.)  [326 

l'année  biologique.  ,    22 


32<i  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Vandel  (A.).  —  A  propos  de  la  note  de  MM.  Cuénot  et  Mercier.  (Bull.  Soc. 
Zool.  Fr.,  XLVI,  37-40,  1921.)  [326 

Willem  (Victor).  —  L'habitat  et  les  allures  du  Collembole  marin  Actaletes. 
(Bull.  Cl.  Se.  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VI,  524-540,  1920.)  [329 

a)  Yakowlev  (N.  N.).  —  Ueber  den  Parasitismus  der  Wùrmer  Myzosto- 
midae  auf  den  paldozoischen  Crinoiden.  (Zool.  Anz.,  LIV,  287-291,  3  fig., 
1922.)  [335 

b) Ueber   den    Commensalismus  der  paldozoischen   Gastropoden  der 

Gattung   Platyceras  mit  den  Crinoiden.  (Zool.  Anz.,  LIV,  291-294,  3  fig., 
1922.)  [333 


a.  Fixation  des  variations.  Formation  de  nouvelles  espèces. 

Cuénot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  Remarques  sur  la  présence  de  Niphargus 
aquilex  dans  les  différentes  sources  des  environs  de  Nancy.  —  Pour  C.  et  M.  les 
Niphargus  vivent  depuis  le  glaciaire  dans  les  sources  pérennes  et  à  tempé- 
rature assez  constante  de  la  région  de  Nancy,  en  compagnie  de  Planaria 
alpina,  type  des  reliques  glaciaires  sténothermes.  Dans  les  sources  incons 
tantes  on  ne  rencontre  ces  animaux  qu'exceptionnellement  et  après  forte 
pluie  :  là  ils  proviennent  manifestement  des  nappes  phréatiques.  Ils  ont 
d'abord  habité  les  eaux  froides  de  surface  et  ont  pu  se  maintenir  dans  les 
sources  dont  la  température  a  peu  varié  ;  ils  sont  entrés  dans  le  domaine  sou- 
terrain lors  du  relèvement  de  température  de  l'époque  post-glaciaire. 
Leurs  caractères  cavernicoles  ont  apparu  sans  lien  avec  la  vie  souterraine  : 
ils  sont  préadaptés.  —  A.  Robert. 

Vandel  (A.).  —  A  propos  de  la  note  de  MM.  Cuénot  et  Mercier.  —  Pour 
V.  les  Niphargus  vivent  exclusivement  dans  le  domaine  souterrain  ;  ils 
n'apparaissent  que  fortuitement  dans  les  sources  en  communication  avec 
les  nappes  souterraines,  d'où  ils  ne  s'écartent  jamais,  tandis  que  Planaria 
alpina  descend  dans  les  ruisseaux  jusqu'à  7  ou  8  kilomètres  en  aval  des 
sources.  Il  se  peut  néanmoins  que  les  Niphargus  aient  eu  un  certain  degré 
de  préadaptation  avant  de  pénétrer  dans  le  domaine  souterrain.  Les  expé- 
riences de  Sexton  et  Wing,  Allen  et  Sexton  et  autres  ont  montré  que  l'ori- 
gine de  la  cécité  devait  être  cherchée  ailleurs  que  dans  les  conditions 
d'éclairement.  Mais  il  est  possible  qu'une  fois  le  processus  déclanché,  les 
conditions  de  milieu  soient  intervenues  pour  achever  la  régression  des  yeux. 
—  A.  Robert. 

c.  Adaptations.  Œcoloqie. 

Uhlenhuth  (E.).  —  Distribution  et  mœurs  de  la  Salamandre  cavernicole 
aveugle  du  Texas,  Typhlomolge  Rathbuni.  — ■  La  Typhlomolge  Rathbuni  est 
une  Salamandrine  décolorée  et  aveugle,  connue  depuis  qu'en  1895  les  pre- 
miers exemplaires  furent  ramenés  des  eaux  souterraines  à  la  surface,  dans 
le  bassin  d'un  puits  artésien  foré  à  San  Marco,  Texas.  U.  s'est  livré  à  une^ 
exploration  méthodique  des  eaux  souterraines  de  la  région,  et  décrit  diverses 
grottes  où  cet  intéressant  Batracien  a  été  rencontré.  Il  s'agit  de  cavernes  de 
dissolution,  déterminées  par  des  cours  d'eau  devenus  souterrains,  dans  une 


ORIGINE  DES  ESPECES.  327 

formation  crétacée  dite  calcaire  d'Edwards,  qui  surplombe  en  balcon  la  plaine 
du  Rio  Grande.  La  nappe  du  puits  artésien  est  seule  dans  un  niveau  différent, 
effondré  à  la  suite  d'une  faille  d'époque  éocène  ;  mais  il  est  bien  vraisem- 
blable qu'il  y  a  une  communication  actuelle  entre  cette  nappe  et  les  ni- 
veaux aquifères  précédents.  Toutes  ces  «  eaux  douces  »  ont  un  ensemble 
de  caractères  communs,  même  saveur,  même  température  de  21°,5  C, 
même  faune  de  Crustacés,  représentée  par  un  Isopode  Cirolanides  texensis, 
et  surtout  par  une  Crevette,  Palœmonetes  antrorum,  compagnon  constant 
de  la  Typhlomolge,  bien  que  U.  ne  spécifie  pas  qu'elle  constitue  sa  nourri- 
ture. Il  semble  bien  que  la  Typhlomolge  recherche  comme  habitat  dans  ses 
diverses  stations,  les  poches  d'eau  souterraines  situées  profondément,  c'est- 
à-dire  soumises  à  une  pression  notable,  et  complètement  pleines,  c'est-à-dire 
sans  contact  direct  avec  une  chambre  à  air.  L'observation  des  individus 
vivants  montre  qu'ils  ne  réagissent  guère  aux  ébranlements  de  l'eau  dans 
leur  voisinage,  non  plus  qu'à  la  présence  d'une  proie;  rien  ne  sert  de  mettre 
un  appât  dans  les  pièges  destinés  à  les  capturer,  et  dans  lesquels  ils  ne  se 
prennent  qu'en  pénétrant  par  hasard.  En  captivité  on  n'a  réussi  à  leur  faire 
mangerque  de  toutes  jeunes  larves  d'Axolotl.  Par  son  allure  générale,  sa  nage, 
son  mode  d'alimentation,  la  Typhlomolge  ressemble  beaucoup  aux  larves  de 
YEurycea  (Spelerpes)rubra.  Mais  les  recherches  faites  pour  trouver  dans  les 
grottes  une  Eurycea  qui  serait  sa  forme  adulte  n'ont  amené  jusqu'ici  aucun 
résultat;  le  seul  autre  Batracien  que  l'on  y  ait  rencontré  est  le  Plethodon 
giutinosus,  qui  est  évidemment  sans  aucun  rapport  avec  elle.  Il  s'agit  donc 
d'un  type  vraiment  pérennibranche  ;  Miss  Emmerson  a  d'ailleurs  signalé 
que  cette  espèce  est  dépourvue  de  thyroïde  ;  si  l'on  se  rappelle  le  rôle  que 
joue  cette  glande  dans  la  métamorphose,  et  l'absence  de  métamorphose  chez 
les  têtards  qui  en  ont.  été  privés,  ce  fait  est  très  suggestif.  11  serait  fort  inté- 
ressant de  contrôler  si  d'autres  Pérennibranches,  comme  le  Protée,  ne 
seraient  pas  également  dépourvus  de  thyroïde.  —  Ch.  Pérez. 

Hubbs  (C.  IL.).  —  Éthologie  de  V Amphigonopterus  aurora  jet  de  quelques 
autres  Percoïdes  vivipares  de  Californie.  —  On  rencontre,  dans  les  eaux 
tout  à  fait  littorales  de  la  Californie,  un  petit  groupe  de  Poissons  Percoïdes, 
constituant  la  famille  des  Embiotocidés,  dont  l'une  des  plus  intéressantes 
caractéristiques  est  la  viviparité.  Les  quelques  espèces  de  cette  familles  sont 
presque  toute  génériquement  distinctes,  et  présentent  toutes  en  commun 
certains  caractères  anatomiques  en  rapport  avec  la  viviparité.  Il  y  a  là  des 
arguments  en  faveur  de  l'ancienneté  de  ce  petit  groupe,  où  la  viviparité  a 
dû  s'établir  antérieurement  à  la  diversification  des  types  actuels.  H.  qui  a 
publié  récemment  une  révision  de  la  famille  (Proc.  Biol.  Soc.  Washington, 
t.  31/1918),  consacre  le  présent  mémoire  à  une  étude  éthologique  surtout 
relative  à  Y  Amphigonopterus  aurora,  mais  où  sont  aussi  invoqués  comme 
termes  de  comparaison  les  autres  types  de  la  famille  :  le  Micropterus  mini- 
mus,  Y Embiotoca  jacksoni,  YE.  lateralis,Y Hypsurus  caryi  et  le  Cymatogaster 
aggreyatus.  Pour  cette  dernière  espèce,  Eigen.mann  avait  déjà  entrevu  [Bull. 
U.  S.  Fish.  Comm.,  t.  12,  1894)  que,  l'accouplement  ayant  lieu  en  juin  ou  au 
début  de  juillet,  la  fécondation  des  œufs  n'avait  cependant  lieu  qu'au  mois 
de  décembre  suivant,  les  spermatozoïdes  étant  conservés  dans  l'intervalle 
dans  les  voies  génitales  de  la  femelle.  H.  confirme  le  fait  par  l'observation 
de  l'accouplement,  précisément  au  moment  où  la  femelle  émet  ses  embryons. 
Il  doit  en  être  de  même  chez  VA.  aurora.  L'accouplement  coïncidant  avec 
l'époque  de  parturition,  les  spermatozoïdes  doivent  être  emmagasinés  jus- 
qu'à la  fin  de  l'automne,  l'hiver  ou  le  commencement  du  printemps,  époque 


328  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

où  doit  avoir  lieu  la  fécondation  et  où  commence  le  développement  des 
œufs  ;  il  s'écoule  donc  une  année  entre  le  moment  de  l'accouplement  et  la 
naissance  des  jeunes. 

La  viviparité  a  eu  pour  conséquence  la  réduction  considérable  de  la  masse 
de  vitellus,  et  les  œufs  sont  revenus  à  un  type  de  segmentation  presque 
holoblastique  (Eigenmann).  Les  embryons  présentent  des  dispositions  adap- 
tatives particulières;  plongés  dans  le  liquide  nutritif  ovarien  qui  les  baigne,  et 
dont  la  circulation  est  assurée  par  des  mouvements  ciliaires,  ils  se  nourris- 
sent en  l'absorbant,  grâce  à  leur  intestin  terminal,  hypertrophié,  et  garni  de 
longues  villosités  vasculaires  ;  le  siège  de  la  respiration  est  constitué  spécia- 
lement par  les  nageoires,  surtout  les  dorsales,  hypertrophiées  distalement, 
et  dont  les  membranes  interradiales  sont  munies  d'un  très  riche  réseau  capil- 
laire. Juste  après  la  naissance  se  place  une  transformation,  d'adaptation  à 
à  la  vie  libre,  qui  peut  être  qualifiée  de  métamorphose  :  la  pigmentation 
tégumentaire  s'accuse,  la  chair  devient  plus  ferme,  les  nageoires  verticales 
deviennent  relativement  plus  courtes,  moins  flexibles,  et  leur  réseau  vascu- 
laire  régresse;  l'intestin  postérieur  prend  une  allure  normale. 

L'apparition  des  caractères  sexuels  se  fait  déjà  d'une  manière  précoce 
chez  les  embryons  de  12  mm.  de  long  et,  parmi  les  jeunes,  au  moment  de 
la  naissance,  qui  ont  30  à  35  mm.,  et  atteignent  un  quart  ou  un  tiers  de  la 
taille  maternelle,  les  mâles  sont  sexuellement  mûrs,  leurs  testicules  conte- 
nant des  spermatides  en  transformation  et  des  spermatozoïdes  achevés, 
exactement  comme  ceux  des  mâles  de  un,  deux,  trois  ou  quatre  ans,  qui 
présentent  à  cette  même  époque  leur  période  de  maturité.  Peu  de  temps 
après,  les  mâles  qui  ont  à  peine  dépassé  la  taille  de  naissance,  sont  déjà 
épuisés.  II  est  donc  bien  vraisemblable  qu'un  premier  accouplement  a  lieu 
précisément  dès  la  naissance,  correspondant  aux  embryons  que  les  jeunes 
femelles  mettront  en  liberté  à  la  fin  de  leur  première  année.  D'année  en 
année,  les  femelles  augmentant  de  taille  incubent  un  plus  grand  nombre 
d'embryons,  et  chacun  de  ceux-ci  atteint  un,e  taille  un  peu  plus  grande  : 
5  à  9  embryons  dans  les  femelles  d'un  an,  10  à  15  dans  les  femelles  de  deux 
ans,  16  à  30  dans  les  vieilles  femelles  de  trois  ou  quatre  ans. 

H.  donne  aussi  des  indications  sur  le  rapport  numérique  des  sexes,  sur 
les  annuli  des  écailles,  et  utilise  la  considération  de  ces  dernières  pour  éta- 
blir la  courbe  de  croissance  l'A.  aurora.  —  Ch.  Pérez. 

Barbey  (A.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Cërambycides  xylophages  : 
JEgosoma  scabricorne  Scop.  —  Les  œufs,  déposés  dans  les  blessures  et  trous 
du  bois,  et  non  sur  l'écorce  comme  ceux  du  Capricorne  du  Chêne,  donnent 
naissance  à  une  larve  qui,  sitôt  éclose,  creuse  ses  galeries  dans  la  matière 
ligneuse  pourrie  ou  en  voie  de  dessiccation,  pas  dans  l'écorce  et  l'aubier  ni 
dans  le  bois  sain  et  en  sève  ;  arrivé  au  terme  de  la  vie  larvaire,  qui  durerait 
de  deux  à  trois  ans,  l'animal  creuse  au  mois  de  juin  une  chambre  de  nym- 
phose dans  laquelle  il  se  loge  parallèlement  aux  libres  ligneuses,  la  tête 
étant  orientée  vers  un  tampon  de  débris  ligneux  qui  obture  l'ouverture  de 
la  chambre  et  deviendra  le  trou  de  sortie  de  l'imago.  La  période  de  nymphose 
dure  deux  ou  trois  semaines;  l'adulte  sort  à  la  fin  juillet,  mène  une  vie 
aérienne  noctambule  pendant  quinze  à  vingt  jours  et  meurt  après  s'être  re- 
produit. —  P.  Remy. 

Lacroix  (J.-L.).  —  Etudes  sur  les  Chrysopides.  —  Après  avoir  hiverné 
dans  un  cocon  à  l'état  larvaire  et  nymphal,  la  Chrysopa  perla  sort  en  mai  à 
l'état  adulte,  pour  mener  une  vie  sans  doute  de  courte   durée,  s'alimentant 


ORIGINE  DES  ESPECES.  329 

de  liquides  sucrés  et  de  Pucerons  ou  autres  Insectes  mous  qu'elle  dévore 
entièrement.  Les  œufs,  pondus  isolément  en  juin-juillet,  sont  reliés  au  sup- 
port par  un  très  fin  pédicule  soyeux,  obtenu  par  durcissement  d'un  liquide 
transparent,  visqueux,  que  la  femelle  dépose  avec  l'extrémité  de  l'abdo- 
men et  étire  ensuite  lentement,  immédiatement  avant  la  ponte  ;  ce  dis- 
positif ne  préserverait  pas  la  ponte  de  l'attaque  d'autres  animaux,  mais  l'iso- 
le"rait  de  l'humidité  du  support.  Après  une  période  embryonnaire  d'une  hui- 
taine, de  jours  a  lieu  l'éclosion  ;  l'auteur  décrit  avec  détails  les  différentes 
phases  de  la  sortie  de  l'embryon,  le  mode  de  vie  de  la  larve,  la  construction 
du  cocon  et  l'éclosion  de  l'imago.  —  P.  Remy. 

Juday  (Ch.).  —  Observations  sur  les  larves  de  Corcthra  punctrpennis.  — 
Les  larves  de  Corethra  punctipennis  constituent  de  beaucoup  la  forme  ma- 
croscopique dominante  dans  la  faune  benthique  du  lac  Mendota  (Madison, 
Wisconsin);  on  en  compte  en  moyenne  18.000  par  mètre  carré  de  surface  du 
fond,  et  leur  poids  représente  plus  de  huit  fois  celui  de  tous  les  autres  orga- 
nismes ensemble.  Ces  larves  se  tiennent  pendant  le  jour  dans  la  vase,  à  un 
niveau  privé  d'oxygène  dissous,  double  protection  contre  leurs  ennemis 
éventuels;  elles  ne  s'élèvent  dans  l'eau  qu'après  le  coucher  du  soleil.  Outre 
diverses  observations  éthologiques,  J.  s'est  livré  à  des  recherches  statisti- 
ques de  fréquence  suivant  la  profondeur;  il  a  aussi  évalué  le  poids  vif  et  le 
poids  sec  de  la  population  totale  du  lac  (1318  et  110  tonnes  métriques  par 
an);  enfin  il  a  analysé  chimiquement  les  larves;  leur  teneur  à  la  fois  en 
protéine  et  en  graisse  en  fait  un  excellent  aliment  pour  d'autres  organismes. 
— r  Ch.  PÉREZ. 

"Willem  (Victor).  —  L'habitat  et  les  allures  du  Collembole  marin  Actaletes. 
—  Ce  Collembole  carnassier  de  Wimereux  s'abrite  à  marée  haute  dans  les 
anfractuosités  des  rochers  de  grès  remplies  d'air;  bien  que  sous-marin,  il  a 
une  respiration  aérienne  et  a  conservé  un  appareil  trachéen  ;  ces  animaux, 
surtout  ceux  qui  viennent  de  manger  ou  qui  ont  précédemment  beaucoup 
sauté,  ont  une  tendance  à  former  des  agglomérations,  phénomène  qui  appa- 
raît comme  une  réaction  où  l'attouchement  particulier  et  la  poussée  en  ar- 
rière d'une  antenne  déterminent  une  inhibition  des  mouvements  locomo- 
teurs. La  locomotion,  très  activée  par  un  éclairage  intense,  se  ralentit  jusqu'à 
arrêt  complet  à  l'obscurité.  Les  Actaletes  manifestent  sur  la  plage  ou  au  la- 
boratoire un  phototropisme  positif;  des  animaux  recueillis  sur  la  plage  s'ag- 
glomèrent après  un  séjour  dans  un  endroit  sombre;  s'ils  sont  alors  dispersés 
par  une  agitation  mécanique,  ils  ne  manifestent  pas  de  phototropisme  positif, 
mais  courent  dans  tous  les  sens  avant  de  s'agglomérer  à  nouveau;  il  y  a  là 
intervention  d'un  comportement  nouveau,  difficile  à  analyser,  qui  masque  le 
phototropisme  positif.  Actaletes  manifeste  constamment  un  géotropisme  né- 
gatif qui  détermine  les  Collemboles  qui  sont  sortis  de  leur  retraite  à  marée 
basse  à  se  déplacer  en  hauteur  et  à  regrimper  immédiatement  sur  le  rocher 
au  pied  duquel  un  saut  les  a  jetés  (ceci  contrarie  leur  dispersion  dans  le  sens 
horizontal)  ;  en  outre,  ce  géotropisme  les  amène,  après  leur  rentrée  dans 
une  anfractuosité,  à  gagner  le  haut  des  cavités  dont  l'eau  va  envahir  les 
régions  inférieures.  —  P.  Remy. 

Lichtenstein  (J.-L.).  —  Sur  la  biologie  d'un  Chalcidien.  —  L'auteur  a 
décrit  antérieurement  un  Chalcidien  nouveau,  Y Habrocijtus  cionicida,  para- 
site des  coques  contenant  les  larves  et  les  nymphes  de  Cionus  thapsi,  un 
Curculionide.   Comme  chez  d'autres  Hyménoptères   perforants,  la  femelle 


330 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


avant  de  pondre,  perce  la  coque  de  l'hôte  avec  sa  tarière  et  suce  le  liquide 
nutritif  qui  s'en  écoule.  Mais  pour  Y Habrocytus  une  difficulté  se  présente  :  la 
larve  n'occupe  pas  tout  l'espace  de  la  coque  et  lorsqu'elle  est  blessée  par  la 
tarière,  son  sang  n'arrive  pas  à  l'orifice.  Comment  le  parasite  peut-il  s'en 
nourrir?  L'auteur  a  observé  le  manège  d'un  Habrocytus  :  après  avoir  dardé 
de  coups  de  tarière  la  nymphe  contenue  dans  une  coque,  la  femelle  reste 
pendant  assez  longtemps  (1/2  heure)  immobile,  la  tarière  légèrement  en- 
foncée dans  la  nymphe;  pendant  ce  temps  un  liquide  sécrété  s'écoule  le 
long  de  la  tarière  et  l'entoure  comme  d'une  gaine  en  se  solidifiant.  Lorsque 
la  femelle  retire  sa  tarière,  il  reste  ainsi  un  tube  très  fin  et,  par  ce  tube,  elle 
pompe  les  sucs  de  sa  victime.  —  L'auteur  ne  pense  pas,  comme  Roubaud, 
que  la  recherche  de  la  nourriture  ait  été  la  fonction  primitive  de  la  tarière  ; 
il  lui  semble,  au  contraire,  que  la  perforation  n'était  primitivement  liée  qu'à 
la  ponte   et  que   son   adaptation   aux  besoins  nutritifs    est  secondaire.  — 

M.  GOLDSMITH. 

Derville  (H.).  —  Note  sur  l'êclosion  des  Tétrieines.  —  Lors  de  l'éclosion, 
la  coquille  de  l'œuf  des  Tétrieines  (  Tetrix  Kiefferï)  est  d'une  façon  cons- 
tante fendue  longitudinalement  sur  la  face  ventrale,  dans  la  région  supérieure 
et  au  niveau  de  la  tête;  cette  déchirure  particulière  est  due  non  pas  à  l'exis- 
tence d'une  ligne  de  moindre  résistance  dans  la  coquille,  mais  à  la  présence 
au-dessus  du  labre,  entre  les  antennes,  d'un  appareil  de  rupture  formé  d'une 
lame  denticulée.  Cet  organe,  construit  sur  le  type  de  celui  des  Phasgonu- 
rides,  est  beaucoup  moins  résistant  que  ce  dernier,  ce  qui  est  parfaitement 
en  rapport  avec  la  fragilité  de  l'enveloppe  de  l'œuf,  rendue  mince  et  friable 
par  le  morcellement  de  l'exochorion  et  la  présence  d'un  abondant  dépôt 
calcaire.  —  P.  Remy. 


BugniomE.).  —  Éludes  relatives  à  l'anatomie  et  à  l'embryologie  des  Vers 
luisants  ou  Lampyr ides.  —  L'auteur  décrit  quelques  particularités  anatomi- 
ques  intéressantes  des  L.  :  mandibules  canaliculées  servant  à  l'inoculation 
dans  le  corps  de  la  proie  d'un  virus  toxique,  stupéfiant  et  digestif,  sécrété 
par  l'estomac;  bouche  et  pharynx  bivalve  destinés  à  la  succion  des  aliments 
liquides;  tubes  de  Malpighi  anastomosés  par  paires  ;  papilles  anales,  organes 
adhésifs  et  de  nettoyage  ;  organes  lumineux  qui  existent  chez  la  larve  et  la 
nymphe  des  deux  sexes  et  qui,  lorsqu'ils  doivent  s'atrophier,  ne  le  font 
qu'au  moment  de  la  métamorphose,  etc.;  puis  il  fait  une  étude  morphologi- 
que etanatomique  des  embryons  et  des  jeunes  larves  à  différents  stades  du 
développement  ;  il  remarque  ainsi  que  la  disposition  en  forme  d'anse  des 
tubes  de  Malpighi  ne  résulte  pas  d'une  anastomose  secondaire,  mais  qu'elle 
apparaît  déjà  d'emblée  au  début  de  la  vie  embryonnaire  ;  il  est  d'accord 
avec  R.  Dubois  pour  reconnaître  que  les  organes  phosphorescents  ont  une 
origine  ectodermique  et  seraient  formés  d'invaginations  semblables  à  celles 
qui  engendrent  trachées  et  stigmates.  —  P.  Remy. 

Allen.  —  Etudes  sur  la  biologie  des  Naiades;  expériences  sur  l'alimentation 
de  quelques  Unionidœ.  —  A.  étudie  l'éthologie  alimentaire  d'un  certain 
nombre  d'Anodonta,  Lampsilis,  Quadrula,  etc.,  appartenant  à  la  faune 
lacustre  de  l'Indiana;  quelques  types  fluviatiles  ont  été  aussi  examinés  à 
titre  de  comparaison.  L'ingestion  des  aliments  est,  chez  ces  Mollusques,  un 
processus  mécanique,  fonctionnant  en  quelque  sorte  sans  arrêt  et  d'une 
façon  automatique.  Il  n'y  a  jamais  ingestion  de  sable,  au  moins  chez  les 
formes  lacustres;  l'ingestion  de  vase  est  elle-même  faible;  les  cils  de  l'épi- 


ORIGINE  DES  ESPECES.  331 

théliuni  intestinal  seraient  d'ailleurs  impuissants  à  déterminer  la  progres- 
sion de  ce  matériel  lourd.  Il  n'y  a  pas  non  plus  ingestion  automatique  de 
tous  les  débris  organiques  en  suspension  dans  l'eau  ;  mais  bien  une  sélec- 
tion où  les  branchies  et  surtout  les  palpes  labiaux  ont  un  rôle  essentiel. 
L'état  de  gravidité  des  branchies  diminue  d'une  façon  considérable  l'activité 
respiratoire  et  alimentaire  de  ces  organes. 

Si  l'ingestion  est  automatique  et  continue,  il  est  loin  d'en  être  de  même 
de  la  digestion  proprement  dite  qui  s'exerce  d'une  façon  très  variable  sui- 
vant les  besoins  physiologiques  de  l'animal,  comme  on  en  peut  juger  par  la 
proportion  de  matériaux  non  digérés  dans  le  contenu  intestinal.  On  est 
jusqu'ici  assez  mal  documenté  sur  ce  qui  constitue  la  véritable  nourriture 
des  Unionidse.  L'étude  du  contenu  intestinal  renseigne  plutôt  sur  les  maté- 
riaux non  digérés  que  sur  les  véritables  aliments.  A.  a  cherché  à  déter- 
miner expérimentalement  la  qualité  alimentaire  des  divers  ingesta  en 
examinant  dans  quelle  mesure  ils  provoquent,  chez  des  animaux  préalable- 
ment tenus  en  inanition,  la  régénération  de  la  tige  cristalline,  dont  le 
jeune  détermine  comme  on  sait  l'atrophie.  La  restauration  de  cette  tiga. 
n'est  en  effet  sous  la  dépendance  ni  des  caractéristiques  physicochimiques 
de  l'eau,  ni  de  l'excitation  mécanique  du  passage  d'ingesta  quelconques  :  il 
faut  qu'ils  aient  une  valeur  alimentaire.  La  régénération  est  cependant  plus 
rapide  à  une  température  plus  élevée.  Le  plankton  petit  ou  moyen  ont  cer- 
tainement tous  deux  cette  valeur,  et  il  est  probable  que  le  nannoplankton  a 
une  bien  plus  grande  importance  qu'on  ne  l'a  généralement  supposé.  Dans 
les  expériences  d'alimentation  avec  des  infusions  de  foin,  le  stimulus  de 
régénération  appartient  essentiellement  aux  Flagellés  et  aux  Bactéries  et 
non  aux  gros  Infusoires  Ciliés.  La  tige  cristalline  doit  remplir  simultané- 
ment plusieurs  fonctions;  toutefois  elle  ne  présente  pas  chez  les  Naiades  la 
disparition  spontanée  suivie  de  régénération  qui  s'observe  périodiquement, 
deux  fois  par  jour,  chez  certaines  formes  intercotidales  (Modiolus,  Ostrœa); 
on  n'observe  pas  non  plus  d'une  façon  normale  chez  les  Naiades  un  retour 
dans  l'estomac  de  substances  alimentaires  refoulées  par  la  régénération  de 
la  tige  cristalline.  —  Ch.  Pérez. 

—  Symbiose.  Commensalisme .   Parasitisme. 

Magrou  (J.).  —  Symbiose  et  tubérisation. —  Noël  Bernard  a  montré  que, 
chez  les  Orchidées ,  la  formation  des  tubercules  est  une  conséquence  de  la 
vie  dans  leurs  racines  de  champignons  symbiotiques.  La  production  des  tu- 
bercules amenant  la  pérennité  du  végétal,  l'action  de  la  symbiose  sur  le 
mode  de  vie  des  Orchidées  se  montre  considérable.  M.  a  recherché  si  un 
pareil  lien  entre  le  caractère  pérennant  et  la  symbiose  ne  se  trouve  pas  chez 
d'autres  groupes  de  végétaux  et  il  montre  qu'effectivement  l'hypothèse  de 
l'origine  parasitaire  des  organes  pérennants  se  vérifie  ailleurs  que  chez  les 
Orchidées.  Une  partie  de  ses  expériences  a  porté  sur  les  Pommes  déterre  : 
bien  que  tubérisées,  elles  ne  renferment  pas  normalement  de  champignons 
dans  leurs  racines.  Bernard  pensait  que,  jadis,  elles  devinrent  tubérisées 
sous  le  régime  de  la  symbiose,  puis  que,  sans  cesser  de  former  leurs  tuber- 
cules, elles  perdaient  leurs  endophytes  sous  l'action  des  conditious  culturales. 
M.  s'est  proposé  de  les  leur  rendre.  Semant  des  graines  de  Pommes  de 
terre  dans  un  sol  aride  au  pied  de  Douces-Amères  renfermant  dans  leurs 
racines  un  endophyte,  il  obtient  deux  sortes  de  plantes  :  les  unes  dépour- 
vues de  tubercules,  les  autres  tubérisées.  Le  Champignon  a  pénétré  dans 
toutes;  dans  les  premières,  on  retrouve  dans  quelques  cellules  des  hyphes 


332  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

digérés  par  elles,  le  reste  de  la  racine  est  indemne  ;  dans  les  secondes,  le 
Champignon  a  largement  envahi  les  racines  :  les  plantes  non  tubérisées  sont 
donc  les  plantes  immunisées,  et  la  symbiose  provoque  la  tubérisation.  Des 
expériences  sur  YOrobus  luberostis  conduisent  aux  mêmes  conclusions. 
Cette  plante  peut,  comme  la  Pomme  de  terre,  adopter  deux  modes  de  déve- 
loppement, selon  qu'elle  est  ou  non  soumise  à  la  symbiose;  la  plante  est 
vivace  dans  le  premier  cas,  annuelle  dans  le  second.  Les  mêmes  phéno- 
mènes se  dégagent  aussi  de  la  comparaison  de  deux  plantes  du  même  genre, 
l'une  annuelle,  Mercurialis  annua,  l'autre  vivace,  Mercurialis  perennis  :  la 
première  se  laisse  pénétrer  par  des  Champignons  dont  des  phénomènes  de 
phagocytose  interrompent  bien  vite  le  développement,  la  seconde  est  au 
contraire  largement  envahie  par  eux  et  contracte  avec  eux  une  association 
symbiotique.  Le  symbiose,  en  transformant  une  plante  annuelle  en  une 
plante  vivace,  se  montre  donc  un  facteur  de  variation  dont  l'importance  est 
sans  doute  très  grande  dans  la  genèse  des  espèces.  —  F.  Moreau. 

Peyronel  (B.).  —  Nouveaux  cas  de  rapports  mycorhiziques  entre  Phanéro- 
games et  Basidiomycètes.  —  Se  fondant  sur  la  constatation  directe  des  con- 
nexions mycéliennes  entre  les  carpophores  de  Basidiomycètes  et  les  my- 
corhizes  et  sur  l'identité  de  structure  des  tissus  fongiques  des  mycorhizes 
et  des  carpophores,  P.  établit  un  certain  nombre  de  rapports  mycorhiziques 
entre  des  Basidiomycètes  d'une  part  et,  d'autre  part,  des  arbres  forestiers, 
Hêtre,  Coudrier,  Bouleau,  Tremble,  Mélèze.  —  F.  Moreau. 

Brues  (Ch.  T.)  et  Glaser  (R.  W.).  —  Champignon  symbiotique  de  Pulvi- 
naria  innumerabilis.  —  De  nombreux  travaux  ont  déjà  été  faits  sur  les 
microorganismes,  analogues  à  des  Levures,  que  l'on  observe  dans  le  corps 
gras  des  Cochenilles.  B.  et  G.  les  passent  en  revue,  et  décrivent  leurs  propres 
recherches  sur  la  forme  qu'ils  ont  rencontrée  chez  la  Pulvinaria  innumera- 
bilis. Après  une  stérilisation  sommaire  de  leur  surface  extérieure,  les  Coche- 
nilles sont  écrasées,  et  le  suc  sert  à  ensemencer  divers  milieux  de  culture, 
liquides  ou  solides.  Pendant  les  premiers  jours  les  cultures  ne  contiennent 
que  des  formes  Levures,  c'est-à-dire  des  cellules  bourgeonnantes  analogues 
à  celles  qui  infectent  l'Insecte  lui-même;  leurs  dimensions  sont  cependant 
plus  variables,  et  leur  longueur  généralement  plus  grande.  Lorsque  la  culture 
se  prolonge,  sur  milieu  solide,  on  voit  apparaître  un  mycélium  d'abord  blanc, 
qui  noircit  ensuite  par  production  de  pigment.  Les  hyphes  se  présentent 
comme  des  chapelets  irréguliers,  se  ramifiant  par  dichotomie;  il  se  forme 
aussi  de  petites  conidies.  Cet  organisme  est  analogue  à  celui  que  Berlese  a 
isolé  des  Ceroplastes  et  qu'il  a  considéré  comme  un  Oospora.  La  position 
systématique  reste  douteuse  {Dematium?).  Des  lapins,  préparés  par  injec- 
tions de  cultures  en  bouillon,  ont  dominé  avec  leur  sérum  des  réactions 
nettes  d'agglutination  avec  les  cultures,  et  aussi,  bien  qu'avec  moins  d'in- 
tensité, avec  les  organismes  directement  extraits  des  Cochenilles.  Les 
auteurs  en  concluent  qu'ils  ont  effectivement  cultivé  le  Champignon  sym- 
biotique. En  culture,  le  Champignon  sécrète  une  protéase,  une  lipase  et  une 
amylase  ;  il  ne  produit  pas  de  gaz  en  milieu  sucré.  Les  auteurs  suggèrent 
que  les  enzymes  du  Champignon  pourraient  peut-être,  étant  inoculées  avec 
la  salive  de  l'Insecte  dans  la  plante  nourricière,  provoquer  une  digestion 
préalable  des  sucs  ingérés.  Quant  à  la  lipase,  elle  doit  aider  à  la  résorption 
rapide  des  réserves  du  corps  adipeux,  au  moment  où  les  œufs  se  chargent 
de  vitellus.  Les  auteurs  pensent  qu'on  est  en  présence  d'un  cas  de  symbiose 
proprement  dite.  A  l'origine,  le  Champignon  a  dû  être  un  organisme  patho- 


ORIGINE  DES  ESPECES.  333 

gène;  peu  à  peu  l'Insecte  s'est  immunisé  et  le  Champignon  est  devenu  un 
commensal  indifférent;  enfin,  l'Insecte  a  fini  par  en  tirer  parti  ;  on  est  arrivé 
à  un  mutualisme  vrai.  —  Ch.  Pérez. 

Galippe  (V.)  et  Souffland  (Mme  G.).  — ■  Recherches  sur  la  présence  dans 
les  météorites,  les  pierres  dures,  les  minerais,  le  quartz,  le  granité,  le  basalte, 
les  cendres  ou  les  lares  volcaniques,  d'organites  susceptibles  de  reviviscence 
et  sur  leur  résistance  aux  hautes  températures.  —  C'est  la  suite  et  la  confirma- 
tion des  expériences  antérieures  de  G.  En  portant  les  fossiles  à  une  tempé- 
rature de  200°  à  300°.  on  ne  détruit  pas  les  microorganismes  à  l'état  de  vie 
latente  qu'ils  contiennent.  Ces  microorganismes  ont  été  fossilisés  avec  les 
tissus  dans  lesquels  ils  vivaient;  ils  ont  perdu  leur  eau  et  leur  matière  or- 
ganique a  été  remplacée  par  la  matière  minérale.  Mais  en  pratiquant  des 
ensemencements,  les  auteurs  ont  vu  apparaître  des  êtres  vivants  sous  forme 
de  corpuscules  ovoïdes  se  multipliant  et  se  transformant.  Si  tous  les  êtres 
du  globe  disparaissaient,  la  vie  pourrait  toujours  renaître  de  cette  façon, 
concluent-ils.  —  M.  Goldsmith. 

Fulton  (John  T.).  —  La  vitalité  d'Actinia  bermudensis  :  une  étude  de  la 
symbiose.  —  Cette  Actinie  héberge  dans  son  liquide  gastrovasculaire  un 
grand  nombre  de  Zooxanthelles  :  flagellés  holophytes  du  sous-ordre  des 
Cryptomonadines.  D'autre  part,  elle  possède  un  caractère  remarquable  : 
une  résistance  très  grande  aux  conditions  défavorables.  On  peut  donc  se 
demander  s'il  n'existe  pas  entre  ces  deux  phénomènes  un  lien  quelconque, 
si  les  Zooxanthelles  ne  contribuent  pas  à  cette  résistance.  La  seule  fonction, 
qui  leur  permettrait  de  le  faire  est  la  photosynthèse  exercée  par  elles  grâce 
à  leur  pigment  jaune.  L'auteur  a  donc  soumis  des  Actinies  à  diverses 
influences  extérieures,  d'une  part  à  la  lumière,  d'autre  part  à  l'obscurité  : 
séjour  dans  un  vase  fermé  contenant  une  quantité  restreinte  d'eau  de  mer 
(100  cm3  pour  un  individu),  séjour  à  l'air  à  sec,  séjour  dans  CO2  en  l'absence 
d'O,  ou,  au  contraire,  dans  une  atmosphère  d'O  pur,  séjour  dans  un  espace 
restreint  contenant  de  l'air  humide.  Dans  toutes  ces  conditions,  la  faculté  de 
résistance  ne  s'est  pas  montrée  moindre  chez  les  Actinies  maintenues  en 
dehors  de  l'action  physiologique  des  Zooxanthelles  (à  l'obscurité)  que  chez 
les  témoins.  Il  ne  s'agit  donc  pas  là  de  symbiose,  mais  plutôt  d'un  parasi- 
tisme obligatoire  :  l'Actinie  est  parasite  des  Zooxanthelles,  qui  facilitent  ses 
processus  d'excrétion  en  utilisant  les  déchets  azotés  et  le  CO2.  —  M.  Gold- 
smith. 

b)  Yakowlev  (N.).  —  Sur  le  commensalisme  des  Gastropodes  paléozoïques 
du  genre  Platyceras  avec  les  Crinoïdes.  —  Les  PL  que  l'on  trouve  fixés  sur 
des  Crinoïdes  paléozoïques  (Cromyocrinus)  seraient  non  pas  des  parasites, 
mais  des  commensaux  qui  se  nourriraient  des  excréments  de  l'Echinoderme. 
Les  petites  dépressions  régulières,  sphériques,  que  peuvent  présenter  les 
plaques  du  calice  seraient  dues  à  l'action  de  la  sécrétion  acide  d'une  glande 
perforante  du  Mollusque.  —  P.  Remy. 

Debaisieux  (P.).  —  Sur  deux  coccidies  des  Mollusques  ;  Pseudo- Klossia 
patellae  et  P.  chitonis.  —  Ces  deux  sporozoaires  de  l'hépatopancréas  et  de 
l'intestin  de  la  Patelle  et  de  YAcanthochites  fascicularis,  sont  remarquables 
par  l'absence  de  schizogonie  plasmodiale  (division  multiple)  et  par  la  faculté 
qu'auraient  les  schizozoïtes  de  se  multiplier  par  scissions  binaires  longi- 
tudinales.  Ces  schizozoïtes  peuvent  réinfecter  le  même  hôte  et  se  trans- 


334 


L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 


former  en  microgamonte  et  en  macrogamètes.  La  fécondation  et  la  sporu- 
lation seraient  externes.  [L'existence  d'une  scission  binaire  des  schizozoïtes 
chez  une  coccidie  est  un  fait  très  intéressant  qui  établit  un  lien  de  plus 
entre  ces  sporozoaires  et  les  toxoplasmes  dont  nous  soutenons  les  affinités 
coccidiennes  (1917].)  —  E.  Chatton. 

Poisson  (R.).  —  Lankesteria  cyclopori,  n.  sp.,  grègarine  parasite  de  Cy- 
cloporus  maculatus.  —  La  grègarine  s'accroît  dans  l'intestin,  et  s'accouple 
soit  dans  l'intestin,  soit  dans  sa  paroi,  soit  dans  le  parenchyme.  Les  sporo- 
cystes  provenant  des  kystes  coelomiques  sont  transportés  par  les  cellules 
migratrices  de  la  planaire  en  tous  les  points  du  corps,  et  peuvent  être 
éliminés  en  n'importe  quel  endroit  du  tégument  ou  de  l'intestin.  — 
E.  Chatton. 

b)  Mesnil  (F.).  —  La  «  flagellose  »  ou  leptomoniase  des  Euphorbes  et 
des  Asclépiadacées.  (Revue  concernant  les  infections  à  trypanosomides  des 
végétaux  à  latex  :  Euphorbiacées,  Asclépiadées  et  Apocynées.)  —  Découvert 
à  Maurice  en  1909,  par  Lafont,  le  Leptomonas  Davidi  des  Euphorbes  a  été 
retrouvé  en  de  nombreux  points  des  zones  tropicale  et  tempérée,  même  en 
France,  en  Maine-et-Loire.  Les  .parasites  sont  localisés  aux  laticifères,  et 
souvent  à  une  partie  seulement  du  réseau.  Ils  appauvrissent  les  régions 
infectées  en  amidon  et  chlorophylle.  L'infection  est  transmise  par  des 
Hémiptères  Lygaeides  et  Corœicles,  où  les  parasites  effectuent  une  véritable 
évolution.  L'infection  peut  être  réalisée  expérimentalement.  Dans  le  suc 
latescent  de  deux  Asclépiadées  sud-américaines  Arauja  angustifolia  et 
Morrenia  odorata,  il  y  a  aussi  des  Leptomonas,  mais  ici  l'infection  s'étend  à 
toute  la  plante.  Un  hémiptère  paraît  aussi  être  en  cause  comme  vecteur. 
Enfin,  M.  relate  l'observation  toute  récente  faite  par  Franchini  de  Lepto- 
monas dans  le  latex  de  deux  Apocynées  :  Acokanthera  speetabilis  et  A.  vene- 
nata,  des  jardins  botaniques  de  Bologne  et  de  Florence.  —  E.  Chatton. 

Picard  (F.).  —  Contribution  à  V étude  des  parasites  de  Pieris  brassicœ  L. 
—  L'auteur  étudie  le  comportement  des  parasites  de  la  chenille  (Apanteles 
glomeratus,  Anislastus  ebeninm,  Compsilnra  concinnata),  des  parasites  de  la 
chrysalide  {Pteromalus  puparum,  Dibrachys  sp.,  Pimpla  instigator)  et  de 
leurs  hyperparasites  qu'il  a  observés  sur  un  territoire  restreint  aux  environs 
de  Montpellier;  il  expose  une  quantité  de  faits  nouveaux,  qu'il  est  bien  dif- 
ficile de  résumer  ici,  parfois  en  contradiction  avec  les  résultats  des  observa- 
tions d'autres  auteurs  ;  puis  il  envisage  les  interactions  réciproques  de  tous 
ces  Insectes  :  rapport  des  parasites  avec  leur  hôte,  rapport  des  parasites 
entre  eux.  Il  reconnaît  que  si  le  P.  b.  est  partout  très  parasité,  c'est  parce 
que  plusieurs  faits  concourent  à  augmenter  les  chances  de  parasitisme  :  les 
espèces  parasites  sont  toutes  plus  ou  moins  polyphages,  donc  peuvent  se 
maintenir  dans  une  région  en  l'absence  de  P.;  de  plus,  les  générations  de 
P.  b.  chevauchent  l'une  sur  l'autre,  de  sorte  que  toute  l'année  on  trouve  tous 
les  stades  de  Lépidoptère  ;  enfin,  les  P.  sont  très  abondants  et  se  dévelop- 
pent en  groupes  compacts,  concentrés  au  même  point.  Les  parasites  n'agis- 
sent pas  d'une  façon  cyclique,  mais  d'une  façon  modératrice  continue;  ils 
ne  réduisent  pas  sensiblement  le  nombre  des  Papillons  d'une  année  à 
l'autre  ;  la  diminution  qu'on  observe  parfois  doit  plutôt  être  attribuée  à  des 
facteurs  climatériques.  Ils  agissent  indépendamment;  aucun  d'eux  ne  sait 
reconnaître  les  individus  déjà  parasités  soit  par  d'autres  espèces,  soit  par  la 
leur  propre,  soit  par  eux-mêmes.  Le  coparasitisme  est  désavantageux  aussi 


ORIGINE  DES  ESPECES.  335 

bien  pour  les  espèces  grégaires,  dont  plusieurs  larves  se  développent  dans 
la  même  victime  {Pteromalus  puparum)  que  pour  les  parasites  dont  les  larves 
sont  solitaires  (Pimpla)  :  dans  les  deux  cas,  que  l'hôte  reçoive  la  ponte  d'un 
seul  ou  de  plusieurs  individus  de  la  même  espèce,  le  nombre  de  larves  arri- 
vant au  complet  développement  reste  constant  ;  mais  dans  le  cas  où  deux 
formes  différentes  pondent  dans  le  même  hôte,  les  deux  espèces  peuvent 
coexister  si  elles  sont  grégaires  ;  si  l'une  est  solitaire  et  l'autre  grégaire,  la 
première  seule  subsiste;  si  les  deux  sont  solitaires,  une  seule  a  l'avantage. 
Les  instincts  passant  pour  les  plus  complexes  peuvent  être  résolus  en  une 
succession  de  réflexes  ;  tel  est  le  cas  de  l'acte  de  la  ponte  chez  Pimpla  insti- 
gator,  qui  peut  être  décomposé  en  deux  réflexes,  l'un  olfactif,  présidant  à 
l'érection  de  la  tarière  et  à  la  perforation  des  téguments  de  l'hôte,  l'autre 
tactile,  conditionnant  l'émission  de  l'œuf.  P.  observe  chez  différentes  espèces 
le  mode  d'accouplement  et  les  circonstances  qui  l'accompagnent,  étude  qui 
le  conduit  à  conclure  qu'un  grand  nombre  d'instincts  considérés  comme 
ayant  un  but  finaliste  paraissent  adaptatifs  et  répondent  souvent  à  un  mé- 
canisme n'ayant  aucun  rapport  avec  la  fin  qu'on  leur  attribue  ;  si  l'animal  en 
tire  parfois  quelque  profit,  ce  n'est  que  par  pur  hasard  et  il  maintient  ainsi 
tant  bien  que  mal  son  espèce  ;  l'on  ne  peut  guère  dire  que  des  comporte- 
ments dans  ces  conditions  donnent  prise  à  la  sélection.  —  P.  Remy. 

a)  Mesnil  (F.).  —  Variété  des  voies  d'accès  des  parasites  sanguicoles  à 
leurs  hôtes.  —  Revue  des  différents  modes  d'infection  des  vertébrés  par  leurs 
parasites  sanguicoles.  M.  examine  et  discute  les  deux  principales  hypo- 
thèses émises  au  sujet  de  l'origine  des  trypanosomes  du  sang  des  vertébrés  : 
celle  de  L.  Léger  qui  les  considère  comme  des  parasites  primitifs  des  in- 
sectes, celle  de  Minchix  pour  qui  les  vertébrés  ont  été  leurs  premiers 
hôtes.  M.,  faisant  état  des  découvertes  récentes  de  Leplomonas  dans  le  tube 
digestif  des  reptiles,  de  leur  passage  possible  dans  la  circulation,  du  fait,  sur 
lequel  il  insiste,  que  les  trypanosomes  des  différentes  classes  de  vertébrés 
ont  leur  faciès  propre,  indépendant  de  la  nature  de  l'hôte  invertébré  vec- 
teur, qui  peut  être  très  différent  pour  les  trypanosomes  d'un  même  groupe 
de  vertébrés,  incline  à  admettre  la  théorie  de  Minchin.  —  E.  Chatton. 

a)  Yakowletr  (N.).  —  Du  parasitisme  des  Vers  Myzostomidés  sur  les 
Crinoïdes  paléozoiques .  —  On  retrouve  chez  un  groupe  de  Crinoïdes  poléozoï- 
ques,  les  Cyathocrinacés  (Cromyocrinus  simplex),  des  malformations  de  la 
tige  en  forme  de  tonnelet,  analogues  à  celles  qui  ont  déjà  été  observées  chez 
des  Crinoïdes  plus  récents,  les  Pentacrinacés,  qui  descendent  des  Cyatho- 
crinacés; l'auteur  croit  que  ces  malformations  ont  été  causées  par  un  Myzo- 
stome  parasite  et  trouve  intéressant  de  remarquer  que  les  .1/.  sont  passés 
d'un  groupe  primitif  de  Crinoïdes  à  un  groupe  issu  du  premier.  Les  .1/. 
devaient  parasiter  les  organes  génitaux  qui,  chez  les  fossiles,  n'étaient  pas, 
comme  chez  les  actuels,  rélégués  dans  des  rameaux  des  bras,  mais  se  trou- 
vaient dans  la  masse  centrale  de  l'animal,  probablement  dans  la  tige;  ceci 
explique  la  localisation  des  M.  sur  la  tige  des  Crinoïdes  fossiles  et  non  sur 
les  bras,  comme  cela  a  lieu  chez  les  formes  actuelles.  —  P.  Remy. 

Miège  (E.).  —  Sur  une  invasion  des  céréales  au  Maroc  par  le  Sesamia 
nonagrioides.  —  L'intérêt  biologique  de  cette  note  est  de  montrer  un  cas 
de  parasitisme  récent  dans  lequel  le  parasite  est  encore  imparfaitement 
adapté  à  l'hôte.  Sesamia  nonagrioides  parasite  volontiers  la  canne  à  sucre, 
le  maïs,  le  sorgho.  M.  le  rencontre  dans  les  tiges  du  blé  et  de  l'avoine.  Ces 


336  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nouveaux  hôtes  offrent  à  la  chenille  de  la  Sésamie  un  abri  plus  exigu  et  une 
nourriture  moins  abondante  que  les  tiges  des  hôtes  ordinaires;  aussi  la 
Sésamie  se  développe-t-elle  de  préférence,  à  défaut  des  hôtes  ordinaires,  dans 
la  tige  pleine  des  Blés  durs  qu'elle  préfère  à  celle  des  Blés  tendres,  creuse 
et  plus  fine,  spécialement  dans  les  entrenœuds  supérieurs,  aux  tissus  plus 
jeunes  et  plus  riches.  Dans  ce  nouvel  habitat,  un  petit  nombre  d'individus 
seulement  atteignent  leur  complet  développement.  —  F.  Moreau. 

Gruyer  (P.).  —  Observations  sur  la  biologie  du  Tuberculina  persicina 
Ditm.  —  G.  étudie  les  rapports  morphologiques  et  biologiques  d'une  Uré- 
dinée,  Y  Endophyllum  Euphorbise,  et  de  son  parasite,  Tuberculina  persicina; 
observant  dans  certains  cas  la  stérilisation  des  sores  de  Y  Endophyllum  par 
le  Tuberculina  il  envisage  la  possibilité  de  l'utilisation  rationnelle  de  cet 
hyperparasite  dans  la  lutte  contre  les  Urédinées.  —  F.  Moreau. 

Foex  (E.).  —  Particularités  présentées  par  un  champignon  de  couche 
atteint  de  «  Molle  ».  —  Biomorphose  provoquée  par  Y Hgpomyces  perniciosus 
chez  un  Psallisla  campestris  au  chapeau  hypertrophié  d'un  côté,  aux  lamelles 
du  côté  hypertrophié  épaisses,  sinueuses,  blanc  grisâtre,  au  pied  excentri- 
que, bruni  en  profondeur  du  côté  de  l'hypertrophie.  —  F-  Moreau. 

Bois  (D.).  —  Présentation  d' 'échantillons  du  Mais  attaqués  par  le  charbon 
du  Mags  et  à  inflorescences  androggnes.  —  Trois  planches  montrent  les  mo- 
difications remarquables  subies  par  une  variété  horticole,  panachée,  de 
Maïs,  sous  l'action  de  YUstilago  May  dis  :  des  panicules  mâles  portent  des 
fleurs  femelles  sur  certains  de  leurs  rameaux;  ailleurs,  l'axe  de  l'épi  fe- 
melle s'allonge,  porte  des  ramifications  chargées  de  fleurs  mâles  et  se  ter- 
mine par  un  épi  femelle.  —  F.  Moreau. 

=    Homochromie. 

Przibram  (Hans)  et  Leonore  Brecher.  —  Les  modifications  de  couleur 
de  Dixippus  morosus.  —  Les  variations  durables  de  couleur  des  Dixippus 
métamorphosés  sont  dues,  non  pas  à  la  migration  de  granules  pigmentaires, 
comme  c'est  le  cas  pour  les  changements  physiologiques  de  couleur  de  ces 
Insectes,  mais  à  des  proportions  variables  de  leurs  trois  pigments;  une  mé- 
lanine brun  foncé,  un  lipochrome  vert  et  un  lipochrome  rouge  orange.  La 
dominance  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  pigments  dépend  de  l'éclairement  avant 
la  métamorphose;  une  lumière  donnée  exerce  le  même  effet,  qu'elle  soit 
directe  ou  réfléchie,  de  même  intensité.  Quand  on  fait  agir  un  certain 
éclairement  pendant  deux  générations  successives  (parthénogénétiques),  on 
augmente  le  nombre  d'individus  qui  présentent  la  couleur  recherchée.  Le 
milieu  blanc  donne  des  Dixippus  clairs,  s'il  est  rouge,  violet,  bleu  ou  noir, 
ceux-ci  sont  foncés;  s'il  est  jaune,  ils  sont  verts,  et  s'il  est  gris  ou  si  c'est 
l'obscurité,  les  Insectes  sont  de  couleur  intermédiaire,  verdàtre  ou  brunâtre. 
—  A.  Drzewina. 

Przibram  (Hans)  et  Jan  Dembowski.  —  Influence  de  l'habitat  jaune 
et  noir  des  larves  sur  la  robe  de  l'adulte  de  Salamandra  maculosa  forma 
typica.  —  Les  Salamandres  issues  des  larves  maintenues  dans  un  milieu 
jaune  ou  noir  à  haute  intensité  lumineuse,  sont  respectivement  plus  jaunes 
ou  plus  noires  que  les  individus  témoins.  Plus  l'intensité  lumineuse  est  fai- 
ble, et  plus  la  couleur  de  la  robe  est  voisine  du  type  intermédiaire,  ce  der- 


ORIGINE  DES  ESPECES.  337 

nier  étant  représenté  chez  des  individus  élevés  à  l'obscurité.  Cependant, 
quand  les  larves  sont  privées  d'yeux,  la  teinte  jaune  s'affaiblit  avec  l'inten- 
sité lumineuse  croissante,  de  sorte  que  les  larves  aveugles  maintenues  dans 
l'obscurité  donnent  des  Salamandres  plus  jaunes  que  quand  elles  sont  expo- 
sées à  la  lumière.  En  résumé,  il  y  à  action  spécifique  de  la  lumière  de  diffé- 
rentes longueurs  d'onde.  L'action  positive  d'un  milieu  noir,  contrairement  à 
l'action  nulle  de  l'obscurité,  s'expliquerait  par  l'intervention  des  rayons  ultra- 
violets réfléchis  par  des  parois  noires.  —  A.  Drzewina. 

Przibram  (Hansï.  —  La  nymphose  des  chenilles  acéphales.  —  Les  nym- 
phes de  Papillons  issues  de  chenilles  dont  les  yeux  ont  été  détruits  à  l'aide 
de  thermocautère,  perdent  la  faculté  d'adaptation  à  la  couleur  du  milieu. 
Afin  de  répondre  à  une  objection  de  Durken,  qui  attribuait  ce  résultat  à  la 
chaleur  du  thermocautère,  P.  a  recherché  une  méthode  permettant  d'enlever 
les  yeux  à  froid  et  sans  qu'une  hémorragie  mortelle  s'ensuive.  Il  lie  la  tête 
des  chenilles  de  Pieris  brassicae,  Vanessa  lo,  V.  urticae,  et  l'enlève  en  en- 
tier d'un  coup  de  ciseaux;  le  pourcentage  des  chenilles  ainsi  opérées  qui 
survivent  et  se  transforment  en  pupes  est  plus  élevé  qu'après  la  cautérisa- 
tion. Mais,  dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  l'adaptation  à  la  couleur  du 
support  disparaît.  La  tète  coupée  ne  régénère  pas,  et  on  ne  sait  pas  encore 
si  les  pupes  acéphales  peuvent  donner  des  imagos.  —  A.  Drzewina. 

a)  Brecher  (Leonore).  —  Les  colorations  des  pupes  de  Yanesses,  Vanessa 
lo,  V.  urticae,  Pyrameis  cardui,  P.  atalanta.  —  Ces  pupes,  comme  celles  de 
Pieris,  sont  de  couleur  différente  suivant  la  couleur  du  milieu  dans  lequel 
s'opère  la  nymphose.  On  peut  distinguer  quatre  types  principaux  :  les  pupes 
foncées,  moyennes,  claires  et  or;  les  éléments  qui,  dans  des  combinaisons 
variées,  interviennent  dans  ces  colorations  sont  :  un  pigment  noir,  un  pig- 
ment vert,  une  opacité  rose  blanchâtre  et  un  brillant  or  du  revêtement. 
Expérimentalement,  on  obtient  des  pupes  très  foncées  sur  milieu  noir,  très 
claires  sur  milieu  blanc,  des  pupes  or  dans  la  lumière  jaune  réfléchie  et  des 
pupes  moyennes  quand  les  écrans  sont  neutres  ou  à  l'obscurité.  Les  surfaces 
noires  agissent  par  les  rayons  ultra-violets  qu'ils  réfléchissent,  les  surfaces 
blanches  par  les  rayons  infra-rouges.  La  lumière  ayant,  traversé  des  filtres 
colorés  agit  de  la  même  façon  que  celle  réfléchie  par  des  écrans  colorés.  La 
conclusion  est  que  les  rayons  lumineux  ont  une  action  spécifique  :  l'infra- 
rouge inhibe  la  formation  du  pigment  noir,  et  provoque  la  couleur  blanche; 
l'orange,  le  jaune,  le  vert  inhibent  le  pigment  noir  et  l'opacité  blanche  et 
font  ainsi  apparaître  le  brillant  doré;  dans  le  bleu,  le  violet  et  l'ultra-violet 
se  développe  le  pigment  noir.  Cette  action  des  rayons  colorés  sur  la  colora- 
tion des  pupes  ne  s'observe  que  quand  celles-ci  ont  leurs  yeux  intacts.  L'exa- 
men de  la  tyrosinase  extraite  des  chenilles  et  des  pupes  plus  ou  moins  âgées 
montre  des  variations  d'acidité  suivant  les  stades.  —  A.  Drzewina. 

b)  Brecher  (Leonore).  —  L'adaptation  de  la  colorationàe  la  nymphe  par 
l'intermédiaire  de  l'œil  de  la  chenille.  —  Quand  on  recouvre  les  yeux  des 
chenilles  de  Pieris  brassicae  proches  de  la  nymphose  avec  de  la  laque  jaune, 
on  obtient,  en  milieu  neutre,  des  pupes  vertes  caractéristiques  d'un  milieu 
jaune;  avec  la  laque  bleue,  les  pupes  ont  la  couleur  typique  d'un  milieu 
bleu.  Donc,  la  coloration  des  pupes  est  déterminée  par  la  lumière  ayant  agi 
sur  l'œil  de  la  chenille.  Des  expériences  avec  des  papiers  de  diverses  inten- 
sités lumineuses  mais  de  même  couleur  ont  prouvé  que  c'est  bien  la  qualité 
de  la  couleur  du  milieu,  et  non  son  intensité,  qui  donne  aux  pupes  leurs 


338  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

colorations  spécifiques.  Les  chenilles  distinguent  le  jaune  du  gris  de  la 
même  intensité  lumineuse.  —  A.  Drzewina. 

c)  Brecher  (Leonore).  —  La  coloration  des  pupes  de  Yanesses.  — Quand  on 
recouvre  les  yeux  de  chenilles  prêtes  à  se  métamorphoser  avec  de  la  gomme 
laque  jaune,  on  obtient,  en  milieu  de  couleur  neutre,  des  pupes  vert  et  or 
avec  la  laque  bleue,  les  pupes  sont  foncées.  Quand,  à  la  place  d'écrans  neu- 
tres, on  expose  les  chenilles  à  l'action  de  verres  diversement  colorés,  les 
pupes  prennent  ici. encore  la  coloration  qui  est  caractéristique  pour  la  cou- 
leur de  la  laque  qui  recouvre  leurs  yeux.  De  sorte  que  c'est  toujours  la  cou- 
leur qui  agit  sur  l'œil  qui  détermine  la  coloration  de  la  pupe.  —  Des  séries 
d'expériences  faites  avec  des  papiers  de  couleur  dont  l'intensité  lumineuse 
est  déterminée  avec  précision  montrent  que  c'est  bien  de  la  couleur  du  mi- 
lieu et  non  de  l'intensité  plus  ou  moins  grande  de  la  lumière  que  dépend  la 
coloration  spécifique  des  pupes.  —  A.  Drzewina. 

d.  Phylogênie. 

Gaschott  (Otto).  —  Sur  la  phylogênie  des  Psithyrus.  —  L'examen  de 
l'appareil  copulateur  des  Bourdons  permet  de  reconnaître  que  les  formes 
parasites  du  genre  Psithyrus  doivent  être  descendues  des  vrais  Bourdons  à 
vie  sociale  du  genre  Bombus;  l'apparition  des  Ps.  a  dû  se  faire  dans  le  voi- 
sinage de  B.  mendax,  dont  les  pièces  copulatrices  ressemblent  étrangement 
à  celles  de  certains  Ps.  {Ps.  vestalis,Ps.  barbutellus).  A  la  question  de  savoir 
comment  les  Ps.  se  sont  développés  à  partir  des  i?.,  G.  ne  peut  répondre 
que  par  des  hypothèses.  —  P.  Remy. 

Joleaud  (L.).  —  Considérations  sur  le  système  dentaire  des  Hippopotames. 
—  Originairement  les  Hippopotames  ont  eu  trois  paires  d'incisives  à  chaque 
mâchoire  comme  les  Porcs,  dont  ils  dérivent.  Mais  on  rencontre  dès  l'aqui- 
tanien  des  types  qui  ont  perdu  toutes  leurs  incisives  (Aprotodon).  Au  pontien 
reparaît  dans  le  groupe  des  Hippopotames  hindous  un  type  à  six  incisives 
{H.  iravaticus).  Plus  tard  il  y  a  atrophie  graduelle  de  la  2e  incisive  et  les 
derniers  types  sont  tétraprotodontes.  Dans  le  groupe  des  Hippopotames 
africains,  après  les  formes  sans  incisives  de  l'aquitanien,  on  rencontre  dès 
le  burdigalien  des  formes  à  deux  incisives.  H.  liberiensis  actuel  en  est  resté 
à  ce  stade,  que  traverse  au  développement  //.  amphibius.  Les  animaux  de 
ce  groupe  n'ont  jamais  réacquis  que  quatre  incisives  à  chaque  mâchoire.  Il 
y  aurait  donc  "eu  perte  puis  réacquisition  de  dents,  fait  contraire  à  la  loi 
d'irréversibilité  de  l'évolution,  généralement  admise.  Au  cours  du  quater- 
naire, l'Hippopotame  amphibie  paraît  avoir  subi  une  réduction  de  taille,  ce 
qui  infirme  la  loi  d'accroissement  de  grandeur,  qu'admettent  quelques  bio- 
logistes. —  A.  Robert. 


* 


Système  nerveux   et  fonctions  mentales 

1°  Structure  et  fonctions  de  la  cellule  nerveuses,  des  centres  nerveux 
et  des  organes  des  sens. 

Carlson  (A.  J.)  and  Luckhardt  (A.  B.).  —  Skelelhal  réflexes  induced  by 


SYSTEME  NERVEUX.  339 

stimulai  ion  of viscéral  afférent  nerves  in  the  frog  and  the  turlle.  (American 

Journal  ot"  Physiology,  366-384,  5  tableaux,  LV,'n°3,  1921.)  [340 

Délava  (Paul).  —  Etude  des  voies  centrifuges  du  réflexe  oculo-cardiaque. 

(Bull.  Cl.  Se.  Acad.  Belg.  [5],  VI,  265-272,  4fig.,  1020.)  [341 

Hill  (A.    V.).    —    The  température  coefficient  of  the  velociti/  of  a  nervous 

impulse.  (Journal  of  Physiology,  LIV,  5  et  6,  332-334,  1  %.,  1921.)        [340 

Inzabato  (L.).  —  Sur  la  Physiologie  pathologique  du  chatouillement.  (Près. 
Médicale,  févr.  1922,  112.  Rivista  di  patologia  nervosa  e  mentale,  XXVI, 
fasc.  5-6.)  [Le 

chatouillement  cutané,  provocable  par  le  sujet,  diffère  du  chatouillement 
profond,  réflexe  compliqué,  qui  part  surtout  des  terminaisons  nerveuses 
des    grandes   aponévroses,  des   tendons,   du  périoste.   —  Jean  Philippe 

Lasareff  (P.).  —  Untersuchuugen  ûber  die  lonenlheorie  der  Reizung.  III. 
Ionentheorie  der  Geschmacksreizing .  (Pflùger's  Arch.,  CXCIV,  293-297, 
1922.)  [339 

Lashley  (K.  S.).  —  Vicarious  function  after  destruction  of  the  visitai 
areas.  (American  Journal  of  Physiology,  LIX,  N°  1,  44-67,  4  fig.,  1  tableau, 
1922.;  [341 

Marie  (P.).  —  Existe-t-il  dans  le  cerveau  humain  des  centres  innés  ou  pré- 
formés de  langage?  (Près.  Médicale,  177-181,  1022.)  [341 

Redfield  (E.  S.),  Redfield  (A.  C.)  and  Forbes  (A.).  —  The  action  of 
Beta  rai/s  of  radium  on  excitability  and  conduction  in  the  nerve  trunk. 
(Americcàn  Journal  of  Physiology,  LIX,  N°  1,  202-221,  3  tableaux,  6  fig., 
1922.)  [339 

Thomas  (L.  J.).  —  Morphology  and  orientation  ofotoci/sts  of  Gonionemus. 
(Biolog.  Bull.,  XL,  287-298,  3  fig.,  pi.  1,  1921.)  [342 


b.  Centres  nerveux  et  nerfs. 

$)  Physiologie. 

Lasareff  (P.).  —  Recherches  sur  la  théorie  ionique  de  l'excitation.  III. 
Théorie  ionique  de  l'excitation  gustative.  —  Dans  des  mémoires  antérieurs, 
l'auteur  a  développé  ses  conceptions  relatives  à  la  théorie  de  l'excitation  et 
il  examine  comment  elles  s'accordent  avec  les  lois  de  l'excitation  gustative, 
pour  laquelle  il  admet  le  mécanisme  suivant.  En  admettant  qu'il  existe  des 
papilles  spéciales  pour  les  différentes  saveurs  :  salée,  acide,  sucrée  et 
amère,  on  peut  supposer  qu'il  y  a  dans  ces  papilles  une  substance  particu- 
lière, sensible  à  tel  ou  tel  agent  d'excitation,  par  exemple  aux  substances 
sucrées  ;  cette  substance  sensible  serait  détruite  par  tous  les  composés  de  la 
catégorie  en  question,  en  donnant  naissance  aux  produits  ionisés  qui  dé- 
terminent l'excitation  des  terminaisons  nerveuses.  En  partant  de  ces  points 
de  vue  théoriques,  on  peut  obtenir  une  expression  mathématique  dont 
l'auteur  indique  l'accord  avec  les  résultats  expérimentaux.  —  H.  Cardot. 

Redfield  (SS.fi.),  Redfield  (A.  C.)  et  Forbes  (A.).  —  L'action  des  rayons 
P  du  radium  sur  l'excitabilité  et  la  conductibilité  des  troncs  nerveux.  — 


340  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Une  irradition  intense  avec  les  rayons  (3  détruit  les  propriétés  fonctionnelles 
des  troncs  nerveux.  Pour  produire  un  changement  appréciable,  la  radiation 
doit  être  beaucoup  plus  intense  que  celle  qui  est  nécessaire  pour  produire 
des  troubles  marqués  dans  la  division  des  cellules  et  des  œufs.  Les  cellules 
en  division  par  mitose  sont  généralement  présentées  comme  spécialement 
sensibles  à  l'irradiation.  La  résistance  relativement  élevée  des  fibres  ner- 
veuses à  l'irradiation  est  donc  remarquable,  puisque  de  tous  les  tissus 
vivants,  elles  possèdent  peut-être  le  moins  la  faculté  d'être  reproduites  par 
mitoses.  Dans  les  troncs  nerveux  il  peut  y  avoir  une  période  latente  marquée 
entre  la  fin  de  l'irradiation  et  la  suppression  des  fonctions;  cette  période  de 
latence  décroît  en  longueur  en  même  temps  que  la  quantité  de  radiation 
augmente.  Les  troubles  fonctionnels  résultant  de  l'irradiation  relèvent  de  la 
conductibilité  et  de  l'excitabilité.  L'effet  sur  la  conductibilité  est  semblable  à 
celui  d'un  narcotique  :  aux  premiers  stades  au  moins,  la  conductibilité  décroît 
de  telle  sorte  qu'une,  excitation  faite  au  milieu  de  la  région  altérée  se  propage 
à  travers  le  restant,  tandis  qu'une  excitation  faite  hors  de  cette  région  ne 
peut  traverser  toute  la  région.  Quand  l'intensité  de  la  radiation  est  assez 
modérée  pour  produire  des  troubles  très  graduels,  on  observe  une  légère 
augmentation  de  l'excitabilité,  suivie  d'une  diminution.  Dans  la  majorité  des 
cas,  et  surtout  lorsque  la  radiation  est  plus  intense,  le  premier  et  unique 
effet  des  rayons  est  de  diminuer  l'excitabilité  ;  cette  diminution  se  produit 
habituellement  avant  que  la  conductibilité  ait  été  assez  touchée  pour  établir 
un  blocage  complet  à  toute  excitation  portée  au  voisinage  de  la  région  irra- 
diée. En  même  temps  que  la  perte  de  ses  fonctions,  les  rayons  provoquent 
aussi  un  durcissement  du  tissu  nerveux,  qui  apparaît  d'autant  plus  marqué 
que  l'irradiation  est  plus  forte.  L'examen  microscopique  révèle  de  la  dégé- 
nérescence graisseuse  de  la  gaine  de  myéline.  —  Paul  Boyer. 

Carlson  (A.  J.)  et  Luckhardt  (A.  B.).  —  Réflexes  squelètiques  produits 
par  excitation  des  nerfs  afférents  viscéraux   chez  la  grenouille  et  la  tortue. 

—  Chez  la  grenouille,  l'excitation  mécanique  ou  électrique  des  poumons, 
des  voies  biliaires,  du  cœur,  des  conduits  urinaires,  et  de  tout  le  tube 
gastro-intestinal,  produit  des  réflexes  squelètiques  à  la  fois  dans  les  prépa- 
rations décérébrées  et  dans  les  préparations  purement  spinales.  Ces  réflexes 
viscéraux  squelètiques,  sont  essentiellement  du  type  réflexes  de  défense 
ou  de  fuite  ;  ils  ne  persistent  pas  après  la  cessation  de  l'excitation  viscérale, 
la  fatigue  se  produit  rapidement  et  atteint  d'abord  les  extrémités.  L'anes- 
thésie  générale  à  l'éther  abolit  les  réflexes  viscéro-squelétiques  avant  la 
suppression  complète  des  réflexes  purement  squelètiques.  La  strychnine 
à  dose  suffisante  pour  produire  des  contractions  violentes  ne  modifie  pas 
d'une  façon  appréciable  le  seuil  des  réflexes  viscéro-squelétiques,  mais  les 
réponses  squelètiques  des  viscères  sont  augmentées.  Le  phénomène  de  la 
fatigue  se  produit  aussi  plus  rapidement,  et  l'on  peut  produire  dans  ces 
conditions  la  fatigue  en  l'absence  de  tout  effet  squelétique,  par  des  exci- 
tations répétées  des  viscères  en  se  tenant  au-dessus  du  seuil  de  l'excitation. 
Le  caractère  purement  spinal  des  réponses  viscéro-squelétiques  montre  la 
possibilité  de  mouvements  provoqués  suivant  leur  origine  afférente  viscé- 
rale, mais  n'élimine  pas  une  action  synchrone  de  la  douleur  chez  les 
animaux  dont  le  cerveau  est  intact.  —  Paul  Boyer. 

Hill  (A.  V.).  —  Le  coefficient  thermique  de  la  vitesse  d'une  influx  nerveux. 

—  L'influx  nerveux  comprend  deux  phénomènes  distincts  :  le  changement 
en  un  point  donné  et  la  transmission  de  ce  changement  à  un  point  voisin  : 


SYSTEME  NERVEUX.  341 

le  premier  phénomène  peut  se  produire  rapidement,  de  telle  sorte  que  la 
rapidité  de  la  propagation  de  l'influx  dépend  surtout  de  la  vitesse  de  trans: 
mission,  ou  bien  il  se  produit  relativement  lentement  tandis  que  la  trans- 
mission est  relativement  rapide  ;  dans  ce  cas  l'action  de  la  température  sur 
la  vitesse  de  propagation  dépend  surtout  de  ses  effets  sur  le  changement 
local.  L'importance  relative  de  ces  deux  phases  est  actuellement  inconnue. 
Le  coefficient  thermique  trouvé  par  Keith  Lucas  pour  la  vitesse  de  la  propa- 
gation est  plus  élevé  que  celui  de  la  plupart  des  changements  physiques.  On 
ne  peut  donc  conclure  que  les  réactions  qui  sont  à  la  base  de  l'influx  nerveux 
sont  de  nature  chimique,  mais  seulement  qu'une  modification  chimique 
s'interpose  quelque  part  dans  les  processus  et  occupe  une  grande  partie  du 
temps  de  propagation  et  que,  d'autre  part,  elle  peut  être  un  chaînon  impor- 
tant ou  relativement  peu  important  dans  la  chaîne  des  phénomènes  consti- 
tuant la  propagation  de  l'excitation.  —  Paul  Boyer. 

Délava  (Paul).  —  Etude  des  voies  centrifuges  du  réflexe  oculo-cardiaque. 
—  Chez  le  Chien  intoxiqué  par  le  BaCl2,  la  compression  oculaire  a  le  même 
effet  que  l'excitation  des  nerfs  accélérateurs  du  cœur,  alors  que  persiste 
l'action  réflexe  modératrice  sur  le  rythme  cardiaque.  L'excitation  amenée 
aux  centres  par  le  trijumeau  se  réfléchirait  toujours  suivant  plusieurs  voies, 
notamment  suivant  les  nerfs  accélérateurs.  —  P.  Remy. 

=  Localisations  cérébrales. 

Marie  (P.).  —  Existe-t-il  dans  le  cerveau  humain  des  centres  innés  ou 
pré  formés  de  langage.  —  Il  n'y  a  pas  de  centre  inné  ou  hérité  pour  le  lan- 
gage écrit  :  ce  centre  se  développe  aussi  bien  chez  le  fils  d'illettré  que  chez 
celui  de  lettré.  Mais  existe-t-il  dès  la  naissance,  en  un  point  quelconque  de 
l'encéphale,  un  centre  dont  la  fonction  propre  et  unique  soit  la  parole?  Il 
existe  bien  dans  l'hémisphère  gauche  une  zone  dont  l'altération  entraîne 
une  aphasie  d'autant  plus  marquée  que  cette  altération  est  plus  profonde  et 
plus  étendue  :  mais  cette  zone  constitue  non  un  centre  préformé,  mais  un 
centre  adapté.  S'il  y  a  eu  là  une  lésion  (hémiplégie  infantile)  qui  empêcha 
l'adaptation,  l'enfant  peut  utiliser  une  autre  zone  pour  parler.  Chaque  indi- 
vidu peut  donc  se  constituer,  par  son  propre  effort,  un  centre  de  la  parole  : 
il  l'établit  de  préférence  dans  la  zone  parieto-temporale  gauche,  sans  doute 
parce  que  les  éléments  nerveux  de  l'hémisphère  gauche  se  développant  un 
peu  avant  ceux  du  droit,  les  premiers  processus  intellectuels  commencent 
à  se  produire  dans  l'hémisphère  gauche.  Les  processus  psychiques,  au  lieu 
de  se  faire,  comme  ceux  pour  les  mouvements,  par  des  fibres  de  projection, 
se  font  par  des  sortes  de  vibrations  des  éléments  propagées  par  des  séries 
de  réactions  élaboratrices,  à  un  très  grand  nombre  de  cellules,  ainsi  mises 
en  action  par  l'excitation  initiale,  volontaire  ou  réflexe.  Ce  qui  permet  de 
varier  les  formules  de  pensée  à  l'infini,  comme  le  mathématécien  écrit  toutes 
les  quantités  avec  dix  chiffres.  —  Jean  Philippe. 

Lashley  (K.  S.).  —  Fonction  vicariante  après  destruction  des  aires 
visuelles.  —  Après  avoir  détruit  l'aire  visuelle  normale  dans  le  lobe  occipital 
chez  les  rats,  L.  habitue  ces  animaux  à  distinguer  des  différences  d'intensité 
lumineuse.  Quand  cette  habitude  est  acquise  il  détruit  d'autres  aires  céré- 
brales des  régions  temporales,  frontales  et  pariétales  et  constate  qu'elle  survit 
à  la  destruction  du  tiers  du  cortex  laissé  intact  par  la  première  opération. 

l'année  BIOLOGIQUE.  23 


342  L'ANNEE  BIOLOGIQUE.  0 

Il  n'a  pu  explorer  qu'une  petite  aire  en  contact  avec  le  plancher  de  la  cavité 
crânienne;  il  semble  donc  certain  qu'il  n'y  a  pas  de  localisations  céré- 
brales dans  la  fonction  vicariante  pour  l'aire  visuelle.  —  Paul  Boyer. 

c.  Organes  de  sens. 

Thomas.  —  Otocystes  de  Gonionemus.  —  Les  Gonionemus  sont  des  Hydro- 
méduses communes  sur  les  côtes  des  Etats-Unis,  G.  murbachii  dans  l'Atlan- 
tique, G.  vertens  dans  le  Pacifique.  Le  bord  de  l'ombrelle  porte  des  organes 
sensoriels  habituellement  décrits  comme  alternant  avec  les  tentacules;  en 
réalité,  leur  distribution  est  loin  d'avoir  cette  régularité  absolue.  D'après 
l'étude  anatomique  faite  par  T.,  c'est  la  partie  dénommée  communément 
otolithe  qui  constitue  à  elle  seule  tout  l'organe  sensoriel,  comportant  à  la 
fois  le  véritable  otolithe,  libre  dans  une  petite  cavité,  et  des  éléments  cellu- 
laires différenciés.  La  cavité  pleine  de  liquide,  où  cet  organite  est  suspendu 
comme  un  battant  de  cloche,  ne  paraît  donc  jouer  qu'un  rôle  de  protection. 
Les  expériences,  comme  celles  de  Murbach  par  exemple,  où  l'on  a  pratiqué 
une  ponction  de  cette  vésicule,  n'ont  donc  pas  affecté  l'organe  sensoriel 
lui-même;  il  n'est  pas  surprenant  qu'elles  n'aient  provoqué  aucun  trouble 
physiologique.  T.  signale  des  anomalies  avec  deux  organites  situés  côte  à 
côte  dans  la  même  vésicule.  —  Ch.  Pérez. 


2°  Fonctions  mentales. 

Bordet  (Ad.).  —  A  propos  de  Coucou.  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVI, 44-47, 
1921.)  [344 

Delamarre  de  Mondiaux  (Comte).  —  Sans  titre.  (A  propos  de  la  note  de 
E.  Rabaud).  (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVI,  80-81,  1921.)  [344 

Macht(D.  I.),  Bloom  (W.  M.)  and  Ting  (G.  Ch.).—  Comparative  study  o/ 
éthanol,  caffeine  and  nicotine  in  the  behavior  of  rats  in  a  maze.  (American 
Journal'of  Physiology,  LVI,  N°  2,  264-272,  3  tableaux,  1921.)  [344 

Macht  (David  I.)  and  Ting  (G.  Ch.).  —  The  e/J'ect  of  some  polyhydric  alco- 
hols  on  the  behavior  of  rats  in  the  circulai'  maze.  (American  Journal  of 
Physiology,  LX,  N°  3,  p.  496-99,  1  tableau,  1922.)  [345 

Mitchell  (Helen  S.)  and  Mendel  (Lafayette  B.).  —  Studies  in  nutrition  : 
The  choice  between  adéquate  and  inadéquate  diet  as  made  by  rats  and 
mice.  (American  Journal  of  Physiology,  LVIII,  N°  2.  211-225.  24  fig., 
1921.)  [345 

Rabaud  (Etienne).  —  L'instinct  maternel  chez  les  mammifères.  (Bull.  Soc. 
Zool.  Fr.,  XLVI,  73-80,  1921.)  [344 

Raspail  (Xavier).  —  Réponse  à  une  demande  concernant  la  biohx/ie  du 
Coucou.    (Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  XLVI,  102-109,  1921.)  [344 

a)  Wheeler  (Raym.  H.).  —  An  expérimental  investigation  of  the  process 
ofchoosing.  (Univ.  of  Oregon  Publicat.,  I,  N°  2,  60,  1920.)  [343 

b) The  synœsthesia  of  a  blind  suùject.  (Ibid.,  N°  5,  61,  1920.)      [343 

Wheeler  (Wil.  Morton).  —  On  Instincts.  (Journ.  of  Abnorm.  Psychol., 
Dec.  1920,  March.  1921  reprinted.)  [343 


FONCTIONS  MENTALES.  343 

a)  Wheeler  (Raym.  H.).  —  Recherches  expérimentales  sur  les  procédés 
mentaux  du  choix.  —  C'est  une  présentation,  une  analyse  et  une  interpréta- 
tion des  moyens  que  nous  employons  pour  faire  notre  choix  entre  deux  alter- 
natives. W.  décrit,  tels  qu'ils  sont  donnés  par  l'introspection,  les  divers 
états  corporels  et  subjectifs  par  lesquels  se  sent  passer  celui  qui  choisit; 
il  analyse  ensuite  ce  qu'il  appelle  les  4  périodes  de  l'acte  de  choix  :  1°  une 
préparation  à  choisir  en  se  mettant  dans  les  conditions  où  doit  se  faire  le 
choix  (W.  insiste  sur  ce  que  le  choix  dérive  par  une  sorte  de  continuité  de 
l'état  alors  adopté) ,  2°  la  perception  plus  nette  d'une  des  alternatives  avec 
tendance  à  l'adopter,  puis  de  même  pour  l'autre;  les  tendances  résultent 
des  expériences  antérieures  :  celle  qui  cède  passe  sans  se  complètement 
réaliser;  3°  il  reste  cependant  conflit  entre  les  deux  réponses  possibles:  tant 
que  dure  ce  conflit,  les  deux  réponses  restent  possibles;  mais  s'il  diminue,  le 
sujet  s'oriente.  Si  une  des  tendances  se  renforce,  c'est  soit  par  renforcement 
musculaire  d'une  des  tendances,  soit  par  intervention  d'un  nouvel  élément. 
W.  a  commencé  la  recherche  des  causes  de  cette  intervention,  mais  sans 
clarifier  ce  point  et  son  analyse,  très  poussée,  n'est  cependant  pas  définitive. 
—  Jean  Philippe. 

h)  "Wheeler  (Raym.  H.).  —  L'audition  colorée  chez  un  aveugle.  —  Après 
un  historique  très  méthodique  des  recherches  antérieures  (la  bibliographie 
comprend  plus  de  150  Nos),  W.  donne  le  résultat  de  ses  expériences  sur  un 
sujet  devenu  aveugle  à  11  ans.  Les  synesthésies  sont  assez  stables  :  cepen- 
dant certaines  d'entre  elles  (celles  liées  aux  sensations  tactiles  et  kines- 
thésiques,  etc.),  varient  avec  les  sensations  qui  leur  donnent  origine.  Un 
tableau  complet  des  lettres  du  Braille  donne  les  couleurs  liées  à  ces  lettres 
par  l'intermédiaire  du  tact  des  doigts.  W.  conclut  que  les  synesthésies 
existent  pour  les  perceptions  comme  pour  les  images  mentales,  et  il  les  con- 
sidère comme  issues  d'un  réflexe  conditionné,  lequel  agit  dès  la  première 
intervention  au  lieu  d'avoir  besoin  d'être  répété  plusieurs  fois.  —  Jean 
Philippe. 

IV.  Psychologie  comparée. 

"Wheeler  (Wil.  Morton).  —  Sur  l'Instinct  (chez  les  Insectes).  —  La 
manière  de  se  comporter  appartient  foncièrement,  chez  l'homme  aussi  bien 
que  chez  l'animal,  à  ce  que  nous  appelons  l'instinct.  D'autre  part,  aucune 
classe  de  vivants  ne  se  montre  plus  favorable  que  les  insectes  à  l'étude  de 
l'instinct  dans  ses  rapports  avec  l'hérédité.  —  Après  avoir  fait  une  revue 
historique  des  principales  théories,  "W.  souligne  les  avantages  de  la  théorie 
psychologique,  qui  considère  l'instinct  comme  une  habitude  héritée  :  c'est 
alors  de  l'intelligence  passée  à  l'état  mécanique  au  lieu  de  rester  consciente. 
Elle  se  transmet  par  des  modifications  de  structure  pour  longtemps  inacces- 
sibles à  nos  moyens  d'investigation  encore  trop  faibles  :  elle  est  distincte  de 
l'hérédité  mendélienne.  Tout  organisme  ayant  tendance  à  se  former  des 
habitudes,  il  suffit  d'une  très  faible  dose  d'intelligence  persistant  durant  de 
longues  générations,  pour  fonder  un  instinct.  —  "W.  conseille  de  l'étudier: 
par  trois  méthodes  :  l'expérience,  l'histoire,  la  psychopathologie;  il  donne 
des  exemples  des  trois  méthodes,  et  conclut  que  l'étude  du  subconscient 
peut  donner  la  clef  de  l'instinct,  parce  que  le  subconscient  est  l'intelligence 
animale.  [Ce  qui  suppose  que  le  subconscient  est  la  préparation  du  conscient, 
et  non  sa  forme  incomplète  ou  défunte.]  —  Jean  Philippe. 


344  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Rabaud  (Etienne).  —  V instinct  maternel  chez  les  Mammifères.  —  L'ins- 
tinct maternel  n'a  pas  pour  origine  un  avantage  que  les  parents  retireraient 
des  soins  donnés  à  leurs  petits,  mais  bien  une  attraction  exercée  par  les 
jeunes  sur  la  mère  pendant  une  certaine  période  de  l'existence.  Cette 
attraction  ne  se  manifeste  pas  seulement  après  la  mise  bas,  mais  même 
pendant  la  gestation  à  partir  de  la  mi-terme.  Les  observations  ont  porté  sur 
des  Souris.  Lorsqu'on  ouvre  une  cage  contenant  une  Souris  avec  des  nou- 
veau-nés, la  mère  emporte  successivement  toute  sa  nichée.  Or  une  femelle 
pleine  subit  une  attraction  analogue  et  se  livre  aux  mêmes  actes  avec  d'au- 
tant plus  d'intensité  qu'elle  est  plus  près  de  la  mise  bas.  Cette  attraction 
serait  due  à  une  sécrétion  interne,  s'opérant  dans  l'ovaire.  Une  observation 
de  Loisel  sur  une  Chienne  vierge  qui,  au  moment  du  rut,  se  comportait  avec 
des  Lapereaux  comme  une  mère  avec  ses  petits,  prouve  que  l'attraction 
n'implique  pas  un  état  de  gestation,  mais  un  certain  état  physiologique, 
qui  se  renouvelle  périodiquement  chez  la  femelle.  Cette  attraction  présente 
des  degrés  divers  :  il  peut  arriver  qu'elle  soit  nulle  et  qu'une  femelle  tue  sa 
progéniture.  D'autres  fois,  la  femelle  n'accepte  que  son  propre  petit,  à  l'ex- 
clusion de  tous  les  autres.:  il  en  est  ainsi  chez  Vespertilio  murinus  d'après 
Rollinat  et  Trouessart,  tandis  que  chez  d'autres  Chauves-souris,  comme 
Plecotus  auritus,  les  femelles  ne  font  aucune  différence  entre  leurs  petits  et 
les  autres  de  même  espèce.  La  Chienne,  on  l'a  vu,  accepte  les  jeunes  Lapins; 
une  Chatte,  citée  par  Romanes,  adopta  des  jeunes  Rats.  Les  nouveau-nés  en 
général  exerceraient  donc  une  attraction  sur  les  femelles  dans  certaines 
conditions.  —  A.  Robert. 

Delamarre  de  Monchaux  (Comte)  (sans  titre,  à  propos  de  la  note  pré- 
cédente). —  C'est  à  l'odeur  que  les  mères  reconnaissent  leurs  petits  chez  le 
Lapin  domestique  :  il  suffit  pour  faire  adopter  des  jeunes  de  leur  communi- 
quer l'odeur  de  la  litière  de  la  mère  adoptive.  —  A.  Robert. 

Bordet  (Ad.).  —  A  p?*opos  du  Coucou.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

Raspail  (Xavier).  —  Réponse  à  une  demande  concernant  la  biologie  du 
Coucou.  — -  Contrairement  à  l'opinion  de  R.,  B.  pense  que  c'est  le  jeune 
Coucou  qui  jette  hors  du  nid  les  œufs  légitimes,  ou  les  jeunes  compagnons 
de  nichée  s'ils  sont  nés  avant  lui.  R.  maintient,  mais  sans  avoir  pu  le  cons- 
tater de  visu,  que  c'est  la  femelle  Coucou  qui  rejette  hors  du  nid  les  œufs 
légitimes.  Elle  ne  les  laisse  pas  éclore,  mais  les  brise  si  leur  éclosion  doit 
avoir  lieu  avant  celle  de  son  propre  œuf.  Si,  comme  on  l'a  constaté  excep- 
tionnellement, on  trouve  dans  un  nid  un  jeune  Coucou  avec  des  jeunes 
légitimes,  c'est,  pense  R.,  que  la  femelle  Coucou  a  été  tuée.  Il  est  remar- 
quable que  les  Passereaux  acceptent  dans  leur  nid  un  œuf  de  Coucou, 
sensiblement  plus  gros  que  le  leur,  alors  qu'ils  n'acceptent  jamais  un  œuf 
étranger,  même  de  leur  propre  espèce,  qu'on  y  dépose  expérimentalement. 
—  A.  Robert. 

Macht  (D.  I.),  Bloom  (W.  M.)  et  Ting  (G.  Ch.).  —  Étude  comparative 
de  l'alcool  éthylique,  de  la  caféine  et  de  la  nicotine  sur  la  façon  dont  se  com- 
portent les  rats  dans  un  labyrinthe.  —  M.,  B.  et  T.  étudient  les  effets  de 
l'alcool  éthylique,  de  la  caféine  et  de  la  nicotine  sur  la  façon  dont  se  com- 
porte le  rat  placé  dans  un  labyrinthe  circulaire.  Aucune  de  ces  drogues 
étudiées  par  cette  méthode  ne  produit  une  amélioration  ou  une  stimulation 
dans  la  conduite  des  rats.  Ces  trois  drogues  injectées  en  quantités  suffisantes 


THEORIES  GENERALES.  —  GENERALITES.  345 

produisent  au  contraire  un  effet  dépresseur;  le  tartrate  de  nicotine  est  la 
plus  toxique,  la  caféine  vient  ensuite  et  l'alcool  éthylique  est  la  moins  toxi- 
que. —  Paul  Boyer. 

Macht  (David  I.)  et  Ting  (Giu  Ching).  —  L'action  de  quelques  alcools 
poly hydriques  sur  la  conduite  des  rats  dans  le  labyrinthe  circulaire.  —  Les 
alcools  polyhydriques  (étylène  glycol,  glycérine,  érythrite,  arabite,  mannite, 
dulcite,  perséite,  volémite),  administrés  en  quantité  suffisante  par  voie  intra- 
péritonéale,  ont  sur  le  rat  blanc  une  action  dépressive,  narcotique,  bien  mise 
en  lumière  au  moyen  du  labyrinthe  circulaire.  —  Paul  Boyer. 

Mitchell  (Helen  S.)  et  Mendel  (Lafayette  B.).  —  Le  choix  fait  par  les 
rats  et  les  souris  entre  une  nourriture  appropriée  ou  non  à  leurs  besoins.  — 
Dans  ce  travail,  M.  et  M.  ont  recherché  si  les  rats  et  les  souris  pouvaient 
choisir  ou  proportionner  leur  nourriture  de  façon  à  avoir  une  croissance 
normale,  quand  on  leur  donne  le  choix  entre  deux  mélanges  d'aliments 
synthétiques  différant  seulement  dans  le  type  ou  la  quantité  d'un  seul  cons- 
tituant. Ils  ont  aussi  étudié  si  les  rats  peuvent  choisir  une  nourriture  conve- 
nable quand  le  choix  d'aliments  naturels  leur  était  offert.  En  règle  générale, 
dans  le  choix  de  leur  nourriture,  même  entre  des  mélanges  synthétiques, 
qui  semblent  à  la  vue  et  à  l'odorat  identiques,  les  souris  et  les  rats  font  les 
sélections  utiles  pour  leur  nutrition  et  qui  permettent  aux  jeunes  d'avoir  une 
croissance  normale  et  aux  adultes  de  garder  un  bon  état  général,  même  si  les 
proportions  d'aliments  ingérés  varient  avec  les  individus.  Les  résultats  con- 
cordent avec  les  conclusions  énoncées  auparavant  par  Osborne  et  Mendel  : 
un  jeune  animal  dans  le  choix  de  sa  nourriture  cherche  quelque  chose  de 
plus  que  la  simple  satisfaction  de  besoins  calorifiques  ;  il  ne  cherche  les 
aliments  qui  présentent  une  constitution  chimique  appropriée  à  leurs  besoins. 
—  Paul  Boyer. 


Théories  générales.  Généralités. 

Loeb  (Léo).  —  Transplantation  and  individuality.  (Biolog.  Bull.,  XL,  143- 
180,   1921.)  [346 

Mauriac  (Dr.  Pierre).  —  La  spécificité  et  la  personnalité  biologique.  (Revue 
Scientif.,  LX,  364-370,  1922.)  [348 

Rabaud  (E.).  —  Eléments  de  biologie  générale.  (Paris,  Alcan,  1vol.  8°,  XIX, 
440  pp.,  50  fig.,  1920.)  [345 

Richet  (Charles)  et  Richet  (Charles  Fils).  —  Traité  de  physiologie 
médico-chirurgicale .  (2  vol.  grand  8°,  XXI-1452  pp.,  141  fig.,  Paris,  F.  Alcan, 
1921.)  [348 


Rabaud  (Et.).  —  Éléments  de  Biologie  générale.  —  R.  a  voulu  dans  ce 
livre  dresser  un  tableau  d'ensemble  des  phénomènes  biologiques,  montrer 
comment  ils  se  relient  les  uns  aux  autres,  comment  tout  se  tient  dans  un 
organisme,  du  détail  de  sa  forme  aux  particularités  du  fonctionnement  de 
ses  organes  et  aux  diverses  manifestations  de  son  comportement.  Il  s'est 


346  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

placé  à  un  point  de  vue  strictement  déterministe.  Le  point  de  départ  de  son 
exposé  est  la  connaissance  de  la  substance  vivante,  complexe  de  matières 
protéiques,  de  lipoïdes,  etc.,  dont  Jes  interactions  mutuelles  maintiennent 
un  équilibre  mobile,  mais  déterminé.  Puis  R.  passe  à  la  formation  des  orga- 
nismes pluricellulaires  et  à  l'établissement  de  leur  unité  fonctionnelle,  en 
se  plaçant  toujours  au  point  de  vue  des  interactions  du  complexe  constitué 
par  l'organisme  lui-même  et  par  le  milieu  où  il  vit.  Un  chapitre  est  consa- 
cré aux  divers  modes  d'accroissement  et  de  fractionnement  des  organismes  : 
régénération  et  bourgeonnement  qui  ne  sont  au  fond  qu'un  seul  et  même, 
processus  ;  étude  des  gamètes,  de  la  fécondation  et  de  la  parthénogenèse  ; 
nature  et  origine  de  la  sexualité,  considérée  comme  une  différenciation  d'or- 
dre physico-chimique  dans  la  constitution  du  protoplasme.  R.  étudie  ensuite 
dans  une  série  de  chapitres  le  comportement  de  l'espèce  en  fonction  du  mi- 
lieu :  adaptation  et  variation,  hérédité;  critique  des  théories  classiques;  dis- 
cussion des  définitions  de  l'espèce  ;  activité  normale  des  organismes  :  tro- 
pismés,  instinct  et  intelligence.  Enfin,  l'auteur  arrive  à  la  répartition  géogra- 
phique des  organismes,  aux  conditions  qui  déterminent  leur  dispersion,  leur 
interaction  (concurrence,  symbiose,  parasitisme),  la  variabilité  des  faunes 
et  des  flores.  Il  est  par  là  conduit  à  la  question  de  la  persistance  et  de  la 
disparition  des  espèces,  et  au  grand  problème  de  l'évolution  des  organismes. 
La  forme  traduisant  pour  lui  simplement  l'interaction  de  l'organisme  et  du 
milieu,  toute  variation  des  systèmes  d'échange  entraîne  une  variation  con- 
sécutive de  la  forme,  variation  qui  n'est  en  elle-même  ni  un  progrès  ni  un 
regrès;  et  toute  évolution  est  physiologique,  autant  que  morphologique.  Rien 
ne  nous  autorise  à  croire  que  l'Homme  échappe  à  la  loi  générale.  L'inter- 
action des  individus  en  fonction  du  milieu  est  la  seule  base  scientifique  de 
l'étude  des  faits  sociaux  et  de  la  morale.  On  voit  l'unité  de  doctrine  qui  fait 
du  livre  de  R.  un  ouvrage  très  personnel  et  original.  On  y  appréciera  sur- 
tout une  critique  très  pénétrante  d'une  foule  de  théories  biologiques,  souvent 
accueillies  avec  faveur  et  acceptées  comme  des  dogmes,  malgré  l'extrême 
faiblesse  de  leur  valeur  explicative  et  la  caducité  de  leurs  prémisses.  — 

Ch.  PÉREZ. 

Loeb  (L.).  —  Greffe  et  individualité.  —  Ce  travail  est  difficile  à  résumer 
brièvement,  car  il  constitue  lui-même  une  mise  au  point  synthétique  des  re- 
cherches expérimentales  que  L.  poursuit  depuis  de  nombreuses  années  avec 
ses  collaborateurs,  et  des  notions  suggérées  par  ces  expériences.  L'idée  maî- 
tresse est  qu'il  doit  y  avoir,  dans  tout  organisme,  quelque  chose  qui  le  carac- 
térise comme  une  entité  individuelle,  et  le  différencie  non  seulement  des 
individus  d'une  autre  espèce  (species  differential),  mais  encore  des  autres 
individus  de  sa  propre  espèce  (individuality  differential).  Les  expériences  de 
greffe  constituent  un  moyen  particulièrement  sensible  de  mettre  en  évi- 
dence, et  de  sérier  en  quelque  sorte  par  degrés  ces  caractères  différentiels. 
La  transplantation  d'un  fragment  de  tissu  est  en  effet  suivie  soit  d'une  prise 
de  la  greffe,  soit  d'une  dégénérescence  et  d'une  élimination  de  la  portion  de 
tissu  transplantée,  et  cela  par  une  prolifération  conjonctive  et  une  immigra- 
tion de  mononucléaires  dont  l'intensité,  variable  avec  les  circonstances  expé- 
rimentales, mesure  la  différence  des  deux  individualités  affrontées.  Il  y  a 
lieu  de  distinguer  l'auto  transplantation,  dans  le  même  individu;  la  syngé- 
nésiotransplantation,  entre  parents  d'une  même  famille;  l'homœotransplanta- 
tion  entre  individus  de  même  espèce  mais  non  parents;  l'hétérotransplanta- 
tion  entre  individus  appartenant  à  des  espèces  plus  ou  moins  éloignées. 

Les  réactions  provoquées  par  la  transplantation  d'un  tissu  dans  un  autre 


THÉORIES  GÉNÉRALES.   -   GÉNÉRALITÉS.  347 

individu  suggèrent  l'idée  de  substances  toxiques  (homœotoxines),  qui  provo- 
quent notamment  l'afflux  leucocytaire,  et  qui  sont  sans  doute  elles-mêmes 
le  résultat  du  métabolisme  du  transplant,  dans  un  milieu  qui  lui  est  plus  ou 
moins  étranger.  Si,  d'autre  part,  on  fait  simultanément  dans  un  même  sujet 
des  transplantations  multiples,  chacune  se  comporte  isolément  comme  si 
elle  était  seule  ;  celles  qui  proviennent  du  même  donneur  provoquent  des 
réactions  identiques;  celles  qui  proviennent  de  donneurs  différents  pro- 
voquent des  réactions  différentes,  l'afflux  leucocytaire  étant  en  raison  inverse 
de  la  plus  proche  parenté.  Il  y  a  donc  pour  chaque  greffe  une  action  locale, 
et  non  une  réaction  d'ensemble  telle  que  celle  qui  résulterait  d'une  modifi- 
cation humorale  provoquée  parla  greffe.  Des  greffes  identiques  se  succédant 
sur  le  même  sujet  donnent  la  même  réaction,  et  avec  le  même  délai;  il  n'y 
a  donc  pas,  en  général,  d'immunité  acquise. 

Ces  résultats  des  expériences  de  greffe  jettent  une  certaine  clarté  sur  ce 
qui  doit  se  passer  normalement  dans  tout  organisme.  Les  cellules  de  tous  les 
tissus  doivent,  au  cours  de  leur  métabolisme,  émettre  certaines  substances 
qui  règlent  les  relations  de  ces  cellules  avec  celles  d'autres  tissus,  spéciale- 
ment les  relations  morphologiques  des  éléments  différenciés  des  organes 
avec  les  éléments  plus  banaux  du  tissu  conjonctif  et  les  vaisseaux  sanguins 
ou  lymphatiques.  Après  transplantation  ces  substances  sont  autres  et  cons- 
tituent respectivement  des  homœo-,  des  syngénésio-,  des  hétérotoxines. 
Mais  dans  l'organisme  normal  aussi  elles  doivent  agir,  à  l'état  d'auto-subs- 
tances, qui  régissent  autour  d'un  organe  le  comportement  du  tissu  conjonc- 
tif et  des  vaisseaux,  règlent  par  suite  la  forme  et  la  structure  normale  de  cet 
organe,  le  maintiennent  conforme  à  son  plan,  le  réparent  après  amputation 
suivant  son  type  régulier.  Ce  doivent  être  des  substances  de  «  contact  » 
agissant  à  courte  distance,  entre  les  divers  éléments  constitutifs  d'un  organe, 
et  bien  différentes  par  là  des  hormones  circulantes.  Celles-ci  sont  d'ailleurs 
dépourvues  de  spécificité  ;  au  contraire,  il  faut  attribuer  précisément  aux 
auto-substances  ces  propriétés  différentielles  de  l'individu  et  de  l'espèce  que 
l'on  a  tout  d'abord  été  amené  à  attribuer  aux  cellules  elles-mêmes.  Ce  son 
ces  substances  qui  réalisent  la  véritable  coordination  de  l'organisme,  et, 
d'une  agglomération  de  cellules  et  de  tissus,  font  un  individu  déterminé. 
Alors  que  les  hormones  sont  de  constitution  chimique  relativement  simple 
(lipoïdique  par  exemple),  les  substances  spécifiques  de  l'individu  doivent  être 
de  nature  plus  complexe,  protéides,  ou  n'exister  tout  au  moins  que  combi- 
nées à  des  protéides. 

Les  faits  qui  précèdent  ont  été  établis  pour  les  Mammifères  et  les  Oiseaux. 
Une  revue  des  faits  connus,  encore  bien  fragmentaires,  semble  indiquer  que 
les  différentielles  individuelle  et  spécifique  n'existent  que  d'une  manière 
beaucoup  plus  vague  chez  les  formes  animales  inférieures,  ou  chez  les 
embryons  des  Vertébrés  supérieurs.  Il  s'agit  donc  d'un  résultat  d'une  évolu- 
tion à  la  fois  phylogénétique  et  ontogénétique.  La  règle  si  générale  de  la 
fécondation  croisée  montre  en  somme  la  réussite  constante  d'une  greffe 
homœoplastique  cellulaire;  l'hétérofécondation  entre  espèces  distinctes  abou- 
tit au  contraire  à  l'élimination  de  la  chromatine  étrangère. 

Les  tumeurs  obéissent  en  général  à  la  règle  ;  seule  l'autotransplantation 
réussit.  On  connaît  cependant  des  tumeurs  de  Souris  qui  peuvent  se  greffer 
à  d'autres  individus,  sans  aucune  manifestation  d'homœosensibilité.  Les 
reports  successifs  sont  théoriquement  possibles  à  l'infini.  On  peut  donc  dire 
que  les  cellules  de  ces  tumeurs  ont  cette  même  immortalité  potentielle  que 
Weismann  attribue  aux  Protistes  et  aux  cellules  germinales.  Et  comme,  en 
somme,  toute  cellule  somatique  peut  être  considérée  comme  susceptible  de 


348  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

devenir  cancéreuse,  on  peut  dire  que  toute  cellule  somatique  possède  cette 
même  immortalité  potentielle.  —  Ch.  Pérez. 

Mauriac  (Dr.  Pierre).  —  La  spécificité  et  la  personnalité  biologique.  — 
La  personnalité  biologique  est  la  somme  coordonnée  des  spécificités  humo- 
rales et  cellulaires.  Les  interprétations  que  proposent  de  ces  spécificités  la 
chimie  et  la  physique,  sont  basées  sur  des  analogies  plus  ou  moins  lointaines  ; 
le  mystère  prodigieux  de  l'harmonie  qui  règne  dans  l'être  pluricellulaire  et 
qui  constitue  la  personnalité  reste  entier.  Les  tentatives  faites  pour  établir, 
en  biologie,  des  types  généraux  sont  un  non-sens  ;  avant  toute  expérimen- 
tation, chez  l'animal  comme  chez  l'homme,  il  faut  établir  une  formule  indi- 
viduelle. —  A.  Drzewina. 

Richet  (Ch.  et  Ch.  fils).  —  Traité  de  physiologie  médico-chirurgicale.  — 
En  écrivant  ce  Traité,  les  auteurs  se  sont  proposé  de  lui  donner  une  physio- 
nomie spéciale;  se  plaçant  aux  confins  delà  science  physiologique  et  de 
l'art  médico-chirurgical,  ils  ont  voulu  maintenir  l'équilibre  entre  les  deux 
points  de  vue  de  la  théorie  et  de  l'application  :  donner  au  praticien  l'essen- 
tiel de  la  doctrine  physiologique,  et  lui  permettre  de  raisonner  son  interven- 
tion ;  donner  en  même  temps  au  physiologiste  un  aperçu  assez  détaillé  des 
problèmes  pratiques  posés  par  la  pathologie  ;  traduire  en  un  mot,  dans  un 
livre  d'enseignement,  cette  intrication  étroite  de  la  physiologie  et  de  la  mé- 
decine qui  est  dans  la  réalité  des  choses,  et  où  seule  une  coupure  artificielle 
délimite  des  disciplines  distinctes.  Cet  ouvrage  est  une  nouveauté,  compa- 
rable à  ce  que  fut  autrefois,  dans  le  domaine  de  l'anatomie,  le  Traité  d'ana- 
tomie  médico-chirurgicale  de  A.  Richet;  il  est  appelé  à  rendre  d'aussi  grands 
services.  Après  une  introduction  de  physiologie  générale  et  cellulaire,  le 
premier  volume  est  principalement  consacré  aux  fonctions  du  système  ner- 
veux, des  organes  des  sens,  de  la  peau  et  des  muscles.  Les  fonctions  de  re- 
production y  sont  également  esquissées.  Le  second  volume  traite  des  fonc- 
tions de  nutrition  :  chaleur  animale,  circulation,  sang  et  hématopoièse,  di- 
gestion, excrétion,  respiration,  glandes  vasculaires  sanguines.  L'ouvrage  se 
termine  par  un  aperçu  de  la  physiologie  spéciale  de  l'enfant  et  du  vieillard. 
De  nombreuses  figures,  souvent  nouvelles,  illustrent  ce  traité;  des  index 
détaillés  facilitent  les  recherches.  —  Ch.  Pérez. 


La  Cellule 

Boas  (F.).  —  Untersuchungen  iiber  die  Mitwirkung  der Lipoide  beim  Stoff- 
austausch  der  pflanzlichen  Zelle.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVII,  106-214, 1921.) 

[351 

Dangeard  (P.).  —  Sur  l'origine  des  vacuoles  et  de  Vanlhocyane  dans  les 
feuilles  du  Rosier.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LX1X,  112-118,    1922.)        [350 

Fici  (S.).  —  Sulla  presenza  ed  identificazione  délie  soslanze  grasse  nelle  cel- 
lule dei  tessuti  coltivati  in  vitro.  (Monit.  zool.  ital.,  XXXI,  N°  12,  1920.)  [350 

Haynes  (P.).  —  The  action  of  salts  non-electrolytes  upon  f ni  (fer  solutions 
and  amphoteric  e/cctrolytes  and  the  relation  of  thèse  e(fects  to  the  permea- 
Idlity  ofthe  cell.  (Biochem.  Journ.,  XV,  440-461,  1021.)  [351 

Hopkins  (F.  G.).  —  On  an  autoxidisable  Constituent  of  the  cell.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  286-305,  1921.)  [350 

Litardière  (R.  de).  — Note  à  propos  du  nombre  des  chromosomes  chez  le 
Senecio  vulgaris  L.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,  20-21,  1922.)  [349 

Martens  (Pierre).  —  Le  cycle  du  chromosome  somatique  dans  le  Paris 
quadrifolia.  (Bull.  CI.  d.  Se.  Acad.  rov.  Beig.  [5],  VIII,  124-129,  1  pi., 
1922.)  [353 

Ht)  Robertson  (T.B.).  —  Expérimental  Studies  on  cellular  multiplication.  I. 
The  multiplication  of  isolated  Infusoria.  (Biochem.  Journ.,  XV,  595- 
611,  1921.)  [352 

.b) Expérimental  Studies  on  cellular  multiplication.  IL  The  influence 

of  mutual  contiguity  upon  reproductive  rate  and  the  part  played  therein 
by  the  «  x  substance  »  in  bacterised  infusions  ivhich  stimulâtes  the  mul- 
tiplication of  infusoria.  (Biochem.  Journ.,  XV,  612-619,  1921.)  [352 

Weber  (Friedl).  —  Die  Zellsaftiviskositdt  lebender  Pflanzenzellen.  i  Bcr.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  188-193,  1921.)  [350 

ZiegenspeckfH.).  —  Ueber  die  Rolle  des  Casparyschen  Streifens  der  Endo- 
dermis  und  analoge  Hildungen.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  302- 
310,  192h)   "  [352 


1.  Structure  et   constitution  cuimioue  de  la  cellule. 

Litardière  (R.  de).  —  Notes  à  propos  du  nombre  des  chromosomes  chez 
le  Senecio  vulgaris  L.  —  Ishikawa  et  Smali.  attribuent  respectivement  à  cette 
espèce  les  nombres  haploïdiques  de  chromosomes  19  et  5.  Des  Senecio  vul- 
garis d'origines  diverses  ont  fourni  environ  38  chromosomes  sporophytiques, 
l'année  biologique.  24 


350  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

nombre  concordant  avec  celui  cTIshikawa.  L'auteur  pense  que  le  Senecio 
vulgaris  à  19  chromosomes  haploïdiques  représente  une  race  tétraploïdique 
du  type  étudié  par  Small,  deux  chromosomes  ayant  pu  se  fusionner.  — 
F.  Moreau. 

Weber  (Friedl).  —  La  viscosité  du  suc  cellulaire  des  cellules  végétales  vi- 
vantes. —  Les  expériences  faites  par  Ewart  en  1903,  par  Thum  en  1904,  par 
Heilbronx  en  1914,  par  Meyer  en  1920  on  tété  revues  et  complétées  par  W.  ; 
il  n'a  étudié  pour  cette  fois  que  les  rapports  existant  entre  la  température 
et  la  viscosité  du  suc  cellulaire.  Pour  cela  il  mesure  le  temps  employé  par 
un  cristal  pour  tomber  d'une  paroi  à  l'autre  de  la  cellule.  Il  a  ainsi  prouvé 
que  la  viscosité  diminue  dans  les  cellules  vivantes  à  mesure  que  la  tempé- 
rature s'élève. 

Le  coefficient  de  température  Q  10  =  ^ varie  entre  1,13  et  1,19.  — 

h.t 

H.  Spinner. 

Hopkins  (F.  G.).  —  Sur  un  constituant  auto-oxydable  de  la  cellule.  —  De 
nombreux  tissus  animaux  et  en  particulier  la  levure  présentent  une  réaction  au 
nitroprussiate,  caractéristique  du  groupement  (HS — ),  (HEFFTER,il/erf.  Natur- 
iviss.  Arch.,  1908;  Ma ly  s  Iahresb.,  1908;  Arnold,  Zeitsch..  p/iysiol.  Chem.,. 
1911).  L'auteur  isole  de  la  levure,  par  un  traitement  chimique  approprié,  un 
dipeptide  contenant  de  l'acide  glutamique  et  de  la  cystéine,  qui  est  respon- 
sable de  cette  réaction.  Existant  dans  l'organisme  sous  sa  forme  réduite,  cette 
substance  est  auto-oxydable  (par  soudure  de  deux  groupements  H  S  —  pour 
former  un  groupe  —  S  —  S  — ).  Facilement'  hydrolysable  par  les  acides 
minéraux,  cette  substance  est  particulièrement  résistante  aux  ferments  pro- 
téolytiques  de  l'organisme.  La  liaison  entre  les  deux  molécules  d'amino- 
acide  n'est  pas  déterminée.  Ce' dipeptide  a  les  propriétés  du  «  Philothion  » 
de  Rey  Pailhade.  Cette  propriété  d'absorber  l'hydrogène  ou  de  le  livrer 
facilement  (ce  qui  équivaut  à  absorber  de  l'oxygène)  en  fait  un  élément 
important  de  la  dynamique  de  la  cellule.  La  réversibilité  de  la  réaction 
—  SH  HS  —  z^:  —  S  —  S j-  H2  constitue  une  véritable  fonction  respi- 
ratoire. —  L.  Thivolle. 

Dangeard  (P.).  —  Sur  l'origine  des  vacuoles  et  de  l'anthocyane  dans  les 
feuilles  du  Rosier.  —  Les  vacuoles,  d'aspect  mitochondrial,  des  dents  des 
feuilles  du  Rosier  renferment,  avant  de  se  colorer  par  l'anthocyane,  des 
composés  phénoliques  incolores;  l'anthocyane  résulte  du  rougissement  de 
ces  derniers  et  ne  se  montre  jamais  formée  de  toutes  pièces  sous  la  forme 
d'un  composé  coloré  dès  le  début.  Ces  vacuoles  allongées  sont  précédées 
par  des  vacuoles  arrondies,  dépourvues  à  la  fois  d'anthocyane  et  de  com- 
posés phénoliques.  Les  éléments  vacuolaires  allongés  ne  méritent  donc  pas 
d'être  considérés  comme  les  «  primordia  »  des  vacuoles.  —  F.  Moreau. 

Fici  (S.).  —  Sur  la  présence  et  l'identification  des  substances  grasses  dans 
les  cellules  des  tissus  cultivés  in  vitro.  —  Etudiant  des  tissus  embryonnaires 
du  poulet  depuis  le  premier  jour  jusqu'au  treizième  jour  d'incubation,  culti- 
vés en  plasma  homogène  délayé  en  des  proportions  variables,  et  employant 
sept  différentes  méthodes  de  technique,  l'auteur  a  trouvé  que  dans  les  cel- 
lules des  tissus  cultivés  m  vitro  il  y  a  des  lipoïdes  et  des  graisses,  surtout 
neutres.  En  outre,  on  y  trouve  des  substances  grasses  saturées  et  non  satu- 
rées. Les  inclusions  de  graisse  dans  les  tissus  cultivés  in  vitro  paraissent  de 


CELLULE.  351 

la  quatrième  à  la  treizième  heure  et  augmentent  avec  l'accroissement  de  la 
culture.  Il  semble  que  la  quantité  de  ces  substances  soit  la  même;  dans  les 
divers  tissus,  les  cellules  de  l'épithélium  et  du  mésenchyme  contiennent, 
peut-être,  plus  d'inclusions  grasses  que  les  neuroblastes  et  les  myoblastes. 
—  G.  Teodoro. 

2.  Physiologie  de  la  cellule. 

Haynes  i^D.).  —  L'action  des  sels  et  des  non-électrolytes  sur  les  solutions 
tampons  et  les  électrolytes  amp/iotères.  lielations  de  ces  effets  avec  la 
perméabilité  de  la  cellule.  —  Selon  la  théorie  des  solutions  tampon,  il  y  a 
accroissement  du  Pu  par  l'addition  de  sels  neutres  et  diminution  parl'addition 
de  non-électrolytes  :  déductions  confirmées  par  l'expérience  sur  des  solutions 
tampon  de  phosphates  et  d'acétates.  —  Il  y  a  une  différence  d'effet  très  nette 
entre  les  cations  monovalents  et  bivalents,  et  même  entre  les  cations  K  et 
Na,  bien  que  cette  différence  soit  faible.  On  démontre  théoriquement  que 
l'addition  de  non-électrolyte  à  la  solution  d'un  ampholyte  peut  déplacer  son 
point  isoélectrique.  Dans  le  cas  d'un  ampholyte  pour  lequel  dKa  <  dKb,  le 
point  isoélectrique  est  déplacé  dans  la  direction  acide  puisque  dK  est  négatif. 

Les  observations  et  déductions  précédentes  suggèrent  une  théorie  de  la 
perméabilité  :  la  membrane  semi-perméable  est  assimilée  à  un  gel  dont  la 
phase  solide  est  constituée  par  des  colloïdes  émulsoïdes  ayant  un  caractère 
amphotère,  laphase  liquide  par  une  solution  tampon.  Une  telle  membrane  aura 
son  maximum  de  perméabilité  à  son  point  isoélectrique,  puisqu'à  ce  point  la 
phase  continue  sera  dans  un  état  de  minimum  d'hydratation  et  occupera 
ainsi  un  minimum  de  volume,  mais  sera  aussi  dépourvue  de  charge.  Au- 
dessus  du  point  isoélectrique  la  membrane  portera  une  charge  positive  et 
repoussera  les  cations,  au-dessous  une  charge  négative  et  repoussera  les 
anions.  La  membrane  sera  alors  partiellement  imperméable  aux  ions,  d'au- 
tant moins  que  l'on  sera  plus  près  du  point  isoélectrique.  L'addition  de  sels 
et  de  non-électrolytes  modifiera  la  perméabilité  de  la  membrane  protoplas- 
mique  par  les  changements  qu'elle  produira  dans  la  solution  tampon  du 
protoplasme.  Les  phénomènes  d'antagonisme  peuvent  s'expliquer  comme 
étant  la  résultante  de  différents  effets  de  différents  cations  sur  la  réaction  de 
la  solution  tampon  du  protoplasme.  —  L.  Thivolle. 

Boas  (F.).  —  Les lipoïdes et  rechange  des  matières  dans  la  cellule  végétale. 
—  Pour  élucider  la  nature  —  lipoïdique  ou  protéique  —  de  la  membrane 
cellulaire  végétale,  l'auteur  étudie  tout  d'abord  l'action  de  la  saponine  et  des 
sels  sur  la  fermentation  alcoolique  et  sur  la  croissance  de  la  levure.  La  sapo- 
nine est  en  effet  un  agent  spécifique  des  lipoïdes,  de  la  lécithine  et  de  la 
cholestérine  en  particulier.  Si  la  membrane  cellulaire  contient  des  lipoïdes, 
la  saponine  modifiera  la  perméabilité  cellulaire  et  agira  sur  la  fermentation, 
sinon  le  résultat  négatif  sera  un  argument  en  faveur  de  la  nature  protéique 
de  la  membrane  végétale.  Les  expériences  montrent  que  la  saponine,  ainsi 
que  les  sels  neutres,  accélèrent  la  fermentation  alcoolique.  La  saponine,  mise 
à  agir  en  présence  des  sels  à  cation  mono-  ou  bivalents,  empêche  la  fermen- 
tation et  provoque  la  mort  de  la~  cellule.  L'action  toxique  de  la  combinaison 
saponine  +  sel  à  cation  mono-  ou  bivalent,  est  inhibée  par  la  présence 
d'un  cation  d'une  autre  valence  ou  pa-r  l'acide.  Les  sels  d'aluminium  (sulfate 
et  nitrate)  empêchent  la  fermentation  ;  la  combinaison  de  ces  sels  et  de  la 
saponine  accélère  la  fermentation.  L'auteur  conclut  de  ces  expériences  à 
l'analogie  de  constitution  de  la  membrane  des  cellules  animales  et  végétales. 


352  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Dans  les  deux  cas,  les  lipoïdes  jouent  un  rôle  prépondérant  dans  les  échan- 
ges  cellulaires.  —  E.  Terroine. 

Ziegenspeck  (H.).  —  Sur  le  rôle  des  cadres  subérisés  de  V endoderme  et 
de  formations  analogues.  —  Z.  s'attaque  aux  conclusions  des  travaux  de 
Colin  et  Rufz  de  Lavison  sur  le  mode  de  pénétration  de  quelques  sels  dans 
la  plante  vivante  (Bev.  gén.  de  bol.,  1910,  n°  258).  Tout  d'abord  il  fait  re- 
marquer que  le  cadre  de  Caspary  n'est  point  subérisé  mais  bien  «  lignifié  ». 
Il  observe  ensuite  que  l'endoderme  extérieur  ne  présente  aucun  cadre  de  C. 
à  son  stade  primaire,  alors  qu'il  fonctionne.  Puis,  expérimentant  avec  des 
combinaisons  ferriques  il  constate  qu'en  fines  hydrosoles  elles  pénètrent 
jusque  dans  le  plasma,  tandis  qu'en  suspensions  plus  grossières  elles  s'ar- 
rêtent dans  la  membrane  ;  c'est  à  cela  que  se  borne  le  rôle  des  cadres  de 
C.  —  H.  Spinner. 

3.  Division  cellulaire. 

a)  Robertson  (T.  B.).  —  Etudes  expérimentales  sur  la  multiplication  cellu- 
laire. —  /.  La  multiplication  d'un  infusoire  isolé.  —  La  vitesse  démultiplication 
d'un  infusoire  (Enehelys  farcimen  Ehr.)  isolé  de  cultures  mères  d'âges  dif- 
férents diminue  d'abord  rapidement,  puis  plus  lentement  lorsque  les  cultures 
mères  sont  plus  âgées.  Cette  perte  de  capacité  reproductrice  n'est  pas  attri- 
buable  à  l'accumulation  de  substances  retardatrices  dans  les  cultures  vieilles, 
mais  à  une  période  de  vitalité  moins  élevée.  La  contamination  bactérienne 
des  infusions  de  foin  employées  comme  milieu  de  culture,  par  séjour  préli- 
minaire à  la  température  extérieure  pendant  24  ou  72  heures,  stimule 
remarquablement  la  capacité  reproductive  des  infusoires  et  retarde,  mais 
n'empêche  pas,  la  perte  de  capacité  de  reproduction  due  à  l'âge  plus  avancé 
de  la  culture  mère.  Un  chauffage  de  90  minutes  au  B.  M.  des  milieux  envahis 
par  les  bactéries  n'empêche  pas  l'action  stimulatrice  de  ce  milieu,  pas  plus 
que  ne  l'empêche  la  filtration  du  milieu  de  culture  sur  bougie.  Ce  n'est  donc 
pas  la  présence  de  bactéries  qui  importe  comme  aliment,  mais  la  présence 
d'une  matière,  soluble,  non  volatile,  thermostable,  produite  par  les  bactéries 
et  que  l'auteur  dénomme  provisoirement  «  substance  X  ». 

La  multiplication  des  infusoires  a  un  caractère  autocatalytique  dû  à  la 
contiguïté  des  cellules  dans  un  milieu  limité,  et  alors  que  la  température  de 
30°  tue  rapidement  des  individus  isolés,  les  cultures  contenant  initialement, 
un  grand  nombre  d'individus  continuent  à  vivre  et  à  prospérer  à  tempé- 
rature beaucoup  plus  élevée,  comme  si  la  contiguïté  d'un  grand  nombre 
d'organismes  donnait  une  protection  mutuelle  contre  les  effets  adverses  des 
hautes  températures.  —  L.  Tiiivoi.le. 

b)  Robertson  (T.  B.).  —  Etudes  expérimentales  sur  la  multiplication  cel- 
lulaire. —  II.  Sur  l'influence  de  la  contiguïté  mutuelle  sur  la  vitesse  de  repro- 
duction et  le  rôle  joué  dans  ce  phénomène  par  la  «  substance  A  »  qui  stimule  la 
multiplication  des  infusoires  clans  les  infusions  envahies  par  lès  bactéries.  — 
Quand  deux  individus  de  la  même  souche  sont  introduits  ensemble  dans  la 
même  goutte  de  milieu  de  culture,  on  obtient  non  pas  deux  fois,  mais  six  ou 
huit  fois  autant  d'individus,  qu'on  n'en  obtiendrait  en  ensemençant  avec  un 
seul  individu.  Cette  accélération  mutuelle  de  la  vitesse  de  reproduction 
n'est  pas  due  à  l'ensemencement  effectif  du  milieu  de  culture  par  les  bacté- 
ries contaminant  les  deux  individus,  puisqu'elle  se  produit  également  dans- 
les  milieux  complètement  envahis  à  l'avance  par  les  bactéries. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  353 

Cet  effet  d'accélération  ne  se  manifeste  jamais  en  l'absence  des  produits 
solubles  du  métabolisme  bactérien,  qui  doivent  être  identiques  à  la  «  substance 
X  »  agissant  sur  les  individus  isolés.  Cette  substance  serait  convertie  par  la 
cellule  animale  en  agent  accélérateur,  ou  provoquerait  la  production  de  la 
substance  accélératrice  par  la  cellule  animale,  aux  dépens  d'autres  subs- 
tances se  trouvant  dans  le  milieu.  Si  le  caractère  autocatalytique  de  la  crois- 
sance chez  les  animaux  supérieurs  est  un  phénomène  semblable,  on  peut 
probablement  supposer  l'existence  d'une  facteur  alimentaire  accessoire,  non 
pour  la  raison  de  son  action  directe  sur  la  croissance,  mais  comme  étant  la 
cause  de  la  production  du  catalyseur  autogène  de  la  multiplication  cellulaire 
par  les  cellules  animales  elles-mêmes.  La  relation  entre  «  la  substance  X  » 
et  les  facteurs  alimentaires  accessoires  connus  n'est  pas  encore  déterminée. 
«  La  substance  X  »  se  distingue  cependant  du  facteur  A  soluble  dans  l'eau 
par  sa  thermostabilité.  —  L.  Thivolle. 

Martens  (Pierre).  —  Le  cycle  du  chromosome  somatique  dans  le  Paris 
quadrifolia.  —  Le  chromosome  somatique  de  P.  q.  comporte  à  tous  les  stades 
deux  constituants  morphologiques  distincts  :  le  constituant  chromonémati- 
que,  formé  de  travées  très  chromatiques,  aboutées  entre  elles  ou  non,  dis- 
posées en  zigzag  sur  le  constituant  achromatique,  élément  homogène,  non 
structuré,  peu  colorable.  Au  début  de  la  prophase,  le  chromosome  s'allonge 
et  s'amincit,  puis  subit  un  mouvement  de  raccourcissement  et  d  élargisse- 
ment pour  prendre  ensuite  une  symétrie  bilatérale  et  former  un  ruban  ;  la 
substance  des  travées  chromonématiques  se  répartit  graduellement  sur  les 
deux  bords  du  ruban,  de  façon  à  former  deux  files  longitudinales  zig- 
zagantes  ;  le  constituant  achromatique  se  divise  à  son  tour,  encadre  les  deux 
fibres  chromonématiques,  et  finalement  on  a  deux  chromosomes  qui  sont 
identiques  au  premier,  acquièrent  une  symétrie  bilatérale  et  se  séparent 
l'un  de  l'autre  à  l'anaphase.  A  la  télophase,  la  matière  chromatique  des  tra- 
vées se  répartit  suivant  deux  lignes  longitudinales  qui  persistent  pendant 
l'interphase  ;  cette  dualité  chromatique  ne  représente  pas  la  vraie  scission 
du  chromosome,  puisqu'il  la  fin  de  l'interphase  et  au  début  de  la  prophase 
suivante  l'aspect  double  s'atténue  et  disparait,  la  chromatine  se  reportant 
sur  les  travées  en  zigzag.  La  division  du  chromosome  est  donc  bien  pro- 
phasique  (Grégoire,  Sharp,  de  Litardière,  etc.),  et  non  pas  télophasique, 
comme  l'ont  écrit  certains  auteurs.  —  P.  Remy. 


Les  produits  sexuels  et  la  fécondation 

Lavialle  (P.).  —  Sur  le  rôle  digestif  de  l'ëpiderme  interne  du  tégument 
ovulaire  des  Composées.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LX1X,  75-79,  1922.)      [355 

Renner  (O.).  —  Heteroqamie  im  weiblichen  Geschlecht  und  Embryosackent- 
wicklung  bei  den  Oenotheren.  (Zeitschr.  f.  Bot.,  XIII,  609-621,5  fig.,  1921.) 

[354 

Russo  (A.).  —  I  prodolti  del  metabolismo  nelle  <>va  ovariche  e  tubariche 
délia  coniglia.  (Riv.  di.  Biol.,  II,  1920.)  [354 


354  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

1"  Produits  sexuels. 


(S1 


Maturation. 


Renner  (O.).  —  Hétérogamie  dans  le  sexe  femelle  et  développement  du  sac 
embryonnaire  chez  les  Œnothères.  —  On  a  tenté  de  vérifier  morphologique- 
ment la  relation  en  apparence  simple  qui  existe  entre  les  diverses  combinai- 
sons réalisées  par  la  réduction  chromatique  chez  les  races  hétérozygotes, 
lors  de  la  formation  des  grains  de  pollen,  et  l'avortement  ultérieur  d'une 
partie  de  ceux-ci.  R.  cherche  comment,  dans  les  cas  d'hétérogamie,  au 
genre  femelle,  se  produit  Finactivation  de  l'un  des  complexes  dû  à  la 
réduction  chromatique.  Chez  Œ.  Hookeri  (homozygote)  et  chez  Œ.  Lamarc- 
kiana  (hétérozygote  isogame)  le  sac  embryonnaire  se  forme  toujours  à 
partir  de  la  mégaspore  supérieure,  voisine  du  mycropyle.  Pour  Œ.  Lamarc- 
kiana.  les  mégaspores  supérieure  et  inférieure  sont  différentes,  au  point  de 
vue  génotypique  :  car  l'une  représente  le  complexe  gaudenset  l'autre  le  com- 
plexe velans.  Comme  il  n'existe  point,  pendant  la  réduction  chromatique.de 
mécanisme  portant  vers  le  micropyle  l'un  des  2  groupements  de  chromo- 
somes, c'est  uniquement  la  position  de  la  mégaspore,  dans  la  tétrade,  qui 
décide  de  son  évolution,  et  les  deux  complexes  fournissent  également,  dans 
les  différents  ovules,  le  sac  embryonnaire.  Le  rapport  des  cas  est  1  :  1.  — 
Chez  Œ.  muricata,  assez  strictement  hétérogame,  le  sac  embryonnaire  se 
forme  également  à  partir  des  cellules  supérieure  et  inférieure  de  la  tétrade  : 
les  deux  complexes  en  présence  sont  ici  rigens  et  curvans.  Iiigens  est  avan- 
tagé en  ce  qui  concerne  la  formation  du  sac  embryonnaire,  et  se  développe 
quelle  que  soit  sa  position  dans  la  tétrade,  supérieure  et  inférieure.  Est-elle 
supérieure,  elle  seule  se  développe,  sans  lutte;  est-elle  inférieure,  la  spore 
supérieure  (curvans)  se  développe  également  :  il  y  a  concurrence  entre  deux 
complexes  différemment  forts,  mais  dont  le  plus  faible  lui-même  est  capable 
de  donner  le  sac  embryonnaire.  (S'agit-il  du  pollen,  on  sait  qu'il  y  a,  non 
pas  concurrence,  mais  inactivation  absolue  de  l'un  des  complexes.)  Pour  les 
races  où,  dans  les  ovules,  les  deux  complexes  peuvent  être  actifs,  mais  avec 
une  fréquence  différente  de  1  :  1,  les  faits  sont  analogues,  mais  avec 
moins  de  rigueur  que  pour  les  races  strictement  hétérogames.  —  La  nature 
du  complexe  antagoniste  a  donc  grande  importance  dans  la  détermination 
de  la  fréquence  d'évolution  en  sac  embryonnaire,  pour  un  complexe  donné. 
Le  cas  extrême  est  fourni  par  l'inversion  de  l'hétérogamie  :  un  complexe 
actif  de  préférence  en  tant  que  complexe  mâle,  placé  comme  antagoniste 
d'un  autre  complexe  mâle  (mais  nicàle  plus  nécessairement  encore  que  le 
précédent),  peut  être  amené  à  jouer  de  préférence  le  rôle  de  complexe 
femelle.  —  Plantefol. 

Y)  Structures  desjiroduits  mars. 

Russo  (A.).  —  Les  produits  du  métabolisme  dans  les  œufs  ovariques  et 
tubaires  du  lapin.  —  Dans  les  œufs  tombés  dans  les  trompes  de  l'utérus,  le 
cytoplasme  présente  des  produits  métaboliques  de  différente  nature,  mais 
semblables  à  ceux  des  œufs  ovariques.  Dans  l'ooplasme  de  quelques  œufs 
tubaires  il  y  a  des  globules  d'une  structure  myélinique,  de  nature  lipoïde. 
Dans  d'autres  œufs  on  trouve  des  cristaux  d'acide  stéarique,  qui  dérivent 
de  la  décomposition  des  globules  déjà  nommés.  Les  œufs  anaboliques  per- 
dent les  globules  quand  ils  ont  accompli  la  première  division  ;  les  cataboli- 
ques  montrent  les  cristaux  d'acide  stéarique  jusqu'aux  stades  de  dévelop- 


LA  REPRODUCTION  ASEXUÉE.  355 

pement  les  plus  avancés  (metagastrula).  Dans  les  trompes  on  trouve  avec  des 
œufs  anaboliques  et  cataboliques  d'autres,  en  catabolisme  avancé  ou  dégé- 
nérés. Ceux-ci  ne  se  montrent  pas  fécondés  et  parmi  les  autres  caractères 
différentiels  ils  présentent  les  cellules  de  la  zone  rayée  qui  restent  autour  de 
la  zone  pellucide.  Quelques  œufs  cataboliques  ont  un  processus  de  segmen- 
tation irrégulier,  mais  ils  périssent  très  vite.  11  est  à  croire  que  les  ovisacs 
peuvent  généralement  éclore  en  des  stades  différents  de  leur  cycle  vital  et 
mettre  en  liberté  des  œufs  d'une  structure  différente.  —  G.  Teodoro. 

Lavialle  (P.).  —  Sur  le  rôle  digestif  de  Vépiderme  interne  du  tégument 
ovulai re  des  Composées.  —  L'épiderme  interne  du  tégument  de  l'ovule  des 
Composées,  au  contact  du  nucelle  en  voie  de  résorption  ou  du  sac  embryon- 
naire en  voie  de  développement,  se  différencie  grâce  à  des  cloisonnements 
radiaux  accompagnés  par  un  allongement  radial  de  ses  cellules  et  se  trans- 
forme en  une  assise  digestive  dont  les  diastases  amènent  la  destruction  pro- 
gressive et  centrifuge  de  la  zone  interne  du  tégument.  —  F.  Moreau. 


lia  reproduction  asexuée 

Pérez    (Charles).    —   Observations  sur  la  multiplication  gemmipare   d'un 
Scijphistome.  (Bull.  biol.  Fr!  et  Belg.,  LVI,  244-274,  34  fig.,  1922.)         [355 


Pérez  (Charles).  —  Observations  sur  la  multiplication  gemmipare  d'un 
Scypkistome.  —  Il  s'agit  d'un  Se.  indéterminé,  trouvé  à  Boulogne-sur-Mer 
fixé  sur  la  tunique  de  l'Ascidie  Ciona  intestinalis.  Dans  la  région  inférieure 
des  polypes  se  développent  fréquemment  des  stolons,  simples  évaginations 
des  deux  couches  épithéliales  de  la  paroi  du  corps,  qui,  par  des  mouve- 
ments lents,  explorent  l'espace  environnant,  peuvent  se  fixer  temporai- 
rement par  leur  extrémité  distale  ou  se  rétracter  pour  finalement  se  fixer 
d'une  façon  définitive;  ils  constituent  alors  des  crampons  supplémentaires 
qui  renforcent  l'adhérence  du  polype  au  support  ;  \e  polype  peut  en  outre 
se  multiplier  abondamment  par  la  formation  de  bourgeons,  évaginations 
d'une  poche  perradiale  qui  naissent  en  général  sur  le  calice  à  un  niveau 
plus  élevé  que  les  stolons  stériles;  P.  décrit  des  allures  diverses  de  l'appa- 
rition des  stolons  pédieux  et  des  bourgeons.  Parents  et  bourgeons  sont 
homothétiques  ;  alors  que  chez  les  polypes  issus  de  planulas  tous  les  tenta- 
cules naissent  régulièrement  par  cycles,  les  tentacules  de  premier  ordre 
poussant  simultanément,  chez  les  bourgeons,  ils  apparaissent  d'abord  d'une 
façon  dissymétrique  :  le  bourgeon  présente  au  début  une  symétrie  bilaté- 
rale par  rapport  au  plan  défini  par  l'axe  du  parent  et  le  point  d'insertion 
du  bourgeon,  plan  qui  est  perradial  à  la  fois  pour  les  deux  individus;  le 
premier  tentacule  du  bourgeon  naît  dans  ce  plan,  du  côté  distal  par  rapport 
au  parent  ;  ensuite  se  développent  de  part  et  d'autre  de  ce  plan  les  deux 
tentacules  perradiaux  adjacents  au  premier,  puis  deux  nouveaux  encore 
dans  les  intervalles  entre  les  trois  précédents  ;  enfin  apparaît  le  tentacule, 
perradial   proximal,  suivi  de  deux  autres  de  part  et  d'autre  de  lui.  A  ce 


356  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE.  • 

stade  de  huit  tentacules,  la  régularisation  de  leur  longueur  et  de  leurs- 
écarts  angulaires  se  produit,  et  le  bourgeon  acquiert  ainsi  une  symétrie 
axiale.  P.  a  observé  diverses  anomalies  analogues  à  celles  qu'il  a  déjà  décrites, 
chez  Cyanea  capillata  (V.  YAnn.  Diol.,  XXV,  p.  324)  :  bifurcation  de  ten- 
tacules pouvant  aller  de  la  simple  ramification  accessoire  jusqu'au  dédou- 
blement complet,  poussée  de  tentacules  sur  une  protubérance  anormale, 
imperforée,  d'une  poche  perradiale,  production  d'un  individu  à  type  hexa- 
mère;  les  adultes  anormaux  proviennent  probablement  de  Se.  présentant 
la  même  anomalie.  —  P.  Remy. 


I, 'ontogenèse 

Alezais  et  Peyron.  —  Sur  l'histogenèse  et  l'origine  des  chordomes.  (C.  R. 
Ac,  Se,  CLXXIV,  419,  1922.)  [356 

a)  Rimbach  (A.).  —  Ueber  Wurzelverkûrzung  bei  dikotylen  Holzgewûchse. 
(Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  281-284,  1  fig.,  1921.) 

[Analysé  avec  le  suivant. 

b)  —  —  Ueber  die  Verkilrzung  des  Hypokotyls.  (Ibid.,  285-287,  fig.) 

[Quelques  observations  sur  différents  végétaux,  sur 

le  mode  de  croissance  de  la  racine  d' '  Incarvillea  Delavaiji.  —  H.  Spinner 

Roule  (Louis).  —  Sur  l'ontogenèse  des  Poissons  soombriformes  appartenant 

à  la  famille  des  Luvaridés.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1262,  1922.)  [356 


Roule  (Louis).  —  Sur  l'ontogenèse  des  Poissons  se ombri formes  apparte- 
nant à  la  famille  des  Luvaridés.  —  Les  jeunes  ressemblent  d'abord,  non 
pas  à  leurs  reproducteurs  adultes,  mais  aux  représentants  d'autres  familles  de- 
Scombriformes,  les  Coryphénidês  en  premier  lieu,  puis  les  Lamprididés  et 
les  Stromatéidés.  La  métamorphose  qui  conduit  à  l'aspect  définitif  est  de 
longue  durée;  ses  principales  étapes  ont  lieu,  non  pas  chez  de  jeunes  ale- 
vins, mais  à  des  stades  déjà  avancés,  à  tel  point  qu'on  les  a  considérés  comme- 
formant  un  genre  distihet  dans  une  autre  famille  que  la  leur  (Astrodermus 
elegans,  rangé  parmi  les  Coryphénidês,  est  la  forme  jeune  de  Luvarus). — 
A.  Drzewina. 

Alezais  et  Peyron.  —  Sut  l'histogenèse  et  l'origine  des  chordomes.  —  Les 
néoplasmes  connus  sous  le  nom  de  chordomes  proviennent  des  vestiges  de 
la  notochorde  qui  persistent  au  niveau  des  segments  occipital  et  coccygien 
et  qui,  pour  des  raisons  à  préciser,  entrent  en  activité  et  donnent  des  tumeurs 
tantôt  bénignes  (occiput),  tantôt  malignes  (coccyx).  Les  auteurs  décrivent  les 
aspects  histologiques  de  ces  tumeurs  où  l'on  retrouve  divers  stades  typiques 
de  l'évolution  de  l'ébauche  chordale.  —  A.  Drzewina. 


LE  SEXE.  35? 


I,a  greffe 


Colin  (H.).  —  La  migration  de  Vinuline  dans  les  plantes  greffées.  Greffe* 
Topinambour  sur  Soleil  annuel,  Soleil  vivace  sur  Soleil  annuel.  Analyse  des 
bourrelets.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,  2-5,  1922.)  [357 

Parcot  (Lu).  —  Greffe  de  Xicotiana  afpZnis  {Tabac  blanc  odorant)  sur  Ama- 
rantus  caudatus  (Amarante  Queue  de  Renard).  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr., 
LXIX,  6-7,  1922.)  [Cas  de  greffe  hétérogène,  associant  deux  indi- 

vidus  appartenant  à   deux   familles  d'ordres   différents.   —   F.    Moreau 


Colin  (H.).  —  La  migration  de  Vinuline  dans  les  plantes  greffées.  Greffes 
Topinambour  sur  Soleil  annuel,  Soleil  vivace  sur  Soleil  annuel.  Analyse  des- 
bourrelets. —  Si  on  greffe  un  Ilelianthus  vivace  sur  un  Helianthus  annuel, 
on  constate  que  l'hypobiote  est  dépourvu  de  l'inuline  présente  dans  le  gref- 
fon. On  peut  croire  que  l'inuline  pénètre  cependant  dans  l'hypobiote  et  y 
est  immédiatement  transformée  ou  que,  dans  le  choix  des  substances  qui 
passent  du  greffon  au  porte-greffe,  ce  dernier  s'oppose  à  la  pénétration  de 
l'inuline.  —  F.  Moreau. 


Ce  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires 

Blaringhem  (L.).  —  Etudes  sur  le  polymorphisme  floral.  III.  Variations  de 
sexualité  en  rapport  avec  la  multiplication  des  carpelles  chez  le  Mercu- 
rialis  annua  L.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,. 83-89,  1922.)  [359 

Czaja  iTh.).  —  Ueber  Befruchlung,  Bastardierung  und  Geschlechtertren- 
nung  bei  Prothallien  homosporer  Famé.  (Zeitschr.  f.  Bot.,  XIII,  545-5S9, 
1921.)  [358 

Goetsch  (W.).  —  Hermaphroditismus  und  Gonochori^mus  bei  Hijdrozoen.  I. 

(Zool.  Anz.  LIV,  6-18,  1922.)  [357 

Mangenot  (G.).  —  A  propos  de  quelques  formes  peu  connues  d'Endomycé- 

lacées.  (Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXVIII,  42-55,  1922.)  [359 


Goetsch  (W.).  —  Hermaphrodisme  et  gonochorisme  chez  les  Hydrozoaires. 
I.  —  L'auteur  a  montré  précédemment  qu'il  est  inexact  de  croire  que  chez 
les  Hydrozoaires  les  générations  de  mâles  ou  de  femelles  ne  peuvent  donner 
naissance  qu'à  des  mâles  ou  des  femelles.  Pour  éclaircir  la  question,  il  a 
essayé  d'une  part  d'obtenir  par  transplantation  d'animaux  mâles  et  femelles 
des  individus  hermaphrodites,  d'autre  part  de  réaliser  par  le  plus  grand 
nombre  possible  de  cultures  pures  de  nombreux  cas  de  renversement  sexuel. 
Phi  infectant  des  cultures  d'Hydres  par  des  Algues  (v.  VAnn.  biol.,  XXV, 


358  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

p.  307  et  XXVI,  p.  102),  il  est  parvenu  à  colorer  en  brun  ou  en  vert  les  ani- 
maux à  transplanter  et,  de  cette  façon,  à  rendre  visibles  pendant  plus  long- 
temps les  limites  entre  les  animaux  greffés  l'un  sur  l'autre;  un  élevage 
d'individus  ainsi  opérés  a  donné  à  plusieurs  reprises  des  testicules  et  des 
ovaires  ;  ces  organes  apparurent  non  pas  simultanément  et  sur  un  seul  et 
même  individu,  mais  toujours  sur  des  animaux  différents  ;  les  autres  éle- 
vages d'Hydres  greffées  sont  restés  stériles  pendant  des  mois.  Par  contre 
G.  a  pu  observer  de  nombreux  cas  de  renversement  sexuel  analogues  à  ceux 
qu'il  a  étudiés  précédemment.  Il  y  a  donc  chez  l'Hydre  un  terme  de  passage 
entre  l'hermaphrodisme  typique  et  le  gonochorisme  typique;  il  est  par  con- 
séquent douteux  que  l'on  puisse  continuer  à  considérer  les  deux  modes  de 
reproduction  comme  des  caractères  sexuels.  —  P.  Remy. 

Czaja  (Th.).  —  Sur  la  fécondation,  V hybridation  et  la  disjonction  des 
sexes  chez  les  Prothalles  des  fougères  homosporées.  —  Chez  les  fougères 
homosporées,  y  a-t-il  autogamie  ou  xénogamie  lors  de  la  fécondation?  Cette 
question  ne  peut  être  résolue  qu'à  l'aide  d'espèces  pour  lesquelles  on  peut 
obtenir  soit  des  prothalles  unisexués,  soit  des  prothalles  hermaphrodites,  en 
modifiant  les  conditions  de  culture  ;  à  ce  point  de  vue,  pour  les  espèces  étu- 
diées et  dont  les  caractéristiques  des  prothalles  sont  minutieusement  dé- 
crites, C.  distingue  deux  types  :  les  prothalles  hermaphrodites  se  produisent 
toujours  pour  les  fougères  du  type  A  (Gymno gramme  snlfurea,  Ceratopteris 
thalictro'ides)  dans  les  conditions  de  vie  normales;  pour  les  fougères  du 
type  B  (Blechnum  brasiliense,  Gymnogramme  chrysophylla),  dans  de  mau- 
vaises conditions  de  nutrition  (cultures  sur  tuiles  en  solutions  sans  N).  Les 
prothallcs  dioïques,  au  contraire,  sont,  pour  le  type  A  très  rares  s'il  s'agit  de 
prothalles  femelles,  faciles  à  obtenir  en  réalisant  une  nutrition  défectueuse 
(semis  très  serré,  solution  nutritive  pauvre)  si  l'on  désire  des  prothalles 
mâles;  pour  le  type  B,  les  prothalles  qui  se  développent  dans  des  conditions 
normales  sont  uniquement  femelles,  les  prothalles  mâles  ne  peuvent  être 
obtenus  que  par  semis  très  serré.  Il  est  donc  possible  avec  ces  deux  types  de 
répondre  â  la  question  proposée  :  une  série  d'expériences,  où  des  essais  de 
contrôle  écartent  la  possibilité  de  développements  apogamiques  et  précisent 
le  rôle  de  l'arrosage  dans  l'autofécondation,  établissent  que  pour  les  espèces 
étudiées,  il  peut  y  avoir  aussi  bien  autogamie  que  xénogamie.  —  Dans  des 
conditions  constantes,  les  prothalles  femelles  ont,  suivant  les  espèces,  une 
évolution  différente.  Chez  Blechnum  brasiliense,  en  l'absence  de  fécondation, 
la  production  d'archégones  se  poursuit  tant  que  vit  le  prothalle;  chez  Gym- 
nogramme chrysophylla,  le  prothalle,  primitivement  femelle,  cesse  de 
produire  des  archégones  ;  le  long  de  son  bord  se  développent  des  prothalles 
adventifs  qui  portent  de  nombreuses  anthéridies;  les  tendances  mâles  ne 
réapparaissent  donc  là  qu'après  formation  de  tissus  nouveaux.  Remarques 
sur  la  courbure  du  col  de  l'archégone.  La  polyembryonie  des  fougères,  c'est- 
à-dire  le  développement  de  plusieurs  fougères  sur  un  même  prothalle, 
dépend  de  l'âge  du  prothalle,  et  par  suite  du  nombre  d'archégones  mûrs  en 
même  temps.  —  C.  applique  les  résultats  obtenus  dans  l'étude  de  la  féconda- 
tion à  la  production  expérimentale  d'hybrides;  il  réussit  à  croiser  G.  chry- 
sophylla Q  avec  G.  sulfurea  çf  :  ce  sont  là  les  premiers  hybrides  produits 
expérimentalement  chez  les  fougères.  —  Peut-on,  sur  le  prothalle  d'une 
fougère  homosporée  déterminera  croissance  végétative  des  deux  sortes 
d'organes  sexuels,  et  quel  est  alors  le  sexe  des  formations  adventives  ?  Y  a- 
t-il  disjonction  des  sexes?  Les  complexes  cellulaires  utilisés  doivent  être  assez 
importants,  sans  quoi  aucune  régénération  ne  se  produit.   Des  complexes 


LE  POLYMORPHISME.  359 

cellulaires  provenant  de  prothalles  mâles  de  Pteridium  aquiknùm  ont  régé- 
néré des  formations  adventives,  filamenteuses,  qui  ont  porté  de  nombreuses 
anthéridies,  mais  sont  demeurés  semblables  aux  prothalles  obtenus  dans 
des  conditions  défectueuses.  Au  contraire,  des  complexes  cellulaires  prove- 
nant de  prothalles  femelles  de  B.  brasiliense  ont  régénéré  des  prothalles 
hermaphrodites  normaux.,  Tout  porte  à  croire  que  les  prothalles  adventifs, 
obtenus  par  croissance  de  cellules  somatiques  limitant  directement  les 
organes  sexuels  du  gamétophyte,  doivent,  dans  des  conditions  de  culture 
appropriées,  croître  à  nouveau  en  prothalles  hermaphrodites.  —  Plantefol. 

Blaringhem  (L.)-  —  Etudes  sur  te  polymorphisme  floral .  III.  Variations 
de  sexualité  en  rapport  avec  la  multiplication  des  carpelles  chez  le  Mercu- 
rialis  anima  L.  —  Il  existe  des  lignées  de  Mercwrialis  annua  à  tendances  her- 
maphrodites, dont  les  épis  femelles  forment  des  fleurs  mâles  tardives  et 
sessiles.  On  reconnaît  les  plantes  qui  présentent  cette  variation  à  l'allonge- 
ment des  axes  qui  portent  leurs  fleurs  femelles  et  qui  peut  passer  de  1  cm. 
ou  1  cm.  5  à  2  et  jusqu'à  6  cm.  ;  les  fleurs  mâles  tardives  sont  d'autant  plus 
nombreuses  que  les  axes  femelles  sont  plus  longs.  D'autre  part,  les  plantes 
à  fleurs  tardives  mâles  sont  remarquables  par  la  fréquence  des  carpelles 
surnuméraires  de  leurs  fleurs  femelles.  —  F.  Moreau. 

Mangenot  (G.).  —  .1  propos  de  quelques  forâmes  peu  connues  d'Endomycé- 
lacêes.  —  Endomyces  Lindneri  présente,  dans  le  groupe  des  Endomycéta- 
cées,  un  cas  de  sexualité  en  voie  d'abolition  ;  le  parthénogenèse  y  est  la 
règle,  mais  on  trouve  tous  les  intermédiaires  entre  la  fusion  permanente  des 
gamètes  (sans  fusion  nucléaire)  et  leur  disparition  totale.  De  plus,  les  ga- 
mètes parthénogénétiques  ne  se  transforment  pas,  le  plus  souvent,  en  asque 
directement  ;  ils  développent  un  mycélium  ascogène,  parfois  réduit  à  une 
cellule,  toujours  très  rudimentaire.  C'est  sans  doute  au  niveau  de  cet  Endo- 
myces et  des  types  analogues  que  peut  être  placée,  dans  la  phylogénèse  des 
Ascomycètes,  l'origine  des  hyphes  axogènes.  —  F.  Moreau. 


Le  polymorphisme  niétagénique,  la   métamorphose 
et   l'alternauee  «les  générations 

Abelin  (J.)..  —  Ueber  den  Einfluss  spezifisch  gebauter  Jodverbindunyen 
auf  die  Métamorphose  von  Froschlarven  und  vom  Axolotl.  (Biochem. 
Zeitschr.,  CXV1,  138-165,  1921.)  [360 

Champy  (Ch.).  —  L'action  de  l'extrait  thyroïdien  sur  la  multiplication  cellu- 
laire. (Arch.  de  Morphol.  génér.  et  expérim.,  fasc.4,  1-58,  27  fig.,  9graph., 
1^22.)  [360 

Marchai  (P.).  —La,  métamorphose  des  femelles  et  V  hyper  métamorphose  des 
mâles  chez  les  Coccidies  du  groupe  des  Maryarodcs.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIV,  1091,  1922.)  r.360 


360 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Champy(Ch.).  —  L'action  de  l'extrait  thyroïdien  sur  la  multiplication  cel- 
lulaire. —  En  soumettant  des  têtards  de  Rana  temporaria,  ayant  déjà  des,- 
ébauches  des  pattes  postérieures,  à  une  thyroïdisation  massive  (eau  conte- 
nant un  grand  excès  de  l'extrait  de  thyroïde  de  mouton),  on  constate  une  aug- 
mentation considérable  du  nombre  des   mitoses  dans  certaines  zones  loca- 
lisées.  Ces   zones    correspondent  aux  organes   caractéristiques  de   la  vie- 
aérienne  :  poumon,  langue,  intestin,  pattes.  Le  système  nerveux  n'est  sen- 
sible qu'au  début  ;  la  queue,  les  ébauches  génitales,  le  foie,  etc.,  ne   le  sont 
pas  du  tout,   et   ne   tardent  pas   à  régresser,  le  matériel  nutritif  étant  dé- 
tourné au  prolit  des  régions  où  la  croissance  est   intense.  Dans  toutes  les 
zones  sensibles,  la  multiplication  cellulaire  est  accélérée  de  la  même  façon. 
La   sensibilité   à   l'action  élective  de  la  thyroïde  ne  préexiste  pas  toujours  : 
telle  région  de  la  peau  est  insensible  à  un  stade  jeune,  et  devient  sensible  à  un- 
stade  plus  avancé  du  développement.  Une  zone  qui  réagit  à  la  thyroïde  est' 
histologiquement  complexe;  ainsi,    dans  l'extrémité  des   membres,   tout  se 
multiplie  :  épithélium,  tissu  conjonctif,  cartilage.  Il  est  assez  facile  de  dis- 
tinguer, par  l'aspect  des  cellules,  une  zone  sensible  d'un  tissu  de  celle  qul: 
ne  Test  pas.  Les  modifications  qu'entraîne  le  traitement  thyroïdien  ne  peu- 
vent  être  interprétées    autrement   que  comme    une   métamorphose  brus- 
quée. Mais  il  serait  inexact  de  dire,  comme    on  le   fait  couramment,  que  la* 
thyroïdisation  agit  sur  les  têtards  en  activant  leur  métabolisme  général.  — 
A.  Drzewina. 

Abelin  (J.).  —  Influence  des  combinaisons  iodées  spécifiques  sur  la  méta- 
morphose des  larves  de  grenouille  et  d'axolotl.  —  En  étudiant  l'influence 
d'un  grand  nombre  de  combinaisons  iodées  sur  la  métamorphose,  l'auteur 
aboutit  à  la  conclusion  que  seules  les  combinaisons  iod-protéiques  sont 
actives.  Il  semble  que,  et  la  présence  d'iode  et  la  présence  d'un  certain 
groupement protéique  sont  également  nécessaires.  Ainsi,  tandis  que  la  tyro- 
sine  biiodée  accélère  la  métamorphose,  la  tyrosine  non  iodée  reste  sans 
action.  Les  substances  actives  telles  que  la  diiodotyrosine  et  la  diiodoty- 
ramine  ont  entre  elles  une  parenté  de  constitution  nette.  Les  combinaisons 
organiques  iodées  telles  que  :  acide  salicylique  diiodé,  salol  diiodé,  etc.,  sont 
sans  action.  Le  développement  des  larves  sous  l'influence  des  combinaisons 
iodoprotéiques  est  identique  à  celui  obtenu  par  la  glande  thyroïde.  On 
peut  donc  avec  beaucoup  de  raison  ramener  l'action  accélérante  exercée 
par  la  glande  thyroïde  sur  la  métamorphose  à  ses  combinaisons  iodopro- 
téiques. —  E.  Terroixe. 


Marchai  (P.).  —  La  métamorphose  des  femelles  et  l'hypermétamorphose 
des  mâles  chez  les  Coccides  du  groupe  des  Margarodes.  —  La  femelle  adulte 
des  Margarodes  est  surtout  caractérisée  par  l'absence  complète  de  bouche  et 
par  ses  pattes  antérieures  transformées  en  fortes  griffes  fouisseuses.  D'après 
Giard  (1894),  qui  a  étudié  le  développement  de  M.  vitium,  la  larve-pupe  ar- 
rivée à  toute  sa  croissance  donne,  suivant  les  conditions  de  nutrition,  des 
femelles  adultes  de  2  millimètres  ou  bien  de  5  à  8  millimètres.  Quant  au 
mâle,  son  développement  est  resté  inconnu.  Or,  chez  Neomargarodes  Tra- 
înât nov.  sp.,  étudié  par  M.,  les  phénomènes  ne  sont  pas  les  mêmes.  11  y  a 
bien,  comme  chez  l'espèce  précédente,  une  larve  primaire  hexapode,  puis 
une  larve  apode  kystoïdale,  enfin  une  larve  hexapode  pourvue  de  grifles  fouis- 
seuses et  qui,  suivant  les  cas,  mesure  à  l'éclosion  2  millimètres  ou  jusqu'à 
9  millimètres.  Mais  l'évolution  de  ces  deux  formes,  qui  cependant,  sauf  la 
taille,  se  ressemblent  exactement,  est  différente  :  la  grande  est  la  femelle 


MORPHOLOGIE  GENERALE.  361 

adulte,  la  petite  n'est  que  le  dernrer  stade  larvaire  du  mâle.  Cette  larve 
mâle  gynécoïde  s'entoure  d'une  coque  filamenteuse,  se  transforme  en  nymphe, 
et  enfin,  après  deux  mues  encore,  en  Insecte  ailé.  Ainsi  donc,  tandis  que  la 
femelle  est  néotenique  et  arrête  son  évolution  à  la  dernière  forme  larvaire,  le 
mâle  continue  à  évoluer,  en  réalisant  un  exemple  remarquable  d'hyperméta- 
morphose.  — A.  Drzewina. 


Morphologie  générale 

Aron  (Max.).  —  L'origine  du  sang  dans  le  foie  embryonnaire  chez  les  Mam- 
mifères. Sa  signification  au  point  de  vue  de  la  morphologie  générale.  (Arch. 
de  Morphol.  génér.  et  expér.,  fasc.  10,  1-118,  9  fig.,  5  pi.,  1922.)  [362 

Marshall  (William  S.).  —  The  development  of  the  frenulum  of  the  wàx 
Molli,  Galleria  mellonella  Linn.  (Trans.  of  the  Wisconsin  Acad.  of  Sci., 
Arts  and  Letters,  XX,  199-204,  1  pi.,  1922.)  [363 

a)  Mawas  (Jacques).  —  Sur  le  tissu  lymphoïde  de  l'intestin  moyen  des 
Myxinoides  et  sur  sa  signification  morphologique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV, 
889, 1922.)  [361 

b) Le  tissu  lymphoïde  de  la  valvule  spirale  de  l'intestin   moyen  de 

l'Ammocœtes  branchialis  et  sa  signification  morpholoi/ique.  (C.  R.  Ac.  Se. 
CLXXIV,  1041,  1922.)  [362 

Mendes-Corrêa  (A. -A.).  —  De  l'asymétrie  du  squelette  des  membres  Supé- 
rieurs. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  416,  1922.)  [301 

Schûepp  (Otto).  —  Zur  Théorie  der  Blatlstellung .  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges., 
XXXIX,  249-257,  2  fig.,  1921.) 
[Quelques  considérations  géométriques  sans  faits  nouveaux.  —  H.  Spinner 


a)  Symétrie. 

Mendes-Corrêa  (A. -A.).  —  De  l'asymétrie  du  squelette  des  membres  supé- 
rieurs. —  Le  problème  du  dextrisme  ou  du  sénestrisme  morphologique  du 
squelette  des  membres  supérieurs  est  moins  simple  qu'on  l'admet  générale- 
ment. Sauf  pour  quelques  rares  éléments  métriques,  tels  que  l'indice  de  la 
•diaphyse  radiale,  les  différences  entre  les  mesures  et  les  indices  du  côté 
droit  et  du  côté  gauche  sont  peu  marquées,  et  n'ont  pas  de  valeur  statisti- 
que réelle.  Il  n'est  d'ailleurs  pas  certain  qu'un  gaucher  morphologique  soit 
ausli  un  gaucher  fonctionnel.  —  A.  Drzewina. 

£)  Homologies. 

a)  Mawas  (Jacques;.  —  Sur  le  tissu  lymphoïde  de  l'intestin  moyen  des 
Myxinoides  et  sur  sa  signification  morphologique.  —  Il  existe  dans  la  paroi 
même  de  l'intestin  moyen  des  Myxinoides  un  tissu  lymphoïde  abondant 
•ordonné  par  rapport  aux  capillaires  veineux  appartenant  au  système  porte. 


362  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Chaque  capillaire  est  entouré  d'un  manchon  de  cellules  lymphoïdes  qui 
ressemblent  à  de  grands  mononucléaires  de  Vertébrés  supérieurs  et  qui 
sont  fréquemment  en  karyokinèse  ;  les  manchons  sont  réunis  par  des  cordons 
pleins  du  même  tissu  lymphoïde;  l'ensemble  forme  un  réseau  à  larges 
mailles.  Ce  réseau  hémo-lymphatique  intra-intestinal  est  la  rate  la  plus 
primitive  que  l'on  connaisse  et  qui  réalise  en  fait  le  type  idéal  de  la  rate 
schématique  :  du  tissu  lymphoïde,  autour  des  capillaires  tributaires  de  la 
veine  porte.  —  A.  Drzewina. 

b)  Mawas  (J.  ).  —  Le  tissu  lymphoïde  de  la  valvule  spirale  de  l'intestin 
moyen  del'Ammocœtes  branchialis  et  sa  signification  morphologique .  —  L'étude 
histologique  et  embryologique  de  la  valvule  spirale  conduit  à  la  conclusion 
que  cet  organe  correspond  à  la  rate  des  autres  Vertébrés.  Embryologiquement, 
même  origine  et  même  zone  de  développement  ;  histologiquement,  même 
structure  :  parois  et  cloisons  conjonctives,  sinus  sanguins,  cordons  et  amas 
lymphoïdes,  le  tout  se  développant  autour  de  la  veine-porte.  La  rate  de  l'Am- 
mocète  est  plus  compliquée  que  celle  de  la  Myxine-.  Elle  atteint  le  maximum 
de  développement  chez  les  larves  de  10  à  12  centimètres,  puis  rétrograde 
au  moment  de  la  métamorphose.  —  A.  Drzewina. 

Aron  (Max).  —L'origine  du  sang  dans  le  foie  embryonnaire  chez  les  Mam- 
mifères. Sa  signification  au  point  de  vue  de  la  morphologie  générale.  —  Dans 
la  première  partie  de  son  mémoire;  A.  analyse  et  discute  les  principaux 
travaux  parus  sur  la  question;  dans  la  deuxième,  il  expose. ses  propres  re- 
cherches dont  les  résultats  viennent  à  rencontre  des  notions  depuis  long- 
temps établies  et  classiques;  dans  la  troisième  enfin,  il  montre  l'intérêt  de 
ses  idées  au  point  de  vue  de  la  Morphologie  générale.  Pour  A.  en  effet,  ce  sont 
les  cellules  hépatiques  mêmes  qui  constituent  la  source,  unique  des  cellules 
sanguines  dans  le  foie  embryonnaire  ;  les  hémogonies,  cellules-mères  des 
globules  rouges,  naissent  de  la  transformation  des  cellules  hépatiques.  Le 
chondriome  semble  jouer  un  rôle  actif  dans  le  premier  temps  de  ce  processus 
d'hématiformation;  celui-ci  est  essentiellement  un  phénomène  de  sécrétion. 
A  l'origine  est  une  cellule  glandulaire  indifférente,  la  cellule  hépatique 
primitive;  elle  a  la  propriété  de  fixer  le  fer  du  sang  et  de  le  transformer  en 
un  composé  organique  complexe  qui  se  condense  autour  du  noyau,  puis  subit 
de  nouvelles  transformations  (hémoglobine)  sous  l'influence  probable  de  subs- 
tances issues  du  noyau  lequel,  petit  à  petit,  se  condense  et  s'atrophie.  L'élément 
anucléé  et  hémoglobinifère  que  l'on  nomme  hématie  doit  être  considéré 
comme  le  vestige  circulant  d'une  cellule  glandulaire,  support  de  sa  propre 
sécrétion.  A  mesure  que  la  cellule  hépatique  se  différencie,  et  que  de  claire, 
indifférente,  elle  devient  sombre,  pour  continuer  ensuite  son  évolution  vers 
la  forme  adulte,  elle  perd  sa  propriété  d'utiliser  le  composé  préhémoglobi- 
nique.  La  perte  de  la  possibilité  d'engendrer  des  globules  sanguins  coïncide 
avec  le  moment  où  la  cellule  hépatique  acquiert  un  pôle  exocrine  et 
s'oriente  autour  d'un  canalicule  biliaire.  Dans  de  rares  cas,  la  cellule  hépa- 
tique se  transforme  brusquement  et  directement'en  érythrocyte. 

Il  est  évident  que  l'origine  du  sang  dans  le  foie  embryonnaire,  telle  que  la 
décrit  A.,  est  incompatible  avec  la  théorie  de  la  spécificité  des  feuillets,  car 
elle  fait  admettre  une  origine  endodermique  des  cellules  sanguines,  en 
outre  de  leur  origine  mésodermique.  Elle  paraît  incompatible  aussi  avec 
la  notion  de  la  spécificité  ceHulaire,  puisqu'elle  fait  dériver  les  globules 
rouges  des  cellules  hépatiques  différenciées.  Cependant,  pour  A.,  cette  in- 
compatibilité disparait  si  l'on  envisage  les  hématies  non  pas  comme  les  re- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  363: 

présentante  d'une  espèce  cellulaire  distincte,  mais  comme  des  éléments  glan- 
dulaires, et  la  fabrication  d'hémoglobine  comme  un  acte  sécrétoire  banal,, 
pouvant  être  dévolu  à  des  éléments  d'origine  diverse.  Or,  comme  la  cellule 
hépatique  est  un  élément  à  multipotentialités  glandulaires,  elle  est  capable 
de  produire  l'hémoglobine  chez  l'embryon,  comme  elle  est  apte  à  fixer  la 
graisse,  par  exemple,  chez  l'adulte. — A.  Drzewixa. 

Marshall  ("William  S.).  —  Développement  du  frein  chez  le  Papillon  de  la 
cire]  Galleriamellonella  L.—  On  sait  que  chez  les  Papillons  nocturnes  il  existe 
sur  le  bord  antérieur  de  l'aile  postérieure  des  mâles  une  forte  épine,  le 
frein,  qui,  chez  certaines  espèces,  est  reçu  dans  un  pli  membraneux  de- 
l'aile  antérieure,  la  gouttière,  ce  qui  assure  l'union  pendant  le  vol  des  deux 
ailes.  Il  est  singulier  que  la  femelle  n'ait  pas  de  vrai  frein,  mais  seulement 
plusieurs  soies  (3  ou  4).  Le  développement  du  frein  est  conforme  à  celui  de 
tous  les  poils;  il  est  sécrété  par  des  cellules  trichogènes  dont  chacune  donne 
naissance  à  une  soie  ;  chez  la  femelle,  ces  soies  au  nombre  de  2  ou  3  (les  deux 
ailes  pouvant  du  reste  être  dissemblables  dans  près  du  tiers  des  cas)  res- 
tent bien  séparées;  chez  le  mâle,  le  frein  est  composé;  il  est  formé  par  au 
moins  une  douzaine  de  cellules  trichogènes  adjacentes,  dont  les  produits  de 
sécrétion  s'accolent  pour  s'unir  en  une  pièce  unique.  —  L.  Cuénot. 


Physiologie  «énérale;  biochimie;  biophysique 

Abderhalden    (Emil).    —  Isolierung  von   Aminosâuren  aus   Blut.    (Zeits- 
Physiol.  Chem.,  CXIV,  250-254,  1921.)  [378 

Adam    (A.).  —    Ueber  den  Einfluss  des  Fiebers   auf  den   Phosphorsuure- 
haushalt  des  Muskels.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXIII,  281-300,  1921.)     [402 

Adam   (N.  K.).  —  Note  on  the  oxygen  consomption   of  amphibian  muscle 
and  nerve.  (Biochem.  Journ.,  XV,  358-362,  1921. )  [408 

a)  Adler  (E.).  —  Einfluss  der  Aussentemperatur  auf  den  Lactacidogengehalt 
des  Frosches.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXIII,  174-186,  1921.)  [400 

b\  —  —   l'eber  den  Einfluss  der  Jahreszeit  auf  den  Lactacidogengehalt  des 
F roschmuskels  [Rana  esculenta  undRana  temporaria).  (Ibid.,  193-200.)   [400- 

Adler  (E.)  und  Giinzburg  (L.).  —  Einfluss  der  Aussentemperatur  auf  den 
Lactacidogengehalt  des  Froschmuskels.  (Ibid.,  187-192.) 

[La  teneur  en  lactacidogène 
des  grenouilles  d'hiver  engourdies  subit  une  forte  augmentation  si  ces 
grenouilles  sont  transportées  dans  une  température  extérieure  élevée. 
Pour  les  grenouilles  de  la  fin  de  l'été,  riches  en  lactacidogène,  on  peut 
faire  apparaître  au  contraire  une  forte  diminution  de  leur  teneur  en  lac- 
tacidogène par  abaissement  de  la  température  extérieure.  —  G.  Fontes 

Arloing  (E.),  Cade  et  Bocca.   —  Etude  expérimentale  de  Vinfluence  du 
carbonate  de  bismuth  et  du  kaolin  sur  la  sécrétion  gastrique  du  chien.  (C.  R. 
Soc.  Biol.,  LXXXVI,  114,  1922.) 
[Ces  deux  corps  semblent  agir  en  provoquant  une  hypersécrétion  de  mucus 


304  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

par  la  muqueuse  intestinale.  On  constate  en  outre  une  disparition  de 
HC1  libre  du  contenu  stomacal  deux  heures  après  les  repas  —  et  pour  le 
carbonate  de  bismuth  une  diminution  de  l'acidité  totale  du  contenu  gas- 
trique. —  Le  kaolin,  dans  ce  dernier  cas,  est  sans  influence.  —  E.  Aubel 

Ambard  (L.)  et  Schmid  (F.).  —  Formation  de  l'ammoniaque  par  le  rein. 
(C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVI,  604,  1922.)  [Au  cours 

d'ammoniémies  presque  identiques,  on  peut  constater  des  débits  d'NH3 
très  variables,  ce  qui  est  en  contradiction  avec  la  loi  des  substances  sans 
seuils  (NH3  n'a  pas  de  seuil).  Cette  anomalie  s'explique  par  le  fait  que  le 
rein  fait  de  l'NH3.  r<m  effet,  si  l'on  dose  l'NH3  urinaire  par  des  débits  très 
faibles  obtenus  par  ingestion  massive  de  CG3NaH,  il  devient  possible 
de  calculer,   à    l'aide  du  résultat  obtenu,    l'ammoniémie.  —  E.  Aubei. 

Aron  (H.)  und  Gralka  (R.).  —  Die  akzessorischen  Nâhrstoff-Faktoren.  I. 
Zum  Sonderndhrtoert  verschiedener  Nahrunqsfetle.  (Biochem.  Zeitschr.. 
CXV,  188-204,  1921.)  [408 

Aszôdi  (Z.).  — Beilrag  zur  Kenntnis  der  chemischen  Wàrmeregulation  der 
Sàugethiere.  II.  Ueber  kùnstlich  erzeugte  ivinterschlafàhnliche  Zustiïndc  an 
Mâusen.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  70-89,  1921.)  [423 

Bachrach  CE.)  et  Cardot  (H.).  —  Action  des  acides  sur  la  marche  de  la 
fermentation  lactique.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVI,  583,  1922.) 

[D'une  part,  pour  un  même  acide,  il  y  a  un  optimum 
d'acidité  au  départ,  correspondant  à  un  maximum  d'acide  formé  au 
cours  de  la  fermentation  ;  d'autre  part,  pour  différents  acides  minéraux  ou 
organiques,  l'optimum  d'acidité  en  dose  moléculaire  ou  en  PH,  est  sinon 
le  même,  du  moins  voisin,  sauf  pour  l'acide  phosphorique.  —  E.  Aubel 

Barratt  (S.  O.  W.).  —  The  action  of  sodium  hydroxydc  upon  coagulation  of 
fibrinogen.  (Biochem.  Journ.,  XV,  4-10,  1921.)  [420 

Bayeux  (Raoul).  —  La  respiration  maximum  aux  très  hautes  altitudes.  — 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1037,  1922.)  [407 

Benecke  (W.).  —  Beitrïiqe  zum  Problem  der  Kohlensàureassimilation. 
(Zeitschr.  f.  Bot.,  XIII,  417-460,  1921.)  [416 

Bernatsky  (J.).  —  Perozid  sonne  Kupfervitriol  gegen  Oïdium.  (Zeitschr. 
f,  Pflanzenkr.,  XXXI,  94-96,  1921.)  [431 

Bing  (R.).  —  Ueber  don  Einfluss  von  COr,  Cl-,  PO,-  lonen  auf  die  Oxyda- 
tionsvorgdnge  im   Tierkôrper.    (Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  210-231,  1921.) 

[407 

Blum  (F.)  und  Strauss  (E.).  —  Mitteilungen  aus  dem  Gebiete  der  Eixveiss- 
chemie.  I.  tjber  lodbindungsfdhigkeit  und  Konslilution  der  Protéine. 
(Zeitschr.  physiol.  Chem.,  CXII,  111-168,  1921.)  (378 

Blum  (L.),  Vaucher  (E.)  et  Aubel  (E.).  —  L'action  diurétique  des  sels 
de  strontium.  (C.  R.  Soc.  biol.,  LXXXVI,  383,  1922.)  [428 

Bornstein  (A.).  —  Ueber  Adrenalinglykmnie.  (Biochem.  Zeitschr.,  157- 
165,  1921.)  [408 

Bornstein  (A.)  und  Vogel  (R.).  —  Die  Wirkung  des  Pitocarpins  auf  die 
Blutzusammensetzung.   (Biochem.  Zeitschr.,  CLVIII,  1-14,  1921.)  [427 

Brahmachari  (U.  N.)  and  Sem(P.).  —  Some  observations  on  the  hsemo- 
Igtic  action  of  certain  quinine  salts  on  the  erythrocites  of  différent  Indi- 
viduals  and  of  the  résistance  of  ne œly  formed  red  corpuscles  to  hoimolysis 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  365 

underthe  influence 'ofdistilled  walër.  (Biochem.  Journ.,  XV,  40:5-465,  19210 

[4i  y 

Brunswik  (Hermann).  —  f'eber  Hesperidinsphàrîte  in  lebenden  Haut- 
geicebe  von  Anthurium  Binotii  Linden.  (Rer.  d.  deutsch.  Bot.  Ges., 
XXXIX,  208-212,  1921.)  [387 

Campbell  (J.  A.)  and  Webster  (T.  A.).  —  Day  and  night  urines  during 
complète  rest,  laboratory  routine,  light  muscular  work  and  oxggen  admi- 
nistration. (Biochem.  Journ.,  XV,  660-664,  1921.)  [422 

Cardot  (H.)  et  Laugier  (H.).  —  Action  de  fortes  concentrations  salines 
sur  le  bacille  lactique.  (C.  R.  Soc.  biol.,  LXXXVI,  108,  1922.)  [431 

Carnot  (P.),  Koskowski  (W.)  et  Libert  (E.).  —  L'influence  de  Vhista- 
mine  sur  la  sécrétion  des  sucs  digestifs  chez  l'homme.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVI,  575,  1922. j  [Une  injection 

d'histamine  détermine  une  hypersécrétion  de  suc  gastrique.  Action  rapide, 
mais  assez  éphémère.  On  note  en  outre  une  augmentation  de  l'acidité 
totale,  de  l'acidité  chlorhydrique  et  du  pouvoir  protéoly tique.  —  E.  Aubel 

a)  Chauffard  (A.),  Brodin  (P.)  et  Grigant  (A.).  —  Teneur  en  acide  urique 
des  hématies.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  31,   1922.)  [380 

b) Diffusibilité  chimique  comparée  de  l'acide  urique  et  de  l'urée.  (Ibid., 

355.)  [Ibid. 

Chibnall  (A.  C.)  and  Schryver  (S.  B.).  —  Investigations  on  the  nitroge- 
nous  metabolism  of  the  higher  plants.  I.  The  isolation  of  proteins  from 
Leaves.  (Biochem.  Journ.,  XV,  60-75,  1921.)  [413 

Clayson  (D.  H.  F.),  Norris  (F.  W.)  and  Schryver  (S.  B.).  —  77;e 
pectic  substances  of  plants.  II.  A  preliminary  investigation  of  the  chemistry 
of  the.  cell-walls  of  plants.  (Biochem.  Journ.,  XV,  643-653,  1921.)  [386 

a)  Clifford  (W.  M.).  —  A  method  for  calorimetric  estimation  of  carnosine. 
(Biochem.  Journ.,  XV,  400-406,  1921.)  [Analysé  avec  le  suivant 

b)  —  —  The  distribution  of  carnosine  in  the  animal  kingdom.  (Ibid.,  725- 

737.)  [383 

Cohn  (Félix).  —  Ueber  den  Einfluss  der  Muskelarbeit  auf  den  Lactacido- 
gengehalt  in  der  roten  und  weissen  Musculatur  des  Kaninchens.  (Zeit. 
Physiol.  Chem.,  CXIII,  252-262,  1921.)  [401 

Compton  (A.).  —  Blood  enzymes.  I.  On  the  occurence  of  maltase  in  tnamma- 
lian  blood.  (Biochem.  Journ.,  XV,  681-686,  1921.)  [391 

Coward  (K.  H.)  and  Drummond  (J.  C).  —  The  formation  of  vitamine  A 
in  le  aving  plant  tissues.  (Biochem.  Journ.,  XV,  530-539.)  |409 

Creveld  (van  S.)  und  Brinkman  (R.).  —  Ein  direkte  Beweiss  fiir  die 
Impermeabilitàt  der  Blutkôrperchen  des  Menschen  und  Kaninchens  fin- 

Glucose.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIX,  65-72,  1921.)  [418 

Cristol  (Paul).  —  Zinc  et  cancer.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,887,  1922.)   [384 

Danielopolu  (D.).  —  a)  Action  de  l'atropine  sur  le  rythme  alternant.  — 

b)  Mécanisme   de   l'action    de    l'atropine    sur    le   rythme    alternant.    — 

c)  Influence  du  vague  sur  l'alternance  du  rythme.  (Soc.  méd.  hôpitaux  Bu- 
carest, 31  décembre  1919  et  13  février  1920.)  [Suite  des  recherches 
commencées  en  1913.  L'atropine  exagère  l'alternance  du  rythme  et  trans- 

l'année  biologique.  25 


366 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


forme  l'alternance  latente  en  alternance  manifeste,  en  accélérant  le  rythme 
et  en  raccourcissant  la  diastole  ;  elle  exerce,  de  plus,  une  action  directe 
sur  le  myocarde.  —  Le  vague  produit  l'effet  contraire.  —  Danielopolu 

Danielopolu  (D. ),  Draganesco  (S.)  et  Copaceanu  (P.).  —  Action  cardio- 
vasculaire  du  calcium.  (Soc.  méd.  hôpitaux  Bucarest,  25  janvier  et 
8  février  1922.)  [Les  sels  de 

calcium  dont  l'action  a  été  étudiée  par  les  auteurs  chez  le  sujet  normal, 
dans  l'hypertension  et  dans  l'asystolie,  ont  une  action  cardiotonique 
nette,  en  tous  points  comparable  à  celle  de  la  digitale.  —  Danielopolu 

Davey  (A.-J.).  —  Détermination  of  the  minimum,  doses  of  some  fresh  Citrus 
Fruit  Juives  which  will  protect  a  Guinea-Pig  from  Scurvy,  together  ivith 
some  observations  on  the  préservation  of  such  Juices.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
83-103,  1021.)  [411 

a)  Dehorne  (Armand).  —  Histolyse  et  Phagocytose  musculaire  dans  le 
cœlome  des  Néréides  à  maturité  sexuelle.  (C.  R.  Ac.  Se,  GLXXIV,  1043, 
1922.)  [432 

b) Sur  la  formation  de  fuseaux  myoly  tiques  et  sur  leur  phagocytose  dans 

le  cœlome  de  Lipobranchus  intermedius  de  Saint-Joseph.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIV,  1299,  1922.)  [433 

Desgrez  (A.),  Bierry  (H.)  et  Rathery  (F.).  —  Diabète  et  acidose.  (C.  R. 
Soc.  biol.,  LXXXVI,  245,  1922.)  [414 

Desqueyroux  (S.).  —  Sur  les  troubles  des  échanges  azotés  dans  Vintoxica- 
tion  phosphorée  aiguë  expérimentale.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXVI,  143,  1922.) 

[1  à  3  jours  après  injec- 
tion d'huile  phosphorée  au  1/100  on  constate,  dans  les  urines,  un  rapport 

azoturique  abaissé,   un  rapport  augmenté;  dans  le  sang  une 

augmentation  de  la  teneur  en  N  aminé  et  en  N  amoniacal.  —  E.  Aubel 

Drummond  (J.  C),  Coward  (K.  H.)  and  Watson  (A.  F.).  —  Besearches 
on  vitamine  A.  Vil.  Note  on  the  factors  influencing  the  value  of  milk  and 
butter  as  sources  of  vitamine  A.  (Biochem.  Journ.,  XV,  540-552,   1921.) 

[409 

a)  Edie  (E.  S.).  — Further  observations  on  the  digestion  of  fibrinand  casei- 
nogen  by  trypsin.  (Biochem.  Journ.,  XV,  498-506,  1921.)  [383 

b) A  note  on  the  question  of  the  identity  of  gastric  rennin  and  pepsin. 

(Ibid.,   507-509.)  [L'extrait  de  la  muqueuse 

d'estomac  de  lapins  jeunes  n'a  pas  le  pouvoir  de  digérer  la  fibrine,  alors 
qu'il  a  le  pouvoir  de  coaguler  le  lait  très  rapidement.  L'extrait  de  la  mu- 
queuse d'estomac  du  lapin  adulte  n'a  pas  sensiblement  de  pouvoir  coagulant 
alors  qu'il  digère  parfaitement  bien  la  fibrine.  11  est  donc  à  peu  près  cer- 
tain que  pepsine  et  rennine  sont  deux  ferments  distincts.  —  L.  Thivolle 

a)  Effront  (S.).  —  Méthode  pour  la  détermination  des  pouvoirs  liquéfiants  de 
Vamylase.  (C  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  269,  1922.)  [390 

h) Influence  de  la  filtration  sur  lesamylases.  (Ibid.,  271.)  [Ibid. 

c) Sur  les  propriétés  distinctives  des  amylases  de  différentes  provenan- 
ces. (Ibid.,  274.)  [Ibid. 

Ege  (R.).  —  Wie  ist  die  Verteilung  der  Glukose  zwischen  den  roten  Blutkôr- 
perchen  und  der  ausseren  Flussigkeit  zu  erklàren.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXIV,  88-110.)  [418 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  367 

Eisenhardt  (W.)  und  Schaefer  (R.).  —  Schwankungenin  Chloridstoffwech- 
sel  unter  dem  Einfluss  der  menstruellen  Vorgam/e.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXVIII,  34-38.)  [381 

Elias  (H.)  und  Sammartino  (U.).  —  Ueber  die  Rolle  der  Saure  im  Kohlen- 
hgdralstoffwechsel.  IV.  Die  Beziehungen  von  Saure  und  Alcali  zut  Adrena- 
linglykosurie.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVII,  10-41,  1921.)  [414 

Ellinger  iPhilipp).  —  Die  Beeinflassung  der  Oxydationsgeschxoindigkeit  von 
roten  Blutkôrperchen  durch  Kalium  und  Badiumaktivitàt.  (Zeits.  Physiol. 
Chem.,  CXYI,  266-276,  1921.)  [407 

Embden  (Gustave)  und  Adler  (Erich).  —  Ueber  die  Phosphorsailrever- 
teilung  in  der  weissen  und  roten  Muskulatur  des  Kaninchens.  (Zeitschr. 
Physiol.  Chem.,  CXIII,  201-222,  1921.)  [400 

Embden  (Gustave)  und  Grafe  (Edouard).  —  Ueber  den  Einfluss  den 
Muskelarbeit  auf  die  Phosphorsàureausscheidung.  (Ibid.,  108-137.)         [398 

Embden  (G.)  und  Isaac  (S.).  —  Ueber  den  Einfluss  der  phosphorvergeftung 
auf  den  Laetacidogengelialt  des  Kanninclienmuskels .  (Ibid.,  262-276.)     [402 

Embden  (Gustave)  und  Laquer  (Fritz).  —  Ueber  die  Chemie  des  Lactaci- 
dogens.  (Ibid.,  1-10.)  [397 

Embden  (Gustave),  Schmitz  (Ernest)  und  Meincke  (Pierre).  —  Ueber 
den  Einfluss  der  Muskelarbeit  auf  den  Laetacidogengelialt  der  guerr/e- 
streiften  Musculatur.  (Ibid.,  10-66.)  [397 

Erdstein  (F.)  und  Fûrth  (L.).  — Zur  Kenntnis  der  Wirkung  blanker  Metalle 
auf  Toxine.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVIII,  256-258,  1921.)  [428 

a)  Euler  (H.  V.)  und  Myrbâck  (Karl).  —  Ueber  die  Temperaturempfind- 
lichkeit  des  rohrzuckerspaltenden  Enzyms  des  menschlichen  Jéjunums. 
(Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXV,  68-76,  1921.)  [La  saccharase 

du  jéjunum  humain  montre  une  bien  plus  grande  sensibilité  vis-à-vis  de 
la  température  que  la  diastase  correspondante  de  la  levure  de  bière.  Ces 
deux  sensibilités  sont  comparées  quantitativement.  La  saccharase  intestinale 
et  la  saccharase  de  levure  ne  sont  donc  pas  le  même  ferment.  —  G.  Fontes 

b) Vitamine (Biokatalysatoreri)  BundCo-Enzyme.  (Ibid.,  155-169.)     [411 

Euler  (Hans  v.)  und  Nordlund  (Folke).  —  Ueber  die  enzymatische  Syn- 
thèse des  Fructose-Zgmophosphates.  (Ibid.,  CXVI,  229-244,  1921.)  [394 

a)  Euler  (H.  V.)  und  Svanberg  (Olof).  —  Ueber  die  Charakterisierung  von 
Amylaselôsungen.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,CXII,  193-230,  1921.)  [388 

6) Versuche zur Darstellung  hochaktiverSaccharasepràparaten.  V.  Ueber 

den  Phosphorgeha.lt  gereinigter  Saccharaselôsungen  nach  erschôpfender  Dia- 
lyse und  iiber  Mikrobestimmungen  des  Phosphors.  (Zeits.  Physiol.  Chem., 
CXI1,  282-294,  1921.)  [Après  dialyse  poussée  à  fond,  l'acide  phosphorique 
organique  «  très  moléculaire  »  est  à  peu  près  proportionnel  au  pou- 
voir d'inversion  de  l'extrait  sec  de  la  solution  de  saccharase.  —  G.  Fontes 

c) Ueber  die  Régénération   inactiver  Saccharose  durch  Diali/se  (Ibid., 

CXI  Y,  137-148,  1921.)  [388 

a)  Falta(W.)  und  Richter-Quittner  (M.).  —  Ueber  die  chemische  Zusam- 
mensetzung  der  Blutkôrperchen.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIV,  145-151,  1921.) 

[417 

6) Studien  iiber  die  F aserstoff  qerinnung .  II.  Ueber  das  «  gebundene  » 

Chlor  im  Blute.  (Ibid. ,  310-318.)  [420 


368  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Fernbach  (A.)  et  Schœn  (M.).  —  L'acide  pyruvique  dans  la  fermentation 
alcoolique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  15,  1922.)  [390 

Finckh  (E.  R.  O.).  —  Sind  die  Chlorionen  der  Ringerlôsung  im  schlagenden 
Froschherzen  dure  h  andere  Anionen  ersetzbar  ?  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVI, 
262-266,  1921.)  [426 

a)  Findlay  (G.  M.).  —  Glyoxalase  in  Avian- Béribéri.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
104-106,  1921.)  [410 

b) The  effects  of  an  unbalanced  diet  in  the  production  of  Guinea-pig 

scurvy.  (lbid., 355-357.)  [411 

Fosse  (R.).  —  Synthèse  d'un  principe  azoté  des  végétaux,  l'acide  cyanhydri- 
que,  par  oxydation  de  l'ammoniaque  et  des  hydrates  de  carbone,  de  la  gly- 
cérine ou  de  l'aldéhyde  formique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  175, 1922.;    [381 

a)  Foster  (D.  L.)  and  Moyle  (D.  M.).  —  The  effect  of  exposure  lo  low  tem- 
pératures on  some  physiological,  chemical  and  physical  properties  of  am- 
phibian  muscle.  (Biochem.  Journ.,  XV,  334-346,  1921.)  [425 

b)  —  —  A  contribution  to  the  study  of  the  interconversion  of  carbohydrate 
and  lactic  acid  in  muscle,  (lbid.,  672-680.  )  [397 

Franzen  (Hartwig)  und  Stern  (Émmi).  —  Ueber  die  chemischen  Bestand- 
teile  grûner  Pflanzen.  XV.  Ueber  das  Vorkommen  von  jEthylidenmilchsàure 
in  den  Blàttern  der  Himbeere  (Rubus  idaeus).  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXV, 
270-283,1921.)  [388 

Franzen  (Hartwig)  und  Schuhmacher  (Eugène).  —  Ueber  die  chemis- 
chen Bestandtheile  grilner  Pflanzen.  XIV.  Ueber  die  durch  Bleiacetat  fàll- 
baren  Sàuren  der  Johannisbeerei\  (fiibes  rubrum).  (Zeits.  Physiol.  Chem., 
CXV,  9-37, 1921.)  [388 

a)  Freudenberg  (G.)  und  Gyôrgy  (P.). —  Ueber  Kalkbindung  durch  tie- 
rische  Gewebe.  (Biochem.  Zeitschr.,  96-108,  1921.)  [383 

b) Ueber  Kalkbildung  durch  tierische  Gewebe.  III.  (Biochem.  Zeitschr., 

CXVIII,  50-54,  1921.)  [384 

Friedberg  (E.).  —  Quantitative  Messung  der  zeit lichen  Caffein-Ausschei- 
dung  beim  Menschen  nach  einer  neuen  biologischen  Méthode.  (Biochem. 
Zeitschr.,  CXVIII,  164-184,  1921.)  [Pour  déceler 

de  petites  quantités  de  caféine  l'auteur  se  sert  de  son  action  toxique 
sur  le  muscle  strié  de  la  grenouille  :  la  contraction  musculaire  se  produit 
même  quand  la  concentration  de  la  caféine  est  de  1  :  3500.  —  E.  Terroine 

Fuchs  (Berthold).  —  Ueber  das  Vorkommen  der  Arginase  im  gesundenund 
kranken  Organismus.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CX1V,  101-110,  1921.) 

[Parmi  tous  les  organes 
étudiés,  l'auteur  ne  trouve  l'arginase  que  dans  le  foie.  Dans  un  cas  de 
métastase  de  carcinome  du  foie  la  proportion  d'arginine  s'est  élevée  à 
160  %.  De  même  quand  le  foie  est  malade  (carcinome,  intoxication  phos- 
phorée,  intoxication  alimentaire)  il  se  produit  de  l'arginase.  —  G.    Fontes 

Fiihner  (H.)  und  Mertens  (E.).  —  Der'toxikoloqische  Nachiueis  des  Cytisins. 
(Biochem.  Zeitschr.,  CXV,  262-269,  1921.)  [386 

Gardner  (J.  A.).  —  On  the  composition  of  the  unsaponifîable  matter  of  the 
ether  extract  of  human  fèces.  (Biochem.  Journ.,  XV,  244-273,  1921.)        [000 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  369 

Gautier  (Cl.).  —  Glycosurie  par  ablation  des  poumons  chez  la  grenouille. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  429,  1922.)  [La  suppres- 

sion des  poumons  produit  une  glycosurie  rapide  et  intense,  d'assez  brève 
durée,  malgré  la  persistance  de  la  respiration  cutanée.  —  Ces  résul- 
tats sont  en  opposition  formelle  avec  ceux  de  Langendorff.  —  E.  Aubel 

Gicklhorn  (Jos.).  —  Zur  Morphologie  und  Mikrochemie  einer  ne'uen  Gruppe 
der  Purpurbakterien.  (Ber.  d.  deustch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  312-319,  2  fig., 
1921.)  [384 

Goffin  (J.   et   M.).    —  Influence   des  métaux  colloïdaux  sur   la  glycolyse 
.    alcaline.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  283,  1922.) 

[Certains  métaux  colloïdaux  catalysent  la 
glycolyse  alcaline    :   platine,  manganèse,   or,  palladium.   —    E.  Aubel 

Goodson  (G.  A.).  —  Constituants  of  the  Bark  of  «  Zantoxulum  macro- 
phyllum  »  Oliver.  (Biochem.  Journ.,  XV,  123-128,  1921.) 
[L'auteur  remet  au  point  l'étude  des  alcaloïdes  extraits  des  espèces  du 
genre  Zantophyle  et  Fagara  dont  les  principaux  sont  la  berbérine,  la  for- 
garamide  et  le  lupéol.  Ces  deux  derniers  font  l'objet  d'une  étude  plus 
détaillée  et  en  particulier  l'auteur  identifie  le  lupéol  avec  le  phyto- 
stérol  obtenu  par  Moore  de  VApocynum  androsaemifoliuni.  —  L.  Thivolle 

Gross  (R.  Eberhard).  —  Ueber  den  Reaktionsveriauf  bel  Arginasewirkung . 
(Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXII,  236-251,  1921.)  [393 

a)  Guillaumin  (Ch.  O.).  —  Sur  le  dosage  et  la  constitution  d'une  partie  de 
Vacide  urique  sanguin.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,   1922.) 

[Analysé  avec  le  suivant 

b) Sur  le  dosage  de   l'acide  urique  sanguin   libre  ou  salifié.  (C.   R. 

Soc.  Biol.,  LXXXVI,  194,  1922.)  [L'auteur,  par  sa  méthode  (sépa- 

ration argentique),  dose  l'urate  acide  et  l'acide  urique  libre;  la  méthode 
directe  donne  d'autre  part  l'acide  urique  total.  Il  s'ensuit  de  là 
la  possibilité  d'évaluer  l'acide  urique  combiné.  Technique.  —  E.  Aubel 

Haar  (A.  W.  van  der).  —  Die  Entbehrlichkeit  des  Mangans  fur  das  Oxyda- 
senmolekiil  bei  der  Ziichtung  von  Iledera  hélix  und  die  Bertrandsche  Man- 
gantheorie  der  Oxydasen.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  19-29,  1921.)      [394 

Haas  (P.).  — ■  On  Carrageen  (Chondrus  crispus).  IL  On  the  occurence  of 
ethereal  sulphates  in  the  plant.  (Biochem.  Journ.,  XV,  469-476,  1921.)    [387 

a)  Harden  (A.)  and  Henley  (F.  R.).  —  The  effect  of  acelaldehyde  and  mé- 
thylène Elue  on  the  fermentation  of  Glucose  and  Fructose  by  Yeast-Juice 
and  Zymin  in  présence  of  Phosphate  and  Arsenate.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
175-185,  1921.)  [392 

b) The  Sait  effect  in  alcoholic  fermentation.  (Ibid.,  312-218.)  [393 

Harden  (A.)  and  Robison  (R.).  —  The  antiscorbutic  properties  of  concen- 
trated  fruit  juices.  (Biochem.  Journ.,  XV,  520-521.)  [410 

Harden  (A.)  and  Zilva  (S.  S.).  —  The  synthesis  of  vitamine  B  by  Yeasts 
(Note préliminaire)  (Biochem.  Journ..  XV,  438-439,  1921.) 

[La  cultures  des  levures,  en  particulier  du  Saccha- 
romyces  Ellipsoidus  sur  milieu  synthétique,  exempt  de  vitamine  B  montre 
qu'elles  sont  capables  de  faire  la  synthèse  de  ce  facteur.  —  L.   Thivolle 


370  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Hari(P.).  — ■  Ueber  die  Bedeutung  der  abnormen  respiratorischen  Quotienten 
im  Winterschlaf  und  beim  Erwachen  mis  demselben.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXIII,  89-99,  1921.)  [407 

Hartner  (W.)  and  Hill  (A.).  —  The  speci/îcal  electrical  résistance  of  frog's 
muscle.  (Biochem.  Journ.,  XV,  379-382,  1921.)  [424 

a)  Hartweli  (G.  A.). —  The  cffcct  of  diet  on  mammary  sécrétion.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  140-102,  1921.)   '  [421 

b) Excessprotein  and  mammary  sécrétion.  (Ibid.,  563-574.)  [421 

Hédin  (S.  G.).  —  f'eber  proteolytische  Enzyme  im  normalen  und  pathologi- 
schenHarne.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXII,  252-281,  1921.)  [391 

Herzfeld  (E.)  und  Klinger  (R.).  —  Gibt  es  A  bwehr fermente  gegen  Polysac- 
charide?  (Biochem.  Zeitschr., CXI V,  27-33,  1921.)  [392 

Hess  (W.  R.).  —  Die  Bolle  der  Vitamine  im  Zellchemismus.  (Zeits.  Physiol. 
Chem.,  CXVII,  284-308.)  [409 

Hewitt  (J.  A.)  and  de   Souza  (D.   H.).   —    The  metabolism  of  carbohy- 
•   drates.  II.  Onthc  possible  occurence of ' stereochemical changes inequilibraled 
solutions  of  reducing  sugars  introduced   into  the  circulation.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  667-671,  1921.)  [Des  solutions  équi- 

librées de  d.  glucose,  d.  fructose  et  d.  galactose  en  injections  intravei- 
neuses au  lapin  et  au  chien  ne  subissent  pas  de  changements  stéréochi- 
miques;   l'équilibre  est  inaltéré  dans  l'urine  excrétée.    —  J.   Thivolle 

Hewitt  (S.  A.)  and  Steabben  (D.  B.).  —  Note  of  the  fermentation  of 
i-inosital.  (Biochem.  Journ.,  XV,  665-666,  1921.)  [Y-a-t-il  dans  le 

métabolisme  normal  une  relation  entre  l'inosite  et  le  glucose?  Les 
auteurs  étudient  à  cet  effet  l'action  du  Bacillus  laclis  acrogène  sur 
l'inosite.  —  Il  faut  conclure  que  le  glucose  n"est  pas  un  produit  inter- 
médiaire d'ouverture  de  la  chaîne  hydroxybenzénique.  —  L.  Thivolle 

Hill  (A.  V.). —  The  combinations  of  hemoglob'ui  with  oxygen  and  carbon- 
monoxid  and  effects  of  acid  and  carbon  dioxid.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
577-586,  1921.)  [419 

Hofvendahl  (A.).  —  Die  Bekdmpfung  der  Cocainvergiftung  im  Tierversuch. 
(Biochem.  Zeitschr.,  CXVII,  55-67,  1921.)  [428 

Holboll  (S.  A.).  —  Untersuchungen  ilber  J.  Bang  Mikromethode  zur  Bes- 
timmung  von  Traubenzucker.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  200-210,  1921.) 
[La  méthode  micrométrique  de  Bang  donne  d'excellents  résultats, 
car  les  expériences  montrent  qu'il  existe  un  rapport  constant  entre  la 
quantité  d'iodate  de  potassium  réduit  et  la  teneur  en  glucose.  0  mgr.  1 
de  glucose  correspond  àO  cm3265N/100  d'iodate  de  potassium.  Ce  rapport 
est   un  peu  inférieur   à  celui   donné  par  Bang  (0,28).    —  E.    Terroine 

Hollo  (J.).  —  Untersuchungen  ilber  Vrsachen  von  Variationen  in  der  Reak- 
tion  des  normalen  menschlichen  Urins.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  246- 
255,  1921.)  [422 

a)  Hume  (E.  M.).  —  Comparison  of  the  growth-promoting  proper lies  for 
Guinea-Pig  of  certain  Diets,  consisting  of  natural  Eoodstuffs.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  29-48,  1921.)  [411 

b) Investigation  on  the  antiscorbutic  value  of  full-cream  sweetened  con- 

densed  milk  by  experiments  with  monkeys.  (Ibid.,  163-166.)  [412 


PHYSIOLOGIE   GENERALE.  371 

Hurtley  (W.  H.).  -  The  production  of  coréen  monoxide  by  the  action 
ofalikaline  hypoalo'jrnitcs  on  urea.  iBiocbem.   Journ.,  XV,  11-18,    1921.) 

[380 

Isaac  (S.)  und  Adler  (E.).  —  Ueber  sterische  Umwandlung  von  Ilexosen 
durch  Organe  und  Zellen.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXV,  105-129,  1921.)  [390 

Iversen  (P.).  —  Untersuchungen  i'iber  die  Yerteilung  der  Phosphatezwichen 
Blutkôrperchen  und  Plasma  innerhalb  und  ausserhalb  des  Organismus. 
(Biochem.  Zeitschr.,  CX1V,  297-310,  1921.)  [418 

Jacoby  (M.).  —  JJber  die  auxouratische  Funklion  desSerums.  (Biochem. 
Zeitschr.,  CXIV,  152-157,  1921.)  [Le 

sérum  de  différents  mammifères  ainsi  que  celui  de  l'homme  augmentent 
considérablement  l'action  de  l'uréase  sur  l'urée;  la  substance  active 
n'étant  pas  une  uréase,   l'auteur   l'appelle    auxouréase.   —  E.  Terroine 

Jameson  (A.  P.)  and  Atkins  ("W.  R.  G.).  —  On  the  Physiology  of  the 
Silkivorm.  (Biochem.  Journ.,  XV,  209-212,  1921.) 

[Les  auteurs  complètent  l'étude  de  la  physiologie  du  ver  à 
soie  par  la  mesure  des  réactions  de  ses  différentes  sécrétions  et  l'étude 
des  différentes  diastases  qui  travaillent  dans  ces  milieux.  —  L.  Thivolle 

Jephcott  (H.)  and  Bacharach  (A.  L.).  —  The  antiscorbutic  value  ofdried 
milk.  (Biochem.  Journ.,  XV,  128-139,  1921.)  [412 

Kanitz  (Aristides).  —  Die  Bedeulung  der  zweiten  Dissoziationskonstante 
der  Harnsaïire  fur  die  Gleiehgewichte  der  Monouratlôsungen.  (Zeits. 
Physiol.  Chem.,  CXVI,  96-106,  1921.)  [330 

Kapfhammer  (Joseph).  —  Ueber  Bildung  von  Mercaptursaiire  in  Eiweissmi- 
nimum.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXVI,  302-307,  1921.)  [L'a- 

cide mercapturique  apparaît  également  dans  le  minimum  d'albumine 
chez  des  animaux  ayant  ingéré  du  bromobenzol,  lorsqu'en  même  temps 
on  leur  a  fourni  de  la  cystine  par  injections  sous-cutanées.  —  G.  Fontes 

Kolkwitz  (R.).  —  Ueber  den  durch  Hefeqàrung  entstehenden  Druck.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  219-223,  1  fig.,  1921.)  [426 

Kosawa  (S.)  and  Miyamoto  (N.).  —  Note  on  the  Permeability  of  the  Bed 
Corpuscles  for  amino-acids.  (Biochem.  Journ.,  XV,  167-170,  1921.) 

[Les  globules  rouges  du  sang  humain, 
du  sang  de  boeuf  et  de  chèvre  sont  dans  une  certaine  limite  perméa- 
bles aux  amino-acides  tels  que  le  glycocolle  et  l'histidine.  —  L.  Thivolle 

a)  Kostytschew  (S.).  —  Studien  iiber  Pliotosgnthese.  I.  Das  Yerhiiltnis 
CfhOi  bei  der  Kohlensàu reassimilation.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges., 
XXXIX,  319-328.)  [415 

b) Wirkt  Wundreiz  slimulierend  auf  die  Kohlensaureassimilation  am 

Lichte?  (Ibid.,  328-333.)  [Ibid. 

c) 7/7.  Findeteine  Kohlensdureass imitation  wâhrend  der  Sommemùchte 

in  der  subarktischen  Région  Statl?  (Ibid.,  334-338.)  [Ibid. 

JLang  (S.)  und  Lang(H.). —  Ueber  den  Einfluss  von  Fluornatrium  auf 
die  Wirkung  der  Pankreasdiastase.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIV,  105-194, 
1921.)  [391 


372  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Lannoy  (L.)  et  Falque  (A.).  —  Pouvoir  antitryptique  du  sang  et  choc  ana- 
phylactique. (C.  R.  Soc.  Biol.,  CLXXXVI,  102,  1922.) 

[Dans  un  choc  anaphylactique, 
provoquant  la  mort  en  4  ou  5  minutes,  on  trouve  une  légère  augmen- 
tation de  roptimum  réel  de  la  valeur  antitryptique  du  sérum.  —  E.  Aubel 

Laquer  (Fritz).  —  Ueber  den  Abban  der  Kohlenhydrate   im   quergestreiften 
Mmkel.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXVI,  169-222,  1921.)  [403 

Lawaczeck  (Heinz).  —  Ueber  den  Mecanismus  der  Beeinflussung  des  Lacta- 
cidogengehalts  von  Froschenmuskeln  durch  v)echselnde  Aussentemperatur. 
(Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXIII,  301-311,  1921.)  [402 

Lœper  et  Debray.  —  L'accroissement  de  l'activité  peptique  du  sérum  dans 
l'imperméabilité  rénale.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  419,  1922.) 
[Cette  augmentation  est  patente  dans  les  cas  d'imp'erméabilité  rénale.  Elle 
peut  être  reproduite  chez  le  chien  par  ligature  des  uretères.  —  E.  Aubel 

Luger  (A.).  —  Zur  Kenntnis  der  Chininhàmolyse .  (Biochem.  Zeitschr., 
CXVII,  145-153,  1921.)  [429 

Lundegardh  (H.).  —  Zur  Théorie  der phototropischen  Perzeption.  (Ber.  d. 
deutsch.  bot.  Ges., XXXIX,  223-229,  2  fig.,  1921.)  [432 

Lyding  (Georg).  —  Untersuchunyen  uber  den  Lactacidogenphosphorsàure 
und  Hestphosphorsàuregehalt  von  Hûhner  und  Tauben  Muskeln.  (Zeits. 
Physiol.  Chem.,  CXIII,  223-244,  1921.)  [401 

Mackay  (M.  M.).  —  The  effects  on  Kittens  of  a  diet  déficient  in  animal 
fats.  (Biochem.  Journ.,  XV,  19-27,  1921.)  [412 

a)  Maignon  (F.).  —  Action  d'épargne  exercée  par  les  graisses  vis-à-vis  de 
la  destruction  d'albumine  chez  les  diabétiques  en  état  de  dénutrition 
azotée.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  111,  1922.) 

[Alors  que  chez  les  sujets  sains,  le  régime 
gras  augmente  l'excrétion  azotée  sur  le  régime  mixte,  chez  les  diabé- 
tiques en  état  de  dénutrition,  c'est  l'inverse  qui  se  produit.  —  E.  Aubel 

6) Sur  l'absence  de  danger  et  les  avantages  de  V administration  abon- 
dante de  corps  gras  aux  diabétiques  acétonuriques  en  état  de  dénutrition 
azotée.  Considérations  sur  la  prophylaxie  du  coma  diabétique.  (Ibid.,  197, 
1922.) 

[D'après  l'auteur,  dans  le  diabète,  l'acétonurie  est  beaucoup  plus  impor- 
tante avec  la  viande  qu'avec  les  corps  gras,  si  l'on  a  soin  d'empêcher  l'aug- 
mentation de  l'acidité urinaire,  par  administration  d'alcalins.  —  E.  Aubel 

Manning  (A.  B.)  and  Schryver  (S.  B.).  —  Study  an  gelatin  Part  I.  The 
dynamics  of  the  formation  of  gelatin  from  ossein.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
522-529.  1921.)  [380 

a)  Mauriac  (P.)  et  Servantié  (L.).  —  Recherches  expérimentales  sur  le 
pouvoir  glycolytique  du  sang  in  vitro.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  145, 
1922.) 

[Le  pouvoir  glycolytique  du  sang  in  vitro  est  fixe  ;  une  polynucléose 
artificielle  ne  l'augmente,  chez  le  lapin,  que  légèrement.    —  E.  Aubel 

b) Recherches  sur  le  pouvoir  glycolytique  des  organes.  (Ibid.,  552.) 

[Voici,  par  ordre  décroissant, 
comment  se  rangent  les  organes  examinés  au  point  de  vue  pouvoir  glyco- 
lytique :  sang,  cœur,  cerveau,  testicules,  reins,  poumons.  —  E.  Aubel 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  373 

Meldolesi  (G.).  —  Die  Wirkung  von  Drue/;  auf  die  Geschwindigkeit  der 
Fermenthydrolysen  durcit  Pepsin,  Trypsin  und  Diastase.  (Biochem. 
fceitschr.,  CXV,  85-96,  1921.)  [383 

Mendeleeff  (P.).  —  Rapport  entre  les  propriétés  cytotoxiques  et  anaphylo- 
toxiques  des  sérums  et  leur  teneur  eu  ions  H  libres.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXYI.  504,  1922.)  (429 

Metalnikow  (S.).  —  La  mort  stérile  des  chenilles  infectées.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIV,  202,  192-2.)  [429 

Metzner  (P.).  —  Zur  Kenntnis  der  photodynamischen  Erscheinung  :  die 
induzierte  PhotoIaxis  bei  Paramaecium  caudalum.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXIII,  145-176,  1921.)  [431 

Meyer-Bisch  (R.)  und  Basch  (E.).  —  Ueber  das  Schicksal  parenteral  ver- 
abreiehten  Schwefels  und  seinen  Einfluss  auf  den  Stoffwechsel.  (Biochem. 
Zeitschr.,  CXVIII,  39-49,  1921.)  [415 

Molisch  (Hansj.  —  Ueber  den  Einfluss  der  Transpiration  auf  das  Verschivin- 
den  der  Stàrke  in  den  Blàttern.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  339- 
444,  1  flg.,  1921.)  [415 

Moreau  (F.  et  Mme).  — Etude  des  phénomènes  secrétaires  dans  les  glandes  à 
lupuline  chez  le  Houblon  cultivé.  (Rev.  Gén.'de  Bot.,  193-201,  1922).      [423 

Morgan  (G.  T.)  and  Cooper  (E.  A.).  —  The  bactericidal  action  of  the  qui- 
nones  andallied  compounds.  (Biochem.  Journ.,XX,  587-594,  1921.)      [430 

Murschhauser  (H.).  —  Welche  Zuckerart  wird  vom  Sdugling  im  Harne 
ausgeschieden,  wennfùrihn  festyestellte  Assimilât  ions-grenze  fur  Rohrzuc- 
ker  in  der  Nahrung  ùberschritlen  wird  ?  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIX,  328- 
338,  1921.)  [393 

Nemec  (A.)  und  Duchon  (F.).  —  Versuche  ilber  Vorkommen  und  wirkung 
der  Saccharophosphatase  im  Pflanzenorganismus.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXIX,  73-80.  1921.)  [394 

Nemëc  (A.)  und  Kâs  (V.).  —  Ueber  den  Einfluss  des  Selens  au f  die  Entwi- 
eklung  einiger  Schimmelpilze  aus  der  Gattung  Pénicillium.  (Biochem.  Zeit- 
schr., CXIX,  12-23,  1921.)  [428 

Novaro  (P.).  —  Ricerclie  calorimetriche  comparative  sul  diginno  e  sulV  avi- 
taminosi.  (Pathologica,  XII,  133,  1920.)  [413 

Oddo  (B.)  e  Pollacci  (G.).  —  L'infuenza  del  nucleo  delpirrolo  sulla  forma- 
zione  délia  clorofilla.  (Gazz.  Chim.  Ital.,  L,  54,  1920.)  [388 

a)  Olsson  (Urban).  —  Ueber  Verqiftung der  Amqlase  durch  Schwermetalle 
und  organischeStoffe.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXIV,  51-65,  1921.)        [389 

fj) Ueber  Vergiftungserscheinungen  an  Amylasen.  (lbid.,  CXVII,  91-145, ' 

1921.)  [389 

a)  Onslow  (M.  W.).  —  Oxydising  Enzymes.  IV.  The  distribution  of  oxydi- 
sing  enzymes  among  the  higher  plants.  (Biochem.  Journ.,  XV,  107-112, 
1921.)  [394 

b) Oxydising  Enzymes.    Y.    Further  observations   on    the   oxydising 

enyzmes  of  fruits.  (Biochem.  Journ.,  XV,  113-117,  1921.)    [L'auteur  pour- 
suit ses  recherches  sur  les  fruits  et  trouve  dans  nombre  d'échantillons 


374  L'ANNEE  BIOLOGIQUE . 

des  oxydases  ou  simplement  des  peroxydases,  ces  ferments  n'étant  pas 
nécessairement  identiques  à  ceux  trouvés  dans  la  plante.  —  L.  Thivolle 

c)  —  —  On  the  stabiliti/  of  the  Tryptophan  in  Bar  y  tic  Hydrolysis.  (Ibid., 
XV,  383-391.)  '   [382 

d)  —  —On  the  nature  of  the  substances  precipitated  by  mercuric  Sulphate 
from  Hydrolysed  Caseinor/en,  xvith  référence  to  the  estimation  and  isola- 
tion of  tryptophan.  (Ibid.,'  391-399.)  [382 

Parnas  (J.  K.)  und  Laska-Mintz  (E.).  —  Beeinftussen  subminimale 
Beize  den  Ablauf  chemischer  Umsetzungen  im  isolierten  Muskel?  (Biochem.. 
Zeitschr.,  XVI,  59-71,  1921.)  [424 

Pentimalli  (F.).  — Studi  sulla  intossicazione  proleica.  Comportamento  délia 
temperatura  del  corpo.  (Arcb.  di  Sciencia  BioL,  II,  44,  1921.)  [429 

Pickering  (J.-W.)  and  Hewitt  (J.-A.).  —  Studies  of  the  Coagulation  of 
the  blood.  I.  Some  p/u/sicochemical  aspects  of  coagulation.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  710-724,  1921.)      •  [420 

Plagge  (H.).  —  Vergleicliende  Untersuchungen  iiber  gàrunghemmende 
wirkung  einiger  Chlorderivate  des  Methans,  Aethans  und  Aethylens.  (Bio- 
chem. Zeitschr.,  CXV11I,  129-143,  1921.)  [390 

a)  Policard  (A.)  et  Tritchkovitch  (Juliana).  —  Sur  un  mécanisme  inter- 
venant dans  la  fixation  des  graisses  par  la  glande  cortico-surrénale.  (G. 
R.  Ac,  Se,  CLXXIV,  960,  1922.)  [422 

b) Sur  la  fixation  directe  des  graisses  par  les  glandes  sébacées.  (C.  R. 

Ac.  Se,  CLXXIV,  1364,  1922.)  [423 

a)  Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Variation  de  la  pression  osmo- 
tique  du  sang  des  Poissons    Téléostéens  d'eau  douce  sous  l'influence  de  , 
V accroissement   de  salinité  de   l'eau  ambiante.   (C.   R.   Ac.   Se,  CLXXIV, 
1366,   1922.)  [405 

//) Variation  de  la  pression  osmotique  du  sang  de  Sélaciens  sous  l'in- 
fluence de  la.  modification  de  la  salinité  de  l'eau  de  mer  environnante. 
(Ibid.,   1493.)  [406 

Raistrick  (H.)  and  Clark  (A.  B.).  —  Studies  on  the  cycloclastic  power  of 
Bacteria.  II.  A  quantitative  study  of  the  aérobic  décomposition  of  Tryp- 
tophan and  Tyrosin  by  Bacteria.  (Biochem.  Journ.,  XV,  76-82,  1921.)     [430 

Roaf  (H.  E.).  —  Urochrome  as  a  derivative  of  chlorophylle.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  687-688,  1921.)  [425 

Ringer  (W.  E.).  —  Einfluss  der  Beaktion  au f  die  Wirkung  des  Trypsins. 
(Zeitschr.  Physiol.  Chem.;  107-127,  1921.)  [382 

a)  Roger  (H.)  et  Binet  \Li.).  —  Le  pouvoir  lipoli/tique  du  sang  et  des  tissus 
(C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVI,  79,  1922.)  [419 

b)  —  —  Le  pouvoir  lipolytique  (lipodiérèse)  du  sang  artériel  et  du  sang 
veineux.  (C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVI,  203,  1922.)  [Ibid. 

Rona  (P.)  und  Basch  (E.).  —  BeitrCige  zum  Studium  der  Giftwirkung.  l'eber 
die  Wirkung  des  m-und  p-Nitrophenols  auf  Invertase.  (Biochem.  Zeitschr., 
CXVIII,  232-253,.  1921.)  [395 

Rona  (P.)  und  Bloch  (E.).  —  Beitrage  zum  Studium  der  Giftwirkung. 
Ueber  die  Wirkung  des  Chinins  auf  Invertase.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVIII, 
185-212,  1921.)  [395 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  375 

Rona  (P.)  und  Reinicke  i.D.ï.  —  Beitriige  zum  Studium  der  Giftwirhmg. 
Ueber  die  Wirkung  des  Chinins  auf  Serumlipase.  (Biochem.  Zeitschr.. 
CVIII,  213-231,  1921.)  [390 

Rossi  (A.).  —  incertifié  intornoaW  azione  délia  bile  sul  ricamèio.  (Arch.  di 
farmac.  sperim.  e  scienze  alf.,  XVIII,  183,  1920.)  [408 

Rother  (Julius).  —  Beitriige  zum  Xukleinstoffproblem.  IL  Mitteilung  ûber 
die  Wirkung  menschlicher  Faces  auf  Ilefenukleinsaiire.  (Zeits.  Physiol. 
Chem.,  CXIV,  149-160,  1921.)  *  [379 

Rnss  (V.  K.)  und  Oesterlin  (E.i.  —  Studien  iiber  die  Phyto-Humagi/lu- 
tinine.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIV,  258-277,  1921.)  [427 

a)  Rusznyâk  (S.).  —  Physikalisch-chemische  Untersuchungen  an  Kôrper- 
fli'issigkeilen.  II.  Das  Zustand  des  Zuekers  im  Sérum.  (Biochem.  Zeitschr., 
CX1II,  52-56,  1921.)  [395 

b) Eine  Méthode  zur  Beslimmung  der  Chloride  in  kleinen  Fli/ssigkeits- 

mengen.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXIV,' 23-27,  1921.) 

[L'auteur  donne  une  adaptation  de  la  macrométhode  de  Korani  pour  les 
dosages  des  chlorures  à  un  usage  micrométrique.  Il  en  expose  les  mul- 
tiples avantages,  —  entre  autres  celui  de  la  rapidité,  la  détermination  ne 
durant  que  10-15  minutes,  —  sur  la  microméthode  de  Bang.  —  E.  Terroine 

Salkowski  (E.).  —  Ueber  die  Cellulose  der  Flechten  und  He/'e,  sowie  ûber 
den  Begri/f  «  ffemieellulose  »  und  die  Ilefeautoluse.  iZeits.  Physiol.  Chem., 
CXIV,  31-38,  1921.)  [384 

Samson  (G.).  —  Ueber  Blulveranderung  nach  perosaler  Koehsal:</abe.  f Bio- 
chem. Zeitschr.,  CXVIII,  55-60.)  [427 

Sheehy  (E.  J.).  —  The  origin  of  milk  fat  and  its  relation  to  the  metabolism 
of  phosphorus.  (Biochem.Journ.,  XV,  703-709,  1921.)  [396 

rt)Shimizu  (T.).  —  Ueber  das  Schicksat 'einiger Polysaccharide  im  Yerdauungs- 
kanal  bei  Sâugetieren.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVII,  227-241,  1921.)        [396 

b) Ueber  die  Spalîung  von  einigen  Polgsacchariden  {Inulin,  Lichenin 

und  Ilemicellulose)  im  Verdauungskanal  bei  Sâugetieren.  (Ibid.,  241-245.) 

[396 

c)  —  —  Ueber  den  Einfluss  einiger  Polysaccharide  (Inulin,  Lichenin  und 
Hemicellulose)  auf  den  Eiweissumsatz.  (Ibid.,  245-252.)  [414 

d) Yerhaften  des  Phrenosins  im  Tierkorper.  (Ibid.,  263-265,  1921.) 

[415 

e) Verhalten  des  Pyrrols  im  Tierkorper.  (Ibid.,  266-268.)  [381 

Shorten  (S.  A.)  and  Ray  (C.  B.).  —  The  antiscorbutic  and  anliberiberi 
properties  of  certain  sun  dried  vegetables.  (Biochem.  Journ.,  XV,  274-285, 
1921.)  [410 

Stammer  (A.  D.).  —  Feeding  Experiments  in  connection  with  vitamines  A 
and  B  :  (/).  The  value  of  steam  dislilled  palm  kernel  oil  as  a  control  fat. 
(II)  With  bran  as  a  source  of  vitamines  A  and  B.  (Biochem.  Journ., 
XV,  489-493,  1921.)  [410 

Stiles  (W.).  —  The  pénétration  of  electrolyles  into  gels.  IV.  The  diffusion  of 
sulphates  in  gels.  (Biochem.  Journ., XV,  629-635,  1921.)  [406 


376  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Stiles  (W.)  and  Adair  (G.  S.)-  —  The  pénétration  ofelectrolytes  intogels.  111. 
The  influence  of  the  concentration  of  the  gel  on  the  coefficient  of  diffusion 
ofsodiun  chloride.  (Biochem.  Journ.,  XV,  620-628.)  [406 

Stumper  (Robert).  —  Nouvelles  observations  sur  le  venin  des  fourmis.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  413,  1922.)  [431 

Svanberg  (Olof).  —  Yersuche  zur  Darstellung  hochaktiver  Saccharase-prà- 
parate.  (4e  mémoire)  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXII,  104-110,  1921.)       [392 

Takei  (T.).  —  Ueber  die  Verteilung  des  zum  Blute  hinzugefugten  Wassers 
zwischen  Blutkôrperchen  und  Sérum.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVI,  220-235, 
1921.)  [418 

Telfer  (S.  W.).  —  The  influence  of  free  fatty  acids  in  the  intestinal  con- 
tents on  the  excrétion  of  Calcium  and  Phosphorus.  (Biochem.  Journ.,  XV, 
347-354,1921.)  [415 

Tobler  (Fridrich  und  Gertrud).  —  Farb-und  Speicherstoffe  in  reifenden 
Œlpalmenfrikhlen.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  213-218,  4  flg., 
1921.)  [425 

Teschendorf  (W.).  —  Ueber  die  Cefàssivirkung  organischer  Kationen  und 
ihre  Beein/lussung  durch  anorganische  lonen.  (Biochem.  Zeitsch.,  267-285, 
1921.)  [426 

Tholin  (Th.).—  Ueber  die  Thermos  labilitàt  des  Co-Enzyms  und  seine  Abschei- 
dungvon  Hefevitamin  B.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXV,  235-256,  1921.)  [410 

a)  Tomita  (M.).  —  Ueber  die  Bildung  von  d-Milchsàure  im  tierischen  Orga- 
nisrnus.  (Biochem.  Zeitschr.,  CXVI,  1-12,  1921).  [404 

b) Ueber  das  Verhalten  des  im  Eierklar  sowie  im  Botter  vorhandenen 

Bestslickstoffes  bei  Bebrutung  von  Huhnereiern.  (Ibid.,  12-15.)  [404 

c) Ueber  den  Einfluss  der  Zugabe  von  Traubenzucker  und  Alanin  zum 

Weissei  auf  die  Bildung  der  d-Milchsàure  bei  der  Bebrutung.  (Ibid.,  15- 
22.)  [404 

d) Ueber  das  Verhalten  des  bei  Bebrutung  von  Hilhnereiern  dem  Eiiveiss- 

zugesetzten    Traubenzucker  s.  (Ibid.,  22-28.)  [404 

e) Ueber  die  Bildung  der  Fleischmilchsàure  im  tierischen  Organismus. 

Ueber  die  Bildung  von  d-Milchsàure  bei  der  Autolyse  des  Hilhnereies. (Ibid., 
28-40.)  [405 

/') Ueber  die  Methylierung  im  tierischen  OrganismUs.  1.  Ueber  die  Methy- 

lierung  des  Pyridins  im  Organismus  des  Kaninchens.  (Ibid.,  48-55.)      [405 

g) Ueber  die  Methylierung  im  tierischen  Organismus.  IL  Ueber  den  Ort 

der  Methylierung  des  Pyridins  im  tierischen  Organismus.  (Ibid.,  55-59.)  [405 

Tozer  (P.  M.).  —  The  effect  of  a  diet  déficient  in  animal  fat  on  the  bone 
tissue  (Bib  junctions)  of  Kittens.  (Biochem.  Journ.,  28-29,  1921.) 

[Examen  anatomique  et  histologique  des  tissus  osseux 
des  chattons  de  M.  Mackay.  Observations   confirmées.  —  L.   Thivolle 

Tutin  (F.).  —  The  behaviour  of  pectin  towards  alcalis  and  pectase.  (Bio- 
chem. Journ.,  XV,  494-497,  1921.)  [386 

a)  Vaney  (Clément)  et  Pelosse  (Jean).  —  Belations  entre  le  sang  et  la 
coloration  du  cocon  chez  le  Bombyx  mori.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1372, 
1922.)  *     [^5. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  :ï77 

b)  Vaney  (Clément)  et  Pelosse  (Jean).  —  Origine  de  la  coloration  natu- 
re/le de  la  soie  chez-  le  Bombyx  mori.  ( Ibid. ,  1566.)  p425 

Viale  (G.).  —  Azione  délia  temperatura  sui  muscoli  lisci  délie  rane  e&tive  ed 
inventait.  (Arcli.  di  Se.  Biol.,  II,  59,  1921.)  [424 

Violle  (P.  L.).  —  Du  rythme  de  l'élimination  des  chlorures  au  cours  des 
néphrites  hgdropigènes.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  3G2,  1922.) 

[Lorsqu'il  y  a  grosse  rétention  chlorurée,  le  rein  ne  laisse  passer 
qu'une  solution  de  NaCl  à  concentration  fixe,  invariable,  chaque  jour. 
Suivant  l'état  rénal  on  constate  d'un  jour  à  l'autre  des  variations  en  plus 
ou  en  moins.  Ce  n'est  que  lorsque  le  rein  redevient  perméable  qu'on 
observe  des  écarts  journaliers  dans  le  taux  des  éliminations.  —  E.  Aubel 

Voltz  (W.),  Dietrich  (W.)  und  Deutschland  (A.).  —  Die  Yerdaulichkeit 
und  Verwertung  der  Nahrstoffe  des  Oelpihes  (Endomyces  vernalis  Ludwig) 
dure  h  Carnivoren  und  Ilerbivoren  [Wiederkâuer).  (Biochem.  Zeitschr., 
CXIV,   111-129,  1921.)  [414 

Walter  (H.).  —  Wachstumsschwankimgen  und  hydrotropische  Kriimmungen 
bel  Phycomi/ces  nitens.  Versuch  einer  Analyse  der  Reizerscheinungeu.  (Zeits. 
f.  Bot.,  XIII,  673-718,  6  fig.,  1921.)  [431 

Wasicky  (R.).  — Ein  Beitrag  zur  Kenntnis  der  Rolle  der  Pflanzenglycoside. 
(Biochem.  Zeitschr.,  CXIII,  1-19,  1921.)  [397 

Wechselmann  (Amélie  Camille).  —  Untersuchen  ûber  den  Lactacidogen- 
gehalt  des  Froschmuskels.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXIII,  146-172,  1921.)  [399 

a)  Weill  (P.)  et  Guillaumin  (Ch.  O.).  —  L'acide  urique  libre  et  l'acide 
urique  combiné  des  globules  sanguins  et  du  plasma.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVI,  242,  1922.)'  [381 

b) Acide  urique  libre  et  perméabilité  rénale.  (Ibid.,  319,  1922.)       [Ibid. 

Weinberg  (A.  A.).  —  The  influence  ofthe  nervous  system  on  the  excrétion 
of  creatinine.  Experiments  on  nervous  and  mental  patients.  (Biochem. 
Journ.,  XV,  306-311,  1921.)  [42  2 

Winterstein  (E.)  und  Iatrides  (D.)  —  Ueber  das  aus  Taxus  baccata, 
Eibe,  darstellbare  Alkaloid,  Taxin.  (Zeits.  Physiol.  Chem.,  CXVII,  240- 
283,  1921.)  [385 

Woodman  (H.  E.).  —  A  comparative  investigation  of  the  corresponding 
proteins  of  cow  and  ox  sérum,  cow's  colostrum  and  cow's  milk  bg  the 
method  of  protein  racemisation.  (Biochem.  Journ.,  XV,  187-201, 1921.)  [379 

Wright  (S.).  —  A  studg  of  the  combined  action  of  raw  cow's  milk  and 
orange  juice  as  antiscorbutic  substance.  (Biochem.  Journ.,  XV,  695-702, 
1921.)  [412 

Zilva  (S.  S.),  Golding  (J.),  Drummond  ( J.  C.)  and  Coward  (K.  H.).  — 
The  relation  of  the  fat  soluble  Factor  to  Rickets  and  Growth  in  pigs. 
(Biochem.  Journ.,  XV,  427-437,  1921.)  [412 

a)  Zilva  (S.  S.)  and  Miura  (M.).  —  The  differential  Dialgsis  of  the 
antinevritic  and  the  antiscorbutic  factors.  (Biochem.  Journ.,  XV,  422-426, 
1921.)  [412 

6) The  quantitative  estimation  ofthe  fat-solub/e  factor.  (Ibid.,   654- 

659.)  [413 

Zirpolo    (G.).    —    Sludii   S'.dla    bioluminescenza    batlerica;    azione    deqli 
ipnotici.  (Rivista  di  Biologia,  II,  52-59,  1920.)  [424 


378  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Zondek  (S.  G.)-  —  Die  Bedeutung  Kolloidaler  Nahrlosungen  fur  die  Funk- 
tion  des  no  r  maie  n,  ersckôpften  und  vergiftelen  Ilerzens.  (Biochem. 
Zeitschr.,  CXVI,  246-262,  1921.)  [427 

Zunz  (E.)  et  de  la  Barre  (J.).  —  Sur  les  modifications  physico-chimiques 
du  sang  lors  du  choc  anaphylactique.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,286, 1922.) 

[Viscosité  du  sang  total  augmentée  sans 
que  la  viscosité  du  plasma  le  soit,  tension  superficielle  du  plasma  abaissée, 
indice  réfractométrique  du  plasma  légèrement  augmenté.  —   E.  Aubel 


1°  Composition  chimique  des  substances  de  l'obganisme. 

Blum  (F.)  et  Strauss  (E.).  —  Mémoires  sur  la  chimie  des  albuminoïdes . 
I.  Sur  l'aptitude  à  donner  des  dérivés  iodés  et  la  constitution  des  protéines .  — 
Beaucoup  de  protéines  peuvent,  en  dehors  du  noyau  carboné,  donner  des 
dérivés  iodés  solidement  fixés.  L'iode  remplace  l'atome  d'hydrogène  d'un 
groupe  imide.  Cet  iode  peut  être  libéré  de  sa  combinaison  par  réduction 
avec  SO"2.  L'N-Iode  se  trouve  en  rapport  constant  avec  le  C-Iode  et  rend 
ainsi  possible  le  calcul  du  nombre  d'atomes  de  C-Iode  et  de  la  grandeur 
moléculaire  des  molécules  albuminoïdes.  Des  particularités  de  constitution 
peuvent  aussi  être  écartées.  Si  l'on  admet  que  le  noyau  imidazol  de  l'histi- 
dine  représente  le  porteur  des  N-Iode,  ce  fait  permet  d'émettre  des  hypo- 
thèses sur  la  répartition  de  l'histidine  et  de  la  tyrosine  dans  la  molécule 
albuminoïde.  En  iodant  les  protéines,  on  produit  des  substitutions  et  aussi 
des  oxydations  à  la  suite  desquelles  des  groupes  biurétiques  deviennent 
abiurétiques  et  les  complexes  de  tryptophane  et  de  cystine  varient  par  intro- 
ductions de  CHI3.  Par  interruption  précoce  de  l'iodisation,  immédiatement 
après  la  substitution  complète  de  la  tyrosine,  s'obtiennent  les  changements 
moléculaires  secondaires  les  plus  importants.  Les  protéines  iodées  qui  en 
résultent  ont  tous  les  atomes  de  leurs  noyaux  de  carbone  iodés  comme  par 
une  iodisation  maxima  et  leurs  produits  de  décomposition  alcaline  sont 
abiurétiques.  Mais  elles  ne  présentent  pas  d'N-iode.  Les  noyaux  trypto- 
phane et  cystine  ne  sont  pas  touchés  et  il  n'y  a  pas  introduction  du  groupe- 
ment CHI3.  L'entrée  de  N-Iode  dans  la  molécule  et  réchauffement  des  pro- 
téines iodées  après  départ  <  de  ses  N-Iode  rendent  les  protéines  iodées  inat- 
taquables pour  la  digestion  pepsique.  Un  tronçon  d'albumine  basique  a  été 
isolé.  —  G.  Fontes. 

Abderhalden  (Emil).  —  Isolement  des  acides  aminés  du  sang.  —  Dans 
le  plasma  ou,  pour  mieux  dire,  dans  le  sérum  sanguin,  on  peut  caractériser 
tous  les  acides  aminés  jusqu'à  maintenant  connus.  Au  sujet  de  leur  quantité 
il  est  impossible  de  rien  conclure.  La  dialyse  en  effet  n'a  pas  été  poursuivie 
jusqu'à  épuisement  et,  d'autre  part,  le  résidu  d'évaporation  a  été  étudié  par 
de  nombreuses  méthodes.  De  plus,  il  y  a  servi  à  étudier  les  aminés,  les 
hydrates  de  carbone  accompagnant  le  sucre,  les  produits  de  dédoublement 
des  nucléoprotéides  des  graisses  et  phosphatides.  Les  résultats  de  ces  der- 
nières recherches  ne  sont  pas  en  état  d'être  publiés.  La  quantité  d'acides 
aminés  isolés  a  été  très  considérable.  La  quantité  totale  d'acides  aminés 
provenant  de  ces  recherches  s'élève,  à  l'état  pur,  aux  environs  de 
100  grammes.  —  G.  Fontes. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  379 

Woodman  (H.  E.).  —  Recherches  comparatives  sur  /es  protéines  corres- 
pondantes du  sérum  de  bœuf  et  de  vache,  du  colostrum  et  du  lait  de  vache, 
par  la  méthode  de  racémisation  des  protéines.  —  Au  lieu  de  s'en  tenir  à  l'ex- 
périmentation purement  chimique  qui  n'est  pas  nécessairement  quantitative 
et  exige  de  grosses  quantités  de  matériel,  l'auteur,  utilisant  les  observations 
de  Kossel  et  de  Dakin  sur  la  racémisation  des  protéines  maintenues  à  37° 
en  présence  d'alcalis  dilués,  étudie  la  vitesse  de  racémisation.  Le  témoin  de 
la  transformation  est  la  variation  de  pouvoir  rotatoire  de  la  solution.  Voici 
quelques  résultats  intéressants  :  identité  entre  l'euglobuline  et  la  pseudo- 
globuline,  qu'elles  proviennent  du  sérum  ou  du  colostrum.  Identité  des  ,ulo- 
bulines  du  sérum  de  bœuf  et  du  sérum  de  vache.  La  lactalbumine  et  le  sé- 
rum albumine  sont  deux  protéines  distinctes,  donc  la  lactalbumine  est  un 
produit  de  synthèse  mammaire  au  même  titre  que  le  caséinogène.  Les  pro- 
priétés optiques  de  la  pseudo-globuline  en  solution  alcaline,  ne  sont  pas 
altérées  du  fait  de  la  coagulation  par  la  chaleur.  Les  globulines  sont  des  in- 
dividus chimiques  définis,  dont  la  composition  ne  dépend  pas  du  mode  de 
préparation.  —  L.  Thivolle. 

Rother  (Julius).  —  Contribution  à  l'étude  du  problème,  des  substances  nu- 
cléiniques.  2e  Mémoire.  Sur  l'action  des  fèces  humaines  sur  l'acide  ?iucléinitjue 
de  levure.  —  De  l'acide  nucléinique  est  traité  par  un  extrait  aqueux  de  fécès 
humaines.  Il  est  tellement  modifié  qu'après  40-48  heures,  près  de  la  moitié  des 
bases  puriques  primitivement  présentes  est  décomposée  par  ouverture  du 
noyau  purique.  Des  expériences  de  modification  de  substances  puriques  chez 
l'homme  sont  en  complet  accord  avec  ces  résultats.  On  donne  par  la  bouche 
de  grandes  quantités  (10-20  gr.)  d'acide  nucléinique  de  levure  pour  que  dans 
les  dernières  portions  de  l'intestin  se  produise  une  semblable  destruction 
avec  ouverture  du  noyau  purique.  La  capacité  de  cette  destruction  dépend 
naturellement  de  la  durée  pendant  laquelle  les  ingesta  accompagnant 
la  prise  d'acide  nucléinique  séjournent  dans  le  gros  intestin.  —  G.  Fontes. 

Gardner  (J.  A.).  —  Sur  la  composition  de  la  matière  insaponipZable  de 
l'extrait  èthèré  des  fèces  humains.  —  Les  fèces  d'herbivores  ne  contiennent  pas 
de  cholestérol  libre,  mais  une  certaine  quantité  d'insaponifiable  donnant  la 
réaction  de  Liebermann  ;  de  même  dans  les  fèces  de  carnivores  on  trouve,  à 
côté  de  la  quantité  de  cholestérol  correspondant  à  la  quantité  ingérée,  des 
produits  de  synthèse  provenant  de  l'animal  et  qui  sont  probablement  des 
stérols.  Dans  le  but  d'identifier  ces  produits,  l'auteur  examine  l'insaponifiable 
de  l'extrait  éthéré  de  plus  de  50  kilogrammes  de  fèces  humains.  II  en  extrait 
du  cholestérol,  du  coprostérol,  du  i»  coprostérol  quant  aux  produits  cristal- 
lisables.  —  Ensuite  une  deuxième  fraction  huileuse,  mélange  de  cholestérol 
etde[B  cholestanol.  Une  troisième  fraction  cireuse,  mélange  d'alcool  cétylique 
et  d'un  produit  cristallin  non  déterminé  (probablement  mélange  d'acides  et 
d'un  alcool  plus  élevé).  Enfin  une  quatrième  fraction,  mélange  d'alcool 
cétylique  avec  des  produits  amorphes  donnant  la  réaction  colorée  des  stérols 
qui  seraient  probablement  des  mélanges  de  stérols  saturés  et  non  saturés. 
L'étude  de  fèces  d'adultes,  d'enfants,  à  un  régime  connu,  apporte  peu 
d'éclaircissement  à  ce  sujet.  Cette  dernière  fraction  amorphe  trouvée  plus 
abondante  dans  des  fèces  de  soldats  en  manœuvres  ne  permet  pas  non  plus 
d'éclairer  la  question.  11  reste  à  supposer  que  ce  sont  des  produits  semblables 
à  la  partie  de  l'insaponifiable  qui  n'est  pas  du  cholestérol  dans  les  graisses 
animales.  L'auteur  vérifie  qu'il  ne  s'agit  pas  d'oxycholestérols  ou  de  produits 
en  dérivant  par  traitement  chimique  ou  transformation  biologique,  non  plus 


380  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

que  d'acides  biliaires  ou  de  leurs  dérivés.  Sa  conviction  penche  plutôt  du 
côté  de  stérols  à  constitution  polyterpénique.  —  L.  Thivolle. 

Manning    (A.    B.î    et  Schryver    (S.    B.).    —  Études  sur  la  gélatine. 
jve  partie.  La  dynamique  de  la  formation  de  la  gélatine  à  partir  de  l'ossêine. 

—  Les  os  séchés  et  soigneusement  dégraissés  sont  divisés  en  petits  frag- 
ments de  dimension  connue,  puis  décalcifiés.  L'ossêine  obtenue  est  soumise 
au  traitement  par  l'eau  à  l'ébullition.  Toutes  les  heures,  la  quantité  de  géla- 
tine extraite  est  estimée  par  un  dosage  d'A2  total.  On  obtient  ainsi  des 
courbes  d'allure  différente  suivant  la  dimension  des  fragments  d'os.  — 
D'après  Hoffmeister  (Zeitsch.  physiol.  Chem.,  1879,  t.  II,  p.  314),  la  gélatine 
chauffée  à  130°  rétrograde,  l'ossêine  serait  un  anhydride  de  gélatine.  Les 
auteurs  observent  en  effet  dans  ce  cas  la  courbe  inverse  de  la  courbe  d'ex- 
traction précédemment  établie.  Si  on  cherche  à  établir  mathématiquement 
la  courbe  de  désintégration  de  l'ossêine  en  fonction  de  la  surface  des  frag- 
ments osseux,  on  arrive  à  un  groupe  de  courbes  paraboliques  semblables  à 
celles  obtenues  expérimentalement,  mais  pas  identiques.  —  C'est  alors  que 
l'étude  de  la  surface  réelle  des  fragments  par  absorption  de  l'iode  ou  d'un 
colorant  montre  que  la  surface  vraie  d'attaque  est  indépendante  de  la  dimen- 
sion des  fragments.  Les  variations  de  la  vitesse  d'extraction  de  la  gélatine 
ne  sont  donc  pas  dépendantes  de  la  surface,  mais  essentiellement  un  phéno- 
mène capillaire.  —  L.  Thivolle. 

Chauffard  (A.),  Brodin  (P.)  et  Grigant  (A.).  —  a)  Teneur  en  acide  urique 
des  hématies.  —  b)  Diffusibilité  chimique  comparée  de  l'acide  urique  et  de  l'urée. 

—  a)  Chez  les  goutteux,  l'hyperuricémie  est  non  seulement  sérique,  mais 
globulaire.  Dans  d'autres  affections,  les  rapports  uriques  hématies-sérum 
sont  très  variables.  Les  auteurs  en  concluent  à  l'importance  prééminente  du 
dosage  de  l'acide  urique  du  sérum  où  ce  corps  est  moins  variable,  b)  La 
méninge  choroïdienne  laisse  passer  l'urée  et  arrête  la  presque  totalité  de 
l'acide  urique,  alors  que  dans  les  liquides  ascitiques  et  pleurétiques  l'acide 
urique  et  l'urée  semblent  diffuser  suivant  une  même  loi.  —  E.  Aubel. 

Hurtley  (W.  H.).  —  La  production  d'oxyde  de  carbone  par  l'action  des 
hypohalogénates  alcalins  sur  l'urée.  —  Krooh  {Zeitsch.  physiol.  Chem.,  1913)  a 
démontré  que  l'action  de  l'hypobromite  de  soude  sur  une  solution  d'uree 
produit  en  même  temps  que  de  l'azote  une  certaine  quantité  d'oxyde  de  car- 
bone, laquelle  augmente  avec  l'alcalinité  de  l'hypobromite,  en  même  temps 
qu'augmente  le  rendement  d'azote  dégagé.  L'auteur  et  Canti  confirment  ces 
résultats  sur  le  liquide  céphalo-rachidien  et  l'urée  pure,  à  la  fois  par  la 
détermination  eudiométrique  et  la  détermination  qualitative  par  combinaison 
de  CO  avec  le  sang.  Dans  les  conditions  opératoires  usuelles  on  obtient  un 
gaz  contenant  jusqu'au,?  %  d'oxyde  de  carbone.  Le  même  phénomène  s'ob- 
serve avec  moins  d'intensité  avec  les  solutions  d'hypocblorites.  L'oxyde  de 
carbone  se  formerait  directement  par  action  de  l'hypochlorite  de  soude  sur 
l'urée,  par  l'action  de  l'ammoniaque  ou  des  alcalis  caustiques  sur  la  dichlo- 
rocarbamide,  ou  par  l'action  d'hypobromite  de  force  convenable  agissant  sur 
lasemicarbazide,  l'hydrasodicarbonamide,  l'azodicarbonamide  et  l'acétylcar- 
bamide  qui  seraient  certains  des  produits  intermédiaires  isolés  de  l'action 
des  hypohalogénates  alcalins  sur  l'urée.  —  L.  Thivolle. 

Kanitz  (Aristide).  — La  signification  des  deux  constantes  de  dissociation  de 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  381 

l'aride  urique pour  V équilibre  des  solutions  de  monourate.  —  Les  sels  d'acide 
urique,  formés  avec  un  équivalent  d'une  base  forte  acidifiée,  se  décomposent, 
suivant  les  deux  degrés  de  dissociation  de  cet  acide  urique,  en  sel  normal 
(diurate)  et  acide  urique  libre,  conformément  à  l'équation  d'équilibre 

monourate  _  K, 

diurate  X  acide  urique  libre  "  ~  K2 
dans  laquelle  Kt  est  la  première,  K2  la  deuxième  constante  de  dissociation 
de  l'acide  urique.  En  utilisant  les  déterminations  déjà  publiées  on  trouve 

pour  ^A  une  valeur  comprise  entre  775  et  2350,  d'où  l'on  tire  pour  la  valeur 

jusqu'ici  inconnue  de  K2  entre  2,6  X  109  et  8,5  X  10_lu.  Suivant  les  trans- 
positions données,  la  concentration  en  ions  OH  du  monourate  est  beaucoup 
plus  faible  qu'elle  ne  pourrait  être  calculée  sur  la  base  de  l'équation  d'équi- 
libre d'hydrolyse  d'après  la  considération  des  deux  degrés  de  dissociation  de 
l'acide  urique.  De  la  valeur  de  K2  s'ensuit  que  la  décomposition  hydrolytique 
du  diurate  en  monourate  et  ions  OH  doit  être  beaucoup  plus  insignifiante 
qu'on  ne  l'avait  admis  jusqu'à  maintenant.  —  G.  Fontes. 

Weill  (P.)  et  Guillaumin  (Ch.-O.).  —  a)  L'acide  urique  libre  et  l'acide 

urique  combiné  des  globules  sanguins  et  du  plasma,  b)  Acide  urique  libre  et 

perméabilité  rénale.  —  1°  Contrairement  à  celui  des  globules,  l'acide  urique 

du  plasma  est  presque  entièrement  à  l'état  libre.  Le  rapport 

acide  urique  libre  du  plasma 

acide  urique  libre  des  globules 

n'est  pas  constant;  il  est  pourtant  assez  fixe  chez  un  même  individu.  Le 

acide  urique  libre  ...      _.  ,,     ., 

rapport  — r-: : — - n — r  est  variable;  2°  le  taux  d  acide  urique  libre 

rr       acide  urique  combine  n 

peut  devenir  normal  chez  les  malades  dont  l'azotémie  relève  surtout  d'une 
exagération  des  combustions  organiques.  Chez  le  goutteux,  s'il  y  a  insuffi- 
sance rénale,  le  taux  d'acide  urique  libre  augmente;  si  la  fonction  rénale 
est  suffisante  le  taux  d'acide  urique  libre  reste  normal.  Ce  qui  constitue  le 
trouble  fondamental  dans  la  goutte  c'est  l'augmentation  de  l'acide  urique 
combiné.  —  E.  Aubel. 

e)  Shimizu(T.). —  Sur  la  manière  de  se  comporter  du  pyrrol  dans  l'orga- 
nisme animal.  —  A  la  suite  de  l'injection  de  pyrrol  à  un  chien  ou  à  un  lapin, 
l'auteur  montre  l'apparition  dans  les  urines  de  la  méthylpyridine.  Ces  ré- 
sultats sont  en  désaccord  avec  ceux  de  R.  Robert  d'après  qui  le  pyrrol  réap- 
paraît dans  les  urines  tel  quel  ou  combiné  à  l'acide  sulfurique.  —  E.  Terkoine. 

Eisenhardt  (W.)  et  Schaefer  (R.).  —  Variations  du  métabolisme  des  chlo- 
rures sous  l'influence  de  la  menstruation.  —  On  détermine  sur  un  même 
sang  la  teneur  en  chlorures  du  sang  total  et  du  sérum  d'après  la  méthode 
micrométrique  de  Rang  et  l'indice  réfractométrique  du  sérum.  La  teneur 
moyenne  en  chlorures  du  sérum  sanguin  de  la  femme  est  de  0,010  %.  La 
menstruation  provoque  une  hyperchlorémie,  la  teneur  du  sérum  en  chlorures 
•  monte  à  0,75  %  pour  revenir  à  la  normale  lors  de  la  fin  des  menstruations. 
—  E.  Terroine. 

Fosse  (R.).  —  Synthèse  d'un  principe  azoté  des  végétaux,  l'acide  cyanhg- 

L' ANNÉE  BIOLOGIQUE.  26 


382  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

rfriquc,  par  oxydât  ion  de  V  ammoniaque  et  des  hydrates  de  carbone,  de  la  glycé- 
rine ou  de  V aldéhyde  formique.  —  L'auteur  oxyde  les  corps  énumérés,  en 
présence  d'ammoniaque  concentrée  et  de  nitrate  d'argent,  d'oxyde  de  Hg  ou 
de  chlorure  mercurique,  par  le  permanganate  de  K  ou  de  Ca.  Les  meilleurs 
rendements  en  acide  cyanhydrique  sont  obtenus  avec  l'aldéhyde  formique. 
F.  termine  en  émettant  l'hypothèse  que  l'acide  cyanhydrique  prend  peut-être 
naissance  transitai  rement  dans  la  respiration  des  animaux  et  des  végétaux. 
—  E.  Aubel. 

c)  Onslow  (H.).  —  Sur  la  stabilité  du  tryptophane  dans  l'hydrolyse  bary- 
tique.  —  Si  l'on  hydrolyse  du  caséinogène  par  des  acides  ou  par  de  la  soude, 
le  tryptophane  est  rapidement  détruit.  Le  tryptophane  pur  en  solution  acide 
n'est  presque  pas  hydrolyse;  il  est  au  contraire  rapidement  détruit  par  les 
alcalis,  la  soude  et  la  potasse  étant  plus  actives  que  la  baryte.  Dans  Thydrolyse 
du  caséinogène  par  la  baryte,  le  tryptophane  est  au  contraire  beaucoup  plus 
stable.  La  destruction  du  tryptophane  par  les  ions  monovalents  seuls  et  non 
par  les  ions  bivalents,  semble  être  sous  la  dépendance  de  la  présence  des 
autres  produits  d'hydrolyse  et  peut  être  considérablement  empêchée  par 
l'addition  d'aminoacides  cristallisés.  —  L.  Thivolle. 

d)  Onslow  (H.).  —  Sur  lanature  des  substances  précipitées  par  le  sulfate 
mercurique  dans  le  produit  d'hydrolyse  du  caséinogène,  dans  le  but  du  dosage 
et  de  la  préparation  du  tryptophane.  —  Lorsqu'après  digestion  tryptique 
du  caséinogène,  on  précipite  par  le  réactif  au  sulfate  mercurique,  le  préci- 
pité contient  un  certain  nombre  d'ainino-acides  combinés  au  tryptophane, 
probablement  sous  forme  de  polypeptides.  Après  élimination  de  la  tyrosine 
libre,  on  peut  identifier  les  amino-acides  suivants  :  leucine,  cystine  et  d'autres 
monoamino-acides,  de  l'acide  glutamique,  de  l'acide  aspartique.  de  Thistidine, 
un  peu  de  proline,  mais  ni  lysine,  ni  arginine.  Le  degré  d'hydrolyse  règle 
évidemment  la  quantité  de  polypeptides  précipités  et  probablement,  dans 
une  certaine  limite,  la  nature  même  des  amino-acides.  La  présence  de  tyro- 
sine combinée,  après  une  hydrolyse  acide  énergique,  indique  que  ce  corps 
ne  se  sépare  pas  quantitativement  dans  les  premiers"  stades  de  la  digestion, 
comme  certains  auteurs  le  prétendent.  11  est  difficile  d'assurer  une  diges- 
tion suffisante  du  caséinogène  pour  libérer  1,7  %  de  tryptophane  libre,  à 
moins  de  soumettre  le  précipité  mercurique  à  une  nouvelle  digestion  avec 
de  la  trypsine.  A  la  suite  de  ce  traitement,  l'extraction  par  l'alcool  butylique 
donne  un  rendement  de  tryptophane  voisin  de  celui  obtenu  par  Dakin.  — 
L.  Thivolle. 

Ringer  (W.  E.).  —  Influence  de  la  réaction  sur  l'activité  de  la  trypsine.  — 
Le  pouvoir  dissolvant  de  la  trypsine  sur  la  fibrine  est  en  étroite  dépendance 
de  la  concentration  en  ions  H.  Mais  il  n'existe  pas  une  réaction  optima  type. 
Avec  une  réaction  plus  alcaline  on  a  un  pouvoir  de  la  trypsine  plus  élevé, 
mais  il  y  a  une  limite  qui  est  la  destraction  de  la  trypsine.  Dans  les  condi- 
tions expérimentales  où  s'est  placé  hauteur  on  peut,  à  37°,  obtenir  une  acti- 
vité optima  avec  P"  =  11,3.  En  solutions  fortement  acides,  la  trypsine  est 
détruite.  Des  acidités  moins  élevées  (PH  =  3,15  à  37°)  lui  sont  supportables. 
Avec  des  PH  de  plus  en  plus  élevés  apparaissent  des  inactivités  de  plus  en 
plus  manifestes.  Enfin  à  PH  —  12  la  diastase  est  détruite  instantanément.  Le 
gonflement  de  la  fibrine  non  dissoute  a  incontestablement  une  grande  signi- 
fication pour  la  marche  de  la  dissolution.  Toutefois,  la  réaction  du  gonfle- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  383 

ment  maximum  (PH  =  environ  12,3)  se  place  à  une  valeur  du  P„  où  la 
trypsine  est  instantanément  détruite.  —  G.  Fontes. 

a)  Edie  (E.  S.)-  —  Quelques  observations  sur  la  digestion  de  la  fibrine  et  du 
■Càséinogène  par  la  trypsine.  — La  quantité  d'acide  nécessaire  pour  empêcher 
la  destruction  de  la  trypsine  par  la  chaleur,  dépend  de  la  quantité  de  pro- 
téines présentes  :  plus  il  y  a  de  protéines  plus  il  faut  d'acide.  S'il  n'y  a  pas 
assez  d'acide  en  présence,  le  pouvoir  de  digestion  de  la  fibrine  est  détruit 
beaucoup  plus  considérablement  que  le  pouvoir  de  digestion  du  càséinogène. 
L'acide  chlorhydrique  à  température  ordinaire  détruit  aussi  le  pouvoir  de 
digestion  de  la  fibrine  plus  rapidement  que  celui  du  càséinogène.  Le  pouvoir 
coagulant  des  extraits  pancréatiques  sur  le  lait  est  beaucoup  plus  rapidement 
détruit  que  le  pouvoir  protéolytique.  Généralement,  mais  pas  toujours,  les 
extraits  frais  de  pancréas  n'ont  pas  de  pouvoir  coagulant  sur  le  lait,  ou  bien 
le  coagulum  formé  est  instantanément  redissout,  le  pouvoir  protéolytique 
n'étant  pas  suffisant  pour  justifier  cette  redissolution.  Tous  ces  faits  montrent 
que  les  différentes  actions  sont  dues  à  des  diastases  différentes  ou,  s'il  y  a 
seulement  une  diastase,  à  différents  groupes  de  la  molécule.  —  L.  Thivolle. 

Meldolesi  (G.).  —  Influence  de  la  pression  sur  la  vitesse  d'hydrolyse  de  la 
pepsine,  de  la  trypsine  et  de  Vamylase.  —  On  fait  parallèlement  deux  séries 
d'expériences  :  une  sous  pression  ordinaire,  l'autre  sous  pression  d'azote  ou 
d'acide  carbonique  variant  de  5  à  15  atmosphères.  En  général  on  observe 
une  augmentation  de  la  vitesse  d'hydrolyse  quand  on  opère  sous  pression. 
Le  maximum  de  la  vitesse  d'hydrolyse  est  pour  la  pression  de  5  atmos- 
phères. —  E.  Terroine. 

a-b)  Clifford  (W.  M.).  —  La  distribution  de  la  carnosine  dans  le  règne 
animal.  —  La  carnosine  est  un  élément  nécessairement  important  de  l'orga- 
nisme animal.  Si  on  ne  la  trouve  pas  présente  chez  toutes  les  espèces,  elle 
est  en  grande  abondance  chez  certaines  espèces,  et  il  est  difficile  de  croire 
qu'une  substance  musculaire  à  aussi  forte  concentration  soit  inutile  à  l'orga- 
nisme. Stable  à  l'action  de  la  pepsine  et  de  la  trypsine,  ce  dipeptide  est  détruit 
par  l'érepsine.  La  [î-alanine  et  l'histidine  en  résultant,  à  leur  tour  détruits, 
produisent  finalement  une  somme  considérable  d'énergie.  L'auteur  espérait 
que  l'étude  de  la  distribution  de  la  carnosine  dans  le  règne  animal  permet- 
trait de  jeter  une  lueur  sur  son  rôle  physiologique.  Sa  présence  n'est  pas 
liée  à  l'activité  musculaire,  on  n'en  trouve  pas  plus  dans  les  muscles  lisses 
que  dans  les  muscles  striés,  pas  plus  spécialement  chez  les  carnivores  que 
chez  les  herbivores.  La  seule  chose  que  l'on  puisse  assurer  est  que,  lorsqu'elle 
est  absente  chez  un  des  membres  d'une  famille  zoologique,  elle  l'est  chez 
tous  les  membres  de  cette  famille.  Il  est  possible  que  d'autres  produits 
extractifs,  tels  que  la  créatinine,  puissent  avoir  une  distribution  ainsi  sélec- 
tionnée dans  le  règne  animal  et,  s'il  en  est  ainsi,  les  généralisations,  telles 
que  la  présence  d'une  substance  dans  tous  les  muscles  basée  sur  l'estima- 
tion faite  sur  une  seule  espèce  animale,  sont  défectueuses.  —  L.  Thivolle. 

o)  Freudenberg(E.)  et  Gyorgy  (P.).  —Sur  l'absorption  de  la  chaux  par 
les  tissus  animaux.  —  Des  morceaux  de  cartilage  sont  placés  dans  des 
solutions  de  CaCL,  MgG>  et  NaCl  ;  au  bout  de  cinq  jours  on  les  enlève,  on 
les  lave  et  on  les  sèche;  une  partie  sert  pour  la  détermination  immédiate  de 
Ca,  Mg  et  PjO:j,  une  autre  est  plongée  dans  un  mélange  de  phosphates.  Au 


384  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

bout  de  trois  jours  on  recherche  la  teneur  de  tous  ces  cartilages  en  acide- 
phosphorique;  il  se  trouve  que  les  cartilages  traités  préalablement  par  Cad- 
et MgClo  ont  augmenté  de  beaucoup  leur  teneur  en  acide  phosphorique, 
tandis  que  ceux  traités  par  le  chlorure  de  sodium  ne  l'ont  pas  changé.  Il 
ne  s'agit  pas  ici  d'une  imprégnation  mécanique  des  tissus,  car  si  on  change 
Tordre  des  réactions,  l'absorption  de  l'acide  phosphorique  n'a  plus  lieu;  il 
est  probable  que  les  phosphates  alcalino-terreux  entrent  en  combinaison, 
chimique  avec  les  colloïdes  du  cartilage.  —  E.  Terroine. 

h)  Freudenberg  (E.)  etGyorgy  (P.).  —  Sur  l'absorption  de  la  chaux  par 
les  tissus  animaux.  —  En  étudiant  tout  d'abord  l'absorption  de  différents  sels 
de  Ca  par  le  cartilage  de  veau,  les  auteurs  constatent  que  l'absorption  du  Ca 
ne  dépend  pas  de  Fanion,  il  en  est  de  même  quand  il  s'agit  du  cartilage  de 
l'homme  adulte.  Par  contre,  si  on  s'adresse  au  cartilage  de  foetus  ou  de 
nourrisson,  on  observe  que  l'absorption  de  la  chaux  se  fait  moins  bien  avec 
les  solutions  d'acétate  et  de  nitrate.  Le  cartilage  peut  absorber  aussi  d'au- 
tres cations  bi-  et  trivalents  :  Mg,  Sr,  Ba,  Al.  Le  cerveau  absorbe  aussi  Mg  et 
Ca  et  plus  fortement  le  premier  que  le  second.  —  E.  Terkoine. 

Cristol  (Paul;.  —  Zinc  et  cancer.  —  Delezenne  (1910)  a  montré  que  plus 
un  tissu  est  riche  en  phosphatides  ou  en  nucléoprotéides,  plus  il  contient  de- 
zinc;  celui-ci  y  jouerait  le  rôle  de  catalyseur  dans  les  phénomènes  d'hydrolyse- 
des  phosphatides  et  des  acides  nucléiques.  D'autre  part,  un  animal  traité 
par  du  venin  de  Cobra,  très  riche  en  zinc,  présente  des  divisions  caryociné- 
tiques  anormales  des  cellules  nerveuses.  Il  paraissait  donc  intéressant  de 
rechercher  le  zinc  dans  les  tissus  cancéreux.  C.  a  constaté  que  les  tumeurs 
épithéliales  malignes  sont  plus  riches  en  zinc  que  les  tumeurs  conjonctives 
bénignes.  Dans  la  même  tumeur,  il  peut  y  avoir  des  régions  plus  ou  moins 
riches  en  zinc,  suivant  la  nature  des  éléments.  II  semblerait  que  la  teneur 
élevée  en  zinc  des  tissus  cancéreux  est  fonction  de  la  prolifération  et  de  l'acti- 
vité cellulaire  et  nucléaire.  —  A.  Drzewina. 

Gicklhorn  (Jos.).  —  Morphologie  et  microchimie  d'un  nouveau  groupe  de- 
bactéries  pourpres.  —  Dans  des  mares  près  de  Gray,  G.  a  découvert  deux 
espèces  nouvelles,  Chromatium  Linsbaueri  Gickl  et  Rhabdochromatium 
Linsbaueri  Gickl.  L'examen  biochimique  a  permis  d'y  trouver  du  soufre 
natif  et  du  carbonate  de  calcium.  Ce  dernier  se  présente  sous  forme  de- 
globules.  —  H.  Spinner. 

Salkowski  (E.).  —  Sur  la  cellulose  de  lichen  et  de  levure.  Sur  la  notion 
a" hémicellulose  et  sur  l'autolyse  de  la  levure.  —  Comme  l'a  déjà  montré 
Stenberg,  la  cellulose  de  lichen  est  facilement  hydrolysable,  comme  la 
cellulose  de  levure.  C'est  seulement  lorsque  la  cellulose  est  passablement 
pure  qu'on  peut  juger  s'il  s'agit  de  cellulose  ou  d'hémicellulose.  A  la  suite 
de  la  production  de  glucose  dans  l'hydrolyse  de  la  levure,  l'auteur  croit  que  : 
1°  Le  glucose  provient,  comme  c'était  prévisible,  des  hydrates  de  carbone 
de  la  levure.  2°  La  gomme  de  levure  est  complètement  étrangère  à  cette 
action.  Il  ne  s'agit  que  de  la  cellulose.  3°  La  cellulose  de  levure  peut  se 
décomposer  en  une  partie  colorable  par  l'iode  :  Térythrocellulose,  et  en  une 
partie  non  colorable  :  l'achroocellulose.  Seule  la  première  libère  du  glucose. 
La  décomposition  se  produit  par  l'eau  sous  pression  augmentée,  mais  aussi. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  3S5 

par  ébullition,  par  action  d'une  diastase  :  la  cellulase.  Ce  qu'on  appelle  le 
glycogène  de  levure  n'est  vraisemblablement  pas  autre  cbose  quel'érythro- 
cellulosè,  c'est-à-dire  un  descendant  de  la  paroi  cellulaire.  —  G.  Fontes. 

Winterstein  (E.)  et  Iatrides  (Dj.  —  Sur  un  alcaloïde  :  la  taxine  existant 
■da?is  l'if  (Taxus  baccata).  —  La  taxine  est  le  plus  abondante  dans  les  aiguilles 
de  l'if.  Leur  teneur  est  comprise  entre  0.7  et  1,4  %,  comptée  à  partir  du  ma- 
tériel sec.  La  contenance  des  feuilles  des  individus  mâles  ou  femelles  et 
celle  des  jeunes  pousses  sont  comparables.  On  ne  peut  pas  affirmer  que  la 
quantité  de  taxine  dans  les  feuilles  soit  en  relation  avec  l'époque  de  l'année. 
La  moisissure  des  feuilles  conservées  dans  un,  endroit  humide  est  suivie 
d'une  rétrogradation  de  la  quantité  de  taxine.  L'arille  de  l'if  ne  contient  au- 
cune taxine,  alors  que  la  graine  en  renferme.  En  dehors  du  Taxus  baccata, 
aucune  autre  espèce  de   Taxus  ne  contient  de  taxine. 

La  taxine  est  représentée  par  la  formule  C37H;ilO,0N.  Par  sa  composition 
élémentaire,  la  taxine  ressemble  à  la  vératridme  ou  vératrine  amorphe 
C37H'i30"N  dont  elle  ne  diffère  que  par  une  molécule  d'H20.  Quoique  ce 
dernier  alcaloïde  soit  isolé  depuis  cinquante  ans  et  soit  facile  à  se  procurer, 
on  sait  peu  de  choses  sur  sa  constitution.  La  taxine,  ses  sels  et  ses  dérivés 
ne  sont  pas  cristallisables.  Il  est  très  probable  que  cette  taxine  obtenue  et 
purifiée  par  des  moyens  différents  n'est  pas  un  corps  simple.  Par  décompo- 
sition avec  des  acides  organiques  ou  minéraux  dilués,  on  obtient,  à  côté 
d'un  produit  brun  et  résineux  et  à  côté  d'une  substance  non  définie,  à  pro- 
priétés réductrices,  de  l'acide  cinnamique  et  de  l'acide  acétique.  En  traitant 
;'i  froid  la  taxine  par  une  lessive  alcaline  on  obtient  de  l'acide  cinnamique. 
En  chauffant  la  taxine  seule  ou  en  présence  de  lessive  alcaline  on  obtient 
un  produit  azoté.  Deux  molécules  d'hydrogène  forment  avec  la  taxine  un 
produit  d'addition.  On  peut  en  conclure  à  l'existence  de  deux  doubles  liai- 
sons. Traitée  à  chaud  par  de  l'anhydride  acétique,  la  taxine  donne  un  dérivé 
qui  contient  3  ou  4  groupes  acétyle.  En  traitant  par  l'alcool  ce  dérivé  acetylé, 
une  molécule  d'acide  cinnamique  se  produit  à  partir  d'une  molécule  de 
taxine.  L'eau  de  brome  ajoutée  à  une  solution  acide  de  taxine  produit  un 
précipité  dont  la  teneur  en  brome  fait  conclure  à  l'entrée  de  2  molécules  de 
brome  dans  la  molécule  de.  taxine.  Traitée  par  de  l'iodure  de  méthyle,  la 
taxine  donne  un  iodométhylate,  qui,  en  solution  aqueuse  alcaline,  se  décom- 
pose en  triméthylamine  et  en  un  résidu  de  formule  C37H18010. 

L'oxydation  par  le  perhydrol  donne  un  produit  qui,  en  présence  de  phloro- 
glucine  et  d'acide  chlorhydrique,  se  condense  en  un  composé  cristallin.  La 
production  de  cette  substance  est  liée  à  une  série  de  conditions  qui  ne  sont 
pas  bien  établies.  L'oxydation  par  le  permanganate  de  potassium  libère  de 
î'amide  benzoïque,  de  l'acide  acétique,  de  l'acide  oxalique  et  du  nitrile 
benzoïque.  En  outre,  il  se  produit  un  composé  réducteur  qui  donne  avec  la 
phenylhydrazine  un  corps  de  formule  (G*05QN)x.  Sur  le  corps  fondamental 
qui  est  peut-être  un  composé  carbonyle,  il  est  impossible  de  rien  dire  pour 
l'instant.  En  se  basant  sur  ces  données,  la  formule  de  la  taxine  peut  s'expli- 
quer de  la  manière  suivante  :  des  37  atomes  de  carbone  de  la  taxine,  9  partent 
avec  l'acide  cinnamique;  7  avec  le  reste  benzoïque  et  2  avec  l'acide  acétique. 
"Si  l'on  envisage  en  outre  la  production  d'acide  oxalique,  plus  de  la  moitié 
des  atomes  de  carbone  reçoivent  une  explication.  Il  est  encore  impossible  de 
donner  pour  la  taxine  une  formule  de  constitution.  Il  est  toutefois  plus  que 
probable  que  son  azote  n'appartient  pas  à  un  système  hétérocyclique.  La 
taxine  est  peut-être  un  acide-amide  comme  la  pipérine  ou  la  «  Fagara- 
mide  »,  cette  dernière  étant  l'isobutylamide  de  l'acide  pipéronylacrylique. 


386  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

La  taxine  est  un  poison  spécifique  du  cœur.  La  mort  survient  au  milieu  de 
convulsions  avec  un  abaissement  de  la  pression  sanguine,  le  cœur  en  diastole 
forcée.  La  dose  mortelle  pour  les  lapins  est,  par  kilogramme  de  poids  du 
corps,  de  0  gr.  004  à  0  gr.  005  par  injection  intraveineuse  et  de  0  gr.  024  par 
la  bouche.  La  taxine  amène  une  élévation  de  la  fréquence  de  la  respiration 
et  du  pouls,  un  ralentissement  de  l'action  cardiaque  et  un  accroissement  de 
l'activité  intestinale.  La  taxine  hydratée  est  également  un  poison,  mais 
moins  violent  que  l'alcaloïde  anhydre.  —  G.  Fontes. 

Fûhner  (H.)  et  Mertens  (E.).  —  L'épreuve  toxicologique  de  la  cytisine.  — 
L'alcaloïde,  cytisine  est,  chimiquement  et  pharmacologiquement,  très  proche 
de  la  nicotine,  mais  sa  caractérisation  chimique  est  difficile  et  incertaine. 
Les  auteurs  essayent  de  trouver  un  test  biologique  en  se  basant  sur  sa  toxicité. 
Sur  la  sangsue  dépourvue  de  centres  nerveux  une  injection  de  l'alcaloïde 
provoque  une  augmentation  du  tonus,  mais  l'action  reste  toujours  inférieure 
à  celle  de  la  nicotine.  Par  contre,  sur  la  grenouille  l'action  respective  de  la 
cytisine  et  de  la  nicotine  est  différente  :  la  cytisine  ne  provoque  pas  au  début 
de  l'injection  la  contraction  des 'membres  caractéristique  de  la  nicotine, 
par  contre  elle  produit  au  bout  d'une  demi-heure  une  action  paralysante 
que  la  nicotine  ne  provoque  pas.  —  E.  Terroine. 

Tutin  (F.).  —  Action  des  alcalis  et  de  la  peetase  sur  la  pectine.  —  La  pec- 
tine est  un  produit  végétal  qui  joue  un  rôle  important  dans  la  conservation 
des  confitures,  gelées,  etc.,  ainsi  que  dans  les  industries  de  fermentation  des 
fruits.  Il  est  assez  difficile  de  l'obtenir  pure,  et  la  littérature  fourmille 
d'inexactitudes  et  de  contradictions.  —  L'auteur  isole  la  pectine  des  tour- 
teaux de  pomme.  Au  sortir  du  pressoir  ils  sont  extraits  à  10!)°  avec  de  l'eau. 
La  pectine  est  précipitée  par  l'alcool  et  purifiée  par  plusieurs  précipitations 
successives,  et  plusieurs  passages  au  noir  animal.  —  L'action  des  alcalis 
dilués  froids  et  de  la  peetase  en  présence  de  sels  de  chaux,  est  identique;, 
dans  les  deux  cas  on  obtient  un  sel  d'acide  pectique  avec  libération  d'alcool 
méthylique  et  d'acétone.  L'élimination  de  ces  produits  se  faisant  à  froid  avec 
de  la  soude  dixième  normale,  cela  fait  supposer  que  la  pectine  peut  être  le 
dimethyl-isopropényléther  de  l'acide  pectique.  L'acétone  étant  engagée  sous 
sa  forme  énolique  (Cl!3  —  C(OH  =  CH2)  ;  ceci  explique  aussi  la  présence 
d'alcool  méthylique  et  d'acétone  dans  le  cidre.  Les  pectines  extraites  de  la 
carotte  et  du  navet  sont  identiques.  —  L.  Thivolle. 

Clayson  (D.  H.  F.),  Norris  (F.  W.),  Schryver  (G.  B.).  —  Les  substances 
pectiques  des  plantes.  —  /Y.  Recherches  préliminaires  sur  la  chimie  des  mem- 
branes cellulaires  de  la  plante.  —  Schryver  et  Haynes  avaient  montré  qu'en 
traitant  la  partie  insoluble  des  tissus  végétaux  par  une  solution  chaude  d'oxa- 
late  d'ammonium  on  extrayait  une  substance  précipitable  par  l'alcool  en  un 
gel  volumineux.  C'était  le  sel  d'un  acide  nommé  provisoirement  «  pectino- 
gène  »,  acide  soluble  dans  l'eau  ainsi  que  son  sel  de  Ca,  et  qui,  chauffé  avec  de 
la  soude  N  était  converti  en  une  autre  substance,  la  «  pectine  ».  Cette  pectine 
est  un  produit  acide  insoluble  dans  l'eau  à  sel  de  Ca  insoluble.  Von  Fellenberg 
montra  que  les  substances  pectiques  traitées  par  les  alcalis  à  basse  tempéra- 
ture libéraient  de  l'alcool  méthylique.  Les  auteurs  cherchent  à  déterminer 
ici  la  relation  existant  entre  la  pectine  et  le  pectinogène,  ainsi  que  la  forme 
sous  laquelle  les  substances  pectiques  existent  dans  la  plante.  Lorsque  l'on 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  :ïs; 

traite  directement  les  tissus  par  la  soude  N/10  à  froid  et  que  l'on  précipite 
la  solution  par  l'alcool,  on  obtient  un  précipité  dont  les  propriétés  sont 
distinctes  de  celles  des  substances  pectiques,  mais  voisines  de  celles  des 
hémicelluloses  de  S<  iiulze.  Ces  substances  donnent  une  coloration  bleue 
avec  l'iode,  ne  réduisent  pas  la  liqueur  de  Fehling,  sont  rapidement  hydro- 
lyséespar  les  acides  minéraux  donnant  des  solutions  réduisant  la  liqueur  de 
Fehling.  Par  traitement  à  l'acide  chlorhydrique  concentré  on  obtient  du 
furfurol.  Les  auteurs  proposent  de  désigner  ces  produits  sous  le  nom  de  «  cyto- 
pentanes  ».  Bien  que  provenant  d'extraction  alcaline,  ils  n'ont  pas  véritable- 
ment de  propriétés  acides. 

La  solution  (après  précipitation  des  cytopentanes)  ne  tient  pas  en  solution 
de  substances  pectiques,  à  la  condition  que  la  soude  employée  soit  bien 
exempte  de  carbonates.  —  Il  faut  extraire  ces  substances  du  résidu  d'attaque 
alcaline  en  le  traitant  par  une  solution  chaude  d'oxalate  d'ammonium.  — 
L'addition  d'un  acide  à  cet  extrait  précipite  une  matière  gélatineuse  iden- 
tique à  la  pectine  déjà  décrite  et  que,  pour  éviter  toute  confusion  de  nomen- 
clature, les  auteurs  proposent  d'appeler  «  acide  cytopectique  ».  Cet  acide 
préparé,  au  cours  de  ce  travail,  àpartir  de  six  sources  différentes,  s'est  montré 
constant  dans  ses  propriétés  optiques,  analyse  élémentaire,  etc..  sauf  pour 
celui  extrait  de  l'orange.  On  n'a  pu  trouver  aucun  rapport  constant  entre 
l'alcool  méthylique  extrait  par  la  soude  à  froid  et  la  quantité  d'acide  cyto- 
pectique ;  son  origine  reste  indéterminée.  Le  résidu  d'extraction  par  l'oxa- 
late  d'ammoniaque  semble  être  constitué  uniquement  de  celluloses.  —  L. 
Tiiivolle. 


Haas  (P.).  —  Sur  le  carragahen  (Chondrus  crispus).  —  11. Sur  Vexistence 
d'éther-sulfales  dans  la  plante.  —  Le  traitement  du  Chondrus  crispus 
par  l'eau  chaude  conduit  à  une  solution  colloïdale  contenant  deux  substances 
différemment  solubles  dans  l'eau  froide.  L'une  de  ces  substances  très  soluble 
dans  l'eau  froide  donne  des  solutions  visqueuses  non  précipitables  par 
NaCl  et  S04Mg  à  demi  saturation,  elle  sera  étudiée  ultérieurement.  L'autre 
substance  soluble  dans  l'eau  chaude  donne  des  solutions  se  gélatinisant  par 
refroidissement.  Cet  extrait  chaud  est  le  sel  de  calcium  d'un  éther-sul- 
fate  dans  lequel  le  calcium  est  ionisé  et  précipitable  par  ses  réactifs  ordinaires. 
Le  sulfate,  au  contraire,  n'est  pas  ionisé  à  moins  d'hydrolyser  le  composé. 
Ceci  rend  compte  des  observations  déjà  faites  par  différents  auteurs,  à  savoir 
que  les  cendres  contenant  d'importantes  quantités  de  sulfate  de  chaux,  la 
chaux  était  seule  précipitable  de  l'extrait  aqueux,  l'ion  SO4  étant  impossible  à 
retrouver  par  dialyse.  Cet  «  extrait  chaud  »  chauffé  avec  une  solution  alcoo- 
lique d'a-napthol  donne  une  belle  coloration  violette  indiquant  la  présence. 
d'un  sucre  cétonique.  —  L.  Tiiivolle. 

Brunswik  (Hermann).  —  Sur  des  sphérites  d'kespêridine  dans  l'épidémie 
vivant  d'Anthurium  Binotii  Linden.  —  Anihurium  Binotii,  Aracée  du  Brésil 
méridional,  est  fréquemment  cultivé  dans  nos  serres  pour  ses  feuilles  lui- 
santes, très  décoratives.  B.  a  constaté  que  l'épiderme  de  toutes  les  parties 
aériennes  de  la  plante  contient  en  abondance  un  corps  du  groupe  de  l'hes- 
péridine.  Ce  corps  se  rencontre  surtout  sous  forme  de  sphérocrisfcuix  qui 
doivent  être  considérés  comme  de  vraies  excrétions  cristalloïdes.  Il  est  très 
rare  chez  les  monocotylédones,  puisque  seules  quelques  graminées  et  cypé- 
racées  en  sont  pourvues,  tandis  qu'on  l'a  constaté  dans  24  familles  de 
dicotylédones  (d'après  Borodin).  — H.  Spinner. 


388  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Franzen  (Hartwig)  et  Schuhmacher  (Eugène).  —  Sur  les  constituants 
chimiques  des  plantes  vertes.  14e Mémoire.  Sur  les  acides  de  la  groseille  (Ribes 
rubrum)  prëcipitables  par  l'acétate  de  plomb.  —  Dans  la  groseille  se  trou- 
vent de  grandes  quantités  d'acide  citrique  et  de  petites  quantités  d'acide 
malique.  La  quantité  du  premier  de  ces  deux  acides  est  environ  47  fois  supé- 
rieure à  celle  du  second.  L'acide  tartrique  ne  s'y  rencontre  pas  ou  seule- 
ment à  l'état  de  traces.  Les  acides  donnant  des  éthers  à  point  d'ébullition 
plus  élevé  que  l'éther  triéthylique  de  l'acide  citrique  se  trouvent  dans  la 
partie  précipitable  par  l'acétate  de  plomb  en  tout  à  fait  faible  quantité.  Les 
méthodes  employées  jusqu'à  maintenant  pour  la  recherche  des  acides  des 
fruits  sont  insuffisantes,  de  telle  sorte  que  nos  connaissances  sur  la  présence 
de  ces  acides  reposent  sur  des  bases  peu  solides.  —  G.  Fontes. 

Franzen  (Hartwig)  et  Stern  (Emmi).  —  Sur  les  constituants  chimiques 
des  plantes  vertes.  if>e  Mémoire.  Sur  la  présence  d'acide  élhylidène-lactique 
dans  les  feuilles  du  framboisier  (Rubiis  idacus).  —  Dans  les  feuilles  du  fram- 
boisier on  trouve  d'importantes  quantités  d'acide  ethylidène-lactique.  Outre 
cette  plante,  on  ne  rencontre  certainement  l'acide  lactique  que  dans  le  pavot, 
le  ricin  et  l'agave,  peut-être  aussi  encore  dans  les  fruits  de  tamarin.  Les 
recherches  poursuivies  par  les  auteurs  sur  10  plantes  sont  à  rejeter,  soit 
parce  que  l'acide  n'ait  pas  été  caractérisé  suffisamment,  soit  parce  qu'il  n'y 
en  avait  que  des  traces.  —  G.  Fontes. 

Oddo  (B.)  et  Pollacci  (G.).  — L'influence  des  noyaux  de  pyrrol  sur  la  for- 
mation de  la  chlorophylle .  —  Les  plantes  cultivées  sur  les  terrains  contenant 
des  combinaisons  assimilables  du  pyrrol  forment  de  la  chlorophylle  même 
en  absence  de  fer.  Puisque,  en  absence  du  pyrrol,  le  fer  est  nécessaire  pour 
la  formation  de  la  chlorophylle,  il  se  peut  qu'il  agisse  comme  catalyseur 
dans  la  formation  du  noyau  de  pyrrol  qui  est  le  centre  du  complexe  chlo- 
rophyllien. Les  recherches  de  Eva  Mameli  ont  démontré  que  les  plantes  qui 
croissent  en  présence  de  fer,  mais  en  absence  de  Mg,  ne  forment  que  des 
feuilles  très  pâles.  L'auteur  est  d'avis  que  le  Mg  agit  comme  catalyseur  dans 
la  formation  du  pyrrol,  ce  qui  contribue  à  la  production  de  la  clorophylle. 
—  C.  Foa. 

a)  Euler  (H.  V.)  et  Swanberg  (Olof).  —  Sur  la  caractérisation  de  solutions 
d'amylase.  «—  Pour  l'indication  du  pouvoir  saccharifiant  Sf  de  préparations 
d'amylase,  les  auteurs  proposent  l'unité  suivante,  analogue  à  celle  qui  a  été 

donnée  pour  la  saccharase  :  Sf  =  — — —. '— — ■.  Dans  cette  relation  K  est 

g  préparation 

la  valeur  moyenne  du  coefficient  de  réaction  de  la  réaction  monomoléculaire 
d'après  laquelle  la  première  et  plus  grande  partie  de  la  saccharification  se. 
produit,  g  maltose  te  nombre  de  grammes  de  maltose  qui  peuvent  être  pro- 
duits au  maximum  dans  cette  réaction.  Les  auteurs  proposent  de  mesurer  le 
coefficient  de  réaction  à  37°  et  dans  les  conditions  optima  d'acidité  au  moyen 
d'une  solution  cuite  d'amidon  soluble  de  concentration  0,72-2,8  %  et  au 
moyen  d'une  concentration  diastasique  capable  de  donner  dans  ces  condi- 
tions un  coefficient  de  réaction  compris  entre  0,004  et  0,08.  L'optimum  d'aci- 
dité pour  la  maltamylase,  déterminé  d'après  une  courbe,  se  trouve  aux  envi- 
rons de  p„  =  5.  —  G.  Fontes. 

c)  Euler  (Hans  V.)  et  Swanberg  (Olof  ).  —  Sur  la  régénération  par  dia- 
lyse de  saccharase  inactivée.  —  Par  la  dialyse  on  peut  régénérer  l'activité 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  389 

diastasique  de  solutions  île  saccharase  inactivée  par  du  nitrate  d'argent,  du 
chlorure  de  mercure  ou  de  l'aniline.  Après  action  des  métaux  il  n'y  a  jamais 
une  régénération  complète,  tandis  que  dans  le  cas  de  l'intoxication  par  l'ani- 
line, cas  où  les  auteurs  n'avaient  pu  auparavant  démontrer  une  réactivation 
notable,  la  régénération  par  dialyse  est  complète.  La  saccharase  ne  peut 
s'extraire  par  l'aniline  d'une  préparation  de  levure  très  active.  —  (i. 
Fontes. 

a)  Olsson  (Urbain).  —  Sur  l'empoisonnement  de  l'amylase  par  les  métaux 
lourds  et  les  substances  organiques.  —  Au  cours  de  l'intoxication  de  l'amylase 
par  le  nitrate  d'argent,  le  pouvoir  d'intoxication  se  révèle  proportionnel  à  la 
quantité  de  poison  employée.  Pour  les  solutions  d'amylase  employées  par 
l'auteur,  l'inactivation  du  ferment  se  montre,  pour  la  moitié,  avec  une  con- 
centration normale  en  nitrate  d'argent  de  2,1  X  10"7 .  On  doit  toutefois  souli- 
gner que,  au  cours  de  l'empoisonnement  de  l'amylase  par  l'argent,  l'étendue 
•.le  l'intoxication  est  limitée.  Des  recherches  conduites  avec  des  solutions  de 
chlorure  d'argent  et  de  cyanure  d'argent  concordent  relativement  bien  avec 
les  recherches  effectuées  sur  le  nitrate  d'argent.  Pour  des  quantités  cons- 
tantes de  toxique,  le  pouvoir  d'empoisonnement  augmente  quand  la  quantité 
de  ferment  est  diminuée.  Une  faible  auto-régénération  de  la  diastase  après 
action  de  l'argent  peut  être  constatée.  Tandis  qu'avec  l'argent  l'intoxication 
est  instantanée,  il  faut  un  certain  temps  pour  qu'elle  se  manifeste  avec  le 
cuivre  ;  elle  semble  s'accompagner  d'une  auto-régénération.  Dans  l'empoi- 
sonnement de  l'amylase  par  l'aniline,  une  inactivation  apparaît,  pour  la 
moitié,  pour  une  concentration  d'aniline  normale  de  0,15.  — G.  Fontes. 

b)  Olsson  (Urbain).  —  Sur  les  apparitions  de  V empoisonnement  chez  les 
àmylases.  —  L'auteur  détermine  que  l'optimum  d'acidité  pour  son  amylase 
salivaire  avec  présence  simultanée  de  chlorure  de  sodium  et  d'acétate  de 
•sodium  est  de  Pu  =  6,4.  L'empoisonnement  croit  avec  le  temps,  mais  de 
grandes  différences  peuvent  apparaître.  Ainsi,  l'empoisonnement  par  le  sul- 
fate de  cuivre  croit  très  promptement  avec  le  temps  et  atteint  déjà  son  maxi- 
mun  en  une  demi-heure,  tandis  qu'avec  l'hydroxylamine,  le  molybdate  d'am- 
moniaque, le  tungstate  de  soude  et  l'aniline  l'empoisonnement  apparaît  très 
lentement.  Avec  le  nitrate  mercureux,  comme  avec  l'iode,  l'empoisonnement 
est  instantané.  La  dépendance  de  l'empoisonnement  d'avec  la  température 
a  été  recherchée  dans  deux  cas,  notamment  pour  l'amylase  salivaire  avec  le 
sulfate  de  cuivre  et  pour  l'amylase  du  malt  avec  le  nitrate  mercureux.  La 
•sensibilité  vis-à-vis  du  poison  de  l'amylase  salivaire  est  plus  faible  que  celle 
de  l'amylase  du  malt.  C'est  une  nouvelle  preuve  de  la  différence  qui  existe 
entre  ces  deux  diastases.  Il  est  confirmé  que  les  ions  iode  et  fluor  n'empoi- 
sonnent pas  l'amylase  du  malt.  Le  chlorure  ferrique  (mais  non  le  sulfate 
de  zinc)  semble  être  un  activateur  faible  de  l'amylase  du  malt  pour  de  mi- 
nimes concentrations,  alors  qu'il  l'empoisonne  à  doses  plus  élevées.  Des  ex- 
périences quantitatives  d'empoisonnement  par  l'intermédiaire  de  réactifs 
aldéhydiques  et  de  moyens  d'oxydation  ont  été  instituées  sur  des  solutions 
d'amylase  du  malt  purifiées  et  de  teneur  en  substances  organiques  sensi- 
blement connue.  L'aniline  a  été  essayée  sur  l'amylase  salivaire.  L'iode  li- 
bre empoisonne  l'amylase  du  malt  et  l'amylase  salivaire  très  puissamment. 
L'aniline  et  l'hyposulfite  de  soude  ne  régénèrent  pas  l'amylase  empoisonnée 
avec  l'iode.  Des  expériences  quantitatives  d'empoisonnement  avec  l'aldé- 
hyde formique  ont  été  également  instituées  sur  des  solutions  diastasiques 
définies,  mais  l'auteur  réserve  pour  un  prochain  mémoire  la  discussion  des 


390  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

résultats.  Par  la  dialyse,  l'amylase  salivaire  est  privée  d'activateur  qui  est 
représenté  par  les  sels  nécessaires  à  l'action  diastasique.  Pour  l'emploi  de 
l'empoisonnement  à  des  dosages  qu'il  serait  impossible  de  réaliser  par  voie 
analytique,  de  petites  quantités  de  sels  de  métaux  lourds  devraient  être 
spécialement  préparées  avec  le  plus  grand  soin.  —  G.  Fontes. 

Effront  (J.)  —  a)  Méthode  pour  la  détermination  des  pouvoirs  liquéfiants  de 
l'amylase.  —  b)  Influence  de  lafiltralionsur  les  amylases.  —  c)  Sur  les  propriétés 
distinctives  des  amylases  de  différentes  provenances.  —  a)  Cette  méthode  est 
basée  sur  l'action  coagulante  de  l'iode  sur  l'empois  d'amidon.  On  note  le 
début  des  3  phases  :  diminution  des  graisses  et  liquide  jaune;  graisses 
encore  diminuées  et  liquide  bleu;  disparition  des  graines.  Cette  dernière 
phase  permet  de  mesurer  le  pouvoir  liquéfiant  :  quantité  d'amidon  liquéfié 
en  une  heure  par  1  cm3  de  diastase.  b)  La  ptyaline  est  retenue  par  les 
filtres  en  papier,  l'absorption  augmentant  avec  la  température,  la  substance 
fixée  ne  se  laissant  enlever  ni  par  l'eau,  ni  par  les  solutions  sucrées,  mais- 
rentrant  en  solution  en  présence  de  NaCl  ou  d'empois  d'amidon.  Avec  les 
jus  d'herbe,  au  contraire,  c'est  la  substance  entravante  qui  est  retenue  par 
le  filtre,  des  sucs  inactifs  sur  l'amidon  pouvant  devenis  actifs  par  filtration. 
c)  Des  amylases  diverses  étudiées,  se  différencient  par  leur  solubilité  dans  l'eau 
ou  leur  absence  de  solubilité,  leur  température  optima,  le  rapport  entre  le 
pouvoir  liquéfiant  et  le  pouvoir  saccharifiant,  l'action  sur  l'achroodextrine. 
la  thermostabilité  et  la  résistance  aux  acides.  —  E.  Aubel. 

Fernbach  (A.)  et  Schœn  (M.).  —  L'acide  pyruvique  dans  la  fermentation 
alcoolique.  —  Certains  expérimentateurs  allemands  ont  mis  en  doute  la  valeur,, 
au  point  de  vue  de  la  fermentation  alcoolique,  des  résultats  de  F.  et  S.  con- 
cernant la  décomposition  biochimique  des  sucres,  en  milieu  synthétique. 
Cette  décomposition  qui  aboutit  à  l'acide  pyruvique,  serait,  pour  les  contra- 
dicteurs de  F.  et  S.,  le  résultat  de  phénomènes  d'oxydation  produits  par  des 
microorganismes  aérobies,  sans  rapport  avec  la  fermentation  alcoolique.  Les 
levures  vraies  ne  pourraient  par  pousser  en  milieu  purement  minéral.  Les 
auteurs  répondent  à  cela  en  montrant  qu'il  est  possible,  à  l'aide  de  la  levure 
de  Champagne  de  produire,  en  milieu  purement  minéral,  une  fomentation 
alcoolique  véritable,  dans  laquelle  il  y  a  production  d'acide  pyruvique,  si  la 
culture  est  faite  en  présence  de  craie.  —  E.  Aubel. 

Rona  (P.)  et  Reinicke  (D.).  —  Action  de  la  quinine  sur  la  lipase  du  sérum. 
—  On  étudie  l'action  de  la  lipase  du  sérum  sur  la  tributyrine  en  présence  de 
la  quinine.  L'action  toxique  de  la  quinine  est  directement  proportionnelle  au 
logarithme  de  la  concentration  du  poison.  L'action  empêchante  de  la  quinine 
dépend  de  la  concentration  en  ions  H  du  systèm  en  action  ;  elle  augmente 
avec  l'augmentation  de  la  réaction  acide  en  rapport  avec  l'état  de  la  disso- 
ciation du  sel  de  quinine.  La  quinine  agit  sur  le  sérum  des  animaux  à  une 
concentration  de  100  ù,  1000  fois  plus  élevée  que  celle  nécessaire  dans  le  cas 
du  sérum  de  l'homme.  —  E.  Terroixe. 

Plagge  (H.).  —  Recherches  comparées  sur  l'inhibition  de  la  fermentation 
provoquée  par  les  dérivés  chlorés  du  méthane,  de  Véthane  et  de  l'éthylène.  — 
Le  mono-  et  le  dichloroéthylène,  le  dichlorométhane,  le  chloroforme  et  le 
tétrachloréthane  sont  toxiques  pour  les  cellules  de  levure.  On  peut,  suivant 
la  concentration  du  produit  et  la  duréo  de  l'action,  ralentir  simplement  la 
fermentation  ou  l'empêcher  totalement.  —  E.  Terroine. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  391 

Compton  (A.).  —  Les  enzymes  du  son//.  —  1.  Sur  la  présence  de  mallase 
dans  le  sang  des  mammifères.  —  La  présence  de  maltase  dans  le  sang  ne  se 
constate  pas  chez  tous  les  mammifères!  Ainsi,  les  sangs  de  chèvre,  mouton, 
cheval,  bœuf  et  rat  contiennent  une  maltase,  alors  que  les  sangs  de  cobaye, 
de  lapin  et  le  sant>-  humain  n'en  contiennent  pas.  Ces  résultats  expliquent 
les  discordances  de  la  littérature  au  sujet  du  sort  du  maltase  dans  le  sang, 
Dastre  et  Bourquelot  ayant,  par  exemple,  expérimenté  le  chien  (C.  R.,  1884) 
et  Philips  ayant  expérimenté  probablement  un  autre  animal  de  laboratoire 
(cité  par  Green,  The  soluble  ferments  and  fermentation  p.  122,  Cambridge, 
1890).  —  L.  Thivolli:. 

Hédin  (S.  G.).  —  Sur  la  diastase protéolytique  dans  les  urines  normales  et 
pathologiques.  —  L'auteur,  avec  de  l'urine  dialysée,  a  fait  les  recherches  sui- 
vantes :  1°  Action  sur  la  caséine  avec  une  réaction  alcaline  P„  =8.  2°  Action 
sur  la  peptone  de  Witte  avec  une  réaction  alcaline  P„  =  8  environ.  3°  Action 
sur  la  caséine  avec  une  réaction  acide  (HC1)  assez  forte  P„  =  10  environ. 
L'action  de  l'urine  normale  sur  la  caséine  en  milieu  alcalin  est  nulle  ou 
extrêmement  faible.  Dans  certains  cas  pathologiques,  par  exemple  dans  la 
pneumonie  au  stade  fébrile,  cette  action  est  accrue  et  elle  devient  maxima 
dans  l'urine  fortement  albuminurique  quoique,  dans  de  tels  cas,  la  quantité 
du  ferment  puisse  être  très  variable.  L'attaque  de  la  peptone  de  Witte  en 
milieu  alcalin  par  les  urines  normales  est  presque  toujours  nettement  cons- 
tatable.  Dans  la  pneumonie,  au  stade  fébrile,  elle  est  augmentée  nettement 
et  dans  les  cas  de  leucémie  étudiés  elle  est  aussi  accrue  sans  que  l'action  sur 
la  caséine  subisse  un  accroissement  quelconque.  Dans  les  urines  fortement 
albuminuriques,  l'action  sur  la  peptone  est  accrue  au  maximum.  L'action  sur 
la  caséine  qui  existe  presque  toujours  avec  les  urines  normales  en  milieu 
acide,  n'a  montré  aucune  augmentation  régulière.  Dans  les  urines  à  albu- 
mine elle  est  assez  marquée,  ce  qui  peut  d'ailleurs  s'expliquer  par  l'action  de 
la  diastase  sur  l'albumine  urinaire.  Que  l'on  puisse  mettre  en  évidence  dans 
l'urine  une  diastase  qui  attaque  la  peptone,  mais  qui  n'agit  pas  sur  la  caséine, 
ce  fait  provient  de  ce  que  l'urine  normale  contient  toujours  des  peptones, 
'mais  pas  toujours  de  la  caséine.  L'auteur  a  également  préparé  des  solutions 
d'albumine  urinaire  qui  attaquent  parfaitement  la  peptone,  mais  non  la 
caséine.  D'un  autre  côté,  différentes  observations  tendent  a  faire  admettre 
qu'il  existe  dans  les  mêmes  urines  une  diastase  qui  attaque  la  caséine,  mais 
pas  la  peptone.  De  là  on  ne  peut  pas  conclure  que  l'on  puisse  encore  trouver 
une  diastase  qui  agisse  aussi  bien  sur  la  caséine  que  sur  la  peptone.  — 
G.  Fontes. 

Lang  (S.)  etLang  (H.).  —  Influence  du  fluorure  de  sodium  sur  l'action 
de  la  diastase  du  pancréas.  —  Les  expériences  sont  faites  avec  des  extraits 
de  pancréas  de  veau  qu'on  fait  agir  sur  l'amidon  en  présence  de  concentra- 
tions différentes  de  NaF.  On  détermine  dans  chaque  expérience  la  quantité 
de  glucose  et  de  maltose  formés.  Les  auteurs  constatent  que  l'addition  de 
NaF  à  de  l'amidon  retarde  presque  toujours  son  dédoublement  diastasique  ; 
un  effet  favorable,  quoique  inconstant,  a  été  observé  pour  des  concentra- 
tions variant  de  0,005  à  0,03  %  de  NaF.  Quand  la  concentration  de  NaF 
atteint  1  96,  la  quantité  de  maltose  et  de  glucose  formés  ne  représente  plus 
que  41  o/0  Je  celle  contenue  dans  le  témoin.  Dans  les  limites  de  concentration 
de  NaF  variant  entre  0,25  et  1  %,  on  observe  que  le  pourcentage  de  glucose 
formé  par  rapport  à  la  quantité  totale  de  sucre,  augmente  pour  atteindre  de 
60-75  %  du  sucre  total.  Les  quantités  de  maltose  formées  restent  à  peu  près 


392 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


-constantes  pour  les  concentrations  de  NaF  entre  0,25  et  1  (>/c,  mais  si  on  aug- 
mente la  concentration  (entre  1  °/c  et  2  %,  c'est-à-dire  au  maximum  de  l'ac- 
tion empêchante  de  NaF),  on  observe  que  les  quantités  de  maltose  formé 
augmentent  simultanément  avec  une  diminution  de  formation  du  glucose. 
Ces  différences  d'action  et  cette  prédominance  de  la  formation  tantôt  de 
glucose,  tantôt  de  maltose  sont  probablement  en  rapport  avec  les  deux  stades 
successifs  du  dédoublement  de  l'amidon  sous  l'influence  des  deux  ferments 
entrant  en  jeu  :  la  dextrinase  allant  de  l'amidon  au  maltose,  et  la  maltase 
allant  du  maltose  au  glucose.  Toutefois  les  expériences  faites  par' les  au- 
teurs sur  l'action  de  NaF  sur  le  dédoublement  du  maltose  par  le  pancréas  de 
veau  ont  donné  des  résultats  incohérents,  et  ne  ressemblant  en  rien  à  son 
•action  sur  l'amidon.  —  E.  Terroine. 

Herzfeld  (E.)  et  Klinger(R.).  —  Sur  les  ferments  de  défense  contre  les 
poli/saccharides.  —  On  sait  que,  d'après  Abderiialden  et  ses  élèves,  l'orga- 
nisme animal  se  défend  contre  l'introduction  parentérale  des  polysaccha- 
rides  par  la  formation  de  ferments  dédoublant  ces  derniers.  Les  auteurs 
reprennent  donc  les  expériences  sur  le  modèle  de  celles  faites  par  Abderiial- 
den. Ils  constatent  tout  d'abord  qu'il  s'agit  d'éloigner  des  polysaccharides 
comme  l'amidon  et  le  glycogène,  car  le  sérum  de  plusieurs  espèces  animales 
est  actif  sur  ses  corps  :  c'est  notamment  le  cas  pour  le  veau,  le  chien,  le 
porc,  le  cheval  et  le  rat.  En  expérimentant  sur  le  chien,  les  auteurs  choi- 
sissent comme  polysaccharides  l'inuline  et  la  gomme  arabique,  le  sérum  de 
chien  n'ayant  aucune  action  sur  ces  corps.  Les  injections  répétées  de  ces 
deux  polysaccharides  n'ont  pas  fait  apparaître  un  ferment  correspondant 
dans  le  sang.  Un  même  résultat  négatif  a  été  obtenu  sur  des  lapins.  Ces 
expériences  sont  en  contradiction  absolue  avec  celles  d'AisDERiiALDEN.  — 
E.  Terroine. 


a)  Harden  (A.)  et  Henley  (F.  R.).  —  Les  effets  de  Cacêtaldèhyde  et  du  bleu 
de  méthylène  sur  la  fermentation  du  glucose  et  du  fructose  par  le  suc  de  levure 
et  la  zymase,  en  présence  de  phosphates  et  d'arséniates.  —  L'acétaldéhyde 
ajoutée  aune  solution  de  fructose  et  de  phosphates  en  fermentation  en  pré- 
sence de  suc  de  levure  ou  de  zymase,  diminue  le  temps  nécessaire  à  l'éta- 
blissement du  régime  de  vitesse  maximum  de  fermentation,  sans  accroître  la 
valeur  absolue  de  cette  vitesse.  En  présence  d'acétaldéhyde  le  fructose  fer- 
mente plus  rapidement  que  le  glucose,  qu'il  s'agisse  de  suc  de  levure  ou  de 
zymase.  L'acétaldéhyde  est  environ  50  fois  plus  active  que  le  fructose 
(à  quantités  moléculaires  égales)  dans  l'amorçage  d'une  fermentation  de 
glucose  en  présence  d'excès  de  phosphates.  Les  arséniates  n'affectent  pas 
l'action  accélérante  de  l'acétaldéhyde,  mais  accroissent  considérablement 
la  vitesse  de  fermentation  dans  le  cas  du  glucose.  Dans  le  cas  du  fructose  il 
y  a  également  accroissement  de  cette  vitesse,  mais  à  un  degré  moindre.  Le 
bleu  de  méthylène  produit  des  effets  tout  à  fait  analogues  à  oeux  produits  par 
l'acétaldéhyde.  — L.  Tiiivolle. 

Svanberg  (Olof).  —  Recherches  sur  l'obtention  de  préparations  de  sac- 
chara.se  très  actives.  —  Une  dissolution  des  substances  saccharase  et  gomme 
de  levure  ne  passe  pas  à  travers  une  membrane  filtrante.  Ce  fait  semble  con- 
firmer l'hypothèse  émise  par  Euler  et  Foder  sur  une  affinité  chimique  entre 
•ces  deux  composés  d'après  laquelle  la  .uomme  serait  le  support  du  poids  molé- 
culaire élevé  de  cette  diastase.  L'amélioration  de  la  pureté  de  la  préparation 
diastasique  par  filtration  à  travers  une  membrane  de  collodion  est  conforme 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  39$ 

-aux  résultats  de  l'auteur,  obtenus  par  dialyse  à  travers  une  telle  mem- 
brane. 11  est  impossible  dans  ce  cas  d'établir  une  différence  entre  le  pou- 
voir de  filtration  et  le  pouvoir  de  dialyse  —  G.  Fontes. 

Murschhauser  (H.).  —  Quelle  espèce  de  sucre  apparaît  dans  V urine  du 
nourrisson  lorsqu'on  a  dépassé  dans  son  alimentation  la  quantité  qui  repré- 
sente sa  capacité  limite  d'assimilation  pour  le  saccharose?  —  Quand  on 
administre  largement  du  saccharose  à  un  nourrisson  en  dépassant  largement 
sa  limite  d'assimilation  pour  ce  sucre  (elle  est  de  8  à  10  gr.  par  kgr.),  on 
constate  l'apparition  dans  l'urine  d'un  mélange  de  saccharose,  de  lévulose  et 
de  glucose.  —  E.  Terroine. 

b)  Harden  (A.)  et  Henley  (F.  R.).  —  L'effet  des  sels  dans  la  fermentation 
alcoolique.—  Comme  l'établit  Meyerhof  (Zeitsch.  physiol.  Chem.,  1918,  t.  Cil, 
p.  85),  les  chlorures  et  sulfates  de  soude  et  de  potasse  abaissent  la  vitesse- 
maximum  et  la  vitesse  d'établissement  de  ce  maximum,  dans  la  fermenta- 
tion du  glucose  et  du  fructose  par  le  suc  de  levure  ou  la  zymase  en  pré- 
sence de  phosphates.  L'effet  des  sulfates  est  plus  important  que  celui  des 
chlorures.  Les  sels  diminuent  la  vitesse  d'action  des  hexose-phophatases, 
mais  sont  sans  action  sur  celle  des  carboxylases.  La  diminution  produite 
par  le  sulfate  de  potassium  est  distincte  de  celle  produite  par  un  excès  de 
phosphates,  celle-ci  seule  étant  nettement  empêchée  par  l'addition  d'acétal- 
déhyde.  —  L.  Thivolle. 

Gross  (R.  Eberhard).  —  Sur  la  marche  de  la  réaction  dans  l'action  de- 

l'arginase.    —   Dans   des    recherches  antérieures  l'auteur  a    montré  que,, 

si  l'on  applique  à  la  décomposition  de  l'arginine  par  l'arginase  la  formule 

1  a 

K  =  -  log  — •■ — ,  valable  pour  des  réactions  monomoléculaires,  on  n'obtient 

t  cl    X 

aucune  constante  mais,  à  sa  place,  des  valeurs  qui  diminuent  avec  la  durée 
de  la  réaction.  Ces  conclusions  sont  valables  pour  [H+]  37°  =  10-fi',;"2.  L'au- 
teur, sans  douter  que  le  choix  d'autres  concentrations  en  ions  hydrogène 
et  de  températures  différentes  donne  d'autres  résultats,  s'est  limité  à  une 
concentration  en  ions  hydrogène  très  proche  de  celle  du  sang  des  mammi- 
fères. Ces  recherches  ont  montré  que  la  décomposition  diastasique  de  l'argi- 
nine n'est  pas  totale  et  que  la  réaction  prend  fin  quand  70  à  85  %  du  produit 
ont  été  transformés.  Ensuite,  par  addition  de  diastase  fraîche,  la  réaction  se- 
poursuit  en  quantité  limitée  et  s'arrête  bientôt.  De  même  Edlbacher,  dans 
un  cas  où  il  étudie  l'action  de  l'arginase,  parle  d'une  destruction  qui  ne  se 
poursuit  guère.  Lorsqu'on  examine  ses  chiffres,  on  voit  que,  dans  aucun  cas, 
la  transformation  n'a  atteint  100  %.  Ces  recherches  parlent  donc  dans  le 
même  sens  que  celles  de  l'auteur.  Si  l'on  recherche  jusqu'à  quel  point 
les  deux  produits  finaux  de  la  réaction  urée  et  ornithine  portent  préjudice 
à  la  réaction,  on  s'aperçoit  que  l'addition  d'urée  seule  a  une  influence  négli- 
geable, tandis  que  l'addition  d'ornithine  seule  limite  fortement  la  décomposi- 
tion. Ce  préjudice  est  encore  plus  marqué  lorsqu'on  fait  agir  ensemble  les 
deux  produits  finaux.  Ce  fait  que,  parmi  les  produits  finaux  de  la  réaction,. 
un  seul  (l'ornithine)  possède  un  pouvoir  d'arrêt  marqué,  ce  fait  signifie,  dans 
l'esprit  de  l'auteur,  qu'avec  l'arrêt  de  la  réaction,  on  a  affaire  non  à  l'équi- 
libre atteint  d'une  réaction  chimique,  mais  bien  à  une  condition  terminale 
par  laquelle,  l'équilibre  chimique  étant  atteint,  le  ferment  devient  inactif.  — 
G.  Fontes. 


394  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Nemec  (A.)  etDuchon  (F.).  —  Sur  l'action  de  la  saccharophnsphatase  chez 
les  plantes.  —  On  sait  que  les  végétaux  contiennent  un  ferment  capable  de 
décomposer  les  combinaisons  phosphorées  organiques  et  de  faire  apparaître 
l'acide  phosphorique.  L'action  de  ce  ferment  —  la  phosphatase  —  porte  non 
seulement  sur  les  substances  phospborées  qu'on  trouve  dans  la  nature, 
comme  les  lipoïdes,  l'acide  nucléinique,  les  protéiques,  etc.,  mais  aussi  sur 
les  éthers  de  phosphore  préparés  artificiellement.  Dans  le  présent  travail, 
les  auteurs  essayent  l'activité  de  différentes  graines  sur  le  sel  de  soude  et  le 
sel  de  calcium  de  l'acide  saccharophosphorique  de  Neuberg.  Les  expé- 
riences montrent  que  la  saccharophosphatose  est  très  répandue  dans  les 
graines;  l'action  la  plus  intense  est  obtenue  avec  les  graines  de  Pinus  sil- 
vestris,  Sinapis  alba,  Brassica  na'pus,  etc.  En  général,  les  graines  riches 
en  huile  ou  en  graisse  contiennent  une  phosphatase  très  active.  Le  dédou- 
blement du  saccharophosphate  atteint  44  o/o.  Dans  les  graines  riches  en 
protéiques  ou  en  hydrates  de  carbone,  ce  dédoublement  n'est  que  de  15  à 
23  %.  Les  alcalis  empêchent  l'action  de  la  phosphatase,  les  acides  accélè- 
rent son  action.  —  E.  Terroine. 

Euler  (Hans)  et  Nordlund  (Folke).  —  Sur  la  synthèse  diastasique  du 
fructose-zymophospliate.  —  Ces  recherches  ont  trait  à  la  fonction  del'acidité 
dans  la  synthèse  du  zymophosphate.  Les  temps,  nécessaires  pour  faire  entrer 
en  réaction  la  moitié  du  phosphate  employé  sont  déterminés  par  interpola- 
tion dans  des  conditions  de  recherches  comparables.  Comme  optimum  d'aci- 
dité dans  la  formation  de  zymophosphate  par  la  levure  basse  on  peut  donner 
les  chiffres  suivants  :  Pu  =  6,2  à  6,6,  en  moyenne  :  6,4.  Cette  condition  doit 
être  sensiblement  la  même  pour  toutes  les  espèces  de  sucre  recherchées  ; 
mais  la  courbe  d'acidité  semble  se  comporter  autrement  pour  le  fructose  que 
pour  le  glucose.  A  noter  que  la  condition  optima  d'acidité  trouvée  reste  à 
l'intérieur  des  limites  données  par  Euler  et  Heintze  pour  la  fermentation 
d'ensemble  (dégagement  de  CO2),  ces  limites  étant  de  4,5  à  7,0.  D'autre  part 
l'activité  optima  de  la  saccharase  penche  vers  la  condition  de  milieu  acide  : 
Pu  =  4.  A  Pu  =  7,  l'activité  de  la  saccharase  n'est  plus  que  le  tiers  de  l'activité 
maxima.  Il  pourrait  se  faire  que  cette  circonstance  ne  permette  pas  d'exprimer 
une  comparaison  entre  l'éthérification  du  saccharose  et  de  glucose.  En  atten- 
dant, dans  les  expériences  de  l'auteur,  le  saccharose  est  resté  partiellement 
■en  contact  avec  la  levure  pendant  peu  de  temps  avant  que  le  milieu  n'ait  été 
acidifié.  On  pourrait  toutefois  penser  à  une  éthérification  du  saccharose, 
comme  cela    semble  se   produire   avec   le  maltose.  —  G.  Fontes. 

a)  Onslow  (M.  W.).  —  Les  enzymes  oxydantes.  IV.  La  distribution  de  ces 
enzymes  chez  les  végétaux  supérieurs.  —  De  nombreux  représentants  des 
ordres  des  Angiospermes  (60  %)  furent  examinés  quant  à  la  présence  d'oxy- 
dases  agissant  sur  tous  les  corps  contenant  deux  oxhydriles  phénoliques  en 
ortho.  62  %  des  ordres  examinés  contenaient  une  telle  enzyme.  —  Si-  l'on 
considère  les  sous -groupes,  on  constate  la  présence  d'enzymes  oxydantes 
dans  76  o/o  des  monocotylédones.  Chez  les  dicotylédones  on  constate  une  fré- 
quence moindre  parmi  les  archiclamydées  (5Ï  %),  que  chez  les  sympétalées 
(84  «é  des  échantillons  examinés).  —  L.  Thivolle. 

HaarfA.  "W.  Van  der).  —  Sur  l'inutilité  du  manganèse  pour  la  molécule 
de  l'oxydase  dans  la  culture  de  Hedera  hélix  et  sur  la  théorie  du  manganèse 
de  Bertrand.  —  On  sait  que  les  oxydations  provoquées  par  la  laccase  ont 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  305 

été  expliquées  par  l'intervention  du  manganèse  suivant  les  formules  sui- 
vantes : 

RMn    +    HoO    Z    RH3   +  MnO 

MnO  +  02  =  Mn02  +  0 

RH2  +  Mn02  =  RMn  +  H20  -+-  0. 

p]n  effet,  une  grande  quantité  de  manganèse  accompagne  la  laccase.  Mais 
il  n'en  est  pas  toujours  ainsi.  L'auteur  a  signalé  en  1910  que  les  feuilles  de 
Hedera  hélix  ainsi  que  les  tubercules  de  Solarium  luberosum  contiennent 
une  peroxydase  libre  de  manganèse.  Cette  peroxydase  se  présente  comme 
une  glucoprotéide  dont  la  teneur  en  manganèse  est  infime  (0.00023  %). 
Pour  résoudre  définitivement  la  question  de  la  nécessité  du  manganèse, 
l'auteur  part  de  la  graine  de  Hedera,  qu'il  fait  germer  en  absence  de  sels 
de  manganèse.  Une  graine  ne  contient  que  1/1000  mg.  de  Mn.  Les  plantes  se 
développent  normalement  et  donnent  les  réactions  ordinaires  des  peroxy- 
dases.  Dans  les  cendres  de  la  plante  on  retrouve  1/200  mg.  de  Mn.  Cette  fai- 
ble quantité  de  Mn  ne  pouvant  pas  expliquer  les  phénomènes  d'oxydation, 
l'auteur  conclut  à  son  inutilité.  —  E.  Terroine. 

Rona  (P.)  et  Bloch  (E.).  —  Action  de  la  quinine  sur  Vinvertine.  —  L'in- 
vertine  est  extraite  de  la  levure  par  le  chloroforme  ;  on  la  fait  agir  sur  une 
solution  de  saccharose  à  30°.  L'action  empêchante  qu'exerce  la  quinine  sur 
le  dédoublement  du  saccharose  dépend  de  la  concentration  en  ions  H  du 
mélange.  Pour  une  même  concentration  en  quinine  l'action  empêchante  avec 
Pu  5,53  est  de  33%,  avec  Pu  6,38  de  45  %,  avec  PH  7,85  de  100  %.  Une  même 
influence  des  ions  H  est  observée  dans  l'intoxication  des  paramécies  par  la 
quinine.  L'action  toxique  dans  les  deux  cas  est  due  uniquement  à  la  base 
libre.  Il  existe  un  rapport  régulier  entre  l'action  toxique  et  la  concentration 
de  la  quinine  :  si  on  porte  le  logarithme  des  concentrations  en  abscisses  et 
les  logarithmes  d'action  empêchante  en  ordonnées,  on  obtient  comme  gra- 
phique une  ligne  droite.  L'action  toxique  de  la  quinine  est  réversible  ;  ce  pro- 
cessus ne  dépend  pas  de  la  température  ni  des  concentrations  du  ferment 
ou  du  sucre.  Les  dérivés  de  la  quinine  :  optoquine,  eucupine,  vuzine,  ainsi 
que  la  quinidine,  ont  la  même  action  que  la  quinine.  —  E.  Terroine. 

Rona  (P.)  et  Basch  (E.).  —  Action  des  m.  et  p.  nilrophênols  sur  l'inver- 
tine.  —  L'action  toxique  des  m.  et  p.  nitrophénols  sur  l'invertine  n'est  pas 
immédiate,  mais  ne  se  fait  sentir  qu'après  un  certain  temps  ;  elle  ne  s'exerce 
qu'à  partir  d'un  certain  seuil  qui  correspond  pour  le  ferment  étudié  à  0,06 
Mol/1  pour  le  m.  nitrophénol  et  0,07  Mol/1  pour  le  p.  nitrophénol.  A  partir 
de  ce  seuil  l'action  empêchante  est  proportionnelle  à  la  concentration  du 
poison.  Une  quantité  double  de  la  dose  active  est  mortelle.  Le  processus  est 
irréversible.  On  n'observe  pas  d'influence  des  ions  H  sur  l'action  toxique.  — 
E.  Terroine. 

a)  Rusznyàk  (S.).  —  Recherches  physico-chimiques  sur  les  liquides  de 
l'organisme.  II.  Etat  du  sucre  dans  le  sérum.  —  Les  expériences  sont  faites 
avec  le  sérum  et  le  plasma  des  malades  ;  suivant  le  cas,  on  a  affaire  tantôt 
à  une  teneur  normale  en  sucre,  tantôt  à  l'hyperglycémie  sans  glycosurie, 
tantôt  au  diabète.  L'ultrafiltration  du  liquide  à  travers  un  filtre  en  collodion 
est  faite  dans  un  appareil  de  Bechhold  sous  une  pression  d'oxygène  de  10  à 
12  atmosphères.  La  teneur  en  sucre  est  déterminée  suivant  la  microméthode 
de  Bang.  Les  expériences  de  l'auteur  montrent  que  dans  tous  les  cas  la 


396  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

teneur  en  sucre  du  filtrat  est  inférieure  à  celle  du  liquide  originaire.  Le& 
différences  obtenues  varient  de  0,013  à  0,051.  Les  expériences  faites  avec 
des  solutions  de  sucre  faites  dans  les  mêmes  conditions  ne  présentent  pas- 
les  mêmes  phénomènes.  Il  ne  s'agit  donc  pas  d'une  adsorption  du  sucre 
par  le  filtre.  Il  en  résulte  qu'une  partie  des  substances  réductrices  du  sang 
sont  à  l'état  colloïdal.  Cette  quantité  reste  la  même  indépendamment  de 
l'hyperglycémie  ou  du  diabète.  —  E.  Terroine. 

Isaac  (S.)  et  Adler  (E.).  —  Sur  la  transformation  stërique  des  hexoses  par 
les  organes  et  les  cellules.  —  Parmi  les  organes  et  les  cellules  survivantes  des 
animaux  à  sang  chaud,  seul  le  foie,  mais  pas  le  muscle  ni  les  hématies,  peut 
transformer  le  lévulose  en  glucose.  Toutefois  le  foie  ne  peut  produire  cette 
transformation  que  par  perfusion  artificielle.  Il  ne  l'effectue  plus  après  une- 
destruction  notable  de  ses  cellules.  On  peut  conclure  de  ce  fait  qu'une  inté- 
grité assez  considérable  de  l'organe  est  nécessaire  pour  qu'il  puisse  réaliser 
la  transformation  de  lévulose  en  glucose.  Dans  la  bouillie  et  les  extraits 
d'autres  organes  étudiés  par  les  auteurs,  il  ne  semble  pas  y  avoir  de  ferments 
stéréocinétiques.  Il  en  résulte  qu'il  est  très  improbable,  contrairement  à  ce- 
qu'a  cru  Rohmann,  que  de  tels  ferments,  dont  l'action  est  visiblement  liée  à  une 
structure  cellulaire,  passent  dans  le  torrent  circulatoire  à  des  fins  d'immuni- 
sation et  qu'ils  puissent  exercer  dans  le  sérum  un  pouvoir  stéréocinétique.  — 
G.  Fontes. 

a)  Shimizu  (T.).  —  Sur  le  sort  de  quelques  polysaccharides  dans  le  canal 
digestif  des  Mammifères.  —  L'auteur  étudie  le  dédoublement  de  l'inuline, 
de  la  lichenine  et  de  l'hémicellulose  provoqué  soit  par  les  fèces  de  chien,  soit 
par  différentes  bactéries.  Quand  l'inoculation  est  faite  avec  les  fèces' du  chien,, 
on  observe  que  les  polysaccharides  sont  dédoublés,  et  l'on  trouve  comme 
produits  de  transformation  :  les  acides  acétique,  nropionique,  butyrique  et 
lactique,  ce  dernier  sous  sa  forme  inactive.  Le  bacille  lactique  mis  à  agir 
sur  les  mêmes  polysaccharides  donne  surtout  de  l'acide  acétique  ;  sous  l'action 
des  bacilles  lactique,  proteus,  subtilis  eteoli  en  dehors  des  acides  gras  cités,. 
on  trouve  aussi  de  l'acide  lactique  sous  sa  forme  active,  il  est  levogyre  pour 
le  Bac.  coli  et  dextrogyre  pour  les  autres.  —  E.  Terkoine. 

b)  Shimizu  (T.).  —  Sur  le  sort  de  quelques  polysaccharides  (inuline,  liche- 
nine et  hcmicellulose)  dans  le  canal  digestif  des  Mammifères.  —  Les  macéra- 
tions d'intestin  et  de  pancréas  sont  sans  action  sur  les  polysaccharides 
étudiés.  —  E.  Terroine. 

Sheehy(E.  J.j.  —  L'origine  de  la  graisse  du  lait  et  ses  relations  avec  le 
métabolisme  du  phosphore.  —  Il  peut  en  être  pour  les  graisses  comme  pour  le 
sucre.  Il  est  probable  qu'elles  arrivent  à  la  glande  mammaire  sous  une 
forme  éminemment diffusible,  et  qu'elles  sont  alors  transformées.—  L'auteur 
suppose  qu'il  s'agit  de  phosphatides.  Mais  comme  le  taux  de  phosphates  du 
lait  ne  correspond  pas  nécessairement  à  la  quantité  de  graisses,  il  faut  sup- 
poser que  la  quantité  de  phosphore  fixée  à  l'état  de  caséinogène  est  condi- 
tionnée par  la  présence  des  produits  azotés,  l'excès  d'acide  phosphorique  reve- 
nant dans  le  torrent  circulatoire  sous  forme  inorganique.  Cette  façon  de  Voir 
est  en  accord  avec  les  travaux  de  Meigs,  Blatherwick  et  Cary,  comparant  le 
sang  de  la  veine  mammaire  avec  celui  de  la  jugulaire  et  trouvant  un  chiffre 
de  phosphore  inorganique  plus  élevé  dans  le  premier  cas  que  dans  le  se- 
cond. —  L.  Thivolle. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  397 

Wasicky  (R.).  —  Sur  le  rôle  des  glucosides  des  plantes.  —  Les  expé- 
riences sont  faites  sur  les  feuilles  de  Digitalis  pur  pur  ea.  Les  feuilles  déta- 
chées sont  plongées  dans  l'eau  ou  dans  la  solution  de  Knopp.  On  les  main- 
tient à  la  lumière  ou  à  l'obscurité.  Le  glucoside  est  extrait  des  feuilles  des- 
séchées par  l'alcool  ;  comme  test  de  sa  toxicité  on  choisit  son  action  d'arrêt 
sur  le  cœur  de  la  grenouille.  Les  expériences  de  l'auteur  montrent  que 
les  feuilles  de  la  digitale  s'enrichissent  en  glucoside  à  la  lumière  et  s'appau- 
vrissent à  l'obscurité.  Ainsi,  la  dose  toxique  de  l'extrait  des  feuilles  sèches 
est  de  0,00025  à  0  gr.  0003  (pour  1  gr.  de  grenouille)  après  l'insolation  et  elle 
est  de  0,0005  à  0,0007  après  plusieurs  heures  d'obscurité.  Les  recherches 
microchimiques  montrent  que  le  glucoside  se  forme  et  se  dégrade  dans  le 
suc  cellulaire.  La  formation  et  la  dégradation  du  glucoside  sont  en  rapport 
intime  avec  la  régulation  de  la  pression  osmotique.  —  E.  Terroine. 

b)  Foster  (D.  L.)  et  Moyle  (I>.  M.).  —  Contribution  à  l'étude  de  l'intercon- 
version  de  l'hydrate  de  carbone  et  de  V acide  lactique  dans  le  muscle.  —  Les  au- 
teurs reprennent  les  expériences  de  Parnas  (Congrès  de  physiologie,  1920, 
Paris,  résumé  des  communications),  pour  répondre  aux  questions  suivantes  : 
l'acide  lactique  est-il  brûlé  pendant  le  travail  musculaire  du  muscle  ?Ou  bien 
y  a-t-il  combustion  des  hydrates  de  carbone,  l'acide  lactique  présent  servant 
à  la  reconstitution  du  muscle  ultérieurement?  L'étude  de  l'oxygène  utilisé 
et  de  CO2  dégagé  ne  peut  résoudre  ces  questions.  Les  auteurs  concluent 
suivant  la  deuxième  hypothèse,  car  ils  observent  :  1°  la  conversion  des 
hydrates  de  carbone  en  acide  lactique  dans  le  muscle  ;  2°  la  conversion  de 
l'acide  lactique  en  hydrate  de  carbone  dans  le  muscle  intact;  3°  la  dégrada- 
tion et  la  synthèse  des  hexose-phosphates  dans  le  muscle.  —  L.  Thfvolle. 

Embden  (Gustave)  et  Laquer  (Fritz).  —  Sur  la  chimie  du  «  Lactacido- 
gène  ».  —  A  partir  des  muscles  du  squelette  du  chien,  du  lapin  et  de  la  gre- 
nouille on  peut  obtenir,  en  quantité  importante,  un  composé  d'osazone  iden- 
tique au  sel  de  phénylhydrazine  de  la  phénylosazone,  obtenu  à  partir  de  l'acide 
hexosephosphorique  de  levure.  Ce  composé  peut  être  envisagé  avec  certitude 
comme  un  dérivé  du  lactacidogène  représentant  la  substance  de  l'acide 
lactique  et  de  l'acide  phosphorique  dans  les  muscles  striés  transversaux.  — 
G.  Fontes. 

Embden  (Gustave),  Schmitz  (Ernest)  et  Meincke  (P.).  —  De  l'in- 
fluence du  travail  musculaire  sur  la  teneur  en  lactacidogène  de  la  musculature 
striée  transversale.  —  Le  contenu  de  la  musculature  vivante  en  acide  phos- 
phorique minéral  est  beaucoup  moins  important  qu'on  ne  l'avait  cru  jus- 
qu'ici. Une  grande  partie  de  ce  qu'on  avait  pris  jusqu'à  maintenant  pour  de 
l'acide  phosphorique  minéral  est,  en  réalité,  constitué  par  un  composé  hydrate 
de  carbone-acide  phosphorique.  Ce  composé,  qui  par  suite  de  processus  dias- 
tasiques  se  scinde  facilement  en  acide  phosphorique  et  acide  lactique,  les 
auteurs  ont  démontré  son  identité  avec  le  lactacidogène.  Chez  le  chien  et  le 
lapin  au  repos,  il  n'y  a  que  peu  de  dépendance  entre  la  nourriture  et  des 
teneurs  élevées  en  lactacidogène.  La  quantité  d'acide  phosphorique  du  lacta- 
cidogène, chez  des  lapins  au  repos,  après  nourriture  normale  ou,  au  con- 
traire, après  ingestion  de  rations  riches  en  saccharose  et  en  phosphate  de 
sodium,  oscille  entre  0,22  %  et  0,35  °/o  de  la  musculature  fraîche.  Cette 
quantité  n'est  parfois  pas  plus  faible,  parfois  au  contraire  plus  élevée  que 
les  quantités  d'acide  phosphorique  minéral  trouvées  jusquïci.  De  même 
chez  des  animaux  phlorizinés  inanitiés,  on  ne  note  un  abaissement  nettement 
l'année  biologique.  27 


398  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

notable  de  l'acide  phospliorique  du  lactacidogène  que  lorsque,  sous  l'influence 
toxique  delà  phlorizine,  apparaissent  des  troubles  graves  comme  perte  des 
forces  et  abaissement  de  la  température.  Chez  des  chiens  nourris  et  au  repos, 
le  pourcentage  de  l'acide  phosphorique  du  lactacidogène  par  rapport  à  la 
musculature  fraîche  est  sensiblement  inférieur  au  pourcentage  correspon- 
dant chez  le  lapin  (0,14  à  0,-2l.#).  Même  remarque  au  sujet  de  l'acide  phospho- 
rique libre  que  chez  le  lapin.  Même  abaissement  notable  de  l'acide  phosphori- 
que du  lactacidogène  seulement  quand  apparaissent,  sous  l'influence  de  la 
phlorizine,  des  troubles  graves  de  la  santé. 

Si,  selon  ce  qui  a  été  dit  plus  haut,  l'alimentation  a  peu  d'influence  sur  le 
lactacidogène,  le  travail  fait,  au  contraire,  fortement  diminuer  l'acide  phos- 
phorique du  lactacidogène  avec  une  augmentation  correspondante  de  l'acide 
phosphorique  minéral.  Chez  le  lapin  phlorizine  cette  diminution  apparaît 
régulièrement  après  un  travail  musculaire  court,  simple,  mais  fatigant.  Chez 
le  chien,  au  contraire,  on  ne  l'observe  qu'après  les  convulsions  strychniques. 
Cette  façon  de  se  comporter  du  chien  et  du  lapin  montre  que  la  contraction  des 
muscles  striés  transversaux   doit  être  provoquée  par  la  scission  du  lacta- 
cidogène en  acide  lactique  et  phosphorique.  D'après  cela  on  a  quelque  droit 
à  conclure  que  le  lactacidogène  est  la  substance  de  fonctionnement  du  muscle 
strié  transversal.  Puisque  avant  un  travail  musculaire  se  produit  cette  scis- 
sion du  lactacidogène,  il  en  découle  que  le  processus  catabolique  de  scission 
du  lactacidogène   qui   en  résulte  doit  l'emporter,  ou  non,  sur  le  processus 
anabolique  de  régénération  de  ce  lactacidogène.  On  ne  devra  donc  pas  s'éton- 
ner lorsque,   par  exemple,  dans  la  tétanisation  du  muscle  de  grenouille 
isolé,  il  y  aura  formation  d'acide  lactique  sans  formation  simultanée  d'acide 
phosphorique.  On  peut  admettre  que,  également  dans  cette  circonstance,  la 
scission  caractéristique  du  lactacidogène  en  acides  lactique  et  phosphorique, 
se  produit.  Mais  tandis  que  l'acide  lactique,  qui  dans  le  muscle  isolé  ne  peut 
être  évacué  rapidement,  s'accumule,  l'acide  phosphorique  libre,  au  contraire, 
doit  être  régénéré  en  lactacidogène  par  synthèse  avec  de  nouvelles  molécules 
hydrocarbonées,  et  cela  précisément  suivant  la  quantité  dans  laquelle  il  est 
produit.  Vraisemblablement,  dans  le  muscle  de  lapin  normalement  irrigué, 
les  choses  se  passent  contrairement  à  ce  qu'on  note  dans  le  muscle  de  gre- 
nouille isolé.  Dans  ce  cas  du  lapin  survient,  par  un  travail  musculaire  inten- 
sif, une  production  considérable  d'acide  phosphorique  à  partir  du  lactacido- 
gène, sans  qu'apparaisse  simultanément  une  notable  augmentation  d'acide 
lactique.  On  peut  l'expliquer  d'une  façon  simple  en  admettant  que  dans  le 
muscle  de  lapin  vivant  et  normalement  irrigué  l'évacuation  de  l'acide  lacti- 
que s'ensuit  très  facilement  après  un  travail  intense,  tandis  que  la  rapidité 
avec  laquelle  l'acide  phosphorique  est  régénéré  en  lactacidogène  ne  s'accroît 
pas  pour  empêcher  une  accumulation  d'acide  phosphorique.  Si  de  telles  vues 
sont  exactes,  non  seulement  les  hydrates  de  carbone,   mais   encore  l'acide 
phosphorique  servent  de  substratum  à  la  contraction  musculaire.  —  G.  Fontes. 

Embden  (Gustave)  et  Grafe  (Edouard).  —  Sur  l'influence  du  travail 
musculaire  sur  l 'élimination  de  l'acide  phosphorique.  —  Chez  deux  jeunes 
hommes,  chez  lesquels  dans  des  expériences  antérieures  l'approvisionnement 
en  phosphates  avait  été  conduit  de  manière  à  permettre  un  travail  muscu- 
laire accru,  les  auteurs  constatent  que,  la  nourriture  restant  la  même,  une 
capacité  de  travail  renversée  est  en  relation  étroite  avec  une  élimination 
fortement  accrue  de  phosphates  pour  les  urines.  Cette  augmentation  de  la 
phosphaturie  se  manifeste  notamment  avec  le  plus  de  netteté  lorsqu'on 
ôtudie  l'urine  dans  des  périodes  de  quelques  heures.  L'étude  de  cette  augmen- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  399 

tationa  été  entreprise  dans  un  cas  à  8  heures  du  matin.  C'est  entre  10  heures 
et  midi,  environ  3  à  5  heures  après  une  grande  fatigue  procurée  par  un  tra- 
vail régulier  d'ergostat,  qu'elle  est  le  plus  notable.  Toutefois,  l'influence 
du  travail  peut  produire  son  effet  sur  un  temps  plus  long  et  amener  une 
élévation  considérable  de  la  quantité  d'acide  phosphorique  dans  les  urines 
des  24  heures.  Ces  résultats  ne  permettent  pas  une  explication  du  pouvoir 
de  l'approvisionnement  en  phosphates  sur  l'accroissement  de  la  capacité  de 
travail  ;  ils  conduisent  toutefois  à  se  rendre  compte  de  l'importance  d'une 
teneur  élevée  de  la  nourriture  en  acide  phosphorique  sur  le  travail  du 
corps.  —  G.  Fontes. 

Wechselmann  (Amélie  Camille).  —  Recherches  sur  la  teneur  en  lactaci- 
dogène du  muscle  de  grenouille.  —  L'auteur  étudie,  à  l'aide  d'une  méthode 
d'EMBDEN,  la  teneur  en  acide  phosphorique  minéral  des  muscles  de  grenouilles 
isolés,  tout  de  suite  après  leur  section,   et  la  même  teneur  sur  d'autres 
muscles,  coupés  en  petits  morceaux,  après  un  séjour  de  2  heures  à  45°. 
Déjà,  après  une  heure  de  séjour  à  cette  température,  la  séparation  d'acide 
phosphorique  est  pratiquement  terminée.  On  peut  donc  se  servir  de  cette 
séparation  pour  noter  qu'une  réaction  tire  à  sa  fin.  Les  différentes  valeurs 
de  lactacidogène  obtenues  avec  les  grenouilles  se  différencient  l'une  de 
l'autre  par  des  chiffres  plus  élevés  que  cela  ne  fut  le  cas  dans  les  recherches 
d'Embden,  Schmitz  et  Meincke  sur  les  lapins  et  les  chiens.  Il  est  possible 
que  la  plus  grande  différence,  dans  la  teneur  en  acide  phosphorique  de  lactaci- 
dogène pour  les  mêmes  muscles  de  différentes  grenouilles,  dépende  étroite- 
ment de  la  poïkilothermie  de  ces  animaux.  Du  moins,  dans  une  longue  série 
de  dosages  de  lactacidogène  entrepris  au  premier  printemps,  une  influence 
nette  de  la  température  extérieure  sur  la  teneur  en  lactacidogène  du  gas- 
trocnémien  put  être  mise  hors  de  doute.  Des  grenouilles  placées  à  la  glacière 
aux  environs  de  3°  présentaient  presque  toujours  après  quelques  jours  une 
teneur  en  acide  phosphorique  du  lactacidogène  beaucoup  plus  faible  que 
des  grenouilles  semblables,  mais  gardées  le  même  temps  dans  une  étuve 
à  29-30°.  On  peut  aussi  rapprocher  la  plus  grande  vivacité  et  la  plus  grande 
vitesse  de  mouvement  musculaire  de  la  «  grenouille  d'été  »  de  sa  teneur 
plus  élevée  en  acide  phosphorique  de  lactacidogène.  (Il  semble  qu'à  la  fin 
du  printemps  la  température  extérieure  n'ait  plus  autant  d'influence  sur  la 
teneur  en  lactacidogène  qu'au  début.)  Déjà  il  ressortait  des  expériences  de 
Laquer  que  la  teneur  en  lactacidogène  était  plus  grande  en  été  qu'à  la  saison 
froide.  Les  résultats  apportés  par  l'auteur  sur  l'importance  de  la  tempéra- 
ture ambiante  confirment  ceux  de  Laquer.  L'augmentation  du  lactacidogène 
pendant  l'été  s'oppose  d'une  façon  caractéristique  à  la  disparition  concomi- 
tante du  glycogène.  Le  glycogène,  à  cause  de  son  emmagasinement  pendant 
l'automne  et  de  sa  consommation  postérieure  est  caractéristique  d'une  subs- 
tance de  réserve.  Le  lactacidogène  peut  être  considéré  comme  une  substance 
immédiatement  disponible  et  utilisable.  Cela  résulte  de  ce  fait  que  même 
à  la  fin  de  l'hiver,  c'est-à-dire  à  une  époque  où  les  substances  de  réserve  du 
muscle  sont  certainement  déjà  fortement  utilisées,  le  simple  séjour  dans 
un  endroit  chaud,  sans  aucun  apport  de  nourriture,  suffit  a  faire  augmenter 
la  teneur  en  lactacidogène.  Selon  toute  apparence,  cette  augmentation  est 
nécessaire  pour  transformer  les  «  grenouilles  de  froid  »  endormies  en  «  gre- 
nouilles de  chaleur  »  bien  vivantes  et  adaptées  aux  conditions  biologiques  si 
différentes  de  l'été.  La  quantité  de  l'ensemble  de  l'acide  phosphorique  dissous 
par  l'action  d'acides  minéraux  reste  inchangée  pendant  les  deux  heures  de 
séjour  des  muscles  de  grenouille  à  45°.  Ainsi,  chez  la  grenouille,  dans  les 


400  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conditions  de  température  décrites,  au  cours  de  la  détermination  de  la  teneur 
en  lactacidogène,  il  ne  se  produit  aucune  décomposition  des  composés 
organiques  de  l'acide  phosphorique  insolubles  dans  les  acides.  —  G.  Fontes. 

a)  Adler  (E.).  —  Influence  de  la  température  extérieure  sur  ta  teneur  en 
lactacidogène  de  la  grenouille .  —  L'auteur  confirme  les  résultats  du  travail  de 
A.  C.  Wechselmann,  à  savoir  que  les  grenouilles  d'hiver  maintenues  à  une 
température  de  28-29°  présentent  une  augmentation  de  leur  teneur  en  lacta- 
cidogène. A  l'accroissement  de  l'acide  phosphorique  du  lactacidogène  à  la 
chaleur  est  liée  une  diminution  de  l'acide  phosphorique  organique  ne  pro- 
venant pas  du  lactacidogène  («  reste  d'acide  phosphorique  organique  »), 
qui  suffit  entièrement  à  expliquer  l'augmentation  de  l'acide  phosphorique  du 
lactacidogène.  Evidemment  le  «  reste  d'acide  phosphorique  organique  »  peut 
aussi  se  transformer  en  acide  phosphorique  du  lactacidogène.  En  consé- 
quence, on  doit  assigner  au  «  reste  d'acide  phosphorique  organique  »,  ou 
peut-être  seulement  à  des  fractions  déterminées  de  celui-ci,  le  rôle  d'une 
substance  de  réserve  pour  la  partie  acide  phosphorique  du  lactacidogène, 
qui  apparaît  comme  une  substance  immédiatement  consommable.  Les  com- 
posés organiques  de  l'acide  phosphorique  dans  le  muscle  de  grenouille,  bien 
qu'envisagés  comme  substance  de  réserve,  peuvent  naturellement  avoir 
d'autres  fonctions  importantes.  —  G.  Fontes. 

b)  Adler  (E.).  —  Sur  l'influence  de  la  saison  sur  la  teneur  en  lactacidogène 
du  muscle  de  grenouille  (Rana  esculenta  et  Rana  temporaria).  —  La  teneur 
en  lactacidogène  du  muscle  de  ces  deux  espèces  de  grenouille  subit  des 
fluctuations  qui  sont  en  relation  avec  le  changement  des  saisons.  La  grande 
vitalité  et  la  motilité  des  grenouilles  d'été  est  liée  à  une  teneur  en  lactacido- 
gène qui  peut  être  le  double  de  celle  que  l'on  observe  chez  les  grenouilles 
d'hiver.  Comme  on  le  sait,  la  teneur  en  glycogène  des  grenouilles  est  préci- 
sément très  faible  en  été,  moment  où  la  teneur  en  lactacidogène  présente  ses 
valeurs  les  plus  élevées.  Au  contraire,  ces  animaux  emmagasinent  pour 
l'hiver,  saison  où  leurs  mouvements  sont  paresseux  par  suite  d'une  faible 
teneur  en  lactacidogène,  de  grandes  provisions  de  glycogène.  Ces  faits  peu- 
vent s'expliquer  si  l'on  se  représente  que  le  glycogène  est  une  substance  de 
réserve  amassée  pour  le  temps  où  la  nourriture  fera  défaut,  tandis  que  l'on 
doit  envisager  le  lactacidogène  comme  une  substance  immédiatement  con- 
sommable par  la  contraction  et  à  l'abondante  présence  de  laquelle  est  liée 
la  possibilité  d'une  activité  musculaire  accrue  pendant  l'été.  —  G.  Fontes. 

Embden  (Gustave)  et  Adler  (Erich).  —  Sur  la  répartition  de  l'acide 
phosphorique  dans  la  musculature  blanche  et  rouge  du  lapin.  —  Le  muscle 
biceps  femoris  du  lapin,  muscle  clair,  après  un  travail  rapide,  possède  une 
teneur  en  acide  phosphorique  du  lactacidogène  d'environ  0,30  %.  La  même 
teneur  en  ce  qui  concerne  le  muscle  semi-tendineux,  muscle  rouge,  après 
un  travail  lent,  est  seulement  de  moitié  environ  plus  faible.  La  teneur  en 
composant  du  lactacidogène  du  muscle  long  adducteur,  muscle  semi-rouge, 
permet  cette  conclusion  que  chez  une  espèce  déterminée  et  notamment 
chez  le  lapin,  la  teneur  en  lactacidogène  est  assez  grande  pour  que  ce  muscle 
puisse  être  plutôt  rapproché  d'un  muscle  blanc.  La  capacité  du  muscle  de 
se  contracter  brusquement  est  en  relation  avec  une  teneur  élevée  en  lacta- 
cidogène. De  même  sa  disposition  à  un  travail  soutenu  dépend  de  sa  teneur 
élevée  en  acide  phosphorique  organique  n'entrant  pas  dans  la  molécude  de 
lactacidogène   (reste  d'acide  phosphorique).  Ces  résultats  concordent  avec 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  401 

l'hypothèse  des  auteurs  qui  ont  placé  dans  le  lactacidogène  la  substance  de 
la  contraction  musculaire.  —  G.  Fontes. 

Gohn  (Félix).  —  Sur  V influence  du  travail  musculaire  sur  la  teneur  en  lacta- 
cidogène de  la  musculature  rouge  et  blanche  du  lapin.  —  Chez  le  lapin,  par 
le  travail  musculaire,  les  muscles  fléchisseurs  de  la  partie  supérieure  de  la 
cuisse  éprouvent  une  perte  en  lactacidogène  souvent  très  marquée.  A  cette 
diminution  du  lactacidogène,  correspond  une  augmentation  de  l'acide  phos- 
phorique  minéral.  Cette  façon  de  se  comporter  des  muscles  blancs  du  lapin 
s'explique  par  ce  fait  que  le  lactacidogène  possède  une  haute  signification 
au  point  de  vue  du  travail  musculaire,  puisqu'il  est  le  substratum  de  la  con- 
traction. La  teneur  en  lactacidogène  de  la  musculature  blanche  diminue 
aussi  bien  dans  le  travail  plus  ou  moins  spontané  qu'au  cours  des  convulsions 
strychniquesw  En  contraste  tranché  avec  ces  résultats  se  dressent  les  faits 
relatifs  au  muscle  rouge  semi-tendineux.  Ce  muscle,  en  effet,  après  une 
fatigue  intense  ou  par  convulsions  strychniques,  éprouve  une  perte  sensible 
en  lactacidogène.  Cette  façon  de  se  comporter  se  comprend  si  l'on  considère 
que  le  muscle  rouge  semi-tendineux  travaille  d'une  façon  plus  lente  mais 
plus  soutenue  que  les  muscles  blancs  fléchisseurs.  La  rapidité  plus  faible  de 
contraction  des  muscles  rouges  est,  selon  toute  apparence,  liée  à  une  con- 
sommation plus  faible  de  lactacidogène.  La  possibilité  d'effectuer  un  travail 
plus  soutenu  dépend  de  la  facilité  plus  grande  avec  laquelle  la  régénéra- 
tion du  lactacidogène  se  produit.  Les  idées  émises  dans  des  travaux  antérieurs 
et  reposant  sur  les  façons  de  se  comporter  chimiquement  différentes  des 
muscles  rouges  et  blancs,  sur  la  signification  du  lactacidogène  comme  subs- 
tance de  contraction,  ces  idées  apparaissent  comme  très  vraisemblables  à  la 
suite  des  recherches  concernant  le  travail  des  muscles  rouges  et  blancs.  — 
G.  Fontes. 

Lyding  (Georg).  —  Recherches  sur  la  teneur  en  acide  phosphorique  du 
lactacidogène  et  sur  la  teneur  en  «  reste  d'acide  phosphorique  »  des  muscles 
du  poulet  et  du  pigeon.  —  L'étude  comparative  de  la  musculature  blanche  et 
de  la  musculature  rouge  du  poulet  montre  qu'il  existe,  entre  ces  deux  sortes 
de  muscles,  les  mêmes  différences  caractéristiques  que  celles  signalées  par 
Embden  et  Adler  pour  les  musculatures  blanche  et  rouge  du  lapin.  Après 
un  travail  rapide,  la  musculature  blanche  du  thorax  présente  une  teneur 
élevée  en  acide  phosphorique  du  lactacidogène  et,  correspondant  à  sa  rapide 
fatigabilité,  une  teneur  minime  en  «  reste  d'acide  phosphorique  ».  Par 
contre  un  muscle  rouge  quelconque  de  la  cuisse  présente,  en  relation  avec 
sa  faculté  de  contraction  plus  lente,  une  teneur  plus  faible  en  lactacidogène 
et  en  relation  avec  sa  propriété  de  fournir  un  travail  plus  soutenu,  une 
teneur  élevée  en  «  reste  d'acide  phosphorique  ».  De  même,  chez  le  pigeon, 
la  teneur  des  muscles  du  thorax  en  acide  phosphorique  du  lactacidogène  est 
plus  élevée  que  la  teneur  correspondante  des  muscles  de  la  cuisse.  La  co- 
loration des  muscles  thoraciques  est  en  effet  plus  foncée  que  celle  des  mus- 
cles de  la  cuisse.  La  teneur  très  élevée  en  acide  phosphorique  du  lacta- 
cidogène de  la  musculature  thoracique  du  pigeon  (elle  est  plus  élevée  que 
celle  des  muscles  homologues  du  lapin,  car  ceux-ci  sont  plus  rouges), 
est  en  relation  avec  la  propriété  de  ces  muscles  de  donner  des  contractions 
plus  rapides.  De  même  que  la  coloration  rouge  des  muscles  est  en  relation 
avec  une  contractibilité  plus  lente,  de  même  la  teneur  en  lactacidogène 
d'un  muscle  rouge  est  plus  faible.  En  comparant  les  muscles  thoraciques 
du  poulet  et  du  pigeon,  on   s'aperçoit  que  les  particularités  du  vol  de  ces 


402  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

deux  sortes  d'oiseaux  sont  en  relation  avec  des  différences  dans  la  composi 
tion  chimique  des  muscles  qui  assurent  ce  vol.  Chez  le  poulet  qui  voltige 
avec  des  mouvements  de  vol  rapides,  on  trouve  une  teneur  en  lactacido- 
gène  à  la  vérité  un  peu  plus  élevée  que  chez  le  pigeon  qui  rame  à  larges 
coups  d'ailes.  Par  contre,  la  quantité  du  «  reste  d'acide  phosphorique  » 
dans  les  muscles  thoraciques  du  poulet  ne  représente  qu'une  faible  partie 
de  celle  qu'on  rencontre  dans  les  muscles  homologues  du  pigeon.  Cette  cons- 
tatation est  en  relation  avec  ce  fait  que  le  poulet  est  un  volateur  facilement 
fatigable  tandis  que  le  pigeon  peut  voler  très  longtemps.  —  G.  Fontes. 

Embden  (G.)  et  Isaac  (S.).  —  Sur  l'influence  de  l'intoxication  phospho- 
rêe  sur  la  teneur  en  lactacidogène  des  muscles  du  lapin.  — A  la  période  avan- 
cée de  l'intoxication  aiguë  par  le  phosphore  se  produit  dans  la  musculature 
blanche  du  lapin  une  très  notable  diminution  du  lactacidogène  qui  ne  peut 
être  mise  en  évidence  chez  les  muscles  rouges.  Ainsi,  qu'il  s'agisse  de  la 
façon  de  se  comporter  dans  les  fonctions  normales  ou  vis-à-vis  du  pouvoir 
toxique  du  phosphore,  le  muscle  blanc  est  plus  sensible  que  le  muscle 
rouge.  Parmi  les  propriétés  particulières  encore  inconnues  du  muscle  rouge, 
ce  sont  très  vraisemblablement  les  mêmes  qui  conditionnent  une  grande 
durée  d'action  de  sa  part  et  qui  lui  permettent  de  résister  à  l'intoxication 
phosphorée.  —  G.  Fontes. 

Lawaczeck  (Heinz).  —  Sur  le  mécanisme  de  l'influence  exercée  par  les 
variations  de  la  température  extérieure  sur  la  teneur  en  lactacidogène  des 
muscles  de  grenouille.  —  On  sait  que  si  l'on  transporte  à  la  chaleur  des  gre- 
nouilles d'hiver  engourdies,  une  augmentation  du  taux  de  lactacidogène  se 
produit.  Cette  augmentation  se  produit  encore  après  section  des  nerfs  de  la 
grenouille.  Si  l'on  fait  une  section  unilatérale  du  plexus  ischiatique  et  que 
l'on  transporte  ensuite  les  animaux  à  une  température  de  27-28°,  on  voit  se 
produire  chez  les  animaux  opérés  comme  chez  les  autres  une  augmentation 
du  taux  de  lactacidogène.  Cette  augmentation,  déjà  notable  après  quatre  jours, 
peut  prendre  au  bout  de  huit  jours  une  valeur  rarement  dépassée  par  les  gre- 
nouilles d'été.  Par  un  séjour  plus  prolongé  à  l'étuve,  on  voit  se  produire  chez 
les  animaux  en  expérience  inanitiés  une  diminution  du  taux  de  lactacido- 
gène. Toutefois  celui-ci  reste  beaucoup  plus  élevé  que  celui  de  grenouilles 
maintenues  à  la  glacière.  —  G.  Fontes. 

Adam  (A.).  —  Sur  l'influence  de  la  fièvre  sur  fa  teneur  du  muscle  en 
acide  phosphorique.  —  Au  cours  de  la  «  Naganafieber  »,  chez  le  lapin,  nourri 
de  fourrage  vert,  survient  une  diminution  dans  la  teneur  en  acide  phospho- 
rique du  lactacidogène  du  muscle  blanc  biceps  femoris.  Cette  diminution 
est  d'autant  plus  sensible  que  la  maladie  dure  plus  longtemps.  Si  l'animal  est 
nourri  plus  richement  avec  de  l'avoine,  son  état  général  est  moins  grave 
et  les  réactions  locales  plus  accentuées.  En  relation  étroite  avec  ces  faits,  la 
diminution  du  lactacidogène  des  muscles  blancs  n'est  pas,  à  beaucoup  près, 
aussi  marquée  que  chez  des  animaux  nourris  de  fourrages  verts.  Elle  peut 
manquer  malgré  une  fièvre  durant  trois  semaines.  Il  s'ensuit  que  le  méta- 
bolisme de  la  fièvre  n'est  pas  nécessairement  lié  à  un  abaissement  du  taux 
de  lactacidogène.  La  teneur  du  muscle  en  eau  augmente  pendant  la  fièvre. 
La  teneur  en  acide  phosphorique  organique  diminue.  En  opposition  avec  le 
blanc  biceps  femoris,  se  place  le  rouge  semitendineux,  dont  le  taux  normal 
en  lactacidogène  est  beaucoup  plus  faible,  ce  qui  ne  légitime  pas  un  abais- 
sement du  taux  de  lactacidogène.  Sa  teneur  en  eau  augmente  légitimement 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  403 

au  cours  de  la  fièvre  ;  cette  augmentation  n'est  pas  non  plus  négligeable  au 
cours  de  l'engraissement  par  l'avoine.  Ces  façons  différentes  de  se  comporter 
des  muscles  blancs  et  rouges  du  lapin  au  cours  de  la  «  Nàganafieber  »  sont 
conformes  à  cette  observation  que  l'activité  musculaire  fatigante  dépend 
d'une  forte  diminution  de  la  teneur  en  lactacidogène  des  muscles  blancs, 
tandis  que  la  teneur  en  lactacidogène  du  muscle  rouge  semitendineux 
n'est  pas  sensiblement  influencée  (Cohn).  Elles  sont  encore  conformes  à  cette 
détermination  que,  au  cours  de  l'intoxication  par  le  phosphore,  le  semiten- 
dineux n'est  pas  influencé  pour  un  temps  par  le  poison  dans  sa  teneur  en  lac- 
tacidogène, tandis  que,  dans  ce  même  temps,  le  muscle  blanc  a  perdu  déjà  une 
grosse  partie  de  son  acide  phosphorique  du  lactacidogène.  Ainsi,  vis-à-vis 
des  t  conditions  normales  de  travail  intense,  vis-à-vis  des  conditions  phy- 
sio-pathologiques  d'intoxication  phosphorée ,  comme  vis-à-vis  des  lièvres 
infectieuses,  le  muscle  blanc  biceps  femoris  du  lapin  présente  des  con- 
ditions de  résistance  beaucoup  plus  faibles  que  le  rouge  semitendineux. 
—  G.  Fontes. 

Laquer  (Fritz).  —  Sur  la  destruction  des  hydrates  de  carbone  dans  les 
muscles  striés  transversaux.  —  L'auteur  a  réussi  à  rendre  la  méthode  em- 
ployée jusqu'à  maintenant  pour  le  dosage  de  l'acide  lactique,  applicable  à 
des  ordres  de  grandeurs  considérablement  plus  faibles.  L'acide  lactique 
formé  dans  les  conditions  de  l'expérience  dépasse  de  beaucoup  le  taux  de 
glycogène  primitivement  présent.  Chez  des  grenouilles  de  printemps  et  d'été, 
la  différence  entre  les  taux  de  glycogène  et  d'acide  lactique  est  comblée 
par  la  teneur  du  muscle  en  lactacidogène.  Chez  des  grenouilles  d'hiver 
maintenues  à  22-27°  pendant  plusieurs  jours,  le  taux  d'acide  lactique  sur- 
passe la  teneur  en  glycogène  et  en  lactacidogène  pris  ensemble,  d'autant 
plus  qu'à  côté  de  ces  deux  substances  musculaires  capables  de  produire  de 
l'acide  lactique,  d'autres  hydrates  de  carbone  inconnus  entrent  en  ligne 
comme  source  d'acide  lactique.  Parmi  les  hydrates  de  carbone  ajoutés  à 
45°  à  de  la  purée  de  muscles,  le  glycogène,  l'amidon  végétal  et  l'hexosephos- 
phate  se  sont  montrés  comme  de  puissants  précurseurs  d'acide  lactique,  tandis 
que  le  maltose,  le  glucose  et  le  lévulose  n'en  donnent  pas  ou  presque  pas.  —  Les 
grenouilles  d'hiver  qui,  à  partir  du  glycogène,  ne  font  que  peu  ou  pas  d'acide 
lactique,  retrouvent  cette  propriété,  qui  existe  à  un  haut  degré  chez  les  gre- 
nouilles de  printemps  ou  d'été,  quand  on  les  laisse  plusieurs  jours  à  l'étuve 
à  22-27°.  Le  glycogène  ajouté  ne  peut  être  démoli  en  acide  lactique  par  la 
purée  de  muscle  qu'en  solution  de  phosphates  et  pas  en  solution  de  bicarbo- 
nate. Il  s'ensuit  une  nouvelle  confirmation  de  la  réalité  d'une  active  collabo- 
ration des  phosphates  dans  le  catabolisme  des  hydrates  de  carbone  dans  le 
muscle.  Parmi  les  hydrates  de  carbone  ajoutés  à  30"  à  de  la  purée  de  mus- 
cles, le  dextrose  et  le  lévulose  se  sont  montrés,  à  côté  du  glycogène,  être  des 
producteurs  d'acide  lactique.  Cette  constatation  que  le  glucose  et  lévulose, 
contrairement  à  ce  qui  se  produit  pour  le  glycogène  et  le  lactacidogène,  et 
seulement  dans  les  conditions  les  plus  favorables  de  température  peu  élevée, 
peuvent  être  transformés  en  acide  lactique  par  de  la  purée  de  muscle,  cette 
constatation  plaide  en  faveur  de  ce  fait  que  le  glucose  ne  peut  être  con- 
sommé directement  par  le  muscle,  mais  seulement  après  transformation  en 
une  autre  forme  plus  aisément  labile.  Cette  propriété  du  muscle  de  trans- 
former le  glucose  en  une  autre  forme  plus  facilement  attaquable  peut  deve- 
nir facilement  un  danger.  La  perte  de  cette  propriété  permet  peut-être  de 
comprendre  les  troubles  du  métabolisme  qui  surviennent  dans  le  diabète. 
La  donnée  de  Meyerhok,  suivant  laquelle  le  cyanure  de  potassium  peut  em- 


404  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

pêcher   la  formation  d'acide  lactique  à  partir  du  glycogène,  est  à  rejeter 
complètement.  —  G.  Fontes. 

a)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  formation  de  l'acide  d-lactique  dam  l'organisme 
animal.  -  -  La  teneur  de  l'œuf  de  poule  en  acide  lactique  varie  ;  elle  est 
toujours  supérieure  dans  l'œuf  fécondé  que  dans  l'œuf  non  fécondé.  Dans 
l'œuf  fécondé  on  trouve  0,0058  </c  d'acide  d-lactique  dans  le  blanc  et 
0,0111  %  dans  le  jaune.  Pendant  l'incubation,  la  teneur  de  l'œuf  en  acide 
lactique  augmente  pendant  cinq  jours  pour  atteindre  une  valeur  de  0,0763 
pour  le  blanc  et  0,1337  pour  le  jaune.  Ensuite,  dans  la  suite  de  l'incubation, 
la  teneur  de  l'œuf  en  acide  lactique  continue  à  diminuer  pour  atteindre 
vers  le  quatorzième  jour  une  valeur  minime.  En  mettant  ces  résultats  en 
rapport  avec  le  travail  de  Sato  qui  a  montré  la  diminution  progressive  de 
la  teneur  de  l'œuf  en  glucose  lors  de  l'incubation,  l'auteur  suppose  que  la 
formation  de  l'acide  d-lactique   a  lieu  aux  dépens  du  glucose.  —  E.  Ter- 

ROINE. 

b)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  l'azote  restant  exis- 
tant dans  le  blanc  et  dans  le  jaune  lors  de  l'incubation  de  l'œuf  de  poule.  — 
L'auteur  détermine  les  teneurs  en  azote  restant  des  œufs  frais  ou  ayant  subi 
une  incubation  de  1,  3,  7  et  14  jours,  dans  le  but  d'établir  un  rapport  avec  la 
néoformation  de  l'acide  lactique  lors  de  l'incubation.  Les  expériences  mon- 
trent que  la  teneur  des  œufs  en  azote  restant,  aussi  bien  le  blanc  que  le 
jaune,  augmente  régulièrement  pendant  l'incubation  en  passant  de  0,0002 
(1  jour  d'incubation)  à  0,0019  (14  jours)  pour  le  blanc  d'œuf  et  0,0080  à 
0^0136  pour  le  jaune. 

On  ne  peut  donc  nullement  conclure  à  la  formation  de  l'acide  lactique  à 
partir  de  l'azote  restant;  la  transformation  contraire  serait  plus  probable. 
—  E.  Terroine. 

c)  Tomita  (M.).  —  Influence  de  l'addition  de  glucose  et  d'alanine  au  blanc 
d'œuf  sur  la  formation  de  l'acide  d-lactique  lors  de  l'incubation.  —  On 
injecte  dans  un  petit  trou  pratiqué  dans  l'œuf  une  quantité  déterminée,  soit 
de  glucose,  soit  d'alanine;  on  ferme  le  trou  avec  du  papier  paraffiné  et  on 
laisse  l'œuf  à  30°5.  Toute  la  manipulation  est  faite  aseptiquement.  On  ne 
prend  en  considération  que  les  œufs  qui  montrent  un  réel  développement 
embryonnaire  et  qui  se  trouvent  à  ce  point  de  vue  au  même  stade  que  les 
témoins.  On  pratique  le  dosage  de  l'acide  lactique  après  l'incubation  durant 
troisjours.  Les  expériences  montrent  que  l'addition  d'alanine  à  l'œuf  n'aug- 
mente en  aucun  cas  sa  teneur  en  acide  lactique.  Tout  au  contraire,  on  en 
observe  une  diminution  dans  le  jaune  d'œuf  de  0,0703  %  à  0,0572  et  0,0526  %\ 
Par  contre,  l'addition  de  glucose  augmente  la  teneur  du  blanc  d'œuf  en 
acide  lactique,  celle  du  jaune  d'œuf  restant  sans  changement.  L'addition  de 
0  gr.  1  de  glucose  augmente  la  teneur  en  acide  lactique  du  blanc  d'œuf  de 
0,0406  o/0  à. 0,0732  %.  —  E.  Terroine. 

d)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  du  glucose  ajouté  à  l'œuf 
de  poule  lors  de  l'incubation.  —  En  poursuivant  ses  recherches  sur  la  forma- 
tion de  l'acide  lactique  à  partir  du  glucose,  l'auteur  montre  dans  le  présent 
travail  que,  conformément  à  ce  qu'a  vu  Sato,  le  blanc  d'œuf  contient  0,47  de 
glucose  et  le  jaune  0,24  %.  Au  bout  de  trois  jours  d'incubation  on  constate  une 
diminution  légère  de  la  teneur  de  l'œuf  en  glucose.  Si  on  ajoute  du  glucose 
à  l'œuf  avant  l'incubation,  on  constate  que  pendant  les  trois  jours  d'incuba- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  405 

tion,  la  teneur  en  glucose  du  blanc  d'œuf  diminue  dans  des  limites  variant 
de  0,04  à  0,22  9é,  tandis  que  la  teneur  en  glucose  du  jaune  d'œuf  ne  varie 
pas.  —  E.  Terroixe. 

e)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  formation  de  l'acide  d-lactique  pendant  l'autolyse 
des  œufs  de  poule.  —  Pendant  l'autolyse,  la  teneur  du  blanc  d'œuf  en  acide 
lactique  reste  constante;  par  contre  celle  du  jaune  d'œuf  augmente  en  trois 
jours  de  0,0665  à  0,1910  pour  diminuer  ensuite.  Si  on  ajoute  du  glucose 
au  blanc  d'œuf  en  autolyse,  on  n'observe  aucune  modification  dans  sa  teneur 
en  acide  lactique.  Par  contre,  l'addition  de  glucose  au  jaune  d'œuf  augmente 
beaucoup  la  formation  d'acide  lactique.  Ainsi,  dans  une  expérience,  le  jaune 
d'œuf  contient  au  début  0,0277  d'acide  lactique  ;  au  bout  de  sept  jours  d'au- 
tolyse  on  en  trouve  0,0699;  lors  de  l'addition  de  1,0  de  glucose  on  trouve 
0,1435  et  lors  de  l'addition  de  2  grammes  on  trouve  0,2121  d'acide  lactique. 
L'addition  d'alanine  ne  provoque  jamais  une  augmentation  d'acide  lactique 
pendant  l'autolyse.  —  E.  Terroine. 

f)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  méthylation  dans  V organisme  animal.  I.  Sur  la 
méthylation  de  la  pyridine  par  le  lapin.  —  His  a  montré  que  la  pyridine 
administrée  à  un  chien  subit  une  méthylation  dans  son  organisme  et  qu'elle 
est  rejetée  finalement  à  l'état  d'hydroxyde  de  méthylpyridinammonium  dans 
les  urines.  Le  même  fait  a  été  observé  ensuite  sur  la  chèvre,  la  poule,  le 
porc  et  la  grenouille.  Par  contre,  en  ce  qui  concerne  le  lapin,  Abderhalden 
a  montré  que  cet  animal  n'est  pas  capable  d'effectuer  cette  méthylation,  ni 
dans  les  conditions  normales,  ni  quand  sa  nourriture  se  compose  de  viande  ou 
de  lait.  En  reprenant  cette  question,  T.  recherche  s'il  existe  vraiment  entre 
le  lapin  et  les  autres  animaux  précédemment  étudiés,  une  différence  quali- 
tative en  ce  qui  concerne  la  méthylation  de  la  pyridine,  ou  si  cette  diffé- 
rence n'est  que  quantitative.  Les  expériences  sont  faites  sur  des  lapins  à 
jeun  ou  nourris  avec  des  raves  blanches.  La  pyridine  est  injectée  sous  la 
peau.  L'urine  contient  toujours,  quoique  en  petite  quantité,  de  Thydroxyde 
de  méthylpyridinammonium.  Le  lapin  possède  donc,  quoique  à  un  degré 
moindre  que  le  chien,  le  pouvoir  de  méthyler  la  pyridine.  —  E.  Terroine. 

g)  Tomita  (M.).  —  Sur  la  méthylation  dans  Vorganisme  animal.  II.  Sur  le 
lieu  de  la  méthylation  de  la  pyridine  dans  l'organisme  animal.  —  L'auteur 
confirme  tout  d'abord  les  résultats  de  Mayeda  et  Ogata  sur  la  méthylation 
de  la  pyridine  par  la  grenouille.  Ensuite,  en  refaisant  les  mêmes  expérien- 
ces après  l'extirpation  de  différents  organes,  il  montre  que  la  présence 
du  pancréas  ou  de  la  rate  n'est  point  nécessaire  pour  la  méthylation;  par 
contre,  si  on  extirpe  le  foie,  l'animal  perd  son  pouvoir  de  méthylation.  En 
opérant  sur  le  chien,  l'auteur  montre  que  l'extirpation  des  deux  testicules 
et  celle  de  la  rate  sont  sans  action  sur  la  méthylation  de  la  pyridine.  11  sem- 
blerait donc  que  le  foie  est  l'organe  de  la  méthylation.  —  E.  Terroine. 

2°  Nutrition. 

a)  Osmose. 

a)  Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Variation  de  la  pression  osmoti- 
que  du  sang  des  Poissons  Téléostéens  d'eau  douce  sous  l'influence  de  l'accroisse- 
ment de  salinité  de  l'eau  ambiante.  —  Chez  les  Poissons  d'eau  douce,  le  mi- 
lieu intérieur  a  une  pression  osmotique  très  supérieure  à  celle  de  l'eau  ;  c'est 


406  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ainsi  que  le  sang  de  la  Carpe  se  congèle  à  —  0°49,  le  point  de  congélation  de 
l'eau  douce  étant  de  —  0°02.  Quand  on  ajoute  à  l'eau  progressivement  du  chlo- 
rure de  sodium,  la  pression  osmotique  du  sang  de  la  Carpe  augmente  à  me- 
sure que  l'eau  s'enrichit  en  sels,  mais  moins  que  celle  de  l'eau  ;  de  sorte  que 
cette  pression,  très  supérieure  au  début  à  la  pression  de  l'eau,  lui  devient 
inférieure  pour  les  fortes  concentrations.  Ainsi,  le  Poisson,  tout  en  étant  in- 
capable de  maintenir  sa  pression  osmotique  à  un  niveau  constant,  possède 
néanmoins  une  tendance  manifeste  à  la  régulation.  —  A.  Drzewina. 

b)  Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Variation  de  la  pression  osmo- 
tique du  sang  des  Sélaciens  sous  l'influence  de  la  modification  de  Veau  de  mer 
environnante.  —  La  pression  osmotique  du  sang  du  Sélacien  (Scyllium  cani- 
cula)  est  supérieure  à  celle  de  l'eau  de  mer  (eau  de  Monaco  —  2°08;  sang  du 
Sélacien  —  2°17).  Quand  on  dilue  l'eau,  la  pression  du  sang  diminue  régu- 
lièrement, mais  moins  vite  que  celle  du  milieu  ambiant.  Dans  l'eau  sursalée, 
la  pression  du  Sélacien  augmente  d'abord,  puis  reste  à  peu  près  constante 
quand  la  pression  du  milieu  varie  de  —  3°  à  —  4°.  La  «  tendance  cà  la  régu- 
lation »  est  moins  accentuée  chez  le  Sélacien  que  chez  le  Téléostéen.  — 
A.  Drzewina. 

Stiles  (W.)  et  Adair  (G.  R.).  —  La  pénétration  des  êlectrolytes  dans  les- 
gels.  —  III.  L'influence  de  la  concentration  du  gel  sur  le  coefficient  de  diffusion 
du  chlorure  de  sodium.  —  Le  coefficient  de  diffusion  d'une  solution  normale 
de  chlorure  de  sodium,  dans  des  gels  de  gélatine  et  d'agar-agar  de  diffé- 
rentes concentrations,  a  été  mesuré  par  la  méthode  précédemment  décrite 
par  les  auteurs.  Les  valeurs  obtenues  par  extrapolation  de  ces  résultats  pour 
a  diffusion  dans  l'eau  pure  sont  plus  élevées  que  celles  obtenues  pour  les 
mêmes  températures  par  extrapolation  des  résultats  d'ÛHOLM.  La  raison  pro- 
bable de  ces  divergences  est  établie.  En  accroissant  la  concentration  d'un 
gel,  le  coefficient  de  diffusion  décroit  d'abord  rapidement  suivant  une  rela- 
tion approximativement  exponentielle  ;  mais  aux  concentrations  supérieures 
à  2  %,  la  courbe  reliant  le  coefficient  de  diffusion  et  la  concentration  est 
approximativement  une  droite,  la  vitesse  de  décroissance  du  coefficient  de 
diffusion  avec  la  concentration  croissante  du  gel  étant  moindre  qu'avec  les 
concentrations  inférieures  à  2  %.  Les  auteurs  montrent  comment  ces  résul- 
tats peuvent  s'accorder  avec  la  relation  entre  la  viscosité  et  la  diffusibilité 
trouvée  par  Einstein,  Sutherland  et  Von  Smolukowski.  —  E.  Thivolle. 

Stiles  (W.).  —  La  pénétration  des  êlectrolytes  dans  des  gels.  —  IV.  La  diffu- 
sion des  sulfates  dans  les  gels.  —  Les  coefficients  de  diffusion  d'un  certain 
nombre  de  sulfates  dans  l'agar-agar  à  0,5  o/0  et  la  gélatine  à  10  o/c  ont  été 
déterminés  pour  la  méthode  des  indicateurs.  Dans  le  cas  des  sulfates  de  K, 
Na,  Am,  Mg,  dans  l'agar  à  0,5  %  le  coefficient  est  très  voisin  (bien  qu'un  peu 
plus  faible)  de  celui  trouvé  dans  l'eau  pure  à  même  température  pour  les 
mêmes  conconcentrations  de  sel,  alors  que  le  coefficient  de  diffusion  dans 
la  gélatine  à  10  %  est  environ  25  o/0  plus  faible.  Le  coefficient  du  sulfate  de 
cuivre  dans  l'agar  est  beaucoup  plus  grand  que.  dans  l'eau,  mais  dans  la 
gélatine  il  est  plus  faible  que  dans  l'eau  et  légèrement  plus  élevé  que  ceux 
obtenus  pour  les  autres  sulfates  sus-indiqués.  L'élévation  de  la  température 
de  0°  à  20°  augmente  le  coefficient  de  diffusion  de  1,76  à  2,2  fois  sa  valeur 
primitive.  Ces  effets  sont  du  même  ordre  que  ceux  signalés  avec  le  chlorure 
de  sodium.  Sauf  pour  le  sulfate  de  cuivre,  la  diffusion  des  sulfates  dans  les 
gels  est  normale  et  les  résultats  de  Van  Fùrt  et  Bubanovic  signalant  le 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  407 

contraire  ne  sont  pas  confirmés.  L'absorption  comparativement  faible  des 
sulfates  par  les  plantes  ne  peut  être  expliquée  par  le  retard  de  la  diffusion 
à  travers  les  gels.  —  L.  Tiuvolle. 

P)  Respiration. 

Ellinger  (Philippe).  —  L  influence  exercée  par  le  potassium  et  la  radio 
activité  sur  la  rapidité  d'oxydation  des  globules  rouges  du  sang.  —  Pour  la 
respiration  oxygénée  des  cellules  sanguines,  la  présence  de  potassium  dans  le 
liquide  nourricier  est  d'une  impérieuse  nécessité.  Par  l'abaissement  de  la 
concentration  en  potassium  le  processus  d'oxydation  subit  une  importante  dimi- 
nution. Par  augmentation  de  la  teneur  en  potassium,  ce  processus  est  tout 
d'abord  augmenté,  mais  si  l'on  augmente  davantage  cette  teneur,  il  diminue. 
Le  potassium  peut  être  remplacé  par  du  rubidium.  Mais  le  remplacement  par 
du  césium  est  impossible.  Les  substances  radioactives  émettant  des  radia- 
tions a  ne  sont  pas  capables  de  compenser  l'absence  de  potassium  dans  le 
processus  de  respiration  des  hématies.  Elles  nuisent  à  ces  phénomènes, 
qu'elles  soient  employées  comme  ions,  comme  colloïdes  ou  sous  forme  de 
gaz.  Même  les  quantités  les  plus  faibles  se  comportent  de  cette  façon.  La 
fluorescéine  nuit  aux  processus  d'oxydation  aux  concentrations  les  plus 
basses.  L'éosine  aussi,  mais  à  des  concentrations  plus  élevées  ;  pour  de  basses 
concentrations  elle  est  profitable  pour  la  respiration  des  hématies.  Cette  action 
semble  être  immédiate  et  indépendante  de  l'action  du  potassium.  Le  rôle  du 
potassium  dans  la  respiration  des  globules  rouges  est-il  lié  a  l'influence  de 
ses  ions  ou  bien  dépend-il  de  ses  propriétés  radioactives?  C'est  ce  qu'il  est 
impossible  de  déterminer.  Il  semble  pourtant  qu'on  ne  puisse  s'arrêter  à  ce 
dernier  point  de  vue.  La  théorie  proposée  par  Zwaardemaker  sur  l'activité 
biologique  du  potassium  et  son  remplacement  par  d'autres  substances  radio- 
actives n'a  aucune  valeur  pour  l'influence  exercée  sur  la  rapidité  d'oxydation 
des  cellules  sanguines  des  oiseaux.  —  G.  Fontes. 

Hari  (P.J.  —  Sur  la  signification  du  quotient  respiratoire  anormal  pendant 
le  sommeil  hivernal  et  au  moment  du  réveil.  —  On  sait  que  pendant  le  som- 
meil hivernal  le  quotient  respiratoire  s'abaisse  au-dessous  de  0,7,  tandis 
qu'au  moment  du  réveil  il  s'élève  au  delà  de  ce  qu'on  observe  normale- 
ment chez  l'animal  à  jeun.  Il  semble  que  ces  phénomènes  sont  en  rapport 
avec  la  formation  pendant  le  sommeil  d'une  quantité  notable  de  glycogène, 
laquelle  est  consommée  au  moment  du  réveil.  —  E.  Terroine. 

Bing  (R.).  —  Sur  V influence  des  ions  C03.  Cl  et  PO.;  sur  les  processus 
d'oxydation  dans  l'organisme  animal.  —  Les  expériences  sont  faites  sur  un 
chien  nourri  tantôt  avec  une  nourriture  débarrassée  des  cendres,  tantôt 
additionnée  des  sels  dont  on  recherche  l'action  sur  l'organisme.  On  mesure 
les  échanges  gazeux  et  on  détermine  le  quotient  respiratoire.  Lors  de  la 
nourriture  sans  sels,  on  observe  une  augmentation  nette  des  échanges  de 
l'organisme  et  l'élévation  du  quotient  respiratoire  (0,76,  contre  0,72  et  0,73 
obtenu  dans  les  séries  avec  sels).  L'addition,  à  la  nourriture  d'un  animal 
normal,  d'un  mélange  de  cations,  élève  le  quotient  respiratoire  pour  quel- 
ques heures;  l'auteur  suppose  qu'il  s'agit  ici  d'une  consommation  des 
hydrates  de  carbone  existant  encore  dans  l'organisme  à  la  place  des  graisses. 
—  E.  Terroine. 

Bayeux  (Raoul).  —  La  respiration  maximum  aux  très  hautes  altitudes. 


408  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

—  La  «  respiration  maximum  »  représente  le  plus  grand  volume  d'air  qu'un 
sujet  est  capable  de  débiter  en  une  seconde;  il  y  a  un  maximum  inspiratoire 
et  un  maximum  expiratoire.  Différente  d'un  sujet  à  l'autre,  la  respiration 
maximum  est  fixe  pour  chacun  d'eux  en  état  de  repos.  Aux  hautes  altitudes, 
le  débit  respiratoire  diminue  ;  la  diminution  porte  d'abord  sur  l'expiration, 
puis  sur  les  deux  temps,  et  ce,  d'autant  plus  que  l'altitude  est  plus  élevée. 
La  fatigue  n'intervient  que  pour  une  très  faible  part  dans  cette  diminution. 
Les  injections  sous-cutanées  d'oxygène  ramènent  vers  la  normale  le  débit 
maximum  diminué  par  l'altitude.  —  A.  Drzewina. 

Rossi  (Alessandro).  —Recherches  sur  l'action  de  la  bile  sur  les  échanges 
gazeux.  —  L'auteur  injecte  0,1  à 0,5  cm3  de  bile  fraîche  de  bœuf  dans  le  sac 
dorsal  de  grenouille  et  compare  l'émission  de  C02  avec  ce  qui  a  lieu  chez  des 
grenouilles  normales  de  même  sexe  et  placées  dans  les  mêmes  conditions 
auxquelles  il  injectait  du  Ringer.  La  bile  augmente  l'émission  de  CO2 .  — 
C.  Foa. 

Adam  (N.K.).  —  Note  sur  la  consommation  d'oxygène  des  muscles  et  des 
nerfs  d'amphibiens.  —  La  vitesse  de  respiration  des  tissus  au  repos  dans 
une  athmosphère  d'oxygène  presque  pure  (95  %)  est  pour  les  sartorius  0,10  à 
0,135  cm3  par  gramme  et  par  heure,  pour  les  gastrocnémiens  0,05  à  0,12  cm3, 
pour  le  nerf  sciatique  0,05  à  0,08  cm3.  Pour  les  muscles  la  vitesse  observée  est 
pendant  la  première  heure  après  l'excision  est  assez  élevée,  puis  décroît 
pour  atteindre  finalement  une  valeur  qui  se  maintient  remarquablement 
constante  pendant  24  heures;  puis  la  vitesse  augmente  constamment,  sans 
doute  sous  l'influence  d'une  action  microbienne.  On  considère  comme  période 
de  repos,  celle  où  la  valeur  de  la  vitesse  de  respiration  reste  constante.  On 
observe  un  phénomène  analogue  dans  la  respiration  des  nerfs,  avec  cette 
différence  que  les  excitations  même  prolongées  n'ont  que  peu  d'effet  sur  la 
vitesse  de  respiration,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  dans  le  cas  du  mus- 
cle. —  L.  Thivolle. 

Bornstein  (A.).  —  Sur  la  glycémie  adrénalinique.  —  L'auteur  étudie  les 
échanges  respiratoires  avec  l'appareil  Zuntz-Geppert  sur  différents  sujets 
normaux  et  pathologiques.  Il  conclut  de  ces  expériences  que  l'injection 
sous-cutanée  d'adrénaline  provoque  chez  l'homme  une  augmentation  de  la 
ventilation  pulmonaire;  la  tension  alvéolaire  de  l'acide  carbonique  dimi- 
nue; le  quotient  respiratoire  augmente  sans  indiquer  pour  cela  une  con- 
sommation plus  élevée  des  hydrates  de  carbone.  Si  l'injection  d'adréna- 
line provoque  une  forte  hyperglycémie,  les  modifications  dans  la  méca- 
nique respiratoire  restent  les  mêmes,  mais  le  quotient  respiratoire  tombe 
rapidement  au-dessous  de  la  normale,  L'adrénaline  provoque  une  aug- 
mentation  de  la  consommation  d'oxgèiie.  —  E.  Terroine. 

y)  Assimilation  et  dèsassimilation. 

Aron  (H.)  et  Gralka  (R.).  —  Sur  les  facteurs  accessoires  de,  la  nutrition. 
I.  Sur  la  valeur  nutritive  spécifique  des  différentes  graisses  alimentaires.  — 
Les  expériences  sont  faites  sur  des  souris  nourries  avec  de  la  farine,  de  la 
caséine,  du  papier,  des  sels  et  du  petit  lait  et  sans  addition  de  graisses. 
Dans  d'autres  séries  on  emploie  la  même  nourriture  avec  l'addition  de 
substances  grasses  telles  que  l'huile  de  foie  de  morue,  la  margarine,  le 
beurre,  le  jaune  d'œuf.  Les  témoins  meurent  au   bout  de  235  et  330  jours; 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  409 

les  animaux  ne  recevant  comme  graisse  que  de  la  margarine  meurent  au 
bout  de  200  jours,  par  contre  les  animaux  recevant  du  beurre,  du  jaune 
d'œuf  ou  de  l'huile  de  foie  de  morue  survivent  et  restent  en  parfaite  santé. 
Les  animaux  témoins  reçoivent  la  nourriture  en  quantité  suffisante,  l'in- 
fluence des  graisses  sur  la  survie  ne  doit  pas  être  rapportée  à  leur  valeur 
nutritive,  mais  aux  facteurs  spécifiques  de  la  nutrition.  —  E.  Terroine. 

Hess  (W.  R.).  —  Le  rôle  des  vitamines  dans  le  chimisme  cellulaire.  — 
L'état  d'avitaminose  chez  le  pigeon  est  la  suite  de  l'appauvrissement  des 
tissus  en  ferments  cellulaires  par  l'intermédiaire  desquels  s'effectue  la 
respiration.  La  diminution  du  taux  de  ces  agents  respiratoires  peut  être 
mise  en  évidence  in  vitro  sur  le  tissu  de  différents  organes,  mais  principale- 
ment sur  le  cerveau.  Les  images  de  maladie  du  béribéri  des  oiseaux  peu- 
vent être  reproduites,  dans  le  moindre  détail,  par  la  suspension  de  la  res- 
piration tissulaire  au  moyen  de  l'acide  prussique.  L'appauvrissement  du 
corps  en  ferments  respiratoires  au  cours  de  l'alimentation  par  du  riz  ren- 
force, par  suite,  en  n'envisageant  que  les  conséquences  théoriques,  la  sensi- 
bilité des  animaux  vis-à-vis  du  cyanure  de  potassium.  —  G.  Fontes. 

Coward  ^K.  H.)  et  Drummond  (J.  C).  —  La  formation  des  vitamines 
A  dans  les  tissus  des  plantes  virantes.  —  Les  graines  sèches  contiennent  des 
quantités  variables  de  vitamines  A,  mais  généralement  peu.  Ces  quantités 
ne  sont  pas  augmentées  par  la  germination.  Les  semis  étiolés  et  les  feuilles 
sans  chlorophyle  (choux  blancs)  ne  synthétisent  pas  apparemment  les  vita- 
mines. Les  feuilles  vertes  synthétisent  abondamment  et  d'après  des  cultures 
sur  sable  (décarbonaté  et  stérile)  cette  synthèse  peut  se  faire  à  partir  des 
sels  minéraux.  Les  plantes  inférieures  (algues  marines)  contenant  de  la  chlo- 
rophyle font  également  la  synthèse  du  facteur  A  ;  d'autres  moins  adaptées 
(algues  rouges)  à  la  photosynthèse  sont  moins  actives,  alors  que  celles 
dénuées  de  pigments  jouant  un  rôle  dans  l'assimilation  carbonée  (champi- 
gnons) sont  complètement  dénuées  de  pouvoir  synthétique.  Les  vitamines  A 
dans  les  feuilles  vertes  ne  semblent  pas  associées  aux  protéines  ;  elles  se 
trouvent  dans  les  graisses  extraites  par  les  solvants  et  probablement  dans  la 
partie  insaponifiable.  —  L.  Thivolle. 

Drummond  (J.  C),  Coward  (K.  H.)  et  Watson  (A.  F.).  —  Reclier- 
ches  sur  la  vitamine  A .  VII.  Xotes  sur  les  facteurs  influençant  la  valeur  du 
lait  et  du  beurre  comme  sources  de  vitamine  A.  —  Le  régime  des  vaches 
laitières  est  indubitablement  la  principale  cause  de  variation  de  la  quantité 
de  vitamine  A  présente  dans  le  lait.  La  saison  et  la  race  ne  sont  pas 
causes  de  variations  marquées.  Le  colostrum  est  normalement  plus  riche  en 
vitamines  que  le  lait.  Le  beurre  parait  avoir  moins  de  pouvoir  comme 
source  de  facteur  liposoluble,  que  la  même  quantité  de  graisses  fournie  par 
le  lait  dont  il  provient.  La  perte  doit  être  en  partie  d'ordre  mécanique  et 
en  partie  due  à  une  destruction.  Certains  procédés  de  fabrication  du  beurre 
comportant  l'exposition  à  l'air  à  haute  température  sont  supposés  être  éga- 
lement la  cause  d'une  perte  en  facteur  A.  La  mise  en  conserve  du  beurre 
n'altère  pas  ses  propriétés  s'il  n'y  a  pas  d'oxydations.  —  Les  méthodes  mo- 
dernes tendent  toutes  à  obvier  à  cet  inconvénient.  —  Le  rancissement, 
lorsqu'il  n'est  pas  dû  à  un  processus  d'oxydation,  ne  comporte  pas  nécessai- 
rement la  destruction  de  la  vitamine  A.  Mais  la  régénération  du  beurre 
rance  peut  altérer  ses  propriétés  si  la  méthode  employée  peut  être  la  cause 
d'une  oxydation.  —  L.  Thivolle. 


410  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Stammer  (A.  D.).  —  Expériences  de  nutrition  en  rapport  avec  les  vita- 
mines A  et  B.  —  /.  La  valeur  de  l'huile  de  palme  {distillée  à  la  vapeur)  comme 
graisse  de  contrôle.  — //.  Le  son  de  blé  comme  source  de  vitamines  A  et  B.  — 
Des  expériences  faites  sur  le  rat  nourri  avec  des  mélanges  de  son  et  de  beurre, 
de  son  et  d'huile  de  palme  distillée  à  la  vapeur,  démontrent  que  l'échantillon 
de  son  utilisé  contenait  certainement  le  facteur  A,  la  croissance  avec  ce  der- 
nier mélange  étant  peu  inférieure  à  celle  obtenue  avec  le  premier.  Les  ani- 
maux nourris  avec  le  son  et  l'huile  de  palme  ne  donnèrent  aucun  signe  de 
maladie  bien  que  leur  croissance  fût  anormale.  De  même  l'animal  de  con- 
trôle présenta  un  défaut  de  croissance  probablement  dû  à  ce  que  le  beurre 
provenait  de  vaches  nourries  à  l'étable.  Le  son  est  supposé  contenir  la  vita- 
mine A,  car  les  animaux  nourris  seulement  au  beurre  présentaient  une  crois- 
sance moindre.  Dans  aucune  expérience  le  son  ne  s'est  montré  avoir  des 
propriétés  antinévritiques  insuffisantes.  —  L.  Thivolle. 

Tholin  (Th.).  —  Sur  la  thermostabilité  de  la  co-enzyme  et  sa  séparation 
d'avec  la  vitamine  B  de  levure.  — La  thermostabilité  d'une  préparation  de  co- 
diastase  nettement  définie  est  pour  la  première  fois  essayée,  après  chauffage 
à  acidité  et  à  température  constantes,  par  Tépreuve  consécutive  de  son  acti- 
vité surde  la  levure  lavée  et  desséchée.  A  00°  C.  et  avec  une  acidité  de  Ph  = 
5,6,  la  codiastase  est,  en  une  heure,  inactivée  de  moitié,  à  100°  en  37  minutes. 
La  différence  entre  cette  co-diastase  et  les  deux  accélérateurs  de  la  nutrition 
extraits  jusqu'ici  de  la  levure  sous  le  nom  de  vitamines,  est  établie  par  la 
différence  de  leur  thermostabilité.  Ce  résultat  laisse  entrevoir  la  possibilité 
de  séparer  la  co-diastase  de  la  vitamine.  —  G.  Fontes. 

Harden  (A.)  et  Robison  (R.).  —  Les  propriétés  antiscorbutiques  des  jus 
de  fruits  concentrés  (4e  partie).  —  Le  jus  d'orange  évaporé  à  sec  garde  ses 
propriétés  antiscorbutiques,  même  après  deux  années  de  conservation  à  tem- 
pérature ordinaire  dans  une  atmosphère  sèche.  Il  perd  85  %  de  son  pouvoir 
antiscorbutique  si  on  le  maintient  dans  ces  conditions  à  la  température  de 
29°.  —  L.  Thivolle. 

Shorten  (J.  A.)  et  Ray  (G.  B.).  —  Les  propriétés  antiscorbutiques  et  an- 
tibéribériques  de  certains  légumes  séchés  au  soleil.  —  Les  tomates,  pommes 
de  terre  et  choux  séchés  au  soleil  gardent  une  grande  partie  des  propriétés 
antiscorbutiques  qu'ils  possèdent  à  l'état  frais.  Les  carottes,  navets,  épinards, 
feuilles  de  navets  séchées  n'ont  que  peu  ou  pas  de  propriétés  antiscorbuti- 
ques de  même  que  les  mélanges  commerciaux  de  légumes  séchés.  La  cuisson 
avant  putréfaction  diminue  beaucoup  le  pouvoir  antiscorbutique.  — 
L.  Thivolle. 

a)  Findlay  (G.  M.).  —  La  glyoxalase  dans  le  Béri-bèri  aviaire.  —  L'absence 
du  facteur  B  cause-t-elle  des  troubles  du  métabolisme  des  hydrates  de  car- 
bone, dont  le  béri-béri  serait  une  manifestation?  Cette  hypothèse  s'accorde 
avec  le  fait  que  chez  les  oiseaux  la  maladie  progresse  moins  rapidement  s'ils 
sont  soumis  à  un  régime  exempt  d'hydrates  de  carbone.  L'auteur  imagine 
d'estimer  la  quantité  de  glyoxalase  présente  dans  les  tissus,  considérant  cette 
diastase  comme  le  témoin  des  transformations  qui  s'y  opèrent  relativement 
au  métabolisme  des  graisses  et  des  hydrates  de  carbone.  —  Le  dosage  est 
fait  suivant  la  méthode  de  Dakin  et  Dudley.  Un  extrait  aqueux  du  tissu  agis- 
sant sur  le  phényl-glyoxal  produit  de  l'acide  mandélique  qui  est  extrait,  puis 
titré  acidimétriquement.  On  observe  :  1°  que  le  foie  du  pigeon  atteint  de  béri- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  411 

béri  contient  moins  de  glyoxalase  que  celui  du  pigeon  sain  ;  2°  que  l'adminis- 
tration de  facteur  B  au  pigeon  malade  est  suivie  d'une  augmentation  de  la 
teneur  en  glyoxalase  du  l'oie.  Cette  action  du  facteur  B  ne  peut  se  faire  que 
dans  la  cellule  et  est  nulle  in  vitro,  fait  qui  détruit  l'hypothèse  émise  par 
Dutcher  :  le  facteur  B  agissant  comme  co-ferment  de  la  glyoxalase.  — 
L.  Thivolle. 

b)  Euler  (H.  V.)  et  Myrbàck  (Karl).  —  Vitamine  (biocatalyseur)  B  et  co- 
diastase.  —  Les  auteurs  décrivent  une  méthode  pour  apprécier  quantitative- 
ment les  facteurs  accélérants  de  la  nutrition,  autrement  dit  les  biocatalyseurs 
décrits  jusqu'à  maintenant  comme  vitamines.  Ils  attirent  toutefois  l'attention 
sur  l'influence  de  substances  empêchantes.  Après  avoir  arrêté  des  unités 
préalables  pour  le  dosage  de  ces  corps,  ils  entreprennent  quelques  recher- 
ches sur  l'établissement  de  leur  bilan  dans  l'organisme  humain.  Des  mesures 
ainsi  orientées,  il  semble  découler  qu'une  importante  quantité  de  ces  subs- 
tances, introduites  dans  l'organisme,  est  détruite.  —  G.  Fontes. 

b)  Findlay  (G.  M.).  —  Les  effets  d'un  régime  non  équilibré  dans  la  produc- 
tion du  scorbut  chez  le  Cobaye.  —  Si  l'on  maintient  des  cobayes  à  un  régime 
carence  en  vitamines  C,  le  scorbut  ne  se  développe  pas  plus  rapidement 
lorsque  le  régime  comporte  un  excès  soit  de  protéiques,  soit  de  graisses  ou 
d'hydrates  de  carbone,  contrairement  à  ce  que  l'on  observe  dans  le  béri- 
béri aviaire.  Cependant  la  mort  survient  plus  vite  chez  les  animaux  atteints 
du  scorbut  si  le  régime  contient  un  excès  de  protéines  ou  d'hydrates  de  car- 
bone. La  perte  de  poids  est  considérablement  accrue  chez  le  cobaye  souf- 
frant de  scorbut  et  soumis  à  un  régime  riche  en  hydrates  de  carbone. 
—  L.  Thivolle. 

Davey  (A.  J.).  —  Détermination  de  la  dose  minimum  de  jus  de  citron  qui 
protège  le  cobaye  du  scorbut  avec  quelques  observations  sur  la  conservation  de 
tels  jus.  —  Les  jus  d'orange  et  de  limon  (Citrus  medica  limonum)  ont  un 
pouvoir  antiscorbutique  supérieur  au  jus  de  citron  (Citrus  medica  acida).  Les 
doses  minima  de  ces  jus  nécessaires  à  la  protection  du  cobaye  contre  le 
scorbut  sont  les  suivantes  :  limon  1  cm3  5,  orange  1  cm3  5,  citron  5  cm3. 
L'auteur  étudie  les  différents  moyens  de  conservation  des  jus.  Le  pouvoir 
antiscorbutique  des  jus  bien  conservés  n'accuse  qu'une  faible  baisse,  même 
après  deux  années.  —  L.  Thivolle. 

a)  Hume  (E.  M.).  —  Comparaison  des  propriétés  de  certains  régimes  favori- 
sant la  croissance  du  cobaye,  et  consistant  en  aliments  naturels.  —  L'auteur 
étudie  un  grand  nombre  de  régimes  administrés  au  cobaye,  dans  le  but 
primitif  de  déterminer  la  valeur  antiscorbutique  des  différents  aliments.  Par 
l'examen  d'un  grand  nombre  d'expériences  on  constate  qu'il  y  a  croissance 
avec  les  régimes  comportant  :  le  chou  vert  (cru  ou  bouilli),  le  jus  de  chou 
vert,  le  foin  et  le  lait  (cru,  bouilli  ou  séché)  ajoutés  à  un  régime  de  base 
(avoine,  son  et  eau).  Lorsque  la  valeur  antiscorbutique  du  régime  était 
insuffisante,  elle  était  rétablie  par  l'addition  de  jus  d'orange.  Au  contraire, 
l'emploi  du  chou  blanc,  du  jus  de  chou  blanc,  d'oignons  ou  de  pois  germes 
ne  favorise  pas  la  croissance.  L'auteur  conclut  que  les  régimes  ne  peuvent 
avoir  été  déficients  que  par  des  facteurs  de  l'ordre  des  vitamines  et  que  les 
facteurs  de  croissance  de  ces  expériences  correspondent  à  la  distribution, 
constatée  parmi  les  aliments,  en  vitamines  A.  —  L.  Thivolle. 


412  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Wright  (S.).  —  Etude  de  l'action  combinée  du  lait  de  vache  cru  et  du  jus 
d'orange  comme  substances  anliscoi^butiques.  —  Expériences  sur  le  cobaye  dans 
le  but  de  déterminer  si  le  lait  cru  et  le  jus  d'orange  peuvent  se  remplacer 
l'un  l'autre  en  proportion  de  leur  valeur  antiscorbutique  respective.  Lors- 
qu'on administre  un  mélange  des  deux  aliments,  le  mélange  est  plus  actif 
que  l'un  des  deux  éléments  administré  séparément  en  quantité  équiva- 
lente. On  n'a  observé  dans  ce  cas  aucunes  modifications  du  tissu  lym- 
phoïde  semblables  à  celles  décrites  dans  les  cas  de  déficience  en  facteur  B. 
—  L.  Thivolle. 

Mackay  (M.  M.).  —  Les  effets  d'un  régime  déficient  en  graisses  animales 
sur  des  e Imitons.  —  Des  ébattons  de  six  semaines  mis  au  régime  carence  en 
facteur  A  s'étiolent  et  cessent  de  croître.  Ils  souffrent  de  distension  abdomi- 
nale et  de  diarrhée  ;  post  mortem  on  constate  le  peu  d'épaisseur  des  parois 
intestinales  et  même  des  modifications  dans  les  jonctions  costochondrales 
semblables  à  celles  constatées  chez  le  cobaye  ou  le  rat  soumis  au  même 
régime  déficient  en  facteur  A.  Le  thymus  était  présent  chez  les  deux  ani- 
maux de  contrôle  et  absent. chez  les  trois  animaux  expérimentés;  dans  une 
seconde  expérience,  absents  dans  les  deux  cas.  Le  régime  consistait  en 
lait  écrémé,  huile  d'olive  et  pain,  avec  jus  d'orange.  Une  expérience  analo- 
gue faite  avec  des  chattons  plus  jeunes  (16  jours),  privés  de  leur  mère  et  à 
un  régime  semblable,  montre  les  mêmes  apparences  avec  plus  d'acuité. 
On  ne  put  trouver  trace  de  rachitisme  post  mortem.  —  Le  chat  semble 
être  plus  sensible  dans  de  telles  expériences  que  le  cobaye  et  le  rat.  — 
L.  Thivolle. 

b)  Hume  (E.  M.).  —  Recherches  sur  la  valeur  anti-scorbutique  du  lait  con- 
densé sucré,  non  écrémé,  par  expériences  sur  des  singes.  —  Ces  expériences 
montrent  que  le  traitement  que  l'on  a  fait  subir  au  lait  ne  lui  enlève  aucune 
de  ses  propriétés  antiscorbutiques,  à  condition  de  reconstituer  exactement 
le  lait  primitif  en  diluant  quatre  fois.  Dans  l'alimentation  du  nourrisson  il 
peut  être  fâcheux  de  se  conformer  aux  instructions  des  fabricants  qui  con- 
seillent de  diluer  huit  fois  et  même  plus  leur  préparation.  La  valeur  éner- 
gétique de  l'aliment  peut  être  suffisante,  mais  la  quantité  de  graisse,  et  par 
tant  de  facteur  A,  nettement  déficiente.  —  L.  Thivolle. 

Jephcott  (H.)  et  Bacharach  (A.  L.).  —  La  valeur  antiscorbutique  du 
lait  séché.  —  Des  cobayes  sont  nourris  avec  un  régime  de  base  comportant 
son,  avoine  at  eau,  que  l'on  complète  avec  du  lait  desséché.  Les  poudres  de 
lait  d'hiver  et  de  lait  d'été  ont  un  pouvoir  antiscorbutique  semblable  et 
égal  à  celui  du  lait  cru.  Le  lait  neutralisé  a  un  pouvoir  légèrement  plus 
faible.  Une  dose  de  26  cm3  de  lait  reconstitué  par  100  gr.  de  poids  vif,  suffit 
pour  protéger  les  animaux  des  accidents  scorbutiques.  —  L.  Thivolle. 

a)  Zilva  (S.  S.)  et  Miura  (M.).  —  La  dialyse  différentielle  des  facteurs  anti- 
névritiques  et  antiscorbutiques.  —  Les  facteurs  antinévritiques  et  antiscorbu- 
tiques diffusent  à  travers  une  membrane  de  collodion  susceptible  de  laisser 
passer  des  colorants  tels  que  le  bleu  de  méthylène,  le  rouge  neutre,  la  safra- 
nine,  et  ne  diffusentpas  à  travers  des  membranes  de  moindre  perméabilité. 
Ceci  suggère  l'hypothèse  que  les  molécules,  soit  simples,  soit  associées,  sont 
de  nature  semi-colloïdale.  —  L.  Thiyolle. 

Zilva  (S.  S.),  Golding  (J.).  Drummond  (J.  C.)  et  Coward  (K.  H.).  —  La 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  413 

relation  du  facteur  liposoluble  avec  le  rachitisme,  et  la  croissance  chez  le  porc. 
—  Aucune  apparence  de  rachitisme  ne  fut  observée  chez  des  porcelets  nourris 
depuis  leur  croissance  selon  un  régime  rigoureusement  exempt  de  facteur 
liposoluble.  Il  y  a  seulement  un  ralentissement  de  croissance,  corrigé  par 
l'introduction  du  facteur  liposoluble  sous  forme  de  crème,  d'huile  de  foie  de 
morue,  et  de  luzerne  dans  le  régime.  — L.  Tiiivolle. 

b)  Zilva  (S.  S.)  et  Miura  (M.).  —  Estimatio7i  quantitative  du  facteur  lipo- 
soluble.—  Pour  la  détermination  quantitative  des  facteurs  B  etC,  la  technique 
est  simple  et  précise  en  ce  qui  concerne  l'administration  du  régime  et  l'appa- 
rition des  symptômes  (polynévrites  ou  scorbut)  qui  manifestent  la  déficience 
en  facteurs  accessoires.  Il  n'en  est  pas  de  même  pour  le  facteur  A;  ainsi  la 
kératomalacie  du  rat  se  présente  beaucoup  trop  irrégulièrement  pour  pou- 
voir être  prise  comme  témoin.  On  en  est  donc  réduit  à  faire  l'observation  de 
la  croissance.  Des  rats  sont  maintenus  au  régime  de  base  pendant  trois  ou 
quatre  semaines,  alors  ils  cessent  de  croître.  On  rejette  systématiquement  tous 
ceux  qui  pèsent  plus  de  70  grammes  pour  éliminer  les  causes  d'erreurs  par 
variations  individuelles.  On  commence  alors  à  nourrir  les  rats  avec  la  subs- 
tance étudiée  qui  ne  doit  pas  être  mélangée  au  régime  de  base.  Comme  éta- 
lon de  comparaison  on  prend  la  dose  limite  de  substance  nécessaire  pour 
produire  une  croissance  définie  de  l'animal  ayant  cessé  de  croître  sous  l'ac- 
tion du  régime  de  base.  C'est  ainsi  que  les  auteurs  ont  pu  déterminer  qu'il 
suffisait  de  1,5  à  5  milligrammes  d'huile  de  foie  de  morue  par  jour,  alors  que 
la  quantité  de  beurre  nécessaire  est  de  200  à  400  milligrammes,  ce  qui  con- 
firme l'opinion  émise  par  Trousseau  sur  la  particulière  efficacité  de  l'huile 
de  foie  de  morue  dans  le  rachitisme.  —  L.  Tiiivolle. 

Novaro  (P.).  —  Recherches  calorimétriques  comparatives  sur  le  jeûne  et 
sur  l'avitaminose.  —  L'auteur  étudie  6  pigeons,  nourris  au  riz  dépoli.  Pen- 
dant les  13  premiers  jours,  le  poids,  la  température,  la  quantité  de  chaleur 
émise  et  la  capacité  de  se  nourrir  restent  normales.  Après,  l'émission  de 
chaleur  et  le  poids  diminuent.  Plus  tard  diminue  la  température  du  corps:  ainsi, 
après  3-4  jours,  tandis  que  l'émission  de  chaleur  diminue  du  50  à  60  %,  la 
température  du  corps  reste  à  peu  près  normale  (40°  au  lieu  de  41°)  jusqu'aux 
derniers  jours  de  la  vie.  Le  poids  du  corps  diminue  plus  encore  que  dans  le 
jeune  complet,  pendant  lequel  l'émission  de  chaleur  peut  augmenter.  Si 
aux  pigeons  dévitaminés  on  donne  des  vitamines,  on  observe  dans  l'espace 
de  24  heures  une  augmentation  dans  l'émission  de  chaleur  et  une  augmen- 
tation de  la  température  du  corps,  tandis  que  le  poids  du  corps  continue  à 
diminuer  jusqu'à  ce  que  l'animal  devienne  incapable  de  se  nourrir  spon- 
tanément comme  le  normal.  —  C.  Foa. 

Chibnall  (A.  C.)  et  Schryver  (S.  B.).  —  Recherches  sur  le  métabolisme 
azoté  des  végétaux  supérieurs.  —  lre  partie.  La  séparation  des  protéines  des 
feuilles.  —  Les  tissus  broyés  sont  mis  àdigérer  avec  de  l'eau  saturée  d'éther; 
on  filtre  sur  toile  et  exprime  à  la  presse.  On  obtient  une  solution  colloïdale 
qu'il  suffit  de  chauffer  doucement  à  40°  pour  obtenir  immédiatement  un  préci- 
pité de  produits  azotés.  On  extrait  ainsi  un  peu  moins  des  deux  tiers  de 
l'azote  total  des  feuilles.  Ce  sont  les  végétaux  jeunes  en  pleine  évolution  qui 
fournissent  la  plus  grosse  quantité  de  protéiques.  Les  précipités  colloïdaux 
obtenus  de  cette  manière  avec  les  feuilles  de  choux,  de  haricot  d'Espagne 
et  d'épinard  donnent  des  protéines  à  10  %  d'azote.  En  opérant  sur  de 
plus  grosses  quantités,  on  obtient  des  produits  plus  purs  tenant  jusqu'à  13  °/c- 
l'année  biologique.  28 


414  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

d'azote.  Ces  protéines  seraient  pour  la  plus  grande  part  des  acidalbumines, 
solubles  dans  les  solutions  alcalines  faibles  (exception  faite  pour  le  haricot 
d'Espagne),  reprécipitables  par  les  acides  en  excès  et  donnant  par  hydrolyse 
des  acides  du  type  aspartique  ou  glutamique.  —  L.  Tiiivolle. 

Vôltz  (W.),  Dietrich  (W.)  et  Deutsehland  (A.).  —  Sur  la  digeslibililé  et 
sur  l'utilisation  des  substances  nutritives  du  champignon  oléagineux  (En- 
domyces  vernalis  Ludivig)  par  les  Carnivores  et  les  Herbivores  (ruminants).  — 
Pendant  la  guerre,  le  manque  de  vivres  et  dégraisses  en  particulier,  a 
provoqué  l'étude  de  l'utilisation  de  différentes  sources  de  matières  grasses 
non  employées  jusque-là.  L'Endomyces  en  question  contient  jusqu'à  30  % 
de  graisses  et  45  %  d'hydrates  de  carbone  ;  il  était  intéressant  de  savoir 
comment  il  est  utilisé  par  l'organisme.  Les  expériences  portent  sur  le  chien 
et  le  mouton.  L'utilisation  des  graisses  par  le  chien  varie  de  58  à  87  %.  L'uti- 
lisation des  protéiques  semble  être  moindre,    64-65  %.  —  E.  Terroine. 

c)  Shimizu  (T.). — Influence  de  quelques  polysaccharides  (inuline,  lichenine 
et  hémicellulose)  sur  le  métabolisme  azoté.  —  Les  expériences  sont  faites  sur 
des  chiens  nourris  avec  de  la  viande.  On  détermine  la  quantité  totale  d'azote 
introduit  dans  l'organisme  et  la  quantité  d'azote  rejetée  par  les  fèces  et  les 
urines.  On  ajoute  par  périodes  des  substances  —  inuline,  lichenine.  hémi- 
cellulose —  dont  on  étudie  l'influence  sur  l'excrétion  azotée.  L'auteur  cons- 
tate que  l'addition  de  ces  polysaccharides  à  de  la  viande  diminue  l'excrétion 
azotée  ;  les  polysaccharides  agiraient  donc  comme  des  aliments  d'épargne.  — 
E.  Terroine. 

Elias  (H.)  et  Sammartino  (U.).  —  Sur  le  rôle  des  acides  dans  le  méta- 
bolisme des  hydrates  de  carbone.  1  V.  Rapport  entre  l'acide  et  l'alcali  dans  la 
glycosurie  adrénalinique.  —  Les  auteurs  étudient  d'abord  l'action  produite 
par  l'injection  répétée  des  acides  sur  les  vaisseaux  sanguins.  Les  expé- 
riences sont  faites  sur  des  lapins  narcotisés  par  l'uréthane.  On  prend  le 
volume  d'un  lobe  de  foie  simultanément  avec  la  pression  sanguine;  on 
injecte  de  l'acide  chlorhydrique  dans  la  carotide,  dans  la  veine  jugulaire,  etc. 
On  constate  la  présence  du  sucre  dans  les  urines.  On  n'observe,  quel  que  soit 
l'endroit  de  l'injection  acide,  ni  une  augmentation  de  pression  sanguine,  ni 
changement  de  volume  du  foie.  Ceci  constitue  une  différence  nette  entre  la 
glycosurie  par  acide  et  celle  produite  par  l'adrénaline.  L'injection  de  l'adré- 
naline à  un  lapin  provoque  de  l'acidose  qui  commence  dès  la  première 
heure  après  l'injection  et  se  continue  pendant  trois  heures  et  demie.  La 
teneur  du  foie  de  lapin  en  acide  lactique  est  triplée  à  la  suite  d'une  injec- 
tion d'adrénaline. 

En  faisant  des  circulations  artificielles  dans  le  foie  de  tortue  les  auteurs 
montrent  que  l'addition  d'adrénaline  à  la  solution  de  Ringer  en  circulation 
augmente  la  production  du  sucre  du  foie.  On  supprime  l'action  de  l'adréna- 
line par  addition  d'alcali  ;  on  la  fait  réapparaître  en  neutralisant  l'alcali  ajouté. 
—  E.  Terroine. 

Desgrez  (A.),  Bierry  (H.)  et  Rathery(F.).  —  Diabète  et  acidose.  — Dans 
des  conditions  bien  définies,  on  ne  peut  éviter  les  troubles  du  métabolisme 
que  si  les  protéines,  les  corps  gras  et  les  hydrates  de  carbone  de  la  ration 
sont  donnés  suivant  un  rapport  bien  déterminé.  Cette  notion  a  été  étendue, 
par  les  auteurs,  à  l'homme  diabétique.  Pour  une  ration  équilibrée,  l'élimi- 
nation des  acides  cétoniques  et  cétogènes  peut  tomber  aussi  bas  que  pendant 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  4L 

le  jeune.  Les  divers  sucres  et  les  diverses  graisses  ne  sont  pas,  au  point  de 
vue  effet  sur  l'élimination  des  acides  cétoniques  et  cétogènes  physiologique- 
ment  équivalents.  Enfin,  chaque  diabétique  réagit  à  sa  manière;  une  même 
nourriture,  dans  les  mêmes  conditions,  provoque  une  élimination  plus  ou 
moins  marquée  des  corps  cétoniques  et  cétogènes.  —  E.  Aubel. 

Telfer  (S.  W.).  —  L'influence  des  acides  gras  libres  du  contenu  intestinal 
sur  l'excrétion  du  calcium  et  du  phosphore.  —  Dans  les  cas  d'atrésie  biliaire, 
•ou  d'obstruction  on  observe  naturellement  un  défaut  d'absorption  des  grais- 
ses. Ces  cas  ont  été  mis  à  profit  pour  étudier  l'effet  de  la  non-absorption 
.des  acides  gras  sur  l'élimination  du  calcium  et  du  phosphore  dans  les  fèces 
et  dans  l'urine;  étude  intéressante  surtout  chez  le  nourrisson.  Dans  les  cas 
4e  rétention  biliaire  totale,  il  y  a  accroissement  du  poids  des  fèces,  qui  con- 
tiennent alors  jusqu'à  70  %  de  leur  poids  sec,  sous  forme  de  corps  gras.  La 
non-absorption  et  la  persistance  des  acides  gras  dans  l'intestin  sont  associées 
avec  des  excrétions  anormales  en  phosphore  et  en  calcium.  Ce  dernier  est 
rejeté  sous  forme  d'un  gros  excès  de  savons  de  chaux.  La  phosphore  ne 
s'élimine  presque  plus  dans  les  fèces  sous  forme  de  phosphate  tricalcique, 
mais  déplacé  et  absorbé  il  s'élimine  surtout  par  le  rein.  L'intensité  de  ces 
anomalies  dépend  de  la  concentration  des  acides  gras  libres  dans  le  con- 
tenu intestinal.  —  L.  Thivolle. 

Meyer-Bisch  (R.)  et  Basch  (E.).  —  Sur  le  sort  du  soufre  introduit  par 
voie  parentêrale  et  son  influence  sur  le  métabolisme.  —  Le  soufre  est  intro- 
duit dans  l'organisme  par  injection  intramusculaire,  à  l'état  d'émulsion 
dans  l'huile  d'olive.  Le  sujet  en  expérience  est  en  état  d'équilibre  azoté  et 
chloré.  On  détermine  dans  chaque  expérience  l'azote  total,  le  chlore,  le 
soufre  total,  l'acide  sulfurique,  etc.  L'introduction  du  soufre  dans  l'orga- 
nisme provoque  une  augmentation  du  métabolisme  azoté  qui  se  traduit  par 
une  augmentation  de  l'excrétion  de  soufre  et  d'azote  par  les  urines.  L'aug- 
mentation de  la  quantité  de  soufre  rejeté  varie  avec  la  quantité  de  soufre 
injecté,  L'excrétion  du  chlorure  de  sodium  augmente  aussitôt  après  l'injec- 
tion du  soufre  pour  diminuer  le  lendemain,  cette  diminution  se  montre 
pendant  plusieurs  jours  ;  au  même  moment  on  constate  la  glycuronurie  et 
l'urobilinurie.  —  E.  Terroine. 

Shimizu  (T.).  —  Sur  la  manière  de  se  comporter  de  laphrènosine  dans  l'orga- 
nisme animal.  —  Si  on  ajoute  à  la  nourriture  du  chien  de  la  phrénosine, 
cette  dernière  apparaît  dansles  urines  à  l'état  de  sphingosine. Cette  dernière 
substance  injectée  à  un  chien  ou  à  un  lapin  réapparaît  dans  les  urines. 
—  E.  Terroine. 

Molisch  (Hans).  —  L'influence  de  la  transpiration  sur  la  disparition  de 
l'amidon  dans  les  feuilles.  —  M.  a  opéré  avec  des  feuilles  de  Tropeeolum, 
Bœhmeria,  Urtica,  Ipomoea,  Galinsoga,  Tolmiaca,  Impatiens.  Dans  tous  les 
cas  il  a  observé  que  dans  une  atmosphère  sèche  l'amidon  se  transforme  plus 
rapidement  que  dans  un  air  humide.  On  comprend  dès  lors  le  fait  établi  par 
Costerus  et  Faber  que  dans  les  forêts  tropicales  ombrophiles  les  feuilles 
n'arrivent  pas  à  se  vider  complètement  d'amidon  durant  la  nuit.  —  H.  Spinner. 

a-b  -c)  Kostytschew  (S.).—  Éludes  sur  la  photosynthèse.  1.  Le  rapport  -~ 

Oj 
pendant  l'assimilation  du  gaz  carbonique.  — Boussingault  avait,  dès  1804.  dé- 


410 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


montré  que  le  quotient  d'assimilation  était  égal  à  1.  Des  expériences  ulté- 
rieures, en  particulier  celles  de  Bonnier  et  Mangin,  donnèrent  des  variations 
importantes  se  traduisant  presque  toujours  par  un  excès  d'oxygène  dégagé.  K. , 
opérant  avec  les  feuilles  de  diverses  essences  et  avec  des  algues,  pense  avoir 
confirmé  la  déduction  de  Boussingault.  De  façon  générale,  il  a  établi  que  l'expé- 
rience devait  durer  assez  longtemps,  jusqu'à  60  minutes,  pour  que  l'équili- 
bre des  réactions  photosynthétiques  fût  atteint.  A  ce  moment-là  CO-/02  =  1 
exactement.  Des  recherches  faites  par  d'autres  méthodes  par  Willsattter 
et  Holl  ont  conduit  aux  mêmes  conclusions.  —  K.  insiste  sur  ce  point  que 
l'énergie  assimilatrice  des  parties  vertes  de  la  plante  doit,  en  recherches  eu- 
diométriques,  être  mesurée  par  la  quantité  de  C02  absorbé  et  non  par 
l'oxygène  dégagé. 

II.  Les  blessures  activent-elles  l'assimilation  du  carbone  à  la  lumière?  — 
Des  mesures  faites  avec  des  feuilles  de  Betula  pubescens  et  de  Lamium  album 
ont  démontré  que  des  perforations  ou  des  coupures  n'ont  aucune  influence 
sur  l'activité  photosynthétique. 

III.  La  photosynthèse  se  produit-elle  durant  les  nuits  estivales  clans  la  région 
subarctique?  —  Pétrograd  est  situé  par  60°  lat.  N.  De  fin  mai  à  fin  juillet  le 
ciel  reste  constamment  bleu  clair;  durant  les  courtes  nuits  aucune  étoile 
n'est  visible.  A  fin  juin  même  le  crépuscule  passe  directement  à  l'aurore. 
K.  a  voulu  préciser  si  durant  ces  nuits  les  plantes  vertes  absorbent  encore 
C02.  Il  a  expérimenté  sur  des  feuilles  de  Betula,  Alnus,  Lamium,  Dactylis. 
Anthriscus,  Deschampsia,  et  a  pu  constater  que  ces  végétaux  cessent  leur 
photosynthèse  dès  le  coucher  du  soleil.  Il  attribue  ce  phénomène  à  la  fer- 
meture des  stomates  provoquée  par  un  rapide  abaissement  de  la  température. 
Au  contraire,  des  conifères  telles  que  Pinus  strobus  et  Abies  sibirica  assi- 
milaient encore  75  minutes  après  le  coucher  du  soleil.  —  H.  Spinner. 

•  Benecke  (W.).  —  Contributions  au  problème  de  l'assimilation  de  l'acide 
carbonique.  —  B.  utilise  deux  méthodes  déjà  anciennes  :  celle  de  numé- 
ration  des  bulles  de  gaz  dégagées  par  les  plantes  aquatiques  (on  suppose 
l'intensité  de  l'assimilation  proportionnelle  au  nombre  de  bulles  dégagées) 
et  celle  de  l'amidon  (d'après  le  temps  qui  s'écoule  entre  le  moment  où  des 
feuilles,  privées  d'amidon,  sont  exposées  à  la  lumière  et  celui  où  paraissent 
les  premières  traces  d'amidon  dans  les  chloroplastes,  on  tire  des  conclusions 
sur  l'intensité  de  l'assimilation  dans  les   conditions  actuelles).  Un  certain 
nombre  d'expériences  vérifient  la  valeur  des  méthodes,  précisent  les  condi- 
tions expérimentales,  et  mettent  en  évidence  le  jeu  des  facteurs  limitants 
dans  l'assimilation.  Une  part  importante  du  travail  est  la  recherche  de  l'in- 
fluence exercée  par  les  sels  ammoniacaux  sur  l'assimilation.  Comme  les 
nitrates,  les  sels  ammoniacaux  fournissent  à  la  plante  de  bonnes  conditions 
de  nutrition  :  pour  VElodea,  par  exemple,  ils  empêchent  l'étiolement  des 
racines  produit  par  le  manque  d'azote.  Mais,  en  quantité  suffisante,  ils  pro- 
voquent des  troubles,  marqués  par  la  pauvreté  des  tissus  en  amidon.  Ce- 
n'est  pas,  d'ailleurs,  une  action  directe  sur  la  cellule,  proportionnelle  à  la 
tension  osmotique  du  milieu,  mais  bien,  comme  l'a  déjà  montré  Willstàter, 
une  nocivité  spécifique  des  sels  ammoniacaux,  que  mettent   également  en* 
évidence  les  deux  méthodes  utilisées  par  B.  Pour  expliquer  cette  nocivité, 
B.  cherche  si  les  sels  ammoniacaux  ne  rendraient  pas  le  protoplasme  per- 
méable aux  sucres,  empêchant  ainsi  la  formation  d'amidon;  mais  il  ne  peut 
déceler  semblable  exosmose.  Peut-être  est-ce  une  pénétration  plus  rapide  dans 
la  cellule  des  sels  ammoniacaux  (ou  plutôt  de  la  base  séparée  par  hydrolyse) 
qui  explique  leur  nocivité  plus  grande  que  celle  des  autres  sels.  A  ce  sujet,. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  417 

:B.  montre  que  l'effet  des  sels  ammoniacaux  n'est  pas  modifié  par  l'anes- 
thésie  par  l'hydrate  de  chloral;  or,  par  l'hydrate  de  chloral,  la  pénétration 
des  sels  dans  la  cellule  est  empêchée;  elle  relève  donc  d'une  activité  de  la 
cellule,  suspendue  par  le  chloral;  au  contraire,  les  bases  alcaloïdes  pénè- 
trent dans  la  cellule  malgré  l'anesthésie  ;  leur  pénétration  s'explique  donc 
seulement  par  un  phénomène  physique  de  diffusion  :  il  en  est  de  même 
pour  la  base  des  sels  ammoniacaux.  Le  bicarbonate  de  calcium  empêche 
l'action  des  sels  ammoniacaux  :  l'effet  antagoniste  du  calcium  par  rapport  à 
l'ammonium  est  donc  ici  vérifié.  Enfin,  l'arrêt  de  la  formation  d'amidon 
n'est  pas  compensé  par  une  augmentation  des  sucres  du  tissu,  car  il  n'y  a 
pas  augmentation  nette  de  la  pression  osmotique.  11  y  a  sans  doute  forma- 
tion de  protéines.  —  La  dernière  partie  étudie  l'augmentation  d'intensité 
•de  l'assimilation  chlorophyllienne  sous  l'influence  des  acides.  Avec  KHCO3 
comme  source  de  GO2,  la  méthode  de  l'amidon  vérifie  parfaitement  les 
données  classiques  relatives  à  cette  activation  ;  avec  de  l'acide  carbonique, 
l'activation  de  la  formation  d'amidon  est  très  irrégulière.  L'augmentation 
apparaît  très  nettement  dans  les  deux  cas,  par  la  méthode  de  numération 
des  bulles.  L'analyse  du  gaz  dégagé  confirme  ces  résultats.  Parmi  les  hypo- 
thèses susceptibles  d'expliquer  l'augmentation  de  l'assimilation  par  les 
acides,  B.  préfère  celle  qui  consiste  à  supposer  qu'il  existe  dans  la  plante 
une  réserve  de  CO2  mise  en  liberté  par  l'acide  et  utilisée  alors  par  la  plante 
pour  l'assimilation  chlorophyllienne.  Et  en  effet  l'Eludée,  placée  dans  une 
eau  privée  de  CO3,  ne  présente  à  la  lumière  aucun  dégagement  gazeux.  Au 
contraire,  après  l'addition  de  H2S04  commence  un  dégagement  gazeux 
cessant  à  l'obscurité.  Potamogeton  densus  se  comporte  d'ailleurs  tout  autre- 
ment :  dans  l'eau  distillée,  à  la  lumière,  aucun  dégagement  gazeux;  après 
addition  de  H2SOl,  rien  ;  après  addition  de  faibles  quantités  de  CO2,  abon- 
dant dégagement  d'O.  11  n'y  a  donc  pas,  chez  P.  densus,  de  réserves  de 
CO2  comparables  à  celles  de  l'Elodée.  Sur  ce  nouveau  matériel  plus  conve- 
nable pour  la  recherche  poursuivie,  B.  vérifie  les  résultats  obtenus  précé- 
demment avec  l'Elodée.  Pourquoi  l'addition  d'acide  aux  solutions  de  bicar- 
bonate agit-elle  favorablement  sur  l'assimilation  ?  D'après  Angelstein  la 
plante  aurait  la  propriété  de  décomposer  «  activement  »  les  bicarbonates, 
et,  par  suite,  dans  des  solutions  d'égale  tension  en  CO2,  l'intensité  d'assimi- 
lation croîtrait  avec  la  teneur  en  bicarbonates.  B.  constate  que  l'action  sur 
l'assimilation  de  solutions  de  CO2  d'une  part,  et  de  carbonates  et  bicarbo- 
nates d'autre  part,  présentant  une  même  tension  en  CO2,  est  identique. 
L'addition  d'acide  à  une  solution  de  bicarbonate,  agit  donc  sur  sa  valeur 
pour  l'assimilation  en  y  augmentant  la  tension  de  CO2.  Pourquoi,  avec  des 
plantes  qui  n'ont  pas  de  réserve  de  CO2  dans  leurs  tissus,  l'addition  d'acide 
favori se-t-el le  l'assimilation,  quand  la  solution  contient  non  du  bicarbonate, 
mais  CO2?  Il  faut,  soit  supposer  une  réserve  de  CO2,  insuffisante  pour  per- 
mettre seule  le  dégagement  gazeux,  mais  susceptible  de  l'augmenter  quand 
il  est  déclenché,  soit  chercher  dans  une  modification  de  l'état  de  dissolu- 
tion, pour  CO2,  du  fait  de  l'acide  ajouté,  la  cause  d'une  pénétration  plus  rapide 
dans  les  cellules,  et  par  suite  d'une  activation  de  l'assimilation.  —  Plaxtefol. 

ô)  Circulation  ;  sang. 

a)  Falta  (W.)  et  Richter-Quittner  (M.).  —  Sur  la  composition  chimique 
des  globules  sanguins.  —  Les  auteurs  ont  montré  dans  des  travaux  précé- 
dents que  les  globules  sanguins  de  l'homme,  pris  dans  des  conditions  phy- 
siologiques, ne  contiennent  ni  sucre,  ni  chlore,  ni  azote  restant;  mais  chaque 


418  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fois  que  les  globules  sont  plus  ou  moins  abîmés  par  l'addition  de  citrate  de 
soude  par  exemple,  on  y  trouve  aussitôt  du  chlore.  Il  est  évident  que  comme 
dans  chaque  cellule  vivante,  le  sucre  a  aussi  accès  normalement  dans  les 
globules,  mais  il  y  est  brûlé  aussitôt,  ou  transformé,  comme  c'est  le  cas 
pour  les  globules  blancs,  en  glycogène.  De  même  les  acides  aminés  ren- 
trent dans  les  globules  pour  y  former  des  substances  protéiques.  —  E.  Ter- 
roine. 

Takei  (T.).  —  Sur  la  répartition  de  Veau  ajoutée  au  sang  entre  le  plasma 
et  les  globules.  —  En  employant  simultanément  la  méthode  réfractomé- 
trique  et  l'hématocrite,  l'auteur  aboutit  au  même  résultat  :  lors  de  l'addition 
de  l'eau  au  sang  et  en  restant  toujours  dans  les  conditions  physiologiques, 
sa  répartition  se  fait  d'une  telle  façon  que  le  sérum  en  contient  plus  que 
les  globules.  Ainsi,  pour  prendre  un  exemple,  lors  de  l'addition  de  5  vo- 
lumes d'eau  à  100  volumes  de  sang  de  lapin,  l'augmentation  de  volume  est 
de  1,85  pour  les  globules  et  3,15  pour  le  sérum,  ce  qui  fait  en  pour  100  du 
volume  d'eau  ajoutée,  37  %  pour  les  globules  et  03  %  pour  le  sérum.  — 
E.  Terroine. 

Ege  (R.).  —  Comment  s'explique  la  répartition  du  glucose  entre  les  glo- 
bules rouges  et  le  liquide  extérieur.  V.  Sur  la  physiologie  du  sucre  du  sang. 
—  Les  recherches  osmotiques  confirmant  les  résultats  de  l'analyse  chimique, 
montrent  que  les  globules  rouges  de  la  chèvre,  du  bœuf,  du  lapin  et  du 
chien  sont  imperméables  au  glucose.  Par  contre,  les  globules  de  l'homme 
sont  perméables.  La  vitesse  de  perméabilité  est  lente,  une  partie  du  glucose 
étant  absorbée  ou  combinée  par  la  membrane  cellulaire.  —  E.  Terroixe. 

Iversen  (P.).  —  Recherches  sur  la  répartition  des  phosphates  entre  les 
globules  et  le  plasma  àV  intérieur  et  à  l'extérieur  de.  V  organisme.  —  La  totalité 
du  phosphore  du  sang  se  compose  du  P  lié  aux  protéiques  et  aux  lipoïdes,  et 
du  P  acido-soluble  qu'on  peut  extraire  par  exemple  par  une  solution  acide  de 
sublimé .  L'auteur  étudie  les  variations  du  P  acido-soluble  en  présence  des  phos- 
phates. Si  le  sang  défibriné  du  lapin  est  additionné  d'une  solution  Na2HPO;, 
on  remarque  au  bout  de  deux  heures  une  certaine  pénétration  des  ions 
P  dans  les  globules,  mais  la  concentration  en  P  acido-soluble  augmente  beau- 
coup plus  dans  le  sérum  que  dans  les  globules.  Pour  refaire  la  même  expé- 
rience in  vivo  l'auteur  injecte  dans  les  veines  d'un  lapin  nephrectomisé  une 
solution  de  Na2HP04;  il  observe  que,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  en 
dehors  de  l'organisme,  la  concentration  du  P  acido-soluble  augmente  peu 
dans  le  plasma  et  beaucoup  dans  les  globules  ;  de  sorte-  que  l'augmentation 
de  la  concentration  de  P  soluble  est  2  ou  3  fois  plus  grande  dans  les  globules 
que  dans  le  plasma.  Il  est  possible  que  les  ions  P  en  pénétrant  dans  les  glo- 
bules entrent  aussitôt  en  combinaison  et  (pie  ce  processus  n'ait  lieu  que  dans 
l'organisme  vivant.  —  E.  Terroine. 

Creveld  (van  S.)  et  Brinkman  (R.).  —  Une  preuve  directe  de  l'imper- 
méabilité des  globules  d'homme  et  de  lapin  pour  le  glucose.  —  D'après  les 
auteurs,  pour  avoir  une  preuve  directe  de  l'imperméabilité  des  globules  pour 
le  glucose,  il  faut  s'adresser  au  plasma  débarrassé  des  globules  et  prélevé 
directement  dans  les  vaisseaux  sanguins  ;  on  peut  aussi  prendre  du  sang 
rendu  incoagulable  sans  addition  de  substances  étrangères.  Dans  ces  con- 
ditions, la  teneur  en  sucre  du  plasma  —  si  les  globules  sont  imperméables 
pour  le  glucose  —  peut  être  calculée  à  partir  de  la  teneur  en  sucre  du  sang 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  419 

total  et  du  volume  des  globules.  Sur  un  lapin  les  auteurs  isolent  une  veine 
et  ligaturent  aux  deux  extrémités  une  portion  de  cette  veine  ;  on  maintient 
la  portion  isolée  verticale.  Au  bout  d'un  moment,  le  plasma  surnage  au- 
dessus  des  globules.  On  prélève  le  plasma  et  on  fait  un  dosage  de  sucre.  En 
même  temps  on  prélève  du  sang  à  l'oreille  et  on  détermine  la  teneur  en 
sucre  totale  et  le  volume  des  globules.  Des  expériences  analogues  sont  faites 
sur  l'homme  ;  le  sang  est  reçu  dans  des  vases  paraffinés  ;  on  centrifuge 
immédiatement  pour  déterminer  la  teneur  en  sucre  du  plasma.  Les  auteurs 
concluent  de  ces  expériences  que  les  globules  sont  imperméables  au  glu- 
cose et  que  tout  le  sucre  du  sang  est  contenu  dans  le  plasma.  —  E.  Terroine. 

Hill  (A.  V.).  —  Les  combinaisons  de  l'hémoglobine  avec  l'oxygène  et 
l'oxyde  de  carbone  et  les  effets  des  acides  et  de  l'anhydride  carbonique .  —  L'au- 
teur imagine  une  théorie  pour  expliquer  :  1°  la  courbe  de  dissociation  en  S  de 
l'oxyhémoglobine  et  de  la  carboxyhémoglobine  :  en  présence  des  sels,  —  en 
présence  de  CO2  ;  2°  les  hyperboles  éqiulatères  reliant  la  saturation  de  CO 
à  la  tension  de  CO,  ou  la  saturation  de  O'2  à  la  tension  de  O2,  dans  le  sang  ou 
l'hémoglobine  complètement  saturé  avec  un  mélange  de  O2  -f-  CO,  —  l'ab- 
sence de  l'effet  de  CO2  sur  ces  courbes;  3°  la  relation  paradoxale  entre  la 
saturation  de  CO  et  la  pression  de  O2  ou  inversement,  dans  le  sang  ou  l'hé- 
moglobine seulement  partiellement  saturé  avec  un  mélange  de  O2  et  de 
CO.  Il  est  démontré  que  l'effet  des  acides  et  de  CO2  sur  la  courbe  de  disso- 
ciation peut  être  déduit  de  cette  hypothèse  :  que  l'alcalinité  à  l'intérieur  du  glo- 
bule se  partage  entre  l'oxyhémoglobine,  l'hémoglobine  réduite  et  l'acide  ou 
CO2.  L'oxyhémoglobine  étant  un  acide  plus  fort  que  l'hémoglobine,  les  rela- 
tions entre  la  constante  de  dissociation  et  le  Pu  ,  et  entre  cette  constante  et 
la  pression  de  CO2  sont  ainsi  expliquées  ;  de  même  que  les  différences  dans 
la  courbe  de  dissociation  chez  des  individus  différents.  —  L.  Thivolle. 

Brahmachari  (U.  N.)  et  Sem  (P.).  —  Quelques  observations  sur  Vaction 
hémolytique  de  certains  sels  de  quinine  sur  les  érythrocytes  de  certains  indi- 
vidus et  sur  la  résistance  des  globules  rouges  nouvellement  formés,  à  l'hémolyse 
sous  l'influence  de  l'eau  distillée.  —  Le  dichlorhydrate  de  quinine  est  le  plus 
hémolysant  des  sels  de  quinine.  D'une  façon  générale,  les  sels  acides  sont 
plus  hémolysants  que  les  sels  neutres  correspondants.  Les  acides  libres  sont 
plus  hémolysants  que  les  sels  de  quinine  correspondants.  Le  glucose  retarde 
l'action  hémolysante  des  sels  de  quinine.  Les  auteurs  font  ensuite  d'intéres- 
santes mesures  de  résistance  des  globules  à  l'hémolyse,  qu'ils  évaluent  par 
un  chiffre  qui  est  le  rapport  de  l'hémoglobine  des  globules  intacts,  à  l'hémo- 
globine des  globules  laqués,  lorsqu'on  hémolyse  une  partie  de  sang  par  deux 
parties  d'eau  distillée.  Les  saignées  répétées  augmentent  la  résistance  des. 
globules  à  l'hémolyse  d'une  façon  considérable.  —  L.  Thivolle. 

Roger  (H.)  et  Binet  (L.).  — a)  Le  pouvoir  lipolytiquedu  sang  et  des  tissus. 
b)  Le  pouvoir  lipolytique  (lipodiérèse)  du  sang  artériel  et  du  sang  veineux. 
—  1°  Etude  de  la  disparition  des  graisses  dans  différents  tissus.  Par  ordre 
décroissant  de  pouvoir  lipolytique  se  classent  :  foie,  poumons,  ganglions 
lymphatiques,  pancréas,  reins,  sang,  rate,  muscle,  cerveau.  2°  Le  sang  arté- 
riel provoque  une  dislocation  des  graisses  telle  que  l'on  ne  retrouve  plus 
que  de  faibles  quantités  de  ces  corps,  tandis  que  le  sang  veineux  ne  présente 
qu'une  action  faible  ou  nulle.  L'oxygène  joue  un  rôle,  mais  ne  suffit  pas  à 
expliquer  les  raisons  de  cette  différence,  puisque  du  sang  veineux  aéré  n'a 
^amais  un  pouvoir  de  destruction  égal  au  sang  artériel.  —  E.  Aubel. 


420  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Pickering  (J.  W.)   et  Hewitt  (J.  A.).  —  Eludes  sur  la  coagulation  du 
sang.  —  Ire  partie.  Quelques  aspects  physico-chimiques  de  la  coagulation.  — 
Dans  la  précipitation  lente  de  la  gélatine  par  l'alcool,  on  peut  faire  appa- 
raître un  phénomène  analogue  à  la  «  phase  négative  »  de  la  coagulation  du 
sang  et  à  la  «  réaction  de  Danysz».  Si  on  ajoute  goutte  à  goutte  un  extrait 
de  tissus,  dilué  et  filtré,  à  du  sang  d'oiseau  in  vitro,  une  phase  temporaire, 
«  phase  négative  »  ou  «  positive  retardée  »,  est  obtenue  dans  sa  coagulation. 
Un  égal  volume  d'extrait  ajouté  rapidement  au  même  volume  de  sang  cause 
une  coagulation  rapide.  La  concentration  de  l'extrait  de  tissus,  la  vitesse 
d'addition  et  la  température  de  la  réaction  sont  les  facteurs  qui  déterminent 
soit  la  présence  de  la  phase  négative  soit  la  coagulation  rapide.  On  voit  que 
dans  ces  réactions  in  vitro  il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  intervenir  l'exis- 
tence de  substances  telles  que  :  antithrombine,  proantithrombine,  antipro- 
thrombine, antifibrinolysine,  prothrombokinase  et  inétathrombine,  qui  sont 
la  conséquence  de  nombreuses  discussions  sur  la  coagulation  du  sang.  La 
non-apparition  de  coagulation  dans  le  plasma  circulant  normal  due  à  la 
désintégration  d'éléments  figurés  dans  le  sang  est  un  phénomène  analogue 
à  la  phase  négative  qui  suit  la  lente  injection  d'extraits  de  tissus  et  est  pro- 
bablement un  processus  physique.   Dans   le   sang   de  mammifères  ou  de 
grenouille,  la  formation  d'un  gel  réversible  précède  la  formation  du  véritable 
coagulum.  Cette  observation  confirme  les  vues  de  Wooldridge  quant  à  la 
formation  de  thrombine  par  coagulation.  Beaucoup  de  faits  reconnus  dans 
la  coagulation  du  sang  sont  explicables  comme  phénomènes  physiques.  Il  faut 
porter  attention  à  la  charge  électrique  des  accélérateurs  et  inhibiteurs  de  la 
coagulation  du  sang,  ainsi  qu'à  la  ressemblance  de  leurs  conditions  électri- 
ques à  celles  respectivement  associées  de  précipitation  ou  de  non-précipi- 
tation.  On  peut  suggérer  que   la  coagulation  débute  par   un    phénomène 
physique  réversible  se  terminant  par  une  réaction  chimique  par  laquelle 
on  obtient  finalement  deux  produits  :  la  fibrine  et  la  thrombine.  —  L.  Thi- 
volle. 

b)  FaltaÇW.)  et  Richter-Quittner  (M.).  —  Sur  la  coagulation  de  la  fi- 
brine. II.  Sur  le  chlore  «  combiné  »  du  sang.  —  La  teneur  en  chlore  du  plasma 
et  des  sérosités  est  toujours  supérieure  quand  on  emploie  la  méthode  des 
cendres  comparativement  à  celle  obtenue  par  précipitation.  Cette  diffé- 
rence tient  à  l'état  de  dispersion  des  liquides  étudiés;  elle  n'est  pas 
toujours  proportionnelle  à  la  concentration  des  protéiques.  Il  est  fréquent 
d'avoir  des  exsudats  et  des  transsudats  avec  une  faible  teneur  en  protéiques 
et  pourtant  concentrés  en  chlore  combiné.  L'existence  dans  le  plasma  du 
chlore  colloïdal  non  ionisé  semble  probable,  mais  elle  n'est  point  démon- 
trée. —  E.  Terroine. 

Barratt  (J.  O.  W.).  —  L'action  de  la  soude  sur  la  coagulation  du 
fibrinogène.  —  Si  l'on  ajoute  de  la  soude  à  du  plasma  citrate,  on  observe  qua 

partir  d'une  certaine  concentration  (soude    '       )  l'action  de  la  thrombine 

est  retardée.  Tout  se  passe  comme  s'il  y  avait  disparition  d'une  quantité  de 
fibrinogène  proportionnelle  à  la  quantité  d'alcali  ajoutée.  La  durée  d'appari- 
tion des  premières  fibrilles  de  fibrine  perceptibles  observés  devient  supérieure 
au  temps  calculé.  Les  fibrilles  diminuent  en  nombre  et  en  grandeur  pour 
finalement  descendre  au-dessous  de  la  limite  de  visibilité  ultra-microsco- 
pique. Il  y  a  néanmoins  formation  d'un  gel  sans  structure.  Au  delà  d'une 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  421 

concentration  d'alcali  ^r^  il  n'y  a  plus  de  gel.  En  deçà  de  cette  concentra- 

tion  il  n'y  a  pas  coloration  de  la  phtaléine,  ce  qui  semble  démontrer  que 
le  fibrinogène  se  comporte  comme  un  acide  organique  extrêmement  faible; 
d'autre  part,  on  n'a  pu  mettre  en  évidence  aucune  action  de  l'alcali  sur  la 
thrombine.  —  L.  Thivolle. 

e)  Sécrétion.  Excrétion. 

6)Hartwell  (G.  A.).  — Excès  de  protéines  et  sécrétion  mammaire.  —  Dans 
un  précédent  mémoire,  l'auteur  a  signalé  qu'un  régime  contenant  40  %  de 
protéines  (sur  le  poids  sec)  est  préjudiciable  à  la  portée  d'une  rate  ainsi 
nourrie.  Ce  résultat  a  été  étendu  aux  protéines  suivantes  :  édestine  commer- 
ciale, sérum  albumine,  ovalbumine,  gélatine  et  gluten.  De  tels  régimes 
rendent  le  lait  toxique  et  généralement  arrêtent  la  sécrétion.  Les  protéines 
du  poisson  et  de  la  viande  ne  causent  pas  toujours  d'aussi  fâcheux  résultats 
que  l'albumine,  la  gélatine  ou  l'édestine,  mais  dans  quelques  cas  la  portée 
meurt  en  présentant  des  symptômes  typiques.  Dans  d'autres  cas  les  petits 
survivent,  mais  fort  peu  sont  normaux.  — En  dépit  de  ces  effets  ultimes, 
l'addition  d'édestine  ou  de  caséinogène,  au  pain,  a  pour  effet  immédiat  de 
provoquer  une  courbe  de  croissance  maximum  des  jeunes,  c'est-à-dire 
aussi  bonne  que  lorsque  la  mère  est  nourrie  au  pain  et  au  lait.  L'usage 
d'autres  protéines  produit  une  croissance  plus  lente,  les  effets  de  toxicité  ne 
se  montrant  guère  que  vers  le  dixième  ou  onzième  jour.  La  toxicité  du  lait 
de  la  mère  est  démontrée  par  l'apparition  de  spasmes,  etc.,  et  l'arrêt  de  la  sé- 
crétion mammaire  par  la  décroissance  du  poids  de  la  portée  et  par  la  vacuité 
du  tractus  alimentaire,  bien  que  les  jeunes  continuent  à  téter  pendant  tout 
..le  temps  qu'ils  perdent  du  poids. 

Il  y  a  une  certaine  relation  entre  l'augmentation  du  poids  de  la  mère  et 
le  danger  pour  sa  portée.  Lorsqu'elle  perd  du  poids  les  petits  souffrent 
moins.  La  gélatine  constitue  néanmoins  un  exception,  la  perte  de  poids  de 
la  mère  étant  considérable  et  cependant  tous  les  petits  meurent.  Il  est  peu 
vraisemblable  que  cet  effet  soit  dû  à  l'absence  de  vitamines,  car  une  rate 
peut  avoir  une  portée  saine,  étant  nourrie  exclusivement  avec  du  pain.  Il 
est  plus  probable  qu'il  n'est  dû  qu'à  un  e£cès  de  protéines  dans  le  régime.  — 
L.  Thivolle. 

a)Hartwell  (G. A.).  —  Les  effets  du  régime  sur  la  sécrétion  mammaire.— 
L'auteur  étudie  certains  régimes  typiques  administrés  à  des  rates  en  lacta- 
tion, les  variations  de  poids  de  la  portée  constituant  le  témoin  de  l'état  de 
la  lactation,  la  variation  du  poids  de  la  mère  étant  le  témoin  de  son  état 
physiologique.  D'une  façon  générale  la  mère  perd  du  poids  au  début  de  la 
lactation,  pour  en  regagner  vers  la  fin  si  le  régime  est  bon.  L'administra- 
tion d'extraits  et  de  matières  protéiques  tend  à  conserver  le  poids  de  la 
mère.  Un  excès  de  protéines  altère  probablement  la  composition  du  lait  et, 
après  un  temps,  cause  l'arrêt  de  la  lactation;  en  revenant  au  régime  du  pain 
et  du  lait  la  sécrétion  est  rétablie.  Un  excès  d'hydrates  de  carbone  et  sans 
effet.  Un  excès  de  graisses  dans  le  régime  de  la  mère  ralentit  légèrement  la 
croissance  de  la  portée,  mais  l'absence  de  graisses  semble  pratiquement  ne 
pas  faire  de  différences.  Dans  chaque  régime  la  portée  d'une  rate  qui  mange 
beaucoup  est  plus  belle  que  celle  d'une  rate  qui  mange  peu.  La  mère  peut 
fournir  à  partir  de  ses  propres  tissus  certaines  substances  essentielles  telles 
que  :  graisses,  facteurs  A  et  B  pendant  la  période  normale  de  lactation.  La 


422  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

lactation  est  largement  influencée  par  l'alimentation  du  sujet  et  peut-être 
augmentée  ou  diminuée  en  l'espace  de  24  heures  par  simple  changement 
de  régime.  —  L.  Thivolle. 

Campbell  (J.  A.)  et  "Webster  (T.  A.).  —  Urines  de  jour  et  de  nuit  du- 
rant le  repos  complet,  le  travail  du  laboratoire,  un  léger  travail  musculaire  et 
V administration  d'oxygène.  —  L'urine  nocturne  présente  un  azote  total  plus 
faible  et  une  ammoniaque  plus  forte  que  l'urine  diurne.  La  créatinine,  l'urée, 
l'acide  urique  et  les  aminoacides  sont  plus  abondants  dans  l'urine  diurne 
que  dans  l'urine  nocturne  et  quel  que  soit  le  régime  physique.  L'acidité  de 
l'urine  est  beaucoup  plus  élevée  durant  la  nuit,  ce  qui  probablement  est  la 
cause  de  l'élévation  du  taux  des  phosphates,  laquelle  ne  semble  pas  liée  avec 
le  métabolisme  des  muscles  ou  des  nerfs  en  particulier.  Le  soufre  s'excrète 
d'une  façon  identique,  jour  comme  nuit.  L'accroissement  d'acidité  semble 
être  dû  à  une  excrétion  retardée  de  certains  acides  fixes  formés  par  la  cel- 
lule pendant  le  jour.  L'administration  d'oxygène  n'affecte  pas  la  composi- 
tion de  l'urine.  —  L.  Thivolle. 

Weinberg  (A.  A.).  —  L'influence  du  système  nerveux  sur  l'excrétion  de 
créatinine.  Expériences  sur  des  sujets  atteints  d'une  maladie  nerveuse  ou  men- 
tale. —  Les  malades  étant  maintenus  à  un  régime  exempt  de  créatine,  créa- 
tinine et  au  repos  physique  pendant  six  jours,  on  dose  la  créatinine  excrétée 
pendant  les  trois  derniers  jours.  En  comparaison  avec  des  sujets  normaux 
au  point  de  vue  du  métabolisme  et  au  point  de  vue  des  fonctions  psychiques, 
les  malades  souffrant  de  désordres  mentaux  accusaient  une  sécrétion  plus 
abondante  de  créatinine.  Le  tonus  musculaire  ne  semble  pas  être  un  fac- 
teur prépondérant  dans  l'excrétion  de  créatinine.  —  L.  Thivolle. 

Hollo  (J.).  —  Recherches  sur  les  causes  des  variations  de  la  réaction  de 
l'urine  normale  de  l'homme.  —  L'injection  intraveineuse  de  phosphate  de 
soude  acide  (NaH2POi)  agit  peu  sûr  l'excrétion  d'eau  par  le  rein;  elle 
baisse  de  2,7  %  en  tout.  L'excrétion  des  sels  augmente  de  108  %,  dont  95  °/o 
de  sels  acides  et  5,8  %  de  sels  alcalins.  A  la  suite  de  l'injection  de  phos- 
phate de  soude  alcalin  (Na2HPO'')  l'excrétion  d'eau  diminue  de  1,7  %; 
l'excrétion  des  sels  augmente  de  8*2  %  dont  90  %  sont  des  sels  acides  et 
10  %  des  sels  alcalins.  Par  conséquent,  même  quand  le  'phosphate  injecté 
est  alcalin,  les  sels  rejetés  par  le  rein  sont  en  grande  partie  acides.  Par 
contre,  si  l'urine  arrive  à  être  diluée  par  l'introduction  dans  l'organisme 
d'eau  per  os,  on  observe  que  95,5  %  des  sels  rejetés  sont  alcalins  et 
4,5  °/o  seulement  sont  acides.  —  E.  Terroine. 

a)  Policard  (A.)  et  Tritchkovitch  (Juliana).  —  Sur  un  mécanisme  inter- 
venant dans  la  fixation  des  graisses  par  la  glande  cortico-surrénale .  —  Les 
cellules  de  la  cortico-surrénale  sont  capables  de  fixer  directement  les  graisses 
en  circulation  dans  le  sang  sous  forme  d'hémoconies,  mais  à  la  condition  de 
renfermer  de  grosses  vacuoles  adipeuses.  Le  processus  de  la  fixation  est 
analogue  à  celui  que  P.  et  T.  ont  décrit  pour  les  glandes  sébacées.  Il  ne 
s'agit  pas  d'une  propriété  spécifique  de  la  glande,  mais  d'un  processus 
banal,  d'ordre  purement  physique  et  qui  ne  se  montre  que  si  la  glande 
renferme  des  vacuoles  très  volumineuses  entourées  d'une  mince  enveloppe 
protoplasmique  et  au  contact  presque  immédiat  avec  le  sang  véhiculant  les 
particules  de  graisse.  Le  rôle  lipopexique  spécifique  de  la  cortico-surrénale, 
tout  en  étant  fort  probable,  reste  encore  à  démontrer.  —  A.  Drzewina. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  423 

b)  Policard  (A.)  et  Tritchkovitch  (Juliana).  —  Sur  la  fixation  directe 
des  graisses  par  les  glandes  sébacées.  — La  fixation  directe  de  la  graisse  san- 
guine (révélée  par  la  coloration  vitale)  est  nette  ou  nulle  suivant  la  structure 
colloïdale  de  la  cellule.  Dans  une  cellule  qui  renferme  peu  de  graisse, 
des  micelles  adipeuses  sont  dispersées  dans  un  mélange  protéique  aqueux. 
Quand  la  teneur  en  graisse  dépasse  une  certaine  valeur,  il  se  produit  une 
interversion  :  la  phase  adipeuse  devient  le  milieu  de  dispersion  et  le  mélange 
protéique  aqueux  devient  la  phase  interne.  Or,  la  fixation  directe  des  graisses 
n'est  possible  que  quand  il  y  a  interversion  du  système  colloïdal.  Dans  le 
fonctionnement  des  glandes  sébacées  il  y  a  à  distinguer  deux  mécanismes  : 
Yadipogénèse,  où  la  cellule  élabore  une  partie  de  la  graisse,  avec  l'aide  des 
mitochondries  ;  Yadipopexie,  où  la  cellule,  très  chargée  de  graisse,  fixe  la 
graisse  véhiculée  par  le  sang.  —  A.  Drzewina. 

Moreau  (F.  et  Mme).  —  Etude  des  phénomènes  secrétoires  dans  les  glandes 
à  lupuline  chez  le  Houblon  cultivé.  —  Les  glandes  à  lupuline  renferment 
entre  autres  substances  des  tannoïdes,  des  lipoïdes,  des  essences  et  résines. 
Ces  dernières  naissent  dans  le  cytoplasme  et  non  dans  la  membrane,  con- 
trairement aux  vues  de  Tschirsch  sur  l'origine  des  résines;  elles  paraissent 
succéder  aux  lipoïdes,  abondants  dans  la  glande  jaune,  moins  nombreux 
quand  la  glande  renferme  des  essences  et  résines;  ces  substances  ne  déri- 
vent pas  des  tannins  comme  le  soutient  Politis.  Les  mitochondries  repré- 
sentées par  les  lipoïdes  ne  paraissent  pas  élaborer  les  essences  et  résines, 
mais  ces  dernières  peuvent  naître  de  la  transformation  du  matériel  mito- 
chondrial  ;  d'autre  part,  les  lipoïdes  quittant  dans  les  glandes  âgées  l'état 
figuré  peuvent  se  répandre  dans  le  protoplasme,  en  modifier  la  perméabilité, 
permettre  en  particulier  aux  essences  et  résines  de  traverser  le  protoplasme 
et  de  quitter  la  cellule.  —  F.  Moreau. 

ç)  Production  d'énergie. 

Aszodi  (Z.).  —  Sur  le  mécanisme  chimique  delà  régulation  de  la  tempéra- 
ture chez  les  Mammifères.  II.  Sur  un  état  semblable  au  sommeil  hivernal  obtenu 
artificiellement  chez  les  souris.  —  L'abaissement  de  la  température  exté- 
rieure provoque  chez  les  souris  un  état  somnolentrappelant  celui  du  sommeil 
hivernal.  En  partant  de  cette  constatation  l'auteur  étudie  tout  d'abord  la  régu- 
lation thermique  chez  la  souris.  Les  expériences  montrent  que  l'aptitude  de 
la  souris  à  régler  sa  température  est  limitée.  Ainsi,  chez  une  souris  nourrie 
la  température  est  de36,2  quand  la  température  extérieure  est  de  28,<S;  elle 
est  seulement  de  34,7  à  18°6,  et  descend  à  21  à  13°3.  De  même  quand 
l'animal  est  à  jeun,  elle  se  maintient  autour  de  36°  quand  la  température 
extérieure  varie  de  31,5  à  26,8,  mais  elle  descend  à  21  à  18u7.Les  recherches 
respiratoires  montrent  qu'à  mesure  que  la  température  extérieure  s'abaisse  la 
consommation  de  0»  par  24  heures  et  par  kilogramme  d'animal  augmente  ;  ainsi 
chez  un  animal  la  consommation  de  02  est  de  79,1  à  29°  et  de  152  à  19°.  Mais 
cette  régulation  chimique  de  la  température  chez  la  souris  ne  se  fait  que 
dans  de  certaines  limites  de  température  extérieure  ;  cette  limite  est  de  19° 
pour  les  animaux  à  jeun  et  de  13°  pour  lès  animaux  alimentés.  Au  delà  l'ani- 
mal ne  règle  plus  sa  température  et  se  comporte  comme  un  poikolotherme  ; 
on  peut  à  ce  moment  observer  chez  lui  un  état  de  torpeur  accompagné  des 
phénomènes  analogues  à  ceux  observés  chez  les  hibernants.  L'auteur  étudie 
d'une  façon  détaillée  ces  phénomènes.  Les  échanges  gazeux  baissent  sensi- 
blement et  atteignent  1/7"  de  la  valeur  observée  lors  de  la  régulation  chimique 


424  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

parfaite;  il  faut  remarquer  que,  d'après  Hari,  chez  les  vrais  hibernants,  ce 
•chiffre  s'abaisse  à  1/100.  Le  quotient  respiratoire  s'abaisse  au-dessous  de 0,7. 
Au  réveil  on  observe  que  le  quotient  respiratoire  est  supérieur  à  celui  corres- 
pondant aux  échanges  ordinaires  d'un  animal  à  jeun. 

L'auteur  conclut  que  la  seule  différence  entre  le  vrai  sommeil  hivernal  et 
le  sommeil  obtenu  par  refroidissement  chez  les  souris  est  sa  durée  :  pour 
•que  la  souris  revienne  complètementà  la  vie,  cet  état  de  torpeur  ne  doit  pas 
•dépasser  24 heures.  —  E.  Terroine. 

Parnas  (J.  K.)  et  Laska-Mintz  (E.).  —  L'excitation  subminimale  agit- 
elle  sur  le  cours  des  tr  ans  formations  chimiques  dans  le  muscle  isolé  ?  —  Les 
expériences  sont  faites  sur  le  muscle  de  grenouille  ;  on  dose  la  quantité 
d'acide  lactique  dans  un  muscle  au  repos  et  dans  un  muscle  ayant  subi 
une  excitation  subminimale  sans  aucun  effet  mécanique.  Dans  d'autres 
expériences  on  mesure  l'acidité  totale  du  muscle  excité  et  non  actif  et  du 
muscle  au  repos.  Contrairement  à  Heidenhein  et  Gottschlisch,  les  auteurs 
ne  trouvent  aucune  modification  dans  l'activité  chimique  du  muscle  pen- 
dant l'excitation  subminimale. —  E.  Terroine. 

Hartner(W.)  et  Hill  (A.).  —  La  résistance  électrique  spécifique  du  muscle 
de  grenouille. — La  résistance  électrique  spécifique  du  muscle  est  variable 
avec  le  courant  qui  la  traverse.  Le  muscle  n'obéit  pas  à  la  loi  d'Ohm.  La 
courbe  de  conductivité  spécifique  en  fonction  de  la  température  est  identi- 
que à  celle  d'une  solution  de  NaCl  à  0  gr.  36  %,  bien  que  le  muscle  soit 
tenu  en  équilibre  osmotique  avec  une  solution  de  NaCl  à  0,7  %•  —  Ce  fait 
engage  à  conclure  à,  un  obstacle  des  membranes  musculaires  à  la  libre 
•diffusion  des  ions  de  NaCl.  —  L.  Thivolle. 

Viale  (G.).  —  Action  de  la  température  sur  les  muscles  lisses  des  grenouil- 
les d'été  et  d'hiver.  —  L'auteur  étudie  parallèlement  l'action  de  la  tempé- 
rature sur  les  muscles  lisses  des  grenouilles  d'été  et  des  grenouilles  d'hiver. 
Ces  dernières  ont  une  survivance  plus  longue;  le  temps  d'excitation  latente 
et  la  durée  de  la  phase  d'énergie  croissante  diminuent  si  la  température 
augmente.  Pour  une  température  donnée,  le  temps  d'excitation  latente  des 
muscles  des  grenouilles  d'été  est  plus  court,  et  la  contraction  est  plus 
rapide  que  chez  les  grenouilles  d'hiver.  Le  nombre  d'excitations  nécessaires 
pour  provoquer  une  contraction  permanente  augmente  avec  la  tempéra- 
ture; les  valeurs  du  coefficient  de  température  de  la  contraction  des  muscles 
lisses,  calculées  d'après  le  temps  d'excitation  latente  et  la  phase  d'énergie 
croissante,  rentrent  dans  les  limites  de  la  loi  de  vant'  Hoff.  —  A.  Roncato. 

Zirpolo  (G.).  —  Etudes  sur  la  bioluminescence  bactérique  ;  action  des 
hypnotiques.  —  Dans  l'organe  lumineux  de  Sepia  il  se  développe  le  Bacillus 
Pierantonii,  que  l'on  peut  cultiver  en  bouillon  de  Sepia  avec  eau  de  mer, 
1  °/o  de  peptone,  en  neutralisant  par  du  carbonat  de  sodium.  Si  l'on  ajoute 
de  l'hydrate  de  chloral,  on  supprime  la  luminescence  (à  la  concentration  de 
1  :  10  en  4  heures;  de  1  :  50  en  24 heures;  de  1  :  150  en  48  heures).  Le  chlor- 
hydrate de  morphine  n'a  pas  d'action,  quelle  que  soit  la  concentration.  Si 
l'on  sème  le  B.  Pierantonii  dans  des  milieux  qui  contiennent  le  narcotique, 
on  observe  que,  à  la  concentration  de  1  :  500  de  hydrate  de  chloral,  il  n'y  a 
pas  de  développement.  A  1 :  1000,  la  luminescence  apparaît  après  6  jours;  à 
1 :  1500  après  24  heures.  L'hydrate  de  cldoral  produit  des  modifications 
morphologiques  dans  les  bactérides  luminescentes  :  leur  masse  se  réduit; 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  425 

leur  colorabilité  par  le  cristal  violet  diminue.  L'aspect  de  la  culture  avec  ou 
sans  hydrate  de  chloral  est  également  différent.  — C.  Foa. 

y))  Pigments. 

a)  Vaney  (Clément)  et  Pelosse  (Jean). —  Relations  entre  le  sang  et  la> 
coloration  du  cocon  chez  le  Bombyx  mori.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Origine  de  la  coloration  naturelle  de  la  soie  chez  le  Bombyx  mori.  — 

L'examen  du  eang  d'un  certain  nombre  de  races  de  Vers  à  soie  semble 
indiquer  que  la  matière  colorante  de  la  soie  dérive  du  sang.  On  peut  obtenir 
des  cocons  de  diverses  couleurs  en  faisant  absorber  aux  Vers  de  l'orcéine, 
du  rouge  neutre,  de  l'hématéine,  etc.  Il  n'y  a  pas,  suivant  les  races,  de  dif- 
férences de  perméabilité  intestinale  pour  les  divers  colorants.  Ceux-ci  sont 
plus  ou  moins  toxiques,  sauf  le  rouge  neutre.  La  coloration  du  sang  et  par 
suite  du  cocon  proviendrait  des  pigments  xanthophylliens  de  la  feuille  de 
mûrier.  Ces  pigments  traversent  de  la  même  façon  la  paroi  intestinale,  quelle 
que  soit  la  race.  Mais,  dans  les  diverses  races,  le  sang  est  plus  ou  moins 
riche  en  tyrosinase,  et,  par  conséquent,  les  pigments  ingérés  subissent  une 
oxydation  plus  ou  moins  profonde.  Celle-ci  est  faible  chez  les  Vers  à  cocons 
colorés  ;plus  accentuée  chez  les  Vers  à  cocons  blanchâtres.  — A.  Drzewina. 

Roaf  (H.E.).  —  L'urochrome  dérivé  de  la  chlorophylle.  -.-Pàlmer  et  ses  col- 
laborateurs ont  montré  que  de  nombreux  pigments  animaux  dérivaient  de  la 
carotine  et  de  la  xantophylle.  L'auteur  montre  que  l'urochrome,  substance 
acide  donnant  la  réaction  des  pyrrols,  dérive  également  d'un  pigment  végétal, 
la  chlorophylle.  Willstàtter  et  Stoll  (Untersuchungen  ilber  Chlorop/iyll, 
1913)  avaient  déjà  signalé  cette  éventualité.  Le  dosage  de  l'urochrome  extrait 
de  l'urine  par  la  méthode  de  Garrod  indique  une  augmentation  de  ce  pro- 
duit lorsqu'on  augmente  l'ingestion  de  feuilles  vertes.  L'ingestion  de  carottes 
n'augmente  en  rien  la  teneur  en  urochrome  de  l'urine.  —  L.  Thivolle. 

Tobler  (Friedrich  et  Gertrude).  —  Substances  colorantes  et  substances 
de  réserve  dans  les  fruits  du  palmier  à  huile  en  voie  de  maturation.  —  T. 
ont  examiné  un  grand  nombre  de  fruits  d'Elais  guinensis  var.  sempernigra 
A.  Chevalier  et  ont  établi  les  relations  existant  entre  la  couleur  et  les  subs- 
tances de  réserve.  Ils  ont  trouvé  que  la  couleur  jaune  ou  orange  est  simul- 
tanée à  la  présence  de  carotine  et  de  substance  oléagineuse,  tandis  que  la 
couleur  violet-noir  concorde  avec  la  présence  de  l'anthocyanine  en  plus. 
L'amidon,  abondant  avant  la  maturité,  disparaît  peu  à  peu  pour  être  rem- 
placé par  l'huile.  La  carotine  augmente  avec  la  maturation,  remplaçant  aussi 
peu  à  peu  l'amidon  ;  sa  présence  est  indépendante  de  celle  de  l'anthocya- 
nine. Elle  se  propage  de  la  base  du  fruit  vers  le  haut.  Enfin,  l'anthocyane 
apparaît  d'abord  au  sommet  du  fruit  et  ne  se  forme  que  dans  les  fruits  et 
les  parties  de  fruits  exposées  à  la  lumière.  —  H.   Spinner. 

3°  Action  des  agents  divers. 

a,  p)  Agents  mécaniques  et  physiques. 

b)  Foster  (D.  L.ïet  Moyle(D.  M.).  —  Les  effetsde  l'exposition  àbasse  tem- 
pérature sur  quelques  propriétés  physiologiques,  chimiques  et  physiques,  du 
muscle  d'amphibien.  —  Le  muscle  de  grenouille  qui  a  subi  un  certain  nom- 


426  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

bre  d'excitations  faradiques  accompagnées  de  contractions  musculaires,  perd 
son  irritabilité  si  l'on  prolonge  l'expérience  et  présente  un  véritable  phéno- 
mène de  fatigue.  Cette  fatigue  n'est  pas  due  absolument,  comme  on  le  croyait, 
à  une  accumulation  d'acide  lactique  dans  les  tissus.  Le  simple  fait  de  main- 
tenir des  muscles  à  0°  pendant  une  semaine  fait  cesser  l'irritabilité  sans  que 
pour  cela  l'acide  lactique  se  soit  accumulé.  Cette  non-excitabilité  ainsi 
obtenue  ne  change  rien  aux  propriétés  chimiques  du  muscle  ;  les  trauma- 
tismes,  la  congélation,  l'action  de  la  chaleur,  du  toluène,  du  chloroforme, 
restent  susceptibles  de  développer  l'acide  lactique  comme  s'il  s'agissait  du  mus- 
cle frais.  La  perte  d'irritabilité  n'a  donc  comme  témoin  qu'un  changement 
dans  les  propriétés  physiques  du  muscle.  On  peut  supposer  qu'il  y  a  un 
accroissement  de  perméabilité  des  membranes,  ou  une  adsorption  des  ions 
nécessaires  à  l'entretien  de  l'excitabilité.  Ces  deux  phénomènes  sont  mis  en 
évidence  par  l'étude  des  propriétés  osmotiques  des  muscles  qui  ont  perdu 
leur  excitabilité  sous  l'action  de  la  basse  température.  On  peut  aussi,  par 
l'emploi  de  certaines  solutions,  restituer  en  partie  l'excitabilité  perdue.  — 
L.  Thivolle. 

Kolkwitz  (R.).  —  Sur  la  pression  déterminée  par  la  fermentation  alcoo- 
lique. —  On  sait  qu'il  existe  dans  le  limon  des  lacs  profonds  des  levures 
qui  végètent  normalement  sous  des  pressions  de  30  atmosphères  ;  au  labo- 
ratoire on  a  pu  soumettre  de  ces  levures  à  des  pressions  de  plusieurs  mil- 
liers d'atmosphères  sans  les  tuer,  alors  que  la  pression  propre  provoquée 
par  le  dégagement  de  C05  ne  dépasse  pas  dans  la  règle  12  atmosphères.  K., 
avec  un  appareil  de  sa  construction,  a  déterminé  à  combien  pouvait  s'élever 
cette  pression  de  fermentation  en  la  laissant  se  développer  à  fond.  Il  est 
arrivé  au  chiffre  de  60  atmosphères.  Il  croit  qu'aune  température  adéquate, 
il  pouvait  se  former  du  CO2  liquide  dans  la  solution  nutritive. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  croire  à  des  races 
pbysiologiquement  adaptées  par  les  levures  et  autres  microbes  des  limons 
de  nos  plus  profonds  lacs  européens.  —  H.  Spinner. 

y)  Agents  chimiques  et  organiques.  (Substances  chimiques,  microbes, 
toxines,  etc.) 

Teschendorf  (W.).  —  Influence  sur  les  vaisseaux  des  cations  organiques  ; 
action  sur  ce  phénomène  des  ions  inorganiques.  —  En  étudiant  l'action  des 
bases  organiques  sur  les  vaisseaux  de  la  grenouille  d'après  la  méthode  de 
Lœw-Trendelenburg,  l'auteur  montre  que  l'acétylcholine  produit  la  vaso- 
constriction dans  la  solution  de  1  :  1  milliard.  Ensuite  viennent  par  ordre 
d'activité,  lamuscarine,  la  nitrosacholine  et  la  guanidine.  Parmi  les  sels  qua- 
ternaires d'ammoniaque  employés  comme  chlorure,  le  plus  actif  est  le  chlo- 
rure de  tétraméthylammonium  dont  l'action  se  place  entre  celles  de  l'acé- 
tylcholine et  de  la  muscarine;  l'action  du  chlorure  de  tétraméthylammonium 
se  rapproche  de  celle  de  la  guanidine.  Le  chlorure  de  tétrapropylammo- 
nium  abaisse  le  tonus.  L'action  vasoconstrictive  des  cations  organiques  étu- 
diés est  empêchée  par  les  cations  inorganiques  bivalents  —  Mg,  Ca,  Sr,  Ba.  — 
E.  Terroine. 

Finckh  (E.  R.  O.).  —  Peut-on  remplacer  les  ions  chlore  dans  une  solution 
de  Ringer  irrigant  le  cœur  de  grenouille  'par  d'autres  anions  ?  —  En  1902 
Storvis  a  montré  sur  le  cœur  de  grenouille  que  le  chlore  du  NaCl  de  la 
solution  nutritive  peut  être  remplacé  par  le  brome  ou  l'iode.  Trouvant  ces 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  427 

■expériences  insuffisamment  probantes,  l'auteur  reprend  la  question.  Les 
expériences  sont  faites  sur  le  cœur  isolé  d'après  la  méthode  de  Straub. 
Il  en  résulte  que  le  cœur  peut  continuer  à  travailler  quand  la  totalité  du 
chlore  de  la  solution  nutritive  est  remplacée  par  le  brome.  Par  contre  et 
contrairement  à  ce  qu'a  vu  Stokvis,  le  remplacement  du  chlore  par  l'iode  est 
préjudiciable  pour  l'activité  cardiaque  ;  il  en  est  de  même  lors  du  rempla- 
cement de  NaCI  par  le  nitrate  de  soude.  —  E.  Terroine. 

Zondek(S.  G.).  —  Sur  la  signification  de  la  nature  colloïdale  des  liquides 
nutritifs  pour  le  fonctionnement  du  cœur  normal,  fatigué  ou  empoisonné . 
—  Les  expériences  sont  faites  sur  le  cœur  de  grenouille.  Comme  substances 
colloïdales  l'auteur  prend  la  gomme  arabique,  la  gélatine,  la  gomme  adra- 
gante  et  l'amidon  soluble;  on  ajoute  ces  substances  à  la  solution  de  Ringer  ; 
la  viscosité  des  solutions  employées  est  celle  du  sang.  Les  expériences 
montrent  que  l'addition  d'amidon  ou  de  gomme  adragante  est  sans  action 
sur  l'activité  cordiaque,  par  contre  la  gélatine  et  la  gomme  arabique  pro- 
voquent une  augmentation  du  tonus  cardiaque.  Mais  cette  action  n'est  pas 
en  rapport  avec  la  nature  colloïdale  de  la  substance  employée,  mais  avec 
sa  teneur  en  calcium.  —  E.  Terroine. 

Russ  (V.  K.)  et  Oesterlin  (E.).  —  Sur  les  agglutinines  végétales.  — 
Les  expériences  portent  sur  les  graines  de  Soja  —  Glycine  hispida.  —  On 
triture  les  graines  séchées  et  on  les  extrait  avec  une  solution  physiologique 
de  NaCI.  Cet  extrait  agglutine  le  sang  de  l'homme,  du  lapin  et  du  cobaye;  il 
est  sans  action  sur  celui  du  cheval,  de  la  chèvre,  du  rat  et  de  la  souris.  La 
substance  agglutinante  n'est  pas  très  sensible  à  la  chaleur;  elle  supporte 
sans  s'affaiblir  la  température  de  60°  pendant  une  demi-heure  ;  quinze  mi- 
nutes à  80°  l'affaiblissent  sensiblement;  il  faut  cinq  minutes  à  100°  pour  la 
détruire.  Elle  précipite  par  le  sulfate  d'ammoniaque  et  l'alcool.  En  immuni- 
sant les  animaux  avec  un  extrait  actif  on  obtient  un  sérum  possédant  des 
propriétés  antiagglutinantes  et  précipitantes.  —  E.  Terroine. 

Samson  (G.).  —  Modification  du  sang  à  la  suite  d'ingestion  de  sel.  —  Les 
sujets  en  expériences  reçoivent  pendant  2  à  3  jours  0  gr.  3  de  NaCI  par 
kilogramme;  on  ne  leur  donne  pas  à  boire  pendant  les  48  heures  qui  sui- 
vent l'administration  du  sel.  Pendant  ce  temps  on  détermine  dans  le  sang 
capillaire  l'hémoglobine,  on  fait  la  même  détermination  dans  le  sang 
veineux,  ainsi  que  celle  du  volume  des  globules  et  de  NaCI.  Les  expériences 
montrent  que  l'administration  de  NaCI  augmente  le  pourcentage  et  la  teneur 
absolue  du  sérum  en  NaCI,  mais  ce  n'est  qu'une  petite  partie  du  sel  qu'on  re- 
trouve dans  le  sérum,  le  reste  passe  dans  les  tissus.  En  même  temps  il  se  fait 
un  transport  régulier  de  l'eau  et  de  l'albumine  qui  passent  des  tissus  dans 
le  sang.  —  E.  Terroine. 

Bornstein  (A.)  et  Vogel  (R.).  —  Influence  de  la  pilocarpine  sur  la 
composition  du  sang.  —  L'injection  de  pilocarpine  à  un  chien  provoque  une 
augmentation  de  la  concentration  du  sang  :  la  teneur  en  hémoglobine 
s'élève  de  10  à  40  %  par  rapport  à  sa  valeur  initiale  ;  la  teneur  en  érythro- 
cytes  double,  la  teneur  en  protéiques  du  sérum  s'élève.  Toutes  ces  modifi- 
cations résultent  surtout  de  la  rétention  d'eau  par  l'organisme  et  seulement 
à  un  degré  moindre  de  la  perte  d'eau  par  suite  de  l'augmentation  de 
l'excrétion  et  de  la  sécrétion.  La  pilocarpine  provoque  chez  le  chien  et  chez 
le  lapin  une  hyperglycémie.  L'extirpation  de  la  rate  ne  modifie  en  rien  les 


428  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

phénomènes  produits  par  l'injection  de  la  pilocarpine  ;  l'atropine  agit  comme 
antagoniste  vis-à-vis  de  toutes  les  modifications  du  sang  produites  par  la^ 
pilocarpine.  —  E.  Terroine. 

Blum  (L.),  Vaucher  (E.)  et  Aubel  (E.).  —  L'action  diurétique  des  sels  de 
strontium.  —  Cette  action  est  inconstante.  Lorsque  la  diurèse  se  produit  il 
y  a  rétention  de  K  et  départ  de  Na,  dans  le  cas  contraire  il  y  a  rétention 
de  Na  et  départ  de  K.  Le  fait  déjà  décrit  par  les  auteurs  qu'à  un  départ 
d'eau  correspond  une  élimination  de  Na  en  excès  et  inversement,  se  trouve 
donc  confirmé.  Mais,  en  outre,  l'étude  de  l'action  du  chlorure  de  Sr  permet 
d'émettre  une  hypothèse  pour  expliquer  la  supériorité  du  Ca  comme  diuré- 
tique :  il  faut  considérer  dans. les  actions  antagonistes  deux  modes,  les  actions- 
de  groupe  s'exerçant  valence  contre  valence,  les  actions  individuelles  s'exer- 
çant  métal  contre  métal.  Une  barrière  infranchissable  n'existe  pas  entre  les 
deux  catégories  de  phénomènes.  Le  Sr  agit  surtout  par  sa  valence,  exer- 
çant une  action  non  spécifique  sur  les  ions  monovalents;  le  Ca  agit  surtout 
de  façon  spécifique  sur  le  Na  (ce  n'est  que  par  l'ingestion  de  fortes  doses- 
de  CaCl 2  qu'on  trouve  à  côté  de  l'élimination  en  excès  de  Na,  une  décharge 
de  K).  —  E.  Aubel. 

Nemec  (A.)  et  Kas  (V.).  —  Influence  du  sélénium  sur  le  développement 
de  quelques  moisissures  de  la  famille  du  Pénicillium.  —  Les  expériences  sont 
faites  avec  des  cultures  pures  de  Pénicillium  candidum  et  de  Pénicillium 
Boqueforti  Thom.  On  fait  la  culture  sur  milieu  de  Raulin  dans  lequel  on 
remplace  le  saccharose  par  le  lactose  et  l'acide  tartrique  par  l'acide  lactique. . 
Il  résulte  des  expériences  que  le  sélénium,  même  à  très  faible  dose,  active 
la  croissance  des  moisissures,  même  en  présence  de  zinc  et  de  manganèse. 
Pénicillium  candidum  est  plus  sensible  que  Pénicillium  Boqueforti.  Tant 
que  le  sélénium  agit  d'une  façon  activante,  on  observe  simultanément 
l'augmentation  des  échanges  minéraux,  qui  diminuent  aussitôt  que  l'action 
du  sélénium  devient  toxique.  On  observe  aussi  et  tant  que  l'action  favori- 
sante du  sélénium  se  prolonge,  la  diminution  de  la  quantité  d'acide  phos- 
phorique  dans  les  cendres;  aussitôt  que  l'action  du  sélénium  devient  toxique, 
la  teneur  des  cendres  en  acide  phosphorique  augmente.  —  E.  Terroine. 

Hofvendahl  (A.).  —  Sur  le  moyen  de  combattre  faction  toxique  de  la  co- 
caïne. —  En  expérimentant  sur  des  chiens,  des  lapins  et  des  chats,  l'auteur 
montre  que  l'intoxication  par  la  cocaïne  provoque  des  convulsions  telles  que 
la  mort  survient  comme  conséquence  de  l'asphyxie.  Pour  combattre  l'action 
toxique  de  la  cocaïne,  il  faut  employer  des  antispasmodiques:  hydrate  de 
chloral,  véronal.  La  dose  mortelle  de  la  cocaïne  est  deOgr.  03  par  kilogramme 
pour  le  chien;  l'injection  sous-cutanée  de  0  gr.  1  de  véronal  par  kilogramme 
empêche  l'action  de  la  dose  mortelle  de  cocaïne.  L'action  du  véronal  est 
d'autant  plus  rapide  que  l'absorption  est  plus  intense;  il  est  recommandé 
de  faire  une  injection  intraveineuse  si  l'intoxication  par  la  cocaïne  est  pro- 
noncée. —  E.  Terroine. 

Erdstein  (F.)  et  Fûrth  (L.).  —  Action  des  métaux  sur  la  toxine.  — 
A  la  suite  de  Baumgarten  et  Luger,  les  auteurs  étudient  l'action  du  cuivre 
et  de  l'argent  sur  la  toxine.  La  toxine  tétanique  sèche  est  dissoute  dans 
l'eau;  une  partie  sert  telle  quelle,  dans  l'autre  portion  on  plonge  pour  des 
temps  différents  une  spirale  de  cuivre  ou  d'argent.  Ensuite  on  recherche 
la  toxicité  comparée  des  deux  solutions  pour  la  souris  blanche.  Les  expé- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  429 

riences  montrent  qu'un  contact  de  24  heures  de  la  toxine  avec  le  cuivre 
l'affaiblit  beaucoup;  la  souris  supporte  sans  inconvénient  une  dose  préala- 
blement huit  fois  mortelle  de  toxine.  Par  contre  l'argent  n'agit  que  fort  peu 
sur  la  toxine;  après  4  à  8  jours  de  contact'  la  toxine  provoque  des  convul- 
sions au  bout  de  48  heures  et  l'animal  meurt  après  100  lieures.  Le  cuivre 
n'agit  pas  d'une  façon  élective  sur  le  groupe  toxophore,  mais  produit  une 
destruction  totale  de  la  toxine.  —  E.  Terroine. 

Luger  (A.).  —  Sur  l'hémolyse  par  la  quinine.  —  L'auteur  confirme  tout 
d'abord  les  résultats  de  Rusznyak,  à  savoir  :  les  globules  rouges  ayant  subi 
l'action  préalable  de  la  quinine  ont  une  diminution  de  la  résistance  vis-à- 
vis  des  acides  et  une  augmentation  de  la  résistance  vis-à-vis  des  alcalis  et. 
d'autre  part,  la  quinine  empêche  l'hémolyse  des  globules  frais  par  les  acides 
et  accélère  celle  produite  par  les  alcalis.  En  étudiant  l'hémolyse  des  glo- 
bules provoquée  par  la  quinine,  l'auteur  note  l'action  accélérante  qu'exerce 
le  chlorure  de  sodium.  Les  globules  rouges  ayant  subi  l'action  préalable 
de  la  quinine,  montrent  en  présence  de  NaCl  une  diminution  de  la  résis- 
tance vis-à-vis  de  l'eau  et  une  augmentation  vis-à-vis  de  la  saponine.  — 
E.  Terroine. 

Pentimalli  (F.).  —  Eludes  sur  l'intoxication  protéique.  Comportement  de 
la  température  du  corps.  —  L'introduction  dans  une  veine  de  protéines  hété- 
rogènes provoque  constamment  une  augmentation  de  la  température.  A 
partir  de  la  quatrième  injection,  la  température  du  corps  baisse  et  appa- 
raissent les  symptômes  du  shock  anaphylactique.  Quand  cette  période 
d'hypersensibilité  des  centres  thermorégulateurs  est  passée,  l'introduction 
parentérale  de  la  protéine  hétérogène  est  beaucoup  moins  toxique,  mais 
provoque  toujours  une  augmentation  de  température.  L'auteur  en  conclut 
que  l'introduction  de  protéines  hétérogènes  ne  produit  pas  l'immunisation 
des  centres  vasomoteurs.  —  A.  Roncato. 

Mendeleeff  (P.).  —  Rapport  entre  les  propriétés  cytotoxiques  et  anaphylo- 
ioxiques  des  sérums  et  leur  teneur  en  ions  H  libres.  —  La  préparation  du  sérum 
anaphylotoxique  par  la  méthode  de  Bordet  augmente  la  teneur  en  ions  H 
du  sérum  ;  une  seconde  addition  de  gélose  amène  le  sérum  vers  le  point 
isoélectrique  des  protéines;  une  troisième  addition  ramène  le  sérum  vers 
son  acidité  normale.  11  y  a  parallélisme  étroit  entre  ces  diverses  fractions 
de  sérum  et  leur  activité  anaphylotoxique.  L'injection  du  sérum  une  fois 
gélose  dans  le  sang  d'un  animal  correspond  à  un  deuxième  gélosage,  ame- 
nant tout  ou  parties  des  protéines  au  point  isoélectrique  correspondant  à 
leur  précipitation.  —  E.  Aubel. 

Metalnikow  (S.).  —  La  mort  stérile  des  Chenilles  infectées.  —  Des  che- 
nilles de  Galleria  melonella  ayant  reçu  une  petite  dose  de  Vibrion  cholérique 
très  virulent  meurent  de  septicémie;  leur  sang  et  tous  les  organes  internes 
sont  envahis  par  des  Vibrions.  Au  contraire,  quand  la  Chenille  est  contami- 
née avec  une  culture  peu  virulente,  en  forte  dose,  les  Vibrions  d'abord  se 
transforment  en  granules  (phénomène  de  Pfeiffer);  une  dizaine  d'heures 
après,  tous  les  Vibrions  sont  bactériolysés  et  digérés  par  les  phagocytes. 
La  Chenille  n'en  succombe  pas  moins,  au  moment  où  son  corps  se  trouve 
entièrement  débarrassé  des  Vibrions.  Après  une  injection  de  Sarcines,  peu 
virulentes  pour  les  Chenilles,  le  phénomène  est  le  même  :  toutes  les  Sar- 
dines sont  englobées  par  des  phagocytes  et  digérées,  et  c'est  peu  après  que 
l'année  biologique.  29 


430  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

son  sang  est  redevenu  stérile  que  la  Chenille  meurt.  Avec  des  Staphyloco- 
ques, on  assiste  encore  à  une  «  victoire  à  la  Pyrrhus  ».  L'animal  meurt, 
après  la  victoire,  d'épuisement  physiologique,  auquel  peuvent  concourir  les 
toxines  des  microbes.  —  A.  Drzewina. 

Raistrick  (H.)  et  Clark  (A.  B.).  —  Etude  sur  le  pouvoir  cycloclaslique 
des  bactéries.  —  2e  partie.  Elude  quantitative  de  la  décomposition  aérobie  du 
tryptophane  et  de  la  tyrosine  par  les  bactéries.  —  Dans  un  milieu  minéral 
convenable  (Koser  et  Rettger)  exempt  de  source  carbonée,  on  dissout 
"2  grammes  °/00  de  tryptophane  et  l'on  cultive  le  B.  fluorescens,  le  B.  pyocya- 
nique,  le  B.  prodig  iosus  et  le  B.  proteus  vulgaris.  Une  deuxième  série  de 
milieux  de  cultures  comporte  en  plus  de  la  glycérine.  On  observe  dans  tous 
les  cas  attaque  des  deux  chaînes  latérales  et,  sauf  avec  le  B.  proteus  vulg., 
attaque  de  la  chaîne  indoxylique,  assez  rapide  dans  les  cas  du  pyocyanique  et 
du  fluorescens.  Cette  attaque  donne  naissance  à  de  l'ammoniaque  libre  seule- 
ment en  l'absence  de  glycérine.  En  présence  de  cet  hydrate  de  carbone  on 
observe  l'effet  d'  «  épargne  des  protéines  »  signalé  par  Kendall  et  ses 
collègues.  Les  auteurs  signalent  le  danger  qu'il  y  a  à  considérer  l'apparition 
d'ammoniaque  comme  seul  indice  d'attaque  de  l'amino-acide.  Il  faut  suivre 
quantitativement  celui-ci  ;  on  s'aperçoit  alors  que  si  l'azote  libérable  en  excès 
rencontre  un  excès  de  carbone  libérable  (ici  dans  le  cas  des  milieux  glycé- 
rines), il  y  a  synthèse  et  le  chiffre  d'azote  synthétisé  augmente;  en  l'absence 
d'hydrates  de  carbone  c'est  l'azote  ammoniacal  qui  prédomine.  Décompo- 
sition de  la  tyrosine  :  mêmes  observations  que  pour  le  tryptophane,  a 
présence  d'ammoniaque  libre  coïncide  avec  la  faible  teneur  du  milieu  en 
Az  synthétisé  et  dans  les  cultures  glycérinées  absence  totale  d'Am  libre, 
chiffre  élevé  d'Az  synthétisé.  Ici,  il  y  a  disparition  du  noyau  phénolique 
soit  par  rupture  de  la  chaîne  benzénique,  soit  par  disparition  de  l'oxhydrile 
phénolique.  Signalé  un  B.  pyocyanique  isolé  par  Traetta-Mosca,  qui  aurait 
permis  d'isoler  de  l'acide  benzoïque.  —  L.  Thivolle. 

Morgan  (G.  T.)  et  Cooper  (E.  A.).  —  L'action  bactéricide  des  quinones 
et  des  substances  qui  leur  sont  reliées.  —  Certains  faits  ont  suggéré  à  Tha- 
limer  et  Palmier  (Journ.  Infect,  dis.,  1921,  t.  IX,  p.  72)  l'idée  que  les  quinones 
pouvaient  être  de  puissants  germicides,  la  benzoquinone  étant  bien  supé- 
rieure quant  à  cet  effet  au  phénol,  crésol,  hydroquinone  et  substances  analo- 
gues. Une  étude  plus  approfondie  des  phénomènes  par  les  auteurs  montre  que  : 
si  l'on  ajoute  des  protéines  à  une  solution  de  p.  benzoquinone,  ce  produit  dis- 
paraît lentement,  l'équilibre  n'étant  pas  atteint  après  plusieurs  semaines. 
La  p.  benzoquinone  semble  réagir  sur  les  protéines  comme  un  peroxyde,, 
les  phénols  n'agissant  que  comme  simples  précipitants.  Outre  cela,  la 
benzoquinone  peut  aussi  agir  comme  une  cétone  sur  les  protéines  avec 
formation  d'un  produit  de  condensation,  comme  le  fait  la  formaldéhyde.  La 
benzoquinone  a  un  pouvoir  bactéricide  qui  est  80  ou  100  fois  plus  efficace 
que  celui  du  phénol  ou  de  l'ydroquinone  agissant  sur  le  bacillle  typhique. 
Le  pouvoir  bactéricide  des  quinones  diminue  dans  la  série  des  homologues 
d'ordres  plus  élevés,  au  contraire  des  phénols,  des  alcools  et  des  aminés.  Les 
cétones  de  la  série  grasse  sont  beaucoup  moins  actives  que  la  benzoquinone 
ou  même  simplement  le  phénol  ou  la  formaldéhyde.  L'acétylacétone  existe 
sous  deux  formes  tautomères,  cétonique  et  énolique,  ce  qui  permet  de  voir 
qu'une  cétone  agissant  sous  la  forme  énolique  a  un  pouvoir  bactéricide 
beaucoup  moindre  que  celui  d'une  cétone  qui  comme  la  benzoquinone  peut 
agir  sous  la  forme  peroxyde.  D'autres  expériences  doivent  être  faites  sur  le 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  431 

mécanisme  de  cette  action  bactéricide,  mais  il  apparaît  déjà  comme  une 
propriété  de  la  fonction  peroxyde  naissante,  agissant  sur  certains  consti- 
tuant sprotéiques  du  protoplasme.  —  L.  Thivolle. 

CardotiH.)  et  Laugien  H.  >.  —  Action  des  fortes  concentrations  salinessur 
le  bacille  lactique.  —  SO'Na2  en  fortes  concentrations  produit  une  diminution 
de  l'activité  de  la  souche  (il  y  a  là  un  procédé  d'atténuation  (pie  l'on  pourrait 
étendre  aux  microbes  pathogènes).  Cette  diminution  d'activité  est  passagère  et 
ne  s'observe  plus  avec  les  cultures  petites  filles.  La  sensibilité  des  bacilles 
lactiques  aux  fortes  concentrations  salines  est  très  différente  suivant  qu'on 
s'adresse  à  des  bacilles  à  l'état  de  vie  ralentie  ou  en  pleine  activité.  La  sen- 
sibilité est  beaucoup  plus  grande  dans  ce  dernier  cas.  —  E.  Aubel. 

Bernatsky  (J.).  —  Peroxyde  et  sulfate  de  cuivre  contre  V Oïdium.  — 
Peroxyde  et  sulfate  de  cuivre,  utilisés  d'ordinaire  contre  le  mildiou,  sont 
actifs  aussi  contre  l'oïdium.  Expériences  sur  l'oïdium  de  la  citrouille,  mon- 
trant l'emploi  des  solutions  préférable  à  celui  du  soufre.  Leur  action  contre 
les  champignons  épiphytes  est  donc  comparable  à  celle  qu'ils  ont  contre  les 
endophytes.  —  Plantefol. 

Stumper  (Robert).  —  Nouvelles  observations  sur  le  venin  des  Fourmis.  — 
La  concentration  de  l'acide  formique  dans  le  venin  des  Fourmis  n'est  pas 
constante  :  elle  varie,  chez  Formica  ru  fa,  de  21  à  71  %.  Il  est  fort  probable 
que  l'état  de  sécheresse  et  d'humidité  intervient;  la  température  joue  égale- 
ment un  certain  rôle,  et  même  la  formation  d'acide  formique  suit  la  règle 
de  van't  Hoff  (Q^0  =  2,16).  La  présence  de  H.COOH  est  constante  chez 
les  Camponotinae,  alors  que  les  Myrmicinae  et  les  Dolichoderinae  n'en  sé- 
crètent pratiquement  pas.  L'acide  formique  du  venin  des  Camponotinae  a 
deux  actions  distinctes  :  une  action  corrosive,  due  aux  cations  H  +  de  H.COOH, 
et  une  action  toxique  proprement  dite,  liée  probablement  à  Fanion.  Quant 
aux  espèces  où  l'acide  formique  fait  défaut,  mais  dont  le  venin  est  toxique, 
il  s'agit  des  toxines  analogues  à  celles  des  Serpents  ou  Scorpions.  — 
A.  Drzewina. 

ô)  Tropismes. 

Metzner  (P.).  —  Contribution  à  la  connaissance  des  phénomènes  photo- 
dynamiques :  le  phototropisme  chez  le  Paramaecium  caudatum.  —  Les  para- 
mécies ainsi  que  d'autres  infusoires  peu  sensibles  à  la  lumière  deviennent 
très  sensibles  en  présence  d'érythrosine  ou  d'éosine.  Il  suffit  d'une  goutte 
d'une  solution  d'érythrosine  à  1  :  3000  pour  pouvoir  observer  des  mouve- 
ments phototropiques  positifs  et  négatifs.  Une  forte  intensité  de  la  lumière 
provoque  la  mort  des  infusoires.  Le  maximum  d'action  obtenu  est  en  rapport 
avec  le  maximum  d'absorption  du  colorant  par  les  cellules.  —  E.  Terroine. 

Walter  (H.).  —  Oscillations  de  la  croissance  et  courbures  hydrotropiques 
chez  le  Phycomyces  nitens.  Essai  d'une  analyse  de  l'excitation.  — Les  recher- 
ches de  Blaauw  sur  les  réactions  de  croissance  des  sporanges  du  P.  n.  à  un 
changement  de  l'éclairement,  lui  ont  permis  d'établir  que  le  passage  de 
l'équilibre  qui  caractérise  le  premier  état  à  celui  du  second  état  s'effectue 
avec  des  oscillations  :  la  courbe  de  croissance  est  analogue  à  la  courbe 
d'amortissement  des  vibrations  d'une  lame,  par  exemple.  W.  fait  l'hypo- 
thèse que  cette  réaction  est  caractéristique,  non  uas  de  l'excitant  employé 


432  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

par  Blaauw  (lumière),  mais  de  la  plante  elle-même;  celle-ci  posséderait  la 
propriété  de  réaliser  de  telles  oscillations  d'amortissement  quand  une  exci- 
tation agissant  sur  la  croissance  la  fait  sortir  de  son   état  d'équilibre.  Il 
emploie  comme  excitant  à  comparer  à  la  lumière,  un  changement  brusque 
de  l'humidité  de  l'air.   Les  sporanges  en  expérience  sont  placés  sous  une 
cloche   traversée  par  un  courant  d'air   régulier  de  degré  hygrométrique 
connu,  chargé  d'humidité  au  travers  d'une  colonne   de  ponce  humide  ou 
desséché  sur  du  Cat'l2.  La  mesure  jde  la  croissance  du  sporange  est  obtenue 
par  lectures    au  microscope  horizontal.    Une  augmentation  de  l'humidité 
détermine  une  augmentation  de   la  croissance  :  la  courbe  de  croissance, 
partant  d'une  croissance  uniforme,  s'élève  vers  un  maximum,  puis  s'abaisse 
vers  un   minimum,  et,  après  des  oscillations  renouvelées,  parvient   à  un 
nouvel  équilibre.  Une  diminution   de  l'humidité  produit  les  phénomènes 
inverses  :  diminution  finale  de  l'intensité  de  croissance;  réaction  de  pas- 
sage oscillatoire  avec  courbe  débutant  par  un  minimum.  Ce  type  de  réac- 
tion normal  comporte  des  exceptions,  qui  dépendent  des  conditions  de  nu- 
trition.  Tandis   que,  normalement,  l'optimum    d'humidité,  pour  la  crois- 
sance, est  de  100  9e,  dans  ces  cas  anormaux,  l'optimum  correspond  à  une 
valeur  bien  inférieure  :  une  augmentation  de  l'humidité  au  delà  de  cet  opti- 
mum, est  suivie  d'une  diminution  de  la  croissance.   Il  existe   toutes  les 
transitions  entre  ces  cas  extrêmes  et  le  cas  normal.  —  W.  étudie  ensuite 
l'action  unilatérale  de  l'humidité.  Elle  produit  parfois,  mais  de  façon   irré- 
gulière, des  courbures  hydrotropiques.  A  cet  égard,  la  réceptivité  de  P.  h. 
est  très  faible  :    10  %  environ  des  sporanges  réagissent  par  des  courbures 
généralement  négatives  quand  on  approche  un  papier  mouillé.  En  plus  des 
courbures,  mais  beaucoup  plus  régulièrement,  l'action  unilatérale  de  l'hu- 
midité détermine  la  réaction  de  croissance  précédemment  étudiée.  C'est  la 
différence  de  réaction  des  deux  faces  inégalement  excitées  qui  occasionne  la 
courbure:  celle-ci  ne  nécessite  qu'une  très  faible  différence  de  croissance; 
mais  les  faits  sont  beaucoup  moins  nets  pour  l'action  de  l'humidité  que  pour 
celle  de  la  lumière  étudiée  par  Blaauw.  —  Suit  une  discussion  de  ces  résul- 
tats :  W.  montre  que  dans  la  série  des  équilibres  dynamiques  qui  corres- 
pondent d'un  côté  à  la  disparition  d'aliments,  de  l'autre  à  la  formation  de 
matière  vivante  (croissance),  la  modification  des  facteurs  externes  ne  peut 
que  déplacer  l'équilibre  dans  un  sens,  et  non  faire  apparaître  un  phénomènei 
oscillatoire;  l'oscillation  résulte  du  conflit  de  deux  facteurs  antagonistes  : 
c'est  parce  qu'elle  serait  limitée  par  la  respiration  dans  l'utilisation    des 
matériaux  énergétiques,  que  la  croissance  prendrait  les  caractères  décrits. 
Nutrition  d'une  part,  croissance  et  respiration  d'autre  part,  voilà  trois  ordres 
de  faits  étroitement  liés.  En  les  considérant  simultanément,  on  peut  expli- 
quer les  contradictions  apparentes  des  résultats  expérimentaux.   —   Plan- 
tefol. 

Lundegardh  (H.).  —  A  propos  de  la  théorie  de  la  perception  phototro- 
pique. —  L.  s'est  attaché  à  résoudre  le  problème  :  *  direction  de  la  lumière 
ou  déviation  de  la  lumière  ».  Comme  d'habitude,  il  a  opéré  sur  des  coléop- 
tiles  d'Avena.  Des  expériences  faites  avec  des  éclairages  tangentiels  ou  ver- 
ticalement unilatéraux  lui  permettent  d'affirmer  la  caducité  des  théories  de 
Buder  et  de  Blaauw.  C'est  la  direction  seule  de  la  lumière  qui  agit  comme 
moment  phototropique.  —  H.  Spinner. 

e)  P/iagocytose. 

■a)  Dehorne  (Armand).  —  Histolyse  et  Phagocytose  musculaires  dans   le 


L'HÉRÉDITÉ.  433 

coelome  des  Xéréides  à  maturité  sexuelle.  —  On  trouve  en  liberté  dans  le 
coelome  des  individus  à  maturité  sexuelle  des  fuseaux  de  nature  manifeste- 
ment musculaire.  Des  fuseaux  analogues,  mais  de  plus  petite  taille,  se 
rencontrent  à  l'intérieur  des  leucocytes.  Ces  derniers  ne  paraissent  pas 
intervenir  dans  la  fragmentation  sarcolytique  des  libres;  c'est  seulement 
quand  celle-ci  s'est  produite,  pour  des  raisons  et  par  un  mécanisme  encore 
inconnus,  que  les  leucocytes  viennent  phagocyter  les  débris  fuselés.  Les 
éléocytes  à  cristalloïdes  de  Romieu  ne  seraient  pas  autre  chose  que  des 
leucocytes  âgés  à  l'intérieur  desquels  les  fibres  phagocytées  se  sont  disso- 
ciées et]  résolues  en  fragments  plus  ou  moins  rhombiques;  le  terme  de 
«  cristalloïdes  »  appliqué  à  ces  inclusions  est  basé  sur  une  interprétation 
erronée.  Il  est  intéressant  de  rapprocher  ces  phénomènes  d'histolyse  mus- 
culaire dans  le  coelome  des  Néréides  à  ceux  qui  se  passent  dans  la  cavité 
générale  des  larves  et  des  nymphes  d'Insectes.  —  A.  Drzewina. 

b)  Dehorne  (Armand).  — Sur  la  formation  de  fuseaux  myolytiques  et  sur 
leur  phagocytose  dans  le  coelome  de  Lipobranchus  intermedius  de  Saint-Joseph. 
—  Chez  un  Lipobranchus  recueilli  dans  des  conditions  de  vie  défavorables, 
les  fibres  musculaires  lisses  altérées  se  sont  tronçonnées  en  fragments  fuselés, 
réguliers,  striés  dans  le  sens  de  la  longueur.  Ces  sarcolytes  fuselés  rappel- 
lent de  près  les  corps  en  fuseaux  rencontrés  dans  le  coelome  des  Néréides  à. 
maturité  sexuelle.  —  A.  Drzewina. 


Ii'Iiéré«lilc 

Lehmann  (E.).  —  Ueber  die   Yererbungsweise  der  pentasepalen  Zwischen- 
rassen  von  Veronica  Tourne  fort  H.  (Zeits.  f.  Bot.,  XIII,  481-511,  1921.)     [433 

Renner  (Otto)  und  Kupper  (Walter).  —  Artkreuzungen  in  der  Gattung 
Epilobium.  (Rev.  d.  deutsch.  bot.  Gesell.,  XXXIX,  201-206,  1921.)        [434 


c  8)  Hérédité  dans  le  croisement. 

Lehmann  (E.).  —  Sur  le  mode  d'hérédité  des  races  intermédiaires  de 
Veronica  Tourne  for  lit '.  — Etude  des  rapports  de  dominance  des  caractères 
tétrasépale  et  pentasépale.  Expériences  sur  plusieurs  sous-espèces  de  V.  T. 
—  Subsp.  Corrensiana,  presque  uniquement  tétrasépale;  la  valeur  moyenne 
du  pourcentage  de  pentasépalie  est  M  =  1,40;  la  déviation  est  faible 
a  =  0,95;  la  race  est  constante  depuis  11  générations.  —  Subsp.  Ascher- 
soniana,  pentasépalie  variable;  L.  en  obtient  deux  races,  de  pureté  encore 
problématique,  l'une  à  pentasépalie  très  marquée  Y.  A.  (II),  l'autre  à  penta- 
sépalie faible  Y.  A.  (X).  —  Subsp.  tubingensis,  presque  purement  penta- 
sépale et  très  constante  (M  =  94.63;  a  =  3.84).  —  Croisements  Y.  C.  X 
Y.  A.  (H)  (suivi  jusqu'en  F6)  et  V.  C.  X  V.  t.  (suivi  jusqu'en  F.,  seulement!. 
En  F,,  le  caractère  pentasépale  est  dominant  ;  en  F-.,  les  plantes  présentent 
des  pourcentages  de  pentasépalie  variant  de  0  à  100;  mais  les  hauts  pour- 
centages l'emportent;  dans  les  générations  suivantes,  les  pourcentages  de 


434  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

pentasépalie  sont  très  variables,  sans  mise  en  évidence  d'aucune  loi  :  ils 
augmentent  ou  décroissent  sans  règle  d'une  génération  à  la  suivante  ;  dans 
une  même  génération,  ils  oscillent  (entre  23  et  84  °/0  p.  ex.)  pour  les 
familles  issues  des  plantes  d'une  même  famille.  Ainsi,  la  disjonction  ne  se 
produit  pas  suivant  le  mode  monohybride.  —  De  plus,  la  déviation  (a)  croît 
de  P.  a  F,  et  F».  :  dans  la  nature,  les  processus  d'hybridation  doivent  donc 
participer  à  l'apparition  des  races  pentasépales  intermédiaires.  —  A  noter 
que  c'est  au  cours  de  la  disjonction  consécutive  au  croisement  Y.  C.  X 
V.  A.  {H)  qu'apparaît,  à  partir  de  F4',  V.  t.  —  Croisement  V.  t.  X  V.  A.  (A'.). 
—  Le  caractère  tétrasépale  est  ici  dominant  (en  F4  :  15,1;  en  F-  :  8,6).  Le 
croisement  suivi  jusqu'en  Fs  seulement,  vérifie  jusqu'à  ce  point  les  résultats 
des  croisements  précédents,  relatifs  à  la  nature  des  races  intermédiaires.  — 
D'autres  types  de  croisements  n'apportent  pas  de  faits  nouveaux.  —  En 
rapprochant  les  deux  groupes  d'expériences,  on  voit  que  les  caractères 
pentasépale  et  tétrasépale  sont  tour  à  tour  dominants,  et  que,  pour  tous 
deux,  la  dominance  n'est  pas  totale.  —  Discussion  théorique  :  L.  montre 
que,  avec  parents  homozygotes,  à  pourcentage  fixe  de  pentasépalie,  les 
combinaisons  diverses  de  facteurs,  dues  au  croisement,  puis  à  la  pollinisa- 
tion directe  expliqueraient  une  fluctuation  un  peu  analogue  à  celle  qui  se 
produit.  Celle-ci  serait  encore  accentuée,  d'une  part,  si  les  parents  sont 
hétérozygotes,  et  d'autre  part,  du  fait  de  l'impossibilité  d'étudier  toute  la 
descendance.  Mais,  comme  on  l'a  vu,  le  mode  monohybride  ne  convient  pas, 
ici.  Inutilité  du  recours  à  la  polymérie  des  gênes  ainsi  qu'aux  considérations 
sur  la  position  des  facteurs  de  pentasépalie  dans  les  chromosomes.  —  Plus 
suggestifs  sont  les  rapprochements  avec  les  recherches  embryogéniques  de 
Fischer  :  dans  le  genre  V.,  il  existe  pour  le  sépale  5  des  types  de  dévelop- 
pement divers,  aussi  bien  pour  la  date  de-son  apparition  par  rapport  aux 
autres  sépales  que  pour  la  taille  qu'il  atteint.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que 
V.  friiticans  comporte  deux  races  :  l'une  a  un  sépale  5  relativement  gros,  de 
formation  très  tardive  ;  celui  de  l'autre  se  développe  très  tôt,  mais  demeure 
très  petit.  D'ordinaire,  la  taille  adulte  est  en  relation  avec  la  date  du  début 
de  développement.  Ceci  laisse  entendre  qu'ici,  moment  du  développement 
et  taille  sont  influencés  par  différents  facteurs  dont  la  combinaison  variable 
explique  les  faits  observés.  Le  rapprochement  s'impose  avec  la  dominance 
variable  de  la  pentasépalie.  Le  passage  de  la  tétrasépalie  à  la  pentasépalie 
apparaît  comme  un  processus  très  complexe,  le  sépale  5  des  diverses 
espèces  et  races  n'étant  pas  toujours  morphologiquement  équivalent.  — 
Plantefol. 

Rentier  (Otto)  et  Kupper  (Walter).  — Hybridations  d'espèces  du  genre 
Epilobium.  —  Dès  1917  et  concurremment  avec  E.  Lehmann,  R.  et  K.  ont 
commencé  à  hybrider  des  Épilobes,  pensant  y  trouver  les  caractéristiques 
des  hybrides  d'OEnothères.  Tout  d'abord  ils  ont  constaté  que  des  croisements 
réciproques  de  deux  espèces  <Y  Epilobium  donnent  d'habitude  des  métis  dif- 
férents. Ce  résultat  ne  serait  dû  qu'à  des  influences  plasmiques,  sans  qu'on 
puisse  spécifier  si  elles  sont  cytoplasmiques  ou  plastidiennes.  Dans  les  croi- 
sements E.  parviflorum  X  roseum  et  E.  roseum  X  parviflorum,  les  combi- 
naisons nucléaires  sont  identiques,  puisque  les  parents  sont  des  homozygotes 
et  pourtant  il  y  a  des  différences  appréciables.  Ainsi,  les  hybrides  à! E.  par- 
viflorum à  tige  droite  avec  des  espèces  à  tige  penchée  au  sommet  {E.  mon- 
tantum,  E.  roseum,  E.  palustre)  penchent  davantage  quand  E.  parviflorum 
est  père.  C'est  aussi  le  caractère  maternel  qui  domine  dans  les  feuilles. 
Quant  aux  pétales,  p  X  r  se  trouve  entre  les  parents,  mais  p  X  »',  en  a  de 


VARIATION.  435 

plus  petits  encore  que  roseum.  Les  hybrides  de  E.  parvi/lorum  Q  ont  dans 
la  règle  du  pollen  stérile,  ce  qui  provient  sans  doute  du-  fait  que  le  plasma 
de  parviflorwn  n'est  pas  un  substrat  favorable  aux  noyaux  des  autres  espè- 
ces. Au  contraire,  les  noyaux  parviflorwn  s'adaptent  mieux  au  plasma  rnon- 
tanum  ou  roseum,  c'est  pourquoi  les  pétales  se  développent  normalement 
ainsi  que  le  pollen.  La  stérilité  pollinique  a  empêché  R.  et  K.  d'obtenir 
facilement  la  génération  F.j.  Ils  ont  préféré  des  croisements  avec  la  lignée 
pure.  E  {hirsutum  X  palustre)  X  hirsutum  a  donné  une  variété  incroyable  de 
formes  soit  du  type  hirsutum,  soit  du  type  F,,  soit  d'individus  «  extrava- 
gants ».  E  (hirsutum  X  palustre)  X  palustre  a  conduit  aux  mêmes  résultats. 
Les  expériences  faites  jusqu'ici  font  donc  voir  que  lors  des  hybridations 
d'Epilobium,  s'opèrent  presque  toujours  des  disjonctions  mendéliennes  et 
qu'il  n'apparaît  aucune  des  anomalies  hétérozygotiques  qu'on  constate  chez 
les  Œnothera.  —  H.  Spinner. 


La  variation 

Bioret  (G.).  —  Les  Graphidées  covticoles.  Etude  anatomique  et  biologi- 
que. (Ann.  Se.  Nat.,  Bot.,  sér.  10,  IV,  1-71,  1921.)  [437 

Jeannel  (René'.  —  La  variation  des  pièces  copulatrices  chez  les  Coléop- 
tères. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  324,  1922.)  [435 

Mercier  (L.).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  régression  d'un  organe  : 
les  muscles  vibrateurs  du  vol  d'Apterina  pedestris  Meiq .  pendant  la  nym- 
phose. (C.  R*.  Ac.  Se,  CLXXIV,  637,  1922.)  [437 

Oberthur  (Ch.)  et  Houlbert  (C).  —  Convergence  ou  variation  parallèle 
dans  le  genre  Halimede  (Lepidopt.  Satyridae).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV, 
704,  1922.)  [436 

Pellegrin  (Jacques).  —  Sur  un  nouveau  poisson  aveugle  des  eaux 
douces  de  V 'Afrique  occidentale.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  884,  1922.)  [437 

Polimanti  (O.).  —  Influenza  dell'  «  habitat  »  sul  ritmo  respiratorio 
neipesci.  (Riv.  Biol.,  II,  192,  1920.)  v     [436 

Pruvot  (Mme  A.).  —  Sur  un  type  nouveau  et  remarquable  de  Gymnosomes 
[Laginiopsis  n.  g.).  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  696,  1922.)  [436 


b)  Formes  de  la  variation. 

Jeannel  (René).  —  La  variation  des  pièces  copulatrices  chez  les  Coléop- 
tères. —  L'organe  copulateur  mâle  des  Coléoptères  comporte  toujours  un 
tube  impair  évaginable  armé  de  pièces  chitineuses  compliquées.  Cette 
armature  chitineuse  est  variable  à  l'infini ,  mais,  dans  chaque  espèce,  la 
forme  des  pièces  chitineuses  offre  une  fixité  absolue.  D'autre  part,  chez  des 
espèces  diversement  adaptées,  mais  présentant  des  caractères  de  filiation 
communs,  on  observe  le  même  type  de  pièces  copulatrices  du  «  sac  interne  ». 
Les  variations  de  ces  pièces  paraissent  s'être  faites  de  façon  brusque  et  en  tout 
sens;  on  n'arrive  pas  à  établir  des  séries  orthogénétiques.  Il  en  est  autre- 


436  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ment  des  variations  dans  la  forme  extérieure  de  l'oedéagus  qui,  elles,, 
donnent  de  très  beaux  exemples  d'orthogénèse.  J.  admet  que  la  variation 
de  l'armature  du  sac  interne  est  primitive,  alors  que  les  variations  dans  la 
forme  du  corps  et  des  appendices  sont  secondaires.  Les  caractères  des  pièces 
copulatrices  du  sac  interne  ont  donc  une  grande  importance  taxonomique. 
Or,  les  classifications  des  Coléoptères  actuellement  en  vigueur  n'en  tiennent 
aucun  compte.  Très  fréquemment,  des  espèces  bien  séparées  par  de  grandes 
différences  de  structure  des  pièces  copulatrices  sont  confondues  à  cause  de 
ressemblances  extérieures  trompeuses.  D'après  J.,  seuls  les  caractères  tirés 
de  l'armature  du  sac  interne  permettent  de  bien  définir  les  genres,  et  seuls 
ils  permettent  d'étabir  correctement  les  relations  phylogéniques.  —  A.  Drze- 

WINA. 

i)  Cas  remarquables. 

Pruvot  (Mme  A.).  —  Sur  un  type  nouveau  et  remarquable  de  Gymnosomes 
yLaginiopsis,  n.  g.).  —  Description  d'un  Gastéropode  Gymnosome  nouveau 
de  la  région  des  Açores,  remarquable  par  son  évolution  aberrante,  et  qui 
ne  trouve  pas  de  place  dans  aucune  des  familles  déjà  existantes.  Ce  Gym- 
nosome est  conformé  normalement  au  point  de  vue  de  la  forme  extérieure 
et  de  la  plupart  des  organes  internes.  Mais,  contrairement  aux  autres  Gym- 
nosomes, caractérisés  en  général  par  le  développement  considérable  des 
parties  buccales,  Laginiopsis  triloba  (n.  g.  n.,  sp.)  n'offre  ni  bulbe  buccal,  ni 
glandes  salivaires,  ni  sacs  à  crochets,  ni  bras  à  ventouses,  ni  radula.  Les 
anomalies  de  son  tube  digestif  ont  leur  répercussion  sur  le  système  ner- 
veux. L'auteur  propose  une  nouvelle  classification  des  Gymnosomes  basée 
sur  le  développement  et  la  conformation  des  organes  buccaux.  —  A.  Drze- 
\vlv\. 

c)  Causes  de  la  variation. 

a)  Variations  parallèles.  Qrthogénèse. 

Oberthûr  (Ch.)  et  Houlbert  (C).  —  Convergence  ou  variation  parallèle 
dans  le  genre  Ilalimede  (Lêpidopt.  Satyridae).  — Chez  Ralimede  asiatica  des 
régions  sud-occidentales  de  la  Chine,  on  peut  disposer  les  différents  indi- 
vidus suivant  une  série  où  le  dessin  de  l'aile  inférieure  se  présente  avec  une 
complication  graduelle  des  lignes  transversales.  Dans  Y Halimede  Menetriesi, 
de  la  Sibérie  orientale  ou  de  la  Mandchourie,  le  dessin  des  ailes  inférieures 
offre  également  une  complication  croissante.  Les  deux  schémas  de  variations 
dont  l'amplitude  est  ici  bien  nette,  sont  parallèles  et  concordants.  On  les 
retrouve  chez  Arge,  Melanargia  et  Parce.  Il  y  aurait  là  une  loi  biologique, 
générale  que  les  auteurs  se  proposent  d'étudier.  —  A.  Drzewina. 

y)  Influence  du   milieu  et  du   mode   d'existence. 

Polimanti  (O.).  —  L'influence  de  f«  habitat  »  sur  le  rythme  respiratoire 
des  poissons.  —  L'auteur  avait  déjà  démontré  que  les  poissons  benthoniques 
possèdent  plus  de  graisse  que  les  nectoniques,  et  que  ces  derniers  suppor- 
tent la  vie  dans  l'air  3,47  heures,  tandis  que  les  nectoniques  meurent  après 
0,25  heure.  Pour  en  étudier  le  rythme  respiratoire,  il  divise  les  poissons 
en  :  A.  ceux  qui  vivent  sur  le  fond,  sur  le  sable,  parmi  les  algues;  B.  ceux 
qui  vivent  près  des  bords  de  la  mer,  qui  ne  s'éloignent  pas  beaucoup  du 


~ 


L'ORIGINE  DES  ESPECES.  437 

fond  ni  de  l'endroit  où  ils  vivent  habituellement,  et  C.  ceux  qui  sont  tou- 
jours en  mouvement  (nomades)  et  qui  vivent  d'une  façon  pélagique.  En 
tenant  compte  de  la  grandeur  de  leur  corps,  l'auteur  trouve  que  les  A.  res- 
pirent 42  fois,  les  B.  75  fois,  et  les  C.  107  fois  par  minute.  —  C.  Foa. 

Pellegrin  (Jacques).  —  Sur  un  nouveau  Poisson  aveugle  des  eaux  douces 
de  l'Afrique  occidentale.  —  L'échantillon  unique  capturé  dans  un  petit 
ruisseau  près  de  Monrovia  mesure  233  mm.  de  longueur;  il  s'agit  d'un 
genre  nouveau  de  la  famille  des  Synbranchidés,  le  Typhlosynbranchus 
Boueti.  L'appareil  branchial  externe  présente  un  orifice  médian  unique 
extrêmement  réduit,  ovalaire.  L'origine  de  la  cécité  de  ce  Poisson  serait 
à  chercher  dans  ses  habitudes  limicoles;  il  passe  une  grande  partie  de  son 
existence  dans  la  vase,  et  ne  sort  peut-être  que  la  nuit  à  la  recherche  de 
la  nourriture.  C'est  le  deuxième  Poisson  aveugle  africain  connu.  —  A.  Drze- 

W'INA. 

Mercier  (L.).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  régression  d'un  organe  :  les 
muscles  vibrateurs  du  vol  d'Apterina  pedeslris  Meig.  pendant  la  nymphose. 

—  Chez  l'imago  d'Apterina  pedestris  les  muscles  vibrateurs  du  vol  n'existent 
pas.  L'auteur  admet  que  leur  disparition  est  due  à  une  mutation,  et  non 
pas  aux  effets  héréditaires  et  cumulatifs  du  non-usage.  En  effet,  la  régres- 
sion ne  parait  pas  s'être  effectuée  de  façon  régulière  et  progressive.  Chez 
les  nymphes  d'.4.  pedestris,  tantôt  on  ne  rencontre  point  d'ébauches  des 
muscles  vibrateurs  du  vol,  tantôt  on  en  voit  de  très  nettes  et  disposées  de 
la  même  façon  que  chez  Borborus  equinus,  espèce  affine  à  ailes  normale- 
ment développées;  entre  ces  deux  cas  extrêmes,  on  note  des  aspects  inter- 
médiaires. De  toutes  façons,  ces  ébauches  ne  dépassent  jamais  un  certain 
stade,  et  on  n'en  trouve  plus  trace  à  l'éclosion.  —  A.  Orzewina. 

Bioret  (G.).  —  Les  Graphidées  corticoles.  Étude  anatomique  et  biologique. 

—  Cette  étude  des  Graphidées  a  été  faite  avec  le  souci  de  rechercher  les 
raisons  anatomiqués  ou  biologiques  des  caractères  extérieurs  du  thalle  et 
les  relations  de  son  anatomie  fine  avec  la  structure  du  substratum;  aussi 
présente-t-elle  sous  une  forme  intéressante  de  nombreux  faits  relatifs  à 
l'anatomie  et  à  la  biologie  de  ces  Lichens.  Elle  explique  en  particulier  la 
forme  du  thalle,  sa  couleur,  ses  limites,  la  forme  de  ses  fructifications,. 
L'auteur  fait  l'étude  anatomique  du  thalle  de  plusieurs  espèces  et  montre 
les  relations  qui  existent  entre  les  différentes  structures  observées  et,  d'autre 
part,  l'âge  du  thalle  et  la  structure  anatomique  du  substratum.  Par  suite  de 
ces  relations,  un  certain  nombre  d'espèces  de  Graphidées  ne  sont  que  des 
formes  évolutionnelles  ou  stationnelles;  les  recherches  de  l'ordre  de  celles 
qui  sont  exposées  ici  sont  de  nature  à  amener  une  simplification  de  la  systé- 
matique fondée  par  les  anciens  lichénographes.  —  F.  Moreau. 


L'origine  des  espèces 

Bodenheimer  (F.).  —  Zur  Kenntnis  der  Chrysanthemen-Wanzen,  sowie  der 
(lurch  sie  hervorgeru/ene  Gallbildung.  (Zeitschr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI, 
97-100,  1921.)  [442 


438  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Drzewina  (Anna)  et  Bonn  (Georges).  —  Sur  des  phénomènes  cTauto-des- 
truction  et  d 'auto-agglutination  chez  les  Convoluta.  (C.  R.  Ac.Sc,  CLXXIY, 
330,  1922.)  [440 

Goetsch  (Wilhelm).  —  Braune  Hydra  viridis  L.  (Zool.  Anz.,  LV,  36-40, 
1922.)  [439 

Gravier  (Ch.  J.).  —  Sur  les  relations  du  Crustacë  et  de  l'Eponge  chez  les 
Cirripèdes  spongicoles.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX1V,  830,  1922.)  [441 

Harington  (C.  R.).  —  A  note  on  the  physiology  of  the  Shipworm  (Teredo 
Norvegica).  (Biochem  Journ.,  736-741,  1921.)  '  [440 

■a)  Heikertinger  (Franz).  —  Welehen  Quellen  entspringen  die  biologischen 
Trachthypothesen?  IL  A.  B.-  Wallaee.  (Zool.  Anz.,  LIV, 30-38,  1922.)  [44:5 

b) Welehen  Quellen  entspringen  die  biologischen  Trachthypothesen  ?  III . 

A.  B.  Mallace  (die  Warntracht hypothèse).  (Zool.  Anz.,  LIV,  39-47,  1922.) 

[443 

Heinricher  (E.).  —  Misteltraqer  im  Botanischen  Garten  zu  Innsbruck.  (Ber. 
d.  deutsch.  bot.  Ges.,  XXXIX,  291-295,  1921.)  [Liste  de  36  sup- 

ports de  Viscum   avec  quelques  remarques  biologiques.   —   H.  Spinner 

Iungmann(W.).  —  Beobachtungen  iiber  die  Entfaltung  und  die  Bewegung 
der  Lippe  von  Masdevallia  muscosa  Behbf.  (Ber.  d.  deutsch.  bot.  Ges., 
XXXIX,  296-301,  2fig.,  1921.)  [440 

Lameere  (Aug.).  —  Sur  la  nervation  alaire  des  Insectes.  (Bull.  CI.  d.  Se. 
Acad.  roy.  Belg.  [5],  VIII,  138-149,  1922.)  [444 

Moreau  (F.).  —  Bêcher ches  sur  les  Lichens  de  la  famille  des  Stictacées.  (Ami. 
Se  nat.,  Bot.,  ser.  X,  III,  297-376,  1921.)  [441 

Morstatt  (H.).  —  Zur  Ausbildung  fur  den  Pflanzensclmtzdienst.  (Zeitschr. 
f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  89-94,  1921.) 

[Vues  théoriques  sur  la  phytopathologie,  son 
évolution,  les  connaissances  à  exiger  du  phytopathologiste.  —  Plantefol 

Rabaud  (Etienne).  —  Le  contraste  entre  le  régime  alimentaire  des   larves' 
et  celui  des  adultes  chez  divers  Insectes.  (Bull.  biol.  Ff.  et  Belg.,  LVI,  230- 
243,  1922.)  [439 

Roubaud  (E.).  —  Sommeil  d'hiver  cédant  à  l'hiver  chez  les  larves  et  nymphes 
de  Muscides.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX1V,  264,  1922.)  [439 

•a)  Thompson  (W.-R.).  —  Théorie  de  l'action  des  parasites  entomophages. 
Les  formules  mathématiques  du  parasitisme  cyclique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV, 
1201,  1922.)  [442 

b) Etude  mathématique  de  Vaction  des  parasites  entomophages.  Durée 

du  cycle  parasitaire  et  accroissement  de  la  proportion  d'hôtes  parasités. 
(Ibid.,  1433.)  [Ibid. 

Uphof  (J.  C.  Th.).  —  Eine  neue  Krankheit  von  Cephalanthus  occidentalis  L. 
(Zeitschr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  100-108,  1  fig.,  1921.)  [442 

Werth  (E.).  —  Phànologie  und  Pflanzenschutz.  (Zeitsch.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI, 
81-89,1921.;  1 440 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  439 

c)  Adaptations. 

—  Adaptations  particulières.  Symbiose.  Parasitisme.  LOvoration  protectrice. 

Roubaud  (E.).  —  Sommeil  d'hiver  cédant  à  l'hiver  chez  les  larves  et  nym- 
phes de  Muscides.  —  L'hibernation,  larvaire  ou  nymphale,  n'est  pas  liée  au 
•simple  ralentissement  de  l'activité  métabolique  sous  l'influence  du  froid.  On 
peut  distinguer  chez  les  Muscides  à  plusieurs  générations  annuelles,  deux 
types  différents  :  1°  Les  espèces  homodynames  (Mouche  domestique,  Droso- 
phile,  Stomoxe,  etc.),  chez  lesquelles  le  froid  peut  provoquer  à  tous  les 
stades  du  développement  un  arrêt  momentané  de  l'activité  biologique  ;  quand 
la  température  est  favorable,  les  générations  se  succèdent  indéfiniment,  été 
comme  hiver.  2°  Les  espèces  hè térodynames  (Mouche  verte,  Anthomyide,  Sar- 
cophaga,  etc.)  :  à  des  générations  à  évolution  rapide  succède  une  généra- 
tion présentant  une  période  d'inertie  obligatoire  ou  diapause.  La  diapause 
peut  coïncider  avec  l'hiver,  mais  elle  n'est  pas  provoquée  par  le  froid.  Les 
larves  hivernantes  placées  à  l'étuve  ne  se  transforment  point;  au  contraire, 
une  exposition  prolongée  à  basse  température  rompt  la  diapause,  l'évolution 
reprend  mais  avec  un  temps  perdu  plus  ou  moins  considérable.  Le  froid  ap- 
paraît donc  ici  comme  un  facteur  réactivant  indispensable  à  la  vie  de  l'es- 
pèce; il  faut  l'hiver  pour  faire  cesser  le  sommeil  d'hiver.  — A.  Drzeyvina. 

Gœtsch  (Wilhelm).  —  Hydra  viridis  brunes.  —  La  coloration  verte  des 
Hydra  viridis  (appelées  maintenant  Chlorhydra  viridissima)  est  due,  comme 
l'on  sait,  à  la  présence  de  Chlorelles  symbiotes  pouvant  passer  dans  les 
œufs;  on  n'a  obtenu  que  deux  fois  des  exemplaires  exempts  d'Algues,  une 
fois  en  maintenant  les  H.  dans  une  solution  étendue  de  glycérine  (Withney), 
une  autre  fois  en  élevant  à  l'obscurité  des  animaux  ayant  de  très  jeunes 
ovaires  (Hadzi).  L'auteur  a  observé  une  disparition  presque  totale  des  Algues 
en  faisant  vivre  les  H.  à  l'obscurité,  dans  une  eau  froide,  très  pauvre  en  cal- 
caire; les  Chlorelles,  qui  ont  persisté  quelque  temps  dans  le  pied  et  la  tète, 
ne  se  rencontrent  plus  au  bout  de  trois  mois  qu'en  très  petite  quantité  à  la 
base  des  tentacules  ;  ces  //.  ont  donné  des  œufs  exempts  totalement  d'Algues, 
et,  par  bourgeonnement,  des  individus  qui,  maintenus  à  l'obscurité,  ont 
donné  des  bourgeons  blancs  sans  Algues.  Les  H.  privées  de  leurs  symbiotes 
sont  très  délicates  et  supportent  mal  la  privation  de  nourriture.  —  A  rappro- 
cher des  expériences  analogues  de  l'auteur  sur  Hydra  fusca{Ann.  biol.,  XXV). 
—  P.  Remy. 

Rabaud  (Etienne).  —  Le  contraste  entre  le  régime  alimentaire  des  larves 
et  celui  des  adultes  chez- divers  Insectes.  —  Certains  Insectes  adultes  donnent 
à  leurs  larves  un  régime  alimentaire  différent  du  leur  ;  les  Sphégiens  par 
exemple  fournissent  à  leurs  jeunes  un  régime  Carnivore  tandis  que  les 
adultes  se  nourrissent  du  suc  des  fleurs  ou  de  pollen.  Pour  certains  auteurs, 
la  femelle  obéit  aveuglément  à  un  instinct  qui  la  pousse  à  déposer  ses  œufs 
sur  la  substance  nécessaire  au  développement  ultérieur  des  larves,  donc  à 
agir  au  mieux  des  intérêts  de  la  progéniture.  Pour  R.,  l'adulte  n'est  aucu- 
nement dirigé  par  les  besoins  de  sa  descendance;  la  femelle  pond  sur  les 
substats  qui  l'attirent,  indépendamment  de  ce  qui  pourra  en  résulter  pour 
la  descendance  ou  pour  l'individu  ;  ainsi,  un  grand  nombre  d'Insectes  pondent 
sur  des  végétaux  qui  n'attirent  par  les  larves  au  maximum,  ou  qui  ne  les 
attirent  pas  du  tout  et  sur  lesquelles  elles  ne  pourront  trouver  leur  nourri- 
ture (Teigne  de  la  Pomme  de  terre,  plusieurs  Vésicants,  Tachinaires,  Bra- 


440  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conides,  etc.);  les  adultes  d'Hyménoptères  vulnérants  eux-mêmes  sont  attirés 
par  les  proies  dans  lesquelles  ils  pondent  ou  qu'ils  donneront  à  manger  à 
leurs  larves  :  ees  proies  peuvent  en  effet  servir  de  nourriture  à  ces  adultes 
(Ammophiles,  Pompiles,  Philanthes,  Guêpes,  Chalcidiens,  etc.).  Cette  attrac- 
tion, strictement  actuelle,  détermine  souvent  dans  le  comportement  des 
animaux  des  complications  parfois  inutiles,  quelquefois  même  nuisibles 
pour  l'espèce;  ce  comportement  ne  peut  en  aucun  cas  influer  sur  le  déter- 
minisme. —  P.  Remy. 

Drzewina(Anna)et  Bohn  (Georges).  —  Sur  des  phénomènes  d'auto-des- 
truction et  d'auto-agglutination  chez  les  Convoluta.  —  Dans  la  résistance  de 
divers  animaux  d'eau  douce  et  marins  à  la  nocivité  du  milieu,  il  y  a  lieu  dé- 
tenir compte  du  facteur  masse  :  masse  d'animaux,  masse  du  liquide  ambiant. 
Quand  on  traite  des  Convoluta  par  du  chlorure  de  potassium,  elles  résistent 
d'autant  mieux  que  leur  nombre  est  plus  petit,  ou  que  le  volume  de  la  solu- 
tion est  plus  grand  (vis-à-vis  d'autres  solutions,  ou  pour  d'autres  espèces, 
cela  peut  être  le  contraire).  L'effet  de  KC1  se  manifeste  rapidement  en  une 
cytolyse  progressant  d'arrière  en  avant  et  amenant  la  rupture  du  corps  en 
plusieurs  tronçons,  la  partie  antérieure  abandonnant  successivement  les- 
portions  en  voie  de  cytolyse.  Quand  les  individus  sont  peu  nombreux,  les- 
«tètes  »  peuvent  continuer  à  vivre  pendant  24  heures  et  davantage.  Mais  s'ils 
sont  réunis  en  grand  nombre,  aussitôt  que  les  premiers  individus  sont 
cytolysés  ils  s'agglomèrent  et  agissent  sur  les  autres  comme  centres  d'agglu- 
tination ;  en  moins  de  5  minutes,  la  totalité  des  individus  peuvent  être  morts, 
agglutinés.  —  A.  Drzewina. 

Jungmann  (W.).  —  Observations  sur  V ouverture  elle  mouvement  du  labelle 
chez Masdevallia  muscosa  Rchb  f.  —  Sous  l'influence  d'excitations  haptotro- 
piques,  phototropiques  et  hygrotropiqu.es,  le  labelle  de  M.  mucosa  est  capable 
de  se  rabattre  plus  ou  moins  rapidement  dans  l'intérieur  de  la  fleur;  l'opéra- 
tion dure  de  30  à  90  minutes.  Ce  mouvement  est  en  rapport  avec  la  pollination» 
Quand  un  insecte  visite  la  fleur,  il  est  retenu  entre  le  labelle,  les  pétales 
et  le  zynostème  et  ne  peut  s'échapper  que  par  une  ouverture  antérieure, 
telle  qu'il  doit  forcément  enlever  les  pollinies  au  passage.  —  H.  Spinner. 

Harington  (C.  R.).  —  Note  sur  la  physiologie  du  ver  de  navire  (Teredo 
norvegica).  —  C'est  seulement  dans  la  période  larvaire  que  le  Teredo  s'attaque 
au  bois.  Les  larves  s'assemblent  sur  la  surface  du  bois  dans  des  conditions 
telles  que  l'auteur  a  pu  supposer  qu'il  s'agissait  d'un  effet  de  chimiotactisme, 
exercé  par  une  substance  que  l'on  peut  extraire  du  bois  par  l'eau,  l'alcool 
ou  l'éther.  Peut-être  est-ce  l'acide  malique  qui,  très  abondant  dans  le  règne 
végétal,  a  montré  expérimentalement  une  activité  considérable  vis-à-vis  des 
larves  de  Teredo  ?  —  Quelle  est  exactement  la  nature  d'alimentation  du  Te- 
redo ?  Elle  peut  être  complètement  assurée  par  le  plankton  ou  bien  par  le 
bois  qui  traverse  le  tube  digestif.  L'étude  du  foie  de  l'animal  semble  révéler 
la  présence  d'une  diastase  capable  de  produire  du  glucose,  non  à  partir  de  la 
cellulose  pure,  mais  a  partir  de  sciure  de  bois.  Cependant  les  expériences  ne 
sont  pas  concluantes  et  difficiles  à  répéter  à  cause  de  la  difficulté  de  se  pro- 
curer le  matériel.  —  L.  Tiiivolle. 

Werth  (E.).  —  Phënologie  et  protection  des  plantes.  —  Le  développement 
des  maladies  des  végétaux  n'est  pas  soumis  à  une  périodicité  régie  par 
des  causes  internes,  mais  il  est  sous  l'influence  des  conditions  externes  : 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  441 

existe  un  lien  avec  les  conditions  météorologiques,  mais  on  ne  possède 
jusqu'ici  que  de  simples  indications  et  non  des  données  numériques. 
W.  montre  par  une  série  d'exemples  l'importance  pratique  des  études  phé- 
nologiques  (relations  entre  l'intensité  des  maladies  et  les  conditions  météoro- 
logiques, les  conditions  des  sols  ;  choix  d'indicateurs  déclanchant  en  temps 
utile  l'emploi  de  moyens  préventifs.)  Esquisse  de  l'organisation  à  réaliser. 

—  Plantefol. 

Gravier  (Ch.-J.).  —  Sur  les  relations  du  Crustacë  et  de  V Eponge  chez  les 
Cirripèdes  spongicoles.  —  Parmi  les  Cirripèdes  spongicoles  nouveaux  de 
l'espèce  Acasta  armala  Gravier,  que  l'auteur  a  rapportés  de  la  côte  des 
Somalis,  certains  sont  entièrement  remplis  par  l'Eponge  qui  leur  servait  de 
support.  En  se  fixant  à  la  surface  de  l'Eponge,  la  larve  du  Cirripède  trouve 
d'abord  des  conditions  de  vie  très  favorables.  Mais,  à  mesure  que  l'Eponge 
croît,  le  Crustacé  s'enfonce  passivement  dans  la  masse  de  son  hôte.  Pendant 
un  certain  temps,  grâce  aux  épines  portées  par  la  muraille,  la  cavité  où 
vit  Y  Acasta  se  trouve  protégée  contre  l'envahissement  par  l'Eponge.  Mais 
petit  à  petit  celle-ci  finit  par  remplir  la  cavité  d'abord,  et  l'intérieur  du 
squelette  de  son  commensal  ensuite.  On  peut  reconstituer  les  diverses 
modalités  du  processus  au  cours  duquel  le  gite  du  Cirripède  se  transforme 
en  tombeau.  —  A.  Drzewina. 

Moreau  (F.).  —  Recherches  sur  les  Lichens  delà  famille  des  Stictaeées.  — 
Les  faits  les  plus  importants  de  ce  mémoire^  consacré  à  l'étude  histologique, 
cytologique  et  biologique  des  Stictaeées,  sont  relatifs  au  développement  des 
apothécies  chez  ces  Lichens  et  à  l'histoire  de  leurs  céphalodies.  —  L'ascogone 
qui  prélude  au  développement  d'une  apothécie  est  constitué  par  un  peloton 
placé  dans  la  médulle,  souvent  au  contact  de  la  couche  gonidiale,  et  formé 
d'hyphes  aux  cellules  uninucléées.  Au-dessus  de  lui,  un  filament,  aux  cel- 
lules également  uninucléées,  s'élève,  traversant  la  couche  gonidiale  et  le 
cortex;  c'est  le  trichogyne.  On  accorde  généralement  à  ces  formations  un 
rôle  sexuel  :  le  trichogyne  serait  un  organe  capteur  de  gamètes  maies  repré- 
sentés par  les  spermaties,  dont  il  conduirait  les  éléments  fécondants  jusqu'à 
l'axogone.  L'auteur  ne  confirme  pas  la  réalité  de  ce  phénomène;  il  observe, 
au  contraire,  la  disparition  du  trichogyne  alors  que  l'axogone  possède  encore 
sa  structure  primitive.  La  plupart  des  axogones  se  transforment  en  une 
formation  plectenchymateuse  et  ne  deviennent  jamais  le  point  de  départ  de 
la  formation  d'une  apothécie.  Ces  phénomènes  de  dégénérescence  expli- 
quent le  caractère  capricieux  de  la  formation  des  apothécies,  la  stérilité, 
limitée  à  certaines  stations,  de  diverses  espèces  fertiles  ailleurs  et  la  stérilié 
générale  de  certaines  autres  dont  les  apothécies  sont  totalement  inconnues. 

—  En  étudiant  les  céphalodies  des  Stictaeées,  l'auteur  s'est  surtout  attaché 
aux  phénomènes  de  biomorphogénèse  auxquels  elles  donnent  lieu.  Deux 
d'entre  eux  sont  particulièrement  remarquables.  Chez  le  Ricasolia  herbacea, 
des  Algues  Cyanophycées  parvenant  à  la  face  inférieure  du  Lichen  y  pro- 
voquent la  formation  d'un  tubercule,  d'une  céphalodie  externe,  où  elles  ne 
tardent  pas  à  mourir;  ou  bien,  acceptées  dans  la  médulle,  elles  s'y  déve- 
loppent et  y  forment  une  céphalodie  interne,  dont  la  fin  est  en  général 
marquée  par  la  mort  des  Algues.  L'histoire  d'une  céphalodie  dans  cette 
•espèce  se  décrit  comme  une  symbiose  éphémère  entre  le  Champignon  et  la 
Cyanophycée,  ou  comme  une  maladie,  où  la  Cyanophycée joue  le  rôle  d'un 
agent  infectieux,  et  qui  se  termine  par  la  guérison  du  Champignon.  Cbez  le 
Ricasolia  amplissima,  des  Algues  Cyanophycées  peuvent  causer  à  la  face 


442  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

* 

inférieure  du  thalle  des  céphalodies  externes,  ou  dans  la  médulle  des 
céphalodies  internes  ;  les  algues  peuvent  mourir  dans  ces  dernières  comme 
dans  l'espèce  précédente,  mais  souvent  la  céphalodie  interne  se  développe 
beaucoup,  rompt  le  cortex  de  la  face  supérieure,  fait  saillie  au-dessus  du 
thalle  et  y  forme  une  production  arbusculeuse,  un  nouveau  lichen,  constitué 
par  le  Champignon  du  premier  et  une  Cyanophycée,  et  connu  sous  le  nom 
de  Dendriscocaulon  bolacinum.  Sa  formation  se  décrit  comme  l'établisse- 
ment d'une  symbiose  durable  entre  le  Champignon  et  la  Cyanophycée,  ou 
comme  une  maladie  causée  au  premier  par  cette  dernière,  mais  comme 
une  maladie  chronique.  La  comparaison  des  deux  types  de  céphalodies 
offerts  par  ces  deux  espèces  de  Ricasolia  montre  comment  une  symbiose 
limitée,  éphémère,  facultative,  peut  conduire  à  une  symbiose  étendue, 
durable,  à  certain  point  de  vue  nécessaire,  et  comment  ont  pu  se  former 
les  Lichens  ordinaires  dont  l'état  de  symbiose  offre  précisément  ces  derniers 
caractères.  —  F.  Moreau. 

a)  Thompson  (W.  R.).  —  Tliéorie  de  V action  des  parasites  entomophages, 
Les  formules  mathématiques  du  parasitisme  cyclique.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b) Étude  mathématique  de  l'action  des  parasites  entomophages.  Durée 

du  cycle  parasitaire  et  accroissement  de  la  proportions  d'hôtes  parasités.  — 
L'expansion  d'un  Insecte  nuisible  entraîne  automatiquement  celle  du  para- 
site, dont  le  nombre  augmente  aux  dépens  de  l'hôte,  puis  l'égale,  le  dépasse, 
mais  ensuite  diminue  à  mesure  que  la  nourriture  se  fait  plus  rare.  Cette 
variation  rythmique  ou  cyclique  dans  la  marche  du  phénomène  est  fonction 
de  quatre  facteurs  principaux  :  le  nombre  initial  d'hôtes  ;  le  nombre  initial  de 
parasites  ;  la  puissance  reproductrice  de  l'hôte  ;  la  puissance  reproductrice 
du  parasite.  T.  établit  sur  ces  données  des  formules  mathématiques  suscep- 
tibles de  fournir  des  indications  plus  précises  au  sujet  du  cycle  parasitaire. 
Leur  lecture  permet  par  exemple  de  savoir  combien  de  générations  il  faudra 
pour  que  le  parasite  extermine  son  hôte,  ou  bien  quel  est,  à  une  certaine 
génération,  le  pourcentage  de  parasitisme.  —  A.  Drzewina. 

Bodenheimer  (F.).  —  Sur  les  punaises  des  Chrysanthèmes  et  les  galles  pro- 
duites par  elles.  —  Deux  Capsides  :  Lygus  pabulinus  et  L.  pratensis  et  une 
Anthocoride  :  Triphlebs  majuscula  se  développent  en  abondance  par  les 
temps  chauds  sur  les  jeunes  pousses  de  chrysanthèmes,  dont  elles  sucent  la 
sève  et  dans  le  parenchryme  desquelles  les  femelles  pondent  des  œufs;  les 
jeunes  larves  vivent  d'abord  en  mineuses  dans  l'intérieur  de  la  tige.  Ce  sont 
des  espèces  polyphages;  elles  produisent  néanmoins  des  déformations 
typiques  :  la  cicatrice  due  à  la.  succion,  d'abord  simple  point  noir,  devient 
un  lieu  de  courbure,  par  hypertrophie  du  côté  intact;  de  plus,  par  suite  de 
la  piqûre  des  jeunes  pousses,  se  produit  une  division  des  rameaux,  d'où  for- 
mation d'une  galle  typique.  —  Beaucoup  moins  fréquemment,  quelques 
cigales  :  un  Cercopide  très  voisin  de  l'Aphrophore  écumeuse,  et  des  Jassides 
produisent  des  déformations,  moins  graves  d'ailleurs.  —  Plantefol. 

Uphof  (J.  C.  Th.).  —  Une  nouvelle  maladie  du  Cephalanthus  occidentalis 
L.  —  C'est  une  Rubiacée  buissonnante  ou  arborescente  dont  les  feuilles  et 
les  tiges  en  une  localité  du  sud-est  du  Missouri  ont  présenté  en  1920  une 
panachure  infectieuse.  La  feuille  très  jeune  est  uniformément  verte,  les 
taches  y  apparaissent  sous  forme  d'un  point  plus  pâle,  qui  s'étend  et  forme 
une  surface  d'abord  ronde,  puis  irrégulière,  à  centre  blanc.  Leur  confluence 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  44:5 

forme  des  plaques  pouvant  atteindre  30  millimètres  de  diamètre.  Parfois  le 
centre  de  la  tache  se  dessèche.  Au  contraire  de  la  mosaïque  du  tabac,  il  n'y 
a  aucune  différence  anatomique  entre  la  feuille  malade  et  la  feuille  saine, 
mais  le  contenu  chlorophyllien  des  cellules  est  différent  :  sur  les  feuilles 
jeunes,  les  chloroplastes  sont  normalement  colorés;  puis  certains,  en  nom- 
bre croissant  et  situés  généralement  du  côté  de  la  cellule  tourné  vers  le 
centre  de  la  tache,  deviennent  plus  clairs,  mais  conservent  même  taille  et 
sont  entraînés  par  les  courants  protoplasmiques  comme  dans  les  cellules 
normales.  A  ce  stade,  ils  se  divisent  encore  normalement.  Plus  tard,  ils  pré- 
sentent une  forme  irrégulière,  puis  dégénèrent  et  se  trouvent  réunis  souvent 
en  un  point  de  la  cellule  en  une  masse  informe.  La  cellule  est  à  ce  stade 
bourrée  de  gros  gains  d'amidon.  —  L'auteur  a  réalisé  des  infestations  expé- 
rimentales en  employant  le  jus  extrait  de  parties  malades  (feuilles,  tiges  et 
même  racines);  il  faut  éviter  la  dessiccation  de  la  blessure  où  on  dépose  le 
virus;  le  temps  d'incubation  est  de  12  jours  environ.  Des  macérations  de 
plantes  saines  sont  sans  action.  On  extrait  encore  un  virus  actif  de  feuilles 
séchées  depuis  deux  semaines  ;  il  n'est  pas  détruit  à  60°,  mais  il  l'est  à  100". 
L'infestation  peut  être  obtenue  à  l'aide  d'un  virus  qu'on  a  fait  diffuser  plu- 
sieurs fois  à  travers  une  membrane.  Une  expérience  in  vitro  établit  l'action 
décolorante  du  virus  sur  les  chloroplastes  isolés,  à  la  lumière.  —  U.  formule 
l'hypothèse  d'une  infestation  par  le  sol  où  le  virus  des  plantes  malades  fil- 
trerait par  les  blessures  des  racines,  et  par  l'eau  qui  inonde  chaque  année 
la  région  où  les  plantes  sont  malades  :  mais  il  n'a  pas  cherché  à  montrer  la 
présence  du  virus  dans  le  sol  où  croissent  les  sujets  malades.  —  Le  Cepha- 
lardlius  est  la  première  Rubiacée  chez  laquelle  on  ait  signalé  la  maladie  de 
la  mosaïque.  Des  essais  de  transmission  de  la  maladie  à  d'autres  plantes 
(Rubiacées  ou  autres)  croissant  dans  la  même  région  que  le  Cephalanthus, 
n'ont  été  suivis  d'aucun  résultat.  —  Plantefol. 

a)  Heikertinger  (Franz).  —  Quelles  sont  les  sources  des  hypothèses  faites 
en  biologie  sur  les  colorations  ?  II.  A.  /?.  Wallace.     (Analysé  avec  le  suivant.) 

b)  —  —  Quelles  sont  les  sources  des  hypothèses  faites  en  biologie  sur  les 
colorations  ?  III.  A.  R.  Wallace  (L' hypothèse  de  la  coloration  prémonitrice).  — 
L'auteur  essaie  de  montrer,  en  analysant  les  travaux  de  A.  R.  Wallace,  que 
la  théorie  du  mimétisme  repose  sur  des  bases  insuffisamment  sûres.  D'après 
cette  théorie,  par  exemple,  certains  Papillons,  bien  que  très  communs  et 
colorés  d'une  façon  très  voyante  (tels  les  Héliconides),  sont  cependant  res- 
pectés par  les  Oiseaux  et  autres  ennemis  des  Papillons  à  cause  de  leur  goût 
désagréable;  d'autres  Papillons  à  saveur  désagréable  copient  couleurs, 
dessins,  façon  de  voler  des  premiers  et  vivent  parmi  eux  :  ils  les  miment  et 
sont  alors  épargnés  par  les  oiseaux,  qui  les  confondent  avec  les  formes 
copiées,  non  comestibles.  Dans  les  premiers  écrits  de  Wallace,  la  non- 
comestibilité  du  modèle  n'est  qu'une  supposition,  tandis  que  dans  ses  publi- 
cations ultérieures  l'auteur  anglais  la  considère  comme  un  fait;  dans  aucun 
cas  il  n'a  donné  une  preuve  certaine  que  les  formes  copiées  sont  réellement 
épargnées  par  leurs  ennemis  naturels  à  cause  de  leur  goût  désagréable. 

On  désigne,  comme  l'on  sait,  sous  le  nom  de  coloration  prémonitrice  une 
coloration  très  voyante  présentée  par  certains  animaux  qui,  grâce  à  certaines 
propriétés,  par  exemple  une  saveur  désagréable,  sont  dédaignés  par  des 
ennemis  dangereux.  Le  goût  désagréable  seul  ne  serait  pas  une  protection 
suffisante;  lorsqu'un  animal  qui  possède  cette  propriété  est  poursuivi,  l'at- 


444  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

taque  a  souvent  pour  lui  une  issue  fatale  même  si,  par  la  suite,  il  est  délaissé 
par  son  ennemi  ;  si  cet  animal  est  brillamment  coloré,  l'agresseur  pourra, 
après  une  première  expérience  fâcheuse,  se  souvenir  de  cette  coloration 
lorsque  cette  proie  se  présentera  de  nouveau  devant  lui  ;  la  vue  de  ces  cou- 
leurs lui  rappellera  le  goût  désagréable  de  la  victime  et  le  préviendra  ainsi 
de  l'inconvénient  qu'il  y  a  à  attaquer.  Pour  H.,  l'hypothèse  ne  repose  pas 
sur  des  bases  solides  et  les  expériences  ne  lui  paraissent  pas  suffisamment 
démonstratives  :  si  des  Oiseaux  enfermés  en  cage  depuis  des  années  n'at- 
taquent pas  des  Insectes  brillamment  colorés,  ce  n'est  pas  parce  qu'ils  ont 
le  souvenir  d'expériences  désagréables,  mais  plutôt  parce  qu'ils  ne  sont 
pas  habitués  à  voir  cette  coloration  ;  tout  ce  qui  est  voyant,  tout  ce  qui  est 
inaccoutumé  est  dès  l'abord  repoussé  avec  méfiance,  et  ce  n'est  que  lorsque 
l'Oiseau  connaîtra  bien  l'Insecte  qu'on  pourra  décider  si  ce  dernier  lui  con- 
vient ou  s'il  sera  délaissé.  —  P.  Remy. 

d)  Phylogénie. 

Lameere  (Aug.).  —  Sur  la  nervation  alaire  des  Insectes.  —  L'étude  de 
la  nervation  alaire  des  formes  fossiles  permet  d'établir  des  homologies  dif- 
férentes de  celles  que  l'on  admet  si  l'on  s'adresse  uniquement  aux  formes 
vivant  actuellement  (Comstock  et  Needham).  On  reconnaît  ainsi  que  la  ner- 
vation la  plus  complète,  donc  la  plus  primitive,  se  trouve  non  pas  chez  les 
Perlides  (Comstock),  mais  chez  les  Ephéméroptères  houillers  du  groupe  des 
Spilaptéridés;  une  nervation  complète  se  retrouve  chez  des  Endoblastiques 
(Subulicornes  +  Rhynchotes)  du  Mouiller,  mais  pas  chez  tous,  certains,  qui 
n'ont  pas  dépassé  le  Permien,  ayant  perdu  certaines  nervures  longitudinales  ; 
chez  les  Ectoblastiques  (Orthoptères  sens  lat.  +  Holométaboles),  groupe 
moins  ancien  que  celui  des  Endoblastiques,  l'aile  a  évolué  en  perdant  cer- 
taines nervures  longitudinales,  mais  qui  sont  différentes  de  celles  perdues 
par  les  Endoblastiques.  L'évolution  générale  de  l'aile  des  Insectes  est  carac- 
térisée, outre  la  disparition  de  certaines  nervures  longitunales,  par  un  allon- 
gement concomitant  à  une  diminution  de  largeur.  —  P.  Remy. 


La  distribution  géographique  des  êtres 

Barbier  (M.).  —  Découverte  du  Secotium  acuminatum  Mtg.  près  de  Dijon. 
(Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr.,  XXXVIII,  28-30,  1922.)  [Cette 

Lycoperdinée,  nouvelle  pour  la  France,  paraît  avoir  été  introduite  dans  la 
Côte-d'Or  pendant  la  guerre  par  les  armées  américaines.  —  F.  Moreau 

Beauchamp  (P.  D.).  —  Recherches  biogéographiques  sur  la  zone  des  marées 
à  Vile  d'Yen.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  945,  1921.) 

[Côte  battue  par  les  vagues;  flore  et  faune  pauvres, 
dont  les  associations  sont  subordonnées  à  ce  caractère.  —  M.  Goldsmitii 

Caziot.   —  Le  Sanglier  dans  les  Iles  Britanniques.  (Ann.  Soc.  Linn.  Lyon, 
LXIII,  41-46,  1922.)  [On  s'accorde  à  fixer  entre  1650  et  1685 

la  date  de  l'extinction  du  S.  dans  les  Iles  Britanniques,  où  il  a  débuté  au 
pliocène  supérieur  et  a  été  très  abondant  jusqu'au  xne  siècle.  —  P.  Remy 

Jlauman  (Lucien).  —  Notes  sur  le  genre  Chloraea  Lindley.  (Mém.  Cl.  des 


LA  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE.  445 

Se.  Acad.  roy.  Belg.,  2"  S.,  VI,  fasc.  3,  31  p.,  5  fig.,  1921.)  [Con- 

sidérations sur  la  répartition  géographique  de  ces  Orchidées  terrestres 
spéciales  à  l'Amérique  du  Sud;  revue  des  espèces  argentines.  —  P.  Remy 

Fischer  (W.).  —  Westindische  Gep/u/reen.  (Zool.  Ànz.,  LV,  10-18,  5  iig-, 
1922.)  [445 

Oka  (Asajiro).  —  Ein  neues  Limnocodium  aus  Japan.  (Zool.  Anz.,  LIV,  198- 
200,  1922.)  [L.  iseanum,  nouvelle  espèce  de  ce  genre  de  Méduses  vivant 
exclusivement  en  eau  douce,  a  été  trouvée  dans  une  fontaine  deTsu  (Japon 
central),  alimentée  en  eau  potable  et  bien  exposée  au  soleil.  —  P.  Remy 

Pérez  (Charles).  —  Notes  sur  la  faune  marine  du  Boulonnais.  III.  Sur  deux 
individus  partiellement  albinos  de  Galathea  squamifera  Leach.  IV.  Sur 
quelques  individus  anormaux  d'Ualiclystus  octoradialus  Clark.  (Bull.  Soc. 
zool.  France,  XLVI,  1921,  81-85.)  [Descriptions  d'anomalies.  —  A.  Robert 

Roule  (Louis).  —  Sur  un  genre  de  Poisson  abyssal  japonais  très  rare,  nou- 
vellement retrouvé  dans  l'Océan  Atlantique  Nord-Africain.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIY,  040,  1922.)  ,  [445 


Roule  (Louis).  —  Sur  un  genre  de  poisson  abyssal  japonais  très  rare, 
nouvellement  retrouvé  dans  i Océan  Atlantique  Nord- Africain.  —  Un  chalu- 
tier français  à  vapeur  a  ramené,  sur  les  côtes  du  Maroc,  devant  Agadir,  par 
300  brasses  environ,  trois  exemplaires  d'un  Poisson  très  rare,  YIjimaia, 
dont  on  ne  connaissait  jusqu'à  présent  qu'un  seul  individu,  péché  dans  la 
mer  de  Sagami,  en  avril  1905,  par  700  brasses  de  fond.  Les  fortes  dimen- 
sions de  YIjimaia  Loppei  (n.  sp.)  qui  atteint  2  mètres  environ,  expliquent 
sans  doute  pourquoi  les  représentants  de  cette  espèce  n'ont  jamais  été  pris 
par  les  expéditions  océanographiques,  alors  qu'ils  peuvent  l'être  maintenant 
par  les  puissants  engins  des  chalutiers  modernes.  L'auteur  a  déjà  signalé 
plusieurs  fois  la  ressemblance  quant  à  la  faune  ichthyologique,  entre  la 
province  japonaise  et  la  province  atlantique  ibéro-mauritanienne  avec  son 
annexe  du  bassin  méditerranéen  occidental.  11  y  a  là  une  sorte  de  bipola- 
rité,  avec  espèces  communes  ou  voisines  aux  deux  extrémités  actuellement 
séparées  de  l'ancienne  Méditerranée  tertiaire,  eurasiatique.  La  présence 
dans  les  deux  stations  d'une  forme  aussi  caractéristique  qvYIjimaia  contri- 
bue à  accentuer  le  fait.  —  A.  Drzewina. 

Fischer  (W.).  —  Gèphyriens  des  Indes  occidentales.  —  Il  a  été  reconnu 
précédemment  que  les  faunes  des  deux  côtes  de  l'isthme  de  Panama  sont 
presque  identiques  :  les  Poissons  et  les  Coraux  notamment  de  la  côte  Pacifi- 
que ont  les  mêmes  espèces  ou  des  espèces  voisines  de  celles  qui  vivent  dans 
la  mer  des  Caraïbes,  ce  qui  prouve  que  les  deux  mers  étaient  encore  en  com- 
munication dans  les  temps  géologiques  les  plus  récents;  l'examen  des  Gèphy- 
riens des  deux  côtés  de  l'isthme  conduit  F.  aux  mêmes  conclusions.  L'auteur 
constate  une  fois  de  plus  que  presque  toutes  les  espèces  rencontrées  sur  les 
côtes  de  Panama  existent  aussi  à  San-Francisco,  ce  qui  s'explique  par  la  pré- 
sence de  courants  marins.  —  P.  Remy. 


l'année  biologique.  30 


446  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Système  nerveux  et  fondions  mentales. 

Alverdes  (Friedrich).  —  Zur  Lokalisation  des  chemischen  und  thermischen 
Sinnes  bei  Paramaecium  und  Stentor.  (Zool.  Anz.,  LV,  19-21,  1922.)    [447 

Fedele  (M.).  —  Nuovoorgano  di  senso  nei  Salpidae.  (Monit.  Zool.  ïtal.,  XXXI, 
1-2,  1920.)  [447 

a)  Noica.  —  Considérations  sur  le  développement  des  mouvements  isolés  des 
doigts  à  propos  d'un  cas  de  névrite  cubitale.  (Soc.  Méd.  Hôpitaux  Bucarest, 
1921,  6  avril.)  [446 

b) Sur  l'Aphasie  motrice  (Ibib.  3  mai.)  [Ibid. 

c) Aphasie  sensorielle.  (Ibid.)  [Ibid. 

Rappini  (M.).  —  Contributo  allô  studio  del  subslrato  anatomico  del  senso 
muscolare.  (Riv.  di  BioL,  II,  1920.)  [448 


b.  Centres  nerveux  et  nerfsi 

a)  Noica.  —  Considérations  sur  le  développement  des  mouvements  isolés  des 
doigts  à  propos  d'un  cas  de  névrite  cubitale.  —  L'auteur  nous  montre  sur 
une  patiente  atteinte  d'une  paralysie  du  nerf  cubital  de  la  main  droite,  que 
la  malade  ne  peut  pas  fléchir  le  petit  doigt  —  de  la  main  malade  —  dans 
l'articulation  méta-carpo-phalangienne,  sans  le  fléchir  aussi  dans  les  deux 
autres  articulations  interphalangiennes,  à  cause  de  son  muscle  interosseux 
correspondant  qui  est  paralysé,  y  compris  le  muscle  lombrical.  Et  puis, 
on  voit  qu'elle  doit  fléchir  impérieusement  l'autre  doigt,  l'annulaire,  aussi 
dans  tous  ses  segments  à  la  fois,  car  là  de  même  l'interosseux  et  le  lombri- 
cal correspondants  sont  paralysés.  De  ces  exemples,  N.  tire  la  conclusion 
que  pour  passer  du  mouvement  d'ensemble  des  doigts,  au  mouvement  isolé 
d'un  seul  doigt,  il  faut  que  certains  petits  muscles  se  développent —  les  interos- 
seux et  les  lombricaux  —  et  que  l'homme  s'exerce  à  s'en  servir  dans  le  but 
d'arriver  à  des  mouvements  isolés  des  doigts.  Si  plus  tard  ces  muscles  se 
paralysent,  on  revient  de  nouveau  à  des  mouvements  primitifs,  d'ensemble. 

Mais  cette  conclusion  n'est  pas  complète,  si  on  n'ajoute  pas  que,  pour  arri- 
ver à  ce  but,  le  sens  articulaire  est  indispensable  lui  aussi.  L'auteur,  dans  ses 
recherches  sur  l'ataxie  tabétique,  a  montré  que  dans  les  cas  de  perte  du  sens 
articulaire  des  doigts,  comme  il  arrive,  soit  au  cours  d'une  ataxie  tabétique 
des  membres  supérieurs,  soit  au  cours  d'un  syndrome  thalamique,  les  mouve- 
ments d'ensemble  des  doigts  réapparaissent  de  nouveau,  surtout  si  le  malade 
tient  les  yeux  fermés.  Autrement  dit,  pour  arriver  àpasserde  l'état  d'enfance 
à  l'état  adulte,  c'est-à-dire  pour  pouvoir  faire  des  mouvements  isolés  des 
doigts,  il  faut  que  des  petits  muscles  se  développent  à  la  main,  et  puis, 
ceux-ci  développés,  c'est  par  l'exercice  et  par  la  présence  du  sens  articulaire 
de  plus  en  plus  raffiné,  que  nous^rrivons  à  les  faire.  —  Danielopolu. 

b)  Noica.  —  Sur  l'Aphasie  motrice.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

c) Aphasie  sensorielle.  —  L'auteur  est  parti  de  cette  idée,  que  si  on 

arrivait  un  jour  à  saisir  le  mécanisme  des  mouvements  des  doigts,  depuis  les 


SYSTEME  NERVEUX.  44"? 

plus  simples,  ceux  que  fait  l'enfant,  jusqu'aux  plus  isolés,  délicats,  compli- 
qués de  l'adulte,  et  même  ceux-ci  jusqu'aux  mouvements  plus  perfectionnés 
que  peuvent  faire  les  artistes  qui  jouent  des  différents  instruments  de  musi- 
que, on  pourrait  arriver  à  saisir  un  jour  aussi  le  mécanisme  des  mouve- 
ments que  nous  faisons  en  parlant,  avec  le  muscle  de  la  face,  de  la  langue, 
etc.  Ainsi  l'auteur  nous  montre  comment,  pour  faire  des  mouvements  isolés 
et  délicats  des  doigts,  il  faut  qu'il  y  ait  des  petits  muscles  comme  ceux  des 
éminences  thénar  et  hypothénar  et  les  interosseux  et  les  lombricaux;  puis 
il  est  nécessaire  qu'il  existe  une  sensibilité  articulaire,  et  enfin  que  l'homme 
s"exerce,  et  pour  cela  il  faut  qu'il  fasse  appel  à  des  fonctions  psychiques  : 
l'esprit  d'imitation,  de  l'attention,  de  la  patience  et  de  la  mémoire. 

En  ce  qui  concerne  l'aphasie,  l'auteur  soutient  l'idée  classique  qu'il  existe 
une  aphasie  motrice  et  en  donne  la  définition  clinique.  Pour  l'aphasique 
sensoriel  la  perte  de  mémoire  des  connaissances  acquises  antérieurement 
par  le  sens  de  la  vue  et  par  le  sens  de  l'ouïe,  constitue  le  caractère  propre 
de  la  maladie,  qui  le  distingue  de  l'aphasique  moteur  dont  le  caractère 
propre  est  la  perte  de  la  mémoire  de  prononciation  des  mots.  Il  existe 
encore  chez  l'aphasique  sensoriel  une  autre  perte  de  mémoire,  qui  est 
commune  aussi  à  l'aphasique  moteur  :  c'est  la  perte  de  mémoire  des  mots, 
c'est-à-dire  tous  les  deux  ont  de  l'amnésie  verbale. 

En  revenant  à  l'aphasique  sensoriel,  N.  soutient  que  les  connaissances 
que  tout  homme  normal  a  acquises  et  que  l'aphasique  sensoriel  peut  perdre, 
l'homme  normal  les  gagne  grâce  aux  fonctions  de  perception  visuelle  et 
de  perception  auditive.  Si  maintenant  l'aphasique  sensoriel  veut  les  acqué- 
rir de  nouveau,  il  ne  peut  réussir  qu'en  partie,  car  il  perd  ces  deux  fonc- 
tions, ou  elles  restent  altérées  à  la  suite  de  la  lésion  du  cerveau  qui  a  provo- 
qué l'aphasie  sensorielle.  N.  finit  son  article,  qui,  d'après  ce  que  l'on  voit, 
sera  suivi  par  d'autres,  par  des  considérations  sur  la  physiologie  normale  de 
la  parole  et  des  mouvements  volontaires  des  membres.  —  Danielopolu. 


Fedele  (M.).  —  Nouvel  organe  de  sens  dans  les  Salpidae.  —  Ce  nouvel 
organe  de  sens  a  été  observé  par  l'auteur  dans  deux  formes  de  Salpa  demo- 
cratica-mucronata  .  Forsk  ;  il  se  trouve  entre  l'organe  vibratile  et  la  paroi 
dorsale.  Sa  portion  sensorielle  a  une  forme  de  calotte  et  ses  dimensions 
varient  avec  celles  de  l'animal.  Il  n'est  pas  facile  de  se  prononcer  sur  la 
fonction,  mais,  selon  l'auteur,  ce  nouvel  organe  appartient  à  une  des  spéci- 
fications du  sens  tactile  et  reçoit  des  stimulus  d'ordre  particulier  qui  sont 
en  rapport  avec  les  ondulations  et  avec  d'autres  phénomènes  mécaniques 
qui  se  manifestent  dans  le  milieu  où  vit  la  Salpa.  —  G.  Teodoro. 


Alverdes  (Friedrich).  —  Sur  la  localisation  des  sens  chimique  et  ther- 
mique chez  Paramœcium  et  Stentor.  —  En  expérimentant  sur  des  Infusoires 
dont  on  a  sectionné  des  morceaux  plus  ou  moins  grands  de  la  partie  anté- 
rieure du  corps,  l'auteur  montre  que  les  excitations  chimiques  (contact  d'une 
solution  à  D,5  —  1  %  de  NaCl)  et  les  excitations  thermiques  sont  perçues 
chez  P.  caudatum  uniquement  par  la  région  antérieure  du  corps  et  non 
par  toute  la  surface  de  l'animal  comme  l'ont  prétendu  certains  auteurs 
(Mendelssohn);  c'est  probablement  le  champ  péristomien  qui  entre  en  jeu. 
Chez  St.  polymorphus,  la  perception  thermique  est  localisée  dans  la  région 
antérieure,  tandis  que  les  excitations  chimiques  sont  révélées  par  toute  la 
surface  du  corps.  —  P.  Remy. 


448 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Rappini  (M.).  — Contribution  à  Fétude  du  substratwn  anatomique  du  sens 
musculaire.  —  Les  formes  d'expansions  nerveuses  qu'on  trouve  dans  les 
organes  du  sens  musculaire  sont  :  les  corpuscules  de  Pacini  et  leurs 
variétés  (Golgi  et  Mazzoni),  les  fuseaux  névro-musculaires,  les  organes 
musculo-tendineux  de  Golgi  et  les  corpuscules  de  Ruffini.  L'auteur  étudie 
les  expansions  nerveuses  des  muscles  et  des  tendons  chez  les  mammifères 
adultes.  Il  résume  les  idées  des  auteurs  modernes  sur  le  sens  musculaire 
spécifique  et  sur  son  substratum  anatomique.  Selon  l'auteur,  les  fuseaux 
névro-musculaires  doivent  être  considérés  comme  des  organes  récepteurs 
des  impressions  qui  viennent  de  l'état  fonctionnel  du  muscle.  Il  fait  obser 
ver  l'importance  physiologique  qui  dérive  des  connexions  anatomiques  entre 
les  organes  musculo-tendineux  de  Golgi  et  les  corpuscules  de  Pacini  modi- 
fiés. —  G.  Teodoro. 


La  cellule 

Belàr  (K.).  —  Protozoenstudien.  III.  (Arcli.  f.  Protistenk.,  XLIV,  432-463, 
pi.  XV-XIX,  1922.)  [452 

Belling  (John)  and  Blakeslee  (Albert  F.).  —  The  assortiment  of  chromo- 
somes in  triploid  Daturas.  (Amer.  Natur.,  LVI,  339-346,  1922.)  [451 

a)  Bresslau  (E.).  —  Die  experimentelle  Erzeugung  von  Hi'dlen  bei  Infuso- 
rien  als  Parallèle  zur  Membranbildung  bei  der  kûnstlichen  Parthénogenèse. 
(Die  Naturwissenchaften,  1-6  du  tiré-à-part,  1921.)  [454 

b) Die  Gelatinierbarkeit  des  Protoplasmas  als  Grundlage  eines    Ver- 

fahrens  zur  Schnellanfertigung  qefàrbter  Dauerpràparate  von  Infusorien. 
(Arch.  f.  Protistenk.,  XLI1I,  467-481,  pi.  XX,  1921.)  [455 

Collander  (Runar).  —  Ueber  die  Permeabilitàt  pflanzlicher  Protoplasten 
fur  Sulfosaur.efarbstoffe.  (Pringsheim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  354-410, 
1  fig.,  1921.)  [453 

Czurda  (Viktor).  —  Zur  Frage  der  Nukleoluslôslichkeit  bei  Spirogyra.  (Arch. 
f.  Protistenk.,  XLIV,  346-375,  pi.  XIV-XV,  1922.)  .   [453 

Emberger  (L.).  —  Recherches  sur  l'origine  des  plastides  chez  les  Pterido- 
phytes.  Contribution  à  Vètude  de  la  cellule  végétale.  (Arch.  Morphol.  gén. 
et  exper.,  109  pp.,  21  fig.,  10  pi.)  [450 

Entz  (Giza).  —  Ueber  die  mitotische  Teilung  von  Ceratium  hirundinella. 
(Arch.  f.  Protistenk.,  XLIV,  416-432,  pi.  XIII-XIV,  1922.)  [456 

Mangenot  (G.).  —  Recherches  sur  les  constituants  morphologiques  ducyto- 
plasma  des  Algues.  (A.rch.  Morph.  gén.  et  expér.,  Histologie,  330  pp.,  16  pi., 
1922.)  [450 

Naville  (A.).  —  L'évolution  des  phénomènes  de  division  nucléaire  au  cours 
du  développement  du  muscle  chez  les  Batraciens  anoures.  (C.  rend,  séances 
Soc.  phys.  et  hist.  nat.  de  Genève,  38,  93-96,  1921.)  [455 

Stauffacher  (H.).  —  Zur  Chemie  des  Nucleolus.  (Verhandl.  schweizer. 
Naturforsch.  Gesellsch.,  CLIII,  1921.)  [453 

Vlès  (Fred)  et  Dragoiu  (Jean).  —  Eludes  sur  la  pression  osmotique  d'arrêt 
de  la  division  cellulaire.  (Arch.  de  Biol.,  XXXI,  453-493,  11  fig.  et  pi.  XV, 
1921.)  [Voir  l'analyse  des  notes  publiées 

par  les  auteurs  dans  les  C.  R.  Ac.  Se,  Ann.  Biol.,  XXVI,  p.   135  et  252 

Zimmermann  (Walter).  — Zur  Entwicklungsgeschichte  und  Zytologie  von 
Volvox.  (Pringsheim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  256-294,  1  pi.,  2  fig., 
1921.)  [452 


l'année  biologique.  31 


450  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

1°  Structure  et  constitution  chimique  de  la  cellule  et  de  ses  parties. 

Mangenot  (G.).  —  Recherches  sur  les  constituants  morphologiques  du  cyto- 
plasma des  Algues.  —  La  première  partie  de  ce  travail  est  consacrée  à  l'ex- 
posé de  nos  connaissances  sur  la  constitution  des  cellules  animales  et  végé- 
tales et  à  l'historique  de  la  question  relative  aux  constituants  morphologiques 
du  protoplasma  des  Algues.  Dans  la  seconde  partie,  M.  expose  ses  recherches 
personnelles,  qui  ont  porté  sur  les  trois  grands  groupes  d'Algues,  les  Chloro- 
phycées,  les  Phéophycées  et  les  Rhodophycées,  et  qui  ont  éclairé  l'évolution 
des  chromatophores.  Ces  organites  persistent  toujours  dans  les  cellules 
reproductrices  et  se  transmettent  ainsi  de  génération  en  génération.  Mais, 
tandis  que  chez  les  Siphonées  les  chloroplastes  restent  identiques  à  eux- 
mêmes  pendant  le  cycle  évolutif,  ils  subissent  des  variations  au  cours  du 
développement  des  autres  Algues;  ils  perdent  plus  ou  moins  leur  pigment, 
s'amincissent  et  deviennent  très  fragiles.  C'est  ainsi  que  chez  les  Fueacées, 
les  plastes  des  organes  reproducteurs  et  des  tissus  embryonnaires  ont  la 
forme  de  bâtonnets,  tandis  que  ceux  des  cellules  périphériques,  où  l'activité 
photo-synthétique  est  très  intense,  présentent  l'aspect  de  gros  globules.  Dans 
les  Floridées  et  dans  les  Characées,  les  variations  subies  par  les  plastes  sont 
encore  beaucoup  plus  accentuées.  A  côté  des  chromatophores,  il  existe  toujours 
dans  le  cytoplasma  des  Algues,  des  grains,  des  bâtonnets  ou  des  filaments, 
présentant  les  mêmes  réactions  histochimiqu.es  que  les  chrondriosomes, 
mais  persistant  avec  les  mêmes  caractères  pendant  tout  le  cycle  évolutif  de 
l'Algue.  L'auteur  a  élucidé  aussi  la  structure  de  l'anthérozoïde  des  Fueacées, 
formé  d'un  noyau  assez  volumineux,  entouré  d'une  couche  cytoplasmique 
mince  renfermant  quelques  chondriosomes  granuleux,  un  plaste  (point 
rouge)  et  un  globule  oléagineux.  Le  cytoplasma  des  Algues  est  encore  creusé 
de  vacuoles  renfermant  des  solutions  aqueuses  de  composés  divers  (méta- 
chromatine,  protéine,  composés  phénoliques).  Enfin  on  trouve  dans  le 
cytoplasma  d'un  grand  nombre  d'Algues  des  globules  représentant  des 
inclusions  de  nature  lipoïde.  Dans  une  troisième  et  dernière  partie,  M.  inter- 
prète les  résultats  obtenus.  Les  plastes  sont  de  nature  mitochondriale  ; 
ce  sont  des  chondriosomes  doués  de  fonctions  sécrétrices  très  étendues  ; 
lorsqu'ils  sont  en  activité,  le  produit  élaboré  masque  leur  vraie  nature  ; 
mais  lorsqu'ils  sont  au  repos,  ils  se  montrent  avec  tous  leurs  caractères  dis- 
tinctifs.  De  plus  tout  plaste  provient  d'un  plaste  préexistant,  c'est-à-dire  d'un 
autre  organite*  présentant,  sinon  la  même  forme  que  lui,  du  moins  des 
propriétés  physiologiques  identiques.  Il  existe  en  outre  dans  le  cytoplasma 
des  Algues  des  éléments  granuleux  ou  filamenteux  doués  des  mêmes  carac- 
tères que  les  chondriosomes,  mais  ne  prenant  part  à  aucun  processus 
visible.  On  arrive  à  cette  notion  de  l'existence,  dans  la  cellule  des  Algues 
de  deux  catégories  de  chondriosomes  :  les  uns,  actifs,  constituant  la  lignée 
des  plastes,  les  autres  inactifs  dont  le  rôle  reste  encore  inconnu.  Ces  deux 
variétés  de  chrondriosomes  représentent  le  chondriome  de  la  cellules  des 
Algues.  Les  éléments  appartenant  au  système  vacuolaire  se  distinguent  par- 
faitement, chez  les  Algues,  des  chondriosomes  et  il  n'est  pas  possible  de 
confondre  ces  deux  formations.  —  F.  Péchoutre. 

Emberger  (L.).  —  Recherches  sur  l'origine  et  révolution  des  plastides  chez 
les  Ptèriilophijtes.  —  Après  un  historique  de  la  question  et  un  exposé  de  la 
technique,  E.  s'est  attaché  à  résoudre  la  question  de  l'origine  des  plastides 
dans  l'embranchement  des  Ptéridophytes,  où  elle  était  encore  à  peine  con- 
nue. On  sait  que,  depuis  les  travaux  de  Benda,  on  admet  l'existence  dans  le 


CELLULE.  I.M 

protoplasma  de  toute  cellule  d'organites  susceptibles  de  se  diviser  et  ayant 
la  l'orme  de  grains  isolés  (mitochondries  granuleuses)  ou  réunis  en  chai- 
nettes  (chondriomites)  ou  de  filaments  allongés,  tortueux  (chondriocontes). 
Ces  éléments  ont  été  désignés  sous  les  noms  de  mitochondries  ou  chondrio 
somes.  Chaque  cellule  possède  un  système  mitochondrial  ou  chondriome. 
Les  discussions  portent  sur  l'interprétation  de  ces  organites  et  de  leurs  rela 
tions  avec  les  plastides.  Pour  les  uns,  les  plastides  sont  des  mitochondries 
spécialisées;  pour  les  autres  plastides  et  mitochondries  seraient  des  orga- 
nites diftérents.  Certains,  mettant  à  part  les  plastides  spéciaux  aux  végétaux 
chlorophylliens,  prétendent  que  l'on  a  confondu  sous  le  nom  de  chondriome, 
dans  la  cellule  végétale,  plusieurs  systèmes  d'organites  de  nature  et  d'ori- 
gine différentes,  plastides,  jeunes  vacuoles,  microsomes  et  fibrilles  proto- 
plasmiques.  Enfin,  d'autres  admettent  avec  Guilliermond  que  les  plastides 
sont  des  mitochondries,  mais  qu'il  existe  dans  la  cellule  des  végétaux  verts 
un  chondriome   constitué  par   deux  variétés  de  mitochondries,   les  unes 
actives,  les  autres  inactives.  C'est  à  une  conclusion  semblable  à  cette  der- 
nière qu'arrive  E.  pour  les  mitochondries  des  Pteridophytes.  Les  deux  caté- 
gories de  mitochondries,  actives  correspondant  aux  mitochondries  et  inac- 
tives,  ne   peuvent  être  distinguées   dans  les  cellules  du  méristème   des 
Fougères  et  des  Equisétinées ;  mais,  pendant  la  différenciation  cellulaire, 
une  partie  de  ces  éléments  seulement,  ceux  -qui  représentent  les  plastides, 
tout  en  conservant  les  formes  caractéristiques  des  mitochondries,  devien- 
nent nettement  plus  gros  que  les  autres  mitochondries  qui  conservent  leurs 
dimensions  primitives.  Les  deux  catégories  d'éléments  répondent  à  la  défi- 
nition des  mitochondries,  de  sorte  que  l'on  est  amené  à  admettre  que  les 
mitochondries  inactives  et  les  plastides  constituent  deux  variétés  distinctes 
de  mitochondries  évoluant  séparément  et  que  cette  dualité  est  la  condition 
de  la  photosynthèse.  Dans  toutes  les  cellules,  il  existe  un  système  vacuoiaire, 
renfermant  des  substances  en  solution  colloïdale,  qui  fixe  énergiquement  les 
colorants  vitaux.  Le  système  vacuotaire  se  présente  dans  les  cellules  embryon- 
naires assez  fréquemment  avec  des  formes  pseudo-mitochondriales.  Mais  ces 
formations  doivent  être  séparées  du  chondriome.  Il  ne  faut  pas  confondre 
non  plus  avec  les  mitochondries  les  granulations  qui  correspondent  aux 
microsomes  de  Dange.ard.  En  somme,  chez  les  Cryptogames  vasculaires,  les 
plastides  sont  des  organites  dérivés  des  mitochondries,  existant  dans  toutes 
les  cellules  et  se  transmettant  par  division  de  l'œuf  aux  cellules  embryon- 
naires. —  F.  PÉCHOUTRE. 

Belling  (John)  et  Blakeslee  (Albert  F.).  —  U  arrangement  des  chro- 
mosomes chez  les  Daturas  triploïdes.  —  Le  Datura  stramonium  diploïde 
montre  à  la  métaphase  de  la  seconde  division  dans  les  cellules-mères  du 
pollen  deux  groupes  de  chromosomes,  composés  chacun  de  six  sortes  : 
1  chromosome  très  grand,  4  grands,  3  grands  moyens  et  2  petits  moyens, 
1  petit  et  1  extra-petit;  la  formule  somathjue  est  donc  2  (L  -f-  4  l  -f-  3  M 
+  2  m  -j-  S  +s)  ;  les  tétraploïdes  ont  deux  fois  cette  formule  :  4  (L  +  4  /  -J- 
3  M  +  2  m  -j-  S  -f-  s)  et  les  triploïdes  trois  fois.  Dans  les  Datura  normaux, 
la  fin  de  la  prophase  ou  le  début  de  la  métaphase  de  la  première  division 
des  cellules-mères  du  pollen  montre  12  lots  formés  chacun  de  deux  chromo- 
somes unis,  qui  peuvent  être  répartis  dans  les  six  classes  citées  plus  haut; 
au  stade  correspondant  des  triploïdes  il  y  a  aussi  12  lots,  mais  chacun  d'eux 
comprend  trois  chromosomes,  dessinant  par  conséquent  un  triangle  ou  un  Y  ; 
au  moment  de  la  séparation,  deux  chromosomes  passent  à  un  pôle,  et  un 
chromosome  à  l'autre,  comme  chez  les  Canna  triploïdes;  dans  13  %  des  cas, 


452  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

il  y  a  rupture  et  isolement  des  trois  chromosomes  accouplés;  ces  chromo- 
somes détachés  forment  des  microcytes  quand  les  cellules-mères  se  contrac- 
tent pour  constituer  les  tétrades.  Dans  d'autres  cas,  il  n'y  a  pas  de  réduction 
numérique  (surtout  lorsque  latempérature  est  basse),  et  il  y  a  alors  formation 
de  grains  de  pollen  géant  à  36  chromosomes.  —  Un  Datura  triploïde  fécondé 
par  un  normal  a  produit  75  plantes  mûres  qui  ont  de  24  à  26  chromosomes. 
—  L.  Cuénot. 

Zimmermann  (Walter).  —  L'ontogénie  et  la  cytologie  de  Volvox. —  Leeti- 
wenhook  dès  1719  décrivait  Volvox,  mais  aujourd'hui  encore  zoologues  et 
botanistes  se  le  disputent.  Z.,  sans  le  dire  expressément,  en  fait  une  algue 
caractérisée   comme  le  démontrent  les  conclusions  de  son  étude  poussée 
très  à  fond  sur  Volvox  aureus  et  sur  V.  globator  accessoirement.  Le  noyau, 
durant  le  stade  gonidien,  se  trouve  dans  la  partie  antérieure  de  la  cellule. 
Lorsque  celle-ci  a  opéré  ses  deux  premières  divisions,  la  colonie  s'arrondit 
en  boule  creuse,  chaque  cellule  ayant  son  noyau  à  la  partie  intérieure  et 
son  chromatophore  tourné  extérieurement.  Lorsqu'après   la  dixième  divi- 
sion, la  colonie  adulte  compte  1024  individus,  le  noyau  et  le  chromatophore 
échangent  leur  place  respective.  Le  noyau  renferme  divers  éléments  figurés 
dont  le  plus  frappant  est  le  «  corps  interne  »  (Binnenkorper).  Les  cellules 
végétatives  ont  un  noyau  à  12  chromosomes  (nombre  haploïde);  lorsqu'elles 
se  divisent,  on  constate  que,  durant  la  prophase  le  corps  interne  se  dissout 
dans  le  suc  nucléaire;  pendant  le  métaphase,  il  apparaît  souvent  des  «  cen- 
trions »  aux  pôles  du  fuseau  intranucléaire.  Enfin,  à  la  télophase,  entre  les 
chromosomes  qui  s'effacent  apparaissent  des  éléments  arrondis  qui  se  sou- 
dent en  un  corps  interne.  Les  flagella  sont  fixés  suivant  le  mode  propre  aux 
Volvocales.    Le  «   nœud  basilaire   »  (Basalkorn  =   blépharoplaste,  nom  que 
rejette  Z.  comme  prêtant  à  équivoque)  est  uni  au  noyau  par  un  rhizoplaste. 
Il  n'a  pu  être  établi  aucun  lien  génétique  entre  ces  organes  de  la  locomotion 
et  le  noyau,  alors  même  que  dans  la  cellule,  ils  sont  très  rapprochés.  Les 
pyrénoïdes   apparaissent  comme  des  néoformations  et   non  pas  comme  pro- 
duit de  la  division  d'éléments  préexistants,  cela  confirme   les  conclusions 
d'OvERTON  (1889).  Le  développement  des  faisceaux  de  spermatozoïdes  est 
semblable àcelui  des  colonies  végétatives.  On  constate  aussi  12  chromosomes 
dans  chaque  noyau  des  cellules  définitives.  A  un  moment  de  ce  développe- 
menthes  12  corps  chromatiques  sont  répartis  uniformément  dans  la  vacuole 
nucléaire,  ce  qui  rappelle  les  spermaties  des  Floridées.   Le  développement 
de  l'oosphère  se  fait  par  simple  croissance  de  la  cellule  Q,  sans  qu'elle  pré- 
sente aucun  phénomène  de  maturation.  Le  zygote   demeure  deux  mois  à 
l'état  de  repos,  puis  il  effectue  sa  première  division  nucléaire  qui  est  réduc- 
tionnelle,   laissant  12  chromosomes  à  chaque  noyau.  Les  divisions  subsé- 
quentes sont  équationnelles.  Z.  a  étudié  très  spécialement  le  corps  interne 
des  noyaux,  afin  de  le  comparer  judicieusement  au  nucléole  habituel.  Il  a 
appliqué  principalement  des  méthodes  microchimiques  en  utilisant  concur- 
remment les  résultats  de  Meunier,  Zacharias  (1909)  et  Trondle  (1912).  Des 
traitements  appropriés   avec  HC1  concentré,  HC1  à  0,3   %,  HC1  mélangea 
de  la  pepsine,  avec  du  vert  de  méthyle  acétique,  à  1  %,  avec  I  +  Kl,  avec 
du  chloroforme  à  1    %  et  NaCl   à  1/2  %,  ont  démontré  une  concordance 
frappante  des  réactions  du  «  corps  interne  »  avec  celles  des  nucléoles  des 
végétaux  supérieurs.  —  H.  Spinner. 

Bèlar  (Karl).  —  Études  de  protozoaires.  III.  —  .tftude  cytologique  fine 


CELLULE.  453 

de  Bodo  lacevtae,  Chilomastix  aulastomi  et  de  la  forme  libre  Collodictyon 
triciliatum,  et  des  stades  de  leur  division. 

Chez  Bodo  lacertae  les  flagelles  s'insèrent  sur  un  centrosome  flagellaire 
d'où  part  un  rhizoplaste  qui  se  termine  sur  le  noyau.  Ce  rhizoplaste  passe 
à  travers  deux  anneaux  chromatiques  [qui  seraient  peut-être  à  comparer  au 
centrosome  annulaire  des  spermies  des  batraciens].  En  arrière  du  noyau 
l'appareil  parabasal  en  forme  de  boudin  chromatique.  Lors  de  la  scission 
tous  ces  éléments,  centrosomes  flagellaires,  anneaux  et  appareil  parabasal 
se  divisent  à  la  fois.  Les  centrosomes  flagellaires  prennent  les  pôles  de  la 
cinèse  qui  est  du  type  mésomitotique. 

Chez  Chilomastix  aulastomi,  4  centrosomes  flagellaires  indépendants  qui 
à  la  division,  prennent,  réunis  en  un  groupe  compact,  les  pôles  mitotiques. 
Mésomitose  sous  une  membrane  nucléaire  très  colorable. 

Chez  Collodictyon  triciliatum  le  noyau  est  du  type  protokaryon.  Mais  le 
caryosome  ne  se  comporte  ni  comme  dans  une  promitose,  où  il  devrait  se 
diviser  précocement  en  fournissant  les  corps  polaires,  ni  comme  dans  une 
méso,  ou  une  métamitose  où  il  devrait  dégénérer.  Ici  il  diminue  de  volume 
et  de  colorabilité  et  parait  fournir  au  stade  de  la  métaphase  une  substance 
qui  cimente  les  chromosomes  jusque-là  bien  distincts  (et  provenant  de  la 
chromatine  périphérique)  en  un  bloc  compact  qui  par  scission  et  étirement 
donne  les  plaques  équatoriales  filles.  Autre  particularité  tout  à  fait  intéres- 
sante :  il  se  développe  autour  du  centriole  qui  est  intranucléaire  et  extra- 
caryosomien,  un  aster,  qui  à  la  métaphase  donne  un  fuseau  complet  avec 
radiations  polaires,  comme  dans  une  mésomitose,  mais  le  tout  intranucléaire. 

—  E.  Chatton. 

2°  Physiologie  de  la  cellule. 

Stauffacher  (H.).  —  Sur  la  chimie  du  nucléole.  —  Si  Ton  traite  pendant 
quelques  jours  des  cellules  à  l'ammoniaque  sulfuré  à  60°,  alors  on  voit  ap- 
paraître la  réaction  du  fer  (FeS).  Le  noircissement  présente  des  degrés  : 
c'est  le  nucléole  qui  devient  le  plus  foncé,  puis  le  noyau,  le  cytoplasme 
restant  le  plus  clair.  Le  fer  ne  se  fixe  pas  sur  la  nucléine,  mais  sur  la  subs- 
tance fondamentale  oxychromatique  (protoplasmique).  Les  chromosomes 
eux-mêmes  montrent  très  distinctement  la  réaction  du  fer.  Ce  fer  est  sous 
la  dépendance  étroite  de  la  respiration  cellulaire.  Le  nucléole  représente 
donc  le  dépôt  de  l'oxygène  nécessaire  pour  l'activation  de  la  cellule  ;  c'est 
de  là  que  l'oxygène  passe  au  noyau,  puis  au  cytoplasme.  Le  noyau  serait 
ainsi  un  organe  d'oxydation  pour  la  substance  vivante.  —  M.  Boubier. 

Gzurda  (Victor).  —  La  question  de  la  solubilité  du  nucléole  des  spiro- 
gyres.  — Trondle(1912)  étudiant  le  nucléole  des  spirogyres  comparativement 
à  celui  des  plantes  supérieures,  avait  affirmé  qu'il  en  différait  et  qu'il  diffé- 
rait aussi  des  chromosomes  des  spirogyres  elles-mêmes  par  sa  solubilité 
dans  les  acides  minéraux  forts.  C.  montre  qu'il  n'y  a  pas  en  réalité  disso- 
lution du  nucléole,  mais  seulement  modification  de  sa  colorabilité  par  les 
couleurs  basiques.  Il  n'y  a  pas  de  relation  constante,  comme  on  l'acru,  entre 
le  défaut  de  colorabilité  du  nucléole  et  la  richesse  de  la  cellule  en  amidon. 

—  E.  Chattox. 

Collander  (Runar).  —  Sur  la  perméabilité  des  protoplastes  végétaux  aux 
colorants  sulfoniques.  —  Les  colorants  sulfoniques  étant  en  général  beau- 
coup moins  toxiques  que  ceux  dont  le  caractère  acide  est  déterminé  par 


454  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

des  groupes  carboxyle  ou  phenolhydroxyle,  ont  été  seuls  utilisés  par  C. 
Ce  sont  :  cyanol  extra,  orange  G,  vert  acide,  lichtgrùn  FS,  fuchsine  S, 
méthylorange,  ponceau  R,  brillant  ponceau  GG,  Wollviolett  S,  brillant- 
orange  R,  jaune  de  métanile  la,  Echtrot  A,  laque  écarlate  G,  33  espèces 
végétales  des  plus  variées,  ont  servi  aux  expériences  qui  ont  conduit  aux 
conclusions  suivantes.  Lorsqu'on  place  des  cellules  vivantes  dans  des  solu- 
tions concentrées  de  colorants  sulfoniqu.es,  on  peut  déterminer  la  con- 
centration colorante  atteinte  intérieurement,  en  portant  les  cellules  dans 
des  solutions  de  concentration  variée  jusqu'au  moment  où  la  teinte  est 
identique  dans  les  cellules  et  dans  la  solution.  11  va  sans  dire  que  le  genre 
du  tissu  joue  un  grand  rôle  dans  l'appréciation  et  que  ceux  à  grosses 
cellules  incolores  à  parois  minces  sont  les  plus  favorables.  Ces  essais  démon- 
trent que  les  concentrations  intérieures  obtenues  après  24  heures  et  plus 
de  bain  en  solutions  concentrées  (jusqu'à  2,0  %)  demeurent  très  inférieures 
à  celles  du  bain;  elles  en  sont  le  huitième,  le  seizième,  le  trente-deuxième, 
le  soixante-quatrième,  voire  même  le  cent  soixantième  (cellules  médul- 
laires de  Coleus  hybridus  dans  la  fuchsine  S  à  2,0  %).  On  peut  se  demander 
si  les  colorants  essayés  ne  pénètrent  pas  de  façon  appréciable  dans  les 
cellules  en  question  ou  si,  une  fois  dedans,  ils  se  décolorent  à  mesure. 
Des  observations  spéciales  très  réussies  avec  le  cyanol  extra,  l'orange  G, 
le  méthylorange,  le  ponceau  R  et  le  Wollviolett  S  ont  démontré  qu'il  s'agit 
d'une  imperméabilité  plus  ou  moins  totale  des  protoplastes.  Dans  presque 
chaque  expérience  C.  a  observé  des  cellules  avariées  qui,  quoique  encore 
vivantes,  absorbaient  la  couleur  avec  vivacité.  Ce  sont  ces  cas  tératologiques 
qui  ont  pu  induire  en  erreur  la  plupart  des  observateurs.  Du  reste  il  y  a 
des  cellules  normales  qui  se  conduisent  de  même,  ainsi  celles  des  pétales, 
celles  des  méristèmes  et  celles  qui  avoisinent  les  faisceaux  conducteurs; 
elles  sont  caractérisées  par  une  faible  concentration  en  ions  H.  L'absorption 
des  colorants  sulfoniques  est  arrêtée  par  les  basses  températures,  par  les 
narcotiques  et  par  les  ions  OH,  mais  non  par  les  cations  trivalents.  Les 
résultats  obtenus  se  trouvent  en  contradiction  flagrante  avec  la  théorie  de 
l'ultraflltre  de  Ruhland  (1912-1914)  et  avec  la  théorie  des  colorations  vitales 
deBETHE  et  de  Nirenstein  (1914-1916).  Par  contre  ils  sont  pour  la  plupart 
en  accord  avec  la  théorie  des  lipoïdes  d'OvERTON  (1895-1902),  en  ce  sens  que 
la  prise  des  substances  (Stoffaufnahme)  est  due  à  des  processus  d'adsorption 
et  que  la  perméabilité  variable  pour  les  colorants  est  réglée  par  des  forces 
électriques.  —  H.  Spinner. 

a)  Bresslau  (E.).  —  Production  expérimentale  de  coques  chez  les  in  f moires  ; 
mise  en  //a ni  Hèle  avec  la  formation  de  la  membrane  dans  la  parthénogenèse 
artificielle.  —  En  traitant  des  Colpidium  colpoda  cultivés  en  milieu  de 
Ohler  (1919-1920)  par  des  colorants  (trypaflavine,  rouge  neutre,  bleu  de 
méthylène,  bleu  de  crésyl,  etc.)  à  certaines  dilutions  [non  indiquées],  ces 
infusoires  se  mettent  à  tourner  autour  de  leur  axe  longitudinal,  et  se  sécrè- 
tent en  même  temps  une  coque  plus  ou  moins  homogène,  ouverte  au  pôle 
buccal,  et  teintée  par  le  colorant.  Souvent  cette  coque  porte  l'impression 
des  stries  ciliaires.  Sa  forme,  son  épaisseur,  varient  avec  la  nature  des 
agents  employés.  Elle  est  métachromatique,  soluble  dans  des  traces  d'alca- 
lis, les  solutions  salines  diluées,  l'alcool  et  l'acétone,  fixée  au  contraire  par 
les  acides,  ce  qui  la  différencie  des  membranes  kystiques.  Elle  en  diffère  en 
outre  en  ce  qu'elle  n'est  jamais  formée  de  plusieurs  couches.  Elle  rappelle, 
surtout  par  sa  métachromasie,  la  couche  que  forment  autour  des  paramécies 
les  trichocystes  expulsés  en  masse.  Ayant  rapproché  ce  phénomène  de  celui 


CELLULE.  455 

de  la  formation  de  la  membrane  dans  la  parthénogenèse  artificielle  [et  aussi 
dans  la  fécondation]  B.  a  essayé  l'action  des  différents  agents  qui  la  déter- 
minent. Ils  provoquent  aussi  la  formation  de  la  coque  chez  Colpidium,  mais 
celle-ci  n'est  visible  que  si  elle  est  mise  en  évidence  par  un  colorant  ou  par 
l'encre  de  Chine.  Ce  produit  suffit  d'ailleurs  à  lui  seul,  à  partir  d'une  cer- 
taine concentration,  à  faire  apparaître  la  coque  qui,  dans  ce  cas,  n'est  plus 
homogène,  mais  formée  par  la  juxtaposition  d'une  grande  quantité  de 
petits  bâtonnets  de  S  à  9  de  long  sur  2,5  à  3  de  diamètre.  11  s'agit  là  d'un 
changement  de  phase  d'un  colloïde,  changement  que  l'on  peut  inhiber  au 
moyen  de  colloïdes  protecteurs.  Diverses  substances  sont  capables  de  pro- 
duire le  même  phénomène  (chloroforme,  benzol,  amylène,  acide  gallique, 
saponine,  digitaline,  solanine,  sérums,  iode,  acides  gras),  ainsi  que  l'éléva- 
tion brusque  de  la  température  à  34-35°.  Les  colpides,  quand  ils  ne  sont  pas 
intoxiqués,  abandonnent  leur  coque  et  sont  capables  d'en  reformer  une  nou- 
velle au  bout  d'un  temps  variant  de  2  heures  et  demie  à  5  heures.  — 
E.  Chatton. 

b)  Bresslau  (E.).  —  La  gélification  du  protoplasme  et  la  réalisation  rapide 
de  préparations  colorées  permanentes  d'infasoires.  —  En  étalant  un  mélange 
de  culture  de  ciliés  et  de  «  Cyanochin  »  Kollborn,  et  en  laissant  sécher,  on 
obtient  des  frottis  dans  lesquels  les  clichés  sont  bien  conservés  dans  leur 
forme  et  montrent  d'une  manière  très  nette  leurs  stries  ciliaires.  dont  B. 
donne  de  belles  photographies.  Les  noyaux  sont  colorés.  Ces  préparations 
peuvent  être,  après  complète  dessiccation,  montées  au  baume.  B.  conclut  des 
observations  faites  en  mettant  au  point  cette  technique  qu'il  se  produit  au 
cours  de  la  dessiccation,  dans  le  milieu  colloïdal  qu'est  le  «  Cyanochin  »,  une 
gélification  progressive  du  cytoplasme  des  ciliés,  très  différente  de  la  coa- 
gulation due  aux  fixateurs  et  qui  n'en  conserve  pas  moins  bien  la  structure. 
—  E.  Chatton. 

3°  Division  cellulaire. 

Naville  (A.). —  L'évolution  des  phénomènes  de  division  nucléaire  au  cours 
du  développement  du  muscle  chez  les  Batraciens  anoures.  —  On  ignore  pres- 
que tout  des  modes  de  division  nucléaire  dans  le  tissu  musculaire;  les  rares 
observations  faites  jusqu'ici  concluent  à  une  division  par  amitose  des  noyaux 
du  muscle.  N.  a  donc  repris  la  question  sur  la  musculature  caudale  d'em- 
bryons de  Rana  temporaria  depuis  l'éclosion  jusqu'à  la  métamorphose.  Au 
cours  de  ce  développement,  il  distingue  trois  phases.  lre  phase  :  La  muscu- 
lature caudale  des  jeunes  embryons  montre  des  figures  caryocinétiques 
très  nettes.  Lorsque  le  spirème  se  fragmente  en  chromosomes,  ceux-ci  se 
répandent  dans  le  cytoplasme,  et  ce  n'est  qu'au  cours  de  la  télophase  que 
la  membrane  nucléaire  se  reconstitue.  On  voit  parfois  le  fuseau,  mais  jamais 
d'asters.  2e  phase  :  Lorsque  les  larves  ont  atteint  de  12  à  15  mm.  de 
long,  on  voit  apparaître,  à  côté  de  caryocinèses  typiques,  des  figures  mito- 
tiques  spéciales  caractérisées  par  la  persistance  de  la  membrane  nucléaire 
durant  toutes  les  phases  de  la  division,  ce  qui  peut  provenir  d'une  absence 
de  «  miscibilité  »  entre  le  nucléoplasme  et  le  cytoplasme.  3e  phase  :  Quand 
les  larves  ont  20  mm.  de  long,  on  ne  voit  plus  trace  de  figures  caryocinéti- 
ques dans  la  musculature  de  la  queue.  On  y  rencontre  en  revanche  de 
nombreuses  amitoses  à  tous  les  stades.  Tantôt  le  noyau  se  divise  en  biscuit, 
avec  des  nucléoles  irréguliers  ou  peu  visibles;  tantôt  on  voit  le  nucléole  se 
diviser  avant  l'étirement  et  la   bipartition  du  noyau,  divisions  qui  ont  été 


45G  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

maintes  fois  observées  par  d'autres  cytologistes.  Chez  des  larves  plus  âgées, 
la  division  nucléolaire  se  complique.  Le  nucléole  est  formé  de  deux  parties 
distinctes,  une  zone  externe  de  matière  très  colorable  (basophile),  et  une 
portion  centrale  qui  ne  se  colore  pas  par  l'hématoxyline.  Or,  le  nucléole  s'al- 
longe en  un  ellipsoïde,  aux  deux  extrémités  duquel  s'accumule  la  substance 
basophile,  qui  finit  par  disparaître  de  la  zone  moyenne.  Le  nucléole  s'étran- 
gle peu  à  peu  et  donne  ainsi  naissance  à  deux  nucléoles  fils  qui  contiennent 
chacun  une  part  à  peu  près  égale  des  deux  substances,  basophile  et  oxyphile. 
Ces  faits  amènent  N.  à  conclure  que  la  division  nucléolaire  précède  la  divi- 
sion amitotique,  ce  que  l'observation  a  du  reste  confirmé. 

En  résumé,  les  noyaux  du  tissu  musculaire  se  divisent  par  caryocinèses 
normales  au  début  du  développement.  Puis,  après  une  période  de  crise 
pendant  laquelle  le  noyau  reste  comme  enveloppé  dans  sa  membrane,  sur- 
vient une  période  d'activité  amitotique  des  noyaux.  —  M.  Boubier. 

Entz  (Geza).  —  La  mitose  de  Ceratium  hirundinella.  —  E.  confirme  dans 
ses  grandes  lignes  l'étude  de  la  mitose  du  Ceratium  tripos  faite  par  Borgert 
(1910).  Elle  présente  les  stades  suivants  :  Noyau  au  repos  formé  de  fines 
balles  de  chromatine  sans  nucléole.  Agencement  des  balles  en  files,  passage 
de  ces  balles  à  l'état  de  vésicules  dont  les  parois  forment  avec  celles  des 
vésicules  voisines  un  réseau  continu.  Disjonction  des  mailles  du  réseau.  For- 
mation à  leurs  dépens  de'couples  de  chromosomes  qui  s'allongent  suivant 
l'axe  cinétique.  Scission  transversale  et  équatoriale  de  ce  faisceau  de  chro- 
mosomes. [Résultats  en  désaccord  avec  ceux  que  nous  avons  fait  connaître 
chez  les  Syndinium  où  la  scission  des  chromosomes  est  longitudinale.  Ann. 
BioL]  —  E.  Chatton. 


L-es  produits  sexuels  et  la  fécondation 

Gatenby  (J.  Bronté).  —  The  cytoplasmic  inclusions  of  the  germ-cells.  — • 
X.  The  gametogenesis  of  Saccocirrus.  (Quart.  Journ.,  LXVL  1-48,  1  fig., 
pi.  1-4,  1922.)  [457 

Gatenby  (J.  Bronté)  and  Woodger  (J.  H.).  —  The  cytoplasmic  inclusions 
of  the  germ-cells.  —  IX.  On  the  origin  of  the  Golgi  apparatus  on  the  middle 
pièce  of  the  ripe  sperm  of  Cavia,  and  the  development  of  the  acrosome. 
(Quart.  Journ.,  LXV,  265-291,  2  fig.,  pi.  11-12,  1921.)  [458 

Guyénot  (E.).  —  A  quel  moment  a  lieu  la  réduction  chromatique  ?  (C.  rend, 
des  séances  Soc.  phys.  et  hist.  nat.  de  Genève,  VII,  53-55,  1921.)  [459 

a)  Lillie  (Frank  R.).  —  Studies  of  fertilization.  —  VIII.  On  the  measure 
of  specificity  in  fertilization  betiveen  tivo  assoûiated  species  of  the  Sea- 
urchin  genus  Strongylocenlrotus.  (Biolog.  Bull.,  XL,   1-22,  1921.)        [459 

b) Studies  of  fertilization.  —  IX.  On  the  question  of  superposition  of 

fertilization  on  parthenogenesis   in  Strongylocentrotus  purpuratus.  (Ibid., 
23-31,  1921.)  [46J 


•PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  457 

c)  Lillie  (Frank  R.).  — Studirs  of  fertilization.  —  X.  The  e/f'ects  ofcopper 
salts  on  the  fertilisation  reaction  in  Arbacia  and  a  comparison  of  mercury 
effects.  (Ibid.,  XLI,  125-143,   1921.)  [462 

Tresidder  (Donald  B.).  —  Œslrus  and  fccundity  in  the  Guinea  Pig.  (Amer. 
Natur.,  LVI,  347-359.) 

[Chiffres  sur  le  nombre  des  cycles  de  rut,  leur  temps  de  durée,  la  rela- 
tion du  nombre  des  corps  jaunes  avec  les  œufs  développés.  —  L.  CuÉNÔT 

a)  Zweibaum  (Juljusz).  —  Ricerche  sperimenlali  sulla  conjugazione 
degli  Infusori.  I.  lnfluenza  délia  conjugazione  sull  assorbimento  dell  O2 
nel  Paramo'cium  caudatum.  (Arch.  f.  Protistenk.,  XLIV,  09-115,  1921.)  [463 

b) Ricerche  sperimenlali  sulla  conjugazione  degli  Infusori.  IL  ln- 
fluenza délia  conjugazione  sulla  produzione  dei  materiali  di  réserva  nel 
Paramœcium  caudatum.  (Ibid.,  375-397, .pi.  16-17,  1922.)  [464 


1°  Produits  sexuels. 

a)  Origine  embryogènique. 

Gatenby  (J.  B.).  —  Gamétogénèse  du  Saccocirrus.  —  G.  reprend  à  son 
tour  la  question  de  la  gamétogénèse  et  de  la  fécondation  précoce  du  Sacco- 
cirrus. Les  spermatogonies.  groupées  par  rosettes  grâce  à  la  persistance  de 
restes  fusoriaux,  présentent  d'une  manière  typique  des  mitochondries  et  un 
appareil  de  Golgi.  Les  spermatocytes  contiennent  en  outre  un  amas  de  gra- 
nules, voisins  de  l'appareil  de  Golgi,  et  que  leurs  réactions  microchimiques 
montrent  analogues  à  du  vitellus.  On  trouve  annexées  aux  groupes  de  sper- 
matogonies des  cellules  nourricières,  chargées  de  vitellus.  Pendant  les  divi- 
sions maturatives,  le  groupe  des  granules  vitellins  se  plaçant  au  voisinage 
de  l'équateur  du  fuseau,  est  ensuite  réparti  entre  les  deux  cellules  filles  ; 
chaque  spermatide  reçoit  ainsi  approximativement  un  quart  de  l'amas  pri- 
mitif. Les  mitochondries,  qui  prennent  au  moment  des  mitoses  un  aspect 
filamenteux,  sont  aussi  réparties  avec  une  égalité  approximative.  Dans  la 
spermatide,  les  mitochondries,  de  nouveau  granuleuses,  se  placent  en  arrière 
du  noyau  et  se  fusionnent  progressivement  en  boules  de  plus  en  plus  volu- 
mineuses, se  réduisant  finalement  cà  trois  grosses  gouttes,  qui  s'allongent 
autour  de  la  base  du  flagelle,  de  manière  à  former  la  gaine  de  la  pièce  inter- 
médiaire. Les  granules  vitellins  émigrent  vers  la  partie  postérieure  de  la 
cellule  ;  il  en  est  de  même  des  éléments  de  Golgi,  qui  s'étaient  tout  d'abord 
condensés  juste  en  arrière  des  gouttes  mitochondriales;  les  faisceaux  de  sper- 
matozoïdes achevés  montrent  au  niveau  des  queues  de  petits  granules  qui 
représentent  sans  doute  les  derniers  vestiges  des  éléments  de  Golgi.  Il  existe 
aussi  dans  les  spermatocytes  de  gros  granules  particuliers,  qui  disparaissent 
pendant  les  mitoses,  mais  se  retrouvent  dans  les  spermatides,  et  contribuent 
sans  doute  à  former  les  côtés  de  la  pièce  intermédiaire. 

On  sait  que,  chez  le  Saccocirrus,  les  spermatozoïdes  pénètrent  d'une  façon 
précoce  dans  de  tout  jeunes  oocytes,  encore  bien  loin  de  leur  maturité.  C'est 
tout  d'abord  la  tête  seule  qui  entre  complètement,  la  queue  restant  accolée 
à  la  surface  de  l'oocyte.  La  queue  se  désagrège  en  granules  irréguliers,  dont 
il  est  assez  difficile  de  discerner  la  position  interne  ou  externe  par  rapport 
à  l'oocyte;  plus  tard  il  est  manifeste  que  les  granules  sont  intérieurs;  ils  se 


45S  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fragmentent  en  un  grand  nombre  de  granules  plus  petits,  qui  persistent 
dans  la  couche  corticale  de  l'ooplasme,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  occultés  par 
l'accumulation  du  vitellus,  ou  qu'ils  disparaissent  réellement.  Ils  ne  parti- 
cipent nullement  eux-mêmes  ni  à  la  formation  du  vitellus  ni  à  aucun  pro- 
cessus de  fécondation. 

Les  diverses  granulations  de  l'ooplasme  sont  difficiles  à  débrouiller.  G.  est 
arrivé  à  y  distinguer  :  des  éléments  de  Golgi,  des  gouttelettes  d'un  vitellus 
huileux,  qui  dérive  sans  doute  des  précédents,  des  mitochondries,  et  enfin 
des  éléments  deutoplasmiques  d'origine  nucléolaire  dont  la  formation  pré- 
sente un  processus  tout  spécial.  A  un  stade  très  précoce,  le  nucléole  de  l'oocyte 
bourgeonne  des  corpuscules  qui  émigrent  à  travers  la  membrane  nucléaire, 
et  restent  tout  d'abord  accolés  à  sa  surface  extérieure  ;  ils  forment  alors  des 
corps  pyramidaux  entourant  le  noyau,  auquel  ils  sont  accolés  par  leur  base, 
réalisant  un  aspect  des  plus  curieux.  Ces  corps  se  libèrent  ensuite  du  noyau 
tout  en  restant  à  son  voisinage,  se  fragmentent  à  l'intérieur  de  vacuoles  et 
finalement  se  dispersent  dans  l'ooplasme  où  ils  forment  des  amas  de  granules 
deutoplasmiques.  Ce  sont  de  pareils  phénomènes  que  Schaxel  a  faussement 
interprétés  comme  des  émissions  de  chromatine  nucléaire  dans  l'ooplasme. 
Discutant  la  signification  des  mitochondries  et  de  l'appareil  de  Golgi,  G.  con- 
sidère que  leur  comportement  est  trop  variable,  leur  répartition  trop  appro- 
ximative, pour  que  l'on  puisse  leur  attribuer  un  rôle  défini  dans  l'hérédité. 
Seuls  les  chromosomes  satisfont  aux  exigences  que  l'on  peut  poser  à  priori. 
—  Ch.  PÉREZ. 

Gatenby  (J.  B.)  et  Wooclger  (  J.  H.).  —  Appareil  de  Golgi,  pièce  moyenne 
et  acrosome  dans  la  spermiogénèse  du  Cobaye.  —  On  sait  que  la  pièce  inter- 
médiaire du  spermatozoïde  des  Mammifères  est  constituée  par  un  agence-  -" 
ment  spiral  d'une  partie  des  mitochondries  de  la  spermatide,  autour  de  la 
base  du  flagelle  ;  une  autre  partie  des  mitochondries  est  au  contraire  éliminée. 
En  outre,  on  voit  à  l'état  frais,  annexée  à  la  pièce  moyenne,  une  sorte  de 
goutte  plasmatique;  la  fixation  au  formol,  suivie  d'une  imprégnation  argen- 
tique,  y  met  en  évidence  un  certain  nombre  de  plaquettes  ou  de  bâtonnets 
argentophiles,  ayant  exactement  le  même  caractère  que  l'appareil  de  Golgi 
des  cellules  de  la  lignée  mâle.  G.  et  W.  ont  suivi  l'évolution  de  ces  corpuscules 
dans  la  spermiogénèse  du  Cobaye.  La  spermatide  contient  un  appareil  de 
Golgi  formé  par  une  partie  centrale  d'archoplasme  et  une  région  corticale 
de  dictyosomes  en  forme  de  plaquettes  incurvées  ou  de  bâtonnets.  Lorsque 
la  spermatide  s'allonge,  l'appareil  de  Golgi  sépare  de  lui-même,  par  une  sorte 
de  bourgeonnement,  une  petite  partie,  qui  est  précisément  celle  qu'on  retrouve 
dans  la  goutte  plasmatique  de  la  pièce  moyenne  ;  le  reste  de  l'appareil  de 
Golgi  est  éliminé  avec  le  reliquat  cytoplasmique.  Ainsi,  tandis  que  la  totalité 
de  la  chromatine  de  la  spermatide  est  employée  à  former  la  tête  du  sperma- 
tozoïde, les  mitochondries  ne  sont  utilisées  que  pour  la  plus  grande  partie 
et  l'appareil  de  Golgi  que  pour  une  partie  minime.  La  fonction,  encore  bien 
hypothétique,  de  ces  éléments,  doit  être  achevée  au  moment  où  le  spermato- 
zoïde s'accole  à  l'ovule  et  G.  et  W.  considèrent  comme  bien  aventurées  les 
hypothèses  qui  ont  été  faites  sur  un  rôle  spécial  dévolu,  dans  la  fécondation, 
aux  éléments  constitutifs  de  la  pièce  intermédiaire  (Meves,  Lams,  etc.). 

L'acrosome  du  spermatozoïde  de  Cobaye  a  pour  première  origine  des 
«  granules  proacrosomiques  »  différenciés  à  l'intérieur  de  l'archoplasme 
pendant  les  derniers  stades  de  la  croissance  des  auxocytes.  Cet  archoplasme 
est  enveloppé  par  une  écorce  de  dictyosomes,  et  il  est  probable  que  ces  élé- 
ments de  l'appareil  de  Golgi  participent  à  l'élaboration  de  ces  granules. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.         452 

Chaque  spermatide  reçoit  une  égale  portion  de  dictyosomes,  d'archoplasme 
et  de  granules  proacrosomiques.  Chaque  granule  est  entouré  d'une  petite 
zone  liquide;  il  est  en  somme  plongé  dans  une  vacuole  de  l'archoplasme. 
Progressivement  ces  formations  se  rapprochent  et  se  fusionnent,  donnant 
un  nombre  moindre  de  grains,  éventuellement  un  seul,  plongé  dans  une 
vacuole  unique  :  c'est  le  proacrosome,  toujours  entouré  par  l'archoplasme, 
et  celui-ci  à  son  tour  enveloppé  par  les  dictyosomes.  Ce  complexe  appareil 
de  Golgi  émigré  alors  de  manière  à  venir  se  placer  au  pôle  antérieur  du 
noyau  de  la  spermatide;  les  dictyosomes  sont  d'ailleurs  rejetés  latéralement 
par  rapport  à  la  région  d'accolement,  de  sorte  que  c'est  l'archoplasme  qui 
vient  en  contact  direct  avec  la  membrane  nucléaire.  Le  proacrosome  lui- 
même  quitte  sa  position  au  centre  de  l'archoplasme  pour  venir  s'accoler  à  la 
membrane  et  s'aplatir  sur  elle  en  un  bouton  hémisphérique;  il  devient  ainsi 
l'acrosome;  et,  tandis  qu'il  grandit  et  achève  sa  différenciation  les  dictyo- 
somes et  les  restes  de  l'archoplasme  sont  rejetés  vers  le  pôle  postérieur  de 
la  spermatide.  —  Ch.  Pérez. 

3)  Maturation. 

Gnyénot  (E.).  —  A  quel  moment  a  lieu  la  réduction  chromatique  ?  —  Pour 
élucider  le  problème,  G.  se  base  sur  ce  qui  se  passe  chez  les  animaux  à 
parthénogenèse  naturelle.  Chez  ces  organismes,  la  réduction  chromatique 
n'a  pas  lieu,  ce  qui  est  en  relation  avec  l'absence  de  fécondation.  Or,  cette 
absence  de  réduction  chromatique  est  due  dans  tous  les  cas  à  la  sup- 
pression, non  de  la  lre,  mais  de  la  2e  division  de  maturation.  Tantôt  la 
lrc  division  (formation  du  1er  globule  polaire)  a  seule  lieu  (Daphnies,  Puce- 
rons, Ostracodes,  Rotifères  )  ;  tantôt  la  2e  division  (formation  du  2e  glo- 
bule polaire)  est  ébauchée  puis  avorte,  les  chromosomes  prêts  à  sortir  de 
l'œuf  y  rentrant  et  venant  s'ajouter  à  ceux  qui  étaient  restés  (Artemia  sa- 
lina,  Cyclops  strennuus).  Lorsqu'au  contraire  la  2Ù  division  se  produit, 
l'œuf  parthénogénétique  est  réduit  et  donne  naissance  à  un  organisme  qui 
n'a  que  N  chromosomes.  C'est  le  cas  de  l'abeille  çf  qui  a  8  chromosomes  au 
lieu  de  16,  mais  dont  les  spermatozoïdes  ont  aussi  S  chromosomes  au 
lieu  de  4  par  absence  de  réduction.  Ici  encore  c'est,  au  cours  de  la  sper- 
matogénèse  du  Faux-Bourdon,  la  2°  division  de  maturation  qui  est  sup- 
primée. Tous  ces  faits  tendent  à  montrer  que  c'est  la  2e  division  de  matu- 
ration qui  est  la  division  réductrice  et  G.  propose  le  schéma  suivant.  A  la 
lre  division,  les  chromosomes  unis  en  gemini  se  diviseraient  simultanément 
dans  le  sens  de  leur  longueur,  de  telle  sorte  que  chaque  chromosome  fils 
serait  lui-même  un  chromosome  bivalent.  La  2e  division  achèverait  de  sé- 
parer les  deux  individus  chromosomiques  monovalents  qui  pendant  toute 
la  première  phase  étaient  restés  unis.  La  lie  division  serait  homéotypique, 
mais  portant  sur  des  chromosomes  bivalents.  La  2e  division  serait  hétéro- 
typique  et  réductrice.  —  M.  Buubier. 

2°  FÉCONDATION. 

a)  Lillie  (F.  R.  ).  —  Etudes  sur  la  fécondation.  VIII.  Mesure  de  la  spé- 
cificité dans  la  fécondation  directe  ou  croisée  de  deux  espèces  voisines  d'Our- 
sins du  genre  Strongylocentrotus.  ,—  L.  a  montré,  dans  ses  études  anté- 
rieures, que  les  œufs  sécrètent  une  substance  qui  provoque  l'agglutination 
des  spermatozoïdes  de  la  même  espèce;  et  cette  substance,  dite  ferti Usine, 
joue  d'après  L.  un  rôle  essentiel  dans  la  fécondation  :  l'action  activante  du 


460  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

spermatozoïde  s'exerce  précisément  en  premier  lieu  sur  cette  substance, 
qui  met  à  son  tour  en  train  les  processus  du  développement.  Si  c'est  bien 
une  même  substance  qui  permet  aux  œufs  d'être  fécondés  et  qui  agglutine 
les  spermatozoïdes  de  la  même  espèce,  on  doit  s'attendre  à  observer  pour 
les  deux  phénomènes  une  spécificité  analogue.  Le  fait  est  déjà  établi  pour 
les  croisements  entre  espèces  éloignées  comme  Arbacia  et  Nereis  ou  Arbacia 
et  Echinarachnius  ;  il  restait  à  examiner  ce  qui  en  est  pour  des  espèces 
voisines.  C'est  l'objet  du  présent  travail  où  L.  a  étudié  à  cet  égard  deux 
espèces  du  genre  Strongylocentrotus  vivant  au  voisinage  l'une  de  l'autre  sur 
les  côtes  de  Californie,  le  St..  Franciscanus  et  le  St.  purpuratus. 

Indépendamment  des  précautions  de  technique,  il  faut  être  prévenu  des 
différences  très  considérables  que  présentent,  vis-à-vis  d'un  même  sperme 
étranger,  les  ovules  des  différentes  femelles.  Il  faut  noter  aussi  l'influence, 
moins  considérable  d'ailleurs,  de  la  concentration  du  sperme  employé;  la 
concentration  doit  en  tout  cas  être  supérieure  à  celle  qui  suffit  à  donner  une 
parfaite  fécondation  normale.  Ce  sont  là  des  conditions  qui  compliquent  la 
mesure  précise  de  la  spécificité.  Toutefois,  en  se  maintenant  au  voisinage 
du  seuil  à  partir  duquel  la  concentration  du  sperme  suffit  à  provoquer  un 
certain  nombre  d'hétérofécondations,  le  pourcentage  de  ces  dernières  permet 
d'avoir  en  quelque  sorte  une  évaluation  mathématique  de  la  difficulté  de  la 
fécondation  croisée  :  si  par  exemple  on  obtient  5  %  de  fécondations  croisées 
avec  une  dilution  de  sperme  qui  donne  100  %  de  fécondations  normales, 
on  peut  dire  que  la  fécondation  croisée  est,  dans  les  conditions  de  cette  ex- 
périence, 20  fois  plus  difficile  que  la  fécondation  directe.  Des  tentatives  ont 
été  faites  pour  essayer  d'augmenter  le  pourcentage  des  fécondations  croisées  ; 
ni  l'élévation  de  la  température,  ni  l'alcalinisation  de  Teau  de  mer  n'ont 
donné  de  résultats  appréciables.  On  peut  donc  dire,  d'après  les  résultats  des 
expériences,  qu'au  voisinage  des  dilutions  correspondantes  au  seuil,  il  y  a 
une  spécificité  très  nette  pour  le  processus  de  fécondation. 

En  ce  qui  concerne  le  processus  d'agglutination,  l'eau  «  chargée  »  par 
les  œufs  de  franciscanus  est  toujours  sans  aucune  action  sur  le  sperme  de 
purpuratus.  L'eau  des  œufs  de  purpuratus  a  au  contraire,  en  général,  une 
action  sur  le  sperme  de  franciscanus,  anomalie  analogue  à  celle  que  l'on 
connaît  déjà  pour  Arbacia  et  Nereis  et  pour  Arbacia  et  Echinarachnius. 
Mais  cette  hétéroagglutination,  outre  qu'elle  fait  absolument  défaut  avec 
certaines  femelles  de  purpuratus,  diffère  notablement  de  l'isoagglutination 
normale,  à  la  fois  par  l'aspect  des  amas,  beaucoup  moins  compacts,  et  qui 
ne  dépassent  pas  le  stade  de  nuages  de  concentration,  et  par  ce  fait  que  la 
durée  de  l'agglutination  n'apparaît  pas  liée  par  une  loi  définie  à  la  concen- 
tration du  sperme  employé  (au  contraire,  pour  l'isoagglutination,  Richards 
et  Woodward  ont  établi  que  l'efficacité  de  l'agglutinine  est  proportionnelle 
à  la  racine  carrée  de  la  concentration).  L.  pense  que  l'hétéroagglutination 
est  due  à  une  substance  spéciale,  différente  de  l'isoagglutinine  qui  est  la 
fertilisine  active  dans  le  processus  de  fécondation;  l'expérience  prouve 
d'ailleurs  que  l'observation  du  degré  d'hétéroagglutinationne  permet  aucune 
prévision  justifiée  sur  la  réussite  de  la  fécondation  croisée  entre  les  mêmes 
gamètes  ;  les  deux  processus  de  l'hétéroagglutination  et  de  la  fécondation 
croisée  sont  donc  indépendants. 

L.  conclut  que  les  résultats  de  ses  expériences  viennent  à  l'appui  de  sa 
théorie  de  la  fécondation.  On  peut  dire  qu'il  y  a  une  spécificité  très  mani- 
feste aussi  bien  pour  le  processus  d'agglutination  que  pour  le  processus  de 
fécondation.  Et  si  la  spécificité  apparaît  plus  étroite  pour  l'agglutination  que 
pour  la  fécondation,  il  faut  réfléchir  à  ceci  que  l'agglutination  ne  peut  avoir 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  461 

lieu  que  dans  des  suspensions  assez  concentrées,  et  qu'elle  marque  une  mo- 
dification de  la  tête  des  spermatozoïdes  les  amenant  à  adhérer  les  uns  aux 
autres;  une  modification  inférieure  à  un  certain  seuil  ne  serait  pas  décelable 
par  une  agglutination  perceptible.  Mais  on  conçoit  que  cette  modification 
puisse  être  suffisante  pour  correspondre  à  l'activation  de  la  fertilisine  des 
œufs,  et  permettre  ainsi  un  certain  pourcentage  de  fécondations  croisées. 

—  Ch.    PÉREZ. 

b)  Lillie  (F.  R..).  —  Etudes  sur  la  fécondation.  IX.  Superposition  de  la 
fécondation  et  de  l'activation  parthênogénétique  chez  le  Strongylocentrotus. 

—  Lorsque,  suivant  le  procédé  de  J.  Loeb,  on  active  les  œufs  vierges  d'Echi- 
nodermes  par  l'acide  butyrique,  on  obtient  la  formation  d'une  membrane 
de  fécondation  tout  à  fait  analogue  à  celle  qui  se  soulève  dans  la  féconda- 
tion normale  ;  on  est  donc  porté  à  croire  qu'il  s'agit  dans  les  deux  cas  d'un 
processus  identique.  Et,  de  même  que  des  œufs  normalement  fécondés  sont 
devenus  réfractaires  à  une  nouvelle  fécondation,  de  même,  semble-t-il,  des 
œufs  activés  à  l'acide  butyrique,  et  qui  ont  soulevé  leur  membrane,  doivent 
être  réfractaires  à  une  fécondation  normale  subséquente,  même  si,  par 
secouage  par  exemple,  on  les  débarrasse  de  cette  membrane.  C'est  bien  le 
résultat  auquel  sont  arrivés  Moore  pour  YArbacia  (Biolog.  Bull.,  t.  XXXI, 
1910)  et  Just  pour  l' Echinuraclinius  parma  (Ibid.,  t.  XXXVI,  1919). 

Pour  le  Strongylocentrotus  purpuratus  on  se  trouve  en  présence  du 
résultat  contradictoire  annoncé  par  Loeb  (Artifxcial  parthenogenesis  and 
fertilization,  1913,  et  Amer.  Nat., t. XLIX,  1915),  que  les  œufs  activésàFacide 
butyrique  peuvent  être  fécondés  ultérieurement  par  du  sperme  si  on  les 
débarrasse,  par  secouage,  de  la  membrane  formée.  L.  reprend  l'étude 
de  ce  cas  déconcertant.  Il  fait  tout  d'abord  remarquer  que  le  traitement  par 
l'acide  butyrique  ressemble  à  l'insémination  uniquement  en  ceci  qu'il  pré- 
pare l'œuf  pour  le  soulèvement  de  la  membrane;  mais  la  réaction  elle-même 
ne  commence  qu'après  le  retour  à  l'eau  de  mer  et  l'enlèvement  par  lavage  de 
l'acide  butyrique,  le  délai  étant  exactement  le  même  que  pour  les  œufs  nor- 
malement fécondés.  On  peut  donc  penser  que,  tant  que  les  œufs  séjournent 
dans  l'acide  butyrique,  ils  restent  fécondables,  et  qu'il  faut  ensuite  30  secondes 
pour  achever  la  réaction  et  leur  faire  perdre  leur  fécondabilité. 

L'étude  du  phénomène,  discutée  à  l'aide  de  nombreux  contrôles,  confirme 
pour  L.  l'induction  posée  a  priori.  Les  œufs,  qui  viennent  d'être  retirés  de 
l'acide  butyrique,  après  un  traitement  correspondant  à  l'optimum  de  l'acti- 
vation parthênogénétique,  restent  en  effet  parfaitement  fécondables  par  le 
sperme  pendant  un  court  délai,  tant  que  la  membrane  n'est  pas  soulevée  ; 
puis,  un  peu  après  30  secondes,  ils  passent  brusquement  à  l'état  réfrac- 
taire,  lorsque  le  soulèvement  de  la  membrane  s'accomplit.  Non  seulement 
les  œufs  qui  ont  soulevé  leur  membrane  sont  infécondables,  mais  il  en  est 
encore  de  même  pour  beaucoup  de  ceux  qui  n'ont  pas  formé  de  membrane. 
Pendant  les  2  premières  minutes  et  demie  après  le  transfert  à  l'eau  pure,  la 
membrane  très  délicate  se  laisse  facilement  détruire  par  secouage;  elle 
passe  ensuite  brusquement  à  un  état  beaucoup  plus  résistant.  Mais  après 
destruction  de  la  membrane  par  secouage,  l'insémination  par  du  sperme 
n'augmente  que  d'une  façon  insignifiante  le  pourcentage  des  segmenta- 
tions. Il  doit  donc  bien  y  avoir  quelques  œufs  qui,  tout  en  ayant  formé  leur 
membrane  restent  fécondables,  et  ne  forment  plus,  par  cette  fécondation 
subséquente,  de  nouvelle  membrane  ;  mais  par  leur  segmentation  lâche  et 
leur  développement  irrégulier,  ces  œufs  révèlent  un  état  de  faiblesse  patho- 
logique. 


462  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Au  reste  Loeb  lui-même,  dans  ses  expériences,  n*a  pas  obtenu  plus  de 
20  %  d'œufs  se  développant  par  fécondation  consécutive  au  traitement  par 
l'acide  butyrique.  L.  considère  que,  dans  cette  expérience,  les  œufs  n'avaient 
dû  subir  qu'une  action  incomplète,  par  séjour  dans  l'acide  butyrique  infé- 
rieur au  temps  optimum:  le  fait  (pie  Loeb  avait  obtenu  des  larves  normales 
plaide  en  faveur  de  cette  interprétation  :  puisque,  après  exposition  optimale, 
les  œufs  fécondés  n'atteignent  que  rarement  le  stade  gastrula.  En  tout  cas, 
même  dans  les  expériences  de  Loeb,  il  y  avait  au  moins  80%  d'œufs  réfrac- 
taires  à  la  fécondation  subséquente  :  et  c'est  là  le  fait  significatif:  tandis 
que  Loeb  a  insisté  sur  l'anomalie,  L.  insiste  sur  la  règle,  qui  vient  à  l'appui 
de  sa  propre  conception  du  processus  de  la  fécondation.  —  Cb.  Pérez. 

c)  Lillie  (F.  R.).  —  Effet  des  sels  de  cuivre  sur  la  fécondation  chez  l'Arba- 
cia:  comparaison  avec  V effet  du  mercure.  —  Etant  donnée  l'idée  fondamen- 
tale de  L.  que  la  fécondation  consiste  en  l'activation,  par  le  spermato- 
zoïde, d'une  substance  contenue  dans  la  coucbe  corticale  de  l'œuf,  une  voie 
se  présente  d'essayer  de  déterminer  les  propriétés  de  cette  substance 
hypothétique  en  étudiant  les  effets  de  substances  inhibitrices  de  la  féconda- 
tion. Le  cuivre,  dont  on  connaît  les  effets  éminemment  toxiques  sur  beau- 
coup d'organismes,  a  précisément  aussi  une  action  décisive  sur  la  féconda- 
tion de  YArbacia.  Il  suffit  d'une  partie  de  CuCl2  dans  500.600 parties  d'eau 
de  mer  pour  empêcher  complètement  la  fécondation,  même  en  employant 
du  sperme  à  une  concentration  plusieurs  fois  supérieure  à  celle  qui  assure 
100  %  de  fécondations  normales,  et  avec  cette  dilution  étalon,  il  suffit,  pour 
produire  une  inhibition  marquée,  d'une  partie  de  .CuCl2  dans  2.500.000  par- 
ties d'eau.  Il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  agir  au  préalable  et  séparément  le 
Cu  sur  les  gamètes  ;  il  suffit  de  faire  tomber  ces  derniers  par  gouttes  dans 
l'eau  toxique,  bien  que,  dans  ces  conditions,  chaque  ovule  soit  bombardé  par 
des  centaines  de  spermatozoïdes,  on  n'observe  en  règle  générale  aucun 
début  de  la  réaction  de  fécondation.  Quelques  œufs  cependant  peuvent  être 
fécondés,  et  alors  la  réaction  s'achève  et  les  œufs  se  segmentent;  c'est  donc 
un  effet  de  «  tout  ou  rien  ».  Il  importe  pour  observer  ces  fécondations  de  ne 
pas  trop  diluer  le  sperme  ;  il  parait  donc  y  avoir  une  action  de  masse  des 
spermatozoïdes,  antagoniste  de  l'effet  nocif  du  Cu.  L'inhibition  est  d'ailleurs 
réversible,  et,  si  l'action  toxique  n'a  pas  été  trop  prolongée,  les  œufs  peuvent 
être  fécondés  si  on  les  remet  dans  l'eau  pure. 

Considérés  séparément,  les  ovules  sont  notablement  plus  sensibles  que  les 
spermatozoïdes;  un  séjour  de  10  secondes  dans  la  solution  à  1/500. 000  suffit 
déjà  à  diminuer  leur  vitalité  ;  après  1  minute  on  a  des  fécondations  poly- 
spermiques  ;  au  bout  de  2  heures  commence  une  cytolyse  manifeste.  Le  sperme 
peut  au  contraire  être  exposé  pendant  8  minutes  sans  diminution  notable  de 
son  pouvoir  fécondant. 

Si  les  œufs  ont  été  normalement  fécondés  dans  l'eau  de  mer,  puis  soumis 
à  la  solution  de  Cu,  après  un  délai  de  2  minutes  ou  plus,  ils  continuent  à  se 
développer  pendant  plusieurs  heures,  au  moins  jusqu'aux  stades  avancés  de 
la  segmentation:  mais  le  Cu  agit  néanmoins  comme  un  poison  lent,  et  le 
développement  atteint  rarement  le  stade  de  larve  nageuse.  Il  s'agit  ici 
d'une  action  toxique,  dont  l'intensité  dépend  de  la  concentration  et  non  du 
stade  auquel  a  eu  lieu  l'exposition,  et  qui  est  donc  tout  à  fait  différente  de 
l'inhibition  au  moment  de  la  fécondation.  Pendant  les  deux  premières 
minutes  qui  suivent  la  fécondation  normale,  le  transfert  à  l'eau  cuprique 
trouble  la  formation  de  la  membrane,  qui  se  soulève  à  peine  de  la  surface 
de  l'œuf;  mais,  dans  la  mesure  où  elle  a  commencé,  la  réaction  de  féconda- 


PRODUITS  SEXUELS.  -  FECONDATION.  463 

tion  s'achève;  des  œufs  exposés  4  secondes  après  fécondation  donnent  déjà 
un  pourcentage  notable  de  segmentations  et  ce  pourcentage  augmente  au 
fur  et  à  mesure  que  le  transport  au  Cu  est  plus  tardif. 

Li.  conclut  de  ces  faits  qu'il  y  a  dans  la  couche  corticale  des  ovules  une 
substance  activable,  la  fertilisine  précisément,  pour  laquelle  le  Cu  possède 
une  affinité  spéciale  ;  si  le  Cu  peut  agir  avant  l'insémination,  il  empêche  la 
mise  en  train  de  l'activation;  s'il  n'agit  qu'après  la  mise  en  train  de  l'acti- 
vation,  il  ne  peut  plus  que  réduire  quantitativement  le  phénomène,  en  empê- 
chant l'activation  de  la  partie  de  la  fertilisine  qui  est  encore  inactivée  au 
moment  où  le  Cu  entre  en  jeu.  Le  Cun'a  d'ailleurs  aucune  action  empêchante 
sur  le  phénomène  d'agglutination  des  spermatozoïdes  sous  l'influence  de 
l'eau  «  chargée  »  par  des  ovules;  il  ne  doit  donc  pas  intervenir  dans  le  pre- 
mier temps  de  la  fécondation,  l'adhérence  du  spermatozoïde  à  la  surface  de 
l'ovule.  Mais  s'il  est  bien  exact  qu'il  intervienne  dans  les  étapes  ultérieures 
du  processus  en  se  combinant  avec  la  fertilisine,  l'eau  chargée  de  fertilisine 
par  les  œufs  doit  être  un  antidote  contre  le  Cu  L'expérience  montre  qu'il  en 
est  bien  ainsi.  Une  protection  analogue  contre  l'action  du  Cu  est  fournie  par 
la  gomme  arabique,  la  gélatine  et  préalablement  par  d'autres  colloïdes  ou 
protéines;  il  semble  toutefois  que  l'eau  «  chargée  »  par  les  œufs  n'agit 
comme  antagoniste  du  Cu  ni  par  sa  teneur  en  colloïdes,  ni  par  sa  teneur 
en  protéine,  mais  bien  par  une  substance  spéciale,  ayant  pour  le  Cu  une  affi- 
nité élective;  il  est  tout  à  fait  naturel  de  supposer  qu'il  y  a  identité  entre 
cette  substance  et  la  fertilisine  activable  de  l'écorce  de  l'œuf. 

Si  l'hypothèse  faite  est  exacte  et  que  CuCl2  empêche  la  fécondation  en  se 
combinant  avec  la  fertilisine  de  l'œuf,  il  doit  également  empêcher  l'activation 
de  l'œuf  par  les  agents  de  parthénogenèse,  l'acide  butyrique  par  exemple. 
C'est  encore  ce  que  l'expérience  vérifie. 

Le  mercure  a,  à  première  vue,  une  action  très  différente  de  celle  du  Cu. 
Le  contraste  s'explique  sans  doute  par  le  fait  que  Hg  est  beaucoup  moins 
nocif  au  début,  au  moment  de  l'activation  de  la  fertilisine,  et  qu'il  l'est  beau- 
coup plus  aux  stades  postérieurs  au  soulèvement  de  la  membrane. 

Dans  l'ensemble,  les  phénomènes  toxiques  produits  par  les  sels  de  ces 
métaux  lourds,  postérieurement  au  soulèvement  de  la  membrane,  présen- 
tent une  analogie  significative  avec  ceux  qu'ils  exercent  aussi  sur  les  actions 
diastasiques,  et  le  degré  de  toxicité  des  deux  métaux  les  classe  dans  les  deux 
cas  dans  le  même  ordre.  Quant  à  l'inhibition  initiale,  bien  que  réversible 
comme  les  réactions  diastasiques,  elle  classe  les  deux  métaux  en  ordre 
inverse,  mettant  bien  en  évidence  le  caractère  tout  à  fait  spécial  des  stades 
de  début  de  la  fécondation.  —  Cu.  Pérez. 

a)  Zweibaurn  (Juljusz).  —  Recherches  expérimentales  sur  la  conjugaison 
des  infusoires.  —  I.  Influence  de  la  conjugaison  sur  l'absorption  d'oxygène 
chez  Paramœcium  caudalum.  —  Dans  un  travail  antérieur  (1913)  l'auteur  a 
été  amené  à  concevoir  que  la  conjugaison  a  pour  effet  une  réorganisation 
du  macronucleus  fonctionnant  comme  centre  des  oxydations  dans  l'orga- 
nisme. Et  il  montre  dans  le  travail  présent  qu'en  effet,  l'absorption  d'oxy- 
gène est  notablement  plus  intense  dans  une  culture  après  qu'avant  la 
conjugaison.  Au  moyen  du  chlorure  de  fer  à  m/60.000,  stimulant  de  la  con- 
jugaison, et  à  la  température  optima  de  23°,  Z.  obtint  des  cultures  dans 
lesquelles  83  %  des  individus  effectuent  la  conjugaison.  Les  mesures  respi- 
ratoires ont  été  faites  dans  le  microrespiromètre  de  Thunbero,  modifié  par 
Wintersteix.  Il  opère  sur  une  culture  contenant  environ  1.000  infusoires. 
En  une  heure  ceux-ci  observent  0,737  mm3  d'oxygène  avant  la  conjugaison. 


■464  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Mais  pendant  la  conjugaison  la  consommation  d'O  s'élève  à  environ  4,5  fois 
cette  valeur.  7  à  9  jours  après  la  conjugaison  les  1.000  infusoires  con- 
somment2.142mm3  par  heure,  et  cette  valeur  est  encore  conservée  4  à  5  mois 
après.  Une  infusoire  avant  la  conjugaison  a  une  surface  de  33.246  \j.2  et 
40,974  [j.2  après.  La  quantité  d'O,  absorbée  par  mm2  est  de  21,146  mm3  avant 
et  de  32.326  mm3  après.  Ainsi  pendant  que  la  surface  augmente  de  23  %, 
l'absorption  d'eau  augmente  de  147,5  %.  On  voit  dans  quelle  large  mesure 
la  conjugaison  élève  l'intensité  des  phénomèmes  d'oxydation.  —  E.  Chatton. 

b)  Zweibaum  (Juljusz).  —  Recherches  expérimentales  ,sur  la  conjugai- 
son des  ciliés.  II.  Influence  de  la  conjugaison  sur  là  production  des  maté- 
riaux de  réserve  chez  Paramœcium  caudatum.  —  Suite  au  travail  précédent. 
Avant  la  conjugaison  les  matières  de  réserve,  glycogène  et  graisses  neutres 
ont  presque  complètement  disparu  de  l'organisme,  et  cette  disparition  coïn- 
cide avec  une  forte  diminution  des  processus  d'oxydation.  La  conjugaison 
peut  s'effectuer  entre  individus  contenant  des  quantités  très  différentes  de 
glycogène.  Pendant  la  conjugaison  les  infusoires  utilisent  les  réserves  res- 
tantes. Après  la  conjugaison,  le  macronucleus  étant  réorganisé  et  les  pro- 
cessus d'oxydation  rétablis,  la  cellule  commence  à  assimiler  normalement 
et  élabore  des  réserves,  surtout  des  graisses  neutres  qui  à  cette  période, 
peuvent  remplir  toute  la  cellule.  En  même  temps  que  se  ralentissent  les 
processus  d'oxydation,  avant  la  conjugaison,  il  apparaît  dans  la  cellule  une 
quantité  plus  grande  qu'auparavant  de  graisses  différant  des  graisses 
neutres.  Au  moment  de  la  conjugaison  les  gros  globes  que  forment  ces 
dernières  disparaissent.  Les  substances  qui  apparaissent  sont  des  éthers  de 
la  cholestérine  et  des  acides  gras.  Ces  mêmes  substances  apparaissent 
aussi  quand  on  soumet  les  ciliés  à  l'asphyxie.  Les  produits  du  métabolisme 
ont  pour  effet  de  paralyser  les  processus  de  synthèse,  d'oxydation  et  d'assi- 
milation, d"abaisser  le  pouvoir  de  multiplication.  C'est  le  macronucleus 
l'organe  cellulaire  le  plus  sensible  à  l'action  de  ces  produits,  comme  d'ail- 
leurs à  toute  influence  provoquant  ou  favorisant  la  conjugaison.  L'état  de 
sénescence  ou  de  dépression,  la  caryolyse  macronucléaire  dans  la  conju- 
gaison et  l'endomyxie  sont  l'expression  nette  de  cette  intoxication.  La 
caryolyse  macronucléaire  a  pour  effet  de  réparer  les  ferments  des  substances 
toxiques  qui  en  inhibent  l'action.  La  longueur  de  la  période  qui  sépare  deux 
conjugaisons  est  fonction  de  la  vitesse  d'accumulation  des  toxines.  —  E. 
Chatton.     .     . 


L'ontogenèse 


Arey  (B.  Leslie).  —   On  expérimental  study  on  glochidia  and  the  factors 
underlying  encystment.   (Journ.   Exper.    Zool.,   XXXIII,   463-492,    3   pi., 

1921.)  [467 

Carano  (E.).  —  Nuove  ricerche  sulla  embriologia  délie  Asleraceae.  (Annali 
di  Botanica,  XV,  97-196,  9  pi.,  1921.)  [460 

Dauphiné  (A.).  —  Accélération  évolutive    du  convergent  dans    une  racine 
pathologique  de  Fève.  {Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  LXIX,  334-340,  1922.)  [467 


ONTOGENESE.  465 

Mortensen  (Th.).—  Studies  of  tlœ  developmenl  and  larval  forms  of  Eehi- 
noderms.  (1  vol.,  m-4°,  261p.,  102  fig.,33pl.,  Gad.  Kopenhague,  1921.)    [465 


J3)  Différenciation.  Processus  généraux. 

Mortensen  (Th.).  —  Etudes  sur  le  développement  et  les  formes  larvaires 
des  Echinodermes.  —  Dans  la  partie  spéciale  de  ce  travail,  M.  fait  connaître 
d'une  manière  plus  ou  moins  complète  les  formes  larvaires  de  55  espèces 
d'Echinodermes,  dont  le  développement  était  encore  inconnu;  on  jugera  de 
l'importance  de  cette  contribution  si  l'on  songe  que  le  nombre  tatal  des 
espèces  dont  on  connaissait  le  développement,  ou  dont  les  larves  avaient 
pu  être  identifiées,  atteignait  tout  juste  70;  les  données  antérieures  étaient 
d'ailleurs  aussi,  pour  une  part  importante,  l'œuvre  de  M.  Nous  nous  borne- 
rons à  retenir  ici  les  faits  curieux  relatifs  au  développement  de  Y  Ophionolus 
hexactis.  Cette  forme,  qui  est  vivipare,  incube  ses  jeunes  non  dans  les  bourses 
ni  dans  des  cavités  évaginées  de  ces  bourses,  mais  bien  dans  les  ovaires 
eux-mêmes,  unique  exemple  parmi  les  Echinodermes,  avec  le  cas  de  l'Holo- 
thurie Chirodota  contorta,  où  semblable  particularité  a  été  signalée  par 
Ludwig.  Les  ovaires,  au  lieu  de  constituer  des  organes  pleins,  se  présentent 
au  contraire  sous  forme  de  vésicules  closes,  où  un  ovule  généralement 
unique  se  développe  jusqu'à  maturité,  puis  subit  tout  son  développement 
embryonnaire,  en  distendant  progressivement  la  paroi  ovarienne,  tandis  que 
les  autres  oocytes  avortent  et  sont  résorbés.  Fait  très  remarquable,  ces  em- 
bryons bien  qu'incubés  dans  l'organisme  maternel,  prennent  une  forme  assez 
analogue  à  celle  des  larves  pélagiques  libres,  avec  une  bande  ciliée  et  un 
squelette,  rudimentaire  d'ailleurs,  qui  en  font  un  Ophiopluteus  bien  recon- 
naissable.  L'organisation  interne  montre  cependant,  par  une  moindre  diffé- 
renciation des  organes  digestifs  et  la  fermeture  du  blastopore  (anus),  la 
répercussion  du  mode  de  nutrition  ;  il  n'apparaît  d'ailleurs  pas  de  bras  refou- 
lant la  bande  ciliée,  qui  garde  ainsi,  dans  les  stades  assez  avancés,  le  contour 
simple  qui  caractériserait  une  toute  jeune  Auricularia.  Deux  cas  anormaux 
ont  été  observés  avec  un  hydrocèle  droit,  et  absence  d'hydrocèle  gauche; 
rien  n'eût  empêché,  semble-t-il,  ces  embryons  à  situs  inversus  d'arriver  à 
l'état  définitif  et  de  réaliser  une  singularité  jusqu'ici  sans  exemple  parmi 
les  Echinodermes. 

Dans  un  exposé  synthétique,  M.  met  en  œuvre  la  connaissance  qu'il  a 
acquise  des  larves  d'Echinodermes  pour  discuter  des  questions  de  morpho- 
logie générale.  Les  formes  larvaires  ont  pour  lui  une  valeur  taxonomique 
aussi  bien  que  les  formes  adultes  ;  et  dans  une  classification  naturelle,  les 
grandes  coupures  doivent  concorder.  Nos  connaissances  sur  l'ensemble  des 
Echinides  sont  à  cet  égard  satisfaisantes  :  nous  voyons  les  ordres  des  Spa- 
tangues  et  des  Clypéastres  bien  caractérisés  par  leurs  formes  larvaires,  et 
les  plutéus  des  Echinides,  des  Toxopneustides  et  des  Echinométrides  s'oppo- 
ser mutuellement  par  des  caractères  bien  définis.  Les  renseignements  que 
nous  possédons  sur  les  Astéroïdes  et  surtout  sur  les  Holothurides  sont  trop 
fragmentaires  pour  permettre  des  conclusions  sérieuses;  ils  paraissent 
cependant  confirmer  la  thèse  de  M.  Quant  aux  Ophiurides  l'accord  entre  les 
formes  larvaires  et  la  classification  actuellement  admise  pour  les  adultes  est 
l'année  biologique.  32 


466  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

loin  d'être  satisfaisant.  M.  pense  que  la  classification  des  adultes  doit  être 
considérée  comme  sujette  à  révision.  En  ce  qui  concerne  la  morphologie 
comparée  des  larves,  M.  considère  la  Dipleurula  comme  la  forme  primitive 
ancestrale,  et  il  adopte  en  somme  les  idées  de  Bather  sur  la  phylogénie  des 
Echinodermes.  Citons  encore  des  indications  intéressantes  sur  le  rôle  des 
larves  pélagiques  dans  la  dissémination  et  la  distribution  géographique  des 
espèces,  sur  l'existence  dans  les  régions  tropicales,  de  périodes  spéciales  de 
maturité  génitale  malgré  l'uniformité  des  conditions  de  température  pen- 
dant toute  l'année,  enfin  sur  les  délais,  très  différents  suivant  les  espèces, 
qui  séparent  l'origine  de  la  segmentation  du  début  de  la  métamorphose.  — 

Ch.   PÉREZ. 

Carano  (E.).  —  Nouvelles  recherches  sur  V embryologie  des  Astêracées.  — 
Au  point  de  vue  embryologique,  les  Astêracées  représentent  une  des  familles 
d'Angiospermes  les  plus  importantes.  C.  a  fait  à  ce  sujet  de  nombreux  son- 
dages et,  de  ce  beau  travail,  obtenu  de  fort  intéressants  résultats.  Chez 
Senecio  vulgaris,  Aster  Novae-Angliae  et  Solidago  serotina,  le  gamétophjde 
femelle  possède,  contrairement  à  ce  que  l'on  croyait,  de  vrais  antipodes. 
La  cellule-mère  des  mégaspores  produit  une  tétrade  de  mégaspores  dis- 
tinctes, dont  une  seule  survit  et  donne  naissance  au  gamétophyte  à  8  noyaux. 
Cette  mégaspore  est  la  chalazale,  et  non  la  micropylaire  comme  le  veulent 
certains  auteurs.  Chez  Bellis  perennis,  l'auteur  a  réétudié  quelques  anoma- 
lies du  sac  embryonnaire,  entre  autres  le  phénomène  d'antipodes  qui 
s'agrandissent  en  modifiant  leur  contenu,  et  celui  d'un  embryon  se  formant 
en  dehors  du  sac.  Celui-ci  provient  d'une  cellule  tégumentaire  qui  s'accroît 
en  digérant  les  tissus  environnants  et  sans  pénétrer  dans  l'intérieur  du  sac. 
C'est  le  premier  cas  connu  chez  les  Astêracées.  C.  a  observé,  rarement  il 
est  vrai,  des  sacs  embryonnaires  qui,  au  stade  binucléé,  au  lieu  de  s'allonger 
vers  le  micropyle,  changeaient  de  polarité  et  se  tournaient  dans  une  direc- 
tion opposée,  c'est-à-dire  vers  la  base  de  l'ovule,  puis,  digérant  les  tissus 
s'allongeaient  jusqu'à  l'épiderme,  phénomène  qui  a  déjà  été  signalé  chez 
les  Rubiacées.  C.  énumère  du  reste  d'autres  affinités  embryologiques  entre 
les  deux  familles.  Au  cours  de  la  microsporogenèse  de  divers  Eriger  on,  la 
membrane  qui  est  destinée  à  séparer  les  microspores  se  forme  de  la  péri- 
phérie vers  le  centre,  tout  comme  dans  les  processus  de  division  cellulaire 
de  nombreuses  plantes  inférieures.  L' Erigeron  Karwinskianus  estime  plante 
en  partie  apogame.  Chez  les  fleurs  apogames,  le  noyau  de  la  cellule-mère 
donne,  par  trois  divisions  successives,  huit  noyaux  diploïdes,  qui  se  distri- 
buent suivant  le  mode  habituel  des  Angiospermes.  Tandis  que  pour  la  for- 
mation du  mégagamétophyte  haploïde,  le  noyau  de  la  cellule-mère  se  divise 
en  4  noyaux  qui  restent  immergés  dans  le  cytoplasme,  sans  parois  sépara- 
trices. Parfois,  un  seul  de  ces  noyaux,  le  supérieur,  se  divise  pour  donner 
le  gamétophyte  femelle,  mais  d'habitude  tous  les  quatre  participent  à  la 
formation  du  gamétophyte.  Dans  ce  cas,  l'un  d'eux  produit  la  tétrade  polaire, 
les  deux  synergides,  l'oosphère  et  le  noyau  polaire  supérieur,  les  autres 
noyaux  concourent  à  la  formation  d'une  région  antipodiale  complexe.  Une 
même  plante  de  cet  Erigeron  et  une  même  calathide  peut  ainsi  montrer  les 
types  suivants  de  développement  du  sac  embryonnaire  :  1°  diploïde,  2°  haploïde, 
ce  dernier  provenant  soit  d'un  seul  noyau,  soit  de  deux  ou  même  de  quatre 
noyaux  mégasporiaux.  Dans  les  fleurs  apogames,  C.  a  rencontré  un  cas  de 
polyembryonie  déterminé  par  la  formation  d'un  embryon  normal  à  partir  de 
1  l'oosphère  diploïde  et  d'un  embryon  adventif  dû  au  développement  d'une 
cellule  basilaire  du  nucelle.  —  M.  Boubier. 


LA  TERATOGÉNESE.  467 

y)  Facteurs  de  l'ontogenèse. 

Arey  (Leslie  B.).  —  Etude  expérimentale  des  Glochidium  et  des  facteurs 
qui  déterminent  Venkystement.  —  A.  a  étudié  des  Glochidium  de  nombreu- 
ses espèces,  en  particulier  de  Lampsilis  luteola,  afin  de  préciser  leurs  réac- 
tions à  des  stimulations  de  diverses  natures,  après  quoi  il  aborde  un  pro- 
blème plus  général  :  celui  du  déterminisme  des  facteurs  qui  conduisent  ces 
larves  des  bivalves  à  se  fixer  sur  des  Poissons  et  amènent  la  formation 
autour  d'elles  d'un  kyste.  La  seule  façon  dont  les  Glochidium  peuvent  ré- 
pondre à  une  excitation  est  la  fermeture  des  valves  par  suite  de  la  contrac- 
tion du  muscle  adducteur.  Les  réactions  à  des  stimulations  tactiles  sont 
vigoureuses  et  promptes,  celles  à  la  lumière  et  à  l'obscurité  nulles;  avec 
l'abaissement  de  température,  les  réactions  deviennent  plus  faibles.  Des 
solutions  d'acides,  d'alcalis,  d'alcools,  de  sucres,  de  sels,  provoquent  des 
réactions  plus  ou  moins  intenses.  Cependant,  l'auteur  ne  croit  pas  que  le 
facteur  déterminant  la  fixation  soit,  comme  l'ont  prétendu  Lefèvre  et  Cur- 
tis  (1912),  Factivation  chimique  du  parasite  par  le  sang,  ou  plutôt  les  sels 
du  sang,  de  l'hôte,  à  la  suite  de  l'abrasion  de  l'épithélium  branchial.  La 
sensibilité  tactile  seule  assure  la  fixation  :  ainsi,  sur  un  cheveu  promené 
dans  un  vase  contenant  des  Glochidium,  ceux-ci  se  fixent  rapidement. 
Quant  à  la  prolifération  du  tissu  branchial  du  Poisson  parasité  autour  d'un 
Glochidium  fixé,  c'est  essentiellement  un  processus  de  réparation,  de  gué- 
rison  d'une  plaie.  L'initiation  à  la  formation  du  kyste  ne  vient  pas  du  Glo- 
chidium, et  son  développement  ultérieur  n'en  dépend  pas  non  plus.  En  effet, 
on  peut  obtenir  des  kystes  en  appliquant  de  fines  rognures  métalliques  à 
des  filaments  branchiaux  excisés.  Mais,  les  kystes  ainsi  obtenus  sont  infor- 
mes, trop  volumineux  comme  si  faisait  défaut  ici  quelque  facteur  qui,  dans 
les  conditions  normales,  règle  la  prolifération  des  tissus.  —  A.  Drzewina. 

Dauphiné  (A.).  —  Accélération  évolutive  du  convergent  dans  une  racine 
pathologique  de  Fève.  —  Le  traumatisme  peut  provoquerdans  le  dévelop- 
pement de  la  racine  étudiée  une  accélération  se  manifestant  par  la  sup- 
pression de  la  phase  alterne  et  l'apparition  hâtive  de  la  phase  superposée  ; 
il  est  remarquable  que  ce  phénomène,  ici  pathologique,  est  comparable  à 
celui  qui  dans  la  jeune  plantule  se  produit  normalement  et  réalise  la  struc- 
ture dite  caractéristique  de  la  tige.  —  F.  Moreau. 


La  tératoarénèse 


Guillaumin  (A.).  — A  propos  d'une  Tulipe  monstrueuse.  (Bull.  Soc.  bot.  Fr., 
LXIX,  213,  1922.)  [Cas  d'une  Tulipe  multiflore  de  la  forme 

horticole  Tulipa  suaveoleus  ou  Tulipe   Duc  de  Thol,  anomalie  due,  non 
à  la  ramification  de  la  hampe  florale,  mais  à  la  fasciation.  —  F.  Moreau 

Savelli  (R.).  —  Contribuzione  allô  studio  délia  pistillodiaovulare.  (Annali 
di  Botanica,  XX,  1-27,  lpl.,  1920.)  [468 


468  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Savelli  (R.).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  pistillodie  ovulaire.  —  La 
pistillodie  ovulaire,  une  des  anomalies  végétales  les  plus  rares,  consiste 
dans  la  métamorphose  de  l'ovule  en  un  organe  présentant  quelques-uns  ou 
tous  les  caractères  propres  au  carpelle.  S.  lui  consacre  un  gros  travail,  basé 
sur  plusieurs  espèces.  Chez  le  liatura  stramonium,  ce  phénomène  se  pré- 
sente sous  l'aspect  de  virescence,  de  proliférations  centrales  et  axillaires 
frondipares  et  floripares.  Les  ovules  pistillodiques  peuvent  porter  des  ovules 
de  second  ordre,  dont  l'origine  semble  être  le  tégument  ovulaire.  Chez  le 
A'icotiana  rustica,  on  observe  des  proliférations  avec  formation  de  carpel- 
les endocarpiques,  c'est-à-dire  nés  de  l'intérieur  des  parois  de  l'ovaire  ;  il  y 
a  aussi  des  métamorphoses  ovulaires  consistant  en  manifestations  variées  de 
pistillodie  avec  production  d'ovules  de  second  ordre,  dont  la  pistillodie  ulté- 
rieure amène  la  formation  de  carpelles  de  troisième  ordre.  Chez  le  Dianthus 
caryophyllus  l'anomalie  fait  apparaître  un  ovule  pistillodique  entouré  d'o- 
vules orthotropes.  Chez  le  Xicotiana  sylvestris  l'anomalie  résulte  d'une  pro- 
lifération centrale  des  carpelles,  lesquels  portent  des  ovules  pistillodiques 
produisant  parfois  des  ovules  de  second  ordre.  Ces  dernières  anomalies 
ont  apparu  par  variation  brusque,  mais  toutes  ces  manifestations  tératolo- 
giques  semblent  avoir  leur  source  dans  une  tendance  à  la  diminution  des 
aptitudes  génétiques  au  bénéfice  des  aptitudes  végétatives.  —  M.  Boubier. 


La  régénération 

Lund  (E.  J.).  —  Expérimental  control  oforganic  polarity  by  the  electric 
current.  I.  Effects  of  the  electric  current  on  reyeneratiny  internodes  of 
Obelia  commissaralis.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIV,  471-487,  3  fig.,  3  pi., 
1921.)  [468 

Maheu(J.).  --  Réyénêration  du  Barbula  murali,  après  quatorze  ans  de  séche- 
resse, par  protonémas  foliaires  primaires  propayulifères  et  protonémas 
secondaires  bulbiyênes.  (Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  LXIX,  330-334,  1922.)  [469 

Schotté  (O.).  —  Influence  des  nerfs  sur  la  réyénêration  des  pattes  anté- 
rieures de  Tritons  anoures.  (C.  rend,  séances  Soc.  phys.  et  hist.  nat.  de 
Genève,  XXXIX,  67-70  et  85-89, 1922.)  [469 


Lund  (E.  J.).  —  Epreuve  expérimentale  de  la  polarité  oryanique  par  le 
courant  électrique.  I.  Effets  du  courant  électrique  sur  la  réyénêration  des 
entre-nœuds  chez  Obelia  commissuralis.  —  Tout  fragment  détaché  d'une  Obe- 
lia présente  et  conserve  une  polarité  inhérente  ;  celle-ci  se  manifeste  en  ce 
que  dans  chaque  entre-nœud  la  régénération  de  l'hydranthe  à  l'extrémité 
apicale  commence  avant  celle  de  l'extrémité  basale.  D'autre  part,  les  entre- 
nœuds provenant  de  la  région  apicale  de  la  tige  régénèrent  plus  tôt  leurs 
hydranthes  que  les  entre-nœuds  de  la  région  basale.  Quand  on  soumet  des 
entre-nœuds  isolés  à  un  courant  électrique  d'intensité  convenable,  la  for- 


LA  RÉGÉNÉRATION.  469 

mation  des  hydranthes  à  l'extrémité  tournée  vers  la  cathode  est  retardée  ou 
même  entièrement  inhibée,  et  ce  quelle  que  soit  cette  extrémité,  apicale  ou 
basale  ;  en  même  temps,  du  côté  tourné  vers  l'anode  les  hydranthes  se  déve- 
loppent fort  bien.  L'inhibition  de  la  régénération  des  hydranthes  à  la 
cathode  ne  signifie  pas  que  le  tissu  ait  perdu  sa  faculté  de  s'accroître,  car 
précisément  à  la  cathode  se  développent  des  stolons,  et  ce  quelle  que  soit 
l'orientation  de  l'entre-nœud  par  rapport  au  courant.  En  d'autres  termes,  la 
polarité  inhérente  normale  d'un  entre -nœud  peut  être  renversée  à  l'aide 
d'un  courant  électrique.  En  faisant  varier  l'intensité  du  courant,  on  retarde 
plus  ou  moins  la  régénération  ;  il  y  a  un  seuil.  Pour  inhiber  la  régénéra- 
tion des  entre-nœuds  de  la  région  apicale  il  faut  un  courant  plus  intense 
que  dans  le  cas  des  entre-nœuds  de  la  région  basale,  ce  qui  est  d'accord 
avec  ce  fait  que  les  entre-nœuds  apicaux,  en  absence  du  courant,  régénè- 
rent plus  tôt  que  les  basaux.  La  conclusion  générale  est  que  la  polarité 
morphologique  est  déterminée  par  une  polarité  électro-chimique.  —  A. 
Drzewlna. 

Schotté  (El.).  —  Influence  des  nerfs  sur  la  régénération  des  pattes  anté- 
rieures de  Tritons  anoures.  —  Malgré  de  nombreux  travaux,  la  question  de 
l'influence  du  système  nerveux  sur  la  régénération  des  pattes  chez  les  Ba- 
traciens est  encore  controversée.  S.  a  repris  la  question  en  opérant  sur  un 
grand  nombre  d'individus  de  diverses  espèces  de  Tritons.  L'opération  a  été 
systématiquement  pratiquée  du  côté  gauche,  le  côté  droit  a  été  conservé 
comme  témoin.  Or,  ces  expériences  ont  montré  que  les  pattes  privées  de 
leur  innervation,  par  section  des  nerfs,  ne  commencent  à  se  régénérer 
qu'au  bout  d'un  temps  qui  varie  de  60  à  1 10  jours  suivant  la  saison,  tandis 
que  la  régénération  des  pattes  témoins,  simplement  amputées,  est  à  ce 
moment-là  terminée  sans  exceptions.  Pourquoi  ce  retard?  Il  est  dû  au  fait 
que  les  nerfs  réséqués  doivent  au  préalable  se  régénérer  eux-mêmes  avant 
que  débute  la  régénération  de  la  patte.  Ces  résultats  démontrent  donc  que, 
dans  tous  les  cas,  l'intégrité  du  plexus  brachial  est  nécessaire  pour  que  la 
patte  puisse  se  régénérer.  —  M.  Boubier. 

Maheu  (J.).  —  Régénération  du  Barbula  muralis,  après  quatorze  ans  de 
sécheresse,  par  protonémas  foliaires  primaires  propagulifères  et  protonémas 
secondaires  bulbigènes.  —  Des  cultures  de  Barbula  muralis,  abandonnées 
depuis  quatorze  ans  et  demeurées  à  sec,  sont  rendues  à  l'humidité;  les 
bulbilles  qu'elles  avaient  formées  restent  stériles;  par  contre  au  niveau  de 
la  nervure  d£  vieilles  feuilles  naissent  des  filaments  verts,  pluricellulaires, 
dont  la  dernière  cellule  s'arrondit,  se  détache  grâce  à  la  mort  de  la  cellule, 
voisine,  se  transforme  en  une  propagule.  Elle  germe  en  un  nouveau  fila- 
ment vert,  pluricellulaire,  ramifié,  susceptible  de  transformer  certaines 
de  ses  cellules  en  corps  pluricellulaires,  ayant  la  valeur  de  bulbilles,  et 
capables  de  se  transformer  en  courtes  tiges  feuillées.  —  F.  Moreau. 


470  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


La  greffe 

Anonyme.  —  Graft   Hybrids.  (Nature,  5  janvier  1922,27-28.)  [472 

Colin  (H.).  —  L'inuline  dans  les  plantes  greffées.  Le  greffe  Soleil  annuel .  — 

Topinambour.  (Rev.  gén.  de  Bot.,  XXXIV,  145-155,  202-213,  1922.)        [471 

Jellinek  (Auguste).  —  Die  Replantation  von  Augen.  VIL  Dressurversuche 
an  Ratten  mit  optisch  verschiedenen  Futlergefàssen.  (Anzeig.  d.  Akad.  d. 
Wissensch.  in  Wïen,  fasc.  10,  1922.)  [470 

Kolmer  (Walter).  —  Die  Replantation  von  Augen.  V.  Resultate  der  ana- 
tomischen  [fntersuehung  von  transptantierten  Augen.  (Anzeig.  d.  Akad. 
d.  Wissensch.  in  Wïen,  fasc.  10,  1922.)  [470 

a)  Koppanyi  (Theodor)!  —  Die  Replantation  von  Augen.  VI.  Wechsel  der 
Augen  und  Kôrperfarbe  bei  Anamniern.  (Anzeig.  d.  Akad.  d.  Wissens- 
chaft.  in  Wien,  fasc.  10,  1922.)  [471 

b) Die  Replantation  von  Augen.  VII.  Hetero-und  Dysplastik.  (Anz.  d. 

Akad.  d.  Wissensch.  in  Wien,  fasc.   10,  1922.)  [471 


Kolmer  ("Walter).  —  Transjdantation  des  yeux.  V.  Résultats  de  Vexamen 
anatomique  des  yeux  transplantés.  —  K.  étudie  sur  des  coupes,  par  les 
méthodes  usuelles,  des  yeux  de  divers  animaux  auxquels  ils  furent  greffés 
par  Koppanyi.  Aussi  bien  après  homo-  qu'après  hétérotransplantation  (yeux 
de  Triton  greffés  sur  Salamandre),  les  divers  éléments  et  couches  de  la 
rétine  se  présentent  pour  la  plupart,  au  point  de  vue.  histologique,  comme 
dans  les  yeux  témoins.  Le  long  du  nerf  optique  resoudé  on  peut  suivrev> 
jusqu'au  chiasma  des  fibres  colorables,  probablement  régénérées.  Dans 
aucun  cas  cependant  on  n'a  observé  une  régénération  du  nerf  optique. 
Parmi  les  Mammifères,  Rats  et  Lapins,  les  yeux  greffés  depuis  deux  mois 
ont  une  apparence  normale,  ettoutes  les  couches  de  la  rétine  sont  plus  ou 
moins  bien  conservées  ;  les  bouts  proximal  et  distal  du  nerf  optique  sont 
soudés.  On  trouverait  ainsi,  dans  les  yeux  greffés,  tous  les  éléments  anato- 
miques  nécessaires  pour  assurer  des  perceptions  lumineuses.  — f^..  Drzewina. 

Jellinek  (Auguste).  —  Transplantation  des  yeux.  VIL  Expériences  de 
dressage  sur  des  Rats.  —  Afin  de  prouver  que  les  Rats  à  yeux  greffés  par 
Koppanyi  voient  effectivement,  J.  a  entrepris  des  expériences  de  dressage 
sur  des  Rats  normaux,  aveugles  et  à  yeux  greffés.  Il  s'agissait,  pour  le  Rat, 
après  un  apprentissage  préalable,  de  trouver  d'emblée,  parmi  les  vases  de 
couleur,  de  forme  et  de  dimensions  différentes,  celui  qui  contenait  la  nour- 
riture. Les  Rats  ne  sont  pas  guidés  par  l'odorat.  Ils  n'arrivent  pas  à  être 
guidés  par  la  forme  des  récipients.  Mais  on  peut  leur  apprendre  à  distin- 
guer un  vase  blanc  d'un  vase  de  couleur,  ou  encore  un  vase  surmonté  d'un 
carton  blanc  d'un  autre  surmonté  d'un  carton  noir.  Le  dressage,  pour  les 
Rats  normaux,  est  d'environ  12  jours,  chaque  jour  comportant  une  dou- 
zaine d'essais.  Des  Rats  aveugles,  même  après  plusieurs  mois  de  dressage, 
ne  parviennent  pas  à  trouver  le  vase  contenant  la  nourriture  sans  de  longs 


LA  GREFFE.  471 

tâtonnements  préalables.  Quant  aux  Rats  à  yeux  greffés,  leur  dressage  est 
à  peine  plus  long  que  celui  des  Rats  normaux.  Un  Rat  à  yeux  greffés 
depuis  8  mois  se  dirigeait,  dès  les  premiers  essais,  vers  l'un  des  deux 
récipients.  J.  en  conclut  que  les  yeux  greffés  assurent  la  vision  tout  comme 
les  yeux  normaux.  —  A.  Drzewina. 

a)  Koppanyi  (Theodor).  —  Transplantation  des  yeux.  VI.  Modification 
de  la  couleur  des  yeux  et  de  la  peau  chez  les  Anamniens.  —  Chez  certaines 
espèces,  au  cours  du  développement,  il  se  produit,  et  ce  de  façon  normale, 
un  changement  de  la  coloration  de  l'iris  :  celui-ci,  par  exemple,  est  jaune 
chez  la  larve  de  Salamandra  macu/osa,  et  noir  chez  l'adulte.  Afin  de  mon- 
trer que  cette  pigmentation  est  indépendante  de  la  coloration  générale  du 
corps,  et  surtout  qu'elle  n'est  pas  due  à  une  irruption  du  pigment  du  dehors, 
K.  a  tenté  des  transplantations  variées  des  globes  oculaires.  L'œil  d'une 
larve  de  Salamandre  greffé  sur  un  Triton  adulte  subit  au  bout  de  quelques 
semaines  la  pigmentation  caractéristique  de  l'iris  de  Salamandre,  qui  serait 
ainsi  un  phénomène  autonome  et  indépendant  de  l'espèce  hôte.  Il  y  a 
cependant  des  cas  où  les  yeux  clairs  transplantés  sur  des  espèces  pigmen- 
tées noircissent,  tel  l'œil  de  Carassius  transplanté  sur  5.  mâculosa.  Mais 
K.  montre  à  ce  sujet  que  les  yeux  du  Poisson  participent  à  la  coloration 
générale  foncée  de  l'animal  rendu  aveugle.  Qu'il  n'y  ait  pas  pénétration 
du  pigment  du  dehors,  voici  encore  une  preuve.  Des  yeux  de  Molge  vul- 
garis transplantés  sur  des  larves  d'Axolotl,  soit  pigmentées,  soit  albinos, 
devenaient  foncés  dans  un  cas  comme  dans  l'autre. 

Après  la  privation  d'yeux,  des  Poissons  (Carassius  vulgaris)  et  des  Amphi- 
biens  (Mobje  vulgaris  et  Bombinator  igneus),  prennent  une  teinte  foncée, 
noire.  Cette  teinte  noire  ne  disparait  pas  quand,  à  l'animal  rendu  aveugle, 
on  greffe  des  yeux  sur  le  dos.  Au  contraire,  quand  les  yeux  sont  greffés 
dans  les  orbites  et  qu'ils  deviennent  fonctionnels,  la  peau  du  corps  s'éclaircit. 
K.  cite  à  cet  égard  des  Tritons  rendus  aveugles  depuis  trois  mois  et  sur 
lesquels  il  a  greffé  ensuite  des  yeux  de  Salamandre.  —  A.  Drzewina. 

b)  Koppanyi  (Theodor).  —  Transplantation  des  yeux.  VIII.  Hètèro-  et 
dysplastique.  —  Les  échanges  d'yeux  entre  espèces  plus  ou  moins  éloignées 
paraissent  donner,  quand  ils  sont  faits  par  K.,  des  résultats  tout  à  fait 
remarquables.  Ainsi,  il  a  pu  greffer  avec  succès  les  yeux  de  Carassius  sur 
Alburnus,  ceux  de  Salamandra  sur  Molge.  Les  yeux  de  Molge  transplantés 
sur  Siredon  guérissent  très  bien.  Même  succès  quand  il  s'agit  d'espèces 
appartenant  à  des  classes  distinctes  :  K.  réussit  la  greffe  des  yeux  de  Sala- 
mandra mâculosa  sur  Carassius  vulgaris,  ceux  de  Trutta  fario  sur  des  larves 
de  Salamandre.  Il  a  réussi  môme  dans  un  cas  la  greffe  de  l'œil  de  Mus  mus- 
culus  dans  l'orbite  d'un  Rat,  lequel  héberge  depuis  déjà  un  an  l'œil  étranger. 
Les  différences  de  constitution  chimique  ne  seraient  donc  pas  un  obstacle 
insurmontable  à  la  réussite  des  greffes  hétérogènes.  —  A.  Drzewina. 

Colin  (H.).  —  L'inuline  dans  les  plantes  greffées.  La  greffe  Soleil  annuel. 
—  Topinambour.  —  Le  suc  extrait  de  la  racine  et  de  la  tige  de  Yllelian- 
thus  aunuus  est  dextrogyre  ;  celui  de  la  racine,  de  la  tige  des  tubercules  de 
VII.  tuberosus  est  lévogyre.  Cette  différence  doit  être  rapportée  à  la  pré- 
sence dans  les  deux  plantes  d'hydrates  de  carbone  différents,  du  saccharose 
et  des  sucres  réducteurs,  en  particulier  du  glucose  dans  la  première,  sur- 
tout de  l'inuline  et  ses  stellites  dans  la  seconde.  Quand  on  greffe  le  Soleil 
annuel  sur  le  Topinambour  ou  inversement,  on  observe  que  le  signe  optique 


472  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

du  suc  est  différent  de  part  et  d'autre  du  bourrelet.  Quand  le  Topinambour 
est  greffé  sur  le  Soleil,  l'inuline,  présente  dans  l'épibiote,  est  absente  de 
l'hypobiote  :  tout  se  passe  comme  si  l'inuline  du  greffon  était  arrêtée  au 
niveau  du  bourrelet  ou  entièrement  modifiée  à  son  passage  dans  le  sujet. 
Quand  le  Soleil  est  greffé  sur  le  Topinambour,  l'épibiote  ne  fabriquant  pas 
d'inuline  ne  saurait  en  fournir  à  l'hypobiote;  celui-ci  en  renferme  cepen- 
dant, formé  sans  doute  aux  dépens  des  hydrates  de  carbone  fournis  par  le  gref- 
fon. Les  aptitudes  physiologiques  essentielles  du  sujet  et  du  greffon  persis- 
tent donc  dans  la  vie  symbiotique.  —  F.  Moreau. 

Anonyme.  —  Hybrides  de  greffe.  —  Analyse  d'une  conférence  de  Weiss, 
à  Edimbourg,  lors  de  la  réunion  de  l'Association  Britannique.  La  première 
mention  d'un  hybride  de  greffe  parait  remonter  à  1664,  époque  où,  à  Flo- 
rence, les  botanistes  s'occupaient  de  l'Orange  Bozzaria,  fruit  d'un  greffon 
d'oranger  sur  porte-greffe  citronnier.  Ce  greffon  donnait  des  oranges,  des 
citrons  aussi,  et  des  hybrides  divers  dont  un  présentant  la  peau  de  l'orange 
et  la  pulpe  du  citron.  L'hybride  de  greffe  le  plus  souvent  cité  est  le  Cytisus 
Adami  (1825,  Paris)  obtenu  en  greffant  le  Cytisus  purpureus  sur  le  Cytise 
ordinaire  à  fleurs  jaunes.  La  greffe  échoua  mais  un  bourgeon  voisin  du 
site  de  la  greffe  se  produisit,  d'où  sortit  une  branche  présentant  des  carac- 
tères hybrides,  et  dont  la  graine  est  généralement  stérile.  Quand  elle  est 
fertile  elle  donne  le  cytise  "ordinaire  normal.  En  1892  Me  Farlane  a  émis 
l'opinion  que  cet  hybride  de  greffe  comporte  une  partie  centrale  de  purpu- 
reus entourée  d'une  écorce  de  cytise  ordinaire.  Cette  opinion  a  été  confirmée 
depuis  par  diverses  expériences.  Mais  elle  n'est  pas  toujours  exacte,  d'après 
les  observations  de  M.  L.  Daniel.  L'hybride  de  greffe  serait  constitué  plutôt 
par  une  pousse  adventice  se  produisant  près  du  point  de  greffe  et  contenant 
des  tissus  des  deux  types,  tissus  d'ailleurs  souvent  disposés  de  telle  façon 
que  les  tissus  extérieurs  ressemblent  à  ceux  du  greffon,  et  les  intérieurs  à 
ceux  du  porte-greffe.  En  certains  cas  (cognassier-poirier)  les  fruits  sont  plus 
mélangés  et  moins  séparés.  —  H.  de  Varigny. 


Le  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires 

Berger  (L.).  —  Sur  l'existence  d'une  glande  ovarienne,  homologue  de  la 
glande  interstitielle  testiculaire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  498,  1922.)     [476 

Gatenby  (J.  Bronté).  —  Sex  change  in  mollusca.  (Nature,  21  octobre  1922, 
P-  544.)  [475 

Mottram  (J.   C).  —   Structures   and  habits   asssociated    with   courtship. 
(Nature,  19  janvier  1922,  77. j  [477 

Murisier  (P.).  —  A  propos  d'une  poule  gynandromorphe.  (Bull.  Soc.  vau- 
doise  se.  nat.,  LIV,  123-130,  1921.)  [476 

Orton  ( J.  H.).  —  The  phenomena  and  conditions  of  sex-change  in  the  Oyster 
(0.  Edulis)  and  Crepidula.  (Nature,  12  août  1922,  p.  212.)  "  [475 

Payne  (F.)   and  Denny  (Martha).  —  .4   gynandromorph  in  Drosophila 
melanogaster.  (Amer.  Natur.,  LVI,  383-384,  1922.) 

[Observation  d'un  individu  mâle,  ayant  un  œil  coloré 


LE  SEXE.  473 

et  l'autre  blanc.  Examen  de  quelques  hypothèses,  œuf  à  deux  noyaux, 
mutation  somatique  région  inactive  ou  perdue  d'un  chromosome,  qui 
rendent   compte    plus    ou  moins    bien    du    phénomène.  —   L.    Cuénot 

Pézard  (A.).  —  Notion  de  t  seuil  différentiel  »  et  masculinisation  progressive 
de  certaines  femelles  d'oiseaux.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  236,  1922.)        [476 

Plantefol.  —  Sexualité  expérimentait-  des  Basidiomycètes.    (Ann.  des  Se. 
nat.  Bot.,  sér.  X,  III,  XXXII-XLI,  1921.)  [Mise  au  point 

Read  (B.  E.).  —  The  metabolism  of  the   eunuque.  (Journ.  of  Biol.  Chem., 
XL VI,  281-283,1921.)  [477 

Sparck  (R.).  —  The  conditions  of  sex-chanye  in  the  Oysler.  (Nature,  7  octo- 
bre 1922,  480.)  [475 

Swingle  |W.  W.).  —  Js  there  a  transformation  of  sex  in  Frogs?  (Amer. 
Natur.,  LVI,  193-219,  1922.)  [474 

Witschi  (Emil).  —  Development  of  qonads  and  transformation  of  sex  in 
the  Frog.  (Amer.  Natur.,  LV,  529-538,   1921.)  [473 


Witschi  (Emil).  —  Développement,  des  gonades  et  transformation  du  sexe 
chez  la  Grenouille.  —  Ce  travail  est  surtout  une  réponse  aux  remarques  cri- 
tiques de  Swingle  [Journ.  exp.  Zool.,  1921),  qui  n'accepte  pas  le  point  de 
vue  de  R.  Hertwig  et  de  ses  élèves.  La  glande  génitale  passe  d'abord  par  un 
stade  non  différencié  (têtards  de  22  millimètres  de  long),  puis  on  reconnaît 
une  évolution  dans  trois  sens  différents  ;  ovaire,  testis  (celui-ci  de  beaucoup 
le  plus  rare),  et  hermaphrodite;  l'ovaire  se  reconnaît  à  la  persistance  de 
l'épithélial  germinal  périphérique,  à  la  présence  d'ovocytes  au  stade  de 
pseudo-réduction  (synapsis)  et  ensuite  à  l'existence  d'une  période  de  crois  - 
sance  pour  le  futur  œuf;  le  testicule  présente  au  contraire  une  couche  ger- 
minale  centrale,  il  n'y  a  pas  de  période  de  croissance,  les  spermatozoïdes 
fonctionnels  n'apparaissent  qu'à  la  quatrième  saison  ;  les  stades  de  matura- 
tion succèdent  directement  à  la  synapsis.  Dans  les  conditions  naturelles,  il 
est  rare  que  le  testis  se  développe  directement  à  partir  de  la  glande  indiffé- 
rente; la  plupart  des  animaux  qui  seront  mâles,  passent  par  un  stade  femelle, 
puis  hermaphrodite  avec  caractéristiques  des  deux  sexes,  et  enfin  par  un 
état  mâle  ;  l'hermaphrodisme  est  très  irrégulier;  une  gonade  peut  subir  la 
transformation  plus  tôt  que  l'autre,  de  sorte  qu'il  y  a  pendant  un  moment 
hermaphrodisme  latéral  ;  quelquefois  la  transformation  commence  à  un  pôle 
et  se  propage  à  l'autre.  Dans  les  cultures  de  laboratoire,  avec  optimum  de 
température,  il  n'y  a  pas  de  stade  hermaphrodite,  donc  pas  de  transforma- 
tion de  sexe;  déjà  après  le  12°  jour,  sur  des  larves  de  20  à  22  millimètres  de 
longueur  totale,  on  peut  compter  50  %  de  mâles.  —  Le  canal  de  Mûller 
est  bien  formé  dès  le  premier  été  chez  la  femelle,  et  se  contourne  dans  la 
troisième  année  ■  il  n'y  a  pas  de  canaux  de  Mûller  chez  les  mâles  typiques, 
mais  chez  ceux  qui  passent  par  un  stade  femelle,  les  oviductes  se  dévelop- 
pent normalement  pour  régresser  considérablement  après  la  transformation 
du  sexe  ;  les  hermaphrodites  latéraux  ont  un  oviducte  du  côté  ovarien  et 
seulement  un  rudiment  du  côté  testiculaire.  La  vésicule  séminale  et  le  cous- 
sin du  pouce  apparaissent  dans  la  seconde  année,  et  se  développent  toujours 
symétriquement,  même  chez  les  hermaphrodites  latéraux.  —  L.  Cuénot. 


474  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Swingle  (W.  W.).  —  Y  a-t-il  une  transformation  du  sexe  chez  les  Gre- 
nouilles ?  —  Pour  l'évolution  des  glandes  génitales,  il  y  a  lieu  de  distinguer 
entre  les  Grenouilles  à  courte  vie  larvaire,  comme  Bana  pipiens,  et  celles 
dont  la  vie  larvaire  dure  longtemps  (plus  de  deux  ans  chez  Rana  cates- 
beiana)  ;  chez  la  seconde,  deux  gonades  se  forment  chez  les  têtards  mâles  ; 
mais,  exactement  comme  il  y  a  un  mésonéphros  et  un  métanéphros,  il  y  a 
un  protestis  ou  glande  embryonnaire  destinée  à  dégénérer  et  à  disparaître, 
et  un  testicule  définitif  ou  fonctionnel  qui  le  remplace;  les  éléments  germi- 
naux du  protestis  proviennent  de  l'endoderme  et  émigrent  dans  les  replis 
génitaux  très  tôt  dans  la  vie  embryonnaire,  avec  des  éléments  mésoder^ 
iniques.  Quand  le  têtard  est  très  immature  et  a  encore  un  an  de  vie  larvaire 
avant  de  se  métamorphoser,  les  cellules  germinales  du  protestis  évoluent 
en  une  préspermatogénèse  ne  dépassant  pas  les  spermatocytes  et  quelquefois 
les  spermatides  aberrants  ;  puis  tout  dégénère,  quelques  cellules  montrant 
parfois  un  type  oviforme  de  dégénérescence,  c'est-à-dire  s'hypertrophiant 
et  assumant  superficiellement  les  caractères  d'ovocytes.  Des  éléments  ger- 
minaux qui  n'ont  pas  pris  part  au  cycle  abortif  forment  un  cordon  s'étendant 
dans  le  centre  du  protestis;  ce  sont  des  spermatogonies  primilives  qui  cons- 
tituent le  rudiment  du  testicule  définitif,  qui  supplante  le  protestis  quelque 
temps  avant  la  métamorphose,  après  deux  ans  de  vie  larvaire  ;  quelques 
têtards,  mais  pas  tous,  développent  même  des  spermatozoïdes  mûrs  au 
moment  de  la  métamorphose.  —  Chez  les  Grenouilles  à  courte  vie  larvaire, 
la  même  succession  de  gonades  se  produit,  mais  les  processus  sont  très 
accélérés  et  le  cycle  abortif  du  protestis  est  coupé  court  par  la  dégénéres- 
cence oviforme  des  cellules.  Cette  dégénérescence  oviforme  est  encore  plus 
marquée  dans  la  progonade  du  Crapaud  dont  la  vie  larvaire  est  bien  plus 
courte,  c'est  l'organe  de  Bidder.  Chez  les  Rana  mâles,  le  protestis  entier  est 
l'homologue  de  l'organe  de  Bidder  des  Bufo  mâles.  —  Le  protestis  des  Gre- 
nouilles à  courte  vie  larvaire  a  été  parfois  interprété  comme  ovaire,  à  cause 
du  type  ovocytaire  de  ses  cellules,  et  l'on  a  dit  que  les  têtards  se  dévelop- 
paient d'abord  comme  femelles,  et  que  50  %  d'entre  eux  se  transformaient 
en  mâles.  Le  processus  embryologique  normal  par  lequel  le  testicule  défi- 
nitif se  développe  comme  un  axe  central  à  travers  le  protestis  dégénéré  ou 
organe  de  Bidder,  a  été  décrit  par  Witschi  comme  la  transformation  de 
têtards  femelles  en  mâles.  Ceux  qui  admettent  la  transformation  du  sexe 
ont  été  trompés  par  l'aspect  ovarien  indéniable  des  cellules  hypertrophiées  ; 
ils  ont  oublié  qu'on  en  connaît  bien  d'autres  cas,  par  exemple  dans  le  cycle 
mâle  des  Chilopodes  (Scolopendra  et  Lithobius);  ces  cellules  qui  ont  été 
prises  aussi  pour  des  œufs,  et  qui  ne  sont  que  des  spermatocytes  de  dimen- 
sions géantes,  remplissent  les  gonades.  Les  expériences  de  transformation 
du  sexe  par  des  conditions  externes  de  milieu  n'ont  donc  aucune  valeur 
démonstrative;  elles  aboutissent  tout  au  plus  à  modifier  le  rythme  du 
remplacement  du  protestis  par  la  gonade  définitive.  Chez  Bufo,  le  pro- 
testis persiste  pendant  toute  la  vie  chez  les  mâles  (organe  de  Bidder),  dispa- 
raît après  deux  ans  chez  les  femelles,  et  est  placé  au-dessus  des  gonades 
fonctionnelles.  Chez  les  Grenouilles,  le  protestis  entoure  le  testicule  fonc- 
tionnel et  subit  ou  ne  subit  pas  la  dégénérescence  oviforme.  Les  préten- 
dus cinquante  pour  cent  de  femelles  qui  se  transformeraient  en  mâles  sont 
en  réalité  des  mâles  depuis  le  zygote.  Il  est  à  remarquer  que  les  parti- 
sans de  la  transformation  des  femelles  en  mâles,  comme  Witschi  et  autres 
auteurs,  ne  s'occupent  que  des  Grenouilles,  et  que  cela  ne  s'applique  pas 
aux  Crapauds  ;  cela  tient  à  ce  que  chez  Bufo,  les  gonades  définitives  sont  dès 
le  début  placées  sous  l'organe  de  Bidder,  et  qu'il  n'est  pas  nécessaire  pour 


LE  SEXE.  475 

qu'elles  se  développent  que  cet  organe  dégénère  et  disparaisse;  il  en  est 
tout  autrement  chez  les  Hana,  où  le  testicule  définitif  occupant  le  centre  de 
l'organe  de  Bidder,  doit  nécessairement  détruire  ce  dernier  pour  prendre  sa 
place;  l'organe  de  Bidder  des  Crapauds  mâles  n'est  donc  pas  un  ovaire  rudi- 
mentaire,  c'est  une  gonade  embryonnaire  persistante  dans  les  deux  sexes; 
elle  n'est  pas  sans  fonctions,  car  si  l'on  enlève  le  testicule  en  laissant  l'organe 
de  Bidder  en  place  (Harms.  Zool.  Anz.,  1921),  ce  dernier  s'hypertrophie,  pa- 
rait-il, mais  tous  les  caractères  sexuels  secondaires  du  mâle  persistent,  tan- 
dis quïls  disparaissent  si  on  enlève  à  la  fois  testicules  et  organes  de  Bidder; 
chez  les  Crapauds  mâles,  l'organe  de  Bidder  agit  donc  comme  un  testicule  au 
point  de  vue  hormonique. 

Cette  manière  de  comprendre  l'évolution  des  gonades  jette  un  jour  nou- 
veau sur  des  questions  connexes  au  sexe  :  par  exemple,  on  admet  comme 
lié  à  l'état  supposé  très  labile  du  sexe,  de  nombreux  cas  d'hermaphrodisme 
chez  les  Anoures  ;  en  réalité,  l'hermaphrodisme  vrai  des  adultes  est  très 
rare  :  on  en  connaît  en  tout  27  cas  authentiques,  ce  qui  est  très  peu  de  chose, 
si  on  pense  au  nombre  énorme  de  Grenouilles  disséquées  dans  le  monde 
entier.  Quant  aux  hermaphrodites  latéraux,  ce  ne  sont  rien  d'autre  que  des 
larves  ou  jeunes  Grenouilles  qui  présentent  d'un  côté  un  développement 
plus  rapide  du  testicule  définitif;  l'un  des  côtés  a  donc  une  glande  certaine- 
ment mâle,  tandis  que  l'autre  côté  a  une  glande  non  moins  mâle,  mais  qui, 
en  raison  de  ses  cellules  ovocytiformes  en  impose  pour  un  ovaire;  en  réalité, 
un  des  côtés  a  la  gonade  définitive  de  son  sexe,  l'autre  le  protestis  en  voie  de 
dégénérescence.  Plus  tard  ces  animaux  seront  des  mâles  avec  testicules  par- 
faitement symétriques.  —  Witschi  avait  cru  que  les  canaux  de  Mùller  (les 
futurs  oviductes)  se  développaient  chez  les  animaux  à  gonades  pseudo-femel- 
les destinés  à  devenir  des  mâles,  et  qu'ils  ne  disparaissaient  qu'en  partie 
après  la  transformation  du  sexe.  En  réalité  il  n'y  a  aucun  parallélisme 
entre  le  développement  des  cellules  ovocytiformes  et  celui  des  canaux  de 
Millier;  ils  sont  très  bien  développés  chez  le  mâle  de  Hana  pipiens,  beaucoup 
moins  chez  celui  de  Rana  catesbeiana;  et  dans  les  quelques  cas  connus  d'her- 
maphrodisme vrai,  il  n'y  a  pas  corrélation  constante  entre  un  canal  de 
Mùller  et  la  glande  du  même  côté.  —  L.  Cuénot. 

Gatenby  (J.  Brontè).  —  Changement  de  sexe  chez  les  mollusques.  —  L'au- 
teur estime  que  le  problème  est  moins  simple  que  le  croit  Sparck  ;  il  y  a 
des  causes  plus  profondes  que  la  température,  d'ordre  cytologique  et  d'or- 
dre métabolique,  causes  actuellement  à  l'étude.  —  H.  de  Variony. 

Orton  (J.  H.).  —  Phénomènes  et  conditions  du  changement  de  sexe  chez 
Vhuitre  et  chez  Crèpidula.  —  L'auteur  rappelle  son  expérience  de  l'an  der- 
nier. Elle  a  été  poursuivie  et  a  fourni  une  huître  de  28  sur  31  mm.,  couverte 
d'embryons  le  3  juillet  et  qui,  conservée  isolée  â  Plymouth  s'est  montrée 
le  18  prête  à  émettre  les  produits  sexuels  mâles.  D'autres  observations  par-  . 
lent  dans  le  même  sens,  d'où  la  conclusion  que  les  jeunes  huîtres  sont  mâles 
d'abord,  puis  femelles,  pouvant  redevenir  mâles  ensuite.  Le  changement  de 
sexe  peut  se  produire  rapidement,  cela  est  certain.  De  la  sorte  les  observa- 
tions faites  par  Gerbe  en  1876  sont  entièrement  confirmées.  Cette  rapidité 
dans  le  changement  d'un  sexe  â  l'autre  s'observe  aussi  chez  Crepuialu 
fornicata.  Mais  quelles  conditions  favorisent  ce  changement?  C'est  cerqu'il 
va  falloir  rechercher.  —  H.  de  Yarignv. 

Sparck  <R. i.  —  Les  conditions  du  changement  de  sexe  chez  l'huître.  — 


476  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

S.  confirme  les  résultats  obtenus  par  Orton.  Mobius  a  déjà  vu  que  l'huître, 
après  la  ponte,  produit  des  spermatozoïdes.  Le  changement  de  sexe  s'ef- 
fectue en  une  semaine.  La  ponte  en  1922  d'une  huître  née  en  1921  doit 
s'expliquer  par  les  chaleurs  de  1921.  Au  Limfjord,  les  femelles  pondant  n'ont 
jamais  moins  de  3  ans  :  la  température  y  est  basse.  La  durée  du  stade 
mâle  dépend  de  la  température  et  s'accroît  avec  le  froid  :  3  ou  4  ans  au 
Limfjord  où  l'huître  d'abord  mâle,  reproduit  à  3  ou  4  ans.  L'huître  ne  se 
reproduit  que  tous  les  3  ou  4  ans,  selon  la  température.  —  H.  de  Varigny. 

Pézard  (A.).  —  Xotioû  de*  seuil  différentiel  »  et  masculinisation  progres- 
sive de  certaines  femelles  d'oiseaux.  —  Les  faits  de  masculinisation  progres- 
sive et  de  gynandromorphisme  présentés  par  certaines  femelles  d'oiseaux 
semblent  être  en  opposition  avec  la  loi  du  «  tout  ou  rien  »  énoncée  par 
l'auteur,  mais  la  notion  de  «  seuil  différentiel  »  permet  de  les  interpréter. 
L'expérience  conduit,  en  effet,  à  admettre  que  le  minimum  efficace  de  tissu 
endocrinien  n'est  pas  le  même  pour  toutes  les  régions  du  corps,  et  que, 
notamment,  le  camail  et  les  faucilles  ont  des  «  seuils  différentiels  »  différents. 
On  s'explique  ainsi  que  toutes  les  parties  du  plumage  ne  réagissent  pas  en 
même  temps  aux  variations  pathologiques  ou  séniles  de  l'ovaire,  et  que, 
lorsque  le  minimum  efficace  se  trouve  être  différent  pour  les  deux  moitiés 
du  corps,  on  puisse  observer  le  gynandromorphisme  biparti.  —  R.  de  La 
Vaulx. 

Berger  (L.).  —  Sur  Vexistence  d'une  glande  ovarienne,  homologue  de  la 
glande  interstitielle  tesliculaire.  —  On  trouve  toujours  dans  l'ovaire  de 
la  femme  adulte  un  nombre  variable  de  petits  organes  (diamètre  maxi- 
mum 2  mm.)  présentant  les  caractères  morphologiques  et  évolutifs  des 
paraganglions.  Or,  l'auteur  a  retrouvé  chez  l'homme  des  amas  cellulaires 
semblables  au  niveau  des  nerfs  sympathiques  du  hile  testiculaire  et  de  l'al- 
buginée.  Ces  organes  paraganglionnaires  se  continuent  directement,  sur 
certains  points,  avec  les  cellules  interstitielles  et  suivent  toutes  leurs  varia- 
tions morphologiques  et  évolutives.  Ces  constatations  permettraient  d'ad- 
mettre que  les  organes  de  l'ovaire  sont  homologues  de  la  glande  intersti- 
tielle et  que  celle-ci  est  de  nature  paraganglionnaire.  —  R.  de  La  Vaulx. 

Murisier  (P.).  —  A  propos  d'une  poule  gynandromorphe.  —  Les  Galli- 
nacés fournissent  de  nombreux  exemples  de  pseudo-hermaphroditisme. 
M.  relate  le  cas  d'une  poule  dont  les  caractères  psychologiques  étaient  les 
suivants  :  elle  n'a  jamais  manifesté  aucun  instinct  sexuel;  elle  n'éveillait 
pas  l'humeur  du  coq,  qui  l'a  couverte  une  fois  sans  achever  l'acte  de  la  co- 
pulation; les  autres  poules  manifestaient  contre  elle  une  hostilité  telle  qu'on 
a  dû  l'isoler;  elle  n'a  jamais  pondu  et  chantait  comme  une  poule,  mais  d'une 
voix  plus  grave.  De  plus,  elle  mangeait  fort  peu  et  ne  buvait  presque  pas. 
Ses  caractères  morphologiques  présentaient  un  mélange  de  ceux  des  deux 
sexes,  mais  avec  dominance  femelle.  A  l'autopsie,  l'ovaire  se  montra  très 
singulier;  c'est  un  organe  lobé  pesant  5  gr.  (35  gr.  chez  la  poule  normale), 
composé  d'un  corps  en  haricot  aplati,  d'une  petite  masse  mamelonnée  (une 
tumeur)  et  d'un  corps  cupuliforme  rouge- brun  (volumineux  caillot  sanguin). 
Aucun  élément  sexuel  dans  l'intérieur.  C'est  donc  un  ovaire  ayant  subi  une 
dégénérescence  totale  sous  l'influence  d'une  tumeur  précoce.  Il  s'agit  en 
conséquence  d'une  poule  gynandromorphe,  chez  laquelle  le  plumage  et  les 
ergots  du  coq  sont  apparus  à  la  suite  d'une  véritable  castration  prépubérale 
d'ordre  pathologique.  —  M.  Boubier. 


LA  MORT.  *    477 

Read  (B.-E.l.  —  Le  métabolisme  de  l'eunuque.  —  L'azote  total,  l'ammo- 
niaque et  la  créatinine  de  l'urine  des  eunuques,  ont  des  valeurs  très  diffé- 
rentes de  celles  constatées  chez  les  individus  normaux.  Les  chiffres  en  gé- 
néral beaucoup  plus  élevés  révèlent  une  grande  perturbation  dans  le  mé- 
tabolisme. Les  chiffres  de  créatine  sont  surtout  intéressants  à  considérer, 
la  présence  de  créatine  dans  l'urine  est  limitée  aux  enfants,  quelquefois 
aux  femmes,  ou  due  à  un  état  pathologique.  Chez  l'eunuque  sa  présence 
varie  suivant  l'âge  auquel  a  été  pratiquée  la  castration.  L'auteur  conclut  que  la 
castration  à  un  âge  convenable  tend  à  développer,  aussi  bien  chimiquement 
que  physiquement,  l'apparition  des  caractères  sexuels  secondaires  femelle, 
chez  un  individu.  —  L.  Thivolle. 

Mottram  (  J.  C).  —  Organes  et  habitudes  se  rapportant  à  Vacte  de 
courtiser.  —  A  propos  d'une  lettre  sur  ce  sujet  de  J.  Huxley,  M.  fait 
observer  que  la  polygamie  s'accompagne  de  mâles  voyants  ;  là  où  il 
y  a  polyandrie  ce  sont  les  femelles  qui  sont  les  plus  voyantes.  Parmi 
les  oiseaux,  les  cas  sont  semblables  quand  tous  deux  participent  à  l'élevage 
des  jeunes  (perdrix).  Les  sexes  sont  semblables  chez  les  animaux  moins 
comestibles.  Ils  le  sont  aussi  chez  les  animaux  de  proie.  —  H.  de  Varigny. 


La  mort 

Dienert  (F.)  et  Etrillard  (P.).  —  Existe-t-il  des  organismes  susceptibles 
de  reviviscence  dans  les  roches  après  stérilisation  par  la  chaleur?  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXV,  479.)  [480 

Elmhirst  (R.).  —  Cgciic  conditions  and  rejuvenation  in  Hydroids.  (Na- 
ture, 16  février  1922,  208.)  [478 

Hartmann  (Max). —  Untersuchungen  iiber  Morphologie  und  Physiologie  des 
Formivechsels  der  Phytomonadinen  (Yolvocales).  III.  Mitt.  Die  dauernd 
agame  Zucht  von  Eudorina  elegans,  experimentelle  Beitrâge  zum  Befruch- 
tungs-und  Todproblem.  (Arch.  f.  Protistenk.,  XLI1I,  223-227,  pi.  MI, 
1921.)  [478 

a)  Pearl  (Raymond)  and  Parker  (Sylvia  L.).  —  Expérimental  sludies  on 
the  duration  of '  life.  —  IL  Hereditary  différences  in  the  duration  oflife  in 
line-bred  strains  of  Drosophila.  (Amer.  Natur.,  LVI,  174-187,  1922.)      [480 

b) Expérimental  studies  on  the  duration  oflife.  III.  The  effect  of 

sucessive  elherizations  on  the  duration  of  life  of  Drosophila.  (Amer. 
Natur.,  LVI, 273-280,  1922.)  [Il  n'y  a  pas  d'erreur  sensible  dans  les  ex- 

périences sur  la  durée  delà  vie  de  Drosophila,  introduite  par  l'anesthésie 
complète  par  l'éther,  répétée  quatre  fois  dans  le  cours  de  la  vie.  — L.  Cuénot 

c) Expérimental  studies  on    the  duration   of  life.    IV.  Data  on 

the  influence  of  density  of  population  on  duration  of  life  in  Droso- 
phila. (Amer.  Natur.,  LVI,  312-321,  1922.)  [480 

Woodruff  (Lorande  Loss).  —  The  présent  stateof  the  long-continned  pedi- 
gree culture  of  Paramecium  aurelia  at  Yate  University.  (Proc.  National 
Acad.  of  Sci.  Washington,  VII,  41-44,  1921.)  [479 


478  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Elmhirst  (R.).  —  Conditions  cycliques  et  rajeunissement  chez  les  Hydrai- 
res.  —  Des  colonies  de  TubulaHa  indivisa  depuis  trois  ans  en  aquarium  pas- 
sent par  un  cycle.  En  gros,  les  hydrantes  meurent  au  milieu  de  l'été  et 
reparaissent  au  milieu  de  l'hiver  (décembre-janvier,  la  mort  ayant  lieu  en 
juin-juillet).  En  hiver  les  hydrocaules  présentent  des  bourgeons  manifes- 
tement nouveaux.  En  mer  le  même  rajeunissement  s'observe  chez  des 
colonies  d'espèces  diverses.  Jewell  a  montré  que  chez  le  têtard  la  régéné- 
ration augmente  avec  l'enrichissement  de  l'eau  en  oxygène  et  diminue  avec 
la  chute  de  température.  Chez  les  hydraires  le  rajeunissement  commence 
quand  la  température  est  au  plus  bas  et  l'oxygène  le  plus  abondant  et 
s'accroît  avec  l'alcalinité  de  l'eau  et  la  richesse  croissante  des  aliments 
disponibles.  Probablement  la  lumière  plus  intense  de  l'été,  en  stimulant  la 
photo-synthèse,  tend  à  retarder  le  moment  de  la  teneur  maxïma  en  oxygène 
ce  qui  fait  qu'il  ne  coïncide  pas  avec  la  température  minima.  En  ce  cas  les 
facteurs  primaires  du  rajeunissement  seraient  la  lumière  et  la  teneur  en 
oxygène.  —  H.  de  Varigny. 


Hartmann  (M.).  —  Recherches  sur  la  morphologie  et  la  physiologie  des 
stades  du  cycle  évolutif  des  Phytomonadines  (  Volvocales).  IIIe  mémoire  : 
La  culture  durable  d'Eudorina  elegans,  contribution  expérimentale  aux  pro- 
blèmes de  la  fécondation  et  de  la  mort.  —  Eudorina  elegans  est,  avec  les  \olvox, 
la  volvocinée  la  plus  difficile  à  cultiver.  Les  organismes  étrangers,  en  par- 
ticulier les  rotifères  et  les  protococcacées  exercent  sur  elle  une  action  toxi- 
que. Les  bactéries  sont  par  contre  peu  actives.  L'eau  qui  entre  dans  le  mi- 
lieu de  culture  doit  avoir  été  distillée  dans  le  verre.  La  concentration  des 
milieux  nutritifs  (Knop,  Molisch,  Beyerinck)  doit  être  très  inférieure  à  celle 
qui  convient  aux  végétaux.  C'est  l'éclairement  qui  influence  le  plus  la  crois- 
sance et  le  pouvoir  de  multiplication.  Alors  que  par  les  beaux  jours  d'été, 
devant  une  fenêtre  orientée  au  nord,  la  multiplication  (mise  en  liberté  des 
colonies  filles)  s'effectue  tous  les  quatre,  cinq  ou  six  jours,  elle  ne  s'effectue 
que  tous  les  vingt  jours  en  hiver,  pour  une  température  à  peu  près  identi- 
que. H.  a  donc  réalisé  un  éclairage  constant  au  moyen  d'une  lampe  élec- 
trique nitra  ou  azo  de  300  watts,  placée  dans  un  vase  cylindrique,  s'emboî- 
tant  lui-même  dans  un  vase  plus  grand,  et  dans  lequel  est  établie  une  circu- 
lation d'eau.  Les  vases  à  culture,  coupes  à  bords  rodés  à  couvercle,  sont  dis- 
posés sur  une  étagère  circulaire,  en  verre,  entourant  les  vases  centraux,  le 
tout  en  chambre  noire.  Un  éclairage  continu  est  rapidement  nocif.  La  lampe 
ne  brûlait  que  pendant  12  heures  sur  24  heures.  La  température  oscillait 
entre  20  et  22°.  Les  petites  variations  de  température  ont  peu  d'influence 
eu  égard  aux  variations  de  l'intensité  lumineuse.  Moyennant  ces  condi- 
tions le  pouvoir  de  multiplication  se  tient  remarquablement  constant,  à 
raison  d'une  génération  tous  les  quatre  ou  cinq  jours. 

Au  bout  de  deux  années  et  demie,  H.  observades  signes  de  dégénérescence 
dans  ses  cultures,  qu'il  fut  d'abord  tenté  d'attribuer  à  une  dépression  de 
«  cause  interne  ».  Mais  il  remarqua  qu'en  changeant  alors  ses  vases  de 
culture,  tout  revenait  à  l'état  normal.  Il  s'agissaitt  d'une  action  chimique 
des  produits  d'altération  du  verre. 

Dans  ce  milieu,  les  Eudorina  d'une  souche  qui  à  l'état  libre  était  fréquem- 
ment en  sexualité,  ne  montrent  jamais  de  gamètes.  La  culture  a  été  ainsi 
entretenue  pendant  5  ans,  durant  lesquels  1300  générations  se  sont  succé- 
dées, toutes  contrôlées.  La  segmentation  des  gonidies  n'a  lieu  que  la  nuit.  H. 


LA  MORT.  479 

compto    10  chromosomes  dans  les  plaques  équatoriales  des  mitoses.  Tout  le 
tronçon  asexué  du  cycle  est  haploïde  '. 

H.  fait  ressortir  les  avantages  particuliers  que  présente  le  matériel  Eudo- 
rina  par  rapport  à  ceux  qui  ont  été  utilisés  jusqu'ici  pour  l'étude  du  pro- 
blème de  la  vie  indéfinie  sans  sexualité  :  1°  La  fécondation  n'y  est  sup- 
pléée par  aucun  autre  phénomène  sexueltelque  l'endomyxie  des  ciliés,  sup- 
pléance qui  serait  d'ailleurs  impossible  puisque  l'organisme  est  haploïde. 
2U  La  nutrition  purement  [?]  autotrophe  qui  permet  d'expérimenter  dans 
des  conditions  culturales  et  nutritives  très  précises  [les  cultures  de  H.  ne 
sont  cependant  pas  pures].  3°  La  croissance  limitée  (par  rapport  à  celle  des 
algues,  des  champignons  ou  desmyxomicètes).  4U  Laconstance  du  rythme  de 
multiplication,  toutes  choses  qui  facilitent  beaucoup  le  contrôle  des  cultures. 

L'auteur  discute,  sur  la  base  des  faits  résumés  ici,  du  problème  de  la 
fécondation  et  de  celui  de  la  mort  (immortalité  potentielle  des  protozoaires  de 
Weismann).  Nous  ne  le  suivrons  pas  dansdes  discussions  verbales  et  sco- 
lastiques  sur  ce  qu'il  faut  entendre  par  âge  et  mort  des  individus  et  des  li- 
gnées. Tant  d'après  ses  propres  recherches,  que  d'après  celle  de  Jollos  (V.  ci- 
dessus).  H.  admet  que  la  sénescence  ou  les  dépressions  dites  rythmiques 
(Woodruff)  du  pouvoir  de  multiplication  des  ciliés,  ne  sont  pas  dues  du 
tout  à  des  causes  internes,  mais  bien  à  des  influences  extérieures  qui  sont 
si  subtiles  qu'elles  peuvent  passer  inaperçues  (influence  de  l'altération  des 
verres,  etc.).  [Nous  sommes  arrivés  nous-mêmes  à  des  conclusions  identi- 
ques (voir  Ann.  biol. ,~XXYl,  p.  106)J.  Le  pouvoir  rénovateur  de  la  conjugaison 
n'est  pas  démontré  et  des  rénovations  peuvent  même  se  produire  indépen- 
damment de  la  conjugaison,  par  l'enkystement  ipar  exemple  Myxomycètes, 
V.  Jahn,  Â7ui.  Biol.,  XXV,  p.  109).  D'ailleurs  la  division  cellulaire  est  elle- 
même  un  phénomène  de  rajeunissement  (Bataillon,  non  cité  ici,  la  consi- 
dère depuis  longtemps  comme  s'accompagnant  d'une  décharge  d'excretas). 
—  E.  Chatton. 

Woodruff  (L.  L.).  —  Etat  actuel  de  la  longue  culture  pêdif/rëe  de  Parame- 
cium  aurelia.  —  On  sait  que  W.  a  suivi  depuis  mai  1007,  dans  son  labora- 
toire de  Yale  University,  une  culture  pedigree  de  Paramecium  aurelia,  avec 
isolement  journalier  des  individus  conservés  ;  il  a  pu  ainsi,  pendant  les 
cinq  premières  années  de  la  culture,  entretenir  quatre  lignées  sans  observer 
de  conjugaison,  et  les  pousser  ainsi  jusqu'à  la  3021°  génération.  On  peut  donc 
dire  que  le  protoplasme  de  la  cellule  primitivement  isolée  a  eu  virtuellement  la 
la  possibilité  de  se  diviser  d'une  manière  répétée  jusqu'à  donner  un  nom- 
bre de  cellules  représenté  par  2  à  la  3021e  puissance,  et  correspondant  à  un 
volume  égal  à  1000  fois  celui  de  la  Terre.  On  peut  dire  que  ces  expé- 
riences ont  pratiquement  démontré  la  non-nécessité  de  la  conjugaison. 
Dans  les  cultures  en  masse  la  tendance  à  la  conjugaison  a  été  faible  ;  les 
essais  faits  pour  la  faire  apparaître  n'ont  eu  un  premier  succès  qu'en  décem- 
bre 1913;  l'épidémie  de  conjugaisons  suivante  eut  lieu  en  juin  1920.  L'exa- 
men attentif  du  taux  de  division  a  mis  en  évidence  des  rythmes,  dont  les 
dépressions  correspondent  à  des  processus  de  rénovation  interne  de  l'appa- 
reil nucléaire,  désignés  par  W.  sous  le  nom  d'endomixie.  Après  la  décou- 
verte de  ce  fait,  il  sembla  inutile  de  pousser  plus  loin  l'expérience,  qui  fut 

l.  L'auteur,  parlant  (p.  233)  de  l'inversion  de  la  polarité  cellulaire  qui  se  produit  de  la 
gonidie  mère  aux  cellules  de  la  colonie  fille,  s'étonne  que  ce  phénomène  n'ait  été  jusqu'ici 
mentionné  nulle  part.  C'est  là  une  lacune  d'érudition.  Dangeard  (1900,  Le  Dot.,  VII)  et  Chatton 
(1912,  Bull.  se.  France-Belgique,  XLIV)  l'ont  étudié  et  interprété,  et  d'une  manière  plus 
touillée  que  ne  l'a  fait  H. 


480  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ainsi  arrêtée  le  1er  mai  1915  à  la  5071e  génération.  L'élevage  fut  cependant 
continué,  avec  une  surveillance  moins  continue,  mais  en  reprenant  de 
temps  en  temps,  par  un  prélèvement  exactement  suivi  pendant  30  jours, 
une  information  sur  la  vitalité  de  la  lignée.  On  peut  compter  qu'en  nombre 
rond,  en  décembre  1920,  après  13  ans  et  demi  de  culture,  on  était  arrivé  à 
8.400  générations.  —  Ch.  Pérez. 

a)  Pearl  (Raymond)  et  Parker  (SylviaL.).  — Études  expérimentales  sur 
la  durée  de  la  vie.  II.  Différences  héréditaires  de  la  durée  de  vie  dans  des 
lignées  de  Drosophila.  —  Dans  une  population  générale  de  Drosophila  mela- 
nogaster  (ou  ses  mutants;,  il  y  a  des  différences  génétiques  dans  la  durée  de 
la  vie  ;  on  peut  les  isoler  par  une  sélection  appropriée  et  reproduction  con- 
sanguine; même  dans  une  lignée  modérément  consanguine,  les  différences 
génétiques  restent  constantes  durant  des  périodes  de  10  à  25  générations  et 
même  plus;  les  lignées  à  plus  longue  vie  comptent  jusqu'à  47  et  50  jours 
d'existence  (durée  moyenne  de  la  lignée);  la  plus  courte  vie  est  de  22  jours 
(lignée  sauvage  comme  les  précédentes),  bien  entendu  dans  des  conditions 
de  milieu  parfaitement  constantes.  Le  caractère  «  durée  de  vie  »,  nettement 
héréditaire,  peut  être  placé  dans  la  catégorie  des  caractères  mendéliens 
définis  génétiquement.  —  L.  Cuénût. 

c)  Pearl  (Raymond)  et  Parker  (Sylvia  L.).  —  Études  expérimentales 
sur  la  durée  de  la  vie.  IV.  Documents  sur  V influence  de  la  densité  de  la  po- 
pulation sur  la  durée  de  la  vie  chez  Drosophila.  —  Toutes  choses  égales 
d'ailleurs,  il  semble  que  la  densité  d'une  population  dans  un  milieu  donné 
est  un  facteur  qui  affecte  la  durée  moyenne  de  la  vie;  P.  et  P.  ont  repris 
la  question  avec  précision,  en  élevant  des  Drosophiles  dans  des  récipients 
d'un  volume  constant,  à  la  même  température  (25°),  avec  une  nourriture 
identique  ;  le  nombre  des  Drosophiles  dans  chaque  récipient  varie  de  1  à  85. 
Le  résultat  est  exprimé  par  une  ligne  en  zigzag,  assez  inattendue  :  la  plus 
basse  densité  n'est  pas  l'optimum  ;  la  durée  moyenne  de  vie  tend  à  augmenter 
à  mesure  qu'augmente  la  densité  jusqu'à  un  certain  point  qui  est  l'optimum; 
puis  elle  décroît  jusqu'à  un  minimum  inférieur  au  point  le  plus  bas  obtenu 
avec  les  densités  inférieures  à  l'optimum.  Le  mutant  sepia  a  une  durée  de 
vie  un  peu  moindre  que  celle  du  type  sauvage  et  l'optimum  n'est  pas  exac- 
tement au  même  point;  le  mutant  quintuple  a  une  très  courte  durée  de 
vie,  dont  le  maximum  est  inférieur  au  minimum  du  type  sauvage.  Le  seul 
résultat  à  peu  près  certain  fourni  par  ces  recherches  préliminaires,  c'est 
qu'il  y  a  rapport  entre  le  taux  de  mortalité  et  la  densité  de  la  population, 
conclusion  à  laquelle  Farr  était  déjà  arrivé  pour  l'Homme.  —  L.  Cuénot. 

Dienert  (F.)  etEtrillard  (P.).  —  Existe-t-il  des  organismes  susceptibles  de 
reviviscence  dans  les  roches  après  stérilisation  par  la  chaleur?  —  Les  expé- 
riences faites  pour  vérifier  les  résultats  de  Galippe,  semblent  bien  montrer 
que,  en  prenant  des  précautions  suffisantes  et  en  stérilisant  les  roches  à  180° 
pendant  un  temps  assez  long,  celles-ci  ne  contiennent  aucun  organisme 
susceptible  de  reviviscence.  —  A.  Robert. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  481 


Physiologie  générale;  biochimie;  biophysique 

Abderhalden  (Emil).  —  Ergànzungen  :u  der  Arbeit  «  Gibt  es  Abwehrfer- 

mente  geqen  Polysaccharide  »?  von  E.  Herzfeld  und  H.  Klinger.  (Bioche- 

,  mische  Zeitschrift,  CXVII,  G,  1921.)  [504 

Adolph  (E.  F.)  and  Ferry  (R.  M.).  —  The  oxygen  dissociation  of  hemo- 
globin,  and  the  effect  of  electrolytes  upon  it.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVII, 
547,  1921.)  [501 

Albrecht  (G.).  —  Etude  chimique  de  quelques  mollusques  marins  de  la  côte 
du  Pacifique.  (J.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  395-405,  1921.)  [491 

Anderson  (R.  J.).  —  Acerin.  —  The  globulin  of  the  maple  seed.  (Acer 
saccharinum).  (Journ.  Biol.  Chem.,  LXVIII,  23,  1921.)  [506 

Arey  (Leslie  B.)  and  Crozier  (W.  J.).  —  6»?;  the  nalural  history  of 
Onchidium.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  443-502,  1921.)  [547 

Austin  (J.  H.),  Sillman  (E.)  and  Van  Slyke  (D.  D.).  —  Factors  governing 
the   excrétion  rate  ofurea.  (Journ.   of  Biol.  Chem.,  XLVI,  91-112,   1921.) 

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Barr  (O.  P.)  and  Peters  (J.  P.  Jr.).  —  ///.  The  car  bon  dioxide  absorption 
curve  and  carbon  dioxide  tension  of  the  blood  in  severe  anémia.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLV,  571-592,  1921.)  [514 

Bassyli  (W.  M.).  —  The  Cause  of  Rickets.  (Nature,    12    août   1922,   212.) 

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fish  (Squalus  Sucklii).  (Journ.  of.  Biol.  Chem.,  XLV,  263-276,  1921.)     [505 

b)  —  —  Anaerobic  respiration  in  some  pelecypod  mollusks.  The  relation  of 
anaerobic  respiration  to  glycogen.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  579-598, 
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Chanutin  (A.).  —  Animal  calorimetry.  —  Twentieth  paper.  —  The  influence 
of  the  ingestion  of  méat  and  of  glycine  and  alanine  upon  the  carbon 
l'année  uiologique.  33 


482  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dioxyde-combining  poicer  of  blood-plasma.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  485, 
1921.)  [539 

Chodat  (R.)  et  Wyss  (F.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  tyrosinase.  (C. 
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li/sis  of  the  esters  of  some  dicarboxylic  acids  by  the  lipase  of  the  liver. 
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Cole  (Arch.  E.).  —  Oxggen  supplg  of  certain  animais  living  in  water  con- 
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1921./  •  [513 

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loiver  vertebrates.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  57-59,  1921.)  [530 

b)  —  —  The  acid  base  exchange  betiveen  the  plasma  and  the  red  blood  cells. 
(Ihicl,  01-72.)  [530 

c)  —  —  .4  further  studg  of  the  respiratorg  processés  in  Mya  arenaria 
and  other  marine  mollusca.  (Ibicl.,  XLIX,  297.)  [513 

Delprat  (G.  D.)  and  Whipple  (G.  H.).  —  Studies  of  liver  function.  Ben- 
zoate  administration  and  hippuric  acid  synthesis.  (Journ.  Biol.  Cham., 
XLIX,  229,  1921.)  [535 

Denis  (W.).  —  Sulfates  in.  blood.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  311,  1921.)  [500 
Denis  ("W.)  and  Sisson  (W.  R.).  —  A  studg  of  the  chlorine  content  of milk 
and  blood  after  the  ingestion  of  sodium  chloride.  (Journ.  of  Biol.  Chem., 
XLVI,  483-492,  1921.)  '  [540 

a)  Dill  (D.  B.).  —  A  chemical  studg  of  certain  Pacifie  coast  fishes.  (Journ. 
Biol.  Chem.,  XLVIII,  73,  1921.)  [492 

b) A  chemical  study  of  the   Califomia  sardine  (Sardinia  cœrulea). 

(Ibid.,  93.)  [492 

Dixon  (H.  H.)  and  Bail  (N.  G.).  —  Transport  of  organic  substance  in 
Plants.  (Nature,  23  février  1922,  236.) 

[Étude  intéressante  d'où  il  résulterait  que  le  transport  vers  les  par- 
ties basses  des  matériaux  élaborés  par  les  feuilles  se  ferait  non  par 
le  liber  qui  parait  hors  d'état,  matériellement,  d'exécuter  la  besogne, 
mais  par  le  bois,  par  les  trachées.  Mais  alors  à  quoi  servirait  le  liber  ? 
Des  expériences  en  cours  permettront  peut-être  de  se  faire  une  opinion 
sur   les  idées   développées  par    les   deux   botanistes.  —  H.  de  Varigny 

Doisy  (E.  A.)  and  Eaton  (E.  P.).  —  The  relation  of  the  migration  of  ions 
between  cells  and  plasma  to  the  transport  of  car  bon  dioxide.  (Journ.  Biol. 
Chem..  XLVII,  377,  1921.)  [502 

a)  Dunn  (M.  S.)  and  Lewis  (H.  B.).  —  The  action  of  nitrous  acid  on  casein. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  327,  1921.)  [506 

b) ^4  comparative  studg  of  the  hgdrolgsis  of  casein  and  dea- 

minized  casein  by  proteolylic  enzymes.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  343, 
1921.)  [506 

Dutcher  (A.),  Harshaw  (A.  M.)  and  Hall  (J.  S.).  —  Vitamines  studies. 
VIII.  The  e/fect  of  heat  and  oxidation  upon  the  antiscorbutic  vitamine. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  XLVII,  483,  1921.)  i  [517 

Eddy  (W.  H.),  Heft  (H.  L.),  Stevenson  (H.  L.)  and  Johnson  (R.).  — 
Studies  in  the  vitamine  content.  II.  The  yeast  lest  as  a  measure  of  vita- 
mine 3.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVII,  249,  1921.)  [517 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  483 

Ellis  (N.  R.),  Steenbock(H.)  and  Hart  (E.  B.i. —  Some  observations  on  the 
stabiliti/  of  the  antiscorbutic  vitamine  and  ils  bekavior  to  varions  treat- 
ments.  '(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLYI,  367-380.  1921.)  [518 

Fenger  (F.)  and  Hull  (M.).  —  The  e/f'ect  of  âge  on  pancreatic  enzymes. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XL VI,  431-435,  1921.)  [493 

a)  Fiske  (C.  H.).  —  Observations  on  the  «  alcaline  tide  »  after  meals.  I. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  163,  1921.)  [536 

h) Inorganic  phosphate  and    acid    exaction  in  the   postabsorptive 

pcriod.  (Ibid.,  171.1  [536 

Fitz  (R.)  and  Bock  (A.  V.).  —  Studies  on  blood  sugar.  —  The  total 
amount  of  eirculatunj  sugar  in  the  blood  in  diabète  mellitus  and  other 
conditions.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  313,  1921.)  [498 

Fleming  (W.D.).  —  Vitamine  content  ofriceby  the  yeast  method.  Organic 
nitrogen  as  a  possible  factor  in  stimulation  of  yeast.  (Journ.  Biol.  Chem., 
XLIX,  119,  1921.)  [518 

Fred  (E.  B.),  Peterson  (W.  M.)  and  Anderson  (J.  A.).  —  The  relation 
oflactic  acid  bacteria  to  corn  silage.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLYI,  319- 
327,  1921.)  [505 

Fulmer  (E.I.),  Nelson  ("V.  E.)  and  Cessna  (R.).  —  The  nutritional  requi- 
rements  of  yeast.  III.  The  synlhesis  ofwater  soluble  B  by  yeast.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLVI,  81-82,  1921.)  [526 

Funk  (G.)  and  Dubin  (H.  E.).  —  Vitamine  requirement  of  certain  y easts 
and  bacteria.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  437,  1921.)  [524 

Garrett  (F.  C.  and  H.). —  The  effect  of  a  lead  sait  on  lepidoplerous  larvae. 
(Nature,  16  sept.  1922,  380.)  [540 

Gibson  (R.  B.)  and  Martin  (F.  T.).  —  Some  observations  on  crealine  for- 
mation in  a  case  of  progressive  pseudohypertrophic  muscular  dysthrop/u/. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  319,  1921. j  [535 

Gibson  (C.  A.),  Umbreit  (F.)  and  Bradley  (H.  C.).  —  Studies  of  auto 
lysis.  —  VII.  Autolysis  ofbrain.  (Journ.   Biol.  Chem.,  XLV1I,  333,  1921.) 

504 

Golgi  (C.).  —  //  centrosoma  dei  globuli  rossidel  sangue  circulante  delV  uomo 
e  di  altri  animait.  (Rendic.  R.  Istituto  lombardo,  344-352,  1920.)  [530 

Gradmann  (Hans).  —  Die  Ueberkrummungsbewegungen  der  Ranken.  (Prings- 
heim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  411-457,  12  fig.,  1921.)  [545 

a)  Greene  (C.  W.).  —  Chemical  development  of  the  ovaries  of  the  king  sal- 
mon  during  the  spawning  miqration.  Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  5'.»,  1921.) 

[491 

b) Carbohydralc  content  of  the  King  salmon  tissues   durant  the  Sjiair- 

ning  migration.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  429,  1921.)  [492 

Greene  (C.  W.)and  Nelson  (E.  E.).  —  The  chemical  composition  of  the 
skeletal  muscle  of  the  fresh  water  gar,  Lepidosteus.  i  Journ.  Biol.  Chem., 
XLIX,  57,  1921.)  [491 

a)  Gross  (E.  G.)  and  Steenbock.  —  Creatinuria.  II.  Argininc  and  cys- 
tine  asprecursors  of  creatine.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVII,  33,  1921.)     [534 

b) Creatinuria.  111.  The  e/fect  of  thyroid  feeding  upon  creati- 
nuria. (Ibid.,  45.)  [534 


484  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Haggard  (H.  W.).  — The  fate  ofsulftdes  in  the  blood.  (Journ.  Biol.  Chem., 
XLIX,  519,  1921.)  [500 

Haggard  (H.  "W.)  and  Henderson  (Y.).  —  Hemato-respiratory  functions. 
XII.  Respiration  and  blood  alkali  during  carbpn  monoxide  asphyxia. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  XLVII,  421,  1921.)  [515 

a)  Hammett  (F.  S.).  —  Creatine  and  creatinine  in  muscle  exlracts.  II.  The 
influence  of  the  reaction  of  the  médium  on  the  creatinine-creatine  balance 
in  incubated  extracts  of  muscle  tissue  of  the  albino-rat.  (Journ.  Biol.  Chem., 
XLVIII,  133,  1921.)  [534 

b)  —  —  Studies  of  the  thyroid  aparatus.  IV.  The  influence  of  parathyroid 
and  thyroid  tissue  on  the  creatinine-creatine  balance  in  incubatet  exlracts 
of  muscle  tissue  of  the  albino  rat.  (Ibid.,  143.)  [532 

Harden  (A.).  —  Vitamin  Problem.  (Nature,  1"  juillet  1922,  14.)  [516 

Harder  (Richard).  — Kritische  Versuche  zur  Blackmans  Théorie  der  «  6e- 
grerizenden  Faktoren  »  bel  der  I\ohle?isuureassimilation.  (Pringsheim's 
Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  531-571,  9  fig.,  1921.).  [528 

Hart  (E.  B.)  and  Humphrey  (G.  G.).  —  Can  «  Home  growne  rations  » 
supply  proteins  of  adéquate  quality  and  quanlitu  for  high  mil/;  produc- 
tion? III.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  305,  1921.)  [523 

Hart  (E.  B.),  Steenbock  (H.)  and  Ellis  (N.  R.). —  Antiscorbutic  potency  of 
milk  powder.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  309-318,  1921.)  [518 

Hart  (E.  B.),  Steenbock  (H.)  and  Hoppert  (C.  A.).  —  Dietary  factors  in- 
fluencing  calcium  assimilation.  I.  The  comparative  influence  of  yreen  and 
dried  plant  tissues,  cabbage,  orange  juice,  and  cod  liver  oil  on  calcium 
assimilation.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLVIII,  33,  1921.)  [524 

Harvey  (E.  Newton).  —  The  nature  of  animal  light.  (Monographs  on 
exper.  Biol.,  Philadelphie  et  Londres,  Lippincott  C°,  182  pp.,  37  fig.,  1920.) 

[537 

Hastings  (A.  B.)  and  Murray  (H.  A.  Jr.).  —  Observations  on  parathyroi- 
dectomized  dogs.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  233-25G,  1921.)  [531 

Hastings  (A.  B.),  Murray  (C.  M.)  and  Murray  (H.  A.  Jr).  —  Certain 
chemical  changes  in  the  blood  after  pyloric  obstruction  in  dogs.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLVI,  223-232,  1921.)  [500 

Henderson  (L.  J.).  —  Blood  as  a  phi/sicochemical  system.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLVI,  410-419,  1921.)  [529 

Heyde  (H.  C.  Van  der).  —  Studies  on  organic  régulation.  I.  The  compo- 
sition of  the  urine  and  the  blood  of  the  hibernating  frog,  Rana  virescens 
Ilolm.  (pipiens  Gin)  421.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  421-430,  1921.) 

[528 

Hirsch  (E.  P.).  —  Rigor  mortis  in  smooth  muscle  and  a  chemical  analysis 
of  fibromyoma  tissue,  297.  (Journ.  of  Biolog.  Chem.,  XLV,  296-306, 
1921 .)  [537 

a)  Howe  (P.  E.).  —  The  use  of  sodium  sulfate  as  the  globulin  précipitant 
in  the  détermination  of  proteins  of  blood.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX, 
93,  1921.)  [498 

b) An  effect  of  the  ingestion   of  colostrum  upon  the  composition  ofthe 

blood  of  new-born  calves.  (Ibid.,  115.)  [499 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  485 

Hubbard  (R.  S.)  and  Wright  (F.  R.).  —  Blood  acétone  hodies  after  t/tc 
injection  of  small  amounts  of  adrenalin  chloride.  (Journ.  Biol.  Chem., 
XLIX,  384,  1921.)  [496 

Ide  (M.).  —  The  «  bios  »  of  Wildiers  and  the  cultivation  of  yeast.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLVI,  521-52;?,  1921.)  [525 

Jones  (M.  R.).  —  The  calcium  content  of  blood  plasma  and  corpuscles  in 
the  new-born.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLIX,  1S7,  1921.)  [499 

Jones  (M.  R.)  and  Nye  (L.  L.).  —  The  distribution  of  calcium  and  phos- 
phorie  acid  in  the  blood  of  normal  children.  (Journ.  Biol.  Chem.,  XLV11, 
323,  1921.)  [499 

Jones  (D.  B.)  and  Waterman  (H.  C). —  The  basic  amiuo-acids  of  glyci- 
nin,  the  globulin  of  the  soi/  bean,Soja  hispida,as  determined  by  YanSlyke's 
method.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  459-46^.) 

[On  trouve  en  moyenne  :  arginine  8,07  °/o,  cystine  1,18,  histidine  1,44, 
lysine   9,00,    ammoniaque    2,28,    tryptophane  1.37     ,  .    —  L.    Thivolle 

Karr  (W.  G.).  —  Comparative  metabolism  of  proteins  ofunlike  composition. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  289-295,  1921.)  [527 

Keeton  (R.  W.).  —  Ammonia  excrétion  followîng  expérimental  administra- 
tion of  acids  via  the  stomach  and  peripheral  vein.  (Journ.  Biol.  Chem., 
XLIX,  411,  1921.)  [535 

Kiessling  (Werner).  —  Vergleichende  Untersuchungen  uber  die  Wirkuny 
einiger  Chlorderivate  des  Methans,  .Ethans  und  .Ethylens  am  isolierten 
Fraschherzen.  (Biochemische  Zeitschrift,  CXIV,  28  février  1921.)        [541 

Knudson  (A.).  —  The  relalionship  between  cholestérol  and  cholestérol  esters 
in  the  blood  during  the ir  absorption.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  254-202, 
1921.)  [501 

Kœhler  (Otto).  —  Ueber  Geotaxis  von  Paramœcium.  (Àrch.  f.  Protistenk., 
XLV,   1-95,  1922.)  [544 

Kostytschew  (S.)  and  Afanassjewa  (M.).  — Die  Yerarbeitung  verschie- 
dener  organischer  Verbindungen  durch  Schimmelpilze  bei  Sauersloffmangel . 
(Pringsheinvs  Jahrbûcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  628-050,  1921.)  [516 

Kudo  (Tokuyasu).  —  Sludies  on  the  effects  of  t/rirst.  II.  Effects  of  thirst 
upon  the  growth  ofthe  bodi/  and  of  the  varions  organs  inyoung  albino  rats. 
(Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  435-462,  1921.)  Lr>2? 

a)  Langfeldt  (E.).  —  Blood  Sugar  régulation  and  the  origin  of  the  hyper- 
glycemias.  I.  Glycogen  formation  and  glycogenolysis.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLVI,  381-389,  1921.)  [497 

b) Blood  Sugar  régulation   and  the  origin  of  the  hyperglgcemias.  II. 

Conditions  of  action  of  liver   diastases.  (Ibid.,  391-402.)  [497 

c) Blood   Sugar   régulation  and    the   origin  of   the  hypergfycemias. 

III.  Theory.    (Ibid.,  403-409.)  [497 

d)  —  —  Animal  calorimelry.  —  Seventeenth  paper.  —  The  influence  of  col- 
loïdal iron  on  the  basai  metabolism.  (Ibid.,  XLVI1,  557,  1921.)  L53S 

Lehman  (E.  P.).  —  Studies  in  inorganic  blood  phosphate.  (Journ.  Biol. 
Chem.,  XLVI1I,  293,  1921.)  [501 

Levene(P.  A.).   —  On  the  structure  of  thymus  nucleic   acid  and  on  its  pos- 
sible   bearinq    on   the  structure   of  plant  nucleic   acid.   (Journ.    of  Biol 
Chem.,  XLV1II,  119,  1921.)  .  [507 


486  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Levene  (P.  A.)  and  Clark  (E.  P.).   —   D.  Ribohexosamino-acids  (Journ. 

of  Biol.  Chem.,  XLVI,  18-33,  1921.)  [504 

Levene  (P.  A.)  and  Lôpez-Suarez  (H.).    —   The  chemical  structure  of 

chondridin.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  467,  1921.)  [508 

a)  Levene  (P.  A.)  and  Rolf(J.  P.).  —  Lecithin.  III.  Fatty  acids  of  lecithin 
ofthe  egg  yolk.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XVI.  193-207,  1921.)  [404 

b) Lecithin.  IV.   Fatty  acids  of   lecithin  of  the  brain.    (Ibid., 

353-365.)  [494 

Levene  (P.  A.)  and  Simms  (H.  S.).  —  The  liver  lecithin.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLVIII,  185,  1921.)  [495 

Lewis  (H.  B.).  —  Studies  on  the  synthesis  of  hippuric  acid  in  the  animal 
organism.  IV.  A  note  on  the  synthesis  of  hippuric  acid  in  the  rabbit  after 
exclusion  of  bile  from  the  intestine.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  73-81, 
1921.)  [502 

Loftfield  (J.  V.  G.).  —  The  behavior  of  stomata.  (Carnegie  Inst.  of  Was- 
hington, N°  314,  104  p.,  54  fig.,  16  pi.,  1921.)  [510 
Lusk  (G.).  —  Animal  Calorimetry.  —  Eighteenth  paper.  —  The  behavior 
of  varions  inlemediary  melabolites  upon  the  heat  production.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLIX,  453,  1921.)  [538 
a)  Mac  Donald  (M.)  and  Me  Collum  (E.  V.).—  The  cultivation  of  yeast  in 
solution  of  purified  nutrients.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  307-311, 
1921.)                                                                                                              t525 

b) The  Bios  of  Wildiers  and  the  culture  of  yeast.  (Ibid.,  XLVI,  525-527, 

1921.)  [525 

Mangham  (Sydney).  —  Transport  of  organic  substances  in  plants. 
(Nature,  15  avril  1922,  476.) 

[L'auteur  défend  l'opinion  classique  et  expose  les  arguments  à  faire 
valoir  à  son  appui  contre  l'idée  de  Dixon  et  de  Bail  (voir  plus  haut) 
tout  en  reconnaissant  un  grand  intérêt  à  serrer  de  près  un  problème 
qui  n'est  peut-être  pas  entièrement  résolu  encore.  —  H.  de  Variuny 
Mascré.  —  Sur  les  «  cellules  à  ferment  »  des  Primula  et  sur  la  formation  des 
pigments  anthocy uniques.  (Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  LXIX,  325-330,  1922.)  [539 
Mason  (E.  H.).  —  .4  note  on  the  absorption  of  calcium  salts  in  man.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLVII,  3,  1921.)  [524 

a)  Me  Collum  (E.  V.).  Simmonds  (N.)  and  Parsons(H.  T.).  —  Supplemen- 
tary protein  values  in  foods.  —  /.  The  nutritive  properties  of  animal  tis- 
sues.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVII,  111,  1921.)  [518 

b) Supplementary  protein  values  in  foods.  —II.  Supplementary 

dietary  relations   between  animal  (issues  and  cereals  and  légume  seeds. 
(Ibid.,'  139.)  L518 

c) Supplementary  protein  values  in  foods.  — III.  The  supplemen- 
tary dietary  relations  between  the  proteins  of  the  cereal  grains  and  the 
potato.  (Ibid.,  175.)  [5l8 

d) Supplementary  protein  values  in  foods.  —IV.  The  supplementary 

relations  of  cereal  grain  vith  cereal  grain;  légume  seed  with  légume  seed 

and  cereal  grain  with  légume  seed;  with  respect  to  improvemenl  in  the  aua- 

•     lity  oftheir  pivtein.  (Ibid.,  207.)  P18 

a)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.),Parsons  (H.  T.),  Shipley  (P.  G.)and 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  487 

Park  (E.  A.).  —  Studies  on  expérimental  Rickets.  —  /.  The  production 
efrachitis  and  similar  disases  in  the  rat  by  déficient  diet».  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLV,  333-341,  1921.)  [520 

à) Studies  on  expérimental  Rickets.  —  VIII.  The  production  of 

rickets  by  diet  low  in  phosphorus  and  fat-soluble  A.  (lourn.  of  Biol.  Chem., 
XLVII,  507,  1921.)  [520 

Me  Cann  (G.  P.),  Hess  (A.  P.)  and  Pappenheimer  (A.  M.).  —  Expérimen- 
tal rickets  in  rats.  —  II  The  failure  of  rats  to  develop  rickets  on  a  diet 
déficient  in  vitamine  A.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVII,  395,  1921.)       [521 

Me  Elroy  (W.  S.)  and  Pollock  (H.  O.).  —  On  the  rate  ofnitrogen  élimina- 
tion. (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  475-481,  1921.)  [533 

Me  Kellips  (G.  M.),  de  Young  (L.  M.)  and  Bloor  (W.  R.).  —  The  distri- 
bution of  phosphoric  acid  in  the  blood  of  normal  infants.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLVII,  53,  1921.)  [501 

Menaul  (P.).  —  Xote  on  the  formation  of  hydrocyanic  acid  in  plants. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  297,  1921.)  [508 

Mevius  CWalter).  —  Retirage  zur  Physiologie  «  kalkfeindlicher  »  Ge- 
wiichse.  (Pringhezim's  Jahrbûch.  f.  wiss.  Bot.,  LX,  147-183.)  [540 

Meysenbug  (L.  von)  and  Me  Cann  (G.  P.).  —  The  diffusible  calcium  of 
the  blood  sérum.  —  II.  Iluman  rickets  and  expérimental  dog  telany.  (Journ. 
Biol.  Chem.,  XLVII,  541,  1921.)  [522 

Miller  (E.  W.).  —  The  effect  of  certain  stimùlating  substances  on  the 
invertase  activity  ofyeast.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVIII,  329,  1921.)     [49:; 

Miller  (C.  W.)  and  Sweet  (J.  E.).  —  Note  onpossible  source  of  error  in  tes- 
ting  for  Rence-Jones  protein.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVIII,  21,  1921  > 

[11  est  préfé- 
rable d'employer  l'urine  fraîche  et  bien  exempte  de  fécès  et  de  produits  de 
digestion,  même  l'usage  du  toluène  peut  prêter  à  confusion.  —  L.  Thivolle 

a)  Mills  (G.  A.).  —  The  chimical  nature  of  coagulines  of  tissues.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLVI,  135-165,  1921.)  [495 

b)  —  —  The  action  of  tissue  extracts  in  the  coagulation  of  blood.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLVI,  167-192,  1921.)  [541 

Myers  (V.  C.)  and  Short. (J.  Z.).  —  The  potassium  content  of  normal  and 
some  pathological human  bloods.  (Journ.  ofBiol.  Chem.,  XLVIII,  83,  1921.) 

[499 

Monat-Biggs  (C.  G.  F.).  —  Scorpions  and  their  venom.  (Nature,  19  aoïït 
1922,  250.)  [Quand  des  scorpions  se  battent  entre 

eux,  de  même  espèce,  ou  d'espèce  différente,  ils  se  piquent  les  uns  les 
autres,  et  les  scorpions  piqués  meurent  rapidement,  en  quelques  se- 
condes. L'immunité   contre  le  venin  est  donc   faible.  —  H.  de  Varigny 

Navez  (Albert).  —  Recherches  microchimiques  sur  la  coumarine.  (Bull. 
Cl.  d.  Se,  Acad.  roy.  Belg.  [5],  VIII,  159-173,  9  fig.,  1922.)  [508 

Nelson  (E.  E.)  and  Greene  (C.  W.).  —  The  chemical  composition  of  the 
ovaries  of  fresh  water  gar,  Lepidosteus.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX, 
47,  1921.)  [491 

Noack  (Kurt).  —  Ueber  Orientierung  der  Schaubli'itensticle  in  der  Gatlung 
Ilydrangea.  (Pringsheim's  Jahrbiicher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  135-145,  1921.)  [543 

Norgaard  (A.)  and  Gram  (H.  C).  —   Relation  between  the  chloride  con- 


488  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

lent  of  the  blood  and  its  volume  por  cent  of  cells.  (Journ.  of  Biol.  Chem., 
XLIX,  263,  1921.)  [500 

Nordhausen  (M.).  —  Weitere  Beitràgc  zum  Saftsleigeproblem.  {Pr'mgheim's 
Jahrbûcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  307-530,  3  fig.,  1921.)  [531 

OReilly  (L.)  and  Me  Cabe  (E.  M.).  —  The  available  carbohydrate  in 
thrice  boiledvegetables.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  83-89,  1921.)    [527 

Orton  (J.  H.).  —  The  Blood- cells  ofiheoyster.  (Nature,  13mai  1922,612.)     [530 

Osborne  (T.  B.)  and  Leavenworth  (C.  S.).  —  The  effecl  of  alkali  on  the 
efpciency  of  (lie  water-soluble  vitamine  B.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV, 
423-426,  1921.)  [526 

Osborne  (T.  B.)  and  Mendel  (L.  B.).  —  .4  critique  of  experiments  with 
diets  free  from  fat-soluble  vitamine.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  277- 
288,  1921.)  .     [526 

Osborne  (T.  B.),  Wakeman  (A.  S.)  and  Leavenworth  (C.  S.).  —  The 
proteins  of  the  al  f  al  fa  plant.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX,  63,  1921.)  [523 

Palnier  (L.  S.)  and  Kennedy  (C).  —  The  relation  of  plant  carotinôids 
to  growlh  and  reproduction  of  albino  rats.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI, 
559-577,  1921.)  [522 

Parnas  (J.  K.).  —  Neue  Untersuchungen  iiber  den  \\  asserhauslialt  der 
Frôsche.  (Bioehemische  Zeitschrift,  CXIV,  2,  1921.)  [509 

Pasternak  (S.).  —  Synthesis  of  inositc  hexaphosphoric  acid.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLVI,  453-457,  1921.)  [Confirmation  d'un  travail  antérieur 
de  l'auteur;  cet  acide  est  identique  aux  réserves  phospho-organiques  des 
plantes  vertes.  Synthèse  par  éthériheation  directe  de  l'inosite  par  l'acide 
phosphorique   en   présence  d'anhydride   phosphorique.   —   L.   Thivolle 

a)  Peters  (J.  P.  Jr.),  Barr  (D.  P.)  and  Rule  (F.  D.).  —  The  carbon 
dioxide  absorption  curve  and  carbon  dioxide  tension  of  the  blood  of  nor- 
mal resting  individuals.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  489-536,  1921.)     [514 

/>)  —  —  —  —  77ie  carbon  dioxide  absorption  curve  and  carbon  dioxide  ten- 
sion of  the  blood  in  cardiac  dyspnea.  (Ibid.,  537-570.)  [514 

Peterson  (G.  W.  H.)  and  Anderson  (J.  A.).  —  The  cliaracteristics  of 
certain  pentose  destroying  bacteria,  especialy  as  concerns  their  action 
on  arabinose  and  xylose.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVIII,  385,  1921.)     [505 

Peterson  (G.  W.  H.),  Fred  (E.  B.)  and  Verhulst  (J.  H.).  —  The  destruction 
of  pentosans  in  the  formation  of  silage.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  329- 
338,  1921.)  [505 

Pôle  Evans  (J.  B.  and  M.).  —  Bise  in  température  ofliving  plant  tissue  when 
infected  by  parasitic  fungus.  (Nature,  7  octobre  1922,  480.)  [542 

Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  --  Variation  de  la  pression  osmotique 
du  sang  de  l'Anguille  en  fonction  des  modifications  de  salinité  du  milieu 
extérieur.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  324.)  [509 

Rakestraw  (N.  W.).  —  Chemical  factors  in  fatigue.  I.  The  effect  of  muscu- 
lar  exercise  upon  certain  common  blood  constituents.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLV II,  565,  1921.)  [502 

Reimann  (S.  P.)  and  Reimann  (H.  A.).  —  Blood  bicarbonate  levels  fol- 
lowing  administration  of  sodium  bicarbonate.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI, 
493-498,  1921.)  [502 

Reimann  (S.  P.)  and  Sauter  (M.  D.).  —  Comparaison  of  blood  and  lymph 
bicarbonate  after  intravenous  injection  of  sodium  bicarbonate.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLVI,  492-502,  1921.)  [502 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  480 

Rockwood  (E.  W.)  and  Khorozian  (K.  G.).  —  Animal  utilisation  of 
xylose.  (Journ.  of  Biol.  Chem,  XLVI,  553-558,  1921.)  [528 

a)  Rose  (W.  C).  —  The  influence  of  food  ingestion  upon  endogenous  pu- 
rine  metabolism.  I.  (Journ.  of  Biol'.  Chem.,  LXVIII,  563,  1921.)  [533 

b) The  influence  of  food  ingestion  upon  endogenous  purine  metabo 

lism.  II.  (Ibid.,  575.)  [533 

Rouge  (Dr.).  —  Sur  les  flavones  et  leur  rôle  dans  la  cellule  végétale.  (Bull., 
Soc.  bot.  de  Genève,  XIII,  JS-19,  1921.)  [508 

Samec  (M.).  —  Zur  Chemie  der  Poli/saccharide.  (Biochemische  Zeitschrift, 
CXIII,  20,  1,  1921.)  [503 

Schmid  (Gùnther).  —  lier  Organisation  nnd  Schleimbildung  bei  Oscilla- 
toria  Jenensis  und  das  Bewegungsverhalten  kùnsllielter  Teilstiicke.  (Prings- 
heims's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  Bd.  60,  572-627,  26  fig.,  1021.)  [536 

a)  Schultz  (E.  W.)  and  Chandler  (L.  R.).  —  The  acidity  of  goat's  milk  in 
term  of  hydrogen  ion  concentration,  ivith  comparisons  la  that  of  cow's  ami 
human  milk.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  120-131,  1921.)  [502 

b) The  size  of  fat  globules  in  goat's  milk.  (ibid.,  133-134.)  [503 

Schulz  (Hélène).  —  Ueber  Korrelationen  zwischen  den  BUilenleilen  und 
den  geotropischcn  Bewegxngen  de  Bliitenschdfle,  nach  Untersitchungen  i?is~ 
besondere  an  Papaver.  (Pringsheim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  1-66, 
4  fig.,  1921.)  [543 

a)  Shaffer  (P.  A.).  —  Antiketogenesis.  I.  An  in  vitro  analogy.  (Journ. 
of  Biol.  Chem.,  XLVII,  433,  1921.)  [495 

b) Antiketogenesis.  II.    The  ketogenic  anliketoqenic  balance  in   man. 

(Ibid,  449.)  [495 

c) Antiketogenesis.     III.    Calculation  of  the   ketogenic   balance  from 

the  rcspiratory  quotients.  (Journ.  of  Biol.  Chem,  XLIX,  143,  1921.)      [496 

Sherman  (H.  C),  Roux  (M.  E.),  Allen  (R.)  and  Woods  (E.).  —  Growth 
and  reproduction  upon  simplijied  food  supply.  (Journ.  of  Biol.  Chem, 
XLVI,  503-510,  1921.)  [521 

Sherwin  (C.  P.)  and  Hynes  ("W.  A.).  —  The  metabolism  of  nitrobenzal- 
dehydes  and  nitrophenyl-acètaldehiples.  (Journ.  of  Biol.  Chem,  XLVII, 
207,  1921.)  [528 

Shipley  (P.  G.),  Me  Collum  (E.  V.)  and  Simmonds  (W.).  —  Studies  on 
expérimental  Bickets.  IX.  Lésions  in  the  bones  of  rats  sujfering  from  un- 
complicated  Beri-beri.  (Journ.  of  Biol.  Chem,  XLIX,  399,  1921.)  [521 

Shipley  (P.  G.),  Park  (E.  A.),  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (W.)  and 
Parsons  (H.  T.).  —  Studies  on  expérimental  Bickets.  II.  Thee/fect  of  cod 
liver  oil  administered  to  rats  with  expérimental  rickets.  (Journ.  of  Biol. 
Chem,  XLV,  343-348,  1921.)  [520 

Sierp  (Hermann)  und  Noack  (Konrad  Ludwig).  —  Studien  iiber  die 
Physik  der  Transpiration.  ;Pringsheim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot,  LX,  459- 
498,  4  fig,  1921.)  [512 

Slyke  (D.  D.  Van).  —  Studies  of  acidosis.  XVII.  The  normal  and  abnor- 
mal  variations  in  the  acid-base  balance  of  the  blood.  (Journ.  of  Biol.  Chem., 
XLVIII,  153,  1921.)  [530 

Smith  (E.)  and  Medes  (G.).  —Effecl  of  healing  the  antiscorbutic  vitamine  in 
the  présence  of  invertase.  (Journ.  of  Biol.  Chem,  XLVIII,  323,  1921.)     [494 


490  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Smith  (L.  W),  Means  (J.  H.)  and  Woodwell  (M.  N.).  —  Studies  of  the 
distribution  of  carbon  dioxide  between  cells  and  plasma.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLV,  245-253,  1921.)  [515 

Stark  (Peter).  —  Studien  ilber  traumatotrope  und  haplotrope  Reizleitungs- 
vorgânge  mit  besonderer  Berûcksichtigung  der  Reizubertragung  ouf fremde 
Arten  und  Galtungen.  (Pringsheim's  Jahrbucher  f.  wiss.  Bot.,  LX  of,  67- 
134,  39fig.,  1921.)         ,  [542 

a)  Steenbock  (H.),  Sell  (M.  T.)  and  Buell  (M.  V.).  t-  Fatsoluble  vitamine. 
—  VII.  The  fat  soluble  vitamine  and  yelloiv  pigmentation  in  animal  fats 
with  some  observations  on  its  stability  to  saponi/i cation.  (Journ.  of  Biol. 
Chem.,  XLVII,  89,  1921.)  [521 

b) VIII.  The  fat  soluble  vitamine  content  of  peas  in  relation  to 

their  pigmentation.  (Ibid.,  303.)  [521 

Stehle  (R.  L.)  and  Me  Carty  (A.  G.).  —  The  e/fect  of  hydrochloric  acid 
ingestion  upon  the  composition  of  the  urine  in  man.  (Journ.  of  Biol.  Chem., 
XLVII,  315,  1921.) 

[L'ingestion  d'acide  chlorhydrique  cause  un  accroissement  de  l'excré- 
tion des  ions  K.    Na,   Am,  H  et  de  l'acide  phosphorique.  —  L.  Thivolle 

Stern  (L.). —  Contribution  à  l'étude  du  rôle  physiologique  de  la  rate.  (Actes 
Soc.  helvét.  se.  nat.,  170-171.  1921.)  [532 

Sullivan  (M.  X.)  andDawson  (P.  R.).  —  Sulfocyanate  content  of  the  saliva 
and  urine  inpellagra.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV, 473-488,  1921.)       [535 

Supplée  (G.  G.)  and  Bellis  (B.).  —  Citric  acid  content  of  milk  and  milk 
products.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVIII,  453,   1921.)  [503 

Sure  (B.j.  —  Amino-acids  in  nutrition.  —  III.  Is  proline  a  growth-limiling 
factor  in  the  proteins  of  peas  (  Vicia  sativa)  ?  Whalenucleus  in  zeinisrespon- 
sible  for  supplementing  thèse  proteins?  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  443- 
452,  1921.)  [527 

Tottingham  (W.  E.),  Roberts(R.  H.)  and  Lepkovsky  (S.).  —  Ilemicellu- 
lose  ofapple  wood.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLV,  407-414,  1921.)  [508 

Traistra  (S.  A.).  —  Animal  Calorimetry.  Nineteenth  paper.  —  The  influence 
of  acids  upon  the  carbon  dioxyde-combining  poiver  of  the  blood  plasma. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX,  479,  1921.)  [538 

Trôndle  (Artur).  —  l'ntersueltungen  i'iber  das  Sinusgesetz  bei  den  geotro- 
pischen  Heaktionen  von  Lepidium.  (Pringsheim's  Jahrbucher  f.  wiss.  Bot., 
LX,  295-306,  1921.)  [546 

Wallace  (R.  Hedger).  —  Vegetable  rennet.  (Nature,  21  octobre  1922, 
543.)  [493 

a)  Wang  (C.  C.).  —  The  composition  of  the  chinese  edible  birds''  nest  and 
the  nature  of  their  proteins.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX,  429, 1921.)    [509 

b) The  isolation  and  the  nature  of  the  amino  sugar  of  chinese  edible 

birds'  nests.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX,  441,  1921.)  [509 

<7)Waterman  (H.  C.)  and  Johns  (C.  O.).  —  Studies  on  the  digestibilUy  of 
proteins  in  vitro.  I.  The  effect  of  cookinq  on  the  dUjestibility  of  phaseolin. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVI,  9-17,  192L)  [522 

b)  —  —  —  —  Studies  on  the  digeslibility  of  proteins  in  vitro.  II.  The 
relative  digestibiUly  of  varions  préparations  of  the  protein  front  chinese 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  191 

and  georgia  velvet  beans.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XL VII,  285,    1921.)  [523 

Welker  (W.  H.)  and  Bollman  yj.  L.).  —  The  e/fecl  of  subcutaneous  injec- 
tions of  solutions  of  potassium  cyanide  on  the  calalase  content  ofthe  blood. 
(Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLVIII.  445,  1921.)  [494 

Wettstein  (v.  F.). —  Das  Yorkommen  von  Chitin  und  seine  Verwertund  dis 
systematisch-phylogenetisches  Merkmal  im  Pflanzenreich.  ;Sitzber.  d.  Akad. 
d.  Wïss.  in  Wien,CXXX,  3-20,  1921.)  [507 

"Williams  (R.  J.).  —  The  vitamines  and  the  groirth  of  yeast.  (Journ.  of 
Biol.  Chem.,  XLVI,  113-118,  1921.)  [526 

Witzemann  (E.  J.).  —  The  catalytic  effect  of  ammonia  on  the  oxydation 
of  bntyric  acidwith  hi/drogen  peroxide.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  XLIX.  123, 
1921.)  [49G 


1°  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

Albrecht  (G.).  —  Étude  chimique  de  quelques  mollusques  marins  de  la 
côte  du  Pacifique.  —  Les  sucs  digestifs  et  intestinaux  ont  une  réaction  net- 
tement acide  et  contiennent  une  certaine  quantité  d'enzymes,  mais  pas 
d'enzyme  capable  de  digérer  la  cellulose  chez  ces  mollusques  pour  la  plupart 
herbivores.  Grande  irrégularité  dans  la  distribution  des  protéines  et  des 
cendres,  présence  nette  d'une  certaine  quantité  d'urée  et  d'un  excès  de 
sucres  réducteurs  VAbalone  présente  de  la  créatine  et  de  la  créatinine,  pour 
la  première  fois  décelées  dans  des  tissus  de  mollusques.  —  Enzymes 
dans  le  muscle  dans  trois  cas,  une  amylase  et  une  glycogénase  dans  le 
Cryptoehiton,  et  une  uréase  dans  le  Pismo.  —  L.  Thivolle. 

o)  Greene  (C.W.).  —  Développement  chimique  des  ovaires  du  saumon  durant 
la  migration  du  frai.  —  Le  développement  actif  des  ovaires  ne  commence 
qu'après  l'entrée  du  saumon  en  eaii  douce,  alors  qu'il  ne  s'alimente  pas,  et 
qu'il  dépense  beaucoup  d'énergie  dynamique.  —  11  y  a  une  perte  de  poids 
notable  du  tissu  musculaire  pendant  le  frai  et  le  tissu  restant  est  plus  pau- 
vre en  protéines  et  en  graisses.  La  perte  totale  en  tissu  musculaire  étant 
45  ,  il  y  en  a  25  %  totalement  disparu.  L'auteur  étudie  successivement  la 
croissance  de  l'ovaire  aux  dépens  des  autres  tissus,  et  fait  une  analyse  dé- 
taillée dosant  l'eau,  les  cendres,  les  protéines,  les  extraits  organiques,  les 
graisses  neutres  et  les  phospholipines.  Les  protéines  surtout  sont  en  quan- 
tité considérable  dans  l'œuf,  et  contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour  l'œuf 
de  poule,  doivent  jouer  un  rôle  plus  important  dans  la  nutrition  de  l'em- 
bryon que  les  graisses  neutres  et  les  phospholipines.  —  L.  Thivolle. 

Nelson  (E.  E.)  et  Greene  (G.  "W.).  —  La  composition  chimique  des  ovaires 
de  l orphie  d'eau  douce  (Lepidosteus).  —  Les  auteurs  donnent  un  certain 
nombre  d'analyses  du  Lepidosteus  platystomus  et  du  Lepidosteus  osseus, 
comprenant  protéines,  lipoïdes,  extraits,  cendres,  N  total,  N  aminé,  créatine. 
Comme  le  frai  s'étend  sur  une  assez  longue  période  de  temps,  il  est  difficile 
de  déterminer  le  degré  de  développement  des  ovaires,  sauf  par  la  forme  et 
la  dimension  des  ovules.  Les  ovaires  les  plus  mûrs  ont  une  teneur  en  eau 
plus  faible,  une  teneur  en  protéines  et  en  lipoïdes  plus  élevée.  — L.  Thivolle. 

Greene  (C.W.)  et  Nelson  CE.  E.).  —  La  composition  chimique  des  mus- 


492  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

eles  du  squelette  de  l'orphie  d'eau  douce  (Lepidosteus).  —  Analyse  des  mus- 
cles des  mêmes  espèces  étudiées  dans  le  mémoire  précédent,  comportant 
lipoïdes,  protéines,  extraits  organiques,  cendres,  N  total,  N  aminé,  créa- 
tive et  eau.  Les  analyses  montrent  que  la  valeur  alimentaire  de  ces  poissons 
est  très  comparable,  et  quelquefois  supérieure,  grâce  à  la  teneur  assez 
élevée  en  lipoïdes,  à  celle  de  beaucoup  d'autres  espèces.  —  L.  Thivolle. 

b)  Greene  (C.  W.).  —  La  teneur  en  hydrates  de  carbone  des  muscles  du  sau- 
mon pendant  la  migration  du  frai.  —  Le  glucose  du  muscle  (probablement 
glycogène)  est  présent  en  petites  quantités  chez  le  saumon  durant  la  période 
où  il  se  nourrit,  il  tombe  à  des  traces  au  commencement  du  frai  pour  dis- 
paraître complètement  pendant  la  migration.  Si  on  compare  cette  dispari- 
tion à  la  disparition  des  grosses  réservés  de  graisses  qui  a  lieu  pendant 
cette  même  période,  on  conclut  que  les  hydrates  de  carbone  n'ont  que  peu 
d'importance  pour  la  production  de  la  grande  quantité  d'énergie  cinétique 
nécessitée  par  la  migration.  —  La  composition  des  ovaires  en  glucose 
(glycogène)  est  remarquablement  constante  et  ceci  pendant  toute  l'évolution 
et  jusqu'à  maturité;  ceci  implique  pour  l'ovaire  la  nécessité  non  seulement 
d'emmagasiner,  mais  de  synthétiser  son  glucose,  puisque  le  saumon  ne  se 
nourrit  plus  et  que  ses  ovaires  croissent* constamment  pendant  la  migra- 
tion. —  L.  Thivolle. 

a)  Dill  (D.  B.).  —  Étude  chimique  de  certains  poissons  de  la  côte  du  Pacifi- 
que. —  L'auteur  étudie  la  composition  chimique  d'un  certain  nombre  d'es- 
pèce de  poissons,  et  observe  de  grandes  variations  individuelles  qui  ne  peu- 
vent être  rattachées  à  aucun  facteur  connu.  —  La  variation  dans  la  compo- 
sition du  maquereau  durant  une  saison  n'est  pas  parallèle  à  la  variation 
pendant  la  saison  suivante.  Le  frai  a  lieu  chez  le  maquereau  au  milieu  de 
l'été,  mais  il  n'y  a  pas  de  relation  entre  la  décroissance  des  graisses  et  l'ap- 
proche de  la  saison  du  frai.  Au  contraire,  en  1919,  cette  saison  apparut  au 
moment  où  les  graisses  augmentaient.  Aucune  relation  non  plus  avec  le 
sexe.  En  général  pour  le  maquereau  il  y  a  accroissement  des  graisses  du- 
rant l'été  et  elles  disparaissent  de  bonne  heure.  —  L.  Thivolle. 

b)  Dill  (D.  B.).  —  Étude  chimique  de  la  sardine  de  Californie  (Sardinia 
cœrulea).  —  Il  y  a  dans  la  sardine  de  grandes  variations  individuelles  dans 
la  composition.  Les  petites  sardines  ont  un  maximum  de  graisses  pendant 
les  mois  d'été  et  d'une  façon  générale  la  teneur  en  graisse  augmente  avec 
la  dimension  des  sardines.  —  La  migration  des  bancs  peut  être  en  relation 
avec  la  brusque  décroissance  des  graisses  qui  a  lieu  en  avril.  La  croissance 
des  organes  de  reproduction  ne  semble  pas  se  faire  aux  dépens  des  réserves 
en  graisses  de  l'animal.  On  trouve  dans  la  sardine  des  quantités  apprécia- 
bles de  glycogène.  —  L.  Thivolle. 

Christman  (A.  A.)  et  Lewis  (H.  B.).  —  Etudes  sur  la  lipase.  I. 
L'hi/droli/se  des  ëthers  de  certains  acides  dicarboxylés  par  la  lipase  du  foie. 
—  Par  la  mesure  de  l'acidité  développée  par  l'action  de  la  lipase  du  foie 
sur  les  éthers  diéthyliques  de  l'acide  succinique  ou  malonique,  on  constate 
que  la  réaction  tend  vers  un  état  d'équilibre  qui  correspond  à  l'élimination 
de  l'un  des  groupements  éthyle  de  l'éther  diéthylique.  —  La  même  réaction 
s'observe  avec  l'éther  diéthylique  de  l'acide  malonique.  —  La  lipase  n'est 
pas  capable  de  faire  le  clivage  du  monoéthylmalonate  ou  de  l'éthylmalo- 
nate  de  potassium.  —  Le  propionate  d'éthyle  a  pu  ètr*e  hydrolyse  par  la 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  493 

lipase  en  présence  du  sel  de  potassium  du  monoéthylmalonate,  mais  pas 
en  présence  du  monoéther  lui-même.  —  L.  Thivolle. 

Fenger  (P.)  et  Hull  (M.).  —  Les  effets  de  l'âge  sur  les  enzyrftes  pancréa- 
tiques. —  La  conservation  des  poudres  de  pancréas,  préparées  dans  les 
conditions  ordinaires,  pendant  une  année,  réduit  leur  activité  diastasique  et 
lipolytique  et  quelquefois  elle  disparaît  complètement.  Les  propriétés  pro- 
téolytiques  des  mêmes  échantillons  restent  tout  à  fait  constantes.  Ceci  mon- 
tre clairement  que  la  trypsine  est  de  beaucoup  la  plus  stable  des  enzymes 
pancréatiques.  —  L.  Thivolle. 

Chodat  (R.)  et  Wyss  (F.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  tyrosinase.  — 
C.  a  extrait  du  Iiussula  foetens  une  tyrosinase  absolument  pure,  dépourvue 
de  peptides,  ce  qui  se  démontre  par  son  action  sur  le  p.  crésol  (jaune  d'or, 
absence  de  rougissement),  dépourvue  aussi  de  peroxydase  et  de  laccase  (car 
elle  ne  donne  pas  la  réaction  du  gaïac,  etc.).  Cette  tyrosinase  donne  toutes 
les  réactions  des  tyrosinases  obtenues  jusqu'ici.  Nous  avons  donc  là  la  preuve 
que  ce  ferment  n'est  pas  un  mélange,  comme  on  Ta  cru,  de  désaminase  et 
dephénolase.La  tyrosinase  pure  a  permis  aux  auteurs  de  corriger  certaines 
indications  erronées  antérieures.  Parmi  les  résultats  obtenus,  il  faut  citer 
deux  nouvelles  réactions  caractéristiques  de  la  tyrosinase  :  en  combinant  le 
phénol  p.  crésol  avec  l'un  des  phénols  résorcine,  phloroglucine  et  orcine, 
on  obtient  une  superbe  matière  colorante  jaune  avec  reflet  rouge  rubis, 
que  les  auteurs  nomment  crésol-rubine.  D'autre  part,  en  présence  des  ami- 
nés, la  tyrosinase  fournit  avec  le  p.  crésol  (ou  le  phénol)  une  coloration  rouge 
framboise  qui  ne  passe  pas  au  bleu.  Enfin  les  auteurs  réfutent  la  théorie  de 
Haehn  qui  veut  que  la  tyrosinase  possède  un  co-ferment  (sels  ou  phosphates)  : 
les  expériences  de  Haehn  ne  prouvent  que  de  simples  variations  dans  le 
degré  d'alcalinité  ou  d'acidité  du  milieu  et  non  la  nécessité  de  la  présence 
d'un  co-ferment.  —  M.  Bodbier. 

Hedger  (R.  Wallace).  —  Présure  végétale.  —  L'auteur  donne  la  liste 
des  plantes,  feuilles,  fleurs,  graines  employées  en  divers  pays  pour  coagu- 
ler le  lait,  et  aimerait  savoir  s'il  en  existe  ne  faisant  pas  partie  des  cas  à 
lui  connus.  Voici  la  liste  qu'il  a  donnée  :  Galium  verum,  Witlhamia  coagu- 
lons, Ficus  Carica,  Cgnara  cardunculus,  et  scalymus,  Carduus  nutans,  Cin- 
cus  benedictus,  Drosera  peltata,  Datura  Stramonium,  Pisum  sativum,  Lu- 
pinus  hirsutus,  P,icinus  Irirsutus,  Pinguicula  vulgaris,  Leucas  cephalotes, 
Crotalaria  Burhia,  Rhazya  stricta  et  Streblus  asper.  —  H.  de  Varigny. 

Miller  (E.  W.i.  —  Les  effets  de  certaines  stibstances  stimulantes  sur  l'acti- 
vité de  l'invertase  de  la  levure.  —  H  y  a  dans  l'extrait  aqueux  ou  alcoolique 
de  levure  une  substance  qui  accélère  la  vitesse  de  formation  de  l'invertase 
durant  une  période  de  croissance  de  vingt-quatre  heures.  Cette  substance 
n'est  pas  identique  avec  la  stimulant  de  croissance.  On  peut  séparer  partiel- 
lement les  deux  subtances  par  trois  méthodes  :  a)  extraction  du  stimulant  de 
croissance  par  le  benzène  ;  b)  absorption  avec  de  la  terre  à  foulons  et  c)  préci- 
pitation par  l'acide  tungstique.  La  substance  qui  accélère  la  formation  d'in- 
vertase  se  trouve  à  liante  concentration  dans  le  précipité  gommeux  que  l'on 
sépare  de  l'extrait  alcoolique  de  la  levure.  Les  extraits  de  germes  de  blé,  très 
actifs  stimulants  de  croissance,  n'accroissent  pas  la  concentration  de  l'inver- 
tase si  on  les  ajoute  au  milieu.  Les  extraits  de  levure  n'agissent  pas  direc- 
tement sur  l'invertase  elle-même.  Cependant  la  substance  ne  semble  pas 
être  de  la  nature  d'un  activateur  ou  co-enzyme.  —  L.  Thivolle. 


494  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Smith  (E.)  et  Medes  (G.).  —  Effet  du  chauffage  de  la  vitamine  antiscorbu- 
tique en  présence  d'invertase.  —  L'invertase  ne  contribue  pas  à  la  destruction 
de  la  vitamine  antiscorbutique  lorsqu'on  les  chauffe  ensemble  à  la  tempé- 
rature de  76°,  55°  ou  38°.  Si  l'on  chauffe  la  vitamine  pendant  quatre  heures 
en  présence  ou  non  d'invertase  à  76°,  elle  se  détruit  plus  vite  qu'à  55°.  Le 
chauffage  à  38°  ne  cause  pas  de  perte  plus  appréciable  dans  l'activité  de  la 
vitamine  que  la  conservation  k  température  ordinaire.  Les  animaux  recevant 
du  jus  d'orange  chauffé  en  présence  d'invertase  présentent  au  contraire  un 
état  de  scorbut  moins  avancé  en  fin  d'expérience  que  ceux  recevant  le 
même  extrait  chauffé  de  la  même  façon,  mais  sans  enzyme.  Les  auteurs  ne 
proposent  encore  aucune  suggestion  quant  à  la  signification  de  ce  fait.  — 
L.  Thivolle. 

Welker  (W.  H.)  et.  Bollman  (J.  L.).  — Les  effets  d'injections  sous-cuta- 
nées de  cyanure  de  potassium  sur  la  teneur  en  calalase  du  sang.  —  Selon 
Geppert  le  cyanure  de  potassium  agirait  sur  l'organisme  en  faisant  perdre 
aux  cellules  leur  pouvoir  d'utiliser  l'oxygène,  ce  serait  une  suffocation 
interne  en  présence  d'un  excès  d'oxygène.  Les  auteurs  pensent  qu'il  y 
aurait  peut-être  là,  l'effet  d'une  diminution  d'activité  de  lacatalase  du  sang. 
Les  dosages  d'activité  de  la  catalase  après  injection  de  doses  mortelles  de 
cyanure  au  chien,  montrent  qu'il  n'en  est  rien.  Si  l'on  admet  comme  cor- 
recte la  théorie  de  Geppert  il  n'y  a  aucun  rapport  entre  oxydase  et  catalase. 
—  L.  Thivolle. 

.  a)  Levene  (P.  A.)  et  Rolf  (J.  P.).  —  Lécithines.  III.  Les  acides  gras  des 
lécithines  du  jaune  d'œuf.  —  11  y  aurait  dans  le  jaune  d'œuf  plusieurs 
lécithines  différant  par  leurs  acides  gras.  Les  observations  antérieures  de 
différents  auteurs  ne  permettent  pas  de  trancher  la  question.  La  possibilité 
d'obtenir  des  lécithines  exemptes  de  céphaline,  de  les  isoler  ensuite  à  l'état 
de  combinaison  chloro-cadmique,  a  permis  aux  auteurs  de  déterminer  que 
les  lécithines  du  jaune  d'œuf  contenaient  seulement  un  acide  gras  non 
saturé,  l'acide  oléique  identifié  par  son  indice  d'iode  et  l'analyse  de  son 
produit  d'hydrogénation.  Elle  a  permis  de  déterminer  également  deux  aci- 
des gras  saturés  :  l'acide  palmitique  et  l'acide  stéarique,  par  leur  composi- 
tion élémentaire,  leur  point  de  fusion  et  leur  poids  moléculaire.  Enfin  ils 
purent  prouver  que  les  acides  saturés  et  non  saturés  étaient  en  quantités 
équimoléculaires.  Tous  résultats  confirmés  par  l'analyse  des  dihydrolécithi- 
nes  obtenues  à  partir  de  la  combinaison  chloro-cadmique.  —  L.  Thivolle. 

b)  Levene  (P.  A.)  et  Rolî  (J.  P.).  —Lécithines.  —IV.  Les  lécithines  du  cer- 
veau. —  Selon  Frankel  et  Linnert  ;  il  n'y  aurait  pas  de  lécithines  dans  le 
cerveau  humain,  cette  assertion  semble  impossible  aux  auteurs  qui  repren- 
nent les  travaux  de  Gobley  et  de  Thudichum  et  réussissent  à  extraire  des 
lécithines  du  cerveau  de  bœuf  en  employant  des  procédés  plus  corrects  et 
plus  précis.  —  Cette  méthode  d'extraction  est  basée  sur  l'observation  que 
quelques  impuretés  (en  particulier  les  cérébrosides)  sont  insolubles  dans 
l'acide  acétique  glacial  froid,  d'autres  dans  un  mélange  d'acide  acétique  et 
d'alcool,  alors  que  les  lécithines  sont  solubles  dans  ces  réactifs.  Ensuite  pour 
la  séparation  des  lécithines  de  la  céphaline,  on  a  recours  à  la  combinaison 
chloro-cadmique.  Les  auteurs  ont  pu  préparer  des  lécithines  et  dihydroléci- 
thines  presque  pures  et  de  composition  presque  identique  à  celles  obtenues 
à  partir  du  jaune  d'œuf.  —  La  distinction  entre  les  lécithines  réside  appa- 
remment dans  les  différences  de  caractère  de  leurs  acides  gras.  —  Les 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  495 

acides  gras  des  lécithines  du  jaune  d'œuf  étant  les  acides  oléique,  palmiti 
que  et  stéarique  identiques  aux  acides  gras  obtenus  par  hydrolyse  des  léci- 
thines du  cerveau.  —  L.  Thivolle. 

Levene  (P.  A.)  et  Simms  (H.  S.).  —  La  lêcithine  du  foie.  —  La  lécithine 
du  foie  contient  deux  acides  saturés  :  palmitique  et  stéarique,  et  deux  acides 
non  saturés  :  acide  stéarique  non  saturé  et  acide  arachidique  non  saturé, 
qui  par  hydrogénation  donnent  les  acides  stéariques  et  arachidiques.  On  ne 
connaît  pas  encore  le  nombre  exact  de  doubles  liaisons  de  ces  acides.  On 
suppose  pour  l'un  d'eux  (arachidique)  quatre  doubles  liaisons,  car  on  a  pu  lui 
fixer  huit  atomes  de  brome.  La  détermination  du  poids  moléculaire  indique 
810' et  700.  Le  chiffre  théorique  pour  un  monophosphatide  étant  809  et  pour 
un  diphosphatide  1000  on  peut  en  déduire  que  la  lécithine  du  foie  est  un 
mélange  de  monolécithines.  —  L.  Thivolle. 

a)  Mills  (G.  A.).  —  La  nature  chimique  des  coagulines  des  tissus.  —  Les 
phospholipines  que  l'on  peut  extraire  des  tissus  ne  possèdent  qu'un  faible 
pouvoir  coagulant,  il  est  nécessaire  qu'elles  soient  associées  à  certaines  pro- 
téines. Le  point  isoélectrique  du  complexe  est  au  voisinage  de  N  X  10°, 
N  X  105.  A  ce  point  il  y  a  précipitation  du  complexe  de  ses  solutions  sans 
aucune  perte  d'activité  sur  la  coagulation.  Ce  fait  peut  être  utilisé  pour  la 
préparation  et  la  purification  du  principe  actif.  La  substance  purifiée  possède 
les  caractères  de  solubilité  des  globulines  et  est  coagulable  par  la  chaleur. 
Sa  composition  est  d'environ  41,6  9f  de  phospholipines  et  58,4  %  de  pro- 
téines, la  fraction  protéique  contenant  environ  1,06  %  de  phosphore.  Il 
s'agit  sans  doute  de  phosphoprotéines  très  stables,  car  aucune  base  purique 
n'a  pu  être  décelée  après  hydrolyse  de  ces  protéines  par  les  acides,  et  le 
phosphore  est  très  solidement  lié  dans  la  molécule  protéique.  L'addition  de 
plus  grandes  quantités  de  phospholipines  au  produit  actif  peut  accroître 
jusqu'à  quatre  fois  son  activité.  Ceci  est  d'une  importance  pratique  considé- 
rable, puisqu'on  peut  ainsi  obtenir  des  solutions  soixante  et  mille  fois  plus 
actives  que  les  extraits  d'organes  que  l'on  utilisait  jusqu'alors.  —  L.  Thi- 
volle. 

a)  Shaffer  (P.  A.).  —  Anticëtogénèse.  Lue  analogie  in  vitro.  —  L'oxyda- 
tion du  glucose  en  solution  alcaline  par  l'eau  oxygénée  produit  la  destruc- 
tion de  l'acide  acétyl-acétique  s'il  est  présent  dans  la  solution.  —  En  l'ab- 
sence de  glucose  ou  autre  substance  «  cétolytique  »,  l'oxydation  par  l'eau 
oxygénée  est  extrêmement  lente.  —  Le  fructose  ou  la  glycérine  exercent 
la  même  influence  que  le  glucose  ;  l'acide  lactique  est  sans  action.  —  La 
vitesse  de  cette  action  «  cétolytique  »  s'accroît  avec  la  température,  l'alca- 
linité et  la  quantité  de  glucose.  Elle  paraît  être  déterminée  primitivement 
par  la  vitesse  de  «  dissociation  »  ou  de  conversion  du  glucose  par  l'alcali  en 
un  dérivé  qui  est  ensuite  oxydé.  Il  semble  y  avoir  combinaison  entre  l'acide 
acétyl-acétique  et  ce  composé  intermédiaire  et  oxydation  ultérieure.  —  Les 
détails  de  cette  réaction  feront  l'objet  d'un  mémoire  ultérieur.  —  Le  phé- 
nomène semble  être  analogue  in  vitro  à  ce  qui  se  passe  in  vivo  par  action 
du  glucose  ou  substances  semblables  empêchant  la  formation  ou  l'accumu- 
lation d'acide  acétyl-acétique,  d'acétone  ou  d'acide  ^-oxybutyrique.  — 
L.  Thivolle. 

b)  Shaffer  (P.  A.).  —  Anticëtogénèse.  11.  L'équilibre  cétogënique  anti- 
cètogènique  chez  l'homme.  —  A  partir  de  l'hypothèse  que  la  propriété»  que 
possèdent  les  hydrates  de  carbone  ou  autres  substances,  d'empêcher  l'ap- 


496  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

parition  des  corps  acétoniques  (phénomène  d'anticétogénèse),  est  due  à  des 
réactions  chimiques  entre  des  quantités  définies  et  constantes  de  composés 
cétogéniques  et  anticétogéniques,  une  méthode  d'essai  a  été  établie  pour 
permettre  le  calcul  des  quantités  moléculaires  de  substances  cétogéniques 
ou  anticétogéniques  dérivées  des  protéines,  graisses  ou  hydrates  de  carbone. 

—  L'application  de  ce  calcul  à  des  sujets  normaux  n'excrétant  que  de  fai- 
bles quantités  de  corps  acétoniques,  indique  que  l'hypothèse  générale  est 
correcte  et  que  le  rapport  moléculaire  minimum  entre  les  substances  céto- 
géniques et  anticétogéniques,  en  l'absence  de  cétonurie,  est  égal  à  1.  —  Le 
calcul  appliqué  à  des  cas  de  diabète  «  total  »  avec  acidose  extrême,  permet 
de  prévoir  très  correctement  la  quantité  d'acide  (3  -oxybutyrique  excrétée. 

—  Il  semble  qu'il  n'y  a  pas  de  raisons  pouvant  faire  croire  à  la  présence 
d'autres  facteurs  que  ceux  intéressés  dans  ce  rapport,  pour  influencer  la 
formation  des  corps  acétoniques. 

Il  n'y  a  aucune  différence  probable  dans  la  façon  dont  se  comportent  les 
individus  normaux  ou  diabétiques  en  ce  qui  concerne  la  formation  des 
corps  acétoniques,  en  tenant  compte  de  l'excès  des  molécules  cétogéniques 
sur  les  molécules  anticétogéniques  dans  le  mélange  qui  est  catabolisé.  — 
L.  Thivolle. 

c)  Shafler  (P.  A.).  — Ànticétogénèse.  III.  Calcul  de  la  balance  cétogénique 
au  moyen  du  quotient  respiratoire.  —  Le  rapport  des  molécules  cétogéniques 
aux  molécules  anticétogéniques  dans  le  métabolisme  d'un  sujet  peut  être 
calculé  au  moyen  de  son  quotient  respiratoire.  Un  rapport  moléculaire  de 
1  :  1  qui  correspond  (d'après  ce  calcul)  à  un  quotient  respiratoire  de  0,76  est 
la  limite  pour  la  possibilité  d'excrétion  des  corps  acétoniques.  Avec  les  quo- 
tients plus  élevés  que  0,76,  le  catabolisme  du  glucose  anticétogénique  (ou 
son  équivalent  de  protéines  ou  de  glycérine)  est  assez  grand  pour  éliminer 
l'acide  acétyl-acétique  aussitôt  sa  formation,  probablement  par  une  réaction 
«  cétolytique  »  analogue  aux  réactions  observées  précédemment  in  vitro. 

—  L.  Thivolle. 

Hubbard  (R.  S.)  et  "Wright  (F.  R.).  —  Les  corps  cëtoniques  du  sang 
après  injection  de  petites  quantités  de  chlorhydrate  d'adrénaline.  —  Il  faut 
au  moins  1  cm3  d'une  solution  d'adrénaline  au  millième  pour  noter  quel- 
ques changements  dans  la  quantité  de  corps  cétoniques  du  sang.  Il  y  a  élé- 
vation notable  de  la  glycémie,  abaissement  du  pouvoir  de  combiner  CO2,. 
mais  le  degré  de  réponse  des  corps  acétoniques  n'est  pas  constant.  Néan- 
moins dans  certains  cas  il  y  a  un  accroissement  véritable,  probablement 
dû  à  des  productions  localisées  (ou  défaut  de  combustion)  des  corps  cétoni- 
ques, de  sorte  que  cet  accroissement  n'est  pas  empêché  par  l'accroissement 
de  la  glycémie.  —  L.  Thivolle. 

Witzemann  (E.  J.).  —  L'effet  calalytique  de  V ammoniaque  sur  Voxy da- 
tion de  l'acide  butyrique  par  l'eau  oxygénée.  —  En  présence  de  potasse 
en  quantités  variant  de  0,20  à  4,0  équivalents  il  n'y  a  pas  d'oxydation  de 
l'acide  butyrique  par  l'eau  oxygénée.  Cette  oxydation  est  très  active  en  pré- 
sence de  0,20  à  10,0  équivalents  d'ammoniaque.  L'accroissement  de  la  quan- 
tité d'acide  oxydé  correspond  à  la  quantité  d'ammoniaque  ajoutée  tant 
qu'on  ne  dépasse  pas  4,0  équivalents,  sans  quoi  il  y  a  décomposition  de  l'eau 
oxygénée  par  l'ammoniaque  directement.  L'oxydation  est  du  type  de  la  pi- 
oxydation,  il  y  a  conversion  de  l'acide  butyrique  en  acétone  avec  perte  de 
CO2.  L'action  simultanée  de  la  potasse  et  de  l'ammoniaque  est  plus  éner- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  497 

gique  qu'avec  une  de  ces  bases  employée  seule.  Il  est  certain  que  ce  n'est 
pas  le  rôle  de  l'alcalinité  qui  intervient  mais  plutôt  les  ions  simples  ou 
associés.  —  Cette  oxydation  ainsi  déterminée  in  vitro  peut  très  bien  être 
celle  qui  se  passe  au  niveau  du  foie  ;  en  effet  toutes  les  substances  néces- 
saires sont  libérables  dans  le  foie,  qui  se  trouve  aussi  être  l'organe  qui  mon- 
tre normalement  la  plus  grande  tendance  à  former  l'acide  acétyl-acétique. 
—  L.  Thivolle. 

a)  Langfeld  (E.).  —  La  régulation  du  sucre  du  sang  et  l'origine  des  hyper- 
glycémies. —  /.  La  formation  et  la  destruction  du  glycogène.  —  L'auteur 
refait  l'historique  de  la  question  de  la  glycémie  et  du  glycogène  depuis 
Claude  Bernard.  —  Il  montre  qu'on  s'est  généralement  mis  d'accord  sur 
le  fait  de  la  mise  en  réserve  du  glycogène  dans  le  foie  sous  l'influence  des 
hormones  du  pancréas.  11  n'en  est  pas  de  même  en  ce  qui  concerne  la  trans- 
formation inverse,  la  remise  en  circulation  du  glycogène  sous  forme  de  glu- 
cose. Il  agite  la  question  de  la  coexistance  dans  un  même  organe  du  gly- 
cogène et  de  la  diastase  qui  doit  l'hydrolyser,  des  influences  de  l'acidité  du 
milieu,  des  sels  plus  ou  moins  dissociés  susceptibles  de  former  des  com- 
plexes hydrolysants  avec  la  diastase  et  enfin  des  sécrétions  des  glandes 
endocrines  pouvant  avoir  une  action  semblable.  Tout  un  ensemble  de  pro- 
blèmes qu'il  se  propose  de  résoudre  dans  les  deux  mémoires  suivants.  — 
L.  Thivolle. 

b)  Langfeld  (E.).  —  La  régulation  du  sucre  du  sang  et  l'origine  des  hyper- 
glycémies. —  77.  Conditions  d'action  des  diastases  du  foie.  —  Les  diastases 
hydrolysantes  du  foie  présentent  leur  action  optimum  en  présence  des  phos- 
phates pour  Pu  =  6,2,  en  présence  des  chlorures  pour  Pu  =  0,8.  —  Si  l'on 
ajoute  de  l'adrénaline,  l'optimum  se  déplace  du  côté  alcalin,  pour  Pu  =  7,73. 
Latyroïdineest  sans  action  sur  l'hydrolyse  du  glycogène.  L'action  simultanée 
d'adrénaline  et  de  tyroïdine  est  considérable  même  avec  des  concentrations 
d'adrénaline  de  1  :  5.000.000.  Les  extraits  d'hypophyse  sont  sans  action.  — 
L.  Thivolle. 

c)  Langfeld  (E.).  —  La  régulation  du  sucre  du  sang  et  l'origine  des 
hyperglycémies.  III.  Théorie.  —  Sur  la  base  des  résultats  précédents,  l'au- 
teur conclut  que  la  glycogénolyse  est  conditionnée  par  la  concentration  en 
ions  hydrogène  des  cellules  du  foie.  Le  Pu  du  sang  étant  7,33,  on  est  au  voi- 
sinage des  conditions  optima  de  fonctionnement  des  diastases.  Le  fait  que 
les  diastases  n'ont  pas  à  travailler  exactement  dans  les  conditions  optima 
est  considéré  par  l'auteur  comme  un  «  arrangement  de  sécurité  ».  —  On 
peut  dire  qu'avec  un  afflux  constant  de  sang  à  température  constante,  le 
glucose  est  formé  à  vitesse  constante,  et  on  arrive  à  cette  conclusion  néces- 
saire que  la  formation  du  glycogène  et  la  glycogénolyse  sont  deux  processus 
consécutifs.  Les  hyperglycémies  ne  peuvent  se  produire  alors  que  dans 
trois  cas  :  1°  changement  de  Pu  des  cellules  du  foie  dans  la  direction  du  PI( 
optimum  de  glycogénolyse;  2°  déplacement  de  la  courbe  d'action  de  la 
diastase  du  foie,  son  Pu  optimum  se  déplaçant  vers  le  PH  des  cellules  du  foie; 
3°  défaut  de  formation  du  glycogène  par  insuffisance  fonctionnelle  du  pan- 
créas. Ces  trois  possibilités  suffisent  pour  expliquer  tous  les  cas  d'hyper- 
glycémie expérimentale.  —  A  noter  que  les  cas  se  rapportant  au  premier 
et  au  second  groupe  sont  de  nature  transitoire  et  qu'on  ne  peut  tirer  de 
leur  étude  aucune  conclusion  sur  le  diabète  chronique.  —  L.  Thivolle. 

l'année  biolocique.  34 


498  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Fitz  (R.)  et  Bock  (A.  V.).  —  Études  sur  le  sucre  du  sang.  Le  montant 
total  du  sucre  circulant  dans  le  sang  dans  le  diabète  sucré  et  autres  conditions. 

—  Le  montant  total  du  sucre  du  sang  de  personnes  normales  varie  mais 
n'excède  pas  7,5  gr.  Le  sucre  du  plasma  est  toujours  plus  élevé  que  celui 
des  globules  mais  n'excède  pas  4,5  gr.  Le  montant  total  du  sucre  du  sang 
des  diabétiques  varie  considérablement  et  peut  atteindre  15  gr.  avec  dans 
le  plasma  10,78  gr.  —  Le  plasma  des  diabétiques  contient  en  général  beau- 
coup plus  de  sucre  que  les  globules.  Il  se  comporte  donc  comme  un  véhi- 
cule, pour  transporter  le  sucre  que  les  cellules  ne  peuvent  brûler,  ou 
emmagasiner,  jusqu'au  rein  qui  l'excrète.  Les  globules  n'ont  pas  ici  d'action 
particulière  et  leur  teneur  en  sucre  varie  peu.  La  concentration  du  sucre  du 
sang  comme  on  l'exprime  habituellement  ne  peut  donner  qu'une  évaluation 
grossière  du  sucre  circulant.  Le  seuil  auquel  le  glucose  apparaît  dans  l'urine 
semble  être  compris  entre  5.20  et  5,36  gr.  de  sucre  total  dans  le  plasma.  — 
L.  Thivolle. 

Bloor  W.  R.).  —  Lipémie.  —  Les  caractéristiques  de  la  lipémie  persis- 
tante sont  les  suivantes  :  quelle  que  soit  son  origine,  les  trois  lipoïdes  du 
sang  (graisses,  lécithines  et  cholestérol)  augmentent,  les  graisses  montrant 
l'accroissement  le  plus  marqué,  la  cholestérine  venant  en  dernier.  C'est 
un  fait  presque  général,  les  graisses  étant  les  premières  à  augmenter,  puis 
les  lécithines.  puis  le  cholestérol.  La  disparition  se  fait  également  dans 
le  même  ordre,  et  des  valeurs  élevées  pour  la  lécithine  et  la  cholestérine 
subsistent  longtemps  après  que  le  chiffre  des  graisses  est  redevenu  normal. 

—  Dans  beaucoup  de  cas  la  valeur  du  rapport  lécithines  :  cholestérol,  est 
bien  au-dessous  de  la  normale,  ceci  est  dû  à  l'accroissement  plus  grand  du 
cholestérol.  —  Quelle  que  soit  l'origine,  endogène  ou  exogène,  des  graisses 
qui  produisent  la  lipémie,  le  phénomène  est  le  même  dans  tous  les  cas. 
La  cause  de  la  lipémie  peut  être  regardée  comme  un  trouble  dans  l'équi- 
libre entre  les  graisses  qui  pénètrent  dans  le  sang  et  celles  qui  s'éliminent. 
Dans  la  lipémie  d'origine  hémorragique  il  y  a  probablement  un  trop  grand 
apport  de  graisses  dans  le  sang,  alors  que  dans  la  lipémie  d'origine  diabé- 
tique il  y  a  une  élimination  anormalement  lente  des  graisses  du  sang.  — 
L.  Thivolle. 

Blatherwick  (N.  R.).  —  Observations  sur  les  graisses  du  sang  dans  le 
diabète.  —  Newburg  et  Marsh  (Arch.  Int.  nul,  XXVI,  p.  647),  ont  suggéré 
un  traitement  du  diabète  au  moyen  d'un  régime  restreint  en  protéines,  en 
hydrates  de  carbone  et  abondant  en  graisses.  Leur  critérium  de  succès  est 
l'absence  du  sucre  dans  l'urine,  l'absence  d'acidose,  le  maintien  de  l'équi- 
libre azoté,  vie  normale  pour  les  malades.  L'auteur  pense  que  si  l'urine  du 
malade  est  bien  exempte  de  corps  acétoniques  il  doit  y  avoir  constance 
dans  la  valeur  des  graisses  du  sang.  C'est  effectivement  ce  qu'il  observe 
dans  les  cas  modérés  de  diabète  ainsi  traités.  Il  reste  à  savoir  si  la  prolon- 
gation d'un  tel  régime  est  susceptible  d'effets  constants.  —  L.  Thivolle. 

a)  Howe  (P.  E.).  —  L'utilisation  du  sulfate  de  soude  comme  précipitant 
de  la  globuline  dans  la  détermination  des  protéines  du  sang.  —  On  peut  uti- 
liser les  solutions  de  sulfate  de  soude  à  la  température  de  37°  pour  frac- 
tionner les  protéines  du  sang  de  la  même  façon  que  l'on  sépare  l'englobu- 
line  par  COs  ou  NaCl  ou  la  globuline  par  le  sulfate  d'ammonium  ou  de 
magnésium.  Des  zones  critiques  dans  la  courbe  représentant  la  précipita- 
tion des   protéines  avec  des  solutions  à  la  concentration  croissante  de  sel 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  490 

ont  été  déterminées  entre  13,5  et  14,5,  17,4  et  21  à  22  o/0  de  sulfate  de  soude 
anhydre  à  37°.  Il  y  aurait  donc  en  présence  de  l'euglobuline  :  deux  globu- 
lines  :  la  pseudo-globuline  I  et  la  pseudo-globuline  II  qui  précipitent  com- 
plètement aux  concentrations  17,4  et  21,5  °/o  de  sulfate  de  soude,  respecti- 
vement. —  L.  Thivoele. 

b)  Howe  (P.  E.).  —  Effet  de  V ingestion  de  colostrum  sur  la  composition 
du  sang  de  veaux  nouveau-nés.  —  Le  sang  du  veau  nouveau-né  avant  qu'il 
ait  tété  ne  contient  aucune  protéine  précipitable  par  le  sulfate  de  soude  à 
17,4  %,  c*est  dire  qu'il  ne  contient  ni  euglobuline  ni  pseudo-globuline  I.  — 
Après  que  le  veau  a  ingéré  une  certaine  quantité  de  colostrum,  on  trouve 
dans  le  sang  l'euglobuline  et  la  pseudo-globuline  I.  —  Ce  phénomène  ne 
se  produit  pas  si  l'on  nourrit  le  veau  avec  du  lait  complet  ordinaire,  ou  si 
la  vache  n'a  pas  été  complètement  «  séchée  »  avant  parturition,  conditions 
où  les  quantités  de  globulines  ingérées  sont  véritablement  négligeables.  Ceci 
n'éclaircit  pas  le  rôle  du  colostrum  dans  la  nutrition  du  nouveau-né.  — 
L.  Thivulle. 

Myers  (V.  C.)  et  Short  (J.  J.).  —  La  teneur  en  potassium  du  sérum 
humain  normal  et  pathologique.  —  La  teneur  en  potassium  du  sérum  humain 
normal  est  aux  environs  de  20  mmgr.  %,  alors  que  pour,  le  sang  total 
les  chiffres  sont  de  8  à  10  fois  plus  élevés.  Etant  donné  la  haute  teneur  en 
potassium  des  cellules,  il  faut  éviter  avec  soin  toute  hémolyse.  Le  sérum 
est  préférable  au  plasma  pour  de  telles  déterminations.  —  La  teneur  en  po- 
tassium du  sang  total  est  grossièrement  proportionnelle  à  la  quantité  de 
globules  rouges.  —  Dans  une  série  de  7  néphrites  avec  rétention  azotée 
marquée,  aucun  accroissement  du  potassium  dans  le  plasma,  ni  le  sang 
total  ;  au  contraire  diminution  dans  le  sang  total  probablement  due  à  une 
anémie  secondaire.  Ces  quelques  observations  ne  confirment  pas  l'opinion 
de  Smillie  :  que  certains  des  symptômes  de  l'urémie  peuvent  être  dus  à 
l'empoisonnement  par  le  potassium,  également  retenu  par  le  rein.  —  Dans 
aucun  cas  pathologique  les  auteurs  ne  trouvent  de  chiî'fres  anormaux  dans 
le  sérum,  à  condition  que  celui-ci  soit  séparé  dans  les  deux  heures  qui 
suivent  la  prise  du  sang.  —  L.  ïhivolle. 

Jones  (M.  R.)  et  Nye  (L.  L.).  —  La  distribution  du  calcium  et  de  l'acide 
phosphorique  dans  le  sang  d'enfants  normaux.  —  De  l'étude  du  sang  de  34 
enfants  normaux  d'âges  échelonnés  entre  4  semaines  et  14  ans,  il  ressort 
que  :  les  globules  sanguins  sont  beaucoup  plus  riches  en  acide  phospho- 
rique que  le  plasma.  Le  montant  d'acide  phosphorique  inconnu  dans  le 
plasma  est  négligeable,  s'il  y  en  a,  alors  que  dans  les  globules  il  atteint 
quelquefois  70  %  du  total.  En  moyenne  les  chiffres  sont  plus  élevés  pour  les 
garçons  que  pour  les  filles;  le  phosphore  lipoïdique  est  17,7  %  plus  élevé 
dans  les  globules  et  16,6  %,  plus  élevé  dans  le  plasma.  Le  phosphore  inor- 
ganique est  le  plus  variable  des  composés  phosphores  du  sang.  Le  calcium 
est  en  moyenne  moins  élevé  dans  les  globules  que  dans  le  plasma,  il  n'y  a 
pas  de  relation  apparente  entre  le  calcium  et  l'acide  phosphorique,  ni  avec 
les  réserves  alcalines  du  sang.  —  L.  Thivolle. 

Jones  (M.  R.).  —  La  teneur  en  calcium  du  plasma  sanguin  et  des  glo- 
bules du  nouveau-né.  —  Le  teneur  moyenne  du  calcium  du  plasma  est  plus 
élevée  chez  le  nouveau-né  que  chez  les  enfants  plus  âgés.  Cette  moyenne 
reste  remarquablement  constante  chez  les  différents  individus,  pendant  les 


\ 


500  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

12  premiers  jours  de  la  vie.  Au  contraire,  la  teneur  moyenne  du  calcium 
des  globules  tend  à  décroître  légèrement  depuis  la  naissance,  mais  ceci 
serait  dû  beaucoup  plus  à  un  accroissement  du  volume  du  plasma  qu'à 
une  destruction  des  cellules.  —  L.  Tuivolle. 

Norgaard  (A.)  et  Gram  (H.  C).  —  Relation  entre  la  teneur  en  chlore  du 
sang  et  son  volume  pour  cent  de  cellules.  —  On  opère  sur  du  sang  citrate  avec 
une  solution  isotonique.  —  Dans  52  cas  normaux  ou  pathologiques  on 
trouve  que  la  concentration  en  chlorure  de  sodium  dans  le  plasma  est  cons- 
tante, environ  0,61  %.  La  détermination  correspondante  sur  le  sang  total 
montre  que  la  teneur  en  chlore  varie  considérablement,  simplement  parce 
qu'il  y  a  en  présence  une  quantité  de  cellules  variables.  La  teneur  en  chlore 
des  globules  est  aux  environs  de  0,31  %  (sauf  dans  les  cas  d'anémie 
pernicieuse  ou  la  moyenne  calculée  est  au  voisinage  de  0,23  %).  Le  dosage 
du  chlore  du  sang  total  ne  donne  donc  en  général  d'autres  renseignements 
qu'une  simple  détermination  du  volume  des  cellules.  —  L.  Tuivolle. 

Haggard  (H.  W.).  —  Le  sort  des  sulfures  dans  le  sang.  —  Par  inhala- 
tion d'une  atmosphère  contenant  H2S  il  n'y  a  aucune  combinaison  de  ce  gaz 
avec  l'hémoglobine  du  sang  et  aucune  quantité  appréciable  de  sulfure  déce- 
lable dans  le- plasma.  La  sulfhémoglobinémie  est  une  maladie  qui  fait  inter- 
venir d'autres  phénomènes  que  ceux  de  la  respiration,  en  particulier 
l'action  d'un  nitrosobacille.  Le  plasma  sanguin  en  présence  d'oxygène  oxyde 
rapidement  H2S.  Les  produits  d'oxydation  se  combinant  avec  le  sodium  du 
plasma.  Le  sulfure  de  sodium  est  rapidement  hydrolyse  par  le  sang  ou  le 
plasma  même  en  l'absence  d'oxygène.  Après  inhalation  d'H2S  ou  injection  in- 
traveineuse de  Na2S,  les  sulfures  dans  le  sang  n'existent  que  sous  forme  d'H-S 
dissous  et  inoxydé  et  les  effets  physiologiques  des  sulfures  ne  s'exercent  que 
par  cet  intermédiaire.  La  vitesse  d'oxydation  de  H2S  dans  le  sang  est  telle 
qu'on  peut  administrer  par  voie  intraveineuse  des  doses  massives  de  sulfures,  - 
à  des  intervalles  rapprochés  sans  aucun  effet  apparent.  Ceci  explique  les 
propriétés  relativement  peu  toxiques  des  sulfures  absorbés  par  voie  intesti- 
nale. —  L.  Tuivolle. 

Denis  ("W.).  —  Les  sulfates  dans  le  sang.  —  Nouvelle  méthode  simple 
pour  la  détermination  des  sulfates  minéraux  dans  le  sang.  On  trouve  sui- 
vant les  espèces  animales  de  1,8  à  4,0  mmgr.  de  soufre  %  de  sang  et  chez 
l'homme  normal  de  0,5  à  1  mmgr.  Dans  les  néphrites  avec  rétention  d'azote 
il  y  a  rétention  des  sulfates  et  on  peut  trouver  jusqu'à  12  et  16  mmg.  de  sou- 
fre. Des  expériences  faites  dans  le  but  de  déterminer  des  sulfoconjugués 
ou  du  soufre  neutre  dans  le  sang,  comme  on  en  trouve  dans  l'urine,  ont 
donné  des  résultats  négatifs,  soit  parce  que  ces  corps  ne  s'y  trouvent  pas  ou 
y  sont  en  quantités  beaucoup  trop  faibles  pour  pouvoir  être  dosées.  — 
L.  Thivolle. 

Hastings  (A.  B.),  Murray  (C.  D.)  et  Murray  (H.  A.  Jr.).  —  Certains 
changements  chimiques  dans  le  sang,  consécutifs  à  V obstruction  pylorique  chez 
le  chien.  —  Dans  des  expériences  ayant  pour  but  l'étude  de  la  tétanie  gas- 
trique par  obstruction  du  pylore,  les  auteurs  ont  eu  l'occasion  d'observer  des 
modifications  chimiques  importantes  dans  le  sang  :  1°  un  accroissement  très 
marqué  du  pouvoir  d'absorber  CO2  ;  2°  une  chute  considérable  dans  la  con- 
centration des  ions  Cl  ;  3°  un  léger  accroissement  de  la  concentration  du 
calcium  dans  le  sérum;  4°  le  Pu  du  plasma  après  l'opération  s'élève  d'une 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  501 

façon  insignifiante  ;  à  la  mort  il  baisse  rapidement  ;  5°  les  concentrations  en 
soufre  et  en  phosphore  s'élèvent  considérablement;  enfin  6°  la  concentration 
du  sodium  est  diminuée  dans  deux  ou  trois  cas  sur  huit.  Ces  phénomènes 
sont  expliqués  comme  étant  une  «  alcalose  »  par  exagération  du  «  temps 
alcalin  »  normal  qui  suit  le  repas,  la  formation  et  la  sécrétion  de  H  CI  par  la 
muqueuse  gastrique  nécessitant  le  départ  des  ions  H  et  Cl  du  flux  sanguin, 
ions  qui  ne  sont  pas  restitués  dans  ces  expériences.  —  L.  Thivolle. 

Knudson  (A.).  —  Relation  entre  la  cholestérine  et  les  éthers  de  la  choies* 
térine  dans  le  sang  pendant  leur  absorption.  —  Une  série  d'expériences  sont 
faites  sur  des  chiens  auxquels  on  administre  soit  de  la  cholestérine  libre, 
soit  des  éthers  de  la  cholestérine;  dans  les  deux  cas  on  observe  une  aug- 
mentation très  notable  de  la  cholestérine  libre  dans  le  sang,  dans  les  6  ou 
8  heures  qui  suivent  le  repas.  —  Quant  à  la  cholestérine  combinée,  elle 
varie  peu  contrairement  à  ce  qu'avaient  signalé  Gardner,  Mueller  qui  ont 
employé  des  techniques  différentes.  —  L.  Thivolle. 

Me  Kellips  (G.  M.),  de  Joung  (I.  M.)  et  Bloor  (W.  R.K  --  La  distribu- 
tion de  l'acide  phosphorique  dans  le  sang  d'enfants  normaux.  —  Examen 
d'un  certain  nombre  de  sangs  d'enfants  normaux,  depuis  leur  naissance 
jusqu'à  l'âge  de  deux  semaines,  au  point  de  vue  des  différentes  variétés 
de  phosphore  :  organique,  inorganique,  lipoïdique  et  soluble  dans  les 
acides.  Peu  de  différences  en  ce  qui  concerce  le  sexe.  Les  valeurs  sont  en 
général  plus  élevées  que  la  moyenne  dans  le  plasma  des  enfants  qui  gagnent 
du  poids.  Par  comparaison  avec  le  sang  d'adultes  on  peut  dire  qu'en  moyenne 
la  valeur  du  phosphore  total  et  celle  du  phosphore  lipoïdique  sont  très 
voisines,  et  le  phosphore  inorganique  considérablement  moins  élevé  dans 
les  globules  ;  dans  le  plasma  le  phosphore  organique  est  plus  élevé  chez 
reniant  que  chez  l'adulte  et  le  phosphore  lipoïdique  beaucoup  moins  élevé. 
—  L.  Thivolle. 

Lehman  (E.  P.).  —  Elude  sur  les  phosphates  inorganiques  du  sang.  — 
La  teneur  moyenne  des  phosphates  inorganiques  du  sang  de  lapin  normal 
est  de  4,87  ingr.  de  phosphate  pour  100  cm3.  Pratiquement  c'est  un  chiffre 
constant.  Si  on  accroît  expérimentalement  quatre  ou  cinq  fois  le  taux  des 
phosphates  du  sang,  il  redevient  normal  en  moins  de  quatre  heures.  L'in- 
jection intraveineuse  de  75  mgr.  de  phosphore  par  kilogramme  de  poids  vif 
sous  forme  de  NaH'-PO^,  cause  la  tétanie  chez  la  plupart  des  individus.  L'in- 
gestion d'huile  de  foie  de  morue  ne  change  pas  le  taux  des  phosphates  du 
sang.  L'injection  intraveineuse  d'une  dose  massive  de  phosphate  n'a  aucun 
effet  sur  la  calcification  des  os.  —  L.  Thivolle. 

Adolpb.  (E.)  et  Ferry  (R.  M.).  —  La  dissociation  de  l'oxy hémoglobine 
<et  l'effet  des  électrolytes  sur  cette  dissociation.  —  L'oxy-hémoglobine  pré- 
parée par  différents  procédés  par  dialyse,  donne  des  courbes  en  S  pour  la 
dissociation.  —  L'addition  d'alcali  avec  formation  d'un  hémoglobinate 
alcalin  produit  un  accroissement  de  l'oxygène  lié  à  l'hémoglobine  pour 
une  tension  constante.  —  Les  sels  neutres,  même  en  petite  concentration, 
diminuent  la  quantité  d'oxygène  combiné.  —  Les  non-électrolytes  sont  sans 
effet  sur  l'équilibre  de  l'hémoglobine  avec  l'oxygène.  Cet  équilibre  est  fonc- 
tion de  l'équilibre  existant  entre  l'hémoglobine  et  les  électrolytes.  —  L.  Thi- 
volle. 


502  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Reimann  (S.  P.)  et  Sauter  (M.  D.).  —  Comparaison  du  bicarbonate  du 
sang  après  injection  intraveineuse  de  bicarbonate  de  soude.  —  Le  bicarbonate 
du  sang  et  de  la  lymphe  est  déterminé  après  injection  intraveineuse  d'une 
solution  de  bicarbonate  à  4  %.  —  Les  deux  courbes  ont  un  accroissement 
semblable,  le  bicarbonate  quitte  le  sang  pour  la  lymphe  avec  une  très  remar- 
quable rapidité.  —  L.  Thivolle. 

Reimann  (S.  P.)  et  Reimann  (H.  A.  Jr.).  —  Le.  niveau  du  bicarbonate  du 
sang,  suivant  l'administration  de  bicarbonate  de  soude.  —  On  fait  ingérer  du 
bicarbonate  de  soude  à  des  sujets  normaux  et  on  dose  après  1  heure  et  demie 
à  2  heures  le  bicarbonate  du  sang;  les  chiffres  sont  rigoureusement  concor- 
dants avec  ceux  calculés  suivant  la  formule  de  Palmer  et  Van  Slyke.  Avec 
des  sujets  atteints  de  maladies  diverses  la  concordance  n'est  plus  aussi 
bonne,  chaque  malade  apportant  son  facteur  personnel,  dont  il  est  fort  dif- 
ficile de  tenir  compte.  Par  injection  intraveineuse  on  peut  suivre  la  courbe 
d'absorption  et  d'élimination  du  bicarbonate,  courbe  qui  présente  un  maxi- 
mum très  accentué,  montrant  avec  quelle  rapidité  le  bicarbonate  s'élimine, 
le  sang  revenant  à  son  état  primitif.  —  L.  Thivolle. 

Rakestraw  (N.  W.).  —  Facteurs  chimiques  dans  la  fatigue.  1.  L'effet 
de  Vexercice  musculaire  sur  certains  constituants  communs  du  sang.  — 
Résultats  d'expériences  sur  31  sujets  normaux  pour  déterminer  les  change- 
ments produits  par  un  exercice  musculaire  intense  sur  les  constituants  sui- 
vants du  sang  et  du  plasma  :  azote  non  protéique,  urée,  sucre,  acide  urique, 
créatinine  préformée  et  totale,  cholestérol,  hémoglobine,  poids  spécifique, 
viscosité,  volume  et  nombre  des  globules.  Les  effets  d'un  exercice  violent 
de  courte  durée  diffèrent  souvent  totalement  des  effets  d'un  exercice  de 
longue  durée.  En  particulier,  pour  le  sucre  dont  le  taux  s'élève  par  un  exer- 
cice de  courte  durée  et  s'abaisse  pour  un  exercice  prolongé.  Il  y  a  générale- 
ment un  léger  accroissement  de  l'acide  urique  et  peu  de  variation  sur  la 
créatinine  et  la  cholestérine.  —  L.  Thivolle. 

Doisy  (E.  A.)  et  Eaton  (E.  P.).  —  Le  rapport  de  la  migration  des  ions 
entre  les  cellules  et  le  plasma  avec  le  transport  de  CO'1.  —  Lorsque  l'on  équi- 
libre in  vitro  du  sang  de  bœuf  avec  une  atmosphère  à  tension  variable  en 
CO2  on  observe  :  l'équivalence  entre  la  perte  en  chlore  du  sérum  et  le  gain 
en  bicarbonates.  Bien  qu'il  y  ait  également  une  migration  de  phosphates, 
celle-ci  ne  joue  aucun  rôle  dans  le  transport  de  CO2.  Il  n'y  a  pas  transport 
de  potassium  ni  de  sodium  des  cellules  au  sérum.  Enfin  il  y  a  un  accrois- 
sement marqué  du  volume  des  globules  avec  les  tensions  croissantes  de  CO2. 
—  L.  Thivolle. 

Lewis  (H.  B.).  —  Études  sur  la  synthèse  de  l'acide  hippurique  dans 
l'organisme  animal.  LV.  Note  sur  la  synthèse  de  l'acide  hippurique  chez 
le  lapin  après  exclusion  de  la  bile  de  l'intestin.  —  La  source  de  glycocolle 
nécessaire  pour  désintoxication  après  ingestion  d'acide  benzoïque  n'est  pas 
connue.  La  bile  étant  éliminée  par  fistule  de  l'intestin  d'un  lapin.  L'inges 
tion  d'une  certaine  quantité  d'acide  benzoïque  détermine  une  excrétion 
d'acide  hippurique  par  l'urine  dans  la  proportion  de  30  %  de  l'acide  ingéré. 
L'acide  glycocholique  de  la  bile  n'est  donc  pas  la  seule  source  de  glycocolle 
de  l'organisme.  —  L.  Thivolle. 

a)  Schultz  (E.  W.)  et  Chandler  (L.  R.).  —  L'acidité  du  lait  de  chèvre 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  503 

exprimée  en  concentration  d'ions  hydrogène,  en  comparaison  avec  celle  du 
lait  de  femme  et  de  vaclie.  —  La  concentration  moyenne  du  lait  de  chèvre 
frais  en  ions  hydrogène  est  6,53  :  celle  du  lait  complètement  aigre  est  3,'.»2. 
Le  lait  de  chèvre  frais  est  légèrement  plus  acide  que  le  lait  de  vache  frais 
et  beaucoup  plus  acide  que  le  lait  de  femme.  Le  lait  de  chèvre  aigre  est 
considérablement  plus  acide  que  le  lait  de  vache  aigre.  —  L.  Thivolle, 

b)  Schultz(E.  W.)  et  Chandler  (L.  R.).  — La  dimension  des  globules  gras 
du  (ait  de  chèvre.  —  Le  lait  de  chèvre,  bien  qu'aussi  riche  en  beurre  que  le 
lait  de  vache,  ne  laisse  pas  se  séparer  aisément  une  couche  de  crème,  ceci 
tient  aux  faibles  dimensions  des  globules  gras.  91  %  des  globules  gras  du 
lait  de  chèvre  ont  une  dimension  inférieure  à  4  «.,  pour  le  lait  de  vache 90  %, 
une  dimension  supérieure  à  4  \s.\  les  globules  gras  du  lait  de  femme  peuvent 
atteindre  jusqu'à  32  y..  —  Les  auteurs  concluent  que  le  lait  de  chèvre  est 
plus  rapidement  et  complètement  digestible,  ses  globules  gras  offrant  une 
plus  grande  surface,  donc  une  moindre  résistance,  à  la  lipase  du  suc  diges- 
tif. —  L.  Thivolle. 

Supplée  (G.  C.)  et  Bellis  (B.).  —  Teneur  en  acide  citrique  du  lait  et  des 
produits  de  laiterie.  —  H  y  a  une  variation  marquée  dans  la  teneur  en  acide 
citrique  du  lait,  variation  toute  individuelle  et  pouvant  être  légèrement 
influencée  par  le  régime.  —  Il  n'y  a  apparemment  pas  de  pertes  en  acide 
citrique  causées  par  le  chauffage  ou  l'évaporation  du  lait  dans  la  prépara- 
tion du  lait  condensé  ou  desséché.  S'il  y  a  des  variations  il  faut  leur  recher- 
cher d'autres  causes  que  la  chaleur.  Il  n'y  a  pas  réellement  de  parallélisme 
entre  la  teneur  en  acide  citrique  et  les  propriétés  antiscorbutiques  du  lait, 
surtout  en  ce  qui  concerne  les  laits  manufacturés.  La  teneur  en  acide  citri- 
que du  lait  décroît  par  le  vieillissement  en  présence  de  l'acidité  élevée  qui 
se  développe,  le  phénomène  est  plus  rapide  dans  le  lait  cru  que  dans  le  lait 
pasteurisé  et  n'a  pas  lieu  dans  les  laits  manufacturés.  —  L.  Thivolle. 

Samec  (M.).  — Sur  la  chimie  des Pohjsaccharides .  —  Dans  un  bref  exposé, 
E.  Herzfeld  et  R.  Klinger  ont  développé  une  série  d'opinions  sur  les  po- 
lysaccharides,qui  peuvent  éclairer  les  diverses  transformations  de  ces  corps, 
mais  la  plupart  de  leurs  expériences  sont  en  contradiction  avec  les  faits 
connus  et  en  particulier  les  suivants  : 

1°  En  traitant  un  organe  végétal  contenant  de  l'amidon  par  33  %  de 
soude  à  chaud,  on  n'obtient  pas  d'amidon  pur,  mais  plus  ou  moins  d'amylo- 
pectine  suivant  la  durée  du  traitement  ou  des  produits  de  dégradation  de 
ramidon  qui  ne  reforment  plus  la  molécule  entière. 

2°  La  propriété  de  l'amidon  de  donner  des  tons  bleus  avec  l'iode  n'est 
pas  liée  à  une  certaine  dispersion  de  l'amidon,  mais  dépend  de  certains 
groupements  d'atomes  dans  la  molécule. 

3°  L'aldéhyde  formique  détruit  la  propriété  de  l'amidon  de  bleuir  par 
l'iode,  mais  ne  détruit  pas  la  molécule. 

4°  Il  est  reconnu  que  par  action  diastasique  l'amidon  donne  du  maltose. 

Le  retour  de  la  propriété  de  l'amidon  de  se  colorer  avec  l'iode,  qu'on  pro- 
voque par  certaines  dextrines  ne  signifie  rien  dans  la  reconstruction  de  la 
molécule  d'amidon,  mais  le  retour  à  une  structure  particulière  à  laquelle  est 
liée  cette  propriété.  Les  principaux  arguments  de  Herzfeld  et  Klinger  ne 
sont  donc  pas  d'accord  avec  les  principaux  faits  d'observation  ;  ils  doivent 
être  repris  avant  de  servir  dans  la  chimie  des  Polysaccharides.  —  ISonnet. 


504  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Abderhalden  (Emile).  —  Complément  au  travail  de  E.  Herzfeld  et  li. 
Klinger.  Y  a-t-il  des  ferments  de  défense  contre  les  Pohjsaceharides?  —  Herz- 
feld et  Klinger  ont  négligé  dans  leur  travail  certains  faits  importants  ;  à 
savoir  :  1°  La  présence  dans  le  sang  de  ferments  capables  de  dédoubler  la 
saccharose,  établie  par  Weinland  après  de  nombreuses  injections  sous-cu- 
tanées dudit  sucre  à  de  jeunes  chiens.  2°  Dans  le  même  travail,  Weinland 
montre  que  l'inuline  reste  sans  effet.  3°  Les  recherches  de  Weinland  ont  été 
reprises  par  A.  et  ses  collaborateurs  :  Brahm,  Kapfberger,  Grigoresen  et 
Wildermuth  ;  les  résultats  trouvés  sont  très  irréguliers  ;  le  plus  souvent  on 
n'arrive  pas  à  déceler  la  présence  de  saccharase  dans  le  sang,  après  intro- 
duction de  sucre  de  canne  dans  l'intestin.  Ils  émettent  l'hypothèse  que  la 
saccharase  trouvée  dans  le  sang  provient  de  cellules  qui  la  livrent  à  l'intes- 
tin et  ils  supposent  en  outre,  que  la  saccharase  peut  manquer  dans  l'intestin 
quand  l'alimentation  ne  renferme  jamais  de  saccharose.  A  la  suite  de  ces 
hypothèses  une  série  d'expériences  furent  entreprises  :  des  chiens  reçoivent 
pendant  6 à  10  semaines,  25  à  30  grammes  de  saccharose  par  jour;  7  ani- 
maux sur  10  expérimentés  ne  présentèrent  aucune  saccharase  dans  le  sang. 
—  Par  la  suite  ils  se  demandèrent  dans  quelles  proportions  le  sucre  intro- 
duit par  injections  sous-cutanées,  réapparaissait  dans  l'urine  et  ils  en  trou- 
vèrent de  85  à  96  o/0.  Qu'est  devenue  la  portion  non  rejetée?  On  peut  sup- 
poser que  la  saccharase  qui  ne  se  trouve  pas  dans  les  tissus  situés  au  delà 
de  l'intestin,  déploie  son  activité  dans  le  plasma  sanguin,  ou  dans  la  lymphe 
ou  dans  des  cellules  qui  n'en  renferment  pas  normalement.  A  ce  sujet 
d'autres  recherches  sont  en  cours.  4°  Les  résultats  obtenus  avec  le  raffinose 
ont  toujours  été  négatifs.  5°  Rohmann  et  Kumagai  ont  observé  qu'à  la  suite 
d'ingestion  de  saccharose,  le  sérum  prend  des  propriétés  particulières,  entre 
autres  celle  de  renfermer  une  sucrase.  De  tout  ce  qui  précède,  il  résulte 
que  Herzfeld  et  Klinger  n'ont  communiqué  aucun  fait  nouveau.  On  peut 
donc  conclure  qu'actuellement  il  est  impossible  de  mettre  en  évidence  la 
présence  de  saccharase  dans  le  sang,  même  après  ingestion  de  saccharose. 
De  même  pour  les  protéases  et  peptases.  A.  soutient  que  les  ferments  de 
défense  ne  se  forment  pas  à  la  suite  de  l'alimentation,  mais  proviennent  des 
leucocytes  ou  de  certaines  cellules  particulières.  —  Bonnet. 

Gibson  (C.  A.),  Umbreit  (F.)  et  Bradley  (H.  G.).  —  Études  de  Vauto- 
lyse.  VII.  Autolyse  du  cerveau.  —  Le  tissu  du  cerveau  s'autolyse  de  la  même 
façon  que  les  autres  tissus,  bien  que  sur  une  moins  grande  échelle,  compa- 
rable à  la  faible  teneur  en  protéines  de  ce  tissu.  La  vitesse  et  le  degré  de 
protéolyse  sont  déterminés  par  la  concentration  du  mélange  en  ions  H; 
elle  n'a  pas  lieu  en  milieu  neutre  ou  alcalin,  et  s'accroît  en  proportion  à 
l'acide  ajouté.  L'acidité  optimum  correspond  à  0,02  N,  soit  beaucoup  moins 
élevée  que  pour  le  foie,  le  rein  et  autres  tissus.  Les  cellules  du  cerveau 
contiennent  des  enzymes  protéolytiques  qui  digèrent  bien  la  gélatine  ou  les 
peptones.  La  permanence  des  protéines  dans  le  cerveau  apparaît  dépendre 
de  la  protection  parfaite  contre  l'asphyxie  et  contre  l'accumulation  de  CO2, 
grâce  aux  larges  afflux  de  sang,  et  au  contrôle  de  la  respiration.  Lorsque  l'as- 
phyxie et  l'acidose  se  développent  dans  le  cerveau,  l'autolyse  a  lieu  comme 
dans  les  autres  tissus.  Cette  autolyse  apparaît  comme  un  phénomène  irré- 
versible et  se  manifestant  par  la  perte  de  fonctions  caractéristiques  telles  que 
la  mémoire,  les  habitudes,*le  contrôle  moteur  et  la  conscience.  —  L.  Thivolle. 

Levene  (P. -A.)  et  Clark  (E.-P.).  —  .4  et  des  d.  Ribohexosaminés.  —  Les 
auteurs  complètent  l'étude  des  acides  hexosaminés  en  préparant  les  deux 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  505 

acides  isomères  dérivés  du  d.  ribose.  Les  observations  faites  sont  de  même 
ordre  que  pour  les  précédents,  à  savoir  :  1°  Prédominance  de  l'acide  lévogyre 
de  même  que  dans  l'action  de  l'acide  cyanliydrique  sur  le  ribose.  2°  Par 
désamination  des  acides,  il  y  a  changement  de  signe  lorsque  l'on  fait  agir 
l'acide  nitreux  sur  l'acide,  et  pas  de  changement  de  signe  si  l'on  opère  sur 
lalactone.  Enfin  la  règle  subsiste  que  dans  les  acides  hexoniques,  et  amino- 
hexoniques,  de  même  signe,  la  configuration  du  carbone  a  est  identique; 
la  position  de  l'hydroxyle  dans  l'un  étant  la  même  que  la  position  du  groupe 
aminé  dans  l'autre.  —  L.  Thivolle. 

a)  Berkeley  (C).  —  Pentose-mononucléotides  du  pancréas  du  requin 
(Squalus  Sucklii).  Communication  préliminaire.  —  La  ^-nucléoprotéine  du 
pancréas  du  requin  contient  à  la  fois  de  l'adénine  et  de  la  guanine  sous 
forme  de  pentose-nucléotide.  La  p-nucléoprotéine  est  facilement  décom- 
posée en  ses  constituants  mononucléotides  et  protéine  par  l'action  de  la 
soude  à  1  %j  froide.  Les  mononucléotides  ainsi  obtenus  ne  sont  pas  pré- 
cipités par  l'acide  acétique.  Le  mononucléotide  de  la  guanine  diffère  par 
ce  point,  de  l'acide  guanylique  isolé  précédemment  de  matériaux  prove- 
nant des  mammifères.  Le  filtrat  acétique  provenant  de  la  précipitation  de 
la  ji-nucléoprotéine  contient  encore  et  dans  une  assez  forte  proportion  le 
mononucléotide  de  la  fi-nucléoprotéine  en  solution  avec  de  l'acide  inosine 
phosphorique.  —  L.  Thivolle. 

Peterson  (W.  H.\  Fred  (E.  B.)  et  Verhulst  (J.  H.).  —  La  destruction 
des  pentosanes  dans  la  formation  du  «  silage  ».  —  Le  montant  total  des 
pentosanes  dans  la  paille  de  blé  est  d'environ  21,80  %,  avec  seulement  une 
trace  de  métbyl-pentosanes.  Une  certaine  quantité  de  ces  pentosanes  est 
détruite,  le  pourcentage  varie  aux  différents  états  et  ceci  est  dû  aux  varia- 
tions dans  la  perte  de  substance  sèche.  Après  50  jours,  on  trouve  entre  17,6 
et  20,9  o/0  de  pentosanes  résiduelles.  En  tenant  compte  de  la  matière  sèche, 
la  diminution  est  de  2  à  5  %.  Lorsque  l'on  a  une  perte  de  matière  sèche 
de  10  %,  on  peut  évaluer  à  15  à  20  %,  la  perte  minimum  des  pentosanes 
pendant  la  fermentation.  On  peut  déceler  la  présence  des  pentoses  pendant 
la  fermentation.  —  L.  Thivolle. 

Fred  (E.  B.),  Peterson  (W.  H.)  et  Anderson  (J.  A.).  —  La  relation 
des  bactéries  à  acide  lactique  avec  le  «  silage  »  de  blé.  —  L'examen  bactériolo- 
gique et  chimique  du  «  silage»  ensemencé  ou  stérile  montre  que  le  Lacto- 
bacillus  pentacelicus  type  joue  un  rôle  important  dans  les  changements  chi- 
miques qui  se  produisent  pendant  la  fermentation.  Un  accroissement  de  la 
quantité  de  bacilles  correspond  à  un  accroissement  en  alcool  et  en  acides 
volatils  et  une  diminution  d'acide  lactique.  Cependant  le  Bacillus  lactis 
acidi  persiste  et  agit  pendant  les  premiers  jours  de  la  fermentation.  La  pro- 
duction d'alcool  est  certainement  due  en  partie  à  l'action  prédominante  de 
fermentation  des  pentoses  par  le  bacille.  L'inoculation  hâte  et  intensifie  la 
production  de  certaines  substances  pendant  les  premiers  stades  de  la  fermen- 
tation; mais  à  la  fin  de  celle-ci  les  analyses  bactériologiques  ou  chimiques 
révèlent  approximativement  la  même  composition  chimique  et  les  mêmes 
espèces  de  microorganismes  que  le  silage  soit  ensemencé  ou  non.  — 
L.  Thivolle. 

Peterson  (F.  W.  H.)  et  Anderson  (J.  A.).  —  Les  caractéristiques  de 
certaines  bactéries  détruisant   les  pentoses,  spécialement  en  ce  qui  concerne 


506  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

l'arabinose  et  le  xylose.  —  Les  pentoses  sont  rapidement  fermentes  par 
différentes  variétés  de  bactéries  à  acide  lactique.  —  Ces  bactéries  sont  lar- 
gement répandues  dans  la  nature  ;  on  les  trouve  surtout  dans  le  silage,  la 
choucroute  et  produits  semblables.  —  Les  auteurs  sélectionnent  12  cultures 
différenciées  par  la  quantité  d'acide  formée  à  partir  d'arabinose  ou  de 
xylose,  et  leur  action  sur  le  lait  tournesolé  et  sur  le  fructose.  On  peut  les 
classer  en  deux  groupes. 

Groupe  I  :  fermentent  le  fructose  sans  former  de  mannite.  Il  comprend 
des  variétés  A,  B,  C,  différenciées  en  ce  qu'elles  fermentent  ou  non  l'arabi- 
nose, le  xylose,  le  lactose,  le  mélezitose,  la  dulcite.  —  Groupe  II  :  fermen- 
tent le  fructose  avec  production  de  mannite,  toutes  les  variétés  fermentent 
l'arabinose  et  le  xylose  mais  pas  le  mélezitose,  lactose  ou  dulcite.  Les 
auteurs  proposent  de  désigner  :  Groupe  I  :  variétés  A  et  B,  Lactobacillus  pen-  ' 
tosus,  n.  sp.  variété  C,  Lactobacillus  arabinosus  n.  sp.  —  Groupe  II  :  Lac- 
tobacillus pentoaceticus  type.  —  La  fermentation  de  l'arabinose  et  du  xylose 
par  certaines  des  bactéries  à  acide  lactique  résulte  dans  la  production  à  la 
fois  d'acide  acétique  et  d'acide  lactique,  qui  représentent  90  o/0  du  sucre 
détruit  et  98  %  des  produits  formés.  Ces  deux  acides  sont  produits  en 
quantités  à  peu  près  équimoléculaires.  —  Les  bactéries  du  groupe  B  fermen- 
tent lentement  l'acide  lactique  en  acide  acétique  et  CO2.  Sur  la  base  de  la 
fermentation  complète  des  pentoses  et  du  pourcentage  élevé  du  sucre 
entrant  en  réaction,  il  apparaît  que  la  fermentation  est  un  simple  clivage 
en  acides  acétique  et  lactique.  —  L.  Thivolle. 

a)  Dunn  (M.  S.)  et  Lewis  (H.  B.).  —  L'action  de  l'acide  nitreux  sur  la 
caséine.  —  L'azote  aminé  libre  d'un  certain  nombre  d'échantillons  de  caséine 
préparés  de  façons  différentes  s'est  montré  relativement  constant.  Les 
auteurs  décrivent  une  modification  à  la  méthode  de  Skraup  pour  la  désa- 
mination  de  la  caséine  donnant  un  meilleur  rendement.  On  peut  extraire 
de  la  tyrosine  du  produit  d'hydrolyse  de  la  caséine  désaminée.  La  détermi- 
nation quantitative  de  la  tyrosine  avant  et  après  désamination  démontre 
que  cette  opération  est  accompagnée  d'une  destruction  partielle  de  la  tyro- 
sine, mais  non  totale  comme  le  croyait  Skraup.  La  répartition  de  l'azote  dé- 
terminée par  la  méthode  de  Van  Slyke  dans  la  caséine  et  son  produit  de 
désamination,  montre  que  suivant  l'opinion  courante  sur  la  nature  des 
groupes  aminés  libres  dans  la  molécule  protéique,  la  caséine  désaminée  ne 
contient  pas  de  lysine.  L'azote  monoaminé  du  filtrat  de  la  caséine  désa- 
minée était  accru,  accroissement  à  peu  près  proportionnel  à  la  perte  en 
azote  due  à  la  lysine.  —  L.  Thivolle. 

b)  Dunn  (M.  S.)  et  Lewis  (H.  B.).  —  Elude  comparative  de  l'hydrolyse 
de  la  caséine  et  de  la  caséine  désaminée  par  les  enzymes  protêolitiqws.  —  La 
caséine  et  son  pj-oduit  de  désamination  sont  digérés  in  vitro  par  la  pepsine 
et  la  trypsine.  L'érepsine  digère  la  caséine  rapidement,  mais  n'attaque  la 
caséine  désaminée  qu'après  l'action  préliminaire  de  la  pepsine  ou  de  la 
trypsine.  Dans  tous  les  cas  la  digestion  de  la  caséine  désaminée  est  beaucoup 
moins  rapide  que  la  digestion  de  la  caséine.  L'expérience  in  vivo  sur  un 
chien  montre  qu'après  ingestion  de  caséine  désaminée  l'accroissement  de 
l'azote  total  et  de  l'urée  indique  que  ce  produit  est  digéré  et  métabolisé  dans 
l'organisme.  —  L.  Thivolle. 

Anderson  (R.  J.).   —  Acérine.  La  ylobuline  de  la  graine  d 'Erable  (Acer 
Saccharinum).   —  La  principale  protéine  de  la  graine  de   l'érable   argenté 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  507 

(Acer  Saccharinum)  a  été  isolée  et  purifiée.  Cette  protéine  que  l'auteur 
propose  de  nommer  acèrine  est  une  globuline.  Elle  n'a  pu  être  obtenue 
cristallisée  mais  séparée  par  dialyse  en  petites  particules  globulaires 
uniformes.  —  L'auteur  en  donne  plusieurs  modes  de  préparation  fournis- 
sant un  produit  qui  à  l'analyse  donnait  en  moyenne  :  C  =  51,44,  H  ==  6>80 
N=  18,34,  S  ==  0,55,  O  =  22,87  %.  La  méthode  de  Van  Slyke  indique  une 
forte  proportion  de  lysine  :  6,07  %.  —  L.  Thivolle. 

Levene  (P.  A.).  —  Sur  ta  structure  de  l'acide  thymonucléinique  et  sur  ses 
rapports  possibles  avec  la  structure  de  l'acide  nucléinique  des  plantes.  — 
Jones  et  Thannhauser  assignent  à  l'acide  nucléinique  de  la  levure  la  forme 
éther  (union  des  mononucléotides  par  leurs  hydrates  de  carbone).  L'auteur 
lui  assigne  la  forme  d'éther  phosphorique,  l'acide  phosphorique  de  l'un  étant 
combiné  à  l'hydrate  de  carbone  de  l'autre.  Il  discute  les  arguments  apportés 
par  les  autres  auteurs  et  essaie  l'hydrolyse  ménagée  de  l'acide  thymonucléi- 
nique dans  le  but  d'isoler,  comme  prévu,  un  mélange  de  dinucléotide  et 
de  mononucléotide.  Seul  le  dinucléotide  peut  être  isolé  et  la  preuve  est 
incomplète.  L'auteur  continuera  son  travail  sur  des  quantités  de  matériel 
plus  importantes.  —  L.  Thivolle. 

Wettstein  (F.).  —  La  présence  de  la  chitine  dans  le  règne  végétal  et  son 
utilisation  comme  caractère  systématico-phylogénétique.  —  Les  recherches 
antérieures  à  celles  de  W.  semblaient  établir  que  la  chitine  n'est  un  cons- 
tituant de  la  membrane  cellulaire  que  chez  des  Thallophytes  hétérotrophes. 

AWERINZEW,    CORKENS,    CzAI'EK,    DEBSKY,  HEGLER,   JAHN,   KLEIN,   KOflL,  PETER- 

sen,  Viehover,  Vouk,  Wester,  Wettstein,  Wisselingh  avaient  déjà  étudié 
divers  groupes  végétaux,  mais  W.  a  repris  la  question  de  façon  approfondie 
en  se  limitant  aux  Myxomycètes,  aux  Schizophytes  et  aux  Eumycètes.  Il  a 
utilisé  spécialement  les  réactions  de  'Wi>selingh,  en  les  perfectionnant.  Les 
Myxomycètes  étudiés  ont  été  Arcyria  punicea,  Comatrichia  nigra,  Fuligo  sep- 
tica,  Hemitrichia  rubiformis,  H.  Clavata,  Lycogala  epidendron,  Stemonitis 
fusca,  Heticularia  umbrina,  Trichia  contorta.  Chezaucun  la  chitine  n'apu  être 
décelée.  Les  réactions  observées  au  cours  des  manipulations  permettent  de 
dire  que  le  groupe  des  Myxomycètes  est  caractérisé  par  une  membrane  cel- 
lulaire composée  de  kératines,  avec  peu  de  cellulose  et  point  de  chitine.  — 
Plasmodioplwra  Brassicse  fait  exception  avec  des  membranes  de  chitine 
pure.  Ce  caractère  le  rapproche  des  Chrytridinées. —  Parmi  les  Schizophytes, 
le  groupe  des  Cyanophycées  (Oscillatoria,  Lyngbia,  Schizothrix,  Hydroco- 
leum,  Scytonema,  Tolypothrix,  Dicholhrix,  Bivularia,  Nostoc  et  Anabaena 
furent  étudies)  a  montré  une  absence  totale  de  chitine  dans  des  mem- 
branes pectiques.  Les  Bactériaeées  (Bacillus  alvei,  B.  asterocarpus,  B.  pro- 
batus,  B.  robur,  B.  sphaericus.  B.  sitbtilis,  B.  tumescens,  Sarcina  ureae) 
ont  donné  un  résultat  identique.  —  Les  recherches  faites  sur  un  grand 
nombre  d'Eumycètes  permettent  des  conclusions  précises.  —  Chez  les  Phy- 
comycètes,  les  Oomycètes  ont  toujours  des  membranes  cellulosiques,  les 
Zygomycètes  toujours  de  la  chitine.  Cela  permet  de  penser  que  ces  derniers 
représentent  un  type  fort  évolué  dérivé  des  algues,  tandis  que  les  premiers 
présentent  encore  tous  les  caractères  des  siphonées  dont  ils  semblent  un 
rameau  détaché  depuis  peu.  —  Chez  les  Ascomycètes,  on  trouve  toujours  de 
la  chitine,  les  formes  les  plus  inférieures  sont  du  reste  mucoroïdes.  Les 
Saccharomycètes  et  les  Laboulbeniomycètes  font  exception  :  la  chitine  en  est 
toujours  absente.  Chez  les  autres,  la  chitine  n'est  pure  que  dans  la  mem- 
brane de  la  spore,  soit  de  la  génération  haploïde.  Chez  les  asques  et  les 


508  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

filaments  ascogènes  (génération  diploïde)  elle  est  plus  ou  moins  fortement 
mélangée  de  substances  mal  définies,  qui  peuvent  même  la  remplacer  tota- 
lement. —  Les  Basidiomycètes  montrent  une  prédominance  absolue  de  la 
chitine  et  l'absence  complète  de  cellulose.  Chez  les  groupes  les  plus  évo- 
lués tels  que  les  Polyporacées  et  les  Gastéromycètes  apparaissent  des  subs- 
tances accessoires  qui  peuvent  jouer  un  certain  rôle  en  classification. 

W.  conclut  en  disant  :  «  Je  voulais  démontrer  que  la  chimie  de  la  mem- 
brane est  précieuse  pour  la  systématique  des  Thallophytes,  j'ai  commencé 
par  la  chitine.  »  —  H.  Spinner. 

Rouge  (Dr).  —  Sur  les  flavones  et  leur  rôle  dans  la  cellule  végétale.  —  Les 
flavones  sont  très  répandues  dans  le  limbe  foliaire;  elles  s'y  trouvent  en 
petites  quantités  sous  forme  de  glycosides.  Ces  flavones  réduisent  à  froid  le 
nitrate  d'argent,  mais,  en  solution  alcaline,  elles  absorbent  l'oxygène  pour 
lequel  elles  ont  une  grande  affinité,  et  ainsi  chargées  d'oxygène  elles  ne 
réduisent  plus  le  nitrate  d'argent,  pas  plus  qu'elles  ne  le  réduisent  en  solu- 
tion acide.  Il  est  donc  très  probable  qu'au  moment  de  la  mort,  les  flavones 
diffusent  des  chloroplastes  dans  le  plasma  à  réaction  généralement  alcaline, 
se  chargent  d'oxygène  et  perdent  leur  pouvoir  réducteur.  Ces  flavones 
jouent  probablement  un  rôle  important  dans  le  phénomène  de  l'assimilation 
en  absorbant  l'oxygène  et  en  le  transportant  hors  de  la  cellule.  Il  est  aussi 
très  probable  que  ces  flavones  peuvent  jouer  le  rôle  d'oxygénases.  —  M. 
Boubiek. 

Navez  (Albert).  —  Recherches  microchimiques'  sur  la  coumarine.  —  L'au- 
teur étudie  la  localisation  de  ce  principe  odorant  dans  différents  organes  des 
Mélilots  :  cotylédons,  racine  et  tige  de  plantules,  feuille,  pétiole,  et  tige  de 
rejets  de  souches  de  Tannée  précédente;  ce  corps,  qui  existerait  à  l'état  de 
glucoside  à  l'intérieur  de  la  plante,  est  localisé  presque  toujours  dans  l'endo- 
derme et  les  épithéliums,  rarement  dans  le  parenchyme.  —  P.  Remy. 

Levene  (P.  A.)  et  Lôpez-Suarez  (J.).  —  La  structure  chimique  de  la 
chondridine.  —  Hebting  avait  obtenu  par  hydrolyse  de  l'acide  chondroïtine 
sulfurique  un  produit  cristallin  qu'il  appela  la  chondridine,  sans  pouvoir 
déterminer  les  relations  de  ce  corps  avec  la  chondrosine.  Comme  d'après 
la  représentation  de  l'acide  chondroïtine  sulfurique  selon  Schmiedeberg  on 
ne  peut  admettre  dans  la  molécule  qu'un  seul  dérivé  de  la  chondrosine  : 
son  dérivé  acétylé;  la  chondridine  ne  peut  être  un  produit  primaire  de 
décomposition,  mais  doit  prendre  naissance  aux  dépens  de  la  chondrosine. 
Les  auteurs  admettent  que  la  chondridine  serait  une  lactone  de  la  chondro- 
sine, cristallisant  avec  1  1/2  molécule  d'eau  et  donnent  démonstration  de 
ces  faits.  —  L.  Thivolle. 

Tottingham  VW.  E.),  Roberts  (R.  H.)  et  Lipkovsky  (S.).  —  Hemi- 
celluloses  du  bois  de  pommier.  — L'analyse  du  bois  des  branches  fruitières 
du  pommier  indique  la  présence  d'une  grande  quantité  de  produits  hydro- 
lysables  par  les  acides,  communément  désignés  sous  le  nom  d'hémicellu- 
loses.  Après  hydrolyse  partielle  du  bois,  la  fraction  soluble  dans  l'alcool  est 
surtout  constituée  par  du  xylose,  du  glucose  et  un  peu  de  galactose.  Tout 
porte  à  penser  que  ces  produits  hydrolysables  constituent  une  réserve  d'hy- 
drates de  carbone  dans  le  métabolisme  de  la  plante.  —  L.  Thivolle. 

Menaul  (P.).  —  Note  sur  la  formation  d'acide  cyanhydrique  dans  les 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  509 

plantes.  — Selon  Gautier  l'acide  cyanhydrique  se  formerait  dans  les  plantes 
par  action  des  nitrates  sur  la  formaldéhyde.  L'auteur  répète  cette  réaction 
in  vitro  sous  l'action  des  rayons  solaires;  elle  n'est  possible  qu'en  milieu 
suffisamment  acide.  —  L.  Thivolle. 

a)  Wang  (C.  C).  —  La  composition  des  nids  d'oiseaux  comestibles  de 
Chine  et  la  nature  de  leurs  protéines.  —  Les  nids  d'oiseaux  comestibles  ont 
les  propriétés  des  protéines  et  des  hydrates  de  carbone  ;  ils  appartiennent 
donc  à  la  classe  des  glycoprotéines.  La  composition  centésimale  est  sem- 
blable à  celle  de  la  mucine  salivaire.  Les  cendres  sont  élevées  mais  sans 
aucun  élément  sableux.  La  digestion  artificielle  est  possible  avec  la  pepsine 
chlorhydrique  et  la  trypsine,  à  une  vitesse  moindre  que  celle  de  digestion  de 
l'œuf  cuit.  La  distribution  d'azote  est  plus  élevée  pour  l'azote  de  l'bumine  et 
de  la  cystine.  Ceci  est  dû  à  la  présence  des  radicaux  hydrocarbonés  et  aussi 
à  la  présence  de  fines  plumes  dans  le  nid.  Les  expériences  de  nutrition  in- 
diquent que  ces  protéines  sont  probablement  de  qualité  inférieure  puis- 
qu'elles ne  peuvent  supplémenter  un  régime  contenant  seulement  soit  les 
protéines  du  maïs,  soit  celles  de  l'avoine,  qui  sont  cependant  de  nature  si 
différente.  —  L.  Thivolle. 

b)  Wang  (C.  C).  —  L'isolement  et  la  nature  du  sucre  aminé  des  nids  d'oi- 
seaux comestibles  de  Chine.  —  L'auteur  obtient  par  hydrolyse  acide  ménagée 
des  nids  d'oiseaux  environ  3  %  de  sucre  aminé  cristallisé.  La  composition 
centésimale  est  celle  des  hexosamines,  les  propriétés  chimiques  sont  voisines, 
il  y  a  seulement  une  différence  dans  le  pouvoir  rotatoire.  L'auteur  démontre 
qu'il  s'agit  d'un  mélange  et  sépare  trois  fractions  cristallisées,  l'une  pouvant 
être  la  forme  a,  la  seconde  la  forme  (3,  et  la  troisième  un  mélange  des  deux. 

—  Il  y  a  une  ressemblance  frappante  entre  ce  sucre  inconnu  et  le  sucre  du 
sous-groupe  B  du  second  groupe  de  la  classification  des  glycoprotéines,  selon 
Levene.  —  L.  Thivolle. 

2°  Nutrition. 

a)  Osmose. 

Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Variation  de  la  pression  osmotique 
du  sang  de  V Anguille  en  fonction  des  modifications  de  salinité  du  milieu  exté- 
rieur. —  Dans  l'eau  douce  normale,  la  pression  osmotique  du  sérun  de 
l'Anguille,  animal  adapté  aux  brusques  changements  de  salinité,  est  notable- 
ment plus  élevée  que  celle  de  la  Carpe,  qui  ne  présente  pas  cette  adaptation. 
A  une  grande  variation  de  pression  osmotique  du  milieu  extérieur  corres- 
pond seulement  une  variation  du  milieu  intérieur  bien  plus  faible  que  chez 
la  Carpe.  Dès  qu'on  dépasse  la  pression  osmotique  de  l'eau  de  mer,  appa- 
raissent des  troubles  graves  qui  conduisent  l'animal  à  la  mort.  —  A.  Roisert. 

Parnas  (J.  K.).  —  Nouvelles  recherches  sur  la  teneur  en  eau  des  grenouilles. 

—  Parmi  les  animaux  d'eau  douce  qui  maintiennent  constantes  leur  teneur  en 
sel,  et  la  pression  osmotique  de  leurs  humeurs,  les  batraciens  ont  une 
situation  particulière.  La  surface  du  corps  des  mammifères,  oiseaux,  et 
reptiles  aquatiques  est  recouverte  d'une  peau  imperméable  à  l'eau;  celle 
des  poissons  à  branchies  et  des  artropodes  est  imperméable  sauf  aux 
fentes  branchiales  ;  les  batraciens  ont  une  peau  perméable  à  l'eau  sur 
toute  la  surface  du  corps  et  cependant  les  grenouilles  maintiennent  leur 


510  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

teneur  en  sel  et  leur  pression  osrnotique  constantes,  avec  seulement  les 
sels  introduits  par  leur  alimentation.  Le  point  de  congélation  du  sang  de 
grenouille  est  A  =  0°465  et  reste  inchangé  pendant  l'hiver,  alors  que  l'ani- 
mal ne  s'alimente  plus.  La  perméabilité  de  la  peau  des  grenouilles  pour 
l'eau  est  un  fait  observé  depuis  longtemps  (T.ownson  en  1795).  Il  fut  établi 
par  la  suite  que  non  seulement  chez  les  grenouilles,  il  y  avait  passage  d'eau 
de  l'extérieur  vers  l'intérieur,  mais  également  passage  de  l'intérieur  vers 
l'intérieur  en  plaçant  les  animaux  dans  des  solutions  salines  (P.  Bekt).  Les 
grenouilles  conservent  leur  pression  interne  dans  l'eau  de  source  mais  per- 
dent de  l'eau  dans  les  solutions  hypertoniques.  La  teneur  en  eau  des  batra- 
ciens fut  étudiée  à  fond  par  Overton  :  il  fermait  le  cloaque  de  grenouilles 
et   les  plaçait  dans  l'eau.  L'eau  qui  était  résorbée  par  la  peau  était  reje- 
tée par  les   reins  et  s'amassait  dans  le  cloaque   sous  forme  d'urine  peu 
abondante  et  remontait  ensuite  dans  l'intestin.  Au  moyen  de  pesées  il  déter- 
minait la  quantité  d'eau  qui  s'était  accumulée  dans  le  corps  (l'arrivée  par 
la  bouche  étant  empêchée).  Quand  les  grenouilles  furent  placées  dans  des 
solutions  salines,  elles   reprirent   leur  poids    initial.  Overton   émet  alors 
l'hypothèse  que  les  grenouilles  dans  des  solutions  hypertoniques  abandon- 
nent de   l'eau  juqu'à  égalité,  de  pression  osrnotique  entre   l'intérieur   et 
l'extérieur.  A  la  suite  de  cela  la  question  fut  reprise  par  Przylecki  à  l'Uni- 
versité de  Varsovie;  il  aboutit  aux  mêmes  résultats   :  il  constata  de  plus 
que   des  grenouilles  placées   dans  des  solutions  sucrées  et  dont  on  ferme 
préalablement  la  bouche  et  le  cloaque  font  de  la  glucosurie  jusqu'à  2,5  % 
de  sucre  dans  le  sang. 

Tous  ces  faits  n'expliquent  pas  l'autorégulation  de  la  pression  osrnoti- 
que des  grenouilles.  Par  la  suite  Przylecki  constata  que  les  reins  de  gre- 
nouilles ne  peuvent  éliminer  qu'une  sorte  d'urine  dont  la  concentration 
moléculeuse  est  inférieure  à  celle  du  sang.  Il  en  conclut  que  la  régulation 
osrnotique  se  faisant  dans  les  reins  de  la  grenouille  a  peu  de  ressemblance 
avec  le  rein  des  mammifères  ;  il  ne  laisse  passer  que  de  l'urine  hypotoni- 
que.  Four  les  chercheurs  anglais  (Bainbridge,  Meuzie,  Collins)  dans  les 
glomerules  filtre  un  liquide  de  même  pression  osrnotique  que  le  plasma 
sanguin  et  dans  les  tubes  contournés  une  certaine  quantité  de  sels  est  résor- 
bée. On  peut  donc  en  conclure  que  l'eau  qui  passe  à  travers  la  peau  pro- 
tège le  sel  du  milieu  intérieur;  cette  eau  est  séparée  du  sang  et  des  hu- 
meurs par  les  reins  qui  retiennent  NaCl  ;  l'urine  qui  filtre  au  niveau  des 
glomerules  est  modifiée  dans  les  tubes  contournés  où  une  partie  des  sels 
est  résorbée  par  Pépithelium.  Relativement  à  l'urée  le  rein  de  grenouille 
se  comporte  comme  celui  des  homéothermes. 

Loftfield  (J.  V.  G.).  —  Le  comportement  des  stomates.  —  L.  s'est  proposé 
de  rechercher  les  changements  qui  se  produisent  dans  les  ouvertures  des  sto- 
mates le  jour  et  la  nuit,  l'action  des  facteurs  physiques  sur  ces  changements 
et  l'influence  finale  de  ces  variations  sur  la  transpiration.  Sa  méthode  con- 
sistait à  enlever  les  bandes  d'épiderme  plongées  aussitôt  dans  l'alcool  absolu 
et  à  contrôler  ces  résultats  par  un  examen  au  microscope  de  la  feuille  en 
place-  _  L'allure  journalière  des  mouvements  des  stomates  varie  d'un  jour 
à  l'autre,  et  il  est  rare  de  trouver  des  mouvements  identiques  dans  deux 
jours  successifs,  comme  il  est  rare  de  trouver  des  conditions  météorologiques 
identiques  dans  le  même  intervalle.  Ces  variations  sont  en  rapport  avec  des 
changements  dans  le  temps  et  dans  la  teneur  en  eau  des  plantes  ;  elles  ne  se 
produisent  pas  si  ceux-ci  restent  invariables.  Dans  presque  toutes  les  plantes, 
l'ouverture  des  stomates  est  provoquée  par  la  lumière,  si  les  conditions  sont 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  511 

favorables.  Si  celles-ci  deviennent  défavorables,  l'influence  de  la  lumière 
est  modifiée  et  finalement  annulée.  D'après  le  comportement  de  leurs  sto- 
mates, les  plantes  se  divisent  en  trois  groupes.  Le  premier  groupe  comprend 
les  céréales  telles  que  l'Orge,  chez  lesquelles  les  stomates  ne  s'ouvrent  pas 
la  nuit,  quelles  que  soient  les  autres  conditions.  L'ouverture  diurne  dépend, 
pour  la  durée  et  la  grandeur,  des  conditions  d'évaporation,  de  température  et 
de  teneur  en  eau.  Le  second  groupe  comprend  les  mésophytes  à  feuilles 
minces  telle  que  l'alfalfa.  Avec  des  conditions  favorables,  les  stomates  sont 
ouverts  toute  la  journée  et  fermés  toute  la  nuit.  Si  les  conditions  deviennent 
moins  favorables,  les  stomates  se  ferment  partiellement  ou  complètement 
vers  le  milieu  du  jour  et,  dans  les  cas  extrêmes,  ils  sont  fermés  toute  la 
journée  et  ouverts  toute  la  nuit.  Le  troisième  groupe  qui  comprend  la 
pomme  de  terre  tend  à  avoir  les  stomates  plus  ou  moins  ouverts  le  jour  et 
la  nuit,  dans  les  conditions  optima.  Si  l'évaporation  augmente,  les  stomates 
se  ferment  le  jour.  Il  peut  même  arriver  que  les  stomates  se  ferment  le  jour 
et  s'ouvrent  la  nuit.  Les  mouvements  des  stomates,  dans  chacune  des 
plantes  étudiées  et  dans  les  conditions  les  plus  favorables,  se  produisent  pro- 
gressivement et  régulièrement.  Mais  si  les  conditions  deviennent  défavo- 
rables, les  mouvements  deviennent  irréguliers,  rapides  pendant  une  heure, 
lents  ensuite  et  de  nouveau  rapides.  Les  stomates  des  deux  faces  de  la 
feuille  sont  souvent  dissemblables,  de  là  des  différences  dans  leurs  mouve- 
"  ments.  Les  stomates  des  plantes  des  marais  restent  constamment  ouverts.  — 
La  lumière  produit  l'ouverture  des  stomates  au  point  du  jour  en  provoquant 
le  changement  de  l'amidon  en  sucre  dans  les  cellules  stomatiques,  d'où  aug- 
mentation de  la  pression  osmotique  et  de  la  turgescence.  L'amidon  ne  dis- 
paraît jamais  complètement  des  cellules  stomatiques.  Les  stomates  peuvent 
s'ouvrir  la  nuit  sous  l'influence  de  la  clarté  de  la  lune  ou  d'une  lumière 
artificielle.  La  température  de  l'air  affecte  la  vitesse  avec  laquelle  les  sto- 
mates s'ouvrent  le  matin.  Quand  la  température  du  sol  augmente,  les  sto- 
mates se  ferment.  La  température  des  feuilles  est  plus  basse  que  celle  de 
l'air,  si  les  stomates  sont  ouverts  et  plus  haute,  s'ils  sont  fermés.  Si  l'humi- 
dité de  l'eau  est  grande,  les  stomates  sont  plus  ouverts  et  restent  plus  long- 
temps ouverts.  Le  vent  affecte  la  transpiration  autrement  que  l'évaporation; 
la  plante  est  moins  sensible  que  l'anémomètre.  Les  plantes  des  régions  déser- 
tiques se  sont  adaptées  de  deux  manières  au  milieu.  Quand  les  circons- 
tances le  permettent,  les  unes  produisent  en  quantité  des  feuilles  qui  dis- 
paraissent quand  l'eau  vient  à  manquer.  Les  autres  ont  des  feuilles  ou  des 
tiges  percutantes  chargées  de  la  photosynthèse  et  adaptées  à  la  sécheresse 
par  leurs  poils,  la  cire  qui  les  recouvre,  leurs  stomates  enfoncés,  etc.  — 
Les  stomates  de  ces  plantes  se  comportent  d'une  façon  anormale;  ils  sont 
fermés  le  jour  et  ouverts  la  nuit.  Quant  à  l'influence  de  l'ouverture  des 
stomates  sur  la  transpiration,  L.  démontre  que  les  stomates  sont  les  régu- 
lateurs de  la  transpiration.  Bien  que  les  facteurs  qui  agissent  sur  l'évapo- 
ration aient  une  grande  influence  sur  la  transpiration,  cette  influence  reste 
sous  la  dépendance  des  stomates.  Si  les  stomates  sont  largement  ouverts,  la 
transpiration  est  le  résultat  de  l'action  des  facteurs  de  l'évaporation,  les  sto- 
mates ne  s'opposant  en  rien  à  leur  action.  A  mesure  que  les  stomates  se  fer- 
ment, l'influence  des  facteurs  est  amoindrie,  mais  jusqu'à  ce  (pie  l'ouverture 
des  stomates  soit  réduite  de  50  o/0  au  moins,  la  régulation  par  les  stomates 
est  encore  largement  dominée  par  l'influence  des  facteurs.  Si  la  fermeture 
des  stomates  est  presque  complète,  la  régulation  par  les  stomates  est  très 
précise  et  l'influence  des  facteurs  s'efface  devant  l'influence  exercée  par  de 
très  petits  changements  dans  l'ouverture  des  stomates.  —  F.  Péchoutre. 


512  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Sierp  (Hermann)  et  Noack  (Konrad  Ludwig).  —  Études  sur  la  phy- 
sique de  la  transpiration.  —  Alors  même  qu'il  existe  un  grand  nombre  de 
travaux  traitant  de  l'influence  des  conditions  extérieures  sur  la  transpiration, 
il  en  est  fort  peu  qui  aient  étudié  la  question  au  point  de  vue  purement  phy- 
sique. Brown  et  Escombe  (1900),  Renner  (1910  et  1911)  et  Freeman  (1920) 
ont  fourni  jusqu'ici  les  contributions  les  plus  complètes,  mais  les  premiers 
n'ont  expérimenté  qu'avec  de  l'air  immobile  et  Freeman,  par  l'introduction 
de  la  comparaison  des  points  de  rosée  de  l'air  entrant  dans  son  appareil 
avec  celui  de  l'air  qui  en  sort,  semble  avoir  utilisé  un  facteur  trop  incer- 
tain. S.  et  N.  emploient  un  cylindre  de  zinc  dans  lequel  ils  placent  l'objet 
à  expérimenter  et  y  font  passer  un  courant  d'air  complètement  sec  avec 
une  vitesse  de  2  à  20  litres-seconde.  Un  appareil  accessoire  permet  de 
donner  à  cet  air  une  humidité  déterminée.  Ils  ont  tout  d'abord  examiné  la 
question  de  l'évaporation  d'une  surface  d'eau  libre.  Ils  ont  vérifié  la  loi  de 

Stefan  qui  dit  que  la  vitesse  d'évaporation  =  log   — - où  p  =la  pression 

de  l'air  et  p,,  la  tension  de  vapeur  maximum.  La  formule  donnant  la  quan- 

P  —  r>- 
tité  d'eau  évaporée  durant  l'unité  du  temps  est  M  =  4  Kr.  log  ^ — ,  où 

P  est  la  pression  de  l'air,  p\  et  p»  les  tensions  de  vapeur  directement  au-des- 
sus de  la  surface  de  l'eau  et  à  quelque  distance,  r  =  rayon  de  la  coupe.  De 

plus,  si  l'on  appelle  a  une  vitesse  déterminée  du  vent  on  a  log —   = 

K  —,$,  ce  qui  permet  de  calculer  l'évaporation  pour  une  vitesse  double 
(owx)  à  partir  de  celle  qui  est  déterminée  par  une  vitesse  donnée  du  vent 
(«x).  Après  avoir  réussi  à  donner  une  formule  précise  pour  l'évaporation  des 
surfaces  libres,  S.  et  N.  ont  cherché  à  calculer  l'influence  des  parois  perfo- 
rées. Ici  deux  cas  se  présentent.  Ou  bien  les  trous  sont  assez  espacés  les 
uns  des  autres  (8  à  10  diamètres)  pour  ne  pas  s'influencer  réciproquement, 
et  alors  on  constate  par  un  temps  calme  un  rapport  assez  fixe  entre  l'éva- 
poration et  la  surface  des  trous  et  par  un  temps  agité  une  augmentation  rela- 
tive de  l'évaporation  qui  ramène  peu  à  peu  à  une  surface  entièrement  dé- 
couverte. Ou  bien  les  trous  sont  plus  rapprochés  et  l'influence  réciproque  des 
coupoles  de  vapeur  qui  se  forment  au-dessus  de  chacun  d'eux  provoque  une 
complication  des  rapports.  Si  les  trous  sont  très  rapprochés,  on  retrouve  dans 
les  cas  extrêmes  les  lois  applicables  à  la  surface  découverte.  Des  résultats 
définitifs  semblent  être  acquis  sur  la  question  de  l'influence  de  la  forme  de 
la  feuille  sur  la  transpiration.  Elle  n'agit  que  si  l'air  est  absolument  calme. 
Mais  au  fur  et  à  mesure  que  la  vitesse  du  vent  augmente,  on  constate  que  la 
valeur  de  la  transpiration  devient  fonction  de  la  surface  foliaire  seule.  Dans 
la  nature,  cela  est  encore  plus  vrai  puisque  la  feuille  a  des  parois  perforées 
dont  les  trous  sont  assez  espacés  pour  ne  pas  s'influencer  réciproquement 
et  que  par  conséquent  c'est  le  nombre  de  ces  trous  qui  est  le  facteur  domi- 
nant. Quant  à  la  forme  des  arbres,  constatons  tout  d'abord  que  leur  frondai- 
son est  comparable  à  une  éponge  dont  les  cavités  sont  plus  ou  moins  satu- 
rées d'humidité.  Dans  l'air  calme,  les  formes  coniques  allongées  transpirent 
plus  que  les  formes  globuleuses  de  même  surface  enveloppante,  mais  déjà 
avec  des  courants  d'air  assez  faibles  on  constate  que  la  différence  a  presque 
complètement  disparu. 

En  résumé,  de  toutes  ces  expériences  découle  le  fait  que  dans  les  condi- 
tions réalisées  par  la  nature,  tant  pour  des  plantes  entières  que  pour  des 
parties  de  plantes  ou  des  feuilles  isolées,  la  forme  n'a  aucune  influence 
appréciable    sur  la   grandeur  de    la  transpiration.  C'est  la  surface  mathé- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  513 

matique   considérée   qui  demeure  l'élément   déterminant.   —  H.    Spinner. 


Respiration. 


c)  Collip  (  J.  B.).  —  Etude  plus  approfondie  des  processus  respiratoires  de 
Mya  arenari.t  et  autres  mollusques  marins.  —  Les  mollusques  à  coquille  cal- 
caire par  le  fait  qu'ils  sont  capables  d'utiliser  les  réserves  en  calcium  du 
foie  ont  le  pouvoir  de  régler  leur  équilibre  acide-base  avec  une  telle  préci- 
sion qu'il  n'apparaît  aucun  changement  dans  le  Pu  ,  même  lorsqu'on  les 
place  dans  les  conditions  les  plus  anormales.  —  Mya  arenària  placé  dans 
des  conditions  d'anaérobie,  survit  pendant  une  période  de  temps  assez  longue, 
variable  avec  la  température.  —  Durant  cette  période  l'acide  carbonique 
est  produit  à  vitesse  constante,  vitesse  qui  augmente  en  même  temps  que  la 
température  et  proportionnellement.  Le  glycogène  disparaît  pendant  ce 
temps.  Le  cyanure  de  potassium  a  la  même  action  empêchante  dans  les  con- 
ditions anaérobiques  que  lorsque  la  respiration  est  normale;  ceci  prouve  que 
la  production  de  CO2  dans  l'anaérobie  est  bien  due  à  des  processus  d'oxyda- 
tions. La  vitesse  d'absorption  de  l'oxygène  suivant  immédiatement  les  pé- 
riodes d'anaérobie  imposées  est  beaucoup  plus  élevée  que  la  normale,  cette 
vitesse  se  rétablit  graduellement.  On  peut  supposer  que  ces  espèces  ont  une 
réserve  d'oxygène  libérable  dans  leurs  tissus,  qui  suffit  à  remplacer  pour 
un  certain  temps  l'oxygène  extérieur.  Ces  espèces  sont  donc  uniques  pour 
deux  raisons.  Elles  peuvent  retenir  quand  il  est  nécessaire  une  grande 
partie  de  CO2  produit  dans  des  conditions  anaérobiques,  par  leur  faculté 
d'ajuster  leur  équilibre  acide-base  à  des  niveaux  très  variables.  Elles  ont 
de  plus  une  source  d'oxygène  libérable  dans  les  tissus,  pour  leurs  besoins, 
durant  de  longues  périodes  pendant  lesquelles  l'oxygène  est  insuffisant  dans 
le  milieu  qui  les  entoure.  —  L.  Thivolle. 

Cole  (Arch.  E.).  —  Comment  certains  animaux  vivant  dans  de  l'eau 
privée  d'oxygène  dissous  se  procurent  V oxygène. —  Pendant  certaines  périodes 
de  l'année,  l'eau  du  fond  du  lac  Mendota  est  entièrement  privée  d'oxygène 
dissous.  Malgré  cela,  comme  l'ont  montré  Birue  et  Juday,  divers  Protozoai- 
res, Annélides,  un  Crustacé,  un  Mollusque,  des  larves  de  Chironome...  con- 
tinuent à  y  vivre  et  prospérer.  Transportés  au  laboratoire,  ces  mêmes 
animaux  peuvent  être  maintenus  pendant  longtemps  à  l'abri  d'oxygène. 
Comme  il  ne  s'agit  guère  d'anaérobies  facultatifs,  G.  a  recherché,  sur  des 
larves  de  Chironomus  tentans  Fabricius,  les  sources  d'O  nécessaire.  Il  rejette 
d'abord  l'hypothèse  qui  ferait  intervenir  l'hémoglobine  :  la  quantité  d'O  que 
celle-ci  est  apte  chimiquement  de  fixer  est  très  faible  par  rapport  à  l'éner- 
gie que  dépensent  les  larves  pendant  la  période  d'été  où  l'eau  du  lac  est 
privée  d'O.  Dans  les  appareils  où  se  fait  l'épuisement  d'O,  elles  restent  en 
vie  à  peu  près  aussi  longtemps  que  celles  maintenues  dans  de  l'eau  aérée, 
trois  semaines  environ.  D'ailleurs,  on  ne  trouve  l'hémoglobine  que  chez 
quelques  unes  parmi  les  espèces  envisagées.  Une  autre  hypothèse  est  plus 
plausible.  L'auteur  à  mis  en  évidence  dans  le  corps  des  larves  de  Chirono- 
mes  (et  d'autres  espèces  également)  un  complexe  enzymatique  particulier 
susceptible  de  dédoubler  des  peroxydes  et  mettre  en  liberté  de  l'oxygène 
naissant.  Mais  les  expériences  ne  sont  pas  tout  à  fait  probantes,  et  l'auteur 
arrive  finalement  à  la  conclusion,  qu'il  appuie  sur  des  expériences,  à,  savoir 
que  l'oxygène  nécessaire  aux  animaux  est  libéré  à  l'état  atomique  par  les 
plantes  en  décomposition  dans  la  vase  du  lac.  —  A.  Drzewina. 

l'année  biologique.  35 


514  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Peters  (J.-P.  Jr.),  Barr  (D.-P.)et  Rule  (F.-D.).  — I.  La  courbe  d'ab- 
sorption de  l'acide  carbonique  et  la  tension  de  l'acide  carbonique  dans  le 
sang  d'individus  normaux  au  repos.  —  La  limite  de  variation  des  courbes 
d'absorption  de  CO2  obtenues  avec  des  sangs  d'individus  normaux,  s'accorde 
avec  celle  déterminée  précédemment  par  d'autres  auteurs.  La  limite  de 
capacité  du  sang  normal  pour  une  tension  de  CO2  de  40  mm.  à  37°  5  varie 
entre  43  et  56  volumes;  la  courbe  d'un  individu  donné  étant  tout  à  fait 
caractéristique  et  constante    pendant  une  période  de  temps   considérable. 

En  général,  la  tension  dans  l'air  alvéolaire  varie  avec  le  niveau  de  la 
courbe  d'absorption,  de  telle  façon  que  le  Pu  du  sang  de  l'individu,  équili- 
bré avec  un  mélange  d'air  et  de  CO2  de  même  composition  que  l'air  alvéo- 
laire, tombe  entre  les  limites  Pu  =  7,42  et  7,29.  Malgré  cette  variation  il 
est  un  fait  curieux  que  la  relation  entre  la  tension  de  CO2  dans  l'air  alvéo- 
laire et  la  courbe  d'absorption  est  constante  et  caractéristique  pour  un 
individu.  La  tension  de  CO2  dans  le  sang  de  la  veine  du  bras  est  plus 
élevée  que  celle  obtenue  expérimentalement  avec  un  mélange  de  sang 
veineux  et  la  différence  avec  la  tension  du  sang  artériel  très  variable,  en 
sorte  qu'il  est  difficile  d'établir  expérimentalement  une  relation  (pour  le 
sang  veineux)  avec  la  courbe  d'absorption.  Les  chiffres  ont  été  corrigés 
du  fait  de  l'influence  de  la  non-saturation  en  oxygène  du  sang  sur  sa 
capacité  d'absorber  CO2.  Les  auteurs  indiquent  une  équation  empirique 
permettant  d'effectuer  cette  correction. 

En  dépit  de  la  grande  différence  entre  les  sangs  veineux  et  artériels  en 
ce  qui  regarde  la  tension  de  CO2,  le  Pu  est  tout  à  fait  identique,  et  ceci 
grâce  à  l'influence  de  l'oxygène  sur  la  capacité  d'absorption  de  CO2  par 
le  sang.  Il  est  démontré  qu'en  l'absence  d'un  tel  mécanisme  en  quelque 
sorte  régulateur  des  fluctuations  de  la  concentration  en  ions  hydrogène, 
les  valeurs  du  Pu  trouvées  par  les  autres  observateurs  seraient  inexactes. 
—  L.  Thivolle. 

6)  Peters  (J.-P.  Jr.)  et  Barr  (D.-P.).—  //.  La  courbe  d'absorption  et  la 
tension  de  l'acide  carbonique  du  sang  dans  la  dyspnée  cardiaque.  —  Dans 
seulement  trois  cas  sur  sept  étudiés,  la  courbe  d'absorption  était  d'un  ni- 
veau moins  élevé;  ces  malades  présentaient  surtout  un  très  haut  degré  de 
cyanose  et  peu  de  dyspnée.  Dans  quelques  cas  on  observe  un  accroisse- 
ment très  notable  de  la  différence  entre  la  tension  alvéolaire  et  artérielle 
de  CO2.  Dans  deux  cas  rétention  de  CO2  dans  le  sang  artériel  et  veineux 
avec  abaissement  consécutif  du  Pu.  —  Les  causes  de  la  dyspnée  cardiaque 
semblent  être  :  le  fait  qu'une  grande  ventilation  est  nécessaire  pour  effec- 
tuer l'élimination  normale  de  CO2,  ce  qui  nécessite  une  suractivité  dans 
les  échanges  pulmonaires.  Pour  maintenir  la  tension  de  CO2  et  le  Pu  au 
niveau  convenable,  la  tension  de  CO2  dans  l'air  alvéolaire  doit  être  aussi 
basse  que  possible.  —  Dans  quelques  cas  une  diminution  de  la  vitesse  de 
circulation  peut  être  un  facteur  additionnel  dans  la  production  d'acidose 
par  CO2,  alors  que  dans  d'autres  cas  il  faut  incriminer  une  réduction 
réelle  de  la  quantité  d'alcali  libérable  du  sang.  Dans  deux  de  ces  der- 
niers cas  on  put  trouver  une  insensibilité  relative  du  centre  respiratoire 
à  son  stimulant  physico-chimique  naturel,  la  concentration  du  sang  en  ions 
hydrogène.  —  L.  Thivolle. 

Barr  (D.-P.)  et  Peters  (J.-P.  Jr.).  —  77/.  La  courbe  d'absorption  de  CO'2 
et  la  tension  de  CO'1  dans  le  sang,  dans  l'anémie  sévère.  —  De  l'étude  de  sir 
cas  d'anémie,  il  ressort  que  la  courbe  d'absorption  de  ces  malades  est  en 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  515 

général  plus  tendue,  ceci  s'explique  pour  le  pourcentage  peu  élevé  en  hé- 
moglobine. Le  saag  n'a  plus  qu'un  faible  pouvoir  d'absorber  ou  de  libérer 
CO2  alors  que  là  tension  de  CO2  varie.  La  fonction  respiratoire  du  sang  dans 
les  tissus  et  dans  le  poumon  est  aussi  défectueuse  pour  CO2  que  pour  O2. 
Dans  trois  cas,  le  Pu  du  sang  artériel  fut  trouvé  relativement  bas,  alors 
que  le  Pu  du  sang  veineux  était  remarquablement  constant.  Dans  l'anémie 
sévère  les  variations  dans  la  tension  de  CO-  produisent  des  variations  rela- 
tivement petites  du  contenu  de  CO2  dans  le  sang,  et  des  variations  relative- 
ment grandes  dans  la  concentration  en  ions  hydrogène;  ces  deux  circons- 
tances associées  peuvent  très  bien  expliquer  la  dyspnée  de  l'anémie.  — 
L.  Thivolle. 

Smith  (L.-W.),  Means  (J.-H.)  et  Woodwell  (M.N.).  —  Éludes  de  la 
distribution  de  l'acide  carbonique  entre  les  cellules  et  le  plasma.  —  Lors- 
que le  sang  passe  de  la  circulation  artérielle  à  la  circulation  veineuse, 
pour  un  sujet  normal,  ses  cellules  gagnent  de  4  à  11  volumes  %  de 
CO2,  alors  que  le  gain  dans  le  plasma  est  seulement  de  0.0  à  1,8  %.. 
Les  auteurs  sont  d'accord  avec  la  théorie  nouvelle  assignant  à  l'hémoglo- 
bine un  rôle  aussi  important  dans  le  transport  de  CO2  que  dans  celui  de 
O2.  —  Les  même-;  conclusions  sont  à  tirer  dans  l'anémie  et  certaines  autres 
maladies,  bien  que  sous  l'influence  d'une  altération  dans  le  rapport  du 
volume  des  cellules  au  volume  du  plasma,  la  distribution  de  CO 2  entre  les 
cellules  et  le  plasma  soit  modifiée.  —  L.  Thivolle. 

Haggard  (H.  W.)  et  Henderson  (Y.).  —  Fonctions  hémato-respira- 
toires. XII.  Respiration  et  alcali  du  sanr/  durant  l'asphyxie  par  l'oxyde 
de  carbone.  —  L'asphyxie  par  l'oxyde  de  carbone  produit  non  pas  l'acidose, 
mais  l'alcalose  ;  l'abaissement  de  l'alcali  du  sang  n'est  donc  pas  dû  à  l'aci- 
dose. —  L'anoxémie  produit  une  respiration  excessive  et  la  diminution  de 
l'alcali  du  sang  est  une  tentative  de  compensation.  —  La  vitesse  de  consom- 
mation de  l'oxygène  est  à  peine  diminuée,  si  elle  l'est,  jusqu'à  ceque  la 
mort  soit  imminente,  mais  le  quotient  respiratoire  est  plus  que  doublé.  — 
Après  section  du  vague,  au  contraire,  l'anoxémie  due  à  l'absorption  de  CO 
ne  produit  pas  d'accélération  des  mouvements  respiratoires  et  il  n'y  a  pas 
de  diminution  de  l'alcali,  même  au  moment  de  la  mort.  — Ce  fait  constitue 
une  démonstration  du  fait  que  la  déficience  en  oxygène  ne  produit  pas  direc- 
tement dans  les  tissus  et  dans  le  sang,  un  accroissement  des  acides  orga- 
niques. —  L.  Thivolle. 

Briggs  (A.  P.)  et  Shaffer  (P.  A.).  —  L'excrétion  d'acétone  par  le  pou- 
mon. —  Le  coefficient  de  partage  de  l'acétone  entre  l'air  et  l'eau  est  à  37° 
et  "750  mm.  environ  de  334  pour  le  rapport  eau  :  air.  —  Le  coefficient  de 
partage  entre  le  sérum  et  l'air  est  environ  337. 

La  distribution  de  l'acétone  dans  le  sang  total,  le  plasma  sanguin,  le 
sérum  et  l'air  alvéolaire  a  été  déterminée  chez  le  chien  injecté  avec  de 
fortes  doses.  —  Les  résultats  montrent  que  la  concentration  dans  l'urine  est 
la  même  que  dans  le  sang  et  le  plasma,  et  que  le  rapport  de  l'acétone  du 
sang  à  l'acétone  de  l'air  alvéolaire  est  333.  —  La  distribution  de  l'acétone 
entre  l'air  alvéolaire  et  le  sang  de  l'homme  normal  ou  diabétique  est  en 
moyenne  355.  —  De  tous  ces  chiffres  il  découle  que  l'acétone  est  excrétée 
par  le  rem  et  le  poumon  par  simple  diffusion  physique,  ce  qui  confirme  les 
récentes  observations  de  Widmark.  —  L.  Thivolle. 


510  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

b)  Berkeley  (G.).  — Respiration  anaérobie  chez  quelques  Mollusques. —  La 
relation  de  la  respiration  anaérobie  au  glycogêne.  —  L'observation  de  Comi- 
que Mya  arenaria  peut  produire  de  l'acide  carbonique  dans  des  conditions 
anaérobics  est  confirmée,  de  même  pour  Paphia  staminea,  et  Saxidomus  gi- 
qanlea.  Aucune  disparition  de  glycogêne  n'accompagne  l'anaérobiose  dans 
le  cas  de  Mya  arenaria  et  de  Paphia  staminea,  elle  est  au  contraire  de  règle 
avec  Saxidomus  gigantea.  Dans  ce  cas  la  quantité  de  glycogêne  consumée 
est  inférieure  à  la  quantité  qui  correspondrait  au  volume  de  CO2  produit 
d'après  la  théorie  de  respiration  anaérobique  de  Mathew,  et  l'assertion  que 
le  glucose  dérivé  du  glycogêne  est  réduit  par  l'hydrogène  libéré  par  la  disso- 
ciation de  l'eau.  La  relation  entre  la  consommation  de  glycogêne  et  le  déga- 
gement de  CO2  correspond  plutôt  à  une  rupture  complète  de  la  molécule  de 
glycogêne  en  CO2  et  méthane.  —  L.  Thivolle. 

Kostytschew  (S.)  et  Afanassjewa  (M.).  —  La  dislocation  de  diverses 
combinaisons  organiques  par  des  moisissures  en  l'absence  d'oxygène.  —  Dès 
190?,  K.  a  démontré  que  des  moisissures  telles. qu'Aspergillus  niger  ou  Péni- 
cillium g laucum,  qui  sont  des  aérobiontes  déterminés,  peuvent  vivre  un  cer- 
tain temps  en  l'absence  d'oxygène  en  dégageant  C02.  En  1907,  il  trouvait 
qu'Aspergillus  niger,  en  l'absence  d'O,  provoquait  une  vraie  fermentation 
alcoolique  dans  une  solution  de  sucre,  les  quantités  de  sucre  disloqué,  de 
CO2  et  d'alcool  étant  proportionnellement  celles  de  la  fermentation  par  la 
zymase.  Cette  fois  il  a  étendu  ses  expériences  sur  l'acide  tartrique  droit, 
l'acide  lactique,  la  glycérique,  la  mannite  droite,  l'acide  quinique,  le  peptone 
et  le  saccharose  II  cultive  ses  moisissures  dans  une  solution  nutritive  com- 
posée de  N03  NH-,  -  3g.,  PO,KHs  —  lg~;  S04  Mg  —  lg.,  SO.  Zn  -  0,01g.; 
SO..Fe  (trace);  H;0  —  1  1.  ;  l'une  ou  l'autre  des  matières  organiques  ci-dessus 
fournissant  le  carbone,  à  une  température  de  32°  pour  Aspergillus  et  de  26° 
pour  Pénicillium.  Ces  cultures  ont  vite  épuisé  l'oxygène  disponible  et  passent 
ainsi  graduellement  à  l'anaérobiose.  On  constate  alors  la  production  de 
zymase,  mais  seulement  avec  une  réaction  neutre.  A  côté  de  C2H;;OH  on 
trouve  aussi  des  saccharides  variés,  stades  intermédiaires  de  dislocation.  Les 
cultures  sur  peptone,  celui-ci  renfermant  de  l'azote,  ne  renferment  point  de 
zymase  et  ne  produisent  pas  d'alcool  même  après  adjonction  de  sucre.  Dans 
ce  cas  la  «  respiration  albuminoïde  »  diffère  nettement  de  la  «  respiration 
saccharoïde  »,  tandis  qu'en  présence  d'oxygène,  on  sait  que  la  plante 
transforme  aussi  en  saccharides  une  partie  de  ses  protéines  de  réserve. 

K.  (1910)  a  déjà  fait  remarquer  du  reste  que  la  respiration  anaérobie  ne 
concorde  pas  toujours  avec  la  fermentation  alcoolique.  Peut-être  y  a-t-il  là 
conflit  des  deux  respirations  «  albuminoïde  »  et  «  saccharoïde».  —  H.  Spinner. 

y)  Assimilation  et  dèsassimilation. 

Harden  (A.).  —  Problèmes  des  vitamines.  —  Conférence  populaire  dont  il 
sera  extrait  quelques  faits.  L'huile  de  foie  de  morue  est  200  ou  250  fois  plus 
riche  en  vitamine  A  que  n'est  le  beurre.  Les  huiles  de  foie  de  poisson  en 
général  constituent  d'ailleurs  les  substances  où  la  vitamine  en  question  est 
le  plus  abondante.  Cette  vitamine  n'est  toutefois  pas  un  corps  gras  :  elle 
est  insaponifiable.  La  dose  active  est  minime.  Il  suffit  de  1  mgr.  2  d'huile 
par  jour  pour  que  s'effectue  la  croissance  du  rat  :  or  la  partie  non  saponi- 
fiable  constitue  1,2  %  seulement  de  l'huile.  La  quantité  de  vitamine  A 
nécessaire  est  donc  de  l'ordre  de  l/500e  de  milligramme  par  jour.  Les  autres 
vitamines  semblent  moins  concentrées. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  517 

Toutes  ont  leur  origine  chez  les  végétaux.  La  vitamine  A  n'apparaît 
qu'avec  le  début  des  processus  photosynthétiques.  Elle  manque  dans  la 
graine  et  les  plantules  étoilées  ;  elle  existe  chez  les  plantufes  vertes,  asso- 
ciée à  la  carotine  et  à  la  xanthophylle  souvent,  sans  qu'il  y  ait  de  relation 
définie  avec  celle-ci.  La  vitamine  C  par  contre  apparaît  dès  la  germination 
et  avant  le  développement  de  parties  vertes.  On  a  beaucoup  discuté  l'ori- 
gine de  la  vitamine  B.  Elle  est  abondante  dans  la  levure.  Peut-elle  se  pro- 
duire sans  intervention  de  la  lumière?  ("est  probable.  Elle  se  développe 
bien  dans  la  levure  cultivée  en  milieu  synthétique  ne  contenant  pas  trace 
de  vitamine,  semble-t-il. 

L'animal  ne  paraît  pas  capable,  à  l'état  normal,  de  produire  une  seule 
des  3  vitamines.  Il  les  tient  des  végétaux,  aussi  le  régime  alimentaire  joue- 
t-il  un  rôle.  Le  lait  de  la  vache  nourrie  de  fourrage  sec  en  hiver,  est  très 
pauvre  en  vitamines  A  et  C  ;  celui  de  la  vache  nourrie  de  fourrage  vert, 
riche  au  contraire. 

L'absence  des  vitamines  B  et  C  dans  la  ration  alimentaire  des  enfants 
entraîne  le  béri-béri  et  le  scorbut.  L'effet  de  l'absence  de  la  vitamine  A 
est  moins  net.  Pour  certains,  c'est  le  rachitisme.  Mais  d'autres  estiment  que 
ce  mal  ne  survient  que  s'il  y  a,  avec  carence  de  vitamine  A,  carence  de 
calcium  et  de  phosphore  aussi.  D'autre  part  le  manque  de  lumière  parait 
être  un  facteur  puissant  dans  la  production  du  rachitisme.  Le  fait  que  la 
lumière  agit  comme  l'huile  de  foie  de  morue  sur  le  rachitisme  prouve-t-il 
que  la  lumière  détermine  dans  l'organisme  animal  la  synthèse  de  la  vita- 
mine en  question?  C'est  possible.  L'expérimentation  nous  renseignera. — 

H.  DE  VARIGNY. 

Dutcher  (A.),  Harshaw  (H.  M.)  et  Hall  (J.  S.).  —  Études  sur  les 
vitamines.  VIII.  L'effet  de  la  chaleur  et  de  l'oxydation  sur  la  vitamine  anti- 
scorbutique  —  La  vitamine  antiscorbutique  n'est  pas  détruite  lorsqu'on  la 
chauffe  à  température  de  pasteurisation  63",  pendant  30  minutes,  en  vase 
clos.  L'eau  oxygénée  possède  une  action  destructive  modérée  sur  la  vitamine 
du  jus  d'orange  à  température  ordinaire;  cette  action  s'accentue  si  l'on 
chauffe  à  63°  ou  à  100°.  —  Les  propriétés  antiscorbutiques  du  jus  d'orange 
sont  susceptibles  d'oxydation,  mais  en  l'absence  d'agent  oxydant  sont  stables 
à  la  chaleur  jusqu'à  température  d'ébullition  du  jus  d'orange.  — L.Tiiivolle. 

Eddy  (W.  H.),  Heft  (H.  L),  Stevenson  (H.  C.)  et  Johnson  (R.).  — 
Etudes  sur  la  teneur  en  vitamines.  II.  Le  témoin  à  la  levure  comme  mesure 
de  la  vitamine  B.  —  Si  Ton  applique  la  détermination  au  moyen  de  la 
levure  à  des  matériaux  dont  on  connaît  la  teneur  en  vitamine  par  expé- 
rience sur  le  rat,  il  y  a  seulement  une  concordance  approximative  et  qui 
est  d'autant  meilleure  que  l'extrait  est  plus  dilué.  L'étude  de  la  courbe 
obtenue  avec  l'extrait  aqueux  de  l'alfa-alfa  montre  que  la  réaction  n'a  pas 
l'apparence  d'une  réaction  monomoléculaire.  Jusqu'à  l'optimum  la  courbe 
se  présente  comme  logarithmique,  au  delà  de  ce  point  elle  décline  rapide- 
ment décelant  des  facteurs  d'inhibition  aux  hautes  concentrations.  Cer- 
tains résultats  suivant  l'usage  d'alcali,  semblent  indiquer  que  si  la  solution 
est  suffisamment  diluée,  l'effet  destructif  des  alcalis  apparaît,  mais  d'une 
façon  irréguliôre  selon  les  extraits  ;  comme  si  dans  certains  cas  il  y  avait 
encore  présent  quelque  facteur  non  touché  parles  alcalis.  Les  chiffres  sont 
insuffisants  pour  déterminer  une  conclusion  définitive.  Cependant  l'ensemble 
des  faits  montre  que  la  méthode  à  la  levure  ne  peut  servir  à  la  détermina- 
tion quantitative  du  facteur  B.  Néanmoins  son  étude  est  intéressante  pour 


518  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

les  possibilités  qu'elle  suggère  sur  la  nature  des  substances  stimulant  la 
croissance  et  la  façon  dont  elles  agissent.  —  L.  Thivolle. 

Ellis  (N.  R.),  Steenbock  (H.)  et  Hart  (E.  B.l.  —  Quelques  observations 
sur  la  stabilité  des  vitamines  antiscorbutiques  et  leur  résistance  à  différents 
traitements.  —  La  dessiccation  des  choux  dans  une  atmosphère  d'acide  car- 
bonique pendant  35  heures  à  65°  n'empêche  pas  la  destruction  des  vitamines 
antiscorbutiques.  —  Les  processus  de  fermentation  s'effectuant  dans  la  fabri- 
cation de  la  choucroute  ou  du  silago  entraînent  la  destruction  du  facteur 
antiscorbutique;  la  chaleur  joue  peut-être  un  rôle  dans  cette  destruction, 
mais  il  n'est  pas  déterminé.  '  Cette  vitamine  n'est  pas  extraite  du  jus  d'o- 
range ni  par  l'éther,  ni  par  l'aération.  Les  agents  oxydants  comme  l'eau 
oxygénée,  le  permanganate  de  potassium  causent  sa  destruction,  alors  que 
la  réduction  par  l'hydrogène  moléculaire  est  sans  effet.  Le  charbon  de  bois 
et  le  filtre  Chamberlain  retiennent  une  quantité  mesurable  de  vitamine  du 
jus  d'orange;  sans  doute  la  dimension  des  pores  et  le  caractère  du  matériel 
sont  d'importance  dans  de  telles  absorptions,  mais  la  séparation  quantitative 
par  de  tels  moyens  n'est  pas  possible.  —  L.  Thivolle. 

Fleming  (W.  D.).  —  La  teneur  en  vitamine  du  riz  par  la  méthode  à  la 
levure.  L'azote  organique  comme  facteur  possible  dans  la  stimulation  de 
la  levure.  —  L'auteur  tente  une  estimation  quantitative  du  facteur  B  soluble 
dans  l'eau  contenu  dans  le  riz.  Les  extraits  acides  produisent  un  certain 
accroissement  de  la  levure,  mais  ils  produisent  aussi  ce  même  accroisse- 
ment après  ébullition  prolongée  avec  les  alcalis  dilués,  opération  qui  détruit 
le  facteur  B.  —  L'action  de  ce  facteur  sur  la  levure  n'est  donc  pas  spéci- 
fique. Il  se  trouve  que  l'addition  d'azote  organique  produit  le  même  effet  sur 
la  croissance  de  la  levure,  par  conséquent  la  détermination  quantitative 
du  facteur  B  n'est  pas  possible  dans  ces  conditions.  —  L.  Thivolle. 

Hart  (E.  B.),  Steenbock  (H.)  et  Ellis  (N.-R.L  —  Le  pouvoir  antiscor- 
buiiquc  des  poudres  de  lait.  —  Les  poudres  de  lait  ont  des  propriétés  anti- 
scorbutiques variables.  A  côté  de  l'influence  de  la  nourriture  du  bétail  sur 
la  quantité  de  vitamines  présente,  le  mode  de  préparation  de  la  poudre  a 
une  grosse  importance.  Aussi  le  procédé  «  des  rouleaux  »  de  Just  est  de 
beaucoup  le  plus  avantageux,  comme  donnant  des  poudres  de  valeur  anti- 
scorbutique élevée.  Ceci  ne  condamne  en  aucune  façon  les  autres  procédés, 
il  faut  seulement  conseiller  de  limiter  leur  emploi  comme  unique  source 
d'alimentation  pour  le  nourrisson.  Probablement,  quel  que  soit  le  mode  de 
préparation  des  poudres,  le  procédé  le  plus  sûr  est  d'établir  un  régime  plu- 
tôt restreint  que  l'on  complète  avec  quelqu'aulre  source  de  vitamine  anti- 
scorbutique. On  peut  faire  exception  pour  les  poudres  préparées  selon  le  pro- 
cédé de  Just,  avec  des  laits  d'été  ou  même  des  laits  d'hiver,  lorsque  la  ration 
des  vaches  est  rendue  riche  en  vitamines  par  une  sélection  convenable  de 
racines  et  tubercules.  —  F.  Thivolle. 

a)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.)  et  Parsons  (H.  T.).  —  Valeur 
alimentaire,  supplémentaire  des  protéines.  I.  Les  propriétés  nutritives  des 
(issus  animaux.  —  Le  rein,  le  foie  et  le  muscle  du  bœuf  contiennent  des 
protéines,  qui  lorsqu'elles  servent  comme  source  unique  d'azote  et  de 
protéiques,  dans  des  régimes  complètement  pourvus  de  tous  les  facteurs 
nécessaires,  possèdent  à  peu  près  la  même  valeur  biologique  que  celles 
du  grain  blé.  On   ne  peut  mettre  en   évidence  aucune  toxicité  dans  ces 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  519 

tissus,  même  en  les  administrant  à  des  doses  telles  qu'on  introduit  de  35  à 
70  %  de  protéines  dans  le  régime;  —  Le  seul  reproche  que  l'on  puisse  faire 
à  un  tel  régime  est  son  défaut  de  calcium  et  aussi  de  chlorure  de  sodium.  — 
Les  carnivores  assurent  leur  chlorure  de  sodium  en  consommant  le  sang, 
et  leur  calcium  en  consommant  des  os.  Le  foie  et  le  rein  contiennent  en 
abondance  le  facteur  liposoluble  A  et  le  facteur  B  et,  frais  et  crus,  le  fac- 
teur C.  —  Le  tissu  musculaire  est  très  déficient  en  ces  facteurs  qu'il  contient 
cependant  en  très  petites  quantités.  —  Les  protéines  du  rein  ont  une  valeur 
biologique  plus  grande  que  celles  des  autres  tissus  animaux  étudiés  jus- 
qu'ici. —  L.  Thivolle. 

b)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.)  et  Parsons  (H.  T.).  —  Valeur 
alimentaire  supplémentaire  des  protéines.  II.  Relations  diététiques  sup- 
plémentaires entre  les  tissus  animaux  et  les  céréales  et  les  graines  des  légu- 
mineuses. —  Les  protéines  du  rein,  du  foie  et  du  muscle  supplémentent 
parfaitement  les  protéines  des  céréales  dans  des  proportions  cependant 
très  variables.  Ainsi  ces  tissus  s'associent  beaucoup  mieux  avec  le  blé, 
qu"avec  le  maïs.  Ils  s'associent  aussi  avec  le  pois,  le  haricot  d'Espagne  ou  le 
soja,  mais  ces  combinaisons  sont  très  inférieures  à  celles  obtenues  avec  les 
céréales.  Les  protéines  du  foie,  du  rein  et  du  muscle  ont  plus  de  valeur 
pour  se  transformer  dans  l'organisme  lorsqu'elles  sont  associées  à  des  pro- 
téines des  céréales,  que  lorsqu'elles  sont  employées  seules.  Le  tissu  muscu- 
laire ou  glandulaire  ne  comble  pas  les  déficiences  minérales  des  céréales 
ou  des  légumineuses.  Les  glandes  sont  de  bonnes  sources  en  facteur  lipo- 
soluble A.  —  L.   Thivolle. 

c)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.)  et  Parsons  (H.  T.).  —  Valeur 
alimentaire  supplémentaire  des  protéines.  III.  Les  relations  diététiques 
supplémentaires  entre  les  protéines  des  graines  des  céréales  et  la  pomme  de 
terre.  —  Les  auteurs  décrivent  des  méthodes  d'expérimentation  qui  sont 
plus  sensibles  que  l'étude  de  la  vitesse  de  croissance,  pour  déterminer  de 
légères  gradations  dans  la  qualité  des  aliments.  Elles  comprennent  la  fer- 
tilité, le  succès  dans  l'élevage  des  jeunes,  la  conservation  des  caractères 
de  jeunesse  et  la  stabilité  du  système  nerveux.  En  établissant  des  stan- 
darts  de  comparaison,  leurs  indications  révèlent  avec  une  grande  sensi- 
bilité l'état  physiologique  de  l'animal.  Les  composés  azotés  de  la  pomme  de 
terre  tendent  à  un  certain  degré  à  augmenter  la  valeur  biologique  des 
protéines  des  céréales  et  des  légumineuses,  mais  pas  avec  autant  d'effica- 
cité que  les  tissus  animaux  ou  le  lait.  L'efficacité  de  la  pomme  de  terre 
n'est  pas  sélective  comme  celle  des  tissus  animaux,  son  action  s'exerce 
également  avec  toutes  les  céréales  ou  légumes  expérimentés.  —  L.  Thi- 
volle. 

d)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.)  et  Parsons  (H.  T.).  —  Valeur 
alimentaire  supplémentaire  des  protéines.  IV.  Les  relations  supplémentaires 
des  graines  des  céréales  avec  les  graines  des  céréales;  des  graines  des  légu- 
mineuses arec  les  graines  des  légumineuses  ;  et  des  graines  des  céréales  avec 
les  graines  des  légumineuses  ;  en  rapport  avec  l'amélioration  de  la  qualité 
de  leurs  protéines.  —  Les  protéines  des  légumineuses  ont  une  valeur  biolo- 
gique faible  qui  peut  être  améliorée  par  l'emploi  de  mélanges  de  graines 
convenablement  sélectionnées  parmi  le  pois,  le  haricot  ou  le  soja.  Dans 
certaines  conditions  l'amélioration  de  la  qualité  des  protéines  est  vraiment 


520  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sensible  surtout  si   l'on   associe  les   céréales   avec   les   légumineuses.    — 
L.  Thivoli.e. 

a)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.),  Parsons  (H.  T.),  Shipley  (P. 
G.)  etPark(E.  A.)-  —  Etudes  sur  le  rachitisme  expérimental.  1.  La  produc- 
tion du  rachitisme  et  des  maladies  semblables,  chez  le  rat,  au  moyen  des 
régimes  déficients.  —  Tous  ceux  qui  ont  étudié  l'étiologie  du  rachitisme  ont 
invoqué,  soit  l'hérédité,  les  facteurs  accessoires  du  régime,  de  mauvaises 
conditions  d'hygiène,  une  infection  microbienne  ou  des  troubles  fonc- 
tionnels des  glandes  endocrines.  Les  auteurs  admettent  que  :  à  ne  consi- 
dérer comme  symptômes  de  rachitisme  que  les  malformations  pathologi- 
ques du  squelette  (élargissement  des  jonctions  chondrocostales,  fractures 
des  côtes,  déformations  de  la  colonne  vertébrale,  etc.),  les  déficiences  du 
régime  en  facteur  A  sont  la  seule  cause  du  rachitisme.  Néanmoins  pour  une 
étude  plus  approfondie  de  la  maladie,  hygiénistes  et  pédiatres  s'unissent  dans 
une  collaboration  étroite.  Le  premier  mémoire  de  toute  une  série  a  simple- 
ment pour  but  de  préparer  le  lecteur,  en  lui  présentant  un  grand  nombre  de 
régimes  déficients  soit  en  facteur  A,  soit  en  calcium,  en  indiquant  pour 
chacun  d'eux  le  remède  à  cette  déficience.  La  grande  variété  de  ces  régimes 
montre  la  complexité  des  causes  agissant  sur  la  production  de  la  maladie 
que  les  auteurs  s'attacheront  à  analyser  dans  les  mémoires  qui  suivront.  — 
L.  Thivoi.le. 

Shipley  (P.  G.),  Par  (E.  A.),  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.)  et 
Parsons  (H.  T.).  —  Etudes  sur  le  rachitisme  expérimental.  II.  Les  effets 
de  F  huile  de  foie  de  morue  administrée  à  des  rats  en  état  de  racliilisme  ex- 
périmental. —  Des  rats  sont  maintenus  à  un  régime  déficient  en  facteur  A 
liposoluble,  ou  déficient  en  calcium,  depuis  leur  naissance  jusqu'au  moment 
où  se  développent  les  accidents  ophtalmiques  caractéristiques  de  la  déficience 
du  régime  en  facteur  A.  A  ce  moment  on  introduit  dans  la  ration  10  % 
d'huile  de  foie  de  morue.  Après  deux  à  sept  jours  de  ce  nouveau  régime,  les 
rats  sont  sacrifiés  et  examinés.  Le  tissu  cartilagineux  des  rats  témoins  est 
exempt  de  sels  de  chaux;  pour  les  rats  ayant  reçu  de  l'huile  de  foie  de  morue 
l'examen  microscopique  révèle  un  dépôt  de  sels'  de  chaux  entre  les  cellules 
cartilagineuses  proliférantes.  Cette  calcification  se  manifeste  même  avec  les 
régimes  pauvres  en  sels  de  chaux,  ce  qui  prouve  que  ce  n'est  pas  l'abon- 
dance du  calcium  qui  intervient,  mais  une  propriété  spéciale,  un  pouvoir 
de  fixation  des  sels  de  chaux  qui  est  apporté  par  une  ou  plusieurs  substances 
que  contient  l'huile  de  foie  de  morue.  Les  auteurs  se  proposent  de  perfec- 
tionner la  technique  pour  la  rendre  en  quelque  sorte  quantitative,  et  sûrer 
pour  l'étude  d'autres  agents  thérapeutiques  possibles.  —  L.  Thivolle. 

b)  Me  Collum  (E.  V.),  Simmonds  (N.),  Shipley  (P.  G.)  et  Park  (E.  A.j. 
—  Études  sur  le  rachitisme  expérimental.  VIII.  La  production  du  rachi- 
tisme au  moyen  de  régimes  faibles  en  phosphore  et  en  facteur  liposoluble  A.  — 
On  peut  dire  que  chez  le  rat  les  troubles  profonds  dans  la  calcification  des 
cartilages  et  des  os  et  les  transformations  des  cellules  de  ces  tissus  qui 
créent  l'état  pathologique  complexe  qu'est  le  rachitisme,  sont  dus  à  des 
régimes  ne  comportant  pas  le  rapport  optima  du  calcium  au  phosphore,  en 
l'absence  d'une  quantité  suffisante  d'une  matière  organique  contenue  dans 
l'huile  de  foie  de  morue,  qui  peut  être  le  facteur  A.  —  Le  rapport  physiolo- 
gique du  calcium  au  phosphore  est  plus  important  pour  assurer  la  calcifi- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  521 

cation  normale,  que  la  quantité  absolue  des  sels  introduits  dans  l'organisme. 

—  L.  Thivolle. 

Shipley  (P.  G.),  Me  Collum  |E.  V.)  et  Simmonds  (N.).  —  Éludes  sur  le 
Rachitisme  expérimental.  —  IX.  Lésions  des  os  de  rats  souffrants  de  béribéri 
simple.  —  Des  rats  nourris  suivant  un  régime  exempt  de  facteur  antibéri- 
bérique  présentent  des  lésions  osseuses  qui  sont  tout  à  fait  identiques  à 
celles  du  cobaye  souffrant  du  rachitisme  aigu.  —  Si  l'on  ajoute  le  facteur 
soluble  B  au  régime  ces  lésions  ne  se  produisent  pas.  —  Les  os  des  rats 
soumis  à  un  régime  déficient  en  facteur  liposoluble  A  sont  seulement  poreux 
mais  n'ont  pas  d'autres  ressemblance  avec  les  os  des  animaux  scorbutiques. 

—  L.  Thivolle. 

McCann  (G.  F.),  Hess  (A.  F.)  et  Pappenheimer  (A.  M.).  —  Le  rachi- 
tisme expérimental  chez  le  rat.  II.  Le  non-développement  du  rachitisme 
chez  le  rat  recevant  tin  régime  déficient  en  facteur  A.  —  Déjeunes  rats  rece- 
vant un  régime  exempt  de  facteur  A  présentent  invariablement  un  défaut 
de  croissance  et  de  la  kératite,  celle-ci  se  développe  moins  fréquemment 
lorsque  la  ration  comporte  du  jus  d'orange.  —  Si  l'on  poursuit  le  régime 
pendant  quelques  mois  l'animal  meurt  soit  d'inanition,  mais  le  plus  souvent 
d'une  infection  secondaire.  —  Le  squelette  de  ces  rats  ne  présente  pas  d'ano- 
malies caractérisées.  L'examen  miscroscopique  révèle  dans  la  plupart  des 
cas  un  défaut  d'ostéogénèse  active,  mais  dans  aucun  cas  les  lésions  du 
rachitisme.  —  Ces  expériences  conformes  à  de  précédentes  portant  sur  le 
rachitisme  infantile,  démontrent  que  la  vitamine  A  ne  peut  être  considérée 
comme  vitamine  antirachitique,  et  si  le  régime  est  par  ailleurs  irréprochable 
sa  déficience  n'occasionne  pas  le  rachitisme.  —  L.  Thivolle. 

a)  Steenbock  (H.),  Sell  (M.  T.)  et  Buell  (M.  V.).  —  Facteur  liposoluble. 
VII.  Le  facteur  liposoluble  et  la  pigmentation  jaune  dans  les  graisses  ani- 
males avec  quelques  observations  sur  leur  stabilité  à  la  saponification.  — 
Dans  l'huile  de  foie  de  morue  il  y  a  en  présence  beaucoup  de  facteur  liposo- 
luble et  une  très  petite  quantité  de  pigments  jaunes.  Le  beurre  marque 
une  variation  en  facteur  liposoluble  suivant  la  saison,  surtout  lorsque  les 
vaches  sont  nourries  à  l'étable  pendant  l'hiver,  mais  il  n'y  a  pas  apparem- 
ment de  relation  avec  la  pigmentation,  bien  que  les  beurres  fortement  colo- 
rés semblent  plus  riches  en  vitamines  que  les  beurres  peu  colorés.  Il  en  est 
sensiblement  de  même  pour  la  graisse  de  bœuf.  —  Le  facteur  liposoluble 
résiste  à  des  saponifications  très  énergiques,  ceci  prouve  qu'il  n'est  ni  une 
graisse,  ni  un  éther.  —  L.  Thivolle. 

b)  Steenbock  (H.),  Sell  (M.  T.)  et  Boutwell  (P.  W.).  —  Facteur  lipo- 
soluble. VIII.  La  teneur  en  facteur  liposoluble  des  pois  en  rapport  avec  leur 
pigmentation.  —  Les  pois  de  couleur  verte  qui  sont  aussi  considérablement 
pourvus  en  pigments  jaunes  sont  plus  riches  en  facteur  liposoluble  que  les 
pois  jaunes  qui  contiennent  relativement  beaucoup  moins  de  pigments  jau- 
nes. —  L.  Thivolle. 

Shermann  (H.  C),  Roux  (M.  E.),  Allen  (B.)  et  Woods  (E.).  —  Crois- 
sance et  reproduction  avec  des  régimes  alimentaires  simplifiés.  —  Des  rats 
nourris  seulement  avec  du  pain,  meurent  rapidement;  avec  du  pain  et  de 
la  viande  ils  marquent  une  légère  croissance  mais  meurent  un  peu  plus 
tard.  —  Avec  du  pain  et  des  pommes  il  n'y  a  pas  de   croissance,  mais  la 


522  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

survie  est  de  longue  durée.  —  Enfin,  avec  du  pain  et  du  lait  la  croissance 
est  parfaite.  Avec  un  mélange  à  poids  égal  de  lait  et  de  pain  (le  lait  ne 
fournissant  que  un  cinquième  des  calories  totales),  la  croissance  est  bonne, 
mais  le  régime  est  insuffisant  pour  la  reproduction  normale.  —  L'emploi 
de  la  farine  entière  au  lieu  de  pain  dans  ce  dernier  régime,  permet  d'éle- 
ver avec  succès  jusqu'à  la  troisième  génération.  Le  lait  chauffé,  séché  ou 
cuit  avec  le  pain  garde  ses  propriétés.  —  L.  Thivolle. 

Bayliss  (W.  M.).  —  La  cause  du  rachitisme.  —  Note  se  rapportant  à 
l'analyse  qui  a  été  donnée  {Nature,  29  juillet,  p.  137)  des  recherches  de  Find- 
lay,  publiées  dans  Lancet,  20  avril,  et  d'où  il  résulterait  que  le  rachitisme 
peut  être  guéri  par  la  lumière  ultra-violette.  Celle-ci  par  son  action  sur 
la  peau  déterminerait  photochimiquement  la  production  dans  le  sang 
d'une  substance  capable  d'agir  de  la  même  façon  que  la  vitamine  A,  ou 
peut-être  encore  de  cette  vitamine  elle-même.  La  question  est  de  savoir  si 
la  lumière  peut  à  elle  seule  remplacer  la  vitamine.  B.  est  disposé  à  l'ad- 
mettre. —  H.  de  Varigny. 

Meysenbug  (L.  Von)  et  Me  Cann  (G.  P.).  —  Le  calcium  diffusible  du 
sérum  sanguin.  II.  Rachitisme  humain  et  tétanie  expérimentale  chez  le 
chien.  —  Dans  deux  cas  de  rachitisme  avec  un  calcium  diffusible  dans  le 
sérum  de  9,0  et  7,6  mgr.  %,  le  pourcentage  du  calcium  était  58  et  70  %, 
dans  les  limites  trouvées  sur  les  sujets  normaux.  Dans  quatre  cas  de  tétanie 
expérimentale  chez  le  chien  on  trouve  un  pourcentage  similaire  du  calcium 
diffusible  58  à  71  %.  —  Deux  de  ces  chiens  accusaient  une  diminution  du 
pouvoir  de  combiner  CO2  du  sang,  montrant  que  cette  forme  d'acidose  n'af- 
fecte pas  le  calcium  diffusible.  —  Le  rapport  entre  le  calcium  diffusible  et 
non  diffusible  n'est  pas  altéré  par  abaissement  du  taux  du  calcium  total, 
non  plus  que  par  la  variation  des  réserves  alcalines  du  plasma.  —  L.  Thi- 
volle. 

Palmer  (L.  S.)  et  Kennedy  (C).  —  La  relation  des  carotinoides  des 
plantes  avec  la  croissance  et  la  reproduction  de  rats  albinos.  —  Le  facteur 
liposoluble  a-t-ilune  relation  avec  les  pigments  carotinoides?  Ces  pigments 
n'existent  dans  aucun  des  organes  du  rat  albinos,  qui  constitue  l'animal  de 
choix  pour  ce  genre  d'études.  La  croissance  et  la  reproduction  de  ce  rat  est 
possible  lorsqu'il  est  nourri  exclusivement  de  lait  de  brebis  contenant  seule- 
ment 0,00014  <y0  de  carotine,  la  ration  donnant  les  meilleurs  résultats  conte- 
nant seulement  0,0000126  %  de  carotine.  De  même  on  a  d'excellents  résultats 
avec  du  jaune  d'œuf  (exempt  de  carotinoides)  employé  comme  seule  source 
de  facteur  liposoluble.  Une  comparaison  quantitative  du  contenu  en  carotine 
et  de  l'efficacité  en  facteur  liposoluble  de  différentes  rations  montre  qu'il  y 
a  une  inconciliable  divergence,  qui  empêche  de  conclure  à  l'identité  entre 
carotine  et  facteur  liposoluble,  ces  substances  n'étant  même  pas  quantitati- 
vement associées  dans  les  tissus  des  plantes  dans  lesquelles  elles  sont  vrai- 
semblablement synthétisées.  —  L.  Thivolle. 

a)  Watermann  (H.-C.)  et  Johns  (C.-O.).  —  Études  sur  la  digestibilité 
des  protéines  in  vitro.  I.  Les  effets  de  la  cuisson  sur  la  digestibilité  de  la 
phaséoline.  —  Dans  une  récente  publication,  l'un  des  auteurs  avait  montré 
que  les  protéines  extraites  d'une  variété  de  haricot  (Phaseolus  vulgaris) 
étaient  incapables  d'entretenir  la  croissance  normale  du  rat  lorsqu'elles 
constituaient  l'unique   source   de  protéines  du  régime.  On  avait  d'abord 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  523 

pensé  à  un  défaut  de  cystine,  mais  d'autres  expériences  comportant  la  cuisson 
préalable  de  la  phaséoline  avant  d'en  nourrir  les  animaux  ayant  donné  de 
bons  résultats,  les  autours  ont  conclu  qu'ils  n'y  avait  qu'une  simple  ques- 
tion de  digestibilité.  La  digestion  peptique-tryptique  pratiquée  in  vitro  sur  la 
pbaséoline  crue  et  cuite  révèle  une  très  grande  différence  de  digestibilité 
à  l'avantage  de  cette  dernière.  Les  auteurs  pensent  que  pour  établir  des 
expérience  de  nutrition  significatives  et  comparables  avec  les  protéines,  il 
né  faut  plus  considérer  l'azote  total,  mais  baser  toutes  les  comparaisons 
sur  l'azote  total  aminé  obtenu  après  hydrolyse  peptique-tryptique  complète. 
—  L.  Thivolle. 

b)  Waterman  (H.-C.)  et  Jones  (D.  B.).  —  JJtudes  sur  la  digestibilité  des 
protéines  in  vilro.  II.  La  digestibilité  relative  de  différentes  préparations 
de  protéines  du  pois  velours  de  Chine  et  de  Géorgie.  —  L'indigestibilité 
partielle  est  le  facteur  qui  limite  la  croissance  lorsqu'on  emploie  les  protéines 
dialysées  du  pois  velours  de  Chine  ou  de  Géorgie.  Il  est  probable  que  les 
protéines  coagulées  préparées  avec  d'autres  graines  donnent  une  croissance 
parfaite  parce  que  leur  digestibilité  est  plus  complète  du  fait  de  la  cuisson. 
D'ailleurs  on  peut  dire  qu'en  général  la  cuisson  augmente  la  digestibilité 
des  protéines  coagulées  ou  dialysées.  Le  double  désavantage  de  la  toxicité 
et  de  la  non-assimilabilité  explique  complètement  l'action  du  pois  cru  et 
broyé,  puisqu'après  cuisson  il  contient  encore  la  dihydroxyphénylala- 
nine.  —  L.  Thivolle. 

Hart  (E.  B.)  et  Humphrey  (G.  C).  —  Les  rations  faites  des  ressources 
de  la  ferme  peuvent-elles  remplacer  les  protéines  eu  quantité  et  qualité  conve- 
nables, pour  une  production  de  lait  intensive  y  III.  —  Il  est  très  possible  en 
alimentant  les  vaches  laitières  avec  une  quantité  suffisante  mais  limitée  de 
protéines  de  maintenir  leur  équilibre  azoté  et  la  production  de  lait  élevée. 
Le  régime  peut  comporter  soit  l'orge  ou  le  blé  supplémenté  avec  le  silage  de 
blé  ou  l'alfa-alfa.  On  ne  peut  supplémenter  ainsi  l'avoine  entière.  On  avait 
déjà  signalé  cette  possibilité  avec  les  céréales,  mais  seulement  lorsque  la 
dose  énergétique  insuffisante  était  complétée  par  de  l'amidon.  Si  l'on  consi- 
dère deux  rations  contenant  la  même  quantité  de  protéines,  l'une  d'avoine 
contient  14  cal.  l'autre  de  blé  contient  17  cal.;  cette  divergence  dans  l'apport 
d'énergie  suffit  à  produire  un  équilibre  azoté  positif  dans  le  cas  du  blé, 
négatif  dans  le  cas  de  l'avoine.  En  pratique  un  mélange  à  parties  égales 
soit  de  blé  ou  d'orge  avec  de  l'avoine  peut  suffire  à  combler  cette  déficience 
d'énergie.  —  L.  Thivolle. 

Cajori  (F.  A.).  —  Quelques  propriétés  nutritives  des  noix.  II.  La  noix  du 
Pécan  comme  source  de  protéines  efficaces.  —  La  principale  protéine  de  la 
noix  du  Pécan  est  une  globuline,  qui  a  été  isolée  et  dont  la  distribution 
azotée  a  été  étudiée  par  la  méthode  de  Van  Slyke.  La  noix  du  Pécan  est 
capable  d'entretenir  la  croissance  normale  du  rat,  c'est  donc  qu'elle  est  une 
source  de  protéine  convenable.  La  présence  de  tannin  dans  les  régimes  au 
Pécan  est  un  facteur  limitant  la  croissance  du  rat.  —  L.  Thivolle. 

Osborne  (T.  B),  Wakeman  (A.  S.)  et  Leavenworth  (C.  S.).  —  Les 
protéines  de  V Alfa-alfa.  —  La  plante  fraîche  très  soigneusement  broyée 
et  passée  à  la  presse  hydraulique  fournit  un  suc  non  dilué  exempt  de  chlo- 
rophylle. Ce  suc  contient  10  %  de  substance  solide  dont  une  partie  est  en 
solution  colloïdale.  La  précipitation  par  l'alcool  fournit  un  précipité  de  na- 


524  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

ture  colloïdale  contenant  70  %  de  protéines,  du  phosphate  de  chaux  et  des 
sels  organiques  de  calcium  que  Ton  sépare  des  protéines  par  l'alcool  chlo- 
rhydrique  ;  il  contient  aussi  des  pigments  qui  ressemblent  à  ceux  dérivés 
de  la  flavone,  dont  une  partie  semble  étroitement  combinée  aux  protéines. 
On  peut  par  plusieurs  purifications  successives,  faire  passer  le  taux  d'azote 
de  primitivement  11,5  %  à  16,3  %,  mais  sans  pouvoir  déterminer  exac- 
tement la  nature  des  impuretés. 

On  obtient  des  résultats  analogues  par  extraction  de  la  plante  broyée  suc- 
cessivement par  l'eau,  l'alcool,  les  alcalis  dilués,  et  l'alcool  alcalin  chaud. 
Les  auteurs  se  proposent  d'étudier  plus  en  détail  chacune  des  fractions 
ainsi  isolée.  —  L.  ïhivolle. 

Blunt  (K.),  Nelson  (A.)  et  Oleson  (H.  G.).  —  Le  métabolisme  de  base 
d'enfants  n'ayant  pas  le  poids  normal.  — Les  déterminations  de  métabo- 
lisme faites  sur  28  enfants  dont  le  poids  était  nettement  inférieur  à  celui 
correspondant  normalement  à  leur  taille,  montrent  que  leur  métabolisme 
de  base  est  plus  élevé  que  celui  d'enfants  normaux,  l'excès  pouvant  attein- 
dre 40  %  sur  la  valeur  déduite  des  courbes  de  Benedict  et  Talbot.  Au- 
cune relation  étroite  ne  put  être  observée  entre  le  pourcentage  de  poids  en 
moins  et  l'excès  du  métabolisme.  —  L.  Thivolle. 

Blunt  (K.)  et  Dye  (M.).  —  Métabolisme  de  base  de  femmes  normales.  — 
D'une  série  de  nombreuses  observations  on  peut  conclure  qu'il  n'y  a  pas  de 
changements  définis  dans  le  métabolisme  de  base  durant  la  menstruation. 
La  moyenne  des  périodes  menstruelles  et  intermenstruelle's  est  tout  à  fait 
la  même,  sans  variations  périodiques  d'aucune  sorte.  Les  observations  doi- 
vent cependant  être  faites  sur  un  laps  de  temps  assez  long,  sans  quoi  les 
conclusions  seraient  erronées.  Il  n'y  a  pas  de  relation  entre  la  vitesse 
minima  du  pouls  et  le  métabolisme  de  base,  cette  vitesse  n'est  pas 
influencée  par  la  menstruation.  —  L.  Thivolle. 

Hart  (E.B.),  Steenbock  (H.)  et  Hoppert  (G.  A.).  —  Facteurs  diététiques 
influençant  i 'assimilation  du  calcium.  I.  L'influence  comparative  des  tissus 
végétaux  verts  et  séchés,  choux,  jus  d'orange  et  huile  de  foie  de  morue,  sur 
l'assimilation  du  calcium.  —  Des  expériences  avec  des  chèvres,  allaitant  ou 
non,  moiftrent  qu'il  y  a  quelque  chose  dans  l'avoine  fraîche,  verte,  qui 
accroît  la  quantité  de  calcium  assimilé;  les  mêmes  propriétés  se  retrouvent 
dans  l'avoine  légèrement  séchée  au  soleil.  Le  jus  d'orange  même  en  grandes 
quantités  est  sans  effet  sur  l'assimilation  du  calcium,  de  même  le  chou, 
ce  qui  élimine  les  vitamines  antiscorbutiques  comme  facteur  d'assimilation 
du  calcium.  —  L'huile  de  foie  de  morue  change  d'une  façon  constante  la 
balance  négative  du  calcium  en  balance  positive.  Le  même  facteur  existe 
donc  dans  l'huile  de  foie  de  morue,  dans  l'avoine  verte  et  les  graminées.  — 
L.  Thivolle. 

Mason  (E.  H.).  —  Note  sur  V absorption  des  sels  de  calcium  chez  l'homme. 
—  Les  sels  de  calcium  sont  employés  comme  hémostatiques  un  peu  empi- 
riquement, l'expérience  montre  que  le  chlorure  de  calcium  est  beaucoup 
plus  complètement  absorbé  que  le  lactate,  et  l'accroissement  du  taux  du 
calcium  dans  le  sérum  est  mieux  marqué.  L'addition  d'acide  chlorhydrique 
faible  n'augmente  pas  sa  vitesse  d'absorption.  —  L.  Thivolle. 

Funk  (C.)  et  Dubin  (H.  E.).  —  Desoins  en  vitamines  de  certaines  levures 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  525 

et  bactéries.  —  Les  auteurs  ont  séparé  de  la  vitamine  B  une  substance  que 
l'on  peut  appeler  provisoirement  vitamine  D  et  qui  agit  sur  les  micro-orga- 
nismes. La  vitamine  D  peut  être  une  substance  spécifique  définie  qui  sti- 
mule la  croissance  de  la  levure.  —  Le  Streptocoque  est  plus  difficile  à  étu- 
dier, car  apparemment  il  a  besoin  de  deux  substances  pour  croître.  —  Bien 
que  la  vitamine  D  ait  été  obtenue  à  partir  de  la  vitamine  B,  l'inverse  n'a  pu 
être  réalisé.  —  Il  est  certain  que  de  nombreuses  expériences  faites  sur 
l'animal  avec  la  vitamine  B  sont  à  répéter,  aussitôt  qu'une  séparation  nette 
des  deux  substances  pourra  être  effectuée.  Il  se  peut  que  la  vitamine  D 
extraite  de  la  levure  et  les  substances,  analogues  aux  vitamines,  extraites 
des  protéines  aient  une  fonction  spéciale  dans  l'organisme  et  de  nouvelles 
expériences  doivent  être  imaginées.  —  Les  données  actuelles  sont  insuffi- 
santes pour  conclure  à  une  identité  possible  entre  la  substance  favorisant 
la  croissance  de  la  levure  et  celle  influençant  la  croissance  du  streptoco- 
que. —  L.  Thivolle. 

a)  Mac  Donald  (M.)  et  Me  Collum  (E.-V.  ).  —  Culture  de  la  levure  sur  des 
solutions  nutritives  purifiées.  —  La  culture  de  la  levure  est-elle  possible 
dans  des  milieux  ne  contenant  pas  de  substances  antinévritiques,  «  bios  » 
ou  «  facteur  B  »  ?  —  Les  auteurs,  par  ensemencements  répétés  sur  des  mi- 
lieux chimiquement  purs,  obtiennent  des  cultures  assez  abondantes  pour 
pouvoir  répondre  par  l'affirmative;  avec  cette  réserve  cependant,  qu'on  ne 
peut  être  certain  que  les  milieux  ne  renferment  pas  de  substances  antiné- 
vritiques, que  si  l'on  suppose  la  levure  incapable  d'élaborer  ces  substances 
pour  pourvoira  ses  besoins.  La  culture  de  la  levure  sur  un  milieu  ne  peut 
donc  pas  encore  servir  à  l'estimation,  même  approchée,  des  substances  anti- 
névritiques qu'il  peut  contenir.  —  L.  Thivolle. 

Ide  (M.).  —  Le  «  Bios  »  de  Wildiers  et  la  culture  de  la  levure.  —  L'auteur 
défend  le  «  bios  »  de  Wildiers,  Armand  et  Devloo  contre  les  critiques  de 
Mac  Donald  et  Me  Collum  (./.  Biol.  chem.,  1921,  XLV,  p.  307).  Il  fait  une 
distinction  entre  les  cultures  à  croissance  lente,  sans  «  bios  »,  qui  ne  sont 
peut-être  pas  des  cultures  bactériologiquement  pures,  et  les  cultures  à 
croissance  rapide  en  présence  d'extraits  de  levure.  Peut-être  n'y  a-t-il  pas  de 
différence  entre  la  biosine  et  le  facteur  soluble  B,  toujours  est-il  que  son 
action  est  en  quelque  sorte  spécifique,  aucunement  comparable  à  celle 
d'un  grand  nombre  de  substances  chimiques  actuellement  connues  et  expé- 
rimentées, pas  plus  qu'à  des  petites  quantités  d'impuretés.  —  L.  Thivolle. 

b)  Mac  Donald  (M.  B.)  et  Me  Collum  (E.  V.).  —  Le  «  Bios  »  de  Wildiers 
et  la  culture  de  la  levure.  —  Réponse  au  mémoire  précédent.  —  Les  auteurs 
n'avaient  d'autre  but  que  de  déterminer  la  valeur  de  la  levure  employée  en 
lieu  et  place  des  rats  polynévritiques  pour  déterminer  la  présence  du  fac- 
teur soluble  B.  La  levure  n'avait  pu  donner  satisfaction  puisqu'un  certain 
nombre  de  substances,  parmi  lesquelles  l'extrait  de  levure,  sans  action  sur 
les  polynévrites,  augmentaient  la  rapidité  de  croissance  de  la  levure.  Ils  sont 
d'accord  avec  Ide  en  ce  qui  concerne  la  distinction  entre  la  croissance  lente 
et  la  croissance  rapide  de  certaines  cultures.  Néanmoins  les  expériences  de 
Fulmer,  Nelson  et  Sherwood  montrant  l'influence  de  la  viscosité  du  milieu 
sur  la  croissance  de  la  levure,  leur  permettent  d'assurer  que  les  conditions 
optima  de  culture  de  la  levure  n'ont  pas  été  suffisamment  déterminées  par 
les  différents  auteurs,  pour  permettre  d'affirmer  ou  d'infirmer  la  présence  de 


5215  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

«  Bios   »  ou  autres  facteurs  comme  étant  nécessaires  à  la  croissance  de  'la 
levure.  —  L.Thivolle. 

Fulmer  (E.  I.),  Nelson  (V.  E.)  et  Cessna  (R.).  —  Les  besoins  de  nutri- 
tion de  la  levure.  III.  La  synthèse  du  facteur  B  soluble  dans  l'eau  par  la 
levure.  —  Les  auteurs  critiquent  les  expériences  dans  lesquelles  la  levure 
est  employée  comme  témoin  de  la  présence  du  facteur  B  et  ils  démontrent 
que  la  levure  est  capable  de  faire  elle-même  la  synthèse  de  ce  facteur.  Par 
cultures  repiquées,  telles  qu"il  ne  subsiste  plus  qu'une  infime  partie  de  la 
culture  mère,  dans  la  culture  finale,  ils  obtiennent  en  fin  d'expérience  une 
levure  tout  à  fait  capable  de  restituer  la  croissance  normale  chez  le  rat  qui 
avait  été  soumis  à  un  régime  déficient  en  facteur  B.  —  L.  Thivolle. 


JC3' 


Williams  (R.  S.).  —  Les  vitamines  et  la  croissance  de  la  levure.  —  La 
méthode  quantitative  pour  la  détermination  des  vitamines  au  moyen  de  la 
levure  expérimentée  avec  les  matériaux  sélectionnés  par  Osborne  et  Mendel 
donne  des  résultats  concordant  parfaitement  avec  ceux  de  ces  derniers 
auteurs  expérimentant  sur  le  rat.  La  levure  des  boulangers  cependant  con- 
tient beaucoup  plus  de  vitamines  que  la  levure  des  brasseurs,  selon  les  indi- 
cations fournies  par  la  méthode  à  la  levure  et  contrairement  aux  indications 
de  l'autre  méthode.  La  levure  de  bière  est  plus  active,  vis-à-vis  de  la  levure 
de  bière  que  de  la  levure  de  boulangers  et  vice  versa.  Ceci  peut  s'inter- 
préter comme  une  spécificité  dans  l'action  des  stimulants  de  la  croissance 
plutôt  que  comme  une  différence  absolue  de  la  nature  des  substances  stimu- 
lant la  croissance  des  deux  variétés  de  levure.  Il  est  possible  que  la  vita- 
mine C  soit  un  facteur  secondaire  qui  stimule  la  croissance  de  la  levure. 
—  L.  Thivolle. 

Osborne  (T.-B.)  et  Mendel  (L.-B.).  —  Critique  des  expériences  faites 
avec  des  régimes  exempts  de  facteur  liposoluble.  —  Les  différents  auteurs 
qui  ont  tenté  de  telles  expériences  ne  sont  pas  toujours  d'accord  sur  les 
résultats  obtenus.  Ainsi,  par  exemple,  certains  prétendent  que  le  lard  est 
exempt  de  facteur  A,  d'autres  ne  pouvant  expliquer  des  cas  de  croissance 
à  peu  près  normaux  avec  ce  régime,  essaient  d'invoquer  des  réserves 
propres  de  l'animal  en  vitamines  lui  permettant  de  combler  la  déficience 
pendant  un  certain  temps,  au  delà  duquel,  si  on  poursuit  le  régime,  il 
subit  le  sort  commun. 

Les  auteurs  sont  seulement  frappés  du  fait  que  les  expériences  où  l'on 
fait  carence  en  facteur  B  soluble  dans  l'eau,  sont  toujours  suivies  d'un 
résultat  immédiat  qui  permet  de  conclure  sans  ambiguïté.  S'il  n'en  est  pas 
de  même  en  ce  qui  concerne  le  facteur  A,  c'est, ,  à  leur  avis,  à  cause  de  la 
très  grande  difficulté  à  l'éliminer  du  régime.  Tous  les  procédés  jusqu'ici 
employés  n'ont  pas  été  complètement  efficaces  et  l'expérience  correcte 
concernant  la  déficience  en  facteur  liposoluble  est  encore  à  faire.  — 
L.   Thivolle. 

Osborne  (T.  B.)  et  Leavenworth  (G.  S.).  —  Les  effets  des  alcalis  sur 
l'efficacité  du  facteur  B  soluble  dans  l'eau.  —  On  maintient  en  contact  à  tem- 
pérature ordinaire  pendant  des  temps  variables  une  préparation  de  levure 
et  une  solution  de  soude  (en  quantité  juste  suffisante  pour  avoir  dans  le  mi- 
lieu une  alcalinité  environ  0,1  N)  ;  on  acidifie  très  légèrement  le  mélange 
que  l'on  administre  à  des  rats  d'épreuve.  La  dose  normale  de  levure  réta» 
blit  la  croissance  normale  des  rats,  même  après  un  contact  de  18  heures 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  527 

avec  l'alcali  et  est  sans  effet  après  un  contact  de  90  heures.  La  vitamine  B 
est  au  contraire  très  rapidement  détruite  en  milieu  acide.  —  L.  Tiiivolle. 

Kudo  (Tokuyasu).  —  Recherche*  sur  les  effets  de  la  soif.  II.  Effets  de  In 
soif  sur  la  croissance  du  corps  et  des  organes  variés  chez  de  jeunes  Rats 
albinos.  —  Des  Rats  âgés  de  4  semaines  environ  sont  soumis  à  un  régime 
comportant  des  aliments  secs  et  du  lait  en  quantité  limitée,  mais  de  façon 
à  ce  que  le  poids  du  corps  reste  constant  pendant  toute  la  durée  de  l'expé- 
rience. On  observe  tout  d'abord  une  sorte  d'accoutumance  à  la  soif  due  peut- 
être  à  un  trouble  général  du  métabolisme  et  qui  se  manifeste  en  ce  que 
l'on  peut  diminuer  de  plus  en  plus  la  quantité  de  lait  fournie.  Quant  aux 
effets  sur  les  différents  organes,  ils  sont  les  suivants  :  l'hypophyse,  les  globes 
oculaires,  les  reins,  les  surrénales,  le  squelette,  le  pancréas,  le  foie,  l'uté- 
rus, l'estomac  et  l'intestin  augmentent  nettement;  le  cœur,  le  cerveau,  les 
poumons  restent  stationnaires;  le  thymus,  les  ovaires,  les  glandes  salivaires, 
la  rate,  la  thyroïde,  le  testicule,  diminuent  de  poids.  Ces  effets  sont  compa- 
rables à  ceux  que  l'on  observe  dans  les  expériences  de  sous-alimentation  où, 
pendant  que  le  poids  général  du  corps  reste  constant,  certains  organes 
augmentent,  et  d'autres  diminuent.  —  A.  Drzewina. 

Sure  (B.).  —  Les  amino-acides  dans  la  nutrition.  III.  Laproline  est-elle  un 
facteur  limitant  la  croissance,  parmi  les  protéines  du  pois  (Vicia  satinn? 
Quel  est  le  noyau  de  la  zéine  susceptible  de  corriger  cette  action? —  Certains 
auteurs  avaient  déjà  montré  que  45  %  de  la  ration  étaient  introduits  sous 
forme  de  pois  (Vicia  saliva);  il  y  avait  déficience  de  protéines  en  caractère, 
et  les  rats  ainsi  nourris  maintiennent  seulement  leur  poids.  L'auteur,  après 
avoir  essayé  l'addition  d'un  certain  nombre  d'amino-acides  et  de  protéines 
dans  le  régime,  détermine  que  l'addition  de  zéine  est  capable  de  restituer 
l'état  de  croissance.  Après  avoir  éliminé  l'influence  d'un  grand  nombre 
d'amino-acides  de  base  de  la  zéine,  il  ne  reste  plus  à  considérer  que  l'argi- 
nine  et  l'histidine  précisément  très  peu  abondants  dans  la  zéine.  Peut-être 
s'agit-il  d'un  ou  plusieurs  amino-acides  nécessaires  à  la  croissance,  que  l'on 
n'a  pu  isoler  encore  avec  les  méthodes  connues  et  dont  l'existence  a  déjà  été 
pressentie  par  Dakin.  —  L.  Tiiivolle. 

O'Reilly  (L.)  et  Me  Cabe  iE.  H.).  — Les  hydrates  dvearbone  libres  dans 
les  légumes  trois  fois  bouillis.  —  C'est  seulement  par  une  ébullition  trois 
fois  répétée  qu'il  est  possible  de  débarrasser  les  légumes  de  leurs  hydrates 
de  carbone.  L'utilisation  de  20  parties  d'eau  au  lieu  de  10  pour  chaque 
ébullition,  permet  d'obtenir  une  élimination  plus  parfaite.  Certains  légumes 
peuvent  être  débarrassés  complètement  de  leurs  hydrates  de  carbone  et 
dans  les  cas  les  plus  défavorables  il  en  reste  0,5  %.  —  L'addition  de  bicar- 
bonate de  soude  à  des  concentrations  de  0,05  à  0,1  %  favorise  cette  élimi- 
nation. Cette  étude  présente  un  intérêt  pour  l'alimentation  du  diabétique.  — 
L.  Thivolle. 

Karr  (W.-G.).  —  Métabolisme  comparé  de  protéines  de  compositions 
différentes.  — Autant  que  peut  l'indiquer  l'azote  urinaire  considéré  comme 
terme  final  du  métabolisme,  la  caséine  et  le  gluten  de  blé,  très  différents 
dans  leur  composition  chimique,  subissent  le  même  sort. 

Malgré  la  grande  différence  d'azote  amidé  des  protéines  considérées,  la 
quantité  d'ammoniaque  urinaire  excrétée  est  relativement  la  même.  Dans 
des  expériences  avec  des  quantités  comparables  de  levure  de  bière  comme 


528  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

.seule  source  de  protéines,  la  répartition  d'azote  urinaire  était  tout  à  fait 
comparable  à  celle  observée  avec  l'administration  de  caséine  ou  de  gluten. 
L'utilisation  de  l'azote  de  la  levure  est  d'environ  80  %.  —  L.  Thivolle. 

Sherwin  (G.  P.)  et  Hynes  (W.  A.).  —  Le  métabolisme  des  nitrobenzal- 
dèhydes  et  de  la  nitrophénplacëtaldëhyde.  —  Le  sort  des  o.,  m.,  et  p.  nitro- 
benzaldéhydes  dans  le  corps  humain  est  le  même  que  chez  le  chien.  Dans 
chaque  cas  il  y  a  oxydation  avec  formation  de  l'acide  correspondant.  Dans  le 
cas  de  l'ortho,  il  y  a  90  %  excrété  dans  l'urine,  les  meta  et  para  sont  trans- 
formés en  plus  grande  quantité,  bien  qu'une  partie  soit  combinée  au  gly- 
cocolle  et  excrétée  comme  acides  m.  et  p.  nitrohippuriques.  Dans  aucun  cas 
on  n'observe  la  réduction  du  groupe  nitré.  On  retrouve  le  même  phéno- 
mène avec  la  p.  nitrophénylacétaldéhyde  administrée  au  lapin,  au  chien  ou 
à  l'homme.  —  L.  Thivolle. 

Rockwood  (E.  W.)  et  Khorozian  (K.  G.).  —  Utilisation  animale  du 
xylose.  —  H  y  a  une  limite  à  la  quantité  de  pentoses  qui  peut  être  utilisée 
par  les  animaux  et  cette  limite  est  peu  élevée.  Le  terme  «  utilisation  »  signi- 
fie que  l'on  a  observé  la  disparition  du  xylose  sans  préjuger  s'il  a  été  oxydé, 
emmagasiné  ou  converti  en  un  autre  composé.  Il  y  a  beaucoup  moins  de 
xylose  utilisé,  comme  le  montre  l'examen  de  l'urine  ou  des  fécès,  avec  des 
régimes  qui  contiennent  en  abondance  d'autres  sucres  ou  de  l'amidon,  ce 
dernier  surtout  semble  protéger  beaucoup  le  xylose.  La  disparition  ou  l'uti- 
lisation du  xylose  est  plus  grande  chez  le  lapin,  qui  est  un  animal  pourvu 
d'un  plus  long  intestin,  que  chez  des  carnivores  comme  le  chat  ou  le  chien. 
Bien  qu'il  n'y  ait  eu  que  peu  d'expériences  sur  l'homme,  il  semble  prendre 
position  intermédiaire  quant  cà  l'utilisation  du  xylose.  —  L.  Thivolle. 

Heyde  (H.  C.  Van  der).  —  Etudes  sur  la  régulation  organique.  1. 
La  composition  de  l'urine  et  du  sang  de  la  grenouille  hibernante  (Bana 
virescens).  —  Mémoire  constituant  l'introduction  à  l'étude  de  la  résorption 
organique  durant  la  métamorphose.  En  moyenne  100  cm3  d'urine  contien- 
nent 20,6  mgr.  d'azote  total,  38,7  mgr.  d'urée,  1,27  mgr.  d'ammoniaque 
et  0,17  mgr.  d'acide  urique.  L'absorption  d'eau  a  une  grande  influence 
sur  la  concentration  de  l'urine.  L'excrétion  journalière  totale  par  la  peau  et 
les  reins  a  été  aussi  étudiée.  Une  grenouille  de  60  gr.  excrète  ainsi  jour- 
nellement 2,0  mgr.  d'azote  total,  3-2  mgr.  d'urée,  0,50  mgr.  d'ammoniaque 
et  0,029  d'acide  urique.  La  température  a  une  très  grosse  influence  sur  ces 
chiffres.  —  Dans  100  gr.  de  sang  on  trouve  en  moyenne  17  mgr.  d'azote 
non  protéique,  3,5  mgr.  d'urée,  pas  d'ammoniaque  et  1,3  mgr.  d'acique 
urique.  —  L.  Thivolle. 

=  Assimilation  chlorophyllienne. 

Harder  (Richard).  —  Expériences  critiques  de  la  théorie  des  «  facteurs 
minima  »  de  Blackman,  appliquée  à  l'assimilation  chlorophyllienne.  —  L'as- 
similation du  carbone  de  l'air  est  déterminée  par  divers  facteurs  extérieurs 
dont  les  principaux  sont  l'intensité  lumineuse,  la  concentration  de  C02  et  la 
température.  L'action  alternante  de  ces  facteurs  a  été  étudiée  spécialement 
par  Blackman  et  par  ses  collaborateurs.  En  1905  cet  auteur  disait  :  «  Si  un 
processus  est  conditionné  dans  son  développement  par  plusieurs  facteurs 
déterminés,  sa  marche  est  limitée  par  celle  du  facteur  minimum  ».  Cette  loi, 
si  elle  se  vérifie,  doit  être  représentée  graphiquement  par  des  courbes  à  coude 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  529 

brusque;  l'assimilation  augmentant  graduellement  et  devenant  subitement 
constante  quand  le  facteur  minimum  ne  varie  plus.  C'était  déjà  le  point  de 
vue  de  Liebig  qui  avait  établi  la  loi  du  mininum  disant  que  pour  la  nutrition 
des  végétaux  c'est  la  substance  la  moins  abondante  qui  est  déterminante. 
Reinke  (1883),  Kreussler  (1837),  Pantanelli  (1903)  avaient  avant  Bi.ackman 
émis  une  idée  similaire,  tandis  que  Boyex-Jensen  (1917),  Brown  (1917-1918), 
Wili.stàtter  (1918)  et  Warburg  (1919)  ont  trouvé  des  courbes  à  allure  loga- 
rithmique, sans  cassure  et  devenant  insensiblement  parallèles  à  l'abscisse. 
—  H.  voulant  épurer  la  question  opéra  sur  Fontinalis  antipyretica,  Cincli- 
dotus  aquatatis  et  2  espèces  de  Cladophora.  Les  végétaux  aquatiques  sont 
préférables  parce  que  l'absence  de  stomates  rend  plus  simples  les  phéno- 
mènes de  diffusion.  Il  choisit  comme  facteurs  l'intensité  lumineuse  et  la 
concentration  de  l'acide  carbonique.  Ces  nombreuses  mesures  l'ont  conduit 
à  conclure  que  : 

1°  Les  courbes  d'assimilation  ne  montrent  jamais  de  coude  brusque  lors- 
qu'un facteur  s'intensifie  graduellement,  alors  même  que  l'autre  facteur 
demeure  faible,  de  sorte  que  ce  dernier  ne  joue  pas  un  rôle  de  «  facteur  li- 
mitant ». 

2°  Pour  chaque  combinaison  de  l'intensité  lumineuse  avec  la  concentration 
de  l'acide  carbonique,  on  constate  que  l'activation  de  l'assimilation  peut  être 
produite  par  l'intensification  de  chacun  des  deux  facteurs.  La  théorie  de 
Blackman  se  trouve  donc  doublement  en  défaut. 

La  courbe  est  logarithmique,  le  point  de  parallélisme  avec  l'abscisse  est 
théoriquement  à  l'infini,  pratiquement  on  y  arrive  plus  ou  moins  rapidement. 
H.,  qui  opère  avec  des  intensités  lumineuses  de  167  à  39.000  MK  et  avec  des 
concentrations  de  0,01  à  0,6  %  de  C03KH,  n'y  arrive  pas.  Il  peut  arriver  pra- 
tiquement qu'un  des  facteurs  soit  si  faible  en  comparaison  de  l'autre,  qu'on 
pourrait  croire  que  ce  dernier  agit  seul  ;  par  conséquent,  c'est  la  variation 
du  facteur  minimum  qui  agira  le  plus  intensément,  mais  sans  être  jamais 
exclusive.  Chaque  courbe  présente  deux  régions,  l'une  où  l'action  de  l'acide 
carbonique  est  déterminante,  l'autre  où  c'est  l'intensité  lumineuse.  Le 
point  où  s'équilibrent  les  deux  facteurs  est  évidemment  celui  de  la  combi- 
naison la  plus  favorable  à  l'assimilation.  Le  rapport  de  l'intensité  d'assimi- 
lation aux  deux  facteurs  est  complexe.  Lorsqu'un  facteur  augmente,  l'action 
n'est  pas  proportionnelle  suivant  les  concentrations  de  l'autre  facteur,  car 
l'action  de  la  concentration  de  l'acide  carbonique  est  la  plus  forte  si  la 
lumière  est  faible  et  l'action  lumineuse  est  aussi  plus  intense  lorsque  la  con- 
centration de  C03  H-j  est  faible.  —  H.  Spinner. 

o)  Circulation,  sang. 

Henderson  (L.-J.).  —  Le  sang  considéré  comme  un  système  physico-chi- 
mique. —  Les  concentrations  de  l'oxygène  libre  et  combiné,  de  l'acide  car- 
bonique libre  et  combiné,  du  chlore  du  sérum  et  des  ions  hydrogène  peuvent 
être  représentées  par  un  monogramme  à  deux  dimensions.  —  Les  rela- 
tions entre  les  six  variables  sont  telles,  que  pour  un  sang  donné,  lorsque 
l'on  assigne  une  valeur  à  deux  d'entre  elles,  la  valeur  des  quatre  autres 
est  déterminée  et  les  conditions  de  l'équilibre  définies  sans  équivoque.  Le 
monogramme  illustre  les  faits  connus  concernant  l'équilibre  acide-base  du 
sang,  la  dissociation  de  l'oxygène,  la  dissociation  de  l'acide  carbonique,  la 
distribution  des  chlorures  et  l'influence  de  l'oxygène  sur  l'affinité  de  Thé-- 
moglobine  pour  les  bases.  —  On  peut  alors  conclure  que  les  six  variables 
sont  engagées  dans  un  simple  équilibre  physico-chimique.  —  L.  Tuivolle. 
l'année  liioLor.iouE.  36 


530  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Golgi  (G.).  —  Lecenlrosome  des  globules  rouges  du  sang  en  circulation  chez 
V homme  et  les  animaux.  —  On  admet  généralement  que  les  globules  rouges 
du  sang  ne  possèdent  plus  de  corpuscule  central.  Or,  chez  des  représen- 
tants de  toutes  les  classes  de  Vertébrés,  G.  retrouve  le  centrosome  dans 
les  hématies.  Il  est  situé  tantôt  près  de  la  périphérie  du  globule,  tantôt  dans 
la  zone  hémoglobinique,  tantôt  enfin  au  centre  même  des  globules,  et  c'est 
alors  qu'il  est  le  plus  visible.  L'auteur  ne  se  prononce  pas  sur  la  valeur 
qu'il  faut  attribuer  à  ce  centrosome  :  élément  passif  ou  élément  actif  de 
division  nucléaire.  —  M.  Boubier. 

Orton  (J.  H.). —  Les  cellules  sanguines  de  l'huître.  —  Les  leucocytes  de 
l'huître  se  promènent  souvent  à  l'extérieur  des  tissus  de  ce  mollusque 
(Ray  Lankester)  et  peuvent  vivre  3  ou  4  jours  en  eau  de  mer.  Ils  circulent 
en  rampant  à  la  façon  d'un  Amibe.  On  n'a  pas  essayé  de  les  cultiver  en  un 
milieu  où  ils  resteraient  plus  longtemps  vivants.  On  ne  connaît  pas  le  mode 
de  propagation  des  leucocytes  chez  les  huîtres.  Aucun  organe  n'est  connu 
pour  les  produire.  On  n'a  pas  non  plus  vu  se  diviser  les  leucocytes  :  ce 
qui  se  produirait  plutôt,  ce  serait  l'établissement  d'un  lien  protoplasmique 
entre  deux  leucocytes,  peut-être  un  phénomène  de  réparation.  Il  y  aurait 
lieu  de  cultiver  les  leucocytes  in  vitro  par  la  méthode  Carrel.  Et  aussi  ceux 
du  sang  humain,  ce  qui  serait  plus  utile  encore.  —  H.  de  Varigny. 

a)  Collip  (J.  B.).  —  Laréserve  alcaline  du  sang  de  certains  vertébrés  infé- 
rieurs. —  La  quantité  de  gaz  carbonique  du  sang  ainsi  que  le  pouvoir 
d'absorption  du  sang  total  et  du  plasma,  ont  été  déterminés  chez  les  oiseaux 
et  les  amphibiens.  Il  y  a  des  variations  considérables  de  la  réserve  alcaline, 
à  la  fois  dans  les  différentes  espèces  et  chez  les  différents  individus  d'une 
même  espèce.  L'échange  acide-base  entre  les  globules  et  le  plasma,  signalé 
par  Van  Slyk.e  et  Cullin,  avec  des  tensions  variables  de  CO2,  se  manifeste 
aussi  chez  les  vertébrés  inférieurs.  —  L.  Thivolle. 

b)  Collip  (J.  B.).  —  L'échange  acide-base  entre  le  plasma  et  les  globules 
rouges.  —  L'auteur  confirme  l'existence  de  ce  phénomène  en  opérant  sur  le 
sang  de  vertébrés.  La  solution  des  cendres  du  sérum  ou  du  sang  total  a  un 
pouvoir  de  se  combiner  à  CO2  plus  grand,  que  le  sang  ou  le  sérum  dont  elle 
provient.  Ce  fait  indique  qu'une  partie  de  l'alcali  du  sang  est  liée  à  une 
substance  organique  (probablement  en  grande  partie  de  nature  protéique) 
agissant  comme  acide  faible.  L'hypothèse  que  les  bicarbonates  constituent 
le  véhicule  de  transport  de  CO2  plutôt  que  les  protéines  est  admise  par 
l'auteur.  —  Le  sérum  séparé  du  sang  total  saturé  avec  CO2  et  équilibré  avec 
l'air  athmosphérique  ne  diffère  pas  dans  sa  conductivité  électrique  du 
sérum  séparé  du  sang  total  équilibré  avec  de  l'air,  malgré  son  changement 
d'état  chimique.  —  L.  Thivolle. 

Van  Slyke  (D.  D.).  —  Etudes  sur  l'acidose.  XVII.  Les  variations  nor- 
males et  anormales  de  l'équilibre  acide-base  du  sang.  —Les  variations  possibles 
de  l'équilibre  acide-base  du  sang  peu  vent  être  définies  comme  suit  :  Les  bicar- 
bonates du  sang  peuvent  être  élevés,  faibles  ou  normaux  et  dans  chacune  de 
ces  conditions  le  PH  peut  être  également  élevé ,  faible  ou  normal.  Ceci  détermine 
neuf  conditions  théoriques  possibles,  dont  une  seule  est  normale.  Seule- 
ment deux  des  autres  possibilités  anormales  ont  été  constatées  dans  les 
cas  cliniques.  Ce  sont  l'acidose  compensée  :  bicarbonates  faibles  avec  Pirnor- 
mal  et  l'acidose  non  compensée  :  bicarbonates  très  faibles  et  PÈ"8  faible.  Ac- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  531 

tuellement  on  peut  produire  expérimentalement  les  six  autres  cas  anor- 
maux. —  C'est  l'étude  physiologique  détaillée  de  ces  six  cas  qui  fait  l'objet 
de  ce  mémoire.  D'une  façon  générale  ces  cas  peuvent  être  produits  par 
excitation  ou  inhibition  des  centres  respiratoires,  la  narcose  ou  l'anesthésie, 
l'effet  des  hautes  altitudes,  la  respiration  forcée  d'air  ou  de  CO2,  etc.  Ce  ne 
sont  donc  pas  des  cas  anormaux  par  essence  et  l'étude  des  réactions  de 
l'organisme,  des  troubles  du  métabolisme  qui  en  résultent,  ne  peut  que 
renforcer  les  conclusions  que  l'on  peut  déduire  des  cas  normaux  ou  clini- 
ques observés.  —  L.  Thivolle. 

=  Sève  des  végétaux. 

Nordhausen  (M.).  — Nouvelles contributions  au  problème  de  l'ascension  de 
la  sève.  — N.,  continuant  d'anciennes  recherches  (1916-1919),  veutaujourd'hui 
contribuer  à  élucider  les  questions  discutées  de  la  théorie  de  la  cohésion  et 
du  rôle  des  cellules  vivantes  dans  la  circulation  de  la  sève.  L'ensemble  des 
expériences  faites  semble  surtout  destiné  à  démolir  les  résultats  obtenus  par 
Renner  (1911-1918)  qui  est  demeuré  partisan  de  la  théorie  de  la  cohésion. 
Notons  en  passant  que  N.  ignore  tout  de  la  littérature  étrangère  à  l'Allema- 
gne dès  1914.  D'après  ses  expériences  nombreuses  et  soigneusement  faites, 
il  n'est  pas  possible  d'assimiler  la  quantité  d'eau  absorbée  dans  l'unité  de 
temps  par  un  rameau  feuille  plus  ou  moins  entaillé  sur  sa  longueur,  avec  la 
poussée  de  l'eau  provoquée  par  l'aspiration  d'une  pompe  à  air  appliquée  au 
même  objet.  Surtout  il  ne  saurait  être  question  de  l'employer  au  calcul  de  la 
force  de  succion  développée  par  la  transpiration  des  feuilles,  comme  l'admet 
Renner.  De  tels  essais  doivent  échouer,  car  la  succion  de  la  pompe  ne  sau- 
rait être  évaluée  de  façon  certaine,  soit  qu'elle  ait  à  vaincre  de  tout  autres 
résistances  filtrantes  que  celles  que  doit  surmonter  la  succion  des  feuilles, 
soit  que,  par  l'action  conséquente  de  la  succion  foliaire,  elle  ne  puisse  se  ma- 
nifester ou  du  moins  elle  soit  si  faussée  qu'on  ne  saurait  plus  la  fixer  mathé- 
matiquement. 

Cette  méthode,  ainsi  que  toutes  celles  qui  sont  basées  sur  le  même  principe , 
ne  donnent  aucun  renseignement  précis  sur  le  rôle  de  la  cohésion  de  l'eau. 
N.  a  fait  des  mesures  sur  des  plantes  de  plein  air,  arbustes  ou  arbres 
{Fagus,  Corylus,  Parrotia  persica,  Chamaecy paris  pisifera),  en  utilisant 
comme  résistance  un  cylindre  d'argile.  Tantôt  il  plaça  son  appareil  à  l'extré- 
mité sectionnée  d'un  gros  rameau,  tantôt  sur  une  entaille  plus  ou  moins 
profonde  du  tronc  ou  d'une  branche,  tantôt  il  écorçait  un  endroit  du  tronc  jus- 
qu'au bois,  tantôt  à  l'extrémité,  tantôt  à  la  base  du  tronc  ou  du  rameau.  La 
force  de  succion  ainsi  déterminée  s'est  montée  dans  des  conditions  extérieu- 
res très  favorables  à  la  transpiration  jusqu'à  4  atmosphères.  Toutes  ces  expé- 
riences ont  conduit  N.  à  admettre  nécessairement  la  coaction  des  cellules 
vivantes  sans  lesquelles  la  succion  deviendrait '  une  impossibilité.  —  H. 
Spinner. 

e)  Sécrétion  interne  et  externe.  Excrétion. 

Hastings  (A.  B.)  et  Murray  (H.  A.  Jr.i.  —  Observations  sur  des  chiens 
parathyroidectomisés.  —  Après  ablation  des  parathyroïdes,  on  observe  qu'il 
n'y  a  aucun  changement  notable  du  PH  du  plasma,  une  légère  diminution 
dans  le  pouvoir  de  fixer  CO'2  du  sang.  Une  très  notable  diminution  du  taux 
du  calcium  du  sang  (de  normalement  11  mgr.  %  à  5  mgr.  :  la  tétanie  se 
développe  avec  7  mgr.  c/c)   Le  taux  du  phosphore  et  du  soufre  augmente 


532  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

dans  le  sang.  Enfin,  après  une  légère  hyperglycémie  post-opératoire,  la 
glycémie  redevient  normale.  On  note  de  nombreux  symptômes  physiolo- 
giques qui  semblent  dus  à  une  hyperexcitabilité  du  sympathique  et  du 
parasympathique.  Les  auteurs  présentent  une  théorie  qui  tente  d'expliquer 
la  tétanie  par  les  rapports  anormaux  de  la  concentration  de  certains  ions 
dans  le  sang.  —  L.  Thivolle. 

b)  Hammett  (F.  S.).  —  Éludes  de  l'appareil  thyroïde.  IV.  V influence  du 
tissu  thyroïde  et  parathyroïde  sur  l'équilibre  créatinine-créatine  dans  les 
extraits  de  tissu  musculaire,  soumis  à  l'incubation,  du  rat  albinos.  — 
L'addition  de  parathyroïde  à  un  extrait  de  tissu  musculaire  du  rat 
albinos,  retarde  la  formation  de  la  crëatinine  durant  l'incubation,  que 
le  milieu  soit  acide,  neutre  ou  alcali.  L'addition  de  thyroïde  au  même 
extrait  est  sans  action  aucune.  —  Puisque  l'effet  de  retard  maximum  avec 
la  parathyroïde  se  produit  avec  des  solutions  neutres  alors  que  le  maximum 
de  formation  de  créatinine  se  produit  également  à  neutralité,  c'est  que  l'effet 
de  la  parathyroïde  est  une  expression  de  l'influence  directe  de  cette  glande 
sur  le  métabolisme  de  la  créatine.  —  L.  Thivolle. 

Stern  (L.).  —  Contribution  à  l'étude  du  rôle  physiologique  de  la  rate.  — 
La  liénine  contenue  dans  l'extrait  de  rate  et  dans  le  sang  de  la  veine  splé- 
nique  augmente  le  tonus  de  tous  les  organes  à  fibres  musculaires  lisses, 
indépendamment  de  leur  innervation.  La  rate  est  donc  peut-être  une  glande 
à  sécrétion  interne  réglant  ce  tonus  par  l'intermédiaire  de  son  hormone. 
Pour  le  démontrer,  l'auteur  a  recherché  l'effet  produit  par  la  splénectomie 
sur  la  teneur  du  sang  en  substances  hypertonisantes.  Les  résultats  obtenus 
ont  été  peu  concluants,  car  les  échanges  nutritifs  ne  paraissent  que  peu 
ou  pas  modifiés.  D'autre  part,  l'effet  produit  sur  la  pression  sanguine  par 
l'injection  intraveineuse  d'adrénaline  chez  les  animaux  dératés  avec  celui 
produit  chez  les  animaux  normaux,  a  donné  des  résultats  différents  chez 
les  diverses  espèces  animales  :  chez  le  chat  et  le  chien,  la  splénectomie  n'a 
nullement  modifié  la  réaction  normale  à  l'injection  d'adrénaline.  Par  contre, 
le  lapin  présente  à  la  suite  de  la  splénectomie  une  diminution  considérable 
de  sa  sensibilité  normale  vis-à-vis  de  l'adrénaline.  11  faut  donc  dans  ce 
problème  tenir  compte  de  l'espèce  animale.  —  M.  Boubier. 

Austin  (J.  H.),  Sillman  (E.)  et  Van  Slyke  (D.  D.).  —  Facteurs  gouver- 
nant la  vitesse  d'excrétion  de  l'urée.  —  La  vitesse  d'excrétion  de  l'urée  par 
unité  de  poids  vif  s'accroît  approximativement  en  proportion  linéaire  avec  la 
concentration  de  l'urée  dans  le  sang,  et  proportionnellement  à  la  racine 
carrée  du  volume  d'urine  émis  par  unité  de  poids  vif;  tant  que  la  vitesse 
d'élimination  de  l'urine  reste  dans  ses  limites  ordinaires.  —  L'accroisse 
ment  de  vitesse  uréo-sécrétoire  avec  l'élimination  de  l'urine  se  maintient 
seulement  au-dessus  d'une  certaine  limite  de  volume  éliminé.  Cette  «  li- 
mite d'augmentation  »  varie  suivant  les  individus  entre  2,5  et  6  litres  par 
24  heures.  Au-dessous  de  cette  limite,  l'élévation  du  volume  d'urine  n'ac- 
célère pas  l'excrétion  de  l'urée.  Cette  «  limite  d'augmentation  »  existe  aussi 
lorsqu'on  considère  la  concentration  de  l'urée  dans  le  sang.  La  relation 
entre  les  différents  facteurs  peut  s'exprimer  par  la  relation 

K  =  — ^=  =  7,5  ±  3. 

Bv'VW 

(pour  l'homme  normal)  :  D  étant  le  débit  de  l'urée  (gr.Jpar  24  heures),  B  la 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  533 

concentration  de  l'urée  dans  le  sang  (gr.  par  litre),  V  le  volume  d'urine 
excrété  (litres  par  24'  heures),  W  le  poids  de  l'individu  (kgr.)  et  K  la  cons- 
tante excrétoire.  Pour  les  valeurs  de  V  supérieures  à  la  limite  d'augmen- 
tation, la  valeur  de  cette  limite  A  remplace  V  dans  la  formule.  Les  va- 
leurs de  K  au-dessous  de  la  limite  de  4,5  indique  que  l'excrétion  de  l'urée 

est   anormalement  lente.    —   La  première   loi  d'AMBARD  =3  =   K  lorsque 

r>" 

C  est  constant,  est  un  cas  particulier  de  l'équation  ci-dessus.  La  seconde 
loi  d'AMBARD  D  l/C  =  K  lorsque  B  est  constant  ne  s'accorde  pas  avec  la 
formule  des  auteurs. 

La  grande  constance  des  résultats  obtenus  avec  cette  formule  montre 
qu'elle  doit  exprimer  l'influence  des  principaux  facteurs  gouvernant  l'excré- 
tion, avec  un  degré  de  précision  plus  élevé  que  ne  le  permettent  les  équa- 

,,,  r,   ....     ,.        ,  .Vol.  urine    .    ...  Vol.  urine 

tions  d  Ambard.  —  L  utilisation  du  rapport  — ; — — —  plutôt  que  — 

■    .     creatmine  r  temps 

pour  le  calcul   de   la  vitesse  d'excrétion,   semble  plus   correcte  et  moins 

sujette  à  erreur,  surtout  à  cause  de   la  rétention,  difficile  à  éviter,  d'une 

partie  de  l'urine  dans  la  vessie.  Cette  étude  physiologique  a  pour  but  de 

déceler  les  anomalies  dans  la  sécrétion  de  l'urée  et  non  de  les  interpréter. 

—  L.  Thivolle. 

McEllroy  (W.  S.)  et  Pollock  (H.  O.).  —  Sur  la  vitesse  d'élimination  de 

l'azote.  —  On  étudie  la  courbe  d'excrétion  de  l'azote  urinaire  d'un  chien, 
après  ingestion  d'un  repas  de  protéines,  en  même  temps  que  la  variation  de 
l'azote  non  protéique  du  sang.  —  Les  deux  courbes  sont  parallèles,  en  sorte 
qu'il  faut  attribuer  les  variations  observées  dans  l'élimination  de  l'azote  aux 
facteurs  responsables  des  variations  de  l'azote  non  protéique  du  sang,  c'est-à- 
dire  aux  variations  de  vitesse  des  différents  processus  d'alimentation  et  d'ab- 
sorption. —  L.  Thivolle. 

a)  Rose  (W.  C).  —  L'influence  de  l'ingestion  d'aliments  sur  le  métabolisme 
des  purineè  endogènes.  I .  —  Les  causes  et  les  influences  qui  conditionnent 
l'élimination  de  l'acide  urique  d'origine  endogène  sont  très  discutées.  De 
nombreux  facteurs  ont  été  envisagés  et  l'auteur  relève  jusqu'à  six  modes 
d'explication  différents  des  expériences  qui  ont  été  faites  sur  ce  sujet. 
L'auteur  discute  chacune  de  ces  théories  et  se  propose  dans  un  mémoire 
suivant  de  projeter  quelque  lumière  sur  le  sujet.  —  L.  Thivolle. 

b)  Rose  (W.  C).  — L'influence  de  l'ingestion  d'aliments  sur  le  métabolisme 
des  purines  endogènes.  II.  —  Un  accroissement  dans  la  consommation 
d'aliments  exempts  de  purines,  soit  protéines,  soit  substances  non  azotées, 
conduit  à  un  accroissement  léger,  mais  net,  de  l'élimination  journalière 
d'acide  urique.  Le  maximum  obtenu  par  l'ingestion  de  protéines  tend  à 
revenir  à  un  niveau  moins  élevé  si  l'on  maintient  le  régime.  Les  variations 
dans  l'excrétion  de  l'acide  urique~  endogène  résultant  de  l'altération  des 
aliments  consommés  semblent  être  moins  prononcées  lorsque  le  régime 
est  changé  moins  fréquemment.  Les  purines  endogènes  semblent  avoir 
leur  origine  ultime  dans  l'arginine  et  l'histidine,  dont  la  synthèse  est 
limitée  aux  besoins  anaboliques  de  l'organisme,  les  molécules  en  excès 
étant  probablement  oxydées  sans  transformation  préliminaire  en  purines, 
ou  les  purines  étant  réutilisées  pour  des  besoins  anaboliques.  Ce  sont  des 
hypothèses  que  l'auteur  se  propose  de  contrôler.  —  L.  Thivolle. 


534  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

a)Gross  (E.G.)  et  Steenboek.  —  Crèatinurie.  II.  L'arginine  et  la  cystine 
comme  précurseurs  de  la  créatine.  —  Les  auteurs  ont  déjà  montré  que  l'ex- 
crétion de  créatine  peut  être  le  résultat,  non  seulement  de  l'ingestion  exces- 
sive de  ses  précurseurs,  mais  aussi  être  un  résultat  d'une  déficience  en 
compléments  nécessaires  à  la  reconstitution  des  protéines.  L'arginine 
augmente  l'excrétion  de  la  créatine  et  est  responsable  de  la  crèatinurie  par 
ingestion  exagérée  de  caséine,  mais  l'acide  phosphorique  provenant  du 
dédoublement  contribue  pour  sa  part  à  la  crèatinurie  par  stimulation  du 
métabolisme  endogène.  La  cystine  cause  la  crèatinurie  seulement  lorsque 
l'acide  sulfurique  formé  par  oxydation  de  son  soufre  n'est  pas  neutralisé  ; 
la  neutralisation  faisant  disparaître  promptement  la  crèatinurie.  La  neutra- 
lisation de  l'acidité  n'empêche  pas  la  crèatinurie  par  ingestion  exagérée  de 
caséine  ou  d'arginine.  —  L.  Thivolle. 

b)  Gross  (E.  G.)  et  Steenboek.  —  Crèatinurie.  III.  L'effet  de  Vabsorption  île 
thyroïde  sur  la  crèatinurie.  —  L'ingestion  par  le  porc  de  thyroïdes  de  mou- 
ton, malgré  un  régime  exempt  d'azote,  détermine  une  stimulation  dans  la 
formation  de  créatine.  Ceci  est  plus  accentué  s'il  y  a  des  précurseurs,  de 
source  exogène,  libérables.  Il  est  probable  que  la  formation  de  créatine  est 
dépendante  de  l'équilibre  entre  l'action  de  l'arginase  et  les  actions  oxy- 
dantes par  lesquelles  l'arginine  est  détruite.  L'arginine  de  source  exogène 
n'est  pas  métabolisée  en  créatine  dans  les  mêmes  proportions  que  l'arginine 
de  source  endogène,  car  l'équilibre  varie  dans  les  différents  organes.  II  est 
probable  également  que  le  principe  thyroïde  peut  être  actif  en  accélérant 
les  actions  de  destruction  oxydative  -de  l'arginine  aux  dépens  de  l'effet  de 
l'arginase.  C'est  probablement  dans  ce  mécanisme  qu'il  faut  rechercher  la 
variable  responsable  de  la  différence  de  réaction  de  l'homme  et  de  la 
femme  à  la  suralimentation  protéique.  —  L.  Thivolle. 

a)  Hammett  (F.  S.).  —  Crèatinine  et  créatine  dans  les  extraits  musculaires. 
IL  L'influence  de  la  réaction  du  milieu  sur  l'équilibre  crèatinine -créatine 
dans  les  extraits  musculaires,  soumis  à  l'incubation,  du  rat  albinos.  —  Lors- 
que l'on  maintient  à  l'étuve  à  37°  pendant  24  heures  des  extraits  muscu- 
laires du  rat  albinos,  il  y  a  accroissement  de  la  teneur  en  crèatinine,  le 
degré  de  cet  accroissement  dépendant  en  partie  de  la  réaction  du  milieu. 
En  laissant  à  l'extrait  sa  réaction  propre,  légèrement  acide  à  l'acide  roso- 
lique,  il  y  a  un  accroissement  de  100  %.  En  présence  d'une  solution 
tampon  de  phosphates,  à  neutralité  l'accroissement  est  de  170  %,  à  légère 
alcalinité  124  %.  Cet  accroissement  se  fait  aux  dépens  de  la  créatine  pré- 
sente. Puisque  les  conditions  de  l'expérience  sont  telles  que  cet  accroisse- 
ment se  produit  dans  le  tissu  vivant  d'extrait  musculaire  dilué  dans  le 
liquide  de  Tyrode,  il  est  probable  que  la  crèatinine  est  formée  aux  dépens 
de  la  créatine  du  tissu  musculaire  dans  l'organisme  vivant.  L'anomalie 
apparente  d'un  accroissement  d'excrétion  de  créatine  dans  l'acidose  ou 
l'alcalose  expérimentale  est  en  partie  explicable  sur  la  base  du  retard  de 
la  formation  de  crèatinine  à  partir  de  la  créatine  des  extraits  musculaires 
soumis  à  l'incubation,  lorsque  la  réaction  du  milieu  est  légèrement  acide 
ou  alcaline.  Si  des  effets  semblables  se  produisent  dans  l'organisme  la  pro- 
duction continue  de  créatine  comme  résultat  d'une  phase  du  métabolisme 
du  muscle  produira  une  concentration  plus  grande  dans  le  sang  et  une 
excrétion  plus  accentuée  par  l'urine.  —  Il  est  probable  que  la  transforma- 
tion de  la  créatine  en  crèatinine  dans  l'extrait  musculaire  est  facilitée  par 
une  enzyme,  mais  la,  présence  d'une  créatase,  ou  créatinase  n'a  pu  être 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  535 

démontrée.  La  destruction  de  créatine  ou  créatinine  n'intervient  que  sous 
l'influence  de  la  putréfaction.  —  L.  Tiiivolle. 

Gibson  (R.  B.)  et  Martin  (F.  T.).  —  Quelques  observations,  sur  la  forma- 
tion de  créatine  dans  un  cas  de  dystrophie  musculaire  pseudohypertrophique 
progressive.  —  La  créatine  ingérée  est  rapidement  et  complètement  éli- 
minée surtout  à  l'état  de  créatine,  une  partie  seulement  à  l'état  de  créati- 
nine. 11  y  a  accroissement  de  l'excrétion  de  créatine,  créatinine  si  l'on  aug- 
mente la  quantité  de  protéines  ingérées;  ce  phénomène  ne  se  produit 
qu'avec  les  protéines  qui  sont  catabolisées,  y  compris  la  gélatine,  et  non 
pas  avec  les  protéines  retenues  pour  les  besoins  de- croissance.  La  substitu- 
tion de  l'édestine  riche  en  arginine  à  0,8  des  protéines  du  régime  empêche 
l'accroissement  de  l'excrétion  ou  de  créatine.  De  même  l'ingestion  d'aspara- 
gine  et  de  sarcosine  sont  sans  effets  sur  l'excrétion  de  créatine.  La  gluco- 
samine  est  en  partie  transformée  (au  moins  36  %)  en  créatine.  Elle  n'est 
probablement  pas  un  état  intermédiaire  de  la  formation  de  créatine.  Les 
expériences  avec  la  cystine  ont  été  négatives.  —  L.  Thivoli.k. 

Keeton  (R.  W.).  —  Excrétion  d'ammoniaque  suivant  l'administration 
expérimentale  d'acides  par  la  voie  digestive  ou  les  veines  périphériques.  — 
L'administration  d'acide  chlorhydrique  0,1. N.  par  la  voie  digestive  chez  le 
chien  cause  rapidement  un  accroissement  de  l'ammoniaque  exécrétée  par 
l'urine,  alors  que  l'azote  total  reste  pratiquement  constant.  L'auteur  voit 
dans  ce  fait  une  neutralisation  de  l'acide  se  faisant  au  niveau  du  foie,  phéno- 
mène comparable  à  celui  qui  se  passe  dans  l'acidose  diabétique,  dans  l'aci- 
dose  des  diarrhées  infantiles  ou  du  choléra  asiatique. 

Au  contraire  l'injection  intraveineuse  de  mêmes  doses  d'acide  cause  à  la 
fois  un  accroissement  de  l'azote  ammoniacal  et  de  l'azote  total,  le  rapport 
restant  sensiblement  constant  et  ceci  ressemble  plus  à  l'acidose  des  néphrites. 
L'auteur  pense  que  la  neutralisation  des  acides  par  l'ammoniaque  dans  l'or- 
ganisme est  une  fonction  localisée  probablement  dans  le  foie,  mais  n'est  pas 
une  réaction  générale  fournie  par  tous  les  tissus  indistinctement.  Au  contraire 
il  semble  y  avoir  attaque,  protéolyse,  des  tissus  lorsque  l'acide  ne  pénètre 
pas  dans  l'organisme  par  la  voie  portale  et  l'excès  d'acide  peut  causer  dans 
ce  cas  très  rapidement  la  mort  de  l'animal  (on  peut  tuer  un  lapin  par  injec- 
tion sous-cutanée  d'acide  0,25  N),  si  la  dose  n'est  pas  trop  toxique  la  répar- 
tition de  l'azote  ne  se  fait  jamais  à  l'avantage  de  l'ammoniaque.  —  L.  Thi- 

VOLLE. 

Sullivan  (M.  X.)  et  Dawson  (P.  R.).  —  Le  sulfocyanate  de  la  salive  et 
de  l'urine  dans  la  pellagre.  —  La  quantité  de  sulfocyanate  de  la  salive  et  de 
l'urine  dans  la  pellagre  en  évolution  est,  en  règle  générale,  moindre  que 
chez  les  malades  convalescents.  —  L'accroissement  du  taux  de  sulfocyanate 
chez  ces  malades  semble  être  associé  avec  leur  meilleur  état  général,  une 
meilleure  assimilation,  un  métabolisme  plus  élevé  des  protéines  et  proba- 
blement un  plus  grand  pouvoir  de  désintoxication  de  l'organisme.  —  Néan- 
moins l'accroissement  du  taux  de  sulfocyanates  n'est  pas  proportionnel  à 
l'accroissement  de  l'azote  total  de  l'urine.  —  L.  Thivolle. 

Delprat  (G.  D.)  et  Whipple  (G.  H.).  —  Etudes  des  fonctions  du  foie. 
Administration  de  benzoate  et  synthèse  d'acide  hippurique.  —  La  synthèse 
de  l'acide  hippurique  dans  l'organisme  suivant  l'administration  de  ben- 
zoate n'est  pas  empêchée  par   la    nécrose   chloroformique  du  foie,   même 


536  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

assez  étendue.  Avec  une  nécrose  très  sévère  du  foie  il  y  a  un  retard  très 
marqué  dans  la  synthèse  de  l'acide  hippurique.  Ceci  indique  que  le  foie 
prend  normalement  part  à  cette  synthèse  mais  que  d'autres  protoplasmes 
des  cellules  de  l'organisme  y  sont  aussi  intéressés  et  peuvent  dans  certains 
cas  se  constituer  les  seuls  facteurs  de  synthèse.  Ceci  peut  présenter  un  inté- 
rêt dans  l'injection  intraveineuse  de  benzoate.  En  effet  si  dans  ce  cas  on 
dépasse  un  certain  taux  de  benzoate  par  unité  de  poids  vif,  il  y  a  accrois- 
sement de  l'ammoniaque,  de  l'urée,  de  l'azote  total  urinaire.  —  Dans  cer- 
tains cas,  il  y  a  de  véritables  perturbations  dans  l'équilibre  protéique,  pro- 
bablement dues  à  un  besoin  urgent  de  glycocolle  qui  est  emprunté  aux  molé- 
cules protéiques  de  l'organisme.  Les  auteurs  n'ont  pu  déterminer  si  cet 
emprunt  était  fait  aux  globulines.  Le  rapport  albumines-globulines  du 
sérum  est  inchangé  après  administration  de  doses  massives  de  benzoate.  — 
L.  Thivolle. 

Fiske  (C.  H.).  —  Observations  sur  le  «  flux  alcalin  »  après  les  repas.  — 
Les  observations  ultérieures  présentent  une  sécurité  insuffisante.  Les  me- 
sures d'acidité  montrent  bien  quelquefois  quelques  variations  ;  l'évaluation 
du  rapport  phosphates  primaires  aux  phosphates  secondaires  aussi,  mais 
eette  mesure  est  incorrecte  quant  à  l'évaluation  du  Pu  de  l'urine,  car  elle 
néglige  certains  acides  faibles  qui  peuvent  être  en  quantité  considérable, 
ïl  faut  s'en  tenir  à  l'évaluation  correcte  du  Pu,  par  la  méthode  des  indica- 
teurs, faite  à  des  intervalles  de  temps  assez  rapprochés,  pour  mettre  en 
évidence  une  décroissance  de  Ch  plus  ou  moins  marquée  et  pour  faire  la 
discrimination  entre  les  influences  du  repas  que  l'on  étudie,  celles  des 
aliments  qui  composent  ce  repas,  les  influences  retardées  des  repas  anté- 
rieurs, etc..  Par  conséquent,  même  si  un  tel  flux  n'est  pas  toujours  appa- 
rent après  le  repas,  c'est  à  cause  de  la  complexité  des  variables,  mais  cela 
n'enlève  rien  à  l'intérêt  du  phénomène  quand  il  apparaît.  —  L.  Thivolle. 

Fiske  (G.  H.).  —  Les  phosphates  inorganiques  et  V excrétion  acide  dans  la 
période  posta bsorptive.  —  La  vitesse  d'élimination  du  phosphore  inorga- 
nique croît  d'une  façon  continue  dans  les  heures  qui  suivent  le  breakfeast 
du  matin  pour  atteindre  -son  maximum  vers  le  milieu  de  l'après-midi.  L'au- 
teur espérait  trouver  une  relation  avec  le  «  flux  alcalin  »*tel  qu'il  l'a  défini, 
en  réalité  il  y  a  plutôt  parallélisme  entre  les  phosphates  et  l'acidité  titrable  de 
l'urine.  Cependant  expérimentalement  l'ingestion  de  bicarbonate  ne  change 
rien  à  l'excrétion  des  phosphates.  Il  ne  reste  plus  guère  qu'une  explication 
possible,  c'est  celle  d'une  rétention  des  phosphates  dans  la  matinée,  suivie 
d'une  élimination  plus  accentuée  l'après-midi.  L'auteur  poursuit  ses  recher- 
ches dans  le  but  de  justifier  l'une  ou  l'autre  de  ses  hypothèses.  —  L.  Thi- 
volle. 

Schmid  (Gùnther).  —  L'organisation  d'Oscillatoria  Ienensis  Schmid, 
sa  (jélification  et  les  mouvements  de  fragments  artificiels.  —  S.  a  décou- 
vert dans  le  terreau  d'une  serre  chaude  du  jardin  botanique  d'Iéna,  une 
nouvelle  espèce  d'Oscillatoria  qu'il  a  baptisée  0.  Ienensis.  Les  filaments  en 
sont  segmentés,  la  longueur  des  segments  est  en  rapport  avec  celle  des 
hormogonies  (80jj.  en' moyenne)  ou  peut-être  avec  la  dimension  minimale 
des  fragments  capables  de  mobilité.  Les  membranes  longitudinales  possè- 
dent des  pores  qui  servent  à  la  sortie  de  la  gelée.  A  l'examen  microscopique, 
ces  membranes  paraissent  munies  d'un  épaississement  que  S.  baptise  du 
nom  de  «  cal  annulaire  »  (Ringschwiele).  Ces  cals  sont  très  réfringents  et 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  537 

appartiennent  en  réalité  au  cytoplasme.  Leur  nature  est  inconnue,  mais  leur 
application  directe  sur  les  pores  de  la  membrane  permet  de  les-  mettre 
en  relation  avec  la  gélifîcation.  Toutes  les  parties  d'un  filament  sont  produc- 
trices de  gelée.  Celle-ci  n'est  visible  qu'après  coloration  à  l'encre  de  Chine. 
La  production  en  est  faible,  en  une  minute  un  filament  donne  1/12754  de 
son  volume  en  gelée  (substance  sèche).  Cette  gelée  est  un  hydrocarbure 
non  biréfringent.  Les  expériences  de  S.  permettent  en  outre  d'affirmer  que 
Fechner  (1915)  a  eu  tort  d'attribuer  à  cette  gelée  une  anisotropie  de  gonfle- 
ment (Quellungsanisotropie)  déterminante  quant  aux  mouvements  oscilla- 
toires desfilaments.  Phillips  (1903)  avait  prétendu  que  les  Oscillatoria  possé- 
daient des  cils,  ce  fait  est  confirmé  par  S.  De  nombreuses  expériences  ont 
démontré  qu'O.  Ienensis  ne  présente  pas  de  courbures  tropistiques.  Elle  ne 
réagit  pas  à  la  lumière  et  n'a  pas  de  repos  nocturne.  L'optimum  de  tempé- 
rature pour  les  mouvements  oscillatoires1  est  d'environ  30°.  Ces  mouvements 
sont  très  réguliers,  équiangulaires,  équidistants.  Toutes  les  parties  du  fila- 
ment en  sont  capables.  —  H.  Spixner. 

X)  Production  d'énergie. 

=  Lumière. 

Harvey  (Newton  E.).  —  La  nature  de  la  lumière  émise  par  les  animaux. 

—  Dans  son  livre,  H.  passe  rapidement  en  revue  les  organismes  lumines- 
cents ;  il  consacre  aussi  un  chapitre  à  la  structure  des  organes  lumineux; 
mais  il  s'intéresse  surtout  aux  caractères  physiques  de  la  lumière  animale, 
et  aux  processus  chimiques  qui  la  conditionnent.  La  lumière  que  les  animaux 
émettent  est  due  à  l'oxydation  d'une  certaine  substance  fabriquée  dans  les 
cellules;  le  jour  où  l'on  saura  écrire  la  formule  de  la  substance  photogénique 
et  dire  comment  s'opère  son  oxydation,  le  problème  de  la  bioluminescence 
sera  résolu.  La  bioluminescence  et  la  chimioluminescence  sont  des  phéno- 
mènes similaires.  La  lumière  de  source  animale  n'est  pas  différente  de  celle 
des  sources  ordinaires,  sauf  en  ce  qui  concerne  son  intensité  et  l'étendue  de 
son  spectre;  c'est  toute  la  lumière  visible,  sauf  les  rayons  infra-rouges  et 
ultra-violets  (mais  sur  ce  point  l'accord  n'est  pas  complet).  Comme  une 
lumière  ordinaire,  la  lumière  produite  par  les  animaux  détermine  la  phos- 
phorescence et  la  fluorescence  de  diverses  substances,  elle  impressionne 
les  plaques  photographiques,  provoque  la  courbure  héliotropique  de  jeunes 
plantules,  et  stimule  la  production  de  la  chlorophylle. 

En  ce  qui  concerne  la  chimie  de  la  lumière  animale,  Raphaël  Dubois 
a  montré  le  premier  la  présence,  dans  les  organes  luminescents,  de  deux 
substances  :  la  luciférine  et  la  luciférase,  cette  dernière  étant  une  enzyme, 
un  catalyseur  qui  favorise  l'oxydation  de  la  première.  D'après  H.,  il  y 
aurait,  non  pas  une,  mais  des  luciférines  et  des  luciférases,  avec  des  pro- 
priétés variables  suivant  les  animaux.  Après  avoir  indiqué  ce  que  l'on 
sait  pour  le  moment  de  leur  nature  chimique,  'H.  étudie  la  dynamique  de 
la  luminescence,  et  en  particulier  la  relation  entre  les  concentrations  de 
la  luciférine  et  de  la  luciférase  et  l'intensité  et  la  durée  de  la  luminescence. 

—  A.  Drzewina. 

=  Mouvement. 

Hirsch  (E.-F.).  —  Pàgor  mortis  des  muscles  lisses  et  une  analyse  chi- 
mique d'un  fibromyome.  —   Il  existe  une   rigidité  post-opératoire   et  post 


538  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mortem  des  muscles  lisses,  qui  se  manifeste  par  des  phénomènes  sem- 
blables à  ceux  décrits  pour  les  muscles  du  squelette.  Chaque  variété  de 
muscle  présente  ainsi  une  contraction,  accompagnée  d'un  accroissement 
notable  de  l'acidité  du  tissu.  Avec  les  muscles  lisses  cette  acidité  se  déve- 
loppe rapidement  jusqu'à  atteindre  un  maximum,  pendant  que  l'on  observe 
parallèlement  une  rapide  diminution  de  ses  sucres  réducteurs  et  une  rapide 
décroissance  de  ses  réserves  alcalines.  On  observe  une  acidité  maximum 
constante  Pu  =  6,0  dans  les  tissus  du  fibromyome  en  état  de  rigidité, 
acidité  due  pour  la  plus  grande  partie  à  l'acide  lactique.  —  L.  Thivolle. 

=  Chaleur. 

d)  Langfeldt  (E.).  —  Calorimètrie  animale.  XVIIe  mémoire.  L'influence  du 
fer  colloïdal  sur  le  métabolisme  de  base.  —  Les  injections  intraveineuses  de 
l'hydrosol  de  fer,  chez  le  chien,  produisent  un  accroissement  dans  la  con- 
sommation d'oxygène  et  la  production  de  CO2.  L'accroissement  moyen  de  la 
production  de  chaleur  a  été  dans  deux  expériences  de  7  et  de  15  °/o.  —  L'ac- 
croissement du  métabolisme  correspond  à  un  léger  accroissement  du  quo- 
tient respiratoire.  —  Le  principal  accroissement  de  chaleur  porte  sur  le 
métabolisme  non  protéique.  —  L.  Thivolle. 

Traistra  (S.  A.).  —  Calorimètrie  animale.  —  7A'e  mémoire.  —  L'influence 
des  acides  sur  le  pouvoir  de  combiner  CO2  du  plasma  sanguin.  —  Le  glucose 
et  l'acide  acétique  qui  ont  une  action  importante  sur  le  métabolisme  de  base 
sont  sans  action  sur  le  pouvoir  de  combiner  CO2  du  plasma  sanguin.  Au 
contraire  l'acide  glycolique,  l'acide  lactique  et  l'acide  chlorhydrique  dont 
l'influence  est  comparativement  faible  sur  la  production  de  chaleur,  pro- 
duisent une  profonde  dépression  sur  le  pouvoir  de  combiner  CO2.  L'action 
spécifique  dynamique  des  aliments  est  donc  indépendante  du  niveau  des 
réserves  alcalines  du  plasma  sanguin.  —  L.  Thivolle. 

Lusk  (G. ) .  —  Calorimètrie  animale.  —  X  1777e  mémoire .  —  L'action  de  divers 
produits  du  métabolisme  intermédiaire  sur  la  production  de  chaleur.  —  L'in- 
gestion de  400  cm3  d'un  bouillon  contenant  2,5  gr.  d'extrait  de  Liebig,  de 
bœuf,  accroît  la  production  de  chaleur  d'un  chien  d'un  niveau  de  base  de 
16,1  cal.  de  0,5  calories  par  heure.  L'addition  de  8  gr.  de  bicarbonate  au 
bouillon  ne  change  rien  au  métabolisme.  L'addition  de  3  gr.  d'acide  acétique 
produit  un  accroissement  de  3,1  cal.  par  heure,  l'acide  est  donc  rapide- 
ment brûlé.  —  L'addition  de  4,8  gr.  d'acide  lactique  élève  le  métabolisme  de 
2,7  cal.  Alors  que  10  gr.  de  lactate  de  soude  produisent  seulement  1,4  cal. 
par  heure,  probablement  parce  que  l'alcali  favorise  sa  transformation  en 
glycogène.  —  L'acide  glycolique  7,6  gr.  accroît  le  métabolisme  de  1,5  cal., 
le  glycollate  de  Na  seulement  0,88.  — ■  1,8  gr.  d'acide  chlorhydrique  accrois- 
sent de  1,6  calories  par  heure.  9,55  gr.  de  glycine  contenant  20  cal.  et  neu- 
tralisée par  le  bicarbonate  de  soude  élèvent  la  production  de  chaleur  de 
5,3  cal.  par  heure.  58  gr.  de  glucose  ou  50  gr.  de  glucose  plus  8  gr.  d'acide 
lactique  produisent  exactement  le  même  accroissement  de  4,7  et  4,6  cal. 
respectivement.  —  Le  glucose  plus  l'acide  acétique,  ou  plus  alanine  produit 
un  effet  qui  est  la  somme  des  deux  effets  distincts.  L'acide  acétique  semble 
donc  bien  être  un  produit  intermédiaire  du  métabolisme  des  acides  gras  par 
(J-oxydation  et  peut  être  aussi  un  produit  intermédiaire  du  métabolisme  du 
glucose.  —  L.  Thivolle. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  539 

Chanutin  (A.).  —  Calorimëtrie  animale.  .VA'"  mémoire.  L'influence  de 
l'ingestion  <le  viande  et  de  glycine  et  d'alanine  sur  le  pouvoir  de  combiner 
<'.<)-  du  plasma  sanguin.  —  L'ingestion  de  viande  ou  d'amino-acides  en 
dérivant  accroissent  les  réserves  alcalines  de  l'organisme  du  chien,  mesurées 
par  le  pouvoir  de  combiner  CO2  du  plasma.  Puisque  l'administration  de  bi- 
carbonate de  soude  n'a  aucune  influence  sur  la  production  de  chaleur,  il  est 
évident  que  ie  gros  accroissement  de  chaleur  pendant  les  heures  qui  suivent 
l'ingestion  de  viande  n'est  déterminé  par  aucun  changement  de  la  réserve 
alcaline  du  sang,  un  tel  changement  n'est  pas  un  élément  participant  dans  la 
production  de  ce  phénomène.  —  L.  Thiyolle. 

rt)  Pigments. 

Mascré.  —  Sur  les  «  cellules  à  ferment  »  des  Primula  et  sur  la  formation 
des  pigments  anthocganiques.  —  Les  cellules  des  Primevères  renfermant 
la  primevérase,  ferment  qui  par  dédoublement  des  glucosides  primevérine 
et  primulavérine  libère  l'essence  de  Primevère,  est  surtout  abondant  dans 
les  sépales  et  localisé  dans  les  cellules  épidermiques  et  les  cellules  qui 
entourent  les  faisceaux  libéro-ligneux.  Les  cellules  à  ferment  de  l'épiderme 
des  sépales  sont  remarquables  par  la  présence  de  composés  tannoïdiques 
ou  phénoliques  et  leur  richesse  en  matières  albuminoïdes  que  le  réactif  de 
Millon  met  en  évidence  après  élimination  des  tanins  ou  phénols  par  la 
soude  en  solution  très  étendue  (1-2  °/00);  elles  renferment  encore  des  pig- 
ments anthocyaniques,  peut-être  formés  aux  dépens  des  composés  tannoï- 
diques ou  phénoliques  ou  d'un  chromogène  qui  coexiste  d'une  manière 
constante  avec  ceux-ci.  —  F.  Moreat-. 

Boresch  (K.).  —  L'adaptation  chromatique  complémentaire.  —  Sur  18  es- 
pèces de  Schizophycées  étudiées,  4  possèdent  sûrement  la  propriété  de  pou- 
voir modifier  leur  coloration  suivant  la  couleur  de  la  lumière  qu'elles  reçoi- 
vent. Ce  sont:  Phormidium  laminosum,  Gom.var.  olivaceo-fusca,  Ph.  luridum 
(Kg.)  Gom.  var.  fusca,  Microchaete  tenera  Thur.  ("?.).  M.  calotrichoides 
Hansg.  (?).  Les  rayons  orangés  et  rouges  produisent  chez  ces  algues  une 
coloration  vert  bleu,  les  rayons  verts  jaunes  et  verts  font  virer  la  coloration 
vers  le  violet  ;  les  rayons  bleus  et  violets  sont  sans  influence  aux  intensités 
étudiées.  La  limite. entre  les  rayons  qui  déterminent  la  coloration  vert  bleu 
et  ceux  qui  déterminent  la  coloration  violet  est  située  à  X  595.  Bien  qu'une 
démonstration  rigoureuse  n'en  soit  pas  donnée  (cultures  sous  intensités 
égales  de  lumières  différemment  colorées),  l'auteur  admet  que  le  change- 
ment de  coloration  n'est  pas  déterminé  par  l'affaiblissement  de  l'intensité 
lumineuse  sous  les  écrans  ou  parsuite  de  la  dispersion.  En  effet,  la  variation 
brusque  de  couleur  de  part  et  d'autre  de  X  595  ne  correspond  à  aucune  dis- 
continuité dans  la  répartition  spectrale  de  la  lumière  émise  par  la  source 
(lampe  Nernst).  De  plus,  des  cultures  faites  sous  une  lumière  totale  mais 
affaiblie  présentent  une  coloration  vert  olive  clair  qui  se  rencontre  souvent, 
à  coté  de  la  couleur  brun  olive  normale,  à  la  lumière  totale  du  jour.  —  Si 
les  colorations  prises  par  les  algues  en  lumière  rouge  et  en  lumière  verte 
sont  complémentaires  du  rouge  et  du  vert,  il  n'en  est  pas  de  même  dans  le 
domaine  le  plus  réfrangible  du  spectre,  contrairement  aux  idées  de  Engel- 
mann-Gaidukov  sur  l'adaptation  chromatique.  L'étude  des  pigments  solubles 
dans  l'eau  montre  que  la  lumière  rouge  produit  une  augmentation  de  la 
phycocyanine  et  que  la  lumière  bleue  favorise  un  rapport  des  quantités  de 
pigments  en  faveur  de  la  phycoérythrine.  Ce  phénomène  est  donc  une 
autosensibilisation   :  la  lumière  d'un  certain  groupe  de  longueurs  d'onde 


540  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

favorise  la  production  du  pigment  qui  absorbe  précisément  ce  groupe  ûe 
radiations.  —  Toutes  les  schizophycées  qui  possèdent  de  la  phycocyanine  et 
de  la  pbycoérythrine  ne  sont  pas  susceptibles  de  présenter  ces  changements 
de  coloration.  —  R.  Wurmser. 

2°  Action  des  agents  divers.  —  y)  Agents  chimiques  el  organiques. 

Denis  (W.)  et  Sisson  (W.  R.).  —  Étude  de  la  teneur  en  chlore  du  lait  et 
du  sang  après  ingestion  de  chlorure  de  sodium.  —  Avec  un  régime  exempt  de 
chlorures  pendant  24  heures,  pas  de  changement  notable  dans  la  compo- 
sition du  lait.  En  administrant  une  quantité  de  chlorures  capable  de  pro- 
duire un  accroissement  de  18  o/0  des  chlorures  du  sang,  il  y  a  aussi  élé- 
vation des  chlorures  du  lait,  en  même  temps  que  le  volume  du  lait  sécrété 
diminue  notablement.  —  L.  Thtvolle. 

Garrett  (F.  C.  et  H.).  —  Effet  d'un  sel  de  plomb  sur  une  larve  de  lépidop- 
tère. —  On  nourrit  des  chenilles  de  verdure  traitée  au  nitrate  de  plomb. 
Elles  mangent  plus  et  «  profitent  »  davantage.  La  santé  reste  excellente  et 
la  propagation  se  fait  15  jours  plus  tôt  que  de  coutume.  Poids  supérieur 
de  13  o/o.  C'est  la  coutume  à  Mardale  de  faire  paître  les  moutons  dans  les 
prés  voisins  des  fabriques  de  plomb,  dont  l'herbe  présente  du  plomb.  Les 
animaux  y  grossissent  plus  vite.  —  H.  de  Varigny. 

Carpenter  (K.).  —  Plomb  et  vie  animale.  --  C.  a  observé  que  la  faune 
des  ruisseaux  pollués  par  les  sels  de  plomb,  dans  le  Pardiganshire,  souffre 
notablement.  Les  larves  de  certains  insectes,  en  particulier,  manquent  dans 
ces  ruisseaux.  Peut-être  le  plomb  est-il  utile  en  certains  cas  (d'après  Gar- 
rett) et  nuisible  en  d'autres.  —  IL  de  Varigny. 

Mevius  (Walter).  —  Contributions  à  la  physiologie  des  plantes  «  calci- 
fuges  ».  —  La  lutte  entre  les  partisans  de  l'action  physique  du  sol  et  ceux 
de  son  action  chimique  n'est  pas  terminée.  Le  calcaire  est-il  vraiment  un 
poison,  et  sinon  comment  interpréter  son  action  défavorable  sur  certains 
végétaux?  M.  a  expérimenté  sur  Sphagnum  rufescens  (Br.  germ.),  S.  fim- 
briatum  (Wils.),  S.  quinquefarium  (Warnst.),  S.  imbricatum  var.  affine 
(Warnst.),  Pinus  Pinaster  et  Sarothamnus  scoparius.  Il  a  utilisé  des  solutions 
minérales  très  variées,  depuis  C03Ca  seul  jusqu'à  des  mélanges  tels  que 
0,36  gr.  C1K,  0,44  gr.  SOsKs,  0,2*5  gr.  SO.,Ca,  0,5  gr.  SO.,Mg,  0,25  gr. 
(POOs,  Fe3,  0,25  gr.  (PO.,)s  Ca3,  2  gr.  (N03),Ca  dans  1  litre  d'eau.  Chaque 
fois  il  a  noté  l'état  des  racines,  de  la  tige,  des  feuilles,  des  bourgeons.  La  lec- 
ture complète  du  travail  est  indispensable  à  ceux  qui  veulent  s'orienter  dans 
la  question;  bornons-nous  à  un  résumé  succinct.  Les  expériences  faites  sur 
Sphagnum  rufescens,  fimbriatum,  imbricatum  et  quinque farium  ont  confirmé 
les  observations  de  Paul  (1900-1906)  qui  nie  la  calcifugie  des  Sphaignes,  au 
sens  propre  du  mot.  C03Ca  n'est  pas  toxique  comme  tel,  mais  à  cause  de  sa 
réaction  alcaline.  S'il  cause  des  troubles  plus  ou  moins  profonds  dans  l'éco- 
nomie de  ces  végétaux,  ce  n'est  pas  qu'il  neutralise  des  «  acides  libres  », 
mais  par  l'action  de  ses  ions  OH.  Les  phosphates  agissent  aussi  de  façon 
dommageable.  Leur  action  toxique  est  du  reste  complètement  inhibée  par 
la  présence  de  N03K  et  de  SO.jMg. 

Pinus  Pinaster  et  Sarothamnus  scoparius  n'avaient  pas  été  jusqu'ici  étu- 
diés en  cultures  aqueuses.  Pour  eux  non  plus  il  n'existe  pas  de  véritable 
calcifugie.  Fliche,  Grandeau,  Ehrenberg  et  Euler  admettaient  que  l'abon- 
dance du  calcium  déterminait  une  diminution  d'absorption  du  potassium  et 


PHYSIOLOGIE   GENERALE.  541 

du  fer,  et  provoquait  ainsi  de  la  chlorose.  M.  nie  le  fait.  Du  reste,  le  manque 
de  potassium  détermine  chez  Pinus  une  tout  autre  apparence.  Les  aiguilles  se 
dessèchent  partiellemment,  l'autre  partie  demeurant  vert  foncé.  Le  calcium 
est  indispensable  à  ces  deux  végétaux.  S'il  est  absent,  on  constate  la  pourri- 
ture des  racines  de  Sarothamnuset  la  nécrose  des  bourgeons  de  Pinus.  Tous 
deux  réagissent  comme  les  Sphagnum  envers  les  ions  OH,  c'est-à-dire  qu'une 
forte  concentration  de  ces  ions  provoque  un  arrêt  de  croissance  et  la  des- 
truction de  la  racine.  La  limite  de  toxicité  constatable  est  du  reste  différente 
pour  les  deux  espèces.  Pour  Pinus  Pinaster  elle  est  atteinte  avec  100  mgr. 
de  C03Na..  ou  200  mgr.  de  CO3K2,  tandis  que  pour  Sarothamtms,  il  a  été 
noté  155  mgr.  de  CO;!Na-j  et  270  mgr.  de  CO3K2.  Des  concentrations  plus 
faibles  déterminent  delà  chlorose.  En  outre,  chez  Safothamnus,  des  solutions 
très  diluées  provoquent  déjà  des  dommages  considérables  clans  les  jeunes 
rameaux.  —  H.  Spinner. 

Kiessling  tWerner).  —  Recherches  sur  l'action  de  quelques  dérivés  chlorés 
du  méthane,  de  l'éthaneet  de  Méthylène  sur  lecteur  de  grenouille  isolé.  —  Les 
dérivés  chlorés  du  méthane,  de  l'éthane  et  de  l'ethylène  ont  fait  l'objet  de 
nombreuses  recherches  expérimentales  à  l'Institut  pharmacologique  de 
Berlin.  En  1914,  Heffter  et  Yoachimoghn  s'occupent  du  tétrachlorure  de  Car- 
bone qui  employé  comme  solvant  de  la  laque  dans  les  usines  d'aviation 
cause  des  intoxications  graves;  ils  montrent  que  son  pouvoir  hémolytique 
est  6  fois  plus  fort  que  celui  du  chloroforme. 

Plotz  montre  que  les  autres  dérivés  chlorés  ont  la  même  propriété,  saut 
l'éthane  penta-  et  hexachlorure.  K.  étudie  l'effet  de  ces  corps  sur  le  cœur  de 
Rana  temporaria  ;  il  constate  que  les  effets  sur  les  globules,  sur  les  mouve- 
ments du  cœur  et  sur  le  système  nerveux  central  ne  sont  pas  comparables. 
Par  exemple  :  le  tétrachlorure  de  carbone  agit  sur  le  cœur  d'une  manière  5 
fois  plus  forte  que  le  chloroforme,  tandis  que  son  pouvoir  hémolytique  est 
10  fois  plus  fort  et  son  pouvoir  anesthésique  une  fois  un  quart  seulement. 
Tous  ces  dérivés  chlorés  en  solution  aqueuse  provoquent  un  arrêt  du  ven- 
tricule, sauf  l'éthane  hexachlorure  est  l'ethylène  tétrachlorure. 

Cameron  (A. -T.)  et  Carmichael  (J.).  —  Contribution  à  l'élude  biochi- 
mique de  l'iode.  I  V.  Les  effets  de  la  tyroïdine  sur  la  croissance,  chez  le  rat 
blanc  et  le  lapin.  —  En  utilisant  la  diminution  de  la  croissance  de  jeunes 
rats,  l'hypertrophie  du  cœur,  du  foie,  des  reins  et  la  diminution  de  crois- 
sance de  la  tyroïde  comme  témoins,  on  peut  conclure  que  l'administration 
de  la  tyroïdine  ou  de  glande  desséchée  par  voie  digestive  produit  les  mêmes 
effets  qualitatifs.  Quantitativement,  quand  on  fait  la  comparaison  sur  la  base 
de  la  teneur  en  iode,  les  effets  de  la  tyroïdine  sont  distinctement  moins  im- 
portants. Ceci  serait  dû  probablement  à  une  action  bactérienne,  la  glande 
tyroïde  constituant  un  milieu  de  protection.  L'hypertrophie  du  cœur  et  du 
tissu  lymphatique  ressemble  à  celle  observée  dans  l'hyperthyroïdisme.  — 
L.  Thivolle. 

b)  Mills  (G.  A.).  —  L'action  des  extraits  de  tissus  dans  la  coagulation  du 
sang.  —  Les  extraits  de  tissus  accélèrent  la  coagulation  d'une  manière  très 
définie,  le  temps  nécessaire  pour  la  coagulation  variant  de  dix  secondes,  au 
temps  normal  de  la  coagulation.  Si  l'on  compare  le  logarithme  du  temps  de 
coagulation  avec  le  logarithme  de  la  concentration  de  l'extrait,  on  voit  qu'il 
existe  entre  eux  une  relation  linéaire.  11  y  a  une  accélération  déce- 
lable du  temps  de  coagulation  lorsqu'on  ajoute  une  partie  de  substance 
active  à  100.000.000  de  parties  de  plasma.   La  substance  active  n'agit  pas 


542  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

in  vitro  ni  in  vivo  en  l'absence  de  sels  de  calcium  solubles.  Les  injections 
intraveineuses  rapides  de  quantités  suffisantes  d'extraits,  ou  de  substance 
active  purifiée  cause  la  coagulation  intravasculaire  du  sang  et  la  mort  de 
l'animal.  Lïnjection  lente  de  plus  petites  quantités  rend  le  sang  incoagulable 
partiellement  ou  complètement,  phénomène  provenant  apparemment  de 
l'élimination  graduelle  du  fibrinogène  du  sang.  Une  décroissance  marquée 
de  la  réserve  alcaline  du  plasma  se  développe  en  même  temps  que  la  phase 
négative,  mais  n'en  est  pas  apparemment  la  cause.  Cette  injection  lente  de 
tissus  actifs  est  suivie  d'une  excrétion  de  la  substance'  active  dans  l'urine, 
sans  transformation  sensible.  En  accord  avec  les  observations  de  Loeb,  il  y 
a  une  espèce  de  spécificité  des  tissus,  qui  est  loin  d'être  absolue,  le  pou- 
mon de  mammifère  coagulant  par  exemple  très  bien  le  sang  de  grenouille. 
Il  y  a  une  période  latente  dans  le  processus  de  coagulation  qui  est  remar- 
quablement constante  dans  des  conditions  semblables.  Ainsi  après  injection 
(le  la  dose  mortelle  dans  la  jugulaire  d'un  lapin,,  l'apparition  des  premières 
convulsions  demande  presque  toujours  10  secondes.  Ceci  laisse  le  temps  pour 
une  plus  grande  dispersion  de  la  substance  active  qui  se  trouve  considé- 
rablement diluée.  Si  la  coagulation  ne  s'est  pas  produite  (faute  d'une 
quantité  suffisante  d'extraits)  en  30  secondes,  le  sang  est  entré  dans  la 
phase  négative.  Des  injections  répétées  de  doses  croissantes  dans  ces  con- 
ditions rendent  le  sang  totalement  incoagulable.  —  L.  Thivolle. 

Pôle  Evans  (T.  B.  et  M.).  —  Elévation  de  température  de  tissus  végétaux 
vivants  après  infection  par  un  champignon  parasitaire.  —  Expériences  sur 
l'inoculation  de  Pénicillium  digitatum  aux  oranges  et  fruits  similaires. 
Dans  les  tissus  inoculés,  il  y  a  une  élévation  de  température  marquée 
(on  ne  dit  pas  de  combien).  Le  même  fait  s'observe-t-il  dans  d'autres  cas 
d'inoculation  d'un  parasite"?  C'est  à  chercher.  —  H.  de  Vabigny. 

o)  Tropismes. 

Stark  (Peter).  —  Etudes  sur  la  transmission  des  actions  traumatotropi- 
queset  hapto tropiques  et  plus  spécialement  sur  le  transport  de  l'excitabilité  sui- 
des espèces  et  des  genres  étrangers.  —  S.  a  été  guidé  dans  ses  recherches  par 
les  travaux  de  Paal  (1914  et  1919),  sur  l'excitation  phototropique  chez  Avena. 
Il  décapite  des  coléoptiles  et  en  replace  la  pointe  soit  sur  le  même  individu, 
soit  sur  un  autre,  puis  soumet  ces  extrémités  à  des  excitations  unilatérales. 
Son  but  est  de  résoudre  particulièrement  les  questions  suivantes  :  l'excitation 
haptotropique  ou  traumatotropique  se  transmet-elle  aussi  de  haut  en  bas  à 
travers  la  surface  de  section?  Est-il  nécessaire  de  placer  la  pointe  en  situation 
normale  ?  L'excitation  se  transmet-elle  aussi  si  l'extrémité  est  posée  sur  une 
coléoptile  décapitée  d'un  autre  individu,  d'une  autre  espèce,  d'un  autre  genre? 
Existe-t-il  des  rapports  entre  la  parenté  systématique  des  espèces  et  la  plus  ou 
moins  grande  réussite  de  l'expérience?  Peut-on  provoquer  des  courbures  de  la 
coléoptile  décapitée  en  déposant  unilatéralement  sur  la  section  de  décapita- 
tion l'extrait  d'une  pointe  excitée  ?  S.  a  fait  plus  de  800  expériences  portant 
chacune  sur  20  à  40  individus,  ce  qui  représente  25.000  individus  expéri- 
mentés !  Ils  appartiennent  aux  genres  Avena,  Hordeum,  Triticum,  Secale, 
Bromus,  Zea. 

L'excitation  unilatérale  était  produite  par  l'apposition  de  nitrate  d'argent, 
par  l'approche  d'une  baguette  de  verre  ou  d'une  aiguille  métallique  chauf- 
fées au  rouge  ou  par  le  frottement  avec  un  bâtonnet  de  liège  à  bouchon.  On 
peut  résumer  comme  suit  les  résultats  obtenus  :  1°  Des  substances  excitan- 
tes traumatotropiques  ou  haptotropiques  peuvent  émigrer  de  la  pointe  de  la 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  543 

coléoptile  à  travers  la  section  de  décapitation,  descendre  dans  le  cylindre  de 
la  coléoptile  et  y  provoquer  une  courbure  adéquate.  Il  n'est  pas  même  né- 
cessaire que  la  pointe  soit  posée  normalement  sur  le  cylindre  ;  en  particulier, 
les  faisceaux  vasculaires  n'ont  pas  besoin  de  coïncider.  2°  Ce  transport  de 
l'excitation  se  produit  aussi  lorsque  les  pointes  des  coléoptiles  sont  posées 
sur  des  individus  étrangers  d'autres  espèces  et  même  d'autres  genres.  Mais 
la  réussite  est  graduée,  de  telle  sorte  quelle  diminue  au  fur  et  à  mesure 
avec  la  parenté  des  formes  combinées.  3°  Si,  au  lieu  de  poser  sur  le  cylin- 
dre la  pointe  complète  de  la  coléoptile,  on  place  seulement  sur  un  des  bords 
de  la  section,  en  l'appuyant  contre  la  feuille  primaire  interne  qu'on  aména- 
gée, des  fragments  de  pointe  excités  par  la  blessure,  la  réaction  se  produit 
aussi.  Le  résultat  n'est  pas  modifié  si  le  fragment  est  d'abord  ébouillanté.  Ce 
résultat  est  aussi  gradué  suivant  la  parenté  des  formes  combinées.  Si  elles 
appartiennent  à  des  familles  différentes,  il  est  rare  qu'un  effet  se  produise  ; 
dans  un  cas.  il  y  a  même  eu  une  réaction  négative.  4°  Si  l'on  dépose  sur  le 
bord  de  la  section  de  décapitation  de  l'extrait  d'extrémités  de  coléoptiles  exci- 
tées, il  se  produit  aussi  des  courbures  tropiques  positives. 

Si  l'on  rapproche  ces  résultats  de  ceux  obtenus  par  Boysen-Jansen  (1910  et 
1911)  et  Paal  (1914  et  1919)  dans  leurs  études  phototropiques,  par  Boysen- 
Jansen  (1913),  dans  leurs  expériences  géotropiques,  et  par  Ricca  (1916) 
dans  ses  travaux  sur  Mimosa  pudica,  on  arrive  à  la  conclusion  définitive 
que.  dans  tous  ces  cas,  la  transmission  de  l'excitation  est  due  à  la  diffusion 
de  substances  spécifiques.  Ces  corps  actifs  doivent  être  assimilés  aux  hor- 
mones du  règne  animal.  —  H.  Spinner. 

Noack  (Kunt).  —  Les  mouvements  d'orientation  des  pédoncules  des  fleurs 
stériles  dans  le  genre  Hydrangea.  —  N.  sïnspirant  des  travaux  de  Goebel 
(19*20)  a  observé  les  mouvements  effectués  par  les  pédoncules  des  fleurs 
stériles  d'un  grand  exemplaire  d' Hydrangea paniculatavsLT.  grandiflora.  Ces 
pédoncules  réagissent  négativement  pendant  la  floraison.  Le  lieu  de  cette 
réaction  géotropique  est  une  zone  située  directement  sous  la  fleur.  Celle-ci 
est  ainsi  amenée  à  une  position  horizontale.  A  fin  juillet,  il  se  produit  un 
renversement  qui  correspond  à  une  coloration  rouge  de  la  face  externe  des 
fleurs.  De  cette  façon  la  fleur  attire  d'abord  les  insectes  pour  la  fécondation 
(entomophilie),  puis  les  oiseaux  pour  le  transports  des  graines  (ornithochorie). 
La  coïncidence  de  la  coloration  rouge  et  du  déclenchement  de  géotropisme 
positif  est  un  fait  écologique,  mais  il  n'y  faut  voir  aucune  correspondance 
de  causalité.  En  effet,  à  l'obscurité  les  fleurs  restent  blanches  en  dessous, 
alors  même  que  le  pédoncule  obéit  au  géotropisme  positif.  Ces  réactions  ne 
semblent  pas  être  en  rapport  avec  les  phénomènes  de  fécondation,  car 
elles  se  produisent  aussi  dans  les  pédoncules  des  inflorescences  complète- 
ment stériles  des  formes  horticoles  d' Hydrangea.  —  H.  Spinner. 

Schulz  (Hélène).  —  Des  corrélations  existant  entre  les  parties  de  la  fleur 
et  les  mouvements  géotropiques  des  axes  floraux,  d'après  des  observations 
faites  particulièrement  sur  des  pavots.  —  Les  mouvements  exécutés  par  les 
axes  floraux  de  beaucoup  de  végétaux  durant  leur  développement  ontogé- 
nique  ont  depuis  longtemps  attiré  l'attention  des  physiologistes.  Dutrochet, 
en  1837,  démontra  que  l'inclinaison  des  fleurs  de  Borrago  officinalis  est  due 
au  géotropisme.  Depuis,  beaucoup  de  recherches  similaires  ont  été  faites, 
mais  on  pouvait  se  demander  quelle  était  la  part  de  chacune  des  parties  de 
la  fleur  dans  la  perception  du  tropisme  et  dans  la  réaction.  Vochting  en 
1882,  étudiant  Pa.paver  en  particulier,   crut  avoir  démontré  que  le  pistil 


544  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

était  l'organe  percepteur  et  que  sa  présence  était  nécessaire  pour  déterminer 
la  réaction  pédonculaire.  Mais  ces  conclusions  furent  contestées  et  des  expé- 
riences de  Fitting  en  1905  ne  les  confirmèrent  pas.  S.  a  repris  la  question  à 
fond.  Elle  a  expérimenté  sur  Papaver  Bhoeas,  somniferum,  atlanticum,  du- 
binm,  nudicaule,  argemone,  hybridum,  orientale,  Ileldreichii  et  Meconopsis 
cambrica,  puis  de  façon  plus  générale  sur  Convallaria  majalis,  Fragaria 
resca,  Aquilegia,  Geum,  Clematis,  FritUlaria,  Galtonia  caudicans,  Lilium 
Martagon,  Allium  sicutum,  Holosteum,  Stellaria  média,  Helianlhemum  va- 
riabile,  Oxalis  Waldivierisis.  Des  centaines  d'expériences  et  d'observations 
furent  faites  sur  des  exemplaires  de  divers  âges,  intacts  ou  décapités,  avec 
des  fleurs  dont  tout  ou  parties  des  pièces  étaient  enlevées  dans  des  positions 
variées.  Les  résultats  peuvent  en  être  résumés  comme  suit  : 

1°  Les  mouvements  géotropiques  des  axes  floraux  étudiés  sont  plus  ou 
moins  indépendants  de  la  présence  des  bourgeons  ou  des  fleurs. 

3°  C'est  avec  les  pavots  qu'il  fût  démontré  le  plus  clairement  que  le  pé- 
doncule perçoit  et  réagit  par  lui-même. 

3°  Le  rôle  percepteur  du  pistil  a  été  controuvé  chez  la  plupart  des  végé- 
taux observés. 

4°  Une  exception  relative  à  cette  conclusion  négative  a  été  constatée 
chez  FritUlaria  imperialis,  Galtonia  caudicans,  Lilium  Martagon,  Allium 
sicutum,  Holosteum  umbellatum  et  Stellaria  média.  Chez  ces  espèces,  la 
fécondation  et  le  développement  du  fruit  sont  nécessaires  au  déclenchement 
du  mouvement  du  pédoncule.  L'agent  primaire  se  trouve  dans  le  pédoncule, 
mais  son  action  est  déterminée  par  le  développement  du  fruit. 

5°  Les  causes  du  mouvement  sont  donc  toujours  intrapédonculaires.  Les 
bourgeons,  les  fleurs,  les  fruits  ne  font  que  contribuer,  par  leur  présence,  à 
la  succession  normale  des  phases  du  développement  du  pédoncule. 

6°  Des  courbures  prématurées  ont  été  déterminées  chez  Papaver,  FritUla- 
ria Meleagris,  Holosteum  et  Stellaria  par  la  décapitation,  par  de  graves 
traumatismes  ou  par  l'inclusion  de  l'axe  dans  le  gypse.  Ce  phénomène  est 
dû  sans  doute  à  des  troubles  trophiques. 

7°  Chez  Helianthemum  variabile,  la  décapitation  a  provoqué  un  système 
de  courbures  qui  n'avait  jamais  été  observé  durant  un  développement  nor- 
mal. Ce  fut,  du  reste,  le  seul  cas  de  ce  genre.  —  H.  Spinner. 

Koehler  (Otto).  —  Le  gëotactisme  de  Paramœcium.  —  Quatre  théories  ont 
été  émises  pour  expliquer  le  fait  que  le  Paramœcium  caudatum  se  rassemble 
toujours  vers  le  haut  dans  les  vases  qui  le  contiennent,  même  quand  la  sur- 
face de  contact  avec  l'air  est  en  bas  (géotropisme  négatif)  :  théorie  méca- 
nique de  Verworn  (1889),  théorie  de  la  pression  de  Jensen  (1904),  de  la 
résistance  de  Davenport  (1897),  et  théorie  du  statocyste  de  Lyon  (1905).  Les 
expériences  de  K.  sont  en  faveur  de  cette  dernière.  Les  différences  de 
densité  du  corps  d'une  Paramécie  sont  dues  surtout  à  la  répartition  qu'y 
présentent  les  inclusions  pesantes  (particules  alimentaires,  cristaux  de  Sche- 
wiakoff),  et  qui  n'est  point  constante.  La  notion  que  l'extrémité  postérieure 
est  toujours  la  plus  pesante,  base  de  la  théorie  mécanique,  est  inexacte. 
Dans  un  tube  vertical  les  Paramécies  gagnant  la  zone  supérieure  le  font 
toujours  par  un  trajet  complexe,  d'apparence  non  orientée. 

Ce  mouvement  est  accéléré  par  l'élévation  de  la  pression  de  l'oxygène, 
ralenti  par  l'élévation  de  la  pression  de  CO2.  Une  forte  pression  de  CO2  a 
en  même  temps  pour  effet  d'orienter  le  déplacement  qui  devient  franche- 
ment vertical  et  rectiligne,  et  suit  cette  direction  quelle  que  soit  la  distance 
à  parcourir.  L'abaissement  de  la  pression  d'oxygène  sans  élévation  de  la 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  545 

pression  de  CO2  est  sans  influence.  Le  mouvement  en  apparence  non  orienté 
ijUi  se  produit  dans  les  conditions  normales  est  dû  à  la  prédominance  sur 
l'action  de  la  pesanteur,  d'actions  accessoires.  L'effet  de  la  concentration  en 
CO2  est  de  diminuer  la  sensibilité  de  l'infusoire  à  ces  excitations  accessoires 
et  de  mettre  ainsi  en  évidence  celle  de  la  seule  pesanteur,  et  lorsque  la  con- 
centration est  voisine  de  la  saturation,  l'action  de  la  pesanteur  s'exerçant 
seule,  l'infusoire  suit  la  verticale.  Dans  des  tubes  centrifugés,  soumis  à  une 
pression  de  CO2  supérieure  à  la  normale,  les  infusoires  observés  immédia- 
tement après  l'arrêt,  suivent  une  direction  nettement  centripète,  indépen- 
dante de  la  position  du  tube  dans  l'espace  et  dans  une  large  mesure  de  la 
vitesse  de  la  centrifugation  (centrotropisme  positif).  Leur  vitesse  est  deux  à 
trois  fois  plus  grande  que  dans  le  mouvement  non  orienté.  Comme  le  géo- 
tropisme, ce  centrotropisme  ne  se  manifeste  que  sous  l'effet  d'une  concen- 
tration élevée  de  CO2. 

Des  infusoires  auxquels  K.  a  fait  ingérer  des  particules  de  fer  (en  les 
plaçant  dans  une  suspension  de  fer  réduit  pharmaceutique),  de  la  grosseur 
des  bactéries,  montrent  le  géotropisme  négatif  ordinaire.  Dans  le  champ 
magnétique  (noyau  de  fer  doux  avec  courant  de  1  à  2  ampères),  ils  s'orientent 
dans  le  sens  des  lignes  de  force,  jamais  perpendiculairement  à  Celles-ci. 
Dans  des  tubes  verticaux  les  infusoires  «  au  fer  »,  ont  un  géotropisme  négatif 
plus  accusé  que  sous  la  seule  action  de  la  pesanteur,  et  ceci  indépendam- 
ment de  la  répartition  des  particules  de  fer  dans  le  cytoplasme,  ce  qui  est 
un  nouvel  argument  contre  la  théorie  mécanique.  Dans  les  tubes  horizon- 
taux les  infusoires  se  rassemblent  à  l'extrémité  opposée  au  pôle  d'attraction. 
Dans  des  tubes  verticaux  renversés  (le  pôle  d'attraction  magnétique  étant 
en  haut)  orientation  inconstante.  Le  rapport  de  la  vitesse  de  translation  des 
individus  «  au  fer  »  dans  le  champ  magnétique  ;ï  celui  de  ces  mêmes  indi- 
vidus en  dehors  du  champ  magnétique,  ou  des  individus  normaux  dans  le 
champ,  est  de  3  à  2.  * 

Tous  ces  faits  ne  peuvent  être  expliqués  que  par  la  théorie  du  «  statocyste  ». 
L'augmentation  de  vitesse  est  due  à  l'excitation  produite  sur  le  protoplasme, 
et  probablement  sur  la  face  interne  de  l'ectoplasme,  par  la  pression  des 
inclusions  plus  denses  que  le  cytoplasme.  La  direction  du  mouvement  est 
déterminée  par  le  sens  suivant  lequel  ces  particules  exercent  leur  pression. 
Quand  celle-ci  n'est  pas  sensible,  ou  quand  le  cytoplasme  lui  est  insensible, 
le  mouvement  est  non  dirigé.  Le  géotropisme  négatif  est  accentué  par  le 
gaz  carbonique  parce  que  celui-ci  augmente  la  sensibilité  du  cytoplasme  à 
la  pression.  Ainsi  l'action  du  gaz  carbonique  se  ramène  à  une  action  méca- 
nique. —  E.  Chatton. 

Gradmann  (Hans).  —  Les  super  cour  bures  des  vrilles.  — Les  mouvements 
circulaires  des  vrilles  et  des  rameaux  qui  les  portent  ont  déjà  été  étudiés 
par  Palm  (1827),  Dutrociiet  (1844),  Gray  (1858)  et  Ch.  Darwin  (1865).  Ces 
auteurs  les  considéraient  comme  des  déplacements  spontanés,  analogues  ;i 
la  circumnutation.  Mais  lorsque  Schwendener  (1881),  Baranetzky  (1883)  et 
Wortmann  (1886)  eurent  découvert  l'origine  partiellement  géotropique  de  la 
mutation  circulaire,  il  fallut  rechercher  des  relations  similaires  chez  les 
vrilles.  A  part  trois  travaux  insuffisants  (Wortmann,  0.  Muller  et  Penhal- 
low)  parus  en  18^7,  la  question  a  été  négligée.  G.  l'a  reprise  en  choisissant 
Sicyos  angulatus  comme  plante  d'expérimentation.  On  sait  que  les  vrilles  de 
cette  espèce  de  cucurbitacée,  qui  atteignent  30  centimètres  de  long,  sont 
robustes  et  très  sensibles.  L'axe  de  la  vrille  était  entouré  d'ouate,  puis  pris 
dans  une  pince,  laquelle  était  fixée  à  un  statif  dans  la  position  choisie.  Ainsi 
l'année  biologique.  37 


546  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  réaction  haptotropique  était  supprimée  à  l'endroit  de  la  prise.   Les  deux 
vrilles  latérales  étaient  supprimées  après  que  G.  eût  constaté  que  les  mou- 
vements de  la  vrille  primaire  n'en  étaient  point  affectés.  L'observation  a 
démontré  de  façon  formelle  que  tous  les  mouvements  des  vrilles,   pendu- 
laires, elliptiques  ou  circulaires  sont  tropistiques.  Chaque  vrille  a  une  égale 
tendance  à  se  porter  soit  sur  la  droite,  soit  sur  la  gauche.  Tous  ces  mouve- 
ments sont  des  supercourbures.  Lorsqu'ils  sont  pendulaires,  la   vrille  passe 
transitoirement  par  la  position  de  repos,  puis,  par  réaction,  est  régulièrement 
recourbée  en  sens  inverse.  S'il  s'agit  de  déplacements  circulaires  ou  elliptiques 
le  point  mort  n'est  jamais  atteint.  De  faibles  réactions   prennent  moins   de 
temps  que  de  plus  fortes;  c'est  pourquoi,  même  avec  des  température  ascen- 
dantes, on  constate  que  l'amplification  des  circonférences  correspond  à  une 
augmentation  des  temps   employés;   c'est  pourquoi,  par   une   température 
constante,  les  ellipses  se  développent  dans  le  sens  du  mouvement.  De  petites 
déviations  de  la  position  de  repos,  donc   de  faibles  excitations,  résultent 
des  réactions  relativement  considérables;  c'est   pourquoi,  à  chaque  tempé- 
rature,   le  mouvement  s'arrête  finalement  à  un   module    déterminé  ;    les 
fortes  courbures  n'arrivent  plus  à  déclencher  les  courbures  antogonistes  cor- 
respondantes, tandis  que  les  plus  faibles  sont  capables  de  renforcement.  De 
la  sorte,  les  mouvements  pendulaires  ou  elliptiques  deviennent  insensible- 
ment circulaires.  De  telles  supercourbures  se   manisfestent  aussi  lors  de  la 
rotation  en  position  parallèle  autour   de  l'axe  horizontal  du    clinostalt.  La 
force  agissante  est  alors  l'autotropisme  (allongement  de  la  face  qui,  dans  le 
phase  précédente,  était  concave)  ;  mais  ces  courbures  sont  très  faibles.  En 
position  verticale,  l'effet  de  l'autotropisme  s'ajoute  à  celui  du  géotropisme 
négatif  (allongement  de  la  face  qui,  dans  la  phase  précédente  était  inférieure). 
Ce  dernier  est  si  actif  qu'on  peut,  par  un  retournement  passager,  transfor- 
mer à  volonté  la  direction  et  la  forme  du  mouvement.  C'est  ici  qu'on  a  pu 
confirmer  que  le  temps  de  réaction  géotropique  est  dans  la  règle  inférieur 
au  quart  d'une  rotation.  En  position  horizontale  ou   oblique,  on   constate 
aussi  une  modification  du  mouvement  autotropique  sous  l'action  du  géotro- 
pisme, tant  pour  la  direction  que  pour  la  courbure.  La  grande  concordance 
des  mouvements  purement  autotropiques  et  de  ceux  qui  dépendent  surtout 
du  géotropisme  prouve  une  similitude  tout  aussi  complète  entre  le  cycle  des 
réactions.  Quant  à  l'essence  même  de  l'autotropisme,  à  sa  cause  première, 
G.  ne  peut  les  voir  que  dans  le  succès  de  l'excitation  initiale  qui  détermine 
l'asymétrie  des  tissus.  —  H.  Spinner. 


Trondle  (Artur).  —  Expériences  sur  la  loi  du  sinus  dans  les  réactions 
géotropiques  de  la  racine  de  Lepidium  sativum.  —  La  mort  qui  nous  a  si 
subitement  enlevé  notre  collègue  Trondle  l'a  empêché  de  publier  lui- 
même  ce  travail;  c'est  M.  Peter  Stark  qui  a  repris  l'œuvre  de  son  ami 
et  Fa  mise  à  jour.  On  sait  que  la  loi  de  masse  (Reizmengengesetz)  admet 
la  loi  de  sinus  comme  cas  spécial.  Elle  s'exprime  par  la  formule  i  (t  —  K) 
=  i'  (t'  —  K);  i  est  l'intensité,  t  le  temps  de  réaction  et  K  une  constante, 
celle  du  temps  de  transmission  égal  pour  les  différentes  intensités  d'exci- 
tation. Ici  i  est  le  sinus  de  l'angle  de  déviation.  Nous  posons  d'après  l'équa- 

.    ,  „        it  —  i't'        ,,        sin  at  —  sin  a't'      ,     . 

tion  ci-dessus  K  =  — 7-  ou  k  =  — : : ;  ;  plusieurs  expériences 

%  —  1  sin  a  —  sin  a  '  r  r 

ont  donné  pour  K  une  valeur  moyenne  de  18  à  peu  près.  Partant  de  là  on 

peut  calculer  les  autres  données  du  problème  et  les  comparer  aux  résultats 

de  l'observation.  Toutes  les  expériences  faites  ont  démontré  que  la  loi  du 


L'HÉRÉDITÉ.  T>47 

sinus  s'appliquait  parfaitement  aux   radicules  de  Lepidium  salivum  pour 
des  déviations  allant  de  10°  à  170". 

L'auteur  (P.  S.)  met  en  .uarde  contre  une  généralisation  de  ces  résul- 
tats ;  il  faut  étudier  chaque  espèce  pour  elle-même,  car  la  sensibilité  géo- 
tropique est  spécifique  et  K  peut  varier  d'un  végétal  à  l'autre. —  H.  Spinnek. 

Arey  (Leslie  B.)  et  Crozier  (W.  J.).  —  Histoire  naturelle  de  V  Onchi- 
dium. —  Les  Onchidium  (loridanum  sont  de  petits  Gastéropodes  pulmonés 
nus  des  Bermudes.  Réunis  par  groupes  de  douze  individus  environ,  ils  habi- 
tent des  trous  et  fentes  des  rochers,  et  sortent  de  leurs  «  nids  »  toutes  les 
24  heures,  et  le  jour  seulement,  à  marée  basse,  à  la  recherche  de  la  nour- 
riture. A.  et  C.  étudient  le  mécanisme  du  retour  au  nid,  ainsi  que  les  réac- 
tions de  ces  animaux  aux  excitations  mécaniques,  photiques,  thermiques  et 
chimiques.  Loin  de  leur  habitat  naturel,  les  Onchidium  sont  toujours  néga- 
tivement phototropiques,  alors  qu'à  l'état  de  nature  leurs  mouvements  sont 
indépendants  de  la  direction  de  la  lumière;  il  y  aurait  inhibition  du  photo- 
tropisme. Mais  on  peut,  en  injectant  de  la  strychnine,  produire  un  «  ren- 
versement de  l'inhibition  »  du  mécanisme  nerveux  central.  Le  retour  au 
nid  pourrait,  par  analogie,  s'expliquer  en  admettant  que  des  substances 
dérivées  des  aliments  agissent  à  la  façon  de  la  strychnine.  De  toutes 
façons,  rien  ne  paraît  indiquer  quelque  mémoire  topographique  ou  associa- 
tive. Les  auteurs  insistent  sur  le  caractère  non  adaptatif  du  phototropisme 
de  VOnchidium.  —  A.  Drzewina. 


l*'liéré«Iïté 

Anonyme.  —  lnheritance  of  the  Size.  (Nature,  30  septembre  1922,  463.) 

[Analyse  de  diverses  recherches 
de  Davenport,  Castle,  etc.,   de  publication  récente.  —  H.  de  Varigny 

Bateson  (W.).  —  Interspeciflc  Sterility.  (Nature,  15  juillet  1922,  76.)     [549 

a)  Blaringhem  (L.).  —  Sur  les  formes  de  la  Lychnide  dioïque  et  sur  l'héré- 
dité de  la  couleur  des  /leurs  dans  cette  espèce.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX, 
340-347,  1922.)  [550 

b)  —  —  Note  préliminaire  sur  l'hérédité  de  la  prolifération  et  de  la  dupli- 
cature  chez-  Card aminé  pratensis  L.  (Bull.  Soc.  Path.  vég.  de  Fr.,  IX,  138- 
144,  1922.)  [550 

Dunn  (L.  G.).  —  lnheritance  of  plumage  color  in  crosses  of  Buff  and  Colum- 
bian  Fowls.  (Amer.  Natur.,  LVI,  242-255,  1922.)  [551 

Gadeceau  (E.).  —  Deuxième  note  sur  la  descendance  d'un  hybride  naturel  : 
Chenopodium  album  X  purpurescens.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  LXIX,  231- 
232,  1922.)  [Etude  de  la  descen- 

dance de  cet  hybride  sur  un  nombre  de  plantes  trop  petit  pour  que  soient 
vérifiées  les  proportions  mendéliennes  ;  l'auteur  indique  néanmoins  les 
résultats  obtenus  pour  provoquer  une  expérience  étendue.  —  F.  Moreau 

Gowen  (Marie  S.  and  John  W.).  —  Complète  Imkage  in  Drosophila  mela- 
noyaster.  (Amer.  Natur.,  LVI,  286-288,  1922.)  .      [552 


548  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Harrison  (J.  W.  H.).  —  Interspeciflc  Sterility.  (Nature,  2  septembre  192?, 
312.)  [550 

Jones  (D.  F.).  —  Indirect  évidence  from  duplex  hybrids  bearing  upon  the 
number  and  distribution  of  groivth  factors  in  the  chromosomes.  (Amer. 
Natur.,  LVI,  166-173,  1922.)  [551 

Lancefield  (Rebecca  C.)  and  Metz  (Charles  W.).  —  The  sex-linked  group 
of  mutant  characters  in  Drosophila  willistoni.  (Amer.  Natur.,  LVI,  211- 
241,  1922.)  [551 

Mac  Dowell  (Edwin  Carleton).  —  Experiments  with  alcohol  and  white 
Bâtes.  (Amer.  Natur.,  LVI,  289-311,  1922.)  [549 

Miner  (John  Rice).  —  Note  on  a  case  of  human  inbreeding .  (Amer. 
Natur.,  LVI,  188-189,  1922.)  [Pedi- 

gree d'une  famille  anglaise  assez  fortement  consanguine.  Les  descen- 
dants actuels  sont  de  bonne  constitution,  ce  qui  prouve  une  fois  de  plus 
que    la  consanguinité  n'a  pas  per  se  un  effet  dégénératif.  —  L.  Cuénot 

Pictet  (Arnold).  —  Expériences  de  génétique  avec  Porthesia  similis  et 
d'autres  Lépidoptères.  (Bull.  Soc.  lépidoptér.  de  Genève,  IV,  186-220, 
1921.)  [548 

Plath  (O.  E.).  —  Notes  on  the  hybrids  betiveen  the  Canary  and  txvo  ame- 
rican  Finches.  (Amer.  Natur.,  LVI,  322-329,  1922.)  [Croi- 

sements entre  le  Canari  jaune  et  des  Pinsons  américains  des  genres 
Astragalinus  et  Carpodacus ;  les  hybrides  sont  stériles,  et  montrent  des 
rayures  que  les  deux  parents  ne  possèdent   aucunement.   —  L.  Cuéxot 

a)  Ruggles   Gates  (R.).  —    Interspeciflc  Sterility.  (Nature,  5  août  1922, 

179.)  [558 

h) Interspeciflc  Sterility.  (Nature,  30  septembre  1922,  447.)  [550 

Strampelli  (B.).  —  Un  nuovo  caso  di  disgiunzione  pigmentale  in  una 
inpZorescenza  di  Dahlia  variabilis.  (Annali  di  Botanica,  XV,  276-279, 
1922.)  [552 

Vilmorin  (J.  de).  —  Ht/brides  de  Primula  Julix.  (Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr., 
LXIX,  206-210,  1922.) 

[Dans  l'hybridation  de  Primevères  dont  l'un  des  parents  présente  la 
curieuse  anomalie  de  la  calycanthémie,  grâce  à  laquelle,  par  suite  de  la 
transformation  du  calice,  la  fleur  paraît  posséder  deux  corolles  emboî- 
tées, le  caractère  calycanthémie   s'est  montré  dominant.  —   F.  Moreau 

Wright   (Sewall).  —   Coefficients  of  inbreeding   and  relationship.  (Amer. 
Natur.,  LVI,  330-338,  1922.) 
[Expression  mathématique  de  la  quantité  de  consanguinité.  —  L.  Cuénot 


b.   Transmissibilité  des  caractères. 

Pictet  (Arnold).  —  Expériences  de  génétique  avec  Porthesia  similis  et 
d'autres  Lépidoptères.  —  Les  conclusions  de  cette  étude  tendent  à  confirmer 
la  non-hérédité  des  caractères  acquis.  A  la  suite  des  nombreuses  expériences 
faites  par  l'auteur,  on  constate  qu'un  caractère  nouveau  s'acquiert  très  faci- 
lement chez  lés  Lépidoptères  qui  sont  soumis  à  l'action  d'un  milieu  anormal. 
Le  caractère  acquis  de  cette  façon  commence  bien  par  persister  de  génération, 


L'HEREDITE.  541) 

en  génération,  mais  tant  que  dure  le  facteur  qui  est  intervenu  pour  le  provo- 
quer. Cependant,  si  l'on  prolonge  les  conditions  anormales  au  delà  de  la  3°  ou 
de  la  4e  génération,  on  s'aperçoit  que  la  transmission  du  caractère  n'est  pas 
définitive  et  qu'elle  s'arrête.  Les  individus  de  la  3°  ou  4°  génération  retour- 
nent au  type  primitif,  et  cela  aussi  bien  lorsqu'il  s'agit  d'un  caractère  biolo- 
gique que  d'une  simple  modification  pigmentaire.  P.  a  pu  ainsi  démontrer 
par  ses  expériences  que  la  transmission  d'un  caractère  acquis  n'est  pas  le 
résultat  de  l'hérédité,  mais  n'est  qu'une  réaction  renouvelée  contre  un 
facteur  persistant.  P.  interprète  de  la  manière  suivante  les  résultats  obte- 
nus. Sous  l'action  d'un  milieu  nouveau,  les  Papillons  cherchent  à  s'adapter 
et  tendent  ainsi  à  acquérir  les  moyens  de  résister  à  de  nouvelles  conditions 
de  vie.  Mais  cette  adaptation  affaiblit  les  individus  et  cet  affaiblissement 
entraîne  une  dégénérescence  graduelle,  manifestée  par  l'apparition  de 
caractères  nouveaux.  C'est  ainsi  que  l'élevage  des  chenilles  de  Lymantria 
dispar  avec  des  feuilles  de  noyer  les  affaiblit  à  tel  point  qu'elles  restent 
petites,  chétives  et  pales.  Cet  affaiblissement  dure  tant  que  les  individus 
ne  sont  pas  complètement  adaptés  à  leur  nouveau  genre  d'existence,  c'est- 
à-dire  pendant  quelques  générations.  Une  fois  adaptés,  les  Lépidoptères 
retrouvent  leur  métabolisme  normal  et  reviennent  à  leur  coloration  primi- 
tive. Ce  retour  au  type  indique  que  le  nucléoplasma  et  les  chromosomes, 
envisagés  comme  siège  de  l'hérédité,  ne  sont  pas  touchés  par  l'affaiblisse- 
ment, celui-ci  restant  localisé  dans  le  cytoplasme.  —  M.  Boubier. 

Mac  Dowell  (Edwin    Carleton).   —  Expériences  avec  l'alcool  et  Bals 
blancs.  —  Les  expériences  jusqu'ici  tentées  sur  les  effets  produits  par  l'in- 
toxication alcoolique  sur  des  Poules  et  des  Rongeurs   ont  donné  des  résul- 
tats peu  uniformes;  le  seul  point  constant  est  une  immédiate  réduction  dans 
le  nombre  des  petits.  Me  D.  a  pris  comme  matériel  des  Rats  blancs,  intoxi- 
qués à  partir  de  l'âge  de  28  jours  par  des  vapeurs  d'alcool,  suivant  la  mé- 
thode de  Stockard  et  Pearl  ;  les  parents  traités  et  les  petits  ont  été  essayés, 
comparativement  avec  des  Rats  de  contrôle,  avec  des  appareils  comme  le 
labyrinthe  de  Watson,  et  celui  à  choix  multiple  de  Yerkes.  Les  Rats  traités 
par  l'alcool  à  fortes  doses  mettent  plus  de  temps  à  parcourir  le  labyrinthe, 
produisent  moins  de  portées  et  celles-ci  comptent  moins  de  petits;  ils  crois- 
sent plus  lentement;  la  progéniture  de  ces  Rats,  également  alcoolisée,  diffère 
des  contrôles  dans  le  même  sens  que  leurs  parents,  mais  en  moins  accentué  ; 
la  progéniture  non  traitée  de  parents  alcoolisés   diffère  des  contrôles  en 
mettant  un  temps  très  légèrement  supérieur  à  parcourir  le  labyrinthe  ;  ils 
produisent  plus  de  portées,  mais  celles-ci  comptent  moins  de  petits;  ils  sont 
plus  lourds.  La  seconde  génération  non  traitée  provenant  de  grands-parents 
alcoolisés  se  comporte  à  peu  près  comme  la  première  non  traitée.  Il  res- 
sort de  ces  résultats  que  l'action  de  l'alcool  est  complexe  et  qu'il  agit  dans 
deux  sens  bien  différents,  qu'il  est  difficile  de  bien  préciser;  s'il  est  possible 
qu'il  détermine  des  modifications  germinales,    il  a  presque  sûrement  un 
effet  sélectif,  éliminant  le  matériel  germinal  qui  renferme  des  facteurs  favo- 
risant une  croissance  lente.  — L.  Cuénot. 

c.   Transmission  des  caractères. 

8)  Hérédité  dans  le  croisement.  Études  mendéliennes. 

Bateson   (W.).   —  Stérilité  interspécifique.  —  Nous  n'avons   pas  encore 
un  exemple  de  la  production  d'un  hybride  indubitablement  stérile  par  des 


550  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

parents  relativement  féconds  ayant  commune  origine.  Entre  les  diverses 
races  domestiques  des  chiens,  poules,  pigeons,  etc..  comme  entre  plantes 
parallèles,  il  n'y  a  jamais  stérilité,  mais  entre  espèces  naturelles  celle-ci 
est  fréquente.  Cette  stérilité  interspécifique  est  un  attribut  majeur  de  l'es- 
pèce, contre  l'opinion  de  Cunnixgham.  Les  exemples  cités  par  celui-ci  contre 
l'opinion  de  B.  sont  discutés  par  ce  dernier  (Œnothera  et  Drosophila).  —  H. 
de  Varigny. 

a)  Ruggles  Gates  (R.).  —  Stérilité  inter spécifique. —  R.  G.  pense  que  la 
fécondité  interspécifique  est  assez  fréquente,  chez  les  plantes  surtout.  La 
stérilité  interspécifique  est  plus  répandue  chez  les  animaux.  Elle  est  totale 
chez  les  Bovidés,  très  forte  chez  les  Drosophila.  R.  G.  discute  aussi  les  cas 
de  tétraploïdie  et  leur  portée  pour  le  problème.  —  H.  de  Varigny. 

Harrison  (J.  W.  H.).  —  Stérilité  intraspécifique.  —  H.  ne  croit  pas 
qu'il  surgisse  de  grandes  difficultés  à  la  fécondité  entre  espèces,  du  fait  de 
la  variabilité  du  nombre  des  chromosomes.  Dans  le  genre  Salix  il  y  a  des 
formes  diploïdes,  tetraploïdes  et  hexaploïdes.  Le  groupe  Capraea  —  cinerea 

—  aurita  est  considéré  par  les  uns  comme  composé  de  3  espèces.  D'autres  n'y 
voient  qu'une  seule,  polymorphe.  Or  deux  sont  tetraploïdes,  les  3e  diploïde 
et  tétraploïde.  Toutes  ces  formes  sont  fécondes  entre  elles.  Par  contre  on 
voit  deux  espèces  diploïdes,  5.  triandra  et  purpurea,  infécondes  entre  elles. 

—  H.  de  Varigny. 

b)  Ruggles  Gates  (R.).  —  Stérilité  interspécifique.  —  R.  G.  ne  nie  pas 
la  facilité  des  croisements  entre  diploïdes  et  tetraploïdes;  ce  sur  quoi  il 
attire  l'attention  est  le  résultat,  savoir  une  forme  triploïde  avec  contenue 
chromosomatique  instable.  De  tels  croisements  ne  peuvent  donner  des 
formes  stables  ;  la  stabilité  ne  peut  être  établie  que  par  croisement  de 
l'hybride  avec  un  des  parents  :  d'où  perte  des  chromosomes  en  excédent. 
Une  forme  tétraploïde  née  d'une  diploïde  sera  fertile  ;  les  hybrides  produits 
par  croisement  avec  l'espèce  parente  ne  constitueront  toutefois  pas  une 
lignée  permanente.  —  H.  de  Varigny. 

a)  Blaringhem  (L.).  —  Sur  les  formes  de  la  Lychnide  dioïque  et  sur  l'héré- 
dité de  la  couleur  des  fleurs  dans  cette  espèce.  —  Il  est  possible  de  distinguer 
dans  le  Lychnis  dioica  DC.  trois  formes  :  le  L.  vespertina  Sibth.  à  fleurs 
grandes,  blanches  ou  rose  très  pâle,  à  rameaux,  feuilles  et  sépales  glandu- 
leux; le  L.  dioica  var.  coloratitm  Rostr.  aux  pétales  rose  vif,  étalés  le  matin, 
aux  axes  foncés  ;  le  L.  silvestre  Rœhl.  aux  fleurs  plus  petites,  aux  organes 
non  glanduleux.  La  seconde  paraît  être  une  variété  régressive  de  la  première  ; 
la  première  et  la  troisième  sont  des  espèces  différentes.  Les  croisements 
entre  ces  formes  fournissent  des  fleurs  colorées  ou  non  suivant  les  règles 
suivantes  :  si  les  ascendants  sont  à  fleurs  blanches,  les  descendants  à  la 
lre  et  à  la  2è  génération  ont  tous  des  fleurs  blanches  ;  si  l'un  des  ascendants 
est  à  fleurs  colorées,  les  descendants  présentent  des  proportions  variables 
selon  les  lignées  de  fleurs  blanches,  de  fleurs  roses  et  de  fleurs  rouges.  — 
F.  Moreau. 

b)  Blaringhem  (L.).  —  Note  préliminaire  sur  l'hérédité  de  la  prolifération 
et  de  la  duplicaturc  chez  Cardamine  pratensis  L.  —  L'hybridation  du  Carda- 
mine  pratensis  et  de  la  Cardamine  prolifère  à  fleurs  doubles  fournit  des  plan- 
tes qui  montrent  d'abord  la  dominance  totale  du  caractère  fleur  simple  sur  le 


L'HÉRÉDITÉ.  551 

caractère  fleur  double;  puis,  quand  la  floraison  est  terminée,  leurs  grappes 
florales  sont  une  mosaïque  de  la  grappe  de  la  cardamine  simple  et  de  celle 
de  la  cardamine  prolifère  :  c'est  un  exemple  tout  à  fait  démonstratif  de 
l'hérédité  naudinienne.  —  F.  Moreau. 

Jones  (D.  F.).  —  Preuve  indirecte  tirée  des  hybrides  doubles  touchant 
le  nombre  et  la  distribution  des  facteurs  de  croissance  dans  les  chromosomes. 
—  Comme  chez  Drosopliila,  il  y  a  chez  les  plantes  des  facteurs  enchaînés 
(Pois.  Primula,  Maïs);  on  connaît  chez  le  Maïs  (qui  a  une  dizaine  de  chro- 
mosomes) 6  groupes  enchaînés,  et  quelques-uns  de  ceux-ci  comptent  un  bon 
nombre  de  facteurs  bien  définis.  J.  croise  entre  eux  deux  hybrides  de, pre- 
mière génération  dont  chacun  est  la  résultante  du  croisement  de  deux 
familles  différentes  auto-fécondées  ;  comme  on  pouvait  s'y  attendre,  chacune 
des  deux  générations  hybrides  de  Fi  est  uniforme,  et  théoriquement  tous 
les  pieds  ont  la  même  valeur  héréditaire  ;  quand  un  tel  hybride  avec  ses 
gamètes  disjoints  est  croisé  avec  un  autre  hybride  de  formule  génétique 
différente,  les  hybrides  doubles  forment  un  lot  de  plantes  présentant  une 
diversité  extraordinaire;  pratiquement  chaque  individu  diffère  génétique- 
ment des  autres  ;  la  vigueur  de  croissance  est  encore  accrue  par  rapport 
aux  hybrides  simples.  —  J.  propose  une  unité  de  mesure,  le  mendel,  qui 
désigne  50  unités  de  distance  sur  le  chromosome,  c'est-à-dire  qui  correspond 
à  50  %  de  cross-over,  qui  lui  parait  plus  intéressante  que  le  morgan  (Hal- 
dane),  unité  qui  correspond  à  1  %  de  cross-over.  11  parait  à  J.  qu'il  y  a  en 
dépit  du  crossing-over,  quelque  relation  fonctionnelle  entre  les  facteurs 
associés  dans  un  même  chromosome  ;  le  retour  complet  et  exact  de  certains 
hybrides  aux  types  parentaux  semble  prouver  que  seulement  les  individus 
provenant  de  gamètes  dans  lesquels  il  n'y  a  pas  eu  crossing-over  sont  aptes 
à  vivre.  —  L.  Cuénot. 

Dunn  (Ii.-C).  —  Hérédité  de  la  couleur  du  plumage  dans  les  croisements 
de.  Poules  «  Buff  »  et  «  Columbian  ».  —  Le  plumage  du  type  «  Columbian  » 
(Light  Brahma,  Columbian  Plymouth  Rock,  Columbian  Wyandotte,  etc.)  est 
d'un  blanc  pur  dans  une  grande  partie  du  corps,  mélangé  de  noir  formant 
soit  une  strie  centrale  (camail),  soit  plus  de  la  moitié  de  la  plume  (primaires 
des  ailes),  soit  la  plume  entière  (queue)  ;  le  plumage  du  type  Plymouth 
Rock,  de  l'Orpington  est  d'un  jaune  de  ton  variable,  parfaitement  uniforme. 
Les  deux  génotypes  diffèrent  par  la  présence  d'un  gène  S  qui  détermine  la 
restriction  ou  l'inhibition  des  pigments  jaunes  des  plumes;  ce  gène  est 
sex-linked  et  domine  son  allélomorphe  s,  qui  permet  le  développement  du 
pigment  jaune.  Des  gènes  multiples  paraissent  déterminer  la  différence  de 
la  quantité  de  pigment  noir  dans  les  plumes  de  certaines  aires  (camail, 
ailes,  queue)  ;  il  y  a  eu  sans  doute  une  sélection  qui  a  agi  dans  deux  sens 
différents,  soit  pour  restreindre,  soit  pour  augmenter  la  quantité  de  noir 
dans  les  deux  sortes  de  Poules.  On  ne  sait  pas  si  la  coloration  jaune  est  une 
mutation  du  blanc,  on  l'inverse  ;  en  tous  cas,  la  mutation  remonte  au  moins 
à  75  ans  et  a  probablement  apparu  en  Chine.  Le  même  couple  allélomor- 
phique  S  —  sa  été  introduit  dans  d'autres  races  et  différencie  maintenant 
les  Wyandottes  argentés  et  dorés,  les  Hambourgs  argentés  et  dorés,  les 
Campines,  etc.  —  L.  Cuénot. 

Lancefield  (Rebecca  C.)  et  Metz  (Charles  W.'i.  —  Le  groupe  sex-lin- 
ked de  caractères  mutants  chez  Drosopliila  W'illistoni.  —  Drosopliila  Wil/is- 
toni  ressemble  d'une  façon  générale  à  D.  met 'ano g as ter,  mais  s'en  distingue 


552  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

par  de  petits  caractères  des  soies,  des  bandes  abdominales  étroites,  et  la 
couleur  vermillon  des  yeux;  les  chromosomes  paraissent  aussi  du  même 
type  que  ceux  de  melanogaster,  à  cela  près  qu'il  manque  les  deux  petits  au- 
tosomes  ponctiformes ;  L.  et  M.,  par  l'observation  de  Mouches  non  disjointes, 
affirment  que  les  chromosomes  sexuels  ne  sont  pas  homologues  dans  les 
deux  espèces  :  cbez  melanogaster,  ils  ont  la  forme  de  bâtonnets  courts, 
tandis  que  chez  Willistoni,  ce  sont  de  grands  chromosomes  en  V,  qui  ont  la 
forme  d'autosomes  de  la  précédente  espèce.  Les  auteurs  décrivent  en  détail 
8  caractères  mutants,  tous  sex-Iinked  et  tous  récessifs;  ils  sont  plus  ou 
moins  parallèles  à  ceux  de  melanogaster,  et  sûrement  deux  d'entre  eux 
(jaune  et  «  scute  »)  correspondent  exactement  aux  mutants  du  même  nom 
de  cette  espèce.  En  établissant  le  plan  du  chromosome  sexuel  du  Willistoni, 
par  la  méthode  habituelle  des  crossing-over,  et  en  le  comparant  à  celui  de 
melanogaster,  il  paraît  vraisemblable  que  le  chromosome  X  de  cette  dernière 
espèce  correspond  à  une  seule  des  branches  du  chromosome  X  en  forme 
de  V  de  Willistoni;  si  l'on  admet  cette  hypothèse,  le  locus  du  jaune  est  à 
une  position  correspondante  dans  les  chromosomes  des  deux  espèces.  — 
L.  Cuénot. 

Gowen  (Marie  S.  et  John  W.).  —  Linkage  complet  chez  Drosophila 
melanogaster.  —  Un  couple  de  Drosopbiles  a  donné  pendant  80  générations 
une  progéniture  qui  montra  une  absence  totale  de  crossing  over  dans  toute 
la  longueur  connue  du  chromosome  sexuel  ;  dans  d'autres  cas,  il  y  eut  absence 
de  crossing  over  dans  certaines  parties  des  cbromosomes  I,  II,  [II.  La  cause 
de  l'anomalie  est  génétique,  se  comportant  comme  un  facteur  récessif,  logé 
dans  une  partie  définie  du  chromosome  III.  Cette  constatation  s'accorde  avec 
celles  de  Morgan,  Sturtevant,  Bridges,  Detlefsen  et  Roberts  qui  ont  montré 
chez  la  même  espèce  divers  cas  de  diminution  dans  la  proportion  de  cros- 
sing over,  souvent  liés  à  la  présence  d'un  ou  plusieurs  gènes  spéciaux.  —  L. 
Cuénot. 

Strampelli  (B.).  —  Un  nouveau  cas  de  disjonction  pigmentaire  dans  une 
inflorescence  de  Dahlia  variabilis.  —  Il  s'agit  d'une  inflorescence  à  fleurs 
rouge  écarlate  portant  4  fleurs  à  languette  blanche.  Les  tubercules  de  ce 
plant,  ayant  été  transplantés  à  part,  donnèrent  2  plantes  à  inflorescences 
entièrement  rouges,  1  plante  à  capitules  rouges  ayant  quelques  fleurs  blan- 
ches et  2  plantes  dont  quelques  rameaux  portaient  des  capitules  à  fleurs 
toutes  blanches,  avec  une  zone  rouge  à  la  base  de  la  languette.  —  M.  Bou- 

BIER. 


La   variation 

Allen  (F.  G.).    —  Seasonal  Incidence  of  the   Births  of  Eminent  People. 
(Nature,  8  juillet  1922,  40.)  [565 

Beauverd  (G.).  —  Une  race  nouvelle  du   Primula  hirsuta  AU.  en  Valais. 
(Bull.  Soc.  botan.  de  Genève,  XIII,  11,  1921.)  [556 

Blakeslee  (Albert  Francis).  —    Variation  in  Datura  due  to  changes  in 
chromosome  number.  (Amer.  Natur.,  LVI,  16-31,  1922.)  [560 


VARIATION.  553 

Blaringhem  (L..).  —  Mutantes  et  Hybrides.  (Ann.  Se.  nat.  Rot.,  Sér.  X,  3, 
p.  I-XXXI,  1921.)  [Mise  au  point 

Bridges  (Calvin  B.).  —  The  oriffin  of  variations  in  sexual  and  sex-limited 
charaeters.  (Amer.  Natur.,  LVI,  51-63,  1922.)  [55s 

Cockerell  (T.  D.  A.).  —  Rudbeckia  and  Aquilegia.  (Nature,  26  août  1922, 
278.)  [565 

Crozier  (W.  J.).  —  On  color  variations  in  Chitons.  (Amer.  Natur.,  LVI, 
189-191,1922.)  [Variations 

de  couleur  des  valves  de  la  coquille  du  Chiton  Chœtopleura,  soit  sur  de 
simples  valves,  soit  sur  toutes  les  valves   simultanément.  —  L.  Cuénot 

Cuènot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  La  perte  de  la  faculté  du  vol  chez  les  Dip- 
tères parasites.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  433,  1922.)  [564 

Delachaux  (Th.).  —  Un  polychète  d'eau  douce  cavernicole.  (Bull.  Soc.  neu- 
chàteloise  se.  nat.,  XLV,  1-11,  1921.)  [564 

Emerson  (R.  A.).  —  The  nature  of  bud  variations  as  indicated  by  their 
mode  of  inheritance.  (Amer.  Natur.,  LVI,  64-79,  1922.)  [555 

Gerould(John  H.).—  Blue-yrecn  caterpillars  :  the  origin  and  ecology  of  a 
imitation  in  hemolymph  color  in  Colias  (Eurymus)  philodica.  (Journ. 
Exper.  Zool.,  XXXIV,  385-416,  1  fig.,  1  pi.,  1921.)  [554 

a)  Guyer  (M.  F.).  —  Serological  reactions  as  a  probable  cause  of  variations. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  80-96,  1922.)  [557 

b) Orthoge?iesis  and  serological  phenomena.  (Amer.  Natur.,   LVI, 

116-133,  1922.)  [561 

Harris  (J.  Arthur)  and  Govaerts  (Albert).  —  Note  on  assortative  mating 
in  Man  ivith  respect  to  head  size  and  head  form.  (Amer.  Natur.,  LVI, 
381-3-3,  1922.)  [556 

Henderson  (L.  J.).  —  Orthogenesis  front  the  stand  point  of  the  biochemisl. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  97-104,  1922.)  [562 

Hubbs  (Cari  L.).  —  Variations  in  the  number  of  vertebrx  and  other  meristic 
charaeters  of  Fishes  correlated  with  the  température  o  fumier  during  deve- 
lopment.  (Amer.  Natur.,  LVI,  360-372,  1922.)  [565 

Jennings  (H.  S.).  —  Variation  in  uniparental  reproduction.  (Amer.  Natur., 
LVI,  5-15,  1922.)  [566 

Lipman  (Chas.  B.).  —  Orthogenesis  in  Bacteria.  (Amer.  Natur.,  LVI,  105- 
115,  1922.)  [561 

Maillefer  (A.).  —  Variations  des  cygnes  du  Léman.  (Bull.  Soc.  vaud.  se. 
nat.,  54,  144-154,  1921.)  [556 

Mercanton  (P.  L.).  —  Araignées  cavernicoles  des  Mines  de  sel  de  Bex. 
(Bull.  Soc.  vaud.  se.  nat.,  54,  11,  1921.)  [564 

Muller  (H.  J.).  —  Variation  due  to  change  in  the  individual  gène.  (Amer. 
Natur.,  LVI,  32-50,  1922.)  [559 

Osborn  (Henry  Fairfîeld).  — Orthogenesis  as  observed  from  paleontological 
évidence   beginning   in  the  year  1889.  (Amer.  Natur.,  LVI,  134-143,  1922.) 

[562 

Pictet  (Arnold).  —  Action  du  milieu  et  hérédité.  (Comptes  rend,  des 
séances  Soc.  phys.  et  hist.  nat.  de  Genève,  38,  64-07,  1921.)  [563 


554  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Pittard  (Eug.)et  Ginsberg  Marie).  —  La  taille  humaine  et  les  influences 
des  milieux.  (C.  rend,  séances  Soc.  phys.  et  hist.  nat.  Genève,  124-126, 
1922.)  [564 

Savelli  (R.).  —  Variazione  brusca  in  Nicotiano •  sijlvestris.  (Annali  di  Bota- 
nica,  XV,  197-263,  1922.)  [554 

Woodruff  (Lorande  Lossi.  —  The  structure,  life  history,  and  intrageneric 
relationships  of  Paramecium  Calkinsi,  sp.  nov.  (Biolog.  Bull.,  XVI,  171- 
189,  7%.,  1921.)  [555 


b.  Formes  de  la  variation. 

Savelli  (R.).  —  Variation  brusque  chez  le  Nicotiana  sylvestris.  —  Cette 
plante  de  l'Argentine  a  été  récemment  introduite  en  Europe;  elle  a  fleuri 
pour  la  première  fois,  en  Italie,  en  1897.  En  1918,  apparut  brusquement  une 
forme  nouvelle,  caractérisée  par  un  gynécée  constitué  de  plusieurs  verti- 
cilles  carpellaires  successifs,  avec  ovules  insérés  sur  la  face  supérieure  des 
carpelles.  La  stérilité  du  gynécée  rend  impossible  l'isolement  de  mutants  de 
race  pure,  mais  la  race  reste  héréditaire  par  des  semi-mutants  et  par  des 
mutations  en  masse.  —  M.  Boubiek. 

Gerould  (John  H.).  —  Chenilles  bleu-vertes  :  origine  et  écologie  d'une 
mutation  de  la  couleur  de  l'hémolgmphe  chez  Collias  (Eurymus)  philodice .  — 
En  août  1920,  dans  des  élevages  des  chenilles  normalement  jaune-vertes 
(couleur  protectrice)  de  Collias  philodice,  apparurent  brusquement  d'assez 
nombreuses  chenilles  c?  et  Q  d'un  beau  bleu-vert,  couleur  tout  à  fait 
exceptionnelle  pour  une  chenille  de  Lépidoptères.  Elles  sont  nées,  à  la  3" 
génération,  d'une  femelle  sauvage  à  ailes  blanches  dont  les  descendants 
étaient  croisés  entre  eux:  dans  les  deux  premières  générations,  les  chenilles 
présentaient  leur  coloration  habituelle.  Qu'il  s'agisse  bien  d'une  mutation 
récessive,  l'auteur  en  voit  la  preuve  dans  ce  fait  que  les  chenilles  bleues 
étaient  par  rapport  aux  autres  dans  la  proportion  de  1  à  3,  et  que,  dans  les 
croisements  subséquents  (mais  qui  n'ont  été  suivis  que  pendant  trois  mois), 
les  parents  hétérozygotes  (la  femelle  initiale  est  présumée  hétérozygote  pour 
la  couleur  bleue)  ont  donné  des  larves  vertes  et  bleues,  et  les  parents  homo- 
zygotes (bleus)  des  larves  bleues.  Normalement,  les  chenilles  de  C.  philodice 
paraissent  parfaitement  protégées  par  leur  couleur  verte  contre  les  attaques 
des  moineaux;  des  chenilles  bleues,  exposées  au  dehors,  ont  toutes  été 
détruites,  contrairement  aux  témoins.  Elles  sont  d'ailleurs  tout  aussi  vigou- 
reuses que  les  vertes,  mais  les  adultes  sont  moins  actifs  et  moins  enclins  aux 
croisements  que  leurs  frères  et  sœurs  hétérozygotes  ou  normalement  homo- 
zygotes. 

La  mutation  est  manifeste  à  tous  les  stades  du  développement  :  l'œuf,  au 
lieu  d'être  de  couleur  crème,  est  blanc  ;  la  chenille  est  bleue,  et  de  même 
la  pupe;  chez  l'imago,  les  ailes  sont  blanches,  comme  d'habitude,  mais  les 
yeux  sont  bleuâtres,  alors  que  normalement  ils  sont  vert-pomme.  Or,  à  la 
base  de  tout  cela,  est  une  mutation  de  la  couleur  de  l'hémolymphe.  Celle-ci 
est  normalement  d'un  jaune-vert,  et  sa  coloration  est  due  à  deux  pigments 
dérivés  des  plantes  dont  l'insecte  se  nourrit  :  la  xanthophylle  et  la  chloro- 
phylle. Chez  le  mutant,  une  enzyme,  une  gène  récessive,  inhiberait  la  xan- 
thophylle. Le  déterminisme  de  la  couleur  de  l'hémolymphe  est  ainsi  direct; 


VARIATION.  555 

celui  de  l'œuf,  de  la  cuticule  et  des  yeux  est  secondaire  ou  indirect.  En 
effet,  le  petit  llymenoptère  parasite  de  Coliias,  YApanteles  flaviconchae  Riley, 
quand  il  est  issu  d'une  chenille  verte,  file  des  cocons  jaune-or,  et  quand  il 
provient  d'une  chenille  bleue,  des  cocons  blancs.  L'absence  du  pigment 
xanthophyllien  dans  le  sang  de  l'hôte  modifie  ainsi  la  couleur  de  la  sécré- 
tion des  glandes  à  soie  du  parasite;  il  est  donc  probable  que  le  sang  agit  de 
façon  analogue  sur  l'hypoderme  et  la  sécrétion  des  cellules  hypodermiques 
de  l'hôte.  Il  en  résulterait  que  des  caractères  héréditaires  sont  directement 
déterminés  par  La  nature  physico-chimique  du  sang,  et  seulement  de  façon 
indirecte,  ab  initio,  par  des  chromosomes.  G.  se  livre  ici  à  une  discussion 
au  sujet  de  la  possibilité,  pour  les  facteurs  lamarckiens,  d'influencer  les 
gènes.  —  A.  Drzewina. 


s 


Emerson  (R.  A.).  —  La  nature  des  variations  gemmaires  telle  que  l'in- 
dique son  mode  de  transmission.  —  Le  terme  de  variation  gemmaire  ou 
variation  végétative  est  opposé  à  celui  de  variation  germinale  ;  il  concerne 
fréquemment  des  dessins  colorés  de  fleurs,  feuilles  ou  fruits,  qui  apparais- 
sent à  l'état  dominant  par  rapport  au  type  d'où  elles  proviennent,  par  exem- 
ple des  fleurs  à  coloration  uniforme  sur  des  pieds  à  fleurs  panachées,  ou  des 
feuilles  entièrement  vertes  sur  des  plantes  à  feuilles  panachées.  La  branche 
verte  (Mirabilis)  est  une  simple  mutation  dominante  affectant  d'ordinaire  un 
seulement  des  deux  allélomorphes  récessifs,  de  sorte  qu'elle  est  un  hétérozy- 
gote aussi  bien  que  si  elle  provenait  d'une  hybridation  entre  lignée  panachée 
et  lignée  vert  uniforme.  L'apparition  de  grains  de  Maïs  de  couleur  uniforme 
sur  des  épis  à  grains  variés  appartient  à  la  même  catégorie  de  mutations 
d'un  gène.  Drosophila  a  plusieurs  fois  fourni  des  exemples  de  mutations 
somatiques  aboutissant  à  des  individus  mosaïques.  —  D'autres  variations 
gemmaires  apparaissant  volontiers  sur  des  hybrides,  se  réfèrent  à  des  anoma- 
lies chromosomiques  (ségrégation  somatique),  telles  que  l'élimination  d'un 
fragment  de  chromosome  ou  la  non-disjonction  (endosperme  mosaïque  de 
Maïs)  ;  on  en  connaît  un  cas  parallèle  chez  Drosophila,  concernant  les  chro- 
mosomes sexuels  (gynandromorphes).  —  Enfin  il  peut  y  avoir  ségrégation 
cytoplasmique  de  plastides  (Prinada,  Zea,  Mirabilis,  Pelaryonium)  aboutis- 
sant à  des  feuilles  tachées  de  blanc.  —  L.  Cuénot. 

Woodruff  (L.  L.).  —  Structure  et  biologie  de  Paramrcium  Calkinsi.  — 
W.  a  isolé  d'une  macération  et  cultivé  en  série  pendant  près  d'un  an  une 
Paramécie  qu'il  décrit  comme  une  espèce  nouvelle  sous  le  nom  de  P.  Cal- 
kinsi. Cette  espèce  présente  une  assez  curieuse  mosaïque  des  caractères  de 
diverses  espèces  du  genre.  Pendant  toute  la  période  de  culture,  on  n'a  pu 
observer  ni  enkystement,  ni  conjugaison,  ni  endomixie.  Les  Didinium  na- 
sutum  se  nourrissent  volontiers  de  cette  forme  comme  des  autres  espèces; 
on  sait  d'ailleurs  qu'ils  ne  vivent  exclusivement  que  de  Paramécies.  Une 
révision  des  diverses  epèces  de  Paramécies  montre  qu'elles  se  répartissent 
en  deux  ensembles  qui  se  groupent  respectivement  autour  de  P.  aurelia 
et  de  P.  bursaria;  le  premier  groupe  est  caractérisé  par  une  forme  du 
corps  allongée  en  fuseau  ou  en  cigare;  le  second  par  une  forme  plus  trapue, 
avec  tendance  à  l'aplatissement  dorso-ventral.  Dans  chacun  de  ces  groupes, 
on  rencontre  deux  types  différents  de  structure  des  micronucléi.  In  type 
que  l'on  peut  dire  à  «  endosome  »,  présente  la  chromatine  condensée  en  un 
caryosome  entouré  d'une  zone  achromatique  s'étendant  jusqu'à  la  membrane 
nucléaire;  c'est  le  type  de  P.  aurelia  dans  le  premier  groupe,  de  P.  Cal- 
kinsi dans  le  second.  D'autres  espèces  comme  P.  caudatum,  dans  le   pre- 


556  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

mier  groupe,  P.  bursaria,  P.  putrinum  dans  le  second,  ont  un  micronucléus 
constitué  différemment.  Quand  le  micronucléus  et  du  type  caudatum,  il  est 
toujours  unique;  quand  il  est  du  type  aurelia,  il  y  en  a  deux,  sauf  chez  le 
P.  multimicronucledta,  où  il  y  en  a  de  six  à  neuf.  Certaines  espèces  décrites 
de  Paramécies  ne  sont  peut-être  que  des  races  :  il  semble  bien  que  P.  Cal- 
Hnsi  soit  une  bonne  espèce  distincte.  —  Ch.  Pérez. 

Maillefer  (A.).  —  Variations  des  cygnes  du  Léman.  —  Les  jeunes 
Cygnes  ont  la  première  année  un  plumage  différent  de  celui  des  adultes, 
soit  premières  plumes  de  l'été  grises;  mue  de  l'automne,  brun  chamarré  de 
blanc;  printemps  suivant,  blanc  pur  (adultes).  Or,  en  18G8,  F.  A.  Forel 
trouva  dans  une  couvée  à  Morges,  trois  cygnets  entièrement  blancs,  mais  à 
bec  rougeâtre  (noir  plombé  chez  l'adulte).  Forel  a  acquis  la  certitude  que 
cette  race  était  nouvelle  et  datait  de  1866.  Depuis  1868,  cette  variété  a  été 
fréquemment  observée  sur  le  lac.  D'une  statistique  dressée  par  Forel  pen- 
dant trente  et  un  ans,  il  résulte  qu'il  apparaît  environ  28  %  de  ces  cygnets 
faux-albinos.  Seules  les  jeunes  Q  présentent  ce  caractère.  M.  reprend  la 
question  et,  en  s'aidant  des  lois  de  Mendel,  admet  l'hypothèse  qu'il  y  a  eu 
dès  le  début  sur  le  lac  deux  races  de  Cygnes,  la  normale  et  la  pseudo-albi- 
nos, cette  dernière  ne  présentant  aucune  différence  externe  avec  la  pre- 
mière, mais  seulement  une  différence  de  constitution.  Un  accident,  ou  peut- 
être  une  infection,  aurait  alors  rendu  manifeste  la  différence  entre  les  deux 
races.  Il  s'agirait  donc  d'une  mutation  d'une  nature  très  particulière.  — 
M.  Bourier. 

Harris  (J.  Arthur)  et  Govaerts  (Albert).  —  Note  sur  le  couplage  assorti 
chez  V Homme  en  ce  qui  concerne  fa  forme  et  le  volume  de  la  tête.  —  Le  cou- 
plage assorti  signifie  que  par  suite  d'un  choix  plus  ou  moins  raisonné  un 
homme  possesseur  d'un  caractère  donné  recherche  une  femme  qui  possède 
soit  le  même  caractère,  soit  un  caractère  différent,  ou  bien  l'inverse  :  par 
exemple  en  ce  qui  concerne  l'âge,  il  y  a  certainement  un  couplage  assorti, 
préférentiel,  qui  se  traduit  par  le  coefficient  r  =  0,75  (l'unité  désignant  un 
coefficient  d'identité)  ;  c'est-à-dire  qu'un  homme  recherche  d'ordinaire  une 
femme  d'un  âge  comparable  au  sien.  Pour  la  stature,  le  coefficient  est  beau- 
coup plus  faible  (0,28).  On  peut  se  demander  si  ces  coefficients  positifs  ne 
sont  pas  en  relation  avec  ce  fait  que  les  époux  appartiennent  en  général  tous 
deux  à  la  même  race;  il  est  donc  tout  indiqué  d'obtenir  quelque  mesure  de 
la  corrélation  entre  époux  en  ce  qui  concerne  l'indice  céphalique,  caractère 
qui  est  considéré  comme  très  important  pour  différencier  les  races  d'Europe. 
En  ce  qui  concerne  la  longueur  de  la  tête,  la  largeur  et  l'indice,  les  coeffi- 
cients de  corrélation,  bien  que  positifs,  sont  extrêmement  petits  ;  cependant 
la  largeur  fournit  un  coefficient  de  0,11,  très  supérieur  à  l'erreur  probable. 
L'indice  céphalique  fournit  une  corrélation  insignifiante,  ce  qui  indique  que 
la  corrélation  n'est  pas  en  rapport  avec  la  race.  En  somme,  les  coefficients 
céphaliques,  comme  ceux  des  caractères  physiques  autres  que  la  stature, 
sont  relativement  bas,  d'accord  avec  les  chiffres  de  Frets  (1921).  — 
L.  Cuénot. 

Beauverd  (G.).  —  Une  race  nouvelle  du  Primula  hirsuta  AU.  en  Valais.  — 
Cette  race  nouvelle,  dénommée  serrulata  Bvrd.,  se  maintient  sans  changement 
en  culture  depuis  douze  ans.  Elle  fleurit  régulièrement  une  dizaine  de  jours 
plus  tard  que  le  type  à  fleurs  roses  et  à  feuilles  spatulées,  plus  grossièrement 
dentées,  provenant  de  la  même  station.  La  grande  sécheresse  de  l'hiver 


VARIATION.  557 

1920-1921  ayant  nécessité  l'arrosage  des  plantes  dès  le  mois  de  mars,  époque 
du  réveil  de  ces  Primula,  le  type  à  fleurs  roses  a  manifesté  une  réaction 
rapide  (feuilles  jaunissant  dès  le  vingt-et-unième  jour  d'arrosage)  vis-à-vis 
de  l'eau  d'arrosage  sensiblement  calcaire,  tandis  que  la  nouvelle  sous-espèce 
à  fleurs  blanches  s'est  montrée  réfractaire  à  l'action  de  l'eau  calcaire.  — 
M.  Boubier. 

c.  Causes  de  la  variation. 

a)   Variation  de  cause  interne.  Orthogénèse. 

a)  Guyer  (M.  F.).  —  Réactions  sérologiques  comme  cause  probable  de  varia- 
tions. —  Loeb  pense  qu'un  groupe  chimique  spécifique  qu'il  appelle  le  diffé- 
rentiel de  l'individu  est  commun  à  tous  les  tissus  de  l'individu  et  que  en 
vertu  de  cette  caractéristique  chaque  individu  diffère  des  autres  membres  de 
la  même  espèce  (démontré  par  l'effet  des  autotransplantations)  ;  il  n'est  donc 
pas  irrationnel  de  penser  qu'un  lien  d'identité  existe  entre  les  constituants 
chimiques  du  germe  (les  gènes  si  l'on  veut)  et  le  substratum  chimique  des 
cellules  somatiques;  si  l'on  peut  modifier  certains  constituants  de  ces  der- 
nières (expérience  de  Guyer  et  Smith  sur  l'injection  au  Lapin  de  sérum 
anti-cristallin),  il  n'est  pas  absurde  de  penser  que  la  modification  peut  affec- 
ter aussi  les  constituants  homologues  des  cellules  germinales.  Si  les  tissus 
d'un  animal  deviennent  dérangés  ou  injuriés  en  quelque  manière,  des  réac- 
tions d'immunité  peuvent  s'établir  contre  eux  :  un  Lapin  qui  fabrique  des  an- 
ticorps contre  ses  propres  spermatozoïdes  injectés  dans  le  système  vascu- 
laire,  en  fabrique  aussi  contre  les  spermatozoïdes  logés  dans  le  testicule  ;  le 
fait  que  les  oculistes  trouvent  fréquemment  nécessaire  d'enlever  un  œil  gra- 
vement malade  pour  prévenir  la  dégénération  sympathique  de  l'autre  œil, 
semble  indiquer  que  l'individu  a  fabriqué  des  anticorps  spécifiques,   l'œil 
malade  agissant  comme  antigène,  de  sorte  que  l'œil  non  atteint  peut,  être 
malade  à  son  tour.  Et  si  l'anticorps  agit  sur  les  tissus  d'un  œil  normal,  pour- 
quoi ne  le  ferait-il  pas  sur  les  constituants  protéiques  du  germe,  les  proto- 
types de  ceux  qui  ont  formé  jadis  les  tissus  oculaires,  lors  du  développement 
embryonnaire?  Il  est  probable,  à  la  vérité,  qu'il  y  a  une  différence  suffisante 
entre  les  facteurs  du  plasma  germinatif  et  ceux  de  l'organe  achevé  pour 
rendre  les  premiers  moins  sensibles  aux  agents  cytolytiques  ;  beaucoup  de 
cellules  germinales  ne  sont  sans  doute  pas  affectées.  Mais  celles  qui  le  sont 
et  qui  donnent  naissance  à  un  nouvel  organisme  transmettront  à  celui-ci  la 
modification  protéique,  et  en  particulier  à   ses  cellules  germinales.    Les 
faits  encore  trop  peu  nombreux  acquis  jusqu'ici  s'accordent  pour  montrer  que 
certains  types  de  réactions  d'immunité,  notamment  les  cytolytiques,  engen- 
drés contre  des   constituants   somatiques  variés,  peuvent  à  leur  tour  et  à 
l'occasion  affecter  des  substances  du  germen  qui  leur  sont  reliées  chimique- 
ment; il  n'est  pas  possible  de  dire  si  ce  processus  a  eu  une  importance  évo- 
lutive ;  si  par  l'exercice  nous  pouvons  déterminer  une  croissance  de  diverses 
parties  du  soma,  cela  veut  dire  que  les  constituants  protéiques  des  cellules 
exercées  ont  été  incités  à  produire  une  quantité  plus  grande  de  leur  propre 
substance;  si,  d'autre  part,  il  y  a  quelque  chose  qui  est  transporté  par  la 
voie  sanguine,  alors  il  y  a  possibilité  que  le  correspondant  germinal  repré- 
sentatif de  la  partie  hypertrophiée,  quelque  ténu  que  soit  le  fil  de  la  con- 
nexion chimique,  soit  aussi  modifié  dans  la  direction  d'un  changement  ger- 
minal progressif.  [Je  me  permettrai  de  rappeler  que  dans  un  article  inspiré 
par  les  expériences  de  Guyer  et  Smith   (L'hérédité  des  caractères  acquis, 


558  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Revue  générale  des  Scie?ices,  15  octobre  1921,  p.  554),  j'ai  émis  des  hypothè- 
ses identiques  à  celles  de  la  note  ci-dessus  analysée.  Mais  il  est  indispensable 
de  refaire  les  expériences  fondamentales  avant  de  réhabiliter  sous  cette 
nouvelle  forme  la  thèse  de  l'hérédité  des  caractères  acquis  par  l'usage  et  la 
désuétude.]  —  L.  Cuénot. 

Bridges  (Calvin   B.).  —  L'origine  des  variations  dans   les  caractères 
sexuels  et  limités  par  le  sexe.  —  L'attention  a  été  attirée  sur  les  différences 
visibles  entre  les  groupes  chromosomiques  des  deux  sexes,  si  bien  que  le 
processus  de  la  détermination  du  sexe  a  été  formulé  en  termes  de  chromo- 
somes, alors  que  l'unité  moderne  de  détermination  est  le  gène;  et  ainsi  le 
sujet  du  sexe  a  été  quelque  peu  séparé  du  corps  principal  de  l'hérédité.  B. 
tente  de  rétablir  l'accord  en  montrant  que  les  conceptions  de  la  nature  et  de 
l'action  des  gènes  telles  que  nous  les  montrent  les  caractères  non  sexuels 
sont  également  valides  pour  interpréter  les  phénomènes  de  la  sexualité.  On 
sait  que  dans  un  noyau  diploïde  il  peut  y  avoir  perte  d'une  section  de  chro- 
mosome (déficience)  ou  même  d'un  chromosome  entier  (non-disjonction),  de 
sorte  qu'une  série  de  gènes,  au  lieu  d'être  à  l'état  double,  n'est  plus   qu'en 
unique  exemplaire.  La  perte  du  petit  chromosome  IV  chez  Drosophila  amène 
chez  l'individu  affecté  un  changement  notable,  taille  plus  petite  et  soies  plus 
petites,  couleur  pâle,  ailes  plus  courtes,  vitalité  diminuée,  etc.  Si  nous  con- 
sidérons un  mâle,  qui  n'a  qu'un  chromosome  X  (en  faisant  abstraction  du 
chromosome  Y),  il  diffère  de  la  femelle  XX  par  ses  caractères  (petite  taille, 
soies  plus  petites,  etc.)  que  l'on  peut  mettre  en  parallèle  avec  ceux  que  pro- 
duit l'absence  d'un  chromosome  IV.  La  comparaison  faite  entre  ces  effets  de 
l'haploïdie  d'un  autosome  (IV  en  l'occurrence)  et  l'haploïdie  normale  du  mâle 
pour  l'idiochromosome  X,  permet  de  penser  que  X  produit  ses  effets  carac- 
téristiques parce  qu'il  contient  une  prépondérance  de  gènes,  tendant  à  pro- 
duire les  caractères  que  nous  appelons  femelles.  Ce  point  de  vue  reçoit  une 
forte  confirmation  par  l'étude  de  cas  où  le  rapport  du  chromosome  X  aux 
autosomes  est  modifié,  par  exemple  chez   les  descendants  des  Drosophila 
triploïdes  :  la  Drosophile  triploïde  (3  n),  ayant  trois  lots  complets  de  chromo- 
somes, ne  diffère  pas  de  la  femelle  normale,  sauf  par  de  faibles  augmentations 
de  taille  qui  peuvent  être  dues  à  la  plus  grande  quantité  de  chromatine; 
cette  identité  presque  complète  entre  les  formes  diploïde  et  triploïde  montre 
avec  évidence  que  les  caractères  sexuels  et  non  sexuels  doivent  leur  degré 
aux  rapports  entre  les  gènes;  ces  rapports,  en  effet,  restent  identiques  dans 
les  formes  2  n  et  3  n.  Parmi  la  progéniture  des  femelles  triploïdes,  il  y  a  des 
individus  qui  ne  sont  ni  mâles  ni  femelles,  mais  sont  des  intersexués,  très 
semblables  à  ceux  de  Lymantria.  L'étude  génétique  et  cytologique  prouve 
que  ces  intersexués  de  Drosophila  possèdent  2  X  chromosomes  et  3  lots 
d'autosomes;  la  vieille  formule  2  X  =  9  semble  donc  erronée,  puisqu'il  y  a 
des  individus  à  2  X  qui  ne  sont  pas  femelles;  ils  sont  rejetés  hors  de  la 
classe  femelle  par  la  présence  d'un  lot  supplémentaire  d'autosomes,  et  par 
là  même  il  est  prouvé  que  les  autosomes  jouent  un  rôle  positif  dans  la  pro- 
duction du  sexe.  Puisque  les  intersexués  diffèrent  des  femelles  par  la  pré- 
sence de  certains  caractères  mâles,  il  faut  que  l'effet  des  autosomes  soit  dû 
à  une  prépondérance  de  gènes  à  tendances  mâles.  Nous  pouvons  maintenant 
formuler  les  relations  des  sexes  comme  suit  :  les  deux  sexes  sont  condition- 
nés par  l'action  simultanée  de  deux  lots  opposés  de  gènes,  un  lot  tendant  à  pro- 
duire les  caractères  appelés  femelles  et  l'autre  à  produire  les  caractères 
appelés  mâles  ;  ces  deux  lots  de  gènes  ne  sont  pas  d'une  importance  égale, 
puisque  les  formes  diploïde  et  triploïde  sont  femelles,  les  gènes  à  tendance 


VARIATION.  599 

femelle  surmontant  les  gènes  à  tendance  mâle.  Quand  le  nombre  relatif  des 
gènes  à  tendance  femelle  est  abaissé  par  l'absence  d'un  X,  les  gènes  à. ten- 
dance mâle  surmontent  les  autres,  et  le  résultat  est  le  mâle  normal  avec  X. 
Quand  les  deux  lots  de  gènes  agissent  dans  un  rapport  situé  entre  ces  deux 
extrêmes,  comme  c'est  le  cas  dans  le  rapport  2  X  à  3  lots  d'autosomes,  le 
résultat  est  intersexué.  —  Les  intersexués  peuvent  toujours  être  aisément 
distingués  des  mâles  et  femelles  normaux  par  leurs  dimensions  plus  grandes, 
leurs  grands  yeux  et  des  anomalies  à  l'extrémité  des  ailes;  il  y  a  du  reste 
une  grande  fluctuation  chez  les  intersexués,  certains  étant  presque  femelles, 
d'autres  presque  mâles  ;  d'autres  sont  des  mosaïques  de  caractères  mâles  et 
femelles,  et  d'autres  des  intermédiaires.  L'examen  cytologique  des  inter- 
sexués montre  qu'il  y  a  4  types  d'intersexués  qui  diffèrent  par  la  présence 
ou  l'absence  du  chromosome  Y  et  en  ayant  trois  ou  deux  chromosomes  IV. 
Le  phénomène  de  l'intersexualité  a  une  contre-partie,  les  supersexués.  Si 
les  intersexués  résultent  d'une  proportion  intermédiaire  de  X  aux  autoso- 
mes  parce  que  X  a  une  tendance  femelle  nette,  on  peut  s'attendre  â  ce  qu'en 
accroissant  le  rapport  des  X  aux  autosomes,  on  produira  une  superfemelle, 
et  inversement  un  supermàle  en  accroissant  le  nombre  relatif  des  autosomes. 
Des  individus  diploïdes  avec  un  extra-chromosome  X  (2  n  -f-  X)  ont  mainte- 
nant été  reconnus  parmi  la  progéniture  de  certaines  lignées  à  non-disjonc- 
tion très  marquée,  ainsi  que  dans  la  descendance  de  femelles  triploïdes  ;  ils 
sont  femelles,  inféconds  et  il  y  a  des  anomalies  dans  les  ovaires;  inversement 
des  individus  avec  un  chromosome  X  et  un  lot  supplémentaires  d'autosomes 
(3  lots)  ont  été  reconnus  dans  la  progéniture  de  femelles  triploïdes;  ce  sont 
des  mâles,  nettement  distincts  des  mâles  normaux  et  stériles  comme  les 
superfemelles.  —  L   CrÉNOT. 

Millier  (H.  J.).  —  Variation  due  au  changement  dans  un  gène  particulier. 
—  Très  clair  exposé  de  la  conception  du  gène,  dans  le  sens  de  l'école  de 
Morgan;  le  gène  est  une  particule  ultra-microscopique,  de  constitution  chi- 
mique inconnue  (car  celle-ci  n'a  aucun  rapport  avec  les  corps  chimiques, 
enzymes  ou  autres,  dont  il  peut  déterminer  la  présence  dans  l'organisme), 
occupant  une  place  définie  dans  le  chromosome  ;  il  a  comme  propriété  tout 
â  fait  caractéristique  le  pouvoir  de  croissance  ou  d'autocatalyse,  c'est-à-dire 
qu'il  convertit  le  matériel  banal  nutritif  qui  l'entoure  en  un  produit  identique 
à  sa  propre  substance  de  gène  ;  quand  le  gène  poursuit  sa  croissance  à  travers 
plus  d'une  génération,  c'est  le  phénomène  de  l'hérédité.  Quand  le  gène 
change  de  nature  (mutation),  il  peut  se  faire  qu'il  perde  son  pouvoir  auto- 
catalytique,  et  il  peut  alors  disparaître,  ou  bien  il  le  garde  et  croît  confor- 
mément à  sa  nouvelle  nature.  Le  gène  possède  une  autre  propriété  :  il  a  un 
pouvoir  attractif  hautement  spécifique  pour  le  gène  de  même  composition 
(le  résultat  est  l'attraction  synaptique  des  chromosomes)  ;  cependant  quand 
on  étudie  des  races  ayant  un  nombre  anormal  de  chromosomes  (triploïdes  i. 
on  constate  que  l'union  intime  de  deux  chromosomes  tend  à  exclure  une 
union  intime  avec  le  troisième.  Outre  les  gènes  des  chromosomes,  on  peut 
mentionner  qu'il  y  a  un  matériel  autocatalytique  similaire  dans  les  chloro- 
plastides,  qui  peuvent  être  transmis  par  hérédité,  sans  cependant  montrer 
l'attraction  synaptique  caractéristique  des  gènes. 

La  mutation  n'est  pas  fréquemment  une  perte  de  matière,  car  des  muta- 
tions réversibles  ont  été  obtenues  dans  le  -Maïs,  Drosophila,  Portulaca,  et 
probablement  bien  d'autres  êtres.  Il  ne  semble  pas  que  ce  soit  un  phéno- 
mène simplement  quantitatif,  car  les  diverses  mutations  d'un  gène  donné  ne 
se  rangent  pas  d'habitude  en  série  linéaire  :  elles  peuvent  même  affecter 


560  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

des  organes  fort  différents,  ici  la  longueur  de  l'aile,  là  le  thorax,  ailleurs 
produire  un  effet  léthal.  Quand  on  observe  une  mutation,  on  constate  que 
dans  l'immense  majorité  des  cas,  elle  affecte  un  gène  seulement  parmi  les 
milliers  qui  sont  présents  dans  la  cellule  ;  la  cause  est  donc  spécifique,  et 
cette  spécificité  est  due  plutôt  à  une  limitation  spatiale  qu'à  une  influence 
chimique,  puisque  lorsqu'un  gène  présente  une  mutation,  son  congénère, 
logé  près  de  lui  dans  le  chromosome  homologue,  n'est  aucunement  affecté 
(Maïs,  Portulaca,  Drosophila)  ;  les  mutations  paraissent  dues  à  des  «  acci- 
dents »  arrivante  l'échelle  moléculaire.  Quand  les  mouvements  moléculaires 
ou  atomiques  prennent  «  par  hasard  »  une  forme  particulière,  à  laquelle  le 
gène  est  sensible,  alors  la  mutation  se  produit.  Il  semble  qu'il  serait  intéres- 
sant d'étudier  la  fréquence  de  mutation  sur  des  êtres  soumis  à  des  conditions 
externes  différentes  ;  il  est  certain  qu'il  y  a  des  gènes  spécialement  aptes  à 
présenter  des  mutations  (Maïs),  tandis  que  d'autres  sont  beaucoup  plus 
stables.  —  M.  établit  un  rapprochement  entre  le  concept  du  gène,  autocata- 
lytique  et  capable  de  présenter  des  mutations,  et  la  substance  bactéricide, 
filtrable  et  spécifique,  qui  détermine  le  phénomène  d'HÉRELLE;  cette  subs- 
tance est  en  effet  autocatalytique,  et  il  parait  bien  qu'elle  est  susceptible 
d'éprouver  des  mutations,  car  lorsque  la  substance  spécifique  produite  par 
un  Bacille  est  ajoutée  à  des  cultures  d'autres  espèces,  elle  subit  des  change- 
ments que  l'on  peut  comparer  à  des  mutations,  tout  eh  conservant  son  pou- 
voir autocatalytique.  —  L.  Cuénot. 

Blakeslee  (Albert  Francis).  —  Variation  chez  Datura  due  à  des  chan- 
gements du  nombre  des  chromosomes.  —  Alors  que  Portulaca  présente  de 
nombreuses  mutations  de  couleurs,  Datura  stramonium  paraît  beaucoup  plus 
stable  ;  on  ne  connaît  que  trois  paires  allélomorphiques  de  caractères  con- 
trastés, fleurs  blanches-pourpres,  capsules  épineuses-lisses,  stature  géante- 
courte;  le  nombre  des  paires  de  chromosomes  est  de  12  dans  cette  espèce. 
Mais  Datura  présente  un  type  spécial  de  variation,  qui  consiste  en  l'addition 
de  chromosomes  aux  lots  normaux;  à  côté  du  type  normal  diploïde,  il  y  a  un 
type  triploïde,  où  chacun  des  12  lots  comprend  3  chromosomes  au  lieu  de  2, 
un  type  tétraploïde,  où  chacun  des  12  lots  comprend  4  chromosomes;  puis 
viennent  des  variants  asymétriques,  théoriquement  au  nombre  de  12,  qui 
sont  dus  à  l'addition  d'un  extra-chromosome  à  chacune  des  12  paires  du 
diploïde  (formule  2  n  -j-  1),  c'est  le  trisomique  simple;  il  peut  y  avoir  un 
double  trisomique  (2n+  1  -f-  1),  un  simple  tétrasomique  (2  n  +  2).  Enfin 
le  tétraploïde  (4  n)  peut  devenir  un  pentasomique  simple  (4  n  -\-  1),  un  hexa- 
somique  simple  (4  n  -f-  2),  ou  perdre  un  chromosome  dans  un  des  lots 
(4  n  —  1).  Chacune  de  ces  formes  se  distingue  dans  les  cultures  par  un 
aspect  spécial,  de  légères  modifications  dans  le  port,  la  forme  des  feuilles  et 
surtout  la  forme  des  capsules.  Le  tétraploïde  (appelé  new  species)  se  repro- 
duit purement,  et  il  est  impossible  d'obtenir  des  croisements  entre  lui  et 
la  forme  normale  diploïde  dont  il  provient  ;  les  grains  de  pollen  de  cette 
new  species  sont  sensiblement  plus  gros  que  ceux  du  type  normal;  le  pollen 
du  triploïde,  type  asymétrique  et  instable  lors  de  la  disjonction  des  gamètes, 
est  caractérisé  par  le  grand  nombre  de  grains  vides,  et  une  grande  diver- 
sité dans  la  dimension  des  grains  suivant  le  nombre  des  chromosomes  qu'ils 
renferment. 

L'addition  des  extrachromosomes  produit  un  effet  d'asymétrie  qui  retentit 
sur  la  vigueur  et  la  croissance  de  la  plante  :  le  mutant  Globe  (2  n  -j-  1)  est 
moins  robuste  que  le  type  normal  ;  le  Globe  2  n  -\-2  est  encore  moins  vigou- 
reux que  le  précédent  ;  quand  les  pieds  sont  serrés,  la  proportion  des  mutants 


VARIATION.  561 

survivants  est  considérablement  diminuée.  L'effet  de  l'asymétrie  est  natu- 
rellement doublé  dans  le  gamétopbyte;  les  grains  de  pollen  du  mutant  Globe 
qui  ont  la  formule  ?i  -f  1  ne  peuvent  se  développer  que  difficilement,  de 
sorte  que  le  caractère  Globe  est  très  rarement  transmissible  par  le  pollen 
(à  peine  2  %  dans  un  nombre  considérable  de  croisements).  —  Cette  varia- 
tion chromosomique  des  Datura  permettra  d'analyser  l'influence  des  divers 
chromosomes  sur  la  morphologie  et  la  physiologie  de  la  plante  sans  attendre 
la  venue  de  mutations  dans  les  gènes;  B.  pense  qu'un  organisme,  plante 
ou  animal,  est  la  résultante  d'une  série  de  forces  plus  ou  moins  en  conflit  ou 
coagissantes  qui  sont  contenues  dans  les  divers  chromosomes.  —  L.  Cuénot. 

b)  Guyer  (M.  F.).  —  Orthogénèse  et  phénomènes  sérologiques. —  G.  se  de- 
mande si  l'on  s'entend  bien  sur  le  sens  du  mot  orthogénèse;  pour  les  uns, 
c'est  l'idée  d'un  changement  progressif  et  continu  d'un  ou  de  plusieurs  carac- 
tères, dû  à  quelques  facteurs  internes;  pour  d'autres,  c'est  une  évolution  en 
ligne  droite,  dirigée  par  des  causes  externes,  ou  bien  par  un  principe  interne 
de  perfection,  quelque  peu  mystique  :  très  justement  il  remarque  que  si  l'on 
arrange  les  espèces  d'un  grand  groupe  en  une  série  graduelle  par  rapport 
à  un  caractère  donné,  c'est-à-dire  en  série  orthogénétique,  rien  ne  prouve 
que  le  stade  le  plus  avancé  soit  sorti  du  stade  immédiatement  en  dessous  de 
lui;  on  peut  bien  établir  une  série  avec  les  ocelles  des  plumes  des  diverses 
espèces  de  Po/yplectron,  mais  il  n'est  nullement  certain  qu'elle  réponde  à 
des  variations  qui  se  sont  succédé  d'une  façon  aussi  régulière.  Si  l'on  pense 
que  la  couleur  est  dans  beaucoup  de  cas  une  fonction  du  degré  d'oxydation 
de  quelque  composé  fondamental,  comme  la  quinone,  ou  de  l'introduction 
ou  soustraction  de  quelque  radical  hydrocarboné,  il  est  évident  qu'un  stade 
élevé  d'une  coloration  dans  une  espèce  n'est  pas  nécessairement  sorti  du 
stade  inférieur  le  plus  voisin,  mais  peut  tirer  son  origine  d'un  point  quel- 
conque de  l'échelle.  G.  rappelant  son  travail  bien  connu  sur  l'atrophie  des 
yeux  déterminée  par  l'injection  de  sérum  anti-cristallin,  envisage  à  titre 
d'hypothèse  de  travail,  une  vue  de  l'évolution  extrêmement  voisine  de  la 
théorie  lamarckienne  :  il  admet  qu'il  y  a  dans  toutes  les  cellules  d'un  être, 
y  compris  les  germinales,  quelque  chose  de  commun;  car  il  est  bien  connu 
qu'un  anticorps  contre  un  tissu  particulier,  s'il  montre  son  plus  haut  degré 
de  spécificité  contre  ce  tissu,  réagit  aussi  à  des  degrés  variables  contre  les 
autres  tissus  du  même  individu.  Il  peut  donc  être  admis  que  l'identité  chi- 
mique entre  les  protéines  des  cellules  somatiques  et  les  protéines  symétriques 
du  germe  est  assez  grande  pour  que  les  deux  soient  influencés  par  un  même 
agent.  Supposons  un  animal  comme  la  Taupe  dont  la  vie  souterraine  produit 
des  blessures  et  des  suppurations  des  yeux;  des  résorptions  peuvent  amener 
dans  le  milieu  sanguin  une  production  d'anticorps  qui  affectent  les  protéines 
des  yeux,  mais  aussi  les  protéines  symétriques  du  germe;  cette  influence 
somatique  cesse  lorsque  les  yeux  deviennent  de  petites  dimensions  et  sont 
abrités  par  les  paupières  fermées,  mais  les  conditions  induites  dans  le  germe 
persistent.  Une  orthogénèse  progressive  peut  se  comprendre  d'une  manière 
analogue  :  on  sait  que  la  brachydactylie  est  déterminée  après  la  naissance 
par  une  sécrétion  pituitaire  trop  abondante;  d'autre  part,  on  connaît  des 
cas  de  brachydactylie  conditionnés  par  la  structure  du  germen,  donc  parfai- 
tement héréditaires  ;  ne  serait-ce  pas  une  hypertrophie  du  corps  pituitaire 
qui  à  l'origine  a  conditionné  le  type  héritable  de  la  brachydactylie?  —  L. 
Cuénot. 

Lipman  (Chas.  B.).  —  Orthogénèse  chez  les  Bactéries.  —  Les  bactéries 
l'annéiî  biologique.  38 


562  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ne  donnent  pas  d'appui  ou  d'éclaircissement  au  concept  de  l'orthogénèse  ; 
on  ne  sait  même  pas  avec  certitude  si  ce  sont  bien  les  formes  les  plus  primi- 
tives de  la  vie;  L.  fait  remarquer  qu'à  part  quelques  formes  tout  à  fait 
exceptionnelles  (les  autotrophiques),  les  bactéries  sont  sapropbytes  ou  para- 
sites, ce  qui  suppose  leur  apparition  dans  un  monde  contenant  déjà  de  la 
matière  organique.  Il  est  difficile  de  croire,  d'autre  part,  que  les  algues 
vertes  monocellulaires  sont  primitives,  en  raison  de  la  grande  complexité 
de  la  chlorophylle,  L.  est  porté  à  admettre  que  la  vie  a  apparu  sous  la  forme 
d'une  simple  molécule  protéique.  —  L.  Cuénot. 

Henderson  (L.  J.}.  — L'orthogénèse  au  point  de  vue  du  biochimiste.  —  Le 
mot  orthogénèse  signifie  généralement  une  évolution  marchant  à  peu  près 
en  ligne  droite,  et  dépendant  de  quelque  chose  qui  est  interne  à  l'organisme, 
bien  que  cependant  ce  processus  puisse  être  mis  en  train  par  un  stimulus 
enant  du  milieu.  Le  changement  progressif  est  évidemment  un  phénomène 
morphologique,  et  n'a  guère  de  sens  au  point  de  vue  de  la  biochimie.  L'hé- 
moglobine, par  exemple,  qui  a  pour  fonction  de  transporter  l'oxygène  et 
l'acide  carbonique,  est  un  corps  de  constitution  très  particulière  et  constante  ; 
or,  on  ne  peut  guère  imaginer  une  évolution  continue  amenant  à  l'hémoglo- 
bine ;  elle  n'a  pu  apparaître  qu'à  la  suite  d'une  variation  extrêmement  dis- 
continue; mais  une  fois  apparue,  on  peut  admettre  plus  tard  une  évolution 
dans  le  processus  même  du  transport  de  l'oxygène.  En  effet,  on  sait  qu'une 
variation  dans  les  électrolytesdes  globules  rouges  s'accompagne  d'une  remar- 
quable variation  dans  l'affinité  de  leur  hémoglobine  pour  l'oxygène  ;  il  n'y  a 
pas  là  de  difficulté  à  imaginer  un  processus  d'adaptation  ;  car  ce  n'est  qu'une 
question  de  proportions  de  différentes  substances.  En  somme,  dans  l'état 
actuel  de  la  biochimie,  celle-ci  est  plutôt  favorable  à  une  variation  discon- 
tinue, non  orthogénétique,  distribuée  au  hasard.  —  L.  Cuénot. 

Osborn  (Henry  Fairfield).  —  Orthogénèse  résultant  de  l'observation  pa- 
lèontologique  commençant  en  18H9.  —  Le  mode  de  l'évolution  est  clairement 
montré  par  la  paléontologie  :  l'évolution  est  continue,  adaptative,  mécanique- 
ment parfaite  à  chaque  étape  ;  elle  aboutit  à  des  mécanismes  animaux  que 
l'on  peut  comparer  à  des  machines  humaines  ;  d'une  part,  par  le  jeu  de  la 
compétition  individuelle,  ces  machines  sont  comme  standardisées,  si  bien 
que  des  animaux  de  même  âge,  sexe,  milieu  et  hérédité  sont  tous  semblables, 
sans  variation  perceptible  [?]  ;  mais  d'autre  part,  la  Nature  substitue  fré- 
quemment des  machines  plus  parfaites  et  plus  adaptables  aux  plus  anciennes, 
moins  souples,  exactement  comme  le  fait  l'Homme  pour  ses  automobiles,  ses 
machines  à  écrire  et  ses  aéroplanes.  Incontestablement  le  mode  d'origine 
de  tous  les  caractères  mécaniques  est  orthogénétique,  c'est-à-dire  qu'un 
nouvel  organe  (par  exemple  des  saillies  sur  une  dent)  apparaît  toujours  gra- 
duellement, continuement  et  est  adapté  depuis  son  premier  début  ;  cela  est 
tout  à  fait  apparent  dans  l'appareil  dentaire  ;  lorsqu' apparaît  un  modelé  sur 
une  dent  inférieure,  le  même  modelé  inverse  apparaît  en  même  temps  à  la 
dent  supérieure,  réalisant  une  coadaptation  mécanique  réciproque,  qui  ne 
le  cède  pas  pour  la  complication  et  l'exactitude  à  la  serrure  et  à  la  clef  les 
plus  compliquées.  Ce  processus  orthogénétique,  qui  ne  comporte  pas  d'essais 
et  d'erreurs  mécaniques  [?],  a  été  parfaitement  reconnu  dès  1869  par  le  pa- 
léontologiste W.  H.  Waagen,  étudiant  la  genèse  de  nouveaux  caractères  dans 
les  coquilles  d'Ammonites  (il  attribua  aux  petites  étapes  graduées  le  nom  de 
mutations)  et  plus  tard  par  Neumayr  qui  propose  le  terme  de  Mutationsrich- 
tung  pour  cette  évolution  continue,  par  suite  d'une  tendance  interne,  dans 


VARIATION.  5G3 

une  direction  définie  (exemples  :  Ammonites,  Paludines  de  Slavonie,  Pla- 
norbes  de  Steinheim,  généalogie  (ÏEquus,  Rhinocéros,  Elephas).  C'est  aussi 
la  rectigradation  d'O.  (1908).  Pendant  longtemps,  jusque  vers  1805,  O.  a  été 
partisan  de  la  théorie  lamarckienne  de  l'hérédité  des  réactions  adaptatives, 
qui  ne  lui  paraît  plus  répondre  à  la  réalité  des  faits  ;  il  attribue  maintenant 
l'origine  de  nouveaux  caractères  adaptatifs  à  des  tendances  germinales  défi- 
nies; quant  à  l'origine  des  changements  de  proportions,  ayant  un  intérêt 
pour  la  survivance  d'une  espèce,  il  est  probable  qu'en  partie  tout  au  moins, 
elle  est  attribuable  à  la  sélection  organique.  [Il  est  difficile  de  saisir  exacte- 
ment la  pensée  d'O.  ;  il  ne  croit  pas,  dit-il,  à  une  tendance  interne  vers  la 
perfection;  qu'est-ce  donc  que  sa  tendance  germinale  définie?  Il  parait 
admettre  par  endroits  une  action  de  la  sélection,  agissant  sur  les  fluctua- 
tions, dans  un  sens  naturellement  progressif;  alors  on  ne  voit  pas  pourquoi 
la  sélection  ne  jouerait  pas  aussi  un  rôle  dans  l'évolution  des  dents;  sa  sélec- 
tion organique,  pour  laquelle  il  donne  comme  exemple  la  transformation 
d'un  Chien  amputé  des  pattes  de  devant  en  Chien  Kanguroo,  est  de  l'auto  - 
régulation,  et  n'a  rien  à  faire  avec  l'évolution,  si  l'on  n'admet  pas  l'hérédité 
des  caractères  mécaniques  acquis.]  —  L.  Cuénot. 

y)  Variation  sous  Vinfluence  du  milieu. 

Pictet  (Arnold).  —  Action  du  milieu  et  hérédité.  (Expériences  avec  des 
Lépidoptères.)  —  Les  Lépidoptères  présentent  souvent  des  races  différentes 
sur  les  deux  versants  d'une  chaîne  de  montagnes,  si  l'un  est  mieux  exposé 
que  l'autre.  On  constate  en  effet  que  plusieurs  espèces  des  genres  Pieris, 
Lycaena,  Argynnis,   Jlelitaea,  etc.,   quelques  Bombycides,  Xoctuélides  et 
Géométrides,  ont  un  faciès  méridional  sur  le  versant  le  mieux  exposé  et 
un  septentrional  sur  l'autre  versant.  Désignons  par  A  le  type  méridional 
et  par  B  le  type  septentrional.  Sur  le  plateau  de  communication  des  deux 
versants,  les  deux  formes  peuvent  se  croiser  et  l'on  y  trouve  des  hybrides 
AB.  Des  expériences  ont  été  faites  pour  déterminer  l'origine  de  cette  faune 
intermédiaire.  Ces  recherches,   déjà  en  partie  publiées  (en  1012  et  1917) 
démontrent  tout  d'abord  que  l'on  peut  obtenir  artificiellement  des  races 
géographiques  quand  on  soumet  les  chenilles  et  les  chrysalides  à  une  action 
imitant  plus  ou  moins  divers  climats.  Mais  ce  sont  de  fausses   races,  non 
héréditaires.  D'autre  part,  si  l'on  fait  agir  un  facteur  dépassant  en  puis- 
sance tous  les  éléments  de  n'importe  quel  climat,  on  obtient  une  majorité 
de  papillons  appartenant  à    l'espèce   mise  en  expérience,  puis   des  types 
intermédiaires   comparables  aux  AB  des  plateaux  et   enfin  2  à  3    %  d'in- 
dividus  constituant    une  nouveauté  inconnue,    laquelle    représente,   dans 
chaque  série,  un  type  identique.  Les  mêmes  résultats  sont  obtenus  en  croi- 
sant des  races.  On  peut  donc  en  conclure  qu'une  même  action  expérimen- 
tale, ou  une  même  action  du  milieu,  sur  des  individus  de  même  espèce 
mais  différant  les  uns  des  autres  par  des  caractères  de  races  géographi- 
ques, concourt  à  la  production  d'un  type  intermédiaire  unique  et   d'une 
nouveauté  (inexistante  à  l'état  naturel)  également  unique.  On  en  conclut 
encore   que  le  croisement  entre  les  individus  de  ces  mêmes  races  concourt 
à  la  production  du  même  type  intermédiaire  et  de  la  même  nouveauté. 
Il   faut  donc  interpréter  les   AB    des  plateaux  de  communication  comme 
étant  les  uns  des  hybrides  et  les  autres,  absolument  [semblables,  des  A  et 
des  B  émigrés  sur  le  plateau  et  modifiés  par  l'action  du  milieu.  Les  ca- 
ractères de  ces   derniers  ne  sont  pas  héréditaires.  Ces  faits    démontrent 
une  fois  de  plus  la  non-hérédité  des  caractères  acquis.  —  M.  Boubier. 


564  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Delachaux(Th.).  —  Un polychête  d'eau  douce  cavernicole  (genre  nouveau). 
—  D.  a  trouvé  dans  la  grotte  de  Ver,  Gorges  de  l'Areuse  (Suisse),  quel- 
ques individus  d'un  ver  minuscule  d'un  demi-millimètre  de  long,  pourvu 
de  palpes  mobiles  et  de  parapodes.  C'est  un  Polychête  nouveau,  le  Troglo- 
chaetus  beranecki,  qui  vit  là  en  compagnie  d'un  petit  crustacé,  Bathynella, 
dont  la  forme  primitive  remonte  au  carbonifère.  Ces  deux  organismes  sont 
donc  des  reliques  de  la  faune  préglaciaire  souterraine.  Or,  l'ordre  des  Po- 
lychètes  passait  jusqu'ici  pour  être  entièrement  marin,  à  l'exception  de 
quelques  espèces  adaptées  à  l'eau  douce.  Cette  nouvelle  espèce  est  difficile 
à  classer.  Elle  a  des  affinités  avec  les  Nereidiformes  et  plus  spécialement 
avec  les  Eunicidés,  mais  elle  en  diffère  par  son  organisation  simplifiée  et 
larvaire.  C'est  un  Polychête  en  miniature,  dont  le  développement  semble 
s'être  arrêté  à  un  stade  larvaire.  —  M.  Boubier. 

Mercanton  (P.  IL.).  —  Araignées  cavernicoles  des  Mines  de  sel  de  Bex 
(Suisse).  —  On  trouve  dans  une  des  galeries  de  cette  mine  de  sel  gemme, 
la  galerie  dite  du  Bouillet,  et  seulement  sur  des  suintements  d'eau  sulfu- 
reuse et  leurs  dépôts,  des  araignées  de  Y espèce  Porhom ma  thor  elli  (Herman), 
Cette  araignée,  bien  que  cavernicole,  possède  des  yeux  normaux;  elle  ne 
tisse  pas  de  toile,  mais  se  sert  du  fil  qu'elle  émet  pour  monter  et  descendre. 

—  M.  Boubier. 

Cuénot  (L.)  et  Mercier  (L.).  —  La  perle  de  la  faculté  du  vol  chez  les 
Diftères  parasites.  —  Massonnat  pensait  que  l'atrophie  des  ailes  était  la  suite 
du  non-usage  et  il  a  établi  une  série  orthogénétique  allant  de  formes  capables 
de  voler  à  des  formes  ayant  des  ailes  réduites  ou  nulles.  Pour  lui,  l'atrophie 
des  muscles  vibrateurs  est  parallèle  à  celle  des  ailes. 

En  réalité,  l'atrophie  des  ailes  est  postérieure  à  celle  des  muscles  et  ne  la 
suit  pas  nécessairement.  Les  muscies  que  Massonnat  homologuait  à  des 
vibrateurs  rudimentaires  chez  certaines  formes  à  ailes  réduites  sont  en 
réalité  des  muscles  extrinsèques  des  pattes,  d'après  leurs  rapports  et  leur 
structure.  Le  série  établie  par  Massonnat  n'est  pas  soutenable  :  Lynchia  et 
Ilippobosca,  par  exemple,  qu'il  y  introduisait,  ont  des  types  d'architecture 
musculaire  différents  et  ne  sont  probablement  pas  parents.  Le  phénomène 
primordial  est  la  variation  brusque  dans  le  nombre  des  fibres  des  muscles 
vibrateurs,  variation  de  cause  d'ailleurs  inconnue,  qui  détermine  comme 
conséquence  l'usage  réduit-  des  ailes  ou  le  non-usage.  Contrairement  aux 
idées  lamarckiennes,  c'est  l'organe  qui  crée  la  fonction  et  non  pas  l'inverse. 

—  A.  Robert. 

Pittard  (Eug.)  et  Ginsberg  (Marie).  —  La  taille  humaine  et  les  in- 
fluences des  milieux.  —  Cet  important  travail,  dont  les  auteurs  ne  donnent  ici 
qu'un  résumé,  a  porté  sur  30.301  tailles,  relevées  sur  des  recrues  dans  le 
canton  de  Berne.  Nous  signalerons  les  résultats  suivants  (moyennes)  que 
les  auteurs  se  proposent  d'interpréter  plus  tard  : 

1.  Taille  des  groupes  linguistiques  : 

Allemand,  1  m.  654;  Français,  1  m.  661;  mixte,  1  m.  657. 

2.  Taille  selon  l'arrangement  géographique  : 

Jura,  1  m.  663;  Plateau,  1  m.  654;  Alpes,  1  m.  654. 

3.  Taille  d'après  la  qualité  géologique  du  sol  : 

Jurassique,  1  m.  661  ;  flysch,  1  m.  648;  nagelfluh,  1  m.  643. 


VARIATION.  563 

4.  Taille  d'après  l'altitude  : 

de  400-600  in.  =1  m.  059 

de  601-800  m.  =     1  m.  649 

de  801-1000  m.  =    1  m.  043 

de  1001-au-dessus  =     1  m.  646 

Taille  selon  les  milieux  ruraux  et  citadins  : 

1  à  100O  habitants  =  1  m.  630 

1000  à  5000       »  =  1  m.  648 

5000  à  10.000        »  =  1  m.  654 

10.000  et  plus       »  =  1  m.  677 

6.  Taille  selon  les  milieux  sociaux  : 

agriculteurs,    1  m.  645 
gros  travaux,    1  m.  653 
commerçants,  I  m.  664 
professions  libérales,  1  m.  695 

M.  Boubier. 

Hubbs  (Cari.  L.).  —  Variations  dans  le  nombre  de  vertèbres  et  d'autres 
caractères  méristiques  de  Poissons  en  corrélation  avec  la  température  de  l'eau 
pendant  le  développement.  —  En  même  temps  que  J.  Schmidt  (Copenhague), 
l'auteur  a  obtenu  des  résultats  qui  prouvent  que  les  caractères  méristiques 
d'un  Poisson  ne  sont  pas  déterminés  seulement  par  l'hérédité,  mais  en  par- 
tie aussi  par  les  conditions  de  milieu,  en  particulier  par  la  température 
agissant  sur  une  période  du  développement  particulièrement  sensible.  Le  maté- 
riel observé  comprend  des  animaux  d'âge  différent  de  Notropis  atherinoïdes 
(Cyprinide)  et  de  Lepomis  incisor  (Centrarchide)  d'un  petit  lac  de  Chicago; 
la  température  pendant  la  période  de  développement  a  été  plus  basse  en 
1919  qu'en  1918  pour  Notropis;  c'était  le  contraire  pour  Lepomis.  Ces  diffé- 
rences dans  la  température  sont  vraisemblablement  en  corrélation  avec  des 
variations  dans  le  nombre  de  segments  :  d'une  façon  générale,  le  nombre 
des  vertèbres  caudales,  des  rayons  dorsaux  durs  et  mous,  des  rayons  mous 
de  l'anale  est  plus  grand  chez  les  animaux  développés  pendant  un  mois 
froid  que  chez  ceux  développés  durant  un  mois  chaud,  où  l'évolution  est 
activée.  Le  mode  pour  le  nombre  de  vertèbres  des  Notropis  de  1919  est  de 
42;  en  1918  de  41  ;  les  nombres  des  écailles  de  la  ligne  latérale  donnent  un 
mode  de  40(1919)  ou  de  39  (1918).  — Ces  différences  entre  les  animaux  d'an- 
nées successives  ne  sont  donc  pas  dues  à  des  différences  raciales,  mais  bien 
à  l'action  de  la  température,  qui  retarde  ou  accélère  l'évolution.  Mais  cela 
n'annule  pas  la  puissance  de  l'hérédité,  car  des  différences  analogues  sont 
développées  aussi  pour  causes  internes.  —  L.  Cuénot. 

Allen  (F.  J.).  —  Incidence  saisonnière  dans  les  dates  de  naissance  des 
sujets  émiuents.  —  Les  personnalités  éminentes  de  l'intellectualité  naîtraient 
plutôt  durant  l'hiver  :  en  février  surtout,  puis  décembre.  Sur  60  sujets,  33 
sont  nés  au  temps  froid,  et  27  au  temps  chaud.  Cette  distribution  ne  con- 
corde nullement  avec  celle  des  naissances  en  général.  Les  conceptions  de 
printemps  donneraient-elles  plus  volontiers  des  sujets  de  qualité  supé- 
rieure? —  H.  de  Varigny. 

Cockerell  (T.  D.  A.).  —  Rudbeckie  et  Ancolie.  —  C.  a  rencontré  dans  le 
Colorado  des  plants  caractérisés  par  l'absence  totale  de  rayons,  de  B.  mon- 


566  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

tana.  Cela  n'empêche  nullement  les  visites  d'insectes.  Il  a  rencontré  aussi  au 
même  point  des  Aquilegia  caerulea  variété  blanche.  Faut-il  croire  à  quel- 
que influence  de  la  nature  du  sol  dans  la  production  de  ces  types  aberrants, 
demande  l'auteur?  —  H.  de  Varigxy. 

S)  Influence  du  mode  de  reproduction. 

Jennings  (H.  S.).  —  Variation  dans  la-  reproduction  uniparentale .  —  Le 
darvinisme  n'a  pas  résolu  le  problème  de  l'origine  des  variations  ;  donnez- 
moi  des  variations  héréditaires,  dit-il,  et  j'expliquerai  l'adaptation  par  la 
sélection  naturelle;  mais  c'est  l'omission  de  presque  100  %  de  ce  qui  est 
important  dans  l'évolution.  Il  est  indiqué  d'attaquer  le  problème  des  varia- 
tions, non  pas  en  étudiant  les  êtres  supérieurs,  où  il  y  a  mélange  des  lignées 
et  recombinaison  dans  tous  les  sens  des  matériaux  héréditaires,  mais  plutôt 
en  suivant  des  organismes  qui  se  multiplient  parthénogénétiqupment,  à 
partir  d'un  individu  unique.  On  est  arrivé  jusqu'ici  aux  résultats  suivants  : 
dans  beaucoup  d'organismes,  la  constitution  germinale  ou  génotypique  est 
extrêmement  stable;  elle  ne  change  pas  du  tout,  quelle  que  soit  l'intensité 
des  changements  de  milieu;  par  contre,  chez  des  Rbizopodes,  Bactéries  et 
quelques  Infusoires,  il  y  a  des  changements,  rares  du  reste,  qui  peuvent  être 
hérités  à  travers  de  multiples  générations  uniparentales,  et  qui  sont  déter- 
minés par  l'action  du  milieu  sur  le  plasma  germinatif  ;  la  persistance  des 
changements  dépend  en  partie  du  nombre  des  générations  sur  lesquelles 
l'agent  modifiant  a  agi.  —  L.  Cuénot. 


I /origine  des  espèces 

Abel(0.).  —Lehrbuch  der  Palwozoologie.  (1  vol.  in-8°,  XVI,  500  pp.,  700  fig., 
G.  Fischer,  Iéna,  1920.)  [578 

Bathellier  (Jean).  —  Sur  le  rôle  des  soldats  de  l'Eutermes  matangensis.  (C. 
R.  Ac.  Sc.,CLXXV,477,  1922.)  [572 

Behrens  (J.).  —  Die  Perithecien  des  Eichenmehltaus  in  Deutschland.  (Zeit- 
schr.  f.  Pflanzenkr.,  XXXI,  108-110,  1921.)  [578 

Belàr  (Karl).  —  Untersuchungen  iiber  Thecamôben  der  Chlamydophrysgruppe. 
(Arch.  f.  Prbtistenk.,  XLIII,  287-354,  pi.  III-X,  1921.)  [574 

Breuer  (Rudolf).  —  Weiterer  Beitrag  zur  Biologie  von  Chlamydophrys  auf 
Agar  Kulturen.  (Arch.  f.  Protistenk,  XLV,  95-117,  pi.  I,  1922.)  [574 

Cuénot  (L.)et  Poisson  (Raymond).  —  Sur  le  développement  de  quelques 
coaptations  des  Insectes.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  461,  1922.)  [572 

Dodgson  (R.  W.).  —  Noctiluca  as  an  Enemy  of  tke  oyster.  (Nature, 
9  septembre  1922,  343.)  L570 

Doflein  (F.).  —  Untersuchungen  iiber  Chrysomonadinen.  I.  Ochromonas 
granularis  Dolf.  11.  Ueber  Chrysamœba  radians  Klebs.  (Arch.  f.  Protis- 
tenk., XLIV,  149-214,  pi.  VI-X,  1922.)  [573 

Dufour  (L.).  —  Causes  de  l'apparition,  en  grande  abondance,  de  certains 
champignons  à  la  suite  d'un  incendie  de  foret.  (Bull.  Soc.  Myc.  de  Fr., 
XXXVIII,  93-97,  1922.)  L576 


ORIGINE  DES  ESPECES.  56? 

Gudger  (E.w.).  —  The  miraculous  draughl  of  fisches,  an  explanalion.  (Na- 
ture, 28  octobre  1920,  572.)  [571 

Hegner  (R.  W.).  —  Measurements  of  Trypanosoma  diemyctyii ,from  diffé- 
rent hosts  and  their  relation  tospecific  identification,  lier edity  and  environ- 
ment.  (Journal  of  Parasitology,  VII,  105-113,  1921.)  [577 

Herfs  (Adolf).  —  Die  pulsierende  Yaknole  der  Protozoen,  ein  Schutzorgan 
gegen  Aussilssung.  Studien  ilber  Anpassungen  der  Organismen  an  das  Leben 
in  Siisswasser.  (Arch.  f.  Protistenk.,  XLIV,  227-201,  1922.)  [575 

Konsuloff  (Stefan).  —  Untersuehungen  ilber  Opalina.  (Arch.  f.  Protistenk., 
XLIV,  285-346,  XII-XIII,  1922.)  [572 

Lapaye  (G.).  —  Ouramoeba.  (Nature,  22  juillet  1922,  114.)  [575 

Lendner  (A.).  —  Culture  expérimentale  du  Spinellus  macrocarpus.  (Bull. 
Soc.  Botan.  de  Genève,  XIII,  8-9,  1921.)  [577 

Maxwell  (Herbert).  —  Nectar- S  ippinq  Birds.  (Nature,  13  mai  1922,  612.) 

[570 

Mesnil  (F.).  —  La  «  Flagellose  j>  ou  «  Leptomoniase  »  des  Euphorbes  et  des 
Asclëpiadées.  (Ann.  Se.  Nat.  Bot.,  sér.  X,  III,  XIII-LVI1,  1921.) 

[Mise  au  point 

Montfort  (Camill).  —  Die  aklive  Wurzelsàugung  ans  Hochmoorirasser  im 
Laboratorium  und  am  Slandort  und  die  Frage  seiner  Giftwirkung.  (Prings- 
heim's  Jahrbùcher  f.  wiss.  Bot.,  LX,  184-255.)  [508 

Miilil  (Dorothea).  —  Beitrag  zur  Kenntniss  der  Morphologie  und  Physio- 
logie der  Mehlwurmgregarinen.  (Arch.  f.  Protistenk.,  XLIV,  362-416,  XI- 
XII,  1922.)  [577 

Munro  Fox  (H.).  —  Lunar  Periodicyty  in  Reproduction.  (Nature,  23  fé- 
vrier 1922,  237.)  [570 

a)  Orton  (J.  H.).  —  Occurrence  of  a  crystalline  style  in  the  american 
slipper  limpet  [Crepidula  fornicata)  and  its  allies.  (Nature,  29  juillet 
1922,  149.)  [Constatation   du  fait.  Le  style 

cristallin  parait  servir  à  dissoudre  le  mucus  servant  à  capturer  le  planc- 
ton.  Il  est  peut-être  plus  répandu  qu'on   ne  pense.  —  H.   de   Varigny 

b) The  mode  of  feeding  of  the  Jelly  Fish,  Aurélia  aurita,  on  the  smal- 

ler  organisons  ofthe  plankton.  (Nature,  5  août  1922,  p.  178.)  [569 

Pearse  (A.  S.).  —  The  effects  of  environment  on  animais  (Amer.  Natur., 
LVI,  144-158,  1922.)  [570 

Peyronel  (B.).  —  Nuovi  casi  di  rapporti  micorizici  tra  Basidiomiceti  e 
Fanerogame  arborée.  (Bullet.  Soc.  botan.  italiana,  7-14,  1922.)  [576 

Potts  (F.  A.).  —  Symbiotic  bacteria  and  Phosphorescence.  (Nature,  24  juin 
1922,  814.)  [576 

Pringsheim  (Ernst  G.).  —  Physiologische  Studien  an  Moosen.  1.  Die  Bein- 
kultur  von  Leptobryum  pirifonne  (L.)  Schpr.  (Pringsheim's  Jahrbùcher  f. 
wiss.  Bot.,  LX,  499-530,9  fig.,  1921.)  [575 

Rowley  (F.  R.)  and  Krikpatrick  (R.).  —  Ouramaeba.  (Nature,  8  juil- 
let 1922,  40.)  [575 

Ruedemann  (Rudolf).  —  Further  notes  on  the paleonlology  ofarrested  évo- 
lution. (Amer.  Nature,  LVI,  256-272,  1922.)  [579 

Weiss  (Harry  B.).  —  A  summary  of  the  food  habits  of  North  American  Co- 
leoptera.  (Amer.  Natur.,  LVI,  159-165.) 


568  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

[Un  quart  des 
Coléoptères  sont  phytophages,  un  autre  quart  carnassiers  et  prédateurs  ; 
très  peu  sont  parasites  ;  près  de  la  moitié  sont  saprophages.  —  L.  Cuénot 

Zimmermann  (Arnold).  —  Recherches  expérimentales  sur  l'élevage  aseptique 
de  l'Anguillule  du  vinaigre, AnguiUula  oxophila  Schneider.  (Thèse  Genève 
et  Rev.  Suisse  de  Zoologie,  XXVIII,  357-380,  1921.)  [571 


c.  Adaptations  diverses.  Œcologie. 

Montfort  (Camill.).  —  La  succion  des  racines  dans  Veau  du  marais 
bombé  (Ilocfunoor)  au  laboratoire  et  en  place,  et  étude  de  la  toxicité  de  celte 
eau.  —  Schimper  (1898)  a  introduit  la  notion  de  la  «  sécheresse  physiologi- 
que »  du  marais  bombé  à  réaction  acide.  Cette  notion  est  aujourd'hui  à  peu 
près  abandonnée  et  parmi  ses  "adversaires  les  plus  documentés  M.  occupe 
un  des  premiers  rangs.  En  1918  déjà,  il  a  démontré  l'hygromorphie  des  plantes 
typiques  du  haut  marais.  Et  si  certaines  espèces  telles  que  les  Eriophorum 
ou  Scirpus  Cœspitosus  sont  des  xérophytes  avérés,  c'est  qu'ils  se  développent 
très  tôt,  à  un  moment  où  la  rhizosphère  est  encore  plus  ou  moins  congelée. 
Les  publications  de  M.  en  1919  et  1920  ont  précisé  les  méthodes  choisies;  ici 
il  donne  la  préférence  à  l'observation  de  la  guttation.  Les  expériences  ont  été 
faites  avec  de  l'eau  de  Sphagnetum  (marais  bombé  primaire)  ou  de  tourbière 
exploitée  (marais  secondaire),  puis  avec  des  solutions  nutritives  ou  des  eaux 
d'alimentation.  Les  plantes  expérimentées  ont  été  Zea  Mays,  Eriophorum 
vaginatum,  Molinia  cœrulea,  Viola  palustris,  Narthecium  ossifragum,  Jun- 
cus  supinus,  Lepidium  sativum,  Impatiens  parviflora,  Allium  Cepa,  Phaseo- 
lus  multillorus,  Vicia  Faba. 

Cette  étude  d'écologie  inductive  a  donné  des  résultats  remarquables.  Les 
expériences  de  laboratoire  ont  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 

1°  Zea  Mays  trempé  dans  l'eau  de  tourbière  montre  tout  d'abord  une 
accélération  d'absorption  par  rapport  aux  exemplaires  mis  en  solution  nu- 
tritive ou  dans  l'eau  d'alimentation.  Au  bout  de  plusieurs  jours,  il  se  mani- 
feste au  contraire  un  ralentissement. 

2°  L'eau  du  marais  secondaire  est  tout  d'abord  plus  active  que  celle  du 
Sphagnetum.  Cette  activation  n'est  point  due  à  une  moindre  pression  osmo- 
tique  de  cette  eau,  elle  n'est  que  le  stade  stimulant  de  son  action  toxique. 

3°  Le  second  stade  de  l'action  toxique  se  manifeste  par  un  arrêt  de  la  gutta- 
tion, plus  tôt  dans  l'eau  secondaire  que  dans  celle  du  Sphagnetum. 

4°  Chez  les  plantes  du  haut  marais,  mises  dans  l'eau  primaire,  la  gutta- 
tion a  duré  plusieurs  semaines.  Elle  dépend  uniquement  de  la  succion  des 
racines.  Dans  l'eau  secondaire,  plus  riche  en  extrait  tourbeux  et  en  colloïdes, 
ces  végétaux  montrent  aussi  une  activation  suivie  d'un  arrêt. 

5°  11  y  a  une  différence  essentielle  entre  l'eau  extraite  de  marais  secondaire 
et  celle  qui  imprègne  in  situ  la  rhizosphère  des  Eriophorum.  Au  laboratoire 
elle  peut  être  toxique  parce  qu'elle  est  un  extrait,  dans  la  station  elle  n'agit 
point  de  la  sorte  sur  ses  habitants  adaptés. 

Les  observations  faites  sur  le  terrain,  dans  des  marais  très  éloignés  les 
uns  des  autres  verticalement  et  horizontalement,  ont  porté  sur  des  hygro- 
phytes,  des  mésophytes  et  des  xérophytes. 

î°  Dans  le  marais  primaire  toutes  les   plantes  considérées  dégouttaient 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  .  569 

par   les   pointes    foliaires,   à   l'exception   d' Andromeda  polifolia,    Sci?-pus 
Cœspitosus  et  Juncus  squari'osus  qu'il  a  fallu  sectionner. 

2°  Les  observations  faites  sur  Eriophorum  vaginatum,  Scheuchzeria 
palustris  et  Juncus  squarrosus  ont  démontré  que  la  guttation  est  aussi 
rapide  en  place  qu'au  laboratoire.  Lorsqu'on  est  obligé  de  la  provoquer  par 
des  sections,  c'est  qu'il  n'existe  pas  d'ouvertures  ad  hoc. 

3°  Dans  le  marais  secondaire,  l'humidité  du  substrat  influence  la  grosseur 
des  gouttes.  Lorsque  la  rhizospbère  est  saturée  d'eau,  comme  c'est  le  cas 
pour  les  limons  tourbeux  des  fossés  de  drainage,  la  guttation  est  identique 
à  ce  qu'elle  est  dans  le  Sphagnetum.  Il  s'ensuit  que  la  plus  forte  teneur  de 
l'eau  brune  des  marais  en  colloïdes  tourbeux  n'a  pas  d'influence  spéciale  sur 
la  végétation  naturelle  de  la  tourbe.  Il  n'y  a  donc  pas  ici  de  sécheresse 
physiologique. 

4°  Si  la  nature  chimique  de  l'eau  de  la  rhizospbère  ne  joue  pas  le  rôle 
qu'on  lui  attribuait,  il  faut  constater  d'autre  part  que  la  nature  physique  du 
sol  tourbeux  doit  être  de  quelque  importance.  En  effet,  la  guttation  diminue 
au  fur  et  à  mesure  avec  la  provision  d'eau,  comme  on  pouvait  du  reste  s'y 
attendre. 

Une  question  spéciale  a  été  l'objet  de  recherches  nombreuses,  celle  de 
l'action  toxique  de  l'eau  de  marais  sur  les.  racines.  Voici  quelques  résultats 
intéressants  :  1°  L'eau  du  Sphagnetum  est  très  toxique  pour  la  plupart  des 
végétaux  étrangers  au  haut  marais  ;  tant  les  plantules  que  les  plantes  adul- 
tes meurent  au  bout  d'un  certain  temps.  C'est  par  les  racines  que  le  mal 
commence  et  plus  spécialement  par  les  poils  absorbants.  —  2°  Les  plantes  du 
marais  bombé  ont  au  contraire  des  racines  d'aspect  très  normal.  Il  est  vrai 
que  généralement  les  espèces  du  Sphagnetum  à  racines  profondes  man- 
quent de  poils  absorbants,  mais  là  où  ils  existent  ils  sont  parfaitement  cons- 
titués. 

Enfin,  M.  s'est  attaqué  aux  résultats  des  expériences  faites  par  les  Améri- 
cains sur  les  «  bog  toxins  ».  Les  résultats  obtenus  sur  les  végétaux  étrangers 
au  haut  marais  sont  assez  concordants.  Mais  le  fait  d'expérimenter  sur  de 
telles  espèces,  puis  d'appliquer  indirectement  les  mêmes  déductions  aux 
espèces  types  du  marais,  comme  l'ont  fait  les  Américains,  mène  à  des  con-' 
clusions  fausses.  Il  y  a  en  effet  une  différence  essentielle  entre  les  résultats 
obtenus  par  la  méthode  physiologico-écologique  ou  par  la  méthode  physico- 
chimique. Tandis  que  la  première  ne  saurait,  au  point  de  vue  de  l'écologie 
inductive,  conduire  qu'à  des  résultats  incomplets  ou  faux,  l'exploration  phy- 
sico-chimique a  fait  progresser  de  façon  merveilleuse  la  connaissance  du 
complexe  édaphique  du  haut  marais. 

Les  problèmes  de  pure  écologie  du  haut  marais  ont  été  rajeunis  par  l'in- 
troduction  de  considérations  pédologiques  et  agricoles.  Aucun  facteur  n'est  à 
négliger  quand  il  s'agit  d'une  association  végétale  aussi  naturelle.  M.  ter- 
minera son  imposant  travail  par  l'étude  des  rapports  du  bilan  circulatoire 
dans  l'eau  du  haut  marais  avec  ce  qu'il  est  dans  des  solutions  de  substances 
salines  déterminées.  —  IL  Spinner. 


b)  Orton  (J.  H.).  —  Comment  Aurélia  aurila  se  twurrit  des  plus  petits  élé- 
ments du  plankton?  —  C'est  au  moyen  du  mucus  de  l'ombrelle  et  des  tenta- 
cules. Les  cils  poussent  le  mucus  ainsi  enrichi  en  proies  vers  la  bouche.  Et  il 
est  très  possible  que  les  divers  hôtes,  crustacés,  mollusques,  ascidies,  et 
même  poissons  qu'on  trouve  souvent  sous  l'ombrelle,  connaissent  le  fait, 
et  avalent  une  partie  des  aliments  rassemblés  par  le  mucus.  Les  poissons 


570  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

toutefois  se  nourriraient  plutôt  des  autres  parasites,    ce  qui  rendrait  leur 
présence  avantageuse  pour  la  méduse.  —  H.  de  Varigny. 

Dodgson  (R.  VV.).  —  La  noctiluque  en  tant  qu'ennemi  de  l'huître.  — 
Résumé  d'observations  dues  à  H.  P.  Sherwood.  Là  où  les  noctiluques 
abondent  les  embryons  d'huîtres  disparaissent,  à  l'intérieur  des  premières. 
Les  larves  semblent  paralysées  par  le  contact  avec  la  noctiluque  :  mais  on 
ne  peut  dire  encore  par  quel  mécanisme  une  noctiluque  peut  contenir  jus- 
qu'à 4  larves  à  la  fois.  Ne  pas  oublier  que  l'huître  avale  d'ailleurs  ses  propres 
jeunes  et  ceux  des  autres;  parfois  même  elle  les  avale  avant  expulsion.  — 
H.  de  Varigny. 

Pearse  (A.  S.).  —  Les  effets  du  milieu  sur  les  animaux.  —  Un  organisme 
doit  réagir  avec  le  milieu  de  telle  façon  que  son  système  d'activités  continue 
à  fonctionner,  assurant  sa  nutrition,  sa  protection  et  sa  reproduction  ;  il  est 
limité  dans  ses  réactions  par  sa  structure,  héritée  du  milieu  dont  il  vient, 
mais  en  général  il  répond  d'une  façon  adaptative  et  choisit  par  une  suite 
d'essais  les  meilleures  conditions  pour  sa  propre  existence.  L'adaptation  glo- 
bale au  milieu  parait  être  réalisée  par  trois  processus  :  1°  une  transformation 
directe  ou  modification  du  système  d'activités  ;  2"  la  destruction  des  systèmes 
qui  ne  conviennent  pas  au  milieu  et  la  survivance  du  plus  apte  ;  3°  la  migra- 
tion des  formes  qui  fuient  les  milieux  non  favorables  pour  gagner  les  favo- 
rables. Bien  que  les  animaux  possèdent  un  pouvoir  considérable  d'adapta- 
tion à  des  facteurs  nouveaux  ou  modifiés,  apparemment  en  tant  qu'espèces 
il  ne  paraît  pas  qu'ils  puissent  supporter  les  modifications  successives  qu'of- 
frent d'innombrables  habitats;  alors  des  espèces  variées  se  succèdent,  les 
anciennes  mourant  ou  émigrant  dans  des  localités  plus  favorables.  Le  milieu 
permet  l'évolution  et  contrôle  sa  marche,  mais  ne  le  détermine  pas  ;  des 
changements  de  milieu  ne  peuvent  pas  produire  des  variations  adaptatives 
d'un  tel  degré  que  de  nouvelles  espèces  se  constituent;  les  réactions  au 
milieu  étant  limitées  jusqu'à  un  point  donné  par  les  possibilités  internes  de 
variations  qui  préexistent  dans  le  système  animal  considéré.  L'origine  de 
la  variation  reste  donc  un  mystère,  et  on  n'aperçoit  pas  de  solutions  vrai- 
semblables à  ce  grand  problème  de  l'évolution.  —  L.  Cuénot. 

Munro  Fox  (H.).  —  Périodicité  lunaire  dans  la  reproduction.  —  Les 
oursins  passent  pour  pleins  (de  produits  sexuels)  à  la  pleine  lune,  et  vides 
à  la  nouvelle.  Est-ce  vrai?  L'auteur  a  vérifié  et  constate  l'exactitude  géné- 
rale de  l'opinion  datant  d'Aristote  et  de  Pline.  Est-ce  affaire  de  marées? 
Celle-ci  est  si  faible  (à  Suez  où  se  font  les  observations).  En  tout  cas  on 
pourrait  supprimer  l'action  de  la  marée  en  tenant  les  oursins  en  boîtes  flot- 
tantes. —  Le  Palolo  semble  avoir  sa  reproduction  influencée  par  la  lune,  mais 
de  façons  diverses  selon  les  parages.  Il  y  a  une  certaine  périodicité  lunaire 
chez  la  race  humaine  (Arrhenius)  et  chez  l'algue  Dictyota  la  connexion  est 
évidente.  En  outre  il  existe  beaucoup  de  croyances  sur  les  influences 
lunaires  en  apiculture,  etc.  Que  valent-elles?  En  tout  cas  l'auteur  (Ecole  de 
Médecine,  au  Caire),  serait  reconnaissant  à  quiconque  lui  ferait  connaître 
les  croyances  courantes  dans  les  divers  pays.  —  H.  de  Varigny. 

Maxwell  (Herbert).  —  Oiseaux  suceurs  de  nectar.  —  Le  Mirafra  Assa- 
mica  a  pris  l'habitude  de  détacher  les  pétales  pour  arriver  au  nectar  du 
Castanospermum    que    la    brièveté    de  son   bec   ne    lui    permettrait    pas 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  571 

d'atteindre  par  la  voie  ordinaire.  De  même  les  Parus  major  caeruleus  et 
ater  ont  appris  à  arracher  les  pétales  supérieures  et  à  faire  des  trous 
dans  le  tube  du  rhododendron  pour  arriver  au  nectar.  En  divers  jardins 
les  hannetons  font  de  même  pour  arriver  au  nectar  de  Sa/via  patens.  Mais 
tous  ne  connaissent  pas  le  tour  évidemment,  car  il  y  a  des  jardins  où  les 
Sauges  restent  intactes.  —  H.  de  Varigny. 

Gudger  (E.  W.).  — ■  La  pêche  miraculeuse  de  poissons,  une  explication. 
—  Si  l'on  étudie  les  poissons  du  lac  de  Tibériade  on  y  trouve  entre  autres 
une  espèce  de  perche  de  la  famille  des  Cichlidés  que  Lortet  a  étudiée  en 
1875  et  1880,  sur  lesquels  il  a  publié  un  mémoire  important  en  1880.  Ces 
perches  sont  un  aliment  préféré  pour  des  myriades  de  Grèbes  et  de  Pélicans. 
Elles  sont  en  très  grand  nombre  et  vivent  en  troupes  considérables,  se 
tenant  à  la  surface.  A  noter  que  beaucoup  ont  eu  les  yeux  crevés  par  les 
Grèbes  qui  paraissent  fort  aimer  ce  morceau.  Les  poissons  résistent  toute- 
fois à  cette  mutilation  et  vivent  en  bancs  avec  leurs  congénères. 

Quiconque  observe  un  peu  s'aperçoit  qu'il  est  aisé  de  discerner  où  se 
trouvent  en  bancs  les  poissons,  à  une  légère  agitation  de  la  surface  de  l'eau 
due  aux  nageoires  dorsales  qui  émergent.  Les  pêcheurs  expérimentés  con- 
naissent ce  signe  et  aussitôt  vont  entourer  la  troupe  de  filets  qu'ils  tirent 
ensuite  au  rivage,  pleins  à  se  rompre  souvent.  Aux  temps  présents,  les  pê- 
cheurs ont  coutume  de  se  porter  sur  les  lieux  plus  élevés,  a  guetter  l'appa- 
rition du  signe  révélateur,  pour  avertir  la  confrérie.  Ce  qui  s'est  passé  au 
lac  de  Tibériade  autrefois  n'a  rien  de  plus  miraculeux  que  ce  qui  s'y  passe 
encore  chaque  jour  :  il  suffit  d'être  du  métier  —  ou  simplement  d'être  obser- 
vateur —  et  de  s'être  posté  en  un  point  d'où  l'on  peut  apercevoir  le  signe. 
De  là  on  donne  des  indications  à  coup  sûr.  Le  narrateur  de  l'épisode  n'était 
évidemment  pas  du  pays,  et  n'a  rien  vu  de  ce  qui  explique  et  rend  facile 
le  prétendu  miracle.  En  fait,  c'est  Lortet  qui  le  premier  en  a  donné 
l'explication.  —  H.  de  Varigny. 

Zimmermann  (A).  —  Élevage  aseptique  de  V Ànguillule  du  vinaigre.  — 
L'Anguillule  du  vinaigre,  AnguiUula  oxophila  Schneider,  est  un  petit  Néma- 
tode  libre,  qui  vit  dans  les  milieux  essentiellement  septiques,  la  colle  de 
pâte  ou  le  vinaigre.  Z.  s'est  proposé  de  résoudre  avec  lui  le  même  problème 
que  Guyénot  avait  résolu  pour  la  Drosophile,  l'élevage  indéfini  de  généra- 
tions successives  en  milieu  stérile.  Le  premier  point  est  de  stériliser  les 
Anguillules  naturelles;  on  y  arrive  par  des  lavages  successifs  de  10  minutes 
dans  l'eau  oxygénée,  répétés  deux  fois  par  jour  et  pendant  dix  jours  consé- 
cutifs, les  Anguillules  étant  à  chaque  fois  placées  dans  l'intervalle  dans  du 
vinaigre  stérile.  La  colle  de  pâte  ou  le  vinaigre,  non  fermentes  et  stérilisés, 
sont  impropres  à  la  vie  aseptique  des  Anguillules,  qui  y  meurent  en  quelques 
jours  ;  par  contre  en  stérilisant  le  liquide  obtenu  par  filtration  sur  papier 
soit  à  partir  d'une  colle  fermentée,  soit  à  partir  d'une  mère  de  vinaigre  fine- 
ment broyée,  on  obtient  des  milieux  qui  permettent  parfaitement  la  culture 
aseptique.  On  peut  donc  conclure  que  les  Anguillules  ne  vivent  pas  direc- 
tement du  milieu  naturel  où  on  les  rencontre,  mais  bien  des  corps  micro- 
biens qui  pullulent  dans  ce  milieu  septique;  les  corps  de  ces  microbes  tués 
suffisent  d'ailleurs  à  permettre  l'entretien  et  la  reproduction  de  ces  Néma- 
todes.  Z.  s'est  proposé  en  outre,  comme  G.,  de  constituer  de  toutes  pièces 
un  milieu  artificiel  défini  permettant  la  culture.  Les  milieux  formés  soit  de 
peptone  simplement  salée,  soit  de  peptone  additionnée  de  lécithine,  ou 


572  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

encore  d'autolysat  de  levure,  permettent  bien  la  survie  plus  ou  moins  pro- 
longée, mais  non  la  reproduction.  Au  contraire  le  mélange  des  trois  subs- 
tances :  peptone,  autolysat  de  levure,  lécithine,  fournit  un  bon  milieu  de 
culture,  un  aliment  complet.  Le  résultat  est  particulièrement  excellent  en 
employant  non  l'autolysat  de  levure  lui-même,  mais  un  extrait  alcoolique 
de  cet  autolysat.  Enfin  on  peut  utiliser  avec  succès  la  substance,  encore  mal 
définie  au  point  de  vue  chimique,  que  G.  a  extraite  de  l'autolysat  de  levure 
dans  l'alcool  absolu  bouillant.  Il  s'agit  d'une  substance  qui  paraît  jouer  dans 
ces  cultures,  vis-a-vis  de  l'Anguillule  ou  de  la  Drosopbile,  un  rôle  analogue 
à  celui  des  vitamines  ;  qui  en  diffère  cependant  par  sa  résistance  à  des  sté- 
rilisations répétées  à  la  température  de  120°.  —  Ch.  Pérez. 

Cuénot  (L.)  et  Poisson  (Raymond).  —  Sur  le  développement  de  quelques 
coaptations  des  Insectes.  —  Les  coaptations  sont  des  «  dispositifs  mécaniques 
formés  par  l'ajustement  réciproque  de  deux  parties  indépendantes  »,  tels, 
dans  les  œuvres  humaines,  qu'un  bouton  et  sa  boutonnière,  une  lame  de 
couteau  se  rabattant  dans  une  rainure  du  manche.  Chez  les  Hémiptères 
aquatiques  (Nèpe,  Ranatre,  Notonecte,  etc.),  l'épimérite  du  mésothorax  porte 
une  saillie  qui  est  normalement  maintenue  à  frottement  dur  dans  une  cavité 
de  l'élytre,  ce  qui  rattache  l'élytre  au  thorax  comme  au  moyen  d'un  bouton- 
pression.  Or  les  auteurs  constatent  que  les  deux  organes  se  développent 
tout  à  fait  indépendamment  l'un  de  l'autre,  et  pourtant  qu'ils  s'ajustent 
exactement  dès  qu'ils  entrent  en  contact.  De  même,  le  tibia  des  pattes  pro- 
thoraciques  des  Nèpes,  Ranatres,  etc.,  se  rabat  au  repos  dans  une  gout- 
tière longitudinale  du  fémur,  ayant  exactement  les  dimensions  nécessaires, 
et  où  il  est  maintenu  par  des  poils  qui  s'enchevêtrent.  Or  les  pattes  des 
embryons  sont  allongées  de  toute  leur  longueur  et  il  ne  peut  y  avoir  moulage 
réciproque  des  parties  qui  seront  coaptées.  Pourtant  dès  la  sortie  de  l'œuf 
la  coaptation  est  parfaite.  Et  le  fait  semble  général  :  «  Les  arrangements 
coaptatifs  sont  préparés  avec  tous  leurs  détails  chez  l'embryon  ou  la  larve, 
sans  aucune  réaction  mécanique  réciproque  des  régions  qui  seront  plus  tard 
en  rapport.  »  Il  semble  d'ailleurs  que  la  perfection  mécanique  de  ces  appa- 
reils soit  disproportionnée  à  leur  utilité,  de  sorte  que  leur  genèse  ne  s'ex- 
plique pas  mieux  par  une  sélection  darwinienne  que  par  des  mutations  de 
hasard  qui  auraient  réalisé  d'un  seul  coup  des  dispositifs  aussi  complexes. 

—  A.  Robert. 

Bathellier  (Jean).  —  Sur  le  rôle  des  soldats  de  l'Eutermes  matangensis. 

—  Les  soldats  de  ce  Termite  commun  dans  l'Indo-Chine  projettent  la  sécré- 
tion gluante  d'une  glande  s'ouvrant  à  une  corne  frontale.  Ce  produit  est 
capable  d'engluer  et  de  réduire  à  l'impuissance  en  particulier  les  Fourmis 
qui  cherchent  à  emporter  nymphes  et  ouvriers.  L'auteur  a  assisté  à  la  recons- 
truction d"un  conduit  derrière  une  ligne  de  soldats,  rangés  «  coude  à  coude  » 
de  chaque  côté  du  tracé  de  l'ouvrage.  —  A.  Robert. 

Konsuloff  (Stephan).  —  Recherches  sur  les  Opalines.  —  Elles  portent 
sur  Opalina  ranarum  de  Rana  temporaria  et  0.  dimidiata  de  R.  esculenta. 
0.  Zelleri  de  Nereisheimer  n'est  qu'un  aspect  physiologique  de  cette  dernière. 
La  pellicule,  qui  est  striée  transversalement,  est  sous-tendue  par  des  myo- 
nèmes  longitudinaux  dont  la  contraction  produit  des  déformations  du  corps, 
limitées  par  un  réseau  fibrilla-ire  de  soutien  superficiel.  Les  Opalines  des 
Grenouilles  adultes,  mais   non  celles  des  têtards,  montrent,  contrairement 


ORIGINE  DES  ESPECES.  r,7;j 

aux  Ciliés  libres,  un  géotropisme  positif;  c'est  ce  qui  explique  que  chez  les 
grenouilles  adultes  on  les  trouve  toujours  rassemblées  en  avant  du  cloaque 
(qui  est  dorsal)  dans  la  partie  la  plus  ventrale  de  l'anse  intestinale  posté- 
rieure. C'est  pour  cela  qu'elles  ne  sont  pointexpulsées  aveclesféeès.  L'absence 
de  géotropisme  des  opalines  jeunes  des  têtards  parait  en  rapport  avec  la 
position  horizontale  de  l'intestin  terminal. 

Il  y  a  dans  l'endoplasme,  outre  les  noyaux  vésiculeux  qui  se  multiplient 
mitotiquement  et  qui  sont  de  véritables  micronuclei,  le  «  corpuscules  dis- 
coïdes de  Zeller  »  (sphérules  de  l'endosarc  de  Metcale),  qui  se  multiplient 
par  amitose  et  disparaissent  à  la  conjugaison  et  que  K.  pour  ces  raisons, 
considère  comme  des  macronuclei.  Les  micronuclei  laissent  diffuser  des 
chromidies,  mais  celles-ci  ne  s'organisent  jamais  en  noyaux  secondaires,  et 
sont  résorbées  dans  l'endoplasme.  Il  y  a  aussi  dans  l'endoplasme  un  système 
excréteur  formé  par  un  réseau  lacunaire  non  pulsatile,  et  des  excrétas 
figurés  sous  forme  de  cristalloïdes.  0.  ranarum  et  0.  dimidiata  forment 
dans  des  conditions  défavorables,  des  kystes  de  résistance  que  l'on  peut 
trouver  dans  les  grenouilles  mortes.  La  formation  des  kystes  de  propagation 
n'est  pas  sous  la  dépendance  du  rut  des  grenouilles,  mais  elle  est  commandée 
par  certains  facteurs  internes,  et  préparée  par  une  accumulation  de  réser- 
ves. Il  peut  se  former  de  ces  kystes  de  propagation  à  l'intérieur  des  grosses 
opalines  enkystées  [les  images  ne  sont  pas  très  convaincantes]. 

Chez  0.  ranarum,  la  conjugaison  qui  s'effectue  chez  le  têtard  est  totale  et 
anisogame.  Elle  est  suivie  d'un  enkystement  (contra  Brumpt,  1915),  pendant 
lequel  les  deux  noyaux  des  conjoints  confondus  (cystozygote)  forment  le  syn- 
karyon.  Rejetés  et  ingérés  par  de  nouveaux  têtards  ces  kystes  libèrent  de 
petites  opalines  qui  se  multiplient  sans  sexualité.  Ces  kystes  de  propagation 
ne  donnent  pas  toujours  des  gamètes,  mas  souvent  de  jeunes  formes  végé- 
tatives. La  nutrition  est  purement  osmotique.  Les  opalines  n'ont  rien  de 
commun  avec  les  flagellés,  comme  l'a  prétendu  Neresheimer.  Ce  sont  de. 
vrais  ciliés.  —  E.  Chatton. 

Doflein  (Franz).  —  Recherches  sur  les  Chrysomonadines.  I.  Ochro- 
monas  yranularis.  —  Structure  typique  de  Chrysomonadine.  Noyau  à  caryo- 
some.  Insertion  flagellaire  sur  un  centrosome  extranucléaire  relié  au  noyau 
par  un  rhizoplaste.  Nutrition  à  la  fois  animale  (phagocytaire)  et  végétale 
(phototrophe).  Comme  réserves  :  de  la  graisse  de  la  leucosine  et  de  la  volu- 
tine.  La  culture  est  la  plus  abondante,  quant  au  nombre  et  à  la  taille  des 
individus,  dans  les  milieux  sucrés,  surtout  glucoses  et  saccharoses.  Les 
alcools,  glycérine,  mannite,  érythrite  sont  également  favorables.  Dans  les 
milieux  sucrés  le  rythme  de  la  vacuole  pulsatile  est  ralenti  (25  secondes  au 
lieu  de  G).  Le  chromoplaste  se  rapetisse,  pâlit,  et  parait  disparaître  complète- 
ment. Cette  disparition  est-elle  vraiment  complète,  s'effectue-t-elle  par 
diminution  progressive  de  l'organite  ou  par  le  fait  —  déjà  constaté  pour 
d'autres  phytoflagellés  —  que  lors  d'une  division  il  passe  tout  entier  dans  un 
des  produits.  Est-ce  par  l'un  de  ces  modes  que  les  flagellés  incolores  se  sont 
formés  à  partir  des  flagellés  pigmentés?  Des  formes  Monas  incolores  sont 
apparues  dans  certaines  cultures.  Ne  sont-elles  pas  des  Qchromonas  deve- 
nues strictement  saprophytes?  Autant  de  questions  posées,  qui  restent  pen- 
dantes. 

Division  longitudinale.  Poussée  précoce  du  nouveau  groupe  de  flagelles, 
concomitante  de  la  division  du  centrosome.  Les  centrosomes  fils  prennent 
les  pôles  de  la  mitose,  qui  est  du  type  mésomitotique.  Deux  chromosomes 
qui  se  clivent  longitudinalement.  L'enkystement  est  précédé  d'une  accu- 


574  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

mulation  de  leucosine  et  de  graisse  qui  sont  utilisées  lors  de  la  formation 
du  kyste.  Une  partie  du  cytoplasme  est  réjetée  pendant  cette  formation. 

//.  Chrysamoeba   radians.  —  Détails  sur  la  structure  et  l'enkystement. 
—  E.  Chatton. 


Breuer  (R.).  —  Contribution  à  V étude  de  Chlamydophrys  en  cultures  sur 
agar.  (Analysé  avec  le  suivant.) 


Belar  (Karl).  —  Recherches  sur  les  Thécamibes  du  groupe  des  Chlamydo- 
phrys. —  B.  cultive  Chlamydophrys  minor,  C.  Schaudinni,  C.  major, 
C.  parva  et  Rhogostoma  schùsslei'i,  en  boîtes  de  Pétri  sur  de  l'agar  à  1  %, 
rendu  nutritif  soit  par  la  solution  de  Knop,  soit  par  de  l'extrait  Liebig.  Pam- 
phagus  hyalinus  est  cultivé  sur  de  l'eau  d'étang  filtrée  sur  Berkefeld  et  nourri 
avec  le  Gonium  pectorale,  cultivé  lui-même  à  l'état  pur  sur  agar  de  Knop. 

L'auteur  décrit  la  structure,  la  division  et  l'enkystement  de  ces  diffé- 
rentes formes  et  fournit  les  chiffres  exprimant  leur  pouvoir  de  multiplica- 
tion. Ainsi  à  16°,  C.  minor  se  divise  en  moyenne  toutes  les  cinq  heures.  Ses 
kystes  ont  résisté  plus  de  deux  mois  à  la  dessiccation.  Chez  Rhogostoma 
schiissleri  on  compte  14  chromosomes.  La  scission  totale  met  28  minutes  à 
s'effectuer,  la  division  nucléaire  10  minutes  seulement.  Chez  Pamphagus 
les  détails  de  la  division  nucléaire,  même  les  chromosomes,  sont  visibles 
in  vivo.  La  scission  totale  s'effectue  aussi  en  30  minutes  environ. 

Dans  toutes  ces  formes  la  mitose  est  du  type  mésomitotique  avec  désin- 
tégration totale,  "ou  simplement  réduction  du  caryosome.  B.  examine  d'une 
manière  particulière  la  question  de  la  plasmogamie.  Ce  phénomène,  fré- 
quent chez  les  Chlamydophrys  —  comme  chez  d'autres  Thécamœbiens  {Ar- 
cella,  Difflugia),  présente  trois  modalités  :  1°  La  plasmogamie  proprement 
dite  ou  fusion  temporaire  ou  définitive  de  deux  ou  plusieurs  rhizopodes  par 
leurs  protoplasmes.  2°  La  pseudopodiogamie  (appellation  dépourvue  de 
sens)  où  les  individus  ne  fusionnent  que  leurs  pseudopodes.  3°  Un  phéno- 
mène très  différent  des  deux  précédents  et  qui  nécessiterait  une  appellation 
spéciale  :  c'est  la  production,  par  deux  individus  en  plasmogamie,  d'un 
bourgeon  unique  binucléé,  qui  peut  d'ailleurs  être  plurinucléé  quand  plu- 
sieurs individus  participent  à  sa  formation,  phénomène  souvent  considéré 
jusqu'ici  comme  sexuel.  Le  déterminisme  en  est  :  d'une  part  le  nombre 
des  individus  dans  les  cultures,  d'autre  part  la  consistance  du  milieu.  Les 
individus  biénergides  sont  beaucoup  plus  nombreux  dans  les  cultures  denses 
que  dans  les  cultures  pauvres,  et  sur  gélose  à  \%  que  sur  gélose  à  0,5  %. 
Les  deux  individus  unis  qui  forment  le  bourgeon  binucléé  sont  eux-mêmes 
issus  de  la  division  d'un  individu  mère. 

La  destinée  de  ces  individus  biénergides  est  diverse  :  1°  Les  deux  éner- 
gides  peuvent  se  séparer  par  une  scission  normale  en  deux  individus  uni- 
nucléés.  2°  Les  deux  noyaux  peuvent  se  diviser  soit  séparément,  soit  simul- 
tanément, et  donner  des  individus  uni-ou  binucléés.  3°  Ils  peuvent  se  fusion- 
ner, ce  qui  entraine  toujours  la  dégénérescence  de  l'individu.  Chez  Chlamy- 
dophrys schaudinni,  le  noyau  double  peut  cependant  se  diviser,  et  il  montre 
alors  un  double  fuseau.  Mais  les  produits  ne  sont  pas  viables.  On  voit  que 
ces  phénomènes    n'ont  rien   de   ce  qui    caractérise  une   sexualité. 

Breuer  confirme  les  faits  exposés  par  Belar  dans  le  mémoire  analysé 
ci-dessus.  —  E.  Chatton. 


ORIGINE  DES  ESPECES.  575 

Rowley  (F.  R.)  et  Kirkpatrick  (R.).  —  Ouramaeba .  (Analysé  avec  le 
suivant.  ) 

Lapaye  (G.).  —  Même  titre.  —  L'Ouramaeba  est  une  ascidie,  rarement 
rencontré,  caractérisé  par  le  parasitisme  d'un  algue  (.1.  nobiiis  de  Penaud) 
dont  Leidy  a  fait  l'espèce  Ouramaeba  botulicauda.  Les  auteurs  des  notes 
dont  il  s'agit  relatent  divers  cas  de  capture  de  cette  forme  rare. —  H.  de 
Varignv. 

Herfs  (Adolf).  —  La  vacuole  pulsatile  des  protozoaires,  organe  de  pro 
tection  contre  l'hydratation.  —  Revue  des  documents  publiés  jusqu'ici  sur 
le  fonctionnement,  le  rôle  et  la  répartition  de  la  vacuole  pulsatile  chez  les 
protistes  marins  et  d'eau  douce.  Elle  fait  défaut  chez  la  majeure  partie  des 
premiers,  et  notamment  chez  presque  tous  les  rhizopodes.  Quand  elle  existe 
elle  montre  un  rythme  beaucoup  plus  lent  que  chez  les  formes  d'eau  douce 
comparables.  Il  résulte  aussi  de  nombreuses  expériences,  rappelées  par 
l'auteur,  que  le  rythme  se  ralentit  quand  on  élève  la  pression  osmotique 
du  milieu,  s'accélère  quand  on  l'abaisse.  Chez  les  parasites,  qui  vivent 
dans  un  milieu  constant,  la  vacuole  pulsatile  fait  généralement  défaut.  Elle 
existe  cependant  chez  ceux  qui  sont  soumis  à  de  grosses  variations  de 
pression  osmotique,  comme  les  infusoires  de  la  panse  des  ruminants.  Elle 
existe  aussi  chez  les  ciliés  des  Batraciens,  à  l'exception  des  opalines  qui 
constituent  à  ce  point  de  vue  une  exception  encore  inexpliquée.  L'élévation 
de  la  température  accélère  le  rythme,  l'immobilisation  (par  thigmotactisme) 
et  la  pression  (d'un  couvre-objet)  le  ralentissent. 

D'une  manière  générale,  la  vacuole  pulsatile  a  pour  fonction  d'éliminer 
l'excès  d'eau  qu'absorbent  les  protistes  qui  vivent  dans  un  milieu  à  faible 
pression  osmotique.  —  E.  Chatton. 

Pringsheim  (Ernst  G.).  —  Éludes  physiologiques  sur  des  mousses.  I.  La 
culture  pure  de  Leptobryum  piriforme  (L.)  Schpr.  —  Les  mousses,  par  la 
multiplicité  et  la  variété  de  leurs  stations,  sont  des  objets  prédestinés  à 
servir  à  l'étude  des  conditions  et  des  adaptations  physiologiques.  P.  étudiant 
du  matériel  algologique  provenant  d'un  rocher  humide,  y  découvrit  à  côté 
d'algues  vertes,  de  diatomées  et  de  bactéries  une  forme  stérile  de  Leucobryum 
piriforme  portant  des  propagules.  Pour  l'isoler  il  pasteurisa  le  matériel,  car 
cette  mousse  peut  supporter  une  température  de  65°  pendant  15  à  20  minutes. 
Les  cultures  ainsi  obtenues  contenaient  encore  des  bactéries.  Pour  en  débar- 
rasser le  protonéma,  celui-ci  fut  cultivé  sur  une  couche  d'agar  qu'il  traversa 
et  ainsi  P.  l'obtint  pur.  La  première  tâche  que  s'assigna  l'auteur  fut  de  déter- 
miner les  solutions  les  plus  favorables  au  développement  de  la  mousse, 
et  particulièrement  des  sels  d'azote.  Dans  des  solutions  à  0,1  %,  à  côté  de 
0,01  SO-mg;  0,02  PO^H  et  0,00005  %  Ci„  Fe2,  il  employa  successivement 
SOj  (NH,,)2,  N03NHS)  PO;  (WH4)2H,  (NO:{)2  Ca,  N03K  ou  NO.K.  Ca  était  dans 
tous  les  cas  contenu  dans  l'eau  d'alimentation  utilisée  pour  les  solutions. 
Les  filaments  de  Leucobryum  se  développèrent  très  bien  dans  ces  solutions, 
mais  ne  formèrent  des  plantes  feuillées  et  des  propagules  qu'en  présence  de 
nitrates  ou  de  nitrites,  les  sels  d'ammonium  ne  suffisant  pas  comme  source 
d'azote.  Les  bourgeons  se  forment  lorsque  la  solution  nutritive  s'épuise,  en 
réaction  alcaline,  tandis  que  le  protonéma  supporte  des  solutions  légèrement 
acides.  Les  propagules  ainsi  que  les  plantes  feuillées  se  forment  aussi  bien 
dans  le  liquide  que  dans  l'air,  les  premières  sur  le  chloronema,  sur  les  rhi- 


576  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

zoïdes  ou  sur  la  tige.  Des  cultures  en  milieux  organiques  démontrèrent 
ensuite  que  les  substances  humiques  favorisent  le  développement  de  la 
mousse;  de  même  la  glucose,  mais  de  façon  beaucoup  moins  active.  L'albu- 
mine, le  peptone,  l'extrait  de  viande,  le  glycocolle,  l'asparagine,  l'acétate 
de  NH'*,  se  montrèrent  bien  inférieurs  aux  nitrates  et  aux  nitrites  comme 
.  fournisseurs  d'azote. 

La  lumière  est  nécessaire  au  développement  du  protonéma,  quel  que  soit 
le  substrat  chimique  utilisé.  Ce  protonéma  montre  une  résistance  frappante 
aux  influences  chimiques  etosmotiques  et  à  l'action  des  bactéries  et  des 
champignons.  Il  est,  comme  les  tiges  feuillées,  positivement  phototropique, 
quel  que  soit  le  milieu,  air,  eau  ou  agar.  Les  rhizoïdes  sont  négativement 
phototropiques.  Les  propagules  obtenues  en  cultures  ne  supportaient  pas  à 
l'humidité  une  température  aussi  élevée  que  celles  qui  provenaient  de  la 
station  naturelle.  Mais  on  pouvait  les  dessécher,  et  alors  elles  devenaient 
aussi  résistantes  que  les  autres.  On  comprend  l'utilité  de  ces  propagules  qui 
remplacent  les  spores  dans  cette  race  stérile. 

Enfin,  des  cultures  en  solutions  concentrées  ont  montré  des  malformations 
plus  ou  moins  intéressantes.  — H.  SpiNNER. 

Dufour  (L.).  —  Causes  de  V apparition,  en  grande  abondance,  de  certains 
Champignons  à  la  suite  d'un  incendie  de  forêt.  —  Plusieurs  Pezizes,  Plicaria 
leiocarpa.  Aleuria  violacea,  Geopyxis  carbonaria,  croissent  avec  abondance 
aux  endroits  incendiés  des  forêts  ;  ce  phénomène  est  en  rapport  avec  une 
meilleure  aération  dans  les  parties  déboisées  par  l'incendie,  ainsi  qu'à  leur 
éclairement  plus  intense  ;  la  lumière  parait  agir  sur  la  poussée  des  cham- 
pignons en  favorisant  la  nitrification  du  sol.  —  F.  Moreau. 

=  Symbiose. 

Potts  (F.  A.)-  —  Bactéries  symbiotiques  et  phosphorescence.  —  Pour  Pie- 
rantoni  les  organes  lumineux  des  céphalopodes  sont  essentiellement  des 
cultures  de  bactéries  en  milieu  favorable  à  la  nutrition  et  à  l'obtention  d'oxy- 
gène. Newton  Harvey,  opérant  sur  deux  poissons,  Photoblepharon  et  Anoma- 
lops,  confirme  cette  façon  de  voir  et  montre  que  ces  espèces  ont  aussi 
des  bactéries  dans  leurs  organes  lumineux.  La  lumière  est  continue  et 
indépendante  de  toute  excitation,  ce  qui  est  caractéristique  de  la  lumino- 
sité due  aux  bactéries  et  champignons  lumineux.  Harvey  n'a  pas  réussi 
à  cultiver  les  bactéries,  mais  ceci  est  peut-être  difficile.  Dahlgrex  confirme 
Harvey.  On  ne  trouve  ni  luciférine  ni  luciférase,  ce  qui  est  caractéristique 
des  bactéries  lumineuses.  —  H.  de  Varigny. 

Peyronel  (B.).  —  Nouveaux  cas  de  relations  micorhiziques  entre  Basi- 
diomycètes  et  Phanérogames  arborescentes.  —  Les  champignons  qui  produi- 
sent des  micorhizes  ectotrophiques  jusqu'ici  connus,  appartiennent  tous  aux 
Tubérales  parmi  les  Ascomycètes  et  aux  Gasterales  et  Hymeniales  parmi 
les  Basidiomycètes.  Dans  le  présent  travail,  P.  ne  s'occupe  que  de  ces  der- 
niers; leurs  espèces  micorhizogènes  ne  sont  qu'une  vingtaine,  dont  11  ap- 
partiennent aux  Agaricacées,  6  aux  Polyporacées  et  3  aux  Gastéromycètes. 
Les  essences  arborescentes  connues  jusqu'ici  avec  lesquelles  les  susdites 
espèces  entrent  en  relation,  sont  au  nombre  de  10,  à  savoir  :  Pinus  silvcs- 
tris,  Pinus  strobus,  Abies  excelsa,  Paris  decidua,  Fagus  silvatica,  Quercus 
pedunculala,  Quercus  alba,  Betula  alba  papyrifera.  Populus  tr émula  et  Tilia 


ORIGINE  DES  ESPECES.  577 

americana.  Toutefois,  à  la  suite  de  recherches  nouvelles,  P.  a  découvert  18 
cas  nouveaux  de  relations  contractées  entre  4  essences  arborescentes  et  12 
nouvelles  espèces  de  Basidiomycètes.  Sur  le  Larixdecidtia,  outre  les  espèces 
déjà  connues,  Amanilopsis  vaginata,  Lactarius  ru  fus  et  Gomphidius  gracilis 
développent  des  micorhizes  ;  sur  le  Fagus  silvatica,  ce  sont  Lactarius  blênnius 
et  L.  volemus ;  sur  le  Corylus  Avellana  :  Boletus  scaber  et  Cortinarius  proleus  ; 
sur  le  Betula  alla  :  Boletus  subtomentosus  et  Amanitopsis  vaginata;  sur  le 
Castanea  sativa  :  Lactarius  volemus  et  Boletus  subtomentosus  ;  sur  le  Quercus 
robur  :  Lactarius  volemus,  Scleroderma  vulgare  et  Boletus  scaber;  sur  le  Po- 
pulus  tremula  :  Bussula  virescens  et  Cortinarius  collinitus.  Il  faut  enfin  noter 
que  chaque  espèce  de  Basidiomycète  prend  des  dimensions  et  revêt  un 
aspect  particuliers  suivant  ses  hôtes.  —  M.  Boubier. 

—  Parasitisme. 

Hegner  (R.W.).  —  Mensurations  de  Trypanosoma  diemyclyli  de  diffé- 
rents hôtes.  —  78  individus  de  Diemyctylus  viridescens  pris  à  l'eau  furent 
trouvés  infectés  de  Trypanosomes  ;  et  2  seulement  sur  7  individus  pris  à 
terre.  Il  paraît  probable  que  c'est  dans  le  milieu  aquatique  que  ces  Tritons 
ont  l'occasion  fréquente  d'être  à  nouveau  inoculés  par  l'hôte  intermédiaire 
(encore  inconnu).  Des  mensurations  ont  été  faites  sur  les  Trypanosomes  de 

10  Tritons.  D'une  façon  générale  il  y  a  une  corrélation  directe  entre  la  lon- 
gueur et  la  largeur  ;  mais  les  parasites  diffèrent  d'un  hôte  à  l'autre  par  leur 
champ  de  variation  et  les   valeurs  moyennes  de  leurs  diverses  dimensions. 

11  s'agit  vraisemblablement  de  races  différenciées  d'une  seule  et  même 
espèce,  où  les  caractéristiques  de  taille  se  transmettent  héréditairement  Mais 
on  peut  aussi  supposer  des  différences  spécifiques,  ou  bien  des  phases  en 
rapport  avec  le  cycle  sexué  de  l'espèce,  ou  enfin  des  modifications  dues  au 
milieu  individuel.  A  noter  que  dans  un  même  hôte  on  a  observé  la  coexis- 
tence de  deux  types  de  taille  différente.  —  Ch.  Pérez. 

Mûhl  (Dorothea).  —  Morphologie  et  physiologie,  des  grégarines  du  ver  de 
farine.  —  Exposé  bibliographique  fouillé  et  relation  d'observations  person- 
nelles concernant  les  myonèmes,  agents  des  mouvements  actifs,  la  sécré- 
tion gélifiée,  agent  de  la  progression  passive,  le  noyau  protoméritique,  cor- 
respondant à  l'isolement  trophique  du  protomérite  d'avec  le  deutomérite, 
le  premier  tirant  sa  nourriture  de  l'hôte,  le  second  des  fluides  intestinaux, 
enfin  la  différenciation  sexuelle.  Les  grégarines  étudiées  sont  :  Gregarina 
cuneata,  G.  polymorplm  G.  Steini,  et  Sleinina  ovalis.  —  E.  Ciiatton. 

Lendner  (A.).  —  Culture  expérimentale  du  Spinellus  macrocarpus.  —  Il 
s'agit  d'une  Mucorinée  parasitant  un  champignon  supérieur,  le  Mycenia 
ëpipterigia.  Les  essais  de  culture  ont  été  faits  sur  une  infusion  de  Tricho- 
loma,  où  la  Mucorinée  se  développa  après  un  temps  assez  long.  Transporté 
ensuite  sur  divers  milieux,  son  mycélium  lui  a  permis  d'y  vivre  en  sapro- 
phyte. Toutefois,  les  spores  ne  semblent  pas  pouvoir  germer  de  suite  sur 
des  milieux  stérilisés  ;  peut-être  doivent-elles  passer  par  une  période  de 
repos?  D'autre  part,  le  Spinellus  macrocarpus  ne  manifeste  aucune  sensi- 
bilité géotropique,  ce  qui  présente  quelque  analogie  avec  d'autres  parasites 
phanérogames,  dont  le  plus  connu  est  le  gui  ;  mais  il  est  très  faiblement 
phototropique,  car  les  spores  géophores,  à  croissance  plus  rapide,  laissent 
percevoir  une  faible  croissance  vers  la  source  lumineuse.  —  M.  Boubier. 
l'année  biologique.  39 


578  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Behrens  (J.).  —  Les  pêrithèces  du  blanc  du  chêne  en  Allemagne.  —  B. 
rapporte  un  cas  de  formation  de  pêrithèces  de  Microsphaera  quercina,  en 
Allemagne.  C'est  le  premier  qui  soit  connu  pour  ce  pays,  le  second  pour 
l'Europe.  Il  se  limite  d'ailleurs  à  la  formation  d'un  petit  nombre  de  pêri- 
thèces portés  par  une  seule  feuille  de  chêne.  Considérations  théoriques  sur 
les  causes  de  l'extrême  rareté  des  pêrithèces  en  Europe  pour  un  champignon 
qui  y  est  si  répandu.  S'agirait-il  d'une  forme  hétérothallique,  pour  laquelle  la 
riche  formation  de  conidies  serait  un  phénomène  de  corrélation  compensant 
l'absence  des  formes  sexuelles?  —  Plantefol. 

d.  Phglogënie. 

Abel  (O.).  —  Traité  de  Palèo zoologie.  —  Ce  livre  a  un   caractère  tout 
particulier  qui  apparaît  immédiatement,  même  à  celui  qui  se  contenterait 
d'en  feuilleter  rapidement  les  pages  :  les  photographies  de  fossiles  et  les 
images  de  reconstructions  d'animaux  disparus  y  voisinent  avec  les  dessins 
d'animaux  vivants,  de  leurs  organes  ou  de  leurs  larves;  et  l'auteur  a  mar- 
qué, par  le  titre  même  de  l'ouvrage,  qu'il  ne  voulait  pas  ajouter  un  manuel 
de  paléontologie  à  tant  d'autres  déjà   existants,  mais  bien  écrire  quelque 
chose  de  nouveau,  une  zoologie  des  animaux  fossiles.  La  paléontologie  n'a 
été  à  l'origine  qu'une  partie  de  la  géologie,  la  reconnaissance  des  fossiles 
caractéristiques  des  terrains  ayant  précédé  l'établissement  de   la  théorie 
de  l'évolution.   Mais  aujourd'hui  que  cette  dernière  règne  sur  la  biologie 
et  que  le  nombre  des  espèces  qui   nous   sont   connues  par   leurs  restes 
pétrifiés  atteint  une  centaine  de  mille,  le  zoologiste  a  le  plus  grand  intérêt 
à  les  connaître,  de  façon  à  les  mettre  à  leur  place  dans  un  tableau  d'en- 
semble de  l'anatomie  comparée,  ou  dans  les   séries  phylétiques  que  nous 
cherchons   à  reconstituer.   La  connaissance   des  corrélations  adaptatives, 
que  nous  montrent  les  espèces  vivantes,  entre  leurs  particularités  anato- 
miques   et  leur   comportement   dans   un  milieu  approprié,    peut  d'autre 
part  être  appliquée  avec  fruit  à  l'examen  critique   des  formes  fossiles,  et 
nous  permettre  d'inférer  avec  une  grande  probabilité,  parfois  même  avec 
certitude,   quel  a  été  le  comportement  des  espèces  disparues  et  dans  quel 
milieu  elles  ont  vécu.  Cette  reconstitution  des  mœurs  des  fossiles,   cette 
paléontologie  éthologique  suivant  l'expression  de  Dullo,  est  ce  que  A.  appelle 
la  paléobiologie.  C'est  son  point  de  vue  favori,  d'où  il  nous  a  donné  déjà  à 
plusieurs  reprises  des  aperçus  du  plus  haut  intérêt.  C'est  encore  une  des 
préoccupations  constantes  de  ce  volume,  et  une  de  ses  principales  justifica- 
tions. Et  par  ce  détour  la  paléozoologie  revient  à  la  géologie,  en  lui  fournis- 
sant des  renseignements  sur  les  conditions  générales  du  milieu  correspon- 
dant à  une  formation  stratigraphique  donnée.  On  doit  savoir  gré  à  l'auteur, 
qui  désirait  faire  un  livre  d'introduction,  un  guide  pour  les  débutants,  et 
non  un  répertoire  complet,  d'avoir  élagué  la  multiplicité  des  faits  pour  ne 
conserver  que  les  exemples  les  plus  suggestifs;  certains  groupes,  moins  ins- 
tructifs au  point  de  vue  des  idées  générales,  comme  par  exemple  les  Gastéro- 
podes, les  Coraux   ou  les  Insectes,  ont  été  volontairement   traités   d'une 
manière  sommaire  ;  d'autant  plus  de  place  en  a  été  réservée  pour  les  groupes 
les  plus  suggestifs,  comme  les  Céphalopodes  oulesEchinodermes.  Les  exem- 
ples ont  été  choisis  en  nombre  limité,  de  manière  à  ne  pas  dérouter  le  lec- 
teur. L'examen  systématique  de  l'ensemble  du  règne  animal  est  précédé  par 
un  exposé  général  des  circonstances  qui  permettent  la  fossilation  des  restes, 
des  proccessus  par  lesquels  elle  s'accomplit,  des  méthodes  de  mise  en  œuvre 
des  fossiles  du  point  de  vue  de  la  paléobiologie.  Une  abondante  illustration 


LA  DISTRIBUTION  GKoCKAIMIKH'K.  579 

augmente  l'intérêt  du  livre  et  en  fait  un  recueil  didactique  Tort  utile.  — 

Ch.  PÉREZ. 

Ruedemann  (Rudolf).  —  Notes  complémentaires  sur  la  paléontologie 
de  l'évolution  arrêtée.  —  Un  certain  nombre  de  genres  animaux  ont  une  du- 
rée qui  correspond  à  un  espace  de  temps  considérable,  tandis  que  d'autres 
ont  une  vie  courte;  les  premiers  sont  qualifiés  de  persistants  [c'est  ce  que 
Gaddry  avait  appelé  autrefois  des  types panchr oni ques],  R.  fait  une  enquête 
sur  les  causes  de  cette  persistance;  il  lui  paraît  qu'il  y  a  deux  sortes  de 
formes  persistantes,  les  unes  qui  occupent  l'extrémité  des  brandies  d'un 
pbylum  (types  terminaux),  les  autres  au  contraire  qui  constituent  les  stocks 
primitifs  d'où  se  détachent  de  nombreuses  branches  latérales  (racines  persis- 
tantes). On  aperçoit  assez  vaguement  quelques  causes  de  persistance  :  1°  la 
reproduction  asexuée,  par  division  (Foraminifères),  par  bourgeonnement,  par 
parthénogenèse  (Apus,  du permien  jusqu'à  l'époque  actuelle);  la  suppression 
ou  la  rareté  de  la  fécondation  diminue  probablement  la  variation  ;  2°  des  con- 
ditions stables  de  milieu,  comme  celles  des  animaux  du  large  et  des  pro- 
fondeurs de  la  mer,  du  domaine  souterrain,  favorisent  la  persistance;  les 
animaux  terrestres  sont  moins  persistants  que  les  aquatiques  d'eau  douce, 
et  ceux-ci  moins  que  les  marins  ;  3°  des  facteurs  moins  importants  sont 
l'extrême  vitalité  individuelle  (Lingula  et  Crania),  le  nombre  immense  dos 
œufs  (Lirnulus  et  f)s/rea),  laprésence  de  puissantes  armes  défensives  et  offen- 
sives (pinces  et  aiguillon  des  Scorpions,  armure  des  Limules).  [11  me  parait 
qu'il  y  a  tellement  de  cas  différents  et  d'exceptions  aux  règles  même  les 
plus  vagues  qu'il  serait  aussi  sage  de  reconnaître  notre  ignorance  au  sujet 
des  causes  de  la  persistance.]  —  L.  Cuénot. 


La   <li*lril»ti(ioii   géographique  tics  êtres 

Cannon  (W.  A.).  —  Plant  habits  and  habitats  in  the  arid  portions  of  south 
Australia.  (Carnegie  Inst.  of  Washington,  Nu  308,  139  pp.,  31  lig.,  32  pi., 
1921.)  [582 

Chidester(F.  E.).  —  Studios  on  ftsh  migration.  II.  The  influence  of  sali- 
nity  on  the  dispersai  of  Fishes.  (Amer.  Natur.,  LVI,  373-380,  1922.)     [580 

Clark  (Hubert  Lyman).  —  The  Fchinoderm  fauna  of  Torrcs  Strail  : 
ils  composition  and  its  origine.  (Carnegie  Inst.  Washington,  Départ  of 
marine  Biology,  X,  223,  pp.,  38  pi.,  1921.)  [580 

Cockerell  (T.  D.  A.).  —  LandSnails  of  the  Madeira  Islands.  (Nature,  8  avril 
1922,  446.)  [582 

Davy  de  Virville  (Ad.).  —  Note  sur  la  dispersion  du  Daphne  Cneorum 
L.  dans  le  Sud-Ouest  de  la  France.  (B.  S.  B.   F.,LIXX,  p.  210-213,  1922.) 

[Le  Daphne  Cneorum  se  rencontre  sur  les  sables  siliceux  des  Landes  et  sur 
les  massifs  granitiques  des  régions  élevées  des  Pyrénées.  Il  manrrue  sur 
les  terrains  silicieux  de  la  zone  subalpine  des  Pyrénées  et  dans  le  massif 
Armoricain.  La  nébulosité  et  l'humidité  plus  grande  qui  en  résulte  s'op- 
posent sans  doute  à  son  développement  dans  ces  régions.  —  F.  xMoreau. 


580  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Emery(C).  —  La  distribuzione  geogra/icaattuale  délie  formiche.  (Memorie 
Accad.  dei  Lincei,  V,   XIII,  357-450,  1920.)  [581 

Robert  (H.).  —  Contribution  à  l'étude  du  Zooplancton  du  lac  de  Ncuchâtel. 
(Bull.  Soc.  neuchât.   se.  nat.,  XLV,  54-124,  1921.)  [581 


Clark  (H.  L.). —  La.  faune  des  Echinodermes  du   Détroit  de  Torrês.  — 
Le  Détroit  de  Torrès  est  particulièrement  riche  en    Echinodermes  ;   on    y 
connaît  actuellement  240  espèces,  et  50  autres  qui  habitent  les  régions  voi- 
sines y  seront  sans  doute  aussi  rencontrées.  Cl.  donne  une  étude  d'ensem- 
ble de  cette  faune,  illustrée  de  superbes   planches  en  couleurs;  il  discute 
ensuite  la  question  de  ses  origines.  Il  n'y  a  aucune  indication  que  cette 
faune  soit  venue  du  Sud,  car  les  formes  méridionales  y  sont  très  peu  repré- 
sentées. Les  Echinodermes  ne  fournissent  donc  aucun  argument  en  faveur 
de  l'existence,  aux  temps  secondaires,  d'un  golfe  du  Queensland  ayant  une 
faune  marine  spéciale,  dont  nous  observerions  la  survivance.  Une  étude  cri- 
tique attentive  de  la  faune  du  Détroit  de  Torrès  permet  d'y  distinguer  deux 
éléments  distincts  et   d'éclairer  d'une  manière  toute  particulière  l'histoire 
géologique  récente  de  la  région  australienne  septentrionale.   La  côte  N.  de 
la  partie  occidentale  du  continent  australien  a  possédé  une  faune  essentiel- 
lement indo-orientale.  L'affaissement  progressif  des  régions  continentales  à 
l'E.  de  la  Nouvelle-Guinée  a  amené  finalement  une   communication  entre 
ce  qui  est  actuellement  la  Mer  de  Corail  avec  le    Pacifique,    entre  les   îles 
Salomon  et  les  Nouvelles-Hébrides,  communication   qui  s'est  progressive- 
ment accrue  jusqu'à  la  configuration  actuelle  des  rivages.  En  même  temps 
la  côte  de  l'Australie  tropicale  s'est  retirée  vers  l'Yv.  et  le  grand  récif  barrière 
s'est  constitué.  De  là  est  résulté  la  possibilité  d'une  immigration  de  formes 
pacifiques,  suivant  la  nouvelle  côte  N.-W.  de  .l'Australie;  cette  immigration  a 
eu  notamment  un  rôle  capital  dans  le  peuplement  du  récif  barrière. 

Les  changements  réalisés  dans  le  N.-W.  de  la  Mer  de  Corail  et  dans  le 
S.-E.  de  la  mer  de  Banda  amenèrent  finalement  la  formation  du  Détroit  de 
Torrès;  la  faune  Indo-Orientale  eut  alors  accès  direct  à  la  côte  N.-E.  de 
l'Australie,  et  beaucoup  de  ses  Echinodermes  émigrèrent  vers  l'E.  et  le  S. 
pour  se  mélanger,  sur  la  côte  du  Queensland,  avec  les  espèces  d'origine  paci- 
fique. Les  différences  frappantes  qui  existent  entre  la  région  de  l'île  Thurs- 
day  et  celle  des  îles  Murray  semble  indiquer  que  la  migration  de  la  faune 
indo-orientale  a  dû  atteindre  le  voisinage  de  la  première  de  ces  îles,  et 
occuper  la  mer  d'Arafura  et  l'extrémité  occidentale-  du  détroit  de  Torrès, 
avant  l'établissement  de  la  communication  définitive  avec  la  Mer  de  Corail, 
et  qu'elle  n'a  guère  progressé  depuis  l'achèvement  du  détroit.  D'un  autre 
côte  un  grand  nombre  de  ses  Echinodermes  ont  atteint  le  îles  Murray  et  le 
récif-barrière,  contribuant  notablement  à  la  richesse  faunistique  de  cette 
région.  La  faune  d'Echinodermes  de  la  côte  orientale  de  l'Australie  est  donc 
constituée  par  un  mélange  entre  des  formes  pacifiques  venues  en  émigrant 
autour  de  l'E.  de  la  Nouvelle-Guinée,  et  des  formes  indo-orientales  venues 
par  le  détroit  de  Torrès,  le  premier  de  ces  apports  étant  le  plus  important. 
—  Ch.  PÉREZ. 

Chidester  (F.  E.).  —  Études  sur  la  migration  des  Poissons.  IL  L'influence 
de  la  salinité  sur  la  dispersion  des  Poissons.  --  Le  Poisson  pris  comme  sujet 


LA  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE.  581 

d'expérience  est  le  Fundulus  heteroclitus,  anadrome,  très  résistant,  à  réac- 
tions rapides;  un  dispositif  particulier  permet  de  faire  circuler  dans  un 
canal  à  la  bouche  duquel  sont  placés  les  Fundulus,  de  l'eau  renfermant  divers 
sols,  de  l'eau  chaude  ou  de  l'eau  sous  pression.  A  température  et  courants 
égaux,  le  Fundulus  réagit  aux  sels,  il  est  attiré  par  les  moins  toxiques, 
NaCl  et  MgSOv,  et  est  repoussé  par  les  plus  toxiques,  CaCl'2,  MgCl2,  KC1.  La 
température  a  une  grande  importance  ;  au-dessus  de  23°  le  Poisson  est  re- 
poussé; à  19"  il  est  attiré,  si  fortement  qu'on  peut  le  faire  passer  dans  de 
l'eau  de  mer  à  double  dose  de  sels,  dans  l'eau  douce,  ou  l'eau  renfermant 
KC1;  le  courant  de  l'eau  a  également  une  très  grande  importance,  bien  su- 
périeure à  celle  des  sels;  l'arrivée  d'un  grand  volume  d'eau  courante  incite 
le  Poisson  à  obéir  à  son  instinct  de  nager  contre  le  courant;  il  peut  ainsi,  à 
l'état  de  nature,  pénétrer  dans  de  l'eau  polluée  par  des  déchets  d'usines, 
pondre  à  des  places  où  ses  œufs  ne  pourront  pas  se  développer,  et  périr  dans 
ces  eaux  mêmes.  Le  Saumon  est  aussi  guidé  par  la  différence  de  tempéra- 
ture, probablement  par  le  courant,  l'oxygénation  de  l'eau  et  enfin  par  l'at- 
traction de  la  nourriture.  —  L.  Cuénot. 

Robert  (H.).  —  Contribution  à  l'élude  du  zooplancton  du  lac  de  Neuchâ- 
tel.  —  Après  analyse  minutieuse  des  conditions  physico-chimiques  du  lac, 
R.  en  étudie  la  biologie.  Comme  d'autres  lacs  suisses,  celui  de  Neuchâtel 
présente  annuellement  2  maxima  et  2  minima  dans  la  production  du  planc- 
ton, alors  que  les  lacs  de  l'Allemagne  du  Nord  n'en  présentent  qu'un  seul. 
Mais  ces  maxima  et  minima  se  déplacent  d'une  année  à  l'autre,  car  ils  dé 
pendent  de  facteurs  très  complexes  et  difficiles  à  isoler.  Le  1er  maximum,  qu'il 
se  produise  en  mai,  juin  ou  juillet,  est  toujours  dû  au  développement  con- 
sidérable du  phytoplancton.  Le  second  maximum  (septembre-novembre)  est 
causé  par  le  développement  des  Copépodes  et  des  Bosmines.  Le  1er  minimum 
est  dû  au  petit  nombre  d'individus  de  chaque  espèoe,  le  second  à  l'absence 
presque  complète  des  Cladocères.  La  répartition  horizontale  est,  dans  son 
ensemble,  uniforme,  même  à  des  profondeurs  très  différentes,  bien  que  des 
variations  locales  soient  naturellement  toujours  possibles.  Cette  uniformité 
peut  être  troublée  par  l'accumulation  d'un  grand  nombre  d'individus  en 
un  point  donné,  mais  le  cas  est  exceptionnel.  La  répartition  verticale  est 
avant  tout  réglée  par  l'éclairement.  On  constate  en  effet  une  migration 
verticale  journalière,  le  plancton  se  rapprochant  de  la  surface  à  mesure 
que  vient,  la  nuit.  R.  donne  de  nombreux  détails  sur  les  diverses  espèces 
récoltées;  il  est  impossible  d'en  donner  ici  un  résumé.  —  M.  Boubier. 

Emery  (C).  —  La  distribution  géographique  actuelle  des  fourmis.  —  Les 
principales  conclusions  générales  de  ce  gros  travail  peuvent  se  formuler 
comme  suit.  La  dispersion  des  form.es,  à  partir  de  centres  nordiques,  d'où 
les  continents  se  sont  étendus  et  mis  en  communication,  a  rendu  possible 
l'établissement  de  sous-genres  et  d'espèces  dans  diverses  régions.  Ceci  s'est 
fait  au  miocène-pliocène,  alors  que  4e  refroidissement  polaire  était  encore 
peu  sensible.  La  myrmécofaune  de  Ceylan  est  essentiellement  malaise. 
Celle  de  la  Malaisie  possède  quelques  genres  manifestement  d'origine  amé- 
ricaine. Les  genres  de  fourmis  d'Afrique  et  de  Madagascar  sont  en  grande 
partie  d'origine  indo-malaise;  c'est  ainsi  que  la  région  éthiopienne  possède 
plusieurs  genres  malais  de  Madagascar.  Quelques  groupes  (Aenictus,  Sima, 
etc.),  sont  la  preuve  de  l'antique  continuité  de  l'Afrique  avec  le  Brésil.  La 
myrmécofaune  actuelle  de  l'Australie  n'est  pas  primitive,  mais  a  reçu  encore 
récemment  des  importations  de  la  Malaisie.  Les  fourmis  de  Polynésie  sont 


582  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  provenance  japone.  On  constate  des  vestiges  évidents  d'une  myrméco- 
faune  du  continent  antillien,  distincte  de  celle  de  l'Amérique  du  Sud.  Les 
sous-familles  des  Ponerinae  et  des  Dorylinae  sont  les  plus  primitives  et  se 
sont  probablement  différenciées  au  crétacé  inférieur.  En  résumé,  les  fourmis 
sont  originaires  de  centres  différents  :  antarctique,  africain,  malais,  etc.  — 
M.    BOUIilER. 

Cockerel  (T.  D.  A.)  —  Gastéropodes  terrestres  des  Iles  Madère.  —  1°  Les 
nombreuses  espèces  endémiques  sont  d'origine  Palaearctique  :  divers  types 
actuels  de  Madère  sont  similaires  à  des  formes  fossiles  du  tertiaire  d'Eu- 
rope. 2°  Les  ancêtres  des  formes  actuelles  de  Madère  ont  dû  arriver  au 
début  du  tertiaire,  peut-être  même  à  la  fin  du  crétacé.  L'âge  des  îles  serait 
plus  considérable  que  ne  permettrait  leur  géologie,  dans  la  mesure  où  elle 
est  connue.  Les  fossiles  d'Europe  ne  seraient  pas  les  ancêtres  des  formes 
de  Madère  :  mais  les  deux  groupes  seraient  de  même  souebe.  3°  Les  faunes 
de  Madère  et  de  Porto  Santo.  qui  est  à  côté,  à  portée  de  vue,  diffèrent.  Il  y 
a  très  peu  d'espèces  en  commun;  déplus,  divers  genres  ou  sous-genres 
n'existent  que  sur  l'une  ou  l'autre  île.  Madère  et  Porto  Santo  n'ont  jamais 
dû  ne  faire  qu'un,  au  moins  à  l'époque  des  Gastéropodes.  Par  contre  les 
trois  Désertas  étaient  reliées  à  Madère,  au  tertiaire.  Ni  Madère  ni  Porto 
Santo,  d'ailleurs,  n'ont  été  en  continuité  avec  le  continent.  4°  Pourtant  cer- 
taines espèces  se  trouvent  dans  les  deux  îles.  Comment  les  expliquer. 
Transport  par  des  oiseaux  ou  les  épaves?  5"  Il  y  a  des  sous-espèces  et  espè- 
ces bien  définies  sur  les  îlots  entourant  Porto  Santo,  prouvant  qu'il  n'y  a  pas 
eu  d'oscillations  de  niveau  importantes,  récentes  :  et  aussi  que  les  moyens 
de  transport  d'île  à  île  ne  fonctionnent  qu'occasionnellement.  6°  Pour  les 
espèces  de  Madère  identiques  à  celles  d'Europe,  toutes  les  présomptions 
sont  en  faveur  de  l'idée  de  l'introduction  par  l'homme.  Quelques  petites 
espèces  ont  pu  être  introduites  par  des  oiseaux. 

Les  îles  sont  véritablement  océaniques,  cela  ressort  de  l'absence  totale  de 
mammifères  indigènes  (Chéiroptères  exceptés)  et  d'ampbibiens,  et  du  carac- 
tère général  des  invertébrés  et  de  la  flore.  La  multiplicité  des  gastéropodes 
a  pu  faire  croire  autrefois  à  une  liaison  ancienne  avec  le  continent,  mais 
l'étude  de  ceux-ci  va  plutôt  à  rencontre  de  cette  idée.  —  H.  de  Varigny. 

Cannon  (W.  A.).  —  Faciès  et  habitais  des  plantes  dans  les  parties  arides 
du  Sud  de  l'Australie.  —  L'Australie  offre  un  intérêt  spécial  au  point  de  vue 
de  la  végétation  des  régions  arides.  Là  où  la  pluie  est  abondante,  les  plantes 
luttent  entre  elles  pour  l'espace  et  pour  la  lumière.  Mais  là  où  la  pluie  est 
insuffisante,  ce  n'est  ni  l'espace  ni  la  lumière  qui  manquent;  la  lutte  est 
associée  à  la  recherche  de  l'eau.  C'est  la  lutte  de  l'individu  avec  le  milieu 
aride  et  non  la  lutte  d'individu  à  individu.  Aussi  peut-on  y  voir  comment  - 
de  nombreuses  espèces  et  d'innombrables  individus  réagissent  à  l'aridité  du 
sol.  Dans  ces  conditions,  la  flore  présente  une  empreinte  xérophytique  dont 
l'uniformité  est  le  caractère  le  plus  frappant.  Quelle  que  soit  la  région  que 
l'on  visite  en  Australie,  on  y  trouve  toujours  des  arbres  et  des  buissons  avec 
des  feuilles  coriaces,  toujours  vertes.  Dans  les  régions  plus  humides  les 
arbres  sont  grands  et  nombreux.  Entre  ces  deux  extrêmes,  il  y  à  de  nom- 
breux intermédiaires.  C.  passe  en  revue,  avec  une  abondante  documen- 
tation, la  physiographie,  la  météorologie,  les  conditions  du  sol,  la  végétation 
des  diverses  régions  de  l'Australie  du  Sud.  Au  point  de  vue  de  la  biologie 
générale,  C.  étudie  spécialement  les  réactions  des  plantes  à  la  lumière,  à  la 
température,  à  la  sécheresse  et  à  la  constitution  du  sol.  A  la  lumière  il  faut 


SYSTEME  NERVEUX.  583 

attribuer  la  position  verticale  des  organes  chlorophylliens,  d'un  épiderme 
épais,  couvert 'de  poils  ou  de  substances  résineuses;  à  la  température,  le 
retour  de  la  croissance  végétative  et  de  la  formation  des  fleurs.  La  séche- 
resse provoque  la  réduction  de  la  surface  des  feuilles  et  leur  allongement, 
la  formation  de  phyllodes,  le  développement  de  trichomes  de  deux  sortes, 
protecteurs  et  sécréteurs,  le  développement  du  sclérenchyme.  Quant  au  sol, 
quand  il  est  sablonneux,  les  plantes  y  prennent  les  caractères  xérophy tiques. 

—   F.    PÉCHOHTRE. 


Système  nerveux  et  fonctions  mentales 

Anonyme.  —  The  sensé  of  siuell  in  Diras,  a  debated  question.  (Nature, 
17  juin  1922,  783.)  [584 

Gross  (Alfred  O.).  —  The  feeding  habits  and  chemical  sens  of  Nereis  virens 
Sars.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  427-442,  1921.)  [5S4 

Laurens  (Henry)  and  Detwiler  (S.  R.).  —  Studies  on  thc  retina.  The 
structure  ofthe  retina  of  Alligator  mississipiensis  and  ils  photomechanical 
changes.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  207-234,  13  Bg.,  1921.)  [584 

Meek  (Alex.).  —  Sensé  of  smell  in  Birds.  (Nature,  26  août  1922,  279.) 

[M.  relate  divers  faits  d'où  il  résulterait  que  chez  les  aigles  et  vau- 
tours, la  vue  serait  beaucoup  plus  parfaite  que  l'odorat.  —  H.  de  Varigny 

Minnich  (Dwight  E.).  —  An  expérimental  sludy  of  the  tarsal  chemo-recep- 
tors  of  two  ni/mphalid  bullerflies.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  173-204, 
G  fig.,  1921.)  [583 

William  (C.  B.).  —  Sensé  of  smell  in  Birds.  (Nature,  29  juillet  1922,  149.) 

[584 


c.  Organes  des  sens. 

Minnich  (Dwight  E.).  —  Elude  expérimentale  des  chemorécepteurs  tar- 
siens chez  deux  Papillons.  —  Pgrameis  alalanta  Linn.  et  Vanessa  antiopa 
Linn.  réagissent  de  façon  très  nette  à  des  excitations  chimiques  provoquées 
à  distance  par  le  jus  de  pommes  :  on  les  voit  qui  déroulent  plus  ou  moins 
complètement  leur  trompe.  Au  cas  où  la  réaction  ne  se  produit  pas,  on  peut 
la  déclancher  en  amenant  les  tarses  île  l'Insecte  au  contact  direct  du  jus  de 
pomme,  d'où  la  conclusion  que  les  organes  du  sens  chimique  sont  localisés 
dans  les  tarses,  plus  précisément  dans  la  portion  du  tarse  comprise  entre  la 
partie  distale  du  premier  article  et  les  quatre  derniers  articles.  On  peut 
obtenir  la  réaction  de  la  trompe  même  avec  de  l'eau  distillée,  mais  le 
nombre  de  réponses  est  beaucoup  plus  faible  qu'avec  le  jus  de  pomme. 
Grâce  à  leurs  organes  tarsiens,  Pyrameis  et  Vanessa  sont  susceptibles  de 
distinguer  une  solution  de  saccharose  d'une  solution  d'acide  chlorhydrique 
ou  de  sulfate  de  quinine,  et  celles-ci  de  l'eau  distillée;  la  proportion  des 
réponses  et  leur  promptitude  servent  d'indices.  Quand  on  enlève  les 
antennes,  les  palpes  labiaux  et  les  pattes  antérieures  rudimentaires,  les 
réactions  vis-à-vis  des  substances  chimiques  au  rontact  des  tarses  ne  sont 


584  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

pas  modifiées  de  façon  sensible.  Par  le  fait  qu'ils  permettent  la  discrimina- 
tion des  substances  alimentaires  et  de  l'eau,  lés  organes  tarsiens  seraient  en 
quelques  sorte  des  organes  du  goût.  —  A.  Drzewina. 


Gross  (Alfred  O.).  —  L'alimentation  et  le  sens  chimique  de  Nereis  virens 
Sais.  —  Contrairement  à  l'avis  de  divers  auteurs,  N.  virens  n'est  pas  Carni- 
vore, mais  se  nourrit  de  plantes  et  substances  végétales  qu'elle  trouve  à 
proximité.  Le  sens  chimique  ne  paraît  jouer  aucun  rôle  dans  le  choix  des 
aliments.  L'étude  des  réactions  vis-à-vis  de  substances  chimiques  variées 
montre  chez  ce  Ver  un  chimiotropisme  négatif  très  marqué  pour  les  acides 
et  les  sels.  La  sensibilité  est  beaucoup  plus  grande  (jusqu'à  50  fois)  pour 
KC1  que  pour  NaCl;  chez  le  Ver  de  terre  c'est  le  contraire;  il  y  aurait  là 
un  effet  de  l'adaptation  à  l'habitat,  celui  de  Nereis  étant  riche  en  NaCl. 
L'auteur  a  surtout  cherché  à  reconnaître  le  siège  du  sens  chimique.  La 
peau  est  sensible  de  façon  générale,  mais  les  palpes  et  tentacules  le  sont 
tout  particulièrement,  sans  qu'on  y  trouve  toutefois  d'organes  spécialisés 
pour  la  réception  des  excitations  chimiques.  —  A.  Drzewina. 

"William  (G.  B.).  —  Sens  de  V odorat  chez  les  oiseaux.  —  W.  cite  des 
laits  relatifs  à  la  rapidité  avec  laquelle  les  vautours  (Catharlus  foelens 
et  aura)  découvrent  des  cadavres  cachés  et  des  substances  en  décomposi- 
tion. Ils  se  laissent  même  attirer  par  les  fleurs  à  odeur  forte  (Aristoloche 
gigas).  Ces  oiseaux  ont  certainement  l'odorat  très  développé.  —  H.  de  Va- 

RIGNY. 

Anonyme.  — Le  sens  de  l'odorat  chez  les  oiseaux,  une  question  litigieuse.  J— 
L'odorat  est  très  développé  chez  les  mammifères  ;  mais  en  ce  qui  concerne 
les  oiseaux,  cela  se  peut  discuter.  Les  expériences  de  Darwin  semblent  indi- 
quer peu  d'odorat  chez  les  oiseaux  de  proie.  Celles  de  J.  H.  Gurney  mon- 
treraient que  chez  divers  oiseaux  l'odorat  serait  très  développé  ;  chez  d'au- 
tres très  peu.  Les  expériences  de  Hili.,  deSTRONG,  de  Watson  et  de  Lashley 
parlent  dans  le  même  sens.  En  somme  on  ne  peut  prouver  que  les  oiseaux 
aient  généralement  un  odorat  très  développé.  —  H.  de  Varigny. 

Laurens  (Henry)  et  Detwiler  (S.  R.)t  —  Recherches  sur  la  rétine.  Struc- 
ture de  la  rétine  de  V Alligator  mississippiensis  et  ses  modifications  photomé- 
caniques. —  Les  auteurs  insistent  particulièrement  sur  la  structure  des 
cônes  et  des  bâtonnets  ;  les  uns  et  les  autres  sont  répartis  irrégulièrement, 
dans  toute  l'étendue  de  la  rétine  ;  les  bâtonnets  cependant  sont  l'élément 
dominant.  L'étude  comparée  des  yeux  chez  des  animaux  maintenus  à  la 
lumière  et  à  l'obscurité  montre  que  les  bâtonnets  sont  sensiblement  plus  longs 
à  la  lumière  qu'à  l'obscurité  ;  les  cônes,  au  contraire,  se  contractent  légèrement 
à  la  lumière  ;  il  y  a  aussi  migration  du  pigment,  mais  peu  sensible.  Les 
auteurs  discutent  longuement  au  sujet  de  la  signification  de  ces  phéno- 
mènes pour  l'adaptation  à  la  vision  le  jour  et  la  nuit.  —  A.  Drzewina. 


THÉORIES  GÉNÉRALES.  —  GENERALITES.  585 


Théories    générales.  Généralités 

Bradford  (S.  C).  —  On  thelheory  of  gels.  III.  (Biochem.  Journ.,  XV,  553- 

562,  1921.)  [587 

Cuénot  (Ii.).  —  La  genèse  des  espèces  animales.  (2e  éd.,  558  pp.,  in-8°,  1921.) 


Dines   J.  S.)  and  Allen  (F.  J.).  —  Where  did  terrestrial  lifc  begin?  (Na- 
ture, 16  février  1922,  207.)  586 

Gregory  (J.   W.).  —   Where  did  terrestrial  li/e  begin?  (Nature,  9  mars 
1922,  310.)  [Voir  Dines  et  Allen.  Les  quelques  mots  de  G. 

n'ajoutent  pas  grandYhose  à  l'élucidation  du  problème.  —  H.  de  Varigny 

Macfie   (R.   C.)  and  Gregory  (J.  W.).  —  Where  did  life   begin?  (Nature, 
26  janvier  1922,  107.)  [585 

Tassy  (Edme).  —  La  Philosophie  constructive.  (1  vol.  in-12,  320  pp.,  Paris, 

Chisson,  s.  d.)  [586 


Cuénot  (X.).  —  La  Genèse  des  espèces  animales.  —  Cette  deuxième  édition 
du  livre  de  C.  diffère  assez  sensiblement  de  la  première  (parue  en  1911). 
Toute  la  partie  comprenant  l'étude  de  l'individu  a  été  supprimée,  une  cen- 
taine de  pages  environ,  ce  qui  a  permis  à  l'auteur  de  donner  une  plus 
grande  extension  aux  autres  parties  et  de  les  mettre  au  courant  des  recher- 
ches récentes  ;  le  livre  compte  d'ailleurs  558  pages,  au  lieu  de  496  de  l'édi- 
tion précédente.  C'est  un  véritable  Traité  de  Biologie  générale,  où  les  faits 
devant  illustrer  les  problèmes  de  l'évolution  sont  savamment  triés,  discutés 
et  mis  en  valeur.  La  documentation,  extrêmement  riche,  est  faite  avec  un 
tel  souci  d'exactitude,  que  sont,  par  exemple,  volontairement  passés  sous 
silence  les  célèbres  expériences  de  Kammerer  sur  l'hérédité  des  caractères 
acquis,  et  celles  de  Tower,  car  il  a  paru  imprudent  à  C.  de  tirer  de  ces 
expériences,  qui  n'ont  jamais  été  répétées,  les  conclusions  que  l'on  sait.  — 
A.  Drzewina. 

Macfie  (R.  C.)  et  Gregory  (J.  W.).  —  Où  la  vie  a-t-elle  commencé?  — 
Dans  la  mer  a-t-on  longtemps  répondu,  dit  M.  Mais  c'est  une  erreur.  La  vie, 
pour  M.,  a  du  commencer  au  haut  des  montagnes,  car  elle  a  dû  se  présenter 
d'abord  sur  les  points  les  plus  refroidis  du  globe  et  ces  points  devaient  être 
les  sommets  des  montagnes.  Le  mer,  au  début,  a  dû  être  très  chaude,  et  ne 
.se  refroidir  que  lentement,  bien  après  les  sommets.  Et  ceux-ci  ont  dû  bien 
avant  celle-là,  présenter  des  points  où  pouvait  arriver  la  lumière  solaire, 
nécessaire  aux  cellules  à  chlorophylle  par  où  la  vie  a  dû  débuter,  et  qui  ne 
pouvait  encore  traverser  les  épaisses  vapeurs  recouvrant  les  océans.  Opinion 
nouvelle  et  intéressante,  dit  G.;  il  y  a  lieu  de  la  prendre  en  considération. 
Toutefois  elle  suppose  une  terre  sans  vent  :  autrement  les  montagnes,  elles 
aussi,  seraient  souvent  submergées  sous  les  vapeurs,  d'où  des  alternatives  de 
température  peu  favorables  à  la  vie.  G.  pense  qu'en  réalité  la  vie  a  dû  com- 
mencer plus  tard  sur  une  terre  présentant  une  température  et  une  atmos- 
phère plus  voisines  de  celles  qui  ont  caractérisé  les  temps  géologiques. 

I.'ANMili    ÎUOLOGIQUE.  40 


586  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

D'autre  part,  rien  ne  prouve  que  la  vie  ait  débuté  par  un  être  à  chlorophylle 
déjà  assez  complexe.  —  H.  de  Varigny. 

Dines  (J.  S.)  et  Allen  (F.  J.).  —  Où  la  vie  terrestre  a-t-elle  commencé?  — 
D.  ne  croit  pas  fondée  l'objection  de  Gregory  ;  il  ne  croit  pas  aux  fluctuations 
considérables  de  température  des  sommets  par  la  turbulence  de  l'atmos- 
phère. Celle-ci  devait  être  hétérogène,  et  ses  parties  basses  devaient  être 
composées  de  couches  de  gaz  denses  et  chauds.  A.  ne  croit  pas  que  l'écorce 
terrestre  ait  été  jamais  bien  chaude.  Si  la  terre  a  été  formée  par  accumula- 
tion de  matière  météorique,  celle-ci  devait  être  froide  et  n'est  devenue 
chaude,  à  l'intérieur,  que  par  la  suite,  par  condensation  et  par  désintégration 
atomique,  tandis  que  par  rayonnement  la  surface  restait  relativement  fraîche. 
La  vie  pour  A.  a  dû  commencer  très  tôt,  dès  que  la  surface  de  la  terre, 
d'abord  froide,  est  devenue  assez  chaude  et  qu'il  y  a  eu  des  éléments  capa- 
bles de  former  des  composés  labiles  emmagasineurs  d'énergie.  Elle  a  dû 
débuter  non  par  des  organismes,  mais  par  des  substances  diffuses  faisant  le 
trafic  d'énergie.  L'organisme  cellulaire  a  dû  apparaître  bien  plus  tard.  La 
chlorophylle  peut  être  très  récente.  Les  temps  primaires  ont  été  extrêmement 
longs  :  bien  plus  que  tous  les  temps  plus  récents  pris  ensemble.  (L'auteur  a 
discuté  au  long  la  question  à  la  Birmingham  Nat.  History  and  Philosoph. 
Society,  vol.  XI).  —  H.  de  Varigny. 

Tassy  (Edme).  —  La  Philosophie  constructive.  —  C'est  une  méthode 
que  l'auteur  propose  pour  faciliter  et  activer  le  progrès  de  nos  connais- 
sances, et  surtout  pour  permettre  de  faire  plus  facilement  la  distinction 
entre  les  hypothèses  qui,  dans  notre  système  de  sciences  séparées  les  unes 
des  autres,  semblent  d'abord  des  acquisitions  définitives,  et  ne  sont  en  réa- 
lité que  des  formules  transitoires,  destinées  soit  à  disparaître  soit  à  être 
modifiées  sous  le  contrôle  rétrospectif  des  progrès  ultérieurs  des  sciences 
connexes.  L'idée  maîtresse  de  cette  conception,  c'est  l'unité  fondamentale  du 
savoir  humain,  unité  nécessaire  puisque  la  connaissance  humaine  n'est  au 
total,  d'âge  en  âge,  pas  autre  chose  que  le  point  de  vue  toujours  identique, 
d'où  l'esprit  humain,  toujours  semblable  à  lui-même,  considère  et  essaye  de 
comprendre  la  nature  reflétée  en  lui  par  nos  sensations. 

Il  y  a  donc,  derrière  cette  conception,  un  postulat  métaphysique  :  rien 
en  cela  qui  doive  nous  effrayer  :  toute  explication  des  choses  est  bien  obli- 
gée, en  dernière  analyse,  d'en  arriver  là.  L'originalité  de  T.  est  préci- 
sément d'avoir  compris  que  ce  postulat  devient  plus  nécessaire  à  mesure 
qu'augmente  la  complexité  de  nos  connaissances  et  que  l'esprit  humain 
disperse  et  même  éparpille  son  activité  sur  un  nombre  d'objets  plus  consi- 
dérable et  hétérogène.  Le  mérite  de  ce  livre  est  aussi  d'avoir,  malgré  les 
difficultés  d'un  style  obscur  et  touffu,  réussi  à  dégager  cette  conception 
plus  nettement,  croyons-nous,  que  ne  l'avaient  fait  les. devanciers. 

T.  pose  d'abord  que  le  positivisme,  en  se  limitant  comme  il  l'a  fait,  ne 
peut  plus  donner  ce  que  demandent  les  conditions  actuelles  de  la  connais- 
sance et  continuer  son  progrès.  Il  part  de  là  pour  esquisser  la  méthode 
que  doivent  superposer  au  positivisme  la  Science  en  général  et  chaque 
science  en  particulier.  Cette  méthode  est  le  constructivisme,  qui,  au  lieu 
de  se  borner  à  prendre  chaque  science  en  particulier  comme  un  tout  homo- 
gène, recherche  l'homogénéité  de  la  connaissance  humaine  dans  les  rela- 
tions des  différentes  sciences  les  unes  avec  les  autres.  Les  deux  sciences  qui 
fournissent  les  éléments  nécessaires  pour  procéder  ainsi,  sont  les  mathéma- 
tiques et  la  psychologie  :  les  premières  à  cause  des  caractères  de  leur  sym- 


THEORIES  GENERALES.  -  GENERALITES.        587 

bolisme  qui  donne  à  l'esprit  humain  une  méthode  très  souple  pour  manier 
ce  qu'il  connaît  et  faire  les  opérations  permettant  d'agrandir  nos  con- 
naissances: la  seconde  parce  que  l'esprit  humain  ne  connaît  de  la  nature 
que  ce  qui  se  reflète  en  lui  et  tel  qu'il  se  reflète  :  la  connaissance  ne  peut 
donc  valoir,  objectivement,  que  ce  que  vaut  ce  reflet  :  il  faut  par  conséquent 
en  déterminer  la  nature  et  la  valeur  pour  contrôler  la  valeur  de  nos  con- 
naissances. 

D'ailleurs,  historiquement,  ces  deux  sciences  sont  précisément  les  pre- 
mières qui  se  sont  suffies  à  elles-mêmes  :  ce  sont  donc  les  plus  capables, 
actuellement,  de  nous  aider  à  débrouiller  les  autres  en  elles-mêmes,  et  à  les 
coordonner  les  unes  avec  les  autres.  «  Les  premières  ont  toujours  progressé 
par  leurs  propres  moyens;  la  seconde  n'a  fait  appel  que  fort  tard  à  des 
auxiliaires.  »  «  Elles  sont  constructives  en  ce  sens  qu'elles  se  sont  élevées 
tout  de  suite  au  delà  de  quelques  constatations  immédiatement  sensibles. 
L'une  est  par  excellence  la  science  des  choses  qui  se  mesurent;  l'autre,  la 
science  des  choses  qui  ne  se  mesurent  pas  »  (p.  26).  A  elles  deux,  elles 
englobent  tout  le  connaissable,  puisque  les  mathématiques  sont  souveraines 
jusqu'à  la  biologie  et  qu'avec  celle-ci  commencent  les  sciences  relatives 
aux  choses  qui  ne  se  mesurent  pas  et  dont  la  psychologie  forme  le  couron- 
nement »  (p.  135).  [Il  serait  superflu  de  souligner  l'analogie  de  cette  con- 
ception avec  celle  du  fondateur  de  V Année  Biologique.] 

Te*  étant  le  point  de  vue  de  l'auteur,  on  ne  s'étonnera  pas  que  les  deux 
chapitres   les   plus  importants  de  son   livre  soient  ceux   qu'il  consacre  à 
l'examen  des  mathématiques  constructives  et  à  celui  de  la  psychologie  cons- 
tructive  :  celle-ci  préparant  la  voie  à  la  psycho-neurologie  qui  fournira  des 
données  plus  immédiates  que  ne  pouvait  faire   la   psycho-physiologie.   Les 
mathématiques  participent  à  la  fois  de  l'ordre  mental,  qui  est  en  nous,  et  de 
l'ordre  extérieur  en  tant  que  celui-ci  participe  à  la  construction  de  celui-là. 
Leur  symbolisme  doit  donc  nous  permettre  de  passer  de  la  quantité  à  la  qua- 
lité :  et  c'est  l'analyse  qui  nous  montrera,  si  nous  savons  en  observer  la  texture 
et  les  procédés,  «  comment  se  mécanise  le  passage  de  la  quantité  à  la  qualité, 
et  comment  s'établit  une  corrélation  entre  le  réductible   et  l'irréductible  » 
(p.  91).  La  clef  du  problème  est  dans  les   rapports  de  l'analogie  considérée 
dans  sa  réalité  mentale  et  de  l'analogie  plus  vague  que  les  sciences  utilisent. 
Deux  chapitres,  dont  l'un  est  écrit  en  collaboration  avec  M.  Charles  Risse,  et 
qui  sont  les  plus  longs  du  livre,  exposent  sur  ce  point  la  conception  de  l'au- 
teur :  on  peut  se  demander  si  les  conclusions  auxquelles  il   aboutit    ont 
toute  la  netteté  qu'il  leur  attribue  :  de  même  on  peut  contesterque  le  cha- 
pitre où,  pour  donner  un  exemple  d'application  de  sa  méthode,'il  applique 
la  philosophie  constructive  aux  sciences    sociales,  soit  aussi   démonstratif 
qu'il  le  veut.  Mais  comment  ne  pas  tenir  compte  de  ce  fait,  que  la  méthode 
proposée  n'est  pas  encore  une  méthode   réalisée.  D'autre  part,  même  si  le 
symbolisme  des  mathématiques  ne  nous  permet  pas,  quoi  qu'indiquent  cer- 
taines apparences,  de  passer  de  l'expérimenté  à  la  découverte  de  ce  qui  n'a 
pas  encore  été  observé,  la  méthode  que  représente  la  philosophie  construc- 
tive n'en  a  pas  moins  droit  d'être  prise  en  considération  par  les  chercheurs, 
quelle  que  soit  leur  orientation.  —  Jean  Philippe. 

Bradford  (S.  C).  —  Sur  la  théorie  des  gels.  III.  —  La  transformation  du 
sol  en  gel  d'un  colloïde  est  un  cas  extrême  de  la  cristallisation.  L'auteur 
décrit  des  expériences  démontrant  que  la  gélatine  dissoute  dans  l'eau  se 
comporte  comme  toute  autre  substance  dissoute  dans  un  solvant  convenable. 
Ainsi  il  existe  une  solubilité  définie  qui  est  à  18°  :  0  gr.  12  °/c  de  solution. 


588  '    L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

A  0,13  %  la  gélatine  forme  une  solution  métastable  opalescente  qui  est  un 
sol  typique.  En  augmentant  légèrement  la  concentration,  la  limite  métastable 
est  atteinte  et  la  gélatine  se  dépose  en  précipité  gélatineux  composé  de  par- 
ticules amicroscopiques  avec  quelques  sphérules  atteignant  1  \x.  Si  l'on 
augmente  la  concentration,  la  valeur  du  précipité  croît  et  les  particules 
décroissent  en  dimension  jusqu'à  environ  0,7  %  ;  le  précipité  remplit  alors 
la  solution  sous  forme  d'une  gelée  blanche  épaisse.  On  obtient  les  mêmes 
résultats  avec  l'agar-agar,  ou  de  petits  sphérules  d'amidon,  obtenus  par  la 
méthode  de  Butschli.  Les  gels  transparents  de  gélatine  deviennent  opa- 
lescents avec  le  temps.  L'expérience  confirme  le  fait  que  les  gels  ont  une 
structure  granuleuse  qui  s'organise  dans  certains  cas  suivant  la  tendance 
cristalline  de  la  substance.  —  L.  Tiiiyolle. 


la   cellule 

Argaud  (R.).  —  Sur  la  présence  intranucléolaire  du  centrosome.  (C.  R.  Ac. 

Se,  CLXXIV,  1078,  1922.)  [592 

Bowen(Robert  H.)-  —  On  the  idiosome,  Golgi  Apparatus,  and  Acrosome  inthe 

maie  germ  cells.  (Anat.  Record,  XXIV,  N°  3, 21  pp.,3fig.,  20  oct.  1922.)    [592 

Cunningham  (R.  S.). —  The  reaction  of  the  cells  lining  the  peritonealcavity, 
includinq  the  germinal  eptthelium  ofthe  ovary,  to  vital  dyes.  (Arch.  Journ. 
of  Anat.,'  XXX,  30  pp.,  1  pi.,  N«  4,  1922.)  [597 

Dehorne  (Armand).  —  Contribution àl' étude  comparée  de  V appareil  nucléaire 
des  Infusoires  ciliés  (Paramecium  caudatum  et  Colpidium  truncatum)  des 
Euglènes  etdes  Cyanophycées.  (Arch.  Zool.  Exp.,  LX, 47-176, 4 pi.,  1920.)    [599 

a)  Enriques  (P.).  — Ricerche  sut  Radiolari  coloniali.  (R.  Comitato  talasso- 
grafico  Italiano,  mem.  71,  2e  partie,  1921,  55  pp.,  pi.  3-4.)  [598 

b)  —  —  Cariocinesi  senza  cromatina  e  centrosomi  strani  nei  Radiolari.  (Arch. 
Ital.  Anat.  e  Erabriol.,  XVIII,  suppl.  461-474,  5  fig.,  1921.)  [Ibid. 

c) In  difesa  dei  cromosomi.  (Rassegna  d.  Sci.  Biolog.  Eirenze,  III,  1921, 

2-11.)  [591 

Georgevitch  (Pierre).  —  L'origine  du  centrosome  et  la  formation  du  fu- 
seau chez  Stypocaulon  scoparium  (L.)  Kiitz.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  695, 
1922.)  [592 

Girard  (Pierre).  —  Au  sujet  d'une  note  de  M.  Lapicque  sur  le  mécanisme 
des  échanges  entre  la  cellule  et  le  milieu  ambiant.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV, 
64,  1922.)  [594 

a)  Girard  (P.)  et  Mestrezat  (W.).  —  Recherches  expérimentales  sur  la 
perméabilité  des  cellules  aux  ions.  Schème  physico-chimique  de  la  perméa- 
bilité sélective.  (Soc.  de  Biologie,  LXXXVII.  356  et  358,  1922.)  [596 

S)  —  —  Recherches  expérimentales  sur  la  perméabilité  des  cellules  vivantes 
aux  ions.  Remarque  à  propos  de  l'expérience  de  Donnan  sur  le  rouge  Congo. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  448,  1922.)  •  [596 

a)  Girard  (Pierre),  Mestrezat  (W.)  etLi-Shan-Houa.  —  Schéma  physique 
de  la  perméabilité  sélective  des  cellules  vivantes  aux  différentes  ions.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXVII,  183,  1922.)  [594 

6) Recherches  expérimentales  sur  la  perméabilité  des  cellules  aux 

ions.  Schème  physico-chimique  de  la  perméabilité  sélective.  (Ibid.,  358,  1922.) 

[596 

Girard  (Pierre),  Mestrezat  ("W.)  et  Morax  (V.).  —  Recherches  expéri- 
mentales sur  la  perméabilité  des  tissus  vivants  aux  ions.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVII,  69,   1922.)  [595 

Guilliermond  (A.).  —  Sur  les  éléments  figurés  du  cytoplasme  chez  les  vé</é- 
taux  :  chondriome,  appareil  v'acuolaire  et  granulations  lipoïdes.  (Arch.  de 
Biol.,  XXXI,  1-82,  7  fig.,  pi.  I  à  IV,  1921.)  [593 

l'année  biologique.  41 


590  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Heilbrunn  (L.  V.).  — Protoplasmic  viscosily  changes  during  milosis.  (Journ 
Exper.  Zool.,  XXXIV,  447-448,  1  diagr.,  1921.)   '  [602 

Hovasse  (R.).  —  Contribution  à  l'étude  des  chromosomes.  Variations  du 
nombre  et  régulation  en  'parthénogenèse.  (Bull.  biol.  Fr.  et  Belg.,  LVI,  141- 
229,  20  fig.,  '2  pi.,  1922.)  [590 

Lewis  (Warren  H.).  —  The  adhesive  quality  of  cells.  (Anat.  Record,  XXIII, 
N°7,  4  pp.,  20july  1922.)  [597 

Litardière  (René  de).  —  Recherches  sur  Vêlement  chromosomique  dans  la 
mryocinèse  sqmatique  des  Filicinèes.  (La  Cellule,  XXXI,  2e  fasc,  255-475, 
fig.,  pi.  I  à  IX.)  [602 

Lundi  E.  J.).  —  Quantitative  studies  on  intracellular  respiration.  —  V.  The 
nature  of  the  action  of  KCN  on  Paramecium  and  Planaria,  with  an 
experiment  test  of  criticism  and  certain  explanations  offered  by  Child 
and  othcrs.  (The  Amer.  Journ.  of  Physiol.,  LVII,  N°  2,  sept.  1921,  330-349, 
6  tableaux.)  [597 

Marcus  (H.).  —  Réitère  Untersuchungen  liber  den  Rau  quergestreifter 
Muskein.  (Anat.  Anz.,  LV,  475-497,  8  fig.)  [594 

Me  Junkin  (F.  A.).  —  Peroxydase  staining  with  Benzidin  in  paraf/in 
sections  of  human  tissue.  (Anat.  Record,  XXIV,  12  pp.,  1  pi.,  20  sept. 
1922.)  [598 

a)  Mestrezat  (W.),  Girard  (Pierre)  etMorax  (V.).  —  Recherches  expéri- 
mentales sur  la  perméabilité  cellulaire.  Perméabilité  de  la  cornée  de  Vœil 
vivant.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  144,  1922.)  [595 

b) —  Recherches  expérimentales  sur  la  perméabilité  cellulaire  aux 

ions.  La  perméabilité  de  la  cornée  est  une  perméabilité  ionique  élective. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVII,  227,  1922.)  [596 

a)  Romieu  (M.).  —  Sur  l'apparition  de  l'hémoglobine  dans  les  hématies  des 
Invertébrés.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  68,  1921.)  [Ches  les  Glycériens 
et  les  Caoitelliens.  le  noyau  des  hématies,  même  adultes,  est  chargé 
d'hémoglobine  et  semble  jouer  un  rôle  essentiel  dans  la  production  de 
ce  pigment,  qui  se  formerait  aux  dépens  de  la  chromatine.  —  H.  Cardot 

b) Sur  l'existence  d'une  membrane  cellulaire  et  sur  ses  caractères  dans 

les  globules  rouges  des  Polychètes.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  69,  1922.) 

[Il  existe  une  membrane  cellulaire  dans  l'hématie  des  Annélides;  il 
faut  donc  revenir  à  l'ancienne  conception  du  globule  rouge  formé  par  une 
paroi  semi-perméable  et  un  contenu  liquide  et  sans  structure. —  H.  Cardot 

Sloniinski  (P.)  et  Zweibaum  (J.).  —  Sûr  l'excrétion  des  colorants  vitaux 
par  les  infusoires.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  98,   1922.) 

[Les  diverses  granulations  formées  après  coloration 
vitale  sont  en  relation  dans  leur  formation  avec  l'état  fonctionnel  de 
la  cellule  et  avec  la  quantité  de  glycogène  qui  s'y  trouve.  —  H.  Cardot 

Terby  (M1'0  Jeanne).  —  La  constance  du  nombre  des  cliromosomes  et  de 
leurs  dimensions  dans  le  Butomus  umbellatus.  (La  Cellule,  XXXII,  1er 
fasc,  195-255,  pi.  I  et  II.)  [592 


1.  Structure  de  la  cellule  et  de  ses  parties. 

Hovasse  (R.).  —  Contribution  à  l'étude  des  chromosomes.   Variation  du 


CELLULE.  591 

nombre  et  régtdaiioH  en  parthénogenèse.  —  La  loi  de  constance  du  nombre 
des  chromosomes  énoncée  par  Boveiu  est,  on  le  sait,  loin  d'être  vérifiée 
lorsque  l'on  fait  des  numérations  :  presque  toujours,  chez  une  espèce  donnée, 
le  nombre  des  chromosomes  dans  les  mitoses  n'est  pas  constant,  mais  oscille 
entre  des  limites  déterminées.  L'auteur  constate  une  fois  de  plus  qu'il  en 
est  bien  ainsi  dans  les  cellules  génitales  et  somatiques  des  Grenouilles  pro- 
venant d'oeufs  fécondés  normalement  ;  il  n'a  toutefois  pas  retrouvé  le  chro- 
mosome surnuméraire  de  la  femelle  signalé  par  Lévy  et  Swingle.  Chez  les 
embryons  et  têtards  de  Grenouille  obtenus  par  parthénogenèse  expérimen- 
tale (méthode  par  piqûre  de  Bataillon),  le  nombre  des  chromosomes  est 
tantôt  le  même  que  celui  du  pronucléus,  tantôt  il  se  régularise  et  devient 
égal  à  celui  d'une  ébauebe  prévenant  d'un  œuf  normalement  fécondé.  La 
régularisation  se  produit  au  cours  de  toutes  premières  divisions  :  elle  a  été 
observée  au  stade  le  plus  jeune  qu'il  a  été  possible  d'étudier  (morula  ayant 
une  vingtaine  de  blastomères);  toutes  les  cellules  des  ébauches  régularisées 
possèdent  le  nombre  haploïde  de  chromosomes  :  la  régularisation  est  totale;  la 
proportion  des  embryons  régularisés  croît  avec  l'âge,  ce  qui  n'est  pas  dû  à 
une  plus  grande  mortalité  des  embryons  non  régularisés,  et  peut  s'expliquer 
en  supposant  que  la  régulation  se  continue  pendant  le  début  de  la  segmen- 
tation, aux  phases  morula  et  blastula.  Il  y  a  des  régulations  anormales  : 
il  y  en  a  de  tardives,  qui  chez  une  même  larve,  n'intéressent  que  certaines 
cellules  isolées  au  milieu  de  cellules  non  régularisées;  il  peut  y  avoir  des 
nombres  plus  grands  ou  plus  petits  que  2  n;  toutes  ces  anomalies  sont  com- 
parables à  celles  que  présentent  les  ébauches  parthénogénétiques  d'Oursins, 
d'Hyménoptères,  d'Oiseaux,  ce  qui  permet  de  supposer  que  le  mécanisme 
régulateur  est  identique  dans  ces  différents  groupes. 

La  régulation  ne  doit  pas  être  causée  par  la  non-émission  du  second  glo- 
bule polaire  :  chez  l'Oursin  ce  globule  est  émis  avant  le  traitement  parthé- 
nogénétique  et  il  a  toujours  été  reconnu  chez  la  Grenouille  par  Bataillon; 
de  plus  la  variation  de  la  proportion  des  œufs  régularisés  au  cours  du  déve- 
loppement exclut  l'idée  d'autofécondation  initiale.  Le  matériel  étranger 
apporté  par  le  stylet  quand  on  pique  l'œuf  ne  contribue  pas  non  plus  à  dou- 
bler le  nombre  des  chromosomes  en  se  fusionnant  avec  le  pronucléus  femelle. 
L'auteur  admet  avec  Della  Valle  que  les  chromosomes  sont  soumis  à  la  loi 
de  taille  limite  et  que  leur  nombre  dépend  d'un  rapport  existant  entre  la 
quantité  de  chromatine  nucléaire  et  la  taille  moyenne  d'un  de  ces  éléments: 
complétant  et  étendant  cette  hypothèse,  H.  explique  la  régulation  du  nombre 
et,  en  même  temps,  sa  variation,  par  un  mécanisme  purement  physique 
d'équilibre  de  partage  entre  la  chromatine  du  noyau  et  une  chromatine  exis- 
tant dans  le  cytoplasme.  On  ne  peut  concilier  la  variation  du  nombre  et  sa 
régulation  avec  l'hypothèse  de  l'individualité  des  chromosomes.  —  P.  Remv. 

c)  Enriques  (P.)-  —  Sur  les  chromosomes.  —  Examinant  dans  une  revue 
rapide  les  différents  faits  cytologiques  relatifs  aux  chromosomes  et  les  idées 
théoriques  qui  y  ont  été  rattachées,  principalement  pour  l'explication  des 
phénomènes  héréditaires,  E.  estime  qu'on  a  généralement  confondu  deux 
choses  en  réalité  distinctes  :  d'une  part  le  fait  de  la  constance  numérique 
des  chromosomes  et  de  leur  permanence  individuelle,  —  à  laquelle  person- 
nellement il  ne  croit  pas  ;  —  d'autre  part  le  rôle  des  chromosomes  dans  l'hé- 
rédité. Les  théories  chromosomiques  de  l'hérédité  ne  sont,  pour  E.,  qu'une 
représentation  symbolique  des  faits,  analogue  à  ce  qu'a  été,  en  chimie,  la 
théorie  atomique.  Le  nombre  des  coïncidences  avec  des  aspects  cytologiques 
ne  suffit  pas  à  donner  encore  une  certitude.  Peut-être  un  jour  viendra-t-il 


592  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

où  nous  serons  amenés  à  substituer  à  la  théorie  chromosomique  un  autre 
système  de  symboles  plus  voisins  des  faits,  une  théorie  moléculaire  de  l'hé- 
rédité.  —   Ch.   PÉREZ. 

Terby  (Mlle  Jeanne).  —  La  constance  du  nombre  des  chromosomes  et  de  leurs 
dimensions  dans  le  Butomus  umbellalus.  —  L'examen  des  figures  métaphasi- 
ques  du  méristème  de  la  racine  montre  40  chromosomes  se  classant  en  six  ca- 
tégories; dans  chacune  d'elles  il  y  a  correspondance  des  dimensions  deux  à 
deux  ou  par  groupes  pairs.  La  constance  du  nombre  est  favorable  à  l'hypothèse 
de  l'autonomie  des  chromosomes  et  la  persistance  des  dimensions  est  en 
faveur  de  l'idée  qu'il  y  aurait  six  substances  chromosomiques  différentes  dans 
le  noyau.  —  A.  Lécaillon. 

Georgevitch  (Pierre).  —  L'origine  ducentrosome  et  la  formation  du  fu- 
seau chez  Stypocaulon  scoparium  (L.)  Kùtz.  —  Le  centrosome  est  d'origine 
intranucléaire.  Il  prend  naissance  dans  le  nucléole,  qu'il  quitte  après  là 
fragmentation  de  ce  dernier  et  vient  s'accoler  à  la  membrane  du  noyau,  à 
l'intérieur  de  celui-ci.  L'auteur  décrit  les  détails  du  phénomène.  L'unique 
nucléole  du  noyau  présente  dans  son  centre  une  sphère  deplastine,  très  peu 
colorable,  renfermantune  granulation chromophile;  cette  granulation  donne, 
par  deux  divions  successives,  quatre  corpuscules  de  taille  inégale,  qui  s'éti- 
rent en  forme  de  baguettes.  En  même  temps  le  nucléole  lui-même  s'allonge 
et  sa  masse  se  fragmente  par  une  vacuolisation  croissante.  Il  en  résulte  un 
aspect  fibrillaire  et,  par  la  suite,  la  constitution  d'un  fuseau  intranucléaire, 
dont  les  2  paires  'de  granulations  occupent  les  pôles.  Ce  sont  elles  qui  de- 
viennent le  point  de  départ  du  centrosome.  —  M.  Goldsmith. 

Argaud  (R.).  —  Sur  laprésence  intranucléolaire  du  centrosome.  —  L'au- 
teur a  pu  observer  dans  le  tissu  d'une  tumeur  humaine  des  nucléoles  hyper- 
trophiés, renfermant  un  petit  corps  arrondi  contenant  à  son  tour  un  petit 
grain.  Lorsque  le  nucléole  disparaît,  ce  corps  quitte  le  noyau  etpasse  dans  le 
cytoplasma.  Le  nucléole  peut  aussi  émigrer  du  noyau  dans  le  cytoplasma, 
en  entraînant  le  centrosome,  et  y  donner  naissance  à  la  sphère  attractive, 
ce  qui  expliquerait  le  balancement  entre  cette  dernière  et  le  nucléole,  celui- 
ci  disparaissant  quand  celle-là  apparaît.  —  M.  Goldsmith. 

Bowen  (Robert  H.).  —  Sur  l'idiosome,  l'appareil  de  Golgi  et  l'acrosome, 
dans  les  cellules  germinales  mâles.  —  Cette  intéressante  étude  débute  par 
une  mise  au  point  de  la  question  de  l'idiosome.  L'idiosome  des  spermatocytes 
fut  originellement  défini  par' son  rapport  avec  les  centrioles(MEVES),  ce  qui 
entraîna  son  identification  avec  la  sphère  attractive  et  suggéra  le  nom  de  cen- 
trothèque  comme  synonyme  d'idiosome.  Comme  B.  l'a  établi  auparavant (Biol. 
Bull.,  1920;  Amer.  Journ.  Anat.,  1922),  la  relation  de  l'idiosome  avec  les  cen- 
trioles  n'est  pas  nécessaire,  mais  contingente  et  purement  topographique.  La 
véritable  et  indissoluble  relation  que  contracte  le  matériel  idiosomique  se  fait 
avec  un  autre  organite  cytoplasmique,  l'appareil  de  Golgi.  Le  nom  d'appareil 
de  Golgi  est  d'ailleurs  fâcheux,  car  la  réelle  disposition  de  cet  appareil  n'est 
pas  celle  d'un  réseau  continu,  mais  de  bâtonnets  distincts,  antérieurement 
décrits  sous  les  noms  de  pseudochromosomes,  anses  archoplasmiques,  for- 
mations périidiosomiques.  L'aspect  que  prend  cet  appareil  dans  l'idiosome 
dépend  de  la  technique  employée  :  après  des  fixateurs  usuels  contenant  de 
l'acide  acétique,  l'idiosome  ne  montre  rien  de  cet  appareil;  les  méthodes 
d'imprégnation  argentique  le  décèlent  sous  la  forme  d'un  réseau  traversant  la 
masse  de  l'idiosome,  ou  bien  d'une  écorce  l'entourant  de  toutes  parts,  sauf  au 
point  où  l'idiosome  est  tangent  au  noyau  ;  les  meilleures  fixations  montrent 


CELLULE.  593 

l'appareil  de  Golgi  résolu  en  bâtonnets  épars  à  la  surface  du  corps  idioso- 
mique  (Gatenby).  Il  y  a  donc  une  relation  constante  et  intime,  entre  les 
bâtonnets  de  l'appareil  de  Golgi  et  la  masse  de  l'idiosome.  Dans  les  sperma- 
tocytes, deux  cas  peuvent  se  présenter.  Tantôt  l'idiosome  est  volumineux  et 
unique  et  supporte  tous  les  bâtonnets  de  Golgi  rassemblés  sur  lui.  Tantôt  le 
complexe  se  décompose  en  unités,  disséminées  dans  le  cytoplasme  du  sper- 
matocyte,  dont  chacune  est  un  individu  double,  formé  à  la  fois  d'une  par- 
celle d'idiosome  et  d'un  bâtonnet  de  Golgi.  Après  la  description  de  l'idiosome 
dans  le  spermatocyte  au  repos,  l'auteur  examine  brièvement  sonsortpendant 
les  divisions  de  maturation,  c'est-à-dire  la  répartition  entre  les  cellules-filles, 
en  d'autres  termes  le  phénomène  de  la  dictyocinèse.  Il  en  décrit  deux  moda- 
lités différentes,  selon  le  point  de  départ  qui  est  dans  le  spermatocyte  au 
repos  l'idiosome  unique  ou  la  pluralité  de  petits  individus  idiosomiques.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  croit  que  chaque  dictyosome  est  un  complexe  comprenant 
avec  un  élément  de  Golgi  une  parcelle  de  substance  idiosomique.  Mais  c'est 
là  plutôt  un  postulat  qu'une  constatation  ;  car,  dit-il,  on  ne  peut,  en  l'absence 
de  coloration  spécifique  de  la  matière  idiosomique,  en  caractériser  de  mini- 
mes parties.  [L'auteur  ignore  que  le  vert-lumière,  par  exemple,  dans  mon 
procédé  de  coloration,  est  un  colorant  sinon  spécifique  du  moins  parfaitement 
électif  de  la  substance  idiosomique.]  Dans  les  spermatides  comme  dans  les 
spermatocytes,  il  y  a  deux  types  d'idiosome.  Le  plus  fréquent  est  le  type 
compact.  11  est  produit  par  la  fusion  à  la  fin  de  la  deuxième  division  matu- 
ratrice,  des  dictyosomes  en  un  corps  unique,  où,  comme  on  le  sait,  les  cen- 
trioles  ne  sont  pas  inclus,  ce  qui  prouve  que  dans  la  notion  de  l'idiosome  la 
présence  des  centrioles  n'est  pas  essentielle.  D'ailleurs  ce  corps  idiosomique 
des  spermatides  se  comporte  exactement,  vis-à-vis  des  divers  réactifs,  comme 
celui  des  spermatocytes.  C'est  de  ce  corps  que  dérive,  on  le  sait,  l'acrosome 
des  spermies;  pour  cette  raison  l'auteur  l'appelle  «  acroblaste  ».  Il  existe  d'ail- 
leurs deux  types  de  formation  de  l'acrosome.  Dans  le  type  vésiculaire,  le  plus 
fréquent,  cet  acrosome  apparaît  sur  le  côté  de  l'acroblaste,  comme  une  «  vé- 
sicule acrosomale  »  contenant  un  «  granule  acrosomal  ».  Dans  le  second  type, 
ou  granulaire,  décrit  chez  les  Mollusques  par  Schitz(  1916),  Gatenby  (1920),  c'est 
un  granule  plein  qui  se  forme  à  la  place  de  la  vésicule.  Après  formation  de 
l'acrosome,  l'acroblaste,  que  B.  appelle  à  présent  «  reste  de  Golgi  »,  dégénère. 
Le  transfert  de  l'acrosome  au  pôle  antérieur  du  noyau  se  fait  selon  deux 
processus  différents,  migrateur  et  stationnaire,  dont  la  distinction  est  assez 
subtile.  Dans  un  second  cas  (Lépidoptères,  étudiés  par  B.),  au  lieu  du  type 
compact  d'idiosome,  la  spermatide  offre  le  type  multiple  et  disséminé;  de 
nombreux  acroblastes  produisent  des  acrosomes  élémentaires  qui  se  fu- 
sionnent ensuite  en  un  acrosome  unique.  —  A.  Prenant. 

Guilliermond  (A.).  —  Sur  les  éléments  figurés  du  cytoplasme  chez  les  végé- 
taux :  chondriome,  appareil  vacuolaire  et  granulations  lipoïdes.  —  G.  com- 
bat l'opinion  de  Dangeard  d'après  laquelle  les  différenciations  cytoplas- 
miques  décrites  dans  les  cellules  végétales  comme  correspondant  au  chon- 
driome des  cellules  animales,  seraient  au  contraire  des  éléments  disparates, 
pouvant  se  subdiviser  en  3  catégories  :  vacuome,  plastidome  et  sphérome 
qui  se  coloreraient  bien  comme  les  mitochondries,  mais  seraient  de  nature 
et  d'origine  tout  à  fait  autres.  Pour  lui,  il  y  aurait  réellement,  dans  toute 
cellule  végétale,  un  chondriome  bien  défini,  homologue  de  celui  des  cel- 
lules animales.  Mais  en  dehors  de  ce  chondriome  on  observerait  toujours 
sur  le  vivant,  dans  le  cytoplasme  des  cellules  végétales,  d'autres  granules 
plus   réfringents  et  plus   mobiles  que  les   mitochondries  granuleuses.   Ils 


594  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

seraient  constitués  par  des  substances  graisseuses  ou  lipoïdales.  Enfin  ii  y 
aurait  encore  dans  le  cytoplasme  des  cellules  végétales,  un  système  de  va- 
cuoles apparaissant  sous  forme  de  petites  inclusions  capables  de  se  fusion- 
ner pour  constituer  de  grosses  vacuoles.  Dans  ces  vacuoles  peuvent  s'accu- 
muler des  produits  dissous  de  nature  très  variée.  —  A.  Lécaillon. 

Marcus  (H.).  —  Nouvelles  reclierclœs  sur  la  structure  des  muscles  striés.  — 
Dans  un  travail  précédent  l'auteur  est  arrivé  à  la  conclusion  que  la  myofi- 
brille  n'est  pas  compacte,  mais  est  une  sorte  de  tube  à  contenu  fluide.  Il 
développe  ici  cette  conception,  en  ce  qui  concerne  le  muscle  strié,  grâce  à 
des  observations  sur  les  muscles  alaires  du  Bourdon.  Ici  aussi  les  fibrilles 
sont  des  tubes  à  lumière  continue  ;  d'après  certaines  modifications  subies 
sous  l'action  de  solutions  hypo-  ou  hypertoniques,  leur  paroi  n'est  pas  homo- 
gène, mais  paraît  formée  de  filaments  parallèles  longitudinaux  que  M.  croit 
élastiques;  les  «  disques  Z  »  ne  sont  pas  des  disques  et  n'interrompent  pas 
la  lumière  des  tubes  :  ce  sont  en  réalité  de  simples  épaississements  annulaires 
qui  relient  entre  eux,  au  niveau  de  la  paroi,  les  filaments  précédents;  l'au- 
teur pense  que  dans  les  mailles  de  ce  réseau,  la  membrane  est  complétée 
par  une  couche  lipoïde.  Des  essais  physiologiques  faits  par  les  méthodes  os- 
motiques  qu'OvERTON  avait  employées  chez  la  Grenouille  le  confirment  dans 
cette  idée  :  le  séjour  dans  des  solutions  hypertoniques  ne  modifie  pas  sensi- 
blement la  longueur  des  fibrilles  ;  il  change  au  contraire  considérablement 
leur  diamètre;  après  action  de  solutions  hypertoniques,  celui-ci  est  naturelle- 
ment très  diminué;  les  solutions  faiblement  hypotoniques  ont  un  effet  inverse  ; 
quant  aux  solutions  fortement  hypotoniques,  elles  réduisent  ce  diamètre,  de 
façon  tout  à  fait  imprévue;  M.  interprète  ce  fait  étonnant  en  admettant  que 
la  fibrille  a  une  limite  de  gonflement  qu'elle  ne  peut  dépasser  et  au  delà  de 
laquelle  elle  perd  de  la  substance,  comme  une  hématie  perd  son  hémoglo- 
bine dans  les  mêmes  conditions;  il  croit  même  avoir  observé  certains  aspects 
transitoires,  précurseurs  de  cette  sorte  de  laquage.  —  M.  Prenant. 

2.  Physiologie  de  la  cellule. 

Girard  (Pierre).  —  Au  sujet  d'une  note  de  M.  Lapicque  sur  le  mécanisme 
des  échanges  entre  la  cellule  et  le  milieu  ambiant.  —  L'auteur  rappelle  que 
ses  recherches  antérieures  fournissent  une  explication  des  processus  osmo- 
tiques  anormaux  (en  sens  inverse  du  rapport  des  concentrations  molécu- 
laires des  milieux  en  présence)  qui  s'observent  si  fréquemment  in  vivo.  De 
telles  osmoses,  qui  s'obtiennent  in  vitro  au  gré  de  l'expérimentateur,  sont 
conditionnées  par  un  ensemble  de  facteurs  électriques  qu'il  a  décrits  dans 
le  détail.  —  P.  Girard. 

a)  Girard  (Pierre),  Mestrezat  (W.)  et  Li-Shan-Houa.  —  Schéma  phy- 
sique de  la  perméabilité  sélective  des  cellules  vivantes  aux  différents  ions.  — 
Des  recherches  antérieures  des  deux  premiers  auteurs  avaient  décelé  la 
remarquable  propriété  que  possèdent  les  parois  vivantes  d*être  sélective- 
ment perméables  aux  ions  du  milieu.  Il  convient  d'entendre  par  là  que  les 
2  ions  d'un  sel  dissocié  et  dissous  dans  l'un  des  milieux  que  la  paroi  sépare 
ne  traversent  jamais  celle-ci  en  proportion  chimiquement  équivalente. 
Seuls  les  anions  ou  les  cations  passent  ou  tout  au  moins  les  ions  d'un  signe 
donné  passent  en  proportion  très  prépondérante  par  rapport  aux  ions  d'un 
signe  inverse.  Une  telle  perméabilité  sélective  tendrait  à  mettre  en  défaut 
le  principe  intangible  de  l'équilibration  des  charges,  si  des  processus  com- 
pensateurs n'intervenaient  pas,  qui  sauvegardent  la  loi  de  la  conservation 


CELLULE.  595 

de  l'électricité.  Ils  consistent  en  dos  échanges  d'ions  sans  que  des  molé- 
cules entières  participent  à  la  variation  du  système,  ou  en  de  véritables 
processus  chimiques  où  entrent  en  jeu  ces  molécules  —  soit  qu'elles  se 
dissocient,  soit  qu'il  en  apparaisse  de  nouvelles.  — Ces  faits  expérimentaux 
et  les  conséquences  qu'ils  comportent  au  point  de  vue  des  lois  de  l'équi- 
libre, ouvrent  des  horizons  entièrement  nouveaux  dans  le  domaine  de  la 
chimie  biologique.  Ils  nous  font  comprendre,  dans  un  grand  nombre  de 
cas,  notre  totale  incapacité  de  pénétrer,  en  appliquant  les  seules  lois  de 
l'affinité,  les  processus  chimiques  de  la  matière  vivante.  Pour  comprendre 
ces  processus  il  faut  tenir  compte  non  seulement  des  lois  de  l'affinité,  mais 
encore  de  la  nécessité  de  satisfaire  au  principe  de  l'équilibration  des 
charges  que  tend  à  mettre  en  défaut  la  perméabilité  sélective  des  parois 
vivantes  aux  ions  du  milieu  ;  —  or  il  est  possible  de  conférer  à  des  parois 
inertes,  en  baudruche,  parchemins,  etc.,  cette  même  hémiperméabilité  aux 
ions.  La  condition  nécessaire  est  que  ces  parois  soient  le  siège  d'un  certain 
état  de  polarisation  (sans  source  électrique  extérieure  au  système),  et  que 
conditionne  les  concentrations  en  ions  H  et  OH  des  milieux  qu'elles  sépa- 
rent. La  théorie  de  la  diffusion  des  électrolytes  (théorie  de  Nernst)  fait  en 
effet  prévoir  que  ce  Champ  de  polarisation  additionnel  interviendra  en 
modifiant  considérablement  le  jeu  des  forces  électrostatiques  qui  intervien- 
nent dans  le  passage  des  2  ions  d'un  sel,  et  que  l'effet  de  cette  perturbation 
pourra  être  que  ces  2  ions  ne  diffuseront  plus  en  proportions  chimiquement 
équivalentes.  C'est  ce  que  l'expérience  vérifie  très  exactement.  Il  est  pro- 
bable que  ce  sont  des  facteurs  électriques  de  cette  sorte  qui  confèrent  aux 
parois  vivantes  la  remarquable  propriété  de  se  comporter  vis-à-vis  des  ions 
du  milieu  comme  des  filtres  sélectifs.  —  P.  Girard. 

Girard  (Pierre),  Mestrezat  (W.)  et  Morax  (V.).  — Recherches  expé- 
rimentales sur  la  perméabilité  des  tissus  vivants  aux  ions.  —  D'après  G.,  M. 
et  M.,  les  biologistes  n'ont  pas  toujours  eu  une  conception  claire  du  rôle 
qui  doit  revenir,  dans  la  genèse  des  constituants  chimiques,  aux  parois 
séparant  deux  milieux  électrolytiques  entre  lesquels  s'effectuent  les  échan- 
ges. Pour  expliquer  l'élaboration  de  maints  composés  dans  l'être  vivant,  par 
exemple  pour  comprendre  la  formation  d'acide  chlorhydrique  par  les  cellu- 
les différenciées  de  l'estomac,  on  échoue  complètement  si  l'on  se  place  au 
point  de  vue  purement  réactionnel,  tandis  qu'une  représentation  satisfai- 
sante des  faits  peut  être  obtenue  en  imaginant  deux  milieux  électrolytiques 
échangeant  des  molécules  et  des  ions  à  travers  des  parois  sélectivement 
perméables  vis-à-vis  de  ces  derniers.  Il  ne  faut  plus  alors  considérer  les 
seules  lois  de  l'affinité  chimique,  la  perméabilité  sélective  et  la  loi  générale 
de  la  conservation  de  l'électricité  jouant  les  rôles  essentiels  pour  régir  l'ap- 
parition de  nouveaux  constituants.  Dans  une  première  période,  jusqu'aux 
recherches  d'HAMBUKGER,  on  avait  tendance  à  admettre  que  les  cellules 
étaient  imperméables  aux  électrolytes;  mais  cette  conception  n'a  pas  tardé 
à  s'écrouler  devant  les  faits  expérimentaux.  La  question  qui  se  pose  main- 
tenant est  de  savoir  si  les  deux  ions  du  sel  franchissent  la  paroi  en  pro- 
portion chimiquement  équivalente  ou  bien  au  contraire  s'il  y  a  rupture  de 
cette  équivalence.  Les  expériences  de  Molliard  sur  Sterigmatoctfstis  nigra 
cultivé  en  milieu  synthéthique  montrent  précisément,  avec  le  chlorure  d'am- 
monium, un  exemple  indiscutable  de  cette  perméabilité  sélective,  ici  vis- 
à-vis  des  ions  NH1.  —  II.  Cardot. 

a)  Mestrezat  (W.),  Girard  (Pierre)  et  Morax  (V.).  —  Recherches  ex/>é- 


596  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

rimentâles  sur  la  perméabilité  cellulaire.  Perméabilité  de  la  cornée  de  l'œil 
vivant.  —  M.,  G.  et  M.  se  sont  attachés  à  étudier  la  perméabilité  sélective 
de  la  membrane  vivante  vis-à-vis  des  deux  ions  d'une  même  molécule.  Ils- 
ont  étudié  la  perméabilité  de  dehors  en  dedans  de  la  cornée  pour  le  nitrate 
de  calcium  et  le  sulfate  de  magnésie,  en  recherchant  le  rapport  des  anions 
aux  cations  du  sel  considéré  dans  l'humeur  aqueuse.  Ils  constatent  qu'après 
une  demi-heure,  les  anions  et  les  cations  du  sel  étudié  n'ont  pas  diffusé  en 
proportions  chimiquement  équivalentes  dans  l'humeur  aqueuse  où  ils  ont 
pénétré.  Pour  les  deux  sels,  il  y  a  une  déficience  considérable  en  cations. 
—  H.  Cardot. 

b)  Mestrezat  (W.),  Girard  (Pierre)  et  Morax  (V.).  —  Recherches  expé- 
rimentales sur  la  perméabilité  cellulaire  aux  ions.  La  perméabilité  delà  cor- 
née est  une  perméabilité  ionique  élective.  — Après  avoir  étudié  le  passage  de 
dehors  en  dedans,  à  travers  la  cornée,  des  ions  d'une  solutions  saline,  M.,. 
G.  et  M.  étudient  la  perméabilité  de  dedans  en  dehors  ;  ils  injectent  les  so- 
lutions salines  dans  la  chambre  antérieure  de  l'œil  de  l'animal  vivant,  ou 
encore  d'un  œil  fraîchement  énucléé,  pour  éliminer  le  facteur  circulatoire. 
Dans  ce  dernier  mode  opératoire  notamment,  on  constate  que  la  molécule 
saline  dissociée  demeure  sans  modification  dans  la  chambre  antérieure; 
tout  au  plus  y  a-t-il  légère  diffusion  des  anions  dans  le  globe  oculaire. 
Ce  résultat  complète  les  expériences  faites  sur  la  perméabilité  de  la  cor- 
née de  dehors  en  dedans  et  permet  d'en  rapporter  les  effets  à  une  perméa- 
bilité ionique  élective  de  la  cornée.  — H.  Cardot. 

a)  Girard  (P.)  et  Mestrezat  (W.).  —  Recherches  expérimentales  sur  la 
perméabilité  des  cellules  aux  ions.  Sclième  physico-chimique  de  la  perméabilité 
sélective.  —  Au  niveau  des  faces  d'un  septum  inerte  (baudruche  par  exem- 
ple) séparant  deux  solutions  électrolytiques,  il  peut  se  produire  des  conden- 
sations d'ions  analogues  à  celles  qui  ont  pour  siège  les  parois  cellulaires  ;  il 
suffit  que  dans  l'une  des  solutions  la  valeur  du  pH  s'écarte  de  celle  de  la 
neutralité.  On  peut  alors  se  proposer  d'étudier  la  perturbation  apportée  par 
la  présence  d'un  tel  septum  dans  le  passage  des  ions  d'un  milieu  vers 
l'autre.  —H.  Cardot. 

b)  Girard  (Pierre),  Mestrezat  (W.)  et  Li-Shan-Houa.  —Recherches  ex- 
périmentales sur  la  perméabilité  des  cellules  aux  ions.  Schème  physico-chi- 
mique de  la  perméabilité  sélective.  —  Si  un  septum  sépare  l'eau  pure  d'une 
solution  d'un  sel  neutre  acidifiée  par  un  acide  dont  le  radical  diffère  de 
Fanion  du  sel,  le  passage  des  cations  (Ba,  Mg,  NH'1)  est  partiellement  ar- 
rêté, mais  le  principe  de  l'équilibration  des  charges  électriques  n'est  pas 
pour  cela  en  échec,  des  ions  H  plus  mobiles  venant  combler  le  déficit  des 
charges  créé  par  l'accumulation  des  cations  dans  la  solution.  Le  septum  est 
donc  un  modificateur  sélectif  de  la  mobilité  des  cations.  En  ce  qui  con- 
cerne les  anions,  l'inégalité  du  débit  a  été  constante,  bien  que  les  concen- 
trations, les  valences  et  les  mobilités  fussent  les  mêmes  pour  les  anions  du 
sel  et  pour  les  anions  de  l'acide,  et  qu'il  n'y  ait  par  conséquent  aucune 
raison  d'ordre  atomique  ou  électrostatique  pour  que  le  passage  des  uns  ou 
des  autres  se  trouve  favorisé  ;  il  semble  que  ce  qui  intervient  alors  surtout 
ce  soit  le  facteur  complexité  de  l'ion,  c'est-à-dire  le  volume  qu'occupe  ce  der- 
nier. —  H.  Cardot. 

b)  Girard  (Pierre)  et  Mestrezat  (W.).  —  Recherches  expérimentales  sur 
la  perméabilité  des  cellules  vivantes  aux  ions.  Remarque  à  propos  de  l'expé- 


CELLULE.  597 

ricncede  Donnan  sur  le  rouge  Congo.  — G.  et  M.  insistent  sur  la  différence 
fondamentale  existant  entre  leur  schéma  expérimental  (septum  séparant 
des  solutions  dissociées  d'électrolytes  vrais  dont  tous  les  ions  peuvent  fran- 
chir la  paroi)  et  le  schéma  de  l'expérience  de  Donnan,  où  seul  l'ion  Na 
peut  passer,  tandis  que  le  radical  acide,  en  raison  de  la  nature  colloïdale  de 
l'énorme  molécule  utilisée  ne  peut  franchir  la  paroi.  Dans  le  premier  cas 
c'est  le  facteur  électrostatique  seul  qui  conditionne  la  perméabilité  sélec- 
tive de  la  paroi  et  établit  entre  des  ions  également  diffusibles  des  diffé- 
rences fondamentales  au  point  de  vue  biologique.  —  H.  Cardot. 

Lewis  (Warren  H.).  —  La  qualité  adhésive  des  cellules.  —  Les  obser- 
vations faites  sur  les  cultures  de  tissus  montrent  que  les  phénomènes  de 
migration  des  cellules  le  long  du  support  dépendent  de  deux  facteurs  : 
d'abord  de  l'adhésivité  naturelle  des  cellules  entre  elles  et  à  leur  substratum 
solide  ;  ensuite  de  forces  causant  cette  migration.  Le  premier  de  ces  facteurs 
a  été  peu  étudié.  Il  joue  cependant  un  grand  rôle  et  au  cours  du  dévelop- 
pement et  dans  le  corps  de  l'être  adulte.  C'est  en  supprimant  la  qualité 
adhésive  des  blastomères,  grâce  au  séjour  dans  l'eau  de  mer  privée  de  sels 
de  calcium,  que  Herbst  (1900)  a  pu  dissocier  ces  blastomères  et  rendre  ainsi 
le  développement  impossible.  Sans  cette  même  adhérence  des  cellules  entre 
elles  ainsi  qu'aux  substances  intercellulaires,  le  corps  animal  se  désagrége- 
rait. On  pourrait  objecter  que  la  fusion  des  cellules  en  syncytiums  et  leur 
union  par  des  ponts  intercellulaires  font  mieux  que  réaliser  le  contact  intercel- 
lulaire. Mais  L.  ne  croit  pas  à  la  réalité  des  syncytiums  (voir  Anat.  Bec,  XX, 
1922),  et  n'en  a  pas  constaté  d'ailleurs  la  formation  dans  les  tissus  cultivés. 
Ce  peut  être  le  ciment  intercellulaire  qui  a  la  qualité  adhésive.  L'adhérence 
des  cellules  entre  elles  et  au  support  représente  une  force  assez  considérable 
pour  que  la  centrifugation  d'une  culture  ne  puisse  ni  séparer  ces  cellules 
ni  les  détacher  de  leur  substratum.  —  A.  Prenant. 

Lund(E.  J.).  —  Etudes  quantitatives  de  la  respiration  intracellulaire.  — 
V.  La  nature  de  faction  de  CXK  sur  les  Paramécies  et  les  Planaires,  avec 
une  preuve  expérimentale  et  quelques  explications  proposées  par  Child  et  d'au- 
tres. —  Le  cyanure  de  potassium,  même  à  des  concentrations  provoquant  la 
cytolyse,  ne  diminue  pas  les  échanges  respiratoires  de  Paramecium  cauda- 
tum.  La  Paramécie  diffère  donc  beaucoup  des  Planaires  et  de  beaucoup  d'au- 
tres organismes  dont  les  échanges  respiratoires  sont  diminués  en  présence 
de  CNK.  L'action  toxique  de  G\K  sur  les  paramécies  n'est  pas  due  à  l'alca- 
linité des  solutions  de  cyanure,  mais  au  cyanure  lui-même,  contrairement 
à  l'opinion  de  Child  et  Hyman.  La  supposition  de  Child  que  les  échanges 
respiratoires  de  la  surface  du  corps  des  Planaires  ne  sont  pas  primordiale- 
ment  touchés  par  l'alimentation  et  que  CNK  touche  seulement  ou  primor- 
dialement  les  parois  du  corps  et  la  structure  superficielle  est  fausse.  Car 
l'expérience  montre  que  l'inhibition  de  la  respiration  chez  les  animaux  nour- 
ris est  aussi  grande  et  même  plus  considérable  que  chez  les  animaux  de  con- 
trôle soumis  au  jeûne.  A  ce  point  de  vue,  les  affirmations  semblables  de  Child 
quant  à  l'endo-  et  l'ectoplasme  sont  insoutenables.  L'explication  de  la  façon 
différente  dont  se  composent  les  Paramécies  et  les  Planaires  vis-à-vis  du 
cyanure  de  potassium  doit  être  cherchée  dans  une  direction  totalement  dif- 
férente de  celle  que  suggèrent  Child  et  ses  collaborateurs.  —  Paul  Boyer. 

Cunningham  (R.  S.).  —  Réaction  vis-à-vis  des  couleurs  vitales  des  cellules 
limitantes  de  la  cavité   péritonéale,  y  compris    Vépitliélium  germinatif  de 


598  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

l'ovaire.  —  Peu  d'auteurs  se  sont  occupés  de  cette  question.  Ceux  qui  l'ont 
abordée  ont  constaté  les  uns  (Goldmann  1909-1912,  Tsciiaschin  1913,  Pappen- 
heim  1913,  Pappeniieim  et  Fukushi  1914)  l'absence  de  coloration  vitale  des 
cellules  limitantes  du  péritoine,  les  autres  (Schleciit  1907,  Evans  1915,  Evans 
et  Scott  1920,  Kiyono  1914,  Foot  1919,  1920),  une  coloration  plus  ou  moins 
complète.  D'après  ses  observations,  C.  distingue  quatre  catégories  de  cellules 
épitbéliales  péritonéales  se  comportant  de  façon  assez  différente  dans  la  fixa- 
tion des  couleurs  vitales  :  celles  de  la  séreuse  péritonéale  en  général,  celles 
de  l'épiploon,  celles  qui  recouvrent  la  rate,  celles  qui  tapissent  l'ovaire,  c'est- 
à-dire  celles  de  l'épithélium  germinatif.  La  localisation  la  plus  caractéristi- 
que se  fait  dans  une  aire  cytoplasmique  limitée  en  forme  de  rosette  périnu- 
cléaire;  dans  l'épithélium  germinatif  cette  aire  est  sous-jacente  au  noyau. 
L'intérêt  de  la  coloration  vitale  des  cellules  limitantes  du  péritoine  est  d'ap- 
porter un  critérium  dans  la  question  de  leurs  rapports  génétiques  entre 
elles  et  avec  les  éléments  conjonctifs,  fibroblastes  et  clasmatocytes,  sous-ja- 
cents.  Cette  question  a  été  diversement  résolue  parles  auteurs;  par  exemple 
Tschaschin,  Evans  et  Scott  (1920)  ont  conclu  de  leurs  expériences  de  colora- 
tion vitale  que  les  cellules  épitbéliales  du  péritoine  n'ont  rien  à  faire  avec 
les  éléments  conjonctifs.  C'est  à  cette  opinion  que  C.  paraît  se  rallier,  en 
considérant  que  la  cellule  épithéliale  de  la  séreuse  et  le  fibroblaste  ne  sont 
pas  des  éléments  interchangeables.  [Il  est  regrettable  que  l'auteur  ne  se  soit 
pas  préoccupé  des  relations  qui  peuvent  exister,  et  qui  ont  été  démontrées 
ailleurs,  entre  les  granulations  colorables  par  les  teintures  vitales  et  les  élé- 
ments du  chondriome;  c'était  là  le  point  le  plus  intéressant  de  son  sujet.]  — 
A.  Prenant. 


Me  Junkin  (F.  A.).  —  Coloration  de  la  peroxydase  par  la  benzidine  dans 
des  coupes  à  la  paraffine  de  tissus  humains.  —  Ce  petit  mémoire  fait  suite 
à   une   série  de    publications  (Archives  of  intentai  Medicine,  XXII,  1918; 
Journal  Amer.  Med.  Assoc.,  LXXIII,  1920;  A nat.  Record,  XV,  1918;  Amer. 
Journ.of  Anat.,XXV,  1919)  ayant  le  même  objet.   L'auteur  a  pratiqué  la 
réaction  de  la  benzidine  non  seulement  sur  des  frottis  de  tissus  frais  et  sur 
des  coupes  de  tissus   congelés,  mais  encore  sur  des  coupes  à  la  paraffine. 
Ses  recherches  lui  ont  montré  qu'aucune  cellule  des  tissus  humains  ne  se 
colore,  excepté  :  les  cellules   myéloblastiques  (granulocytes,  myélocytes)  à 
granules  neutrophiles  ou  éosinophiles;  certains- mononucléaires  abondants 
dans  la  rate;   des  leucocytes  mononucléaires  du  sang  et  des  tissus,  surtout 
visibles  dans  les  sinusoïdes  du  foie  et  les  sinus  de  la  rate  ;  quelques  cellules 
endothéliales  vasculaires  (cellules  de  Kupffer)   du   foie.   Par  contre,    dans 
les  glandes  lymphatiques,  les  grands  mononucléaires  phagocytes  ne  donnent 
pas  la  coloration,  de  sorte    qu'on    a   pu  chercher  dans   la   réaction  des  pe- 
roxydases  un  critérium  pour  la  distinction  des  leucocytes  de  la  série  myélo- 
cytaire  qui  réagissent,  et  de  ceux  delà  série  lymphocytaire,  qui  ne  réagissent 
pas.    Comme  l'auteur  l'a  déjà  montré  antérieurement,  l'existence  dans  les 
cellules  de  corps  phagocytés,  tels  que  le  charbon,  n'empêche  pas  la  réaction 
de  la  benzidine.  [lime  semble  bien  plutôt  que  la  présence  dans  les  cellules, 
par  exemple  les  cellules  endothéliales  du  foie,  de  corps  phagocytes  tels  que 
les  globules  rouges  et  leurs  restes,  permet  d'expliquer  le  succès  éventuel  de 
la  réaction.]  —  A.  Prenant. 


a)  Enriques  (P.).  —  Recherches  sur  les  Radiolaires  coloniaux.  (Analysé 
avec  le  suivant.) 


CELLULE.  599 

b)  Enriquès  (P.).  —  Caryocinèses  sans chromaline  et  centrosomes  singuliers 
chez  les  Radiolaires.  —  Au  cours  d'études  sur  le  cycle  des  Radiolaires  colo- 
niaux, spécialement  de  la  Collosphicra  Huxltyi,  E.  a  été  amené  à  observer 
des  phénomènes  nucléaires  qu'il  décrit  de  la  façon  suivante.  Dans  les  spo- 
rontes  on  observe  à  partir  des  noyaux  (macrocaryons)  bourgeonnement  de 
vésicules  dites  corps  ebromidiaux,  qui  évoluent  ensuite  de  manièreà  consti- 
tuer les  éléments  de  l'écume  cytoplasmiquc.  Ces  émissions  étant  terminées, 
les  noyaux  présentent  des  phénomènes  de  division  dont  l'étude  ne  peut  être 
faite  que  sur  des  préparations  très  intensément  colorées  à  l'hématoxyline 
ferrique.  Dans  ces  conditions  on  voit  s'établir  entre  deux  corpuscules  cen- 
trosomiques  superficiels  très  volumineux,  une  centrodesmose  qui  se  déve- 
loppe finalement  en  fuseau  achromatique  complet.  La  seule  substance  qui 
puisse  être  interprétée  comme  chromatine  se  réduit  à  quelques  granules 
épars,  sans  aucune  distribution  définie.  La  plupart  des  sporontes  péchés  au 
hasard  montrent  même  des  macrocaryons  encore  plus  «  raréfiés  »,  dont  les 
einèses  ne  mettent  en  évidence  aucune  trace  de  chromatine.  Après  cette 
étape  qui  doit  avoir  une  durée  assez  longue,  les  noyaux  rapetissent  de  nou- 
veau, leur  chromaticité  augmente  de  plus  en  plus,  et  leurs  divisions  très 
nombreuses  ne  font  apparaître  ni; chromosomes  ni  centrosomes  ;  ce  sont  ces 
noyaux  qui  donnent  finalement  les  spores. 

Dans  les  gamontes  on  observe  à  la  fois  des  macrocaryons  et  des  microca- 
ryons,  ces  derniers  participant  seuls  à  la  formation  des  gamètes.  Dans  l'es- 
pèce considérée  les  colonies  sont  unisexuées  :  c'est  donc  dans  des  plasmo- 
des  différents  qu'on  observe  la  préparation  des  deux  sortes  de  gamètes.  Dans 
les  gamontes  mâles,  les  microcaryons,  dont  la  première  origine  reste  encore 
vague,  se  divisent  par  des  caryocinèses  mettant  en  évidence  des  chromoso- 
mes qui  paraissent  au  nombre  de  8,  mais  sans  fuseau  ni  centrosomes  visibles. 
Après  disparition  des  capsules  chromidiales  qui  les  enveloppaient,  ces 
noyaux  se  dispersent  dans  le  cytoplasme,  leur  appareil  chromatique  se  ré- 
sout en  une  dense  poussière  de  granules,  et  ainsi  se  forment  les  noyaux  des 
microgamètes.  Dans  les  gamontes  femelles,  plus  rares,  dont  l'histoire  n'a 
pu  être  élucidée  complètement,  les  caryocinèses  de  microcaryons  se  font 
au  contraire  avec  des  centrosomes  très  manifestes,  mais  qui,  au  moment  de 
l'étranglement  nucléaire,  émigrent  dans  le  plan  équatorial.  Les  macroga- 
mètes seraient  ainsi  pourvus  d'un  centrosome,  tandis  que  les  microgamètes 
en  seraient  dépourvus. 

Chez  les  Sphserozoïdœ  comme  les  Collozoum,  les  macrocaryons  ne  présen- 
tent pas  d'autre  substance  chromatique  que  des  granules  superficiels  se 
comportant  comme  il  vient  d'être  dit,  et  que  E.  interprète  aussi  comme  repré- 
sentant l'appareil  centrosomique.  —  Ch.  Pérez. 

Dehorne  (Armand).  —  Contribution  à  l'étude  comparée  de  l'appareil 
nucléaire  des  Infusoires  ciliés  {Paramecium  caudatum  et  Colpidium  trunca- 
tum),  des  Euglènes  et  des  Cyanophycées.  — ■  L'auteur  ne  retrouve  pas  dans  le 
micronucléus  de  Paramecium,  lors  des  divisions  précopulatoires,  les  chro- 
mosomes que  Calkins  et  Cull  y  ont  décrits  :  la  substance  chromatique  affecte 
la  forme  d'un  filament,  très  probablement  continu,  sorte  de  spirème,  disposé 
en  boucles  assez  régulières.  Le  «  centre  de  division  »  de  Calkins  et  Cull  a 
les  mêmes  réactions  que  la  substance  fondamentale  du  noyau.  Au  stade 
correspondant  à  la  plaque  équatoriale  d'une  mitose,  lors  de  la  première  divi- 
sion, le  filament  parait  se  tasser  en  une  «.  plaque  nucléaire  »  épaisse,  mais 
sans  cesser  d'être  continu.  Les  éléments  de  cette  plaque  nucléaire  se  cou- 
pent transversalement,  produisant  des    anses   chromatiques    qui  doivent 


600  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

aussitôt  se  ressouder  bout  à  bout,  aux  deux  pôles  du  fuseau.  Il  se  pourrait 
aussi  que  le  filament  se  dédoublât  tout  entier  sur  sa  longueur  et  que  chaque 
moitié  allât  vers  un  pôle  différent  :  D.  a  cru  voir  parfois  une  pareille  divi- 
sion longitudinale  ;  mais  il  ne  croit  pas  à  la  généralité  ni  à  l'importance  de 
ce  processus. 

•  La  deuxième  division  est  semblable  à  la  première,  sauf  que  les  boucles 
du  filament  unique  ne  cessent  pas  de  s'étendre  d'un  pôle  à  l'autre.  Ici 
encore  D.  a  vu  une  fois  une  trace  de  dédoublement  longitudinal. 

A  la  troisième  division,  il  ne  se  forme  même  pas  de  fibres  achromatiques  : 
aussi  Calkins  et  Cull  avaient-ils  déjà  assimilé  cette  division  à  une  amitose. 
Ici  encore,  il  n'y  a  pas  de  chromosomes,  mais  bien  un  filament  unique, 
dont  toutes  les  parties  rectilignes  se  coupent  en  travers.  Cette  division  est 
hétéropolaire,  simplement  parce  que  l'extrémité  qui  «  s'insinue  dans  l'épais- 
seur du  conjugué  »  devient  de  ce  fait  plus  pointue  :  cela  resserre  les  anses 
chromatiques  et  détermine  par  suite  une  coloration  plus  intense. 

Ainsi,  sauf  pendant  le  court  instant  du  clivage,  «  la  forme  peloton  est  la 
seule  forme  d'équilibre  de  la  substance  chromatique  »  dans  le  micronucléus 
de  Paramecium.  Les  divisions  suivantes  du  noyau  de  conjugaison  semblent 
analogues  aux  précédentes. 

Lors  de  la  différenciation  de  certains  noyaux  en  macronucléus,  la  chro- 
matine  paraît  subir  une  dissolution  dans  le  suc  nucléaire  :  la  formation 
figurée  «  rentre  au  sein  de  la  substance  fondamentale  du  noyau,  dont  elle 
n'était  sans  doute  qu'un  produit  dérivé  ».  Le  macronucléus  perd  enfin  la 
faculté  de  se  colorer  par  l'hémalun  :  il  y  a  «  cytoplasmisation  »  du  noyau, 
qui  arrive  à  être  «  à  mi-chemin  du  noyau  et  du  cytoplasma  ».  Il  devient 
sans  doute  un  appareil  glandulaire,  capable  de  déverser  des  diastases  dans 
le  cytoplasma.  Plus  tard,  le  jeune  macronucléus  paraît  contenir  un  peloton 
(pseudospirème)  qui  doit  s'effriter  dans  la  suite  en  granulations.  Pour  D.  le 
macronucléus  serait  en  somme  «  filo-granulaire  »  et  contiendrait,  soit  des 
traînées  filamenteuses  semées  de  granules,  soit  des  granulations  chroma- 
tiques sériées  selon  des  directions  reconnaissables.  On  sait  que,  d'après 
Fauré-Fremiet,  le  contenu  du  noyau  est  une  solution  colloïdale  de  chroma- 
tine,  renfermant  des  granules  de  taille  variable,  selon  le  degré  d'alcalinité 
du  milieu  :  peut-être  le  filament  du  macronucléus  jeune  est-il  «  en  rapport 
avec  l'acidité  plus  grande  que  la  normale,  due  à  l'inutilisation  du  sac  macro- 
nucléaire ». 

Dans  certains  Infusoires,  on  trouve  dans  le  noyau,  après  conjugaison,  des 
paquets  de  cristalloïdes  qui  représenteraient  de  la  substance  chromatique 
cristallisée  ;  et  les  chromosomes  en  général  seraient,  de  même,  des  sortes 
de  cristaux  fluides.  Chaque  paquet  de  cristalloïdes  paraît  correspondre  à 
une  des  branches  principales  du  pseudospirème.  Il  y  aurait  des  centres 
particuliers,  peut-être  en  nombre  déterminé,  autour  desquels  la  substance 
du  noyau  pourrait  se  concentrer  sous  des  formes  variées,  produisant  un 
nombre  déterminé  de  fragments  chromatiques. 

Les  «  formations  chromosomiques  de  Mitrophanow  »  sont  des  sortes  de 
tubes  à  parois  chromatiques  irrégulières.  D.  pense  qu'il  y  a  d'abord  conden- 
sation, en  certains  points,  du  suc  nucléaire  devenu  épais,  ce  qui  entraîne- 
rait les  granules  chromatiques  en  suspension  :  il  y  aurait  dislocation  des 
parties  constitutives  du  noyau,  qui  se  trouvent  normalement  distribuées 
également  dans  tout  le  macronucléus  ;  mais  on  ne  connaît  aucune  explica- 
tion de  ce  phénomène. 

Dans  sa  division,  purement  amitotique,  le  macronucléus  serait  passif  : 
«  le  cytoplasma,   seul,  par  suite   d'un  déséquilibre  momentané  entre  son 


CELLULE.  601 

état  physico-chimique  et  le  milieu,  joue  un  rôle  important  dans  l'incident 
de  la  scissiparité.  »  Le  micronucléus  réagit  le  premier  à  ces  actions,  mais 
cela  ne  prouve  pas  qu'il  soit  l'instigateur  du  phénomène. 

Lors  de  la  division  du  micronucléus  de  Colpidium  truncatum,  on  croirait 
voir  quatre  chromosomes,  mais  cela  n'est  pas  certain  et  il  est  difficile  de 
séparer  ces  chromosomes  des  filaments  qui  les  prolongent.  Il  y  a  à  la  fois 
des  caractères  de  mitose  et  d'amitose  fibrillaire.  Ces  sortes  de  chromosomes 
sont  des  formations  dépourvues  de  toute  fixité.  Ils  se  coupent  en  travers. 
D'une  façon  générale,  D.  doute  de  l'existence  de  chromosomes  chez  les  Infu- 
soires. 

Par  suite  de  l'absence  de  chromosomes  caractérisés,  il  ne  peut  y  avoir 
chez  les  Ciliés  de  réduction  numérique.  Il  y  a  seulement  réduction  de  la 
masse  de  chromatine,  parce  que  les  deux  divisions  de  maturation  se  suivent 
immédiatement,  sans  qu'il  y  ait  entre  elles  de  période  d'accroissement. 
Mais,  en  somme,  on  ne  sait  rien  de  précis  sur  la  réduction  chromatique  des 
Ciliés.  On  regarde  d'ordinaire  les  trois  micronucléus  qui  dégénèrent  à  la 
suite  de  la  troisième  division  comme  équivalents  aux  globules  polaires  : 
pourtant  chez  les  Vorticelles  il  dégénère  sept  micronucléi  ;  après  la  con- 
jugaison il  se  détruit  encore  trois  micronucléi  sur  quatre,  chez  Parame- 
cium,  et  il  y  a  une  nouvelle  réduction.  Le  parallélisme  est  donc  loin  d'être 
complet.  «  La  vérité,  c'est  que  la  cause  des  divisions  pré  et  post-copulatoires 
échappe  complètement.  » 

Le  noyau  des  Euglènes  contient  d'ordinaire  au  repos  un  spirème,  enroulé 
autour  d'un  «  nucléole  ».  Lors  de  la  division  (haplomitose  de  Dangeard),  les 
anses  de  ce  spirème  se  disposent  parallèlement  et  se  coupent  en  travers. 
Dans  un  autre  type  d'Euglènes,  il  n'y  a  pas  de  nucléole  et  pas  de  spirème 
au  repos,  mais  seulement  des  granules.  Lors  de  là  division,  il  apparaît  un 
filament  enroulé  qui  se  coupe  comme  dans  le  premier  cas  :  c'est  un  passage 
à  l'amitose  fibrillaire,  et  une  ressemblance  avec  les  Paramécies.  Faisant 
abstraction  du  nucléole,  on  peut  dire  que  le  micronucléus  de  ces  Infusoires 
présente  l'haplomitose. 

D.  décrit  chez  les  Euglènes  un  chondriome  rappelant  celui  des  cellules 
absorbantes  de  l'intestin  et  jouant  vraisemblablement  le  même  rôle.  Il  y  a 
une  grande  analogie  entre  le  peloton,  contenu  dans  le  micronucléus  des 
Paramécies,  et  le  réticulum  chromatique  décrit  par  Guilliermond  chez  les 
Algues  bleues,  car  ce  dernier  est  plutôt  un  peloton  qu'un  réseau.  Il  est, 
pour  D.,  formé  tout  entier  de  substance  chromatique,  mais  la  coloration  de 
celle-ci  est  d'autant  plus  forte  que  sa  masse  est  plus  grande  :  aussi,  dans  un 
filament  moniliforme  de  chromatine,  les  déliés  peuvent-ils  ne  se  colorer  pas 
plus  que  les  fibres  dites  achromatiques.  L'aspect  du  filament  n'est  donc  pas 
un  caractère  important,  pas  plus  que  la  membrane  nucléaire,  car  celle-ci 
n'est  qu'une  différenciation  cytoplasmique  de  la  vacuole  nucléaire  et  n'appar- 
tient pas  en  propre  au  noyau.  L'élément  chromatique  des  Cyanophycées 
représente  donc  bien  un  noyau,  mais  qui  serait  constamment  à  l'état  de 
division  :  il  n'y  aurait  jamais  de  stade  de  repos  nucléaire  chez  ces  Algues? 

L'essentiel  de  la  division  nucléaire  chez  tous  ces  êtres  est  probablement 
la  division  en  travers  d'un  spirème  pelotonné  :  c'est  un  mode  do  division 
très  voisin  de  l'amitose  fibrillaire,  mais  qui  remplit  le  même  rôle  que  la 
mitose  vraie.  C'est  comme  si  le  noyau  s'étranglait,  dans  une  mitose,  au 
moment  où  les  anses  chromatiques  sont  encore  à  l'état  filamenteux  et  s'il  y 
avait  absence  de  la  seconde  partie  de  la  prophase  et  de  la  métaphase.  En 
réalité,  pour  D.,  tous  les  modes  de  division  se  valent.  «  Le  partage  de  la 
chromatine...  n'est  pas  le  but  de  la  division,  mais  l'une  seulement  de  ses 


602  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conséquences...  La  complication,  la  mise  en  scène,  de  la  mitose  proprement 
dite  ne  doit  pas  être  prise  pour  une  garantie  de  précision.  »  Il  est  manifeste 
en  effet  que  la  mitose  ne  détermine  pas  un  partage  égal  de  la  chromatine 
quand  il  existe  un  hétérochromosome  ou  quand,  à  la  prophase,  il  apparaît 
un  nombre  de  chromosomes  différent  du  nombre  régulier,  comme  Dellâ 
Valle  l'a  observé  chez  la  Salamandre.  Fuseau,  fibres  achromatiques,  asters, 
centrosome,  manquent  chez  beaucoup  d'êtres  et  sont  donc  contingents  :  les 
seuls  éléments  essentiels  du  noyau  sont  l'élément  chromatique  et  le  suc 
nucléaire.  —  A.  Robert. 

Heilbrunn  (L.  V.). —  Changements  de  la  viscosité  protoplasmique  au  cours 
delà  mitose.  —  On  sait  que  la  méthode  des  centrifugations  permet  d'appré- 
cier la  viscosité  protoplasmique  par  la  sédimentation  plus  ou  moins  aisée  des 
granulations  graisseuses,  plus  légères,  et  des  grains  vitellins,  plus  lourds, 
que  contiennent  beaucoup  d'œufs.  L'originalité  des  recherches  que  H.  a 
effectuées  sur  l'œuf  du  mollusque  Cumingia  consiste  en  ce  que  ces  centri- 
fugations ont  été  réalisées  de  manière  sériée,  tant  durant  les  mitoses  de  ma- 
turation qu'au  cours  de  la  première  cinèse  de  segmentation.  Il  a  pu  ainsi 
déterminer  quels  sont  les  moments   où  la  sédimentation  s'obtient  le  plus 
aisément,  et  ceux  où  elle  exige  l'emploi  d'une  force  centrifuge  relativement 
considérable.  Les  résultats  des  nombreuses  expériences  ont  été  habilement 
synthétisés  en  une  courbe  qui  traduit  les  variations  les  plus  importantes.  La 
viscosité  est  augmentée  :  1°  lors  de  l'expulsion  du  lor  globule  polaire  et  du- 
rant les  dix  minutes  qui  suivent  cette  expulsion;  2°  lors  de  l'expulsion  du 
2"  globule  polaire;  3°  dix  minutes  après  cette  expulsion,  c'est-à-dire  un  peu 
avant  la  conjugaison  des  pronucléi;  4°  lors  de  l'élongation  préparatoire  à  la 
division  en  deux  blastomères.  On  peut  résumer  ces  faits    en   disant  qu'à 
chaque  mitose  correspondent  deux  maxima  de  la  viscosité,  l'un  initial,  coïnci- 
dant avec  la  constitution  de  l'appareil  achromatique,  l'autre  terminal,  corres- 
pondant à  l'anatélophase  et  à  la  cytodiérèse.  De  plus,  l'augmentation  de  vis- 
cosité qui  se  produit  à  la  fin  de  chaque  mitose  se  prolonge  en  quelque  sorte 
pour  la  préparation  de  la  mitose  suivante,  et  relie  ainsi  les  deux  cycles  mi- 
totiques.  La  dépression    de    la  viscosité  aux  phases  intermédiaires  est  un 
phénomène  intéressant  qui  semble  indiquer  que  la  figure  achromatique  se 
sépare  du  cytoplasme  par  un  processus  qui  a  quelque  analogie  avec  la  for- 
mation d'un  caillot  sanguin.  [Cette  analogie  a  déjà   été  indiquée,  mais  sur 
une  base  moins  précise,  par  E.  Bataillon.]  —  A.  Dalcq. 

Litardière  (René  de).  —  Beclierches  sur  Vêlement  chromosomique  dans 
la  caryocinèse  somatique  des  Filicinées.  —  Dans  l'ensemble  des  nombreuses 
espèces  qu'il  a  examinées,  L.  distingue  quatre  modalités  d'évolution  chromoso- 
mique, suivant  qu'il  s'agit  de  chromosomes  gros,  de  chromosomes  allongés 
et  o-rêl'es  (lesquels  présentent  deux  types  de  transformations)  ou  de  petits 
chromosomes.  Mais  ces  types  ne  sont  pas  nettement  tranchés  et  leurs 
modes  de  transformation  se  retrouvent  chez  les  Phanérogames.  11  convient 
donc  de  ne  pas  leur  accorder  trop  d'importance.  Quand  ils  se  tassent  aux 
pôles  de  la  cellule,  les  chromosomes  conservent  leur  individualité.  Dans  le 
noyau  fille,  ils  s'écartent  l'un  de  l'autre  et  subissent  une  «  dislocation  par- 
tielle *  constituant  la  catachromase.  Et  alors  il  y  aurait  non  pas  un  creuse- 
ment ou  alvéolisation  des  chromosomes,  mais  une  simple  dispersion  de  la 
matière  chromosomique  qui  se  répartit  irrégulièrement  sur  les  bords  du 
chromosome.  Dans  certains  cas,  ce  phénomène  est  du  reste  très  peu  marqué. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  603 

Pendant  la  catachromase  paraissent  des  nucléoles  qui  se  produiraient  par 
un  «  écoulement  do  substance  à  partir  des  chromosomes  ». 

La  division  longitudinale  des  chromosomes  est  bien  un  phénomène  pro- 
phasique  et  ne  remonte  nullement  à  l'anaphase  ou  à  la  télophase  de  la 
cinèse  précédente.  Dans  toutes  les  espèces  les  chromosomes  ne  sont  jamais 
tous  rigoureusement  de  même  longueur.  Ils  sont  en  nombre  fort  différent 
parfois  dans  des  espèces  voisines  ou  même  dans  les  variétés  d'une  même 
espèce.  Enfin  les  chromosomes  sont,  pour  l'auteur,  des  unités  organiques 
conservant  leur  individualité  au  cours  de  la  cinèse  et  se  continuant  d'une 
cinèse  à  l'autre.  A  aucun  stade  il  ne  se  produirait  de  soudure  entre  eux.  — 

A.  LÉCAILLON. 


Les  produils  no* «sol*  et  la  fécondatioai 

a)  Barthélémy  (H.).  —  Maturation  in  vitro  et  aclivation  des  œufs  de  la 
cavité  générale  et  des  conduits  chez  Rana  fusca.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXY, 
1102,  1022.)  [607 

b Sur  la  maturation  in  vitro  et  V aclivation  par  piqûre  des  œufs  ova- 
riens de  Rana  fusca  à  l'époque  de  la  ponte.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  1248, 
1022).  [608 

a)  Brachet  (A.).  —  Recherches  sur  la  fécondation  prématurée  de  Vœuf 
d'Oursin  (Paracentrotus  lividus).  (Arch.  de  BioL,  XXXII,  205-248,  pi.  IV, 
V  et  VI.)  [607 

b) Sur  la  fécondation  prématurée  de  l'œuf  d'Oursin.  (C.  R.  Soc.  Biol.,. 

LXXXVII,  511,  1922.)  [607 

Gharlton(Harry  H.).  —  The  spermatogenesis  of  Lepisma  domestica.  (Journ. 
of  Morphol.,  XXXV,  1921,  381-423,  pi.  1-6.)  [606 

Crozier  (W.  J.).  —  An  observation  on  the  «  cluster  formation  »  of  the  sperms 
of  Chiton.  (Amer.  Natur.,  LVI,  478-480,  1922.)  [608 

Churchill  (E.  P.).  —  The  effects  of  so-called  conjugation  in  shelled  Rhizo- 
pods.  (Amer.  Natur.,  LVI,  466-470,  1922.)  [609 

Dalcq  (Albert).  —Etude  de  la  spermatogénêse  chez  l'Orvet  (Anguis  fraqilis 
Linn.).  (Arch.  de  Biol.,  XXXI,  347-452,  4  fig.,  pi.  XII,  XIII  et  XIV,  1921.) 

[605 

Metz  (Charles  W.)  and  Nonidez  (José  F.).  —  Spermatogenesis  in  the  fly, 
Asilus  sericeus  Say.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  165-181,  1921.)  [606 

Okkelberg   (Peter).  —   The  early  history  of  the  germ  cells  in  the  Rrook 

Lampsey,  Entosphenus  Wilderi  (Gage),  up  to  and  including  the  period  of 

sex  différenciation.  (Journ.  of.  Morph.,  XXXV,  151,  4  fig.,  pi.    1-12.)     [605 

Painter  (Theophilus  S.).  —  Studies  on  reptilian  spermatogenesis.  I.  The 
spermatogenesis  of  lizards.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIV,  231-238,  6  fig., 
4pl.,  1921.)  [604 

Salazar  (A.  L.).  — Sur  la  forme  de  dégénérescence  des  follicules  anovulaires 
de  Regaud  et  d'autres  reliquats  provenant  des  cordons  ovigènes  de  l'ovaire 
de  la  lapine.  (Anat.  Record,  XXIV,  NCI  2,  6pp.,  1  pi,  20  sept.  1922.)     [608 

Swingle  (Wilbur  Willis).  —  The  germ  cells  ofanurans.  I.  The  maie  sexual 
cycle  of  Rana  catesbeiana  larvae.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  235-332, 
15  pi.,  2  fig.,  1921.)  [604 


604  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Walton  (A.  C).  —  The  spermatogenesis  of  Ascaris  felis  Goeze.  (Journ. 
Exper.  Zool.,  XXXIV,  189-202,  2  pi.,  1921.)  [606 

Wertheimer  (E.)  et  Dubois  (Ch.).  —  Sur  les  fonctions  des  vésicules  sémi- 
nales de  quelques  Rongeurs.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  35,  1922.)  [609 

Winiwarter  (H.  de). —  Division  de  maturations  normales  et  anormales  chez 
les  Mammifères-,  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  965,  1922.)  [608 


a)  Origine  emhyogénique  des  produits  sexuels. 

Swingle  (W.).  —  Les  gonocytes  des  anoures.  I.  Le  cycle  sexuel  chez  les 
larves  de  Bana  catesbeiana.  —  Les  gonocytes  primaires  dérivent  chez  cette 
espèce  de  la  région  dorsale  du  tube  digestif  et  é migrent  de  l'endoblaste 
pour  former  une  ébauche  impaire  primaire  qui  se  partage  secondairement 
en  deux  crêtes  parallèles.  Celles-ci  se  creusent  bientôt  de  lacunes,  de  sorte 
que  les  glandes  génitales  constituent  deux  organes  creux,  recouverts  par  le 
péritoine.  Au  cours  de  la  première  année  de  la  vie  larvaire,  les  gonocytes 
présentent  dans  l'un  et  l'autre  sexe  les  aspects  nucléaires  préparatoires  à 
la  maturation.  Chez  les  individus  Q  la  période  de  grand  accroissement 
survient  bientôt  et  dure  très  longtemps.  Chez  les  c? ,  des  figures  de  lr0  di- 
vision de  maturation  apparaissent  en  grand  nombre  ;  mais  elles  n'aboutissent 
jamais  ;  à  la  métaphase,  les  pôles  mitotiques  subissent  une  sorte  de  fragmen- 
tation, l'amphiaster  se  disloque  et  le  spermatocyte  se  désagrège  sur  place. 
Dans  des  cas  rares  il  se  forme  aux  dépens  de  ces  éléments,  sans  mitoses  de 
maturation,  des  spermatides  géantes  qui  sont  également  appelées  à  dégé- 
nérer rapidement.  Cette  première  poussée  sexuelle  entraine  donc,  chez  le 
mâle,  la  disparition  de  la  plus  grande  partie  des  gonocytes  primaires.  Il 
semble  toutefois  qu'un  petit  nombre  restent  au  repos  ;  ils  assureront  par  leur 
prolifération  le  repeuplement  en  gonocytes  des  glandes  génitales  ;  il  n'est 
toutefois  pas  certain  qu'aucun  élément  d'origine  mésoblastique  ne  prenne 
part  à  la  constitution  de  la  seconde  lignée.  Celle-ci  se  développe  dès  la 
deuxième  année  de  la  vie  larvaire,  un  peu  avant  la  métamorphose  ;  ses  sperma- 
togonies  évoluent  sans  incident  et  fournissent  des  spermatozoïdes  normaux. 
—  A.  Dalcq. 

Painter  (T.  S.).  —  Etudes  sur  la  spermatogénèse  des  Reptiles.  I.  La  sper- 
matogénèse des  lézards.  —  L'étude  du  testicule  de  six  espèces  différentes  de 
lézards  a  permis  d'établir  chez  tous  l'existence  d'un  hétérochromosome. 
Cette  démonstration  est  basée  sur  l'analyse  de  la  formule  chromosomiale 
aux  étapes  successives  de  la  spermatogénèse.  La  période  de  maturation 
nucléaire  n'a  pas  été  spécialement  envisagée.  Chez  toutes  ces  espèces,  l'as- 
sortiment chromosomial  se  compose  de  grands  et  de  petits  éléments;  le  nom- 
bre des  premiers,  ou  machromosomes,  est  pair  dans  les  mitoses  sperma- 
togoniales;  à  la  première  mitose  de  maturation  un  gros  chromosome  selon 
toute  vraisemblance  bivalent  passe  à  l'un  des  pôles  et  détermine  de  ce  fait 
un  dimorphisme  chromosomial  des  gamètes  mâles.  Le  complexe  sexuel 
serait  donc  représenté  dans  la  formule  somatique  o*  par  deux  chromosomes 
identiques.  Il  faudrait  donc,  pour  que  tout  s'équilibre,  que  la  9  possède  4 
de  ces  éléments.  Effectivement  des  numérations  faites  chez  un  des  lézards 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FÉCONDATION.  605 

étudiés  (sceloporus  spinosus)  sur  du  tissu  ovarien  ont  donné  un  résultat 
conforme  à  ces  prévisions  (2w  -f"  4X).  On  rencontre  de  même  chez  les  em- 
bryons de  cette  espèce  soit  2n  -j-  2X  soit  2n  -{-  4X  macrochromosomes.  — 
A.  Dalc<v>. 

Dalcq  (Albert).  —  Élude  de  la  spermatogerièse  chez  l'Orvet  (Anguis  fra- 
gilisLinn). —  Dans  son  ensemble  la  spermatogenèse  de  l'Orvet  s'accomplit, 
conformément  aux  notions  classiques,  suivant  un  cycle  annuel  et  continu. 
La  lignée  nouvelle  commence  à  évoluer  avant  l'expulsion  des  produits  mûrs 
de  la  lignée  précédente.  Il  y-  a  un  hétérochromosome  et  toutes  les  images 
cytologiques  que  présentent  les  cellules  spermatiques  paraissent  en  accord 
avec  le  principe  de  la  continuité  génétique  des  chromosomes  et  avec  la 
théorie'réductionnelle  de  la  conjugaison  parallèle.  —  A.  Lécaillon. 

Okkelberg  (P.).  —  Initiales  génitales  et  déterminisme  du  sexe  chez  la 
Lamproie  Entosphenus  Wilderi.  —  Les  initiales  de  la  lignée  germinale  sont 
bien  distinctes  des  cellules  somatiques  par  leur  taille,  leur  aspect,  leur  loca- 
lisation. On  commence  à  pouvoir  les  repérer  distinctement,  au  moment  où 
le  mésoderme  se  sépare  de  l'endoderme,  sous  forme  de  gros  éléments, 
chargés  de  'vitellus,  qui  se  trouvent  répartis  dans  le  mésoderme.  Leur 
nombre  est  assez  réduit,  36  dans  un  individu  où  elles  ont  été  repérées  dans 
la  série  des  coupes.  Pendant  une  première  période  de  leur  histoire,  elles 
émigrent  d'une  situation  latérale  à  une  situation  médiane, à  la  fois  grâce  à  un 
déplacement  propre,  et  surtout  grâce  à  un  entraînement  passif  par  les  tissus 
voisins.  Il  est  d'ailleurs  évident  que  beaucoup  d'entre  elles  n'atteignent 
jamais  l'ébauche  de  la  glande  sexuelle;  certaines  dégénèrent  tout  simple- 
ment; d'autres  forment  des  kystes  dans  d'autres  régions  du  corps;  peut-être 
même  certaines  sont-elles  évacuées  d'une  façon  précoce  dans  la  lumière 
intestinale. 

Les  initiales  génitales  commencent  à  résorber  leur  vitellus  quand  la 
taille  de  la  larve  atteint  5  mm.,  5;  cette  résorption, est  achevée  quand  la 
larve  atteint  10  mm.;  mais  les  cellules  ne  commencent  pas  à  se  multiplier 
avant  que  la  larve  ait  20  mm.  A  ce  moment  s'installe  la  période  de  multi- 
plication par  de  fréquentes  mitoses.  Les  cellules  filles  peuvent  ou  bien  se 
séparer  ou  bien  rester  groupées  en  nids:  des  cellules  péritonéales  s'insinuent 
entre  elles  et  forment  des  enveloppes  folliculaires  autour  des  cystes.  A  ce 
stade  les  cellules  présentent  un  corps  vitellin  qui  devient  ensuite  très 
manifeste  dans  les  oocytes  qui  commencent  à  croître.  Pendant  cette  période 
la  larve  paraît  tout  à  fait  indifférente  au  point  de  vue  du  sexe.  Les  cellules 
de  l'ébauche  génitale  ne  peuvent  être  précisées  ni  comme  oogonies  ni  comme 
spermatogonies.  Il  ne  semble  pas  que  des  cellules  somatiques  viennent 
s'ajouter  à  elles.  Ce  stade  dure  jusqu'à,  la  taille  de  35  mm. 

Alors  commence  à  s'installer  la  période  de  différenciation  sexuelle.  Les 
cellules  commencent  à  présenter  les  stades  synapsis  et  suivants;  et  elles 
s'orientent  vers  deux  évolutions  différentes  :  les  unes  à  tendance  anabolique 
se  mettent  à  croître,  Tes  autres,  à  tendance  catabolique,  cà  se  diviser.  Et  dans 
tous  les  individus  on  rencontre  simultanément  les  deux  catégories;  c'est  un 
stade  d'hermaphrodisme  juvénile,  à  degrés  divers;  si  bien  qu'on  peut  cons- 
tituer une  série  graduelle  de  glandes  contenant  toutes  les  proportions  depuis 
0.o/o  jusqu'à  100  %  d'oocytes.  De  nombreuses  cellules  dégénèrent  pendant 
cette  période.  Puis,  suivant  la  proportion  qui  domine,  des  cellules  de  l'un  ou 
l'autre  sexe,  la  glande  s'oriente  d'un  façon  définitive  vers  ce  sexe  ;  les  cellules 
de  la  catégorie  en  minorité  disparaissent,  ou  ne  persistent  qu'en  nombre 
l'année  biologique.  42 


606  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

rudimentaire.  O.  conclut  de  ses  observations  que  chaque  individu  porte  en 
lui,  à  ce  stade  larvaire,  la  potentialité  des  deux  sexes,  et  que,  par  suite,  le 
sexe  n'est  pas  irrévocablement  prédéterminé  dès  la  fécondation  de  l'œuf. 

A  l'occasion  de  ces  recherches,  O.  récapitule  les  opinions  émises  pour  les 
différents  Vertébrés  sur  l'origine  des  initiales  génitales,  ainsi  que  les 
théories  sur  le  déterminisme  du  sexe.  —  Ch.  Pérez. 

Walton  (A.  G.).  —  La  spermatogénèse  chez  Ascaris  felis  Goeze.  —  Lors 
des  phénomènes  préparatoires  à  la  réduction  chromatique,  on  voit  appa- 
raître dans  les  spermatocytes  huit  tétrades  et  une  «  hexade  »,  celle-ci 
constituée  d'une  tétrade  à  laquelle  s'est  accolé  l'hétérochromosome.  Celui-ci 
répond  au  X-type,  à  savoir  qu'il  reste  indivis  à  la  première  mitose  de  ma- 
turation, ne  se  retrouve  donc  que  dans  la  moitié  des  spermatocytes  de 
deuxième  ordre,  et  se  divise  lors  de  la  deuxième  cinèse  de  maturation.  — 
A.  Dalcq. 

Metz  (G.  W.)  et  Nonidez  (J.  P.).  ■ — Spermatogénèse  de  la  mouche  Asilus 
sericeus  Lag.  —  Le  point  saillant  de  la  spermatogénèse  de  ce  diptère  est 
que  les  chromosomes  homologues  manifestent,  dès  la  période  de  multiplica- 
tion des  spermatogonies,  une  forte  tendance  à  s'apparier.  Il  en  résulte  que 
les  phénomènes  de  la  conjugaison  préparatoire  à  la  réduction  chromatique 
se  bornent  à  peu  de  chose:  à  la  télophase  de  la  dernière  division  spermato- 
goniale,  les  éléments  homologues  ne  se  disjoignent  pas  et  le  synapsis  se 
trouve  ainsi  réalisé  sans  aucun  des  aspects  classiques  de  cette  période  de 
la  maturation.  Au  point  de  vue  théorique,  il  résulte  de  ces  observations 
qu'il  n'y  a  pas  place,  chez  le  mâle  d' Asilus  sericeus,  pour  un  véritable  cros- 
sing-over.  Cette  conclusion  négative  n'est  d'ailleurs  pas  en  contradiction  avec 
les  postulats  de  la  génétique,  puisque,  d'après  les  vues  actuellement  en 
honneur  en  ce  qui  concerne  le  genre  voisin  ettant  étudié  des  Drosophiles,  le 
crossing-over  ne  se  produirait  jamais  qu'au  cours  de  l'ovogénèse.  — 
A.  Dalcq. 

Charlton  (H.  H.).  —  Spermatogénèse  du  Lepisma  domestica.  —  Les 
mitoses  des  spermatogonies  mettent  en  évidence  34  chromosomes;  dans 
les  spermatocytes  il  n'y  en  a  pas  17  comme  on  devrait  s'y  attendre,  mais  18, 
deux  chromosomes  ne  s'unissant  pas  et  fonctionnant  comme  hétérochromo- 
somes :  ils  passent  tous  deux  à  l'un  des  pôles  de  la  première  cinèse,  de  sorte 
que  les  spermatocytes  de  second  ordre  reçoivent  respectivement  16  et  18  chro- 
mosomes; à  la  seconde  cinèse  les  hétérochromosomes  ne  se  divisent  pas,  et 
se  disjoignent  simplement  pour  passer  chacun  à  l'une  des  spermatides.  Le 
centrosome  se  présente  sous  des  aspects  variables  :  granule  sphérique  dans 
la  spermatogonie,  en  forme  de  V  dans  le  spermatocyte  I,  de  bâtonnet  dans 
le  spermatocyte  II;  mais  on  peut  suivre  par  continuité  ses  transformations, 
de  la  spermatogonie  jusqu'à  la  spermatide  ;  c'est  un  élément  permanent  de 
la  structure  cellulaire.  La  moitié  des  spermatides  contiennent  un  nucléole 
chromatique  correspondant  à  l'hétérochromosome.  Chacune  a  un  centro- 
some  d'où  émane  le  filament  axile.  Par  suite  d'une  rotation  de  la  cellule,  ce 
centrosome  prend  une  situation  terminale  et  devient  l'acrosome;  la  portion 
de  filament  axile  comprise  entre  l'acrosome  et  le  segment  intermédiaire 
forme  la  membrane  ondulante  du  spermatozoïde.  Celle-ci  paraît  dériver  du 
paranucléus,  formé  lui-même  de  résidus  fusoriaux  et  de  mitochondries.  — 
Ch.  PÉREZ. 


PRODUITS  SEXUELS.  —  FECONDATION.  607 

(s  Phénomènes  de  maturation. 

a)  Brachet  (A.).  —  Recherches  sur  la  fécondation  prématurée  de  l'œuf 
d'Oursin{Paractntrotus  lividus). —  Il  résulte  des  observations  de  B.  que  si  l'on 
plonge  dans  l'eau  de  mer  des  oocytes  retirés  de  l'ovaire  avant  leur  matura- 
tion, celle-ci  ne  se  produit  pas,  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  les  œufs 
de  l'Etoile  de  mer.  Et  si  l'on  veut  féconder  ces  œufs  d'Oursin  non  mûrs,  les 
spermatozoïdes  y  pénètrent  bien,  mais  ne  provoquent  pas  l'achèvement  de 
la  maturation  ;  les  «  énergïdes  spermatiques  »  qui  se  forment  restent  in- 
divises. L'eau  de  mer  exerce  donc  une  action  inhibitrice  sur  l'œuf  d'Oursin 
alors  qu'elle  a  une  action  activatrice  sur  l'œuf  d'Astérie.  L'auteur  déclare 
qu'il  ne  lui  semble  pas  possible  de  donner  actuellement  l'explication  de  ce 
phénomène;  il  présente  seulement  diverses  remarques   à   ce  sujet.  —  A. 

LÉCAILLON. 

b)  Brachet  (A.).  —  Sur  la  fécondation  prématurée  de  l'œuf  d'Oursin.  — 
Lorsque  les  œufs  de  Paracentrotus  lividus  non  mûrs  sont  plongés  dans  l'eau 
de  mer,  leur  maturation  est  ainsi  arrêtée  et  on  constate  que  la  fécondation 
est  incapable  de  les  inciter  à  compléter  l'expulsion  des  globules  polaires. 
Les  spermatozoïdes  pénètrent  bien  dans  les  oocytes  et  il  se  constitue  de 
multiples  énergides  mâles,  car  il  y  a  toujours  dans  ce  cas  polyspermie;  mais 
il  ne  se  forme  pas  de  membrane  de  fécondation  et  aucune  division  n'a  lieu. 
Les  asters  qui  se  forment  autour  des  éléments  spermatiques  sont  limités  au 
voisinage  immédiat  de  ceux-ci,  petits  et  serrés,  ils  rappellent  ce  qu'on 
observe  lorsqu'on  fait  agir  sur  l'œuf  en  segmentation  des  solutions  fortement 
hypertoniques  (expériences  de  Vlès  et  Dragoiu)  ;  ces  asters  sont  d'autant 
plus  éloignés  de  la  forme  normale  et  la  fécondation  elle-même  est  d'autant 
plus  difficile  que  l'œuf  lui-même  est  plus  loin  de  sa  maturité.  —  Il  est  remar- 
quable que,  dès  que  les  asters  mâles  sont  constitués,  la  chromatine  sperma- 
tique  prend  une  forme  correspondant  au  stade  auquel  se  trouve  à  ce  moment 
la  chromatine  de  l'œuf,  et  cela  immédiatement,  sans  passer  par  les  stades 
intermédiaires.  Après  quoi,  toute  l'évolution  est  bloquée  et  l'ensemble  reste 
sans  autres  changements  que  des  modifications  dans  la  perméabilité  de 
l'œuf  aux  autres  spermatozoïdes  :  à  une  phase  d'imperméabilité  qui  suit  la 
pénétration  des  quelques  premiers  spermatozoïdes  succède  une  autre,  de 
perméabilité  plus  grande  et  pendant  laquelle  les  asters  s'estompent  légère- 
ment; une  nouvelle  phase  d'imperméabilité  vient  ensuite.  —  M.  Goldsmith. 

a)  Barthélémy  (H.).  — Maturation  in  vitro  et  activation  des  œufs  de  la  ca- 
vité générale  et  des  conduits  chez  Rana  fusca.—  La  maturation  des  œufs  peut 
s'accomplir  hors  de  l'organisme  maternel,  â  la  température  du  laboratoire, 
après  une  immersion  prolongée  (20  â  30  heures)  dans  une  solution  aérée  de 
NaCl  (7  °/00  dans  l'eau  distillée)  ou  dans  un  sérum  aéré  de  grenouille,  s'il 
s'agit  d'œufs  recueillis  dans  la  cavité  générale;  après  un  séjour  de  même 
durée  en  chambre  humide  s'il  s'agit  d'œufs  recueillis  dans  les  conduits  géni- 
taux. La  durée  du  phénomène  in  vitro  est  donc  la  même  que  dans  l'évolu- 
tion in  vivo  (H.  Lebrun).  L'existence  d'une  maturation  est  reconnue  par 
l'épreuve  de  la  piqûre  au  sperme  ou  au  sang  frais  pour  les  œufs  de  la  cavité 
générale,  par  celle  de  la  fécondation  ou  de  la  piqûre  pour  les  œufs  des 
conduits  génitaux  :  il  y  a  embryogenèse  presque  normale  ;  les  segmenta- 
tions sont  particulièrement  belles  chez  les  œufs  de  la  cavité  générale.  Tous 
les  œufs  trouvés  libres  dans  cette  cavité  et  dans  les  conduits  sont  sensible- 
ment au  même  état  de  développement,  ainsi  que  l'avaient  montré  les  études 


608  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

cytologiques  de  Bataillon.  —  La  température  influe  sur  l'accélération  du 
phénomène;  il  se  produit  une  fois  plus  vite  cà  18°-20°  qu'à  8°-10°.  Les  œufs 
de lacavité générale  placés  dans  des  solution  hypotoniques  ou  hypertoniques 
ne  subissent  pas  la  maturation.  L'insuffisance   d'oxygène  est  retardante  ou 

empêchante  (solution  de  NaCl  additionnée  de  tt^——  KCN). —  L.  Dehorne. 
r  32o.00U 

b)  Barthélémy  (H.).  — Surlamaluration  in  vitro  et  V  activation  par  piqûre 
des  œufs  ovariens  de  Rana  fusca  à  l'époque  de  la  ponte.  —  La  maturation 
d'œufs  recueillis  encore  adhérents  aux  ovaires  se  produit  in  vitro  dans 
les  mêmes  conditions  que  ceux  de  la  cavité  générale  et  des  voies  génitales, 
mais  après  deux  ou  trois  jours  de  traitement.  Leur  segmentation  après 
piqûre  au  sperme  a  pu  se  poursuivre  jusqu'à  la  gastrulation.  Il  est  utile  de 
rappeler  que  chez  d'autres  Batraciens,  comme  Bufo  vulgaris,  la  maturation 
est  plus  précoce.  Elle  a  lieu  avant,  la  déhiscence  (Lebrun).  —  L.  Dehorne. 

Winiwarter  (H.  de).  —  Divisions  de  maturation  normales  et  anormales 
chez  les  Mammifères.  —  A  la  question  de  la  présence  ou  de  l'absence  d'un 
centrosome  dans  les  divisions  maturatives  l'auteur  donne  la  réponse  suivante. 
Les  divisions  normales  se  produisent  toujours  sans  centrosome;  mais  il  en 
existe  d'autres,  anormales  à  des  degrés  divers,  où  le  centrosome  est  présent 
et  qui  d'ailleurs  diffèrent  complètement  des  normales  par  la  forme,  la  taille 
et  la  direction  du  fuseau.  Ces  dernières  divisions  sont  toujours  le  signe  pré- 
curseur de  la  dégénérescence  de  l'ovule.  On  peut  aussi  les  considérer  comme 
une  parthénogenèse  spontanée  qui  avorte  et  qui  est  due  peut-être  à  des 
changements  dans  la  circulation  périovulaire,  agissant  comme  activant.  — 
M.  Goldsmith. 

Dégénérescence  des  produits. 

Salazar  (A.  L.).  —  Sur  la  forme  de  dégénérescence  des  follicules  anovulaires 
de  Regaud  et  d'autres  reliquats  provenant  des  cordons  ovigènes  de  l'ovaire  de  la 
lapine.  —  Les  follicules  anovulaires  de  Regaud  ainsi  que  les  reliquats  épithé- 
liaux  dérivés  des  cordons  ovigènes  dégénèrent  par  un  processus  qu'on  peut 
appeler  «  hydropisie  tannophile  ».  Il  consiste  dans  l'accumulation  d'une  subs- 
tance liquide  ou  pâteuse  dont  le  coagulum  de  fixation  prend  une  coloration 
intense  par  la  méthode  tanno-ferrique  antérieurement  décrite  (C.  r.  Soc. 
Riol.,  t.  LXXXI1I,LXXX1Y,LXXXV).  Cette  substance  hydropique  s'amasse  dans 
les  espaces  intercellulaires  et  finit  pardissocier  le  reliquat  dont  les  cellules  pé- 
rissent ou  deviennent  libres  dans  le  tissu  conjonctif.  D'autres  fois,  la  membrane 
propre  du  reliquat,  colorable  en  noir  par  le  tannin-fer,  subit  une  hypertro- 
phie comparable  à  celle  de  la  membrane  de  Slavjansky  dans  les  follicules 
atrésiques.  Outre  l'hydropisie  tannophile  des  nodules  épithéliaux,  il  peut  y 
avoir  une  activité  dissociante  du  tissu  conjonctif  (atrésie  conjonctive  de  Wi- 
niwarter), qui  découpe  ces  nodules  de  l'ovaire  adulte  de  la  même  façon 
que  chez  l'embryon  les  cordons  ovigènes  ont  été  découpés.  Les  coagulums 
tannophiles  résultant  de  la  désagrégation  des  reliquats  se  répandent  dans 
le  tissu  conjonctif  et  y  demeurent  longtemps  visibles.  Il  y  a  là  une  sorte  de 
sécrétion  endocrine  à  forme  dégénérative.  —  A.  Prenant. 

2.  Fécondation. 

Crozier  (W.  J.).   —  Une  observation  sur  l'agglutination  du  sperme  de 


LA  PARTHENOGENESE.  609 

Chiton.  —  Les  mâles  déchargent  le  sperme  lorsqu'il  y  a  une  ou  plusieurs 
femelles  clans  le  voisinage,  et  les  substances  spermatiques  à  leur  tour  pro- 
voquent la  libération  des  œufs.  Normalement,  cela  se  produit  quand  le  flux 
commence  juste  avant  le  lever  du  soleil,  le  rejet  des  produits  génitaux  se 
produisant  quand  les  Chitons  sont  recouverts  par  la  mer.  Il  n'y  a  pas  alors 
d'agglutination  du  sperme,  tandis  que  cela  se  produit  sous  diverses  influences 
dans  des  conditions  de  non-maturité.  —  L.  Cuénot. 

Wertheimer  (F.)  et  Dubois  (Ch.).  —  Sur  les  fondions  des  vésicules  sémi- 
nales de  quelques  Rongeurs.  —  Les  auteurs  ont  montré  que  les  vésicules 
séminales  de  l'homme  joignent  à  leurs  fonctions  glandulaires  celle  d'être  un 
réservoir  de  sperme.  Ils  montrent  qu'il  en  est  de  même  de  la  vésicule  sémi- 
nale impaire  du  lapin.  Comme  chez  l'homme,  une  injection  poussée  dans 
le  canal  déférent  remplit  d'abord  la  vésicule  avant  de  se  faire  jour  dans 
l'urètbre  (expérience  de  Régnier  de  Graaf)  tandis  que  chez  les  autres  ron- 
geurs dont  les  vésicules  séminales  ne  servent  pas  de  réservoir  de  sperme, 
le  liquide  passe  directement  dans  l'urèthre  sans  distendre  les  vésicules.  — 
H.  Cardot. 

Churchill  (E.  P.).  —  Les  effets  de  la  prétendue  conjugaison  chez  les  Rhi- 
zopodes à  coquille.  —  On  a  observé  maintes  fois  des  phénomènes  de  conju- 
gaison entre  des  Rhizopodes,  mais  on  est  mal  fixé  sur  la  signification  de  ce 
phénomène  ;  est-elle  comparable  à  celle  des  Infusoires,  c'est-à-dire  s'accom-, 
pagne-t-elle  d'échanges  nucléaires?  C.  a  tenté  de  résoudre  le  problème,  non 
par  la  voie  directe  de  l'étude  cytologique,  mais  par  la  méthode  indirecte  de 
l'élevage  des  descendants  des  ex-conjugués,  comparés  aux  descendants  de 
ces  mêmes  Rhizopodes,  avant  la  conjugaison.  Si  l'on  choisit  pour  la  conju- 
gaison des  individus  notablement  différents  par  leur  taille  et  le  nombre  de 
leurs  piquants,  il  est  bien  probable  que  s'il  y  a  échange  de  matériaux  héré- 
ditaires, la  descendance  après  conjugaison  montrera  des  indices  de  double 
hérédité  qui  manqueront  assurément  à  la  descendance  prise  avant  conju- 
gaison. L'expérience  faite  sur  Difflugia  donne  un  résultat  négatif;  la  soi- 
disant  conjugaison  n'a  aucune  influence  sur  la  descendance  des  ex-conju- 
gués; il  est  donc  improbable  qu'il  y  ait,  durant  ce  rapprochement,  échange 
de  matériel  nucléaire  entre  les  deux  individus.  —  L.  Cuénot. 


La  parthénogenèse 

a)  Lillie  (Ralph.  S.)  and Baskervill  (Margaret  L.).  —  The  actionofneu- 
tral  isotonic  sait  solutions  in  sensitizing  Arbacia  eggs  to  the  activating 
influence  of  hi/pertonic  sea-water.  (The  American  Journ.  of  Physiology, 
LVU,  N°  1,  août  1921,  110-124,  5  tableaux.)  [610 

b) The  action  of  ultra-violet  rags  on  Slar/lsh  eggs.  (Idid.,  LXI,  N°  1, 

juin  1922,  57-71,  2  tableaux.)  [610 

Weber  (A.).  —  Influence  sur  le  développement  des  œufs  d'un  Batracien 
d'une  substance  extraite  de  la  fertilizine  des  œufs  d'un  Poisson.  (C.  R.  Ac. 
Se.  CLXXIV,  1736,  1922.)  [610 


610  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

a)  Lillie  (Ralph  S.)  et  Baskervill  (Margaret  L.).  —  L'action  des  solu- 
lions  salines  neutres  et  isoioniques  sur  la  sensibilisation  des  œufs  d'Arbacia 
à  l'influence  activante  de  l'eau  de  mer  hypertonique .  —  L'exposition  d'œufs 
d'Arbacia  non  fécondés  à  des  solutions  isotoniques  pures  de  NaCl  pendant 
5  à  10  minutes  (de  20°  à  22°)  accroît  considérablement  leur  sensibilité  à  un 
traitement  de  courte  durée  (20  à  45  minutes)  d'eau  de  mer  hypertonique.  Les 
autres  sels  neutres  de  sodium  (nitrate,  sulfate,  citrate)  ont  un  effet  sembla- 
ble. Cet  effet  sensibilisateur  des  solutions  salines  peut  être  diminué  quoique 
non  détruit  par  l'addition  de  CaCl2  à  la  solution  pure  de  NaCl.  Il  semble  ré- 
sulter d'une  modification  suffisante  dans  la  balance  saline.  Même  une  solu- 
tion isotonique  pure  de  CaCl2  produit  cet  effet.  Les  œufs  sensibilisés  ne 
montrent  pas  d'autre  trace  d'altération.  Us  ne  forment  pas  de  membrane  de 
fécondation,  et  peuvent  rester  vivants  et  fécondables  pendant  24  heures  et 
plus.  Leur  sensibilisation  n'est  pas  renversée  d'une  façon  appréciable  dans 
l'eau  de  mer,  mais  elle  peut  persister  au  moins  48  heures.  —  Paul  Boyer. 

6.)  Lillie  (Ralph  S.)  et  Baskervill  (Margaret  L.).  —  L'action  des  rayons 
ultra-violets  sur  les  œufs  d'oursin.  —  Une  exposition  de  courte  durée  (2  à  7  minu- 
tes) d'œufs  d'oursin  aux  rayons  d'une  lampe  à  mercure  (arc  de  8  cm.  de  long 
avec  une  intensité  de  1  et  demi  à  2  ampères,  à  14  cm.  de  distance  des  œufs) 
ne  produit  qu'une  activation  partielle,  quoique  parfois  une  blastula  puisse  se 
former.  L'activation  complète  n'est  jamais  obtenue  avec  l'irradiation  seule,  à 
cause  de  l'action  secondaire  nocive  des  rayons.  Une  irradiation  plus  longue 
provoque  des  effets  cytolytiques  locaux  qui  peuvent  s'étendre  à  l'œuf  tout 
entier.  Les  œufs  normaux  exposés  à  l'irradiation  ultra-violette  pendant  un 
temps  varié  et  ensuite  fertilisés  avec  du  sperme  normal  présentent  des  mons- 
truosités qui  augmentent  avec  la  durée  de  l'irradiation  :  entrave  à  la  sépara- 
tion des  membranes  de  fertilisation,  clivage  retardé  et  asymétrique,  déve- 
loppement irrégulier  et  arrêt  précoce  du  développement.  L'action  des  rayons 
est  plus  grande  après  la  maturation.  Une  irradiation  brève  appliquée  peu  de 
temps  avant  la  fertilisation  a  souvent  une  influence  favorable  sur  le  déve- 
loppement ultérieur  des  œufs  qui  donnent  une  réponse  partielle  ou  impar- 
faite à  la  fertilisation  par  le  sperme.  Une  courte  irradiation  préliminaire 
d'œufs  non  fertilisés  raccourcit  le  temps  nécessaire  pour  produire  l'activa- 
tion par  les  acides  gras  et  les  températures  élevées.  L  irradiation  suivant  une 
activation  partielle  par  les  acides  gras  ou  la  chaleur  ne  provoque  ni  activa- 
tion ni  dommage.  Les  rayons  ultra-violets  diminuent  rapidement  la  motilité 
et  détruisent  le  pouvoir  fertilisant  des  spermatozoaires.  —  Paul  Boyer. 

Weber  (A.).  —  Influence  sur  le  développement  des  œufs  d'un  Batracien 
d'une  substance  extraite  de  la  fertilisine  des  œufs  d'un  Poisson.  —  La  substance 
exsudée  par  des  œufs  mûrs,  non  fécondés,  la  fertilisine  (R.  F.  Lillie),  mise 
au  contact  d'œ|ifs  mûrs  de  certains  Invertébrés  ou  de  certains  Vertébrés  infé- 
rieurs, déclanche  chez  ceux-ci  le  phénomène  de  la  parthénogenèse  (Glaser, 
Woodward).  Dans  cette  fertilisine,  c'est  la  lipolysine  (Woodward)  qui  est 
l'agent  parthénogénétique  ;  elle  modifie  les  corps  gras  comme  le  font  les 
agents  parthénogénétiques  chimiques  et  son  action  rappelle,  d'autre  part, 
celle  des  substances  cytolysantes  du  sang  (oocytases)  de  certaines  espèces 
pour  des  œufs  mûrs  d'espèce  différente  (Friedenthal,  Robertson).  Les  expé- 
riences de  greffe  d'œufs  de  Batraciens  dans  la  cavité  péritonéale  d'adultes  de 
même  espèce  ou  d'espèces  différentes  a  amené  W.  à  prêter  au  milieu  cœlo- 
mique  une  influence  à  la  fois  narcotique  et  cytolysantes  sur  les  œufs 
fécondés.  Or  la  lipolysine  des  œufs  de    Leuciscus  rutilus  L.    agit  comme 


LA  REPRODUCTION  ASEXUÉE.  611 

agent  parthénogénétique  sur  les  œufs  mûrs  non  fécondés  de  Triton  alpestrîs  ; 
mais  elle  se  comporte  aussi  comme  un  narcotique  sur  les  œufs  non  fécondés 
(ralentissement  puis  arrêt  des  premières  segmentations  de  l'œuf),  mais  sans 
que  ce  phénomène  soit  suivi  de  cytolyse.  11  y  a  donc  une  certaine  analogie 
d'effet  entre  l'action  de  cet  agent  parthénogénétique  et  celle  du  liquide  cœlo- 
mique  sur  les  œufs  fécondés.  W.  se  propose  de  rechercher  si  le  sang  ne 
possède  pas  lui  aussi  une  suhstance  comparable  à  l'agent  parthénogénétique 
de  la  fécondation.  —  L.  Deiiorne. 


La  reproduction  asexuée 

Dastur  (R.  H.)  and  Saxton  ("W.  T.).  —  A  new  method  of  végétative  multi- 
plication in  Crotalaria  burhia  Jlam.  (New  Phytol.,  XX,  228-233,  1  fig., 
lpl.,  1921.)  [612 

Geitler    (Lothar).   —    Yeisuch    einer    Lôsung  des    Heterocy^ten-Problems. 

(Sitzber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wiên,  CXXX,  223-243,  1  pi.,  1921.)  [611 

Haupt  (A.  W.).  —  Gametophyte  and  sex  organs  of  Reboulia  hemisphœrica. 

(Bot.  Gazette,  LXXI,   61-74,  21  fig.,  1921.)  [612 

Schussing  (Bruno).  —  Ein  Beitrag  zur  Kenntnis  der  Cytologie  von  Tiiber 

aestivum  Vitt.  (Sitzter.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXX,  127-146,  1  pi., 

3  fig.,  1921.)  [611 


Schussing  (Bruno).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  cytologie  de  Tuber 
aestivum  Vitt.  —  Les  travaux  de  Tulasne,  Hesse,  de  Bary,  Ed.  Fischer, 
Bucholtz  et  d'autres  nous  ont  déjà  fait  connaître  la  morphologie,  l'anatomie 
et  la  phylogénic  des  Tubéracées.  Mais  il  manquait  des  données  sur  des  pro- 
cessus cytologiques  qui  précèdent  et  qui  suivent  l'ascogénie.  Tout  d'abord, 
S.  a  cherché  des  oogones  et  des  anthéridies;  il  n'en  a  point  trouvé  et  conclut 
que  chez  Tuber  la  sexualité  a  disparu,  ainsi  que  Carrutheiîs  l'a  démontré 
-pour  Helvella  crispa  Pries,  ce  qui  milite  en  faveur  de  la  parenté  de  ces  groupes. 
Ensuite,  il  a  découvert  la  formation  d'anses  ascogènes  aussi  bien  latérales 
que  terminales,  ce  qui  augmente  sensiblement  la  production  des  spores. 
Après  la  caryogamie,  l'asque  prend  une  forme  sphérico-ellipsoïdale  et  possède 
un  syncaryon  ou  noyau  primaire  de  l'asque,  d'une  grosseur  remarquable. 
Ce  noyau  se  divise  en  4  noyaux  secondaires.  Ces  noyaux  amiboïdes  s'ac- 
croissent successivement  puis  s'arrondissent.  Le  caryosome  de  ces  noyaux 
se  divise  par  3  fois,  ce  qui  produit  4  couples  par  noyau.  Des  résorptions 
subséquentes  font  qu'en  fin  de  compte  chaque  ascospore  formée  avec  un  des 
noyaux  secondaires  renferme  4  noyaux  tertiaires  plus  ou  moins  inégaux.  Il 
est  donc  possible  que  dans  l'ébauche  sporogène  de  Tuber  aestivum  s'accom- 
plisse une  différenciation  sexuelle  des  noyaux,  ce  qui  permet  l'absence 
d' anthéridies  et  d'archégones.  —  H.  Spinner. 

Geitler  (Lothar).  —  Une  solution  du  problème  des  hëtërocystcs.  —  Les 
hétérocystesdesCyanophycées  étaient  jusqu'ici  considérés  par  la  plupart  des 
auteurs  comme  des  cellules  dégénérées  sans  importance.  G.,  après  de  nom- 


612  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

breuses  observations  sur  25  espèces  appartenant  aux  genres  Nostoç,  Ana- 
baena,  Cylindrospermum,Microchaete,  Scytonema,  Tolypotrix,  Ilapalosiphon, 
Sligonêma,  Calothrix  et  Rivularia,  est  arrivé  aux  conclusions  suivantes. 
Des  processus  de  verdissement  ou  de  division  du  contenu  des  hétérocystes, 
de  résorption  de  la  couche  cellulosique,  de  germination  même  ont  pu  être 
observés  dans  d'assez"  nombreux  cas.  Ils  permettent  d'affirmer  que  les  hété- 
rocystes sont  des  cellules  reproductrices  ayant  perdu  leurs  fonctions.  La 
membrane  cellulosique  peut  alors  être  considérée  à  la  fois  comme  protectrice 
de  protoplaste  et  comme  réserve  lors  de  la  germination.  Ces  hétérocystes 
sont  sans  doute  des  chlamydospores.  Peut-être  aussi,  à  la  suite  d'une 
observation  de  Spratt,  pourrait-on  les  interpréter  comme  des  gonidianges 
producteurs  d'akinètes  et  alors,  selon  Lotsy,  ce  seraient  des  zoosporanges 
dégénérés.  —  H.  Spinner. 

Dastur  (R.  H.)  et  Saxton  (W.  T.).  —  Une  nouvelle  forme  de  multipli- 
cation végétative  chez  le  Crotalaria  burhia  Ham.  —  Les  différentes  parties 
de  la  plante  examinée,  racine,  base  des  tiges,  se  montrent  très  profondément 
ridées.  Cet  aspect  spécial  est  dû  à  la  formation  de  faisceaux  libéro-ligneux 
accessoires  aux  dépens  du  péricycle.  Ces  faisceaux  font  saillie  à  l'extérieur 
et  se  montrent  bientôt  entourés  d'une  couche  de  liège  qui  les  sépare  des 
faisceaux  voisins  et  du  cylindre  central  principal.  Grâce  à  ce  liège,  les  fais- 
ceaux arrivent  à  s'isoler  dans  les  plantes  âgées  et  constituent,  unis  seule- 
ment par  leurs  bords,  un  cylindre  creux  au  milieu  duquel  se  trouvent  les 
tissus  désagrégés  de  laportion  médiane  de  la  racine.  Tout  ce  système  accessoire 
reste  soudé,  dans  les  régions  inférieures  de  cet  organe,  à  la  portion  centrale, 
le  liège  ne  s'étant  pas  différencié,  les  faisceaux  apparaissant  de  plus  en 
plus  petits,  finalement  disparaissant  complètement.  —  R.  Souèges. 

Haupt  (A.  W.).  —  Embryogénie  et  sporogenêse  chez  le  Reboulia  hemi- 
sphœrica.  —  Ce  travail  fait  suite  à  celui  que  H.  a  déjà  publié  sur  la  même 
espèce.  Au  cours  du  développement  de  l'embryon,  les  octants,  caractéris- 
tiques chez  certaines  autres  Marchantiacées,  ne  se  forment  pas.  La  pre- 
mière paroi  transversale  de  l'oospore  sépare  la  cellule  qui  va  donner  le  pied 
de  celle  qui  engendre  la  soie  et  la  capsule.  Le  tissu  sporogène  se  différencie 
d'assez  bonne  heure.  Au  cours  du  développement  des  cellules  mères  des 
spores  et  des  élatères,  les  parois  qui  entourent  les  cellules  sporogènes  de- 
viennent mucilagineuses,  les  protoplastes  prennent  une  forme  amiboïde, 
grossissent  et  finalement  s'arrondissent;  dans  les  élatères  ils  s'amincissent 
au  contraire  et  s'allongent.  L'élatère  du  Reboulia  est  homologue  d'une  cellule 
mère  des  spores  et  non  d'une  rangée  de  ces  cellules  mères.  La  formation 
d'une  double  bande  spirale  d'épaississements  dans  l'élatère  est  accompagnée 
d'une  condensation  et  finalement  de  la  disparition  du  protoplasme.  La  courte 
soie  et  le  pied  bulbeux  constituent  deux  caractères  primitifs  du  genre.  — 
R.  Souèges. 


L'ontogenèse  et  la  tératogénèse 


»' 


Beck  (Claude  S.).  —  The  relative  Distribution  ofClasmatocytes  in  the  va- 
rious  or  g  ans  ofthe  sevenday-chick  embryo.  (Anat.  Record,  XXIV,  N°  2,  6pp.T 
20  sept.  1922.)  [616- 


ONTOGENÈSE.  613 

Betances  (G.  M.).  —  Quelques  précisions  sur  la  morphôgènè&e  de  la  cellule 
hématique.  (C,  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  1002,  1922.)  [615 

Brachet  (A.i.  —  Traité  d'embyologie  des  Vertébrés.  (Paris,  Masson,  602  pp., 
567  fig.,  1921.)  [614 

Carey  (Eben  I.j.  —  Studies  in  the  dynamics  of  histogenesis.  Intermittent 
traction  and  contraction  of  differential  growth,  as  a  stimulus  to  myogenesis. 
XI.  The  dynamics  of  the  pectoralis  major  tendon.  (Anat.  Record,  XX1\  , 
N°  3,  8  pp.,  6  fig.,  20  oct.  1922.)  [626 

Child  (C.  M.).  —  Studies  on  the  dynamics  of  morphogenesis  and  inheritance 
in  expérimental  reproduction.  X I .  Physiological  factors  in  the  development 
of  the planarian  head.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  409-434,  33  fig.,  1921.) 

[622 

Choate  (H.  A.).  —  Chemical  chances  in  ivheat  during  germination.  (Bot. 
Gazette,  LXXI,  409-425,  2  fig.,  1  pi.,  1921.)  [621 

Clermont.  —  Sur  le  développement  des  méninges  chez  la,  Taupe  (Talpa 
Europea).  (Arch.  de  Biol.,  XXXII,  1-35,  11  fig.)  1.618' 

a)  Corner  (George  W.).  —  Cyclic  changes  in  the  ovaries  and  utérus  of  the 
Sow,  and  their  relation  to  the  mecanism  of  implantation.  (Publ.  Carnegie 
Inst.  Washington.  Contrit»,  to  Embryol.,  XIII,  117-146,  2  fig.,  4  pi.,  1921.) 

[621 

b)  —  —  Abnormaliliesof  the  mammalian  embryo  occurring  be fore  implan- 
tation. (Ibid.,  N°  60,  61-66,  1  fig.,  2  pi.)  [620 

Fajimura  (Gencho).  —  Cytological  studies  on  the  internai  secretory  func- 
tions  in  the  human  placenta  and  decidua.  (Journ.  of  Morphol.,  XXXV. 
485-578,  1  fig.,  2  pi.,  1921.)  [620 

Gardner  (W.  A.).  —  Effect  oflight  on  germination  of  light-sensilive  seeds. 
(Bot.  Gazette,  LXXI,  249,  288,  1921.)  [627 

Goldsmith  (William  M.).  —  A  living  double-headed  calf.  (Journ.  of  Here- 
dity,  XII,  237-239,  3  fig.,  1921.)  [Description  d'un  veau  femelle  à  deux 
têtes,  vivant,  âgé  de  quatre  mois,  qui  se  nourrit  par  ses  deux  bouches.  Les 
deux  yeux   médians  sont  logés  dans  une  orbite  unique.  —  L.  Cuénot 

Goormaghtigh  (N.).—  Organogenèse  et  histogenèse  de  la  capsule  surrénale 
et  du  plexus  cœiiaque.  (Arch.  de  Biol.,  XXXI,  83-172,  13  fig.,  pi.  V  à  VIII, 
1921.)  .  [616 

Harrison  (G.).  —  On  relations  of  symmelrq  in  transplanted  limbs.  (Journ. 
Exper.  Zool.,  XXXII,  1-136,  136 fig.,  1921.')  [623 

Howland  (Ruth  B.).  —  Experiments  on  the  effect  of  removal  of  the  prone- 
phros  of  Amblystoma  punctatum.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXII,  355-396,  23 
fig.,  1921.)  [625 

Jenkins  (George  B.).  —  Relative  weight  and  volume  of  the  component  parts 
of  the  brain  ofthe  human  embrgo  at  différent  stages  of  development.  (Publ. 
Carnegie  Inst.  Washington.  Contribut.  to  Embryol.,  XIII,  N°  59,  43-60, 
12  fig.,  1  graph.,  1921.)  [618 

Laguesse  (E.).  —  La  structure  lamelleuse  et  le  développement  du  tissu  con- 
jonclif  lâche  chez  les  Mammifères  en  général  et  chez  l'homme  en  particulier 
(Arch.  4e  Biol.,  XXXI,  173-298,  13  fig.,  pi.  IX,  X  et  XI,  1921.)  [617 

Macpherson  (G.  E.).  —  Comparison  of  development  in  dodder  and'morning 
glory.  (Bot.  Gazette,  LXXL  392-39S,  3  pi.,  1921.)  [621 


614  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Naville  (André).  —  Histogenèse  et  régénération  du  muscle  chez  les  Anoures. 
(Arch.  de  Biol.,  XXXII,  37-171,  21  fig.  et  pi.  I  et  II.)  [617 

Newman  (H.  H.).  —  The  expérimental  production  of  (irins  and  double 
monsters  in  the  larvae  of  the  star/ish  Paliria  miniata,  together  with  a  dis- 
cussion of  the  causes  oftwinning  in  gênerai.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIV, 
321-352,  46  fig.,  1921.)  [628 

Pack  (Dean  A.).  —  After-ripening  and  germination  of  Juniperus  seeds. 
(Bol.  Gazette,  LXXI,  32-60,  1  fig.,  11)21).  '  [622 

Piette  (E.).  —  Zahnstruktur  als  Kraftfeld.  (Anat.  Anz.,  LVI,  202-206,  2  fig.) 

[626 

Piskernik  (Angela).  —  Ueber  die  Eimvirkung  (luoresziercnder  Farbstoffe 
au f  die  Keimung  der-Samen.  (Sizber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXX, 
189-214,  1  pi.,  1921.)  [627 

Poulton  (E.  M.).  —  An  unusual  plant  of  Cheiranthus  Cheiri  L.  (New  Phy- 
tol.,  XX,  242-245,  16  fig.,  1921.)  [628 

Spaulding  (Milo  Herrick).  —  The  development  of  the  cxtemal  genitalia  in 
the  human  embr y o.  (Publ.  Carnegie  Inst.  Washington.  Contrib.  to  Embryol., 
XIII,  N"  61,  67-88,  2  fig,,  4  pi.,  1921.)  [618 

Tits  (Désiré).  —  Les  excitants  de  la  germination  d'un  Champignon  :  Phycù- 
myces  nitens.  (Bull.   Acad.  roy.   Belg.,   Cl.   Se.  [5],    VIII,  219-227,  1922.) 

[627 

Vlès  (Fred).  —  Sur  les  variations  des  ions  If  au  voisinage  des  œufs  en  di- 
vision. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  643,  1922.)  [615 

Wislocki  (George  B.).  —  Further  expérimental  studies  on  fetal  absorption. 
III.  The  behavior  of  the  fetal  membranes  and  placenta  of  the  Guinea-pig 
toumrdtrypan  blue  injected  into  the  maternai  bloodstream.  IV.  id.,  theRab- 
bit.  (Publ.  Carnegie  Inst.  Washington.  Contrib.  to  Embryol.,  XIII,  N°62, 
89-102,  1  pi.,  1921.)  [619 

"Wislocki  (G.  B.)  and  Key  (J.  A.).  —  The  distribution  of  mitochondfia  in 

the  placenta.  (Publ.    Inst.    Carnegie  Washington.   Contrib.  to  Embryol., 

XIII,  103-116,  1  pi.,  1921.)  [119 


Brachet  (A.).  —  Traité  d'embryologie  des  Vertébrés.  —  Une  première 
partie,  consacrée  à  l'embryologie  générale,  traite  de  la  reproduction  en 
général,  de  la  formation  des  gamètes  et  de  la  fécondation  ;  puis  de  la  seg- 
mentation, de  la  formation  de  la  blastula;  de  la  gastrulation  et  de  la  forma- 
tion de  l'ébauche  embryonnaire  ;  de  la  formation  des  feuillets  et  du  déve- 
loppement de  la  forme  de  l'embryon  ;  enfin  du  mésoderme  et  du  mésenchyme, 
de  l'ébauche  de  l'appareil  vasculaire  et  des  annexes  fœtales.  Une  seconde 
partie,  consacrée  à  l'embryologie  spéciale,  étudie  le  développement  de  la 
tête,  sa  segmentation  mésodermique,  endodermique  et  nerveuse;  l'évolution 
du  pharynx  branchial,  de  ses  dérivés,  des  organes  des  sens;  puis,  dans  le 
tronc,  le  développement  du  système  nerveux,  de  l'appareil  excréteur,  des 
organes  génitaux,  du  tube  digestif  et  de  ses  annexes. 

Ce  Traité  doit  en  grande  partie  sa  physionomie  particulière  à  la  proportion 
relative  de  ses  deux  divisions  principales  :  l'embryologie  générale  occupe 
à  elle  seule  près  des  deux  tiers  de  l'ouvrage  ;  et,  dans  la  partie  spéciale  elle- 


ONTOGENESE.  615 

même,  B.  insiste  avant  tout  sur  le  début  des  différenciations  organiques. 
Je  ne  saurais  trop  louer  cette  conception,  qui  a  toujours  été  la  mienne  pen- 
dant la  période  où  j'ai  été  chargé  d'un  enseignement  d'embryologie.  L'orga- 
nogénèse  détaillée,  dans  ses  stades  avancés  et  tardifs  où  elle  aboutit  aux 
structures  définitives,  est  essentiellement  du  domaine  de  l'anatomie.  C'est 
au  contraire  l'étude  des  stades  jeunes  et  des  processus  vraiment  généraux 
dont  ils  sont  le  siège,  qui  constitue  à  l'embryologie  son  domaine  propre  et 
en  font  une  discipline  autonome,  aux  aperçus  éminemment  philosophiques. 
Ce  sont  à  coup  sur  les  Invertébrés  qui  ont  contribué  pour  la  plus  large  part 
à  fournir  les  fondements  de  l'embryologie  moderne;  mais  à  son  tour,  le 
développement  plus  complexe  des  Vertébrés,  tel  que  nous  le  connaissons 
aujourd'hui,  à  la  fois  s'éclaire  par  les  notions  générales  acquises  sur  d'autres 
groupes,  et  nous  fournit  pour  son  compte  de  précieux  enseignements.  On 
trouverait  difficilement,  soit  au  point  de  vue  de  l'influence  du  vitellus  sur  la 
segmentation,  soit  au  point  de  vue  de  l'évolution  de  la  forme  embryonnaire, 
gastrulation,  notogénèse,  etc.,  une  série  plus  instructive  que  celle  qui  va  de 
l'Amphioxiis  aux  Amniotes  en  passant  par  les  Cyclostomes,  les  Urodèles,  les 
Dipneustes,  les  Gymnophiones,  etc.  :  tous  animaux  foncièrement  parents  et 
chez  lesquels  on  peut  suivre  toutes  les  modalités  d'un  même  processus 
morphologique  fondamental,  influencé  diversement  par  les  conditions  parti- 
culières réalisées  dans  l'œuf.  B.  était  particulièrement  désigné  par  ses 
travaux  personnels  pour  la  synthèse  vigoureuse  et  claire  que  réalise  son 
Traité  :  convaincu  de  l'importance  de  la  morphologie,  il  a  soin  de  l'éclairer 
par  les  explications  tirées  d'un  déterminisme  immédiat  que  peut  fournir 
Y  «  embryologie  causale  ».  Par  sa  documentation  autant  que  par  les  idées 
qui  l'inspirent,  ce  livre  tout  à  fait  moderne  sera  un  guide  précieux  et  un 
indicateur  suggestif.  On  doit  être  reconnaissant  à  l'auteur  d'avoir  vulgarisé 
pour  tous  ses  magnifiques  leçons.  —  Ch.  Pérez. 

P)  Différenciation  anatomique  et  histologique .  Processus  généraux. 

Vlès  (Fred).  —  Sur  les  variations  des  ions  H-\-  au  voisinage  des  œufs  en 
division.  —  En  utilisant  des  indicateurs  colorés  à  toxicité  négligeable,  on 
peut,  à  l'aide  du  spectrophotomètre,  mesurer  les  variations  du  Ph  qui  accom- 
pagnent l'évolution  de  l'œuf  d'oursin  en  division.  La  phénolphtaléine  est  l'in- 
dicateur à  adopter  en  raison  de  sa  faible  toxicité  et  de  sa  commodité  au  point 
de  vue  optique.  La  courbe  des  varialions  du  Ph  montre  que  l'évolution  de 
l'œuf  en  segmentation  est  nettement  cyclique;  il  y  a  variation  rapide  au 
début  de  chaque  segmentation  et  ralentissement  avant  la  scission  hipartitrice 
suivante  :  le  régime  des  échanges  paraît  alors  redevenir  analogue  à  celui  de 
l'œuf  vierge,  mais  un  facteur  —  les  remaniements  de  ki  paroi  lors  delà  scis- 
sion —  détermine  une  perméabilité  passagère  et  la  variation  du  Ph  redevient 
rapide.  La  courbe  garde  cette  allure  jusqu'au  stade  à  trente-deux  blastomères. 
L'émission  du  CO-  respiratoire  par  l'œuf  en  division  joue  sans  doute  un  rôle, 
au  moins  pour  une  part,  dans  ce  phénomène  cyclique.  Il  doit  y  avoir  une 
relation  entre  ces  variations,  celles  de  viscocité  (Heilbrunn)  et  celles  de  per- 
méabilité (Herlant)  qui  sont  également  cycliques.  —  L.  Deiiorne. 

Betances  (L.  M.).  —  Quelques  précisions  sur  la  morphogenèse  de  la  cel- 
lule hématique.  —  La  cellule  hématique  primitive  de  l'embryon  des  Méta- 
zoaires a  été  interprétée  comme  un  hémocytoblaste  ou  lymphocyte  primitif; 
son  stade  d'accroissement,  comme  mégaloblaste  ou  hématie  basophile  de  la 
première  génération;  le  début  de  sa  différenciation  spécifique  comme  ery- 


616  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

throblaste  primitif  lymphoïde.  Or  ces  trois  stades  de  la  cellule  hématique 
primitive  existent  chez  des  espèces  qui  ne  possèdent  pas  de  cellules  lympho- 
cytaires  véritables  ni  de  vaisseaux  sanguins  ni  de  cellules  érythrocytaires.  De 
même,  les  cellules  décrites  comme  lymphoblastes  ou  hémocytoblastes,  myé- 
loblastes  ou  hémoblastes,  érythroblastes  ou  lymphoïcles  de  deuxième  généra- 
tion, au  début  de  la  vie  post-embryonnaire,  sont  des  stades  indifférenciés  et 
polyvalents  de  la  cellule  hématique  primitive  et  représentent  cette  cellule, 
soit  au  stade  de  repos,  soit  au  stade  d'accroissement  ou  au  début  de  la  diffé- 
renciation spécifique.  Le  processus  de  la  différenciation  ontogénétique  de  la 
cellule  hématique  est  identique  chez  tous  les  Métazoaires  :  fragmentation  de 
la  chromatine,  chromatorrhexis  ;  pycnose  ou  chromatolyse  graduelle  du 
noyau;  apparition  d'un  produit  amorphe  granuleux  ou  cristalloïde  (hémoglo- 
bine chez  les  Vertébrés).  Il  existe  une  véritable  différenciation  spécifique 
érythrocytaire  de  la  cellule  hématique  primitive  chez  les  Echinodermes,  les 
Vers,  les  Mollusques.  Cet  élément  mérite  le  nom  de  proérythrocyte.  Les 
cellules  hématiques  primitives  ne  peuvent  donner  de  tissus  réticulaires  à 
caractère  mésenchymateux.  Et  leur  transformation  en  cellules  granuleuses 
ou  réticulaires,  ou  érythrocytaires,  lorsqu'elles  ne  sont  pas  différenciées  spé- 
cifiquement mais  le  sont  déjà  ontogénétiquement,  n'a  jamais  été  constatée 
par  B.  Les  auteurs  qui  ont  signalé  de  semblables  transformations  ont 
méconnu  le  caractère  essentiel  de  cette  individualité  cellulaire  :  parvenue 
à  cet  état,  la  cellule  hématique  primitive  ne  peut  plus  recouvrer  sa  qualité 
perdue  d'élément  polyblastique.  —  L.  Deiiorne. 

Beck  (Claude  S.).  — Distribution  relative  des  clasmatocytes  dans  les  divers 
organes  de  l'embryon  de  poulet  du  septième  jour.  —  Les  «  clasmatocytes  »  de 
Ranvier,  «  cellules  migratrices  immobiles  »  ou  «  clasmatocytes  »  de  Maximow, 
«  cellules  rhagiocrines  »  de  Renaut,  «  macrophages  »  d'EvANS  et  Scott,  sont 
avant  tout  caractérisés  par  leurs  enclaves,  colorables  par  les  teintures  vi- 
tales, notamment  le  rouge  neutre.  C'est  pourquoi,  pour  étudier  leur  répar- 
tition chez  l'embryon  de  Poulet,  B.  s'est  servi  de  frottis  des  tissus  vivants, 
colorés  parle  rouge  neutre.  Ces  éléments  sont  mononucléaires,  émettent  de 
nombreux  pseudopodes;  leur  cytoplasme  contient  une  centrosphère,  qui 
occupe  une  situation  centrale.  Leurs  vacuoles,  incolores  à  l'état  fraiset  res- 
semblant à  des  gouttelettes  graisseuses,  prennent  fortement  le  rouge  neutre. 
Ces  clasmatocytes  appartiennent  essentiellement  au  tissu  conjontif  lâche  et 
se  trouvent  dans  tous  les  organes  où  ce  tissu  existe,  et  dont  l'auteur  fait 
l'énumération,  et  aussi  dans  le  cerveau.  —  A.  Prenant. 

Goormaghtigh  (N.J.  —  Organogenèse  et  Histogenèse  delà  capsule  surré- 
nale et  du  plexus  cœMaque.  —  Les  observations  de  G.  ont  été  faites  sur  le 
Poulet,  la  Souris,  le  Cobaye  et  la  Chauve-Souris (  Vesperugo  noctula).  Chez  le 
Poulet,  la  première  ébauche  de  la  capsule  surrénale  est  constituée  par  un 
segment  de  l'épithelium  cœlomique  qui  a  un  pouvoir  proliférateur  épithé- 
liomésenchymateux  et  fournit  la  substance  corticale  de  la  surrénale.  Chaque 
organe  surrénal  est  à  un  moment  donné  métamerisé,  mais  ce  caractère 
disparaît  ensuite.  Il  n'y  a  aucun  rapport  génétique  entre  la  capsule  surré- 
nale et  le  mésonéphros.  Les  deux  organes  surrénaux  finissent  par  s'accoler 
intimement  à  la  face  médiale  du  mésonéphros  en   régression. 

Chez  les  Mammifères,  un  segment  de  la  région  moyenne  du  mésothélium 
fait  également  fonction  de  segment  surrénal  produisant  la  substance  corti- 
cale de  la  glande.  On  reconnaît  ici  que  les  glandes  surrénale  et  sexuelle  déri- 
vent d'un    substratum   commun  qui  est  la  bande  mésothéliale  parallèle .  à 


ONTOGENESE.  617 

l'axe  du  corps,  s'étendant  en  avant  et  en  arrière  de  l'artère  mésentérique 
supérieure  et  limitée  dans  le  sens  de  la  largeur  par  la  racine  du  mésentère 
d'une  part,  par  le  segment  rénal  d'a'utre  part. 

En  ce  qui  concerne  la  substance  médullaire  des  surrénales,  dont  l'origine 
est,  comme  on  lésait,  très  discutée  et  très  obscure,  l'auteur  étudie  le  dévelop- 
pement et  l'évolution  des  «  cordons  limitrophes  primitifs  »  qui  prennent 
part  à  la  fois  à  la  formation  de  la  substance  médullaire  surrénale  et  du  plexus 
cœlique.  Il  arrive  à  cette  conclusion  que  ces  cordons  ont  une  origine  double, 
car  ils  sont  constitués  par  la  réunion  de  cellules  dérivées  du  sclérotome  pri- 
mitif (et  par  conséquent  mésodermique)  et  de  cellules  d'origine  ectodermi- 
que  qui  deviendront  des  cellules  ganglionnaires»  Ces  faits  observés  chez  les 
Oiseaux  d'une  part  et  chez  les  Mammifères  d'autre  part,  bien  que  différant 
par  certains  détails,  concordent  pour  appuyer  cette  interprétation.   —    A. 

LÉCAILLON. 


Laguesse  (E.).  —  La  structure  lamelleuse  et  le  développement  du  tissu  con- 
jonctif  lâche  chez  les  Mammifères  en  général  et  chez  l'homme  en  particulier. 
—  En  prenant  l'embryon  de  Rat  comme  principal  objet  d'étude,  L.  arrive  à  ce 
résultat  que  le  tissu  conjonctif  lâche  se  développe,  aux  dépens  du  réseau  de 
cellules  étoilées  anastomosées  du  mésenchyme,  par  aplatissement  et  dis- 
position en  strates  des  cellules,  et  par  leur  transformation  hyaline  partielle. 
Puis  les  exoplasmes  et  leurs  expansions  deviennent  de  plus  en  plus  vastes 
et  aliformcs,  les  mailles  qui  les  séparent  se  rétrécissent  puis  disparaissent, 
de  sorte  que  chaque  strate-  cellulaire  est  réduite  à  l'état  de  mince  lamelle. 
Entre  les  lamelles  sont  des  espaces  interlamellaires  d'importance  variable. 
Les  fibrilles  conjonctives  puis  les  fibres  élastiques  paraissent  et  se  dévelop- 
pent dans  les  exoplasmes  et  dans  les  lamelles.  L'endoplasme  restant  devient 
une  cellule  fixe,  aplatie.  Du  réseau  mésenchymateux  des  cellules  se  déta- 
chent de  place  en  place  et  peuvent  être  l'origine  de  toutes  les  variétés  de 
globules  sanguins.  La  structure  qui  vient  d'être  décrite  persiste  chez  l'adulte 
et  on  la  retrouve  aussi  chez  le  Lapin,  le  Chien  et  l'Homme.  —  A.  Lécaillon. 

Naville  (André).  —  Histogenèse  et  régénération  du  muscle  chez  les 
Anoures.  —  Dans  la*  cellule  musculaire  en  formation,  on  peut  distinguer 
une  série  de  gradations  depuis  le  jeune  myoblaste  de  l'embryon  jusqu'à  la 
fibre  bien  constituée.  Cette  différenciation  se  poursuit  parallèlement  dans  le 
noyau  et  dans  le  cytoplasma.  Les  figures  de  la  division  mucléaire  présentent 
en  effet  des  particularités  différentes  sujvant  qu'on  les  observe  à  un  stade 
ou  à  un  autre  de  la  différenciation  cellulaire.  Pour  la  formation  des  fibrilles 
contractiles  des  cellules,  il  semble  que  les  mitochondries  primitives  de  l'œuf 
qui  servent  de  support  au  deutoplasma  des  plaquettes  vitellines,  recouvrent 
leur  individualité,  se  disposent  en  chaînettes  et  donnent  naissance  aux  fi- 
brilles. La  fibre  musculaire  pourrait  s'accroître  en  épaisseur  par  une  fissu- 
ration longitudinale  des  myofibrilles. 

Si  l'on  examine  comment  se  produit  la  régénération  des  muscles,  on  recon- 
naît qu'elle  procède  toujours  d'éléments  musculaires  préexistants.  Chez  les 
très  jeunes  larves,  cette  régénération  se  fait  aux  dépens  de  jeunes  sarco- 
blastes  sous-épidermiques,  et  les  phénomènes  qui  se  produisent  dans  ceux- 
ci  sont  les  mêmes  que  dans  l'histogenèse  normale.  Chez  les  têtards  plus 
âgés,  il  y  a  au  contraire  formation  de  bourgeons  sarcoplasmjques  contenant 
un  abondant  chondriome  et  qui  se  transforment  en  cellules  musculaires.'  — 

A.   LÉCAILLON. 


618  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Spaulding  (M.  H.).  —  Développement  des  organes  géniaux  externes  chez 
le  fœtus  humain.  —  S.  distingue,  dans  le  développement  des  organes  géni- 
taux externes,  trois  périodes  :  celle  du  tubercule  génital,  celle  du  phallus  et 
celle  de  la  disposition  définitive.  11  ne  paraît  pas  y  avoir,  au  début,  une  pre- 
mière période  indifférente  ou  indifférenciée.  Dès  la  première  apparition  des 
ébauches  génitales  externes,  il  y  a  une  différence  morphologique  bien  mar- 
quée, qui  permet  d'une  façon  précoce  de  reconnaître  le  sexe  :  le  sillon  uré- 
thral,  qui  occupe  la  pente  caudale  du  tubercule  génital,  se  prolonge  chez  le 
mâle  jusqu'à  la  région  du  gland,  tandis  qu'il  ne  l'atteint  pas  chez  la  femelle. 
A  partir  de  la  taille  de  16  à  17  mm.,  l'embryon  présente  un  tubercule  géni- 
tal saillant  sous  forme  d'une  proéminence  conique,  le  phallus  ;  l'incurvation 
caudale  du  phallus  s'indique  d'une  manière  précoce  chez  la  femelle.  Aux 
stades  qui  correspondent  à  une  longueur  de  38  à  45  mm.  s'établit  le  stade 
définitif.  Chez  le  mâle  les  plis  uréthraux  se  soudent  en  raplié  et  les  bourre- 
lets labio-scrotaux  se  fusionnent  en  arrière  pour  former  le  scrotum  ;  chez  la 
femelle  leurs  extrémités  caudales  se  fusionnent  dans  la  commissure  posté- 
rieure.—  Ch.  PÉREZ. 

Jenkins  (G.  B.).  —  Poids  et  volume  relatif  des  diverses  parties  du  cerveau 
chez  V embryon  humain  au  cours  du  développement.  —  Etude  d'une  série  d'em- 
bryons allant  de  la  5°  semaine  de  la  gestation  jusqu'au  stade  à  terme,  la 
taille  (assise)  de  ces  foetus  allant  de  4  mm.  3  à  367  mm.  Si,  dans  son  ensem- 
ble, le  cerveau  a  une  croissance  rapide,  toutes  ses  parties  ne  se  développent 
pas  d'un  rythme  uniforme.  Le  télencéphale  est  surtout  remarquable  par  la 
rapide  prépondérance  de  sa  croissance  ;  partant,  à  la  5e  semaine,  d'un  volume 
de  0"',  003  il  atteint  à  terme  un  volume  de  490CL',  soit  en  moins  de  36  semai- 
nes une  croissance  qui  dépasse  160.000  fois  le  volume  initial.  Le  poids  relatif 
par  rapport  à  l'ensemble  du  cerveau  est  au  début  de  7  %;  il  atteint  rapide- 
ment, dès  le  milieu  de  la  14e  semaine,  80,56  %  ;  puis  vient  une  période  de 
croissance  moins  rapide,  et  à  la  26e  semaine  la  proportion  définitive,  89,62  %, 
est  réalisée.  11  est  à  noter  que  les  hémisphères  atteignent  leur  maximum  de 
poids  relatif  avant  qu'aucun  plissement  ne  commence  à  compliquer  leur 
surface;  pendant  les  dernières  semaines  l'évolution  consiste  donc  en  une 
augmentation  de  complexité,  mais  non  en  une  addition  de  parties  nouvelles. 
L'augmentation  du  télencéphale  est  surtout  due  à  celle  du  néopallium  ;  le 
corps  strié  au  contraire  diminue  relativement  d'une  manière  continue  à 
partir  du  stade  où  on  peut  commencer  à  l'isoler  (50  mm.)  ;  l'archipallium  après 
avoir  cru  jusqu'à  un  maximum,  jusqu'à  7  semaines,  diminue  ensuite  jusqu'à 
la  naissance. 

Le  rhombencéphale  considéré  dans  son  ensemble  présente  d'abord  une 
décroissance  relative  assez  rapide;  parti  de  54,4  %,  il  tombe  à  un  minimum 
de  4,97  %  pour  l'âge  de  19  semaines  (156  mm.),  puis  repart  pour  atteindre, 
à  terme,  6,98  %.  L'allure  singulière  de  cette  croissance  tient  aux  phéno- 
mènes différents  présentés  par  les  deux  constituants  principaux.  Le  cerve- 
let croît  jusqu'à  la  S"1  semaine,  puis  décroît  relativement,  restant  à  un  taux 
minimum  de  la  14e  à  la  19e,  et  repart  enfin  rapidement.  Le  pont  de  Varole 
ne  fait  au  contraire  que  décroître.  Il  en  est  de  même  du  diencéphale  et  du 
mésencéphale.  Ces  faits  mettent  bien  en  évidence  l'importance  prise,  à  par- 
tir d'un  certain  stade,  par  le  cervelet.  —  Ch.  Pérez. 

Clermont.  —  Sur  le  développement  des  méninges  chez  la  Taupe  {Talpa 
Europeà).  —  A  partir  du  stade  de  14  mm.,  la  lame  mésenchymateuse  devant 
former  toute  la  paroi  crânienne  se  différencie  dans  sa  partie  qui  touche  les 


ONTOGENESE.  61» 

vésicules  cérébrales  pour  donner  la  méninge  primitive.  Cette  partie  devient 
plus  vàsculaire  que  le  reste  et  se  différencie  rapidement  en  deux  couches 
représentant  la  dure  mère  et  la  pie  mère.  Au  moment  de  la  naissance  de  la 
jeune  taupe,  il  n'existe  pas  encore  de  feuillets  arachnoïdiens.  En  ce  qui  con- 
cerne les  méninges  rachidienn.es,  elles  se  différencient  à  la  même  période, 
en  une  couche  mésenchymateuse  et  vàsculaire  placée  contre  la  moelle  et 
une  couche  plus  externe,  composée  de  cellules  anostomosées  en  un  réseau  à 
mailles  assez  larges.  Sur  l'embryon  de  25  mm.,  les  méninges  rachidiennes 
sont  représentées  par  une  couche  fibreuse  externe,  une  couche  moyenne  en 
réseau  et  une  couche  interne  appliquée  sur  la  moelle.  —  A.  LÉCAILLON. 

Wislocki  (G.  B.).  —  Comportement  des  membranes  fœtales  et  du  placenta 
après  injection  de  trijpan-bleu  dans  la  circulation  maternelle.  —  Chez  le 
Cobaye,  le  trypan-bleu  injecté  à  la  mère  colore  le  placenta  et  la  membrane 
vitelline  (séreuse),  mais  ne  pénètre  ni  dans  le  fœtus  ni  dans  le  liquide  amnio- 
tique. La  partie  du  chorion  qui  est  couverte  de  villosités  absorbe  le  colorant 
avec  rapidité  et  d'une  manière  intense,  fonctionnant  comme  un  véritable 
centre  de  fixation  élective;  la  partie  qui  recouvre  le  placenta  ne  se  colore 
pas  vitalement.  Le  bleu  est  fixé  en  partie  par  l'ectoderme  recouvrant  les  vil- 
losités du  chorion,  et  surtout  sous  forme  de  grains  dans  les  cellules  géantes 
du  placenta  ;  il  est  aussi  fixé  dans  des  amas  de  macrophages  situés  dans  la 
caduque  sérotine  et  dans  la  paroi  utérine.  Chez  le  Lapin,  il  y  a  également 
fixation  dans  les  cellules  du  chorion  et  dans  le  syncytium  et  les  cellules  géan- 
tes du  placenta  fœtal.  En  outre  des  traces  de  colorant  passent  dans  la  circu- 
lation fœtale  et  colorent  légèrement  le  fœtus  et  le  liquide  amniotique.  Des 
recherches  antérieures  ont  montré  que  le  placenta  des  Carnivores  (Chat)  est 
beaucoup  moins  perméable,  le  colorant  étant  entièrement  arrêté  par  la  «  bor- 
dure brune  »  que  constitue  à  la  limite  de  cet  organe  la  membrane  du  cho- 
rion. —  Ch.  PÉREZ. 

Wislocki  (G.  B.)  et  Key  (J.  A.).  —  Mitocliondries  dans  le  placenta.  — 
Divers  types  de  placenta  étudiés,  ont  montré  la  présence  abondante  de  mito- 
chondries,  spécialement  au  niveau  des  couches  cellulaires  qui  constituent  la 
limite  entre  les  deux  circulations  maternelle  et  fœtale.  Ainsi,  chez  le  Porc, 
elles  sont  très  abondantes  dans  les  deux  couches  épithéliales  représentant 
l'ectoderme  du  chorion  et  la  muqueuse  utérine,  ainsi  que  dans  les  glandes 
utérines  auxquelles  est  attribuée  la  sécrétion  du  lait  utérin.  Chez  le  Chat,  les 
mitochondries  sont  surtout  abondantes  dans  l'épaisse  couche  qui  représente 
l'épithélium  du  chorion,  ainsi  que  dans  la  couche  endothéliale  qui  limite  les 
lacs  sanguins  maternels.  C'est  à  ce  niveau  que,  d'après  la  rechercbe  de  W,, 
est  arrêté  le  trypan  bleu  injecté  dans  la -circulation  maternelle.  Chez  le 
Cobaye,  les  mitochondries  abondent  clans  le  syncytium  qui  forme  le  labyrin- 
the placentaire  entre  les  deux  circulations  ;  cette  couche  contient  de  la  graisse 
et  du  glycogène;  c'est  là  aussi  qu'est  arrêté  le  trypan  bleu.  Ce  placenta  con- 
tient en  grand  nombre  des  cellules  en  voie  de  dégénérescence,  ayant  appar- 
tenu soit  à  la  mère  soit  au  fœtus  ;  ces  cellules  perdent  leurs  mitochondries. 
Enfin,  dans  le  placenta  humain,  c'est  encore  le  syncitium  et  la  couche  des 
cellules  de  Langhans  qui  contiennent  la  plus  grande  quantité  de  mitochon- 
dries. C'est  également  à  ce  niveau  qu'on  observe  le  glycogène  et  la  graisse. 
Bref  les  mitochondries  se  trouvent  toujours,  dans  le  placenta,  concentrées 
dans  les  couches  qui,  immédiatement  interposées  entre  la  circulation  mater- 
nelle et  la  circulation  fœtale,  doivent  être  le  siège  d'un  métabolisme  particu- 
lièrement actif;  et  les  mitochondries  doivent  y  participer  aux  multiples 


G20  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

fonctions  de  transmission  et  d'échange  dont  ces  cellules  sont  le  siège.  — 
Ch.  PÉREZ. 

Fujimura  (I.).  —  Sécrétions  internes  du  placenta  et  de  la  caduque  chez 
l'Homme.  —  Etude  sur  des  tissus  prélevés  par  intervention  chirurgicale  et 
fixé  par  les  procédés  mitochondriaux.  Les  cellules  de  l'épithélium  aussi  bien 
que  celles  du  stroma  des  villosités,  et  les  cellules  de  la  caduque  et  des  glandes 
utérines  présententent  toutes  des  plastosomes  des  granules  lipoïdes  et  des 
vacuoles,  qui  paraissent  bien  avoir  les  rapports  mutuels  qui  caractérisent 
cytologiquement  un  acte  sécrétoire.  Les  plastosomes  (mitochondries)  se  pré- 
sentent sous  les  formes  diverses  de  bâtonnets,  de  grains  ou  de  chaînettes  ; 
tous  les  intermédiaires  les  relient  aux  granules  lipoïdes,  qui  résultent  de 
leur  transformation  ;  le  processus  est  particulièrement  net  dans  les  cellules 
de  Langhans,  les  cellules  du  stroma  des  villosités  et  les  cellules  de  la^cadu- 
que.  Quant  aux  vacuoles  elles  ne  sont  sans  do.ute  que  l'étape  finale  de  la 
sécrétion,  résultant  de  la  liquéfaction  des  globules  lipoïdes.  Les  phénomènes 
sont  identiques  à  ceux  qui  sont  classiques  pour  le  pancréas,  la  glande  sali- 
vaire,  ou  encore  les  corps  jaunes,  la  glande  interstitielle  de  l'ovaire,  les 
cellules  corticales  de  la  surrénale.  L'activité  sécrétoire  de  la  couclie  syncy- 
tiale  commence  dès  le  début  de  la  grossesse  et  dure  jusqu'à  la  fin  du  qua- 
trième mois;  il  en  est  à  peu  près  de  même  pour  les  cellules  de  Langhans; 
seuls  les  îlots  de  Langhans  continuent  plus  longtemps.  Le  stroma  des  villo- 
sités commence  son  activité  vers  la  fin  du  premier  mois,  et  la  garde  jus- 
qu'au septième  mois;  au  huitième  il  s'atrophie  rapidement,  cessant  par 
conséquent  de  fonctionner.  Les  petites  cellules  de  la  caduque  présentent  des 
processus  tout  à  fait  comparables  à  ceux  des  autres  cellules  ;  apparues  vers 
le  dix-septième  jour,  elles  atteignent  leur  maximum  d'activité  à  la  fin  du 
premier  mois;  puis  elles  diminuent  d'importance  devant  l'apparition  des 
grosses  cellules  de  la  caduque;  celles-ci  présentent  un  phénomène  sécré- 
toire spécial  du  second  au  sixième  mois.  L'épithélium  glandulaire  est  très 
actif  à  la  fin  du  premier  mois;  il  commence  à  décliner  à  partir  du  troisième 
et  son  activité  cesse  au  cinquième.  De  ces  diverses  sécrétions,  seule  celle 
de  la  couche  syncytiale  est  déversée  extérieurement  dans  les  espaces  qui 
séparent  les  villosités  :  les  autres  ne  peuvent  passer  que  par  osmose,  sous 
forme  invisible.  Celles  qui  proviennent  des  cellules  de  Langhans  et  du 
stroma  des  villosités  doivent  être  absorbées  par  le  fœtus  ;  celles  de  la  couche 
syncytiale,  de  la  caduque,  d'une  partie  au  moins  des  glandes  utérines,  et 
probablement  des  îlots  de  Langhans  doivent  au  contraire  être  résorbées  par 
la  mère.  11  est  assez  naturel  de  supposer  que  chacune  de  ces  sécrétions  con- 
tient une  hormone.  Les  auteurs  qui  ont  cru  pouvoir  conclure  de  leurs 
recherches  dans  un  sens  opposé,  ont  expérimenté  avec  des  placentas  âgés, 
l'étude  cytologique  montre  qu'il  faut  s'adresser  à  cet  organe  pendant  la  pre- 
mière moitié  de  la  grossesse,  et  même  plutôt  à  son  début.  Les  diverses 
hormones  originaires  des  diverses  catégories  cellulaires  doivent  d'ailleurs 
agir  d'une  manière  variée  et  complexe,  à  la  fois  sur  la  mère  et  sur  le  fœtus. 

Les  changements  histologiques  que  les  cellules  interstitielles  de  la 
muqueuse  utérine  et  des  glandes  subissent  avant  la  période  menstruelle 
ressemblant  en  général  à  ceux  qui  caractérisent  le  début  de  la  gestation; 
et  si  pour  les  glandes  il  doit  y  avoir  seulement  sécrétion  externe,  les  cel- 
lules interstitielles  au  contraire,  si  semblables  aux  petites  cellules  de  la 
caduque  qu'on  doit  penser  à  y  rattacher  génétiquement  ces  dernières,  doi- 
vent avoir  aussi  un  rôle  hormonique,  de  nature  à  expliquer  les  symptômes 
cliniques  qui  caractérisent  la  période  menstruelle.  —  Ch.  Pérez. 


ONTOGENESE.  621 

a)  Corner  (G.  W.).  —  Cycle  périodique  de  l'ovaire  et  de  l'utérus  chez-  la 
Truie.  —  Pour  étudier  le  cycle  sexuel  d'une  femelle  de  Mammifère,  C.  a 
porté  son  choix  sur  la  Truie,  en  raison  d'un  ensemble  de  conditions  physiolo- 
giques et  anatomiques,  qui  pouvaient  faire  présager  une  simplicité  particu- 
lière. L'ovaire  présente  un  cycle  régulier  de  processus  :  les  follicules  mûrs 
se  rompent  au  moment  du  rut;  les  corps  jaunes  sont  complètement  consti- 
tués vers  le  7e  jour,  et  persistent  à  ce  stade  jusqu'au  14e  ou  15e  jour;  cette 
période  correspond  à  l'intervalle  au  bout  duquel,  s'il  y  a  conception,  les  em- 
bryons s'attachent  à  la  muqueuse.  Dans  le   cas  contraire,  les  corps  jaunes 
s'atrophient  à  partir  du  15e  jour.  L'utérus  manifeste  un  cycle  coordonné  au 
précédent.  Pendant  la  période  de  rut,  la  muqueuse  utérine  présente  un  état 
particulier,  très  analogue  à  celui  que  L.  Loeb,  Stockard  et  Papanïcolau  ont 
décrit  chez  le  Cobaye  ou  Long  et  Evans  chez  le  Rat.  Pendant  la  formation 
des  corps  jaunes,  l'épithélium,  les  glandes  et  le  stroma  subissent  une  série 
de  transformations  qui  atteignent  leur  maximum  au  moment  où  les  corps 
jaunes  sont  achevés.  Du  8e  au  10e  jour,  l'épithélium  utérin  présente  l'appa- 
rence d'une  active  sécrétion  séreuse,  et  ses  cellules  qui  passent  de  la  forme 
haute  à  la  forme  isodiamétrique,  présentent  à  leur  plateau  libre  des  émer- 
gences protoplasmiques  qui  rendent  leur  surface  tout  à  fait  irrégulière.  Il  y 
a  là  pour  C.  un  ensemble  de  dispositions  qui  à  la  fois  favorisent  la  progression 
des  vésicules  embryonnaires  et  leur  répartition  dans  la  vaste  cavité  utérine,  et 
facilitent  leur  fixation  à  la  muqueuse  par  un  processus  en  somme  assez  pri- 
mitif. S'il  n'y  a  pas  conception,  la  muqueuse  utérine  revient  lentement,  à 
partir  du  15e  jour,  au  type  de  structure  qui  caractérise  le  rut.  Les  faits  obser- 
vés conduisent  à  la  suggestion  que  le  cycle  de  l'utérus  est  sous  la  dépendance 
du  cycle  de  l'ovaire  et  des  corps  jaunes.  Avec  quelques  divergences  de  détail, 
qui  tiennent  sans  doute  à  la  diversité  des  animaux  étudiés,  c'est  là  une  no- 
tion développée  par  de  nombreux  auteurs,  comme  Hitschmann  et  Adler(1908) 
pour  la  femme,  L.  Loeb  (1911,  1914)  pour  le  Cobaye,  Keller  (1909)  pour  le 
Chien,  Ancel  et  Bouin  (1910)  pour  le  Lapin,  Hill  et  O'Donoghue  (1914)  pour 
le  Dasyurus  viverrinus.  —  Ch.  Pérez. 

Choate  (H.  A.).  —  Echanges  chimiques  dans  le  Blé  pendant  la  germination. 
—  L'hydrate  de  carbone  le  plus  abondant  dans  le  Blé  est  l'amidon  localisé 
dans  l'albumen;  on  trouve  aussi  un  peu  de  sucrose  dans  l'embryon  et  dans 
l'endosperme.  L'échange  chimique  le  plus  important,  pendant  la  germina- 
tion, consiste  dans  l'apparition  de  la  dextrine  dans  le  scutellum  et  lacoléor- 
hize,  et  de  l'amidon  dans  la  coiffe  radiculaire.  Ces  substances  apparaissent 
simultanément  au  bout  de  dix  heures,  à  16°  20°  C.  Le  sucre  réducteur  (glu- 
cose sans  doute)  se  montre  dans  l'embryon  au  bout  de  la  18°  heure.  La 
peroxydase  et  la  catalase  existent  dans  toutes  les  parties  de  la  graine  avant 
et  pendant  la  germination.  Durant  ce  phénomène,  le  contenu  en  protéines 
de  l'endosperme,  sauf  cependant  celui  de  la  couche  àaleurone,  diminue  con- 
sidérablement. L'examen  microchimique  a  permis  de  déceler  la  présence 
des  amino-acides;  l'asparagine  a  pu  même  être  identifiée;  elle  se  forme 
surtout  dans  la  racine  et  le  coléoptile.  En  terminant,  C.  donne  la  liste  et  la 
composition  de  tous  les  réactifs  dont  il  a  fait  usage.  —  R.  Souèges. 

Macpherson  (G.  E.).  —  Développement  comparé  de  la  Cuscute  et  du  Li- 
seron. —  L'embryon  de  la  Cuscute  est  connu  comme  dépourvu  de  cotylé- 
dons ;  M.  s'est  proposé  de  déterminer  s'il  n'en  apparaissait  point  de  traces 
pendant  le  développement;  il  a  jugé  utile  d'étudier  en  même  temps 
l'embryon  d'une  espèce  non  parasite  de  la   même  famille,  le  Convolvulus 

l'année  IîIOLOGIQUE.  43 


622  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

sepium.  Il  ne  se  développe  pas.  en  effet,  de  cotylédons  chez  la  Cuscute  ; 
chez  le  Convolvulus  on  remarque  un  suspenseur  vacuolaire  de  grandes  di- 
mensions. La  polyembryonie  est  la  règle  plutôt  que  l'exception;  les  em- 
bryons multiples  du  Convolvulus  semblent  provenir  des  synergides.  L'al- 
bumen de  la  Cuscute  est  peu  développé;  dans  les  deux  espèces  il  s'édifie 
tout  d'abord  par  divisions  nucléaires  libres.  —  R.  Souèges. 

Pack  (D.  A.).  —  P  os  l- maturation  et  germination  des  graines  de  Junipe- 
rus.  —  Certaines  graines  doivent  passer  par  une  période  d'échanges  (post- 
maturation)  avant  de  germer.  L'auteur  étudie  les  phénomènes  physiologiques 
et  chimiques  de  la  post-maturation  et  de  la  germination  dans  les  graines  de 
Juniperus.  La  post  maturation  se  produit  à  une  température  comprise  entre 
1-10°  C.  ;  elle  est  surtout  rapide  aux  environs  de  5".  Elle  est  accompagnée 
d'une  augmentation  de  l'acidité,  d'une  diminution  des  protéines  et  des  grais- 
ses de  réserve,  correspondant  à  un  accroissement  des  sucres  et  à  l'apparition 
de  l'amidon.  Peu  après  se  produit  un  passage  d'éléments  nutritifs,  sous  forme 
de  graisses  et  d'acides  gras,  de  l'endosperme  dans  l'embryon  ;  la  quantité  des 
amino-acides  se  trouve  septuplée  et  l'histidine  disparaît  complètement  du 
tissu  endospermique.  L'embryon  se  développe,  le  quotient  respiratoire  aug- 
mente, l'activité  des  catalases  se  trouve  doublée.  Le  moment  où  l'bypocotyle 
traverse  le  nucelle  marque  la  fin  de  la  post-maturation  et  le  commencement 
de  la  germination.  —  R.  Souèges. 

y)  Les  facteurs  de  l'ontogenèse. 

Child  (C.  M.).  —  Etudes  sur  la  dynamique  de  la  morphogénèse  et  sur 
F  hérédité  dans  la  reproduction  expérimentale.  XI.  Les  facteurs  physiologiques 
dans  le  développement  de  la  tête  des  planaires.  —  Dans  une  série  de  mémoires 
importants,  l'auteur  a  attiré  l'attention  sur  la  notion  de  «  gradient  »  physio- 
logique, qui  exprime  les  variations  progressives  de  l'intensité  du  métabo- 
lisme tout  le  long  d'un  axe  physiologique  donné.  Elle  a  pour  corollaire  une 
sensibilité  différentielle  à  des  agents  divers,  les  territoires  les  plus  actifs 
étant  aussi  les  plus  sensibles.  Dans  la  tête  de  la  Planaire;  le  sommet  de  l'axe 
physiologique  se  trouve  dans  la  région  ganglionnaire  médiane,  entre  les 
yeux;  l'inhibition  du  développement  de  cette  région  donne  la  tête  térato- 
phtalmique,  avec  fusion  des  deux  yeux;  l'inhibition  d'une  zone  plus  large 
donne  la  tête  tératomorphique,  munie  d'un  seul  œil  et  fortement  déformée; 
est-elle  plus  large  encore,  on  arrive  à  la  forme  anophtalmique,  et  enfin  acé- 
phaliquc.  Cela  posé,  le  fait  sur  lequel  G.  attire  ici  l'attention  est  que  si  l'on 
place  des  planaires  normales  dans  une  eau  faiblement  alcoolisée  ou  éthérisée 
on  constate  une  déformation  curieuse  de  la  tête  ;  l'extrémité  antérieure  s'a- 
trophie d'abord,  puis  une  sorte  de  lobe  médian  se  développe  aux  dépens  de 
la  région  préganglionnaire.  Si,  d'autre  part,  on  place  dans  le  même  milieu 
des  planaires  décapitées,  elles  régénèrent  d'abord  une  tête  tératomorphique 
qui  présente  souvent,  elle  aussi,  un  lobe  médian  ;  dans  la  suite  cette  forme 
peut  se  transformer  et  acquérir  le  type,  moins  imparfait,  dit  tératophtalmique. 
On  observe  une  évolution  analogue  pour  des  formes  anophtalmes  et  même 
acéphaliques.  Ces  faits  montrent  bien  que  lazone  médiane,  ganglionnaire  es 
la  plus  sensible  à  l'agent  toxique  utilisé  ;  elle  est  la  première  à  être  touchée 
et  c'est  elle  qui  revient  en  dernier  lieu  à  une  activité  normale.  Elle  doit 
donc  être  considérée  comme  le  sommet  de  l'axe  physiologique.  L'intérêt  de 
ces  observations  délicates  réside  dans  la  conception  de  l'hérédité  à  laquelle 
elles  mènent.  Elles  montrent  qu'un   être  vivant  n'exprime  jamais  qu'une 


ONTOGENÈSE.  023 

petite  partie  des  potentialités  que  son  germe  possédait  à  l'origine  ;  l'unifor- 
mité du  développement  normal  provient  dans  une  certaine  mesure  de  ce 
que  le  processus  s'accomplit  toujours  dans  des  conditions  relativement  uni- 
formes. Ainsi  toutes  les  formes  que  revêt  la  tête  des  planaires  «  représentent 
des  potentialités  du  système  physicochimique  qui  est  le  substratum  matériel 
de  l'hérédité  ».  Cette  manière  de  voir  est  incompatible  avec  toute  conception 
basée  sur  des  unités,  gènes,  déterminants  ou  facteurs  qui  soient  les  sup- 
ports de  l'hérédité  ;  il  n'y  a  en  réalité  que  des  possibilités  d'actions  et  de 
réaction  dans  un  système  physicochimique  complexe.  Il  importe  de  remar- 
quer que  la  diversité  des  formes  auxquelles  peut  ainsi  donner  naissance  un 
germe  donné  ne  tient  qu'à  des  différences  physiologiques  quantitatives.  «  Un 
gradient  physiologique  n'est  qu'un  facteur  physiologique  quantitatif  qui 
affecte  l'action  du  mécanisme  héréditaire  d'un  protoplasme  spécifique.  » 
Celui-ci  possède  toute  une  série  de  potentialités  qui  sont  comme  l'étoffe  dans 
laquelle  le  gnadient  physiologique  découpe  un  patron  déterminé.  C'est  un 
facteur  d'organisation,  de  localisation,  d'ordre,  de  proportion,  de  présence 
ou  d'absence  de  parties;  mais  les  caractères  spécifiques  de  ces  parties  sont 
liés  à  la  constitution  héréditaire  du  protoplasme.  Cette  distinction  est  capi- 
tale pour  bien  comprendre  la  portée  du  concept  très  utile  introduit  par 
Child  dans  la  biologie.  —  A.  Dalcq. 

Harrison  (Ross  G.).  —  Eludes  des  transplantations  de  membres  au  point 
de  vue  des  rapports  de  symétrie.  —  L'idée  directrice  de  ces  recherches  est 
simple  :  Lorsque  le  bourgeon  d'un  membre  apparaît,  son  ébauche  contient- 
elle  toutes  les  potentialités  déterminatives  des  caractères  du  membre  formé? 
Ou  bien  certains  de  ces  caractères  ne  seront-ils  acquis  que  secondairement, 
en  raison  de  la  situation  même  qu'occupe  le  bourgeon  et  de  phénomènes 
inhérents  à  sa  croissance?  Sa  différenciation  sera-t-elle  spontanée?  Dans 
quelle  mesure  sera-t  elle  provoquée  par  des  excitations  énanant  des  tissus 
voisins?  D'autre  part,  l'ébauche  du  membre  est-elle  une  mosaïque  de 
potentialités  définies,  au  sens  strict  du  mot,  ou  réalisë-t-elle  plutôt  un 
système  harmonique  équipotentiel?  Pour  répondre  aces  questions  cardi- 
nales de  la  morphologie,  H.  a  institué  une  série  d'expériences  de  transplan- 
tations réalisées  sur  le  membre  antérieur  des  embryons  d'Amblystome. 
Le  nombre  des  combinaisons  possibles  aurait  été  infini  si  l'auteur  ne  l'avait 
limité  en  se  bornant  à  la  rotation  de  0°  ou  de  180°.  Dans  ces  conditions,  il 
reste  encore  à  envisager  :  1°  la  transplantation  d'un  bourgeon  entier  sur 
le  flanc  d'un  autre  embryon  {transplantation  hêtërotopique);  celle-ci  peut 
être  réalisée  sur  le  côté  du  corps  où  le  greffon  a  été  prélevé  (tr.  hêtëroto- 
pique homolatérale)  ou  de  l'autre  côté  (tr.  hêtërotopique  hétérolatërale);  de 
plus  le  greffon  peut  conserver  son  orientation  antéro-postérieure  primitive 
(implantation  dorso-dorsale),  ou  subir  une  rotation  de  180°  qui  renverse 
son  axe  antéro-postérieur  en  ramenant  du  côté  dorsal  sa  face  ventrale 
(implantation  d or so -vent raie).  2°  La  transplantation  d'un  bourgeon  entier 
au  point  d'émergence  normaldu  bourgeon  antérieur  (après  extirpation  de 
celui-ci);  dans  ces  transplantations  orthotopiques,  il  faut  distinguer  de  même 
des  catégories  homolatérale,  hétérolatërale,  dorso-dorsale  et  dorso-venlrale . 
3°  La  superposition  d'un  bourgeon  entier  excisé  à  un  bourgeon  normal  dont 
on  a  simplement  raclé  le  revêtement  épiblastique,  avec  les  mêmes  variantes. 
4°  L'excision  d'un  demi-bourgeon  de  membre  et  son  remplacement  par  un 
derni-bourgeon  prélevé  à  un  autre  embryon;  en  limitant  les  incisions  de 
partage  à  2  diamètres  principaux  perpendiculaires  entre  eux  et  la  rotation 
à  0°  ou  180°,  16  combinaisons  sont   à  prévoir.  Il  n'est  pas  possible  d'en- 


624  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

trer  ici  dans  le  détail  des  271  cas  retenus  pour  l'étude  des  diverses  catégories 
envisagées.  D'une  manière  générale,  deux  phénomènes  se  manifestent,  en 
premier  lieu,  la  croissance  propre  o*u  bourgeon;  dans  les  cas  purs,  celle-ci 
se  produit  conformément  à  ce  que  faisait  prévoir  l'orientation  de  l'axe 
antéro-postérieur  de  l'ébauche,  mais  sans  égard  à  son  axe  dorso-venlral. 
Exemples  :  un  bourgeon  droit  transplanté  du  côté  gauche  en  orientation 
dorso-ventrale  (rotation  de  180°  autour  de  l'axe  antéro-postérieur,  qui  ne 
varie  pas)  donne  un  membre  complètement  analogue  au  membre  gauche 
normal;  c'est  dire  que  la  disposition  des  doigts  reste  ce  qu'elle  aurait  été 
dans  le  greffon  en  vertu  de  ses  propres  potentialités,  ce  qui  tient  à  ce  que 
son  axe  antéro-postérieur  n'a  pas  changé  ;  mais  la  face  dorsale  est  devenue 
palmaire  et  vice  versa,  en  même  temps  que  le  bord  radial  devenait  cubital, 
effets  qui  sont  indubitablement  dus  à  la  localisation  nouvelle  du  greffon  ; 
inversement,  la  même  ébauche  droite  greffée  du  côté  gauche  en  orienta- 
tion dorso-dorsale  (pas  de  rotation  autour  de  l'axe  antéro-postérieur,  mais 
celui-ci  tourne  de  180°  autour  de  l'axe  dorso-ventral)  donne  un  membre 
strictement  droit,  c'est-à-dire  dont  les  doigts  sont  disposés  en  ordre  inverse 
de  celui  quèTprésente  le  membre  antérieur  gauche.  Il  résulte  donc  de  ces 
observations  que  l'axe  antéro-postérieur  est  fixé  dans  l'ébauche  du  membre. 
L'asymétrie  que  présente  suivant  cet  axe  la  conformation  du  membre 
adulte  est  due  à  une  différenciation  spontanée;  au  contraire,  l'axe  dorso- 
ventral,  s'il  se  dessine  déjà  dans  l'ébauche,  est  en  quelque  sorte  labile  ;  les 
caractères  distinctifs  de  la  face  palmaire  et  de  la  face  dorsale  du  membre 
sont  l'expression  d'une  différenciation  provoquée.  Les  expériences  de  fusion 
de  deux  demis-bourgeons  d'origine  différente  permettent  d'approfondir 
l'analyse;  elles  montrent  que  deux  moitiés  homologues  (dorsales  par 
exemple)  peuvent  constituer  un  membre  normal,  à  la  seule  condition  que 
l'on  tienne  compte,  dans  leur  agencement,  de  l'orientation  de  l'axe  antéro- 
postérieur.  Sous  cette  réserve,  l'ébauche  du  membre  antérieur  répond  donc 
à  la  définition  du  système  harmonique  équipolentiel  de  Driesch,  en  ce  sens 
que  «  les  potentialités  de  toutes  les  parties  du  système  sont  les  mêmes, 
leurs  cellules  constituantes  étant  totipotentes  ».  [Le  fait  que  H.  admet  cette 
conception  n'entraîne  pas  son  adhésion  aux  déductions  de  Driesch  concer- 
nant l'autonomie  de  la  vie.]  Mais  en  même  temps  que  se  produit  ainsi  la 
croissance  du  bourgeon  implanté  en  fonction  de  ses  potentialités  propres, 
d'autres  phénomènes  peuvent  se  manifester  tout  d'abord  dans  des  cas 
rares.  La  greffe  peut  pivoter  sur  place  pour  reprendre  une  orientation  en 
harmonie  avec  son  implantation;  c'est  là  un  fait  plutôt  accessoire.  Ce  qui 
est  plus  important,  au  point  de  vue  théorique,  c'est  le  dédoublement  ou  la 
multiplication  des  parties.  Le  plus  souvent,  l'appendice  greffé  donne  nais- 
sance à  un  bourgeon  accessoire  qui  en  est  en  quelque  sorte  la  réplique  et 
reproduit  son  image  dans  un  miroir  plan  interposé  perpendiculairement  au 
plan  des  axes  des  deux  appendices.  Dans  certains  cas  un  troisième  bourgeon 
intervient  et  donne  à  son  tour  l'image  de  l'appendice  surnuméraire.  Mais 
ces  processus  ne  peuvent  être  décelés  que  par  l'examen  attentif  des  étapes 
successives  de  la  croissance,  car  souvent  un  ou  deux  bourgeons  avortent  au 
profit  d'un  seul;  il  en  résulte  que  le  résultat  définitif,  envisagé  en  lui-même, 
paraît  absolument  baroque,  alors  qu'il  n'est  que  la  résultante  des  deux 
phénomènes  distincts  qu'il  faut  savoir  discriminer  :  d'une  part,  le  dévelop- 
pement des  potentialités  propres  au  bourgeon  implanté,  d'autre  part  le 
dédoublement  ou  la  multiplication  des  parties.  En  ce  qui  concerne  ce 
processus  biologique  si  important,  les  expériences  de  H.  lui  donnent 
l'occasion  de  soumettre  à  une  révision  critique  la  classification  établie  par 


ONTOGENESE.  625 

Bateson  au  sujet  des  appendices  surnuméraires.  Il  conclut  qu'il  n'y  a  pas 
de  différence  fondamentale  entre  les  cas  où  le  membre  original  est  simple- 
ment doublé  par  un  appendice  surnuméraire  qui  lui  est  symétrique,  et 
ceux  d'appendices  surnuméraires  doubles  symétriques  l'un  par  rapport  à 
l'autre.  H.  propose  donc  de  ramener  à  deux  les  règles  de  Bateson  :  1"  Les 
axes  longitudinaux  des  appendices  doubles  ou  multiples  sont  compris  dans 
un  même  plan. 2°  Deux  membres  adjacents  reproduisent,  en  structure  et  en 
position,  leur  image  réciproque  dans  un  miroir  plan  normal  au  plan  de 
leurs  axes  suivant  la  bissectrice  de  l'angle  qui  forment  ces  axes.  En  résumé, 
tous  les  cas  étudiés  ici  par  H.  obéissent  à  trois  règles  qui  impliquent  en 
même  temps  celles  que  je  viens  de  citer  :  1°  une  ébauche  qui  n'est  pas 
renversée  (dorso-dorsale)  donne  un  membre  correspondant  au  côté  d'où  elle 
provient,  qu'elle  soit  implantée  du  même  côté  du  corps,  ou» du  côté  opposé  ; 
2°  une  ébauche  renversée  (dorso-ventrale)  se  développe  en  un  membre 
dont  la  symétrie  est  retournée,  qu'elle  soit  implantée  sur  le  même  côté  ou 
sur  le  côté  opposé  du  corps.  3°  Lorsque  des  appendices' doubles  apparaissent, 
l'appendice  original  (le  premier  à  commencer  son  développement)  a  un 
type  d'asymétrie  fixé  en  accord  avec  les  règles  précédentes,  tandis  que 
l'autre  est  l'image  du  premier  dans  un  miroir  interposé.  Dans  l'ensemble, 
si  l'on  considère  ces  faits  au  point  de  vue  du  rétablissement  de  la  fonction 
du  membre  implanté,  on  pourrait  être  tenté  de  voir  dans  certains  résultats 
quelque  chose  de  tëlëologique.  Certaines  combinaisons  donnent  en  effet 
un  membre  qui  imite  de  près  les  dispositions  anatomiques  normales 
(ex.  :  implantation  orthotopique  hétérolatérale  dorso-ventrale);  elles  peu- 
vent être  qualifiées  d'harmoniques;  d'autres  amènent  au  contraire  des 
dispositions  qui  ne  sont  pas  en  harmonie  avec  la  situation  de  l'appendice, 
mais  dans  ces  cas  disharmoniques,  un  dédoublement  survient  souvent  qui 
donne  un  appendice  vigoureux,  souvent  fonctionnel.  On  pourrait  donc  y 
voir  une  véritable  régulation  en  vue  d'assurer  la  fonction;  mais  une  analyse 
plus  serrée  montre  qu'en  réalité  le  dédoublement  survient  également  dans 
des  combinaisons  harmoniques;  c^est  un  phénomène  banal  qui  procède 
vraisemblablement  de  certaines  modalités  de  la  technique  opératoire.  Mais 
dans  les  combinaisons  disharmoniques,  le  hasard  veut  que  la  zone  de  crois- 
sance surnuméraire  rencontre  des  conditions  anatomiques  plus  favorables 
à  sa  nutrition  et  à  son  innervation.  C'est  ce  qui  explique  dans  beaucoup  de 
cas  son  développement  prépondérant,  l'allure  fonctionnelle  de  l'appendice 
ainsi  constitué  et  donne  l'illusion  d'une  véritable  régulation  poursuivie  dans 
l'intérêt  de  l'organisme.  —  A.  Dalcq. 

Howland  (Ruth  B.).  —  Expériences  sur  les  suites  de  Vextirpaiion  du 
pronephros  chez  Amblystoma  punctatum.  — ■  L'extirpation  du  pronephros  a 
été  réalisée  sur  des  larves  d'Amblystome  avant  l'apparition  des  contrac- 
tions musculaires.  L'extirpation  bilatérale  provoque  un  affaiblissement  du 
cœur,  de  l'œdème  et  un  épanchement  péricardique.  Les  glomérules  aorti- 
ques  se  forment  même  en  l'absence  des  reins  céphaliques;  souvent  des 
ébauches  de  néphrostomes  se  reconstituent  aux  dépens  de  la  paroi  coelo- 
mique.  Dans  les  cas  d'extirpation  unilatérale,  il  y  a  suppléance  par  le  prone- 
phros restant.  A  cette  hyperactivité  correspondent  des  modifications  mor- 
phologiques. Cette  hypertrophie  compensatrice  est  caractérisée  par  un 
accroissement  de  la  surface  sécrétrice,  qui  est  presque  doublée,  une 
augmentation  du  poids  de  l'organe,  un  allongement  des  tubes  ;  de  plus,  une 
augmentation  du  nombre  des  noyaux  atteste  qu'il  se  produit  une  légère 
hyperplasie.    Cet   état  fonctionnel  retentit   également   sur  la  rapidité  de 


626  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

poussée  du  canal  excréteur;  'celui-ci  s'atrophie  au  contraire  du  côté  opéré. 
—  A.  Dalcq. 

Carey  (Eben  J.).  —  Etudes  sur  la  dynamique  de  l'histogenèse.  La  traction 
intermittente  et  la  contraction  de  croissance  différentielle,  comme  stimulus  de 
la  myogenèse.  —  Dans  des  articles  antérieurs  (1919,  1920,  1921),  l'auteur  a 
établi  que  la  tension  produite  par  Ta  croissance  différentielle  était  le  stimulus 
de  la  genèse  du  tissu  musculaire.  Le  protoplasma  primordial  répond  à  cette 
tension  stimulatrice  par  la  contraction.  Les  facteurs  de  cette  tension  varient 
suivant  les  cas;  ce  sont  :  la  croissance  de  l'épithélium  dans  la  langue  et 
l'intestin,  l'accumulation  de  liquide  dans  le  cœur  et  la  vessie,  l'allongement 
accéléré  du  squelette.  La  croissance  différentielle  agit  sur  une  région  domi- 
nante et  sur  une  région  subdominante  ;  la  première  agit  sur  les  cellules  de 
la  seconde  qui  sont  en  état  de  tension.  Dans  le  cas  des  muscles  squelet- 
tiques,  la  région  dominante  est  celle  du  squelette,  à  allongement  accéléré; 
la  région  subdominante,  à  accroissement  retardé,  est  celle  du  mésenchyme 
où  se  formeront  les  muscles. 

L'auteur  applique  ces  principes  à  la  mécanogenèse  du  muscle  grand  pec- 
toral et  de  son  tendon.  Au  début  de  la  rotation  du  membre  supérieur,  il  n'y 
a  pas  encore  recouvrement  des  fibres  du  tendon  du  grand  pectoral  les  unes 
par  les  autres,  parce  que  jusqu'alors  il  y  avait  adduction  et  abduction  simples 
du  bras.  La  rotation  produite  par  l'accroissement  du  squelette  (clavicule, 
sternum,  vertèbres,  côtes)  détermine  la  traction  de  l'ébauche  du  pectoral 
suivant  la  résultante  du  parallélogramme  des  forces  ;  dans  la  masse  pré- 
musculaire les  fibres  musculaires  formées  s'alignent  suivant  les  lignes  de 
forces.  La  clavicule  a  une  croissance  latérale,  le  sternum  une  croissance 
céphalocaudale;  la  résultante  numérale  est  céphalolatérale  d'en  dessous,  et 
caudolatérale  d'en  dessus  après  rotation  du  bras.  C'est  dans  ces  positions 
successives  que  les  fibres  du  grand  pectoral  se  différencient.  L'origine  et 
l'architecture  du  grand  pectoral,  avec  ses  deux  parties  musculaires  et  ses 
deux  tendons  qui  se  recouvrent,  ne  peuvent  s'expliquer  que  par  les  facteurs 
invoqués  ci-dessus.  —  A.  Prenant. 

Piette  (E.).  —  La  structure  des  dents,  considérée  comme  expression  d'un 
champ  de  forces.  —  P.  suggère  une  explication  de  la  structure  des  dents 
par  l'effet  du  champ  de  forces  dû  à  la  mastication.  11  reconnaît  la  super- 
position à  peu  près  rigoureuse  de  divers  détails  de  structure,  soit  aux  lignes 
de  force  (stries  parallèles  de  Retzius  de  l'émail;  canalicules  de  l'ivoire;  fi- 
brilles intercellulaires  du  cément;...  etc..)  soitaux  surfaces  de  niveau  (stries 
de  Schreger  de  l'émail;  lignes  de  contour  d'Owen;  limites  des  couches  de 
fibrilles  de  la  dentine;...  etc.).  Dans  la  racine,  les  fibres  de  Sharpey  suivent 
de  plus  la  direction  des  lignes  de  force,  et  reportent  ainsi  les  pressions  sur 
les  os  du  maxillaire,  protégeant  contre  elles  l'importante  et  délicate  région 
du  foramen  apical.  Un  grand  nombre  de  ces  détails  de  structure  étant  fixés 
avant  que  la  dent  ne, devienne  fonctionnelle,  P.  admet  que  la  pression  due 
à  la  turgescence  de  la  papille  dentaire  crée,  pendant  le  développement  de 
la  dent,  un  champ  de  forces  peu  différent  de  celui  qui  est  dû  à  la  mastication. 
—  M.  Prenant. 

b)  Corner  (G.  W.).  —Anomalies  d'embryons  de  Mammifères  antérieures  à 
la  fixation  de  l'œuf.  —  On  a  souvent  considéré,  c'est  en  particulier  la  thèse 
de  Mall,  que  diverses  monstruosités  d'embryons  humains  étaient  dues  à  un 
défaut  de  nutrition,  consécutif  à  une  mauvaise  implantation  de  l'embryon 


ONTOGENESE.  627 

sur  la  muqueuse  utérine.  C.  décrit  de  jeunes  vésicules  embryonnaires  de 
Porc,  dont  l'âge  peut  être  évalué  respectivement  à  7  et  à  12  jours,  anté- 
rieures par  conséquent  à  la  fixation;  les  plus  jeunes  présentent  des  phéno- 
mènes de  dégénérescence;  dans  la  plus  âgée  le  massif  embryonnaire  est 
remplacé  par  une  sorte  de  tumeur  papillomateuse.  C.  conclut  de  ses  ob- 
servations que  l'embryon  peut  porter  en  lui,  dès  avant  toute  fixation,  des 
causes  d'aberrations  pathologiques.  Les  cas,  mis  en  évidence  par  les  recher- 
ches de  génétique,  où  la  présence  d'un  facteur  léthal  empêche  la  possibilité 
d'un  croisement  fécond,  viennent  à  l'appui  de  cette  manière   de  voir.  — 

Ch.  PÉREZ. 

Tits  (Désiré).  —  Les  excitants  de  la  germination  d'un  Champignon  : 
Phycomyces  nitens.  —  La  température  la  plus  favorable  au  développement 
des  premiers  sporanges  à  la  lumière  est  de  22°  1  ;  les  sporangiophores  sont 
plus  développés  à  l'obscurité  qu'à  la  lumière,  ce  qui  met  en  évidence  une 
fois  de  plus  l'effet  retardateur  de  la  lumière  sur  la  croissance.  Les  spores 
ne  germent  pas  dans  des  solutions  de  glucose,  saccharose,  lactose,  raffinose 
dontles  concentrations  varient  de  0,5  à  5%; diverses  matières  azotées, glyco- 
colle,  asparagine,  leucine,  ptyaline,  pepsine  seules  ou  mélangées  en  propor- 
tions variables  à  de  l'acide  tartrique  et  du  saccharose  sont  également  impro- 
pres à  la  germination  ;  les  spores,  par  contre,  se  développent  dans  une 
solution  aqueuse  de  peptone  bactériologique  lorsque  la. concentration  varie 
de  0,7  à  30  %  ;  on  peut  obtenir  des  résultats  en  abaissant  la  teneur  en 
peptone  à  une  proportion  de  8  de  peptone  pour  100.000  d'eau,  à  condition 
d'ajouter  700  de  saccharose.  L'auteur  fait  remarquer  que  la  peptone  utilisée 
est  un  ensemble  d'acides  aminés  :  tryptophane,  tyrosine,  phénylalanine, 
cystine,  ensemble  qui,  lorsqu'on  lui  ajoute  de  la  lysine  et  de  l'histidine, 
constitue  le  groupe  d'amino-acides  indispensable  à  la  croissance  et  à  l'entre- 
tien de  la  vie  animale.  —  P.  Remy. 

Gardner  (W.  A.).  —  Effet  de  la  lumière  sur  la  germination  des  graines 
sensibles  à  la  lumière.  —  G.  a  remarqué  que  les  graines  de  Rumex  cris- 
pus,  de  Datura  Stramonium,  de  Phoradendron  flavescens  étaient  sensibles  à 
la  lumière.  La  germination  des  graines  de  Datura  est  retardée  par  la  lu- 
mière; celle  des  deux  autres  graines  est  au  contraire  activée.  Les  graines 
du  Rumex  crispus  dépouillées  du  péricarpe  germent  plus  facilement  à 
l'obscurité.  La  lumière  n'est  pas  nécessaire  pour  l'absorption  de  l'eau  suf- 
fisante pour  la  germination;  elle  rend  plus  actives  les  diastases  lipolytiques 
qui  hydrolysent  les  graisses  et  donnent  les  acides  gras.  G.  examine  ensuite 
les  différentes  conditions  qui  stimulent,  à  l'obscurité,  la  germination  des 
graines  de  Rumex  crispus,  Nicoiiana  Tabacum,  Verbascum  Thapsus,  Œnothcra 
Hennis  et  Daucus  Garota,  à  savoir  :  traitement  à  l'eau  chaude,  action  de 
l'acide  sulfurique  concentré,  oxygène  sous  pression,  variations  de  tempéra- 
tures, immersion  dans  des  solutions  d'acide  chlorhydrique,  de  sulfocyanate 
de  sodium,  d'eau  oxygénée,  emploi  d'un  grand  nombre  de  simples  électro- 
lytes  comme  substratum.  —  R.  Souèges. 

Piskernik  (Angela).  —  De  V influence  de  colorants  fluorescents  sur  la 
germination  des  graines.  —  Si  des  graines  de  Pisum,  Vicia  sativa,  Lens 
esculenta,  Sinapisalba,  Triticwn  durum,  Rrassica  oleracea ,  Lepidiumsativum, 
Reta  vulgaris  et  Spinacia  sont  mises  gonfler  pendant  24  heures  dans  une  so- 
lution fluorescente,  puis  placées  à  la  lumière  pour  germer,  il  se  produit  des 
effets  photodynamiques  inobservés  à  l'obscurité.  Ce  sont  des  arrêts  de  ger- 


628  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

mination  ou  de  croissance  en  rapport  direct  avec  l'intensité  lumineuse,  la 
nature  et  la  concentration  du  colorant;  ces  substances  sont,  dans  l'ordre  de 
toxicité  photocatalytique  :  l'éosine,  la  safranine,le  rouge  de  Magdala,  l'érythro- 
sine,  le  bleu  de  méthylène,  la  rhodamine,  la  diazorésorcine  et  la  fluores- 
céine.  Le  dommage  le  plus  léger  est  un  arrêt  de  croissance  de  la  racine,  puis 
onconstate  le  dépérissement  de  la  pointe  radiculaire  et  l'arrêt  de  lacroissance 
en  longueur,  enfin  une  plus  grande  toxicité  se  manifeste  par  une  dispari- 
tion totale  du  sens  géotropique.  Le  lieu  de  l'attaque  photodynamique  est 
variable,  il  peut  se  trouver  dans  la  membrane  ou  dans  le  protoplaste.  A 
l'effet  photodynamique  peut  s'ajouter  l'action  toxique  propre  des  colorants  en 
solutions  concentrées  à  1/600,  1/800,  1/1000  par  exemple.  —  R.  SpiNNER. 

Newman  (H.  H.).  —  La  production  expérimentale  de  larves  jumelles  et 
de  monstres  doubles  dans  les  élevages  de  l'étoile  de  mer  Patiria  minata; 
discussion  générale  des  causes  qui  président  à  V apparition  de  jumeaux.  — 
Dans  les  conditions  les  plus  variées,  les  pontes  de  Patiria  fournissent  une 
sérieuse  proportion  de  larves  jumelles  et  de  monstres  doubles.  Il  en  est 
ainsi  dans  les  œufs  qui  se  développent  parthénogénétiquement,  au  bout  de 
quelques  heures,  dans  des  cultures  vierges;  on  en  retrouve  également- 
dans  les  cultures  hybrides  de  Patiria  Q  et  Pisaster  cf;  ou  encore  dans 
des  cultures  normalement  fécondées,  mais  surpeuplées.  Ces  anomalies 
fréquentes  se  présentent  avec  une  série  de  modalités  qu'il  est  aisé  de  classer  : 
séparation  des  premiers  blastomères  et  développement  de  larves  naines; 
séparation  incomplète  et  monstres  doubles  ;  gastrulae  avec  invaginations 
archentériques  doubles  ou  multiples;  bipennariae  avec  double  archenteron, 
ou  simplement  avec  dédoublement  de  la  plaque  madréporique  ou  du  canal 
du  sable.  L'analyse  des  conditions  diverses  qui  président  à  l'apparition  de 
ces  formes  conduit  l'auteur  à  distinguer  un  fait  commun  :  le  retard  momen- 
tané dans  le  développement.  C'est  à  la  faveur  de  ce  retard  que  la  polarité 
primitive  s'efface  en  quelque  sorte  et  réapparaît  ensuite  sous  un  type  diffé- 
rent, généralement  de  manière  symétrique.  Ces  observations  rentrent  ainsi 
dans  le  cadre  de  la  théorie  générale  formulée  par  N.  à  la  suite  de  son  étude 
de  la  polyembryonie  du  tatou.  —  A.  Dalcq. 

Poulton  (E.  M.).  —  Un  individu  anormal  de  Cheiranthus  Cheiri  L.  — Le 
caractère  le  plus  frappant  de  cette  plante  anormale  consistait  dans  l'absence 
totale  des  étamines  fonctionnelles  et  leur  remplacement  par  des  carpelles  à 
divers  états  de  développement.  Le  nombre  type  (6)  des  étamines  était  dans 
tous  les  cas  conservé  et  souvent  leur  disposition  ordinaire  (2  +  4)  pouvait 
être  remarquée.  Un  autre  curieux  phénomène  était  la  tendance  de  ces  carpel- 
les rudimentaires  à  se  fusionner  au  gynécée  central  pour  former  un  pistil 
composé  de  deux  loges,  entourées  de  six  loges  accessoires.  La  nature  carpel- 
laire  de  ces  productions  a  pu  être  démontrée  en  s'appuyant  sur  la  courbure 
des  bords  portant  des  ovules  de  petites  dimensions,  sur  la  différenciation 
d'un  stigmate  renflé  et  muni  de  papilles  caractéristiques,  sur  le  revêtement 
duveteux  semblable  à  celui  que  l'on  observe  sur  les  carpelles  normaux.  — 
R.  Souèges. 


LE  SEXE.  020 


La  régénération  el  la  greffe 

Cutting  (E.  M.).—  Heterothallism  and  similar  phenomena.    (New  Phytol., 
XX,  10-16,  1021.)  [620 

Michel  (Aug.).  —  Régénération  caudale  chez  Poli/gordius  neapolitanus.  Fr. 
(C,  R.  Ac,  Se,  CLXXV,  1246,  1022.) 

[Le  mécanisme  déterminant  de  la  métamérisation  est 
une  ordination  dans  l'ensemble  des  fibres  transversales.  —  L.   Dehorne 

Ogawa  (Chikanosuke).  —  Experiments  on  the  régénération  of  the  lens  in 
Diemyctylus.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  305-408,  4  fig.,  1021.)        [620 


Ogawa  (Chikanosuke).  —  Expériences,  sur  la  régénération  du  cristallin 
chez  Diemyctylus.  —  L'extirpation  du  cristallin  est  suivie  de  régénération 
aux  dépens  du  bord  supérieur  de  l'iris.  L'auteur  a  étudié  les.  modalités  de 
cette  régénération  en  soumettant  l'iris  à  des  exérèses  plus  ou  moins  consi- 
dérables. Il  a  pu  également  obtenir  parfois  la  reconstitution  du  cristallin  aux 
dépens  d'un  greffon  irien  implanté  au  contact  de  la  rétine.  —  A.  Dalcq. 

Cutting  (E.  M.).  —  Hétérothallie  cl  phénomènes  analogues.  —  Burgeff 
en  greffant  une  forme  (+)  et  une  forme  ( — )  de  mycélium  de  Phycomyces 
nitens  obtient  des  sporanges  qui  contiennent  trois  sortes  de  spores  :  les  unes 
donnent  naissance  à  des  mycélium  (-f  ),  les  autres  engendrent  des  mycélium 
( — ),  et  enfin,  la  troisième  sorte  donne  des  hyphes  neutres.  Après  avoir  rap- 
pelé ces  observations,  l'auteur  résume  les  différents  travaux  qui  ont  été  ef- 
fectués sur  diverses  espèces  de  Champignons  appartenant  aux  Oomycètes, 
aux  Basidiomycètes  ou  aux  Ascomycètes  (Zygorhynchus,  Cunninghamella, 
Phytophthora,  Eocronartium,  Pyronema,  Armillaria,  Coprinus,  Glomerella, 
etc.)  et  montre  comment,  par  l'étude  des  processus  de  fructification,  on  a  pu 
remarquer  des  phénomènes  qui  rappellent  l'hétérothallie  et  la  formation 
d'individus  neutres  ou  hybrides.  —  R.  Souèges. 


Le  sexe  et  les  caractères  sexuels  secondaires 

Berger  (L.).  —  Sur  l'existence  d'une  glande  ovarienne,  homologue  de  la 
glande  interstitielle  testiculaire.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  408,  1022.)    [633 

b)  —  — Sur  l'existence  de  glandes  sympathicotropes  dans  l'ovaire  el  le  testi- 
cule humain;  leurs  rapports  avec  la  glande  interstitielle  du  testicule  (Ibid., 
007.)  '  [633 

a)  Champy  (Christian). —  Elude  expérimentale  sur  les  différences  sexuelles 
chez  les  Triions  {Triton  alpestris  Laur).  (Arch.  de  Morphol  génér.  et  expé- 
rim.,  fasc.  VIII,  1-172,  82  fig.,  4  pi.,  1022.)  [634 

b) Apparition  fluctuante  de  caractères  sexuels  mâles  chez  Triton  alpes- 
tris femelle.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  144,  1022.)  [635 


630  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Coe  (Wisley  R.)  and  Boll  (Stanley  (C).  —  The  pelagic  Nemertean  Nectone- 
mertes.  (Journ.  of  Morphol.,  XXXIV,  457-485,  pi.  1-5,  1920.)  [636 

Frankenberger  (Z.).  —  Zur  Frage  der  funktionellen  Bedeutung  der  Hoden- 
zwischenzellen.  (Anat.  Anz.,  LV,  545-550,  1  fig.) 

[F.  a  observé,  dans  un  testicule  de  Lézard,  que  des  boules 
de  graisse  sont  émises  par  les  cellules  interstitielles  et  passent  dans 
les  canalicules  ;  il  voit  là  une  confirmation  des  idées  de  Plate,  d'après 
lequel  les  cellules  interstitielles  ont  simplement  pour  rôle  d'accumuler 
lagraisse  nécessaire  à  la  nutrition  des  éléments  séminaux.  —  M.  Prenant 

Krediet  (G.).  —  Fine  Untersuchung  der  Geschlechtsdrilsen  von  dreisszig  neu- 
geborenen  Ziegen.  Ein  Fall  von  wahrem  unilaleralen  Hermaphroditismus. 
(Anat  Anz.,  LV,  502-510.)  [631 

La  Vaulx  (R.  de).  —  Sur  V apparition  d' intersexués  dans  une  lignée  de  Daph- 
nia  magna  (Crustacé  Cladocèrc)  et  sur  le  déterminisme  probable  du  phé- 
nomène. (C.  R.  Ac,  CLXX1V,  1740,  1922.)  [631 

Leigh-Sharpe(W.  Harold).  —  The  comparative  morphology  of  the  seeondary 
sexual characters of  Elasmobranch  Fishes.  Theclaspers,  clasper  siphons  and, 
clasper  glands.  IL  (Journ.  of  Morphol.,  XXXV,   1921,359-380,  15  fig.)  [635 

Minoura  (Tadachika).  —  A  study  of  lestis  and'ovary  grafts  on  the  Men's  egg 
and  their  effects  on  the  embryo.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  1-62,  1  fig., 
10  pi.,  1921.)  [633 

a)  Moore  (Cari  R.).  —  On  thephysiological  properties  of  the  gonads  as  con- 
trollers  of  somatic  and  psychical  characteristics.  111.  Artificial  herma- 
phrodilism  in  rats.  (Journ.  Exper.  Zool.,  XXXIII,  129-171, 15  fig.,  1921. )  [632 

b)  —  —  On  the  physiological  properties  of  the  gonads  as  controllers  of  So- 
malie and  psychical  characteristics.  IV.  Gonad  transplantation  intheGui- 
nea-pig.  (Ibid.,  365-390,  4  fig.,  1921.)  [632 

Okamoto  (Kikuo).  —  Seeondary  sexual  characters  in  the  Loach  Misgurnus 
anguillicaudatus  Cantor.  (Philippine  Journ.  of  Se,  XIX,  N°  6,  723-725, 
1921.)  [Les  mâles, 

beaucoup  plus  petits  que  les  femelles,  se  distinguent  par  un  renflement  de 
la  nageoire  dorsale,  une  largeur  plus  grande  de  la  nageoire  pectorale  et 
une  longueurplus  grande  du  second  rayon  de  cette  dernière.—  M.  Goldsmith 

a)  Pézard  (A.)  et  Caridroit  (F.).  —  Interpénétration  surrénalo-testiculaire 
chez  les  coqs  castrés  incomplètement.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  784,  1922.) 

[636 

b) —  —  L'action  de  l'hormone  testiculaire  sur  la  valence  relative  des 

facteurs  allélomorphes  chez  les  Ovins  (Dorset  et  Su/folk).  (C  R.  Ac.  Se, 
CLXXV,  1099,  1922.)  [636 

Schaffner  (J.  H.).  —  Influence  of  environment  on  sexual  expression  in 
hemp.  (Bot.  Gazette,  LXXI,  197-219,  1  fig.,  1  pi.,  1921.)  [632 

Vandel  (S.).  —  La  spanandrie  (disette  de  mâles)  géographique  chez  un  Iso- 
pode  terrestre.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1742,  1922.)  [631 

Whiting  (P.  W.).  —  Rearing  meal  Moths  and  parasitic  Wasp  for  expéri- 
mental purposes.  (Journ.  of  Heredity,  XII,  1921,  255-261,  11  fig.) 

[Hadrobracon  brevicornis,  parasite  de 
YEphestia  kuhniella,  donne  des  mâles,  par  parthénogenèse,  tandis  que  les 
femelles  fécondées  produisent  à  la  fois  mâles  et  femelles.  —  L.  Cuénot 


LE  SEXE. 

Willier  (Benjamin  H.).  —  Structures  und  komologies  of freemartinyonads. 
(Journ.  Exper.Zool.,  XXXIII,  63-128,  18  fig.,  1921.)  [633 


La  Vaulx  (R.  de).  —  Sur  l'apparition  d'intersexués  dans  une  liynèe  de 
Daphnia  magna  (Çrustacè  Cladocëre)  et  sur  le  déterminisme  probable  du  phé- 
nomène. —  Une  lignée  de  D.  magna  maintenue  durant  huit  ans  n'ayant 
produit  aucun  cas  d'intersexualité,  l'auteur  suppose  que  l'aptitude  à  cette 
anomalie  ne  faisait  pas  partie  de  son  patrimoine  héréditaire.  Des  essais  de 
confinement,  les  conditions  nutritives  restant  bonnes,  ont  amené  l'apparition 
de  formes  întersexuées  dès  la  septième  ou  la  huitième  ponte.  L'intoxication 
due  au  confinement  serait  donc  un  agent  déterminant  de  ces  formes.  L'au- 
teur se  demande  «  si  les  anomalies  proviennent  de  l'intoxication  de  l'ovaire 
due  à  l'accumulation  des  produits  d'excrétion  »  ou  de  «  la  succession  trop 
brusque  de  conditions  favorisant  la  parthénogenèse  à  d'autres  propices  à  la 
reproduction  gamétogénétique  ».  Il  accorde  sa  préférence  à  la  première 
hypothèse.  —  L.  Déhoiîne. 

Vandel  (A.).  —  La  spanandrie  (disette  de  mâles)  géographique  chez  un 
Isopode  terrestre.  —  Les  Isopodes  du  genre  Trichoniscus  ne  sont  représentés 
dans  toute  l'Europe  septentrionale  et  moyenne  que  par  des  femelles.  Lorsque, 
par  exception,  des  mâles  existent,  ils  sont  toujours  très  rares.  Dans  le  Bassin 
parisien,  V.  n'a  trouvé  que  des  Tr.  pusillus  femelles.  Mais,  dans  le  sud  de 
l'Allemagne  et  dans  la  Suisse,  les  mâles  sont  communs.  Ce  sont  là  des  faits 
qui  se  répètent  pour  d'autres  groupes.  Ils  existent  non  seulement  chez  de 
nombreux  Phyllopodes,  mais  aussi  chez  des  Insectes  (Myrmecophiles,  Phas- 
mides)  et  même  chez  certains  végétaux  {Cutleria-Aglaozonia  ;  Stratiotes 
alo'ides).  Marchal  adonné  le  nom  de  spanandrie  (1913)  au  phénomène  de  la 
disparition  ou  de  l'extrême  rareté  des  mâles  dans  une  lignée  nettement 
caractérisée  pour  la  reproduction  bisexuée  et  qui  succède  à  un  cycle  de 
générations  parthénogénétiques.  V.  propose  l'utilisation  de  ce  terme  quand  il 
s'agit  de  désigner  tous  les  cas  de  disparition  des  mâles  dans  des  races  pri- 
mitivement bisexuées  et  l'emploi  de  l'expression  spanandrie  géographique 
pour  les  cas  où  la  disparition  de  la  forme  cf  n'a  lieu  que  dans  les  régions 
septentrionales.  Les  facteurs  qui  règlent  la  spanandrie  géographique  sont 
restés  jusqu'à  présent  inconnus.  Mais  tous  les  faits  montrent  que  celle-ci  ne 
dépend  certainement  pas  de  la  température.  —  L.  Dehorne. 

Krediet  (G.).  —  Étude  des  glandes  génitales  de  trente  Chèvres  à  leur  nais- 
sance. Un  cas  d'hermaphroditisme  unilatéral  vrai.  —  La  fréquence  de  l'her- 
maphroditismechez  les  Chèvres  a  engagé  K.  à  étudier  trente  de  ces  animaux 
nouveau-nés,  avant  que  des  régressions  aient  pu  faire  perdre  à  la  glande 
génitale  le  caractère  double  qu'elle  pouvait  avoir.  Parmi  beaucoup  d'ovaires 
normaux,  K.  en  a  trouvé  quatre  paires  où  les  ovules  étaient  rares,  et  dont 
la  fécondité  était  probablement  diminuée.  11  a  observé  surtout  un  animal  qui 
présentait  à  gauche  un  testicule  normal,  et  à  droite  une  glande  ayant  aussi 
tous  les  caractères  apparents  d'un  testicule,  mais  contenant  des  ovules  dans 
sa  partie  caudale;  il  n'y  avait  que  des  follicules  primaires,  petits  et  présentant 
une  tendance  à  dégénérer;  les  voies  génitales  étaient  des  voies  femelles 
normales.  Il  y  a  là  un  cas  d'hermaphroditisme  vrai  que  K.  se  contente  d'ajouter 
aux  cas  déjà  connus,  sans  l'interpréter.  —  M.  Prenant. 


632  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Schaffner  (J.  H.).  —  Influence  du  milieu  sur  le  sexe  du  chanvre.  —  Le 
Chanvre  semé  au  printemps,  dans  des  conditions  normales,  donne  des  in- 
dividus mâles  et  femelles,  sans  confusion  de  sexualité,  dans  la  proportion 
de  1  :  1.  Le  Chanvre  semé  l'hiver,  en  serres  ou  en  bancs  peu  profonds,  avec 
une  faible  intensité  lumineuse,  présente  une  grande  confusion  sexuelle. 
De  nombreuses  irrégularités  se  produisent;  il  se  développe  des  étamines 
pourvues  de  stigmates,  des  fleurs  partiellement  carpellées  et  partiellement 
staminées.  Les  plantes  mâles  et  femelles  présentent  les  unes  et  les  autres  un 
phénomène  de  réversion  dans  la  période  de  croissance  ;  88  o/o  de  plantes  à 
carpelles  peuvent  devenir  mâles  et  80  %  d'individus  staminés  peuvent  de- 
venir femelles.  Les  plantes  staminées  et  carpellées,  bien  qu'elles  offrent  un 
dimorphisme  sexuel  très  net,  possèdent  tous  les  facteurs  et  aptitudes  des 
deux  sexes  ;  il  ne  s'agit  pas  d'une  condition  homozygote  ou  hétérozygote; 
les  individus  staminés  et  carpelles  sont  en  possession  des  éléments  conduisant 
au  développement  complet  du  sexe  opposé.  La  réversion  de  l'état  sexuel  se 
produit  dans  le  tissu  végétatif  et  n'a  aucun  rapport  avec  une  réduction  ou 
une  ségrégation  des  chromosomes  ou  de  leurs  facteurs  héréditaires  possibles. 
La  sexualité  ne  dépend  pas  des  conditions  mendéliennes,  mais  se  rattache  à 
l'ativité  fonctionnelle  de  la  plante  et  se  trouve  profondément  influencée  par 
le  milieu.  Les  caractères  sexuels  du  chanvre  dépendent  probablement  du 
métabolisme  cellulaire  et  la  réversion  du  sexe  se  produit  quand  les  rapports 
métaboliques  sont  modifiés  ou  troublés.  —  R.  Souèges. 


a-b)  Moore  (Cari  R.).  —  Sur  les  propriétés  physiologiques  des  glandes 
génitales  en  tant  qu'organes  régulateurs  des  caractères  somatiques  et  psychi- 
ques. 111.  L hermaphrodisme  artificiel  chez  le  rat.  —  Steinach  a  prétendu 
qu'il  existe  un  antagonisme  entre  les  hormones  des  glandes  génitales  de 
sexe  différent,  à  tel  point  qu'il  serait  impossible  de  les  faire  coexister  sur 
un  même  animal,  sauf  dans  des  cas  tout  particuliers.  M.  apporte  ici  la 
preuve  du  contraire.  Il  a  réussi  à  greffer  un  fragment  de  testicule  à  des 
femelles  non  châtrées;  la  greffe  se  vascularise  et  survit  pendant  des  mois; 
la  lignée  germinale  dégénère;  la  vie  sexuelle  de  la  femelle  ainsi  opérée  se 
poursuit  sans  qu'on  y  observe  aucun  trouble.  De  même  un  ovaire  peut  être 
greffé  sur  un  mâle  non  châtré  ;  les  follicules  évoluent  normalement  jusqu'à 
la  maturation  ovulaire  ;  puis  l'atrésie  survient  et  tout  le  follicule  se  trans- 
forme en  une  masse  de  cellules  interstitielles;  ici  non  plus,  la  greffe  ne 
provoque  chez  l'animal  aucun  trouble  somatique  ou  psychique  qui  soit  appré- 
ciable. 

IV.  Transplantation  de  glande  génitale  chez  le  Cobaye.  —  Poursuivant  la 
vérification  des  résultats  exposés  par  Steinach,  M.  a  effectué  des  greffes  de 
glande  génitale  chez  des  jeunes  cobayes  du  sexe  opposé  préalablement  châ- 
trés. Il  a  retrouvé  des  modifications  somatiques  bien  caractérisées.  Ainsi  la 
greffe  ovarienne  chez  un  mâle  châtré  provoque  l'hypertrophie  des  glandes 
mammaires;  chez  la  femelle  châtrée  la  greffe  testiculaire  entraîne  un 
développement  exagéré  du  clitoris.  Au  point  de  vue  psychique,  l'auteur  n'a 
observé  un  effet  net  que  dans  le  cas  de  la  greffe  testiculaire;  les  sujets  qui 
l'ont  subie  se  comportent  comme  des  mâles.  M.  critique  à  ce  sujet  certaines 
appréciations  de  Steinach.  Il  soulève  la  question  de  savoir  si  la  modification 
du  type  squelettique,  dont  Steinach  a  donné  des  exemples  en  apparence 
positifs,  n'est  pas  due  à  la  castration  même  plutôt  qu'à  l'influence  du  greffon. 
Certaines  observations  de  Stotzenburg  sur  la  croissance  du  rat  plaident  en 
faveur  du  point  de  vue  de  M.  —  A.  Dalcq. 


LE  SEXE.  033 

a)  Berger  (L.). —  Sur  l'existence  d'une  glande  ovarienne,  homologue  de  la 
glande  interstitielle  testiculaire.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

6)  Berger  (L.).  —  Sur  l'existence  de  glandes  sympathicotropes  dans  l'ovaire 
et  le  testicule  humains  ;  leurs  rapports  avec  la  glande  interstitielle  du  testicule. 
—  Les  organes  situés  dans  les  espaces  intervasculaires  du  rete  ovarii  sont 
rigoureusement  les  homologues  des  amas  paranerveux  situés  au  niveau  des 
nerfs  amyéliniques  qui  cheminent  dans  l'albuginée  en  se  dirigeant  vers  le 
testicule;  ces  amas  paranerveux  se  continuent  directement  avec  les  cellules 
interstitielles  du  testicule  et  partagent  leurs  variations  évolutives.  Or,  dans 
l'ovaire  les  amas  homologues  sont  de  véritables  organes  paraganglionnaires  : 
par  la  morphologie  de  leurs  éléments,  la  présence  dans  ceux-ci  d'un  pig- 
ment brun  et  d'un  cristalloïde  (semblable  à  celui  des  cellules  de  la  médullo- 
surrénale);  par  leurs  rapports  avec  les  nerfs;  par  leur  abondante  vasculari- 
sation.  Il  y  a  donc  lieu  de  se  demander  si  la  glande  interstitielle  du  testicule 
n'est  pas  elle-même  un  paraganglion.  —  L.  Deuorne. 

Willier  (Benjamin  H.).  —  Les  structures  des  glandes  génitales  du  free- 
martin  et  leurs  homologies.  —  Étude  histologique  des  glandes  génitales 
d'une  trentaine  de  spécimens  de  free-martin.  La  conclusion  en  est  que  l'in- 
dividu freemartin  est  bien,  conformément  à  la  thèse  de  F.  R.  Lillie,  femelle 
originairement  et  en  tant  que  germe,  et  n'évolue  vers  le  sexe  mâle  que  sous 
l'action  des  hormones  mâles  qui  passent  dans  sa  circulation.  Dans  cette 
évolution,  on  observe  toute  une  série  de  degrés;  ils  sont  en  rapport  avec  le 
moment  plus  ou  moins  tardif  où  se  sont  établies  les  anastomoses  circula- 
toires avec  le  co-jumeau  mâle.  Au  tout  premier  degré,  la  glande  ne  se  dis- 
tingue d'un  ovaire  à  sa  phase  de  première  poussée  que  par  l'absence  d'épi- 
thélium  germinatif  en  dehors  de  l'albuginée.  A  un  stade  plus  marqué,  les 
cordons  sexuels  produits  par  cette  première  poussée  ovarienne  subissent 
des  modifications  histologiques  qui  les  rapprochent  des  canaux  séminifères  : 
délimitation  conjonctive  nette,  éléments  sertoliens,  cellules  interstitielles. 
Dan's  certains  cas,  le  rete  ovarii  se  transforme  en  un  rete  testis.  Parfois 
môme  celui-ci  se  met  en  communication  directe  avec  un  véritable  épidi- 
dyme.  11  importe  toutefois  de  bien  noter  que  si  le  tractus  urogénital  peut 
ainsi  revêtir,  ou  peu  s'en  faut,  tous  les  caractères  anatomiques  propres  au 
sexe  mâle,  jamais  un  gonocyte  n'apparaît  dans  ces  tubes  séminifères,  uni- 
quement garnis  de  syncytium  sertolien.  Ces  cas  constituent  donc  une  moda- 
lité de  l'intersexualité;  ils  montrent  jusqu'à  quel  point  l'organisme  peut, 
sous  l'influence  de  certaines  hormones,  dévier  de  la  voie  où  il  était  engagé. 
Mais  jusqu'à  présent  il  semble  bien  que  ce  n'est  là  qu'une  déviation,  rien 
de  plus;  l'organisme  ne  réagit  que  dans  le  cadre  de  ses  potentialités.  Jamais 
on  n'a  constaté  la  transformation  d'un  individu  mâle  en  9-  Au  point  de  vue 
histologique,  la  nature  a  réalisé  là  une  expérience  très  démonstrative  des 
homologies  entre  les  parties  constituantes  des  glandes  génitales  des  deux 
sexes.  C'est  la  vérification  péremptoire  de  l'hypothèse  émise  jadis  par 
E.  Van  Beneden.  —  A.  Dalcq. 

Minoura  (Tadachika).  —  Elude  des  effets  de  greffes  testiculaires  ovarien- 
nes et  sur  le  développement  de  l'embryon  du  poulet.  —  Ces  expériences  ont  eu 
pour  but  de  réaliser,  dans  une  certaine  mesure,  la  reproduction  expérimen- 
tale des  faits  observés  par  F.  R.  Lillie  sur  le  free-martin  du  bétail.  Il 
s'agissait  donc  de  mettre  en  évidence  une  action  d'hormones  sécrétées  par 
les  glandes  génitales  sur  la  différenciation  du  tractus  urogénital.  Ce  pro- 


634  L'ANNEE    BIOLOGIQUE. 

blême  a  été  résolu  en  greffant  des  fragments  de  testicule  ou  d'ovaire  pris  à 
de  jeunes  poulets  sur  l'allantoïde  des  œufs  de  poule  aux  différents  stades 
de  leur  incubation,  et  plus  spécialement  durant  la  seconde  semaine  de  leur 
développement.  Des  expériences  de  contrôle  ont  été  réalisées  parallèlement 
avec  des  fragments  de  diverses  autres  glandes.  Il  n'a  été  tenu  compte  que 
des  cas  où  une  croissance  de  la  greffe  s'est  produite.  Dans  les  cas  favora- 
bles, cet  accroissement  est  manifeste,  encore  qu'il  soit  moins  rapide  pour 
les  fragments  de  gonade  que  pour  les  autres  tissus.  L'appréciation  des 
effets  morphogénétiques  de  la  sécrétion  présumée  des  hormones  a  été  basée 
sur  une  étude  anatomique  attentive  des  embryons  qui  se  sont  développés 
dans  les  .œufs  greffés;  la  régression  de  l'ovaire  droit,  le  développement  des 
canaux  de  Wolff  et  de  Mùller,  les  variations  de  taille  des  testicules  ont  cons- 
titué autant  d'éléments  d'appréciation,  dont  le  degré  de  variations  dans  les 
poussins  normaux  a  été  déterminée  avec  précision.  Il  a  été  reconnu  que  les 
greffes  de  fragments  de  glande  génitale  provoquent  fréquemment,  dans  le 
tractus  génital,  des  modifications  considérables;  cette  action  est  d'autant 
mieux  caractérisée  que  la  greffe  est  faite  au  moment  où  se  produit  la  dif- 
férenciation de  ces  organes,  soit  au  cours  de  la  2e  semaine  (on  ne  peut  les 
faire  plus  tôt,  les  vaisseaux  allantoïdiens  n'étant  pas  assez  développés). 
Quant  au  sens  même  de  ces  effets,  il  était  assez  difficile  de  le  distinguer, 
attendu  que  l'on  n'a  a  priori  aucune  indication  sur  l'orientation  préalable 
de  la  différenciation  sexuelle  chez  l'embryon.  Bien  qu'on  travaille  donc  un 
peu  à  l'aveugle,  l'analyse  comparative  d'une  grand  nombre  de  cas  permet 
une  conclusion.  L'hypothèse  logique  que  les  greffes  testiculaires  font  dévier 
le  développement  dans  le  sens  mâle  (persistance  de  la  glande  droite,  déve- 
loppement des  canaux  de  Wolf,  régression  des  canaux  de  Mùller,  différencia- 
tion testiculaire  de  la  gonade)  ou  que  les  greffes  ovariennes  exercent  une 
influence  de  sens  opposé  permet  en  effet  d'interpréter  sans  grande  difficulté 
les  résultats  expérimentaux.  M.  a  donc  démontré  effectivement  que  si 
des  fragments  de  testicule  ou  d'ovaire  de  jeunes  poulets  sont  greffés  sur 
l'allantoïde  de  l'œuf  de  poule  en  incubation,  ces  tissus  sécrètent  des  hormo- 
nes qui  passent  dans  la  circulation  embryonnaire  et  exercent  une  action 
morphogénétique  spécifique  sur  le  tractus  urogénital.  —  A.  Dalcq. 

a)  Champy  (Christian).  — Etude  expérimentale  sur  les  différences  sexuelles 
chez  les  Tritons  (Triton  alpestris  La,ur) .  Changement  expérimental  du  sexe.  — 
Après  une  vingtaine  de  pages  d'introduction,  où  sont  indiquées  les  différences 
sexuelles  telles  qu'elles  existent  au  moment  des  amours,  différences  morpho- 
logiques, anatomiques  et  de  pigmentation,  Ch.  étudie,  avec  un  luxe  de  détails 
histologiques,  dans  la  première  partie  de  son  mémoire,  les  variations  natu- 
relles des  glandes  génitales  et  des  caractères  sexuels;  dans  la  deuxième 
partie,  les  effets  de  castration,  chirurgicale  et  alimentaire;  dans  la  troisième, 
l'interversion  expérimentale  du  sexe. 

Ch.  distingue  chef  les  Tritons  deux  sortes  de  caractères  sexuels  différen- 
tiels :  1°  caractères  permanents  (papille  et  glandes  cloacales,  structure  dif- 
férente des  conduits  génitaux,  résidu  estival  de  la  crête);  2°  caractères  tem- 
poraires, très  frappants  ceux-là,  et  dont  l'ensemble  constitue  la  parure  de 
noces.  Le  développement  de  ces  caractères  temporaires  (apparition,  et  non 
maintien),  coïncide,  chez  le  mâle,  avec  le  moment  où  le  testicule  renferme 
des  ampoules  à  spermatozoïdes  mûrs;  chez  la  femelle,  avec  le  moment  où 
l'ovaire  renferme  des  œufs  à  enclaves  vitellines.  Lorsque,  pour  une  raison 
quelconque,  la  parure  nuptiale  n'est  pas  apparente,  on  peut  la  «  révéler  » 
expérimentalement  (par  exemple  :  en  élevant  la  température),  mais  à  la  con- 


LE  SEXE.  635 

dition  que  ce  soit  dans  la  périole  où  se  trouve  réalisée  la  condition  détermi- 
nante de  la  parure,  à  savoir,  chez  le  mâle,  les  spermatozoïdes  mûrs  (peut- 
être  aussi,  les  cellules  sertoliennes).  En  dehors  de  cette  période,  on  ne  peut 
révéler  la  parure  par  aucun  artifice.  Les  spermatogonies  et  les  spermato- 
cytes  n'interviennent  certainement  pas,  et  non  plus  le  tissu  adipo-glandu- 
laire,  qui  se  forme  au  moment  où  les  ampoules  à  spermatozoïdes  se  vident, 
et  qui  est  l'équivalent  du  tissu  interstitiel.  La  parure  apparaît  longtemps 
avant  qu'il  n'y  ait  trace  de  tissu  adipo-glandulaire.  Ch.  critique  vivement  la 
théorie  d'ANCEL  et  Bouin;  l'intervention  du  tissu  interstitiel  dans  le  détermi- 
nisme des  caractères  sexuels  secondaires  lui  parait  douteuse,  même  chez  les 
Mammifères,  et  à  plus  forte  raison  en  ce  qui  concerne  les  Oiseaux,  Batra- 
ciens et  Poissons,  où  il  n'entre  point  en  jeu,  d'après  l'auteur. 

Les  expériences  de  castration  chirurgicale  n'ont  pas  fourni  de  résultats 
très  nets.  Par  contre,  les  effets  d'un  jeune  total  et  prolongé  sont  des  plus  in- 
téressants. Pratiqué  de  juillet  à  octobre,  c'est-à-dire  pendant  la  période  où 
s'élaborent  les  éléments  sexuels,  le  jeune  empêche  le  développement  des 
spermatozoïdes  ;  au  printemps  suivant  ,  les  mâles  ainsi  castrés  ne  pren- 
nent pas  la  parure  de  noces,  se  montrent  indifférents  vis-à-vis  des  femelles, 
et  ne  vont  pas  à  l'eau  comme  les  témoins.  La  livrée  nuptiale  peut  réapparaî- 
tre l'année  suivante,  mais  il  faut  pour  cela  que  les  animaux,  renourris,  en- 
trent à  nouveau  dans  la  voie  de  la  spermatogenèse.  Lorsque  la  castration 
alimentaire  est  totale,  et  entraîne  la  régression  des  spermatogonies  secon- 
daires, elle  peut  amener  la  glande  génitale  mâle  à  un  état  tel  que  celle-ci, 
chez  un  animal  renourri,  se  met  à  évoluer  dans  le  sens  femelle.  Le  Triton 
mâle  se  trouve  ainsi  avoir  changé  de  sexe;  en  même  temps,  il  prend  le  faciès 
de  femelle.  Cependant,  l'auteur  jusqu'ici  n'a  observé  qu'un  seul  cas  certain 
d'inversion  sexuelle,  plus  un  cas  douteux,  dans  ses  élevages  de  Tritons.  — 
A.  Drzewina. 

b)  Champy  (C). —  Apparition  fluctuante  de  caractères  sexuels  mâles  chez 
Triton  alpestris  femelle.  —  Certaines  femelles  de  Triton  alpestris  présentent 
après  la  ponte  un  développement  assez  accentué  de  caractères  mâles  :  crête, 
taches  ponctiformes  noires  et  jaunes  sur  l'échiné,  élargissement  des  points 
des  flancs.  En  corrélation  avec  ces  caractères,  on  constate  l'absence,  dans 
les  ovaires,  de  gros  ovocytes,  on  n'y  trouve  que  de  très  jeunes  ovocytes.  Chez 
des  femelles  normales,  au  contraire,  on  trouve,  après  la  ponte,  de  gros 
ovocytes  persistants,  en  voie  de  résorption.  Ce  sont  donc  les  ovocytes  parve- 
nus à  une  grande  taille  qui  jouent  un  rôle  actif  sur  les  carctères  sexuels, 
inhibiteur  pour  les  caractères  mâles.  La  transplantation  d'ovaires  normaux 
chez  les  tritons  mâles  en  est  en  quelque  sorte  la  démonstration  expéri- 
mentale :  elle  amène  la  régession  de  la  crête  et  la  disparition  des  points  des 
flancs.  —  L.  Dehorne. 

Leigh-Sharpe  (W.  H.).  —  Caractères  sexuels  secondaires  des  Elasmo- 
branches.  —  Suite  d'un  travail  déjà  analysé  {Année  biologique,  t.  XXV,  1921, 
p.  33);  le  présent  mémoire  est  relatif  aux  espèces  suivantes  :  Galeus  canis; 
Mustelus  vulgaris,  Lamna  cornubica,  Rhina  squatina.  Chez  les  deux  premiers 
les  siphons  atteignent  une  dimension  énorme;  ils  remontent  même  chez  le 
Mustelus  jusqu'au  niveau  des  nageoires  pectorales;  à  l'extrémité  de  l'organe 
copulateur,  à  peu  près  au  même  niveau  que  le  rhipidion,  se  trouve  creusée 
une  cavité  aveugle,  à  orifice  postérieur  que  l'auteur  dénomme  pseudo-siphon. 
Chez  le  Mustelus  il  désigne  sous  le  nom  de  pera  un  autre  sac  interposé,  du 
côté  externe  du  rhipidion,  entre  lui  et  le  pseudo-siphon.  Le  Lamna  présente 


636  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ceci  de  particulier  qu'au  point  de  vue  des  organes  copulateurs,  il  se  rattache 
non  aux  Squales  mais  aux  Raies,  ayant,  comme  ces  dernières,  un  siphon  peu 
développé,  et  dont  la  cavité  est  à  peu  près  entièrement  occupée  par  une 
glande.  La  Rhina  se  rattache  aussi  plutôt  au  type  des  Raies,  ou  mieux 
encore  du  Lamna.  —  Ch.  Pérez. 

a)  Pézard(A.)  et  Caridroit  (F.). — Interpénétration  surrénalo- testiculaire 
chez  des  coqs  castrés  incomplètement.  —  lia  été  constaté,  d'une  part,  l'envahis- 
sement des  transplantes  testiculaires  par  le  tissu  médullaire  adrénalinogène  ; 
d'autre  part,  la  présence  dans  la  surrénale  de  canaux  séminifères  manifes- 
tant encore,  après  un  an,  des  signes  d'activité  fonctionnelle;  ces  canaux  ont 
perdu  leur  lumière  mais  possèdent  encore  toute  la  lignée  séminale.  Le  tes- 
ticule «  aspermatogène  »  est  donc  un  milieu  qui  permet  la  vie  aux  éléments 
médullaires  et  leur  activité  sécrétoire  (adrénaline).  Les  tissus  cortical  et 
séminal  dérivant  de  bourgeons  contigus  de  l'épithélium  cœlomique,  on  con- 
çoit que  cette  parenté  ontogénique  permette  à  l'un  aussi  bien  qu'à  l'autre 
d'entrer  en  connexion  avec  la  cellule  phœochrome.  —  L.  Demorne. 

b)  Pézard(A.)  et  Caridroit  (F.).  —  L'action  de  l'hormone  tesliculaire  sur 
la  valence  relative  des  facteurs  allélomorphes  chez  les  Ovins  (Dorset  X  Suf- 
folk).  — Le  bélier  et  la  brebis  de  la  raceSuffolk  ne  portent  pas  de  cornes.  Ceux 
de  la  race  Dorset  en  sont  pourvus.  Le  croisement  Dorset  X  Suffolk  donne 
une  génération  Fi  composée  de  mâles  cornus  et  de  femelles  sans  cornes.  Ces 
produits,  croisés  entre  eux,  donneront  une  génération  Fa  ainsi  caractérisée  : 
sur  quatre  mâles,  trois  seront  cornus  et  un  sans  cornes;  sur  quatre  femelles, 
trois  seront  sans  cornes  et  une  en  sera  pourvue.  Le  croisement  des  pro- 
duits F2  avec  des  sujets  purs  Suffolk  ou  Dorset  montre  que  sur  les  trois 
mâles  cornus,  deux  étaient  hétérozygotes  et  l'autre  homozygote  ;  sur  les 
trois  chèvres'sans  cornes,  deux  étaient  hétérozygotes,  l'autre  étant  homozygote. 
Pour  expliquer  ces  résultats,  P.  etc.  invoquent,  comme  Morgan  (1919),  mais 
avec  une  conception  différente,  l'action  des  hormones  sexuelles  :  «  En  raison 
de  l'action  positive  de  l'hormone  testiculaire  chez  le  mâle  et  de  l'absence 
de  l'action  de  l'ovaire  chez  la  femelle,  on  doit  admettre  que,  dans  les  races 
Dorset  et  Suffolk,  la  forme  neutre  est  réalisée  par  les  brebis  (présence  ou 
absence  de  cornes).  »  —  Si  D  est  le  déterminant  cornes  mâles  du  gamète 
Dorset,  d  le  déterminant  cornes  femelles  du  même  gamète,  et  S  le  déter- 
minant absence  de  cornes  du  gamète  Suffolk,  les  gamètes  Dorset  (Dd)  et 
les  gamètes  Suffolk  CSS)  croisés  donneront  les  hybrides  Dd.  SS.  ou  SS. 
Dd.  Les  hybrides  croisés  entre  eux  donnent  quatre  combinaisons  possibles  : 
Dd.  Dd.,  Dd.  SS.,  SS.  Dd.,  SS.  SS.  L'expérience  ayant  montré  que  D.  do- 
mine S.  et  que  S.  domine  d.,  examinons  les  cas  où  à  cesquatre  combinaisons 
s'ajoute  le  sexe  cf-  On  a  :  Dd.  Dd., o* cornus  (homozygotes);  Dd.SS.,  cf  cornus 
(hétérozygotes, car  D.  domine  S.);  SS.  Dd.,  o*  cornus  hétérozygotes;  SS.SS.,  c? 
sans  cornes,  homozygotes.  — S'agit-il  du  sexe  femelle?  On  aura  :  Dd.  Dd.,  Q 
cornues  homozygotes;  Dd.  SS.,  Ç>  sans  cornes  (hétérozygotes  D,  dominant, 
n'est  pas  extériorisé)  ;  SS.  Dd.,  Q  sans  cornes,  hétérozygotes  ;  SS.  SS.,  Q  sans 
cornes,  homozygotes.  Comme  il  n'est  extériorisé  que  sous  l'influence  d'une 
hormone  testiculaire,  le  caractère  dominant  D  reste  potentiel  chez  les  fe- 
melles. —  En  tenant  compte  de  l'influence  de  l'hormone  testiculaire  sur  les 
déterminants  mendéliens,  l'analyse  génétique  des  croisements  Dorset  X 
Suffolk  devient  possible.  —  L.  Dehorne. 

Coe  (Wesley  R.)  et  Bail  (Stanley  C).  —  Dimorphisme  sexuel  chez  la 


LA  METAMORPHOSE.  037 

Nemerte  pélagique  Nectonemertes.  —  Ayant  repris  l'étude  des  exemplaires 
mêmes  qui  ont  servi  de  types  à  Verrill,  et  ayant  pu  y  ajouter  de  nouvelles 
informations  d'après  l'étude  par  coupes  d'individus  bien  conservés,  C.  et  B. 
arrivent  à  cette  conclusion  que  les  formes  de  Némertes  pélagiques  décrites 
respectivement  sous  les  noms  génériques  distincts  de  Nectonemertes  et  de 
Hyalonemertes,  ne  sont  pas  autre  chose  que  les  mâles  et  les  femelles  d'une 
même  espèce  dimorphe,  qui  devra  conserver  le  nom  unique  de  Nectone- 
mertes mirabilis.  Les  tentacules  latéraux  de  la  région  antérieure  n'existent 
que  chez  le  mâle,  et  ne  se  développent  chez  lui  qu'à  la  maturité  sexuelle. 
Ce  sont  sans  doute,  comme  Brinkmann  l'a  suggéré  le  premier,  des  organes 
permettant  au  mâle  de  saisir  la  femelle  pendant  l'accouplement  (Cf.  Coe, 
Année  biologique,  1921).  C.  et  B.  donnent  une  description  anatomique  assez 
détaillée  de  tous  les  organes  de  ce  type  intéressant.  —  Ch.  Pérez. 


La  métamorphose 

Adams  (J.  F.).  —  Gametophytic  development  of  blister  rust.  (Bot.  Gazette, 
LXXI,  131-137,  4fig.,  1921.)  [638 

Just(E.  E.).  —  On  rearing  sexually  mature  Platynereis  megalops  from  eggs. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  471-478  1922.)  [Elevage  depuis  l'œuf  d'une  Néréide 
très  voisine  sinon  identique  à  Nereis  Dumerili;  cependant  le  cycle  est 
direct  et  non  compliqué  comme  chez  cette  dernière  espèce.  —  L.  Cuénot 

Koltzoff  (N.  K.).  —  Transformation  expérimentale  de  l'Axolotl  en  Ambly- 
stome.  (En  russe)  (Izvestia  Instituta  expérimentainoï  Biologii,  I,  68-72, 
6fig.,  1921.)  [637 

Rémy  (P.).  —  L'iode  et  la  métamorphose  de  l'Ammoceles  branchialis  en  Pe~ 
tromyzon  Planeri  Bloch.)  (C.   R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  129,  1922.)  [638 


Koltzoff  (N.  K.).  —  Transformation  expérimentale  de  V Axolotl  en  Ambly- 
stome.  —  L'auteur  s'est  proposé  d'étendre  à  la  métamorphose  de  l'Axolotl  les 
expériences  sur  l'action  de  certaines  glandes  à  sécrétion  interne,  spécia- 
lement de  la  thryoïde,  sur  la  métamorphose  des  têtards  de  Grenouille.  Les 
premiers  essais  s'étaient  montrés  infructueux;  les  Axolotls,  pris  à  trois  mois, 
nourris  avec  de  la  viande  saupoudrée  de  thyroïdine  mouraient,  après  un 
grand  amaigrissement,  avant  de  présenter  des  signes  quelconques  de  la 
métamorphose.  L'auteur  a  expérimenté  alors  avec  des  Axolotls  de  deux  ans, 
deux  mâles  et  deux  femelles;  la  métamorphose  a  bien  commencé  quelques 
mois  après,  mais  les  animaux  sont  morts  avant  qu'elle  ne  soit  achevée. 
Enfin,  il  a  pu  mener  son  expérience  à  bien  avec  cinq  individus  de  trois  à 
quatre  ans,  à  branchies  bien  développées;  trois  animaux  recevaient  une 
alimentation  à  thyroïdine,  un  était  maintenu  dans  l'eau  additionnée  de  Kl 
(pour  voir  l'action  possible  de  l'ion  I),  le  dernier  servait  de  témoin.  Le 
régime  thyroïdien  provoque  un  amaigrissement  qui  nécessite  un  retour 
périodique  à  l'alimentation  normale.  Pendant  plusieurs  mois  les  animaux 
subissent  une  série  de  transformations  :  les  branchies  disparaissent  presque 
l'année  biologique.  44 


638  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

entièrement,  le  corps  maigrit,  la,  peau  devient  lisse,  avec  des  taches  blanches 
sur  la  queue,  les  yeux  deviennent  saillants,  avec  un  pli  annulaire  autour. 
Ce  sont  alors  des  Amblystomes;  la  disparition  des  branchies  s'achève  lors- 
qu'on les  sort  de  l'eau  pour  les  laisser  vivre  sur  le  sable  humide. 

L'auteur  suppose  que,  chez  tous  les  Amphibiens,  la  métamorphose  débute 
par  l'accroissement  de  l'activité  de  la  glande  thyroïde;  si  on  l'enlève  aux 
têtards  de  Grenouille,  la  métamorphose  ne  se  produit  pas,  bien  que  le  déve- 
loppement de  tous  les  organes  internes,  y  compris  les  organes  sexuels,  se 
poursuive  normalement.  De  même,  les  Axolotls  néoteniques  qui  passent 
leur  vie  dans  l'eau  présentent  probablement  un  arrêt  de  développement  de 
la  glande  thyroïde  et  ne  peuvent  se  transformer  en  Amblystomes  que  si  l'on 
fournit  à  leur  organisme  de  la  thyroïdine.  Mais  il  doit  exister  en  Amérique 
une  race  d'Axolotls  qui  possède  une  glande  thyroïde  normalement  développée 
et  subit  la  métamorphose  dans  les  conditions  naturelles.  Il  serait  à  désirer, 
conclut  l'auteur,  qu'on  puisse  croiser  les  deux  races  et  vérilier  si  elles  ne 
diffèrent  pas  entre  elles  par  un  certain  facteur  tenant  sous  sa  dépendance 
la  glande  thyroïde  et  renforçant  son  activité  à  un  certain  moment  du  déve- 
loppement. 

Etendant  ses  observations  à  l'homme,  K.  suppose  que  certains  types  infan- 
tiles sont  des  formes  néoteniques,  dues  à  l'insuffisance  thyroïdienne.  D'autre 
part,  l'hyperthyroïdisme  est  un  phénomène  fréquent;  ainsi,  selon  K., 
l'amaigrissement  général  de  la  population  russe  depuis  1917  est  dû  moins 
à  l'insuffisance  de  la  nourriture  qu'à  l'hyperthyroïdisme  provoqué  par  les 
grandes  secousses  nerveuses  subies  et  entraînant  une  exagération  dans  la 
rapidité  des  échanges.  L'amaigrissement  des  vieillards  serait  un  phénomène 
du  même  ordre.  —  M.  Goldsmith. 

Rèmy  (P.).  —  L  iode  et  la  métamorphose  de  l'Ammoceles  branchialis  en 
Petromyzon  planer i  Bloch.  —  Expériences  analogues  à  celles  déjà  effectuées 
par  Jensen  pour  essayer  de  provoquer  dans  ce  cas  une  accélération  de  la 
métamorphose  par  les  produits  iodés  d'origine  thyroïdienne  qui  sont  accélé- 
rateurs de  la  métamorphose  des  Batraciens.  Résultats  analogues  à  ceux  de 
cet  auteur  et  montrant  que  l'iode,  agent  accélérateur  de  la  métamorphose 
des  Batraciens,  n'intervient  pas  dans  celle  des  Cyclostomes,  dont  le  déter- 
minisme reste  inconnu.  —  H.  Cardot. 

Adams  (J.  F.).  —  Développement  gamétophytique  des  taches  de  rouille. 
—  Depuis  la  découverte  des  stades  à  pycnides  pour  les  rouilles  des  tiges  des 
Pins,  quelques  points  intéressants  sont  apparus  concernant  leur  alternance 
avec  les  stades  écidies.  Ce  stade  pycnide  des  rouilles  des  Angiospermes  pré- 
cède habituellement  l'apparition  des  autres  stades  (écidies,  uredo  ou  telo) 
de  peu  de  jours  à  quelques  semaines.  L'intervalle  de  temps,  quand  il  s'agit 
des  Pins,  est  différent.  On  peut  établir  trois  modalités  :  1°  Danslepremiercas, 
deux  années  sont  nécessaires  pour  que  soit  complète  la  période  gamé- 
tophytique du  développement  (Peridermium  cerebrum).  —  2°  Dans  le  deu- 
xième cas,  le  cycle  complet  du  développement  est  effectué  dans  une  période 
de  six  mois  (Peridermium  Comptonvr,  P.  piri forme,  P.  coleosporoides, 
P.  St7-obi).  —  3°  Dans  le  troisième  cas,  la  période  de  développement  ne  dé- 
passe pas  une  saison  de  croissance  ;  c'est  le  cas  des  rouilles  des  feuilles  des 
Conifères,  semblable  à  celui  que  l'on  observe  chez  les  Angiospermes  (Peri- 
dermium acicolum,  P.  Peckii).  En  terminant,  A.  donne  les  caractères  diffé- 
rentiels entre  Peridermium  Comptoniœ  et  cerebrum,  tirés  surtout  de  la  lon- 
gueur des  pycniophores.  —  EL  Souèges. 


LA  MORT.  039 


I,a  mort 


Metalnikow  (S.).  —  Dise  ans  de  culture  des  Infusoires  sans  conjugaison. 

(C.  R:  Ac.  Sa,  CLXXV,  776,  1922.)  [639 

Pearl  (Raymond). —  Expérimental  studies  on  the  duralion  oflife.    VI.  A 

comparison   of  the  laws  of  tnortaliti/  in  Drosophila  and,  in  Man.  (Amer. 

Natur.,  LVI,  398-405,  1922.) 

[Même  courbe  de  mortalité  pour  les  deux  formes.  Un  jour  de  vie  de 

Drosophile  imago  égale  0,8866  d'une  année  de  vie  humaine.  —  L.  Cuénot 
Pearl  (Raymond)  and  Parker  (Sylvia  L.).  —  Expérimental  Studies  on 

the  duralion  oflife.  On  the  influence  of  certain  environmental  factors  on 

duration  of  life  in  Drosophila  (Amer.  Natur.,  LVI,  385-398,  1922.)       [639 


Pearl  (Raymond)  et  Parker  (Sylvia  L.).  —  Etudes  expérimentales  sur 
la  durée  de  la  vie.  V.  Sur  l'influence  de  certains  facteurs  de  milieu  sur  la  du- 
rée de  vie  de  Drosophila.  —  Dans  la  pratique  habituelle  de  la  culture  des 
Drosophiles  au  laboratoire,  les  flacons  sont  fortement  bouchés  avec  du  coton 
pour  prévenir  la  fuite  des  Mouches;  il  est  évident  que  l'aération  de  la  cul- 
ture, dans  ces  conditions,  est  forcément  médiocre,  l'air  ne  se  renouvelant 
pas.  On  peut  se  demander  si  cela  influe  sur  la  durée  de  vie  :  des  expériences 
comparatives  faites  en  fermant  les  flacons  avec  une  étoffe  à  mailles  fines 
montrent  que  dans  le  cas  de  Drosophiles  sauvages,  il  y  a  une  différence 
•d'environ  10  %  dans  la  durée  moyenne  de  vie  en  faveur  des  cultures  bien 
ventilées.  Par  contre,  un  mutant  à  ailes  vestigiales,  moins  actif,  n'ayant 
pas  l'habitude  de  s'accumuler  au  sommet  du  flacon  (comme  le  font  les 
Drosophiles  sauvages)  ne  montre  aucune  différence. 

En  ajoutant  du  suc  embryonnaire  à  un  milieu  de  culture,  on  prolonge 
notablement  la  durée  de  vie  de  cellules  cultivées  in  vitro  (Carrel  et  Ebeling)  ; 
mais  chez  les  Drosophiles,  si  l'on  ajoute  journellement  aux  cultures  du  suc 
embryonnaire  de  Poulet  ou  de  larves  de  Drosophiles,  cela  ne  produit  aucun 
effet  sensible  sur  la  durée  de  la  vie.  —  L.  Cuénot. 

Metalnikow  (S.).  —  Dix  ans  de  culture  des  Infusoires  sans  conjugaison. 
—  La  forme  primitive  du  Paramœcium  caudatum,  prise  en  1908  dans  un 
étang  des  environs  de  Petrograd,  a  donné  naissance  à  20  cultures  qui  se 
sont  poursuivies  jusqu'à  présent,  soit  pendant  15  ans.  Leur  étude  systémati- 
que a  été  faite  pendant  10  ans.  Aucun  ralentissement  dans  la  multiplication 
n'a  été  constaté  au  cours  de  3.967  générations  (400  par  année).  La  rapidité 
de  la  multiplication  subit  de  grandes  oscillations,  quelquefois  quotidiennes, 
mais  l'auteur  doute  que  l'endomixie  en  soit  la  cause,  comme  le  croient  Woo- 
druff  et  ERDMANN.Le  l'ôle  de  l'endomixie  reste  entièrement  énigmatique.  — 

M.  GOLDSMITH. 


G40  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 


Morphologie  générale 

Bujard  (Eug.).  —  Modelage  de  la  tête  de  Vembryon  humain.  Neuromèrie  et 
branchiomêrie.  (Arch.  de  Biol.,  XXXI,  323-346,  10  fig.,  1921.)  [634 

a)  Granel  (F.).  —  Structure  et  développement  de  la  pseudobranchie  des  Té- 
lèostèem.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  322,  1922.)         [Analysé  avec  le  suivant 

b) Signification  morphologique  de  la  pseudobranchie  des  Téléostéens. 

(Ibid.,  349,  1922.)  [644 

Holmgren  (E.).  --  Die  Achseldrilsen  des  Menschen.  (Anat.  Anz.,  LV,  553-565, 

9  fig.)  [644 

Holmgren  (Nils).  —  Points  ofview  concerning  forebrain  morphology  in  lower 
vertébrales.  (Journ.  of  comp.  neurology,  XXXIV,  391-440,  9  pi.,   1922.) 

[643 

Jacobshagen  (E.).  —  Zur  Morphologie  des menschlichen  Blinddarms.  (Anat. 
Anz.,  LVI,  97-133,  21  fig.)  '  [644 

Konrfeld  (W.).  —  Ueber  die  Entivicklung  der  Hautdriisenmuskulatur  bei 
Amphibien.  (Anat.  Anz.,  LV,  513-530,  8  fig.)  [642 

Levaditi  (C.)  et  Nicolau  (S.).  —  Les  feuillets  embryonnaires  en  rapport 
avec  les  affinités  du  virus  vaccinal.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  778,  1922.) 

[642 
Maurer  (Fr.).  —  Sàugetierhaare  und  Tastflecke.  (Anat.  Anz.,  LVI,  71-82.) 

[643 

Plate  (L..).  —  Ueber  die  phylogenetische  Entstehung  der  Milchdrùsen  und 

Haare.  (Anat.  Anz.,  LVI,  65-71,  2  fig.)  [643 

Prenant  (Marcel).  —  Recherches  sur  le  parenchyme  des  Platltelminthes. 

(Arch.  de  Morphol.  génér.  et  expérim.,  fasc.  V,  1-175,  11  fig.,  8  pi.,  1922.) 

[640 
Rea  (M.  "W.).  —  Stomata  and  hydathodes  in  Campanula  rotundifolia  L.  and 

their  relation  to  environment.  (New  Phytol.,  XX,  56-72,  1921.)  [645 

Roskin  (Gr.).  Ueber  den  feineren  Bau  der  Epithel-Muskehellen  von  Hydra 
grisea  and  fusca.  (Anat.  Anz.,  LVI,  158-168,  8  fig.)  [642 

Whitaker  (E.  S.).  —  Expérimental  investigations  on  birch  and  oak.  (Bot. 
Gazette,  LXXI,  pp.  220-235,  4  fig.,  3  pi.,  1921.)  [645 


Feuillets.  Homologies. 

Prenant  (Marcel).  —  Recherches  sur  le  parenchyme  des  Plalhehninthes. 
—  L'auteur  étudie,  dans  la  lre  partie  de  son  mémoire,  l'organisation  géné- 
rale du  parenchyme;  l'étude  histo-physiologique  de  celui-ci  fait  le  sujet  de 
la  2e  partie;  dans  la  3e  partie  enfin,  l'auteur  recherche  si,  et  dans  quelle 
mesure,  les  types  cellulaires  observés  chez  les  Plathelminthes  sont  super- 
posables  à  des  éléments  connus  dans  d'autres  groupes,  et  en  particulier  dans 
le  sang  et  dans  le  tissu  conjonctif  des  Vertébrés.  Il  s'agit  donc  d'un  essai 
d'histologie  comparée,  au  sens  propre  du  terme.  Chez  ces  Vers  qui  ne  pré- 


MORPHOLOGIE  GÉNÉRALE.  641 

• 

sentent  ni  cavité  générale,  ni  vaisseaux,  ni  sang  circulant,  il  paraissait 
important  de  rechercher  dans  le  parenchyme  les  divers  types  cellulaires 
qui,  de  façon  plus  ou  moins  directe,  traduisent  pour  l'histologiste  le  chi- 
misme  du  sang.  C'est  là  l'idée  directrice  et  originale  du  travail  de  P. 

D'une  façon  générale,  le  parenchyme  des  Plathelminthes  (P.  a  examiné 
divers  Turbellariés  Acœles,  Rhabdocœles,  Triclades  et  Polyclades,  des  Tré- 
matodes,  Cestodes,  et  aussi,  en  vue  de  comparaison,  des  Némertes  et  des 
Cténophores)  se  présente  sous  l'aspect  d'un  réseau  de  cellules  fixes  dans  les 
mailles  duquel  on  reconnaît  une  substance  intercellulaire  et  des  cellules 
libres.  P.  étudie  ces  divers  éléments  aux  points  de  vue  histologique,  histo- 
physiologique,  microchimique,  en  cherchant  surtout  à  dégager  les  équiva- 
lences fonctionnelles,  11  montre  les  relations  entre  les  cellules  fixes  et  la 
substance  fondamentale,  celles  entre  les  cellules  fixes  et  les  cellules  libres. 
On  a  souvent  rapproché  le  parenchyme  des  Vers  plats  du  tissu  conjonctif 
lâche  des  Vertébrés.  C'est  plutôt  du  mésenchyme  embryonnaire  de  ces  der- 
niers qu'il  y  aurait  lieu  de  le  rapprocher;  jamais  on  n'y  trouve,  en  effet,  de 
faisceaux   conjonctifs,  ni  de  fibres  élastiques.   Les    cellules  libres    appar- 
tiennent  à  deux  séries  distinctes  :    l'une  est  une  série-souche,  capable  de 
donner  aussi  bien  des  éléments  sexuels  que  des  cellules  somatiques,  l'autre 
est  définitivement  différenciée  dans  le  sens  somatique.  Le  pouvoir  phagocy- 
taire  existe,  du  moins  pour  certains  de  ces  éléments,  mais  il  est  peu  déve- 
loppé. P.  complète  les  résultats  auxquels  il  est  arrivé  antérieurement  au 
sujet  des    rhabdites  des  Triclades  et  des  Rhabdocoelides.   Ils  se    forment, 
dans  les  cellules  de  parenchyme,  aux  dépens  de  mitochondries  ;  dans  celles 
de  l'épiderme,  aux  dépens  de  corps  basaux;  ils  contiennent  du  fer  et  du 
phosphore  et  constitueraient  des  matières  de  réserves.  Quant  aux  cellules 
érythrophiles,   les   «  glandes  érythrophiles   »  des    auteurs,   elles    naissent 
d'éléments    migrateurs   du  parenchyme,   dont  le    noyau  devient  clair  et 
nucléole,  dont  le  protoplasma  augmente  de  volume  et  se  remplit  de  fines 
granulations  qui  sont  probablement  des  mitochondries  et  qui  en  grandissant 
donnent  des  bâtonnets  ;  les  inclusions,  d'abord  basophiles,  se  transforment 
brusquement  en  corps  érythrophiles.  Leur  rôle,  dans  la  plupart  des  cas, 
serait  de  fabriquer  des  réserves  utilisées  dans  l'élaboration  des   produits 
sexuels.  Après  un  chapitre  sur  la  lymphe,  où  sont  discutées  la  présence  de  la 
fibrine  et  celle  d'un  pigment  respiratoire,  ainsi  que  la  façon  dont  sont  véhi- 
culés par  la  lymphe  les  matériaux  nutritifs,  P.  aborde  la  question  de  savoir 
quelles  sont,  parmi  les  cellules  libres  du  parenchyme,  celles  qui  se  rappro- 
chent des  cellules  du  sang  des  Vertébrés? 

Il  y  a  d'abord  des  éléments  entièrement  comparables  aux  hémoblastes  des 
embryons  de  Vertébrés,  et  comme  eux  rigoureusement  équivalents  aux 
cellules  du  mésenchyme  indifférencié  ;  l'existence  de  l'hémoblaste  est  donc 
indépendante  de  celle  de  vaisseaux  sanguins.  La'  parenté  étroite  de  cet 
élément  avec  des  cellules  génitales,  son  identité  dans  certains  cas  avec  les 
blastomères,  indiquent  son  haut  degré  d'indifférenciation.  Il  y  a  ensuite  les 
lymphocytes,  analogues  à  ceux  des  Vertébrés.  Mais  à  cela  près  se  bornent 
les  analogies.  Il  y  a  bien  des  leucocytes  hyalins,  mais  ils  ne  sont  pas  exac- 
tement superposables  à  ceux  des  Vertébrés.  Il  existe,  au  moins  chez  les 
Turbellariés,  des  granulations  dont  la  composition  chimique  est  comparable 
à  celle  des  granulations  oxyphiles  d'Ehrlich.  En  effet,  entre  certaines  gra- 
nulations «  et  les  rhabdites  les  rapports  sont  plus  étroits,  aux  points  de  vue 
optique,  chromatique,  macro-  et  microchimique,  qu'entre  les  granulations 
a  elles-mêmes  chez  les  diverses  espèces.  Les  corps  érythrophiles,  dont  la 
composition  chimique  est  voisine  de  celle  des  rhabdites,  sont  dans  le  même 


642  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

cas.  Cependant,  les  cellules  qui  renferment  ces  granulations  n'ont  pas  des- 
caractères de  leucocytes,  encore  moins  ceux  de  leucocytes  granuleux.  Aussi, 
P.  juge-t-il  préférable  de  substituer,  dans  la  poursuite  des  analogies,  l'entité 
fonction  à  l'entité  cellule.  Il  retrouve  ainsi  :  une  fonction  phagocytaire,  , 
remplie,  comme  chez  les  Vertébrés,  par  les  divers  types  leucocytaires  des 
Plathelminthes;  une  fonction  peroxydasique  qui,  chez  les  Vertébrés,  est 
dévolue  aux  leucocytes  granuleux  seuls,  et  qui,  chez  les  Turbellariés,  est 
remplie  par  certains  leucocytes  hyalins  ;  une  fonction  nucléoprotéidique, 
celle  des  leucocytes  éosinophiles,  qui,  ici,  est  reprise  par  des  éléments  non 
leucocytaires  ;  une  fonction  d'accumulation  de  réserves  grasses,  remplie  par 
le  liquide  intercellulaire,  alors  que  chez  les  Vertébrés  elle  est  réservée 
surtout  au  tissu  adipeux;  une  fonction  de  réserve  glycogénique  dévolue 
ici  à  des  cellules  intestinales  ou  parenchymateuses  ;  une  fonction  de  soutien 
et  une  fonction  de  transport  de  l'oxygène  qu'assument,  suivant  les  groupes, 
dès  éléments  variés.  Mais,  même  avec  cette  correction,  les  analogies  ne  peu- 
vent se  suivre  jusqu'au  bout,  et  plus  d'une  fois  on  se  trouve  amené  à  discuter 
des  cas  particuliers.  —  A.  Drzewina. 

Levaditi  (C.)  et  Nicolau  (S.).  —  Les  feuillets  embryonnaires  en  rapport 
avec  les  affinités  du  virus  vaccinal.  —  Les  auteurs,  étudiant  l'affinité  du  virus 
vaccinal  adapté  au  cerveau  (neuro-vaccine)  pour  les  divers  tissus  du  lapin, 
en  tenant  compte  de  leur  origine  embryonnaire,  ont  constaté  l'affinité  élec- 
tive de  ce  virus  filtrant  pour  tous  les  tissus  dérivés  de  l'ectoderme  et  pour 
certains  organes  de  provenance  endodermique,  alors  que  son  affinité  pour 
les  tissus  d'origine  mésodermique  est  pour  ainsi  dire  nulle.  —  Romme. 

Kornfeld(W.).  —  Sur  le  développement  de  la  musculature  des  glandes  cuta- 
nées chez  les  Amphibiens. —  K.  et  d'autres  auteurs  (Schmidt,  Janisch)  se  sont 
attachés,  dans  ces  derniers  temps  (V.  Ann.  Mol.,  1919,  1920,  1921),  àexaminer 
si  les  muscles  cutanés  des  Amphibiens  étaient  bien,  comme  on  le  croyait  jus- 
que-là, d'origine  ectodermique,  ou  au  contraire,  conformément  à  la  doctrine 
de  la  spécificité  des  feuillets,  d'origine  mésodermique.  Cette  seconde  hypothèse 
s'est  trouvée  vérifiée,  et  K.  la  confirme  ici  encore,  en  ce  qui  concerne  la 
musculature  des  glandes  cutanées.  Il  montre,  d'abord,  qu'il  existe  des  tran- 
sitions entre  les  fibres  de  cette  musculature  et  les  fibres  perforantes  cutanées,. 
qu>'il  a  étudiées  dans  son  mémoire  précédent  II  décrit,  de  plus,  la  migration 
de  cellules  mésenchymateuses  à  l'intérieur  du  derme  et  leur  transformation 
en  cellules  musculaires  lorsqu'elles  sont  arrivées  au  contact  des  ébauches 
glandulaires  d'origine  épidermïque.  La  question,  ici  encore,  peut  donc  être 
considérée  comme  résolue  en  faveur  de  la  spécificité  des  feuillets.  — 
M.  Prenant. 

Roskin  (Gr.).  —  Sur  la  structure  fine  des  cellules  épithëlio-musculaires- 
d'IJydra  grisea  et  fusca.  —  Contrairement  à  ce  qui  a  été  admis  générale- 
ment, l'auteur  ne  trouve  pas  de  fibrilles  musculaires  dans  les  cellules  épi- 
thélio-musculaires  des  Hydres.  La  partie  basilaire  de  celles-ci  estformée  d'un 
axe  solide,  non  contractile,  qui  n'aqu'un  rôle  de  soutien,  et  d'une  enveloppe 
protoplasmique  non  différenciée,  qui,  elle,  est  contractile.  Il  existe  d'ailleurs, 
dans  l'endoderme,  parmi  de  vrais  éléments  épithélio-musculaires,  d'autres 
cellules  que  l'on  a  confondues  avec  eux,  qui  ont  la  même  baguette  de  sou- 
tien, un  peu  plus  mince  seulement,  et  qui  ne  sont  pas  contractiles.  L'erreur 
des  auteurs  précédents  est  due,  d'après  R.,  à  ce  qu'ils  ont  voulu  retrouver, 


,  MORPHOLOGIE  GENERALE.  643 

chez  l'Hydre,  des  éléments  analogues  aux  fibres   musculaires  des  animaux 
supérieurs,  alors  que  le  fonctionnement  est  ici  tout  différent.  —  M.  Prenant. 

Bujard  (Eug.).  —  Modelage  de  la  tête  de  l'embryon  humain.  Neuromèrie 
et  branchiomèrie.  —  La  connaissance  do  la  métamérie  céphalique  des  Ver- 
tébrés permettrait  peut-être  de  donner  une  base  importante  aux  hypothèses 
que  l'on  peut  faire  au  sujet  de  l'origine  de  ces  animaux  et  de  celle  de 
l'Homme.  Mais  elle  est  encore  peu  avancée.  Dans  ce  travail  B.  donne  d'in- 
téressantes précisions  au  sujet  de  la  neuromèrie  et  de  la  branchiomèrie  de 
l'embryon  humain,  en  envisageant  successivement  les  cas  des  embryons 
Krômer,  EternodduGa,  PkannenstielIII,Meyer  300,  Eternod-Delaf,  Broman 
et  Hertwig-Ingalls.  Il  montre  que  la  branchiomèrie  et  la  neuromèrie  ne  sont 
pas  des  segmentations  équivalentes,  car  chaque  arc  branchial  correspond 
cà  deux  neuromères.  Au  moment  où  apparaissent  les  neuromères,  la  mé- 
tamérie somitique  qui  s'étendait  à  droite  et  à  gauche  du  rhombencéphale 
s'efface  déjà.  Les  neuromères,  les  ganglions  crâniens  et  la  vésicule  auditive 
sont  dans  des  rapports  constants,  tandis  que  les  neuromères  et  les  branchio- 
mères  ont  au  contraire  des  rapports  variables. 

Ceci  est  dû  à  ce  que  le  modelage  de  la  tête  de  l'embryon  humain  se  fait 
par  une  sorte  de  révolution  organique  autour  du  stomodeum,  révolution 
qui  s'accompagne  d'une  série  de  glissements  embryotectoniques  que  l'au- 
teur décrit.  En  terminant,  B.  indique  que  chez  divers  embryons  de  Mam- 
mifères il  a  retrouvé  des  faits  semblables  à  ceux  qu'il  a  observés  dans  l'es- 
pèce humaine.  Et  chez  un  embryon  de  Mouton  il  a  vu  en  plus  que  l'arc 
mandibulaire,  compris  entre  la  première  poche  branchiale  et  la  bouche, 
équivaut  aussi  à  deux  neuromères.  Cet  arc  est  donc  homologue  aux  autres 
branchiomères.  De  même  le  bourgeon  maxillaire  supérieur,  compris  entre 
la  bouche  et  la  fossette  cristallinienne  paraît  être  un  autre  branchiomère 
profondément  modifié.  —  A.  Lécaillon. 

Holmgren  (Nils).  —  Points  de  vue  concernant  la  morphologie  du  cerveau 
antérieur  chez  les  Vertébrés  inférieurs.  —  L'auteur,  en  s'appuyant  surtout 
sur  une  étude  embryologique  du  cerveau  de  VAcanthias,  montre  qu'on 
retrouve  chez  tous  les  Vertébrés  inférieurs  la  division  du  pallium  en  trois 
parties,  connues  déjà  chez  les  Reptiles  et  les  Oiseaux;  il  essaie  d'établir 
dans  la  série  des  Vertébrés  inférieurs  des  homologies  basées  sur  ces  régions 
palliales,  et  tente  d'étudier  la  phylogénie  du  cerveau  antérieur  à  la  lumière 
de  la  paléontologie.  —  P.  Remy. 

Maurer  (Fr.).  —  Poils  des  Mammifères  et  taches  tactiles.  —  M.  défend  et 
précise  ici  sa  théorie  déjà  ancienne  concernant  l'homologie  des  poils  des 
Mammifères  et  des  organes  de  la  ligne  latérale.  Certains  auteurs  récents, 
qui  se  sont  occupés  des  téguments  de  Reptiles,  ont  notamment  admis  que 
les  taches  tactiles  de  ceux-ci,  qui  présentent  des  cellules  de  soutien  kérati- 
nisées,  étaient  l'origine  phylogénétique  des  poils.  M.  refuse  d'admettre  cette 
hypothèse  :  pour  lui  les  poils  et  les  taches  tactiles  sont  dérivés,  suivant  deux 
voies  divergentes,  des  organes  de  la  ligne  latérale.  —  M.  Prenant. 

Plate  (L.).  —  Sur  l'origine  phylogénétique  des  glandes  mammaires  et  des 
poils.  —  Brqman  a  émis  l'hypothèse  que  les  glandes  mammaires  des  Mam- 
mifères seraient  homologues  des  organes  sensoriels  de  la  ligne  latérale  des 
Ichthyopsidés.  Il  la  soutient  par  l'hypothèse  de  Maurer,  sur  l'homologie  de 
ces  derniers  organes  et  des  poils  des  Mammifères,  par  la  présence  fréquente 


644  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

de  poils  dans  la  première  ébauche  des  glandes,  mammaires,  et  par  d'autres 
arguments  moins  importants.  P.  rejette  cette  conception  :  l'hypothèse  de 
Maurer  est  inadmissible,  car,  dès  que  les  Amphibiens  vont  à  terre,  les  or- 
ganes latéraux  dégénèrent  par  kératinisation,  mais  sans  donner  rien  qui  res- 
semble à  un  poil;  d'autre  part,  l'assimilation  d'un  poil  à  une  sécrétion  glan- 
dulaire lui  paraît  forcée.  P.  considère  que  les  glandes  mammaires,  comme 
d'ailleurs  les  glandes  sudoripares,  proviennent  des  glandes  cutanées  des 
Amphibiens,  et  que  les  poils  sont  homologues  des  productions  pileuses  des 
écailles  chez  les  Reptiles.  —  M.  Prenant. 

Holmgren  (E.).  —  Les  glandes axillaires  de  V Homme.—  Des  observations 
histologiques  conduisent  H.  à  admettre  l'existence,  dans  le  segment  sécré- 
teur des  glandes  sudoripares,  de  deux  portions  de  valeur  physiologique 
distincte,  comparables  respectivement  au  corpuscule  de  Malpighi  et  à  la 
portion  sécrétante  du  canalicule  urinifère.  Le  cul-de-sac  de  la  glande  est 
formé  en  effet  de  grandes  cellules  claires,  pourvues  de  fins  canaux  inter  et 
intracellulaires  qui  diminuent  beaucoup  leur  hauteur  physiologiquement 
efficace;  on  n'y  aperçoit  pas  de  chondriome  ni  d'ergastoplasma  marquant  une 
activité  glandulaire;  H.  attribue  à  ces  cellules  un  simple  rôle  filtrant,  qui 
rappelle  celui  du  corpuscule  de  Malpighi.  La  région  suivante  de  la  glande, 
au  contraire,  a  des  cellules  plus  petites,  granuleuses,  dont  les  parties  super- 
ficielles se  détruisent  progressivement  pour  mettre  en  liberté  des  grains  de 
sécrétion  ;  leur  base  est  remplie  de  mitochondries  sériées,  ou  de  bâtonnets  ; 
ce  sont  des  cellules  glandulaires  vraies,  qui  rappellent  beaucoup  les  cellules 
séreuses  des  glandes  salivaires  ou  par  d'autres  traits  les  cellules  excrétrices 
du  rein  ;  ces  cellules  produisent  vraisemblablement  des  substances  spécifi- 
ques. Il  y  a  donc,  dans  la  glande  sudoripare,  une  spécialisation  de  fonctions 
comparable  à  celle  du  canalicule  urinifère.  —  M.  Prenant. 

Jacobshag'en  (E.).  —  Sur  la  morphologie  du  cœcum  humain.  —  Des  consi- 
dérations d'anatomie,  d'embryologie  et  d'anatomie  comparée  conduisent  J. 
à  regarder  l'appendice  vermiculaire  de  l'Homme  et  des  Anthropoïdes  comme 
un  organe  purement  rudimentaire.  La  plupart  de  ses  caractères  s'expliquent 
très  bien  ainsi,  notamment  le  diamètre  faible  et  variable,  et  l'absence  de 
ténies.  Il  est  plus  difficile  d'expliquer  que  l'atrophie  par  inactivité  n'ait  pas 
amené  à  un  raccourcissement  pur  et  simple,  et  c'est  à  ce  sujet  qu'on  a  ima- 
giné parfois  une  nouvelle  (fonction  de  l'appendice  vermiforme  en  rapport 
avec  sa  richesse  en  follicules  lymphoïdes.  J.  n'est  pourtant  pas  de  cet  avis,: 
dans  l'ontogénie  humaine  l'appendice  précède  de  deux  mois  les  ébauches 
folliculaires;  d'autre  part  les  appendices  du  Marsupial  Phascolomgs  et  du 
Lémurien  Loris,  qui  rappellent  beaucoup,  par  ailleurs,  celui  de  l'Homme, 
n'ont  pour  ainsi  dire  pas  de  follicules  lymphoïdes.  L'auteur  suggère  que  la 
paroi  du  gros  intestin  est  riche  en  formations  lymphoïdes;  la  simple  atro- 
phie de  l'appendice,  à  la  condition  de  ne  pas  avoir  porté  sur  ces  forma- 
tions, peut  avoir  amené  leur  abondance  relative  actuelle.  —  M.  Prenant. 

a)  Granel  (F.).  —  Structure  et  développement  de  la  pseudobranchie  des 
Têlëostëens.  (Analysé  avec  le  suivant.) 

b).  —  Signification  morphologique  de  la  pseudobranchie  des  Têlëostëens.  — 
Les  lamelles  de  la  pseudobranchie  se  forment  sous  l'épithélium  branchial 
et  souvent  elles  restent  couvertes  par  lui  toute  la  vie.  Chez  d'autres  types, 
elles  peuvent  devenir  plus  ou  moins  saillantes  en  se  coiffant  de  cet  épithé- 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  645 

lium.  Entre  la  lamelle  vasculaire  axiale  et  l'épithélium  superficiel,  il  se 
développe  aux  dépens  du  mésoderme  une  assise  cellulaire  acidophile,  qui 
manque  aux  lamelles  branchiales  vraies.  La  pseudobranchie  semble  former 
d'abord  directement  des  globules  rouges,  mais  ce  rôle  est  peu  important  : 
elle  intervient  surtout  pour  détruire  les  globules  rouges  affaiblis  et  peut- 
être  les  cellules  acidophiles  sont-elles  un  réservoir  qui  accumule  l'hémo- 
globine  pour  la  distribuer  au  fur  et  à  mesure  des  besoins.  —  A.  Robert. 

Whitaker(E.  S.).  —  Recherches  expérimentales  sur  le  Bouleau  et  le  Chêne. 
—  Trois  types  de  rayons  médullaires,  agrégés,  composés  et  diffus,  qui  per- 
sistent aujourd'hui  chez  les  Casuarina,  caractérisent  les  arbres  angiosper- 
mes. Le  type  agrégé  semble  être  le  plusprimitif  ;  les  types  composés  et  diffus 
en  dériveraient  par  différents  processus  d'évolution.  L'auteur  envisage  les 
modifications  que  subit  cette  organisation  chezle  Bouleau  et  le  Chêne,  dans  le 
cas  de  traumatisme  ou  de  blessures  du  tronc  ligneux.  Ces  observations  inté- 
ressent la  pathologie  végétale  ;  elles  peuvent  être  aussi  utiles  dans  la  pro- 
duction expérimentale  d'arbres  d'ornement,  en  déterminant  le  sens  des 
réactions  morphologiques  qui  se  produisent.  —  R.  Souèges. 

Rea  (M.  W.).  —  Les  stomates  et  les  hydathodes  chez  le  Campanula  rotun- 
difolia  L.,  leur  relation  avec  le  milieu.  —  Le  nombre  de  stomates  par  milli- 
mètre carré  est  très  variable  chez  le  C.  rotundifolia.  Il  augmente  sur  la  l'ace 
supérieure  quand  la  feuille  occupe  une  position  plus  élevée  sur  le  pied,  et, 
sur  la  face  inférieure,  avec  l'éclairage.  L'augmentation  du  nombre  des  sto- 
mates de  la  plante  exposée  au  soleil  paraît  due  à  une  photosynthèse  plus  active  ; 
il  y  a  une  plus  grande  utilisation  de  CO2  et  en  même  temps  une  perte  moins 
grande  d'eau  par  réduction  du  nombre  des  hydathodes.  La  disposition  des 
stomates  sur  la  suface  foliaire  est  très  variable  ;  quelquefois  il  se  produit 
une  rangée  marginale  à  la  face  inférieure,  qui  manque  à  la  face  supérieure. 
Les  dimensions  des  stomates  varient  également  avec  l'exposition  à  l'ombre, 
au  soleil,  la  position  des  feuilles  sur  la  tige.  11  existe  des  hydathodes  à  la  face 
supérieure  de  toutes  les  feuilles  examinées.  Le  développement  de  ces  orga- 
nes dépend  de  la  richesse  du  système  vasculaire,  de  la  position  des  feuilles 
et  de  l'habitat  de  la  plante.  —  R.  Souèges. 


Physiologie  générale,  biochimie,  biophysique 

Bailey  (Percival)  et  Bremer  (Frédéric). — Recherches  expérimentales  sur 
le  diabète  insipide  et  le  syndrome  adiposo- génital.  (G.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVI,  925,  192-2.)  [062 

Baird  (M.  M.)  and  Haldane  (J.  B.  S.).  —  Sait  and  Water  élimination  in 
man.  (The  Journal  of  Physiology,  LVI,  N°  3  et  4,  16  mai  1922,  259-262, 

2  fig.)  [658 

BarcroftfJ.),  Bock  (A.  V.),  Hill  (A.  V. ),Parsons  (T.  R.),  Parsons  (W.) 

and  Shoji  (R.).  —  On  the  hydrogen  ion  concentration  and  some  related 
properties  of  normal  humain  blood.  (Journal  of  Physiology,  LVI,  N°  3  et  4, 
16  mai  1922,  157-175,  5  tableaux,  4  fig.)  [(361 


G46  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Baudisch  (O.i.  —  The  mechanism  of  réduction  of  nitrate  and  nitrites  in 
processes  of  assimilation.  (Journ.  Biol.  Chem.,  1921,  XLV1II,  489.)        [655 

Berthelot  (Albert)  et  Danysz-Michel  (Mme  St.).  —  Sur  la  présence  de 
microbes  acétonogènes  dans  la  flore  intestinale  des  diabétiques.  (C.  R.Ac.  Se, 
CLXXIV,  1303,  1922.)  [667 

Blackman  (F.  F.).  —  The  biochemistry  of  carbohydrate  production  in  the 
higher  plants  from  the  point  of  vien  of  systematic  relationship.  (New 
Phytol.,  NX,  2-9,  1921.)  [650 

Bodansky  (M.).  —  The  zinc  and  copper  content  of  the  human  brain.  (Journ. 
Biol.  Chem.,  4921,  XLVII1,361.)  [651 

a)  Boer  (S.  de).  —  On  the  artifîcial  extrapause  of  the  ventricle  of  the  frog's 
heart.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  2,  sept.  1921,  179- 
188,  6  fig.)  [660 

b)  —  —  Researches  on  the  rhythrn  and  metabolismof  the  bled  frog's  heart. 
(The  American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  2,  sept.  1921,  189-217, 
14  fig.)  [659 

Breton  (M.)  et  Grysez  (V.).  —  Réactions  de  défense  et  d'immunité  provo- 
quées par  injection  intradermique  de  microbes  vivants  ou  tués  par  la  chaleur. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1306,  1922.)  [666 

Burnet  (Et.).  —  Sur  un  type  d'arthrite  fréquemment  observé  chez  les  cobayes 
infectés  par  le  Micrococcus  melitensis.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  973, 
1922.)  [667 

Busquet  (H.).  —  Production  d'arrêts  cardiaques  momentanés  avec  le  chlo- 
rure d'ammonium;  leur  analogie  avec  l'inhibition  d'origine  pneumogastri- 
que. (C  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  106,  1922.)  [660 

Clark  (Eliot  R.)  and  Clark  (Eleanor  Linton).  —  The  reaction  of  living 
cells  in  the  tadpolês  tail  toward  starch,  agar-agar,  gélatine  and  gum 
arabic.  (Anat.  Record,  XXIV,  N°  3,  22  pp.,  6  fig.,  20  oct.  1922.)  [665 

Clark  (G.  A.).  —  Glucose  absorption  in  the  rénal  tubules  of  the  frog.  (The 
Journal  of  Physiology,  LVI,  N°3  et  4, 16  mai  1922,  201-205,  1  tableau.)  [658 

Clark  (Janet  H.).  —  The  action  of  ultraviolet  light  onegg  albumin  in  rela- 
tion to  the  isoelectric  point.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LXI, 
N°  1,  juin  1922,  72-79,  1  fig.,  2  tableaux.)  [651 

Cluzet  et  Kofman.  — ■  Etude  ultra-microscopique  de  l'action  des  rayons  X 
sur  les  colloïdes  métalliques.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  49,  1922.)  '     [651 

Cohendy  et  Wollman  (E.).  —  Quelques  résultats  acquis  par  la  méthode  des 
élevages  aseptiques  :  I.  Scorbut  expérimental  ;  //.  Infection  cholérique  du 
cobaye  aseptique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1082,  1922.)  [654 

Cowgill  (George  R.).  —  A  contribution  to  the  study  of  the  relation  beliveen 
the  vitamine  B  and  the  nutrition  of  the  dog.  (The  American  Journal  of  Phy- 
siology, LVII,  N°  3,  octobre  1921,  420-436,  4  fig.,  9  tableaux.)  [653 

Damon  (S.  R.).  —  Bacteria  as  a  source  of  the  ivater  soluble  B.  Vitamine. 
(Journ.  Biol.  Chem.,  1921,  XLV1II,  379.)  [655 

Danysz-Michel  (Mmo)  et  Koskowski  (W.).  —  Étude  de  quelques  fonc- 
tions digestives  chez  les  piqeons  normaux,  nourris  au  riz  poli  et  en  inanù 
tion.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  54,  1922.)  [654 

Dutcher  (R.  Adams)  and  Wilkins  (Stanley  Dean).  —  Vitamine  studies. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  647 

VII.  The  influence  of  fresh  al '/'alfa  upon  t/te  weighl  of testes  in  single  comb 
white  leghorn  cockerells.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  3, 
oct.  1921,  437-443,  5  tableaux.)  [054 

Dykc  (H.  B.  Van).  —  A  studij  of  the  distribution  ofiodine  between  cells 
and  colloid  in  the  thyroid  gland.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  1921,  XLV,  325- 
332.)  [651 

a)  Eyster  (J.  A.  E.)  and  Meek  (Walter  J.).  —  Sludies  on  the  origin  and 
conduction  of  the  cardiac  impulse.  VII.  The  permanent  rhythm  following 
destruction  of  the  sinoauricular  node.  (The  American  Journal  of  Physio- 
logy, LX1,  N°  1,  juin  1922,  117-129,  1  tableau.)  [658 

b)  —  — Experiments  on  the  origin  and,  conduction  of  the  hearl  beat. 

IX.  Sinoventricular  conduction.  (Ibid.,  130-137,  1  fig.)  [659 

Fredericq  (Léon).  —  Action  du  milieu  marin  sur  les  animaux  Invertébrés. 
(Bull.  Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  Se.  [5],  VIII,  423,  1922.)  [603 

Fulton  (John  F.).  —  Sludies  on  neuromuscular  transmission.  I.  The  action 
ofnovocaine  on  muscle  nuclei.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII, 
N°  1,  août  1921,  153-169,  1  tableau.)  [665 

Gaïevsky  (Mrae  N.  S.).  —  Influence  de  l'alcalinité  sur  Artemia  salina. 
(En  russe)  (Izvestia  Instituta  experimentalnoï  Biologii,  I,  49-53,  1921.)    [664 

Garrelon  (L.),  Santenoise  (D.)  et  Thuillant  (R.).  —  Action  du  choc  pepto- 
nique  sur  le  système  nerveux  vago-sympathique.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV, 
59,  1922.)  [667 

Génieys  (P.).  —  Sur  le  déterminisme  des  variations  de  la  coloration  chez  un 
Hyménoptère  parasite.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  1080,  1922.)  [663 

Harris  (J.  A.)  and  Benedict  (F.  G.).  —  The  variation  and  the  slatislical 
constants  of  basai  metabolism.  (Journ.  of  Biol.  Chem.,  1921,  XLVI,  257-279, 
1921.)  [657 

Képinow  (Léon)  et  Lanzenberg  (A.).  —  Glande  thyroïde  et  anaphylaxie. 
(C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  906,  1922.)  .  [661 

Klein  (Gustav).  — Studien  iiber  das  Anthochlor  II.  (Sitzber.  d.  Akad.  d. 
Wiss.  in  Wien,  CXXX,  247-261,  1  pi.,  1921.)  [663 

Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Résistance  des  femelles  en 
gestation  aux  chocs  anaphylactiques  et  anaphylacloïdes.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXIV,  495,  1922.)  [666 

Luger  (A.).  —  JJber  die  Wirkung  metallischen Kupfers  und  Silbers  auf  Dias- 
tase.  Ein  Beitrag  zur  Kenntnis  der  sogenannten  oligodynamischen  Phâno- 
mene.  (Biochemische  Zeitschrift,  N°  117,  1921.)  [651 

Mac  Arthur  (John  Wood).  —  Gradients  of  vital  staining  and  susceptibility 
in  Planaria  and  other  forms.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LVII, 
N°2,  sept.  1921,  350,  385,  10  fig.)  [657 

Marine  (David)  and  Baumann  (Emil  J.).  —  Influence  of  glands  with 
internai  sécrétion  on  the  respiratory  exchange.  II.  Effect  of  suprarenal  In- 
sufficiency  (by  removal  or  by  freezing)  in  rabbits.  (The  American  Journal 
of  Physiology,  LVII,  N°  1,  août  1921,  132-152,  8  tableaux.)  [661 

Marinesco  (G.).  —  Du  rôle  des  ferments  oxydants  dans  la  production  de  la 
fièvre  et  des  inflammations.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  1114,  1922.)  [662 

Métalnikow  (S.).  —  Une  épizootie  chez  les  chenilles  de  Galleria  mellonella. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  68,  1922.)  [666 


648  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Metalnikow  (S.)  et  Gaschen  (H.)-  —  Immunité  et  hypersensibilité  chez 
la  Chenille.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIII,  336,  1921.)  [666 

Mills  (G.  A.).  Mynchenberg  (George),  Guest  (George    M.)    and  Dorst 

(Stanley).  — A  Blood anticoagulant  obtained  from  body  tissues ; its chemical 
nature  and  its  manner  of  action.  (The  American  Journal  of  Physiology, 
LXI,  N°  1,  juin  1922,  42-56,  3  tableaux.)  [650 

Morgulis  (Sergius).  —  Is  calalase  a  measure  of  metabolic  activity?  (The 
American  Journal  of  Physiology,  LV1I,  N°  1,  août  1921, 125-134,  1  tableau, 
1  fig.)  [G58 

Nash  (T.  P.)  and  Benedict  (S.  R.).  —  The  ammonia  content  of  the  blood, 
and  its  bearing  on  the  mechanism  ofacid  neutralization  in  the  animal  or- 
ganism.  (Journ.  biol.Chem.,  1921,  XLVIII,  463.)  [657 

Neill  (Aima  J.).  —  A  comparison  of  the  rate  of  diffusion  of  certain  subs- 
ta?ices,  particularly  the  food  materials,  enzymes  and  proenzymes.  (The 
American  Journal  of  Physiology,  LVII,  N°  3,  oct.  1921,  478-496,  1  fig.,  11  ta- 
bleaux.) [653 

Noël  (R.).  —  Influence  du  régime  alimentaire  sur  la  morphologie  de  la  cellule 
hépatique  de  la  souris  blanche.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  120,  1922.) 
[Trois  aspects  bien  différents  :  après  nourriture  au  lard  gras,  la  cellule 
hépatique  est  bourrée  de  vésicules  graisseuses;  après  nourriture  au 
sucre,  elle  présente  de  vastes  plages  claires  ;  et  après  nourriture  au  blanc 
d'œuf,  le  cytoplasme  est  garni  de  granulations  sidérophiles.  —  H.  Cardot 

Nolf  (P.).  —  Action  du  plasma  d'Oiseau  sur  Panse  intestinale  isolée.  (Bull. 
Acad.  roy.  Belg.,  CI.  Se.  [5],  VIII,  423,  1922.)  [665 

Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Pression  osmotique  du  sang  de  l'An- 
guille «  essuyée  »  en  fonctions  des  modifications  de  salinité  du  milieu  exté- 
rieur. (C.  R.  Ac.  Se,  CLXX,  1105,  1922.)  [652 

Priestley  (J.   H.).   —  Suberin  and  cutin.  (New  Phytol.,  XX,  17-29,    1921.) 

[652 

Ritchie  (A.  D.).  —  The  réaction  of  resting  and  active  muscle.  (The  Journal 
of  Physiology,  LVI,  Na  1  et  2,  14  févr.  1922,  53-57.)  [662 

a)  Ringer  (M.)  and  Underhill  (F.  P.).  —  Studies  on  the  plysiological 
action  of  some  protein  derivatives.  VIL  The  influence  of  various  p?-otein 
split  products  on  the  metabolism  of  fasting  dogs.  (Journ.  biol.  Chem., 
1921,  XLVIII,  503.)  [656 

b) Studies  on  the  physiological  action  of  some  protein  deriva- 
tives. VII.  The  influence  ofnucleic  acid  on  the  metabolism  of  fasting  dogs. 
(Ibid.,  523.)  L056 

Romieu  (Marc)  et  Obaton  (Fernand).  —  Elude  spectroscopique  comparative 
du  pigment  vert  du  Chétophère  et  de  la  chlorophylle  de  VUlve.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXV,  51,  1922.)  [662 

Savitch  (V.  G.).  —  Influence  de  la  réaction  du  milieu  sur  les  Infusoires 
d'eau  douce.  (En  russe).  (Izvestia  Instituta  experimentalnoï  Biologii,  I,  36- 
48,  1921.)  [664 

Schertz  (F.  M.).  —  A  chemical  and  physiological  study  of  moltling  of  lea- 
ves.  (Bot.  Gazette,  LXXI,  81-130,  6  fig.,  1921.)  [652 

Sure  (Barnett).  —  Aminoacids  in  nutrition.  V.  Nutritive  value  of  edestin 
(globulin  from  Hemp  seed)  :  cystine  and  lysine  as  growth-limiting  factors 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  649 

in  that  protein.  (The  American  Journal  of  Physiology,  LXI,  N°  1,  juin  1922, 
1-13,  8  fig.,  2  tableaux.)  [655 

Swingle  (W.  W.).  —  The  relation  of  the  pars  intermedia  of  the  hypophysis 
to  pigmentation  changes  in  anuran  larvae.  (Journ.  Exper.  ZooL,  XXXIV, 
119-122,  4  fig.,  2  pi.,  1921.)  [663 

Terroine  (E.  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Avitaminose  et  inanition.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXV,  721,  1922.)  [653 

Terroine  (Emile  F.),  Brenckmann  (E.)  et  Feuerbach  (A.).  —  Identité 
de  composition  des  organismes  de  même  espèce  lors  de  la  mort  par  inanition. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  1112,  1922.)  [649 

Tuttle  (G.  M.).  —  Reserve  food  materials  invegetative  tissues.  (Bot.  Gazette, 
LXXI,  146-151,  1921.)  [658 

Underbill  (P.  P.),  Greenberg  (P.)  and  Alu  (A.  F.).  —  Studies  on  the 
physiological  action  of  some  protein  derivatives.  XI.  The  influence  of  some 
protein  split  products  upon  the  metabolism  of  fasling  rabbits.  (Journ.  biol. 
Chem.,  1921,  XLVIII,  549.)  [657 

Underhill  (F.  P.)  and  Long  (M.  L.).  —  Studies  on  the  physiological  action 
of  some  protein  derivatives.  X.  The  influence  of  nucleic  acid  on  the  metabo- 
lism ofthe  fastingrabbit.  (Journ.  biol.  Chem.,  1921,  XLVIII,  537.)       [657 

Underhill  (F.  P.)  and  Nellans  (C.  T.).  —  The  influence  of  thyropara- 
thyroidectomy  upon  blood  sugar  content  and  alcali  reserve.  (Journ.  biol. 
Chem.,  1921,  XLVIII,  557.)  [662 

Underhill  (F.  P.)  and  Ringer  (M.).  —  Studies  ou  the  physiological  action 
of'some  protein  derivatives.  IX.  Alcali  reserves  and  expérimental  shock. 
(Journ.  biol.  Chem.,  1921,  XLVIII,  533.)  [656 

Warden  (Garl  C).  —  The  nature  of  alcoholic  fermentation.  (American 
Journal  of.  Physiology,  LVII,  N°  3,  oct.  1921,  454-469,  1  tableau.)        [649 

Weinberg  (M.)  et  Kepinow  (Léon).  —  Des  leuco-agglutinines.  (C.  R.  Ac. 
Se,  CLXXII,  880,  1921.)  [667 


1°  Composition  chimique  des  substances  de  l'organisme. 

Terroine  (E.  F.),  Brenckmann  (E.)  et  Feuerbach  (A.).  —  Identité  de 
composition  des  organismes  de  même  espèce  lors  de  la  mort  par  inanition.  — 
Au  moment  de  la  mort  par  inanition,  la  teneur  en  graisse  est  la  même  pour 
tous  les  individus  d'une  même  espèce.  A  la  seule  exception  des  tissus  de 
réserve,  la  composition  de  tous  les  tissus  n'est  en  rien  altérée  par  l'inanition. 
Lors  de  la  mort  par  inanition,  tous  les  individus  d'une  même  espèce  pré- 
senteront une  composition  identique  qui  peut  être  numériquement  et  chi- 
miquement définie.  —  L.  Deiiorne. 

"Warden  (Cari  C).  —  La  nature  de  la  fermentation  alcoolique.  —  La  fer- 
mentation alcoolique  est  due  à  un  processus  catalytiquç  se  produisant  à  la 
surface  des  levures,  dans  les  surfaces  colloïdales  du  jus  de  levure  (zymase) 
et  dans  les  surfaces  artificielles  des  complexes  lipoïdiques  spécifiques  analo- 
gues à  ceux  des  cellules  des  levures.  L'enzyme  de  la  levure  appartient  donc 
au  groupe  des  antigènes  cellulaires.  —  Paul  Boyer. 


650  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Blackman  (F.  F.).  —  La  biochimie  de  la  production  des  hydrates  de  car- 
bone chez  les  plantes  supérieures,  au  point  de  vue  de  ses  rapports  avec  la  sys- 
tématique. —  B.  passe  en  revue  les  différents  modes  de  la  production  des 
hydrates  de  carbone  et  montre  comment  les  processus  du  phénomène  peuvent 
varier  avec  les  principaux  groupes  des  végétaux  supérieurs.  Il  établit  d'abord 
que  la  synthèse  des  hydrates  de  carbone  se  fait  en  trois  étapes  :  1°  réduction 
de  CO2  avec  production  de  formaldéhyde  ;  2°  formation  de  sucres  solubles  à 
5-6  atomes  de  carbone,  de  sucres  à  12  atomes  de  C  par  soudure  des  sucres  précé- 
dents ;  3° génération  des  polysaccharides  (amidon,  inuline)  dans  les  chloroplas- 
tides. D'une  manière  générale,  la  condensation  delà  formaldéhyde  engendre 
des  hexoses,  les  sucres  à  3,  4, 5  atomes  de  carbone  n'ayant  qu'une  existence 
transitoire.  Cependant  les  pentoses  existent  en  abondance  chez  les  végétaux, 
ils  donnent  naissance  à  des  pentosanes  qui  constituent  des  principes  impor- 
tants des  noyaux,  des  membranes  et  des  mucilages.  Chez  les  plantes  grasses, 
ils  forment  la  partie  essentielle  des  sucs.  Ces  plantes  représentent  donc  un 
groupe  particulier  assez  nettement  caractérisé  biochimiquement.  Certaines 
familles  sont  tout  spécialement  riches  en  sucs  analogues  (Cactacées,  Crassu- 
lacées)  ;  mais  on  trouve  aussi  parmi  d'autres  familles  des  genres  (par  exemple 
Kleinia,  chez  les  Composées)  qui  peuvent  entrer  dans  cette  catégorie.  D'autre 
part,  B.  rappelle  que  Mayer,  au  point  de  vue  de  la  génération  de  l'amidon 
dans  les  chloroplastides,  a  pu  ranger  les  familles  des  Angiospermes  en  cinq 
classes  différentes.  Chez  les  Dicotylédones  on  trouve  surtout  des  familles 
riches  en  amidon,  seules  les  Gentianacées  n'en  possèdent  pas  ;  chez  les  Mono- 
cotylédones  on  trouve  au  contraire  des  familles  qui  produisent  peu  ou  pas 
d'amidon.  La  formation  de  cet  hydrate  de  carbone  dépendrait  de  la  concen- 
tration critique  des  sucres  dans  la  feuille.  En  outre,  le  protoplasme  d'une 
espèce  ou  d'une  forme  donnée  différant  de  celui  d'une  autre  espèce  ou  forme 
par  quelques  particularités,  ces  différences  peuvent  se  retrouver  dans  les 
produits  de  l'activité  protoplasmique.  Reichert  a  étudié  les  amidons  de  300  es- 
pèces et  est  arrivé  à  établir  des  graphiques  résumant  leurs  propriétés.  Pres- 
que toujours  les  amidons  d'une  espèce  se  ressemblent  plus  qu'ils  ne  ressem- 
blent à  ceux  de  l'espèce  d'un  autre  genre  ;  et,  en  définitive,  leurs  carac- 
tères concordent  assez  bien  avec  les  subdivisions  de  la  systématique.  — 
R.  Souèges. 

Mills  (C.  A.),  Mynchenberg  (George),  Guest  (George  M.)  et  Dorst 
(Stanley).  —  Un  anticoagulant  du  sang  tiré  des  tissus  du  corps;  sa  nature 
chimique  et  son  mode  d'action.  —  Tandis  que  le  tissu  hépatique  normal 
contient  une  globuline  qui  est  un  coagulant  du  sang  très  actif,  les  tissus 
pulmonaires  desséchés  à  la  température  de  la  pièce  et  entièrement  extraits 
avec  la  benzine  à  la  même  température  renferment  au  contraire  une  glo- 
buline possédant  une  action  anticoagulante  très  puissante.  Cette  transfor- 
mation d'un  coagulant  actif  en  un  anticoagulant  inactif  demande  seulement 
l'extraction  complète  de  la  phospholipine  du  coagulant  laissant  une  protéine 
ayant  un  pouvoir  élevé  de  combinaison  avec  la  phospholipine.  Cette  globu- 
line anticoagulante  semble  ne  pas  contenir  de  phosphore  dans  sa  molécule 
protéinique.  La  globuline  que  l'on  trouve  dans  divers  tissus  est  capable  de. 
garder  cette  protéine  anticoagulante,  il  n'y  a  donc  pas  de  spécificité  appa- 
rente même  pour  des  espèces  très  différentes.  Le  foie  de  tortue  donne  l'an- 
ticoagulant le  plus  puissant.  La  globuline  de  foie  normal  quoique  coagulant 
très  faible  comparée  à  la  globuline  pulmonaire,  devient  un  anticoagulant 
très  puissant  après  extraction  de  sa  phospholipine.  D'autres  protéines,  telles 
que  les  albumines  des  tissus,  ne  possédant  pas  un  pouvoir  élevé  d'union 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  051 

avec  la  phospholipine,  ne  possèdent  pas  cette  action.  Le  fibrinogène  hépatique 
possédant  seulement  un  léger  pouvoir  coagulant  et  n'ayant  probablement 
en  céphaline  qu'une  très  petite  quantité  de  sa  teneur  en  phospholipine, 
réagit  à  un  faible  degré  à  la  globuline  anticoagulante.  L'action  anticoagu- 
lante de  la  globuline  est  rapidement  détruite  et  un  coagulant  actif  se  forme 
par  addition  de  céphaline.  Cette  protéine  doit  donc  son  action  anticoagulante 
à  son  pouvoir  élevé  de  combinaison  avec  la  céphaline.  —  Paul  Boyer. 

Van  Dyke  (H.  B.).  —  Etude  de  la  distribution  de  l'iode  entre  les  cellules 
et  les  colloïdes  de  la  glande  thyroïde.  —  77.  Résultats  de  V étude  des  glandes 
tyroïdes  de  l'homme  et  du  chien.  —  La  valeur  du  rapport  est  relativement 
constante  en  dépit  de  grandes  variations  dans  la  morphologie  et  le  con- 
tenu total  en  iode  de  la  glande  examinée.  —  La  valeur  du  rapport  pour 
la  tyroïde  du  chien  semble  tout  à  fait  constante  et  beaucoup  moins  élevée 
que  celle  trouvée  pour  la  glande  de  .bœuf  ou  de  mouton.  —  L.  Thivolle. 

Cluzet  et  Kofman.  —  Etude  ultramicroscopique  de  l'action  des  rayons  X 
sur  les  colloïdes  métalliques.  —  Les  auteurs  ont  fait  agir  pendant  une  heure 
sur  des  préparations  placées  à  10  cm.  de  l'anticathode,  un  rayonnement  X 
dont  la  pénétration  était  soit  de  5,  soit  de  7  degrés  Benoist,  la  floculation  n'a 
jamais  été  obtenue  dans  les  solutions  colloïdales  de  Mn,  Ee,  Cu,  Se,  Pd,  Rh, 
Hg,  Pt,  Au.  Les  auteurs  ont  observé  seulement  que  les  colloïdes  à  poids 
atomique  très  élevé  mûrissent  sous  la  seule  influence  du  rayonnement  X 
primaire  ou  sous  l'influence  de  ce  rayonnement  et  des  rayons  diffusés  par 
un  radiateur  à  poids  atomique  faible  comme  l'aluminium  ;  le  signe  élec- 
trique des  colloïdes  métalliques  n'est  jamais  modifié  par  l'irradiation.  — 
H.  Cardot. 

Clark  (Janet  H.).  —  Rapports  de  V action  de  la  lumière  ultra-violette  sur 
V albumine  d 'œuf  et  du  point  iso-électrique.  —  L'action  photo-électrique  de  la 
lumière  ultra- violette  produit  sur  l'albumine  d'œuf  un  état  d'agrégation  plus 
grande  quand  les  particules  d'albumine  sont  chargées  négativement,  et  un 
état  de  dispersion  plus  grande  quand  elles  sont  neutres  ou  chargées  positive- 
ment. Quoique  d'autres  solutions  colloïdales  n'aient  pas  été  étudiées  à  ce 
point  de  vue,  le  principe  est  sans  doute  d'application  générale,  et  explique- 
rait d'une  manière  simple  et  satisfaisante  beaucoup  d'actions  physiologiques 
de  la  lumière.  Une  étude  des  effets  de  la  lumière  sur  les  tissus  du  corps,  à  ce 
point  de  vue,  promet  les  résultats  les  plus  intéressants.  —  Paul  Boyer. 

Luger  (A.).  —  Action  du  cuivre  et  de  l'argent  métallique  sur  l'amylase.  — 
A  la  suite  des  travaux  de  Miller  qui  montra  que  l'or  métallique  arrête  le 
développement  des  bactéries  et  de  ceux  de  Maegelis  qui  étudia  l'action  du 
cuivre  sur  les  algues,  de  nombreuses  recherches  furent  reprises  avec  les 
métaux.  L'auteur  conclut  à  la  suite  de  ses  expériences  que  le  cuivre  et  l'ar- 
gent ralentissent  considérablement  l'action  de  l'amylase  et  de  la  même 
façon  que  le  contact  du  ferment  avec  de  l'eau  «  oligodynamique  ».  Le  paral- 
lélisme entre  ces  deux  actions  ne  dépend  pas  seulement  de  la  quantité  de  subs- 
tance étrangère  ajoutée  (métal  ou  eau),  mais  delà  façon  dont  cette  substance 
a  été  ajoutée  (présence  ou  absence  de  corps  étrangers).  On  se  trouve  donc 
en  présence  d'un  phénomène  analogue  à  celui  de  Danvsz.  —  Bonnet. 

Bodansky.  —  La  teneur  en  zinc  et  en  cuivre  du  cerveau  humain.  —  Le 
cuivre  et  le  zinc  sont  des  constituants  normaux  du  cerveau  humain.  A  en 


652        .  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

juger  d'après  une  analyse  d'un  cerveau  fœtal,  il  est  fort  probable  que  pen- 
dant la  vie  intra-utérine  la  mise  en  réserve  du  cuivre  et  du  zinc  estplus  active 
qu'après  la  naissance.  Ainsi  ces  éléments  se  comportent  comme  les  autres 
éléments  inorganiques  des  tissus  animaux  :  iode,  soufre  et  phosphore.  — 
L.  Thivolle. 

Priestley  (J.  H.).  —  Subérineet  cutine.  —  Le  travail  constitue  un  résumé 
critique  des  observations  déjà  publiées  sur  le  sujet  par  de  nombreux  auteurs, 
surtout  par  Gilson  et  Wisselingh.  Les  différences  entre  la  subérine  et  la  li- 
gnine sont  d'abord  rappelées  ;  la  localisation  et  les  propriétés  spéciales  de 
la  subérine  et  de  la  cutine  sont  ensuite  passées  en  revue.  Au  point  de  vue 
chimique,  la  subérine  doit  être  considérée  comme  un  agrégat  de  certains 
acides  organiques,  les  acides  subérogéniques,  dont  la  composition  n'est  pas 
encpre  suffisamment  élucidée.  Pour  une  petite  part  seulement,  ces  acides 
se  combinent  à  la  glycérine  pour  donner  des  éthers  analogues  aux  subs- 
tances grasses.  Un  des  acides,  l'acide  phellonique,  donne  avec  des  réactifs 
iodés  des  colorations  qui  pourraient  faire  croire  qu'il  existe  de  la  cellulose 
dans  les  membranes  subérifiées.  La  cutine  doit  également  être  regardée 
comme  un  agrégat  d'acides  cutinogéniques.  Les  différences  entre  la  cutine 
et  la  subérine  d'une  même  ou  de  diverses  plantes  seraient  dues  à  la  diver- 
sité des  acides  qui  entrent  dans  leur  composition,  à  leurs  proportions  varia- 
bles, aux  différentes  conditions  qui  président  à  leur  constitution  définitive 
—  R.  Souèges. 

Schertz  (F.  M.).  —  Étude  chimique  et  physiologique  de  la  panachure  des 
feuilles.  —  Dans  les  feuilles  panachées  du  Coleus  Blumei,  les  chloroplas- 
tides,  perdant  leur  couleur  verte,  présentent  des  dimensions  très  réduites 
et  assurent  très  peu  la  photosynthèse.  Dans  les  conditions  habituelles  des 
serres,  la  plante  manque  rapidement  de  phosphore  et  d'azote;  en  culture 
ordinaire,  la  plante  paraît  avoir  suffisamment  de  Mg,  Ca  et  Fe.  Un  défaut 
de  Mg  ou  de  Ca  n'a  rien  à  faire  avec  la  panachure  ;  les  parties  panachées 
présentent  plus  de  Fe  que  les  parties  vertes.  Un  défaut  de  Ph  augmente  le 
pourcentage  des  feuilles  qui  tombent,  plus  qu'un  défaut  de  Fe,  de  Mg,  de 
Caoude  nitrate.  Un  excès  de  Ph  n'empêche  pas  la  chute  des  feuilles  si 
l'azote  fait  défaut.  Les  feuilles  panachées  sont  toujours  moins  riches  en 
nitrates,  sels  ammoniaux  ou  albuminoïdes;  elles  possèdent  des  nitrites  et  de 
l'ammoniaque  à  l'état  libre.  La  proportion  des  hydrates  de  C.  s'y  trouve 
grandement  diminuée.  L'activité  catalytique  est  également  très  réduite,  les 
quantités  de  carotine  et  de  xanthophylle  augmentent.  On  observe  des 
bactéries  dans  les  cellules  des  feuilles  panachées,  mais  on  ne  peut  dire  si 
ce  fait  présente  une  relation  causale  avec  la  panachure.  —  R.  Souèges. 

2°  Nutrition. 

a)  Osmose. 

Portier  (Paul)  et  Duval  (Marcel).  —  Pression  osmotique  de  l'Anguille 
«  essuyée  »  en  fonctions  des  modifications  de  salinité  du  milieu  extérieur.  — 
La  pression  osmotique  de  l'Anguille  varie  peu  avec  les  variations  de  la  sali- 
nité. L'exemple  de  l'Anguille  «  essuyée  »  de  Paul  Bert,  qui  ne  supporte  plus, 
comme  l'Anguille  normale  le  passage  de  l'eau  douce  dans  l'eau  de  mer, 
montre  que  le  mucus  abondant,  sécrété  par  l'épiderme,  protège  efficace- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  653 

ment  le  milieu  interne  contre  les  variations  du  milieu  externe.  —  L.  De- 
horne. 

Neill  (Aima  J.). —  Une  comparaison  de  la  vitesse  de  diffusion  de  certaines 
substances,  en  particulier  des  matériaux  alimentaires,  des  enzymes  etdespro- 
ènzymes. —  L'addition  de  bile  aux  graisses  neutres  aussi  bien  qu'aux  acides 
gras  augmente  leur  vitesse  de  diffusion  à  travers  une  membrane  de  collo- 
dion,  tout  comme  elle  augmente  la  vitesse  de  leur  absorption  dans  le 
tube  digestif.  Le  glycérol  diffuse  plus  rapidement  que  les  acides  oléiques  et 
palmytiques  ou  les  savons  de  soude  de  ces  acides.  Les  monosaccharides 
diffusent  plus  rapidement  que  les  dissaccharides  et  ceux-ci  plus  rapidement 
que  les  polysaccharides.  Les  cathartiques  salins  les  plus  puissants  diffusent 
moins  rapidement  que  les  catbartiques moins  actifs.  Les  exceptions  évidentes 
à  cette  règle  indiquent  que  dans  l'action  de  ces  catbartiques  interviennent 
des  facteurs  autres  que  la  simple  diffusion  et  l'osmose.  Le  glycocolle  diffuse 
plus  rapidement  que  l'alanine,  et  l'acide  acétique,  corps  en  étroite  parenté 
avec  le  glycocolle,  est  plus  diffusible  que  l'acide  propionique,  corps  très 
voisin  de  l'alanine.  Les  enzymes,  ptyaline  et  catalase,  ne  diffusent  pas  à 
travers  une  membrane  de  collodion.  La  pepsine  est  diffusible  tandis  que  le 
pepsinogène  ne  l'est  pas.  Le  trypsinogène  et  la  trypsine  sont  tous  les  deux 
diffusibles,  le  trypsinogène  l'est  le  plus.  De  toutes  ces  substances  l'urée 
est  la  plus  diffusible.  —  Paul  Boyer. 

y)  Assimilation  et  désassimilalion. 

Terroine  (E.  F.)  et  Barthélémy  (H.).  —  Avitaminose  et  inanition.  — 
Pour  aider  à  préciser  le  rôle  des  vitamines  dans  l'inanition,  les  troubles  ner- 
veux et  la  mort  qui  surviennent  chez  les  sujets  soumis  à  l'alimentation  avi- 
taminée,  T.  et  B.  trouvent  indispensable  de  donner  d'abord  une  réponse 
à  cette  question  :  l'inanition  n'est-elle  pas  dans  une  certaine  mesure,  la  cause 
des  accidents  nerveux  et  de  la  mort"?  Les  auteurs  utilisent  le  test  qu'ils  ont 
précédemment  établi  :  les  animaux  morts  d'inanition  ont  une  teneur  totale 
en  corps  gras  qui  est  fixe  pour  chaque  espèce.  Or,  que  montrent  les  animaux 
morts  d'avitaminose?  Ils  ont  une  teneur  en  corps  gras  très  variable,  mais 
toujours  supérieure  à  celle  qui  caractérise  la  mort  par  inanition  :  ce  n'est 
donc  pas  l'inanition  qui  détermine  la  mort  dans  l'avitaminose.  —  Jusqu'à 
l'apparition  des  accidents  nerveux,  l'organisme  possède  encore  d'abondantes 
réserves,  c'est  seulement  à  ce  moment  que  l'inanition  va  se  surajouter  à 
l'avitaminose  :  l'animal  n'ingérera  presque  plus  de  nourriture.  Ce  n'est  donc 
pas  à  l'inanition  que  sont  dus  les  troubles  nerveux.  En  définitive,  les  acci- 
dents nerveux,  l'inanition,  la  mort  restent  les  caractéristiques  de  l'avitami- 
nose. —  L.  Deiiorne. 

Cowgill  (George  R.).  —  Une  contribution  à  l'étude  de  la  relation  entre 
la  vitamine  B  et  la  nutrition  du  chien.  —  C.  confirme  l'observation  de  Karr  : 
il  y  a  une  relation  chez  le  chien  entre  le  choix  de  la  nourriture  par  l'animal 
et  les  vitamines  solublesdans  l'eau  ingérées.  A  la  liste  déjà  établie  des  subs- 
tances qui  provoquent  l'appétit,  C.  ajoute  les  extraits  alcooliques  d'embryon  de 
blé,depolissures  de  riz  et  de  haricots.  On  peut  faire  disparaître  les  symptômes 
de  polynévrite  chez  les  chiens  en  leur  administrant  un  extrait  alcoolique 
d'embryon  de  blé  ou  de  polissures  de  riz,  ou  du  jus  de  tomate  séparé  de  la 
pulpe  et  neutralisé.  Tous  ces  produits  qui  excitent  l'appétit  ou  amendent 
les  symptômes  polynévritiques  du  chien,  guérissent  aussi  les  pigeons  atteints 
l'année  biologique.  45 


G54  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

de  polynévrite.  Ce  parallélisme  indique  que  les  effets  physiologiques  de  ces 
produits  sont  dus  à  un  facteur  commun,  probablement  la  vitamine  B.  — 
Paul  Boyer. 

Cohendy  et  Wollman  (E.).  —  Quelques  résultats  acquis  par  la  méthode 
des  élevages  aseptiques  :  I.  Scorbut  expérimental;  II.  Injection  cholérique  du 
Cobaye  aseptique.  —  La  méthode  des  élevages  aseptiques  employée  chez  le 
cobaye  a  permis  aux  auteurs  de  constater  les  faits  suivants  :  1.  Le  scorbut 
n'est  pas  d'origine  microbienne;  en  effet  aussi  bien  chez  les  cobayes  asepti- 
ques que  chez  les  témoins,  nourris  avec  des  aliments  stérilisés,  on  constate 
parfois  de  l'affaissement  et  de  la  parésie  du  train  postérieur,  accidents  con- 
sidérés comme  caractéristiques  du  scorbut  expérimental  depuis  les  recber- 
ches  de  Holst.  II.  Les  cobayes  aseptiques  (ou  contaminés  par  un  seul  germe, 
staphylocoque  ou  mésentérique)  auxquels  on  fait  ingérer  à  l'âge  de  10  à 
15  jours  une  ou  deux  cultures  de  vibrions  cholériques  présentent  à  leur  mort, 
dans  les  6  à  9  jours  qui  suivent  l'ingestion,  le  tableau  caractéristique  d'infec- 
tion cholérique.  —  Romme. 

Dutcher  (R.  Adams)  et  Wilkins  (Stanley  Dean).  —  Eludes  sur  les  vi- 
tamines. VII.  L'influence  de  l'alfalfa  frais  sur  le  poids  des  testicules  du  jeune 
coq.  —  Les  testicules  des  jeunes  coqs  ne  se  développent  pas  quand  la  nour- 
riture consiste  en  riz  poli.  Quand  on  ajoute  au  riz  un  peu  d'alfalfa  vert  l'atro- 
pine des  testicules  ne  se  produit  pas,  et  quand  on  ajoute  l'alfalfa  à  la 
nourriture  des  jeunes  coqs  qui  ont  été  nourris  avec  du  riz  36  jours,  les  testi- 
cules atrophiés  se  mettent  à  augmenter  de  poids.  L'atrophie  des  testicules 
quand  la  nourriture  consiste  en  riz  poli  n'est  pas  due  à  une  inanition  géné- 
rale et  à  une  perte  de  poids  du  corps,  car  cette  atrophie  testiculaire  s'accom- 
pagne d'augmentation  du  poids  du  corps.  Il  en  résulte  donc  que  le  développe- 
ment des  organes  reproducteurs  dépend  dans  une  grande  mesure  de  la 
teneur  en  vitamine  des  aliments.  —  Paul  Boyer. 

Danysz-Michelet  Koskowski  (W.).  —  Etude  de  quelques  fonctions  diges- 
tives chez  les  pigeons  normaux,  nourris  au  riz  poli  et  en  inanition.  —  Le  ré- 
gime du  riz  décortiqué  imposé  aux  pigeons  amène  des  troubles  de  deux  or- 
dres :  troubles  cérébelleux,  paralytiques,  d'une  part;  altération  des  fonctions 
digestives,  symptômes  d'inanition,  d'autre  part.  On  sait  que  les  troubles 
nerveux  sont  attribués  à  l'absence  dans  l'alimentation  de  substances  bypo- 
thétiques  dites  vitamines;  le  riz  décortiqué  est  un  riz  privé  de  ses  vitamines. 
—  D.  et  R.  entrevoient  dans  l'altération  des  fonctions  digestives  la  cause 
unique  de  l'inanition  et  des  troubles  nerveux.  Ils  répartissent  en  quatre  lots  un 
certain  nombre  de  pigeons  :  le  lot  Aest  nourri  de  manière  normale;  le  lot  B 
est  soumis  au  jeûne  absolu;  le  lot  C  est  soumis  au  régime  du  riz  décortiqué  ; 
le  lot  D  aussi,  mais  les  pigeons  qui  le  constituent  reçoivent  quotidiennement 
par  injection,  de  faibles  doses  d'histamine  qui  provoquent  la  sécrétion  du  suc 
gastrique.  L'étude  des  sucs  gastriques  montre  qu'il  y  a  une  faible  acidité 
chez  les  pigeons  B;  elle  est  plus  faible  encore  chez  les  pigeons  C,  mais  plus 
grande  chez  les  pigeons  D.  L'activité  digestive  de  ce  suc  est  très  réduite  chez 
les  pigeons  B  et  tend  à  devenir  nulle  chez  les  pigeons  C,  tandis  qu'elle  reste 
comparable  à  celle  des  pigeons  A  chez  les  pigeons  D.  On  constate  en  outre 
une  hypersécrétion  de  bile  dans  les  trois  lots  B,  C,  D,  et  en  même  temps  se 
développe  une  flore  bactérienne  intestinale  uniforme,  très  abondante,  à  gros 
bacilles  possédant  un  haut  pouvoir  protéolytique.  D'autre  part,  même  en  pé- 
riode de  crise  paralytique,  le  suc  gastrique  des  pigeons  C  continue  d'être  se- 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  655 

crété,  mais  il  manque  de  pepsine;  celle-ci  au  contraire  ne  fait  jamais  défaut 
chez  les  pigeons  inanitiés  (lot  B);  elle  est  toujours  constante  également  chez 
les  pigeons  qui  reçoivent  de  l'histamine  (lot  D).  Comme  on  n'observe  pas  chez 
eux  de  troubles  nerveux,  on  est  entraîné  à  établir  une  relation  de  cause  à 
effet  entre  la  quantité  de  la  sécrétion  gastrique,  le  degré  de  son  acidité,  la 
présence  de  pepsine  et  l'absence  de  crises  paralytiques:  il  y  a  probablement 
«  utilisation  meilleure  comme  substance  plastique  »  du  peu  de  gluten  que 
conserve  le  riz  décortiqué,  assimilation  à  peu  près  complète  des  produits 
alimentaires  offerts;  enfin  l'hydrolyse  digestive  doit  assurer  la  disparition  des 
substances  toxiques.  Chez  les  autres,  le  manque  de  pepsine,  les  stases  intes- 
tinales, dues  à  l'insuffisance  des  substances  plastiques  utilisables  et  aggra- 
vées par  l'apparition  de  formes  microbiennes  protéolytiques,  le  défaut  de 
substances  azotées  suffisent  à  expliquer  les  accidents  observés  :  crises  para- 
lytiques, inanition,  sans  qu'il  soit  besoin  d'invoquer  l'absence  d'une  vitamine. 
—  L.  Dehorne. 

Damon  (S.  B.).  —  Les  bactéries  comme  source  de  vitamine  B  soluble  dans 
Veau.  —On  cultive  sur  milieu  synthétique  le  Bacillus  parathyphosus  B  le  B. 
coli  et  le  B.  subtilis.  Chaque  culture  est  ensuite  stérilisée  à  l'autoclave  à  120, 
ce  qui  ne  détruit  pas  la  vitamine  B,  ensuite  évaporée  à  petit  volume  et 
incorporée  à  de  l'amidon.  Cette  préparation  est  administrée  à  des  rats 
d'épreuve.  L'expérience  montre  que  ces  bactéries  ne  sont  pas  capables  de 
produire  le  facteur  de  croissance  B.  —  L.  Thivolle. 

Baudisch  (O.). — Le  mécanisme  de  réductiondes  nitrates  et  des  nitrites  dans 
les  processas  d'assimilation.  —  Le  mécanisme  de  réduction  des  nitrates  alca- 
lins en  ammoniaque  et  la  formation  d'azote  aminé  dans  les  synthèses  biochi- 
miques a  toujours  été  expliqué  d'une  façon  insuffisante.  Shimprer  a  démontré 
que  ces. réactions  étaient  plus  ou  moins  liées  à  la  présence  du  fer  dans  les 
feuilles  vertes  et  l'auteur  trouve  que  le  bacille  du  choléra  qui  est  un  des  plus 
actifs  réducteurs  de  nitrates,  peut  accumuler  du  fer.  —  L'explication  de  la 
réduction  des  nitrates  en  nitrites  par  le  fer  se  fait  tout  naturellement  si 
l'on  envisage  les  nitrates  alcalins  comme  possédant  une  valence  résiduelle, 
suivant  la  théorie  de  Werner.  Il  suffit  qu'il  y  ait  activation  de  cette  valence 
sous  l'influence  de  la  lumière,  du  fer,  de  l'oxyde  ferreux,  etc.  Ce  dernier 
corps  possède  une  valeur  catalytique  du  fait  de  la  présence  d'une  valence 
résiduelle  également  et,  fait  curieux,  agit  seulement  sous  l'influence  de  l'oxy- 
gène. —  Les  nitrites  se  réduisent  par  voie  photochimique,  ou  par  le  glucose 
en  présence  de  fer,  ou  comme  précédemment  par  l'hydrate  ferreux  en  pré- 
sence d'oxygène.  —  La  formation  de  composés  organiques  azotés  dans  les 
plantes  vertes,  les  cultures  de  bactéries  à  partir  d'azote  inorganique  et  la 
production  de  N20,  NO,  N  et  HCN  durant  la  fermentation  ou  la  réduction 
photochimique,  peuvent  expliquer  par  la  formation  intermédiaire  de  nitro- 
syle  HNO  et  sa  réaction  subséquente  avec  les  composés  aldéhydiques.  —  L. 
Thivolle.  » 

Sure  (Barnett).  —  Acides  aminés  dans  la  nutrition.  V.  Valeur  nutritive  de 
Védestine  (globuline  des  graines  de  chanvre)  :  cystine  el  lysine  facteurs  limi- 
tant la  croissance  dans  cette  protéine.  —  L'édestine,  donnée  dans  la  propor- 
tion de  12  à  18  %  par  ration,  entraînant  2  o/0  de  protéine  totale  sous,  la  forme 
azotée  de  source  inconnue,  dans  un  extrait  alcoolique  d'embryon  de  blé,  de 
façon  à  fournir  de  la  vitamine  B  soluble  dans  l'eau,  ne  convient  pas  à  la 
croissance.  La  cystine  donne  des  résultats  satisfaisants,  mais  seulement  en 


056  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

présence  de  lysine.  Quand  la  lysine  est  administrée  dans  les  rations  d'édestine 
en  présence  de  gélatine  ayant  un  teneur  élevée  en  lysine,  la  croissance  est 
augmentée  de  31,4  %.  La  cystine  et  la  lysine  ont  au  moins  deux  acides 
aminés  qui  peuvent  apporter  à  l'édestine  les  propriétés  qui  lui   manquent. 

—  Paul  Boyer. 

a)  Ringer  (M.)  et  Underhili  (F.  P.).  —  Études  sur  faction  physiologique 
de  quelques  dérivés  des  protéines.  VII.  V influence  de  différents  produits  de 
dégradation  des  protéines  sur  le  métabolisme  de  chiens  non  alimentés.  — 
Etude  de  certains  aspects  de  l'intoxication  par  les  protéoses.  Vaughan  et  ses 
collaborateurs  avaient  préparé  des  produits  de  dégradation  des  protéiques, 
toxiques  et  possédant  les  propriétés  des  protéoses,  et  il  concluait  que  toute 
protéine  contenaient  un  noyau  toxique  qui,  lorsqu'il  était  libéré,  donnait  lieu 
à  une  intoxication  identique  à  un  processus  infectieux.  —  Les  auteurs  mon- 
trent qu'il  n'y  a  rien  là  de  spécifique,  mais  une  action  commune  à  ce  genre 
de  composés,  à  des  degrés  variables.  On  assiste  à  une  élimination  abon- 
dante d'azote,  de  créatine,  et  de  phosphates,  lorsque  l'on  injecte  par  voie 
intraveineuse  des  protéoses  purs  ou  impurs.  La  quantité  de  substance  injec- 
tée et  la  vitesse  d'injection  sont  des  facteurs  influençant  l'intensité  du  phé- 
nomène. Les  protéines,  du  fait  qu'elles  sont  étrangères,  produisent  le  même 
effet,  exception  faite  pour  la  gélatine  et  ses  produits  de  dégradation.  Les 
amino-acides,  l'histamine  et  les  produits  d'autolyse  in  vitro  n'ont  aucune 
action  toxique.  —  L.  Tiiivolle. 

b)  Ringer  (M.)  et  Underhili  (F.  P.).  —  Etudes  sur  l'action  physiologique 
de  quelques  dérivés  des  protéines.  VIII.  L'influence  des  acides  nucléiniques 
sur  le  métabolisme  de  chiens  non  alimentés.  —  Les  protéoses  ne  sont  pas  les 
seules  substances  pouvant  provoquer  la  destruction  des  tissus,  lorsqu'on  les 
injecte  par  voie  intraveineuse  à  un  chien  à  jeun.  —  L'acide  nucléinique  des 
plantes  a  une  action  toute  semblable  sur  le  catabolisme  des  tissus,  et  occa 
sionne  les  mêmes  symptômes  physiologiques  d'intoxication.  Les  auteurs 
pensaient  que  les  nucléoprotéines  propres  de  l'individu  pouvaient  être 
l'agent  toxique  de  certains  processus  inflammatoires  et  même  partiellement 
de  l'intoxication  par  les  protéoses.  Il  n'en  est  rien,  les  nucléo-protéines 
même  d'origine  étrangère  à  l'individu  expérimenté  ne  sont  pas  toxiques. 
On  relève  seulement  un  léger  flottement  dans  la  pression  artérielle,  une 
coagulabilité  retardée,  mais  la  concentration  du  sang  est  inchangée,  ainsi 
que  la  réserve  alcaline;  enfin  on  n'observe  pas  de  shock  comme  après 
injection  de  peptones.  —  H  y  a  donc  une  très  grosse  différence  d'action 
entre  l'acide  nucléinique  des  plantes  et  l'acide  nucléinique  d'origine  ani- 
male. —  L.  Thivolle. 

Underhili  (F.  P.)  et  Ringer  (M.).  —  Etudes  sur  faction  physiologique  de 
quelques  dérivés  des  protéines.  IX.  Réserve  alcaline  et  shock  expérimental. 

—  L'injection  intraveineuse  de  substances  toxiques  :  protéoses,  protéines 
acides  nucléiniques,  etc..  crée  un  état  de  shock,  mesurable  par  la  diminu- 
tion de  la  pression  artérielle.  On  peut  dire  que  d'une  façon  générale  cet 
état  est  accompagné  d'une  diminution  dans  les  réserves  alcalines,  mais  cela 
d'une  façon  très  irrégulière  et  variable.  Les  auteurs  pensent  que  l'acidose 
n'est  pas  une  cause  mais  une  conséquence  du  shock,  qu'elle  est  produite 
par  impossibilité  purement  physique  d'élimination  des  acides  pendant  la 
durée  de  l'expérience,  impossibilité  conditionnée  par  l'état  d'anurie  du 
sujet,  consécutif  à  la  diminution  de  pression  artérielle.  —  L.  Thivolle. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  657 

Underhill  (F.  P.)  et  Long  (M.  L.).  —  Études  sur  l'action  physiologique 
de  quelques  dérivés  des  protéines.  X.  L'influence  de  Vacide  nucléinique  stir 
le  métabolisme  du  lapin  non  alimenté.  —  Le  lapin  est  un  animal  assez 
résistant  aux  effets  toxiques  de  l'injection  de  peptone.  L'injection  de  l'acide 
nucléinique  de  la  levure  au  lapin  produit  les  mêmes  effets  que  ceux  obser- 
vés sur  le  chien.  Accroissement  du  catabolisme  des  tissus,  c'est-à-dire  de 
l'azote  urinaire  et  de  la  créatine.  Alors  qu'il' se  produit  chez  le  chien  une 
concentration  du  sang,  on  observe  ici  une  dilution  :  probablement  parce 
que  la  grosse  quantité  de  liquide  introduite  dans  le  torrent  circulatoire  est 
difficilement  compensée.  —  L.  Thivolle. 

Underhill  (F.  P.),  Greenberg  (P.)  et  Alu  (A.  F.).  —  Éludes  sur 
faction  physiologique  de  quelques  dérivés  des  protéines.  XL  L'influence 
de  quelques  produits  de  dégradation  des  protéines  sur  le  métabolisme  de 
lapins  non  alimentés.  —  Bien  que  le  lapin  soit  réfractaire  aux  effets  bru- 
taux de  la  peptone  de  Vitte  et  des  protéoses,  l'injection  intraveineuse  de 
ces  substances  cause  une  accélération  du  catabolisme  des  protéines  analogue 
à  celui  observé  chez  le  chien.  Cette  action  n'est  donc  pas  nécessairement 
liée  aux  propriétés  toxiques  de  ces  substances.  —   L.  Thivolle. 

Nash  (T.  P.)  et  Benedict  (S.  R.).  —  La  teneur  en  ammoniaque  du  sang 
et  son  influence  sur  le  mécanisme  de  neutralisation  des  acides  dans  Vorga- 
nisme  animal.  —  L'opinion  courante  que  la  neutralisation  des  acides  s'effec- 
tue par  l'organisme  en  général  ou  par  la  foie  en  particulier,  se  trouve  en 
défaut  pour  expliquer  l'acidose  dans  la  néphrite,  acidose  en  tant  que  réduc- 
tion des  réserves  alcalines  alors  qu'il  n'y  a  pas  production  marquée  d'aci- 
des. Tous  les  cas  d' acidose  trouvent  au  contraire  une  explication  logique  si 
l'on  suppose  que  la  production  d'ammoniaque  a  son  siège  dans  le  rein,  cette 
base  étant  immédiatement  excrétée  et  variant  peu  de  ce  fait  dans  le  sang 
circulant.  L'acidose  par  réduction  des  réserves  alcalines  serait  donc  surtout 
une  maladie  du  rein.  L'ammoniaque  urinaire  s'accroît  généralement  aux 
dépens  de  l'urée  qui  est  son  précurseur  dans  le  rein  ;  sans  quoi  on  serait 
forcé  de  supposer  la  présence  dans  le  sang  d'un  composé  ammoniacal  com- 
plexe, ce  que  les  auteurs  n'ont  pas  trouvé.  —  Il  est  aussi  très  naturellement 
possible  que  le  rein  soit  actif  dans  la  désamination  des  amino-acides,  et 
que  l'ammoniaque  excrétée  provienne  de  cette  source.  —  L.  Thivolle. 

Mac  Arthur  (John  Wood).  —  Variations  de  la  coloration  vitale  et  de  la 
sensibilité  chez  les  Planaires  et  d'autres  espèces.  —  M.  étudie  la  nature,  les 
caractéristiques  et  le  mode  d'action  des  tissus  actifs  au  point  de  vue  du  méta- 
bolisme et  spécialement  des  régions  prédominantes  (céphalique,  apicale, 
antérieure,  etc.);  il  s'est  servi  pour  cela  principalement  d'une  série  de 
colorants  et  des  méthodes  de  sensibilité  directe  et  de  coloration  vitale  diffé- 
rentielle. Il  semble  bien  qu'une  différence  dans  la  perméabilité  accompagne 
les  états  et  les  endroits  d'activité  métabolique  plus  grande,  mais  l'on  ne  peut 
distinguer  rigoureusement  les  pouvoirs  de  combinaison  et  de  pénétration  des 
colorants  ni  essayer  de  donner  la  priorité  à  l'un  d'eux.  — ,  Paul  Boyer. 

Harris  (J.  A.)  et  Benedict  (F.  G.).  — -  Les  variations  et  les  constantes 
statistiques  du  métabolisme  de  base  chez  l'homme.  —  Le  choix  d'éléments 
constants  pour  l'évaluation  du  métabolisme  de  base  présente  des  difficultés 
qui  sont  de  trois  ordres  différents.  La  première  est  celui  des  conditions 
physiologiques  sous  lesquelles  doit  être  faite  la  mesure,  la  seconde  est  celui 


658  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

du  système  d'unité  qu'il  faut  choisir,  la  troisième  celui  de  la  méthode  à 
employer  pour  l'établissement  des  constants  statistiques.  —  Les  auteurs 
font  une  étude  critique  des  différentes  unités  et  des  différents  modes  d'éva- 
luation en  permettant  un  emploi  judicieux  suivant  les  problèmes  à  résoudre. 

—  L.  Tiiivolle. 

Morgulis  (Sergius).  —  La  catalase  est-elle  une  mesure  de  l'activité  méta- 
bolique? —  L'exposition  à  des  températures  notablement  différentes  qui  pro- 
duit une  modification  dans  le  rythme  du  métabolisme  de  300  à  400  %  n'a 
aucune  influence  sur  la  teneur  en  catalase  des  grenouilles.  La  catalase  ne 
peut  donc  servir  de  mesure  de  l'activité  du  métabolisme.  —  Paul  Boyer. 

Baird  (M. M.) et  Haldane  (J.  B.  S.).  — Elimination  des  sels  et  de  Veauchez 
rhomme.  —  La  diurèse  produite  par  l'absorption  de  solutions  salées  hyper- 
toniques  est  indépendante ,  dans  de  grandes  limites,  de  la  quantité  d'eau 
ingérée.  Les  sels  sont  moins  mobiles  dans  le  corps  que  l'eau.  —  Paul  Boyer. 

Clark  (G.  A.).  —  L'absorption  du  glucose  dans  les  tubes  rénaux  de  la 
grenouille.  —  La  membrane  glomérulaire  est  entièrement  perméable  au 
glucose,  même  quandle  taux  de  celui-ci  dans  le  sang  est  au-dessous  du  seuil. 
L'épithélium  des  tubes  rénaux  peut  absorber  le  glucose  du  filtrat  gloméru- 
laire à  un  taux  supérieur  au  seuil  normal.  Cette  absorption  est  possible 
jusqu'à  ce  que  les  capillaires  environnant  les  tubes  contiennent  du  glucose 
à  une  concentration  de  9  à  10  fois  celle  qui  existe  normalement  dans  le 
sang.  En  l'absence  de  calcium  les  tubes  rénaux  ne  peuvent  garder  plus 
longtemps  leur  activité.  11  ne  se  produit  pas  de  concentration  du  filtrat  glo- 
mérulaire chez  la  grenouille  par  absorption  d'eau.  —  Paul  Boyer. 

Tuttle  (G.  M.).  —  Matériaux  nutritifs  de  réserve  dans  les  tissus  végétatifs. 

—  L'auteur  examine  un  assez  grand  nombre  d'espèces  parmi  les  Phanéro- 
games. De  ses  observations  il  résulte  que  toutes  les  espèces  présentent  pen- 
dant l'été  une  forte  proportion  d'amidon  qui  disparaît  en  octobre  ;  que  tous 
les  arbres  et  arbrisseaux  examinés  contiennent  des  huiles  et  des  graisses 
pendant  l'hiver,  sauf  le  Lonicera  glaucescens  et  les  Cratsegus.  La  présence 
de  sucre  a  été  démontrée  dans  beaucoup  d'espèces,  la  teneur  variant  de 
0,5  à  2  %.  Beaucoup  de  Salicacées  et  d'Ericacées  de  la  zone  alpine  possè- 
dent à  la  fois  de  l'amidon  et  de  l'huile  durant  la  période  végétative  ;  le 
Gaultheria  ovalifolia,  espèce  des  plaines,  renferme  seulement  de  l'huile. 
Dans  ce  cas,  la  faculté  de  former  l'amidon  ne  semble  pas  dépendre  des  con- 
ditions climatériques  résultant  des  hautes  altitudes.  —  R   Souéges. 

8)  Circulation,  sang. 

a)  Eyster  (J.  A.  E.)  et  Meek  (Walter  J.).  —  Études  sur  l'origine  et 
la  conduction  de  l'impulsion  cardiaque.  VIII.  Le  rythme  permanent  suivant 
t't  test  n don  du  nœud  sino-aurirulaire.  —  Dans  cette  communicationE.  W. 
et  >t  étudient  les  .modifications  du  rythme  cardi  que  pendant  une  durée  de 
plusieurs  jours  ou  de  plusieurs  semaines  après  la  ligature  ou  l'ablation  du 
nœud  sino-auriculaire  îles  chiens.  On  observe  constamment  des  troubles  du 
rythme  cardiaque,  réduction  du  rythme  et  de  l'intervalle  As-Vs.  Dans  les 
expériences  de  ligature  le  retour  au  rythme  normal  peut  se  produire  après 
une  période  prolongée  de  rythme  auriculo-ventriculaire,  ou  du  sinus  coro- 
naire, et  parfois  après  une  période  de  blocage  partiel  sino-auriculaire. 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  030 

Après  ablation  du  nœud,  le  rythme  final  permanent  vient  de  la  région  du 
sinus  coronaire,  probablement  de  la  portion  auriculaire  du  nœud  auriculo-ven- 
triculaire.  L'ablation  d'un  segment  de  l'atrium  droit  près  du  nœud  sino-auricu- 
laire  est  sans  effets  sur  le  rythme  cardiaque.  Le  nœud  sino-auriculaire  semble 
donc  avoir  une  importance  capitale  en  tant  que  siège  de  l'origine  de  l'impul- 
sion cardiaque;  il  est  spécialement  adapté  à  sa  fonction,  et  peut  la  recouvrer 
au  bout  d'un  temps  suffisant,  même  après  un  traumatisme  considérable  ou  un 
isolement  partiel.  De  plus  une  étude  de  l'accélération  cardiaque  précédée 
d'exercices  musculaires  et  par  la  paralysie  du  vague  par  atropinisation  avant 
et  après  l'ablation  du  nœud  sino-auriculaire  montre  que  c'est  sur  ce  dernier 
que  normalement  le  vague  exerce  son  contrôle  chronotropique  principal 
et  que  c'est  par  lui  que  l'exercice  musculaire  cause  dans  une  grande  part 
l'accélération  normale  du  cœur. 

Des  expériences  similaires  faites  sur  des  animaux  dans  des  rythmes  auri- 
culo-ventriculaires  ou  du  sinus  coronaire  indiquent  que  le  vague  exerce  un 
contrôle  chronotropique  plus  grand  sur  la  région  du  sinus  coronaire  que 
sur  la  portion  principale  du  nœud  auriculo-ventriculaire.  —  Paul  Boyer. 

b)  Eyster  (J.  A.  E.)  et  Meek  (Walter  J.).  —  Expériences  sur  l'origine 
et  la  conduction  des  battements  du  cœur.  IX.  Conduction  sino-ventriculaire.  — 
La  conduction  de  l'excitation  de  son  origine  dans  le  nœud  sino-auriculaire 
à  l'atrium  droit  et  au  nœud  auriculo-ventriculaire  respectivement  se  pro- 
duit normalement  par  des  voies  différentes.  La  preuve  en  est  dans  l'appa- 
rition d'une  dissociation  auriculo-ventriculaire  chez  les  chiens  après  isole- 
ment partiel  du  nœud  sino-auriculaire.  —  Paul  Boyer. 

Boer  (S.  de).  —  Recherches  sur  le  rythme  et  le  métabolisme  du  cœur  de 
grenouille  saigné.  —  Le  rythme  couplé  ventriculaire  peut  se  produire  spon- 
tanément dans  le  cœur  de  grenouille  après  saignée;  il  peut  apparaître  subite- 
ment ou  graduellement  par  une  suite  de  transitions.  Peu  de  temps  avant  que 
le  rythme  ventriculaire  ne  devienne  couplé,  le  métabolisme  du  muscle  ven- 
triculaire est  diminué,  ce  qui  se  traduit  par  un  allongement  de  la  phase 
réfractaire,  un  ralentissement  de  la  conduction  de  la  vague  d'excitation  à 
travers  le  ventricule,  un  allongement  de  l'intervalle  a  —  v  et  une  diminution 
de  la  contractilité.  Après  l'apparition  du  rythme  couplé  le  métabolisme  du 
ventricule  s'améliore  sous  l'influence  de  l'allongement  des  pauses  ventricu- 
laires.  Néanmoins  à  cause  de  l'augmentation  de  la  contractilité  et  de  la 
durée  plus  longue  des  systoles  ventriculaires,  la  durée  de  la  phase  réfrac- 
taire ne  décroit  pas.  L'excitation  est  transmise  à  travers  le  ventricule  à  une 
vitesse  plus  élevée,  l'intervalle  a  —  v  est  raccourci.  Le  rythme  couplé  peut 
être  ramené  par  un  seul  choc  d'induction  au  rythme  normal  qui  est  deux 
fois  plus  rapide  quand  le  choc  est  donné  en  diastole.  Le  rythme  normal 
reprend  ensuite  avec  la  petite  extrasystole  avec  sa  brève  phase  réfractaire. 
Le  rythme  normal  peut  aussi  reprendre  quand  une  extrasystole  est  produite 
vers  la  fin  du  repos  ventriculaire.  L'impulsion  première  du  sinus  produit 
alors  dans  la  diastole  de  cette  extrasystole  une  courte  systole  ventriculaire 
avec  une  phase  réfractaire  brève.  Cette  systole  ventriculaire  brève  peut 
aussi  produire  le  rythme  ventriculaire  normal.  Le  rythme  ventriculaire 
normal  peut  être  transformé  en  un  rythme  couplé  en  provoquant  une  systole 
ventriculaire  exagérée  que  l'on  obtient  en  produisant  une  extrasystole  du 
ventricule.  La  systole  postcompensatrice  est  augmentée  et  la  phase  réfrac- 
taire allongée,  elle  peut  alors  produire  le  rythme  couplé.  L'alternance  ven- 
triculaire est  une  forme  intermédiaire  au  rythme  normal  et  au  rythme  couplé; 


660  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

elle  peut  être  obtenue  en  produisant  une  systole  exagérée  et  être  transformée 
en  rythme  couplé  par  la  production  d'une  systole  ventriculaire  plus  grande 
que  la  grande  systole  de  l'alternance.  Une  systole  ventriculaire  d'une  gran- 
deur définie  peut  donc  produire  un  rythme  ventriculaire  défini.  Après 
transformation  artificielle  du  rythme  ventriculaire  couplé  en  rythme  normal, 
la  contractilité  et  la  rapidité  de  la  conduction  de  la  vague  d'excitation  dimi- 
nuent graduellement  depuis  la  première  systole  tandis  que  le  contraire 
s'observe  après  transformation  du  rythme  normal  en  rythme  couplé.  Le 
maximum  de  contractilité  et  de  conductibilité  ne  coïncide  pas.  La  phase  mé- 
canique latente  du  ventricule  est  allongée  quand  la  rapidité  de  la  conduc- 
tion de  la  vague  d'excitation  à  travers  le  ventricule  diminue.  Ceci  se  produit 
dans  une  plus  grande  mesure  quand  la  vitesse  avec  laquelle  la  vague  d'exci- 
tation est  transmise  à  travers  le  ventricule  est  plus  lente.  La  phase  électrique 
latente  est  aussi  allongée  quand  le  métabolisme  du  ventricule  est  diminué. 
—  Paul  Boyer. 


a)  Boer  (S.  de). — Sur  l'exirapause  artificielle  du  ventricule  du  cœur  de  gre- 
nouille. —  Si  Ton  provoque  une  extrasystole  auriculaire  au  début  de  la  sys- 
tole ventriculaire,  dans  certains  cas  cette  extrasystole  n'est  pas  suivie  de 
systole  ventriculaire.  Ceci  se  produit  seulement  quand,  après  l'extrasystole  au- 
riculaire, la  vague  d'excitation  atteint  le  ventricule  avant  la  fin  du  stade  réfrac- 
taire.  Ce  phénomène  se  produit  avec  plus  de  constance  si  on  allonge  la  phase 
réfractaire  en  intoxiquant  le  cœur  de  grenouille  avec  de  la  vératrine,  de  la 
digitaline  ou  du  chlorure  de  baryum.  La  durée  d'une  systole  postcompensa- 
trice est  augmentée  de  même  que  la  phase  réfractaire  d'une  systole  post- 
compensatrice. Par  conséquent  cette  expérience  se  reproduit  encore  plus 
sûrement  si  on  provoque  une  extrasystole  auriculaire  au  début  d'une 
systole  postcompensatrice.  On  peut  également  provoquer  une  pause  prolongée 
des  ventricules  d'une  tout  autre  manière.  On  prolonge  la  phase  réfractaire 
du  ventricule  et  on  applique  un  choc  d'induction  sur  le  sillon  auriculo-ven- 
triculaire  vers  la  fin  de  la  diastole  et  avant  la  fin  de  la  phase  réfractaire  des 
ventricules.  Il  n'y  a  pas  d'extrasystole  ventriculaire  mais  les  oreillettes 
répondent  à  l'excitation  qui  traverse  celles-ci  du  sillon  auriculo  ventriculaire 
dans  la  direction  du  sinus  veineux.  Mais  simultanément  l'impulsion  pério- 
dique du  sinus  traverse  les  oreillettes  dans  une  direction  opposée.  Les 
deux  vagues  d'excitation  se  heurtent  l'une  l'autre  et  sont  détruites.  Dans  ce 
cas  la  systole  auriculaire  se  produit  sous  l'action  de  deux  vagues  d'excitation 
passant  à  travers  ces  deux  cavités  dans  des  directions  opposées;  cette  systole 
auriculaire  ne  peut  donc  être  suivie  de  systole  ventriculaire.  —Paul  Boyer. 

Busquet  (H.).  —  Production  d'arrêts  cardiaques  momentanés  avec  le  chlo- 
rure d'ammonium;  leur  analogie  avec  l'inhibition  d'origine  pneumogastrique. 
—  On  sait  que  le  ventricule  irrigué  avec  une  solution  sans  potassium  s'arrête 
momentanément  quand  il  reçoit  une  solution  potassique;  il  en  est  de  même 
avec  une  solution  renfermant  de  l'ammonium.  Cet  arrêt  momentané  pré- 
sente les  caractères  de  l'inhibition  par  le  nerf  vague,  mais  il  s'observe 
encore  après  paralysie  de  l'appareil  cardiomodérateur  intrinsèque  et  doit 
donc  être  attribué  à  une  action  directe  de  l'ammonium  ou  du  potassium  sur 
le  myocarde.  Le  cœur  adapté  au  potassium  l'est  aussi  à  l'ammonium  et  réci- 
proquement :  la  présence  de  potassium  dans  la  première  solution  empêche 
l'arrêt  par  l'ammonium  de  la  seconde  solution  et  inversement.  —  IL  Car-, 
dot. 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  661 

Barcroft  (J.),  Bock  (A.  V.),  Hill  (A.  V.),  Parsons  (T.  R.),  Parsons 
(W.)  et  Shoji  (R.).  —  Sur  la  concentration  en  ion  H  et  son  rapport  avec 
quelques  propriétés  du  sang  humain  normal.  —  B..  B.  et  H.  ont  établi  les 
relations  suivantes  expérimentalement  à  37°  C.  pour  le  sang  d'un  homme 
normal  moyen  et  les  variations  de  10  personnes  normales  : 

1°  Relation  entre  plasma  —  cH  (mesuré  par  l'électrode  à  H  et  pCO2,  la 
pression  de  CO2)  :  c'est  une  ligne  légèrement  courbe. 

2°  Relation  entre  la  pression  du  CO2  etVC02,  volume  pour  100  du  CO'2  total 
absorbé.  Chez  l'homme  normal  moyen  la  relation  empirique  cH  =  4,7 
joC02/VC02  est  exactement  suivie. 

3°  Relation  entre  le  volume  pour  100  de  CO2  absorbé  et  la  concentration  en 
ion  H.  C'est  une  figure  linéaire  dont  l'équation  est  : 

VCO-2  =  b  X  (108  cH)  +  c. 

Chez  l'homme  normal  moyen  b  — -  8,4  et  c  =  16,6  ;  avec  une  variation  de  ±  2 
pour  b  et  de  ±  10  pour  c.  La  valeur  de  b  est  d'une  grande  importance  ;  il  donne 
une  mesure  pratique  du  degré  auquel  le  sang  est  «  tamponné  »  ;  cette  équa- 
tion et  la  précédente  permettent  de  calculer  une  des  trois  relations  cherchées. 

4°  Relation  entre  1/K  et  la  pression  de  C02,  K  étant  la  constante  de  l'équa- 
tion de  Hill  calculé  pour  n  =  2,5.  Cette  relation  n'est  pas  exactement  linéaire 
comme  l'a  établi  Henderson  et  Adair,  mais  légèrement  en  forme  de  S. 

5°  Relation  entre  1/K  et  cH.  L'existence  d'une  relation  linéaire  entre  log. 
1/K  et  log.  cH  est  pleinement  confirmée.  1/K  est  donc  proportionnel  à  une 
puissance  de  cH.  Selon  la  théorie  de  Hill  1,K  devrait  être  proportionnel 
la  première  puissance  de  cH  :  c'est  entièrement  vrai  si  on  prend  une  va- 
leur de  2,2  pour/t  au  lieu  de  2,5,  nombre  qui  sous  d'autres  rapports  est  aussi 
préférable.  Si  Ko  est  la  valeur  de  K  calculée  pour  n  =  2,2,  l'équation  : 

l/K  =  a(108cH) 

est  exacte,  à  la  fois  pour  l'homme  moyen  normal  avec  a  ==  360,  et  pour  9  in- 
dividus avec  a  variant  de  316  à  436. 

6°B.,  B.et  H.  discutent  la  cause  de  ces  variations  de  a,  c'est-à-dire  la  raison 
pour  laquelle  à  un  cH  du  plasma  donné  les  courbes  de  dissociation  de  deux 
individus  peuvent  être  différentes.  —  Paul  Boyer. 

e)  Sécrétion.  Excrétion. 

Marine  (David)  et  Baumann  (Emil  J.).  —  Influence  des  glandes  àsécré- 
tioninterne  sur  les  échanges  respiratoires.  II.  Action  de  l'insuffisance  surrénale 
chez  le  lapin  (par  ablation  ou  refroidissement).  —  L'ablation  ou  la  destruc- 
tion par  le  refroidissement  des  glandes  surrénales  du  lapin  provoque  une 
modification  du  métabolisme  caractérisée  habituellement  par  une  augmen- 
tation de  la  production  de  chaleur  et  de  CO-.  Cette  modification  parait  liée 
d'une  façon  étroite  avec  la  destruction  complète  de  la  fonction  corticale.  Le 
syndrome  comprenant  à  la  fois  des  faits  anatomiqucs  et  physiologiques  qui 
résultent  de  la  destruction  de  la  fonction  surrénale  du  lapin,  ressemble  dans 
ses  traits  essentiels  au  syndrome  du  goitre  exophtalmique.  —  Paul  Boyer. 

Képinow  (Léon)  et  Lanzenberg  (A.).  —  Glande  thyroïde  et  anaphy- 
la.rie.  —  Le  lapin  et  le  cobaye  éthyroïdés  peuvent  être  sensibilisés  passive- 
ment par  injection  de  sérum  d'animaux  non  opérés,  et  sensibilisés.  Les 
animaux  éthyroïdés  n'ont  pas  dans  le  sérum,  après  l'injection  préparante,  une 


662  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

substance  conférant  l'anaphylaxie  passive  à  des  animaux  normaux  ou  éthy- 
roïdés.  —  EL  Cardot. 

Underhill  (F.  P.)  et  Nellans  (C.  T.).  —  L'influence  de  la  thyropara- 
thyroïdectomie  sur  la  teneur  en  sucre  du  sang  et  la  réserve  alcaline.  — -  En 
dépit  des  indications  contraires  de  Hast ing  et  Murray,  la  répétition  d'expé- 
riences antérieures  des  auteurs  conduit  à  la  réitération  de  leurs  premières 
conclusions.  L'ablation  de  l'appareil  tbyroïde  et  parathyroïde  abaisse  la 
teneur  en  sucre  du  sang.  Il  y  a  peu  de  changements  dans  la  réserve  alca- 
line du  sang  jusqu'au  moment  où  s'établit  la  tétanie.  Après  l'apparition  de 
cette  période  il  y  a  une  tendance  nette  à  la  diminution  des  réserves 
alcalines  du  sang.  —  L.  Thivolle. 

Bailey  (Percival)  et  Bremer  (Frédéric).  — Recherches  expérimentales 
sur  le  diabète  insipide  elle  syndrome  adiposo-génital.  —  B.  et  B.  reprennent 
les  expériences  de  Camus  et  Roussy  en  abordant  la  région  opto-pédonculaire 
par  la  voie  temporale.  Ils  montrent  qu'une  lésion  même  minuscule  de  la 
région  para-infundibulaire  de  l'hypothalamus  amène  une  polyurie  ayant 
souvent  tous  les  caractères  du  diabète  insipide.  Ce  diabète  insipide  n'est  pas 
lié  à  la  suppression  d'une  régulation  nerveuse  ou  vaso-motrice  du  rein.  Dans 
deux  cas,  la  polyurie  persistante  était  accompagnée  de  syndrome  adiposo- 
génital.  Rien  n'indique  que  l'hypophyse  elle-même  intervienne  dans  les 
effets  obtenus  à  la  suite  de  la  lésion  nerveuse  en  question.  —  H.  Cardot. 

s)  Productions  d'énergie  (chaleur,  mouvement). 

Marinesco  (G.).  —  Du  rôle  des  ferments  oxydants  dans  la  production  delà 
fièvre  et  des  inflammations.  — On  admet  que  les  foyers  de  l'hyperthermogénèse 
sont  le  foie,  le  sang,  les  muscles.  En  réalité,  l'hyperthermogénèse  se  produit 
là  où  abondent  les  leucocytes  :  en  effet,  ceux-ci,  normalement  chargés  des 
ferments  oxydants,  se  multiplient  à  l'extrême  dans  les  infections  et  dans  les 
intoxications  aiguës  ;  l'activité  d'un  tel  nombre  de  ferments  oxydants  a  pour 
effet  une  élévation  considérable  de  la  température,  contre  laquelle  la  fonc- 
tion thermorégulatrice  du  système  nerveux  ne  peut  rien.  —  L.  Dehorne. 

Ritchie(A..  D.).  —  L%  réaction  du  muscle  au  repos  et  en  action.  —  Les 
observations  électrométriques  montrent  qu'il  n'y  a  pas  de  modifications  ap- 
préciables dans  la  concentration  en  ions  H  du  muscle  de  grenouille  durant 
une  activité  modérée.  Ce  résultat  est  en  comradiction  avec  des  expériences 
antérieures  dont  R.  fait  la  critique,  mais  concorde  avec  ce  que  l'on  attend 
théoriquement.  —  Paul  Boyer. 

ri)  Pigments. 

Romieu  (Marc)  et  Obaton  (Fernand).  —  Élude  spectroscopique  compa- 
rative du  pigment  vert  du  Chétoptère  et  de  la  chlorophylle  de  l'Ulve.  —  Ray 
Lankester  a  nommé  chétoptérine  le  pigment  verdâtre  qui  colore  les  cellules 
intestinales  du  Chétoptère  et  rapproché  ce  pigment  de  la  chlorophylle  en 
raison  des  analogies  de  leurs  spectres.  Le  mode  d'alimentation  du  Chétoptère, 
annélide  herbivore  marin,  qui  se  nourrit  surtout  des  débris  de  l'Algue 
verte,  Ulva  lactuca ,  donne  à  penser  que  la  chétoptérine  est  bien  une  chloro- 
phylle d'origine  alimentaire,  à  peine  modifiée,  une  entérochlorophylle,  comme 
l'a  considérée  Mac  Munn.  —  R.  et  O.  ont  comparé  entre  eux  les  spectres  des 


PHYSIOLOGIE  GENERALE.  663 

deux  pigments  :  chlorophylle  d'Ulve  et  chétoptérine,  en  solution  dans  la  ben- 
zine et  constaté  qu'ils  offrent  une  grande  ressemblance  :  les  spectres  obte- 
nus diffèrent  moins  entre  eux  que  ne  le  feraient  ceux  de  la  chétoptérine  et 
de  ses  dérivés  acides  ou  alcalins.  Ainsi  se  justifient  à  la  fois  l'idée  de  la 
parenté  des  deux  pigments,  conçue  par  R.  Lankester  et  l'hypothèse  de 
Mac  Munn.  —  L.  Deiiorne. 

Génieys(P.).  —  Surir  déterminisme  des  variations  de  la  coloration  chez 
un  Hyménoptère  parasite.  —  G.  précise  les  conditions  de  l'arrêt  de  dévelop- 
pement du  pigment  sous  l'action  d'une  température  élevée.  L'arrêt  du  déve- 
loppement du  pigment  est  d'autant  plus  difficile  à  obtenir  que  la  région  du 
corps  considérée  aune  activité  physiologique  plus  grande;  notamment  c'est 
le  cas  au  niveau  des  attaches  musculaires,  où  existent  de  nombreux  éléments 
nerveux.  —  H.  Cardot. 

Klein  (Gustav).  —  Eludes  sur  l'Anthochlore.  II.  —  Dans  une  première 
communication,  K.  avait  étudié  la  répartition  de  substances  anthochloriques 
dissoutes  dans  le  suc  cellulaire  des  fleurs,  et  découvert  leur  nature  flavoni- 
que  ainsi  que  leur  pouvoir  de  cristallisation.  Aujourd'hui  il  annonce  les 
nouveautés  suivantes  :  1°  L'anthochlore  se  trouve  aussi  dans  des  fruits 
(écorces  de  citron  et  d'orange),  dans  des  feuilles  et  des  tiges  {Dahlias  Antir- 
rhinum,  Réséda),  dans  le  feuillage  en  voie  de  jaunissement  ou  d'étiolement  ; 
2°  les  substances  jaunes  solubles  des  feuilles  ont  pu  être  homologuées  avec 
des  flavoglucosides  incolores,  premiers  degrés  de  la  série  anthocyanique; 
3°  l'hélichoysine  et  le  jaune  de  safflor  (Carthamus  tinctorius)  ont  démontré 
leur  nature  anthochlorique  et  leur  «  cristallisibilité  »  ;  il  en  a  été  de  même 
avec  le  colorant  de  Crocus  sativus;  4°  il  a  été  constaté  dans  les  fleurs  jaunes 
d'Acacia  une  coexistence  remarquable  de  l'anthochlore  et  de  dérivés  tanni- 
ques,  probablement  des  «  catechuglucotannoïdes  ».  —  H.  Spixner. 

Swingle  (W.  W.).  —  Le  rôle  de  la  portion  intermédiaire  de  l'hypophyse 
dans  les  changements  de  pigmentation  des  larves  anoures.  —  Si  l'on  greffe 
dans  la  cavité  abdominale  ou  dans  les  sacs  lymphatiques  de  têtards  de  Rana 
cutesbeiana  la  partie  intermédiaire  de  l'hypophyse  d'une  grenouille  adulte 
(Rana  catesbeiana,  R.  pipiens  ou  R.  clamitans)  on  observe  dès  le  lendemain 
une  pigmentation  sombre  qui  persiste  aussi  longtemps  que  la  greffe  n'est 
pas  résorbée.  L'examen  histologique  de  ces  têtards  montre  que  l'intensité 
de  la  coloration  est  due  à  un  état  d'expansion  des  mélanophores  de  la  peau. 
Cet  état  d'expansion  s'observe  d'ailleurs  également  dans  les  mélanophores 
des  organes  profonds.  —  A.  Dalcq. 

3°  Action  des  agents  divers. 

Agents  physiques  et  chimériques. 

Fredericq  (Léon).  —  Action  du  milieu  marin  sur  les  animaux  Invertébrés. 
—  L'eau  de  mer  modifiée  dans  sa  concentration  saline  ou  dans  sa  composi- 
tion chimique  qualitative  exerce  sur  les  Invertébrés  deux  actions  différentes  : 
1"  une  action  générale,  de  nature  purement  physique,  dépendant  de  la  con- 
centration moléculaire  globale  de  l'eau  de  mer,  mais  indépendante  de  la 
nature  chimique  des  substances  dissoutes;  elle  consiste  uniquement  en  un 
transport  d'eau  à  travers  la  surface  externe  de  l'animal,  qui  se  comporte 
comme  une  membrane  semi-perméable  et  réalise  très  rapidement  l'isotonie 


664  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

entre  le  milieu  interne  et  le  milieu  externe  lorsqu'on  modifie  la  concentra- 
tion moléculaire  de  ce  dernier;  il  s'agit  bien  d'une  question  de  concentration 
moléculaire  parce  que  si,  à  de  l'eau  de  mer  diluée  par  son  volume  d'eau 
douce  —  dilution  fatale  à  la  plupart  des  Invertébrés  et  au  fonctionnement 
d'organes  isolés,  cœur  par  exemple,  —  on  ajoute  des  produits  organiques 
insolites  (sucre,  urée)  de  manière  à  rétablir  la  concentration  moléculaire 
primitive,  on  a  un  milieu  favorable  à  la  vie;  —  2°  une  action  spécifique, 
dépendant  de  la  nature  chimique  des  éléments  dissous  qui,  à  la  longue, 
pénètrent  par  petites  quantités  à  travers  les  téguments  et  le  tube  digestif  à 
l'intérieur  de  l'animal.  —  P.  Remy. 

Gaievsky  (MmeN.  G.).  —  Influence  de  l'alcalinité  sur  Artemia  salina.  — 
On  a  beaucoup  étudié  les  variations  de  cette  espèce  plastique  sous  l'influence 
des  conditions  du  milieu,  surtout  des  divers  degrés  de  salinité  de  l'eau.  Dans 
les  présentes  expériences  il  s'agit  de  variations  d'alcalinité.  Des  nauplius 
éclos  en  milieu  naturel  sont  placés  dans  des  bassins  dont  l'eau  est  alcalinisée 
tous  les  jours  (car  au  bout  de  24  heures  l'alcalinité  est  neutralisée  par  le  CO2) 
avec  1cm3  5  de  NaHO  à  0,1  n.  (maximum  d'alcalinité  —  PH  =  8,24,  minimum 
—  7,48).  Ces  nauplius  montrent  un  développement  plus  lent  que  les  té- 
moins :  la  maturité  sexuelle  est  atteinte  chez  ceux-là  au  bout  de  2  mois 
17  jours,  chez  ceux-ci  au  bout  de  20  à  30  jours;  le  nombre  d'reufs  et  le  nom- 
bre de  jeunes  chez  les  femelles  vivipares  est  moindre.  A  la  deuxième  géné- 
ration, le  développement  se  trouve  plus  ralenti  encore  :  la  maturité  sexuelle 
est  atteine  au  bout  de  3  mois  20  jours.  Pendant  toute  la  durée  de  la  vie  de 
cette  génération  —  5  mois  et  demi  -  -  il  n'y  a  eu  ni  ponte,  ni  naissance  de 
nauplius,  bien  que  des  œufs  aient  été  présents  chez  les  femelles. 

L'aspect  général  des  animaux  est  semblable  à  celui  qu'on  a  constaté  dans 
les  concentrations  élevées.  La  coloration,  au  lieu  de  jaune  clair  normal,  est 
rouge-orange.  — M.  Goldsmitii. 

Savitch  (V.  G.).  —  Influence  de  la  réaction  du  milieu  sur  les  Infusoires 
d'eau  douce.  —  L'auteur  étudie  l'action  des  solutions  salines,  non  pas  au  point 
de  vue  de  leur  concentration,  mais  au  point  de  vue  de  leur  contenu  en  ions 
H  et  OH.  Les  milieux  dans  lesquels  il  faisait  vivre  diverses  espèces  d'Infu- 
soires  sont  obtenus  en  mélangeant  deux  sels  de  Na  :  NatLPO..  et  Na3POir  à  la 
concentration  1/300  M,  en  proportions  variables;  le  premier  de  ces  sels  libère, 
après  hydrolyse. des  ions  H, le  second  des  ions  OH.  Le  Ph  de  ces  solutions  va 
de  4,49  à  un  peu  plus  de  9,18.  —  Dans  ces  limites,  les  animaux  étudiés  se 
classent  en  trois  groupes  :  1°  les  espèces  qui  trouvent  leurs  conditions  d'exis- 
tence optimadans  un  milieu  acide  (PH  de  6,23  à  6,97)  —  Frontonia,  Bursaria, 
une  espèce  nouvelle  que  l'auteur  désigne  simplement  par  les  mots  Nova  sp. 
et,  dans  certaines  expériences,  Spirostomum;  2°  les  espèces  à  optimum  dans 
un  milieu  alcalin  (PH  de  7,16  à  9, 18)  —  Nassula,  Paramaecium,  Stylonichia, 
Stentor  et,  dans  certaines  expériences  Spirostomum;  3°  espèces  (Dileptus)  qui 
survivent  dans  toutes  les  solutions  employées. 

L'addition  de  minimes  quantités  d'ions  Ca  par  additions  de  CaHPO-,  et 
CaC03  rend  possible  la  survie  de  certaines  espèces  dans  des  solutions  de  phos- 
phate acides  de  Na  qui,  sans  cela,  leur  sont  mortelles,  de  même  que  la  survie 
dans  l'eau  distillée  pour  les  espèces  qui  ne  la  supportent  pas  normalement. 

La  pression  osmotique  ne  semble  jouer  dans  l'existence  des  Infusoires 
d'eau  douce  qu'un  rôle  négligeable. 

Certaines  solutions  provoquent  d'une  façon  régulière  l'enkystement;  les 
ions  Ca  semblent  le  favoriser  particulièrement  :  plus  la  concentration  en 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  6G5 

ions  Caest  grande,  plus  les  cas  d'enkystement  sont  fréquents  et  plus  il  sur- 
vient vite  pour  chaque  individu.  —  M.  Goldsmith. 

Clark  (Eliot  R.)  et  Clark  (Eleanor  Linton).  —  La  réaction  des  cel- 
lules vivantes  dans  la  queue  des  têtards,  vis-à-vis  de  l'amidon,  l'agar-agar, 
la  gélatine  et  la  gomme  arabique.  —  Depuis  plusieurs  années  (Anat.  Record, 
1916,  Amer.  Journ.  Anat.,  1917,  1920)  les  auteurs  s'appliquent  à  injecter 
dans  le  limbe  de  la  queue  de  têtards  les  substances  les  plus  diverses  (poudres 
.variées,  huiles  inertes  et  caustiques)  ou  mieux  à  y  insérer  des  tubes  de 
verre  capillaires  contenant  des  substances.  Ils  expérimentent  aujourd'hui 
avec  de  l'amidon,  soit  cru,  soit  cuit,  soit  demi-cuit  et  gélatineux,  ainsi 
qu'avec  l'agar-agar,  la  gélatine  et  la  gomme  arabique.  Des  expériences  de 
contrôle,  avec  des  tubes  vides,  n'ont  montré  que  les  réactions  banales  des 
tissus  à  l'égard  des  corps  étrangers,  de  la  part  de  l'épiderme  et  de  la  part 
des  leucocytes  qui  sont  attirés  vers  le  tube.  Les  résultats  ont  été  différents 
avec  l'amidon,  selon  l'état  où  ce  corps  se  trouvait.  L'amidon  cru  n'attire  que 
peu  de  leucocytes  ;  ceux-ci  phagocytent  une  partie  des  grains  qui  y  demeurent 
sans  changements.  Les  grains  d'amidon  cuits,  gonflés  et  crevés,  se  dissolvent 
très  vite,  avant  même  l'arrivée  des  leucocytes,  et  se  transforment  en  subs- 
tances non  colorables  par  l'iode  ;  leur  transformation  est  due  à  l'action  d'en- 
zymes produits  en  dehors  et  à  l'intérieur  des  leucocytes.  Les  grains  d'amidon 
demi-cuits  exercent  sur  les  leucocytes  une  attraction  très  énergique  ;  ceux-ci 
les  phagocytent,  les  digèrent  et  les  transforment  en  une  substance  que  l'iode 
ne  colore  plus.  L'agar-agar,  la  gélatine,  la  gomme,  produisent  une  réaction 
analogue  à  celle  de  l'amidon  demi-cuit.  Aucune  réaction  n'a  pu  être  observée 
de  la  part  des  vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques,  des  nerfs  et  du  tissu 
conjonctif.  —  A.  Prenant. 

Fulton  (John  F.).  —  Etudes  de  la  transmission  neuromusculaire.  I.  L'ac- 
tion de  la  novocaïne  sur  les  noyaux  musculaires.  —  Physiologiquement  la 
novocaïne  agit  sur  les  préparations  sciatique-gastrocnéimien  comme  le 
curare  puisqu'elle  n'agit  ni  sur  la  conduction  nerveuse  ni  sur  la  contractilité 
musculaire,  mais  puisqu'elle  empêche  seulement  le  muscle  de  recevoir 
l'influx  nerveux;  elle  agit  donc  sur' «  la  substance  réceptive  »  du  muscle. 
Par  diazotisation  intravitale  de  novocaïne  on  voit  que  le  siège  de  Faction  de 
la  novocaïne  est  dans  les  noyaux  musculaires.  La  «  substance  réceptive 
du  muscle  se  trouve  donc  dans  les  noyaux  des  fibres  musculaires.  Ceci  est 
fortement  corroboré  par  le  fait  que  les  nerfs  moteurs  se  terminent  sur  les 
noyaux  des  plaques  terminales,  noyaux  qui  ont  migré  durant  le  développe- 
ment de  l'intérieur  des  fibres  musculaires.  La  novocaïne  ne  modifie  pas  le 
rythme  des  pulsations  du  cœur  de  poulet  avant  ou  après  l'innervation. 
La  novocaïne  annule  «  l'inhibition  première  »  (Gothlin)  des  cils  produite 
par  un  courant  électrique,  par  son  action  sur  les  constituants  nucléaires  du 
manteau.  Il  semble  donc  que  le  noyau  d'une  cellule  ciliée  est  en  relation 
intime  avec  le  battement  des  cils.  —  Paul  Boyer. 


Nolf(P.).  —  Action  du  plasma  d'Oiseau  sur  l'anse  intestinale  isolée.  — 
Une  anse  intestinale  d'Oiseau  étant  placée  dans  les  liquides  humoraux  de  l'Oi- 
seau lorsqu'elle  se  trouve  en  état  de  tonus  moyen,  se  contracte,  et  le  plasma 
se  coagule  à  son  contact;  si  l'anse  est  dans  un  état  de  tonus  exagéré,  elle  réagit 
à  la  coagulation  du  liquide  par  un  relâchement.  —  P.  Rem  y. 


666  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Microbes.  Immunité.  Anaphylaxie. 

Metalnikow  (S.).  —  Une  ëpizootie  chez  les  chenilles  de  Galleria  mello- 
nella.  —  La  chenille  de  Galleria  mellonella,  qui  est  particulièrement  résis- 
tante aux  infections  microbiennes  et  dont  l'élevage  est  facile,  constitue  un 
matériel  expérimental  de  choix  que  l'auteur  a  utilisé  pour  ses  recherches 
sur  l'immunité.  L'un  des  nombreux  élevages  entretenus  depuis  10  ans 
fut  décimé  par  une  épizootie  :  les  frottis  de  sang  des  cadavres  et  des  ense- 
mencements sur  bouillon  et  gélose  ont  révélé  la  présence  de  bâtonnets  allongés 
associés  à  un  microcoque.  Ce  bâtonnet  liquéfie  lentement  la  gélatine,  ne 
coagule  pas  le  lait  et  ne  prend  pas  le  Gram,  tous  caractères  qui  s'opposent 
à  ceux  que  présente  le  microcoque.  L'association  microbienne,  absorbée  avec 
la  nourriture,  détermine  chez  les  chenilles  saines  la  maladie  typique.  Mais 
les  cultures  ne  gardent  pas  leur  virulence.  —  Une  autre  épizootie  observée 
était  due  à  une  association  du  même  genre;  mais  ici,  le  bâtonnet  plus  grand 
prenait  le  Gram,  ses  spores  se  formaient  au  milieu  du  corps  tandis  qu'elles 
se  formaient  à  l'une  des  extrémités  chez  le  précédent.  La  virulence  des  cul- 
tures obtenues  étant  plus  grande  et  moins  fugace,  M.  espère  trouver  dans 
cette  association  microbienne  un  heureux  moyen  de  lutte  contre  Galleria 
mellonella,  ennemie  de  nos  ruchers.  —  L.  Dehorne. 

Mitalnikow  (S.)  et  Garchen  (H.).  —  Immunité  et  hypersensibilité  cite: 
la  chenille.  —  En  étudiant  les  phénomènes  d'immunité  chez  la  chenille,  les 
auteurs  ont  observé  que,  dans  tous  les  cas,  les  chenilles  immunisées,  qui  sup- 
portaient très  bien  des  doses  mortelles  de  choléra  virulent,  étaient  plus 
sensibles  que  les  chenilles  normales,  non  immunisées  aux  doses  fortes 
du  même  virus.  De  plus,  les  auteurs  ont  constaté  l'existence  d'un  phénomène 
ressemblant  beaucoup  au  choc  anaphylactique  des  animaux  supérieurs.  Les 
chenilles  immunisées,  infectées  avec  une  forte  dose  d'une  émulsion  de  vi- 
brion cholérique,  mourraient  en  2  à  3  minutes.  Dans  ces  nouvelles  expérien- 
ces, les  réactions  cellulaires  et  humorales  observées  plaident  en  faveur  de 
l'hypothèse  du  choc  anaphylactique  dû  à  une  réaction  trop  rapide  des  cel- 
lules sensibilisées  par  l'immunisation.  —  Rûmme. 

Breton  (M.)  et  Gryses  (V.).  —  Réaction  de  défense  ou  d'immunité  pro- 
voquée par  injection  intra-lcrmique  de  microbes  vivants  ou  tués  par  la  chaleur. 
—  Une  série  d'expériences  montre  la  possibilité  de  provoquer,  chez  le  lapin, 
des  réactions  humorales  traduisant  un  état  d'immunité,  de  les  rendre  per- 
sistantes par  le  seul  fait  d'inoculer  0  cm3  25  d'une  émulsion  d'une  culture 
dans  10  cm3  d'eau  salée.  Les  auteurs  ont  constaté  la  résistance  élective  du 
tissu  dermique,  lequel  dans  presque  toutes  les  expériences  a  limité  le  foyer 
d'infection,  l'a  combattu  en  provoquant  la  formation  d'un  pus  stérile  et  en 
empêchant  la  septicémie.  Les  mêmes  résultats  ont  été  obtenus  avec  des  cul- 
tures tuées  par  la  chaleur.  —  Romme. 

Lumière  (Auguste)  et  Couturier  (Henri).  —  Résistance  des  femelles 
en  gestation  aux  chocs  anaphylactiques  et  anaphyl actoides .  —  Pour  que 
les  chocs  aient  lieu,  quels  qu'ils  soient,  il  faut  de  toute  nécessité  que  l'ar- 
bre circulatoire  renferme  une  quantité  de  sang  normale.  En  effet,  lorsque 
l'équilibre  est  rompu  —  augmentation  (gestation)  ou  diminution  (saignée)  — 
les  chocs  ne  peuvent  plus  être  produits  par  les  infections  déchaînantes.  Ces 


PHYSIOLOGIE  GÉNÉRALE.  067 

nouvelles  expériences  confirment,  d'une  façon  particulièrement  démonstra- 
tive, la  théorie  physique  des  chocs  due  aux  auteurs.  —  Romme. 

Garrelon  (L.),  Santenoise  (D.)  et  Thuillant  (R.).  —  Action  du  choc  pep- 
tonique sur  le  système  nerveux  vago-sympathique.  —  La  réaction  provoquée 
par  les  injections  de  peptone  n'est  pas  sans  analogie  avec  le  choc  anaphylac- 
tique; on  lui  donne  le  nom  de  choc  peptonique.  G.,  L.  et  Th.  ont  montré 
que  le  choc  peptonique  ne  se  manifeste  chez  les  sujets  que  s'il  y  a  vago- 
tomie  préalable.  Toutefois  l'injection  de  fortes  doses  a  pu  provoquer  dans 
des  cas  d'hypovagotomie  une  sorte  de  choc.  Quelle  que  soit  la  réaction 
obtenue,  on  constate  toujours,  au  bout  d'un  temps  variant  à  la  fois  avec 
les  Sujets  et  avec  les  doses  reçues,  le  renversement  du  tonus  neuro- vé- 
gétatif. L'effet  d'hyperexcitabilité  du  système  neuro-végétatif,  c'est-à-dire  du 
vago-sympathique,  produit  par  l'injection  de  peptone  et  précédant  sa  modi- 
fication secondaire  est  à  rapprocher  de  ce  que  l'on  observe  dans  l'action  des 
poisons  du  système  nerveux.  —  L.  Dehorne. 

Berthelot  (Albert)  et  Danysz-Michel  (MQie  St.).  —  Sur  la  présence 
de  microbes  acétonogènes  dans  la  flore  intestinale  des  diabétiques .  —  On  trouve 
très  fréquemment,  et,  en  abondance,  des  microbes  acétonogènes  dans  les 
matières  fécales  de  diabétiques,  alors  que  ces  mêmes  germes  paraissent  se 
maintenir  très  rarement,  dans  l'intestin  de  personnes  non  glycosuriques. 
Ces  microbes  possèdent  le  caractère  commun  de  résister  à  une  très  forte 
proportion  d'acétone  des  milieux  de  culture.  Les  auteurs  ont  pu  déterminer, 
chez  le  lapin,  par  ingestions  répétées  de  microbes  acétonogènes,  les  animaux 
étant  alimentés  surtout  d'hydrocarbonés,  une  glycosurie  persistante  accom- 
pagnée, souvent,  d'un  certain  degré  d'acidose.  —  Romme. 

Burnet  (Et.).  — 'Sur  un  type  d'arthrite  fréquemment  observé  chez  les  Co- 
bayes injectés  par  les  Micrococcus  melitensis.  —  L'auteur  a  observé  chez  le 
cobaye,  animal  considéré  jusqu'à  présent  comme  médiocre  pour  l'étude  de 
la  fièvre  méditerranéenne,  des  arthrites  fréquentes,  multiples,  graves,  accom- 
pagnées d'ostéite  dans  lesquelles  le  B.  melitensis  a  pu  être  facilement  mis  en 
évidence.  Par  analogie,  on  doit  penser,  chez  la  chèvre  et  chez  l'homme  in- 
fecté, à  la  moelle  osseuse  comme  l'un  des  «  gîtes  microbiens  »  dans  les  pé- 
riodes où  le  melitensis  est  absent  du  lait  et  du  sang,  et  où,  de  ce  fait,  il  n'existe 
pas  d'autre  preuve  de  l'infection  qu'une  réaction  agglutinante  et  une  intra- 
termoréaction  positive.  —  Romme. 

Weinberg  (M.)  et  Képinow  (Léon).  —  Des  leuco-agglutinines.  —  Les 
toxines  microbiennes  possèdent  la  propriété  d'agglutiner  les  leucocytes  du 
cobaye.  —  La  leuco-agglutinine  bactérienne  est  détruite  par  la  chaleur 
(30  minutes  à  58°-60°).  —  Il  n'existe  pas  de  rapport  entre  la  propriété  leuco- 
agglutinante  d'un  microbe  et  son  pouvoir  leucocidique  ou  toxigène.  L'action 
leuco-agglutinante  s'exerce  également  in  vitro.  Il  est  possible  que  les  leuco- 
agglutinines  jouent  un  rôle  dans  le  mécanisme  de  la  formation  des  fausses 
membranes  qu'on  trouve  dans  certaines  angines  et  séreuses  enflammées.  — 
Romme. 


G68  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 


Ii'Itér^ilité 


Baehr  (Venceslas  de). — Hérédité  et  sexe  d'après  les  recherches  cylologi- 
ques.  (En  polonais)  (Posnan,  1921). 

[C'est  une  mise  au  point  des  recherches  récentes, 
entre  autres  celles  de  l'auteur  sur  les  Pucerons.  B.  insiste  particuliè- 
rement sur  l'importance  des  résultats  acquis  au  sujet  de  la- transmis- 
sion héréditaire  des  caractères  liés  au  sexe  (sex-linked),  et  de  ceux  du 
«  cross-over  ».  Grâce  à  Morgan,  on  peut  tenter  de  représenter,  sous  une 
forme  concrète,  «  l'architecture  du  plasma  germinatif    ».  —  A.  Drzèwina 

Bateson  (W.)  and  Miss  Gairdner  (A.  E.).  —  Male-sterility  in  Flax,  subject 
to  tivo  types ofsegrei/ation.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3,  260-275,  pi.  XXVI, 
1921.)  '  [082 

Béer  (Rudolph).  —  Notes  on  the  cyloloyy  and  genetics  of  the  genus  Fuchsia. 
(Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3,  213-22(5,' pi.  XXÎI-XXIV,  1921.)  [683 

Blakeslee  (A.  F.),  Belling  (John) and  Harris  (J.  Arthur).  —  The  proba- 
bility  established  by  a  culture  of  given  size  that  a  maling  is  capable  ofpro- 
ducing  onlg    dominant   individuals.  (Amer.  Natur.,   LVI,  458-461,    1922.) 

[Tables  calculées  pour  donner  le 
chiffre  d'individus  qu'il  faut  élever  pour  reconnaître  avec  certitude  si  l'on 
a  affaire  à  un  homozygote  dominant  ou  à  un  hétérozygote.  —  L.  Cuénot 

Carothers  (E.  Eleanor).  —  Genetical  behavior  of  heteromorphic  homolo- 
gous  chromosomes  of  Circotettix  (Orthoplera).  (Journ.  of  Morphol.,  XXXV, 
457-483,  pi.  1-5,  1921.)  [671 

Dunn  (L.  G.).  —  A  qene  for  the  extension  ofblack  pigment  in  domestic  Fowls. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  464-466,  1922.)  '     [680 

Emerson  (R.  A.).  —  Heritable  characters  of  Maize  :  IX  Crinckly  leaf.  (The 
Journal  of  Heredity,  XII,  267-270,  3  fig.',  1921.) 

[Maïs  demi-nain,  à  feuilles  plissées  transversale- 
.  ment;  caractère  mendélien  simple  dominé  par  l'état  normal.  —  L.  Cuénot 

Eyster  (Lewis  A.).  —  Heritable  characters  of  Maize.  VII.  Maie  stérile. 
(The  Journal  of  Heredity,  XII,  138-141,  3  fig.,  1921.) 

[Epis  mâles  stériles  et  vides,  en  rapport  avec  un  unique 
facteur  mendélien,  dominé  par  le  facteur  de  l'épi  fertile.  —  L.  Cuénot 

Fisher  (R.  A.).  —  The  syslematic  location  of  gènes  by  means  of  crossover 
observation.  (Amer.  Natur.,  LVI,  406-411,  1922.) 

[Calculs  pour  placer  huit  gènes  dans  la  partie 
moyenne  du  chromosome  sexuel  de  Drosophila  Wiliistoni.  —  L.  Cuénot 

Hutchinson  (C.  B.).  —  Heritable  characters  of  Maize.  VII.  Shrunkenen- 
dosperm.  (The  Journ.  of  Heredity,  76-83,  5  fig.,  1921.)  [683 

Huxley  (J.  S.).  —  Linkage  in  Gammarus  Chevreuxi.  (Journ.  of  Genetics,  II, 
N°  3,  229-233,  1921.)  [675 


L'HÉRÉDITÉ.  669 

Jones  (Sarah  V.  H.).  —  Inheritancc  of  silkiness  in  Fowls.  (The  Journal  of 
Heredity,  XII,  117-128,  7  fig.}  1921.)  [680 

Kempton  (J.  H.).  —  Herilable  characters  of  Maize.  VIII.   White  sheaths. 
(The  Journal  of  Heredity,  XII,  224-226,  1  fig.,  1921.)  [Gaines  plus  ou 

moins  blanches  ou  striées  de  blanc  ;  hérédité  mendélienne,  le  caractère 
étant  récessif  par  rapport  à  la  coloration  verte  normale.  —  L.   Cuknot 

Kempton  (J-  H.).  —  Linkage  belween  brachysm  and  ahderence  in  Maize. 
(Amer.  Natur.,  LVI,  p.  461-404,  1922.)  [Les  caractères  brachy- 

tique,  adhérence  et  couleur  du  péricarpe  du  Maïs  forment  une  série  linkée 
dans  le  même  chromosome;  le  caractère  rameux  est  peut-être  enchaîné 
aux  précédents,  mais  le  linkage  est  plus  lâche.  La  couleur  de  l'aleurone, 
par  contre,  est  indépendante  des  caractères  cités  plus  haut.  —  L.  Cuénot 


Kostitch  (Alexandre).  —  Action  de  l'alcoolisme  expérimenta! sur  le  testicule 
(élude  histologique  et  chimique).  (1  vol.,  111  pages,  Strasbourg  (thèse  de 
doctorat  de  l'Université  de  Strasbourg.)  [671 

Krizenecky  (J.).  — -  Einige  Bemerktingen  zu  der  Diskussion  ûber  die  Verer- 
bung  envorbener  Eigenschaften.  (Anat.  Anz.,  LV,  497-501.)  [671 

Kuiper  (K.).  —  Color  inheritance  in  Caille.  (The  Journal  of  Heredity,  102- 
109,  XII,  8  fig.,  1921.)  [678 

a)  Lécaillon  (A.).  —  Sur  les  caractères  d'un  hybride  mâle  provenant  de 
l'union  d'un  Canard  Pilet  mâle  {Dafila  acuta  L.)  et  d'un  Canard  sauvage 
femelle  (Anas  Boschos  L.)  (C.  R.  Ac.  Sc.,CLXXIV,  885,  1922.)  [681 

b)  —  —  Sur  la  fécondité  des  hybrides  obtenus  par  le  croisement  du  Canard 
Pilet  mâle  (Dafila  acuta  L.)  et  du  Canard  sauvage  femelle  (Anas  Boschos  L.) 
(Ibid.,  1431.)  [Ibid. 

Leitch  (J.).  —  4  study  of  the  ségrégation  of  a  quantitative  character  in  a 
cross  bettveen  a  pure  Une  of  beans  and  a  mutant  from  il.  (Journ.  of  Gene- 
tics,  II,  X"  2,  18:5-204,  1921.)  [G82 

Lush  (Jay  L.).  —  Inheritance  in  Swine.  (The  Journal  of  Heredity,  57-71, 
XII,  14  fig.,  1921.)  [678 

Miyazawa  (B.).  —  Studies  of  inheritance  in  the  japanese  Convolvulus. 
Part.  II.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  1,  1-15,  pi.  I,  1921.)  [Intéres- 

sant travail,  mais  ne  se  prêtant  pas  à  une  analyse  brève.  —  Arnold  Pictet 

a)  Onslow  (H.).  —  The  inheritance  of  wing-colour  in  Lepidoptera.  V.  Mela- 
nism  in  Abraxas  qrossulariata  (var.  Varleyata,  Porritt.)  (Journ.  of  Gene- 
tics, II,  N°  2,  123-139,  pi.  XIX,  1921.)  [675 

b) The  inlieritance  of  xoing-colour  in  Lepidoptera.  VI.  Diaphora  men- 

dica  Cl.  et  var.  Rustica  H  B.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3,  277-292,  pi.  XXVII, 
1921.)  [Analysé  avec  le  précédent 

c)  —  —  The  inheritance  of  wing-colour  in  Lepidoptera.  VII.  Melanism 
in  Ilemerophila  abruplaria  (var.  Fuscata,  Tutt).  (Journ.  of  Genetics,  II, 
N°,  293-298',  pi.  XXVIII,  1921.)  [Analysé  avec  les  précédents 

L'ANNÉE   BIOLOCIQUE.  46 


670  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Parnell  (F.  R.).  —  Note  on  the  détection  of  ségrégation  by  examinât  ion  of 
the  pollen  of  Rice.  (Journ.  of  Genetics,  II.  N°  3,  209-212,  pi.  XXI,  1921.) 

[682 

Pézard  (A.)  et  Caridroit  (F.).  —  L'hérédité  sex-linked  chez  les  Gallinacés . 
Interprétation  fondée  sur  l'existence  de  la  forme  neutre  et  sur  les  propriétés 
de  r  hormone  ovarienne.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  910,  1922.)  [681 

a)  Pictet  (Arnold)  et  Ferrero  (MUe).  —  Recherches  de  génétique  dans  des 
croisements  de  Cobayes.  (C.  R.  séances  Soc.  Phys.  Hist.  nat.  de  Genève, 
1"  partie,  XXXVIII,  n°  1,  32-37;  2«  partie,  N°  2,  5G-50,  1921.)  [674 

b) Recherches  de  génétique  dans  des  croisements  de  Cobayes.  III. 

Méthode  de  contrôle  des  races  pures  de  types  dominants.  (C.  R.  séances 
Soc.  Phys.  et  Hist.  nat.  Genève,  XXXVIII,  N°  3,  p.  97-100,  1921.)  [674 

c) Hérédité  de  la  longueur  des  poils  chez  les  Cobayes  (C.  R.  Soc. 

séances  Phys.  et  Hist.  nat.  Genève,  XXXIX,  N°  2,  57-60,  1922.)  [673 

Pitt  (Frances).  —  Notes  on  the  Genelic  Behaviour  of  certain  characlers  in 
the  Polecal,  Ferret,  and  in  Polecat-Ferret  Ilybrids.  (Journ.  of  Genetics,  II, 
N'o  2,  99.-115,  pi.  XV-XVI,  1921.)  [677 

Punnett  (R.  C.)  and  Mayor  Bailey  (P.  G.).  —  Genelic  sludies  in 
Poulîry.  III.  Ilenfeathered  Cocks.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  1,  37-57, 
pi.  VII-XI,  1921.)  [678 

Punnett  (R.  C.)  and  Pease  (M.  S.).  —  Genelic  sludies  in  Poultry.  (Journ. 
of  Genetics,  N°  3,  235-240,  1921.)  [680 

Roberts  (Elmer).  —  Polydaclylism  in  Caille.  (The  Journal  of  Heredity, 
XII,  84-86,  4fig.,  1921.)  [672 

Safford  (W.  E.).  —  Dalura,  an  invitinq  genus  for  the  sludy  of  hereditq. 
(The  Journal  of  Heredity,  XI,  178-190,  7  fig,,  1921.) 

[Datura  tatula,  à  corolles  violettes,  D.  inermis  à  fleurs  blanches  et 
capsules  inermes  sont  des  mutants  de  D.  slramonium;  les  caractères 
différentiels  obéissent  typiquement  aux  règles  mendéliennes,  la  colo- 
ration violette  et  les  capsules  épineuses  étant  dominantes.  —  L.  Cuénot 

Smith  (Kristine).  —  Remarks  on  the  melhod  of  calculation  proposed  by 
Mr.  H.  L.  Traehtenberg  for  diallel  crossings.'  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3, 
299-300,  1921.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Sumner  (F.  B.).  —  Linkage  in  Peromyscus.  (Amer.  Natur.,  LVI,  412-417, 
1922.)  [678 

Traehtenberg  (H.  L.).  —  The  analysis  of  the  resulls  of  Prof.  Johannes 
Schmidl's  diallel  crossings  with  Iront.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  1,  75-78, 
1921.)  [Cité  à  titre  bibliographique 

Watson  (J.  A.  S.).  —  A  mendelian  experimenl  ivith  Aberdeen-Angus  and 
West  Highland  caille.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  1,  59-67,  pi.  XII,  1921.)  [673 

Whiting(P.  W.).  —Heredity  in  Wasps.  (The  Journal  of  Heredity,  262-266, 
3  fig.,  1921.)  [676 


L'HEREDITE.  071 

a)   Généralités. 

Carothers  (E.).  —  Concordance  entre  le  comportement  des  chromosomes  et 
la  théorie  de  l'hérédité  mendélienne.  —  Dans  un  travail  antérieur,  relatif  à  la 
spermatogénèse  d'un  Acridien,  Trimerotropis  fallax  [J.  Morphol.,  t.  XXIX, 
1917),  Miss  C.  a  constaté  que  certaines  tétrades  sont  manifestement  constituées 
par  des  homologues  de  forme  différente;  que  les  homologues  hétéromorphes  se 
disjoignent  lors  de  la  première  division  maturative  ;  et  que,  si  l'on  en  juge 
par  le  comportement  de  ces  éléments  vis-à-vis  de  l'hétérochromosome,  la  sé- 
grégation a  lieu  au  hasard  en  ce  qui  concerne  les  couples  hétéromorphes,  et 
sans  doute  de  même  aussi  pour  les  autres  tétrades.  L'examen  d'une  cen- 
taine d'individus  sauvages,  au  point  de  vue  de  leur  complexe  chromosomi- 
que, a  concordé  avec  ce  qu'on  pouvait  attendre  de  la  conjugaison  fortuite  de 
gamètes  formés  eux-mêmes  au  hasard  de  la  ségrégation.  Les  processus  cyto- 
logiques  du  comportement  des   chromosomes  étaient  ainsi  en  concordance 
remarquable  avec  les  exigences  théoriques  des  deux  premières  lois  de  Men- 
del.  Miss  C.  pousse  cette  fois-ci  plus  avant  l'analyse  avec  une  autre  espèce, 
le  Circotettix  verruculalus.  L'étude  cytologique  du  testicule  chez 40  mâles  sau- 
vages a  montré  qu'il  y  a  dans  cette  espèce  trois  couples  hétéromorphes,  dont 
les  éléments  peuvent  être  soit  télomitiques,  soit  atélomitiques,  et  a  permis 
d'établir  les  fréquences  relatives  des  diverses  combinaisons  individuelles. 
Des  croisements  ont  été  faits  en  élevage,  et  le  comportement  des  chromoso- 
mes dans  le  testicule  des  mâles  fils  a  été  examiné  comparativement  au  com- 
portement des  chromosomes  chez  leurs  pères,  qui  ont  été  sacrifiés  pour  l'exa- 
men après  avoir  servi  de  reproducteurs  (28  mâles  F.,,  comparés  à  5  mâles  P). 
Les  conclusions  sont  que  le  caractère  télomitique  ou  atélomitique,  de  l'atta- 
chement d'un  chromosome  déterminé  aux  fibres  du  fuseau,  se  transmet  du 
parent  à  la  progéniture;  et  que  les  combinaisons  observées  en  F,  se  présen- 
tent précisément  avec  la  fréquence  relative  que  l'on  doit  attendre  en  se  plaçant 
au  point  de  vue  des  lois  de  l'hérédité  mendélienne,  c'est-à-dire  en  admeltant 
la  combinaison  opérée  suivant  les  règles  du  hasard  entre  des  gamètes  de 
constitution  donnée.  On  peut  préciser  que  tel  chromosome  vient  du  père,  tel 
autre  de  la  mère,  les  deux  étant  associés  en  un  couple  hétéromorphe,  qui  se 
disjoindra  en  F».  Il  ya  donc  un  parallélisme  complet  et  impressionnant  entre 
le  comportement  des  chromosomes  et  la  théorie  mendélienne.  Miss  C.  pense 
même  qu'on  pourrait  aller  plus  loin,  et  préciser  quels  sont  les  caractères 
somatiques  correspondant  à  tel   chromosome  hétéromorphe  particulier.  — 

Ch.  PÉREZ. 

b)   Transmissibiiilé  des  caractères. 

Krizenecky  (J.).  — ►  Quelques  remarques  à  propos  de  la  discussion  sur  l'hé- 
rédité des  caractères  acquis.  —  K.  intervient  dans  la  discussion  que  Fick, 
Maurer  etBROMAN  ontengagée  sur  l'hérédité  des  caractères  acquis,  non  pour 
défendre  celle-ci,  car  il  considère  qu'aucun  des  arguments  apportés  n'a  de 
valeur  décisive,  mais  pour  faire  ressortir  la  faiblesse  logique  des  négations 
néomendéliennes.  — M.  Prenant. 

Kostitch  (Alexandre).  —  Action  de  l'alcoolisme  expérimental  sur  le  testi- 
cule {étude  histologique  et  chimique).  —  Le  testicule  présente  une  affinité 
élective  pour  l'alcool,  et  présente,  sous  l'influence  de  ce  toxique,  des  modi- 
fications qui  peuvent  être  temporaires  (blastotoxie  des  cellules  germinales 
dans  le  cas  d'intoxication  alcoolique  aiguë),  ou  définitives  (blastophtorie  al- 


G72  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

coolique  de  A.  Forel,  dans  le  cas  d'intoxication  chronique).  La  première 
modification  n'est  pas  sensible  au  point  de  vue    histologique;  elle  ressort 
d'observations  statistiques  et  cliniques  qui  montrent  la  grande  proportion 
de  mort-nés  ou  d'anormaux  chez  les  enfants  conçus  par  un  père  en  état 
d'ivresse.  La  seconde  modification  est  plus  abordable  à  l'expérimentation  : 
K.  donne  l'alcool  à  des  Rats  blancs,  mélangé  à  la  nourriture;  les  Rats  con- 
somment volontiers   cette  pâtée  et  en  deviennent  même  très  avides;  les 
testicules  ont  été  examinés  après  des  durées  variées  du  régime   toxique, 
comprises  entre   17  jours  et  4  mois.  C'est  l'épithélium  séminal  qui  est  la 
partie  sensible  à  l'action  de  l'alcool  ;  les  cellules  séminales  disparaissent  dans 
l'ordre    inverse  de  leur  genèse,   les  spermatogonies  restant   les   derniers 
représentants  de  la  lignée,  ce  qui  rend  possible  la  régénération  de  l'épithé- 
lium dans  les  cas  peu  avancés; le  syncytium  sertolien  présente  une  résistance 
plus  grande  que  l'épithélium  séminal.  C'est  le  noyau  des  cellules  sexuelles 
qui  est  d'abord  atteint  (vacuolisation,  pycnose),  puis  le  cytoplasme  présente 
des  signes  de  dégénérescence.  Les  processus  de  division  sont  anormaux; 
des  mitoses  asymétriques   s'observent  dès  le  début  de  l'alcoolisme  expéri- 
mental, et  ont  pour  résultat  une  répartition  inégale  des  chromosomes  pen- 
dant les  mitoses  maturatives;  l'évolution  possible  de  cellules-filles  jusqu'à  la 
fin  de  la  spermiogenôse  et  de  la  constitution  de  spermatozoïdes  est  peut-être 
susceptible  d'expliquer  la  cause  des  tares  héréditaires  chez  les  enfants  d'al- 
cooliques, surtout  si  l'on  admet,  ce  qui  est  bien  vraisemblable,  que  les  ano- 
malies chromatiques  visibles  au  microscope  sont  précédées  par  des  pertur- 
bations plusJégères  qui  échappent  à  l'examen,  mais  qui  ont  cependant  leur 
importance  au  point  de  vue  des  variations  dystrophiques.  La  glande  inters- 
titielle est  beaucoup  plus  résistante  que  l'épithélium  séminal;  elle  conserve 
son  intégrité,  et  peut  même  présenter  un  certain  degré  d'hyperplasie,  alors 
que  les  cellules  séminales  commencent  à  dégénérer;  la  réaction  des  deux 
glandes  vis-à-vis  de  l'intoxication  alcoolique  est  donc  directement  opposée; 
la  glande  interstitielle  paraît  avoir  un  rôle  de  défense  génitale  contré  l'action 
nocive  des  substances  toxiques.  L'individu  dont  le  testicule    est   atrophié 
quant  à  la  partie  séminale  et  hyperplasié  quant  à  la  partie   interstitielle, 
conserve  son  appétit  génital  normal,  comme  un  animal  cryptorchide,  ce  qui 
confirme  une  fois  de  plus  l'opinion  que  les  caractères  sexuels  secondaires 
sont  sous  la  dépendance  de  la  glande  interstitielle  et  de  sa  sécrétion  interne. 
A  un  stade  très  avancé  de  l'intoxication  alcoolique,  la  glande  interstitielle 
subit  elle-même  la  dégénérescence  pigmentaire,  et  se  transforme  en  amas 
de  grains  pigmentaires  jaunes  visibles  même  macroscopiquement.  -      La 
recherche  de  l'alcool  dans  les  tissus  après  son  ingestion  montre  que  le  sang 
et  le  testicule  renferment  au  même  instant  des  proportions  d'alcool  égales 
ou  très  voisines,  plus  grandes  que  la  teneur  du  foie  et  du  rein  ;  cette  affinité 
élective  du  testicule  paraît  être  due  à  la  perméabilité  spéciale  de  la  cellule 
séminale,  riche  en  lipoïdes.  —  L.  Cuénot. 

Roberts  (Elmer).  —  Polydaclylismc  cIipz  le  Bœuf.  —  Un  taureau  normal 
accouplé  à  une  vache  qui  possédait  trois  doigts  à  chaque  pied  produisit  une 
femelle  ayant  la  même  anomalie.  Cette  femelle,  à  son  tour,  fécondée  par  un 
taureau  normal,  différent  du  premier,  procréa  trois  veaux  mâles,  tous  poly- 
dactyles,  deux  étant  identiques  à  leur  mère,  pendant  que  le  troisième  avait 
3  doigts  sur  chaque  pied  de  devant,  4  et  5  doigts  sur  les  deux  pieds  de 
derrière.  Le  doigt  supplémentaire  du  variant  à  trois  doigts  est  probablement 
un  développement  du  doigt  II.  —  L.  Cuénot. 


L'HÉRÉDITÉ.  673 

c)  Transmission  des  caractères.  —  Études  mendëliennes.  Hérédité  dans  le 
croisement. 

Watson  (J.  A.  S.).  —  Expériences  de  mendëlismc  avec  les  races  bovines 
Aberdeen-Anguset  West-Highland.  —La  ra.ce  A  berdeen- A  ngus  est  caractérisée 
par  l'absence  de  cornes,  la  couleur  uniformément  noire  et  les  poils  relati- 
vement courts,  tandis  que  la  race  West-Highland,  tachetée  de  rouge,  noir, 
jaune  et  brun  foncé,  porte  de  belles  longues  cornes  et  des  poils  longs  et 
hérissés.  A  la  génération  F,,  toutes  les  femelles  furent  sans  cornes,  alors  (pic 
les  mâles  accusèrent  la  présence  de  cornes,  d'abord  courtes,  puis  qui 
s'accrurent  sans  cependant  atteindre  la  longueur  normale  à  l'état  adulte. 
Ainsi  le  caractère  de  l'absence  de  cornes  est  complètement  dominant  chez 
la  femelle  seulement.  A  la  F.,  les  croisements  ayant  donné  18  sans,  et  7 
avec  cornes,  ces  dernières  de  taille  normale,  ce  qui  concorde  assez  bien 
avec  la  proportion  mendélienne  de  3  :  1,  ces  conclusions  se  trouvent  con- 
firmées. Pour  ce  qui  est  de  la  couleur,  la  dominance  du  noir  se  démontre 
également  à  la  F,,  ainsi  qu'à  la  Fa  où  la  disjonction  s'établit  en  13  individus 
noirs  et  3  tachetés. 

Par  contre,  W.  n'arrive  pas,  faute  de  chiffres  suffisants,  à  déterminer  la 
valeur  génétique  du  brun  foncé.  D'un  croisement  entre  un  individu  noir  et 
un  brun  foncé,  il  a  été  obtenu  2  noirs,  5  brun  foncé,  et  1  rouge  (red),  ce 
qui  implique  la  dominance  du  brun  foncé  par  rapport  au  noir.  Cependant 
on  ne  saurait  expliquer  cette  proportion  et  le  retour  du  rouge  par  la 
théorie  des  allélomorphes  multiples;  on  ne  saurait  davantage  envisager  que 
le  brun  foncé  soit  produit  par  la  présence  d'un  facteur  de  dilution  capable 
de  modifier  aussi  bien  le  noir  que  le  rouge.  Aussi  W.  pense-t-il  que  le  fac- 
teur du  brun  foncé  est  un  facteur  indépendant,  épistatique  du  noir,  et  se 
manifestant  chaque  fois  que  cette  couleur  est  présente.  Dans  ce  cas,  le 
croisement  aurait  dû  donner  4:3: 1,  ce  qui  se  rapproche  davantage  de  la 
proportion  obtenue  que  de  celle  qui  devrait  être  le  résultat  de  la  réalisa- 
tion des  deux  autres  hypothèses.  —  Arnold  Pictet. 

c)  Pictet  (Arnold)  et  Ferrero  (Mlle).  —  Hérédité  de  la  longueur  des  poils 
chez-  les  Cobayes.  —  Castel  et  Forbes  ont  conclu  de  leurs  croisements  entre 
des  Cobayes  à  poils  courts  et  des  Cobayes  à  poils  longs  qu'il  n'y  a  pas,  dans 
les  descendants  issus  de  ces  croisements,  disjonction  parfaite  de  ces  deux 
caractères;  au  contraire,  les  deux  caractères  en  question  (poils  courts  et 
longs)  réagiraient  l'un  sur  l'autre  dans  les  hybrides  pour  former  un 
mélange,  donnant  une  nouvelle  forme  intermédiaire  à  poils  de  longueur 
moyenne.  Les  résultats  de  ces  auteurs  sont  en  effet  les  suivants  :  P.  courts 
par  longs  donnent  hybrides  F,  courts;  F,  X  F,  donnent  29  courts,  12  moyens 
et  10  longs.  Ces  chiffres  ne  représentant  pas  une  proportion  mendélienne, 
les  auteurs  concluent,  entre  autres,  à  l'impureté  des  gamètes.  Or  les  résul- 
tats des  croisements  de  P.  et  F.  entre  un  Cobaye  à  poils  courts  et  un  angora 
à  poils  longs,  montrent  au  contraire  que  la  descendance  de  ces  deux  P. 
correspond  absolument  à  la  proportion  mendélienne.  Les  bybrides  F,  sont 
tous  à  poils  courts.  Si  l'on  considère  les  petits  de  chaque  couple  F,XF,  on 
remarque  qu'il  y  en  a  qui  sont  homozygotes  en  ce  qui  concerne  le  poil 
court  et  d'autres  qui  sont  hétérozygotes  pour  le  même  caractère;  les  pre- 
miers, croisés  avec  les  seconds,  donnent  alors  moitié  de  courts  et  moitié 
de  longs,  et  les  derniers,  inter  se,  trois  quarts  de  courts  et  un  quart  de 
longs.  A  F»  et  F3,  chaque  individu  à  poils  courts  croisé  par  un  autre  individu 
ayant  le   même    caractère  a  également   une  descendance  régulièrement 


674  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

conforme  à  la  proportion  mendélienne,  c'est-à-dire  que  ceux  qui  appartien- 
nent à  la  catégorie  des  dominants  homozygotes  ne  produisent  que  des  Co- 
bayes à  poils  courts  (238:  0).  les  dominants  hétérozygotes,  trois  quarts  de  l'un 
et  un  quart  de  l'autre  (195:  69).  Quant  au  croisement  hétéro-par  homo-, 
il  reproduit  toujours  les  deux  caractères  par  moitié  (113  :  107).  Ces  données, 
fournies  par  des  chiffres  beaucoup  plus  élevés  que  ceux  de  Castle  et  For- 
bes,  puisqu'elles  portent  sur  722  individus,  démontrent  nettement  la  pureté 
des  gamètes  dans  ces  croisements;  elles  démontrent  en  outre  qu'aucun 
mélange  n'en  résulte,  mais  au  contraire  que  la  disjonction  des  caractères 
considérés  est  parfaite.  —  Arnold  Pictet. 

a)  Pictet  (Arnold)  et  Ferrero  (MUo).  —  Recherches  de  génétique  dans  des 
croisements  de  Cobayes.  —  Il  s'agit  de  la  descendance  d'un  couple  de 
Cobayes  dont  le  P.  cf  appartient  au  type  ordinaire  tricolore  à  poils  lisses 
et  courts  et  la  P.  Q  au  type  angora  albinos.  P.  et  F.  ont  poursuivi  l'étude 
génétique  de  cette  descendance,  parfois  jusqu'à  la  génération  F6,  mais, 
malgré  le  grand  développement  donné  à  ces  expériences,  ils  ne  peuvent 
encore  déterminer  la  constitution  génétique  de  l'hybride. 

Celui-ci  est  un  Cobaye  tricolore,  à  poils  courts,  avec  deux  paires  de 
rosettes,  d'un  aspect  identique  à  celui  du  croisement  fait  par  Castle  (tri- 
hybride),  mais  d'une  constitution  bien  différente,  puisque  sa  descendance 
est  également  différente.  En  effet,  alors  que  la  descendance,  inter  se,  du 
trihybride  de  l'expérience  de  Castle  comporte  les  huit  types  réglementaires, 
celle  de  l'hybride  du  croisement  de  P.  et  F.  en  comporte  16  (18  primiti- 
vement, dont  2  ont  pu  être  homologués  comme  identiques)  qui  semblent 
bien  correspondre  aux  16  combinaisons  possibles  des  facteurs  considérés. 
Les  huit  types  à  ajouter  à  ceux  de  Castle  sont  caractérisés  par  des  Cobayes 
n'ayant  qu  'une  paire  de  rosettes,  dont  quatre  chez  lesquels  c'est  la  paire  de 
rosettes  postérieure  qui  fait  défaut  et  quatre  chez  qui  c'est  Ja  paire  de 
rosettes  antérieure.  Le  caractère  «  simple  rosettes  »  s'hérite  toujours  comme 
«  simple  rosettes  »  de  même  emplacement  ;  il  semble  bien  que  l'on  soit  en 
présence  d'un  cas  de  tétrahybridisme. 

A  partir  de  F2  la  plupart  des  16  types  ont  été  croisés  inter  se,  ce  qui  a, 
partout,  confirmé  la  loi  de  Mendel  et  démontré  à  F3,  F.{  et  F5,  la  parfaite 
disjonction  des  caractères  considérés,  y  compris  celle  de  la  simple  paire 
de  rosettes.  Il  en  est  de  même  dans  les  croisements  Fi  >;  P.  ordinaire  et 
Fi  X  P-  angora,  ainsi  que  dans  ceux  de  l'hybride  avec  divers  homozygotes 
F2,  mono-  et  mono-bidominants.  —  Arnold  Pictet. 

b)  Pictet  (Arnold)  et  Ferrero  (M110).  —  Méthode  de  contrôle  des  races  pures 
de  types  dominants.  —  P.  et  F.  ont  été  amenés,  dans  leurs  croisements  de 
Cobayes,  à  la  nécessité  de  pouvoir  pratiquer  une  méthode  expéditive  pour 
distinguer  ceux  des  types  dominants  qui  sont  homozygotes,  et  ils  donnent 
quelques  indications  sur  cette  méthode  qu'ils  emploient  avec  succès. 
I.  Cette  méthode  se  conçoit  d'elle-même,  dans  les  cas  simples  de  mono- 
hybridisme  et  de  dihybridisme  :  il  suffit  alors  de  croiser  le  Cobaye  à  contrôler 
avec  son  récessif  immédiat  pour  être  renseigné,  au  bout  d'un  petit  nombre 
de  portées,  sur  l'état  d 'homozygotie  du  caractère  dominant  considéré. 
IL  Mais,  dans  les  cas  où  l'individu  dont  on  veut  contrôler  l'homozygotie 
est  un  tridominant,  il  faut,  par  un  premier  croisement  approprié  avec  un 
type  lui  étant  deux  fois  récessif,  apprécier  d'abord  l'état  d'homozygotie  de 
l'un  des  caractères  ;  celui-ci  étant  connu,  on  considérera  alors  l'individu 
comme  un  simple  bidominant  à  qui  l'on  appliquera  la  méthode  I.  Un  cer- 


L'HÉRÉDITÉ.  -  675 

tain  nombre  d'exemples  sont  donnés  qui  indiquent  bien  le  côté  pratique  de 
cette  méthode.  —  Arnold  Pictet. 

Huxley  (J.  S.).  —  «  Linkage  »  chez  Gammarus  chevreuxi.  —  Après  avoir 
montré  que  l'hérédité  des  caractères  de  Gammarus  chevreuxi  est  mendé- 
lienne,  Allen  et  Sexton  ont  mis  en  évidence  3*  mutations  récessives  de 
la  couleur  des  yeux  chez  cette  espèce,  conditionnée  par  3  facteurs  désignés 
respectivement  par  B  (noir)  b  (rouge);  C  (couleur)  c  (absence  de  couleur); 
W  (blanc)  w  (absence  de  blanc).  Cependant,  dans  les  croisements  où  2  ou 
3  paires  de  ces  facteurs  étaient  en  jeu,  les  résultats  ne  concordaient  pas  avec 
la  proportion  mendélienne. 

H.  reprend  donc  le  travail  en  croisant  d'abord  les  individus  de  la  lignée 
sauvage  B  C  W  avec  les  3  fois  récessifs  b  c  w,  puis,  inter  se,  les  triples  hété- 
rozygotes en  provenant.  Après  quoi,  un  essai  d'adapter  les  résultats  du  croi- 
sement Fi  X  Fi  aux  diverses  formules  calculées  dans  chaque  cas  possible 
de  «  linkage  »  entre  les  facteurs  B  et  C,  ou  dans  le  cas  d'absence  de 
«  linkage,  »  amène  H.  à  la  conclusion  que  c'est  la  première  interprétation  qui 
est  exacte.  En  effet,  dans  le  cas  d'un  «  linkage  »  entre  B  et  C,  la  formule 
donne  la  proportion  :  5  BC  :  3  Bc  :  3'èC  :  5  bc,  qui  est  assez  conforme  aux 
résultats  obtenus.  Il  est  intéressant  de  noter  que  c'est  probablement  le  pre- 
mier cas  de  «  linkage  »  signalé  chez  les  Crustacés.  —  Arnold  Pictet. 

'  a-b-c)  Onslow(H.).  —Hérédité  de  la  couleur  des  ailes  chez  les  Lépidoptères. 
—  Parmi  les  races  mélanisantes  anglaises  du  Papillon  Abraxas  grossulariata, 
il  s'en  trouve  une,  la  variété  varleyata,  qui  est  remarquable  par  l'envahisse- 
ment du  noir  sur  le  fond  blanc  des  ailes,  tandis  que  l'espèce  est  presque 
blanche  avec  seulement  de  petits  dessins  noirs.  On  pensait  que  la  variété 
mélanienne  devait  fonctionner  comme  dominante  de  la  forme  type,  ainsi 
que  c'est  le  cas  pour  d'autres  lépidoptères.  Cependant  des  élevages  faits  par 
NEWMANet  Porrit  semblant  démontrer  le  contraire,  O.  reprit  la  question  en 
opérant  divers  croisements  de  la  variété  noire.  Le  croisement  varleyata 
(mélanisme)  par  lacticolor  (  albinisme)  a  donné  178  individus  de  cette  seconde 
forme  et  aucun  de  la  première.  En  accouplant  inter  se  l'hétérozygote  Fi  (hy- 
bride provenant  de  l'union  P  varleyata  par  P  lacticolor)  la  Fs  donne  23  %  de 
la  forme  noire  et  77  %  de  la  forme  albine,  ce  qui  correspond  à  peu  de  chose 
près  à  la  proportion  mendélienne  normale  (1/4  :  3/4).  Enfin  en  accouplant  P 
varleyata  par  F,,  les  résultats  fournissent  une  proportion  à  peu  près  égale 
d'individus  de  chaque  variété  (51  %  :  49  %),  ce  qui  est  également  assez  con- 
forme à  la  descendance  'd'un  croisement  hétérozygote  par  homozygote.  Le 
mélanisme,  dans  ce  cas,  se  trouve  être  récessif  de  l'albinisme.  Le  type  gros- 
sulariata porte  un  facteur  d'extension  L  qui  localise  chez  lui  le  pigment  noir 
du  dessin  normal  et  qui  en  permet  l'extension  dans  le  champ  de  l'aile  pour 
constituer  la  variabilité  mélanisante.  Deux  autres  formes  mélanisantes 
d' Abraxas  grossulariata,  caractérisées  par  la  présence  de  rayons  blancs  sur 
le  noir,  et  que  l'on  nomme,  suivant  l'amplitude  de  ces  rayons,  actinolaet  leu- 
costicta,  existent  également  en  Angleterre.  Des  individus  appartenant  à  ces 
formes  ont  surgi  des  élevages  de  O.  comme  mutations,  à  la  F-.,  mais  seule- 
ment comme  individus  mâles,  ce  qui  constitue  un  cas  d'hérédité  «  sex-lin- 
ked  »  liée  au  mâle,  comme  le  caractère  lacticolor  est  lié  à  la  femelle.  A  pre- 
mière vue,  il  semblerait  que  ces  rayons  blancs  ne  soient  qu'une  réapparition 
de  la  couleur  typique  aux  emplacements  des  nervures.  Mais  l'expérience 
montre  qu'il  s'agit  là  d'un  caractère  nouveau,  né  du  croisement,  et  fonc- 
tionnant comme  récessif  du  caractère  noir.  En  effet,  la  proportion  obtenue 


676  -  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

• 

des  «  rayés  »  (43)  par  rapport  aux  «  non-rayés  *  (140),  c'est-à-dire  de  1  à  3, 
confirme  cette  manière  de  voir. 

O.  a  en  outre  imaginé  une  méthode  par  laquelle  l'étendue  du  noir  peut 
être  mesurée  et  l'un  des  résultats  de  l'application  de  cette  méthode  est  de 
démontrer  que  l'amplitude  du  noir  est  toujours  plus  grande  chez  les  mâles 
que  chez  les  femelles,  ce  qui  donnerait  à  penser  que  l'élément  féminin,  ou 
quelque  facteur  lui  étant  associé,  empêche  le  plein  développement  de  la 
pigmentation. 

O.  a  encore  croisé  Diaphora  mendica  (dont  le  mâle  est  couleur  chamois 
foncé  et  la  femelle  blanche,  ponctuée  de  noir)  avec  sa  variété  rustica  (dont 
mâles  et  femelles  sont  à  peu  près  blancs)  et  Hemerophila  abruptata  (de  cou- 
leur jaune  pâle)  avec  sa  variété  mélanique  fuseata.  Dans  le  premier  cas,  les 
résultats  confirment  encore  la  dominance  du  caractère  albinisant  de  la  variété, 
par  rapport  à  celui,  mélanisant,  de  la  forme  type.  Mais,  dans  le  second  cas, 
une  assez  forte  mortalité  n'a  pas  permis  de  trancher  la  question,  bien  qu'il 
semble  que  le  caractère  mélanique  soit  alors  dominant.  —  Arnold  Pictet. 

Whiting  (P.  W.). —  Hérédité  chez  les  Hyménoptères.  —  W.  étudie Hadro- 
bracon  brevicornis,  Braconide  parasite  des  chenilles  de  VEphestia  Kilhniella, 
qu'on  peut  élever  facilement.  Chez  un  individu  unique  apparu  parmi  les 
254  mâles  produits  par  une  femelle  vierge,  les  yeux  composés  et  simples 
étaient  oranges  au  lieu  d'être  noirs  comme  chez  le  type  normal;  ce  mâle  fut 
croisé  avec  des  femelles  à  yeux  noirs,  et  il  en  résulta  des  imagos  mâles  (N) 
et  femelles  à  yeux  noirs  (NO),  par  suite  de  la  dominance  du  caractère  noir. 
La  F  2  comprit  des  femelles  noires  NO,  et  des  mâles  noirs  N  et  oranges  O 
en  nombres  égaux.  Cela  ne  peut  se  comprendre  qu'en  admettant  que  les 
mâles  sont,  non  pas  hétérozygotes,  mais  haploïdes,  ne  donnant  qu'une  seule 
sorte  de  spermatozoïdes.  Puisque  le  noir  est  dominant  et  que  toutes  les  fe- 
melles proviennent  d'œufs  fécondés,  nécessairement  les  femelles  d'un  mâle 
à  yeux  noirs  sont  aussi  noires.  D'autre  part  le  mutant  orange  fut  croisé  avec 
quelques-unes  de  ses  filles  hétérozygotes  NO  ;  la  génération  produite  com- 
prenait des  mâles  et  des  femelles,  à  yeux  oranges  ou  noirs  dans  chaque  sexe, 
comme  on  pouvait  s'y  attendre.  Des  femelles  hétérozygotes  vierges  (NO) 
fournirent  uniquement  des  mâles,  tantôt  à  yeux  noirs  tantôt  oranges,  en 
nombres  égaux;  des  femelles  oranges  vierges  fournirent  uniquement  des 
mâles,  tous  à  yeux  oranges. 

Quand  des  femelles  à  yeux  oranges  sont  croisées  avec  des  mâles  noirs,  les 
femelles  produites  diploïdes  sont  naturellement  des  hétérozygotes  â  yeux 
noirs  (NO),  tandis  que  la  plupart  des  mâles,  provenant  sans  doute  d'œufs 
non  fécondés,  ont  les  yeux  oranges;  mais  cependant  il  y  a  quelques  mâles  à 
yeux  noirs  dont  le  caractère  ne  peut  provenir  que  du  spermatozoïde  ;  ces 
mâles  noirs  patroclines  ou  anormaux  furent  croisés  avec  des  femelles  oran- 
ges vierges  et  furent  d'habitude  stériles,  car  le  seul  produit  fut  des  mâles  O, 
de  caractère  matrocline,  exactement  comme  s'il  n'y  avait  pas  eu  de  fé- 
condation. Dans  quelques  cas  cependant,  il  y  eut  production  d'un  très  petit 
nombre  de  femelles,  qui  tantôt  avaient  des  yeux  noirs,  comme  les  mâles  anor- 
maux, tantôt  des  yeux  oranges,  ce  qui  prouve  que  le  père  anormal  avait  la 
valeur  d'une  mosaïque.  Une  confirmation  du  caractère  mosaïque  de  quelques- 
uns  des  mâles  patroclines  fut  donnée  par  le  croisement  de  femelles  oranges 
possédant  des  ailes  à  nervures  anormales  avec  des  mâles  typiques.  La  pro- 
géniture mâle  à  yeux  oranges  qui  sortit  de  ce  croisement  avait  aussi  des  ner- 
vures anormales,  c'est-à-dire  les  deux  caractères  maternels,  tandis  que  les 
mâles  noirs  anormaux  avaient  pour  la  plupart  les  ailes  normales  des  pères; 


L'HEREDITE.  677 

dans  quelques  cas  cependant,  ils  montraient,  l'anomalie  maternelle  dans  les 
ailes  combinée  avec  les  yeux  noirs  paternels.  Dans  un  seul  cas  un  mâle  à 
yeux  oranges,  frère  de  mâles  noirs  anormaux,  se  comporta  comme  un  noir, 
montrant  que  si  ses  yeux  étaient  du  type  maternel  orange,  ses  gonades  étaient 
paternelles.  De  très  rares  gynandromorphes  ou  intersexués  ont  parfois 
apparu. 

Une  revue  de  travaux  expérimentaux  et  cytologiques  sur  les  Hyménoptères 
montre  (avec  l'exception  douteuse  de  quelques  Tenthrédiens),  que  les  mâles  ont 
un  nombre  réduit  de  chromosomes,  tandis  que  les  femelles,  produites  sexuel- 
lement ou  par  parthénogenèse,  sont  diploïdes.  Les  faux-bourdons  de  l'Abeille 
mélangés  et  plus  ou  moins  patroclines  que  l'on  a  observés  à  la  suite  de  croi- 
sement d'Abeilles  noires  allemandes  ou  françaises  et  d'italiennes  jaunes, 
peuvent  être,  comme  chez  Badroùracon,  des  mosaïques  haploïdes  dont  cer- 
taines parties  du  corps  contiennent  seulement  des  noyaux  maternels,  tan- 
dis que  d'autres. parties  ont  seulement  des  noyaux  dérivés  de  celui  du  sper- 
matozoïde. On  peut  supposer  que  le  noyau  réduit  de  l'œuf  non  fécondé 
commence  une  multiplication  parthénogénétique  produisant  des  noyaux  de 
blastomères  maternels,  sans  capacité  de  fusion  avec  le  noyau  mâle.  Ce  der- 
nier aussi  se  divise  et  fournit  les  noyaux  de  blastomères  paternels.  L'embryon 
définitif  est  donc  formé  en  partie  de  blastomères  paternels,  en  partie  de  blas- 
tomères maternels.  Le  pynandromorphisme  peut  être  provisoirement  expli- 
qué en  admettant  la  fusion  de  noyaux  paternel  et  maternel  pour  former  les 
parties  femelles  de  l'embryon. 

W.  a  observé  aussi  un  mutant  dérivant  du  type  sauvage  présentant  une 
anomalie  dans  la  nervation  des  ailes,  d'hérédité  assez  irrégulière.  Beaucoup 
de  variations  sont  purement  somatiques  et  non  transmissibles.  —  L.Cuénot. 

Pitt  (Francis).  —  Hérédité  de  certains  caractères  du  Putois  (Mustela  pu- 
torius  L.),  du  furet  {Martes  furo  Z,.),  et  des  hybrides  Putois  X  Furet.  —  Les 
résultats  de  ces  recherches,  très  intéressants  en  certains  points,  sont  malheu- 
reusement numériquement  insuffisants  pour  fournir  matière  à  des'  conclu- 
sions positives.  Il  est  vrai  que  P.  a  éprouvé  les  plus  grandes  difficultés  dans 
les  élevages  et  les  croisements  de  ces  deux  animaux  carnassiers,  dont  l'édu- 
cation en  captivité  rencontra  de  sérieux  obstacles,  notamment  pendant  la 
période  de  guerre.  Après  avoir  indiqué  les  principaux  caractères  (mensura- 
tion et  anatomie  du  crâne,  dimensions  du  corps  et  de  ses  parties,  coloration, 
mœurs,  etc.)  qui  différencient  le  Putois  du  Furet  et  qui  établissent  leur  va- 
riabilité, P.  donne  les  résultats  de  deux  croisements  entre  un  mâle  de  Putois 
de  coloration  foncée  et  une  femelle  de  Furet  blanche,  dont  il  obtint  13  hybri- 
des, tous  de  la  couleur  Putois  et  même  d'une  coloration  plus  uniformément 
foncée  que  ceUe  du  père.  De  ces  hybrides  deux  accouplements  purent  être 
obtenus,  mais  dont  les  petits  ne  vinrent  pas  à  bien.  Les  seuls  points  qui  sub- 
sistent donc  de  ce  croisement  F,  X  Fi  sont  la  dominance  du  caractère  Putois  et 
la  parfaite  fécondité  de  ces  hybrides.  De  l'union  entre  l'hybride  Fi  X  P  Furet 
blanc,  il  est  né  8  petits  foncés,  d'une  coloration  cependant  plus  pâle  que  le 
type,  et  5  blancs,  proportion  que  P.,  malgré  le  petit  nombre  d'individus, 
pense  pouvoir  considérer  comme  représentant  l'égalité  réglementaire.  En 
outre,  dans  certains  des  croisements  subséquents,  la  disjonction  des  carac- 
tères semble  se  faire  normalement,  sauf  cependant  en  ce  qui  concerne  la 
morphologie  crânienne  qui  se  présente  alors  partout  comme  étant  du  type 
Furet.  Dans  le  croisement  de  l'hybride  Fi  X  P  Putois,  deux  petits  furent 
obtenus,  absolument  semblables  au  type  Putois,  aussi  bien  pour  la  colora- 
tion que  pour  les  caractères  crâniens. 


678  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

P.  s'occupe  encore  des  variétés  hérythroïcles  du  Putois  et  du  Furet  dont 
une  station  a  été  découverte  dans  le  Cardiganshire.  Ses  recherches  concluent 
que  ce  sont  deux  mutations,  apparues  relativement  récemment,  et  qui  sont 
dues  à  la  perte  du  facteur  de  coloration  noire  ;  dans  ce  cas,  le  caractère  de 
la  coloration  rouge  mendélise  normalement.  —  Arnold  Pictet. 

Kuiper  (K.).  —  Hérédité  de  la  couleur  dans  l'espèce  bovine.  —  Une  race 
hollandaise  présente  une  large  zone  blanche  en  ceinture  occupant  la  région 
médiane  du  corps  (belted  cattle);  en  croisant  taureau  et  génisses  de  cette 
race,  on  obtient  souvent  des  veaux  qui  sont  de  couleur  tout  à  fait  uniforme, 
rouges  ou  noirs  ;  il  paraît  donc  bien  que  le  caractère  ceinture  blanche  est 
conditionné  par  un  facteur  dominant  sur  la  coloration  uniforme  (symboles  B 
et  b).  Dans  les  croisements  entre  panachés  et  types  à  ceinture,  les  hybrides 
montrent  trois  types,  les  ceintures  prédominant  de  beaucoup,  puis  des  in- 
dividus de  teinte  uniforme,  et  de  rares  panachés  ;  beaucoup  de  veaux  pré- 
sentent des  déviations  dans  les  dimensions  de  la  zone  blanche  médiane.  Il 
n'est  pas  possible  de  ramener  actuellement  les  résultats  à  une  conception 
mendélienne  simple.  —  L.  Cuénot. 

Lush  (Jay  L.).  —  Hérédité  chez  le  Cochon.  —  Le  Sanglier  d'Europe 
(Forêt-Noire)  croisé  avec  des  truies  Tamworth  et  Berkshire  donne  des  pro- 
duits féconds;  le  caractère  particulier  du  nombre  des  petits  par  portée 
(ordinairement  4)  chez  le  Sanglier  paraît  dominant  sur  un  nombre  de  petits 
plus  élevé  (jusqu'à  11  chez  le  Tamworth).  Les  oreilles  dressées  du  Berkshire 
sont  dominantes  sur  les  oreilles  demi-tombantes  du  Duroc-Jersey;  les  diffé- 
rentes couleurs  du  Cochon  domestique  comprennent  :  3  sortes  de  blancs 
(non  pas  l'albinisme  qui  n'a  jamais  été  constaté  chez  le  Cochon),  le  blanc 
uniforme  étant  dominant  sur  toutes  les  autres  couleurs;  deux  ou.  trois  sortes 
de  noir,  dominant  sur  le  rouge;  deux  sortes  de  rouge,  et  l'agouti  (Sanglier) 
qui  est  dominant  sur  toutes  les  couleurs  sauf  le  blanc.  Dans  un  croisement 
Berkshire  X  Duroc-Jersey,  tous  les  onze  petits  d'une  portée  ont  montré  la 
réapparition  atavique  (réversion)  des  bandes  longitudinales  qui  caractérisent 
les  marcassins.  —  L.  Cuénot. 

Sumner  (F.  B.).  —  Linkage  chez  Peromyscus.  —  Les  mendélistes  recher- 
chent volontiers  les  homologies  entre  les  gènes  d'espèces  différentes,  d'abord 
par  la  considération  de  l'effet  somatique  produit,  ce  qui  peut  être  trompeur, 
et  ensuite  par  la  valeur  des  cross-over  produits  par  une  paire  de  gènes 
enchaînés  d'une  espèce,  que  l'on  compare  avec  une  paire  d'une  autre  espèce 
que  l'on  suppose  homologue  à  la  première.  S.  trouve  chez  Peromyscus  que 
sa  mutation  ,«  pallid  »  est  homologue  avec  le  mutant  observé  par  Castle 
chez  le  Rat  (jaune  aux  yeux  rouges).  —  L.  Cuénot. 

Punnett  (R.  C.)  et  Bailey  (P.  G.).  —  Hérédité  des  coqs  à  plumage  de 
poule.  —  Chez  certaines  races  d'oiseaux  de  basse-cour,  le  coq  revêt  norma- 
lement le  plumage  de  la  poule;  c'est  en  particulier  le  cas  chez  les  Silver 
Sebright.  D'un  croisement  entre  deux  poules  de  cette  race  et  un  coq  Gold 
Pencilled  Hamburgh,  P.  et  B.  obtinrent  5  petits  ayant  complètement  le  plu- 
mage féminin,  2  revêtant  celui  du  mâle  et  un  possédant  un  plumage  inter- 
médiaire.Une  des  mères  devait  donc  être  hétérozygote  ;  en  outre,  chezlecoq, 
le  plumage  féminin  est  dominant  par  rapport  au  plumage  normal.  Dans  la 
suite,  c'est-à-dire  de  1912  à  1919,  P.  etB.  ont  obtenu  en  croisant  des  oiseaux 
de  ces  races,  hétérozygotes  pour  le  plumage  féminin,  avec  d'autres  oiseaux 


L'HEREDITE.  079 

semblables  contrôlés  pour  ne  pas  posséder  ce  caractère,  463  coqs  pou- 
vant être  répartis  en  deux  catégories:  ceux  à  plumage  normal  et  ceux 
complètement  ou  partiellement  revêtus  du  plumage  féminin.  Plusieurs  de 
ces  coqs  ont  ensuite  été  accouplés  avec  différentes  femelles,  dans  le  but 
de  sélectionner  une  race  pure  à  plumage  féminin,  mais  malgré  tous  leurs 
essais,  P.  et  B.  ont  toujours  obtenu  des  coqs  hétérozygotes  pour  ce  carac- 
tère. 

Le  plumage  intermédiaire  entre  celui  du  coq  et  celui  de  la  poule,  et  que 
revêtent  un  certain  nombre  de  mâles  provenant  de  ces  croisements,  varie 
dans  une  large  mesure  et  se  rapproche  parfois  du  type  normal  mâle,  d'au- 
tres fois  du  type  femelle,  avec  toutes  les  gradations  possibles  entre  l'un  et 
l'autre.  Mais  ces  intermédiaires,  après  la  première  ou  la  seconde  mue,  per- 
dent le  plumage  intermédiaire  pour  devenir  en  définitive  franchement  du 
type  femelle;  en  outre,  ils  transmettent  le  caractère  «  plumage  féminin 
complet  »,  aussi  bien  s'ils  ne  le  possèdent  pas  encore  au  moment  de  l'accou- 
plement, que  si  celui-ci  a  lieu  après  la  mue  de  changement  de  plumage. 
C'est  pourquoi  l'on  doit  considérer  ceux  des  coqs  qui  naissent  avec  le  plu- 
mage intermédiaire  comme  appartenant  à  la  catégorie  des  mâles  à  plumage 
féminin  complet.  Ainsi  comprise,  la  proportion  entre  les  uns  et  les  autres 
semble  bien  être  la  proportion  mendélienne. 

La  distinction  entre  les  deux  catégories  n'est  pas  seulement  due  à  la 
forme  et  aux  détails  des  plumes,  mais  encore  aux  pigments  de  celles-ci. 
Le  principal  élément  qui  intervient  dans  le  passage  du  type  intermédiaire 
au  type  femelle  complet,  réside  dans  le  dépôt  d'un  pigment  noir  et  cela 
sufht  pour  donner  une  apparence  générale  très  différente.  Et  il  devient 
alors  intéressant  de  savoir  si  le  coq  à  plumage  de  poule  hérite  bien  sa 
couleur  et  son  caractère  de  la  poule  à  qui  il  ressemble.  P.  et  B.,  à  l'instar 
de  Morgan,  essayent  de  résoudre  le  problème  en  pratiquant,  avec  la  colla- 
boration de  F.   H.  A.  Marshal,  la  castration  de  coqs  à  plumage  féminin. 

Tous  les  coqs  opérés  étaient  adultes.  Dans  une  première  opération,  c'est 
un  coq  à  plumage  féminin  complet  qui  est  châtré  ;  il  acquit,  dans  la  suite, 
le  parfait  plumage  du  coq  normal.  Dans  une  seconde  opération,  on  enlève 
seulement  le  testicule  droit  à  3  autres  coqs  du  même  type;  de  ceux-ci, 
deux  acquirent,  après  2  mues,  et  seulement  à  droite,  un  plumage,  qui,  dans 
la  suite,  ne  dépassa  pas  le  degré  de  coloration  et  de  constitution  du  plumage 
intermédiaire.  Quant  au  troisième,  il  conserva  le  plumage  féminin.  Ensuite, 
une  nouvelle  castration  du  testicule  droit  fut  opérée  sur  deux  autres  coqs  à 
plumage  féminin,  sans  amener  aucune  modification,  tandis  que  la  castra- 
tion d'un  coq  intermédiaire  lui  fit  acquérir,  après  les  premières  mues,  le 
plumage  absolument  féminin. 

Ainsi  le  plumage  féminin  se  comporte  comme  régi  par  un  seul  facteur  et 
non  par  deux  facteurs  complémentaires.  11  reste  à  savoir  si  l'action  de  ce 
facteur  est  en  relation  avec  un  tissu  spécial  des  organes  '  génitaux, 
particulier  au  coq  à  plumage  de  poule  et  faisant  défaut  chez  le  coq  normal? 

Toujours  est-il  que  dans  les  cas  normaux  on  doit  supposer  la  transmission 
du  caractère  en  question  comme  étant  sex-linked.  La  femelle,  hétérozygote 
aussi  bien  pour  le  facteur  «  plumage  féminin  »  que  pour  le  sexe,  lègue,  à 
ses  filles,  les  deux  caractères,  tandis  qu'à  ses  fils  elle  ne  transmet  aucun  de 
ceux-ci.  Autrement  dit,  il  y  a  linkage  complet  entre  ces  deux  facteurs  dans 
les  gamètes  de  la  poule  normale,  ce  qui  constitue  sous  ce  rapport  une  diffé- 
rence sensible  avec  les  cas  connus  jusqu'à  maintenant  d'hérédité  sex-linked 
chez  les  oiseaux  de  basse-cour,  où  la  poule  hétérozygote  transmet  le  carac- 
tère récessif  à  ses  filles  ot  le  dominant  à  ses  fils.  —  Arnold  Pictet. 


680  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Punnet  (R.  C.)  et  Pease  (M.  S.).  —  Recherches  de  génétique  avec  des  oi- 
seaux de  basse-cour  ;  le  plumage  rayé.  —  Le  plumage  rayé  (bandes  claires 
traversant  la  plume  sur  fond  noir  ou  brun)  est  un  caractère  lié  au  sexe, 
ainsi  que  P.  et  P.  l'ont  démontré  dans  un  croisement  entre  une  poule 
Plymouth  Rock  (rayé)  et  un  coq  Brown  Leghorn(noir).  La  Fi  donna  des  mâles 
à  plumage  rayé  et  des  femelles  noires  et  la  Fi,  des  individus  rayés  et  des 
noirs  des  deux  sexes,  ainsi  que  quelques  brun-rayés,  appartenant  également 
aux  deux  sexes.  Dans  d'autres  cas  cependant  (Gold  Campine  Q  X  Barred 
Rock  c?)  les  résultats  sont  différents,  en  ce  sens  que  l'hérédité  du  plumage 
rayé  n'est  pas  liée  au  sexe.  Trois  autres  races  à  plumage  rayé  ont  encore 
été  étudiées  par  P.  et  P.  et  croisées  entre  elles;  ce  sont  Gold  Campine 
(plumage  rayé  d'or  sur  fond  noir),  Silver  Campine  (rayé  d'argent)  et  Cha- 
mois (rayé  de  blanc).  Ces  croisements  amènent  aux  conclusions  suivantes  :  le 
caractère  «  bandes  d'argent  »  est  conditionné  par  un  facteur  inhibiteur  qui 
s'oppose  à  la  production  du  pigment  doré,  sans  affecter  le  noir  et  ce  facteur 
est  lié  au  sexe  dans  sa  transmission  héréditaire.  Le  chamois  est  régi  par  un 
facteur  qui  s'oppose  à  la  production  du  pigment  noir,  mais  ne  semble  pas  avoir 
d'influence  sur  le  pigment  doré.  Lorsque  ces  deux  facteurs  d'inhibition  sont 
présents,  ils  concourent  à.  la  formation  d'un  individu  à  plumage  blanc  et 
cette  condition  est  réalisée  lorsqu'un  mâle  argenté  est  accouplé  avec  une 
femelle  chamois.  Dans  ce  cas,  si  les  deux  parents  sont  homozygotes,  il  est 
certain  que  toute  la  descendance  le  sera  également  pour  chacun  des  inhibi- 
teurs, c'est-à-dire  qu'elle  sera  composée  uniquement  d'individus  à  plumage 
blanc.  Cependant  P.  et  P.  ne  sont  pas  encore  parvenus  à  réaliser  une  des- 
cendance complète  de  blancs,  mais  seulement  la  moitié  des  individus,  à 
cause  de  l'hétérozygotie  de  l'un  des  parents  utilisés,  —  Arnold  Pictet. 

Jones  (Sarah  V.  H.).  —  Hérédité  du  plumage  soyeux  chez  la  poule.  —  En 
1917,  apparut  dans  un  élevage  banal  de  Brown  Leghorn  et  Rhode  Island 
rouge,  une  Poule  dont  le  plumage  était  exactement  celui  de  la  Poule  soyeuse, 
c'est-à-dire  dont  les  barbules  sont  dépourvues  de  crochets;  les  autres  carac- 
tères, crête,  couleur  de  la  peau,  doigts  surnuméraires,  etc.,  par  contre  ne 
correspondaient  pas  du  tout  à  ceux  de  la  race  Soyeuse.  Ce  caractère  soyeux 
a  apparu  déjà  dans  toute  une  série  de  races  de  Poules,  de  couleur  de  plu- 
mage et  de  peau  très  variée,  aussi  bien  que  chez  la  Bécasse  {Gallinula  chlo- 
ropus).  Comme  l'ont  montré  diverses  expériences  de  croisement,  le  carac- 
tère soyeux  (aussi  bien  dans  la  race  soyeuse  que  pour  le  mutant  signalé 
plus  haut)  a  la  valeur  d'un  caractère  mendélien  typique,  dominé  par  le  plu- 
mage normal.  Il  est  impossible  dédire  si  les  différentes  apparitions  sporadi- 
ques  du  caractère  soyeux  sont  dues  à  des  mutations  indépendantes  ou  si  elles 
proviennent  d'une  mutation  ancienne  qui  a  passé  jusque  dans  de  nombreuses 
races  de  l'époque  actuelle,  et  qui  devient  manifeste  le  jour  où  deux  hétéro- 
zygotes dont  le  plumage  est  normal,  mais  dont  le  germen  renferme  à  l'état 
dominé  le  facteur  du  caractère  soyeux,  sont  unis  par  hasard.  —  L.  Cuénot. 

Dunn  (L.  C).  —  Un  gène  pour  V extension  du  pigment  noir  chez  les  Poules 
domestiques.  —  Le  résultat  d'expériences  récentes  sur  l'hérédité  des  couleurs 
du  plumage  des  Poules  indique  que  les  variétés  chez  lesquelles  le  pigment 
noir  s'étend  à  tout  ou  à  presque  tout  le  plumage  diffèrent  par  un  gène  auto- 
somal  dominant  des  variétés  chez  lesquelles  le  noir  est  restreint  aux  plumes 
du  camail,  des  lancettes  et  de  la  queue  (variétés  Columbian  et  Buff).  Ce  gène 
en  rapport  avec  l'extension  du  pigment  mélanique  est  désigné  par  le  symbole 
Em;  l'allélomorphe  dominé  (em)  est  présent  chez  les  Poules  Columbian  et 


L'HEREDITE.  081 

Buff.  Les  Poules  noires  et  «  buff  »  renferment  un  allélomorphe  dominé  (s) 
d'un  gène  S  (argent)  qui  est  enchaîné  au  sexe  et  qui  conditionne  la  produc- 
tion d'une  couleur  de  fond  blanche  ou  argentée,  présente  chez  les  Poules 
«  Columbian  ».  Les  coqs  noirs  ont  donc  la  formule  EmEmss;  les  «  buffs  » 
,,m,,..iSS)  et  les  Columbia  cmemSS;  l'extension  du  noir  est  incomplètement  épis- 
tatique  sur  le  facteur  de  l'argenté,  de  sorte  que  chez  les  Poules  de  formule 
EmeniSs  (mâle)  ou  EmemS  (femelle),  l'argent  apparaît  dans  certaines  parties 
du  plumage,  produisant  un  dessin  comme  celui  du  «  Dark  Brahma  ».  Le 
gène  de  l'extension  du  noir  est  présent  comme  cryptomère  chez  les  Plymouth 
Rock  barrés  et  blancs,  mais  absents  chez  les  Rhode  Island  rouges.  D'après 
son  occurrence  comme  unité  propre,  il  est  bien  probable  que  ce  gène  a  apparu 
d'une  façon  discontinue  et  que  les  variétés  noires  sont  des  mutations  plutôt 
que  le  résultat  d'une  sélection  de  Poules  panachées  dans  la  direction  du 
noir  uniforme.  —  L.  Cuénot. 


Pézard  (A.)  etCaridroit  (F.).  —  L'hérédité sex-linked  chez  les  gallinacés. 
Interprétation  fondée  sur  l'existence  de  la  forme  neutre  et  sur  les  propriétés 
de  l'hormone  ovarienne.  — Du  croisement  A:  Leghorn  doré  c?  X  Dorking  Ç> 
et  de  l'autre,  inverse,  B  :  Dorking  çf  X  Leghorn  doré  Q ,  on  obtient  une 
génération  Fi  composée  dans  les  deux  lignées  de  poussins  tous  semblables. 
Devenus  adultes,  ces  descendants  ne  restent  semblables  que  s'ils  sont  cf.  Les 
poules  de  la  lignée  A  ont  un  plumage  Leghorn  pur,  celles  de  la  lignée  B  un 
plumage  Dorking  pur.  C'est  une  transmission  sex-linked.  Il  faut  la  symbo- 
liser et  l'expliquer.  C'est  l'hormone  ovarienne  qui  extériorise  le  plumage. 
Le  symbole  du  plumage  chez  le  gamète  Leghorn  sera  :  #  f  .  Celui  du  gamète 
Dorking  :  O  9  ■ 

Lignée  A  Lignée  B 

Mâle  ©  f  X  femelle  O  9  Mâle  O  9  X  femelle  ®  f 


Mâles        |f  0,9 

Mâles        098t 

Femelles  $  f  Q  ç 

Femelles  O  9  @  9 

Chez  les  mâles  ne  s'exprimeront  que  les  caractères  neutres.  Chez  les 
femelles  le  caractère  neutre  racial  est  bloqué  par  l'hormone  ovarienne.  Dans 
la  lignée  A,  le  symbole  neutre  racial  est  O-  Dans  la  lignée  B,  le  symbole 
neutre  racial  est  %.  Chez  les  poules  de  la  lignée  A,  ce  seront  donc  les  carac- 
tères ©f  qui  seront  extériorisés  (leur  double  valence  l'emportant  sur  la 
simple  Q  )  et  chez  les  autres,  les  caractères  O  9  •  Ce  seront  donc  les  carac- 
tères paternels  qui  seront  extériorisés  par  les  descendants  femelles  de  la 
génération  Fi.  —  Cette  interprétation  des  faits  a  l'avantage  de  ne  pas  recourir 
à  l'hypothèse  d'après  laquelle  le  chromosome  sexuel  conditionnerait  direc- 
tement le  plumage.  —  L.  Dehorne. 

a-b)  Lécaillon  (A.).  —  Sur  les  caractères  d'un  hybride  mâle  provenant 
de  l'union  d'un  canard  Pilet  mâle  (Dajila  acuta  L.)  et  d'un  Canard  sauvage 
femelle  (Anas  Boschas  L.).  —  Sur  la  fécondité  des  hybrides  obtenus  par  le 
croisement  du  Canard  Pilet  mâle  (Da/ïla  acuta  L.)  et  du  Canard  sauvage  fe- 
melle (Anas  Boschas  L.).  —  Il  s'agit  là  d'espèces  bien  distinctes,  rangées 
dans  des  genres  différents.  Le  croisementse  fait  sans  difficultés  ;  les  hybrides 
présentent  des  caractères  paternels,  maternels  et  aussi  nouveaux,  plus  ou 
moins  intermédiaires.  —  En  s'accouplant  avec  le  Canard  sauvage,  ces 
hybrides  donnent  de  nouveaux  hybrides,  lesquels,  s'accouplant  entre  eux, 


682  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

produisent  une  troisième  catégorie  d'hybrides,  formant  ainsi  exception  à  la 
règle  générale.  —  M.  Goldsmith. 

Parnell  (F.  R.).  — Ségrégation  dans  le  pollen  du  riz.  —  Certaines  varié- 
tés de  riz  cultivées  se  distinguent  de  la  forme  normale  en  ce  que  leurs  se- 
mences, traitées  à  l'eau  bouillante,  donnent  une  matière  gélatineuse  particu- 
lière, épaisse  et  gluante,  bien  différente  de  ce  qui  s'obtient,  par  le  même 
procédé,  avec  les  semences  normales.  D'autres  caractères,  appartenant  à 
î'endosperme,  ainsi  que  la  réaction  avec  l'iode  (rouge  dans  le  cas  de  la  va- 
riété, ce  qui  indique  la  présence  d'amylodextrine,  et  bleue  dans  le  cas 
typique)  permettent  encore  de  faire  une  distinction  entre  les  unes  et  les 
autres.  D'après  les  expériences  de  P.,  il  ressort  que  le  caractère  anormal 
fonctionne  comme  récessif  (apparition  unique  du  type  à  endosperme  normal 
à  la  première  génération)  et  que  la  disjonction  se  fait  à  la  F2  en  trois  groupes 
d'individus,  dont  l'un  est  uniquement  composé  de  normaux,  le  deuxième, 
uniquement  d'anormaux,  l'un  et  l'autre  à  l'état  pur;  quant  au  troisième, 
composé  d'individus  accusant  tous  un  mélange  des  deux  caractères,  il  a  une 
descendance  comportant  de  nouveau  les  trois  groupes  en  question.  Cette  sé- 
grégation s'opère  selon  une  proportion  comparable  à  1  :  1  :  3.  L'étude  anato- 
mique  des  anthères  appartenant  à  chacun  de  ces  trois  groupes  et  trempées 
dans  une  solution  d'iode,  montre  nettement  que  dans  le  premier  et  le 
deuxième  il  ne  se  trouve  que  des  grains  de  pollen  colorés,  respectivement, 
en  bleu  et  en  rouge,  alors  que  dans  les  anthères  du  troisième  groupe,  on 
rencontre  à  la  fois  les  uns  et  les  autres.  Il  devient  ainsi  possible  de  suivre  la 
trace  de  la  ségrégation  et  de  déterminer  les  proportions  relatives  de  deux 
types  de  gamètes  dans  différentes  plantes    —  Arnold  Pictet. 

Bateson  (W.)  et  MUe  Gairdner  (A.  E.).  —  Stérilité  des  organes  mâles 
chez  le  Lin,  sujette  à  deux  types  de  ségrégation.  —  Une  forme  nouvelle  de 
Lin,  à  tige  couchée,  caractérisée  par  ses  anthères  plus  ou  moins  atrophiées, 
c'est-à-dire  stérile  par  ses  organes  mâles,  ayant  surgi,  à  la  génération  F2, 
d'un  croisement  entre  deux  formes  hermaphrodites,  B.  et  G.  étudient  la  pro- 
portion d'individus  à  organes  mâles  stériles  dans  la  descendance  de  ces  for- 
mes, lorsqu'elles  sont  croisées  avec  des  individus  d'autre  race.  Dans  le  cas, 
par  exemple,  où  la  forme  couchée  est  fertilisée  par  du  pollen  normal,  Fi 
est  un  hermaphrodite  régulier  et  F2  donne  des  mâles  stériles  dans  la  pro- 
portion de  1  :  4.  Ces  recherches  amènent  les  auteurs  à  nommer  ségréga- 
tion ambilatérale  celle  qui  s'opère  dans  la  descendance  d'individus  chez 
lesquels  les  facteurs  sont  répartis  différemment  dans  les  deux  organes, 
mâles  et  femelles,  d'une  même  fleur,  pour  la  distinguer  de  la  ségrégation 
normale,  unilatérale.  —  Arnold  Pictet. 

Leitch  (I.).  —  Ségrégation  d'un  caractère  quantitatif  dans  un  croisement 
entre  une  race  pure  de  haricot  et  un  mutant  en  provenant.  —  Ce  travail,  où 
G.  étudie  l'hérédité  des  caractères  de  longueur  et  de  largeur  des  fruits,  est 
accompagné  de  plusieurs  tableaux  contenant  les  données  numériques  com- 
plètes résultant  de  ces  expériences;  il  convient  de  les  consulter. 

Les  conclusions  générales  qui  sont  à  retenir  de  ces  recherches  sont  que  la 
théorie  qui  admet  que  les  mutations  se  créent  par  perte  de  un  ou  plusieurs 
facteurs  du  type  dont  elles  sont  issues,  ne  peut  s'appliquer  dans  le  cas  par- 
ticulier du  mutant  dont  il  est  question  ici.  Aucun  système  de  recombinaison 
de  facteurs  n'explique  l'apparition  d'un  nouveau  type  se  trouvant  en  dehors 
du  cadre  de  la  forme  originelle,  tandis  que  la  plus  simple  explication  est 


VARIATION.  G83 

qu'un  des  facteurs  s'est  modifié  dans  la  lignée  pure  originelle  pour  donner 
la  mutation.  La  proportion  du  non-mutant  (3)  par  rapport  au  mutant  (1), 
ainsi  que  d'autres  considérations  qui  découlent  de  ces  croisements,  autorisent 
cette  interprétation  de  la  modification  d'un  seul  des  facteurs  et  non  de  plu- 
sieurs. —  Arnold  PiCTÉT. 

Béer  (Ruiolph).  — Notes  sur  l'hérédité  dans  le  genre  Fuchsia.  —  En 
croisant  Fuchsia  fulgens  Q  par  Fuchsia  virgata  çf,  B.  remarque  que  tous 
les  descendants  appartiennent  à  l'espèce  fulgens;  à  la  Fs,  cinquante  individus 
sont  obtenus  qui  sont  également  tous  des  fulgens.  Par  contre,  le  croisement 
réciproque,  F.  virgata  Q  par  F.  fulgens  o%  donne  des  individus  possédant  à 
la  fois  les  caractères  des  deux  parents,  avec  taille  intermédiaire;  la  coloration 
rouge  caractéristique  de  fulgens,  mais  faisant  défaut  chez  virgata,  se  retrouve 
partiellement  chez  les  hybrides,  où  d'autres  caractères  appartenant  aux 
inflorescences  sont  également  intermédiaires.  Les  mômes  résultats  sont 
obtenus  dans  le  croisement  F.  fulgens  Q   par  la  variété  «  Ballet  Girl  »   cf- 

Si  l'on  se  reporte  aux  expériences  de  E.  J.  Allard,  on  constate  donc  deux 
comportements  différents  dans  l'hérédité  des  faux  hybrides  de  Fuchsia.  — 
Arnold  Pictet. 

Hutchinson  (C.  B.).  —  Caractères  hérilables  du  Maïs.  VII.  Endosperme 
ridé.  —  Les  grains  profondément  creusés  quand  ils  sont  à  l'état  sec  sont 
désignés  comme  «  shrunken  »  ;  ce  caractère  est  en  rapport  avec  un  facteur 
mendélien  unique,  désigné  par  le  symbole  sh  et  dominé  par  l'état  amylacé 
normal  Sh.  Ce  gêne  paraît  renfermé  dans  le  même  chromosome  que  celui 
de  Tendosperme  cireux  (symbole  wx)  et  celui  des  couleurs-  particulières  de 
l'aleurone  (C  et  I  ;  c  et  i).  Il  peut  y  avoir  crossing-over  (21,  8  %)  entre  S/i 
et  wx;  lelocus  de  C  paraît  extrêmement  voisin  de  celui  de  SA  et  de  celui  de 
(crossing-over  entre  Iet  Sh  est  de  3,6  %).  —  L.  Cuénot. 


La  variation 

Anderson  (W.  S.).  —  Progress  in  Horse  breeding.  (The  Journal  of  Heredity, 
XII,  134-137,  1  fig.,  1921.)  [Records    de  vitesse 

des  trotteurs  de  trois  ans  depuis  18G0  ;  le  record  a  passé  pour  le  mille 
de2m39sec.  à  2m2.  Record  de  vitesse  des  demi-sangs,  de  1872  à  1920, 
le   record   de  coureur  ne  s'est  abaissé  que  de   six  secondes.  —  Cuénot 

Barker  (E.    Eugène).  —  Bud  variation  in  the  Sugar  Cane.  (The  Journal 

of  Heredity,  XII,  271-274,  1  fig.,  1921.) 

[Nombreuses  variations  gemmairesdans  des  caractères 

visibles  et  sans  doute  aussi  dans  des   caractères  invisibles.  —  L.  Cuénot 
Blakeslee  (A.  F.).  —  4  graft- infections  diseuse  of  Dalura  resembling  ave- 

getative  mutation.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°l,  17-36,  pi.  II,  VI,  1921.)  [685 

a)  Collins(J.  L.).  —  Inbreeding  and  crossbrecding .  (The  Journal  of  Heredity, 
XII,  1921,  89-93,  4  fig.)  [686 

b)  —   —    Reversion   in    Composites.  (Ibid.,  XII ,    129-133,    4   fig.,    1921.) 

[Apparition  chez  Crépis 
de  bractées  à  la  base  de  chaque  akène,  ce  qui  peut  être  interprété  comme 


684  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

un   retour  atavique  à  quelque  ancêtre  des   Composées,  à  fleurs  en  om- 
belles qui,  par  leur  concentration,  auraient  donné  le  capitule.  —  L.  Cuénot 

Cook  (0.  F.).  —  Causes  of  shedding  in  Cotton.  (The  Journal  of  Heredity,  XII, 
199-204,  4  fig.)  [Chute  de  jeunes  bourgeons  floraux  et  fruits,  déter- 

minée par  des  causes  génétiques,  structurales  et  ambiantes.  —  L.  Cuénot 

Detlefsen  (J.  A.)  and  Holbrook  (F.  M.).  — Skunk  breeding.  (The  Journal 
of  Heredity,  XII,  243-254,  1921,  8  fig.)  [685 

Klingensmith  (R.  E.).  —  Brothers  in  Collège  football.  (The  Journal  of  Here- 
dity, XI,  287-288,  1921.)  [Quand  deux  frères  jouent  au  football,  ils  sont 
presque  constamment  désignés  pour  remplir  des  fonctions  similaires,  ce 
qui  est  trop   fréquent  pour  être   une  simple  coïncidence.  —  L.    Cuénot 

Lundborg  (Herman).  —  Hybrid  types  of  the  human  race.  (The  Journal  of 
Heredity,  XII,  274-280,  4  fig.,  1921.)  [Le  mélange  des  races  modifie  d'une 
façon  caractéristique  la  morphologie  de  la  face,  qui  devient  plus  étroite 
et  plus  allongée;  il   y  a  aussi  accroissement  de  la  taille.  —  L.  Cuénot 

Miyazawa  (Bungo).  —  Dwarf  forms  in  Barley.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3, 
205-208,  pi.  XX,  1921.)  [080 

Ostenfeld  (C.  H.).  —  Some  experimenls  on  the  origin  of  new  forms  in 
the  Genus  Ilieracium  Sub-Genus  Archieracium.  (Journ.  of  Genetics,  II, 
N°2,  117-122,  pi.  XVII-XVIII,  1921.)  [686 

Pomeroy  (C.  S.).  —  Bud  variation  in  Elcagnus.  (The  Journal  of  Heredity, 
XI,  227-230,  2  fig.,  1921.)  [Eleagnus 

pungens  présente  des  variations  gemmaires  produisant  des  familles 
plus  ou  moins  largement  panachées;  ces  branches  panachées  présen- 
tent fréquemment  des  réversions  vastes  vers  le  type  primitif.  —  L.  Cuénot 

Robertson  (Elizabeth).  —  Notes  on  breeding  for  increase  of  milk  in  dairy 
cattle.  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  1,  79-90,  1921.)  [686 

Robinson   (T.  Ralph).    —    The  bud-sporl  origin   of  a  new   pink-fleshed 

grapefruit  in  Florida.  (The  Journal  of  Heredity,  XII,  195-198,  3fig.,  1921.) 

[Branche  portant  des  fruits  à  chair  rose  poussant  sur  un 

Citrus  à  chair  blanche,  résultant  d'une  mutation  de  bourgeon.   Un  autre 

cas  a  apparu  en  Floride,  non  loin  de  la  première  localité.  —  L.  Cuénot 

Salmon  (E.  S.)  and  Wormald  (H.).  —  A  study  of  the  variation  in  secdlings 
of  the  tvild  Hop  (Humulus  Lupulus  L.)  (Journ.  of  Genetics,  II,  N°  3,  241- 
267,  pi.  XXV,    1921.)  [Certaines  formes 

de  Houblon  sauvage,  bien  que  d'une  morphologie  identique,  diffèrent  les 
unes  des  autres  par  des  caractères  physiologiques,  comme  l'immunité, 
ou   la    sensibilité   à   divers  degrés  vis-à-vis  du  mildew.  —  Arnold  Pictet 

Seidler  (Hans  J.).  —  Beitràge  zur  Kenntnis  der  Pohjnoiden.  II.  (Zool.  Anz., 
LV,  74-80,  1922.)  [685 

Shufeldt  (R.  AV.).  —  ALizard  with  serpentine  form.  (The  Journal  of.  Here- 
dity, XII,  286-287,  1  fig.,  1921.)  '  [0 phisaur us  venir alis, 
Anguide  des  Etat-Unis,  n'a  pas  d'humérus,  mais  des  fémurs  rudimen- 
taires,  articulés  au  bassin.  On  ne  voit  pas  que  sa  transformation  de 
Lézard  en  Serpent  puisse  correspondre  à  quelque  avantage.  —  L.  Cuénot 

Thadani  (K.  I.).  —  A  toothless  tgpeof  Man.  (The  Journal  of  Heredity,  XII, 
87-88,  1921.)  [68o 

Triepel  (H).  —  Darwinismus  und  Lamarckismus.  Der  Quersehnittsquotient 
de  Muskeln.  (Anat.  Anz.,  LVI,  101-102.)  [686 


VARIATION.  685 

(>)  Formes  de  la  variation.  —  Mutation. 

Blakeslee  (A.  F.).  —  Une  altération  de  Datura  produite  par  greffe  et  se 
comportant  comme  une  mutation.  —  On  a  découvert  une  forme  nouvelle  de 
Datura  siramonium  ayant  surgi  spontanément  comme  mutation  et  que  l'on 
a  nommée  quercinia;  elle  diffère  du  type  par  une  plus  forte  dentelure  des 
feuilles,  par  l'absence  de  pollen,  par  la  suppression  totale  ou  partielle  des 
épines  sur  les  capsules  et  par  certains  autres  caractères  associés  à  un 
pouvoir  de  croissance  moins  vigoureux.  La  caractéristique  de  quercinia, 
lorsqu'elle  est  cultivée  par  semences  et  fécondée  par  du  pollen  normal,  se 
transmet  à  la  génération  suivante  dans  la  proportion  de  79  %,  alors  que 
les  21  %  qui  restent  ne  transmettent  que  la  caractéristique  normale.  La 
cause  originelle  qui  a  produit  cette  mutation  est,  d'après  les  expériences 
de  B.,  le  résultat  d'une  maladie  infectieuse  résultant  du  greffage.  Cepen- 
dant il  n'a  pas  été  possible  à  B.  de  provoquer  une  altération  semblable 
en  inoculant  à, des  plantes  saines  le  liquide  exprimé  de  plantes  de  querci- 
nia. —  Arnold  Pictet. 

Detlefsen  (J.  A.)  et  Holbrook  (F.  M.).  —  Élevage,  de  Moufette.  —  Étant 
donné  la  diminution  des  Mammifères  à  fourrure,  auxquels  on  fait  une  chasse 
inconsidérée,  et  la  demande  accrue  de  fourrures,  on  a  tenté  l'élevage  de 
plusieurs  espèces,  entre  autres  du  Skunk  ou  Moufette  {Mephisis  pudita),  petite 
espèce  des  Etats-Unis  de  l'Est.  L'espèce  est  omnivore,  et  par  une  opération 
sans  danger,  on  peut  lui  enlever  les  glandes  anales,  qui  sécrètent  une  odeur 
si  repoussante.  M.  pudita  a  présenté  jusqu'ici  cinq  sortes  de  mutants  :  noir 
uniforme,  brun  avec  bandes  blanches  sur  le  dos,  blanc  à  yeux  noirs,  blanc 
avec  une  petite  quantité  de  pigment  dans  les  yeux,  albinos  typique  à  yeux 
roses,  et  il  est  probable  qu'avec  le  temps  on  en  trouvera  d'autres.  Toutes 
ces  mutations  sont  dominées  par  le  type  sauvage,  noir  avec  un  long  V  blanc 
sur  le  dos  :  cette  large  tache  blanche,  qui  déprécie  la  fourrure,  pourra  pro- 
bablement être  diminuée  par  sélection,  et  on  aura  une  race  entièrement  noire 
sauf  une  petite  tache  de  chaque  côté  -de  la  tête  ;  les  croisements  donnent 
dans  tous  les  cas  des  résultats  mendéliens  typiques.  —  L.  Cuénot. 

Thadani  (K.  I.).  —  Un  type  d'Hommes  sans  dents.  —  Dans  une  commu- 
nauté de  Hyderabad  Sind,  ville  de  l'Inde,  il  y  a  un  type  d'Hommes  qui  n'ont 
pas  de  dents  (les  Bhudas),  de  plus  leur  système  pileux  est  défectueux  et  ils 
ont  une  extrême  sensibilité  à  la  chaleur.  Le  caractère,  récessif  par  rapporta 
la  condition  normale,  paraît  en  rapport  avec  un  facteur  sex-linked;  tout  ce 
que  l'on  sait  de  la  transmission  de  cette  variation  concorde  avec  ce  que  l'on 
peut  prévoir  dans  ce  mode  d'hérédité.  Cependant  on  n'a  jamais  vu  de  femmes 
Bhudas  dépourvues  de  dents.  — L.  Cuénot. 

Variation  adaptative. 

Seidler  (Hans  J.)é  —  Contribution  à  la  connaissance  des  Polynoïdes.  — 
Alors  que  VIphione  muricata  vit  dans  les  eaux  superficielles  de  toute  la  ré- 
gion tropicale  de  l'Océan  Indien  et  de  la  partie  occidentale  du  Pacifique  (de 
Suez  à  l'Australie  et  de  Madagascar  aux  Philippines),  17.  cimex  est  une  forme 
abyssale  ayant  une  aire  de  répartition  peu  étendue,  des  Philippines  à  l'Ar- 
chipel Malais;  cette  Annélide  présente  certains  caractères  intéressants  qui, 
pour  l'auteur,  sont  autant  d'adaptations  à  la  vie  en  eau  profonde  :  perte  des 
l'année  biologique.  47 


686  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

organes  visuels,  présence  d'appendices  rudimentaires,  disposition  spéciale 
des  élytres.  —  P.  Remy. 

Triepel  (H.).  — Darwinisme  et  Lamarckisme.  Le  quotient  de  section  trans- 
versale des  muscles.  —  Dans  des  travaux  précédents,  T.  a  déjà  cherché  à 
estimer  arithmétiquement  le  degré  d'adaptation  des  tendons  ;  il  a  considéré 
dans  ce  but  le  quotient  de  la  surface  de  section  transversale  d'un  muscle 
par  celle  de  son  tendon.  Ce  quotient  ne  peut  évidemment  pas  dépasser  le 
rapport  de  la  force  de  ténacité  du  tendon  à  la  force  du  muscle.  En  fait  les 
mesures  prises  sur  différents  muscles  de  l'Homme  montrentqu'il  est  toujours 
très  inférieur  à  cette  limite,  et  de  plus  variable  suivant  le  muscle  considéré. 
D'autre  part,  si  la  section  transversale  d'un  muscle  augmente  par  l'exer- 
cice et  diminue  par  atrophie,  celle  de  son  tendon  suit  ces  variations,  mais 
dans  une  mesure  bien  moindre;  l'épaisseur  des  muscles  dépend  de  leur 
fonction,  tandis  que  celle  des  tendons  dépend  en  très  grande  partie  de 
causes  internes  de  croissance;  T.  considère  donc  cette  dernière  comme 
d'origine  héréditaire.  De  là  résulte  que  pour  un  muscle  un  quotient  élevé 
des  surfaces  de  section  marque  un  stade  de  développement  phylogénétique- 
ment  progressif  ;  un  quotient  très  faible,  un  stade  de  développement  ré- 
gressif. L'auteur  applique  ici  ces  vues  à  divers  muscles  d'un  Singe,  Cyno- 
molgus  sinicus.  —  M.  Prenant. 

c)  Causes  de  la  variation.  Influence  du  mode  de  reproduction. 

a)  Collins  (J.  L.).  —  Reproduction  consanguine  et  croisée.  —  La  reproduc- 
tion consanguine  est  réputée  avoir  une  mauvaise  influence  dans  la  race 
humaine  et  chez  les  animaux  ;  elle  l'a  certainement  chez  le  Maïs,  qui  est  une 
plante  cultivée  depuis  longtemps,  et  qui  normalement  est  fécondée  par 
l'apport  de  pollen  étranger.  Il  en  est  tout  autrement  chez  le  Haricot,  le  Blé  et 
l'Orge  dont  l'auto-fécondation  est  le  mode  normal  de  reproduction.  On  se  rend 
compte  maintenant  que  ce  n'est  pas  le  fait  même  du  mode  de  fécondation 
qui  est  en  cause,  mais  l'accumulation  de  facteurs  défavorables,  suite  possible 
de  la  reproduction  consanguine  ;  si  cela  ne  se  produit  pas  chez  le  Haricot  ou 
le  Blé,  c'est  que  ces  plantes,  autofécondées  depuis  longtemps,  sont  toutes 
homozygotes,  et  que  toutes  les  variations  faibles  ou  anormales  ont  été  élimi- 
nées depuis  longtemps  sans  laisser  de  traces.  G.  a  étudié  l'effet  des  deux 
modes  de  fécondations  chez  une  plante  sauvage  de  la  famille  des  Composées, 
Crépis  capillaris  :  il  y  a  une  différence  considérable  de  vigueur  entre  les 
graines  provenant  de  fleurs  auto-fécondées  et  celles  provenant  de  fleurs 
fécondées  par  un  pollen  étranger;  les  premières  n'ont  pu  se  mettre  à  fleur 
et  sont  restées  à  l'état  de  rosette.  Crépis  se  comporte  donc,  pour  les  mêmes 
raisons,  tout  à  fait  comme  le  Maïs.  —  L.  Cuénot. 


"> 


Robertson  (Elizabeth).  —  L'élevage  du  bétail  dans  le  but  d' 'augmenter 
la  production  du  lait.  —  La  consanguinité  venant  du  mâle  tend  à  l'augmen- 
tation de  la  production  du  lait,  ainsi  qu'à  une  amélioration  de  sa  qualité  ;  tan- 
dis que  la  consanguinité  venant  de  la  femelle  a  une  action  contraire.  Certaines 
conditions  extérieures,  comme  la  température,  l'état  sec  ou  humide  de  l'at- 
mosphère, ainsi  que  l'époque  de  l'année  où  la  vache  a  vêlé,  etc.,  influencent 
également  la  production  du  lait.  —  Arnold  Pictet. 

Ostenfeld  (C.  H.).  —  Origines  de  formes  nouvelles  dans  le  genre  Hieracium 
et  le  sous-genre  Archieracium.  —  O.  a  essayé,  simplement  en  donnant  une 


ORIGINE  DES  ESPECES.  687 

grande  extension  à  ses  cultures,  selon  la  méthode  utilisée  par  de  Vries  avec 
Œnothera  lamarckiana,  d'obtenir  par  apogamie  de  nouvelles  formes  de  Hie- 
racium,  entre  autres  de  //.  rigidum,  originaire  du  Danemark.  La  culture  de 
cette  plante  a  donné  des  individus  absolument  semblables  à  la  plante  mère, 
sauf  un  seul  individu  en  différant  par  certains  caractères  de  couleur,  de 
pilosité  et  d'apparence  des  fleurs.  La  descendance  de  cet  individu  a  maintenu 
les  mêmes  caractères,  ce  qu'a  confirmé  une  seconde  expérience.  Ces  recher- 
ches montrent  donc  qu'il  est  possible  d'obtenir  par  apogamie  de  nouvelles 
formes,  apogamiques  elles-mêmes  et  constantes  immédiatement.  On  peut 
les  appeler  des  mutations  apogamiques.  Dans  d'autres  cas,  comme  dans  les 
sous-genres  Pilosella  et  Archieracium,  il  est  démontré  que  la  cause  réelle 
de  l'apparition  de  nouvelles  formes  est  l'hybridation,  tandis  que  c'est  par 
apogamie  qu'elles  se  maintiennent  constantes.  —  Arnold  Pictet. 

Miyazawa  (Bungo).  —  Formes  naines  d'Orge.  —  Un  hybride  d'Orge, 
provenant  d'un  croisement  entre  la  variété  Goldenmelon  et  celle  que  les  Japo- 
nais nomment  Sekitori.  fut  lui-même  croisé  avec  son  P.  Goldenmelon.  De 
ce  croisement  surgit  une  mutation  naine,  dont  M.  précise  les  caractères 
particuliers.  Cette  mutation,  croisée  inter  se.  redonna  à  la  F2  des  nains  et 
des  normaux  dans  la  proportion,  presque  complètement  réalisée,  de  3  :  1, 
qui  établit  bien  la  dominance  du  nanisme  par  rapport  au  type  de  taille 
normale. 

Cependant,  dans  les  générations  suivantes,  cette  proportion  ne  se  maintint 
pas,  mais  devint  régulièrement  de  2  :  1  et  M.,  par  de  nouvelles  recherches, 
démontre  que  cette  irrégularité  est  due  au  fait  que  les  individus  appartenant 
au  quart  dominant-homozygote  sont  stériles;  en  effet,  la  proportion  devient 
alors  de  1  (nain  stérile),  2  (nains  normaux),  1  (type  normal).  —  Arnold 
Pictet. 


L'origine  des  espèces 

Bathellier  (Jean).  —  Sur  le  rôle  des  soldats  de  VEutermes  matangensis.  (C. 
R.  Ac.  Se,  CLXXV,  477,  1922.)  [700 

Bliss  (M.  C).  —  The  vessel  in  seed  plants.  (Bot.  Gazette,  LXXI,  314-326, 
4  pi.,  1921.)  [701 

Blunck  (Hans).  —  Zur  Biologie  des  Tauchkâfers  Cybister  lateralimarginalis 
Deg.  nebst  Bemerkimgen  iïber  C.  japonicus  Sharp,  C.  tripunctatus  Oliv.  und 
C.  brevisAubë.  (Zool.  Anz.,  LV,  45-66  et  94-124,  23  fig.,  1922.)  [691 

Boutan  (Louis).  —  Note  sur  la  fonte  des  perles. .(C.  R.  Soc.  BioL,  LXXXVI, 
154,  17  janvier  1922.)  [699 

Bouvier  (E.  L.).  —  Nouvelles  recherches  sur  V apparition  des  individus 
reproducteurs  dans  la  fourmi  fauve  et  la  fourmi  des  prés.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXV,  555,  1922.)  [700 

Buchner(Paulj.  —  Tier  und  P/lanze  in  intrazellulurer  S>/mbiose.  (Berlin, 
Borntrâger,  1921.)  [693 

Cappe  de  Bâillon  (P.).  —  Contribution  anatomique  et  physiologique  à 
Vëtude  de  la  reproduction  chez  les  Locustieus  et  les  Grillonniens.  IL  La 


688  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

ponte  et  Véclosioh  chez  les  Grilloniens.  Conclusions  générales.  (La  Cellule, 
XXXII,  1"  fasc,  1-193,  fig.,  pi.  I  à  V.)  [692 

Caullery  (M.).  —  Le  parasitisme  et  la  symbiose.  (Paris,  Doin,Encycl.  Scient., 
400  pp.,  53  fig.,  1922.)  [694 

Debaisieux  (P.).  —  Un  Ciliate  astome  nouveau,  Intoschellina  rhynchelmis. 
(Ann.  Soc.  Scient.,  Bruxelles,  261-266,  3  fig.,  1921.)  [698 

Evans  (T.  J.).  —  Calma  glaucoides  :  A  Study  in  adaptation.  (Quarterly 

Journal  of  microscopical    Science,  LXVI,   part.    III,  1922,   439-455,  pi. 

11.)  '  [691 

Fasten  (Nathan).  —  The  Tapeworm  infection  in  Washington  Trout  and 
Us  related  hiological  problems.  (Amer.  Natur.,  LVI,  438-447,  1922.) 

[Effets  fâcheux  de 
la  fermeture  d'un  lac;  les  Poissons  trop  nombreux,  deviennent  affamés; 
l'infection  par  le  Cestode  Dibothrium,  dont  l'hôte  définitif  est  le  Héron 
mangeur  de  Truites,  contribue  à    affaiblir  les  Poissons.  —  L.    Cuénot 

Hovasse  (R.).  —  Sur  un  Péridinien  parasite  intracellulaire  des  Velelles. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV,  1745,  1922.)  [697 

Huber  (Bruno).  —  Zur  Biologie  der  T or  fmoor  orchidée  Liparis  Loeselii  Rich. 
(Sitzber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien,  CXXX,  307-328,  1  pi.,  1921.)  [693 

Jeffrey  (E.  C.)  and  Torrey  (R.  E.).  —  Physitdogical  and  morphological 
corrélations  in  herbaceous  Angiosperms.  (Bot.  Gazette,  LXXI,  1-31,  4  fig., 
7  pi.,  1921.)  [702 

Klein  (Gustav).  —  Die  Verbreitung  des  Hesperidins  bei  den  Galieae.  (Ein 
neue  Fall  von  chemischen  Bassen.  (Sitzber.  d.  Akad.  d.  Wiss.  in  Wien, 
CXXX,  295-306,  1921.)  [689 

Krizenecky  (  Jaroslaw).  —  Ueber  ein  homotypisches  Synaporium  bei  den 
Enchylraeiden. Ein Beitrag  zum  Sludiumdes  kollektiven  Leben.  (Zool.  Anz.. 
LV,  80-88,  1922.)  [699 

Lebour  (Marie  V.).  —  The  food  of  planklon  organisms.  (Journ.  Marine 
Biol.  An.,  XII,  N°  4,  644-677,  3  fig.,  1922.)  [692 

Lécaillon  (A.).  —  Sur  la  variabilité  de  l'espèce  et  la  création  expérimentale 
de  nouvelles  races  chez  le  Bombyx  du  mûrier.  .(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXIV, 
173S,  1922.)  [690 

Legendre  (J.V  —  Rôle  trophique  des  Oiseaux  à  l'égard  des  Culicines.  (C.  R. 
Ac.  Se,  CLXXV,  646,  1922.)  [697 

Léger  (L.)  et  Hollande  (A.  Gh.).  —  Coccidie  de  l'intestin  de  l'Anguille. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  999,  1922.)  [697 

Mac  Duffie  (R.  C).  —  Vessels  of  the  Gnetalean  type  in  Anqiosperms.  (Bot. 
Gazette,  LXXI,  438-445,  4  pi.,  1921.)  [702 

Mathias  (P.).  —  Cijcle  évolutif  d'un  Trématode  Holoslomide  (Strir/ea  tarda 
Steenst.)  (C.  R.  Ae  Se,  CLXXV,  599,  1922.)  [697 

Mêlant  (Albert).  —  Sur  les  conditions  qui  déterminent  l'encystement  d'un 
Infusoire  marin  :  Euplotes  harpa  Stein.  (Bull.  Acad.  roy.  Belg.,  Cl.  Se 
[5],  VIII,  409-416,  1922.)  [692 

Miles  (L.  E.).  —  Leaf  spots  of  the  elm.  (Bot.  Gazette,  LXXL  161-196,  1  fig., 
3  pi.,.  1921.)  [699 


ORIGINE  DES  ESPECES.  689 

Osborn  (Henry  F.).  —  Migrations  and  affinities  of 'thé  fossil  Proboscideans 
of Eurasia,  North  and  Smith  America,  and  Africa  (Sixth  Contribution  on 
the  évolution  of  the  Proboscidea.)  (Amer.  Natur.,  LVI,  448-455,  1922.)     [701 

Rock  (J.  F.).  —  Nectar- feeding  Birds  of  Hawaii.  (The  Journal  of  Heredity, 
XII,  281-284,  2  fig.,  1921.)  [692 

Roule  (Louis).  —  Sur  Vœcologie  de  l'Esturgeon  [Âcipenser  sturio  L.)  dans 
les  régions  atlantiques  de  notre  pays.  (C  R.  Ac.  Se.  CLXXV,  1109,  1922.) 

[690 

Sturtevant  (A.  L.).  —  Thr  north  american  species  bf  Drosophila.  (Publ.  Car- 
negie Inst.,  N°  301,  14?»  pp.,  3  pi.,  1921.)  [090 

Thompson   (Caroline  Burling)   and  Snyder  (Thomas    Elliot.).   —  The 

third  forin,  the  wïnqless  reproductive  type  of  Termites  :  Reticulitermes  and 
Prorhinotermes.  (Journ.  of  Morphol.,  XXXIV,  591-633,  20%.,  pi.  1-3,  120.) 

[700 

Thompson  (W.  R.).  —  Théorie  de  l'action  des  parasites  entomophages.  Ac- 
croissement de  la  proportion  d'hôtes  parasités  dans  le  parasitisme  a/clique. 
(C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  65,  1922.)  [696 

Tibaldi  (Ettore).  —  Una  nuova  specie  di  Toxoplasma.  (Rivista  di  Biologia, 
vol.  3,  fasc.  V,  3-7,  1  pi.  1921.)  [698 

Walliu  (IvanE.).  —  On  lia-  nature  of  milochondria.  I.  Observations  on  milo- 
chondria  slaining  methods  applied  to  bacteria.  II.  Réactions  of  bacteria  to 
chemical  treatment.  III.  The  démonstration  of  mitochondria  by  bacteriolo- 
gical  methods.  IV.  A  comparative  sludy  of  the  morphogenesis  of  root- 
nodule  bacteria  and  chloroplasts.  (Amer.  Journ.  of  Anatomy,  XXX,  N°  2  et  4, 
28  et  22  pp.,  3  pi.,  18  fig.',  1922.)  [695 

Weissenberg  (Richard).  —  Ueber  einen  myxosporidienartigen  intracellu- 
làren  Glômerulûsparasiten  der  Hechtniere.  (Zool.  Anz.,  LV,  66-67,  3  fig., 
1922.)  [698 

Wells  (B.  "W.).  —  Evolution  of  Zoocecidia.  (Bot.  Gazette,  LXXI,  358-377, 
2  pi.,  1921.)  [702 


a)  Formation  de  nouvelles  espèces. 

Klein  (Gustav).  —  La  distribution  de  l'hespéridine  chez  les  Galiées  (les 
nouveaux  cas  de  races  chimiques).  —  Malgré  les  nombreux  travaux  de  Boro- 
din,  de  Pfeffer,  de  Molisch  et  de  Brunswik,  les  Rubiacées  n'avaient  point 
jusqu'ici  été  étudiées  quant  à  leur  teneur  en  hespéridine.  K.  a  cherché  à 
combler  cette  lacune.  Tout  d'abord  il  a  constaté  que  la  substance  ci-dessus 
ne  se  trouvait  que  dans  le  genre  Galium,  et  dans  ce  genre  seulement  chez 
7  espèces  sur  35  étudiées.  Les  G.  Schultesi,  lucidum,  meliodorum  eteinereum 
contiennent  de  l'hespéridine  dans  tous  les  exemplaires,  tandis  que  G.  rubrum, 
aristatum  et  moilugo  sont  plus  variables.  Cette  variabilité  étudiée  spéciale- 
ment dans  l'espèce  collective  G.  moilugo  ne  dépend  ni  du  climat  ni  de  la 
station,  ni  de  l'âge  de  l'individu,  mais  parait  propre  à  l'individu  lui-même. 
11  y  a  donc  lieu  d'admettre,  à  l'intérieur  des  variétés  systématiques,  des  races 
chimiques  caractérisées  par  la  présence  abondante  ou  par  l'absence  totale 
d'bespéridine.  Chez  G.  moilugo  var.  pyenotrichwn,  on  constate,  à  rencontre 
de  ce  qui  se  passe  chez  les  autres  formes,  qu'une  dessiccation  lente  provoque 
la  disparition  totale  de  l'hespéridine  cristallisée.  —  H.  Spinner. 


690  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

Lécaillon  (A.).  —  &ur  la  variabilité  de  l'espèce  et  la  création  expérimentale 
de  nouvelles  races  chez-  le  Bombyx  du  mûr  ter. — D'un  croisement:  Papillon  ç? 
bivoltin  accidentel  d'une  race  à  vers  non  pigmentés  X  Papillon  Q  polyvoltin 
de  Chine,  à  vers  non  pigmentés,  naît  une  génération  F>  univoltine,  à  vers 
blancs  normaux.  La  génération  Fs  donne  des  bivoltins.  La  première  volte 
est  normale.  Parmi  les  vers  de  la  deuxième  volte,  deux  sujetsjaune  verdâtre 
évoluent  en  Bombyx  Ç.  Ces  deux  sujets  sont  accouplés  avec  deux  mâles  de 
la  deuxième  volte  (issus  de  vers  blancs).  Du  couple  1  naissent  quelques  su- 
jets jaune  verdâtre;  tous  les  autres  sont  blancs.  Du  couple  2  naissent  tous 
sujets  blancs.  —  Le  croisement  d'une  femelle  issue  d'un  ver  jaune  verdâtre 
est  effectué  avec  un  mâle  issu  d'un  ver  blanc  et  donne  57  vers  jaune  verdâtre 
et  166  vers  blancs.  L'accouplement  entre  eux  des  papillons  issus  des  vers 
jaune  verdâtre  produit  des  œufs  univoltins  chez  les  uns,  des  œufs  bivoltins 
chez  les  autres.  Tous  les  œufs  bivoltins  donnent  naissance  à  des  vers  jaune 
verdâtre.  A  dater  de  cette  ponte,  le  caractère  jaune  verdâtre  est  fixé.  —  La 
variation  initiale  correspond  rigoureusement  aux  mutations  de  de  Vries.  — 
L.  Dehorne. 

<?)  Œcologic.  Adaptations  diverses. 

Roule  (Louis). —  Sur  l'œcologie  de  V Esturgeon  (Àcipenser  sturio  L.)  dans 
les  régions  atlantiques  de  notre  pays.  —  A.  Sturio  n'est  plus  représenté  en 
France  que  par  une  colonie  girondine  dont  les  formes  jeunes  fréquentent 
les  zones  littorales  du  golfe  de  Gascogne  ;  les  adultes  remontent  avec  régu- 
larité chaque  année  la  Garonne  et  la  Dordogne.  Cette  colonie  représente 
donc  un  centre  permanent  d'expansion  ;  c'est  grâce  à  elle  que  l'espèce  n'a 
pas  disparu  du  sud-ouest  comme  elle  l'a  fait  partout  ailleurs.  —  L.  Dehorne. 

Sturtevant  (A.  H.).  —  Les  espèces  nord-américaines  de  Drosophila.  — 
Ce  mémoire  ne  renferme  aucune  partie  originale  si  on  le  compare  aux  tra- 
vaux antérieurs  de  l'auteur.  Son  but  est  surtout  de  donner  une  description 
détaillée  des  différentes  espèces  pour  aider  aux  nombreuses  recherches 
dont  la  Drosophile  est  l'objet,  et  surtout  pour  permettre  la  comparaison  entre 
les  différences  spécifiques  observées  à  l'état  sauvage  et  les  mutations  obte- 
nues expérimentalement.  A  la  description  anatomique,  l'auteur  ajoute  un 
résumé  des  travaux  concernant  la  physiologie  de  l'espèce,  l'action  des  divers 
facteurs,  les  tropismes,  les  parasites  et  les  ennemis,  les  caractères  sexuels 
secondaires,  les  variations  observées  à  l'état  sauvage,  la  distribution  géogra- 
phique, la  systématique.  Le  chapitre  consacré  à  la  reproduction  contient 
quelques  idées  personnelles  :  l'auteur,  qui  a  étudié  antérieurement  (1915) 
le  manège  du  mâle  à  la  vue  de  la  femelle,  s'occupe  de  la  question  du  sens 
qui  le  guide.  La  vue  lui  semble  jouer  le  rôle  principal  :  on  voit  souvent  le 
mâle  poursuivre  une  femelle  qui  s'envole,  mais  la  perdre  à  une  distance  de 
quelques  centimètres  ;  de  même,  la  distance  à  laquelle  un  mâle  perçoit  la 
présence  de  la  femelle  (ce  qui  se  traduit  par  un  manège  caractéristique)  est 
assez  courte,  tandis  que  la  distance  à  laquelle  agissent  les  excitants  odorants 
est  beaucoup  plus  grande.  Mais  l'action  de  l'odorat  n'est  pas  exclue  pour 
cela  :  l'auteur  a  observé  qu'un  couple  de  Drosophile  placé  dans  un  récipient 
où  un  autre  couple  avait  au  préalable  séjourné  procède  à  la  copulation  plus 
activement  que  s'il  est  placé  dans  un  récipient  neuf.  Cependant,  la  copu- 
lation a  été  observée  également  dans  l'obscurité  et  après  suppression  des 
antennes.  La  question  reste  donc  entière.  —  M.  Golusmitii. 


ORIGINE  DES  ESPÈCES.  091 

Blunck  (Hans).  —  Sur  la  biologie  du  Dgliscide  Cybister  lateralimargi- 
nalis  Deg.  avec  remarques  sur  C.  japonicus  Sharp,  C.  Iripunctatus  Oliv.  et 
C.  brevis  Aube.  —  Le  corps  de  tous  les  Dytiscides  présente  diverses  adap- 
tations intéressantes  à  la  vie  aquatique  :  toutes  les  parties  du  corps  sont 
ancrées  les  unes  aux  autres  de  la  façon  la  plus  intime  par  des  différenciations 
chitineuses,  chevilles,  crochets,  sillons,  crampons,  tringles,  etc.,  qui,  chez 
les  Dytiscinés  et  les  Cybistrinés  atteignent  un  tel  degré  de  perfection  que  le 
revêtement  squelettique  de  l'animal  forme  un  tout  compact,  une  cuirasse 
continue,  d'un  seul  tenant;  l'ensemble  du  corps  est  un  ellipsoïde  aplati  du 
côté  dorsal,  effilé  à  l'arrière,  à  poids  spécifique  voisin  de  l'unité,  à  centre  de 
gravité  refoulé  dans  la  région  antéro-inférieure.  Le  corps  est  préservé  du 
chavirement  en  utilisant  ainsi  le  mécanisme  qu'emploient  les  sous-marins  ; 
il  est  organisé  pour  pouvoir  réaliser  de  rapides  mouvements  de  progression 
avec  le  minimum  de  surface  de  frottement  ;  la  sécrétion  de  glandes  cutanées 
et  pygidiales  supprime  l'adhérence  de  l'eau  à  la  chitine  et  empêche  l'instal- 
lation à  la  surface  du  corps,  du  moins  dans  le  jeune  âge,  de  commensaux  et 
parasites  qui  augmenteraient  le  frottement.  L'air  emmagasiné  dans  la  cham- 
bre aérifère,  sous  les  élytres,  sert  à  la  respiration  et,  accessoirement, 
maintient  à  peu  près  constant  le  poids  spécifique  de  l'animal  ;  il  est  probable 
que  tous  les  stigmates  servent  synchroniquement  à  l'expiration  et  à  l'inspi- 
ration, et  qu'il  n'y  a  pas,  comme  le  prétendent  les  auteurs  (Brocher,  Portier, 
Wesenberg-Lund,  etc.),  des  stigmates  inspirateurs  et  des  stigmates  expira- 
teurs. 

La  copulation,  que  l'auteur  observe  chez  C.  japonicus,  a  lieu  en  janvier; 
B.  étudie  la  morphologie  et  le  mode  de  vie  des  C.  aux  trois  stades  larvaires, 
à  l'état  nymphal  et  pendant  le  début  de  la  vie  imaginale;  il  décrit  macro- 
scopiquement  la  métamorphose  de  différents  organes  (œil,  pattes,  ailes); 
celle  de  l'œil  est  particulièrement  intéressante  :  entre  les  stemmata  larvaires 
et  l'œil  de  l'imago  s'intercale,  au  cours  du  développement,  un  organe  visuel 
nymphal,  sans  doute  non  fonctionnel  actuellement,  qui  s'étend  entre  les 
stemmata  et  la  base  de  l'antenne.  L'adulte  utilise  comme  moyens  de  défense 
le  contenu  à  odeur  nauséabonde  de  l'ampoule  rectale  et  la  sécrétion  de  ses 
glandes  prothoraciques,  qui  est  un  poison  pour  les  animaux  inférieurs.  — 
P.  Rem  y. 

Evans  (T.  J.).  —  Calma  glaucoïdes.  Etude  d'une  adaptation.  —  Calma 
glaucoïdes  se  nourrit  des  œufs  et  des  jeunes  embryons  des  petits  poissons 
côtiers  (Cottus,  Liparis,  Lepadogaster).  En  relation  avec  cette  nourriture,  le 
Nudibranche  acquiert  une  coloration  à  laquelle  Hecht  a  attribué  une  valeur 
protectrice  que  Ev.  trouve  très  discutable.  Tous  les  caractères  qui  éloi- 
gnent Calma  glaucoïdes  du  plan  général  de  structure  des  Nudibranches 
^Eolidiomorphes  doivent  être  attribués  à  son  mode  d'alimentation  particu- 
lier. Tous  les  iEolidiomorphes  sont  carnassiers,  mais  C.  glaucoïdes  est  le  seul 
à  se  nourrir  d'œufs  de  poissons  ;  les  autres  se  nourrissent  de  Cœlentérés. 
Son  tube  digestif,  sans  anus,  sacciforme,  présente  des  diverticules  pour 
ainsi  dire  métamériques  qui  se  prolongent  dans  les  protubérances  dorsales. 
Ces  diverticules  ont  un  caractère  glandulaire  et  deux  d'entre  eux  ont  une 
fonction  hépatique.  La  glande  hermaphrodite  obéit  à  cette  disposition  métà- 
mérique  ;  elle  est  subdivisée  en  six  à  huit  paires  de  glandes  dont  les  conduits 
efférents  se  déversent  dans  un  canal  hermaphrodite  commun  qui  suit  l'axe 
antéro-postérieur  de  l'animal.  L'appareil  génital  mâle  rappelle  le  type  pri- 
mitif des  Bullidés  (genre  Haminea).  Quant  au  système  nerveux  il  reproduit 
exactement  celui-  du  genre  Facelina  :  c'est  celui  des  /Eolidiomorphes   à 


692  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

radula  unisériée.  Il  est  à  noter  que,  au  stade  postembryonnaire,  le  jeune 
Calma  utilise  sa  radula  unisériée  comme  les  autres.  D'après  Ev.,  on  doit 
attribuer  à  son  alimentation  spéciale  l'évolution  aberrative  que  suit  cette 
espèce  dans  le  groupe  assez  homogène  des  /Eolidiomorphes.  Elle  constitue 
une  objection  de  quelque  importance  à  la  loi  de  Willey,  suivant  laquelle 
l'adaptation  de  tout  un  groupe  à  une  nourriture  particulière  marquerait  la 
fin  d'une  évolution  pbylétique.  —  L.  Dehorne. 

Mêlant  (Albert).  —  Sur  les  conditions  qui  déterminent  l'encystement  d'un 
Infusoire  marin  :  Euplotes  harpa  Stein.  —  L'augmentation  de  la  concentra- 
tion moléculaire  de  l'eau  de  mer  est  un  excitant  à  la  formation  des  cystes 
chez  cet  Infusoire  :  la  proportion  cystes  croit  lorsque  la  pression  osmotique 
du  milieu  augmente,  que  cette  augmentation  soit  obtenue  par  évaporation 
ou  par  addition  de  substances  osmotiques,  celles-ci  pouvant  être  l'ensemble 
des  constituants  de  l'eau  de  mer,  ou  l'un  de  ces  constituants,  ou  encore  une 
substance  insolite  telle  que  le  saccharose.  La  proportion  des  cystes  formés 
s'accroît  considérablement  lorsque  la  vitesse  avec  laquelle  s'effectue  l'aug- 
mentation de  pression  osmotique  diminue.  Les  individus  cVE.  A.,  même  ceux 
qui  appartiennent  à  une  culture  pedigree,  diffèrent  notablement  les  uns  des 
autres  au  point  de  vue  sensibilité  :  placés  dans  les  mêmes  conditions,  les  uns 
s'encystent  pendant  que  les  autres  continuent  à  nager.  ■ —  P.  Remy. 

Cappe  de  Bâillon  (P.).  —  Contribution  anatomique  et  physiologique  à  l'é- 
tude de  la  reproduction  clic:-  les  Locustiens  et  les  Grilloniens.  II.  La  ponte 
et  Véclosion  chez  les  Grilloniens.  Conclusions  générales.  —  Après  avoir  décrit 
les  phénomènes  de  la  reproduction  chez  les  Grilloniens  comme  il  les  avait 
déjà  décrits  pour  les  Locustiens,  l'auteur  compare  les  faits  qu'il  a  observés 
chez  ces  deux  groupes  d'Orthoptères.  Il  en  conclut  qu'il  y  a  entre  eux  de  très 
nombreuses  différences  d'ordre  anatomique  ou  physiologique.  —  A.  Lecail- 

LON. 

Rock  (J.  F.).  —  Oiseaux  des  îles  Hawaii  se  nourrissant  de  nectar.  — 
On  sait  qu'aux  îles  Hawaii,  existe  une  famille  particulière  d'Oiseaux,  les 
Drépanides,  remarquables  par  leur  grand  nombre  d'espèces  (35),  et  d'ori- 
gine inconnue  (alliés  sans  doute  à  quelque  forme  américaine)  ;  ils  se  nour- 
rissent de  petits  Insectes  et  de  nectar,  et  présentent  des  formes  très  variées 
de  becs,  quelques  formes  ayant  un  bec  très  long  et  très  recourbé.  Or  il  est 
très  remarquable  de  trouver  aux  Hawaii  des  Lobelioidae  arborescents,  par- 
ticuliers aux  îles,  dont  les  fleurs  présentent  une  courbure  exactement  sem- 
blable à  celle  du  bec  des  Drépanides  cités  plus  haut.  Il  est  probable  que 
ceux-ci,  cherchant  de  petits  Insectes  qui  abondent  dans  le  tube  des  Lobe- 
lioidas,  jouent  un  rôle  important  sinon  exclusif,  dans  la  fécondation  des 
fleurs,  dont  le  pollen  gluant  ne  peut  être  disséminé  par  le  vent.  On  est  tenté 
de  croire  que  les  Drépanides  ont  aussi  joué  un  rôle  dans  la  dispersion  des 
Lobelioidœ  à  baies,  et  qu'Oiseaux  et  plantes  ont  eu  un  développement  plus 
ou  moins  simultané  dans  les  iles.  —  L.  Cuénot. 

Lebour  (Marie  V.).  —  La  nourriture  des  organismes  planctoniques.  — 
En  procédant  à  l'examen  du  contenu  du  tube  digestif  d'un  grand  nombre 
d'organismes  planctoniques,  l'auteur  s'est  efforcé  de  déterminer  le  genre 
de  nourriture  convenant  à  chaque  espèce.  La  plupart  de  ces  êtres  se  nour- 
rissent de  Diatomées,  auxquelles  s'ajoutent,  sans  doute,  d'autres  organismes 
monocellulaires,  indéterminables  en  raison  de  leur  état  de  destruction.  A 


ORIGINE  DES  ESPECES.  G93 

cette  première  catégorie  appartiennent  la  majorité  des  Copépodes  et  des 
larves  de  Décapodes  et  d'Annélides,  les  Mollusques,  les  larves  d'Echino- 
dermes,les  Tornaria.  Les  Actinotrocha  et  lesTintinnides  vivent  aux  dépens 
des  Péridiriens.  Parmi  les  mangeurs  de  Crustacés,  se  rangent  principale- 
ment deux  Copépodes  :  Anomalocera  et  Labidocera,  les  larves  de  Homard, 
les  larves  Megalopa,  les  Sarsia  et  beaucoup  d'autres  Méduses.  Les  larves 
d'une  Annélide,  Magelona  papillicornis,  paraissent  se  nourrir  exclusive- 
ment de  larves  de  Bivalves.  Enfin,  un  grand  nombre  d'animaux  plancto- 
niques  (Méduses,  Béroés,  Sagitla)  ont  une  alimentation  composite.  Des 
expériences  de  laboratoire  ont  permis  de  s'assurer  que  plusieurs  Méduses, 
Aurélia,  Pliialidium,  Tur'ris,  se  nourrissent  surtout  de  jeunes  poissons.  — 
R.  de  La  Vaulx. 

Huber  (Bruno).  —  La  biologie  d'une  orchidée  des  tourbières,  Liparis  Loe- 
selii  liich.  —  H.  a  étudié  L.  Loeselii  dans  le  haut  marais  de  Vill  près  d'Inns- 
bruck,  ;'i842  mètres  d'altitude,  puis  en  laboratoire.  lia  constaté  que  la  souche 
est  fortement  mycorrhizée  tandis  que  la  racine  et  les  feuilles  sont  moins 
infectées.  Le  champignon  ne  passe  pas  de  l'axe  ancien  dans  le  nouveau,  mais 
celui-ci  est  infecté  par  la  racine  la  plus  âgée.  Si  on  enlève  à  temps  les  parties 
infectées,  on  peut  obtenir  des  plantes  libres  de  tout  mycélium  et  capables  de 
se  suffire  pendant  quelques  mois,  mais  sur  ce  point  le  résultat  n'est  pas 
concluant.  Les  tissus  infectés  ne  présentent  pas  de  différenciation  en  cellules- 
hôtes  et  cellules  digestives,  toutes  sont  capables  de  digestion.  Le  champignon 
forme  des  chapelets  sporifères  dans  l'épiderme  de  la  racine,  à  la  base  des 
feuilles  et  dans  des  poils  absorbants.  Malgré  une  forte  infection  /..  Loeselii 
assimile  COsavec  sachlorophylle;  l'amidon  produit  donne  à  la  réaction  iodique 
une  teinte  d'un  rouge  vineux.  Les  feuilles  sont  assez  riches  en  stomates,  136 
au  millimètre  carré,  tandis  que  Goodyera  repens  par  exemple  n'en  compte 
que  de  40  à  60.  Ceci  est  en  relation  avec  une  circulation  active  de  la  sève.  La 
plante  ne  se  reproduit  plus  par  graines,  mais  par  contre  il  se  forme  d'abon- 
dants bourgeons  adventifs.  Le  symbionte  peut  facilement  être  isolé,  il  appar- 
tient à  l'espèce  collective  Phyzoctonia  repens  Bernard  (type  Orcheomyces 
psychodis  Burgeff).  Il  se  contente  de  fort  peu  d'azote,  mais  ne  peut  assimiler 
celui  de  l'atmosphère.  —  R.  SpiNNER. 

Symbiose.  Parasitisme .         , 

Buchner  (Paul).  —  Animaux  et  plantes  en  symbiose  intracellulaire. 
—  L'auteur  a  fait  des  recherches  nombreuses  et  étendues  sur  les  organis- 
mes (levures)  symbiotes  intracellulaires  des  Insectes.  Il  a  réuni  dans  ce 
volume  tous  les  faits  du  même  ordre  actuellement  connus,  sauf  des  omis- 
sions très  peu  nombreuses  (exemple  :  les  faits  de  symbiose  signalés  récem- 
ment par  Roubaud  chez  les  Pupipares). 

Les  faits  se  groupent  en  trois  ensembles  principaux  :  1°  zoochlorelles  et 
zooxanthelles;  ce  sont  les  plus  anciennement  étudiés;  2°  levures  et  bactéries 
symbiotes  intracellulaires  des  Insectes;  3°  bactéries  symbiotiques  signalées 
dans  les  organes  lumineux  (Céphalopodes). 

B.  les  passe  en  revue  successivement  pour  chaque  catégorie,  dans  chaque 
groupe  zoologique  en  examinant  les  conditions  physiologiques  des  associa- 
tions. En  ce  qui  concerne  les  mycétomes  des  Insectes,  sa  documentation  est 
en  grande  partie  personnelle  et  un  certain  nombre  de  faits  sont  même  pu- 
bliés pour  la  première  fois.  Tel  est  en  particulier  le  cas  pour  la  transmission 
des  symbiotes  des  Anobiides,  qui  se  fait  lors  de  l'éclosion  de  la  larve,  grâce 


694  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

à  la  présence  de  ces  microorganismes  à  la  surface  externe  des  œufs.  En  ce 
qui  concerne  les  symbiotes  des  organes  lumineux,  aux  faits  signalés  par 
Pieraxtoni  chez  les  Céphalopodes,  B.  joint  le  cas  du  Pyrosome;  sa  lumines- 
cence, bien  étudiée  par  Julix,  serait  aussi  un  cas  de  symbiose. 

B.  s'est  montré  très  porté  à  accepter  comme  symbiose  effective  tous  les  faits 
indiqués  comme  tels.  Il  ne  faut  cependant  pas  perdre  de  vue  que  le  seul 
aspect  bactéroïde  ou  de  levure  présenté  par  des  productions  intracellulaires 
n'est  pas  un  critérium  suffisant.  La  nature  symbiotique  des  bactéroïdes  des 
Blattes  admise  par  Mercier  (Bacillus  cuenoti),  a  été  contestée  ultérieurement 
(Javelly).  Le  critérium  véritable  est  la  culture  du  microorganisme  obtenue 
dans  des  conditions  impeccables.  Or,  cette  preuve  est  très  loin  d'être  fournie 
toujours,  en  particulier  pour  un  grand  nombre  de  cas  d'organes  lumineux; 
les  conclusions  de  Pierantoni  sont  même  en  ce  moment  combattues  (S.  Mor- 
xera).  Ces  réserves  ne  sont  pas  suffisamment  formulées  à  mon  sens  dans  le 
livre  deB.  Le  dernier  chapitre  est  consacré  à  la  critique  de  la  théorie  des 
symbiotes  de  Portier.  —  M.Caullery. 

Caullery  (M.).  —  Le  parasitisme  et  la  symbiose.  — Ayant  principalement 
pour  objet  une  revue  d'ensemble  des  faits  de  parasitisme  et  des  idées  qui 
s'y  rattachent,  C.  n&  pouvait  songer  à  limiter  strictement  son  sujet  au 
parasitisme  bien  caractérisé;  toute  une  écbelle  de  transitions  partent  en 
effet  des  réunions  banales  entre  organismes  divers,  passent  aux  associations 
définies  où  deux  êtres  vivent  côte  à  côte  soit  en  un  simple  commensalisme, 
soit  en  un  mutualisme  où  chacun  tire  de  son  conjoint  quelque  profit;  et  abou- 
tissent enfin  aux  cas  de  parasitisme  proprement  dit.  Une  introduction  toute 
naturelle  est  ainsi  fournie  par  l'exemple  classique  du  commensalisme  des 
Pagures  et  des  Crabes  avec  les  Actinies,  et  par  une  revue  de  tout  l'ensemble 
de  faits  éthologiques  et  morphologiques  si  curieux,  et  beaucoup  moins  vul- 
garisés, que  fournit  l'étude  des  hôtes  variés  des  nids  de  Fourmis  et  de  Ter- 
mites. Par  la  transition  de  l'inquilinisme,  C.  passe  au  parasitisme  proprement 
dit,  et  indique  comment  l'adaptation  à  la  nutrition  constante  et  exclusive 
aux  dépens  de  l'hôte  a  eu  une  répercussion  profonde  sur  les  organes  du 
parasite.  Cette  étude  morphologique  est  particulièrement  détaillée  sur  les 
exemples  si  instructifs  des  Gastéropodes  parasites  des  Échinodermes  et  des 
Crustacés,  Epicarides,  Rhizocéphales  et  Copépodes.  Un  chapitre  est  consacré 
aux  faits  les  plus  saillants  du  parasitisme  provisoire  ou  protélien,  c'est-à-dire 
à  celui  qui  prend  place  au  cours  du  développement  d'organismes  qui  mènent 
au  contraire  à  l'état  adulte  une  vie  libre  et  indépendante  :  Monstrillides, 
Orthonéctides,  Unionides,  Insectes  entomophages.  Un  autre  chapitre  est 
consacré  aux  migrations  des  parasites  hétéroxènes  :  Cestodes,  Trématodes, 
Nématodes,  Protozoaires,  et  C.  examine  à  ce  propos  la  question  de  savoir 
quel  est  l'hôte  qui  doit  être  considéré  comme  primitif.  C.  traite  ensuite  une 
série  de  questions  générales  se  rapportant  soit  à  la  spécialisation  adaptative 
des  parasites  (hermaphrodisme,  multiplication  agame  intercalaire,  polyem- 
bryonie,  etc.),  soit  aux  rapports  mutuels  avec  l'hôte  (spécificité,  modes  d'in- 
festation,  transmission  héréditaire,  réactions  et  toxines,  castration  parasi- 
taire). Arrivant  enfin  aux  cas  de  symbiose  proprement  dite  chez  les  animaux 
ou  les  plantes,  C.  passe  en  revue  tous  les  travaux  récents  admettant  chez 
divers  Métazoaires  l'existence  de  microorganismes  symbiotiques  et  les  expé- 
riences qui  ont  permis  de  réaliser  artificiellement  une  vie  normale  en 
l'absence  de  toute  contamination  bactérienne. 

Ce  rapide  résumé  suffit  à  peine  à  donner  une  idée  de  la  variété  des  ques- 
tions traitées,  de  l'accumulation  des  documents  mis  en  œuvre  et  condensés 


ORIGINE  DES  ESPECES.  695 

sous  une  forme  aussi  brève.  Mémento  bourré  de  faits,  avec  références  pré- 
cises aux  sources  originales,  ce  livre  n'est  pas  moins  riche  d'aperçus  sug- 
gestifs sur  toutes  les  questions  de  biologie  générale  soulevées  par  l'étude  du 
parasitisme,  et  auxquelles  ses  travaux  personnels  avaient  amené  l'auteur  à 
réfléchir.  11  n'est  peut-être  pas  de  sujet  qui  se  prête  mieux  à  l'examen  des 
problèmes  de  l'adaptation  et  de  l'évolution.  C.  y  a  fait  preuve  de  ses  qualités, 
ordinaires  de  documentation,  de  méthode  et  de  clarté;  son  livre  comble 
une  lacune  et  rendra  à  tous  les  biologistes  les  plus  grands  services.   — 

Ch.   PÉREZ. 

Wallin  (Ivan  E.).  —  Sur  la  nature  des  mitochondries.  —  L'auteur  pour- 
suit la  question,  déjà  entreprise  par  Cowdry  (1918),  de  l'identité  des  mito- 
chondries et  des  bactéries.  Son  travail  se  divise  en  quatre  parties.  i 

Dans  la  première,  intitulée  «  Observations  sur  l'application  aux  bactéries 
des  méthodes  de  coloration  des  mitochondries  »,  il  soumet  des  frottis  de 
diverses  Bactériacées  à  l'action  des  différentes  méthodes  de  coloration  mi- 
tochondriale  (méthode  de  Bàrcley  à  la  fuchsine-vert  de  méthyle,  d?ALTMANN 
modifiée  par  Schridde,  de  Benda,  de  l'hématoxyline  cuivrique,  et  méthode  de 
coloration  vitale  au  vert-janus  suivant  Cowdry).  Tandis  que  Cowdry  avait 
observé,  particulièrement  avec  le  vert-janus,  des  différences  dans  les  réac- 
tions de  coloration  des  bactéries  et  des  mitochondries,  W.  n'en  voit  aucune. 

Dans  une  seconde  partie,  «  Réactions  des  bactéries  aux  traitements  chimi- 
ques »,  W.  soumet  aux  divers  agents  chimiques  (alcool,  chloroforme,  éther, 
formol,  acide  osmique)et  à  la  chaleur,  qui  ont  été  employés  pour  déterminer 
la  nature  chimique  des  mitochondries,  des  préparations  de  diverses  bacté- 
ries. Il  observe  que  les  bactéries  ainsi  traitées  peuvent,  comme  les  mito- 
chondries, perdre  leurs  propriétés  de  colorabilité,  et  qu'elles  présentent  cer- 
taines altérations,  des  segmentations,  des  renflements  en  ampoule  ou  en 
haltère,  qui  donnent  lieu  aux  mêmes  formes  constatées  dans  les  préparations 
de  mitochondries  fixées  par  les  réactifs. 

La  conclusion  générale  de  ces  deux  parties  est  que,  dans  la  mesure  où  les 
méthodes  de  coloration  et  les  traitements  chimiques  sont  spécifiques,  les  bac- 
téries et  les  mitochondries  ont  une  constitution  chimique  identique.  —  Les 
deux  autres  chapitres  du  mémoire  contiennent  la  contre-partie  des  deux 
premiers. 

Dans  le  troisième  chapitre,  en  effet,  intitulé  «  Démonstration  des  mitochon- 
dries par  les  méthodes  bactériologiques  »,  W.  soumet  aux  diverses  colorations 
de  la  technique  bactériologique  des  frottis  d'organes  variés,  dont  les  cellules 
s'ont  riches  en  mitochondries.  Il  ne  se  déclare  pas  très  satisfait  du  résultat, 
sauf  avec  la  méthode  de  Pappenheim  (pyronine-vert  de  méthyle).  Il  se  flatte 
cependant  d'avoir  réussi  avec  cette  méthode  de  coloration  bactériologique  à 
mettre  en  évidence  les  mitochondries  du  pancréas,  du  foie,  du  rein,  etc.  [La 
plupart  des  histologistes  montreront  plus  d'exigence  que  lui  et  retrouveront 
difficilement  dans  ses  figures  l'aspect  de  l'appareil  mitochondrial  dans  les 
cellules  de  ces  divers  organes.  D'ailleurs  Cowdry,  comme  le  note  "W.  lui- 
même,  et  surtout  Guilliermond,  ont  insisté  sur  la  fragilité  extrême  des  mito- 
chondries et  ont  rendu  ainsi  improbable  leur  conservation  sans  altération  dans 
des  préparations  par  simple  frottis.] 

Le  dernier  chapitre  est  consacré  à  la  comparaison  d'une  bactérie  authen- 
tique, vivant  dans  les  tissus  en  symbiote,  le  Bacillus  radicicola,  et  dans  celle 
des  chloroplastes,  avec  les  mitochondries.  L'étude  des  tubercules  radicaux  du 
Trèfle  lui  a  montré  que  la  bactérie  passe  par  trois  formes  successives  :  une 
forme  jeune,  où  elle  est  semblable  aux  mitochondries,  une  forme  mûre  où 


696  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

elle  prend  les  caractères  du  bacille  radicicole,  et  une  forme  sénile  où  elle  se 
présente  à  l'état  de  gros  grains.  Cette  dernière  forme,  tiendrait  à  la  fragilité 
que  la  bactérie  acquiert,  du  fait  de  la  symbiose,  à  l'instar  des  mitochondries 
tout  aussi  fragiles.  Ainsi  s'expliquerait  que  de  telles  formes  sont  inconnues 
dans  la  bibliographie  bactériologique.  Quant  aux  relations  des  plastes,  des 
chloroplastes  notamment,  W.  accepte,  pour  ne  pas  l'avoir  vérifiée,  la  notion 
établie  que  ces  plastes  proviennent  de  mitochondries.  Le  chapitre  se  termine 
par  des  considérations  générales,  dans  lesquelles  l'auteur  s'efforce  de  mon- 
trer que  sa  conception  de  l'identité  des  mitochondries  et  des  bactéries  s'ac- 
corde avec  les  grands  principes  biologiques,  particulièrement  avec  celui  de 
l'évolution.  Il  admet  que  les  bactéries  sont  à  l'origine  des  êtres  vivants,  puis 
sont  devenues  des  plastes,  des  chloroplastes  notamment,  fonctionnant  comme 
symbiotes  absolus. 

Les  conclusions  du  mémoire  sont  :  Les  mitochondries  peuvent  être  démon- 
trées par  les  méthodes  bactériologiques,  les  bactéries  par  les  méthodes  mito- 
chondriales.  Les  mitochondries  varient,  comme  aussi  les  bactéries,  quant  à 
la  fragilité.  La  substance  mitochondriale  est  apparemment  miscible  au  cyto- 
plasme de  la  cellule  hospitalière.  La  nature  bactérienne  des  mitochondries' 
est  prouvée  par  la  similitude  dans  la  forme,  dans  la  colorabilité,  dans  les 
réactions  chimiques,  dans  les  propriétés  physiques  (fragilité),  dans  le  fonc- 
tionnement (synthèse). 

[Comme  on  le  voit  par  cette  analyse,  M.  Portier  est  arrivé  bien  aupara- 
vant (1918)  à  une  conception  semblable  à  celle  de  W.  11  y  a,  à  la  fin  de  son 
chapitre  II,  la  réfutation  des  critiques  adressées  à  Portier  par  Regaud  et 
Guilliermond;  on  est  d'autant  plus  étonné  de  trouver  à  la  fin  du  dernier 
chapitre,  l'aveu  fait  par  l'auteur  qu'il  n'a  pas  lu  le  livre  de  M.  Portier.]  — 
A.  Prenant. 

Thompson  (W.  R.).  —  Théorie  de  l'action  des  parasites  entomo  pliages, 
Accroissement  de  la  proportion  d'hôtes  parasités  dans  le  parasitisme  cycli- 
que. —  Lorsque  la  puissance  reproductrice  d'un  parasite  est  a  fois  celle  de 
l'hôte,  si  n  est  le  nombre  initial  d'hôtes, p  le  nombre  initial  de  parasites  et  si 
les  sexes  sont  en  proportion  égale  dans  les  deux  espèces,  en  posant  :  temps 
=  t,  la  courbe  de  l'accroissement  de  la  proportion  a  d'hôtes  parasités  (pro- 
portion pour  100)  obéit  à  la  formule  : 

100  peu 


n  —  p 


a 


Qu'on  fasse  varier  p,  ou  n,  ou  a,  les  calculs  montrent  que  la  forme  gé- 
nérale de  la  courbe  est  la  même.  Pendant  longtemps  la  courbe  monte  très 
peu  pour  chaque  accroissement  de  t,  puis  elle  change  d'allure  et  monte  de 
plus  en  plus  rapidement.  On  voit  en  outre  que  plus  n  est  grand  et  plus  long- 
temps la  courbe  garde  son  caractère  initial.  —  En  conséquence,  les  effets 
d'une  colonie  de  parasites  introduite  dans  une  forte  population  d'hôtes  seront 
longtemps  imperceptibles.  Les  essais  faits  sur  Liparis  dispar  dont  le  nombre 
est  extraordinairement  élevé  en  comparaison  des  quelques  milliers  de  para- 
sites introduits,  devront  paraître  sans  effet  durant  de  nombreuses  années 
encore.  Il  faut  de  plus  envisager  l'interférence  de  certains  facteurs.  Parleurs 
effets,  ces  facteurs  masquent  l'allure  de  sa  courbe  à  son  début.  Mais,  à  me- 
sure que  t  progresse,  la  marche  du  phénomène  correspond  de  plus  en  plus 
aux  données  théoriques.  Ce  serait  donc  commettre  une  erreur  que  d'aban- 


ORIGINE  DES  ESPECES.  097 

donner   des  essais  d'infestation  auxquels  n'ont  pas  répondu  d'immédiats 
succès.  —  L.  Dehorne. 

Mathias  (P.).  —  Cycle  évolutif  il' un  Trêmatode  Holostomide  (Strigea  tarda 
Stee?isl).  —  M.  a  repris  les  essais  d'ERCOLANi  pour  obtenir  chez  le  canard,  la 
forme  adulte  du  Tetracotyle  typica  trouvé  dans  le  foie  de  Limnœa  stagna- 
lis.  L*adulte  correspond  à  Y  Holostomum  erraticum  Rud.  d'ErcoIani,  à  YHol. 
excision  Linst.  de  Rosseter,  mais  doit  être  rapporté  à  Strigea  tarda  Steenst. 
Les  oeufs  libérés  donnent  à  l'éclosion  un  miracidium  allongé,  revêtu  de  longs 
cils  vibratiles,  présentant  deux  yeux  réniformes  et  deux  paires  de  flammes 
vibratiles.  —  La  réinfestation  de  Limnœa  stagnalis  par  le  miracidium  a  été 
réalisée  en  maintenant  de  jeunes  L.  stagnalis  élevées  à  partir  de  pontes 
dans  des  cristallisoirs  contenant  des  œufs  de  Strigea  tarda  prêts  àéclore.Le 
sporocyste  développé  a  20  mm.  de  longueur  et  les  cercaires  qu'il  contient 
présentent  un  revêtement  épineux  et  une  queue  bifurquée  plus  longue  que 
le  corps.  L'infestation  de  Limnées  indemnes  par  des  cercaires  libérées  a  été 
également  réalisée.  La  cercaire  qui  a  pénétré  dans  le  mollusque  perd  sa 
queue  et  gagne  le  foie  où  elle  se  transforme  en  tetracotyle  mobile  (Tetraco- 
tyle typica)  en  l'espace  de  12  jours.  —  L.  Dehorne. 

Legendre  (J.).  —  Rôle  trophique  des  Oiseaux  à  l'égard  des  Culicines.  — 
L.  a  montré  que  les  Anophélines  marquent  une  préférence  pour  le  sang 
des  mammifères  domestiques  et  n'absorbent  le  sang  de  l'homme  que  lors- 
que ces  mammifères  font  défaut;  en  France,  le  lapin  domestique  joue  ce 
rôle  trophique  à  l'égard  de  Y  Anophèles  maculipennis,  agent  de  la  Malaria. 

—  A  Beyrouth,  on  ne  trouve  que  des  Culicines,  notamment  Culex  pipiens  et 
Stegomyia  fasciata.  Or  C.  pipiens  et  quelques  espèces  voisines  se  nourrissent 
de  préférence  sur  les  Oiseaux  et  surtout  sur  Passer  domesticus  (on  sait  que 
C.  pipiens  inocule  au  moineau  le  Plasmodium  danilevski).  A  défaut  de  moi- 
neaux, de  poules,  de  pigeons,  les  Culicines  autres  que  Stegomyia  fasciata 
absorbent  le  sang  des  chauves-souris  ou  d'autres  mammifères,  rarement 
celui  de  l'homme.  Il  est  probable  que  les  oiseaux  jouent  en  France  le  même 
rôle  trophique  à  l'égard  de  C.  pipiens.  —  L.  Dehorne. 

Hovasse  (R.).  —  Sur  un  Péridinien,  parasite  intracellulaire  des  Vélelles. 

—  H.  a  observé  chez  des  Vélelles  de  la  Méditerranée  un  Péridinien  qu'il  croit 
appartenir  au  genre  Blastodinium.  Ce  parasite  se  rencontrait  en  abondance 
dans  les  canaux  gastrovasculaires,  dans  la  mésoglée,  à  l'intérieur  même  des 
cellules  qui  bordent  les  quatre  canaux  radiaires  des  bourgeons  sexués  chez 
les  gonozoïtes.  Le  Péridinien  —  et  notamment  ses  formes  intracellulaires  — 
présentait  une  multiplication  des  plus  actives.  H.  n'a  pas  observé  la  forme 
adulte,  caractérisée,  comme  l'on  sait,  chez  les  Péridiniens  parasites  des 
Copépodes  du  plankton  marin  par  une  cuticule  résistante  et  la  production 
dessporocytes.  D'après  H.,  cette  absence  de  la  forme  adulte  peut  s'expliquer 
par  une  infestation  des  Vélelles  ayant  ingéré  des  Copépodes  parasites  plutôt 
que  par  absorption  de  dinospores  libres.  Quelque  soit  le  mode  d'introduction 
de  ce  Blastodinium,  ses  sporozoïtes  rencontrent  chez  la  Véielle  un  milieu 
favorable  permettant  même  l'adaptation  à  la  vie  intracellulaire.  — 
L.  Dehorne. 

Léger  (L.)  et  Hollande  (A.  Ch.).  —  Coccidie  de  l'intestin  de  l'Anguille.  >— 
La  nouvelle  Coccidie  découverte  par  L.  et  H.  dans  l'intestin  d'Anguilla  vul- 
garisent une  tétrasporée  du  type  Eimeria.  L'E.  anguilUeh.  et  H.  accomplit 


698  L'ANNÉE  BIOLOGIQUE. 

son  développement  jusqu'au  stade  macrogamète  fécondé  à  la  surface  des  cel- 
lules épithéliales.  Parvenu  à  ce  stade,  le  parasite  pénètre  dans  l'épithélium 
et  y  sporule.  Un  développement  extracellulaire  analogue  existe  chez  le  Coc- 
cidium  mitraria  (Laveran  et  Mesnil,  1902)  de  la  Tortue  asiatique  et  chez  les 
Cryptosporidium  de  la  Souris  (Tyzzer,  1908,  1912).  Mais  chez  ces  Coccidies, 
la  sporogonie  elle-même  s'effectue  à  la  surface  de  l'épithélium.  —  Le  méro- 
zoïte  à'E.  anguillœ  présente  un  pôle  effilé  implanté  dans  la  cellule  épithé-^ 
liale  ;  il  grossit  au  dépens  de  celle-ci  et  se  transforme  en  schizonte  à  20  méro- 
zoïtes.  —  Les  microgamétocytes  appliqués  contre  la  surface  épithéliale  ne 
présentent  pas  trace  d'appareil  suceur  comme  on  en  observe  chez  Crypto- 
sporidium mûris  (Tyzzer):  leur  chromatine,  d'abord  dispersée  en  grains,  se 
dispose  en  cercle.  Les  microgamétocytes  donneront  des  microgamètes  peu 
nombreux,  très  effilés  auxquels  on  ne  peut  reconnaître  qu'un  cil  postérieur, 
bien  évident.  —  Les  macrogamètes  fixés  sur  la  cellule  épithéliale  et  dépri- 
mant celle-ci,  sans  appareil  suceur,  sont  bourrés  à  leur  maturité  de  grains 
de  réserve  et  présentent  alors  un  noyau  central  à  gros  caryosome.  Après  la 
fécondation,  le  macrogamète  s'étire  en  biscuit,  s'insinue  dans  la  cellule  qu'il 
déprimait  et  gagne  sa  région  basilaire  où  ri  va  se  transformer  en  ookyste 
sphérique.  Il  donnera  quatre  spores  dizoïques  portant  un  bouton  canaliculé 
à  l'un  des  pôles  et  de  section  transversale  hexagonale.  —  L.  Dehorne. 

Weissenberg  (Richard).  —  Sur  tin  parasite  myxosporidien  intra-cellulaire 
du  glomérule  du  rein  de  Brochet.  —  Ce  parasite,  décrit  déjà  par  Debaisieux 
(1919),  qui  l'a  pris  pour  un  stade  jeune  de  Myxidium  Lieberkiihni,  a  été  trouvé 
à  l'intérieur  des  cellules  glomérulaires  de  Brochets  des  lacs  mecklembour- 
geois;  sur  le  frais,  il  présente  une  épaisse  enveloppe  d'aspect  gélatineux  ren- 
fermant un  noyau,  à  l'intérieur  de  laquelle  se  trouve  une  masse  cytoplas- 
mique  contenant  trois  noyaux,  deux  de  grande  taille  (reproducteurs?),  le 
troisième  étant  plus  petit  (noyau  somatique).  Dans  les  préparations  sur  le 
frais,  il  peut  se  faire  que  la  masse  trinucluéée  sorte  de  l'enveloppe;  elle  prend 
la  forme  d'un  radis,  et  se  déplace  activement  au  moyen  de  nombreux  et  fins 
pseudopodes  développés  du  côté  antérieur  et  d'un  prolongement  caudal  situé 
à  l'autre  pôle;  ces  mouvements  rappellent  ceux  qui  ont  été  observés  chez  plu- 
sieurs Myxosporidies  de  petite  taille  (Leptotheca,  Ceratomyxa).  L'enveloppe, 
qui  peut  contenir  parfois  deux  parasites  ou  plus  (et  alors  elle  est  plurinucléée), 
représente  probablement  le  plasmode  primitif  des  Myxosporidies  qui,  par 
suite  de  la  vieendocellulaire,  a  subi  une  forte  réduction;  la  masse  trinucléée 
a  la  valeur  morphologique  d'un  bourgeon  interne  doté  de  la  motilité.  Les 
premiers  stades  du  développement  sont  totalement  inconnus;  il  n'est  pas 
du  tout  certain  que  les  formes  observées  représentent  un  stade  jeune  de 
.1/.  Lieberkiihni.  —  P.  Remy. 

Tibaldi  (Ettore).  —  Une  nouvelle  espèce  de  Toxoplasma.  —  T.  a  reconnu 
dans  le  sang  de  Coluber  viridiflavus  un  Protozoaire  parasite  très  voisin  de 
Toxoplasma  cuniculi,  mais  qui  se  distingue  par  l'abondance  de  formes  ami- 
boïdes  libres  dans  le  plasma.  L'auteur  laisse  en  suspens  la  question  de  savoir 
si  T.  colubri,  et,  de  façon  générale,  les  divers  Toxoplasmas  décrits  sont  des 
espèces  distinctes,  ou  bien  s'il  s'agit  de  T.  cuniculi,  mais  modifié  par  l'ha- 
bitat. —  A.  Drzewina. 

Debaisieux  (P.).  —  Un  nouveau  Cilié  astome.  —  D.  a  trouvé  en  abon- 
dance, dans  le  tube  digestif  de  l'Oligochète  limicole  Rhynchelmis  litnosella 
Hoffm.,  un  Cilié  parasite  astome,  qu'il  décrit  sous  le  nom  de  Inloschellina 


ORIGINE  DES  ESPECES.  699 

rkynchelmis.  En  raison  de  l'activité  de  sa  multiplication  gemmipare,  ce  Cilié 
se  présente  souvent  sous  forme  de  chaînes  linéaires  de  trois  individus.  La 
principale  particularité  consiste  en  une  différenciation  cuticulaire  qui,  à  la 
partie  antérieure  ventrale  du  corps,  forme  un  appareil  de  fixation  beaucoup 
plus  compliqué  que  celui  de  l'espèce  type  du  genre,  /.  Maupasi  Cépède. 
—  Ch.   PÉREZ. 

Boutan  (Louis).  —  Note  sur  la  fonte  des  perles.  —  Discussion  de  l'inter- 
prétation de  Diguet  et  Petit  qui  soutiennent  que  la  perle  chez  les  méléa- 
grines  a  pour  origine  une  vésicule  épithéliale  close  remplie  d'un  liquide 
hyalin  qui  se  condense  progressivement.  En  réalité,  pour  B.,  ce  n'est  pas  un 
phénomène  de  formation  qui  a  été  observé,  mais  une  fonte  de  la  perle,  les 
stades  successifs  étant  :  perle  complète  dans  la  vésicule,  puis  liquide  géla- 
tineux et  liquide  hyalin.  —  H.  Cakdot. 

Miles  (L.  B.).  —  Taches  foliaires  de  l'Orme.  —  Les  champignons  parasites 
des  feuilles  de  l'Orme  ne  causent  pas  de  maladie  qui  revêtent  une  impor- 
tance économique  ;  mais  dans  quelques  cas  ils  peuvent  provoquer  la  chute 
précoce  des  feuilles,  atteindre  l'arbre  dans  sa  résistance  et  entraîner  sa 
mort  si  l'attaque  se  renouvelle  durant  plusieurs  saisons  consécutives.  L'au- 
teur examine  d'abord  les  parasites  des  espèces  américaines,  surtout  le 
Gnomonia  ulmea  (Sphériales)  ;  il  passe  ensuite  très  rapidement  en  revue 
les  champignons  des  espèces  européennes  et  donne  une  courte  liste  des 
parasites  des  feuilles  fossiles.  Le  Gnomonia  ulmea a  pour  hôte  normal  VUlmus 
americana.  Les  périthèces  commencent  à  se  développer  au  commencement 
du  printemps.  Les  ascospores  ne  germent  ni  dans  l'eau  distillée,  ni  dans  les 
milieux  nutritifs,  ni  sur  les  feuilles  vivantes  des  Ormes  d'origine  anglaise 
ou  écossaise;  elles  germent  promptement  sur  les  feuilles  des  Ormes  améri- 
cains, montrant  ainsi  qu'elles  ont  besoin  d'un  stimulus  spécial,  présent  dans 
les  feuilles  de  quelques  espèces,  absent  dans  d'autres.  Des  conidies  accom- 
pagnent toujours  les  périthèces  ;  elles  ont  été  décrites  comme  une  espèce  dif- 
férente :  Gbeosporium  ulmeum.  Le  Glœosporium  ulmicolum  se  distingue 
par  les  caractères  des  taches  et  les  plus  grandes  dimensions  des  spores.  — 
R.  SoUÈGES. 

Sociétés  animales. 

Krizenecky  (Jaroslaw).  —  Sur  un  sijnaporium  liomotypique  chez-  les 
Enchytraeides.  Contribution  à  l'étude  de  la  vie  collective.  —  P.  Deegener  (1918) 
décrit  sous  le  nom  de  synaporium  un  rassemblement  d'animaux  qui  se  cons- 
titue à  la  suite  de  circonstances  défavorables  ;  il  distingue  le  synaporium 
passif,  dû  à  des  forces  mécaniques  absolument  externes  (vent  violent,  inon- 
dation, incendie,  etc.)  qui  obligent  les  animaux  à  s'abriter  en  des  endroits 
restreints,  et  le  synaporium  actif,  qui  résulte  du  déclanchement  des  forces 
instinctives  de  l'animal  sous  l'influence  d'une  excitation  telle  que  choc  contre 
un  obstacle,  disette,  maladie...  K.  a  étudié  la  formation  de  tels  rassemble- 
ments chez  des  Enchytraeides  (Enchytraeis  humicultor).  Ces  Vers  se  rassem- 
blent aux  endroits  où  ils  trouvent  une  nourriture  abondante,  autour  d'un 
morceau  de  fromage  placé  dans  la  terre  humide,  par  exemple, 'et  forment 
ce  que  Deegener  appelle  un  symphagium  ;  si  l'on  dilue  le  fromage  garni 
de  Vers  dans  l'eau  de  conduite  ou  distillée,  ou  dans  l'eau  de  mer,  ou  cer- 
taines solutions  salines,  les  animaux,  au  lieu  de  se  disséminer  dans  le  réci- 
pient, s'entassent  activement,  s'entrelacent  intimement  les  uns  les  autres 


700  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

et  forment  des  pelotes  serrées,  plus  ou  moins  grosses  ;  lorsque  tout  est  en 
repos  parfait,  les  pelotes  de  Vers  se  dissocient;  les  individus  se  disséminent, 
et  mènent  une  vie  indépendante  jusqu'au  moment  où,  le  liquide  étant  agité, 
ils  s'entrelacent  à  nouveau  pour  se  séparer  lorsque  le  liquide  sera  redevenu 
tranquille,  et  ainsi  de  suite  un  grand  nombre  de  fois;  le  nombre  des 
pelotes  formées  à  chaque  expérience  est  très  variable.  La  rapidité  avec 
laquelle  les  Vers  se  groupent  est  d'autant  plus .  grande  que  l'agitation  de 
l'eau  est  plus  violente.  Il  s'agit,  dit  K.,  d'un  synaporium  actif,  phénomène 
passager  qui  se  produit  lorsque  les  animaux  reçoivent  une  certaine  impulsion 
causée  par  l'agitation  de  l'eau  ;  chaque  Vers  doit  très  probablement  obéir  indi- 
viduellement à  un  thigmotactisme.  Le  fait  que  la  réaction  a  lieu  dans  l'eau 
libre  —  qui  n'est  pas  l'habitat  des  Enchytraeis  (ceux-ci  vivent  dans  la  terre 
humide)  —  montre  que  la  formation  de  ce  synaporium  n'est  pas  le  fruit 
d'une  sélection.  —  P.  Remy. 

Bathellier  (Jean).  —  Sur  le  rôle  des  soldats  de  V  Eutermes  matangensis. 

—  La  corne  frontale  des  soldats  est  le  conduit  excréteur  d'une  glande  dont 
la  sécrétion,  gluante,  joue  un  rôle  défensif  vis-à-vis  des  fourmis  prédatrices 
des  ouvriers  et  des  nymphes.  Les  soldats  se  groupent  en  barrière  pour 
assurer  la  protection  des  ouvriers  lorsque  ceux-ci  sont  occupés  à  la  cons- 
truction des  galeries.  Les  fourmis  désireuses  d'atteindre  et  d'emporter  les 
ouvriers  ne  peuvent  franchir  cette  muraille  vivante  qui  les  asperge  de  glu. 

—  L.  Dehorne. 

Bouvier  (E.  L.).  —  Nouvelles  recherches  sur  l'apparition  des  individus 
reproducteurs  dans  la  fourmi  fauve  et  la  fourmi  des  près.  —  Une  nouvelle 
série  d'observations  sur  les  nids  de  Formica  ru  fa  et  F.  pratensis  a  permis 
de  vérifier  que  la  plupart  sont  composés  d'individus  tous  de  même  sexe. 
L'un  des  sexes  paraît  donc  exclusif  de  l'autre.  Toutefois,  dans  certains  nids 
de  mâles,  des  femelles  sont  apparues  au  début  de  juillet;  aucune  apparition 
de  mâles  n'a  été  remarquée  dans  les  nids  de  femelles.  A  côté  de  ces  nids 
unisexués  et  à  la  même  époque  (juin-juillet),  il  en  est  d'autres,  très  rares, 
où  les  deux  sexes  sont  réunis.  —  L'auteur  a  observé,  chez  F.  rufa,  des 
femelles  aptères,  non  fécondées.  Ces  femelles  vierges  ont  été  privées  de  leurs 
ailes  par  les  ouvrières  ;  les  F.  rufa  conserveraient  au  nid  certaines  de  leurs 
femelles  par  ce  procédé.  Cette  mutilation  entraine  la  nécessité  d'une  fécon- 
dation sur  place.  —  L.  Dehorne. 

Thompson  (C.  B.)  et  Snyder  (Th.  E.).  —  La  caste  reproductrice  complè- 
tement aptère  chez  les  Termites  Reticulitermes  et  Prorhino termes.  —  Outre 
les  sexués  essaimant  et  les  sexués  complémentaires  à  courts  fourreaux 
alaires,  S.  a  fait  connaître  (U.  S.  Dept.  Agric.  Bur.  Entom.  Bull.,  XCIV, 
1915)  un  troisième  type  de  sexués,  complètement  aptères,  et  se  différenciant 
à  première  vue  beaucoup  moins  des  ouvriers.  Une  étude  plus  minutieuse  a 
permis  de  préciser  leurs  caractères  distinctifs.  Chez  le  Reticulitermes  flavipes, 
leur  taille  est  un  peu  supérieure  à  celle  des  ouvriers  adultes  ;  ils  ont  un  ou 
deux  articles  de  plus  à  l'antenne;  leur  cerveau,  leur  glande  frontale,  leurs 
yeux  composés  sont  relativement  moins  réduits  que  chez  l'ouvrier  ;  ils  ont 
des  ocelles  latéraux  qui  manquent  à  ce  dernier;  leur  abdomen  non  seulement 
contient  des  organes  génitaux  complètement  développés  et  fonctionnels, 
mais  en  outre  une  abondance  de  tissus  adipeux  qui  leur  donne  un  aspect 
d'un  blanc  crémeux  opaque,  bien  différent  de  la  translucidité  de  l'ouvrier. 
La  faible   chitinisation   de  la  tête,  l'atropine   des  muscles   mandibulaires, 


ORIGINE  DES  ESPECES.  701 

l'absence  de  bois  dans  l'intestin,  tout  indique  qu'ils  doivent  être  nourris 
comme  les  autres  catégories  de  sexués,  par  les  ouvriers,  dégorgeant  pour 
eux  des  aliments  déjà  digérés.  En  remontant  aux  stades  jeunes,  cette  troi- 
sième forme  de  sexués  a  pu  être  différenciée  des  jeunes  ouvriers  dès  la 
taille  de  4  mm.  Il  est  vraisemblable  que,  comme  les  autres  castes,  elle  est 
prédéterminée  dès  l'éclosion.  Chez  le  Prorhinotermes  simplex,  les  caractères 
distinctifs  des  sexués  de  troisième  forme  par  rapport  aux  ouvriers,  sont  ana- 
logues. 

L'étude  des  diverses  castes  de  Termites  montre  qu'il  y  a  chez  elles  une 
corrélation  remarquable  entre  l'état  de  développement  des  organes  génitaux 
et  celui  du  cerveau  et  des  yeux,  c'est-à-dire  des  organes  qui  caractérisent 
d'une  façon  générale  l'état  imaginai.  La  troisième  forme  de  sexués  est  à  cet 
égard  celle  qui  ressemble  le  plus  à  la  forme  larvaire,  immature  et  stérile, 
représentée  par  les  ouvriers.  —  Ch.  Pérez. 

d)  Phylogénie. 

Osborn  (Henry  F.).  —  Migrations  et  affinités  des  Proboscidiens  fossiles 
d'Eurasie,  de  l'Amérique  du  Nord  et  du  Sud,  et  de  l'Afrique.  —  La  différen- 
ciation du  groupe  remonte  probablement  à  l'éocène,  les  premiers  Probosci- 
diens connus  de  la  faune  du  Fayum  présentant  déjà  trois  branches,  qui 
conduisent  aux  Mœritheres  (Mœritherium  du  Fayum),  aux  vrais  Mastodontes 
(Palaeomastodon)  et  aux  Bunomastodontes  à  longues  mâchoires  (Phiomia)  ; 
l'origine  de  la  branche  Stegodon-Elephas  est  plus  récente  et  moins  connue. 
Puis  ces  souches  primaires  se  subdivisent,  et  dans  leurs  émigrations  à  partir, 
de  leur  centre  africain  ou  asiatique  couvrent  de  l'éocène  au  miocène  supé- 
rieur tous  les  continents  du  monde  sauf  l'Australie  ;  les  formes  amphibies, 
adaptées  aux  marais  et  rivières  restent  en  Afrique  et  dans  le  Sud  de  FEurasie 
(Dinotherium).  Les  formes  les  moins  résistantes  s'éteignent  durant  la  période 
froide  du  quaternaire  inférieur.  Les  Loxodontides  commencent  avec  le 
Loxodon  antiquus  du  pliocène  supérieur  et  sont  représentés  aujourd'hui  par 
l'Eléphant  d'Afrique  ;  les  Mammouths  comprennent  des  formes  méridionales 
(E.  meridionalis  d'Europe,  imperator  de  l'Amérique  du  Nord),  et  septentrio- 
nales (E.  primigenius  des  steppes  froides)  ;  les  vrais  Eléphants  (actuel  E. 
mdicus)  n'apparaissent  qu'au  quaternaire  supérieur.  —  L.  Cuénot. 

Bliss  (M.  G.).  —  Le  vaisseau  chez  les  Spermapliytes.  —  Les  recherches  de 
l'auteur  tendent  à  établir  l'origine  des  vaisseaux  dans  lesGnétales  et  les  An- 
giospermes-Dicotylédones. Dans  les  Gnétales  les  vaisseaux  sont  évidemment 
dérivés  de  trachéides  ponctuées,  non  scalariformes.  Leur  évolution  est  liée 
à  la  formation  de  ponctuations  larges,  particulières,  dans  les  parois  de  l'ex- 
trémité des  éléments  vasculaires  ;  ces  ponctuations  se  fusionneraient  trans- 
versalement ou  très  irrégulièrement.  Dans  le  Gnetum  scandens,  la  fusion 
des  ponctuations  est  régulière  et  il  se  différencie  de  la  sorte  des  ornements 
scalariformes.  La  fusion  est  quelconque,  irrégulière,  chez  Pœonia,  Cydonia, 
Leea,  tandis  que,  chez  Liriodendron,  Magnolia,  Betula,  Alnus,  Quercus  et 
Vitis  elle  se  fait  par  séries  et  engendre  des  vaisseaux  calariformes.  L'évo- 
lution des  ponctuations  des  vaisseaux  chez  les  Gnétales  et  les  Dicotylédones 
se  fait  de  la  même  manière  ;  dans  les  deux  cas  il  y  a  fusion  de  ponctuations 
simples.  Il  est  évident  que  le  type  primitif  du  vaisseau  chez  les  Angiospermes 
est  ponctué  et  dérive  de  trachéides  ponctuées  comme  le  sont  les  éléments  du 
parenchyme  ligneux  lignifié.  —  R.  Souèges. 

l'année  biologique.  48 


702  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

MacDuffie  (R.  G.).  —  Les  vaisseaux  du  type  des  Gnétales  chez,  les  Angio- 
spermes. —  Les  recherches  de  M.  D.  confirment  pleinement  les  observations 
de  Solereder  et  de  de  Bary  sur  les  relations  existant  entre  les  vaisseaux  des 
Gnétales  et  ceux  des  Angiospermes.  Des  vaisseaux,  pourvus  des  ornements 
scalariformes  qui  caractérisent  les  Angiospermes  et  des  ponctuations  telles 
qu'on  les  trouve  chez  les  Gnétales,  se  rencontrent  côte  à  côte  dans  la  famille 
des  Rosacées,  même  dans  la  même  espèce  de  Potentilla.  Des  observations 
semblables  peuvent  être  faites  chez  les  Géraniales,  les  Renonculacées  et  chez 
un  grand  nombre  d'Angiospermes  herbacées.  Il  n'apparait  donc  pas,  comme 
l'a  soutenu  Thompson,  que  les  vaisseaux  des  Gnétales  et  des  Angiospermes 
aient  une  origine  différente.  —  R.  Souèges. 

Jeffrey  (E.  C.)  et  Torrey  (R.  E.).  —  Corrélations  physiologiques  et 
morphologiques  chez  les  Angiospermes  herbacées.  —  L'auteur  a  pris  comme 
exemples  quelques  Angiospermes  (Aster,  Helionlhus,  Ranunculus,  Sanicula, 
Papaver,  Convolvulus)  qu'il  étudie  au  point  de  vue  de  la  disposition  des  fais- 
ceaux. Il  conclut  de  cette  étude  que  les  Dicotylédones  herbacées  se  sont  dé- 
veloppées aux  dépens  de  types  dicotylédones  arborescents  par  formation  de 
rayons  médullaires  parenchymateux  autour  des  traces  foliaires;  que  chez 
ces  Dicotylédones  herbacées  les  plus  élevées,  les  traces  foliaires  tendent  à  se 
multiplier  avec  le  développement  des  feuilles  ;  que  l'activité  cambiale  de  ces 
traces  foliaires  tend  à  disparaître  progressivement  ;  que  cette  disparition  crois- 
sante des  formations  secondaires  s'explique  par  des  raisons  physiologiques  ; 
enfin,  que  l'absence  des  formations  secondaires  s'étend  des  traces  foliaires 
aux  faisceaux  de  la  tige,  ce  qui  amène  une  disposition  monocotylédonée.  — 
R.  Souèges. 

Wells  (B.  W.). —  Evolution  des  zoocécidies.  —  Ce  travail  est  une  contri- 
bution à  la  phylogénie  des  zoocécidies,  basée  quelque  peu  sur  des  données 
embryologiques,  mais  surtout  sur  des  observations  de  morphologie  comparée. 
Après  un  historique  du  sujet,  "W.  examine  les  facteurs  de  l'évolution  des 
cécidies  (la  plante,  les  différents  groupes  d'animaux  parasites  et  leurs  larves). 
S'appuyant  sur  les  conceptions  de  Kùster  relatives  à  la  division  des 
galles,  il  distingue  le  cataplasme,  comprenant  les  galles  aux  caractères  in- 
définis, tant  au  point  de  vue  de  leurs  dimensions  que  de  la  nature  des  tissus 
qui  les  composent,  et  le  prosoplasme,  galles  nettement  définies,  quanta 
leurs  dimensions,  leur  structure,  et  le  temps  nécessaire  à  leur  développe- 
ment. Au  point  de  vue  évolutif,  le  prosoplasme  tirerait  son  origine  du  cata- 
plasme. L'évolution  cataplasmique  se  produit  par  un  processus  d'inhibition 
progressive  de  la  différenciation,  aboutissant  à  une  homogénéité  histo- 
logique;  l'évolution  prosoplasmique  ne  peut  commencer  que  lorsque  cette 
homogénéité  est  atteinte,  elle  comporte  le  développement  de  formes  nou- 
velles et  surtout  une  orientation  caractéristique  des  tissus.  —  R.  Souèges. 


La   distribution   géographique  «les  êtres 

Braun-Blanquet  (  Josias).  —  L'origine  et  le  développement  des  flores  dans 
le  Massif  Central  de  France  avec  aperçu  sur  les  migrations  des  flores  dans 
l'Europe  sud-occidentale.  (Ann.  Soc.  linn.  de  Lyon,  N.  S.,  113-143,  1921.) 


LA  DISTRIBUTION  GEOGRAPHIQUE  703 

[Discute  et  coordonne  les 

résultats  des  travaux  paléobotaniques  qui  s'occupent  de  la  succession  des 

flores  au  tertiaire  et  au  quaternaire  dans  le  Massif  Central.  —  P.  Remy 

Howell  (Brazier  A.).  —  Agencies   irhich   govern  the  distribution  of  life. 

(Amer.  Natur.,  LVI,  428-438,  1922.) 

Généralités  sur  les  facteurs  qui  influent 
sur  la  géonémie;  la  température  est  des  plus  importants.  —  L.  Cuénot 

a)  Labbé  iAlphonse).  —  Les  variations  de  la  concentration  en  ions  hydro- 
gène dans  les  marais  salants  comme  facteur  biologique.  (C.  R.  Ac.  Se, 
CLXXV,  843,  1922.)  [704 

b) La  distribution  des  animaux  des  marais  salants  dans  ses  rapports 

avec  la  concentration  enions  hydrogène,  (lbid.,  913,  1922.)  [704 

Legendre  (R.).  —  Variations  diurnes  de  la  concentration  en  ions  hydro- 
gène de  l'eau  de  mer  littorale.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  773,  1922.)    [705 

Willis  (J.  C.)  and  Udny  Yule  (G.).  —  Some  statis/ics  of  Evolution  and 
Geôgraphîcal  Distribution  in  Plants  and  Animais  and  their  significance. 
(Nature,  9  février  1922,  177.)  [703 


Willis  (J.  C.)  et  Udny  Yule  (G.).  —  Quelques  statistiques  relatives  à 
l'évolution  et  à  la  distribution  géographique  des  /liantes  et  des  animaux,  et 
leur  ngnification.  —  Le  nom  d'  «  Age  et  Aire  »  a  été  donné  par  Willis  a  un 
principe  élaboré  au  cours  de  longues  années  d'étude  à  Ceylan,  d'après 
lequel,  «  si  l'on  considère  des  groupes  d'au  moins  10  espèces  alliées,  et  si  on 
les  compare  à  des  groupes  similaires  alliés  aux  premières,  les  aires  totales 
relatives  occupées  dans  un  pays  ou  dans  le  monde  entier,  sont  plus  ou 
moins  proportionnelles  (directement,  ou  non,  on  ne  sait  encore)  à  leurs 
âges  relatifs  totaux,  dans  ce  pays,  ou  bien  de  façon  absolue  selon  le 
cas  ».  Plus  un  groupe  a  de  durée  derrière  lui  et  plus  est  étendue  son  aire. 
Les  espèces  ou  les  genres  occupant  les  aires  les  plus  restreintes  sont  les 
plus  jeunes,  et  descendent  des  espèces  à  distribution  plus  étendue  qui  se 
rencontrent  généralement  à  côté. 

A  ce  principe  s'en  ajoute  un  autre,  celui  de  «  dimensions  d'espèces  », 
d'après  lequel,  «  dans  tout  cercle  d'affinité  le  total  des  aires  occupées  par 
tout  groupe  de  10  genres  marche  avec  le  nombre  total  des  espèces,  étant 
considérable  quand  il  est  considérable  ».  Les  genres  monotypiques,  comme 
les  espèces  de  petites  aires,  doivent  être  généralement  de  jeunes  débutants, 
descendant  de  genres  plus  considérables.  «  Si  l'on  rapproche  ces  deux 
principes,  il  est  évident  que  l'âge,  l'aire  (ou  l'espace)  et  la  dimension  vont 
ensemble  et  comme  l'âge  (représentant  la  résultante  des  facteurs  actifs)  est 
le  seul  facteur  opérant  des  trois,  les  phénomènes  manifestés  par  les  dimen- 
sions doivent  être  similaires  à  ceux  que  manifeste  l'espace.  Mais  la  dimen- 
sion des  genres  représente  l'évolution,  et  l'aire  ou  l'espace  représente  la 
distribution  géographique.  Ces  deux  phénomènes  doivent  donc  présenter 
des  expressions  similaires.  » 

Le  trait  caractéristique  de  la  distribution  est  que  les  espèces,  endémiques 
ou  non,  sont  disposées  en  ce  qui  concerne  leurs  aires  de  dispersion  en 
courbes  creuses.  Par  courbe  creuse  il  faut  entendre  celle  que  l'on  obtient  en 
dressant  la  courbe  d'une  série  de  chiffres  dont  le  premier  l'emporte  beau- 
coup sur  le  second,  celui-ci  sur  le  troisième,  et  ainsi  de  suite,  mais  avec  une 


704  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

différence  moindre  entre  les  chiffres  successifs.  Les  deux  premiers  chiffres 
fournissent  près  de  la  moitié  du  tout.  La  courbe  creuse  constitue  le  type  de 
distribution  le  plus  répandu.  Elle  représente  beaucoup  sur  l'aire  la  plus  res- 
treinte; moins  sur  une  aire  plus  étendue,  un  minimum  sur  les  aires  encore 
plus  considérables.  Par  exemple,  du  genre  Cyrtandra  on  trouve  145  espèces 
sur  de  petites  aires  :  20  sur  des  aires  moyennes  ;  2  sur  les  aires  très  étendues. 
Aux  îles  Hawaii  seules  ce  genre  a  24  espèces  sur  des  îles  isolées  ;  2  sur  2  îles  ; 
2  sur  3  îles  et  un  seul  sur  4. 

L'évolution  exprimée  par  les  dimensions  des  genres  présente  les  mêmes 
phénomènes.  Si  l'on  groupe  les  genres  qui  sont  associés  de  façon  quelconque, 
on  retrouve  la  même  courbe.  Si  les  espèces  d'aire  très  restreinte  et  les  genres 
à  une  seule  espèce  sont,  de  façon  générale,  des  débutants,  descendant  d'es- 
pèces plus  largement  distribuées  et  de  genres  plus  étendus,  et  si  le  nombre 
des  espèces  dans  un  genre  constitue  en  gros  une  mesure  de  son  âge,  l'idée 
se  présente  qu'une  souche  donnée  peut  être  considérée  comme  produisant 
des  variations  génériques  tout  comme  elle  produit  de  la  progéniture,  si  bien 
que  le  nombre  de  genres  issus  d'un  ancêtre  doit  s'accroître  en  propor- 
tion géométrique,  ou  selon  la  loi  de  l'intérêt  composé.  Il  doit  en  être  de 
même  pour  les  espèces.  En  ce  cas  la  forme  de  la  distribution  de  fréquence 
devrait  suivre  la  règle  d'après  laquelle  le  logarithme  du  nombre  des  genres 
combiné  avec  celui  des  espèces  donne  une  ligne  droite.  Or  il  en  est  bien 
ainsi  de  façon  générale  et,  d'autre  part,  il  suit  de  la  conception  précédente 
que  l'excès  de  la  pente  de  la  ligne  sur  l'unité  doit  mesurer  le  taux  de  l'ac- 
croissement des  genres  par  rapport  à  celui  des  espèces.  11  en  est  ainsi,  du 
reste.  Le  principe  fondamental  paraît  donc  exact. 

Le  type  de  courbe  étant  toujours  le  même,  il  semble  que  l'évolution  a 
constitué  un  processus  assez  régulier,  peu  affecté  par  les  processus  vitaux 
et  autres.  Et  c'est  par  mutation  qu'elle  a  dû  se  faire,  et  par  mutation  capa- 
ble de  donner  non  pas  seulement  des  variétés,  mais  des  espèces,  genres  et 
même  des  familles,  au  sens  linnéen.  Les  genres  plus  considérables  et  les 
espèces  d'aire  plus  étendue  ont  dû  être  les  parents  des  moindres  :  exacte- 
ment le  contraire  de  ce  que  postule  le  Darwinisme,  comme  Willis  le  sou- 
tient depuis  des  années. 

(Pour  détails  le  lecteur  devra  se  reporter  à  Age  and  Area,  a  study  in  geo- 
graphical  distribution  and  origin  of  species,  publié  en  1922  par  la  Cam- 
bridge University  Press).  —  H.  de  Varigny. 

a)  Labbé  (Alphonse).  —  Les  variations  de  concentration  en  ions  hydrogène 
dans  les  marais  salants,  comme  facteur  biologique.  —  Dans  le  fait  que  cer- 
taines espèces  vivent  dans  des  compartiments  d'une  salinité  déterminée  et 
sont  absentes  de  compartiments  voisins,  de  salinité  identique,  intervient  un 
facteur  physico-chimique  autre  que  la  concentration  saline  :  c'est  la  concen- 
tration en  ions  H.  La  détermination  du  coefficient  PH  par  la  méthode  colori- 
métrique  de  Sorensen  permet  d'obtenir  des  courbes  d'une  «  constance  sin- 
gulière »  ;  leurs  variations  sont  minimes,  même  après  de'fortes  pluies,  et 
même  si  les  examens  sont  faits  longtemps  après  le  renouvellement  de  l'eau 
dans  la  saline.  L'agglomération  des  organismes  ne  les  influence  même  pas  : 
il  faut  supposer  que  la  surface  d'évaporation  considérable  empêche  l'aug- 
mentation de  CO2  qui  modifierait  l'alcalinité.  C'est  dans  les  fares,  les  adernes, 
où  domine  l'espèce  Artemia  satina,  que  la  concentration  en  ions  H  libres 
est  le  plus  faible.  —  L.  Dehorne. 

b)  Labbé  (Alphonse).  —  La  distribution  des  animaux  des  marais  salants 


SYSTÈME  NERVEUX.  705 

dans  ses  rapports  avec  la  concentration  en  ions  hydrogêne.  —  On  trouve  dans 
les  salines  du  Croisic  une  faune  halophile  et  une  faune  halobie.  Dès  que  le 
Ph  de  ces  salines  augmente,  la  faune  halophile  s'éloigne  et  se  réfugie  dans 
les  gobiers  et  la  vasière.  Au  contraire  les  halobies  sont  de  véritables  au- 
tochtones. Mais  un  optimum  du  Ph  règle  la  localisation  de  chaque  espèce 
halobie.  Trois  étages  sont  ainsi  nettement  caractérisés  par  une  espèce  : 
1°  Etage  à  Artemia  salina,  Phyllopode  (tares  des  salines,  correspondant  à 
la  valeur  la  plus  élevée  de  la  courbe  du  Ph).  2°  Etage  à  Fabrea  salina,  Cilié 
ladernes  des  salines,  correspondant  à  une  descente  de  la  courbe  du  Ph). 
3°  Etage  à  Dunaliella  salina,  Chlamydomonade  (œillets  des  salines).  En 
hiver,  la  saline  n'étant  plus  qu'une  mare  d'eau  saumàtre,  on  constate  la 
disparition  de  la  plupart  des  halobies.  Bien  qu"il  ne  soit  pas  le  seul  en  cause, 
on  voit  que  le  PH  est  le  facteur  prépondérant  qui  règle  la  vie  du  marais 
salant.  —  L.  Dehorne. 

Legendre  (R.).  —  Variations  diurnes  de  la  concentration  en  ions  hyhro- 

gène  de  l'eau  de  mer  littorale.  —  Le  coefficient  Ph,  (  log.  -rr  )  (méthode  colo- 

rimétrique  de  Sôrensen),  passe  par  un  maximum  vers  trois  heures  de  l'après- 
midi.  C'est  à  ce  moment  que  l'alcalinité  réelle  est  la  plus  grande.  Il  y  a 
relation  entre  la  concentration  en  ions  H  et  la  teneur  en  oxygène  de  l'eau 
et  sans  aucun  doute  cette  variation  concordante  est  due  à  la  photosynthèse 
des  grandes  algues  du  fond  et  des  petites  algues  de  la  surface.  Au  large,  où 
les  petites  algues  sont  en  quantité  infime  par  rapport  à  la  masse  de  l'eau,  la 
concentration  en  ions  H  est  uniforme.  Au  voisinage  du  littoral  où  les  prairies 
sous-marines  sont  souvent  d'étendue  considérable,  on  voit  la  concentration 
en  ions  H  et  la  teneur  en  0  varier  à  chaque  heure  de  jour,  en  fonction  de 
l'éclairement.  —  L.  Dehorne. 


Système  nerveux  et   fonctions  mentales 

Billard  (G.)  et  Dodel  (P.).  —  Les  mœurs  des  animaux  en  rapport  avec  la 
disposition  des  yeux  et  la  forme  de  la  pupille.  (C.  R.  Soc.  Biol., 
LXXXVI,  153,  1022.)  [708 

Carlson  (A.  J.)  and  Luckhardt  (A.  B.).  —  Studies  on  the  viscéral  sensory 
nervous  System.  The  vagus  control  of  the  Esophagus.  (The  American  Jour- 
nal of  Physiology,  LVH,  iV  2,  sept.  1021,  200-335,  22  fig.,  1  tableau.)     [707 

Chantriot  (Pierre).  —  Les  manifestations  précoces  du  génie  musical.  Etude 
médico-psychologique.  (Thèse  de  doctorat  en  médecine,  Lyon,  1022,  107  pp.) 

[Manifes- 
tations, précoces,  liées  à  des  aptitudes  héréditaires;  exemples  d'hérédité; 
les  réactions  psycho-motrices  auditives  sont  relativement  lentes  chez 
les  musiciens,  contrairement  à  ce  qu'on  aurait  pu  attendre.  — L.  Cuénot 

Hering    (B.). —   Filnf  Reden.   (Leipzig,    W.    Engelmann,  140  pp.,  1021.) 

[Edition  du  fils  de  E.  H.  Quatre  de  ces  dis- 
cours portent  sur  les  questions  de  physiologie  nerveuse,  de  conscience, 
de  la  substance  vivante  en  général.  Le  5e  n'a  qu'un  intérêt  biographique 


706  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

Hollander  (Dr  Fern.  d').  —  Recherches  anatomiques  sur  les  couches  opti- 
ques. Les  voies  cortico-lhalamique  et  les  voies  cortico-tectales.  (Arch.  de 
Biologie,  XXXII,  249-344,  23  fig.).  [706 

Marinesco,  Radovici  et  Rascanu.  —  La  période  latente  et  le  phénomène 
de  sommation  dans  les  réflexes  d'automatisme  médullaire  chez  l'homme. 
(C.  R.  Soc,  Biol.,  LXXXVI,  90,  1922.)  [707 

Olombel  (Maurice).  —  Le  déterminisme  de  la  procession  des  chenilles  pro- 
cessionnaires du  Pin.  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  1139,  1922.)  [709 

Petiteau  (C).  —  Sur  une  mode  périodique  de  rëactivité  réflexe.{C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXXVI,  151,  17janv.   1922.)  [707 

Piéron  (Henri).  —  Des  lois  du  déséquilibre  chromatique  initial  et  de  la 
prépondérance  de  la  diffusion  chromatique,  dans  Cexcitation  lumineuse  de 
la  rétine  [Mécanisme  de  production  des  couleurs  subjectives  de  Fechner- 
Benhann).  (C.  R.  Soc.  Biol.,  LXXXVI,  922,  1922.)  [708 

Romieu  (Marc).  —  Méthode  de  coloration  élective  du  système  nerveux  chez 
quelques  Invertébrés.  (C.  R.  Ac.  Se,  CLXXV,  455,  1922.)  [La  colora- 

tion par  benzidène  eau  oxygénée  est  attribuable  à  la  présence  d'hémoglo- 
bine dans  les  tissus  nerveux  (Ray-Lankester),  l'hémoglobine  fonction- 
nant comme  une  peroxydase  en  présence  de  ce  réactif.   —    L.  Dehorne 

Rossi  (Ottorino).  —  Ofthe  afférent  paths  the  sympathetic  nervous  System, 
ivith  spécial  référence  lo  nerve  cells  of  spinal  ganglia  sending  their 
peripheral  processes  into  the  rami  communicantes.  (Journ.  of  Comp. 
Neurology,  XXXIV,  493-505,  7  fig.,  1922.)  [707 

Waller  (A.  D.).  —  La  réaction  émotive  chez  les  sujets  se?isitifs.  (C.  R.  Soc. 
Biol.,  LXXX1V,  58,  1921.)  [707 


1°  Système  nerveux. 

Centres  nerveux  et  nerfs. 

Hollander  (Dr  Fern.  d").  —  Recherches  anatomiques  sur  les  couches 
optiques.  —  Les  voies  cortico-thalamiques  et  les  voies  cortico-tectales.  —  Les 
connexions  cortex-thalamus  étant  actuellement  très  insuffisamment  connues, 
d'H.  s'est  proposé  d'en  reprendre  l'étude  chez  le  Lapin  adulte.  Dans  ce  but 
il  produisit  des  lésions  de  l'écorce  cérébrale  au  moyen  d'un  scalpel  ou  par 
l'action  de  formol  et  constata  qu'elles  entraînent  d'abondantes  dégénéres- 
cences dans  le  thalamus.  Des  faits  qu'il  observa,  l'auteur  tire  des  conclusions 
relativement  à  l'existence,  au  trajet  et  à  la  terminaison  des  voies  corti- 
cothalamiques.  Le  thalamus  a  une  texture  extrêmement  complexe,  car  il 
est  constitué  par  un  conglomérat  de  nombreux  ganglions  et  de  nombreux 
systèmes  fascieulaires  agencés  sans  ordre  apparent.  Toutes  les  voies  sensi- 
tivo-sensorielles  qui  montent  vers  l'écorce  cérébrale  le  traversent.  Et  aussi  il 
est  l'aboutissant  et  le  lieu  de  passage  d'un  important  système  de  fibres  cor- 
ticifuges.  Les  faisceaux  de  fibres  y  présentent  des  inflexions,  des  sinuosi- 
tés, des  courbures,  les  voies  rectilignes  étant  rares  et  le  plus  souvent  d'une 
faible  étendue.  Le  glanglion  postérieur  du  Thalamus  reçoit  le  contingent 
le  plus  important  et   le  mieux  individualisé  des  faisceaux  cortico-thalami- 


SYSTÈME  NERVEUX.  707 

ques.  Au  point  de  vue  des  fonctions  motrices  du  thalamus,  d'H.  pense  que 
ce  ganglion  postérieur  pourrait  être  «  le  noyau  d'origine  d'un  nombre  im- 
portant de  neurones  prétectifuges  dont  l'existence  reste  à  démontrer  ».  11 
constituerait  un   organe  moteur,  à  la  fois  de  relai  et  de  transmission.  — 

A.  LÉCAILLON. 

Marinesco,  Radovici  et  Rascanu.  —  La  période  latente  et  le  phénomène 
de  la  sommation  dans  les  réflexes  d'automatisme  médullaire  chez  l'homme.  — 
En  utilisant  le  choc  d'induction  appliqué  sur  la  peau  comme  excitant, 
M.,  R.  et  R.  ont  étudié  le  phénomène  de  la  sommation  en  faisant  varier 
l'intensité,  le  nombre  et  la  fréquence  des. excitations.  Ils  montrent  que  la 
période  latente  présente  de  grandes  variations  d'un  réflexe  à  l'autre.  En  ce 
qui  concerne  la  sommation,  leurs  recherches  confirment  les  lois  établies  par 
L.  et  M.  Lapicque.  Ils  notent  en  outre  que  la  sommation  semble  constituer 
une  différence  physiologique  entre  les  réflexes  cutanés  et  d'automatisme  et 
les  réflexes  tendineux.  Par  exemple,  dans  le  réflexe  patellaire,  chaque  choc 
du  marteau  percuteur,  pourvu  qu'il  ait  l'intensité  liminaire  nécessaire,  pro- 
voque le  réflexe,  mais  il  n'y  a  aucun  moyen  de  le  déclancher  par  la  répéti- 
tion de  plusieurs  excitations  au-dessous  du  seuil.  —  H.  Cardot 

Petiteau  (C).  —  Sur  un  mode  périodiqtie  de  réaetivitè  réflexe.  —  Le 
réflexe  périodique  décrit  par  l'auteur  consiste  essentiellement  en  ceci.  Une 
grenouille,  immobilisée  par  une  section  sous-bulbaire  reçoit  dans  la  région 
interdigitale  de  la  patte  postérieure  des  excitations  infraliminaires  très  fré- 
quentes; après  un  temps  de  latence  plus  ou  moins  long,  il  se  produit  une 
série  de  réflexes  périodiques  séparés  par  des  périodes  de  relâchement  com- 
plet. Bientôt  le  tracé  prend  l'aspect  de  celui  d'un  phénomène  rythmique  :  une 
série  de  sommets  séparés  par  des  intervalles  de  repos  sensiblement  égaux, 
et  ce  mode  de  réactivité  réflexe  peut  se  poursuivre  très  longtemps  sans 
symptômes  de  fatigue.  Il  diffère  du  tétanos  rythmique  de  Richet  par  le  fait 
qu'il  ne  s'obtient  pas  sur  des  préparations  purement  musculaires,  et  surtout 
parce  qu'il  y  a  des  périodes  de  relâchement  complet..  —  H.  Cardot. 

Waller  (A.  D.).  —  La  réaction  émotive  chez  les  sujets  «  sensilifs  ».  —  La 
réaction  émotive,  appelée  aussi  réaction  psycho-galvanique,  consiste  en  une 
brusque  diminution  de  la  résistance  électrique  des  membranes,  par  suite 
de  la  dilatation  des  pores  ultra-microscopiques  permettant  les  échanges 
ioniques.  Telle  est,  du  moins,  l'interprétation  proposée  par  l'auteur.  Chez  le 
sujet  normal,  cette  réaction  ne  s'observe  pas  à  l'avant-bras,  mais  seulement 
à  la  main;  tandis  que  certains  sujets,  sujets  sensitifs,  réagissent  à  la  fois  à 
l'avant-bras  et  à  la  main.  —  H.  Cardot. 

Rossi  (Ottorino).  —  Sur  le  système  nerveux  sympathique,  spécialement 
sur  les  cellules  nerveuses  des  ganglions  spinaux.  —  Une  étude  anatomique  a 
montré  à  R,  que  les  ganglions  spinaux  des  embryons  d'Oiseaux  (Moineau) 
et  de  Mammifères  (Porc)  renferment  des  cellules  nerveuses  dont  les  prolon- 
gements périphériques  sont  en  communication  avec  les  rami  communicantes  ; 
ces  cellules  sont  les  origines  des  fibres  de  Kôlliker  (  Verhandl.  Naturf.  u. 
Aerzte,  1894)  et  doivent  être  considérées  comme  étant  les  neurones  senso- 
riels viscéraux.  —  P.  Remy. 

Carlson  (A.  J.)  et  Luckhardt  (A.  R.).  —  Etudes  du  système  nerveux  soi- 
sitif  viscéral.  X.  Le  cont?  ôle  pneumogastrique  de  l'œsophage.  —  Sur  la  tortue 


708  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

la  section  des  vagues  ou  la  destruction  de  la  moelle  produit  l'hypertonie  de 
l'œsophage  (musculature  circulaire)  et  du  cardia;  l'excitation  des  vagues  au 
contraire  produit  de  l'inhibition;  L'innervation  prédominante  de  l'œsophage 
par  le  vague  est  donc  inhibitrice  et  se  manifeste  par  une  action  tonique.  C. 
et  L.  confirment  de  plus  les  observations  de  Bercowitz  et  Rogers  :  la  section 
des  vagues  peut  produire  de  l'hypertonie  gastrique  et  peut  provoquer  des 
contractions  de  l'estomac,  leur  excitation  amène  l'inhibition  de  l'estomac, 
mais  l'action  prédominante  des  vagues  gastriques  est  motrice.  L'atropine  et 
la  nicotine  ne  paralysent  pas  les  fibres  inhibitrices  des  vagues  vis-à-vis  de 
l'oesophage.  L'adrénaline  excite  l'œsophage,  inhibe  l'estomac  et  paralyse  les 
fibres  motrices  gastriques,  mais  non  les  fibres  inhibitrices  œsophagiennes.  La 
nicotine,  l'atropine,  l'histamine  et  la  pilocarpine  ont  des  effets  opposés  sur 
l'estomac  et  l'œsophage.  C.  et  L.  n'ont  pas  pu  mettre  en  évidence  l'innerva- 
tion sympathique  de  l'œsophage. 

Chez  la  grenouille,  la  vagotomie  produit  une  hypermotilité  de  l'œso- 
phage en  particulier,  mais  celle-ci  s'étend  aussi  un  peu  à  l'estomac.  L'exci- 
tation du  bout  périphérique  des  vagues  produit  invariablement  des  effets 
moteurs  marqués  sur  l'œsophage  et  l'estomac  et  peut  produire  un  tétanos 
incomplet  de  l'œsophage.  L'atropine  sur  la  grenouille,  même  à  doses  élevées , 
ne  réussit  pas  à  paralyser  les  terminaisons  motrices  des  vagues,  mais  l'adré- 
naline inhibe  rapidement  l'activité  automatique  périphérique  de  l'œsophage 
et  de  l'estomac.  Cette  substance  paralyse  temporairement  les  terminaisons 
motrices  des  vagues.  L'action  primordiale  de  beaucoup  de  substances  sur  les 
mécanismes  moteurs  des  viscères  dépend  de  l'innervation  prédominante 
(motrice  ou  inhibitrice)  des  organes.  L'innervation  tonique  inhibitrice  parles 
vagues  joue  un  rôle  dans  le  contrôle  moteur  de  l'œsophage  et  du  cardia. 
Mais  les  conditions  existant  dans  un  groupe  ou  une  espèce  d'animaux  ne 
s'appliquent  pas  nécessairement  aux  autres  groupes  ou  aux  autres  espèces, 
car  le  degré  de  différenciation  dans  le  contrôle  moteur  varie  grandement 
avec  les  différentes  espèces.  —  Paul  Boyer. 

Organes  des  sens. 

Piéron  (Henri).  —  Des  lois  du  déséquilibre  chromatique  initial  et  de  la 
prépondérance  de  la  diffusion  chromatique  dans  l'excitation  lumineuse  de  la 
rétine  (Mécanisme  de  production  des  couleurs  subjectives  de  Fechner- Benham) . 

—  P.  a  constaté  que  sous  l'influence  d'une  excitation  lumineuse  de  la  rétine 
par  un  rayonnement  complexe  à  résultante  incolore,  il  y  a  d'abord  déséqui- 
libre chromatique,  avec  prédominance  de  nuances  allant  successivement  du 
rouge  au  bleu  dans  l'ordre  des  couleurs  spectrales  ;  ceci,  par  suite  d'une  iné- 
gale vitesse  d'établissement  (jusqu'à  atteinte  du  stade  hypermaximal  transi- 
toire) des  processus  chromatiques  fondamentaux  déclanchés.  Si  une  petite 
surface  rétinienne  n'est  pas  ou  n'est  que  faiblement  excitée  au  voisinage 
d'une  région,  siège  d'un  processus  lumineux  et  chromatique,  l'excitation  de 
cette  surface  par  diffusion  comporte  une  prédominance  du  processus  chro- 
matique qui  diffuse  avec  une  intensité  plus  grande  que  le  processus  lumineux. 

—  H.  Cardot. 

2°  Processus  psychiques.  Psychologie  comparée. 

Billard  (G.)  et  Dodel  (P.).  —  Lesmœurs  des  animaux  en  rapport  avec  la 
disposition  des  yeux  et  la  forme  de  la  pupille.  —  B.  et  D.  font  remarquer  que, 
chez  les  vertébrés,  la  position  des  yeux  varie  suivant  deux  extrêmes.  Les 


THÉORIES  GÉNÉRALES.  —  GÉNÉRALITÉS.         709 

chasseurs  ont  les  yeux  sur  un  plan  à  peu  près  frontal,  les  pupilles  circulaires 
ou  elliptiques  dans  le  sens  vertical  ;  les  chassés  ont  les  yeux  plus  ou  moins 
exorbités,  placés  latéralement  et  souvent  les  pupilles  elliptiques  horizontales. 
Des  intermédiaires  viennent  se  placer  entre  ces  deux  extrêmes.  —  H.  Car- 
dot. 

Olombel  (Maurice).  —  Le  déterminisme  de  la  procession  des  Chenilles 
/rt'ocessionnaires  du  Pin.  —  La  marche  des  chenilles  ne  dépend  pas  de  la  pré 
sence  du  cordon  tissé  par  les  chenilles  de  la  tète  de  file;  les  chenilles  sui- 
vent sans  hésitation  une  chenille  chloroformée  ou  un  fragment  de  peau  de 
chenille  ou  même  un  pinceau  placé  devant  la  tête  de  la  première.  Le  fac- 
teur déterminant  est  donc  la  présence  d'un  pinceau  de  poils  divergents,  en- 
cadrant la  tête  de  l'animal  en  marche.  —  H.  Cardot. 


Théories    générales.  Généralités 

Metz  (André).  —  La  réaction  universelle.  (Revue  scientifique,  N°  13,  437- 
441,  1922.)  [709 

Besredka  (A.).  —  Histoire  d'une  idée.  L'œuvre  de  Metchnikoff.  (1  vol.  in-8°, 
135  pp.,  1  portrait,  Paris,  Masson,  1921.)  [710 

Metchnikoff  (Olga).—  Vie  d'Elie  Metchnikaff {1845-1916).  (lvol.in-8°,  270 
pp.,  Paris,  Hachette,  1920.)  [709 


Metz  (André).  —  La  réaction  universelle.  —  Le  monde  matériel  appa- 
raît comme  une  succession  de  phénomènes  dynamiques,  discontinus,  ra- 
pides, séparés  par  de  longues  périodes  d'équilibre  ou  d'états  assez  voisins  de 
l'équilibre  pour  qu'on  puisse  leur  appliquer  la  loi  de  la  réaction  universelle. 
Les  phénomènes  d'adaptation  chez  les  êtres  vivants  sont  un  cas  particulier  de 
cette  loi.  Ainsi,  la  régénération  est  le  résultat  de  l'élasticité  de  l'être  vivant 
qui,  après  perturbation,  tend  à  reprendre  le  même  état  d'équilibre  qu'aupa- 
ravant. La  finalité  des  vitalistes  se  concilie  parfaitement  avec  le  détermi- 
nisme :  les  êtres  vivants  ont  bien  une  tendance,  une  fin,  mais  cette  fin  est 
celle  que  l'on  rencontre  dans  la  nature  inanimée  :  c'est  l'équilibre.  La  vie, 
comme  la  matière,  est  dominée  par  la  loi  de  la  réaction  universelle,  et 
par  la  finalité  de  Vêquilibre,  qui  n'est  en  réalité  qu'une  autre  face  du  déter- 
minisme. —  A.  Drzewina. 

Metchnikoff  (Olga).  —  Vie  d'Elie  Metchnikoff.  —  Livre  émouvant  pour 
tous  ceux  qui  le  liront,  plus  émouvant  encore  pour  ceux  qui  ont  connu  et 
aimé  Metchnikoff.  Dans  cette  personnalité  si  riche  et  si  pleine,  la  pensée 
scientifique  a  toujours  occupé  le  premier  plan.  Il  est  cependant  d'un  incom- 
parable intérêt  de  suivre  dès  son  enfance  passionnée  toute  l'histoire  intime 
du  grand  biologiste,  écrite  avec  une  piété  touchante  et  une  sincérité  sereine 
par  la  compagne  de  sa  vie  et  la  confidente  de  sa  pensée.  Elie  Metchnikoff 
lui-même  a  voulu  la  publication  de  cette  histoire  de  sa  vie,  et  s'il  ne  l'a  ré- 
digée de  sa  main,  il  en  a  été  du  moins  l'inspirateur  direct;  on  peut  dire  que 


710  L'ANNEE  BIOLOGIQUE. 

c'est  son  autobiographie.  La  lecture  en  est  particulièrement  attachante.  Fixé 
à  Paris,  à  l'Institut  Pasteur  depuis  1888,  M.  est  surtout  connu  du  grand  public 
français  par  ses  travaux  sur  la  pathologie  microbiennne  et  l'immunité.  Mais 
il  est  intéressant  pour  les  biologistes  d'apprendre  à  connaître  en  détail  toute 
la  période  de  jeunesse  où,  zoologiste  précoce,  enthousiaste,  embryologiste 
aussi  '  habile  que  perspicace,  M.  renouvela  nos  connaissances  sur  une  foule 
d'animaux  inférieurs.  La  passion,  l'enthousiasme  furent  de  tout  temps  les 
caractéristiques  dominantes  de  M.  Lorsqu'il  abandonna,  sa  moisson  faite,  le 
domaine  serein  de  la  science  pour  celui  de  la  pathologie,  sa  fougue  natu- 
relle ne  lui  fut  pas  inutile  pour  assurer,  contre  l'obstination  de  ses  contra- 
dicteurs, le  triomphe  final  de  la  théorie  phagocytaire;  ce  fut  une  lutte  épique 
de  vingt-cinq  années,  dont  la  biographie  nous  retrace  une  image  vivante.  Si 
jusqu'à  la  fin  de  sa  vie  M.  poursuivit  son  travail  de  laboratoire  —  à  la  veille 
de  sa  propre  mort  il  étudiait  encore  la  mort  naturelle,  par  autointoxication, 
du  Papillon  et  du  Ver  à  soie  —  on  peut  bien  dire  que  pendant  toute  la  der- 
nière partie  de  sa  vie,  sa  pensée  fut  dominée  par  des  préoccupations  philo- 
sophiques, prolongement  direct  d'ailleurs  de  ses  théories  biologiques  (Cf.  Bes- 
radka,  voir  ci-dessous).  Profondément  frappé  des  multiples  disharmonies 
de  la  nature  humaine,  la  plus  douloureuse  étant  la  décrépitude  sénile,  il  ne 
les  veut  point  croire  irrémédiables;  il  envisage  au  contraire  que  les  progrès 
de  la  biologie  et  de  la  médecine  pourront,  en  fixant  les  règles  d'une  hygiène, 
d'une  alimentation  rationnelles,  pallier  les  imperfections  de  notre  nature  et 
réaliser  une  orthobiose,  une  vie  normale  évoluant  harmonieusement  vers 
son  terme  inéluctable,  la  mort  n'étant  plus  redoutée,  mais  acceptée  comme 
un  repos  nécessaire  et  consenti.  Il  semble,  à  lire  les  pages  poignantes  qui 
terminent  ce  livre,  que  M.  soit  arrivé,  sinon  à  désirer  la  mort,  du  moins 
à  ne  pas  la  craindre,  à  ne  plus  avoir  mvie  de  continuer  à  vivre.  Pendant 
ses  dernières  journées  il  eut  à  diverses  reprises  une  «  sensation  mortelle  », 
prémonitrice  de  la  fin.  Jusqu'au  dernier  moment,  son  intelligence  lucide 
dompta  la  douleur  pour  noter  l'approche  de  la  mort  :  le  dénouement  parachève 
la  grande  figure  du  savant.  —  Ch.  Pérez. 

Besredka  (A.).  —  L'œuvre  de  Metchnikoff.  —  Dans  cette  intéressante 
plaquette,  B.  développe  ce  thème  que  l'œuvre  de  Metchnikoff,  si  vaste 
et  si  diverse  au  premier  abord ,  présente  en  réalité  une  remarquable 
unité  foncière;  elle  est  le  développement,  poursuivi  tout  au  long  de  cette 
laborieuse  existence,  d'une  même  idée  directrice,  la  digestion  intracellulaire. 
Dès  sa  précoce  jeunesse,  par  ses  multiples  découvertes  embryogéniques  sur 
divers  groupes  d'animaux  inférieurs,  Metchnikoff  est  amené  à  concevoir, 
contrairement  à  la  fameuse  théorie  gastrulaire  de  Haeckel,  que  la  digestion 
intracellulaire  dans  un  parenchyme  de  cellules  amœboïdes  est  la  forme  typique 
et  primitive  de  la  nutrition  animale.  Cette  propriété  primordiale  est  restée, 
même  chez  des  organismes  plus  évolués,  la  propriété  des  cellules  migratrices 
de  la  cavité  du  corps.  Et  l'observation  des  faits  élémentaires  de  l'inflamma- 
tion chez  les  larves  d'Echinodermes  ou  les  Daphnies  lui  donne  l'intuition  de 
la  grande  découverte  qui  domine  toute  son  œuvre  en  pathologie  :  la  phago- 
cytose, moyen  naturel  de  défense  et  source  de  l'immunité  acquise.  C'est  en- 
core la  phagocytose  qui  explique  la  dégénérescence  sénile  de  l'organisme,  et 
la  cause  de  débilitation  qui  frappe  les  cellules  doit  être  cherchée  dans  l'in- 
toxication qu'elles  subissent,  de  la  part  des  poisons  déversés  dans  le  milieu 
intérieur  par  les  microbes  du  tube  digestif.  Les  Mammifères  et  l'Homme, 
avec  leur  gros  intestin,  réservoir  de  fermentations  stercorales,  sont  particu- 
lièrement désavantagés  à  cet  égard;  c'est  une  des  imperfections  de  notre 


THÉORIES  GÉNÉRALES.  -  GENERALITES.        711 

nature,  et  c'est  à  elle  sans  doute  qu'est  due  la  désharmonie  de  notre 
vieillesse,  qui  ne  s'accompagne  pas,  comme  il  semblerait  naturel,  d'un 
instinct  de  la  mort.  On  peut  espérer  que  la  science,  corrigeant  peu  à  peu 
par  ses  découvertes,  cette  imperfection  organique,  fera  réapparaître  cet 
instinct,  et  dissipera  dans  l'humanité  future,  avec  les  déchéances  de  la  vieil- 
lesse, l'appréhension  devant  le  terme  inéluctable  de  la  vie.  Telle  fut  comme 
on  sait,  la  philosophie  optimiste  et  sereine  du  grand  biologiste.  —  Cn.  Pérez. 


TABLE  ANALYTIQUE 


Abalone,  491. 

Abdeiuialden  (Emir,  306.  378,  504. 

Abeilles,  123,  225,  266. 

—       (maladie  des),  206. 
Bel  (O.),  578. 
Abelin  (J.),  360. 
Abelmoschus  eséulentus,  288. 
Abelois  (J.  E.),  46. 
Abies  excel&a,  576. 

—  sibirica,  416. 
Abrami  (P.).  201. 
Abraoças  grossulariata,  675. 

—  actinata,  675. 
Absorption,  5,  568. 
Abyssale  (vie),  445,  685. 
Acanthias,  643. 

Acaftthoclrites  fascicularis,  333. 
Accacia,  59,  663. 
Accoutumance,  203,  205. 
Acéphales,  23. 

Acéphales  (chenilles),  337. 

Acéphalie,  622. 

Acer  saccharinum,  274,  506. 

Acérine,  506. 

Acétone,  515. 

Acélonurie,  372. 

Achard  (Ch.),  174. 

Achondroplastie,  83. 

Achrpmatium  oxaliferum,  248. 

Acides  (action  des),  41,   63,  538. 

—  gras  (action  des),  24. 
Acidose,  414,  530. 
Acinétiens,  105. 
Acipcnser  sturio,  690. 
Ackermann  (Daniwart),  51. 
Acœles,  641. 
Acokanthcra  spectabitis,  334. 

—  venenata,   334. 
Acroblaste,  593. 
Acromégalie,  169. 
Acrosome,  592. 
Actatetes,  329. 

Actinia  brrmudcnsis.  333. 
Actinomyxides,  108. 
Aclinomorphose,  42. 
A< -linolrocha,  693. 
ADAIR    (G.  S.),  406,  661. 
ADAM   (A.).  402. 


Adam  (n.  k.),  408. 

Adams  (J.  F.),  638. 
Adaptation  (idée  d').  91. 

—  chromatique.  539. 

Adaptation,    93  et    suiv.,  221    et  suiv.,   326  et 
suiv.,  439  et  suiv.,  568   et  suiv.,  690  et  suiv. 
Adhésivité,  597. 
Adiniferidae,  90. 
Adipogénèse,  423. 
Adipopexie,  423. 
Adler  (E.),  363,  400,  401.  621. 
Adolphe  (Edward  E.),  285,  501. 
Adrénaline,  55,  191,  192,  193,  289,  293,  308,  408. 
Adrénalone,  193. 
ADRiAr*  (E.  D.),  296. 
/Egosoma  scabricorne,  328. 
ALniclus,  581. 
Mtkogamêtie,  138. 
Afanassjewa  (M.).  516. 
Afrique,  116. 
Agar-agar,  665. 
Age,  292,  493. 

—  des  espèces,  703. 
Agélénides,  239. 

Agents  chimiques  et  organiques  (action  des), 
201  et  suiv.,  303  et  suiv.,  426  et  suiv., 
540  et   suiv.,  663  et  suiv. 

—  divers    (action  des),  61  et  suiv.,  200  et 

suiv.,  301  et  suiv.,  425  et  suiv.,  540  et 
suiv.,  663  et  suiv. 

—  mécaniques  (action  des),  61,  425,  426. 

—  physiques  (action  des),  61,  200,  302   et 

suiv.,  425  et   suiv.,  663  et  suiv. 

—  toxiques  (action  des),  98. 
Agrostis  segctum,  65. 

Ailes,  84. 

—  des  Papillons.  675. 
Aïzoacées,  48. 

Al  Biruni,  128. 

Alanine,  404.  539. 

Albinisme,  80,  216. 

Albrecht  (G.),  491. 

Albuminoïdes  (origine  des),  127. 

Alburnus,  471. 

Alcalinité  (action  de  1'),   257,  664. 

Alcalis  (action  des),  46,  63. 

Alcoolisme,  312. 

expérimental,  671,672. 


714 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Alcools    (action   des),   306,  307,  308,  344,  345, 
549. 

Aleria  violacea,  576. 

Alexine,    65. 

Alezais,  356. 

Alfa-Alfa,  523,  654. 

Algues,  3,  125,  450.  Voir  aussi  aux    noms  d'es- 
pèces. 

Alimentation,  5,  18,  97,  330,  407,  408,  439,  648, 
691. 

Allaitement,  272. 

Allard  (E.  J.),  683. 

Allemand-Martin  (A.),  77. 

Allen  (B.),  37,  140,  172,  521. 

Allen  (FI  J.),  565,  586. 

Allen  (R.  F.),  227. 

Allen,  326,  675. 

Allen  (William  Ray).  330. 

Alligator  mississippiensis,  584. 

Allium  cepa,  6,  248,  568. 
—      sicutum,  544. 

Alnus,  30,  416,  701. 

ALOY,  46. 

AHernance  des  générations,  38. 

Allhœa,  59. 

Altitudes,  174. 

Altmann,  695. 

ALU  (A.  F.),  657. 

Alvéole  (de  l'Abeille),  266. 

Alverdes  (Friedrich),  447. 

Amaigrissement,  638. 

Amanitopsis  vaginata,  577. 

Amarantacées,  48. 

Amarantus  caudatus,  357. 

Amaroucium  constellation,  310. 

—  pellucidum,  310. 
Ambard  (L.),  364. 
Amblystoma  punctatum,  625. 

—     tigrinum,  151. 
Amblystome,  637. 
Amiba  Umax,  98. 
Amibes.  97. 
Amiboeyt*s,  135. 
Amidon,  415,  665. 

Amino-acides,  51,  127,  179,  378,  527,  655. 
Amitose,  3,  455,  600,  601. 
Ammocœtes  branchialis,  362,  638. 
Ammodytes  tanceolatus,  285. 
Ammoniaque,  284,  364,  496,  535. 
Amœbocyte  (tissu),  250. 
Amœboïde  (mouvement).  135,  2ï9. 
Amphibiens,  150.   Voir  aussi    aux    noms  d'es- 
pèces. 

—  (respiration  des),  286. 

—  (transplantation  chez  les),  270. 
Amphidromes  (Gastéropodes),  81. 
Atnphigonopterus  aurora,  327. 
Amphioxus,  111. 

Amylase,  44,  383,  388,  389,  390. 

Anabaena,  507,  612. 

Anaphylaxie,  66,  176,  204,  205,  372,  661,  666  et 

suiv. 
Anas,  76. 

—    Boschas.  681. 
Anaslrepha  tudcns,  109. 
—         striata,  109. 
Anatidés,  76. 
Ancel,  621. 


Ancylus.,  81. 
ANDERSO\  (J.  A.),  505, 
Andehson  (R«  J.),  506. 
Anderson  (W.   S.),  683. 
Andova  (Alexander),    296. 
Andrus  (E.  Covvles),  304. 
Anesthésiques  (action  des),  5. 
Angiospermes,  701,  702. 

ANGELSTEIN,  191,  417. 

Anguille,  509,  652. 

Anguitliila  oxophila,  571. 

Anguis   fragilis,  605. 

Anislastus  ebeninus,  334. 

Anisogamélie,  138. 

Anobiides,   693. 

Anodonla,  330. 

Anophèles  macutipcnnis,  109,  697. 

Anophélines,  697. 

Anophthalmie,  266,  622. 

Anomalocera,  693. 

Anomalops,  196. 

Anomia,  80. 

Anonymes,  195,  198,  224,   240,  472,   547, 

584. 
Anoures,  59,  167,  604. 
Anrep  (G.  V.),  287. 
Antagonistes  (actions),  201. 
Antennes  (régénération  des),  28. 
Antherophagus,  219. 
Anthorlilore,  663. 
Anthocyanes,  199,  350,  539. 
Anthoeyanidines,  199. 
Authocyanines,  59,  199. 
Anthony  (R.),  23,  112. 
Anthurium  Binolii,  387. 
Anticétogénèse,  495,  496. 
Anticorps.  65,  557.  561. 
Antioxygènes,  182. 
Anthriscus,   416. 
Antirrhinum,  59,  663. 
Antoclilore,  59. 
Apanteles  flmnconchae,  555. 

—  glomeratus,  334. 
Aphasie,  446. 

Aphides,  254. 
Apium  graveoleus,  267. 
Apneumonella  oculata,  86. 
Apocynum  androsacmifolium,  369. 
Apodinhun,  103,  104, 105. 
Aporrhais  pes  pelicani,  139. 
Apolheeies,  441. 
Aptères  (formes),  83. 
Apterina  pedestris,  83,  437. 
Apterisme,  218. 
Aquatique  (vie),  691. 
Aqitilegia,  64,  544. 

—  cœrulea,  566. 
Araignées,  86,  114,  123,  223,  239,  564. 
Avança  sclopetaria,  123. 

Aranja  angustifotia,  334. 
Arbacia,  7,  460,  461,  462,  610. 
Arbres  (croissance  des),  265. 
Arca,  28. 

Arcasta  arma  ta,  441. 
Archieracium,  686,  687. 
Arey  (B.  Leslie),  467,  547. 
Argas  reflexas,  64. 
Argaud  (R.),  592. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


715 


Arge,  436. 

Àrg-inase,  368,  393. 

Arginine,  127,  39$,  534. 

Argiope  bmetmichi,  209. 

Argynnis,  563. 

Arillmaria  mellea,  22s. 

Aristoloche  gigas,  584. 

Arluing  (E.),  363. 

ARMAUO,  525. 

Armitlaria,  629. 

Arnold,  350. 

Aron  (H.),  408. 

ARON  (M.),  33,   166.  167.  272,  362. 

ARRHENITJS,  125.  570. 

Arsenic  (action  de  1').  25. 

Artemia  satina,  459,  664. 

Arthrite,  667. 

Arthir  (J.  C),  229. 

Artiils.  20'4. 

Arum,  64. 

Ascaris  felis,  606. 

Ascham  (Leah),  294. 

Asclépiadacées,  334. 

Ascogénie,  611. 

Asellus  aqua tiens,  114. 

—  cavalicus,  114. 

—  meridianus,  114. 
Aseptique  (vie),  571. 

Asexuée  (reproduction),  15,  144  et  suiv.,  261, 

355,  599,611. 
Asilus  sericeus,  606. 
Aspergilhis,  181. 

—  niger,  516. 
Asphodelus  luteoid.es,  86. 

—  luteus,  86. 
Asphyxie,  515. 

Aspro  asper,  100. 

Assimilation,  19,  50  et  suiv.,  185  et  suiv.,  287 

et   suiv.,    408   et    suiv.,   516   et 

suiv.,  653  et  suiv. 

—  chlorophyllienne,  188,   189.  415, 

416,  528  et  suh. 
Astacus,  301. 
Astasia,  219. 
Aster,  702. 

—  .\ov,v-A)ujli;r,  466. 

—  trifolium,  267. 
Astéracées,  466. 
Asterias  glacialis,  255. 
Asterinà  miniata,  260,  320. 
Asters  accessoires,  12. 
Astragale.  266. 
Astraea,  331. 

Astre  (Gaston),  114. 
Astrodermus  elegans,  356. 
Asymétrie,  158. 
Aszom  (Z.),  423. 
Atrins  (W.  R.  G.),  371. 
Atropine  (action  de  1'),  17,55,289,365,  708. 
Attention,  231. 
AlBEL  (E.),  203,  428. 
iucubd,  50. 

AUDIGÉ  (P.),  20. 

Audition  colorée,  343. 
Aurélia,  693. 

—        aurita,  569. 
Auricularia,  465. 
AlSTlN  (J.  H.).  532. 


Australie,  113,  582. 
Autocolloïdoelasie,  201. 
Auto-destruction,  99. 
Autofécondation,  165,. 
Autolyse,  5,04. 

Automatisme  musculaire,  294. 
Autooxydation,  181,  182. 
Aulo-protectlon,  on. 
Autotomie,  29,  268. 
Autotransplanlation,  557. 
Autotropisme,  546. 
luxouréase,  371. 
Avenu,  432,  542. 

—       salira,  71,  207. 
Avicennia  offleinalis,  50. 
Averrhoa  Carambola,  288. 
Avery,  82. 

Avitaminose,  185,  413,  653. 
Avocatier,  109. 
AWERINZEW,  507. 
Axillaires  (glandes),  644. 
Axolotl,  25,  151.  637. 
Azotobacter,  186, 187. 


Bacharach  (A.  L.),  412. 

Bachraui  (Eudoxic),  204,  205.  364. 

Bacille  pyocyanique,  430. 

Bacillus  âcidophilus,  66, 67. 

—  alvei,  507. 

—  asterocarpus,  507. 

—  bulgaricus,  67. 

eoli,  183,  298,  655,  667. 

—  Cucnoti,  694. 
fluoreseens,  430. 
lactis  aeidi,  505. 
melitensis,  667. 
melotonihae,  65. 
parathypkosus,  655. 
prodigiosus,  207. 
proteus  vulgaris',  430. 

—  probatus,  507. 
rddicicdla,  695. 
robur,  507. 
sphaericus,  507. 
subtilis,  507.655. 

—  tumescens,  507. 

Bactéries,   96.  206,  207,  384,  505,  524,  525.  Vil. 
'576.  698. 
lumineuses,  196. 
Bactéroïdès,  694. 
BAEHR  (VON),  254. 
BAILEY  (Perchai),  662. 
Bailey  (P.  G.),  678. 

BAINBR1DGE,  510. 

Baird  (M.  M.).  658. 

Baker  (M.  L.),  298. 

Bakoumne,  150. 

Baldwin  (Francis  Marsh),  307. 

Baldwin  (W.  M.),  27,  159. 

Balfour,  19. 

Ball  (N.  G.),  482. 

Ball  (Stanley  (C),  636. 

Bambusa,  288. 

BANG,  370,  375. 

Banta  (Arthur  M.).  92,  217,  221. 

Banu  (G.),  234. 

Baranet/.kt,  545. 


716 


TABLE  ANALYTIQUE. 


BARBEY  (A.),  328. 
Barbier  (M.),  444. 
Barbula  muralis,  469. 

BARCLEY,  695. 

Barcroft  (J.),  661. 
Barrer  (E.  Eugène),  083. 
BARR  (D.  P.),  514. 
BARRATT  (S.  O.  VV.),  420. 
BARRE  (J.  de  la}.  378. 
Barré  (L.).  179. 

BARTHÉLÉMY  (H.),  141,  607.  608,  653. 
Basch  (E.),  415. 
Bashford,  313. 
Basidiomycètes,  332,  576. 
Baskerwill  (Margaret  L.j,  610. 
BASLER,   120. 
Bastin  (A.),  253. 

BATAILLON  (E.),  143.  259,  479,  591,  602,  60S. 
Batatàs  batatas,  288. 
Bateson  (SV.1,  549,  625.  682. 
Bathellier  (Jean),  572,  700. 
Bather  (J.  A.),  210. 
Bathes,  466. 
Butliynella,  564. 

Batraciens,  32,  33;  voir  aussi    aux  noms  d'es- 
pèces. 
—         (métamorphose  des),  273. 

(régénération  chez  les),  161,  267. 
Battelli  (F.),  46. 
Baudisch  (O.),  655. 
BAIJDYS  (E.),  174. 
Baumann  (Emil  J.),  661. 

BALMGAETEN,  428. 

BAYEUX  (Raoul),  174,  182,  407. 

BAYLISS  (W.  M.),  522. 

Beauchamp  (P.  de).  115.  323,  444. 

Bealverd  (G.),  556. 

Bechterew,  239. 

Beck  (Claude  S.),  616. 

Beebe,  22. 

BEER  (Rudolph),  683. 

BEI1RE  (Ellinor  H.).  35. 

BEHRENS  (J.).  578. 

BELAR  (K.),  452.  574. 

BELL  (W.  Blair).  169. 

BELLAMEY,  263. 

BELLING  (John).  451,  668. 

BELLIS  (B.).  503. 

Bellis  pèrennis,  400. 

Belt  (A.  E.),  64. 

Benda,  695. 

BENECKE  (W.).  416. 

BENEDICT  (F.  G.).  50,  56,  298,  524.  657. 

Benedict  (S.  R.),  657. 

BENNETT  (G.),  199. 

Benoit  (Albert),  174. 

Benoit  (J.),  8,  168. 

Benoit  (Paul),  139. 

Bérbéritie,  369. 

Berberis,  72. 

Bercouwitz,  708. 

Berger  (L.),  476,  633. 

Béri-béri,  410,  517. 

Bérillon  (Edgar),  81. 

Berkeley  (C.),  505,  515. 

BERLESE,  277,  332. 

Bernard  (Claude),  497. 

Bernatsky  (J.),  431. 


Bert  (Paul),  652. 

Berthelot  (Albert),  667. 

Bertin  (Léon),  318. 

Bertrand  (G.),  142,  152,  175. 

Bertrand,  394. 

Besredka  (A.),  710. 

Beta  vulgaris,  627. 

Betaïne,  51. 

Betances  (L.  M.).  615. 

Bethe  (Albrecht),  295.  454. 

Betuta,  30,  416,  701. 

—  atba,  577. 

—  alba  papyrifera,  576. 
Bétulacées,  48. 
Beyerinck,  478. 
Bezssonoff,  175,  185,  187. 
BIATASZEWICZ  (K.),  143,  149,  157. 
BlERRY  (H.).  127,182,  414. 
Bile,  408. 

Billard  (G.),  708. 

Billet,  196. 

Billroth,  149. 

Binet  (L.),  419. 

BlNG  (R.),  407. 

Biochimie,  42  et  suiv.,    174    et  suiv.,   278  et 

suiv.,  312,  363  et  suiv.,  481  et  suiv.,  645  et 

suiv. 
Bioluminescence,  voir  Lumière. 
Biophysique,  42  et  suiv.,  174  et  suiv.,  278   et 

suiv.,  303  et  suiv.,  481  et  suiv.,  645  et  suiv. 
Biophytum,  72. 
Bioret  (G.),  437. 
Bios,  525. 
Birge,  513. 
Bismuth,  363. 
Bithynella,  79. 
Bittium,  139. 

—  reticulatum,  9. 
Blaauw,  431,  432. 
Black  (E.  M.),  293. 

BLACKMAN  (F.  F.),  191,    528,  529,  650. 
Blakeslee  (Albert  F.),  82,  451,   560,    668, 

685. 
Blanchard  (Kénneth  C.),  250. 
Blaringhem  (L.),  29,  359,  550,  553. 
Blastodinium,  103,  105,  697. 
Blatiierwick  (N.  R.),   498. 
Blcchnum  brasiliense,  358. 
Bleibtreu  (Max),  279. 
Btennius  niger,  142. 
Bleu  de  méthylène  (action  du),  203. 
BLISS  (M.  C),  701. 
Bloch  (E.),  395. 
Bloom  (W.  M.),  344. 
Bloor  (W.  R.),  498.  501. 
Blum  (F.),  378. 
BLUM  (G.),  48.  49. 
Blum  (Léon),  201,  203. 
Blum  (L.),  428. 
Blunck  (Mans),  226.  691. 
BLUNT  (k.),  524. 
Boas  (Franz),  146. 
Boas  (Friedrich),  5.  351. 
Bocca,  363. 
Bock  (A.  V.),  498. 
Bock  (Sixten),  3. 

BODANSKY,  183,  651. 

Bodenheimer  (F.),  442. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


717 


Iiodo  lacertae,  453. 

BOECK  (W.  C),  303,  304. 

Boehmeria,  415. 

Boer  (de),  119. 

Boer  (S.  de),  659,  660. 

Bogucki  (M.),  143,  144. 

Bohn  (Georges),  98,  238,  440. 

Bois  (D.),  336. 

Boletus  bovinus,  325. 

—  scaber,  577. 

—  subtementosus,  577. 
BoLLMAN  (J.  L.),  494. 
Bambinator  igneus,  471. 

—  pachypus,  59. 

Bambus  mendax,  338. 
Bombyx  tnori,  12,13,  65,  425,690. 
Bond  (C.  J.),  206, 
BONNIER  (G.),  303,  416. 
Borborus  equinus,  84,  437. 
Bordet,  215,  429. 
BORDET  (Ad.),  344. 
Bordet-Gengou  (réaction),  65. 
Boresch  (Karl),  60,  184,  539. 
BORGERT,  8,  456. 
Borivoje  (Dim.-Milojevic),  107. 
BoRNSTEIN  (A.),  408,  427. 
BORODIN,  387,  689. 
Borrago  offlcinalis,  543. 
Borrel,  313. 
BOSE  (Ch.  J.),  72,  146. 
Botta  (P.  E.),  220. 
B0U1N  (P.),  250,  254,  621,  635. 
Bourgeonnement,  355. 
Bourguignon-  (Georges),  230,  233,  234. 

BolRQUELOT,  391. 
BOUSSINGAULT,  415,  416. 

Boutan  (Louis),  699. 
Bouvier  (E.  L.),  115,  700. 
Boveri,  12,  37,  591. 
Bovines  (races),  673,  678. 
Bowen  (Robert  H.),  592. 
Boycott  (A.  E.),  223. 
BOVSEN-JENSEN,  529,  543. 
BRACHET  (A.),  607,  614. 
Brachyéactylie,  561. 
Brachyptérisme,  218. 
Brachysme,  669. 
Braconides,  226. 
Bragdford  (S.  C.),  587. 
Bradley  (H.  C.),  504. 
Braecke  (Marie),  248. 
Brahm,  504. 

Brahmaciiari  (U.  N.),  419. 
Branchiomérie,  643. 
Brassica  napus,  394. 

—       oleracea,  027. 
Bracn  (Al.),  146. 
Braun-Blanquet  (Josias),  702. 
Brecher  (Léonore),  300,  336,  337,  338. 
Bréhat  (Ile  de),  115. 
Bremer  (Frédéric),  662. 
BREMER(H.),  261. 
Brenckmann  (E.),  649. 
BRESSLAU  (E.),  454,  455. 
Breton  (M.),  666. 
Breuer  (Rudolf),  574. 

Bridges  (Calvin  B.),  75,  163,  210,  314,  552, 
553. 

l'année  biologique. 


Briggs  (A.  P.),  515. 
BlUGGS  (G.  E.),  153. 
bright  (Elizabeth  M.),  251. 

liRINKMAN    (R.),  285,   418. 

Brinkmann,  637. 

Brissaud  (Et.),  201. 

Brocher  (Franck),  55,  691, 698. 

BRODERSEN   (J.),  6. 

Brodin  (P.),  380. 
Brolemann  (Henry  W.),  110. 
Broman  (J.),  73,  643,  671. 
Bromus,  542. 
BRONDGEEST,  119. 
BROWN,  512,  529. 
Brues  (Charles  T.),  225,  332. 
Bruguiera  eriopetala,  25. 

—        gymnorlùza,  50. 
Brunswik  (Hermann),  387,  689. 
Bryophytes,  3,  48. 
Bryozoaires,  115,  222. 
Bubanovic,  406. 
BUCIIANAN  (F.),  175. 
BUCHOLTZ,  611. 

BUCHNER  (Paul),  693. 

BUDDENBROCK,  70. 
BUDER,  432. 
BUELL  (M.  V.),  521. 
Bufo,  113,  474. 

—    vulgaris,  34,  608. 
BUGNION   (E.),  330. 
BUJARD  (Eug.),  643. 
Bunsen-Roscoe  (loi  de),  309. 
Buprestes,  225. 
BURGE  (E.  L.),  264. 
BURGE  (W.  E.),  46,  264,  295. 
BURGEFF,  629. 

Burlingame  (Leonas  L.),  319. 
Burnet  (Et.),  667. 
Burnett  (Théo  C),  294. 

BURRIDGE  (W.),  304. 

Bursaria,  131,  664. 
Bursetla  spumosa,  85. 
Busquet  (H.),  203,  660. 
Butomus  umbellatus,  592. 
Butyrique  (acide),  12. 


Cachigara  Takayi,  69. 
Cade,  363. 
Cadet  (L.),  324. 
Caecosphaeroma  burgundum,  86. 

—        Virei,  86. 
Caféier,  109. 
Caféine,  344,  368. 
Gaillard  (M.),  201. 
Cairina,  76. 
Cajori  (F.  A.),  523. 
Calanides,  19. 
Calaphotia,  196. 
Calcifuges  (plantes),  540. 
Calcium,  499,  522,  524,  540. 

—      (action  du),   17,  22,  45,  201,  202,  235, 
304,  305,  366. 
(excrétion  du),  415. 
Caldeword  (W.  L.),  165. 
Californie  (faune  de),  327. 
Calkins,  599,  600. 
Callipteris  conferta,  225. 

49 


718 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Calma  glaucoides,  691. 
Calmette,  67. 
Galoptenus  ilaticus,  209. 
Calosoma,  89. 
Calothrix,  612. 
GAMERON  (A.  T.),  292,  541. 
Cammerloher  (Hermann),  96. 
Campanula  rotundifotia,  645. 
Campbell  (J.  A.),  422. 
Camponolinae,  431. 
Camus,  662. 
Canard  musqué,  216. 
Canaris,  548. 
Cancer,  21,  66,  313,  384. 
Cancer  pagurus,  52. 
Candona  Breuili,  86. 
Canna,  451. 
Cannon  (W.  A.),  582. 
GANNON  (W.  B.),  191,  192,  193,  291. 
Canti,  380. 
Capillaires,  280. 
Capitelliens,  590. 
Cappe  de  Bâillon  (P.),  692. 
Carabides,  89. 
Carabus,  89. 

Caractères   acquis    (hérédité  des),   73,  79,  80, 
126,  211,  213,  214,  548,  557,  671. 

—  divers  (hérédité  des),  215. 

—  nationaux,  81. 

—  (transmissibilité   des),    73,  213,   312 

et  suiv.,  548,  671  et  suiv. 

—  (transmission   des),    74,  215,   314  et 

suiv.,  549,  673. 
CARANO  (E.),  466. 
Garassius,  301,  471. 

—  auratus,  20. 

—  vulgaris,  270. 
Carausius  morosus,  28,  269,  336. 
Carbonifère,  224. 

Carbonique  (acide),  514,  515,  538,  544,  545. 

Carcinus  mœnas,  34,  52,  301. 

Cardamine  pratensis,  550. 

Cardiocephalie,  159. 

CARDOT  (H.),  40,  204,  205,  364,  431. 

Carduus  nutans,  493. 

Carence,  132,  185,  287,  288. 

CAKEY  (EBEN  J.),  266,  626. 

Caridroit  (F.),  636,  681. 

Carisso,  96. 

CARLSON  (A.  J.),  289,  340,  707. 

Carmichael  (J.),  292,  541. 

Carniol  (A.),  294. 

Carnosine,  383. 

CARNOf  (P.),  365. 

Carothers  (E.),  671. 

Carotène,  301. 

Carotine,  59,  517. 

Carotinoïdes  (pigments),  301,  522. 

Carpe  (œuf  de),  248. 

Carpenter  (K.),  540. 

Carpentier  (F.),  323. 

Carpinus,  30. 

Carracido  (José  R.),  127. 

Carragahen,  387. 

Carrel,  639. 

Carter  (Edward  P.),  304. 

Cartliamus  tinctorius,  663. 

Caryoanabiose,  259. 


Caryosome,  107,  555,  574. 

Caséine,  506. 

Caséinogène,  382,  383. 

Cassides,  94. 

Castanea  sativa,  577. 

Castanospermum,  570. 

Castel,  674. 

Castes  des  insectes,  700. 

CASTLE  (W.  E.),  75,  210,  213.  216,  311. 

Castration,  272,  313,  636,  679. 

Casuarina,  645. 

Catachromase,  602. 

Catalases,  46,  149,  264,  494,  658. 

Catalyse,  126. 

Calhartus  aura,  584. 

—  fœteus,  584. 
Cathcart,  56. 
Caullery  (M.),  108,  694. 
Cause  (notion  de),  242. 
Cavernicoles  (formes),  86, 114,  217,  564. 
Caziot,  444. 

Cellulaire  (multiplication),  384. 

—  (spécificité),  362. 

Cellule,  1  et  suiv.,  129  et  suiv.,  245  et  suiv., 
304  et  suiv.,  449  et  suiv.,  589  et  suiv. 

—  (constitution  chimique   de  la),  4,  130 

et  suiv.,  247,  350,  450  et  suiv. 

—  (division  de   la),  7,  9,   135    et    suiv., 

252,  352,  360,  455  et  suiv. 

—  (physiologie  de  la),  5, 131,  249  et  suiv., 

351   et   suiv.,  594   et    suiv.,   453   et 
suiv. 

—  (structure  de  la),   2  et  suiv.,  130  et 

suiv.,  245,  246,   349  et  suiv.,  450  et 
suiv.,  590  et  suiv. 
Cellules  à  glycogène,  150. 

—  flagellées,  131. 

—  géantes,  9. 

—  hépatiques,  362. 

—  nerveuses,  232. 
Cellulose,  384. 

Ceni  (Cari),  170. 

Centres   nerveux,   117  et  suiv.,   232  et   suiv., 

339  et  suiv4,  446  et  suiv.,  706. 
Cenlrosome,  592,  599. 
Cephalanthus  occidentalis,  442. 
Céphalopodes,  694. 
Cérambycides,  328. 
Céralium,  8. 

hirundinella,  456. 

—  tripos,  456. 
Ceralomyxa,  698. 
Ceratopteris  thalutroides,  358. 
Cercopithèque,  111. 
Céréales,  519. 

Cerithium,  139. 

—  l'ulgatum,  9. 
Cerona,  102. 
Ceroplastes,  332. 
Cerveau,  41,  302.  618,  643. 
Cervicaux  (ganglions),  118. 
Cervidés,  51. 

Cesaro  (G.),  266. 
Cessna  (R.),  526. 
Gestodes,  641. 
Célogénèse,  495,  496. 
Chabanaud  (Paul),  116. 
Chahovitch  (X.),  65. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


719 


Chalcidiens,  225,  226. 

Chaleur  (production  de),  297  et  suiv.,  424,  538, 

662. 
Chamaccyparis  pisifera,  531. 
CllAMBERS  (H.),  156. 
Champignons,  576. 

—  parasites,    227,  699. 

—  symbiotiques,  331  ;  voir  aussi  My- 

corhizes. 
CHAMPï  (Ch.).  32,   33,    112,  166,  167,  16S, 

174,  272,  359,  634,  635. 
CHANDLER  (L.  R.),  502,  503. 
Chantriot  (Pierre),  705. 
Chanutin  (A.),  539. 
Chappelier  (Albert),  76. 
Chardon  (graine  de),  195. 
Chardonneret,  76. 

ClIARLTON  (H.  IL),  606. 

Chatouillement,  339. 

Ciiatton  (E.),  4,  8,  13,  14,  19,  91,  103,  105, 

106,  107,  479. 
Chauchard  (M.  et  Mme),  234. 
Chauffard  (A.),  380. 
Chaux  (absortion  de  la),  383,  384. 
Cheiranthus  Cheiri,  628. 
Chernorécepteurs,  583. 
Chénopodiacées,  48. 
Chenopodium  album,  547. 

—  purpurescens,  547. 
Chenilles  processionnaires,  709. 

ClIEPLIN  (Harry  A.),  66. 

Chétoptère,  662. 
Chétoptériue,  662. 
Cheval  (élevage  du),  683. 
Chevalier  (A.). 
Chibnall  (A.  C.)i  413. 
Chidester  (F.  E.),  580. 
CHILD  (C  M.),  144,  262,  597,  622. 
Chilomastix  aulastonei,  453. 

Mesnili,  42,  303,  304. 
Chilomonas,  72. 
Chimères,  148. 
Chimioluminescence,  537. 
Chimiolactisme,  72,  308. 
Chinchilla,  216. 
Ckirodota  contorta,  465. 
Cliironomus,  223. 

—  tentons,  513. 
Chitine,  507. 

Ckilon,  238,  609. 

Cktamydophrys,  574. 

Chlamydospores,  612. 

Chlore,  48,  184,  426,  500,  540,  541. 

Clilorella,  102. 

Chloroforme  (action  du),  63,  290,  308. 

Chlorophycées,  39,  450. 

Chlorophylle,  85,  86,   196,  197,  388,  409,  425. 

537,  662. 
Chloropicrine  (action  de  la),  64. 
Chloroplastes,  4,  450. 
Chlorospores,  86. 
Choate  (H.  A.),  621. 
Choc  peptonique,    667. 
—    sapo-protéosique,  174. 
CHODAT  (R.),  96,  492. 
Choix,  343,  345. 
Cholestérine,  51,  501. 
Cholestérol,  176. 


Choline,  51. 

Chondridine,  508. 

Chondrionie,  2.  132,  362,  593,  601. 

Chondriosomes,  3,  450. 

Chondrus  crispus,  387. 

Chordomes,  356. 

Christman  (A.  A.),492. 

Chromaline,  10. 

Chromatique  (réduction),  9, 11,  38,  256,  452, 601. 

Cltromatium  Linsbaueri,  384. 

—  Okeni,  58. 
Chromatophores,  6,  450. 

Chromosomes,  256,  551,591,  599,600,  601,   602, 
671;  voir  aussi  Cellule. 

—  (individualité  des),  137,  591. 

—  (nombre  des),  82,  83,  129,  130, 

136,    137,    349,  451,  452,  590, 
591,  592,  677. 
sexuels,  169,  558. 
surnuméraires,  591. 
Chronaxie,  230,  233,  234. 
Chrysanthèmes,  442. 
Chrysomonadines,  86, 573. 
Chrysopa  perla,  328. 
Chrysopides,  328. 
Churchill  (E.  P.),  609. 
Chytridiopsis,  107. 
Cliytriodinium,  104,  105. 
Cienkowskt,  86. 
Ciliés,  13,  106. 
Cinclidotus  aqvatalis,  529. 
Cincus  benedictus,  493. 
Ciona,  309. 

—      intestinalis,  162. 
Cionus  thapsi,  329. 
Circotettix  verruculatus,  671. 
Circulation,  52  et   suiv.,  289  et  suiv.,  417  et 

suiv.,  529  et  suiv.,  658  et   suiv. 
Circumnutation,  545. 
Cirolanides  texensis,  327. 
Cirripèdes,  441. 
Citron,  45,  684. 
Cladocères,  18,  36,  38,  92. 
Cladonema  Mayeri.  112. 

—  radiatum,  112. 

Clasmatocytes,  616. 
Clark  (A.  B.),  430. 
Clark  (A.  J.),  303.  305. 
Clark  (Eleanor  Linton),  665. 
Clark  (E.  P.),  504. 
Clark  (Eliot  R.),  665. 
Clark  (G.  A.),  658. 
Clark  (Hubert  Lyman),  580. 
Clarck  (Jauet  IL),  651. 
Claudopliora,  529. 
Claus,  165. 
Clausen  (R.  E.),  317. 
Clausilia,  81. 

Clavelina  lepadiformis,  200. 
Clayson  (D.  H.  F.),  386. 
Clayton  (H.  IL),  195. 
Clematis,  544. 
Clément  (Hugues),  186. 
Clérides,  226. 
Clermont,  618. 
Clifford  (  W.  M.),  383. 
Climat  tropical  (action  du),  321,  322. 
Clivia  nobilis,  224. 


720 


TABLE  ANALYTIQUE. 


CLOËZ,  59. 

Clostridium  Pastorianum,  187. 

Cl-UZET,  651. 

Cnidocystes,  91. 

Coagulation,  182,  220,  420,  541. 

Coagulines,  495. 

Coaptations,  572. 

Cobaye  (cycle   sexuel  du),  257. 

—  (hérédité  chez  le),  673,  674. 
Cobra  (venin  de),  205. 

Cocaïne,  55,  289,  428. 

Coccidies,    333,    697,    voir    aussi    aux    noms 

d'espèces. 
Coccidium  mitraria,  698. 
Cochenilles,  332. 
Cockerell  (T.  D.  A.),  565,  582. 
Cocons  (coloration  des),  300. 
Codium  adhaerens,  115. 

—  bursa,  115. 
Coe  (Wesley   R.),  636. 
Cœcum,  644. 

Coefficient  de  température,  321,  340,  341. 
Cœur,   52,  53,  54,  55,  180,  366,    426,  427,  658, 

659,  660. 
Cogwill  (George  R.),  653. 
Cohendy,  654. 
Cohn  (Félix)  401.  403. 
Cole  (Arch.  E.),  513. 
Coléochétacées,  39. 
Coléoptères,    225,  435.  Voir  aussi  aux    noms 

d'espèces. 
Coleus  liybridus,  454. 
Colin  (H.),  352,357. 
CoLLANDER(Runar),  71,453. 
Colletés,  96. 
Collias,  555. 

—  philodice,  554. 
Cotlinella,  106. 

—  gundii,  106. 
Colunge  (W.  E.),  218,  224. 
Collins(G.  N.),  215,  317. 
COLLINS  (J.  L.),  683,  686. 
COLLINS,   510. 

Collip  (J.  B.),  308,  513,  516,530. 
Collodietyon  triciliatum,  453. 
Colloïdes,  275. 
Colloïdoclasie,  201. 
Collospliaera  Huxleyi,  599. 
Collozum,  599. 

Colorants  (action  des),  62,  186,  203,  453,  454. 
Coloration,  269,  317,  319,    321,    337,   338,  443, 
550,  554,  555,  556,  691. 

prémonitrice,  443. 

protectrice,  439. 
—  vitale,  5,  150,597,  657. 

Colosi  (Giuseppe),  91. 
Colostrum,  499. 
Colpidium  455. 

colpoda  96,   97,  221,  305,  454. 

—  truncatum,  601. 
Coluber  leopardinus,  116. 

—  viridiflavus,  698. 
Columna,  81. 
Comatricliia  nigra,  507. 
Commensalisme,  331  et  suiv.,  694. 
Comportement,  312. 
Composées,  48,  355. 

Compton  (A.),  175,  391. 


Compsilura  concinnala,  334. 
Comstock,  444. 
Comus,  72. 

Conductibilité  électrique,  301. 
—  nerveuse,  339,340. 

Congélation  (action  de  la),  52. 
Conifères,  48. 
Conjonctif  (tissu),  617. 
Conjugaison,  463,  464,  479,  573,  609,  639. 
Conjuguées,  39. 
Conrad  (W.),  246. 
Consanguinité,  548,  686. 
Conscience,  237. 
Constructivisme,  586. 
Conte,  loi. 
Convallaria,  544. 
Convergence,  125. 
Çonvoluta,  70,  98,  238,  440. 
Convolvulus,  702. 

sepium,  621. 
Cook  (O.  F.),  684. 
Cook.  156. 

Cooper  (E.  A.),  430. 
Cooper  (T.  H.),  667. 

COPACEANU  (P.),  366. 

Copépodes,  19,  70,  694.  Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Coprinus,  629. 
Copulateurs  (organes),  435. 
Coquille  de  l'œuf,  16,  17, 18. 
Coqs,  32,  35. 
Corde  du   tympan,  234. 
Coreopsis,  59. 
Coretfira  plumicornis,  136. 

punctipennis,   329. 
Cornée,  595,  596. 
Corneilles,  240. 

Corner  (G.  W.),142,  621,  626. 
Cornes,  51. 
Coronetla  nivea,  109. 
Corps  jaune,  142,  308. 
Corps  de  régénération,  258. 
Corrélation,  169  et  suiv.,  274,  702. 
Correns,  507. 
CORT  (W.  W.),  163. 
Cortico-surrénale  (glande),  422. 
Cortinarius  colline  tus,  577. 

proteus,  577. 
Corycœus  rostratus,  104. 
Cor  y  lus,  531. 

—       avellana,  577. 
Corymbites  latus,  226. 
Coryphénidés,  356. 
Cossus  cossus,  302. 
COSTE  (J.  H.),  223. 
COSTERUS,  415. 

Cotte  (J.),  158. 
Cottus,  691. 
Coucou,  344. 
Couégnas  (Jean),  116. 

COULTER,  39. 

Coumarinc,  508. 

COURCHET,  59. 

Courrier  (R.),  25,  33,  34,  166, 
Couturier  (Henri),  204,  666. 
Couvreur  (E.),  65,  186. 
Coward  (K.  H.),  409,  412. 
Cowdry  (E.  V.),  131,  132,  695. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


721 


Cowgill  (George  R.),  287. 
Crampton  (G.  C),  220. 
Crapaud,  29. 
Crassulacées,  48. 
Crataegus,  658. 

—  àxyacantha,  60. 
Créatine,  534,  535. 
Créatinine,  422,  534,  535. 
Créatinurie,  534. 
Créationnisme,  127. 
Cvenitabvus  melops,  107. 
Crepidula,  475. 

—  fornicata,  475,  567. 
Crépis  capillavis,  686. 
Creveld  (S.  Van),  418. 
Crile  (George  W.),  301. 
Cristallin,  157,  215,  216,  629. 

—  (développement  du),  266. 

—  (transplantation  du),  270. 
CRiSTOL  (Paul),  384. 

Crocus  sativus,  663. 

Croissance,  20,  21,  24,  69,  146,  147,  151,  152, 
153,  179,  207,  215,  246,  264,  265,  267,  269,  292, 
294,  321,  356,  411,  521,   522,    526,  527,  541. 

Cromyocrinus,  333. 

—  simplex,  335. 

Crossing-over   314,  315,  551. 

Crotataria  burliia,  493,  612. 

CROZ1ER  (W.  J.),  238,  547,  553,  609. 

Crucifères,  48. 

Cruger  (Otto),  6. 

Ci^yptolœmus  Monlrouzieri,  89. 

Cryploeliiton,  491. 

Cryptosporidium  mûris,  698. 

Crystallolytique  (sérum),  214,  215. 

Clenodaclylus  gundi. 

Cténophores,  641. 

Cucurbita  Pepo,  30. 

Cucurbitacées,  30. 

Clénot  (L.),  28,  326,  564,  572,  585. 

Cuivre,  183,  651. 

—      (action  du),  462,  463. 

Culex,  136. 
—       pipiens,  697. 

Culicines,  697. 

GULL,  599,  600. 

ClLLIN,  530. 

Cumingia,  602. 

CUNNINGHVM   (J.  T.),  126,  210,  211. 

CUNNINGHAM   (R.  S.),   550,   597. 

Cunningliamella,  629. 
Curtilla  gryllolalpa,  324. 

CURTIS,  467. 

Cuscuta,  621. 

CUSHING,  170. 

Cutanées  (glandes),  642. 

Cutine,  652. 

Cutleria-Aglaozria,  631. 

Cutting  (E.  M.),  629. 

Cyanea  capillata,  356. 

Cyanhydrique  (acide),  64,  382,  509. 

Gyanophycées,  48,  60,  184,611. 

Cyanure  de  potassium  (action  du),  306,  494,  597. 

Ci /Iris  1er  brevis,  691. 

—  japonicus,  691. 

—  lateralimarginalis,  691. 
tripunctatus,  691. 

Cyclamen  persicum,  49. 


Cycloporus  maculatus,  334. 
Cycle  sexuel,  257,  621. 
Gyclopie,  266. 
Cyclops  Strenmius,  459. 
Gyclostomes,  111. 
Cydonia,  701. 
Cygnes,  556. 
Cylindrospermum,  612. 
Cymatogaster  aggregatus,  327. 
Cynara  cardunculus.  493. 

—  scolymus,  2S8. 
Cynomolgus  sinicus,  686. 
Cypridina  Hilgendovfii,  299. 
Cyprinus  carpis,  20. 
Cystandra,  704. 

Cystine,  534,  655. 
Cylisine,  386. 
Cytolyse,  11. 
Cytolysines,  2t3,  214. 
Cytoplasma,  voirCellule. 
Cytisus  Adami,  472. 

—  purpurcus,  472. 
CZAJA  (Th.),  358. 
C/.APECK,  4,  507. 
CZURDA  (VictorK  453. 


Dactylis,  416. 
Dacus  olegae,  109. 
Diiftla  acuta,  681. 
Dahlgren,  576. 
Dahlia,  59,  663. 

—  variabilis,  552. 
Dalcq  (Albert),  255.  605. 
Dakin,  379,  382,  410. 
Daly  (I.  de  Burgh),  305. 
Damianovitch  (H.),  50. 
Damon  (S.  B.),  655. 

Dangeard  (P.),  14,  350,  451,  479,  593,  601. 

Daniel  (L.),  86. 

Daniel  (M.).  472. 

Danielopolu  (D.),  294,  365,  366. 

Danysz  (J.),  236.  651. 

DANYSZ-MlCHEL  (Mme),  654,  667. 

Dapltnc  Cneorum,  579. 

Daphnia  Atkinsoni,  36. 

—        magna,  18,  631. 
Daphnies,  221. 
Darwin,  124,  545,  584. 
Darwinisme,  124.  686. 
Dashyheleae  obscura,  261. 
Dastre,  391. 
Dastur  (R.  H.),  612. 
Datura,  452. 

—  quercinia,  685. 

stramonium.  82, 468, 493,  560,  627,  685. 

—  Iriploidcs,  451. 
Daucus  carota,  627. 
DauphinÉ  (A.),  467. 
Davenport,  76,  247,  544. 
Davey  (A.  J.),  411. 
Davis  (L.  H.),  63,  289. 
Davis,  261. 

Davy  de  Verville  (Ad.),  579. 
Dawson  (P.  R.),  535. 
Dawson,  14. 

Debaisielx  (P.),  333,  698. 
DE  BARY,  611,702. 


722 


TABLE  ANALYTIQUE. 


DEBRAY,  372. 
DEBSKY,  507. 

De  Candolle.  60. 

Décapodes,  115,  301. 

Deegener,  699. 

Deyeeria  funebris,  101. 

Dégénérescence,  243. 

Dehorne  (Armand),  1.3.  136,  432,  433,599- 

Dehorne  (Lucienne),  38. 

Dekhuysen  (C.)i  185. 

Delvchaux  (Th.).  564. 

Delage  (Yves),  128,  258. 

DELAFF,  643. 

DELAMARRE   DE  MOUCHAUX    (COMTE),  344. 

Délava  (Paul),  118,  341. 
DELLA  VALLE,  591,  602, 
Delprat  (G.  D.),  535. 
Dembowski  (Jan),  187,  188.  336. 
Demoussy  (E.),  50. 
Dendriscocaulon  bolacinum,  442- 
Dendrocœlum  lacteum,  3. 
Dendy  (Arthur),  215. 
Denis  (W.),  500.  540. 
Dénitriticalion,  667. 
DENNERT,  59. 
DENNIG  (H.),  53. 
Denny  (Martha),  316,  472. 
Dents,  84, 198,  338,  626,  685. 
D'Hollander  (Dr  Fern.),  706. 
Deriaid  (R.),  234. 
Dermatoptique  (sensibilité),  309>. 
Derme,  24. 

DERV1LLE  (II.),  330. 

Désassimilation,  19,  50  et  suiv.,  185  et  suiv., 

287  et  suiv.,  408  et  suiv.,  653  et  suiv. 
Drschampsia,  416. 
Désertiques  (plantes),  511. 
Disharmonies,  710. 
DESCREZ  (A.),  414. 
Desmodium  yyrans,  175. 
Desqueyroux  (S.),  366. 
Destouches  (Louis),  61. 
DETLEFSEN,  (.1.  A.),  314,  319,  552,  685. 
Détroit  de  Torrès  (faune  du),  580, 
DETWILER  (S.  R.),  584. 
DEUTSCHLAND  (A.),  414. 
DEVLOO,  525. 
Dewitz  (J.),  300. 
Diabète,  372,  414,  498,  667. 

—        insipide.  662. 
Diacanthus,  voir  Corymbiles. 
Diachasma  Crawfordi,  109. 
Diantlms  caryophyllus,  468. 
Dvipkora  mendiai,  676. 
Diatomées,  39. 
Diastases,  47.  289,  497. 
Dibothrium,  688. 
Dibrachus,  334. 
Dickothrix,  507. 
Dicoglosses,  81. 
Dictyocynèse,  137. 
Dictijota,  570. 
Didinium  nasutum,  555. 
DidymeUa  lycopersici,  227. 
Diemyctytus,  629. 
DlENERT  (F.),  480. 
DlETRICH  (VV.),  414. 

Différenciation  ontogénétique,  16  et  suiv.,  148, 


262  et  suiv.,  465  et  suiv.,  615  et  suiv. 
Diffluyia,  609. 
Digcet,  699. 
Diiodotyrosine,  25. 
DiLL(D.  B.),  492. 
Dînes  (J.  H.),  586. 
Diniferidae,  90. 
Diuoflagellés,   90. 
Dinotherium,  701. 
Diplasterias  rubens,  257. 
Dipleurula,  466. 
Diplodina  lycopersici,  227. 
Diplogénèses,  27. 
Diplopodes,    110. 

Diptères,  84,  564.  Voir   aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 
—       (ailes  des),  221. 
Dipyrénie,  254. 
Dispermie,  12. 
Distomes,  68. 
Distribution  géographique  des  êtres,  112  et  suiv., 

229  et  suiv.,  444,  579  et.  suiv.,  702  et  suiv. 
Dittler  (Rudolf),  10. 
Division  (reproduction  par),  144,  145. 
Dixippus,  voir  Carausius. 
Dixon  (II.  H.),  482. 
Dixon  (W.  E.),  308. 
Djibouti,  115. 
DODEL  (P.),  231,  708. 
Dodgson  (R.W.),  570. 
DOFLEIN  (F.),    86,  573. 
DOGIEL,  103,    104. 
DOISY  (E.  A.),   P02. 
Doléchoderinae,  431. 
DOLLO  (loi  de),  220. 
DONCASTER,   37. 
Donkins  (Sir  H.  Bryan),  210. 
DONNAN,  249,   597. 
DôRING  (Chr.),   124. 
Dorst   (Stanley),  650. 
Dorytinae,  582. 
Dosinia  exolela,   105. 
Do\yell(S.  T.),  185. 
Dowling  (J.  J.),  146. 
DowNS  (Ardrey  W.),  287. 
Doyon,  182. 
Draganesco  (S.),  366. 
Dragoiu(J.),  25. 129,  135.  252.  499,  607. 
Dreissensia  polymorphe,  79. 
Drépanides,  692. 
Driesch,  624. 
Dromia,  301. 
Drosera  pcltata,  493. 

Drosophila,  211,    220,  319,  320,   477,  550,  551, 
555,  558,  559,  560,  639,  690. 
ampetophila,  83,  314. 

—  funebris,  75. 

melanoyaster,  74,  75,  129,  163,316, 
551,  552. 

—  simulans,  74,  75. 

—  virilis,  75,  76. 

—  If'illistoni,   551. 
Drouin  (IL),  201. 

Drcmmond  (J.  C),  287,  409,  412. 

DRZEWiNA(Anna),  98,  238,  440. 

Dubin  (II.  E.),    524. 

Dubois  (Ch.),  609. 

Dubois  (Raphaël),  240,  230,  537. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


723 


DUBOSCQ  (0.),  41,  105,  107. 
Duchon  (F.),  394. 
DUCOMET  (V.),  85,  228. 

Dl'DLEY,  410. 

Dufocr  (L.),  576. 
Dufraisse  (Charles),  181. 
Dunaliella  salina,  85,  86. 
Dîmes,  114. 

DCNKERLEY  (M.  J.  S.).  238. 
DlNN  (L.  C),  551.  680. 
Dunn  (M.  S.),  506. 
DURHAM  (G.  B.),  314. 
DURKEN,  92. 
DUSING,  172. 

Dutcher  (R.  Adams),  50,  654. 

DUTCHER(A.).  411,  517. 

DUTROCHET,  543,  545. 

DOVAL  (Marcel),  302,  405,  406,  509,  652. 

Duvalites,  84. 

Dyctina,  225. 

Dïl  (M.),  524. 

Dytiscus  marginalis,  68,  269. 

Eaton  (E.  P.),  502. 

Eau,  285. 

Eau  de  mer  (action  de  1'),  405,  663. 

—  (constitution  de  1'),  705. 

Ebeliisg,  639. 

Etniria  quadrigeminata,  173. 
Echelle  axiale,  voir  Gradation   physiologique. 
Echinarachnius,  460. 

—  parma,  461. 

Echinodermes,  465,  580.  Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Ecliinus  microtuberculaUis,  157,  158. 

—  miliaris.  26,  158. 
Eckert  (A.),   56. 

Ecole  de  Strasbourg,  128. 

Ecrevisse  (distribution  de  1'),  116. 

Ecloderme,  206. 

Ectromélie,  83. 

Eddy  (Nathan  B.).  287. 

Eddy  (W.  11.),  517. 

Edestine,  655. 

EDIE  (E.  S.),  366.   383. 

EDRIDGEGREEN  (F.  W.),  231. 

Edwards  (D.  J.).  55. 

Eekhout  (A.  van  den),  25. 

Effront  (S.),  390. 

EGE  (R.),418. 

Ehrlichowna  (Mai  ja),  200. 

ElDMANN  (H.),    152. 

Eigenmann,  327,  328. 

ElMER,   79. 

Einstein,  406. 

EINTHOVEN  (W.),   234. 

Eisenhardt  (W.),  381. 

Elan  vital,  126. 

Elasmobranches,  635. 

Elastiques  (fibres),  111. 

Elaterides,   226. 

Electricité  (production  d').  197,  198. 

Electriques  (organes),  180. 

Electronaslie.  71. 

Eléocytes,  273. 

Eléphant,  243,  298,  563. 

Eleplias,  701. 

—  imperalor,  701. 


Elephas  indicus,  701. 

meridionatis,  701. 

—  primigenius,  701. 
ELIAS  (II.),  414. 
Ellinger  (Philipp),  407. 
Elus  (F.  W.),  150. 
Ellis(N.R.),  518. 
Klmuirst(R.),  478. 
Etodca,  416. 

—  canadensis.  130. 

Embden  (Gustav),  397,  398,  399,  400,  401, 

402. 
Emberger  (L.),  450. 
Embiotoca  jaksoni,  327. 

—  lateralis,   327. 
Embiotocidés,  327. 
Emerson  (R.  A.),  555. 
Emery(C),  581. 

Emge  (Ludwig  A.),  129. 

KMMERSON  (Miss),  327. 

Emprustlwpliarynx,  3. 

Emyda  granosa,  24. 

Encliytrccis,  700. 

Endoderme,  206. 

Endocrines  (glandes),  151, 164, 166,  167, 169, 170, 

171. 
Endolimax  nana,  303. 
Endomyces  Lindncri,  359. 

—         i-crnalis,  414.       ( 
Endomycétacées,  359. 
Endophyllum  Euphorbiae,  336. 
Endosome,  555. 
Energie,  177. 

—  (production   d'),    56   et  suiv.,  194   el 

suiv.,  294  et  suiv.,  423  et  suiv.,  537 
et  suiv.,  662. 

—  (transformation  d'),  241. 
Engelmann,  529. 
Enkystement,  86,  692. 
Enriquez  (P.),  591,  598. 
Enroulement  (de  la  pomme  de  terre),  160. 
Entamoeba  hislolytica,  3,303. 

—  dysenteriœ,  304. 
Entéléchie,  126. 
Entoloma  spéculum,  325. 
Entomophilie,  543. 
Entosplienus  H'ildcri,  255,  605. 
Entz  (Geza),  456. 

Enzymes,  7,  175,  183,332,394,493. 

Eocronartium,  629. 

Epeires,  239. 

Ephestia  kiïliniclla.,  676. 

Epicarides,  694. 

Epigénèse,  16. 

Epilobium,  434. 

Epinoches,  33,  318. 

Epithelium  péritonéal,  598. 

Eponges,  258,  441. 

Equisétacés,  48. 

Equus,  563. 

Erdmann  (Rhoda),  173,  639. 

ERDSTEIN  (F.),  428. 

Ericacées,  48. 

Erigeron  Karwinskianus,  466. 

Eriobotrya  ]apoitica,60. 

Eriogasler,  300. 

—  lanestriSf  300. 
Eriopliorum,  568. 


724 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Eriophorum  vaginatum,  568. 

Ernould  (Maria),  49,  322. 

Ei'ialalis  tena.r,  210. 

Erylhroblastes,  2,  616. 

Erythrocytes,  voir  Hématies. 

Erythrophores,  121. 

Enjlhropsis,  91. 

Erythrospores,  86. 

Escombe,  512. 

Eserine,  55. 

Esox,  301. 

Espèce  (notion  de  1'),  127. 

Espèces  (origine  des),  81  et  suiv.,  90  et  suiv., 

218  et  suiv.,  323  et  suiv.,  437  et  suiv.,  566 

et  suiv.,  585,  687  et  suiv. 
Estomac,  57,  58. 

ETERNOD,643. 

Elhane,  541. 
Ether,  308. 

—  (action  de  1'),  63. 
Ethylène,  541. 
Etrillard  (P.),  480. 
Eudorina,  479. 

—  elegans,  478. 
Eugenia  jambolana,  288. 
Eugénique.  213. 
Euglènes,  601. 
Euglyphes,  4. 

Euler  (H.  V.),  367,  388,  392,  394,  411. 

Eunuque,  477. 

Euphorbiaeées,  48,  334. 

Euphrasia  Bostkoviana,  6. 

Euplotes  harpa,  692. 

Européens,  93. 

Eurycea  rubra,  327. 

Eutermes  matangensis ,  572,  700. 

Euthemisto,  100. 

bispinosa,  100. 
Euthyneures,  166. 
Evania,  225. 

Evans  (T.  J.),  598,  616,  621,  691. 
Everest  (A.  E.),  199. 
Evolution,  125,  126. 

(arrêt  de  1'),  579. 

—  (facteurs  d'),  92. 

EWART,  350. 

Excitabilité,  340,  542. 

Excitation,  119,  120,  284,  339. 

Excrétion,  6,  294,  532,  533. 

Exodermoses,  206. 

Extrachromosomes,  82. 

Extraits  d'organes,  182,  202,  207,  308,  541. 

Eyster  (L.),  658,  659,  668. 

Faber,  415. 
Facelina,  691. 
Faes  (H.),  176. 
Page  (Louis),  86,  114. 
lùigus,  531. 

—  sitvatica,  576,  577. 
Falkenberg,  160. 
Falque  (A.),  372. 

F ALTA  (W.),  417,  420. 
Farmer,  38. 
Fasten  (Nathan),  688. 
Fatigue,  293,  307,  502. 

Fauré-Frémiet  (E.),  10,  25,  135.   141.  184, 
247,  248. 


Faust,  24. 

Fauvel  (Pierre),  115. 

Fawcett  (F.),  210. 

Fecampia  erytlirocephala,  3. 

FECHNER,  537. 

Fécondation,  8  et  suiv.,  138  et  suiv.,  253,  255, 
257    et  suiv.,  358,  457,  459  et 
suiv.,  603  et  suiv.,  607  et  suiv. 
—  croisée,  459. 

Fécondations  hétérogènes,  141,  257. 

FEDELL  (M.),  447. 

Fejervary  (G.  J.),  92. 

Felis  tigris,  265. 

Fellenberg  (von),  386. 

Fenger  (F.),  493. 

Fentes  sensorielles,  123. 

Fer,  184,  538,  545. 

Ferment  lactique,  204,  205,  217. 

Fermentation,  183,  364,  390,  391,  392. 

alcoolique,  390,  393,  426,  649. 

Ferments,  46,  366,  367,  373  et  suiv. 

Fernald  (M.  L.),  229. 

Fernbach  (A.),  390. 

Ferrero  (M"°),  673,  674. 

Ferry  (R.  M.),  501. 

Fertilisine,  459  et  suiv.,  610. 

Feuerbach   (A,),  649. 

Feierborn  (H.  J.),  277. 

Feuille  (E.),  174. 

Feuilles,  26,  49,  217,  303. 

Feuillets,  205,  362,  640,  642. 

Fibrine,  383. 

FlCK,  671. 

FICK,  73. 

FICI  (S.),  350. 

Ficus  Carica,  493. 

Filicales,  48. 

Filieinées,  602. 

Finalité,  709. 

FlNDLAY  (G.  M.),  410,  411,  522. 

FiNcKH  (F.  R.  O.),  426. 

Finkler  (Walter),  268,  269. 

FlSCHEL  (A.),  157. 

Fischer,    434. 

Fischer  (Ed.J,  611. 

Fischer  (W.),  445. 

Fischer,  127. 

Fisher  (R.  A.),  669. 

Fiske  (C.  H.),  536. 

Fissurclla,  238. 

FlTTlNG,  544. 

Fitz  (R.),  498. 

Flagellâtes,  39,  58. 

Flagelles,  58,  90. 

Flagellose,  334. 

Flandin  (Ch.),  176. 

Flavones,  508. 

Fleming  (W.  D.),  518. 

Flemming,  137. 

Flore  intestinale,  66. 

Floridées,  38,  39. 

Fluorescence,  196,  537. 

FoDER,  392. 

Foex  (Et.),  160,  336. 

Foie,  182,  294,  302,  368,  535. 

Fonctions  mentales,  236  et  suiv.,  342  et  suiv., 
705  et  suiv. 

Fonlinalis  antipyretica,  529. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


725 


FOOT,  598. 

FORBES  (A.),  339,  674. 
Force  (notion  de),  241. 
FOREL,  556. 
Forgaranride,  369. 
Forme  (notion  de), 241. 
Formica  pvatemis,  "00. 

—  ru  fa,  431,  700. 
FORSKAL,  220. 

Fosse  (R.),  176,  381. 

FOSTER  (D.  L.),  397,  425. 

Fougères  (fécondation  chez  les),  358. 

Fourmis,  56,  61,  431,  581.  Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Fox  (Ed.  L.),  298. 
Fox  (F.  \Y.),  176. 
Fraenkel  (Martha),  295. 
Fragaria  vesca,  544. 
Fraipont  (Charles),  266. 
Franchini,  334. 
Frank,  102. 
Frankel,  494. 
Frankenberger  (L.),  630. 
Fraznex  (Ilartwig),  388, 
FRED  (E.  B.),  505. 
Fredericq  (Léon),  663. 
Freedlander  (S.  O.),  280. 
Freeman,  512. 
Fee-martin,  633. 
Fremy,  59,  248. 
Frets,  556. 

Freudenberg  (G.),  383,  384. 
Friedberg  (E.),  368. 
Friedentiial,  610. 
Friend  (Hild.),  222. 
Fringillidés,  76. 
Frisch  (K.  von),  121,  123. 
Frison  (Théodore  IL),  218. 
Frititlaria,  103,  544. 
Fritsch,  39. 
Frontonia,  664. 
Frost  (Howard  B.),  311,  317. 
Fructose,  392. 
Fuchs  (Berthold),  368. 
Fuclisia,  683. 

—  futgens,  683. 

—  virgata,  683. 
Fuhner  (H.),  386. 
Fuimura  (L.j,  620. 
FCKUSHI,  598. 

Fuligo  septica,  507. 
FULMER(E.  [.),  525,  526. 
Fulton  (John  F.),  333,  665. 
Fundulus,  312. 

—  heteroclitus,  255,  263,  581. 

Funk  (C),  524. 

Flrt  (von),  406.  t 

FURTH  (L.),  428. 
Firth   (Paula),  102. 
Fusus,  139. 


Gadeceau  (G.),  547. 
Gadus  morrhua,  263. 
—      poLlachia,  108. 
Gaidukov,  539. 
Gaievsky  (Mm°  N.  C.),  664. 
Gairdner  (M"e  A.  E.),  682. 


Galathea,  301. 
Galeus  canis,  635. 
Galiano  (E.  Feruandez),  72. 
Galiées,  689. 
Galigher  (A.  E.),  306. 
Galinsoga,  415. 
GALIPPE  (V.),  333,  480. 
Galium  aristatum,  689. 

—  cinerum,  689. 
lucidum,  689. 

—  metiodorum,  689. 

—  mollugo,  689. 

—  ru  bruni,  689. 

—  SchulLesi,  689. 

—  verum,  493. 
Galleria,  107. 

—  mellonella,  61,  363,  429,  666. 
Gallinula  cliloropus,  680. 
Galloway  (VY.)..195. 

Galton,  213. 
Galtonia,  544. 

caudicans,  544. 
Gammarus,  99. 

—         chevrcuxi,  37,  675. 
-^ —      limnarus,  230. 
Garchen  (H.),  666. 
Gard  (Med.),  227. 
Gardner  (J.  A.),  176. 
Gardner  (W.  A.),  627. 
GARRAULT  (H.),  247,  248. 
GARRELON  (L.),  667. 
GARRETT  (F.   C),  540. 
Garrett  (II.),  540. 
Garrey,  72. 
Garrison  (H.  S.),  215. 
Carrod,  425. 
GASCHOTT  (Otto),  338. 
Gastéropodes,  5,  81,  582.  Voir  aussi  aux  noms 

d'espèces. 
Gastrique  (sécrétion),  363,  364. 
Gatenbv  (II.),  258,  259. 
Gatenby    (J.  Broute),  137,  219,    457,    458, 

475,  592,  593. 
Gates  (Ruggles  R.),  210. 
Gaudry,  579. 

Gaultheria  ovaUj'olia,  658. 
Gautier  (Cl.),  369. 
Gautier,  509. 
Gautrelet  (Jean),  203. 
Géantes  (espèces),  243. 
Gélatine,  380,  665. 
Gels,  587. 

Gène  (conception  du),  559. 
Génie  musical,  705. 
Geitler  (Lothar),  611. 
GÉnieys  (P.),  663. 
Génitaux  (organes),  618. 
Gentiana  Stur'mania,  6. 
Geopyxis  carbonaria,  576. 
Georgewitch  (Jivoiu),  108. 
Georgewitch  (Pierre),  592. 
Géotropisme,  329,   543,  544,  545,  546. 
Géphyriens,  445. 
Gerhardt  (K.).  95. 
Germination,  93,  94,  267,621,  622,  627. 
Gerould  (John  II.),  554. 
Gerris,  218. 

—  lacustris,  84. 


726 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Gesell  (Robert),  296. 
Geum,  544. 
Giard,  196,  360. 
Giardia,  42. 

—  enterica,  278. 

—  intestinalis,  303,  304. 
Gibson  (R.  B.),  535. 
Gibson  (C.  A.),  304. 

GlCKLHORN  (JOS),   384. 

Gigantisme,  151. 

Gill  (E.  Léonard),  240. 

Girard  (Pierre),  184,  594,  595,  596. 

GlUSTi  (L.),  43. 

GLASER  (Otto),  258,  610. 

GLASER  (R.  W.),    207,  332. 

Glaucoma  scinlillans,  13,  14. 

Gley  (E.),  128. 

Globules  blancs,  voir  Leucocytes. 

Globules  rouges,  voir  Hématies. 

Globuline,  498. 

Cilochidium,  467. 

Gloeosoporium   ulmeum,  699. 

Glomcrella,  629. 

Glucose,  392,  393,  403,  404,  418,  658. 

Glucosides,  397. 

Glur/ea  gigantea,  107. 

Glyceria  maritima,  267. 

Glycériens,  590. 

Glycine,  539. 

Glycolyse,  372. 

Glycosurie,   369. 

Glyoxalase,  410. 

Gnétales,  701,  702. 

Gnetum  scandais.  701. 

Gnomonia  ulmea,  699. 

Gobius,  301. 

Gobley,  494. 

Goebel,    38,  543. 

Goetsch  (W.),  102,  132,  162,  357,   439. 

GOFF1N  (G.),  369. 

Goffin  (M.),  369. 

Goitre,  193. 

GOLDING  (J.),  412. 

GOLDMANN,  598. 

GOLDSCHMIDT  (R.),  37,  38,  74,  272. 

GOLDSMITH  (M.),  70. 

Goldsmith  (William  M.),  613. 
Golgi  (C.),  530. 
Golgi  (appareil  de),  232,  592. 
Gomme  arabique,  665. 
Gomphidius  gracilis,  577. 

—  roseus,  325. 

Gonionemus,  342. 
Gonocborisme,  357. 
Gonophores,  139. 
Goodrich  (Edwin  S.), 311. 
Goodson  (G.  A.),  369. 
Coodspeed  (T.  11.),  317. 
Goodytra  repens.  693. 

GOORMAGHTlGH   (N.),   616. 

Gordiens,  226. 
Gordius  aquaticus,  226. 
Gorille,  243. 
Gorim  (C.),  217. 
Gortner  (R.  A.).  230. 
GOTHLIN,  665. 
GOTTSCHLISCH,  424. 
GOULD,  289. 


Govaerts  (Albert),  556. 

Gowen  (John  W.),  552. 

Gowen  (Marie  S.),  552. 

Grabham  (M.  C.),  96. 

Gradation  physiologique.  262,  622. 

GRADMANN  (IL),  208,  545. 

Graeper,  150. 

Grafe  (Edouard),  398. 

Graisses,  152,  350,  422,  423,  437,  498. 

GRALKà  (R.),  408. 

GRAM  (IL  C.),  500. 

GRANEL  (F.),  644. 

Graphidées,  437. 

Gravier  (Ch.),  51. 

Gravier  (Ch.  G.),  441. 

Grawitz,  174. 

Cray  (T.),  249,  545. 

GREEN,  391. 

Greenberg  (P.),  657. 

GREENE  (C.  W.),  491.  492. 

Greffe,  29  et  suiv.,  148,  161,  162,268,  346,  347, 

357,  470  et    suiv.,  623,  624,  625,  629r 

632,  633,  635,  685. 
—      (hybrides  de),  472. 
Grégaire  (instinct),  238. 
Gregarina  cwneata,  107,  577. 

—  pohjmorpha,  577. 

—  Steini,  577. 

Grégarines,    107,    252.    Voir  aussi  aux   noms 

d'espèces. 
GREGOIRE,  256,  353. 
GREGORY  (J.  W.),  585,  586. 
C.RENET  (IL).   201. 

Grenouille,  9,  509.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 
Grenouille  (sexe  chez  la),  164, '473,  474. 
GREY  (E.   C),  183. 
Grigaut  (A.),  380. 

(1RIGORESEN,  504. 
GRIJIJS,  288. 

(irilloniens,  692. 

Grijllotalpa  rulyaris,  323. 

Griselina  littoralis,  64. 

Gross  (Alfred  O.),  584. 

Gross  (E.  G.),  534. 

Gross  (R.  Eberhard),  393. 

Grossesse,  204. 

Gruyer  (P.).  336. 

Gryses  (V.),  666. 

GUDGER  (E.  W.),  571. 

Guêpes,  110,  225. 

Guest  (George  M.),  650. 

Guerre,  124. 

Gui,  95. 

GUILLACMIN   (A.),   467. 

GUILLAUMIN  (Ch.  O.),  369,  381. 

GUILLIERMONÇ  (A.),  2,  131,  132,  451,593,  601, 

695,  696. 
GuiSBERG  (Marie),    564. 
GULICH  (Addison),  288. 
Ciinn  (J.  A.\  205. 
GÛN/.BURG  (L.),   363. 
GURNEY  (J.  IL),  584. 
Guttation,  49,  568. 
g"httenberg  (Hermann  von),  71. 
GUYÉNOT  (Emile),  83,  91,  459,  571. 
GUYER  (M.  F.),  172,    213,  215,  551,  557. 
Guyesse-Pellissier,  259. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


727 


Gymnodinium,  103,  104, 105. 

—  psciulonoctituca,  91. 

—  Zachariasi,  91. 
Gymnogramme  chrysophylla,  358. 

—  sul/'urea,  358. 

Gymnosomes,  436. 
Gynandromorphisme,  75,  271,  476. 
Gyôrffy  (J.),  26. 
GyôRGY(P.),  383,  384. 
Gyj^atrlv  Hermaphioditus,  29-'i. 


Haar  (A.  W.  Van  der),  394. 

Haas  (P.),  387. 

Haberlandt  (L.),  52,  53,  57,  112. 

Habrocytus  cionicida,  101,  339. 

Hadrobracon  brevicornis,  630. 

Haeckel,  710. 

Hahn  (Amandus),  47. 

Haehn,  493. 

Haffner  (Kouslantiu),    143. 

Haggard  (II.  W.),  500,  515. 

Haldane  (J.  B.  S.),  551,  658. 

Halictus,  96. 

Halimede  asiatica,  436. 

—        Menetriesi,  436. 
Hall  (A.  J.),  199. 
Hall  (J.  S.),  517. 
Halophytes  (plantes),  267. 
Halopitys  pinastoides,  115. 
Hatosydna  getatinosa,  257. 
Hallica  ampelopliaga,  101. 

—      lytltis,  101. 
Hamburger,  22. 
Haminea,  691. 
Hammerschlag  (R.),  2. 
Hammet  (Frederick  S.),  201,  289,  291,  292, 

305,  308,  532,  534. 
Hanak  (A.),  40. 
Hance  (Robert  T.),  129. 
Hanke  (Martin  C-),  16. 
IlANKIN  (E.  II.),  195. 
Hanna  (G.  Dallas),  272. 
Hanneton,  51, 176. 
Hannevart  (Germaine),  248. 
Hansen,  173. 
Hansen,  59. 
Hansen  (O.),  118. 
Hapalosiphon,  612. 
Haplozoon,  104. 
Haptotropisme,  440,  542. 
Harden  (A.),  369,  392,  393,410,  516. 
Harder  (Richard),  528. 
Harding  (Ch.),  224. 
Hardy  (Arthur  C),  122. 
HaRI  (P.),  407,  424. 
Haricot  (hérédité  chez  le),  682. 

IlARINGTON  (C.  R.),  440. 

HARMS  (W.),  34,  475. 

IIarpdder  (Karl),  47. 

Harshaw  (A.  M.),  517. 

IUrris  (G.  T.),  222. 

IlARRtS  (J.  A.),  230,  264,  556,  657,  668. 

Harrison  (J.  W.  H.),  550. 

Harrison  (Ross  G.),  623. 

HART  (E.  B.),  287,  518,  523,  524. 

HARTLEY  (C.  P.),  215. 

HARTMAN  (F.  A.),  293. 


Hartmann  (May),  278,  478. 

IIartner  (W.),  424. 

Hart\yell(G.  A.),  421. 

HARVEY  (E.  Newton),  196,  299,  300,  537,  576. 

IlASTlNG,  662. 

Hastings  (A.  B.),  500,  531. 

Hâtai  (S.),  201. 

Haiman  (Lucien),  444. 

Haupt  (A.  W.),  612. 

Hausknecht  (R.),  203. 

Hawaii  (îles),  692. 

Hayhurst  (E.  P..),  193. 

IlAYNES  (P.),  351. 

Head  (H.),  232. 

HEATHCATE   (R.  St.  A.),   205. 

Hecrt  (Selig),  121. 

Hecht,  309. 

Hedera  Hélix,  64,  394. 

Hedin  (S.  G.),  391. 

Heffter,  350,  541. 

Heft  (H.  L.),  517. 

IlEGLER,  507. 

HEGHER  (R.  W.),  246,  577. 

Heidenhain  (Martin),' 131,  276,  424. 

HElKERTINGER(Fr.),  95,  110,  443. 

HEILBRONN,  350. 

HEILBRUN  (L.  V.),  602. 

Heinricher  (E.),  95,  438. 
HEINSEN  (E.),  227. 
HEINTZE,  394. 

Hetianthemum  variabile,  544. 
Helianthus,  264. 

—  annuus,  153,  471. 

—  tuberosus,  471. 
Iléliconides,  443. 
Helicosporium  parasiticum,  261. 
Heligmosomum  laeve,  85. 
Héliothérapie,  61. 
Héliotropisme,  537. 

Hélix,  80,  82,  91. 

—  arbustorum,  69,  70. 

—  aspersa,  80,  82. 

—  pomatia,  40,  82. 
HELLER  (V.  G.).  288. 
Helvella  Crispa,  611. 

Hématies,    134,   290,    362,    371,  380,  418,    419, 

530. 
Ilématique  (cellule),  615. 
Hématophages  (parasites),  88. 
Hemerophila  abruptala,  676. 
Hémicellulose,  384,  396,  414,  508. 
Hémiptères,  84,  572. 
Hemitrichia  clavata,  507. 

—         rubiformis,  507. 
Hémoblastes,  616,  641. 
Hémocyloblastes,  616. 
Hémoglobine,  362,  363,  419,  501,  706. 
Hémogonies,  362. 
Hémolymphe,  554. 
Hémolyse,  290,  429. 
Hémolysines,  31. 
llENDERSON  (L.  J.),  529,  562. 
IlENDERSON  (Y.),  515. 
llENDERSON,  661. 

IIenley  (F.  R.),  392,  393. 
Henn  (S.  Ch.),  69. 
HENNEGUY  (F.),  247,  248. 
HENRIQUES,  296. 


728 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Hensel,  84. 

Hépatique  (cellule),  648. 

Hépatiques,  303. 

JlERBST,  266,  597. 

Herdman  CW.  A.),  113. 

Hérédité,  72  et  suiv.,  81,  82,  210  et  suiv.,  310 

et  suiv.,  433  et  suiv.,  547  et  suiv., 

591,668  et  suiv. 

—  dans  l'amphimixie,   74. 

—  dans  le  croisement,  74  et  suiv.,  215 

et  suiv.,  314  et  suiv.,  433  et  suiv., 
548,  549  et  suiv.,  673  et  suiv.,  690. 

—  du  sexe,  213. 
(généralités),  212,  311. 

—  psychologique,  212. 
HÉRELLE,  560. 

Herfs  (Adolfj.  575. 

Herlant  (Maurice),  11, 135,  255. 

Hermann  (Edmond),  168. 

Hermaphroditisme,    164,    165,    166,    169,   272, 

357,  473,  474,  631,  632,  694. 
Heron-Allen  (Ed.),  238. 
HEROUARD  (E.),  128,  277. 
HERPIN  (R.),  273. 
Herring  (P.  T.),  194. 
Herring,  292. 
Hertling  (II.),  162. 
Hertwig  (O.),  124. 
Herwig  (P.),  11. 
Hertwig  (P,.),  473. 
Hertwig,  35. 
Hertwig,  27. 
Hertwig,  643. 

HERZFELD  (E.),  392.  503,  504. 
Hespéridine,  387,  689. 
Hess  (A.  P.),  521. 
Hess  (W.  R.),  409. 
Hesse  (E.),  106. 
Hesse,  611. 
Hétérocystes,  611. 
Hélérodynames  (espèces),  439. 
Hétérogamétie,  138. 
Hétérogamie,  354. 
Heterosis,  215. 
HétérolhaUie,629. 
Hétérotoxines,  347. 
Hétérotransplanlalion,  346,  347. 
Hétérotypie,  136. 
IlEl'BEL,  52. 
Hewer  (E.),  171. 
Hewitt  (J.  A.),  180. 
IIewitt  (J.  H.),  370,  420. 
Hevde  (U.C.  Van  der),  528. 
Hevmans  (G),  66. 

Hibernation,  60,  200,  407,  423,  439,  528. 
Hiden  (Robert  Ratlaile),  257. 
Hieracium,  686,  687. 
Hildebrand,  59. 

Hill  (A.  V.),  177,  340,  419,  661. 
Hill  (A.),  424. 
HILL,  621. 

Hill  (Léonard),  147. 
Hill,  584. 

HlNDLE,   11. 

Hippobosca,  564. 
Hippopotame,  298,  338. 
Hippospongia  equina,  77. 
Hippurique  (acide),  502,  535. 


Hirondelles,  224. 

Hiroshi    (Ohshima),  141,  158. 

IIirsch  (E.  P.),  537. 

IIlRSCH  (M.),  84. 

HlRSCllLER  (Jan),  216,  273. 

Histamine,  365. 

Ilistidine,  127. 

Histogenèse,  616,  617,  626. 

Histolyse,  433. 

HlTSCHMANN,  621. 
HOFFMANN   (P.),  118. 
HOFFMEISTER,380. 
HOFLER  (K.),  6. 
IIOFMAN  (F.  B.),  54. 
IlOFMEISTER,  38. 
HOFVENDAHL  (A.),  428. 
HOGBEN   (L.),   137. 
IIOGUE,  278. 

Holbol  (S.  A.),  370. 

IIOLBROOK  (F.   M.),   685. 
HOLL,  416. 

Hollande  (A.-Ch.),  68,  97.  697. 

Hollo  (J.),  422. 

Holmgren  (E.),  23,  644. 

Holmgren  (Nils),  262,  324,  643. 

Holnigren  (appareil  de),  voir  Trophosponge. 

HoLoplana  Gravei,  3. 

Holosleum,  544. 

—  erraticum,  697. 

IIolst,  654. 
HOMANS,  132. 

Homarus,  301. 
Homochromîe,  336. 
Homodynames  (espèces),  439. 
Homœolhermcs,  51. 
Homœotoxincs,  347. 
Ilomœolransplanlation,  346,  347. 
Homogyna  alpina,  6. 
Homologies,  361. 
Homosexuels,  168. 
Honda  (H.),  254. 
Hopkins  (F.  G.),  350. 
Hopi'ERT  (C.  A.),  524. 
Hordcum,  542. 

rriuranium,  211. 
—  vulgare,  211. 

Hormones,  voir  Sécrétion  interne. 

HOSKINS,   292. 

HOSMER  (Helen  R.),  301. 

Houblon,  274,  423. 

Houlbert  (C.),  436. 

Houssay  (B.  A.),  43,  152,  241,  281,  309. 

HOVASSE  (R.),  259,  590,  697. 

Howe  (P.  E.),  498,  499. 

Howell  (Brazier  A.),  703. 

Howland  (Ruth  B.),  625. 

Hsiang-Fong  Wp,  246. 

HnBBARD  (R.  S.),  496. 

HiBBS  (CarlL.),  177,  327,  565. 

IlLBER  (Bruno),  693. 

Hug  (E.),  152. 

HUGHLINGS-JACKSON,  232,  233. 

Huître,  165,  475,  570. 

HULL  (M.),  493. 

HCLL,  67. 

HUME  (E.  M.),  411,412. 

IlUMPHREY  (G.  C.),  523. 

Hunefeld-Hensen  (images  de). 


TABLE  ANALYTIQUE. 


729 


Hupper  (Marjorie),  293. 
HHRTHLE  (K.),  295. 
HURTLEY  (W.  H.).  380. 
HlTCHINSON  (C.  B.),  683. 

Huxley  (Julian),  37,  195,  219,  258,  477, 

675. 
Hyalonemevtes,  637. 

Hybrides,  215,  216,  549  et  suiv.,  563,  684.  Voir 
aussi  Hérédité  dans  le  croisement. 
—         (distribution  géographique  des),  229. 
Hydalodes,  645. 
Hydra,  102. 

—  fusca,  102,  439,  642. 

—  grisea,  6'i2. 

—  viridis,  102,  439. 
Hydraires,  478. 
Hydrangca,  543. 

Hydrates    de    carbone,    370,    403,     414,    527, 

650. 
Hydrocœle  double.  26. 
Hydrocolcum,  507. 
Hydroïdes,  78. 
Hydrophuus  pireus,  269. 
Hydrotropisme,  431. 
Hydrozoaires,  357. 
Hygromorphie,  568. 
Hygrotropisme,  440. 
IIyman  (Libbie  H.),  262.  286. 
HYMAN,  597. 
Hyménoptères.  225,  676. 

—  perforants,  329. 

Hynes  (W.  A.),  528. 
Hyperglycémie,  63,  497. 
Hypermétamorphose,  360. 
Hyperparasitisme,  243. 
Hyperthermie,  203. 
Hyperthyroïdisme,  302. 
Hyperlonie  (action  de   1'),  11,  26,  40,  259,  297, 

610. 
Hypochera  ckalybcata,  168. 
Hypocoma,  105,  106. 

—  patellarum,  106. 
Hypomyccs  perniciosus,  336. 
Hypophyse,  92,  151,  152,  169,  170,  274,  308,  662, 

663. 
Hypophyséclomie,  43. 
Hypotonie,  259,  297. 
Uypsurus  câryi,  327. 
Hystérésis,  275. 


lATRIDES  (D.).  385. 

Ibara  (Y.),  306. 

Ichneumons,  225. 

IDE  (M.),  525. 

Idéalion,  237. 

ldiosome,  10.  592. 

Idiotie  amaurotique,  252. 

Ijimaia  Loppei,  445. 

Ile  d'Yen,  444. 

Iles  Britanniques.  444. 

Ilex  aquifolium.d'x. 

Illusions  optiques.  231. 

Immortalité,  39,  479. 

Immunité,  65,  204,  205,   213,    557,   561,  666  et 

suiv. 
Impatiens,  415. 

parciflora,  130,  568. 


Inanition,  131,  132,  140,  649,  653. 

Incarviltea  Dclavayi,  356. 

Individualité,  127,  346,  347,  348. 

Infection,  542. 

Inllammation,  710. 

Infusoires,  5,  96,  352,  454,  455,  463,  464,  544, 
545,  590,  664.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

Ingalls,  643. 

Inquilinisme,  106,  694. 

Insectes,  277,  343.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 

—  (rapports  avec  les  fleurs),  95,  96. 

—  (transplantation  chez  les),  268. 
Instinct,  343,  344. 

—  maternel,  344. 
Instincts,  94,  238,  239,  335. 
lntellectualité,  565. 

Intersexualité,  36,  37,  75,  76,  163,  559,  631. 
Interstitielle  (glande),   32,    33,    92,   166,    167, 

271,  476,  630.  633,  672. 
Intosclietlina  rliyncliclmis,  699. 
Inuline,  357,  396,  414. 
Invertase,  493,  494. 
Invertine,  395. 
Inzabato  (L.),  339. 
lodamoeba  Biitschlii,  303. 
Iode,  541,  651. 

—    (action  de  1'),  151,  273,  360,  638. 
Iodogliadine,  25. 
Iodoseroalbumine,  25. 
Iodoseroglobuline,  25. 
lodooviilbumine,  25. 
Ions  (action  des),  304,  305,  426,  429,  502. 
Ipliionc  muricata,  685. 
Ipomoea  purpurea,  60. 
Iridacées,  48. 
Iridomermyx  humilis,  96. 

IRMISCH,  102. 

Irradiation,  7. 

Irréversibilité  (loi  de  1'),  220. 
Irwin  (Mariant,  307. 
1saac(S.).  390.  402. 
Ishikawa,  349,  350. 
Jsoctes,  230. 
lsopodes,  114. 
Isosoma,  225. 
Isotropie  de  l'œuf,  16, 148. 

IYERSEN    (P.),  418. 

Ives  (J.  D.),  314. 
Iuloïdes,  110. 


Jacobs  (M.  II.),  251. 

Jacobshagen  (E.),  644. 

Jaeger  (Edmond),  193. 

Jahn,  507. 

Jahn  (Y.),  479. 

Jameson  (A.  P.),  371. 

Jameson  (II.  Lyster),  154,  155,  156. 

Jaques  (H.  E.),  173. 

Jarisch  (Adolf),  284. 

Javelly,  694. 

JEANNEL  (R.).  84,   435. 

Jeffrey  (C.  E.),  229,  702. 
Jellinek.  (Auguste),  470. 
jENKirçs  (G.  B.),  618. 
Jenmngs  (H.  S.),  69,  72, 106,  566. 


730 


TABLE  ANALYTIQUE. 


JENSEN,  25,  151.  638. 
Jephcott  (II.),  412. 
Jeûne,  97,  286,  413. 

JEYVELL,  478. 

Jezequel  (J.),  271. 

JOFFE(J.  S.),  183. 

Johns  (C.  O.),  522,  523. 

Johnson  (R.),  517. 

JOLEAUQ  (L.),  338. 

JOLLOS,  479. 

JOLLY  (W.  A.),  231. 

Joly  (L.),  231. 

Jones  (D.  B.),  485. 

Jones  (Donald  F.),  215,  317,  551. 

Jones  (M.  R.),  499. 

Jones,  507. 

Jones  (Sarah  V.  H.),  680. 

Jordan  (H.  E.),  149. 

Joseph  (H.),  112. 

Juday,  513. 

Juday  (Chancey),  329. 

Juncus  fluitans,  230. 

—  maritimus,  267. 

—  supinus,  568. 
Jung  (I.),  48. 
Jungmann  (W.),  64,  440. 
JUST,  518. 

JULIN,  694. 

Juniprrus,  622. 
Jcst  (E.  E.),  637. 


Kambe  (Hisanobu),  290. 
Kammeuer,  585. 
Kamtz  (Aristides),  380. 
Kanda  (Sakyo),  299. 
Kaolin,  363. 
Kapfberger,  504. 
Kapfhammer  (Joseph),  371. 
Karsten,  323. 
Karr  (W.  G.),  527. 
Kas  (V.),  428. 
Kasiwagi,  199. 
Kastorf  (Fritz),  119. 
Kataplasmas,  156. 
Kayser  (E.),  186,  187. 
Keeton  (R.  W.),  535. 
KEIL1N  (D.),  109,  261. 
KElTH  (A.),  92,  220. 
Keith  (Lucas),  341. 
Kellaway  (C.  H.),  185. 
Keller  (R.),  62. 
Keller,  621. 
Kempton  (J.  H.),  669. 

KENDALL,  25,  430. 

Kenk  (Roman),  268. 

Kennedy  (C),  522. 

Kennel,  41. 

Képinovv  (Léon),  661,  667. 

Kerner,  102. 

Kerner  von  Marilaum,  229. 

Key  (J.  A.),  619. 

Key  (Wilhelmine  E.),  74. 

Khorozian  (K.  G.),  528. 

Kidd  (F.),  153. 

Kidd  (Walter),  211. 

Kiessling  (Werner),  541. 

Killian  (Charles),  271. 


KlNG  (Cecil  V.),  17. 
KiNG  (Helen  Dean),  172. 
Kirkpatrick  (R.),  575. 
Kiyono,  598. 
Klebahn  (H.),  227. 
Klein  (G.),  59,  663,  689. 
Klein,  507. 
Klinia,  650. 

Klingensmith  (R.  E.),  684. 
KLINGER  (R.),  392,  503,  504. 
Kniebe  (I.  L.),  24. 
KNIEP  (H.),  228. 
KNIPER  (K.),  678. 
Knudson  (A.),  501. 
Koehler  (Otto),  544. 

KOELLIKER,   149,  707. 

Kofman,  651. 

Kofoid  (C.  A.),  42,  90,  278. 

Kohl,  507. 

Kohler  (Denise),  199. 

Kohn,  35. 

Kolkwitz  (R.),  426. 

Kollmann  (Max),  161,  267. 

Kolm  (Richard),  235. 

Kolmer  (Walter),  271,  470. 

Koltzoff  (N.  K.),  637. 

Komiya  (Etsuzo),  290. 

Konopacki,  11. 

Konsuloff  (Stefan),  572. 

Kopaczewski  (W.),  178,  204. 

Koppanyi  (Theodor),  269,  270,  470,  471. 

KORANI,  375. 

KORNFELD  (W.),  41,  59,  642. 

KOSAVVA  (S.),  371. 

Koskowski  (W.),  203,  365,  654. 

Kossel,  379. 

Kostitch  (Alexandre),  671. 

KOSTYTSCHEW  (S.),   415,   516. 

Kraepelin  (IL),  96. 
Kramar,  102. 
Kramer,  22. 
Krediet  (G.),  631. 

KREMPF,  107. 

Krieg  (H.),  20. 

Kreussler,  529. 

Krizenecky  (JarosK-nv),  671,  699. 

Krômer,  643. 

Keckuck,  38. 

Kudo  (Tokuyasu),  301,  527. 

KUFFERATH  (IL),  303. 
KUMAGAI,  504. 

KUPPER  (Walter),  433. 
KURAMITSU  (Choizu),  257,  272. 

KUSCHAKEWITSCH,  35,  164. 

Kuss  (Emile),  128.    , 

Kt'STER,  156. 
Kuster,  702. 
kutscher,  51. 

klWADA,  129. 
KYLIN,  39. 


La  Barre  (Jean),  181. 

Labbé  (Alphonse),  85,  86,  141,  257,  704. 

Lubidocera,  693. 

Laborde,  44. 

Labyrinthe  (expérience  du),  312,  345. 

Lacaze-Duthiers,  165. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


731 


Lacerta  agilis,  27. 

—  vivipara,  240. 
Lacroix  (J.  L.),  328. 
Lacs  (flore  des),  229. 
Lactacidogène,  397etsui\. 
Lactarius  blennius,  577. 

—  '   rufus,  577. 

—  rolemus,  577. 
Lactation,  257. 

Lactique  (acide),  397  et  suiv. 

—  (bacille),  4SI. 
Lactobacillus  arabicnosus,  506. 

—  pcntacelicus,  505,  506. 

—  pentosus,  506. 
LADREYT  (F.),  199. 

Laer  (H.  van),  147. 
Lafont,  334. 
Laginiopsis,  436. 
Laguesse  (E.),  617. 
Lait,  396,  503,  518,  523,  540. 
Lamarckisme,  91,  124,  126,  686. 
Lamb  (Alvin  R.),  288. 
LAMEERE  (Aug.),  444. 
Lamellibranches,  5. 
Lami  (R.),  115. 
Laminaires,  184. 
Laminaria  (lexicaulis,  184. 

—  ochroleuca,  184. 
Lamium,  416. 

Lamne  cornubica,  635,  636. 
Lampsididés,  356. 
Lampsitis,  330. 

—  luteola,  467. 
Lampyrides,  330. 

LAMS,  458. 

Lamy  (Ed.),  99. 

Lancefield  (Rebecca  C),  551. 

LANG,  268. 

Lang,  37. 

LANG  (H.),  391. 

Lang  (S.),  391. 

Langage,  341. 

LANGFELDT  (E.),  497,  538. 

Lankester  (R.),  663. 

Lankesteria  cyclopori,   334. 

Lanoy  (L.),  372. 

Lanzenberg  (A.),  661. 

Lapaye  (G.),  575. 

Lapin,.  109. 

Lapicque  (L.),  170,  184,  234,  594,  707. 

Lapicque  (M.),  184,  707. 

LAQUER  (Fritz),  397,  399,   403. 

Laris  decidua,  576,  577. 

Larson  (John  A.),  274. 

Lasareff  (P.),  339. 

Lashley  (K.  S.),  341. 

Lashley,  584. 

Laska-Mintz  (E.),  424. 

Lasseur  (Ph.),  65. 

Latrodectes,  223. 

Laughlin  (Harry  H.),  78. 

LAUG1ER  (H.),  234,  422. 

Laurens  (Henry),  584. 

La  Vaulx  (R.  de),  36,  631. 

Laveran,  698. 

Lavialle  (P.),  355. 

Lavier  (G.),  88. 


Lawac.zeck  (Heinz).  402. 

Leavf.nwortii  (C.  S.),  523,  526. 

Lebistes  reticulatus,  213. 

Lebour  (Marie  V.),  692. 

Lebrun  (II.),  607,  608. 

LECAILLON  (A.),  216,  681,  690. 

Lecithincs,  494,  495. 

Le  Danois  (Ed.),  ÎOO. 

Leca,  701, 

Leenweniiook,  452. 

Lefèvre,  467. 

Legendre  (Jean),  ÎOO,  109,  697. 

Legendre  (R.),  705. 

LÉGER  (L.),  100,  105,  106,  107,  335,  697. 

LEHMANN  (E.  P.),  433,  434,  501. 

Leichseuring  (J.  M.),  295. 

LEIDY,  575. 

Leigh-Sharpe  (W.  H.),  635. 

Leitcu  (L.),  223,  682. 

LEMAY,  44. 

Lendner  (A.),  577. 

Lengerken  (Ilans  v.),  89. 

Leniiart  (C.  IL),  280. 

Lens  esculenta,  627. 

Lenz  (Fritz),  124. 

Lepadog aster-,  691. 

—  gouannii,  257. 

Lepidium  sativum,  546,  547,  568,  627. 
Lépidoptères,  55,  436,  540,  548,  563,  583,   675. 

Voir  aussi  aux  noms  d'espèces. 
Lepidosteus,  491,  492. 

—  osseus,  491. 

—  plalystomus,  491. 
Lepidurus  productus,  271. 
Lepisma  domestica, 696. 
Lepkovsky  (S.),  508. 

Leplat  (Georges),  54,  262,  266,  289. 
Lepomis  incisor,  565. 
Leptobryum  piri forme,  575. 
Leptodactylides,  113.       t 
Leptomonas  Davidi,  334. 

—  pyrrlwcoris,  107. 
Leptomoniase,  334. 
Leptonécrose,  160. 
Leptotheca,  698. 
Leriodendron,  701. 

I.eucas  Cephalotes,  493. 

Leucine,  51. 

Leuciscus  cephalus,  270. 

—        rutilus,  610. 
Leuco-agglutinines,  667. 
Leucobryum  piriforme,  575. 
Leucocytes,  2,  530. 
Leucocytose,  201. 
Leucoma  plwcorrhoea,  69. 
LEVADITI  (C.),  205,  642. 
LEVENE  (P.  A.),  247,  494,  495,  504,  507,  508, 

509. 
Lévulose,  393,  403. 

Levures,  97,  303,  392,  518,  525,  526,  693. 
Levy  (S.),  2,  9. 
Levy,  591. 
Lewis,  132. 

Lewis  (H.  B.),  492,  502,  506. 
LEWIS  (J.  T.),  193. 
Lewis  (Warren  IL),  277,  697. 
Lewis,  266. 
Lewis  (Mme),  278. 


732 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Lewis  Abbott  (W.  J.),  198,  223. 
Lewitzky,  130. 
Lézards,  268,  604. 

LlBBRECHT,   202. 

Libellula  depressa,  137. 

Liber,  482. 

Libert  (E.),  365. 

Liehenine,  396,  414. 

Lichens,  48,  441. 

Lichtenstein  (Jean  L.),  101,  105,  106,  110, 

225.  329. 
LICHTWITZ,   193. 
LiEMIART  (R.),   163. 

Lieske  (Rudolf),  30. 
Ligne  latérale,  643. 
Liliacées,  48. 
Lilium  candidum,  131. 

—  Martagon,  544. 

Lillie  (Frank  R.),  258,    259,   459,  461,   462. 

LILLIE  (Ralph  S.),  610. 

Lillie,  172. 

Limax  cinereo-niger,  91,  92. 

—  ma.vim.us,  91,  92. 
I.imnea,  80. 

—  stagnalis,  80,  697. 
Limnocodium,  445. 
Liraule,  55,  135. 

Lin,  682  (Voir  aussi  Linum). 
Linaria,  59. 
Lindiiard,  296. 
Lineus,  142. 
LiNG  (A.  R.),  173. 
Linguatulides,  143. 
LlNNERT,   494. 

Linum  grandiflorum,  29. 
Liometopum  apiculatum,  61. 
Lipase,  492. 
Liparis,  691. 

—  dispar,  696. 

—  Loeselii,  693. 
Lipémie,  498. 
Lipman  (Chas.  B.),  561. 
Lipobranchus  intermedius,  433. 
Lipochrome,  336. 
Lipodiérèse,  419. 

Lipoïdes,  5,  284,  351,  593. 

Lipolysine,  610. 

Lippincott  (William  A.),  316. 

Lipschùtz  (A.),  31,  296. 

Li-Shan-Houa,  594,  596. 

Liston,  98. 

LlTAROlÈRE  (René  de),  349,   353,  602. 

Lithobius,  474. 

Lithophages  (mollusques),  99. 

Little  (C.  G.),  77,  210,  211. 

LIVERSEDGE,   199. 

Livistonia  australis,  323. 

Lloyd  (J.  IL),  159. 

Lobelioidae,  692. 

Lobetti-Botani,  144. 

Localisations  cérébrales,  341. 

Locomotion,  296,  329. 

Locustiens,  692. 

Loeb  (J.),  11,  21,  22,  69,  70,  71,  209,  257,  461, 

542. 
LOEB  (Léo),  135,   249,   550,   257,    272,  313, 

346. 
Loepeu,  372. 


Loew-Trendelenburg,  426. 

Loftfield  (J.  V.  G.),  510. 

Loisel,  344. 

Lombaers  (R.),  147. 

Lombrics  (mort  des),  222,  223. 

Lonay  (H.),  264. 

Long,  621. 

Long  (M.  L.),  657. 

Longévité,  173. 

Lonicera  glaucescens,  658. 

LOPEZ-LOMBA   (J.),  185. 
LOPEZ-SUAREZ  (H.),  508. 

Loranlhus  europaeus,  96. 

Lorente  de  No  (R.),  120. 

Loris,   644. 

Lortet,  571. 

LOSCH  (II.),  228. 

Lotzy  (J.  p.),  219. 

Loxodon  onliquus,   701. 

Luciférase,  299,  537. 

Luciférine,  299,  537. 

Luciola  vitticollis,  299. 

Lucioles,  195. 

Luckhardt  (A.  B.),  340,  707. 

LUDFORD  (R.  J.),  137,  238. 

Ludwig,  465. 

Liger  (A.),  428,  429,  651. 

Lumière      (Auguste),     39,     93,     204,      275, 

666. 
Lumière   (action  de  la),  21,  25,  61,   181,  186, 
187,  195  et  suiv.,  207,  210,  303,  322, 
337,  529,  576,  627. 

—  (production  de),  299,  424,  537. 

—  (réaction  à  la),  309,  310. 
Lumineux  (organes),  196,  330. 
Luminiscence,  694. 

Lund  (E.  J.).  468,  597. 
Llndborg  (Ilerman),  684. 
Lundegardh  (H.),  432. 
Lune  (influence  de  la),[570. 
Lupéol,  369. 
Lupinus,  319. 

—  hirsutus,  493. 

—  Pipersmitlii,r320. 
Lupuline  (Glandes  à),  423. 
LUSH  (Jay  L.),  678. 
LUSK  (G.),  538. 

Lutte  des  parties,  27. 
Luvaridés,  356. 
Lwoff  (A.),  105. 
L.ycaena,  563. 
Lychnis  dioica,  550. 

—  sitvestre,  550. 

—  vespertina,  550. 
Lycogaia  epidendron,  507. 
Lycopodiacées,  303. 
Lycopodiales,  48. 
I.yding  (Georg.),  401. 
Lygus  pabulinus,  442. 

—     pratensis,  442. 
Lymantria,  558. 
Lymplioblastes,  616. 
Lymphocytes,  641. 
Lymphoïdes  (tissus),  361,^362. 
Lynch  (Clara  J.),  317. 
Lynchia,  564. 
Lyngbia,  507. 
Lyon,  544. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


733 


Lysine,  51,  127,  655. 


Mac  Arthur  (John  W.),  63,  657. 
Mac  Bride  (E.  \V.),  26,  211. 
Mac  Callum  (G.  A.),  206. 
Mac  Donald  (M.),  525. 
Mac  Dougal  (I).  T.),  153,  265. 
MacDowel  (E.  C),  312,  549. 
Mac  Duffie  (R.  C),  702. 
Macht  (D.J.),  344. 
Mac  Minn,  662,  663. 
Macpherson  (G.  E.),  621. 
Macroglossa  stcllatarum,  209. 
Macrophage,  616. 
Macrosiphum  ambrosia,  254. 
Madagascar,  115.  . 
Madère  (îles),  582. 
Madreporiques  (pores),  320. 
Maegelis,  651. 
Magelona  papillicornis.  693. 
Magendie,  212. 
Magnolia,  701. 
Magnus,  58. 
Magrou  (J.),  331. 
Mdia,  141. 
Mâignon  (F.),  372. 
Maigre  (Et.),  203. 
Maillefer  (A.),  556. 
Maïs,  317,  336,  668,  669,  683. 
Mal  de  mer,  119. 
Mallock   (A.),   178,  179. 
Mallocii  (Waller  Scott),  211. 
Maltase,  391. 
Malte,  116. 
Malvacées,  48. 
Mameli  (Eva),  388. 
Mammaire  (sécrétion),  421. 
Mammaires  (glandes),  643. 
Mammifères,  621.  Voir    aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 
—  (transplantation  chez  les).  270. 

Man  (J.-J.  de),  28. 
Manganèse,  394. 
Mangenot  (G.),  359,  450. 
Mangham  (Sydney),  486. 
Mangifera  indica,  109. 
Mangin,  416. 
Mangold  (O.),  160. 
Mangrove  (plante  de  la),  50. 
Maniliot,  64. 
Mann,  69. 

Manning  (A.  B.),  380. 
Manquât  (M.),  69. 
Maquenne  (L.),  50. 
Marais  bombé,  568. 
Marais  salants,  704. 
Marceau,  23. 

Marchal  (Paul),  89,  239,  360,  631. 
Marcus  (Ernst),  116. 
MARCUS  (H.),  594. 
Margarodcs,  360. 

—  vitium,  360. 

Marie  (P.),  341. 
Marine  (David),   661. 

Marinesco  (G.),  252,  307,  312,  662,  707. 
Marshall  (F.  H.  A.),  679. 
Marshall  (William  S.),  362. 

l'an>ék  biologique. 


Maiiston  (R.  B.), 
MutTENS  (Pierre),  353. 
Martes  furo,  677. 
Martin  (F.  T.),  535. 
Martin,  98. 
Martini  (E.),  282. 
Mascré,  539. 
Mdsdevallia  muscoxa,  ViO. 
MASON  (E.  II.),  524. 
Massart  (Jean  .  303. 
Masse  (notion  de).  241. 
Massonnat,  564. 
Mast  (S.  O.),  306.  310. 
Maternel  (instinct),  239. 
Matthew  (W.  D.),  242. 
MATIiEW,  516. 
Matiiias  (P.),  697. 
Mathiola  annua,  317. 
MAURER  (Fr.),  73,  643,  644,  671. 
M  AU  PAS,  106. 

Mauriac  (P.),  348,   372. 
Maurice  (île),  115. 
Mayvas  (Jacques),  361,  362. 
Maximovy,  616. 
Maxwell  (Herbert),   570. 
Mayeda,  405. 
Maver,  650. 

Mayor  (James  W'.),  129. 
Mazzocco  (P.),  281,  309. 
MC  Cabe  (E.  M.),  527. 
Me  CANN  (G.  P.),  132.  521.  522. 
Me  Carrison  (R.),  152.  185. 
Me  C.ARTY  (A.  C),  490. 
Mackay  (M.  M.),   412. 
MC  C.LENDON  (J.  F.),  5. 
MC  Collum     (E.  V.),  518.  520,  521,  525. 
Me  Elroy  (W.  S.),  533. 
Me  Farlane,  472. 
MCFIE  (R.  C),   585. 
Me  INDOO,    123. 
MC  Junkin  (F.  A.),  598. 
Me  Kellips  (G.  M.),  501. 
Me  RlBBEN,  297. 
MEANS  (J.  IL),  515. 
Mecanopsis  cambrica,  554. 
Medes  (Grâce),  5,  494. 
Médullaires  (rayons),  645. 
Meek  (Alex..),  583. 
Meek  (Waller  J.),  658,  659. 
Megalopa,  693. 
Megastigmus,  225. 
Meincke  (Pierre),  397,  399. 
Melampyrum  sitvaticum,  6. 
Melan  (Albert),  692. 
Melanargia,  436. 
Mélanine.  199,  301,  336. 
Mélanisme,  216. 

Mélanophores,  59,  121,  177,  663. 
Meldolesi  (G.),  383. 
Mctitaea,  563. 
Meltzer  (S.  L),  118. 

Membrane  cellulaire,  351,   386,  454,  590.  Voir 
aussi  Cellule  et  Perméabilité, 
de  fécondation,  260,  461. 
Membres  (transplantation  des),  623,  624,  625. 
Menaul  (P.),  508. 

Mendel  (L.  B.),  202,   287,  345,  526. 
MENDEL,  74,  265,  556. 

50 


734 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Meudel  (unité  de  mesure),  551. 

Mendeleeff  (P.),  429. 

Mendeliennes    (éludes),    74   et  suiv.,    215    et 

suiv.,  314,  549  et  suiv.,  671,  673  et  suiv. 
Mendelisme,  211,  671. 

MENDELSSOHiN,  447. 

Mendes-Corrèa(A.-A.),  35,  361. 

Mendota  (lac),  513. 

Méninges  (développement  des),  618. 

Menstruation,  381. 

Mepliisis  pudita,  685. 

Mercanton(P.  L.),  564. 

Mercapturique  (acide),  371. 

Mercier    (L.),     83,     107,    218,    326,    437, 

564. 
Mercure  (action  du),  462,  463. 
Mercurialis  annua,  332,  359. 

—  perennis,  332. 

Mermiria,  257. 
Mertens  (E.),  386. 
Mésenchyme,  277. 

Mesnil  (F.),  108,  334,  335,  567,  69S. 
Mésoderme,  206. 
Mésodermoses,  206. 
Mésoph;lliennes  (cellules),  6. 
Mespitus  japonica,  60. 
Mestrezat  (W.),  594,  595,  596. 
Métabolisme  (activité  du),  263. 
Métabolisme  de  base,  52'». 
Metalnikow  (S.),  429,  639,  666. 
Métamérie,  643. 
Métamérisation,  629. 
Métamitose,  8. 
Métamorphose,  38,  151,  152,  273,  306,  328,  359, 

360,  637. 
Métaux  (action  des),  428,   651. 
Metcalf  (Maynard  M.),  113. 
Metroxylon,  50. 
Metchmkoff  (E.),  67,  709,  710. 
Metchmkoff  (Olga),  709. 
Méthane,  541. 
Metz  (André),   709. 
METZ  (C.  W.),  136,  551,  606. 
METZNER  (P.),  58,  431. 
Meunier,  452. 
Meuzie,  510. 
MEVES,  6,  458.  540,  592. 
Mevius  (Walter),  540. 
Meyer  (F.  J.),  38,  350. 
MEYER,  294. 
Meyer,  643. 

MEYER  BlSCH  (P..),   415. 
MEYERHOF,  298,  403. 
Meysenbtjg  (L.  von),  522. 
Michel  (Aug.),  629. 
Michel  (P.),  45,  178,  179. 

MlCHELSON,  179. 

Michrochaete,  612. 

—  calotrichoid.es,  539. 

—  tenera,  539. 

Microbes,  204,  205,  429,  430,  666  et  suiv. 
Micrococcus  melitensis,  667. 
Micropterus  minimus,  327. 
Microsphaera  quercina,  578. 
iUicrosporidies,  106,  107. 
Microthorax,  277. 
MiÈge  (E.),  227,  335. 
Migrations,  580. 


MiKHAiLOFF   (Serge),  162.  238. 

Mikimoto  (perles  de),  154, 155. 

Miles  (L.  E.),  699. 

Milieu  (influence  du),  79, 146,  572. 

Miller  (Shirley  P.),  131. 

Miller  (C.  W.),  487. 

Miller  (E.  W.),  493. 

Miller.  651. 

Mills  (C.  A.),  495,  541,  650. 

Mimétisme,  110. 

Mimique,  111,   112. 

Mimosa  pudica,  72,  543. 

Minchin,  335. 

MlNER  (John  Riee),  548. 

Minnich  (Dwigtis  E.),  583. 

Minoura  (Tadachicka),  633. 

Mirabilis,  555. 

Misgurnus  anguitlicaudatus,  630. 

MiTCUELL(llelen  S.),  345. 

Mitochondries,  2.  3,  5,  9,  10, 129,  130,  131,  132, 

139,  450,  451,  457,  619,  620,  695. 
Mitose,  12,42,136,  137,  456,  574,  599,  600.  601, 
602. 

—  hétérotypique,  254. 

MlTROPHANOW,  601). 

Miura  (M.),  412,  413. 

MlYAMOTO  (W.),  371. 

Miyazawa  (Bungo).  669,  687. 

Modiolus,  331. 

MoDZEKiEwiczowNA  (Halina),  221. 

Mœritkerium,  701. 

Moina,  7. 

Moisissures,  516. 

Molge  cristatus,  33,  168. 

—  vulgaris,  270,  471. 
Molinia  cœrulea,  568. 

Molish  (Hans),  4,  60,415,  478,  689. 
Moi.LIARD  (M.),  23,  595. 

Mollusques,   79,  81,  491,  513,  516.   Voir  aussi 
aux  noms  d'espèces. 
—         (sexe  chez  les),  475. 
Monaster,  11. 

Monat-Biggs  (C.  G.  F.).  487. 
Monchy  (S.  J.  R.  de),  122. 
Monfort  (Camill),  568. 
Mongoles,  93. 
Monocentrie,  11,  12. 
Monstruosités,  83,  266,  628. 
Monstrillides,  694. 
Moodie  (Roy  L.),  206. 
Moore  (Benjamin),  190. 
Moore  (L.  M.),  297. 
Moore  (Cari  R.),  632. 
Moore,  369. 
Moore,  249. 
Moore,  461. 
Morax  (V.),  595,  596. 
Moreau  (F.),  274,  423,  441. 
Moreau  (M,ue),  274,  423. 
Morel  (A.),  45. 
Morgan  (G.  T.),  430. 
Morgan  (Th.),  37.  83,  149,  254>  314,   316,  254, 

552,  636,  679. 
Morgan  (unité  de  mesure),  551. 
Morgulis  (Sergius),  658. 
Morkera  (S.),  694. 
Moroff,  19. 
Morphine,  193. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


::;:. 


Morphologie  générale,  40  et  suiv.,  276  et  suiv., 

361  et  suiv.,  640  et  suiv. 
Morrenia  odorat»,  334. 
Morstatt  (H.),  438. 
Mort,  39,  40,   133,  134.  171  et   suiv.,  275.  276, 

477  et  suiv..  639,  710,  711. 
Mortensen  (Th.),  465. 
Morlinatalité,  172. 
Motella  tricirrata,  142. 
Mottier,  131. 

MOTTRAM  (J.  C),   477. 

Mouche  (longévité  de  la),  173. 

Mouches  (vol  des),  224. 

Mouquet  (Alfred),  51. 

Mockec  (Charles),  181. 

M0URIQUAND(G.),  45,  178. 179. 

Mousses,  575. 

Mouton,  198,  199,  240. 

Mouvements,  19,  20,  56  et  suiv.,  194,  195,  249, 

294,  295,  296,  446,  537,  544,  545, 662. 
Moyle  (O.  M.),  397,  425. 
Mucor,  110. 
Mùlh  (Dorothea),  577. 
MuiR,  95. 

MULLER  (H.  J.),  559. 
MùLLER  (Max),  111. 
Miller  (O.),  545. 
Mùnmch  (Richard),  265. 
Munro  Fox  (H.),  570. 
Murex  trunculus,  139. 
Murisier  (P.),  476. 
Murphy  (James  B.),  45. 
Murray  (C.  M.),  500. 
MURRAY(H.  A.  Jr.),  50O.  531,  662. 
MiRRAY,  313. 

MlRSCHHACSER  (H.),   393. 

Musa  sapientum,  288. 

Muscides,  439. 

Muscle,  23,   41,   83,  266,  294,  295,  296,    399  et 

suiv.,  424.  425,  492,  534,   537,  594,  617,   662, 

686. 
Musculaire  (contraction),  266. 

—  (rigidité),  537. 

—  (travail),  56,  294,  295,  398,  399,  400. 
Mustela  putorius,  677. 

Mustelus  canis,  131. 

—  vulgaris,  635. 

Mutation,  82,  92,  220,  554,  559,  560,  685. 
Mutations,  81,   82,  83,  84,   126,   217,  2Î2,    315, 

316,  317,  319. 
Muttkowski  (R.  A.),  183. 
Mya,  121,  309. 

—    arenaria,  513. 
Mycenia  epipterigia,  577. 
Mycelobia,  111. 
Mjcétomes,  693. 
Mycorhizes,  331,  332,  576. 
Myéloblastes,  616. 
M  vers  (V.  C),  499. 
Myers,  287. 

Mynchenberg  (George),  650. 
Myogenèse,  19,  626. 
Myolyse,  433. 

Mtrback.  (Ka>rl),  367,  411. 
Myrmécophilie,  96. 
Myrmicinae,  431. 
Mysis,  70. 
Myxidium  gadi,  108. 


Myxidium  lieberkkhni,  261,  698. 
Myxinoïdes,  361. 
Myxosporidies,  261,  636. 
Myzostomidés,  335. 


Naïades,  330. 

IS'aias,  230. 

Naissances  multiples,  217. 

Nanisme,  687. 

NANJI  (D.R.),  173. 

Narcose,  178,  295. 

Narthecîum  ossify-agum,  568. 

Nash  (T.  P.),  657. 

IXassa,  79. 

—     reticulata,  139. 
Nassula,  664. 
Nasties,  71. 
Navez  (Albert),  508. 
NAVILLE  (A.),  455.  615. 
Naxioides  spinigera,  115. 
Nectar,  95. 

Nectarifères  (taches),  96. 
Nectonemertes,  637. 

—  mirabilis,  637. 

N'EEDHAM,444. 
Nègres,  93. 
Negreti  (J.),  309. 

NEURING,  84. 

Neill  (Aima  J.),  653. 
Nellans  (C.  T.),  662. 
NELSON  (A.),  524. 
Nelson'  (E.  E.),  491. 
Nelson,  525. 
Nelson  (E.  M.).  287. 
Nelson  (Victor  E.),  288,  526. 
Nemacliilus,  301. 
Mematodinium,  91. 
NEMEC  (A.),  38,  112,  394,  428. 
Némertes,  641. 

Neomargarodes  Trabuit,  360. 
Néotenie,  151,  638. 
Neothomasia  populicola,  254. 
JSepa  cinerea,  84. 
Néphrite,  377. 
Néréides,  433. 
Mereis,  251,  460. 

—  Dumerili.  637. 

—  vexitlosa,  306. 

—  Dirent,  584. 
Neresheimer,  572. 

Nerfs,  339  et  suiv.,  706  et  suiv. 

NERNST,  595. 

Neuehàtel  (lac  de),  581. 

Neumayr,  562. 

Neuromérie,  643. 

Neuschlosz  (S.  M.),  203. 

Névrite,  446. 

Newman  (H.  H.),  260,  320,  628,  675, 

NlCOLAU  (S.),  642. 

Nicollella  ctenodactyii,  106. 

Nicollelidae,  106. 

Nichoxs,  172. 

Nicotiana,  317. 

—  a { finis,  357. 
rustica,  468. 

—  sylvestris,  468,  554. 

—  tabacum,  317,  627. 


736 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Nicotiana  tabacum  anguslifolia,  317,  318. 

—  —  calycina,  317. 

—  —  macrophylla,  317. 

—  —  virginica,  318. 
Nicotine  (action  de  la),  18,  344. 
Nids  comestibles,  509. 
Nieschulz  (Otto),  219. 
Nigrosine,  203. 

Niphargus  aquitex,  326. 
Nirenstein,  454. 
Nitella,  230. 

Nitrifiantes  (bactéries),  125. 
IMtrosomones,  125. 
Noack  (K.  L.l,  130,  512. 
Noack  (Kurt),  71,  543. 
Nobécourt  (P.),  42. 
Noctiluca,  91,  570. 
Noël  (R.),  132,  648. 

NOGIXHI,  24. 

Noïca,  446. 

Noix,  523. 

Nolf  (P.),  66,  119,182,290,665. 

Nomenclature  génétique,  211. 

Nonidez  (J.  P.),  606. 

NORDHAUSEN  (M  ),  531. 

Nordlind  (Folke),  394. 

NORCAIRD  (A.),  500. 
NORRIS  (F.  W.),  386. 
Nostoc,  507,  612. 
Notonecta  glauca,  269. 

—       marmorea,  269. 
Notropis  atherinoïdes,  565. 
Novaro  (P.),  413. 
Novocaïne  (action  de  la),  665. 
Nowrey  (J.  E.),  305. 
Noyau,  2, 4,  7,  9,  455,  555,  599,  600. 
Noyaux  troués,  2. 
Noyers  (maladie  des),  227. 
Nucléine,  4. 
Nucléinique  (acide),  4. 
Nucléiniques  (substances),  379. 
Nucléiques  (acides),  182. 
Nucléole,  453,  592. 

Nucléo-plasmatique  (relation),  131,  246. 
Nucléoprotéides,  3,  4. 
Nupliar  intermedium,  229. 
Nutrition,  48  et  suiv.,  264,  285  et  suiv.,  405  et 

suiv.,  509  et  suiv.,  652  et  suiv.     ' 
Nittall,  213. 

NCTTIMG  (C.   C),  220. 

NtE  (L.  L.),  499. 


Obata,  31. 

Obaton  (Fernand),  662. 

Obelia  commlssuralis,  468. 

—  geniculaia,  101. 

—  longa,  101. 
Oberthur(C1i.),  436. 
Obreshkove  (Vasili;,  309. 
Ocelles,  91. 

Ochromonas  granularis,  86,  573. 
Octopus,  238. 

—      bimaculalus,  296. 
Oddo  (B.),  388. 
O'DONOGHDE,   621. 

Odorat,  584. 


OEcologie,  93  et  suiv.,  221  et  suiv.,  326,  327, 

568.  690. 
OEhlkers  (Friedrich),  71. 
Œil,  121,  217. 

—  (développement  de  1'),  157. 
OEnotlwra,  83,  211,  354,  550. 

—  biennis,  627. 

—  gigas,  83. 

—  JHookeri,  354. 

—  lamarckiana,  354,  687. 

—  muricata,  354. 
OEsterlin  (E.),  427. 

Œuf,  141,  615.  Voir  aussi  Ovogénèse. 
Ogata,  405. 

Ogawa  (Chikanosulve),  629. 
Oholm,406. 
Oïdium,  431. 
Oie  d'Egypte,  216. 
Oïkopleura,  103. 

Oiseaux,    570,  584,    692,    697.  Voir  aussi  aux 
noms  d'espèces. 

—  (caractères  sexuels  secondaires  des), 

168. 

—  (sexe  chez  les),  271. 

—  de  basse  cour   (hérédité   chez    les), 

678,  679,  680,  681. 
Oka  (Asajiro),  199,  445. 
Okamoto  (KiUuo),  630. 
Okkelberg  (P.),  255,  605. 
Olesox  (H.  C),  524. 
Olfaction,  123. 
Oliveau  (A.),  109. 
Olombel  (Maurice),  709. 
Olssoî*  (Urban),  389. 
Oltmanns,  38. 
Ombellifères,  48. 
Onchidium,  547. 
Onslow  (H.),  178,  179,  675. 
Onslow  (M.  W.),  373,  382,  394. 
Ontogenèse,    14  et  suiv.,  146   et  suiv.,  261  et 
suiv.,  356,464  et  suiv.,  612  et  suiv. 

—  (facteurs  de    1'),  23  et  suiv.,  157, 

266,  467,  622  et  suiv. 
Oocytases,  610. 
Oocytes,  voir  Ovogénèse. 
Oodinium,   103. 
Oogonies,  voir  Ovogénèse. 
Oospora,  332. 
Opalina,  246,  572. 

dimidiata,  572. 

—  ranarum,  572. 

—  Zelleri. 
Opliionotus  lie.ractis,  465. 
Opliisaurus  venlralis,  684. 
Ophrydées,  42. 
Oplu-yoglcna  Cotlini,  106. 
Opislhobranches,    81. 
Opistlwpatus  cinctipes,  41. 
Optones,  voir  Extraits  d'organes. 
Opiuitia,  153. 

Orchidées,  48,  331. 

Orcynus  thynnus,  100. 

Organe  de  Bidder,  34. 

Organes  de  sens,  121  et  suiv.,  342,    447,  583, 

708. 
0'Reilly(L.),  527. 
Orientation,  312. 
Ornithochorie,   543. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


737 


Orobus  tuberosus,3Z2. 

Orthogénèse,  79,  126,436,  561,  562. 

Orthonéetides,  694. 

Ortmann,  115. 

Orton  (J.  H.),  163,  165,  200,  475,  476,  530, 

567,  569. 
Orvet,  voir  Anguis  fragilis. 
Oryssidae,  225. 
Os,  25. 

Osborn  (Henry  Fairfield).   125.  562.  701. 
Osborne  (T.  B.),  265,  523.  526. 
OSBURN  (B.  C),  222. 
Oscillations  (action  des),   61. 
Oscilla toria,  507. 

fenensis,  536,  537. 
osmose,  48,  49,  184,  185,  249,  405.  406  et  suiv., 

509  et  suiv.,   663. 
Osmotique(pression),  18,    135,    157,    252,    405, 
406.  692. 
Ostéoclastes,  149. 

OSTERHOUT  (W.   .[.   V.),   132. 

Ostracodes,  86.   Voir  aussi   aux  noms  d'espè- 
ces. 

Ostrea  edulis,  165. 

OTERO  (M.  J.).  309. 

Otocystes.  342. 

Ouramœba,  575. 

—  bolulicauda,  575. 

Oursin    (œuf  d'),    18.    Voir  aussi  aux  noms 
d'espèces. 

Ovaire  (extrait  d'),  308. 

—  (sécrétion  de  1'),  313,  344. 
Ovaires,  491. 

Ovarien  (cycle),  142. 
OVERTON,  452,  454,  510,  594. 
Ovocytes,  voir  Ovogenèse. 
Ovogenèse,  9,  139,  143. 
Ovules  primordiaux,  9. 
Owen  (D.  R.),  296. 
O.ralis  acetosella,  64. 

—  traldiviemis,  544. 
Oxydants  (fermenls),  394. 
Oxxjlricha  fallax,  13. 
Oxyuris  vivipara,  85. 
Ozobranchus  janlseo.nus,  199. 


Paal,  542,  543. 

Pack(D.  A.),  622. 

Padina  pavonia,  115. 

Peeonia,  701. 

Pagliano  (T.),    101. 

Pagurus  striatus,  238. 

Pailhvde  (Rey),  350. 

Paillot  (S.),  65. 

Paine  (Alexander),   15. 

Paiinter  (T.  S.),  169,   604. 

Palsrmon,  301. 

Patftomastodon,  701. 

Palsemonetcs    antrorum,   327. 

Paléobotanique,  703. 

Paléobiologie,  578. 

Paléontologie,  562,  570,  579. 

Palinurus,  301. 

Palm,  545. 

Palme  (huile  de),  410. 

PHLMER  (L.  S.),  423,  430,  502,  522. 


Palolo,  570. 
Panachure,  314,  652. 
Pancréas,  182,  391. 
Pangolin,  112. 
Panique,  240. 
Pauspermie,  125. 
Pantanelli,  529. 
papanicolau,  621. 
Papaver,  58,  543,  702. 

—  argemonc.  544. 

—  atlanticum,  544. 

—  dubinm,  544. 
hybridum,  544. 

—  heldreichii,  544. 

—  mnlicaulc,  544. 

—  orientale.  544. 

—  rhaeas,  544. 

—  somniferum.  544. 
Papliia  staminea,  516. 
Pappemieim,  598,  695. 
Pappenheimer  (A.  M.).  521. 
Paracliordodcs  pustutosus,  226. 

—  tolosanus,  226. 

—  violaceus,  226. 
Paracentrotus.  voir  Strongylocentrotus. 
Paragordius  stylo.ius,  226. 

—  tricuspidatus.  226. 
Paralyseur  (instincts).  239. 
Paramecium,  246,447,  597,  600,601,664. 

aurctia,  479,  555. 

—  bursaria,  555. 
Calkiiisi,  555. 

—  caudatum,  5.  187,  188,  203,  431, 

464.  555,  639. 

—  mullimicronucleata,  556. 

—  putrinum,  556. 
Parasites  hétéroxènes,  694. 

Parasitisme,  88,  89,  96,  103  et  suiv.,  225  et 
suiv.,  242,  331  et  suiv.,  439  et 
suiv.,  564,  577,  694,  695,  6%. 

cyclique,  696. 
—  intracellulaire,  697,  698. 

protélien,  694. 
Parathyroïdectomie,  291,  531. 
Parathyroïdes  (glandes),  151,  292. 
Paratilapia  polleni,  100. 
Parce,  436. 
Parcot  (L.)i  357. 
Parenchyme,  640,641. 
Paris  (Paul),  86. 
Paris  quadrifolia,  15,  353. 
Park  (E.  A.),  520. 
Parker  (G.  H.),  296. 
Parker  (Sylvia  L.),  276,  477,  480,  639. 
Parkin  (J.),  179. 
PARNAS  (J.  K.),  397,  424,  509. 
Parnell  (F.  R.).  682. 
Parrotia  persica,  531. 
PARSONS  (H.  T.),  518,  520. 
Parsons  (T.  R.),  661. 
Parsons  (W.),  661. 

Parthénogenèse,  11  et  suiv.,  143,259  et  suiv., 
591,  609. 

—  expérimentale,  11,  143,    259, 

454,  461. 

—  spontanée,  260» 

—  traumatiqtie,  143,    144. 
Parthénogénétiques  (œufs),  18. 


738 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Particularités  structurales  et  physiologiques, 

110. 
Partula,  80. 
Parus  major  a  ter,  571. 

—  —    cœruleus,  571. 
Passer  domeslicus,  697. 
Pasternak  (S.),  488. 
Patagonie,  113. 

Patelta,  142,  238. 

—  cœiidea,  106. 
Patiria  minata,  628. 
Patterson  (J.  T.),  166. 
Patterson  (T.  L.),  58. 
Pavjlesco,  170. 
Paulian  (D.),  307. 
Paulownia  tomenlosa,  153. 
Paulsenella,  104. 
Pawlow,  239,  309. 

Payne  (Fernaiulus),  316,  472. 

Pearl  (Raymond),  276,  477,  480,   549,  639. 

Pearsai.l  (W.  H.).  229. 

Pearse  (A.  S.),  570. 

PEase  (M.  S.),  680. 

Pêche  miraculeuse,  571. 

Pectase,  386. 

Pecten,  23,  80. 

Pertinaria  Koreni,  99. 

Pectine,  386. 

Pelargon'uun,  555. 

—  zonale,  130. 
Pellagre,  535. 
Pellegrin'  (Jacques),  437. 
Pelmatohydra,  102. 
Pelobates  fuseus.,  270. 
Pelosse  (Jean),  425. 
Pelsener  (Paul),  79,  81. 
Penard,  575. 
Penhallow,  545. 
Penfield  (WildenG.),231. 
Pénicillium  randidum,  428. 

—  digilatum.  542. 
glaucum,  516. 

—  Roque  forti,  428. 
Pensée,  237. 

Pentimalli  (F.),  429. 

Pepsine,  366,  383. 

Peptone  (action  du),  203. 

Pérard  (Charles),  106. 

Perça  vulgaris,  270. 

Percoïdes,  327. 

Pereira  (M.  de  M.  Bernardes),  193. 

PÉrez  (Charles),  33,  335,  445. 

Perfusion  (liquides  de),  64. 

Peridei-mium  ackolum,  638. 

—  cerebrum,  638. 
eoleosporoides,  638. 
comptoniae,  638. 
Peckii,  638. 

—  piriforme,  638. 

—  strobis,  638. 
Peridiniens,  8,  103,  697. 
Periiweis  cullrifcra,  273,  289. 

—         Marioni,  273. 
Périthèces,  578. 
Perles,  699. 

—  (production  des),  154,  155,  156. 
Perméabilité,  5,  6,  21,   22,  134,  351,  371,    372, 

453,  594,  595,  596. 


Peromyscus,  276,  678. 

maniculatus  gambeli,  276. 
Peroxydase,  5. 
Perrycoste  (F.  N.),  236. 
Persea  persea,  288. 
Persique  (golfe),  115. 
Pesanteur  (sens  de  la),  112. 
Pesta  (O.),  101. 
Peters  (J.  P.  Jr.).  514. 
Peters  (R.  A.).  305. 
PETERSON  (G.  W.  IL),  505,  507. 
Peterson  (YY.  M.),  505. 
Petit,  699. 
Petiteau  (B.),  707. 
Petromalus  puparum,  334. 
Petromyzon  planevi,  638. 
Peyron  (Albert),  15. 
Peyro.n,  356. 
Peyronel  (B.),  332,  576. 
Pezard  (A.),  32,  35,  271,  476,  636,  681. 
Pfannenstiel,  643. 
PFEFFER,  689. 
Pfeiffer,  429. 
Pflûger,  127. 

Phagocytaire  (théorie),  710. 
Phagocytose,  432  et  suiv. 
Phanérogames,  332. 
l'hascolomys,  644. 
Phaséoline,  522. 
Phaseolus  Mongo,  288. 

multiflorus,  568. 
—         vutgaris,  49,  522. 
Phénols,  182. 
Phiatidium,  693. 
Phiomia,  701. 
Philips,  391. 
Phillips,  537. 
Piiilippson  (M.),  251. 
Phoque,  272. 

Plioradendron  flavescens,  627. 
Phorésie,  106. 
Phormidium  laminoswm,  539. 

—  lUridum,  539. 

—  Betzii,  60,  184. 

Phosphore,  366.   396,  399,  400,    401,  402,  418, 
499,  501,  536,  537. 

Phosphorescence,  537,  576. 

l'holoblepliaron,  196. 

Photosensible  (substance),  121, 122. 

Photosynthèse,  189,  190.  Voir  aussi  Assimila- 
tion chlorophyllienne. 

Phototropisme,"  6.9,  70,  71,  207,   208,  209,  329, 
431,  432,  440,  542. 

Phoxinus,  301. 

Phrénosine,  415. 

Phycocyanine,  539. 

Phycoérythrine,  60,  539. 

Pliycomyces  nitens,  431,627,629. 

Phycomycètes,  39. 

Phyllopodes.  38. 

Phylogénie,     111,     112,    127,    338,     444,     578, 
701. 

Physa  fontinalis,  79. 

Physiologie  embryonnaire,  148, 149,150. 

générale,  42  et  suiv.,  174  et  suiv., 
278  et  suiv.,  363  et  suiv.,  481  et  suiv.,  645  et 
suiv. 

Phytomonadines,  478. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


739 


Phytoplitliora,  629. 

—  infestant,  227. 

Phytoplankton,  230. 
Phyzoctonia  7-epen$,  693. 

PlCADO  (C),  109. 

Picard  (F.),  100,  101,  226,  334. 
PlCK  (Ernst  P.),  235. 

PlCKERING  (J.  W.),  420. 

Pictet  (Arnold),  548,  563,  673,  674. 
Pierantoni,  694. 
Pieris,  563. 

—  brassicae,  101,  34à,  337. 

—  rapac,  209. 
PiÉron  (Henri),  234.  708. 
PiETTE  (E.),  626. 
Piézo-électricité,  175. 
Pigeons,  16,  17. 

Pigments,  20,  59  et  suiv.,  85,  86,  198  et  suiv., 
300.  336,  425,4'i5,  521,  539,  662,  663,  680. 

Pilocarpine     (action    de     la),    18,      55,     289, 
1*21. 

Pilosella,  687. 

Pimpla  instigator,  100,  101,  334. 

Pinéale  (glande),  92. 

Pinguicula  vulgavis,  493. 

Pinnotheres  arcoplnlus,  28. 
palaensis,  28. 

Pinus  Pinaster,  540. 

—  radiata,  265. 

—  sitvestris,  394,  576. 

—  strobus,  416,  576. 
Pirola  clilorantha,  102,  103. 

—  Mttuor,  102, 103. 

—  rotundifolia,  102. 

—  seconda,  102, 103. 

—  uniflora,  102. 
Piskernik  (Angela),  627. 
Pislillodie,  468. 
Pisum,  627. 

—  sativum,  64,  493. 
Pitt  (Francis),  677. 
PlTTARD  (Eug.),  564. 
Pituitaire  (glande),  194. 
Pituitrine,  194. 
Placenta,  619,  620. 
Plagge  (II.),  390. 
Plagiostomum,  323. 

Planaires,  16, 144,  162,  597,  622,  657. 
Planaria  agilis,  286. 

—  alpina,  144,  145,  326. 

—  dorotocephaltt,  63. 

—  gonoccpliala,  145. 

—  maculata,  286. 
polychroa,  268. 
sub.tentaculata,  99, 144. 

—  vitta,  99,  144. 
Plancton,  101,  581. 
Planctoniques  (organismes),  692. 
Ptanorbis,  81. 

—  corneus,  80. 
Plantefol,  473. 
Plasma  (action  du),  665. 
Plasmodiopliora  Brasskae,  507. 
Plasmodium  danilevfki,  697. 
Plasmogamie,  574. 
Plasmosome,  137. 

Plastides,  2,  130,  131,  450. 
Plaslidome,  593. 


Plate  (L.),  643. 

PLATii  (O.  E.),  548. 

Plat.hclniinth.es,  640,  641. 

Platyceras,  333. 

Platygaster  Fetti,  166. 

J'Ialynercis  megalops,  637. 

Plerotus  auritus,  344. 

Ptclliodon  glutinosus,  327. 

Plicaria  Iciocarpa,  576. 

Plimmer  (R.  H.  A.),  179. 

Plomb,  540. 

Plough  (Harold  II.),  315. 

Plumage,  271,  551,  556,  678,  679,  680,  681. 

Pneumonie,  206. 

Poecilus  cœrulescens,  89. 

Poids  du  corps,  170. 

Poikilolhermes,  51. 

Poils,  643. 

(longueur  des),  673 

—  sensoriels,  41. 
Pois,  523. 

POISSON  (R.),  84,  218,  334,  572. 

Poissons,    20,  33,  34,    150,   166,    194,   195,  301, 

436,  437,  445,  565,  580.  Voir  aussi 

aux  noms  d'espèces, 
(respiration  des),  285. 
(transplantation  chez  les),  270. 
Polarité,  468. 
Pôle  Evans  (M.),  542 
Pôle  Evans  (J.  B.),  542. 
Policard  (A.),  422,  423. 
Polimanti  (O.),  436. 
Politis,  275,  423. 
Pollaci  (G.),  388. 
Pollinisation,  95. 
Pollock  (H.  O.),  533. 
Polyretis  cornuta,  16,  99,  144,  145,  268. 

—        nigra,  98,  268. 
Polychèles,  115. 
Polyelades,  3,  641. 
Polycystis  gœllei,  294. 
Polydactylisme,  672. 
Polydesmoïdes,  110. 
Polyembryonie,  166,  694. 
Polygonacées,  48. 
Potygonum  ai'icularc,  264. 
Polygordius  iieapolilanus,  629. 
Polyki^ikos,  91. 
Polymastiginées,  278. 
Polymorphisme,  métagéuique,  38. 
Polynévrite,  306. 
Polynoïdes,  685. 
Polyplectron,  561. 
Polysaccharides,     384,    392,    396,     414,     504, 

504. 
Polysiphonia,  39. 

Polysptiincta  perconlatoria,  225,  226. 
Polyspermie,  143. 
Poma  (Georges),  267. 
Pomeroï  (C.  S.),  684. 
Pomme  de  terre,  85. 
Pommier  (blanc  du),  228. 
Ponder  (Eric),  204. 
Ponerinae,  582. 
Ponte,  100,  101. 

—  (acte  de  la),  335. 

—  (déterminisme  de  la),  94. 
Popenoe  (P.),  220. 


740 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Populys  iremula,  576, 577. 

Porc  (hérédité  chez  le),  314,  078. 

Porcellana,  301. 

Porhomma  tkorctli,  564. 

Poroceplialus  armillalus,  143. 

Porrit,  675. 

Porter  (W.  T.),  153. 

Porthesia  similis,  548. 

Portier  (P.),  35,  185,  302,  405,  406,  509, 

602,  652,  691,  694. 
Portulaca,  559,  560. 
Portunus  puber,  301. 
Positivisme,  586. 
Post-maturation,  622. 
Potamogeton,  230, 

—  densus,  417. 

Potassium  (action  du),  22,  202,  303. 
Potentilla.  702. 
Potonié  (R.),  224. 
POTTS  (F.  A.),  576. 
POUCHET,  103. 

Pouchetia,  91. 
Poule,  27. 

—  (hérédité  chez  la),  316,  551. 

—  (œuf  de),  404,  405. 

—  (sexe  chez  la),  476. 
Poulet   (développement  du),  19. 
POULTON  (E.  M.),  628. 
POUTIERS  (R.),  220. 

Powell  (E.  F.),  293. 

POYER  (G.),  212. 
POZERSKI  (E.),  61. 

Praxtl,  59. 

Pratje  (A.),  4. 

Prell  (Heinrich),  138. 

Prenant  (A.),  199. 

Prenant  (Marcel),  3,  4,  282.  283,  640. 

Présure,  493. 

Pride  (Andrew),  224. 

Priestley  (J.  H.),  652. 

Primates,  266. 

Primevérase,  539. 

Primula,  539,555,557. 

—  hirsula,  556. 

—  Juliae  548. 
Primulacées,  48. 
Pringle  Jameson,  253. 
Pringsheim  (Ernst  G.),  575. 
Proboscidiens,  701. 
Procavia  capensis,  106. 

Produits  sexuels,  8  et  suiv.,  138  et  suiv.,  253 
353  et  suiv.,  456  et  suiv., 
603  et  suiv. 

—  —        (dégénérescence  des),  608. 

—  (maturation  des),  141, 255, 354, 

355,  459,  591,  601,  607. 

—  mûrs,  141,  257,  354,  355. 

—  —        (origine  embryogénique  des). 

9  et  suiv.,  139  et  suiv.,  254, 

457,  458,  604. 
Proline,  527. 

Pronephros  (suppression  du),  625. 
Pvorhinotermes,  700,  701. 
Prosobranches,  5. 
Prosoplasmas,  156. 
Prostkiostomum  siphunculus,  3. 
Protamines,  127. 
Prolée,  9. 


Protéines,  19  et  suiv.,  378,  379,  413,  421,  429, 
498,  504,  505,  509,  518  et  suiv.,  655,  656, 
657. 

Proloparcc  convotvuli,  209. 

Protopathique  (sensibilité),  232. 

Protoplastes,  453. 

Prototrophiques  (bactéries),  125. 

Protopsis,  91. 

Protozoaires,  5,  125,  238,  303,  304,  453,  572, 
573,  574.  Voir  aussi  aux  noms  d'espè- 
ces. 

Trouty  (W.  F.),  153. 

Prunus  Cerasus,  64. 
—      Lauroccrasus,  64. 

Pruvot  (Mm«   A.).  436. 

Przibram  (Hans),  300,  336,  337. 

Przytecki  (St.  J.),  18,  143,  510. 

Psullista  campestris,  336. 

Pscudemis  elcgans,  296. 

Psrudibacus  Pfefferi,  115. 

Pseudobranchie,  644. 

Pscudococcus,  89. 

—  nipae,  256. 

Pseudo-Klossia  chitonis,  333. 
—       potellac,  333. 

Pseudopodiogamie,  574. 

Pseudovitellus,  108. 

Psidium  guayaba,  109. 

Psithyrus,  338. 

bavbutellus,  338. 

—  vestalis,  338. 
Psychologie  animale,  238  et  suiv. 

—  comparée,  238  cl  suiv.,  343  et  suiv., 

708,  709. 
Pteridium  aquilinum,  359. 
Ptéridopliytes,  3,  450,  451. 
Puberté  (glandes  delà),  35. 
Pulmonés,  5,  81. 
Pulsatïles  (organes),  55. 
Pulvinaria  innumcrabilis,  332. 
PUNNETT  (R.  C.),  678,  680. 
Pupille,  708. 
Purines,  533. 
Putrescine,  51. 
Pycnose,  3. 

l't/cnotliric  monoceploides,  106. 
Pyrale,  220. 
Pyrameîs  atalanta,  337,  583. 

—  cardui,  337. 
Pyridine,  405. 

Pyromelana  franciscana,  168. 
Pyronema,  629. 
Pyrosome,  694. 
Pyrrlwcôris  aptera,  107. 
Pyrrol,  381,  388. 
Pyruvique  (acide),  390. 


Quadrilla,  330. 
Quercus,  701. 

—  alba,  576. 

—  agrifotia,  265. 

—  pedunculata,  576. 

—  robur,  577. 
Queue,  220. 

Quinine,  53,  390,  395, 429. 
Quinones,  430. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


741 


Rabacd  (E.),  94,  209.  225,  239,  344,  345, 
439. 

Rabl,  8. 

Races  chimiques,  <i89. 

—  humaines,  92. 

—  nouvelles,  556. 
Rachiglosses,  81. 
Rachitisme,  517,  520,  521,  522. 
Racines,  568. 

—        respiratoires,  49,  50,  323. 
Racovitza  (E.-G.),  114. 
Radioactives  (substances),  44. 
Radiolaires,  598,  599. 
Radiopuncture,  7. 
Radium  (action  du),  251,  339. 
Radovici  (A.),  230,  294,  707. 
Raie  Torpille.  239. 
Raistrick  (H.),  430. 
Rajeunissement,  478,  479. 
Rakestraw  (N.  W.),  502. 
Rana,  475. 

—  catesbeiana,  474,  475,  604,  663. 

—  clamitans.  663. 

—  esculenta,  152,  235,  400. 

—  fusca,  92.  98, 141,  149,157,  158,  266,  607, 

608. 
parvipalmata,  92. 

—  pipietis,  140,  474,  475,  663. 

—  temporaria,  25,  59,  142,  159,   167,  247, 

259,  270,  360,  400,  455,  541. 

—  virescens.  528. 
Ranatra  linearis,  84. 
Ranc  (A.),  127. 
Ransom  (Fred).  308. 
Ranunculus,  702. 

—  repcns,  228. 

Ranvier,  616. 
Raphia  Laurenti,  50. 
IUppim  (M.),  448. 
Rascanu,  707. 
Rasmussen,  132. 
Raspail  (Xavier),  344. 
Rate,  532. 

Rathery  (F.),  182,  414. 
Rats,  140,  172,  257,  344,  345,  549. 
Ray  (C.  B.),  410. 
Ray  LA\'KESTER(SirE.),  223,  530. 
Rayons  ultra-violets  (action  des),  7,  251,  610, 

651. 
Rayons  X  (action  des),  27,  129,  156,  159,  651. 
Razous  (Paul).  124. 
Rea  (M.  W.),  645. 
Réaction  (notion  de),  709. 
Read  (B.E.),  477. 
Rebello  (Silvio),  193. 
Beboulia  hemisphaerica,  612. 
Reckertia  sagittifera,  246. 
Redfield  (Alfred  C),  251,  339. 
Redfield  (E.  S.),  339. 
Reed  (Howard  S.),  264. 
REED  (Charles  W.),  246,  283. 
REESE  (A.  M.),  223.  » 

Réflexes,  118,  231,  232,  233,  234,  309,  335,  340, 
341,  707. 

—  associés,  239. 

—  hétéronymes,  231. 
homonymes,  231. 

—  psycho-galvaniques,  234. 


Régénération,    28,    29,   120,   131,   145,   160  et 
suiv.,   267,  268,   468,  469,   617, 
629. 
—  des  nerfs,  235. 

régnier  (r.),  226. 

Regmer  de  Graaf,  609. 

Régression,  437. 

Régulation,  161. 

Reh  (L.),  110. 

Reichert,  650. 

Reid  (G.  Archdall),  211. 

Reimann  (H.  A.),  502. 

REIMANN  (S.  P.),  502. 

Rein,  364,  371. 

Reinheimer  (H.),  242. 

Reincke  (D.),  390. 

REINKE,  529. 

Reinking  (O.  A.),  195.  ' 

Reisinger  (Erichj,  294. 

Remy  (P.),  64,  638. 

Rénale  (sécrétion),  422. 

Renault,  206,  207. 

RENAIT,  616. 

RENNER  (Otto),  354,  433,  507,  531. 

RENNIE,  206. 

Rennine,  366. 

Reproduction,  570. 

—  par  spores,  599. 

Reptiles,  116,  206.  Voir  aussi  aux  noms  d'es- 
pèces. 
Réserves  (matériaux  de),  658. 
Résistance  électrique,  132,  133,  251. 
Respiration,  49,  50,  149,  153, 174,  285  et  suiv., 
407,  408,  436,  513  et  suiv. 
intracellulaire,  597. 
Respiratoires  (échanges),  306,  661. 

—  (mouvements),  285,  286. 
Relicularia  umbrina,  507. 
Reticulitermes,  700. 

—  flavipes,  700. 

Rétine,  584. 

Rettger  (Léo  F.),  66,  67. 
Retour  (instinct  du),  238. 
Reuss,  49. 
Reversion,  683. 
Reviviscence,  199. 
Rhabdites,  3,  4. 
Rhabdocœles,  3,  294. 
Rhabdochromatium  Linsbaucri,  384. 
Rhabdocoeles,  641. 
Rhagiocrines  (cellules),  616. 
Rhazya  s  trie  ta,  493. 
Rhina  squatina,  635,  636. 
Rhinanthus  minor,  23. 
Rhinocéros,  298,  563. 
Rhipidoglosses,  81. 
Rhododendron  intermedium,  229. 
Rhodophycées,  450. 
Rhopalomyia,  166. 
Rhynchelmis  limosella,  698. 
Rhyphus,  111. 
Rhizocéphales,  694. 
Rbizopodes,  609. 
Ribes  rubrum,  388. 
Ricasolia  amplissima,  441. 

—        herbacea,  441. 
Ricca,  543. 
Richards  (M.),  255. 


742 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Richards,  460. 

Richet  (A.),  348. 

Richet  (Charles),  204,205,231,237,  348. 

Richet  (Ch.  fils),  200,  348. 

Riel  (Ph.),  325. 

Ricinus  hirsutus,  493. 

RlCHTER-QUITTNER  (M.),   417-420. 

Riddle  (Oscar),  16,  17,  35,  76,  207. 

Rimbach(A.),  356. 

Ringer  (M.),  656. 

Rincer  (W.  E.),  382. 

Risse  (Charles),  587. 

Ritchie  (A.  D.),  662. 

RiTTER  (J.  W.),  72. 

Rivularia,  507,  612. 

Riz,  518,  682. 

Roaf  (H.  E.),  425. 

ROBERT  (Hi),  581. 

Robert  (R.),  381. 

Roberts  (E.),  314. 

Roberts  (Elmer),  672. 

Robertson  (Elisabeth),  686. 

Roberts  (R.  H.),  508. 

Roberts,  552. 

Robertson  (T.  B.),  352. 

Robertson,  610. 

Robinson  (T.  Ralph),  684. 

Robison  (R.),  410. 

Robson  (G.  C),  163,  166. 

Rock  (J.  F.),  692. 

Rockwood  (E.  W.),  528. 

Roentgen  (rayons),  200. 

Roger,  61. 

Roger  (H.),  419. 

Rogers  (F.  T.),  235. 

Rogers  (John),  293. 

Rogers,  708. 

Rogoff  (J.  M.),  191,  192,  293. 

Rolf  (G.  P.),  494. 

Rollinat  344. 

Romanes,  344. 

Romeis,  24. 

Romieu  (M.),  273,  289,  433,  590,  662,  706. 

Rona  (P.),  390,  395. 

Rongeurs,  609. 

•Roos  (J.),  234. 

Rortiiays  (R.  de),  35. 

Rosacées,  48. 

rosanoff,  59. 

Rose,  183. 

Rose  (W.  C),  533. 

Roskin  (Gr.),  642. 

Ross(E.  L.),  63. 

Ross  (Ellison  L.),  289. 

ROSSI  (A.),  408. 

P.OSSI  (Otlorino),  707. 

Rother  (Julius),  379. 

ROUBAUD  (E.),  173,  330,  693. 

Rouciielman  (N.),  176. 

Rouge  (E.),  93. 

Rouge  (Dr),  508. 

Roule  (Louis),  100,  112,  356,  445,  690. 

ROUSSY,  662. 

ROUX  (M.  E.),  521. 

ROUX  (W.),  27. 

Rowland  (Amy  F.),  301. 

Rovvley  (F.  R.),  575. 

Rubiacées,  689. 


Rubus,  229. 

—    idacus,  388. 
Ruckert,  9. 

liudbeckia  montana,  565. 
Ruedemann  (Rudolf),  579. 

RUFZ  DE  LAVISON   352. 

Ruggles  Gates  (R.),  219,  550. 
Ruhland,  454. 
RULE  (F.  D.),  514. 
Rumex  crispus,  627. 
Russ  (S.),  156. 
RUSS  (V.  K.),  427. 
RUSSELL  (E.  W.),  180. 
Russo  (A.),  132,  354. 
Russula  virescens,  577. 
RUSZNYAK  (S.),  375,  395,  429. 
RfJZiCKA  (Vlad),  275. 
Rythme,  19,  20,  57,  135. 


Sabellaria,  141,  142. 

alveolata,  135,  247. 
Saccharase,  367,  388,  392,  394. 
Suce haromy ces  etipsoidus,  173,  369. 

—  carlsbergi,  173. 
cerevisiae,  173. 
exiguus,  173. 

—  Pastorianus,  173. 

—  vini,  97. 
Saccharophosphatase,  394. 
Saccharose,  393. 

Sachs,  21,  49. 

SaccociiTUS,  457. 

Safford  (W.  E.\  670. 

Sahut,  60. 

Salamandra  atra,  29. 

—  maculosa,  157,  336,  471. 

Salamandres,  151. 

Salazar  (A.  L.),  608. 

Saleck  (W.),  119. 

Salicacées,  48. 

Salicornia  herbacea,  267. 

Salinité,  267,509,  535,  580. 

Salivaires  (glandes),  41. 

Salix,  550. 

Salkowski  (E.),  384. 

Svlmon  (E;  S.),  684. 

Salmo  cridens,  21. 

Salpidae,447. 

SalveLinus  fonlinalis,  21. 

Salvia  patens,  571. 
—    sylvestris,  229. 

SvmemM.),  503. 

Sammartino  (U.),  414. 

SamSON  (G.),  427. 

Sand  (Knud),  161. 

Sang,  52  et  suiv.,  135,  202,  289  et  suiv.,  312, 
378,  417  et  suiv.,  427,  498,  499,  500,  501,  502, 
514,  515,  528,  529  et  suiv.,  540,  650,  661. 

Sanglier,  243,444. 

Sanicula,  702. 

SANTENOISE   (D.),   667. 

SANTOS  (Francisco  O.),  288. 
Saponine  (action  de  la),  5. 
Sarcina  ureae,  507. 
Sarcome,  15. 
Sardinia  aerulea,  492. 
Sarothamnus  scoparius,  540. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


743 


Sars,  38. 
Sarsia,  693. 
sartiaux,  125. 
Sassa(K.),  231. 
Satuniia,  300. 

—       pavonia,  300. 
Saumon,  491,  492. 
Sauter  (M.  D.),  502. 
Sauvageau.  38,  39. 
SAVELLI  (R.),  468,  554. 
SAVITCH  (V.  G.),  664. 
Svx  (Karll,  130. 
Saxidomus  gigantea,  516. 
Saxton  l\Y.  T.).  612. 
Scardinius  erypthropktalinus,  20. 
Scelio,  225. 

SCIIAEFER  (R.),   381. 
SCHAFFNER  (G.  H.),  632. 
SCHAFFNIT  (E.),     201. 
SCIIAXEL,  458. 

Scheminzky  (Ferd.),  271. 

SCBERFFEL.  86. 
SCHERTZ   (F.   M.),  652. 
SCHIEFFERDECKER    (P.),  111. 
SCHIFFMANN   (Olga),     308. 
SCHIMPER,   131,  568. 

Schistosomidae,  163. 
Sciiitz  (Victor),  9,  139,  593. 
Schizodinium  sparsum,  104,  105. 
Schizotterix,  507. 

SCHLECHT,  598. 
SCHLESSINGER,  289. 

Schlomowitz  (Benj.  H.),  283,  302. 
Schmid  (F.).  364. 
Schmid  (Giïnther).  536. 
SCHMIDT  (W.  J.),   24,  85,  565. 
SCHMIEDEBERG,  508. 

Schmitz  (Ernest),  397.  399. 
SCHNURMANN   (F.),  121. 
Schoen  (M.),  390. 
SCHOTTÏ  (O.),  469. 
Schrader  (Franz),  256. 

SCHRIDDE.  695. 
SCHROEDER  (H.).   15.  49. 

Schrïver  (S.  B.),  380.  386,  413. 
SCHCHMACHER  (Eugène),  388. 
Schun  Icm  Oxo,  132. 
SCHOEPP  (Otto),  361. 
SCHULTZ  (E.  W.),  502,  503. 
SCHULTZE  (P.),   102. 

Schulz  (Hélène),  543. 
SCHILZE  (M.),  277. 
SCHULZE  (W.),  151. 
SCHULZE,  387. 

Schussing  (Bruno).  611. 

SCHWE1SHE1MER  (W.),  124. 

SCHWENDEXER,    209,  545. 

Scyllarides  siiuamosus.   115. 
ScyUarus  Ffobilii,  115. 
Scylliorhmus  canicutu,  19,  148. 
Scyllhtm.  19. 
Seyphistome,  277,  355. 
Scirpus  caespitosus,  568. 
Scissiparité,  13. 
Siieroderma  vulgare,  577. 
Scolependra,  254,  474. 

—         cingulata,  256. 
Scoljtides,  226. 


Scolytus  amygdàli,  226. 
—      rugulosus,  22«>. 
Scombrdlabrax  heteràlepis,  112. 
Scombroperciformes,  112. 

Scorbut,  45,175,  178, 185,  410,  411,  412,  517,518, 

654. 
Scorpion,  487. 
Scott  (G.  C),  197. 
Scott.  132,  598,  616. 
Scutiyera  Colroptrata,  254. 
Scitt  (G.  M.),   156. 
Scytonema,  507,  612. 
Seaman  (Emily  C.).  306. 
Sears  (P.  B.),  217. 
Secale,  542. 

Secotium  acuminatum,  444. 
Sécrétine,  287. 
Sécrétion,  6,  191  et  suiv..  287,  291  <-t  suiv.,  421 

et  suiv.,  531  et  suiv.,  661  et  suiv. 
Sécrétions    internes,  31,  32,  33,  34,    150,    151. 

271,    272,    273,291.313,620,661.    Voiraussj 

Sexe. 
Sedgwick,  41. 
Skdziak  (F.  A.),  292. 
Seidler  (Hans  J.),  685. 
Segmentation,  247. 
Ségrégation,  682. 

—  physiologi'i"Pi  83. 

Sélaciens,  148,  406. 
Sélection,  92,  126. 
Sell  (M.  T.),  521. 
Sélénium,  428. 

Sels    (action  des),  16,  46,  47,  48,  250,  427,  431. 
Selysina  perforant,  107. 
Sem  (P.),  419. 
Senecio  rulgaris,  466. 
Sens  chimique,  447.  584. 

—  thermique,  447. 

—  musculaire,  448. 
Sensibilisation.  213,  214. 
Sensibilité,  263. 
Sepia,  424. 

— ;    offlcinalis,  199. 
Septoria  Antirrhini,  228. 
Serins,  76. 
Serolis  :oiphila.  101. 
Sérums,    65,  371,    372,  379,  390,  395,   429,  499, 

557,  561. 
Sesamia  nonagrioides.  335. 
Sésies,   110. 
Seurat  (L.  G.),  84. 
Servantié  (L.),   372. 
Sève  (ascension  de  la),  531. 
Sexe,  30  et    suiv.,  162   et  suiv.,  270  et    suiv., 

357    et    suiv.,  472    et    suiv.,    558,  629 

et  suiv. 

—  (détermination  du),  272,  558,  605,  632. 

—  (transformation    du),  473,  474,  475,   476. 
654. 

Sexes  (proportion  des),  166,  271,  328. 

SEXTON  (E.  W.),  37,  326,  675. 

Sexuel  (dimorphisme ;,  320. 

Sexuels   secondaires   (caractères),  30  et  suiv., 

162,  166  et  suiv.,  270  et  suiv.,  357  et  suiv.. 

472  et  suiv.,   629  et  suiv.,  672. 
S«\uelles  (glandes),  25.  Voir  aussi  Sesuels  se- 
condaires  (caractères). 
SHAFER  (P.  A.),  495,  496. 


744 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Shaffer  (P.  A.),  515. 
Shapley  (Harlow),  61. 
Sharp  95,  353. 
Shaxel,  124. 

SlIEARER  (C),  298. 

Shechy  (E.  J.),  396. 

SHERMAN  (II.  C),    45,   521. 

Sherrington  (C.  S.),  231. 

SllERWlN  (C.  P.),  528. 

SHERWOOD  (H.  P.),  570. 

Shibata,  199. 

Shimizu(T.),    381,  396,  414,  415. 

Siiipley  (A.  E.),  211. 

Shipley  (P.  G.),  520,  521. 

Situs  inversas,  160. 

Shoji  (R.),661. 

Short  (J.Z.),  499. 

Shorten  (S.  A.),   410. 

SHUFELDT    (R.   W.),  684. 

Shull  (G.  H.),  211,  311. 

Siri/os  angulalus,  545. 

Sidérophile  (corps),  4. 

SlERP  (H.),    21,  71,  207,  512. 

Sillman  (E.),  532. 

Sima,  581. 

Simmonds(N.),  518,    520,521. 

Simms  (II.  S.),  495. 

Simoccplialus,  217. 

—  exspinosus,  92. 
vetulus,  10. 

Simon  (S.  V.),  25. 
Sinapis  alba,  394,  627. 

—  arvensis,    94. 
Sindinium,  14. 

SiNOTT  (Edmund  W.).  274. 

SiPERSTEiN  (David  M.),   140. 

Sipunculidés,    185. 

Siredon,  471. 

Siricidae,  225. 

SiSSON  (VV.  R.),  540. 

SKRAUP,  506. 

Sloninski  (P.).  5.  590. 

Slosse  (A.),  180. 

Slotopolsky  (Bruno),  268. 

Slyke  (D.    D.  Van),  502,  506,    507,  523,  530, 

532. 
SMALL  (J.),  195,  349,    350. 
Smillie,   499. 

Smith  (Arthur  II.),  202,  294. 
Smith  (E.  A.),  214,  215. 
Smith  (E.),  494. 
Smith  (H.  P.),  64. 
Smith  (L.  W.),  515. 
Smith  (P.  E.),  291. 
Smith,  557. 

Smolukowski  (Von),  406. 
Snyder  (Charles  D.),  297. 
Snyder  (Th.  E.),  700. 
Sociélés  animales,  699. 
Sodium  (action  du),  305. 
Soif,  527. 

Sokoloff  (Boris),  5,  131. 
Sol,  222. 

Soldats  (caste  des),  572. 
Solereder,  702. 
Solidago  sei'olina,  466. 
Solutions  (action    des),    297,  351.  Voir   aussi 

Sels. 


Somations,  83. 
Sonneratia  acida,  50. 
Souffland  (Mmo  G.),  333. 
Soufre,  500. 
Souris,   66,  77,  423. 

—  (hérédité  chez  la),  313,  317,  318. 

—  (instinct  chez  la),  344. 

—  (variation  chez  la),  321,  322. 
Souterraine  (vie),  326. 

Souza  (H.  de),  180,  370. 
Spanandrie,  631. 
Sparck  (R.j,  475. 

SPAILDING  (M.  H.),    618. 

Spécificité  cellulaire,  16. 

Spelerpes  fusais,  29,  69. 

Spemann  (H.),  148,  157,  190. 

Spermaphytes,  701. 

Spermatocytes,  voir  Spermalogénèse. 

Spermatogénèse,  9,  10,  139,  140,  254,  458,  604, 

605,  606. 
Spermatozoïdes  (âge  des), 35, 112. 
(forme  des),  112. 
Spermatides,  voir  Spermatogeuèse. 
Sphaenophryidae,  105. 
Spltaeromicola    Topsenti,   86. 
Sphaerospora  dimorpha,   261. 
Sphagnum  fimbriatum,  540. 

—  imbricattun,  540. 

—  quinquefarium,  540. 

—  rufescens,  540. 
Sphécoïdie,  110. 
Sphmophrya  dosiniae,  105. 
Spliérome,  593. 

Spiegel  (E.),  117. 

Spillmann  (L.),  65. 

Spina-bifida,  159. 

Spinacia,  627. 

Spiritlum  Metchnikovi,  207. 

Spinellus  macrocarpus,  577. 

Spirogyres,  453. 

Spiroslomum,  664. 

Spirostreptoïdes,  110. 

Splénectomie,  69,  294. 

Spores,  14. 

Spratt,  612. 

spreingel,  96. 

Squalus  Sucklii,  505. 

Squelette,  35. 

Squilla  mantis,  52. 

Staehelin  (M.),  176. 

Stahl,  95,  102. 

Stammer  (A.  D.),  410. 

Stauffacher  (H.),  453. 

Stankovitch  (S.),  ÎOO. 

Stark  (Peler),  542,  546. 

Statocystes,  112. 

Steabben  (D.  B.),  370. 

Stechow  (E.),  78,  101. 

Steckbeck,  175. 

Steel  (Th.),  198. 

Steenbuck  (H.),  518.  521,  524,  534. 

STEENBOCK  (G.  N.),  287. 

Stegodon,  701. 
Stegomia  fasciata,  697. 

STEHLE  (R.  L.),  490. 

Stein  (Marianne),  168. 
STEIMACH,  35,  40,  632. 
Steinina   ovalis,  577. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


745 


Stetlaria  média,  544. 

Stemonitis  fusca,  507. 

Stenberg,  384. 

Stenobolbrus  bicotor,  209. 

Stenopliora  juli,  5. 

Stentor,  447,  664. 

Stérilité,  549,  550. 

Sterx  (Emil),  388. 

Stern  (Kurt),  51,  196. 

Stern  (L.),  46,  532. 

Stevenson  (H.  L.),  517. 

Stewart,  140. 

Stewart  (G.  N.),  191,  192,  293. 

Sticlwpus  panimensis,  296. 

Stictacées,  441. 

Stiegler  (A.),  6. 

Stieve  (H.),  9,  214. 

Stiles  (W.),  406. 

Stigmates,  277. 

Stigonema,  612. 

STOCKARD,     157,  312,  549,  621. 

Stoll,  425. 

Stotonica,  107. 

Stomates,  510,  511,  645. 

Stomaphis  Yanois,  254. 

Stotzenburg,  632. 

strampelli  (b.),  552. 

Stratiotes  aloides,  631. 

Strauss  (E.),  378. 

Sti^eblus  asper,  493. 

Streptoneures,  166. 

Strigea  tarda,  697. 

STRonL  (A.),  120,  198. 

Stromatéidés,  356. 

Strong  (R.  M.),  198,  584. 

Strongyloccntrotus,  11,  115,  255,  459,  460,  461, 
607. 
—  franc iscanus,  460. 

lividus,  157,  158,  607. 
purpuratus,  460,  461. 

Strontium,  428. 

Stcdy  (E.),  124. 

Stumper  (Robert),  §6,  431. 

STURTEVANT  (A.  H.).  74,  75,  552,  690. 

Stylonichia,  664. 

Slypocanlon  scoparium,  592. 

Subérine,  652. 

Substances  de  l'organisme  (composition  chi- 
mique  des),  46  et  suiv.,  181   et 
suiv.,  284  et  suiv.,  378  et  suiv., 
491  et  suiv.,  649  et  suiv. 
—        (transport  de),  482,  486. 

Succion  (force  de),  48,  49. 

Sucres,  370,  393,  395,  396,  497,   498,  505,   506, 
509. 

Suidés,  142. 

Sulfurique  (acide),  12. 

Sullivan  (M.  X.),  535. 

Sumner  (F.  B.),  276,  678. 

Sundstroem  (E.  S.),  320,  321,  322. 

.SUPPLEE  (G.  C),  503. 

Suralimentation,  288. 

Sure  (Barnetl),  527,  655. 

Surrénales,   92,    170,   185,  191,  192,   193,   293, 

616,  661. 
Survie,  40,173. 
Sus  domesticus,  84. 

SUTHERLAND,  406. 


Suzuki  (Yoshio),  31. 

SvanberG  (Olof),  367,  388,  392. 

SVEDELIUS    (N.),    38. 
SWARCEWSKY,  197. 
SWARTZ,  294. 

Sweet  (J.  E.).  487. 

Swezy  (O.),  42,  90,  278. 

Swingle  (W.   W.),   140,   151,    473,    474,    591, 

604,  663. 
Sycon,  2M. 

Symbiose,  85,   96,  101,   102,  331  et  suiv.,  439, 
441,  576,  693  et  suiv. 
intracellulaire,  693. 
Symétrie,  361,  623. 
Sympath.icotropes  (glandes),  633. 
Sympathique  (système  ner\eux),  117,  118,  707. 
Symphagium,  699. 
Sympliytum,  252. 
Synaporium,  699. 
Syuapsis,  137.  Voir  aussi  Mitose. 
Syndinides,  14. 
Syndinienne  (mitose),  8. 
Syndinium,  8, 19,  104,  456. 
Syringa  vulgaris,  64. 
Syringomyélocèle,  159. 
Système  nerveux,  116   et    suiv.,   230  et  suiv., 

338  et  suiv.,  446  et  suiv.,  469,  583  et  suiv., 

705  et  suiv. 
Sznerowna  (Erna),  19. 

SZYMANSKI,    56. 


Tactiles  (taches),  643. 
Tactismes,  voir  Tropismes. 
Taenioglosses,  81. 
Taille,  274,  547,  564. 
Takei  (T.),  418. 
TvLBOT,  524. 
Talpa  europea,  618. 
Talquist,  24. 
Tamaricacées,  48. 
Tantogolabrus  adspersus,  263. 
Taraxacum  laevigatum,  217. 

—  officinale,  6. 

—  vulgare,  217. 
Tarbophis  vivax,  116. 
Tvsiiiro  tShiro),  284. 
Tassy  (Edme),  586. 
Taibe  (E.),  161. 
Taxine,  385. 

Taxus  baccata,  385. 

TCLIAKHOTINE  (S.),   7. 

Telema  tenelta,  86. 

Téléostéens,  405,  644.   Voir   aussi   aux   noms 

d'espèces. 
TELFER  (S.  W.),  415. 

Température  (action    de  la),  20,  21,  52,  53,  61, 
77,    93,    94,   145,    151,    153,  174, 
176,  181,  200,  302,  303,  315,321, 
322,  363,   404,  425,  565,  627. 
(régulation  de),  297,  423,  424. 
Tenebrio  molitor,  107,  269. 
Tennent  (David  H.),  7. 
Tension  superficielle,  204. 
Tenthrèdes,   225. 

Tératogénèse,  26  et  suiv.,    158  et  suiv.,  263, 
467,  612  et  suiv. 
—  expérimentale,  26,  27,  159. 


746 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Tératomorphiquc  (lête),  622. 

Teratoplithalmique  (tète),  622. 

Terby  (Mlle  Jeanne),  592. 

Teredo  norvégien,  440. 

Termites,  700. 

Terre  arable,  93,  94. 

Terroine  (E.  F.),  141,  181,  649,  653. 

Teschendorf  (W.),  426. 

Testicule,  9. 

(extrait  de),  308. 
Têtards,  24,  25,  306,  665. 

—  (réaction  des),  309. 
Tête,  556. 

—    (transplantation  de  la),  268,  269. 
Tetracotyle  typica,  697. 
Tétricrnes,  330. 
Tetrix  Kiefferi,  330. 
THADANI  (K.  I.),  685. 
Tiialimer,  430. 
Thanhauser,  507. 
Théories  générales,  124  et  suiv.,  241  et  suiv., 

345,  346,  585,  709  et  suiv. 
Thermique  (excitation),  118. 
Thermolropisme,  71. 
Thevenon  (L.),  45. 
Tliiunfelctia  rkomboidalis,  224. 
Thioninc,  203. 
Tholin  (Th.),  410. 
Thomas  (J.  E.),  57. 
Thomas  (L.  J.),  342. 
Thomisides,  239. 
Thompson  (C.  B.),  700. 
Thompson  (James  T.),  255. 
Thompsox  (W.  R.),  442,  696. 
Thompson,  702. 
Thon,  100. 
Thudichum,  494. 
Thuillant  (R.),  667. 
T H li M,   350. 
Thymus,  151,  308. 

—  (extrait  de),  24. 

Thyroïde  (glande),  92.  131,  150,   151,  152,  194, 
274,291.  292,  532,  638,  651,  661. 
—      (action  de  la),  360. 
Thyroïdectomie,  25. 
Thyroïdien  (extrait),  308. 
Thyroïdienne  (alimentation),  25,  302,  306,  534. 

—         (sécrétion),  291. 
Thyroïdine,  541. 

Thyroparathyroïdectomie,  291,  662. 
Thyroxine,  25,  308. 
Tibaldi  (Ettore),  698. 
Tige  cristalline,  331,  567. 
Tilia  americana,  577. 
Tinca  vutgaris,  270. 
TlNG  (G.   Ch.),  344. 

TlSCHLER  (G.),  73. 

Tus  (Désiré),  627. 
Tmetonyx  similis,  38. 
Tobler  (Fridrich),  425. 
Tobler  (Gertrud),  425. 
TOKUDA  (K.),  292. 
Tolmiaca,  415. 
Tolypotrix,  507,  612. 
Tomate  (maladie  de  la),  227. 
Tomes,  149. 

TOMlTA  (M.),  404,  405. 
Tonus  musculaire.  209. 


Toimaria,  693. 
ToRREY  (G.  S.),  109. 
Torrey  (R.  E.),  702. 

TOTTINGHAM  (W.  E.),  508. 

Tourbières,  693. 

«  Tout  ou  rien  »  (loi  du),  32. 

Tovver,  585. 

Townson,  510. 

Tozer  (P.  M.),  376. 

Toxoplasma,  698. 

—  cuniculi,  698. 
Trachtenberg  (H.  L.),  670. 
Tradescantia  discoior,  6. 

—  '         elongata,  6. 
Traistra  (S.  A.),  538. 
Transformisme,  127. 
Transpiration,  512. 
Transplantation,  voir  Greffe. 
Traube,  46. 

Traumalotropisme,  542. 
Travail,  194. 

Trechini,  84. 
Treclwpsis,  84. 
Trechus  Brcuili,  84. 
Trehoise,   191. 
Trématodes,  641. 
Tresidder  (Donald  B.),  457. 
Tricliia  conlorta,  507. 
Triclades,  3,  144,  268,  641. 
Tricocystes,  246. 
Triconiscus  pusillus,  631. 
Triepel  (H.),  686. 
Triforis,  81. 

Trimerotropis  fallax,  671. 
Triphlebs  majuscula,  442. 
Tritchkovitch  (Juliana),  422,  423. 
Triticum,  542. 

—  durum,  627. 

Triton    alpestris,  2,    29,  32,   33,  68,  160,  611, 
634,  635. 

—  cristatus,  29,  148,  166,  216. 

—  Poireti,  116. 

—  tœniatus,  148,  166,  162. 
Tritons,  214,  272.  409. 

—  (caractères  sexuels  secondaires  des), 

166 

—  (régénération  chez  les),  161,  162. 
Troglochaetns  aeranecki,  564. 
Trogloliyphantes,  114. 

TRôNDLE  (Arthur),  452,  453,  546. 
Tropwolum,  415. 

—  majus,  42,  71. 

Trophosponge,    232. 
Tropismes,  69   et  suiv.,  207    et   suiv.,    309  et 

suiv.,  431  et  suiv.,  542  et  suiv. 
Trotter,  232. 
Trouessart,  344. 
Tiu  ffaut  (G.),  187. 
Truite  (œuf  de),  247. 
Trutta  fario,  471. 
Trypanosoma   diemyclyli,  577. 
Trypsine,  382,  383. 
Tryptophane,  382,  430. 
TSCHASCHIN,  598. 
TSCHERMAK,    76. 
TSCHIRCH,  59,  275,  423. 
TSWETT,   196. 

Tuber  aestivum,  611. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


747 


Tubercules,  voir  Mycorhizes. 
Tuberculina  persicina,  336. 
Tuberculose,  67. 
Tubérisatiou,  331. 
Tubecf  (von),  95. 
Tubifex  rivulorum,  223. 
Tubularia  indivisa,  478. 

—         mesembryanthemum,  139. 
Tulasxe,  611. 

TULGAN  (J.)i  197. 

Tulipa  suaveoleus,  467. 

Tumeurs,  15,  21,  22,  23,  77,  156,  51*1. 

Tupa(A.),  234. 

Tur  (Jan),  27,  159. 

Turbellariés,  3,  294. 

TuRCHiNi(Jean),  199. 

Turitelta,  139. 

—  triplicata,  9. 

Turris,  693. 
TUTIN  (F.),  386. 
TUTTLE  (G.  M.),  658. 
Typhlomolge  Ratkbuni,  151,  326. 
Typhlosynbranchus  Boneti,  437. 
Tyrosinases,  300,  493. 
Tyrosine,  300,  430. 
TYZZER,  77,  313,  698. 
TZANEK  (A.),  176. 

Udny  Jule  (J.),  703. 

UHLENHUTH  (Edward),  150,    213,  326. 

Ulmacées,  48. 

Ulmea  americana,  699. 

Ulva  lactuca,  662. 

Umbreit  (F.),  504. 

Underhill  (F.  P.),  656,  657,  662. 

Unio,  23. 

Unlonidae,  330,  694. 

Unna,  62. 

Uphof  (J.  C.  Th.),  442. 

Urane,  187. 

Uranium  (action  de  1'),  303. 

Uréase,  371. 

Urée,  6,  380,  532. 

Urine,  391,  422,  528,  535. 

Urique  (acide),  369,  380,  381,  53X 

Urochrome,  425. 

Urocyslis  Anémones,  228. 

Urodèles,  68,  116,  167,  272. 

Uromastix,  85. 

Ursprung  (A.),  48,  49. 

Urtica,  415. 

Urticacées,  48. 

Ustilago  Maydis,  336. 

Vacuole  pulsatile,  575. 

Vacuoles,  350,  450,  451. 

Vacuome,  593. 

Vahikampfia  cruciata,  97. 

Vaisseaux,  701,  702. 

Valencienne,  248. 

Vallicola  apricus,  320. 

Vallot(J.),  61,  181. 

Vandel  (A.),  16,  99, 144,  268,  326,  631. 

Vanderlinden  (E.),  322. 

Van  Dyke  (H.  B.),  651. 

Vanessa  antiopa,  583. 

Vanessa  Jo,  269,  337. 


Vanessa  urlicac,  269,  337. 

Vanesses,  337,  338. 

Vanet  (Clément),  425. 

Vaney,  101. 

Vanilla,  29. 

VAN'T  Hoff,  249,  250,  431. 

Variation,  77  et  suiv.,  126,  217  et  suiv.,  318  et 

suiv.,  435  et  suiv.,  552  et  suiv.,  683 

et  suiv. 

—  adaptative,  685. 

—  brusque,  81,  319,  554. 

—  (cas  remarquables  de),  84,  85,  320, 

436. 

—  (causes  de  la),  85,  320  et  suiv.,  436, 

437,  557  et  suiv.,  686. 

—  corrélative,  84,  320. 

—  (formes  de  la),  81  et  suiv.,  217,  319 

et  suiv.,  435,  554  et  suiv.,  685    et 
suiv. 

—  gemmaire,  555,  683,  684. 

—  régressive,  83. 

—  (résultats  de  la),  218. 

—  sous    l'influence    du   milieu   et   du 

mode   d'existence,  85  et  suiv.,  320 
et  suiv.,  436,  437,  563  el  suiv. 

—  sous  l'influence  du  mode  de  repro- 

duction, 566,  686. 
Variations  (fixation  des),  326  et  suiv. 

—  parallèles,  436. 
Vaucher  (E.),  428. 
Vaughan,  656. 
Vélelles,  697. 
Velenowsky,  102. 
Venins,  205,  309,  431,  487. 
Ventouses,  296. 
Vératrine  (action  de  la),  91. 
Verbascum,  59. 

—  blattaria,  29. 

—  tliapsiforme,  29. 

—  thapsus,    627. 
Verhulst  (J.  H.),  505. 
Verne  (Jean),  301. 
Véron,  121. 

Veronica  beccabunga,  6. 

—  Tourne fortii,  433. 
Verrill,  637. 

Vertébrés  (embryogénie  des),  262,  614. 

—  (évolution  des),   125. 
Verticiltium,  23. 
Verworn,  119,  544. 
Vespertilio  murinus,  344. 
Vesperugo  noctuta,  616. 
Viale  (G.),  424. 

Vicari(E.  M.),  312. 
Vicia  faba,  30,  49,  568. 
—      saliva,  527,  627. 
Vie  (durée  de  la),  275,  276,  477,  639. 

—  (origine  de  la),  125,  127,  242,  585,  586. 

—  latente,  199,  200. 
Viehover,  507. 
Vieweger  (T.),  96,  97. 
Vilmorin  (J.  de),  548. 
Viola  pal  us  Iris,  568. 
Violle  (P.  L.),  377. 
Viscosité,  350,  602. 
Viscum  album,  60. 
Vision,  121,  122,  231. 

—     colorée,  121. 


7-18 


TABLE  ANALYTIQUE. 


Vitamines,  50,  132,  287,  288,  369,  409  et  suiv. 

494,  516  et  suiv.,  653,  654. 
Vitis,  701. 

Vivaces  (plantes),  331,  332. 
Vivier  de  Stkeel  (Mlle  du),  247. 
Viviparité,  327,  465. 
Vladesco  (R.),   142,  175. 
Vlès  (F.),  18,  129,  135,  449,  607,  615. 
VÔCHTING,   543. 
VOEGTLIN,  287. 

VOGEL(Hans),  123. 
VOGEL  (R.),  427. 
VoiGT,248. 

Vol,  83,  84,  194,  195,  564. 
Volatiles  (substances),  308. 
Volonté,  237,  242. 
Voltz  (W.),  414. 
Volvox,  452,  478. 

—  aureus,  452. 

—  globator,  452. 
Volubiles  (plantes),  208. 
Vouk,  507. 
ViuES(de),  6. 

Vrilles,  545. 

Vue  (rôle  de  la),  337. 

Vuillemi\  (Paul),  42,  127. 


WaAGEN  (W.  H.),  126,  562. 
Wachholder  (k.),  295. 
Wachs,  266. 
Wachter  (W.  L.),  317. 
Waite(R.  IL),  293. 
Wakeman  (A.  S.),  523. 
Waksman  (S.  A.),  183. 
Walcott,  125. 
Walker  (Miles),  195. 
Wallace  (A.  R.),  443. 
Wallace  (P.  Hedger),  493. 
WALLER  (A.  D.),  194,  707. 
Wallin  (Ivan  E.),  695. 
Walter  (H.),  431. 
Walton  (A.  G.),  606. 
Wang  (C.  C),  509. 
Warburg,  529. 
Warden  (Cari  C),  649. 
WASICKY  (R.),  397. 
Wassenaar,  122. 
Wassermann  (réaction),  65. 
Waterman  (H.  C),  485,  522,  523. 

WATERMAN  (N.),  21. 

Watson  (A.  T.),  99. 

Watson  (A.  F.),  409. 

Watson  (J.  A.  S.),  673. 

Watson  (J.-B.),  549,  584. 

VVEBER  (A.),  29,  68,  610. 

WEBER  (Friedl.),  60,  350. 

WEBER,  272. 

Webster  (T.  A.),  190,  422. 

Wechselmann  (Amélie  Camille),  399. 

WEED,  297. 

Weil  (A.),  168. 

Weill  (P.),  381. 

WeinberG  (A.  A.),  422. 

Weinberg  (M.),  667. 

Weinland,  504. 

Weinstein  (Alexander),  75,  76. 

Weiss  (Harry  B.),  567. 


Weiss,  59. 
Weiss,  472. 

Weissenberg  (Richard),  698. 
Weitbrecht  (E.),  119. 
Welker  (W.  II.),  494. 
WELLS  (B.  W.),  153,  156,  702. 
WELSH  (F.  E.),  240. 
WERNER,  655. 
WERTH  (E.),  440. 
Wertheimer  (F.),  609. 
Wesenberg-Llnd,  691. 
West  (C),  153. 
WESTER,  507. 
WETTSTEIN  (F.),  38,  507. 
Wheeler  (Raym.  H.),  343. 
Wheeler  (Wil.  Morton),  343. 
Wiieelon  (H.),  57. 
WlllPPLE  (G.  II. \  63,  64.  535. 
WllITAKER  (E.  S.),  645. 
Whiting  (P.  W.),  630,  676. 
Whitley  (E.),  190. 
Whitney  (Milton),  222. 
Widal  (F.),  201. 
Widal  (réaction  de),  65. 

WlDMARK,  515. 

Wiechmann  (Ernst),  134. 

WlEDEMANN  (E.),    128. 
WlELER  (A.),  49. 

Wiesner  (Bertold  Paul),  270. 
Wildeman  (E.  D.),  29,  96. 

WlLDERMLTH,  504. 
WlLDIERS,  525. 
WILHELM1  (H.),  160. 

Wilkins  (Stanley  Dean),  654. 
Willem  (Victor,  285,  286,  329. 
Willey,  692. 
William  (C.  B.),  584. 
Williams  (R.  J.),  526. 
Willier  (Benjamin  H.),  633. 
Willis  (J.  C.),  703. 
WlLLSTÀTTER,  59,  197,  416,  425,  549. 
Wilmers  (Josef),  295. 

WlLMOTT  (A.  J.),  190. 

WlNG,  326. 

Wingrave  (Hyatt),  155. 

Wi.niwarter  (11.  de),  608. 

Winiwarter  (V.),  172. 

Winkler,  30. 

Winterstein  (G.),  385,  463. 

Wintrebert  (P.),  19,  148. 

WlSLOCKI  (G.  B.l,  150,  619. 

WlSSELIINGH,  507. 

WlTSCHI  (E.),  164,  473,  475. 

Witlhamia  coayulans,  493. 

Witzermann  (E.  J.),  496. 

Wolf  (Charles  G.  L.),  257. 

Wollman  (E.),  654. 

Woltereck,  101. 

Wood  Jones  (F.),  194,  220. 

WOODGER   (J.  H.),   458. 

Woodman  (H.  E.),  379. 

Woodrl'ff  (Larande  Loss),  479,  555. 

Woods  (E.),  521. 

Woodward,  460,  610. 

Woodwell  (M.  N.),  515. 

Wooldridge,  420. 

Wormald  (H.),  684. 

Wortmann,  545. 


TABLE  ANALYTIQUE. 


74!» 


Wright  (Sir  Almroth  E.),  184. 
Wright  (F.  n..),  496. 
Wright  (Sewal  ,  412.  548. 
WURMSER  (René),  181,  188. 
WYSS  (F.),  492. 


Xanlhéine,  59. 

Xanthine,  59. 
Xanthophores,  121. 
Xanthophylle,  517. 
Xenopus,  231. 
Xerophilie,  224. 
Xerophytisme,  568. 
Xylophages  (insectes),  328. 

(mollusques),  99. 
Xylose,  528. 


Yakowlew  (N.  N.),  333,  335. 
YERKES,  549. 
Yeux,  708. 

(transplantai ion  u"),  269,270,470,  471. 
YOACIIIMOGHN,  541. 
Young  (E.  G.),  183. 
Young  (L.M.  de),  501. 


Zacharias,  452. 

Zantoxylum  macrophyllum,  369. 

ZaRETZKY,  150. 

Zea,  555. 

—     Màys,  568.  Voir  aussi  Maïs. 
Zéine,  527. 

ZELENY   (Charles),  217,   315.  320. 
Zelleriella,  113, 

ZlEGENSPECK  (II.),  352. 

ZlLVA  (S.  S.),  369,  412,  413. 

Zimmeiimann  (Arnold),  571. 

ZIMMERMANN  (Walter),  452. 

Zinc,  142,  152,  175,  384,  651. 

ZlRPOLO  (G.),  424. 

ZONDEK  (S.  G.),  427. 

Zooeécidies,  702. 

Zoochlorelles,  693. 

Zooxanthelles,  333,  693. 

Zotta  (G.),  107. 

Zunz  (Edgard),  181,  378. 

Zwaardemaker   (H.),  22,  125,  202,  383.  407. 

Zweibaum  (J.),  5,  463,  464,  590. 

Zyzoïltynclius,  629. 

Zygomorphose,  42. 

Zyniase,  392. 

Zymophosphate,  394. 


L  ANNEE  BIOLOGIQUE, 


51 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


FONDEE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FEDERATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"e   M.   GOLDSMITH,   MM.  HENNEGUY,   M.   MENDELSSOHN,   F.    PÉCUOUTRE,   Çh.    Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M11"  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  [Botanique);  J.  PHILIPPE  {Psychologù) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 

1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.    —  TOME  SECOND 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    120. 


AVIS  AUX  ABONNES  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  V Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée;, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
tituant, à  la  fin  de  l'année ,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  l'Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  l'Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

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Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  Cie,  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe  ARR. 


Louis  BORY 

Chef  de  Clinique  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Pari-;. 


LES    PHENOMENES   DE 
DESTRUCTION   CELLULAIRE 

AUTOLYSE   -   HÉMOLYSE   -   BACTÉRIOLYSE  -   ORGANOLYSE 
L'importance  de  leur  rôle  en  pathologie 

Préface  du  Professeur  G.  ROGER 

1  vol.  de  211  pages 12  t'r.  net 

ANIMAUX  VENIMEUX 
ET  VENINS 

PAR 

le  Docteur  MARIE    PHISALIX 

avec  une  préface  du  Professeur  LAVERAN 


Deux  volumes  grand  in-8,  formant  ensemble  1600  pages,  avec  521   figures  en  noir  et 
17  planches  hors-textes,  dont  8  en  couleurs 120  fr.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 
de  cbimie  biologique  à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIP) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Bévue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr: 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  de  la  Commission  du  Répertoire  de  B.  S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier-Villars,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

I10  série  :  Six  numéros  par    an.  2e  séiue  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction   :    MM.    L.    BLARINGHEM,   G.    BOHN,   M.   CAULXERY, 
Ch.  JULIN,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  :  Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'Ulm, 
Paris. 

Typographie  Firmiu-Didot   et  C".  —  Mesnil  (Eure). 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAU 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE     LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

MUe  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie, sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M»8  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  (Botanique);  J.  PHILIPPE  (Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  1 


PARIS 

MASSON  et  Cie; 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    120. 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  Y  Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  Y  Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  feuilles  environ  chaque,  constituant, 
à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une  table 
analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  YAnnée  Biologique;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  YAnnée  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  C'%  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1020  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe   ARR. 


G.  ROUSSY 

Professeur  agrégé, 

Chef  des  Travaux  d'Anatomie  pathologique 

à  la  Faculté  de  Paris. 


I.  BERTRAND 

Externe  des  Hôpitaux  de  Paris, 

Moniteur  des  Travaux  pratiqués  d'Anatomie 

pathologique. 


TRAVAUX  PRATIQUES 

d'Anatomie   Pathologique 

EN  QUATORZE  SÉANCES 


Préface  du  Professeur  Pierre  MARIE 


2e  édition,  240  pages,  144  ligures 


12  IV.  net 


TRAITÉ 
D'EMBRYOLOGIE  DES  VERTÉBRÉS 


par  A.  BRACHET 

Professeur  a  l'Université  de  Bruxelles 
Correspondant  de  l'Institut 


1  vol.  de  G02  pages  avec  567  figures 60  fï.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 

de  chimie  biologique  |à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr. 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  delà  Commission  du  Répertoire  de  B. S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier-Villars ,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

lre  série  :  Six  numéros  par    an.  2e  série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction    :    MM.    L.    BLARINGHEM,   G.    BOHN,   M.    CAULLERY, 
Ch.  JULIN,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  :  Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'Ulm, 
Paris. 

Typographie  Firtniu-Didot    et  C'\  —  Mesnil  (.Eure). 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDIS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"e  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  MUe  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  (Botanique);  J.  PHILIPPE  (Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
•     1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  2 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,  boulevard  saint-germain,   120. 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  Y  Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  V Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
tituant, à  la  fin  de  l'année ,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis. 
a  fusionné  avec  l'Année  Biologique;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  Y  Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  îr.  par  an  pour  la  France 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  C'%  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    CJe,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe  ARR. 


G.  ROUSSY 

Professeur  agrégé, 

Chef  des  Travaux  d'Anatomie  pathologique 

à  la  Faculté  de  Paris. 


I.  BERTRAND 

Externe  des  Hôpitaux  de  Paris, 

Moniteur  des  Travaux  pratiques  d'Anatomre 

pathologique. 


TRAVAUX  PRATIQUES 

d'Anatomie   Pathologique 

EN  QUATORZE  SÉANCES 


Préface  du  Pi^ofesseur  Pierre  MARIE 


2°  édition,  240  pages,  144  figures 


12  li.  net 


TRAITÉ 
D'EMBRYOLOGIE  DES  YERTÉBRÉS 


par  A.  BRACHET 

Professeur  a  l'Université  de  Bruxelles 
Correspondant  de  l'Institut 


1  vol.  de  602  pages  avec  567  figures 60  fr.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 
de  chimie  biologique  à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr. 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  delà  Commission  du  Répertoire  de  B. S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier-Villars ,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

J,e  séhie  :  Six  numéros  par    an.  2e  série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction   :    MM.    L.    BLARINGHEM,   G.    BOHN,  M.   CAULLERY, 
Ch.  JULIN,  P.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  .-Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'Ulm, 
Paris. 

Typographie  Firmin-Didot   et  C".  —  Mesnil  (Eure). 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDIS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

Mu*  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaod,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie, sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M119  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  (Botanique);  J.  PHILIPPE  {Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  3 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,     120. 


AVIS  AUX  ABONNÉS  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  X Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les, mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

.  Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  l'Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée , 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  parait  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
tituant, à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  Y  Année  Biologique;  un  échange  de  services-  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  Y  Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  Cie,  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe  ARR. 


G.  ROUSSY 

Professeur  agrégé, 

Chef  des  Travaux  d'Anatomie  pathologique 

à  la  Faculté  de  Paris. 


I.  BERTRAND 

Externe  des  Hôpitaux  de  Paris, 
Moniteur  des  Travaux  pratiques  d'Anatomie 
pathologique. 


TRAVAUX  PRATIQUES 

d'Anatomie   Pathologique 

EN  QUATORZE  SÉANCES 


Préface  du  Professeur  Piéride  MARIE 


28  édition,  240  pages,  144  figures 


12  IV.  net 


TRAITÉ 
D'EMBRYOLOGIE  DES  VERTÉBRÉS 


par  A.  BRACHET 

Professeur  a  l'Université  de  Bruxelles 
Correspondant  de  l'Institut 


1  vol.  de  G02  pages  avec  567  figures 60  fr.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 

de  chimie  biologique  à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 
France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr. 


Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches'  noires  et 
on  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Les  fasciculesïélaborés  par  les  membres  de  la  Commission  du  Répertoire  de  B.  S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier- Villars,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

lr0  série  :  Six  numéros  par    an.  2e  série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 


Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction    :    MM.    L.    BLAR1NGHEM,   G.    BOHN,   M.    CAULLERY, 
Ch.  JUL1N,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 
Rédaction  et  administration  :  Laboratoire;  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'Ulm, 
Paris. 

Typographie  l'Umm-Didot   et  C".  —  Mesuil  (Eure). 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FEDERATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard, 

M"0  M.  Goldsmitii,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Pécuoutre,  Ch.  Pékez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M»8  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  {Botanique);  J.  PHILIPPE  {Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  4 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    120. 


AVIS  AUX  ABONNES  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  Y  Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  Y  Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
ituant,  à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  Y  Année  Biologique;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Lo  prix  de  l'abonnement  de  Y  Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  îr.  par  an  pour  la  France. 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  Cie,  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe   ARR. 


Louis  BORY 

Chef  de  Clinique  à  la  Faculté  de  Médecine  de  P;iri-. 


LES    PHENOMENES   DE 
DESTRUCTION   CELLULAIRE 

AUTOLYSE   -   HÉMOLYSE   -   BACTÉRIOLYSE  -    ORGANOLYSE 
L'importance  de  leur  rôle  en  pathologie 

Préface  du  Professeur  G.  ROGER 

1  vol.  de  211  pages 12  IV.  net 

ANIMAUX  VENIMEUX 
ET  VENINS 

PAR 

le  Docteur  MARIE    PHISALIX 

avec  une  préface  du  Professeur  LAVERAN 


Deux  volumes  grand  in-8,  formant  ensemble  1600  pages,  avec  521   figures  en  noir  et 
17  planches  hors-textes,  dont  8  en  couleurs 120  l'r.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 
de  chimie  biologique  à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  90,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  IV. 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIP) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 
Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  delà  Commission  du  Répertoire  de  B. S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier-Yillars ,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

lre  série  :  Six  numéros  par    an.  2e  série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction    :    MM.    L.    BLARINGHEM,   G.    BOHN,   M.    CAULLERY, 
Ch.  JULIN,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  :  Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'L'lm, 
Paris.  ^__ 

Typographie  Firuun-Didot    et  C".  —  Mesnil  (Eure). 


L'ANNÉE  BIOLOGIQUE 


FONDÉE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FEDERATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girard 

MUe  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  MUe  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  [Botanique);  J.  PHILIPPE  {Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  5 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GEBMAIN,    120. 


AVIS  AUX  ABONNES  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  Y  Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25°  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  V Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  parait  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
it  ant,  à  la  fin  de  l'année ,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  l'Année  Biologique;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  Y  Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France. 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  Cie,  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
Venvoiy  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE    L'ACADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,    BOULEVARD    SA-INT-GERM  AIN ,    PARIS    —    VIe  ARR. 


Louis  BORY 

Chef  de  Clinique  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Paris. 


LES    PHÉNOMÈNES   DE 
DESTRUCTION   CELLULAIRE 

AUTOLYSE   -   HÉMOLYSE   -   BACTÉRIOLYSE  -    ORGANOLYSE 
L'importance  de  leur  rôle  en  pathologie 

Préface  du  Professeur  G.  ROGER 
1  vol.  de  211  pages 12  l'r.  net 

ANIMAUX  VENIMEUX 
ET  VENINS 

PAR 

le  Docteur  MARIE    PHISALIX 

avec  une  préface  du  Professeur  LAVER  AN 


Deux  volumes  grand  in-8,  formant  ensemble  1600  pages,  avec  521  figures  en  noir  et 
17  planches  hors-textes,  dont  8  en  couleurs 120  fr.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 

110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 


Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 

de  chimie  biologique  à  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr. 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologiqùe  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologiqùe 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 
Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  delà  Commission  du  Répertoire  de  B.S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier- Villars ,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

lre  série  :  Six  numéros  par    an.  2e  série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité    de    rédaction   :    MM.   L.    BLARINGHEM,   Q.    BOHN,  M.   CAULLERY, 
Ch.  JULIN,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  :  Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'Ulm, 
Paris. 

Typographie  Firmin-Didot  et  C'\  —  Meenil  (Eure). 


L'ANNEE  BIOLOGIQUE 

FONDÉE    PAR 

YVES     DELAGE 


COMPTES  RENDUS  DES  TRAVAUX 

DE 

BIOLOGIE     GÉNÉRALE 


PUBLICATION     BIMESTRIELLE 

DE      LA 

FÉDÉRATION  DES  SOCIÉTÉS  DE  SCIENCES  NATURELLES 


Comité  de  Rédaction  : 

MM.  M.  Caullery,  C.  Delezenne,  P.  Girakd, 

M1Ie  M.  Goldsmith,  MM.  Henneguy,  M.  Mendelssohn,  F.  Péchoutre,  Ch.  Pérez, 

J.  Philippe,  A.  Prenant,  E.  Rabaud,  M.  Tiffeneau. 


Secrétariat  :  laboratoire  de  zoologie,  sorbonne 

SECRÉTAIRE  GÉNÉRAL  :  M11"  M.  GOLDSMITH. 
SECRÉTAIRES  :  MM.  F.  PÉCHOUTRE  {Botanique)  ;  J.  PHILIPPE  {Psychologie) 


VINGT-SIXIÈME    ANNÉE 
1921-22 

NOUVELLE  SÉRIE.  —  T.  II,  FASC.  6 


PARIS 

MASSON  et  Cie 

120,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    120. 


AVIS  AUX  ABONNES  ET  LECTEURS 


A  la  suite  du  décès  de  son  regretté  fondateur  et  directeur,  le  professeur 
Yves  Delage,  l'Année  Biologique  a  passé,  au  début  de  la  25e  année  de 
son  existence,  entre  les  mains  de  la  Fédération  française  des  Sociétés  de 
Sciences  Naturelles,  par  les  soins  de  laquelle  elle  est  publiée  actuellement.  Sa 
direction  est  assumée  par  un  Comité  de  Rédaction,  composé  de  délégués 
de  Sections  formées  au  sein  de  la  Fédération  et  représentant  les  diverses 
branches  de  la  biologie. 

Le  titre,  les  tendances  générales  et  le  programme  de  Y  Année  Biologique 
restent  les  mêmes  que  par  le  passé.  Toutefois,  sa  périodicité  a  été  changée, 
pour  devenir  bimestrielle. 

La  revue  paraît  en  fascicules  de  six  à  huit  feuilles  environ  chaque,  cons- 
tituant, à  la  fin  de  l'année,  un  volume  dont  le  dernier  fascicule  donne  une 
table  analytique  générale  pour  toute  l'année.  Chaque  fascicule  comprend  des 
analyses  groupées  par  chapitres  et,  éventuellement,  des  articles  présen- 
tant des  mises  au  point  de  telle  ou  telle  question. 

A  la  suite  d'une  entente  avec  la  rédaction  du  Bulletin  Biologique, 
la  partie  bibliographique  de  ce  périodique,  la  Bibliographia  evolutionis, 
a  fusionné  avec  l'Année  Biologique  ;  un  échange  de  services  a  été 
prévu,  de  plus,  entre  cette  dernière  et  les  parties  bibliographiques 
de  certains  autres  périodiques  des  sciences  naturelles,  en  particulier  le 
Journal  de  Physiologie  et  de  Pathologie  générale,  le  Bulletin  de  la  Société 
Botanique  de  France  et  le  Bulletin  de  la  Société  Mycologique  de  France. 

Le  prix  de  l'abonnement  de  l'Année  Biologique  a  été  fixé  à  : 

50  fr.  par  an  pour  la  France. 
60  fr.      —      pour  l'étranger. 

Les  abonnements  sont  reçus  à  la  maison  d'édition  Masson  et  Cie,  120, 
boulevard  Saint-Germain,  Paris. 

Les  volumes  antérieurs  à  l'année  1920  qui  ne  sont  pas  encore  parus 
conserveront  leur  ancienne  forme  annuelle  et  seront  en  vente,  aux  anciennes 
conditions,  à  la  librairie  Lhomme,  3,  rue  Corneille,  Paris. 


La  Rédaction  de  /'Année  Biologique,  sollicite  des  auteurs  et  éditeurs 
l'envoi,  pour  compte  rendu,  des  travaux,  volumes  et  tirés  à  part 
concernant  les  questions  de  biologie  générale. 


MASSON    ET    Cie,    ÉDITEURS 

LIBRAIRES   DE   L'ACADÉMIE   DE   MÉDECINE 

120,     BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    PARIS    —    VIe  ARR. 


Louis  BORY 

Chef  de  Clinique  à  la  Faculté  de  Médecine  de  Paris. 


LES    PHÉNOMÈNES   DE 
DESTRUCTION  CELLULAIRE 

AUTOLYSE   -   HÉMOLYSE   -   BACTÉRIOLYSE  -   ORGANOLYSE 
L'importance  de  leur  rôle  en  pathologie 

Préface  du  Professeur  G.  ROGER 

1  vol.  de  211  pages 12  fr.  net 


ANIMAUX  VENIMEUX 
ET  VENINS 


PAR 


le  Docteur  MARIE    PHISALIX 

avec  une  préface  du  Professeur  LAVERAN 


Deux  volumes  grand  in-8,  formant  ensemble  1600  pages,  avec  521  figures  en  noir  et 
17  planches  hors-textes,  dont  8  en  couleurs 120  fr.  net 


Revue  critique  de  Paléozoologie  et  de  Paléophytologie 

Organe  trimestriel,  publié  sous  la  Direction  de  M.  COSSMANN 
110,  rue  du  Faubourg  Poissonnière. 

ABONNEMENT  ANNUEL 20  fr. 

Bulletin  de  la  Société  de  Chimie  biologique 

Organe  mensuel  publiant  des  mémoires  originaux  et  des  Revues  sur  les  questions 

de  chimie  biologique  a  l'ordre  du  jour 

Secrétaire  général  :  M.  Marc  BRIDEL,  96,  rue  Didot 

ABONNEMENT  : 

France 25  fr.  |  Étranger 30  fr. 

Le  Numéro  :  3  francs. 

Société  botanique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Le  "  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  "  publie  chaque  mois  une  Revue 
bibliographique  analytique  de  tous  les  travaux  botaniques  européens  de  langues  latines. 

ABONNEMENT  ANNUEL 45  fr. 

Bulletin  trimestriel 
de  la  Société  mycologique  de  France 

84,  rue  de  Grenelle,  Paris  (VIIe) 

Consacré  à  l'étude  des  champignons  et  illustré  de  figures  et  de  planches  noires  et 
en  couleurs.  —  Une  partie  consacrée  exclusivement  à  la  bibliographie  mycologique 
sera  prochainement  annexée  au  Bulletin. 

ABONNEMENT 20  fr.  par  an. 

Bibliographie  scientifique  française 

Éditée  à  Paris  par  les  soins  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

Les  fascicules  élaborés  par  les  membres  de  la  Commission  du  Répertoire  de  B.S.  sous 
la  présidence  de  M.  LACROIX  sont  en  vente  à  la  librairie  Gauthier-Villars,  55,  Quai 
des  Grands-Augustins. 

lr0  série  :  Six  numéros  par    an.  2e 'série  :  Six  numéros  par  an  (10  fr.  chacune). 

Bulletin  biologique  de  la  France 
et  de  la  Belgique 

Comité   de    rédaction   :    MM.   L.   BLARINGHEM,  G.    BOHN,  M.   CAULLERY, 
Ch.  JULIN,  F.  MESNIL,  P.  PELSENEER,  Ch.  PÉREZ,  Etienne  RABAUD. 

Tome  55.  1921.  —  Paris,  50  fr.  Départements  et  étranger,  54  fr. 

Rédaction  et  administration  /Laboratoire  d'Évolution  des  êtres  organisés,  3,  rue  d'TJlm. 
Paris.  ^^_ 

Typographie  Firmin-Didot   et  C".  —  Mesnil  (Eure). 


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