L'ANNÉE BIOLOGIQUE
TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET C'e. — MESSIE (EURE).
L'ANNEE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAU
YVES DELAGE
COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girakd,
MUe M. Goldsmith, MM. Henneguy, M. Mendelssohn', F. Péchoutre, Ch. Pérez,
J. Philippe, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : laboratoire de zoologie, sorbonne
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M11» M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRES : MM. F. PÉCHOUTRE [Botanique); J. PHILIPPE [Psychologie)
VINGT-SIXIÈME ANNÉE
1921-22
NOUVELLE .SÉRIE. — TOME SECOND
PARIS
MASSON et Cie
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120.
JM
LISTE DES COLLABORATEURS
DU VOLUME XXVI
AUBEL (E.). — Docteur es sciences. Paris.
BACHRACH (MUe E.)- — Préparateur à la Faculté de Médecine. Paris.
BONNET. — Préparateur à la Faculté des Sciences. Strasbourg-.
BOUBIER (A. M.). — Docteur es sciences. Genève.
BOYER (P.). — Préparateur à la Faculté de Médecine. Paris.
CARDOT (H.). — Chef de laboratoire à la Faculté de Médecine. Paris.
CAULLERY (M.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Paris.
CHATTON (Ed.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Strasbourg.
CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Nancy.
DALCQ (A.). — Préparateur à la Faculé de Médecine. Université Libre.
Bruxelles.
DANIELOPOLU. — Professeur à la Faculté de Médecine. Bucarest.
DEHORNE (M"e L.). — Docteur es sciences. Préparateur à la Station
Biologique de Roscoff. Paris.
DE LA. VAULX (R.). — Docteur es sciences. Paris.
DRZEWINA (A.). — Docteur es sciences. Paris.
FOA (C). — Professeur à V Université. Padoue.
FONTES (J.). — Chargé de cours à la Faculté de Médecine. Strasbourg.
FRÉDËRICQ (L.). — Professeur à V Université. Liège.
GIRARD (P.). — Docteur es sciences. Paris.
GOLDSMITH (M.). — Docteur es sciences. Préparateur à la Faculté
des Sciences. Paris.
LÉCAILLON (A.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Toulouse.
f MICHEELS (IL). — Docteur es sciences. Liège.
MOREAU (F.). — Chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences.
Nancy.
OSCHMANN. — Chargé de cours à la Faculté de médecine. Strasbourg.
PÉGHOUTRE (F.). — Docteur es sciences. Professeur au Lycée Louis-
le- Grand. Paris.
PEREZ (GH.j. — Professeur à la Faculté des Sciences. Paris.
/
S 7 s ?
vi LISTE DES COLLABORATEURS.
PHILIPPE (Dr Jean). — Directeur adjoint du Laboratoire de Psycho-
logie physiologique à la Sorbonne. Paris.
PICTET (Arnold). — Privat-docent de Zoologie à l'Université. Genève.
PLANTEFOL. — Docteur es sciences. Préparateur au Collège de France.
Paris.
PRENANT (A.). — Professeur à la Faculté de Médecine. Paris.
PRENANT (M.). — Agrégé-préparateur à l'École normale supérieure.
Paris.
REMY (P.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Nancy.
ROBERT (A.). — Chef des travaux de zoologie à la Faculté des Scien-
ces. Paris.
ROMME (M"e). — Licenciée es sciences. Paris.
RONCATO (A.). — Docteur es sciences. Université de Padoue. Italie.
SANCHEZ Y SANCHEZ (M.). — Docteur es sciences. Madrid.
SCHWARTZ (A.). — Chargé de cours à la Faculté de Médecine. Stras-
bourg.
SOUÈGES (R.). — Chef des Travaux de botanique à la Faculté de Phar-
macie. Paris.
SPINNER (H.). — Professeur à l'Université. Neuchâtel.
TEODORO(G.). — Chargé de cours à V Université de Padoue. Italie.
TERROINE (E.). — Professeur à la Faculté des Sciences. Strasbourg.
TIIIVOLLE (L.). — Préparateur à la Faculté de Médecine. Strasbourg.
VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris.
WURMSER (R.). — Docteur es sciences. Préparateur au Collège de
France. Paris.
ZWEIBAUM (J.). — Assistant à l'Institut d'Histologie de l'Université.
Varsovie.
CHAPITRE PREMIER
La Cellule
Boas (Friedrich). — Beitràge zur Kenntnis der Wirkung des Sapo7ii?is au f die
pflanzliche Zelle. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXVIII, 350-353, 1921.) [5
Brodersen (J.). — Die Entstehung der Hiinefeld-Hensen'schen Bilder im
Froschblut bei beschrânktem Wasserzusatz. (Anat. Anz., LIV, 385-397.) [6
Chatton (E.). — Sur un mécanisme cinétique nouveau : la mitose syndinienne
chez les Péridiniens parasites plasmodiaux. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 859-
861, 1921.) [8
Cruger (Otto). — Untersuchungen ùber Mesesekret und Autoplastensekret.
(Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 175-177, 1921.) [6
a) Dehorne (Armand). — Sur l'Amibe du foie suppuré humain et sur la
formation de ses cristalloïdes. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, N. et R.,
11-18, 4 fig., 1918-1920.) [3
b) Détermination du nombre des chromosomes dans les larves de Corethra
plumicomis. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, N. et R., 25-30, 10 fig., 1918-
1920.) [Les cellules
somatiques de ces larves possèdent trois chromosomes de grande taille; ce
nombre, bien qu'impair, représenterait bien le nombre diploïde. — P. Rémy
Guilliermond (A.). — Nouvelles observations sur l'origine des plastides dans
les Phanérogames. (Rev. gén. Bot., XXXIII, 401-419, 449-470, 1921.) [2
Hofler (K.) und Stiegler (A.). — Ein auffàliger Permeabilitàtsversuch in
Barnstofflôsung. (Ber. deutsch. bot. Ges., 157-164, 1921.) [6
Hammerschlag (R.). — Zur Morphologie der Erythroblastenkerne. (Arch.
f. mikr. Anat., VC, Abt. 1, 83-116, 1 pi.) [2
Levy (S.). — Ueber die Lochkerne der lymphatischen Randschicht der Lebcr
und des Mesenleriums von Triton alpestris. (Arch. f. mikr. Anat., VC, Abt. 1,
247-264, 8 fig.) [2
Medes (Grâce) and Me Clendon (J. F.). — The effect of anesthetics on
living cells. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 5, 243-246, 1920.)
[5
Molisch (Hans). — Beitràge zur Mikrochemie der Pflanze. N° 16. Zur Silber-
reduktion der Chlorophyllkôrner. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 136-
139, 1921.) [4
Pratje (A.). — Die Chemie des Zellkernes. (Biol. Zentralbl., XL, 88-112,
1920.) [4
a) Prenant (Marcel). — Sur les localisations cytologiques d'une peroxydase
et sur sa présence dans des cellules sexuelles. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, SOS,
1921.) [4
l'année biologique. 1
2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Prenant (Marcel). — Recherches sur les rhabdites des Turbellariés.
(Arch. Zool. expér. etgén., LVIII, 219-250, 1 pi., 12 fig., 1918-1920.) [3
a) Slonimski (P.) et Zweibaum (J.). — Sur quelques conditions de la colo-
ration vitale des infusoires. (C. R. Soc. biol., LXXXVI, 71-73, 1922.) [5
b) — — Sur V excrétion des colorants vitaux par les infusoires. (Ibid.,
LXXXVI, 98-99, 1922.) [Ibid.
Sokoloff (Boris). — Sur la question de l'absorption chez les Protozoaires. La
membrane d'Overton. (R. C. Soc. biol., LXXXV, 1102, 1921.) [5
Tchahotine (S.). — Recherches de cytologie expérimentale faites avec la mé-
thode de la radiopunclure microscopique. (Bull. Inst. Océan., N° 401, 1-23,
1921.) [7
Tennent (David H.). — Evidence on the nature ofnuclear activity. (Pro-
ceecl. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 4, 217-221, 1920.) [7
1° Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties.
a) Structure.
Hammerschlag (R.)- — Sur la morphologie du noyau daus les érythro-
blastes. — D'études minutieuses sur la morphologie du noyau très poly-
morphe des érythroblastes, H. conclut que cette polymorphie n'est pas due
aux déformations de la membrane nucléaire sous des influences mécaniques,
comme on l'admet généralement. La membrane, en réalité, ne fait pas que
se déformer, mais se résorbe, au moins localement. La polymorphie peut
ainsi résulter, soit d'un éclatement local de la membrane, sous forme d'une
fente ou d'un lobe, soit du bris du noyau en deux à quatre fragments, soit
enfin d'une dégénérescence de la chromatine pendant une cinèse. Dans tous
les cas l'influence déterminante doit être attribuée à des processus chimi-
ques. — M. Prenant.
Levy (S.). — Sur les noyaux troués de la couche corticale lymphatique du
foie et du mésentère de Triton alpestris. — De ses recherches, L. conclut
que les noyaux en anneau des leucocytes doivent être distingués de ceux
qui se forment dans les cellules géantes par des fusions nucléaires, lorsque
la division cellulaire ne suit pas immédiatement la caryodiérèse. Le proces-
sus est autre dans les leucocytes : pour des raisons physiologiques, les noyaux
se divisent en lobes qui restent adhérents et peuvent se trouver placés de
telle façon qu'il se fait des formations nucléaires annulaires. — M. Prenant.
Guilliermond (A.). — Nouvelles observations sur l'origine des plastides
dans les Phanérogames. — Continuant à rattacher les plastides aux mito-
chondries, G. y voit une variété de mitochondries, présentant en commun
avec les autres éléments du chondriome des caractères morphologiques et
histo-chimiques, mais s'en distinguant par une taille souvent plus grande,
une chromaticité parfois différente, une résistance plus grande aux fixateurs
usuels et surtout par leurs propriétés physiologiques. Ces mitochondries
spéciales, qui, particulièrement dans les jeunes cellules, ne se distinguent
I. — CELLULE. 3
que faiblement ou ne se distinguent pas des autres, ne lui paraissent pas
naitre aux dépens de ces dernières, mais constituer une sorte de chondrio-
somes qui évoluent parallèlement aux autres. La théorie de la dualité mito-
chondriale s'appuie sur l'observation de deux sortes de mitochondries, effec-
tivement visibles chez quelques plantes supérieures et sur le fait que, chez
les Algues, les Bryophytes, les Ptéridophytes, les plastides conservent leur
individualité pendant tout le développement. — F. Moreau.
b) Prenant (Marcel). — Recherches sur les rhabdites des Turbellariès. —
Les rhabdites de Dendrocœlum lacteum, qui en juillet représentent le
1/200 du poids total de l'animal, sont constitués par une ou plusieurs com-
binaisons calciques insolubles de substances protéiques sulfurées et phos-
phorées, qui, très probablement, sont desnucléoprotéides. Chez les Triclades
et les Rhabdocœlides, les rhabdites de l'épiderme naissent de granulations
diplococciques superficielles, qui très probablement sont des corpuscules
basaux; cette formation est analogue à celle de la pièce intermédiaire du
spermatozoïde ; pendant ce temps, les noyaux des cellules épidermiques dégé-
nèrent : ils se divisent fréquemment par amitose, détachent des bourgeons
qui émigrent vers la région superficielle ; il semble que certains y laissent
diffuser leur chromatinequi se condenserait sur les corpuscules superficiels;
il n'a pu être mis en évidence de chondriome. Dans les cellules à rhabdites
du parenchyme, il a été observé des divisions amitotiques et des dégénéres-
cences nucléaires pycnotiques ; ces cellules contiennent des rhabdites de
deux sortes, reliés insensiblement à des corps sphériques qui pourraient
bien être des produits de dégénérescence nucléaire ; il a été mis en évi-
dence, dans des cellules du parenchyme ou dans des rhabdites, des mito-
chondries qui peuvent s'allonger en chondriosomes analogues à des petits
rhabdites, mais de ces observations on ne peut rien déduire de certain au
sujet de l'origine de ces rhabdites. Chez Fecampia erythrocephala, il y a au
moment de l'enkystement et de la ponte deux poussées rhabditiques succes-
sives, éphémères ; la formation des rhabdites, qui ont aussi dans ce cas la
valeur de corpuscules basaux, est accompagnée d'amitoses et de dégénéres-
cences nucléaires. Chez les Polyclades, les rhabdites épidermiques naissent
directement à partir de noyaux dégénérés, chacun de ceux-ci pouvant se
transformer en un ou plusieurs rhabdites ; les Polyclades ont des rhabdites
exclusivement dans l'épiderme; Holoplana Gruvei et Emprosthopharynx,
d'après Sixten Bock, et certains individus de Prosthiostomum siphunculus,
d'après P., font exception à la règle et possèdent des rhabdites à la fois dans
l'épiderme et dans le parenchyme; P. pense qu'il s'agit là d'une varia-
tion saisonnière. Il semble bien queles formations rhabditiques représentent
des produits d'excrétion dont l'abondance varierait périodiquement (proba-
blement maximum à l'entrée de l'hiver, et minimum à l'époque de la
maturité* sexuelle); ces produits ne seraient pas rejetés, mais seraient utilisés
ultérieurement par l'animal. Les rhabdites procèdent directement (épiderme
des Polyclades) ou indirectement (épiderme des Triclades et des Rhabdocœ-
lides) de noyaux dégénérés ; il est alors permis de croire que la substance
protéique dont ils sont composés est une condensation d'une combinaison
calcique de nucléoprotéides fournies par les noyaux cellulaires. — P. Rémy.
a) Dehorne (Armand). — Sur l'Amibe du foie suppuré humain et sur la for-
mation de ses cris talloï des. — Il s'agit de la forme amiboïde mobile d'Enta-
rnœba histolitica, que l'on trouve uniquement dans les selles muco-sanguino-
lentes et le pus des abcès d'origine amibienne. Dans l'endoplasme, épais,
4 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
granuleux, vacuolaire, il apparaît autour de certaines vacuoles hyalines une
enveloppe sidérophile en forme de croissant qui, s'ouvrant du côté où elle
est le plus mince, laisse échapper son contenu dans l'endoplasme ; ces crois-
sants, une fois vidés, se déroulent et prennent la forme de fuseaux : ce sont
les cristalloïdes des auteurs. Sécrétés bien avant l'enkystement de l'Amibe,
ces cristalloïdes seraient presque tous transformés dans le cytoplasme péri-
phérique en une substance liquéfiée qui servirait à former l'enveloppe kys-
tique; ils disparaissent quand l'animal est enkysté. La formation des cris-
talloïdes de \'E. de l'Homme est conforme à celle décrite par Chatton chez
une E. des Singes; elle est analogue à celle du corps sidérophile qui appa-
raît dans les ovocytes des Mollusques, des Annélides et de certaines Pla-
naires qui ont terminé leur accroissement ; elle rappelle aussi la genèse des
trichocystes des Infusoires ciliés et même celle des rhabdites des Plathel-
minthes. D. pense même que les trichocystes des Infusoires, considérés
longtemps comme des organes défensifs, joueraient un rôle analogue à
celui des cristalloïdes de l'Entamibe : ils seraient transformés en la mem-
brane kystique qui enveloppe l'animal quand celui-ci est soumis à des
conditions nocives; ce qui permet de supposer qu'il peut en être ainsi, c'est
que certains Protozoaires à coque ou capables de s'enkyster rapidement ont
dans leur endoplasme un appareil chromidial qui, chez certains, comme les
Euglyphes, est certainement lié à la production de la coque. — P. Rémy.
P) Constitution chimique.
Pratje (A..). — La chimie du noyau. — La macrochimie est arrivée à isoler
du noyau certaines substances albuminoïdes et à établir leur constitution
chimique : il s'agit de combinaisons d'albumines avec l'acide nucléinique.
Mais à côté des nucléoprotéides, de la nucléine et de l'acide nucléinique, il
existe encore dans le noyau d'autres combinaisons sur les propriétés des-
quelles nous n'avons aucune connaissance. On n'a pu encore éclairer la
composition chimique des diverses structures élémentaires du noyau, chro-
mosomes, nucléoles, linine, etc.. Les méthodes de coloration n'ont pas per-
mis de pousser plus loin les investigations. On peut bien dire si les diverses
parties du noyau ont un caractère acide ou basique, mais on ne sait pas à
quel corps est dû ce caractère. Le résultat même fourni par ces réactions
est douteux, car les réactions de coloration, en grande partie du moins,
dépendent non de combinaisons chimiques, mais de propriétés physiques.
Les méthodes de coloration ne peuvent être considérées comme des réac-
tions microchimiques. La microanalyse a montré que toute espèce de sels
manquent au noyau. Les méthodes de dissolution par le suc gastrique artifi-
ciel ont une grande importance; la chromatine résiste à ce suc. Les recher-
ches avec les alcalis, les solutions salines diluées et les acides ont donné
des résultats contradictoires. En somme, nous ne possédons aucune réaction
microchimique exempte d'objections qui nous renseigne sur la structure et
la localisation des protéides dans le noyau. — F. Péchoutre.
Molisch (Hans). — Contribution à la microchimie végétale. A'0 16. La
réduction de l'argent par les chloroplastes. — En 1918, M. avait déjà constaté
que la réduction de l'argent par les chloroplastes ne s'opérait que sur le
vif. Czapeck, en 1920, a contesté cette manière de voir. Par de nouvelles
expériences, M. démontre l'exactitude de son assertion. — H. Spinner.
a) Prenant (Marcel). — Sur les localisations cytologiques d'une peroxydase
I. — CELLULE. 5
et sur sa présence dans les cellules sexuelles. — P. a entrepris la localisa-
tion d'une peroxydase par la benzidine et l'eau oxygénée. Dans les cellules
séminales de tous les Gastéropodes Pulmonés apparaissent des granulations
à peroxydase qui ne sont autres que les mitochondries. Chez les Proso-
branches et chez les Lamellibranches, c'est dans les ovules qu'apparaissent
de nombreuses granulations mitochondriales colorées en bleu. — H. Cardot.
2° Physiologie.
Medes (Grâce) et Me Clendon (J. F.). — Influence des anesthésiques
sur la cellule vivante. — Les expériences des auteurs ont eu pour but de
rechercher l'action de différents anesthésiques sur les diverses propriétés
ou modes d'activité des cellules vivantes : perméabilité, consommation
d'oxygène, production d'acide carbonique, photosynthèse, mouvements pro-
toplasmiques et structure cellulaire. Il en résulte que tous les anesthésiques
sont loin d'avoir le même effet ; en outre, un même anesthésique agit diffé-
remment chez la plante et chez l'animal, même pour ce qui concerne une
seule et même activité, et il agit sur les diverses activités d'une cellule de
façon variable. Cependant, une seule relation générale est évidente : tous
les anesthésiques augmentent la respiration de la cellule végétale et la per-
méabilité. — H. Cardot.
Boas (Friedrich). — Contribution à l'élude de l'effet de la saponine sur la
cellule végétale. — La saponine attaque les lipoïdes, particulièrement la
lécithine de l'ectoplasme, et provoque ainsi une élévation de la perméabilité.
Des expériences faites par B. sur des levures ont démontré que la sapo-
nine active la fermentation. L'addition ultérieure de cations -monovalents
intervertit complètement le processus, qui est rétabli par l'addition de sels
de Ba, Sr, Ça, Mg ou Al, bi- ou trivalents. Les anions SO;, Cl, N03, CNS,
agissent de même. D'autres expériences faites sur des tissus riches en
anthocyanine ont prouvé que la saponine détermine une sortie rapide du
colorant dans la solution extérieure. — H. Spinner.
Sokoloff (B.). — Sur la question de l'absorption chez les protozoaires. La
membrane d'Overton. — Chez la grégarine entière Stenophora juli non
mérotomisée. le fer est absorbé exclusivement parle protomérite. De même
si la grégarine est sectionnée. La contraction du cytoplasme au point de
section empêche la pénétration du réactif. Mais si l'on change la réaction du
milieu, l'absorption est anarchique. — E. Chatton.
a) Slonimski (P.) et Zweibaum (J.). — Sur quelques conditions de la
coloration vitale des infusoires. (Analysé avec le suivant.)
6) Slonimski et Zweibaum (J.), — Sur l'excrétion des colorants vitaux
par les infusoires. — Pour l'étude méthodique de la coloration vitale il faut
tenir compte : lù de la concentration du colorant, 2° du nombre des élé-
ments à colorer, 3" de l'influence de la température, 4° de l'état physiolo-
gique des organismes (dépression, inanition). Ainsi, pour ce qui est du nom-
bre des individus à colorer : 277 paramécies (P. caudatum) par centimè-
tre cube de rouge neutre à m/480.000 meurent en deux jours sans excrétion
du colorant, tandis que 3.162 individus supportent cette concentration et
commencentà excréter le troisième jour. Effetdelaconcentration : àm/120.000,
la coloration du cytoplasme est, après 24 heures, complètement diffuse : à
6 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
m/240.000, la cellule montre de nombreuses granulations cytoplasmiques
et le noyau en silhouette incolore; à m/480.000, seules les granulations et
à m/960.000, seules les vacuoles alimentaires sont colorées. Les granula-
tions observées sont de deux catégories : granulations A, rose trouble, non
réfringentes, granulations B, grosses, rouge-vif, réfringentes.
Au bout d'un temps variable avec la concentration et la température,
apparaissent aux pôles de la* paramécie et au voisinage du péristome, des
perles d'excrétion rouge-vif accolées à la surface de l'ectoderme, et qui finis-
sent par s'en détacher. Ces perles proviennent des granules B et représen-
tent l'excrétion du colorant. Elles ne se produisent que pour les concentra-
tions de m/240.000 à m/480.000, et de 9 à 22°.
Chez les individus en dépression ou se préparant à la conjugaison, la
coloration est diffuse, et les granulations très rares. L'excrétion est très
ralentie. Dans les syzygies, l'un des infusoires est fréquemment plus coloré
que l'autre, ce qui pourrait être en rapport avec la différence de teneur
en glycogène entre les deux conjugants, signalée ailleurs (1922) par l'un
des auteurs. — E. Chattox.
Hofler (K.) et Stiegler (A.). — Un essai remarquable de perméabilité dans
une solution d'urée. — Les auteurs, à la suite de de Vries ont étudié la
perméabilité de la cellule à l'urée. Au cours de leurs recherches, ils ont été
frappés des résultats obtenus sur les tissus de Gentiana Sturmania (Kern.)
Wettst. Les cellules épidermiques de la tige, ainsi que celles des trois
assises sous-jacentes, possèdent en moyenne une force osmotique de 0,40 à
0,55 MG de saccharose. Si une coupe de ces cellules est plongée dans une
solution d'urée de 1 MG (6,005 96), il y a tout d'abord une rapide plasmolyse,
puis, au bout de quelques minutes, retour à une turgescence accentuée.
Cette absorption d'urée est 200 fois plus considérable que chez Trades-
cantia discolor, 120 fois celle de T. elongata, 30 fois celle RÀllium Cepa.
Si on compare la perméabilité à l'urée avec celle à N03K, on constate
qu'elle est pour l'épiderme de Gentiana dans le rapport de 170 à 1. Enfin,
les cellules immédiatement sous-jacentes à l'épiderme ont pour l'urée une
perméabilité 11 fois plus faible que l'épiderme lui-même. Ce même phéno-
mène a été observé chez Euphrasia Rostkoviana, Melampyrum silvalicwn,
Veronica beccabunga, Homogyne alpina et Taraxacum officinale. —
H. Spinner.
Brodersen (J.). — La formation des images de Hunefeld-Hensen dans le
sang de Grenouille par une addition modérée d'eau. — Les images de
Hunefeld-Hensen sont des artifices de préparation qui se forment aux dépens
des globules rouges. Meves a attribué cet artifice à l'action de l'eau et des
solutions hypotoniques. B. croit indispensable que cette action soit suivie de
celle d'un sel. Le volume de la cellule et celui du noyau augmentent par
l'action de l'eau, ainsi que la surface de la cellule. L'action du sel réduit le
volume de la cellule, mais laisse au noyau le volume qu'il avait atteint. —
M. Prenant.
Crùger (Otto). — Recherches sur les sécrétions des chromatophores et des
cellules mésophylliennes. — C. a examiné 393 espèces quant à leur conte-
nance en sécrétion des mésocytes (Mesesekret) et des chromatophores
(Autoplastensekret). Cette dernière consiste en gouttelettes d'huile, la pre-
mière a une apparence similaire, et l'analyse chimique a démontré leur
étroite parenté. Il paraîtrait que la systématique peut tirer quelque profit
I. — CELLULE. 7
de ces recherches : ainsi, les 28 gymnospermes et les 26 lahiées étudiées ont
présenté du « Mesesekret » tandis que les 15 palmiers, les 9 polygonées
et les 7 cactées en étaient dépourvus. Pour d'autres familles, il y a mélange
des deux catégories. Dans ce cas, C. a constaté que les feuilles dont la
cuticule dépasse une épaisseur de 0,5 r) posséderont les sécrétions qui man-
quent aux autres, en particulier aux hydrophytes submergés. Les végétaux
pérennants en renferment plus souvent (43 %) que les annuels (20 %). Sur
les 393 espèces étudiées en tout, 129, soit les 33 %, en contenaient. Plus les
chromatophores sont riches en « Autoplastensekret », plus les mésocytes
emmagasinent de « Mesesekret ». Il y a donc lieu de croire que les deux
sécrétions se produisent dans les mêmes conditions. — H. Spinner;
Tchahotine (Serge). — Recherches de cytologie expérimentale faites avec
la méthode de la radiopancture microscopique. — T. donne la description
d'appareils et de méthodes permettant de projeter sur un microorganisme,
à un endroit déterminé, un faisceau très fin (5[a) de rayons ultra-violets. Il
indique également divers procédés très ingénieux pour la manipulation et
la conservation des organismes en expérience. Lorsque l'on désire ne léser
que le noyau, il est possible d'éviter la cytolyse superficielle due à l'action
des rayons abiotiques, en durcissant la membrane cellulaire par une immer-
sion dans une solution de CaCl2. Une irradiation légère augmente la per-
méabilité de la membrane cytoplasmique et permet ainsi de faire pénétrer
électivement, dans certaines cellules d'un embryon, des substances dont on
désire étudier l'action. — Pour ses premiers essais, portant sur l'œuf d'Our-
sin, T. a pu arrêter la segmentation d'un des deux premiers blastomères
en dirigeant sur un noyau le « dard » ultra-violet. Dans d'autres cas, ayant
immergé l'œuf en segmentation dans une solution faible de LiCl, il parvint
à provoquer la turgescence d'un blastomère déterminé en l'irradiant légè-
rement. Ces méthodes trouveront certainement par la suite un grand nom-
bre d'applications. — R. de La Vaulx.
3° Division cellulaire.
Tennent (D. H.). — Une indication sur la nature de l'activité nucléaire.
— Dans des œufs d\4 rbacia fécondés par du sperme de Moina, l'auteur a
observé dans le cytoplasme l'apparition et la disparition de corps basophiles.
Ces corps se montrent, pendant que le noyau est au repos, sous forme d'un
nuage de fins granules qui entourent le noyau, puis de petits bâtonnets,
simples ou associés en courtes chaînes. On a à ce moment l'impression nette
d'une diffusion à partir du noyau, quoique rien ne prouve l'émission de
chromatine. Plus tard le processus se renverse : le nombre des bâtonnets
diminue, les granules se rassemblent de nouveau autour du noyau, et le
cytoplasme finit par redevenir homogène. Le noyau, qui dans la première
phase était devenu de plus en plus acidophile, redevient basophile et entre
en prophase. A la métaphase et à l'anaphase le cytoplasme est entièrement
clair. Pour T., les bâtonnets ne sont pas des mitochondries, car le fixateur
employé détruit celles-ci. Ce ne sont pas des chromosomes, car leur masse
dépasse de beaucoup celle des chromosomes. T. ne croit pas non plus que
ce sont des chromidies. D'après lui, ces corps représentent le résultat d'une
action d'enzymes nucléaires diffusées sur les substances cytoplasmiques.
Les bâtonnets ne se forment d'ailleurs qu'avant la première division : avant
les deux suivantes ils ne sont représentés que par un fin précipité. —
M. Prenant.
8 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Chatton (E.). — Sur un mécanisme cinétique nouveau : la mitose syndi-
nienne chez les Péridiniens parasites plasmodiaux. — Chez les Syndinium,
Péridiniens parasites plasmodiaux des copépodes pélagiques, les noyaux
sont en division pendant toute la période végétative. Dans ces noyaux il y a,
d'une manière constante, 5 chromosomes en V, agencés en demi-fuseaux,
dont le pôle est formé par les 5 pointes convergentes des V. A la division
ces V se clivent longitudinalement, sur toute leur longueur, formant
10 chromosomes en V. Tandis que 5 d'entre eux restent groupés autour du
pôle primitif, les 5 autres se groupent autour d'un autre pôle, d'abord très
peu distant de celui-ci, mais qui s'en écarte progressivement. Chez les Cera-
tium marins, où les chromosomes sont beaucoup plus nombreux, Borgert
observe d'abord un clivage longitudinal de chromosomes, puis leur scission
transversale, de sorte que les plaques équatoriales filles sont constituées par
les moitiés transversales des chromosomes. On voit que chez les Syndinium,
au contraire, ce sont, selon la règle, les moitiés longitudinales qui sont
réparties entre les deux noyaux-fils.
Sans centres figurés et sans spectre achromatique, la mitose des Syndini-
des est plus simple que celle des métazoaires et des métaphytes. Elle ne
le cède cependant en rien à celle-ci quant à la précision du mécanisme
essentiel de la division nucléaire : la répartition égale de la chromatine.
Le schéma théoriquement imaginé par Rabl (1889) pour expliquer le jeu
des chromosomes dans la prophase de la métamitose, se trouve être une
excellente représentation d'un phénomème intermédiaire entre la mitose
syndinienne et la métamitose. La prophase syndinienne est une prophase
de Rabl dans laquelle les anses chromatiques convergent d'une manière
immédiate et sans interposition de fibres achromatiques.
Il est probable qu'une étude nouvelle de la mitose des Péridiniens libres
amènera à en sérier les stades autrement que ne l'a fait Borgert, et mon-
trera qu'elle ne diffère pas essentiellement de celle des Syndinides. —
E. Chatton.
CHAPITRE II
Les produits sexuels et la fécondation
Benoit (J.). — Sur la signification fonctionnelle des sécrétions épididymaire
et déférentiellc. (C. R.'Soc. biol., LXXXIV, 951, 1921.)
[Les recherches de B. ont porté sur
la souris. Des deux sécrétions, la sécrétion déférentielle semble seule
efficace pour maintenir la vitalité des spermatozoïdes. — H. Cardot
Leyy (F.). — Ueber die sogenannten Ureier im Froschhoden. (Biol. Zentral-
blatt, XI, 29-37.) [9
Dittler (Rudolf). — Studien zur Physiologie der Befruchtung. 1. Die Steri-
lisierung des weiblichen Tierkôrpers durch parenterale Spermazufuhr.
(Zeitschrift fur Biologie, LXXII, 273.) [10
Schitz (Victor). — Sur la spermatogénèse chez Cerithium vulgatum Brug.,
Turitella triplicata Brocchi (mediterranea Monterosato) et Bittium reticu-
II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 9
latum Du Costa. (Arch. Zool. expér. et gén., LVIII, 489-520, 12 fig., 1918-
1920.) [9
Stieve (H.). — Die Entwicklung der Keimzellen des Grottenolm.es (Proteus
anquineus). II. Die Wachstumsperiode der Oozyte. (Arch. f. mikr. Anat.,
VC, Abt. 2, 1-202, 8 pi., 1 fig.) [9
1° Produits sexuels.
a) Origine embryogé nique.
Lévy (F.). — Sur les soi-disant ovules primordiaux dans le testicule de
Grenouille. — On a observé souvent, dans le testicule de Grenouille, de
volumineux éléments à aspect d'ovules, qui ont été considérés comme des
cellules femelles ou sexuellement indifférentes, rudimentaires ou dégéné-
rées. D'après L., il s'agit en réalité de cellules géantes résultant de divisions
anormales dans certains éléments de la série spermatique. Il peut, par
exemple, se faire une division nucléaire sans que la division cellulaire
suive ; les noyaux formés peuvent se fusionner et donner un noyau géant
sensiblement ou rigoureusement tétraploïde ; ce noyau peut ensuite subir
une mitose pluripolaire, et les nombreux noyaux fils qui en proviennent
restent associés en conglomérats souvent très bizarres, ou se fusionnent de
nouveau en noyaux géants de forme compliquée. Il n'y a donc là aucune
raison d'admettre que le testicule de Grenouille contienne des cellules
femelles ou indifférentes. — M. Prenant.
Stieve (H.). — Le développement des cellules sexuelles du Protée. II. La
période de croissance de Voocyte. — La description donnée par S., du déve-
loppement de l'oocyte du Protée, rappelle beaucoup celle qu'il a donnée de
la spermatocytogenèse chez le même animal (Ann. Biolog., 1920). Les jeunes
oogonies ne diffèrent guère des spermatogonies que par le manque de
capacité à se diviser un grand nombre de fois de suite. En compensation,
les jeunes oocytes sont capables d'une croissance beaucoup plus intense.
L'oocyte présente en effet deux phases de croissance : la première précède
la prophase de la première division de maturation; la seconde suit la forma-
tion des chromosomes et dure jusqu'à la formation de la plaque équatoriale.
Les idées de S., sur la réduction chromatique, correspondent à peu près à
l'ancien schéma de Rùckert et ont déjà été exposées (Ann. Biolog., 1918 et
1920). Ses vues sur les rapports entre les divers constituants du noyau, et
notamment sur la signification des nucléoles, l'ont été aussi (Ann. Biolog.,
1919). Il les reprend ici les unes et les autres. —M. Prenant.
Schitz (Victor). — Sur la spermatogénèse chez Cerithium vulgalum
Brug., Turitella triplicata Brocchi (mediterranea Monteromto) et Bitlium
reticulatum Da Costa. — L'épithélium germinatif est représenté par une
couche de plasma syncytial dans lequel sont logées, outre des inclusions
granuleuses ou sphéruleuses, les cellules nutritives. Le cycle évolutif de la
lignée typique suit les lois de la spermatogénèse normale : la chromatine
formera la tête du spermatozoïde; les mitochondries, qui apparaissent dans
les jeunes spermatocytes sous forme de globules ou de petits anneaux dis-
persés dans le cytoplasme, se groupent parla suite autour du filament axil
et formeront la pigce intermédiaire du spermatozoïde. Le corpuscule central
10 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
se dédouble en un corpuscule proximal, qui formera un anneau reliant la
tête à la queue, et un corpuscule distal, duquel pousse le flagelle caudal.
L'idiozome, qui représente le « Nebenkern » des Pulmonés, s'associe à un
dérivé du corpuscule central, le futur acrosome, au pôle antérieur du noyau
de la spermatide, puis il s'éloigne de la tête du spermatozoïde, glisse le long
de la queue avec le cytoplasme environnant, et dégénère ; il ne semble pas
que cet idiozome soit de nature mitochondriale comme le prétend Fauré-
Frémiet, mais plutôt un organite particulier de la cellule. — Le cycle atypi-
que suit une évolution qui s'écarte notablement des règles habituelles de la
spermatogénèse ; il aboutit à la formation de spermatozoïdes particuliers,
présentant un faisceau de cils dont les mouvements assurent leur progres-
sion. La chromatine se répand dans le cytoplasme en gouttelettes qui dispa-
raîtront par la suite ; les éléments séminaux seront apyrènes ou tout au plus
oligopyrènes ; au fur et à mesure de la disparition des grains chromatiques
apparaissent des grains mitochondriaux se transformant par la suite en
de courts bâtonnets qui revêtent la surface du corps du spermatozoïde.
Les corpuscules centraux donnent naissance aux cils caudaux et à de petites
baguettes qui, en confluant entre elles, forment le corps axial, intracellulaire.
Le rôle de l'idiozome reste très obscur. — P. Rémy.
' 2° FÉCONDATION.
Dittler. — Études de physiologie de la fécondation.!. La stérilisation deV or-
ganisme femelle par introduction parentér aie de sperme. — D. aobservéque des
lapines traitées par des injections intra-veineuses de sperme (de lapin), puis
accouplées à des mâles se montraienttemporairement réfractaires à la fécon-
dation. L'auteur attribue ce résultatâ laprésence, dansle sang des femelles,
d'anticorps spermatotoxiques spécifiques qui, sécrétés à la surface des
muqueuses de l'utérus et des trompes, détruiraient les spermatozoaires
introduits par les voies naturelles. La spécificité du phénomène est démon-
trée par le résultat négatif d'essais pratiqués dans les mêmes conditions
avec du sperme humain. Quant aux organes sexuels de la femelle, leur
fonctionnement ne paraît pas être troublé par les modifications humorales
résultant des injections. L'ovulation en effet reste normale, comme le prouve
l'examen des ovaires pratiqué sur l'animal vivant par la laparatomie en
narcose. En opérant de la sorte, on trouve toujours à la surface des ovaires des
femelles soumises préalablement aux injections de sperme, puis couvertes
par un mâle, un corps jaune faux, indice d'une part de la rupture normale
du follicule, consécutive au coït, et, d'autre part, de l'absence de fécondation
de l'œuf. Le nombre des injections nécessaires à la stérilisation des femelles
est de trois à quatre en moyenne, réparties sur six à sept jours environ.
Exceptionnellement deux injections peuvent suffire. Les tentatives de stéri-
lisation par une seule injection, même en dose massive, n'ont pas abouti.
Les quantités de sperme introduites à chaque injection variaient de
0,2-1,02 cm3. Le sperme était obtenu, non par ponction des testicules, mais
par un procédé plus physiologique, consistant à accoupler un mâle et une
femelle, puis à recueillir le liquide dans le vagin de celle-ci, sitôt le coït
terminé. Le sperme aspiré au moyen d'une seringue était injecté aux
femelles tel quel, dilué seulement avec du liquide de Ringer, sans autres pré-
cautions d'asepsie. Le traitement n'a jamais provoqué de réaction inflam-
matoire locale, mais par contre toujours une légère et passagère élévation
de la température. En outre, les animaux maigrirent régulièrement pendant
la durée des expériences, malgré leur bon appétit et leur excellent état
III. — LA PARTHENOGENESE. 11
général. La durée de la période de stérilité consécutive aux injections
semble proportionnelle à la durée et à l'intensité du traitement antérieur.
En augmentant le nombre des injections et en les répartissant sur plusieurs
semaines, l'auteur a rendu en effet quelques femelles stériles pendant
quatre mois. Cette' stérilité se manifestait vis-à-vis de n'importe quel nulle
de la même espèce et non pas seulement du mâle ayant fourni le sperme
injecté. Une spécificité individuelle des spermatozoaires ne saurait donc être
mise en évidence par ce moyen. Fait curieux, l'auteur n'a jamais constaté
de phénomènes d'anaphylaxie, même dans les cas où les réinjections étaient
pratiquées après des délais variant de cinquante à cent quarante jours après le
traitement initial. — A. Schwartz.
CHAPITRE III
L«a parthénogenèse
Herlant (Maurice). — Comment agit la solution hypertonique dans la par-
thénogenèse expérimentale (méthode de Loeb). — //. Le mécanisme de la
segmentation. (Arch. Zool. expér. et gén., LVIII, 291-314, 2 pi., 1918-1920.)
[ii
Hertwig (P.). — Haploide und diploide Parthénogenèse. (Biol. Zentralblatt,
XL, 145-174, 1920.) [Revue d'ensemble des divers types connus
de parthénogenèse, tant artificielle que naturelle, considérés au point de
vue de la réduction chromatique. L'auteur semble tendre à admettre que la
parthénogenèse haploïde ne fournit de produits viables que si le nombre
diploide de chromosomes se reconstitue de quelque façon. — M. Prenant
Lécaillon (A.). — Sur l'action qu'exerce l'acide sulfurique concentré sur les
œufs de Bombyx mort. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 718, 1921.) [12
P) Parthénogenèse expérimentale.
Herlant (Maurice). — Comment agit la solution hypertonique dans la
parthénogenèse expérimentale {méthode de Loeb). — //. Le mécanisme de la
segmentation. — Les travaux de Hindle et de Konopacki ont fait connaître
les différentes phases de l'évolution d'un œuf activé par l'acide butyrique :
chez tous les œufs mûrs et vierges de Paracentrotus lividus traités par ce
réactif puis remis dans l'eau de mer, il se forme un monaster qui disparaît
et réapparaît rythmiquement, chaque cycle monastérien étant séparé par
une période de repos où le noyau redevient visible, mais jamais il n'y a de
segmentation; au bout d'un certain temps se manifestent des signes de
dégénérescence, les irradiations deviennent de plus en plus rudimentaires,
l'œuf se désagrège progressivement, désagrégation qui aboutit à la destruction
totale ; cette cytolyse est la conséquence de conditions cytologiques incompa-
tibles avec la vie, et non leur cause. On sait que dans l'œuf activé traité,
suivant la méthode de Loeb, par la solution hypertonique, il se forme, outre
le monaster avec chromosomes en couronne qui réapparaît chez tout œuf
simplement activé autour du pronucléus femelle, un nombre variable d'as-
12 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ters accessoires dépourvus de chromatine, en général de un à trois, en des
endroits quelconques du cytoplasme ; un aster accessoire unit ses irradia-
tions avec celles de l'aster périnucléaire de façon à former un fuseau, et il
s'organise à l'intérieur de l'œuf une mitose bipolaire : les chromosomes, qui
étaient disposés en arc de cercle autour de l'aster femelle, sont attirés par
l'aster accessoire, glissent vers lui, et s'arrêtent lorsqu'ils atteignent une
position où les deux forces dont ils subissent l'influence s'équilibrent : les
chromosomes sont alors disposés en une plaque équatoriale tout à fait
typique, et la mitose ainsi édifiée se poursuit d'une façon normale. Quand
il se forme après le traitement hypertonique, non pas un seul, mais deux ou
plusieurs asters accessoires, la mitose est profondément troublée; ainsi,
lorsque trois asters sont en présence, il se formera trois blastomères entre
lesquels les chromosomes sont inégalement répartis; un partage inégal des
chromosomes peut d'ailleurs se produire dans des cas de mitoses bipolaires ;
tous ces cas permettent, comme les œufs dispermiques de Boveri, une étude
de la valeur héréditaire spécifique des différents chromosomes, lesquels,
ici, ont cette particularité d'avoir tous une origine maternelle. — Quel est
le mécanisme de cette segmentation de l'œuf parthénogénétique? Le traite-
ment activant à l'acide butyrique met le développement en marche, tire
l'œuf de son inertie, lui fait parcourir un cycle physiologique et morpholo-
gique dont l'aboutissement est une mitose; ce traitement est le seul qui
reproduise ce qui se passe lors de la pénétration du spermatozoïde ; mais
cette mitose est une mitose monocentrique ; par tous les phénomènes phy-
siologiques qui l'accompagnent, notamment les variations de perméabilité à
l'eau,- aux bases et aux sels, elle est bien l'homologue d'une mitose normale,
mais elle ne peut aboutir à la segmentation de l'œuf : celle-ci est rendue
mécaniquement impossible du fait de la monocentrie ; ne se segmentant pas,
l'œuf est voué à la mort et, en fait, il se désagrège. Le traitement hyperto-
nique ne change rien à ce qui a été mis en marche par le traitement acti-
vant, mais réalise tout simplement une condition nécessaire à tout le reste
du développement, et que l'œuf est incapable de réaliser par lui-même : il
apporte à l'œuf activé une bipolarité grâce à laquelle la segmentation peut
avoir lieu. — Les organes cellulaires sont indépendants les uns des autres
lors de la mitose ; aucun d'eux n'est indispensable ni à la segmentation de la
cellule ni à l'évolution et à la segmentation des autres organes cellulaires :
une masse de cytoplasme peut, on le sait, se segmenter en l'absence de
noyau, des asters peuvent évoluer en l'absence ou malgré l'inertie ou la
dégénérescence du noyau, le cytoplasme est capable de se segmenter et des
cbromosomes peuvent évoluer sans l'intervention d'asters ou de chromo-
somes visibles, la formation des fuseaux est indépendante du noyau et peut
avoir lieu en l'absence de chromosomes, d'asters ou de centrosomes. La
mitose est la conséquence d'une modification de l'état physico-chimique de
l'économie générale de la cellule, on ne dira pas, par exemple, que la divi-
sion des chromosomes est la conséquence de la division des centrosomes,
mais que la division des chromosomes et aussi celle des centrosomes sont la
conséquence de la modification de cet état physico-chimique. Quand la mi-
tose débute, l'individualité physiologique de la cellule a disparu, et est rem-
placée par un état physiologique nouveau qui a pour effet de provoquer la
division autonome de chaque organe cellulaire. La cause de la mitose « doit
être recherchée non pas dans un détail morphologique, mais dans l'ensemble
du cycle physiologique qui relie deux mitoses successives ». — P. Rémy.
Lécaillon (A.). — Sur V action qu'exerce l'acide sulfurique concentré sur
IV. - LA REPRODUCTION ASEXUEE. 13
les œufs de Bombyx mori. — L. reprend l'étude de l'action de l'acide sul-
furique sur les œufs fécondés ou non de Bombyx, et montre d'abord que.
même sans aucun traitement, un certain nombre d'œufs peuvent commencer
à se développer. Cette réserve faite, L. constate que SO'H2 active en effet
les œufs non fécondés, et ce, non seulement des œufs nouvellement pondus,
mais aussi des œufs de vingt à vingt-cinq jours. Quant aux œufs fécondés,
qu'ils soient pondus nouvellement, ou depuis dix-huit heures, ou depuis
cinq à sept mois, l'acide sulfurique ne parait avoir sur eux aucun effet, et
ce contrairement aux conclusions de divers auteurs. — A. Drzewina.
CHAPITRE IV
lia reproduction asexuée
a) Chatton (E.). — Béversionde la scission chez les Ciliés. Réalisation d'in-
dividus distomes et polyénergides de Glaucoma scintillans se multipliant
indéfiniment par scissiparité. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 393, 1921.) [13
b) Sur le polymorphisme et la maturation des spores des Syndinides.
(Péridiniens) (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1922.) [14
a) Chatton (E.). — Réversion de la scission chez les Ciliés. Réalisation
d'individus distomes et polyénergides de Glaucoma scintillans se multipliant
indéfiniment par scissiparité. — Ce travail' fait partie d'un ensemble de
recherches tendant à l'analyse des causes du passage de l'état monoénergide
à l'état polyénergide chez les protistes, si fréquent en particulier chez les
parasites. Il a trait à l'influence des facteurs osmotiques.
Des Glaucoma scintillans (Ciliés holotriches), en division, portés de leur
milieu de culture normal (eau de foin), dans une solution fortement hyper-
tonique (sol. de NaBr à 16 p. 1000) pendant 10 minutes, montrent une
plasmolyse intense qui achève la division des individus les plus étranglés
et accélère celle des autres. Ceux-ci reportés dans leur milieu de culture
normal se réimbibent bien au delà du degré initial, à tel point que le sillon
de scission s'efface complètement et que les deux moitiés se refondent en
un individu sphérique, à deux bouches, deux micronuclei et un seul macro-
nucleus. De tels individus mis en culture ne recommencent à se diviser que
24 heures après la refonte. Le plan de scission laisse les deux bouches à
l'individu antérieur, l'individu postérieur en forme deux nouvelles sur les
génératrices des premières. De tels individus ont été les progéniteurs de
lignées d'individus distomes dont l'une a pu être entretenue pendant 5 mois
et a été cessée volontairement.
Dans ces cultures, un certain nombre d'individus, variable selon les
lignées, redeviennent monostomes. Comme ceux-ci se multiplient plus vite
que les distomes, ils subsisteraient seuls au bout d'un certain temps, si on
ne pédigrait à chaque repiquage. Mais la proportion des individus faisant
14 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
retour à l'état monostome s'abaisse notablement dans les cultures à basse
température ou abondamment alimentées.
Les individus distomes ainsi obtenus, monstres doubles de Glaucoma, sont
les équivalents exacts de ce que sont, chez les flagellés et les rhizopodes, les
formes biénergides, les diplozoaires de Dangeard. Mais il est nécessaire de
soumettre à l'épreuve de la sexualité la modification ainsi réalisée. Malheu-
reusement les Glaucoma de ces cultures ne se conjuguent pas.
L'auteur n'avait point eu connaissance, au moment de la rédaction de sa
note, du travail de Dawson (1920) sur les monstres doubles amicronucléés
à'Oxytricha fallax (cilié hypotriche). La race à'Oxytricha de Dawson était
une race naturelle qui a été aussi perpétuée en cultures par sélection. Mais
elle montrait comme celle de Glaucoma, une tendance au retour à l'état
normal. Les conditions de l'obtention de la race expérimentale de Glaucoma
sont très différentes de celles que Dawson a supposé avoir déterminé la for-
mation de ses oxytriches doubles. — E. Chatton.
b) Chatton (E.). — Sur le polymorphisme et la maturation des spores des
Syndinides. — L'organisation et le mode de division nucléaire dés Syndinium
présente d'une espèce à l'autre une uniformité remarquable. Chez toutes, les
chromosomes sont constamment au nombre de cinq, toujours courbés en V.
A la prophase et à la télophase mitotiques, comme en intercinèse, ces chro-
mosomes sont toujours agencés en demi-fuseaux, qui n'ont pas ici de signi-
fication spéciale, comme dans le cas des ciliés où ils paraissent avoir la
valeur d'un synapsis. Quelle que soit la structure du noyau dans les spores
mûres, c'est toujours à partir de ce stade en demi-fuseau qu'elle s'établit. La
maturation des spores n'est point accompagnée de méiose. Ceci, joint à leur
évolution solitaire, interdit de les regarder comme des gamètes. Les véri-
tables gamètes des Syndinium sont encore à découvrir. L'appareil cinéto-
flagellaire des Dinoflagellés, jusqu'ici peu connu, se présente, selon la
règle fondamentale pour les autres flagellés, comme un dérivé de l'appareil
centrosomien nucléaire. — E. Chatton.
CHAPITRE V
I/ontogénèse
Anthony (R.)- — Réflexions à propos de la genèse de la striation muscu-
laire sous l'action des causes qui la déterminent. — La question de la struc-
ture des fibres à contractions rapides dans les muscles adducteurs des Mol-
lusques acéphales. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, N. et R., 1-10, 3 fig.r
1918-1920.) [23
Audigé (P.). — Sur la croissance des Poissons maintenus en milieu de tem-
pérature constante. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 287, 1921.) [20
Chatton (Edouard). — Fausse et vraie myogénèse chez les Copépodes péla-
giques. Erreur due à la méconnaissance de péridiniens parasites coelo-
miques. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1441, 1921.) [19
Courrier (R.). — Action de l'ingestion de corps tyroïde sur la glande germi-
native mâle. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 484, 1921.) [25
V. - ONTOGENESE. 15
a) Dragoiu (J.) et Fauré-Frémiet (E.). — Divers aspects de la cellule hépa-
tique chez les têtards de Rana temporaria nourris avec de la thyroïde.
(C. R. Soc. BioL, LXXXV, 434, 1921.) [25
b) — — Etude histologique des phénomènes provoqués chez les têtards
de Rana temporaria par l'alimentation thyroïdienne (Ibid., 437.)
[Analysé avec le précédent
Eeckhout (A. Van den). — Effets de l'arsenic sur le développement des
os. (C. R. Soc. BioL, LXXXV, 740, 1921.) [25
Holmgren (E.). — Yerànderungen m der Struktur des Menschendarm.es im
Zusammenhant/ mit kurativ angelegtem Anus praeternaturalis. (Anat. Anz.,
LIV, 365-372, 10 fig.) [23
Jensen (C. O.). — Métamorphose provoquée par l'injection de préparations
thyroïdiennes et de thyroxine (Kendall) à des Axolotls ayant subi la thy-
roïdectomie. Toxicité élevée de combinaisons iodées dans le cas d'animaux
thyroïdectomisès. (C R. Soc. BioL, LXXXV, 391, 1921.) [25
Kniebe (I. L.). — Der Einfluss verschiedener Feltsauren und fettsaurer
Salze sow.ie des Cholesterins tind Cholins auf Wachstum und Entwicklung
von Froschlarven. (Zeitschrift fur Biologie, LXX1, 165.) [24
Krieg (H.). — Deber Pigmentzentren bei Sàugetieren. (Anat. Anz., LIV, 353-
365, 6 fig.) [20
Molliard (M.). — Sur une tumeur du collet chez le Rhinanthus minor.
(Bull. Soc. Path. vég., VIII, 70 72, 1921.) [23
Paine (Alexander) et Peyron (Albert). — Sur la transformation néopla-
sique des fibres musculaires striées avec métastases viscérales dans l'évolu-
tion du sarcome expérimental des oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLXX11, 101,
1921.) [Constatation de la participation
des fibres musculaires au développement de la tumeur. — M. Goldsmith
Przytecki (St. J.). — Zmiany cisnienia osmotycznego w czasie rozwoju
dziewovodnego rozwielitek (Cladocera). {Recherches sur la pression osmo-
tique chez les embryons de Clodocêres provenant des œufs parthènogèné-
tiques.) (Travaux du Laboratoire de Physiologie de l'Institut M. Nencki,
Soc. des Sciences de Varsovie, I, 31 pp., 1921.) [18
Riddle Oscar). — Inadéquate egg shells and the early death of embryos
in the egg. (The American Journal of Physiology, LVII, N° 2, 1921.) [17
Riddle (Oscar) and Hanke (Martin C). — Effects of feeding soluble cal-
cium salts upon reproductive sécrétions and upon the total inorganic cons-
tituents of the egg shell. (The American Journal of Physiology, LVII,
N° 2, sept. 1921.) * [16
Riddle Oscar and King (Cecil V.). — The relation of nerve stimuli to
oviductal sécrétions as indicated by effects of atropine and other alkaloïds.
(The American Journal of Physiology, LVII, N° 2, sept. 1921.) [17
Schmidt (W. J.). — Die Panzerhaut der Weichschildkrôte Emyda granosa
und die funktionelle Redeutung ihrer Strukturen. (Arch. f. mikr. Anat,
VC, Abt. 1, 186-246, 2 pi., 8 fig.) [24
Schrœder (H.). — Unlersuchungen an Geophilen. L Ueber Paris quadri-
folia L. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 88-93, 1921.)
[Communication préliminaire sur
le mode de croissance du rhizome et du bourgeon terminal. — H. Spinner
16 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Sierp (H.). — Untersuchungen iiber die grosse Wachstumsperiode. (Biol.
Zentralbl., XL, 433-457, 1920.) [21
Simon (S. V.). — Ueber den Einfluss des Lichtes auf die Enlxvicklung der
Keimlinge von Bruguiera eriopetala. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX,
165-172, 1921.) [25
Sznerowna (E.). — 0 przyswajaniu i Rospadzie bialka w roswoju Kur-
czecia. (Recherches sur l'assimilation et la désassimilation des protéines
pendant le développement du poulet.) (Travaux du Laboratoire de Physio-
logie de l'Institut M. Nencki, Soc. des Sciences de Varsovie, N° 3, 11 pp.,
1921.) [19
Vandel (A.). — La question de la spécificité cellulaire chez les Planaires.
(C. R. Ac. Se, CLXXII, 1614, 1921.) [16
Vlès (Fred) — Sur les variations de l'indice de réfraction de l'œuf d'oursin
pendant la division. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 494, 1921.) [18
Waterman (N.). — Etudes physiologiques sur le cancer. Le problème des
tumeurs et la chimie inorganique. (Arch. néerl. Physiol., V, 1921.) [21
Wintrebert (P.)- — Les divers aspects des mouvements rythmés du corps
pendant la phase aneurale des contractions myotomiques chez les embryons
de Sélaciens (Scylliorhinus canicula L. Gill). (Bull. Soc. zool. France,
XLV, 282-291, 292-298, 1920.) [19
a) Isotropie; spécificité cellulaire.
Vandel (A.). — La question de la spécificité cellulaire chez les Planaires.
— Les faits de régénération de la région postérieure du corps, observés par
V. sur Polycelis cornuta, sont tout à fait en faveur de la théorie de l'épigé-
nèse. La disparition des organes copulateurs et musculo-glandulaires con-
tenus dans cette région se fait par voie de dédifférenciation, et c'est aux
dépens de cellules dédifférenciées que s'édifient les nouvelles parties ; le
pharynx en particulier se forme avec des éléments de l'appareil copulateur
revenus à l'état embryonnaire. Il n'y a donc pas, du moins chez les Planaires,
de cellules prédestinées à former un organe déterminé. — A. Drzewina.
(j) Différenciation anatomique et histologique et processus généraux.
Riddle (Oscar) et Hanke (Martin C. E.). — Action des sels solubles de
calcium sur les sécrétions de l'appareil reproducteur et sur l'ensemble des cons-
tituants de la coquille de l'œuf. — R. et H. ont ajouté des quantités variées de
lactate et de lactophosphate de Ca à la nourriture habituelle de pigeons ra-
miers, pondant librement, et ils ont noté les modifications quantitatives qui
pouvaient se produire du côté de la coquille et des autres constituants géné-
raux de l'œuf : la quantité de substance coquillière sèche n'est pas accrue,
mais peut être légèrement diminuée. La teneur en matières minérales dans
la substance coquillière sèche n'est probablement pas modifiée. Il n'apparaît
chez ces oiseaux mis en expérience aucun changement appréciable dans le
rythme de leur reproduction. Par contre, R. et H. ont noté une diminution
V. — ONTOGENESE. 17
de la sécrétion de l'albumine qu'ils attribuent à l'addition des sels de Ca à
la nourriture des sujets. Mais la production de coquilles défectueuses ou
d'œufs à coquille mince (causes de mort précoce de beaucoup d'embryons
d'oiseaux) ne leur paraît probablement pas due à un apport insuffisant en
Ca dans la nourriture. Et une nourriture contenant du Ca organique ne leur
a pas paru augmenter d'une façon appréciable l'épaisseur de la coquille de
ces mêmes oiseaux. — Paul Boyer.
Riddle (Oscar). — Les coquilles d'œufs défectueuses et la mort précoce
des embryons dans l'œuf. — Les embryons qui meurent avant l'éclosion de
l'œuf possèdent dans une très forte proportion des coquilles molles ou minces.
Les pigeonnes qui pondent ces œufs peuvent en pondre de tout à fait nor-
maux, revêtus d'une coquille normale ou même plus épaisse que de coutume.
La formation de coquilles insuffisantes et la mort précoce des embryons sont
■en étroite relation ; une cause inconnue doit être responsable à la fois de
l'insuffisance de la coquille et du nombre de morts précoces des embryons.
Les expériences de R. lui montrent que cette association se produit souvent
après une longue série de coquilles normales et d'embryons viables. Les
cellules spermatiques ne sont probablement pas en cause. Quand les femelles
pondent des œufs d'une façon anormalement rapide, il arrive parfois que
des séries d'embryons paraissent plus âgées que les embryons des séries
précédentes, et la mort de l'embryon est d'autant plus précoce que l'on
avance davantage vers les dernières séries.
L'insuffisance des coquilles peut être mesurée par la marche correspon-
dante de la perte de vapeur d'eau à travers la coquille dans les jours et heures
qui suivent la ponte, c'est ainsi que les deuxièmes œufs des paires ont habituel-
lement les coquilles les plus minces et perdent le plus de vapeur d'eau. Le
dosage des matières sèches de la coquille, des cendres et des bases inorgani-
ques contenues dans les cendres de beaucoup d'œufs ayant une coquille qui
semble normale, montre que le deuxième œuf de la paire a dû recevoir une
quantité légèrement plus faible de matériaux pour l'édification de la coquille.
Ceci ferait supposer que les réserves utiles en Ca de l'organisme sont épuisées
avant que l'oiseau ait terminé la formation de deux coquilles qui doivent se suc-
céder à brève échéance; la mort précoce de l'embryon paraît cependant indi-
quer qu'il existe un vice de formation dans ce germe en même temps qu'un
vice de fonctionnement dans l'oviducte. Plusieurs troubles possibles de la
nutrition ont été envisagés ; la cause réelle en est encore tout à fait incon-
nue. Malgré tout, il est clair pour R. que parmi les pigeons et probablement
aussi dans plusieurs ou dans toutes les branches de l'élevage des oiseaux de
basse-cour, on peut reconnaître beaucoup d'oiseaux qui pondent avec persis-
tance des embryons non viables, à ce que, parmi les œufs qu'ils pondent, beau-
coup ont une coquille molle et insuffisante. — Paul Boyer.
Riddle (Oscar) et King (Cecil V.). — De la relation entre les excitants
nerveux et les sécrétions de l'oviducte indiquée par les effets de l'atropine et
d'autres alcaloïdes. — L'atropine administrée chez les pigeons ramiers
femelles (à la dose de 0,002 à 0,005 mgr. deux fois par jour) diminue la sécré-
tion de l'albumine, mais cette diminution n'est que de 2 ou 3 %. La com-
position de l'albumine sécrétée est normale, quant à sa teneur en eau et aux
proportions relatives de ses constituants solubles et insolubles dans l'alcool.
La quantité de matière coquillière sécrétée sous l'action de l'atropine n'est
pas sensiblement modifiée. La teneur en bases contenues dans les cendres
de la coquille n'est pas modifiée ou n'est que faiblement diminuée. La cocaïne
l'année biologique. 2
18 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
diminue probablement la sécrétion de l'albumine. La matière coquillière
semble diminuée de 5 % environ. La teneur en bases dans les cendres de la
coquille n'est pas sensiblement modifiée. La nicotine (0,2 mgr., une ou deux
fois par jour) ne semble pas modifier la sécrétion de la coquille ni celle de
l'albumine. La pilocarpine semble augmenter légèrement la sécrétion des
matériaux de la coquille et celle de l'albumine, quand l'administration de
l'alcaloïde est limitée à la période de sécrétion de l'albumine et de la coquille.
Il résulte donc des faits précédents que les alcaloïdes ne peuvent pas cor-
riger, même temporairement, les vices de fonctionnement de l'oviducte des
oiseaux au point de vue de la malformation des coquilles.
La nature de l'innervation des glandes de l'oviducte des oiseaux semble
inconnue. On n'a pas de preuves évidentes pour admettre que les alcaloïdes
employés dans cette étude aient sur les nerfs autonomes des oiseaux une ac-
tion parallèle à celle qu'ils possèdent chez les mammifères. R. et K. ne tirent
aucune conclusion de la relation des effets produits par ces alcaloïdes et de
la nature de l'innervation de l'oviducte. Si l'innervation de l'oviducte est
semblable à celle de l'utérus des mammifères, et si les alcaloïdes employés
dans cette étude ont une action similaire sur les nerfs autonomes des oiseaux
et des mammifères, les sécrétions de l'oviducte des oiseaux paraissent très
indépendantes du système nerveux. Les quelques effets observés paraissent
attribuables à l'action directe des drogues sur les cellules sécrétrices ou à leur
action plus générale sur le métabolisme de l'animal. — Paul Boyer.
Vlès (Fred). — Sur les variations de l'indice de réfraction de l'œuf
d'oursin pendant la division. — Approximativement, l'indice de réfraction
commence à croître au moment de l'apparition du diaster et jusqu'à la
séparation des blastomères; à partir de ce moment, il diminue. La période
d'ascension de l'indice coïncide à peu près avec la phase d'imperméabilité
relative. Souvent, on observe une variation inverse du volume. — H.
Cakdot.
Przytecki (St. J.). — Recherches sur la pression osmotique chez les
embryons de Cladocères provenant des œufs parthënogènétiques. — L'au-
teur, constate d'après ses expériences sur la pression intérieure des
embryons provenant des œufs vierges de Simocephalus vetulus et Daphnia
magna, que cette pression subit des variations notables. Les embryons les
plus jeunes (6 heures) possèdent la pressien minimum égale, chez Simoce-
phalus vetulus, A = 0,245°, et chez Daphnia magna A = 0,186°. La pression
augmente ensuite uniformément avec l'âge. Dans les stades les plus avancés
(54 heures) elle est chez Simocephalus vetulus A = 0,752° et chez Daphnia
mar/na (84 heures) A '= 0,739°. La comparaison de la pression intérieure
des stades limites des embryons étudiés prouve que la production des
substances osmotiques a lieu pendant tout le temps du développement et
qu'elle augmente quatre fois la pression intérieure des embryons, tandis que
la pression osmotique de la chambre incubatrice ne change pas. Ces faits
prouvent que les embryons des animaux poikiloosmotiques (Cladocères) se
comportent, quant à leur pression osmotique, comme les embryons des
Oiseaux et des Amphibiens. Les résultats des expériences amènent l'auteur
à conclure que l'accroissement de la pression osmotique pendant le déve-
loppement ne peut être provoqué qu'en partie par l'activation des subs-
tances osmotiques qui existaient déjà comme telles dans l'œuf. La plus
grande partie de ces substances osmotiques est nouvellement formée. La
membrane ovulaire se trouve déjà, depuis la 6e heure du développement,
V. - ONTOGENESE. 19
dans un état de tension élastique. L'extension de la membrane est égale à
peu près à 20 o/c. Plus tard (jusqu'à la 24e heure), l'augmentation de la
pression osmotique provoque une augmentation plus ou moins grande de
l'extension de la membrane. Le maximum de l'extension est égal à 67 %
(après 24 heures). Jusqu'à la 60e heure du développement, la membrane ne
subit point d'extension ultérieure. La membrane des stades depuis la
12" heure jusqu'à la 60° heure ne revient pas à son état primitif si on
supprime la pression intérieure par une piqûre de la membrane. La mem-
brane extérieure joue un rôle important comme régulateur de la vitesse de
l'accroissement des embryons. L'augmentation du volume de l'embryon
dépend donc des propriétés physiques de la membrane extérieure. — Jul.
ZWEIBAUM.
Sznerowna (Erna). — Recherches sur l'assimilation et la désassimila-
tion des protéines pendant le développement du poulet. — L'auteur étudie
les changements que subissent les protéines pendant le développement du
poulet et établit le rapport entre la quantité d'Az de la matière organisée et
de la substance désassimilée. L'auteur arrive aux conclusions suivantes :
1° La quantité d'Az désassimilé est proportionnelle à la quantité d'Az de
la matière organisée : à 17 gr. d'Az de substances assimilées revient
environ un gramme d'Az désassimilé, qu'on retrouve dans le liquide allan-
toïdien. L'auteur conclut, d'après ce fait, que non seulement les graisses,
mais aussi les protéines constituent une source d'énergie pour le dévelop-
pement de l'embryon. 2" Le poids des embryons et la quantité d'azote corres-
pondante augmentent au cours du développement, mais le pourcentage d'Az
diminue avec l'âge des embryons. .3° La composition des protéines qui cons-
tituent le corps de l'embryon change durant les différentes périodes du
développement. — Jul. Zweibaum.
Chatton (E.). — Fausse et vraie mijogénèse chez les Copépodes pélagiques.
Erreur due à la méconnaissance de péridiniens parasites coelomiques. —
Moroff (1912) avait décrit chez les Calanides un processus de myogénèse
débutant par la prolifération d'un tissu syncytial dans toute la cavité géné-
rale du copépode. Il a décrit avec soin la division des noyaux de ce syncy-
tium. Il a vu, au terme de cette multiplication, se différencier à leurs
dépens les fibres striées des muscles. Mais C. montre que le syncytium
myogène de Moroff n'est autre que le plasmode d'un péridinien parasite du
genre Syndinium. La notion de transformation des noyaux en fibres muscu-
laires résulte de l'interprétation d'une série incomplète de préparations
défectueuses, influencée par la doctrine chromidiale, justiciable de beaucoup
d'autres erreurs.
A ce propos C. fait connaître qu'il existe bien chez les Calanides mâles,
entre l'avant-dernière et la dernière mue, une active myogénèse, comme
l'on en constate dans l'épitoquie de certaines polychètes, et là aussi en rap-
port avec la maturité sexuelle. Mais ce processus n'a rien de commun avec
celui décrit par Moroff à qui il a complètement échappé. — E. Chatton.
Wintrebert (P.). — Les divers aspects des mouvements rythmés du corps
pendant la phase aneurale des contractions myotomiques chez les embryons de
Sélaciens (Scylliorhinus canicula L. Gill.l. — La période aneurale des con-
tractions rythmées des myotomes commence chez l'embryon de Scyllium au
stade G de Balfour et dure jusqu'au stade K. W. distingue : une onde de
propagation, qui signale le début de la contraction de chacun des myotomes
20 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
successifs, et une onde de flexion maximale, qui correspond au maximum de
la contraction de chaque myotome. Cette dernière « désigne par son point
le plus fléchi, à chaque instant de son parcours, le myotome parvenu au
maximum de son raccourcissement; cette onde, plus tardive que la courbure
principale dont elle émane, produit une courbe secondaire ». Le départ des
mouvements, au début du stade G, a lieu derrière l'oreille. Avec l'âge, ce
point de départ recule : au stade /, le muscle qui commence le mouvement
est le dixième myotome. Le pédicule, qui fixe l'embryon au vitellus et est
d'abord très large, mais va en se rétrécissant, ramène l'embryon à son point
de départ, c'est-à-dire à la ligne médiane, après chaque mouvement. Le
vitellus et les glaires sont aussi des obstacles au mouvement. W. fait une
étude détaillée de ces mouvements, d'un côté d'abord, aux stades G, H et /.
Mais les deux bandes myotomiques latérales battent pour leur propre
compte, d'une manière indépendante vis-à-vis l'une de l'autre et suivant un
rythme qui n'est pas tout à fait le même, les myotomes d'un côté ayant une
période de révolution un peu plus longue que ceux de l'autre. Il en résulte
une suite de combinaisons qui se reproduisent d'une façon cyclique. On
observe en effet successivement : un balancement égal, quand les contrac-
tions alternent régulièrement d'un côté à l'autre; puis une boiterie, dans
laquelle la contraction d'un côté se produit avant celle de l'autre, puis la
coïncidence des contractions, qui annihile les déplacements latéraux, mais
provoque le relèvement de la tête (cabrement) parce que les fibres muscu-
laires actives sont situées dorsalement au plan frontal passant par l'axe de la
chorde; puisvientune boiterie inverse de la première, enfin un retour progres-
sif au balancement égal. Tant que les conditions extérieures ne varient pas,
ces mouvementspersistent d'ordinaire avec une très grande régularité. Pour-
tant on observe parfois une inversion du cycle, parce que la période muscu-
laire plus courte d'un côté peut au contraire devenir la plus longue, sous
l'influence de causes internes mal connues (rapidité du développement,
facilité plus ou moins grande des échanges, etc.). Même en milieu constant,
les révolutions ne sont régulières qu'entre 8 et 20°. Entre ces limites, le
rythme est d'autant plus rapide que la température est plus élevée. Si la
température est instable, il n'y a aucune régularité. L'amplitude des mou-
vements est aussi toujours égale, pour un côté du corps, à une époque donnée
de la croissance et en milieu constant. Toutes choses égales d'ailleurs plus la
température est élevée, entre les mêmes limites, plus les courbes sont pro-
fondes. La composition chimique du milieu, la quantité d'oxygène, d'acide
carbonique modifient aussi les mouvements. — A. Robert.
Krieg (H.). — Sur les centres pigmentaires chez les Mammifères. — K.
étudie une série d'exemples de pelages pigmentés ; il en conclut que la pig-
mentation débute par plusieurs centres pigmentaires déterminés par les
conditions dynamiques régnantes à son apparition. Plus tard il peut se faire
une extension de la pigmentation à partir de ces centres. L'extension va
généralement de pair avec un affaiblissement de la pigmentation. Elle peut
conduire à des résultats tout à fait différents en apparence, et même jusqu'à
une robe uniforme. — M. Prenant.
Audigé (P.). — Sur la croissance des Poissons maintenus en milieu de tem-
pérature constante. — Il y a lieu de distinguer les Poissons Eurythermes des
Sténothermes. Chez les premiers (Ci/prinus carpis, Carassius auratus, Scar-
dinius erythrophtalmus), à la température de 14 à 15°, la croissance est
régulière, mais la taille reste inférieure de moitié, après 4 ans, à celle des
V. - ONTOGENÈSE. 21
animaux soumis aux variations saisonnières de température; les paliers des
périodes de reproduction sont absents. A 20°, la croissance est plus rapide que
dans les conditions normales, et il y a chaque année un palier correspon-
dant à la période d'élaboration sexuelle. A la température de 24° à 25", qui
correspond à l'optimum, la croissance est plus rapide encore (du simple au
double), mais elle se fait par à-coups; l'irrégularité est plus accusée encore
à 31°, on assiste à un véritable « affolement » du phénomène de la crois-
sance; cependant le palier de reproduction conserve sa régularité et sa
constance, d'où la notion de la dissociation fonctionnelle, de l'indépendance
des deux phénomènes. Quant aux Sténothermes (Salmo cridens, Salveiiyius
fontinalis), l'optimum est entre 15 à 16J; la croissance dépasse parfois de
trois fois celle de Poissons soumis aux variations thermiques annuelles,
mais elle se fait comme précédemment par bonds successifs. A 20°, le nom-
bre des décès est élevé au bout de peu de temps ; à 26°, aucun Poisson ne
résiste. — A. Drzewina.
Sierp (H.). — Recherches sur la grande période de croissance. — a) Rela-
tions entre la grande période de croissance et la longueur finale d'un organe.
On sait que la croissance d'un organe, dans des conditions constantes et
mesurée jour par jour, n'est pas régulière. D'abord faible, elle augmente
progressivement jusqu'au maximum, puis décroit et cesse. C'est ce que
Sachs appelle la grande période de croissance. Il y a là une périodicité dont
les causes résident dans la plante même. La longueur finale se compose de
la somme de ces croissances partielles. Les facteurs externes peuvent modi-
fier la grosse période de croissance. Quelles relations y a-t-il entre la lon-
gueur finale et la grosse période quand on fait varier la lumière et la tem-
pérature? Les études ont été faites sur la coléoptile de l'Avoine. Sous
l'influence de la lumière, la croissance est au début plus grande qu'à l'obs-
curité et d'autant plus grande que l'éclairement est plus intense : mais dès
la troisième demi-journée, le phénomène change et la croissance diminue.
Le longueur finale de l'organe est la plus grande à l'obscurité. Sous l'influence
de la lumière il se produit donc une accélération de la croissance suivie
aussitôt d'une inhibition. La longueur finale est d'autant plus grande que
Téclairement a été plus faible. L'élévation de la température produit aussi
une accélération de la croissance à 15°, la grosse période suivant la septième
demi-journée; à 23°, la quatrième demi-journée et à 32° la deuxième demi-
journée. L'accélération est aussi suivie d'une inhibition. La longueur finale
est la plus grande à la température de 12°. Elle diminue ensuite, si la tem-
pérature s'élève.
b) Analyse de la grande période de croissance. La grande période de
croissance, avec un maximum variable, se compose de deux facteurs, une
accélération et une inhibition. Quelle relation y a-t-il entre ces deux facteurs,
quand on fait varier la température et l'éclairement ? Les courbes montrent
que sous l'influence des variations de la température, l'accroissement de
l'accélération est égal à l'accroissement de l'inhibition, tandis que sous
l'influence des variations de la lumière, l'accroissement de l'accélération est
plus petit que celui de l'inhibition. — F. Péchoutre.
Waterman (N.). — Etudes physiologiques sur le cancer. Le problème
des tumeurs et la chimie inorganique. — Les recherches classiques de Loeb
sur l'œuf fécondé de Fundulus ont mis en lumière l'importance que pré-
sente, au point de vue de la perméabilité des cellules à l'eau et aux ions, la
composition ionique du milieu qui les baigne. En particulier, le rapport
22 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des concentrations des ions K et Ca a retenu l'attention du biologiste amé-
ricain. Or, les recherches de Zwaardemaker et de son école ont précisé le
rôle très particulier que joue le K en tant que centre d'émission d'élec-
trons. Le-K est le seul métal radio-actif des organismes animaux, et les
recherches de Zwaardemaker mettent hors de doute que c'est bien à sa
radio-activité que sont imputables les effets biologiques liés à sa présence
dans les milieux qui baignent les tissus. De ce point de vue radio-actif,
l'antagonisme du K et du Ca reste d'ailleurs inexpliqué. Il était naturel
qu'on se demandât si l'évolution de la cellule n'était pas susceptible d'être
influencée par la valeur de ce rapport — dans le cytoplasme lui-même.
Bien entendu, c'est à des tissus en voie de croissance qu'il convenait de
s'adresser pour l'expérimentation ; et les tissus néoplasiques offraient un
intérêt particulier.
En 1904, Beebe (American Journ. of Physiol.) publia le premier des
analyses de cendres de tumeurs malignes qui révélaient un antagonisme
très net entre le potassium et le sodium d'une part, et le calcium d'autre
part.
Une active prolifération apparaissait corrélative d'une teneur élevée en
K, alors que dans les néoplasmes en voie de dégénérescence et profondé-
ment nécrosés la teneur en Ca était considérablement accrue.
La mise au point par Hamburger et par Kramer, d'une méthode volumé-
trique de dosage du K, plus précise et infiniment plus pratique que la
méthode au chloroplatinate, détermina W. à reprendre la question des
variations du rapport -^- chez les tumeurs malignes au cours de leur évolu-
Oa
tion. Les conclusions de l'auteur confirment, en somme, les premières
données énoncées par Beebe. Plus la croissance de la tumeur est rapide
(ce qui signifie souvent : plus la tumeur est maligne), plus la valeur du
V
rapport-^ est élevée. Plus une tumeur est vieille, plus sa croissance est
Kj'A
lente, et plus il y a de variations dégénératives, plus petite est la valeur
du rapport =- . Il existe aussi un certain antagonisme entre les teneurs en
K et Na, en ce sens que dans le cas où la croissance est rapide, le rapport
se déplace du côté du K. Quant à la teneur en phosphore, elle témoigne de
la richesse en noyaux, c'est-à-dire le plus souvent de la malignité de la
tumeur.
. Il était tout naturel, en se remémorant la théorie des « balanced sait solu-
tions » de Loeb, de se demander si, dans le sérum des cancéreux, une valeur
anormale du rapport ^- n'expliquerait pas cette perméabilité anormale des
cellules néoplastiques au K et au Ca.
Des chiffres laborieusement accumulés par W., il résulte que la teneur
en K du sérum des cancéreux est normale. La valeur trouvée peut dépasser
dans quelques cas la valeur moyenne chez l'homme sain, mais en aucun
cas cet excès n'est important. La conclusion de "W. en ce qui concerne le
Ca, est de même sens et plus affirmative encore. En somme, dans le sérum
d'un malade porteur de tumeur on ne peut déceler aucun trouble dans le
balancement. Le facteur primordial reste une perméabilité sélective de la
cellule cancéreuse vis-à-vis des ions K, dans la phase d'activé prolifération,
et aux ions Ca chez les néoplasmes en « fin de carrière » et profondément
V. — ONTOGENÈSE. 23
nécrosés. La question du cancer, telle que nous incitent à l'envisager les
plus récentes données de l'analyse minérale, souligne l'importance fonda-
mentale qu'auraient pour le biologiste des renseignements précis sur le
mécanisme physico-chimique de la perméabilité des cellules aux ions du
milieu. — P. Girard.
Molliard (M.). — Sûr une tumeur du collet chez le Rhinanthus minor. —
Les Rhinanthus étudiés présentent dans la région du collet un renflement
fusiforme atteignant jusqu'à 6 mm. de diamètre; l'écorce et le liber sont
fortement hypertrophiés, le bois l'est moins, la moelle est au contraire
moins développée dans la tumeur que dans les parties saines. Dans la partie
externe, mais non dans la partie interne, ni dans le liber, ni dans le bois,
pourtant modifiés, on observe des pelotons mycéliens. Un Verticillium parait
être la cause de cette cécidie. — F. Moreau.
y) Les facteurs de l'ontogenèse.
Anthony (R.). — Réflexions à propos de la striation musculaire sous
l'action des causes qui la déterminent. — La question de fa structure des fibres
à contractions rapides dans les muscles adducteurs des Mollusques acéphales.
— Il est bien établi que les muscles adducteurs des Acéphales sont formés
de deux sortes de fibres : les unes, lisses (région nacrée), ont un coefficient
de raccourcissement élevé et correspondent à des mouvements lents et sou-
tenus; les autres (région vitreuse), à coefficient de raccourcissement faible,
correspondant à des mouvements rapides et peu soutenus, sont nette-
ment striées, ou bien présentent à leur surface des losanges sombres for-
mant des quinconces ou des chevrons ou des bandes hélicoïdales (structure
losangée). On observe dans ce groupe de Mollusques tous les intermédiaires
entre la structure lisse et la structure losangée et entre celle-ci et la struc-
ture striée; ces différences de structure correspondent à des modes de
fonctionnement différents de la fibre musculaire : les fibres de la région
vitreuse, peu différentes des fibres lisses de la région nacrée chez la Moule,
dont la rapidité de contraction est faible, présentent des parties sombres chez
l'Huitre, YUnio, des losanges sombres et des stries chez l'Anomie et sont
nettement striées chez le Pecten, chez lequel l'ouverture et la fermeture
brusque des valves sont dues à une très grande rapidité de contraction. Il
semble donc que les fibres musculaires sont de plus en plus nettement striées
à mesure qu'elles sont soumises à des contractions de plus en plus rapides,
en même temps que diminue leur coefficient de raccourcissement (qui varie
suivant la situation de la fibre dans la coquille). La fibre à structure losan-
gée serait un terme morphologique dans la série des transformations de la
fibre musculaire, et non, comme le prétend Marceau, une réunion de fi-
brilles spiralées, l'aspect losange n'étant qu'une apparence due à un entre-
croisement de deux assises superposées de fibrilles ou à la vision simultanée
des fibrilles situées sur les faces opposées de la fibre. — P. Remy.
Holmgren (E.). — Modifications de structure de l'intestin humain, en rap-
port avec l'établissement d'un anus contre nature. — H., ayant eu l'occasion
d'étudier l'iléon d'une opérée chez qui on avait pratiqué à ce niveau un anus
contre nature, constate d'importantes modifications de structure, survenues
en moins d'un an. La branche de l'iléon située au delà de l'anus artificiel,
devenue inactive, a subi une atrophie de la muqueuse et des villosités. Celle
située en deçà, et qui aboutit directement au nouvel anus, s'est rapprochée
24 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de la structure du gros intestin : les glandes de Lieberkùhn se sont beau-
coup allongées, mais ne présentent plus guère que des cellules caliciformesr
sans cellules de Paneth; les villosités ont disparu.
H. pense que l'explication dynamique valable dans ce cas doit pouvoir
interpréter aussi la transformation, chez l'embryon, du gros intestin pri-
mitif, villeux, en gros intestin définitif, sans villosités. La peau, aux environs
immédiats de l'anus artificiel, subit aussi des modifications qui la rappro-
chent de la zone intermédiaire anale ; les glandes sudoripares y prennent
une certaine analogie avec les glandes circumanales. Il se constitue même
un sphincter. Ces modifications sont d'autant plus frappantes qu'elles se sont
faites en un temps relativement court. — M. Prenant.
Schmidt (W. J.). — La peau cuirassée de la Tortue molle, Emyda gra-
nosa, et la signification fonctionnelle de sa structure. — Cette étude histolo-
gique acquiert un intérêt biologique par la recherche des conditions struc-
turales qui permettent à un derme de jouer le même rôle protecteur qu'une
carapace osseuse. Chez la Trionychidée dont il s'agit, S. reconnaît la struc-
ture générale du derme des Vertébrés inférieurs : la partie profonde est un
feutrage de fibres ; la partie superficielle est formée de faisceaux conjonctifs
entrecroisés. La plus intéressante des spécialisations qui aboutissent à former
une véritable carapace est la liaison étroite de ces faisceaux entre eux, liaison
qui les empêche de se déplacer les uns par rapport aux autres, et accroît
énormément la résistance de l'ensemble à la flexion, comme le montre un
calcul simple. A noter encore : l'existence de fibres radiales qui augmentent
encore les liaisons ; l'obliquité des faisceaux par rapport à la surface, qui
maintient la convexité de la carapace ; la diminution de diamètre des fais-
ceaux conjonctifs quand on approche de l'épiderme, diminution qui a pour
effet une modification progressive de consistance, et des chances moins
grandes de décollement de l'épiderme. — M. Prenant.
Kniebe (I. L.j. — De l'influence de différents acides et sels gras ainsi
que de la cholestérine et de la choline sur la croissance et le développement
des larves de grenouille. — L'auteur a trouvé que l'oléate de soude,
l'acide oléique et la trioléine, mêlés à la nourriture, nuisaient à la crois-
sance et au développement des larves de grenouille, tandis que l'acide stéa-
rique et son sel de sodium, ainsi que l'acide palmitique, ne les influençaient
pas ou agissaient même légèrement dans le sens d'une accélération. Le pal-
mitate de sodium a dans certains cas légèrement diminué le développe-
ment. Le mode d'action de ces corps paraît correspondre à la présence ou
à l'absence d'un groupe non saturé ou à la facilité de transformation en un
tel groupe. Les expériences de Noguchi sur l'action hémolytique des corps
gras offrent un parallélisme, sans causalité directe, avec ces constatations, de
même que les expériences de Faust et Talquist, qui démontrèrent entre
autre que l'action hémolytique de l'acide acrilique disparaît par l'introduc-
tion de HOH à. la place de la double liaison. L'action de la trioléine serait
due à la décomposition en acide oléique, de même que l'action du palmitate
de soude à une formation de combinaisons non saturées. Comme dans
l'action du palmitate de soude, l'affaiblissement de la croissance n'a que très
légèrement retardé le développement, il semble que ces deux phénomènes
puissent se produire indépendamment. Le mode d'action des produits, pour
la recherche duquel il aurait fallu des examens histologiques et cytologiques,
n'a pas été étudié. Romeis avait démontré que l'extrait de thymus provo-
quait -chez les larves de grenouille une augmentation de la croissance et un
V. - ONTOGENÈSE. 25
ralentissement du développement, et que cette dernière action était surtout
remarquable pour l'extrait de thymus par l'acétone. Or, précisément, cet
extrait contient beaucoup de corps gras de point de fusion bas. La cholesté-
rine et le chlorhydrate de choline ont été sans influence marquée. —
Oschmanx.
a) Dragoiu (J.) et Fauré-Frémiet (F.). — Divers aspects de la cellule
hépatique chez les têtards de Rana temporaria nourris avec de la thyroïde.
(Analysé avec le suivant.)
b) Dragoiu (J.) et Fauré-Frémiet (E.). — Étude histologique des phé-
nomènes provoqués chez le têtard de Rana temporaria par l'alimentation
thyroïdienne. — Les modifications constatées comportent surtout la présence
de vacuoles intranucléaires et de formations intracytoplasmiques identi-
fiables à des parasomes. Si l'on détermine chez le têtard un accroissement
du métabolisme par ingestion de thyroïde, les tissus atteints par l'autolyse
sont précisément ceux qui doivent normalement disparaître au cours de la
métamorphose. Inversement, d'autres tissus (bourgeons des membres)
s'accroissent plus rapidement. Ces processus de destruction et d'accrois-
sement tissulaires semblent retentir sur des organes tels que le foie et le
rein qui montrent les signes d'une activité manifeste. — H. Cardot.
Courrier (R.). — Action de l'ingestion de corps thyroïde sur la glande ger-
minative mâle. — Des recherches de C. sur le chat et le rat, il résulte que
l'ingestion de thyroïde, qui accélère le développement du soma, est sans
action sur la maturation de la glande génitale, pourvu que l'animal soit
maintenu en bilan positif. — H. Cardot.
JensenC.-O.l. — Métamorphose provoquée par l'injection de préparations
thyroïdiennes et de thyroxine (Kendall) à des Axolotls ayant subi la thyroï-
dectomie. Toxicité élevée des combinaisons iodées dans le cas d'animaux thy-
roïdectomisés. — Chez l'Axolotl adulte, l'injection d'iodocaséine provoque la
métamorphose, les autres albumines iodées et la 35 diiodotyrosine se mon-
trent inefficaces à cet égard. Chez l'Axolotl de six mois, l'iodoséroglobuline
et l'iodoséroalbumine sont également actives, à l'inverse de l'iodoovalbu-
mine et de l'iodogliadine. La question se pose de savoir si les substances
efficaces ont une influence directe ou agissent seulement après avoir été
transformées par la thyroïde. Ceci appelle des recherches sur l'animal
thyroïdectomisé ; malheureusement, il y a dans ce cas toxicité forte des com-
Dinaisons iodées. On peut cependant observer que le début de la métamor-
phose, après ingestion de thyroïde ou injection de thyroxine, est analogue
chez l'animal thyroïdectomisé et chez le témoin. — H. Cardot.
Eeckhout (A. Van den). — Effets de l'arsenic sur le développement des
os. — Les expériences de E. sur le lapin montrent que l'administration de
petites doses d'arsenic, sans modifier le développement corporel et la taille,
a une action manifeste sur l'ossification; les os devenant plus denses et
plus résistants. — H. Cardot.
Simon (S. V.). — L'influence de la lumière sur le développement des
plantules de Bruguiera eriopetala. — Durant son séjour à Buitenzorg, S.
avait remarqué que les plantules vivipares de Bruguiera eriopetala W. et
A., tombées à l'ombre, se développaient tard ou pas du tout. Pour étudier
26 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
l'effet de l'obscurité seule, il entreprit des expériences de laboratoire avec
température et humidité égales pour les exemplaires éclairés et ceux qui
restaient à l'ombre. Tandis que les racines se développaient parallèlement
chez tous les plants, la partie aérienne montrait au bout d'un mois des
différences appréciables, et au bout de cinq mois les exemplaires éclairés
possédaient trois paires de feuilles, et les autres quelques écailles étiolées
seulement. Il est possible que l'obscurité provoque la formation des toxines
paralysantes éliminées naturellement dès que la lumière peut agir à nou-
veau. — H. Spinner.
CHAPITRE VI
L<a tératogénèse
Baldwin (W. M.). — The artificial production of monsters demonstrating
localized defect sas the resuit of injury from X-Rmjs. (Amer. Journ. Phy-
siol., LU, N° 2, 296-303, 1920.) [27
Gyorffy (J.). — Keimlinge der Weisstanne mit Doppélblâttern. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 123-125, 1 fig., 1921.)
[Plantules tératologiques trouvées près de Barlangliget au pied du Haut-
Tatra. C'est la première fois que ce phénomène est signalé. — H. Spinner
Mac Bride (E. "W.). — Somr further Experiments in the artificial produc-
tion of a double Htjdrocoelc in the larvae of Echinus miliaris. (Rep. Brit.
Ass. Adv. Se, LXXXVII, 207-208, 1920.) [26
Man (J.-G. de). — Sur quelques anomalies observées chez deux espèces du
genre Pinnotheres Latr. de l'archipel indien. (Bull. biol. Fr. et Belg., LV,
260-265, 1 pi., 1921.) [28
Tur (Jan). — Etudes sur le développement des diplogénèses à centres abortifs.
(Bull. Se. Fr. et Belg., XLVIII, 381-422, 4 pi., 1 fig., 1914-1920.) [27
2. Téralogènèse expérimentale.
Mac Bride (E. W.). — Suite d'expériences sur la production artificielle
d'un hydrocœle double chez les larves d' Echinus miliaris. — L'auteur place
de jeunes Pluteus à quatre bras, âgés de trois jours environ, dans de l'eau
additionnée de 2 gr. de NaCl par litre et les reporte au bout de sept jours
dans de l'eau de mer normale. Chez un certain nombre de larves ainsi
traitées, 5 % au maximum, arrivées à l'âge de vingt-et-un jours, un hydro-
cèle supplémentaire commence à se dessiner du côté droit. M. a cherché à
maintenir ses larves d'Oursin de façon continue dans de l'eau hypertonique,
en les nourrissant avec des Nitzschia qui supportaient bien la sursalure, et
ce en vue d'augmenter la proportion de larves à hydrocèle double. Mais
c'est le contraire qui arriva, la proportion est tombée àl fy.Le transport de
l'eau hypertonique dans de l'eau de mer normale serait donc la condition
VI. - LA TERATOGENESE. 27
déterminante. M. suppose que les organes qui se développent d'un côté de
la larve inhibent ceux du côté opposé; peut-être le transport suspend-il
temporairement l'exubérance de l'hydrocèle gauche, et permet à un rudi-
ment de celui du côté droit de se développer. Il y aurait ainsi lutte des
parties dans le sens de Roux. — A. Drzewina.
Baldwin (W. M.). — La production artificielle de monstres montrant
des altérations localisées résultant de Faction des rayons X. — B. soumet
des œufs de grenouille fécondés, dont le développement ne dépasse pas
deux cellules, à l'action des rayons X. Les œufs sont placés de telle sorte
que les rayons émergent par un point de l'hémisphère végétatif correspon-
dant au point de l'hémisphère animal par lequel ils sont entrés ; ils sont
exposés aux rayons deux à quatre minutes, puis mis dans un récipient d'eau
fraîche à la température de la chambre, de façon à ce qu'ils puissent se
développer. Dans ces conditions on n'observe aucune action des rayons X
sur l'œuf normal. Mais chez l'embryon développé diverses lésions sont révé-
lées, surtout par l'examen microscopique principalement : une incurvation
latérale du corps, le tube neural, la notochorde et l'intestin sont déplacés
vers le côté touché par les rayons, car de ce côté le développement du
mésoderme et de ses dérivés est moins marqué. Diverses altérations cellu-
laires s'observent sur les vésicules cérébrales, sur les vésicules optiques et
auditives, sur le pharynx et le pronéphros, mais elles ne sont pas aussi
intenses que celles observées par Hertwig avec le radium, car les rayons X
ne sont pas suffisants probablement pour détruire la vitalité cellulaire. On
observe seulement une suspension temporaire de différenciation, suivie d'un
retard dans le développement cellulaire du côté touché, les cellules de ce
côté restent petites, sphériques, isolées. On n'observe rien de particulier du
côté du cœur et du péricarde, mais les vaisseaux sont à l'état embryonnaire ;
les tuniques vasculaires non différenciées, les petits vaisseaux sanguins sont
absents, les éléments qui devraient les former restant petits, sphériques et
isolés, pas de tentatives coordonnées d'organisation, en conséquence bran-
chées, non développées ou absentes du côté lésé, masse mésenchymateuse
beaucoup plus petite, absence de figures de mitose. — Paul Boyer.
3. Tératogenèse naturelle.
Tur (Jan). —Etudes sur le développement des diplogénèses à centres abortifs.
— Il arrive parfois qu'au cours d'un développement polygénique, l'un des
deux centres formatifs, ou ces deux centres à la fois, subissent un arrêt de
développement et ainsi apparaît un monstre anidien à côté d'un individu
plus ou moins normal. T. décrit de tels développements dans cinq œufs de
Poule en incubation de vingt-et-une à quarant-huit heures et dans un œuf de
Lacerta agilis. Lorsque les deux embryons subissent un arrêt de dévelop-
pement, le système diplogénique se réduit à un seul blastoderme, définitive-
ment désembryonné, et dont le développement ultérieur diffère peu de
celui d'un anidien simple. Dans les cas de diplogénèses avec centre abortif,
celui-ci reste pourvu d'une vitalité indubitable, même s'il reste dans le voi-
sinage immédiat de l'embryon normal ; mais au lieu de donner des diffé-
renciations organogéniques normales, il n'aboutit qu'à des amas plus ou
moins informes, épaississements, formations vésiculaires, etc., dont la
signification reste d'ailleurs énigmatique et dont la destinée est inconnue. —
P. RÉMY.
28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Man (J.-G. de). — Sur quelques anomalies observées chez deux espèces du
genre Pinnot hères Latr. de l'archipel indien. — Un Pinnotheres arcophilus
Bùrger, porteur d'un Bopyrien sous-abdominal, trouvé dans une Arca à l'île
Lombok et un P. palaensis Bùrger hébergeant un Bopyrien branchial, trouvé
lui aussi dans une Arca à l'île d'Amboine, présentent tous deux des ano-
malies de la patte gauche de l'avant-dernière (troisième) paire thoracique :
chez l'exemplaire de Lombok, cette patte a un dactyle presque deux fois plus
long et presque deux fois plus svelte que celui de la patte droite; chez le
P. d'Amboine, la patte anormale est beaucoup plus courte et beaucoup
moins grêle que la patte droite et son dactyle est deux fois plus court et
deux fois moins svelte. Il se trouve que la patte gauche anormale du P. de
Lombok ressemble à la patte droite normale du P. d'Amboine et que la
patte gauche anormale de ce dernier présente une grande ressemblance
avec la patte droite normale de l'exemplaire de Lombok. L'auteur ne peut
donner une signification à ces anomalies; peut-être peuvent-elles être impu-
tées à un métissage des deux espèces, qui d'ailleurs ont des mœurs analo-
gues. — P. RÉMY.
CHAPITRE VII
La régénération
Blaringhem (L.). — Autotomie de fleurs provoquée par des mutilations. (C.
R. Soc. Biol., LXXXV, 440, 1921.) [29
Guénot (L.). — Sur les différents modes de régénération des antennes chez
le Phasme Carausius morosus. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1009, 1921.) [28
Wildeman (E. de). — A propos de V autotomie chez les végétaux. (C R. Soc.
Biol., LXXXV, 717, 1921.) . [29
Cuénot (L.). — Sur les différents modes de régénération des antennes,
chez le Phasme Carausius morosus. — Pour obtenir, à la place d'antennes
amputées, de véritables pattes comme produit de régénération, la section
ne doit pas être quelconque. D'ailleurs, même dans les zones électives, les
résultats ne sont pas constants : tantôt on a des pattes bien conformées, ou
des pattes rudimentaires, ou des pattes antennes, ou même des antennes
normales. Il est possible qu'il y ait, dans les deux premiers articles de l'an-
tenne, outre des zones négatives (où la section n'est suivie d'aucune régé-
nération) des zones actives, mais de potentialité différente,, bien que la
constitution anatomique ne révèle rien à cet égard. Il est possible aussi
qu'il y ait, entre les individus, des différences dans le pouvoir de régénéra-
tion : certains Carausius paraissent ne régénérer que des antennes, d'au-
tres ne présentent que des hétéromorphoses incomplètes et bâtardes. Il
serait intéressant de vérifier si les individus à hétéromorphoses parfaites
transmettent ce pouvoir à leurs descendants. — A. Drzewina.
VIII. - LA GREFFE. 29
BJaringhem (L.). — Autotomie de fleurs provoquée par des mutilations. —
Quand on enlève dans le bouton de Linum grandi florum les anthères et les
pétales, la réaction d'autotomie se produit. Chez l'hybride Verbascum thapsi-
forme X V. blattaria, si l'on détache avant l'anthèse un fragment de la
corolle, toute la corolle tombe et la réaction est instantanée. Les parents de
l'hybride ne possèdent pas cette réaction au traumatisme. — H. Cardot.
Wildeman (E. de). — A propos de l'autotomie chez les végétaux. —
Enumération des principaux cas observés, notamment pour les fleurs non
pollinisées de Vanilla, pour lesquelles la désarticulation se fait en deux
temps. — H. Cardot.
CHAPITRE VIII
La greffe
Lieske (Rudolf). — Pfropfversuche. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXVIIf,
353-361, 1921.) [30
«") Weber (A.). — Greffes d'œufs de Tritons dans la cavité péritonéale de
Salamandres. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1687, 1921.) [29
b) Développement expérimental d'œufs de crapaud dans l'oviducte de la
femelle adxdte. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 415, 1921.) [29
a) Weber (A.). — Greffes d'œufs de Tritons dans la cavité péritonéale de
Salamandres. — En introduisant des œufs ou des larves de Tritons dans la
cavité péritonéale d'Urodèles adultes (T. cristatus et alpestris, Spelerpes
fucus), W. a constaté soit des arrêts, soit un ralentissement du développe-
ment, comme si le milieu intérieur de ces animaux contenait une substance
nocive pour les œufs et les larves. La greffe d'œufs déjà segmentés de
Triton alpestris dans la cavité péritonéale de Salamandra atra, mâle ou
femelle, détermine une sorte de narcose (intervention d'une substance
narcotisante?); le développement est suspendu, pendant un temps variable
suivant les cas (40 heures si c'est une femelle, 60 heures si c'est un mâle de
Salamandre, la durée de la greffe étant de 16 heures), puis reprend, et finit
par donner des larves d'apparence normale; cependant, la mortalité est
assez élevée. — A. Drzewina.
b) "Weber (A.). — Développement expérimental d'œufs de crapaud dans
Voviducle de la femelle adulte. — Les larves qui se développent à partir d'œufs
greffés dans l'oviducte de la femelle adulte ne présentent ni monstruosités,
ni trace de dédifférenciation. La paroi de l'oviducte paraît constituer une
barrière physiologique entre l'hôte et les œufs greffés et assurer ainsi chez
certaines espèces l'isolement physiologique de l'embryon, jouant un rôle
comparable au trophoblaste des Mammifères. — H. Cardot.
30 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Lieske (Rudolf). — Essais de greffes. — I. Essais avec des Cucurbitacées
L. a greffe 25 espèces de Cucurbitacées des plus diverses sur Cucurbita
Pepo. Tous ces essais ont parfaitement réussi, même avec des espèces tropi-
cales cultivées en serre. L'obtention facile de ces symbioses de greffe rap-
pelle lès résultats de Winkler sur des Solanées.
IL Etudes sur l'assimilation de l'azote atmosphérique par des symbiontes à
nodosités bactériennes radicales. L. a opéré des greffes de diverses Papilio-
nacées sur Vicia Faba. La plupart ont réussi. Il a pu constater que l'azote
assimilé par le sujet a émigré sans autre dans le greffon. Huit espèces
diAhius greffées sur A. glutinosa ont parfaitement prospéré, voire même
Betula et Carpinus.
III. Essais sur des plantes annuelles et vivaces. Des greffes réciproques de
végétaux de durée différente ont démontré que cette durée n'est point modi-
fiée par l'opération chez les composants de la symbiose. — H. Spinner.
CHAPITRE IX
lie sexe et les caractères sexuels secondaires
a) Aron (M.). — Sur l'existence et le rôle d'un tissu endocrinien dans le tes-
ticule des Urodèles. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 57, 1921.) [33
b) Sur le. conditionnement des caractères sexuels secondaires chez les
Batraciens Urodèles. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 482,. 1921.) [33
a) Champy (Christian). — Sur les corrélations entre les caractères sexuels
mâles et les divers éléments du testicule chez les Amphibiens (Etude sur
Triton alpestris). (C. R. Ac. Se, CLXXI1, 482, 1921.) [32
b) Changement expérimental du sexe chez Triton alpestris Laur.. (C. R.
Ac. Se, CLXXII, 1204, 1921.) [33
a) Courrier (R.). — Glande interstitielle du testicule et caractères sexuels
secondaires chez les Poissons. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1-31(3, 1921.) [33
b) Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez les Ar-
thropodes. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 668, 1921.) [34
c) Sur l'indépendance de la glande séminale et des caractères sexuels
secondaires chez les Poissons. Etude expérimentale. (C. R. Ac. Se, CLXXIV,
70, 1922.) [34
Harms (W.). — Verwandlung des Bidderschen Organs in ein Ovarium beim
Mânnchen von Bufo vulr/aris Laur.. (Zool. Anz., LUI, 253-265, 8 fig., 1921.)
[34
La Vaulx (R. de). — L' intersexualité chez un Crustacé Cladocère, Daphnia
Atkinsoni Baird. (Bull. Biol. Fr. et Belg., LV, 1-86, 35 fig., 1921.) [36
Lipschutz (A.). — L'action spécifique de la sécrétion interne des glandes
sexuelles et l'hypothèse de l'asexualilè de la forme embryonnaire. (Revue
Scient., 53-56, 1921.) [31
Mendes-Corrèa (A. -A.). — Sur quelques différences sexuelles dans le sque-
lette des membres supérieurs. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 817, 1921.) [35
IX. — LE SEXE. 31
Perez (Charles). — Sur un prétendu tissu interstitiel dans le testicule des
Batraciens Urodèles. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1443, 1921.) [33
a) Pézard (A.). — Loi du « tout ou rien » ou de constance fonctionnelle,
relative à l'action du testicule considéré comme glande endocrine. (C. R. Ac.
Se, CLXXII, 89, 1921.) [32
b) Temps de latence dans les expériences de transplantation testiculaire
et loi du « tout ou rien ». (Ibid., 176.) [32
Portier (P.) et Rorthays (R. de). — Disparition spontanée de certains ca-
ractères sexuels chez un coq. Etude histologique du testicule. (C. R. Soc.
Biol., LXXXV, 444, 1921.) [35
Riddle (Oscar) and Behre (Ellinor H.). — On the relation of s taie sperm
to fertility and sex in Ring-Dowes. (Amer. Journ. Physiol., LVII, N° 2,
sept. 1921.) . [35
Sexton (E. W.) and Huxley (J. S.). — Intersexes in Gammarus chevreuxi
and related forms. (Journ. Marine Biol. Assoc. Plymouth, XII, 506-5.r>6,
1921.) [37
Suzuki (Yoshio). — Obserwations on a sex différence in the présence ofna-
tural hemolysin in the rat. (Amer. Journ. Physiol., LUI, N° 3, 483-487,
3 tableaux, 1920.) [31
Lipschutz (A.). — L'action spécifique de la sécrétion interne des glandes
sexuelles et l'hypothèse de l'asexualité de la forme embryonnaire. — De nom-
breuses expériences ayant établi que la sécrétion interne de la glande
sexuelle détermine le développement du corps dans le sens masculin ou
féminin, il y aurait lieu de se demander si la glande sexuelle ne décide pas
du sexe somatique ou psychique de l'organisme. En d'autres termes, l'em-
bryon au début de son développement ne serait-il pas asexué., et ne s'orien-
terait-il pas vers l'un ou l'autre sexe sous l'influence de la sécrétion interne
de la glande qui se développe dans son corps et qui favorise l'apparition de
certains caractères sexuels et en inhibe d'autres? De toutes façons, la notion
de caractères sexuels primaires et secondaires serait à abandonner : dans
l'hypothèse de L., les cellules germinatives seraient un caractère sexuel
secondaire dans le sens génétique du mot; par ailleurs, le plumage du Coq,
indépendant de la sécrétion interne, serait caractéristique de la forme
asexuelle. — A. Drzewina.
Suzuki (Yoshio). — Observations sur une différence sexuelle dans la pré-
sence d' hémolysine naturelle chez le rat. — L'hémolysine naturelle anti-
cobaye est habituellement absente dans ce sérum des jeunes rats âgés de
moins de trente à cinquante jours. Chez les rats plus âgés cette hémolysine
peut exister dans le sérum des deux sexes, mais elle est plus fréquente dans
celui des femelles que dans celui des mâles. Le même fait a été observé
chez l'homme par Obata qui trouve que l'hémolysine anti-mouton est ren-
contrée plus fréquemment chez la femme que chez l'homme. Mais alors que
Obata n'a trouvé aucune différence suivant l'état de gravidité ou de non-
gravidité de la femme, S. a remarqué que durant la grossesse du rat fe-
melle, aussi bien que durant la première semaine après la parturition,
l'hémolysine anti-cobaye est non seulement plus active, mais que la pro-
32 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
portion des cas où elle est décelée est beaucoup plus grande que chez les
femelles non fécondées. Le nombre des cas dans lesquels cette hémolysine
existe, tend à s'accroître chez les mâles avec l'apparition d'une infection
pulmonaire. — Paul Boyer.
a) Pézard (A.). — Loi du « tout ou rien » ou de constance fonctionnelle,
relative à faction du testicule considéré comme glande endocrine. — De
menus fragments de testicule implantés sous le péritoine de Coqs castrés
suffisent à assurer le développement des caractères morphologiques et psychi-
ques conditionnés par cette glande, mais à une condition : le fragment ne
doit pas peser moins de Ogr. 5 environ. Au-dessous de ce minimum, — rien;
dès que le minimum est réalisé, les caractères se développent intégrale-
ment. P. cite plusieurs séries d'expériences à l'appui de cette loi du « tout
ou rien ». Lors du développement normal du Coq, l'apparition de la puberté
correspondrait au moment où les glandes reproductrices franchissent le
minimum efficace et créent ainsi d'emblée la condition chimique de milieu
qui permet à l'animal d'atteindre son équilibre sexué. La loi du c tout ou
rien » entraîne, comme conséquence, la loi de constance fonctionnelle. —
A. Drzewina.
b) Pézard (A.). — Temps de latence dans les expériences de transplanta-
tion testiculaire et loi du « tout ou rien ». — L'évolution des caractères mâles,
de la crête en particulier, à la suite de transplantation de fragments testi-
culaires sur de jeunes Coqs castrés, comprend deux périodes successives :
régression d'abord, puis reprise. Pendant la première période, l'action du
tissu greffé est nulle (temps de latence) : la régression de la crête con-
tinue comme d'habitude après la castration ; puis brusquement commence
la poussée, dont l'allure est celle de la croissance normale. Le graphique
correspondant marque très nettement la discontinuité entre les deux pério-
des. P. admet que le temps de latence correspond au temps que met le
fragment à atteindre le minimum nécessaire, à savoir 0 gr. 5; d'autre part,
la latence correspondrait au temps que met le tissu implanté à vaincre ou à
neutraliser une condition physico-chimique qui empêche la crête, et tout
autre caractère mâle, de développer leurs potentialités, d'où la notion du
seuil morphogène. — A. Drzewina.
a) Champy (Christian). — Sur les corrélations entre les caractères sexuels
mâles et les divers éléments du testicule chez lesAmphibiens {Elude sur Triton
alpestris). — D'une étude saisonnière du testicule de divers Amphibiens,
C. avait déjà conclu qu'il n'y a aucune corrélation entre l'évolution du tissu
interstitiel et l'apparition des caractères sexuels secondaires. Il a repris
cette étude sur le Triton alpestre, et a reconnu que la présence de la parure
de noces coïncide toujours avec la présence dans le testicule de cystes à
spermatozoïdes, et paraît indépendante du tissu chargé de lécithines qui
est homologue du tissu interstitiel des autres Vertébrés. Quand, par un jeûne
prolongé pendant plusieurs mois d'été, on empêche la spermatogenèse de
se produire, les animaux, même si on les nourrit ensuite abondamment,
n'acquièrent pas leur parure au printemps. Il en résulterait que les notions
sur le rôle morphogène de la glande interstitielle ne s'appliquent pas aux
Batraciens. C. admet que, chez ceux-ci, le tissu correspondant se charge des
produits provenant de la phagocytose des spermatozoïdes (de phosphore sur-
tout), que cette réserve est utilisée lors de la poussée de la spermatogenèse,
et que la régression estivale de la parure coïncide précisément avec le
IX. - LE SEXE. 33
moment où cette réserve étant épuisée, l'organisme fait appel aux réserves
générales. — A. D.rzewina.
b) Champy (Ch.). — Changement expérimental du sexe chez le Triton
alpestris Laur. — Un Triton dont, par un jeûne sévère, on a supprimé la
poussée annuelle de spermatogénèse et en même temps la possibilité de
développement de la parure de noces, a présenté, après avoir été intensé-
ment renourri en hiver, une véritable interversion sexuelle. Extérieurement,
il devint semblable à une femelle ; l'autopsie pratiquée en avril révéla, de
chaque côté, en dedans d'une bande adipeuse, un organe granuleux qui se
montra être un ovaire constitué par des ovocytes jeunes et des gonocytes
indifférents. — A. Drzewina.
Perez (Charles). — Sur un prétendu tissu interstitiel dans le testicule des
Batraciens Urodèles. — P. vient rappeler que, dès 1904, il a signalé, dans
le testicule du Triton, le tissu que Champy décrit sous le nom de tissu
interstitiel et qu'il présente comme une découverte originale. Ayant étudié,
dès 1904, la genèse de ce tissu, P. estime que le nom d'interstitiel est im-
propre et peut prêter à des confusions. En effet, ce tissu n'est pas insinué
entre les cystes seminifères du Triton, il en fait partie intégrante. Après la
période génitale, les cellules folliculaires de certains cystes phagocytent le
contenu spermatique, se gonflent, se remplissent de produits de digestionde
spermatozoïdes, lipoïdes, graisses, etc., et finissent par envahir la cavité du
cyste. Les cystes ainsi transformés, réduits de taille et bourrés de graisse,
simulent des glandes closes aux yeux d'un observateur qui n'en connaîtrait
pas l'origine. — A. Drzewina.
a) Aron (M.). — Sur l'existence et le rôle d'un tissu endocrinien dans le
testicule des urodèles. — L'auteur admet que le tissu glandulaire (faux corps
jaune), localisé au voisinage du hile dans le testicule des Urodèles, condi-
tionne, par ses sécrétions, les caractères sexuels secondaires de ces Batra-
ciens. Il fonde son opinion sur les faits suivants : 1° La crête de Molge cris-
tatus s'ébauche avant la spermiogénèse, en même temps qu'apparaît le tissu
glandulaire ; 2° la castration unilatérale n'interrompt le rut que si le testi-
cule extirpé est riche en tissu glandulaire, tandis que l'autre en est pres-
que dépourvu; 3° la destruction, au galvanocautère, de ce tissu, entraine la
régression de la parure nuptiale, même lorsque le reste du testicule est
intact. — R. de La Vaulx.
b) Aron (M.). — Sur le conditionnement des caractères sexuçls secondaires
chez les Batraciens Urodèles. — Chez les Batraciens Urodèles, les caractères
sexuels secondaires ne dépendent ni de la sécrétion interne d'un tissu glan-
dulaire à développement périodique, ni de la prolifération des cellules nour-
ricières des spermies. — H. Cardot.
a) Courrier (R.). — Glande interstitielle du testicule et caractères sexuels
secondaires chez les Poissons. — Les Epinoches cf possèdent dans le testi-
cule une glande interstitielle qui ne se développe que lorsque la spermato-
génèse est terminée. C'est à cette époque, alors que les tubes seminifères
ne renferment plus que des spermatozoïdes et des éléments de Sertoli, qu'ap-
paraissent les couleurs brillantes (parure de noces) spéciales au mâle. Il
est probable que ces caractères sexuels secondaires sont conditionnés par
l'année biologique. 3
34 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
des hormones sécrétées par les cellules d'aspect glandulaire qui forment
la glande interstitielle. — R. de La Vaulx.
b) Courrier (R.)- — Sur le déterminisme des caractères sexuels secondai-
res chez les Arthropodes. — L'examen de 66 Carcinus mœnas sacculinisés a
montré à l'auteur que les Crabes c? féminisés peuvent avoir des testicules
en activité et qu'il n'y a aucun rapport entre le degré d'atrophie des gonades
et l'importance de la féminisation extérieure. L'aspect du Crabe c? ne se
modifie que lorsque la Sacculine devient externe, non en raison d'une exci-
tation mécanique produite par la présence du parasite, mais parce que c'est
à ce moment que celui-ci atteint sa maturité génitale et change son méta-
bolisme. C admet que les caractères sexuels secondaires des Arthropodes
sont conditionnés par une glande endocrine physiologiquement et, peut-être,
anatomiquement indépendante de la glande séminale. — R. de La Vaulx.
c) Courrier (R.). — Sur l'indépendance de la g lande séminale et des ca-
ractères sexuels secondaires chez les Poissons. Etude expérimentale. — En
été, l'Epinoche c? se distingue de la Q par la coloration de son abdomen et
la sécrétion muqueuse des cellules rénales. Par l'action de la chaleur, on
peut, en hiver, activer la spermatogénèse et obtenir des ampoules sperma-
tiques offrant absolument la même structure qu'en été. Pourtant, aucun
caractère sexuel secondaire ne se montre, bien que le rein se trouve dans
les mêmes conditions de température et de nutrition que durant la belle
saison. Cela tient à ce que ces caractères sont conditionnés par la glande
interstitielle, et que celle-ci ne s'est pas développée. — R. de La Vaulx.
Harms (W.). — Transformation de l'organe de Bidder en ovaire chez le
mâle de Bufo vulgaris Laur. — Des expériences antérieures de l'auteur ont
montré que l'organe de Bidder, amas de cellules germinales embryonnaires
que possède, annexé au testicule, le mâle de Crapaud, exerce sur la pré-
sence des caractères sexuels secondaires la même influence que le testicule :
après extirpation des testicules, les mâles de Bufo vulgaris conservent, grâce
à l'incrétion des organes de Bidder, leurs pelotes du pouce bien développées
et leur forte musculature de l'avant-bras ; ils continuent à croasser et à s'ac-
coupler normalement au printemps ; mais si l'on enlève à la fois testicules
et organes de Bidder, les caractères sexuels secondaires régressent et l'ani-
mal prend des mœurs de castrat. — Il a été observé par divers auteurs que
des ovules tout à fait normaux peuvent apparaître parfois dans l'organe de
Bidder, en particulier dans la partie de l'organe qui est voisine du testicule
(cette formation d'ovules a été constatée chez le dixième des Crapauds
examinés à Marbourg) et l'on peut, à un moment donné, constater la présence
simultanée chez un même animal d'éléments mâles et d'éléments femelles
mûrs; de tels individus sont donc de véritables hermaphrodites, mais con-
servent cependant l'aspect extérieur et les mœurs de mâles normaux. Le
développement de tissu ovarien dans l'organe de Bidder est considérable-
ment accentué à la suite de l'extirpation des testicules et aboutit à la forma-
tion d'un véritable ovaire avec ovules pigmentés ; il faut donc admettre que
chez les mâles normaux l'apparition du tissu ovarien est empêchée par
l'influence des testicules. Chez un mâle castré au printemps et examiné en
août, les œufs étaient à un état de maturité au moins aussi avancé que ceux
d'une femelle normale ; l'utérus masculinus cependant ne différait pas sensi-
blement comme aspect extérieur et comme structure histologique de celui
d'un mâle normal, mais il n'est pas impossible qu'à d'autres moments de
IX. - LE SEXE. 3|
l'année cet organe ne subisse pas quelque modification. Malgré la présence
d'un tel ovaire, les mâles castrés restent extérieurement des mâles typi-
ques : ils continuent à croasser et à se cramponner aux femelles au moment
du rut; les pelotes du pouce et les protubérances des doigts persistent.
Contrairement à ce que prétend Kohn (1920), il peut donc exister un véri-
table hermaphrodisme des glandes génitales chez les Vertébrés, et l'on peut
provoquer expérimentalement le développement complet de l'annexe glan-
dulaire hétérologue, ovaire dans le cas présent; il n'est pas nécessaire,
pour expliquer la présence des caractères sexuels mâles, de faire intervenir
des cellules interstitielles, comme le fait Steinach (voir l'Année biol., XVI II,
XXI, XXV), car de telles cellules n'existent pas dans l'ovaire ni dans l'or-
gane de Bidder du Crapaud, et celles du testicule ont été enlevées avec cet
organe ; les résultats de ces expériences parlent donc contre la théorie des
« glandes de la puberté ». — P. Rémy.
Mendes-Corréa (A. -A.). — Sur quelques différences sexuelles dans le
squelette des membres supérieurs. — L'auteur a trouvé, en étudiant l'ostéo-
métrie portugaise, des différences sensibles entre les moyennes mascu-
lines ef féminines de plusieurs indices des os des membres thoraciques.
Ainsi, dans la clavicule, l'indice total (rapport centésimal du périmètre de
la diaphyse à la longueur de l'os) est plus grand chez l'homme que chez la
femme; de même l'omoplate est plus étroit et plus long, le radius et le cu-
bitus plus épais et moins aplatis chez l'homme que chez la femme. — A.
Drzewina.
Ridelle (Oscar) et Behre (Ellinor H.). — Rapports entre l'état du sperme
et la fertilité et le sexe chez- les pigeons ramiers. — A la suite des expé-
riences de Hertwig et Kuschakewitsch sur la grenouille, qui ont montré que
la vieillesse des œufs était une des causes de la production d'une propor-
tion extrêmement élevée de mâles, R. et B. ont étudié l'actiondu vieux sperme
sur la détermination des sexes, chez les pigeons ramiers. Les spermato-
zoïdes des pigeons ramiers qu'ils ont mis en expérience restaient féconds
huit jours environ, ce laps de temps représentant l'intervalle entre l'heure de
l'éloignement du mâle après copulation et l'heure de la ponte de l'œuf. R. et
B. n'ont noté aucune action de la fécondation par le vieux sperme sur la
viabilité des embryons et sur leur vitalité, bien que quelques femelles parmi
leurs animaux en expérience aient pondu des œufs dont les embryons furent
incapables de compléter leur développement; mais pour R. et B. la cause de
ces insuccès fut due à ce que ces œufs possédaient des coquilles défec-
tueuses et des jaunes d'œufs insuffisants, comme ils l'ont montré dans un
travail précédent. La vieillesse des spermatozoïdes n'a pas touché d'une
façon appréciable la proportion des sexes ; toutes les fois que cette dernière
a été modifiée, ils ont pu montrer que d'autres facteurs étaient entrés enjeu
(ponte continue et plus abondante que normalement). — Paul Boyer.
Portier (P.) et Rorthays (R. de). — Disparition spontanée de certains
caractères sexuels chez un coq. Etude histolo;/ique du testicule. — Il s'agit
d'un coq qui a d'abord eu un développement et des caractères sexuels nor-
maux, puis au bout d'un an a présenté une atténuation ou une atrophie de cer-
tains caractères sexuels secondaires (organes érectiles, instinct sexuel) le
plumage restant normal. On constate qu'il y a eu corrélativement atrophie
graduelle du testicule. Le poids total des testicules, 0 gr. 6, était voisin de la
limite inférieure indiquée par Pézard comme indispensable au maintien des
36 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
caractères sexuels secondaires. Les testicules avaient perdu la fonction d'éla-
borer des spermatozoïdes et étaient revenus à l'état embryonnaire ; l'épi-
thélium ducanalicule avait perdu toute faculté de prolifération. Ceci con-
firme l'hypothèse localisant la sécrétion interne du testicule, chez les Oiseaux,
dans les cellules du canalicule et non dans le tissu interstitiel comme chez
les Mammifères. — H. Cardot.
La Vaulx (R. de). — L'inter sexualité chez un Crustacè Cladocèrer
Daphnia Atkinsoni Baird. — La V. étudie en détail 350 espèces in-
tersexuées de D. A., Cladocère dont les caractères sexuels distinctifs, tels
que. ceux des antennules, carapace, pattes, postabdomen, gonades, sont très
nets, donc rendent possible une analyse précise de leurs anomalies. On
trouve tous les intermédiaires entre la Q et le cf normaux ; la masculini-
sation peut porter sur une ou plusieurs catégories d'organes, sur un seul
côté ou sur les deux à la fois, chaque organe pouvant être modifié à des
degrés différents ; on ne peut donc reconnaître aucune loi de corrélation
dans la variation sexuelle des différentes parties du corps. La modification
des antennules est plus fréquente que celle des autres régions, sans doute
parce que ces organes se différencient de très bonne heure dans l'embryon;
les glandes génitales sont moins souvent touchées que les parties externes
du corps; elles sont représentées le plus fréquemment par deux ovaires
normaux, parfois par deux ovo-testis ; rarement il y a un ovo-testis et un
testicule, ou deux testicules; leur modification est d'autant plus grande
que l'animal est plus masculinisé ; leur symétrie est plus grande que celle
des autres parties du corps, probablement parce que, au cours du dévelop-
pement, elles se divisent en deux masses distinctes après la différenciation
des appendices. La taille des intersexués diminue à mesure que le degré de
masculinisation augmente ; contrairement à ce qui a été observé chez les
Insectes intersexués, il n'y a pas de distorsion latérale, même quand la
carapace est d'un type différent à droite et à gauche. Les Q présentant des
caractères de cf peuvent produire des œufs durables, entourés par des-
éphippies; celles-ci présentent diverses anomalies plus ou moins impor-
tantes : échancrure de la partie inférieure, réduction du nombre ou du
volume des loges, modifications dans l'ornementation, etc. ; les éphippies se
rencontrent en moins grande proportion chez les Q normales que chez les
9 masculinisées et il semble bien que, parmi ces dernières, ce sont celles
qui sont les plus altérées qui en produisent le plus ; ceci tend à démontrer
que la production des œufs durables et des éphippies est sous l'influence de
facteurs internes. Les pontes, non diminuées chez les Daphnies peu alté-
rées, sont réduites, parfois nulles, quand la masculinisation est très accen-
tuée. Les antennules mâles sectionnées, qu'elles appartiennent à un cf
normal ou à un intersexué, sont régénérées.
La proportion des intersexués dans une même lignée n'est pas plus,
grande dans la descendance d'individus masculinisés que dans celle d'a-
nimaux normaux; les intersexués sont fréquents dans les portées présentant
à la fois des cf et des Q ; il y en a peu quand les portées ont une grande
majorité de cf , et il n'y en a pas quand les portées ne comprennent que
des cf ; or les cf sont particulièrement abondants, plus abondants que les
intersexués, dans les élevages bien nourris (ce qui est en contradiction
avec l'opinion autrefois classique qui attribue la production de cf à des
périodes de disette) ; ils sont moins abondants que les intersexués quand le
régime alimentaire est défectueux; il semble que « la production d'inter-
sexués corresponde à une forme incomplète et simplifiée de la gamo-
IX. — LE SEXE. 37
genèse (qui pratiquement se manifeste par l'apparition des mâles) et, par
suite, se produit plus aisément que celle-ci ». La production d'individus
masculinisés fait partie du patrimoine héréditaire d'une lignée, où elle
apparaît comme une mutation ; sa fréquence, plus ou moins grande suivant
la lignée envisagée, ne semble pas varier au cours des générations succes-
sives ; ses manifestations, dans une descendance donnée, ne dépendent pas
des anomalies de la mère. Quelle est l'origine de l'intersexualité? La V.
rejette les théories basées sur la considération des chromosomes sexuels :
ici, les individus modifiés sont d'origine parthénogénétique, de plus les c?
et les Q des Cladocères ont la même composition chromosomique; en
outre, ces théories n'expliquent guère que l'origine des intersexués bipartis
(théories de Boveri, Doncaster) ou bien elles obligent à admettre qu'il y a
juxtaposition d'éléments de sexe défini en une mosaïque stricte (théorie
de Lang et Morgan). Goldschmidt donne une théorie plus séduisante : cet
auteur explique l'apparition de Papillons intersexués dans les croisements
opérés entre variétés en disant que l'œuf contient en puissance les deux
facteurs sexuels, mâle et femelle (ce serait en l'espèce des enzymes); l'un
est dominant, l'autre demeure latent; quand l'un des facteurs domine pen-
dant tout le développement, l'animal a le sexe correspondant; mais il peut
se faire que le développement commence sous l'action d'un facteur, puis
que l'influence de celui-ci diminue et soit remplacée par celle du facteur
opposé; il y aura ainsi un certain moment (point critique) à partir
duquel l'animal continuera son développement comme organisme de l'autre
sexe ; un organe sera par conséquent d'autant plus souvent modifié que sa
différenciation est plus tardive. Cette théorie permet d'expliquer Tinter-
sexualité chez les Daphnies à condition de lui faire subir les modifications
suivantes : il peut se faire que, par suite d'une anomalie héréditaire, le
facteur dominant qui, normalement, impose une sexualité définie à
l'embryon, soit quantitativement insuffisant, et ce facteur, au lieu d'affecter
synchroniquement tout l'individu, se répartirait entre les blastomères
d'une façon irrégulière dans le temps et dans l'espace. Cette hypothèse
permet de concevoir que l'asymétrie est la règle chez les intersexués et que
le sens de la symétrie peut s'inverser suivant les organes considérés. Toutes
ces conclusions ne sont valables que pour les Cladocères ; l'étude de ces
intersexués fournit une foule de documents qui permettent d'envisager les
problèmes de la sexualité sous un nouvel aspect. — P. Rémy.
Sexton (E. W.) et Huxley (J. S.). — Intersexués chez Gammarus che-
vreuxi et chez des formes voisines. — Ce mémoire contient la description
de 32 intersexués provenant d'élevages de Gammarus chevreuxi entrepris par
Allen et S. dans le but d'étudier la transmission d'anomalies oculaires.
Presque tous ces intersexués sont apparus dans une seule lignée. Ce sont,
génétiquement, des femelles, secondairement modifiées par une masculini-
sation progressive. Celle-ci se manifeste par la réduction des organes femelles
(ovaires, lamelles incubatrices), et l'apparition de caractères mâles (orne-
mentation des antennes, structure des gnathopodes et des uropodes, com-
portement spécial). L'asymétrie est généralement peu marquée. Les ovaires,
plus ou moins atrophiés, ne contiennent jamais d'éléments mâles. Des œufs
fertiles n'ont été pondus que par un seul individu, avant que la masculini-
sation ne se manifestât. La croissance des intersexués se continue en effet
assez longtemps, ce qui leur permet d'atteindre une taille supérieure à celle
des individus normaux. Il est remarquable que l'apparition des caractères çf
n'arrête pas le développement de certains caractères Q . D'autres anomalies :
38 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
irrégularités oculaires, développement exagéré des branchies, fréquence du
cannibalisme, accompagnent souvent l'intersexualité. A la suite de leur
travail, les auteurs donnent la description d'un Amphipode intersexué
(Tmetonyx similis) trouvé par Sars.
Bien que la forte mortalité qui atteint les jeunes Gammarus ne permette
pas de se faire une idée exacte de la proportion des sexes, et que, d'autre
part, il soit possible de trouver dans la même portée des d*, des 9 normales
et des intersexuées, c'est encore la théorie de R. Goldschmidt (Ann. Mol.,
XXI, p. 97) qui rend le mieux compte des faits observés. D'après S. et H. le
degré de la masculinisation dépendrait : 1" du moment où s'est effectué le
changement de dominance sexuelle {turning point), 2° du temps pendant
lequel l'animal a continué à se développer après le turning point, 3° peut-
être, de l'intensité de la « tendance à la masculinité ». — R. de La Vaulx,
CHAPITRE X
Le polymorphisme inétagénique, la métamorphose
et l'alternance des générations
Dehorne (Lucienne). — Conditions du développement de Vœuf durable
chez les Phyllopodes (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1691, 1921.) [38
Svedelius (N.). — Einige Bemerkungen ilber Generationswechsel und
Reduktionsteilung. (Ber. d. deutsch/bot. Ges., XXXIX, 178-187, 1921.)
[38
Dehorne (Lucienne). — Conditions de développement de l'oeuf durable
chez les Phyllopodes. — Les œufs éphippiaux des Cladocères, de même que
les œufs des Euphyllopodes, ne peuvent se développer sans avoir été soumis
à une dessiccation préalable, mais celle-ci ne doit pas être poussée trop
loin. D'après D., ces œufs sont inutiles, puisque la reproduction parthéno-
génétique suffit à conserver l'espèce, et que les conditions nécessaires à
ieur développement se trouvent rarement réalisées. De même, pour cette
dernière raison, le mode unique de reproduction des Euphyllopodes, par
œufs durables, constitue une particularité défavorable. — R. de La Vaulx.
Svedelius (N.). — Quelques remarques sur l'alternance des générations et
la caryocinèse rédactionnelle [II]. — Le fait que dans un groupe assez homo-
gène, tel que les Floridées, la division réductionnelle peut s'opérer à divers
moments du cycle évolutif a démontré que ce moment pouvait être déplacé.
Certains mêmes, tels Gqebel ou Oltmanns pensent que ce moment est indiffé-
rent, tandis que d'autres comme Neméc, Farmer, Kuckuck, F. J. Meyer
vont même jusqu'à croire que les caryophases n'ont aucun rapport avec
l'alternance des générations telle que Hofmeister l'avait établie. S. reprend
la question dans une note préliminaire. Il rappelle que Wettstein attribuait
cette alternance à l'adaptation à la vie terrestre, le gamétophyte ne parais-
sant guère vivre que dans l'eau. Mais les travaux de Sauvageau en parti-
XII. — LA MORT. 39
culier ont démontré que chez les algues gamétophyte et sporophyte sont
également adaptés à la vie aquatique. C'est pourquoi S. cherche une expli-
cation en rapport avec la mitose réductionnelle. C'est par elle que des
combinaisons nouvelles sont possibles dans les noyaux-filles. Soit a le
nombre haploïde de chromosomes et 2a le nombre diploïde, il y aura théo-
riquement 2a combinaisons possibles avec 2a-lcaryocinèses réductionnelles
nécessaires. Si donc, chez les Conjuguées, les Coléochétacées, la réduction
se fait immédiatement après la fécondation et que seul un noyau haploïde se
développe, tous ses descendants seront identiques quant aux chromosomes.
Si, au contraire, comme chez Polysiphonia, la réduction est renvoyée et le
sporophyte diploïde, il pourra être réalisé de nombreuses combinaisons de
chromosomes dans la division des cellules mères des tétrasporanges. La
diploïdie permet donc une grande économie de matériel pour arriver aux
mêmes résultats et c'est pourquoi, chez certains types tels que les Fucus, la
génération haploïde a disparu, ne laissant comme traces que le caractère
gamétoïde des spores. S., se basant sur les découvertes de Sauvageau et de
Kylin, traite d'absurdes les idées opposées de Fritsch et de Coulter. Les
vieux types : Flagellâtes, Diatomées planctoniques, Conjuguées, Chloro-
phycées, Floridées haplobiontes et Phycomycètes en sont encore au stade
primitif, 1 fécondation — 1 division réductionnelle, tandis que les autres
végétaux sont de type évolué, 1 fécondation — plusieurs mitoses réduction-
nelles. L'alternance des générations et l'apparition du sporophyte diploïde
peut donc s'expliquer par une organisation plus rationnelle pour la plante
des caryocinèses réductionnelles. — H. Spinner.
CHAPITRE XII
La mort
Cardot (H.). — Action des solutions de Ringer hyper toniques sur le cœur
isolé d'Hélix pomatia (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 813, 1921.) [40
Hanak (A.). — Critique du rajeunissement selon Steinach. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXV, 698, 1921.) [40
Lumière (A.). — Le problème de l'immortalité. (Revue Scient., 650-653,
1921.) . [39
Lumière (A.). — Le problème de l'immortalité. — On a voulu tirer des
expériences sur la longue survie de tissus en dehors de l'organisme des
conclusions abusives au sujet de la possibilité de prolonger indéfiniment
l'existence des êtres vivants. D'après L. il y a des raisons physiques et
physiologiques pour que l'être vivant soit mortel. Les colloïdes qui forment
nos tissus, comme tout colloïde d'ailleurs, sont en continuelle transformation :
ils vieillissent, leurs noyaux tendent à grossir, et ce phénomène physico-
chimique inéluctable de mûrissement conduit à la destruction de l'archi-
tecture colloïdale par accotement des granules et précipitation. Or, on ne
40 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
connaît aucun moyen d'empêcher cette floculation normale, inévitable.
Mais peut-être arrivera-t-on à éviter les floculations accidentelles qui déter-
minent des troubles pathologiques aigus ou chroniques. — A. Drzewina.
Hanak (A.). — Critique du rajeunissement selon Steinach. — Au point
de vue de la physiologie générale, le problème de la restitution des attri-
buts et de l'instinct sexuel, à un individu qui en est privé, du fait de
l'atrophie sénile du testicule se pose comme suit. La phase anaplastique
des organes comporte l'intervention de substances à action morphogène.
La glande interstitielle une fois développée produit à son tour des subs-
tances déterminant le développement des attributs virils. Le vieillissement
est lié à l'apparition de substances cataplastiques. Mais la production de
celles-ci ne débute assurément pas dans les glandes sexuelles : il y a d'abord
des changements régressifs dans beaucoup d'autres organes, et le |vieillis-
sement suit son cours normal chez les individus châtrés. Aussi ne peut-on
admettre que les substances morphogènes au point de vue des caractères
sexuels et produites par la glande interstitielle rajeunie selon Steinach,
soient des excitants adéquats pour tous les organes atrophiés et dégé-
nérés. — H. Cardot.
Cardot (H.). — Action des solutions de Ringer hypertoniques sur le cœur
isolé d'Hélix pomatia. — Dans les solutions de Ringer hypertoniques, le
cœur de l'escargot peut rester actif pendant une longue période, il présente
un rythme lent et très régulier, avec des systoles très amples, qui contraste
avec le rythme rapide, à contractions beaucoup moins amples qui est celui
du cœur dans l'hémolymphe ou dans une solution isotonique. Le tonus est
notablement diminué. Après l'immersion dans la solution hypertonique, le
passage du rythme lent au rythme rapide est caractérisé par une période
transitoire d'irrégularités au cours de laquelle on constate souvent un phé-
nomène de block ; on observe une diminution graduelle de l'amplitude por-
tant sur une systole sur deux, tandis que les systoles intercalaires ont une
amplitude qui va peu à peu en augmentant et finissent par subsister seules.
Ce phénomène s'observe aussi bien sur le ventricule complètement isolé
que sur le ventricule auquel est encore adhérent un lambeau de l'oreillette.
— H. Cardot.
CHAPITRE XIII
Morphologie générale
a) Duboscq (O.). — Notes sur Opisthopatus cinctipes Purcell. — /. Sur les
poils des papilles primaires et leur développement. — II. Les organes ven-
traux du cerveau, (Arch. Zool. expér., L1X, N. et R., 21-27, 6 fig., 1920.)
[41
b) Notes sur Opisthopatus cinctipes Purcell. III. Les glandes salivaires.
(Ibid., 67-74, 6 fig., 1920.) [41
XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE. 41
Kofoid(C. A.) and Swezy (O.). — On the morphology and mitosis of Chilo-
mastix mesnili (Wenyon). (Univ. of California publ. in Zool., XX, 117-
144, pi. 15-17, 1920.) [42
Kornfeld (W.). — Ueber Bau und Enlivicklung der glatten Muskelfasern in
der Haut der Arnuren. (Verhandl. d. zoolog. botan. Gesellsch. in Wien,
LXIX, 153-157, T919, paru en 1920.) [41
Nobécourt (P.). — Les tubercules des Ophrydées. (Bull. Soc. bot. Fr.,
LXVIII, 62-68, 1921.) [42
Vuillemin (P.). — Synanthie zygomorphe de Tropœolum majus. (Bull.,
Soc. Bot. Fr., LXVII, 56-62, 1921.) [42
Kornfeld (W.). — Sur la structure et le développement des fibres muscu-
laires lisses de la peau des Anoures. — On a décrit certains muscles, qui,
contrairement à la règle générale, dériveraient non pas du mésoderme
mais de l'ectoderme, tels le sphincter et le muscle dilatateur de la pupille
de l'œil, les muscles des glandes sudoripares, les muscles des glandes veni-
meuses des Amphibiens, enfin, les fibres musculaires « perforantes » qui,
chez les Anoures, partent |du tissu sous-cutané et traversant la peau arrivent
jusqu'à l'épiderme. Cependant, d'après K., qui a fait l'étude de la struc-
ture et du développement des fibres musculaires lisses de la peau des
Anoures, elles dérivent du mésoderme, et donc suivent la règle générale.
— A. Drzewina.
a) Duboscq (O.). — Notes sur Opisthopatus cinctipes Purcell. — /. Sur les
poils des papilles primaires et leur développement. — II. Les organes ven-
traux du cerveau. [Analysé avec le suivant
b) Duboscq (O.). — Notes sur Opisthopatus cinctipes Purcell. — III. Les
glandes salivaires. — Les poils des papilles primaires de ce Péripate,
composés de chitine monochromatique, ne diffèrent en rien d'essentiel, au
point de vue morphologique, des poils sensoriels des Arthropodes; au centre
de chaque papille pilifère se trouve un corpuscule sensoriel analogue à
celui que l'on rencontre chez beaucoup d'Arthropodes. Le poil cuticulaire
passe au cours de son développement par un stade qui rappelle les sen-
silles placoïdes des Hyménoptères et les esthètes des Amphineures, mais
aucun appareil sensoriel d'Annélides ; par leurs différenciations ectodermi-
ques et mésenchymateuses, les Arthropodes sont plus voisins des Mollusques
que des Polychètes actuelles.
Il ne semble pas que les organes ventraux du cerveau aient une fonction
glandulaire, ni qu'ils se transforment en organe sensoriel ; chez l'adulte
comme chez l'embryon, ils restent un organe producteur de cellules ner-
veuses (ou névrogliques).
Les glandes salivaires des Péripates conservent pendant tout le dévelop-
pement la structure de la néphridie (Kennel, Sedgwick), chez VO. c. adulte,
elles conservent cette structure néphidienne avec vésicule cœlomique, enton-
noir, branche descendante avec cellules muqueuses et branche ascendante
avec cellules à ferment ; le processus de la sécrétion des cellules à ferment
rappelle celui de la sécrétion lactée ; il en est de même pour les cellules
muqueuses, mais la sécrétion est moins active et la décapitation des cellules
42 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
moins brutale ; outre ces deux sécrétions, il y a dans le canal excréteur
commun des globules sanguins, fait analogue au processus du début de la
lactation chez les Mammifères, dont le colostrum contient toujours une cer-
taine quantité de leucocytes. — P. Rémy.
Kofoid (C. A.) et Swezy (O.). — Morphologie et mitose de Chilomastix
Mesnili. — Le corps est parcouru par un sillon hélicoïdal descendant de
droite à gauche. L'appareil neuro-moteur est constitué par un centrosome
uni au noyau par un rhizoplaste nucléaire, et à trois blépharoplastes par
trois autres rhizoplastes. L'un de ceux-ci donne insertion à deux flagelles,
le second à un flagelle et au parastyle, le troisième à l'appareil parabasal,
à la fibrille péristomale et au flagelle du cytostome. A la division la chaîne
centro-blépharoplastique se divise longitudinalement et reforme de novo
le reste de l'appareil neuro-moteur. Il y a une centro-desmose (parades-
mose) entre les deux centrosomes fils. La mitose est du type mésomitotique.
En somme, un Chilomastix correspond à la moitié droite d'une Giardia et
une Giardia, à deux Chilomastix soudés latéralement dont le gauche est à
structure inversée, comme s'il était vu dans une glace. — E. Chatton.
Vuillemin (P.). — Synanthie zygomorphe de Tropœolum ma jus. — La
fleur normale de la Capucine est approximativement zygomorphe et en réa-
lité asymétrique. La concrescence congénitale de deux bourgeons qui par-
ticipent à la constitution d'une fleur vaut k celle-ci de constituer un cas de
synanthie bisaxillaire avec symétrie par rapport à un plan, un exemple de
« zygomorphose », ce nom s'opposant au terme d' « actinomorphose », appli-
cable au cas des fleurs péloriées. — F. Moreau.
Nobécourt (P.). — Les tubercules des Ophrydées. — Le tubercule des
Ophrydées indigènes a la valeur d'une racine unique, même dans les cas où
il est palmé, de structure polystélique, née comme une racine adventive
sur un rameau en général schizostélique. — F. Moreau.
CHAPITRE XIV
Physiologie générale, biochimie, biophysique.
Abelous (J. E.). — Remarques sur la communication de 31Ue Stem et de
M. Batelli. (C. R. Soc, Biol., LXXXIV, 7, 1921.) [46
Ackermann (Dankwart). — Ueber die Exlraktstoffe von Melolontha vul-
garis. (Zeitschrift fur Biologie, LXXI, 193.) [51
Battelli (F.) et Stern (L.). — A propos des remarques de M. Abelous sur
la nature des ferments oxydants et des ferments réducteurs. (C. R. Soc.
Biol., LXXXIV, 102, 1921.) [46
Belt (A. E.), Smith (H. P.) and Whipple (G. H.). — Façtors concerned
in the Perfusion of living organs and Tissues. Artificial solutions substitu-
ted for blood sérum and the resulting injury to parenchyma cells. (Amer.
Journ. Physiol., LU, 101-119, 1920.) ' [64
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 43
Benedict (Francis G.). — The basai metabolism of boys from 1 to 13 years
of âge. (Proc. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 1, 7-10, 1920.) [50
Boresch (Karl). — Phykoerqthrin in Cyanopliyceen. (Rev. d. deutsch. bot.
Ges., XXXIX, 93-98, 4 fig., 1921.) [60
Brocher (Frank). — Les organes pulsatiles mèso- et métatergaux des Lé-
pidoptères. (Arch. Zool. expér. et gén., LV1II, 149-171, 8 fig., 1918-1920.)
[55
Burge (W. E.). — The e/}'ect of acids, alkalies and sait on catalase pro-
duction. (Amer. Journ. Physiol., LU, N° 2, 304-375, 2 fig., 1920.) [46
Calmette. — L'infection tuberculeuse chez [les diverses races humaines.
(Assoc. franc. Avanc. Se, 165-174, 1918-1920.) [67
Cheplin (Harry A.) and Rettger (Léo F.). — Studies on the transforma-
tion of the intestinal flora, with spécial référence to the implantation of
Bacillus acidophilus. I. Feeding experiynents with albino rats. II. Feeding
experiments on man. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 7,
423-426, et N° 12, 704-705, 1920.) [66
Collander (Runar). — Der Beizanlass bei den thermotropischen Reaktionen
der Wurzeln. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 120-122, 1921.) [71
Couvreur (E.) et Chahovitch (X.). — Sur un mode de défense naturel con-
tre les infections microbiennes chez les Invertébrés. (C. R. Ac. Se.,
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Damianovitch (H.). — Quelques recherches sur la vitamine B. (C. R. Soc.
Biol., LXXXV, 591, 1921.) [50
Dennig (H.). — Ueber die zeitliche Beziehung zwïschen Befraktàrphase und
Kontraktionsablauf des Herzens. (Zeitsehr. f. Biol., LXXII, 187.) [53
Destouches (Louis). — Prolongation de la vie chez les Galleria mellonella.
(C. R. Ac. Se., CLXXII, 298, 1921.) [61
Dutcher (R. Adams). — The nature and function of the antineuritic vita-
mines. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 1, 10-14, 1920.) [50
Eckert (A.). — Die Wirkungen erschôpfender Muskelarbeit au f den mensch-
lichen Kôrper. (Zeitschrift fur Biologie, LXXI, 127.) [56
Edwards (D. J.). — Segmentai activity in the heart of the limulus. (Amer.
Journ. Physiol., LU, N°2, 276-283, 3 fig., 1920.) [55
Ernould (Maria). — Recherches anatomiques et physiologiques sur les ra-
cines respiratoires. (Mém. in-8° de l'Acad. roy. Belgique, Cl. Se., 2e série,
VI, fasc. V, 52 pp., 23 fig., 1921.) [49
Galiano (E. Fernandez). — Sur les réactions chimiotactiques du flagellé
Chilomonas. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 776, 1921.) [72
Giusti (L.) et Houssay (B. A.). — Altérations cutanées chez les crapauds
hypophysectomisés. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 597, 1921.) [Les alté-
rations constatées consistent en un noircissement de la peau par épais-
sissement de la couche cornée qui ne se desquame plus. — H. Cardot
Goldsmith (M. i. — Les réactions phototropiques de quelques animaux marins.
(C. R. Ac. Se., CLXXIII, 1026.) [70
Gravier (Ch.). — La résistance au jeûne chez le Crabe enragé (Carcinus
maenas L.). (Bull. Mus. Hist. Nat., 623-625, 1920.) [51
Guttenberg (Hermann von). — Jjntersuchungen iiber den Phototropismus
der Pflanzen. III. Gibt es ein Sinusgesetz des Phototropismus? (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 101-108, 1921.) [71
44 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Haberlandt (L.). — Ueber die spontané Rhythmik des Froschmagenpràpa-
rates. (Zeitschrift fur Biologie, LXXI, 19.) [57
b) Gefrierversuche am Froscliherzen. (Ibid., 35.) [52
c) Ueber Trennung der intrakardialen Vagusfunction von der moto-
rischen Leistung des Froschherzens. (Ibid., LXXII, 1.) [52
d) Uber Trennung der intrakardialen Vagusfunction von der motorischen
Leistung des Froschherzens. H. Mitteilung. Versuche uber Wasser-und
Wdrmewirkung. (Ibid., 163.) [53
Hahn (Amandus) und Harpuder (Karl). — Ueber den Einfluss neutraler
Alkalisalze auf diastatische Fermente (1 à 2 Mitteilung). (Zeitschrift fur
Biologie, LXXI, 287-302.) - [47
Henn (S. Ch.). — The effecl of splenectomy upon growth in the young.
(Amer. Journ. Physiol., LU, N° 3, 562-580, 8 fig., 1920.) [69
Heymans (C). — Sur l'anaphylaxie du cœur isole du lapin. (C. R. Soc.
Biol., LXXXV, 419, 1921.) [66
a) Hofmann (F. B.). — Ueber Vorliofflimmern und seine Lmterdriickung
durch Chinidin. (Zeitschrift fiir Biologie, LXXI, 47.) [54
b) — — Die Ursache des Stillstandes nach der ersten Stanninschen Ligatur.
(Ibid., LXXII, 229.) [54
Hollande (A.-Ch.). — Réactions des tisstis du Dytiscus marginalis L. au
contact de larves de Distome enkystées et fixées aux parois du tube digestif
de l'Insecte. (Arch. Zool. expér., LIX, 543-563, 12 fig., 1920.) [68
Jung (JA — Ueber den Nachweis und die Verbreitung des Chlors in Pflan-
zenreiche. (Sitzber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXIX, 297-340, 1 pi.,
1920.) [48
Jungmann (W.). — Physiologisch-anatomische Untersuchungen iiber die
Einioirkung von Blausàme auf Pflanzen. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX,
84-87, 1921.) [64
a) Keller (R.). — Die Elektropolaritàt histoloqischer Farbstoffe. (Arch. f.
mikr. Anat., Abt. 1, VC, 61-64.) [62
b) Elektroanalytische Untersuchungen. (Arch. f. mikr. Anat., VC, Abt. 1,
117-133, 3 fig.) [Ibid.
Klein (G.). — Studien iiber das Anthochlor. L (Sitzber. d. Akad. d. Wiss. in
Wien, CXXIX, 341-395, 1 pi., 1920.) [59
Kornfeld (W.). — Ueber die Beziehung der Pigmentzellen im Corium und in
der Epidermis bei Anuren. (Verhandl. d. zoolog.-botan. Gesellsch. in
Wien, LXIX, 158-160, 1919, paru en 1920.) [59
Laborde et Lemay. — Action des substances radioactives sur Vamylase.
(C. R. Soc. Biol., LXXXV, 497, 1921.)
[Les auteurs concluent de leurs expériences que les sels ra-
dioactifs sont sans action sur l'activité fermentaire de l'amylase. — H. Cardot
Lasseur (Ph.) et Spillmann (L.). — Réactions anticorps. Étude quantita-
tive de la fixation de Ualexine. (1 vol., 215 pp., Nancy.) [65
Leplat (Georges). — Mensuration de la pression sanguine dans les artères
de Viris. Ses modifications som Vinfluence de quelques substances toxiques.
Note préliminaire. (Bull. Acad. roy. Se. Belg., 561-571, 1920.) [54
Mac Arthur (John "W.). — Changes in acid and alkali tolérance with âge
in Planarians. (Amer. Journ. Physiol., LIV, N° 1, 138-146, 1 fig., 1920.)
[63
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 45
a) Manquât (M.). — Sur le phototropisme de Leucoma phœorrhœa. (C. R.,
Ac Se, CLXXII, 1123, 1921.) [69
b) Sur la théorie des tropismes dans le comportement animal. (1 vol.,
232 pp., Nancy, 1921, Thèse de doctorat es sciences naturelles.) [69
Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Observations sur la résistance des
végétaux à l'asphyxie. (Bull. Mus. Hist. Nat, 389-391, 1921.) [50
Metzner (P.). — Zur Mechanik der Geisselbewegung. (Biol. Zentralbl., XL,
49-87, 18 fig., 1920.) [58
Molisch (Hans). — Ueber 'eine auffallcnde Farbenànderung einer Blute
durch Wassertropfen und Kohlensaure. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX,
57-62, 1821.) [60
Morel (A.), Mouriquand (G.), Michel (P.) et Thevenon (L..). — Sur
l'absence de trotibles électifs du métabolisme du calcium osseux dans le scor-
but expérimental. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 469, 1921.) [Recherches
sur le cobaye qui tendent à montrer que les altérations osseuses du
scorbut expérimental ne tiennent pas à un appauvrissement électif du
squelette en matières minérales et notamment en calcium. — H. Cardot
Mouriquand (G.) et Michel (P.). — Le jus de citron stérilisé est-il anti-
scorbutique? (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 470, 1921.)
[Par stérilisation le jus de citron perd une partie de son
pouvoir antiscorbutique; additionné au mélange orge-foin, il ne prévient
pas l'apparition du scorbut, mais il la retarde notablement. — H. Cardot
Mouquet (Alfred). — Influence de l'alimentation sur le poids des cornes des
Cervidés. (Bull. Mus. Hist. Nat., 31-37, 1921.) [51
Murphy (James B.). — The effect of physical agents on the résistance of
mice to cancer. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 1, 35-38,
1920.) [66
Œhlkers (Friedrich). — Zur reizphysiologischen Analyse der postfloralen
Kr'ùmmungen des Bliïtensliels von Tropaeolum majus. (Ber. d. deutsch.
bot. Ges., XXXIX, 20-25, 6 fig., 1921.) [71
a) Paillot (A.). — Mécanisme de l'immunité humorale chez les Insectes. (C.
R. Ac. Se, CLXXII, 397, 1921.) [Analysé avec le suivant
b) — — Contribution à l'étude de l'immunité humorale chez les Insectes.
(Ibid.,546.) [65
Patterson (T. L.). — Gastric tonus of the empty stomach of the frog.
(Amer. Journ. Physiol.. LIV, N° 1, 153-165, 4 tableaux, 1 fig., 1920.) [58
Pozerski (E.). — Sur les troubles produits chez le chien par les oscillations
rythmiques. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 769, 1921.) [61
Remy(P.). — De l'action des vapeurs de chloropicrine sur VArgas reflexus
Fabr. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1619.) [64
Ross (E. L.) and Davis (L. H.). — A différence between the mechanism of
hyper glycemia production by ether and by chloroform. (Amer. Journ.
Physiol., LIV, N° 3, 474-478, 4 tableaux, 1921.) [63
Shapley (Harlow). — Thermokinetics of Liometopum apiculatum Mayr.
(Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 4, 204-211, 1920.) [61
Sherman (H. C). — The protein requirement of maintenance inman. (Pro-
ceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 1, 38-40, 1920.)
[Pour le maintien de l'équi-
46 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
libre' normal, il semble que suffise une ingestion de 35 à 45 grammes de
protéine par jour pour un homme de 70 kilos. Pour les besoins de la crois-
sance et de la reproduction, des quantités plus grandes sont nécessaires et
le choix des protéines a aussi dans ce cas plus d'importance. — H. Cardot
Stern (Kurt). — Ueber polare elektronastische Erscheinungen. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 3-20, 4 fig., 1921.) [51
a) Stumper (Robert). — Le coefficient de température de la locomotion des
Fourmis. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 706, 1921.) [56
b) Le coefficient thermique de la combativité des Fourmis. (Ibid., 708.)
[56
a) Ursprung (A.) und Blum (G.). — Zur Kennlnis der Saugkraft. IV. Die
Absorptionszone der Wurzel. Der Endodermissprung . (Ber. d. deutsch.
bot. Ges., XXXIX, 70-79, 1921.) [48
b) Zur Kennlnis der Saugkraft. V. Eine Méthode zur Bestimmung
des Widerstandes, den der Boden der Wasserabsorption durch die Wurzel
entgegensetzl. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 139-148, 1921.) [49
"Vallot (J.). — Mesure de l'influence de la chaleur et de la lumière sur l'acti-
vité de réduction des tissus animaux et applications à l'héliothérapie. (C.
R. Ac. Sc.,CLXXIII, 1196, 1921.) [61
Weber (A.). — Recherches sur la toxicité du milieu intérieur des Batraciens
Urodèles vis-à-vis de leurs œufs. (C. R. Ac. Se, CLXXII,1249, 1921.) [68
"Weber (Friedl.). — Ueber die Winterruhe der Holzgewdchse. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 152-156, 1921.) [60
Wheelon (H.) and Thomas (J. E.). — Rhythmicity of the Pyloric Sphincter.
(Amer. Journ. Physiol., LIV, N° 3, 460-473, 7 fig., 1921.) " [57
Wieler (A.). — Das Bluten in Blàtlern. (Ber. d. deutsch. bot. Ges.,
XXXIX, 50-56, 1921.) [49
1° Constitution chimique des substances de l'organisme.
Battelli (F.) et Stern (L.). — ^4 propos des remarques de M. Abelous
sur la nature des ferments oxydants et des ferments réducteurs. — Les auteurs
font remarquer qu' Abelous ne parait pas avoir, dans ses publications, iden-
tifié jusqu'ici les ferments réducteurs et les ferments oxydants. Reprenant
l'hypothèse de Traube, B. et S. ont insisté sur la raison de la différence
apparente existant entre les ferments hydratants, hydrolysants et oxydants.
— H. Cardot.
Abelous (J. E.). — Remarques sur la communication de A/Ue Stern et de
M. Batelli. — A. rappelle ses travaux antérieurs avec Aloy, travaux qui ont
établi l'existence d'un ferment oxydo-réducteur chez les animaux et les
plantes. — H. Cardot.
Burge (W. E.). — L'effet des acides, des alcalis et des sels sur la production
des catalases. — B. opère sur des lapins et des chiens et mesure la teneur
en catalase du sang par la quantité d'oxygène libérée en dix minutes en
ajoutant 1 cm3 de sang à de l'eau oxygénée. Il a employé les acides chlor-
hydrique, propionique, acétique et butyrique, le carbonate de soude, le
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 47
phosphate de soude, le carbonate d'ammonium, l'acétate de soude, les
phosphates mono- et disodique, le chlorure d'ammonium. Ces corps ont été
injectés dans la première portion de l'intestin grêle après laparotomie et
anesthésie à l'éther. L'augmentation des oxydations produites par l'intro-
duction d'un alcali tel que le carbonate ou le phosphate de soude dans le
tube digestif est due à l'augmentation des catalases produite par la stimula-
tion des glandes digestives, le foie en particulier. La diminution des oxyda-
tions après l'administration aux lapins d'un acide minéral tel que HC1 est
due à l'effet inhibiteur de l'acide et la destruction directe de l'enzyme.
L'augmentation des oxydations suivant l'ingestion d'acides organiques, tels
que les acides acétique, propionique et butyrique, est due à une augmentation
des catalases; de même l'ingestion d'acides aminés provoque une augmen-
tation des oxydations en stimulant le foie, en augmentant la production des
catalases par l'action du carbonate d'ammonium et des acides organiques
résultant de la désamination des aminoacides, ainsi que par l'action des
aminoacides eux-mêmes. Chez le chien, à l'inverse du lapin, l'introduction
d'HCl dans l'intestin stimule le foie et augmente les catalases, car, comme
cet animal est Carnivore, il se forme une assez grande quantité de chlorure
d'ammonium, quand on lui donne de l'acide chlorhydrique, dans la neutra-
lisation de cet acide par l'ammoniaque. Les jeunes chiens de dix semaines
environ possèdent des tissus en général plus riches en catalase que ceux
de leur mère (activité catalytique du foie de 30 % environ plus grande
chez le jeune chien que chez la mère). Le faible métabolisme respiratoire
du germe avant la fécondation peut être attribué à une faible teneur en cata-
lase de l'œuf, tandis que l'augmentation du métabolisme respiratoire après
la fécondation et le développement qui suit peuvent être dus à une aug-
mentation des catalases par l'action stimulante du spermatozoïde sur l'œuf.
De même le métabolisme relativement faible que l'on observe chez le nou-
veau-né peut être attribué à la pauvreté des tissus en catalases, due à une
production faible de ces enzymes par le foie, tandis que le métabolisme
élevé caractéristique de l'enfance et de la jeunesse est le résultat de la
richesse des tissus en catalases grâce à une production intense de ces enzymes
par le foie. — Paul Boyer.
Hahn (Amandus) et Harpuder (Karl). — De l'influence de sels alca-
lins neutres sur les diastases. — Des travaux des auteurs il ressort que
l'optimum de réaction pour la diastase de la salive se trouve à pH = 6,4 —
'6,5, et pour la diastase du malt à pH = 4,7. La combinaison de sels avec
les substances tampons montre en général — relativement à l'action dans
les mêmes conditions, mais sans sel, évidemment pas en relation avec
l'optimum de la réaction — une accélération de l'action pour la partie
.allant de l'optimum vers l'alcalinité, et diminution pour la partie opposée.
Mais ce dernier phénomène peut être changé en son contraire en diluant le
tampon, de manière à ce que son degré d'acidité reste invariable. Il s'en-
suit que l'action du tampon ne dépend pas exclusivement de sa concentra-
tion en ions H, mais également de celle de ses autres ions. Pour la dias-
tase de la salive, les sulfates de soude et de potasse, contrairement à leur
action sur la diastase du malt, n'ont pas montré d'accélération du côté
allant de l'optimum vers l'alcalinité ; le nitrate de potasse a montré des
deux côtés de l'optimum un ralentissement, sauf dans le cas où du côté
alcalin le tampon était fortement dilué, sans changement de sa valeur pH.
Pour la diastase du malt, comme pour celle de la salive, on peut trans-
former un ralentissement en accélération, soit en diminuant la concentra-
48 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
tion du sel et maintenant la concentration du tampon, soit en diminuant la
concentration du tampon (même valeur pH) et maintenant la concentra-
tion du sel. Les auteurs ont trouvé que le déplacement de l'optimum de la
concentration en ions H par des sels n'était que très faible et ils expliquent
ce déplacement par l'action combinée des sels et tampons. Les auteurs
signalent une intéressante action atypipe du KC1 sur la diastase du malt,
passagère pour leurs solutions de ferment et se produisant toujours en
même temps pour des ferments de provenance différente. L'étude de l'ac-
tion des sels alcalins neutres sur l'état électrique de la diastase de la salive
et du malt démontra que ces sels transposent pour les deux ferments le
point isoélectrique vers le côté acide, et que le déplacement est bien plus
fort lors de l'emploi des sels de sodium, que lors de l'emploi des sels de
potassium, puis que l'action des ferments est en une large mesure indé-
pendante de leur état électrique. — Oschmann.
Jung (Josef). — Le chlore dans le règne végétal. — Le travail très com-
plet de J. peut être résumé comme suit :
1° Les réactifs les plus appropriés à la recherche du Cl sont ou Ogr. 5 sul-
fate de thallium, 2 gr. de glycérine et 7 gr. 5 d'eau distillée, ou 0 gr. 1 nitrate
d'argent et 9 gr. 9 NH3 à 10 % ; ce dernier est beaucoup plus sensible.
2" J. a examiné 604 espèces appartenant à 389 genres de 137 familles de
toute la hiérarchie végétale. Son examen a démontré la présence presque
constante de Cl et toujours sous la forme de chlorures. Les groupes suivants
sont chloriphiles : les équisitacées, les ulmacées, les urticacées, les euphor-
biacées, les polygonacées, les chénopodiacées, les amarantacées, les aïzoa-
cées, les crucifères, les tamaricacées, les malvacées, les ombellifères, les
primulacées, les composées, lesliliacées, les iridacées. Les suivants, au con-
traire, sont chlorifuges : les cyanophycées et les chlorophycées des eaux
douces, les lichens, les bryophytes, les lycopodiales, les filicales, les coni-
fères, les bétulacées, les salicacées, les crassulacées, les rosacées, les érica-
cées, les orchidées.
3° Si l'on considère la plante individuellement, on constate que presque
toujours le pourcentage des chlorures augmente de la racine au sommet de la
tige. Le maximum se rencontre dissous dans le suc cellulaire des biocytes
des parenchymes. Sur une section transversale on les trouve surtout dans
l'écorce et dans la moelle. Les points végétatifs, les pétioles foliaires, les
nervures foliaires, les racines succulentes et les rhizomes en sont riches.
4° Les formations végétales qui habitent des sols humides ou riches en
substances minérales ou organiques assimilables, ainsi les halophytes, les
plantes littorales, rudérales et ségétales sont plus riches en Cl; tandis que
les végétaux des tourbières, des sables, des bruyères et les hydrophytes en
sont plus pauvres.
Il est en outre à remarquer que la flore bryologique et ptéridologique des
forêts, les végétaux ligneux, les épiphytes, les saprophytes et les parasites
en sont dépourvus ou n'en présentent que des traces. — H. Spinner.
2° Nutrition.
a) Osmose.
etBlum (G.). — IVe Contribution à l'étude de la force
d'absorption radicale. Le saut endodermique . — On a
is preuves à l'appui, que l'eau absorbée par les poils
a) Ursprung (A.) etBlum (G.). — IVe Contribution à l'étude de la force
de succion. La zone d'absorption radicale. Le saut endodermique. — On a
admis jusqu'ici, sans preuves
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 49
absorbants émigré vers le centre de la racine où le suc cellulaire est plus
concentré, jusqu'au moment où la pression osmotique est identique partout.
U. et B., remplaçant les « termes incorrects de concentration de suc cel-
lulaire et de pression osmotique » par « force de succion », ont opéré sur de
nombreux fragments de plantes de Phaseolus vulgaris et de Vicia Faba et
ont obtenu les résultats suivants : La force de succion s'accroit progressive-
ment de l'épiderme à l'endoderme, pour éprouver au passage dans celui-ci
une chute frappante. Ainsi, on note pour une racine latérale de Phaseolus,
les valeurs suivantes : epiderme, 0,9 atm., écorce, 7 assises, de 1,3 à
4,2 atm., endoderme, 1,3 atm.,péricycle,0,9 atm., bois, 0,8 atm. L'endoderme
fonctionne donc comme pompe aspirante et foulante qui prend l'eau de
l'écorce et empêche le retour de l'eau des vaisseaux. Les auteurs font jouer
un rôle important à la bande d'épaississement de Caspary des cellules
endodermiques, supposant cette bande imperméable. Les parois des cellules
intraendodermiques seraient, à cause du voisinage des vaisseaux, beaucoup
plus imbibées d'eau que celles des cellules extraendodermiques. C'est à la
limite, à la bande de Caspary, que doit naturellement se produire la brusque
chute de la force de succion. — H. Spinner.
b) Ursprung (A.) et Blum (G.). — Ve Contribution à l'étude de la force
de succion. Une méthode de détermination de la résistance du sol à V absorp-
tion radicale. — La question est ancienne. Il y a soixante ans déjà, Sachs se
demandait grâce à quelle force une plante pouvait en peu d'heures extraire
30 à 40 gr. d'eau d'un sol si sec qu'on pouvait le réduire en poussière! La
résistance qu'un poil absorbant doit vaincre pour arracher de l'eau du sol
est d'ordre dynamique si on considère une quantité donnée absorbée en un
temps donné. Cette résistance dépend de l'ensemble des divers facteurs
édaphiques qui sont éminemment variables, ainsi que des facteurs structu-
raux propres au végétal, et doit correspondre à la force de succion des poils
absorbants. Partant de cette idée, U. et B. ont expérimenté sur Vicia Faba
Phaseolus vulgaris, Cyclamen persicum, variant les concentrations des
liquides offerts, les surfaces absorbantes, les surfaces transpirantes, la
teneur en oxygène. Dans tous les cas, ils ont pu constater ou bien que la
résistance était numériquement égale à la force de succion des poils absor
bants, ou bien que ces deux quantités variaient dans le même sens. —
H. Spinner.
Wieler (A.). — La guttation intra foliaire . — Schroeder et Reuss avaient
remarqué en 1883 qu'après l'action de S02 dilué sur diverses feuilles d'ar-
bres, tous les tissus voisins des nervures prenaient une teinte vert clair.
W. a constaté que cet éclaircissement était dû au fait que les lacunes méso-
phylliennes s'étaient remplies d'eau. Des injections de solutions acides,
salines ou organiques variées ont conduit au même résultat. Or, la gutta-
tion interne a pu être déclenchée quarante-huit heures encore après l'exci-
tation par injection; il ne saurait donc s'agir d'une chute de turgescence,
car alors une amenée tardive d'eau ne pourrait déterminer le phénomène.
Ce serait donc une augmentation unilatérale de la pression osmotique qui,
en provoquant des pressions inégales sur les faces opposées des cellules, for-
ceraient celles-ci à la guttation dans les vides aérifères. — H. Spinner.
P) Respiration.
Ernould (Maria). — Recherches anatomiques et physiologiques sur les
l'année biologique. 4
50 L'ANNEE BIOLOGIQUE:
racines respiratoires. — Les recherches anatomiques, qui ont porté sur
Bruguiera gymnorivlza, Avicennia officinalis, Sonneratia acida, Metroxyhm
et Raphia Laurenti, ont montré que toutes les racines ou portions de
racines s'élevant hors de la boue chez les plantes de la Mangrove et des
zones d'inondation des fleuves tropicaux présentent des caractères communs.
L'anatomie physiologique prouve que les racines dressées verticalement
vers le haut et les racines-genoux sont des racines respiratoires. On peut
supposer qu'elles sont, comme Sonneratia, douées de géotropisme négatif.
Leur formation est une adaptation à un milieu mal aéré. — Henri Micheels.
Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Observations sur la résistance des
végétaux- à l'asphyxie. — A l'aide d'un appareil assurant une aération parfaite
de l'eau, M. et D. ont pu maintenir vivantes sous l'eau, pendant près d'un
mois, les feuilles d'Aucuba qui, dans l'eau non renouvelée, meurent en trois
ou quatre jours, ce qui prouverait que la fonction respiratoire est plus
nécessaire à la vie des plantes vertes que la fonction chlorophyllienne. Dans
les mêmes conditions, les graines germent bien; avec le Colza, le Blé, et
même les Pois, l'évolution s'effectue d'une façon normale et finit par donner,
à la lumière, des plantules d'une quinzaine de centimètres en un mois,
donc aussi longues que celles qu'on obtient à l'air libre. C'est la première
fois qu'on réussit pareil développement des plantes immergées, à partir des
graines. — A. Drzewina.
y) Assimilation et désassimilation.
Damianovitch (H.). — Quelques recherches sur la vitamine B. — D'après
D., la vitamine B exerce une action renforçante directe sur les ferments; il
a notamment constaté qu'elle renforce l'action de la catalase du foie et de la
lipase sanguine. (Les résultats précédents ont néanmoins été discutés par
Houssay ; le point en discussion est de savoir si l'action renforçante ne tient
pas à d'autres substances contenues dans l'extrait qui renferme la vitamine.)
— H.Cardot.
Dutcher (R. Adams). — Nature et fonction de la vitamine antinévritique.
— Après avoir rappelé les différentes opinions relatives aux caractères
chimiques de la vitamine, D. examine les indications relatives à ses fonc-
tions métaboliques possibles. Il est conduit à croire qu'elle agit comme
stimulant du métabolisme d'une façon indirecte. Il y a une chute de la
température au cours du développement de la polynévrite aviaire et un
relèvement après administration de vitamine. Dans la polynévrite, il y a
aussi diminution de la teneur en catalase. Il n'est pas improbable que la
diminution des oxydations dans l'organisme soit accompagnée par la forma-
tion de produits toxiques du métabolisme, qui touchent le système nerveux,
déterminant la paralysie typique et les autres symptômes. Il convient,
d'autre part, de ne pas perdre de vue que les troubles de l'avitaminose sem-
blent être en rapport avec des troubles de l'activité endocrine; après
examen de ce point, l'auteur est amené à croire que l'activité des organes
à sécrétion interne dépend de l'action stimulante de la vitamine, sans qu'il
soit encore possible de mieux préciser la nature de cette action. — H. Car-
dot.
?■ Benedict (Francis G.). — Métabolisme basai d'enfants de 1 à 13 ans. —
En rapportant la production calorifique basale au poids du corps, B. cons-
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 51
tate que ses différentes déterminations se placent d'une façon assez satis-
faisante le long d'une courbe à concavité tournée vers l'axe des poids,
l'écart moyen de la moyenne ne dépassant pas 8 % pour les enfants en
dessous de 10 kgr. et 6,3 % pour les enfants au-dessus de 10 kgr. Pour
prévoir la production calorifique totale par vingt-quatre heures, chez
l'adulte, Harris a proposé la formule suivante :
h = 66,4730 + 13,7516 w -f 5,0033 s — 6,7550 a
dans laquelle h désigne la production calorifique, w le poids en kilogrammes,
s la taille en centimètres et a l'âge en années. Cette formule peut s'appli-
quer d'une façon assez satisfaisante pour la prévision du métabolisme basai
des enfants. Tandis que chez l'adulte il est nécessaire de tenir compte, non
seulement du poids, mais aussi de l'âge et de la taille, chez l'enfant au
contraire, les résultats prévus. ont à peu près la même valeur, qu'ils soient
déduits de la courbe expérimentale qui ne tient compte que du poids ou
qu'ils soient déduits de la formule précédente. Ceci est expliqué probable-
ment pour une bonne part, par le fait que, chez l'enfant, les changements
d âge, de poids et de taille sont étroitement liés. — H. Cardot.
Mouquet (Alfred). — Influence de V alimentation sur le poids des cornes
des Cervidés. — Pendant les années de guerre, les animaux herbivores de
la ménagerie du Muséum ont eu beaucoup à souffrir de la pénurie des
grains. En 1918, en particulier, la ménagerie a reçu en avoine, orge et
maïs un total inférieur de 25.000 kgr. environ à celui de l'année précédente.
La nutrition déficitaire a retenti sur le poids des cornes des Cervidés. Chez
un Daim noir, dont les bois, droit et gauche, pesaient respectivement à la
chute (fin avril) 610 gr. et 580 gr., en 1918, ne pesaient que 275 et 305 gr.
en 1919. Diminution analogue du poids des bois chez un Cerf rusa. Par
contre, chez un Cerf sika, qui a été parmi les favorisés, ayant toujours reçu
sa ration d'avoine et de son, le poids est resté normal. — A. Drzewina.
Ackermann Dankwart. — Sur les substances extractives du Hanneton.
— L'auteur avait avec Kutscher fait remarquer que le métabolisme des poi-
kilothermes et des plantes se distinguait de celui des homœothermes par sa
lenteur, qui permettait de fortes accumulations de produits de la décompo-
sition des albumines, de débris d'acides aminés et de leurs produits de
méthylation. L'insecte, du moins l'insecte examiné, paraît contredire cette
affirmation. Il est vrai que le métabolisme de certains insectes est beaucoup
plus rapide que celui de la majeure partie des autres poikilothermes. En
fait d'acides aminés, outre la leucine, qui se trouvait en forte quantité, l'au-
teur ne trouva que la lysine, qui paraît avoir une forte résistance biologique
et qui a été trouvée dans les crabes et dans les urines des cas de cystinurie.
La bétaïne, si souvent trouvée dans les plantes et dans les poikilothermes,
faisait défaut. On ne trouva, comme dans les crustacés, ni créatine, ni créa-
tinine. Kutscher croyait que la créatine et la créatinine peuvent être rem-
placées par l'arginine, qui se trouve dans les crustacés. Mais on ne trouve
pas non plus d'arginine dans le hanneton, par contre de la putrescine, qui
a pu en dériver. En plus l'auteur, trouva de la cholestérine, de la choline,
qui a pu se former aux dépens de la lécithine, de l'acide urique, probable-
ment de la p-oxyphényléthylamine. La fraction contenant les bases puriques
a été perdue. — Osciimann.
Gravier (Ch.). — La résistance au jeûne chez le Crabe enragé (Carcinus
52 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
msenas L.). — Un Carcinus maenas mâle, maintenu! dans un récipient de
verre dont on renouvelait l'eau une fois par semaine, a résisté pendant
cent vingt-six jours à la privation complète d'aliments ; il devenait de plus
en plus immobile, et restait la plupart du temps hors de l'eau, sur une
pierre. Une telle résistance au jeûne chez des animaux si voraces et si
essentiellement carnivores est assez curieuse. On sait cependant que des
Squilla mantis peuvent rester pendant des semaines sans manger, et de
même les femelles grainées de Cancer pagurus. — A. Drzewina.
o) Circulation, sang.
b) Haberlandt (L.). — Effets de la congélation sur le cœur de grenouille,
— On sait que le cœur de la grenouille résiste très bien à l'influence des
basses températures et que même la congélation temporaire ne l'empêche
pas de recouvrer son activité primitive. Mais la restitution fonctionnelle de
l'organe est cependant incomplète. D'après H. en effet, le cœur congelé
perd entièrement la faculté de réagir à l'excitation électrique du vague.
Le tronc du nerf ayant été, dans les essais de l'auteur, soigneusement pro-
tégé contre les effets du froid, ce fait ne peut guère s'expliquer que par une
action destructive ou tout au moins paralysante de la congélation sur les
terminaisons intracardiaques du vague. Si cette interprétation est exacte, il
est permis de supposer que cette action s'étend aussi au reste des élé-
ments nerveux du cœur, ganglions et réseaux fibrillaires. La congélation
constituerait donc un moyen très pratique pour priver le cœur de toute
influence nerveuse sans léser la musculature de façon appréciable. Or, le
cœur congelé, c'est-à-dire débarrassé, si l'auteur a raison, de son système
nerveux intracardiaque, conserve néanmoins intactes ses propriétés automa-
tiques. On peut tirer, de ce fait, conclut H., un argument • puissant en
faveur de la théorie myogène du rythme cardiaque. — A. Schwartz.
c) Haberlandt (L.). — Sur la séparation de la fonction intracardiaque du
vague de la motricité du cœur de grenouille. — Poursuivant les recherches
précédentes, H. a essayé d'obtenir des effets analogues à ceux de la
congélation en soumettant le cœur à l'action de diverses substances chimi-
ques. Il a employé dans ce but les chlorures de sodium, de potassium et
d'ammonium en solutions concentrées, l'acide acétique, l'éther, le chloro-
forme et l'alcool à 95 %. Tous ces corps ont la faculté, mise en évidence
pour la première fois par Heubel, de paralyser et de contracturer le cœur
d'une façon parfaitement réversible. Voici les résultats obtenus par l'auteur :
Un cœur de grenouille isolé et irrigué par du liquide de Ringer additionné
de sang de bœuf défibriné et plongé durant cinq à quinze minutes dans une
solution concentrée de NaCl, devient rapidement inexcitable et rigide.
Lavé ensuite avec le liquide de perfusion, il récupère progressivement sa
motilité primitive. Mais l'excitation électrique des terminaisons intracar-
diaques du vague (pratiquée au sillon atrio-ventriculaire) nettement efficace
auparavant, reste maintenant sans effet. Il s'agit donc bien ici (comme dans
les essais précédents) d'une paralysie élective du système nerveux inhibi-
teur du cœur sans altération apparente de la musculature. La paralysie est
la plupart du temps durable ; elle peut néanmoins céder quelquefois à des
lavages répétés du cœur. Les résultats sont les mêmes avec les chlorures
d'ammonium et de potassium appliqués dans les mêmes conditions, à -cette
différence près que l'action du premier sel paraît plus efficace et plus dura-
ble que celle du second. A noter aussi dans un cas, après l'application de
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 53
NH.,C1, la restitution isolée de la fonction des fibres accélératrices. Les
vapeurs d'acide acétique et de chloroforme ont des effets moins nets et plus
inconstants ; elles affaiblissent relativement beaucoup plus la motilité du cœur
que l'excitabilité du vague. Quant à l'éther et à l'alcool, leur action dépres-
sive sur le pneumogastrique est à peu près nulle. Au fur et à mesure que
le cœur, paralysé temporairement par une immersion de quelques minutes
dans un des deux liquides, se remet à battre, on voit aussi réapparaître et
(après un bain d'alcool) parfois même s'exalter l'excitabilité du vague. On a
cependant le moyen d'abaisser celle-ci ou même de la faire disparaître
complètement en narcotisant faiblement le cœur sans le paralyser. — A.
Schwartz.
d) Haberlandt (L.). — Sur la séparation de la fonction intracardiaque
du vague de la motricité du cœur de grenouille. 2° Mémoire. Recherches sur
l'action de l'eau et de la chaleur. — L'eau distillée et la chaleur sont égale-
ment capables de paralyser électivement le pneumogastrique, mais elles
agissent d'une manière inconstante. Fait intéressant : le vague a montré
une très grande résistance vis-à-vis de l'action de la chaleur. Il faut, pour
arriver à le paralyser entièrement, des immersions répétées du cœur dans
un bain de 52", et encore la paralysie n'est-elle dans ces conditions, la plu-
part du temps, que transitoire. Quant à l'eau distillée, son action sur le vague
est plus efficace, mais elle provoque d'autre part une rigidité du ventricule
si difficilement réversible qu'on ne peut guère mettre cette action en évi-
dence qu'à l'aide des oreillettes moins sensibles. — A. Schwartz.
Dennig. — Rapport de temps entre la phase rèfractaire et le développement
de la contraction cardiaque. — L'excitabilité du cœur subit, comme on sait,
des variations caractéristiques au cours de la révolution cardiaque. Nulle
pendant la systole, elle réapparaît au début de la diastole pour atteindre son
maximum à la fin de celle-ci. D'après D., ni l'augmentation de la durée
de la révolution cardiaque (provoquée par le froid) ni sa diminution (pro-
voquée par la chaleur) ne modifie rien à cet ordre de succession. En d'autres
termes, la révolution cardiaque et la phase rèfractaire du cœur subissent
dans ce cas un allongement et un raccourcissement parallèles. Il semblerait
donc qu'à chaque phase de la révolution cardiaque dut toujours correspondre
un degré déterminé d'excitabilité musculaire. Mais d'autres expériences de
l'auteur montrent qu'il n'en est rien. Sous l'influence du chloral ou du cal-
cium en effet, l'excitabilité du cœur se réveille déjà pendant la systole et
devient maximale tout au début de la diastole. Sous l'influence du potassium
au contraire, l'excitabilité ne réapparaît qu'à la fin delà diastole et augmente
longtemps encore après le relâchement complet du muscle. Selon les con-
ditions dans lesquelles on opère, la phase rèfractaire du cœur a donc une
durée inégale et coïncide avec des stades différents de la révolution car-
diaque. Le rapport entre l'état de contraction du muscle cardiaque et son
excitabilité est par conséquent essentiellement variable. — A. Schwartz.
a)Hofmann. — Sur lafibrillationdes oreillettes et sasuppression par la qui-
nidine. —Ayant observé que la quinine exerçait sur l'automatisme du ventri-
cule battant spontanément et indépendamment des oreillettes, une action-
telle que toute extrasystole intercalée dans le rythme initial provoquait une
inhibition de la systole suivante, H. s'est demandé, si la suppression de la
fibrillation des oreillettes par la quinine ne pourrait pas être expliquée par
un mécanisme analogue. Si l'on considère en effet la fibrillation des oreil-
54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
lettes comme la résultante d'extra-contractions très fréquentes naissan ten des
points quelconques de la musculature, on peut très bien se représenter que
celles-ci puissent, sous l'influenee de la quinine, s'annihiler mutuellement
par interférence, selon le mode indiqué plus haut. L'auteur a soumis cette
hypothèse à une vérification expérimentale en opérant sur des cœurs de
jeunes chiens isolés et irrigués par du liquide de Locke. Les résultats n'ont
pas été favorables à l'hypothèse de l'auteur. En effet, l'extrasystolie des
oreillettes (provoquée électriquement) n'a jamais influencé le rythme nor-
mal de celles-ci. L'addition de quinidine (plus efficace que la quinine) au
liquide de perfusion, n'a rien changé à ce résultat. Ni dans ce cas, ni dans le
premier, les extrasystoles n'ont jamais exercé le moindre pouvoir inhibiteur
sur les systoles normales. Par contre, la contractilité et l'excitabilité des
oreillettes ont toujours diminué considérablement sous l'influence de l'alca-
loïde, de sorte qu'il devenait dans ces conditions presque impossible d'obtenir
la fibrillation par faradisation du muscle. L'arrêt de la fibrillation spontanée
des oreillettes par la quinidine ou la quinine procède probablement du
même mécanisme. — A. Schwartz.
b) Hofmann (F. B.). — Les causes de l'arrêt du cœur après la première
ligature de Stannius. — H. apporte une contribution expérimentale au
problème des causes de l'arrêt du cœur après la première ligature de
Stannius. On sait que pour les uns l'arrêt du cœur serait motivé par la ces»
sation des impulsions motrices émanant du sinus, que pour les autres au
contraire, il résulterait d'une inhibition due à l'excitation des fibres intra-
cardiaques du vague par la ligature. L'auteur ayant réussi à arrêter le cœur
par l'application de KG en solution à 1 % sur le sinus, procédé qui paralyse
le sinus sans exciter le pneumogastrique, pense avoir définitivement tranché
la question en faveur de la première hypothèse. Pour expliquer la longueur
de l'arrêt du cœur consécutif à la ligature, H. suppose que les impul-
sions continuelles émanant du sinus exerceraient une action dépressive sur
l'automatisme ventriculaire et empêcheraient ainsi le réveil immédiat de
celui-ci. A l'appui de cette hypothèse, l'auteur montre que si l'on soumet le
ventricule séparé du sinus et battant spontanément à une série d'excitations
électriques (provoquant une série d'extrasystoles), on peut arrêter le cœur
pendant quelques instants, c'est-à-dire endormir de nouveau temporairement
l'automatisme ventriculaire. D'autre part, toutes les causes favorisant l'auto-
matisme du ventricule (par exemple la perfusion du cœur avec du liquide de
Ringer pauvre en NaCl) diminuent la durée de l'arrêt du cœur succédant à
la ligature du sinus. Si l'on pose puis enlève alternativement et successive-
ment plusieurs ligatures au sinus, on peut diminuer progressivement la
durée de l'arrêt du cœur consécutif à chacune de ces interventions ; ce fait
met bien en évidence le développement progressif des facultés automatiques
du ventricule. — A. Schwartz.
Leplat (Georges). — Mensuration de la pression sanguine dans les
artères de l'iris. Ses modifications sous l'influence de quelques substances
toxiques. — On éclaire latéralement l'iris de l'œil du chien vivant au moyen
d'une lentille convexe et on observe les pulsations spontanées des deux
artères ciliaires longues et de leurs branches à la surface de l'iris, à la
tension oculaire normale (15 à 20 mm Hg). On augmente graduellement
cette tension en comprimant la cornée au moyen du dynamomètre de Bail-
lart (avec tonomètre de Schiotz). Le pouls s'amplifie par une pesée sur-
ajoutée de 30 à 45 gr., il diminue ensuite et s'efface pour une pesée
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 55
progressive de 75 à 90 gr. A 100-110 gr., les artères écrasées sont vides de
sang. Donc tension diastolique de 50 à 05 mm. Hg et tension systolique
de 75-95 mm. Hg. Pas d'influence de la narcose chloroformique. Augmen-
tation de tension artérielle par l'atropine, la cocaïne, la pilocarpine,
l'éserine, l'adrénaline, avec ou sans variations de tension oculaire. — Léon
Frédéricq.
Edwards (D. J.). — Activité segmentaire du cœur de la limule. — Les
myogrammes des différents segments du cœur de la limule montrent que
la contractilité est la plus grande dans les segments 2 et 3 et qu'elle diminue
vers les segments postérieurs. Les segments médians et postérieurs mon-
trent un développement plus graduel de la contraction des éléments mus-
culaires que les segments antérieurs ; la fin de la contraction est moins mar-
quée. La succession de l'activité dans les différents segments montre une
activité initiale dans les segments 4 et 5 précédant celle du segment 2 de
0,04 à 0,05 seconde et dans le segment 6 précédant celle du segment 8 d'en-
viron 0,03 seconde. Sur le cœur frais et vigoureux il se produit une augmen-
tation du tonus présystolique dans les segments 2 et 3, qui semble hâter la
contraction de ces segments de telle sorte que parfois elle se produit en
même temps ou même précède celle des segments moyens. — Paul Boyer.
Brocher (Frank). — Les organes pulsatiles me'so- et métatergau.r des Lépi-
doptères. — Les Lépidoptères possèdentjdans la région dorsale des méso- et mé-
tathorax des organes pulsatiles analogues à ceux que l'auteur a déjà observés
chez divers Insectes, notamment chez le Dytique (1916) (voir f Année Biol.,
XXI, p. 176). L'organe mésothoracique, situé immédiatement sous le scu-
tellum, est formé par une membrane musculaire pulsatile tendue sous les
deux tiers antérieurs de la voûte scutellaire, et dont les bords s'insèrent sur
les téguments chitineux de cette voûte ; il y a ainsi un espace libre entre
cette membrane et le scutellum, espace qui est rempli par du sang et qui
est relié directement à l'aorte thoracique par un canal orienté dorsoventra-
lement. Lorsque la membrane pulsatile se contracte, elle s'abaisse, s'écarte
du scutellum; la capacité de l'espace sanguin augmente, et le sang, aspiré,
s'y précipite, venant des ailes antérieures, des pattes médianes et de la
région antérieure du corps ; lorsque la contraction cesse, des fibres élasti-
ques qui relient la membrane au scutellum ramènent la membrane vers le
haut; le volume de l'espace sanguin diminue, le sang y est comprimé et
s'engage dans la branche qui relie cet espace à l'aorte ; des valvules placées
à l'orifice supérieur de cette branche permettent le passage du sang dans ce
sens, mais empêchent son retour dans la cavité sanguine.
Le second organe pulsatile, situé dans la région médio-dorsale du méta-
thorax, est très peu développé ; il reçoit du sang de l'aile postérieure ; il n'a
pas été observé qu'il communique avec l'aorte ; peut-être déverse-t-il le sang
qu'il reçoit dans la cavité cœlomique.
Ces organes pulsatiles fonctionnent donc comme de véritables cœurs et
l'organe mésothoracique joue certainement dans la circulation un rôle plus
important que le vaisseau dorsal. Leur présence permet au Papillon de. sur-
vivre, au moins pendant un certain temps, à des ablations ou des lésions
graves de l'abdomen : la circulation dans ce cas se fait en deux cycles indé-
pendants, l'un dans la région antérieure du corps, assuré par les organes
pulsatiles, l'autre dans l'abdomen, assuré par le vaisseau dorsal. — P. Rémy.
56 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Q Production d'énergie.
— Mouvements.
a) Stumper (Robert). — Le coefficient de température de la locomotion des
Fourmis. — D'après les résultats de Szymansri, la vitesse de locomotion des
Fourmis double si la température monte de 11° à 21°, c'est-à-dire que Qk> =
2. Les résultats de l'auteur entre 18° et 28e donnent cependant Q10 = 1,63.
Par conséquent, il faut en conclure que le coefficient de température Ql0 ne
reste pas rigoureusement constant, mais diminue avec la température mon-
tante. — H. Cardot.
b) Stumper (Robert). — Le coefficient thermique de la combativité des four-
mis. — En déterminant le pourcentage des rencontres hostiles sur une piste
donnée, S. trouve 11,2 % à 20° et 18,8 % à 28°, ce qui correspond à un
coefficient de température de 1,87. Exposé des interprétations qui peuvent
être données du fait précédent. — H. Cardot.
Eckert (A.). — Les effets d'un travail musculaire épuisant sur l'organisme
humain. — E. a étudié sur lui-même les effets d'un travail musculaire épui-
sant, en accomplissant sans prendre aucune nourriture et après avoir jeûné
pendant vingt-quatre heures,. des courses à bicyclette de 150-215 kilomètres
par jour. Les résultats suivants montrent que la méthode de l'auteur permet
un épuisement presque total des réserves de l'organisme en glycogène. En
effet, dans l'état consécutif à l'effort musculaire considérable accompli par
le sujet, le quotient respiratoire tombe exceptionnellement bas, à 0,54 par
exemple (voire même à 0,45, chiffre encore inconnu jusqu'alors), le taux du
sucre sanguin diminue et atteint par exemple 0,052 %, la température s'a-
baisse à 35,5° et enfin de grandes quantités d'acétone apparaissent dans
l'urine. Les chiffres concernant les échanges gazeux donnés par l'auteur
CO2 O Q.R.
192 353 0,54.
sont motivés en grande partie par l'abondance de l'acétone urinaire. Il est
cependant impossible (ainsi que le démontre le calcul) que tout l'oxygène
disponible au delà de la quantité nécessaire aux combustions, ait pu servir
à la formation d'acétone. Le Q. R. de 0,54 peut donc être considéré comme
l'indice certain d'une synthèse de glycogène accomplie aux dépens de l'al-
bumine des tissus, dont la fonte est d'ailleurs démontrée par l'augmentation
du chiffre de l'azote urinaire (qui passe par exemple de 6 gr. à 15 gr. en
vingt-quatre heures). Quant aux processus de combustion on voit, par com-
paraison des chiffres précédents aux chiffres suivants correspondant au
métabolisme de base de l'auteur,
CO2 O Q.R.
242 272 0,88.
qu'ils sont nettement diminués, ce qui concorde avec l'abaissement du
niveau de la température et de la pression sanguine. Ce fait est en opposi-
tion avec les résultats d'expériences de Benedict et Cathcart qui, en opérant
dans des conditions analogues, avaient constaté au contraire une augmenta-
tion des processus de combustion. Les effets d'une nuit passée au repos
complet, mais sans prendre de nourriture, se manifestent par une élévation
du Q. R. à 0,73, indice d'une interruption de la formation de glycogène. Les
XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 57
besoins de l'organisme en hydrates de carbone sont cependant encore loin
d'être satisfaits, ainsi qu'il ressort de l'invariable et forte teneur de l'urine
en acétone et du faible taux du sucre sanguin. L'organisme semble donc
incapable, la fonte des tissus étant arrêtée par une cause quelconque, de
transformer ses réserves de graisses en glycogène. L'apport de substances
azotées fait immédiatement redescendre le Q. R. à 0,48, preuve que la syn-
thèse du glycogène recommence aux dépens de l'albumine ingérée. Mais les
quantités formées sont insuffisantes, car l'acétonurie subsiste toujours. Elle
ne disparait complètement qu'après un deuxième repas riche en hydrates
de carbone. Toutes ces modifications profondes du métabolisme peuvent être
atténuées ou même supprimées , si le sujet s'alimente au cours du travail
musculaire. Dans ces conditions, douze heures consécutives de bicyclette ne
font baisser le Q. R. que jusqu'à 0,7 seulement et ne causent qu'une acéto-
nurie légère, facilement réductible d'ailleurs par l'absorption de chocolat.
L'influence d'exercices musculaires épuisants sur la composition du sang se
manifeste par une diminution du taux de l'hémoglobine et une augmenta-
tion du taux de l'albumine du sérum. Mais ces modifications ne sont pas en
rapport direct avec le travail musculaire ; elles ne résultent que de la trans-
piration abondante qui accompagne celui-ci. On peut en effet les reproduire
aisément chez un sujet au repos et mis passivement en sueur par un moyen
quelconque. — A. Schwartz.
Wheelon (Homer) et Thomas (J. Earl . — Du caractère rythmique des
contractions du sphincter pylorique. — Le sphincterpyloriqueduchien présente
une activité rythmique ou des mouvements périodiques qui se produisent au
rythme de 3 à 5 par minute. Une période du cycle est caractérisée par une
phase de contraction, une phase de détente puis de repos, suivie elle-même
d'une phase d'inhibition précédant la contraction suivante. Des modifications
du tonus du sphincter surviennent au cours des contractions rythmiques, le
tonus augmentant ou diminuant suivant le raccourcissement ou l'allongement
de la phase,' de détente du cycle rythmique. Le degré de ces contractions
est influencé par les changements de tonicité. Les théories admises sur les
causes de la fermeture du pylore (présence de corps solides dans l'antre, qui
excitent mécaniquement la muqueuse de cette région, acidification insuffi-
sante du contenu gastrique, présence dans le duodénum du chyme acide) ne
suffisent pas à expliquer tous les faits (en particulier le passage pylorique
rapide de l'eau et des solutions neutres de blanc d'œuf et la rapidité avec
laquelle l'estomac se vide dans certaines conditions pathologiques). Les
fonctions du sphincter pylorique dépendent donc en partie du moins de la
motilité gastrique. — Paul Boyer.
a) Haberlandt (L.). — Sur le rythme spo?itanê de V estomac de grenouille.
— H. a étudié graphiquement l'automatisme de fragments d'estomacs de
grenouille et essayé d'en localiser l'origine. Les effets de l'ablation de la
muqueuse privant les préparations de l'influence du plexus de Meissner ont
été très variables. Dans un grand nombre de cas, cette opération, ou n'a
pas modifié le rythme initial, ou l'a affaibli jusqu'à le supprimer complète-
ment. Mais dans d'autres cas (seize fois sur soixante observations) elle a eu
pour conséquence au contraire de renforcer les mouvements automatiques
ou même parfois de les faire apparaître quand ils avaient fait défaut aupa-
ravant. La forte irritation résultant de l'arrachement de la muqueuse n'est
pas en jeu ici, l'excitation mécanique du fragment par d'autres moyens
(brusque traction, pincements, etc.) n'influençant pas le rythme. Il ressort
58 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
donc de ces faits que les mouvements automatiques de l'estomac sont indé-
pendants du plexus de Meissner. Le rôle de celui-ci consisterait, d'après
l'auteur, bien plutôt à les inhiber, qu'à les provoquer. Pour annihiler l'in-
fluence du plexus d'Auerbach qu'il est impossible, comme on sait, de sépa-
rer mécaniquement de la musculature , l'auteur a eu recours à l'action du
froid qui s'était révélé dans des expériences antérieures sur le cœur comme
un agent destructeur électif du système nerveux intracardiaque ou tout au
moins des terminaisons du vague. Le procédé de H. (la congélation tempo-
raire de l'organe au moyen d'un jet de chlorure d'éthyle), appliqué à des frag-
ments d'estomac, a toujours eu pour effet de faire disparaître complètement
les mouvements automatiques de ceux-ci tout en conservant intacte l'excita-
bilité du muscle. La perte de l'automatisme ne s'accompagnant d'aucune
altération fonctionnelle appréciable du tissu musculaire, il faut donc en
rendre responsable la destruction ou tout au moins la paralysie par le froid
du tissu nerveux (c'est-à-dire du plexus d'Auerbach). Le rythme spontané
de l'estomac de la grenouille serait donc neurogène, telle est la conclusion
(en harmonie avec les résultats des travaux de Magnus sur l'automatisme de
l'intestin des mammifères) des expériences de H. — A. Schwartz.
Patterson (T. L..). — Le tonus gastrique de V estomac vide delà grenouille.
— L'estomac normal de la grenouille possède comme l'ont montré Grey et
d'autres auteurs, une capacité remarquable pour s'adapter au volume de son
contenu avec des variations très minimes de la pression intragastrique.
L'isolement complet ou partiel de l'estomac du système nerveux central
montre que les nerfs extrinsèques et intrinsèques de l'estomac jouent un rôle
pour la conservation du tonus gastrique. La section des nerfs .vago-sympa-
thiques avec splanchniques intacts augmente temporairement la capacité de
l'estomac. La section des nerfs splanchniques avec vagues intacts diminue
temporairement la capacité de l'estomac, mais comme dans le cas de la sec-
tion des vagues, celle-ci revient complètement à son chiffre initial au bout du
même laps de temps.
La section simultanée des vagues et des splanchniques (l'estomac étant
ainsi isolé complètement du système nerveux central) augmente d'une façon
permanente la capacité de l'estomac et dans ce cas il n'y a qu'un retour
partiel à l'état initial, du moins pendant une période de trois semaines, et le
tonus de l'estomac s'établit à un niveau plus bas que la normale.
La décérébration n'affecte ni la capacité de l'estomac, ni le type des con-
tractions. — Paul Boyrr.
Metzner (P.). — La mécanique du mouvement des flagelles. — Après des
considérations mécaniques sur les mouvements de fils rectilignes ou spirales
dans l'eau, M. constate que les flagelles des organismes vivants possèdent
la faculté de se contracter en tous les points de leur surface et peuvent, en
conséquence, produire des mouvements compliqués dont le résultat final
peut être modifié par la résistance de l'eau. Une zone voisine de l'insertion
du fouet se fait remarquer par sa souplesse et son énergie. Chez les Flagel-
lâtes domine l'oscillation conique ; l'organisme s'aspire pour ainsi dire de
l'eau à l'aide de son fouet. Dans le Chromatium Okeni le déplacement est
attribuable à un mouvement spirale du fouet. Chez les Spirilles, les cils
entretiennent la rotation du corps. Les fouets des Chromaties et des Spirilles
sont composés de nombreux cils simples, fortement agglutinés dans Cliroma-
tium} lâchement unis dans les Spirilles. — F. Péchoutre.
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 59
y)) Pigments.
Kornfeld (W.). — Rapports des cellules pigmentaires du derme et de V épi-
derme chez les Anoures. — Sur des préparations de la peau d'une larve
âgée de Rana temporaria, K. a relevé un grand nombre de mélanophores
dont le corps cellulaire était engagé mi-partie dans le derme, mi-partie dans
l'épidémie, le noyau étant situé tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre de ces
deux couches. Il y aurait donc migration active, et l'auteur suppose qu'elle
se fait du derme vers l'épidémie. Elle ne s'observe d'ailleurs qu'à un certain
stade de la vie larvaire, et s'opère de façon synchrone pour un grand nombre
de cellules. K. a étudié d'autre part la peau du dos de Bombinator pachypus
adulte. Il y a dans. le derme des quantités prodigieuses de mélanophores;
ils envoient de fins prolongements dans l'épiderme, mais le corps cellulaire
reste cantonné dans le derme. K. compare la translation d'un mélanophore
de Rana à celle d'une Amibe, alors que les cellules pigmentaires de Bombi-
nator avec leurs ramifications filiformes feraient plutôt penser à des Euglg-
pha. — A. Drzewina.
Klein (Gustav). — Études sur l'antochlore. — I. Si variées que soient
les couleurs florales, la nature ne les a obtenues qu'au moyen de fort peu
de substances. Le groupe de l'antocyanine donne toute la gamme du bleu
clair à l'écarlate, tandis que l'antochlore fournit les jaunes les plus divers.
Depuis plus de trois quarts de siècle, ces colorants sont à l'étude, puisque
déjà en 1854, Fbemy et Cloëz donnaient une note sur la xanthine et la
xanthéine. Puis Hildebrand, Rosanoff, Prantl, Hansen, Weiss, Courchet
qui le premier obtint la cristallisation de la substance jaune, Dennert,
Tschirch, Willstàtter apportèrent leurs contributions. Dès 1916, K. reprit
la question à fond, car plusieurs/de ses prédécesseurs se contredisaient, et
les lacunes étaient grandes. La couleur jaune des fleurs est due soit à la
carotine, soit à l'antochlore. On les sépare par l'eau dans laquelle la caro-
tine est insoluble, mais où tout l'antochlore se dissout, contrairement à ce
que pensait Fremy. Sur 300 espèces examinées appartenant à tous les
groupes d'Angiospermes, 60 renfermaient de l'antochlore, les autres surtout
de la carotine. Il n'y. a aucun rapport entre la répartition des colorants et la
systématique. L'antochlore se trouve toujours dans l'épiderme des pétales.
S'il se trouve dans la même cellule que la carotine, les chromoplastes sont
au fond et le colorant soluble dans le haut, surtout si la cellule est papil-
leuse. Les rapports de l'antochlore et de l'anthocyanine sont remarquables.
Ces deux substances se remplacent l'une l'autre, soit dans des variétés, l'une
jaune, l'autre rouge, de Dahlia, de Lînaria, à'Althaea, de Primula, etc.,
soit même dans les cellules de la même fleur, ce qui donne des corolles
panachées.
L'antochlore est un complexe de divers corps chimiques. Il est soluble
dans l'eau, les acides, les alcalis, l'alcool, insoluble dans l'éther, le pétrole, la
benzine, le chloroforme, le sulfure de carbone. Les solutions acides et alca-
lines présentent souvent un changement brusque de couleur avec passage
au rouge intense. {Dahlia, Antirrhinum, Linaria, Althaea, Acacia, Coreop-
sis.) Chez Papaver, la jaune passe à l'orange, et chez Verbascum elle ne
change pas. Toutes les réactions chimiques opérées sur les composants de
l'antochlore ont démontré leur nature de glucosides. Par réduction on obtient
des corps incolores ou rouges du groupe des flavones. Combinés à des sels
métalliques, ils donnent des précipités allant du jaune au rouge et colorent
60 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
faiblement des fibres mordancées. Enfin, K. a réussi de nombreuses cristal-
lisations qui sont du plus haut intérêt pour la microchimie. — H. Spinner.
Molisch (Hans). — Sur un changement frappant de coloration florale par
l'effet de gouttes d'eau et d'acide carbonique. — Des fleurs bleu-violet d'Ipo-
moea pur pur ea (L) Lam. frappées par des gouttes de pluie se tachent en
rouge vif aux endroits touchés. Ce phénomène est dû au peu de gaz carbo-
nique dissous par l'eau de pluie et qui pénètre rapidement dans les cellules
à anthocyanine, même en l'absence de stomates. Il en sort avec la même
rapidité dès que la fleur est replacée dans une atmosphère normale. L'inté-
rêt de cette observation réside dans le fait qu'une très faible élévation du
pourcentage de CO-> de l'air suffit à déterminer un changement de couleur
in vivo. — H. Spinner.
Boresch (Karl). — La phycoërythrine chez les Cyanophycèes. — Il s'agit
ici uniquement des colorants de Phormidium Retzii (A g.) Gom. var. nigro-
violaceaWille n. v., dont la couleur dépend de la teneur en fer du substrat.
B. a réussi à séparer de la phycocyanine une substance rouge soluble dans
l'eau et dont le spectre d'absorption rappelle celui de la phycoérythrine des
rhodophycées. Il s'en distingue par un seul maximum d'absorption, près de
550 1, tandis que chez les rhodophycées il y en a trois, dont le plus caractéris-
tique est près de F. — H. Spinner.
6) Hibernation.
Weber (Friedl). — Sur le ?'epos hivernal des végétaux ligneux. — On
sait depuis longtemps que beaucoup de plantes, lorsqu'elles sont tenues au
chaud tout l'hiver, bourgeonnent plus tard que celles qui ne sont mises en
serre qu'après la période normale de repos. W. a expérimenté à ce sujet
comme suit : Il a choisi trois jeunes tilleuls de 1 m. 50 de hauteur et, le
18 octobre 1920, après les avoir empotés, il a placé le 1er en entier dans
une cave chauffée à 16° — 22°C, le. 2e avec les rameaux au chaud et les
racines à l'extérieur, le 3e avec les racines au chaud et la frondaison à l'air.
Le 29 décembre 1920, les trois exemplaires furent mis en serre tempérée
(8 à 20° C). Le n° 3 bourgeonna dès la mi-janvier, et au commencement de
février il était complètement enfeuillé, les deux autres n'avaient pas bougé.
Un examen fait le 5 février 1921, démontra que par contre le n° 2 avait
formé beaucoup de nouvelles racines, le n° 3 très peu, le n° 1 presque point.
Les parenchymes, le bois, le cambium renfermaient, beaucoup de matière
grasse, tandis que les rayons médullaires étaient, riches en amidon.
La question du repos hivernal est aussi importante pour la greffe, car il
ne faut pas de désharmonie entre le porte-greffe et le greffon. De Candolle,
en 1832, émettait déjà des doutes sur la réussite d'une greffe d'un arbre à
feuillage persistant sur une espèce à feuillage caduc. Il pensait toutefois
que Mespilus japonica devait prendre sur Crataegus oxyacantha. Sahut dit
avoir réussi l'expérience. "W. l'a reprise en 1913. La frondaison d'Eriobotrya
japonica est opulente, en plein hiver, comme si la plante était auto-
trophe. Donc, le Crataegus, malgré son « repos hivernal », fournit abon-
damment son hôte en eau et en sels nutritifs. La nature nous offre du reste
un exemple permanent de ce phénomène par Viscum album qui durant
toute la mauvaise saison tire de son substrat la sève brute nécessaire. —
H. Spinner.
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 61
3° Action des agents divers.
a) Actions mécaniques.
Pozerski (E.). — Sur les trou/des produits chez le chien par les oscilla-
tions rythmiques. — Placés dans un appareil produisant des oscillations
rythmiques, les chiens présentent des troubles dans la proportion de 30 %
environ : polypnée et généralement pollakyurie. Certains animaux restent
inertes, d'autres sont agités et ont des vomissements. Le mal de mer expé-
rimental ne se produit que si l'estomac est plein. On constate que les ani-
maux sensibles s'accoutument très rapidement. — H. Cardot.
P) Actions physiques.
Shapley (Harlow). — Influence de la température sur la locomotion des
fourmis, Liometopum apiculatum, Mayr. — La vitesse de locomotion des
fourmis est presque exclusivement sous la dépendance de la température,
les autres facteurs météréologiques, la pluie exceptée, n'exerçant sur elle
qu'une minime influence, même la lumière et le moment de la journée. Ce
résultat pouvait être prévu si la vitesse dépend surtout de la vitesse des
réactions chimiques. En portant en abscisses les vitesses de locomotion et
en ordonnées les températures, on obtient une courbe empirique à concavité
tournée vers les ordonnées négatives, établie de 9° à 40°, pour une observa-
tion isolée, l'écart moyen probable ne dépasse pas 5 % par rapport à la
valeur indiquée par la courbe et sur l'observation d'une seule fourmi, la
température peut être déduite à 1° près; l'erreur moyenne probable dimi-
nue quand la température augmente ; la vitesse par seconde augmente de
0 cm. 44 à 6 cm. 60; elle est à peu près la même, que l'animal se dirige
vers le nid ou qu'il s'en éloigne ; elle est aussi la même pour les grandes ou
pour les petites ouvrières, à toutes les températures pendant les mois d'été;
mais après deux mois de basse température, les grandes ouvrières sont
plus actives que les petites. Le nombre des voyageuses est à peu près le
même la nuit que le jour; il semble que le maximum d'activité soit entre
midi et minuit. Entre 14° et 38° la température ne paraît guère modifier le
nombre des fourmis dans les files. — H. Cardot.
Destouches (Louis). — Prolongation de la vie chez les Galleria mellonella.
— D. soumet des chenilles de Galleria à des températures alternantes optima
etminima (37° C et 1° C), à raison de 24 heures pour chaque température,
et constate que les journées passées à 1° C ont peu d'action sur leur crois-
sance physiologique. Ce même système des températures alternantes pen-
dant le stade papillon a pour effet de prolonger la vie des Galleria (30 à
35 jours, au lieu de 5 à 8 jours), et d'accroître la ponte, d'où la conclusion
que des « repos vitaux » par des passages à une basse température favo-
risent la réparation des « défectuosités physiologiques ». — A. Drzewina.
Vallot (J.). — Mesure de l'influence de la chaleur et de la lumière sur
l'activité de réduction des tissus animaux et applications à l'héliothérapie. —
C'est en activant les phénomènes de réduction que l'héliothérapie exerce
son action bienfaisante sur l'organisme. Mais quelle part convient-il d'attri-
buer respectivement aux rayons lumineux et aux rayons calorifiques? Pour
résoudre ce problème, V. a utilisé la méthode de Roger (mesure du temps
de décoloration du bleu de méthylène en présence de tissus animaux). Voici
62 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les résultats obtenus : A l'obscurité, la réduction est considérable à 38°, mais
s'abaisse rapidement avec la température (6.2 à 38°, 4 à 15")- L'action de la
lumière diffuse est nulle; celle de la lumière électrique paraît 'faible; par
contre, la lumière solaire augmente considérablement la réduction (dans la
proportion de 2,5 à 20° et de 1,5 à 38°). L'héliothérapie doit donc se prati-
quer à la lumière solaire directe et dans une atmosphère suffisamment
chaude. — R. de La Vaulx.
y) Action des substances chimiques et organiques.
a) Keller (R.). — La polarité électrique des colorants histologiques. (Ana-
lysé avec le suivant.) .
b) Keller (R.). — Recherches électroanalytiques. — Dans ces deux courtes
notes, qui annoncent un travail plus important, K. émet une théorie élec-
trique des colorations histologiques. Les diverses solutions colorantes utili-
sées se divisent pour lui en électropositives et électronégatives : les solutions
électropositives colorent électivement les tissus, ou les éléments, dont les
charges électriques sont négatives; elles donnent ainsi, dans une prépara-
tion, une image que K. appelle image cathodique ; inversement les solutions
électronégatives colorent les éléments à charge positive, et donnent une
image anodique. L'image cathodique type est fournie par les sels de métaux
lourds (fer et cobalt), révélés ensuite par le ferrocyanure de potassium ou le
sulfure d'ammonium; l'image anodique type l'est par la safranine ou par le
blanc de rongalite d'UNNA. Sur des coupes de racines, de tiges, de feuilles,
K. a pu contrôler par le galvanomètre et l'électromètre que son interpréta-
tion électrique est bien exacte, car les divers tissus ont des polarités bien
déterminées : dans une racine d'Iris, par exemple, l'image anodique com-
prend les trois assises corticales externes, les grands vaisseaux du bois et
surtout l'endoderme; l'image cathodique comprend les assises corticales
internes et le liber.
Cette théorie électrique de la coloration s'accorde avec la plupart des faits
connus. D'apparentes contradictions se sont même résolues à un examen
plus approfondi. C'est ainsi que les couleurs d'aniline ont arrêté Fauteur
quelque temps : il admettait la donnée classique, que les colorants basiques
sont électropositifs et les colorants acides électronégatifs ; il arrivait ainsi à
des contradictions ; mais il a pu constater depuis que la donnée classique
était fausse, et que la charge des couleurs d'aniline ne dépendait que de la
réaction de leurs solutions, ce qui se trouvait au contraire d'accord avec les
résultats prévus.
Il est essentiel, dans cette théorie, de tenir compte, non seulement du co-
lorant, mais encore de son solvant. Si en effet un colorant anodique en so-
lution aqueuse se trouve dissous dans un liquide de constante diélectrique
assez faible, comme l'alcool, l'aniline ou la glycérine, il peut devenir catho-
dique : c'est, d'après K., le principe de la coloration des graisses par des
solutions alcooliques comme celle de Soudan III.
Il subsiste cependant encore des faits inexplicables : la coloration par
l'hématoxyline ferrique, par exemple, procédé presque identique au procédé
cathodique type de K., donne une image anodique; le noyau, d'ailleurs
impénétrable aux colorants sur le vivant, résiste à toute interprétation élec-
trique, si bien que l'auteur admet. qu'il nous fera connaître des phénomènes
ignorés. Cette théorie ne peut d'ailleurs rendre encore que peu de services
à la physiologie cellulaire. Les cellules animales donnent par les colorants
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE, 63
types des résultats bien moins clairs que les cellules végétales, et les images
vraiment cytologiques sont encore rudimentaires. — M. Prenant.
Ross ^Ellison L.) et Davis (L. H.). — Une différence entre le mécanisme
de l'hyper ■glycémie par Véther et par le chloroforme — R. et D. anesthésient
un groupe de chiens à l'éther pendant une demi-heure le premier jour,
pendant quinze minutes le jour suivant et dosent le sucre du sang pendant
les deux expériences. Ils anesthésient un second groupe de chiens pendant
une demi-heure au chloroforme le premier jour et quinze minutes à l'éther le
jour suivant, et ils mesurent la variation du taux du sucre du sang le deuxième
jour. Enfin, ils traitent comme le 2e groupe un 3e groupe de chiens soumis
à un jeûne de deux jours. La demi-heure d'anesthésie à l'éther du jour
précédent ne diminue pas l'hyperglycémie du jour suivant, résultant de
quinze minutes d'anesthésie à l'éther. Une demi-heure d'anesthésie au chloro-
forme produit le jour suivant une glycémie plus faible que la normale, et
une hyperglycémie au-dessous de la normale après quinze minutes d'anes-
thésie à l'éther. Un jeûne de deux jours précédant une demi-heure d'anes-
thésie au chloroforme produit le jour suivant une glycémie encore plus basse
et une réaction encore plus faible à quinze minutes d'anesthésie à l'éther
que chez le chien qui n'est pas à jeun. Ces résultats, en conformité avec ceux
de Davis et Whipple pour lesquels l'atteinte hépatique produite par le chlo-
roforme est accentuée par un jeûne préanesthésique, amènent R. et D. aux
conclusions suivantes. L'anesthésie à l'éther ne porte aucune atteinte au
mécanisme de la mobilisation du dextrose le jour suivant. L'atteinte des
cellules hépatiques produite par l'anesthésie chloroformique diminue la gly-
cémie le jour suivant et touche le mécanisme de la mobilisation du glucose
selon le degré de cette atteinte. L'hyperglycémie due à l'anesthésie au chlo-
roforme n'est pas due primitivement à l'action directe du chloroforme sur le
foie. Probablement le chloroforme, comme l'éther, produit de l'hyperglycé-
mie principalement par son action dépressive sur la sécrétion interne du
pancréas. — Paul Boyer.
Mac Arthur (J, W.). — Variations de la tolérance vis-à-vis des acides et
des alcalis avec l'âge chez les Planaires. — L&Planaria dorotocephala tolère à
tout âge HC1 à concentration d'environ pH. 4,9 et NaOH, à pH 9,2 dans l'eau
de source (pH = 7,5 à 7,6) dans laquelle elle vit; elle tolère pH 4,9 à 9,2.
Les individus plus petits, physiologiquement plus jeunes tolèrent une con-
centration en ion H (de pH = 4,7 à pH = 9,3) légèrement d'autant plus
forte qu'ils sont plus grands, physiologiquement plus âgés, cette différence
de susceptibilité paraissant quelque peu plus grande du côté acide que du
côté alcalin de la neutralité. Les jeunes possèdent un pouvoir plus grand de
régulation que les vieux. Avec les concentrations alcalines qui tuent en quel-
ques heures, la susceptibilité est renversée par rapport à l'âge, les jeunes
étant beaucoup plus susceptibles que les vieux.
Avec des concentrations semblables d'acides les jeunes sont de même plus
susceptibles, mais seulement légèrement. En d'autres termes, de fortes con-
centrations d'ions OH — tendent à augmenter et de fortes concentrations en
H -\- tendent à diminuer les différences de susceptibilité directe entre les indi-
vidus jeunes et âgés. Ceci suppose une augmentation possible de Tacidité
moyenne avec la vieillesse et la décroissance du métabolisme. Les jeunes
contiennent deux fois plus de catalase que les planaires âgées, par gramme
du tissu. Dans les solutions acides libérant CO2, dans lesquelles les vers
vivent pendant quelque temps, ils peuvent généralement prendre, comme
64 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
quand l'oxygène fait défaut, un géotropisme négatif, phénomène d'adapta
tion en tant que moyen normal de lutter contre l'excès de CO2. Ces faits
indiquent la nécessité de tenir compte des facteurs d'âge, de taille et de mé-
tabolisme pour définir le degré de tolérance aux agents et aux conditions
auxquelles les animaux sont soumis. — Paul Boyer.
Remy (P.). — De l'action des vapeurs de chloropicrine sur l'Argas
reflexus Fabr. — La destruction de cet Acarien, qui cause de si grands ra-
vages dans les pigeonniers et dont la piqûre peut être grave pour l'homme,
est très difficile. Sa résistance au jeûne est extraordinaire (6 ans et même
davantage); aucun des insecticides utilisés jusqu'ici n'est d'une efficacité
absolue. R. propose les vapeurs de chloropicrine, à la dose de 20 gr. environ
par mètre cube, et qu'on laisse agir une journée. L'emploi de masques
rendrait l'opération sans danger. — A. Drzewina.
Jungmann (W.). — Observations physiologico-anatomiques sur l'effet de
l'acide cyanhydrique sur les plantes. — J. a placé des rameaux et des feuilles
de Griselima littoralis, Prunus Cerasus, P. Laurocerasus, Ilex aquifolium,
Hedera Hélix, Syringa vulgaris, et de diverses plantes herbacées dans des
récipients fermés au contact de CNH. Parmi les résultats de cette étude,
relevons les suivants : les plantes à cuticule épaisse sont moins sensibles
que les autres; celles qui renferment déjà CNH, ainsi P. Laurocerasus ,
Manihot, Arum, Aquileg ia sont aussi sensibles que d'autres; les divers orga-
nes d'une même plante ont une sensibilité différente, qui varie aussi avec
l'âge de la plante ; le gaz pénètre essentiellement par les stomates, puis se
propage surtout par les vaisseaux; la décoloration qui accompagne cette
pénétration est due à la destruction progressive des tissus ; parfois, ainsi
chez P. Laurocerasus, il se forme un cal protecteur qui isole la partie
nécrosée ; l'assimilation et la respiration sont suspendues ainsi que les mou-
vements nastiques (Oxalis acetosella); des quantités minimes de CNH sont
déjà toxiques ; ainsi, pour arrêter là croissance de plantules de Pisum sati-
vum, il a suffi de les mettre durant trois jours dans une atmosphère conte-
nant de 0,00015 o/o à 0,0012% du gaz en question. — H. Spinner.
Belt (A. E), Smith (H. P.) et Whipple (G. H.). — Facteurs relatifs à la
perfusion des organes et tissus vivants . Solutions artificielles substituées au sérum
sanguin et altérations résultantes des cellules. — La perfusion physiologique
des organes vivants présente de très grandes difficultés ; la plupart des tra-
vaux effectués dans ce domaine ont peu de valeur. L'emploi d'une solution
saline physiologique, solution de Locke, ou solutions diverses modifiées
avec ou sans globules rouges ne permet pas une perfusion physiologique. Du
contact de ces solutions sur les éléments cellulaires des tissus résultent une
altération profonde ou une destruction cellulaire : le délit du liquide à travers
les vaisseaux est diminué; il se produit des œdèmes, de la congestion, des
hémorragies. Les facteurs les plus importants, dont les variations peuvent
toucher profondément les cellules, sont l'aération du liquide de perfusion, sa
composition, les interruptions dans la continuité du délit, la température du
liquide à son entrée et à sa sortie de l'organe, sa pression moyenne et celle
des pores ; si un seul de ces facteurs est en défaut, les autres même parfaits
ne le remplacent pas : une légère modification du plasma sanguin peut avoir
des effets profonds sur les cellules, d'où résulterait la production de subs-
tances toxiques (du groupe des protéines) suffisantes pour causer la mort de
l'organe. B., S.etW. ont essayé sans résultat, sauf dans un cas, de démontrer
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 65
la présence de ces poisons dans le liquide perfusé à la fin de l'expérience,
mais un résultat négatif n'exclut pas la possibilité de la formation de ces
poisons par les cellules altérées. En effet un poison connu d'origine protéi-
nique ajouté au liquide de perfusion peut être éliminé au bout de 20 à 30
minutes de perfusion. De même B., S. et W. ont constaté qu'une dose
énorme de protéose pouvait être entièrement éliminée du courant sanguin
en une période de 5 minutes après une injection intraveineuse chez un
chien normal. — Paul Boyer.
a) et b) Paillot (A.). — Mécanisme de l'immunité humorale chez les In-
sectes. — A la suite de ses expériences, P. admet que la réaction d'immu-
nité humorale, observée dans le sang des chenilles d'Agrostis segetum ino-
culées avec le B. rnelolonthae non ligue faciens y, peut se manifester, in vitro,
en dehors de toute activité cellulaire (dans du sang centrifugé), et sans par-
ticipation effective d'un anticorps déterminé. La bactériolyse serait due à la
rupture de l'équilibre des réactions colloïdales complexes, s'établissant entre
les microbes et le sang. Un changement insensible dans la composition de
celui-ci, tel que l'addition d'un électrolyte normalement présent dans le
sang vivant, ou une faible augmentation de la teneur en 0 suffit à déter-
miner cette rupture d'équilibre. — R. de La Vaulx.
Couvreur (E.) et Chahovitch (X.). — Sur un mode de défense natu-
relle contre les infections microbiennes chez les Invertébrés. — Le sang d'une
part, le suc digestif d'autre part, chez certains Invertébrés (chenilles et
nymphes de Bombyx mort, Escargot en vie estivale), ont la faculté de
détruire des microbes (colibacille, bacille pyocyanique), après un contact
plus ou moins prolongé. — A. Drzewina.
Lasseur (Ph.) et Spillmann (L.)- — Béactions anticorps. Etude quanti-
tative de la fixation de l'alexine. — L'exemple le plus classique de la réac-
tion anticorps est la réaction de Bordet-Gengou, qu'on peut schématiser
comme suit : un corps étranger A ou antigène est introduit dans un orga-
nisme B; on dit que B est préparé avec A (Lapin ayant reçu des injections
d'hématies de Mouton) ; le sérum P de l'animal préparé et le sérum N d'un
animal neuf se comportent d'une façon différente vis-à vis du corps A ayant
servi à la préparation ; les deux sérums P et N ne sont donc pas identiques,
le premier a acquis des propriétés nouvelles qui peuvent être mises en
évidence par un réactif spécial qui n'est autre que le corps A ; jusqu'ici il
y a similitude des constantes physiques entre les sérums neufs et les sérums
préparés ; on ne sait donc pas ce que sont des anticorps, si ce sont des
modifications physico-chimiques des constituants du sérum, un accroisse-
ment de la concentration de l'un des constituants du sérum, ou bien des
substances définies, plus ou moins adsorbées par les substances protéiques
du sérum ; du reste que l'anticorps soit substance ou propriété, l'emploi du
terme n'a pas d'inconvénient et simplifie le langage. Les réactions de
Widal, Bordet-Gengou, Wassermann sont universellement connues des
cliniciens, mais l'accord est loin d'être aussi unanime lorsqu'il s'agit de
préciser la valeur des renseignements qu'elles fournissent. L. et S. ont
pensé que les divergences observées tenaient beaucoup moins aux prin-
cipes des réactions mises en œuvre, qu'aux conditions de l'expérimen-
tation ; aussi ont-ils repris l'étude de la fixation de l'alexine sur des bases
nouvelles, en portant la question sur le terrain quantitatif.
Lorsqu'on met en présence des quantités convenablement choisies d'anti-
L' ANNÉE BIOLOGIQUE. 5
66 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
gènes (corps microbiens ou extraits correspondants), de sensibilisatrice
homologue (sérum chauffé de l'animal préparé avec le même antigène), et
d'alexine (sérum de Cobaye non chauffé), on constate au bout d'un certain
temps que le système ne contient plus d'alexine libre ; elle a été fixée par
l'antigène, par un phénomène d'adsorption analogue à celui de la teinture ;
tout le monde admet que cette fixation est favorisée, rendue plus grande,
par la présence de l'anticorps sensibilisatrice. Mais l'alexine peut ainsi être
fixée, à partir d'une certaine concentration en antigène (par certains anti-
gènes), en l'absence de sensibilisatrice spécifique ; en fait, aucune différence
n'apparaît entre la fixation de l'alexine en présence de sensibilisatrice, et
la « neutralisation » de l'alexine en l'absence d'anticorps spécifiques ; au
premier abord cela paraît détruire la doctrine de la spécificité, mais un
examen plus approfondi montre que dans les réactions anticorps-antigène,
la spécificité est d*ordre quantitatif et non d'ordre qualitatif; c'est aussi la
conclusion de Nolf (1900) : l'anticorps doit être considéré comme une
substance qui augmente, dans des limites plus ou moins étendues, le coeffi-
cient d'adsorption des globules pour les alexines.
Un chapitre est consacré à l'étude des phénomènes qui aboutissent à la
destruction des hématies (hémolyse), en particulier à la fixation de la
sensibilisatrice par l'antigène, et aux méthodes de mesure des sensibilisa-
trices. Une bibliographie très complète indique les travaux les plus impor-
tants de la littérature sérologique actuelle. — L. Cuénot.
Murphy (James B.). — Influence des agents physiques sur la résistance
des souris au cancer. — Les souris qui sont douées d'immunité naturelle
vis-à-vis du cancer, présentent après l'inoculation du cancer une très forte
augmentation du nombre des lymphocytes circulants, et une hyperactivité
des tissus lymphoïdes de la rate et des ganglions lymphatiques. Si cette
réaction est empêchée par destruction préalable du tissu lymphoïde, l'animal
ne résiste plus vis-à-vis de l'inoculation cancéreuse. Or, le nombre des
lymphocytes et l'activité des centres lymphoïdes peuvent être augmentés
par deux procédés : exposition à de faibles closes de rayons X et exposition
à la chaleur sèche. Ces deux agents physiques peuvent conférer l'immunité
aux souris qui en sont privées. Ils augmentent aussi la résistance des souris
pour la transplantation de leurs propres tumeurs. Il y a similitude entre
leur action et celle des injections de tissus vivants homologues ; dans les
deux cas il y a une période latente avant que l'immunité ne devienne
manifeste. — H. Cardot. \
Heymans (C). — Sur V anaphylaxie du cœur isolé de lapin. — Chez le
lapin anaphylactisé, la mort par injection de venin de Cobra relève d'un
choc anaphylactique cardiaque. L'intensité de la réaction du cœur isolé sous
l'action du venin croît avec l'état de préparation anaphylactique ; le choc
anaphylactique du cœur est une réaction tissulaire et non pas humorale.
L'anaphylaxie du cœur n'est pas spécifique. — H. Cardot.
Cheplin (Harry A.) et Rettger (Léo F.). — Études sur la transforma-
tion de la flore intestinale, avec référence spéciale à l'implantation du Bacil-
lus acidophilus. I. Expériences de nutrition avec des Rats albinos. — On
peut modifier d'une façon profonde la flore intestinale des Rats, en ajoutant
au régime normal de pain et viande, soit par jour 2 gr. de lactose ou de
dextrine, soit 1 gr. de ces hydrates de carbone avec 1 cm3 de culture de
Bacillus acidophilus, soit enfin 2 cm8 de la culture seule. Au bout de trois à
XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 67
six jours de ce régime, Bacillus acidophilus domine la flore, déplaçant les
bactéries habituelles du tube intestinal, et cela dans toute la longueur de
l'intestin. 3 gr. de lactose par jour favorisent le développement du Bacil-
lus bifidus de Tissier, qui supplante même le B. acidopkilus. Le maltose, le
saccharose et le glucose n'exercent aucune influence modificatrice. La pré-
dominance de B. acidophilus en corrélation avec la dose ingérée de lactose
ou de dextrine, ne tient pas à l'acidité du contenu intestinal, car celle-ci n'est
pas modifiée , mais seulement au fait que ces hydrates de carbone ne sont
pas complètement absorbés dans l'intestin grêle, de sorte qu'ils peuvent
atteindre le gros intestin et y créer un milieu favorable pour le développe-
ment de Y acidophilus .
L'ingestion de grandes quantités de Bacillus bulgaricus (qui n'est pas une
Bactérie de l'intestin) reste absolument sans effet, qu'on le donne seul ou
associé avec un hydrate de carbone utilisable. Aussi les auteurs pensent-ils
que Metchnikoff et ses continuateurs, qui ont prôné l'action thérapeutique
du lait suri et du Bacille bulgare, ont fait une erreur expérimentale ; ce qui
a agi dans leurs expériences, ce n'est pas le Bacille, mais bien le lait qui lui
servait de véhicule et renfermait naturellement du lactose ; Hull et Rettger
ont du reste montré que le lait donné en quantité suffisante à des Rats
déterminait un rapide développement du B. acidophilus et la suppression
complète des autres formes de Bactéries. Il n'est pas improbable que ce que
Metchnikoff a regardé comme du Bacille bulgare dans les excréments n'ait
été en réalité du B. acidophilus, car les deux organismes se ressemblent
extrêmement. Les résultats utiles donnés par l'usage du yogurt et autres
laits suris orientaux sont selon toute probabilité dus au lait, et non pas aux
bactéries productrices d'acides qu'il contient.
//. Expériences de nutrition avec V Homme. — On obtient l'implantation du
B. acidophilus chez l'Homme, par une administration journalière de 300 à
400 gr. de lactose ou de dextrine, ou de 300 cm3 d'une culture, ou par une
combinaison des deux procédés. Une complète transformation de la flore en
deux ou trois jours est produite par l'usage journalier d'une culture dans le
lait à' acidophilus, à la dose de 500 à 1.000 cm3. Le dextrose, sucrose et mal-
-tose n'ont pas d'effet. 11 n'est pas possible de faire prédominer le Bacillus
bulgaricus dans l'intestin humain, pas plus que dans celui du Rat. La pré-
sence d'une substance réductrice dans les excréments des sujets qui reçoi-
vent du lactose est une nouvelle preuve que le lactose parvient en partie
dans le gros intestin et aide à la création d'un milieu optimum pour le déve-
loppement de Bacillus acidophilus. — L. Cuéxot.
Calmette. — L'infection tuberculeuse chez les diverses races humaines. —
La tuberculose est très irrégulièrement répandue dans les diverses régions
du globe; elle est surtout fréquente chez les peuples civilisés. Les Européens,
de beaucoup les plus atteints (92 % des individus âgés de plus de 25 ans
réagissent à la tuberculine), constituent les principaux véhicules du bacille
tuberculeux à, travers le monde. Après l'Europe, c'est en Asie que la morta-
lité tuberculeuse est la plus élevée. En Afrique, plus on s'éloigne de la mer
et des localités fréquentées par les Européens, plus l'infection bacillaire de-
vient rare. Les contingents sénégalais, à leur débarquement en France,
présentaient un pourcentage très faible, 4 à 5 °/c environ des sujets réagis-
sant à la tuberculine ; mais, à mesure que leur séjour en Europe se prolon-
geait, le nombre des. infectés, avec dominancede formes graves, augmentait
rapidement. En Australie, la tuberculose est très répandue dans les villes;
dans les îles polynésiennes récemment colonisées elle se répand avec une
68 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
intensité terrifiante. L'Amérique du Sud recèle des foyers de tuberculose
créés par la colonisation européenne. Au Mexique et aux Etats-Unis, la mor-
talité est à peu près la même qu'en Europe. La tuberculose n'existait pas
chez les Indiens avant la colonisation européenne; aujourd'hui elle cause
parmi eux 66 % des décès. Ainsi, aucune race humaine n'échappe à la
tuberculose. L'influence du climat se montre absolument nulle : la tuber-
culose est aussi répandue et aussi grave chez les Esquimaux que chez les
Nègres du Congo ou les Canaques des Nouvelles-Hébrides. Cependant, su -
vant les conditions d'existence, la mortalité est plus ou moins grande.
C. préconise, en terminant, la vaccination de tous les hommes et de tous
les animaux tuberculisables. — A. Drzewina.
Hollande (A.-Ch.). — Réactions des tissus du Dytiscus marginalis L.
au contact de larves de Distome enkystées et fixées aux parois du tube di-
gestif de l'Insecte. — Plus de 65 kystes renfermant une larve vivante
de Distome indéterminé ont été trouvés répartis tout le long du tube
digestif d'un D. m. mâle, sauf sur l'intestin antérieur, dont la lumière est
recouverte d'une épaisse couche de chitine ne pouvant être traversée par
un parasite ingurgité. La membrane du kyste sécrétée par la larve est
entourée par des leucocytes-phagocytes du sang de l'Insecte qui restent bien
vivants et dont les noyaux, non pycnotiques, demeurent normaux; ces
leucocytes ne présentent ni dégénérescence graisseuse, ni éosinophilie.
Assez souvent la couche épaisse des leucocytes est entourée d'une façon
plus ou moins complète par des fibres musculaires striées qui ne sont pas
des fibres périintestinales écartées du tube digestif par le parasite, mais des
éléments néoformés dus à la présence du kyste même ; le stimulus de cette
hyperformation semble être les toxines produites par le Distome ; il n'a pas
été observé de mitoses dans les noyaux de ces fibres. L'action des toxines
peut aussi se manifester sur les trachées voisines des kystes : il se produit
parfois une fusion du cytoplasme des cellules des trachées en un syncytium
dont les noyaux se multiplient activement, probablement par division
directe. Manteau leucocytaire et fibrilles musculaires striées sont recouverts
assez souvent par une membrane périkystique formée généralement d'une
seule assise de cellules dont certaines sont plurinucléées ; cette membrane,
qui doit se former aux dépens des cellules de l'endothélium péritonéal,
semble exister seulement autour des kystes âgés. Les cellules digestives et
les muscles du corps paraissent normaux ; les cellules adipeuses peuvent
avoir un noyau hypertrophié et riche en chromatine, ou en voie de division
amitotique ; certaines ont deux à quatre noyaux. On ne voit pas que l'in-
festion ait causé de néoténie ou de métahélie ; il n'y a pas de castration
parasitaire. Les cellules des tubes de Malpighi sont en état de suractivité
fonctionnelle se manifestant par la production d'un grand nombre de jeunes
cellules, dont certaines sont plurinucléées ; cette suractivité correspondrait
à une élimination d'une partie des toxines parasitaires au fur et à mesure
de leur production. Une autre partie de ces toxines est neutralisée par les
antitoxines sécrétées par les leucocytes-phagocytes périkystiques ; ainsi
l'Insecte peut vivre sans être incommodé avec un grand nombre de para-
sites, ce qui augmente ses chances d'être mangé par l'hôte intermédiaire
des larves, donc assure à celles-ci une plus grande possibilité de continuer
leur cycle évolutif. — P. Rem y.
Weber (A.). — Recherches sur la toxicité du milieu intérieur des Batra-
ciens Urodèles vis-à-vis de leurs œufs. — Les oeufs de Triton alpestris, greffés
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 69
dans la cavité péritonéale d'adultes de même espèce, sont tués rapidement
(en 5 minutes environ) s'ils sont inoculés à des mâles, un peu moins vite
(10 minutes) chez les femelles. En greffant des œufs en série, la toxicité de
l'adulte vi.s-à-vis de l'œuf disparaît, comme si la substance toxique était peu
à peu absorbée. La greffe sur des Tritons maintenus en captivité retarde le
développement, mais ne tue pas les œufs. In vitro, avec du sang de Triton
on obtient des résultats analogues ; le sang de femelles est toujours plus
toxique pour les œufs que celui de mâles. W. suppose que c'est cette subs-
tance toxique qui empêche normalement les œufs de se développer dans
l'oviducte avant la ponte. Cependant, en greffant les œufs de Triton sur
Spelerpes fuscus qui est ovovivipare, on obtient les mêmes résultats que ci-
dessus. — A. Drzewina.
Henn (Samuel Chester). — L'effet de la splënectomie sur la croissance des
jeunes. — La rate n'est pas indispensable à la vie des jeunes rats, des la-
pins, des petits chats et des petits chiens. La splénectomie a une influence
négligeable sur la croissance des rats, des lapins et des petits chats (les
courbes de poids de l'animal splénectomisé et de l'animal contrôle sont à
peu près identiques avec seulement des chiffres légèrement plus élevés dans
la première, cette différence ne dépassant pas 10 gr. chez le rat). Chez le
chien, Cachigara Takayi et Mann ont trouvé des résultats semblables. L'opé-
ration n'a aucune action sur la croissance des jeunes rats. Chez les chiens
splénectomisés jeunes il y a une diminution du temps de coagulation. Plus
l'animal a été dératé jeune et plus la coagulation se fait rapidement. Les
globules des jeunes chiens splénectomisés, de même que ceux des animaux
adultes, ont la même propriété de résister beaucoup plus aux solutions hypo-
toniques de chlorure de sodium, que les animaux témoins opérés ou non
opérés. Une augmentation des cellules de Kupffer dans le foie accompagne
la splénectomie, ainsi que des modifications des glandes lymphatiques et de
la moelle osseuse indiquant une fonction compensatrice d'une partie de ces
tissus qui suppléerait un facteur qui ferait défaut pour la formation et la
destruction du sang. La moelle osseuse des rats splénectomisés est très riche
en éléments cellulaires : myélocytes, érythrocytes mononucléaires, cellules
multinucléées. La moelle osseuse du lapin dératé est rouge et celle du té-
moin jaune; il en est de même chez le chien. Les chiens mâles et les rats
des deux sexes ne sont pas rendus stériles par l'ablation de la rate faite dans
leur jeune âge. — Paul Boyer.
8) Tactismes et tropismes.
a) Manquât (Maurice). — Sur le phototropisme de Leucoma phocorrhoea.
(Analysé avec le suivant.)
b) Sur la théorie des tropismes dans le comportement animal. —
Cet ouvrage comprend une bibliographie critique très étendue des travaux
sur les tropismes animaux, en première ligne ceux de J. Loeb, puis de
Jennings, puis ceux des naturalistes qui sans systématiser ont publié des
expériences sur ce sujet, et enfin ceux des adversaires du concept pure-
ment mécanique des tropismes. Une partie originale est constituée par des
expériences avec des espèces 'Classiques, des jeunes chenilles de Leucoma
phœorrhœa (déjà étudiées par Loeb) et des Hélix arbustorum : les chenilles,
dans un tube horizontal, rampent vers la lumière ou vers plus de lumière,
d'une façon rectiligne dans l'ensemble, mais sinueuse et souvent hésitante
dans le détail; sorties du tube, sur une surface plane horizontale, elles
70 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
divergent en éventail sans souci apparent de la direction des rayons lumi-
neux; dans un tube vertical, elles montent d'une façon plus ou moins recti-
ligne et arrivées en haut à l'orifice, continuent à monter en divaguant dans
tous les sens ou bien redescendent le long du tube ; jmaintenues en |tube
absolument obscur, elles se décident après une assez longue hésitation, à
l'explorer. Des chenilles aveugles se comportent comme des chenilles nor-
males. Placées sur des branches dans l'obscurité complète, après un temps
assez long (deux jours), elles montent aux bourgeons et les dévorent. En
résumé, on peut penser que c'est la loi de la faim, c'est-à-dire de l'intérêt
qui domine le comportement des chenilles; elles ont de X attrait pour la
lumière, mais la lumière n'exerce pas sur elles une attraction impérative ;
elles ont une tendances monter, aucune force mécanique ne les y oblige. —
Hélix arbustorum recherche avant tout l'humidité pour ne pas se déshydrater;
dans la nature, surtout au soleil, l'humidité se trouve à l'ombre, d'où Y Hélix
recherche l'ombre ; placé en lumière solaire, il fuit rapidement la source
lumineuse, à moins que le sol ne soit très chaud, auquel cas il rentre dans
sa coquille et colle son péristome au substratum; en lumière diffuse, ses
mouvements l'éloignent en général de la source lumineuse, mais d'une
façon lente, irrégulière et très variée; il ne suit jamais une trajectoire qui
paraisse imposée par la lumière. Affamé, il se dirige, pour atteindre l'aliment
qu'il a perçu à courte distance, vers une source lumineuse si cela est néces-
saire, ou bien passe de l'ombre au soleil. //. arbustorum. fuit la lumière arti-
ficielle quand il n'y est pas habitué, mais si cette lumière est froide, au bout
d'un certain temps, il n'en tient plus compte. L'ébortmé se comporte comme
le voyant, à cette différence près qu'il a plus d'hésitation dans sa marche;
l'aveugle fait de même avec plus d'hésitation encore. Les écrans noirs pro-
duisent sur Hélix des erreurs de direction par leur ressemblance avec des
zones d'ombre. M. n'a pas vérifié les assertions de Buddenbrock (1920) sur
laTonusfonction et la Lichtcompasreaction des Hélix. Des recherches anté-
rieures et des siennes, M. conclut contre la théorie loebienne des tropismes;
l'activité physiologique des animaux n'est pas réglée par un physico-chi-
misme rigide, mais en fait par la loi de l'intérêt, c'est-à-dire que l'animal
est organisé de telle sorte que tous ses actes paraissent avoir comme fin sa
propre conservation et celle de son espèce; c'est la sensibilité, consciente ou
non, qui indique à l'organisme quels sont, parmi les stimuli externes, ceux
qui peuvent le maintenir dans une voie avantageuse ou ceux qui risquent
de l'en écarter; M. appelle déterminisme biologique cette recherche obliga-
toire pour l'animal de son propre intérêt; alors que Lgeb et son école ne
veulent voir que le déterminisme qui actionne l'animal en dehors de son
individualité, M. considère que le déterminisme est en dedans ; néanmoins
le mot tropisme peut être conservé pour indiquer un phénomène statistique,
déclanchement d'un mouvement d'orientation en rapport avec un stimulus
externe, sans impliquer un concept mécaniste. — L. Cuénot.
Goldsmith (M.). — Les réactions phototropiques de quelques animaux ma-
rins. — Afin d'éprouver l'exactitude de la théorie de Lgeb, l'auteur étudie le
phototropisme de quelques organismes marins (Convulata, Mysis, Copé-
podes, etc.), en s'efforçant de mettre en opposition les deux facteurs sup-
posés actifs : direction et intensité de la lumière. Les différents dispositifs
employés sont agencés de telle sorte, que l'animal qui se dirigerait vers la
source de lumière en suivant la direction des rayons, finirait par se trouver
dans une région d'éclairement moindre. Or, l'expérience montre qu'en aucun
cas, les animaux ne franchissent la limite de la région obscure, c'est-à-dire
XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 71
ne quittent la région éclairée pour se diriger vers la source de lumière.
G. conclut, contrairement à Loeb, que l'animal n'est pas soumis à une
orientation, aboutissant à une action symétrique de la lumière de part et
d'autre de l'axe du corps, mais qu'il gagne, par des mouvements d'allures
diverses (zigzags, détours) la région la plus éclairée et s'y maintient dans
une position quelconque par rapport à la direction des rayons lumineux. —
R. de La Vaulx.
Oehlkers (Friedrich). — Analyse physiologique des tropismes post floraux
du pédoncule de Trppaeolum majus. — O. a opéré sur des pédoncules livrés
les uns aux influences des tropismes, tandis que d'autres y étaient soustraits
par l'emploi d'un clinostat intermittent et d'un éclairage alternatif. Des
expériences dans l'obscurité ont permis d'éliminer le phototropisme seul.
Dans tous les cas, il a été observé des supercourbures et la formation de
boucles. Ces résultats démontrent que ces réactions ne sont des nasties que
par élimination des tropismes et que si ces derniers ont une action prépon-
dérante, les supercourbures ne peuvent être produites que par la croissance
basipète du pédoncule floral. Si l'on opère sur des fleurs en bouton il n'y a
pas formation de boucles. Il n'y a aucun rapport entre la fécondation et les
supercourbures, ces dernières se produisant aussi avec des fleurs non fécon-
dées. — H. Spinner.
Guttenberg (Hermann von). — Etudes sur le phototropisme des végé-
taux. III. Y a-t-il une loi du sinus pour le phototropisme ? — Dès 1913, G. a
étudié expérimentalement les rapports existant entre l'excitation phototro-
pique d'organes à faces parallèles et la valeur de l'angle d'incidence de la
lumière. On sait que l'éclairement d'une surface par des rayons parallèles
est proportionnel au cosinus de l'angle d'incidence ou au sinus de l'angle
complémentaire. C'est ce dernier que G. utilise dans son travail actuel. Si l'on
considère des coléoptiles d'Avena saliva, on s'aperçoit bien vite que, si les
faces en sont parallèles à la base, elles se rapprochent au sommet, surtout
aux 2 derniers millimètres. En le négligeant, Noack par exemple, a commis des
erreurs d'appréciation que G. a su éviter. Cette obliquité des faces au som-
met provoque une déviation ± de 10° environ, dont il faut tenir compte. L'au-
teur a utilisé par ses mesures la méthode des compensations, qui consiste à
éclairer deux faces opposées sous des angles différents, mais avec des inten-
sités différentes aussi, de façon que la coléoptile croisse en ligne droite. On
constate alors que, pour les angles de 15" à 90°, le produit de l'intensité
lumineuse par le sinus de l'angle complémentaire est à peu près constant: il
ne varie que de 11,9 à 13,7. Si, pour les angles obtus, on obtient des nom-
bres allant jusqu'à 30,3 pour lfifl", c'est que tout ou partie de la lumière est
directement réfléchie à cause de l'ouverture de l'angle. La loi du sinus
paraît donc vérifiée. — H. Spinner.
Collander (Rimai*). — A propos des -réactions thermotropiques de la
racine. — C. avait en 1918 soutenu le point de vue que les tropismes de la
racine décrits il y a une quarantaine d'années étaient d'origine thermique,
comme l'admettaient du reste ceux qui les avaient découverts. Sierp, en
1919, contredit cette manière de voir, de sorte que C. reprend aujourd'hui
tous ses arguments pour démontrer que nous avons bien affaire à un ther-
motropisme et non à un hydrotropisme. — H. Spinner.
Stern (Kurt). — Etude de phénomènes d'électronastie polaire. — Dès
72 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
1776, M. Comus relate dans ses Expériences électriques les réactions de
Mimosa pudica envers les excitations électriques. En 1809, J. W. Ritter
reprend la question en parallèle avec de semblables expériences sur des
grenouilles. Ce fut lui qui découvrit la polarité de Mimosa, établissant que
c'était tantôt le pôle +, tantôt le pôle — seuls, tantôt tous les deux qui déclen-
chaient une réaction. En 1906, l'hindou Ch. I. Bose ressuscita la question
en l'élargissant quant à la technique et en l'étendant à d'autres espèces végé-
tales. St. précise enfin certaines expériences. En travaillant sur des fleurs
de Berberis, dont les étamines sont très sensibles, sur des feuilles de Bio-
phytum sensitivum dont les folioles effectuent à de hautes températures des
mouvements autonomes et sur Mimosa pudica, il établit les règles sui-
vantes : Chez Berberis, on constate la flexion des étamines dans les fleurs
chez lesquelles le pôle -j- est posé sur le stigmate ; si c'est le pôle — , il n'y
a dans la règle aucune réaction. Chez Biophytum la réaction se propage du
pôle — à l'anode. Chez Mimosa, la plante jeune présente une polarité +,
puis passe par un stade d'indifférence pour passer avec l'âge à une polarité — .
— H. Spinner.
Galiano (E. Fernandez). — Sur les réactions chimiotactiques du Flagellé
Chilomonas. — G. confirme les résultats de Garrey et ceux de Jennings et
Moore au sujet du chimiotactisme des Chilomonas vis-à-vis des divers
acides. La réaction vis-à-vis des acides très étendus, et aussi vis-à-vis de
l'eau distillée, quand on les fait très lentement pénétrer dans le liquide de
culture, se fait en trois temps : 1° phase de recul ; 2° rassemblement en
anneau autour de la goutte introduite; 3° accumulation au milieu de la
goutte même. — A. Drzewina.
CHAPITRE XV
L'hérédité
Bridges (Calvin B.). — The mutant Crossveinless in Drosophila melano-
gaster. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 11, 660-663, 1920.)
[75
Broman (I.). — Zur Frage der Gen-Neubildung und der « Vererbung
erworbener Eigenschaften ». (Anat. Anz., LIV, 457-463, 1921.) [73
Chappelier (Albert). — Contribution à Vétude de V hybridation et de Vin-
tersexualité chez les Oiseaux. (Bull. biol. Fr. et Belg., Suppl. IV, 163 pp.,
2 pi., 71 fig., 1921.) [76
Key (Wilhelmine E.). — Heredity and social fitness. A study of differen-
tial mating in a Pennsylvania family. (Publ. Carnegie Inst. Washing-
ton, N° 296, 102 pp., 2 diagr., 1920.) ' [74
Little (C. C). — Factors influencing the growth of on transplantable tumor
in mice. (Journ. Exper. Zool., XXXI, 307-326, 2 diagr., 1 fig., 1920.) [77
a) Sturtevant (A. H.). — Genetic studies on Drosophila simulans. I. Intro-
duction. Ilybrids xoith Drosophila melanogaster. (Genetics, V, 488-500,
1920.) [Analysé avec les suivants
XV. — L'HÉRÉDITÉ. 73
b) Sturtevant (A. H.) — Id., II. Sex-linked r/roup of gènes. (Ibid., VI,
43-64, 1921.) [Id.
c) — — Id., III. Autosomal gènes. General discussion (Ibid., 179-207, 1921.)
[74
Tischler (G.). — Ueber die sogenannte « Èrbsubstanzen und ihre Lokalisa-
tion in der Pflanzenzelle. (Biol. Zentràlbl., XL, 15-28, 1920.) [73
Weinstein (Alexander). — Hotnologous gènes and linear linkage in Dro-
sophila virilis. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI; Nu 11, 625-639,
1920.) [75
a. Généralités.
Tischler (G.). — Les substances dites héréditaires et leur localisation
dans la cellule végétale. — Considérations historiques et spéculatives où
l'auteur n'a d'autre but que d'appeler la discussion sur certains points de
première importance dans les questions d'hérédité. Le terme « substances
héréditaires » n'est pas recommandable, parce qu'il a plusieurs sens. C'est
pour cela qu'on a considéré les gènes enzymoïdes comme les déterminants
principaux du développement. Ils sont attachés au noyau, mais ils ne trans-
mettent qu'une partie des caractères, l'autre est sous la dépendance des
plastides et du cytoplasma. On ne peut pas affirmer que les nuciéoprotéides
soient toujours liés aux gènes, car on en trouve aussi dans le cytoplasma.
Si l'on veut lier l'hérédité à des questions de chimie, il faut adopter l'une
des trois hypothèses suivantes : ou bien les nuciéoprotéides du noyau sont
autres que ceux du protoplasma, ou bien les nuciéoprotéides du noyau pro-
duisent seuls les gènes ou du moins les progènes, ou enfin les gènes sont
chimiquement indépendants des nuciéoprotéides du noyau. On admet géné-
ralement la localisation des gènes dans le noyau; mais, contrairement à
Morgan, l'auteur ne croit pas à un échange de parties de chromosomes dans
la diakinèse. Des facteurs externes, tels que les parasites peuvent produire,
ou du moins exalter, des gènes qui, dans le développement normal, ne sont
pas reconnaissables. — F. Péciioutre.
b. Transmissibilité des caractères.
(3) Hérédité des caractères acquis.
Broman (I.). — Sur la question de la néoformation de gènes et de
V « hérédité des caractères acquis ». — B. répond ici à Fick et à Maurer,
qui ont récemment (Ann. Biol., 1920 et 1921) cité des faits ne pouvant s'ex-
pliquer, d'après eux, que si l'on admet l'hérédité des caractères acquis.
L'un des exemples de Maurer, tiré de la structure musculaire du côlon, ne
signifie rien, d'après B., car cette structure n'a pu, à aucun moment, être
déterminée par les matières fécales, comme l'admet Maurer. L'autre exemple
de Maurer, tiré de la perforation du sac branchial chez les larves d'Anoures,
ainsi que celui de Fick, tiré de la genèse des articulations, s'expliquent
aussi bien par une mutation ou une nouvelle combinaison de gènes. —
M. Prenant.
74 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
c. Transmission des caractères.
a) Hérédité dans l'amphimixie.
Key (Wilhelmine E.). — Hérédité et aptitudes sociales. — L'auteur a
pu étudier 1.822 individus représentant près de la moitié de la descen-
dance directe de deux couples d'immigrés allemands. L'observation a
porté principalement sur l'aptitude au calcul, la persévérance et la com-
bativité. Ces caractéristiques, particulièrement la première, semblent se
transmettre suivant les lois de Mendel. La longévité est plus grande dans
les lignées de niveau supérieur, tandis que la fécondité s'est montrée par-
tout en décroissance. Ce sont les individus les plus capables qui s'expa-
trient le plus facilement et les difficultés qu'ils peuvent rencontrer, loin
de leur nuire, développent leur valeur sociale. Par contre, les incapables
demeurent presque tous dans leur lieu d'origine et deviennent souvent
à charge' à la communauté. Le plus grand intérêt de cette étude généti-
que est de montrer le rôle infime joué par les circonstances extérieures
dans la formation de la personnalité morale et de souligner la toute-puis-
sance des facteurs héréditaires. On voit le niveau mental s'abaisser ou
s'élever suivant la nature des unions contractées par les ascendants. K.
conclut en préconisant les méthodes si souvent proposées par les généti-
ciens pour l'amélioration de la race : isolement ou, même, stérilisation des
individus les plus tarés, contrôle des mariages et de l'immigration, etc.
— R. de La Vaulx.
ô) Hérédité dans le croisement. Etudes mendéliennes.
a, b, c) Sturtevant (A. H.). — Etudes génétiques sur Drosophila simu-
lans)[TX., XVI, c, 5]— D. simulans possède, à peu près, la même répartition
géographique que D. melanogaster, et ne se distingue guère de celle-ci que
par la forme des parties génitales mâles. Malgré cela, le croisement des
espèces est difficile à réaliser et ne donne naissance qu'à des individus
stériles, porteurs de gonades rudimentaires. Ces hybrides sont morpholo-
giquement intermédiaires entre les parents et présentent souvent des ca-
ractères nouveaux, inconnus chez les ascendants. Le croisement D. me-
lanogaster 9 X />■ simulans cf ne produit que des femelles (sauf lorsque
la mère a la constitution XXY). Par contre, le croisement inverse donne
une majorité de mâles. Cette répartition anormale des sexes n'est pas im-
putable à la transformation d'un sexe dans l'autre cas des Papillons de
£. Goldschmidt et de Harrisson), ni à une particularité de la maturation
de l'œuf, comme cela parait se produire pour les Tourterelles de Riddle,
puisque la Q de D. est homozygote. On ne peut davantage l'attribuer à des
causes mécaniques car les deux types de larves (cf et Q) peuvent sortir
de l'œuf. Il faut admettre l'existence d'une motilité préférentielle, due à
des causes internes : la rencontre d'un cytoplasme ovulaire de D. s. et d'un
X de B. m. ne paraît pas compatible avec le maintien de la vie chez les
hybrides, tandis que la présence d'un X simulans semble indispensable.
D. sùmdans a la même constitution chromosomique que D. melanogaster.
On a trouvé 8 mutations se.r-linked, 6 sur le 2e chromosome et 7 sur le 3e.
Ces mutations sont semblables à celles quisont déjà connues chez B. melano-
gaster et forment avec celles-ci des allélomorphes. Les unes et les autres mon-
trent, chez les hybrides, les mêmes relations de dominance et de récessivité
que dans les deux espèces parentes. Les différences dans les pourcentages
XV. - L'HEREDITE. 75
des crossing-orer indiquent que les gènes, bien que se suivant dans le
même ordre, n'occupent pas exactement le même emplacement sur le chro-
mosome chez D. s. et D. m. On a observé des cas de non-disjonction (Ç>
= XXY, cf = XO) et deux exemples de mutations somatiques, non héré-
ditaires.
S. a trouvé, au cours de ses élevages, 7 gynandromorphes comparables
à ceux qui ont été décrits chez D. melanogaster, et 224 intersexués. La
répartition des sexes dans les pontes et l'étude génétique montrent que ces
intersexués sont des femelles (XX) modifiées par un gène récessif situé sur
le 2e chromosome. Ils sont morphologiquement intermédiaires entre les
deux sexes et présentent souvent un caractère nouveau (aile élargie). Il
faut souligner le fait que ces gynandromorphes et ces intersexués ne sont
pas des hybrides.
Il est pratiquement très difficile d'affirmer que deux mutations sont sem-
blables, car le même aspect morphologique peut être déterminé par deux
gènes différents, et, par contre, les mêmes gènes peuvent, suivant les espèces
(en raison des interactions possibles avec les autres facteurs), produire des
effets dissemblables. Pourtant, le fait que les gènes produisant des effets
similaires chez D. s. et D. m., sont, dans les deux cas, disposés dans le
même ordre sur le chromosome, permet de conclure que des mutations
identiques se sont produites indépendamment dans les deux espèces. —
R. de La Vaulx.
Weinstein (Alexander). — Gènes homologues et linkage linéaire chez
Drosophila virilis. — Plusieurs espèces de Drosophiles ont produit des muta-
tions qui ressemblent par l'apparence somatique et leur constitution géné-
tique à celles de Drosophila melanogaster : par exemple, dans le cas de
Sturtevant, « encoche » (notch) dans l'aile de D. funebris, il y a une extrême
ressemblance de celle-ci avec la mutation de même nom de D. melanogas-
ter. Généralement il n'est pas possible de prouver que les facteurs affectés
sont bien les mêmes, car les espèces différentes ne s'hybrident pas l'une
avec l'autre; on ne peut avoir recours qu'à un procédé indirect : il faut
démontrer qu'il y a une série de gènes enchaînés dont les membres sem-
blablement placés ont des effets somatiques similaires. Chez virilis, il y a
trois facteurs (jaune, absence de nervure transverse dans l'aile, fourchu),
tous récessifs, tous enchaînés au chromosome sexuel, qui occupent dans ce
chromosome des positions absolument comparables à celles de ces mêmes
facteurs déjà connus chez melanogaster. Les faits démontrent qu'il y a un lin-
kage linéaire entre six gènes connus du chromosome sexuel de virilis, et qui
agrée avec ce qui est connu pour melanogaster (contre Castle). L'auteur .
montre que des gènes qui ont une action somatique à peu près semblable
ne sont pas forcément homologues, et peuvent être localisés en des points
différents d'un chromosome. — L. Cuénot.
Bridges (Calvin B.). — Le mutant « absence de nervures transverses » de
Drosophila melanogaster. — Dans un élevage de Drosophiles, il apparut un
certain nombre de mâles dont les ailes manquaient de nervure transverse
antérieure ou postérieure ; le caractère (C V) est évidemment sex-linked et
dominé par l'état normal ; le mutant est du reste très vigoureux, la mutation
.n'ayant qu'un faible effet somatique. Si l'on calcule par la méthode des cros-
sing-over la position relative du facteur dans le chromosome sexuel, on
arrive à cette conclusion que le facteur C V est situé dans le chromosome
sexuel juste à mi-chemin entre les déterminants du « rubis » et du « eut ».
76 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Cette mutation est à peu près identique à celle qui a été reconnue chez Dro-
sophila virilis par Weinstein, ce qui est parallèle à l'identité de position
des facteurs sur les deux X-chromosomes. — L. Cuénot.
Chappelier (Albert). — Contribution A V étude de V hybridation et de
V intersexualité chez les Oiseaux. — Dans cette étude de l'hybridation chez
les Fringilliés et les Anatidés, faite sans avoir connaissance des travaux de
Goldschmidt, de Riddle, de Davenport (Ann. biol., XIII, p. 309), l'auteur
n'a pas été orienté par l'idée d'intersexualité qui pourtant, il le reconnaît,
domine les faits; laissant de côté les caractères sexuels secondaires et
l'étude histologique des glandes génitales mâles, il s'est attaché surtout à
savoir si l'on peut reconnaître chez l'œuf hybride la cause de sa non-fécon-
dabilité.
Les Serines appariées avec les hybrides mâles Chardonneret X Serin
(les hybrides Ch. X S. s'obtiennent difficilement) ne pondent pas ou bien
donnent un nombre d'œufs plus petit que celles qui sont accouplées avec
Chardonnerets ou Cinis féconds ; les pontes sont beaucoup plus irrégulières
et sont séparées les unes des autres par de longs intervalles; tous les œufs
sont inféconds. Des résultats analogues sont obtenus avec des hybrides
femelles Ch. X S. appariées avec des Serins. Le Cini donne assez facile-
ment des produits avec la Serine, mais là s'arrête l'affinité : les hybrides
de la F1 se montrent inféconds. Les hybrides femelles des Fringillidés étu-
diés sont génitalement imparfaites; leur ovaire régresse beaucoup plus
rapidement que celui de la Serine. Tous les hybrides présentent dans leur
comportement, dans l'anatomie et le fonctionnement de leurs organes géni-
taux, des caractères d'intersexualité. — La cicatricule des œufs hybrides
parthénogénétiques et celle des œufs partliénogénétiques de Serin sont
identiques comme aspect et comme constitution, et leur dégénérescence se
produit en suivant le même processus ; l'examen macroscopique et histolo-
gique des œufs ne permet donc pas de déterminer la cause de la non-
fécondité des hybrides. — L'examen de la forme et des dimensions de l'œuf
de Serine accouplée avec un mâle d'une autre espèce (Chardonneret) ne
permet pas à C. d'affirmer nettement qu'il diffère de l'œuf pur de Serin
pour se rapprocher de l'œuf pur de Chardonneret, comme le prétend
Tschermak: la coloration ne permet pas non plus de reconnaître un phéno-
mène de xénie : par certains caractères de couleur, les œufs hybrides se
rapprochent des œufs de Serin, par d'autres ils se rapprochent de ceux de
Chardonneret.
Alors que les hybrides femelles de Cairina X Anas ne pondant jamais,
celles d' Anas X Cairina sont d'excellentes pondeuses, mais, qu'elles soient
accouplées avec des mâles féconds dWnas ou des hybrides mâles Anas X Cai-
rina, leurs œufs sont inféconds; ces hybrides présentent, eux aussi, des
caractères d'intersexués. Les hybrides femelles d\4. X C., par la taille et
le poids des œufs, se rapprochent du côté paternel : la forme des œufs les
rapproche du côté maternel et les caractères de coloration des œufs les
placent entre les deux parents ; ici aussi, il n'a donc pas été observé de phé-
nomène de xénie. En comparant la vésicule germinative de l'ovule et la
cicatricule de l'œuf utérin des hybrides à celles à' Anas et de Cairina,
C. remarque qu'au point de vue chromatique les œufs hybrides se rappro-
chent de ceux de C, mais pas plus que chez les Fringillidés il ne peut
reconnaître l'explication de leur non-fécondité. L'œuf parthénogénétique
hybride diffère toujours de celui des parents par la forme en comète de sa
cicatricule : celle-ci présente une segmentation parthénogénétique analogue
XVI. - VARIATION. 77
à celle qu'on observe chez les œufs des parents ; la dégénérescence de la
cicatricule est comparable chez les hybrides et les parents. Si l'œuf d'une
femelle hybride accouplée avec un mâle d'A . fécond ne donne pas d'em-
bryon, le spermatozoïde de l'A. exerce cependant une influence sur cet œuf :
la cicatricule renferme un nombre de blastomères beaucoup plus grand que
celle d'oeufs de la même femelle avant l'accouplement ; en outre les cicatri-
cules « fécondées » ont un diamètre sensiblement supérieur. — P. Remy.
Little (C. C). — Facteurs qui influencent la croissance d'une tumeur ino-
culable à la Souris. — Un sarcome décrit par Tyzzer a apparu dans une
lignée de Souris japonaises valseuses, élevées en étroite consanguinité ; ino-
culé dans cette lignée, le sarcome prend sur tous les individus ; la crois-
sance de la greffe est continue et donne une grande tumeur sous-cutanée
qui détermine la mort de l'animal. Par contre des familles de constitution
variée, appelées N, comprenant des Souris non-valseuses, sont à peu près
réfractaires à la greffe; la tumeur prend dans 11 % des cas, mais elle pousse
de moins en moins vite à mesure que l'animal avance en âge, et il parait
bien qu'elle finit par disparaître. Un troisième lot de Souris appelé BC a été
obtenu en croisant des hybrides entre Japonaises sensibles et formes com-
munes non sensibles (N), avec leurs propres parents non sensibles; on sait
que les hybrides en question sont aussi sensibles à la greffe que leurs pro-
pres parents japonais valseurs; évidemment ces derniers leur ont transmis
les facteurs de la sensibilité à la greffe sous une forme dominante ; on peut
donc s'attendre à ce que le lot BC présente un certain degré de sensibilité ;
en effet, il donne 17 <fi de réussites, et de plus, la croissance de la greffe,
après s'être un peu ralentie, reprend et reste continue dans environ 13 %
des individus. L'âge et le sexe modifient quelque peu le pourcentage des
prises. — L. Cuénot.
CHAPITRE XVI
La variation
Allemand-Martin (A.). — De l'influence des variations thermiques des
eaux de hauts fonds sous-marins sur la répartition et le développement des
larves de Hippospongia equina de Tunisie. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 453,
1921.) [Les observations
de l'auteur montrent que les variations thermiques constituent le facteur
le plus important de la répartition des larves en question. — H. Cardot
Bérillon (Edgar). — Les caractères nationaux. Leurs facteurs biologiques
et psychologiques. (Assoc. franc. Avanc. Se, 51-110, 1918-1920.) [81
a) Blakeslee (Albert F.). — The Globe mutant in the Jimson Weed (Da-
tura stramonium). (Genetics, VI, 241-264, 1921.) [82
b) Types of mutations and their possible significance in évolution.
(The American Naturalist, LV, 254-267, 1921.) [Ibid!
Daniel (L.). — Obtention d'une espèce nouvelle d' Asphodèle par l'action du
78 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
climat marin. (Rev. gén. de Bot., XXXIII, 225-237, 316-327, 420-437, 1921.)
T86
Doflein (F ). — Mitteilungen ïiber die Chrysomonadinen aus dem Schwarz-
wald. (Zool. Anz., LUI, 153-173, 4 fig., 1921.) [80
Ducomet (V.). — Variation du fruit chez la Pomme de terre cultivée. (Bull.
Soc. Bot. Fr., LXVIII, 128-132, 1921.) [85
Fage (Louis). — Sur quelques Araignées apneumones. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 620, 1921.) [86
Guyénot (Emile). — Mutations et monstruosités. (Revue Scient., 611-617,
1921.) [83
Hirsch (M.). — Der Lûckzahn von Sus domesticus, ein Beitrag zur Entwick-
lungsgeschichte des Gebisses von Sus domesticus und zur Kenntnis des We-
sens der Dentitionen. (Anat. Anz., LIV, 321-330, 1 fig.) [84
Jeannel (R.). — Les larves des Trechini (Coleoptera, Carabidae). (Arch.
Zool. expér., LIX, 509-542, 62 fig., Biospeologica, XLII, 1920.) [84
a) Labbé (Alphonse). — Sur les modifications adaptatives de Dunaliella
satina DunaL (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1074, 1921.) [85
■b) Le cycle évolutif de Dunaliella salina. (C. R. Ac. Se, CLXXII,
1689, 1921.) [86
Laughlin (Harry H.). — Dice-casling and pedigree sélection. Experiments
tnhich picture mathematically close analogies between dice-casting and
certain breeding phenomena. (Genetics, VI, 384-398, 1921.) [Analogie
statistique entre dés dont les six faces sont marquées et certains phéno-
mènes des croisements : variation, régression, sélection basée sur qua-
lités somatiques ou sur connaissance du plasma germinatif. — L. Cuénot
Mercier (L.). — Apterina pedestris Meig. Les muscles du vol chez certains
Diptères à ailes rudimentaires ou nulles. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 716,
1921.) [83
Paris (Paul). — Ostracodes {Première Série). (Arch. Zool. exp. et gén.,
LVIII, 475-487, 1 fig., 8 pi., Biospeologica, XLI, 1918-1920.) [86
a) Pelseneer (Paul). — L'inversion chez les Mollusques au point de vue de
la variation et de l'hérédité. (Bull. Se Fr. et Belg., XLVIII, 351-380, 1914-
1920.) FBI
b) Les variations et leur hérédité chez les Mollusques. (Mémoires Acad.
royale Belgique (classe des sciences), 2e série, V, 826 pp., 1920.) [79
Poisson (R.). — Pecherches sur le déterminisme de la perte de la faculté du
vol chez les Hémiphères aquatiques. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1322, 1921.)
[84
Schmidt (W.-J.). — Untersuchungen ilber Eau und Lebenserscheinungen
von Bursella spumosa, eirem neuen Ciliaten. (Arch. f. mikr. Anat., Abt. 1,
VC, 1-36, 4 pi.) [85
Seurat (L.-G.). — Sur les conditions de la ponte du Strongle lisse. (Bull.
Se Fr. et Belg., XLVIII, 171-177, 4 fig., 1914-1920.) [84
Stechow (E.). — Ueber Hydroiden der Deutschen Tiefsee-Expedition, nebst
Bemerkungcn ilber einige andre Formen. (Zool. Anz., LUI, 223-236, 1921.)
[Dans presque toutes les
familles, les espèces solitaires sont des formes d'eaux froides. — P. Rémy
XVI. — VARIATION. 79
a. Variation en général.
b) Pelseneer (Paul). — Les variations et leur hérédité chez les Mollusques.
— Le travail considérable de P. est une revue de la variation dans le groupe
entier des Mollusques, comprenant une bibliographie très étendue et de
nombreuses observations originales (il est rapporté près de 2000 observa-
tions de variation de l'organisme, non compris la coquille). Après cette
énumération, la variation est examinée au point de vue de la biologie géné-
rale, dans ses causes, son hérédité, son importance évolutive, etc. La
partie documentaire se prête mal à l'analyse ; nous mentionnerons cepen-
dant une énumération des cas d'anomalie sénestre (ou de dextrorsité chez
les quelques espèces sénestres) présentée par près de 200 espèces, une
étude de la variation numérique des digitations palléales rabattues sur la
coquille, portant sur 1000 Physa ■ fontinalis (les polygones de fréquence sont
un peu asymétriques, avec un mode 8 à droite, 6 à gauche), des observa-
tions et expériences sur les embryons doubles de Xassa et des Pulmonés,
qui sont toujours dus à des soudures d'œufs distincts et non pas à une divi-
sion du germe comme chez les Vertébrés, enfin l'obtention artificielle de
soudures en changeant la position delà ponte, etc.
Au point de vue général, P. envisage les faits suivant la plus stricte ortho-
doxie lamarckiste, donc absolument contraire aux manières de voir de
l'école mutationniste, mendélienne et préadaptationniste. Cherchant à classer
les variations, il trouve qu'il est difficile de les grouper suivant leur inten-
sité (variation continue ou discontinue), leur fréquence (var. isolée ou plu-
rale), leur orientation dans un sens déterminé où elles sont prédominantes,
leur époque d'apparition (avant la naissance ou tardives) ; chez les Mollus-
ques, il n'y a grosso modo que deux grandes classes à considérer : 1° les
variations continues, fréquentes, orientées, post-natales et adaptatives ; 2°
les variations discontinues, beaucoup plus rares et isolées, non orientées,
prénatales et non adaptatives. La variabilité est en raison directe de l'étendue
de la distribution géographique, c'est-à-dire de la discontinuité et de la
variation des milieux, et en raison inverse du degré de spécialisation
atteint ; les organes de constitution récente (y compris les organes rudi-
mentaires) sont plus variables que les organes plus âgés, phylogénéti-
quement parlant. Les seules causes démontrables pouvant faire subir
des variations aux organismes sont des causes externes ou facteurs de
milieu, qui exercent une action spécifique sur le fonctionnement de tel ou
tel organe ; cette variation physiologique plus ou moins avantageuse agit à
la longue (souvent après plusieurs générations) sur la conformation et la
constitution de l'organe affecté et détermine alors des modifications mor-
phologiques. C'est la réaction de l'organisme qui s'adapte ; la durée pen-
dant laquelle le milieu agit renforce l'adaptation physiologique, ainsi que
l'intensité de la variation morphologique qui en résulte ; par cette cumula-
tion des effets, s'explique l'orientation ou orthogénèse de nombreuses varia-
tions continues (opinion d'EiMER). Le déterminisme des variations et des
orthogénèses est donc purement mécanique ou ectogène, dû à des causes
extrinsèques ; il n'y a pas de tendances internes ; la doctrine de la préa-
daptation est contraire au phénomène universellement (?) admis de la créa-
tion de l'organe par la fonction ; il faut la repousser comme illusion d'incons-
cient finalisme ; les Mollusques n'en présentent pas d'exemples indiscuta-
cles [et Dreissensia polymorpha des conduites d'eau, et les Bithynella des
eaux thermales ?].
Chez une espèce donnée, une même variation, par exemple la sinistror-
80 . L'ANNEE BIOLOGIQUE.
site, peut être tantôt héréditaire, tantôt ne pas l'être; il semble que les
variations très rares ou discontinues, ce qui est la même chose, sont sou-
vent non transmissibles, tandis que les variations fréquentes et continues,
même extrêmement minimes, le sont habituellement [P. range dans les
variations continues les bandes de la coquille des Hélix] ; les règles du
mendélisme ne paraissent pas s'appliquer strictement dans tous les cas.
P. groupe les renseignements que l'on possède sur les croisements de
variétés, semblables ou non, et d'espèces. — P. étant lamarckiste, accepte
pleinement l'hérédité des caractères acquis par l'action sur l'animal déve-
loppé des facteurs de milieu, et même il considère qu'il ne peut y avoir
que des caractères ou des variations de cet ordre ; il donne un exemple
très remarquable d'hérédité d'un caractère acquis par action mécanique :
le genre Pecten (au stade de reptation) présente dans sa très jeune coquille
une échancrure latérale ou sinus byssal, constitué par conséquent bien
avant la fixation de l'animal par le byssus ; or, il est bien vraisemblable
que le sinus byssal s'est constitué autrefois par la pression du byssus sur
la coquille ; on aurait rencontré des Anomia, fixés sur des rochers lisses,
qui montrent sur leur coquille une ornementation pectiniforme, comme les
individus fixés sur les Pecten; ce dispositif ne peut donc reconnaître que
l'hérédité acquise comme cause [XV, b, (3].
Dans les croisements bispécifiques, même entre espèces très voisines
(Limnea de diverses espèces), non seulement les œufs et les pontes ont le
caractère propre à l'individu qui les dépose, ce qui n'a rien d'étonnant,
mais les embryons et les jeunes n'ont que des caractères maternels; P. se
fondant sur la présence d'un unique globule polaire, pense que ces faux
hybrides résultent de développements parthénogénétiques, induits par le
sperme étranger jouant le rôle de stimulant ; en réalité, ce sont des pseudo-
garnies.
P. considère que l'évolution, comme l'hérédité, est un phénomène continu;
il n'y a pas de saltations à proprement parler. Si la sinistrorsité individuelle
n'est pas héréditaire dans beaucoup de cas, c'est que la cause modifiante
n'a pas agi assez profondément; quand elle agit longtemps et fortement,
l'inversion est régulièrement fixée sur une partie de la descendance ; les
espèces amphidromes (Partula) forment passage entre la non-hérédité et la
transmission constante {Hélix aspersa de La Rochelle, Limnea stagnalis
d'Aerschot). Tout se passe, dans le groupe des Mollusques, comme si l'évo-
lution avait lieu essentiellement par variations continues et orientées, dues
au milieu, avec hérédité de ces variations acquises lorsque la cause qui les
a produites a agi assez longtemps, et avec fixation effective ou perpétuation
lorsque ces variations sont fréquentes en même temps qu'héritables ; étant
déterminées par les conditions régnant dans le milieu, elles sont adapta-
tives, et la sélection ne les fait pas disparaître comme les variations discon-
tinues non viables. Les divers caractères spécifiques actuels résultent, selon
toute vraisemblance, de l'action du monde extérieur sur les générations
précédentes (qui les ont fixés par hérédité) et de leur conservation par les
conditions présentes.
[Il ne peut être question ici de critiquer le travail considérable et très
consciencieux de P. ; je me bornerai à une simple remarque de fait : il
range l'albinisme parfait de Planorbis comeus (Planorbes rouges, sans
pigment tégumentaire et rétinien, trouvés à l'état libre) parmi les variations
non héritables ; or, je puis assurer qu'il n'en est pas toujours de même ;
avant la guerre, on vendait en Allemagne des exemplaires de Planorbes
rouges qui transmettaient parfaitement le caractère albin à toute leur progé
XVI. - VARIATION. 81
niture, à la manière d'une mutation récessive; j'en ai moi-même élevé; cela
montre une fois de plus qu'une variation identique dans son aspect soma-
tique peut être parfaitement transmissible ou ne pas l'être du tout, et il me
semble que regarder l'une comme une mutation germinale et l'autre comme
une somation donne au moins un commencement d'explication]. — L. Cuénot.
Bérillon (Edgar). — Les caractères nationaux. Leurs facteurs biologiques
et psychologiques. — Les caractères nationaux d'un peuple résultent de la
communauté des sentiments et des aspirations. Leur maintien est assuré
par divers facteurs d'ordre biologique et psychologique. Les croisements
avec les individus de race inférieure ou antagoniste amènent la dissociation
et la dégénérescence des caractères héréditaires. — A. Dkzewina.
b. Formes de la variation.
a) Variation brusque.
♦
a) Pelseneer (Paul). — L'inversion chez les Mollusques au point de vue de
la variation et de V hérédité. — L'inversion de l'enroulement chez les Gas-
tropodes est une variation discontinue bien définie et toujours de même
valeur, donc qui peut permettre de s'assurer si les variations discontinues
jouent un rôle dans la formation des espèces et si elles expliquent les
phénomènes d'évolution. L'inversion peut se présenter comme un caractère
constant et affecter une ou plusieurs espèces d'un même genre, ou même
un genre tout entier; cette inversion spécifique, excessivement rare parmi
les formes à coquilles déroulées (Ancylus), se trouve aussi bien chez les
formes à spire nulle (Planorbis), ou à spire longue (Columna, Clausilia, etc.)
que chez les espèces à spire moyenne ou peu saillante; elle ne s'observe
pas chez les Gastropodes archaïques actuels, à segmentation assez régulière
(Docoglosses et Rhipidoglosses), mais se rencontre chez quelques Taenio-
glosses, à segmentation déjà irrégulière, chez plusieurs Rachiglosses et
Pulmonés, très rarement chez les Opisthobranches. L'inversion peut aussi
se présenter comme un caractère anormal et affecter un individu d'une
espèce normalement dextre ou sénestre ; l'auteur donne une liste qui com-
plète et rectifie celles données précédemment, et comprend plus de deux
cents espèces de Gastropodes pouvant présenter une telle inversion indivi-
duelle.
Les mutationnistes considèrent l'inversion spécifique et l'inversion indivi-
duelle comme étant d'essence différente ; la première serait une mutation et la
seconde une fluctuation due à l'action du milieu. Mais on constate facilement
que chezune forme normalement sénestre ( Trifbris, par exemple), et chez un
individu accidentellement sénestre (Hélix), la variation est non seulement
analogue, mais de même nature dès le début : dans les deux cas, elle est
congénitale et se manifeste dès les premiers stades de la segmentation ;
chez les adultes elle porte, dans les deux cas, non seulement sur l'enroule-
ment de la coquille, mais aussi sur l'organisation interne : il y a identité
morphologique des deux cas dans le développement et chez l'adulte. On
peut d'ailleurs rencontrer dans la nature tous les intermédiaires entre les
deux sortes d'inversion : chez les espèces dites amphidromes, un même
parent peut donner naissance à la fois à des individus dextres et sénestres,
la proportion de chaque catégorie pouvant varier suivant les régions de
l'aire de distribution de l'espèce ; de même il y a des genres amphidromes
présentant tous les degrés au point de vue du nombre des deux sortes
l'année biologique. 6
82 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'individus et de leur dispersion. Reste à savoir s'il y a des intermédiaires
entre les deux inversions au point de vue de l'hérédité; s'il est bien établi
que l'inversion spécifique est héréditaire, diverses observations [Hélix)
tendraient à montrer que l'inversion individuelle ne l'est pas, et que, par
conséquent, il y aurait une différence de nature entre les deux inversions,
mais en réalité on trouve, et l'auteur les décrit, tous les stades entre l'ano-
malie individuelle, non fixée (cas des Hélix pomatia et vraisemblablement
des H. aspersa sénestres), et la monstruosité normale, héréditaire.
Il y a ainsi entre les deux sortes de variation identité morphologique ; on
trouve entre elles tous les intermédiaires au point de vue fréquence et
hérédité; elles sont donc de même essence. L'inversion, à elle seule, ne
comporte pas de différence spécifique : il y a simplement formation d'indi-
vidus symétriques, et non création d'une espèce. Pour P., l'inversion de
l'enroulement résulterait de l'inversion de la polarité de l'œuf, due elle-
même à un facteur du milieu extérieur ; si ce facteur agit peu de temps, la
modification qu'il cause n'est pas fixée [Hélix), mais s'il agit de façon plus
profonde, l'inversion se fixe, d'abord dans une partie de la descendance,
puis sur la descendance entière, et finalement devient héréditaire. — P.
Rem y.
a) Blakeslee -(Albert F.). — Le mutant Globe chez Datura stramonium.
(Analysé avec le suivant.)
b) Types de mutations et leur signification possible dans révolution.
— Le Datura stramonium n'a pas beaucoup de variétés mutantes : on connaît
la couleur pourpre de la fleur et de la tige, dominante sur la fleur blanche et
la tige verte, les capsules épineuses, dominantes sur les capsules lisses, et
enfin la présence de nœuds nombreux, déterminant une grande taille, con-
trastant avec des nœuds peu nombreux en rapport avec la petite taille.
Depuis sept ans de cultures, il a apparu des variations distinctes. (Blakes-
lec et Avery, Journl of Heredity, X, 1919, p. 111), provisoirement appelées
mutations, qui sont toutes en rapport avec le doublement de un ou plusieurs
des chromosomes normaux. Le nombre haploïde des chromosomes est de
12 (gamètes), les cellules somatiques en ayant 24. Le type le plus simple
de doublement est l'addition d'un extra-chromosome, probablement par
absence de disjonction d'une des paires du lot diploïde, ce qui donne 24 -f- 1,
ou 25 chromosomes comme nombre somatique; dans une plante de ce type,
il y a donc 11 lots de deux chromosomes homologues, et un lot de 3 chromo-
somes homologues. Théoriquement, il peut donc y avoir 12 mutants différents,
suivant que l'extrachromosome est ajouté à l'un des 12 lots différents ; en fait,
ces 12 mutants ont été reconnus et désignés par des noms différents (Globe,
Poinsettia, Cocklebur, Spinach, etc.) ; tous produisent des gamètes avec 12
et 13 chromosomes, tous ont relativement grande proportion de grains
de pollen défectueux, variant de 8 % chez le « Globe », à 21 % chez le
« Spinach », l'anomalie chromosomique se transmet par les ovules à seule-
ment un quart de la progéniture, et très rarement par le pollen ; c'est pro-
bablement en rapport avec la moindre vigueur des mutants par rapport au
type normal. Des croisements appropriés ont montré que. dans le type Poin-
settia, l'extrachromosome est ajouté au lot de chromosomes qui portent les
facteurs pour la couleur pourpre de la tige et des fleurs ; le mutant Cockle-
bur est conditionné par l'addition de l'extrachromosome au lot de chromo-
somes qui portent les facteurs pour les capsules lisses et aussi le nombre
des nœuds. Une plante a été obtenue qui est triploïde, c'est-à-dire qu'il y a
XVI. — VARIATION. 83
addition d'un extrachromosome à chacun des 12 lots de chromosomes, ce
qui donne 36 pour le nombre somatique. Une plante tétraploïde à 48 chro-
mosomes somatiques a été également reconnue. Il y a un parallélisme inté-
ressant à établir entre ces mutations chromosomiques et celles d'Œnothera :
le type Globe correspond au type lala chez lequel un extrachromosome
somatique a été déterminé, tandis que le mutant tétraploïde correspond
exactement à Œnothera gigas, ainsi qu'à la Primevère tétraploïde. Le
Datura tétraploïde a un pollen relativement bon (3,3 % de grains défec-
tueux) ; il est auto-fertile et fertile inter se, alors qu'il est pratiquement sté-
rile avec le type normal ; sa chance de survivance, comme nouvelle espèce,
dépend donc uniquement de son adaptation à la lutte pour la vie. B. pense
que la tétraploïdie, quelle que puisse être son origine, a pu jouer un rôle
important dans l'évolution des plantes, puisqu'elle établit d'un coup une
barrière physiologique entre la nouvelle espèce et le type parental ; on con-
naît en effet beaucoup d'espèces alliées qui diffèrent notamment par le fait
que l'une a juste le double du nombre des chromosomes de l'autre. Il y
aura donc lieu de distinguer désormais les mutations dans les gènes et
celles qui sont produites par des aberrations numériques. — L. Cuénot.
Guyénot (Emile). — Mutations et monstruosités. — ■ Contrairement aux
somations, qui sont des variations individuelles, les mutations sont des varia-
tions héréditaires. Toute mutation est la conséquence d'une transformation
germinale, brusque et discontinue, car il n'y a pas de passage entre ce qui
est et ce qui n'est pas héréditaire. Les mutations, quelle qu'en soit l'ampli-
tude, apparaissent toujours comme des accidents, c'est-à-dire relèvent de
ce déterminisme effroyablement complexe qu'on appelle le hasard; il serait
vain d'en rechercher la cause dans quelque modification des conditions exté-
rieures. Il y a des mutations évolutives et des non évolutives : seules les pre-
mières sont capables de constituer un type organisé nouveau. Toutes les
races domestiques dont on connaît exactement l'origine dérivent de muta-
tions accidentelles. Dans ses observations sur les mutations de Drosophila
ampelophila, Morgan a assisté à un admirable phénomène d'évolution.
On peut établir un rapprochement très fécond entre les mutations et les
monstruosités, à la condition de se dégager du « virus lamarckien » qui
« empoisonne la biologie ». Les monstruosités qui sont produites par l'action
modificatrice de circonstances extérieures ne sont que des somations et
leur valeur évolutive est nulle. Mais on connaît aussi des monstruosités qui
apparaissent sans cause apparente, qui réalisent du premier coup un type
morphologique nouveau et sont immédiatement héréditaires; ce sont de
véritables mutations de grande amplitude, et elles peuvent devenir la souche
de races humaines ou animales nouvelles. C'est par de telles monstruosités
héréditaires qu'un insectivore banal a pu se transformer en taupe (achon-
droplasie), et un reptile pourvu de ses quatre membres en serpent (monstre
ectromèle). G. discute, sur divers exemples, la possibilité de mutations fortes,
points de départ d'espèces, de genres ou d'ordres nouveaux, à côté de muta-
tions faibles, souches de races ou de variétés [VI]. — A. Drzewina.
X.) Variation régressive.
Mercier (L.). — Apterina pedestris Meig. Les muscles du vol chez cer-
tains Diptères à ailes rudimentaires ou nulles. — M. a reconnu la disparition
totale, chez .4. pedestris, des muscles vibrateurs longitudinaux et transver-
saux qui sont par excellence les muscles du vol. Par contre, les muscles
84 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dorso- ventraux moteurs des pattes sont plus développés que chez une espèce
très voisine, Borborus equinus, à ailes normalement développées, comme si-
l'agilité des pattes venait compenser la perte de la faculté du vol. Il n'y a
d'ailleurs pas toujours un parallélisme absolu entre le degré d'atrophie des
ailes et celle des muscles du vol; chez certains Diptères, les muscles longi-
tudinaux persistent, alors même que les ailes sont rudimentaires ou nulles.
— A. Drzewina.
Poisson (R.). — Recherches stir le déterminisme de la perte de la faculté
du vol chez les Hémiptères aquatiques. — Chez Ranatra linearis on assiste à
un début du processus de dégénérescence des muscles vibrateurs longitu-
dinaux du vol, et à la formation, à leur place, d'organes trachéo-paren-
chymateux. La régression s'accentue chez Nepa cinerea. Cependant, après
l'étude de quelques autres espèces encore, ailées et aptères, P. arrive à la
conclusion qu'il n'y a pas de parallélisme entre la disparition des muscles
vibrateurs et celle des ailes. La théorie du non-usage ne paraît pas pouvoir
s'appliquer. La disparition brusque des muscles du vol dans la forme bra-
chyptère de Gerris lacustris fait plutôt songer à une mutation. — A. Drze-
wina.
Hirsch (M.). — La dent de la barre chez Sus domesticus. — On trouve
chez Sus domesticus, dans la barre entre la canine et les molaires, une dent
rudimentaire et inconstante, dont la valeur a été très discutée. Elle n'est
précédée ni suivie par aucune autre, mais Nehring l'a attribuée à la seconde
dentition, parce qu'elle apparaît avec les molaires permanentes. Cependant
elle tombe bien avant celles-ci, et de plus Hensel a observé un cas où une
dent de remplacement était prête entre ses racines. H. a repris la question
par des études embryologiques. L'ébauche de cette dent se comporte exacte-
ment comme celles des dents lactéales, à un retard près : il s'esquisse
même du côté lingual un bourgeon correspondant à la dent de remplace-
ment, mais en général ce bourgeon avorte. La cause de l'avortement parait
être pour H., conformément à la théorie de Lëcke, le manque de matériel
évolutif en quantité suffisante. — M. Prenant.
7]) Variation corrélative.
Jeannel (R.)- — Les larves des Trechini (Coleoplera, Carabidae). —
L'examen des neuf espèces nouvelles décrites par l'auteur, montre qu'il n'y
a pas de corrélation absolue entre la disparition de l'œil et l'allongement
des appendices : les pièces buccales de la larve oculée de Trechopsis sont
au moins aussi grêles et longues que celles des Duvalites aveugles, et
parmi les larves aveugles, il en est dont les appendices sont plus ou moins
allongés. La larve d'un imago oculé à des ocelles ; si l'imago est aveugle,
la larve est elle-même aveugle ; pourtant la larve du cavernicole Trechus
Breuili est aveugle, bien que l'adulte ait des yeux fonctionnels : les ocelles
larvaires ont disparu plus facilement à l'obscurité que les yeux composés
de l'imago, ce qui confirme la règle générale qui dit que l'atrophie générale
d'un organe se fait avec d'autant plus de facilité que cet organe est plus
simple. — P. Rémy.
t) Cas remarquables de variation.
Seurat (L.-G.). — Sur les conditions de la ponte du Strongle lisse. —
XVI. - VARIATION. 85
Chez les femelles jeunes d'Heligmosomum laevc, Strongle parasite du duo-
dénum et de l'intestin grêle de la Gerbille, de l'intestin de la Gerboise, des
Mulots et des Campagnols, les œufs sont disposés en file, au nombre d'une
quarantaine, alignés suivant leur grand axe, dans un utérus rectiligne ; grâce
aux réserves abondantes contenues à ce moment dans l'ovaire, le Strongle
pond des œufs à un stade de segmentation peu avancé Cstade 2 ou 4). A
mesure que la femelle vieillit, les réserves de l'ovaire s'épuisent et les œufs
s'entassent dans la région initiale de l'utérus, qu'ils distendent considérable-
ment, y séjournent un certain temps, et ne sont pondus qu'à un stade plus
avancé (stade 16 ou 32). Cette variation dans l'état de segmentation des œufs
est donc en rapport avec l'âge de l'animal. Ce fait est à rapprocher de celui
que présente Oxyuris vivipara, du cœcum des Uromastix des Palmiers :
certaines femelles de cet Oxyure sont ovipares, tandis que chez d'autres les
œufs se développent dans l'utérus jusqu'à éclosion de la larve. Le cas du
Strongle lisse permet ainsi de saisir le passage des formes ovipares aux
formes ovovivipares. — P. Rémy.
Ducomet (V.). — Variation du fruit chez la Pomme de terre, cultivée. — Le
fruit de la Pomme de terre cultivée n'a pas la fixité qu'on lui accorde ordi-
nairement; s'il est souvent globuleux, il peut aussi, particulièrement dans le
jeune âge, être ovoïde plus ou moins pointu. Il est important de signaler la
variabilité de ce caractère pour la recherche des origines de la Pomme de
terre cultivée. — F. Moreau.
Schmidt(W. J.). — Recherches sur la structure et la biologie de Bursella
spumosa, un nouveau Cilié. — La plupart des détails donnés sur ce volumi-
neux cilié d'eau douce n'ont rien de très nouveau. Il faut noter cependant
certains d'entre eux. Il existe, comme on le sait déjà chez quelques Ciliés,
plusieurs micronuclei; lors de la division, leur multiplication précède celle
du macronucleus qui, lui, est unique ou au plus double au repos ; la répar-
tition des micronuclei entre les deux Infusoires-fils n'est pas rigoureusement
égale. L'Infusoire contient de nombreuses Algues de la famille des Protococ-
cacées, avec lesquelles il vit en symbiose. S. affirme de plus que certaines
des Algues symbiotes sont digérées par l'hôte, soit sans formation de vacuoles,
soit même dans une vacuole digestive ; on les reconnaît notamment à leur
coloration jaune; elles disparaissent sans laisser de traces. — M. Prenant»
j
c. Causes de la variation.
y) Variation sous l'influence du milieu et du régime.
a) Labbé (Alphonse). — Sur les modifications adaptatives de Dunaliella
salinaDunal. — Le passage de l'eau sursalée à l'eau douce de cette Chlamy-
domonade des marais salants se fait par étapes successives. Une Dunaliella
adaptée à l'eau douce diffère des formes salines par la disparition du
pigment brun, et la présence de nombreux amyloleucites verts, chlorophyl-
liens. Le passage en sens inverse de l'eau douce à l'eau sursalée ne
demande pas de ménagements; parfois, le retour à la forme salina se fait
en quelques heures ; les chloroleucites et tout l'amidon disparaissent, et il
s'y substitue le pigment rouge brun caractéristique que l'auteur rapproche
des anthocyanines. Une alternance de formes analogue s'observe, en outre
de NaCl, avec de l'eau sucrée concentrée, avec des solutions gommeuses, etc. ;
86 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
la tension osmotique et la viscosité des liquides y jouent donc le rôle prin«
cipal. — A. Drzewina.
b) Labbé (Alphonse). — Le cycle évolutif de Dunaliella salina. — Cet
organisme qui colore en rouge les marais salants n'est que la phase ultime
de l'évolution d'un Flagellé chlorophyllien voisin des Vdlvocinées. En hiver,
quand la concentration saline est faible, les formes vertes dominent; en été,
ce sont les formes rouges. Les chlorospores qui sont la forme normale de
propagation se transforment sous l'influence de la salure en érythrospores
qui, elles, ne sont qu'une forme adaptative, anormale, sans retour possible
en arrière : la chlorophylle, une fois disparue, ne se régénère pas de l'hé-
matochrome. — A. Drzewina.
Fage (Louis). — Sur quelques Araignées apneumones. — F. décrit deux
Araignées très curieuses, survivants cavernicoles d'une faune disparue,
sortes de « fossiles vivants ». L'une est Telema tenella E. S., Araignée minus-
cule des cavernes pyrénéennes, aveugle, dépigmentée, dépourvue de
poumons, mais ayant deux paires de trachées à stigmates bien isolés, ce
qui est un caractère paléogénétique. L'autre est Apneumonella oculata
n. sp., de l'Afrique orientale, très voisine de la précédente, mais moins
modifiée par la vie souterraine; elle a des yeux normalement développés,
des pattes assez courtes, et est encore partiellement pigmentée, par consé-
quent plus proche de l'ancêtre commun épigée. — A. Drzewina.
Paris (Paul). — Ostracodes. — Le nombre très réduit d'Ostracodes tant
troglobies que trogloxènes trouvés dans les grottes tient moins à leur rareté
qu'aux difficultés que présente leur capture. P. décrit deux nouvelles espè-
ces : Candona Breuili et Sphaeromicola Topsenti ; il n'est pas certain que la
première soit troglobie; la seconde, des grottes de Bourgogne et du Jura, a
un corps blanc, translucide, des appendices transparents, et n'a pas d'or-
ganes visuels; elle vit en commensale sur des Isopodes troglobies, Caecos-
phaeroma burgundum et peut-être C. Virei, cramponnée entre les pattes ou
à leur base, le plus souvent dans le voisinage de la tête; séparée de son
commensal, elle ne nage pas et succombe. — P. Rémy.
Doflein (F.). — Notes sur les Chrysomonadines de la Forêt-Noire. — Après
avoir signalé quelques particularités de la division nucléaire chez Ochromo-
nas granularis et fait quelques observations sur la façon dont se comporte
cette espèce quand sa nourriture varie, l'auteur étudie la formation des
kystes et reconnaît, après Cienkowsky et Scherffel, que le kyste, com-
posé de silice, apparaît à l'intérieur du cytoplasme ; il présente un pore
fermé par un tampon siliceux ; les ornementations de la surface externe se
forment dans du cytoplasme extra-kystique. L'auteur décrit avec détails
l'apparition de la double enveloppe siliceuse, précédée par une gélification
de la zone périphérique du cytoplasme, celle du tampon obturateur, des
piquants, etc. Il ne semble pas que l'enkystement soit consécutif à des pro-
cessus sexuels. — P. Rémy.
Daniel (L.). — Obtention d'une espèce nouvelle d'Asphodèle par l'action
du climat marin. — Le climat marin a déterminé à la longue et progressive-
ment l'ébranlement de l'espèce Asphodelus luteus et provoqué la formation
d'une race ou d'une espèce nouvelle, A. luteoides, très distincte de la pre-
mière par ses caractères morphologiques et physiologiques et qui se main-
XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 87
tient stable quand on la reproduit loin de la côte, soit par voie agame, soit
par graines. — F. Moreau.
CHAPITRE XVII
L'origine des espèces
Anthony (R.) et Champy (Ch.). — La forme reptilienne du spermatozoïde
du Pangolin et sa signification. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1134, 1921.) [112
Banta (Arthur M.). — Sélection in Cladocera on the basis of a physiolo-
nical character. (Publ. Carnegie Inst. Washington, N° 305, 170 pp., 1921.)
[92
Borivoje (Dim. Milojevic). — Sur les transformations du caryosome chez
les Grégarines {à propos d'une nouvelle espèce : Gregarina mrazeki). (C.
R. Soc. biol., LXXXY, 91.) [107
Brôlemann (Henry W.) et Lichtenstein (Jean L.). — Les vulves des
Diplopodes. (Mémoire préliminaire) (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, 173-
218, 31 fig., 1918-1920.) \U0
Cammerloher (Hermann). — Bliltenbiologische Beobachtungen an Loran-
thus europaeus Jacq.. (Ber. d. deutsch. bot. Ces., XXXIX, 64-70, 3 fig.,
1921.) [96
Chatton (Edouard). — Les Pèridiniens parasites. Morphologie, reproduc-
tion, éthologie. (Arch. Zool. exp. et gén., LIX, 1-475, 28 pi., 161 fig., 1920.)
[103
Chatton (E.) et Lwoff (A.). — Sur une famille nouvelle d'Acinétiens, les
Sphenophryidae, adaptés aux branchies des Mollusques acéphales. (C. R.
Ac. Se, CLXXIII, 1495-1497.) [105
Chatton (Edouard) et Pérard (Charles). — Les Nicollellidae, Infusoires
intestinaux des Gondis et des Damans et le cycle évolutif des Ciliés. (Bull.
Biol. Fr. et Belg., LV, 87-151, 3 pi., 1 fig., 1921.) [106
Colosi (Giuseppe). — L'azione délia veratrina sui Gastropodi terrestri e la
specificita di Limax maximus e Umax cinereo-niger. (Arch. Zool. exp. et
gén., LVIII, N. et R., 45-48, 2 fig., 1918-1920.) [91
Duboscq (O.). — Selysina perforans Dub. — Description des stades connus
du Sporozoaire de Stolonica avec quelques remarques sur le pseudo-vitellus
des statoblastes et sur les cellules géantes. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII,
1-53, 1 pi., 11 fig., 1918-1920.) [107
a) Drzewina (Anna) et Bohn (Georges). — Variations de la susceptibilité
aux agents nocifs avec le nombre des animaux traités. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 485, 1921.) [98
h) — — La défense des animaux groupés vis-à-vis des agents nocifs. (C. R.
Ac. Se, CLXXII, 779, 1921.) [Ibid.
c) — — Sur les phénomènes d' auto-protection et d' auto-destruction chez des
animaux aquatiques. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 107, 1921.) [Ibid.
Fejervary (G. J.). — Zur Frage der « Lokalrassen » bei Rana fusca Ros.
(Verh. Zool. bot. Ges. Wien, LXX, 137-142, 1920.) [92
Fiïrth (Paula). — Zur Biologie und Mikrochemie einiger Pirola-Arten. (Sitz.-
ber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXIX, 559-588, 1 pi., 3 fig., 1920.) [102
88 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Georgévitch (Jivoïn). — Etudes sur le développement de Myxidium gadi
Georqév.. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, 251-289,4 fig., 3 pi., 1918-1920.)
[108
Gerhardt (K.). — Zur Théorie der Schutzmittel gegen Tier frass bei Pflanzen.
(Biol. Zentralbl., XL, 241-248, 1920.) [95
Goetsch(W.).— Grïme Hydra fusca L.. (Zool. Anz., LUI, 173-176, 1921.) [102
Grabham (M. G.). — Iridomermyx humilis : a contribution to the life history
of the Argentine Anl. (Rep. Brit. Ass. Adv. Se, LXXXVII, 209, 1921.) [96
Guyénot (E.). — Le préjugé de l'adaptation. (Revue Scient., 642-650, 1921.)
[91
Heikertinger (Fr.). — Die Wespenmimicry oder Sphekoidie. (Verh. Zool.
bot. Ges. Wien, LXX, 316-385, 1920.) [110
Heinricher (E.). — Wie erfolgt die Bestaubung der Mistel; scheiden ihre
Blilten wirklieh Neklar ab? (Biol. Zentralbl., XL, 514-527, 1920.) [95
Hollande (A.-Ch.). — Culture pure mixte de Levures et d'Amibes cystigènes
( Vahlkampfia cruciata n. sp.J: obtention expérimentale d'Amibes acystigéties.
(Arch. Zool. exp. et gén., N. et R., LX, 33-42, 1 fig., 1921.) [97
Joseph (H.). — Ueber einen mu/masslichen Primitivzustand eines Schivere-
sinnes Organes. (Verh. Zool. bot. Ges. Wien, LXIX, 27-34, 1919, paru en
1920.) [112
Keilin (D.) et Picado (C). — Biologie et morphologie larvaires d'Anas-
trepha striata Schiener, Mouche des fruits de l'Amérique centrale. (Bull.
Se. Fr. etBelg., XLVIII, 423-441, 6 fig., 1914-1920.) [109
Keith (A.). — The differentialion of Mankind into racial types. (Rep. Brit.
Ass. Adv. Se, 275-281.) [92
Kofoid (C. A.) and Swczy (O.). — The free living unarmored Dinoflagellata.
(Mem. of the Univ. of California, V, 538 pp., 12 pi.) [90
Kraepelin (H.). — Die Sprengel'sche « Saftmal-Theorie ». (Biol. Zentralbl.,
XL, 120-141, 1920.) [96
Lamy (Ed.). — Les théories explicatives de la perforation par les Mollusques
lithophages etxylophages. (Revue scient., 423-432, 1921.) [99
Lavier (G.). — Les parasites des invertébrés hématophages. Parasites qui
leur sont propres; parasites qu'ils transmettent aux vertébrés. (Thèse de
Médecine, 218 pp., Vigot-Paris, 1921.)
[Revue très complète d'une grande utilité pratique et fournissant la docu-
mentation nécessaire à l'examen de l'importante question des hôtes primi-
tifs et secondaires des parasites sanguicoles des vertébrés. — E. Chatton
Le Danois (Ed.). — La biologie du thon blanc ou germon. (C. R. Ac. Se,
CLXXIII, 1028, 1921.) [100
Legendre (Jean). — Biologie de la Perche malgache. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 1003, 1921.) [100
Legendre (J.) et Oliveau (A.). — Rôle du lapin domestique dans l'attrac-
tion et la nutrition d'Anophèles maculipennis. (C. R. Ac. Se, CLXXII,
822, 1921.) [109
a) Léger (L.) et Hesse (E.). — Microsporidies à spores sphériques. (C.
R. Ac. Se, CLXXIII, 1419, 1921.) [106
b) Microsporidies bactériformes et essai de systématique du groupe.
(Ibid., CLXXIV, 327-329, 1922.) [107
Léger (L.) et Stankovitch (S.). — Fécondation artificielle et développe-
ment de l'Apron {Aspro asper L.) (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 663, 1931.) [100
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 89
Lengerken (Hans v.). — Eisprenger bei Carabidenlarven. (Zool. Anz.,
LIV, 18-21, 4 fig., 1922.) [Les larves de Carabides examinées
(divers Carabus, Pœcilus cœrulescens, Calosoma) possèdent à leur 1er stade
un appareil de rupture de l'œuf, formé de deux lames paires situées entre
les sutures frontales; cet organe disparaît lors de la lre mue. — P. Rbmy
a) Lichtenstein (Jean-L.). — Le déterminisme de la ponte chez un chalci-
dien Habrocytus cionicida J.-L. Licht. (C. R. Ac. Se., CLXXII1. 1416, 1921.)
[101
b) Ophryoglena Collini n. sp., parasite cœlomique des larves d'éphé-
mères. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 794.) [106
c) Hypocoma patellarum n. sp. acinétien parasite de Patella cœrulea.
(Ibid., 796.) [106
a) Lumière (Auguste). — Le réveil de la terre arable. (C. R; Ac. Se,
CLXX1, 868, 1920.) [93
b) Action nocive des feuilles mortes sur la germination. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 232, 1921.) [Ibid.
Marchai (Paul). — Utilisation des Coccinelles contre les Insectes nuisibles
aux cultures dans le Midi de la France. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 105, 1921.)
[Une coccinelle d'origine australienne, Crypto-
loemus Montrouzieri Muls., s'attaque à la cochenille blanche (Pseudococcus)
destructrice des plantations d'orangers et de citronniers. — M. Goldsmith
Mercier (L.). — Glugea gigantea Thélohan, réaction des tissus de Vhôte à
l'infection. (C. R. Soc. Biol., LXXXIV, 261.) [107
Mûller (Max). — Rhyphus und Mycetobia, mit besonderer Beriicksichtigung
des larvalen Darmes. (Zool. Anz.', LUI, 297-304, 10 fig., 1921.) ^[111
Pesta (O.). — Das Schweben der Planktoncrustaceen und die Untersuchun-
gen Wolterecks. (Verh. zool.-bot. ges. Wien, LXX, 109-118, 1920, paru en
1921.) [101
Picard (F.). — Le déterminisme de la ponte chez un hyménoptère térêbrant,
le Pimpla instigator L.. (C. R.Ac. Se, CLXXII, 1617, 1921.) [100
Picard (F.) et Pagliano (T.). — Sur la biologie de l'Altise de la vigne.
(C. R. Ac. Se, CLXXII, 399, 1921.) [101
Rabaud (Etienne). — L'adaptation et l'instinct des Cassides. (Bull. Biol.
Fr. et Belg., LV, 153-183, 5 fig., 1921.) [94
Reh (L.). — Die Wespenmimicry der Sesien. (Verh. zool.-bot. Gesellsch.
Wien, LXX, 99-112, 1920, paru en 1921.) [110
Rouge (E.). — Le réveil de la terre. (Journal suisse de pharmacie, 59e an-
née, n. 24 et 25, 7 pp., 1921.) [93
a) Roule (Louis). — Sur un nouveau poisson abyssal [Scombrolabrax hete-
rolepis, nov. gen. nov. sp.) péché dans les eaux de l'île Madère. (C. R. Ac.
Se, CLXXII, 1534, 1921.) [112
b) — — Sur les changements périodiques d'habitat du Thon commun (Or-
cynus thynnus) et sur leur liaison avec les conditions de milieu. (C. R.
Ac. Se, CLXXIII, 1418, 1921.) [100
Schiefferdecker (P.). — Ueber das Auftreten der elastischen Fasern in der
Tierreihe, iiber das Verhalten derselben in der Wangenhaut bei verschiede-
nen Menschenrassen und ûber Bindegewebe und Sprache. (Arch. f. mikr.
Anat., VC, Abt. 1, 134-185, 6 pi.) [111
90
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Stechow (E.). — Symbiosen zwischen Isopoden und Hydroiden. (Zool. Anz.,
LUI, 221-223, 1 fig., 1921.) [101
Torrey (G. S.). - - Coronella nivea Crouan. (Bull. Soc. Myc. Fr., XXXVII,
88-93,1921.) [109
Vandel (A.). — Notes biologiques sur les Planaires des environs de Montpel-
lier. (Bull. Biol. Fr. et Belg., LV, 237-259, 5 fig., 1921.) [99
Vieweger (T.). — Badanie czynnikow rozwoju kultur Colpidium colpoda
Ehrb. II. Zaleznosc rozwoju wymoczkow od rozwoju bakterji. (Recher-
ches sur les causes du développement des cultures de Colpidium colpoda
Ehrb. II. Les rapports entre le développement des bactéries et des infusoires)
(C. R. Soc. Se. de Varsovie, XI An., fasc. 5, 15, 1918.) [96
a) Viewegerowie (J. i T.). — Badanie czynnikow rozwoju kultur Colpi-
dium colpoda Ehrb. I. Wplyw pokarmu i glodu. (Recherches sur les causes
du développement des cultures du Colpidium colpoda Ehrb. I. L'influence
de la nourriture et du jeûne). (C. R. Soc. Se. de Varsovie, XI An., fasc. 6,
28, 1918.) . [Ibid.
b) Badanie czynnikow rozwoju kultur Colpidium colpoda Ehrb. III.
Wplyw ilosci pokarmu i glodu. (Recherches sur les causes du développement
des cultures du Colpidium colpoda Ehrb. III. L'influence de la quantité de
la nourriture et du jeûne.) (Travaux du laboratoire de Physiologie de l'Ins-
titut Nencki, Soc. des Sciences de Varsovie, N° 3, 38 pp., 1921.) [97
Watson (A. T.). — Further observations on the building habits of'the Poly-
chaete worm Pectinaria Koreni Mgr. (Rep. Brit. Ass. Adv. Se, LXXXVII,
210, 1921.) [99
Wildeman (E. D.). — Sur les théories de la myrmécopohilie. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 124, 1921.) [96
Zotta (G.). — Sur la transmission expérimentale du Leptomonas pyrrho-
coris (Z.) chez des insectes divers. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 135, 1921.) [107
a. Formation de nouvelles espèces.
Kofoid(C. A.) et Swezy (O.). — Les Dinoflagellés nus et libres. — On ne
peut, même dans un recueil de biologie générale, passer sous silence l'appa-
rition de grandes monographies, qui font faire un pas de géant à la connais-
sance d'un groupe et d'une faune. 223 espèces sont revisées ici, sur lesquelles
117 nouvelles du Pacifique californien (San-Diego). Il est à souligner que ces
dernières ont toutes été étudiées sur le vivant, ce qui a prêté à de nombreuses
observations éthologiques.
Signalons seulement les principales conclusions d'intérêt général : Les
Dinoflagellés ont pour souche des flagellés à deux flagelles primitivement
antérieurs et qui se sont différenciés l'un en flagelle hélicoïdal, l'autre en
flagelle axial récurrent. Ceci est d'ailleurs conforme aux idées admises. Les
deux groupes des Adiniferidae et Diniferidae sont issus d'une souche com-
mune.
Les modifications adaptatives à la vie pélagique portent sur les flagelles et
sur les sillons. Elles consistent surtout en un allongement progressif du
sillon et du flagelle hélicoïdaux, avec torsion du corps en une spire sénes-
tre faisant jusqu'à 4 tours, allongement et torsion concomitants du sillon et
du flagelle axiaux. Dans la même région des flagelles, apparaissent des
XVII. - ORIGINE DES ESPÈCES. 91
organes néoformés qui renforcent la flottaison : pseudopodes (Gymnodinium
Zachariasi), tentacules éphémères {G. pseudonoctiluca) , ou permanents
(Noctiluca), tentacules protractiles {Erythropsis). Le pigment a aussi ten-
dance à s'accumuler dans cette région et, suivant une évolution orthogéné-
tique, y forme des ocelles (Protopsis, Pouchetia, etc.).
Il y a des cnidocystes chez Polykrikos et chez le nouveau genre Nemato-
dinium. K. les.considère avec Chattox(1913), comme appartenant en propre
aux péridiniens et comme dérivant de l'appareil centrosomien. Il admet aussi
le mécanisme d'éclatement décrit par Chatton, mais maintient cependant,
en considération de ce qui se passe chez les Cnidaires, que le filament est
creux et se trouve projeté par rétroversion. [Cette raison d'analogie nous
paraît d'autant plus insuffisante* que l'auteur reconnaît que « the tubular
nature of wich (du filament) is hard to demonstrate » et qu'en fait il ne la
démontre pas. Le chapitre et la discussion relatifs aux cnidocystes eussent
d'ailleurs gagné à être illustrés de figures originales détaillées. Nutrition
animale dans toutes les formes. Le cytostome se trouve dans le sillon longi-
tudinal. Quoique leur monographie soit de 1921, les auteurs n'ont pu, semble-
t-il, y faire état des documents fournis par nos propres recherches sur les
Péridiniens parasites (1920)]. — E. Chatton.
Guyénot (E.). — Le préjugé de l'adaptation. — L'idée d'adaptation est issue
de la tradition finaliste. Il faut distinguer entre Yadaptation particulière de
tel ou tel organe et Yadaptation générale des organismes. Malgré le luxe de
dispositifs « adaptatifs », les animaux sont tous soumis à une effroyable des-
truction ; les diverses espèces, qu'elles soient bien ou mal adaptées, payent
le même tribut à l'hécatombe d'où résulte l'équilibre « harmonique » des
faunes." A cette échelle de l'adaptation générale, il n'y a pas de privilégiés.
D'autre part, il est nécessaire d'établir une distinction entre les structures
adaptatives héréditaires, provenant de mutations, et celles qui résultent du
fonctionnement de chaque individu et constituent les somations; seules les
premières sont intéressantes pour une théorie du transformisme. G. cite
divers exemples d'absence complète de relation entre les structures et les
genres de vie. On s'extasie sur les caractères « adaptatifs » particulièrement
frappants, et on passe sous silence ceux qui sont un véritable défi à la théorie
lamarckienne. Ainsi naissent les préjugés. G. considère enfin que les formes
les plus éloignées du type moyen, celles qui sont le mieux adaptées, le plus
hautement spécialisées, sont le plus souvent celles qui ont le plus de peine
à vivre, ou sont même disparues ou en voie de disparition. — A. Drzewina.
Golosi (Giuseppe). — L'action de la vèratrine sur les Gastropodes ter-
restres et la spécificité de Limax maximus et de Limax cinereo-niger
[XIV, 3° y]. — Si l'on place un Hélix ou une Limace dans une solution
aqueuse excessivement étendue de vèratrine, les animaux se distendent
immédiatement, manifestent une notable paralysie sensorielle, et meurent
en huit à quinze heures ; presque toujours le pénis est totalement ou en
partie évaginé, ce qui est dû à une augmentation de pression dans la région
antérieure du corps. L'étude de l'action de la vèratrine sur les formes
de Limaces du groupe de L. maximus, qui sont considérées par certains
comme des variétés de L. maximus et par d'autres comme autant d'espèces
distinctes, permet de répartir ces animaux en deux catégories différentes,
se comportant chacune d'une façon particulière : chez la première, le pénis
évaginé présente une large expansion en forme de lame allant à l'extrémité
de l'organe jusqu'au voisinage de sa base; chez l'autre, le pénis évaginé a
92
L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
l'aspect d'un long cylindre enroulé en hélice, dont la moitié de la surface
présente de nombreuses papilles accuminées, l'autre moitié étant glabre.
L'auteur, d'ailleurs, a précédemment, en se basant sur des considérations
anatomiques, notamment sur l'organisation de l'appareil génital, réparti
les formes de ce groupe de L. maximus en ces deux mêmes catégories, qui
représentent deux espèces bien distinctes, la première L. maximus, la se-
conde L. cinereo-niger. — P. Rémy.
Fejervary (G. J.). — Les races locales chez Rana fusca Rôs. — On a
décrit des races locales de Rana fusca; Dùrken en particulier, en se basant
sur certaines particularités du mécanisme du développement, a pensé que
R. fusca de Goettingen et celle de Rostock sont deux races distinctes. Pour
F., il y a bien une grande variabilité individuelle, portant sur la couleur
de la peau, l'aspect de la tête, la longueur des pattes, avec dominance de
telle ou telle forme suivant les endroits, mais il n'y a pas de véritables
races locales. R. fusca est même caractérisée par une grande stabilité du
type ancestral, une sorte d'indifférence biologique. Il n'y aurait qu'une
seule variété récente réelle, la R. parvipalmata Seoane, d'Espagne. Les
écarts du type normal que l'on constate ailleurs seraient dus à des condi-
tions locales, du milieu extérieur, et varieraient avec ces conditions. —
A. Drzewina.
b. Facteurs de l'évolution.
Banta (Arthur M.). — Sélection pratiquée sur des Cladocêres, en prenant
pour base un caractère physiologique. — Les effets de la sélection peuvent-
ils se faire sentir dans des lignées pures à multiplication parthénogénétique?
Pour résoudre ce problème, B. s'est adressé à 3 espèces de Cladocêres et a
fait porter la sélection sur la rapidité de réaction à la lumière. Il mesure
celle-ci en organisant entre les individus d'une même portée des sortes de
courses, et en chronométrant les « temps ». Les premiers et les derniers
arrivés contre le paroi éclairée du bac d'expérience sont isolés et donnent
naissance à deux lignées (strains) plus et minus, dans chacune desquelles la
même opération sélective est répétée à chaque génération. Des influences in-
ternes ou externes (température, teneur de l'eau en CO2) viennent souvent
troubler les expériences. En dépit de l'ingéniosité et de la patience déployées
par l'auteur, les résultats sont dans l'ensemble, assez peu démonstratifs.
Dans une seule lignée (chez Simocephalus exspinosus), il fut possible de
noter une divergence à peu près continue et progressive entre les deux
séries plus et minus. Au bout de 54 mois de sélection ininterrompue (181 gé-
nérations), les animaux les plus sensibles réagissaient trois fois plus vite
que ceux de l'autre série. Ce résultat semble définitivement acquis car il
s'est maintenu pendant 32 mois, au moins, après la cessation des expé-
riences.
La maturation de l'œuf des Cladocêres s'effectuant sans réduction, il est
difficile d'attribuer la différence qui sépare les lignées sélectionnées à une
ségrégation germinale. D'autre part, l'hypothèse d'une mutation brusque ne
peut rendre compte de l'écartement progressif des courbes. B. admet qu'il
y a modification graduelle des facteurs en cause. — R. de La Vaulx.
Keith (A.). — La différenciation du genre humain en types raciaux. —
Pour K., les glandes à sécrétion interne, à savoir : l'hypophyse, la thyroïde,
la surrénale, la glande pinéale et la glande interstitielle, ont joué un rôle
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 93
essentiel dans la production de diverses races humaines. Les expériences de
laboratoire et de clinique ont montré l'influence des hormones de ces
glandes sur la croissance, la taille, la pigmentation de la peau, le système
pileux, la musculature, les os, la maturation sexuelle, bref sur toutes sortes
de caractères distinctifs des races. Les Mongoles et les Nègres seraient
redevables de leurs faciès et même de leur mentalité au fonctionnement
surtout de leur thyroïde, alors que, chez les Européens, le facteur dominant
est l'hypophyse. Les mêmes considérations s'appliquent aux Singes anthro-
pomorphes : l'Orang est du type thyroïdien, le Gorille, du type hypophy-
saire. — A. Drzewina.
c. Adaptations. (Ecologie. Adaptations particulières.
a-b) Lumière (Auguste). — Le réveil de la terre arable. Action nocive des
feuilles mortes sur la germination. — La reprise de l'activité par la terre —
germination des graines, réapparition de la végétation, dégagement de
vapeurs — ne tient pas seulement, d'après L., à l'élévation de la tempéra-
ture et l'accroissement de l'humidité ; un certain temps de repos préalable
est, de plus, nécessaire, temps pendant lequel s'éliminent graduellement
les produits toxiques sécrétés par les racines des plantes après la chute des
feuilles et aussi provenant des feuilles mortes. Cette idée est confirmée par
l'expérience suivante. Un échantillon de terreau est prélevé en novembre et
divisé en 2 lots ; l'un de ces lots est soumis à des lavages d'eau distillée, de
façon à entraîner les produits solubles, l'autre est simplement arrosé avec
l'eau de la même provenance. A la température du laboratoire on voit,
quelques jours après, la surface du premier lot se couvrir de petites
herbes, comme au printemps, tandis que le second reste stérile. Une autre
expérience constitue la contre-partie de celle-ci et en confirme les conclu-
sions. En extrayant par épuisement les agents toxiques d'un lot du même
terreau (10 kgr.) et en évaporant les eaux des lavages, l'auteur a obtenu un
liquide qui, employé pour l'arrosage, arrêtait absolument toute germina-
tion, quelle que soit la saison ou le terrain. Les graines plongées dans ce
liquide ne récupèrent leur faculté de germination qu'après des lavages suffi-
sants. Ces produits toxiques ou plutôt inhibiteurs résistent à une tempéra-
ture de 130° ; ce ne sont donc probablement ni des toxines, ni des diastases.
Dans la seconde note, L. continue ses expériences. Il fait macérer des
feuilles mortes ramassées immédiatement après leur chute et obtient un
liquide qui empêche absolument la germination de,s graines; ce liquide est
fortement réducteur et parait renfermer des corps phénoliques. La même
influence est exercée par le liquide d'extraction obtenu des feuilles mortes
abandonnées à la décomposition sous l'influence des bactéries à l'air libre.
Dans la nature, ces liquides réducteurs qui pénètrent la terre depuis le
moment de la chute des feuilles empêchent, en absorbant l'oxygène, les
germinations, et la terre reste stérile jusqu'au jour où l'oxygène atmosphé-
rique y pénètre, soit directement, soit avec les eaux de pluie. — M. Gold-
smith.
Rouge (E.). — Le réveil de la terre. — R. conteste l'hypothèse ci-dessus
de Lumière, en se basant sur les expériences et faits suivants. Des graines
de pois et de luzerne, réparties en trois lots ont été arrosées, les unes avec
de l'eau, d'autres avec une macération au 10%, pendant vingt-quatre heures,
de feuilles de charme recueillies en automne, le reste avec une solution
semblable de feuilles de chêne. Or, ces macérations, qui devraient contenir
94 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les produits toxiques, n'ont nullement empêché les semences de germer.
D'autre part, un lot de glands de chêne a été laissé à découvert en automne,
tandis qu'un autre lot a été recouvert au même moment d'une couche de
5 cm. de feuilles mortes. Or, tous ces glands ont germé en février. Les glands
découverts étaient pourvus d'anthocyane : les glands couverts étaient inco-
lores et un peu moins germes, mais cette différence dans la germination
résulte d'une influence directe de la chaleur. En effet, les feuilles qui pro-
tègent les graines contre les abaissements excessifs momentanés de la tem-
pérature maintiennent en revanche un maximum diurne inférieur. Enfin,
R. ayant labouré une partie de terrain en automne, ayant laissé en friche
une autre partie recouverte de débris végétaux et ayant labouré en février
une troisième partie, a constaté vers le 26 mars que sur les trois lots la
ravenaille (Sinapis arvensis) commençait à lever en même temps. A côté
de la présence indispensable de l'oxygène et de l'humidité, la chaleur joue
donc un rôle prépondérant dans le phénomène de la germination et du
réveil de la terre. — M. Boubier.
Rabaud (Etienne). — L'adaptation et l'instinct des Cassides. — Au pre-
mier printemps apparaissent les adultes qui s'accouplent et pondent; après
trois semaines d'incubation environ, naissent les larves qui, un mois plus
tard, se nymphosent ; la vie nymphale dure environ dix jours et les imagos
de la génération nouvelle éclosent à la fin du printemps et au début de
l'été ; ils sont immatures et ne s'accouplent généralement pas ; si, excep-
tionnellement, il y a accouplement, celui-ci n'est jamais suivi de ponte. En
automne, les adultes s'abritent dans un trou ou dans la terre et hivernent;
lorsqu'ils sortent au printemps ils sont devenus sexuellement matures et
s'accouplent. Les œufs sont le plus souvent entourés d'un enduit mucila-
gineux auquel il est bien difficile d'attribuer un rôle ; ils sont déposés à la
face inférieure des feuilles, même si cette face est tournée vers le haut; la
femelle n'est donc pas guidée par une influence géotropique, et il ne faut
pas voir là un procédé qui aurait l'avantage de dissimuler la ponte à des
regards ennemis; il semble plutôt que le réflexe de ponte est déclanché par
les dépressions de la feuille qui séparent les nervures : les œufs sont en
effet plus nombreux le long de la nervure médiane, très saillante ; s'ils sont
déposés sur la face supérieure, c'est quand celle-ci présente accidentelle-
ment des aspérités; enfin une espèce pond sur les deux faces des feuilles
de Menthe, qui toutes deux ont un relief accidenté. Les pontes ne se déve-
loppent que sur les feuilles qui restent vivantes, ce qui tient à la grande
sensibilité des œufs à la dessiccation. — Le régime alimentaire de chaque
espèce est assez strict, mais il ne faut pas donner à la spécificité alimentaire
une valeur absolue : une Casside soumise à des conditions extrêmement
diverses peut aller vers une plante ou vers une autre ; toutefois le régime
alimentaire n'est pas seulement déterminé par l'attraction de la plante :
d'autres conditions du milieu, qui le plus souvent échappent à l'observation,
modifient cette attraction ; la dispersion des Cassides ne se superpose pas
nécessairement à celle de leur plante nourricière. — D'une manière géné-
rale, les Cassides, larves et adultes, se localisent sur la face supérieure des
feuilles ; cette position n'est pas due à des conditions d'éclairement, ni à une
action géotropique ; elle n'est pas prise non plus pour que la larve puisse se
dissimuler sous le paquet d'excréments qui, de la naissance à la nymphose,
s'accumulent à l'extrémité postérieure du corps et progressent d'arrière
vers l'avant en recouvrant une partie de l'animal ; cette localisation de la
larve est due à l'épaisseur de l'épiderme inférieur, notablement plus résis-
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 95
tant, notamment chez les Carduacées, dont se nourrissent la plupart de ces
Insectes, que celui de la face supérieure. — L'accroissement du paquet ster-
coral est bien, comme l'ont montré Muir et Sharp, lié aux mues : celles-ci,
chez toutes les Cassides, restent successivement accrochées à la fourche qui
prolonge le 8° segment abdominal ; chaque exuvie nouvelle, qui porte les excré-
ments les plus récents, est ainsi en arrière delà précédente, et il semble alors
que le paquet progresse de l'arrière vers l'avant à mesure que la larve gran-
dit. La présence du paquet est due à l'apparition, au moment de la défécation,
d'un prolapsus rectal qui amène l'anus au-dessus de la fourche, et déverse
les excréments sur les exuvies ; chez les formes qui n'ont pas de paquet
stercoral, ce prolapsus est peu marqué, et l'anus, éloigné de la fourche,
rejette généralement les excréments en arrière. Il ne faut donc pas voir
dans le paquet stercoral le produit d'un instinct qui pousserait la larve à se
fabriquer un bouclier ; il ne faut pas attribuer à ce paquet un rôle protec-
teur préservant la larve de la sécheresse ou de l'attaque des prédateurs et
des parasites : toutes les Cassides, qu'elles portent ou non leurs excréments,
vivent en plein soleil ; toutes sont attaquées par prédateurs et parasites, ont
les mêmes mœurs, et persistent les unes comme les autres. — P. Rémy.
Gerhardt (K.). — Théorie des moyens de protection des plantes contre les
animaux herbivores. -- G. expose et discute les théories émises par Stahl
et Heikertinger sur les moyens de protection des plantes contre les ani-
maux. A la suite de ses recherches sur les escargots, Stahl avait été amené
à distinguer les animaux en spécialistes et omnivores. En dépouillant méca-
niquement des plantes de leur poil ou de leur revêtement calcaire ou sili-
ceux ou en enlevant par l'alcool ou l'éther les tannins, les principes amers
ou les alcaloïdes qu'elles peuvent contenir, il a réussi à les faire manger par
les escargots et il en avait conclu que ces substances protégeaient les plantes
contre les escargots. Heikertinger s'élève contre cette hypothèse. Ses études
sur les insectes lui ont prouvé que, parmi les petits animaux, du moins, il
n'y a pas d'omnivores, qu'ils sont adaptés à certaines plantes et que celles-ci
n'ont pas de moyens de défense. Si certaines plantes ne sont pas visitées
par les animaux, ce n'est point parce qu'elles sont protégées, mais parce
que leur odeur ne les attire pas. Les seuls faits qui attirent les animaux,
sont l'abondance des plantes, leur saveur, qui a provoqué une spécialisation
des animaux et les préférences de leurs visiteurs. De ces deux opinions, G.
adopté celle de Stahl qui repose sur des observations précises, tandis que
celle de Heikertinger, en faisant intervenir le psychisme des animaux, se
rapproche des théories vitalistes. — F. Péchoutre.
Heinricher (E.). — Comment se fait la pollinisation dans le Gui; les .
fleurs y sécrètent-elles réellement du nectar ? — Pour répondre à ces questions,
H. a poursuivi pendant un mois ses observations sur de nombreuses touffes
de Gui et sur des centaines de fleurs. Ni les fleurs mâles ni les fleurs
femelles ne sécrètent de nectar. Tous les faits relatifs à une telle sécrétion
reposent sur des erreurs ; en particulier, la goutte de nectar représentée
par von Tubeuf sur une photographie de fleur femelle de Gui n'est qu'une
goutte d'eau attribuable à la condensation. Les insectes recherchent très
peu les fleurs de Gui. A côté des abeilles et des mouches, l'auteur a observé
une fois un bourdon et deux espèces de Sepsis visitant des fleurs de Gui ;
ces derniers ne peuvent être que des pollinisateurs accidentels et l'on ne
peut accorder une plus grande importance aux premiers. Les abeilles et le
bourdon recherchaient les fleurs mâles et par conséquent ne réalisaient
96 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
aucune pollinisation. La pollinisation par le vent, que l'auteur a constatée, a
une importance beaucoup plus grande. — F. Péchoutre.
Kraepelin (H.). — La théorie des taches nectarifères de Sprengel. — On
connaît la théorie de Sprengel sur les taches nectarifères. Si un insecte est
attiré par la beauté ou le parfum d'une fleur, il peut voir immédiatement
le nectar ou ne pas l'apercevoir parce qu'il se trouve dans un endroit caché.
Dans ce dernier cas, la nature lui vient en aide par l'intermédiaire des
taches nectarifères. C'est la vérification de cette hypothèse que K. a entre-
prise. Les taches nectarifères différentes par leur forme, leur couleur et
leur origine sont deux fois plus fréquentes chez les fleurs dorsiventrales
que chez les fleurs régulières et se trouvent en règle chez les fleurs haute-
ment organisées. Elles n'existent pas chez toutes les fleurs qui produisent
du nectar et toutes les fleurs qui en possèdent ne sécrètent pas de nectar.
Elles peuvent aider à la rapidité de la découverte du nectar, mais elles ne
servent que dans peu de cas à l'atteindre. — F. Péchoutre.
Gammerloher (Hermann). — Contribution à la biologie florale de Loran-
thus europaeus Jacq. — C. a déterminé le caractère entomophile de cette espèce.
Le pollen est visqueux, formant des pollinies irrégulières. La fleur est fort
caduque, ne durant guère que vingt-quatre heures après son éclosion. La
pollinisation paraît assurée par des fourmis et par des apides des genres
Halictus et Colletés. — H. Spinner.
Wildeman (E. de). — Sur les théories de la myrmécophilie. — La myrmé-
cophilie est un phénomène très répandu parmi les végétaux, mais elle se
présente sous des aspects variés et ne peut être expliquée par une théorie
unique. D'après celle proposée récemment par Chodat etCARisso (1920),
tout renflement abritant ou pouvant abriter des Fourmis, chez des myrmé-
cophytes, aurait pour origine une galle due à une piqûre d'Insecte. W. cite
divers exemples où le renflement se produit sur la plante sans l'intermé-
diaire d'un Insecte perceur, et où par conséquent l'envahissement de la po-
chette par les Fourmis n'est pas un phénomène secondaire, susceptible d'être
interprété dans le sens d'une symbiose, mais un acte de parasitisme, en
général néfaste aumyrmécophyte. — A. Drzewina.
Grabham (M. C). — V ' Iridomermyx humilis : contribution à l'étude de
la Fourmi d'Argentine. — Description de la façon insidieuse dont cette
Fourmi s'est introduite à Madère, et des dévastations qu'elle a occasionnées
en ravageant les plantations de café et les arbres fruitiers portant des Coccus
ou des Aphis, et en s'attaquant aux habitations, provisions, volaille, oiselets
et abeilles. Elle se guide par l'odorat. G. signale en particulier que quand
des individus de diverses communautés se rencontrent, il n'y a pas de
combat. — A. Drzewina.
a) Vieweger (J. et T.). — Recherches sur les causes du développement
des cultures du Colpidium colpoda Ehrbg. I. L'influence de la nourriture
et du jeûne. (Analysé avec le suivant.)
Vieweger (T.). — Recherches sur les causes du développement des cul-
tures de Colpidium colpoda Ehrbg. II. Les rapports entre le développement
des bactéries et des infusoires. (Analysé avec le suivant.)
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 97
b) Vieweger (J. et T.). — Recherches sur les causes du développe-
ment des cultures du Colpidium colpoda Ehrbg. III. L'influence de la
quantité' de la nourriture et du jeûne. — Les auteurs étudient dans une
série de travaux les facteurs du développement des cultures du Colpidium
colpoda, et arrivent à la conclusion que, dans le milieu renfermant 0,0193
à 0,0232 mgr. d'Az par centimètre cube, la vitesse de la multiplication des
infusoires reste à, peu près constante et le volume des infusoires, dans ce
temps, reste dans les limites ordinaires de la grandeur. Après six jours,
commence le ralentissement de la multiplication et la diminution du
volume des infusoires. Le maximum du volume du corps est atteint au bout
de huit à dix jours; le maximum du nombre des infusoires, au bout de qua-
torze à quinze jours. L'action des facteurs nuisibles (le manque de la nourri-
ture) conduit alors à la réduction de plus en plus prononcée de la taille et,
enfin, à la mort des infusoires.
Dans le second travail, V. a tenté de déterminer les rapports numé-
riques qui existent dans les cultures de Colpidium entre les infusoires et les
bactéries. En se basant sur l'étude comparée du développement des bacté-
ries dans les cultures avec et sans infusoires, il arrive à la conclusion que
la présence de Colpidium conduit dans un temps très court à la disparition
des bactéries, et par conséquent la faim apparaît dans la culture.
Enfin, dans le troisième travail, les auteurs étudient le développement de
la culture en rapport avec la quantité d'Az contenu dans l'infusion et
arrivent à la conclusion que le nombre des infusoires, ainsi que la durée de
la culture, augmentent avec l'augmentation de l'Az dans l'infusion. Ainsi, par
exemple; les cultures renfermant 0,0052, 0,0105 et 0,156 mgr. d'Az dans
1 cm3 de la culture, montrent au bout de neuf jours respectivement
224, 829, 1768 individus (nombre initial, 1 individu).
Les expériences qui ont eu pour but de résoudre la question des causes du
ralentissement du développement de la culture de Colpidium (le jeûne ou
les produits toxiques du métabolisme) ont amené les auteurs à la conclu-
sion que les produits du métabolisme des infusoires dans les cultures ne
jouent pas un rôle notable et que le développement et le dépérissement de
la culture est causé, d'une part, par les conditions nutritives créées par le
concours des infusoires et des bactéries, d'autre part, par la faculté d'ac-
commodation des organismes aux changements des conditions de vie. Cette
accommodation porte surtout sur la diminution du degré de la désassimila-
tion au fur et à mesure que le jeûne s'avance. En même temps que les
conditions de la nutrition deviennent de plus en plus mauvaises, la faculté
de multiplication des infusoires diminue. Les auteurs expliquent ce fait
par la diminution des processus du métabolisme cellulaire et, par conséquent,
par la diminution du pouvoir de la cellule de réagir à l'action des excitants,
entre autres de ceux qui provoquent la division. — Jul. Zweibaum.
Hollande (A.-Ch.). — Culture pure mixte de Levures et d'Amibes cystigènes
(Vahlkampfia cruciata n. sp.); obtention expérimentale d'Amibes acystigénes.
— Une culture pure mixte d'emblée de Levures et d'Amibes du type Umax
(V. cruciata), obtenue en ensemençant sur moût gélose d'un vin blanc une
parcelle du filtrat de ce moût, a été conservée pendant deux ans par
repiquages successifs sur gélose glucosée. L'Amibe ingère avec avidité
les Levures vivantes (Saccharomgces vini, cerevisiae), pas les Microbes, ni
les Levures mortes ou tuées par la chaleur; elle se développe bien dans
une atmosphère de CO2; elle est tuée, ainsi que son kyste, par une tem-
pérature de 37° subie pendant 24 heures. La division nucléaire a lieu par
l'année biologique. 7
98 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
promitose ; au bout de 5 à 8 jours, la chromatine semble présenter une nou-
velle répartition dans le caryosome, l'Amibe se contracte, et forme un
kyste uninucléé, acido-résistant. En diluant les cultures dans l'eau distillée,
les Amibes ne se transforment pas en éléments flagellés, fait qui a été
observé dans des cultures d'.4. Umax et de Bactéries. On peut trouver dans
le cytoplasme d'Amibes âgées des kystes, ou des individus sur le point de
s'enkyster, ou même de jeunes individus de leur propre espèce, qu'elles
ont phagocytés; il est bien probable que les masses cytoplasmiques décrites
par Liston et Martin (1912) à l'intérieur à' A. Umax ne sont pas des bour-
geons protoplasmiques internes, mais bien des Amibes jeunes ingérées
par des individus déplus grande taille. Les Amibes cystigènes ayant séjourné
pendant un mois au contact de solutions aqueuses de glucose à 3 % con-
tenant 3 et 4 % de NaCl ne s'enkystent pas: réensemencée tous les
25 jours sur gélose glucosée sans NaCl pendant plus de 6 mois, cette culture
ne présente jamais de kystes. H. croit avoir créé une véritable race, le ca-
ractère acystigène, acquis par action duNaCl, étant transmissible de géné-
ration en génération [X V, b $]. Les individus acystigènes se multiplient
ceux à kystes; le froid exerce sur eux une action nocive. — P. Rémy.
a) Drzewina (A.) et Bohn (G.). — Variations de la susceptibilité aux
agents nocifs avec le nombre des animaux traités. — Dans une solution
d'argent colloïdal, la résistance des Convoluta est variable suivant que l'on
traite plusieurs individus ou plusieurs centaines d'individus à la fois : toutes
choses égales d'ailleurs, les individus peu nombreux succombent beaucoup
plus rapidement que s'ils étaient groupés. Avec des Infusoires (Stylonichia,
Colpodes, Vorticelles, Paramécies), onv obtient des résultats analogues.
Diverses expériences prouvent que cette différence de susceptibilité ne peut
être attribuée à un épuisement plus ou moins rapide de la substance nocive.
— A. Drzewina.
b) Drzewina (A.) et Bohn (G.). — La défense des animaux groupés vis-à-
vis des agents nocifs. — Dans la même solution d'argent colloïdal, de jeunes
têtards de Rana fusca succombent rapidement ou au contraire résistent long-
temps, suivant qu'ils sont isolés ou réunis en grand nombre, suivant qu'ils
sont placés dans un faible volume ou dans une grande masse de la solution.
Le liquide où avaient séjourné des têtards, renforcé par une nouvelle dose
de collargol, est beaucoup moins nocif qu'une solution neuve. Tout se passe
comme si, attaqués par le colloïde, les animaux émettaient rapidement une
substance (ou des substances) ayant pour effet de les protéger : quand
ils sont isolés, le taux de la substance émise n'est pas suffisant pour arrêter
à temps l'attaque, et il en est de même quand la substance protectrice
hypothétique est diluée dans une grande masse d'eau. — A. Drzewina.
c) Drzewina (A.) et Bohn (G.). — Sur les phénomènes d'auto-protection
et d' auto-destruction chez les animaux aquatiques. — Continuant leurs re-
cherches sur l'influence de la densité du peuplement sur la résistance des
animaux vis-à-vis des solutions toxiques, les auteurs montrent, par des expé-
riences très nettes, que des Protozoaires, des Sangsues, en^nombre défini,
résistent d'autant mieux à une même dose d'Ag ou de Cu colloïdal, qu'ils
sont contenus dans une masse d'eau moins importante. Tout se passe comme
s'il y avait émission rapide de substances assurant Vauto-protection\des ani-
maux, mais n'agissant qu'en assez forte concentration. Par contre, des expé-
riences semblables, effectuées en été avec Polgcelis nigra,\ ont révélé, chez
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 99
cette Planaire, des propriétés inverses. L'animal résiste mieux, à une même
dose de toxique, dans une masse d'eau importante que dans un petit réci-
pient. Il semble qu'il y ait, dans ce cas, auto-destruction. — R. de La Vaulx.
Vandel (A.). — Notes biologiques sur les Planaires des environs de Mont-
pellier. — Il semble que Planaria subtentaculata, espèce méditerranéenne
qui n'est connue avec certitude que de Montpellier et de Rapallo (Ligurie),
se reproduise seulement par scissiparité : tous les exemplaires de Rapallo
et ceux rencontrés au printemps par l'auteur à Montpellier sont asexués.
L'apparition du plan de division, qui passe en général en arrière de la
bouche, n'est précédée par aucune formation d'organes; il semble que les
divisions, fréquentes à 18-19°, ne se font pas au-dessous de 14°, ce qui
explique l'habitat méridional de cette espèce. Planaria vitta se rencontre
près de Montpellier, comme dans la région parisienne, après les grandes
pluies du printemps dans des ruisseaux temporaires alimentés par une
nappe aquifère ; ces Planaires habitent normalement dans la nappe souter-
raine et n'apparaissent dans les eaux de surface qu'accidentellement lors-
qu'elles sont entraînées par le courant; une observation vient à l'appui de
cette opinion : ces Turbellariés ne mangent pas les Gammarus comme le
font les Planaires des ruisseaux, mais des Oligochètes abondants dans |les
nappes phréatiques et rares dans les eaux à fort courant. Alors que les Poly-
celis cornuta de l'Europe centrale ne présentent pas de variations impor-
tantes, celles de la France méridionale (Languedoc, Roussillon, Pyrénées)
offrent un polymorphisme portant sur la position et le nombre des poches à
organes musculo-glandulaires et sur le nombre de ces organes ; des variétés
différentes peuvent vivre dans des vallées très voisines. — P. Rémy.
Watson (A. T.). — Suite d'observations sur le travail de construction
d'un Ver Polychète, le Pectinaria Koreni Mgr. — Le déplacement des
grains de sable qui servent à l'édification du tube est produit, non par des
mouvements péristaltiques ordinaires, mais par le jeu de deux vagues
courant le long du corps, l'une dorsale, l'autre ventrale. Au moment de la
dernière métamorphose, la larve secrète un tube membraneux, par toute la
surface du corps et une fois pour toutes; il paraît formé de chitine aréolée.
C'est à ce tube membraneux que le Ver attache des particules du sable.
W. a étudié ce travail sur des individus jeunes, qui n'ont que peu de tenta-
cules et où l'observation est assez aisée. Parmi les tentacules de l'adulte, il
y a un organe membraneux mobile, en forme de fer à cheval, qui n'a pas
encore été signalé, et qui servirait à guider vers la bouche les grains de
sable; celle-ci les trie, les dépose en place où ils sont finalement fixés par
l'organe du ciment. W. signale enfin deux longues glandes latérales carac-
téristiques du stade post-larvaire; elles correspondent probablement aux
deux volumineuses glandes blanches de l'adulte, dont le rôle est encore
obscur. — A. Drzewixa.
Lamy (Ed.). — Les théories exjdieatives de la perforation par les Mollus-
ques lithiiphages et xylophages. — L. passe en revue en les discutant les
différentes théories qui ont été proposées pour expliquer le mode d'action
des Mollusques perceurs de pierre et de bois. Une des principales est celle
qui admet l'action chimique : l'animal sécréterait un acide servant à dissou-
dre le substratum. Mais elle ne peut s'appliquer qu'à ceux des Mollusques
qui creusent le calcaire, et nullement à ceux qui perforent le granit ou le
bois. On a pensé qu'il pourrait y avoir action combinée de deux facteurs :
100 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sécrétion acidulée et action mécanique; L. montre l'insuffisance de cette
explication, ainsi que de celle qui fait intervenir la rotation seule des valves
fonctionnant comme tarières. Il s'arrête finalement à l'hypothèse d'après-
laquelle l'agent actif serait le pied de l'animal : le Mollusque use mécanique-
ment le substratum par le frottement de son 'pied charnu, constamment
humecté par les liquides glandulaires du corps, la matière attaquée étant
elle-même macérée et amolie tant par l'eau ambiante que par des sécrétions-
propres de l'animal. — A. Drzewina.
Legendre (Jean). — Biologie de la Perche malgache. — L'auteur
apporte des détails sur la nidification et sur l'alimentation de l'alevin de la
Perche malgache, Paratilapia polleni. Les œufs, agglomérés en grappe, et
qui rappellent beaucoup le frai de certaines Grenouilles, sont collés h l'aide
d'un mucus à des herbes, à proximité de la surface de l'eau; les parent*
veillent sur la nichée. Les jeunes alevins après l'éclosion se tiennent
cachés dans les herbes, et se nourrissent des Cyclopes qui nagent en sur-
face. L'élevage en captivité réussit fort bien, du moins jusqu'à l'âge de six
mois, aussi serait-il indiqué de tenter un élevage industriel. — A. Drze-
wina.
Le Danois (Ed.). — La biologie du thon blanc ou germon. — Le germon
fréquente en été, à l'ouest des côtes de France, les couches d'eau super-
ficielles quand leur température, à 50 mètres de profondeur, est supérieure
à 14°. Or, ce chiffre marque, précisément, la limite au-dessous de laquelle
on ne trouve pas, dans nos régions, les Euthemisto, Crustacés constituant,
avec de jeunes Poissons, la nourriture habituelle du thon blanc. Les migra-
tions de celui-ci ne suivent donc pas un itinéraire déterminé, mais sont
régies par les déplacements des Euthemisto, dépendant eux-mêmes des varia-
tions de position des nappes d'eau chaudes à la profondeur de 50 mètres.
Fait curieux, les Euthemisto bispinosa qui se montrent, le long de nos côtes,
si exigeants au sujet delà température, appartiennent à une espèce arctique,,
fréquentant le Groenland, le Spitzberg, le Labrador. — R. de La Vaulx.
b) Roule (L.). — Sur les changements périodiques d'habitat du Thon commun
(Orcynus thgnnus) et sur leur liaison avec les conditions de milieu. — Le Thon
commun est non seulement sténotherme, mais encore très fortement sténo-
halin. Son abondance, à proximité du littoral, est influencée par l'apport
d'eau douce provenant des fleuves et des nappes phréatiques et par le régime
des pluies. Lors de ses migrations, il ne quitte jamais les eaux ayant une
température et une salure suffisamment élevées. — R. de La Vaulx.
Léger (L.) et Stankovitch (S.). — Fécondation artificielle et développe-
ment de l Apron (Aspro asper L.). — Les auteurs ont pu suivre, depuis l'œuf,
le développement de l'Apron, qui n'était pas encore connu. Ce poisson pré-
sente successivement deux modes de vie : il fréquente d'abord la région
superficielle des rivières et se nourrit de plankton, puis, lorsqu'il atteint
une taille de 2 centimètres, il gagne le fond et tire sa subsistance de vers,.
de larves d'insectes et, plus tard, de petits poissons. — R. de La Vaulx.
Picard (F.). — Le déterminisme de la ponte chez un Hyménoptère tèré-
brant, le Pimpla instigator L. — L'acte de la ponte, en apparence complexe
et adapté à un but final, peut être décomposé en une série de réflexes indé-
pendants les uns des autres. Les Pimpla pondent dans les chrysalides de
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 101
Pieris brassicœ; mais une dépouille chrysalidaire ou même un petit cylindre
de papier blanc, si on les enduit légèrement de sang de Pieris, les attirent
autant qu'une chrysalide vivante. Ils ne pondent toutefois pas dans ces con-
ditions, car seul le premier temps de la ponte, à savoir le jeu de la tarière,
est déclanché par l'olfaction ; le second temps, la ponte même de l'œuf,
dépend d'une sensation tactile, celle de vide et de plein. — A. Drzewina.
a) Lichtenstein (J. L.). — Le déterminisme delà ponte chez un Chalcidieu
Habrocytus cionicida J. L. Licht. — Normalement, //. cioniCida perfore les
coques de Cione et pond sur la larve après l'avoir paralysée. La perforation
n'est pas déterminée par une sensation olfactive, comme chez Pimpla insti-
gator (d'après Picard), mais par une sensation de contact. Le Chalcidiën
peut perforer, non seulement des coques vides, mais encore tout objet, de
nature animale ou végétale, leur ressemblant quelque peu. Les femelles
ayant déjà effectué un certain nombre de pontes peuvent même darder leur
tarière sans y être sollicitées par aucun facteur externe. Quant à la ponte,
elle semble être provoquée par des sensations tactiles, dues à la rencontre,
par la tarière, de certains corps vivants réagissant sous la piqûre. Elle n'a
pas lieu dans une coque vide ou remplie d'une masse inerte. D'ailleurs,
toute proie vivante n'est pas capable de déclancher le réflexe. — R. de La
Vaulx.
Picard (F.) et Pagliano (T.). — Sur la biologie de VAltise de la Vigne
{Haltica ampelophaga Guër.). — La vie et la période de ponte de cette
Altise sont de bien plus longue durée qu'on ne le pensait, de sorte que les
générations s'enchevêtrent et que, tout le long de la belle saison, il y a dans
les vignobles des Altises à tous les stades, ressortissant de deux à trois géné-
rations différentes. Les hibernants appartiennent surtout aux derniers nés
de la première génération et à ceux de la seconde. Les auteurs croient que
H. ampelophaga n'est qu'une race ou sous-espèce à'ff. lythri qui s'est adaptée
à la Vigne ; contrairement à l'opinion courante, elle ne peut vivre aux dépens
des Saules. La Mouche de l'Altise (Degeeria funebris Meig) ne produit pas
nécessairement une castration parasitaire totale, comme le prétendent Vaney
•et Conte (1903). — A. Drzewina.
Pesta (O.). — Le flottement des Crustacés du plancton et les recherches de
Woltereck. — P. critique les formules qui ont été proposées au sujet du
flottement des petits Crustacés de surface. Les divers caractères des êtres
planctoniques ne peuvent être exprimés par une loi générale ; la forme n'est
pas toujours révélatrice du mode de vie. Et de même que la coloration rouge
de certains d'entre eux peut être produite, comme l'a montré P., par les
facteurs les plus variés : le chaud, ou le froid, ou l'âge, ou le manque
d'oxygène, ou la nourriture, de même on aurait tort de généraliser en ce
qui concerne le développement des appendices et leur rôle dans le flottement.
— A. Drzewina.
= Symbiose.
Stechow (E.). — Symbioses entre Lsopodes et Hydroxdes. — Cas de sym-
bioses entre Obelia genicxdala L. et Anilocra phy sodés L. (Méditerranée) et
•entre Obelia longa Stechow et Serolis zoiphila Stechow (Kerguelen). Dans
les deux cas, la colonie d'Hydroïdes ne recouvre que la partie postérieure
du corps de l'Isopode ; il ne semble pas que le Crustacé retire quelque pro-
102 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
fit de cette association, pas même celui d'être masqué, ce qui se produit|le
plus souvent dans les cas de symbiose entre Brachyures et Hydroïdes; quant
à la colonie, elle a l'avantage d'être transportée et elle peut se nourrir des
reliefs des repas de son commensal. — P. Rémy.
Goetsch (W.). — Hydra fusca L. vertes. — L'auteur a signalé récemment
(voir V Année biologique, XXV, p. 307) une association symbiotique entre un
Polype d'eau douce, qu'il croyait être H. fusca, et une Algue verte qui com-
munique à l'animal, normalement brun, une teinte verte. Une étude plus
approfondie a montré qu'il ne semble pas que les Hydres pédonculées
(réunies par P. Schultze, 1917, sous le nom générique de Pelmatohydra)
puissent former une symbiose durable avec ces Algues vertes, qui sont des
Zoochlorelles typiques (C/dorella sp.); par contre, les animaux du genre
Hydra P. Schultze [ancien genre Hydra après exclusion des Pelmatohydra et
des Hydra (Chlorohydra) viridis] peuvent héberger ces Algues d'une façon
permanente; G. n'a pu identifier d'une façon certaine le Polype : chaque
culture, provenant de la même souche, élevée dans les mêmes conditions, a
un aspect particulier. L'auteur a montré déjà que le séjour des Polypes à
l'obscurité cause une diminution du nombre des Algues ; le refroidissement
produit le même résultat; par contre, un accroissement de la température
active le développement des symbiotes, et alors le nombre de ceux-ci peut
devenir tellement considérable que les animaux en souffrent; ces derniers
s'en débarrassent en détachant de petites boules formées de cellules appar-
tenant à leur propre corps mélangées à des Algues, ce qui déprime les
Polypes. Les animaux doivent s'infester en prenant leur nourriture : les
Daphnies, proie habituelle des Polypes, possèdent des Zoochlorelles dans
leur tube digestif; à noter qu'il doit y avoir émigration des Algues par l'in-
termédiaire des Cerona (Poux des Polypes), qui sont toujours verts quand
ils vivent sur des animaux verts. Il ne semble pas que, dans la nature, cette
symbiose puisse se rencontrer souvent : si le Polype vit à l'obscurité ou si
l'eau est froide, les Zoochlorelles disparaissent; s'il séjourne à la lumière
chaude, les symbiotes se développent très rapidement etle Polype succombe.
— P. RÉMY.
Fûrth (Paula). — Sur la biologie et la microchimie de quelques espèces
de Pirola. — Irmisch avait déjà, en 1855, fait remarquer l'analogie existant
entre les cellules épidermiques des racines de Pirola et celles de maintes
orchidées; Kerner, en 1886, constate que les poils absorbants y sont rem-
placés par un manteau mycélien et, enfin, en 1899, Kramar décrit de
façon précise le mycorrhize de P. rotundifolia et de P. minor. Quelques
contributions de Frank et de Stahl (1900), et une étude de Velenovsky (1905),
complètent la série. F. a repris la question. Tout d'abord elle s'est mise à la
recherche de plantules. Malgré de longues heures de travail dans des forêts
riches en P. secunda, P. minor et P. chlorantha, elle ne trouve qu' « une »
plantule de P. chlorantha. Ces végétaux semblent se reproduire de préfé-
rence végétativement, par rhizome, surtout grâce à la faible intensité lumi-
neuse. Des colonies de centaines d'individus anastomoses ne sont point rares.
Les graines de Pirola sont infimes, du type scobiforme, l'embryon estpauci-
cellulaire, indifférencié. Les quelques cellules de l'endosperme sont oléagi-
neuses. Tous les essais de germination tentés par F. ont échoué, dans tous
les milieux, à tous les éclairements, à toutes les températures. L'étude de
la racine montre que celle-ci est fortement infectée par une mycorrhize
endotrophe. La présence constante du champignon chez P. uniflora, chlo-
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 103
rantha, secundo, et minor en fait déduire l'obligation. P. uniflora possède
parfois encore des racines normales non infectées, avec d'abondants poils
absorbants, mais ceux-ci disparaissent avec l'infection. Chez les autres
espèces, F. n'a jamais trouvé de racines pilifères. Dans la règle, l'épiderme
seul est infecté, rarement la couche sous-jacente. Dans tous les cas, les
cellules attaquées réagissent avec le métabolisme nucléaire et immobilisent
le parasite qu'elles digèrent en partie. Enfin. F. aconstaté la présenceabon-
dante de phloroglucotannoïdes dans tous les organes des Piroles. Une
section transversale d'un rhizome se colore instantanément en noir au
contact du rasoir. En outre, les parties aériennes de ces plantes renferment
des substances mal définies, qui sont précipitées par la vapeur d'eau, puis
fournissent par sublimation de beaux cristaux incolores, jaunâtres ou ver-
dâtres, en aiguilles. — H. Spinner.
= Parasitisme.
Chatton (Edouard). — Les Péridiniens parasites. Morphologie, repro-
duction, éthologie. — L'analyse d'un aussi important travail ne peut être que
très incomplète et ne peut donner qu'un rapide aperçu du nombre considé-
rable de faits qui y sont exposés. Dans une lre partie, l'auteur étudie les
genres et espèces en les classant non pas d'après un ordre systématique ou
en s'appuyant sur l'anatomie comparée — les P. ne forment pas un groupe
naturel et il est difficile de reconnaître l'homologie d'organes semblables —
mais en les groupant d'après leur siège par rapport à l'hôte.
I. Parasites externes. — Dans le genre Oodinium, Ch. classe des individus
sphériques, parasites externes de différents animaux pélagiques : Oikopleura,
Fritillaria, Salpes, Annélides, sur lesquels ils sont fixés par un large disque
adhésif muni d'une sorte de bordure en brosse caractéristique des surfaces
d'échanges et qui peut s'épanouir en de nombreux rhizoïdes; l'animal, qui
n'a pas de pigment assimilateur, se nourrit pas osmose ; après une période
de croissance et de multiplication, il se détache de l'hôte, s'encapsule com-
plètement et se divise par bipartitions rapides en un grand nombre de
dinospores toutes identiques et contemporaines; celles-ci ont une forme
analogue au Gymnodinium décrit par Pouchet et Dogiel chez les Siphono-
phores.
Les Apodinium, petites boules binucléées fixées par l'intermédiaire de
nombreux rhizoïdes à fonction absorbante dans la région branchiale des
Fritillaires et Appendiculaires, passent par une phase d'accroissement, puis
se segmentent subtransversalement en deux cellules ayant chacune deux
noyaux : l'une proximale ou trophocyte, l'autre distale ou gonocyte; cette
dernière se divise par bipartitions répétées en sporocytes binucléés, qui se
transforment en dinospores ; celles-ci sont mises en liberté par éclatement
de la coque; le trophocyte reste fixé à l'hôte, secrète une nouvelle mem-
brane transversale limitant un nouveau gonocyte qui donnera de nouveaux
sporocytes ; il y a emboîtement des générations de sporocytes, la génération
n -\- 1 se produisant quand la génération n n'a pas encore été expulsée : on
rencontre ainsi de nombreuses coques emboîtées, à sporocytes de taille de
plus en plus faible à mesure qu'on s'éloigne du trophocyte.
77. Parasites de tubes digestifs. — Les Blastodinium, parasites du tube
digestif de divers Copépodes pélagiques, présentent constamment une bipo-
larité très marquée, leur orientation par rapport à l'hôte étant souvent cons-
tante ; la cellule se segmente subtransversalement en trophocyte qui reste
inchangé et gonocyte qui se multiplie en donnant des sporocytes binucléés
104 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mis en liberté par déhiscence de la coque; comme chez les Apodinium, le
trophocyte se redivise bientôt et donne une nouvelle génération de spores,
processus qui peut se renouveler jusqu'à complet épuisement de l'hôte; les
éléments sont évacués au dehors par le tube digestif et prennent une forme
gymnodinienne. La segmentation et l'évacuation se font la nuit, à raison
d'une par 24 heures ; le passage dans le milieu extérieur est nécessaire pour
que les sporocytes puissent devenir parasites. Certains individus solitaires
présentent un emboîtement de générations ; enfin, certaines espèces se mul-
tiplient par scissiparité simple à l'intérieur de l'hôte. Chez certains il a été
constaté qu'à des stades comparables et chez un hôte de même taille, les
parasites sont d'autant plus petits qu'ils sont plus nombreux; le nombre des
parasites est d'autant plus élevé que l'hôte est plus grand et, à des stades
comparables, dans des groupes de même ordre, chez des hôtes de même
espèce, la taille du parasite est fonction de celle de l'hôte. Les parasites
provoquent le nanisme de l'hôte et déterminent une castration parasitaire
du mode indirect qui n'a pas de retentissement sur les caractères morpho-
logiques du Copépode; bien que parasites internes, la plupart des Bl. con-
servent un pigment assimilateur xantho-chlorophyllien.
Chez le Schizodinium sparsum, parasite du tube digestif des Corycœus
roslratus, chaque individu, sensiblement sphérique, binucléé, subit, lorsqu'il
est arrivé au terme de sa croissance, une série de divisions dichotomiques
intéressant toujours la cuticule et aboutissant à la formation de spores;
comme les BL, les Sc/t. conservent leur pigment assimilateur.
Dans cette catégorie sont h ranger les Haplozoon, parasites du tube digestif
d'Annélides, classés par Dogiel parmi les Mésozoaires ; il semble bien que
ce sont des Péridiniens, la cellule fixatrice représentant le trophocyte, la
seconde le gonocyte et les suivantes les sporocytes.
7/7. Parasites cœlomiques. — La cavité générale de certains Copépodes
pélagiques est parfois bourrée d'un grand plasmode qui envahit les appen-
dices et renferme un nombre considérable de noyaux souvent en mitose; ce
plasmode se développe à partir d'une spore ingérée qui a traversé le tube
digestif; il se fragmente en autant de spores qu'il y a de noyaux: les spores
évoluent en une forme Gymnodinium et sortent par une déchirure des
téguments de l'hôte; leur évolution ultérieure n'a pas été suivie. L'hôte
subit une castration parasitaire totale. Ces Péridiniens avérés appartiennent
au genre Syndinium. La cavité générale des Copépodes possède, outre ces
Syndinium, des Flagellés plasmodiaux (Paradinides) qui, par l'organisation
de leurs noyaux et la morphologie de leurs flagellispores, sont intermédiaires
entre les Euflagellés et les Dinoflagellés.
IV. Parasites intracellulaires. —Des œufs de Copépodes et des Diatomées
pélagiques peuvent être parasités par des Péridiniens des genres Chytrio-
dinium et Paulsenella qui se développent sur la cellule à la manière de
certaines Chytridinées; chez d'autres œufs de Copépodes et chez certains
Infusoires (Tintinnides), l'intérieur de la cellule est envahi par le parasite
qui y croit et s'y divise ; chacun des éléments qui sortent des Tintinnides se
transforme après deux divisions successives en quatre gamètes flagellés
qui copulent deux à deux : la notion de sexualité intervient donc ici dans le
cycle évolutif. — Les Radiolaires peuvent également héberger à leur inté-
rieur des Péridiniens; alors que les organites décrits comme isospores
appartiennent en propre au Radiolaire, les prétendues anisospores, dont
l'évolution a été décrite comme étant la gamétogénèse du Radiolaire, appar-
tiendraient en réalité au Péridinien; celui-ci, s'installe dans le noyau, et
bourgeonne dans le cytoplasme des tubes contenant de très nombreux
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 105
noyaux qui se multiplient activement et deviendront des noyaux sporaux.
Après avoir passé en revue une série de formes parasitaires à cycle
évolutif incomplètement connu, présentant avec les Péridiniens des affinités
probables ou possibles, Ch. étudie les différents modes et degrés du parasi-
tisme des Péridiniens et les adaptations qu'il entraîne. Les caractères péri-
diniens, qui sont plus ou moins effacés aux stades végétatifs, réapparaissent,
nettement exprimés, dans les éléments reproducteurs (dinospores typiques),
ce qui est un nouvel exemple à l'appui de l'idée émise par Léger et Duboscq
que les éléments reproducteurs échappent aux déformations adaptatives et
conservent le mieux la morphologie ancestrale; alors que les Péridiniens
libres sont presque tous des êtres monoénergides, la plupart des parasites
présentent des stades polyénergides résultant de l'avance que prennent les
divisions nucléaires sur les divisions eytoplasmiques, plus ou moins inhibées.
Mais c'est surtout sur la reproduction que retentit la vie parasitaire : cer-
taines formes parasites (un Gymnodinium, Sehizodinium sparsum, un para-
site des Tintinnides) ne présentent ni polarité morphologique, ni polarité
génétique, et se reproduisent par scissiparité simple ou ont une sporogénèse
ébauchée, comme quelques formes libres; mais tel n'est pas le cas des
Apodinium, Chytriodinium, Blastodinium, qui présentent une sporogénèse
itérative (palisporogénèse) pouvant s'expliquer de la façon suivante : de par
sa situation, la nutrition cl 'Apodinium est unipolaire; à la première division,
le gonocyte est complètement isolé par la cloison transversale du trophocyte,
est privée de nutriments et ne peut que dégénérer ou s'enkyster ou se divi-
ser; c'est le dernier phénomène qui se produit; le cas des Chytriodinium
s'explique de la même façon. Chez Blastodinium, le trophocyte se trouve
dans la partie du tube digestif où les sucs affluent, où la nutrition du para-
site se fait dans les conditions les plus favorables : le trophocyte reste sans
changement, et le gonocyte, moins bien nourri, se divise. Les conditions
de la palisporogénèse relèvent de trois sortes de facteurs : 1° le mode de
scission transversal, caractère ancestral des Dinoflagellés; 2° une nutrition
hétéropolaire ; 3° un parasitisme histiotrophe exclusif. — P. Remy.
Chatton (E.) etLwoff (A.). — Sur une nouvelle famille à'Acinëtiens, les
Sphenophryidae, adaptés aux branchies des mollusques acéphales. — Outre
les Acinétiens qui vivent sur la coquille des mollusques et n'y cherchent
qu'un support banal, il en est constituant toute une faune, insoupçonnée
jusqu'ici, qui contractent avec leurs hôtes des rapports beaucoup plus stricts,
et même spécifiques. Une première catégorie comprend les Hypocoma pa-
rasites (voir Lichtenstein ci-dessous). Les formes de la deuxième catégorie
sont beaucoup plus étroitement spécialisées encore. Sédentaires et immo-
biles elles vivent, engagées comme des coins entre les filaments branchiaux
des Acéphales. Elles se nourrissent là uniquement par osmose. Elles ont
perdu l'attribut même des tentaculifères, l'appareil tentaculaire, et leur
nature d'Acinétiens ne s'exprime plus que par le mode de bourgeonnement
et l'organisation des bourgeons. C. et L. ont spécialement étudié Spheno-
phrya dosiniae de Dosinia exoleta de Roscoff.
La forme est celle d'un quartier d'orange qui s'insère par son arête rec-
tiligne, soutenue par une baguette axiale rigide, tubulaire, sur la bande
distale de cellules à longs cils des filaments branchiaux. Multiplication par
bourgeons externes dorsaux, qui, selon la règle, prennent naissance per-
pendiculairement au parent. Embryons à symétrie bilatérale, à ceinture
vibratile marginale. Les stries ciliées de cette ceinture, sinon les cils
eux-mêmes, persistent à l'état dulte. Malgré leur adaptation étroite à leur
106 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
hôte ces acinétiens ne sont pas de véritables parasites. Leur condition peut
être définie inquilinisme compliqué de phorésie. — E. Chatton.
Chatton (Edouard) et Pérard (Charles). — Les Nicollellidac, Infu-
soires intestinaux des Gondis et des Damans et le cycle évolutif des Ciliés. —
Etude de quatre espèces de Ciliés : Nicollella ctenodactyli, Collinella gundii,
parasite le premier du côlon, le second du côlon et du cœcum du Gondi
(Ctenodactylus gundi) et Collinella sp., Pycnothrix monocystoides, parasites
de l'intestin grêle du Daman (Procavia çapensis). Le cycle évolutif des
Ciliés du Gondi a seul été étudié. Il y a une région du côlon où N. et C.
prospèrent et ont leur taille maximum : là, le milieu leur est le plus favo-
rable; à mesure que de cette zone on descend vers l'anus, la taille des
parasites diminue graduellement : le contenu du tube digestif, de subli-
quide, devient presque solide; cette condensation agit sur les Ciliés par
raréfaction de la nourriture, concentration des substances dissoutes, inhibi-
tion mécanique de l'ingestion et il s'ensuit soit une intoxication des parasites
conduisant à une dégénérescence, soit une inanition qui détermine la
multiplication ; les divisions sont d'autant plus poussées que le milieu est
plus déficient; elles se succèdent sans croissance compensatrice, ce qui est
dû à la raréfaction progressive de la nourriture, et la taille des individus
diminue de plus en plus. Si la raréfaction de l'aliment est brusque, la
conjugaison se produit (celle-ci est donc soumise aux facteurs externes,
dont l'inanition est le plus important) ; la conjugaison arrête la multiplica-
tion du Cilié, constatation analogue à celle qui a été faite chez les Paramé-
cies (Maupas, Jennings); bien plus, la conjugaison remet les ex-conjugués
en état de s'accroître, fait observé déjà par Jennings chez les Paramécies ;
elle met donc fin à la crise de vitalité consécutive à la disette ; outre son
rôle purement amphimixique, elle a pour effet de ramener les conjugués à
un état d'équilibre temporaire pendant lequel certains individus ont la
possibilité d'échapper à la crise et de retrouver des conditions nécessaires
à leur régénération. Si elle ne ramène pas d'emblée les animaux à une
multiplication par divisions espacées et compensées (indice de vitalité), c'est
parce qu'elle s'effectue chez des formes débiles; elle-même est une crise,
et il ne faut pas être surpris de constater, comme Jennings chez les Para-
mécies, que les ex-conjugués sont en état d'infériorité vis-à-vis des non-
conjugués. Il n'a été observé aucun indice d'enkystement. — P. Rém\.
a) Lichtenstein (J.-L.). — Ophryoglena Collini, n. sp. parasite coelomi-
que des larves d'éphémères. — Premier cas de parasitisme d'un cilié chez un
insecte. Le parasite qui appartient à un genre formé d'espèces libres, n'est
pas modifié par sa condition — E. Chatton.
b) Lichtenstein (J.-L.). — Hypocoma patellarum, acinétien parasite de
Patella cœrulea. — Le genre Hypocoma est formé d'acinétiens conservant à
l'état adulte leurs caractères embryonnaires. Leur appareil tentaculaire est
formé d'un seul suçoir au moyen duquel ils attaquent leurs proies. L. fait
connaître le premier exemple d'un Hypocoma parasite, qui se sert de son
suçoir pour s'enraciner à demeure dans les cellules épithéliales de l'hôte.
— E. Chatton.
a) Léger et Hesse. — Microsporidies à spores sphériques. — L'existence
de microsporidies à spores sphériques, présentant d'ailleurs la structure
normale (2 noyaux valvaires, 2 noyaux capsulaires et 1 noyau germinal)
XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 107
est digne de retenir l'attention à cause des confusions que l'on peut faire
entre ces organismes et les champignons, et aussi parce qu'elles font la tran-
sition avec les Chytridiopsis, jusque-là énigmatiques. Elles sont parasites
d'Oligochètes et de larves de diptères. — E. Chatton.
b) Léger (L.) et Hesse (E.). — Microsporidies bactéri formes et essai de
systématique du groupe. — En faisant connaître toute une série de microspo-
ridies, présentant par la forme de leurs spores et par leur mode d'infes-
tation des tissus des insectes, de curieux caractères de convergence avec
les bactéries, L. et H. étendent de beaucoup les limites du groupe. Cer-
taines de ces formes ont dû certainement être prises pour des schizophytes.
Leur connaissance oblige à remanier selon les vues exposées par Chatton
et Krempf (1911), la systématique des microsporidies. C'est la forme et la
structure des spores qui en sera la base. — E. Chatton.
Borivoje (Dim. Milojevïc). — Sur les transformations du caryosome
chez les grégarines. — La désagrégation du caryosome des grégarines n'est
pas constamment liée au début de la période sexuelle. Le rôle de cet élé-
ment n*est pas purement trophique. Chez Gregarina cuneata le premier
noyau germinatif se forme au sein du caryosome du noyau primaire. Mais
les modifications cycliques qu'il subit sont, elles, purement trophiques. Chez
toutes les Grégarines des larves de Tenebrio molitor, le caryosome dispa-
raît au même moment du cycle évolutif. — E. Chatton.
Zotta (G.). — Sur la transmission expérimentale du Leplomonas pyrrho-
coris (Z.) chez des insectes divers. — Le Leptomonas du Pyrrhocoris aptera,
un des rares trypanosomides d'insectes qui parasitent non seulement le
tube digestif, mais aussi la cavité générale de l'hôte. 11 peut être inoculé
dans la cavité générale d'autres insectes de diverses classes : hémiptères,
larves de coléoptères, diptères, lépidoptères. Certaines espèces sont réfrac-
taires, surtout parmi les orthoptères. D'autres meurent de l'infection ; la
larve de Galleria (lépid.) succombe toujours pendant la métamorphose,
certaines résistent indéfiniment (Tenebrio molitor où les parasites passent
de la larve à l'imago). Il y a toujours une phagocytose intense avec gigan-
tisme des phagocytes. Chez la chenille de Galleria l'infection passe de la
cavité générale dans l'intestin, à l'inverse de ce qui se passe naturelle-
ment chez Pyrrhocoris. — E. Chatton.
Mercier (L..). — Glugea gigantea Thélohan. Réaction des tissus de l'hôte
à V infection.. Ce parasite de Crenilabrus melops a été décritpar Swarcewsky
(1914) comme haplosporidie. Il détermine dans le tissu conjonctif des tumeurs
de la taille d'un œuf de poule. Les parasites en voie de multiplication
schizogonique forment des cordons ramifiés. Le tissu conjonctif ne réagit
que lorsque les spores commencent à se former. Les cellules conjonctives
se laminent d'abord au contact du cordon et forment une membrane
anhyste, kystique. Puis les amoebocytes affluent et se transforment en
cellules conjonctives fixes qui deviennent elles-mêmes des cellules géantes,
mesurant jusqu'à 80 p. Il y a des métastases par rupture des capillaires,
dont le sang entraine les spores au loin. — E. Chatton.
Duboscq (O.). — Selysina perforons Dub. — Description des stades con-
nus du Sporozoaire de Stolonica avec quelques remarques sur le pseudovitellus
des statoblastes et sur les cellules géantes. — Les éléments du mésenchyme
108 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
(oseudovitellus) du statoblaste de S. sont des globules du sang de la mère
transmis au bourgeon et qui ont proliféré; ces globules, décrits par D., sont
tous des leucocytes; il n'a pas été trouvé d'hématies ni de cellules vacuo-
laires, rencontrées chez d'autres Tuniciers. Certains de ces leucocytes ren-
ferment des spores à un seul sporozoïte qui, une fois mûr, quitte sa spore,
et mène une vie parasitaire à l'intérieur d'un leucocyte; il s'accroît, le
leucocyte-hôte s'hypertrophie, son noyau se divise amitotiquement et des
leucocytes voisins viennent se fondre avec lui pour former une cellule
géante. Certaines cellules géantes, qui présentent une ébauche de membrane
kystique, contiennent parfois 4 ou 5 grands Sporozoaires ; d'autres, à mem-
brane kystique bien développée, renferment, outre ces grands Sporozoaires,
d'autres petits groupés en îlots ; enfin le mésenchyme de l'Ascidie adulte
renferme des kystes durables, à membrane très épaisse ; les uns, de petite
taille, renferment un bouquet de sporozoïtes; les autres, grands, émigrent
soit à l'extérieur soit dans la cavité branchiale en traversant les téguments
et contiennent des héliospores. D. admet que toutes ces formations repré-
sentent différents stades du développement d'un même Sporozoaire qui pré-
senterait des caractères des trois ordres de ce groupe et il essaie de suivre,
en faisant de nombreuses hypothèses, la partie asexuée du cycle de ce
parasite. — P. Rémy.
George vite h (Jivoïn). — Études sur le développement de Myxidium ;/adi
Georgëv. — Cette Myxosporidie est parasite de la vésicule biliaire du Gadus
pollachia ; les individus ne sont pas intracellulaires comme on l'a prétendu,
mais vivent fixés aux parois de la vésicule par un grand ou plusieurs minces
pseudopodes qui s'insinuent entre les cellules épithéliales; il doit d'ailleurs
en être de même pour toutes les Myxosporidies qui vivent dans des cavités.
Chaque noyau valvaire d'une spore âgée est flanqué d'un grain chroma-
tique qui, chez la spore jeune, a la structure d'un noyau myxosporidien ;
au cours du développement, ce dernier se fusionne avec son caryosome, et
se présente alors sous forme d'un grain chromatique, qui doit donc être
considéré comme un véritable noyau trophique ; les grains chromatiques,
quand la spore mûrit, s'allongent, se fragmentent, puis disparaissent. La
spore, qui a normalement deux capsules, une à chaque extrémité, peut pré-
senter des anomalies : les capsules peuvent être toutes deux à la même
extrémité; il peut se faire que la spore perde sa symétrie binaire et présente,
comme Caullery et Mesnil l'ont observé déjà chez les Actinomyxides, une
symétrie ternaire ; il y a alors 3 capsules, 3 noyaux valvaires, 3 végétatifs
et 3 capsulogènes, mais toujours un seul sporoplasme avec ses deux
noyaux.
La spore mûre passe de la vésicule biliaire dans l'intestin, d'où elle est
rejetée à l'extérieur ; arrivée dans l'intestin d'un hôte nouveau, elle libère
son sporoplasme, dont les noyaux se sont fusionnés; le sporoplasme est ainsi
devenu un zygote qui, grâce à des mouvements amiboïdes, gagne la vésicule
biliaire, où, par des divisions répétées, toujours égales, il donne des schi-
zontes. Après plusieurs générations de schizogonies, les schizontes entrent en
sporogonie : chez certains d'entre eux, de plus grande taille, les sporontes,
le noyau subit une division inégale, donnant un grand noyau génératif et
un petit, végétatif; chacun d'eux subit une division égale et l'on a deux
noyaux génératifs et deux petits végétatifs; ceux-ci ne se divisent plus et
s'accoleront aux deux noyaux valvaires; quant aux deux noyaux génératifs,
ils donneront, à la suite de divisions répétées, six noyaux sporaux et les deux
petits noyaux végétatifs; deux des cellules à grands noyaux émettent chacune
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 109
un grain chromatique, ce qui représente un véritable processus de réduction
chromatique, et les deux cellules, après cette émission, représentent des
gamètes; les six cellules sporales se différencient alors en deux valvairesT
deux capsulogènes et deux isogamètes; la plastogamie des gamètes, com-
mencée dans le sporoblaste, s'achève dans la spore jeune, formant un spo-
roplasme à deux noyaux de gamètes ; la caryogamie ne s'accomplit que
lorsque le sporoplasme est libéré, et il est bien probable que le changement
d'hôte est nécessaire à sa réalisation.
Outre cette sporogonie monosporée. il y a une sporogonie disporée, dont
le principe est le même que chez d'autres formes bien connues : il y a divi-
sion des noyaux du sporonte jusqu'à formation de 12 grands noyaux sporaux
et 2 petits végétatifs et il y a émission de 4 grains chromatiques. Des sporo-
gonies polysporées peuvent également apparaître à l'intérieur des plasmo-
dies; ce type de sporulation est analogue à celui qui a déjà été décrit chez
Chloromyxum. — P. Rémy.
Keilin (D.) et Picado (C). — Biologie et morphologie larvaires d'Anas-
trepha striata Schiener, Mouche des fruits de V Amérique centrale . — ■ Presque
tous les fruits de Psidium guayaba (Goyavier) de Costa-Rica sont parasités
par la larve d'.4. striata dès qu'ils commencent à mûrir; la variété des
fruits à pulpe jaune semble être la moins parasitée; cette immunité, due à
des causes tout à fait inconnues, est comparable à celle que présentent
certains Oliviers envers Dacus olegae. Il semble que cette espèce ne parasite
que les fruits de Psidium, tandis que la larve d'A. ludens, espèce très voisine,
vivant également dans l'Amérique centrale, attaque non seulement les
goyaves, mais aussi les oranges, les fruits du Caféier, de l'Avocatier et du
Mangifera indica. — Keilin a observé précédemment que les larves sapro-
phages ont constamment des côtes dans leur pharynx, tandis que le pharynx
des larves de Diptères cycloraphes parasites des animaux ou des plantes et
celui des larves carnivores ou suceuses du sang des Mammifères en est
dépourvu; la larve à.' A. striata a un pharynx muni de côtes, et pour cette
raison K. et P. admettent que les conditions de vie dans les fruits sont ana-
logues à celles de la vie saprophagique; ces conditions seraient réalisées
grâce à des transformations du milieu nutritif dues à l'action de diastases
issues probablement des cellules du fruit déchirées par la tarière de la
femelle lors de la ponte et de microorganismes inoculés dans le fruit par la
tarière. — On pourrait combattre ce Diptère en utilisant un Braconide para-
site des larves, le Diachasma Crawfordi. — P. Rémy.
Legendre (J.) et Oliveau (A.). — Rôle du lapin domestique dans l'at-
traction et la nutrition d' Anophèles maculipennis. — Les auteurs ont cons-
taté que, dans certaines régions provençales où la cuniculiculture est très
répandue, l'A. maculipennis en hiver se tient à l'écart de l'homme et ne
le pique pas; mais il recherche les lapinières et se nourrit sur le lapin,
presque exclusivement. En effet, on ne le rencontre point dans les habi-
tations humaines ni dans les écuries, porcheries ou poulaillers ; mais il est
toujours présent et souvent abondant dans les lapinières habitées. 11 y au-
rait donc intérêt à déterminer, dans les pays à malaria, les conditions de
la vie rurale qui se prêteraient le mieux à la protection de l'homme par le
lapin, ou autre animal domestique, contre les Anophèles. — A. Drzewina.
Torrey (G. S.). — Coronella nivea Crouan. — Ce Champignon, de position
systématique encore indéterminée, a été retrouvé sur crottin de zèbre du
110 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. L'auteur observe son parasitisme
nécessaire sur un Mucor et l'impossibilité d'obtenir en culture pure la ger-
mination de ses spores : celles-ci ne germent pas davantage en culture pure
mixte renfermant un Mucor. Le Coronella nivea paraît pouvoir se présenter
sous deux races différentes, des auteurs ayant obtenu des cultures pures de
cette espèce et ayant fait germer ses spores sans difficulté. — F. Moreau.
= Mimétisme.
Reh (L.). — Les Guêpes mimant lesSésies. — R. critique vivement Heiker-
tinger qui est anti-darwinien et ne croit pas au mimétisme. Les Sésies non
seulement ressemblent aux Guêpes, mais se comportent comme elles;
l'imitation est parfaite et l'avantage qu'elle procure indiscutable. Pour R.,
en effet, et en cela manifestement il se trompe, « tcus les animaux doivent
voir pareillement ce qui est pareil ». — A. Drzewina.
Heikertinger (Fr.). — Le mimétisme des Guêpes ou la sphécoïdie. —
C'est une longue réponse aux critiques de Reh (voir plus haut). H. passe en
revue les différents Insectes qui miment les Guêpes, à savoir les Hyménop-
tères, les Diptères, les Lépidoptères et les Coléoptères sphécoïdes, en outre
quelques Ortlioptères et Araignées. Il cherche à montrer sur de nombreux
exemples que l'avantage procuré par la sphécoïdie est illusoire. Certes, la
ressemblance existe, mais les ennemis naturels des Insectes sphécoïdes ne
paraissent pas s'y tromper. D'ailleurs, les Guêpes sont parfaitement mangées,
par les Oiseaux en particulier; l'examen du contenu stomacal de ceux-ci le
prouve, et H. cite diverses statistiques à cet égard. L'hypothèse de mimikry
pèche donc par la base, du moment que les « modèles » à imiter sont eux-
mêmes si vulnérables. Surplus de 10.000 Coléoptères paléoarctiques, ilyena
à peine dix qui miment réellement les Guêpes; pourquoi ces quelques
espèces en auraient-elles plus besoin que les milliers d'autres? Il en est de
même pour les Papillons. La coloration jaune et noire est commune; parmi
les multiples combinaisons de couleur et de dessins le type Guêpe se réalise
quelquefois, par hasard, et c'est aussi peu important, ou aussi important, que
les autres combinaisons. H. discute enfin la question de l'origine de la sphé-
coïdie; ce n'est certainement pas la sélection, plutôt une mutation. —
A. Drzewina.
= Particularités structurales et physiologiques.
Brolemann (Henry W.) et Lichtenstein (Jean L.). — Les vulves des
Diplopodes. — On désigne sous ce nom des organes pairs qui se présentent
sous la forme de mamelons saillants, sans cavité propre, résultant d'une sim-
ple différenciation du .tégument périoviductal ; au sommet de chaque tuber-
cule s'ouvre l'orifice du conduit génital femelle. Une étude détaillée de la
structure des vulves d'animaux appartenant aux trois groupes des Polydes-
moïdes, Juloïdes et Spirostreptoïdes montre que chez tous il y a, courant le
long de la ligne médio-inférieure de l'organe une gouttière plus ou moins
sinueuse qui résulte d'une invagination des téguments chitineux sous l'in-
fluence de tractions musculaires; cette rainure, considérée jusqu'à présent
comme une glande, joue en réalité le rôle de réceptacle séminal : les sper-
matozoïdes y sont agglomérés par la sécrétion d'une glande unicellulaire
typique; à l'extrémité de la rainure se trouvent des poils tactiles repré-
sentant probablement un appareil sensoriel lequel, au contact du gonopode
XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 111
ou du sperme, déterminerait l'a sécrétion glandulaire qui agglutinera les
spermatozoïdes. — P. Rémy.
Mûller (Max). — Bhyphus et Mycetobia, avec considération particulière
de l'intestin larvaire. — Chez les larves de ces deux genres, l'extrémité pos-
térieure de l'œsophage se termine par une véritable trompe musculeuse de
laquelle part une membrane péritrophique qui flotte à l'intérieur de l'intes-
tin moyen et enveloppe les aliments. L'intestin moyen, peu riche en muscles
circulaires, n'exécute pas de mouvements péristaltiques, mais un mouve-
ment pendulaire de rotation de 111) à 150° qui servirait à mettre en contact
les aliments avec les sucs digestifs. Les produits ingérés progressent dans
les intestins antérieur et postérieur par des mouvements péristaltiques, mais
à l'intérieur de l'intestin moyen la progression est assurée par un tout autre
mécanisme : la trompe, par le jeu de ses muscles radiaires, s'allonge et se
raccourcit rythmiquement en même temps que son extrémité postérieure
exécute un mouvement de rotation ; cette extrémité agit ainsi comme une
presse sur le contenu intestinal, qui forme alors un bloc alimentaire épais,
cylindrique et est bourré dans la membrane péritrophique; ce bloc sera
poussé vers l'anus par les blocs suivants ; ce qui montre que les choses se
passent bien ainsi, c'est que si l'on fait jeûner la larve, la nourriture sé-
journe dans l'intestin moyen et l'animal meurt, bien que sa membrane péri-
trophique soit remplie. — P. Rémy.
d. Plnjlo génie.
Schiefferdecker (P.). — Sur la présence de fibres élastiques dans la série
animale, sur leur disposition dans la peau de la joue dans diverses races hu-
maines et sur les rapports entre le tissu conjonctif" et le langage. — De recher-
ches faites dans la série animale au moyen des colorants électifs de l'élas-
tine, S. conclut à son absence chez les Invertébrés et chez YAmphioxus;
tout au plus si, chez certains de ces animaux, on observe un tissu fortement
réfringent, mais sans colorabilité spécifique, qui est peut-être formé d'une
élastine imparfaite. Chez les Cyclostomes, la gaine de la chorde présente en
plus la colorabilité par les réactifs de l'élastine, mais c'est une colorabilité
encore restreinte, et qui aboutit à un ton très différent de celui que prend
la vraie élastine. Celle-ci n'est connue que chez les Vertébrés supérieurs, à
partir des Sélaciens et des Ganoïdes. Comme quatrième type de tissu élas-
tique, on doit considérer enfin sa modification sénile, caractérisée par sa
fragilité et sa colorabilité spéciale.
Dans une deuxième partie de son travail, S. étudie un type particulier de
tissu élastique, qu'il a observé chez l'Homme dans la peau des joues, et qui
est caractérisé par des ondulations très marquées des fibres. Ce tissu n'est
développé en une couche autonome que dans les races supérieures, et avant
tout dans les races indo-européennes. La couche élastique semble moins
spécialisée chez les Chinois et les nègres soudanais. Elle manque tout à
fait aux races inférieures (Bantous, Javanais, Mélanésiens, Australiens), où
les fibres élastiques sont mêlées au conjonctif. Celui-ci n'a d'ailleurs pas
partout les mêmes caractères : il est banal dans les races inférieures ; il se
caractérise dans les autres par une colorabilité plus irrégulière et plus res-
treinte. Les fibres élastiques manquent enfin à peu près complètement dans
les joues de deux Cercopithèques étudiés à titre de comparaison. De tous
ces faits, S. conclut qu'il s'agit là du développement progressif d'une Elastica
mimica antagoniste des muscles de la mimique : elle se développerai* de
112 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
plus en plus à mesure que la mimique devient de plus en plus inutile, par
suite de la prédominance du langage articulé. C'est ainsi que, dans ce cas,
la structure du conjonctif serait en relation avec les facultés psychiques. —
M. Prenant.
Anthony (R.) et Champy (Ch.). — La forme reptilienne du spermatozoïde
du Pangolin et sa signification. — Les spermatozoïdes du Pangolin, comme
ceux des Reptiles, ont une tête très allongée, cylindro-conique et plus ou
moins enroulée en spire; cette forme spermatique parait être fort ancienne,
car on la retrouve chez les Amphibiens et les Sélaciens. Mais, parmi les
Mammifères, seuls les Monotrèmes ont des spermatozoïdes nettement repti-
liens. Les auteurs se demandent si la forme spermatique du Pangolin est
d'acquisition secondaire et due à une convergence, ou bien si elle est la
persistance d'un caractère ancien, et ils penchent vers cette dernière hypo-
thèse. — A. Drzewina.
Joseph (H.). — Sur l'état primitif d'un organe du sens de la pesanteur.
— La structure, la position et l'innervation des statocystes chez diverses
Méduses sont à tel point variables qu'il faut admettre pour ces organes des
origines indépendantes et convergentes. Quelquefois, l'organe sensoriel se
différencie, sans qu'il y ait formation de concrétions calcaires. Mais il arrive
aussi, et c'est le cas le plus simple, que le statolithe précède le développement
du dispositif nerveux. Ainsi, chez Cladonema radiatum, on trouve dans
chaque tentacule, parmi les cellules endodermiques, et sans connexion
aucune avec des éléments sensoriels, un corps fortement réfringent, inco-
lore, de forme cristalline; chez Cl. Mayeri, il est plus volumineux et assure
manifestement l'équilibre de l'animal. J. rappelle à ce sujet les idées de
Haberlandt et Némec sur le sens de la pesanteur chez les plantes où inter-
viendraient les grains d'amidon. — A. Drzewina.
a) Roule (Louis). — Sur un nouveau Poisson abyssal (Scombrolabrax hete-
rolepis, nov. gen. nov. sp.) péché dans les eaux de Vile Madère. — Un exemplaire
unique fut capturé par 800 à 900 mètres de profondeur. Le nom spécifique,
donné par R., exprime la disposition des écailles, dont les dimension va-
rient du simple au quintuple, et qui s'imbriquent irrégulièrement; le nom
générique rappelle que ses caractères participent à la fois de ceux de Scom-
briformes et de ceux de Perciformes. Il semble que l'on doive considérer
ce Poisson comme un type de transition. R. envisage la création d'un groupe
nouveau, celui des Scombroperci formes. — A. Drzewina.
CHAPITRE XVIK
La distribution géographique des êtres
Astre (Gaston). — Contribution à l'étude de la répartition des zones biolo-
giques sur les dunes ^méditerranéennes du golfe du Lion. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 1120, 1921.) [114
XVIII. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 113
Beauchamp (P. de) et Lami (R.). — La bionomie intercotidale de Vile de
Brèhat. — (Bull. biol. Fr. et Belg., LV, 184-238, 4 pi., 1921.) [115
Bouvier (E. L.). — Décapodes marcheurs (Beptantia) et Stomatopodes
recueillis à Vile Maurice par M. Paul Carié. (Bull. Se. Fr. et Belg.,
XLVÏII, 178-318, 42 fig., 4 pi., 1914-1920.) [115
Chabanaucl (Paul). — Sur la présence d'un Batracien Urodèle en Afrique
intertropicale. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 139, 1921). [116
Gouégnas (Jean). — L'aire de distribution géographique des Ecrevisses de
la région de Sussac (Haute- Vienne) et ses rapports avec les données géolo-
giques. (Arch. Zool. expér., LIX, N. et R., 11-13, 1920.) [116
F âge (Louis). — Etxides sur les Araignées cavernicoles. — ///. Le genre
Troglohyphantes. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, 55-148) (Biospeologica,
XL, 1918-1920.) [114
Fauvel (Pierre). — Annélides polychètes de Madagascar, de Djibouti et du
golfe Persique. (Arch. Zool. exp. et gén., LVIII, 315-473, 12 fig., 3 pi., 1918-
1920.) [115
Herdman (W. A.). — Uceanography and the Sea-Fisheries.^e^. Brit.
Association Adv. Se, Cardiff, 1920, p. 1-33.) [Adresse présidentielle
Marcus (Ernst). — Ueber die Verbreitung der Meeresbryozoen. (Zool. Anz.,
LUI, 205-221, 1921.) [115
Mertens (R.). — Zur Kenntnis der Reptilienfauna von Malte. (Zool. Anz.,
LUI, 236-240, 1921.) [116
Metcalf (Maynard M.). — Upon on important method of studying pro-
blems of relationship and of geoqraphical distribution. (Proceed. Nat.
Acad. Se. United States, VI, N" 7, 432-434, 1920.) [113
Racovitza (E.-G.). — Aotessur les Isopodes. (Arch. Zool. exp. etgén., LVIII,
N. et R., 31-43, 49-77, 79-115, 84 fig., 1918-1920.) [114
Metcalf (Maynard M.). — Sur une importante méthode pour étudier les
problèmes de parenté et de distribution géographique. — Les Leptodactylides
sont les Batraciens anoures caractéristiques de l'Amérique tropicale et du
sud, ainsi que de l'Australie et de la Tasmanie ; on ne les trouve nulle part
ailleurs, ce qui semble indiquer qu'il y a eu jadis une connexion terrestre
entre l'Australie et la Patagonie par l'intermédiaire de l'Antarctique, à
moins que la ressemblance des espèces ne soit due à un phénomène de con-
vergence. Mais l'étude des parasites permet d'adopter le premier point de
vue, car dans les deux régions, les Leptodactylides hébergent une Opaline
plate à deux noyaux de genre Zelleriella, identique spécifiquement. Au
temps où la Patagonie était reliée à l'Antarctique, il devait y avoir quelque
barrière entre la Patagonie et la partie nord de l'Amérique du Sud, sans
doute une mer peu profonde courant dans le milieu de l'Amérique du Sud et
reliant les deux grands Océans, car les Bufo qui abondent dans l'Amérique
et l'Asie tropicale et tempérée n'ont pas atteint l'Australie ; ils ont cepen-
dant des Zelleriella., mais ce parasite doit provenir des Leptodactyles, qui se
sont mélangées aux Bufo après le soulèvement qui a réuni entre elles les
l'année biologique. 8
114 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
deux parties de l'Amérique du Sud; alors l'Australie s'était séparée par la
régression du continent Antarctique ; on sait du reste que les Bufo peuvent
être facilement infestés par tous les genres d'Opalines. — L. Cuénot.
Racovitza (E.-G.). — Notes sur les hopodes. — En Europe occidentale
vivent mélangées plusieurs espèces d'Aselles, confondues jusqu'à présent
sous le nom d'Asellus aquaticus, mais qui appartiennent en réalité à deux
lignées bien distinctes, d'origine et d'âge différents; une de ces lignées a
comme représentant A. aquaticus L.; cette espèce, la plus répandue actuel-
lement, est probablement d'origine boréale et se serait propagée du Nord au
Sud; l'autre lignée est représentée par ^4 . meridianus Rac, des cavernicoles,
comme A. cavaticus, et des formes de Syrie, d'Algérie, du Roussillon fran-
çais ; cette lignée, très ancienne dans la région méditerranéenne, est origi-
naire d'Asie Mineure et s'est étendue vers l'Ouest le long des rivages méri-
dionaux de la Méditerranée ; elle semble être refoulée actuellement vers son
centre primitif de dispersion par A. aquaticus. — P. Rémy.
Fage (Louis). — Études sur les Araignées cavernicoles. III. Le genre Tro-
glohgphantes. — Ces petites Linyphies ont une grande affinité pour l'humi-
dité ; leur habitat normal est à la lumière, dans les marécages, la mousse
numide, la zone voisine des glaciers, mais elles peuvent être attirées et rete-
nues dans des grottes par l'humidité et alors elles y subissent l'influence de
facteurs nouveaux (obscurité, température, nourriture, etc.) qui, chez cer-
taines, déterminent à partir de ce moment des adaptations nouvelles : dé-
pigmentation de la chitine, allongement des pattes ambulatoires et des poils
sensoriels, réduction des organes visuels pouvant aller jusqu'à la disparition
totale. La distribution géographique de ce genre est caractérisée par la loca-
lisation excessive des espèces et par la faible distance qui sépare les limites
méridionale et septentrionale de son habitat : ceiui-ci est compris en effet
entre les parallèles 42 et 46, allant des Monts Cantabres aux Alpes de Tran-
sylvanie. Les variations les plus importantes entre les espèces portent prin-
cipalement sur les organes copulateurs, dont les caractères ne paraissent pas
dépendre des conditions actuelles du milieu ; certaines de ces variations,
intéressant le style, se sont, semble-t-il, faites progressivement en allant
dans le sens Ouest-Est, les espèces les plus primitives étant dans les Monts
Cantabres et les Pyrénées, les plus évoluées se trouvant dans les Alpes de
Carniole; les autres variations, intéressant la « lamelle caractéristique », ont
déterminé dans chaque groupe un grand nombre d'espèces voisines, habitant
des endroits peu éloignés, mais toujours séparément. — P. Rémy.
Astre (Gaston). — Contribution à l'étude de la répartition des zones bio-
logiques sur les dunes méditerranéennes du golfe du Lion. — La répartition
des êtres vivants dans les dunes se fait suivant quatre zones élémentaires
qui sont, en allant de celle où la vie est impossible à celle où elle atteint
son maximum de développement, les zones abiotique, oligobiotique, méso-
biotique, et pléistobiotique. Mais sur les bords du golfe du Lion, où les
vagues et les vents amènent des perturbations continuelles dans la disposi-
tion topographique des dunes, les zones biologiques, initialement réparties
en séries plus ou moins régulières, sont morcelées à l'extrême et présentent
une disposition fragmentée ou chaotique, résultant de la persistance, dans
les endroits les moins ravagés, de certaines portions de zones originelles
plus homogènes. — A. Drzewina.
XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 115
Beauchamp (P. de) et Lami (R.). — La bionomie intercotidale de Vile
de Brêhat. — Description des diverses associations classées par faciès.
Deux points de Bréhat et de la région de Roscoff comparables comme
niveau, mode et faciès, sont occupés par des associations comparables. Pour-
tant des types faunistiques de la région roscovite manquent à Bréhat : on
n'y trouve pas par exemple le type des plages à sable coquillier très pur, et
les Hermelles, qui semblent localisées au voisinage de ces plages, sont
absentes. Le mode très exposé, caractérisé à l'île de Callot (région de Ros-
coff) par l'abondance des moulières et des Paracentrolus, manque à Bréhat :
les Moules y sont isolées, les P. n'y ont pas été trouvés, Balanes, Algues
calcaires, etc., y ont un développement moindre. Par contre, on trouve à
Bréhat des formes qui manquent près de Roscoff : Codium adhaerens,
C. bursa, Padina pavonia, Halopilys pinastroides. — P. Rémy.
Marcus (Ernst). — Sur la distribution géographique des Bryozoaires
marins. — Ortmann exposait en 1890 que sept régions du globe, appartenant
toutes à la zone tempérée des deux hémisphères, étaient caractérisées par leur
extraordinaire richesse en Bryozoaires marins, les zones polaires et intertro-
picales en étant à peu près dépourvues ; ces affirmations, parfaitement com-
préhensibles à l'époque où elles ont été émises, ne sont plus acceptables
aujourd'hui, étant donné les résultats considérables fournis par les explora-
tions récentes : en réalité, les Bryozoaires ne sont pas cantonnés dans des
provinces bien délimitées, et M. examine avec détails leur répartition dans
les régions intermédiaires; on ne peut plus dire qu'ils sont particulièrement
rares dans les régions polaires, pas plus d'ailleurs que sous les tropiques;
il est vrai qu'ils sont très peu abondants dans le voisinage immédiat des
récifs coralliens, mais cela tient probablement non pas à une influence de
la température, mais plutôt à la présence des Polypes, qui gênent l'accrois-
sement des colonies des Bryozoaires, mangent leur larves et accaparent
leur nourriture ; on peut remarquer, d'ailleurs, que dans les mêmes couches
géologiques les associations de Bryozoaires et Polypiers fossiles sont peu
développées. — P. Rémy.
Bouvier (E. L.). — Décapodes marcheurs (Reptantia) et Stomatopodes de
Vile Maurice. — La faune marine de cette île n'a pas de caractères propres
et offre dans son ensemble les traits essentiels de la faune indienne, voire
de la faune indo-pacifique; on y rencontre certains types qui vivent loin de
là, en des endroits où les conditions de vie sont analogues ; tels sont Scylla-
rus Nobilii du Golfe persique, différents Cyclométopes des Indes anglaises,
le Maiidé Naxioides spinigera des Maldives. Le Pseudibacus Pfejferi est le
stade post-larvaire de Scyllarides squamosus; les formes désignées sous le
nom de Pseudibacus ne forment pas, comme l'a déjà montré précédemment
l'auteur, un genre autonome de la famille des Scyllarides, mais représentent
un stade natant ou post-larvaire d'un Scyllarides. — P. Rémy.
Fauvel (Pierre). — Annélides polychètes de Madagascar, de Djibouti et du
golfe Persique. — La plupart des Polychètes de la mer Rouge et du golfe
Persique se retrouvent à Ceylan, en Malaisie et aux Philippines; un bon
nombre existe dans la région australienne et même certaines, adaptées à une
température élevée, dans la zone intertropicale du Pacifique et de l'Atlanti-
que. Alors que près des deux tiers des espèces de Madagascar se rencontrent
dans la partie Nord de l'Océan Indien, moins du cinquième est commun
avec les espèces du cap de Bonne-Espérance. — P. Rémy.
116 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Chabanaud (Paul). — Sur la présence d'un Batracien Urodèle en Afrique
intertropicale. — C. a capturé dans la région forestière du sud de la Guinée
française, où l'on croyait que les Batraciens Urodèles font défaut, une larve
d'Urodèle, voisine de Triton Poireti, mais qui en diffère par la conformation
des membres antérieurs. — A. Drzewina.
Mertens (R-). — Sur la faune reptilienne de Malte. — M. signale la
présence à Malte de sept Reptiles, dont deux Ophidiens de la Méditerranée
orientale : Coluber leopardinus et l'Opistoglyphe Tarbophis vivax ; alors que
la Couleuvre a été rencontrée également en Sicile et dans le sud de l'Italie,
le T. v. n'a été trouvé ni en Sicile ni sur la péninsule, et c'est la première
fois qu'on le signale à Malte ; il se pourrait que cette espèce ait été intro-
duite récemment dans l'île. — P. Rémy.
Couégnas (Jean). — L'aire de distribution géographique des Ecrevisses
de la région de Sussac (Haute- Vienne) et ses rapports avec les données géo-
logiques. — Les Ecrevisses, dont la carapace est imprégnée d'une forte
proportion de sels de chaux (carbonate et phosphate), ne peuvent vivre que
dans des eaux contenant en dissolution une certaine quantité de ces sels.
Dans le Limousin, pays granitique très pauvre en chaux, elles ne se trou-
vent que dans les régions dont les ruisseaux traversent des affleurements
d'amphibolite, roche contenant de 13 à 23 % de chaux (exemple environs
de Sussac). La présence d'Evrevisses dans une région donnée peut per-
mettre au géologue de découvrir dans le lit des cours d'eau des affleure-
ments de roches riches en sels calcaires. — P. Rémy."
CHAPITRE XIX
Système nerveux et fonctions mentales
1° Système nerveux.
Délava (Paul). — Etude des voles centrifuges du réflexe oculo-cardiaquc
(Bull. Acad. roy. Se. Belgique, 265-272, 4 fig., 1920.) [118
Frisch (K. von). — Zur alten Frage nach dem Sitz des Geruchsinnes bei
Insekten. Versuche an Bienen. (Verh. zool.-bot. Geselsch., Wien, LXIX, 17-
26, 1919, paru en 1920.) [123
Hansen (O.) und Hoffmann (P.). — Die Bedeutung der Sehnenreflexe fur
die Erhaltung einer Gelenkstellung. (Zeitschrift fur Biologie, LXXI, 99.) [118
Hardy (Arthur C). — A studg of the persistence of vision. (Proceed. Nat.
Acad. Se. United States, VI, N° 4, 221-224, 1920.) [122
Hecht(Selig). — Human retinal adaptation. (Proceed. Nat. Acad. Se. United
States, VI, N° 3, 112-115, 1920.) [121
Kastorf (Fritz). — Ueber die Verse hmelzung der Wdrmeempfîndung bei
rhytmisch erfolgenden Beizen. (Zeitschrift fur Biologie, LXXI, 1 Heft, 1.)
[119
XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 117
Lorente de No (R.). — Nota acerca de las alteraciones de los centros ner-
viosos en la coadiosis hepatica del conejo. (Trabajos del Lab. de Inv.
biolog. del Dr. Cajal, XVIII, 245-261, 1920.) [120
Meltzer (S. J.). — Are the superior cervical ganglia indispensable to the
maintenance of life ? (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, VI, N°9, 532-
539, 1920.) [118
Monchy (S. J. R. de). — Une remarque concernant le phénomène optique
décrit par Wassenaar. (Arch. néerl. Physiol. homme et anim., IV, 4elivr.,
459, 1920.) ' [122
Nolf (P.). — Nature et traitement du mal de mer. (Bull. Acad. méd. Belg.,
806-812, 1920.) [119
Saleck (W.) und Weitbrecht (E.). — Zur Frage der Beteiligung sympa-
thischer Nerven am Tonus der Skeletlmuskulatur. (Zeitschrift fur Biologie,
LXXI, 246.) [119
Schnurmann (F.). — Untersuchungen an Elritzen ûber Farbenwechsel und
Lichtsinn der Fische. (Zeitschrift fiir Biologie, LXXI, 69.) [121
Spiegel (E.). — Beitràge zur Anatomie und Pathologie des autonomen Ner-
vensystems. II. Zur Morphologie der peripheren Ganglien. (Anat. Anz.,
LIV, 331-335.) [117
Strohl (A.). — Sur la loi d'excitation électrique. (C. R. Soc. Biol., LXXXV,
477, 1921.) [120
Vogel (Hans). — Ueber die Spaltsinneorgane der Radnetzspinnen. (Zool.
Anz., LUI, 177-181, 3 fig., 1921.) [123
1° Structure et fonctions de la cellule nerveuse, des centres nerveux
et des organes de sens.
b. Centres nerveux et nerfs.
a) Structure.
Spiegel (E.). — Contributions à V anatomie et à la pathologie du système
nerveux autonome. IL Sur la morphologie des ganglions périphériques. —
Aux différences fonctionnelles et pharmacodynamiques reconnues entre la
partie centrale du système nerveux autonome et ses parties périphériques,
on n'avait fait correspondre jusqu'ici que des caractères extérieurs des cel-
lules nerveuses qui les constituent. S. a comparé la structure cellulaire de
ganglions directement unis à la moelle épinière à celle de ganglions péri-
phériques, tels que le ganglion ciliaire, les plexus coronaire, d'Auerbach et
de Meissner. Ni la taille des cellules, ni le noyau, ni la distribution des
corps de Nissl ne lui paraissent fournir de bons caractères distinctifs. Mais
le pigment, très abondant dans les ganglions centraux, manque à peu près
totalement dans les ganglions périphériques, même chez des individus très
âgés. Cette différence ne dépend pas d'un retard dans l'évolution des gan-
glions, car elle s'observe même entre les ganglions ciliaire et cervical supé-
rieur, qui sont au même degré d'évolution. S. n'ose pas encore conclure que
cette différence est caractéristique de la distinction entre le système sym-
118 % L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
pathique d'une part, le système parasympathique et entérique d'autre part.
— M. Prenant.
P) Physiologie.
Meltzer (S. F.). — Les ganglions cervicaux supérieurs sont-ils indispen-
sables au maintien de la vie? — Les recherches de M. ont porté principale-
ment sur le lapin et aussi sur le chat. Chez le premier, les ganglions cer-
vicaux supérieurs peuvent être atteints sans entraîner de lésion des pneu-
mogastriques. Dans la plupart des cas, l'enlèvement des deux ganglions ,
cervicaux a une issue fatale; à l'autopsie, les animaux présentent des
lésions pulmonaires, et cependant on peut écarter l'idée que ces lésions
auraient pour origine un traumatisme touchant les pneumogastriques. L'ex-
périence confirme qu'après l'opération les fonctions des fibres afférentes et
efférentes de ces nerfs ne sont pas altérées. De quelle façon, les ganglions
en question sont-ils donc indispensables au maintien de la vie? L'auteur
pense qu'ils exercent une action sur le centre de contrôle et de coordina-
tion du fonctionnement musculaire laryngé. Ce centre de contrôle serait
maintenu en état de tonus par des influx venant continuellement des gan-
glions cervicaux supérieurs. Quand ceux-ci sont extirpés, le centre respira-
toire laryngé perd son tonus et son pouvoir de coordination des muscles
laryngés pendant la respiration et il en résulte des troubles comparables,
dans une certaine mesure, à ceux qui suivent* la section des vagues. La dif-
férence est que, dans ce dernier cas, l'innervation périphérique de tous les
muscles est abolie, tandis qu'ici, il y a seulement suppression du contrôle
central. Quant à l'origine des influx des ganglions, M. suppose qu'il s'agit
peut-être d'une sécrétion interne qui serait l'apanage de ces derniers. — H.
Cardot.
Délava (Paul). — Étude des voies centrifuges du réflexe oculo-car-
diaque. — La compression des yeux provoque chez le chien une excitation
réflexe simultanée du vague et des accélérateurs. C'est généralement le
premier effet qui prédomine. Un bon moyen de mettre en lumière l'action
des accélérateurs, c'est de l'exalter par une injection de chlorure de
baryum. La compression du globe oculaire peut, dans ce cas, amener de la
tachycardie ventriculaire, comme si l'on avait excité les accélérateurs, les
oreillettes restant soumises à l'action inhibitrice des vagues et pouvant
présenter un rythme ralenti. — Léon Frédéricq.
Hansen et Hoffmann. — La signification des réflexes tendineux pour le
maintien d'une position articulaire. — Dans une étude antérieure, Ho.
avait montré que, contrairement à l'opinion classique, l'innervation volon-
taire des muscles n'empêchait pas les réflexes tendineux de se manifester.
Ce fait, difficile, sinon impossible à mettre en évidence par les moyens
mécaniques, apparaît, au contraire, très clairement quand on fait appel aux
phénomènes électriques de l'activité musculaire. Si l'on frappe en effet le
tendon d'un muscle en état de contraction volontaire et dans l'impossibilité
par conséquent de réagir par une secousse à cette excitation, on peut mon-
trer, à l'aide du galvanomètre à corde, que le choc provoque l'apparition d'une
oscillation électrique se distinguant nettement par sa forte amplitude des
oscillations d'origine volontaire. Cette réaction électrique déclenchée par le
choc du marteau, est l'indice d'une augmentation momentanée de la tension
du muscle. Nous aurions donc affaire ici à un réflexe tendineux à forme
XLX. — SYSTÈME NERVEUX. 119
isométrique, contrairement au réflexe classique, où la secousse isotonique
est de règle. (Le phénomène est réflexe, la mesure de son temps perdu en
donne la preuve.) Il n'est naturellement pas nécessaire, pour le mettre en
évidence, de faire usage du marteau selon la méthode courante. N'importe
quel moyen capable de provoquer une brusque traction du tissu muscu-
laire, sera apte à le déclencher. Ha. et Ho. insistent sur l'importance
pratique de ce mécanisme et montrent qu'il joue fréquemment dans
l'activité musculaire de la vie courante. C'est ainsi qu'il entre en action, par
exemple lorsque quelqu'un essaye de déplacer brusquement et contre notre
volonté un membre que nous maintenons volontairement dans une position
quelconque. Dans ce cas, en effet (l'examen électrique le prouve), la muscu-
lature violemment sollicitée par la tentative de déplacement exercée sur le
membre, réagit par une rapide augmentation réflexe de sa tension et le
membre se trouve ainsi ramené automatiquement à sa position primitive,
avant que la volonté ait eu à intervenir. Grâce à l'influence dynamogénique
exercée par l'innervation volontaire sur l'activité des centres moteurs de la
moelle (fait déjà mis en évidence par Ho. dans un travail antérieur), la
plus petite déviation du membre suffit à déclencher le réflexe. Les réflexes
tendineux, envisagés à ce point de vue, auraient donc pour rôle de fixer
automatiquement nos articulations dans une position voulue ; leur utilité,
niée souvent jusqu'ici, serait donc manifeste. — A. Sciiwartz.
Salek (W.) et Weitbrecht (E.). — Sur la question de la participa lion
des nerfs sympathiques au tonus des muscles squelettiques. — Dans l'expé-
rience classique de Brondgeest, la section unilatérale du sciatique d'une
grenouille spinale est suivie de la perte du tonus de la patte opérée. D'après
de Boer, le même effet pourrait être obtenu par la section des seuls « rameaux
communicants » du Plexus, ce qui prouverait l'origine purement sympa-
thique du tonus musculaire. S. et W. ont repris ces expériences, mais
sans pouvoir les confirmer. Afin de renforcer le tonus de leurs gre-
nouilles et rendre ainsi les différences entre une patte normale et une patte
opérée plus apparentes, les auteurs ont fait appel à l'action tonifiante du froid
sur la moelle des grenouilles. Or, en comparant entre elles les deux pattes
d'une grenouille spinale plongée après la section unilatérale des rameaux
communicants, dans un bain d'eau glacée, ils n'ont jamais pu mettre en
évidence de différence appréciable entre l'aspect de la patte normale et
celui de la patte privée d'impulsions sympathiques. Les deux pattes se dis-
tinguaient au contraire nettement l'une de l'autre dès que l'on sectionnait
d'un côté le sciatique ou les rameaux sensibles. Les auteurs n'ayant pas non
plus réussi à mettre en évidence une influence quelconque du sympathique
sur un ensemble de réflexes toniques décrits par Verworn et connus sous le
nom de « Tonus der Brùckenstellung », contestent par conséquent tout rapport
entre le système nerveux sympathiqueet le tonus musculaire. — A. Schwartz.
Nolf (P.). — Nature et traitement du mal de mer. — Les manifesta-
tions du mal de mer peuvent être considérées comme l'expression d'un état
passager d'hyperexcitabilité bulbaire, plus particulièrement du pneumogas-
trique, créé par des excitations anormales du nerf vestibulaire. L'atropine,
qui porte son action paralysante sur le pneumogastrique, constitue en effet
un excellent remède contre le mal de mer. — Léon Fréi)épic\>.
Kastorf (Fritz). — De la fusion de la sensation thermique dans l'excita-
tion rythmique. — L'auteur a recherché le degré de sensibilité à l'excitation
120 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
intermittente du sens thermique en se servant de la chaleur radiante. Cette
dernière était fournie par une lampe à arc d'un ampérage variant de 20 à
25, combinée à un système de lentilles condensatrices entre lesquelles un
disque tournant en forme de demi-cercle interrompait le faisceau lumineux
pendant un temps égal à l'exposition. Enfin, un obturateur à iris, dont l'ou-
verture était maintenue entre 2 et 4 millimètres de diamètre, affaiblissait le
degré de chaleur. L'auteur a déterminé avec cet appareillage la sensibilité
à la discontinuité d'une partie interne de son avant-bras dans le cas, le plus
favorable à une excitation de 0,312 de seconde, dans le cas le moins favora-
ble à 0,625 de seconde. L'intensification de la chaleur augmente le degré de
sensibilité, la diminution de la période d'exposition relativement à la période
d'interruption l'affaiblit. 11 est pourtant à noter qu'au commencement de
l'expérience on perçoit un réchauffement régulier, ce n'est qu'à partir d'un
certain moment que l'intermittence se fait sentir. L'auteur cherche à expli-
quer ce phénomène, soit en admettant que la sensibilité de l'organe récep-
teur est plus grande à partir d'un certain degré de chaleur, soit en suppo-
sant que, pour des raisons physiques, la déperdition de chaleur devient plus
forte à partir de ce degré et augmente ainsi le contraste avec la période de
réchauffement. Basler (Pfliïgers Archiv. f. d. Physiologie, 1913, Band 151), en
se servant de bâtons métalliques dont les uns étaient chauffés de façon à
provoquer la sensation de chaleur, les autres à ne provoquer aucun senti-
ment de température et qui touchaient alternativement la même place,
avait déterminé le degré de sensibilité à l'intermittence à une durée de
période 1,5 seconde. Les bâtons relativement froids facilitant la déperdi-
tion de chaleur, il est possible que le mode d'expérimentation de Basler ait
permis de rendre sensible à l'intermittence la première phase de sensation
de réchauffem entf continu observée par K., tandis que l'emploi du métal ne
permettait pas d'aller jusqu'aux degrés de chaleur encore applicables par
des radiations. La différence de résultat des auteurs pourrait s'expliquer de
cette manière. En somme le travail de K. confirme celui de Basler en ce
sens, que la sensibilité à l'intermittence du sens thermique est très faible en
comparaison de celle des sens visuel, de l'ouïe, du toucher. — Oschmann.
Strohl (A.). — Sur la loi d'excitation électrique. — L'auteur confirme les
résultats déjà acquis par les recherches antérieures relativement à la loi
d'excitation chez la grenouille. 11 constate que chez l'homme on doit tenir
compte du fait que la résistance électrique du corps subit des variations au
moment de la fermeture du courant ; la loi obtenue a néanmoins la même
forme et permet quelques comparaisons avec celle relative à la grenouille.
L'auteur compare ces résultats et ceux de BourguignOiN relativement à la
valeur des chronaxies des muscles de l'homme. — H. Cardot.
Lorente de No. — La régénération de la moelle épinière dans les larves
des batraciens. — L'auteur a fait ses études sur des têtards, en provoquant
des blessures de la moelle avec un scalpel. D'après lui, la cicatrice est
purement nerveuse; la pie-mère se réorganise rapidement, en isolant com-
plètement la moelle des tissus avoisinants. Dans la région de la cicatrice,
le canal médullaire se dilate et forme un pore recouvert de cellules épen-
dymaires typiques ; ce pore disparaît rapidement par suite de glissements
neuroblastiques. Les cellules nerveuses ne se reproduisent pas et les pertes
nerveuses se réparent par un réarrangement des cellules survivantes. C'est
par le neurotropisme que l'auteur explique la marche et l'orientation des
ébauches et la régénération médullaire. — M. Sanchez y Sanchez.
XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 121
c. Organes des sens.
Schnurmann (F.). — Recherches sur le Vèron du changement de colora-
tion et du sens visuel des poissons. — Dans le changement de coloration du
Véron par suite de la contraction ou de l'expansion des mélanophores, l'au-
teur a décelé une phase rapide d'une durée d'environ 40 secondes et une
continuation plus lente pouvant s'étendre sur des heures. L'auteur suppose
qu'on pourrait expliquer cette seconde phase par le déplacement des gra-
nules pigmentés mêmes, soit à l'intérieur ou bien à l'extérieur des cellules
pigmentées. La différence maximale de coloration du Véron s'étend du 15°
blanc au G0° blanc. La réaction rapide ne laisse percevoir de différence, si
l'on change le fond sur lequel se trouvent les Vérons du noir 15° au blanc
320° ou du gris 35° au gris 100°. Les mélanophores réagissent sur fond rouge
foncé comme sur fond gris clair, sur bleu clair comme sur gris foncé. Cette
appréciation de la lumière correspondrait, d'après l'auteur, à celle d'un
homme insensible aux couleurs muni d'un verre jaune. Les cellules visuel-
les du Véron étant munies d'un pigment mobile jaune s'avançant avec inten-
sification de la lumière et pouvant entourer l'organe récepteur en forme de
manchette, de sorte que les rayons obliques passent par ce filtre jaune,
l'adaptation signalée correspondrait, d'après l'auteur, à une insensibilité du
Véron aux couleurs. L'auteur a constaté l'expansion des xanthophores outre
sur fond jaune, également à l'obscurcissement total ou très intense. L'au-
teur cherche à expliquer ces trois phénomènes par une seule cause, le man-
que d'absorption de lumière par le pigment, qui pourrait, d'après l'auteur,
agir directement sans phénomène optique. Mais on pourrait aussi, d'après
l'auteur, expliquer le phénomène par une distribution particulière des inten-
sités de lumière sur la rétine par suite d'un filtre pigmenté. Dans la réac-
tion des érythrophores l'auteur n'a pas pu trouver ou démêler des causes
optiques. L'auteur conclut que le phénomène d'adaptation des xanthophores
au fond jaune invoqué par von Frisch, ne prouve pas que les Vérons ont une
sensation pour cette couleur et qu'aucune observation faite sur les Vérons
ne contredit la théorie, que le sens visuel des poissons à la lumière du jour
correspond à celui d'un homme insensible aux couleurs qui serait muni de
lunettes jaunes. — Oschmann.
Hecht (Selig.). — Adaptation de la rétine de l'homme. — On sait que
dans l'obscurité la sensibilité de l'oeil à la lumière va en augmentant jusqu'à
ce qu'elle atteigne un maximum pour un séjour d'environ une heure à
l'abri de la lumière. L'explication théorique de ce fait n'a pas encore été
donnée d'une façon satisfaisante, d'abord parce que la sensibilité, même
mesurée en unités d'intensité, n'a pas de base matérielle ultime, et en second
lieu, parce, qu'il serait nécessaire d'avoir une mesure quantitative de l'ac-
tion photolytique de la lumière aux différentes intensités employées pour
l'excitation. Ces conditions ne sont pas remplies par les expériences faites
sur l'oeil, mais l'analyse physicochimique de la photoréception chez les
formes inférieures, peut permettre d'élucider la question. Les expériences
chez Mya et Ciona montrent sans équivoque que la substance photosensible
S est décomposée par la lumière en ses deux précurseurs P et A. Ce pro-
cessus est réversible et la substance S peut être régénérée à partir de P et
A suivant une réaction bimoléculaire. Le point important de ce mécanisme
est, qu'à tous moments, la sensibilité de l'organe sensoriel dépend de la
concentration des substances P et A. Ceci veut dire que la quantité de pré-
curseurs P et .4 qui doit être formée par la lumière avant que le seuil soit
122 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
atteint est? toujours une fraction constante de la quantité des mêmes subs-
tances P et A déjà présentes dans l'organe sensoriel : si la concentration
résiduelle de P et A est forte, une forte proportion des mêmes substances
fraîches est nécessaire et il faut beaucoup d'énergie lumineuse pour attein-
dre le seuil ; l'inverse a lieu si cette même concentration est faible La sen-
sibilité est ainsi définie en termes qui dépendent de la constitution physique
de l'organe sensoriel. Il apparaît de plus une relation simple entre l'inten-
sité lumineuse excitante et son effet photochimique dans le processus pho-
tosensoriel. Si E est l'action photolytique mesurée en unités de P et de A
formées, si / est l'intensité de la lumière excitante, E est une fonction loga-
rithmique de /. Ces données peuvent être appliquées à l'œil. L'étendue de
l'activité photolytique sera indiquée par le logarithme de l'intensité. Durant
l'adaptation de l'œil à l'obscurité, une décomposition photochimique de plus
en plus faible est nécessaire pour produire un effet visuel, c'est-à-dire qu'il
faut qu'il y ait de moins en moins de matériel photosensible décomposé
pour produire l'excitation et l'étendue exacte de cette décomposition peut
être calculée. En d'autres termes, durant l'adaptation à l'obscurité, il faut de
moins en moins de produits frais de décomposition de la substance S, d'où
l'on peut conclure que la quantité résiduelle de ces produits dans la rétine
devient de plus en plus faible. Le rapport entre la quantité résiduelle et les
produits frais restant constant, la courbe d'adaptation à l'obscurité doit
représenter la vitesse de disparition des produits résiduels de la décompo-
sition. Si l'on examine de ce point de vue les expériences faites sur l'œil
humain, on obtient des résultats tout à fait suggestifs : en portant en abscisses
les durées de séjour à l'obscurité et en ordonnées les logarithmes des inten-
sités, la courbe obtenue est l'isotherme d'une réaction bimoléculaire. Deux
substances diminuent en concentration suivant la vitesse habituelle des
réactions chimiques et se combinent pour en former une troisième L'hypo-
thèse la plus simple consiste à admettre que la substance formée au cours
de l'adaptation à l'obscurité est la substance photosensitive et que les deux
substances qui la forment sont ses précurseurs aussi bien que ses produits
de décomposition. Le processus visuel dépendrait donc d'une réaction
réversible décomposant la substance photosensible en deux autres qui la
reconstitueraient pendant l'adaptation à l'obscurité ; les phénomènes cons-
tatés au cours de cette adaptation dépendraient du changement de concen-
tration des deux substances réagissantes. — H. Cakdot.
De Monchy (S. J. R.). — Une remarque concernant le phénomène
optique décrit par Wassenaar. — Wassenaar a montré que si on laisse
tomber brusquement une assez vive lumière sur un œil dont la paupière est
fermée, la sensation lumineuse, vive au début, s'affaiblit bientôt.
M. montre que l'affaiblissement de la sensation lumineuse était dû au
rétrécissement de la pupille,. En effet, le phénomène ne se montre plus si
l'on a eu soin d'empêcher le réflexe pupillaire au moyen d'un mydriatique.
— Léon Frédéricq.
Hardy (Arthur C). — Etude sur la persistance de la vision. — La per-
sistance de la vision est mesurée en déterminant la vitesse minimum à
laquelle un disque à secteur donne l'illusion d'une lumière continue; elle
est déterminée pour différentes couleurs et dans chaque cas pour une cen-
taine de points de la rétine situés à l'intérieur d'un cercle qui est la base
d'un cône dont le demi-angle vertical est de 38° 7. Pour la lumière rouge,
la persistance de la vision dans la fovea est de 0 sec. 0209. Elle est plus
XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 123
faible pour la fovea que pour les autres points de la rétine et elle augmente
à peu près proportionnellement avec la distance par rapport à la fovea; sa
valeur est à peu près la même pour des points équidistants de la fovea;
elle est légèrement plus grande du côté nasal que du côté temporal ; la
valeur maximum trouvée est de 0 sec. loi). Pour la lumière jaune les résul-
tats sont très analogues, avec de moindres différences : le minimum pour la
fovea est de 0 sec. 0179, le maximum est de 0 sec. 0330. Pour la lumière
bleue-violette, la persistance de la vision est à peu près constante sur toute
la rétine : minimum à 0 séc. 0305 du côté temporal, maximum 0 sec. 0401
du côté nasal, 0 sec. 346 pour la fovea. — H. Cahdot.
Frisch (K. von). — La vieille question du siège de l'olfaction citez les
Insectes. Expériences sur les Abeilles. — On peut dresser les Abeilles à recon-
naître une certaine odeur en associant celle-ci de façon répétée avec un
stimulant alimentaire (eau sucrée). Mais la discrimination des odeurs dis-
parait aussitôt qu'on a coupé à la base les antennes de l'Insecte. 11 ne s'agit
pas de choc opératoire ou d'un état de dépression, car les Abeilles que l'on
a dressées à reconnaître une couleur donnée continuent à le faire même
quand elles ont leurs antennes amputées. Le sens de l'odorat siégerait donc
dans les antennes. Quand on n'enlève qu'une partie de celles-ci, jusqu'à
9 segments, l'Abeille dressée vis-à-vis d'une certaine odeur est toujours
encore capable de la distinguer, mais si l'on coupe ensuite les deux seg-
ments suivants, sur trois restants, l'Insecte ne réagit plus aux odeurs. —
A. Drzewina.
Vogel (Hans). — Sur les fentes sensorielles des Araignées orbilelaires. —
Les téguments de certaines Araignées présentent, comme on sait, en diverses
parties du corps, des fentes sensorielles qui peuvent être soit isolées, soit
groupées pour former les organes lyriformes. La structure de ces appareils
est encore mal connue et leur fonction énigmatique; V. donne une descrip-
tion détaillée de ces organes chez Aranea sclopelaria Cl. : à chaque fente,
qu'elle soit isolée ou qu'elle fasse partie d'un organe lyriforme. correspond
une cellule sensorielle; celle-ci envoie vers la mince membrane chitineuse
superficielle qui ferme la fente un prolongement dont l'extrémité est munie
d'un bâtonnet fixé à la membrane chitineuse par un petit bouton réfringent;
la cellule est reliée d'autre part à un tronc nerveux. Il y a chez A. s. environ
4000 fentes, dont 2400 sont isolées et 1600 groupées en organes lyriformes;
ces derniers sont situés exclusivement aux articulations, toujours à l'extré-
mité distalede l'article proximal de l'articulation; leur forme, le nombre des
fentes, leur position présentent une constance relativement grande; les fentes
isolées sont situées aux articulations, où elles ont une position constante
également, on en trouve aussi sur l'abdomen, principalement autour des
insertions musculaires, et d'autres dispersées sans aucun ordre sur toutes
les parties du corps. Les gros individus ont un plus grand nombre de fentes
isolées que les petits qui sont au même stade de développement; par contre
le nombre des 4èntes réunies en organes lyriformes ne varie pas avec la
taille des animaux; les fentes nouvelles apparaissent au moment des mues,
leur nombre s'accroît jusqu'au stade de maturité sexuelle. La grande cons-
tance de ces organes au voisinage des articulations fait supposer qu'ils ne
louent pas un rôle olfactif, comme l'a cru Me Indoo, mais qu'ils doivent
plutôt enregistrer les déformations des téguments des articulations quand
les articles se déplacent; ils renseigneraient ainsi l'animal sur la position de
ses appendices; quant aux fentes éparses sur le corps, elles percevraient les
124 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
déformations de la surface du corps; elles joueraient un rôle analogue àcelui
des corpuscules tactiles de la peau des Mammifères, et compléteraient les
renseignements donnés par les poils tactiles et les soies décrits récemment
chez les Araignées par Schaxel. Aucune expérience ne vient vérifier ces
hypothèses. — P. Rémy.
CHAPITRE XX
Théories générales. Généralités
Bierry (H.). — Individualité et structure chimique. (Revue scientifique,
685-689, 1920.) [127
Carracido (José R.). — Phi/logénie chimique de la molécule albuminoïde .
(Revue scientifique, 711-720, 1920.) [127
Gley (B.). — Le rôle de V Ecole de Strasbourg dans révolution de la physio -
logie en France au XIXe siècle. (Revue scient., 65-81, 1921.) [128
Hérouard (E.). — La carrière scientifique d'Yves Delage. (Revue scient.,
107-111, 1921.) [128
Lenz (Fritz). — Oskar Hcrtwig's Angriff gegen den Darwinismus imd die
Hassenhygiene. (Arch. Rassen-Gesellsch. Biol., XIII, 194-203, 1920.)
[Réfutation des arguments avancés contre la théorie de
Darwin par O. Hertwig dans son étude : « Zur Abwehr des ethischen,
des sozialen, des politischen Darwinismus », Iéna, 1918. — J. Strohl
Osborn>(HenryFairfield). — L'origine et V évolution de la vie. (1 vol., 304 pp.,
édition française avec préface et notes de F. Sartiaux, Paris, Masson,
1921.) [125
Razous (Paul). — Les industries de la mer et leur avenir. (Assoc. franc.
Avanc. Se, 116-141, 1918-1920.) [128
Schweisheimer (W.). — Bevôlkerungsbiologische Bilanz des Krieges
I9UI19. (Arch. Rass. Gesellsch. Biol., XIII, 176-193, 1920.) [L'auteur
étudie le bilan de la guerre au point de vue de la biologie de la population
dans les divers pays. Il insiste sur l'effet anti-sélectionniste de la guerre. A
la suite d'un mémoire de Chrétien Dôring dans le « Bulletin de la Société
pour l'étude des conséquences sociales de la guerre » à Copenhague (1920),
il étudie la diminution des populations, la répercussion de la guerre sur
la mortalité, la natalité, le rapport numéraire des sexes, etc. — J. Strohl
Study (E.). — Bine lamarckistische Kritik des Darwinismus. (Zeitschr. f.
induit. Abst. Vererbgsl., XXIV, 33-70.)
[L'auteur, qui est professeur de mathématiques à l'Uni-
versité de Bonn, polémise contre la critique du darwinisme présentée
par Oscar Hertwig dans son livre : Dos Werden der Organismen. Zur
Widerlegung von Darwi?is Ziïfallstheorie (lre éd. 1916, 2e éd. 1918). St.
repousse avecfénergie les théories méchanolamarckistes de Hertwig, en
même temps qu'il défend chaudement les idées de Darwin. — J. Strohl
Vuillemin (Paul). — La fonction de l'organisation des êtres vivants. (Re-
vue scient., 385-393, 1920.) [127
XX. - THEORIES GENERALES. GENERALITES. 125
Wiedemann (E.). — Uber Gesetzmàssigkeiten bei Pflanzen nach al Birûni.
(Biol. Zentralbl., XL, 113, 1920.) [128
Zwaardemaker (H.). — Radioactivité et vie. (Arch. néerl. physiol. homme
et anim., IV, 2 liv., 177-196, 7 fig., 1920.) [Voir la Revue géné-
rale sur cette question : Radioactivité et vie, Ann. Biol., lre année, nou-
velle série, fasc. 2.
Osborn (Henry Fairfield). — V origine et l'évolution de la vie. — L'édi-
tion américaine de cet ouvrage date de 1917; la traduction française, avec
une préface, des notes bibliographiques et des remarques par Sartiaux, est
peu différente du texte anglais. Le livre débute par une étude physico-
chimique du Soleil et de la Terre, avant le peuplement de cette dernière,
dans lequel O. examine spécialement les bio-éléments, c'est-à-dire les corps
simples qui entrent dans la composition des corps vivants ; il admet que la
Vie a apparu une seule fois sur le globe, pendant une période déterminée,
ce qui écarte, pense-t-il, l'hypothèse d'ARRHÉNius et autres panspermistes
sur le peuplement de la Terre par des germes vivants interplanétaires. Le
premier pas vers l'organisation de la matière vivante a dû être l'assem-
blage, un à un, des éléments actuellement essentiels à la vie (H, O, N, C,
Ph, S, etc.); la Vie a du reste utilisé presque tous les éléments chimiques
que l'on rencontre fréquemment, à l'exception cependant de l'aluminium,
du baryum, du strontium et du titane. L'eau de mer primitive devait être
pauvre en sel marin et en azoté ; aussi est-il probable que les premiers or-
ganismes ont apparu soit dans des crevasses humides des rochers ou du sol,
soit dans l'eau douce des étangs qui contenaient des azotites et des azotates
formés par synthèse à la suite des décharges électriques d'orages ; les Bac-
téries prototrophiqnes, telles que le Nitrosomonas nitrifiant, capables de se
développer en empruntant leur énergie et leurs éléments aux composés
chimiques inorganiques, nous représentent sans doute un des premiers
stades des êtres vivants; thermophiles et héliophobes, les Bactéries nitri-
fiantes vivent à l'intérieur des roches poreuses, où l'humidité est perma-
nente et où parvient facilement l'oxygène. Après la phase des Bactéries, est
venue celle des Algues bleues et vertes, puis celles des Protozoaires, qui se
sont d'abord développés dans les eaux douces; la vie a pu s'étendre peu à
peu jusqu'à la mer, et la succession des formes marines a été sans doute
déterminée elle-même, dans une certaine mesure, par l'adaptation à une
concentration saline croissante des eaux des Océans, s'enrichissant en NaCl
par la désagrégation des roches continentales. Pendant la longue période
précambrienne, qui est évaluée au moins à 30 millions d'années, se sont
développés les Invertébrés pluricellulaires, qui se sont répandus dans
toutes les mers, et dont les magnifiques trouvailles de Walcott nous ont
révélé tant de formes peu différentes des actuelles. O. dessine ensuite les
grandes lignes de l'évolution des Vertébrés, telles que nous les montre si
clairement la paléontologie, en mettant bien en lumière l'expansion rayon-
nante des Reptiles et des Mammifères qui s'adaptent aux habitats les plus
divers, où ils acquièrent des formes très diversifiées; il donne un bon
exemple de convergence en comparant le Dauphin, l'Ichtyosaure et le
Requin. Cette partie de son livre renferme de nombreuses figures de re-
constitution de fossiles, fournies par l'admirable matériel de l'American
126 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Muséum. — Mais s'il est relativement facile de se représenter en gros ce
qu'on peut appeler les événement extérieurs de l'évolution, révélés surtout
par les progrès de la paléontologie, il en est tout autrement lorsqu'on
cherche à se rendre compte des causes ou du processus même de cette évo-
lution; O. déclare qu'il n'appartient à aucune école, et n'est ni lamarckiste,
ni darwiniste, ni mutationniste ; c'est peut-être pour avoir voulu rester éclec-
tique, alors que c'est impossible, qu'il y a quelque confusion et même
quelques contradictions dans les opinions d'O. sur l'évolution : pour lui, la
forme des animaux et des plantes est l'expression visible de l'évolution
invisible du germe héréditaire, c'est-à-dire de la chromatine des cellules
germinales ; les mutations sont attribuables à des modifications de la cons-
titution moléculaire ou atomique de la chromatine héréditaire ou à des mo-
difications dans la nature de l'énergie fournie à la chromatine pendant le
développement du germe; la chromatine héréditaire aurait les propriétés
suivantes : elle enregistre les formes corporelles et les adaptations passées;
elle répond aux circonstances du présent par la capacité d'adaptation qu'elle
confère aux cellules vivantes de l'organisme ; enfin, elle donne sans cesse
naissance à de nouveaux caractères et à de nouvelles fonctions. O. n'admet
pas que les variations soient fortuites, sans loi, dirigées dans des sens quel-
conques; au contraire, l'évolution effective de la chromatine héréditaire
correspond à des mutations (au sens de Waagen) dirigées : l'évolution est
graduelle, continue et adaptative dans son essence (principe de continuité);
chaque organe s'adapte indépendamment des autres à sa fonction propre,
et évolue avec sa vitesse propre ; un grand nombre des caractères nouveaux
sont déterminés dans leur développement et prennent dès l'origine une di-
rection adaptative (principe de rectigradation ou d'orthogénèse). La sélec-
tion n'est pas une des énergies de l'évolution ; elle ne fait que déterminer
celle des combinaisons d'énergie qui doit survivre et celle qui doit périr.
Quant aux causes de l'évolution du germe héréditaire, elles sont complè-
tement inconnues, mais assurément il n'y a pas de principe interne de
perfectionnement (entéléchie, élan vital); on ne sait pas non plus si le dé-
veloppement de l'organisme a une action sur l'évolution du germe, les
lamarckiens ayant cherché en vain des preuves de la transmission héré-
ditaire des actions et réactions acquises par les tissus somatiques ; du reste
il ne semble pas que les variations physico-chimiques du milieu constituent
une cause essentielle de l'évolution morphologique , car des évolutions
rapides (Ammonites, Poissons) aboutissant à des stades extrêmes, peuvent
se produire dans un milieu physico-chimique relativement stationnaire. Ces
conceptions, somme toute assez voisines du mutationnisme moderne, ne
sont peut-être pas celles qu'O. préfère ; sans se prononcer nettement, il re-
marque que la véritable explication des origines, de la vitesse d'évolution
et de la coordination des caractères pourrait être cherchée dans la direction
delà catalyse, c'est-à-dire de la libération, au cours des actions et réac-
tions de formes et de mouvements, de messagers physico-chimiques, tels
que hormones, chalones, enzymes, etc., qui produiraient la corrélation fonc-
tionnelle entre les caractères somatiques et auraient une répercussion corres-
pondante sur les énergies physico-chimiques du germe ; cette théorie
hormonique, très apparentée à celle de Cunningham, est tout à fait lamarc-
kienne, puisqu'elle vise à établir le lien tant cherché entre les résultats de
l'adaptation fonctionnelle des organes et la constitution du patrimoine hé-
réditaire; les hormones ne valent pas mieux que les gemmules, tant qu'on
n'aura pas la preuve de la transmission héréditaire des caractères acquis.
— L. Cuénot.
XX. - THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 127
Bierry (H.). — Individualité et structure chimique. — • Les organismes
sont redevables de leur spécificité et de leur individualité à des variations
de composition chimique. L'étude de différents plasmas sanguins est parti-
culièrement instructive à cet égard. Chaque espèce animale est caractérisée
par une albumine spéciale, ainsi que le montre le rapport entre le sucre
protéidique et la teneur en azote de la substance protéique (H. Bierry et
A. Ranc). Ce rapport, dans le sang artériel, oscille autour de 3 chez le poulet,
6,5 chez le cheval, 8,5 chez le chien. 11 varie dans les limites beaucoup plus
restreintes chez les divers individus d'une même espèce, par exemple de 6
à 7 chez le cheval, de 8 à 9 chez les divers chiens; il offre chez le même
individu une très grande fixité. Il existe également un seuil individuel en
ce qui concerne l'eau, les substances grasses et lipoïdiques, la température.
La spécificité des plasmas sanguins peut être révélée par d'autres méthodes
encore, telles que la transfusion du sang, les greffes, etc. Mais l'analyse
chimique, qui permet de pénétrer jusqu'aux molécules constituantes de»
protoplasmas, est susceptible de nous éclairer le mieux sur le conditionne-
ment des caractères spécifiques. — A. Drzewina.
Carracido (José R.). — Phylogénie chimique delà molécule albuminoïde.
— La complexité moléculaire et l'instabilité chimique de certaines com-
binaisons rendent très difficile la synthèse artificielle des polypeptides
d'ordre quelque peu élevé ; mais au sein de l'être vivant la formation d'al-
bumines s'opère beaucoup plus aisément, grâce surtout à l'intervention des
catalyseurs. Comment s'est formée la matière albuminoïde constitutive du
premier être vivant? C. discute « l'hypothèse cyanique » de Pflûger et,
d'autre part, les résultats de Fischer, d'après lesquels le groupe cyanique ne
figure pas parmi les parties intégrantes de la molécule albuminoïde, et il
montre que l'acide cyanhydrique, avec les aldéhydes, arrive à produire des
aminoacides, ce qui est en faveur de l'hypothèse de Pflûger.
Les biologistes envisagent l'ontogénie et la phylogénie des espèces ; il y
aurait pareillement une ontogénie et une phylogénie biochimique. Ainsi, les
protamines sont des albuminoïdes embryonnaires. Les protamines isolées
des spermatozoïdes des poissons sont composées pour la plupart et quelques-
unes totalement des trois amino-acides : arginine, lysine et histidine. Avec
ces corps on se trouve en présence des premiers degrés de l'échelle des
albuminoïdes, et C. montre comment on peut les faire dériver des cyan-
hydrines et concevoir leur formation dans des conditions prébiotiques. Mais,
dès qu'on passe aux polypeptides plus complexes, les processus chimiques
se montrent insuffisants, et le concours de la vie paraît indispensable. C.
suppose donc que les premiers organismes très rudimentaires, une fois qu'ils
sont constitués par le jeu de processus chimiques, deviennent le point de
départ de processus bio-chimiques qui, eux, engendrent des protéines de
plus en plus complexes, et il étudie, de ce point de vue, la genèse des
acides nucléiniques, delà chromatine, de l'hémoglobine, etc. — A. Drzewina.
Vuillemin (Paul). — La fonction de V organisation des êtres vivants. — ■
Après une discussion générale sur le créationnisme et le transformisme,
sur la grande espèce et sur l'espèce élémentaire, V. montre l'importance
capitale de la question de la variation, qui est une question de fait, alors que
la considération de l'espèce est une question d'appréciation. Les biologistes
n'ont pas à s'occuper de l'origine des espèces, qui est en dehors de leur
compétence, mais ils doivent rechercher où, quand, pourquoi, comment se
produit la variation. Celle-ci résulte de l'organisation même de la matière
128 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
vivante ; « l'organisation qui n'est ni une combinaison chimique, ni un état
physique, mais une construction biologique, c'est-à-dire l'agencement du
matériel doué de propriétés physico-chimiques en édifices dont l'équilibre
instable est continuellement détruit et rétabli sous une forme nouvelle par
la nutrition ». On a cherché à tort l'origine de la variation dans la seule
fécondation ; celle-ci ne fait qu'exagérer la variabilité inhérente à l'organi-
sation. La nutrition étant subordonnée aux échanges avec le milieu ambiant,
la variation reflète les influences extérieures, elle n'en est pas moins l'œuvre
du protoplasme lui-même. — A. Drzewina.
Hérouard (E.). — La carrière scientifique d'Yves Delage. — On peut
distinguer dans là vie de Delage deux périodes : dans la première, où il fut
surtout morphologiste, il se révéla observateur et expérimentateur remar-
quable ; dans la seconde, il montra toutes les ressources de son esprit en se
livrant à l'étude des grands problèmes de la vie. H. résume brièvement
quelques-uns de ses travaux les plus importants de morphologie, et indique
en terminant l'œuvre accomplie au laboratoire de Roscoff. — A. Drzewina.
Gley (E.)- — Le rôle de V Ecole de Strasbourg dans l'évolution de la physio-
logie en France au XIXe siècle. — Dans la formation intellectuelle des savants
aussi bien que dans l'évolution des doctrines, les écoles ont joué autrefois un
rôle plus important que de nos jours. La science maintenant s'est unifiée,
les idées directrices, les principes, voire les tendances, sont devenus les
mêmes partout. Il n'est plus de doctrine propre à telle Faculté ou Univer-
sité. Il n'est plus d'Ecoles, partant plus d'originalité locale. G. montre l'ap-
port de Strasbourg au développement de la physiologie au xix° siècle, et
surtout l'œuvre d'EMiLE Kùss. — A. Drzewina.
Wiedemann (E.). — La régularité chez les plantes, d'après al Birûni. —
Il s'agit de l'œuvre naturaliste d'un savant arabe du xie siècle. Pour lui, la
régularité géométrique domine la nature. Le fait est manifeste pour les fleurs
dont le nombre des pièces correspond au nombre des côtés d'un polygone
inscriptible dans un cercle. On ne trouve presque jamais des fleurs avec
sept ou neuf feuilles. Cette régularité est en accord avec l'enseignement de
l'islam. — F. Péchoutre.
Razous (Paul). — Les industries de la mer et leur avenir. — R. passe en
revue successivement : 1° les industries d'extraction des sels et autres corps
contenus dans les eaux marines ; 2° les industries utilisant les algues et les
dépôts littoraux, enfin 3° les industries des pêches maritimes. Il examine,
en particulier les moyens susceptibles de contribuer au développement de
ces dernières, et qui sont, d'une part, l'organisation rationnelle de la pêche,
d'autre part le transport rapide du poisson aux lieux de vente et de con-
sommation. — A. Drzewina. i
La Cellule
Cowdry (E. V.). — Flagellated thyroid relis in the dogfish (Mustelus canis).
(Anat. Record, XXII, N° 5, décembre 1921.) [131
a) Dehorne (Armand). — L'hétérotypie dans la mitose somatique de Co-
rethra plumicornis. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 931, 1921.) [136
b) Le mécanisme de la mêtaphase et de Vanaphase somatiques et ses
conséquences chez Corethra plumicornis. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1084,
1921.) [136
Dragoiu (J.) et Vlès (F.). — Les conséquences cytologiques de l'arrêt
osmotique de la division cellulaire. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1210, 1921.)
[Voir Vlès et Dragoiu
Emge (Ludwig A.). — Notes on the Study of Mitochondria in the human
amnion. (Anat. Record, XXII, N° 5, 20 décembre 1921.)
[Constatation dans l'amnios humain de"
mitoebondries ne différant pas de celles des autres tissus. — A. Prenant
Fauré-Fremiet (E.). — Variation périodique de la sensibilité de l'œuf de
Sabellaria alveolata L. aux solvants des graisses. (C. R. Soc. Biol., LXXXV,
1051, 1921.)' [135
Hance (Robert T.). — Die Chromosomenzahl von Zea Mays L. Ein Beilrag
zur Hypothèse der Individuaiilât der Chromosomen und zur Frage iiber die
Herkunft von Zea Mays L. (Amer. Natur., LV, 268-275, 1921.)
[H. analyse le
mémoire de Kuwada, paru dans Journ. of the Coll. of Science, Tokyo, 39,
1919, et critique ses résultats. Le nombre diploïde du Maïs est 20, mais on
peut trouver dans les racines de 21 à 24 chromosomes, le nombre pouvan
s'augmenter par la fragmentation de certains chromosomes. — L. Cuénot
Hogben (L.). — Stutlies on Synapsis. III. The nuclear organisation of the
Germ Cells in Libellula depressa. (Roy. Soc. Proceed., B 643, 60-80.) [137
a) Loeb (Léo). — Amoeboid movement, t issue- format ion, and consistency of
Protoplasm. (Science, 18 mars, 261, 1921.) [135
b) Même dire. (Amer. Journ. Physiol., LVI, 140-167, 8 fig., 1921.)
[Analysé avec le précédent
Ludford (R. J.) and Gatenby (J. Bronte). — Diclyokinesis in Germ Cells,
or the distribution of the Golqi apparatus during Cell division. (Roy.
Soc. Proced., B 646, 235-243.) [137
Mayor (James W.). — On the élimination of the X chromosome from the
egg of Drosophila melanogaster by X rays. (Science, 23 septembre, 277,
1921.) [L'irradiation par les rayons X peut tuer le chromosome
X sans nuire aux autres, quand elle se fait à un moment approprié;
c'est du moins ce que semblent indiquer les résultats. — H. de Varigny
L'ANNÉE BIOLOGIQIE. 9
130 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. *
Noack (K. L..). — Untersuchungen iïber die Individualitdt der Plasticien bei
Phanérogame». (Zeitsch. f. Bot., XIII, 1-35, 3 fig., 2 pi., 1921.) [130
-Noël (R.). — Sur quelques attitudes fonctionnelles du chondriome de la cel-
lule hépatique. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1379, 1921.) [132
Osterhout (W. J. V.). — The mechanism of injury and recovery of the
cell. (Science, 15 avril, 352, 1921.) [132
Sax (Karl). — Chromosome relations in Wheat. (Science, 28 octobre, 413,
1921.) [Les
chromosomes sont toujours des multiples de 7. Les blés les plus adap-
tables sont les plus riches en chromosomes. Les chiffres élevés résultent
plutôt d'une réduplication que d'une fragmentation. — H. de Varigny
Miller (Shirley P.). — Effects of various types of inanition upon the mito-
chondria in the gastrointestinal epithelium and in the pancréas of albino
rat. (Anat. Record, march 1922, XXIII, N° 3.) [131
Sokoloff (Boris). — Contribution au problème de la vitalité des organismes.
(C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1100, 1921.) [131
Vlès (F.) et Dragoiu (J.). — Sur la pression osmotique d'arrêt de la divi-
sion cellulaire. (G. R. Ac. Se, CLXXII, 1127, 1921.) [135
Wiechmann (Ernst). — Ueber die DurchUissigkeit der menschlichen reten
Blutkôrperchen fur Anionen. (Pflùger's Archiv, CLXXXIX, 109-125, 1921.)
[131
1° Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties
Noack (K. L.). — Recherches sur r individualité des plastides chez les
Phanérogames. — Sur trois espèces de Phanérogames, Elodea canadensis,
Impatiens parviflora, Pdaryonium zonale, l'auteur réussit à montrer l'indé-
pendance des plastides et des mitochondries. Dans les racines adventives,
vertes, i'E. c, il trouve, in vivo une différence nette entre les deux sortes d'or-
ganites, aussi bien dans les cellules adultes, que dans les jeunes cellules du
point végétatif; leur comportement, en présence de divers réactifs (acides
acétique et azotique, ammoniaque et potasse), les différencie nettement et
révèle entre elles d'importantes différences de nature chimique. Le. matériel
fixé et coloré donne les mêmes conclusions : après fixation par le Bouin, la
formation d'un réseau filamenteux colorable par l'hématoxyline correspond
bien à l'altération que fait subir l'acide acétique aux mitochondries. Après
fixation mitochondriale, la fuchsine acide met en évidence côte à côte, jusque
dans le méristème terminal, les deux sortes de formations. Les feuilles du
bourgeon terminal d'E. c. avaient fourni à Lewitzky des arguments en
faveur de la formation des plastides à partir des mitochondries. N. constate
une différence entre les formes des plastides des feuilles extérieures du
bourgeon, fonctionnels et contenant des grains d'amidon, et les plastides des
ébauches de feuilles, assez analogues, en apparence, à des mitochondries.
Sur le vivant, il ne peut suivre les plastides jusqu'aux cellules du méristème
terminal, mais sur matériel coloré, il les y trouve, très distincts des mito-
chondries; la cellule terminale présente encore de 12 à 20 chromatophores,
mais petits et sans jamais formation d'amidon. Des préparations à l'aide de
fixateurs détruisant les mitochondries, l'étude de coupes traitées par l'iode,
CELLULE. 131
puis colorées ultérieurement, vérifient ces résultats. Les plastides ayant été
mis en évidence dans les cellules des points végétatifs. N. les recherche
dans les cellules reproductrices. Au contraire de Glilliermon», qui ne les a
point trouvés chez Lilium eandidum, N. en met en évidence, aussi bien dans
les cellules mères du pollen et dans les grains de pollen, que dans les cel-
lules mères de la macrospore et dans le sac embryonnaire, chez P. :■. et
/. p. : dans les cellules reproductrices aussi, les plastides gardent donc tota-
lement leur individualité et sont absolument indépendants des mitochon-
dries. — Des différences morphologiques, chimiques et physiologiques pro-
fondes séparent les plastides et les mitochondries. Mais faut-il, avecMoTTiEU,
distinguer nettement des plastides adultes, les primordia dont ils dérivent?
H. s'y refuse. Dans le méristème de la racine d'£\ c, par exemple, l'identité
morphologique, chimique et physiologique même (^présence d'amidon), est
parfaite : il n'y a que différence de taille. Puisque fonctionnels, ils ne peuvent
être considérés comme embryonnaires. Ainsi, les plastides sont des orga-
nismes cellulaires indépendants, et la thèse de Schimper sur leur individua-
lité se trouve à nouveau vérifiée. — Plaxtefol.
Cowdry (E. V.). — Cellules thyroïdes flagellées dans le squale (Mustelus
canis). — Les cellules épithéliales des follicules thyroïdiens sont pourvues
d'un long flagelle qui plonge dans la substance colloïde ; dans sa partie
intracytoplasmique il s'épaissit en une sorte de bulbe et se termine en s'atta-
chant à un blépharoplaste. [On connaissait déjà (M. Heidexhaix) sinon le
flagelle du moins le blépharoplaste représenté par un diplosome superficiel.]
Les granules lipoïdiques dont la cellule peut être remplie font à peu près
défaut au voisinage du blépharoplaste.
S'inspirantde l'hypothèse d'après laquelle la glande thyroïde proviendrait
phylogénétiquement de l'endostyle des Tuniciers, l'auteur croit devoir expli-
quer par une telle provenance la présence dans la thyroïde comme dans
l'endostyle de cellules flagellées (et aussi de cellules muqueuses). [Il y a
dans cette explication une marque de dévotion vraiment exagérée à la
théorie évolution niste, et en même temps une preuve de l'ignorance des
conditions qui président à la genèse de cellules ciliées ou flagellées (et de
cellules muqueuses). Ces conditions font que point n'est besoin de recourir
à une explication phylogénétique pour justifier leur présence. D'ailleurs les
cellules du rein et d'autres organes peuvent aussi être uniflagellées, sans
qu'elles aient hérité leurs flagelles d'ancêtres cellulaires flagellés.] —
A. Prenant.
2° Physiologie de la cellule
Sokoloff (Boris). — Contribution au problème de la vitalité des orga-
nismes. — En examinant les conditions de la régénération chez les Proto-
zoaires, on constate que la limite des trois états : régénération, équilibre
instable et desintégration, peuvent être modifiées par les facteurs intérieurs
et extérieurs, notamment par l'inanition dont S. étudie spécialement les
effets sur Dursaria. L'inanition modifie la relation nucléo-plasmatique: le
noyau s'agrandit, la force de restauration peut encore se manifester alors
que la force de croissance est déjà perdue, mais dès que la relation nucléo-
plasmatique est altérée, la capacité régénérative est brusquement abaissée.
— H. Cardot.
Miller (Shispley M.). — Effets de différents types d'inanition sur les
132 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mitochondries dans l'épitliéiium gastro-intestinal et dans le pancréas du rat
albinos. — S'il existe sur la morphologie des mitochondries une abondante
bibliographie, peu de recherches ont été faites pour déterminer leurs modi-
fications de nombre, de taille et de forme dans les conditions expérimen-
tales ou pathologiques; telles sont celles de Lewis (1915), de Homans (1915)
sur les îlots de Langerhans dans le diabète, de Scott (1916) sur les cellules
pancréatiques après intoxication phosphorée, de Goetsch (1916) sur les cellules
du corps thyroïde goitreux, de Cowdry (1920) dans les racines soumises à
de mauvaises conditions, de Me Cann (1918) sur les cellules nerveuses dans
la polyomyélite expérimentale, de Rasmussen (1919) sur les cellules ner-
veuses d'animaux hibernants, de Russo (1912) sur les oocytes de lapins
nourris de lécithine. Un seul auteur, Schun Ichi Ono (1920) a étudié les effets
de l'inanition dans les cellules de l'Ascaris et dans les tissus des Rongeurs.
M. a examiné les cellules de l'estomac, de l'intestin et du pancréas chez
des rats inanitiés, chez d'autres privés de vitamines A solubles à l'eau, chez
d'autres rats asphyxiés et chez des rats témoins. La carence de vitamines et
l'inanition aiguë produisent des changements notables, l'asphyxie en déter-
mine de moins appréciables dans l'état du chondriome. Dans les cellules
principales des glandes de l'estomac, le chondriome formé normalement de
bâtonnets passe à l'état de sphérules mitochondriales; il se réduit beaucoup
et peut même complètement disparaître. Dans les glandes de Lieberkiihn
le chondriome normal ressemble à celui des cellules principales de l'es-
tomac; dans les villosités il est normalement semblable à celui des cellules
épithéliales superficielles de l'estomac. [Cette assertion surprendra, puisque
le chondriome des cellules épithéliales de l'intestin se caractérise par sa
localisation, dont M. ne parle pas, en deux groupes distincts.] Dans ces
cellules intestinales et dans les cellules glandulaires pancréatiques, les
animaux en expérience ont présenté essentiellement les mêmes altérations
que dans les cellules stomacales. — A. Prenant.
Noël (R.)- — Sur quelques attitudes fonctionnelles du chondriome de lu
cellule hépatique. — Dans les cellules hépatiques de rats sacrifiés deux heures
après le repas, le chondriome se montre dispersé dans tout le corps cellulaire,
sans être polarisé, mais étant plus condensé autour du noyau. Il est formé
de chondriocontes plus que de mitochondries. A une de leurs extrémités, les
chondriocontes offrent des renflements qui sont le début de la formation de
grains de sécrétion et qui rappellent ceux constatés par Guilliermond pour
la formation des amyloplastes. Les matériaux accumulés par le chondrio-
conte correspondent à deux substances au moins, aboutissant à deux sortes
de grains, les uns sidérophiles, les autres non sidérophiles. — A. Prenant.
Osterhout (W. J. V.). — Mécanisme de la lésion et de la réparation de
la cellule. — Expériences sur la biologie de la Laminaire. On s'est déjà
assuré par l'expérience que la résistance électrique de cette plante constitue
un excellent indice de sa condition de vitalité normale. Les agents connus
comme nuisibles à la plante en changent immédiatement la résistance
électrique : c'est ce qui a lieu quand, par exemple, on fait passer la Lami-
naire de l'eau de mer dans une solution de NaCl pur ; tout le temps qu'elle
passe dans celle-ci, sa résistance électrique tombe régulièrement jusqu'à la
mort. L'étude de la courbe du temps du processus donne l'impression d'une
réaction monomoléculaire. Les faits conduisent à présumer que la résis-
tance est proportionnelle à une substance M, formée et décomposée par une
série de réactions consécutives. Ceci permet d'établir une équation permet-
CELLULE. 133
tant de prédire les courbes du processus mortel sous des conditions variées :
dédire quand le processus aura atteint, le quart ou la moitié de son cycle.
Cette détermination peut se faire avec beaucoup de précision. La chose est
d'importance pratique aussi bien que théorique, car elle permet de com-
parer la toxicité de substances nuisibles avec beaucoup de précision. Le
degré de toxicité s'exprime par la constante de vitesse de la réaction sous
des conditions diverses.
A ce point de vue, le processus de mort doit être considéré comme un
processus qui est en activité constante, même chez la cellule normale en
voie de croissance. Le processus de mort est partie normale du processus
de vie. Mais c'est seulement quand il est anormalement accéléré par un
agent nuisible que l'équilibre normal est troublé et qu'il survient un trouble,
suivi de mort. Si l'on veut exprimer le fait en termes de chimie, il faut con-
sidérer le processus de la vie normale comme une série de réactions où
une substance 0 se dégrade en S, puis celle-ci en A, M, B, et ainsi de suite.
A l'état normal M se forme aussi rapidement qu'il se décompose, et de là
résulte une condition constante de la résistance électrique. Mais si M se
décompose plus vite qu'il ne se constitue, la résistance diminue et d'autres
propriétés importantes de la cellule sont pareillement altérées. Le trouble
et la mort peuvent donc résulter d'une perturbation dans les vitesses rela-
tives des réactions se produisant continuellement dans les cellules vivantes.
On peut suivre le processus de mort dans l'organisme comme on suit les
phases d'une réaction chimique in vitro. Dans les deux cas on a des courbes
susceptibles d'être soumises à l'analyse mathématique, et de fournir des
conclusions quant à la nature du processus.
Admettons que la résistance dépende d'une substance M. Que peut-on
présumer de la nature de celle-ci ? Les protoplastes sont noyés dans une
matière gélatineuse dont la résistance est à peu près celle de l'eau de mer
ou des tissus morts. Le tissu vivant résiste 10 fois plus environ que le
mort. C'est donc le protoplasma vivant qui est en cause, dans l'accroisse-
ment de résistance. Or, dans les cellules vivantes, ce qui est vivant et résistant
est non la vacuole, mais le protoplasma qui l'entoure, en couche mince.
Comme le courant est dû au passage d'ions à travers la couche en ques-
tion, la résistance électrique mesure peut-être la perméabilité du proto-
plasme aux ions. Et, en effet, la mesure de cette perméabilité par d'autres
moyens donne des résultats conformes à ceux de la mesure électrique.
Dès lors, M est probablement une substance étalée sur la surface du proto-
plasma et déterminant la résistance qui augmente cà mesure que s'épaissit
la couche. Le tissu qui s'est développé dans des circonstances normales est
plutôt constant dans sa résistance. Ceci permet de discerner les tissus
anormaux ou lésés. Un degré normal de R. E. existe indiquant un état
cellulaire normal. Si le tissu est lésé et si la résistance diminue, nous
constatons et mesurons dans une certaine mesure la lésion. Si la R. E.
tombe de 10 %, nous pourrons conclure à une lésion de 10 %. On peut
donc évaluer quantitativement la lésion.
Si la lésion due, chez la Laminaire, au chlorure de sodium, peut être
évaluée à 5 % seulement, il y a réparation par le retour à l'eau douce.
Mais si la lésion est de 25 %, la guérison est incomplète : la résistance au
lieu de revenir à 100 de la normale ne revient qu'à 00. Plus la lésion est
considérable, moins est complète la guérison. Enfin si la lésion = 90 %, la
guérison ne se produit pas. Le fait a son intérêt physiologique. On tend
assez généralement à admettre que là où il y a guérison, elle est totale.
C'est une erreur. Elle peut n'être que partielie. Mais seule une méthode
134 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de mensuration précise permet de s'assurer du fait. La lésion présente deux
côtés à considérer. Il y a la perte temporaire de résistance qui disparaît,
en totalité ou en partie, quand le tissu est replacé en conditions normales.
On peut ici parler de lésion temporaire, mais là où il y a perte permanente
d'une partie de la résistance, après action plus prolongée de l'agent nui-
sible, il y a lésion permanente. Exposons un tissu pendant des temps
variables à une solution toxique et observons le degré de retour à la normale :
nous arrivons à une courbe de temps de la lésion permanente. Traitons-la
mathématiquement et la conclusion sera que si nous devons adopter le pro-
cessus 0 — S — A — M — B, la lésion temporaire doit être attribuée à la perte ,
de M, alors que la permanente l'est à la perte de 0. La guérison n'apparaît
plus sous son aspect habituel de renversement de la réaction produisant
la lésion. Une conception tout autre se présente. Les réactions sont prati-
quement irréversibles : guérison et maladie ne dépendent que de la vitesse
relative à laquelle se font certaines réactions. Prenons 0->- S->-A-»~M ->-B.
Si la vitesse 0->~S est plus lente que la normale, il y a lésion. 11 y a guérison
s'il y a rétablissement de la vitesse. Il peut y avoir lésion aussi par
accroissement de la vitesse M->-B, ou diminution de la vitesse S->~A ou bien
A-HVL
Si la vie dépend d'une série de réactions se faisant à des vitesses pré-
sentant entre elles des relations définies, évidemment une perturbation de
ces vitesses peut exercer des effets profonds et produire des effets aussi
différents que l'excitation et le développement, la lésion et la mort. Pareille
perturbation peut être due à des changements thermiques ou chimiques,
ou bien physiques. Chez la laminaire, la mort peut survenir de deux façons,
par perte de résistance continuant jusqu'au point de mort (par action du
NaCl) ou bien par accroissement de R suivi d'une diminution (par action
de CaCl). Les deux processus peuvent être prédits par le schéma proposé.
Mélangeons NaCl et CaCl. Le résultat n'est pas intermédiaire, car le
tissu survit dans le mélange, au lieu qu'il périt dans les deux solutions
pures. Il semble que Na et Ca se combinent avec quelque élément X
du protoplasme, en un composé Na4XCa. D'après les lois de l'action de
masse on peut calculer la quantité de ce composé qui se formera dans
chaque mélange de chlorures. Et les calculs indiquent que la vitesse des
réactions est régie par la quantité de Na4XCa. On peut donc, dans ce cas
aussi, prédire les courbes de temps de lésion et de mort, dans les mélanges,
et les courbes de guérison si l'on fait passer le tissu dans l'eau de mer. La
chimie explique pourquoi les deux sels sont toxiques, et aussi pourquoi ils
agissent en antagonisme dans les mélanges. Et l'explication est quantitative.
Fort curieux sont les résultats obtenus en faisant agir successivement
les deux sels. Mais les équations permettent de prédire avec une exactitude
suffisante les résultats. En somme, on peut appliquer à l'étude de la matière
vivante les méthodes dont l'utilité a été démontrée en physique et en
chimie. Vitalité, lésion, guérison, mort, se peuvent étudier par des mé-
thodes quantitatives, ce qui conduit à une théorie quantitative des phéno-
mènes. — H. de Varigny. •
Wiechmann (Ernst). — Sur la perméabilité des hématies humaines
pour les unions. — Les principaux résultats obtenus par W. peuvent se
résumer comme il suit. La répartition des ions Cl entre les hématies et le
plasma a lieu dans le rapport de 1 à 2,1. Il en est de même pour leur répar-
tition entre les globules et une solution isotonique de NaCl, tandis que si les
hématies sont placées dans une solution pauvre en chlore, par exemple dans
CELLULE. 135
une solution de sulfate de soude isotonique, les ions Cl abandonnent les
globules. Ceux-ci se montrent inégalement perméables pour les différents
anions. Pour les ions Br, le rapport de partage entre globules et liquide est
voisin du précédent : 1 à 3,1, mais pour l'ion phosphate, on trouve 1 à (.»,7.
pour l'ion sulfate, 1 à 19,7 en moyenne. L'élévation de température aug-
mente la rapidité de pénétration de l'ion phosphate. Enfin, la perméabilité
des hématies pour les ions Br est inhibée par l'ion Ca. — H. Cardot.
Fauré-Frémiet (E.). — Variation périodique de la sensibilité de' l'œuf de
Sabellaria alveolata h., aux solvants des graisses. — F. a étudié l'action
des solvants des graisses sur l'œuf de Sabellaria et montre que l'action
cytolytique de mélanges alcool -f- chloroforme ou alcool -f- éther met en
évidence une variation de sensibilité de l'œuf à partir de la ponte, varia-
tion suivant un rythme régulier. Il rapproche ses résultats de ceux de
Herlantsw l'œuf d'oursin et indique qu'on peut substituer à l'hypothèse de
cet auteur l'hypothèse équivalente d'une variation périodique dans l'équi-
libre des graisses réparties entre la phase aqueuse continue et la phase
lipoïde dispersée. — H. Cardot.
a-b) Loeb (Léo). — Mouvement amiboïde, formation des tissus erbonsistance
du protoplasme. — Chez les cellules sanguines de la Limule le mouvement
amiboïde dépend primordialement de changements alternatifs dans la consis-
tance du protoplasme qui présente successivement des phases de liquéfac-
tion ou de durcissement. A ces changements en consistance s'en peuvent
ajouter d'autres, en tension superficielle. D'autres aussi, dans l'agglutina-
bilité, dans la formation de tissus, dans l'inflammation, la phagocytose, la
thrombose. L'absorption de liquide ambiant joue un rôle important dans
le processus. En outre, le tissu amibocytaire expérimental, et la formation
de cellules géantes qui se produit chez les cellules sensitives au contact
d'un corps étranger ont des analogies dans certains phénomènes de la gué-
rison des plaies. En amenant des changements gradués dans la pression
osmotique du milieu ambiant on peut produire des variations graduées dans
le caractère des pseudopodes et des mouvements amiboïdes. Il est aisé de
produire un état très fluide du protoplasme : non seulement de l'ectoplasme
mais du granuloplasme aussi. Il s'y produit un mouvement de cirque général
du moment où la température est suffisamment élevée. 11 est aisé de pro-
duire expérimentalement chez les amibocytes des parties ressemblant beau-
coup à des œufs chez lesquels les membranes de maturation se sont
formées. Pour cela il faut un protoplasma devenu très fluide. On trouve
toutes les transitions entre ces formations et les pseudopodes typiques. La
formation de pseudopodes, l'apparition de gouttes à la surface des cellules et
la formation de membranes de fécondation sont des phénomènes corrélatifs
et ces deux derniers sont les phénomènes d'un processus qui, à son intensité
moyenne, conduit à la formation de pseudopodes. Enfin les changements
de consistance du protoplasme des cellules sanguines, chez la Limule, per-
mettent d'imiter les formations correspondant aux divers tissus. Par une
augmentation de consistance on obtient des tissus se rapprochant du gan-
glionnaire. Peut-être obtiendra-t-on des indications relatives aux conditions
qui font prendre aux cellules de tissus différents des formes différentes. —
H. de Varigny.
3U Division cellulaire
VlèsfF.) et Dragoiu (J.). — Sur la pression osmotique d'arrêt de la divi-
136 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
sio7i cellulaire. — Les conséquences cytologiques de l'arrêt osmotique de la
division cellulaire. — Ces expériences complètent celles qui ont eu pour objet
l'action des solutions hypertoniques. Les œufs d'oursins, pris au moment de
l'étirement en haltère du diaster de la lre division, sont plongés dans une
solution isoélectrique de saccharose dans l'eau de mer, d'une pression
osmotique croissante, à partir de la pression normale pour l'eau de mer
(25 atm. environ). On obtient les résultats suivants : entre 25 et 30 atm. —
léger retard dans la division ; entre 30 et 50 à 60 atm. — zone critique, où
la division est inhibée; entre 50 ou 60 et 100 atm. — déformations de l'œuf,
et arrêt de l'évolution nucléaire, les asters apparaissant comme figés. La
pression qui arrête la division cytoplasmique paraît correspondre à peu près
à 36 atm.
En ce qui concerne les phénomènes cytologiques correspondants, on
constate que, jusqu'au début du moment critique, la division nucléaire se
poursuit normalement, la division cytoplasmique seule étant retardée; il
en résulte une cellule polynucléée. Ensuite, se produit un changement de
forme des asters, qui se resserrent et s'atténuent; des asters accessoires
apparaissent; la répartition des chromosomes est modifiée, jusqu'à leur
agglutination; de grosses granulations se forment; après immersion pro-
longée, la cytolyse se produit. Ces phénomènes, dont l'aspect général est
celui d'une division inversée, sont d'autant plus précoces que la pression
est plus forte. — M. Goldsmith.
a) Dehorne (Armand). — L'hétêrotypie dans la mitose somatique de
Corethra plumicornis. — Dans une note antérieure (Ann. Bio!., 1920-21, fasc. 1,
p. 6), D. avait vu que dans les cellules somatiques de Corethra plumicornis,
on peut compter, au début de la métaphase, six chromosomes groupés par
paires. En réalité, il s'agit de trois chromosomes où la division longitudinale,
comme chez les végétaux, a été précoce. Cette division a débuté à la pro-
phase, alors que les chromosomes sont à l'état de spirème ; leurs moitiés
forment alors deux spirales entourées l'une autour de l'autre, en offrant un
aspect de strepsinema. Puis elles s'écartent en se raccourcissant et se
déroulant, et ainsi se forment les trois paires chromosomiques du commen-
cement de la métaphase. Mais ensuite, pendant la formation du fuseau, les
moitiés de chaque chromosome se rapprochent jusqu'à se confondre presque.
C'est seulement après cet étroit rapprochement que se fait la disjonction
définitive, qui termine la métaphase. A l'anaphase, les deux moitiés méta-
phasiques se décollent, se divisent chacune en long en formant un chromo-
some en V à quatre jambages; il y a donc division anaphasique des
chromosomes.
En somme, les chromosomes somatiques de Corethra sont doubles. La
mitose somatique est d'un type exceptionnel; elle se présente avec les
allures de l'hétêrotypie, et l'on y voit, entre autres, intervenir une division
longitudinale anaphasique. Au contraire, la première mitose de maturation
n'offre presque pas de caractères hétérotypiques.Ces caractères ne sont donc
pas liés nécessairement à la tétradogenèse ; ils sont indépendants de l'idée
de maturation génitale et réclament une interprétation différente de celles
qui ont été jusqu'ici proposées par les morphologistes. — A. Prenant.
b) Dehorne (Armand). — Le mécanisme de la métaphase et de l'anaphase
somatiques et ses conséquences chez Corethra plumicornis. — Dans la note
précédente D. interprète, chez Corethra, les chromosomes somatiques
autrement que ne l'a fait Metz (1916) pour les Diptères en général et Culex
CELLULE. 137
en particulier. Pour cet auteur, les trois éléments de la fin de la prophase
sont des paires de chromosomes homologues paternels et maternels; à la
métaphase chacun des chromosomes se diviserait longitudinalement ; puis
à l'anaphase les trois paires se reconstitueraient de part et d'autre du plan
de division. D. maintient que chez Corethra les dispositions doivent être
interprétées comme il l'a fait précédemment, c'est-à-dire que la métaphase
comporte trois chromosomes doubles formant trois dyades, ainsi qu'on
l'observe dans la première mitose maturative de beaucoup d'animaux.
L'auteur est défavorable à l'idée de l'individualité permanente des chro-
mosomes, et pense que cette individualité se perd à chaque mitose à la lin
de la télophase. Après chaque télophase, le nombre haploïde est obtenu par
la constitution d'une seule bande chromatique qui existe aux dépens de
deux éléments chromosomiques, et c'est cette bande et non les chromo-
somes qui persiste pendant la période de repos. — A. Prenant.
Hogben (L.). — Etudes sur lu Synapsis. III. Organisation nucléaire des
cellules germinales chez Libellula depressa. — 1° Il est important d'étudier
les phases cinétiques préméiotiques pour l'interprétation de la synapsis; en
tant que constituant nucléaire, le plasmosome est indépendant de l'organi-
sation chromatinique. 2° Le complexe diploïde dans les cellules germinales
mâles consiste en 23 chromosomes approximativement égaux, en 24 chez
les femelles. 3° Les chromosomes des mitoses préméiotiques deviennent
plus courbes et manifestent plus d'individualité inter se en passant non
divisés aux pôles du fuseau; à la télophase, ils se mettent en anses fine-
ment granuleuses qui occupent initialement une disposition polaire; ils
s'atténuent de plus en plus dans la spirophase (phase réticulée), où ils ne
peuvent être identifiés individuellement: à la prophase, le processus inverse
se présente : on peut d'abord les reconnaître individuellement comme fils
enroulés se contractant en anses à renflements qui se raccourcissent pour
former des chromosomes fendus en forme d'arc. 4° L'impossibilité où se
trouvent les cytologistes récents de confirmer l'existence du spirème continu
de Flemming, oblige ceux qui croient à la télosynapsis chez les formes
animales à postuler quelque moyen par où l'union terminale de chromo-
somes homologues puisse être effectuée de façon conforme aux données
d'observation relatives à la télophase préméiotique et aux processus synap-
tiques. Les cytologistes qui ont adopté cette opinion n'ont pas encore fourni
les éclaircissements requis. 5° La parasynapsis s'observe dans les oocytes
de la Libellule : le processus est probablement le même chez les cellules
germinales mâles. G° L'axe transverse de la tétrade dans la première mitose
du spermatocyte correspond à la fente longitudinale au stade diplotène :
l'élément x est isolé à la seconde division réductrice. 7° Le comportement
du nucléole double a été étudié ; il ne sanctionne nullement l'opinion que
le plasmosome ait quoi que ce soit à faire avec l'organisation chromati-
nique du noyau; sa relation avec la formation du jaune est indiquée. S° L'au-
teur discute les données relatives à la transmission de matériaux du noyau
au cytoplasme, au point de vue de leur signification, pour les chromidies et
les noyaux secondaires : il émet l'opinion que l'origine de ces derniers
n'oblige nullement à réviser la vue d'après laquelle l'organisation chroma
tique du noyau conserve sa continuité intégrale à travers les phases de
croissance. — H. de Varigny.
Ludford (N. Y.) et Gatenby (J. Bronte). — La Dictyocinèse chez 1rs
cellules germinales ou la distribution de l'appareil de Golgi durant la division
138 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
cellulaire. — La dictyocinèse est un processus tout à fait accidentel, et,
opposée a la karyokinèse n'implique pas de fission des éléments individuels
comme celle qui se produit chez les chromosomes : c'est simplement un
triage imprécis de parties du réseau de Golgi, entre deux cellules filles. Cet
appareil semble être partie intégrale et nécessaire de la constitution cellu-
laire, mais durant la cytokinèse on ne voit chez lui rien de comparable à la
division exacte des chromosomes. La distribution du réseau entre les cel-
lules filles, comme les auteurs l'ont montré, se fait par un processus plus ou
moins grossier de triage des sphères individuelles résultant de la désinté-
gration durant la prophase de la mitose, et ce processus n'implique nulle
division des éléments individuels ou dictyosomes, comme cela a lieu dans
les chromosomes d'une mitose somatique. Tout ceci semble indiquer que le
rôle de l'appareil de Golgi est moins précis et important, dans le processus
héréditaire de la cellule, que celui des chromosomes. — H. de Varigny.
L,es produits sexuels et la fécondation
Benoit (Paul). — Les gonophores femelles de Tubularia mesembryanthe-
mum. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 171, 1921.) [139
Bertrand (Gabriel) et Vladesco (R.). — Intervention probable du zinc
dans les phénomènes de fécondation chez les animaux vertébrés. (C. R. Ac.
Se, CLXXIII, 176, 1921.) [142
Fauré-Frémiet (E.). — La maturation et l'activation expérimentales de
l'œuf chez lesSabellaria. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 810, 1921.) [141
Haffner (Konstantin v.). — Beitriige zur Kenntnis der Linguatuliden. —
/. Ovarium und Eibildung von Porocephalus armillatas {Wyman). —
IL Zur Eireifung von Porocephalus armillatus {Wyman). (Zool. Anz.,
LIV, 162-170 et 170-177, 21 fig., 1922.) [143
Hiroshi (Ohshima). — Inhibitory effect of dermal sécrétion of the sea-
urchin upon the fertilisability of the egg. (Science, 9 décembre, 578,
1921.) [141
Corner(G.-W.). — The Ovarian Cycle of Sivine. (Science, 29 avril, 420, 1921.)
[142
Labbé (Alphonse). — Sur des fécondations hétérogènes. (C. R. Ac. Se,
CLXXIII, 942, 1921.) [141
Schitz (Victor). — Sur la spermatogènèse chez Murex trunculus L., Apor-
rhais pes pelicani L., Fusus sp. et Nassa reticulata L. (Arch. Zool. exp. et
gén., LIX, 477-508, 13 fig., 1920.) [139
Prell (Heinrich). — Anisogametie, Heterogametie und Aèthogametie als
biologùclie Wege zur Fôrderung der Amphimixis. (Arch. f. Entw. .Mech.
d. Org., XL1X, 3 u. 4 Heft, 463-491, 1921.)
[Anisogametie, hétérogamétie et aëthogamétie
comme moyens biologiques de réalisation de l'amphimixie. — A. Dai.cq
Siperstein (David M.). — The effects of acute and chronic inanition
upon the development and structure of the testis in the albino rat. (Anat.
Record, XX, N° 4, 38 pp., 4 pi., 14 fig., 1921.) [140
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 139-
Terroine (E.-F. et Barthélémy (H.). — Composition de l'œuf de Gre-
nouille rousse (Rana fusca) à l'époque de la ponte. (C. R. Ac. Se, CLXXIII,
611, 1921.) [141
1° Produits sexuels
a) Origine embryogénique.
Schitz (Victor). — Sur la spermatogénèse chez Murex trunculus L., Apor-
r/iais pes pelicani L., Fusus sp. et Nassa reticulata L. — La structure de
l'épithélium germinatif est la même dans ses traits essentiels que chez les
autres Prosobranches (Cerithium, Bittium et Turitella) étudiés précédem-
ment (V. YAnn. biol., XXVI, fasc. 1, p. 9). Le cycle évolutif atypique se dis-
tingue du cycle typique par l'absence des divisions de maturation et par la
dégénérescence progressive du noyau des spermatocytes; il aboutit à la
.formation de spermatozoïdes dépourvus totalement de chromatine à l'état
adulte* ces éléments séminaux atypiques possèdent des fibrilles intracellu-
laires, qui naissent des corpuscules centraux placés à la périphérie de la
spermatide, et des cils vibratiles extracellulaires qui régressent par la suite
et disparaissent complètement chez les spermatozoïdes mûrs; ceux-ci se
déplacent par des mouvements vermoïdes lents et aussi grâce à de rapides
ondulations de leur corps. Les mitochondries participent à la formation de
la pièce moyenne du spermatozoïde typique en passant par tous les change-
ments caractéristiques constatés déjà chez les autres Prosobranches; comme
chez ceux-ci, le spermatozoïde typique possède un bâtonnet intranucléaire
et l'idiozome intervient dans la formation de l'acrosome. — P. Remy.
Benoit (P.). — Les gonophores femelles de Tubularia mesembryanthemum.
— En faisant abstraction de quelques types intermédiaires, il est possible de
distinguer chez Tubularia mesembryanthemum deux sortes de gonophores
femelles : 1° Les petits gonophores, dans lesquels 3 ovules se forment succes-
sivement par l'évolution d'un ovocyte privilégié qui s'accroît en englobant les
ovocytes voisins. La fécondation de ces 3 ovules s'accomplit normalement
et la segmentation est totale. Les gonophores mûrs peuvent ainsi contenir
3 embryons à des stades différents. 2° Les grands gonophores, dans lesquels
les nombreux ovocytes donnent naissance à un ovule géant, qui se divise
ensuite en 3 ou 4 ovules secondaires (phénomène rappelant la polyembryonie).
Ces ovules, après fécondation, donneront 3 ou 4 embryons évoluant simulta-
nément. Chaque ovule secondaire comprend plusieurs noyaux (pseudocel-
lules) provenant des ovocytes fusionnés. Tous ces noyaux entrent en mitose
et peuvent être fécondés, mais suivant un processus très particulier : une
partie des pronuclei femelles se fusionnent en un pronucleus polyénergide
qui sera fécondé par un gros- pronucleus mâle avec asters multiples, prove-
nant lui-même de l'accolement de plusieurs têtes de spermatozoïdes. En
plus de ce syncarion polyénergide, il y a généralement des syncarions
monoénergides formés par les pronuclei ç> et les spermatozoïdes n'ayant
pas participé aux fusions précédentes. Après la fécondation, les noyaux
entrent en mitose (multipolaire pour le noyau polyénergide, bipolaire pour
les autres) et donnent la plupart des noyaux des blastomères de l'embryon,
une partie de ceux-ci pouvant être constitués par des pseudocellules qui ne
se sont pas transformées en pronuclei. Il faut noter que, quoique polysper-
140 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
miques, les embryons des œufs géants poursuivent normalement leur déve-
loppement. — R. de LaVaulx.
Siperstein (David M.). — Effets de l'inanition aiguë et chronique sur le
développement et la structure du testicule chez le rat albinos. — L'auteur a
cru devoir refaire pour son propre compte l'étude de l'histogenèse des tes-
ticules et relater ses observations. Elles ne sont d'ailleurs que la reproduc-
tion de celles faites par Allen (1918) et par d'autres auteurs [dont moi-même,
qui, dès 1887, ai indiqué tous les caractères essentiels de la marche de l'his-
togenèse testiculaire, ai décrit, au cours de la période dite préspermatogé-
nèse, l'apparition successive des divers éléments de la lignée séminale et
leur dégénérescence fatale jusqu'à la maturité].
L'inanition aiguë, chez de jeunes rats de 4 jours, ne produit qu'une dimi-
nution de poids très faible du testicule, par rapport aux témoins, tandis
que le poids du corps a diminué d'un quart; de façon absolue les tes-
ticules ont accru leur poids de moitié, malgré le jeûne, comme Stewart
(1918) l'a déjà constaté. Les tubes séminifères conservent leur diamètre
normal. Le nombre des mitoses est réduit, et l'évolution des éléments
séminaux est arrêtée. Swingle (1918) avait déjà noté, chez Rana pipiens, la
cessation de la spermatogénèse causée par le jeûne. La sous-alimentation
plus ou moins prolongée, chez des rats de 3 à 10 semaines, n'entrave pas
les mitoses, mais arrête la spermatogénèse au stade des spermatocytes pri-
maires. Les spermatocytes dégénèrent et sont résorbés. Des cellules géantes
multinucléées se forment habituellement au cours de la dégénérescence
spermatocytaire et probablement par fusion des spermatocytes; le nombre
des noyaux de ces cellules géantes est en rapport avec celui des dégénéres-
cences spermatocytaires. Si le nombre des mitoses dépasse celui des cel-
lules détruites, le testicule peut augmenter de poids. Les spermatogonies
et les cellules de Sertoli demeurent indemnes, sauf dans les cas extrêmes
de l'expérience. Si la sous-alimentation commence après la maturité sexuelle,
le tissu séminifère est plus résistant et la spermatogénèse peut persister
longtemps. La diminution du diamètre des tubes n'est considérable que
dans le cas de jeûne prolongé. [Toute cette partie de l'expérimentation,
qui porte sur des animaux immatures et qui apprécie les effets de l'inanition
au nombre des dégénérescences produites, est entachée d'un vice radical;
car ces dégénérescences sont normales et très abondantes, même dans cer-
tains tubes des animaux normaux, si bien que les figures de ce travail illus-
trant l'état des tubes séminifères chez des rats en inanition pourraient
représenter cet état chez de jeunes rats normaux.]
L'inanition aiguë, chez les rats adultes, capable de déterminer un abais-
sement du poids total de 30 à 47 %, ne produit de changements que çà et
là dans certains tubes, tandis que les autres demeurent indemnes. Les chan-
gements s'inaugurent par une desquammation des cellules séminales, suivie
de pycnose et de caryolyse. Le processus atteint d'abord les spermatides et
les spermatozoïdes, puis les spermatocytes et finalement les spermatogonies.
Les cellules de Sertoli sont les plus résistantes. Ici aussi des cellules géantes
se forment, probablement par fusion des spermatocytes.
Pendant l'inanition, la mitose peut persister, même dans les tubes où
toutes les cellules sont plus ou moins dégénérées.
Si on renourrit de jeunes rats (ayant jeûné de 3 à 12 semaines), la sper-
matogénèse reprend rapidement dans les tubes augmentés de diamètre.
Les cellules interstitielles du testicule ne subissent aucune hypertrophie du
fait de l'atroDhie testiculaire produite par l'inanition chez des rats soit
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 141
jeunes soit adultes. Sauf dans les cas extrêmes, la structure du tissu intersti-
tiel demeure sans changement. Mais il y a hypertrophie de ce tissu et augmen-
tation numérique de ses cellules pendant la régénération qui accompagne
la reprise de l'alimentation après jeûne prolongé. — A. Prenant.
(3) Maturation.
Fauré-Frémiet (E.). — La maturation et l'activation expérimentale de
l'œuf chez les Sabellaria. — On peut conclure des recherches de F. qu'au
moment de la ponte l'œuf passe dans un milieu où l'alcalinité est plus forte
et la pression osmotique plus faible que dans le milieu maternel et que ces
conditions nouvelles déclanchent les processus mitotiques, mais seulement
jusqu'au stade métaphase. Une nouvelle variation dans le même sens
(séjour dans l'eau de mer alcalinisée par un peu de soude) suffit à déter-
miner l'achèvement de la première mitose et l'émission des globules
polaires. — H. Cardot.
y) Structure des produits mûrs.
Terroine(E.F.) et Barthélémy (H. ). — Composition de l'œuf de grenouille
rousse (Hana fusca) à l'époque de la ponte. — La composition des œufs au
moment de la ponte est remarquabiemeni fixe, quel que soit l'âge et le poids
de l'animal. La matière organique de l'œuf comprend presque uniquement
des substances azotées et des corps gras lipoïdiques. Il faut noter l'étroite
similitude de la composition chimique de ces œufs avec ceux de la truite ou
du ver à soie. — H. Cardot.
2" FÉCONDATION.
Hiroshi (Ohshima). — Effet inhibiteur de la sécrétion dermique de l'oursin
sur la fécondabilité de l'œuf. — L'auteur a remarqué que les œufs obtenus
parles pores génitaux ne se développent pas. Les spermatozoïdes approchent,
mais il n'y a pas fécondation, pas même si on lave les œufs. Mais si on laisse
là les œufs lavés et si on tente une nouvelle fécondation 48 heures plus
tard, celle-ci réussit. L'œuf retiré de l'intérieur du corps se féconde très
aisément par contre, mais non après 48 heures. L'inhibition est opérée par
la matière jaunâtre que secrète le tégument. Une solution de 5 % de cette
sécrétion suffit. A 2,5 % il y a fécondation de 10 % des œufs ; à moins de
0,5 o/c tous les œufs sont fécondés; à 1 %, il y a fécondation de moitié de
ceux-ci. La sécrétion est sans action sur les spermatozoïdes, ni sur les œufs
déjà fécondés. Elle contient de l'acide urique. Le fluide périviscéral est
faiblement inhibiteur. Pour Lillie il est inhibiteur, et la sécrétion dermique
protège l'œuf contre l'action du fluide périviscéral. En pratique ces consta-
tations n'ont pas grand intérêt, car à l'état normal il est rare que le liquide
puisse contenir une proportion active de fluide dermique. — H. de Varignv.
Labbe (Alphonse). — Sur des fécondations hétérogènes. — Toute une
série d'expériences montre qu'un œuf peut être activé par l'action de spermes
appartenant à des espèces très éloignées, et que, suivant les cas, la péné-
tration du spermatozoïde étranger n'est ni nécessaire, ni suffisante pour
déterminer l'activation.
^ 1" Les spermatozoïdes de Maïa se comportent, en présence d'œufs de
Sabellaria, de la même façon que s'il s'agissait d'œufs de leur propre espèce,
142 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
avec cette différence cependant qu'ils ne pénètrent pas et se bornent à
exercer une pression sur la surface de l'œuf. Cette simple irritation locale
suffit à provoquer un développement qui peut se poursuivre jusqu'au stade
trochosphère. Le sperme de Rana temporaria permet d'obtenir un résultat
analogue quoique moins satisfaisant. 2° Fécondé par des spermatozoïdes de
Sabellaria ou de Patella, l'œuf de Lineus ne peut se segmenter que jusqu'au
stade 6. Il y a pénétration non suivie de caryogamie. ;5" Il est enfin des cas
(Sabellaria Q X Motella trie irrata et Lineus Ç X Blennius nirjer c?) où
malgré la pénétration, l'œuf n'est pas activé et entre en cytolyse.
L'entrée du spermatozoïde étranger ne détermine pas l'apparition d'un
spermaster. Il est donc permis de mettre en doute l'utilité de cette forma-
tion, d'autant plus que le premier fuseau de maturation comporte toujours
deux asters. — R. de La Vaulx.
Bertrand (G.) et Vladesco (R.). — Intervention probable du zinc dans les
phénomènes de fécondation chez- les animaux vertébrés. — Il ressort de toute
une série d'analyses effectuées sur différents vertébrés (Hareng, Rat, Porc,
Mouton, Taureau, Homme) que la teneur en zinc est particulièrement élevée
dans l'appareil reproducteur mâle. Chez l'homme, elle est plus forte dans
la prostate que dans les testicules, et, dans le sperme (mélange des sécré-
tions de toutes les glandes de l'appareil génital;, elle peut atteindre
2 grammes par kilogramme de matière sèche. Les auteurs pensent que le
zinc doit intervenir dans la fonction de reproduction ainsi que dans les
processus de régulation et de sécrétion interne. — R. de La Vaulx.
Corner (G. W.). — Le cycle ovarien des suidés. — Les ovaires mûrs des
truies non pleines renferment une réserve de follicules de 5 millimètres de
diamètre environ. Un ou deux jours avant l'œstre, quelques follicules
grossissent rapidement, atteignant 7 ou 10 millimètres, et les œufs inclus
mûrissent. L'ovulation a lieu le 2e des 3 jours de l'œstre ; les œufs mettent
4 jours à pénétrer dans l'utérus (3 à traverser le tube de Fallope). S'ils ne
sont pas fécondés ils dégénèrent dans l'utérus le 7e ou le 8e jour après
l'ovulation. Les corps jaunes atteignent leur pleine complexité histologique
vers le 7e jour : ils ont 9 millimètres de diamètre à ce moment. Ils con-
servent leur plein développement jusqu'au 14e ou 18e jour après que les
follicules se sont vidés, et entrent ensuite en régression, par désintégration
soudaine des cellules de la couche granuleuse formant la plus grande partie
de l'organe. Quelques jours après, ces corps jaunes consistent exclusive-
ment en tissu conjonctif contenant dans ses mailles quelques cellules char-
gées de lipoïdes : à la prochaine évolution ils n'ont plus que 6 millimètres
de diamètre. Ils continuent du reste à se résorber et un moment vient où
l'on n'en distingue plus les traces ; ils se confondent avec les autres tissus
ovariens.
Quand les ovules sont fécondés, les œufs s'attachent à l'utérus entre le 10e
et le 15e jour après l'ovulation. Ceci concorde avec l'idée courante que le
corps jaune exerce une influence sur l'utérus, le préparant à l'implanta-
tion. La durée du corps jaune varie selon les différentes espèces, mais jamais
elle n'est inférieure au temps requis pour la fixation des embryons. Le
corps jaune servirait aussi à réprimer le développement des follicules ; un
nouveau groupe de follicules ne sort de l'état de repos qu'après dégénéra-
tion des derniers corps jaunes. — H. de Varigny.
LA PARTHENOGENESE. 143
Y) Polyspermie physiologique.
Haffner (Konstantin V.). — Contribution à la connaissance des Linyua-
tulides. — /. L'ovaire et l'ovogénèse chez Poroccphalus armillatus{ Wyman). —
//. La maturation de l'œuf de P. a. — L'ovogénèse des Linguatulides pré-
sente des analogies avec celle des Arachnides; pour la spermatogenèse,
l'auteur fait remarquer que le spermatozoïde est tout à fait différent par sa
forme de celui des Acariens, groupe dont on rapproche d'ordinaire les Lin-
guatulides. Les œufs, très pauvres en viteilus, ce qui semble dû chez ces
formes parasites à l'énorme production d'éléments reproducteurs, peuvent
recevoir jusqu'à quatre spermatozoïdes, et se développer ensuite normale-
ment; on est donc en présence d'un cas typique de polyspermie physiolo-
gique, analogue à ceux que présentent fréquemment les Arthropodes,
notamment les Insectes ; les processus de la maturation et de la fécondation
sont d'ailleurs analogues à ceux que l'on observe chez les Arthropodes, et ce
sont là des raisons de plus pour croire que les Linguatulides appartiennent
bien à cette classe d'Invertébrés. — P. Rémy.
La parthénogenèse
a) Bogucki (M.). — Badania nad dzieworodztwem stucznem jaj zaby ptowej.
(De la parthénogenèse expérimentale chez la grenouille). (Trav. Labor.
Physiol. Institut M. Nencki (Société des Sciences de Varsovie), I, N° 3,
1921.) [143
b) — — Przyczynek do analizy dzieworodztwatraumatycznego. (Contribution
à l'analyse de la parthénogenèse traumatique). (Trav. Labor. Physiol.
Institut M. Nencki (Société des Sciences de Varsovie), N° 6, 1921.) [144
a) Bogucki (M.). — De la parthénogenèse expérimentale chez la gre-
nouille. — L'auteur, tout en confirmant l'opinion de Bataillon sur le rôle
des corpuscules sanguins dans la parthénogenèse traumatique, constate
que la substance qui permet à l'œuf piqué de se développer d'une façon
normale jusqu'à la métamorphose complète est insoluble dans l'eau et qu'il
s'agit probablement de la nucléine des corpuscules sanguins. De plus, l'au-
teur constate, d'après ses propres recherches et d'après les travaux de
Biataszewicz, Przyteck.1, que l'œuf vierge son de l'état d'équilibre physio-
logique sous l'influence du milieu hypotonique et d'oxygène libre. Ces deux
conditions se réalisant provoquent les réactions suivantes : 1° la dimi-
nution du volume de l'œuf; 2° la production du liquide périvitellin ;
3° l'abaissement de la pression osmotique de l'œuf; 4° l'orientation de l'œuf,
5° l'apparition de la première division de l'œuf (dans un certain nombre de
cas, 4 % environ). L'auteur ajoute que l'activation de l'œuf dans la parthé-
nogenèse traumatique est un processus compliqué, dans lequel on peut
distinguer actuellement l'action de trois facteurs : l'hypotonie du milieu,
l'oxygène libre et l'excitation mécanique produite par la piqûre (ou par
l'action du courant électrique, ou bien par l'action de l'cther ou du chloro-
forme). — J. Zweibaum.
144 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
b) Bogucki (M.). — Contribution à l'analyse de la parthénogenèse Irau-
matique. — Dans sa deuxième note, l'auteur, pour vérifier si la nucléine
constitue effectivement l'agent régulateur du développement de l'œuf dans
la parthénogenèse expérimentale, a essayé d'isoler cette substance. La
nucléine n'étant pas digérée par la pepsine, l'auteur a soumis le sang de la
grenouille verte à une digestion peptique prolongée. Avec la nucléine ainsi
obtenue il a mouillé les œufs de la grenouille rousse avant de les piquer. Le
pourcentage des œufs qui commencèrent à se développer était presque égal
à celui des œufs piqués à sec (10 % à sec, 7 % avec la nucléine). La nucléine
ainsi préparée, n'est donc pas capable de régler le développement parthé-
nogénétique. Les expériences sur l'action de la température sur les corpus-
cules sanguins de la grenouille ont démontré que les corpuscules chauffés à
55° C pendant 30 minutes perdent leur faculté d'influencer le développe-
ment de l'œuf. Lorsqu'on chauffe le sperme de la grenouille à 55° C pen-
dant 30 minutes, on affaiblit considérablement son pouvoir d'influencer le
développement de l'œuf (33 %); avec le sperme chauffé à 40° C on obtient
jusqu'à 86 % d'œufs se segmentant. L'auteur en conclut que les substances
des corpuscules sanguins de la grenouille qui permettent à l'œuf piqué de se
développer sont thermolabiles. Cette thermolabilité de la substance recher-
chée a fait supposer qu'il s'agit peut-être d'un ferment. Les tentatives d'iso-
ler le ferment spermatique ont échoué (l'extraction aqueuse et la précipita-
tion au moyen d'alcool et d'acétone). — J. Zweibaum.
La reproduction asexuée
Vandel (A.). — Recherches expérimentales sur les modes de reproduction
des Planaires triclades paludicoles. (Bull. biol. Fr. et Belg., LV, 343-518,
41 fig., 1921). [144
Vandel (A.). — Recherches expérimentales sur les modes de reproduction
des Planaires triclades paludicoles. — Quatre espèces européennes de
Triclades paludicoles présentent un mode normal de reproduction agame
par division transversale se produisant exclusivement chez les individus
asexués ; l'auteur donne tout d'abord une revue à peu près complète de
leur répartition géographique ; Pohjcelis cornuta Johnson (== felina Dalyell)
n'est pas, comme on l'a considéré, un animal arctico-alpin représentant une
relique glaciaire : cette espèce fait défaut dans le nord de l'Europe et sur
les hautes montagnes, mais est répandue dans toutes les régions tempé-
rées et habite même la région méditerranéenne (Languedoc) ; FHanaria
alpina est une forme arctico-alpine, PL subtentaculata est méridionale
(Ligurie, Languedoc) ; les PL villa de l'Europe occidentale semblent habiter
normalement les nappes phréatiques d'où elles passeraient dans les sources
au moment des crues.
Le processus de la scission, bien observé chez Pol. cornuta et PL alpina,
est analogue à celui décrit par Child et par Lobetti-Botani chez d'autres '
Planaires ; le phénomène, très rapide, dure au plus une minute : la partie
postérieure du corps étant fixée au substratum, la région antérieure
s'allonge le plus possible, puis se fixe au support; les deux extrémités du
IV. - LA REPRODUCTION ASEXUEE. 145
corps se contractent fortement et la région moyenne, étirée, se déchire
brusquement à un niveau variable mais qui semble se rapprocher de la
région antérieure lorsque les scissions se succèdent plus rapidement ; la
division résulte d'un simple arrachement mécanique, sans qu'il y ait une
zone de moindre résistance préformée ; les deux morceaux se séparent,
reprennent leur aspect normal, l'antérieur se mettant à ramper tandis que
l'autre reste immobile. Il ne faut pas confondre ce mode de reproduction
asexuée avec des divisions de nature pathologique, déterminées par de
mauvaises conditions du milieu extérieur ou par la maladie ou la sénes-
cence, pouvant apparaître chez des individus sexués, et donnant des frag-
ments qui dégénèrent ou se régénèrent incomplètement. L'élévation de
température accélère la régénération et, de façon moindre, la fréquence
des multiplications scissipares; celles-ci passent par un maximum puis se
ralentissent et s'annulent quand la température mortelle est atteinte ; cette
influence de la température ne se fait sentir que chez les animaux suscep-
tibles de se diviser dans les conditions normales, mais n'a aucun effet sur
des individus (Pol. cornuta venant d'éclore) ou des espèces (PL gonocephala,
qui, normalement, ne se divisent pas ; de même l'ablation de la tête
provoque une recrudescence des divisions chez les animaux pouvant se
multiplier normalement par scissiparité, mais n'a pas d'influence sur les
PL gonocephala jeunes ou sexuées, ni sur les Pol. cornuta et PL alpina
sexuées et certains individus jeunes, asexués, de Pol. cornuta et PL alpina,
toutes formes qui, dans les conditions normales, ne se multiplient jamais
par scission ; le rythme des scissions n'est pas accéléré par un excès de
nourriture, mais l'inanition suspend toute division. Ainsi les conditions de
milieu interviennent pour accélérer, retarder et même inhiber la scissipa-
rité, mais il ne semble pas qu'elles déterminent le phénomène ; il ne semble
pas non plus que celui-ci soit le résultat d'un affaiblissement physiologique
ou d'une sénescence, les animaux scissipares étant toujours des individus
jeunes, peu différenciés et très résistants; la multiplication scissipare est
une propriété apparue par mutation, affectant les cellules germinales de
certaines espèces ou catégories d'individus, et par suite héréditaire.
Les nouveaux tissus que régénèrent les fragments de Planaires s'édifient
à partir de cellules libres du parenchyme et aussi d'éléments dédifférenciés
ayant précédemment fait partie intégrante de différents organes ; c'est ainsi
que les cellules des organes copulateurs, après être retournées à l'état,
embryonnaire, donnent naissance à un pharynx. — Chez PL alpina et
gonocephala, animaux qui vivent dans les eaux à température constante, la
maturation des gonades de chaque individu se produit à intervalles régu-
liers, mais, pour l'ensemble de l'espèce, la ponte n'est pas saisonnière,
comme on l'a prétendu, mais a lieu toute l'année. — Les fragments asexués
au moment de la section sont capables de régénérer des Planaires complè-
tement sexuées ; les gonades régénérées proviennent, comme au cours de
l'ontogenèse, de certaines cellules du parenchyme, mais leur régénération
se fait beaucoup plus lentement que leur développement ontogénétique et
elle n'aboutit pas toujours à la formation d'organes complets et fonctionnels;
les Planaires qui se reproduisent normalement par scissiparité sont géné-
ralement asexuées justement parce que la régénération des gonades dans les
fragments postérieurs est devenue difficile. Il n'a pas été remarqué avec
netteté une influence des conditions extérieure (facteurs thermiques, chimi-
ques) sur la régénération des glandes génitales; les facteurs externes ne
doivent probablement agir, comme dans tous les phénomènes vitaux, que
comme accélérateurs ou inhibiteurs, les facteurs héréditaires devant seuls
l'année biologique. 10
146 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
déterminer le phénomène. Le développement de l'appareil copulateur est
sous la dépendance des testicules, qui agissent probablement par l'intermé-
diaire d'une sécrétion hormonique.
Les deux modes de reproduction, sexué et asexué, sont déterminés par
des facteurs héréditaires, et non par des agents externes, ceux-ci n'ayant
sur telle phase du cycle évolutif qu'un rôle accélérateur ou inhibiteur. Les
deux modes de reproduction s'excluent réciproquement ; la raison qui
empêche les animaux sexués de se couper est mal connue ; on peut remar-
quer toutefois que « la reproduction asexuée est liée à une structure indiffé-
renciée » : des individus sexués peuvent se diviser si, par un artifice, on
les ramène à un état indifférencié ; « la reproduction sexuée est corrélative
d'un maximum de différenciation » ; le réflexe de scission n'est qu'inhibé
provisoirement par l'état sexué, et on peut le mettre à nouveau en évidence
par des artifices. Le déterminisme et le rôle de la fécondation restent
inconnus; la théorie de Al. Braun, qui voit dans le vieillissement une consé-
quence de la différenciation et dans le rajeunissement le résultat d'une
dédifférenciation est confirmée par les faits observés chez les Planaires :
grande résistance des individus asexués, peu différenciés, décomposition
des individus sexués, différenciés au maximum. — P. Remy.
I/ontosreiiese
Bertrand (Gabriel) et Vladesco (R.). — Sur la variation de la teneur en
zinc de r organisme du lapin durant la croissance. (C. R. Ac. Se, CLXXIII,
54, 1921.) [152
a) Biataszewicz (K.). — Wplyw cisnienia osmotycznego naszybkosc razivoju
zarodkow. (L'influence de la pression osmotique sur la vitesse du dévelop-
pement des embryons.) (Trav. Labor. Physiol. Institut M. Nencki (Soc. Se.
de Varsovie), XI, N° 7, 1921.) [157
b) 0 roli katalazy iv oddychaniu zarodkow. (Sur le rôle de la catalase
dans la respiration des embryons.) (Trav. Labor. Physiol. Institut M. Nencki
(Soc. Se. de Varsovie), I, N° 8, 1921.) [149
Boas (Franz). — The influence of environment upon development. (Proceed.
Nat. Acad. Se. United States, VI, N° 8, 489-493, 1920.) [Etude
d'un grand nombre d'enfants élevés dans des conditions diverses (vie de
famille, internats, institutions de bienfaisance), montrant l'influence nette
des conditions extérieures sur la croissance et la taille. — M. Goldsmith
Dowling (J. J.). — observations of plant-growlh wilh the recording micro-
meter. (Nature, 23 juin, 523, 1921.)
[On observe sur la croissance de la radicule du haricot,
les pulsations de la croissance décrites par J. C. Bose. Le 1/ 1000e de cen-
timètre peut être divisé en 150 parties, et même plus. — H. de Varigny
Eidmann (H.). — Ueber Wachstumstôrungen bei Ampliibienlarven. (Arch. f.
Entw. Mech., XLIX, 3 u. 4, Heft, 510-538, 1921 .) [152
Ellis (F. W.). — Subepithelial glycogen cells in embryo and recenlly hatched
fish. (Science, 29 avril, 418, 1921.) [150
Fischel (A.). — Ueber normale und abnorme Entwicklung des Auges. I. Ueber
Art und Ort der ersten Augenanlage sowie iiber die formate und kausale
ONTOGENESE. 147
Genèse der Cyklopie. II. Zur Enfwicklungsmechanik der Linse. (Arcli. f.
Entw. Mech.,' XLIX, 3, n. 4 Heft, 383 à 463, 1921.) [157
Hill (Léonard). — The Growth of Seedlings in wind. (Roy. Soc. Proceed.,
B 642, 28-30, 1921.) [Le rabougrissement produit par Je vent est dû à une
humectation insuffisante et à un refroidissement exagéré. Le point de crois-
sance peut être privé, par le vent, de chaleur produite dans les processus
de croissance cellulaire, et qui facilite la croissance. — H. de Varigny
Houssay (B. A.) et Hug (E.). — Action de l'hypophyse suj- la croissance.
(C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1215, 1921.) [152
a) Jameson H. Lyster). — The Japanese artifLciatly induced pearl. (Nature,
26 mai. 396, 1921.) [154
b) — — Japanese culture pearls. (Nature, 22 décembre, 528, 1921.) [156
Jordan (H. E.). — Further évidence concerni?ig the function of osteoclasts.
[Anat. Record, XX, N° 3, 16 pp., 5 fig., 1921.) [149
Kidd (F.), West (C.) and Briggs (G. E.). — A quantitative analysis of the
growth of Helianthus annuus. I. The respiration of the plant and of i/s
parts throughout the life cycle. (Roy. Soc. Proceed.. B, 648, 368-384.
1921.) [153
Laer (H. Van) et Lombaers (R.). — Recherches sur V influence des varia-
tions de V acidité libre dans la germination de l'orge. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXV, 1115, 1921.) [Etude de l'in-
fluence de l'acidité sur la croissance des plantules d'orge : zone de crois-
sance comprise entre les pH 4 et 7, avec un optimum dans la région acide.
La courbe obtenue correspond à celle relative à l'action de la réaction
de milieu sur l'action saccharifiante de l'amylase du malt. — H. Cardot
Mac Dougal (D. T.). — A new high temperalur record for growth. (Science.
15 avril, 370, 1921.) [153
Mac Dungal (D. T.) and Working (E. A.). — Another high temperalur
record for growth and endurance. (Science, 19 août, 152, 1921.) [153
Me Carrison (R.). — Observations an the effects of fat excess on the growth
and metamorphosis of ta dpoles. (Roy. Soc, Proceed., B, 647, 295-303, 1921.
[152
Porter (W. T.). — The Seasonal Variation in the growth of Boston school
Children. (Amer. Journ. Physiol., LU, N" 1, 121-131, 6 tableaux, 3 fig., 1920.
[153
Prouty (W. F.). —A more phénoménal Shoot. (Science. 26 août, 170, 1921.)
[15*
Russ (S.), Chambers (H.) and Scutt (G. M.). — On the local and generali-
sed action of radium and X rai/s upon tumour-growth. (Roy. Soc. Pro-
ceed., B, 644, 125-134.) [156
Schulze ("W.). — Versuche ûber den Einfluss endokriner Driisensubstanzen
auf die Morphogenie. KaulquappenfiHterunqsversuche mit Epithelkorpern.
(Arch. f. Entw. Mech., XLVIII, 4 Heft, 489-505, 1921.) [151
Spemann (H.). — Die Erzeugung tierischer Chimaren durch hcteroplasti-
sche embri/onale Transplantation zwischen Triton cristatus und tœniatus.
(Arch. f. Entw. Mech., XLVIII, 4 Heft, 533-571, 1921.) [148
Uhlenhuth (Edward). — The internai sécrétions in growth and develop-
ment of Amphibians. (Amer. Natur., LV, 193-221, 1921.) [150
148 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) "Wells (B. W.). — A Phénoménal Shoot. (Science, 1er juillet, 13, 1921.)
[153
b) — — G ail Evolution, a new interprétation. (Science, 30 septembre, 301,
1921.) [156
Wingrave (Hyatt) and Jameson (H. Lyster). — The Japanese artificiallg
indueed pearl. (Nature, 14 juillet, 620, 1921.) [155
Wintrebert (Paul). — Sur l'existence d'un dualisme nerveux transitoire
au début de la liaison neuro-musculaire chez les Sélaciens. (C. R. Ac. Se,
CLXXIII, 174, 1921.) [148
Wislocki (G. B.). — Note on the behavior of trypan blue injected into the
developing egg of the hen. (Anat. Record, XXII, N° 4, 8 pp., 3 fig., 1921.)
[150
a) Isoiropie de l'œuf; spécificité cellulaire.
Spemann (H.). — La production de « Chimères » animales par transplan-
tation hétéro plastiques entre les germes du Triton tœniatus et du T. cris-
tatus. — Les œufs de ces deux espèces sont de coloration très différente.
En choisissant d'une part les œufs les plus clairs, d'autre part les œufs les
plus pigmentés, S. parvient à réaliser à l'aide d'une micropipette l'échange
de fragments de la substance corticale, et à en suivre pendant quelques
jours l'évolution, grâce à la persistance de leur coloration originale. Dans
ces conditions, des fragments de jeune gastrula qui n'auraient donné sur
place qu'un épiblaste banal peuvent, s'ils sont incorporés à la zone neu-
rogène d'une gastrula de l'autre espèce, se transformer en une partie bien
définie de son système nerveux, par exemple en une vésicule optique ou
auditive. Outre l'intérêt que présentent ces transplantations au point de vue
des différenciations qui se produisent successivement au cours de l'onto-
genèse, cette technique peut aussi servir à préciser certaines localisations
ou à définir les zones de croissance. —A. Dalcq.
(s) Différenciation anatomique et histologique ; processus généraux.
Wintrebert (P.). — Sur l'existence d'un dualisme nerveux transitoire au
début de la liaison neuro-musculaire chez les Sélaciens. — Chacune des deux
bandes myotomiques latérales des embryons de Sci/lliorhinus canicula se
contracte suivant un rythme propre, et sans intervention du système ner-
veux, pendant les stades G, H et I de Balfour. Vers la fin du stade I, le
rythme de contraction aneurale de chaque bande myotomique est altéré de
façon intermittente et irrégulière. Ces altérations de rythme affectent iné-
galement chaque côté du corps, et peuvent consister en accélération ou en
ralentissement, mais elles augmentent de fréquence et d'intensité à mesure
que le développement progresse. Elles se produisent en milieu constant et
sont dues à une cause interne : l'établissement de la liaison neuro-muscu-
laire. La façon unilatérale dont les contractions aneurales sont modifiées,
montre qu'au moment où s'établit la liaison nerveuse, chaque moitié du
tube neural fonctionne isolément. La contraction aneurale n'est pas sup-
primée, mais seulement inhibée par l'influx nerveux, car il est possible de
la faire réapparaître en pleine période nerveuse par l'ablation médullaire.
Les deux processus de contraction : aneural et neural sont donc tout à fait
ONTOGENÈSE. 149
indépendants et l'on ne peut dire que le second dérive du premier par un
perfectionnement progressif. — R. de La Vaulx.
Jordan (H. E.). — Nouveaux faits concernant la fonction des ostéo-
clastes. — L'auteur ajoute quelques faits nouveaux à ceux qu'il a consignés
dans un travail antérieur {Amer. Joum. of Anal., vol. XXIV, 1918). Il y avait
distingué, dans la moelle osseuse de la mâchoire du chat nouveau-né, deux
sortes de cellules géantes, les unes hémogéniques, les autres ostéolytiques
(ostéoclastes de Kœlliker), dont le nom indique la fonction. Les premières,
comparables à des îles de sang, et formées par une seule cellule ou hémo-
blaste, devenue multinucléée par amitose, différencient des érythrocytes
dans leur intérieur. Les cellules ostéolytiques, nées de la fusion de plu-
sieurs noyaux en un syncytium commun, contiennent des corps globuleux
offrant les caractères de l'os et sont les agents (ostéoclastes) de la résorption
osseuse. C'est là, d'après Kœlliker, et en ajoutant les résultats des expé-
riences anciennes de Tomes et de Morgan, de Billruth, le seul fait objecti-
vant la fonction ostéolytique de ces cellules.
Dans le présent travail, J. revient sur ce fait. Les globules dont il s'agit
sont pour lui des matériaux osseux provenant de la fragmentation, puis de
la dissolution ou digestion plus ou moins avancée opérée par les ostéoclastes.
[On pensera sans doute que la preuve de la provenance osseuse de ces
corps, trouvés après décalcification de la pièce et caractérisés par leur
oxyphilie (coloration par l'éosine) n'est pas encore définitive.] D'ailleurs, J.
se croit obligé de discuter la question de savoir s'il ne s'agit pas de globules
rouges, mais écarte pour diverses raisons cette interprétation. Il n'est pas
douteux qu'il s'agisse de corpuscules osseux, et que les ostéoclastes soient
les seuls agents de la destruction osseuse. [Au reste, l'auteur ne s'explique
pas sur la nature du processus, et on ne peut, à la lecture de son travail, se
représenter comment dans la destruction de l'os concourent les deux fonc-
tions de dissolution ou digestion et de phagocytose qu'il attribue aux ostéo-
clastes.]
J. a retrouvé dans la pulpe de l'émail les mêmes corpuscules et les mêmes
cellules géantes, qu'il appelle ici améloclastes. Les corpuscules sont pour
lui ici aussi du matériel « osseux », c'est-à-dire calcaire, contenu dans des
cellules géantes identiques aux ostéoclastes. Quant à la provenance de ces
corpuscules osseux (calcaires), on pourrait penser pour plusieurs raisons
qu'ils proviennent de l'émail détruit. Il est plus acceptable de supposer qu'ils
sont dus à la substance calcaire sécrétée en excès par les cellules de la
pulpe adamantine. [Mais une telle supposition prête à ces cellules une acti-
vité sécrétrice, qui existe en effet, mais dont l'auteur lui-même ne fournit
aucune preuve.] — A. Prenant.
b) Biataszewicz (K.). — Sur le rôle de la catalase dans la respiration des
embryons. — L'auteur a étudié d'une part le rapport entre la quantité d'02
absorbée et la sensibilité à, l'action de l'H8Oa, d'autre part la quantité de
catalase contenue dans l'organisme. Les expériences ont été faites avec les
embryons de Hana fusca aux différents stades du développement. Selon les
résultats antérieurement obtenus, la quantité d'O, absorbée par 100 individus
au cours du développement (jusqu'à 65-75 h.) augmente de 5,3 à 231,3 mm3
en une heure, c'est-à-dire 44 fois; la sensibilité à l'action nuisible de
l'HA, augmente d'une manière encore plus prononcée. Aux premiers
stades de la segmentation les embryons supportent une concentration de
l'H-O- de 0,03 %, tandis,. qu'au moment de leur éclosion la concentration
150 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
de 0,004 % leur est déjà mortelle; cette sensibilité augmente donc 75 fois.
La quantité de la catalase a été mesurée par la vitesse de la décomposition
de l'flsOa par un extrait aqueux de 40 embryons. Cette quantité ne change
presque pas au cours du développement embryonnaire (par exemple, jus-
qu'au stade 32 — 0,00160, au moment de l'éclosion — 0,00178). En se basant
sur ces résultats, l'auteur arrive à cette conclusion qu'il n'y a pas de rela-
tion directe entre l'intensité de la respiration des embryons et la quantité de
catalase, bien que la sensibilité du cytoplasme à l'action nuisible de TH2Oi
augmente avec l'accélération de la respiration. — J. Zwelbaum.
Ellis (F. W.). — Cellules à glyeogène subépithèliales chez l'embryon et les
alevins des poissons. — Cellules découvertes chez des embryons de Perche
de 12 jours, situées sous l'épithélium pavimenteux d'enveloppe, un peu
partout et particulièrement dans les nageoires. Elles apparaissent vers le
6e jour, et augmentent de dimensions. Forme plus ou moins elliptique;
dimensions de 3 à 10 p. Le glyeogène d'abord n'occupe qu'une partie de la
cellule; plus tard il en occupe la totalité. A la 3e semaine le nombre des
cellules à glyeogène diminue. Ces cellules n'existent pas chez tous les
alevins : elles manquent chez Fundulus et le saumon. — H. de Varignv.
Wislocki (G. B.). — Note sur le comportement du Irypan-bleu injecté dans
l 'œuf du poulet en voie de développement. — Des essais de Bakounine (1895),
Zaretsky (1910), Graeper (1911) ont précédé les expériences de W., et ont
abouti à des résultats variés. L'auteur se fait fort d'avoir injecté la matière
colorante dans une partie déterminée de l'œuf, qui peut être soit la chambre
à air, soit le sac vitellin, l'allantoïde, l'amnios, ou le tissu conjonctif de
l'extracœlome. Quelques résultats sont à retenir de ces expériences. Le bleu
injecté dans le sac vitellin ne pénètre pas dans l'intestin, malgré la libre
communication du pédicule vitellin; il ne passe pas non plus dans le sang
des vaisseaux vitellins, et demeure localisé sous forme de granules dans cer-
taines cellules de la paroi du sac. Après injection dans la cavité de l'allan-
toïde, la couleur ne teint pas les cellules de la paroi allantoïdienne; ce qui
montre que la fonction de l'allantoïde est bien celle d'un réservoir urinaire.
L'injection dans la poche amniotique colore les cellules épithéliales de l'am-
nios, colore aussi le contenu de l'estomac, de l'intestin et la lumière des
bronches et peut même teindre en bleu des tissus de l'embryon. Enfin c'est
l'injection pratiquée dans le mésoderme du cœlome extraembryonnaire qui
donne les résultats les plus complets ; elle réussit à colorer la plupart des
organes de l'embryon, surtout le corps de Wolff, le foie, la rate, dans lesquels
le bleu se dépose en granules. [On ne trouve malheureusement pas, à la suite
de ces expériences d'injection vitale de l'œuf de poule, les indications qu'on
attendrait sur la marche générale de la couleur injectée : indications qui
permettraient quelques inductions sur les relations physiologiques qui lient
les annexes embryonnaires entre elles et avec l'embryon et qui conduiraient
à esquisser une physiologie générale de l'embryon]. — A. Prenant.
Uhlenhuth (Edward). — Les sécrétions internes en rapport avec la
croissance et le développement des Amphibiens. — On sait par une série de
beaux travaux parus dans ces dix dernières années que dans le contrôle de
la croissance et du développement des Amphibiens, les glandes thyroïde
et pituitaire jouent un rôle des plus importants ; ces deux organes peuvent
se suppléer jusqu'à un certain point, bien qu'ils aient chacun leur action
spécifique. U. rappelle l'effet de la nourriture des têtards avec de la thyroïde
ONTOGENÈSE. 1->1
fraîche ou du séjour dans de l'eau renfermant de l'extrait thyroïdien
(iodothyrine) ou de l'iode; la métamorphose a lieu sans croissance, ce qui
parait en rapport avec un accroissement du catabolisine par l'action de
l'hormone thyroïdienne. Si la thyroïde est extirpée, il n'y a plus du tout de
métamorphose; il est très curieux de noter que Typldomolge Ralhhuni, la
Salamandre cavernicole du Texas, qui ne se développe pas au delà du
stade larvaire, est dépourvue normalement de corps thyroïde; on ne sait
pas s'il en est de même chez le Protée de la Carniole : toutefois l'adminis-
tration de substance thyroïdienne à un Protée n'a pas eu d'effet (Jensen,
1914). — L'iode, l'iodure de potassium et l'iodoforme ont sur la métamor-
phose un effet similaire à celui de l'hormone thyroïdienne, tandis que le
brome n'a pas d'action (Swingle, 1910) ; mais il existe à cet égard une
différence fondamentale entre Grenouilles et Crapauds d'une part, et Sala-
mandres de l'autre; en effet, chez ces dernières {Amblystoma tigrinum au
stade Axolotl), l'iode dissous dans l'eau n'a aucun effet; le développement
des membres est de même indépendant de la glande thyroïde, car les
membres antérieurs et postérieurs se développent parfaitement sur des
larves thyroïdectomisées de Salamandres; si la métamorphose des Urodèles
est gouvernée par la thyroïde, il semble que deux facteurs sont requis :
1" une glande thyroïde mure (que l'on rencontre déjà chez l'Axolotl); 2° un
facteur qui libère l'hormone de la glande; bien que ce facteur soit inconnu,
il paraît bien que la température trop basse inhibe sa production ou son
activité (c'est sans doute par suite de la basse température que les Axolotls
des Montagnes Rocheuses gardent leur état néoténique), alors que la crois-
sance peut se continuer; les Axolotls du Colorado sont de vrais géants, leur
taille dépassant considérablement celle des exemplaires terrestres; il est
très possible que l'absence de la fonction thyroïdienne produise dans ce
cas une hypertrophie de l'hypophyse, qui gouverne le gigantisme. L'espèce
Amblystoma tigrinum, la seule néoténique de l'Amérique du Nord, présente
cet état seulement dans les régions froides et hautes des Montagnes Ro-
cheuses et du haut plateau mexicain, pendant que dans la partie orientale
des Etats-Unis, tous les individus de la même espèce se métamorphosent
d'une façon normale. Dans les altitudes moyennes, on trouve des Axolotls
seulement pendant quelques années, alors qu'ils sont absents durant d'autres
périodes.
L'effet de l'hormone thyroïdienne porte uniquement sur la première mue
de la peau et la réduction des branchies (Salamandres) ; quant aux membres,
au dessin pigmentaire, à la langue, aux dents palatales et aux organes
sexuels, ils sont très peu influencés par l'action thyroïdienne. 11 est très
possible, malgré les apparences, qu'il en soit de même chez les Anoures;
en effet les pattes antérieures se développent même chez les thyroïdecto-
misés, mais elles ne peuvent pas sortir au dehors parce que la peau n'est
pas préparée au niveau de ces organes pour leur permettre de faire saillie
librement. Le lobe antérieur de l'hypophyse administré à des Amblystomes
métamorphosés les pousse vers le gigantisme; le thymus n'a pas d'effet
sur la croissance et le développement. — L. Cuénot.
Schulze (W.). — Bec /ter ches sur l'influence des extraits de glande* en-
docrines sur la morphogénie. {Alimentation de têtards avec des corpuscules
épithéliaux.) — En nourrissant des têtards à l'aide de glandules parathy-
roïdesde bœuf, prélevées de manière à éviter toute impureté, on ne constate
aucune modification du développement si ce n'est au début de l'expérience
une légère accélération de la croissance. En employant des tablettes de la
152 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
marque Freund-Redlich on obtient au contraire des Aêtards nains et qui se
métamorphosent de manière précoce. Ce produit commercial contient donc,
selon toute vraisemblance, des traces de thyroïde. — A. Dalcq.
Eidmann (H.). — Troubles de la croissance chez des larves d' A mphi biens.
— Une ponte de Rana esculenta, dont les œufs étaient anormalement petits,
a donné des têtards qui se sont mal développés, étaient presque incapables
de se nourrir et ne mesuraient à l'âge de deux mois que 12 mm. de
longueur. L'étude histologique a révélé une hypoplasie de la plupart des
organes et particulièrement un état rudimentaire de l'hypophyse et de la
glande thyroïde. Il est toutefois vraisemblable que les altérations de ces
glandes, dont l'influence sur la croissance est bien connue, sont elles-mêmes
dues à quelque modification primordiale de la constitution de ces œufs. La
petitesse de ceux-ci ne suffit en effet pas à expliquer les anomalies obser-
vées; car E. a rencontré au cours de ces mêmes recherches une autre
ponte dont les œufs avaient à peu près le même volume ; malgré leur pau-
vreté en réserves nutritives, ils ont cependant donné naissance à des larves
qui ont grandi normalement. — A. Dalc\>.
Me Carrison (R.). — Observations sur les effets d'un excès de graisse sur la
croissance et la métamorphose des têtards. — 1 . Un excès de matières grasses
diverses dans l'alimentation des têtards ralentit beaucoup la croissance. —
2. L'iode à la dose de 0,5 ou 1,0 milligr. dans les aliments tend à contreba-
lancer l'influence retardante du beurre, du lard, de l'acide oléique, de l'huile
de noix de coco et d'arachide, mais non celle de l'huile de lin et de foie de
morue. — 3. La vitesse normale de métamorphose n'est que légèrement
affectée par les corps gras durs (beurre, coco, lard) ; elle est retardée par
les corps gras moins saturée : acide oléique, huiles d'arachide, de lin, et
de foie de morue. — 4. Le ralentissement de la métamorphose normale dé-
terminé par les graisses fluides tend à être contrebalancé par la présence
de petites quantités d'iode dans les aliments dans le cas de l'acide oléique
et de l'arachide, mais non par les mêmes quantités d'iode dans le cas du lin
et du foie de morue. — 5. La métamorphose anormale provoquée par une
forte dose d'iode est considérablement accélérée par une forte proportion de
beurre dans les aliments, et à un moindre degré, par une forte proportion
d'huile de coco ; par contre l'huile de foie de morue détermine un retard
marqué (donnée dans les mêmes proportions).
La conclusion générale est qu'en ce qui concerne certains corps gras :
beurre, lard, acide oléique, huile de coco et d'arachide, il est besoin d'une
addition d'iode pour maintenir le métabolisme normal. L'influence du foie
de morue et du lin, qui retardent davantage la croissance en présence de
l'iode qui, dans le cas des autres corps gras, est favorable à la croissance,
ne s'explique pas jusqu'ici. — H. de Varigny.
Bertrand (Gabriel) et Vladesco (R.). — Sur la variation de la teneur
en zinc de l'organisme du lapin durant la croissance. — D'après les consta-
tations des auteurs, la proportion de zinc contenue dans l'organisme est
maximum à la naissance, diminue pendant la période d'allaitement, et re-
monte rapidement lors du sevrage. — H. Cardot.
Houssay (B.-A.) et Hug (E.). — Action de lliypophijse sur la croissance.
— Les jeunes chiens privés d'hypophyse présentent une série de modifica-
tions (arrêt de croissance, adiposité, modifications des organes génitaux, de
ONTOGENÈSE. 153
la thyroïde et du thymus) en général associées ; mais il reste à établir leur
origine, glandulaire ou nerveuse. — H. Cardot.
Porter (W. T.). — La variation saisonnière de la croissance des écoliers
de Boston. — Pour étudier les variations de poids et de taille avec la crois-
sance des enfants, deux méthodes sont en présence : La méthode de « géné-
ralisation », facile, qui range les enfants en catégories suivant le sexe et
l'âge, la taille et le poids moyens. La méthode d' « individualisation » qui
demande des mesures répétées du même enfant durant ses périodes de
croissance, elle est longue, pénible et présente beaucoup de difficultés, mais
elle n'offre pas les mêmes causes d'erreur que la première. L'auteur expose
les avantages et les inconvénients de ces deux méthodes. Il montre l'exis-
tence d'une variation saisonnière indéniable du poids des écoliers. — Paul
Boyer.
Mac Dougal (D. T.). — Nouvel exemple de croissance à haute tempéra-
ture. — En 1917, il a été signalé que les jeunes raquettes d'Opuntia poussent
encore à 50° C et à 51°5 C. M. D. avait auparavant constaté que les raquettes
mures peuvent atteindre la température de 55" C, sans périr, à l'air libre :
exemple d'endurance extraordinaire. Mais il y a mieux. Des expériences au
Désert Laboratory ont montré que YOpuntia croit encore à 54° et 55°5. La
croissance est toutefois un peu ralentie.
dVOpuntia commence à croître à 9"C et croît encore à 55°C. Les jeunes
raquettes supportent 55° C une heure et demie. Mais la croissance se fait le
mieux entre 37° et 48" environ. Il faut noter que les tissus sont riches en
pentosanes ou mucilages, en colloïdes qui se laissent moins influencer par la
température que les albuminoïdes. Mais les bactéries, très riches en albu-
mines, arrivent à supporter même 100° C. — H. de Varigny.
Mac Dougal et Working. — Autre maximum de température de crois-
sance et endurance. — Il s'agit toujours de YOpuntia. Des raquettes croissent
encore à 56° 5 C, l'air ambiant étant à 58" C. De jeunes raquettes à 62° , dans
l'air à 63" C, cessent de croître et se rident mais reprennent la croissance à
50" C. Dimensions : 15-20 millimètres sur 25; séjour à la température indi-
quée : une heure et plus. — H. de Varigny.
a) Wells (B. W.). — Pousse phénoménale. — Il s'agit d'une pousse partie
du côté d'un tronc de Paulownia (omentosa étèté, qui, en une saison (1919),
a poussé à la hauteur de 6 m. 95. Vingt entre-nœuds ont été formés,
dont le plus long mesurait 47 centimètres et demi. La base de la pousse
a plus de 19 centimètres de circonférence et 6 centimètres 1/4 de dia-
mètre. On a déjà cité une pousse de Paulownia de 4 m. 20 : mais celle
dont il s'agit maintenant l'emporte de beaucoup. L'observation a été faite
sous climat tempéré en Caroline du Nord. — H. de Varigny.
Prouty ("W. F.). — Une pousse plus phénoménale encore. — Paulownia
tomentosa, encore, pousse de 6 m. 45 (durant la saison de 1920; 24 entre-
nœuds; 25 centimètres de circonférence à la base). Une des feuilles, en
juillet, avait 95 centimètres de longueur. — H. de Varigny.
Kidd (F.), West (C.) et Briggs (G. E.). — Analyse quantitative de la
croissance d'Helianthus annuus. I. La respiration delà plante et de ses parties
à travers le cycle viatal. — L'indice respiratoire a été défini comme étant la
154 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
respiration déterminée par gramme de poids sec par heure, à 10"C quand
la quantité de matière respirable n'est pas limitante et quand la concentration
extérieure de l'oxygène est celle de l'atmosphère. L'I. R. est donc une
mesure de la quantité effective de matière cellulaire respirante par gramme
(poids sec), c'est-à-dire le facteur « interne » en ce qui concerne la respira-
tion. L'I. R. de la plante entière tombe de façon continue de 3 à environ le
1/10 de cette valeur à la fin du cycle vital. L'I. R. du pétiole des feuilles
individuelles et des fleurs respectivement diminue avec l'âge de la partie.
L'I. R. initial de feuilles successives, c'est-à-dire celui du sommet de Litige,
diminue avec l'âge de la plante, indiquant que l'I. R. du tissu méristématique
décroit avec l'âge. La chute de l'I. R. du tissu méristématique et desjeunes
feuilles montre que la chute de l'I. R. de la plante entière n'est pas, comme
on pourrait s'y attendre, entièrement due à l'accroissement de la pro-
portion de tissus tels que les mécaniques et les vaisseaux conducteurs d'eau.
La chute de l'I. R. avec l'âge suit de près la chute de la valeur du taux de
croissance relative, ce qui indique un rapport étroit entre le facteur
« interne » de la respiration et le facteur interne de la croissance. — H. de
Varignv.
a) Jameson (H. Lyster). — La perle japonaise artificiellement provoquée.
— Il s'agit des perles Mikimoto. Celui-ci, en 189S, a commencé par mettre
sur le marché des demi-perles, excroissances perlières obtenues en insérant
un noyau de nacre entre le corps de l'huître et la coquille, l'huître se char-
geant de le recouvrir d'un revêtement de nacre. Ce n'était là que la répé-
tition d'expériences chinoises et de celles de Linné. Ces perles de culture
étaient de faible valeur commerciale. Mikimoto annonça en 1912 avoir
obtenu mieux, des perles complètes non attachées à la coquille. Et la fabri-
cation de ces perles a pris de l'importance.
On demande si ce sont de vraies perles et si on peut les distinguer des
naturelles? La distinction est facile à faire, en coupant la perle en deux.
La perle naturelle, saut' les cas rares, où il existe un noyau étranger, recon-
naissable (grain de sable par exemple), consiste en couches concentriques,
de degrés de transparence divers. La perle Mikimoto ressemble à la natu-
relle par les couches périphériques, mais le centre consiste en un fragment
de nacre en couches parallèles, planes.
Comment ces perles sont-elles obtenues? Le brevet l'expose. A une huître
perlière on enlève la coquille et sur l'épiderme sécréteur de nacre, de co-
quille, on pose un noyau en nacre. L'épiderme est ensuite disséqué sur
place, rabattu sur le noyau en forme de sac, ligaturé, puis coupé, et, avec
son contenu transplanté chez une autre huître, et inséré dans ses tissus
sous-épidermiques. On enlève alors la ligature, certains astringents sont
appliqués à la plaie et l'huître est remise à l'eau pour y passer quelques
années durant lesquelles un revêtement perlier suffisant 'se forme sur le
noyau introduit. L'opération est délicate. Ce n'est pas la présence du corps
étranger irritant, qui détermine la formation de la perle, mais celle d'un
sac clos d'épiderme sécréteur de coquille dans les tissus sub-épidermiques
de l'huître, d'un sac d'épiderme qui n'est pas continu avec la surface épi-
dermique sécrétante formant la coquille. Sans ce sac épidermique introduit
par transplantation, ou sans l'excitation spécifique due à un parasite, ou
sans quelque cause qui échappe encore (dans le cas de la perle de Ceylan)
aucun corps irritant introduit dans la coquille ou les tissus ne peut devenir
le noyau d'une perle. En 1912, J. a montré que la plupart des perles
n'ont pas de noyau étranger reconnaissable. Au point de vue biologique il
ONTOGENESE. 155
y a deux classes de perles. Il y a les cloques (Misters), excroissances de
l'intérieur de la coquille qui se sont formées pour boucher les trous faits
par des animaux perforants ou recouvrir des corps étrangers (sable. Fieras-
fer, petits crabes), ou des noyaux introduits expérimentalement : Sur une
pareille cloque, l'épidémie forme une petite poche se continuant avec
l'épithélium sécréteur de coquille. Il y a les perles formées dans un sac clos
d'épiderme sécréteur de coquille, inclus dans les tissus, et dont la surface
secrétrice de nacre ne se continue pas avec l'épiderme formant la co-
quille même. Une cloque est toujours plus ou moins hémisphérique et de
tous côtés se continue avec la substance coquillière ; la perle est sphérique,
à couches déposées concentriquement, dont la substance ne se continue
nulle part avec celle de la coquille. Il se peut qu'une perle soit expulsée, et
plus ou moins ensevelie dans la coquille, formant le noyau d'une cloque,
mais on peut, en ce cas, les séparer par dissection des couches coquillières
déposées sur elle.
La perle Mikimoto est une véritable perle : la seule différence est qu'elle
contient un noyau étranger plus gros qu'aucun noyau normal. On pourrait
toutefois réduire les dimensions du noyau, peut-être le supprimer après
avoir greffé le sac dans les tissus. De la sorte on diminuerait la transparence
plus grande, des perles Mikimoto. Peut-on, sans l'ouvrir, reconnaître la
perle Mikimoto? Il semble que non. On voit bien qu'elle est du Japon et
non de Ceylan ou d'Australie : mais c'est tout. Pourra-t-on par l'ultra-violet
ou la lumière polarisée distinguer une perle Mikimoto d'une perle japo-
naise naturelle? Ce sera à voir. En tout cas il semble bien que par une
modification du procédé on puisse faire en sorte que rien ne distingue la
Mikimoto de la japonaise naturelle. Et il n'y aurait rien de surprenant à ce
que la méthode Mikimoto s'acclimatât à Ceylan, en Australie, partout où
existe une industrie perlière. Cela ne va pas sans vexer beaucoup de
marchands. — H. de Varigny.
Wingrave (Hyatt) et Jameson (H. Lyster). — La perle japonaise
provoquée artificiellement. — D'après W., la perle se trouve souvent
dans le corps humain, dans les papillomatomes cutanés et muco-cutanés,
dans les amygdales, méninges, le thymus, la thyroïde. Les plus superficielles
se kératinisent; les profondes sont souvent calcifiées. Toute perle, ostréaire
ou humaine débute par des cellules en forme de colonne et subit des
changements métaplastiques. Celles de la verrue deviennent cornées,
celles de l'huître se calcih'ent. Chez l'huitre, les changements histologiques
sont affaires de degré : il n'y a pas différence. Dans les deux cas la perle
est une formation morbide due à une irritation. La verrue, il est vrai,
peut, dit-on, devenir maligne : elle peut croitre trop vite et tuer son hôte.
Il serait intéressant de savoir si les perles en font autant. L. J. rap-
pelle que, dès 1902, il a fait remarquer les ressemblances entre les perles
et les formations parfois trouvées dans les tumeurs épidermoïdes et les
kystes atheromateux. Une perle est comparable à une boule de cellules
épithéliales desquamées disposée concentriquement, à ceci près que la perle
est faite non de cellules, mais de sécrétions de la surface des cellules. Le
sac épidermique où se forme la perle ne surgit qu'en certaines circons-
tances données, sans la stimulation d'un parasite chez la moule comes-
tible. Un sac se forme autour du parasite, et quand celui-ci meurt ou s'é-
chappe, une perle s'y forme. L'irritation doit être chimique, probablement
spécifique. Certaines larves ne provoquent pas la formation de perles.
Dans le cas des perles Mikimoto (ou Alverdes) l'excitant est représenté
156 L'ANNEE BIOLOGIQUE. •
par une transplantation de tissu. Parfois la perle fine renferme un grain
de sable ou d'autres corps. Mais en ce cas le processus semble avoir com-
mencé par la formation d'un sac qui, peut-être, s'est formé autour de spores
d'un protozoaire. Si le sac s'ouvre, il peut y entrer des corps étrangers
autour desquels se formera une perle.
Pour L. J. le développement dans les tissus des sacs perliers tient soit
à des parasites, soit à des conditions particulières, locales. L'huitre de
Ceylan qui est perlière dans le golfe de Manar l'est rarement dans le port
de Trincomali. Les moules perlières, Margaritana et Anodonte ont aussi
une distribution très locale. La cause est probablement quelque parasite
unicellulaire à distribution locale aussi. Il serait intéressant de transplanter
des Margaritifera de bancs où la production perlière est faible aux bancs où
elle est élevée. On déménage des huîtres pour les engraisser, on les démé-
nagera peut-être un jour aussi pour en tirer plus de perles. — H. de
Varigny.
b) Jameson (H. Lyster). — Perles de culture japonaises. — Protestation
contre des avis commerciaux d'où il résulterait que la perle de culture
obtenue par insertion de matière étrangère dans l'huître empêche de mettre
celle-ci à côté de la perle produite naturellement et ajoutant que les perles
de culture se distinguent des perles de Ceylan. La première proposition est
absurde. La valeur d'une perle est, non dans son noyau, mais dans sa péri-
phérie. La seconde est essentiellement commerciale, tout en étant vraie.
La perle de Ceylan se distingue, à la lumière ultra-violette, de la japo-
naise, tant naturelle que de culture. Les nacres sont différentes. En réalité,
le commerce s'efforce de discréditer la perle japonaise en faveur de la
cingalaise. Cela n'a aucun intérêt scientifique. — H. de Varigny,
Russ (S.), Chambers (H.) et Scott (G. M.). — Sur l'action locale et
générale du radium et des rayons X sur le développement des tumeurs. — Il
ne semble guère possible de réaliser l'irradiation uniforme d'une tumeur
volumineuse chez l'homme, soit avec le radium, soit avec les rayons X. Des
petites variations par rapport à la dose mortelle sembleraient sans impor-
tance, mais si la quantité de radiation atteignant les parties excentriques de
la tumeur devenait assez faible pour constituer une petite dose, l'effet sur
les cellules malignes pourrait être de les stimuler au lieu de les détruire. Si
l'on considère le corps dans l'ensemble il parait clair que les grandes doses
généralisées diminuent la résistance normale à la croissance des tumeurs.
Le résultat est complètement opposé quand on administre de très petites
doses généralisées, à intervalles fréquents : il paraîtrait donc rationnel de
compléter l'irradiation intensive locale de la tumeur par une irradiation
généralisée faible du sujet, en prenant garde de ne pas exposer les cellules
de la tumeur à cette irradiation. — H. de Varigny.
b) Wells (B. W.). — Evolution des galles; interprétation nouvelle. —
D'habitude on considère les cécidies comme des réponses à des excitations
spécifiques, établissant un rapport causal entre des différences spécifiques
de la plante porte-galle. Adoptant la classification de Kuster en kataplasmas
(galles de caractère indéfini) et prosoplasmas (de caractère défini), et
l'opinion de Cook que l'insecte a son influence dans le processus, W. pro-
pose une interprétation nouvelle. Elle suppose que les prosoplasmas déri-
vent des kataplasmas. L'évolution kataplasmique implique une inhibition
progressive de la différenciation normale de la plante jusqu'à ce que
ONTOGENESE. 157
l'homogénéité soit atteinte. Ce n'est qu'après achèvement de l'évolution
kataplasmique que peut commencer l'évolution prosoplasmique avec pro-
duction de nouvelles formes et orientations de tissus. Au point de vue de la
différenciation végétale, il y a d'abord mouvement régressif (kataplasmique)
puis mouvement progressif (prosoplasmique), mais au point de vue de l'ani-
mal la série est progressive d'un bout à l'autre. Un corollaire de cette inter-
prétation est que l'animal peut non seulement inhiber l'expression des carac-
tères de la plante, mais en introduire de nouveaux : l'évolution des galles
d'origine animale (300 cécidies) se rattache essentiellement à l'animal, t—
H. DE Varigny.
y) Facteurs de l'ontogenèse.
Fischel (A.). — Sur le développement normal et anormal de l'œil. — 1. A
propos de la nature des ébauches optiques primitives et de leur situation, des
causes de la cyclopie et de ses p?°ocrssus morphogénétiques . — ■ 77. Sur les fac-
teurs du développement du cristallin. — Des larves de Salamandra maculosa
ont présenté diverses anomalies de la région antérieure de la tète, et plus
spécialement de l'organe olfactif et de l'appareil optique. On peut ranger
ces cas en une série progressive montrant une tendance de plus en plus
marquée à la coalescence des yeux, en même temps qu'une réduction pro-
gressive des fosses nasales, avec fusionnement de leurs cavités. Le terme
ultime de cette série est représenté par un cas de cyclopie véritable avec
vésicule optique et cristallin unique ; l'appareil olfactif est alors réduit à une
vésicule épithéliale adjacente à l'œil, et dont la cavité peut ou bien commu-
niquer par les choanes avec le pharynx, ou même être close de toute part.
Toutes ces dispositions s'expliquent assez aisément en admettant une défi-
cience des matériaux formateurs de la région interoculaire. Elle donnerait
lieu à des malformations des fosses nasales, et entraînerait secondairement
le fusionnement partiel ou total des vésicules optiques. F. voit donc dans
ces faits une confirmation des vues de Spemann et une réfutation de l'hypo-
thèse de Stockard, en ce sens que les ébauches optiques primaires sont
essentiellement paires et séparées, dans la paroi du prosencéphale où elles
sont situées, par un territoire neutre. La cyclopie résulte d'une déficience
portant sur les cellules de ce territoire; c'est là l'anomalie primordiale qui
entraîne secondairement le fusionnement des vésicules optiques. Dans
toutes les larves étudiées, la malformation optique marche de pair avec une
malformation olfactive. On ne comprendrait pas cette corrélation si la cyclopie,
ou les cas qui y tendent, résultaient simplement d'une différenciation incom-
plète d'une ébauche optique primaire et impaire. F. signale également
quelques particularités curieuses concernant le cristallin. Les dimensions de
cet organe sont strictement proportionnées à celles de la cupule optique.
Il se confirme donc que la prolifération épiblastique est due à une excitation
qui "part de cette cupule, et qu'elle se produit dans toute la zone où l'épi-
blaste entre en contact avec la vésicule optique secondaire. — A. Dalcq.
a) Biataszewicz (K.). — L'influence de la pression osmo tique sur la vitesse
du développement des embryons. — * Les expériences ont été faites avec les
embryons de Strongylocentrotus lividus, Echinus micro tuberculatus et Rana
fusca. L'auteur a noté le temps au bout duquel les embryons atteignent un
certain stade de développement dans différentes concentrations d'eau de
mer artificielle (pour les oursins) ou de glucose (pour la grenouille). La
vitesse du développement s'est montrée la plus grande dans les liquides isos-
158 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
motiques avec le milieu extérieur naturel de l'organisme. Par exemple,
pour Echinas microtuberculatus à la pression osmotique de 1° 96, la durée
du développement jusqu'au stade blastula avec le mésenehyme primitif est
de 22 h. 7, tandis qu'à la pression osmotique de 1° 47 ou de 2° 57 elle est
respectivement de 42 h. 8 et de 28 h. 2. La vitesse relative du développe-
ment r -- -f- (t0 étant la durée du développement à la pression osmotique
normale, tn à la pression osmotique modifiée) est de 0.530 pour la pression
de 1°47, de 1.000 pour la pression normale et de 0.805 pour la pression
de 2° 54. Les variations de la pression osmotique dans l'une ou dans l'autre
direction causent un ralentissement du développement. L'échelle osmotique
compatible avec la vie des embryons, ainsi que le caractère de la courbe
exprimant la relation entre la vitesse du développement et la pression osmo-
tique du milieu, présentent des différences caractéristiques pour les espèces
étudiées. Les limites de la pression osmotique, dans lesquelles la segmen-
tation a encore lieu, sont beaucoup plus larges pour Echinus microtubercu-
latm (A = ± 0° 63) que pour Strongylocentrotus lividus (A = ± 0° 57) et
pour Rana fusca (A = -|- 0° 17). Par contre, l'échelle osmotique relative (la
distance qui sépare les pressions osmotiques mortelles, exprimée en pour-
centage de la pression optima) est plus étendue pour les embryons de gre
nouille ( + 38 %) que pour les oursins (± 32 %). Les embryons de la
grenouille possèdent la faculté de s'adapter à des variations plus étendues
de la pression osmotique que les embryons d'oursins. Les limites de la
pression osmotique compatible avec la vie changent au cours du dévelop-
pement des embryons, mais dans une direction inverse pour les différentes
espèces. Ainsi, les embryons de grenouille au stade de huit blastomères
sont tués en vingt-quatre heures par une concentration de glucose corres-
pondant à la dépression 0° 95 ; une concentration mortelle pour la gastrula
est déjà celle de 0° 57 A et, au moment de l'éclosion, une concentration de
0° 43 est déjà mortelle. Pour Strongylocentrotus lividus, au contraire, les
embryons plus âgés supportent des variations de la pression osmotique
beaucoup plus grandes que les embryons plus jeunes. — J. Zweibaum.
LtSi tératogcnèse
Baldwin (W. M.). — The arlifîcial production of syringomyelocele in the
tadpole by means of X-rays. (Anal. Record, XXII, N° 5, 20 décembre
1921.) [159
Cotte (J.). — Un Strongylocentrotus lividus anormal. (Bull. Inst. Océan.
Monaco, N° 370, 1-10, 1920.) [Description d'un
Oursin présentant diverses malformations, dont l'absence totale du ra-
dius I, que l'auteur attribue à la destruction précoce, par traumatisme, du
groupe : ruban nerveux-canal radiaire correspondant. — R. de La Vaulx.
Foex (Et.). — Les relations entre la Leptonëcrose et l'Enroulement. (Bulî.
Soc. Path. végét. de France, VIII, 25-28, 1921.) ' [160
Hiroshi (Ohshima). — Reversai of asi/mmetry in the plutei of Echinus mi-
liaris. (Roy. Soc. Proceed., B, 645, 168-177.) [Etude
détaillée du mode possible de production d'une conformation tératolo-
LA TERATOGKNESE. 159
gique par suite de troubles se produisant à l'époque où se forme l'hy-
drocèle, suivi de quelques remarques de Mac Bride. — H. de Varigny
Lloyd (J. H.). — Abnormalities in the common Frog. (Proc. Zool. Soc. Lon-
don, 493, 1921.) [Description de deux Bana temporaria çf dont
l'une possède encore la veine cardinale postérieure à l'état adulte et dont
l'autre ne contient qu'un seul testicule hypertrophié. — R. de La Vadlx
Mangold (O.). — Situs inversus bei Triton. (Arch. f. Entw. Mech , XLVIII,
4 Heft, 505-517, 1921.) [160
Tur (Jan). — La cardiocèphalie {nouvelle forme de monstruosité embryon-
naire) et la morphoqènèse delà « f'ovea cardiaca ». (Bull. biol. Fr. et Belg..
LV, 288-342, 4 pi., 1921.) [159
Wilhelmi (H.). — Experimentelle Untersuchungcn iiber Situs inversus vis-
cerum. (Arch. f. Entw. Mech., XLVIII, 4 Heft, 517 à 533, 1921.) [160
2. Tëratogénèse expérimentale.
Baldwin (W. M.). — La production artificielle d'une syringomyelocéle
chez le têtard au moyen de rayons X. — Ce travail fait suite à deux autres.
Dans un premier (Anat. Record, 1915) il a été fait usage des rayons ultra-
violets, sans pouvoir produire une malformation exactement semblable au
spina-bifida de la tératologie humaine. Dans un second travail, l'agent
employé a été l'énergie des rayons X, qui s'est montrée tout aussi efficace
que la lumière ultra-violette pour la production du spina-bifida. Le présent
mémoire continue le second. Il a porté sur cent œufs de la grenouille-
bœuf, qui furent irradiés aux stades de une et deux cellules ; vingt-cinq
donnèrent des résultats positifs et offrirent un état véritable de syringomyé-
locèle. Les monstruosités constatées sur les coupes consistèrent surtout
dans une dilatation du péricarde et des vaisseaux sanguins, concomitante
d'une distension du tube médullaire siégeant à lunion du corps et de la
queue et du rejet des myotomes sur le côté. — A. Prenant.
3. Tëratogénèse expérimentale.
Tur (Jan). — La cardiocèphalie (nouvelle forme de monstruosité embryon-
naire) et la morphogénèse de la « fovea cardiaca ». — L'auteur décrit sous ce
nom une monstruosité nouvelle, toujours très rare, incompatible avec une
vie prolongée, qu'il a observée chez plusieurs embryons de poulet après 30
à 48 heures d'incubation ; cette anomalie est caractérisée par deux processus
simultanés : déplacement de l'ébauche cardiaque vers l'avant, au delà de la
tête de l'embryon, soulèvement du bord antérieur de la plaque nerveuse,
qui se dirige anormalement en haut et en arrière. La monstruosité apparaît
dans des conditions d'incubation tout à t'ait normales ; les corrélations intimes
entre les ébauches qui entrent en jeu restent inconnues et la cause première
de cette anomalie échappe; à noter fue dans certains cas le premier pro-
cessus peut se produire en l'absence du second, ce qui fait croire que ce
n'est pas le refoulement de l'encéphale vers l'arrière qui provoque, par
action purement mécanique, le déplacement du cœur vers l'avant. — P.
Rem y.
160 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mangold (O.). — Situs inversus chez le Triton. — Chez Triton tœniatus
et chez T. alpestris, on peut découvrir dans les élevages 1 larve à situs inver-
sus pour chaque cinquantaine de larves normales. Au "point de vue anato-
mique, on rencontre d'ailleurs toutes les transitions entre le situs inversus
et la disposition habituelle. D'autre part, Spemann et Falkenberg ont précé-
demment clivé des œufs de T. tœniatus, de façon à obtenir des embryons
jumeaux ou bicéphales. Dans ces cas, la larve provenant de la moitié
gauche du germe est normale tandis que celle provenant de la moitié droite
présente une fois sur deux un situs inversus. Pour tenter de trouver une
explication de ce fait, M. a séparé de façon incomplète les deux premiers
blastomères dans de nombreux œufs. Il n'a obtenu par ce procédé, sur
155 larves, que 5 cas de situs inversus. De ce résultat plutôt négatif, M. con-
clut que les situs inversus obtenus par Spemann et Falkenberg n'étaient pas
dus à un remaniement des matériaux de la moitié droite du germe, à la suite
de son isolement expérimental. Il préfère admettre que l'ébauche du tube
digestif n'est qu'incomplètement « représentée » dans la moitié droite de
l'œuf, et qu'il y manque un élément qui n'est présent que dans la moitié
gauche. C'est dire qu'en principe la répartition des localisations germinales
de l'hypoblaste serait asymétrique. — A. Dalcq.
Wilhelmi (H.). — Recherches expérimentales sur l'inversion viscérale.
— Il est parfois possible, en opérant sur la morula du triton, de déterminer
l'apparition d'un situs inversus en enlevant un fragment du dos de la larve,
à gauche de la gouttière médullaire. W. en conclut que la moitié gauche
de la larve possède en propre <> quelque chose » qui fait défaut à la moitié
droite. C'est la présence de ce facteur qui déterminerait le mode de crois-
sance et la disposition normale des diverses parties du tube digestif. Son
absence entraînerait au contraire l'inversion totale des rapports anato-
miques. — A. Dalcq.
Foex (Et.). — Les relations entre la Leptonécrose et V Enroulement. —
Étude des corrélations entre l'état sanitaire des cultures de pomme de terre
(au point de vue de l'enroulement), tel qu'on peut le déterminer dans le
champ, et l'état de nécrose du liber, déterminé par examen microscopique.
La concordance des deux ordres de déterminations est presque parfaite. Le
moment d'apparition des deux séries de symptômes ne permet pas de pré-
ciser la cause de la maladie. — Plantefol.
La régénération
Gœtsch (W.). — Régénération und Transplantation bei Planarien. I. Teil.
(Arch. f. Entw. Mech. XLIX, 3 u. 4 Heft, 359 à 383, 1921.) [162
Hertling (H.). — Mitteilung iiber Augenexstirpation und Augenre génération
bei Triton tœniatus. (Arch. f. Entw. Mech., XLIX, 3 u. 4 Heft, 545 à 551,
1921.) [162
a) Kollmann (Max). — Régénération caudale chez les Batraciens. Régula-
tion et régénération. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1007, 1921.) [161
b) Régénération caudale chez les Ratraciens. Un facteur réglant les
LA REGENERATION. 161
dimensions de la partie régénérée. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1046, 1921.)
[161
Mikhaïloff (Serge). — Influence de l'ablation des centres nerveux sur la
régénération des orqanes innervés par ces centres. (Bull. Inst. Océan. Mo-
naco, N° 376, 1-8, 1920.) [162
Sand (Knud). — Yasectomie pratiquée chez un chien dans un but de régéné-
ration. (Soc. Biol., LXXXV, 1201, 1921.) '
[Description d'un cas de rajeunisse-
ment chez un chien vieux et fatigué par vasectomie bilatérale. — H. C.
Taube (E.). — Régénération mit Beteiliqunq ortsfremden Haut bei Tritonen.
(Arch. f. Entw. Mech., XLIX, 3 u. 4 Heft,* 269 à 316, 1921.) [161
a) Kollmann (Max). — Régénération caudale chez les Batraciens. Régu-
lation et régénération. — Quand on sectionne la queue de têtards de cra-
pauds, la régénération peut se faire par deux processus. Soit néoformation
ou régénération proprement dite, soit régulation ou remaniement de
parties encore existantes. En s'attachant à dissocier ces deux phénomènes
et à délimiter leur rôle, on s'aperçoit que la régénération entrave la régu-
lation : si la première est empêchée par destruction de la corde, la régula-
tion est totale, la queue se terminant en pointe; au contraire, si la régé-
nération peut s'effectuer, la régulation n'est que partielle, la queue se
terminant par oin tronc de cône. Inversement il est possible que la régu-
lation puisse inhiber la régénération ; quand la queue est amputée par deux
sections très obliques, c'est-à-dire quand la régulation est acquise d'emblée,
il n'y a pas régénération. — H. Cardot.
b) Kollmann (Max). — Régénération caudale chez les Batraciens. Un fac-
teur réglant les dimensions de la partie régénérée. — Un des facteurs réglant
le volume de la partie régénérée est la surface de régénération ; cette sur-
face de régénération est généralement plus petite que la surface de section,
par suite de la contraction de la blessure et de la régulation; le volume
régénéré est intermédiaire entre le volume enlevé et le volume correspon-
dant à une surface égale à la surface de régénération. Il résulte de ce qui
précède que la régulation inhibe la régénération. — H. Cardot.
Taube (E.). — Greffes cutanées et régénération chez les Tritons. — T. en-
lève sur une certaine longueur la peau, de coloration foncée, qui recouvre
la patte d'un triton et remplace cette manchette par un lambeau de peau
prélevée sur la paroi ventrale du corps, et qui est donc d'un rouge vif. Au
bout d'un certain temps le greffon commence à se pigmenter le long de
ses bords et prend finalement la coloration normale de la région où il est
implanté. Dans d'autres expériences, T. attend le moment où la reprise de
la greffe est certaine, ainsi qu'en témoigne l'observation in vivo d'une cir-
culation active, mais où la coloration est encore parfaitement rouge. Il
sectionne alors le membre transversalement, juste au milieu de la man-
chette. Comme d'habitude, le segment distal se régénère, mais, contraire-
ment aux prévisions qu'on aurait pu s'attendre à voir se réaliser, le revête-
ment cutané nouveau n'est pas rouge comme l'était la peau du moignon au
moment de l'amputation ; il a au contraire la coloration normale de la patte.
l'année biologique. il
162 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
T. obtient des résultats semblables dans les cas où le lambeau cutané a
conservé ses connexions avec la peau de la région ventrale. Pour réaliser
ces conditions, il taille sous l'abdomen une sorte de pochette et y insère le
moignon dénudé d'une patte postérieure ; en se régénérant le membre per-
fore le fond de la poche, d'où émerge un pied que l'on voit se couvrir d'un
tégument de pigmentation sombre. Ces faits confirment que la régénéra-
tion s'accomplit aux dépens de cellules dédifférenciées, et montrent que la
coloration de la peau est en rapport avec la nature des organes sous-jacents»
— A. Dalcq.
Hertling (H.). — A propos de l'extirpation des yeux et de leur régénéra-
tion chez Triton tœnialus. — Cette régénération s'est accompagnée de
l'apparition de nombreuses cellules pigmentées dans la région oculaire. —
A. Dalcq.
Mikhaïloff (Serge). — Influence de l'ablation des centres nerveux sur la
régénération des organes innervés par ces centres. — L'auteur étudie la
façon dont régénère le siphon oral dans deux lots de Ciona intestinalis :
dans le premier lot, le ganglion nerveux est extirpé, tandis qu'il est laissé
en place dans le second. La régénération a lieu dans les deux cas; mais
tandis qu'elle -s'effectue régulièrement chez les Ascidies normalement inner-
vées,'on constate que, chez les animaux privés de leur ganglion, les divers
tissus prenant part à la formation du siphon croissent avec des vitesses-
différentes. L'épithélium s'accroît plus vite que la couche conjonctive, qui
devance, à son tour, les faisceaux musculaires sous-jacents. L'auteur conclut
que la faculté de régénération est une faculté appartenant en propre aux
cellules et aux tissus, mais qu'une régénération harmonique, comportant la
croissance synchrone et coordonnée des divers tissus qui composent un
organe, n'est possible que grâce à l'innervation d'un ou de plusieurs centres
nerveux. — R. de La Vaulx.
Goetsch (W.). — Régénération et transplantation chez les Planaires. —
Quand on sectionne partiellement une planaire dans le sens de la longueur,
en laissant intacte la région céphalique, les deux moitiés du corps se régé-
nèrent et l'on voit souvent apparaître, dans l'angle ouvert en arrière qu'elles
forment en s'écartant, un ou deux yeux; ceux-ci regardent donc vers l'ex-
trémité postérieure. G. s'attache à montrer qu'il ne s'agit pas là d'une
hétéromorphose, mais que ces dispositions bizarres résultent d'un antago-
nisme entre la tendance au fusionnement des régions séparées et leur effort
de régénération. — A. Dalcq.
lie sexe et les caractères sexuels secondaires
a) Aron (M.). — Siani/îcation morphologique du tissu glandulaire endocri-
nien du testicule des Urodèles. (C. R. Àc. Se, CLXXIV, 332, 1922.) [167
b) Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez les Uro
dèles. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 709, 1922.) [167
Benoit (J.). — Sur les conditions physiologiques relatives à la parure
nuptiale périodique chez les Oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 701,
1922.) [108
LE SEXE. 163
Bridges (G. B.). — Triploid Intersexes in Drosophila melanogaster. (Science,
16 septembre, 252; L921.) [Etude de
la constitution de femelles particulières, différentes somatiquement des
femelles diploïdes et triploïdes, et qui sont stériles. Elles apparaissent
parfois dans la progéniture des femelles triploïdes. — H. de Varigny
Calderwood (W. L.). — Sex change in the native oyster. (Nature, 27 oct.
272, 1921.) [165
a) Champy (Ch.). — Sur le déterminisme des caractères sexuels chez les
Tritons. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 192, 1922.) [166
8) — — Sur les conditions de la genèse de l'harmozone sexuelle chez les Ba-
traciens anoures. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 497, 1922.) [167
Cort W. W.). — Sex in thc trematode family Schistosomidae. (Science^
11 mars, 226, 1921.) [Adopte l'hypo-
thèse que le sexe est déterminé dans l'œuf fécondé. — H. de Varigny
Courrier (R.). — Sur l'indépendance de la glande séminale et des carac-
tères sexuels secondaires chez les Poissons. Etude expérimentale. (C. R. Ac.
Se, CLXXIV, 70, 1922.) [166
Lienhart (R.). — Remarques à propos du sexe des œufs de poule. (C. R.
Soc. Biol., LXXXV, 1086; 1921.)
[La méthode antérieurement indiquée par l'auteur et basée sur le poids
des œufs n'est applicable qu'aux races de poules parfaitement pures et non
aux races obtenues par croisements et de création récente. — H. Cardot
a) Orton (J. H.). — Sex change in the Native Oyster (0. edulis). (Nature,
7 juillet, 586, 1921.) [165
b) — — Is Bisexualitg a f une lion of motion? (Nature, 29 septembre, 145,
1921.1 [165
c) — — S ex-manifestations and motion in Mollusks. (Nature, 3 novembre,
303, 1921.) [Réponse à Robson, discus-
sion ; mais il n'en sort pas grand'chose de neuf. Evidemment la thèse
est difficile à établir : les exceptions sont nombreuses. — H. de Varigny
d) An Oyster-Spat (1921) with mature maie sexual -products. (Nature,
15 décembre, 500, 1921.) [165
Painter (T. S.). — The \j-Chromosome in mammals. (Science, 27 mai, 503,
1921.) [169
Patterson (J. T.). — Sex ratios in Platygaster. (Amer. Natur., LV, 180-
183, 1921.) [166
a) Robson (G. C). — Is bisexuality in anima/s a function of motion?'
(Nature, 13 octobre, 212, 1921.) [166
b) — — Sex manifestation and motion in Mollusca. (Nature, 24 novembre,
403, 1921.)
[R. maintient ses critiques et reste sur ses positions. — H. de Varigny
Stein (Marianne) und Hermann (Edmund). — Uber hunstliche Entwi-
cklungshemmung mdnnlicher sehunddrer Geschlechtsmcrkmalc. (Arch. f.
Entw. Mech., XLVIII, 4 Heft, 447-489, 1921.) [168
Weil (A.). — Die Korpermasse der Homosexuellen als Ausdrucksform ihrer
spezifischen Konslitulion. (Arch. d. Entw. Mech., XLIX, 3 u. 4 Heft, 538-
545, 1921.) 168]
164 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Witschi (E.). — Der fJermaphrodismus der Frôsche und seine Bedeutung
fur das Geschlechtsproblem und die Lettre von der inneren Sekretion der
Keimdrûsen. (Arch. f. Entw. Mech., XLIX, 3 u. 4 Heft, 316-358, 1921.)
[164
Witschi (E.). — L'hermaphrodisme chez la grenouille ; sa signification au
point de vue du problème de la sexualité et de la théorie du rôle endocrine
des glandes génitales. — Des cas d'hermaphrodisme ont été décrits par di-
vers auteurs chez la grenouille adulte, et W. en a lui-même rencontré
quelques-uns. Il considère que ces anomalies peuvent s'expliquer par de
légères variantes dans le processus de transformation de l'ébauche géni-
tale indifférenciée. Ses travaux précédents avec ceux de Kusciiakewitsch,
ont en effet contribué à montrer que primitivement la glande génitale est
toujours du type ovarien, et que ce n'est que secondairement qu'elle subit,
chez les individus du sexe mâle, des remaniements qui en font un testicule.
En général, cette différenciation de l'ébauche sexuelle s'accomplit pendant
la première année ; mais on conçoit qu'elle puisse se produire plus tardivement,
et même rester plus ou moins incomplète : ce serait là l'origine des herma-
phrodites qui ne seraient donc que des formes de transition entre les termes
normaux de l'évolution sexuelle.
Reprenant l'étude des modifications histologiques observées dans les
glandes qui se différencient dès la première année, W. insiste sur ce point
que le phénomène initial est un bourgeonnement des cordons sexuels ;
ceux-ci donnent naissance à des éléments auxquels l'auteur accorde le nom
de cellules interstitielles; elles seraient les agents actifs des bouleverse-
ments qui modifient le type ovarien que l'ébauche génitale présentait jus-
qu'à ce moment; elles interviendraient dans la phagocytose des ovocytes et
contribueraient ensuite à la nutrition des spermatogonies. Elles auraient
donc une fonction véritablement morphogénétique. Quant à la cause qui
fait apparaître à un moment donné ces éléments et oriente ainsi l'évolution
sexuelle vers le sexe mâle, force est de la chercher soit dans le jeu des fac-
teurs de l'hérédité, soit dans l'action des conditions extérieures telles que
le froid, la chaleur, la surmaturation des œufs.
En ce 'qui concerne les hermaphrodites vrais, ils se formeraient donc à la
suite de modifications tardives d'un organe génital du type ovarien. On
connaît mal, jusqu'à présent, ce qui peut advenir des animaux chez les-
quels ces phénomènes s'accomplissent au cours de la deuxième ou de la
troisième année. "W. leur attribue les cas où l'on trouve inclus dans le tes-
ticule un certain nombre d'oeufs, et qui réalisent donc un mode d'herma-
phrodisme purement glandulaire. Une fois atteinte la quatrième année, il
semble que le remaniement de l'appareil génital ne puisse plus être que
partiel. Les canaux de Muller se sont en effet développés déjà de longue
date, et ils ne paraissent susceptibles que d'une régression fort incomplète.
En groupant les diverses descriptions publiées sur l'anatomie des grenouilles
hermaphrodites, on constate que la forme la plus proche du type mâle pur
possède, à côté de testicules normaux, des canaux de Millier très reconnais-
sablés, quoique minces et peu circonvolués. Persiste-t-il en outre un frag-
ment plus ou moins considérable d'ovaire, on remarque que du même côté
le canal de Millier est de calibre plus fort et montre de nombreuses circon-
volutions. Enfin, dans les formes moins éloignées encore du type femelle, on
LE SEXE. 165
trouve des ovaires et des trompes d'aspect normal, mais flanqués en surplus
d'un ou deux testicules plus ou moins rudimentaires.
C'est un fait certes remarquable que cette relation nette et directe entre
le degré de développement de l'ovaire et de la trompe d'un même côté. Au
contraire, les caractères secondaires mâles, et notamment le développement
des vésicules séminales et des bourrelets copulateurs du pouce, sont géné-
ralement symétriques, même si l'une des glandes mâles vient à faire défaut.
En raison de ces constatations, qu'il rapproche des cas d'hybrides en mo-
saïque décrits chez les oiseaux, W. tient pour non démontrée toute sécrétion
par les glandes génitales d'une hormone douée de pouvoir morphogéné-
tique vis-à-vis des caractères sexuels secondaires. Mais s'il oppose ainsi à
des idées généralement admises une négation absolue, il admet que les cel-
lules interstitielles exercent, en raison de leur rôle nourricier, une véritable
action morphogénétique sur la différenciation de la glande génitale mâle.
— A. Dalcv.
a) Orton (J. H.). — Changement de sexe chez l'huître indigène (0. Edulis).
— Ce mollusque commence toujours la vie comme mâle et peut devenir
femelle après un ou deux ans. Après, on ne sait pas. O. a cherché à savoir
sur des huîtres marquées et il a vu une huître femelle se muer en mâle
en moins d'un mois. — H. de Varigny.
Calderwood (U. L.). — Changement de sexe chez VhuUre hâtive. —
On trouve des morulas de spermatozoïdes chez les huîtres faisant fonction
de femelles, atteintes du mal blanc : les spermatozoïdes sont mûrs. La plu-
part des huîtres toutefois à l'époque reproductrice fonctionnent comme mâles
seulement, sans éléments femelles avancés, sans signes d'un changement
rapide de sexe. Si l'on n'admet l'auto-fécondation admise par Lacaze-
Dutiiiers, ce qui oblige à considérer la fécondation comme résultat du
passage des spermatozoïdes dans l'eau, il doit évidemment y avoir une perte
infiniment plus grande des éléments mâles que des femelles, et on comprend
l'existence d'un excès de mâles. Il semble, d'après Orton, que l'huître
fonctionne d'abord comme mâle puis comme femelle. Mais est-ce le cas à
Plymouth? Le changement annuel de sexe pourrait n'exister que chez les
huîtres qui, en matière de sexe, sont femelles de façon prédominante. —
H. de Varigny.
— d') Orton (J. H.). — Jeunes huîtres (1921) aux produits sexuels mâles mûrs.
— Ces jeunes, de l'année, contiennent des morulas de spermatozoïdes
mûres, à l'âge maximum de vingt-trois semaines. La température élevée
semble prédisposer à cette condition. C'est là une indication intéressante.
— H. de Varigny.
6) Orton ( J. H.). — La bisexualité est-elle fonction du mouvement? — Claus
a fait observer que l'hermaphroditisme est généralement le fait d'animaux
fixés et immobiles. Cela est généralement exact. La bisexualité serait un
fait primitif, dû à la vie sédentaire. Par le passage à la vie active l'uni-
sexualité s'établirait. Quelque différence fondamentale existe-t-elle entre les
formes sédentaires et les actives? On n'en voit pas. D'autre part, nulle
explication satisfaisante n'a été fournie de l'hermaphrodisme ou de la
bisexualité. Quel rôle la motilité peut-elle jouer dans l'affaire? — H. de
Varigny.
166 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Robson (G. G.). — La bisexualité chez les animaux est-elle une fonction
du mouvement? Réponse à Grton. — On peut, comme fait à l'appui, compa-
rer les Streptoneures aux Euthyneures parmi les Gastéropodes. Les premiers
sont presque tous bisexués, les derniers hermaphrodites. Or, on ne peut dire
que les uns soient exclusivement actifs et les autres exclusivement pares-
seux. Les Pulmonés, avec leur longue estivation ou hibernation, sont plutôt
plus apathiques que les Prosobranches. D'autre part une Àplysie n'est pas
plus apathique qu'un Buccin. Beaucoup d'hermaphrodites sont aussi actifs
que les autres formes. Il ne semble donc pas que l'idée d'Qrton se soutienne
solidement. D'autre part, la question posée est intéressante. Mais il y a des
groupes plus apathiques chez qui l'hermaphroditisme devrait être la règle,
et ne l'est pas. D'autre part, l'activité doit-elle être jugée par la locomotion
seule? — H. de Varigny.
Patterson (J. T.). — Proportions sexuelles chez Platygaster. — Platy-
gaster Felti est un Hyménoptère à polyembryonie, qui parasite les œufs de
deux espèces de Cécidomyes produisant des galles sur le Cèdre Sabina. De
chaque œuf de l'Hyménoptère sort une progéniture plus ou moins abon-
dante, comprenant environ 18 individus en moyenne quand la larve para-
sitée est celle de Iihopalomyia, 11 en moyenne quand la larve parasitée est
celle de Walshomyia, deux fois plus petite que la précédente. D'une façon
globale, les femelles prédominent de beaucoup (86 %) sur les mâles. Ce qui
est particulier, c'est que la progéniture issue d'un œuf unique de Platygaster
n'est pas entièrement du même sexe, ainsi qu'il est connu dans d'autres cas
de polyembryonie, mais le plus fréquemment renferme les deux sexes en
nombre variable; certaines combinaisons (9 femelles et 1 mâle) sont si fré-
quentes qu'elles suggèrent qu'un mâle unique est produit à un moment
particulier de la polyembryonie ; non pas au hasard, mais comme le résultat
d'une tendance régulière de cellules particulières de la masse embryonnaire,
de telle sorte que seulement un ou deux mâles apparaissent dans chaque
lot issu d'un même hôte; bien entendu, il peut y avoir des irrégularités.
L'auteur suggère qu'une division anormale amenant la perte d'un chromo-
some X dans un des premiers blastomères expliquerait l'apparition de ces
progénitures mixtes, car une telle cellule pourrait être l'origine de un ou
plusieurs mâles. — L. Cuénot.
Courrier (H.j. — Sur l'indépendance de la glande séminale et des carac-
tères sexuels secondaires chez les poissons. Etude expérimentale. —
L'action de la chaleur modifie la glande séminale de l'épinoche et lui donne
une structure comparable à celle qu'elle a au moment du frai ; mais les
caractères sexuels secondaires, c'est-à-dire la pigmentation rouge de
l'abdomen et la sécrétion muqueuse des cellules rénales n'apparaissent
pas et ne sont, par conséquent, pas conditionnés par la glande séminale :
ils sont liés à la présence des cellules interstitielles. La quantité d'hormone
sexuelle capable d'influencer les chromatophores semble moindre que celle
qui est nécessaire à la réaction des néphrocytes. — H. Cakdot.
a) Ghampy (Ch.). — Sur le déterminisme des caractères sexuels chez les
Tritons. — C. pense, contrairement à Aron, que ce sont les cellules sémi-
nales et non les 'cellules glandulaires qui, chez les Tritons, conditionnent,
par leurs sécrétions, les caractères sexuels. Les expériences d'ARON, compor-
tant un traumatisme, sont peu démonstratives, car la crête de Triton cris-
tatus peut diminuer sous des influences diverses : captivité, nourriture
LE SEXE. 1G7
insuffisante, etc. Cotte régression est même parfois accompagnée d'un
développement de tissu glandulaire. D'après C, la parure de noce apparaî-
trait avant ce tissu, et si, d'autre part, il est exact qu'elle régresse en mémo
temps que lui, et après la disparition des spermies, cela tiendrait à ce fait
que l'hormone testicuiaire survit aux spermies qui l'ont produite, et reste
peut-être fixée au tissu adipeux. Au surplus, il ne faut pas considérer les
caractères sexuels en bloc : l'aplatissement vertical de la queue est indé-
pendant de la glande génitale. Quant à la crête, elle renferme : 1" un élé-
ment stable, influencé par la castration (ce qui est contraire à la théorie
d'AKON, puisque le tissu adipeux est temporaire) ; 2° un élément variable,
saisonnier : grand développement au printemps. — R. de La Vaclx.
h) Chàmpy (Ch.). — Sur les conditions de la genèse de l' ha rmozone sexuelle
chez les Batraciens anoures. — Chez llana (emporaria, chez laquelle l'évolu-
tion de la spermatogénèse n'a lieu qu'en été, on peut constater que la brosse
copulatrice des membres antérieurs n'apparaît que lorsqu'il y a des sper-
matozoïdes mûrs dans les tubes seminifères. Par contre, sa formation est
nettement indépendante de la présence du tissu interstitiel, des cellules de
Sertoli et des spermatogonies. L'étude des espèces présentant plusieurs
poussées de spermatogénèse au cours de l'année a confirmé la relation exis-
tant entre l'apparition de la brosse et la "présence de spermatozoïdes mûrs.
Le fait est particulièrement net chez le Discoglosse, qui d'ailleurs ne pos-
sède pas du tout de tissu interstitiel. Ce tissu ne secrète donc pas l'harmo-
zone testicuiaire, mais l'on peut se demander si celle-ci est élaborée par les
spermatozoïdes, ou si c'est un produit secondaire provenant de leur résorp-
tion ou des réactions chimiques complexes qui aboutissent à leur genèse. —
R. de La Vaulx.
a) Aron (M..). — Signification morphologique du tissu glandulaire endocri-
nien du testicule des Urodèles. — Le tissu glandulaire du testicule des
Urodèles résulte de la prolifération et de la transformation des cellules de
Sertoli contenues dans les cystes à spermies. D'après A., la multiplication
de ces éléments nourriciers serait stimulée par l'état de vacuité des cystes,
résultant de l'évacuation physiologique des spermies. Le- processus serait
superposable à la formation du corps jaune de l'ovaire chez les Mammi-
fères. Au cours de leur évolution, les éléments sertoliens changent de
polarité sécrétoire. Servant d'abord à la nourriture des spermies (rôle
exocrinien), ces éléments entrent ensuite en rapport avec le tissu conjonctif
et les vaisseaux du voisinage dès que la paroi des cystes disparait. A ce
moment, ils se multiplient activement, se chargent d'enclaves lipoïdiques,
et jouent un rôle endocrinien : sécrétion d'hormones conditionnant les carac-
tères sexuels. Le même produit de sécrétion servirait donc successivement
à la nutrition des cellules séminales et à la détermination des caractères
sexuels.
A. est ainsi conduit à admettre que la glande interstitielle des autres
Vertébrés assume simultanément la double polarité mise en jeu alternati-
vement chez les Urodèles. Les cellules de Sertoli étant désormais trop
différenciées pour abandonner leur rôle purement exocrine d'éléments
nourriciers, ce sont les cellules interstitielles qui se chargeraient des sécré-
tions endocrines ; dé plus, elles céderaient une partie des produits de leur
activité aux éléments sertoliens. — R. de La Vaulx.
b) Aron (M.). — Sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez
168 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les Urodèles. — L'auteur répond aux critiques de Champy et maintient son
point de vue. Chez Molge cristatus, la parure de noce n'apparaît pas avant
le tissu glandulaire et si Champy a observé le contraire, cela tient probable-
ment à ce qu'il s'est adressé à une autre espèce, chez laquelle les caractères
sexuels sont peut-être de nature différente. Il se peut d'ailleurs que le tissu
glandulaire, étroitement localisé, n'ait pas été intéressé par les coupes exa
minées par Champy. L'auteur a toujours tenu compte des causes d'erreur
pouvant provenir de l'action des traumatismes, de la captivité et du jeûne.
— R. de La Vaulx.
Benoît (J.). — Sur les conditions physiologiques relatives à la parure
nuptiale périodique chez les Oiseaux. — L'auteur a fait porter ses recherches
sur deux espèces d'Oiseaux exotiques : Pyromelana franciscana et Hypo-
chera chalybeata, chez lesquelles les mâles ne présentent des caractères
sexuels distinctifs que pendant l'été. L'étude histologique des testicules,
pratiquée à diverses époques, a permis de constater qu'il y a une corréla-
tion étroite entre l'état de la glande interstitielle et le développement de la
parure nuptiale. C'est au moment où celle-ci fait son apparition que les
cellules interstitielles commencent à présenter des caractères d'éléments
glandulaires (augmentation du volume du protoplasme et élaboration des
produits de sécrétion). Par contre, les tubes seminifères ne reprennent leur
activité que lorsque la parure de noce est déjà complètement, développée.
On ne peut donc leur attribuer le déterminisme des caractères sexuels
secondaires. Les oiseaux rentreraient ainsi dans la loi générale établie pour
les Mammifères, les Poissons et peut-être certains Batraciens. — R. de La
Vaulx.
Stein (Marianne) et Hermann (E.). — Sur l'arrêt expérimental du
développement des caractères sexuels secondaires dans le sexe mâle. — Chez
le lapin, le rat et le cobaye, si l'on injecte à de jeunes mâles un extrait de
corps jaune ou de placenta, on observe un développement de la glande
mammaire et éventuellement des dérivés du canal de Millier, notamment
de l'ut crus masculinus du lapin. Au contraire, des phénomènes d'arrêt du
fonctionnement et du développement se constatent dans les glandes géni-
tales et les glandes annexes des voies d'excrétion. En ce qui concerne le tes-
ticule, on remarque l'arrêt de la spermatogénèse et un développement con-
sidérable du tissu conjonctif interstitiel, avec augmentation du nombre de
cellules de Leydig. Les glandes annexes, de même que d'ailleurs le pénis,
sont en général d'un volume inférieur à la normale. Leur muqueuse est
pourvue d'un épithélium pluristratifié et la musculeuse est envahie par des
faisceaux conjonctifs. Il y a donc à la fois, dans les glandes génitales et dans
les voies d'excrétion dérivées du canal de Wolff, hypoplasie des éléments
nobles et hypertrophie de l'armature conjonctive de ces organes. —
A. Dalcq.
Weil (A.). — Les dimensions corporelles des homosexuels, en tant que mode
d'expression de leur constitution spécifique. — W. a constaté chez environ
160 homosexuels cf et Q : 1° un allongement des membres inférieurs rela-
tivement à la taille du sujet, modification rappelant le type eunuchoïde;
2° une altération du rapport entre les dimensions des ceintures pelvienne et
thoracique; ce rapport tend à se rapprocher de la norme ou du sexe.opposé;
3° l'absence de variation du rapport entre la taille et la longueur des bras.
LA CORRÉLATION. 169
L'auteur conclut au conditionnement de l'homosexualité par une viciation
de certaines sécrétions internes. — A. Dalcq.
Painter (T. S.). — Le chromosome Y chez les Mammifères. — Le chro-
mosome du sexe est considéré comme étant du type X — 0, mais pour l'auteur
le type X — Y serait plus fréquent qu'on le croit. On a donné Y— 0 pour la sari-
gue : P. a trouvé X— Y. Les éléments X et Y sont bien reconnaissables dans
les divisions spermatogoniques et somatiques à cause de leurs dimensions
différentes. A la première division de maturation les éléments X et Y s'iso-
lent aux pôles opposés de la cellule, et dès lors moitié des spermatozoïdes
possède un chromosome Y et moitié, un X. Le nombre diploïde pour la
sarigue (mâle et femelle) est de 22 et non de 17 ou de 24 comme on l'a dit.
Chez l'homme (blanc et nègre) on trouve chez les premiers spermato-
cytes une paire de chromosomes pareille au chromosome X— Y de la sa-
rigue. Chez l'homme X et Y sont de tailles différentes. Le nombre di-
ploïde est très voisin du chiffre 47 donné par Winiwarter. P. trouve de
45 à 48 (observations faites sur des testicules d'hommes castrés judi-
ciairement au Texas). — H. de Varigny.
La corrélation
Bell (W. Blair). — The Corrélation of Function : toith spécial référence to
the organs of internai sécrétion and the reproductive System. (The British
Médical Journal, 12 juin 1920, 787-791.) [169
Ceni (Cari). — Das Gchirn und die Nebennierenfunklion. (Arch. f. Entw.
Mech., XLIX, 3 et 4 Heft, 491-510, 1921.) [170
Hewer (E.). — Functional relation between the reproductive organs and other
glands of internai sécrétion. (Brit. med. Journal, N° 3087, 293, 28 février
1920.) [171
Lapicque (Louis). — Echanges nutritifs des animaux en fonction du poids
corporel. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1526, 1921.) [170
Bell ("W. Blair). — La corrélation de fonction et les rapports particu-
liers des organes à sécrétion interne et de l'appareil reproducteur. — Dans
une leçon sur les glandes endocrines, après des considérations générales
sur les corrélations de fonction, B. étudie plus particulièrement le reten-
tissement des maladies des glandes endocrines sur l'esprit, le corps et
l'appareil reproducteur, toutes manifestations intimement liées entre elles.
Il aborde ensuite l'influence des organes à sécrétion interne sur les carac-
tères sexuels et décrit quelques cas curieux et très intéressants d'herma-
phrodisme partiel chez la femme ; il insiste sur l'importance qu'ils peuvent
avoir au point de vue médico-légal ; il rappelle enfin la masculinisation que
produit chez la femme adulte l'acromégalie qui résulte d'une hyperplasie
ou d'une néoplasie du lobe antérieur de l'hypophyse. B. étudie ensuite les
troubles gynécologiques dus aux corrélations des sécrétions internes, et leur
pathologie. Il insiste tout particulièrement sur la nécessité de laisser les
170 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ovaires dans toute opération pelvienne ou, si c'est impossible, de greffer un
ovaire, même infecté, dans la paroi musculaire abdominale; dans quelques
cas il a pu voir ainsi la menstruation reprendre quelque temps après l'opé-
ration et après administration d'extrait d'ovaire et de thyroïde. Puis il aborde
les troubes hypophysaires ; il rappelle les travaux de Cdshing et de Paulesco ;
il rappelle aussi que la glande pituitaire régresse d'une façon remarquable
chez les animaux hibernants durant l'hiver. L'insuffisance hypophysaire
se manifeste par la dystrophie adipeuse génitale. Après compression de la
tige de l'hypophyse sur l'animal, B. a observé de la somnolence, de l'obésité
et l'atrophie totale des organes génitaux. Si l'hypophyse est comprimée par
une tumeur artificielle introduite dans le crâne, les mêmes symptômes sont
observés, mais si l'hypophyse est irritée par le voisinage de la tumeur, de la
glycosurie et de l'amaigrissement apparaissent.
Sur la femme l'insuffisance hypophysaire congénitale se manifeste par un
défaut d'activité génitale, un utérus infantile et une selle turcique de dimen-
sions très inférieures à la normale. Dans les lésions acquises, il y a habi^
tuellement un élargissement de la selle turcique. B. signale l'importance
d'une bonne radiographie de la région. Dans ces cas l'hémianopsie est
fréquente, pouvant aller jusqu'à la cécité complète et s'accompagner de
céphalie persistante et violente. A côté de ces signes capitaux, on observe
souvent une tolérance considérable aux hydrates de carbone, qui, au lieu
d'être éliminés, sont transformés en graisse qui se dépose dans les tissus ;
le seuil de la glycosurie alimentaire est élevé; enfin la réaction thermique,
moins constante, peut être intéressante à déceler : la température, au-
dessous de la normale dans l'insuffisance hypophysaire, peut être élevée par
une injection intra-musculaire d'extrait de lobe antérieur.
Enfin, B. aborde les fonctions thyroïdiennes ; il rappelle les résultats
différents de la thyroïdectomie chez les carnivores et les herbivores, et les
poussées thyroïdiennes chez les jeunes filles au moment de la menstruation;
il insiste sur l'action de l'extrait thyroïdien associé à l'extrait d'ovaire dans
l'amamorhée. 11 préconise les rayons X dans le goitre exophtalmique et
enfin il insiste sur la nécessité de faire le diagnostic des insuffisances glan-
dulaires dès l'apparition des petits signes d'insuffisance légère, alors que le
traitement est facile et donne de bons résultats. — Paul Boyer.
Lapicque (Louis). — Echanges nutritifs des animaux en fonction du
poids corporel. — On a constaté que les animaux très petits ou très grands
ont une dépense supérieure à celle indiquée par la loi des surfaces qui n'est,
ainsi, valable que pour les animaux de taille moyenne. Mais la loi s'applique
exactement dans toute la série des homéothermes, à la température
ambiante, variable avec chaque espèce, où la perte de chaleur déterminée
par les conditions physiques est égale à la production de chaleur résultant
de l'entretien de la vie. Si, au contraire, on considère toutes les espèces à
une même température, la loi est masquée par des divergences dans la
marge delà thermogénèse. — H. Cardot.
Ceni (C). — Le cerveau et l<i fonction surrénale. — L'extirpation uni- ou
bilatérale des hémisphères cérébraux retentit, chez les oiseaux, sur laglande
surrénale. A une hyperhémie manifeste succède bientôt un état de surac-
tivité organique, tant dans la substance chromaffine qui dans les travées
interrénales. Le parenchyme et le stroma conjonctif s'hypertrophient à la
fois, de nombreuses mitoses apparaissent, tandis que l'altération des réactions
tinctoriales des divers types cellulaires semble indiquer une modification
LA MORT. 171
de l'activité sécrétoire. L'examen des ganglions sympathiques de la surré-
nale révèle une chromatolyse marquée de leurs neurones. C. considère que
c'est là la lésion primaire, et voit dans ses résultats l'indice de ce que, à
l'état normal, le sympathique influe sur le fonctionnement de la surrénale,
par une sorte d'action inhibitrice qui empêche la prolifération des éléments
cellulaires et régularise leur sécrétion. En même temps que cette hyper-
trophie surrénale se produit, les oiseaux opérés présentent des modifica-
tions de la glande génitale; dans l'un et l'autre sexe, la lignée germinal e
dégénère et il s'ensuit, comme c'est la règle, un développement exubérant
des cellules interstitielles. Dès lors, on pourrait être tenté d'invoquer, pour
expliquer l'hypertrophie de la surrénale, un balancement physiologique
entre cette glande et la lignée séminale. Il n'en est rien, car si l'on réalise
l'extirpation des hémisphères chez des oiseaux âgés et dont la glande géni-
tale est déjà en involution, on retrouve dans les surrénales les mêmes
réactions que chez les sujets plus jeunes. Tous ces phénomènes, tant du
côté des surrénales que dans les glandes génitales, peuvent d'ailleurs n'être
que passagers, et l'on observe chez certains individus, même après ablation
totale des hémisphères, une restauration progressive et parallèle des lésions
décrites plus haut. — A. Dalc<v>.
Hewer (E.). — La relation fonctionnelle entre les organes reproducteurs
et (Vautres glandes A sécrétion interne. — Après inoculations de préparations
variées de substance corticale de surrénale chez le rat blanc, presque tou-
jours les poils se mettent à pousser; habituellement la robe de l'animal
reste soyeuse, dans quelques cas seulement le poil devient rude. Habituelle-
ment l'animal conserve une bonne santé. Du côté du thymus, macroscopi-
quement on n'observe pas de variations constantes, microscopiquement on
observe un développement vasculaire anormal. Du côté du pancréas, on
constate de l'hypertrophie des ilôts de Langerhans, mais elle est inconstante ;
du reste la distribution et les dimensions de ceux-ci son très variables
chez l'animal normal. Du côté des surrénales, pas de modifications de
volume, la substance médullaire est histologiquement normale, mais la
substance corticale, la zone réticulaire en particulier, est anormalement
vasculaire. Sur les testicules on observe une dégénérescence très marquée
paraissant dépendre de la durée du traitement et exactement semblable aux
processus de dégénérescence obtenus par l'action des rayons X à doses gra-
duelles. Le foie et la rate sont normaux.
Quand les animaux sont nourris avec de la substance corticale de surré-
nale desséchée, on observe des variations au cours de la croissance. Si la
surrénale est donnée à l'âge de 4 semaines et demie, le rythme de la crois-
sance est plus faible que sur les témoins, chez le mâle et la femelle si la
surrénale est donnée plus tôt (3 semaines à 3 semaines et demie) ou plus
tard (5 semaines et demie) il devient plus élevé. — Paul Boyer.
ïiîi mort
Erdmann (Rhoda). — Bas Yerhalten der Herzklappen der Reptilien und
M animalier in der Gewebekultur . (Arch. f. Entw. Mech., XLVIII, 4 Heft,
571-620, 1921.) [173
172 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Jaques (H.-E.). — A Long-livedwoodborer. (Science, 5 août, 114, 1921.) [173
King (Helen Dean). — A comparative Study of the birth morlality inthe
albino rat and in mari. (Anat. Record, XX, N° 4, 34 pp., 1921.) [172
Ling (A.-R.) and Nanji (D.-R.). — On the longevilg of certain species of
Yeast. (Roy. Soc. Proceed., B, 648, 355-357.) [173
Roubaud (E.). — Fécondité et longévité de la Mouche domestique. (C. R.
Ac. Se, CLXX1II, 1126, 1921.) [173
King (Helen Dean). — Etude comparée sur la mortinatalité cliez le rat
albinos et chez V homme. — Des statistiques portant sur un total de 31.670
rats albinos nouveau-nps ont montré une proportion de mort-nés s'élevant
à 1,3 %. En tenant compte de certaines erreurs, on peut estimer que la
mortinatalité chez le rat ne dépasse pas 2 %. Les statistiques de la morti-
nalité humaine évaluent celle-ci à environ 4 %. Il n'existe aucune donnée
sur la mortinatalité chez d'autres mammifères. Le rapport normal des sexes
chez les rats nouveau-nés (mort-nés compris) est d'environ 107 mâles pour
100 femelles; chez l'homme, en comprenant les mort-nés, il est de 108 mâles
pour 100 femelles. La proportion des mortinatalités chez le rat est de
129 mâles pour 100 femelles; les statistiques établissent que chez l'homme
la différence s'élève à 130-140 enfants mâles pour 100 femelles, l'excès de
mâles mort-nés étant d'autant plus grand que la naissance est plus préma-
turée. La saison, qui ne paraît avoir aucune influence sur la mortinatalité
infantile, influe sur la mortinatalité du rat, qui est plus grande en automne
qu'au printemps, sans doute à cause de l'action dévitalisante de l'été. La
mortalité chez les jeunes rats durant les trois premiers jours est un peu
supérieure à la mortinatalité; de même chez l'homme, elle est de 5 %, c'est-
à-dire de 1 ^supérieure à la mortinatalité. La mortalité postnatale du rat est
due à des causes accidentelles qui tendent à tuer plus de femelles que de
mâles; chez l'homme elle est due surtout à des causes prénatales qui sont
plus fatales aux garçons qu'aux filles.
Les facteurs, responsables pour une large part des mortinatalités dans
l'espèce humaine, tels que maladies infectieuses, implantation vicieuse,
obstacles mécaniques à l'accouchement, ne jouent apparemment aucun rôle
dans la mortalité du rat. Ici c'est la mauvaise nutrition qui parait respon-
sable delaplupartdescas de mortinatalité : conditions physiologiques défec-
tueuses et âge de la mère, importance de la portée, etc.
Tout indique que chez le rat comme chez l'homme le fœtus mâle est plus
faible que le fœtus femelle, plus prédisposé à subir les influences prénatales
pernicieuses. Diverses explications ont été proposées pour rendre compte <
de la plus grande faiblesse du mâle. L'auteur passe en revue celles de Dù-
sing (1884), Lillie (1917), Nichols (1907) et fait ressortir leur insuffisance. Il
est disposé à admettre l'hypothèse d'une différence sexuelle constitutionnelle
due à une structure chromatique différente des zygotes mâle et femelle.
D'après les récentes recherches sur l'hérédité, les différences sexuelles
seraient dues à la dissemblance chromatique. Les travaux de Guyer, (1910),
de v. Winiwarter (1912) sur la spermatogenèse de l'homme, ceux d'ALLEN
(1918) sur la spermatogenèse du rat établissent l'existence de deux sortes de
spermatozoïdes : ceux qui contiennent et ceux qui ne contiennent pas le chro-
mosome extra ou X chromosome ; les premiers produisent des femelles, les
LA MORT. 173
seconds des mâles. L'auteur émet l'hypothèse que la plus grande richesse
de l'œuf fécondé en chromatine peut rendre compte de la plus grande résis-
tance des femelles aux causes de destruction et de leur moindre mortina-
talité. — A. Prenant.
Roubaud (E.). — Fécondité et longévité de la mouche domestique. — Éle-
vée en captivité, à 20" C, la mouche domestique est susceptible de donner
tous les 4 jours, à partir du 6e ou 8e jour, une ponte pouvant compter 120
œufs. Cette activité reproductrice dure 70 jours au maximum. La fécondité
dépend étroitement du régime alimentaire : fortement accrue à la suite
d'une alimentation azotée abondante, elle est totalement supprimée par un
régime exclusivement composé de matières sucrées. Elle est, de plus, dimi-
nuée dans une large proportion par la captivité, qui, en raison des fréquentes
lésions auxquelles elle expose les ailes, est fort préjudiciable à la santé de
l'animal.
Une mouche vivant en liberté doit pondre en moyenne G00 œufs en 40 ou
00 jours. En estimant que les générations mettent 18 jours à évoluer, on
peut calculer que du 1er mai au 30 septembre, une seule mouche aura pu
donner naissance à plus de 4.000 trillons d'individus. — R. de La Vaulx.
Jaques (H. E.). — Longévité d'un insecte lignicole. — Il s'agit d'un
Eburia quadrigeminata obtenu d'une larve sortie quelque 15 ou 20 jours
avant du bois d'une étagère. Or l'étagère a au moins 40 ans d'âge. La larve
serait restée là ce temps [si du moins elle ne vient pas d'un œuf pondu
depuis]. — H. de Varigny.
Ling (A. R.) etNanji(D. R.). — Sur la longévité de certaines espèces de
levure. — En 1918 les auteurs reçoivent 8 cultures de levure ayant été
données par Hansen, en 1887 à un tiers : des flacons de Freudenrich con-
tenant des tampons de ouate parfaitement sèche, étiquetés par Hansen. Un
peu de moût sucré stérile est introduit dans les flacons par un tube latéral
bouché au coton ; le tout est mis à l'étuve à 25°C. Un sédiment se produit,
contenant des levures qui sont cultivées. Les cultures identifiées par la
méthode des spores de Hansen se rapportent aux Sacch. cerevisiae, ellepisoi-
deus, Pastorianus, exiguus, et Carlsberg n° 2. Quatre de ces espèces liqué-
fient bien la gélatine (cerevisiae, Pastorianus, ellepisoideus, Carlsberg); les
autres, non, et elles tendent à pousser en profondeur. Voilà donc des levures
vivant après 34 ans. Sous quelle forme sont-elles restées vivantes? Cellules
de repos ou spores? On ne peut dire. Peut-être comme cellules de repos. —
H. de Varigny.
Erdmann (Rhoda). — Le comportement en culture des valvules cardiaques
des P,eptiles et des Mammifères. — La technique de Harrison-Carrel a été
appliquée à la culture en plasma de petits fragments tissulaires provenant
de valvules auriculo-ventriculaires de la couleuvre à collier, du rat et du
chat. Il se ^produit tout d'abord des phénomènes de dédifférenciation; les
trousseaux de fibrilles conjonctives disparaissent petit à petit et ne laissent
que des plages encore colorables par les réactifs du collagène ; les fibres
élastiques de moyen et de petit calibre se fragmentent en des particules de
plus en plus petites, qui finalement ne se peuvent plus déceler. Il ne reste
alors qu'une substance fondamentale imprégnée de collagène et d'élastine,
traversée par quelques grosses fibres élastiques de soutien, qui résistent
pendant des semaines. Mais à ces processus de dédifférenciation, qui étaient
174 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à prévoir d'après les travaux de Champy, succède une phase de redifféren-
ciation. La manifestation initiale de cette nouvelle évolution se passe dans
les noyaux du tissu cultivé. Ceux-ci gonflent et paraissent s'enrichir en
substance chromatique. Bientôt ils se fragmentent et chacune des parcelles
nucléaires s'entoure d'une petite zone de substance fondamentale. Ces cel-
lules rondes proviennent donc en définitive des cellules préexistantes, et
leur noyau ne se forme nullement, comme Grawitz et ses élèves l'ont pré-
tendu à la suite de recherches du même ordre que celles-ci, par un regrou-
pement de particules chromatiques éparses dans la pièce en culture. Bientôt
d'ailleurs ces cellules rondes s'unissent pour constituer un nouveau syn-
cytium, tandis que de fines fibrilles élastiques apparaissent dans leur
cytoplasme. La formation ultérieure de fibrilles conjonctives fines paraît
probable, mais E. n'a pu réussir à les colorer électivement, en raison de
l'affinité de toute la masse tissulaire pour les colorants du collagène. —
A. Dalcq.
Physiologie générale, biochimie, biophysique
Achard (Ch.) et, Feuille (E.). — Le choc sapoprotéosique. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXV, 899, 1921.) [In vitro, en mélangeant des solutions d'oléate de
soude et de peptone de Witte, il y a formation d'un complexe floculable.
En cherchant à étendre ces expériences 'in vivo, on assiste à la production
d'un choc sapo-protéosique se présentant sous deux aspects suivant l'or-
dre des injections : hémoglobinurie simple ou mort rapide. — H. Cardot
Anonyme. — Flight of flying-fishes. (Nature, 18 août, 797, 1921.) [195
Anonyme. — Gold-coloured teeth of Sheep. (Nature, 11 avril, 249, 1921.)
[198
Baudys (E.). — Die Sporen der Getreidebrandpilze sind nicht giftig. (Zeit-
schr. f. Pflanzenkr., XXXI, 24-27, 1921.)
[Compte rendu d'expériences faites par B.
sur des souris blanches, des lapins et sur l'auteur lui-même. — Plantefol
a) Bayeux (Raoul). — L'insuffisance respiratoire aux très hautes altitudes
et sa correction par les injections sous-cutanées d'oxygène. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 291, 1921.)
[Quand l'altitude augmente, le débit respiratoire absolu diminue, mais,
comme le montre B., l'insuffisance progressive du débit peut toujours
être corrigée par les injections sous-cutanées d'oxygène. — H. Cardot
b) Le pouvoir réducteur des liquides organiques et des tissus de quel-
ques animaux marins. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 878, 1921.) [182
Benoît (Albert). — Influence des températures supérieures à 100° sur les
propriétés oxydantes du sang vis-à-vis des réactifs colorés. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXV, 995, 1921.)
[Le pouvoir oxydant du sang n'est pas uniquement sous la dépendance
d'une action diastasique, car les propriétés oxydantes ne se perdent pas
par l'ébullition, mais seulement à partir de 210° à 220°. — H. Cardot
Bertrand (Gabriel) et Vladesco (R.). — Sur les causes de variation de la
teneur en zinc des animaux vertébrés : influence de l'âge. (C. R. Ac. Se,
PHYSIOLOGIE GENERALE. 175
CLXXII, 768, 1921.) [C'est pendant le jeune âge que la teneur
de l'organisme en zinc semble présenter un maximum. — H. Cardot
a) Bezssonoff. — Sur l'action antiscorbutique de la pomme de terre crue,
broyée et intacte. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 92, 1921.)
[L'action antiscorbutique de la pomme
de terre crue, pelée et intacte est comparable à celle des choux ou du
pissenlit. Mais cette action est diminuée par le broyage. — H. Cardot
b) Du •principe antiscorbutique dans le jus de pomme de terre extrait
en présence d'acides. (C. R. Ac. Se, CLXX1II, 417, 1921.) [185
Bierry (H.) et Rathery (F.). — Foie, plasma sanguin et sucre protéidiàue.
(C. R. Ac. Se, CLXXII, 1445, 1921.) [182
Blum (Léon). — L'action antiphlogistiquc des sels de calcium. (C. R. Ac Se
CLXXIII, 1502, 1921.) [201
Blum ^Léon), Aubel (E.) et Hausknecht (R.). — Modification de la com-
position minérale du sang et des humeurs après ingestion de chlorure de
calcium. (C. R. Soc. BioL, LXXXY, 1159, 1921.) [203
Bond (C. J.). — Pathogenic organisais in the pollen of Flowers, and Disease
in Becs. (Xature, 7 juillet, 584, 1921.) [206-
Boresch iK.f — Ein Falf von Eisenchlorose bei Cyanopliyceen. (Zeits f
Bot.. XIII, 65-78, 1921.) [184
Buchanan (P.). — Muscular Piezo-Electrieity. (Nature, 10 novembre, 340.
1921.) [Le courant d'action du muscle ne peut rien
avoir à voir avec la piézo-électricité, car il atteint son maximum souvent
avant tout changement mécanique. Peut-être trouverait-on une indication
de piézo-électricité chez les plantes. Des cristaux paraissent jouer un rôle
dans les changements statiques chez Desmodium gyrans (PftysioL Society.
1905 (Buchanan), et Xature. 11 août 1921 (Steckbeck). — H. de Yarionv
Busquet (H.). — Le paradoxe du potassium sur le cœur isolé de lapin. (C.
R. Soc. BioL, LXXXY, 1142, 1921.) [203
Clayton (H. H.). — The Flight of the Fli/ing-fish. (Nature, 4 août, 714,
1921.) [195
Compton (A.). — Studies in the mechanism of Enzyme action. I. Rôle of
the reaction of the médium in fixing the optimum température of a fer-
ment. (Roy. Soc. Proceed., B, 642, 1-6.)
[La température optima de tout ferment ou de toute fonction fer-
mentative dans une préparation d'enzymes donnée, est indépendante de
la concentration de l'enzyme, la durée de l'action et la réaction chimique
(ou concentration d'ions H du milieu) étant constantes. — H. de Yarigny
Couvreur (E.) et Clément (Hugues). — Essais sur l'élimination des colo-
rants. (C. R. Soc. BioL, LXXXY, 1025, 1921.) [186
Dekhuysen (C). — Sur la semi-perméabilité biologique des parois extérieures -
drs Sipunculidés. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 238, 1921.) [18a
a) Dembowski iJan). — Dalsze studja nad wyborem pokarmu u Paramae-
cium caudatum. (Suite d'études sur le choix de la nourriture chez Para-
maecium caudatum.) (Travaux Labor. de BioL Génér. de l'Institut M. Xen-
cki. (Soc. des Sciences de Varsovie, I, N° 2, 1921.) [187
b) — — Wplyw koncentracji rawiesiny na liezbe ulirorionych ivodniczkow
pokarmowych u Paramaecium caudatum. (In/lueiiee de la concentration des
176 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
suspensions sur le nombre des vacuoles digestives chez Paramaecium cauda-
tum). (Travaux Labor. de Biol. Génér. Institut. M. Nencki. (Soc. des
Sciences de Varsovie), I, N° 5, 1922.) [188
Dowell (S. T.). — The change in the fat ofpeanut-fed rabbits. (Science,
20 mai, 487, 1921.) [185
Doyon. — Action anticoagulante de l'acide nucléique du pancréas. Stabilité
et caractères du plasma nucléole. (C. R. Ac.Sc, CLXX1I, 134, 1921.) [182
Ehrlichowna (Marja). — 0 wplgwie nasvietlania grasicg malemi davkami
promieni Rôntgena. (L'action des rayons de Rœntgen de faible intensité
sur le thymus). (Trav. Labor. Neurobiol. Institut H. Nencki, Soc. des
Se. de Varsovie, III, N° 1, 1921.) [200
Everest(A. E.)and Hall(A. J.). — Anthocyanines and Anlhocyanidines. IV.
Observations on : a) Anthocyan colours in floirers, and b) the formation
ofAnthocyans in Plants. (Roy. Soc. Proceed., B. 644, 150-162.) [199
Faes (H.) et Staehelin (M.). — Sur la résistance du Hanneton adulte aux
basses et hautes températures. (C. R. Àc. Se, CLXXIII, 01, 1921.)
[Une partie des animaux soumis pendant
8 jours à des températures extrêmes résistent, pourvu que celles-ci ne
soient pas inférieures à — 8° ou supérieures à -j- 40°. — R". de La Vaulx
Fauré-Fremiet (E.) et Girard (Pierre). — Endosmose électrique des cel-
lules du foie chez le rat blanc. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1140, 1921.) [184
Flandin (Ch.) et Tzanek (A.). — Anaphylaxie active aux arsènobenzènes
chez le Cobaye. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 993, 1921.) [Par la tech-
nique des injections intracardiaques, F. et T., croient pouvoir conclure à
l'existence de l'anaphylaxie active aux arsènobenzènes chez le cobaye.
Parmi les accidents arsénobenzoliques, l'épreuve de l'anaphylaxie passive
permet de reconnaître ceux qui relèvent de l'anaphylaxie. — H. Cardot
Fosse (R.) et Rouchelinan (N.). — Sur la formation de l'urée dans le
foie après la mort. (C. R. Ac. Se, CLXX1I, 771, 1921.)
[F. et R., montrent que le foie forme de l'urée après la
mort, mais que cette propriété est abolie par le chauffage.. — H. Cardot
Gardner (J. A.) and Fox (F. W.). — On the origin and destiny of cholestérol
in the organisms. XII. On the excrétion of sterols in Man. (Roy. Soc.
Proceed., B. 648, 358-367.)
[La conclusion la plus importante est que, puisque le choles-
térol est partie intégrante de toutes les cellules du corps, et qu'il y a
excédent de l'exportation sur l'importation, il doit y avoir dans le corps
quelque organe capable de produire du cholestérol par synthèse. Quel
est cet organe? C'est ce que recherchent les auteurs. — H. de Varfgny
Gautrelet (Jean). — Contribution à l'étude des réactions vasculaires et
nerveuses consécutives à l'injection de peptones, à l'aide d'un complexe
colorant. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 915, 1921.) [203
Glaser (R. W.). — The effect of the concentration of nitrates on the redu-
cing powers of bacteria. (Proceed. Nat. Acad. United States, VI, N° 5,
272-274.) [207
Gradmann (H.). — Die Bewegungen der Windepflanzen. (Zeits. f. Bot.,
XIII, 337-393, 17 fig., 3 pi., 1921.) [208
PHYSIOLOGIE GENERALE. 177
Grenet(H. ), Drouin (H.) et Caillard (M.). — Etudes de quelques réactions
leucocytaires consécutives aux injections intraveineuses. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 353, 1921.) [201
Grey (E. G.), and Young (E. G.). — Theenzymes of B. coli communis. V. a.
Anaerobic Growl/i followed by anaerobic and aérobic Fermentation, b.
The Effects of Aération during the fermentation. (Roy. Soc. Proceed.,
B, 644, 135-149.) [183
Gunn (J. A.) and Heathcate (R. St. A.). — Cellular immunity : obser-
vations on natural and acquired immunity to Cobra Venom. (Roy. Soc.
Proceed., B, 643, 81-101, 1921.) [205
Harvey (E. Newton). — .1 fish with a luminous organ designed for the
growt of the luminous bacteria. (Science, 1er avril, 314, 1921.) [196
Hâtai (S.) and Hamniet (F. S.). — Four factors causing changes in the
type of response of the isotated intestinal segment of the albino rat (Mus
norvégiens albinus) to sodium carbonate. (American Journal of Physiology,
LUI, N° 2, septembre 1920, 312-322, 5 fig.). [201
Hayhurst (E. R.). — A possible factor in the increasing incidence of qoi-
ter. (Science, 13 août, 130, 1921.) [193
Herring (P. T.). — The effect of the thyroid-feeding and of thyro-parathyroi-
dectomy upon the pituitrin content of the posterior lobe of the pitui-
tary, the centro-spinal fluid, and blood. (Roy. Soc. Proceed., B, 643,
102-107.) [194
Hill (A. V.). — The Energy involved in the electric change in muscle and
nerve. (Roy. Soc. Proceed., B, 645, 178-183.)
[Quantités si faibles qu'il ne semble pas que. la propagation de la réponse
électrique exige une provision appréciable d'énergie. — H. de Varigny
Hubbs (Cari L.). — A note on unilatéral reactions of the melanophores of the
head in Fishes. (Amer. Natur., LV, 286-288, 1921.) [L'auteur rap-
porte sans les expliquer quelques cas où les chromatophores d'une moitié
de la tète sont en expansion, ceux de l'autre moitié étant fortement con-
tractés; le phénomène peut être permanent ou transitoire. — L. Cuénot
Jaeger (Edmond). — Etude pharmacodynamique de l'adrênalone. Siège de
l'action vaso-constrictive et effets de l'adrênalone en présence de diverses
drogues vaso-motrices. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 910, 1921.) [193
a) Kayser (E.). — Influence des radiations lumineuses sur l'Azotobacter.
(C. R. Ac. Se, CLXX, 183, 1921.) [186
b) Influence des radiations lumineuses sur VAzolobacter. (Ibid., 491.) [186
c) Recherches sur VAzotobacter. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 939, 1921.) [187
d) Influence des sels d'urane sur le fixateur d'azote. (C. R. Ac. Se,
CLXXII, 1133, 1921.) [187
' e) Influence de la matière azotée élaborée par VAzolobacter sur le fer-
ment alcoolique. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1539, 1921.) [187
Kellaway (C. H.). — The Effect of certain dietary deficiencies on the
suprarenal glands. (Roy. Soc. Proceed., B, 642, 6-27.) [185
Kohler (Denise). — Variation des acides organiques au cours de la pigmen-
tation anthocyanique. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 709, 1921.) [199
a) Kopaczewski (W.). — La tension superficielle et la suppression du choc
par l'hyposulfite de soude. (C. R. Ac. Se, CLXX1II, 451, 1921.) [204
l'année biologique. 12
178 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
h) Kopaczenski (W). — La tension superficielle et la narcose. (C. R. Ae Se,
CLXXIV, 321, 1922.) [Les expériences de K. semblent indiquer un
parallélisme entre le degré d'abaissement de la tension superficielle du
sérum, sous l'influence du narcotique, et sa puissance anestbésique. — H.
Cardot.
Koskowski (W.) et Maigre (Et.). — Origine périphérique de l'hyper ther-
mie provoquée par le bleu de méthylène. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 448,
1921.) [203
Lapicque (L. et M.). — Quelques mesures de concentration en c/ilore et en
électrolytes et de concentration moléculaire totale chez les Laminaires. (C.
R. Soc. Biol., LXXXV, 1135, 1921.) [184
Levaditi (C). — Les feuillets embryonnaires en rapport avec les micro-or-
ganismes pathogènes. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 370, 1921.) [2,05
Lewis (J. T.). — Les surrénales et V intoxication parla morphine. (C. R.
Soc. Biol., LXXXV, 1214,1921.) [193
Lewis Abbott (W. J.). — Gold coloured teeth of Sheep. (Nature, 9 juin,
45'.», 1921.) [198
Lopez-Lomba (J.) et Portier (Paul). — Sur le mécanisme physiologique de
la résistance du Lapina V avitaminose. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1682.) [185
a) Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Sur les rapports du choc
anaphylactique avec l'introduction de précipités dans la circulation. (C. R.
Ac. Se, CLXXIII, 461, 1921.) [204
b) Grossesse et phénomènes de choc anaphylactique. (C. R. Ac. Se,
CLXXIII, 772, 1921.) [204
f) _ — Sur la désensibilisation des animaux anaphylactisés au moyen de "
plusieurs antigènes. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 801), 1921.) [204
Mac Callum (G. A.). — Epidémie Pneumonia in Reptiles. (Science,
23 septembre, 279, 1921.) [206
Mallock (A.). — Metallic colouring of Beetles. (Nature, décembre, 432,
1921.) [La coloration
disparaît par la pression, si l'on prend certaines précautions; elle revient
quand cesse la pression. M. maintient son explication (Voir Onslow). —
H. DE Varigny
Moodie (Roy L.). — Bacteria in the american Permian. (Science, 2 sept.
194, 1921.) [206
Moore (Benjamin), Whitley (E.) and "Webster (T. A.). — Studies of
Photosynthesis in marine Algae. I. Fixation of carbon and nitrogen from
inorganic sources in sea water. Increase of Alkalinity of sea water as a
measureof Photosynthesis. (Roy. Soc. Proceed., B, 642,51-60.) [190
Moureu (Charles) et Dufraisse (Charles). — Sur V duloxy dation : les
antioxygènes. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1922.) [181
Mouriquand (Georges) et Michel (Paul).- — Scorbut et acidose. (C. R;
Soc. Biol., LXXXV, 867, 1921.)
[Etude des effets thérapeutiques obtenus en additionnant au régime
scefrbutigène divers alcalins. Il semble résulter de ces expériences que
le scorbut expérimental du cobaye n'est pas lié à l'acidose. — H. Cardot
PHYSIOLOGIE GENERALE, 179
Mouriquand (G.), Michel (P.) et Barré (L.). — Croissance et variété*
alimentaires. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 865, 1921.)
[Les expériences des. auteurs, faites sur des poulets,
montrent le bénéfice, au point de vue de la croissance, de la variété dans
le régime et Teffet salutaire de l'addition d'aliments frais. — H. Cardot
Muttkowski ^R. A.). — Copper in animais and plants. (Science, 13 mai,
45», 1921.) [183
Neuschlosz (S. M.). — Recherches sur t'acemttumance aux poisons. Larisis-
tance des protozoaires vis-à-vis des matières colorantes. (Pflûger's Archiv,
CLXXVIII, 01-68, 1920.) [203
Nolî(P.). — Les extraits aqueux d'organes ne contiennent pas de prothrom-
bine. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1110, 1921.) [182
Oka ^Asajiroh — Vertrocknung und Wiederbelebunq bei einer Siisswasser-
Hirudinee. (Zool. Anz., L1V, 92-94, 1 fig., 1922.) [199
Onslow (H.). — Metallic coloration of Chrysalides. (Nature, 17 novembre,
360, 1981.) [O. n'ad-
met pas l'explication de Mallock. L'interférence n'est pas en jeu dans
tous les cas. La couleur, souvent, ne change ni par la compression ni
par l'immersion dans des fluides sous pression réduite (Cétoines, par
exemple, et Buprestes, etc.K Michelsox croit à une réflexion métallique
élective en général. La diffraction joue un rôle aussi. — II. de Yarigny
Orton (J. H.). — The production of living Clavellina zooids in minier by
ëxperiment. (Nature, 17 mars, 75, 1921.) [200
Parkin (J.). — Vitaiity of Gorse-seed. (Nature, 10 juin, 49, 1921.)
[De la graine restée 25 et 26 ans sur et dans le sol
germe parfaitement quand on vient à retourner la terre. — H. de Yarigny
Plimmer (R. H. A.). — Qualilij of Protein in utrition. (Nature, 21 juillet.
664, 1921. j ' [Etude intéressante sur les divers amino-acides
des albumines et sur leurs vertus particulières; la pellagre serait due à
l'absence ou à l'insuffisance de certains amino-acides. — H. de Varigny
Ponder (Eric). — A method fur investigatiny the hœmolytie activity of
chemical substances. (Roy. Soc. Proceed., B, 647, 285-295.) [204
Rabaud (Etienne). — Troj>ismes et tonus musculaire. (C. R. Àc. Se,
CLXXIII, 000, 1921.) [209
a) Rebello iSilvio) et Pereira (M. de M. Bernardes). — L'adrénaline
est-elle conduite le long des nerfs? (C. R. Soc. Biol., LXXXY, 1103, 1921.)
[Analysé avec le suivant
6) Sur le mécanisme de l'action à distance de V adrénaline. (Soc. Biol.,
LXXXY, 1100, 1921.) [193
Reinking (O. A.). — The synchronal flashing of fire flies. (Science, 20 mai,
485, 1921.) [195
a) Richet (Charles). Bachrach (Eudoxie) et Cardot (H.). — Les phéno-
mènes d'anaphylaxie chez les microbes. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 512,
1921.) [204
b) Les alternances entre l'accoutumance et l'anaphylaxie. (Études sur
le ferment lactique.) (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1554, 1921.) [205
Richet fils (Charles). — Accoutumance expérimentale à l'insolation ou
180 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à la chaleur. Accoutumance ou immunité. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 9S0,
1921.) [200
Riddle (O.). — A simple method of obtainig prématuré eggs from buds.
(Science, 30 décembre, 664, 1921.) [207
Russell (E. W.). — Muscular Piezo-Electricity. (Nature, 27 octobre, 275,
1921.) [Les organes électriques des poissons ressemblent
aux cristaux piézo-électriques. Les chocs seraient-ils produits piézo-
électriquement par les contractions des organes? — H. de Varigny.
Schaffnit (E.). — Eiiveisserdalkaliverbindungen alsZusatzstoffe fur Bekàmp-
fungsmit tel zur Erhôhung des Haftvermôgens. (Zeitschr. f. Pflanzenkrankh.,
XXXI, 19-22, 1921.) [201
Scott (G. C.)and Tulgan (J.). — .4 livinq galvanometer. (Science, 29 juillet,
90, 1921.) [197
Sierp (H.). — Vntersuchungen ùber die durch Licht und Dunkelheit hervor-
gerufenen \Y aclistumreaktionen bei der Koleoptile von Avena saliva und
ihr Zusammenhang fuit den phototropischen Kriïmmungen. (Zeitschr. f. Bot.,
XIII, 113-172, 3 fig., 1921.) [207
Slosse (A.). — Sur l'intervention des cations dans la glycolyse alcaline. {C. R.
Soc. Biol., XXXV, 1113, 1921.) [S. montre que la glycolyse n'est
pas seulement influencée par les ions OH, mais aussi par les ions
Na et K. Na favorise la glycolyse ou bien K la contrarie. — H. Cardot
Small(J.). — The flightof Thistledown. (Nature, 15 décembre, 500, 1921.) [195
Smith (Arthur H.) and Mendel (Lafayette B.). — The adjustement ofblood
volume after injection of isotonic solutions of varied composition. (Ameri-
can Journal of Physiology, LUI, N° 2, 323-343, 3 fig., 10 tableaux, septem-
bre 1920.) [202
Souza (H. de) et Hewitt (J. A.). — Idio-ventricular Periodiciti/. (Roy.
Soc. Proceed., B, 648, 385-388.)
[Le groupement périodique chez le cœur de grenouille isolé se pré-
sente comme phénomène ventriculaire indépendant. — H. de Varigny
Steel (Th.). —Gold coloured teeth of Sheep. (Nature, 30 octobre, 242, 1921.)
[198
Stern (K.). — Ueber die Fluoreszenz des Chlorophylls und ihre Bedeutung
beim Assimilationsprozess. — (Zeitschr. f. Bot., XIII, 193-230, 4 fig., 1921.)
[196
a) Stewart (G. N.)and Rogoff (J. M.). — The relation of the epinephrin
output of the adrenals to changes in rate of the denervated Heart. (Ame-
rican Journal of Physiology, LU, N° 2, june J920, 304-363, 15 fig.) [191
/;) Essentials in measuring epinephrin output with further observa-
lions on Us relation to the rate of the denervated Heart. (American Journal
of Physiology, LU, N° 3, july, 521-561, fig. 8, 1920.) [192
Strohl (A.). — Mesure de la force contre-électromotrice de polarisation
chez l'homme. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 948, 1921.) [198
Strong (R. M.). — The causes of whiteness in hair and feathers. (Science,
14 octobre, 356, 1921.) [198
Terroine (E. F.) et Wûrmser (René). — Influence de la température sur
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 181
l'utilisation du glucose dans le développement de l'Aspergillus niger. (C. R.
Ac. Se, CLXXII 1,482, 1921.)
[Les auteurs nomment rapport d'utilisation le rapport du
poids sec (L'Aspergillus formé au poids sec de glucose disparu et montrent
qu'il ne varie pas, entre 22° et 38°, avec la température. — H. Cardot
Truffaut (G.) et Bezssonnof. — Sur tes variations d'énergie du Clostri-
dium Pastorianum comme fixateur d'azote. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 868,
1921.) [187
Turchini (Jean) et Ladreyt (F.). — Sur la formation de la mélanine
dans la poche du noir de la seiche (Sepia officinalis.) (C. R. Soc. Biol.,
LXXXV, 905, 1921.) [199
Vallot (J.). — Mesure de l'influence de la chaleur et de la lumière sur l'ac-
tivité de réduction des tissus animaux, et applications à l'héliothérapie.
(C. R. Ac. Se, CLXXIII, 1198.) [La lumière augmente for-
tement l'activité de réduction des tissus et V. pense qu'on peut rattacher
à ce fait l'action thérapeutique de la radiation solaire. — II. Cardot
Waksman (S. A.) and Joffe (J. S.). — Acid production bg a neiv sulfur-
oxidising bacterium. (Science, 4 mars, 216, 1921.) [183
Walker (Miles). — The flight of Thistledown. (Nature, 20 octobre, 242,
1921.) [195
Waller (A. D.). — The Phgsiologicalcost of muscular Work. (British Médical
Journal, 17 avril, 537-538, 4 tableaux, 1920.) [194
Widal (F.), Abrami (P.) et Brissaud (Et.). — Reclierches expérimentales
sur Tautocolloidoclasie a frigore. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 207,
1921.) [201
Wilmott(A. J.). — Expérimental Researches on vegetable assimilation and
respiration. XIV. Assimilation by submerged plants in dilute solutions of
bicarbonates and of acids; an improved bulble counting technique. (Roy.
Soc. Proceed., B, 647, 304-327.) [190
Wood Jones (F.). — The flight of flging fish. (Nature, 21 avril, 233, 1921.)
[194
Wright (Sir Almroth E.). — On interaction between albuminous subs-
tances and saline solutions. (Roy. Soc. Proceed., B, 644, 118-122.) [184
Wurmser (R.). — Recherches sur l'assimilation chlorophyllienne. (Thèse,
Strasbourg, Arch. Phys. Biol., I, 33, 1921.) [188
Zunz (Edgard) et La Barre (Jean). — .4 propos de la constitution du
cytozyme et de l'action des phosphatides dans la coagulation du sang. (C.
R. Soc. Biol., LXXXV, 1107, 1921.)
[Des composés chimiques définis ou des complexes colloïdaux entre cer-
tains phosphatides et certains peptides ou acides aminés interviennent,
semble-t-il, dans le processus de coagulation du sang. — H. Cardot
1° Composition chimique des substances de l'organisme
Moureu (Charles) et Dufraisse (Charles). — Sur l'autoxydation : les
antioxygènes.— M. et D. ont constaté que l'autoxydation d'un grand nombre
182 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de substances peut être entravée par la présence de traces de certains corps
qu'ils appellent des antioxygènes. Cette propriété antioxygène est liée d'une
manière générale à la fonction phénol. Le phénomène en question semble
être de nature catalytique. Des considérations intéressantes au point de vue
biologique peuvent être déduites de ce fait d'ordre chimique. Les phénols
agissent sans doute sur certains stades des processus d'oxydation chez les
animaux supérieurs, et cette hypothèse peut être reliée au fait que ces corps
sont des antithermiques. Leur action toxique, leurs propriétés antiseptiques
tiennent peut-être aussi au fait qu'ils entravent les processus d'oxydation.
— H. Cardot.
Bierry (H.) et Rathery (F.). —Foie, plasma sanguin et sucre protéi-
dique, — Les recherches de B. et F. sont relatives à la teneur en eau, en
sucre libre, en sucre protéidique, en protéines, en azote protéique et à la
détermination du rapport — — - — A,. ,. — '■ dans les plasma-porte et sus-
sucre protéidique
hépatique ; elles indiquent qu'il s'opère un remaniement du plasma dans le
foie et qu'il y a, dans cet organe, libération de sucre aux dépens des protéi-
ques plasmatiques. — H. Cardot.
Doyon (M.). — Action anticoagulante de l'acide nucléique du pancréas.
Stabilité et caractères du plasma nucléalé. — Comme D. s'est attaché à le
démontrer dans une série de travaux, les acides nucléiques exercent une
action anticoagulante énergique. Il y a là un rôle intéressant des noyaux
cellulaires et l'on en peut conclure à l'origine nucléaire de l'antithrombine.
Pour étudier cette action anticoagulante, l'acide nucléique du pancréas
convient au moins aussi bien que celui de l'intestin. — H. Cardot.
Nolf(P.j. — Les extraits aqueux d'organes ne contiennent pas de pro-
thrombine. — L'extrait aqueux préparé au moyen du cœur qui vient d'être
privé par irrigation des dernières traces de sang coagule la solution de fibri-
nogène pourvue de sels de calcium, comme les extraits préparés au moyen
d'autres tissus. Au contraire, quand le cœur est resté en survie pendant
longtemps, étant irrigué au moyen de Ringer oxygéné, et que le temps a été
suffisant pour que toute la lymphe des espaces intercellulaires ait été
chassée, son extrait aqueux ne coagule plus la solution. La coagulation
en question doit donc dépendre de la présence de protéines humorales,
et non de prothrombine produite par les cellules des organes. — H. Cardot.
b) Bayeux (Raoul). — Le pouvoir réducteur des liquides organiques et des
tissus de quelques animaux marins. — Ce pouvoir est très variable suivant
les tissus et les espèces animales considérées. C'est le sperme d'Oursin qui
montre le maximum d'activité (qui se manifeste en quelques secondes);
aussi l'effet qu'il exerce sur l'œuf et qui se traduit par la segmentation est-il
très rapide. Le sperme des Céphalopodes, moins réducteur, ne provoque le
développement qu'avec plus de retard. La glande nidamentaire de la Seiche
a également une réaction très rapide, qui correspond à la formation rapide
de la cuticule imperméable autour de l'œuf. Le foie agit avec une vitesse
variable suivant que la mort de l'animal a été rapide ou lente, car l'agonie
laisse dans l'organe du sang stagnant et coagulé chargé d'hémoglobine à
divers degrés d'oxydation, qui retarde la réduction. Même remarque pour
les branchies ; il faut ajouter ici le fait que la vitesse de réduction est la
même dans l'eau de mer et dans l'eau douce (en rapport peut-être avec la
PHYSIOLOGIE GENERALE. 183
possibilité d'adaptation aux salinités différentes). La substance des œufs est
peu active. Pendant la fécondation, le spermatozoïde fait pénétrer dans
l'œuf des réductases très actives qui produisent de l'O disponible, d'où aug-
mentation des oxydations (conformément à l'idée deLor.B). — M. Goldsmith.
Waksman (S. A.) et Joffe (J. S.). — Production d'acide par une nou-
velle bactérie oxydante du soufre. — Cette bactérie oxyde de façon intense
le soufre et le transforme en acide sulfurique avec accumulation considé-
rable d'acide, même en l'absence de substances neutralisantes. Elle est
autotrophe, et ne dérive pas son énergie de la décomposition de substances
organiques, bien que la présence de celles-ci ne lui soit pas nuisible. Elle
prend le carbone au CO2 de l'air. Dans un milieu entièrement dépourvu
de matières organiques et de carbonates, où se trouve de l'ammonium
comme source d'azote, avec des sels inorganiques, la bactérie transforme
rapidement par oxydation le soufre en acide sulfurique qui, d'abord, agit
sur les substances neutralisantes et les transforme en sels acides, après
quoi il se fait une accumulation d'acide libre. A l'analyse on constate sans
peine l'accroissement d'acidité. Au début, pour neutraliser 1 ce. de
culture il faut 0,16 de ce. de n/10 alcalin : après 33 jours, 1,25; après
61, 2,25 et après 85 jours, 4,00. Aucun autre organisme connu ne produit
pareille quantité d'acide. — H. de Varigny.
Grey (E. C.) et Young (E. G.). — Les enzymes de B. coli commuais V: a)
croissance anaérobie suivie de fermentation anaérobie, et aérobie, b) Effets de
l'aération durant la fermentation. — A. La fermentation anaérobie du glu-
cose par une émulsion de B. c. c. se fait de façon différente selon que les
ferments ont été élevés préalablement de façon aérobie ou anaérobie. Quand
ils viennent de vivre de façon anaérobie la fermentation sous conditions
anaérobie donne très peu, ou pas, d'acide lactique et diminue beaucoup
l'acide succinique. Par contre, acide acétique abondant. Si on laisse arriver
de l'oxygène durant la fermentation il y a production d'acide lactique. Le
fait que l'acide acétique remplace entièrement le succinique fournit une
preuve additionnelle de l'étroite parenté de ces deux substances. Les résul-
tats montrent encore l'indépendance des fermentations lactiques et acétiques
et probablement de celle de CO-.
B. L'introduction d'oxygène dans la fermentation du glucose par B. c. c.
a pour effet d'augmenter les acides lactiques, acétique et succinique, et de
diminuer l'hydrogène, CO2 et l'acide formique, mais sans rien changer à
l'alcool. Sous conditions anaérobies, il se présente des variations plus con-
sidérables dans !a proportion de l'alcool à l'acide acétique que sous con-
ditions aérobies et il semble qu'un des effets de l'introduction d'oxygène,
durant la fermentation, soit d'inhiber le mécanisme d'auto-réduction qui est
responsable des variations en alcool quand il s'en produit. Contrairement à
ce que l'on attendrait, les produits de la fermentation aérobie contiennent
non pas plus mais moins d'oxygène que les produits correspondants de la
fermentation anaérobie du glucose : mais il y a dans les deux cas gain
d'oxygène sur la glucose originel. Si comme il semble probable, cet oxygène
en surplus vient de l'eau, il paraîtrait qu'un des effets de l'introduction
d'oxygène est de diminuer le rôle joué par l'eau dans les réactions. — H. de
Varigny.
Muttkowski (R. A.). — Le cuivre chez les animaux et les plantes. — Le
cuivre existe chez nombre d'organismes marins (Rose et Bodansky, et alii).
184 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Chez les insectes aussi d'après M. Le cuivre paraît servir de noyau à un
pigment respiratoire, à l'hémocyanine. La proportion, au sang, semble être
la même que chez l'écrevisse. Il y a du cuivre chez les crustacés, les arai-
gnées, les mille-pattes, les vers, escargots; un peu peut-être chez les serpents.
Le cuivre forme le noyau de la protéine respiratoire chez les mollusques et
crustacés, et chez les Arthropodes en général. Le cuivre est fourni par l'eau,
et par les plantes alimentaires. La quantité existant chez ces dernières est
faible et le cuivre ne paraît pas jouer de rôle en physiologie végétale. —
H. de Varigny.
Lapicque (L. et M.). — Quelques mesures de concentration en chlore et en
électrolytes et de concentration moléculaire totale chez les Laminaires. —
Chez L. flexicaulis, la concentration moléculaire globale des substances
solubles est notablement supérieure à celle de l'eau de mer. En été et en
hiver, cette concentration est sensiblement la même, mais se composé d'élé-
ments différents. Chez L. ochroleuca, dont l'assimilation chlorophyllienne
est moins active, la concentration globale en été est plus élevée que chez les
autres espèces, avec une plus forte proportion d'électrolytes ou de chlo-
rures. L'excès de concentration vis-à-vis de l'eau de mer peut être diminué
ou annulé par les actions nocives. — H. Cardot.
Boresch (K.). — Un cas de chlorose par manque de fer chez les Cyanophy-
cëes. — Phormidium Retzii var. nigro-violacea présente normalement une
teinte allant du vert olive des cultures vigoureuses au sépia des cultures
âgées. Parfois il montre une coloration anormale, violette, que l'addition de
S4OFe ou d'un autre sel de fer ramène à la teinte normale ou bien une colo-
ration jaunâtre qui ne fait place à la teinte verte que par addition simul-
tanée de SO^Fe et NO'K. La teneur en Fe et en nitrate des milieux nutritifs
lors de l'apparition des deux types de chlorose, confirme les hypothèses que
permettait l'action des sels utilisés. Les pigments qu'on peut extraire de ce
Phormidium sont un pigment jaune (carotine) en quantités sensiblement
constantes, un pigment vert (chlorophylle) en quantités rapidement décrois-
santes avec la teneur du milieu en Fer, enfin un pigment rouge-violet
(soluble dans l'eau, présentant un maximum d'absorption entre les raies D
et E, sans doute voisin de la Pbycoérythrine) dont la quantité croît, puis
décroît, quand diminue la teneur en Fer du milieu. La disparition de la
chlorophylle, puis du pigment rouge violacé, caractérise donc un cas de
chlorose par manque de fer. — Plantefol.
a) Osmose.
Faure-Frémiet (E.) et Girard (Pierre). — Endosmose électrique des
cellules du foie chez le rat blanc. — Quand on réalise sur le vivant, par
endosmose électrique, l'imbibition d'un tissu normalement irrigué, les cel
Iules constituant les parois des interstices cellulaires, à travers lesquels glis
sent les veines liquides participent-elles au processus d'endosmose? Les
auteurs constatent et décrivent les modifications qu'elles subissent et qui
semblent être réversibles. — H. Cardot.
Wright (Sir Almroth E.). — Sur l'interaction entre substances albumi
neuses et solutions salines. — Il semble que dans la diffusion il y ait quelque
chose de plus qu'un fluide récepteur parfaitement passif et un fluide qui
s'étale et qui aurait le monopole de l'activité. Il y a peut-être autre chose
PHYSIOLOGIE GENERALE. 185
que les forces dispersives inhérentes au « solut ». D'après ce qui se passe
quand on met en présence des substances albuminoïdes ou des substances
salines, on peut penser à l'existence de forces tractrices ou attractrices,
d'une intertract ion, " comme facteur coopérant à la diffusion et aidant à
amener l'interfusion. — H. de Varigny.
Dekhuysen (G.). — Sur la semi-perméabilité biologique des parois exté-
rieures des Sipunculidés. — Les animaux sont plongés dans des solutions
hypo — ou hyperthoniques. Leurs variations de poids indiquent l'eauabsorbée
ou rendue par le liquide périviscéral. Il n'a pas été trouvé d'indication d'un
passage de sels par la paroi, tant que celle-ci a été normale. Il s'agit bien
d'une semi-perméabilité biologique. — E. Aubel.
y) Assimilation et désassimilation.
b) Bezssonoff. — Du principe antiscorbutique dans le jus de pomme de
terre extrait en présence d'acides. — Le pouvoir antiscorbutique de la pomme
de terre est fortement diminué par broyage ; l'instabilité du principe anti-
scorbutique semble liée à l'action d'une oxydase, car le jus extrait par la
presse en présence d'acide tartrique, paralysant la laccase, donc les oxydases,
a un pouvoir antiscorbutique plus élevé que celui du jus simple. Le jus des
pommes nouvelles est plus actif que celui des pommes âgées. — H. Cardot.
Lopez-Lomba (J.) et Portier (Paul). — Sur le mécanisme physiolo-
gique de la résistance du lapin à l'avitaminose. — Une nourriture stérilisée
est bien supportée par le lapin adulte et les auteurs pensent qu'il faut
chercher la cause de cette résistance dans les bactéries qui vivent dans le
tissu lymphoide de l'intestin qui fourniraient les vitamines nécessaires.
Mais chez le jeune cette source de vitamines est insuffisante et la mort
survient avec le même régime. — H. Cardot.
-e>i
Dowell (S. T.). — Changement dans la graisse des lapins nourris
d'arachides. — Le porc salé d'animaux nourris aux tourteaux d'arachides
présente des inconvénients : la graisse est molle. Si un animal à jeun
consomme d'abord sa graisse fluide, on pourrait vaincre la mollesse du lard
des porcs à tourteaux. On pourrait d'abord nourrir aux tourteaux, puis faire
jeûner (pour faire disparaître la graisse molle) et finir par une alimentation
donnant une graisse ferme, ou bien donner à la fois des tourteaux et autre
chose, comptant que l'animal utiliserait la graisse d'arachides et mettrait
de côté l'autre dans ses tissus. Cette dernière méthode paraît à l'expérience
la meilleure. Mieux vaut une alimentation mixte de tourteaux avec le reste.
L'auteur a recherché si l'animal au jeûne utilise plus rapidement la graisse
molle que la ferme. L'expérience faite sur le lapin montre qu'il en est ainsi.
Il s'agit de la répéter sur le porc. — H. de Varigny.
Kellaway (C. H.). — Effets de certaines carences alimentaires sur les
glandes surrénales. — 1° L'auteur confirme les conclusions de Me Carrison
sur le fait de l'hypertrophie des surrénales, avec augmentation des provisions
d'adrénaline chez les pigeons nourris au riz décortiqué. 2° Ces changements
continuent à se produire même si on ajoute de l'azote ou de la graisse au
régime, mais sont empêchés par l'addition d'une ration adéquate d'extrait
de levure. 3° Mais l'addition de la ration d'extrait de levure à une alimen-
tation fondamentale de riz décortiqué, avec graisse ou azote supplémentaire,
1*6 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
n'empêche pas l'accroissement des réserves d'adrénaline, bien que les
glandes ne soient pas hypertrophiées. 4° On a pensé que l'hypertrophie des
surrénales est due en partie à la congestion et à l'œdème des tissus de la
glande et en partie à l'emmagasinement dans l'écorce de la glande des lipoïdes
libérés par la désintégration des tissus de l'organisme. L'étude du contenu
en cholestérol des surrénales de pigeons normaux et polynévritiques ne
vient pas à l'appui de cette théorie d'un emmagasinement de lipoïdes, bien
qu'une hypercholestérémie marquée se présente chez les derniers. 5° La pro-
duction artificielle d'hypercholestérémie chez les lapins et pigeons par l'ali-
mentation contenant du cholestérol semble s'accompagner d'une légère
augmentation dans le contenu en adrénaline des surrénales. G0 L'augmenta-
tion du contenu en adrénaline des surrénales des oiseaux au régime de ca-
rence est attribuée à une diminution de production d "adrénaline résultant
d'une diminution du métabolisme du corps. 7° L'œdème qui se présente en
certains cas de polynévrite expérimentale n'est pas dû à l'augmentation de
production d'adrénaline. L'ingestion quotidienne d'adrénaline par lesoiseaux
nourris de riz normal ou décortiqué, ne produit pas d'œdème; elle n'accé-
lère ni ne retarde non plus la production de la polynévrite chez les pigeons
nourris de riz décortiqué. — H. de Varigny.
Couvreur (E.) et Clément (Hugues). — Essais sur V élimination des
colorants. — Les auteurs montrent que les matières colorantes telles que
le bleu de méthylène et le rouge neutre, introduites dans l'appareil circu-
latoire des Mammifères, sont éliminées d'une façon élective par le foie, le
rein et dans certains cas par les organes lymphoïdes, mais le pouvoir d'éli-
mination n'est pas illimité. Une destruction du colorant en certains points
de l'organisme est probable, car le colorant ne peut être décelé dans le
sérum. — H. Cardot.
a) Kayser (E.). — Influence des radiations lumineuses sur V azotohacter ..
— L'auteur qui a déjà montré la sensibilité de l'azotobacter aux radiations
lumineuses, les radiations jaunes favorisant la fixation d'azote, s'est demandé
si cette sensibilité se maintenait constante pendant une série de générations.
lia vu : l°que la quantité totale d'azote assimilé est beaucoup plus forte avec
la troisième qu'avec la sixième génération, la différence entre les deux géné-
rations étant très élevée pour la lumière blanche, faible pour le jaune et le
bleu; 2° que l'azote fixé par unité d'hydrate de carbone décomposé est
minimum clans le jaune, la diminution du pouvoir assimilateur entre la 3e
et la 6e. génération étant surtout marquée par le vert, le blanc et le noir;
3" sauf par le bleu, la proportion de glucose brûlée ou de mannite, est plus
élevée pour la 3e que pour la 6e génération ; 4° que le taux des hydrates de
carbone brûlés est plus élevé pour les cultures exposées à la lumière blanche
et jaune, le minima se rencontrant avec le vert; pour cette couleur aussi la
différence entre le taux d'azote total fixé par la 3e et la 6e génération est bien
plus élevée que pour le jaune et le bleu. — E. Aubel.
b) Kayser (E.). — Influence des radiations lumineuses sur l'azotobacter.
— Essai destiné à voir jusqu'à quel taux la faculté assimilatrice est dimi-
nuée à la 'douzième génération et comment cette propriété varie avec le
changement d'éclairage. En milieu mannité, la quantité d'hydrate de car-
bone consommé et la quantité d'azote total fixé diminue avec le nombre de
générations, un changement de couleur atténuant cette diminution (sauf pour
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 187
les matras bleu-jaune), ce phénomène étant encore plus marqué en milieu
ahicosé. — E. AUBEL.
e
c) Kayser (E.). — Recherches sur l'azotobacter. — Étude de l'influence
de la température et du temps de culture sur la fixation de l'azote par
l'azotobacter cultivé en conserves jaunes ou bleues. Dans une première
période, et ceci pour les deux couleurs, de 13 jours, l'azotobacter brûle presque
quatre fois moins de mannite que dans une seconde période de 20 jours,
mais l'utilisation de la mannite pour la fixation d'azote a été bien meilleure
(plus du double) dans la première que dans la seconde période.
D'autre part, à la température ordinaire, le microbe utilise plus lentement
mais mieux, l'hydrate de carbone offert qu'à la température de l'étuve, et la
quantité d'azote fixé par gramme de mannite brûlée est supérieure à la
température ordinaire à la température de l'étuve. — E. Aubel.
d) Kayser (E.). — Influence des sels d'urane sur le fixateur d'azote. — Sur
milieu mannite, à l'acétate d'urane, il y a augmentation de consommation
de la mannite avec, pour une dose de ,. ,„, , , augmentation de l'azote fixé.
h. 0(11)
L'action du phosphate est exactement contraire. Sur milieu glucose l'acétate
d'urane exerce une action nettement favorable. L'auteur pense que le pou-
voir radioactif de l'uranium est le facteur dominant dans l'action des sels.
— E. Aubel.
e) Kayser (E>. ). — Influence de la matière azotée élaborée par l'azotobacter
sur le ferment alcoolique. — L'addition d'une culture d'azotobacter à une
fermentation alcoolique gêne en général la multiplication de la levure,
augmente la décomposition du sucre, peut stimuler la fonction zymasique et
augmenter le rendement alcoolique. — E. Aubel.
Truffaut (G.) et Bezssonnof. — Sur les variations d'énergie du Clostri-
dium Pastorianum comme fixateur d'azote. — La stérilisation partielle du sol
par le sulfure de Ca augmente la capacité de fixation de l'azote du Glosiri-
ilium Pastorianum. Cette action stimulante disparaît après cultures répétées
sur agar-glucosé. Il existe en outre dans le sol un facteur nuisible au déve-
loppement du Clostridium en milieu artificiel, ce facteur ayant son influence
annulée lorsqu'on ensemence avec des dilutions de l'ordre du 10n ,,lfl(t • —
E. Aubel.
a) Dembowski (Jan). — Suite d'étude sur le choix de la nourriture par le
J'aramaecium caudatum. — Il s'agit du choix et de la discrimination de la
nourriture chez cet infusoire. On peut résumer les résultats de ces recher-
ches de la manière suivante : 1° Les Paramaîcies, soumises au jeûne pen-
dant 24 heures dans l'eau potable (préalablement centrifugées et lavées
avec de l'eau potable) ne prennent pas les suspensions de soufre (fleur de
soufre), de porcelaine, de verre, de BaSO.. et de CaC03. — 2° Les sus-
pensions de soufre n'ont rien de ce qui pourrait positivement empêcher
aux infusoirs de les absorber. Les grains de S, comme les autres particules,
entrent dans la dépression péristomienne, mais sont ensuite rejetés. Si on
ajoute au carmin un peu de soufre, ce dernier est absorbé; il peut être
même absorbé en quantité considérable, si on le mélange avec de l'amidon
188 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ou avec du jaune d'oeuf. Les propriétés chimiques des corps ont une influence
décisive sur l'absorption ou la non-absorption des particules. — 3° Les sus-
pensions de S ne sont pas absorbées, parce qu'elles n'excitent pas l'appareil
ciliaire des Paramœcies. — 4° Les Paramaecies absorbent uniquement le
carmin, lorsqu'on le mélange avec du soufre.
Le Paramaecium caudatum a la propriété de distinguer et de choisir les
diverses particules. Celles-ci sont retenues pendant 1-2 secondes dans la
dépression péristomienne et ensuite rejetées ou absorbées. — J. Zweibaum.
b) Dembowski ( Jan). — Vinfluence de la concentration de la suspension
sur le nombre de vacuoles alimentaires chez Paramaecium caudatum. — Le
nombre des vacuoles alimentaires formées en une heure est indépendant de
la concentration de la suspension. La quantité des granules contenues dans
la vacuole nutritive est proportionnelle à cette concentration. Le processus
de l'absorption de la nourriture est complexe; il faut y distinguer un acte
d'englobement et un acte d'absorption. La vacuole alimentaire ne se forme
pas au fur et à mesure de la précipitation des particules alimentaires dans
la dépression péristomienne, mais à des intervalles de temps réguliers.
L'acte d'englobement n'est pas simplement automatique, car le nombre des
vacuoles alimentaires diminue un peu à mesure qu'il se poursuit. La centri-
fugation affaiblit le fonctionnement de l'appareil ciliaire, mais n'a pas une
action décisive sur l'acte de l'absorption. Ce fait permet de séparer les deux
actes de l'englobement et de l'absorption de la nourriture. Les vacuoles
alimentaires se forment dans les solutions de colorants dépourvues de gra-
nules. Lorsqu'on ajoute à une suspension d'indigo du bleu de méthylène ou
de l'eau, le nombre des vacuoles formées est à peu près le même dans les
deux cas. Dans le bleu de méthylène, les infusoirs forment dix-sept vacuoles
en l'espace d'une heure. L'auteur suppose que le même nombre se forme
dans l'eau pure. — J. Zweibaum.
=•■ Assimilation chlorophyllienne.
Wurmser (R.). — Recherches sur l'assimilation chlorophyllienne. —
I. Quand on ajoute à une solution colloïdale de chlorophylle des colloïdes
protecteurs, on constate que le pigment exposé à la lumière se détruit plus
lentement qu'à l'état pur ; de même le pigment mis en présence d'acides
subit d'autant plus lentement la transformation en phéophytine que la teneur
en substance protectrice est plus élevée. Les colloïdes protecteurs de pig-
ment s'ordonnent, au point de vue pouvoir protecteur, suivant l'ordre dans
lequel se placent les mêmes colloïdes au point de vue du nombre d'or de
Zsigmondy. Ce sont ces colloïdes qui donnent à la chlorophylle sa stabilité :
ils forment autour des granules chlorophylliens une gaine protectrice abais-
sant la concentration des ions H soit par fixation chimique, soit par adsorption,
d'où la stabilité vis-à-vis des acides ; ils ne permettent à l'oxygène dissout
dans le liquide intergranulaire d'atteindre le granule que par les interstices
laissés libres entre les molécules de l'enveloppe, d'où la protection contre la
décoloration. Le fait que la stabilité de la chlorophylle est due à la non-arrivée
de l'oxygène au contact des granules mène à la conclusion que l'oxygène
dégagé pendant la photosynthèse ne prend pas naissance au niveau du pig-
ment. D'où, pour l'auteur, la nécessité d'un processus de photosynthèse en
deux temps; dans le premier, au contact du granule, on a une réaction portant
sur un corps A, encore inconnu : A -j- lumière — >■ A' — X cal; et dans le
second temps au sein du stroma, A' — > A -j- X' cal, l'énergie ainsi libérée
PHYSIOLOGIE GENERALE. 189
rendant possibles les réactions CO2 — > C -f- O2 — 94.300 cal. ou CO2 -f H20
~>CH20 - 127.200 cal.
II. L'auteur a étudié ensuite l'action des radiations de différentes longueurs
d'onde sur la chlorophylle. Il a déterminé la vitesse de destruction delà chlo-
rophylle et l'énergie absorbée par des solutions exposées à différentes lu-
mières. Il est arrivé aux résultats suivants :
"Vitesses -
Energie absorbée.
rouge
verl
violet
50
2
2!)
45
1,25
30
Donc, les radiations dont les fréquences correspondent aux deux bandes de
la chlorophylle : rouge et violette, sont, à énergie absorbée égale, également
actives. La région verte de moindre absorption présente un minimum de
rendement.
III. Comme le mécanisme de la décoloration dans les leucites est le même
que dans les solutions de chlorophylle dans les solvants neutres, les résul-
tats précédents permettent d'examiner s'il existe un rôle protecteur des
pigments jaunes. Ce rôle est illusoire : l'énergie absorbée sans lipochrome
= 3810, avec = 3560 et la vitesse de destruction est sensiblement propor-
tionnelle à l'énergie absorbée. Pour l'auteur, la physiologie des pigments reste
à faire : ce sont des substances de déchets prenant naissance au cours des
processus de réduction des sucres conduisant à la formation de chlorophylle.
IV. L'étude de l'action des radiations de différentes longueurs d'onde sur
l'assimilation chlorophyllienne, a été faite sur des thalle d'Ulva lactuca. Voici
les conclusions de l'auteur : 1° A énergie incidente égale, il y a égalité
d'action de la lumière violette et de la lumière rouge sur l'assimilation; en
outre, l'assimilation a lieu dans le vert sinon aussi activement, du moins
d'une manière importante. 2° Le rendement, rapport de l'assimilation à
la quantité d'énergie absorbée est maximum (4,00) dans le vert qui est une
région de minimum d'absorption ; il est de 2,35 pour le violet et 1 pour le
rouge. L'auteur explique ce fait paradoxal de la façon suivante : la réaction
photochimique, dans l'hypothèse signalée en I, n'est que le premier stade de
l'assimilation. Les produits de la réaction doivent être transformés par le
protoplasma. La vitesse de l'assimilation doit donc être d'autant plus grande
que pour une même quantité d'énergie absorbée la masse active du proto-
plasma est plus grande. Or, cette masse, pour une énergie absorbée donnée
est inversement proportionnelle à la constante d'absorption ; ainsi la vitesse
d'assimilation sera d'autant plus grande que la constante d'absorption sera
plus faible. Pour le rouge et le violet, on devrait trouver un rendement égal.
Ceci n'a pas lieu. Et comme ce résultat diffère sensiblement de ce que l'au-
teur a vu pour la photooxydation des solutions de chlorophylle, il faut bien
conclure que ce n'est pas cette oxydation qui règle la photosynthèse. Le
corps A du schéma, n'est pas le seul pigment, et dans la réaction A + lu-
mière — ► A' la chlorophylle n'intervient qu'à la manière d'un sensibilisateur
optique. Cette conception diffère sensiblement des théories actuellement sou-
tenues dans lesquelles le mécanisme de synthèse est expliqué par une action
de la lumière sur le système CO2 chlorophylle. Il resterait à préciser la
nature du corps A. L'auteur remarque que l'on trouve toujours des sels de
fer dans la partie incolore du chloroplaste et que la présence d'O est néces-
saire pour que la photosynthèse puisse s'établir. La réaction I pourrait être
une réaction analogue à la réaction photochimique de l'oxalate ferrique et
la réaction II l'oxydation de l'oxalate ferreux.
V. Dans la dernière partie du travail, W. étudie le cas des algues rouges
190 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
■et montre que le pigment rouge de ces algues intervient dans leur photo-
synthèse pour les sensibiliser aux faibles intensités lumineuses, comme le
pourpre sensibilise et caractérise les rétines adaptées à l'obscurité. —
E. AUBEL.
Moore (B.), Whitley et Webster. — Études sur la photosynthèse chez
les algues marines : 1° Fixation de carbone et d'azote de sources inorganiques
dans l'eau de mer. 2° L'accroissement d'alcalinité de l'eau de mer comme me-
sure de la photosynthèse. — 1° Les algues de mer comme celles d'eau douce
peuvent tirer l'azote alimentaire de l'eau, et ainsi, indirectement de l'air, à
la lumière, mais non à l'obscurité. 2° Les réserves de bicarbonates de cal-
cium et de magnésium présentes dans l'eau de mer fournissent une abon-
dante source de CO2 utilisable pour la fixation du carbone, et à mesure
qu'avance la fixation l'eau de mer devient plus alcaline. La limite de l'al-
calinité est celle où tous les bicarbonates ont été convertis en carbonates,
et à ce point le potentiel de la concentration en ions-hydrogène est tombé
au-dessous de la valeur PH — 10 - 9>l. 3° À la vive lumière solaire du prin-
temps et de l'été ce degré d'alcalinité suffit à favoriser une rapidité plus
considérable de la division cellulaire et à provoquer des formes anormales
ou variantes. 4° Les algues marines vivant dans un volume limité d'eau
avec une provision d'air limitée, au soleil et en pleine lumière fixent rapide-
ment en composés organiques, à la fois le carbure et l'azote. La quantité
d'azote fixée dépasse plusieurs fois la quantité totale d'azote originellement
présente sous forme d'ammoniaque, de nitrite, ou de nitrate dans l'eau. En
outre, les petites quantités initiales d'azote présentes sous ces formes ne
sont pas diminuées. Il suit de là que la seule source utilisable est l'azote
libre de l'atmosphère. — H. de Varigny.
Wilmott (A. J.). — Recherches expérimentales sur l'assimilation et la res-
piration végétales. XIV. L'assimilation par les plantes submergées dans des
solutions diluées de bicarbonates et d'acides: technique de comptage de bulles
améliorée. — Compter les bulles constitue une méthode très commode pour
étudier l'assimilation chez les plantes submergées. Mais elles sont de
volume très variable, ce qui fausse les indications. L'auteur a imaginé un
compteur de bulles en verre qui a pour effet de ne laisser libérer que des bulles
de dimensions constantes. Cet appareil les fait, en outre, passer dans de
l'eau distillée isolée : elles sont donc soustraites à l'influence directe des so-
lutions en expérience. Les altérations de la tension superficielle par des
soluts additionnels sont donc éliminées, et il n'y a plus d'effets osmotiques
sur les cellules de la surface coupée de tige qui changent les dimensions des
bulles.
L'auteur explique les perturbations du taux de production de bulles dues à
l'effet de diffusion d'oxygène initial, et il en donne des exemples; de même
pour l'effet de diffusion de CO2 initial. Le premier, dû à l'insuffisance du
contenu en oxygène de la solution se présente de façon très générale dans
les expériences des autres : dans celles de W. il est éliminé par l'emploi
d'eau très chargée d'oxygène. L'effet CO2 est la cause du phénomène con-
sistant en taux de production de bulles élevés qui diminuent rapidement. Il
marque la phase initiale précédant celle où s'établit un gradient de diffu-
sion de CO2 statique, constant. Cet effet ne peut être éliminé quand CO2 est
un facteur limitant, mais n'apparaît pas si l'intensité lumineuse est limitante.
Comme ces deux phénomènes de diffusion initiaux sont indépendants et
PHYSIOLOGIE GENERAL!:. 191
d'effet opposé ils peuvent en certains cas se masquer mutuellement et four-
nir des résultats ne révélant pas les perturbations initiales.
Dans la seconde partie de son travail, W. montre que l'augmentation du
nombre de bulles observé par Trehouse après addition d'acide est due à ce
que l'acide libère du CO2 localement, aux dépens du carbonate de calcium
incorporé à la surface des plantes vivant en eaux crayeuses. Nul effet, par
l'acide, ne se manifeste chez les plantes poussant en eau non calcaire, douce.
Ce qui prouve que l'acide n'a d'autre action que de libérer une quantité ad-
ditionnelle de CO2, c'est le fait qu'avec des plantes ayant poussé en eaux
dures, l'acide ne produit un accroissement du nombre des bulles que si la
disponibilité en CO2 constitue le facteur limitant du taux de production des
bulles au moment où l'acide est ajouté. Si la plante est placée dans du CO2
relativement fort et à lumière faible, auquel cas la lumière devient limitante,
l'addition d'acide n'a pas d'effet sur la production des bulles. Ceci semble
écarter l'hypothèse que l'augmentation de bulles avec l'acide est due" à CO2
libéré de l'état adsorbé et s'échappant comme addition de CO2 au volume
des bulles. Ce type d'effet ne devrait pas disparaître quand la lumière est
limitante.
Dans la 3e partie, W. compare les taux d'assimilation dans des solutions
de bicarbonate de sodium et d'acide carbonique. A l'aide des uniformisateurs
de bulles ces taux sont soigneusement comparés pour des solutions de force
connue. Il montre qu'une solution d'un bicarbonate donne presque exacte-
ment la quantité de bulles qui correspond à la concentration en CO2 qu'on
doit s'attendre à y voir se produire par décomposition spontanée. Les solutions
de bicarbonates, lorsqu'elles sont très diluées, donnent des effets de diffusion
de CO2 initiaux conformes aux lois d'interaction de facteurs limitants de
Black.max. et se comportent généralement comme des solutions d'acide car-
bonique. L'opinion d'ANGELSTEiN, que les plantes ont le pouvoir de dédoubler
les- bicarbonates activement est erronée. — H. de Variuxy.
s) Sécrétion interne et externe, excrétion.
a) Stewart (G. N.) et Rogoff (J. M.). — Rapports de l'a sécrétion adrénali-
nique des surrénales et des changements dans le rythme du cœur privé de
ses nerfs. — L'accélération cardiaque causée par l'excitation du bout central
du sciatique du chat n'est en aucune manière une réaction par laquelle on
puisse déterminer le débit de la sécrétion de l'adrénaline des surrénales, ou
montrer des variations dans ce débit, comme le prétend Canxon. En effet,
le pincement des veines surrénales n'a pas d'effet appréciable sur l'appa-
rition et sur l'importance de la réaction cardiaque provoquée par l'excita-
tion du sciatique, bien qu'il diminue considérablement ou qu'il abolisse les
réactions propres à l'adrénaline telles que la mydriase qui suit l'excitation
du bout périphérique d'un nerf splanchnique. L'accélération du cœur privé
de ses nerfs, par l'excitation du sciatique, est bien obtenue chez les chats
qu'on a laissé survivre après l'ablation d'une surrénale et la section des
nerfs de l'autre glande ; cette opération, comme on le sait, supprimant ou
diminuant fortement la sécrétion adrénalinique. Chez ces chats la réaction
est encore obtenue après l'ablation de la 2e surrénale, soit que les surrénales
soient enlevées en deux opérations avec mi intervalle laissé entre elles
pour le rétablissement de l'animal, soit en une seule opération. Quand la
réaction disparait après ablation des surrénales, ce n'est pas parce que la
décharge adrénalinique augmentée par l'excitation du sciatique fait défaut,
mais pour d'autres raisons telles que des détériorations apportées dans l'état
192 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de Tanimal (chute de la pression sanguine, etc.) qui influent sur le ou les
réflexes nécessairement impliqués dans la réaction, ou bien il faut incri-
miner les battements manifestement accélérés que présentent certains
cœurs.
Contrairement au compte rendu de Cannon, la réaction est bien obtenue
après ouverture de l'abdomen ; elle peut être produite après ligature des
vaisseaux rénaux, de l'aorte abdominale, et de la veine cave inférieure
comme lorsque l'on fait une poche cave pour collecter le sang de la veine
surrénale. Si la réaction indiquait une sécrétion d'adrénaline fortement
augmentée par l'excitation du sciatique, comme l'affirme Cannon, cette
augmentation devrait être montrée en recueillant directement le sang de
la veine surrénale et en essayant son contenu sur des fragments d'intestin
de lapin. Les résultats de S. et R. sont là-dessus négatifs. Quant au vrai
mécanisme de l'accélération du cœur privé de ses nerfs, causé par l'excita-
tion du sciatique S. et R. ne veulent prétendre expliquer en aucune façon
cette réaction probablement complexe que Cannon interprète pour eux à
tort comme indiquant une augmentation de la sécrétion adrénalinique.
S. et R. ont simplement obtenu des résultats négatifs après avoir recherché
l'influence de l'excitation du sciatique et des nerfs du plexus brachial sur le
débit de la sécrétion adrénolinique par une méthode qu'ils jugent directe
et correcte en principe, alors que pour ces auteurs Cannon obtient au con-
traire des résultats positifs au moyen d'une méthode indirecte. En définitive,
S. et R. ne prétendent pas que l'excitation d'un nerf sensitif n'augmente pas
la sécrétion adrénalinique, mais qu'aucune augmentation de cette dernière
n'a été ainsi prouvée jusqu'à présent. — Paul Boyer.
b) Stewart (G. N.) et Rogoff ( J. M.). — Principes de mesure de la pro-
duction adrénalinique avec nouvelles observations sur sa relation avec le
rythme du cœur privé de ses nerfs. — L'accélération du cœur produite par
l'asphyxie après section des vagues et extirpation du ganglion stellaire, ne
peut pas être prise comme test d'une augmentation de la sécrétion adréna-
linique des surrénales, comme l'affirme Cannon. Car cette accélération peut
être obtenue aussi marquée après ligature des veines surrénales, après
l'isolement complet de la circulation des surrénales et après la surrénalec-
tomie. En fin d'expérience, après des périodes répétées d'asphyxie et quand
les conditions générales de l'animal (la circulation en particulier) sont
devenues défavorables, la réaction peut devenir moins nette, ou manquer
complètement. Une opération comme la surrénalectomie, quand elle accélère
la détérioration de l'animal et du cœur en abaissant fortement la pression
sanguine, peut parfois être rendue responsable quand l'accélération asphy-
xique fait défaut; mais, de toute évidence, ceci n'est pas dû à un effet
spécifique de la surrénalectomie, mais à l'opération. Quand l'asphyxie ne
provoque pas une accélération nette du cœur, on observe que très souvent,
du ralentissement cardiaque s'est produit durant la période asphyxique,
suivi par de l'accélération lors de la reprise de la respiration. Suivant l'état
du cœur, l'accélération secondaire ramènera le cœur à son rythme original
ou à un rythme plus élevé. Il n'y a donc aucune preuve que l'asphyxie
provoque une augmentation de la sécrétion de l'adrénoline par une action
directe sur la substance médullaire surrénale. L'accélération, qu'elle soit
causée par l'asphyxie ou l'excitation du bout central du sciatique, n'est pas
modifiée par l'ouverture de l'abdomen. L'opération nécessaire pour recueillir
du sang veineux surrénal pour un essai direct de sa teneur en adrénaline
devrait donc permettre de trouver une quantité plus élevée d'adrénoline
PHYSIOLOGIE GENERALE. 19:5
après asphyxie ou excitation des nerfs sensitifs. S. et R., au contraire, n'ont
jamais alors constaté de l'hyperadrénalinine dans le sangsurrénal. Lecathé-
térisme est mauvais en principe en tant que méthode d'estimation de chan-
gement du rythme de la sécrétion adrénolinique des surrénales, elle ne
pourrait que donner les variations de la concentration adrénalinique dans
le sang de la veine cave inférieure au-dessus du niveau des surrénales.
On ne peut estimer la quantité d'adrénaline passant de la veine cave au
cœur par unité de temps ni ses variations qui pourraient se produire dans
les conditions étudiées. Toutes les fois que Cannon croit avoir obtenu une
augmentation de la sécrétion adrénalinique, il ne peut avoir observé qu'une
augmentation de la concentration dans la veine cave qui pourrait très bien
être due à un ralentissement de la circulation cave, en effet des causes telles
que l'influence des changements de la pression intrathoracique, l'asphyxie
doivent avoir une influence très grande sur le cours du sang veineux au-
dessus du diaphragme, et modifier beaucoup la proportion du sang surrénal
par rapport au sang retiré en même temps par le cathétérisme venu
d'autres territoires.
Les expériences de S. et R. confirment pleinement les critiques de
Richards et Wood qui jugent le cathétérisme inexact parce que le sang-
surrénal est dilué par celui de tous les organes dont les veines abordent la
veine cave au-dessous des veines surrénales. — Paul Boyer.
Lewis (J. T.). — Les surrénales et l'intoxication par la morphine. — Il a
été établi que les rats et les crapauds décapsulés sont hypersensibles à la
morphine; il semble que le même fait puisse être constaté chez les chiens :
la morphine, même à des doses anesthésiques, abrège la survie des chiens
décapsulés. — - IL Cardot.
b) Rebello (Silvio) et Pereira (M.) de Bernardes. — Sur le mécanisme de
l'action à distance de l'adrénaline. — Lichtwitz a constaté que l'adrénaline
injectée dans une patte de grenouille qui n'est plus reliée à l'animal que
par le tronc du sciatique, détermine une dilatation pupillaire et une hyper-
sécrétion cutanée. Il a admis que l'adrénaline était conduite le long du tronc
nerveux. Les observations sur lesquelles il s'est appuyé sont confirmées par-
les auteurs, mais ceux-ci montrent que l'injection d'autres solutions que la
solution d'adrénaline provoque aussi, quand elle est faite dans le membre
ainsi relié au corps seulement par le sciatique ou par un pont musculaire,
l'apparition d'un syndrome analogue; il s'agit, d'après eux, delà conduction
d'une excitation centripète qui peut être arrêtée par le blocage cacaïnique
du tronc nerveux, et non d'une conduction de l'adrénaline par le nerf. —
H. Cardot.
Jaeger (Edmond). — Etude pharmaco dynamique de l'adrénalone. Siège
de l'action vasoconstrictive et effets de l'adrénalone en présence de diverses
drogues vasomotrices. — Comme l'adrénaline, l'action vasoconstrictive de
l'adrénalone a pour siège les terminaisons périphériques du sympathique ;
comme la première, elle est aussi antagoniste des vaso-dilatateurs. Après
l'ergotinine, ladrénalone ne donne que de l'hypotension, tandis que l'adré-
naline donne une hypotension passagère, suivie d'hypertension. —
H. Cardot.
Hayhurst (E. R.). — Un facteur possible dans l'augmentation de fré-
quence du goitre. — Dans les salines de l'Ohio, le sel est extrait de puits
l'année biologique. 13
194 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
profonds et purifié, c'est-à-dire qu'on en extrait l'iode, le brome, etc.
L'iode manque donc dans le sel commercial provenant de parcelles salines.
D'autre part, le goitre est rare au bord de la mer où le sel est pris à la mer,
simplement cristallisé, sans purification. Le goitre est fréquent dans les
Alpes où il y a de forts gisements de sel, peut-être privé de son iode par les
eaux de pluie. En somme, le goitre s'expliquerait par l'absence d'iode dans
le sel d'alimentation. — H. de Varigny.
Herring (P. T.). — Effet de l'absorption de thyroïde et de la thyro-para-
thyroldectomie sur le contenu en pituitrine du lobe postérieur de la p Unitaire,
du liquide cérébro-spinal et du sany. — 1° Ni l'absorption de thyroïde, ni la
thyro-parathyroïdectomie n'ont d'influence sur la quantité de pituitrine du
lobe postérieur du corps pituitaire, à en juger par l'action d'extraits sur la
contraction de l'utérus de la rate ou la pression sanguine chez le chat à
moelle sectionnée. 2° Il n'y a nulle preuve de la présence de pituitrine dans
le liquide cérébro-spinal du 4e ventricule chez les chats normaux, nourris
de thyroïde, ou thyro-parathyroïdectomisés. 3° Le sang défibriné de pareils
chats ne présente pas de différences appréciables dans son action sur l'uté-
rus de la rate. Le sang du chat nourri de thyroïde exerce une action dé-
pressive plus considérable sur la circulation que ne fait celui de l'animal
normal. Le sang du chat thyro-parathyroïdectomisé exerce une influence
dépressive sur la circulation avec contraction du rein et diminution de la
sécrétion urinaire. — H. de Varigny.
Ç) Production d'éneryie.
= Mouvements.
Waller (A. D.). — Le coût physioloyique du travail musculaire. — Le
coût physiologique du travail musculaire peut être calculé très facilement
en mesurant le GO2 expiré. En effet, la teneur en GO2 de l'air expiré est
très faible pendant un sommeil profond; elle est beaucoup plus forte pendant
un gros travail musculaire. Ce coût physiologique dans une expérience
type sur un homme, dans une marche de 3 milles et demi pendant une
heure, est de 260 calories (déduction faite des calories dépensées au repos,
60 dans la circonstance). Le chiffre moyen par heure à l'imprimerie du
Bristish Médical Journal a été trouvé de 101 à 105 calories après une expé-
rience portant sur quatre compositeurs, pendant une semaine (les calculs
ayant été faits sur les bases suivantes : 1 cm3 de CO2 expiré par seconde =
20 calories par heure et le chiffre de 5,55 calories étant pris comme équi-
valent de la valeur en calories de 1 cm3 de CO2 expiré). — Paul Boyer.
Wood Jones (F.). — Le vol des poisso7is volants. — De nombreuses obser-
vations faites au cours de voyages en mer ont convaincu l'auteur que le vol
dont il s'agit est purement plané. Un poisson volant, effrayé par le navire qui
se rapproche, ou bien s'enfuit sous l'eau, nageoires pectorales serrées contre
les côtés, ou bien s'élance en l'air, nageoires pectorales étendues. L'impul-
sion est donnée par les derniers coups de queue de l'animal. Mais si le poisson,
entrant dans l'air, est tout frémissant, il ne bat en aucune façon des na-
geoires; celles-ci restent ouvertes, étalées et immobiles. Le poisson peut
prendre un nouvel élan par un contact momentané de la queue avec la mer.
Il peut rester en l'air une demi-minute au moins. Aucun muscle ne pourrait
produire un battement des nageoires. Le poisson plane, mais ne vole pas.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 195
Conclusion que confirment Julian Huxley dans Aature, 28 avril, p. 207, et
W. Galloway dans Nature du 19 mai, p. 376. Ce dernier a étudié les pois-
sons volants il y a trente ans, et a conclu exactement comme font W. J.
et J. H. — H. de Varignv.
Clayton (H. H.). — Le vol du poisson volant. — L'auteur note qu'au dé-
part, avec le coup de queue qui fait passer le poisson de l'eau à l'air, les
nageoires pectorales vibrent fortement. Cette vibration de haut en bas donne
une impulsion en avant. Il rappelle des expériences qu'il a faites il y a trente
ans à ce sujet, à propos de recherches sur les moyens de voler. Pour lui
ces mouvements vibratoires des nageoires pectorales ont pour conséquence
nécessaire une poussée en avant. Le poisson utilise ses nageoires au début
pour ajouter à l'impulsion de la queue, puis, comme ailes planantes. —
H. de Varignv.
Anonyme. — Vol des poissons volants. — Résumé des recherches d'E.
H. Hankin. Le poisson tient l'air plus longtemps avec que sans vent. La
différence peut aller de 1 à 200 ou 400 mètres. Les pectorales sont généra-
lement tenues à plat, parfois un peu inclinées vers le haut ou vers le bas.
Ce dernier cas s'observe avec les vitesses maximales. La nageoire du poisson
se comporte comme l'aile du vautour en vol plané. Les pectorales ne battent
pas après le départ. La vitesse de 10 mètres par seconde a été observée
pendant 8 secondes; un maximum de 20 mètres par seconde est probable.
Les nageoires pelviennes servent de freins. Le poisson ne se rend pas tou-
jours compte des conditions aériennes et part souvent avec le dispositif
qui ne convient pas. — H. de Varignv.
Walker (Emile). — Le vol des graines de chardon. — W. demande si,
c comme on le dit », ces graines possèdent réellement la faculté de s'élever
en l'air, en dehors de tout courant d'air ascendant. A son avis, le fait est
exact : l'expérience le lui démontre. Comment expliquer le phénomène'.'
Le rayonnement solaire échauffe-t-il le duvet de la graine et la chaleur en
se propageant à l'air voisin crée-t-elle un courant ascendant? Le duvet de
cygne est moins apte à s'élever de la sorte. Le duvet de chardon avec graine
n'a ^qu'un pouvoir d'élévation faible. Un effet électrostatique existerait-il?
— H. de Varignv.
Small (J.). — Le vol des graines de chardon. — Il s'agit en réalité du
duvet, dont le fruit est détaché. L'auteur avait étudié la question au point de
vue aérodynamique {Origin and Development of the compositae, 1910). Il
suffit d'un vent très faible. S'il n'est fait erreur sur la signification de m. p. h.
que nous interprétons par mille par heure, il suffit de courants de 1 m. p.
h. pour soulever le duvet de pissenlit, avec graine, et même de 0,50 m. p.
h. pour le duvet seul. (Mille de 1609 mètres.) — H. de Varignv.
= Lumière.
Reinking (O. A.). — Eclats synchrones chez les lucioles. — Le phénomène
a été observé au Siam en juin. Le synchronisme était net : tout un arbre
s'éclairait et s'éteignait simultanément. Le nombre des éclats était entre
105 et 109 par minute. [Évidemment on serait plus assuré de l'exactitude
de l'observation si le nombre des éclats était moindre, 60, 30, ou mieux
196 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
15 par minute.] Par contre, aux Philippines, il n'y avait pas synchronisme.
L'espèce observée au Siam était du genre Calaphotia. — H. de Varigny.
Harvey (E. Newton). — Un poisson à organe lumineux destiné à la
culture de bactéries lumineuses. — Deux poissons paraissent s'éclairer au
moyen de bactéries lumineuses : Y Anomalops et le Photoblepharon (Indes
hollandaises). On sait que leur organe lumineux est fait d'une série de
glandes en forme de tube, s'ouvrant dans un réservoir qui, lui-même com-
munique avec l'extérieur par un pore. Tous les pores se trouvent à la surface
extérieure de l'organe d'où vient la lumière. Malgré toutes les apparences,
il ne s'agit pas là d'un organe élaborant une sécrétion ensuite excrétée au
dehors. C'est un organe lumineux. Si on l'examine au microscope on le trouve
rempli de bactéries mobiles, en forme de bâtonnets. L'émulsion d'organe se
comporte exactement comme une émulsion de bactéries lumineuses.
L'organe lumineux est extrêmement riche en vaisseaux sanguins, et
l'émulsion est tout aussi sensible au manque d'oxygène que le sont les bac-
téries lumineuses. En l'absence d'oxygène, l'extinction est rapide. Si l'on
humecte l'organe desséché, celui-ci ne donne qu'une faible luminescence :
ceci est caractéristique des bactéries lumineuses. On ne trouve ni luci-
i'érine ni luciferase. L'eau douce et les agents cytolytiques éteignent net la
lumière, sans éclat préalable. Le fluorure de sodium éteint rapidement
(à 1 ou 0,5 °/o) la lumière d'une émulsion de glande. Le cyanure de potas-
sium inhibe la production de lumière.
On observera que chez les deux espèces dont il s'agit la lumière se produit
de façon continue, tant de jour que de nuit, et indépendamment, de toute
excitation. C'est là une caractéristique qui n'appartient qu'aux bactéries
lumineuses et aux champignons parmi les organismes, et cela donne à
penser fortement que la lumière est due à des bactéries symbiotes. L'organe
apparait comme une sorte d'incubateur pour la croissance et l'alimentation
des bactéries, et les pores servent peut-être à l'évacuation des bactéries
mortes.
Mais, dira-t-on, il doit être facile de prouver que les bactéries de l'organe
sont lumineuses. II le semble. Ce qu'il faut, c'est les cultiver artificielle-
ment; mais jusqu'ici la chose a été tentée en vain. On obtient bien une
bonne culture sur agar peptonisé; mais les bactéries ne sont pas patho-
gènes. Peut-être celles-ci ont-elles besoin d'aliments spéciaux. On l'a bien
vu pour les puces de sable lumineuses de Giard et de Billet. Assurément
tout indique que l'appareil lumineux chez les poissons dont il s'agit est un
organe contenant des bactéries lumineuses et propre à leur culture, et tout
donne à penser que la lumière de l'organe est d'origine bactérienne, mais
il reste des points à élucider avant de conclure de façon formelle. — II. de
Varigny.
Stern (K.). — Sur ta fluorescence de la chlorophylle et sa signification
dans le processus de V assimilation. — Après un exposé des données physi-
ques relatives à la fluorescence (relation avec l'intensité et la longueur
d'onde de la lumière incidente, avec la concentration de la solution, avec la
présence de particules y déterminant un trouble), S. étudie la fluorescence
des cellules vertes de Chlorelles : toutes les cellules, vivantes ou mortes,
présentent au spectroscope une bande de fluorescence, rouge clair. Cette
bande est sans structure, au contraire de celle étudiée par Tswett sur des
Spirogyres, et présente son maximum pour 681 \x\l. Une culture desséchée,
puis reprise par l'eau, présente les mêmes caractères de fluorescence que
PHYSIOLOGIE GENERALE, 197
la cellule vivante. — La chlorophylle, en solution colloïdale préparée par la
méthode de Willstater, n'a pas de fluorescence ; une telle solution addi-
tionnée d'albumine, de saccharose ou d'amidon par exemple, n'est pas
modifiée, tandis que la fluorescence y apparaît par addition de trioléine,
de cholestérine, d'huile de lin ou de paraffine liquide par exemple : ainsi,
une émulsion de lécithine dans l'eau pure, additionnée de beaucoup de
chlorophylle, présente une bande de fluorescence très comparable à celle
des cellules vivantes ; en particulier la position du maximum de fluorescence
(077) y est sensiblement la même, alors qu'elle diffère de celle que présente
le même maximum pour une solution alcoolique (654). — Une seconde
partie de cette étude expose les recherches ultramicroscopiques de S. : les
solutions de chlorophylle dans l'alcool, l'éther. l'huile de paraffine, l'acide
oléique... donnent à l'ultra-microscope un cône de fluorescence rouge sang,
optiquement vide; les solutions aqueuses colloïdales de chlorophylle ne
présentent pas de fluorescence, mais le champ est étoile de nombreux mi-
crons blancs; il en est de même, si, aux solutions aqueuses, on ajoute albu-
mine, sucre, amidon... Donc les solvants dans lesquels la fluorescence se
produit, dissolvent la chlorophylle à l'état de vraie solution. Elle est au
contraire en solution colloïdale, là où elle n'a pas de fluorescence. — Puisque,
dans les chromatophores, la chlorophylle est fluorescente, elle doit s'y
trouver à l'état de solution vraie, dissoute sans doute dans un solvant
lipoïdique, lécithine ou phytostérine. Le chloroplaste est donc une émulsion
d'une phase chlorophylle-lipoïde et d'une phase hydroïdalbumine. La série
des processus partiels, qui constituent l'assimilation, se déroule donc non
dans un milieu homogène, mais une partie dans une phase, l'autre dans la
seconde phase. Ainsi s'expliquent la disproportion entre la teneur en
chlorophylle et le pouvoir d'assimilation, et l'importance de l'intégrité de la
surface de contact entre les deux phases. On sait que, à l'égard des subs-
tances qui agissent sur la tension superficielle, le processus vital le plus
susceptible est l'assimilation : la surface sur laquelle elles agissent, est, non
pas la surface protoplasmique, mais la surface des gouttelettes de lipoïdes
chlorophylliens en contact avec le stroma protoplasmique. — Mais ces
résultats relatifs à l'état physique de la chlorophylle dans la cellule permet-
tent-ils de connaître le rôle qu'elle joue dans l'assimilation? On sait que
l'énergie lumineuse absorbée par la cellule verte a même valeur que la
cellule assimile ou non. Sous quelle forme l'énergie non utilisée est-elle
restituée par la cellule qui n'assimile pas, et peut-on chercher quelqu'indi-
cation dans l'étude de la fluorescence? S. établit, par la comparaison de la
fluorescence de deux suspensions d'algues, que l'arrêt de l'assimilation
produit par l'introduction d'un anesthésique dans l'une des suspensions, ne
détermine aucune modification de la fluorescence. Une telle expérience
établit un fait, mais ne prouve rien d'ailleurs, car les conditions physiques
de la fluorescence ne pouvaient guère permettre d'attendre un autre résultat.
Aussi l'auteur conclut-il à l'impossibilité de faire, par cette voie, progresser
notre connaissance sur le rôle de la chlorophylle dans l'assimilation. —
Plante fol. '
= Electricité.
Scott G. C.) et Tulgan (J.). — Un galvanomètre vivant. — L'activité
protoplasmique produit des différences de potentiel électrique, dont l'exis-
tence se démontre par les iralvanomètres : exemple, les électrocardio-
grammes, si utiles en clinique. A défaut de galvanomètre, on peut utiliser
198 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la patte de grenouille à sciatique posé sur le cœur. Cette patte préparée
peut servir à d'autres expériences. Une patte préparée, à nerf non sectionné,
a présenté le phénomène suivant : On tenait les orteils de la patte, de la
main gauche, et, par accident, une pince, tenue de la main droite, vint à
toucher le corps de la grenouille. Aussitôt contraction violente des muscles
de la patte. C'était l'expérience de Galvani, à ceci près que Galvani em-
ployait 2 métaux : ici, la main remplaçait un de ceux-ci. S. et T. consta-
tent qu'il importe peu que le métal soit tenu d'une main ou de l'autre. Le
nerf de grenouille est donc excité par le courant d'action du corps humain :
le métal n'y est pour rien et peut être supprimé. Le résultat est constant. Le
contact peut s'opérer aussi bien avec toute partie du corps de la grenouille,
ou même avec la solution saline en contact avec celui-ci. Si l'on interpose
un corps non conducteur entre les mains et la préparation, rien ne se passe.
Le courant d'action ne paraît pas être rythmique; aussi le cœur semble-t-il
être hors de cause. Il paraît variable, car on voit des contractions très faibles
succédera des manifestations très fortes. Sans doute, les courants électriques
du corps humain sont variables. — H. de Varigny.
Strohl (A.). — Mesure de la force contre-clectromotrice de polarisation
chez V homme. — Ayant constaté une augmentation considérable de la résis-
tance du sujet tout de suite après la fermeture du circuit, l'auteur a supposé
qu'il intervenait une force contre-électromotrice de polarisation et a tenté
de la mesurer directement par la méthode des oppositions. A partir de la
fermeture du circuit, cette force contre-électromotrice atteint très rapide-
ment une valeur considérable, de l'ordre de grandeur de celle qu'on pouvait
déduire de la mesure de résistance, passe par un maximum (une dizaine
de volts) et décroît progressivement. — H. Cardot.
-/]) Pigments.
Strong (R. M.). — Causes de la blancheur du poil et des plumes. — On
admet généralement que la coloration blanche tient à la présence d'air.
Mais qui l'a démontré? Personne. En réalité la couleur est due à l'absence
de pigment, et s'explique de la même façon que le blanc du verre ou de
la glace piles. — H. de Varigny.
Steel (Th.). — Dents de mouton à couleur d'or. — S. a analysé l'incrusta-
tion, en apparence métallique, de nombreux moutons, et a reconnu qu'en
aucun cas un métal ne s'y trouve : le dépôt consiste en phosphate de chaux
principalement, avec de la matière organique. L'apparence métallique est
un elîèt optique du à la réfraction de la lumière résultant de la superposi-
tion des lamelles des dépôts. (Le travail de S. *a paru dans le Chemical
News, tome 122, p. 49.) — H. de Varigny.
Lewis- Abbott (W. J.). — Dents de moutons à aspect doré. — Au cours
de la guerre les choses étaient réglées de telle façon qu'on savait toujours
d'où venait le bétail. L. A. a beaucoup vu de dentures de mouton incrustées
d'un tartre jaune brillant, identique, en apparence, aux pyrites de fer non
arsenicales brillantes. Ces moutons venaient tous des prés de la Rye. —
H. de Varigny.
Anonyme. — Dents à couleur dorée chez le mouton. — Analyse d'un tra-
vail de Th. Steel (Lirmean Soc. New South Wales, 1920, août) complétant celui
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 199
de Liversedge de 1905. Ce dernier a montré que chez le mouton et les autres
animaux il arrive que les dents semblent aurifiées. Cette apparence est due
à du tartre déposé en pellicules minces et à la réflexion de la lumière. Le
dépôt consiste en phosphate de chaux impur avec matière organique, et
non en pyrite de fer comme il a été dit (Aature, vol. 99 et 100). La substance
peut être aisément détachée en minces lames. Si l'on expose celles-ci à la
chaleur, elles brûlent, laissant un résidu fusible blanc. Aucune analyse chi-
mique n'est nécessaire pour se convaincre que ni l'or ni le fer ne jouent de
rôle dans l'affaire. Le voyageur G. Bennett, dans Wanderings of a Naturalisa
a trouvé le simili-or sur les dents du mouton, du bétail, du kangourou, et
reconnu sa nature. On en trouve aussi chez le cheval, le chameau, le dro-
madaire, le rhinocéros et l'homme même. Les nombreuses analyses de
Th. Steel montrent que la substance consiste principalement en phosphate
de chaux avec un peu de magnésie, etc. La composition ressemble beaucoup
à celle de l'os humain. Il faut espérer que voici enterrée la légende des
dents à revêtement d'or chez les animaux. A noter qu'en fait le dépôt se
rencontre chez certaines formes seulement, non sur toutes, à beaucoup
près. — H. de Varigny.
Turchini (Jean) et Ladreyt (F.). — Sur la formation de la mélanine
dans la poche du noir de la Seiche (Sepia ofpcinalis). — La mélanine de la
Seiche semble se former, suivant les processus généraux de la mélanogénèse ;
tous les facteurs de mélanisation réclamés par la théorie de Prenant sont
présents dans l'organe : accepteur qui est ici un dérivé chondriosomique,
oxygène, couple catalytique avec sa complémentaire pigmentative, fer, et sa
complémentaire pigmentante, tyrosinase. — H. Cardot.
Everest (A. E.) et Hall (A. J.). — Anthocyanines et Anthocyanidines.
IV. Observations sur : a) les couleurs anthocyaniques chez les fleurs, et b) la
formation d' 'Anthocyanes chez les plantes. — Discussion, principalement, de
travaux récents, ceux de Shibata et Kasiwagi. Sur le premier point E. et H.
concluent de leurs expériences que la couleur bleue des fleurs contenant de
l'anthocyane peut tenir à la présence, ou bien de phénolates anthocyaniques
de bases ou de métaux terreux alcalins, ou bien de sels complexes d'antho-
cyane et de fer. Les deux types existent sans doute. Sur le second, les
auteurs apportent des observations à l'appui de l'idée que les anthocyanes
colorantes dérivent, par réduction, de pigments jaunes de la sève, du groupe
flavonal. — H. de Varigny.
Kohler (Denise). — Variations des acides organiques au cours de la
pigmentation anthocyanique. — Les expériences ont été faites avec des
organes en relation avec la plante et avec des organes détachés de la
plante. Dans le premier cas la formation des anthocyanes est liée à une
augmentation ou à une diminution des acides organiques. Dans le second
cas on n'a jamais observé une augmentation des acides organiques. —
E. Bachrach.
6) Hibernation, vie latente.
Oka (Asajiro). — Dessiccation et reviviscence chez une Hirudinêe d'eau
douce. — Les Ozobranchus jantseanus, Rhynchobdellides de Chine parasites
de Tortues d'eau douce se dessèchent complètement en quelques heures
lorsqu'elles sont placées au soleil hors de l'eau ; leur corps se contracte con-
200 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sidérablement, sauf les branchies, qui conservent une position quelconque;
l'animal prend une forme globuleuse et devient dur comme du bois; il perd
ainsi les quatre cinquièmes de son poids initial. Lorsqu'après avoir été con-
servées pendant une semaine dans cet état, ces Sangsues sont replacées dans
l'eau, leur corps s'allonge, puis la tête et le cou font saillie, les houppes
branchiales s'étalent et, au bout d'une heure environ, les animaux se mettent
en mouvement et mènent à nouveau une vie normale. — P. Remy.
Orton (J. H.). — La production de zooides vivants de Claveline en hiver,
par voie expérimentale. — Beaucoup de phénomènes d'hibernation sont sans
doute des effets de température. L'expérience suivante confirme cette opi-
nion. A Plymouth, les colonies de Clavelina lepadiformis apparaissent en mai
pour disparaître en octobre. Si l'on gratte en hiver les sites des colonies sur
les pieux du port, et si on en isole les cellules de repos, pour les mettre à
une température appropriée, on voit apparaître les zooïdes dès le mois
de mars. Driesch a bien noté que la Claveline revient à l'état de repos
quand elle est soumise à l'inanition ou bien immergée en eau corrompue;
mais l'eau ne joue aucun rôle dans la présente expérience : l'eau de réser-
voir où les zooïdes se développent en hiver, expérimentalement, est plutôt
plus impure que l'eau de port d'été. La température seule paraît être en jeu
par conséquent. — H. de Varignv.
3° Action des agents divers
P) Agents physiques.
Ehrlichowna (Marja). — L'action des rayons de Rœntgen de faible
intensité sur le thymus. — ■ Les résultats auxquels arrive l'auteur sont les
suivants : Lorsqu'on fait agir sur le thymus d'un lapin les rayons de Rœnt-
gen de faible intensité (1/2 — 2H), on obtient des lésions plus ou moins pro-
fondes de cette glande (dégénérescence des cellules jusqu'à complète dé-
sagrégation). Ces lésions rappellent en tous points, bien qu'elles soient
moins prononcées, celles produites par les rayons plus intenses et même
forts (10 — 15 — 50H). L'action des rayons de Rœntgen de faible intensité sur
le thymus du lapin produit une anémie moyenne. Elle diminue notablement
le nombre des lymphocytes dans le sang. En même temps que l'anémie,
apparaît une augmentation de la quantité d'albumine dans le sérum san-
guin (indice refractométrique). Les modifications du sang et la diminution
du poids du corps s'expliquent par la dégénérescence du thymus. Cette
action est secondaire et semble être pathologique, puisque nous n'avons pas
de raison de croire que le thymus est un organe hématopoiétique, si on
laisse de côté son influence sur la production des lymphocytes. L'apparition
des lésions du thymus et du sang sous l'influence de faibles rayons de
Roentgen nous met en garde contre l'application de cette méthode dans des
buts thérapeutiques. — J. Zweibaum.
Richet fils (Charles). — Accoutumance expérimentale à V insolation ou à
la chaleur. Accoutumance ou immunité. — Si l'on soumet des souris à l'inso-
lation ou au cliauffage pendant moins de 15 minutes, il ne se produit pas
d'accoutumance ; mais si le chauffage est de 40 minutes ou d'une heure,
l'accoutumance apparaît : si 100 représente la résistance des témoins à la
chaleur, la résistance des animaux préalablement chauffés est de 130 à 150.
Comme l'immunité, cette accoutumance n'ap parait qu'après une certaine
;i
PHYSIOLOGIE GENERALE. 201
période d'incubation; comme elle, elle diminue ou disparait au bout d'un
certain temps. — H. Cardot.
Widal (F.), Abrami (P.) et Brissaud (Et.). — Recherches expérimen-
tales sur Vautocollo'idoclasie a fngore. — W., A. et B. montrent que, chez
le chien, un refroidissement étendu et intense provoque un choc analogue à
celui résultant de l'injection de protéiques. A ce choc a frigôré fait suite
également un état d'immunité temporaire qui se manifeste non seulement
vis-à-vis du froid, mais des injections de peptones. La colloïdoclasie ne
traduit donc pas l'action d'une toxicité propre aux substances protéiques
hétérogènes. A côté de l'hétérocolloïdoclasie, il faut admettre une autocolloï-
doclasie, déséquilibre du milieu intérieur colloïdal sous la seule action d'un
facteur physique. — H. Cardot.
y) Agents chimiques et orgniques.
=, Substances chimiques.
Blum (Léon). — L'action antiphlogistique des sels de calcium. — Dans
le cas particulier de leur action vis-à-vis des inflammations, B. retrouve la
loi générale d'antagonisme entre le calcium et le sodium. Le calcium sup-
prime l'inflammation, le sodium la reproduit. Le mécanisme de l'action du
calcium est le même que celui qui est à la base de son action diurétique;
il déplace le sodium et, avec ce minéral, de l'eau. — H. Cardot.
Grenet (H.), Drouin (H.) et Caillard (M.). — Etude de quelques réac-
tions leucocytaires consécutives aux injections intraveineuses. — On ne
constate pas de modifications leucocytaires appréciables par injection d'eau
distillée, tandis que les solutions salines, de concentration moyenne, provo-
quent d'emblée une leucocytose sans stade de leucopénie, leucocytose poly-
nucléaire avec le chlorure de sodium, leucocytose mononucléaire avec les
iodures. Après injection intraveineuse d'un colloïde, il y a une phase de
leucopénie pendant 24 heures, puis leucocytose (polynucléose avec l'argent,
mononucléose avec le didyme et un complexe colloïdal iode-glycogène). —
H. Cardot.
Schaffnit (E.). — Les composés alcalinoterreux d'albumino'ides comme
substa?ices à ajouter aux moyens de lutte contre les parasites pour augmenter
leur pouvoir d'adhésion. — Les substances destinées à. fixer sur le végétal
les produits actifs doivent être solubles dans le liquide à pulvériser et
demeurer ;ï l'état insoluble à la surface des feuilles. Les composés d'albu-
mino'ides et de bases alcalinoterreuses présentent ces propriétés ; les sels de
baryum sont plus actifs encore que les sels de chaux. Comme albuminoïde,
la caséine semble le plus efficace. Divers dosages apportent des vérifications
numériques. — Plantefol.
Hâtai (S.) et Hammett (F. S.). — Quatre facteurs, provoquant des
variations dans le type de réponse d'un segment isolé de l'intestin du rat albinos
(Mus norvégiens albinus) au carbonate de soude. — La réponse normale d'un
segment isolé du duodénum du rat albinos à une excitation par le carbonate
de soude consiste en un raccourcissement ou en une contraction de ce
segment, mais certains facteurs peuvent modifier ce type de réponse. Chez
le jeune rat mâle bien portant, une excitation de l'animal juste avant l'expé-
202 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
rience par un changement de milieu ou une manipulation brusque produit
des irrégularités dans la réponse qui peut revêtir alors trois types. Dans le
premier, le segment intestinal ne réagit pas à la substance stimulante.
Dans le deuxième, il se produit une légère contraction préliminaire suivie
d'un relâchement au-dessous du tonus primitif. Dans le troisième type, le
plus fréquent, une détente marquée du tonus se produit d'emblée. L'âge et
le sexe jouent un rôle important dans l'apparition de ces irrégularités, le
rat âgé de deux cents jours et plus se comporte après excitation extérieure
comme le rat normal. La femelle ne présente aucune irrégularité même
après des excitations extérieures. Sauf en période de menstruation elle répond
alors d'une manière analogue aux jeunes mâles aux excitations extérieures.
L'excitation électrique du splanchnique du rat normal avant l'ablation du
segment duodénal produit un type de réponse au carbonate de soude ana-
logue à celui qui est donné par les rats de même âge soumis auparavant à
une excitation extérieure. Les extraits surrénaux, hypophysaires, thyroï-
diens agissant in vitro ne modifient pas la réponse du segment. Il n'y a
aucune raison de supposer que l'excitation du splanchnique agisse sur les
surrénales et causent une réaction secondaire par l'intermédiaire de l'adré-
naline sur le segment intestinal. Les irrégularités dans la réponse-
paraissent être dues à des troubles des plexus de l'intestin. — Paul Bover.
Busquet (H.). — Le paradoxe du potassium sur le cœur isolé de lapin..
— Le paradoxe en question consiste en ce que le cœur isolé et irrigué par
une solution de Ringer-Locke sans potassium s'arrête momentanément quand
on substitue à la solution en question une solution de Ringer-Locke classi-
que avec potassium. Ce paradoxe constaté sur le cœur de grenouille par
Zwaardemaker et Libbrecht s'observe également sur le cœur isolé du lapin.
S'agit-il d'une intoxication potassique du myocarde, la toxicité du Ringer
normal résultant de l'adaptation antérieure du cœur à une solution non
potassique? Il ne paraît pas en être ainsi, car l'arrêt paradoxal n'a pas les
caractères de l'arrêt provoqué par l'intoxication potassique : il se fait brus-
quement, sans escalier, et la reprise a lieu sans phase d'accroissement gra-
duel ; il y a plutôt analogie avec l'arrêt produit par excitation du vague.
Mais, comme le paradoxe se produit encore après paralysie de l'appareil
cardio-inhibiteur, H faut admettre qu'il résulte d'une action directe sur la
fibre musculaire cardiaque. — H. Cardot.
Blum (Léon), Aubel (E.) et Hausknecht (R.). — Modification de lœ
composition minérale du sang et des humeurs après ingestion de chlorure de
calcium. — Dans les cas où l'élimination rénale est possible et où il n'y a
pas rétention de sodium (oedèmes ou foyers inflammatoires) après adminis-
tration de CaCl2, il y a diminution nette du sodium dans le sang. En étudiant
les variations du Na, du K et du Ca après ingestion de CaCl2 dans divers
cas pathologiques, on constate dans les humeurs entre Ca et Na un anta-
gonisme analogue à celui observé entre K et Na, antagonisme aboutissant,
par déplacement de Na, à des modifications dans la composition minérale
des humeurs. — H. Cardot.
Smith (A. H.) et Mendel (Lafayette B.i. — L'état du volume du sang
après injection de solution isotonique de composition variée. — Quand des
solutions isotoniques d'acétate, de nitrate, de sulfocyanate, de bromure, de
chlorure, de tartrate, de sulfate ou de citrate de soude sont injectées par
voie intraveineuse à une vitesse suffisante pour qu'un volume équal à celui
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 203
du sang- de l'animal soit injecté en deux minutes, la vitesse avec laquelle
le liquide injecté sort de la circulation, est légèrement diminuée, par le sul-
fate, le tartrate et le citrate. Le pourcentage de l'hémoglobine avant et
après l'injection est un index suffisant et pratique pour mesurer les varia-
tions de volume du sang. Quand le chlorure de calcium, l'acide chlorhy-
drique ou l'argent colloïdal sont dissous dans une solution de chlorure de
sodium et sont injectés par voie intraveineuse, il n'y a aucune modification
de la vitesse du retour du sang à son volume normal. Quand on emploie
une solution de chlorure de sodium et de gomme acacia, il y a une augmen-
tation marquée et longuement persistante du volume relatif du sang. Le
saccharose en solutions isotoniques ne retarde pas la sortie du liquide des
vaisseaux sanguins. On ne peut tenir compte du liquide qui quitte la circu-
lation pour que le sang revienne à son volume normal, en passant dans les
muscles ou par la production d'œdèmes.
Le volume de l'urine des exsudats dans les séreuses et l'excrétion par
l'intestin et l'estomac entrent probablement seuls en jeu dans le méca-
nisme de la sortie du liquide de la circulation. — Paul Boyer.
Gautrelet (Jean). — Contribution à l'étude des réactions vasculaires et
nerveuses consécutives à l'injection de peptone, à l'aide d'un complexe colo-
rant. — Chez le chien ayant reçu vingt-quatre heures auparavant une
injection de peptone, l'injection du complexe thionine-nigrosine, hypoten-
seur pour le chien normal, n'entraîne aucune modification cardiaque ou
vasculaire. En l'absence de thionine, la nigrosineest hypotensive dans tous les
cas. La thionine aurait pour rôle de fixer la substance circulante apparue à
la suite de l'injection de peptone et dont l'inefficacité de la nigrosine,
normalement hypotensive, va ensuite révéler la présence. — H. Cardot.
Neuschlosz (S. M.). — Recherches sur l'accoutumance aux poisons. La
résistance des protozoaires vis-à-vis des matières colorantes. — L'auteur avait
étudié dans ce mémoire, ainsi que dans deux mémoires antérieurs, l'accou-
tumance des paramécies à différents poisons, ainsi que le mécanisme de
cette accoutumance. Ces protozoaires (Prarnaecium caudatum) avaient été
accoutumés à trois matières colorantes : le bleu de méthylène, le trypan-
bleu, la fuchsine. Ces solutions colorantes, qui ne sont pas attaquées par
les protozoaires normaux, le sont par les paramécies accoutumées, qui déco-
lorent très fortement ces colorants. Il y aurait, suppose l'auteur, une destruc-
tion du colorant et une transformation en une combinaison incolore et peu
toxique. L'accoutumance de ces mêmes infusoires à l'arsenic et à l'antimoine
s'expliquerait par la transformation de ces deux éléments trivalents toxiques
en As et Sb pentavalents très peu toxiques. L'accoutumance à la quinine
est particulièrement intéressante. Par une accoutumance successive à des
doses toujours croissantes, on peut produire une résistance très considé-
rable à la quinine, mais cette accoutumance est annulée si on ajoute des
quantités minimes, même par elles-mêmes inoffensives, d'arsenic; la grande
sensibilité des paramécies vis-à-vis de la quinine est rétablie de nouveau.
— Eudoxie Bachrach.
Koskowski (W.) et Maigre (Et.). — Origine périphérique de Vhyper-
thermie provoquée par le bleu de méthylène. — L'hyperthermie provoquée
chez le chien par le bleu de méthylène semble être d'origine périphérique,
et les muscles paraissent jouer un grand rôle, comme le montrent les essais
sur l'animal curarisé. Parmi les facteurs de cette hyperthermie, il y a lieu
204 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'admettre une libération, puis, dans les muscles, une décomposition du
glucose. — H. Cardot.
Fonder (Eric). — Méthode pou?* l'étude de l'activité hémoly tique des subs-
tances chimiques. — Après avoir décrit la technique et les instruments,
l'auteur établit que la relation entre le temps nécessaire à une quantité
donnée de substance hémolytique et la température à laquelle elle agit est
exprimée par une hyperbole. Il donne les équations exprimant les relations
entre les constantes de l'hyperbole et la quantité de substance hémolytique
à laquelle l'hyperbole s'applique. Certaines relations générales qui se pré-
sentent pour toutes les substances examinées au point de vue dont il s'agit
ici, sont indiquées; et on trouve une comparaison entre les résultats du
calcul et ceux de l'expérience. — IL de Varigny.
= Immunité. Anaphylaxie.
a) Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Sur les rapports du choc
anaphylactique avec l'introduction de précipités dans la circulation. —
On sait, d'après Arthus, que l'émulsion de cire d'abeilles introduite dans les
veines précipite au contact du sérum sanguin sans donner d'accidents ana-
phylactiques. Mais des accidents apparaissent si l'émulsion est injectée dans
le cœur gauche, ce qui indique que le choc est conditionné par l'arrivée
brusque des floculats au niveau des vaisseaux* des centres nerveux. —
H. Cardot.
b) Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Grossesse et phénomènes
de choc anaphylactique. — Parmi les cobayes qui ont reçu une injection
préparante de sérum de cheval, les femelles en état de gestation demeurent
insensibles à l'injection déchaînante, mais l'état de sensibilisation reparaît
après la mise bas. Quel est le mécanisme de cette immunité? Il semble
devoir être recherché dans une diminution de l'aptitude aux phénomènes
réflexes ou dans une variation des réactions nerveuses. — H. Cardot.
c) Lumière (Auguste et Couturier (Henri). — Sur la dësensibilisalion
des animaux anaphylactisës au moyen de plusieurs antigènes. — En désen-
sibilisant des cobayes vis-à-vis d'un premier antigène, au moyen d'injections
subintrantes, ils conservent toute leur sensibilité pour un second antigène
vis-à-vis duquel ils avaient été sensibilisés. Il y a seulement protection tem-
poraire contre tout choc pour une très courte période. La spécificité de l'ana-
phylaxie est donc bien réelle. — IL Cardot.
a) Kopaczewski (W.). — La tension superficielle et la suppression du choc
par l'hyposulfite de soude. — D'après les résultats de l'auteur, l'hyposulfite
de soude s'oppose à l'augmentation de la tension superficielle provoquée
par dilution du sérum avec l'eau distillée ou le sérum physiologique, et agit
donc dans le sens antifloculant. — H. Cardot.
a) Richet (Charles), Bachrach (Eudoxie) et Cardot (Henry). — Les
phénomènes d 'anaphylaxie chez les microbes. — L'objet de l'expérience fut
le ferment lactique; le poison choisi le nitrate de thallium. La dose de 1 gr.
par litre de milieu de culture accoutume à la longue le ferment ; la dose de
0,01 par litre produit par contre à la longue une sensibilisation du microbe
PHYSIOLOGIE GENERALE. 205
lactique. La dose intermédiaire de O,l%0 ne donne ni accoutumance, ni
sensibilisation. — Eudoxie Bachracii.
b) Richet (Charles), Bachrach (Eudoxie et Cardot (Henry). - Les
alternances entre l'accoutumance et V anaphylaxie. (Etudes sur le ferment
lactique. ) — L'accoutumance et l'anaphylaxie sont les résultats de la dose
du poison étudié, de sa nature et de la durée de l'intoxication. Avec le
mercure on obtient rapidement une accoutumance suivie presque immédia-
tement d'anaphylaxie et ceci avec des doses fortes et faibles de sel. Avec des
doses faibles de nitrate de thallium on obtient une anaphylaxie, mais beau-
coup plus lentement qu'avec les sels de Hg.
Quoi qu'il on soit, il y a deux phases successives suivant la durée et la
nature du poison : accoutumance d'abord, anaphylaxie ensuite. — Eudoxie
Bachkacii.
Gunn (J. A.) et Heathcate (R. St. A.). — Immunité cellulaire; obser-
vations sur l'immunité naturelle et acquise au venin de Cobra. — a. Immunité
naturelle. La dose mortelle minima de venin de Cobra pour le chat est
?0 fois celle qui tue le lapin (par injection sous-cutanée, au kilo). Si des
cœurs isolés le lapin et le chat sont immergés dans la solution de Locke
pour retirer le sérum, on voit qu'il faut au moins 4 fois autant de venin
pour arrêter le cœur du chat que pour arrêter celui du lapin. Pareillement
l'intestin isolé du chat supporte une dose plus concentrée que ne fait l'intestin
isolé du lapin. L'immunité naturelle du chat est donc due, en partie, à une
immunité cellulaire des tissus de cet animal. Pareille immunité toutefois
n'existe pas pour les globules rouges; ceux du chat sont même plus sen-
sibles à l'action hémolytique du venin.
b. Immunité acquise. Chez le lapin immunisé au venin le cœur et l'intes-
tin, isolés, traités au Locke, supportent des doses de venin supérieures à
celles qui supportent le cœur ou l'intestin du lapin normal non immunisé.
Par conséquent, dans le processus de l'immunité acquise, quelques-uns des
tissus, en tout cas, développent une immunité cellulaire, en dehors de l'an-
titoxine circulant dans le sérum. Chez le lapin immunisé les globules
rouges, libérés de sérum, deviennent par contre plus sensibles à l'action
hémolytique. A la phase d'immunité qui a été examinée, ils ne présentent pas
d'immunité cellulaire. Quand un lapin est immunisé au ricin les globules
rouges aussi deviennent plus sensibles à l'action agglutinante de cette
toxine. Il est clair, en conséquence, que ni dans l'immunité naturelle ni dans
l'acquise on ne peut prendre les globules rouges comme indice adéquat
d'immunité cellulaire. La différence qu'il y a entre eux et les autres tissus
examinés semble être due à ce que la structure et l'existence des globules
rouges diffèrent de celles de toutes les autres cellules du corps. D'autres
toxines peuvent donner d'autres résultats; peut-être les mêmes aussi à des
phases différentes de l'immunité; mais il semble rester prouvé qu'on peut
produire une immunité cellulaire de tissus tels que les muscles du cœur et
de l'intestin. Il reste à étudier différentes questions, à chercher jusqu'à quel
point les différents tissus acquièrent ou conservent une immunité cellulaire,
en dehors et indépendamment de la présence de l'antitoxine dans le sérum,
il reste à voir aussi si l'occurrence de l'immunité cellulaire est un phéno-
mène universel. — H. de Varigny.
— Microbes.
Levaditi (G.). — Les feuillets embryonnaires en rapport avec les microor-
206 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
gantâmes pathogènes. — Il semble que les microorganismes pathogènes
aient une affinité particulière pour certains tissus et qu'il soit ainsi possible
de les diviser en deux grands groupes présentant des caractères distinctifs
très nets :
1" Ceux qui s'attaquent aux organes dérivant du mésoderme (tissu con-
jonctif, sang, etc.) et y déterminent un grand nombre de maladies pouvant
être réunies sous le nom de mésodennoses. Ce sont presque tous les germes
visibles (bactéries, champignons, spirilles, protozoaires), cultivables sur des
milieux artificiels, et provoquant l'immunité phagocytaire, bactéricide et
antitoxique.
2° Ceux qui présentent des affinités pour Yecloderme et engendrent les
infections des épithéliums (rougeole, scarlatine, variole, fièvre aphteuse,
typhus exanthématique) ou du système nerveux (encéphalite, rage, poly-
myélite). La plupart sont des virus filtrants, invisibles, parasites obligatoires
des cellules vivantes, et déterminant un état réfractaire local de l'ectoderme
intéressé par la lésion (vaccine, herpès).
Il faut noter certaines exceptions : le sarcome de Russ, la leucémie des
poules, la peste aviaire, bien que paraissant dus à des virus filtrants attei-
gnent les tissus cOnjonctifs et hématopoïétiques, et le treponema pallidum
ainsi que le spirochète de l'ictère hémorragique s'attaquent indifféremment
à l'ectoderme ou à l'endoderme. D'autre part, le tissu testiculaire, représen-
tant le plasma germinatif, permet la culture des germes provoquant, soit les
mésodermoses, soit les exodermoses. — R. de La Vaulx.
Mac Callum. — Epidémie de pneumonie sur les reptiles. — Observations
faites au printemps et en été 1019 au Jardin zoologique "Bronx. Dyspnée
intense, souvent émission d'un mucus par la bouche et les narines, rien
d'autre qui frappe l'observation. Serpents et tortues ont fourni de nom-
breuses victimes. Lésions pulmonaires évidentes; consolidation partielle du
poumon spongieux tubulaire ; exsudât dans les diverticules bronchiques,
hémorragies dans le tissu. Le microbe n'a pas été identifié : il est voisin
de celui de la septicémie du lapin, mais a pu se modifier dans les orga-
nismes envahis. — H. de Varigny.
Bond (C. J.). — Organismes pathogènes dans le pollen des fleurs, et mala-
dies des abeilles. — La maladie de l'île de Wight se rattacherait à un aca-
rien (d'après Rennie). Mais un bacille se rencontre aussi, qui a été ob-
servé dans les déjections des abeilles malades. On peut cultiver cet orga-
nisme aux dépens des cellules closes des rayons des ruches infestées.
D'autre part, on le trouve souvent dans le pollen des fleurs visitées par
l'abeille. Celles-ci doivent donc servir à propager, à répandre le microbe, à
opérer la contagion. Les fleurs ne renfermeraient-elles pas d'autres orga-
nismes pathogènes pour les animaux ou l'homme? — H. de Vaiïigny.
Moodie (Ray L.). — Bactéries dans le Permien américain. — L'état
d'une colonne vertébrale fracturée de reptile trouvée dans la fin du Paléo-
zoïque américain donnait à penser à une ostéomyélite. L'examen microsco-
pique n'a pas montré de séquestres, et on n'a pas trouvé de bactéries aux
bords dès sinus remplis de calcite. Mais des micrococcus, si communs dans les
matériaux fossiles découverts par Renault à Autun sont abondants dans
les lacunes déformées. Ils ressemblent tout à fait à ceux des os de poisson
fossile Dévonien américain et écossais. Les bactéries si souvent rencontrées
isolées dans le renflement terminal des galeries qui rayonnent autour du
PHYSIOLOGIE GENERALE. 207
corps des lacunes sont sans doute celles de la putréfaction et n'ont rien à
voir avec l'ostéomyélite. Il doit s*en trouver dans tous les fossiles ayant subi
une certaine putréfaction. Les corps considérés comme bactéries ont, au gros-
sissement de 1240 diamètres, de 1 à 2,5 microns, formant des corps arron-
dis semi-cristallins, brunâtres, qui ressemblent à des parcelles d'ambre. Ce
sont à coup sûr des bactéries (Renault). Parfois ils se groupent en diplo-
coques. — H. de Varigny.
Glaser (R. W.). — L'effet de la concentration des nitrates sur les pouvoirs
réducteurs des Bactéries. — Au cours d'études sur les Bactéries pathogènes
pour les Insectes, G. a utilisé comme test de différences la réaction de réduc-
tion des nitrates en nitrites. Or, un même organisme donne parfois une réac-
tion positive, d'autres fois une réaction négative; G. a pensé que la concen-
tration en sels pouvait jouer un rôle, et que des quantités définies étaient
peut-être nécessaires pour que l'activité réductrice se manifeste. L'expé-
rience a démontré la vérité de l'hypothèse : Spirillum Metchnikovi par
exemple ne réduit pas dans les grandes concentrations, qui inhibent sa
• croissance, contrairement à Bacillus prodigiosus. — L. Cuénot.
= Extraits d'organes.
Ridelle (O.). — Méthode simple pour obtenir des oiseaux des œufs préma-
turés. — La méthode consiste à injecter le principe actif du lobe postérieur
du corps pituitaire. L'expulsion de l'œuf est avancée. L'œuf met 1 ou
2 jours à passer de l'ovaire au dehors. Avec une injection on l'obtient en un
temps variant de 6 à 25 minutes, en avance, sur le moment normal de ponte,
de 5, 10, 20 heures et plus. — H. de Varigny.
o) Tactismes et tropistnes.
Sierp (H.). — Recherches sur les réactions de croissance produites par la
lumière et l'obscurité sur le coléoptile d'Avena sativa, et leur relation avec
les courbures phototropiques. — De jeunes plantes d'avoine, germées à la
température du laboratoire, placées dans une enceinte à température cons-
tante lorsqu'elles atteignent 0,8 cm., servent aux expériences de S.,
quand leur longueur est de 1,5 cm. Une première série est soumise
;ï l'action de quantités de lumière diverses agissant de deux côtés opposés,
simultanément; les quantités utilisées varient de 10 bougie-mètres pendant
une seconde à 200 bougie-mètres pendant 800 secondes, soit de 10 à
160.000 B.M.S. S. note l'allongement en un temps donné, avant et après
l'excitation. La comparaison des courbes représentatives des diverses expé-
riences amène S. à penser que l'action totale de la lumière doit être
décomposée en deux effets qui se superposent : 1° La croissance, qui, à
l'obscurité, est un phénomène continu, se trouve transformée par l'action de
la lumière en un phénomène ondulatoire, pour lequel les élongations seules
sont proportionnelles à la quantité de lumière, la périodicité en étant
indépendante. 2° Une action secondaire, activante ou ralentissante tour à
tour, d'allure irrégulièrement ondulatoire, vient masquer dans certains cas
le premier effet. Cette action est variable dans son intensité et dans sa pério-
dicité suivant les quantités de lumière employées : par exemple, les élon-
gations dans les deux sens passent par un maximum pour une intensité
lumineuse de 400 B. M. S. ; elles sont nulles pour la valeur de 3000 B. M. S. ;
l'activation reparait seule au-dessus de cette valeur. L'effet produit sur la
208 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
croissance par l'assombrissement qui suit chaque éclairement, ne peut être
séparé de l'effet dû à la lumière. On le peut au contraire après un éclai-
rement long : là encore, par réaction à la modification produite, la crois-
sance devient un phénomène ondulatoire ; toutefois, la courbe commence
par monter vers un maximum au lieu de descendre vers un minimum
comme dans le cas de l'éclairement ; le minimum de l'un et le maximum
de l'autre se produisent à des temps correspondants : l'assombrissement a
donc une action opposée à celle de l'éclairement. Dans une dernière série
d'expériences, S. essaye d'établir la dépendance de la réaction de croissance
et de la courbure phototropique : on sait que les diverses quantités de
lumière déterminent des courbures tout à fait différentes : pour des quan-
tités croissantes, courbures positives (croissant jusqu'à un maximum, puis
décroissant), puis courbures négatives (croissant jusqu'à un maximum, puis
décroissant), puis à nouveau courbures positives. Malgré des complications
tenant à ce que, pour le coléoptile d'A. s., une excitation se propage de la
pointe aux régions inférieures où la croissance est la plus forte, le fait
général se vérifie. En éclairant seulement la pointe du coléoptile, S. pense
avoir pu établir que la pointe participe peu à la production de la réaction
ondulatoire, détermine au contraire la réaction secondaire. Enfin, il semble
que, dans les courbures phototropiques, intervienne seule l'action secon-
daire. — L'étude comporte encore, à titre d'expériences témoins, des
recherches sur l'action des narcotiques et des secousses sur la croissance :
dans ces deux cas encore, le phénomène normalement continu est transformé
en un phénomène périodique, qui semble le seul fait vraiment nouveau
apporté par ce travail. — Discussion de la thèse de van de Sande Backhuysen.
— Plantefol.
Gradmann (H.). — Les mouvements des plantes volubiles. — Après l'ex-
posé des diverses théories sur le mouvement circulaire et l'enroulement des
plantes volubiles, G. résume ses recherches originales, qui ont porté sur
Bowiea volubilis. Dans les conditions naturelles, les mouvements de cette
plante sont beaucoup plus variés que chez les autres plantes volubiles. Des
expériences au clinostat établissent l'action de la pesanteur. Une tige
soumise à une rotation rapide autour d'un axe horizontal, fixée ensuite hori-
zontalement, demeure d'abord horizontale, puis se redresse, au point de
dépasser la verticale. Il y a donc là d'abord action du géotropisme négatif,
dont l'effet est d'amener la tige à la position verticale. De plus, cette action
sur l'extrémité de la tige, est assez forte pour y produire une courbure en
sens inverse, courbure induite qui détermine par réactions successives l'os-
cillation de la tige dans un même plan vertical. Le mouvement circulaire
réalisé normalement par l'extrémité de la tige, s'explique de même par le
géotropisme négatif seul. Il résulte, en définitive, de la composition des
mouvements oscillatoires qui affectent chaque section verticale de la tige
passant par l'axe de celle-ci. Le mouvement total provient d'ailleurs d"un
allongement inégal des flancs de la tige à chaque instant : l'arrêt de crois-
sance (action du froid) est suivi d'un arrêt du mouvement circulaire. C'est le
flanc postérieur (dans le mouvement circulaire) qui s'allonge le plus : son
allongement serait une conséquence de l'excitation géotropique négative,
qui s'exerçait sur lui au moment où il se trouvait à la face inférieure, ou
dans le voisinage de cette face. Il est possible, grâce aune action convenable
par rotation sur le clinostat, d'obliger une plante volubile gauche à un mou-
vement circulaire à droite, mais le mouvement reprend bientôt vers la
gauche ; de même, le mouvement d'oscillation dû à l'action directe du géo-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 209
tropisme négatif après rotation au clinostat ou après arrêt du mouvement
circulaire par le froid, fait bientôt place au mouvement circulaire normal
vers la gauche : il y a donc, à côté du géotropisme négatif, une autre force
directrice d'importance bien plus faible. On peut d'ailleurs n'invoquer que
l'action d'une seule force en supposant la zone sensible au géotropisme
située non pas exactement à la face inférieure, mais déplacée un peu vers
la gauche. — Le mouvement d'enroulement autour d'un support peut aussi
s'expliquer par le jeu des mêmes forces que le mouvement circulaire. Il n'est
pas besoin de faire appel comme Mohl à une excitation de contact, ou comme
Schwendeneh à des mouvements d'accrochage. Une pousse qui présente le
mouvement circulaire normal et qui rencontre un support, semble arrêtée
dans son mouvement. C'est, en apparence, à dater du contact, le même côté
de la pousse qui demeure courbé, c'est-à-dire que la" croissance maxima sem-
ble demeurer localisée à un même flanc de la pousse. Mais, en réalité, la pousse
est alors le siège d'une torsion antidrome réelle, c'est-à-dire qu'elle présente
une rotation sur elle-même, contre le support, en sens inverse du sens d'en-
roulement. La rotation ainsi obtenue correspond à peu près à celle qu'on
aurait dû avoir par mouvement circulaire dans l'air. Au bout d'un certain
temps, les courbures sont fixées du fait de la croissance. — L'enroulements'ex-
pliquant par le géotropisme négatif seul, on peut songer à trouver dans la
sélection la cause du développement du caractère : volubile. Les conditions
présentées par B. v. rendent cette hypothèse vraisemblable : les mouvements
y sont variables et imparfaits en comparaison des autres plantes volubiles.
B. v. serait encore, à ce point de vue, à un stade d'évolution inférieur, par
lequel ont dû passer les autres plantes volubiles. — Plantefol.
Rabaud (B.). — Tropismes et tonus musculaires. — Les conclusions de
l'auteur sont nettement opposées à la théorie des tropismes de Loeb ; elles
résultent de plusieurs séries d'expériences. v
1° Des animaux sont placés de façon à ce que l'excitant qui les attire agisse
sur eux symétriquement et par derrière; on devrait, dans ce cas, les voir
rester sur place ou marcher dans la direction de l'excitant à reculons, car
un changement de direction ne s'expliquerait pas. Or, une Araignée (Ar-
giope bruennichi) qui répond en s'approchant aux vibrations d'un diapason
vibrant en contact avec sa toile, commence par exécuter une rotation de
180° et vient ensuite vers le diapason le céphalothorax en avant. De même
les insectes attirés par la lumière (Stenobothrus bicolor, Caloptenus italiens
Orthoptères acridiens), placés dans un tube la tète à l'opposé du soleil, mais
de manière à recevoir des excitations symétriques, tournent de 180° et se
mettent en marche vers la source de lumière, bien que leur position primi-
tive ait été une position d'équilibre.
Si l'on rend l'excitation asymétrique, en amputant, chez l'Araignée, deux
pattes antérieures d'un côté (l'excitation étant perçue par les pattes) ou en
vernissant, chez l'insecte, un œil, l'ocelle du même côté et l'ocelle médian,
la réaction reste la même, tandis que dans la théorie généralement admise
il aurait dû en résulter un mouvement de manège.
2° Le mouvement de manège chez des animaux phototropiques en cas
d'oblitération d'un œil reste cependant un fait. Mais il relève d'un autre
ordre de phénomènes : non pas de l'action directrice de la lumière, mais de
son action tonique. Chez certains papillons, tels que Pieris rapae, la lumière
est le principal excitant de l'activité motrice; c'est là qu'on observe ces mou-
vements de manège. Chez d'autres, comme Macroglossa steUatnrum ou Pro-
toparce convolvuli, à surface oculaire réduite, la lumière joue un rôle
l'année biologique. 14
210 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
moindre dans le tonus musculaire; aussi les expériences faites sur ces
papillons aveuglés d'un côté n'ont-elles montré à l'auteur aucun mouvement
de manège, mais seulement une déviation passagère ; rectifiant ensuite leur
mouvement, les papillons volaient directement vers la lumière.
3° On arrive à dissocier les deux ordres d'excitation en s'adressant à des
insectes, tels qu'Eristalfa tenax, chez lesquels l'excitation lumineuse se fait
surtout sentir sur les muscles des pattes, tandis que ceux des ailes répondent
à des^ excitations d'ordre différent. Le vernissage d'un œil provoque la
marche plus ou moins circulaire, tandis que le vol n'est pas modifié. Il
faut donc distinguer deux réflexes, l'un de translation, l'autre de direction,
agissant probahlemerit sur des muscles différents. — M. Goldsmitii.
L'hérédité
Bather (F. A). — Biological Terminology (Nature, 5 mai, 301 ; 10 juin
489, et 18 août, 771.) [Voir Reid (G. Arclidall)
Bridges (C. B.). — Proof of non-disjunction for the fourth Chromosome of
Drosophila melanogaster. (Science, Ie'' avril, 308, 1921.) [B. estime
que Little n'a pas établi qu'il y a non-disjonction. — H. de Varigny
a) Castle (W.E.). — .4 new type of inheri tance. (Science, 8 avril, 339, 1921.)
[213
6) On a method of estimating the number of genetic factors con-
cernée in cases of blending inheritance. (Science, 29 juillet, 93. 1921.)
[Note préliminaire précédant un travail plus étendu. — H. de Varigny
c) Genetics of the « chinchilla » rabbit. (Science, 22 avril, 387, 1921 J
[210
rf) More Unki'd gaies in rabbits. (Science, 23 décembre, 034, 1921.)
[Les caractères anglais et angora
auraient leur gène dans le même chromosome. — H. de Varigny
Collins (G N.). — Dominance and the vif/or of first génération hvbrids.
(Amer. Natur., LV, 110-133, 1921.) [215
a) Cunningham (J. T.). — Hereditg and acquired characters. (Nature,
27 février, 828.) [Voir Reid (G. Archdall)
b) Biological Terminology . (Ibid., 17 novembre, 308.) [Id.
Dendy (Arthur). — New experiments on the inlicritance of somatogenic
modifications. (Nature, 3 février, 742, 1921.) [215
Donkins (Sir H. Bryan). — Ilerrdity and acquired characters. (Nature,
10 février, 758.) [Voir Reid (G. Archdall)
Fawcett (F.). — Il crédit g and acquired characters. (Nature, 27 janvier,
693.) [Voir Reid (G. Archdall)
Gates (Ruggles R.). — Heredity and acquired characters. (Nature, 20 jan-
vier, 003, et 17 mars, 89.) [Voir Reid (G. Archdall)
Guyer (M. F.). — Immune sera and certain biological problems. (Amer.
Natur., LV, 97-115, 1921.) [213
Hartley (C. P.) and Garrison (H. S.). — Reproducing power of well-fdled
vs. poorly-fdled ears of Maize. (Amer. Natur., LV, 184-187, 1921.) [215
L'HEREDITE. 2H
Hirschler ( Jan). — Sur la descendance de Triton cristatus provenant du
croisement de femelles normales avec des mâles mélanique's. (C. R. Soc.
Biol., LXXXV, 9*78, 1921.) [216
Kidd (Walter). — Biological Terminology. (Nature, 1er septembre, 11.
[Voir Reid (G. Archdall)
Lécaillon (A.). — Sur les caractères d'un hybride issu de l'union d'un
Canard musqué mâle {Câirina moschata Flem.) et d'une Oie d'Egypte
femelle (Chenalopes œgypticus Eyt.). (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 68, 1922.)
pic
a) Little (C. C). — Report ofthe committee on genetic form and nomenclature^
(Amer. Natur., LV, 175-178, 1921.) [Sugges-
tions pour une nomenclature génétique commune à tous les observateurs.
par exemple une lettre pour chaque catégorie d'allélomorphes, accompagnée
d'un symbole lorsqu'il y a des allélomorphes multiples. — L. Cuénot
b) — — Xon-disjunction of the fourth chromosome of Drosophila. (Science,
18 février, 167, 1921.) [La mitose des Eee est
presque toujours Ee et e; celle des E E e est E e et e. — H. de Varigny
Mac Bride (E. W.) and Cunningham (J. T.). — Heredity and acquired
eharacters. (Nature, 13 janvier, 630.) [Voir Reid (G. Archdall)
Malloch (Walter Scott). — An F\ species cross between Ilordeum vuh/are
and Hordeum muranium. (Amer. Natur., LV, 281-286, 1921.)
[Incompatibilité complète; deux
graines seulement sont obtenues de ce croisement, et les plantes meurent
lorsqu'elles ont épuisé le matériel nutritif fourni parla graine. Crépis edpil-
laris X C. tectorum offrent exactement le même phénomène. — L. Cuénot
Poyer (G:). — Les problèmes qénêraux de V lier édité psychologique. (1 vol.
in-8", 300 pp., Paris, F. Alcan, 1921.) [212
a) Reid (G. Archdall). — Heredity and acquired eharacters. (Nature, 6 jan-
vier, 596, et 3 février 1921, 726.) [Voir le suivant
b) — — Biological terminology. (Ibid., 28 avril, 265; 2 juin, 425; 6 oct.
176, et 24 novembre, 401, 1921.) [Id.
c) Inheritanee, mendelism and mutation. (Nature, 10 novembre, 1921,
335.)
[Discussion interminable, pleine de redites et de malentendus résultant de
la méconnaissance du sens des termes principalement. — H. de Varigny
Shipley (A. E.). — Biological Terminology. (Nature, 27 octobre, 271.)
[Voir Reid (G. Archdall)
Shull (G. H.). — Mendelian or nonmendelian? (Science, 8 septembre, 213,
1921.) [Si les phénomènes génétiques
chez les OEnothères, à l'exception de la panachure, peuvent être rap-
portés de façon définie ;iux chromosomes (zeuxis), l'occurrence de la ségré-
gation indépendante nécessaire à la production du comportement men-
délien type est si rare qu'il est presque négligeable. — H. de Varigny
Stieve (H.). — Ueber den Einfluss der Umwell au f die Eierstôeke der Tri-
tonen. Ein Beitrag zur Frage der Vererbbarkeit erworbener Eigenschaften
und der Parallelinduktion. (Arch. f. Entw. Mech., XLIX, 1 u. 2 Heft,
170-267, 1921.) [214
212 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Gêné redites.
Poyer (G.). — Les problèmes généraux de l'Hérédité psychologique, — Ce
travail, déclare P., est surtout destiné à étudier les questions de méthode à
employer pour résoudre cette question : les faits rassemblés, par leur
diversité même et leurs divergences, par la multiplicité des questions
qu'ils posent sans en apporter la solution, par le peu de cohérence des
directives qu'ils indiquent sans orienter nettement et délibérément vers
l'une d'elles, tout cela montre que nous n'en sommes encore qu'à une
période de préparation : le seul but de celui qui aborde ces questions doit
donc être de faciliter le travail de. recherche préliminaire et d'aider à classer
et à sérier les documents.
On peut faire dans ce livre trois divisions, d'ailleurs inégales : 1° Les
considérations générales sur la position actuelle et la portée à prévoir de la
question de l'hérédité; 2° L'attitude à prendre pour recueillir, classer et
apprécier les documents actuellement acquis ; 3° Les applications entrevues
dès maintenant et celles que l'on peut espérer entrevoir et même dégager
en continuant les recherches dans la voie ouverte. — La masse considérable
de faits recueillis par P. (sa bibliographie porte sur environ 300 nôs) est pré-
sentée par lui moins comme une contribution documentaire que comme une
suite d'exemples illustrant la méthode de travail qu'il propose.
Afin de justifier l'utilité des vues générales et théoriques qu'il propose
alliées à une méthodologie, P. commence par rappeler que les naturalistes
n'en sont plus à l'époque où Magendie prononçait l'exclusive contre toute
vue théorique : la biologie, dont la psychologie est une branche, ne peu
plus consister dans un simple collectionnement de faits recueillis au ha-
sard : elle a un incontestable besoin de philosophie (au sens comtiste du
mot, ajoute P.), c'est-à-dire d'une analyse critique de ses idées directrices.
Réunir des faits sans plus, « rien n'est au fond plus contraire au véritable
fait scientifique ». On ne peut se placer en face des données de l'expérience
sans réfléchir « au but à atteindre, aux méthodes à appliquer, aux techniques
à suivre ». Si les sciences qui sont arrivées, la physique et la chimie par
exemple, peuvent le faire, c'est qu'ayant franchi la première étape (celle où
la biologie est encore aujourd'hui), elles peuvent maintenant prendre pour
soutien et pour guide les mathématiques qui leur remplacent la philosophie.
La biologie ne peut, dans son état actuel, se passer des idées générales : d'où
la place que leur fait P. pour s'éclairer la route, tout en prévenant qu'il ne
fait qu'adopter l'opinion de la majorité des biologistes, quelques-uns seule-
ment s'en tenant encore à « une espèce de positivisme étroit et mal com-
pris ».
Avant d'aborder l'étude des faits, P. veut donc posséder une vue d'ensemble
des questions posées et des problèmes à résoudre : pour y arriver, il com-
mence par définir et préciser les différents éléments qui composent la
notion générale d'hérédité; puis passe en revue les contributions que les
différentes sciences annexes peuvent apporter au problème et les tentatives
faites pour l'aborder de différents côtés ; après quoi on se préoccupera moins
d'apporter une solution (peu de théories résistent plus d'une génération aux
transformations que l'observation apporte aux données acquises), on essayera
moins de fixer cette solution que de définir la position exacte du problème,
d'en mettre les complexités en lumière, de rechercher les tenants et les
aboutissants, de marquer les lacunes du travail accompli. « Les sciences
naturelles ne se développent pas comme la géométrie d'Euclide, selon une
direction linéaire : elles pourraient être plus exactement comparées à une
L'HEREDITE. 213
armée en formation déployée, progressant tantôt sur un point, tantôt sur
un autre, portant ses efforts à un moment déterminé sur le point que l'ob-
servation lui montre prêt à s'ouvrir. »
C'est la seule conception qui permette d'essayer d'obtenir, dans l'état
actuel des sciences biologiques, et de la psychologie en particulier, des
résultats pratiques : P. examine ce qu'on peut espérer maintenant de
Y Eugénique. Ce n'est encore qu'une science d'attente : elle n'en a pas moins,
étant données les conditions sociales actuelles, une très grande importance.
Gàlton, qui en fut un peu le fondateur, la jugeait devenue indispensable
au progrès de l'humanité. Le chapitre que P. consacre à ces questions est
très court : les aperçus qu'il formule sont peu de chose ; on voit plus aisé-
ment à quelles difficultés réalistes se heurtent la plupart des moyens
proposés : ce qui tient sans doute à ce qu'on les a mis en circulation avant
d'avoir suffisamment clarifié la complexité des problèmes à résoudre et
aussi à ce que nous n'avons pas encore le moyen de faire la séparation
entre les éléments héréditaires et innés et ce qui vient de l'éducation. C'est
la pierre d'achoppement (P. le laisse entrevoir) de tous les problèmes de
l'hérédité psychologique. — Jean Philippe.
6) Transmissibilité des caractères.
a) Hérédité du sexe.
à) Castle (W. E.). — Nouveau type d'hérédité. — Il s'agit d'un type d'hé-
rédité observé chez un poisson, Lebistes reticulatus, de Trinidad. La trans-
mission d'une tache noire sur la nageoire dorsale du mâle semble se faire
exclusivement de père à fils, les filles ne possédant ni ne transmettant le
caractère qui n'aurait que le seul spermatozoïde comme véhicule. Encore
ne serait-il transmis que. par la moitié des cellules spermatiques, celles qui
ont la fonction de déterminer la masculinité. La distribution serait celle
d'un chromosome Y. De l'étude de C. il résulte que l'hérédité du type Lebistes
doit être une évolution ultérieure du type Drosophila et homme, non du
type Poule. — H. de Varigny.
(î) Hérédité des caractères acquis.
Guyer (M. F.). — Sérums immunisants et quelques problèmes biologiques.
— G. rappelle les travaux de Nuttall et d'UHLENHUTH sur la formation de
précipitine dans le sérum d'un animal préparé avec le sérum sanguin
(antigène) d'une autre espèce, et le fait qu'un sang sensibilisé contre un
tissu d'une espèce étrangère réagit aussi avec des extraits d'autres tissus de
cette espèce : dans la chimie des protéines d'un animal donné, il y a donc
certaines similitudes fondamentales, en même temps qu'il y a des différences
spécifiques constantes entre les protéines homologues de différentes espèces
animales; enfin, quelques protéines, dans certains organes hautement spé-
cialisés, peuvent, chez des espèces différentes, posséder des caractéristiques
chimiques similaires. L'étude des cytotoxines ou cytolysines qui agissent sur
leur propre antigène nous fournit peut-être une méthode pour attaquer sur
une nouvelle base le problème toujours posé et non résolu de l'hérédité des
caractères acquis ; comme on sait, les lamarckistes ont échoué dans leurs
essais de démonstration expérimentale, alors que les génétistes rejettent
sans exception l'interprétation lamarckienne : il n'y a plus que quelques
paléontologistes ou les biologistes qui s'occupent de.géonémie, qui restent
214 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
malgré tout favorables à l'idée qu'une action directe du milieu modèle la
faune d'une région donnée, mais ils ne sauraient dire par quel processus.
D'autre part, les opposants au lamarckisme, tout en étant dans le vrai en
critiquant les courtes vues de ce dernier et en montrant comment les carac-
tères se transmettent par continuité germinale, sont tout à fait incapables de
faire comprendre comment apparaissent les caractères nouveaux, et com-
ment le plasma germinatif peut se modifier. Dire que ce sont des change-
ments spontanés n'est pas une explication ; ils sont forcément déterminés
par quelque chose. G. se demande si le sérum des organismes avec sang ou
lymphe ne serait pas un excellent intermédiaire par lequel des influences
externes pourraient atteindre le patrimoine héréditaire. Avec E. A. Smith,
l'auteur, après plusieurs échecs (cytolysines dirigées contre les plumes), a
réussi à obtenir un sérum crystallolytique avec des Poules injectées à plu-
sieurs reprises avec des cristallins de Lapin; des Lapines pleines, injectées
avec ce sérum crystallolytique de Poule ont donné 61 petits, dont 9 au moins
avaient des yeux anormaux. L'anomalie la plus commune, vue à la fois chez
les sujets nés des mères traitées et chez leurs descendants, a été une opa-
cité partielle ou complète du cristallin, habituellement accompagnée d'une
réduction de taille du cristallin ou même de l'œil. La comparaison avec des
témoins injectés avec du sécum de Poule non sensibilisée ou sensibilisée
avec des tissus de Lapin autres que le cristallin, montre à n'en pas douter
que l'anomalie oculaire est bien un caractère acquis dû au sérum lytique.
Or ce caractère acquis s'est montré héréditaire. On peut se demander si le
cristallin de l'embryon utérin a été d'abord touché, et à son tour a produit
un changement dans le patrimoine héréditaire du même embryon, ou bien
si l'anticorps spécifique a agi simultanément sur le cristallin en voie de
développement et sur les cellules germinales ; la réponse n'est pas évidente,
mais quoi qu'il en soit, il est évident qu'il y a quelque identité constitutive
entre la substance du cristallin développé, et la forme matérielle sous laquelle
cetorgane est représenté dans le germe. Cette expérience et d'autres analogues
permettent de supposer que des changements dans diverses parties du corps
peuvent parfois influencer la représentation de ces parties dans les cellules
germinales. L'étude des précipitines et de l'anaphylaxie a montré qu'il y
avait chez chaque espèce animale un fond similaire dans toutes les protéines
de divers tissus; il n'y a pas de raison de supposer (pie le tissu germinal
fait exception. Des altérations du soma donnant naissance à des anticorps ou
autres agents actifs, pourront produire des changements dans le germe,
surtout si l'altération est durable : on entrevoit une explication plausible à
la formation des organes vestigiaux d'une façon générale, et à l'atrophie des
yeux comme chez la Taupe en particulier.
Pourquoi des changements du sérum sanguin n'auraient-ils pas une action
constructive aussi bien que destructive? Quand nous connaîtrons mieux le
processus d'hypertrophie d'un organe par l'intermédiaire des hormones,
nous comprendrons peut-être comment la partie matérielle qui le représente
dans le germe peut être affectée dans un sens progressif. Lamarck. n'était
peut-être pas entièrement dans l'erreur lorsqu'il admit l'importance de
l'usage et du non-usage, ou les modifications dues à des changements de
milieu, prolongées pendant plusieurs générations. N'avons-nous pas dans le
mécanisme sérologique un moyen adéquat d'exciter des changements ger-
minaux qui s'accordent avec certains aspects de révolution? — L. Cuénot.
Stieve (H.). — De l'influence des conditions ambiantes sur les ovaires des
Triions. (Contribution à l'étude du problème de l'hérédité des caractères
L'HÉRÉDITÉ. 515
acquis et de l'induction parallèle.) — Au moment de la reproduction du triton,
il suffit de modifier légèrement les conditions d'élevage (choix des plantes
de l'aquarium, alimentation, température de l'eau, éclairage, etc.) pour
arrêter soit momentanément, soit définitivement la ponte. Il se produit
alors dans l'ovaire des phénomènes d'atrésie des follicules mûrs. S. voit
dans ce fait la preuve que des influences extérieures peuvent, à travers le
soma, influencer les glandes génitales. —A. Dalc^.
Deady (Arthur). — Nouvelles expériences sur Vhêrédité des modifica-
tions somaioi/ênes. — Résumé des expériences de Guyer et Smith. Bordet a
montré que si L'on injecte de façon réitérée des globules rouges de lapin an
cobaye, le sang de ce dernier acquiert la propriété de les détruire, et le
sérum préparé avec le sang de ces cobayes sensibilisés détruit les glo-
bules rouges de lapin in vitro, ce que ne fait pas le sérum des cobayes non
traités. Pareillement, Guver et Smith préparent un sérum sensibilisé pour le
cristallin de lapin. On injecte des cristallins de lapin piles avec solution salée
à des poules : le sérum de celles-ci attaque la substance du cristallin du lapin.
Si l'on injecte ce sérum à une lapine pleine, les jeunes tendent à naître avec
des cristallins plus ou moins opaques ou liquéfiés. Rien ne s'observe toute-
fois au cristallin de la mère. Les jeunes à yeux défectueux ainsi obtenus,
ont volontiers une progéniture pareillement atteinte. Et chez celle-ci, à tra-
vers les générations, le mal s'accroît au lieu de rétrograder, au point que
l'œil arrive à disparaître totalement. L'expérience a été suivie, à travers six
générations. A noter que la défectuosité n'est transmise que par le mâle. —
Cas très net d'hérédité des caractères somatogènes, dit D. — H. de Vari-
as y.
y) Hérédité des caractères divers.
Hartley (C. P.) et Garrison (H. S.). — Pouvoir reproducteur des épi^s-
de Maïs bien ou mal remplis. — Des épis de Maïs peuvent être remplis com- -
plètement de grains, ou, si la fécondation a été incomplète ou tardive, ne
présenter des graines que sur une partie de l'axe, le reste étant vide, ou
bien de gros grains épars et peu nombreux. On peut se demander si les -
grains provenant de ces trois types d'épis présentent des différences de vita-
lité, de vigueur ou de faculté germinative. Des essais portant sur trois races
différentes, au moyen d'épis des trois sortes obtenus artificiellement, ont
montré que les plantes issues de ces différentes graines sont exactement
identiques les unes aux autres, et que les grains d'un épi mal rempli par
défaut de pollinisation ne transmettent absolument pas le caractère de l'épi
à la descendance. — L. Cdénot.
c) Transmission des caractères.
o) Hérédité dans le croisement. Etudes mendelienues.
Collins (G. N.ï. — Dominancc et la vigueur de la première génération des
hybrides. — Vne stimulation de croissance est très généralement le résultat
d'une hybridation ; c'est Yheterosis de Shull (1014). Une théorie de Donald
F. Jones (1917) avance que la croissance est affectée par un certain nombre
de facteurs différents, les membres dominants de chaque paire étant favo-
rables et les dominés défavorables à la croissance; chaque lignée ou variété
possède quelques facteurs dominants et quelques-uns récessifs; quand deux
216 L ANNÉE BIOLOGIQUE.
lignées sont croisées, l'hybride possède les caractères dominants des deux
parents et est par conséquent plus vigoureux que chacun d'eux; les géné-
rations qui suivent ont naturellement moins de facteurs dominants et leur
vigueur moyenne, quoique supérieure à celle des parents, diminue. C. n'est
pas tout à fait de cet avis ; il pense que l'hétérosis est plutôt en rapport avec
la suppression de caractères récessifs semi-léthals ; on connaît chez les Maïs
un grand nombre de facteurs dont l'effet est plus ou moins nocif (taches
jaunes des feuilles, mauvais enroulement des feuilles, albinisme, etc.) ; en
fait, la plupart des mutations du Maïs sont de l'ordre léthal ou semi-léthal,
et sont généralement récessives (effet de la sélection naturelle qui supprime
les mutations léthales dominantes?). Quand le Maïs est auto-fécondé, les
caractères délétères font leur apparition, et ils disparaissent lors de croise-
ments. — L. Cuénot.
Lécaillon (A..). — Sur les caractères d'un hybride issu de l'union d'un
Canard musqué mâle et d'une Oie d'Egypte femelle. — Cet hybride, de sexe
mâle, a montré, dès son jeune âge, des caractères morphologiques et psy-
chiques intermédiaires entre ceux des deux parents, mais se rapprochant
davantage, suivant les cas, de l'un ou de l'autre type spécifique. Il porte, de
plus, certains caractères spéciaux dont il est difficile de déterminer l'ori-
gine. A l'état adulte, ce mâle s'apparia à une Oie d'Egypte, et, bien qu'in-
fécond, le couple demeura uni pendant trois années. — R. de La Vaulx.
Hirschler (Jan). — Sur la descendance de Triton cristatus provenant du
croisement de femelles normales avec des mâles mèlaniques. — Les expériences
de H. montrent que les larves en question ont la même coloration que des
larves normales ; elles n'ont pas non plus une tendance à prendre une colo-
ration plus foncée quand on leur extirpe les yeux et qu'on les expose à
l'action de la lumière naturelle. — H. Cardot.
c) Castle (W. E.). — Génétique du lapin « chinchilla ». — Le lapin est de
plus en plus élevé pour sa fourrure, sous des noms variés et aussi sous le
sien propre. Cela tient à ce qu'en France on a développé l'élevage de races
à couleurs naturelles plaisant au public : par exemple, le lapin Havane ou
chocolat, le « Champagne d'argent » et le chinchilla. Ce dernier, genre gris
perle, plaît beaucoup. Le poil est celui du lapin sauvage, sauf que le jaune
fait entièrement défaut, la pointe du poil étant blanche au lieu de jaune, et
que le noir est transformé en bleu ardoise. Ces deux caractères paraissent
dus à un seul changement génétique, aune même mutation, moins extrême
que celle qui se rencontre chez l'albinos, mais portant sur le même facteur
génétique ou gène. Si l'on croise le chinchilla avec une variété autre que la
blanche, le caractère chinchilla se montre récessif (comme l'albinisme).
Mais chinchilla X albinos donne tout chinchilla. Le caractère chinchilla se
révèle une forme alternative, un allélomorphe de l'albinisme. C'est le 4e.
La série, par ordre décroissant de pigmentation comprend : pigmentation
ordinaire; chinchilla; albinisme de l'Himalaya; albinisme ordinaire. La
même série existe chez le cobaye. Le chinchilla semble équivalent à l'allé-
lomorphe représenté par le cobaye agouti argenté à yeux rouges.
La fourrure nouvelle plaît beaucoup, mais présente l'inconvénient d'être
de petites dimensions. On voudrait des animaux plus volumineux, à four-
rures plus étendues. On l'obtiendra en utilisant les races élevées pour la
chair : le géant des Flandres par exemple. Cette race a son albinos, le Fla-
mand blanc. En croisant chinchilla blanc et Flamand blanc on obtiendra
VARIATION. 217
des chinchilla mais plus gros, et, peu à peu, en croisant ces produits avec le
Flamand blanc on aura de gros Flamands chinchilla. — H. de Varigny.
La variation
Banta (A. MJ. — An eyless Daphnïd, with remarks an the possible or if/ in
of eyless cave animais. (Science, 14 mai, 462, 1921.) [217
Gorini (C). — Mutations physiologiques brusques c /te: les ferments lactiques
par divergences individuelles. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 382, 1921.)
[Les mutations étudiées par G. ne sont pas d'ordre morphologique,
mais sont relatives aux caractères physiologiques des ferments lactiques.
Ces mutations, spontanées et transmissibles, apparaissent, non dans tous
les individus de la culture, mais chez certains seulement. — H. Cardot
Poisson (R.). — Brachi/ptèrisme et aptérisme dans le genre Gcrris. (C. R.
Ac. Se, CLXXIII/947, 1921.) [218
Sears (P. B.). — Variation in Taraxacum. (Science, 25 février, 189, 1921.)
[217
Zeleny (Ch.). — The relative numbers of twins and triplets. (Science,
18 mars, 262, 1921.) [217
b. Formes de la variation.
Banta (A. M.). — Un Daphnoide sans œil avec remarques sur V origine
possible des animaux aveugles des cavernes. — Il s'agit d'un Simocephalus
sans trace d'organe visuel. Son anomalie n'a été remarquée qu'après qu'il
eût été tué. Sans quoi des expériences auraient pu se faire dont B. développe
l'intérêt. — H. de Varigny.
Zeleny (Ch.). — Le nombre relatif des naissances doubles et triples. —
Entre les deux il y a une relation simple. Si In est la proportion des nais-
sances gémellaires, dans une population étendue, la proportion des nais-
sances triples se rapproche beaucoup de 1/n2. Ainsi en Prusse, de 1826 à
1849, sur 13.360.557 naissances il y a eu une naissance gémellaire sur 89,1
naissances; une triple sur (88, 9)2. Aux Etats-Unis la relation est la même. Les
naissances triples sembleraient dues à la coïncidence de deux processus
indépendants se produisant avec égale fréquence. L'un d'eux produit des
jumeaux, par lui-même. En ce cas la probabilité des naissances quadruples
serait 1 sur n3 : mais en fait la fréquence parait supérieure : 1 sur (71,9)3
.au lieu de 1 sur (89,9) 2. — H. de Varigny.
Sears (P. B.). — Variation chez Taraxacum. — Le degré de dissection
de la feuille est en corrélation avec l'âge d'une rosette donnée. La feuille
initiale chez T. vulgare et laevigatum est généralement entière et nue ; plus
âgé le pied produit des feuilles plus disséquées et souvent velues. Parfois
on trouve des feuilles entières et glabres sur de vieilles racines ; mais elles
sont en réalité portées par des branches jeunes à plusieurs tètes. La florai-
son vigoureuse après la seconde année détermine une fissuration radiale de
la couronne radicale, d'où production de plusieurs rosettes sur la racine
218 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
primitive : la fissuration peut s'étendre à toute la racine, d'où individus
distincts ; mais les rosettes filles répètent l'histoire de la mère en ce qui
concerne les caractéristiques des feuilles et les habitudes de floraison. Si
la couronne est enterrée les rosettes filles se produisent au haut de rhizomes
typiques. — H. de Varignv.
d. Résultats de la variation.
Poisson (R.). — Drachyptérisme et aptërisme dans le genre Gerris. — Une-
même espèce du genre Gerris comprend souvent des formes macroptères,
brachyptères et aptères. L'accouplement ne peut généralement s'effectuer
qu'entre deux individus de même type, mais les descendants d'un couple
homogène se répartissent habituellement entre plusieurs formes, suivant
des proportions variables, qui semblent indépendantes des conditions de
nourriture et de température. Ces variations sont vraisemblablement dues à
la diversité des lignées. C'est ainsi que les brachyptères apparaîtront dans
la proportion de 85 % dans l'une de celles-ci, et de 8 o/c seulement dans une
autre.
Ainsi que Mr.nciKRl'a déjà observé chez les Diptères, il n'y a pas de paral-
lélisme entre la disparition des ailes et celle des muscles alaires. — R. de La.
Vaulx.
L'origine «les» espèces
Allen (R. F.). — Résistance to stem rust in Kanred wheat. (Science, 24 juin,.
575, 1921.) [227
Anonyme. — Flights of house-flies. (Science, 23 décembre, G24, 1921.) [224
Banta (A. M.). — A convenient culture médium for Daphnids. (Science,
17 juin, 557, 1921.) [221
Blunck iHansl. — Die Lebensqeschichte der im Gelbrand schmarotzenden
Saitemriirmer. (Zool. Anz., LIV, 111-132 et 145-162, 1921.) [226
Brues (Charles T.). — Corrélation of taxonomic af (inities with food habits
in Ifi/menoptera, with spécial référence to parasitism. (Amer. Natur., LV,
134-164,1921.) [225
a) Collinge (W. E.). — The effecls ofoil from ships on, certain sea-birds.
(Nature, 24 février, 830, 1921.) [Les navires jettent beaucoup
d'huile à la mer; or, celle-ci tue (en certains endroits du moins, côte de
Fife, St-Andrews par exemple) quantité d'oiseaux plongeurs qui remon-
tent du fond, enduits de graisse, morts ou mourants. — H. de Varigny
b) The Scarcity of Swallows. (Nature, 14 juillet, 628, 1921.) [224
Coste (J. H.). — Earthworms droiuned in puddles. (Nature, 19 mai, 360,
1921.) [223
Crampton (G. G.). — An exception to Dollo's Law of the irréversibilité/ of
Evolution. (Science, 29 juillet, 91, 1921.) [220
Ducomet (V.). — Sur le Septoria Antirrhini Desm. (Bull. Soc. Path. vég.
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Friend (Hild). — Why do Worms die? (Nature, 7 avril, 172, 1921.) [222
Frison (Théodore H.). — Antherophagus ochraceus Mels. in the nests of
Bumblebees. (Amer. Natur., LV, 188-191, 1921.) [Les larves du Co-
XML — ORIGINE DES ESPECES. 219
léoptère Antherophagw vivent dans les nids de Bourdons et sont des net-
toyeurs; l'adulte ne sait pas trouver le nid et s'y introduit en s'attachant
à un Bourdon lorsque celui-ci vient butiner sur une fleur. — L. CuÉNOT
Gatenby (Bronté J.). — Hybridity and the Evolution of Species. (Nature,
8 décembre, 409, 1921.) [Discussion sur la cause de la pré-
sence de spermatozoïdes oligopyrènes et apyrènes chez certains insectes
et mollusques, et sur le rôle possible de l'hybridité. — H. de Varigny
Gard (Med.). — Sur le dépérissement des Noyers dans quelques régions de
la France. (Bull. Soc. Path. Végét. de France, VIII, 41-44, 1921.) * [227
Harding (Ch.). — Végétation around London earlier than in the provinces.
(Nature, 28 avril, 269, 1921.) [224
Harris (G. T.). — Why do ironns die? (Nature, 28 avril, 269, 1921.) [222
Heinsen (E.). — Das Auftrelen und die Verbreitung des Tomatenkrebses bel
Ilamburg. (Zeitschr. f. Pflanzenkr., XXXI, 16-18, 1921.) [227
Huxley (Julian S.). — The accessory nature of many structures and habits
associated with combship. (Nature, 29 décembre, 505, 1921.)
[Intéressante discussion sur la sélection sexuelle, et sur le caractère épi-
gamique accessoire de la plupart des parades sexuelles. — H. de Varigny
Klebahn (H.). — Der P Hz der Tomatenstengelkrankheil und seine Schlauch-
fruchtform. (Zeits. f. Pflanzenkrankh., XXXI, 1-16, 10 fig., 1921.) [227
Kniep (H.). — Ueber Urocystis Anémones [Pers.) Winler. (Zeits. f. Bot.,
XIII, 289-211, 3 pi., 1921.) [228
Lewis-Abbott (W. J.) and Coste (J. H.). — Why do worms die? (Nature,
10 juin, 491, 1921.) [223
Lichtenstein (J.-L.) et Rabaud (Etienne). — Le comportement des Poly-
sphincta, lehneumonides parasites des Araignées. (Bull. Biol. Fr. et Belg.,
LV, 207-287, 11 fig., 1921.) [225
Losch (H.). — Eine Beobachtung iiber Apfelmehltaubefall und seine Bezie-
hung zur ortlicher Lage. (Zeitschr. f. Pflanzenkr., XXXI, 22-24,1921.) [228
Lotsy i J. P.) and Ruggles Gates (R.). — Hybridity and the Evolution
of Species. (Nature, 24 novembre, 400, 1921.)
[Discussion surtout académique sur le rôle
qu'a pu jouer l'hybridité dans l'évolution des Espèces. — H. de Varigny
Marston (R. B.). — Easthivorms drowned in Puddles. (Nature, 18 août»
779, 1921.) [223
Miège (E.). — Note préliminaire sur les principales maladies cryptogami-
ques observées au Maroc. (Bull. Soc. Path. végét. de France, VIII, 37-40,
1921.) [227
Modzekiewiczowna Halina . — Wplyw wielkosci powierzchnicieczy na
rozivoj kultur wymoczkow (Colpodium colpoda Ehrbg). {Le rôle de la sur-
face libre du liquide dans le développement des cultures du Colpidium col-
poda EhrUq). (Travaux Labor. de Physiol. Institut M. Nencki (Soc. Se.
de Varsovie), 1, Nu 5, 1921.) [221
Nieschulz (Otto). — Ueber eine AslasiaArt aus dem Siisswassernematoden
Trilobus gracilis Bst. (Zool. Anz., LIV, 130-138, 3 fig., 1922.)
[Quelques T. y. du grand lac de Pion hébergent une espèce
du genre Aslasia (dont les formes parasites ont été rencontrées jusqu'à
présent uniquement chez les Turbellariés, une Hydatine et un Cyclope) ;
aucun des Eugléniens examinés ne possédait de flagelle. — P. Remy
220 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Nutting (C. C). — The relation of Mendelism and the mutation Theory
to natural Sélection. (Science, 11 février, 129, 1921.)
[Ni le mendelisme ni la mutation n'affai-
blissent ni ne remplacent la conception Darwinienne. — H. de Varigny
Osburn (B. C). — Bryozoa as food for other animais. (Science, 13 mai,
451, 1921.) [222
Picard (F.). — Sur deux Scolytides des arbres fruitiers et leurs parasites.
(Bull. Soc. Pathol. végét. de France, VIII, 15-20, 1921.) [226
Popènoe (P.). ■ — Biological control of destructive insecls. (Science, 5 août,
43, 1921.) [La méthode était employée il y a 150 ans parles Arabes. Dans sa
Relation d'un voyage dans l'Yémen (1880, Paris), P. E. Botta relate avoir
observé le fait déjà noté par Forskal, que les dattiers de l'Yémen sont
attaqués par une espèce de fourmi qui les tuerait si l'on n'avait la pré-
caution chaque année, d'installer des branchages d'un arbre venant des
montagnes et contenant des nids d'une autre espèce qui s'attaque à l'en-
nemi des dattiers. L'ouvrage de Forskal date de 1775. — H. de Variony
Potonié (R.). — Mitteilungen liber mazcrierle kolilige Pflanzenfossilien.
(Zeits. f. Bot., XIII, 79-89, 12 fig., 1921.) [224
Poutiers (R.). — Effets indirects des attaques de la Pyrale du Mais. (Bull.
Soc. Path. végét. de France, VIII, 45-46, 1921.)
[Les dégâts causés directement par la chenille sont aggravés par les
Coléoptères (surtout des Cétoines) qui rongent la tige attaquée. — Plantekol
Pride (Andrew). — Scarcity of Swalloivs. (Nature, 18 août, 779, 1921.) [224
a) Ray Lankester (Sir E.). — Earthworms droumed in puddles. (Nature,
12 mai, 329, 1921.) • [223
b) Earthworms, mud-worms and ivater-worms. (Nature, 2 juin, 424,
1921.) [223
Reese (A. M.). — Venomous spiders. (Science, 21 octobre, 382, 1921.) [223
Régnier (R.). — Un ennemi des Plantes potagères, Corymbites (Diacanthus)
latus (Elaterides). (Bull. Soc. Pathol. vé^ét. de France, VIII, 21-24, 1921.)
[226
rt)Whitney (Milton). — Fondamental principles established by récent soil
investigations. (Science, 14 octobre, 348, 1921.) [222
b) The origin of the colloids of the soil. (Ibid.) [222
Wood Jones (F.) and Keith (Arthur). — Human and other tails. (Nature,
16 juin, 487, 1921.)
[Discussion sur la question de savoir si l'appendice caudal existant parfois
chez l'homme se rattache à la queue du singe, ou non. — H. de Varigny
a. Formation des espèces.
Crampton (G. C). — Une exception à la loi de l'irréversibilité de l'évo-
lution de Dollo. — Quand il y a réversion apparente à un type primitif
chez un organisme spécialisé, on explique généralement le phénomène par
une addition de parties surnuméraires. Mais il y a au moins un cas où on
ne peut pas invoquer cette explication. Chez la Drosophila et chez tous les
Diptères, au reste, il y a eu une spécialisation si marquée de la région mé-
tathoracique que les sclérites de ce segment ont été profondément modifiés
et réduits, surtout dans le dos, et les ailes métathoraciques ont été réduites
ORIGINE DES ESPECES. 221
à l'état de simples filaments pourvus d'une tête, les haltères dont on a peine
à croire que ce soient des vestiges d'ailes quand on n'en connaît pas le
développement. Morgan a observé un mutant qu'il décrit comme ayant
« double thorax », chez qui il y a simplement réversion à l'état qui devait
être celui des ancêtres des Diptères, en ce que le métanotum et les autres
sclérites métathoraciques sont bien développés, tandis que les ailes de ce
segment du thorax, au lieu de se présenter sous forme d'haltères comme
chez presque tous les Diptères, ont acquis un développement étendu, avec
variations bien marquées. Il ne saurait être question, ici, d'addition de par-
ties surnuméraires : il y aurait réversion à une condition ancestrale. —
H. de Varigny.
c. Adaptations. .Ecologie. Adaptations particulières.
Banta (A. M.). — Milieu de culture approprié aux Daphnies. — Les
Daphnies et d'autres Cladocères vivent des algues vertes unicellulaires, des
protozoaires et des protophytes provenant du sédiment des mares. On re-
cueille de l'eau de mare avec du sédiment floconneux du fond; on filtre
pour éviter d'introduire des organismes ; on fait passer du sédiment à travers
l'étoffe, et le mélange d'eau et de sédiment est distribué dans des flacons
de culture. Mais le procédé a une valeur variable selon la saison. Pour
obtenir un milieu de culture en toute saison, mélanger de la terre de jardin
avec un peu de fumier de cheval (ayant 8 ou 15 jours) et jeter à l'eau
(d'étang plutôt que de robinet) filtrée. Après trois jours à 15° ou 20°, on filtre
le liquide en frottant un peu de sédiment sur la soie. Dans le filtrat, les
Cladocères trouvent surtout des bactéries. — H. de Yarigny.
Modzkiewiczowna(Halina). — Le rôle de lasurface libre du liquide dans
le développement des cultures du Colpidium Colpoda Ehrbg. — Des cultures
ont été nourries avec une infusion du foin contenant environ 0 mg 02 d'Az pour
1 cm3, et maintenues à la température de 20° C. L'auteur a fait trois types
d'expériences, différant par le rapport entre l'étendue de la surface libre et le
volume : 1" cultures à surface libre égale et volume différent (ballons de dif-
férentes grandeur, contrôle dans un vase cylindrique) ; 2° cultures dans des
vases cylindriques de même diamètre, mais de volume et de hauteur différents ;
3° cultures à surfaces libres différentes, mais à volume et hauteur égaux. On
peut résumer ainsi les résultats obtenus : Lie développement des infusoires
est d'autant plus ralenti que le rapport de la surface libre du liquide à son
volume est plus petit. Le nombre maximum d'infusoires dans 1 cm3 diminue
avec la diminution de la surface libre. Le nombre absolu d'infusoirs corres-
pondant à 1 cm 2 de la surface libre est à peu près le même pour les cultures
d'une même série, avec une certaine prédominance pour les cultures à sur-
face moyenne et une tendance à diminuer pour les surfaces très petites ; 2° les
cultures à l'état de déchéance (par ex., 167 individus dans 1 cm3) dans des
vases à petite surface libre, versés dans des vases à grande surface libre re-
commencent leur cycle et le nombre maximum d'infusoires se rapproche de
celui des cultures de contrôle (1198 individus dans 1 cm3); 3° des expé-
riences (aération normale, passage d'un courant d'air, d'O2 ou d'un mélange
d'air et d'O2) ont démontré que c'était surtout la quantité d'O2 passant à
travers la surface libre du liquide qui est le facteur principal dans l'évo-
lution de la culture. Les produits de désassimilation n'interviennent que
secondairement. Ce dernier facteur est prépondérant, par contre, dans les
cultures à surface libre très petite. La grandeur de la surface libre règle
222 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
donc le développement quantitatif des infusoires et, par conséquent, le
degré d'utilisation du milieu nutritif. — J. Zweibaum.
a)Whitney (Milton). — Principes fondamentaux établis par de récentes
études sur le sol. — Le sol est souvent riche en composés organiques dont
35 ont été isolés : les uns utiles à certaines cultures, les autres toxiques
pour les unes et non toxiques pour les autres. L'aération joue un rôle, en
déterminant la nature des produits engendrés. Le sol semble avoir une
sorte de système digestif : il opère une désintégration de matériaux orga-
niques. Il a les processus bactériens, enzymatiques et oxydants des animaux.
Il doit désintégrer les excréments des plantes. S'il y a une accumulation'
excessive des produits du métabolisme, une condition est engendrée : la
fatigue du sol, qui met la plante hors d'état de fonctionner. La chimie
colloïdale joue un rôle important. Le sol renferme un produit, 1' « ultra-
argile », une solution colloïdale dont W. étudie les propriétés, solution qui
forme une pellicule sur les grains minéraux, servant d'intermédiaire pour
l'absorption des gaz et des matières organiques et minérales, et jouant un
rôle considérable en ce qui concerne les propriétés physiques du sol. —
H. de Varigny.
6)Whitney (Milton). — L'origine des éolloïdes du sol et pourquoi ils exis-
tent. — Le plus petit diamètre des plus petites parcelles d'argile varie de
2.005 mill. à 0.0001 mill. Mais il doit y avoir plus petit. Où se trouve-t-il?
W. pense que les parcelles les plus petites, celles de 0.0001 mill., contiennent
si peu de molécules que le bombardement des molécules d'eau où elles se
trouvent les dissocie. Tels atomes se dissolvent ; d'autres forment des col-
loïdes. [Qu'a le physicien à dire de ce bombardement, opéré par quoi?] —
H. de Varigny.
Osburn (R. C). — Les bryozoaires en tant qu' aliments d'autres animaux.
— Les oiseaux de mer (Eiders) consomment les bryozoaires, avalant des
colonies complètes. Celles-ci d'ailleurs ne peuvent guère être consommées
que par les animaux ayant des organes solides de préhension des aliments.
Les bryozoaires sont fortement protégés par leurs enveloppes calcaires ou
chitineuses. Divers poissons d'eau douce consomment les statoblastes des
bryozoaires du même milieu. — H. de Varigny.
Friend (Wild). — Pourquoi les lombrics meurent-ils? — Au milieu de
mars, à Solihull près de Birmingham, les vers de terre sont morts par
millions. Chaque matin on en trouvait le sol jonché. Toutes les espèces,
tous les âges étaient représentés. Et ceux mêmes qui réussissaient à gagner
l'herbe n'avaient pas la force de s'enterrer. A quoi tient cette mortalité"?
Sans doute elle est chose régulière, car l'auteur déclare poser la question
depuis trente ans. Il y a quatre théories dit-il. On a invoqué une maladie pa-
rasitaire, la noyade par la pluie, le froid, un poison. Mais lequel? On ne sait
pas. La pluie, toutefois, paraît nécessaire au phénomène. Ces vers semblent
paralysés, ils s'immobilisent, gonflent et meurent. Les oiseaux n'en veulent
pas. Les conditions requises semblent être journée tiède, averses, puis un
coup de froid (sans que la pluie soit nécessaire). Est-ce le froid humide
qui les tue ? — H. de Varigny.
Harris (G. T.). — Pourquoi les vers meurent-ils? — Première réponse :
L'auteur, en novembre, a observé une accumulation de feuilles mortes sur
ORIGINE DES ESPECES. 223
un bas-côté de route, formant un lit compact. Après une nuit de pluie,
on a vu quantité de lombrics (une centaine sur 6 mètres de longueur)
sortir des feuilles et venir mourir, noyés, sur la route, tous à peu près
à même distance des feuilles. Noyade, par conséquent, semble-t-il. — H. de
Varignv.
a) Ray Lankester (Sir E.). — Vers de terre noyés dans des mares. Seconde
réponse. — R. L. a souvent vu des vers morts dans les mares superficielles
des routes. Noyés faute d'oxygène? R. L. Ta cru. Mais les vers ne sont pas
noyés dans de l'eau claire, courante. Les vers respirent par la peau, à l'air.
Le peuvent-ils à, l'eau"? Il y a des vers vivant dans la vase, mais générale-
ment ils habitent des eaux bien aérées. L'aération devient-elle défectueuse?
La mort vient vite ( Tubifex rivulorum par exemple).' Peut-être les lombrics
vivant dans le sol sont-ils aussi sensibles à l'immersion dans l'eau.
Il y a des sangsues vivant aussi bien émergées qu'immergées. Quel est
le rôle joué par l'hémoglobine, là où il y en a? A ce propos A. E. Boycott
{Nature, 25 mai, p. 395) rappelle un travail de Leitch sur le rôle de l'hémo-
globine chez le Chironomus : celle-ci ne joue de rôle respiratoire que si la
pression de l'oxygène est devenue tout à fait basse. — H. de Varigny.
Coste (J. H.). — Vers de terre noyés dans des flaques. — Troisième
réponse : C. croit comme Ray Lankester, à la noyade. Peut-être le ver
respire-t-il mieux à l'humidité du sol que dans l'eau. En outre, l'eau contient
beaucoup de substances absorbant l'oxygène, la rendant moins propre à la
respiration. — H. de Varigny.
6) Ray Lankester (E). — Vers de terre, vers de vase et vers d'eau. — Qua-
trième contribution. Ce qu'il en faut retenir, est que le ver de terre ne vit
pas dans la boue, et qu'il n'y a pas contact étroit du ver avec les parois de
la galerie. Lever n'est pas immergé dans un milieu liquide ou semi-liquide :
il est dans un sol plutôt poreux, parfois tapissé d'un revêtement de mucus.
L'air accède sans cesse à la galerie qui est ventilée par les mouvements de
l'animal. D'autres vers vivent dans la vase et dans l'eau : il ne faut pas
confondre. — H. de Varigny.
Lewis-Abbott ( W. J.) et Coste (J. H.). — Pourquoi les vers meurent-ils ?
— D'après L. A. les vers sortent par suite de la pluie. Mais il les a vu rester
en place 11 jours et ne sortir que le 12e en grand nombre. Une grosse pluie
après temps sec les fait sortir. Ce qui frappe c'est que le nombre des vers
sortant est toujours considérable, et que le fait ne se présente qu'à longs
intervalles. Pour C, par temps sec les versémigrent vers la profondeur plus
humide, et là ils doivent respirer par l'humidité plutôt. — H. de Varigny.
Marston (R. B.). — Lombrics noyés dans les mares. — Les pêcheurs de
truite de mer recherchent beaucoup les vers roses qu'on trouve dans les
petits tas de terre le long des routes. Mais depuis qu'on goudronne les routes,
les vers ont disparu, tués par les phénols dissous dans l'eau de pluie. Du
reste, dans les rivières voisines des routes goudronnées, les truites aussi
meurent, même adultes. Des expériences faites en Amérique montrent que"
l'eau ayant passé sur le goudron tue les spermatozoïdes des poissons. —
H. de Varigny.
Reese (A. M.). — Araignées venimeuses. — Les Latrodectes sont-elles
venimeuses? L'auteur rapporte bon nombre d'observations d'où il résulte
224 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
qu'en certains cas la piqûre peut être suivie de mort. Les accidents sérieux
ne sont pas rares : mais il ne semble pas que l'on soit bien, fixé dans
tous les cas sur l'état civil de l'animal cause des phénomènes observés. —
H. de Varigny.
Anonyme. — Vols de mouches domestiques. — Résumé d'expériences
faites par le Service Entomologique des Etats-Unis, montrant que les
mouches font assez souvent 8 ou 10 kilomètres en 24 heures. Les expériences
ont été faites dans le Texas du nord, où 234.000 mouches d'espèces diverses
ont été capturées, saupoudrées de craie rouge, libérées, et, pour partie,
reprises dans des pièges disposés à distances diverses et en toutes directions
autour du point de libération. Généralement la mouche libérée a hâte de
quitter le sol qu'elle juge dangereux, et monte à 200, 300 mètres, en quelques
minutes. Les diverses espèces se déplacent toutes, à des vitesses diverses :
S00 mètres en 2 heures ; 17 kilomètres en 2 jours ; plus de 9 kilomètres en
24 heures. Le maximum de distance couverte par la mouche commune a
été 20 kilomètres. Mais les mouches se laissent souvent transporter par le
vent à 50, 100, 120 kilomètres, par dessus la mer. — H. de Varigny.
b) Collinge (W. E.). — La rareté des hirondelles. — Les hirondelles dimi-
nuent de nombre depuis quelques années en Angleterre. Le fait fut très
net en 1918 et 1919, moins en 1920, plus en 1921. A quoi tient-il? Une
grosse mortalité se produit aux phares et bateaux-phares : on pourrait la
réduire. Mais il y a autre chose : le moineau, de plus en plus abondant, qui
s'empare des nids des hirondelles, et détruit leurs couvées. (Il en va de
même aux Etats-Unis). Et enfin, il arrive moins d'hirondelles au printemps.
[Est-ce parce qu'il en a été plus détruit? La question se pose devant ce fait
que l'hirondelle revient volontiers à l'endroit où elle est née, et où elle est
déjà venue]. — H. de Varigny.
Pride (Andrew). — Rareté d'hirondelles. — P. a observé la rareté des
hirondelles au Gran-Chaco (Paraguay). En 1920 il y a eu du mauvais temps
en juillet, et beaucoup d'hirondelles sont mortes — plutôt de faim que de
froid d'ailleurs. — H. de Varigny.
Harding (Ch.). — Avance de la végétation à Londres sur la végétation à
In campagne. — L'avance est marquée, sur la végétation, à 40 ou 50 kilo-
mètres de distance, même au sud de la métropole. L'écart peut être de trois
semaines en faveur de Londres et de sa banlieue. — H. de Varigny.
Potonié (R.). — Sur des plantes fossiles du carbonifère étudiées par
macération. — Etude de coupes de Thinnfeldia rhomboidalis, du Lias infé-
rieur, très difficiles à interpréter par suite de la conservation exclusive de
la partie cutinisée des parois cellulosiques : l'épiderme supérieur, continu,
porte des saillies qui correspondent aux parois cellulaires verticales;
l'épiderme inférieur présente des interruptions dues aux stomates. La com
paraison avec les parties cutinisées des stomates de Clivia nobilis ou de
Cycadées récentes, en permet l'interprétation : il y a ouverture eisodiale et
ouverture stomatique, comme dans le cas des plantes xérophiles. Mais des
feuilles coriaces à semblable structure xérophile ont été trouvées dans des
tourbes récentes de Sumatra. L'adaptation xérophile vaut seulement contre
l'excès de vaporisation et ne permet pas de conclure aux conditions de
milieu de la plante considérée. — Etude de trajets de larves mineuses, sur
ORIGINE DES ESPECES. 225
des feuilles de Callipteris conferta, [du. Rotliegende de Thuringe. — Plan-
te fol.
= Parasitisme.
Brues (Charles T.). — Corrélation des affinités taxinomiques et des modes
de nutrition chez les Hyménoptères, spécialement en ce qui concerne le parasi-
tisme. — La relation entre les habitudes nutritives et la taxinomie est spé-
cialement intéressante à étudier chez les Hyménoptères parasites, si nombreux
dans le groupe : les uns, à la manière des Ichneumons, parasitent d'autres
Insectes, qu'ils finissent par tuer; d'autres (Guêpes et Abeilles parasites)
déposent chaque oeuf sur l'œuf d'une espèce-hôte, de telle sorte que la larve
légitime est tuée, et que le parasite se nourrit des provisions accumulées
pour celle-ci; enfin, il y a un parasitisme social chez certaines Fourmis. Les
Siricidse à larves lignivores paraissent descendus de Tenthrèdes à larves
éruciformes; le premier groupe parasite (Oryssida;), allié aux Siricidae,
reconnaît comme hôtes des larves de Coléoptères également lignivores (Bu-
prestes). Les groupes taxinomiques ont d'ordinaire un même mode de para-
sitisme, qu'il s'agisse de parasites de larves ou de parasites d'oeufs ; très .
souvent des formes alliées sont parasites d'un même groupe dïnsectes, les
Evania des oothèques de Blattes, les Scelio d'œufs d'Orthoptères sauteurs,
etc. Il est curieux que certains groupes (Chalcidiens) aient mis de côté leur
parasitisme pour devenir phytophages (Megastigmus sur graines, Isosoma
sur Graminées). L'adaptation d'un Hyménoptère parasite à son hôte est
d'ordre physiologique, c'est-à-dire repose sur l'absence d'action antagoniste
et défensive de ce dernier; aussi y a-t-il continuellement restriction des
parasites à leurs hôtes spécifiques; ceux qui attaquent des hôtes non conve-
nables présentent une réduction considérable dans leur progéniture immé-
diate. Mais inversement il peut se faire qu'un parasitisme excessif fasse
disparaître les Insectes qui conviennent, de sorte que les parasites n'ont
d'autre ressource pour continuer à vivre que d'attaquer des formes voi-
sines ; s'il s'en trouve pour lesquelles le parasite est plus ou moins bien
adapté, il peut y avoir très rapidement changement d'hôte, et, par contre-
coup, modification possible du parasite. — L. Cuénot.
Lichtenstein (J.-L.) et Rabaud (Etienne). — Le comportement des Po-
lysphincta, Ichneumonides parasites des Araignées. — La larve de Pol. per
contatoria var. 2 est un parasite externe de deux espèces de Dyctina, sur
lesquelles elle est fixée directement à la limite du céphalothorax et de
l'abdomen; la larve primaire suce lentement pendant plusieurs mois son
hôte sans lui causer grand dommage, puis au printemps la larve mue, reste
fixée à l'hôte par l'intermédiaire de l'exuvie rejetée à l'arrière, suce vigou-
reusement l'Araignée, la vide en une seule journée, et l'abandonne pour
tisser son cocon; 'quelques jours après, elle rejette ses excréments au dehors
par un orifice ménagé dans le cocon et se transforme en nymphe qui, au
bout de dix jours, devient imago; celui-ci n'utilise pas pour sortir lorifice
du cocon, mais en pratique un nouveau diamétralement opposé au premier.
Une autre larve de Pol., parasite externe d'une Clubione, s'est transformée
elle aussi brusquement en vidant en quelques heures son hôte qui jus-
qu'alors ne semblait pas souffrir de la présence du parasite ; la larve tisse
ensuite son cocon et rejette ses excréments; l'imago éclôt dix jours après
sans utiliser l'orifice du cocon. Les Araignées parasitées muent, mais leur
exuvie se déchire au point de fixation du parasite, laissant un fragment de
l'année biologique. 15
226 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
cuticule adhérant à l'hôte, et la larve reste en place. Le comportement des
Pol. est beaucoup plus simple que celui d'autres Hyménoptères dont les
larves sont parasites externes d'Araignées, certains Pompiles par exemple :
ceux-ci, avant de pondre sur l'Araignée, la poursuivent, la paralysent, et la
transportent dans un terrier préparé d'avance; les Pol. se contentent de
pondre sur l'Araignée sans la paralyser, et probablement sans la piquer
(Bionell) ; le résultat est pourtant le même : les Pol. persistent et se multi-
plient comme les Pompiles; toutes les complications que présente le com-
portement de ces derniers est donc pour le moins inutile. — P. Iïkmy.
Blunck (Hans). — Le cycle évolutif des Gordiens parasites des Dytiques. —
L'auteur, après avoir donné une longue mise au point de nos connaissances
sur le cycle évolutif de divers Gordiens d'Europe (Gordius aqualicus, Para*
chordodes tolosanus, violaceus, pustulosus, Parayordius tricuspidatus, stylo-
sus), expose les résultats de ses propres observations concernant G. aqtia-
licus. Les jeunes G., qui doivent infester les Dytiques au printemps, quittent
leur hôte lorsqu'ils sont mûrs, au début de l'automne; le Ver adulte, une
fois libéré, hivernerait dans la boue et se reproduirait au printemps, la
ponte ayant toujours lieu dans l'eau, immédiatement après l'accouplement.
Les larves de G. doivent pénétrer dans la larve de D. par les canaux man-
dibulaires ; les premiers stades de leur évolution dans l'hôte n'ont pas été
suivis et le passage dans la cavité générale n'a pu être observé ; les para-
sites séjournent jusqu'à l'état adulte dans la région des tubes de Malpighi
et de l'intestin postérieur, que l'hôte soit à l'état de larve, de pupe ou
d'imago ; le développement du Ver est indépendant de celui de l'hôte et la
métamorphose de ce dernier n'est nullement troublée par la présence du
parasite; lorsque, par suite d'un manque de nutrition, l'empupement de la
larve de l'Insecte est retardé, le G. adulte peut quitter l'hôte avant que celui-
ci se métamorphose ; les D. mènent une vie normale après l'expulsion du
parasite, le tissu adipeux recouvre les graisses qu'il avait perdues, les
glandes prothoraciques et pygidiales fonctionnent comme chez des individus
normaux. Un G. 9 a survécu deux mois et demi à l'ablation du sixième de
la longueur de son corps et n'a pas régénéré la partie amputée. — P. Rkmy.
Régnier (R.). — Un ennemi des Plantes potayères, Corymbites (Diacqnthus)
latus (Elaterides). — Etude de la biologie de C. latus, des ravages causés
par sa forme larvaire dans les cultures potagères (salades principalement)
et des moyens de lutter contre elle. A noter que cette espèce n'était pas
signalée jusqu'ici comme occasionnant de réels dommages, et qu'elle paraît
d'autant plus à redouter que le terrain est nouvellement défriché. — Plan-
te fol.
Picard (F.). — Sur deux Scolytides des arbres fruitiers et leurs parasites.
— Etude biologique de Scolytus ruyulosus et amyydali. Dans le midi de la
France, ils s'établissent sur des arbres fruitiers affaiblis par la sécheresse
généralement, et y creusent leurs galeries dont la forme est absolument carac-
téristique de l'espèce : chez S. ruyulosus, aux galeries de ponte et couloirs lar-
vaires, s'ajoutent des boyaux horizontaux creusés par l'adulte et qui lui
serviraient sans doute de lieux d'estivation et d'hibernation ; chez S. amyydali,
les galeries maternelles un peu ondulées se terminent en crochet recourbé.
Par ailleurs, les mœurs des deux espèces sont très semblables. — Nombreux
parasites : un Cléride, plusieurs Braconides, plusieurs Chalcidiens (égale-
ment parasites de divers Scolytides). — Plantefol.
ORIGINE DES ESPECES. 227
Klebahn (H.). — Le champignon de la maladie de la tige de la tomate et
sa forme ascosporée. — La maladie en question n'a pas été observée à Ham-
bourg avant 1919. Sur les plantes jeunes surtout, un parasite cryptogamique
cause une nécrose de la tige qui détermine la mort du plant. Les essais
d'infestation, à l'aide des conidies produites dans les pycnides recueillies
sur des tiges malades, montrent que le champignon peut se développer sur
des tiges âgées ou jeunes et même (après lésion de l'épiderme) sur des
fruits. C'est donc un parasite, au sens le plus strict, puisque capable, par
ses propres moyens, de pénétrer dans les tissus de l'hôte, à travers l'épi-
derme intact. L'infestation par le mycélium issu des conidies n'a pas été
observée ; mais K. a étudié le début de l'infestation par les ascospores : le
tube mycélien perce la paroi épidermique, à moins de 18 [x de distance de
la spore. La cellule attaquée présente rapidement une coloration brune, due
à de petits granules colorés. Ceux-ci forment d'abord une auréole au point
où le filament mycélien pénètre, puis ils envahissent toute la lumière de la
cellule, dans laquelle le mycélium, incolore, se détache nettement. 11 s'agit
là pour K. de l'action sur le protoplasma d'une diastase sécrétée parle cham-
pignon. Le parasite se montre capable de se développer sur des milieux
nutritifs artificiels, mais il ne fournit pas alors de fructifications, pycnides
ou périthèces. Au contraire, sur la tomate, on trouve également une forme
conidienne et une forme ascosporée, dont K. fait l'étude, et qu'il dénomme
Diplodina lycopersici et Didymella lycopersici. Des essais négatifs d'infesta-
tion de diverses Cucurbitacées, sujettes au parasitisme d'un champignon
d'un genre voisin, concourent à la détermination. — Plante fol.
Heinsen (E.). — Apparition et développement du chancre de la tomate à
Hambourg. — Les faits recueillis par l'auteur établissent la rapidité du
développement du parasite par les temps froids et humides. Les chancres se
forment sur la tige principale, généralement au ras du sol, parfois un peu
au-dessous. Les parties élevées de la tige, les feuilles et les fruits ne sont
pas atteints. Il semble que le parasite soit un champignon du sol — et qu'on
puisse espérer, par bouturage des parties supérieures, saines, replantées en
terrain non infesté, sauver une partie des plants. — Plantefol.
Miége (E.). — Note préliminaire sur les principales maladies cryptoga-
rniques observées au Maroc. — Liste de maladies cryptogamiques : rouilles
et charbons sont très fréquents sur un grand nombre de pTantes ; sont pré-
sents, mais causent peu de dommages, le Phytophtora in/estans. le mildiou
et l'oïdium. Deux maladies non déterminées, dont Tune, assez urave, sur les
légumineuses. Au total, maladies cryptogamiques peu nombreuses. — Plan-
tefol.
Allen (R. F.). — Résistance à la rouille des chaumes chez le itlé Kanred.
— La Puccinie du blé, qui prend très bien sur tant de blés, ne prend pas sur
le Kanred. Les urédinospores germent bien sur les feuilles, et les tubes
germinaux se dirigent bien sur les stomates dans lesquels ils tentent de se
vider, mais la formation d'un mycélium est exceptionnelle, en raison de
l'étroitesse de l'ouverture des stomates qui empêche la pénétration. — IL de
Varigny.
Gard (Med.). — Sur le dépérissement des Noyers dans quelques régions de
la France — Le pourridié s'attaque aux racines qui montrent des rhizo-
morphes étalés en éventail dans l'écorce, le liber et le cambium, et parfois
228 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
dans le bois. Il est probable qu'il s'agit de Y Arillmaria mellea. Une autre
maladie qui atteint les brancbes comme les racines, est caractérisée par
l'apparition d'une zone noire dans la région péricambiale; il y a formation
de gommes de nature pectique dans les vaisseaux; çà et là enfin, des
groupes de bactéries font penser à une sorte de gommose bacillaire. Les
deux maladies coexistent généralement dans une même région. — Plaxte-
fol.
Ducomet (V.). — Sur le Septoria Antirrhini Desm. — C'est un « para-
site de faiblesse ». Les mufliers, dont la durée de vie n'est pas rigoureuse-
ment déterminée, meurent entre l'automne et le printemps. C'est sur des
pieds affaiblis, à racine déjà morte, que le cbampignon se développe et
forme abondamment ses pycnides. — Plantefol.
Losch (H.). — Une observation sur l'attaque du pommier par le blanc et
sa relation avec les conditions de lieu. — Observation faite dans un verger
en pente, s'étendant du bas jusqu'à mi-bauteur d'un coteau, dont le sol est
constitué par des marnes keupériennes, et qu'ombragent dans sa partie
inférieure, humide par conséquent, les grands arbres d'une propriété voi-
sine, tandis que la partie élevée, orientée vers le sud-ouest, est très exposée
à l'action du soleil et par suite très sèche. Le tout est planté d'une même
variété de pommier : « Schoner von Boskoop ». La partie supérieure du
verger est atteinte par le blanc, la partie inférieure en est presque exempte.
Il y a là, entre le développement du blanc et les conditions de lieu, soit une
relation directe, soit une relation indirecte. Dans le premier cas, le dévelop
pement du blanc serait favorisé par l'action solaire, par exemple; dans le
second cas, les pommiers présenteraient, à l'égard du blanc, une réceptivité
plus grande. Cette dernière hypothèse semble préférable. — Plantefol.
Kniep (H.). — Sur Urocystis Anémones (Pers.) Winter. — Urocystis Ané-
mones est une Ustilaginée qui vit sur une série de Renonculacées. A partir
de spores recueillies sur Ranunculus repens, K. étudie le cycle de dévelop-
pement des Ustilaginées. La germination de la spore produit un tube court
(promycelium) de l'extrémité duquel naissent généralement trois branches
courtes formant une sorte de verticille. La jeune spore contient 2 noyaux
qui se fusionnent pour donner le noyau du zygote. Celui-ci, par division
double, très vraisemblablement avec réduction chromatique, donne 4 noyaux
qui se rendent, les 3 premiers chacun dans une des branches du verticille,
le quatrième dans le tube du promycélium. Des cloisons se forment à la
base des branches qu'elles séparent du promycélium. Il y a donc 4 cellules
uninucléées. Alors se produit une copulation, à l'aide de deux tubes, nés
à la base de branches du verticille, près des cloisons, et qui entrent en
communication l'un avec l'autre. Un des noyaux passe par le tube de
communication, et dans l'une des deux branches ainsi jointes se trouve
constitué un syncarion. De même un second syncarion se forme après
copulation de la troisième branche verticillaire et du promycélium. L'état
binucléé persistera jusqu'à la formation des spores. Dans un extrait de
malt à 0,1 %. le mycélium se développe au delà de ce stade; il se forme
des pelotons mycéliens, qui atteignent la taille d'une lentille et deviennent
brun noir, par suite surtout de la formation des spores ; celles-ci sont en
tout comparables aux spores recueillies sur les Renonculacées. Il est donc •
possible d'obtenir le développement complet d' Urocystis Anémones indépen-
damment de l'hôte, dans un milieu où il vit en saprophyte, ce qui cons-
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 229
titue un fait nouveau. Le milieu utilisé ne convient d'ailleurs pas au déve-
loppement d'autres Ustilaginées. Enfin, Urocystis Anémones est une espèce
composite : les essais d'infestation montrent chez certaines de ces petites
espèces une spécificité parasitaire plus ou moins marquée. De plus, on peut
distinguer entre des formes absolument semblables par ailleurs, celles où
la spore présente une période de repos, et celles où la germination est
immédiate. Il y a là une analogie avec quelques Phanérogames à dimor-
phisme saisonnier. — Pi.antefol.
La distribution géographique des êtres
Arthur (J. C). — Origin of Potato Rus t. (Science, 11 mars, 228, 1921.)
[Doit venir de l'Equateur ou de Costa Rica. — H. de Varigny
Fernàld (M. L..). — The géographie distribution of Hybrids. (Science,
22 juillet, 73, 1921.) [229
Gortner (R. A.) and Harris (J. A.). —Notes on the occurrence of Gammarus
limnœus Smith in a saline habitat, (Science, 13 mai, 460, 1921.) [230,
Jeffrey (C. E.). — The geographical distribution of Hybrids. (Science
17 juin, 556, 1921.) [229
Pearsall (W. H.). — The development of végétation in the English Lakes
considered in relation to the gênerai évolution of Glacial Lakes and Rock
Rasim. (Roy. Soc. Proceed.,», 647, 259-284.) [229
Jeffrey (E. C). — Distribution géographique des hybrides. — On pré-
sume souvent que les hybrides naturels ne peuvent exister que sur le terri-
toire commun aux deux espèces. La distribution des hybrides dans la flore
européenne irait à rencontre de cette opinion. Ainsi l'hybride Nuphar
f intermedium (luteum X pumilum) s'étend au nord dans des parages où
manquent les formes parentes. Dans divers autres cas, Kerner von Marilaum
note l'existence d'hybrides vivant souvent hors de l'habitat des formes d'où
ils sortent. L'absence d'une de celles-ci dans une région où existe l'hybride
supposé ne doit donc pas être invoquée contre l'idée d'hybridité. — H. de
Varigny.
Fernald (M. L..). — La distribution géographiques des hybrides. — A
propos de la note qui précède de Jeffrey. F. développe la même opinion.
D'autres espèces hybrides (Salvia sylvestris) ont un habitat dépassant celui
des formes mères, et manifestent toutes les caractéristiques essentielles à
notre conception d'espèce. Il en va de même pour un Rhododendron hybride
{V intermedium), pour les Rubus aussi. Ce sur quoi F. insiste, c'est que ces
hybrides sont bien des espèces distinctes. — H. de Varigny.
Pearsall (W. H.). — Le développement de la végétation chez les lacs d'An-
gleterre, considéré dans ses relations avec l'évolution générale des lacs gla-
ciaires et des bassi?is rocheux. — Curieuse étude d'où résulte une connexion
étroite entre la flore et la faune ichthyologique des lacs anglais et les con-
230 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ditions physiques et chimiques des rivages et des eaux. Ces lacs sont du
même âge (glaciaire) et d'origine similaire, et se trouvent parmi des roches
présentant des caractères relativement uniformes. Il est donc possible d'at-
tribuer les différences qu'ils présentent à des variations dans les taux d'éro-
sion et de sédimentation des bassins des lacs, dues à des différences dans la
durabilité des roches encaissantes. En distinguant les lacs rocheux des lacs
relativement limoneux, on établit un contraste entre les lacs primitifs et les
lacs plus évolués, et il devient possible de décrire les phases dans le déve-
loppement postglaciaire d'un bassin rocheux. La conception a une valeur
particulière biologique puisqu'elle permet l'étude du développement post-
glaciaire de la végétation. Les deux phases extrêmes distinguées par l'auteur
diffèrent par les caractéristiques suivantes :
Primitif. Évolué.
Pourcentage du système de drainage cultivable 5-8 17-45
Pourcentage de rivage rocheux (jusqu'à 9 mètres) 73-47 27-12
Pourcentage d'Isoëtes et Xitella 85-74 52-30
Pourcentage de Juncus fluitans 8-5 2-0
Pourcentage de Potamogeton et Naias 4-2 30-55
Phytoplankton : Desmidiées dominantes Diatomées dominantes
Poissons : Truite surtout Perche et brochet surtout
Toutes ces différences tiennent aux conditions physiques des lacs.
L'ensemble du travail est fort intéressant. — H. de Varigny.
Gortner (R. A.) et Harris (J. A.j. — Sur la présence de Gommants lim
naeus (Smith) dans un habitat salin. — Cette espèce d'eau douce se
rencontre dans l'eau saline d'une ancienne bouche volcanique dans le désert
au voisinage de l'ancien lac Bonneville. L'eau renferme divers sels
(sulfates, carbonates, chlorures) environ 8 grammes par litre. Les crustacés
sont normaux. — H. de Varigny.
Système nerveux et fonctions mentales
IP Système nerveux
Banu (G.), Deriaud (IL) et Laugier (H.). — Jsochronisme du nerf et du
muscle en excitation unipolaire. (C. R. Soc. BioL, LXXXV, 841, 1921.) [234
a) Bourguignon (Georges). — Modification de la chronaxie des nerfs mo-
teurs et des muscles par répercussion réflexe. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 453,
1921.; [233
b) Localisation des poisons et des infections sur les systèmes neuromus-
culaires de l'homme suivant leurs chronaxies. (C. R. Ac. Se, CLXXIII,
1136, 1921.) [Dans les intoxications par petites doses répétées, il
y a localisation élective des poisons, suivant la chronaxie des nerfs et
muscles; tous les groupes intoxiqués ont même chronaxie. — H. Cardot
Bourguignon (Georges) et Ravovici (Angel). — Chronaxie des nerfs
sensitifs rachidiens du membre supérieur de l'homme. Egalité régionale des
chronaxies sensitives et motrices. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 1425, 1921.)
[En étudiant la chronaxie des principaux troncs sensitifs, les auteurs
SYSTEME NERVEUX. 231
ont constaté que les téguments sont innervés par des nerfs sensitifs
de même chronaxie que celle des muscles sous-jacents. — H. Cardot
Bourguignon (Georges) et Tupa(A..). — Chronaxie normale du nerf far ial
et des muscles de la face chez, l'homme. Leur classification fonctionnelle par
la chronaxie. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 982, 1921.) [234
Chauchard (M. et Mme). — Mesure de l'excitabilité d'un nerf secrétaire :
corde du tympan et glande sous-maxillaire. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 03,
1922.) [234
Dodel (P.). — Des oscillations de l'attention au cours d'excitations pério-
diques rythmées de la vue, de l'ouïe et du toucher. (C. R. Soc. Biol., LXXXV,
1001, 1921.) Chez l'homme, les réponses
aux signaux auditifs se succédant à intervalles régulier*, oscillent dans
des limites restreintes, tandis que les réponses à des signaux visuels
ou tactiles présentent des variations assez importantes. — H. Cardot
Edrige Green (F. W.). — The Effect ofred fatigue on the white équation.
(Roy. Soc. Proceed., B, 040, 232-234.) [Les résultats sont tout à fait
incompatibles avec la théorie de la triple sensation. — H. de Varigny
Einthoveni W.) undRoos (J.). — Veber Widerstand und Polentialdifferen:-
bei dem p s ijeho galvanise lien Reflex. (Pfliiger's Archiv, CLXXX1X, 120-130,
1921.) [234'
Head (H.). — Release of function in the nervous System. (Croonian Lecture.)
(Roy Soc. Proceed., B, 045, 184-208, 1921.) [232
Jolly ("W. A.). — Reflex tîntes in the South african clawed frog. (Roy. Soc.
Proceed., B, 042, 31-50, 1921.) [Expériences sur Xenopus, sur ses réflexes
homonymeset hétéronymes, le nombre des synapses, etc. — H. de Varigny
Joly (J.). — A Quantum Theory ofcolour vision. (Roy. Soc. Proceed. ,B, 040,
219-231. 1921.) [Exposé de la théorie de l'auteur. — H. de Varigny
Kolm (Richard) und Pick (ErnstP.). — Ueber die Redeutung des Calciums
fur die Erregbarkeit der sympathischen Herznervenendigungen. (Pfliiger's
Archiv, CLXXXIX, 137-143, 1921.) [235
Penfield (Wilder G.). — The Golgi apparatus and its relationship to llolm-
gren's trophospongium in nerve cells. Comparison durinq retispersion.
(Anal. Record, XXII, N° 1, 24 pp., 7 fig., 1921.) [231
Piéron (Henri). — De l'importance de la phase périphérique dans la marge
de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités exci-
tatrices. (C. R. Ac. Se, CLXXII, 1012, 1921.) [234
Richet (Charles). — Une illusion optique dans l'appréciation de la vitesse.
(C. R. Ac. Se, CLXIII, 800, 1921.) [Le fait exposé est le suivant : en
marchant sur le pont d'un navire en sens inverse de son déplacement, on
a l'illusion d'une progression plus rapide par rapport à la mer qu'en
marchant dans le même sens que l'avance du navire. — H. Cakdot
Rogers (F. T.). — On the régénération of the vagus nerve. (Americ. Journ.
PhysioL, LUI, N° 1, août 1920, 15-24, 3 tableaux, 2 fig.) [235
Sassa (K.) and Sherrington (C.S.). —On the myogram of the flexor reflex
evoked by a single Rreakshock. (Roy. Soc. Proceed., B, 643, 108-117.)
[Sur des décharges répétées
du centre réflexe en réponse à un choc d'induction unique appliqué
à un nerf affluent ou à la peau rattachée à ce centre. — II. de Varigny
232 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a. Cellute nerveuse.
Penfield ("Wilder G.). — L appareil de Golgi et ses relations avec le
trophosponge de Holmgren dans les cellules nerveuses. — On trouvera dans
ce mémoire un exposé bibliographique méthodique et complet de la ques-
tion de l'appareil de Golgi : sa distribution dans les diverses cellules, sa
nature, son activité fonctionnelle, les techniques employées pour le révéler,
ses rapports avec les mitochondries, et enfin la question de son identité
avec l'appareil de Holmgren. L'auteur s'est servi, pour élucider ce dernier
point, d'une méthode, qu'il croit nouvelle, qui consiste à traiter successi-
vement la même cellule nerveuse par deux procédés : il fait d'abord une
préparation par le procédé Cajal et met en évidence ainsi l'appareil de
Golgi ; après avoir pris un dessin de la cellule, il la colore par l'hématoxy-
line ferrique, qui montre le système canaliculé du trophosponge de Holm-
gren. [Cette méthode successive a été déjà employée pour les cellules
nerveuses par Collin.]
Avec cette technique, on constate qu'aucun canal ne correspond à l'ap-
pareil réticulé de Golgi montré par la première opération. De plus, après
section de l'axone, on observe que l'appareil de Golgi réagit d'une certaine
manière, ainsi que P. l'a décrit dans un mémoire antérieur {Brain, vol. 43,
1920). Il se porte à la périphérie de la cellule (« retispersion » de l'auteur,
qui peut être suivie même d'une « rétisolution »). Il n'en est pas de même
de l'appareil canaliculaire de Holmgren, qui demeure en place dans la
partie centrale de la cellule. L'appareil réticulé de Golgi et l'appareil
trophospongial et canaliculaire de Holmgren sont donc deux formations qui
coexistent dans la cellule nerveuse mais ne coïncident pas. — A. Prenant.
ù. Centres nerveux et nerfs.
P) Physiologie.
Head (H.). — Libération de fonction dans le système nerveux {Croonian
Lecture). — 1. Hughlings Jackson a établi la règle que les lésions destructives
ne produisent pas d'effets positifs, mais provoquent une condition négative
permettant à des symptômes positifs de faire leur apparition. H. tente d'ap-
pliquer la règle à divers cas où la destruction organique de quelque partie
du système nerveux a été suivie à la fois de perte de fonction et de quelque
forme de suractivité.
2. Ces réactions anormales ne peuvent être attribuées à l'irritation, bien
que des phénomènes irritatifs réels existent, faciles à étudier dans les cas de
lésion des nerfs périphériques où ils forment un contraste instructif par
rapport aux manifestations de la sensibilité protopathique. La douleur et la
sensibilité à la pression dues à une irritation définie des fibres nerveuses,
occupent tout le territoire innervé par le nerf affecté ; mais c'est seulement
un petit nombre des conditions résultant d'une lésion destructive qui peut
être attribué à cette cause. D'autre part, la sensibilité protopathique est très
commune et ne se produit que dans des parties où la discrimination sensitive
plus fine est défectueuse. Trotter a expliqué ces particularités de réponse
comme dues à l'exposition des éléments constituants du système nerveux clos
à l'effet irritant du contact avec les tissus somatiques. Mais ceci n'explique
pas le plaisir anormalement vif qui peut constituer un des facteurs dans la
sur-réponse protopathique. Ceci n'explique pas la forme particulière de la
sensibilité du gland normal,. ni la régression transitoire et la récupération
SYSTÈME NERVEUX. 233
sensitives de la main, à la seconde phase de rétablissement, après exposition
aux effets du froid. La vivacité de la réponse et la référence à des parties
éloignées sont revenues, mais elles ont disparu à nouveau après restauration,
par la chaleur, de la sensibilité de la main.
On n'a pas encore essayé d'appliquer cette conception de l'effet irritant
du contact avec les tissus somatiques aux phénomènes de sur-réaction tha-
lamique, ou à d'autres conditions analogues. D'autre part, H. a essayé
d'expliquer pareilles manifestations de sur-activité, motrices ou sensitives,
dues à une lésion purement destructive, par la loi générale de libération de
fonctions subordonnées.
3. Hugolings Jackson a toujours tenu pour fondamentale la conception de
niveaux d'activité à l'intérieur du système nerveux. Pour lui un niveau était
toujours un niveau de fonction plutôt que de structure. Par centres supé-
rieurs et inférieurs, H. entend *lonc des points nodaux d'activité neurale, et
non pas nécessairement des structures anatomiques : et dans les exemples
par lui choisis, la séparation anatomique est possible, ce qui était nécessaire
à l'argument.
4. La suppression d'un mécanisme neural dominant permet à l'activité de
centres inférieurs d'apparaître. Ces manifestations déchaînées ne sont pas
des états pathologiques fortuits, mais représentent la partie, restant active,
d'une réaction complexe; elles présentent des caractères plus primitifs que
ceux de fonctions complètes où elles jouent normalement un rôle. La réponse
est massive, de vigueur et d'étendue inusitées. Elle peut, du côté moteur,
affecter des organes ne faisant pas normalement partie de son arc réflexe.
Des réactions stéréotypées de ce genre peuvent être excitées indifféremment
aux dépens d'un champ particulièrement étendu. Elles sont impulsives et
prennent les formes d'une réponse d'avertissement ou de défense, étant
réglées plus par l'étendue que par le degré d'intensité de l'excitant. Mais la
libération du contrôle, due à une lésion destructive, ne révèle pas ces acti-
vités inférieures dans leur simplicité originelle, car le plus souvent elles ont
été profondément modifiées par l'avènement des centres nouveaux qui utili-
sent et développent quelques-unes des fonctions originellement possédées
par le mécanisme plus ancien.
5. Cette dominance des formes supérieures d'activité neurale sur les infé-
rieures résulte d'une intégration à l'intérieur du système nerveux central :
elle est réalisée en partie par sélection qualitative, et plus encore par la lutte
pour l'expression entre réactions physiologiques incompatibles. Ceci impli-
que l'inhibition permanente, sous conditions normales d'un groupe de
processus, ou la suppression temporaire de ces activités primitives jusqu'au
moment où surgit à nouveau le besoin d'un mode de réponse plus impulsif.
6. Toutes les aptitudes nouvellement acquises dépendent d'un nouvel
ajustement de réflexes coordonnés, et même certaines réponses^des organes
sensitifs normaux peuvent être supprimées ou arrêtées. Ceci exige l'exercice
d'un contrôle physiologique permanent, qui peut, sous certaines conditions,
disparaître, et alors la fonction dominée peut s'exprimer en toute liberté.
Une excitation d'une véhémence, excessive, ou d'une longue durée, tout état
anormal qui abaisse la vitalité du système nerveux, et même un défaut
inhérent de résistance, constituent autant de facteurs pouvant conduire, tous,
à des réactions particulièrement désagréables et impulsives.
[Conférence des plus intéressantes, à lire en entier pour les exemples
cités.] — H. de Varigny.
à) Bourguignon (Georg-es). — Modifications de la chronaxie des nerfs
•234 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
moteurs et des muscles par répercussion réflexe. — A côté des dégénéres-
cences musculaires par lésions directes, du nerf moteur, les mesures de
chronaxie décèlent l'existence de modifications d'excitabilité régionale, par
mécanisme réflexe. Ainsi la lésion d'un nerf se répercute dans le domaine
du nerf symétrique. — H. Cardot.
Bourguignon (Georges) et Tupa (A). — Chronaxie normale du nerf
facial et des muscles de la face chez l'homme. Leur classification fonction-
nelle par la chronaxie. — B. et T. montrent que les muscles releveurs des
traits, assimilables aux extenseurs, ont une grande chronaxie ; les muscles
abaisseurs, assimilables aux fléchisseurs, ont une chronaxie environ deux
fois moindre : ainsi se trouve étendue aux muscles de la face la classification
fonctionnelle par la chronaxie. — H. Cardot.
Banu (G.), Deriaud (R.) et Laugier (H.). — Isochronisme du nerf et du
muscle en excitation unipolaire. — En pratiquant l'excitation monopolaire
sur la grenouille, on constate que la valeur de la chronaxie pour le nerf est
plus petite que la valeur trouvée pour le muscle, ce qui paraît, à première
vue, être en contradiction avec la loi de l'isochronisme du nerf et du muscle
normaux. Mais les auteurs montrent que cette contradiction n'est qu'appa-
rente et que les résultats obtenus dans l'excitation unipolaire s'expliquent
facilement si l'on tient compte que, dans ce mode d'excitation, les électrodes
effectives sont très voisines l'une de l'autre, sur le trajet du nerf. La faible
valeur trouvée pour la chronaxie du nerf est expliquée ainsi par le phéno-
mène connu de la diminution de la chronaxie avec la distance des élec-
trodes. — H. Cardot.
Piéron (Henri). — De l'importance de la phase périphérique dans la
marge de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités
excitatrices. — P. montre que la variation de latence sensorielle est com-
mandée, en majeure partie, par la variation des temps périphériques d'exci-
tation du nerf, pour des durées indéfinies d'excitation. La marge non péri-
phérique représente de un quart à un centième de la marge totale de varia-
tion. — H. Cardot.
Einthoven (W.) et Roos (J.). — Sur la résistance et la différence de
potentiel dans le réflexe psychogalvanique . — L'étude des causes physiques
du réflexe psychogalvanique montre qu'elles sont d'une part une variation
de la différence de potentiel entre les deux points de dérivation (effet E) et,
d"autrepart, un changement de la résistance et de la polarisation (effet W),
les variations de la résistance et de la polarisation sont étroitement liées et
de même sens. A l'aide du galvanomètre à corde, on peut dissocier ces deux
effets : certains individus présentent un effet E très marqué, sans effet W ;
ce dernier se produit sans doute dans d'autres organes que l'effet E. —
H. Cardot.
Chauchard (M. et Mme). — Mesure de l 'excitabilité d'un nerf sécrétoire :
corde du tympan et glande sous-maxillaire. — Le travail des auteurs cons-
titue la première étude quantitative de l'excitabilité d'un appareil sécrétoire.
En faisant varier systématiquement la durée des excitations, leur nombre ou
leur fréquence, on constate que les lois régissant cette excitabilité rentrent
dans la formule générale des nerfs itératifs, formule établie par les travaux
de Lapicque et de ses élèves. La corde du tympan du chien a une chronaxie
SYSTÈME NERVEUX. 235 .
plus petite que celle des vaso-constricteurs et inhibiteurs cardiaques des
vertébrés inférieurs; le pouvoir de sommation de la glande salivaire est
plus grand que celui des centres réflexes médullaires, moindre que celui
des chromatophores de la grenouille et se rapproche de celui de la tunique
contractile des vaisseaux. — H. Cabdot.
Rogers (F. T.). — Sur la régénération du nerf vague. — R. sectionne un
vague chez une série de chiens et de chats anesthésiés à l'éther, et suture
les deux bouts du nerf pour permettre la régénération ; il excite électri-
quement les tibres régénérées un à seize mois après leur section.
Dans ces conditions, aucun signe de régénération des fibres cardio-inhi-
bitrices ou gastriques motrices n'apparaît. Sur un chien, deux mois après
la section d'un vague et sa suture, l'excitation de ce nerf provoqua cependant
une inhibition cardiaque nette durant cinq à dix secondes, suivie d'un rythme
plus lent qu'avant l'excitation : mais l'animal était dans le coma et près de
mourir d'inanition par suite de la vagotomie bilatérale qu'il avait subie, et
n'avait pas été anesthésié. A moins que des fibres accessoires cardio-
inhibitrices suivant un trajet distinct du tronc vago-sympatbique n'aient
échappé à la section, la régénération du vague paraît donc possible si on
attend le temps nécessaire, et l'excitation électrique du vague d'un animal
anesthésié n'est pas un test suffisant. Dans d'autres expériences, la section du
vague non intact fut suivie d'une accélération cardiaque marquée et immé-
diate: le cœur revint lentement, au bout de onze à quatorze jours, à son
rythme initial. L'atropine provoqua alors une accélération nette, le nerf
suturé n'ayant pas recouvré ses fonctions, car sa section ne modifia pas le
rythme du cœur. De plus, l'atropine diminua la motilité gastrique, l'un des
vagues étant coupé et l'autre suturé, mais sans avoir recouvré ses fonctions,
•car cette inhibition a pu être due à une action directe sur les plexus intrin-
sèques, ou bien a pu agir par les splanchniques, par suite alors d'une
excitation centrale atropinique, ou enfin cette inhibition pourrait être en
■rapport avec la sécrétion surrénale. Le rythme de la respiration n'est pas
modifié avec un seul vague en régénérescence ou avec un seul vague
intact. La section du nerf en régénérescence conduit au ralentissement
classique de la respiration. L'excitation du nerf en régénérescence au-
dessus ou au-dessous de la cicatrice provoque une inhibition respiratoire
■et l'hypertension habituelle sur la pression sanguine, ce qui implique la
régénération des fibres du vague, régénération nécessaire pour maintenir
le rythme respiratoire normal. R. n'a pu déterminer si ces phénomènes
étaient dus aux fibres motrices du larynx, ou aux fibres afférentes pulmo-
naires. Après vagotomie bilatérale un mécanisme compensateur entre en
jeu pour ramener le cœur à son rythme normal en dépit de la section des
deux vagues. — Paul Boyer.
Kolm (Richard) et Pick (Ernst P.). — Sur la signification du calcium
pour V excitabilité des terminaisons nerveuses sympathiques du cœur. —
Les recherches ont été faites sur le cœur de Rana esculenta. La pénurie
d'ions Ca libres dans la solution nutritive diminue l'excitabilité des termi-
naisons sympathiques et augmente celle du vague; l'adrénaline, dans ce cas,
donne une inotropie négative ou une pause diastolique qui peut cesser par
l'atropine. Quand on traite le cœur par le chlorure de calcium, l'adrénaline
provoque alors une forte contracture ventriculaire, tandis que les oreillettes
continuent à battre fortement ; l'ergotamine peut inhiber cette contracture.
Le potassium excite d'une façon prépondérante les centres excitateurs
236 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
primaires et produit ainsi la contracture, préparée par le calcium, et, dans
ce cas, l'ergotamine ne l'inhibe pas. Les contractures en question sont liées
à la présence de la partie supérieure du cœur. — H. Cardot.
2° Fonctions mentales
Anonyme. — Shèep Panics. (Nature, 27 janvier, 710, 1921.) [240
Crozier (W. J.). — The question of homing behavior in Chiton. (Amer.
Natur., LV, 276-281, 1921.) [238
Danysz (J.). — La genèse de V énergie psychique : essai de plnlosophie bio-
logique. (1 vol. in-8°, 300 pp., Baillière, 1921.) [236
Dubois (Raphaël). — L'amour maternel chez la Raie Torpille. (C. R. Ac.
Se, CLXXII, 96, 1921.) [240
Gill (E. Léonard). — Behaviour in Lizards. (Nature, 6 octobre, 179, 1921. ï
[240
Herôn-Allen (Ed.). — Phenomena of Intelligence in the Protozoa. (Nature,
9 juin, 456, 1921.) [238
Ludford (R. J.). — Protozoa and the Evolution of the Greqarious instincts.
(Nature, 12 mai, 332, 1921.) [238
Mikhailoff (Serge). — Expériences réflexologiques. — L'activité neuro-psy-
chique (formation des réflexes associés) est-elle possible sans l'écorce céré-
brale? Analyse de l'état actuel de la question et expériences nouvelles sur
Pagurusstriatus. (Bull. Inst. Océan., Monaco, N° 375, 11 pp., 1920.) [238
Perrycoste (F. N.). — Colourcd thinking. (Nature, 24 février, 829, 1921.)
[Observations sur un jeune garçon pour qui les chiffres ont
des couleurs, sur les caractères et la logique de cette coloration, etc. Le
sujet semble voir coloré tout ce qui peut être pensé. Sa sœur présente le
même phénomène ; en outre elle a des saveurs colorées. — H. de Varigny
Richet (Charles). — L'unité psychologique du temps. (C R. Ac. Se,
CLXXKI, 1313, 1921.) [237
a) Rabaud (Etienne), -r- L'instinct paralyseur des Araignées. (C. R. Ac.
Se, CLXXII, 289, 1921.) [239
b) Variations de l'instinct et leur déterminisme chez diverses Araignées.
(Ibid., 487.) [239
Welsh (F. E.). — Crows and starlings. (Science, 20 mai, 485, 1921.) [240
I. GÉNÉRALITÉS.
Danysz (J.). — La genèse de l'énergie psychique. — La thèse de ce livre
est que l'apparition, chez l'homme, ;ï l'exclusion de tout autre vivant, d'états
psychiques conscients, engendre une faculté de modifier son organisme
pour en améliorer le fonctionnement et même la composition. Ce qui donne
à l'homme ce pouvoir unique, c'est qu'il est capable de «prévoir.
FONCTIONS MENTALES. 237
C'est, en d'autres termes, l'ancienne distinction entre l'intelligence et
l'instinct que reprend D. : mais il la renouvelle en se plaçant au point de
vue scientitique. Par cela même qu'il est parvenu à une étape de son évo-
lution où il est devenu conscient, « l'homme est capable de faire prendre
à cette évolution, par des actes volontaires, une direction déterminée » ; il
le pourra d'autant plus qu'il connaîtra mieux sur quels organes ou tissus
de son organisme il faut agir, et quels moyens employer, comment agir
pour rendre cette évolution plus heureuse.
D. insiste surtout sur deux points : Le pallium, plus développé chez
l'homme que chez tout autre vivant, fonctionne non seulement dans un
milieu extérieur, mais aussi dans un milieu intérieur, dont est maître en
partie ce qu'on appelle volonté. « Il y a cette différence entre le milieu
intérieur de l'homme et son milieu extérieur, que le premier contient en
lui toutes les unités matière-énergie organisées, de telle façon que les
énergies cinétiques propres à chacune de ces unités sont devenues en partie
potentielles par leur association en un ensemble distinct, tandis que le
milieu extérieur de l'homme contient toutes ces mêmes unités libres, c'est-
à-dire non organisées dans un ensemble distinct et ayant conservé chacune
pour elle son énergie cinétique propre. » — D'autre part, mieux l'homme
connaîtra les composantes et le milieu de sa vie, plus facilement il trouvera
le moyen non pas de les changer, mais de modifier les associations qui les
relient. Ainsi, le progrès de la pensée résulte surtout de ce que les sphères
d'associations dans le pallium, s'enrichissent de centres nouveaux. Ces deux
préliminaires posés, D. s'attache à colliger les données scientifiques qui
tendent à justifier la formule suivante : « Il est possible d'admettre que
l'homme parviendrait peut-être à modifier dans un sens qui lui serait utile
la structure et le fonctionnement de certains organes, s'il en connaissait
exactement le mécanisme le plus intime, s'il savait avec une précision
suffisante ce qu'il faudrait vouloir, non seulement en gros, mais en détail. »
Mais, actuellement, l'intelligence ne peut agir que d'une façon indirecte, en
cherchant des substances qui provoquent certaines réactions physiologiques.
Dans la seconde partie de son livre, D. exquisse un tableau lointain de ce
qui pourrait être : nous sortirions du cadre de l'Année si nous le suivions.
Mais toute sa première partie se tient très près des faits et représente un
essai fort ingénieux pour montrer le rôle de la pensée dans la vie biologique
de l'homme et l'action du moral sur le physique. — Jean Philippe.
III. Idéation.
Richet (Charles). — L'unité psychologique du temps. — Préciser le
nombre maximum de pensées possibles dans l'unité de temps a été le but
de l'auteur, ce nombre devant, dans sa pensée, donner l'unité élémen-
taire du temps pour la conscience. Il admet pour cela que l'articulation
mentale de chacune des syllabes d'un mot représente un acte intellectuel
élémentaire et cherche en combien de temps nous pensons une phrase don-
née; en moyenne, nous pouvons penser 12 syllabes 5 par seconde. La durée
d'une volition élémentaire peut donc être évaluée à 0 seconde 08 ; elle re-
présente notre unité psychologique de temps. Dans le domaine biologique,
pour les organes qui évoluent et sont soumis à une succession ininter-
rompue de phénomènes distincts, il faut admettre que le temps est, comme
pour la conscience, une réalité en soi, indépendante de toutes nos mesures
arbitraires et des contingences extérieures. — H. Cardot.
238 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
IV. Psychologie comparée.
c. Psychologie animale.
Ludford (R. J.). — Les Protozoaires et révolution de V instinct grégaire. —
A propos des expériences Bohn-Drzewina sur Convoluta (Ann. Biol., xxvir
fasc. I, p. 98), et de l'idée que les organismes en société émettent une subs-
tance protectrice contre les toxines introduites dans l'eau. On observe aisé-
ment l'agrégation des protozoaires (de l'eau des vases à fleurs par exemple)
placés sur un porte- objet dans une goutte à laquelle on ajoute un peu de vi-
naigre. Les protozoaires s'associent en groupes ou amas, en état vigoureux
de vibration. Même chose pour les bactéries (agglutination). Il y aurait là
le début d'un instinct grégaire qui, avec le perfectionnement des formes,
arrive à se présenter sous des aspects autrement complexes, jusqu'à ceux
qui forment un élément fondamental des sociétés humaines. M. J. S. Dun-
kerley (Nature. 2f> mai, p. 395) ne voit là qu'une réaction essentiellement
individualiste. — H. de Varigny.
Heron-Allen (E.). — Phénomènes d'intelligence chez les Protozoaires. —
A propos de la note de Ludford, H. A. considère le terme « instinct gré-
gaire » comme malheureux. Dans le groupement des Protozoaires en ques-
tion il y a de la peur, de l'action réflexe, et de la tension superficielle. Ne
pas confondre peur et intelligence, ni avec les associations de Rhizopodes.
marins. — H. de Varigny.
Crozier (W. J.). — La question de l'instinct du retour chez le Chiton. —
Un certain nombre de Mollusques, en particulier Fissurella, Patella et
surtout Octopus, présentent l'instinct du retour à la même place, lorsqu'ils
s'en sont écartés pour se nourrir. Les Chitons ont aussi cette propriété,
mais à un degré moins précis; ils présentent une sensibilité à la lumière
qui les fait s'abriter dans des crevasses lorsque le soleil brille, et ils ne
sortent que la nuit pour ronger des Algues; les jeunes surtout ont du photo-
tropisme négatif, qui est bien moins marqué sur les individus âgés; C.
pense que ces derniers, qui ont leur coquille fortement érodée, ont perdu
les organes sensoriels tégumentaires qui doivent être les organes photosen-
sitifs; les mouvements déterminés par la lumière du jour, le courant de
marée et peut-être d'autres facteurs, orientent les animaux vers la côte, et
en cherchant une place d'ombre, ils rencontrent presque fatalement la
place qu'ils avaient occupée précédemment; c'est un début de l'instinct du
retour. G. cite un cas curieux d'habitatlocal ; une petite Fissurelle de 9mm.
de long avait élu domicile sur la 3e valve d'un grand Chiton ; sous l'eau,
la Fissurelle quittait sa place pour brouter des Algues fixées sur la coquille
érodée, et toujours retournait au même endroit, auquel elle était parfai-
tement ajustée. — L. Cuénot.
Mikhaïloff (Serge). — Expériences réflexologiques : formation des
réflexes associés chez Pagurux slriatus. — Sous l'influence d'une excitation
tactile, le Pagure se retire entièrement dans sa coquille. Si l'on associe à
l'attouchement une excitation lumineuse d'une couleur déterminée, l'animal
finit par se rétracter sous la seule influence de cette seconde excitation. Le
fait peut se produire déjà à la suite de trente-quatre associations, répétées
à trente secondes d'intervalle. Dans ces conditions, pourtant, le réflexe
FONCTIONS MENTALES. 239
associé est instable, mais en répétant les associations plusieurs jours de
suite, il est possible, non seulement d'augmenter sa stabilité, mais encore
de rendre l'animal sensible à des différences de teintes très faibles. C'est
ainsi qu'au bout de dix jours, le Pagure répond à son excitant éducateur
(lumière rouge) dix à vingt-cinq fois de suite sans que le réflexe ait besoin
d'être renforcé par de nouvelles associations, tandis qu'il ne réagit pas du
tout sous l'influence d'un rayonnement rouge-orange, de teinte peu diffé-
rente. Le réflexe peut encore jouer vingt-deux jours après la cessation des
associations. Ces expériences montrent que l'on peut créer riiez un inverté-
bré, dépourvu d'écorce cérébrale, des réflexes associés analogues à ceux
que Bechterew et PAVLOW ont obtenus chez 1^ Chien. D'après Pavlow,
d'ailleurs, la salivation du chien n'est pas commandée par l'écorce cérébrale.
— R. de La Vàulx.
a Rabaud (E.). — L'instinct parahjseur des Araignées. — L'auteur a
répété sur des Araignées (Thomisides) les mêmes observations que P. Mak-
chal et lui-même avaient faites antérieurement sur les Insectes paralyseurs,
et il est arrivé aux mêmes conclusions : l'araignée ne choisit nullement,
pour piquer sa proie, un point où elle aboutirait à un ganglion ; elle pique
là où la résistance moindre des téguments le permet. LesThomises saisissent
leur proie par une partie quelconque de leurs corps, l'enveloppent de soie
en lui imprimant un mouvement de rotation, puis, lorsqu'elle est immobi-
lisée, font une première morsure. Si la partie rencontrée est résistante, les
morsures se répètent en différents points du corps jusqu'à ce que, rencon-
trant une membrane de moindre résistance, l'araignée puisse enfoncer ses
chélicères. Le venin agit avec une rapidité et une efficacité variables :
certains insectes, paralysés, meurent sur le coup, d'autres reprennent leur i
activité. La taille de l'araignée n'a aucune influence sur la rapidité d'action
du venin. — M. Goldsmith.
b) Rabaud(E.). — Variations de l'instinct et leur déterminisme chez diverses
Araignées. — Dans cette seconde note il s'agit de la façon dont les Araignées
(Epéires, Agélénides) capturent leur proie. Les Epéires l'enveloppent géné-
ralement dans une trame de soie, avant de mordre, mais des variations
s'observent : l'ordre de ces actes peut être interverti. Tout dépend de la
façon dont la proie vient en contact avec les chélicères, qui sont alors
immédiatement enfoncées; si la proie, saisie toujours avec les pattes anté-
rieures, s'agite modérément, les pattes demeurent en demi-flexion, la proie
n'est pas en contact avec les chélicères et l'enveloppement a lieu avant ; si
l'agitation est violente ou si la proie n'a pas de consistance solide, les pattes
sont amenées à se fléchir davantage, le contact avec les chélicères s'établit
et la morsure a lieu avant tout enveloppement.
Les Agélénides, qui n'enveloppent pas leur proie, montrent des varia-
tions dans la façon de les saisir : tantôt en une seule fois, tantôt après
plusieurs essais. Le facteur déterminant est ici l'intensité des vibrations que
l'insecte capturé imprime à la toila : jusqu'à un certain degré, les vibra-
tions sont attractives pour l'Araignée, au delà elles deviennent répulsives ;
des mouvements de va-et-vient peuvent s'établir de cette façon.
Les divers modes de comportement s'établissent ainsi en raison des cir-
constances extérieures et non en raison de leur utilité supposée. —
M. Goldsmith.
Dubois (Raphaël). — L'amour maternel cite:- la Raie Torpille. — L'au-
240 L'ANNEE BIOLOGIQUE..
teur ayant observé qu'une Torpille mère a cessé de donner des secousses
électriques à la naissance de ses petits, et a recommencé de les donner
quand ceux-ci lui furent enlevés, en conclut que la décharge électrique est
« volontaire et consciente », et que c'est par amour et pour ne pas nuire à
ses petits que la Torpille supprime ses secousses habituelles. — A. Drze-
wina.
Gill (E. Léonard). — Comportement des lézards. — Lacerta vivipara,
mâle et femelle. La femelle est en affaires avec une forficule. Le mâle
cherche à saisir l'insecte, et y réussit. La femelle lui blesse l'épaule pour se
venger. D'habitude ces manières ne se présentent pas. La femelle, peu
après, aperçoit encore un perce-oreille a demi abrité sous une pierre. Le
mâle, mis en éveil, la guette. Cette fois, la femelle commence par saisir le
mâle par le museau, et le tient ferme. Il finit par s'échapper, mais au
moment où il s'évade, elle se jette sur le perce-oreille, sans que le mâle
manifeste la moindre prétention à la proie. — IL de Varigny.
Welsh (F. E.). — Corneilles et ëtourneaux. — Un chasseur blesse un
étourneau, qui tombe mais ne peut être retrouvé. Peu après on voit des cor-
neilles occupées à pourchasser celui-ci dans l'herbe où elles l'ont découvert.
L'une d'elles s'empare du malheureux blessé, l'emporte dans son bec, le
porte à quelque distance, le dépose en terrain découvert où une troupe de
corneilles s'amuse à le tuer à coups de bec. Le chasseur chasse la troupe, et
trouve l'étourneau à peu près mort. — H. de Varigny.
[Anonyme]. — Paniques chez les moutons. — Une panique épidémique
s'est produite durant la nuit du 10 au 11 décembre 1920, chez les moutons
en parc d'une vingtaine de localités du Cambridgeshire. Les animaux
eifrayés ont brisé leurs parcs et se sont échappés. Le fait n'est pas isolé. Le
mouton est très timide et nerveux. Le 3 novembre 1888, par nuit très noire
quelques éclairs firent sauter la barrière à des milliers de moutons. Une
autre panique considérable a eu lieu le 4 décembre 1893, toujours de nuit.
La panique de 1893 paraît, après enquête, avoir été provoquée simplement
par une obscurité profonde. Pareille obscurité (que peu de gens connaissent)
s'est présentée au début de la nuit entre 8 et 9 heures du soir. Elle était
telle, dit un témoin, qu'il ne pouvait voir sa propre main. Elle dura 30 ou 40
minutes, due peut-être, d'après un autre observateur, à un nuage noir extra-
ordinaire qui semblait rouler sur le sol. C'est l'obscurité qui semble avoir
été cause de la panique. En temps normal, une certaine visibilité existe
toujours, mais si elle disparaît, le moindre mouvement un peu brusque d'un
mouton en provoque chez les voisins — et avec intérêt — et en un rien de
temps toute la troupe est en panique, ne pouvant se renseigner, se rassurer
par la vision. Aussi les paniques sont-elles plus fréquentes chez les mou-
tons réunis en parc que chez leurs congénères éparpillés dans un champ. —
H. de Varigny.
THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 241
Théories générales. Généralités
Houssay (Frédéric). — Force et cause. (Paris, E. Flammarion, 250 pp.,
Bibl. Philos, scient., 1920.) [241
Matthew (W. D.). — Life in other Worlds. (Science, 16 septembre, 239,
1921.) [242
Reinheimer (H.). — Plant-assassins and their nemesis. (The World's work,
july, 1921, 163-168.) [242
Houssay (F.). — Force et. cause. — Ce livre est fait de leçons professées
par l'auteur et qui ont fini par constituer un exposé de ses conceptions philo-
sophiques en matière de biologie. C'est à ce titre qu'il nous intéresse, car en
lui-même il n'apporte rien d'essentiellement nouveau. Les premiers chapi-
tres traitent des diverses formes de la connaissance (artistique, littéraire,
scientifique';, du travail d'abstraction qui est propre à chacune d'elles et de
ce qui caractérise en particulier la connaissance scientifique. L'auteur con-
sidère les notions de temps, d'espace, de mouvement, de force, de matière
dans leurs rapports et se range du côté de la conception qui met au premier
plan la force et en déduit la masse (point de vue énergétique ou « dynamique »,
opposé au « matérialisme »); la forme est un résultat des forces dirigées. En
biologie, l'auteur est « mécaniste », en ce qu'il considère la vie comme un
ensemble physico-chimique, à étudier par les mômes méthodes que les phé-
nomènes inorganiques et dans lequel interviennent les seules notions méca-
niques : temps, mouvement, espace, force, travail, énergie. Il est aussi
déterministe, dans ce sens que rien dans les phénomènes vitaux n'est dû au
hasard; il est, enfin, anti-finaliste convaincu, ennemi de toute introduction
dans la science d'autres causes que les causes efficientes.
Ces conceptions mécanistes amènent néanmoins l'auteur à couronner son
édifice philosophique par une conclusion nettement spiritualiste : l'Esprit,
la Volonté présidant à la création et à l'évolution du monde. Voici essentiel-
lement la marche de sa pensée.
Dans le monde inorganique, les diverses transformations d'énergie abou-
tissent, comme on sait, à une dégradation générale d'énergies d'ordre supé-
rieur en l'énergie calorique, dégradation qui s'effectue facilement, tandis
que le phénomène inverse (transformation d'énergie calorique en énergie
mécanique par exemple) ne peut se faire qu'avec peine et à condition qu'il
y ait une chute de température interposée (comme dans la machine à va-
peur). La vie fait exception : ce qui la caractérise, c'est la formation d'éner-
gie mécanique, d'ordre supérieur, au dépens d'énergies inférieures, chimi-
que et calorique, une réhabilitation d'énergie, n'exigeant pas de chute de
température. Il n'y a pas là de création d'énergie spéciale, mais seulement
une transformation d'énergies existant partout ailleurs ; cette transformation
permet cependant, dans l'évolution ultérieure, l'apparition d'une énergie
nouvelle, l'énergie psychique, résultant d'une nouvelle « réhabilitation ». Les
rapports entre elle et les autres formes d'énergie sont « irréversibles » : si la
pensée peut faire naître des forces et les diriger, la réciproque n'est pas vraie
et aucune force connue ne peut faire naître la pensée. Elle n'a pas sa source
dans le cerveau, qui n'est pour elle qu'une sorte de réceptacle convenable,
l'année biologique. 16
242 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mais nullement exclusif : il est parfaitement légitime de supposer que l'éner-
gie psychique existe ailleurs dans le monde et se conserve après la fin de la
vie individuelle. Pour rendre plus concrète son idée, l'auteur cite l'exemple
de l'électricité : au début de sa découverte, elle apparaissait comme une
propriété de l'ambre se manifestant par le frottement; on a vu ensuite
' qu'elle était répandue partout ailleurs. Il en est peut-être de même pour la
pensée, avec cette différence qu'on n'a pas encore découvert ses manifesta-
tions en dehors du système nerveux.
La série évolutive se présente donc ainsi : force dirigée — matière — vie
— pensée. Tout cela est sujet à un déterminisme strict, mais quelle en est
'la cause déterminante? Toujours, dans les phénomènes naturels, nous
avons trouvé des causes agissantes extrinsèques'; il doit en être de même ici.
Et cette cause extrinsèque ne peut être que la force en laquelle aucune
autre ne se transforme, c'est-à-dire l'énergie psychique, la pensée. La
pensée est donc primordiale, se trouvant en dehors du temps et de l'espace,
cause efficiente de tout et en même temps cause finale, à laquelle aboutit
la série évolutive dans sa dernière étape. L'Inte-lligence, la Volonté se trou-
vent à l'origine du monde comme forces créatrices.
[A ce niveau, le savant fait place au métaphysicien, et plus les considéra-
tions émises dans le même ouvrage sur la morphogénèse et ses facteurs
nous paraissent inspirées du meilleur esprit scientifique, plus nous sommes
surpris de voir l'auteur s'abandonner si facilement — et avec l'illusion de
rester fidèle à la même méthode — aux hypothèses invérifiables]. — M.
Golds.mitii.
Matthew (W. D.). — Vie dans les autres mondes. — La vie, et la vie
intelligente en particulier, existe-t-elle sur d'autres planètes? Les astronomes
sont plus enclins à dire oui, les biologistes à dire non. L'astronome imagine
volontiers que là où peuvent se trouver les conditions physiques et chimi-
ques existant sur terre la vie doit exister aussi. Et, dès lors, il doit y avoir
beaucoup de mondes habités. Comme biologiste, M. lui donne tort. Consi-
dérant l'histoire des êtres organisés, ilconstate que si les conditions physico-
chimiques ont existé sur terre pendant des millions et centaines de millions
d'années, la vie n'est apparue qu'une demi-douzaine de fois, peut-être
même une seule fois. Tous les êtres proviennent d'une demi-douzaine de
souches, peut-être d'une seule, par voie d'évolution. Il semble dès lors que
les conditions favorables à l'apparition de la vie soient très complexes et ne
se rencontrent que très exceptionnellement. Dans ces conditions, il est peu
probable qu'il y ait beaucoup de mondes habités. — H. de Varigny.
Reinheimer (H.). — Les assassins des plantes et leur nême'side. — L'idée
fondamentale de l'auteur que l'existence parasitaire ou prédatrice conduit
toujours, dans tout le monde organique, y compris la société humaine, à des
manifestations pathologiques aboutissant à la dégénérescence (voir Ann.
Biol., 1920-21, p. 92) est, dans cet article pour grand public, appliquée au
cas particulier des rapports entre animaux et plantes. Ce sont normalement
des rapports de mutualité, comme dans l'exemple bien connu des insectes
pollinisateurs, mais lorsque l'insecte, l'abeille par exemple, s'avise d'obtenir
le nectar d'une façon frauduleuse, en perçant la corolle, il en résulte, si le fait
se généralise, un état pathologique pour l'insecte lui-même. Les abeilles,
espèce travailleuse, jouissent d'une immunité remarquable contre les Strep-
siptères parasites, tandis que les hyménoptères de proie, les guêpes par
exemple, Sont fortement attaqués. Tous les parasites ont leurs hyperparasites
THÉOfRIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 243
etsont généralement pins faibles que les « travailleurs ». Les grands mammi-
fères qui détruisent les plantes au lieu de prélever sur elles leurs parties de
réserve seulement, subissent le châtiment naturel sous forme de dégénéres-
cence, résultat d'alimentation trop abondante. Ainsi, l'éléphant, avec ses dé-
fenses dont le développement est dû à l'abus des incisives, est un animal acro-
mégalique, en voie de disparition. Le sanglier de Sumatra, à la recherche des
fruits du palmier, tue l'arbre lui-même; résultat: les hommes se liguent contre
lui et menacent la vie de l'espèce. Le Gorille casse des troncs et des branches
en se frayant le chemin dans la forêt; il se sert pour cela de sa tête, avec
ses fortes saillies osseuses, ses muscles puissants, son cou gros et réduit, et
devient acromégalique. Dans le passé, les espèces géantes qu'on considère
généralement comme trop différenciées (Pterodactylus, Dinosauriens, grands
Mammifères) et qui s'éteignaient avant les espèces de petite taille, étaient
celles dont la vie était trop facile et prédisposait à la paresse. La loi de
l'harmonie générale entre organismes et entre organes s'applique également
à l'homme : sa constitution physique est celle d'un être peu apte à tuer;
il n'a donc plus qu'à s'y conformer dans sa vie sociale en en bannissant la
paresse et la vie de proie.
[Il y a, dans les idées de l'auteur, un fond de vérité incontestable dont
tous les faits de dégénérescence parasitaire témoignent, mais la plupart des
exemples qu'il cite ne sont pas suffisamment probants; la question doit
encore être beaucoup étudiée en ce qui concerne les modes d'existence qui
ne sont pas à proprement parler parasitaires, mais prédateurs.] —
M. Goldsmith.
La cclliiSe
Bastin (A.). — Contribution à l'étude des Grégarines monocystidéeè. (Bull,
biol. France, Belgique, LUI, 325-373, pi. V-VI.) [252
Braecke (Marie). — Etude microchimique du bulbe d'Ail. (Mém. Cl. des
. Se. Acad. roy. Bel?., 2e S., VI, 36 p., 3 pi., 1921.) [248
Conrad (W.). — Sur un Flagellé nouveau à trichocystes, Reckertia sagitti-
fera, n. r/., n. sp. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VI, 541-553, 4 fig.,
1920.) [246
Dragoiu (J.ï. — Influence de la pression osmolique sur la division cellulaire.
(C. R. Ac. Se, CLXXIV, 199, 1922.) [252
a) Fauré-Frémiet (E.). — Constitution de l'œuf de Sabellaria alveolala L.
(C. R. Ac. Se, CLXXIII, 1023, 1921.) [247
b) Echanges respiratoires des œufs de Sabellaria alveolala au cours de
é la segmentation ou de la cytolyse. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 20, 1922.)
[Ibid.
a) Fauré-Frémiet (E.) et Garrault (H.). — Constitution de l'œuf de truite
(Trulla fario) (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1375, 1922.) [247
b) — — Constitution de l'œuf ovarien de carpe {Cyp. Carpio) (Ibid., 1495.)
Fauré-Frémiet et Vivier de Streel (M,le du). — Composition chimique de
l'œuf et du têtard de Rana temporaria. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 613, 1921.)
[247
Gray (J.). — Exosmosis from animal cells. (Journal of Physiolqgy, LV,
N°s 5 et 6, 323-25, 4 fig.. 1921.) [249
Hannevart (Germaine). — Sur la présence de thiosulfate de calcium dans
Achromatium oxaliferum Schew. (Bull. Cl. Se Acad. Belg. [5], VI, 600-605,
7 fig., 1920.) [248
Hegner (R. W.) et Hsiang-Fong Wu. — An analysis of the relation
betiveen growth and nuclear division in a parasitic Infusorian, Opalinct sp.
(Amer. Natur., LV, 335-346, 1921.) [246
Jacobs (M. H.). — The production of inlracellular acidily bg neulral and
alkaline solutions containing carbondioxi/de. (American Journal of Physio-
logy, LUI, N° 3, 457-463, 1 tableau, 1920.) [251
Loeb (Léo). — Amœboid movement, lissue formation and consistence of
protoplasm. (Amer. Journ. Physiol., LVI, mai 1921.) . ' [249
Loeb (Léo) and Blanchard (Kenneth C). — The e/fect of various salis on
the outgrow'th from expérimental amœbocyte tissue near the isoelectric point
L'ANNÉE lïIOI.OCIQUE. 17
246 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
and with the addition of acid or alkali. (American Journal of Physiology
LX, N° 2, 277-307, 1922.) [250
Marinesco (G.). — Contribution à l'étude de l'histologie pathologique et de
la pathogénie de l'idiotie amauro tique . (Soc. méd. hôpitaux Bucarest, 9 juin
1920.) '[252
Philippson (M.). — Les lois de la résistance électrique des tissus vivants.
(Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VII, 387-403, 3%, 1921.) [251
Redfîeld (Alfred C.) and Bright (ElizabethM.). — The Physiologicalchan
ges produced by radium rays and ultra-violet liglit in the egg of Nereis.
(Journal of Physiology, LV, Nos 1 et 2, 61-85, 8 fig., 2 tableaux, 1921.) [251
Rees (Charles W.). — The neuromotor apparatus of Paramecium. (Amer.
Natur., LV, 464-468, 1921.) [246
1. Structure et constitution chimique de la cellule.
a) Structure.
Hegner (R. W.) et Hsiang-Fong Wu. — Tine analyse de la relation
entre la croissance et la division nucléaire chez un Infusoire parasite, Opa-
lina sp. — Des Opalines de têtards de Grenouille présentent de 3 à
29 noyaux ; pendant la multiplication nucléaire et la croissance, la dimension
totale des individus augmente, de telle façon que le rapport nucléo-cyto-
plasmique reste constant; la division nucléaire n'est pas synchrone, habi-
tuellement on ne voit qu'un noyau en division, très rarement 2, 3 ou 4;
il, est possible que le noyau qui se divise suffise à rétablir la relation nor-
male entre noyaux et cytoplasme, la division nucléaire étant déterminée
par un accroissement de cytoplasme qui peut être déterminé approximative-
ment. Quand les Opalines avancent en âge, les noyaux, tout en augmentant
dénombre, décroissent en volume et surface. — L. Cuénot.
Rees (Charles W.). — L'appareil neuromoteur de Paramecium. — Cet
Infusoire renferme un appareil fibrillaire complexe, qui établit une con-
nexion entre les membranelles du cytopharynx et les cils périphériques
et aussi les trichocystes avec le centre neuromoteur, logé dans l'endoplasme
juste en avant du cytostome. L'appareil paraît, d'après sa morphologie,
jouer un rôle de conduction, car les microdissections montrent que le mou-
vement coordonné des membranelles du cytopharynx est interrompu quand
les fibres sont sectionnées et que le mouvement coordonné des cils périphé-
riques est interrompu quand le centre neuromoteur est détruit. — L. Cuénot.
Conrad (W.). — Sur un Flagellé nouveau à trichocystes, Reckertia saqitti-
fera n. g., n. sp. — Ce Flagellé possède dans son ectoplasme des trichocystes
analogues à ceux que l'on trouve chez les Infusoires et, très rarement, chez
les Flagellés; ces organes, qui ne se rencontrent jamais dans les pseudo-
podes, sont plus nombreux dans les cellules qui viennent de se diviser, ce
qui permettrait de croire qu'ils se forment dans l'endoplasme, au voisinage
du noyau, pour émigrer ensuite vers la périphérie. C. les considère comme
des vacuoles spécialisées, explosives, renfermant une substance semi-liquide,
CELLULE. 247
glaireuse, légèrement filante et visqueuse, qui est très probablement une
gelée pectosique ; une excitation d'ordre pbysique ou chimique détermine
une contraction de la vacuole, qui éjacule son contenu sous forme d'un fil
ténu, se gonflant et s'épaisissant irrégulièrement au contact de l'eau. —
P. Remy.
P) Constitution chimique.
a) Fauré-Frémiet (E.). — Constitution de l'œuf de Sabeilaria alveolala !..
— Le eytoplasma de l'œuf consiste en une substance fondamentale contenant
deux sortes de granules : les unes de nature lipoïde, les autres constituées
par une « vitelline ». La substance fondamentale renferme des substances
albuminoïdes et lipoïdes intimement liées entre elles, et une faible quantité
de glycogène en solution. La « vitelline » se rapproche par sa constitution
de celle de l'œuf de grenouille ; elle est formée de deux substances protéi-
ques distinctes, l'une acide (probablement une nucléoprotéide), l'autre
neutre. Les substances grasses de l'œuf sont les graisses neutres, les savons
•et les phosphatides. La détermination de la chaleur de combustion de l'œuf
fait supposer en outre qu'il renferme des substances azotées autres que
les protéines proprement dites. — M. Goldsmith.
Fauré-Frémiet (E.) et Vivier de Streel (MUe du). — Composition chimi-
que de l'œuf et du têtard de Rana temporaria. — On sait (à la suite des recher-
ches de Davenport et de Fauré-Frémiet et Dragoiu) que, les premiers jours
après l'éclosion du têtard, sa croissance se fait surtout par absorption d'eau
et qu'aucune nourriture venue du dehors n'est nécessaire pour son exis-
tence. Des dosages ont montré aux auteurs que le développement à ce stade
ne consiste pas seulement en une augmentation de poids par imbibition
d'eau, mais qu'il y a une véritable formation de tissu, autotrophe, aux
dépens du glycogène, des lipoïdes et de la « vitelline », qui est une réserve
d'azote, de soufre et de phosphore. — M. Goldsmith.
//) Fauré-Fremiet (E.). — Echanges respiratoires des œufs de Sabeilaria
alveolata au cours de la segmentation ou de la cytolyse. — L'absorption
d'oxygène par les œufs de Sabeilaria s'accroît très lentement en fonction de
la température entre 0° et 16° et rapidement au contraire entre 16° et 20°.
L'activité respiratoire n'est que très faiblement augmentée par la fécondation,
et l'accroissement constaté est sans doute dû simplement à l'accroissement
de surface correspondant à la formation des premiers blastomères. La con-
sommation d'oxygène est sensiblement la même pendant la segmentation et
pendant la cytolyse. — H. Cardot.
a) Fauré-Frémiet (E.) et Garrault (Mlle H.). — Constitution de l'œuf
de truite. — L'oocyte mur est formé, ainsi que l'a montré Hexxeguy, d'une
masse homogène, visqueuse, de vitelline et d'une couche périphérique,
formée par le cytoplasme englobant des gouttelettes huileuses. Les auteurs
ont repris l'étude chimique de l'œuf mûr après en avoir déterminé la com-
position centésimale. Ils ont séparé la vitelline par la méthode de Levene, en
ont étudié la composition centésimale et la solubilité dans des solutions de
KG, NaCl ou CaCl2. La présence de CaCl2 augmente particulièrement la
solubilité de la vitelline, et il se trouve précisément que dans l'œuf total, il
y a une quantité de calcium notable qui se trouve entraîné en grande
partie par la vitellint lors de sa précipitation. Les corps gras se répartissent
248 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
*
ainsi, par 100 du poids sec total : glycérides 10 %, phosphatides 8,2 %, cho-
lestérine 1,37 °/c. L'indice d'iode des acides gras des phosphatides indique la
présence de composés moins saturés que l'acide oléique. Les glycérides
renferment comme acides gras des acides oléiques et myritiques. Ces
glycérides correspondent aux gouttelettes huileuses intracytoplasmiques de
Henneguv. Les hydrates de carbone sont représentés par 0,34 % d'un sucre
réducteur; il n'y a pas de glycogène. Quant au phosphore, le calcul du
phosphore de la vitelline et des phosphatides montre qu'il reste 0,5 % de
phosphore combiné sous une troisième forme. — E. Aubel.
b) Fauré Frémiet (E.) et Garrault (H.). — Constitution de V œuf ova-
rien de carpe. — L'œuf de carpe arrivé près du terme de sa croissance se
montre formé d'une vésicule germinative, entourée d'une couche cytoplasmi-
que chromatique développée. Le reste de cytoplasme renferme des granula-
tions mitochondriales et deux sortes d'éléments vitellins : des globes hyalins,
décrits par Valencienne et Fremy comme gouttelettes de graisses, mais qui
se comportent en réalité comme des substances albuminoïdes et des tablettes
de graisses, se teignant, même après passage dans l'alcool, le xylol, le
chloroforme et la paraffine, par des colorants des lipoïdes. On n'observe pas
de graisses osmio-réductrices. Par broyage avec eau salée, filtration, puis cen-
trifugation, on sépare, sur un liquide trouble, une couche verdàtre de vési-
cules et globes hyalins, et un culot jaune rosé de tablettes cristalloides. Les-
globes hyalins sont des phosphoprotéides, les tablettes sont constituées par
une vitelline et une lécithine. Les corps gras de l'extrait éthéré total sont
particulièrement riches en phosphatides (12,33 %), ce qui est l'inverse chez
la truite. La recherche du glycogène est demeurée négative. Quant aux.
matières minérales, elles montrent une proportion importante de Ca, et le
phosphore, en dehors du phosphore des vitellines et des lécithines s'élève
à 0,14 °/o sous une forme inconnue. — E. Aubel.
Hannevart (Germaine). — Sur la présence de lliiosulfalc de calcium
dans Achromatium oxaliferum Schew. — Le cytoplasme de cette Bactérie
géante contient, outre des granulations de soufre, de grosses inclusions qui
seraient constituées non pas par de l'oxalate ou du carbonate de calcium
comme on l'a prétendu, mais par de l'hyposulfite (— thiosulfate) de cal-
cium; ce corps serait un terme de passage dans l'oxydation des matières,
organiques sulfurées qui se décomposent dans les mares. — R. Remv.
Braecke (Marie). — Elude microchimique du bulbe d'Ail. — Les cellules
du parenchyme du bulbe d'Ail contiennent un glucoside sulfuré à double
liaison qui peut se dédoubler par hydrolyse en essence d'ail et fructose; les
cellules albuminoïdes de la gaine libéro-ligneuse renferment un ferment
capable de dédoubler ce glucoside; l'essence d'ail ne préexiste donc pas dans
les cellules de la gaine, comme l'a cru Voigt, mais ne se forme que lorsque
glucoside et essence sont en contact, ce qui arrive lorsqu'on blesse le bulbe
ou qu'on supprime la semi-perméabilité des cellules en les tuant soit par
des vapeurs toxiques (éther. chloroforme, alcool amylique), soit par le froid
(immersion dans l'air liquide). L'ail renferme aussi un polysaccharide, l'inu-
line, libérant du fructose par dédoublement; en outre, dans la gaine qui.
entoure le système vasculaire et dans les racines, il y a de l'amidon. —
P. Remv.
CELLULE. 249
2. Physiologie de la cellule.
Gray (J.). — Exosmose des cellules animales. — Les cellules composant
un tissu présentent individuellement de grandes variations dans leur résis-
tance aux agents toxiques utilisés pour produire l'exosmose; la vitesse avec
laquelle les électrolytes sont libérés d'un nombre considérable de cellules
n'est pas un index de la marche de l'exosmose d'une cellule isolée, à moins
que la toxicité de la solution utilisée soit assez grande pour que toutes les
cellules soient touchées en très peu de temps. Il faut donc opérer sur des
cellules isolées. Sur les œufs de truite provenant de la même femelle, G. a
obtenu les résultats suivants : la vitesse absolue de l'exosmose des différents
œufs dans la même solution, est simplement un index de la susceptibilité des
différentes cellules. La nature générale de l'exosmose est la même dans tous
les cas; il y a une phase initiale durant laquelle la membrane cellulaire est
détruite. La durée de cette phase dépend de la résistance de la cellule indivi-
duelle et de la force de la sélection toxique. La phase initiale finie, les élec-
trolytes diffusent hors des cellules selon les lois de la simple diffusion. Les
électrolytes intra-cellulairesne représentent pas l'équilibre d'un tel système,
comme l'ont prétendu Donnan et Moore. — Paul Boyer.
Loeb (Léo). — Mouvement amœboïde, formation des tissus et consistance
duproloplasma. — Le développement du tissu amœboïde (cellules sanguines
de la limule) dépend de la pression osmotique du milieu; l'optimum est à
une concentration d'environ m/2 NaCl. La façon dont se comportent les
amœbocytes émigrant du tissu (rapidité des mouvements, conservation des
granulations, caractère des pseudopodes et des mouvements amœboïdes,
consistance du protoplasma) dépend des facteurs suivants : caractère et âge
du tissu utilisé; pression osmotique et caractère des substances du milieu
environnant; température: temps durant lequel le tissu est exposé au milieu.
On peut expérimentalement modifier la majorité de ces facteurs et modifier
ainsi le caractère des pseudopodes et des mouvements amœboïdes. Parles
changements dans la pression osmotique du milieu ambiant, on peut changer
la consistance des cellules et en même temps le caractère des mouvements
amœboïdes. KNH1 et Ca présentent des effets typiques sur les cellules et
leurs mouvements amœboïdes. KC1 en solution légèrement hypotonique
ramollit toute la cellule, y compris le granuloplasme, et on peut ainsi produire
des mouvements circulaires de la cellule, et parfois des mouvements plas-
matiques intracellulaires; ces mouvements, qui ne se produisent pas habi-
tuellement à la température de 10°, sont accélérés par une élévation modérée
de température (25° à 28° environ). Les mélanges de sels semblables à ceux
qui se trouvent dans le sang ne donnent pas de résultats aussi bons que le
sérum de Limule. Ils sont particulièrement inférieurs au sérum si l'on se
sert de cell-fibrin qui est moins résistante. Une élévation de la température
accroît le rythme du développement; celui-ci cependant est d'habitude moins
marqué qu'on ne l'attendrait d'après la loi de Van't Hoff, car probablement
une élévation de la température favorise en même temps, les changements
destructeurs dans les cellules. Une élévation de température augmente aussi
les mouvements protoplasmiques de la cellule. Sous certaines conditions, elle
élargit et arrondit les pseudopodes; si elle est suffisamment accusée, elle
peut produire tout un cycle de changements dont la partie la plus accusée
est la formation de gouttes multiples de pseudopodes et de formes sembla-
bles à une mûre. Quoique ces changements soient réversibles à un certain
degré, la chaleur cause une altération permanente du protoplasme. Les
250 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tissus âgés et les tissus obtenus d'animaux anémiques manifestent leur infé-
riorité spécialement dans les milieux les moins favorables. La migration des
cellules des tissus est déterminée par deux facteurs : la réaction stéréotro-
pique et la tendance vers la croissance centrifuge. Le premier facteur dé-
pend des changements dans la consistance du protoplasme, produits par des
changements dans le milieu ambiant, et spécialement par le contact avec des
corps solides. La même réaction entre en jeu pour une part dans la phago-
cytose, dans la formation de cellules géantes en présence des corps étrangers
(où les corps étrangers peuvent produire des changements encore plus con-
sidérables dans la consistance cellulaire) et dans la libération de substances
accélérant la coagulation du sang. La tendance vers la croissance centrifuge
peut être expliquée en admettant que le contact avec une cellule conduit à
un état de repos à la place du contact, tandis que le changement dans le
milieu environnant conduit au mouvement. Le caillot du sang de Limule n"est
pas de la fibrine véritable, mais consiste simplement en cellules aggluti-
nées ; ce caillot ne peut pas être considéré comme le type d'un tissu et les
facteurs dont dépend sa formation ne sont pas semblables à ceux qui entrent
en jeu dans la formation des tissus. Parmi ces facteurs dominent les chan-
gements dans la consistance du protoplasme. Une gradation dans la consis-
tance du protoplasme conduit à la production de structures variées qui sont
analogues sur divers tissus normaux. — Paul Boyer.
Loeb (Léo) et Blanchard (Kenneth C.;. — L'action de sels divers sur le
développement du tissu amœbocyte expérimental près du point isoélectrique et
avec addition d'acide ou d'alcali. — L'action de solutions salines variées
sur les cellules émigrant des cultures de tissu amœbocyte expérimen-
tal concorde avec l'action de ces solutions sur les cellules sanguines en sus-
pension dans une goutte de sang, reçue directement dans ces solutions. On
observe une diminution de la consistance des cellules sous l'influence des
sels de potassium, une production de pseudopodes suivie d'hyalinisation et
de cytolyse dans le chlorure de sodium, un état intermédiaire dans RbC'l et
CsCl, une conservation des granulations et la formation de cellules muri-
formes dans NH;C1, une hyalinisation marquée et une cytolyse dans CaCl2,
une contraction et une augmentation de la consistance des cellules dans
SO^Na2 et les solutions de citrate. Toutes ces solutions qui tendent à diminuer
la consistance cellulaire élargissent et arrondissent les pseudopodes (solu-
tions hypotoniques, sels de K, Rb, Cs), tandis qu'une augmentation de la
consistance, rend les pseudopodes plus fins (solutions hypertoniques, sul-
fates, citrates). La séparation des protéides du sérum sanguin détériore le
sérum de Limule ; l'addition de sérum sanguin au filtrat du sérum de Limule
coagulé dans les proportions d'une partie de sérum pour trois parties de fil-
trat ou de solution de Van't Hoff, rend à ce dernier sa valeur comme milieu
.pour les cellules du sang. L'addition de sérum sanguin aux simples solutions
salines qui sont nocives elles-mêmes par les cellules du sang, les améliore
sans cependant produire un effet équivalent à celui du sérum sanguin pur.
Les solutions de NaCl présentent une grande variabilité dans leur action sur
les cellules émigrant du tissu amœbocyte ; tantôt le développement est bon
comme dans le sérum de Limule, tantôt il se produit une hyalinisation rapide
et une cytolyse. L'addition d'acide et d'alcali en certaines proportions ne pro-
duit pas seulement une amélioration marquée du développement des cellules,
pourvu que la nocivité des solutions salines auxquelles l'acide ou l'alcali est
ajouté ne dépasse pas certaines limites, mais la croissance dans les solu-
tions acides peut, en définitive, surpasser celle dans le sérum de Limule.
CELLULE. 251
Les solutions paraissent les plus nocives près du point isoélectrique. L'action
bienfaisante des acides et des alcalis se fait sentir dans les solutions à la fois
hyper- et hypotoniques ; les acides et les alcalis diminuent probablement la
perméabilité des cellules ou de certains de leurs constituants et préservent
ainsi les cellules de l'action nocive de l'eau et des substances dissoutes dans
l'eau. Les acides organiques et minéraux agissent les uns comme les autres
et à des concentrations voisines. Certains constituants organiques du sérum
de Limule, probablement ses protéides, exercent une influence protectrice
sur les amœbocytes, mais cette influence n'est pas aussi efficace que l'acide
à sa concentration optima. — Paul Boyer.
Redfield (Alfred C.) et Bright (Elizabeth M.). — Les changements phy-
siologiques produits par les rayons du radium et la lumière ultra-violette sur
les œufs de Nereis. — Les rayons a et la lumière ultra-violette ont la même
action nocive sur le cours de la formation de la membrane et sur la sécré-
tion de la gelée par les œufs de Nereis, mais les rayons de longueur d'onde
de moins de 3.000 Â. U sont sans action. Les changements qu'ils produisent
sont limités à un côté de l'œuf. L'irradiation altère le cours de la formation
de la membrane en retenant une certaine quantité de la substance gélati-
neuse dans l'espace périvitellin de l'œuf. La rétention de cette substance est
due surtout à une altération de ses propriétés physiques. Une modification
de la perméabilité de la membrane de l'œuf ne semble pas intervenir comme
facteur important de cette rétention. Les différences d'action des rayons du
radium et de la lumière ultra-violette sur la formation de la membrane, sur
a production d'une parthénogenèse artificielle, et sur le développement sont
dues à des différences dans le pouvoir de pénétration de ces radiations.
Puisque le changement produit dans les œufs est simple dans sa nature,
on peut penser qu'un mécanisme commun est à la base des effets produits
par ces différentes radiations. — Paul Boyer.
Philippson (M.). — Les lois de la résistance électrique des tissus vivants.
— Le système complexe de résistance constitué par un tissu comprend une
résistance de capacité (capacitance) dont la valeur décroit avec la valeur de
la fréquence du courant; les membranes cellulaires se comportent d'ordi-
naire vis-à-vis du courant alternatif comme des capacités ; leur résistance
de polarisation est analogue à une résistance de capacité. Dans le muscle de
Cobaye, la résistance chimique des membranes et espaces intercellulaires, de
même que la résistance de polarisation, diminuent très rapidement après la
mort, tandis que la résistance électrolytique propre du cytoplasme et des
espaces intercellulaires ne varie pas; les propriétés électriques du tissu hé-
patique du Cobaye sont beaucoup moins modifiées par la mort. La résistance
électrolytique cellulaire des tubercules de Pomme de terre diminue notable-
ment au début de la germination, période pendant laquelle les réserves
salines sont utilisées par la plante, tandis que les constantes membranaires
telles que résistance chimique, résistance de polarisation... ne varient pas.
— P. Kemv.
Jacobs (M. H.). — La production d'acidité intracellulaire par des solu-
tions neutres et alcalines contenant de l'anhydride carbonique. — Les
fleurs de Symphytum peregrihum (Borraginées) peuvent servir d'indicateur
naturel sensible à l'acide carbonique, permettant d'étudier la pénétration
cellulaire du COa : colorées en rose en boutons, elles deviennent bleues
après l'éclosion, la première couleur étant due à une concentration plus éle-
252 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
vée en ions H, la deuxième à une concentration plus faible. Une légère
solution alcaline de CO2 dans M/2 NaHCO3 est presque aussi active pour pro-
duire de l'acidité intracellulaire qu'une solution de C02 dans l'eau distillée,
quoique la concentration en ions H de la deuxième solution soit environ
4.000 fois plus grande que celle de la première. J. obtient le même
résultat en se servant d'une cellule artificielle, dont il donne la cons-
truction. Parmi les solutions aqueuses d'acides de même PH, l'acide carbo-
nique change la couleur des fleurs de Sgmphgtum beaucoup plus vite
que les autres acides étudiés (acides benzoïque, valérianique, butyrique,
acétique, etc.); les acides minéraux n'ont qu'une action très faible. La
faculté des solutions neutres et faiblement alcalines contenant de l'anhydride
carbonique de produire une acidité intracellulaire est due probablement au
moins à deux facteurs : a) la faiblesse de C03H2 en tant qu'acide; b) la
solubilité dans les lipoïdes de CO2 ou du C03H2 ou de l'un et l'autre, et
l'absence d'une telle solubilité des bicarbonates. — Paul Boyer.
Marinesco (G.). — Contributions à l'étude de l'histologie pathologique et
de la pathogénie de l'idiotie amaurotique. — L'auteur arrive à la conclusion
que dans l'idiotie amaurotique, les changements histologiques sont l'expres-
sion d'un trouble de l'activité des ferments intracellulaires. Le gonflement
des cellules dépend de l'hydrolyse produite par l'activité normale d'une pro-
téase. Par la transformation des grosses molécules de protéines en polypep-
tides, le nombre de molécules augmente et il en résulte un apport plus grand
d'eau dans le cytoplasma. Le complexus des lipoprotéides qui constitue les
mitochondries, subit le même sort et à la place des granulations ou des bâton-
nets apparaissent des vésicules de lipoïdes. L'auteur constate aussi la dispa-
rition des oxydases et de la réaction du fer dans les régions atteintes de pro-
téolyse. Les troubles qui traduisent l'idiotie amaurotique sont en rapport
immédiat avec les troubles de l'activité diastasique du cytoplasma. Le
caractère familial de l'hérédité dans cette maladie est sous la dépendance de
l'activité diastasique des mitochondries. — Danielopolu.
3. Division cellulaire.
Dragoiu (J.). — Influence de la pression osmotique sur la division cellu-
laire. — Cette note est la suite de deux précédentes (voir les fascicules pré-
cédents de YAnn. Diol.) exposant les altérations subies par les œufs d'our-
sin soumis, après fécondation, à des pressions osmotiques croissantes.
L'auteur étudie maintenant le sort de ces œufs lorsqu'ils sont reportés dans
l'eau de mer normale. Leur développement est altéré d'autant plus que la
pression qu'ils ont subie a été plus forte (entre 30 et 50 atm). Les altérations
sont réversibles jusqu'à la pression de 40 atmosphères; l'œuf reste capable
de reprendre sa division normale. A partir de ce point (qui correspond à un
stade placé entre celui de la concentration des asters et celui de la réunion
des chromosomes en un paquet), le phénomène est irréversible et la segmen
tation impossible. — M. Goldsmith.
Bastin (A.). — Contribution à l'étude des grégarines monoegstidées. —
Étude du Moncgstis agilis du lombric, spécialement au point de vue de
l'évolution nucléaire. Le noyau des syzygites (gamontes) prend part tout
entier à la première cinèse gamétogénétique. Le fuseau, d'origine intranu-
cléaire, l'englobe tout entier, les chromosomes au nombre de huit sont
d'origine caryosomienne. 11 y a huit cinèses successives gamétogénétiques.
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 253
La réduction s'effectue au cours des deux dernières, probablement en deux
étapes, que l'auteur suppose identiques aux étapes réductionnelles, hétéro-
typique et homéotypique, des métazoaires et des végétaux. Mais le méca-
nisme n'en a pas été observé objectivement. A l'anaphase de la septième
cinèse on ne compte plus que 4 chromosomes. Aussi bien en ce qui concerne
la formation du fuseau que la place de la réduction dans le cycle, B. est
en désaccord avec Pringle Jameson (Voir Ann. biol., XXV, 185), ce qui peut
tenir aux matériaux très différents que ces auteurs ont utilisés pour leurs
recherches. — E. Chatton.
Les produits sexuels et la fécondation
a) Bouin (P.). — Sur la conjugaison parallèle des chromosomes et le méca-
nisme de la réduction chromatique. (C. R. Ac. Se, CLXKIV, 968, 1922.) [256
b) La dipyrénie des spermies dans certaines doubles spermatogénèses
est obtenue par une mitose hèlérotypique qui se produit au cours du dévelop-
pement. (Ibid., 1571.) [254
Dalcq (Albert). — Sur les modifications physiologiques de l'œuf d'Asterias
glacialis au cours de la maturation et après la fécondation. (Bull. Cl. Se.
Acad. roy. Belg. [5], VII, 720-740, 1921.) [255
Glaser (Otto). — The duality of egq- sécrétion. (Amer. Nalur., LV, 368-373,
1921.) [258
Hiden (Robert Battaile). — Description of a peculiar yolk mass in the
oviduct ofaHen. (Amer. Natur., LV, 373-377, 1921.) [257
Honda (H.). — Spermatogenesis of Aphids; the fate of the smaller secondary
spermatocyte. (Biolog. Bull., XL, 349-368, pi. 1-4, 1921.) [254
Huxley (Julian S.). — Différences in viability in différent types of régéné-
râtes from dissociated Sponges, urith a note on the enlry of somatic cells bq
spermatozoa. (Biolog. Bull., XL, 127-129, 1921.) [258
a) Labbé (Alphonse). — Le rôle de l'alcalinité de l'eau de mer dans les fé-
condations hétérogènes. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1199, 1922.) [257
b) L'aclioation du spermatozoïde dans les fécondations hétéroqènes.
(C. R.Ac. Se, CLXXIV, 1297, 1922.) [Ibid.
Loeb (Léo) and Kuramitsu (Choizu). — The influence of lactation on the
sexual cycle in the rat and guinea pig. (American Journal of Physiology,
LV, N° 3, 443-449, 1921.) [257
Richards (A.) and Thompson (James T.). — The migration of the pri-
mary sex- cells of Fundulus heteroclitus. (Biolog. Bull., XL, 325-348, 5 fig.,
pi. 1-4, 1921.) [255
Schrader (Franz). — The chromosomes of Pseudococcus nipœ. (Biolog.
Bull., XL, 259-270, pi. 1-2, 1921.) [256
Wolf (Charles G. L..). — The survival of molility in mammalian sperma-
tozoa. (Journal of Physiology, LV, Nos 3 et 4, 246-48, 2 tableaux, 1921.) [257
254 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
1. Produits sexuels.
a) Origine embryogênique.
Honda. — S permato genèse des Aphides. — Depuis les travaux de Morgan
et de von Baehr, on sait que chez les Aphides, le spermatocyte de premier
ordre se divise en deux cellules inégales dont la plus grosse seule aboutit à
donner deux spermatozoïdes fonctionnels, tandis que l'autre dégénère. H. a
repris l'étude cytologique de la spermatogénèse chez différents Pucerons,
principalement chez le Stomaphis yanois. La première mitose des sperma-
tocytes met en évidence 10 chromosomes, 5 grands et 5 petits; quand la
division s'achève, elle est inégale à la fois au point de vue du cytoplasme et
de la chromatine, deux chromosomes restés en retard venant après coup se
fusionner avec le noyau delà plus grande cellule. C'est celle-là qui constitue
le vrai spermatocyte de second ordre, dont la mitose suivante fait réappa-
raître 10 chromosomes, 6 grands et 4 petits, et qui donne naissance aux deux
spermatozoïdes fonctionnels. L'autre spermatocyte de second ordre, de taille
à peu près moitié moindre, se divise aussi en ne montrant que 8 chromo-
somes, 4 grands et 4 petits, et donne ainsi naissance à deux petites sper-
matides égales. Bien qu'ayant d'emblée des noyaux plus compacts que les
spermatides fonctionnelles, ces petites spermatides ne dégénèrent pas immé-
diatement. Elles commencent, au contraire, par présenter une évolution qui
rappelle la transformation en spermies ; elles s'allongent en devenant fusi-
formes, et peuvent même différencier un filament axile, sinon un acrosome.
Elles s'orientent même vers les cellules nutritives des cystes, mais sans s'y
attacher. Ensuite seulement intervient la régression, en même temps
qu'elles émigrent en glissant le long des queues des spermatozoïdes fonc-
tionnels, et se rassemblent contre la paroi opposée du cyste, en s'y transfor-
mant en cellules arrondies, tassées les unes contre les autres, qui seront sans
doute évacuées en même temps (pie les spermatozoïdes normaux.
Chez le Neothomasia populicola et le Macrosiphum ambrosia, on observe
bien quelques figures de division des petits spermatocytes de second ordre,
mais il ne paraît pas y avoir d'évolution ultérieure des petites spermatides.
La régression doit être précoce, comme dans les types étudiés par Morgan et
par von Baehr. Il paraît y avoir aussi régression d'un certain nombre de
grosses spermatides. — Ch. Pérez.
b) Bouin (P.). -- La dipyrénic des spermies dans certaines doubles sperma-
togênèses est obtenue par une mitose hètérotypique qui se produit au cours du
développement. — Le dimorphisme des spermies peut être produit au cours
de la lre division maturative, par le passage de l'hétérochromosome dans
l'une des lignées, ou bien provenir de l'existence de deux sortes de sperma-
togonies, différentes par leur appareil chromosomien. C'est ce dernier cas
qu'on observe chez Scolopendra et chez S cuti géra coleoptrata. Chez la Scolo-
pendre, les deux lignées spermatogénétiques différentes ont pour cellules-
mères des spermatogonies à chromosomes de tailles différentes bien qu'en
nombre égal (24) ; les spermatocytes issus des spermatogonies à gros chro-
mosomes deviennent très volumineux et donnent, après les divisions de ma-
turation, des spermies géantes, à 12 chromosomes. L'autre lignée donne de
petites spermies, à 12 chromosomes également. Chez la Scutigère, il existe
également des spermies de taille différente, mais ladipyrénie est due à l'exis-
tence de chromosomes particuliers, gros dans l'une des lignées, petits dans
l'autre.
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. '2.~>5
Cette dipyrénie existe, déjà dans les spermatogonies ; il est à présumer
qu'elle date de la cellule germinative primordiale qui subit une mitose
hétéro typique. — L'intérêt de ces observations réside en ce que les deux phé-
nomènes : réduction chromatique numérique et dipyrénie, dans la plupart
des cas simultanés, sont ici dissociés. — M. Goldsmith.
Richards et Thompson. — Migration des cellules sexuelles primordiales
chez le Fundulus heteroclitus. — Les cellules sexuelles primordiales peuven
être distinguées d'une manière assez précoce, chez les embryons de
46 heures; elles naissent dans la région postérieure de l'ébauche blastoder-
mique, dans l'endoderme périphérique, c'est-à-dire dans cette nappe cellu-
laire qui prolonge latéralement la masse cellulaire endodermique, et vient se
raccorder au périblaste. Progressivement, ces cellules émigrent ensuite
vers les bords de la masse endodermique indifférenciée; lorsque cette der-
nière se clive pour séparer le mésoderme latéral de l'ébauche intestinale, les
initiales sexuelles sont comprises entre les deux feuillets, et se placent sur
les côtés de l'intestin, éventuellement dans le feuillet splanchnique du méso-
derme. Enfin, elles convergent vers la face ventrale des canaux de Woïff,
où elles sont emourées par les cellules péritonéales banales, origine de la
partie somatique de la glande génitale ; enfin, les ébauches génitales subis-
sent un décalage vers l'arrière. Ces changements de place ne sont pas dus à
une migration active, mais bien à un transport passif, résultant de l'organo-
génèse générale : résultat à rapprocher de celui auquel arrive également
Okkelberu (Joiidi. Morphology, t. 35, 1921), pour la Lamproie Entosphenus
wilderi. La multiplication des initiales sexuelles, si elle a lieu, doit se placer
à une période précoce, au moment où elles sont encore au voisinage de leur
point d'origine, dans l'aire extra-embryonnaire. Il n'y a plus de divisions pen-
dant la période de migration. La question de savoir si ces cellules sexuelles
primordiales, à différenciation précoce, sont bien celles qui donnent ultérieu-
rement naissance dans la glande génitale aux éléments reproducteurs, n'est
pas abordée dans ce mémoire. — Ch. Pérez.
3) Phénomènes de maturation.
Dalcq (Albert). — Sur les modifications physiologiques de Vœuf d'As-
terias glacialis au cours de la maturation et après la fécondation. — L'auteur
a appliqué aux œufs d'.4. g!, la méthode imaginée par Herlant (19*20, v.
VAnn. biol., XXV, p. 4) pour étudier certains des changements physiolo-
giques qui surviennent dans l'œuf de Paraeentratus lividus aux différents
stades de la vie cellulaire ; les observations fondamentales de Herlant sont
vérifiées de point en point chez l'Astérie, non seulement pendant le premier
cycle cellulaire de l'œuf fécondé, mais elles se retrouvent aussi pendant la
maturation. Une eau de mer rendue hypertonique par addition de NaCl
révèle une succession de phases de plasmolyse et d'intégrité morphologique,
au moins apparente; la durée des phases de la plasmolyse varie avec les
pontes ; pour une même ponte, plus la solution est hypertonique, plus les
périodes de plasmolyse sont étendues et plus les membranes d'activation
sont nombreuses, surtout dans les lots d'œufs vierges et mûrs. NaCl et KC1
favorisent la formation de membranes d'activation et restreignent les phases
de plasmolyse, tandis que MgCl2 agit dans le sens opposé. En l'absence de
Mg, l'œuf à' A. en voie de maturation est sensible aux bases fortes, surtout
lors des mitoses de maturation; les œufs colorés au rouge neutre ont une
sensibilité encore plus forte vis-à-vis des alcalis, sensibilité qui est maximale
V56 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pendant la première cinèse de maturation, pour réapparaître avec laseconde
cinèse. — P. Remy.
a) Bouin (P.). — Sur la conjugaison parallèle des chromosomes et le
mécanisme de la réduction chromatique. — Le phénomène de la conjugaison
longitudinale des chromosomes dans la division réductrice présentait jusqu'à
présent quelque obscurité due à ce que, entre la dernière mitose des gonies
■et la prophase descytes, un stade de repos nucléaire intervenait qui empêchait
d'identifier les chromosomes. Ceux qui s'accolent dans le sens longitudinal
sont-ils les mêmes que dans la dernière division des gonies? La question a
une grosse importance non seulement pour la connaissance exacte de la
réduction chromatique, mais aussi pour les théories de l'hérédité basées
sur la continuité des chromosomes. — L'auteur a réuss'i à trouver un objet
d'étude où le stade de repos en question fait presque défaut. Dans la sperma-
togénèse de Scolopendra cingidata. les chromosomes, courts et trapus,
demeurent distincts (au nombre de 24) après la dernière division goniale.
Ils s'allongent en filaments grêles et forment des anses leptotènes qui s'ac-
•colent deux à deux sur toute leur longueur et deviennent, en s'épaisissant,
les anses pachytènes, au nombre de 12. Celles-ci se fissurent et forment des
chromosomes doubles qui s'anastomosent de façons diverses, mais plus inti-
mement dans chaque paire. Les paires restent donc distinctes. Survient en-
suite un stade où la chromatine se retire de ces anses, qui deviennent achro-
matiques. Lorsqu'elle reparaît, à la première cinèse maturative, on retrouve les
mêmes chromosomes doubles, dont les deuxmoitiés longitudinales se séparent
ensuite. La maturation se fait donc bien selon le schéma hétérohoméo-
typique de Grégoire. — M. Goldsmith.
Schrader (F.). — Les chromosomes du Pseudococcus nipœ. — L'Homoptère
Pseudococcus nipse présente, au point de vue du comportement des chromo-
somes, des particularités assez singulières. Chez la femelle, le nombre di-
ploïde est 10, tous les chromosomes étant semblables entre eux ; et, bien
qu'une étude détaillée de l'émission des globules polaires n'ait pas été faite,
l'organisation à la prophase de cinq tétrades typiques permet d'inférer que
la réduction se passe d'une façon tout à fait régulière. Chez le mâle, le
nombre somatique est également 10 ; c'est celui que l'on retrouve dans les
mitoses goniales; mais on n'observe pas, dans les auxocytes, de formation
de tétrades. Au début de la période de croissance, on observe dans le noyau
une masse particulièrement colorable, qui évolue progressivement de façon
à se transformer en un groupe de 5 chromosomes en bâtonnets. Dans le
reste du noyau, primitivement peu chromatique, s'organisent aussi plus
tardivement 5 chromosomes de même aspect. D'une façon temporaire, les
uns comme les autres peuvent présenter une fissure de clivage longitudi-
nal ; puis ils se condensent au maximum, et subissent la première division
réductrice ; celle-ci paraît équationnelle, correspondant sans doute à la fis-
sure précédente; en tout cas, elle distribue à chaque spermatocyte de second
ordre 10 chromosomes, dont 5 groupés entre eux paraissent bien correspondre
à ceux qui sont dérivés, d'une manière plus précoce, de la masse colorable.
La seconde division paraît au contraire répartir, sans nouvelle subdivision,
■à l'une des spermatides les 5 chromosomes précoces, à l'autre les 5 autres,
•dont l'évolution a été plus tardive, mais qui ont finalement acquis le même
aspect et dont le groupement seul présente un aspect différent. Sch. essaie
d'interpréter ces processus par une hypothèse qui les mettrait en accord avec
les cas classiques d'un hétérochromosome sexuel. Il n'y aurait pas ici d'hé-
PRODUITS SEXUELS — FECONDATION. 257
térochromosome morphologiquement distinct, mais plutôt une hétérochro-
matine restant attachée ou superposée à l'autochromatine, par exagération de
la disposition réalisée par exemple chez la Mermiria, où l'hétérochromosome
est distinct, mais attaché à un autosome. Chez le Pseudococcus, les 5 chro-
mosomes individualisés d'une manière précoce représenteraient justement
à la fois 5 autosomes et l'hétérochromatine, également répartie entre eux
tous; les 5 chromosomes retardataires seraient au contraire des autosomes
sans hétérochromatine. La seconde division correspondrait à la séparation
de ces deux catégories, toute l'hétérochromatine étant affectée à l'une seu-
lement des cellules filles, exactement comme dans le cas où l'hétérochro-
mosome, simple ou multiple, est morphologiquement distinct. On peut donc
concevoir que chez le Pseudococcus aussi les mâles sont hétérozygotes, ne
contenant que moitié de chromosomes porteurs d'hétérochromatine ; les
femelles, au contraire, homozygotes, contenant double dose d'hétérochroma-
tine, répartie sur tous les chromosomes, qui sont tous les 10 semblables, et
se comportent normalement dans la maturation de l'œuf. — Ch. Pérez.
y) Produits mûrs.
Wolf (Charles G. L.). — La survie de la motilUë des spermatozoïdes des-
mammifères. — La motilité des spermatozoïdes de lapin peut être conservée
9jours au moins en recueillant le liquide de l'épididyme dans une solution
de Tyrode à laquelle on a ajouté du glucose. La solution est amenée à un
p. H d'environ 7,4, et est oxygénée, et une quantité convenable de bicarbo-
nate de soude est ajoutée. La préparation doit être conservée à une tempé-
rature voisine du point de congélation de l'eau. — Paul Boyer.
Hiden (Robert Battaile). — Description d'une masse vilelline particu-
lière, dans Voviducle d'une Poule. — OEuf normal avec coquille normale,
entouré d'une couche épaisse de lamelles de vitellus jaune mélangé avec
du blanc. H. pense qu'un œuf normal a remonté par antipéristaltisme jus-
que dans l'oviducte et que les œufs pondus ensuite se sont collectés autour
de cet œuf fermant le chemin. — L. Cuénot.
Loeb (Léo) et Kuramitsu (Choizu). — L'influence de la lactation sur le
cycle sexuel du rat et du cobaye. — Le rat et le cobaye se comportent tout
différemment- vis-à-vis de l'influence de la lactation sur l'ovulation et le
cycle sexuel. Chez le rat, l'ovulation est suspendue durant la période d'al-
laitement, tandis qu'elle se produit toujours chez le cobaye. Chez le cobayer
qu'il allaite ou n'allaite pas, l'ovulation est suivie par la même transforma-
tion cyclique de l'ovaire; chez le rat, l'ovulation n'est pas suivie de change-
ments cycliques de l'ovaire comparables à ceux du cobaye. L'explication
suivante semble plausible : chez le rat. le corps jaune de la lactation fonc-
tionne durant un laps de temps plus considérable que chez le cobaye. —
Paul Boyer.
2. Fécondation.
a-b) Labbé Alphonse). — Le rôle de l'alcalinité de l'eau de mer dans les-
fécondations hétérogènes. — Vactivation du spermatozoïde dans les féconda-
tions hétérogènes. — Les œufs d'un Polychèle, Halosydna yelatinosa, sont
activés par du sperme d'Astérie ( Diplaslerias rubens) et de Poisson {Lepado-
yaster Gouannri). Conformément aux résultats de Loeb, l'alcalinisation de
258 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
l'eau de mer est une condition nécessaire pour les fécondations hétérogènes.
Dans l'eau de mer normale ou faiblement alcaline, le spermatozoïde étranger
ne pénètre pas; entre 1,40 et 1,50 % de NaOH on atteint l'optimum
(18 à 23 % de trochosphères), sans copulation de pronuclei ni formation de
spermaster, mais avec pénétration du spermatozoïde et gonflement de la
tète. Une alcalinité plus forte (1,65 °/o de NaOH) empêche la pénétration. Les
alcalis étant des liquéfiants, leur action correspond au second temps dans la
méthode de Delage; il y a activation, mais pas d'amphimixie. Une deuxième
opération est nécessaire pour obtenir celle-ci (et peut-être une troisième pour
empêcher l'élimination de la chromatino paternelle et assurer une véritable
hybridation).
Le gonflement de la tète du spermatozoïde et la formation de l'aster doi-
vent être sous la dépendance d'une augmentation de perméabilité amenant
une absorption d'eau et peut-être de sels. L'augmentation de perméabilité
produite par l'alcalinisatïon étant insuffisante, il s'agit de trouver un autre
facteur concourant au même résultat, un agent capable d'augmenter la
pression osmotique intense. L'auteur ajoute ainsi à son procédé un second
temps, qui consiste à porter les œufs, à leur sortie de la solution alcaline,
dans une solution hypertonique de NaCl (2 grammes pour 100 cm3 d'eau de
mer). Il s'ensuit un gonflement plus fort du pronucleus cf et la formation
d'un aster.
L'auteur poursuit ses recherches en vue d'obtenir la rétention de la chro-
matine paternelle dans les stades ultérieurs. — M. Goldsmith.
Glaser (Otto). — La dualité de la sécrétion ovulaire. — La sécrétion ovu-
laire a deux propriétés qui ont attiré l'attention : 1° le pouvoir d'agglutiner
les spermatozoïdes, qui peut être neutralisé par divers inhibiteurs, sang de
l'Oursin, extraits aqueux et lipoïdes de l'œuf, acide oléique et huile d'olive,
noir animal; 2° le pouvoir d'activer l'œuf (auto-parthénogénèse). On peut
se demander si ces deux propriétés se rapportent à une même substance
ou à deux corps différents ; Lillie a adopté la première manière de voir
parce qu'il y a parallélisme entre l'absence ou perte de la substance agglu-
tinante et la capacité de l'œuf pour l'activation. G. penche au contraire pour
la seconde ; il admet qu'il y a une association constante entre une aggluti-
nine, très résistante à la chaleur, et une lipolysine, agent parthénogénéti-
que, qui est détruite par l'ébuliition. — L. Cuénot.
Huxley (J. S.). — Vitalité des divers corps de régénération obtenus par
dissociation chez les Eponges ; pénétration de spermatozoïdes dans des cellules
somatiqués. — H. revient sur certains points de ses observations non publiés
dans son mémoire primitif (Phil. Trans. R. Soc, B, t. 202, 1911). En triturant
des Syeon et filtrant sur une gaze grossière, on peut isoler du filtrat des
agrégats cellulaires qui ne contiennent presque exclusivement que des
choanocytes. Mais on trouve aussi dans les mêmes cultures des corps de ré-
génération normaux. H. y voit la preuve que l'affinité (chimiotactique?) que
les cellules dermiques et les amœbocytes exercent les uns sur les autres est
plus forte que leur affinité pour les choanocytes ; ainsi s'expliquerait la ségré-
gation simuli anée de la plupart de ces cellules dans des cultures de choa-
nocytes où elles sont en minorité. Les corps de régénération normaux ont
une vitalité notablement supérieure à celle des agrégats de choanocytes.
En recolorant d'anciennes préparations de H., Gatenby a reconnu de nom-
breux spermatozoïdes de l'Eponge, groupés en essaim autour des masses de
régénération, que celles-ci contiennent ou non un ovule. Ils sont donc attirés
LA PARTHENOGENESE. 259
par les cellules somatiques de TÉponge, aussi bien que par les gamètes femelles
On peut même constater, à L'intérieur des cellules de ces masses, des cor-
puscules chromatiques qui paraissent bien devoir être interprétés comme
des tètes de spermatozoïdes, en train de se transformer en noyaux vésicu-
leux {cari/oanabiose de Guyesse-Pellissier). Si le fait se confirme, il serait à
rapprocher de celui que Gatemîy a lui-même décrit chez la Grantia com-
pressa; dans cette espèce, la fécondation s'opérerait normalement par la pé-
nétration des spermatozoïdes non directement dans les ovules, mais dans
les choanocytes; c'est seulement après un début de transformation vésicu-
leuse dans ces cellules qu'ils seraient transmis aux ovules, où ils achèveraient
de se transformer en pronucléi au moment de l'élimination des globules
polaires. La faible attraction des choanocytes pour les spermatozoïdes, ainsi
que la transformation, incomplète, dans ces cellules, delà tête des sperma-
tozoïdes en noyau vésiculeux, s'oppose à la transformation complète en
pronucléi dans l'ooplasme, et à la plus grande attraction exercée par l'ovule.
Ces faits pourraient s'interpréter par une théorie de la fécondation telle que
celle de Lillie. — Ch. Pérez.
La parthénogenèse
Hovasse (R.). — L'activation parthénogènétique des œufs de Grenouille
rousse (Rana temporaria L.) dans les milieux hypotoniques et hyper toniques.
(C. R. Ac. Se, CLXXI1, 1137, 1921.) [259
Newman (H. H.). — On the development of the spontaneously parlhenoge-
netic eggs of Aster ina(Patiria) miniata. (Biolog. Bulletin, XL, 105-1 17, 12 fig.,
1921.) ' [260
Hovasse (R.). — L'activation parthénogènétique des œufs de Grenouille
rousse (Rana temporaria L.) dans les milieux hypotoniques et hypertoniques.
— Bataillon avait signalé (1904) que des œufs vierges de Crapaud et de
Grenouille se segmentaient quelquefois dans l'eau (ordinaire ou distillée),
et en avait attribué la cause à l'état d'immaturité de ces œufs. L'auteur a
répété l'expérience sur des œufs mûrs et même surmatures et a observé des
segmentations dans l'eau distillée, avec un retard de 1 à 2 heures sur les
témoins fécondés ou activés par la méthode de Bataillon. Si l'œuf est
débarrassé de sa gangue la segmentation, aussi bien dans l'eau distillée que
dans l'eau ordinaire, devient un phénomène général. L'activation provoque
une contraction de l'œuf (comme dans la fécondation), suivie d'apparition de
sillons irréguliers; la gangue doit jouer le rôle d'un amortisseur empêchant
le brusque contact entre l'œuf et le milieu. — H. a expérimenté également
diverses solutions iso-, hypo- et hypertoniques : chlorures de Li. Na, K, Ca,
Mg, bromure, iodure et cyanure de K, sucres, urée, etc. Les œufs étaient
laissés à demeure dans ces solutions; au bout de 6 à 7 heures la segmen-
tation se produisait. Les meilleurs résultats étaient obtenus avec les solu-
tions hypotoniques de sels et avec les solutions (hypo-, hyper-, ou isoto-
niques indifféremment) des non-électrolytes. Les sels, à partir d'une cer-
taine concentration, provoquent d'abord une diminution du volume de l'œuf,
260 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
puis une augmentation ; en concentrations faibles, on constate 3 phases :
augmentation du volume, contraction, augmentation durable. Les non-élec-
trolytes agissent suivant ce dernier mode à toutes les concentrations. L'au-
teur note que le phénomène constant et général est la contraction précédant
la division. Les sucres, l'urée sont des substances imbibantes; le méca-
nisme de leur action est le même qu'avec l'eau distillée ; les sels sont désim-
bibants et l'activation qu'ils exercent, plus rapide, est liée à une contraction.
Ils concluent que le facteur agissant n'est pas la pression osmotique, mais
ïimbibilion des colloïdes. — M. Goldsmith.
Newman (H. H.). — Parthénogenèse spontanée chez V Aslerinaminiala. —
L'Asterina (Patiria) miniata est une des Etoiles de mer les plus communes
sur la côte de Californie; elle présente très facilement des cas de parthéno-
genèse spontanée, ou plus exactement de mise en train du développement
dans des élevages expérimentaux, sans intervention spéciale d'aucun agent
physique ou chimique. Une circonstance très favorable à ces expériences
est la grande résistance que présentent les oocytes de cette espèce à. la cyto-
lyse en présence de l'eau de mer; en secouant un fragment d'ovaire dans
une certaine quantité d'eau, on y répand un grand nombre d'oocytes d'âges
divers, qui peuvent s'y maintenir jusqu'à huit jours en bon état, sans se désa-
gréger ni contaminer l'eau par leur pourriture. La ponte naturelle, qui n'a
d'ailleurs pas été observée, ne doit libérer à chaque fois qu'un très petit nom-
bre d'œufsmûrs; aussi les plus âgés mêmes des oocytes obtenus par secouage
doivent-ils être considérés comme prématurément pondus ; il a dû en être de
même du matériel utilisé par J. Loeb dans ses expériences sur la parthéno-
genèse artificielle de cette espèce {l'niv. Calif. Publ., t. 2, 1905). Les ré-
sultats des diverses expériences sont extrêmement variés, dans l'allure des
phénomènes et le pourcentage des développements (de 0 à 75 % ; moyenne
2 °/o). Dans tous les cas, il y a un retard très manifeste, de 3 heures environ,
dans le début de la segmentation des œufs parthénogénétiques par rap-
port aux œufs fécondés; la segmentation a aussi une marche retardée,
exigeant à peu près un temps double pour atteindre un même stade. Les
embryons parthénogénétiques se montrent frappés d'une inhibition manifeste :
et, comme toujours en pareil cas, ils présentent des défectuosités: il n'a pas
été obtenu une seule Bipinnaria approchant de la normale. Les anomalies
se manifestent d'ailleurs d'une manière précoce dans la majorité des stades
de segmentation, parfois avec isolement d'un blastomère, ou cytolyse d'un
des blastomères du stade deux. D'une façon assez générale la vigueur indi-
viduelle des larves est proportionnelle au pourcentage des développements
dans l'élevage considéré, et l'on peut comparer le développement parthéno-
génétique à un développement normal retardé. Ce retard a en particulier
pour effet d'oblitérer la symétrie et la polarité de l'embryon, déterminant
des invaginations gastrulaires bi- ou tripolaires conduisant à des monstres
doubles ou triples.
Une des particularités les plus remarquables consiste en ce fait que les
œufs à développement parthénogénétique ne présentent jamais de soulève-
ment d'une membrane de fécondation ; les blastomères ne sont enveloppés
que par la fine membrane vitelline primitive. On observe par contre, dans
d'autres œufs, à des degrés divers, un soulèvement de membrane qui peut
même être identique à celui des œufs fécondés. Mais, chose curieuse, aucun
de ces œufs à membrane ne poursuit son développement; tous succombent
à la cytolyse. N. en conclut que la membrane de fécondation, qui d'ordinaire
accompagne le début du développement, n'en est nullement une condition
ONTOGENÈSE. 261
nécessaire et essentielle. Soulèvement de la membrane et mise en train du
développement sont deux processus indépendants, bien qu'ordinairement
associés dans toutes les ontogénies normales. — Ch. Pérez.
La reproduction ascxuollc
Bremer (H.). — Bemerkungeh sur muUiplikativen Vermehruny von Myxi-
dium lieberkuhni Biitschli. (Zool. Anz., UV, 268-273, 3fig., 1922.) [261
Keilin (D.). — On the life history of Heliçosporidium parasilicum, n. g., n.
sp., a neiv type of protisl parasitic in the larva of Dashyhelea .obseura
Winn. (Diptera. Ceratopogonidae) and in some other arthropods. (Parasi-
tology, XIII, 97-113, pi. IV-VI, juin 1921.) [261
Keilin (D.). — Le cycle évolutif d' Heliçosporidium parasiticum, n. y., n.
sp., nouveau type de protiste parasite de la larve de Dashyhelea obseura
(Diptère). — Ce parasite de la cavité générale s'écarte par la structure de
ses spores de tous les protistes connus. Les éléments jeunes, uninucléés, de
2 à 3 [ji de diamètre, se multiplient en formant des masses morulaires de 4
à8 schizozoïtes qui se dispersent. La spore se forme par segmentation d'un
de ces éléments en 4 cellules, dont 3 constituent des germes, tandis que
.la quatrième, s'accroissant autour des trois autres, les enveloppe complète-
ment, secrète la membrane et s'organise entre elle et les cellules germi-
nales en un filament très long à trois tours de spire enroulé dans la spore,
qui semble jouer le rôle d'une élatère dans la déhiscence de la spore. —
-E. Giiatton.
Bremer (H.). — Remarques sur la multiplication de Myxidium lieberkuhni
BiUschli. — Deux modes de multiplication ont été reconnus chez cette
Myxosporidie : lu la plasmotomie, qui se présente sous trois aspects diffé-
rents : plasmotomie simple (observée en août chez des individus très jeunes.
à petit noyau), plasmotomie multiple (vue en septembre, un individu se
divise en 7 individus de même taille), bourgeonnement exogène (observé
par Coiin en 1895, n'a pas été retrouvé depuis i; 2° bourgeonnement
endogène, aboutissant à la formation à l'intérieur d'un individu de petits
corps spbériques analogues à ceux que Davis a décrits sous le nom de gem-
mules chez Sphaerospora dimorpha et qui doivent être homologues des
pansporoblastes. — P. Remy.
ï,'oiitos;éiièse
Burge (w. E.) and Burge (E. L.). — Changes in the catalase content
during the life cycle. (American Journal of Physiolôgv, LVI, N° 1 29-32
' 2fig., 1921.) [204
l'année biologique: 18
262 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Carey (Eben J.), — Stadies in the dynamics ofhistogenesis : Tension of diffé-
renciai growth as a stimulus to myogenesis. The expérimental transformation
of the smooth bladder muscle of the dog, histologically, into cross- striated
muscle, andphysiologically into an organmanifesting rhythmicity. (Ameri-
can Journal of' Physiology, LVIII, N° 1, 182-194, 9 fig., 1921.) [2GG
Cesaro (G.). — Sur la forme de l'alvéole de V Abeille. (Bull. CL Se. Acad.
Belg. [5], VI, 109-115, 2 fig., 1920.) [266
Fraipont (Charles). — Sur la structure intime de l'astragale chez les Pri-
mates. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], IV, 261-263, 1920.) [266
Harris i J. Arthur) and Rééd. (H. -S.). — Inter-periodic corrélation in the
analysisof growth. (Biolog. Bull., XL, 243-258, 1921.) [264
Holmgren (Nils). — Zur Ontogenie der Stomodealbr iïcke bel den Spinnen-
tieren. (Arkiv f. Zool. K. Svenska Vetenkapsak., XIII, N° 1, 9 pp., 4 fig.,
1920.) [Le pont stomodéal (commissure chélicérale) est l'homologue du
ganglion frontal des Insectes, xMyriapodes et Crustacés, auquel se sont
ajoutés secondairement des éléments du ganglion chélicéral. — P. Remy
Hyman (Libbie H.). — The metabolic gradients of Vertébrale embryos.
(Biolog. Bull., XL, 32-72, pi. 1-3, 1921.) " [262
a) Leplat (Georges). — Note sur l'étude du développement du cristallin et
des autres placodes chez des embryons monstrueux de Rana fusca. (Bull.
Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VI, 252-261, 1920.) [266
b) De la musculature interne de l'œil de quelques Reptiles. (Bull. Cl.
Se. Acad. roy. Belg. [5], VII, 741-747, 1921.) [Analysé avec le suivant
c) Sur le développement delà musculature interne de l'œil des Reptiles.
(Ibid. [5], VII, 748-752.) [Détails anatomiques indiqués
par comparaison avec ce qui s'observe chez les oiseaux. — P. Remy
Lonay (H.). — Contribution à l'étude des relations entre la structure des
différentes parties de l'ovule et la nutrition générale de celui-ci avant et
après la fécondation. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VIII, 24-45, 3 fig.,
1922,) [264
Macdougal (D. T.). — Growth in Trees. (Proceedings of Americ. Philosoph.
Society, LX, 7-15, 2 fig., 1921.) [265
Mûnnich (Richard). — Einigeszur Ontogenie von Felis tiqris. (Zool. Anz.,
LIV, 138-140, 1922.) [265
Poma (Georges). — L'influence de la salinité de l'eau sur la germination et
la croissance des plantes halophytes. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5]r
VII, 81-99,2 fig., 1922.) [267
Reed (Howard S.). — The rate of growth following an initial period of sup-
pression. (Amer. Natur., 539-555, 1921.) [264
p) Différenciation anatomique et histologique. Processus généraux.
Hyman. — Echelle axiale du métabolisme chez les embryons de Vertébrés.
— Elève de Child, H. a employé la méthode de ce dernier, qui consiste à
déterminer, suivant l'axe longitudinal du corps, la sensibilité différentielle
ONTOGENESE. 263
des diverses régions à l'action des substances toxiques. Les poisons utilisés
ont été le cyanure ou mieux l'ammoniaque, qui traverse plus aisément les
coques des œufs; les organismes étudiés ont été les embryons de Fundttlus
heteroclitus,de Tautogolabrus (Ctenolahrus) adspersus et de (indus morrhua.
Dans les blastodermes jeunes, c'est la région centrale qui est la plus sen-
sible cbez le F. et le T.: la région périphérique au contraire chez la Morue.
Dans les blastodermes âgés, la sensibilité maxima se localise à la partie
postérieure, où va se différencier le bouclier embryonnaire; et lorsque
celui-ci est formé, c'est sa région antérieure qui est la plus sensible. Une
fois que l'ébauche embryonnaire s'est annoncée, le maximum est à l'extrémité
antérieure, et l'on est en présence d'une échelle primaire, la sensibilité dé-
croissant progressivement vers l'arrière. Mais ensuite, à un stade inégale-
ment précoce suivant l'espèce considérée, à cette échelle primaire se substitue
une échelle secondaire : un nouveau point de sensibilité maxima apparaît à
l'extrémité postérieure de l'embryon; et la sensibilité diminue lorsqu'à partir
de l'une ou l'autre des extrémités on se rapproche du milieu du corps. Cette
double échelle se manifeste dans les deux feuillets qui se prêtent à l'examen
par transparence, l'ectoderme et le mésoderme; la sensibilité est de beau-
coup plus marquée pour le premier.
Outre cette échelle axiale générale, un certain nombre d'organes mani-
festent une sensibilité spéciale ; celle du cœur en particulier est extrême ;
maxima dans sa partie veineuse postérieure, elle diminue quand on se rap-
proche de l'extrémité artérielle antérieure. D'autres organes particulière-
ment sensibles sont les yeux (surtout chez le Fundulus), les vésicules otiqueà,
le cervelet.
H. essaie de relier les particularités de l'échelle de sensibilité aux pro-
cessus morphologiques du développement embryonnaire. Chez les types
F. et T., où la sensibilité est maxima au centre du blastoderme, ce que l'on
sait de l'embryogenèse permet de dire que l'embryon se forme essentielle-
ment aux dépens de cette région centrale; le bourrelet périphérique est peu
marqué, et ses lésions expérimentales n'affectent pas l'embryon. Chez la
Morue, au contraire, où la formation du bourrelet est précoce et où c'est
surtout par son activité proliférante que se fait l'enveloppement du vitellus,
nous assistons à un mode de développement secondairement dérivé et abrégé.
Les phénomènes présentés par les embryons de Poissons doivent être rap-
prochés de ceux que Bellamy {Biolog. Bull., t. 37, 1919) a décrits chez l'em-
bryon de Grenouille, où en outre de l'extrémité céphalique, il y -a aussi un
maximum postérieur de sensibilité, correspondant à la lèvre dorsale du
blastopore.
H. relie d'autre part ses conclusions aux faits de térato^énèse déjà mis
en évidence chez les Poissons par de nombreux auteurs. C'est la notion de
sensibilité différentielle aux influences nocives qui est la clé de l'explication
pour la genèse des monstres. Les parties les plus sensibles, c'est-à-dire en
somme celles dont le métabolisme est le plus actif, sont celles qui sont le plus
affectées et qui manifestent, dans les monstres, le plus de malformations par
défaut. Mais, d'un autre côté, ce sont elles aussi qui, dans les cas où la régu-
lation et la restauration sont possibles, manifestent le plus de plasticité, et
peuvent reprendre le dessus, tandis que les parties moins sensibles restent
définitivement atrophiées. Il y a ainsi une opposition complète entre les
types inhibés et les réparations de types monstrueux.
H. a enfin cherché, par des mesures précises, à déterminer quantitative-
ment les échanges respiratoires chez les embryons de Fundulus. Le maxi-
mum a lieu au moment où le bourrelet germinatif atteint à peu près l'équa-
264 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
teur de l'œuf; C'est le moment où l'activité respiratoire du protoplasme est
maxima; ensuite une bonne partie de la consommation d'oxygène correspond
à l'activité du cœur; la consommation protoplasmique diminue plutôt; on
peut dire que la sénescence commence. Le stade de métabolisme respiratoire
maximum correspond à celui où les embryons sont le plus facilement af-
fectés par les actions nocives. — Ch. Pérez.
Lonay (H.). — Etude des relations entre la structure des différentes par-
lies de l'ovule et la nutrition générale de celui-ci. — L'auteur expose sa con-
ception des phénomènes d'échanges de matières dans l'ovule orthotrope de
Pûlygonum aviculare depuis la fécondation jusqu'à la maturité de la graine.
Une étude histologique fui a permis de reconnaître que deux courants prin-
cipaux sont imprimés à ces circulations : 1° une circulation du nucelle
vers l'embryon par l'épidémie du nucelle, à laquelle vient s'ajouter plus
tard une circulation du nucelle vers l'embryon par les cotylédons; 2° une
circulation de la chalaze vers l'albumen, ayant lieu d'abord par le faisceau
libéro-ligneux, l'hypostase et les antipodes, puis plus tard par l'antipode et
la couche protéique de l'albumen. Les cellules de la couche protéique et
l'antipode n'ont aucune action sur le parenchyme nucellaire, mais digèrent
les cellules de l'albumen, creusant un lit dans lequel l'embryon peut s'éten-
dre sans obstacle, ce qui détermine son développement le long d'une des
arêtes de la graine et la courbure des cotylédons à la base de l'albumen. —
P. Remv.
Burge (W. Ë.) et Burge (E. L.). — Variations de la teneur en catalase
durant le cycle de la vie. — L'augmentation des oxydations ou du méta-
bolisme avec le développement qui en résulte est du sur l'œuf fécondé à
une augmentation des catalases produites par l'excitation de l'œuf par le
spermatozoïde. Le métabolisme peu élevé ou les faibles oxydations du nou-
veau-né sont dus à une faible teneur en catalase, tandis que le métabolisme
intense, caractéristique de la jeunesse et de la vie adulte, est du à une
teneur élevée en catalase résultant de l'excitation des glandes digestives,
en particulier du foie, qui produisent une quantité plus considérable
de cette enzyme. De même le métabolisme peu élevé de l'âge avancé est
dû à une teneur peu élevée en catalase, résultant probablement d'une
sécrétion plus faible de catalase par les glandes digestives. — Paul Boyeb.
Harris (J. Arthur; et Reed (H. S.). — La corrélation intrapëriodique
dans l'analyse de la croissance. — Utilisant les résultats d'une étude anté-
rieure sur la croissance des ffelianthus (Proc. Xat. Acad. Sci. Wash., t. 5,
1919), R. étudie ici avec H. ce qu'ils appellent la corrélation intrapëriodi-
que; c'est-à-dire que dans les intervalles compris entre les stades ou âges
définis choisis pour les mensurations, ils examinent (sans poser cependant
la question exactement dans ces termes précis), dans quelle mesure l'ac-
croissement est à chaque instant fonction de la taille à cet instant. Ils con-
cluent que, pour ÏHelianthus, la taille à un moment donné, est étroitement,
liée à celle d'un moment antérieur suffisamment voisin. La corrélation
diminue rapidement quand l'intervalle des stades considérés augmente; en
particulier, la taille définitive d'un individu n'est que très vaguement déter-
minée par sa taille initiale. — Ch. Pérez.
Reed (Howard S.). — La quantité de croissance à la suite d'une période
initiale de suppression. — Quand la croissance d'un animal est supprimée
ONTOGENESE. 263
pendant un temps assez long par déficience de nourriture, la capacité de
croître persiste, même après la période à laquelle la croissance cesse ordi-
nairement pour l'espèce ^Osborne et Mexdel) : l'impulsion de croissance est
quelque chose d'inhérent à l'organisme, et le milieu, bien que pouvant mo-
difier la quantité de croissance, a moins d'influence que la constitution
intime de l'être vivant. La croissance d'un Rat blanc dans la première année
comprend deux cycles : le premier, durant approximativement 150 jours,
consiste en un rapide accroissement de poids et de dimensions ; le second,
de 220 jours, consiste en un épaississement du corps et le dépôt de graisse.
Les femelles croissent relativement plus vite que les mâles, viennent plus tôt
à maturité et pèsent moins que les mâles. La croissance des Rats, dans cha-
x
que cycle, est exprimée par l'équation : log = K (t — ti) : x représente
a — x
le poids de l'animal au temps t, a le poids à la fin du cycle, /, est le temps
où le poids x est la moitié de a: Kest une constante (différente pour chaque
cycle et chaque sexe). Après une période d'inanition relative, l'animal croit
plus vite : un Rat pesant 53 grammes est si mal nourri qu'il ne pèse que
57 grammes au bout de 471 jours de ce régime : recevant alors une nourri-
ture abondante, il pèse 222 grammes, 135 jours après ; alors qu'un Rat nor-
mal met deux fois plus de temps pour passer de 57 à 222 grammes. — Les
équations et les faits suggèrent des phénomènes d'autocatalyse, et on peut
penser que chaque cycle a son catalyseur spécial, dont l'activité poten-
tielle n'est pas inhibée par de longues périodes de nutrition insuffisante. —
L. Cuénot.
Macdougal (D. T.). — La croissance des arbres. — Afin d'étudier l'ac-
croissement des troncs d'arbres, et l'allongement des branches en voie de
croissance, M. a inventé deux appareils, un dendrographe et un anxographe,
qui lui permettent de tracer sur un cylindre enregistreur respectivement les
variations de la circonférence d'un tronc d'arbre et les variations des dis-
tances entre les nœuds successifs d'une branche.
La période pendant laquelle un tronc d'arbre s'élargit est relativement
courte. Les expériences et observations de l'auteur tendent à prouver qu'il
n'y a pas de rythme de croissance ; celle-ci dépend uniquement des condi-
tions physiques extérieures, surtout de l'état d'humidité du sol. Ainsi, Pinus
radiata s'accroît, quand la température est clémente, en janvier et avril, et
s'arrête en juillet; Quercus agrifolia, dans la même région, commence plus
tôt et s'arrête en juin. Mais on peut réveiller la croissance de l'un et de
l'autre, en juillet et août, et ce, en arrosant abondamment le sol.
Les troncs présentent en outre des variations diurnes de taille : le maxi-
mum est peu après le lever du soleil, et le minimum à un certain moment
de l'après-midi. Ces variations sont très marquées quand l'évaporation est
intense, et moins marquées quand la saison est froide et humide. Le réveil
et la croissance des bourgeons terminaux, avec comme conséquence l'allonge-
ment des branches, commencent généralement avant le début de l'accroisse-
ment du tronc; l'intervalle entre les deux est d'une semaine environ chez
Quercus agrifolia, et de 10 à 12 semaines chez P. radiata. — A. Drzewina.
Mûnnich (Richard). — Sur Uontogénie de Felis tigris. — Le bourrelet
annulaire périplacentaire, qui n'a pas encore été rencontré dans le genre
Canis, mais qui doit apparaître temporairement dans le genre Felis, n'a pas
été observé chez trois fœtus de F. t. de 50 mm. L'auteur décrit chez ces em-
bryons différents caractères anatomiques du. crâne primordial, de la cavité
266 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
buccale, du squelette des membres; le mésonéphros est certainement fonc-
tionnel : ses canaux contiennent sans aucun doute un produit de sécrétion.
— P. Remy.
y) Facteurs de Vontogénèse.
Carey (Ebeii J.). — La transformation, expérimentale du muscle lisse
de la vessie, histologiquement, en muscle strié et physiologiquement en un
organe présentant des contractions rythmiques. — Le muscle lisse de la.
vessie du chien peut être transformé histologiquement en muscle rouge et
strié en augmentant la tension qui l'excite jusqu'à un degré comparable à
celle qui excite le mésenchyme cardiaque chez l'embryon, et peut présenter
ainsi des contractions rythmiques tant que l'excitation hydrodynamique lui
est appliquée. La différence essentielle entre le muscle lisse de la vessie et
le muscle strié du cœur non soumis à l'action de la volonté, dépend de la dif-
férence d'intensité de la tension hydrodynamique excitante, à laquelle ont été
respectivement soumis durant le développement, les cellules mésenchy-
mateuses vésiculaires et cardiaques. L'intensité variable de la tension
optima détermine le type musculaire; le stimulus est fonction de la situa-
tion de l'organe. La structure du muscle strié est déterminée par la fonction
qu'il remplit et le travail qu'il accomplit, il n'est pas formé d'avance pour
une fonction future déterminée : c'est la fonction qui détermine la structure
et non l'inverse. — Paul Boyer.
Fraipont (Charles). — S'vtr la structure intime de l'astragale citez les
Pnimates. — Cet os, chez l'Homme actuel, marcheur parfait, supporte tout le
poids du corps par l'intermédiaire du tibia, le péroné ayant un rôle peu
important: il montre des travées nombreuses, serrées, sensiblement rectili-
gnes. Chez l'Anthropoïde, marcheur imparfait, externo-plantigrade, à pied
normalement fléchi, le péroné jouant un rôle encore important, l'astragale
est plus spongieux,. les vacuoles plus abondantes et les travées, beaucoup
moins nombreuses, s'anastomosent et prennent une direction en rapport
avec la position du pied et celle de la poussée : cet astragale est encore du
type grimpeur. L'architecture de cet os chez les Hommes fossiles est inter-
médiaire entre celle qu'on observe chez l'Anthropoïde et chez l'Homme ac-
tuel. — P. Remy.
a) Leplat (Georges). — Note sur l'étude du développement du cristallin et
des autres placodes chez des embryons monstrueux de Flâna fusca. — L'auteur
a observé très souvent chez des têtards de Grenouille cyclopes ou anophtal-
mes que, malgré un contact étroit entre l'ectoderme et une ébauche oculaire
bien différenciée, il n'y avait aucune trace de cristallin ; ce fait est en con-
tradiction avec les opinions de différents auteurs, tels Herbst, Lewis et
Waciis, qui prétendent que la différenciation de cellules épidermiques ba-
nales en une lentille est due à l'action chimiotaxique de la vésicule oculaire.
— P. Remy.
Cesàro (G.). — Sur la forme de V aréole de V Abeille. — Cette alvéole est un
rhombododécaèdre dont trois faces forment les trois rhombes de la clôture
et six faces constituent le corps hexagonal ; cette forme correspond non seule-
ment à un minimum de surface, fait qui avait déjà été reconnu, mais aussi
à un minimum de périmètre; en outre tous les angles dièdres de l'alvéole
sont de 120". Les choses se passent comme si le pouvoir édificateur de
LA REGENKRATION. 267
l'Abeille lui permettait de construire des parois inclinées l'une sur l'autre
à 120° et il se pourrait bien que là se trouve l'explication de la forme de
l'alvéole, la propriété du minimum de surface n'étant que' fortuite. —
P. Remv.
Poma (Georges). — Uinfltten.ee de la salinité de Veau sur la Germina-
tion i't la croissance des plantes halophytes. — Les graines de plantes halo-
pbytes (filyceria maritima, Apium graveolens, Aster trifolium, Salicornia
herhacea, J une us maritimus) germent dans l'eau douce; l'eau de mer exerce
une influence retardatrice sur la germination, influence qui augmente
avec la concentration en eau de mer ; le nombre des graines qui germent
diminue lorsque la concentration croît et la faculté de germer disparaît à
une concentration déterminée, variable suivant les espèces; ces faits prou-
veraient qu'il existe une relation entre la germination de la plante et la
pression osmotique. Pour la croissance, il y a une concentration optimale
en eau de mer variant avec la plante ; le milieu le plus avantageux à la
germination n'est donc pas celui où la plante se développe le mieux. Les
espèces étudiées présentent une adaptation remarquable à la pression os-
motique du milieu; leur pouvoir germinatif n'est pas supprimé par une
pression osmotique énorme (44 atm. Celles peuvent se développer en l'absence
totale d'eau de mer; leur localisation aux districts littoraux et d'alluvion
doit donc être déterminée par des facteurs autres que la salure de l'eau et
du sol. — P. Remy.
La i*és;ciiéi*atioii
Kenk (Roman). — Die normale und regenerative Entwicklung des Copula-
tionsapparales paludicoler Tricladeu. (Zool. Anz., LIV, 235-237, 1922.)
1 268
Kollmann (Max). — Régénération caudale chez les Batraciens. Le pouvoir
régénérateur aux différents niveaux. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 13, 192?.)
2 .7
Slotopolsky (Benno). — Weitere Untersuchungen ilber die Selbstverstilmme-
hmg der Êidechsen. (Pflûger's Archiv, CXCIV, 123434, 1 fig., 1922.) [268
Kollmann (Max). - - Régénération caudale che:- les Batraciens. Le pou-
voir régénérateur aux différents niveaux. — Contrairement à. ce qui a été
admis par différents auteurs, la queue est capable de régénération à tous
les niveaux. Les variations observées sont en rapport avec les possibilités
de reformation de l'axe squelettique, reformation toujours possible dans les
régions terminales et moyennes, mais qui peut faire défaut dans la région
proximale où les vertèbres sont longues et où la tête cartilagineuse de la
vertèbre intéressée peut se trouver à une trop grande distance de la sec-
tion. Quand l'axe squelettique peut se reformer, le volume régénéré aug-
mente de l'extrémité à la base, dans la mesure où augmente elle-même la
surface de régénération. — H. Cardot.
268
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Kenk (Roman). — La régénération et le développement normal de l'appareil
copulateur des Triclades paludicoles. — Le développement normal de l'appa-
reil copulateur et sa régénération après ablation de la partie postérieure du
corps s'effectuent de la même façon dans chacune des espèces étudiées
(Planaria polychroa, Polyeelis nigra et Pol. comuta); dans les deux cas, la
première ébauche de l'appareil apparaît derrière la poche pharyngienne sous
forme d'un amas de cellules non différenciées, isolé dans le mésenchyme;
ces cellules proviendraient d'éléments libres du mésenchyme, les « Stamm-
zellen » des auteurs, dont l'origine est encore très discutée : un grand
nombre d'auteurs les considèrent comme des éléments indifférenciés, restés
à l'état embryonnaire; K. croit avec Lang et d'autres, qu'il s'agit de cellules
qui ont déjà appartenu à d'autres organes et qui ensuite se sont dédifféren-
ciées [voir Vandel, 1922]. K. décrit très succinctement l'apparition des diffé-
rents organes de l'appareil, y compris les organes musculo-glandulaires des
Polyeelis. — P. Remy.
Slotopolsky (Benno). — Nouvelles recherches sur l'autotomie chez les
lézards. — S. a étudié l'autotomie du lézard dans des conditions expérimen-
tales variées, notamment en immobilisant partiellement ou complètement
l'animal. Il a ainsi constaté que le pouvoir d'autotomie varie suivant l'état
de l'animal ; il peut, en particulier, dépendre d'excitations antérieures : des
excitations d'abord inefficaces, peuvent ensuite déclancher le phénomène
d'autotomie. En outre, S^ pense que dans certains cas au moins, l'autotomie
peut être sous la dépendance d'un réflexe psychique. — H. Cardot.
La greffe
Finkler (Walter). — Kopf transplantation an Insekten. a) Funklionsfdhig-
keit replant ierter Kôpfe. b) Austauscli, von Hydrophilus Kopf en zwischen
Mânnchen und Weibchen. c) Einfluss des replantierten Kopfes auf das
Farbkleid anderer Kôrperteile. (Anzeiger d. Akad. d. Wissensch. in Wien,
N°s 18, 1921 et 2-3, 1922.) L268-269
a) Koppanyi (Theodor). — Ueber das Wachslum der replantierten Augen.
(Anzeiger d. Akad. d. Wissenschaft in Wien, N° 18, 1921.) [2G9
b) Die Replantalion von Augen. III. Die Physiologie der replantierten
Sdugeraugen. (Anzeiger d. Akad. d. Wissensch. in Wien, N° 18, 1921.) [270
Wiesner (Ber1;old Paul). — Die Replantation der Kryslallinse entwickeller
Tiere. I. Versuche an Fischen und Amphibien. (Anzeiger d. Akad. d. Wis-
senschaft. in Wien, N° 18, 1921.) [270
a) Finkler (Walter). — Transplantation de la tête chez les Insectes. I.
Pouvoir fonctionnel de têtes transplantées. — La technique opératoire est fort
simple : on sépare la tête du thorax par un coup des ciseaux et on la porte
sur un autre Insecte pareillement traité. Le sang qui s'écoule, en faible
quantité d'ailleurs, après la narcose, ferme les bords de la plaie et maintient
la tête greffée dans la position convenable; toute suture ou autre procédé de
LA GREFFE. 269
fixation sont inutiles. F. a pratiqué ainsi avec succès des transplantations de
la tête chez les imagos de llgdrophilus piceus et Dytiscus marginalis; chez
des Notonectes; chez des imagos et larves de Dixippus morosus; chez les
larves de Tenebrio molitor et enfin chez des pupes de Vanessa Io et V. urti-
cae. Aussitôt après l'opération, les mouvements sont désordonnés, mais de
deux à trois semaines après, les mouvements coordonnés réapparaissent, et
après un à deux mois l'activité fonctionnelle de la tête greffée redevient par-
faitement normale, et dès lors les animaux nagent, mangent, etc. —
A. Drzewina.
b) Finkler (Walter). — Echanges des tètes entre mâles et femelles de
Hydrophihis. — Par le procédé indiqué ci-dessus, F. enlève la tète à un
mâle d'Hydrophile et la greffe sur une femelle, et vice versa. Après le réta-
blissement complet, il constate que les instincts sexuels se sont modifiés de
la façon suivante : les femelles à tête de mâle se comportent dans l'acte de
copulation comme des mâles, cependant les mâles normaux les traitent en
femelles. Mais les mâles à tête de femelle se comportent vis-à-vis des deux
sexes de façon passive, donc comme des femelles, et les mâles normaux les
traitent avec indifférence. — A. Drzewina.
c) Finkler (Walter). — Influence de la tête transplantée sur la coloration
du corps. — La transplantation réussit entre Insectes de diverses races et
même de diverses espèces. Un Dytiscus marginalis h qui l'on greffe, après
l'avoir décapité, une tête de Hydrophihis piceus perd la bande jaune carac-
téristique du thorax; la chitine brune et brillante devient noire et terne.
Notonecta marmorea se distingue de N. glauca par la pigmentation des
élytres. La tête de marmorea transplantée sur 'glauca ne produit aucun effet
sur les ailes de cette dernière. Cependant, quand on porte sur une glauca
la tète d'une autre glauca dont les élytres avaient été pigmentées expéri-
mentalement, la greffe a pour effet de provoquer sur les ailes non pigmen-
tées le dessin et la coloration correspondants. Les Dixippus sont de cou-
leurs variées : verts, bruns, noirs; maintenus à l'obscurité ou bien rendus-
aveugles ils deviennent verts. La tête d'un Dixippus vert greffée sur un indi-
vidu brun le rend vert de façon permanente. Des individus verts porteurs
de tète de Dixippus bruns deviennent verts au bout de quinze jours. Quand
on transplante une tête brune sur des Dixippus noirs, ceux-ci deviennent
d'abord verts (couleur des individus aveugles), mais après quinze jours-
prennent la teinte brune. Chez des larves de Tenebrio, après échanges de
têtes entre individus jaunes clairs et bruns, on a relevé une teinte uniforme
correspondant à celle du greffon. Enfin, chez les pupes de Papillons, l'échange
des têtes entre individus clairs et foncés amenait, suivant les cas, une colo-
ration claire ou foncée. F. conclut de toutes ces expériences à l'importance
du rôle de l'œil dans la coloration des insectes. — A. Drzewina.
a) Kopanyi (Theodor). — Sur la croissance des yeux greffes. — L'augmen-
tation de volume d'un organe greffé ne signifie pas toujours qu'il y ait crois-
sance réelle, car il peut y avoir simplement envahissement du greffon par
des éléments du porte-greffe: lavascularisation ne doit pas être quelconque,
mais correspondre à une nutrition normale. Dans tous les cas où, lors des
transplantations homoïoplastiques chez diverses espèces de Vertébrés, K. a
pu reconnaître une activité fonctionnelle bien établie dans les bulbes oculaires,
greffés, leurs croissance et vascularisation étaient rétablies de façon nor-
male. Dans les greffes hétéroplastiques, la vitesse de croissance d'un œil
270 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
transplanté fonctionnel est celle de l'espèce qui a fourni la greffe, et non
pas celle de l"hôte. Ainsi, les yeux de Molge vulgaris greffés sur Salamandre
s'accroissent comme ceux de Molge et leurs dimensions ne dépassent pas
•ceux de Molge.
Dans quelques expériences sur les Mammifères, où les yeux greffés ont
eu leurs vascularisation, mobilité et innervation par le trijumeau rétablies,
mais pas la fonction rétinienne, il n'y a pas eu trace de croissance, les yeux
se maintenant au stade où ils ont été greffés. — A. Drzewina.
b) Koppanyi (Theodor). — Transplantation des yeux. III. Physiologie
des yeux transplantés chez les Mammifères. — Les expériences sont faites
sur des Rats: afin de maintenir en place les globes oculaires transplantés,
on réunit les deux paupières avec une fine épingle ou un fil d'argent qu'on
enlève d'ailleurs au bout de 12 à 24 heures. Les premiers jours après l'opé-
ration, les pupilles sont très dilatées et les réflexes nuls ou très lents, mais
petit à petit ils se rétablissent. L'examen ophtalmologique montre que, dans
les cas réussis, la cornée, le cristallin et l'iris offrent un aspect normal, que
la vitrée n'est pas trouble, que la rétine est bien apparente, etc. Le l'ait
important est que, d'après K., chez les Rats à yeux transplantés on peut
reconnaître non seulement des sensations lumineuses, mais même la « vision
des images » ; ils se comporteraient de tous points comme des animaux
normaux. — A. Drzewina.
Wiesner (Bertold Paul). — Transplantation du cristallin chez les ani-
maux adultes. I. Expériences sur des Poissons et Amphibiens. — W. a ap-
pliqué la méthode « autophore » de I'rzibram à la transplantation du cris-
tallin. Chez Perça vulgaris, Tinca vulgaris, Carassius vulgaris et Leuciscus
cephalus; il a pratiqué avec succès les transplantations auto- et homoplasti-
que, et même hétéroplastique, les cristallins étant regreffés après section sur
le même individu, ou sur individus de la même espèce, ou d'espèce diffé-
rente. Le propre de la méthode est de n'avoir recours à aucun procédé
spécial de fixation; le greffon est appliqué contre la plaie et y adhère quand
les conditions s'y prêtent. La technique est très simple : on sort le cristallin
après incision de la cornée et on le porte sur un autre animal opéré dv la
même façon; de légères hémorragies sont sans danger. L'animal est aussitôt
replacé dans l'eau, ou bien on lui maintient la tête hors de l'eau en l'asper-
geant légèrement afin d'assurer la respiration. En cas de réussite, la cornée
redevient claire, le cristallin transparent, et l'animal se comporte normale-
ment. W. a vu le cristallin greffé se maintenir en état parfait jusqu'à quatre
mois. 11 a pratiqué également avec succès la transplantation auto- et homo-
plastique chez Pelobates fuscus et Rana tem poraria ; le cristallin de Rana a
même pu être greffé quelquefois sur Pelobates. Les échanges de cristallins
entre Poissons et Amphibiens sont plus délicats à réussir; cependant, dans
deux cas, un cristallin de Perça et un de Carassius sont restés clairs pendant
une vingtaine de jours dans l'œil de Rana. — A. Drzewina.
Le sexe et les caractères sexuels secondaires
Aron (M.). — Sur le développement des caractères sexuels primaires chez les
Urolèles. Hypothèse sur sou déterminisme. (C. R. Ac. Se, CLXXH ,
15,68, 1922.) " [272
LE SEXE. 271
Hanna (G. Dallas). — Génital organs ofhermaphroditic fur Seals. (Amer.
Natur., LV, 473-475, 192L) [272
Herpin (R.). — Sur l'origine et le rôle des cellules à réserves de fa cavité
générale chez Perinereis cultifera (Gr.) et Perinereis Marioni (Aud. et
Edir.) et sur la différenciation précoce de leurs œufs. (C. R. Ac. Se,
CLXXIII, 249, 1921.) [273
Jezequel (J.). — Prédominance anormale de mâles dans une population
d'Apus (Lepidurus produetus Bosc.) (Bull. Soc. zool. Franco, XLVI, 99-
100,1921.) [Tandis que d'ordinaire les
femelles prédominent énormément sur les ma les, l'auteur signale une
mare où, en 1920, les mâles étaient au nombre de 83 %. — A. Robert
Killian (Ch.). — La sexualité des Ascom gcè tes et leurs relations avec les
autres Champignons. (Bull. biol. Fr. etBelg., LIV, 179,251, 1921).
[Mise au point critique. — F. Moreau
Kolmer (Walter) und Scheminzky (Ferd.). — Finden sich Zwiscfienzellen
nur bei denhoheren W'irbellieren? (Pflùger's Arch., CXCIV, 352-361, 4 tig.,
1922.) [Des recherches des auteurs sur
les poissons, il semble qu'on puisse conclure que les cellules interstitiel-
les du testicule existent dans toutes les classes de Vertébrés. — H. Cardot
Kurainitsu (Choizu) and Lœb (Léo). — The ef/'ect of suckling and castra-
tion in the laclating mammary r/land in rat and guinea pig. (American
Journal of Physiology, LVI, N° 1, 40-59, 1921.) [272
Pézard (A.). — Notion de « seuil différentiel » et explication Immorale du
gynandromorphisme. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1573, 1922.) [271
Pézard (A.). — Notion de « seuil différentiel » et explication humorale
du gynandromorphisme citez- les oiseaux bipartis. — Les cas de gynandro-
morphisme présentés par les Oiseaux bipartis ont toujours été considérés
comme difficilement conciliables avec la théorie des hormones. On s'explique
mal, en effet, pourquoi la moitié du corps correspondant au testicule a
l'aspect mâle plutôt que celle qui possède un ovaire, si le déterminisme
s'effectue uniquement par voie humorale.
P. pense aplanir les difficultés en faisant intervenir les considérations
suivantes : 1° Un certain minimum de tissu genito-endocrinien est néces-
saire et suffisant pour faire apparaître et développer complètement les ca-
ractères sexuels mâles; c'est ce que l'auteur a appelé la loi du tout ou rien.
2° Il y a pour chaque caractère sexuel un seuil différentiel qui varie suivant
les organes considérés et que l'on peut mettre en évidence aux alentours
du minimum efficace du tissu testiculaire. Autrement dit : tous les tissus ne
réagissent pas au même minimum, et les différences de seuil peuvent être
infimes. Dans le cas classique du Pinson de Weber (ovaire et plumage Q à
g., testicule et plumage ç? à dr.), il faudrait admettre qu'au moment de la
mue qui a déclanché le plumage biparti, l'animal possédait un ovaire réali-
sant le minimum efficace, mais que la moitié droite du corps présentait un
seuil trop élevé pour que l'hormone ovarienne y puisse faire sentir son
action empêchante. On doit se rappeler, en effet, que le plumage mâle des
Oiseaux est, en réalité, un plumage neutre, qui existe chez tout individu
châtré, mâle ou femelle. En faveur de cette manière de voir, on peut invo-
272 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
quer les arguments suivants : 1° Il existe souvent des différences sensibles
physiologiques et anatomiques, entre les deux moitiés du corps. 2° L'ovaire
du Pinson de Weber était plus petit que normal. 3° Il n'y a pas toujours
correspondance entre chaque demi-soma et la glande qui paraît le comman-
der. C'est ainsi que l'on a cité le cas d'un Picidé (Colaptes) ayant le plumage
cf "à gauche, côté de l'ovaire. P. pense que son explication pourrait être appli-
quée aux nombreux cas de gynandromorphisme présentés par les Insectes,
et que le « turning-point » de R. Goldschmidt est assimilable à son seuil
différentiel. — R. de La Vaulx.
Aron (M.). — Sur le développement des caractères sexuels primaires chez
les Urodèles. Hypothèse sur son déterminisme. — A. admet que, chez les
Tritons, l'apparition des caractères primaires [ou plutôt, précoces, car il
s'agit de l'ébauche de la crête et du développement du canal déférent] est
déterminée par un tissu chargé d'enclaves lipoïdiques, formé au niveau du
futur hile du testicule. La formation de ce tissu glandulaire serait, en effet,,
le seul fait morphologique nouveau observable au moment de l'apparition
des caractères en question. Quant aux caractères secondaires périodiques,
A. persiste à en attribuer le déterminisme (contrairement à Champy) à un
tissu glandulaire de deuxième formation. Il y aurait donc, chez les Urodèles,
une dualité de tissus endocriniens, analogue à celle qui a été observée chez
divers Mammifères. A. n'est pas favorable à la conception d'une forme
asexuée embryonnaire et pense que le sexe de la gonade doit être déterminé
d'une manière précoce. — R. de La Vaulx.
Hanna (G. Dallas). — Organes génitaux de Phoques hermaphrodites. —
33.000 mâles de Phoques à fourrure, tués aux îles Pribilof de l'Alaska, ren-
fermaient deux individus hermaphrodites : le premier était sans doute une
femelle avec deux ovaires inégaux, des glandes mammaires, mais aussi
avec un pénis bien développé et un crâne du type mâle ; pas de testicules ;
le second avait une paire de testicules, un vagin anormal et un pénis rudi-
mentaire. — L. Cuénot.
Kuramitsu (Choizy) et Loeb (Léo-). — L'effet de l'allaitement et de la
castration sur la glande mammaire en lactation chez le rat et le cobaye. — .
La castration ne modifie pas d'une façon sensible la glande mammaire en
lactation chez le rat et le cobaye. Les effets de la castration deviennent
manifestes dès que l'allaitement cesse. Les changements trouvés dans la
glande mammaire, durant la lactation, après la cessation de l'allaitement,
et chez les animaux qu'on a empêchés d'allaiter, sont les mêmes chez
le rat et le cobaye, mais ils présentent quelques différences dans leur
moment d'apparition; des différences existent aussi dans la fréquence des
proliférations amitotiques et dans la variété et l'intensité de la dégénéres-
cence du tissu glandulaire dans les deux espèces. La prolifération
cellulaire par mitose alterne avec la prolifération nucléaire par amitose.
La dernière accompagne la sécrétion, la première la précède et la suit.
Toutes les deux sont en rapport causal avec le processus cellulaire duquel
dépend très probablement la lactation ou qui provoque le retour de la
glande à son état normal. Le stimulus qui provoque la lactation présente
des caractères intermédiaires à ceux d'un stimulus fonctionnel et d'un
stimulus générateur et partage quelque peu leurs caractères. Les sti-
muli qui provoquent la prolifération dans la glande mammaire durant la
lactation et immédiatement après la lactation possèdent essentiellement un
LA METAMORPHOSE. 273
caractère endogène; secondairement à ce stimulus s'ajoute l'action des
ovaires, la lactation empêche l'action de cette hormone de se manifester ;
elle se manifeste avec la cessation de la lactation.
La sécrétion non seulement empêche l'hormone ovarienne d'agir sur la
glande mammaire, mais aussi ces stimuli générateurs qui sont actifs durant
la grossesse. L'involution de la glande mammaire sur l'animal qui n'allaite
pas est essentiellement un processus local, aucunement lié avec le fonction-
nement des autres glandes. L'invasion de la glande mammaire par les po-
lynucléaires et les lymphocytes se produit spécialement durant la période
d'involution, en contraste avec la période de lactation; elle est moins mar-
quée chez les animaux châtrés. Le stroma de la glande sècrétrice consiste
en fines fibres de tissu conjonctif, en contraste avec la glande qui prolifère
où le stroma est souvent cellulaire. Dans le restant de la glande, le stroma
est fibreux. Si on compare l'influence de la castration et de l'allaitement sur
l'involution de l'utérus et de la glande mammaire, on remarque sur la
glande mammaire une prédominance de l'action de l'allaitement sur celle
de la castration, tandis que du côté de l'utérus on observe une relation con-
traire. Chez le rat et le cobaye on observe donc un effet très rapide de la
castration et de l'allaitement sur l'activité et le volume des deux organes, et
tout particulièrement une diminution très précoce de l'activité proliférante
des tissus comme résultat de la castration. — Paul Bover.
Herpin (R.k — Sur l'origine et le rôle des cellules à réserves de la cavité
générale chez Perinereis cultrifera et P. Marioni el sur la différenciation
précoce de leurs œufs. — H. admet, comme Romieu, que les cellules à ré-
serves (éléocytes) proviennent des lymphocytes et qu'elles servent princi-
palement à nourrir les produits sexuels. Il constate que le développement
des œufs demande plus d'une année et qu'il précède de beaucoup la méta-
morphose externe. Un animal peut donc être porteur d'éléments sexuels
sans, pour cela, être adulte. L'ignorance de ce fait a pu amener certains
auteurs à décrire des stades post-larvaires comme espèces nouvelles. — h.
de La Vaulx.
La métamorphose
Hirschler (Jan). — Abréviation, par action de l'iode, de la période larvaire
chez les Battaciens. (C. R. Soc. Biol., LXXXV, 1006, 1921.) [273
Hirschler (Jan). — Abréviation, par action de l'iode, de la période lar-
vairechez les Batraciens. — L'iode a pour effet de provoquer la métamor-
phose chez l'Axolotl; il abrège la période larvaire chez les têtards de
grenouille. L'implantation intracoelomique de celloïdine chez ces têtards
détermine une involution faible, mais nette de la nageoire; on en peut
inférer qu'il sera peut-être possible de remplacer l'iode par d'autres facteurs
agissant sur la métamorphose. — H. Cardot.
274 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La corrélation
Larson (John A.). — Further évidence on the functionnal corrélation of
the hypophysis and the thyroid. (American Journal of Physiolocy, LUI,
80-100, 5 tableaux, 1920.) [274
Moreau (F. et Mme). — Recherches sur le Houblon {Rapport présenté à la
commission, du Houblon de l'office agricole régional de l l'Est, sur les travaux
effectues pendant l'année J[)2J.)(41 pu., Lons-le-Saunier, Declume, 1922.)
[274
Sinnott (Edmund W.). — The relation betiveen body size and organ size in
plants. (Amer. Natur., LY, 385-403, 1921.) [274
Larson (J. A.). — Nouvelles preuves de la corrélation fonctionnelle de
l'hypophyse et de la glande thyroïde. — L'administration du lobe antérieur
d'hypophyse aux rats thyroïdectomisés tend à prolonger leur vie et accélérer
leur croissance ; l'hypophyse active également nettement la croissance des
rats normaux; elle semble avoir une influence plus considérable sur la
croissance des mâles que sur celle des femelles. — Paul Boyer.
Sinnott (Edmund W.). — La relation entre la dimension du corps et la
dimension de l'organe chez les plantes. — Chez les animaux supérieurs, il y
a nécessairement une corrélation étroite entre la taille d'un organe donné
et la taille de l'organisme dont il fait partie ; un grand individu a des struc-
tures corporelles proportionnellement grandes, et vice versa. Chez les plantes,
cela n'est pas du tout évident; il n'y a pas de différences dimensionnelles
entre les fruits et les feuilles de petits arbres et de grands arbres ; les rensei-
gnements sont contradictoires en ce qui concerne les plantes herbacées. S.
détermine chez des Haricots les coefficients de corrélation entre la taille de
la plante, mesurée par le poids sec, et la taille de la feuille, du pied et du
grain : une corrélation positive, mais petite, est trouvée dans chaque cas.
Un-examen de la courbe des moyennes pour la dimension des organes de la
plante montre que dans chaque cas la courbe monte d'abord rapidement et
ensuite s'aplatit, c'est-à-dire qu'il y a accroissement de la taille des organes
quand la plante augmente de dimensions, mais seulement chez les petites
plantes; plus tard, à partir d'une certaine taille, tout agrandissement de la
plante n'est pas suivi d'un agrandissement des organes. Il est très probable
que la dimension d'un organe est conditionnée par la dimension du point
végétatif axial qui lui donne naissance; Y Acer saccharum offre un bon maté-
riel pour vérifier cette hypothèse. — L. Cuénût.
Moreau (F. et Mme F.). — Recherches sur le Houblon. — Retenons de
ces recherches entreprises en vue de travaux de sélection et d'amélioration
du Houblon, les faits suivants offrant un intérêt biologique général. Une
corrélation étroite parait exister entre la valeur d'un Houblon, appréciée
par l'odorat, et des caractères morphologiques des cônes, mesurables, tra-
duisibles par des chiffres et par des courbes : une étude de biométrie
étendue appliquée aux Houblons d'Alsace et de Lorraine appuie cette cor-
LA MORT. 275
relation. — Les auteurs fournissent des données précises sur l'action de
la fécondation sur le développement des cônes du Houblon : une fécon-
dation générale du cône en accroît les proportions, active la croissance de
ses différentes parties; le rendement s'en trouve accru, non sans dommage
pour la qualité ; la fécondation d'une seule fleur par cône permet l'analyse
du phénomène : le rayon d'action de la fécondation d'une fleur unique
atteint quelques millimètres. — Enfin, les auteurs résument les résultats
de leurs recherches cytologiques sur les phénomènes sécrétoires dans les
glandes à lupuline; ils étudient en particulier l'origine des essences et ré-
sines : contrairement aux vues de Tschirch, les essences et résines ne sont
pas formées dans une couche résinogène de la membrane; contrairement à
celles de Politis, elles ne proviennent pas de la transformation du tannin
et ne sont pas élaborées par des mitochondries ; elles naissent dans le proto-
plasme, leur apparition paraît en rapport avec la disparition des lipoïdes
mitochondriaux, absents dans les glandes âgées ; les mitochondries appa-
raissent non comme des organites durables, aux fonctions élaboratrices, mais
comme un état hguré de substances transitoires. — F. Moreau.
La mort
Pearl (Raymond) and Parker (Sylvia Louise1. -- Expérimental stùdies
on the durât ion oflife. I. Introductory discussion of Ihe duration oflife in
Drosophila. (Amer. Natur., LV, 481-511, 1921.) [276
Ruzicka (Vlad.i. — Ucber Prutoplasmahysteresis und eine Méthode zur
direkten Bestimmung derselben. (Pflùger's Arch., CXCIY, 135-148, 1 pi.,
1922.) [275
Sumner (F. B.). — Longevity in Peromyscus. (Journ. of Mammalogy, III,
79-81, 1922.) [276
Rûzièka (Vlad). — Sur /,' hystérésis du protoplasme et sur une méthode
permettant de le déterminer directement. — Les conceptions développées par
l'auteur se rapprochent de celles de divers autres auteurs, notamment de
certaines des conceptions d'AuGUTE Lumière ; le présent mémoire constitue
une tentative intéressante, bien qu'assez fragmentaire, pour mettre en évi-
dence les modifications systématiques de solubilité que présente le proto-
plasme en fonction de l'âge. Pour l'auteur, il s'agit de phénomènes d'ag-
glomération, de condensation progressive qui se produisent au cours de
l'évolution ontogénique ; faisant un rapprochement avec les phénomènes
connus de vieillissement des colloïdes, il a appelé cette évolution l'hysté-
résis du protoplasme et processus d'hystérésis tous les phénomènes vitaux
qui sont en rapport de causalité avec le premier; il leur attribue la plus
grande importance pour le métabolisme morphologique de la substance
vivante. Ayant rappelé qu'il y a entre les colloïdes des jeunes et des vieilles
cellules des différences au point de vue du pouvoir de floculation, et toujours
dans le sens d'une augmentation de la floculation chez les cellules âgées,
dont les colloïdes sont plus près du point iso-électrique, il indique quelles
sont les principales méthodes qui peuvent servir à apprécier le degré de
276 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
condensation des colloïdes cellulaires, à l'aide de plusieurs exemples. En
comparant le pouvoir de floculation du sérum de la mère et de l'enfant, de
la vache et du veau, de l'extrait d'oeuf de grenouille et de celui de la gre-
nouille adulte, de l'extrait de plante jeune et de plante âgée, on constate
dans tous les cas que la substance vivante passe avec l'âge d'un état plus
dispersé à un état moins dispersé, subissant une condensation. Pour R. le
métabolisme ne serait pas un processus réversible; il apparaîtrait au con-<
traire une inévitable tendance à aboutir à un état de repos. — H. Cardot.
Pearl (Raymond) et Parker (Sylvia Louise). — Eludes. expérimentales
sur la durée de la rie. — Les auteurs ont étudié différentes lignées de Dro-
sophila melanogasler, mais seulement durant la période imaginale ; les lois
statistiques de la mortalité sont fondamentalement semblables à celles qui
sont connues pour l'Homme, un jour de la Mouche correspondant grosso
modo à une année de l'Homme; il y a une différence bien nette entre les
groupes de Drosophiles à ailes courtes et ceux à ailes longues, ces dernières
ayant une probabilité de vie deux ou trois fois plus grande que les pre-
mières ; les Drosophiles vivant exactement dans les mômes conditions, il est
évident que cette différence est d'ordre héréditaire et ne tient pas au milieu;
ces Mouches meurent toutes de mort naturelle, le nombre des morts par
accident étant négligeable. — L. Cuénot.
Sumner (F. B. . — Longévité de Peromyscus, — On sait que la Souris
domestique peut vivre deux ou trois ans et meurt alors de vieillesse ; le Rat
blanc est très vieux à l'âge de trois ans, et sa femelle devient stérile à un an
etdemi. Peromyscus maniculalus gambeli (Californie), élevé en cage, devient
sénile et meurt à un âge variable, trois ans au minimum, cinq ans huit
mois au maximum ; à l'état de nature, ces vieilles Souris, très sensibles au
froid, n'auraient certainement pas atteint un âge aussi avancé; des Pero-
m-jscus, âgés de trois ans, ont encore eu des petits. — L. Cuénot.
Morphologie générale
Feuerborn (H. à.). — Bas Labialsegment, die Gliedcriing des Thorax und
die Stigmenverteilung der Insekten in neuer Beleuchtung. (Zool. Anz.. L1V,
49-73 et 97-Hi; 14 %., 1922.) [277
Heidenhain (Martin). — Ueber die teilungsfàhigen Driiseheinheilen ôder
Adenomeren sowie ûber die Grundbegriffe der morphologischen Systemlehrè.
(Àrch. f. Eutw-Mech., XLIX, 1 u. 2 Heft, 1-179, 192L) [Les données essen-
tielles de ce travail, déjà publiées dans 1' « Anatomischer Anzeiger », ont
fait l'objet d'une analyse. (Voir Année biologique, 1920-21, fasc. 1, p. 57.)
Herouard (E.). — Rétablissement de l'équilibre de corrélation par lacération
chez le Scyphistome. (Bull. soc. Zool. Fr., XLVI, 68-72, 1921.) [277
Kofoid (C. A.) and Swezy (O.). — Milosis and fission in the active and
encysted phases of Giardia enterica (Grassi) ofman, with a discussion of
the method oforigin of bilatéral symmetrg in the poUjmestigale flagellâtes.
MORPHOLOGIE GENERALE. 277
(Univ. of California pubi. in Zool., XX, 190-234, pi. 23-20, mars 1922.)
[278
Lewis (Warren H.). — 7s meêenchymea syncylium? (Ànat. Record, XXIII,
\" 2, 6 pp., 4 fig., 20 febr. 1922.) ' [277
Feuerborn (H. J.). — Vues nouvelles sur le segment labial, la segmentation
du thorax et ta répartition, des stigmates chez les Insectes. — Après avoir
passé en revue les différents groupes d'Insectes, l'auteur conclut que la
paire de stigmates antérieure appartient à un segment particulier (« Schalt-
segment »), qui n'est pas ce que l'on a appelé jusqu'à présent le mésothorax
et qui, par ses parties tergales et pleurales, doit être considéré comme ayant
la même valeur que les autres segments thoraciques ; chez certains groupes
il est en relation intime avec le prothorax (protérozygie) tandis, que chez
d'autres il s'est soudé secondairement avec le segment suivant (deutéro-
zygie). F. envisage ensuite les rapports du segment labial avec la tête et le
prothorax, et est conduit à nier la présence du « microthorax » (Verhceff).
Le tergite abdominal antérieur n'est jamais absent, comme Je prétend
Berlese ; la deuxième paire de stigmates appartiendrait au premier segment
abdominal. — P. Remy.
Hérouard (EL). — Rétablissement de l'équilibre de corrélation par la-
cération chez le scgphistome. — L'auteur distingue dans un scyphistome
deux parties : la souche, correspondant au disque pédieux des Actinies et
des autres polypes, et l'éphyrulum, qui donne naissance aux éphyres. La
limite entre ces deux régions est le plan transversal où cessent les cloisons
gastriques. La surface de fixation du scyphistome ne correspond qu'à une
petite partie du disque pédieux des autres polypes. Les stolons prennent
toujours naissance en des points comparables, à la limite entre les deux
régions : c'est pourquoi les stolons des scyphistomes ne rampent pas sur le
sol, mais se développent librement, à quelque distance du substratum, jus-
qu'à ce qu'ils aient atteint leur allongement définitif. A l'époque de la stro-
bilisation, si le polype n'est pas en état de fournir l'énergie nécessaire à ce
travail, une désharmonie se manifeste entre les deux parties : la souche
s'allonge de façon excessive. Alors un court stolon naît au point normal et
se fixe au sol; puis un étranglement se produit au-dessous de la région des
stolons et détache la majeure partie de la souche. Il ne s'agit pas d'une
élimination de déchets destinée à rajeunir l'animal, car la partie détachée
de la souche, au lieu de se détruire, régénère, au bout de quelques mois, un
nouveau polype. Mais « chacune des deux portions du polype ayant ses
fonctions propres, leur rapport d'actions réciproques doit avoir une valeur
qui ne peut varier qu'entre des limites déterminées. Or, dans ces êtres à
organisation simple, ce rapport est sensiblement le même que celui des
volumes de substance ». La lacération intervenue est donc un processus
« destiné à rétablir les corrélations normales ou, ce qui revient au même, à
rétablir le rapport voulu entre le volume de la souche nouvelle et le volume
de l'éphyrulum ». — A. Robert.
Lewis ("Warren H.). — Le mésenchgme est-il un syncytium? — Depuis
M. Schultze on le considère comme tel. Mais il n'y a dans la bibliographie
aucune preuve de l'existence d'anastomoses véritables entre les cellules mé-
L'ANiNÉE lilOLOCIQUE. 19
278 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
senchymateuses soit de l'embryon soit de l'adulte. L'étude de matériel fixé est
d'ailleurs incapable de trancher la question. L'auteur a examiné à cet effet
•des cultures de tissu fous-cutané d'embryons de Poulet. Elles ont montré
que du transplant se détachent des cellules qui émigrent et forment bientôt
par les prolongements qu'elles émettent un réseau semblable à celui du
mésenchyine originel. Elles peuvent rétracter leur prolongements, en pousser
de nouveaux, s'arrondir et devenir libres, surtout si, à l'exemple de Hogue
(1919) et de Mrs Lewis (1920), on rend le milieu hypertonique. L. conclut que
le mésenchyme n'est pas un vrai syncytium, mais seulement [?] un « réticu-
lum adhérent ». — -A. Prenant.
Kofoid (C. A.) et Swezy (O.). — Mitose et scission chez Giardia enterica
à l'état végétatif et enkysté. Discussion de l'origine de la symétrie bilatérale
chez les Polymasiiginës. — A signaler comme particularités de la multipli-
cation de Giardia enterica l'existence de 4 chromosomes, le dédoublement
de l'appareil parabasal, des axostyles et des fibres péristomiennes. Dans le
kyste les flagelles sont résorbés, le cytostome s'efface, ainsi que les fibres
péristomiennes. Il n'y a pas de scission dans le kyste et les noyaux peuvent
s'y multiplier jusqu'au nombre de 16, correspondant à 8 zoïdes qui conser-
vent leur individualité. L'enkystement n'est le prélude, ni d'une conju-
gaison, ni d'une autogamie. Il n'y a pas de stade Octomitus dans le cycle
évolutif (contra Hartmann). L'auteur revient sur l'interprétation qu'il a déjà
donnée de la symétrie bilatérale itérative de Giardia, dans un mémoire
antérieur. « La symétrie bilatérale est réalisée ici par la formation et l'union
permanente de deux unités structurales de symétries opposées, dextre et
sénestre, dont les relations stéréométriques rappellent celles du dextrose et
du lévulose. » La réversion d'un des individus doit avoir pour origine celle du
noyau après la mitose. Giardia enle'rica, parasite humain, est morphologi-
quement distinct des Giardia des rongeurs, comme le montrent les essais
négatifs d'infection croisée. — E. Chatton.
Physiologie générale; biochimie; biophysique
Abderhalden (Emil) und Schiffmann (Olga). — Weitere Untersuchungen
iïber die von einzelnen Organen hervorgebrachten Substanzen mit spezift-
scher Wirkung. VII. Chemotaklische \ ersuehe an Paramaecien und Unter-
suchungen i'iber die Geschunndigkeit ihrer Teilung unler dem Einfluss
von Optonen aus verschiedenen Organen. (Pfltiger's Arch.,CXCIV, 206-217,
4 fig., 1922.) [308
Adolph (Edward F.). — The régulation of the irriter content of [he human
organism. (Journal .of Physiology, LV,N03 1 et 2, 114-32, 9 fig., 1921.) [285
Adrian (E. D.) and Owen (D. R.). — The electric response ofdenervate cl mus-
cle. (Journal of Physiology, LV, Nos 5 et 6, 32G-31, 3 fig., 1 tableau, 1921 .) [296
Andrus (E. Cowles) et Carter (Edward P.). — Influence de la concen-
tralion ionique des liquides de perfusion sur le cœur des animaux à sang
froid. I . Sur le mécanisme normal. II. Sur les arythmies. (American Journ.,
LIX, 227-239, 1922.) [304
PHYSIOLOGIE GENERALE. 279
Anrep (G. V.) and Drummond (J. C). — Note on the supposée idenlity of
the water soluble vitamin B and secretin. (Journal of Physiology, LIV, X,s 5
et 6, 349-352, 1921.) [287
Baldwin (Francis Marsh). — Fatigue in frog muscle ivhen immersed in
varions concentrations of lipoid-solvents ; especially the higher alcohols.
(American Journal of Physiology, LVI, N° 1, 127-139, 1 tableau, 1 planche,
1921.) [307
Benedick (Fr. G.), Fox (Ed. L.) and Baker (M. L.). — The surface tempé-
rature of the éléphant, rhinocéros und hippopotamus. (American Journal of
Physiology, LVI, N° 3, 464-474, 6 Bg-, 1921.) [298
Bethe (Albrecht). Fraenkel (Martha) and "Wilmers (Josef.i. — Dieçhe-
mische Contracter des narkotisierten Muskels im Vergleich zu der îles nor-
males (Pfliiger's Arch., CXCIV, 45-76, 12 fig., 1922.) [295
Black (E. M.), Hupper (Marjorie) and Rogers (John). - - The effects of
adrenal feeding upon the iodin content of the thyroid gland. (American
Journal of Physiology, LIX, 222-226, 1 tableau, 1922.) [293
Bleibtreu (Max). — Zur Gèwinnungdes Gerinnungsfermentes aus Blutserum.
(Pflùger's Archiv, CXC1Y, 318-322, 1922). [Un procédé antérieurement
décrit pour obtenir une préparation stable renfermant le ferment coagu-
lant, du sérum, comportait l'emploi d'alcool et était d'autre part basé sur
le fait cpie la thrombine est absorbée par la caséine. L'auteur s'est attaché
à réduire la proportion d'alcool contenue dans la préparation. — H. Cardot
â) Boeck (W. C). — The thermal -deatlt point of the human intestinal pro-
tozqàn çysts. (The American Journ. of Hyg., I, 365-387, juillet 1921.) [303
b) On the longevity of human intestinal protozoan cysts. (The Ameri-
can Journ. of Hyg., I, 527-540, novembre 1921.) [304
Burge (W. E.) and Leiehsenring J. M.). — An explanation for the increase
in oxydation brought aboutby muscularwork. (American Journal of Physio-
logy,'LIX, 290-93, 2 fig., 1922.) [295
Burnett (Théo C). — Furlher experiments on the activation of muscle cala-
lase by liver. (American Journal of Physiology, LVI, N°s 1, 16-21, 2 ta-
bleaux, 1921.) [294
Burridge (W.). — Effects on the frog' s heart of varying the alkalinity and
calcium content of the perfusing fluid. 'Journal of Physiology, LV, X0s 1 et
2, 111-113, 2 fig., 1921.) [304
Cameron (A. T.) and Garmichael (J.). — The comparative effects of para-
thyroid and thyroid feeding on growth and organ-hypertrophy in the. irhile
rats. ( American Journal of Physiology, LVIII,N°1, l-6,4tableaux, 1921.) [292
Cameron (A. T.) and Sedziak (F. A.). — The effect of thyroid feeding on
growth and iirgan-hupertrophy in adult white ratx. (American Journal of
Physiology, LVIII, N° 1, 7-13, 3 tableaux, 1921.) [292
Cannon (W. B.) and Smith (P. E.). — Studies on the conditions of activity
in endocrine glands. IX. Furlher évidence ofnervous control of thyroid sécré-
tion. (American Journal of Physiology, L.\, N° 3, 476-95, 10 fig., 1 tableau,
1922.) [291
Gollip (J. B.). — Reversai of depressor action of small doses of adrénalin.
(American Journal of Physiology, LV, N° 3, 450-454, 1 fig., 1921.) [308
280 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Cowgill (George R.) and Mendel (Lafayette B.). — Studies in the Phy-
siology ofvitamins. Yitamin B . and thesécretory fonction of glands. (Ameri-
can journal of Physiology, LVIII, N° 1, 131-151, 1921.) [287
Crile (George W.), Hosmer (Helen R.) and Rowland (Amy F.). — The-
electrical conductivity of animal tissues under normal and pathological con-
ditions. (American Journal of Physiology, LX, N° 1, 59-1U3, 136 tableaux,
3 fig., 1922.) [301
Daly (I. deBurgh) and Clark (A. J.). — The action ofions upon the frog's
heart. (Journal of Physiology, L1V, N"s 5 et 6, 367-383, 3 tableaux, 6 fig.,
1921.) [305
Danielopolu (D.), Radovici (A.) et Carniol (A.). — Sur un phénomène
d'automatisme des muscles volontaires chez l'homme. (Soc. méd. hôpitaux
Bucarest, sept. 1921.) [294
Davis (L. H.) and Ross (Ellison L.)-. — The source ofdiastases of the Blood
(American Journal of Physiology, LVI, N° 1, 22-28, 4 tableaux, 1921.) [289
Dixon ("W. E.) and Ransom (Fred). — The immédiate action of volatile
substances. (Journal of Physiology, LIV, Nos 5 et 0, 384-391, 10 fig., 1921.)
[308
Downs (Ardrey W.) and Eddy (Nathan B.). — Secretin : Its effect in
anémia, with a note on the supposed similarity bctween secretin and vita-
min B. (American Journal of Physiology, LVIII, N° 2, 296-300. 2 fig., 4921.)
[287
Duval (Marcel) et Portier (Paul). — Limite de résistance au froid des
chenilles de Cossus cossus. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 2, J922.) [302
Freedlander (S. O.) et Lenhart (Ç.1 H.). — Observations cliniques sur la
circulation capillaire. (Arch. of intern. Med., XXIX, N° 1, Près. Medic,
420, mai 1922.)
[La capillaroscopie permet parfois de différencier les caractères
que certains états morbides donnent au pouls capillaire. — J. Philippe
Galigher (A. E.). — On the action of certain substances on oxygcn consump-
tion : The action of Potassium Cyanide in relation to respiralory rate. (Ame-
rican Journal of Physiology, LVIII, N° 2, 301-307, 3 tableaux, 1921.) [306
Gesell (Robert). — Furtlier observations ou the relation of initial length
and initial tension of auricu/ar/lber on myo-and cardio-dynamics. (Ame-
ricanJournal of Physiology, LUI, N° 3, 377-389, 5 fig., 3 tableaux, 1920.) [2915
Gulick (Addison). — .4 study of weight régulation in the adult human
bodi/ durùv/ over -nutrition. (American Journal of Physiology, LX, N° 2,
371-394,5 tableaux, 1922.) [288
a) Hammet (Frederick S.) — Observations on the relation between emo-
tional and melabolic slability. (American Journal of Physiology, LUI, N° 2,
307-311, 1 tableau, 1920.) [289
h) Studies of the thyroid apparalus : The slability of the nervous system
as a factor in the résistance of the albino rat to the loss of the Paralhyroid
sécrétion. (Ibid., LVI, N° 1, 196-204, 1921.) [291
d Studies of the thyroid apparalus. The action of thyroxin on the
isolated intestinal serment. (Ibid., LVI, N° 3, 386-381», 2 fig., 1921.) [30S
d) - - — The rôle of the change in hydrogen-ion concentration in the motor
activities of the small intestine. (Ibid., LX. N° 1, 52-58, 1 fig., 1922.) [305
PHYSIOLOGIE GENERALE. 281
Hammett (F. S.) and Nowrey (J. E.). — The rôle 0/ Ihe sodium and the
carbonate ions and of the change in the sodium-calcium ratio in the con-
traction of the isolated duodenal segment of the albino-rat. (American Jour-
nal of Physiology, LX, N° 1, 48-51, 1 fig., 1922.) [305
Hammett (F. S.) and Tokuda (K.). — Studies of the thyroid apparatus :
The changes in the amount of intesline-contracting substances of the
thyroid of the albino-rat according to âge. ïAmerican Journal of Physio-
logy, LVI, N° 3, 380-385, 1 tableau, 1 fig.', 1921.) [292
Hartman (F. A.), Waite (R. H.) and Powell(E. F.). — The relation of the
adrenals to fatigue. (The American Journal of Physiology, LX, N° 2, 255-
269, 1 tableau/ 1922.) [293
Houssay (D. H.) et Mazzocco (P.). — Composition de l'urine et du sang de
chiens privés d'hypophyse. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 409, 1921.) [Sauf
en ce qui concerne le Ca du sang (peut-être un peu faible), les chiens privés
d'hypophyse ont une urine et un sang de composition normale. — E. Aubel
Houssay (B. A.), Otero (M. J.), Negreti (J.) et Mazzocco (P.). —
Action des venins coagulants des serpents sur le sang. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVI, 411, 1921.) . [309
Hurthle (K.) und Wachholder (K.). — Ueber die Struktur der Herzmuskel-
fasern. (Pfliiger's Archiv, GXCIV, 333-336, 5 fig., 1922.) [295
Hyman (Libbie H.). — A further study of oxygen consumption during
starvation. (American Journal of Physiology, LUI, N° 3, 399-420, 7 tableaux,
2 fig., 1920.) [286
Jarisch (Adolf). — Beitràge zur Pharmakologie der Lipoide. 11. Seife und
Sérum. , Pfliiger's Arch., CXCIV, 337-351, 3 fig., 1922.) [284
a) Irwin (Marian). — Sensory stimulation by saturated monohydric alco-
hols. (American Journal of Physiology, LX, N° 1, 151-154, 2 fig., 1 tableau,
mars 1922.) [307
b) — — Sensory stimulation by unsaturated alcohols, polyhydric alcohols
and chlorhydrins. (Ibid., N° 2, 270-273, 2 fig., 1 tableau, avril 1922.) [307
c) Successive stimulation by alcohols. (Ibid., N° 2, 274-276, 3 fig.,
avril 1922.) [307
a) Kanda (Sakyo). — Physico-chemical studies on bioluminescence : the
production of light bg Luciola vilticollis is an oxydation. (American
Journal of Physiology, LUI, N° 1, 137-149, 3 fig., 3 tableaux, 1920.) [299
b — — The Phgsical and Chemical nature of the luciferase of Cgpridina
migendorfii. (Ibid., LV, N° 1, 1-12, 1921.) [299
Kambe (Hisanobu) and Komiya (Etsuzo). — The transfusion experi-
ment withred blood corpuscles. (American Journal of Physiology, LUI, N" 1,
1-13, 10 fig., 1920.) [290
Kudô (Tokuyasu). — Yerànderung der Melaniiimenge beim Farbwechselder
Fische Esox, Carassius, Phoxinus,Gobius, Xemachilus (Anzeiger d.Akad.
d. Wissensch. in Wien, Nu 14, 1921.) [301
Kufferath (H.). — Interprétation stérëogrammatique de la courbe de sporu-
lation des levures, décrite par Hansen. Son application aux phénomènes
physiologiques et biologiques. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VII, 332-
356,4 fig., 1921.) [303
Leplat (Georges). — Mensuration de' la pression sanguine dans les artères
282 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de l'iris. Ses modifications sous l'influence de quelques substances toxiques.
(Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VI, 561-565, 1920.) [289
Lipschiitz (Alexander) et Audova (Alexander). — The comparative
atrophy ofthe skeletal muscle after cutting the nerve and after culting the
tendon. (The Journal of Physiology, LV, N0s 3 et 4, 300-304, 2 tableaux,
1 fig.j [296
Marinesco (G.) et Paulian (D.). — L'alcool dans le liquide céphalo-rachi-
dien. (Soc. méd. hôpitaux Bucarest, 12 mai 1920. ) [307
Martini (E.). — Ueber die Fibrillensystemc im Pharynx der Nematoden. (Zool.
Anz., LIV, 193-198, 1 fig., 1922.) " [Critique
des travaux de Immink (1921) et Allgén (1921) sur ce sujet. — P. Remy
Massart (Jean). — L'action de la lumière continue sur la structure des
feuilles. (Bull. Cl. Se. Ac. Roy. Belg. [5], VI, 37-43, 1920.) [303
Mast iS. O.). — Reacl ions lo iight in the larvae of theascidians, Amaroucium
constellalunt and Amaroucium pellucidum, with spécial référence tophotie
orientation. (Journ. Exper. Zool., XXXIV, 149-188. 10 fig., 1921.) [310
Mast (S. O.) et Ibara ( Y. ). — Effect of Ethyl Alcohol on Tadpoles. (American
Journal, LIX, 294-297, 1921.) [306
a) Moore (L. M.). — Expérimental studies on the régulation of body tem-
pérature : the maintenance of apractically uniform température in rabbils
by the élimination ofrandom movements. (American J. of Physiology, LVI,
N° 2, 361-364, 1 fig., 1921.) [297
b) — — Expérimental studies on the régulation of body température : the
température e/fects of différent concentration of sodium chloride intrave-
nously administred. (Ibid., 365-369. 1 tableau, 1 fig.) [297
Nelson (Victor E.), Lamb (Alvin R.) and Heller (V. G.). — The effects
of vitamine deficiency onvarious species of animais. II. Observations on the
comparative vitamine A requirement of rabbits, rats, sirine and chicken.
(American Journal of Physiology, LIX, 333-345, 4 tableaux, 1 fig., 1921.)
[288
a) Nolf (P.). — De la nature du complément hémoli/ tique. (Bull. Cl. Se.
Acad. roy. Belg. [5], VI, 348-353, 1920.) [290
b) — — L'action du chloroforme sur la coagulation du plasma sanguin des
Oiseaux. (Ibid., VII, 71-99, 1921.) [290
Obreshkove (Vasil). — The photic reactions of tadpoles in relation to the
Bunsen- Roscoelaw. (Journ. Exper. Zool. \ XXXI V, 235-277, 9 fig., 1921.)
[309
a) Parker (G. H.). — The locomotion of the holothurian Stichopus pani-
mensis Clark. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 205-208, 1 fig., 1921.) [296
b) — — Thepoiver of adhésion in the suckers ofOctopus bimaculatus Verrill.
(Ibid., 391-394, 1 fig.) [296
Peters (R. A.). — The substances needed for the growth of a pure culture of
colpidium colpoda. (Journal of Physiology, LV. N°s 1 et 2, 1-32, 3 tableaux,
14 fig., 1921.) [305
a) Prenant (Marcel). — Sur une technique de coloration des vaisseaux.
(Bull. Soc. zool. France, XLVI, 140-143, 1921.)
[L'hémoglobine est capable, en présence d'eau oxygénée, de fonc-
tionner comme péroxydase et d'oxyder la benzidine en matière colorante
leue. P. applique ce procédé a la mise en évidence de petits vaisseaux
PHYSIOLOGIE GENERALE. 283
superficiels, chez lesanimaux contenant de l'hémoglobine ou de la chlorocruo
rine. L'hémoeyanine n'agit pas avec une intensité suffisante. — A. Robert
b) — — Sur la répartition d'une péroxydase chez les Invertébrés. (Bull. Soc-
zool. France, XLVI, 148-151, 1921.) [Localisation très variable selon les
types, semblant exclure l'idée qu'elle joue un rôle essentiel dans la res-
piration des tissus. Mais elle peut intervenir comme catalyseur dans
les échanges gazeux à la surface du corps, ce qu'indiqueraient son accu-
mulation fréquente dans les points les plus aérés, son absence chez les
Vers parasites et un certain balancement avec l'hémoglobine et l'hémo-
eyanine. Ce serait un pigment non réalisé, faute d'accepteur. —A. Robert
Przibrain (Hans). — Die Ausfàrbùng der Puppenkokone gewisser Schmet-
ter/inr/e (Eriogaster, Saturnin) fine typische Dopareakiion. (Biochem.
Zeitscbr.. CXXVII, 286-292, 1922.) [300
Rees (Chas. W. N.). — The micro-injection of dParamsecium. (Univ. of Ca-
lifornia publ. in Zool., XX, 235-242," avril 1922.) [La toxine
ascaridienne injectée dans des Paramécies par le cytostome au moyen
d'une pipette n'est pas plus active qu'en solution dans l'eau. — E. Ch.vtton
Reisinger (Erich . — llntersuchungen iiber Ban und Funktion des Excre-
tionsapparates bei rhabdocôlén Turbellarien. (Zool. Anz., LIV, 200-209,
3 fig., 1022.) [204
a) Romieu (Marc). — Sur 1rs éléocyles de Perinereis cultrifera (Grube). (C.
R. Ac. Se, CLXXIII, 246, 1021.) [Analysé avec le suivant
b) — — Les inclusions cristallines des éléocyles de Néreis et leurs relations
avec la granulation éosinophile. (Ibid., 307.) [289
Santos [Francisco O.). — Some plants sources of vitamines B and C. (Ame-
rican Journal of Physiology, LIX, 310-33, 23 tableaux, 1922.) [288
à) Schlomovitz (Benj. H.). — Further expérimenta on the effects ofwarming
and cooling the sino-auricular node in the mammalian heart. Depth ofanes-
thesia; tachycardia ; flutter ; sino-auricular heart block. (American Journal
of Physiology, LV, N° 3, 462-84, 5 tableaux, 9 fig., 1921.)
[S. présente une technique qui
permet d'obtenir de la fibrillation ventriculaire par chauffages localisés du
cœur. Cette fibrillation peut être obtenue d'une façon répétée si le cœur
a auparavant reçu de la digitaline, elle apparaît durant le stade toxique
quand les ventricules battent d'une façon indépendante. — Paul Boyer
b) — — Expérimental Production of vcntricular fibrillation by localized
warming of cardiac tissue. (The American Journal of Physiology, LV, N" 3,
485-88, 4 fig., 1921.) [302
Seaman (Emily C). — The influence of an àlc&holic extract of the thyroid
gland upon pohjneuritic pigeons and the metamorphosis of tadpoles.
(American Journal of Physiology, LUI, N° 1, 101-103, 1 planche, 2 tableaux,
1920.) [306
Shearer (C). — Ou the amounl oflieat liberated by Bacillus coli wheu grown
in the présence of free aminoacides. (Journal of Physiology, LV, Nos 1 et 2,
50-60, 3 fig., 1921.) [20S
Smith (Arthur H.) and Ascham (Leah). — The relation of splenectomy
to growlh and appetite in the rat. (American Journal of Physiology, LX.
N° 2, 250-254, 1 tableau, 1922.) [294
284 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Snyder (Charles D.). — The heat liber aled by the beating hearl : The oscil-
laiions of température during the cardiac cycle on the thermoeardiogram
of the Terrapin. (American Journal of Physiology, L1X, 254-289, 6 fig., 4 ta-
bleaux, 1922.) [297
Steenbock(H.), Nelson (E. M.) and Hart (E. B.). — Fatsoluble vitamine
The incidence of an ophthalmic reaction in dogs fed a fatsoluble vitamine
déficient diet. (Américain Journal of Physiology, LVIII, N" 1, 14-19, 3 fig.,
1921.) [287
Stewart (G. N.) and Rogoff (J. M.). — Post operalive depletion of the
epinephrin store of the adrenals. (American Journal of Physiology, LVI,
N° 1, 220-223, 2 tableaux, 1921.) [293
Tashiro (Shiro). — Studieson alkaligenesisin tissues. I.Ammonia production
in the ncrve fiber during excitation. (American Journal of Physiology, LX.
N° 3, 518-42, 6 tableaux, 1 fig., 1922.) [284
a) Verne (Jean). — Sur les différents faciès des métabolismes pigmentaires
dans les téguments des Crustacés Décapodes. (Bull. Soc. Zool. Fr., XVI,
58-61.) [301
b) Un procédé de conservation des couleurs dans la carapace des Crus-
tacés Décapodes, déduit de l'étude histo-chimique des pigments. (Bull. Soc
Zool. Fr., XVI, 61-65, 1921.) [301
a) Willem (Victor). — Observation sur la respiration des Amphibiens. (Bull.
Cl. Se. Acad. Belg. [5], VI, 298-314 et 339-347, 1920.) [286
b) Synchronisme des mouvements respiratoires et des pulsations cardia-
ques chez les Poissons. (Bull. Ac. Roy. Belg. Classe d. Se. [5], VII, 508-533,
5 fig., 1921.) [285
Zwaardemaker (H.). — The replacement of Potassium by Uranium in per-
fusion of the Heart. (Journal of Physiology, LV, Nos 1 et 2, 32-37, 6 fig.,
1921.) [303
1° Composition chimique des substances de l'organisme.
Tashiro (Shiro). — Études sur Valcaligénèse dans les tissus. 1. Production
d'ammoniaque dans la fibre nerveuse durant l'excitation. — Les nerfs au
repos libèrent des quantités très minimes d'une base volatile qui augmente
beaucoup durant l'excitation ; cette substance est probablement de l'ammo-
niaque. T. décrit des méthodes qui permettent de mesurer des quantités
d'ammoniaque aussi faibles que 0,000,0001 gramme. Cet ammoniaque ne
provient ni d'une décomposition bactérienne, ni de l'urée ; il vient proba-v
blement directement des protéines et est probablement converti en urée.
— Paul Boyer.
Jarisch (Adolf). — Contribution à la pharmacologie des lipoides. II. Sa-
von et sérum. — L'auteur montre que les savons se dédoublent au contact du
sérum et les acides gras s'unissant aux albumines ne sont précipités ni par
les acides, ni par CaCl2. Avec un sérum pauvre en sels, l'addition de savons,
d'acides gras colloïdaux, d'extraits alcooliques d'organes, de lécithine et de
cholestérine produit un volumineux précipité ; il en est de môme par addi-
tion de saponine de bile, de thymol, de camphre, de tributyiïne, de narcoti-
ques. Ce précipité se comporte comme une globuline insoluble et, par con-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 285
séquent, les lipoïdes exerceraient une influence sur les conditions de
solubilité do la globuline. A des phénomènes de cet ordre pourrait se l'atta-
cher l'augmentation de résistance des hématies, vis-à-vis des solutions hypo-
toniques, par addition de savons. Quant à la diminution de résistance des
hématies vis-à-vis de l'hypotonie, quand on les soumet à des lavages par
une solution de NaCl physiologique, elle tient à l'acide carbonique contenu
dans cette solution et non à la soustraction d'un lipoïde, comme l'avait sou-
tenu Brinkmann. Le bicarbonate de soude agit sur les globules comme les
alcalis en augmentant leur résistance vis-à-vis de l'hypotonie et en dimi-
nuant leur résistance à la chaleur. — H. Cardot.
Adolph (Edward F.). — La régulation de Veau dans l'organisme humain.
— E'addition au corps humain d'eau, seule ou avec des sels variés ou de
l'urée, n'est pas permanente. La solution retenue le plus longtemps est de
1 i/o de NaCl. L'eau peut être retirée du corps par une grande variété de
méthodes. Quand on n'a retiré aucun autre constituant du corps dans l'in-
tervalle, l'absorption d'eau ramène complètement le poids du corps à la
normale. La diminution de la teneur en eau n'arrête pas le développement.
L'excrétion de l'eau, des chlorures, de l'urée durant une diurèse provoquée
par l'un d'eux est l'indication la plus sûre que l'eau du corps est normale
en quantité. La teneur en eau de l'organisme est indépendante de chaque
substance prise isolément. Cette teneur peut être élevée en introduisant
une quantité temporaire de sel ou d'hydrate de carbone; cette eau n'est
pas une partie essentielle de la structure du corps. Il ne semble pas y
avoir de réserve « d'eau libre » comparable aux réserves de graisse ou
même de glycogène si l'on excepte l'eau qui accompagne ces réserves tem-
poraires; dans la soif, l'excrétion de l'eau dépend des dépenses en eau des
tissus eux-mêmes. — Paul Boyer.
2° Nutrition.
Pj Respiration.
b) Willem (Victor). — Synchronisme des mouvements respiratoires et des
pulsations cardiaques chez les Poisso?is. — L'auteur a constaté chez des Ci-
velles et de jeunes Ammodytes lanceolalus placées dans certaines conditions
de « tranquillité » un synchronisme à périodicité égale des pulsations car-
diaques et des mouvements respiratoires; la phase d'inspiration, qui décom-
prime le réseau des capillaires branchiaux, débute au moment précis où le
bulbe aortique vient d'être distendu par la systole ventriculaire et s'accom-
plit pendant que le bulbe se vide dans l'aorte et les vaisseaux branchiaux;
l'expiration coïncide avec la période où le bulbe est isolé du ventricule, en
diastole, par la fermeture de ses valvules : le réseau branchial étant com-
primé, le sang ne peut alors progresser que dans le sens distal. Le synchro-
nisme des mouvements du cœur et de l'appareil branchial, organes qui ont
chacun une rythmicité autonome, serait assuré par une action réciproque
d'un appareil sur l'autre : le rythme cardiaque est capable de régler le
rythme respirât are, la distension du réseau branchial par le sang semblant
constituer une excitation qui déclanche le mouvement inspirateur; d'autre
part, la pulsation cardiaque, ou plus particulièrement la systole du sinus
venosus, serait sous la dépendance d'une excitation des mouvements respi-
ratoires. Les mouvements respiratoires ont une influence sur la progression
du sang : leur interférence avec les pulsations cardiaques donne naissance
286 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dans le réseau postbranchial à une pulsation double (pouls postbranchial),
où domine la composante respiratoire: en outre, ils interviennent probable-
ment dans les changements de volume et de pression de la cavité péricar-
dique, et, par suite, dans le remplissage du sinus venosus. — P. Remy.
a) Willem (Victor). — Observations sur la respiration des Amphibiens. —
La très grande partie de l'air que la Grenouille rejette par les narines pen-
dant la plongée provient des poumons ; cette expulsion, qui ne doit pas être
regardée comme une réponse à une excitation intéro-réceptive, mais plutôt
comme une réaction « volontaire » suivant, par exemple, une excitation
visuelle, a pour effet de diminuer le volume de l'animal, donc d'augmenter
son poids spécifique et faciliter la plongée. Le mâle de Grenouille en état
d'immobilisation réflexe pendant l'accouplement présente des mouvements
convulsifs rythmiques du plancher buccal et des parois abdominales dont le
rythme s'accentue avec la durée de l'accouplement, et qui conduisent à un
mélange des contenus des poumons et de la cavité bucco-pharyngienne; on
doit les considérer comme des réflexes asphyxiques déclanchés par une vicia-
tion plus grande de l'air pulmonaire. Pendant toute la durée de l'accouple-
ment, les poumons de la femelle de Grenouille, comprimés par les bras du
mâle, restent vides d'air ; la respiration pulmonaire est remplacée en partie
par une respiration bucco-pharyngienne dont l'existence est ainsi pour la
première fois établie avec certitude. W. décrit la succession des manœuvres
respiratoires chez le têtard du Crapaud commun : à aucun moment, il n'y a
coexistence de la respiration branchiale 'et de la respiration pulmonaire,
comme cela se produit chez les Grenouilles et les Urodèles ; sorti de l'eau, le
têtard exécute des manœuvres de respiration bucco-pharyngienne aérienne
analogue à celle des Urodèles sans poumons ; ce n'est que deux jours après
la sortie, qu'il peut utiliser ses poumons comme organe respiratoire. —
P. Remy.
Hyman (Libbie H.). — Une nouvelle étude de la consommation d'oxygène
durant le jeûne. — Contrairement aux résultats d'ALLEN, le rythme de la
consommation d'oxygène est augmenté dans les dernières périodes de jeûne
chez Planaria maculata et Planaria agilis. — Planaria agilis a un métabo-
lisme moins élevé, des réserves plus grandes, sa perte de poids est beaucoup
plus lente dans le jeûne que pour les autres espèces. C'est pourquoi elle
doit jeûner plus longtemps avant que le rythme de sa consommation d'oxy-
gène n'augmente. Durant le temps de jeûne de Planaria agilis il y a une
période, s'étendant de la deuxième à la sixième semaine de jeûne, pendant
laquelle la consommation d'oxygène est presque constante, ce qui n'est pas
le cas pour les autres espèces. La sensibilité de Planaria agilis au cyanure
de potassium, ne croît pas durant le jeûne aussi rapidement que pour les
autres espèces. Contrairement à l'opinion d'ALLEN, les résultats donnés par
la recherche de cette sensibilité dans ces espèces concordent avec les résultats
obtenus directement par la mesure de la consommation d'oxygène. Contrai-
rement aussi à Allen, les Planaria agilis réduits à" une petite taille par le
jeûne ont un rythme de consommation d'oxygène aussi élevé ou plus haut
même que celui des petits vers nourris récemment et de même taille. Jus-
qu'à présent, aucune différence n'existe, pour H., entre les résultats de la
méthode de sensibilité et ceux de la méthode de détermination directe du
rythme respiratoire, excepté celles qui sont en rapport avec l'alimentation.
Dans le cas de l'alimentation, il faut faire une distinction entre le métabo-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 287
lisme et la sensibilité du tractus digestif et celle de la paroi du corps. —
Paul Boyfr.
•y) Assimilation et désassimilation.
Anrep (G. V.) et Drummond (J. G.). — Note sur la prétendue identité
de la vitamine B soluble dans l'eau et la sécrétine. — Les extraits de levure
qui présentent des propriétés antinévritiques marquées et une action favo-
risante sur la croissance n'ont pas d'action spécifique sur la sécrétion du
pancréas et sont différents à cet égard de la sécrétine. Le pancréas du chat
qui présente une symptomatologie typique produite par une nourriture
dépourvue de vitamine B, répond normalement à la sécrétine. On peut
extraire la sécrétine de la muqueuse intestinale de chats qui présentent
à un très haut degré un tel état polynévritique. — L'hypothèse avancée
par Vcegtlin et Myers, identifiant la vitamine J! ou la vitamine antiné-
vritique et la sécrétine ne résiste pas aux faits expérimentaux. — Paul
BOYER.
Downs (Ardrey W.) et Eddy (Nathan B.). — La sécrétine; ses effets
dans V anémie, sa prétendue ressemblance avec la vitamine B. — L'adminis-
tration par injections souscutanées de sécrétine aux lapins rendus
anémiques par une nourriture exclusivement composée de riz poli, provoque
une élévation beaucoup plus rapide du taux des globules rouges que
celle que l'on obtient en redonnant à ces animaux une nourriture normale.
La vitamine B injectée dans les mêmes conditions n'augmente pas le
nombre des globules rouges, elle ne paraît donc pas semblable à la sécré-
tine, comme l'avaient prétendu Voegtlin et Myers. — Paul Boyer.
Steenbock (H.), Nelson (E. M.) etHart (E. B.). — La vitamine soluble
dans les graisses. L'apparition d'une réaction ophtalmique chez les chiens
recevant une alimentation insu /'lisante en vitamine soluble dans les graisses.
— S., N. et H. ont nourri 3 chiens avec une nourriture pauvre en vita-
mine soluble dans les graisses. Au bout de 94 jours, ces animaux présen-
tèrent une ophtalmie telle qu'elle a été observée par d'autres auteurs sur les
rats, les souris, les lapins, les poulets et cliniquement aussi sur l'homme.
Deux chiens qui avaient reçu un abondant apport de vitamine sous forme
d'huile de foie de morue, ne présentèrent aucun trouble. Des animaux
atteints, l'un mourut rapidement après l'apparition de l'ophtalmie, les deux
autres furent complètement guéris, l'un par l'administration quotidienne de
20 cm:! d'huile de foie de morue et l'autre par l'administration d'un extrait
éthéré de 30 grammes d'huile de foie de morue saponifiée. — Paul Boyer.
Cowgill (George R.) et Mendel (Lafayette B.). — Études sur la phy-
siologie des vitamines : La vitamine B et la fonction sécrétoire des glandes. —
L'injection d'extraits de son de riz (son obtenu par polissage), de germes
de haricots et de levure de bière renfermant de la vitamine B et éprouvée
sur les animaux polynévritiques (pigeons et chiens) ne produit aucun
effet notable sur le débit du suc pancréatique, de la bile et de la salive, sur
les chiens anesthésiés au préalable et dont le pylore et le canal cystique ont
été liés pour empêcher la sécrétion due au passage du chyme acide de
l'estomac dans le duodénum et à l'écoulement de la bile de la vésicule
biliaire. De plus, G. et M., après avoir examiné la muqueuse intestinale de
huit chiens atteints de polynévrite, ont constate qu'elle renfermait de la
288 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
sécrétion. Il n'y a donc pas de relation directe entre la vitamine B et la
fonction sécrétoire du pancréas, du foie et des glandes salivaires. L'hypo-
thèse que la vitamine B stimule ces glandes dans leur activité sécrétoire,
tombe donc devant les résultats expérimentaux de C. et M. — Paul Boyer.
Santos (Francisco O.). — Quelques plantes sources de vitamines B et C. —
S. étudie la teneur en vitamines des plantes alimentaires qui croissent aux
Philippines, et leur valeur au point de vue du traitement des maladies par
•carence, fréquentes dans ces îles. Le Togi {Phaseolus Mongo germé), l'Okra
{Abelmoschus esculentus) et l'Avocado {Persea persea) présentent une teneur
relativement élevée en vitamine B; il suffit d'ajouter 50 centigr. de chacune
de ces plantes chaque jour à la nourriture témoin privée de vitamine B pour
faire remonter le poids des rats que la privation de ce facteur accessoire
de la nourriture a fait auparavant décroître. Le Mongo {Phaseolus mongo),
les feuilles de pomme de terre douce (Batatas batalas) et le duliat {Exige-
nia jambolana) contiennent assez de vitamine pour que 1 gramme de ces
plantes ramène l'animal à l'état normal. Les artichauts (Cynara scolymus), le
Bilimbi {Averrhoa carambola), les boutons floraux de banane {Musa sapientum)
•et les pousses de bambou (Bambusa sp.) sont relativement pauvres en vita-
mine B. La vitamine B augmente dans le Mongo par la germination, fait en
contradiction avec les recherches de GRUUs,pour qui la vitamine antibéribé-
rique diminue en quantité avec la germination. Le Mongo est relativement
pauvre en vitamine G, le Togi frais relativement riche en vitamine C, mais la
préparation culinaire détruit sa vitamine C. Enfin, S. a vérifié avec le Mongo
les observations de plusieurs auteurs vis-à-vis de la vitamine C dont fe taux
•croît quand les pois, lentilles et haricots sont germes. 1 gramme de Mongo
ajouté à une nourriture scorbutigène ne protège pas les cobayes du scorbut,
tandis que 5 grammes de Togi frais guérissent 10 cobayes de cette maladie.
— Paul Boyer.
Nelson (Victor E.), Lamb (Alvin R.) et Heller (V. G.). — Les effets
de la carence sur des espèces animales variées. II. Observations sur les besoins
■comparés en vitamine A des lapins, des rats, du cochon et des poulets. —
Les animaux d'espèces différentes présentent des besoins différents en
vitamine A; ceux du lapin sont plus considérables que ceux du rat, du
•cochon, et probablement du poulet; les lapins ne peuvent pas avoir une
croissance normale avec une nourriture purifiée et complétée par un apport
en vitamines suffisant pour la nutrition optimum du rat. Certaines rations
qui causent rapidement le scorbut chez les cobayes et qui sont, d'autre part,
satisfaisantes, produisent une croissance optima chez le lapin sans signe de
scorbut. On observe avec certaines céréales une paralysie spéciale des
membres du lapin qui n'a rien à voir avec le scorbut. — Paul Boyer.
Gulick (Addison). — Une étude de la régulation du poids du corps hu-
main adulte durant la suralimentation. — G. a essayé de déterminer, pen-
dant une période de 370 jours, sur une personne maigre ayant peu de ten-
dances à l'obésité, le minimum de nourriture nécessaire pour maintenir le
poids à son niveau habituel. Il a aussi cherché si, et à quel degré, un excès
de nourriture amylacée serait mis en réserves en graisses par ce sujet du-
rant une longue période de suralimentation, et si, quand ce corps est revenu
à un poids initial avec la perte la plus faible possible en azote, des varia-
tions se produiraient dans le minimum de nourriture nécessaire. Au cours
•de ces expériences, son sujet montra une résistance à l'embonpoint nécessi-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 289
tant un nombre énorme de calories et persistant tout le temps malgré une
activité quotidienne modérée. Le rythme basai du métabolisme ne fut pas
touché, mais resta strictement normal. Le chiffre élevé des calories néces-
saires et la résistance à l'engraissement qui en est la conséquence, peuvent
trouver leur explication, soit dans l'enrichissement en azote, soit dans une
élévation du « coût de la digestion » et de l'assimilation des aliments amy-
lacés. — Paul Boyer.
a) Hammet (Fr. G.). — Observations sur la relation entre la stabilité émo-
tionnelle et métabolique. — Chez l'homme normal ou psychopathe, on ne
peut établir un rapport exact ou quantitatif entre une stabilité métabolique
relativement élevée et un degré faible de réaction aux émotions, et entre
une stabilité métabolique relativement faible et une excitabilité marquée aux
agents émotionnels. Néanmoins, un tel rapport semble exister : les varia-
tions du métabolisme sont plus grandes chez les sujets qui présentent une
réponse prompte et marquée aux excitations émotives que chez les sujets
moins sensibles. — Paul Boyer.
a et 6) Romieu (Marc). — Sur les éléocytes de Perinereis cullrifera et leurs
inclusions cristallines. — L'auteur rappelle que les grandes cellules char-
gées de graisse, que l'on rencontre dans le liquide cœlomique de P. cul-
lrifera, ne doivent pas être confondues avec des ovocytes en voie d'accrois-
sement. Ces cellules spéciales, ou éléocytes, qui sont douées, à l'état jeune,
du pouvoir phagocytaire, représentent sans doute une forme d'évolution des
granulocytes et semblent jouer un rôle nourricier dans le développement des-
organes génitaux. Elles contiennent, en dehors des gouttelettes de graisse
et des sphérules oxyphiles déjà connues, des inclusions cristallines que R.
étudie particulièrement. Ces dernières présentent les mêmes réactions mi-
crochimiques que les masses éosinophiles, et l'on peut admettre qu'elles sont
formées de la même substance. Les granulations, les sphérules et les cris-
taux ou corps en fuseau représenteraient ainsi les trois états d'un même
produit de sécrétion. Les corps en fuseau ont vraisemblablement une cons-
titution très voisine de celle des rhabdites des Turbellariés. — R. de La
Vaulx.
o) Circulation, sang.
Davis (Ii. H.) et Ross (Ellison L.). — L'origine des diastases du sang.
— L'ablation du pancréas diminue d'une façon marquée les diastases du
sang. L'anesthésie à l'éther n'a pas d'effet sur les diastases, qu'il s'agisse de
chien normal aussi bien que de chien dépancréatisé partiellement ou tota-
lement. Le chloroforme produit une chute nette des diastases du sang du
chien normal : les différences ne sont pas appréciables sur les animaux
dont le pancréas a été complètement ou partiellement enlevé. Une demi-
heure d'anesthésie à l'éther ne produit pas de changement dans les dias-
tases le jour suivant. Le jeûne avant chloroformisation augmente l'effet de
l'anesthésique. Ces résultats et ceux de Schlessinger, Gould et Carlson
permettent de conclure que le pancréas est pratiquement la source unique
des diastases sanguines. — Paul Boyer.
Leplat (Georges). — Mensuration de la pression sanguine dans les artères
de l'iris. Ses modifications sous Vinfluence de quelques substance* toxiques* —
Les essais, faits sur le Chien, avec atropine, cocaïne, pilocarpine, adréna-
290 ' L'ANNEE BIOLOGIQUE.
line, etc., montrent que les phénomènes vasomoteurs semblent plus impor-
tants que les variations de tension vasculaire locales, secondaires souvent,
primitives parfois. Les vaisseaux oculaires peuvent réagir de façon particu-
lière à certaines substances : la pilocarpine instilée dans le cul-de-sac con-
jonctival provoque une constriction des artères iriennes, tandis qu'adminis-
trée par voie hypodermique, elle dilate les vaisseaux périphériques. —
P. Remy.
a) Nolf (P.). — De la nature du complément hémolytique. — L'hémolyse pré-
sente les plus grandes analogies avec la coagulation, pourtant ce n'est pus le
fibrinogène qui est le facteur hémolytique : le sérum privé de fibrinogène est
aussi hémolytique que le plasma; l'élément actif de la fraction albumine
doit être rangé parmi les substances protéiques les plus solubles du plasma;
il diffère du fibrinogène par sa plus grande solubilité et par la solubilité du
complexe qu'il fait en s'unissant avec la thrombine; les micelles colloïdales
dont il est formé seraient plus petites que celles qui constituent 1^ fibri-
nogène, mais des unes aux autres, il y aurait tous les intermédiaires. —
P. Remy.
b) Nolf (P.). — L'action du chloroforme mr lacoagulation du plasma sanguin
des Oiseaux. — Certains auteurs prétendent que le plasma d'Oiseau recueilli
en évitant toute souillure par le suc de tissu, est incapable de se coaguler
spontanément parce qu'il lui manque un élément indispensable à la coagu-
lation, la thrombokinase ou cytozyme, qui lui est apportée par les globules
blancs du sang et le suc de tissu et qui, en se combinant avec un second
élément, thrombogène ou plasmozyme, contenu dans le plasma, donnerait
la thrombine. N. est amené par ses recherches à affirmer que le plasma
d'Oiseau, comme celui de tous les Vertébrés, contient tous les éléments pri-
mordiaux de la coagulation, c'est-à-dire ceux qui entrent dans la composi-
tion de la fibrine et de la thrombine. Le chloroforme provoque une coagu-
lation du sang d'Oiseau plus complète que celle obtenue par les cellules
blanches du sang; il transforme en thrombine les substances mères de la
thrombine dissoutes dans le plasma, transformation qui est totale lorsqu'on
agit en présence de sels de calcium. L'antithrombosine, dont le plasma d'Oi-
seau contient de grandes quantités, disparaît avec la coagulation; la quantité
qui persiste dans un plasma ou un sérum après action du chloroforme est
en raison inverse de la quantité de thrombine produite ; les choses se passent
comme si l'antithrombosine, loin de neutraliser comme on l'a cru la throm-
bine partout où elle est en excès, contribuait à la former. — P. Remy.
Kambe (Hisanobu) et Komiya (Etsuzo). — Transfusions de globules
rouges. — Les globules rouges, même conservés longtemps dans la glace,
sans parler du sang frais, gardent leurs propriétés physiologiques et leur
vitalité s'ils sont transfusés dans le corps d'animaux de même espèce. Les
érythrocytes conservés par défibrination du sang gardent leur vitalité nor-
male pendant vingt jours; s'ils sont gardés dans des solutions isotoniques
de citrate de soude et de dextrose, leur vitalité peut durer trente jours et
plus, ils peuvent ainsi être employés pour remplacer le sang perdu après
une hémorragie. Ces résultats diffèrent de ceux de Rous et Turner, qui ont
trouvé en pareil cas que, au bout de 23 jours, les globules intacts en appa-
rence quittaient bientôt la circulation. Parfois une anémie soudaine apparaît
quelques jours après la transfusion ; elle est peut-être due à une isolysine,
quoiqu'elle se soit produite seulement dans des cas isolés. Cependant H. K.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 291
et E. K. se sentent incapable?! de tirer de leur travail actuel une conclusion
définitive et comptent poursuivre ce sujet. Comme ces faits ne se sont
produits que "lorsque les expériences ont eu lieu en hiver, il semble exister
un lien avec l'hémôglobinurie paroxystique. — Paul Boyeiî.
s) Sécrétion interne et externe . Excrétion.
CannonÇW. B.) et Smith (P. E.). — Etudes sur /es conditions de l'activité
des glandes endocrines. IX. Nouvelles preuves du contrôle nerveux de la sécré-
tion thyroïdienne. — Un massage modéré de la glande thyroïde du chat pen-
dant 2 ou 3 minutes augmente la fréquence du cœur énervé, parfois jusqu'à
25% au-dessus du rythme basai. L'ascension du rythme est habituellement
lente, demandant de 30 à 60 minutes pour atteindre son maximum, et le
retour à la normale s'effectue également lentement. Le massage d'une
autre glande, sous-maxillaire, par exemple, ne reproduit pas cet effet. Cette
augmentation de fréquence du cœur par massage thyroïde se produit aussi
avec l'absence des surrénales. L'excitation du trône du sympathique cervical
juste au-uessous du ganglion stellaire produit une augmentation semblable
de la fréquence du cœur énervé: cette augmentation ne se produit pas si
la thyroïde a été auparavant enlevée: si les glandes thyroïdes ont été aupa-
ravant enlevées, l'excitation d'un nerf sensitif et l'asphyxie produisent seule-
ment une seconde augmentation du rythme, due aune décharge surrénale et
hépatique. Si les fibres cardiaques du ganglion stellaire sont séparées, ainsi
que les vagues, et si un nerf afférent, tel que le sciatique, est excité sous un
degré d'anesthésie n'abolissant pas le réflexe de rétraction de la membrane
nictitante et de la dilatation de la pupille, il y a une augmentation primitive
du rythme due à la sécrétion surrénale, suivie d'une augmentation lente-
ment progressive caractéristique de l'action thyroïdienne. Si les vagues et les
fibres cardiaques du ganglion stellaire sont coupées, et si l'animal est asphyxié
dans des conditions n'abolissant pas les réactions oculaires, on observe une
élévation primitive du rythme due à la sécrétion surrénale, suivie de l'effet
thyroïdien secondaire. — Paul Boyer.
b) Hammet (Fr. S.). — Etudes sur l'apjiareil thyroïde : La stabilité du
système nerveux facteur de la résistance du rat albinos à la suppression de
la sécrétion parathyroïdienne. — H. étudie la mortalité relative après
thyréo-parathyroïdectomie et parathyroïdectomie de deux groupes de rats
albinos différant seulement dans la stabilité de leur système nerveux, lé
premier groupe composé de rats non apprivoisés et présentant une excita-
bilité et, une tension neuromusculaire très élevées, le deuxième groupe
composé de rats apprivoisés et présentant une excitabilité et une tension
neuromusculaire très faibles. La thyroïdectomie totale produit une morta-
lité par tétanie aiguë de 79 % dans le premier groupe, et de 13 % dans le
deuxième. La parathyroïdectomie pratiquée seule produit les mêmes résul-
tats. Des rats apprivoisés de la troisième génération même placés dans îles
conditions d'entourage identiques à celles du premier groupe, ne donnent
une mortalité que de 14 o/0. Les rats de la première série, après avoir été
apprivoisés, ont une mortalité réduite à 0 dans les séries relativement res-
treintes et étudiées par H. Ni le sexe, ni la taille, le poids, les variations
du régime n'expliquent ces différences de mortalité dans les deux groupes.
On peut donc conclure que la stabilité du système nerveux produite chez
le rat albinos en l'apprivoisant lui procure une résistance marquée à la
perte de la sécrétion parathyroïdienne, qui, chez le rat excitable, produit
292 L'ANiNEE BIOLOGIQUE.
normalement la mort par tétanie aiguë en moins de 24 heures. Il doit donc
y avoir chez le rat apprivoisé une production moindre de substances téta-
nisantes telle que l'ammoniaque ou la guanidine. De nouvelles recherches
montreront s'il s'agit de substances toxiques accumulées chez le rat opéré
et non apprivoisé par suite d'un métabolisme anormal dû à la perte d'une
influence régulatoire exercée par les parathyroïdes, ou s'il s'agit de pro-
duits normaux du catabolisme musculaire accumulés parce que non neutra-
lisés ou non détruits par l'action catalytique de la sécrétion parathyroï-
dienne. — Paul Boyer.
Gameron (A. T.) et Carmichael (J.). — Les effets comparés d'une ali-
mentation paralhyroïde et thyroïde sur la croissance et l'hypertrophie des
organes chez le rat blanc. — Des doses même très considérables de para-
thyroïde, introduites dans l'alimentation du rat blanc ne produisent aucun
effet net sur le cours de la croissance et l'hypertrophie d'aucun organe.
Comparativement, des doses importantes de foie ne produisent aussi aucun
effet, alors que l'on sait que la thyroïde inhibe partiellement ou complè-
tement la croissance du jeune et produit une hypertrophie marquée du
cœur, du foie, des reins, de la rate et des glandes lymphoïdes. — Paul Boyer.
Cameron (A. T.) et Sedziak (F. A.). — L'effet de l'alimentation thyroïde
sur la croissance et l'hypertrophie des organes chez le rat blanc adulte. —
C. et S. nourrissent des rats blancs adultes avec du corps thyroïde mélangé
à leur nourriture habituelle, et obtiennent des résultats comparables à ceux
d'HosKiNS, Herring, Cameron et Carmichael sur le jeune rat : une hyper-
trophie nette du cœur, du foie, des reins, des surrénales, de la rate et des
glandes lymphoïdes est produite au bout de 18 jours de traitement seule-
ment avec de la glande thyroïde contenant 0,38 % d'iode donnée en raison
de- 1 : 5000 du poids du corps. La glande thyroïde de ces rats entre alors
dans un état de repos; le tissu musculaire montre un état d'épuisement
marqué; la graisse disparaît. 11 y a donc un parallélisme complet avec les
manifestations chimiques de l'hyperthyroïdisme. Même chez le rat adulte
il y a retard net dans la croissance, le rat traité accusant une perte de
poids, les témoins présentant encore un léger gain. — Paul Boyer.
Hammet (F. S.) et Tokuda (K.). - - Les variations dans la quantité des
substances qui font contracter l'intestin et sont contenues dans la thyroïde du
rat albinos suivant l'âge. — Quand on compare les effets sur un segment
N
d'intestin, étalonné avec une solution de 0,25 cm3 de C03Na2 ^.déconcentra-
tions équivalentes d'extraits de glandes thyroïdes de rats albinos d'âges diffé-
rents, on trouve des différences dans la valeur de ces extraits suivant l'âge
de l'animal duquel ils proviennent. La thyroïde renferme ou produit davan-
tage de substances ayant la propriété de faire contracter la musculature in-
testinale à la naissance, lors du sevrage, à la puberté, et pendant la crois-
sance rapide. Chacune de ces périodes de suractivité est suivie d'une période
pendant laquelle les extraits sont moins actifs quoique leur activité tende à
augmenter jusqu'à l'époque du développement complet de l'animal, puis
l'activité tombe à un niveau plus élevé. Les choses se passent d'une façon
identique dans les deux sexes. Ces variations semblent des expressions par-
ticulières des changements généraux qui se produisent dans l'organisme de
l'animal durant le cours de sa vie, changements auxquels la thyroïde par-
ticipe. — Paul Boyer.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 293
Black (E. M.), Hupper (Marjorie) et Rogers (John). — Les effets
d'une alimentation surrénale sur la teneur en iode de la glande thyroïde. —
Un extrait aqueux quelque peu hydrolyse de surrénale totale de bœuf, donné
par la voie buccale, peut produire en 45 jours une augmentation de la
teneur en iode de la glande thyroïde du chien s'élevant en moyenne à 70, 4 %.
Les nucléo-protéides surrénales retirées de la glande surrénale, totale du
bœuf et donnée à fortes doses, donnent une augmentation de 50,7 % de la
teneur en iode. L'adrénaline cristallisée donnée à des doses équivalentes à
celles que contient l'extrait aqueux ci-dessus ne produit que peu ou pas d'ef-
fet. Un extrait de la glande totale contenant quelque chose de plus que la
simple adrénaline a donc un effet direct sur la glande thyroïde. — Paul
Boyer.
Stewart (G. N.) et Rogoff (J. M.). — Diminution postopératoire des
réserves adrénaliniques des surrénales. — S. et R. étudient l'importance
relative de l'anesthésique et du traumatisme dans la diminution postopé-
ratoire des réserves adrénaliniques des surrénales, en enlevant une
surrénale chez le lapin sous anesthésie locale (chlorure d'éthyle) et l'autre
après avoir tué l'animal 5 à 7 heures après. Dans 12 lapins sur 15, ils n'ont
pas trouvé de diminution, et sur les trois autres, ils n'ont observé qu'une
diminution très modérée des réserves de la deuxième surrénale par rapport
à la première. La diminution postopératoire observée dans les opérations
sous anesthésie générale semble donc due à l'anesthésie plutôt qu'au trau-
matisme. S. et R. ont observé également les mêmes phénomènes au point
de vue des réserves adrénaliniques dans une autre série de lapins thyro-
parathyroïdectomisés. Le poids moyen des surrénales chez ces animaux par
rapport au poids flu corps est alors beaucoup plus grand que chez les lapins
normaux. Le poids moyen d'adrénaline par unité de poids de surrénale
est le même que dans les séries normales. Les réserves en adrénaline
augmentent donc dans la même proportion que le poids de la glande. Le
poids moyen d'adrénaline par kilogramme de poids du corps est beaucoup
plus grand que dans les séries normales. — Paul Boyer.
Hartman (F. A.), Waite (R. K.) et Powell (E. F.). — Les rapports des
surrénales et de la fatigue. — Le travail dans un manège provoque la dilata-
tion de la pupille du chat normal après que celle-ci a été énervée par abla-
tion du ganglion cervical supérieur. Cette dilatation débute au bout de quel-
ques minutes et augmente au cours du travail. Un travail plus considérable
s'accompagne d'une dilatation plus grande; quand une telle dilatation existe,
le même chat peut travailler plus fort et plus longtemps. Si la dilatation
manque, l'animal qui travaille peut présenter de violentes convulsions ; ces
dernières ne se produisent pas si la pupille énervée se dilate bien. La dilata-
tion pupillaire accompagnant la fatigue manque chez l'animal privé des deux
surrénales ou n'ayant qu'une seule surrénale, celle-ci complètement énervée.
Une telle dilatation est donc probablement causée par l'adrénaline. Le chat
qui n'a qu'une surrénale, et de plus énervée, présente après le travail un
mauvais état général par rapport aux témoins. Au cours du travail, il peut
présenter des convulsions ; la dilatation pupillaire est alors insignifiante ou
absente, mais chez l'animal qui a présenté ces convulsions ; celles-ci ne
peuvent plus être obtenues que difficilement lorsqu'un grand nombre de
fibres nerveuses des surrénales se sont régénérées. L'animal peut alors tra-
vailler beaucoup plus longtemps. L'adrénaline joue donc un rôle très impor-
l'annég BIOLOGIQUE. 20
294 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tant en augmentant la puissance musculaire et en retardant l'apparition de
la fatigue. — Paul Boyer.
Burnett (Théo C.). — Nouvelles expériences sur l'activation de la cata-
lase musculaire par le foie. — Quand le foie et le muscle agissent ensemble
sur l'eau oxygénée, ils libèrent une quantité de gaz supérieure à la somme
de celles qu'ils libèrent séparément. Cette accélération du dégagement
d'oxygène ne semble pas due à une hormone hépatique, mais l'un de ses
facteurs au moins doit être un changement en PH de l'eau oxygénée, pro-
duit par l'action des protéines et probablement aussi des sels. — Paul
Boyer.
Smith (Arthur H.) et Ascham (Leah). — La relation de la splênectomie
avec la croissance et l'appétit chez le rat. — Après splênectomie chez le rat
blanc on n'observe pas d'augmentation de l'appétit, ni aucune variation du
cours normal de la croissance. Après splênectomie de rats issus de parents
splénectomisés, la numération des globules rouges ne dénote pas d'anémie.
— Paul Boyer.
Reisinger (Erich). — Recherches sur la structure et la fonction de l'ap-
pareil excréteur de Turbellariés rhabdocœles. — L'auteur décrit, sans insister
sur la partie histologique, l'appareil excréteur de divers T. rhabdocœles,
Gyratrix hermaphroditus, Polycystis goettei, etc., et étudie la fonction excré-
trice en colorant vitalement les animaux par un séjour dans les solutions
aqueuses de rouge neutre, alizarine, bleu de méthylène; il reconnaît que la
partie excrétrice de l'appareil est représentée non pas par les cellules ter-
minales mais par l'épithélium des canaux excréteurs ; ce sont les cellules des
deux troncs principaux, et surtout celles de leur portion récurrente, qui
sont le plus activement fonctionnelles; certaines cellules, à cytoplasme
vacuolaire, à noyaux et nucléoles très volumineux, accolées aux parois du
canal récurrent et que l'auteur désigne sous le nom de paranéphrocytes,
éliminent elles aussi les matières colorantes ; en outre, chez les représentants
des Calyptorhynchia, un plasma homogène situé près des orifices excréteurs
absorbe certains produits colorés. Les cellules terminales joueraient un rôle
dans l'expulsion de l'eau d'imbibition : l'activité des flammes vibratiles (aussi
bien celles des cellules terminales que celles situées dans les canaux) déter-
mine une diminution de pression à l'intérieur du système vasculaire, surtout
dans la région des cellules terminales et des capillaires ; l'eau du milieu
environnant peut alors traverser la paroi des capillaires et le plasma des
cellules terminales et sera expulsée au dehors par l'appareil excréteur que,
pour cette raison, on peut appeler avec les vieux auteurs « système
aquifère ». — P. Remy.
K) Production d'énergie.
= Mouvement.
Danielopolu (D.), Radovici (A.) et Carniol (A.). — Sur un phénomène
d'automatisme des muscles volontaires chez l'homme. — Schwartz et Meyer
ont décrit le curieux phénomène d'automatisme musculaire suivant : « On
se place de profil à côté d'un mur et l'on élève le bras le plus voisin du mur
jusqu'à ce que le dos de la main le touche ; on appuie de toutes ses forces sur
lui, comme si on voulait le repousser et on s'écarte ensuite du mur. Quelques
PHYSIOLOGIE GENERALE. 295
secondes après, le bras se soulève lentement tout seul, arrive à la position
horizontale, reste quelque temps dans cette position et ensuite retombe. »
D. R. et C. ont constaté que ce pbénomène d'automatisme est général : il
se produit, en effet, avec tous les muscles volontaires que l'on peut soumettre
a cette épreuve. Pour que l'expérience réussisse il faut que les muscles se
contractent étant mis dans l'impossibilité de se raccourcir; les tracés dé-
montrent, en effet, que si le muscle se contracte en se raccourcissant, le
mouvement d'automatisme n'apparaît plus. Le mouvement automatique se
produit d'autant plus fort que la contraction volontaire a été plus intense et
plus prolongée. Mais le fait ne se produit que jusqu'à une certaine limite. Si
la contraction volontaire qui produit le mouvement automatique est trop
prolongée, arrivant jusqu'à la fatigue, le mouvement automatique est faible
-et si la fatigue est poussée encore plus loin, il ne se produit plus. Les tracés
démontrent d'une manière très évidente l'influence de la fatigue. Les mouve-
ments d'automatisme ne se produisent pas chez les cachectiques ni dans la
myasthénie. Chez les cachectiques ils reparaissent après la caféine. Quant
au mécanisme de production du phénomène, la première impression que
l'on a en regardant la production du mouvement automatique est qu'il se
produirait un déséquilibre fonctionnel entre la partie contractile et élastique
du muscle. En effet, les disques contractiles se contractant sans que la fibre
musculaire puisse se raccourcir, il est possible que les disques élastiques
tiraillés tendent à revenir à leur position une fois le muscle relâché et pro-
voquent le relèvement du bras. Mais cette interprétation hypothétique ne
doit pas éloigner toute participation du système nerveux ; il est, au contraire,
très probable qu'il ne s'agit pas là d'un phénomène purement musculaire.
— Danielopolu.
Burge (W. E.) et Leichsenring (J. M.)- — Une explication de l'accrois-
sement des oxydations produit par le travail musculaire. — L'exercice mus-
culaire modéré augmente la catalase du sang, et le repos consécutif la fait
revenir à son taux normal. L'augmentation des oxydations par le travail
musculaire est due à l'augmentation de la catalase, et la diminution des
oxydations avec le repos consécutif est due à la diminution de cet enzyme.
— Paul Bover.
Bethe (Albrecht), Fraenkel (Martha) et Wilmers (Josef). — La con-
tracture chimique du muscle narcotisê comparée à celle du muscle normal. —
Les auteurs ont recherché si les nombreuses substances qui provoquent la
contracture du muscle agissent directement sur les parties contractiles du
muscle en les modifiant physiquement ou agissent indirectement en provo-
quant un processus d'excitation chimique. D'après eux, cette deuxième
hypothèse n'est pas soutenable, car la contracture provoquée par le chloro-
forme, la soude ou l'acide chlorhydrique paraît être tout à fait indépendante
de la faculté qu'a le muscle de répondre à l'excitation électrique. Si la con-
tracture était liée à un processus d'excitation, elle devrait être beaucoup
plus faible dans la narcose, à moins de faire l'hypothèse peu satisfaisante
que l'action des excitants chimiques, opposés en cela aux autres excitants,
est augmentée et non diminuée dans l'anesthésie. Aussi les substances en
question doivent avoir une action directe, sans doute d'ordre physique sur
les portions contractiles du muscle. — H. Cardot.
Hurthle (K.) et Wachholder (K.). — Sur la structure des fibres muscu-
laires cardiaques. — H. et "W. ont cherché quelles étaient les régions du
296
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
myocarde de grenouille les plus favorables pour l'examen des fibres cardia-
ques à l'état vivant; ils indiquent spécialement les fibres auriculaires de la
région atrio-ventriculaire, maintenues en activité dans une solution de Rin-
GER. Pendant la diastole, on peut obtenir des photographies en lumière po-
larisée qui montrent la striation transversale, mais pendant la systole, on
ne dispose pas d'un temps de pose suffisant pour obtenir des clichés satis-
faisants. — H. Cardot.
Gesell (Robert). — Nouvelles observations sur la relation de la longueur
initiale et de la tension initiale des fibres auriculaires. — Le muscle car-
diaque de la tortue (Pseudemis elegans) répond à l'extension comme le
muscle strié. La tension produite est une fonction linéaire de la longueur
initiale de la fibre musculaire. La tension initiale exerce un effet plutôt
nuisible sur la contraction musculaire. — Paul Boyer.
Adrian (E. D.) et Owen (D. R.). — La réponse électrique du muscle
énervé. — L'excitation du sartorius et du gastrocnémien énervés de la gre-
nouille produit un courant biphasé, comme lorsque les terminaisons ner-
veuses du muscle sont intactes. Les terminaisons nerveuses ne jouent aucun
rôle dans la réponse électrique. Pour A. et O. l'absence de réponse électri-
que sur le gastrocnémien décrite par Henriques et Lindhard se produit
seulement quand l'excitation est faible et que les électrodes conductrices sont
placées aussi loin que possible des électrodes excitatrices. Dans ce cas, l'ex-
citation touche seulement les fibres à une extrémité du muscle, et le tissu
musculaire entre ces deux électrodes conductrices reste inactif; la réponse
ne manque jamais de se produire si les électrodes conductrices comprennent
les fibres actives. — Paul Boyer.
Lipschûtz (Alexander) et Audova (Alexander). — L'atrophie compa-
rative du muscle squelet tique après section du nerf et du tendon. — La section
du tendon d'Achille des lapins produit une atrophie musculaire presque aussi
considérable que celle que cause la section du sciatique ; cette atrophie est
due à la grande diminution du travail musculaire et à l'inactivité qui en
résulte. — Paul Boyer.
a) Parker (G. H.). — La locomotion de l'holothurie Stichopus panimensis.
— Cette holothurie, qui habite dans les eaux de la Californie du Sud, est un
animal de 25 cm. de longueur en moyenne, à mouvements lents (1 mètre
en 15 minutes), rappelant ceux d'une gigantesque chenille. A l'état de repos,
son corps est fixé au substratum par les rangées d'ambulacres du trivium ; le
mouvement commence par la contraction de la partie postérieure du corps,
qui se trouve ainsi détachée du support et soulevée ; ensuite la vague de
contraction gagne le milieu, tandis que l'extrémité postérieure s'attache de
nouveau, un peu en avant maintenant de sa situation primitive. La région
moyenne du corps, la vague ayant passé vers l'extrémité antérieure, se
comporte de même. Enfin, la partie antérieure, après s'être soulevée et con-
tractée, se fixe au support à son tour dans sa nouvelle situation. Un stade de
repos suit ce léger déplacement. C'est une locomotion du type monotaxique
directe. — M. Goldsmith.
b) Parker (G. H.). — Le pouvoir adhésif des ventouses de l'Octopus bima-
culatus Verrill. — Non seulement l'animal vivant s'attache à la main qui le
saisit, mais un bras coupé conserve les mouvements coordonnés et une force
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 297
adhésive considérable; il en est même des ventouses isolées, lorsqu'elles
sont excitées par le courant électrique : leur force d'adhésion est la même
que lorsqu'elles font partie de l'animal. La pression exercée par elles varie
de 0,45 à 0,70 d'atmosphère. — M. Goldsmith.
*=a Chaleur.
a) Moore (L. M.). — Études expérimentales sur la régulation de la tempé-
rature du corps. Le maintien d'une température pratiquement uniforme
chez les lapins par la suppression des mouvements spontanés. — Des lapins
gardés dans de petites cages, la tête maintenue dans l'appareil de Zwarmak,
ne se livrent à aucun exercice musculaire et, par conséquent, la température
de leur corps devient presque constante. On peut ainsi étudier les petites
variations expérimentales de température avec une exactitude impos-
sible à obtenir avec les variations normales de température habituellement
assez grandes que l'on trouve chez les lapins qui sont dans des circons-
tances expérimentales non semblablement contrôlées. — Paul Boyer.
b) Moore (L. M.). — Etudes expérimentales sur la régulation de la tempé-
rature du corps. Les effets sur la température de différentes concenty-ations
de solutions de NaCl injectées par voie intraveineuse. — L'eau distillée, le
chlorure de sodium, à concentration de m/6, m/1, m/1, 2 m et 4 m, injectés à
doses de 5 à 10 cm3 dans les veines du lapin, produisent une élévation de
température du corps de l'animal de 1 à 1°5; 6 m de NaCl, d'autre part,
produisent une chute initiale de 0°6, suivie d'un retour à la normale ou d'une
élévation légèrement supérieure. L'élévation de la température suivant
l'injection de solutions hypotoniques correspond à l'élévation de la pression
cérébrospinale, et la chute suivant l'injection de solutions hypertoniques
(6 m NaCl) correspond à la chute de la pression cérébrospinale; car, comme
Weed et Me Ribben l'ont montré, une injection de solution hypotonique ou
hypertonique provoque une élévation ou une chute de la pression cérébro-
spinale. Il existe donc une corrélation entre la pression cérébrospinale et la
température du corps. — Paul Boyer.
Snyder (Charles D.). — La chaleur libérée par les battements du cœur :
les oscillations thermiques durant le cycle cardiaque; thermocardiogramme
de la tortue. — L'élévation de température que l'on observe pendant la
systole ventriculaire, suit et ne précède pas le début de l'élévation de la
tension musculaire. La somme algébrique totale des échanges de chaleur
pour tout un cycle cardiaque est positive et sa grandeur est de l'ordre de
0,0011 petites calories par gramme de muscle et par contraction. Ce nombre
de calories est équivalent au pouvoir calorifique de la quantité de dextrose
utilisée par le cœur des mammifères; celle-ci équivaut à 2,96 X 10-7 grammes
de dextrose, • par gramme de muscle et par battement. Si l'on observe la
température du cœur de tortue battant à un rythme suffisamment lent, on
voit apparaître des oscillations thermiques caractéristiques des différentes
phases mécaniques du cycle cardiaque : ces phases sont au nombre de 6.
Le tracé thermique de ces phases constitue un thermo-cardiogramme. L'élé-
vation thermique durant la systole est supérieure à la somme des calories
produite par les réactions anoxydantes. L'excès de chaleur est dû à l'action
thermoélastique de la contraction musculaire isométrique. Durant la diastole
il se produit dans ce thermocardiogramme une remarquable chute de tempé-
rature qui n'est due que pour une'faible part à l'action thermoélastique in-
298 . L'ANNEE BIOLOGIQUE.
verse. Les trois quarts delà chute thermique doivent être dus aux processus
musculaires endothermiques dont la nature est encore indéterminée. Les
phases postdiastoliques du thermocardiogramme représentent la période de
retour. La somme des deux élévations postdiastoliques de température que
l'on observe' correspondent à la quantité proportionnelle de chaleur de-
mandée par l'oxydation de 1/5 du glucose entrant en jeu dans le cycle
cardiaque, comme l'a montré expérimentalement Meterhof. Cette éléva-
tion de chaleur n'est pas seulement due à l'oxydation des hydrates de car-
bone, mais elle représente pratiquement toute la chaleur produite par
cette oxydation durant tout le cycle cardiaque. Avec les cœurs qui battent
très lentement, il se produit ensuite une période dans le thermocardio-
gramme sans oscillation thermique. Cette période se prolonge sans inter-
ruption jusqu'à la systole suivante, marquant la fin et le début du cycle
cardiaque suivant. Les oscillations thermiques du thermocardiogramme sui-
vent donc les réactions, physiques d'une part et chimiques surtout, qui en-
trent en jeu durant le cycle d'une action musculaire. — Paul Boyer.
Benedict (Fr. G.), Fox (Ed. L.) et Baker (M. L.j. — La température
cutanée de l'éléphant, du rhinocéros et de l'hippopotame. — B., F. et B. ont
mesuré la température de la peau de grands animaux en captivité, qui ne
possèdent pas de poils (éléphants, rhinocéros et hippopotames), vivant au
jardin zoologique de New- York, sous une température ambiante constante
de 19°5 C. Chez deux éléphants, la température moyenne de la peau fut de
25°5 C ; mais des températures très élevées furent trouvées sur l'oreille ; en
général, l'intérieur de l'oreille était plus chaud que l'extérieur. Le point le plus
chaud du corps fut le bord de l'oreille gauche (32°5 C), l'oreille droite n'a
jamais présenté une température aussi élevée que la gauche. Chez le rhi-
nocéros, la température moyenne de la peau fut de 26°2 C, plus élevée par
conséquent que chez l'éléphant, quoique ce dernier fût continuellement en
mouvement. Chez le rhinocéros, des températures plus élevées (33"4) furent
trouvées dans les points à demi clos, tels que le museau, l'aisselle et entre
les plis de la peau. La température de la peau de l'hippopotame, à cause de
l'humidité de sa peau, et à cause de sa vie aquatique présente des variations
très considérables. Sa peau est beaucoup plus froide sur le dos que sur le
ventre, le chiffre moyen est de 25°5 C. Tous ces animaux ont donc une tem-
pérature cutanée sensiblement la même dans les parages de 25°5C, 6° environ
au-dessus de la température ambiante (19°5). La température rectale est la
même que chez l'homme. Le fait que ces quatre animaux possèdent approxi-
mativement la même température cutanée incite à chercher ce que serait
la température de la peau de l'homme restant nu dans une température
ambiante de 19°5 pendant un temps considérable. — Paul Boyer.
Shearer (C). — Sur la quantité de chaleur libérée par le colibacille pous-
sant en présence d'acides aminés libres. — Quand on fournit abondamment
au colibacille des acides aminés libres déjà préparés, le processus d'édifica-
tion de ceux-ci en protoplasma vivant est extrêmement économique, peu
d'énergie est dépensée. Tandis que des différentes digestions tryptiques
donnaient des résultats très divergents à cet égard (probablement parce que
leur teneur en acides aminés était aussi très différente), en comparant à la
croissance du même organisme sur le bouillon de peptone glucosée, le dé-
veloppement est 3-8 fois plus actif, quoique dans la fermentation du glucose,
ce bacille paraît user très peu (environ 1 %) de l'énergie totale utile de la
molécule hydrocarbonée. Le bouillon tryptique qui a été digéré pendant un
PHYSIOLOGIE GENERALE. 299"
temps court (1 semaine) produit beaucoup plus de chaleur avec le colibacille
que le bouillon digéré longtemps (3-8 semaines). Cette différence paraît
beaucoup trop grande pour être mise sur le compte de l'hydrolyse extérieure
que les polypeptides ont subie dans le liquide pendant les 3 à 8 semaines.
Le processus pathologique du métabolisme soit avec une digestion tryptique
ou soit avec un autre liquide de culture s'accompagne toujours d'une plus
grande libération de chaleur que celle qui est libérée dans les mêmes condi-
tions de développement du bacille sur le même milieu et à l'état normal ; le
développement pathologique est ainsi moins économique que le développe-
ment normal. — Paul Boyer.
= Lumière.
a) Kanda (Sakyo). — La production de lumière de Luciola vitticollis est
une oxydation. — Les organes lumineux d'un ver luisant du Japon, Luciola
vitticollis, après leur isolement du corps de l'animal, ne produisent pas de
lumière dans l'hydrogène, l'azote ou dans le vide. L'oxygène des cellules ou
des tissus des organes ne paraît jouer aucun rôle dans la production de la
lumière. L'intensité de celle-ci est plus grande dans l'oxygène que dans
l'air ; elle est aussi plus considérable quand l'air est réintroduit dans un
flacon après un premier vide, et dans l'azote à 1 % d'oxygène que dans
l'oxygène pur. Ce fait, paradoxal à première vue, semble dû à la stimulation
des organes lumineux par l'agitation mécanique qui se produit par l'ad-
mission de l'air après un premier vide ; il peut dépendre aussi des surfaces
de contact. L'eau semble nécessaire, et de plus la lumière disparaît si les
organes lumineux sont chauffés à 50° C, pour réapparaître quand ils sont
refroidis. La production de lumière par Luciola vitticollis est donc une
oxydation. — Paul Boyer.
b) Kanda (Sakyo). — La nature physique et chimique de la luciférase de
Cypridina Hilgendorfti. — Les solutions de luciférine et de luciférase de
Cypridina Hilgendorfîi donnent les réactions colorées des protéines. La luci-
férase n'est pas précipitée par HgCl2. L'acide phosphotungstique et le ferro-
cyanure de potassium additionnés d'acide acétique précipitent la luciférase,
mais la précipitation n'a pas lieu avec les autres réactifs des alcaloïdes. La
^luciférase n'est pas précipitée par saturation par NaCl, mais elle l'est plus
ou moins par demi-saturation par S04Mg, tandis qu'elle est totalement
précipitée par saturation de S04Mg et par demi-saturation de SO^NH1)-.
Ce précipité une fois filtré, le biuret, la réaction de Millon, la réaction
xanthoprotéique sont positifs, mais celle de la ninhydrine est négative. La
luciférase est coagulée par la chaleur à 65° C environ; elle est complètement
précipitée par l'acétone et l'alcool. Le sérum d'un animal immunisé aupara-
vant à la luciférine et à la luciférase ne donne avec ces corps qu'un faible
précipité. La luciférase semblepasser à travers une membrane de parchemin
au bout de 60 heures, mais en quantités faibles. Elle est complètement
détruite par cataphorèse, mais la luciférine semble électro-positive. Une solu-
tion lumineuse perd graduellement ses propriétés quand on la précipite par
cataphorèse. La production de lumière ne modifie pas la conductibilité élec-
trique. Les résultats de K. sont différents quelque peu de ceux de Harvey.
En effet, Harvey, s'il est d'accord avec K. sur l'action de l'acide phospho-
tungstique, de l'alcool, du NaCl à saturation, de SO!(NH^)2 et de la chaleur
sur la luciférase, trouve au contraire que la luciférase est légèrement préci-
pitée par S04Mg à demi-saturation, qu'elle l'est totalement par S04Mg à
300 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
saturation et par SO*(NHH)2 à demi-saturation. D'où Harvey conclut que la
luciférase de Cypridina n'est pas une globuline, mais peut-être une albumine.
Mais l'auteur est d'avis que la précipitation par les sels à saturation n'est
pas une base suffisante pour différencier les globulines des albumines. En
définitive, la luciférase peut être une albumine ou une globuline soluble
dans l'eau contenant très peu de chlorure, ou être semblable à la pseudo-
globuline du sérum. On peut se demander aussi si la réaction protéinique
est une réaction propre ou non de la luciférase, car le filtrat sur lequel K.
opère donne une réaction hydrocarbonée aussi bien que protéinique; il est
donc difficile de dire quelle est la réaction de la luciférase. La question dé-
pend de la pureté avec laquelle on obtient la luciférase; c'est la question
des enzymes en général; l'amylase, par exemple, regardée par certains
comme une protéine, est pour d'autres un hydrate de carbone. La partie des
enzymes qui donne une réaction hydrocarbonée est une gomme. La lucifé-
rase peut être une sorte de protéine combinée avec une gomme hydro-
carbonée. — Paul Boyer.
7)) Pigments.
Przibram (Hans). — La coloration des cocons de pupes de certains
Papillons {Eriogaster, Saturnia) est une réaction typique du Dopa. — - On
explique maintenant une foule de phénomènes de coloration dans le règne
animal par l'action de tyrosinases sur la tyrosine. P. a étudié, de ce point
de vue, l'adaptation à la couleur du milieu de pupes de divers Papillons
diurnes; en collaboration avec Mlle Brecher, il a reconnu entre autres que
leur hémolymphe contient une tyrosinase sensible à la lumière. Il a repris
cette étude sur les cocons de Papillons nocturnes, Eriogaster lanestris et
Saturnia pavonia, afin de voir s'il est possible de ramener leurs variations
de couleurs à l'action de tyrosinases photosensibles. J. Dewïtz, au sujet de
ces mêmes cocons, a montré dans une série de publications, et la chose est
parfaitement exacte, que le seul facteur déterminant les changements de
coloration est l'humidité : les chenilles d' Eriogaster, Saturnia et autres Pa-
pillons nocturnes filent quand il fait sec des cocons clairs, et quand il fait
humide des cocons foncés; un cocon clair plongé dans l'eau noircit. Dewïtz
pense que l'action de la tyrosinase sur un chromogène est ici inhibée par
la sécheresse et mise en branle par l'humidité, et il localise chromogène et
ferment dans les glandes à soie de la chenille. Cependant, comme le montre*
P., si les cocons des Papillons en question sont insensibles à la lumière,
c'est qu'il ne s'agit dans leur cas ni de tyrosine, ni de tyrosinase. Le chro-
mogène serait le « dopa » (= 3,4 dioxyphenylalanine, la tyrosine étant =
oxyphenylalanine), qui a la faculté de se colorer même en l'absence d'un
ferment. En effet, en chauffant à 90° pendant 5 minutes, on ne modifie pas
la colorabilité des cocons, alors que dans ces conditions la tyrosinase est
détruite ou du moins très affaiblie. D'autre part, les alcalis n'ont pas d'effet
sur la coloration de la tyrosine, alors que le dopa, à leur contact, prend
aussitôt des tons foncés variés, et que des extraits de cocons, additionnés
d'une solution de soude se colorent en brun foncé plus ou moins rapidement,
suivant la concentration de la solution. A la suite de ses diverses expériences,
P. conclut que la coloration des cocons des Papillons en question est due à
une oxydation rapide du dopa provoquée par l'eau et l'alcalinité des sécré-
tions des glandes à soie. [Voir au chapitre Origine des espèces, les tra-
vaux du même auteur et de L. Brecher, envisagés au point de vue de la
question de l'homochromie.] — A. Drzewina.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 301
Kudô (Tokuyasu). — Variations de la proportion de mélanine en rapport
avec les changements de couleur de Poissons. — Des extraits de la peau de
Poissons (Esox, Carassius, Phoxinus, Gobius, Nemachilus) noircissent à l'air.
Par la méthode de Furth, on peut en isoler une tyrosinase active qui noircit
la tyrosine in vitro. La peau que l'on rend artificiellement plus foncée con-
tient toujours une proportion plus élevée, et souvent beaucoup plus élevée
de mélanine que la peau claire normale ; le noircissement de la peau ne
peut donc être attribué à la seule expansion des mélanophores. Il en est de
même quand on compare entre eux certains territoires de la peau, clairs et
noircis. Le noircissement est produit par des procédés variés : destruction
des yeux, séjour dans l'obscurité, narcose, section du grand sympathi-
que, etc. — A. Drzewina.
a) Verne (Jean). — Sur les différents faciès des métabolismes pigmentaires
dans les téguments des Crustacés Décapodes. — Les métabolismes pigmen-
taires dans les téguments des Décapodes peuvent se ramener à deux séries
évoluant séparément : série de la zooérythrine ou des pigments carotinoïdes,
et série azotée d'origine protéique. Cette dernière comprend un pigment
formé de corps à fonctions amico-acides dont la dissociation protéolytique
fournit de la mélanine chez tous les Brachyoures et dans le genre Crangon,
tandis qu'il ne se forme jamais de mélanine chez les Anomoures et les Ma-
croures (moins le genre Crangon). La formation de mélanine est un phé-
nomène contingent et n'a rien à voir avec l'homochromie. — A. Robert.
*o^
b) Verne (Jean). — Un procède de conservation des couleurs dans la cara-
pace des Crustacés Décapodes, déduit de l'étude histochimique des pigments.
— La coloration extérieure des Décapodes est due surtout aux pigments
carotinoïdes, d'où l'on peut extraire du carotène. Le carotène se combine à
des substances protéiques donnant des carotinalbumines. Ce pigment dérivé
existe sous deux formes qui paraissent différer seulement par la couleur :
bleue, chez Homarus, Astacus, Galathea, Porcellana, Portunus puber, Palœ-
mon, rouge brunâtre chez Palinurus, Dromia, la plupart des Brachyoures.
Les dérivés bleu et rouge coexistent chez Carcinus mœnas, ce qui produit
une teinte verte. Or la chaleur, l'alcool, le formol, les acides, etc., détruisent
les carotinalbumines : le carotène reparaît avec sa couleur, ce qui explique
le rougissement de la carapace du Homard ou de l'Ecrevisse par exemple.
Mais le sulfate d'ammonium en solution saturée détermine la précipitation
des carotinalbumines sans modifier leur composition chimique : de là son
emploi proposé pour la conservation de la couleur des Décapodes dans les
collections. — A. Robert.
3° Action des agents divers.
Crile (George W.), Hosmer (Helen R.) et Rowland (Amy F.). — La
conductibilité électrique des tissus animaux dans des conditions normales et
pathologiques. — C, H. et R. étudient la conductibilité électrique de tissus
animaux variés et normaux et les changements de conductibilité que peu-
vent entraîner les variations de fonctions. Le liquide céphalo-rachidien, de
tous les tissus étudiés, a la conductibilité la plus élevée, le poumon et le
foie la plus basse, et les tissus étudiés par C, H. et R. s'étagent dans l'ordre
suivant : liquide céphalorachidien, bile, sang, muscle volontaire, cerveau,
cervelet, foie, poumon. La conductibilité des tissus normaux varie suivant
la saison et le milieu environnant. Chez l'adulte, le cerveau est plus con-
302 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ducteur que le cervelet; chez le foetus, et chez le jeune lapin jusqu'à ce qu'il
ait quitté son nid et manifesté une activité volontaire, on observe le contraire.
De même chez l'homme, CL, H. et R. ont observé chez un malade mort de
tumeur cérébrale en plein coma, une conductibilité cérébrale plus faible que
celle du cervelet, tandis que chez un homme mort, en pleine connaissance,
d'un cancer de l'estomac, la conductibilité du cerveau était plus élevée que
celle du cervelet. La conductibilité de la substance grise est plus élevée que
celle de la substance blanche. Tout épuisement de source quelconque
(shock chirurgical, émotion, insomnie, infection, etc.) est marqué par une
diminution de la conductibilité du cerveau et par une augmentation de la
conductibilité hépatique. Une nourriture riche en thyroïde et produisant les
symptômes typiques de l'hyperthyroïdisme donne les mêmes résultats; à
doses modérées, au contraire, on observe une augmentation de la conductibi-
lité du cerveau et une diminution de celle du foie. Ces modifications sont
diminuées ou renversées par l'administration d'adrénaline. L'iodoforme
augmente la conductibilité du cerveau et du foie. Ces changements de con-
ductibilité sont renversés par l'adrénaline. L'injection d'HCl diminue la con-
ductibilité cérébrale et cérébelleuse, et augmente celle du foie. Le bicarbo-
nate de soude agit en sens inverse. Toute infection en présence de morphine
ne produit que peu de variations, tandis que seule elle diminue la con-
ductibilité cérébrale et augmente celle du foie ; la conductibilité cérébrale ne
varie pratiquement pas quand on administre de la toxine diphtérique à un
animal morphinisé, et la conductibilité hépatique n'est que peu altérée. Les
modifications intracellulaires qui se produisent dans le shock et l'épuise-
ment et qui sont révélées par le microscope sont parallèles aux altéra-
tions de la conductibilité électrique, et ces modifications à la fois histologi-
ques et électriques sont en relation directe avec la vitalité des organes. —
Paul Boyer.
p) Agents physiques {chaleur, lumière, etc.).
b) Schlomovitz (B. H.). — Nouvelles expériences sur l'effet du chauffage
et du refroidissement du nœud sino-auriculaire du cœur des mammifères,
profondeur de l'anesthësie, tachycardie- flutter, blocage sino-auriculaire. —
On ne peut pas produire de tachycardie persistante en chauffant le nœud
sino-auriculaire, pendant de longues périodes continues, sur l'animal légè-
rement anesthésié (chat ou chien), qu'il soit ou non atropinisé. Au contraire,
le rythme se ralentit après une tachycardie transitoire et revient au rythme
normal ou à un rythme plus lent, et, après avoir retiré l'électrode chauffante,
le rythme tombe habituellement au-dessous de la normale d'une façon tem-
poraire. S. décrit les tachycardies et les cas de blocage sino-auriculaires
ainsi réalisés expérimentalement. — Paul Boyer.
Duval (Marcel) et Portier (Paul). — Limite de résistance au froid des
chenilles de Cossus cossus. — En refroidissant des chenilles de Cossus aune tem-
pérature de — 15°, on constate qu'elles reviennent à la vie, même quand elles
sont brusquement réchauffées à cette température elles sont tout à fait dures
et cassantes ; mais un refroidissement plus énergique est capable d'entraî-
ner la mort. La température mortelle est voisine de — 21°. Ces résultats peu-
vent s'interpréter en admettant qu'à — 15°, ce sont seulement les liquides
intercellulaires qui sont congelés et produisent la rigidité et que le contenu
des cellules ne se congèle qu'à 20° après être resté à l'état de solution sous-
refroidie. — H. Cardot.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 303
a) Boeck (W. C). — Le point thermo-léthal des kystes de protozoaires
intestinaux humains. — B. expose des kystes de divers protozoaires intesti-
naux de l'homme à différentes températures dans de l'eau distillée, après
lavage et décantation, pour éliminer les bactéries. Le point thermo-léthal
est le suivant pour les différentes espèces examinées : Entamoeba histoly-
hca 68°, E. coli 76', lodamoeba Butshlii 64°, Endolimax nana 64°, Giardia
intestinalis 04°, Chilomastix mesnili 72°. Le point thermo4éthal. est bien
plus élevé pour les kystes que pour les stades végétatifs. — E. Chatton.
Kufferath (H.). — Interprétation stéréogrammatiquede la courbe de sporu*
lation des levures, décrite par Hansen. Son application aux phénomènes phy-
siologiques et biologiques. — Hansen a montré qu'il existe, pour la sporulation
de Levures cultivées sur plâtre, un minimum, un maximum et un optimum
(environ 25° C) de température. La formation des rudiments de spores, lente
à basse température, a lieu au bout d'un temps d'autant moindre que la tem-
pérature se rapproche de l'optimum, pour devenir tardive, puis cesser bientôt
complètement dès que l'on dépasse cet optimum; on peut traduire graphi-
quement ces observations par une « courbe de Hansen ». Après avoir vérifié
ces résultats par des cultures sur milieux géloses, où la sporulation est dix
fois moindre que sur plâtre, K. montre qu'à une température donnée la
sporogénèse se fait suivant une courbe analogue à celle de la fermentation,
présentant un minimum, un optimum et un maximum bien marqués ; les
points représentant le moment où se produit le maximum d'éléments sporu-
lés lorsque l'on fait varier la température constituent une courbe de Hansen.
Cette courbe ne résulte pas de la combinaison de deux facteurs : temps et
température, comme on le croyait jusqu'à présent, mais s'obtient chaque fois
que se produisent des interférences entre les trois facteurs : temps, tempéra-
ture et un facteur exprimant l'apparition d'un phénomène quelconque bien
déterminé au cours de la vie d'un organisme ou d'un ferment. K. donne
comme exemples en démonstration de sa thèse la croissance du Bacillus
ramosus, la coagulation du lait par la présure, la destruction du glycocolle
par l'éreptase, la mortalité humaine, etc. — P. Remy.
Massart (Jean). — L'action de la lumière continue sur la structure des
feuilles. — Les expériences ont porté sur une vingtaine d'espèces : Hépati-
ques, Lycopodiacées, Phanérogames prises fin novembre en plein repos
hivernal. Il n'a été observé aucune différence entre les effets de la lumière
continue et ceux de la lumière discontinue ; dans aucun cas la structure et
la forme des feuilles développées à la lumière constante ne rappellent la struc-
ture et la forme de celles développées à l'obscurité, résultats qui sont en con-
tradiction absolue avec ceux des expériences de G. Bonnier (1895). — Les
éclairements de 24 heures par jour, 18, 12 et 6 heures agissent en général
de même façon sur les organes d'assimilation; l'influence de la lumière sur
la structure et la forme des feuilles et sur la production de la chlorophylle
dépend donc plutôt de son intensité que de sa durée, contrairement à son
action sur le tropisme, où la durée s'ajoute à l'intensité. — P. Remy.
y) Agents chimiques et organiques (substances chimiques, extraits d'or-
ganes, venins, toxines, etc.).
, Zwaardemaker (H.). — La substitution du potassium par l'uranium
dans la perfusion du cœur. — A la suite des expériences de Clark qui n'a
pu confirmer ses résultats, Z. reprend ses expériences et insiste sur les con-
304 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ditions dans lesquelles il faut se placer. L'uranium ou un autre élément
radio-actif peut être substitué au liquide de Ringer pour la perfusion du
cœur de grenouille ou d'anguille sans en troubler l'automatisme, à condition
que la quantité substituée soit radio-équivalente à celle du potassium du li-
quide. Les quantités d'uranium nécessaire sont plus élevées en hiver qu'en
été ; il en est de même pour le potassium (hiver : 003 à 06 % KC1, été : 001
à 003 96). — Paul Bover.
Burridge(W.). — Action sur le cœur de grenouille des variations de V al-
calinité et de la teneur en calcium du liquide de perfusion. — Dans la perfu-
sion du cœur de grenouille, l'action des alcalis dépend dans de certaines
limites de la teneur du liquide de perfusion en calcium.
De même l'action du calcium dépend de la teneur en alcali. Après per-
fusion avec du liquide de Ringer dépourvu de calcium et ayant un p. H
de 7,5, le cœur, après une légère dépression primordiale, bat fortement, même
si l'alcalinité est élevée à un p. H de 12. L'augmentation du calcium sup-
prime à la fois la dépression primordiale et l'augmentation de force sui-
vante. — Paul Boyer.
Andrus (F. Cowles) et Carter (Edward P.). — Influence de la con-
centration ionique des liquides de perfusion sur le cœur des animaux à sang
froid. I. Sur le mécanisme normal. II. Sur les arythmies. — Les recherches
faites par les auteurs sur le cœur de la tortue constituent une tentative
d'analyse de diverses arythmies produites expérimentalement. Les inter-
valles suivants ont été mesurés sur les électrocardiogrammes : l'intervalle
entre une onde R et la suivante, les intervalles P — R, donnant la vitesse de
conduction de l'oreillette au ventricule, QRS, indiquant la rapidité de pro-
pagation de l'excitation dans le ventricule, et R— T, représentant la durée
de la systole ventriculaire. Par augmentation de NaCl, R — R, P — R et R — T,
sont augmentés; QRS raccourci; en diminuant NaCl, les effets inverses sont
observés. KG a une influence analogue vis-à-vis de R— R, P — R et QRS, mais
il agit à l'inverse de NaCl au point de vue de R — T. CaCl ajouté en excès
raccourcit R — R, P— R et R — T et augmente QRS. L'augmentation de la con-
centration des ions H augmente la longueur de tous les intervalles, l'augmen-
tation des ions OH la diminue. Au point de vue de l'obtention du block, dans
un certain nombre de cas, on constate un allongement simultané des diffé-
rentes phases de l'électrocardiogramme, tandis que le retour au rythme
normal est marqué par une accélération pour chacune d'elles. Dans ces cas
il faut admettre que l'établissement du rythme anormal ne se produit qu'à
la suite d'une modification chimique affectant l'ensemble du tissu cardiaque;
mais il n'en est pas toujours ainsi et dans un certain nombre d'autres cas,
l'analyse expérimentale indique la probabilité de modifications locales. —
H. Cardot.
b) Boeck (W. C). — La longévité des kystes des protozoaires de l'intestin
humain. — L'auteur reconnaît la survivance des kystes à ce qu'ils ne se
colorent pas dans une solution d'éosine à 1 96. Entre 12 et 22° on a une
survie des kystes conservés dans l'eau distillée de 153 jours pour Entamoeba
dysenleriae, de 244 pour E. coli, de 32 pour Giardia intestinales, de 187
pour Chilomastix mesnili. Dans la solution d'éosine, en préparations lutées
à la vaseline, on a respectivement les chiffres de 211, 214, 66 et 232 jours.
Des recherches sont nécessaires pour savoir si ces kystes vivants sont encore
infectants. — E. Chatton.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 305
d) Hammet (Frederick S.). — Le rôle de la varia/ion de la concentration
en ions II dans l'activité motrice de l'intestin grêle. — La contraction d'un
segment intestinal isolé de rat albinos plongé dans la solution oxygénée
de Tyrode à laquelle on a ajouté une solution de bicarbonate de soude
M
à ■£-, est due à l'augmentation de la concentration en ions hydroxyle dérivant
de la dissociation du bicarbonate de soude. — Paul Boyer.
Hammett (T. S.) et Nowrey (J. E.). — Le rôle des ions sodium et carbo-
nate et des variations dans la proportion sodium-calcium pour la contraction
du segment duodénal isolé du rat albinos. — La contraction d'un segment
duodénal isolé de rat albinos, après addition d'une solution de corbonate de
M
soude y- à la solution oxygénée de Tyrode dans laquelle est placé ce
segment, n'est due ni à l'augmentation des ions sodium, ni à la proportion
sodium-calcium, ni aux ions carbonate. L'augmentation des idns sodium
peut, il est vrai, agir en augmentant la perméabilité des tissus pour l'agent
causal de la réaction, mais cette augmentation de la perméabilité ne doit pas
être considérée comme la cause première de la contraction. — Paul Boyer.
Daly (I. de Burgh) et Clark (A. J.). — L'action des ions sur le cœur de
la grenouille. — Des modifications dans la concentration des ions présents
normalement dans le liquide de Ringer, si elles sont suffisamment impor-
tantes, altèrent toutes les fonctions de toutes les portions du cœur de gre-
nouille, mais une variation modérée de la concentration ionique affecte les
différentes portions du cœur à des degrés différents, et touche différemment
les différentes portions du ventricule. Des modifications dans la teneur en
potassium produisent une altération plus grande de la conduction de la
variation électrique, à la fois de l'oreillette au ventricule et dans le ventricule,
que tout autre changement ionique étudié. La réduction de la teneur en
calcium n'agit que peu sur la conduction de la variation électrique. Le
potassium et le calcium agissent en antagonistes véritables quant à leur
action sur la réponse musculaire, mais ils n'agissent que comme antago-
nistes à action très limitée quant à la conduction de variation électrique.
L'effet de l'absence du sodium ressemble beaucoup à celui de la strophantine.
L'absence de potassium et de sodium et l'excès de calcium augmentent tous
le tonus systolique du cœur, et produisent des variations à peu près sem-
blables sur la réponse électrique. Les modifications dans Pu touchent la
réponse électrique beaucoup moins que les modifications du contenu en
potassium. — Paul Boyer.
Peters(R. A.). — Les substances utilisées pour le développement d'une cul-
ture pure de Colpidium colpoda. — P. a obtenu des cultures pures en
milieu synthétique d'un protozoaire cilié, Colpidium colpoda, d'un seul indi-
vidu et a pu les étudier pendant une année. Ces cultures contenaient uni-
quement l'organisme en question. Il a conservé ses cultures par de fréquents
repiquages sans diminution dans les dimensions des organismes, sur un
milieu composé d'eau distillée, de chlorures de calcium, de potassium et de
sodium, de sulfate de magnésie et de glycérophosphate d'ammonium. Il a
obtenu des résultats plutôt meilleurs en substituant le glucose et le lactate
d'ammonium comme sources de carbone et d'azote. Par des numérations et
des mensurations, il a trouvé que le chiffre maximum pour le développement
dans ces conditions est de 8.000-10.000 organismes par centimètre cube. La
306 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
courbe de développement montre trois phases : 1° une élévation à un chiffre
maximum ; 2° une chute plus graduelle ; 3° un plateau durant lequel la vie
peut continuer un certain temps. Les phases 1 et 2 durent environ 12 jours.
Durant les phases 2 et 3, la taille des organismes diminue. Durant la phase 2,
il peut se produire une élévation temporaire du nombre des organismes.
Les expériences sur la suppression de l'un des constituants du milieu, mon-
trent que l'ammonium, les phosphates et les chlorures ne peuvent pas être
enlevés des cultures sans arrêter la croissance; la déficience en phosphates
dans le milieu conduit à, une désintégration apparente. La suppression du
potassium et du magnésium est sans effets dans les cultures dans des tubes
de verre, mais dans des tubes de quartz, la déficience en potassium conduit
à la perte de la mobilité et à la mort des cultures. La déficience en magné-
sium inhibe aussi le développement. La suppression du sodium ne produr1
aucun effet, ni celle du calcium et du sulfate, quoique l'on ne puisse affirmer
que des traces de Na, Ca ou S n'existent pas encore. Les sels d'uranium ne
peuvent être substitués à ceux de potassium, la valeur biologique du potas-
sium n'étant pas seulement une question de radio-activité. Les amino-acides
peuvent remplacer les sels d'ammonium comme source d'azote. P., enfin, n'a
pu démontrer le développement des organismes avec des sources de carbone
contenant moins de trois atomes de C dans la molécule ; il s'est servi du
glycérate, mais non du lactate ou du citrate. — Paul Boyer.
Galigher (Albert E.). — Sur l'action de certaines substances sur la
consommation de l'oxygène : L'action du cyanure de potassium sur le système
respiratoire. — Dans ce travail G. s'est proposé de chercher si l'exposition
à une solution de cyanure de potassium, de concentration convenable,
pendant un temps donné, et sous des conditions identiques, produit un
effet différentiel sur le rythme respiratoire des parties de l'organisme de
la même espèce qui ont une structure semblable, mais qui présentent des
différences considérables dans le taux des échanges respiratoires. La vitesse
de la respiration dans Nereis vexillosa, mesurée par la consommation
d'oxygène, est diminuée en présence de cyanure de potassium (de concen-
tration m/5000). La réduction de la vitesse de la respiration est plus grande
dans les régions du corps où la respiration se fait à une vitesse élevée, que
dans celles qui n'ont qu'une faible activité respiratoire. Les résultats de G.
apportent donc de nouvelles preuves pour montrer que la susceptibilité au
cyanure de potassium peut servir d'indicateur du taux du métabolisme, du
moins en ce qui concerne les processus respiratoires. — Paul Boyer.
Mast (S. O.) et Ibara (Y.). — Action de l'alcool éthylique sur les têtards.
— L'expérience a montré aux auteurs que des têtards élevés dans une so-
lution alcoolique faible (1/3 o/o) s'accroissaient plus que les témoins, bien que,
d'autre part, leur activité et leurs oxydations soient diminuées. Ils pensent
pouvoir expliquer ces résultats par l'hypothèse que l'alcool servirait d'ali-
ment et permettrait aux animaux d'épargner d'autres matériaux alimen-
taires. — H. Cardot.
Seaman (E. C). — L'influence de l'extrait alcoolique thyroïdien sur les
pigeons polynévritiques et sur les métamorphoses des têtards. — L'extrait
thyroïdien à 95 % d'alcool et 0,8 % d'HCl possède le même pouvoir curatif
qui a été attribué aux vitamines solubles dans l'eau, chez le pigeon atteint
de polynévrite produite par le riz poli. Cet extrait a, de plus, hâté d'une
façon marquée les métamorphoses des têtards. Le développement le plus
PHYSIOLOGIE GENERALE. 307
rapide se produit deux semaines après l'éclosion de ceux-ci ; à mesure que
leur âge s'accroit il devient légèrement plus lent. — Paul Boyer.
MarinescoiG.) et Paulian(D.). — L'alcool dans le liquide céphalo-rachi-
dien. — Les auteurs arrivent aux conclusions suivantes : 1° 11 existe une
perméabilité des méninges pour l'alcool ; 2° L'alcool apparaît dans le liquide
céphalo-rachidien une heure et demie après l'ingestion de grandes quan-
tités, il diminue après quarante-huit heures et persiste même jusqu'au
huitième jour. Les auteurs étrangers ont pu le déceler jusqu'au dix-sep-
tième jour ; 3° La présence de l'alcool dans le liquide céphalo-rachidien n'im-
plique pas une réaction des méninges ; 4° Le dosage de l'alcool présente une
importance particulière, tant dans le diagnostic des maladies nerveuses qu'au
point de vue médico-légal, par exemple, dans les cas de meurtre ou de sui-
cide, de même que dans les accidents du travail. — Danielopolu.
a) Irwin (Marian). — Stimulation de la sensibilité par les alcools saturés
monohydriques. — I. étudie l'action d'une série de monoalcools sur la sen-
sibilité d'Allolobophora fœtida : l'activité de ces alcools à des concentrations
données est la suivante : alcools méthylique < éthylique < amylique
tertiaire, < n. butylique < iso-amylique < n. amylique. L'adjonction de
chaîne latérale à la molécule diminue l'activité. — Paul Boyer.
b) Irwin (Marian). — Excitation de la sensibilité par des alcools non sa-
turés, alcools polyhijdriques et chlorhydrines. — Sur les cellules sensitives
Allolobophora fœtida , l'action duglycol est plus marquée que celle du glycé-
rol, mais ces deux alcools ont un action beaucoup moins marquée que l'alcool
allylique. La glycerol monochlorhydrine est légèrement moins active que
l'éthylène chlorhydrine et on observe des différences plus grandes encore
quand on compare la glycerol monochlorhydrine à la glycérine et l'éthylène
chlorhydrine à l'éthylène glycol, et alors qu'au point de vue chimique,
aucune différence ne devrait exister dans l'activité des alcools polyhydriques
eux-mêmes et de leurs chlorhydrines, leur efficacité diminue avec l'addition
de groupes OH, et augmente quand un groupement OH est remplacé par un
atome de chlore. — Paul Boyer.
c) Irwin (Marian). — Excitations successives par les alcools. —I. emploie
une série d'alcools saturés monohydriques pour des excitations répétées chez
Allolobophora fœtida à différentes concentrations. Pour chaque alcool, il y
a une certaine concentration avec laquelle des expositions successives pro-
voquent une diminution de la sensibilité du ver; des concentrations un peu
plus faibles provoquent une augmentation de la sensibilité, et des concen-
trations encore plus faibles ne provoquent aucune modification de la sensi-
bilité. — Paul Boyer.
Baldwin (Fr. M.). — Action des alcools supérieurs sur la fatigue muscu-
laire. — B. étudie l'action de différents alcools sur le développement de la
fatigue sur le muscle gastrocnémien de la grenouille excité électriquement,
dans l'ordre suivant : solutions fortes et saturées d'alcools méthylique,
éthylique, propylique, butylique, amylique, heptylique, octylique et capryli-
que, en trois séries variant de 29,1 vol. % d'alcool méthylique à 0,62 vol. %
d'octylique; de 20,8 vol. % de méthylique à 0,29 vol. o/c d'octylique; et de
12,4 méthylique à 0.15 % d'octylique respectivement. Les concentrations
fortes en général produisent des modifications remarquablement uniformes
308 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dans les phases de contraction; elles provoquent, en particulier, une contrac-
ture immédiate qui se perd sans interruption dans une contracture secon-
daire irréversible. Les solutions faibles en général exercent une action stimu-
lante comme le montre la phase de relâchement initial et quelque peu pro-
longé qui est suivie d'une contraction réversible très prononcée. Le muscle
soumis au phénomène de la fatigue se comporte donc différemment suivant
la concentration du milieu qui l'environne; il existe donc une relation in-
time entre l'état physique de l'envoloppe musculaire et les conditions phy-
siologiques qui changent. — Paul Boyer.
Dixon (W. E.) et Ransom (Fred). — L'action immédiate des substances
volatiles. — L'action primitive de l'alcool, du chloroforme, de l'éther, du
nitrite d'amyle, de l'éther de pétrole, et de beaucoup d'autres substances
volatiles administrées par inhalation, consiste en une constriction bronchi-
que durant environ 30 secondes. Les mêmes substances injectées dans le
liquide de perfusion d'organes en survie, perfusés artificiellement, provo-
quent une vaso-constriction durant environ 30 secondes. Cette action
semble dépendre d'un mécanisme d'ordre physique. — Paul Boyer.
Abderhalden (E.) et Schiffmann (O.). — Nouvelles recherches sur les
substances à action spécifique extraites de certains organes. VII. Expérien-
ces sur le chimiotactisme des Paramécies et sur la rapidité de leur division
sous faction d' optones de différents organes. — Les auteurs ont examiné
l'action des substances exerçant une action spécifique ou optones sur les
protozoaires. Ils ont constaté que les optones extraites du corps jaune, de
l'hypophyse, de l'ovaire, de la thyroïde et du thymus, à une dilution de 1 %,
tuent les Paramécies ou provoquent un chimiotactisme négatif. A plus forte
dilution, elles déterminent un chimiotactisme positif. En ce qui concerne
les optones extraites du thymus, du testicule et de la thyroïde, elles aug-
mentent le pouvoir de division des Paramécies, tandis que celles de l'hypo-
physe et du corps jaune inhibent la division; mais on constate que l'on peut
supprimer par l'accoutumance l'inhibition produite par l'optone de l'hypo-
physe. — E. Bachrach.
Gollip (J. B.). — Renversement de faction dépressive de petites doses
d'adrénaline. — L'action hypotensive d'une petite dose d'adrénaline
(1/400.000 chez le chien de 12 kgr. environ) sur un animal soumis à une
légère anesthésie à l'éther ou au chloroforme, peut être convertie en
une action hypertensive en augmentant l'anesthésie. La diminution de
l'anesthésie rétablit l'effet dépresseur. L'action hypotensive d'une petite dose
d'adrénaline sur un animal soumis à une anesthésie légère mais constante,
peut être convertie en une action hypertensive en diminuant le Ch du sang
au moyen d'une injection intra-veineuse de carbonate de soude. L'action
hypertensive d'une dose modérée d'adrénaline peut être augmentée en
diminuant le Ch du sang. L'action hypertensive d'une dose modérée d'adré-
naline peut être diminuée en élevant le Ch du sang par une injection intra-
veineuse de phosphate acide de soude. L'atropine ne modifie pas ces phéno-
mènes et ne touche pas l'antagonisme de l'action dépressive des petites
doses d'adrénaline et des extraits de tissus. — Paul Boyer.
c) Hammet (Fr. S.). — L'action de la thyroxine sur un segment d'intestin
isolé. — Des solutions de thyroxine dans de la soude à M/ 15, à des concen-
trations allant de 5 X 10 — 3 à 6, 4 X 10 — 8 ne produisent pas, sur un seg-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 309
ment d'intestin isolé, de contrations supérieures à celles que produisent des
quantités équivalentes de la solution de soude employée comme étalon. Aux
concentrations de 3,2 X 10 — Tet 0.4 )< 10 — 8 la thyroxine en solution
sodique tend apparemment à exercer un effet modérateur sur la contraction
produite par la soude. La thyroxine n'est donc pas la partie des extraits
thyroïdiens qui cause la contraction du segment d'intestin isolé comme H.
l'a décrit dans une note précédente. — Paul Boyer.
Houssay iB. A.), Otero (M. I.), Negrete (I.) et Mazzocco (P.). —
Action des venins coagulants des serpents sur le sauf). — Production d'un
choc avec baisse de la pression artérielle, leucopénie, diminution de la résis-
tance globulaire et du pouvoir de sédimentation. La coagulabilité augmente
d'abord, puis diminue pour aller parfois jusqu'à l'incoagulabilité. Il y a dimi-
nution des protéines totales, hyperglycémie, augmentation de l'azote non pro-
téique et de la créatinine totale, tandis que l'urée, la créatinine et les chlo-
rures ne sont presque pas modifiés. Variation irrégulière de la catalase.
Pas de changement dans la réserve alcaline. — E. Aî'hel.
O) Tactismes et tropismcs.
Obreshkove (Vasil). — Les réactions photiques des têtards en rapport
avec la loi de Bunsen Roscoe. — L'auteur s'est proposé de vérifier si cette loi
est applicable ici comme elle estapplicable, d'après les travaux de Heciit, aux
réactions de Ciona et de Myq, et de faire des études quantitatives permettant
d'analyser de plus près la nature des réactions. Les têtards de Hana clami-
tans sont un sujet commode d'expériences, en raison de la régularité et de
la rapidité de leurs réactions à la lumière. Des intensités lumineuses à
partir de 0,3 bougie-mètre ont été expérimentées (au-dessous de cette in-
tensité aucun effet n'est produit); entre cette intensité minima et 20 bougies-
mètres le temps de réaction se montre inversement proportionnel aux in-
tensités et la loi de Bunsen-Roscoe se vérifie. Au delà de 20 bougies-mètres
il y a des déviations : le produit I X T est plus fort que la loi ne le prévoit.
Considérant que le temps de réaction comprend deux périodes : période de
sensibilisation, employée à produire dans la substance photosensible les
modifications chimiques nécessaires, et période de processus secondaires
(transmission aux centres nerveux et aux organes périphériques, contraction
des mucles), et supposant que cette dernière période (très courte d'ailleurs)
reste constante, l'auteur conclut que l'augmentation du produit I X ï aux
intensités élevées est due à l'allongement de la période de sensibilisation :
un temps plus long est requis pour produire la quantité de substance néces-
saire pour agir sur les terminaisons nerveuses. — En deux séries parallèles
l'auteur a étudié les réactions des têtards aveuglés, ne possédant, par con-
séquent, que la sensibilité dermatoptique, et des têtards aux yeux intacts;
les réactions étaient identiques dans les deux cas. L'œil ne joue donc aucun
rôle dans le phénomène, ce qui peut s'expliquer par le fait que les nerfs des
téguments étant rattachés aux centres réflexes inférieurs montrent des
réflexes inconditionnels et, par conséquent, toujours constants (idée de
Pavlov), tandis que la réaction visuelle dépend de facteurs plus complexes; il
est possible aussi que l'organe visuel lui-même soit fort imparfait.
L'éclairement continu, après un séjour à la lumière, produit un état de
fatigue qui se manifeste par l'allongement du temps de réaction et, à la
limite, par sa cessation (10 bougies-mètres pendant 1 heure). La sensibilité
revient après un séjour à l'obscurité variant de 10 à 15 minutes. Plus ce
l'année biolocioue. 21
310
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
temps est long, plus le temps de réaction, lors de la nouvelle exposition à
la lumière, sera court. Après 50 minutes, toutefois, il devient constant. Le
temps de réaction semble donc être l'expression de la quantité de substance
photosensible présente au moment donné dans le système.
Les photorécepteurs présents dans les téguments n'ont pu être étudiés. On
peut supposer qu'ils sont situés de façon telle que les mélanophores en
expansion les recouvrent en totalité on en partie : on a observé, en effet, que
les têtards à mélanophores étendues réagissent moins à la lumière. —
M. Guldsmith.
Mast(S.O.). — Réactionsà lalumière deslarvcs (ï Amaroucium consteUatum
et A. peUucidum, l'orientation pholique en particulier. — Ces larves, dont la
forme générale rappelle celle des têtards, présentent un intérêt particulier
pour l'étude des réactions à la lumière en raison de leur organisation : elles
possèdent un œil impair, situé latéralement à la base de la queue. Cet œil a
une constitution assez parfaite, avec un cristallin, une cupule pigmentée et des
terminaisons nerveuses à la surface interne de cette cupule. Positivement
phototropiques à l'érosion, ces « têtards » changent le signe de leur photo-
tropisme quelques instants après et restent négativement phototropiques
jusqu'à la fixation. La lumière n'agit que par les changements brusques
d'intensité : un changement graduel, qu'il se fasse dans le sens de l'aug-
mentation ou de la diminution, reste sans effet: les réactions sont des
« réactions de choc ». Elles sont différentes suivant que l'animal est
au en repos ou en mouvement, ces deux états se succédant alternativement.
Sur l'animal au repos, une augmentation de l'éclairement reste sans effet;
une diminution le pousse à se mouvoir. L'animal actif est sensible aux
deux changements : l'augmentation de l'éclairement fait tourner un in-
dividu négatif vers le côté aboculaire (pas d'observations sur les individus
positifs) ; la diminution (l'éclairement fait tourner les positifs vers le côté
oculaire, les négatifs, vers le côté aboculaire. L'orientation se fait grâce aux
mouvements de la queue, qui se courbe du côté de l'œil ou du côté opposé
suivant qu'il s'agit d'individus positifs ou négatifs : lorsque l'animal est
ainsi orienté, sa rétine se trouve éclairée avec une égale intensité sur toute
son étendue et la réaction du choc cesse. L'animal continue alors de pro-
gresser dans la même direction, se rapprochant ou s'éloignant ainsi de la
source lumineuse.
La réaction de choc est probablement provoquée par les changements
(l'éclairement des diverses, portions de la rétine pendant la locomotion de
l'animal, qui nage en tournant autour de son axe longitudinal dans le sens
opposé à celui des aiguilles d'une montre. — M. Gold.smith.
I/Iiérétlité
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Zeleny (Ch.). — The direction and frequency of mutation in the bar-eye sé-
ries of multiple allelomorplis of Drosophila. (Journ. Exper. Zool., XXXIV,
203-233, 5 fig., 1921.) [315
a) Généralités.
Goodrich (Edwin S.). — Quelques problèmes de révolution. — La plupart
des controverses au sujet de l'hérédité viennent de ce que les auteurs ont
employé ce terme dans des sens différents. Pour G., hérédité doit signinea*
312 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
simplement réapparition chez les descendants d'un caractère de l'ancêtre.
Pourquoi certains caractères réapparaissent et d'autres point? On a souvent
dit que c'est une question d'ancienneté de caractères, ceux qui sont d'origine
récente ayant moins de chances de s'hériter que les autres. C'est évidemment
inexact : il n'y a pas de caractère plus ancien que la coloration verte chlo-
rophyllienne ; cependant, il suffit de placer la plante à l'abri de la lumière
pour que cette coloration disparaisse. Les Vertébrés ont deux yeux depuis le
Dévonien; cependant, en ajoutant un peu de chlorure de magnésium à l'eau
demeronrendlesFtmc?«/u.s cyclopiques (Stockard). Des caractères insigni-
fiants ne sont pas moins stables que des caractères fondamentaux. Ce n'est
donc ni leur âge, ni leur importance qui décident de l'hérédité des divers
caractères. Pour qu'ils réapparaissent, il faut le concours actuel des facteurs
germinatifs et des facteurs du milieu extérieur qui ont coopéré à leur for-
mation. Les caractères de l'adulte étant des réponses à des stimulations ex-
térieures, ne peuvent pas exister dans l'œuf fécondé, mais se produisent à
nouveau à chaque génération nouvelle. A cet égard, tous les caractères sont
de même valeur. Mais, s'il n'y a qu'une seule sorte de caractères, il y a deux
sortes de variations : les unes sont dues à des changements dans les condi-
tions extérieures, les autres à des changements des facteurs germinatifs;
ces dernières sont des mutations. Les unes et les autres peuvent s'hériter, à
la condition que persistent les conditions qui les ont provoquées. Les mani-
festations psychiques d'un être vivant sont des caractères au même titre que
les précédents, aussi la distinction que font souvent les psychologues entre
l'instinct qui s'hérite et l'intelligence qui s'acquiert n'a point de sens. —
A. Drzewina.
Marinesco (G.). — Les rapports de V hérédité avec la biochimie et la chimie
physique. — La transmission héréditaire de certains caractères fondamen-
taux de l'être vivant est en rapport immédiat avec le fonctionnement des fer-
ments; les ferments oxydants et les mitochondries y jouent un rôle essen-
tiel. L'étude qu'a faite l'auteur des lésions de cellules nerveuses dans une
maladie héréditaire grave, l'idiotie amaurotique, est suggestive à cet égard,
car on peut y déceler des troubles de l'activité diastasique des mitochondries.
— A. Drzewina.
b) Transmissibilité des caractères.
Mac Dowell (E. C.) et Vicari (E. M.). — L'alcoolisme et le comporte-
ment des rats blancs. I. L'influence des grands-parents alcooliques sur la re-
cherche du chemin dans un labyrinthe. — Les rats étudiés provenaient de
3 lignées obtenues par unions entre frères et sœurs ; dans chaque lignée, on
prenait deux couples d'une même portée : l'un était soumis au traitement
alcoolique, l'autre restait normal et était destiné à fournir des descendants
servant de témoins. Dans le présent travail, seuls les résultats obtenus sur la
descendance de 3 couples sont exposés ; l'expérience a été commencée sur
une échelle beaucoup plus vaste (112 rats alcoolisés), mais n'a pas pu être
poursuivie en raison de la guerre. — Les rats étaient soumis au traitement
à partir de l'âge de 4 semaines (inhalation de vapeurs d'alcool pendant une
durée croissante au cours des expériences : 1/2 heure par jour la première
semaine, 1 ou 2 heures la semaine suivante, ensuite 2 à 4 heures tous les
jours — jusqu'à ce que les animaux soient « ivres morts » — jusqu'à la fin de
l'expérience ; pour les femelles le traitement était interrompu 1 ou 2 jours
avant la naissance des jeunes et pendant la période de l'allaitement). La se-
L'HEREDITE. 313
conde et la troisième génération notaient pas alcoolisées; ce sont les indi-
vidus de la troisième génération, 31 en tout, qui étaient étudiés au point de
vue de leur aptitude à apprendre le chemin dans un labyrinthe. Au point de
vue morphologique, ils n'offraient aucune anomalie. Le labyrinthe se com-
posait de 5 couloirs concentriques communiquant entre eux et disposés de
façon telle que pour arriver au centre l'animal était obligé de tourner tantôt
adroite tantôt à gauche (labyrinthe de Watson). On commençait par donner
à manger à l'animal au centre du labyrinthe (traitement préliminaire, d'une
durée de 7 jours); à partir de ce moment, 3 fois par jour, pendant 8 jours,
il avait à chercher sa nourriture, placée au centre, à travers les couloirs.
L'habitude une fois acquise, on suspendait ces expériences et on soumettait
l'animal à d'autres expériences, avec un labyrinthe à issues multiples (les
résultats de ces expériences seront exposés ultérieurement), cela pendant
3l jours. Passé ce délai, on le replaçait dans le premier appareil et on
observait la persistance du souvenir (pendant 4 jours, en 12 épreuves). On
mesurait, comme critérium de l'aptitude à apprendre, le temps employé
pour chaque épreuve, la distance parcourue et le nombre d'erreurs commises.
Les descendants de grands-parents alcoolisés employaient, en moyenne,
un temps plus long pour arriver au but que les témoins ; de même, la dis-
tance parcourue était chez eux plus longue et le nombre d'erreurs commises
plus grand, au moins pour certaines catégories d'erreurs. Leur infériorité
est donc manifeste. La portée de ces résultats au point de vue de la modifi-
cation expérimentale de l'hérédité est évidente; les auteurs ajoutent qu'on
peut en tirer certaines conclusions quant aux conséquences de l'alcoolisme
chez l'homme. — M. Goldsmith.
Loeb (Léo). — Hérédité du cancer chez la Souris. — Un certain nombre
d'observations de Tyzzer, Murray, etc., ont déjà fait penser que l'hérédité
jouait un rôle dans la genèse du cancer, contrairement aux idées de Borrel
et de Bashford ; le fait parait maintenant hors de doute. Le pourcentage
de sensibilité au carcinome mammaire de chaque lignée ou famille est une
caractéristique définie de celles-ci, et est transmise aux générations succes-
sives; le pourcentage peut varier entre 0 et presque 100 %, avec tous les
intermédiaires, quand on a des lignées suffisamment homogènes; d'une
famille hétérogène, on peut isoler des sous-lignées qui se montrent cons-
tantes. Quand on croise des familles avec un degré différent de sensibilité,
les produits sont dans l'ensemble intermédiaires, mais il peut y avoir des
cas de dominance soit de la haute proportion, soit de la basse; par exemple
une forme à haut pourcentage est croisée avec une autre qui a la valeur
zéro ; le produit a un pourcentage de 53 %, c'est-à-dire qu'il y a une domi-
nance manifeste de la haute proportion.. L'âge auquel la tumeur apparaît se
transmet aussi par hérédité; en général, dans les lignées à haut pourcentage
de tumeurs, celles-ci apparaissent à une période plus précoce. L. pense que
l'apparition des tumeurs est en rapport avec des facteurs multiples, parmi
lesquels il y en a de spéciaux pour déterminer l'époque d'apparition; il est
possible que parmi ces nombreux facteurs, il y en ait un qui soit sex-linked,
mais on ne saurait l'affirmer. La sécrétion interne de l'ovaire joue aussi un
rôle, car les individus castrés entre trois et quatre mois sont indemnes de
cancer des mamelles, même lorsqu'ils appartiennent à des familles à haut
pourcentage. La suspension des rapprochements sexuels, tout en ayant un
certain effet, est beaucoup moins importante que l'activité de l'ovaire. Cette
sécrétion ovarienne joue un rôle comparable à celui des excitations ex-
ternes, comme par exemple les rayons Rôntgen ou certains parasites, mais
'314 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ils n'agissent qu'en réveillant la disposition transmise par l'hérédité. Il est
très probable que les constatations faites par la Souris sont applicables à
l'Homme, d'accord avec les études statistiques de Little. — L. Cuénot.
Durham (G. B.). — Hérédité de la panachure en ceinture chez le bétail
et le Porc. — Les individus à panachure en ceinture (diverses races de
Bœufs), croisés ensemble, ne transmettent pas régulièrement leur caracté-
ristique; il y a production de Bœufs de pelage uniforme. Il semble donc
que le caractère est dû à une simple paire hétérozygote Ss, la panachure
étant dominante. Chez le Porc, la panachure en ceinture, lorsqu'elle est
développée par sélection, donne une condition excessive où l'animal est
entièrement blanc, sauf les extrémités des oreilles et de la queue. — L.
Cuénot.
c) Transmission des caractères.
o) Etudes mendéliennes. Hérédité dans le croisement.
Ives (J. D.). — Valeurs de cross-over chez Drosophila ampelophila, quand
les facteurs enchaînés sont réunis par des voies différentes: — Chez Droso-
phila, les facteurs pour l'œil blanc, rouge, arrondi et barré sont enchaînés
au chromosome sexuel X ; par exemple quand un mâle à œil barré est uni à
une femelle normale, toute la progéniture mâle de F,, est normale tandis
que toutes les femelles ont l'œil barré (le caractère barré étant dominant),
puisqu'il n'y a dans ces mâles de Fi qu'un seul chromosome X qui vient né-
cessairement de l'œuf. Les positions relatives de ces divers facteurs dans
le chromosome X ont été déterminées par Morgan et Bridges, d'après la fré-
quence des crossing over; on peut se demander si les valeurs des crossing
over sont les mêmes quand les facteurs enchaînés sont réunis par des pro-
cédés différents; soit B le symbole pour œil barré, R pour rouge, b le fac-
teur pour œil arrondi, et r pour blanc ; le mâle à yeux rouges barrés est
donc BR, la femelle à yeux blancs arrondis br br (dans ses deux chromoso-
mes X). En croisant des mâles br avec des femelles hétérozygotes BR br, on
obtient outre les formes prévues, des crossing over variés (B?', R6, Br br,
R6 br) dans l'a proportion de 43,3 o/0- D'autre part en croisant des crossing-
over, tels que mâles Rb et des femelles R6 Br, on obtient outre les types
prévus, uniquement des mâles crossing over de formules BR et br: ce qui
donne 44,4 <y0 ; la différence entre les valeurs des crossing over quand les
facteurs enchaînés sont réunis par des voies différentes est d'un peu plus
de 1 %, ce qui parait négligeable. — L. Cuénot.
Detlefsen (J. A.). — Le crossing over est-il une fonction de la distance?
(Analysé avec le suivant.)
Detlefsen(J. A.) et Roberts (E.). — Etudes sur lecrossing over. I. L'effet
de la sélection sur les valeurs de crossing over. — Quand on croise un individu
avec facteurs enchaînés AB avec un double récessif ab, l'hybride hétérozy-
gote ABab forme quatre sortes de gamètes, AB, ab, les types parentaux, et
aB, kb, les recombinaisons ou crossovers. La fréquence relative de ces ga-
mètes dépend de la distance des loci A et B, suivant l'hypothèse habituelle-
ment admise ; si une distance sur le chromosome qui donne 1 % de cross-
vers est adoptée comme unité conventionnelle, la distance entre les gènes
L'HÉRÉDITÉ. 315
peut être déterminée entérines de cette unité arbitraire, et on peut dresser
une carte du chromosome, comme l'ont fait les généticiens qui ont travaillé
avec DrosopMla; des essais répétés sur de grands nombres ont montré qui'
la proportion des crossovers aux gamètes totaux était suffisamment uniforme
pour suggérer que la distance entre les gènes était constante : cependant divers
travaux récents tendent à montrer que le crossing over peut être affecté par
un certain nombre de facteurs génétiques ou de milieu, au moins chez Dro-
sophila melanogaster. Quand on observe un grand nombre de femelles de la
formule ABab, il est habituel de trouver une grande variabilité dans la quan-
tité de crossing over, les facteurs de milieu étant constants; on peut donc
penser qu'il s'agit de facteurs génétiques, et que la sélection doit avoir un
effet modifiant. Les caractères choisis étaient œil blanc et œil rouge, ailes
longues et ailes miniature, facilement reconnaissables, n'affectant pas la
vitalité, et donnant habituellement un pourcentage de 33 % de crossovers.
En partant de femelles qui donnent moins que le pourcentage habituel et
en continuant la sélection, les auteurs abaissent dans des séries indépen-
dantes le nombre des crossovers jusqu'à 6,98 et 0,f> %. La sélection en
sens inverse ne donne pas un résultat bien marqué ; elle aboutit au contraire
à la 7e et 8e générations, à un abaissement du pourcentage ("J8,-41 ). ce qui
est dû à un certain nombre de paires qui donnent un très bas chiffre
(2,46), ce que D. etR. interprètent comme l'effet de doubles crossovers, de
sorte que les facteurs enchaînés restent dans le même chromosome. D. et R.
concluent que le pourcentage des crossovers n'est pas nécessairement pro-
portionnel à la distance desloci; la torsion des chromosomes dépend de
nombreux facteurs héréditaires. — L. Cuenot.
Plough-(Harold H.). — Nouvelles éludes sur l'effet de la température sur
le crossing over. — L'optimum étant de 22°, une température inférieure ou
supérieure (31°5) détermine un accroissement notable dans la quantité de
crossing over entre certains gènes logés dans le second chromosome de Dro-
sopliila melano <j aster . Le chromosome I (ou sexuel) par contre ne montre
aucune sensibilité ni à l'âge de la femelle ni à la température; le chromo-
some III présente une région sensible et une région insensible; la première
est comprise entre les gènes de « sepia » et de « sans-épine », s'étendant à
peu près à la moitié du chromosome, l'effet est encore plus marqué entre
les loci de « Dichète » et de « sans-épine » ; à la fois l'âge et la température
agissent, et, semble-t-il, d'une façon comparable. On peut supposer que les
régions dans lesquelles un changement est observé sont celles dans les-
quelles le crossing over est moins facile qu'ailleurs, sans qu'il soit possible
de préciser, vu l'absence de documents cytologiques. On peut noter aussi
que les régions chromosomiques qui sont sensibles aux changements de
milieu montrent toutes un minimum d'influence d'un crossover sur un
autre crossover simultané dans la même région. — L. Cuénot.
Jo*
Zeleny (Charles). — La direction et la fréquence de mutation dans les séries
œil-barré d'allélomorphes multiples de Drosophila. — Les séries d'allélo-
morphes multiples sont intéressantes pour l'étude de la mutation, parce que
les changements affectent un matériel germinal unique. Chez Drosophila
melanogaster, une série d'allélomorphes comprend l'œil plein à 810 facettes
(forme sauvage), l'œil barré (58 facettes) très réduit, l'ultra-barré (22facettes;
coupé en deux fragments, enfin l'œil émarginé, qui présente une encoche.
Il y a trois places définies dans la série, où il peut y avoir mutation d'un
type à l'autre, de plein à barré, de barré à ultra-barré, etc., la seule direction
310
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de changement qui n'apas été observéeest celle de plein à ultra-bârré; ilpeut
y avoir passage dans un sens aussi bien que dans le sens inverse, ce qui
suggère des changements chimiques tels qu'un réarrangement d'atomes, et ne
s'accorde absolument pas avec la théorie de la présence et de l'absence. Un
changement considérable se produit tout aussi fréquemment qu'un saut de
minime importance ; les mâles et les femelles présentent autant de mutations
les uns que les autres; la température d'élevage n'a aucun effet sur la
quantité de mutations dans les différentes lignées ; il y a identité parfaite entre
les yeux barrés, provenant de mutation réverse d'ultra-barrè, et ceux qui
proviennent directement d'yeux pleins, ce qui suggère une fois de plus des
mutations d'ordre chimique. — L. Cuénot.
Payne (Fernandus) et Denny (Martha). — L'hérédité de Vœil orange
chez Drosophila melanogaster . — L'œil orangé est apparu dans la 6° géné-
ration d'une lignée mutante dite « reduced », chez 11 mâles; ces maies
furent accouplés à des femelles du type sauvage, ce qui donna une F< à
yeux rouges; la F2 est très polymorphe, les femelles sont toutes du type
sauvage ; les mâles comprennent des formes à yeux rouges, puis des formes
à yeux orangés et enfin une nouveauté (saumon) ; l'analyse montre que la
couleur orangée de l'oeil est due à deux gènes, enchaînés au chromosome
sexuel X : l'un d'eux, quand il est seul, conditionne la couleur saumon, l'au-
tre, appelé « modificateur du saumon », ne produit aucun effet visible quand
il est isolé, mais conditionne l'orangé quand il est associé au premier. Le
gène « saumon » est identique au « garnet » de Morgan. — L. Cuénot.
Lippincott (William A.). — Xouveaux fails sur l'hérédité du bleu chez
les Poules. — Le développement du pigment noir dans les races Orpington
et Andalouse, qu'elles soient noires, bleues, ou tachetées de bleu, ainsi que
chez les Langshan noires, dépend de l'action d'un facteur héréditaire domi-
nant désigné par le symbole P, pour lequel ces races sont normalement ho-
mozygotes; l'allélomorphe de P est 73; les individus homozygotes en p sont
blancs, comme dans les races blanches Wyandotte et Plymouth Rock. L'ex-
tension du pigment noir à toutes les plumes du corps, ce qui donne des
individus à coloration uniforme (s'il n'y a pas des facteurs de panachure), est
conditionnée par le facteur dominant E, trouvé chez les Andalouses, Or-
pington, Plymouth Rock blanc, Wyandotte blanc, Langshan noir, et très
probablement chez les Leghorn blancs ; l'apparence bleue des Andalouses et
des Orpington (bleues uniformes ou tachetées) est due à l'arrangement et à
la restriction du pigment noir, conditionnés par un facteur dominant R ; ce
facteur a été aussi trouvé, bien qu'il n'y soit pas habituel, chez les races
blanches de Wyandotte et Leghorn. Les relations mutuelles de R et E sont
telles qu'ils n'ont jamais été trouvés ensemble dans le même gamète; cela
peut s'expliquer de deux façons différentes : 1° ils sont allélomorphes et
occupent des points identiques dans des chromosomes homologues ; 2° cha-
cun d'eux est si fortement enchaîné avec l'allélomorphe récessif de l'autre
(Re) et (rE), que le crossing over n'apparaît que rarement ou pas du tout.
Les deux facteurs R et E sont indépendants de P dans leur transmission,
bien que leur expression visible dépende de sa présence; de plus, pour que
R s'exprime pleinement dans les régions du cou, du dos et du camail, il faut
aussi une influence coopérative de l'ovaire.
Les croisements permettent d'établir comme suit les formules héréditaires
des races étudiées : Andalouses et Orpington tachetées de bleu : PP(Re) (Re);
Andalouses et Orpington bleues : PP (Re) (rE); Orpington, Andalouses et
L'HEREDITE. 317
Langshan noirs : PP (rE) (rE); Plymouth Rock et Wyandotte blancs : pp
(rE) (rE). Si l'on trouve des individus cross-over qui produisent des gamè-
tes RE, on pourra obtenir une race qui donnera constamment des produits
bleus, ce qui est très désiré par les éleveurs, qui produisent les Andalouses
par croisement d'Andalouses PP (Re)(eR), ce qui donne seulement 50 o/0 du
pbénotype demandé. — L. Cuénot.
Lynch (Clara J.). — Oreilles courtes, mutation autosomique chez la Sou-
ris. — La mutation « oreilles courtes » a été trouvée dans un élevage sur
un grand nombre d'individus, et consiste en un raccourcissement notable
du pavillon, qui est moitié plus petit que chez la Souris normale; l'oreille
est aussi un peu moins large, mais épaisse et charnue. Le caractère « cour-
tes oreilles » est récessif par rapport au type normal, sans qu'il y ait d'in-
termédiaire; il est, d'après son comportement, logé dans un autosome, et
non pas dans le chromosome sexuel; enfin sa disjonction dans la F2 se fait
suivant les proportions numériques prévues dans les cas mendéliens typi-
ques. — L. Cuénot.
Wachter (W. L,.). — Faits concernant le linkage chez la. Souris. — On
connaît extrêmement peu de cas de linkage des facteurs chez les Mammifères ;
en particulier chez la Souris, sept des facteurs identifiés jusqu'à présent
sont logés dans autant de chromosomes différents. Les recherches de W.,
d'accord avec celles des investigateurs précédents, montrent que les paires
suivantes de facteurs sont logées dans des chromosomes différents : 1° les
gènes pour le pelage agouti (.4) et la panachure dominée (s); 2° les gènes
pour l'agouti et la panachure dominante (blancs à yeux noirs) ; 3° les gènes
pour les yeux roses (p) et la panachure dominante. — L. Cuénot.
Jones (D. F.). — Remarques de Collins sur la vigueur de la première géné-
ration des hybrides. — C'est un fait que beaucoup d'hybrides présentent une
vigueur remarquable, comparativement;'!, leurs parents (hybrides de Datura
à taille doublée, ceux de Nicoliana, de Maïs, de Noyers, les hybrides de
Poissons, etc.); on ne voit guère pour expliquer cette constatation qu'une
nouvelle combinaison factorielle comprenant les dominants de chaque parent
et constituant un meilleur ensemble; Collins pense notamment qu'il y a par
suite du croisement suppression des facteurs léthals. — La reproduction
consanguine n'a point par elle-même un effet délétère, elle fait passer les
êtres à une formule homozygote ou à peu près, sans aucunement modifier
les facteurs ; le résultat ne dépend que de la qualité des facteurs en jeu. —
L. Cuénot.
a) Frost (Howard B.). — Un cas apparent de ségrégation somatique de
deux facteurs enchaînés. — Un pied de Matthiola annua dont ies parents
étaient du type « mince » à fleurs simples, présentait des branches portant
des feuilles du type normal et des fleurs stériles doubles; si l'on admet qu'il
y a deux facteurs enchaînés dominants chez le type mince (S'D), il faut
admettre qu'un processus leur a substitué leurs allélomorphes s'd; la ségré-
gation a eu lieu dans quelques cellules du point végétatif. — L. Cuénot.
Clausen (R. E.) et Goodspeed (T. H.). — Hédéditè chez Nicoliana taba-
cum. II. Sur l'existence de variétés à fleurs rouges génétiquement distinctes.
— La variété purpurea a des fleurs rouges un peu plus foncées que macro-
phglla; le premier rouge est dominant sur le rose û.'anguslifolia et le blanc
d'alba, tandis que le second rouge {macrophylla et calgcina) est au contraire
318 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
récessif au rose clair d'angustifolia et de virginica. Il y a donc deux rouges
distincts au point de vue génétique, et on peut attribuer aux xliverses
variétés les formules suivantes :
Type rouge dominant : WW RR PP
rose clair WW RR pp
rouge dominé WW rr pp
blanc ww RR pp ou ww RR PP, ww rr PP, ww rr pp;
p conditionne le rose ; r, agissant sur p, change le rose en rouge ; w est
l'absence de pigment, quels que soient les autres facteurs. — Une variation
gemmaire a été observée sur un hybride macrophylla-alba, où une branche
à fleurs blanches s'est développée sur un pied à fleurs roses; un hybride
purpurea-alba portait des fleurs carminées d'un côté et rose clair d"un autre
(variation somatique). — L. Cuénot.
La variation
Bertin (Léon). — L'extrême variabilité des Epinoches roscovites. (G. R. Ac.
Se, CLXXIII, 602, J921.) [L'auteur signale le fait,- en le
rapportant à des conditions de salinité et de température. — M. Goldsmith
Burlingame (Leonas L.). — Variation and heredity in Lupinus. (Amer.
Natur., LV, 427-448, 1921.) [319
Carpentier (F.). — Sur l'endosquelette prothoracique de Gryllotalpa vul-
qaris. (Bull. Ac. roy. Belg., Classe d. Se. [5], VII, 125-134, 5 fig., 1921.)
[323
Detlefsen («L A.). — A neir imitation in the house Mouse. (Amer. Natur.,
LV, 469-473, 1921.) [319
Ernould (Maria). — Recherches analogiques et physiologiques sur les
racines respiratoires. (Mém. Cl. des Se. Acad. roy. Belg., 2e S., VI, fasc.
V, 52,23 fig., 1921.) L322
Newman (H. H.). — On the occurrence of paired madreporic pores and
pore-canals in the advanced Ilipennaria larvae of Aslerina (Patiria) mi-
niala, together with a discussion of the significance of similar structures
in other Echinoderm larvae. (Biolog. Bulletin, XL, 118-125, 3 fig., 1921.)
[320
a) Sundstroem (E. S.). — Studieson the adaptation of albino mice ta an arti-
ficially produced tropical chmate. I. Effect of the various factors composiug
a tropical climate on growth and fertility of mice. (American Journal of
Physiology, LX, N° 3, 397-415, 4 tableaux, 5 fig., 1922.) [320
b) Studies on the adaptation of albino mice to an artificially pro-
duced tropical climate . II. Relations of the Body Form and Especially the
surface area to the reactions released by and the résistance to a tropical
climate. (Ibid., 416-24, 2 tableaux, 2 fig.) [321
c) — — Studies on the adaptation of albino mice to an artificially produ-
ced tropical climate. III. Effect of the tropical climate on growth and pig-
mentation of hair and the dependence of thèse integumental functionson the
température coefficient lavo. (Ibid., 425-432.) [321
VARIATION. 319
d) Sundstroem (E. S.). — Studies on the adaptation of albinv mice tu an
artificially produced tropical climate. IV. Effeet of li'ght and heat on the
résistance of mice to acetonitrile. (Ibid., 434-41, 4 tableaux.) [322
e) — — Studies on thé adaptation of albino mice to an artiftciaUy produ
ced tropical climate. V. E/f'ect of humid heat on the Blood rhorphology
of mice. dbid., 443-47, 1 tableau.) [322
Vanderlinden (E.). — Quelques résultats d'observations phénologiques sur
des végétaux. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VI, 5*77-5(85, 1020.) [322
Zeleny (Charles). — Dccrease in sexual dimorphism of bar-ege Drosophila
during the course of sélection for lom and high facet nwuber. (Amer.
Natur., LV, 404-411, 1921.) |320
b. Formes de la variation.
a) Variation brusque.
Detlefsen ( J. A.). — Une nouvelle mutation chez la Souris. — Le peu de
fréquence des mutations chez les Mammifères peut être dû à une plus
grande stabilité du plasma germinatif, comparé à celui de Drosophila, ou au
fait que l'on examine rarement une aussi grande population que chez les
Insectes, ou encore ;ï l'effet fréquemment léthal associé avec les mutations
des Mammifères. Quoi qu'il en soit, les mutations des Mammifères sont
souvent similaires dans des groupes apparentés, et le fait qu'une mutation
d'un certain type a apparu dans une forme est l'annonce qu'une mutation
correspondante est possible et peut naître à son tour dans une autre forme
voisine; ainsi la mutation à yeux roses est connue depuis quelque temps
chez la Souris ; une mutation semblable a été décrite récemment chez les
Rats, et comme chez la Souris, elle réduit grandement la production du
pigment noir et brun, sans influer sur le jaune. On connaît chez les Rats et
les Cobayes des gènes qui appartiennent à la même catégorie que l'albinisme
et le chromogène général de la couleur, et D. en annonce la découverte chez
la Souris. Un jeune mâle pris dans une ferme éloignée de la ville présentait
des yeux- noirs avec un pelage blanc sale; plus tard, le poil prit une teinte
plus sombre, un peu brunâtre, la surface ventrale restant entièrement
blanche. Des croisements appropriés ont démontré que la mutation a donné
un troisième allélomorphe de la catégorie albinisme'-couleur, qui peut être
homologué provisoirement avec le Rat à pelage dilué et à. yeux rubis. Le
mutant donne des hybrides gris sauvage avec des noirs homozygotes, et
aussi avec des bruns panachés à yeux roses; avec des albinos, la mutation
est complètement dominante et les hybrides sont du type mutant. Dans
l'échelle de dominance, le nouvel allélomorphe occupe une place inter-
médiaire entre le facteur de l'albinisme (A ou c) et celui dé la couleur (C) ;
D. le désigne par le symbole Çd. — L. Cuénot.
Burlingame (Leonas L.). — Variation et hérédité chez Luj>inus — B.
s'est proposé d'étudier la variation et l'hérédité non pas chez £es espèces
horticoles, comme on le fait d'habitude, mais sur des espèces sauvages; il a
choisi les Lupins, difficiles à. définir au point de vue spécifique, ce qui sem-
ble indiquer que les espèces sont d'origine récente, et encore très proches
320 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les unes des autres. Certaines années abondent dans les champs de Califor-
nie les Lupinus Pipersmithi, vallicola apricus et nantis, toutes annuelles
et à fleurs bleues, mais faciles à distinguer par le systématiste : les deux pre-
mières sont auto-fécondées, tandis que la troisième est pollinisée par les
Hyménoptères; bien que ces Lupins produisent d'innombrables graines,
celles-ci germent d'une façon excessivement capricieuse A l'état sauvage,
les trois espèces ont présenté des mutations parallèles, portant sur la forme
et la couleur de la fleur, le port et la taille des pieds, la couleur et les mar-
ques des graines; les races à fleurs bleu-sombre et roses reproduisent leur
type ; des pieds à fleurs bleues striées de blanc sont hétérozygotes pour un
simple facteur qui correspond dans la condition homozygote à des fleurs
blanches; il y a aussi des fleurs bleu-clair en rapport aussi avec un seul
facteur allélomorphe à celui des fleurs bleu foncé et des fleurs striées de
blanc ; quelques mutations sont dominantes sur le type, le blanc est réces-
sif. — L. Cuénot.
rj) Variation corrélative.
Zeleny (Charles). — Décroissance du dimorphisme sexuel chez Droso-
phila à œil barré durant le cours d'une sélection pour les nombres le plus élevé
et le plus bas des facettes. — Dans la race de Drosophila à œil barré, le nom-
bre moyen des facettes des yeux est plus grand chez les mâles que chez les
femelles, bien que les chiffres obtenus soient en apparence continus. En
sélectant dans chaque génération les individus présentant le nombre le
plus bas, on obtient deux lignées, haute et basse. Or, au cours de cette sélec-
tion, la différence entre les sexes diminue assez vite, puis présente des
oscillations pour s'arrêter à un niveau constant, beaucoup plus bas qu'au
début. Z. pense que cette décroissance du dimorphisme est due à ce que
quelques-uns des facteurs conditionnant le nombre des facettes oculaires sont
sex-linked; il y a un degré considérable d'hétérozygotie pour ces facteurs
chez les femelles. Le processus de sélection amène une diminution de Thé-
térozygotie, et la valeur moyenne des femelles se rapproche de celle des
mâles. Quant aux fluctuations irrégulières, il est possible qu'elles soient
influencées par des facteurs extérieurs. — L. Cuénot,.
0 Cas particuliers.
Newman (H. H.). — Sur la présence de porcs madré poriques pairs chez
certaines larves d'Echinodcrmes. — Dans un de ses élevages d'Asterina mi-
niata, N. a rencontré une moitié de Bipinnaria présentant avec une symé-
trie plus ou moins parfaite, deux tubes hydrophores venant s'ouvrir dorsale
ment , à deux pores madréporiques. Un pareil fait a déjà été signalé par
divers auteurs chez d'autres Etoiles, et considéré comme un rappel ancestral
d'un stade à symétrie bilatérale, où les deux cœlomes, droit et gauche, se
mettaient en communication avec l'extérieur. D'après N., il s'agit tout sim-
plement d'un début de duplication tératologique, qui n'a pas plus de signifi-
cation phylogénétique que ladicéphalie ou la spina bifida chez les Vertébrés.
— Ch. PÉREZ.
c. Causes de la variation.
y) Influence du milieu et du régime.
a) Sundstroem (E. S.). — Eludes sur l'adaptation des souris albinos à un
VARIATION. 321
climat tropical artificiel. I. Action des différents facteurs entrant dans la
composition d'un climat tropical sur la croissance et la fécondité des souris,
— L'exposition à la lumière artificielle à la température ordinaire accélère
la croissance des souris. Le confinement clans une atmosphère constamment
chaude et humide retarde le développement des souris transférées dans ce
nouveau climat dès leur séparation de leurs mères. Les générations succes-
sives de souris nées dans un milieu chaud et humide se comportent
différemment dans leurs réactions vis-à-vis de ce milieu. La première géné-
ration peut se développer normalement; le climat chaud peut avoir une très
grande action sur la deuxième génération, du moins quant à sa croissance.
Finalement une adaptation de race peut se produire. L'exposition à la lumière
artificielle, dans une atmosphère chaude et humide, augmente l'action retar-
datrice sur la croissance de ce dernier facteur climatérique. La circulation
d'air chaud et humide neutralise en partie l'action défavorable pour la
croissance de l'atmosphère tropicale. La croissance du mâle est moins
retardée par un milieu défavorable et plus accélérée par les facteurs clima-
tériques qui stimulent le développement que celle de la femelle. La crois-
sance des souris nées dans le nouveau milieu et dont le développement
intrautérin a commencé hors de ce milieu, est plus rapide que celle des
animaux transférés dans ce même milieu en pleine croissance. Les varia-
tions élevées de poids qui se produisent dans un climat tropical artificiel
dépendent de la résultante de l'action de facteurs climatériques opposés
dont les uns accélèrent et les autres retardent la croissance. Quand la
fécondité d'une colonie de souris est normale, elle n'est pas nécessairement
diminuée par le confinement dans une chaleur humide pendant plusieurs
générations. — Paul Boyer.
6)Sundstroem (E. S.j. — Études sur l'adaptation des souris albinos à un
climat tropical artificiel. II. Relations entre la morphologie, spécialement de
la surface corporelle, et les réactions produites par un climat tropical;
résista7ice à ce climat. — L'action retardatrice sur la croissance des souris
d'un climat tropical aide à combattre réchauffement du corps et est due à
l'augmentation de la surface du corps qui accompagne le poids du corps
moins élevé. L'animal peut augmenter encore ses facultés de refroidisse-
ment par certaines modifications des caractères morphologiques, tels que
l'accroissement des parties périphériques des corps. Mais tandis qu'une
certaine résistance à des températures plus élevées peut être acquise par
les animaux qui ont été adaptés à la chaleur extérieure, ceci ne s'applique
pas au milieu dans lequel la lumière et l'humidité sont les facteurs clima-
tériques prédominants. — Paul Boyer.
c) Sundstroein (E. S.). — Etudes sur l'adaptation des souris albinos à un
climat tropical artificiel. III. Action du climat tropical sur la croissance et
la pigmentation des poils: rapport entre ces fonctions des téguments et la loi
du coefficient de température. — Les souris qui sont subitement transportées
d'un milieu chaud dans un milieu froid, répondent rapidement à ce chan-
gement par une accélération de la croissance des poils. La croissance du
système pileux n'est pas modifiée chez les souris exposées pendant 2 mois
à la chaleur humide. Chez l'homme les cheveux poussent plus rapidement
dans un milieu froid. Les poils des souris albinos qui ont été exposées à la
chaleur humide ou à de fortes radiations lumineuses, peuvent acquérir le
pouvoir de produire du pigment. Ce pouvoir est limité d'abord à des indi-
vidus d'un certain type, mais, comme on l'observe également sur les rats, il
322 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
peut, dans les générations suivantes, s'étendre aux autres individus. Il est
faux que les albinos n'ont pas d'enzymes productrices de pigment, et l'im-
possibilité d'extraire cette enzyme est- seulement due à sa présence en quan-
tités minimes. Les processus Ghimiques qui contrôlent la croissance et la-
pigmentation de poils possèdent des coefficients de température différente.
Tandis qu'un climat froid paraît plus favorable à la croissance des poils,
la température optima pour la formation du pigment paraît tomber avec
la valeur de la chaleur tropicale. Les petites quantités d'enzyme produc-
trice de pigment qui existent dans la peau des albinos peuvent devenir
actives seulement dans un milieu climatérique dans lequel la température
cutanée de ces animaux est voisine de la température optima de la réaction
de l'enzyme. Il est possible qu'une corrélation existe entre la pigmentation
des souris et les facteurs qui contrôlent le métabolisme interne de celles-ci.
— Paul Boyer.
d) Sundstroem (E. S.). — Etudes sur l'adaptation des souris albinos à un
climat tropical artificiel. IV.. Action de la lumière et de la chaleur sur la
résistance des souris à l'acëtonitrile. — La résistance des souris à. l'acétoni-
trile n'est pas augmentée quand l'animal vit dans une atmosphère chaude et
humide; on observe plutôt une légère diminution de cette résistance. La
résistance à l'acétonitrile étant une bonne méthode pour éprouver l'activité
du corps thyroïde, S. déduit de ces faits que le climat tropical, au moins pour
les souris, peut diminuer les besoins du corps en hormone thyroïde. Le retard
de croissance des souris, observé dans une atmosphère humide et chaude,
n'est pas attribuable à la stimulation de l'activité thyroïdienne. La résistance
des souris exposée à une vive lumière à la température ordinaire de la
pièce est légèrement diminuée. — Paul Boyer.
e) Sundstroem (E.S.). — Etudes sur l'adaptation des souris albinos à un
climat tropical artificiel. V. Action de la chaleur humide sur la morphologie
du sang des souris. — On observe une augmentation du nombre des globules
rouges chez les souris qui, pendant la plus grande partie de leur vie ou
depuis leur naissance, ont été confinées dans une atmosphère chaude et
humide. Ce changement est du en premier lieu à l'épaississement du sang.
Le taux des globules blancs diminue chez les souris gardées dans une
atmosphère chaude et humide. Cette diminution est due à la grande sensi-
bilité des organes leucopoiétiques vis-à-vis d'une élévation de température.
— Paul Boyer.
Vanderlinden (E.). — Quelques résultats d'observations phénologiques
sur des végétaux. — L'influence des variations thermiques sur l'apparition
des fleurs est plus intense sur les espèces ligneuses que sur les formes her-
bacées parce que, semble-t-il, chez les premières les matières de réserve
accumulées en vue de la formation des fleurs se trouvent dans les organes
aériens, donc sont affectées fortement par les variations de température,
tandis que chez les plantes herbacées ces réserves sont souterraines, par
conséquent soumises à une température plus régulière. Chez les espèces
herbacées, les écarts entre les dates extrêmes de floraison obéissent à une
périodicité, ce qui est une conséquence de la loi de l'optimum : considérables
jusque vers avril, ils sont minimum vers le début de juin pour augmenter
progressivement après (climat d'Uccle). — P. Remy.
Ernould (Maria). — Recherches anatomiques et physiologiques sur les .
ORIGINE DES ESPECES. 323
racines respiratoires. — Le Palmier Livisiona aus tr al is possède, lorsqu'il est
cultivé en sol modérément arrosé, un système radiculaire entièrement sou-
terrain avec seulement quelques pneumatodes; si on le fait vivre dans un
sol très boueux, donc très pauvre en oxygène, on provoque l'apparition de
racines dressées et de pneumatodes sur les racines aquatiques, caractères
que possèdent les plantes de la mangrove et des zones d'inondation des
fleuves tropicaux. L'apparition chez ces plantes des racines aériennes, aux-
quelles l'auteur reconnaît avec Karsten (1893) un rôle respiratoire, est un
phénomène d'adaptation à une insuffisance d'aération. — P. Remy.
Carpentier (F.). — Sur V endosquelelte prothoracique de Gryllotalpa
vulgaris. — L'endosquelette de cet Insecte fouisseur diffère sensiblement de
celui des formes épigées, ce qui est dû au mode de vie de l'animal. Alors
que chez les Insectes à vie épigée les mouvements des membres antérieurs
se font surtout de l'arrière à l'avant et vice versa, chez G. v. les mêmes
membres, pour déblayer la galerie, donnent leur plus grand effort de
dedans en dehors, ce qui entraîne un déplacement vers l'intérieur du point
d'appui de la hanche, le condyle pédifère ; le muscle, très développé, dont
la contraction chasse la patte en dehors, est contenu dans un espace néo-
formé situé entre chaque lamelle pleurale et le bord externe réfléchi du
notum; l'apparition de cet espace extra-pleural entraine une forte réduction
de l'espace régnant entre les lamelles pleurales droite et gauche, qui ne
recèle que les muscles relativement faibles dont la mission est de ramener
la patte en dedans. Les furca et furcula sont bien développées, ce qui
s'explique par la nécessité de renforcer les insertions musculaires du côté
ventral, où la membrane intersegmentaire qui unit le prothorax à l'arrière-
tronc est particulièrement lâche. Un corselet plus ou moins pédoncule,
capable de mouvements très amples, caractérise toujours les fouisseurs ou
« bipartis », dont G. est le type. — P. Remy.
I, 'origine des espèces
Allen ("William Ray). — Studies of the biology of freshwater Mussels.
Expérimental studies of the food relations of certain Unionidsc. (Biolog.
Bull., XL, 210-241, 1921.) [330
Barbey (A.). — Contribution à l'étude des Cérambycides xylophages : .Ego-
soma scabrieorne Scop. (Ann. Soc. Linn. Lyon, LXVIII, 187-195, 3 fig.,
1922.) [328
Beauchamp (P. de). — Sur un nouveau Plagiostomum (Turbellariés Rhab-
docœles) et ses rapports avec un Isopode. (Bull. Soc. zool. France, XLVI,
109-176, 1921.) [Description d'un Turbellarié nouveau qui vit
sur la face ventrale des Idotées, mais bien plus fréquemment sur
les mâles que sur les femelles. La ponte a lieu à peu près exclusivement
au voisinage de l'orifice génital du mâle. L'auteur croit à une
attraction par une sécrétion accessoire, s'échappant de l'orifice
mâle, et spécialement active sur les Rhabdocœles gravides. — A.Robert
Bois (D.). — Présentation d'échantillons du Maïs attaqués par leCharbon du
324
L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Mai/s et à inflorescences androgynés. (Bull. Soc. Path. vég., VIII, 1 3*J ,
1921.) [330
a) Brecher (Leonore). — Die Puppenfarbungen der Yanessiden, Vanessa
Jo, Y. urticue, Pyrameis cardui, P. atalanta. (Anzeig. d. Akad. d. Wis-
senschaft. in Wien, Nos 7 et 8, 1921.) [337
b) Die Farbanpassung der Puppen durch das Uaupenauge. (Anzeig.
cl. Akad. d. Wissensehaft. in Wien, N"s 2-3, 1922.) [337
c) Die Puppenfarbungen der Yanessiden, IL (Anzeig. d. Akad. d.
Wissensehaft. in Wien, N"s 2-3, 1922.) [338
Brues (Charles T.) and Glaser (RudolfW.). — A symbiotic fungus occur-
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299-324, 2 fig., pi. 1-3, 1921.) [332
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(Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 131-134, 1 fig., 1922.)
[La larve de Taupe-Grillon porte sur le
front, dans le plan sagittal, une lame chitineuse mince, à bord sineux,
qu'il est permis de considérer comme un appared de rupture. — P. Remy
Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Remarques sur la présence de Niphargus
aquilex dans les différentes sources des environs de Nancy. (Bull. Soc.
Zool. Fr.,XLVI, 34-37, 1921.) , [326
Debaisieux (P.). — Nolessurdeux Coccidies des Mollusques. Pseudo-Klossia (?)
patellaeet P.chilonis. (La Cellulle, XXXII, 233-243, 2 pi.) [333
Derville (H.). — Note sur l'èclosion des Tétricines (Orthopt. Locuslidae).
(Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 133-139, 1922.) [330
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« Molle », Hypomyces perniciosus. (Bull. [Soc. Path. vég., VIII, 105-100,
1921.) [336
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Galippe (V.) et Souffland (Mme G.). — Recherches sur la présence dans
les météorites, les pierres dures, les minerais, le quartz, le granité, le basalte,
les cendres ou les laves volcaniques, d'organites susceptibles de reviviscence
et sur leur résistance aux hautes températures. (C.R. Ac.Sc, CLXXII, 1252,
1921.) [333
Gaschott (Otto). — Zur P/iyloyenie von Psithyrus. (Zool. Anz., LIV, 225-
231, 9 fig., 1922.) [338
Gruyer(P.). — Observations sur la biologie du Tuberculina persicina Ditm.
(Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXVII, 131-133, 1921.) [330
Holmgren (Nils). — Yergleichendes iiber den Kopf'bau der Crustaceen und
Hexapoden. (Arkiv f. Zool. utg. K. Svenska Vetenskapsak., XIII, N° 5,
59 pp., 17 fig., 1920.) [Certaines ressemblances des deux groupes,
très générales, indiquent une parenté très éloignée, tandis que d'autres,
parfois très intimes, sont le résultat d'une convergence du développement,
et, par suite, ne peuvent servir à établir une parenté proche. — P. Remy
Hubbs (Cari L.). — The ecology arid life-hislory of Amphigonopterus aurora
ORIGINE DES ESPECES. 325
and of other viviparous Perches of California. (Biolog. Bull., XL, 181-
209, 5 fig., 1921.) [327
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(Bull. Soc. Zool. Fr., XLVI, 18-22, 1921.) [338
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a) Mesnil (F.). — Variété des voies d'accès des parasites sanguicoles à
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b) La « flagellose » ou leptomoniase des Euphorbes et des Asclëpiada-
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Miège (E.). — Sur une invasion des Céréales au Maroc par le Sesamia
nonagrioides. (Bull. Soc. Path. vég., VIII, 145-147, 1921.) [335
Peyronel (B.). — Nouveaux cas de rapports mycorhiziques entre Phanéro-
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Picard (F.). — Contribution à l'étude des parasites de Pieris brassicœ L.
(Bull. biol. Fr. etBelg., LVI, 54-130, 1922.) [334
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porus maculatus P. Râliez. (C. R. Soc. biol., LXXXV, 967-970, 7 fig.,
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Wissensch. in Wien, 7 et 8, 1921.) [337
Przibram (Hans) und Brecher (Leonore). — Die Farbmodifikationen der
Stabheuschrecke Dixippus morosus. (Anzeig. d. Akad. d. Wissenschaft in
Wien, 14, 1920.) [336
Przibram (Hans) und Dembowski (Jan). — Der Einfluss gelber und
schwarzer Umgebung der Larven au/' die Fleckenzeichnung des Yollmol-
ches von Salamandra maculosa forma typica. (Anzeiger d. Akad. d. Wis-
senschaft in Wien, N° 14, 3920.; [336
Riel (Ph.). — Notes mycologiques : I. Sur la toxicité d' Entoloma spéculum
Fries. — 77. Sur un cas de soudure de deux Champignons différents [Gom-
phidius et Boletus). (Ann. Soc. Linn. Lyon, LXVIII, 209-211, 1922.)
[L'ingestion d'E. spéculum, dont la toxicité était ignorée, détermine des
accidents généraux très analogues à ceux produits par l'absorption d'E.
lividum. — Un G. roseus et un B. bovinus soudés ont un aspect identique
a celui des Champignons géminés appartenant à une même espèce ; on
peut se demander si ces derniers se développent à partir d'une seule spore,
comme on l'a prétendu, ou bien de spores différentes donnant chacune
un individu qui se soude par la suite avec son voisin. — P. Remy
Uhlenhut (Eduard). — Observations on the distribution and habits of the
blind Texan cave Salamander, Typhlomolge Bathbuni. (Biolog. Bulletin,
XL, 73-104, 14 fig., 1921.) [326
l'année biologique. , 22
32<i L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Vandel (A.). — A propos de la note de MM. Cuénot et Mercier. (Bull. Soc.
Zool. Fr., XLVI, 37-40, 1921.) [326
Willem (Victor). — L'habitat et les allures du Collembole marin Actaletes.
(Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg. [5], VI, 524-540, 1920.) [329
a) Yakowlev (N. N.). — Ueber den Parasitismus der Wùrmer Myzosto-
midae auf den paldozoischen Crinoiden. (Zool. Anz., LIV, 287-291, 3 fig.,
1922.) [335
b) Ueber den Commensalismus der paldozoischen Gastropoden der
Gattung Platyceras mit den Crinoiden. (Zool. Anz., LIV, 291-294, 3 fig.,
1922.) [333
a. Fixation des variations. Formation de nouvelles espèces.
Cuénot (L.) et Mercier (L.). — Remarques sur la présence de Niphargus
aquilex dans les différentes sources des environs de Nancy. — Pour C. et M. les
Niphargus vivent depuis le glaciaire dans les sources pérennes et à tempé-
rature assez constante de la région de Nancy, en compagnie de Planaria
alpina, type des reliques glaciaires sténothermes. Dans les sources incons
tantes on ne rencontre ces animaux qu'exceptionnellement et après forte
pluie : là ils proviennent manifestement des nappes phréatiques. Ils ont
d'abord habité les eaux froides de surface et ont pu se maintenir dans les
sources dont la température a peu varié ; ils sont entrés dans le domaine sou-
terrain lors du relèvement de température de l'époque post-glaciaire.
Leurs caractères cavernicoles ont apparu sans lien avec la vie souterraine :
ils sont préadaptés. — A. Robert.
Vandel (A.). — A propos de la note de MM. Cuénot et Mercier. — Pour
V. les Niphargus vivent exclusivement dans le domaine souterrain ; ils
n'apparaissent que fortuitement dans les sources en communication avec
les nappes souterraines, d'où ils ne s'écartent jamais, tandis que Planaria
alpina descend dans les ruisseaux jusqu'à 7 ou 8 kilomètres en aval des
sources. Il se peut néanmoins que les Niphargus aient eu un certain degré
de préadaptation avant de pénétrer dans le domaine souterrain. Les expé-
riences de Sexton et Wing, Allen et Sexton et autres ont montré que l'ori-
gine de la cécité devait être cherchée ailleurs que dans les conditions
d'éclairement. Mais il est possible qu'une fois le processus déclanché, les
conditions de milieu soient intervenues pour achever la régression des yeux.
— A. Robert.
c. Adaptations. Œcoloqie.
Uhlenhuth (E.). — Distribution et mœurs de la Salamandre cavernicole
aveugle du Texas, Typhlomolge Rathbuni. — ■ La Typhlomolge Rathbuni est
une Salamandrine décolorée et aveugle, connue depuis qu'en 1895 les pre-
miers exemplaires furent ramenés des eaux souterraines à la surface, dans
le bassin d'un puits artésien foré à San Marco, Texas. U. s'est livré à une^
exploration méthodique des eaux souterraines de la région, et décrit diverses
grottes où cet intéressant Batracien a été rencontré. Il s'agit de cavernes de
dissolution, déterminées par des cours d'eau devenus souterrains, dans une
ORIGINE DES ESPECES. 327
formation crétacée dite calcaire d'Edwards, qui surplombe en balcon la plaine
du Rio Grande. La nappe du puits artésien est seule dans un niveau différent,
effondré à la suite d'une faille d'époque éocène ; mais il est bien vraisem-
blable qu'il y a une communication actuelle entre cette nappe et les ni-
veaux aquifères précédents. Toutes ces « eaux douces » ont un ensemble
de caractères communs, même saveur, même température de 21°,5 C,
même faune de Crustacés, représentée par un Isopode Cirolanides texensis,
et surtout par une Crevette, Palœmonetes antrorum, compagnon constant
de la Typhlomolge, bien que U. ne spécifie pas qu'elle constitue sa nourri-
ture. Il semble bien que la Typhlomolge recherche comme habitat dans ses
diverses stations, les poches d'eau souterraines situées profondément, c'est-
à-dire soumises à une pression notable, et complètement pleines, c'est-à-dire
sans contact direct avec une chambre à air. L'observation des individus
vivants montre qu'ils ne réagissent guère aux ébranlements de l'eau dans
leur voisinage, non plus qu'à la présence d'une proie; rien ne sert de mettre
un appât dans les pièges destinés à les capturer, et dans lesquels ils ne se
prennent qu'en pénétrant par hasard. En captivité on n'a réussi à leur faire
mangerque de toutes jeunes larves d'Axolotl. Par son allure générale, sa nage,
son mode d'alimentation, la Typhlomolge ressemble beaucoup aux larves de
YEurycea (Spelerpes)rubra. Mais les recherches faites pour trouver dans les
grottes une Eurycea qui serait sa forme adulte n'ont amené jusqu'ici aucun
résultat; le seul autre Batracien que l'on y ait rencontré est le Plethodon
giutinosus, qui est évidemment sans aucun rapport avec elle. Il s'agit donc
d'un type vraiment pérennibranche ; Miss Emmerson a d'ailleurs signalé
que cette espèce est dépourvue de thyroïde ; si l'on se rappelle le rôle que
joue cette glande dans la métamorphose, et l'absence de métamorphose chez
les têtards qui en ont. été privés, ce fait est très suggestif. 11 serait fort inté-
ressant de contrôler si d'autres Pérennibranches, comme le Protée, ne
seraient pas également dépourvus de thyroïde. — Ch. Pérez.
Hubbs (C. IL.). — Éthologie de V Amphigonopterus aurora jet de quelques
autres Percoïdes vivipares de Californie. — On rencontre, dans les eaux
tout à fait littorales de la Californie, un petit groupe de Poissons Percoïdes,
constituant la famille des Embiotocidés, dont l'une des plus intéressantes
caractéristiques est la viviparité. Les quelques espèces de cette familles sont
presque toute génériquement distinctes, et présentent toutes en commun
certains caractères anatomiques en rapport avec la viviparité. Il y a là des
arguments en faveur de l'ancienneté de ce petit groupe, où la viviparité a
dû s'établir antérieurement à la diversification des types actuels. H. qui a
publié récemment une révision de la famille (Proc. Biol. Soc. Washington,
t. 31/1918), consacre le présent mémoire à une étude éthologique surtout
relative à Y Amphigonopterus aurora, mais où sont aussi invoqués comme
termes de comparaison les autres types de la famille : le Micropterus mini-
mus, Y Embiotoca jacksoni, YE. lateralis,Y Hypsurus caryi et le Cymatogaster
aggreyatus. Pour cette dernière espèce, Eigen.mann avait déjà entrevu [Bull.
U. S. Fish. Comm., t. 12, 1894) que, l'accouplement ayant lieu en juin ou au
début de juillet, la fécondation des œufs n'avait cependant lieu qu'au mois
de décembre suivant, les spermatozoïdes étant conservés dans l'intervalle
dans les voies génitales de la femelle. H. confirme le fait par l'observation
de l'accouplement, précisément au moment où la femelle émet ses embryons.
Il doit en être de même chez VA. aurora. L'accouplement coïncidant avec
l'époque de parturition, les spermatozoïdes doivent être emmagasinés jus-
qu'à la fin de l'automne, l'hiver ou le commencement du printemps, époque
328 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
où doit avoir lieu la fécondation et où commence le développement des
œufs ; il s'écoule donc une année entre le moment de l'accouplement et la
naissance des jeunes.
La viviparité a eu pour conséquence la réduction considérable de la masse
de vitellus, et les œufs sont revenus à un type de segmentation presque
holoblastique (Eigenmann). Les embryons présentent des dispositions adap-
tatives particulières; plongés dans le liquide nutritif ovarien qui les baigne, et
dont la circulation est assurée par des mouvements ciliaires, ils se nourris-
sent en l'absorbant, grâce à leur intestin terminal, hypertrophié, et garni de
longues villosités vasculaires ; le siège de la respiration est constitué spécia-
lement par les nageoires, surtout les dorsales, hypertrophiées distalement,
et dont les membranes interradiales sont munies d'un très riche réseau capil-
laire. Juste après la naissance se place une transformation, d'adaptation à
à la vie libre, qui peut être qualifiée de métamorphose : la pigmentation
tégumentaire s'accuse, la chair devient plus ferme, les nageoires verticales
deviennent relativement plus courtes, moins flexibles, et leur réseau vascu-
laire régresse; l'intestin postérieur prend une allure normale.
L'apparition des caractères sexuels se fait déjà d'une manière précoce
chez les embryons de 12 mm. de long et, parmi les jeunes, au moment de
la naissance, qui ont 30 à 35 mm., et atteignent un quart ou un tiers de la
taille maternelle, les mâles sont sexuellement mûrs, leurs testicules conte-
nant des spermatides en transformation et des spermatozoïdes achevés,
exactement comme ceux des mâles de un, deux, trois ou quatre ans, qui
présentent à cette même époque leur période de maturité. Peu de temps
après, les mâles qui ont à peine dépassé la taille de naissance, sont déjà
épuisés. II est donc bien vraisemblable qu'un premier accouplement a lieu
précisément dès la naissance, correspondant aux embryons que les jeunes
femelles mettront en liberté à la fin de leur première année. D'année en
année, les femelles augmentant de taille incubent un plus grand nombre
d'embryons, et chacun de ceux-ci atteint un,e taille un peu plus grande :
5 à 9 embryons dans les femelles d'un an, 10 à 15 dans les femelles de deux
ans, 16 à 30 dans les vieilles femelles de trois ou quatre ans.
H. donne aussi des indications sur le rapport numérique des sexes, sur
les annuli des écailles, et utilise la considération de ces dernières pour éta-
blir la courbe de croissance l'A. aurora. — Ch. Pérez.
Barbey (A.). — Contribution à l'étude des Cërambycides xylophages :
JEgosoma scabricorne Scop. — Les œufs, déposés dans les blessures et trous
du bois, et non sur l'écorce comme ceux du Capricorne du Chêne, donnent
naissance à une larve qui, sitôt éclose, creuse ses galeries dans la matière
ligneuse pourrie ou en voie de dessiccation, pas dans l'écorce et l'aubier ni
dans le bois sain et en sève ; arrivé au terme de la vie larvaire, qui durerait
de deux à trois ans, l'animal creuse au mois de juin une chambre de nym-
phose dans laquelle il se loge parallèlement aux libres ligneuses, la tête
étant orientée vers un tampon de débris ligneux qui obture l'ouverture de
la chambre et deviendra le trou de sortie de l'imago. La période de nymphose
dure deux ou trois semaines; l'adulte sort à la fin juillet, mène une vie
aérienne noctambule pendant quinze à vingt jours et meurt après s'être re-
produit. — P. Remy.
Lacroix (J.-L.). — Etudes sur les Chrysopides. — Après avoir hiverné
dans un cocon à l'état larvaire et nymphal, la Chrysopa perla sort en mai à
l'état adulte, pour mener une vie sans doute de courte durée, s'alimentant
ORIGINE DES ESPECES. 329
de liquides sucrés et de Pucerons ou autres Insectes mous qu'elle dévore
entièrement. Les œufs, pondus isolément en juin-juillet, sont reliés au sup-
port par un très fin pédicule soyeux, obtenu par durcissement d'un liquide
transparent, visqueux, que la femelle dépose avec l'extrémité de l'abdo-
men et étire ensuite lentement, immédiatement avant la ponte ; ce dis-
positif ne préserverait pas la ponte de l'attaque d'autres animaux, mais l'iso-
le"rait de l'humidité du support. Après une période embryonnaire d'une hui-
taine, de jours a lieu l'éclosion ; l'auteur décrit avec détails les différentes
phases de la sortie de l'embryon, le mode de vie de la larve, la construction
du cocon et l'éclosion de l'imago. — P. Remy.
Juday (Ch.). — Observations sur les larves de Corcthra punctrpennis. —
Les larves de Corethra punctipennis constituent de beaucoup la forme ma-
croscopique dominante dans la faune benthique du lac Mendota (Madison,
Wisconsin); on en compte en moyenne 18.000 par mètre carré de surface du
fond, et leur poids représente plus de huit fois celui de tous les autres orga-
nismes ensemble. Ces larves se tiennent pendant le jour dans la vase, à un
niveau privé d'oxygène dissous, double protection contre leurs ennemis
éventuels; elles ne s'élèvent dans l'eau qu'après le coucher du soleil. Outre
diverses observations éthologiques, J. s'est livré à des recherches statisti-
ques de fréquence suivant la profondeur; il a aussi évalué le poids vif et le
poids sec de la population totale du lac (1318 et 110 tonnes métriques par
an); enfin il a analysé chimiquement les larves; leur teneur à la fois en
protéine et en graisse en fait un excellent aliment pour d'autres organismes.
— r Ch. PÉREZ.
"Willem (Victor). — L'habitat et les allures du Collembole marin Actaletes.
— Ce Collembole carnassier de Wimereux s'abrite à marée haute dans les
anfractuosités des rochers de grès remplies d'air; bien que sous-marin, il a
une respiration aérienne et a conservé un appareil trachéen ; ces animaux,
surtout ceux qui viennent de manger ou qui ont précédemment beaucoup
sauté, ont une tendance à former des agglomérations, phénomène qui appa-
raît comme une réaction où l'attouchement particulier et la poussée en ar-
rière d'une antenne déterminent une inhibition des mouvements locomo-
teurs. La locomotion, très activée par un éclairage intense, se ralentit jusqu'à
arrêt complet à l'obscurité. Les Actaletes manifestent sur la plage ou au la-
boratoire un phototropisme positif; des animaux recueillis sur la plage s'ag-
glomèrent après un séjour dans un endroit sombre; s'ils sont alors dispersés
par une agitation mécanique, ils ne manifestent pas de phototropisme positif,
mais courent dans tous les sens avant de s'agglomérer à nouveau; il y a là
intervention d'un comportement nouveau, difficile à analyser, qui masque le
phototropisme positif. Actaletes manifeste constamment un géotropisme né-
gatif qui détermine les Collemboles qui sont sortis de leur retraite à marée
basse à se déplacer en hauteur et à regrimper immédiatement sur le rocher
au pied duquel un saut les a jetés (ceci contrarie leur dispersion dans le sens
horizontal) ; en outre, ce géotropisme les amène, après leur rentrée dans
une anfractuosité, à gagner le haut des cavités dont l'eau va envahir les
régions inférieures. — P. Remy.
Lichtenstein (J.-L.). — Sur la biologie d'un Chalcidien. — L'auteur a
décrit antérieurement un Chalcidien nouveau, Y Habrocijtus cionicida, para-
site des coques contenant les larves et les nymphes de Cionus thapsi, un
Curculionide. Comme chez d'autres Hyménoptères perforants, la femelle
330
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
avant de pondre, perce la coque de l'hôte avec sa tarière et suce le liquide
nutritif qui s'en écoule. Mais pour Y Habrocytus une difficulté se présente : la
larve n'occupe pas tout l'espace de la coque et lorsqu'elle est blessée par la
tarière, son sang n'arrive pas à l'orifice. Comment le parasite peut-il s'en
nourrir? L'auteur a observé le manège d'un Habrocytus : après avoir dardé
de coups de tarière la nymphe contenue dans une coque, la femelle reste
pendant assez longtemps (1/2 heure) immobile, la tarière légèrement en-
foncée dans la nymphe; pendant ce temps un liquide sécrété s'écoule le
long de la tarière et l'entoure comme d'une gaine en se solidifiant. Lorsque
la femelle retire sa tarière, il reste ainsi un tube très fin et, par ce tube, elle
pompe les sucs de sa victime. — L'auteur ne pense pas, comme Roubaud,
que la recherche de la nourriture ait été la fonction primitive de la tarière ;
il lui semble, au contraire, que la perforation n'était primitivement liée qu'à
la ponte et que son adaptation aux besoins nutritifs est secondaire. —
M. GOLDSMITH.
Derville (H.). — Note sur l'êclosion des Tétrieines. — Lors de l'éclosion,
la coquille de l'œuf des Tétrieines ( Tetrix Kiefferï) est d'une façon cons-
tante fendue longitudinalement sur la face ventrale, dans la région supérieure
et au niveau de la tête; cette déchirure particulière est due non pas à l'exis-
tence d'une ligne de moindre résistance dans la coquille, mais à la présence
au-dessus du labre, entre les antennes, d'un appareil de rupture formé d'une
lame denticulée. Cet organe, construit sur le type de celui des Phasgonu-
rides, est beaucoup moins résistant que ce dernier, ce qui est parfaitement
en rapport avec la fragilité de l'enveloppe de l'œuf, rendue mince et friable
par le morcellement de l'exochorion et la présence d'un abondant dépôt
calcaire. — P. Remy.
BugniomE.). — Éludes relatives à l'anatomie et à l'embryologie des Vers
luisants ou Lampyr ides. — L'auteur décrit quelques particularités anatomi-
ques intéressantes des L. : mandibules canaliculées servant à l'inoculation
dans le corps de la proie d'un virus toxique, stupéfiant et digestif, sécrété
par l'estomac; bouche et pharynx bivalve destinés à la succion des aliments
liquides; tubes de Malpighi anastomosés par paires ; papilles anales, organes
adhésifs et de nettoyage ; organes lumineux qui existent chez la larve et la
nymphe des deux sexes et qui, lorsqu'ils doivent s'atrophier, ne le font
qu'au moment de la métamorphose, etc.; puis il fait une étude morphologi-
que etanatomique des embryons et des jeunes larves à différents stades du
développement ; il remarque ainsi que la disposition en forme d'anse des
tubes de Malpighi ne résulte pas d'une anastomose secondaire, mais qu'elle
apparaît déjà d'emblée au début de la vie embryonnaire ; il est d'accord
avec R. Dubois pour reconnaître que les organes phosphorescents ont une
origine ectodermique et seraient formés d'invaginations semblables à celles
qui engendrent trachées et stigmates. — P. Remy.
Allen. — Etudes sur la biologie des Naiades; expériences sur l'alimentation
de quelques Unionidœ. — A. étudie l'éthologie alimentaire d'un certain
nombre d'Anodonta, Lampsilis, Quadrula, etc., appartenant à la faune
lacustre de l'Indiana; quelques types fluviatiles ont été aussi examinés à
titre de comparaison. L'ingestion des aliments est, chez ces Mollusques, un
processus mécanique, fonctionnant en quelque sorte sans arrêt et d'une
façon automatique. Il n'y a jamais ingestion de sable, au moins chez les
formes lacustres; l'ingestion de vase est elle-même faible; les cils de l'épi-
ORIGINE DES ESPECES. 331
théliuni intestinal seraient d'ailleurs impuissants à déterminer la progres-
sion de ce matériel lourd. Il n'y a pas non plus ingestion automatique de
tous les débris organiques en suspension dans l'eau ; mais bien une sélec-
tion où les branchies et surtout les palpes labiaux ont un rôle essentiel.
L'état de gravidité des branchies diminue d'une façon considérable l'activité
respiratoire et alimentaire de ces organes.
Si l'ingestion est automatique et continue, il est loin d'en être de même
de la digestion proprement dite qui s'exerce d'une façon très variable sui-
vant les besoins physiologiques de l'animal, comme on en peut juger par la
proportion de matériaux non digérés dans le contenu intestinal. On est
jusqu'ici assez mal documenté sur ce qui constitue la véritable nourriture
des Unionidse. L'étude du contenu intestinal renseigne plutôt sur les maté-
riaux non digérés que sur les véritables aliments. A. a cherché à déter-
miner expérimentalement la qualité alimentaire des divers ingesta en
examinant dans quelle mesure ils provoquent, chez des animaux préalable-
ment tenus en inanition, la régénération de la tige cristalline, dont le
jeune détermine comme on sait l'atrophie. La restauration de cette tiga.
n'est en effet sous la dépendance ni des caractéristiques physicochimiques
de l'eau, ni de l'excitation mécanique du passage d'ingesta quelconques : il
faut qu'ils aient une valeur alimentaire. La régénération est cependant plus
rapide à une température plus élevée. Le plankton petit ou moyen ont cer-
tainement tous deux cette valeur, et il est probable que le nannoplankton a
une bien plus grande importance qu'on ne l'a généralement supposé. Dans
les expériences d'alimentation avec des infusions de foin, le stimulus de
régénération appartient essentiellement aux Flagellés et aux Bactéries et
non aux gros Infusoires Ciliés. La tige cristalline doit remplir simultané-
ment plusieurs fonctions; toutefois elle ne présente pas chez les Naiades la
disparition spontanée suivie de régénération qui s'observe périodiquement,
deux fois par jour, chez certaines formes intercotidales (Modiolus, Ostrœa);
on n'observe pas non plus d'une façon normale chez les Naiades un retour
dans l'estomac de substances alimentaires refoulées par la régénération de
la tige cristalline. — Ch. Pérez.
— Symbiose. Commensalisme . Parasitisme.
Magrou (J.). — Symbiose et tubérisation. — Noël Bernard a montré que,
chez les Orchidées , la formation des tubercules est une conséquence de la
vie dans leurs racines de champignons symbiotiques. La production des tu-
bercules amenant la pérennité du végétal, l'action de la symbiose sur le
mode de vie des Orchidées se montre considérable. M. a recherché si un
pareil lien entre le caractère pérennant et la symbiose ne se trouve pas chez
d'autres groupes de végétaux et il montre qu'effectivement l'hypothèse de
l'origine parasitaire des organes pérennants se vérifie ailleurs que chez les
Orchidées. Une partie de ses expériences a porté sur les Pommes déterre :
bien que tubérisées, elles ne renferment pas normalement de champignons
dans leurs racines. Bernard pensait que, jadis, elles devinrent tubérisées
sous le régime de la symbiose, puis que, sans cesser de former leurs tuber-
cules, elles perdaient leurs endophytes sous l'action des conditious culturales.
M. s'est proposé de les leur rendre. Semant des graines de Pommes de
terre dans un sol aride au pied de Douces-Amères renfermant dans leurs
racines un endophyte, il obtient deux sortes de plantes : les unes dépour-
vues de tubercules, les autres tubérisées. Le Champignon a pénétré dans
toutes; dans les premières, on retrouve dans quelques cellules des hyphes
332 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
digérés par elles, le reste de la racine est indemne ; dans les secondes, le
Champignon a largement envahi les racines : les plantes non tubérisées sont
donc les plantes immunisées, et la symbiose provoque la tubérisation. Des
expériences sur YOrobus luberostis conduisent aux mêmes conclusions.
Cette plante peut, comme la Pomme de terre, adopter deux modes de déve-
loppement, selon qu'elle est ou non soumise à la symbiose; la plante est
vivace dans le premier cas, annuelle dans le second. Les mêmes phéno-
mènes se dégagent aussi de la comparaison de deux plantes du même genre,
l'une annuelle, Mercurialis annua, l'autre vivace, Mercurialis perennis : la
première se laisse pénétrer par des Champignons dont des phénomènes de
phagocytose interrompent bien vite le développement, la seconde est au
contraire largement envahie par eux et contracte avec eux une association
symbiotique. Le symbiose, en transformant une plante annuelle en une
plante vivace, se montre donc un facteur de variation dont l'importance est
sans doute très grande dans la genèse des espèces. — F. Moreau.
Peyronel (B.). — Nouveaux cas de rapports mycorhiziques entre Phanéro-
games et Basidiomycètes. — Se fondant sur la constatation directe des con-
nexions mycéliennes entre les carpophores de Basidiomycètes et les my-
corhizes et sur l'identité de structure des tissus fongiques des mycorhizes
et des carpophores, P. établit un certain nombre de rapports mycorhiziques
entre des Basidiomycètes d'une part et, d'autre part, des arbres forestiers,
Hêtre, Coudrier, Bouleau, Tremble, Mélèze. — F. Moreau.
Brues (Ch. T.) et Glaser (R. W.). — Champignon symbiotique de Pulvi-
naria innumerabilis. — De nombreux travaux ont déjà été faits sur les
microorganismes, analogues à des Levures, que l'on observe dans le corps
gras des Cochenilles. B. et G. les passent en revue, et décrivent leurs propres
recherches sur la forme qu'ils ont rencontrée chez la Pulvinaria innumera-
bilis. Après une stérilisation sommaire de leur surface extérieure, les Coche-
nilles sont écrasées, et le suc sert à ensemencer divers milieux de culture,
liquides ou solides. Pendant les premiers jours les cultures ne contiennent
que des formes Levures, c'est-à-dire des cellules bourgeonnantes analogues
à celles qui infectent l'Insecte lui-même; leurs dimensions sont cependant
plus variables, et leur longueur généralement plus grande. Lorsque la culture
se prolonge, sur milieu solide, on voit apparaître un mycélium d'abord blanc,
qui noircit ensuite par production de pigment. Les hyphes se présentent
comme des chapelets irréguliers, se ramifiant par dichotomie; il se forme
aussi de petites conidies. Cet organisme est analogue à celui que Berlese a
isolé des Ceroplastes et qu'il a considéré comme un Oospora. La position
systématique reste douteuse {Dematium?). Des lapins, préparés par injec-
tions de cultures en bouillon, ont dominé avec leur sérum des réactions
nettes d'agglutination avec les cultures, et aussi, bien qu'avec moins d'in-
tensité, avec les organismes directement extraits des Cochenilles. Les
auteurs en concluent qu'ils ont effectivement cultivé le Champignon sym-
biotique. En culture, le Champignon sécrète une protéase, une lipase et une
amylase ; il ne produit pas de gaz en milieu sucré. Les auteurs suggèrent
que les enzymes du Champignon pourraient peut-être, étant inoculées avec
la salive de l'Insecte dans la plante nourricière, provoquer une digestion
préalable des sucs ingérés. Quant à la lipase, elle doit aider à la résorption
rapide des réserves du corps adipeux, au moment où les œufs se chargent
de vitellus. Les auteurs pensent qu'on est en présence d'un cas de symbiose
proprement dite. A l'origine, le Champignon a dû être un organisme patho-
ORIGINE DES ESPECES. 333
gène; peu à peu l'Insecte s'est immunisé et le Champignon est devenu un
commensal indifférent; enfin, l'Insecte a fini par en tirer parti ; on est arrivé
à un mutualisme vrai. — Ch. Pérez.
Galippe (V.) et Souffland (Mme G.). — ■ Recherches sur la présence dans
les météorites, les pierres dures, les minerais, le quartz, le granité, le basalte,
les cendres ou les lares volcaniques, d'organites susceptibles de reviviscence
et sur leur résistance aux hautes températures. — C'est la suite et la confirma-
tion des expériences antérieures de G. En portant les fossiles à une tempé-
rature de 200° à 300°. on ne détruit pas les microorganismes à l'état de vie
latente qu'ils contiennent. Ces microorganismes ont été fossilisés avec les
tissus dans lesquels ils vivaient; ils ont perdu leur eau et leur matière or-
ganique a été remplacée par la matière minérale. Mais en pratiquant des
ensemencements, les auteurs ont vu apparaître des êtres vivants sous forme
de corpuscules ovoïdes se multipliant et se transformant. Si tous les êtres
du globe disparaissaient, la vie pourrait toujours renaître de cette façon,
concluent-ils. — M. Goldsmith.
Fulton (John T.). — La vitalité d'Actinia bermudensis : une étude de la
symbiose. — Cette Actinie héberge dans son liquide gastrovasculaire un
grand nombre de Zooxanthelles : flagellés holophytes du sous-ordre des
Cryptomonadines. D'autre part, elle possède un caractère remarquable :
une résistance très grande aux conditions défavorables. On peut donc se
demander s'il n'existe pas entre ces deux phénomènes un lien quelconque,
si les Zooxanthelles ne contribuent pas à cette résistance. La seule fonction,
qui leur permettrait de le faire est la photosynthèse exercée par elles grâce
à leur pigment jaune. L'auteur a donc soumis des Actinies à diverses
influences extérieures, d'une part à la lumière, d'autre part à l'obscurité :
séjour dans un vase fermé contenant une quantité restreinte d'eau de mer
(100 cm3 pour un individu), séjour à l'air à sec, séjour dans CO2 en l'absence
d'O, ou, au contraire, dans une atmosphère d'O pur, séjour dans un espace
restreint contenant de l'air humide. Dans toutes ces conditions, la faculté de
résistance ne s'est pas montrée moindre chez les Actinies maintenues en
dehors de l'action physiologique des Zooxanthelles (à l'obscurité) que chez
les témoins. Il ne s'agit donc pas là de symbiose, mais plutôt d'un parasi-
tisme obligatoire : l'Actinie est parasite des Zooxanthelles, qui facilitent ses
processus d'excrétion en utilisant les déchets azotés et le CO2. — M. Gold-
smith.
b) Yakowlev (N.). — Sur le commensalisme des Gastropodes paléozoïques
du genre Platyceras avec les Crinoïdes. — Les PL que l'on trouve fixés sur
des Crinoïdes paléozoïques (Cromyocrinus) seraient non pas des parasites,
mais des commensaux qui se nourriraient des excréments de l'Echinoderme.
Les petites dépressions régulières, sphériques, que peuvent présenter les
plaques du calice seraient dues à l'action de la sécrétion acide d'une glande
perforante du Mollusque. — P. Remy.
Debaisieux (P.). — Sur deux coccidies des Mollusques ; Pseudo- Klossia
patellae et P. chitonis. — Ces deux sporozoaires de l'hépatopancréas et de
l'intestin de la Patelle et de YAcanthochites fascicularis, sont remarquables
par l'absence de schizogonie plasmodiale (division multiple) et par la faculté
qu'auraient les schizozoïtes de se multiplier par scissions binaires longi-
tudinales. Ces schizozoïtes peuvent réinfecter le même hôte et se trans-
334
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
former en microgamonte et en macrogamètes. La fécondation et la sporu-
lation seraient externes. [L'existence d'une scission binaire des schizozoïtes
chez une coccidie est un fait très intéressant qui établit un lien de plus
entre ces sporozoaires et les toxoplasmes dont nous soutenons les affinités
coccidiennes (1917].) — E. Chatton.
Poisson (R.). — Lankesteria cyclopori, n. sp., grègarine parasite de Cy-
cloporus maculatus. — La grègarine s'accroît dans l'intestin, et s'accouple
soit dans l'intestin, soit dans sa paroi, soit dans le parenchyme. Les sporo-
cystes provenant des kystes coelomiques sont transportés par les cellules
migratrices de la planaire en tous les points du corps, et peuvent être
éliminés en n'importe quel endroit du tégument ou de l'intestin. —
E. Chatton.
b) Mesnil (F.). — La « flagellose » ou leptomoniase des Euphorbes et
des Asclépiadacées. (Revue concernant les infections à trypanosomides des
végétaux à latex : Euphorbiacées, Asclépiadées et Apocynées.) — Découvert
à Maurice en 1909, par Lafont, le Leptomonas Davidi des Euphorbes a été
retrouvé en de nombreux points des zones tropicale et tempérée, même en
France, en Maine-et-Loire. Les .parasites sont localisés aux laticifères, et
souvent à une partie seulement du réseau. Ils appauvrissent les régions
infectées en amidon et chlorophylle. L'infection est transmise par des
Hémiptères Lygaeides et Corœicles, où les parasites effectuent une véritable
évolution. L'infection peut être réalisée expérimentalement. Dans le suc
latescent de deux Asclépiadées sud-américaines Arauja angustifolia et
Morrenia odorata, il y a aussi des Leptomonas, mais ici l'infection s'étend à
toute la plante. Un hémiptère paraît aussi être en cause comme vecteur.
Enfin, M. relate l'observation toute récente faite par Franchini de Lepto-
monas dans le latex de deux Apocynées : Acokanthera speetabilis et A. vene-
nata, des jardins botaniques de Bologne et de Florence. — E. Chatton.
Picard (F.). — Contribution à V étude des parasites de Pieris brassicœ L.
— L'auteur étudie le comportement des parasites de la chenille (Apanteles
glomeratus, Anislastus ebeninm, Compsilnra concinnata), des parasites de la
chrysalide {Pteromalus puparum, Dibrachys sp., Pimpla instigator) et de
leurs hyperparasites qu'il a observés sur un territoire restreint aux environs
de Montpellier; il expose une quantité de faits nouveaux, qu'il est bien dif-
ficile de résumer ici, parfois en contradiction avec les résultats des observa-
tions d'autres auteurs ; puis il envisage les interactions réciproques de tous
ces Insectes : rapport des parasites avec leur hôte, rapport des parasites
entre eux. Il reconnaît que si le P. b. est partout très parasité, c'est parce
que plusieurs faits concourent à augmenter les chances de parasitisme : les
espèces parasites sont toutes plus ou moins polyphages, donc peuvent se
maintenir dans une région en l'absence de P.; de plus, les générations de
P. b. chevauchent l'une sur l'autre, de sorte que toute l'année on trouve tous
les stades de Lépidoptère ; enfin, les P. sont très abondants et se dévelop-
pent en groupes compacts, concentrés au même point. Les parasites n'agis-
sent pas d'une façon cyclique, mais d'une façon modératrice continue; ils
ne réduisent pas sensiblement le nombre des Papillons d'une année à
l'autre ; la diminution qu'on observe parfois doit plutôt être attribuée à des
facteurs climatériques. Ils agissent indépendamment; aucun d'eux ne sait
reconnaître les individus déjà parasités soit par d'autres espèces, soit par la
leur propre, soit par eux-mêmes. Le coparasitisme est désavantageux aussi
ORIGINE DES ESPECES. 335
bien pour les espèces grégaires, dont plusieurs larves se développent dans
la même victime {Pteromalus puparum) que pour les parasites dont les larves
sont solitaires (Pimpla) : dans les deux cas, que l'hôte reçoive la ponte d'un
seul ou de plusieurs individus de la même espèce, le nombre de larves arri-
vant au complet développement reste constant ; mais dans le cas où deux
formes différentes pondent dans le même hôte, les deux espèces peuvent
coexister si elles sont grégaires ; si l'une est solitaire et l'autre grégaire, la
première seule subsiste; si les deux sont solitaires, une seule a l'avantage.
Les instincts passant pour les plus complexes peuvent être résolus en une
succession de réflexes ; tel est le cas de l'acte de la ponte chez Pimpla insti-
gator, qui peut être décomposé en deux réflexes, l'un olfactif, présidant à
l'érection de la tarière et à la perforation des téguments de l'hôte, l'autre
tactile, conditionnant l'émission de l'œuf. P. observe chez différentes espèces
le mode d'accouplement et les circonstances qui l'accompagnent, étude qui
le conduit à conclure qu'un grand nombre d'instincts considérés comme
ayant un but finaliste paraissent adaptatifs et répondent souvent à un mé-
canisme n'ayant aucun rapport avec la fin qu'on leur attribue ; si l'animal en
tire parfois quelque profit, ce n'est que par pur hasard et il maintient ainsi
tant bien que mal son espèce ; l'on ne peut guère dire que des comporte-
ments dans ces conditions donnent prise à la sélection. — P. Remy.
a) Mesnil (F.). — Variété des voies d'accès des parasites sanguicoles à
leurs hôtes. — Revue des différents modes d'infection des vertébrés par leurs
parasites sanguicoles. M. examine et discute les deux principales hypo-
thèses émises au sujet de l'origine des trypanosomes du sang des vertébrés :
celle de L. Léger qui les considère comme des parasites primitifs des in-
sectes, celle de Minchix pour qui les vertébrés ont été leurs premiers
hôtes. M., faisant état des découvertes récentes de Leplomonas dans le tube
digestif des reptiles, de leur passage possible dans la circulation, du fait, sur
lequel il insiste, que les trypanosomes des différentes classes de vertébrés
ont leur faciès propre, indépendant de la nature de l'hôte invertébré vec-
teur, qui peut être très différent pour les trypanosomes d'un même groupe
de vertébrés, incline à admettre la théorie de Minchin. — E. Chatton.
a) Yakowletr (N.). — Du parasitisme des Vers Myzostomidés sur les
Crinoïdes paléozoiques . — On retrouve chez un groupe de Crinoïdes poléozoï-
ques, les Cyathocrinacés (Cromyocrinus simplex), des malformations de la
tige en forme de tonnelet, analogues à celles qui ont déjà été observées chez
des Crinoïdes plus récents, les Pentacrinacés, qui descendent des Cyatho-
crinacés; l'auteur croit que ces malformations ont été causées par un Myzo-
stome parasite et trouve intéressant de remarquer que les .1/. sont passés
d'un groupe primitif de Crinoïdes à un groupe issu du premier. Les .1/.
devaient parasiter les organes génitaux qui, chez les fossiles, n'étaient pas,
comme chez les actuels, rélégués dans des rameaux des bras, mais se trou-
vaient dans la masse centrale de l'animal, probablement dans la tige; ceci
explique la localisation des M. sur la tige des Crinoïdes fossiles et non sur
les bras, comme cela a lieu chez les formes actuelles. — P. Remy.
Miège (E.). — Sur une invasion des céréales au Maroc par le Sesamia
nonagrioides. — L'intérêt biologique de cette note est de montrer un cas
de parasitisme récent dans lequel le parasite est encore imparfaitement
adapté à l'hôte. Sesamia nonagrioides parasite volontiers la canne à sucre,
le maïs, le sorgho. M. le rencontre dans les tiges du blé et de l'avoine. Ces
336 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nouveaux hôtes offrent à la chenille de la Sésamie un abri plus exigu et une
nourriture moins abondante que les tiges des hôtes ordinaires; aussi la
Sésamie se développe-t-elle de préférence, à défaut des hôtes ordinaires, dans
la tige pleine des Blés durs qu'elle préfère à celle des Blés tendres, creuse
et plus fine, spécialement dans les entrenœuds supérieurs, aux tissus plus
jeunes et plus riches. Dans ce nouvel habitat, un petit nombre d'individus
seulement atteignent leur complet développement. — F. Moreau.
Gruyer (P.). — Observations sur la biologie du Tuberculina persicina
Ditm. — G. étudie les rapports morphologiques et biologiques d'une Uré-
dinée, Y Endophyllum Euphorbise, et de son parasite, Tuberculina persicina;
observant dans certains cas la stérilisation des sores de Y Endophyllum par
le Tuberculina il envisage la possibilité de l'utilisation rationnelle de cet
hyperparasite dans la lutte contre les Urédinées. — F. Moreau.
Foex (E.). — Particularités présentées par un champignon de couche
atteint de « Molle ». — Biomorphose provoquée par Y Hgpomyces perniciosus
chez un Psallisla campestris au chapeau hypertrophié d'un côté, aux lamelles
du côté hypertrophié épaisses, sinueuses, blanc grisâtre, au pied excentri-
que, bruni en profondeur du côté de l'hypertrophie. — F- Moreau.
Bois (D.). — Présentation d' 'échantillons du Mais attaqués par le charbon
du Mags et à inflorescences androggnes. — Trois planches montrent les mo-
difications remarquables subies par une variété horticole, panachée, de
Maïs, sous l'action de YUstilago May dis : des panicules mâles portent des
fleurs femelles sur certains de leurs rameaux; ailleurs, l'axe de l'épi fe-
melle s'allonge, porte des ramifications chargées de fleurs mâles et se ter-
mine par un épi femelle. — F. Moreau.
= Homochromie.
Przibram (Hans) et Leonore Brecher. — Les modifications de couleur
de Dixippus morosus. — Les variations durables de couleur des Dixippus
métamorphosés sont dues, non pas à la migration de granules pigmentaires,
comme c'est le cas pour les changements physiologiques de couleur de ces
Insectes, mais à des proportions variables de leurs trois pigments; une mé-
lanine brun foncé, un lipochrome vert et un lipochrome rouge orange. La
dominance de l'un ou l'autre de ces pigments dépend de l'éclairement avant
la métamorphose; une lumière donnée exerce le même effet, qu'elle soit
directe ou réfléchie, de même intensité. Quand on fait agir un certain
éclairement pendant deux générations successives (parthénogénétiques), on
augmente le nombre d'individus qui présentent la couleur recherchée. Le
milieu blanc donne des Dixippus clairs, s'il est rouge, violet, bleu ou noir,
ceux-ci sont foncés; s'il est jaune, ils sont verts, et s'il est gris ou si c'est
l'obscurité, les Insectes sont de couleur intermédiaire, verdàtre ou brunâtre.
— A. Drzewina.
Przibram (Hans) et Jan Dembowski. — Influence de l'habitat jaune
et noir des larves sur la robe de l'adulte de Salamandra maculosa forma
typica. — Les Salamandres issues des larves maintenues dans un milieu
jaune ou noir à haute intensité lumineuse, sont respectivement plus jaunes
ou plus noires que les individus témoins. Plus l'intensité lumineuse est fai-
ble, et plus la couleur de la robe est voisine du type intermédiaire, ce der-
ORIGINE DES ESPECES. 337
nier étant représenté chez des individus élevés à l'obscurité. Cependant,
quand les larves sont privées d'yeux, la teinte jaune s'affaiblit avec l'inten-
sité lumineuse croissante, de sorte que les larves aveugles maintenues dans
l'obscurité donnent des Salamandres plus jaunes que quand elles sont expo-
sées à la lumière. En résumé, il y à action spécifique de la lumière de diffé-
rentes longueurs d'onde. L'action positive d'un milieu noir, contrairement à
l'action nulle de l'obscurité, s'expliquerait par l'intervention des rayons ultra-
violets réfléchis par des parois noires. — A. Drzewina.
Przibram (Hansï. — La nymphose des chenilles acéphales. — Les nym-
phes de Papillons issues de chenilles dont les yeux ont été détruits à l'aide
de thermocautère, perdent la faculté d'adaptation à la couleur du milieu.
Afin de répondre à une objection de Durken, qui attribuait ce résultat à la
chaleur du thermocautère, P. a recherché une méthode permettant d'enlever
les yeux à froid et sans qu'une hémorragie mortelle s'ensuive. Il lie la tête
des chenilles de Pieris brassicae, Vanessa lo, V. urticae, et l'enlève en en-
tier d'un coup de ciseaux; le pourcentage des chenilles ainsi opérées qui
survivent et se transforment en pupes est plus élevé qu'après la cautérisa-
tion. Mais, dans un cas comme dans l'autre, l'adaptation à la couleur du
support disparaît. La tète coupée ne régénère pas, et on ne sait pas encore
si les pupes acéphales peuvent donner des imagos. — A. Drzewina.
a) Brecher (Leonore). — Les colorations des pupes de Yanesses, Vanessa
lo, V. urticae, Pyrameis cardui, P. atalanta. — Ces pupes, comme celles de
Pieris, sont de couleur différente suivant la couleur du milieu dans lequel
s'opère la nymphose. On peut distinguer quatre types principaux : les pupes
foncées, moyennes, claires et or; les éléments qui, dans des combinaisons
variées, interviennent dans ces colorations sont : un pigment noir, un pig-
ment vert, une opacité rose blanchâtre et un brillant or du revêtement.
Expérimentalement, on obtient des pupes très foncées sur milieu noir, très
claires sur milieu blanc, des pupes or dans la lumière jaune réfléchie et des
pupes moyennes quand les écrans sont neutres ou à l'obscurité. Les surfaces
noires agissent par les rayons ultra-violets qu'ils réfléchissent, les surfaces
blanches par les rayons infra-rouges. La lumière ayant, traversé des filtres
colorés agit de la même façon que celle réfléchie par des écrans colorés. La
conclusion est que les rayons lumineux ont une action spécifique : l'infra-
rouge inhibe la formation du pigment noir, et provoque la couleur blanche;
l'orange, le jaune, le vert inhibent le pigment noir et l'opacité blanche et
font ainsi apparaître le brillant doré; dans le bleu, le violet et l'ultra-violet
se développe le pigment noir. Cette action des rayons colorés sur la colora-
tion des pupes ne s'observe que quand celles-ci ont leurs yeux intacts. L'exa-
men de la tyrosinase extraite des chenilles et des pupes plus ou moins âgées
montre des variations d'acidité suivant les stades. — A. Drzewina.
b) Brecher (Leonore). — L'adaptation de la colorationàe la nymphe par
l'intermédiaire de l'œil de la chenille. — Quand on recouvre les yeux des
chenilles de Pieris brassicae proches de la nymphose avec de la laque jaune,
on obtient, en milieu neutre, des pupes vertes caractéristiques d'un milieu
jaune; avec la laque bleue, les pupes ont la couleur typique d'un milieu
bleu. Donc, la coloration des pupes est déterminée par la lumière ayant agi
sur l'œil de la chenille. Des expériences avec des papiers de diverses inten-
sités lumineuses mais de même couleur ont prouvé que c'est bien la qualité
de la couleur du milieu, et non son intensité, qui donne aux pupes leurs
338 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
colorations spécifiques. Les chenilles distinguent le jaune du gris de la
même intensité lumineuse. — A. Drzewina.
c) Brecher (Leonore). — La coloration des pupes de Yanesses. — Quand on
recouvre les yeux de chenilles prêtes à se métamorphoser avec de la gomme
laque jaune, on obtient, en milieu de couleur neutre, des pupes vert et or
avec la laque bleue, les pupes sont foncées. Quand, à la place d'écrans neu-
tres, on expose les chenilles à l'action de verres diversement colorés, les
pupes prennent ici. encore la coloration qui est caractéristique pour la cou-
leur de la laque qui recouvre leurs yeux. De sorte que c'est toujours la cou-
leur qui agit sur l'œil qui détermine la coloration de la pupe. — Des séries
d'expériences faites avec des papiers de couleur dont l'intensité lumineuse
est déterminée avec précision montrent que c'est bien de la couleur du mi-
lieu et non de l'intensité plus ou moins grande de la lumière que dépend la
coloration spécifique des pupes. — A. Drzewina.
d. Phylogênie.
Gaschott (Otto). — Sur la phylogênie des Psithyrus. — L'examen de
l'appareil copulateur des Bourdons permet de reconnaître que les formes
parasites du genre Psithyrus doivent être descendues des vrais Bourdons à
vie sociale du genre Bombus; l'apparition des Ps. a dû se faire dans le voi-
sinage de B. mendax, dont les pièces copulatrices ressemblent étrangement
à celles de certains Ps. {Ps. vestalis,Ps. barbutellus). A la question de savoir
comment les Ps. se sont développés à partir des i?., G. ne peut répondre
que par des hypothèses. — P. Remy.
Joleaud (L.). — Considérations sur le système dentaire des Hippopotames.
— Originairement les Hippopotames ont eu trois paires d'incisives à chaque
mâchoire comme les Porcs, dont ils dérivent. Mais on rencontre dès l'aqui-
tanien des types qui ont perdu toutes leurs incisives (Aprotodon). Au pontien
reparaît dans le groupe des Hippopotames hindous un type à six incisives
{H. iravaticus). Plus tard il y a atrophie graduelle de la 2e incisive et les
derniers types sont tétraprotodontes. Dans le groupe des Hippopotames
africains, après les formes sans incisives de l'aquitanien, on rencontre dès
le burdigalien des formes à deux incisives. H. liberiensis actuel en est resté
à ce stade, que traverse au développement //. amphibius. Les animaux de
ce groupe n'ont jamais réacquis que quatre incisives à chaque mâchoire. Il
y aurait donc "eu perte puis réacquisition de dents, fait contraire à la loi
d'irréversibilité de l'évolution, généralement admise. Au cours du quater-
naire, l'Hippopotame amphibie paraît avoir subi une réduction de taille, ce
qui infirme la loi d'accroissement de grandeur, qu'admettent quelques bio-
logistes. — A. Robert.
*
Système nerveux et fonctions mentales
1° Structure et fonctions de la cellule nerveuses, des centres nerveux
et des organes des sens.
Carlson (A. J.) and Luckhardt (A. B.). — Skelelhal réflexes induced by
SYSTEME NERVEUX. 339
stimulai ion of viscéral afférent nerves in the frog and the turlle. (American
Journal ot" Physiology, 366-384, 5 tableaux, LV,'n°3, 1921.) [340
Délava (Paul). — Etude des voies centrifuges du réflexe oculo-cardiaque.
(Bull. Cl. Se. Acad. Belg. [5], VI, 265-272, 4fig., 1020.) [341
Hill (A. V.). — The température coefficient of the velociti/ of a nervous
impulse. (Journal of Physiology, LIV, 5 et 6, 332-334, 1 %., 1921.) [340
Inzabato (L.). — Sur la Physiologie pathologique du chatouillement. (Près.
Médicale, févr. 1922, 112. Rivista di patologia nervosa e mentale, XXVI,
fasc. 5-6.) [Le
chatouillement cutané, provocable par le sujet, diffère du chatouillement
profond, réflexe compliqué, qui part surtout des terminaisons nerveuses
des grandes aponévroses, des tendons, du périoste. — Jean Philippe
Lasareff (P.). — Untersuchuugen ûber die lonenlheorie der Reizung. III.
Ionentheorie der Geschmacksreizing . (Pflùger's Arch., CXCIV, 293-297,
1922.) [339
Lashley (K. S.). — Vicarious function after destruction of the visitai
areas. (American Journal of Physiology, LIX, N° 1, 44-67, 4 fig., 1 tableau,
1922.; [341
Marie (P.). — Existe-t-il dans le cerveau humain des centres innés ou pré-
formés de langage? (Près. Médicale, 177-181, 1022.) [341
Redfield (E. S.), Redfield (A. C.) and Forbes (A.). — The action of
Beta rai/s of radium on excitability and conduction in the nerve trunk.
(Americcàn Journal of Physiology, LIX, N° 1, 202-221, 3 tableaux, 6 fig.,
1922.) [339
Thomas (L. J.). — Morphology and orientation ofotoci/sts of Gonionemus.
(Biolog. Bull., XL, 287-298, 3 fig., pi. 1, 1921.) [342
b. Centres nerveux et nerfs.
$) Physiologie.
Lasareff (P.). — Recherches sur la théorie ionique de l'excitation. III.
Théorie ionique de l'excitation gustative. — Dans des mémoires antérieurs,
l'auteur a développé ses conceptions relatives à la théorie de l'excitation et
il examine comment elles s'accordent avec les lois de l'excitation gustative,
pour laquelle il admet le mécanisme suivant. En admettant qu'il existe des
papilles spéciales pour les différentes saveurs : salée, acide, sucrée et
amère, on peut supposer qu'il y a dans ces papilles une substance particu-
lière, sensible à tel ou tel agent d'excitation, par exemple aux substances
sucrées ; cette substance sensible serait détruite par tous les composés de la
catégorie en question, en donnant naissance aux produits ionisés qui dé-
terminent l'excitation des terminaisons nerveuses. En partant de ces points
de vue théoriques, on peut obtenir une expression mathématique dont
l'auteur indique l'accord avec les résultats expérimentaux. — H. Cardot.
Redfield (SS.fi.), Redfield (A. C.) et Forbes (A.). — L'action des rayons
P du radium sur l'excitabilité et la conductibilité des troncs nerveux. —
340 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Une irradition intense avec les rayons (3 détruit les propriétés fonctionnelles
des troncs nerveux. Pour produire un changement appréciable, la radiation
doit être beaucoup plus intense que celle qui est nécessaire pour produire
des troubles marqués dans la division des cellules et des œufs. Les cellules
en division par mitose sont généralement présentées comme spécialement
sensibles à l'irradiation. La résistance relativement élevée des fibres ner-
veuses à l'irradiation est donc remarquable, puisque de tous les tissus
vivants, elles possèdent peut-être le moins la faculté d'être reproduites par
mitoses. Dans les troncs nerveux il peut y avoir une période latente marquée
entre la fin de l'irradiation et la suppression des fonctions; cette période de
latence décroît en longueur en même temps que la quantité de radiation
augmente. Les troubles fonctionnels résultant de l'irradiation relèvent de la
conductibilité et de l'excitabilité. L'effet sur la conductibilité est semblable à
celui d'un narcotique : aux premiers stades au moins, la conductibilité décroît
de telle sorte qu'une, excitation faite au milieu de la région altérée se propage
à travers le restant, tandis qu'une excitation faite hors de cette région ne
peut traverser toute la région. Quand l'intensité de la radiation est assez
modérée pour produire des troubles très graduels, on observe une légère
augmentation de l'excitabilité, suivie d'une diminution. Dans la majorité des
cas, et surtout lorsque la radiation est plus intense, le premier et unique
effet des rayons est de diminuer l'excitabilité ; cette diminution se produit
habituellement avant que la conductibilité ait été assez touchée pour établir
un blocage complet à toute excitation portée au voisinage de la région irra-
diée. En même temps que la perte de ses fonctions, les rayons provoquent
aussi un durcissement du tissu nerveux, qui apparaît d'autant plus marqué
que l'irradiation est plus forte. L'examen microscopique révèle de la dégé-
nérescence graisseuse de la gaine de myéline. — Paul Boyer.
Carlson (A. J.) et Luckhardt (A. B.). — Réflexes squelètiques produits
par excitation des nerfs afférents viscéraux chez la grenouille et la tortue.
— Chez la grenouille, l'excitation mécanique ou électrique des poumons,
des voies biliaires, du cœur, des conduits urinaires, et de tout le tube
gastro-intestinal, produit des réflexes squelètiques à la fois dans les prépa-
rations décérébrées et dans les préparations purement spinales. Ces réflexes
viscéraux squelètiques, sont essentiellement du type réflexes de défense
ou de fuite ; ils ne persistent pas après la cessation de l'excitation viscérale,
la fatigue se produit rapidement et atteint d'abord les extrémités. L'anes-
thésie générale à l'éther abolit les réflexes viscéro-squelétiques avant la
suppression complète des réflexes purement squelètiques. La strychnine
à dose suffisante pour produire des contractions violentes ne modifie pas
d'une façon appréciable le seuil des réflexes viscéro-squelétiques, mais les
réponses squelètiques des viscères sont augmentées. Le phénomène de la
fatigue se produit aussi plus rapidement, et l'on peut produire dans ces
conditions la fatigue en l'absence de tout effet squelétique, par des exci-
tations répétées des viscères en se tenant au-dessus du seuil de l'excitation.
Le caractère purement spinal des réponses viscéro-squelétiques montre la
possibilité de mouvements provoqués suivant leur origine afférente viscé-
rale, mais n'élimine pas une action synchrone de la douleur chez les
animaux dont le cerveau est intact. — Paul Boyer.
Hill (A. V.). — Le coefficient thermique de la vitesse d'une influx nerveux.
— L'influx nerveux comprend deux phénomènes distincts : le changement
en un point donné et la transmission de ce changement à un point voisin :
SYSTEME NERVEUX. 341
le premier phénomène peut se produire rapidement, de telle sorte que la
rapidité de la propagation de l'influx dépend surtout de la vitesse de trans:
mission, ou bien il se produit relativement lentement tandis que la trans-
mission est relativement rapide ; dans ce cas l'action de la température sur
la vitesse de propagation dépend surtout de ses effets sur le changement
local. L'importance relative de ces deux phases est actuellement inconnue.
Le coefficient thermique trouvé par Keith Lucas pour la vitesse de la propa-
gation est plus élevé que celui de la plupart des changements physiques. On
ne peut donc conclure que les réactions qui sont à la base de l'influx nerveux
sont de nature chimique, mais seulement qu'une modification chimique
s'interpose quelque part dans les processus et occupe une grande partie du
temps de propagation et que, d'autre part, elle peut être un chaînon impor-
tant ou relativement peu important dans la chaîne des phénomènes consti-
tuant la propagation de l'excitation. — Paul Boyer.
Délava (Paul). — Etude des voies centrifuges du réflexe oculo-cardiaque.
— Chez le Chien intoxiqué par le BaCl2, la compression oculaire a le même
effet que l'excitation des nerfs accélérateurs du cœur, alors que persiste
l'action réflexe modératrice sur le rythme cardiaque. L'excitation amenée
aux centres par le trijumeau se réfléchirait toujours suivant plusieurs voies,
notamment suivant les nerfs accélérateurs. — P. Remy.
= Localisations cérébrales.
Marie (P.). — Existe-t-il dans le cerveau humain des centres innés ou
pré formés de langage. — Il n'y a pas de centre inné ou hérité pour le lan-
gage écrit : ce centre se développe aussi bien chez le fils d'illettré que chez
celui de lettré. Mais existe-t-il dès la naissance, en un point quelconque de
l'encéphale, un centre dont la fonction propre et unique soit la parole? Il
existe bien dans l'hémisphère gauche une zone dont l'altération entraîne
une aphasie d'autant plus marquée que cette altération est plus profonde et
plus étendue : mais cette zone constitue non un centre préformé, mais un
centre adapté. S'il y a eu là une lésion (hémiplégie infantile) qui empêcha
l'adaptation, l'enfant peut utiliser une autre zone pour parler. Chaque indi-
vidu peut donc se constituer, par son propre effort, un centre de la parole :
il l'établit de préférence dans la zone parieto-temporale gauche, sans doute
parce que les éléments nerveux de l'hémisphère gauche se développant un
peu avant ceux du droit, les premiers processus intellectuels commencent
à se produire dans l'hémisphère gauche. Les processus psychiques, au lieu
de se faire, comme ceux pour les mouvements, par des fibres de projection,
se font par des sortes de vibrations des éléments propagées par des séries
de réactions élaboratrices, à un très grand nombre de cellules, ainsi mises
en action par l'excitation initiale, volontaire ou réflexe. Ce qui permet de
varier les formules de pensée à l'infini, comme le mathématécien écrit toutes
les quantités avec dix chiffres. — Jean Philippe.
Lashley (K. S.). — Fonction vicariante après destruction des aires
visuelles. — Après avoir détruit l'aire visuelle normale dans le lobe occipital
chez les rats, L. habitue ces animaux à distinguer des différences d'intensité
lumineuse. Quand cette habitude est acquise il détruit d'autres aires céré-
brales des régions temporales, frontales et pariétales et constate qu'elle survit
à la destruction du tiers du cortex laissé intact par la première opération.
l'année BIOLOGIQUE. 23
342 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 0
Il n'a pu explorer qu'une petite aire en contact avec le plancher de la cavité
crânienne; il semble donc certain qu'il n'y a pas de localisations céré-
brales dans la fonction vicariante pour l'aire visuelle. — Paul Boyer.
c. Organes de sens.
Thomas. — Otocystes de Gonionemus. — Les Gonionemus sont des Hydro-
méduses communes sur les côtes des Etats-Unis, G. murbachii dans l'Atlan-
tique, G. vertens dans le Pacifique. Le bord de l'ombrelle porte des organes
sensoriels habituellement décrits comme alternant avec les tentacules; en
réalité, leur distribution est loin d'avoir cette régularité absolue. D'après
l'étude anatomique faite par T., c'est la partie dénommée communément
otolithe qui constitue à elle seule tout l'organe sensoriel, comportant à la
fois le véritable otolithe, libre dans une petite cavité, et des éléments cellu-
laires différenciés. La cavité pleine de liquide, où cet organite est suspendu
comme un battant de cloche, ne paraît donc jouer qu'un rôle de protection.
Les expériences, comme celles de Murbach par exemple, où l'on a pratiqué
une ponction de cette vésicule, n'ont donc pas affecté l'organe sensoriel
lui-même; il n'est pas surprenant qu'elles n'aient provoqué aucun trouble
physiologique. T. signale des anomalies avec deux organites situés côte à
côte dans la même vésicule. — Ch. Pérez.
2° Fonctions mentales.
Bordet (Ad.). — A propos de Coucou. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVI, 44-47,
1921.) [344
Delamarre de Mondiaux (Comte). — Sans titre. (A propos de la note de
E. Rabaud). (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVI, 80-81, 1921.) [344
Macht(D. I.), Bloom (W. M.) and Ting (G. Ch.).— Comparative study o/
éthanol, caffeine and nicotine in the behavior of rats in a maze. (American
Journal'of Physiology, LVI, N° 2, 264-272, 3 tableaux, 1921.) [344
Macht (David I.) and Ting (G. Ch.). — The e/J'ect of some polyhydric alco-
hols on the behavior of rats in the circulai' maze. (American Journal of
Physiology, LX, N° 3, p. 496-99, 1 tableau, 1922.) [345
Mitchell (Helen S.) and Mendel (Lafayette B.). — Studies in nutrition :
The choice between adéquate and inadéquate diet as made by rats and
mice. (American Journal of Physiology, LVIII, N° 2. 211-225. 24 fig.,
1921.) [345
Rabaud (Etienne). — L'instinct maternel chez les mammifères. (Bull. Soc.
Zool. Fr., XLVI, 73-80, 1921.) [344
Raspail (Xavier). — Réponse à une demande concernant la biohx/ie du
Coucou. (Bull. Soc. Zool. Fr., XLVI, 102-109, 1921.) [344
a) Wheeler (Raym. H.). — An expérimental investigation of the process
ofchoosing. (Univ. of Oregon Publicat., I, N° 2, 60, 1920.) [343
b) The synœsthesia of a blind suùject. (Ibid., N° 5, 61, 1920.) [343
Wheeler (Wil. Morton). — On Instincts. (Journ. of Abnorm. Psychol.,
Dec. 1920, March. 1921 reprinted.) [343
FONCTIONS MENTALES. 343
a) Wheeler (Raym. H.). — Recherches expérimentales sur les procédés
mentaux du choix. — C'est une présentation, une analyse et une interpréta-
tion des moyens que nous employons pour faire notre choix entre deux alter-
natives. W. décrit, tels qu'ils sont donnés par l'introspection, les divers
états corporels et subjectifs par lesquels se sent passer celui qui choisit;
il analyse ensuite ce qu'il appelle les 4 périodes de l'acte de choix : 1° une
préparation à choisir en se mettant dans les conditions où doit se faire le
choix (W. insiste sur ce que le choix dérive par une sorte de continuité de
l'état alors adopté) , 2° la perception plus nette d'une des alternatives avec
tendance à l'adopter, puis de même pour l'autre; les tendances résultent
des expériences antérieures : celle qui cède passe sans se complètement
réaliser; 3° il reste cependant conflit entre les deux réponses possibles: tant
que dure ce conflit, les deux réponses restent possibles; mais s'il diminue, le
sujet s'oriente. Si une des tendances se renforce, c'est soit par renforcement
musculaire d'une des tendances, soit par intervention d'un nouvel élément.
W. a commencé la recherche des causes de cette intervention, mais sans
clarifier ce point et son analyse, très poussée, n'est cependant pas définitive.
— Jean Philippe.
h) "Wheeler (Raym. H.). — L'audition colorée chez un aveugle. — Après
un historique très méthodique des recherches antérieures (la bibliographie
comprend plus de 150 Nos), W. donne le résultat de ses expériences sur un
sujet devenu aveugle à 11 ans. Les synesthésies sont assez stables : cepen-
dant certaines d'entre elles (celles liées aux sensations tactiles et kines-
thésiques, etc.), varient avec les sensations qui leur donnent origine. Un
tableau complet des lettres du Braille donne les couleurs liées à ces lettres
par l'intermédiaire du tact des doigts. W. conclut que les synesthésies
existent pour les perceptions comme pour les images mentales, et il les con-
sidère comme issues d'un réflexe conditionné, lequel agit dès la première
intervention au lieu d'avoir besoin d'être répété plusieurs fois. — Jean
Philippe.
IV. Psychologie comparée.
"Wheeler (Wil. Morton). — Sur l'Instinct (chez les Insectes). — La
manière de se comporter appartient foncièrement, chez l'homme aussi bien
que chez l'animal, à ce que nous appelons l'instinct. D'autre part, aucune
classe de vivants ne se montre plus favorable que les insectes à l'étude de
l'instinct dans ses rapports avec l'hérédité. — Après avoir fait une revue
historique des principales théories, "W. souligne les avantages de la théorie
psychologique, qui considère l'instinct comme une habitude héritée : c'est
alors de l'intelligence passée à l'état mécanique au lieu de rester consciente.
Elle se transmet par des modifications de structure pour longtemps inacces-
sibles à nos moyens d'investigation encore trop faibles : elle est distincte de
l'hérédité mendélienne. Tout organisme ayant tendance à se former des
habitudes, il suffit d'une très faible dose d'intelligence persistant durant de
longues générations, pour fonder un instinct. — "W. conseille de l'étudier:
par trois méthodes : l'expérience, l'histoire, la psychopathologie; il donne
des exemples des trois méthodes, et conclut que l'étude du subconscient
peut donner la clef de l'instinct, parce que le subconscient est l'intelligence
animale. [Ce qui suppose que le subconscient est la préparation du conscient,
et non sa forme incomplète ou défunte.] — Jean Philippe.
344 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Rabaud (Etienne). — V instinct maternel chez les Mammifères. — L'ins-
tinct maternel n'a pas pour origine un avantage que les parents retireraient
des soins donnés à leurs petits, mais bien une attraction exercée par les
jeunes sur la mère pendant une certaine période de l'existence. Cette
attraction ne se manifeste pas seulement après la mise bas, mais même
pendant la gestation à partir de la mi-terme. Les observations ont porté sur
des Souris. Lorsqu'on ouvre une cage contenant une Souris avec des nou-
veau-nés, la mère emporte successivement toute sa nichée. Or une femelle
pleine subit une attraction analogue et se livre aux mêmes actes avec d'au-
tant plus d'intensité qu'elle est plus près de la mise bas. Cette attraction
serait due à une sécrétion interne, s'opérant dans l'ovaire. Une observation
de Loisel sur une Chienne vierge qui, au moment du rut, se comportait avec
des Lapereaux comme une mère avec ses petits, prouve que l'attraction
n'implique pas un état de gestation, mais un certain état physiologique,
qui se renouvelle périodiquement chez la femelle. Cette attraction présente
des degrés divers : il peut arriver qu'elle soit nulle et qu'une femelle tue sa
progéniture. D'autres fois, la femelle n'accepte que son propre petit, à l'ex-
clusion de tous les autres.: il en est ainsi chez Vespertilio murinus d'après
Rollinat et Trouessart, tandis que chez d'autres Chauves-souris, comme
Plecotus auritus, les femelles ne font aucune différence entre leurs petits et
les autres de même espèce. La Chienne, on l'a vu, accepte les jeunes Lapins;
une Chatte, citée par Romanes, adopta des jeunes Rats. Les nouveau-nés en
général exerceraient donc une attraction sur les femelles dans certaines
conditions. — A. Robert.
Delamarre de Monchaux (Comte) (sans titre, à propos de la note pré-
cédente). — C'est à l'odeur que les mères reconnaissent leurs petits chez le
Lapin domestique : il suffit pour faire adopter des jeunes de leur communi-
quer l'odeur de la litière de la mère adoptive. — A. Robert.
Bordet (Ad.). — A p?*opos du Coucou. (Analysé avec le suivant.)
Raspail (Xavier). — Réponse à une demande concernant la biologie du
Coucou. — - Contrairement à l'opinion de R., B. pense que c'est le jeune
Coucou qui jette hors du nid les œufs légitimes, ou les jeunes compagnons
de nichée s'ils sont nés avant lui. R. maintient, mais sans avoir pu le cons-
tater de visu, que c'est la femelle Coucou qui rejette hors du nid les œufs
légitimes. Elle ne les laisse pas éclore, mais les brise si leur éclosion doit
avoir lieu avant celle de son propre œuf. Si, comme on l'a constaté excep-
tionnellement, on trouve dans un nid un jeune Coucou avec des jeunes
légitimes, c'est, pense R., que la femelle Coucou a été tuée. Il est remar-
quable que les Passereaux acceptent dans leur nid un œuf de Coucou,
sensiblement plus gros que le leur, alors qu'ils n'acceptent jamais un œuf
étranger, même de leur propre espèce, qu'on y dépose expérimentalement.
— A. Robert.
Macht (D. I.), Bloom (W. M.) et Ting (G. Ch.). — Étude comparative
de l'alcool éthylique, de la caféine et de la nicotine sur la façon dont se com-
portent les rats dans un labyrinthe. — M., B. et T. étudient les effets de
l'alcool éthylique, de la caféine et de la nicotine sur la façon dont se com-
porte le rat placé dans un labyrinthe circulaire. Aucune de ces drogues
étudiées par cette méthode ne produit une amélioration ou une stimulation
dans la conduite des rats. Ces trois drogues injectées en quantités suffisantes
THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 345
produisent au contraire un effet dépresseur; le tartrate de nicotine est la
plus toxique, la caféine vient ensuite et l'alcool éthylique est la moins toxi-
que. — Paul Boyer.
Macht (David I.) et Ting (Giu Ching). — L'action de quelques alcools
poly hydriques sur la conduite des rats dans le labyrinthe circulaire. — Les
alcools polyhydriques (étylène glycol, glycérine, érythrite, arabite, mannite,
dulcite, perséite, volémite), administrés en quantité suffisante par voie intra-
péritonéale, ont sur le rat blanc une action dépressive, narcotique, bien mise
en lumière au moyen du labyrinthe circulaire. — Paul Boyer.
Mitchell (Helen S.) et Mendel (Lafayette B.). — Le choix fait par les
rats et les souris entre une nourriture appropriée ou non à leurs besoins. —
Dans ce travail, M. et M. ont recherché si les rats et les souris pouvaient
choisir ou proportionner leur nourriture de façon à avoir une croissance
normale, quand on leur donne le choix entre deux mélanges d'aliments
synthétiques différant seulement dans le type ou la quantité d'un seul cons-
tituant. Ils ont aussi étudié si les rats peuvent choisir une nourriture conve-
nable quand le choix d'aliments naturels leur était offert. En règle générale,
dans le choix de leur nourriture, même entre des mélanges synthétiques,
qui semblent à la vue et à l'odorat identiques, les souris et les rats font les
sélections utiles pour leur nutrition et qui permettent aux jeunes d'avoir une
croissance normale et aux adultes de garder un bon état général, même si les
proportions d'aliments ingérés varient avec les individus. Les résultats con-
cordent avec les conclusions énoncées auparavant par Osborne et Mendel :
un jeune animal dans le choix de sa nourriture cherche quelque chose de
plus que la simple satisfaction de besoins calorifiques ; il ne cherche les
aliments qui présentent une constitution chimique appropriée à leurs besoins.
— Paul Boyer.
Théories générales. Généralités.
Loeb (Léo). — Transplantation and individuality. (Biolog. Bull., XL, 143-
180, 1921.) [346
Mauriac (Dr. Pierre). — La spécificité et la personnalité biologique. (Revue
Scientif., LX, 364-370, 1922.) [348
Rabaud (E.). — Eléments de biologie générale. (Paris, Alcan, 1vol. 8°, XIX,
440 pp., 50 fig., 1920.) [345
Richet (Charles) et Richet (Charles Fils). — Traité de physiologie
médico-chirurgicale . (2 vol. grand 8°, XXI-1452 pp., 141 fig., Paris, F. Alcan,
1921.) [348
Rabaud (Et.). — Éléments de Biologie générale. — R. a voulu dans ce
livre dresser un tableau d'ensemble des phénomènes biologiques, montrer
comment ils se relient les uns aux autres, comment tout se tient dans un
organisme, du détail de sa forme aux particularités du fonctionnement de
ses organes et aux diverses manifestations de son comportement. Il s'est
346 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
placé à un point de vue strictement déterministe. Le point de départ de son
exposé est la connaissance de la substance vivante, complexe de matières
protéiques, de lipoïdes, etc., dont Jes interactions mutuelles maintiennent
un équilibre mobile, mais déterminé. Puis R. passe à la formation des orga-
nismes pluricellulaires et à l'établissement de leur unité fonctionnelle, en
se plaçant toujours au point de vue des interactions du complexe constitué
par l'organisme lui-même et par le milieu où il vit. Un chapitre est consa-
cré aux divers modes d'accroissement et de fractionnement des organismes :
régénération et bourgeonnement qui ne sont au fond qu'un seul et même,
processus ; étude des gamètes, de la fécondation et de la parthénogenèse ;
nature et origine de la sexualité, considérée comme une différenciation d'or-
dre physico-chimique dans la constitution du protoplasme. R. étudie ensuite
dans une série de chapitres le comportement de l'espèce en fonction du mi-
lieu : adaptation et variation, hérédité; critique des théories classiques; dis-
cussion des définitions de l'espèce ; activité normale des organismes : tro-
pismés, instinct et intelligence. Enfin, l'auteur arrive à la répartition géogra-
phique des organismes, aux conditions qui déterminent leur dispersion, leur
interaction (concurrence, symbiose, parasitisme), la variabilité des faunes
et des flores. Il est par là conduit à la question de la persistance et de la
disparition des espèces, et au grand problème de l'évolution des organismes.
La forme traduisant pour lui simplement l'interaction de l'organisme et du
milieu, toute variation des systèmes d'échange entraîne une variation con-
sécutive de la forme, variation qui n'est en elle-même ni un progrès ni un
regrès; et toute évolution est physiologique, autant que morphologique. Rien
ne nous autorise à croire que l'Homme échappe à la loi générale. L'inter-
action des individus en fonction du milieu est la seule base scientifique de
l'étude des faits sociaux et de la morale. On voit l'unité de doctrine qui fait
du livre de R. un ouvrage très personnel et original. On y appréciera sur-
tout une critique très pénétrante d'une foule de théories biologiques, souvent
accueillies avec faveur et acceptées comme des dogmes, malgré l'extrême
faiblesse de leur valeur explicative et la caducité de leurs prémisses. —
Ch. PÉREZ.
Loeb (L.). — Greffe et individualité. — Ce travail est difficile à résumer
brièvement, car il constitue lui-même une mise au point synthétique des re-
cherches expérimentales que L. poursuit depuis de nombreuses années avec
ses collaborateurs, et des notions suggérées par ces expériences. L'idée maî-
tresse est qu'il doit y avoir, dans tout organisme, quelque chose qui le carac-
térise comme une entité individuelle, et le différencie non seulement des
individus d'une autre espèce (species differential), mais encore des autres
individus de sa propre espèce (individuality differential). Les expériences de
greffe constituent un moyen particulièrement sensible de mettre en évi-
dence, et de sérier en quelque sorte par degrés ces caractères différentiels.
La transplantation d'un fragment de tissu est en effet suivie soit d'une prise
de la greffe, soit d'une dégénérescence et d'une élimination de la portion de
tissu transplantée, et cela par une prolifération conjonctive et une immigra-
tion de mononucléaires dont l'intensité, variable avec les circonstances expé-
rimentales, mesure la différence des deux individualités affrontées. Il y a
lieu de distinguer l'auto transplantation, dans le même individu; la syngé-
nésiotransplantation, entre parents d'une même famille; l'homœotransplanta-
tion entre individus de même espèce mais non parents; l'hétérotransplanta-
tion entre individus appartenant à des espèces plus ou moins éloignées.
Les réactions provoquées par la transplantation d'un tissu dans un autre
THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 347
individu suggèrent l'idée de substances toxiques (homœotoxines), qui provo-
quent notamment l'afflux leucocytaire, et qui sont sans doute elles-mêmes
le résultat du métabolisme du transplant, dans un milieu qui lui est plus ou
moins étranger. Si, d'autre part, on fait simultanément dans un même sujet
des transplantations multiples, chacune se comporte isolément comme si
elle était seule ; celles qui proviennent du même donneur provoquent des
réactions identiques; celles qui proviennent de donneurs différents pro-
voquent des réactions différentes, l'afflux leucocytaire étant en raison inverse
de la plus proche parenté. Il y a donc pour chaque greffe une action locale,
et non une réaction d'ensemble telle que celle qui résulterait d'une modifi-
cation humorale provoquée parla greffe. Des greffes identiques se succédant
sur le même sujet donnent la même réaction, et avec le même délai; il n'y
a donc pas, en général, d'immunité acquise.
Ces résultats des expériences de greffe jettent une certaine clarté sur ce
qui doit se passer normalement dans tout organisme. Les cellules de tous les
tissus doivent, au cours de leur métabolisme, émettre certaines substances
qui règlent les relations de ces cellules avec celles d'autres tissus, spéciale-
ment les relations morphologiques des éléments différenciés des organes
avec les éléments plus banaux du tissu conjonctif et les vaisseaux sanguins
ou lymphatiques. Après transplantation ces substances sont autres et cons-
tituent respectivement des homœo-, des syngénésio-, des hétérotoxines.
Mais dans l'organisme normal aussi elles doivent agir, à l'état d'auto-subs-
tances, qui régissent autour d'un organe le comportement du tissu conjonc-
tif et des vaisseaux, règlent par suite la forme et la structure normale de cet
organe, le maintiennent conforme à son plan, le réparent après amputation
suivant son type régulier. Ce doivent être des substances de « contact »
agissant à courte distance, entre les divers éléments constitutifs d'un organe,
et bien différentes par là des hormones circulantes. Celles-ci sont d'ailleurs
dépourvues de spécificité ; au contraire, il faut attribuer précisément aux
auto-substances ces propriétés différentielles de l'individu et de l'espèce que
l'on a tout d'abord été amené à attribuer aux cellules elles-mêmes. Ce son
ces substances qui réalisent la véritable coordination de l'organisme, et,
d'une agglomération de cellules et de tissus, font un individu déterminé.
Alors que les hormones sont de constitution chimique relativement simple
(lipoïdique par exemple), les substances spécifiques de l'individu doivent être
de nature plus complexe, protéides, ou n'exister tout au moins que combi-
nées à des protéides.
Les faits qui précèdent ont été établis pour les Mammifères et les Oiseaux.
Une revue des faits connus, encore bien fragmentaires, semble indiquer que
les différentielles individuelle et spécifique n'existent que d'une manière
beaucoup plus vague chez les formes animales inférieures, ou chez les
embryons des Vertébrés supérieurs. Il s'agit donc d'un résultat d'une évolu-
tion à la fois phylogénétique et ontogénétique. La règle si générale de la
fécondation croisée montre en somme la réussite constante d'une greffe
homœoplastique cellulaire; l'hétérofécondation entre espèces distinctes abou-
tit au contraire à l'élimination de la chromatine étrangère.
Les tumeurs obéissent en général à la règle ; seule l'autotransplantation
réussit. On connaît cependant des tumeurs de Souris qui peuvent se greffer
à d'autres individus, sans aucune manifestation d'homœosensibilité. Les
reports successifs sont théoriquement possibles à l'infini. On peut donc dire
que les cellules de ces tumeurs ont cette même immortalité potentielle que
Weismann attribue aux Protistes et aux cellules germinales. Et comme, en
somme, toute cellule somatique peut être considérée comme susceptible de
348 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
devenir cancéreuse, on peut dire que toute cellule somatique possède cette
même immortalité potentielle. — Ch. Pérez.
Mauriac (Dr. Pierre). — La spécificité et la personnalité biologique. —
La personnalité biologique est la somme coordonnée des spécificités humo-
rales et cellulaires. Les interprétations que proposent de ces spécificités la
chimie et la physique, sont basées sur des analogies plus ou moins lointaines ;
le mystère prodigieux de l'harmonie qui règne dans l'être pluricellulaire et
qui constitue la personnalité reste entier. Les tentatives faites pour établir,
en biologie, des types généraux sont un non-sens ; avant toute expérimen-
tation, chez l'animal comme chez l'homme, il faut établir une formule indi-
viduelle. — A. Drzewina.
Richet (Ch. et Ch. fils). — Traité de physiologie médico-chirurgicale. —
En écrivant ce Traité, les auteurs se sont proposé de lui donner une physio-
nomie spéciale; se plaçant aux confins delà science physiologique et de
l'art médico-chirurgical, ils ont voulu maintenir l'équilibre entre les deux
points de vue de la théorie et de l'application : donner au praticien l'essen-
tiel de la doctrine physiologique, et lui permettre de raisonner son interven-
tion ; donner en même temps au physiologiste un aperçu assez détaillé des
problèmes pratiques posés par la pathologie ; traduire en un mot, dans un
livre d'enseignement, cette intrication étroite de la physiologie et de la mé-
decine qui est dans la réalité des choses, et où seule une coupure artificielle
délimite des disciplines distinctes. Cet ouvrage est une nouveauté, compa-
rable à ce que fut autrefois, dans le domaine de l'anatomie, le Traité d'ana-
tomie médico-chirurgicale de A. Richet; il est appelé à rendre d'aussi grands
services. Après une introduction de physiologie générale et cellulaire, le
premier volume est principalement consacré aux fonctions du système ner-
veux, des organes des sens, de la peau et des muscles. Les fonctions de re-
production y sont également esquissées. Le second volume traite des fonc-
tions de nutrition : chaleur animale, circulation, sang et hématopoièse, di-
gestion, excrétion, respiration, glandes vasculaires sanguines. L'ouvrage se
termine par un aperçu de la physiologie spéciale de l'enfant et du vieillard.
De nombreuses figures, souvent nouvelles, illustrent ce traité; des index
détaillés facilitent les recherches. — Ch. Pérez.
La Cellule
Boas (F.). — Untersuchungen iiber die Mitwirkung der Lipoide beim Stoff-
austausch der pflanzlichen Zelle. (Biochem. Zeitschr., CXVII, 106-214, 1921.)
[351
Dangeard (P.). — Sur l'origine des vacuoles et de Vanlhocyane dans les
feuilles du Rosier. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LX1X, 112-118, 1922.) [350
Fici (S.). — Sulla presenza ed identificazione délie soslanze grasse nelle cel-
lule dei tessuti coltivati in vitro. (Monit. zool. ital., XXXI, N° 12, 1920.) [350
Haynes (P.). — The action of salts non-electrolytes upon f ni (fer solutions
and amphoteric e/cctrolytes and the relation of thèse e(fects to the permea-
Idlity ofthe cell. (Biochem. Journ., XV, 440-461, 1021.) [351
Hopkins (F. G.). — On an autoxidisable Constituent of the cell. (Biochem.
Journ., XV, 286-305, 1921.) [350
Litardière (R. de). — Note à propos du nombre des chromosomes chez le
Senecio vulgaris L. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX, 20-21, 1922.) [349
Martens (Pierre). — Le cycle du chromosome somatique dans le Paris
quadrifolia. (Bull. CI. d. Se. Acad. rov. Beig. [5], VIII, 124-129, 1 pi.,
1922.) [353
Ht) Robertson (T.B.). — Expérimental Studies on cellular multiplication. I.
The multiplication of isolated Infusoria. (Biochem. Journ., XV, 595-
611, 1921.) [352
.b) Expérimental Studies on cellular multiplication. IL The influence
of mutual contiguity upon reproductive rate and the part played therein
by the « x substance » in bacterised infusions ivhich stimulâtes the mul-
tiplication of infusoria. (Biochem. Journ., XV, 612-619, 1921.) [352
Weber (Friedl). — Die Zellsaftiviskositdt lebender Pflanzenzellen. i Bcr. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 188-193, 1921.) [350
ZiegenspeckfH.). — Ueber die Rolle des Casparyschen Streifens der Endo-
dermis und analoge Hildungen. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 302-
310, 192h) " [352
1. Structure et constitution cuimioue de la cellule.
Litardière (R. de). — Notes à propos du nombre des chromosomes chez
le Senecio vulgaris L. — Ishikawa et Smali. attribuent respectivement à cette
espèce les nombres haploïdiques de chromosomes 19 et 5. Des Senecio vul-
garis d'origines diverses ont fourni environ 38 chromosomes sporophytiques,
l'année biologique. 24
350 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
nombre concordant avec celui cTIshikawa. L'auteur pense que le Senecio
vulgaris à 19 chromosomes haploïdiques représente une race tétraploïdique
du type étudié par Small, deux chromosomes ayant pu se fusionner. —
F. Moreau.
Weber (Friedl). — La viscosité du suc cellulaire des cellules végétales vi-
vantes. — Les expériences faites par Ewart en 1903, par Thum en 1904, par
Heilbronx en 1914, par Meyer en 1920 on tété revues et complétées par W. ;
il n'a étudié pour cette fois que les rapports existant entre la température
et la viscosité du suc cellulaire. Pour cela il mesure le temps employé par
un cristal pour tomber d'une paroi à l'autre de la cellule. Il a ainsi prouvé
que la viscosité diminue dans les cellules vivantes à mesure que la tempé-
rature s'élève.
Le coefficient de température Q 10 = ^ varie entre 1,13 et 1,19. —
h.t
H. Spinner.
Hopkins (F. G.). — Sur un constituant auto-oxydable de la cellule. — De
nombreux tissus animaux et en particulier la levure présentent une réaction au
nitroprussiate, caractéristique du groupement (HS — ), (HEFFTER,il/erf. Natur-
iviss. Arch., 1908; Ma ly s Iahresb., 1908; Arnold, Zeitsch.. p/iysiol. Chem.,.
1911). L'auteur isole de la levure, par un traitement chimique approprié, un
dipeptide contenant de l'acide glutamique et de la cystéine, qui est respon-
sable de cette réaction. Existant dans l'organisme sous sa forme réduite, cette
substance est auto-oxydable (par soudure de deux groupements H S — pour
former un groupe — S — S — ). Facilement' hydrolysable par les acides
minéraux, cette substance est particulièrement résistante aux ferments pro-
téolytiques de l'organisme. La liaison entre les deux molécules d'amino-
acide n'est pas déterminée. Ce' dipeptide a les propriétés du « Philothion »
de Rey Pailhade. Cette propriété d'absorber l'hydrogène ou de le livrer
facilement (ce qui équivaut à absorber de l'oxygène) en fait un élément
important de la dynamique de la cellule. La réversibilité de la réaction
— SH HS — z^: — S — S j- H2 constitue une véritable fonction respi-
ratoire. — L. Thivolle.
Dangeard (P.). — Sur l'origine des vacuoles et de l'anthocyane dans les
feuilles du Rosier. — Les vacuoles, d'aspect mitochondrial, des dents des
feuilles du Rosier renferment, avant de se colorer par l'anthocyane, des
composés phénoliques incolores; l'anthocyane résulte du rougissement de
ces derniers et ne se montre jamais formée de toutes pièces sous la forme
d'un composé coloré dès le début. Ces vacuoles allongées sont précédées
par des vacuoles arrondies, dépourvues à la fois d'anthocyane et de com-
posés phénoliques. Les éléments vacuolaires allongés ne méritent donc pas
d'être considérés comme les « primordia » des vacuoles. — F. Moreau.
Fici (S.). — Sur la présence et l'identification des substances grasses dans
les cellules des tissus cultivés in vitro. — Etudiant des tissus embryonnaires
du poulet depuis le premier jour jusqu'au treizième jour d'incubation, culti-
vés en plasma homogène délayé en des proportions variables, et employant
sept différentes méthodes de technique, l'auteur a trouvé que dans les cel-
lules des tissus cultivés m vitro il y a des lipoïdes et des graisses, surtout
neutres. En outre, on y trouve des substances grasses saturées et non satu-
rées. Les inclusions de graisse dans les tissus cultivés in vitro paraissent de
CELLULE. 351
la quatrième à la treizième heure et augmentent avec l'accroissement de la
culture. Il semble que la quantité de ces substances soit la même; dans les
divers tissus, les cellules de l'épithélium et du mésenchyme contiennent,
peut-être, plus d'inclusions grasses que les neuroblastes et les myoblastes.
— G. Teodoro.
2. Physiologie de la cellule.
Haynes i^D.). — L'action des sels et des non-électrolytes sur les solutions
tampons et les électrolytes amp/iotères. lielations de ces effets avec la
perméabilité de la cellule. — Selon la théorie des solutions tampon, il y a
accroissement du Pu par l'addition de sels neutres et diminution parl'addition
de non-électrolytes : déductions confirmées par l'expérience sur des solutions
tampon de phosphates et d'acétates. — Il y a une différence d'effet très nette
entre les cations monovalents et bivalents, et même entre les cations K et
Na, bien que cette différence soit faible. On démontre théoriquement que
l'addition de non-électrolyte à la solution d'un ampholyte peut déplacer son
point isoélectrique. Dans le cas d'un ampholyte pour lequel dKa < dKb, le
point isoélectrique est déplacé dans la direction acide puisque dK est négatif.
Les observations et déductions précédentes suggèrent une théorie de la
perméabilité : la membrane semi-perméable est assimilée à un gel dont la
phase solide est constituée par des colloïdes émulsoïdes ayant un caractère
amphotère, laphase liquide par une solution tampon. Une telle membrane aura
son maximum de perméabilité à son point isoélectrique, puisqu'à ce point la
phase continue sera dans un état de minimum d'hydratation et occupera
ainsi un minimum de volume, mais sera aussi dépourvue de charge. Au-
dessus du point isoélectrique la membrane portera une charge positive et
repoussera les cations, au-dessous une charge négative et repoussera les
anions. La membrane sera alors partiellement imperméable aux ions, d'au-
tant moins que l'on sera plus près du point isoélectrique. L'addition de sels
et de non-électrolytes modifiera la perméabilité de la membrane protoplas-
mique par les changements qu'elle produira dans la solution tampon du
protoplasme. Les phénomènes d'antagonisme peuvent s'expliquer comme
étant la résultante de différents effets de différents cations sur la réaction de
la solution tampon du protoplasme. — L. Thivolle.
Boas (F.). — Les lipoïdes et rechange des matières dans la cellule végétale.
— Pour élucider la nature — lipoïdique ou protéique — de la membrane
cellulaire végétale, l'auteur étudie tout d'abord l'action de la saponine et des
sels sur la fermentation alcoolique et sur la croissance de la levure. La sapo-
nine est en effet un agent spécifique des lipoïdes, de la lécithine et de la
cholestérine en particulier. Si la membrane cellulaire contient des lipoïdes,
la saponine modifiera la perméabilité cellulaire et agira sur la fermentation,
sinon le résultat négatif sera un argument en faveur de la nature protéique
de la membrane végétale. Les expériences montrent que la saponine, ainsi
que les sels neutres, accélèrent la fermentation alcoolique. La saponine, mise
à agir en présence des sels à cation mono- ou bivalents, empêche la fermen-
tation et provoque la mort de la~ cellule. L'action toxique de la combinaison
saponine + sel à cation mono- ou bivalent, est inhibée par la présence
d'un cation d'une autre valence ou pa-r l'acide. Les sels d'aluminium (sulfate
et nitrate) empêchent la fermentation ; la combinaison de ces sels et de la
saponine accélère la fermentation. L'auteur conclut de ces expériences à
l'analogie de constitution de la membrane des cellules animales et végétales.
352 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Dans les deux cas, les lipoïdes jouent un rôle prépondérant dans les échan-
ges cellulaires. — E. Terroine.
Ziegenspeck (H.). — Sur le rôle des cadres subérisés de V endoderme et
de formations analogues. — Z. s'attaque aux conclusions des travaux de
Colin et Rufz de Lavison sur le mode de pénétration de quelques sels dans
la plante vivante (Bev. gén. de bol., 1910, n° 258). Tout d'abord il fait re-
marquer que le cadre de Caspary n'est point subérisé mais bien « lignifié ».
Il observe ensuite que l'endoderme extérieur ne présente aucun cadre de C.
à son stade primaire, alors qu'il fonctionne. Puis, expérimentant avec des
combinaisons ferriques il constate qu'en fines hydrosoles elles pénètrent
jusque dans le plasma, tandis qu'en suspensions plus grossières elles s'ar-
rêtent dans la membrane ; c'est à cela que se borne le rôle des cadres de
C. — H. Spinner.
3. Division cellulaire.
a) Robertson (T. B.). — Etudes expérimentales sur la multiplication cellu-
laire. — /. La multiplication d'un infusoire isolé. — La vitesse démultiplication
d'un infusoire (Enehelys farcimen Ehr.) isolé de cultures mères d'âges dif-
férents diminue d'abord rapidement, puis plus lentement lorsque les cultures
mères sont plus âgées. Cette perte de capacité reproductrice n'est pas attri-
buable à l'accumulation de substances retardatrices dans les cultures vieilles,
mais à une période de vitalité moins élevée. La contamination bactérienne
des infusions de foin employées comme milieu de culture, par séjour préli-
minaire à la température extérieure pendant 24 ou 72 heures, stimule
remarquablement la capacité reproductive des infusoires et retarde, mais
n'empêche pas, la perte de capacité de reproduction due à l'âge plus avancé
de la culture mère. Un chauffage de 90 minutes au B. M. des milieux envahis
par les bactéries n'empêche pas l'action stimulatrice de ce milieu, pas plus
que ne l'empêche la filtration du milieu de culture sur bougie. Ce n'est donc
pas la présence de bactéries qui importe comme aliment, mais la présence
d'une matière, soluble, non volatile, thermostable, produite par les bactéries
et que l'auteur dénomme provisoirement « substance X ».
La multiplication des infusoires a un caractère autocatalytique dû à la
contiguïté des cellules dans un milieu limité, et alors que la température de
30° tue rapidement des individus isolés, les cultures contenant initialement,
un grand nombre d'individus continuent à vivre et à prospérer à tempé-
rature beaucoup plus élevée, comme si la contiguïté d'un grand nombre
d'organismes donnait une protection mutuelle contre les effets adverses des
hautes températures. — L. Tiiivoi.le.
b) Robertson (T. B.). — Etudes expérimentales sur la multiplication cel-
lulaire. — II. Sur l'influence de la contiguïté mutuelle sur la vitesse de repro-
duction et le rôle joué dans ce phénomène par la « substance A » qui stimule la
multiplication des infusoires clans les infusions envahies par lès bactéries. —
Quand deux individus de la même souche sont introduits ensemble dans la
même goutte de milieu de culture, on obtient non pas deux fois, mais six ou
huit fois autant d'individus, qu'on n'en obtiendrait en ensemençant avec un
seul individu. Cette accélération mutuelle de la vitesse de reproduction
n'est pas due à l'ensemencement effectif du milieu de culture par les bacté-
ries contaminant les deux individus, puisqu'elle se produit également dans-
les milieux complètement envahis à l'avance par les bactéries.
PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 353
Cet effet d'accélération ne se manifeste jamais en l'absence des produits
solubles du métabolisme bactérien, qui doivent être identiques à la « substance
X » agissant sur les individus isolés. Cette substance serait convertie par la
cellule animale en agent accélérateur, ou provoquerait la production de la
substance accélératrice par la cellule animale, aux dépens d'autres subs-
tances se trouvant dans le milieu. Si le caractère autocatalytique de la crois-
sance chez les animaux supérieurs est un phénomène semblable, on peut
probablement supposer l'existence d'une facteur alimentaire accessoire, non
pour la raison de son action directe sur la croissance, mais comme étant la
cause de la production du catalyseur autogène de la multiplication cellulaire
par les cellules animales elles-mêmes. La relation entre « la substance X »
et les facteurs alimentaires accessoires connus n'est pas encore déterminée.
« La substance X » se distingue cependant du facteur A soluble dans l'eau
par sa thermostabilité. — L. Thivolle.
Martens (Pierre). — Le cycle du chromosome somatique dans le Paris
quadrifolia. — Le chromosome somatique de P. q. comporte à tous les stades
deux constituants morphologiques distincts : le constituant chromonémati-
que, formé de travées très chromatiques, aboutées entre elles ou non, dis-
posées en zigzag sur le constituant achromatique, élément homogène, non
structuré, peu colorable. Au début de la prophase, le chromosome s'allonge
et s'amincit, puis subit un mouvement de raccourcissement et d élargisse-
ment pour prendre ensuite une symétrie bilatérale et former un ruban ; la
substance des travées chromonématiques se répartit graduellement sur les
deux bords du ruban, de façon à former deux files longitudinales zig-
zagantes ; le constituant achromatique se divise à son tour, encadre les deux
fibres chromonématiques, et finalement on a deux chromosomes qui sont
identiques au premier, acquièrent une symétrie bilatérale et se séparent
l'un de l'autre à l'anaphase. A la télophase, la matière chromatique des tra-
vées se répartit suivant deux lignes longitudinales qui persistent pendant
l'interphase ; cette dualité chromatique ne représente pas la vraie scission
du chromosome, puisqu'il la fin de l'interphase et au début de la prophase
suivante l'aspect double s'atténue et disparait, la chromatine se reportant
sur les travées en zigzag. La division du chromosome est donc bien pro-
phasique (Grégoire, Sharp, de Litardière, etc.), et non pas télophasique,
comme l'ont écrit certains auteurs. — P. Remy.
Les produits sexuels et la fécondation
Lavialle (P.). — Sur le rôle digestif de l'ëpiderme interne du tégument
ovulaire des Composées. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LX1X, 75-79, 1922.) [355
Renner (O.). — Heteroqamie im weiblichen Geschlecht und Embryosackent-
wicklung bei den Oenotheren. (Zeitschr. f. Bot., XIII, 609-621,5 fig., 1921.)
[354
Russo (A.). — I prodolti del metabolismo nelle <>va ovariche e tubariche
délia coniglia. (Riv. di. Biol., II, 1920.) [354
354 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
1" Produits sexuels.
(S1
Maturation.
Renner (O.). — Hétérogamie dans le sexe femelle et développement du sac
embryonnaire chez les Œnothères. — On a tenté de vérifier morphologique-
ment la relation en apparence simple qui existe entre les diverses combinai-
sons réalisées par la réduction chromatique chez les races hétérozygotes,
lors de la formation des grains de pollen, et l'avortement ultérieur d'une
partie de ceux-ci. R. cherche comment, dans les cas d'hétérogamie, au
genre femelle, se produit Finactivation de l'un des complexes dû à la
réduction chromatique. Chez Œ. Hookeri (homozygote) et chez Œ. Lamarc-
kiana (hétérozygote isogame) le sac embryonnaire se forme toujours à
partir de la mégaspore supérieure, voisine du mycropyle. Pour Œ. Lamarc-
kiana. les mégaspores supérieure et inférieure sont différentes, au point de
vue génotypique : car l'une représente le complexe gaudenset l'autre le com-
plexe velans. Comme il n'existe point, pendant la réduction chromatique.de
mécanisme portant vers le micropyle l'un des 2 groupements de chromo-
somes, c'est uniquement la position de la mégaspore, dans la tétrade, qui
décide de son évolution, et les deux complexes fournissent également, dans
les différents ovules, le sac embryonnaire. Le rapport des cas est 1 : 1. —
Chez Œ. muricata, assez strictement hétérogame, le sac embryonnaire se
forme également à partir des cellules supérieure et inférieure de la tétrade :
les deux complexes en présence sont ici rigens et curvans. Iiigens est avan-
tagé en ce qui concerne la formation du sac embryonnaire, et se développe
quelle que soit sa position dans la tétrade, supérieure et inférieure. Est-elle
supérieure, elle seule se développe, sans lutte; est-elle inférieure, la spore
supérieure (curvans) se développe également : il y a concurrence entre deux
complexes différemment forts, mais dont le plus faible lui-même est capable
de donner le sac embryonnaire. (S'agit-il du pollen, on sait qu'il y a, non
pas concurrence, mais inactivation absolue de l'un des complexes.) Pour les
races où, dans les ovules, les deux complexes peuvent être actifs, mais avec
une fréquence différente de 1 : 1, les faits sont analogues, mais avec
moins de rigueur que pour les races strictement hétérogames. — La nature
du complexe antagoniste a donc grande importance dans la détermination
de la fréquence d'évolution en sac embryonnaire, pour un complexe donné.
Le cas extrême est fourni par l'inversion de l'hétérogamie : un complexe
actif de préférence en tant que complexe mâle, placé comme antagoniste
d'un autre complexe mâle (mais nicàle plus nécessairement encore que le
précédent), peut être amené à jouer de préférence le rôle de complexe
femelle. — Plantefol.
Y) Structures desjiroduits mars.
Russo (A.). — Les produits du métabolisme dans les œufs ovariques et
tubaires du lapin. — Dans les œufs tombés dans les trompes de l'utérus, le
cytoplasme présente des produits métaboliques de différente nature, mais
semblables à ceux des œufs ovariques. Dans l'ooplasme de quelques œufs
tubaires il y a des globules d'une structure myélinique, de nature lipoïde.
Dans d'autres œufs on trouve des cristaux d'acide stéarique, qui dérivent
de la décomposition des globules déjà nommés. Les œufs anaboliques per-
dent les globules quand ils ont accompli la première division ; les cataboli-
ques montrent les cristaux d'acide stéarique jusqu'aux stades de dévelop-
LA REPRODUCTION ASEXUÉE. 355
pement les plus avancés (metagastrula). Dans les trompes on trouve avec des
œufs anaboliques et cataboliques d'autres, en catabolisme avancé ou dégé-
nérés. Ceux-ci ne se montrent pas fécondés et parmi les autres caractères
différentiels ils présentent les cellules de la zone rayée qui restent autour de
la zone pellucide. Quelques œufs cataboliques ont un processus de segmen-
tation irrégulier, mais ils périssent très vite. 11 est à croire que les ovisacs
peuvent généralement éclore en des stades différents de leur cycle vital et
mettre en liberté des œufs d'une structure différente. — G. Teodoro.
Lavialle (P.). — Sur le rôle digestif de Vépiderme interne du tégument
ovulai re des Composées. — L'épiderme interne du tégument de l'ovule des
Composées, au contact du nucelle en voie de résorption ou du sac embryon-
naire en voie de développement, se différencie grâce à des cloisonnements
radiaux accompagnés par un allongement radial de ses cellules et se trans-
forme en une assise digestive dont les diastases amènent la destruction pro-
gressive et centrifuge de la zone interne du tégument. — F. Moreau.
lia reproduction asexuée
Pérez (Charles). — Observations sur la multiplication gemmipare d'un
Scijphistome. (Bull. biol. Fr! et Belg., LVI, 244-274, 34 fig., 1922.) [355
Pérez (Charles). — Observations sur la multiplication gemmipare d'un
Scypkistome. — Il s'agit d'un Se. indéterminé, trouvé à Boulogne-sur-Mer
fixé sur la tunique de l'Ascidie Ciona intestinalis. Dans la région inférieure
des polypes se développent fréquemment des stolons, simples évaginations
des deux couches épithéliales de la paroi du corps, qui, par des mouve-
ments lents, explorent l'espace environnant, peuvent se fixer temporai-
rement par leur extrémité distale ou se rétracter pour finalement se fixer
d'une façon définitive; ils constituent alors des crampons supplémentaires
qui renforcent l'adhérence du polype au support ; \e polype peut en outre
se multiplier abondamment par la formation de bourgeons, évaginations
d'une poche perradiale qui naissent en général sur le calice à un niveau
plus élevé que les stolons stériles; P. décrit des allures diverses de l'appa-
rition des stolons pédieux et des bourgeons. Parents et bourgeons sont
homothétiques ; alors que chez les polypes issus de planulas tous les tenta-
cules naissent régulièrement par cycles, les tentacules de premier ordre
poussant simultanément, chez les bourgeons, ils apparaissent d'abord d'une
façon dissymétrique : le bourgeon présente au début une symétrie bilaté-
rale par rapport au plan défini par l'axe du parent et le point d'insertion
du bourgeon, plan qui est perradial à la fois pour les deux individus; le
premier tentacule du bourgeon naît dans ce plan, du côté distal par rapport
au parent ; ensuite se développent de part et d'autre de ce plan les deux
tentacules perradiaux adjacents au premier, puis deux nouveaux encore
dans les intervalles entre les trois précédents ; enfin apparaît le tentacule,
perradial proximal, suivi de deux autres de part et d'autre de lui. A ce
356 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. •
stade de huit tentacules, la régularisation de leur longueur et de leurs-
écarts angulaires se produit, et le bourgeon acquiert ainsi une symétrie
axiale. P. a observé diverses anomalies analogues à celles qu'il a déjà décrites,
chez Cyanea capillata (V. YAnn. Diol., XXV, p. 324) : bifurcation de ten-
tacules pouvant aller de la simple ramification accessoire jusqu'au dédou-
blement complet, poussée de tentacules sur une protubérance anormale,
imperforée, d'une poche perradiale, production d'un individu à type hexa-
mère; les adultes anormaux proviennent probablement de Se. présentant
la même anomalie. — P. Remy.
I, 'ontogenèse
Alezais et Peyron. — Sur l'histogenèse et l'origine des chordomes. (C. R.
Ac, Se, CLXXIV, 419, 1922.) [356
a) Rimbach (A.). — Ueber Wurzelverkûrzung bei dikotylen Holzgewûchse.
(Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 281-284, 1 fig., 1921.)
[Analysé avec le suivant.
b) — — Ueber die Verkilrzung des Hypokotyls. (Ibid., 285-287, fig.)
[Quelques observations sur différents végétaux, sur
le mode de croissance de la racine d' ' Incarvillea Delavaiji. — H. Spinner
Roule (Louis). — Sur l'ontogenèse des Poissons soombriformes appartenant
à la famille des Luvaridés. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1262, 1922.) [356
Roule (Louis). — Sur l'ontogenèse des Poissons se ombri formes apparte-
nant à la famille des Luvaridés. — Les jeunes ressemblent d'abord, non
pas à leurs reproducteurs adultes, mais aux représentants d'autres familles de-
Scombriformes, les Coryphénidês en premier lieu, puis les Lamprididés et
les Stromatéidés. La métamorphose qui conduit à l'aspect définitif est de
longue durée; ses principales étapes ont lieu, non pas chez de jeunes ale-
vins, mais à des stades déjà avancés, à tel point qu'on les a considérés comme-
formant un genre distihet dans une autre famille que la leur (Astrodermus
elegans, rangé parmi les Coryphénidês, est la forme jeune de Luvarus). —
A. Drzewina.
Alezais et Peyron. — Sut l'histogenèse et l'origine des chordomes. — Les
néoplasmes connus sous le nom de chordomes proviennent des vestiges de
la notochorde qui persistent au niveau des segments occipital et coccygien
et qui, pour des raisons à préciser, entrent en activité et donnent des tumeurs
tantôt bénignes (occiput), tantôt malignes (coccyx). Les auteurs décrivent les
aspects histologiques de ces tumeurs où l'on retrouve divers stades typiques
de l'évolution de l'ébauche chordale. — A. Drzewina.
LE SEXE. 35?
I,a greffe
Colin (H.). — La migration de Vinuline dans les plantes greffées. Greffe*
Topinambour sur Soleil annuel, Soleil vivace sur Soleil annuel. Analyse des
bourrelets. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX, 2-5, 1922.) [357
Parcot (Lu). — Greffe de Xicotiana afpZnis {Tabac blanc odorant) sur Ama-
rantus caudatus (Amarante Queue de Renard). (Bull. Soc. Bot. de Fr.,
LXIX, 6-7, 1922.) [Cas de greffe hétérogène, associant deux indi-
vidus appartenant à deux familles d'ordres différents. — F. Moreau
Colin (H.). — La migration de Vinuline dans les plantes greffées. Greffes
Topinambour sur Soleil annuel, Soleil vivace sur Soleil annuel. Analyse des-
bourrelets. — Si on greffe un Ilelianthus vivace sur un Helianthus annuel,
on constate que l'hypobiote est dépourvu de l'inuline présente dans le gref-
fon. On peut croire que l'inuline pénètre cependant dans l'hypobiote et y
est immédiatement transformée ou que, dans le choix des substances qui
passent du greffon au porte-greffe, ce dernier s'oppose à la pénétration de
l'inuline. — F. Moreau.
Ce sexe et les caractères sexuels secondaires
Blaringhem (L.). — Etudes sur le polymorphisme floral. III. Variations de
sexualité en rapport avec la multiplication des carpelles chez le Mercu-
rialis annua L. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX,. 83-89, 1922.) [359
Czaja iTh.). — Ueber Befruchlung, Bastardierung und Geschlechtertren-
nung bei Prothallien homosporer Famé. (Zeitschr. f. Bot., XIII, 545-5S9,
1921.) [358
Goetsch (W.). — Hermaphroditismus und Gonochori^mus bei Hijdrozoen. I.
(Zool. Anz. LIV, 6-18, 1922.) [357
Mangenot (G.). — A propos de quelques formes peu connues d'Endomycé-
lacées. (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXVIII, 42-55, 1922.) [359
Goetsch (W.). — Hermaphrodisme et gonochorisme chez les Hydrozoaires.
I. — L'auteur a montré précédemment qu'il est inexact de croire que chez
les Hydrozoaires les générations de mâles ou de femelles ne peuvent donner
naissance qu'à des mâles ou des femelles. Pour éclaircir la question, il a
essayé d'une part d'obtenir par transplantation d'animaux mâles et femelles
des individus hermaphrodites, d'autre part de réaliser par le plus grand
nombre possible de cultures pures de nombreux cas de renversement sexuel.
Phi infectant des cultures d'Hydres par des Algues (v. VAnn. biol., XXV,
358 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
p. 307 et XXVI, p. 102), il est parvenu à colorer en brun ou en vert les ani-
maux à transplanter et, de cette façon, à rendre visibles pendant plus long-
temps les limites entre les animaux greffés l'un sur l'autre; un élevage
d'individus ainsi opérés a donné à plusieurs reprises des testicules et des
ovaires ; ces organes apparurent non pas simultanément et sur un seul et
même individu, mais toujours sur des animaux différents ; les autres éle-
vages d'Hydres greffées sont restés stériles pendant des mois. Par contre
G. a pu observer de nombreux cas de renversement sexuel analogues à ceux
qu'il a étudiés précédemment. Il y a donc chez l'Hydre un terme de passage
entre l'hermaphrodisme typique et le gonochorisme typique; il est par con-
séquent douteux que l'on puisse continuer à considérer les deux modes de
reproduction comme des caractères sexuels. — P. Remy.
Czaja (Th.). — Sur la fécondation, V hybridation et la disjonction des
sexes chez les Prothalles des fougères homosporées. — Chez les fougères
homosporées, y a-t-il autogamie ou xénogamie lors de la fécondation? Cette
question ne peut être résolue qu'à l'aide d'espèces pour lesquelles on peut
obtenir soit des prothalles unisexués, soit des prothalles hermaphrodites, en
modifiant les conditions de culture ; à ce point de vue, pour les espèces étu-
diées et dont les caractéristiques des prothalles sont minutieusement dé-
crites, C. distingue deux types : les prothalles hermaphrodites se produisent
toujours pour les fougères du type A (Gymno gramme snlfurea, Ceratopteris
thalictro'ides) dans les conditions de vie normales; pour les fougères du
type B (Blechnum brasiliense, Gymnogramme chrysophylla), dans de mau-
vaises conditions de nutrition (cultures sur tuiles en solutions sans N). Les
prothallcs dioïques, au contraire, sont, pour le type A très rares s'il s'agit de
prothalles femelles, faciles à obtenir en réalisant une nutrition défectueuse
(semis très serré, solution nutritive pauvre) si l'on désire des prothalles
mâles; pour le type B, les prothalles qui se développent dans des conditions
normales sont uniquement femelles, les prothalles mâles ne peuvent être
obtenus que par semis très serré. Il est donc possible avec ces deux types de
répondre â la question proposée : une série d'expériences, où des essais de
contrôle écartent la possibilité de développements apogamiques et précisent
le rôle de l'arrosage dans l'autofécondation, établissent que pour les espèces
étudiées, il peut y avoir aussi bien autogamie que xénogamie. — Dans des
conditions constantes, les prothalles femelles ont, suivant les espèces, une
évolution différente. Chez Blechnum brasiliense, en l'absence de fécondation,
la production d'archégones se poursuit tant que vit le prothalle; chez Gym-
nogramme chrysophylla, le prothalle, primitivement femelle, cesse de
produire des archégones ; le long de son bord se développent des prothalles
adventifs qui portent de nombreuses anthéridies; les tendances mâles ne
réapparaissent donc là qu'après formation de tissus nouveaux. Remarques
sur la courbure du col de l'archégone. La polyembryonie des fougères, c'est-
à-dire le développement de plusieurs fougères sur un même prothalle,
dépend de l'âge du prothalle, et par suite du nombre d'archégones mûrs en
même temps. — C. applique les résultats obtenus dans l'étude de la féconda-
tion à la production expérimentale d'hybrides; il réussit à croiser G. chry-
sophylla Q avec G. sulfurea çf : ce sont là les premiers hybrides produits
expérimentalement chez les fougères. — Peut-on, sur le prothalle d'une
fougère homosporée déterminera croissance végétative des deux sortes
d'organes sexuels, et quel est alors le sexe des formations adventives ? Y a-
t-il disjonction des sexes? Les complexes cellulaires utilisés doivent être assez
importants, sans quoi aucune régénération ne se produit. Des complexes
LE POLYMORPHISME. 359
cellulaires provenant de prothalles mâles de Pteridium aquiknùm ont régé-
néré des formations adventives, filamenteuses, qui ont porté de nombreuses
anthéridies, mais sont demeurés semblables aux prothalles obtenus dans
des conditions défectueuses. Au contraire, des complexes cellulaires prove-
nant de prothalles femelles de B. brasiliense ont régénéré des prothalles
hermaphrodites normaux., Tout porte à croire que les prothalles adventifs,
obtenus par croissance de cellules somatiques limitant directement les
organes sexuels du gamétophyte, doivent, dans des conditions de culture
appropriées, croître à nouveau en prothalles hermaphrodites. — Plantefol.
Blaringhem (L.)- — Etudes sur te polymorphisme floral . III. Variations
de sexualité en rapport avec la multiplication des carpelles chez le Mercu-
rialis anima L. — Il existe des lignées de Mercwrialis annua à tendances her-
maphrodites, dont les épis femelles forment des fleurs mâles tardives et
sessiles. On reconnaît les plantes qui présentent cette variation à l'allonge-
ment des axes qui portent leurs fleurs femelles et qui peut passer de 1 cm.
ou 1 cm. 5 à 2 et jusqu'à 6 cm. ; les fleurs mâles tardives sont d'autant plus
nombreuses que les axes femelles sont plus longs. D'autre part, les plantes
à fleurs tardives mâles sont remarquables par la fréquence des carpelles
surnuméraires de leurs fleurs femelles. — F. Moreau.
Mangenot (G.). — .1 propos de quelques forâmes peu connues d'Endomycé-
lacêes. — Endomyces Lindneri présente, dans le groupe des Endomycéta-
cées, un cas de sexualité en voie d'abolition ; le parthénogenèse y est la
règle, mais on trouve tous les intermédiaires entre la fusion permanente des
gamètes (sans fusion nucléaire) et leur disparition totale. De plus, les ga-
mètes parthénogénétiques ne se transforment pas, le plus souvent, en asque
directement ; ils développent un mycélium ascogène, parfois réduit à une
cellule, toujours très rudimentaire. C'est sans doute au niveau de cet Endo-
myces et des types analogues que peut être placée, dans la phylogénèse des
Ascomycètes, l'origine des hyphes axogènes. — F. Moreau.
Le polymorphisme niétagénique, la métamorphose
et l'alternauee «les générations
Abelin (J.).. — Ueber den Einfluss spezifisch gebauter Jodverbindunyen
auf die Métamorphose von Froschlarven und vom Axolotl. (Biochem.
Zeitschr., CXV1, 138-165, 1921.) [360
Champy (Ch.). — L'action de l'extrait thyroïdien sur la multiplication cellu-
laire. (Arch. de Morphol. génér. et expérim., fasc.4, 1-58, 27 fig., 9graph.,
1^22.) [360
Marchai (P.). —La, métamorphose des femelles et V hyper métamorphose des
mâles chez les Coccidies du groupe des Maryarodcs. (C. R. Ac. Se,
CLXXIV, 1091, 1922.) r.360
360
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Champy(Ch.). — L'action de l'extrait thyroïdien sur la multiplication cel-
lulaire. — En soumettant des têtards de Rana temporaria, ayant déjà des,-
ébauches des pattes postérieures, à une thyroïdisation massive (eau conte-
nant un grand excès de l'extrait de thyroïde de mouton), on constate une aug-
mentation considérable du nombre des mitoses dans certaines zones loca-
lisées. Ces zones correspondent aux organes caractéristiques de la vie-
aérienne : poumon, langue, intestin, pattes. Le système nerveux n'est sen-
sible qu'au début ; la queue, les ébauches génitales, le foie, etc., ne le sont
pas du tout, et ne tardent pas à régresser, le matériel nutritif étant dé-
tourné au prolit des régions où la croissance est intense. Dans toutes les
zones sensibles, la multiplication cellulaire est accélérée de la même façon.
La sensibilité à l'action élective de la thyroïde ne préexiste pas toujours :
telle région de la peau est insensible à un stade jeune, et devient sensible à un-
stade plus avancé du développement. Une zone qui réagit à la thyroïde est'
histologiquement complexe; ainsi, dans l'extrémité des membres, tout se
multiplie : épithélium, tissu conjonctif, cartilage. Il est assez facile de dis-
tinguer, par l'aspect des cellules, une zone sensible d'un tissu de celle qul:
ne Test pas. Les modifications qu'entraîne le traitement thyroïdien ne peu-
vent être interprétées autrement que comme une métamorphose brus-
quée. Mais il serait inexact de dire, comme on le fait couramment, que la*
thyroïdisation agit sur les têtards en activant leur métabolisme général. —
A. Drzewina.
Abelin (J.). — Influence des combinaisons iodées spécifiques sur la méta-
morphose des larves de grenouille et d'axolotl. — En étudiant l'influence
d'un grand nombre de combinaisons iodées sur la métamorphose, l'auteur
aboutit à la conclusion que seules les combinaisons iod-protéiques sont
actives. Il semble que, et la présence d'iode et la présence d'un certain
groupement protéique sont également nécessaires. Ainsi, tandis que la tyro-
sine biiodée accélère la métamorphose, la tyrosine non iodée reste sans
action. Les substances actives telles que la diiodotyrosine et la diiodoty-
ramine ont entre elles une parenté de constitution nette. Les combinaisons
organiques iodées telles que : acide salicylique diiodé, salol diiodé, etc., sont
sans action. Le développement des larves sous l'influence des combinaisons
iodoprotéiques est identique à celui obtenu par la glande thyroïde. On
peut donc avec beaucoup de raison ramener l'action accélérante exercée
par la glande thyroïde sur la métamorphose à ses combinaisons iodopro-
téiques. — E. Terroixe.
Marchai (P.). — La métamorphose des femelles et l'hypermétamorphose
des mâles chez les Coccides du groupe des Margarodes. — La femelle adulte
des Margarodes est surtout caractérisée par l'absence complète de bouche et
par ses pattes antérieures transformées en fortes griffes fouisseuses. D'après
Giard (1894), qui a étudié le développement de M. vitium, la larve-pupe ar-
rivée à toute sa croissance donne, suivant les conditions de nutrition, des
femelles adultes de 2 millimètres ou bien de 5 à 8 millimètres. Quant au
mâle, son développement est resté inconnu. Or, chez Neomargarodes Tra-
înât nov. sp., étudié par M., les phénomènes ne sont pas les mêmes. 11 y a
bien, comme chez l'espèce précédente, une larve primaire hexapode, puis
une larve apode kystoïdale, enfin une larve hexapode pourvue de grifles fouis-
seuses et qui, suivant les cas, mesure à l'éclosion 2 millimètres ou jusqu'à
9 millimètres. Mais l'évolution de ces deux formes, qui cependant, sauf la
taille, se ressemblent exactement, est différente : la grande est la femelle
MORPHOLOGIE GENERALE. 361
adulte, la petite n'est que le dernrer stade larvaire du mâle. Cette larve
mâle gynécoïde s'entoure d'une coque filamenteuse, se transforme en nymphe,
et enfin, après deux mues encore, en Insecte ailé. Ainsi donc, tandis que la
femelle est néotenique et arrête son évolution à la dernière forme larvaire, le
mâle continue à évoluer, en réalisant un exemple remarquable d'hyperméta-
morphose. — A. Drzewina.
Morphologie générale
Aron (Max.). — L'origine du sang dans le foie embryonnaire chez les Mam-
mifères. Sa signification au point de vue de la morphologie générale. (Arch.
de Morphol. génér. et expér., fasc. 10, 1-118, 9 fig., 5 pi., 1922.) [362
Marshall (William S.). — The development of the frenulum of the wàx
Molli, Galleria mellonella Linn. (Trans. of the Wisconsin Acad. of Sci.,
Arts and Letters, XX, 199-204, 1 pi., 1922.) [363
a) Mawas (Jacques). — Sur le tissu lymphoïde de l'intestin moyen des
Myxinoides et sur sa signification morphologique. (C. R. Ac. Se, CLXXIV,
889, 1922.) [361
b) Le tissu lymphoïde de la valvule spirale de l'intestin moyen de
l'Ammocœtes branchialis et sa signification morpholoi/ique. (C. R. Ac. Se.
CLXXIV, 1041, 1922.) [362
Mendes-Corrêa (A. -A.). — De l'asymétrie du squelette des membres Supé-
rieurs. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 416, 1922.) [301
Schûepp (Otto). — Zur Théorie der Blatlstellung . (Ber. d. deutsch. bot. Ges.,
XXXIX, 249-257, 2 fig., 1921.)
[Quelques considérations géométriques sans faits nouveaux. — H. Spinner
a) Symétrie.
Mendes-Corrêa (A. -A.). — De l'asymétrie du squelette des membres supé-
rieurs. — Le problème du dextrisme ou du sénestrisme morphologique du
squelette des membres supérieurs est moins simple qu'on l'admet générale-
ment. Sauf pour quelques rares éléments métriques, tels que l'indice de la
•diaphyse radiale, les différences entre les mesures et les indices du côté
droit et du côté gauche sont peu marquées, et n'ont pas de valeur statisti-
que réelle. Il n'est d'ailleurs pas certain qu'un gaucher morphologique soit
ausli un gaucher fonctionnel. — A. Drzewina.
£) Homologies.
a) Mawas (Jacques;. — Sur le tissu lymphoïde de l'intestin moyen des
Myxinoides et sur sa signification morphologique. — Il existe dans la paroi
même de l'intestin moyen des Myxinoides un tissu lymphoïde abondant
•ordonné par rapport aux capillaires veineux appartenant au système porte.
362 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Chaque capillaire est entouré d'un manchon de cellules lymphoïdes qui
ressemblent à de grands mononucléaires de Vertébrés supérieurs et qui
sont fréquemment en karyokinèse ; les manchons sont réunis par des cordons
pleins du même tissu lymphoïde; l'ensemble forme un réseau à larges
mailles. Ce réseau hémo-lymphatique intra-intestinal est la rate la plus
primitive que l'on connaisse et qui réalise en fait le type idéal de la rate
schématique : du tissu lymphoïde, autour des capillaires tributaires de la
veine porte. — A. Drzewina.
b) Mawas (J. ). — Le tissu lymphoïde de la valvule spirale de l'intestin
moyen del'Ammocœtes branchialis et sa signification morphologique . — L'étude
histologique et embryologique de la valvule spirale conduit à la conclusion
que cet organe correspond à la rate des autres Vertébrés. Embryologiquement,
même origine et même zone de développement ; histologiquement, même
structure : parois et cloisons conjonctives, sinus sanguins, cordons et amas
lymphoïdes, le tout se développant autour de la veine-porte. La rate de l'Am-
mocète est plus compliquée que celle de la Myxine-. Elle atteint le maximum
de développement chez les larves de 10 à 12 centimètres, puis rétrograde
au moment de la métamorphose. — A. Drzewina.
Aron (Max). —L'origine du sang dans le foie embryonnaire chez les Mam-
mifères. Sa signification au point de vue de la morphologie générale. — Dans
la première partie de son mémoire; A. analyse et discute les principaux
travaux parus sur la question; dans la deuxième, il expose. ses propres re-
cherches dont les résultats viennent à rencontre des notions depuis long-
temps établies et classiques; dans la troisième enfin, il montre l'intérêt de
ses idées au point de vue de la Morphologie générale. Pour A. en effet, ce sont
les cellules hépatiques mêmes qui constituent la source, unique des cellules
sanguines dans le foie embryonnaire ; les hémogonies, cellules-mères des
globules rouges, naissent de la transformation des cellules hépatiques. Le
chondriome semble jouer un rôle actif dans le premier temps de ce processus
d'hématiformation; celui-ci est essentiellement un phénomène de sécrétion.
A l'origine est une cellule glandulaire indifférente, la cellule hépatique
primitive; elle a la propriété de fixer le fer du sang et de le transformer en
un composé organique complexe qui se condense autour du noyau, puis subit
de nouvelles transformations (hémoglobine) sous l'influence probable de subs-
tances issues du noyau lequel, petit à petit, se condense et s'atrophie. L'élément
anucléé et hémoglobinifère que l'on nomme hématie doit être considéré
comme le vestige circulant d'une cellule glandulaire, support de sa propre
sécrétion. A mesure que la cellule hépatique se différencie, et que de claire,
indifférente, elle devient sombre, pour continuer ensuite son évolution vers
la forme adulte, elle perd sa propriété d'utiliser le composé préhémoglobi-
nique. La perte de la possibilité d'engendrer des globules sanguins coïncide
avec le moment où la cellule hépatique acquiert un pôle exocrine et
s'oriente autour d'un canalicule biliaire. Dans de rares cas, la cellule hépa-
tique se transforme brusquement et directement'en érythrocyte.
Il est évident que l'origine du sang dans le foie embryonnaire, telle que la
décrit A., est incompatible avec la théorie de la spécificité des feuillets, car
elle fait admettre une origine endodermique des cellules sanguines, en
outre de leur origine mésodermique. Elle paraît incompatible aussi avec
la notion de la spécificité ceHulaire, puisqu'elle fait dériver les globules
rouges des cellules hépatiques différenciées. Cependant, pour A., cette in-
compatibilité disparait si l'on envisage les hématies non pas comme les re-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 363:
présentante d'une espèce cellulaire distincte, mais comme des éléments glan-
dulaires, et la fabrication d'hémoglobine comme un acte sécrétoire banal,,
pouvant être dévolu à des éléments d'origine diverse. Or, comme la cellule
hépatique est un élément à multipotentialités glandulaires, elle est capable
de produire l'hémoglobine chez l'embryon, comme elle est apte à fixer la
graisse, par exemple, chez l'adulte. — A. Drzewixa.
Marshall ("William S.). — Développement du frein chez le Papillon de la
cire] Galleriamellonella L.— On sait que chez les Papillons nocturnes il existe
sur le bord antérieur de l'aile postérieure des mâles une forte épine, le
frein, qui, chez certaines espèces, est reçu dans un pli membraneux de-
l'aile antérieure, la gouttière, ce qui assure l'union pendant le vol des deux
ailes. Il est singulier que la femelle n'ait pas de vrai frein, mais seulement
plusieurs soies (3 ou 4). Le développement du frein est conforme à celui de
tous les poils; il est sécrété par des cellules trichogènes dont chacune donne
naissance à une soie ; chez la femelle, ces soies au nombre de 2 ou 3 (les deux
ailes pouvant du reste être dissemblables dans près du tiers des cas) res-
tent bien séparées; chez le mâle, le frein est composé; il est formé par au
moins une douzaine de cellules trichogènes adjacentes, dont les produits de
sécrétion s'accolent pour s'unir en une pièce unique. — L. Cuénot.
Physiologie «énérale; biochimie; biophysique
Abderhalden (Emil). — Isolierung von Aminosâuren aus Blut. (Zeits-
Physiol. Chem., CXIV, 250-254, 1921.) [378
Adam (A.). — Ueber den Einfluss des Fiebers auf den Phosphorsuure-
haushalt des Muskels. (Zeits. Physiol. Chem., CXIII, 281-300, 1921.) [402
Adam (N. K.). — Note on the oxygen consomption of amphibian muscle
and nerve. (Biochem. Journ., XV, 358-362, 1921. ) [408
a) Adler (E.). — Einfluss der Aussentemperatur auf den Lactacidogengehalt
des Frosches. (Zeits. Physiol. Chem., CXIII, 174-186, 1921.) [400
b\ — — l'eber den Einfluss der Jahreszeit auf den Lactacidogengehalt des
F roschmuskels [Rana esculenta undRana temporaria). (Ibid., 193-200.) [400-
Adler (E.) und Giinzburg (L.). — Einfluss der Aussentemperatur auf den
Lactacidogengehalt des Froschmuskels. (Ibid., 187-192.)
[La teneur en lactacidogène
des grenouilles d'hiver engourdies subit une forte augmentation si ces
grenouilles sont transportées dans une température extérieure élevée.
Pour les grenouilles de la fin de l'été, riches en lactacidogène, on peut
faire apparaître au contraire une forte diminution de leur teneur en lac-
tacidogène par abaissement de la température extérieure. — G. Fontes
Arloing (E.), Cade et Bocca. — Etude expérimentale de Vinfluence du
carbonate de bismuth et du kaolin sur la sécrétion gastrique du chien. (C. R.
Soc. Biol., LXXXVI, 114, 1922.)
[Ces deux corps semblent agir en provoquant une hypersécrétion de mucus
304 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
par la muqueuse intestinale. On constate en outre une disparition de
HC1 libre du contenu stomacal deux heures après les repas — et pour le
carbonate de bismuth une diminution de l'acidité totale du contenu gas-
trique. — Le kaolin, dans ce dernier cas, est sans influence. — E. Aubel
Ambard (L.) et Schmid (F.). — Formation de l'ammoniaque par le rein.
(C. R. Soc. BioL, LXXXVI, 604, 1922.) [Au cours
d'ammoniémies presque identiques, on peut constater des débits d'NH3
très variables, ce qui est en contradiction avec la loi des substances sans
seuils (NH3 n'a pas de seuil). Cette anomalie s'explique par le fait que le
rein fait de l'NH3. r<m effet, si l'on dose l'NH3 urinaire par des débits très
faibles obtenus par ingestion massive de CG3NaH, il devient possible
de calculer, à l'aide du résultat obtenu, l'ammoniémie. — E. Aubei.
Aron (H.) und Gralka (R.). — Die akzessorischen Nâhrstoff-Faktoren. I.
Zum Sonderndhrtoert verschiedener Nahrunqsfetle. (Biochem. Zeitschr..
CXV, 188-204, 1921.) [408
Aszôdi (Z.). — Beilrag zur Kenntnis der chemischen Wàrmeregulation der
Sàugethiere. II. Ueber kùnstlich erzeugte ivinterschlafàhnliche Zustiïndc an
Mâusen. (Biochem. Zeitschr., CXIII, 70-89, 1921.) [423
Bachrach CE.) et Cardot (H.). — Action des acides sur la marche de la
fermentation lactique. (C. R. Soc. BioL, LXXXVI, 583, 1922.)
[D'une part, pour un même acide, il y a un optimum
d'acidité au départ, correspondant à un maximum d'acide formé au
cours de la fermentation ; d'autre part, pour différents acides minéraux ou
organiques, l'optimum d'acidité en dose moléculaire ou en PH, est sinon
le même, du moins voisin, sauf pour l'acide phosphorique. — E. Aubel
Barratt (S. O. W.). — The action of sodium hydroxydc upon coagulation of
fibrinogen. (Biochem. Journ., XV, 4-10, 1921.) [420
Bayeux (Raoul). — La respiration maximum aux très hautes altitudes. —
(C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1037, 1922.) [407
Benecke (W.). — Beitrïiqe zum Problem der Kohlensàureassimilation.
(Zeitschr. f. Bot., XIII, 417-460, 1921.) [416
Bernatsky (J.). — Perozid sonne Kupfervitriol gegen Oïdium. (Zeitschr.
f, Pflanzenkr., XXXI, 94-96, 1921.) [431
Bing (R.). — Ueber don Einfluss von COr, Cl-, PO,- lonen auf die Oxyda-
tionsvorgdnge im Tierkôrper. (Biochem. Zeitschr., CXIII, 210-231, 1921.)
[407
Blum (F.) und Strauss (E.). — Mitteilungen aus dem Gebiete der Eixveiss-
chemie. I. tjber lodbindungsfdhigkeit und Konslilution der Protéine.
(Zeitschr. physiol. Chem., CXII, 111-168, 1921.) (378
Blum (L.), Vaucher (E.) et Aubel (E.). — L'action diurétique des sels
de strontium. (C. R. Soc. biol., LXXXVI, 383, 1922.) [428
Bornstein (A.). — Ueber Adrenalinglykmnie. (Biochem. Zeitschr., 157-
165, 1921.) [408
Bornstein (A.) und Vogel (R.). — Die Wirkung des Pitocarpins auf die
Blutzusammensetzung. (Biochem. Zeitschr., CLVIII, 1-14, 1921.) [427
Brahmachari (U. N.) and Sem(P.). — Some observations on the hsemo-
Igtic action of certain quinine salts on the erythrocites of différent Indi-
viduals and of the résistance of ne œly formed red corpuscles to hoimolysis
PHYSIOLOGIE GENERALE. 365
underthe influence 'ofdistilled walër. (Biochem. Journ., XV, 40:5-465, 19210
[4i y
Brunswik (Hermann). — f'eber Hesperidinsphàrîte in lebenden Haut-
geicebe von Anthurium Binotii Linden. (Rer. d. deutsch. Bot. Ges.,
XXXIX, 208-212, 1921.) [387
Campbell (J. A.) and Webster (T. A.). — Day and night urines during
complète rest, laboratory routine, light muscular work and oxggen admi-
nistration. (Biochem. Journ., XV, 660-664, 1921.) [422
Cardot (H.) et Laugier (H.). — Action de fortes concentrations salines
sur le bacille lactique. (C. R. Soc. biol., LXXXVI, 108, 1922.) [431
Carnot (P.), Koskowski (W.) et Libert (E.). — L'influence de Vhista-
mine sur la sécrétion des sucs digestifs chez l'homme. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVI, 575, 1922. j [Une injection
d'histamine détermine une hypersécrétion de suc gastrique. Action rapide,
mais assez éphémère. On note en outre une augmentation de l'acidité
totale, de l'acidité chlorhydrique et du pouvoir protéoly tique. — E. Aubel
a) Chauffard (A.), Brodin (P.) et Grigant (A.). — Teneur en acide urique
des hématies. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 31, 1922.) [380
b) Diffusibilité chimique comparée de l'acide urique et de l'urée. (Ibid.,
355.) [Ibid.
Chibnall (A. C.) and Schryver (S. B.). — Investigations on the nitroge-
nous metabolism of the higher plants. I. The isolation of proteins from
Leaves. (Biochem. Journ., XV, 60-75, 1921.) [413
Clayson (D. H. F.), Norris (F. W.) and Schryver (S. B.). — 77;e
pectic substances of plants. II. A preliminary investigation of the chemistry
of the. cell-walls of plants. (Biochem. Journ., XV, 643-653, 1921.) [386
a) Clifford (W. M.). — A method for calorimetric estimation of carnosine.
(Biochem. Journ., XV, 400-406, 1921.) [Analysé avec le suivant
b) — — The distribution of carnosine in the animal kingdom. (Ibid., 725-
737.) [383
Cohn (Félix). — Ueber den Einfluss der Muskelarbeit auf den Lactacido-
gengehalt in der roten und weissen Musculatur des Kaninchens. (Zeit.
Physiol. Chem., CXIII, 252-262, 1921.) [401
Compton (A.). — Blood enzymes. I. On the occurence of maltase in tnamma-
lian blood. (Biochem. Journ., XV, 681-686, 1921.) [391
Coward (K. H.) and Drummond (J. C). — The formation of vitamine A
in le aving plant tissues. (Biochem. Journ., XV, 530-539.) |409
Creveld (van S.) und Brinkman (R.). — Ein direkte Beweiss fiir die
Impermeabilitàt der Blutkôrperchen des Menschen und Kaninchens fin-
Glucose. (Biochem. Zeitschr., CXIX, 65-72, 1921.) [418
Cristol (Paul). — Zinc et cancer. (C. R. Ac. Se, CLXXIV,887, 1922.) [384
Danielopolu (D.). — a) Action de l'atropine sur le rythme alternant. —
b) Mécanisme de l'action de l'atropine sur le rythme alternant. —
c) Influence du vague sur l'alternance du rythme. (Soc. méd. hôpitaux Bu-
carest, 31 décembre 1919 et 13 février 1920.) [Suite des recherches
commencées en 1913. L'atropine exagère l'alternance du rythme et trans-
l'année biologique. 25
366
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
forme l'alternance latente en alternance manifeste, en accélérant le rythme
et en raccourcissant la diastole ; elle exerce, de plus, une action directe
sur le myocarde. — Le vague produit l'effet contraire. — Danielopolu
Danielopolu (D. ), Draganesco (S.) et Copaceanu (P.). — Action cardio-
vasculaire du calcium. (Soc. méd. hôpitaux Bucarest, 25 janvier et
8 février 1922.) [Les sels de
calcium dont l'action a été étudiée par les auteurs chez le sujet normal,
dans l'hypertension et dans l'asystolie, ont une action cardiotonique
nette, en tous points comparable à celle de la digitale. — Danielopolu
Davey (A.-J.). — Détermination of the minimum, doses of some fresh Citrus
Fruit Juives which will protect a Guinea-Pig from Scurvy, together ivith
some observations on the préservation of such Juices. (Biochem. Journ., XV,
83-103, 1021.) [411
a) Dehorne (Armand). — Histolyse et Phagocytose musculaire dans le
cœlome des Néréides à maturité sexuelle. (C. R. Ac. Se, GLXXIV, 1043,
1922.) [432
b) Sur la formation de fuseaux myoly tiques et sur leur phagocytose dans
le cœlome de Lipobranchus intermedius de Saint-Joseph. (C. R. Ac. Se,
CLXXIV, 1299, 1922.) [433
Desgrez (A.), Bierry (H.) et Rathery (F.). — Diabète et acidose. (C. R.
Soc. biol., LXXXVI, 245, 1922.) [414
Desqueyroux (S.). — Sur les troubles des échanges azotés dans Vintoxica-
tion phosphorée aiguë expérimentale. (C. R. Soc. Biol., LXXVI, 143, 1922.)
[1 à 3 jours après injec-
tion d'huile phosphorée au 1/100 on constate, dans les urines, un rapport
azoturique abaissé, un rapport augmenté; dans le sang une
augmentation de la teneur en N aminé et en N amoniacal. — E. Aubel
Drummond (J. C), Coward (K. H.) and Watson (A. F.). — Besearches
on vitamine A. Vil. Note on the factors influencing the value of milk and
butter as sources of vitamine A. (Biochem. Journ., XV, 540-552, 1921.)
[409
a) Edie (E. S.). — Further observations on the digestion of fibrinand casei-
nogen by trypsin. (Biochem. Journ., XV, 498-506, 1921.) [383
b) A note on the question of the identity of gastric rennin and pepsin.
(Ibid., 507-509.) [L'extrait de la muqueuse
d'estomac de lapins jeunes n'a pas le pouvoir de digérer la fibrine, alors
qu'il a le pouvoir de coaguler le lait très rapidement. L'extrait de la mu-
queuse d'estomac du lapin adulte n'a pas sensiblement de pouvoir coagulant
alors qu'il digère parfaitement bien la fibrine. 11 est donc à peu près cer-
tain que pepsine et rennine sont deux ferments distincts. — L. Thivolle
a) Effront (S.). — Méthode pour la détermination des pouvoirs liquéfiants de
Vamylase. (C R. Soc. Biol., LXXXVI, 269, 1922.) [390
h) Influence de la filtration sur lesamylases. (Ibid., 271.) [Ibid.
c) Sur les propriétés distinctives des amylases de différentes provenan-
ces. (Ibid., 274.) [Ibid.
Ege (R.). — Wie ist die Verteilung der Glukose zwischen den roten Blutkôr-
perchen und der ausseren Flussigkeit zu erklàren. (Biochem. Zeitschr.,
CXIV, 88-110.) [418
PHYSIOLOGIE GENERALE. 367
Eisenhardt (W.) und Schaefer (R.). — Schwankungenin Chloridstoffwech-
sel unter dem Einfluss der menstruellen Vorgam/e. (Biochem. Zeitschr.,
CXVIII, 34-38.) [381
Elias (H.) und Sammartino (U.). — Ueber die Rolle der Saure im Kohlen-
hgdralstoffwechsel. IV. Die Beziehungen von Saure und Alcali zut Adrena-
linglykosurie. (Biochem. Zeitschr., CXVII, 10-41, 1921.) [414
Ellinger iPhilipp). — Die Beeinflassung der Oxydationsgeschxoindigkeit von
roten Blutkôrperchen durch Kalium und Badiumaktivitàt. (Zeits. Physiol.
Chem., CXYI, 266-276, 1921.) [407
Embden (Gustave) und Adler (Erich). — Ueber die Phosphorsailrever-
teilung in der weissen und roten Muskulatur des Kaninchens. (Zeitschr.
Physiol. Chem., CXIII, 201-222, 1921.) [400
Embden (Gustave) und Grafe (Edouard). — Ueber den Einfluss den
Muskelarbeit auf die Phosphorsàureausscheidung. (Ibid., 108-137.) [398
Embden (G.) und Isaac (S.). — Ueber den Einfluss der phosphorvergeftung
auf den Laetacidogengelialt des Kanninclienmuskels . (Ibid., 262-276.) [402
Embden (Gustave) und Laquer (Fritz). — Ueber die Chemie des Lactaci-
dogens. (Ibid., 1-10.) [397
Embden (Gustave), Schmitz (Ernest) und Meincke (Pierre). — Ueber
den Einfluss der Muskelarbeit auf den Laetacidogengelialt der guerr/e-
streiften Musculatur. (Ibid., 10-66.) [397
Erdstein (F.) und Fûrth (L.). — Zur Kenntnis der Wirkung blanker Metalle
auf Toxine. (Biochem. Zeitschr., CXVIII, 256-258, 1921.) [428
a) Euler (H. V.) und Myrbâck (Karl). — Ueber die Temperaturempfind-
lichkeit des rohrzuckerspaltenden Enzyms des menschlichen Jéjunums.
(Zeits. Physiol. Chem., CXV, 68-76, 1921.) [La saccharase
du jéjunum humain montre une bien plus grande sensibilité vis-à-vis de
la température que la diastase correspondante de la levure de bière. Ces
deux sensibilités sont comparées quantitativement. La saccharase intestinale
et la saccharase de levure ne sont donc pas le même ferment. — G. Fontes
b) Vitamine (Biokatalysatoreri) BundCo-Enzyme. (Ibid., 155-169.) [411
Euler (Hans v.) und Nordlund (Folke). — Ueber die enzymatische Syn-
thèse des Fructose-Zgmophosphates. (Ibid., CXVI, 229-244, 1921.) [394
a) Euler (H. V.) und Svanberg (Olof). — Ueber die Charakterisierung von
Amylaselôsungen. (Zeits. Physiol. Chem.,CXII, 193-230, 1921.) [388
6) Versuche zur Darstellung hochaktiverSaccharasepràparaten. V. Ueber
den Phosphorgeha.lt gereinigter Saccharaselôsungen nach erschôpfender Dia-
lyse und iiber Mikrobestimmungen des Phosphors. (Zeits. Physiol. Chem.,
CXI1, 282-294, 1921.) [Après dialyse poussée à fond, l'acide phosphorique
organique « très moléculaire » est à peu près proportionnel au pou-
voir d'inversion de l'extrait sec de la solution de saccharase. — G. Fontes
c) Ueber die Régénération inactiver Saccharose durch Diali/se (Ibid.,
CXI Y, 137-148, 1921.) [388
a) Falta(W.) und Richter-Quittner (M.). — Ueber die chemische Zusam-
mensetzung der Blutkôrperchen. (Biochem. Zeitschr., CXIV, 145-151, 1921.)
[417
6) Studien iiber die F aserstoff qerinnung . II. Ueber das « gebundene »
Chlor im Blute. (Ibid. , 310-318.) [420
368 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Fernbach (A.) et Schœn (M.). — L'acide pyruvique dans la fermentation
alcoolique. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 15, 1922.) [390
Finckh (E. R. O.). — Sind die Chlorionen der Ringerlôsung im schlagenden
Froschherzen dure h andere Anionen ersetzbar ? (Biochem. Zeitschr., CXVI,
262-266, 1921.) [426
a) Findlay (G. M.). — Glyoxalase in Avian- Béribéri. (Biochem. Journ., XV,
104-106, 1921.) [410
b) The effects of an unbalanced diet in the production of Guinea-pig
scurvy. (lbid., 355-357.) [411
Fosse (R.). — Synthèse d'un principe azoté des végétaux, l'acide cyanhydri-
que, par oxydation de l'ammoniaque et des hydrates de carbone, de la gly-
cérine ou de l'aldéhyde formique. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 175, 1922.; [381
a) Foster (D. L.) and Moyle (D. M.). — The effect of exposure lo low tem-
pératures on some physiological, chemical and physical properties of am-
phibian muscle. (Biochem. Journ., XV, 334-346, 1921.) [425
b) — — A contribution to the study of the interconversion of carbohydrate
and lactic acid in muscle, (lbid., 672-680. ) [397
Franzen (Hartwig) und Stern (Émmi). — Ueber die chemischen Bestand-
teile grûner Pflanzen. XV. Ueber das Vorkommen von jEthylidenmilchsàure
in den Blàttern der Himbeere (Rubus idaeus). (Zeits. Physiol. Chem., CXV,
270-283,1921.) [388
Franzen (Hartwig) und Schuhmacher (Eugène). — Ueber die chemis-
chen Bestandtheile grilner Pflanzen. XIV. Ueber die durch Bleiacetat fàll-
baren Sàuren der Johannisbeerei\ (fiibes rubrum). (Zeits. Physiol. Chem.,
CXV, 9-37, 1921.) [388
a) Freudenberg (G.) und Gyôrgy (P.). — Ueber Kalkbindung durch tie-
rische Gewebe. (Biochem. Zeitschr., 96-108, 1921.) [383
b) Ueber Kalkbildung durch tierische Gewebe. III. (Biochem. Zeitschr.,
CXVIII, 50-54, 1921.) [384
Friedberg (E.). — Quantitative Messung der zeit lichen Caffein-Ausschei-
dung beim Menschen nach einer neuen biologischen Méthode. (Biochem.
Zeitschr., CXVIII, 164-184, 1921.) [Pour déceler
de petites quantités de caféine l'auteur se sert de son action toxique
sur le muscle strié de la grenouille : la contraction musculaire se produit
même quand la concentration de la caféine est de 1 : 3500. — E. Terroine
Fuchs (Berthold). — Ueber das Vorkommen der Arginase im gesundenund
kranken Organismus. (Zeits. Physiol. Chem., CX1V, 101-110, 1921.)
[Parmi tous les organes
étudiés, l'auteur ne trouve l'arginase que dans le foie. Dans un cas de
métastase de carcinome du foie la proportion d'arginine s'est élevée à
160 %. De même quand le foie est malade (carcinome, intoxication phos-
phorée, intoxication alimentaire) il se produit de l'arginase. — G. Fontes
Fiihner (H.) und Mertens (E.). — Der'toxikoloqische Nachiueis des Cytisins.
(Biochem. Zeitschr., CXV, 262-269, 1921.) [386
Gardner (J. A.). — On the composition of the unsaponifîable matter of the
ether extract of human fèces. (Biochem. Journ., XV, 244-273, 1921.) [000
PHYSIOLOGIE GENERALE. 369
Gautier (Cl.). — Glycosurie par ablation des poumons chez la grenouille.
(C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 429, 1922.) [La suppres-
sion des poumons produit une glycosurie rapide et intense, d'assez brève
durée, malgré la persistance de la respiration cutanée. — Ces résul-
tats sont en opposition formelle avec ceux de Langendorff. — E. Aubel
Gicklhorn (Jos.). — Zur Morphologie und Mikrochemie einer ne'uen Gruppe
der Purpurbakterien. (Ber. d. deustch. bot. Ges., XXXIX, 312-319, 2 fig.,
1921.) [384
Goffin (J. et M.). — Influence des métaux colloïdaux sur la glycolyse
. alcaline. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 283, 1922.)
[Certains métaux colloïdaux catalysent la
glycolyse alcaline : platine, manganèse, or, palladium. — E. Aubel
Goodson (G. A.). — Constituants of the Bark of « Zantoxulum macro-
phyllum » Oliver. (Biochem. Journ., XV, 123-128, 1921.)
[L'auteur remet au point l'étude des alcaloïdes extraits des espèces du
genre Zantophyle et Fagara dont les principaux sont la berbérine, la for-
garamide et le lupéol. Ces deux derniers font l'objet d'une étude plus
détaillée et en particulier l'auteur identifie le lupéol avec le phyto-
stérol obtenu par Moore de VApocynum androsaemifoliuni. — L. Thivolle
Gross (R. Eberhard). — Ueber den Reaktionsveriauf bel Arginasewirkung .
(Zeits. Physiol. Chem., CXII, 236-251, 1921.) [393
a) Guillaumin (Ch. O.). — Sur le dosage et la constitution d'une partie de
Vacide urique sanguin. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 1922.)
[Analysé avec le suivant
b) Sur le dosage de l'acide urique sanguin libre ou salifié. (C. R.
Soc. Biol., LXXXVI, 194, 1922.) [L'auteur, par sa méthode (sépa-
ration argentique), dose l'urate acide et l'acide urique libre; la méthode
directe donne d'autre part l'acide urique total. Il s'ensuit de là
la possibilité d'évaluer l'acide urique combiné. Technique. — E. Aubel
Haar (A. W. van der). — Die Entbehrlichkeit des Mangans fur das Oxyda-
senmolekiil bei der Ziichtung von Iledera hélix und die Bertrandsche Man-
gantheorie der Oxydasen. (Biochem. Zeitschr., CXIII, 19-29, 1921.) [394
Haas (P.). — ■ On Carrageen (Chondrus crispus). IL On the occurence of
ethereal sulphates in the plant. (Biochem. Journ., XV, 469-476, 1921.) [387
a) Harden (A.) and Henley (F. R.). — The effect of acelaldehyde and mé-
thylène Elue on the fermentation of Glucose and Fructose by Yeast-Juice
and Zymin in présence of Phosphate and Arsenate. (Biochem. Journ., XV,
175-185, 1921.) [392
b) The Sait effect in alcoholic fermentation. (Ibid., 312-218.) [393
Harden (A.) and Robison (R.). — The antiscorbutic properties of concen-
trated fruit juices. (Biochem. Journ., XV, 520-521.) [410
Harden (A.) and Zilva (S. S.). — The synthesis of vitamine B by Yeasts
(Note préliminaire) (Biochem. Journ.. XV, 438-439, 1921.)
[La cultures des levures, en particulier du Saccha-
romyces Ellipsoidus sur milieu synthétique, exempt de vitamine B montre
qu'elles sont capables de faire la synthèse de ce facteur. — L. Thivolle
370 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Hari(P.). — ■ Ueber die Bedeutung der abnormen respiratorischen Quotienten
im Winterschlaf und beim Erwachen mis demselben. (Biochem. Zeitschr.,
CXIII, 89-99, 1921.) [407
Hartner (W.) and Hill (A.). — The speci/îcal electrical résistance of frog's
muscle. (Biochem. Journ., XV, 379-382, 1921.) [424
a) Hartweli (G. A.). — The cffcct of diet on mammary sécrétion. (Biochem.
Journ., XV, 140-102, 1921.) ' [421
b) Excessprotein and mammary sécrétion. (Ibid., 563-574.) [421
Hédin (S. G.). — f'eber proteolytische Enzyme im normalen und pathologi-
schenHarne. (Zeits. Physiol. Chem., CXII, 252-281, 1921.) [391
Herzfeld (E.) und Klinger (R.). — Gibt es A bwehr fermente gegen Polysac-
charide? (Biochem. Zeitschr., CXI V, 27-33, 1921.) [392
Hess (W. R.). — Die Bolle der Vitamine im Zellchemismus. (Zeits. Physiol.
Chem., CXVII, 284-308.) [409
Hewitt (J. A.) and de Souza (D. H.). — The metabolism of carbohy-
• drates. II. Onthc possible occurence of ' stereochemical changes inequilibraled
solutions of reducing sugars introduced into the circulation. (Biochem.
Journ., XV, 667-671, 1921.) [Des solutions équi-
librées de d. glucose, d. fructose et d. galactose en injections intravei-
neuses au lapin et au chien ne subissent pas de changements stéréochi-
miques; l'équilibre est inaltéré dans l'urine excrétée. — J. Thivolle
Hewitt (S. A.) and Steabben (D. B.). — Note of the fermentation of
i-inosital. (Biochem. Journ., XV, 665-666, 1921.) [Y-a-t-il dans le
métabolisme normal une relation entre l'inosite et le glucose? Les
auteurs étudient à cet effet l'action du Bacillus laclis acrogène sur
l'inosite. — Il faut conclure que le glucose n"est pas un produit inter-
médiaire d'ouverture de la chaîne hydroxybenzénique. — L. Thivolle
Hill (A. V.). — The combinations of hemoglob'ui with oxygen and carbon-
monoxid and effects of acid and carbon dioxid. (Biochem. Journ., XV,
577-586, 1921.) [419
Hofvendahl (A.). — Die Bekdmpfung der Cocainvergiftung im Tierversuch.
(Biochem. Zeitschr., CXVII, 55-67, 1921.) [428
Holboll (S. A.). — Untersuchungen ilber J. Bang Mikromethode zur Bes-
timmung von Traubenzucker. (Biochem. Zeitschr., CXIII, 200-210, 1921.)
[La méthode micrométrique de Bang donne d'excellents résultats,
car les expériences montrent qu'il existe un rapport constant entre la
quantité d'iodate de potassium réduit et la teneur en glucose. 0 mgr. 1
de glucose correspond àO cm3265N/100 d'iodate de potassium. Ce rapport
est un peu inférieur à celui donné par Bang (0,28). — E. Terroine
Hollo (J.). — Untersuchungen ilber Vrsachen von Variationen in der Reak-
tion des normalen menschlichen Urins. (Biochem. Zeitschr., CXIII, 246-
255, 1921.) [422
a) Hume (E. M.). — Comparison of the growth-promoting proper lies for
Guinea-Pig of certain Diets, consisting of natural Eoodstuffs. (Biochem.
Journ., XV, 29-48, 1921.) [411
b) Investigation on the antiscorbutic value of full-cream sweetened con-
densed milk by experiments with monkeys. (Ibid., 163-166.) [412
PHYSIOLOGIE GENERALE. 371
Hurtley (W. H.). - The production of coréen monoxide by the action
ofalikaline hypoalo'jrnitcs on urea. iBiocbem. Journ., XV, 11-18, 1921.)
[380
Isaac (S.) und Adler (E.). — Ueber sterische Umwandlung von Ilexosen
durch Organe und Zellen. (Zeits. Physiol. Chem., CXV, 105-129, 1921.) [390
Iversen (P.). — Untersuchungen i'iber die Yerteilung der Phosphatezwichen
Blutkôrperchen und Plasma innerhalb und ausserhalb des Organismus.
(Biochem. Zeitschr., CX1V, 297-310, 1921.) [418
Jacoby (M.). — JJber die auxouratische Funklion desSerums. (Biochem.
Zeitschr., CXIV, 152-157, 1921.) [Le
sérum de différents mammifères ainsi que celui de l'homme augmentent
considérablement l'action de l'uréase sur l'urée; la substance active
n'étant pas une uréase, l'auteur l'appelle auxouréase. — E. Terroine
Jameson (A. P.) and Atkins ("W. R. G.). — On the Physiology of the
Silkivorm. (Biochem. Journ., XV, 209-212, 1921.)
[Les auteurs complètent l'étude de la physiologie du ver à
soie par la mesure des réactions de ses différentes sécrétions et l'étude
des différentes diastases qui travaillent dans ces milieux. — L. Thivolle
Jephcott (H.) and Bacharach (A. L.). — The antiscorbutic value ofdried
milk. (Biochem. Journ., XV, 128-139, 1921.) [412
Kanitz (Aristides). — Die Bedeulung der zweiten Dissoziationskonstante
der Harnsaïire fur die Gleiehgewichte der Monouratlôsungen. (Zeits.
Physiol. Chem., CXVI, 96-106, 1921.) [330
Kapfhammer (Joseph). — Ueber Bildung von Mercaptursaiire in Eiweissmi-
nimum. (Zeits. Physiol. Chem., CXVI, 302-307, 1921.) [L'a-
cide mercapturique apparaît également dans le minimum d'albumine
chez des animaux ayant ingéré du bromobenzol, lorsqu'en même temps
on leur a fourni de la cystine par injections sous-cutanées. — G. Fontes
Kolkwitz (R.). — Ueber den durch Hefeqàrung entstehenden Druck. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 219-223, 1 fig., 1921.) [426
Kosawa (S.) and Miyamoto (N.). — Note on the Permeability of the Bed
Corpuscles for amino-acids. (Biochem. Journ., XV, 167-170, 1921.)
[Les globules rouges du sang humain,
du sang de boeuf et de chèvre sont dans une certaine limite perméa-
bles aux amino-acides tels que le glycocolle et l'histidine. — L. Thivolle
a) Kostytschew (S.). — Studien iiber Pliotosgnthese. I. Das Yerhiiltnis
CfhOi bei der Kohlensàu reassimilation. (Ber. d. deutsch. bot. Ges.,
XXXIX, 319-328.) [415
b) Wirkt Wundreiz slimulierend auf die Kohlensaureassimilation am
Lichte? (Ibid., 328-333.) [Ibid.
c) 7/7. Findeteine Kohlensdureass imitation wâhrend der Sommemùchte
in der subarktischen Région Statl? (Ibid., 334-338.) [Ibid.
JLang (S.) und Lang(H.). — Ueber den Einfluss von Fluornatrium auf
die Wirkung der Pankreasdiastase. (Biochem. Zeitschr., CXIV, 105-194,
1921.) [391
372 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Lannoy (L.) et Falque (A.). — Pouvoir antitryptique du sang et choc ana-
phylactique. (C. R. Soc. Biol., CLXXXVI, 102, 1922.)
[Dans un choc anaphylactique,
provoquant la mort en 4 ou 5 minutes, on trouve une légère augmen-
tation de roptimum réel de la valeur antitryptique du sérum. — E. Aubel
Laquer (Fritz). — Ueber den Abban der Kohlenhydrate im quergestreiften
Mmkel. (Zeits. Physiol. Chem., CXVI, 169-222, 1921.) [403
Lawaczeck (Heinz). — Ueber den Mecanismus der Beeinflussung des Lacta-
cidogengehalts von Froschenmuskeln durch v)echselnde Aussentemperatur.
(Zeits. Physiol. Chem., CXIII, 301-311, 1921.) [402
Lœper et Debray. — L'accroissement de l'activité peptique du sérum dans
l'imperméabilité rénale. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 419, 1922.)
[Cette augmentation est patente dans les cas d'imp'erméabilité rénale. Elle
peut être reproduite chez le chien par ligature des uretères. — E. Aubel
Luger (A.). — Zur Kenntnis der Chininhàmolyse . (Biochem. Zeitschr.,
CXVII, 145-153, 1921.) [429
Lundegardh (H.). — Zur Théorie der phototropischen Perzeption. (Ber. d.
deutsch. bot. Ges., XXXIX, 223-229, 2 fig., 1921.) [432
Lyding (Georg). — Untersuchunyen uber den Lactacidogenphosphorsàure
und Hestphosphorsàuregehalt von Hûhner und Tauben Muskeln. (Zeits.
Physiol. Chem., CXIII, 223-244, 1921.) [401
Mackay (M. M.). — The effects on Kittens of a diet déficient in animal
fats. (Biochem. Journ., XV, 19-27, 1921.) [412
a) Maignon (F.). — Action d'épargne exercée par les graisses vis-à-vis de
la destruction d'albumine chez les diabétiques en état de dénutrition
azotée. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 111, 1922.)
[Alors que chez les sujets sains, le régime
gras augmente l'excrétion azotée sur le régime mixte, chez les diabé-
tiques en état de dénutrition, c'est l'inverse qui se produit. — E. Aubel
6) Sur l'absence de danger et les avantages de V administration abon-
dante de corps gras aux diabétiques acétonuriques en état de dénutrition
azotée. Considérations sur la prophylaxie du coma diabétique. (Ibid., 197,
1922.)
[D'après l'auteur, dans le diabète, l'acétonurie est beaucoup plus impor-
tante avec la viande qu'avec les corps gras, si l'on a soin d'empêcher l'aug-
mentation de l'acidité urinaire, par administration d'alcalins. — E. Aubel
Manning (A. B.) and Schryver (S. B.). — Study an gelatin Part I. The
dynamics of the formation of gelatin from ossein. (Biochem. Journ., XV,
522-529. 1921.) [380
a) Mauriac (P.) et Servantié (L.). — Recherches expérimentales sur le
pouvoir glycolytique du sang in vitro. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 145,
1922.)
[Le pouvoir glycolytique du sang in vitro est fixe ; une polynucléose
artificielle ne l'augmente, chez le lapin, que légèrement. — E. Aubel
b) Recherches sur le pouvoir glycolytique des organes. (Ibid., 552.)
[Voici, par ordre décroissant,
comment se rangent les organes examinés au point de vue pouvoir glyco-
lytique : sang, cœur, cerveau, testicules, reins, poumons. — E. Aubel
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 373
Meldolesi (G.). — Die Wirkung von Drue/; auf die Geschwindigkeit der
Fermenthydrolysen durcit Pepsin, Trypsin und Diastase. (Biochem.
fceitschr., CXV, 85-96, 1921.) [383
Mendeleeff (P.). — Rapport entre les propriétés cytotoxiques et anaphylo-
toxiques des sérums et leur teneur eu ions H libres. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXYI. 504, 1922.) (429
Metalnikow (S.). — La mort stérile des chenilles infectées. (C. R. Ac. Se,
CLXXIV, 202, 192-2.) [429
Metzner (P.). — Zur Kenntnis der photodynamischen Erscheinung : die
induzierte PhotoIaxis bei Paramaecium caudalum. (Biochem. Zeitschr.,
CXIII, 145-176, 1921.) [431
Meyer-Bisch (R.) und Basch (E.). — Ueber das Schicksal parenteral ver-
abreiehten Schwefels und seinen Einfluss auf den Stoffwechsel. (Biochem.
Zeitschr., CXVIII, 39-49, 1921.) [415
Molisch (Hansj. — Ueber den Einfluss der Transpiration auf das Verschivin-
den der Stàrke in den Blàttern. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 339-
444, 1 flg., 1921.) [415
Moreau (F. et Mme). — Etude des phénomènes secrétaires dans les glandes à
lupuline chez le Houblon cultivé. (Rev. Gén.'de Bot., 193-201, 1922). [423
Morgan (G. T.) and Cooper (E. A.). — The bactericidal action of the qui-
nones andallied compounds. (Biochem. Journ.,XX, 587-594, 1921.) [430
Murschhauser (H.). — Welche Zuckerart wird vom Sdugling im Harne
ausgeschieden, wennfùrihn festyestellte Assimilât ions-grenze fur Rohrzuc-
ker in der Nahrung ùberschritlen wird ? (Biochem. Zeitschr., CXIX, 328-
338, 1921.) [393
Nemec (A.) und Duchon (F.). — Versuche ilber Vorkommen und wirkung
der Saccharophosphatase im Pflanzenorganismus. (Biochem. Zeitschr.,
CXIX, 73-80. 1921.) [394
Nemëc (A.) und Kâs (V.). — Ueber den Einfluss des Selens au f die Entwi-
eklung einiger Schimmelpilze aus der Gattung Pénicillium. (Biochem. Zeit-
schr., CXIX, 12-23, 1921.) [428
Novaro (P.). — Ricerclie calorimetriche comparative sul diginno e sulV avi-
taminosi. (Pathologica, XII, 133, 1920.) [413
Oddo (B.) e Pollacci (G.). — L'infuenza del nucleo delpirrolo sulla forma-
zione délia clorofilla. (Gazz. Chim. Ital., L, 54, 1920.) [388
a) Olsson (Urban). — Ueber Verqiftung der Amqlase durch Schwermetalle
und organischeStoffe. (Zeits. Physiol. Chem., CXIV, 51-65, 1921.) [389
fj) Ueber Vergiftungserscheinungen an Amylasen. (lbid., CXVII, 91-145, '
1921.) [389
a) Onslow (M. W.). — Oxydising Enzymes. IV. The distribution of oxydi-
sing enzymes among the higher plants. (Biochem. Journ., XV, 107-112,
1921.) [394
b) Oxydising Enzymes. Y. Further observations on the oxydising
enyzmes of fruits. (Biochem. Journ., XV, 113-117, 1921.) [L'auteur pour-
suit ses recherches sur les fruits et trouve dans nombre d'échantillons
374 L'ANNEE BIOLOGIQUE .
des oxydases ou simplement des peroxydases, ces ferments n'étant pas
nécessairement identiques à ceux trouvés dans la plante. — L. Thivolle
c) — — On the stabiliti/ of the Tryptophan in Bar y tic Hydrolysis. (Ibid.,
XV, 383-391.) ' [382
d) — —On the nature of the substances precipitated by mercuric Sulphate
from Hydrolysed Caseinor/en, xvith référence to the estimation and isola-
tion of tryptophan. (Ibid.,' 391-399.) [382
Parnas (J. K.) und Laska-Mintz (E.). — Beeinftussen subminimale
Beize den Ablauf chemischer Umsetzungen im isolierten Muskel? (Biochem..
Zeitschr., XVI, 59-71, 1921.) [424
Pentimalli (F.). — Studi sulla intossicazione proleica. Comportamento délia
temperatura del corpo. (Arcb. di Sciencia BioL, II, 44, 1921.) [429
Pickering (J.-W.) and Hewitt (J.-A.). — Studies of the Coagulation of
the blood. I. Some p/u/sicochemical aspects of coagulation. (Biochem.
Journ., XV, 710-724, 1921.) • [420
Plagge (H.). — Vergleicliende Untersuchungen iiber gàrunghemmende
wirkung einiger Chlorderivate des Methans, Aethans und Aethylens. (Bio-
chem. Zeitschr., CXV11I, 129-143, 1921.) [390
a) Policard (A.) et Tritchkovitch (Juliana). — Sur un mécanisme inter-
venant dans la fixation des graisses par la glande cortico-surrénale. (G.
R. Ac, Se, CLXXIV, 960, 1922.) [422
b) Sur la fixation directe des graisses par les glandes sébacées. (C. R.
Ac. Se, CLXXIV, 1364, 1922.) [423
a) Portier (Paul) et Duval (Marcel). — Variation de la pression osmo-
tique du sang des Poissons Téléostéens d'eau douce sous l'influence de ,
V accroissement de salinité de l'eau ambiante. (C. R. Ac. Se, CLXXIV,
1366, 1922.) [405
//) Variation de la pression osmotique du sang de Sélaciens sous l'in-
fluence de la. modification de la salinité de l'eau de mer environnante.
(Ibid., 1493.) [406
Raistrick (H.) and Clark (A. B.). — Studies on the cycloclastic power of
Bacteria. II. A quantitative study of the aérobic décomposition of Tryp-
tophan and Tyrosin by Bacteria. (Biochem. Journ., XV, 76-82, 1921.) [430
Roaf (H. E.). — Urochrome as a derivative of chlorophylle. (Biochem.
Journ., XV, 687-688, 1921.) [425
Ringer (W. E.). — Einfluss der Beaktion au f die Wirkung des Trypsins.
(Zeitschr. Physiol. Chem.; 107-127, 1921.) [382
a) Roger (H.) et Binet \Li.). — Le pouvoir lipoli/tique du sang et des tissus
(C. R. Soc. BioL, LXXXVI, 79, 1922.) [419
b) — — Le pouvoir lipolytique (lipodiérèse) du sang artériel et du sang
veineux. (C. R. Soc. BioL, LXXXVI, 203, 1922.) [Ibid.
Rona (P.) und Basch (E.). — BeitrCige zum Studium der Giftwirkung. l'eber
die Wirkung des m-und p-Nitrophenols auf Invertase. (Biochem. Zeitschr.,
CXVIII, 232-253,. 1921.) [395
Rona (P.) und Bloch (E.). — Beitrage zum Studium der Giftwirkung.
Ueber die Wirkung des Chinins auf Invertase. (Biochem. Zeitschr., CXVIII,
185-212, 1921.) [395
PHYSIOLOGIE GENERALE. 375
Rona (P.) und Reinicke i.D.ï. — Beitriige zum Studium der Giftwirhmg.
Ueber die Wirkung des Chinins auf Serumlipase. (Biochem. Zeitschr..
CVIII, 213-231, 1921.) [390
Rossi (A.). — incertifié intornoaW azione délia bile sul ricamèio. (Arch. di
farmac. sperim. e scienze alf., XVIII, 183, 1920.) [408
Rother (Julius). — Beitriige zum Xukleinstoffproblem. IL Mitteilung ûber
die Wirkung menschlicher Faces auf Ilefenukleinsaiire. (Zeits. Physiol.
Chem., CXIV, 149-160, 1921.) * [379
Rnss (V. K.) und Oesterlin (E.i. — Studien iiber die Phyto-Humagi/lu-
tinine. (Biochem. Zeitschr., CXIV, 258-277, 1921.) [427
a) Rusznyâk (S.). — Physikalisch-chemische Untersuchungen an Kôrper-
fli'issigkeilen. II. Das Zustand des Zuekers im Sérum. (Biochem. Zeitschr.,
CX1II, 52-56, 1921.) [395
b) Eine Méthode zur Beslimmung der Chloride in kleinen Fli/ssigkeits-
mengen. (Biochem. Zeitschr., CXIV,' 23-27, 1921.)
[L'auteur donne une adaptation de la macrométhode de Korani pour les
dosages des chlorures à un usage micrométrique. Il en expose les mul-
tiples avantages, — entre autres celui de la rapidité, la détermination ne
durant que 10-15 minutes, — sur la microméthode de Bang. — E. Terroine
Salkowski (E.). — Ueber die Cellulose der Flechten und He/'e, sowie ûber
den Begri/f « ffemieellulose » und die Ilefeautoluse. iZeits. Physiol. Chem.,
CXIV, 31-38, 1921.) [384
Samson (G.). — Ueber Blulveranderung nach perosaler Koehsal:</abe. f Bio-
chem. Zeitschr., CXVIII, 55-60.) [427
Sheehy (E. J.). — The origin of milk fat and its relation to the metabolism
of phosphorus. (Biochem.Journ., XV, 703-709, 1921.) [396
rt)Shimizu (T.). — Ueber das Schicksat 'einiger Polysaccharide im Yerdauungs-
kanal bei Sâugetieren. (Biochem. Zeitschr., CXVII, 227-241, 1921.) [396
b) Ueber die Spalîung von einigen Polgsacchariden {Inulin, Lichenin
und Ilemicellulose) im Verdauungskanal bei Sâugetieren. (Ibid., 241-245.)
[396
c) — — Ueber den Einfluss einiger Polysaccharide (Inulin, Lichenin und
Hemicellulose) auf den Eiweissumsatz. (Ibid., 245-252.) [414
d) Yerhaften des Phrenosins im Tierkorper. (Ibid., 263-265, 1921.)
[415
e) Verhalten des Pyrrols im Tierkorper. (Ibid., 266-268.) [381
Shorten (S. A.) and Ray (C. B.). — The antiscorbutic and anliberiberi
properties of certain sun dried vegetables. (Biochem. Journ., XV, 274-285,
1921.) [410
Stammer (A. D.). — Feeding Experiments in connection with vitamines A
and B : (/). The value of steam dislilled palm kernel oil as a control fat.
(II) With bran as a source of vitamines A and B. (Biochem. Journ.,
XV, 489-493, 1921.) [410
Stiles (W.). — The pénétration of electrolyles into gels. IV. The diffusion of
sulphates in gels. (Biochem. Journ., XV, 629-635, 1921.) [406
376 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Stiles (W.) and Adair (G. S.)- — The pénétration ofelectrolytes intogels. 111.
The influence of the concentration of the gel on the coefficient of diffusion
ofsodiun chloride. (Biochem. Journ., XV, 620-628.) [406
Stumper (Robert). — Nouvelles observations sur le venin des fourmis. (C.
R. Ac. Se, CLXXIV, 413, 1922.) [431
Svanberg (Olof). — Yersuche zur Darstellung hochaktiver Saccharase-prà-
parate. (4e mémoire) (Zeits. Physiol. Chem., CXII, 104-110, 1921.) [392
Takei (T.). — Ueber die Verteilung des zum Blute hinzugefugten Wassers
zwischen Blutkôrperchen und Sérum. (Biochem. Zeitschr., CXVI, 220-235,
1921.) [418
Telfer (S. W.). — The influence of free fatty acids in the intestinal con-
tents on the excrétion of Calcium and Phosphorus. (Biochem. Journ., XV,
347-354,1921.) [415
Tobler (Fridrich und Gertrud). — Farb-und Speicherstoffe in reifenden
Œlpalmenfrikhlen. (Ber. d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 213-218, 4 flg.,
1921.) [425
Teschendorf (W.). — Ueber die Cefàssivirkung organischer Kationen und
ihre Beein/lussung durch anorganische lonen. (Biochem. Zeitsch., 267-285,
1921.) [426
Tholin (Th.).— Ueber die Thermos labilitàt des Co-Enzyms und seine Abschei-
dungvon Hefevitamin B. (Zeits. Physiol. Chem., CXV, 235-256, 1921.) [410
a) Tomita (M.). — Ueber die Bildung von d-Milchsàure im tierischen Orga-
nisrnus. (Biochem. Zeitschr., CXVI, 1-12, 1921). [404
b) Ueber das Verhalten des im Eierklar sowie im Botter vorhandenen
Bestslickstoffes bei Bebrutung von Huhnereiern. (Ibid., 12-15.) [404
c) Ueber den Einfluss der Zugabe von Traubenzucker und Alanin zum
Weissei auf die Bildung der d-Milchsàure bei der Bebrutung. (Ibid., 15-
22.) [404
d) Ueber das Verhalten des bei Bebrutung von Hilhnereiern dem Eiiveiss-
zugesetzten Traubenzucker s. (Ibid., 22-28.) [404
e) Ueber die Bildung der Fleischmilchsàure im tierischen Organismus.
Ueber die Bildung von d-Milchsàure bei der Autolyse des Hilhnereies. (Ibid.,
28-40.) [405
/') Ueber die Methylierung im tierischen OrganismUs. 1. Ueber die Methy-
lierung des Pyridins im Organismus des Kaninchens. (Ibid., 48-55.) [405
g) Ueber die Methylierung im tierischen Organismus. IL Ueber den Ort
der Methylierung des Pyridins im tierischen Organismus. (Ibid., 55-59.) [405
Tozer (P. M.). — The effect of a diet déficient in animal fat on the bone
tissue (Bib junctions) of Kittens. (Biochem. Journ., 28-29, 1921.)
[Examen anatomique et histologique des tissus osseux
des chattons de M. Mackay. Observations confirmées. — L. Thivolle
Tutin (F.). — The behaviour of pectin towards alcalis and pectase. (Bio-
chem. Journ., XV, 494-497, 1921.) [386
a) Vaney (Clément) et Pelosse (Jean). — Belations entre le sang et la
coloration du cocon chez le Bombyx mori. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1372,
1922.) * [^5.
PHYSIOLOGIE GENERALE. :ï77
b) Vaney (Clément) et Pelosse (Jean). — Origine de la coloration natu-
re/le de la soie chez- le Bombyx mori. ( Ibid. , 1566.) p425
Viale (G.). — Azione délia temperatura sui muscoli lisci délie rane e&tive ed
inventait. (Arcli. di Se. Biol., II, 59, 1921.) [424
Violle (P. L.). — Du rythme de l'élimination des chlorures au cours des
néphrites hgdropigènes. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 3G2, 1922.)
[Lorsqu'il y a grosse rétention chlorurée, le rein ne laisse passer
qu'une solution de NaCl à concentration fixe, invariable, chaque jour.
Suivant l'état rénal on constate d'un jour à l'autre des variations en plus
ou en moins. Ce n'est que lorsque le rein redevient perméable qu'on
observe des écarts journaliers dans le taux des éliminations. — E. Aubel
Voltz (W.), Dietrich (W.) und Deutschland (A.). — Die Yerdaulichkeit
und Verwertung der Nahrstoffe des Oelpihes (Endomyces vernalis Ludwig)
dure h Carnivoren und Ilerbivoren [Wiederkâuer). (Biochem. Zeitschr.,
CXIV, 111-129, 1921.) [414
Walter (H.). — Wachstumsschwankimgen und hydrotropische Kriimmungen
bel Phycomi/ces nitens. Versuch einer Analyse der Reizerscheinungeu. (Zeits.
f. Bot., XIII, 673-718, 6 fig., 1921.) [431
Wasicky (R.). — Ein Beitrag zur Kenntnis der Rolle der Pflanzenglycoside.
(Biochem. Zeitschr., CXIII, 1-19, 1921.) [397
Wechselmann (Amélie Camille). — Untersuchen ûber den Lactacidogen-
gehalt des Froschmuskels. (Zeits. Physiol. Chem., CXIII, 146-172, 1921.) [399
a) Weill (P.) et Guillaumin (Ch. O.). — L'acide urique libre et l'acide
urique combiné des globules sanguins et du plasma. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVI, 242, 1922.)' [381
b) Acide urique libre et perméabilité rénale. (Ibid., 319, 1922.) [Ibid.
Weinberg (A. A.). — The influence ofthe nervous system on the excrétion
of creatinine. Experiments on nervous and mental patients. (Biochem.
Journ., XV, 306-311, 1921.) [42 2
Winterstein (E.) und Iatrides (D.) — Ueber das aus Taxus baccata,
Eibe, darstellbare Alkaloid, Taxin. (Zeits. Physiol. Chem., CXVII, 240-
283, 1921.) [385
Woodman (H. E.). — A comparative investigation of the corresponding
proteins of cow and ox sérum, cow's colostrum and cow's milk bg the
method of protein racemisation. (Biochem. Journ., XV, 187-201, 1921.) [379
Wright (S.). — A studg of the combined action of raw cow's milk and
orange juice as antiscorbutic substance. (Biochem. Journ., XV, 695-702,
1921.) [412
Zilva (S. S.), Golding (J.), Drummond ( J. C.) and Coward (K. H.). —
The relation of the fat soluble Factor to Rickets and Growth in pigs.
(Biochem. Journ., XV, 427-437, 1921.) [412
a) Zilva (S. S.) and Miura (M.). — The differential Dialgsis of the
antinevritic and the antiscorbutic factors. (Biochem. Journ., XV, 422-426,
1921.) [412
6) The quantitative estimation ofthe fat-solub/e factor. (Ibid., 654-
659.) [413
Zirpolo (G.). — Sludii S'.dla bioluminescenza batlerica; azione deqli
ipnotici. (Rivista di Biologia, II, 52-59, 1920.) [424
378 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Zondek (S. G.)- — Die Bedeutung Kolloidaler Nahrlosungen fur die Funk-
tion des no r maie n, ersckôpften und vergiftelen Ilerzens. (Biochem.
Zeitschr., CXVI, 246-262, 1921.) [427
Zunz (E.) et de la Barre (J.). — Sur les modifications physico-chimiques
du sang lors du choc anaphylactique. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI,286, 1922.)
[Viscosité du sang total augmentée sans
que la viscosité du plasma le soit, tension superficielle du plasma abaissée,
indice réfractométrique du plasma légèrement augmenté. — E. Aubel
1° Composition chimique des substances de l'obganisme.
Blum (F.) et Strauss (E.). — Mémoires sur la chimie des albuminoïdes .
I. Sur l'aptitude à donner des dérivés iodés et la constitution des protéines . —
Beaucoup de protéines peuvent, en dehors du noyau carboné, donner des
dérivés iodés solidement fixés. L'iode remplace l'atome d'hydrogène d'un
groupe imide. Cet iode peut être libéré de sa combinaison par réduction
avec SO"2. L'N-Iode se trouve en rapport constant avec le C-Iode et rend
ainsi possible le calcul du nombre d'atomes de C-Iode et de la grandeur
moléculaire des molécules albuminoïdes. Des particularités de constitution
peuvent aussi être écartées. Si l'on admet que le noyau imidazol de l'histi-
dine représente le porteur des N-Iode, ce fait permet d'émettre des hypo-
thèses sur la répartition de l'histidine et de la tyrosine dans la molécule
albuminoïde. En iodant les protéines, on produit des substitutions et aussi
des oxydations à la suite desquelles des groupes biurétiques deviennent
abiurétiques et les complexes de tryptophane et de cystine varient par intro-
ductions de CHI3. Par interruption précoce de l'iodisation, immédiatement
après la substitution complète de la tyrosine, s'obtiennent les changements
moléculaires secondaires les plus importants. Les protéines iodées qui en
résultent ont tous les atomes de leurs noyaux de carbone iodés comme par
une iodisation maxima et leurs produits de décomposition alcaline sont
abiurétiques. Mais elles ne présentent pas d'N-iode. Les noyaux trypto-
phane et cystine ne sont pas touchés et il n'y a pas introduction du groupe-
ment CHI3. L'entrée de N-Iode dans la molécule et réchauffement des pro-
téines iodées après départ < de ses N-Iode rendent les protéines iodées inat-
taquables pour la digestion pepsique. Un tronçon d'albumine basique a été
isolé. — G. Fontes.
Abderhalden (Emil). — Isolement des acides aminés du sang. — Dans
le plasma ou, pour mieux dire, dans le sérum sanguin, on peut caractériser
tous les acides aminés jusqu'à maintenant connus. Au sujet de leur quantité
il est impossible de rien conclure. La dialyse en effet n'a pas été poursuivie
jusqu'à épuisement et, d'autre part, le résidu d'évaporation a été étudié par
de nombreuses méthodes. De plus, il y a servi à étudier les aminés, les
hydrates de carbone accompagnant le sucre, les produits de dédoublement
des nucléoprotéides des graisses et phosphatides. Les résultats de ces der-
nières recherches ne sont pas en état d'être publiés. La quantité d'acides
aminés isolés a été très considérable. La quantité totale d'acides aminés
provenant de ces recherches s'élève, à l'état pur, aux environs de
100 grammes. — G. Fontes.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 379
Woodman (H. E.). — Recherches comparatives sur /es protéines corres-
pondantes du sérum de bœuf et de vache, du colostrum et du lait de vache,
par la méthode de racémisation des protéines. — Au lieu de s'en tenir à l'ex-
périmentation purement chimique qui n'est pas nécessairement quantitative
et exige de grosses quantités de matériel, l'auteur, utilisant les observations
de Kossel et de Dakin sur la racémisation des protéines maintenues à 37°
en présence d'alcalis dilués, étudie la vitesse de racémisation. Le témoin de
la transformation est la variation de pouvoir rotatoire de la solution. Voici
quelques résultats intéressants : identité entre l'euglobuline et la pseudo-
globuline, qu'elles proviennent du sérum ou du colostrum. Identité des ,ulo-
bulines du sérum de bœuf et du sérum de vache. La lactalbumine et le sé-
rum albumine sont deux protéines distinctes, donc la lactalbumine est un
produit de synthèse mammaire au même titre que le caséinogène. Les pro-
priétés optiques de la pseudo-globuline en solution alcaline, ne sont pas
altérées du fait de la coagulation par la chaleur. Les globulines sont des in-
dividus chimiques définis, dont la composition ne dépend pas du mode de
préparation. — L. Thivolle.
Rother (Julius). — Contribution à l'étude du problème, des substances nu-
cléiniques. 2e Mémoire. Sur l'action des fèces humaines sur l'acide ?iucléinitjue
de levure. — De l'acide nucléinique est traité par un extrait aqueux de fécès
humaines. Il est tellement modifié qu'après 40-48 heures, près de la moitié des
bases puriques primitivement présentes est décomposée par ouverture du
noyau purique. Des expériences de modification de substances puriques chez
l'homme sont en complet accord avec ces résultats. On donne par la bouche
de grandes quantités (10-20 gr.) d'acide nucléinique de levure pour que dans
les dernières portions de l'intestin se produise une semblable destruction
avec ouverture du noyau purique. La capacité de cette destruction dépend
naturellement de la durée pendant laquelle les ingesta accompagnant
la prise d'acide nucléinique séjournent dans le gros intestin. — G. Fontes.
Gardner (J. A.). — Sur la composition de la matière insaponipZable de
l'extrait èthèré des fèces humains. — Les fèces d'herbivores ne contiennent pas
de cholestérol libre, mais une certaine quantité d'insaponifiable donnant la
réaction de Liebermann ; de même dans les fèces de carnivores on trouve, à
côté de la quantité de cholestérol correspondant à la quantité ingérée, des
produits de synthèse provenant de l'animal et qui sont probablement des
stérols. Dans le but d'identifier ces produits, l'auteur examine l'insaponifiable
de l'extrait éthéré de plus de 50 kilogrammes de fèces humains. II en extrait
du cholestérol, du coprostérol, du i» coprostérol quant aux produits cristal-
lisables. — Ensuite une deuxième fraction huileuse, mélange de cholestérol
etde[B cholestanol. Une troisième fraction cireuse, mélange d'alcool cétylique
et d'un produit cristallin non déterminé (probablement mélange d'acides et
d'un alcool plus élevé). Enfin une quatrième fraction, mélange d'alcool
cétylique avec des produits amorphes donnant la réaction colorée des stérols
qui seraient probablement des mélanges de stérols saturés et non saturés.
L'étude de fèces d'adultes, d'enfants, à un régime connu, apporte peu
d'éclaircissement à ce sujet. Cette dernière fraction amorphe trouvée plus
abondante dans des fèces de soldats en manœuvres ne permet pas non plus
d'éclairer la question. 11 reste à supposer que ce sont des produits semblables
à la partie de l'insaponifiable qui n'est pas du cholestérol dans les graisses
animales. L'auteur vérifie qu'il ne s'agit pas d'oxycholestérols ou de produits
en dérivant par traitement chimique ou transformation biologique, non plus
380 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
que d'acides biliaires ou de leurs dérivés. Sa conviction penche plutôt du
côté de stérols à constitution polyterpénique. — L. Thivolle.
Manning (A. B.î et Schryver (S. B.). — Études sur la gélatine.
jve partie. La dynamique de la formation de la gélatine à partir de l'ossêine.
— Les os séchés et soigneusement dégraissés sont divisés en petits frag-
ments de dimension connue, puis décalcifiés. L'ossêine obtenue est soumise
au traitement par l'eau à l'ébullition. Toutes les heures, la quantité de géla-
tine extraite est estimée par un dosage d'A2 total. On obtient ainsi des
courbes d'allure différente suivant la dimension des fragments d'os. —
D'après Hoffmeister (Zeitsch. physiol. Chem., 1879, t. II, p. 314), la gélatine
chauffée à 130° rétrograde, l'ossêine serait un anhydride de gélatine. Les
auteurs observent en effet dans ce cas la courbe inverse de la courbe d'ex-
traction précédemment établie. Si on cherche à établir mathématiquement
la courbe de désintégration de l'ossêine en fonction de la surface des frag-
ments osseux, on arrive à un groupe de courbes paraboliques semblables à
celles obtenues expérimentalement, mais pas identiques. — C'est alors que
l'étude de la surface réelle des fragments par absorption de l'iode ou d'un
colorant montre que la surface vraie d'attaque est indépendante de la dimen-
sion des fragments. Les variations de la vitesse d'extraction de la gélatine
ne sont donc pas dépendantes de la surface, mais essentiellement un phéno-
mène capillaire. — L. Thivolle.
Chauffard (A.), Brodin (P.) et Grigant (A.). — a) Teneur en acide urique
des hématies. — b) Diffusibilité chimique comparée de l'acide urique et de l'urée.
— a) Chez les goutteux, l'hyperuricémie est non seulement sérique, mais
globulaire. Dans d'autres affections, les rapports uriques hématies-sérum
sont très variables. Les auteurs en concluent à l'importance prééminente du
dosage de l'acide urique du sérum où ce corps est moins variable, b) La
méninge choroïdienne laisse passer l'urée et arrête la presque totalité de
l'acide urique, alors que dans les liquides ascitiques et pleurétiques l'acide
urique et l'urée semblent diffuser suivant une même loi. — E. Aubel.
Hurtley (W. H.). — La production d'oxyde de carbone par l'action des
hypohalogénates alcalins sur l'urée. — Krooh {Zeitsch. physiol. Chem., 1913) a
démontré que l'action de l'hypobromite de soude sur une solution d'uree
produit en même temps que de l'azote une certaine quantité d'oxyde de car-
bone, laquelle augmente avec l'alcalinité de l'hypobromite, en même temps
qu'augmente le rendement d'azote dégagé. L'auteur et Canti confirment ces
résultats sur le liquide céphalo-rachidien et l'urée pure, à la fois par la
détermination eudiométrique et la détermination qualitative par combinaison
de CO avec le sang. Dans les conditions opératoires usuelles on obtient un
gaz contenant jusqu'au,? % d'oxyde de carbone. Le même phénomène s'ob-
serve avec moins d'intensité avec les solutions d'hypocblorites. L'oxyde de
carbone se formerait directement par action de l'hypochlorite de soude sur
l'urée, par l'action de l'ammoniaque ou des alcalis caustiques sur la dichlo-
rocarbamide, ou par l'action d'hypobromite de force convenable agissant sur
lasemicarbazide, l'hydrasodicarbonamide, l'azodicarbonamide et l'acétylcar-
bamide qui seraient certains des produits intermédiaires isolés de l'action
des hypohalogénates alcalins sur l'urée. — L. Thivolle.
Kanitz (Aristide). — La signification des deux constantes de dissociation de
PHYSIOLOGIE GENERALE. 381
l'aride urique pour V équilibre des solutions de monourate. — Les sels d'acide
urique, formés avec un équivalent d'une base forte acidifiée, se décomposent,
suivant les deux degrés de dissociation de cet acide urique, en sel normal
(diurate) et acide urique libre, conformément à l'équation d'équilibre
monourate _ K,
diurate X acide urique libre " ~ K2
dans laquelle Kt est la première, K2 la deuxième constante de dissociation
de l'acide urique. En utilisant les déterminations déjà publiées on trouve
pour ^A une valeur comprise entre 775 et 2350, d'où l'on tire pour la valeur
jusqu'ici inconnue de K2 entre 2,6 X 109 et 8,5 X 10_lu. Suivant les trans-
positions données, la concentration en ions OH du monourate est beaucoup
plus faible qu'elle ne pourrait être calculée sur la base de l'équation d'équi-
libre d'hydrolyse d'après la considération des deux degrés de dissociation de
l'acide urique. De la valeur de K2 s'ensuit que la décomposition hydrolytique
du diurate en monourate et ions OH doit être beaucoup plus insignifiante
qu'on ne l'avait admis jusqu'à maintenant. — G. Fontes.
Weill (P.) et Guillaumin (Ch.-O.). — a) L'acide urique libre et l'acide
urique combiné des globules sanguins et du plasma, b) Acide urique libre et
perméabilité rénale. — 1° Contrairement à celui des globules, l'acide urique
du plasma est presque entièrement à l'état libre. Le rapport
acide urique libre du plasma
acide urique libre des globules
n'est pas constant; il est pourtant assez fixe chez un même individu. Le
acide urique libre ... _. ,, .,
rapport — r-: : — - n — r est variable; 2° le taux d acide urique libre
rr acide urique combine n
peut devenir normal chez les malades dont l'azotémie relève surtout d'une
exagération des combustions organiques. Chez le goutteux, s'il y a insuffi-
sance rénale, le taux d'acide urique libre augmente; si la fonction rénale
est suffisante le taux d'acide urique libre reste normal. Ce qui constitue le
trouble fondamental dans la goutte c'est l'augmentation de l'acide urique
combiné. — E. Aubel.
e) Shimizu(T.). — Sur la manière de se comporter du pyrrol dans l'orga-
nisme animal. — A la suite de l'injection de pyrrol à un chien ou à un lapin,
l'auteur montre l'apparition dans les urines de la méthylpyridine. Ces ré-
sultats sont en désaccord avec ceux de R. Robert d'après qui le pyrrol réap-
paraît dans les urines tel quel ou combiné à l'acide sulfurique. — E. Terkoine.
Eisenhardt (W.) et Schaefer (R.). — Variations du métabolisme des chlo-
rures sous l'influence de la menstruation. — On détermine sur un même
sang la teneur en chlorures du sang total et du sérum d'après la méthode
micrométrique de Rang et l'indice réfractométrique du sérum. La teneur
moyenne en chlorures du sérum sanguin de la femme est de 0,010 %. La
menstruation provoque une hyperchlorémie, la teneur du sérum en chlorures
• monte à 0,75 % pour revenir à la normale lors de la fin des menstruations.
— E. Terroine.
Fosse (R.). — Synthèse d'un principe azoté des végétaux, l'acide cyanhg-
L' ANNÉE BIOLOGIQUE. 26
382 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
rfriquc, par oxydât ion de V ammoniaque et des hydrates de carbone, de la glycé-
rine ou de V aldéhyde formique. — L'auteur oxyde les corps énumérés, en
présence d'ammoniaque concentrée et de nitrate d'argent, d'oxyde de Hg ou
de chlorure mercurique, par le permanganate de K ou de Ca. Les meilleurs
rendements en acide cyanhydrique sont obtenus avec l'aldéhyde formique.
F. termine en émettant l'hypothèse que l'acide cyanhydrique prend peut-être
naissance transitai rement dans la respiration des animaux et des végétaux.
— E. Aubel.
c) Onslow (H.). — Sur la stabilité du tryptophane dans l'hydrolyse bary-
tique. — Si l'on hydrolyse du caséinogène par des acides ou par de la soude,
le tryptophane est rapidement détruit. Le tryptophane pur en solution acide
n'est presque pas hydrolyse; il est au contraire rapidement détruit par les
alcalis, la soude et la potasse étant plus actives que la baryte. Dans Thydrolyse
du caséinogène par la baryte, le tryptophane est au contraire beaucoup plus
stable. La destruction du tryptophane par les ions monovalents seuls et non
par les ions bivalents, semble être sous la dépendance de la présence des
autres produits d'hydrolyse et peut être considérablement empêchée par
l'addition d'aminoacides cristallisés. — L. Thivolle.
d) Onslow (H.). — Sur lanature des substances précipitées par le sulfate
mercurique dans le produit d'hydrolyse du caséinogène, dans le but du dosage
et de la préparation du tryptophane. — Lorsqu'après digestion tryptique
du caséinogène, on précipite par le réactif au sulfate mercurique, le préci-
pité contient un certain nombre d'ainino-acides combinés au tryptophane,
probablement sous forme de polypeptides. Après élimination de la tyrosine
libre, on peut identifier les amino-acides suivants : leucine, cystine et d'autres
monoamino-acides, de l'acide glutamique, de l'acide aspartique. de Thistidine,
un peu de proline, mais ni lysine, ni arginine. Le degré d'hydrolyse règle
évidemment la quantité de polypeptides précipités et probablement, dans
une certaine limite, la nature même des amino-acides. La présence de tyro-
sine combinée, après une hydrolyse acide énergique, indique que ce corps
ne se sépare pas quantitativement dans les premiers" stades de la digestion,
comme certains auteurs le prétendent. 11 est difficile d'assurer une diges-
tion suffisante du caséinogène pour libérer 1,7 % de tryptophane libre, à
moins de soumettre le précipité mercurique à une nouvelle digestion avec
de la trypsine. A la suite de ce traitement, l'extraction par l'alcool butylique
donne un rendement de tryptophane voisin de celui obtenu par Dakin. —
L. Thivolle.
Ringer (W. E.). — Influence de la réaction sur l'activité de la trypsine. —
Le pouvoir dissolvant de la trypsine sur la fibrine est en étroite dépendance
de la concentration en ions H. Mais il n'existe pas une réaction optima type.
Avec une réaction plus alcaline on a un pouvoir de la trypsine plus élevé,
mais il y a une limite qui est la destraction de la trypsine. Dans les condi-
tions expérimentales où s'est placé hauteur on peut, à 37°, obtenir une acti-
vité optima avec P" = 11,3. En solutions fortement acides, la trypsine est
détruite. Des acidités moins élevées (PH = 3,15 à 37°) lui sont supportables.
Avec des PH de plus en plus élevés apparaissent des inactivités de plus en
plus manifestes. Enfin à PH — 12 la diastase est détruite instantanément. Le
gonflement de la fibrine non dissoute a incontestablement une grande signi-
fication pour la marche de la dissolution. Toutefois, la réaction du gonfle-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 383
ment maximum (PH = environ 12,3) se place à une valeur du P„ où la
trypsine est instantanément détruite. — G. Fontes.
a) Edie (E. S.)- — Quelques observations sur la digestion de la fibrine et du
■Càséinogène par la trypsine. — La quantité d'acide nécessaire pour empêcher
la destruction de la trypsine par la chaleur, dépend de la quantité de pro-
téines présentes : plus il y a de protéines plus il faut d'acide. S'il n'y a pas
assez d'acide en présence, le pouvoir de digestion de la fibrine est détruit
beaucoup plus considérablement que le pouvoir de digestion du càséinogène.
L'acide chlorhydrique à température ordinaire détruit aussi le pouvoir de
digestion de la fibrine plus rapidement que celui du càséinogène. Le pouvoir
coagulant des extraits pancréatiques sur le lait est beaucoup plus rapidement
détruit que le pouvoir protéolytique. Généralement, mais pas toujours, les
extraits frais de pancréas n'ont pas de pouvoir coagulant sur le lait, ou bien
le coagulum formé est instantanément redissout, le pouvoir protéolytique
n'étant pas suffisant pour justifier cette redissolution. Tous ces faits montrent
que les différentes actions sont dues à des diastases différentes ou, s'il y a
seulement une diastase, à différents groupes de la molécule. — L. Thivolle.
Meldolesi (G.). — Influence de la pression sur la vitesse d'hydrolyse de la
pepsine, de la trypsine et de Vamylase. — On fait parallèlement deux séries
d'expériences : une sous pression ordinaire, l'autre sous pression d'azote ou
d'acide carbonique variant de 5 à 15 atmosphères. En général on observe
une augmentation de la vitesse d'hydrolyse quand on opère sous pression.
Le maximum de la vitesse d'hydrolyse est pour la pression de 5 atmos-
phères. — E. Terroine.
a-b) Clifford (W. M.). — La distribution de la carnosine dans le règne
animal. — La carnosine est un élément nécessairement important de l'orga-
nisme animal. Si on ne la trouve pas présente chez toutes les espèces, elle
est en grande abondance chez certaines espèces, et il est difficile de croire
qu'une substance musculaire à aussi forte concentration soit inutile à l'orga-
nisme. Stable à l'action de la pepsine et de la trypsine, ce dipeptide est détruit
par l'érepsine. La [î-alanine et l'histidine en résultant, à leur tour détruits,
produisent finalement une somme considérable d'énergie. L'auteur espérait
que l'étude de la distribution de la carnosine dans le règne animal permet-
trait de jeter une lueur sur son rôle physiologique. Sa présence n'est pas
liée à l'activité musculaire, on n'en trouve pas plus dans les muscles lisses
que dans les muscles striés, pas plus spécialement chez les carnivores que
chez les herbivores. La seule chose que l'on puisse assurer est que, lorsqu'elle
est absente chez un des membres d'une famille zoologique, elle l'est chez
tous les membres de cette famille. Il est possible que d'autres produits
extractifs, tels que la créatinine, puissent avoir une distribution ainsi sélec-
tionnée dans le règne animal et, s'il en est ainsi, les généralisations, telles
que la présence d'une substance dans tous les muscles basée sur l'estima-
tion faite sur une seule espèce animale, sont défectueuses. — L. Thivolle.
o) Freudenberg(E.) et Gyorgy (P.). —Sur l'absorption de la chaux par
les tissus animaux. — Des morceaux de cartilage sont placés dans des
solutions de CaCL, MgG> et NaCl ; au bout de cinq jours on les enlève, on
les lave et on les sèche; une partie sert pour la détermination immédiate de
Ca, Mg et PjO:j, une autre est plongée dans un mélange de phosphates. Au
384 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
bout de trois jours on recherche la teneur de tous ces cartilages en acide-
phosphorique; il se trouve que les cartilages traités préalablement par Cad-
et MgClo ont augmenté de beaucoup leur teneur en acide phosphorique,
tandis que ceux traités par le chlorure de sodium ne l'ont pas changé. Il
ne s'agit pas ici d'une imprégnation mécanique des tissus, car si on change
Tordre des réactions, l'absorption de l'acide phosphorique n'a plus lieu; il
est probable que les phosphates alcalino-terreux entrent en combinaison,
chimique avec les colloïdes du cartilage. — E. Terroine.
h) Freudenberg (E.) etGyorgy (P.). — Sur l'absorption de la chaux par
les tissus animaux. — En étudiant tout d'abord l'absorption de différents sels
de Ca par le cartilage de veau, les auteurs constatent que l'absorption du Ca
ne dépend pas de Fanion, il en est de même quand il s'agit du cartilage de
l'homme adulte. Par contre, si on s'adresse au cartilage de foetus ou de
nourrisson, on observe que l'absorption de la chaux se fait moins bien avec
les solutions d'acétate et de nitrate. Le cartilage peut absorber aussi d'au-
tres cations bi- et trivalents : Mg, Sr, Ba, Al. Le cerveau absorbe aussi Mg et
Ca et plus fortement le premier que le second. — E. Terkoine.
Cristol (Paul;. — Zinc et cancer. — Delezenne (1910) a montré que plus
un tissu est riche en phosphatides ou en nucléoprotéides, plus il contient de-
zinc; celui-ci y jouerait le rôle de catalyseur dans les phénomènes d'hydrolyse-
des phosphatides et des acides nucléiques. D'autre part, un animal traité
par du venin de Cobra, très riche en zinc, présente des divisions caryociné-
tiques anormales des cellules nerveuses. Il paraissait donc intéressant de
rechercher le zinc dans les tissus cancéreux. C. a constaté que les tumeurs
épithéliales malignes sont plus riches en zinc que les tumeurs conjonctives
bénignes. Dans la même tumeur, il peut y avoir des régions plus ou moins
riches en zinc, suivant la nature des éléments. II semblerait que la teneur
élevée en zinc des tissus cancéreux est fonction de la prolifération et de l'acti-
vité cellulaire et nucléaire. — A. Drzewina.
Gicklhorn (Jos.). — Morphologie et microchimie d'un nouveau groupe de-
bactéries pourpres. — Dans des mares près de Gray, G. a découvert deux
espèces nouvelles, Chromatium Linsbaueri Gickl et Rhabdochromatium
Linsbaueri Gickl. L'examen biochimique a permis d'y trouver du soufre
natif et du carbonate de calcium. Ce dernier se présente sous forme de-
globules. — H. Spinner.
Salkowski (E.). — Sur la cellulose de lichen et de levure. Sur la notion
a" hémicellulose et sur l'autolyse de la levure. — Comme l'a déjà montré
Stenberg, la cellulose de lichen est facilement hydrolysable, comme la
cellulose de levure. C'est seulement lorsque la cellulose est passablement
pure qu'on peut juger s'il s'agit de cellulose ou d'hémicellulose. A la suite
de la production de glucose dans l'hydrolyse de la levure, l'auteur croit que :
1° Le glucose provient, comme c'était prévisible, des hydrates de carbone
de la levure. 2° La gomme de levure est complètement étrangère à cette
action. Il ne s'agit que de la cellulose. 3° La cellulose de levure peut se
décomposer en une partie colorable par l'iode : Térythrocellulose, et en une
partie non colorable : l'achroocellulose. Seule la première libère du glucose.
La décomposition se produit par l'eau sous pression augmentée, mais aussi.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 3S5
par ébullition, par action d'une diastase : la cellulase. Ce qu'on appelle le
glycogène de levure n'est vraisemblablement pas autre cbose quel'érythro-
cellulosè, c'est-à-dire un descendant de la paroi cellulaire. — G. Fontes.
Winterstein (E.) et Iatrides (Dj. — Sur un alcaloïde : la taxine existant
■da?is l'if (Taxus baccata). — La taxine est le plus abondante dans les aiguilles
de l'if. Leur teneur est comprise entre 0.7 et 1,4 %, comptée à partir du ma-
tériel sec. La contenance des feuilles des individus mâles ou femelles et
celle des jeunes pousses sont comparables. On ne peut pas affirmer que la
quantité de taxine dans les feuilles soit en relation avec l'époque de l'année.
La moisissure des feuilles conservées dans un, endroit humide est suivie
d'une rétrogradation de la quantité de taxine. L'arille de l'if ne contient au-
cune taxine, alors que la graine en renferme. En dehors du Taxus baccata,
aucune autre espèce de Taxus ne contient de taxine.
La taxine est représentée par la formule C37H;ilO,0N. Par sa composition
élémentaire, la taxine ressemble à la vératridme ou vératrine amorphe
C37H'i30"N dont elle ne diffère que par une molécule d'H20. Quoique ce
dernier alcaloïde soit isolé depuis cinquante ans et soit facile à se procurer,
on sait peu de choses sur sa constitution. La taxine, ses sels et ses dérivés
ne sont pas cristallisables. Il est très probable que cette taxine obtenue et
purifiée par des moyens différents n'est pas un corps simple. Par décompo-
sition avec des acides organiques ou minéraux dilués, on obtient, à côté
d'un produit brun et résineux et à côté d'une substance non définie, à pro-
priétés réductrices, de l'acide cinnamique et de l'acide acétique. En traitant
;'i froid la taxine par une lessive alcaline on obtient de l'acide cinnamique.
En chauffant la taxine seule ou en présence de lessive alcaline on obtient
un produit azoté. Deux molécules d'hydrogène forment avec la taxine un
produit d'addition. On peut en conclure à l'existence de deux doubles liai-
sons. Traitée à chaud par de l'anhydride acétique, la taxine donne un dérivé
qui contient 3 ou 4 groupes acétyle. En traitant par l'alcool ce dérivé acetylé,
une molécule d'acide cinnamique se produit à partir d'une molécule de
taxine. L'eau de brome ajoutée à une solution acide de taxine produit un
précipité dont la teneur en brome fait conclure à l'entrée de 2 molécules de
brome dans la molécule de. taxine. Traitée par de l'iodure de méthyle, la
taxine donne un iodométhylate, qui, en solution aqueuse alcaline, se décom-
pose en triméthylamine et en un résidu de formule C37H18010.
L'oxydation par le perhydrol donne un produit qui, en présence de phloro-
glucine et d'acide chlorhydrique, se condense en un composé cristallin. La
production de cette substance est liée à une série de conditions qui ne sont
pas bien établies. L'oxydation par le permanganate de potassium libère de
î'amide benzoïque, de l'acide acétique, de l'acide oxalique et du nitrile
benzoïque. En outre, il se produit un composé réducteur qui donne avec la
phenylhydrazine un corps de formule (G*05QN)x. Sur le corps fondamental
qui est peut-être un composé carbonyle, il est impossible de rien dire pour
l'instant. En se basant sur ces données, la formule de la taxine peut s'expli-
quer de la manière suivante : des 37 atomes de carbone de la taxine, 9 partent
avec l'acide cinnamique; 7 avec le reste benzoïque et 2 avec l'acide acétique.
"Si l'on envisage en outre la production d'acide oxalique, plus de la moitié
des atomes de carbone reçoivent une explication. Il est encore impossible de
donner pour la taxine une formule de constitution. Il est toutefois plus que
probable que son azote n'appartient pas à un système hétérocyclique. La
taxine est peut-être un acide-amide comme la pipérine ou la « Fagara-
mide », cette dernière étant l'isobutylamide de l'acide pipéronylacrylique.
386 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La taxine est un poison spécifique du cœur. La mort survient au milieu de
convulsions avec un abaissement de la pression sanguine, le cœur en diastole
forcée. La dose mortelle pour les lapins est, par kilogramme de poids du
corps, de 0 gr. 004 à 0 gr. 005 par injection intraveineuse et de 0 gr. 024 par
la bouche. La taxine amène une élévation de la fréquence de la respiration
et du pouls, un ralentissement de l'action cardiaque et un accroissement de
l'activité intestinale. La taxine hydratée est également un poison, mais
moins violent que l'alcaloïde anhydre. — G. Fontes.
Fûhner (H.) et Mertens (E.). — L'épreuve toxicologique de la cytisine. —
L'alcaloïde, cytisine est, chimiquement et pharmacologiquement, très proche
de la nicotine, mais sa caractérisation chimique est difficile et incertaine.
Les auteurs essayent de trouver un test biologique en se basant sur sa toxicité.
Sur la sangsue dépourvue de centres nerveux une injection de l'alcaloïde
provoque une augmentation du tonus, mais l'action reste toujours inférieure
à celle de la nicotine. Par contre, sur la grenouille l'action respective de la
cytisine et de la nicotine est différente : la cytisine ne provoque pas au début
de l'injection la contraction des 'membres caractéristique de la nicotine,
par contre elle produit au bout d'une demi-heure une action paralysante
que la nicotine ne provoque pas. — E. Terroine.
Tutin (F.). — Action des alcalis et de la peetase sur la pectine. — La pec-
tine est un produit végétal qui joue un rôle important dans la conservation
des confitures, gelées, etc., ainsi que dans les industries de fermentation des
fruits. Il est assez difficile de l'obtenir pure, et la littérature fourmille
d'inexactitudes et de contradictions. — L'auteur isole la pectine des tour-
teaux de pomme. Au sortir du pressoir ils sont extraits à 10!)° avec de l'eau.
La pectine est précipitée par l'alcool et purifiée par plusieurs précipitations
successives, et plusieurs passages au noir animal. — L'action des alcalis
dilués froids et de la peetase en présence de sels de chaux, est identique;,
dans les deux cas on obtient un sel d'acide pectique avec libération d'alcool
méthylique et d'acétone. L'élimination de ces produits se faisant à froid avec
de la soude dixième normale, cela fait supposer que la pectine peut être le
dimethyl-isopropényléther de l'acide pectique. L'acétone étant engagée sous
sa forme énolique (Cl!3 — C(OH = CH2) ; ceci explique aussi la présence
d'alcool méthylique et d'acétone dans le cidre. Les pectines extraites de la
carotte et du navet sont identiques. — L. Thivolle.
Clayson (D. H. F.), Norris (F. W.), Schryver (G. B.). — Les substances
pectiques des plantes. — /Y. Recherches préliminaires sur la chimie des mem-
branes cellulaires de la plante. — Schryver et Haynes avaient montré qu'en
traitant la partie insoluble des tissus végétaux par une solution chaude d'oxa-
late d'ammonium on extrayait une substance précipitable par l'alcool en un
gel volumineux. C'était le sel d'un acide nommé provisoirement « pectino-
gène », acide soluble dans l'eau ainsi que son sel de Ca, et qui, chauffé avec de
la soude N était converti en une autre substance, la « pectine ». Cette pectine
est un produit acide insoluble dans l'eau à sel de Ca insoluble. Von Fellenberg
montra que les substances pectiques traitées par les alcalis à basse tempéra-
ture libéraient de l'alcool méthylique. Les auteurs cherchent à déterminer
ici la relation existant entre la pectine et le pectinogène, ainsi que la forme
sous laquelle les substances pectiques existent dans la plante. Lorsque l'on
PHYSIOLOGIE GENERALE. :ïs;
traite directement les tissus par la soude N/10 à froid et que l'on précipite
la solution par l'alcool, on obtient un précipité dont les propriétés sont
distinctes de celles des substances pectiques, mais voisines de celles des
hémicelluloses de S< iiulze. Ces substances donnent une coloration bleue
avec l'iode, ne réduisent pas la liqueur de Fehling, sont rapidement hydro-
lyséespar les acides minéraux donnant des solutions réduisant la liqueur de
Fehling. Par traitement à l'acide chlorhydrique concentré on obtient du
furfurol. Les auteurs proposent de désigner ces produits sous le nom de « cyto-
pentanes ». Bien que provenant d'extraction alcaline, ils n'ont pas véritable-
ment de propriétés acides.
La solution (après précipitation des cytopentanes) ne tient pas en solution
de substances pectiques, à la condition que la soude employée soit bien
exempte de carbonates. — Il faut extraire ces substances du résidu d'attaque
alcaline en le traitant par une solution chaude d'oxalate d'ammonium. —
L'addition d'un acide à cet extrait précipite une matière gélatineuse iden-
tique à la pectine déjà décrite et que, pour éviter toute confusion de nomen-
clature, les auteurs proposent d'appeler « acide cytopectique ». Cet acide
préparé, au cours de ce travail, àpartir de six sources différentes, s'est montré
constant dans ses propriétés optiques, analyse élémentaire, etc.. sauf pour
celui extrait de l'orange. On n'a pu trouver aucun rapport constant entre
l'alcool méthylique extrait par la soude à froid et la quantité d'acide cyto-
pectique ; son origine reste indéterminée. Le résidu d'extraction par l'oxa-
late d'ammoniaque semble être constitué uniquement de celluloses. — L.
Tiiivolle.
Haas (P.). — Sur le carragahen (Chondrus crispus). — 11. Sur Vexistence
d'éther-sulfales dans la plante. — Le traitement du Chondrus crispus
par l'eau chaude conduit à une solution colloïdale contenant deux substances
différemment solubles dans l'eau froide. L'une de ces substances très soluble
dans l'eau froide donne des solutions visqueuses non précipitables par
NaCl et S04Mg à demi saturation, elle sera étudiée ultérieurement. L'autre
substance soluble dans l'eau chaude donne des solutions se gélatinisant par
refroidissement. Cet extrait chaud est le sel de calcium d'un éther-sul-
fate dans lequel le calcium est ionisé et précipitable par ses réactifs ordinaires.
Le sulfate, au contraire, n'est pas ionisé à moins d'hydrolyser le composé.
Ceci rend compte des observations déjà faites par différents auteurs, à savoir
que les cendres contenant d'importantes quantités de sulfate de chaux, la
chaux était seule précipitable de l'extrait aqueux, l'ion SO4 étant impossible à
retrouver par dialyse. Cet « extrait chaud » chauffé avec une solution alcoo-
lique d'a-napthol donne une belle coloration violette indiquant la présence.
d'un sucre cétonique. — L. Tiiivolle.
Brunswik (Hermann). — Sur des sphérites d'kespêridine dans l'épidémie
vivant d'Anthurium Binotii Linden. — Anihurium Binotii, Aracée du Brésil
méridional, est fréquemment cultivé dans nos serres pour ses feuilles lui-
santes, très décoratives. B. a constaté que l'épiderme de toutes les parties
aériennes de la plante contient en abondance un corps du groupe de l'hes-
péridine. Ce corps se rencontre surtout sous forme de sphérocrisfcuix qui
doivent être considérés comme de vraies excrétions cristalloïdes. Il est très
rare chez les monocotylédones, puisque seules quelques graminées et cypé-
racées en sont pourvues, tandis qu'on l'a constaté dans 24 familles de
dicotylédones (d'après Borodin). — H. Spinner.
388 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Franzen (Hartwig) et Schuhmacher (Eugène). — Sur les constituants
chimiques des plantes vertes. 14e Mémoire. Sur les acides de la groseille (Ribes
rubrum) prëcipitables par l'acétate de plomb. — Dans la groseille se trou-
vent de grandes quantités d'acide citrique et de petites quantités d'acide
malique. La quantité du premier de ces deux acides est environ 47 fois supé-
rieure à celle du second. L'acide tartrique ne s'y rencontre pas ou seule-
ment à l'état de traces. Les acides donnant des éthers à point d'ébullition
plus élevé que l'éther triéthylique de l'acide citrique se trouvent dans la
partie précipitable par l'acétate de plomb en tout à fait faible quantité. Les
méthodes employées jusqu'à maintenant pour la recherche des acides des
fruits sont insuffisantes, de telle sorte que nos connaissances sur la présence
de ces acides reposent sur des bases peu solides. — G. Fontes.
Franzen (Hartwig) et Stern (Emmi). — Sur les constituants chimiques
des plantes vertes. if>e Mémoire. Sur la présence d'acide élhylidène-lactique
dans les feuilles du framboisier (Rubiis idacus). — Dans les feuilles du fram-
boisier on trouve d'importantes quantités d'acide ethylidène-lactique. Outre
cette plante, on ne rencontre certainement l'acide lactique que dans le pavot,
le ricin et l'agave, peut-être aussi encore dans les fruits de tamarin. Les
recherches poursuivies par les auteurs sur 10 plantes sont à rejeter, soit
parce que l'acide n'ait pas été caractérisé suffisamment, soit parce qu'il n'y
en avait que des traces. — G. Fontes.
Oddo (B.) et Pollacci (G.). — L'influence des noyaux de pyrrol sur la for-
mation de la chlorophylle . — Les plantes cultivées sur les terrains contenant
des combinaisons assimilables du pyrrol forment de la chlorophylle même
en absence de fer. Puisque, en absence du pyrrol, le fer est nécessaire pour
la formation de la chlorophylle, il se peut qu'il agisse comme catalyseur
dans la formation du noyau de pyrrol qui est le centre du complexe chlo-
rophyllien. Les recherches de Eva Mameli ont démontré que les plantes qui
croissent en présence de fer, mais en absence de Mg, ne forment que des
feuilles très pâles. L'auteur est d'avis que le Mg agit comme catalyseur dans
la formation du pyrrol, ce qui contribue à la production de la clorophylle.
— C. Foa.
a) Euler (H. V.) et Swanberg (Olof). — Sur la caractérisation de solutions
d'amylase. «— Pour l'indication du pouvoir saccharifiant Sf de préparations
d'amylase, les auteurs proposent l'unité suivante, analogue à celle qui a été
donnée pour la saccharase : Sf = — — —. '— — ■. Dans cette relation K est
g préparation
la valeur moyenne du coefficient de réaction de la réaction monomoléculaire
d'après laquelle la première et plus grande partie de la saccharification se.
produit, g maltose te nombre de grammes de maltose qui peuvent être pro-
duits au maximum dans cette réaction. Les auteurs proposent de mesurer le
coefficient de réaction à 37° et dans les conditions optima d'acidité au moyen
d'une solution cuite d'amidon soluble de concentration 0,72-2,8 % et au
moyen d'une concentration diastasique capable de donner dans ces condi-
tions un coefficient de réaction compris entre 0,004 et 0,08. L'optimum d'aci-
dité pour la maltamylase, déterminé d'après une courbe, se trouve aux envi-
rons de p„ = 5. — G. Fontes.
c) Euler (Hans V.) et Swanberg (Olof ). — Sur la régénération par dia-
lyse de saccharase inactivée. — Par la dialyse on peut régénérer l'activité
PHYSIOLOGIE GENERALE. 389
diastasique de solutions île saccharase inactivée par du nitrate d'argent, du
chlorure de mercure ou de l'aniline. Après action des métaux il n'y a jamais
une régénération complète, tandis que dans le cas de l'intoxication par l'ani-
line, cas où les auteurs n'avaient pu auparavant démontrer une réactivation
notable, la régénération par dialyse est complète. La saccharase ne peut
s'extraire par l'aniline d'une préparation de levure très active. — (i.
Fontes.
a) Olsson (Urbain). — Sur l'empoisonnement de l'amylase par les métaux
lourds et les substances organiques. — Au cours de l'intoxication de l'amylase
par le nitrate d'argent, le pouvoir d'intoxication se révèle proportionnel à la
quantité de poison employée. Pour les solutions d'amylase employées par
l'auteur, l'inactivation du ferment se montre, pour la moitié, avec une con-
centration normale en nitrate d'argent de 2,1 X 10"7 . On doit toutefois souli-
gner que, au cours de l'empoisonnement de l'amylase par l'argent, l'étendue
•.le l'intoxication est limitée. Des recherches conduites avec des solutions de
chlorure d'argent et de cyanure d'argent concordent relativement bien avec
les recherches effectuées sur le nitrate d'argent. Pour des quantités cons-
tantes de toxique, le pouvoir d'empoisonnement augmente quand la quantité
de ferment est diminuée. Une faible auto-régénération de la diastase après
action de l'argent peut être constatée. Tandis qu'avec l'argent l'intoxication
est instantanée, il faut un certain temps pour qu'elle se manifeste avec le
cuivre ; elle semble s'accompagner d'une auto-régénération. Dans l'empoi-
sonnement de l'amylase par l'aniline, une inactivation apparaît, pour la
moitié, pour une concentration d'aniline normale de 0,15. — G. Fontes.
b) Olsson (Urbain). — Sur les apparitions de V empoisonnement chez les
àmylases. — L'auteur détermine que l'optimum d'acidité pour son amylase
salivaire avec présence simultanée de chlorure de sodium et d'acétate de
•sodium est de Pu = 6,4. L'empoisonnement croit avec le temps, mais de
grandes différences peuvent apparaître. Ainsi, l'empoisonnement par le sul-
fate de cuivre croit très promptement avec le temps et atteint déjà son maxi-
mun en une demi-heure, tandis qu'avec l'hydroxylamine, le molybdate d'am-
moniaque, le tungstate de soude et l'aniline l'empoisonnement apparaît très
lentement. Avec le nitrate mercureux, comme avec l'iode, l'empoisonnement
est instantané. La dépendance de l'empoisonnement d'avec la température
a été recherchée dans deux cas, notamment pour l'amylase salivaire avec le
sulfate de cuivre et pour l'amylase du malt avec le nitrate mercureux. La
•sensibilité vis-à-vis du poison de l'amylase salivaire est plus faible que celle
de l'amylase du malt. C'est une nouvelle preuve de la différence qui existe
entre ces deux diastases. Il est confirmé que les ions iode et fluor n'empoi-
sonnent pas l'amylase du malt. Le chlorure ferrique (mais non le sulfate
de zinc) semble être un activateur faible de l'amylase du malt pour de mi-
nimes concentrations, alors qu'il l'empoisonne à doses plus élevées. Des ex-
périences quantitatives d'empoisonnement par l'intermédiaire de réactifs
aldéhydiques et de moyens d'oxydation ont été instituées sur des solutions
d'amylase du malt purifiées et de teneur en substances organiques sensi-
blement connue. L'aniline a été essayée sur l'amylase salivaire. L'iode li-
bre empoisonne l'amylase du malt et l'amylase salivaire très puissamment.
L'aniline et l'hyposulfite de soude ne régénèrent pas l'amylase empoisonnée
avec l'iode. Des expériences quantitatives d'empoisonnement avec l'aldé-
hyde formique ont été également instituées sur des solutions diastasiques
définies, mais l'auteur réserve pour un prochain mémoire la discussion des
390 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
résultats. Par la dialyse, l'amylase salivaire est privée d'activateur qui est
représenté par les sels nécessaires à l'action diastasique. Pour l'emploi de
l'empoisonnement à des dosages qu'il serait impossible de réaliser par voie
analytique, de petites quantités de sels de métaux lourds devraient être
spécialement préparées avec le plus grand soin. — G. Fontes.
Effront (J.) — a) Méthode pour la détermination des pouvoirs liquéfiants de
l'amylase. — b) Influence de lafiltralionsur les amylases. — c) Sur les propriétés
distinctives des amylases de différentes provenances. — a) Cette méthode est
basée sur l'action coagulante de l'iode sur l'empois d'amidon. On note le
début des 3 phases : diminution des graisses et liquide jaune; graisses
encore diminuées et liquide bleu; disparition des graines. Cette dernière
phase permet de mesurer le pouvoir liquéfiant : quantité d'amidon liquéfié
en une heure par 1 cm3 de diastase. b) La ptyaline est retenue par les
filtres en papier, l'absorption augmentant avec la température, la substance
fixée ne se laissant enlever ni par l'eau, ni par les solutions sucrées, mais-
rentrant en solution en présence de NaCl ou d'empois d'amidon. Avec les
jus d'herbe, au contraire, c'est la substance entravante qui est retenue par
le filtre, des sucs inactifs sur l'amidon pouvant devenis actifs par filtration.
c) Des amylases diverses étudiées, se différencient par leur solubilité dans l'eau
ou leur absence de solubilité, leur température optima, le rapport entre le
pouvoir liquéfiant et le pouvoir saccharifiant, l'action sur l'achroodextrine.
la thermostabilité et la résistance aux acides. — E. Aubel.
Fernbach (A.) et Schœn (M.). — L'acide pyruvique dans la fermentation
alcoolique. — Certains expérimentateurs allemands ont mis en doute la valeur,,
au point de vue de la fermentation alcoolique, des résultats de F. et S. con-
cernant la décomposition biochimique des sucres, en milieu synthétique.
Cette décomposition qui aboutit à l'acide pyruvique, serait, pour les contra-
dicteurs de F. et S., le résultat de phénomènes d'oxydation produits par des
microorganismes aérobies, sans rapport avec la fermentation alcoolique. Les
levures vraies ne pourraient par pousser en milieu purement minéral. Les
auteurs répondent à cela en montrant qu'il est possible, à l'aide de la levure
de Champagne de produire, en milieu purement minéral, une fomentation
alcoolique véritable, dans laquelle il y a production d'acide pyruvique, si la
culture est faite en présence de craie. — E. Aubel.
Rona (P.) et Reinicke (D.). — Action de la quinine sur la lipase du sérum.
— On étudie l'action de la lipase du sérum sur la tributyrine en présence de
la quinine. L'action toxique de la quinine est directement proportionnelle au
logarithme de la concentration du poison. L'action empêchante de la quinine
dépend de la concentration en ions H du systèm en action ; elle augmente
avec l'augmentation de la réaction acide en rapport avec l'état de la disso-
ciation du sel de quinine. La quinine agit sur le sérum des animaux à une
concentration de 100 ù, 1000 fois plus élevée que celle nécessaire dans le cas
du sérum de l'homme. — E. Terroixe.
Plagge (H.). — Recherches comparées sur l'inhibition de la fermentation
provoquée par les dérivés chlorés du méthane, de Véthane et de l'éthylène. —
Le mono- et le dichloroéthylène, le dichlorométhane, le chloroforme et le
tétrachloréthane sont toxiques pour les cellules de levure. On peut, suivant
la concentration du produit et la duréo de l'action, ralentir simplement la
fermentation ou l'empêcher totalement. — E. Terroine.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 391
Compton (A.). — Les enzymes du son//. — 1. Sur la présence de mallase
dans le sang des mammifères. — La présence de maltase dans le sang ne se
constate pas chez tous les mammifères! Ainsi, les sangs de chèvre, mouton,
cheval, bœuf et rat contiennent une maltase, alors que les sangs de cobaye,
de lapin et le sant>- humain n'en contiennent pas. Ces résultats expliquent
les discordances de la littérature au sujet du sort du maltase dans le sang,
Dastre et Bourquelot ayant, par exemple, expérimenté le chien (C. R., 1884)
et Philips ayant expérimenté probablement un autre animal de laboratoire
(cité par Green, The soluble ferments and fermentation p. 122, Cambridge,
1890). — L. Thivolli:.
Hédin (S. G.). — Sur la diastase protéolytique dans les urines normales et
pathologiques. — L'auteur, avec de l'urine dialysée, a fait les recherches sui-
vantes : 1° Action sur la caséine avec une réaction alcaline P„ =8. 2° Action
sur la peptone de Witte avec une réaction alcaline P„ = 8 environ. 3° Action
sur la caséine avec une réaction acide (HC1) assez forte P„ = 10 environ.
L'action de l'urine normale sur la caséine en milieu alcalin est nulle ou
extrêmement faible. Dans certains cas pathologiques, par exemple dans la
pneumonie au stade fébrile, cette action est accrue et elle devient maxima
dans l'urine fortement albuminurique quoique, dans de tels cas, la quantité
du ferment puisse être très variable. L'attaque de la peptone de Witte en
milieu alcalin par les urines normales est presque toujours nettement cons-
tatable. Dans la pneumonie, au stade fébrile, elle est augmentée nettement
et dans les cas de leucémie étudiés elle est aussi accrue sans que l'action sur
la caséine subisse un accroissement quelconque. Dans les urines fortement
albuminuriques, l'action sur la peptone est accrue au maximum. L'action sur
la caséine qui existe presque toujours avec les urines normales en milieu
acide, n'a montré aucune augmentation régulière. Dans les urines à albu-
mine elle est assez marquée, ce qui peut d'ailleurs s'expliquer par l'action de
la diastase sur l'albumine urinaire. Que l'on puisse mettre en évidence dans
l'urine une diastase qui attaque la peptone, mais qui n'agit pas sur la caséine,
ce fait provient de ce que l'urine normale contient toujours des peptones,
'mais pas toujours de la caséine. L'auteur a également préparé des solutions
d'albumine urinaire qui attaquent parfaitement la peptone, mais non la
caséine. D'un autre côté, différentes observations tendent a faire admettre
qu'il existe dans les mêmes urines une diastase qui attaque la caséine, mais
pas la peptone. De là on ne peut pas conclure que l'on puisse encore trouver
une diastase qui agisse aussi bien sur la caséine que sur la peptone. —
G. Fontes.
Lang (S.) etLang (H.). — Influence du fluorure de sodium sur l'action
de la diastase du pancréas. — Les expériences sont faites avec des extraits
de pancréas de veau qu'on fait agir sur l'amidon en présence de concentra-
tions différentes de NaF. On détermine dans chaque expérience la quantité
de glucose et de maltose formés. Les auteurs constatent que l'addition de
NaF à de l'amidon retarde presque toujours son dédoublement diastasique ;
un effet favorable, quoique inconstant, a été observé pour des concentra-
tions variant de 0,005 à 0,03 % de NaF. Quand la concentration de NaF
atteint 1 96, la quantité de maltose et de glucose formés ne représente plus
que 41 o/0 Je celle contenue dans le témoin. Dans les limites de concentration
de NaF variant entre 0,25 et 1 %, on observe que le pourcentage de glucose
formé par rapport à la quantité totale de sucre, augmente pour atteindre de
60-75 % du sucre total. Les quantités de maltose formées restent à peu près
392
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
-constantes pour les concentrations de NaF entre 0,25 et 1 (>/c, mais si on aug-
mente la concentration (entre 1 °/c et 2 %, c'est-à-dire au maximum de l'ac-
tion empêchante de NaF), on observe que les quantités de maltose formé
augmentent simultanément avec une diminution de formation du glucose.
Ces différences d'action et cette prédominance de la formation tantôt de
glucose, tantôt de maltose sont probablement en rapport avec les deux stades
successifs du dédoublement de l'amidon sous l'influence des deux ferments
entrant en jeu : la dextrinase allant de l'amidon au maltose, et la maltase
allant du maltose au glucose. Toutefois les expériences faites par' les au-
teurs sur l'action de NaF sur le dédoublement du maltose par le pancréas de
veau ont donné des résultats incohérents, et ne ressemblant en rien à son
•action sur l'amidon. — E. Terroine.
Herzfeld (E.) et Klinger(R.). — Sur les ferments de défense contre les
poli/saccharides. — On sait que, d'après Abderiialden et ses élèves, l'orga-
nisme animal se défend contre l'introduction parentérale des polysaccha-
rides par la formation de ferments dédoublant ces derniers. Les auteurs
reprennent donc les expériences sur le modèle de celles faites par Abderiial-
den. Ils constatent tout d'abord qu'il s'agit d'éloigner des polysaccharides
comme l'amidon et le glycogène, car le sérum de plusieurs espèces animales
est actif sur ses corps : c'est notamment le cas pour le veau, le chien, le
porc, le cheval et le rat. En expérimentant sur le chien, les auteurs choi-
sissent comme polysaccharides l'inuline et la gomme arabique, le sérum de
chien n'ayant aucune action sur ces corps. Les injections répétées de ces
deux polysaccharides n'ont pas fait apparaître un ferment correspondant
dans le sang. Un même résultat négatif a été obtenu sur des lapins. Ces
expériences sont en contradiction absolue avec celles d'AisDERiiALDEN. —
E. Terroine.
a) Harden (A.) et Henley (F. R.). — Les effets de Cacêtaldèhyde et du bleu
de méthylène sur la fermentation du glucose et du fructose par le suc de levure
et la zymase, en présence de phosphates et d'arséniates. — L'acétaldéhyde
ajoutée aune solution de fructose et de phosphates en fermentation en pré-
sence de suc de levure ou de zymase, diminue le temps nécessaire à l'éta-
blissement du régime de vitesse maximum de fermentation, sans accroître la
valeur absolue de cette vitesse. En présence d'acétaldéhyde le fructose fer-
mente plus rapidement que le glucose, qu'il s'agisse de suc de levure ou de
zymase. L'acétaldéhyde est environ 50 fois plus active que le fructose
(à quantités moléculaires égales) dans l'amorçage d'une fermentation de
glucose en présence d'excès de phosphates. Les arséniates n'affectent pas
l'action accélérante de l'acétaldéhyde, mais accroissent considérablement
la vitesse de fermentation dans le cas du glucose. Dans le cas du fructose il
y a également accroissement de cette vitesse, mais à un degré moindre. Le
bleu de méthylène produit des effets tout à fait analogues à oeux produits par
l'acétaldéhyde. — L. Tiiivolle.
Svanberg (Olof). — Recherches sur l'obtention de préparations de sac-
chara.se très actives. — Une dissolution des substances saccharase et gomme
de levure ne passe pas à travers une membrane filtrante. Ce fait semble con-
firmer l'hypothèse émise par Euler et Foder sur une affinité chimique entre
•ces deux composés d'après laquelle la .uomme serait le support du poids molé-
culaire élevé de cette diastase. L'amélioration de la pureté de la préparation
diastasique par filtration à travers une membrane de collodion est conforme
PHYSIOLOGIE GENERALE. 39$
-aux résultats de l'auteur, obtenus par dialyse à travers une telle mem-
brane. 11 est impossible dans ce cas d'établir une différence entre le pou-
voir de filtration et le pouvoir de dialyse — G. Fontes.
Murschhauser (H.). — Quelle espèce de sucre apparaît dans V urine du
nourrisson lorsqu'on a dépassé dans son alimentation la quantité qui repré-
sente sa capacité limite d'assimilation pour le saccharose? — Quand on
administre largement du saccharose à un nourrisson en dépassant largement
sa limite d'assimilation pour ce sucre (elle est de 8 à 10 gr. par kgr.), on
constate l'apparition dans l'urine d'un mélange de saccharose, de lévulose et
de glucose. — E. Terroine.
b) Harden (A.) et Henley (F. R.). — L'effet des sels dans la fermentation
alcoolique.— Comme l'établit Meyerhof (Zeitsch. physiol. Chem., 1918, t. Cil,
p. 85), les chlorures et sulfates de soude et de potasse abaissent la vitesse-
maximum et la vitesse d'établissement de ce maximum, dans la fermenta-
tion du glucose et du fructose par le suc de levure ou la zymase en pré-
sence de phosphates. L'effet des sulfates est plus important que celui des
chlorures. Les sels diminuent la vitesse d'action des hexose-phophatases,
mais sont sans action sur celle des carboxylases. La diminution produite
par le sulfate de potassium est distincte de celle produite par un excès de
phosphates, celle-ci seule étant nettement empêchée par l'addition d'acétal-
déhyde. — L. Thivolle.
Gross (R. Eberhard). — Sur la marche de la réaction dans l'action de-
l'arginase. — Dans des recherches antérieures l'auteur a montré que,,
si l'on applique à la décomposition de l'arginine par l'arginase la formule
1 a
K = - log — •■ — , valable pour des réactions monomoléculaires, on n'obtient
t cl X
aucune constante mais, à sa place, des valeurs qui diminuent avec la durée
de la réaction. Ces conclusions sont valables pour [H+] 37° = 10-fi',;"2. L'au-
teur, sans douter que le choix d'autres concentrations en ions hydrogène
et de températures différentes donne d'autres résultats, s'est limité à une
concentration en ions hydrogène très proche de celle du sang des mammi-
fères. Ces recherches ont montré que la décomposition diastasique de l'argi-
nine n'est pas totale et que la réaction prend fin quand 70 à 85 % du produit
ont été transformés. Ensuite, par addition de diastase fraîche, la réaction se-
poursuit en quantité limitée et s'arrête bientôt. De même Edlbacher, dans
un cas où il étudie l'action de l'arginase, parle d'une destruction qui ne se
poursuit guère. Lorsqu'on examine ses chiffres, on voit que, dans aucun cas,
la transformation n'a atteint 100 %. Ces recherches parlent donc dans le
même sens que celles de l'auteur. Si l'on recherche jusqu'à quel point
les deux produits finaux de la réaction urée et ornithine portent préjudice
à la réaction, on s'aperçoit que l'addition d'urée seule a une influence négli-
geable, tandis que l'addition d'ornithine seule limite fortement la décomposi-
tion. Ce préjudice est encore plus marqué lorsqu'on fait agir ensemble les
deux produits finaux. Ce fait que, parmi les produits finaux de la réaction,.
un seul (l'ornithine) possède un pouvoir d'arrêt marqué, ce fait signifie, dans
l'esprit de l'auteur, qu'avec l'arrêt de la réaction, on a affaire non à l'équi-
libre atteint d'une réaction chimique, mais bien à une condition terminale
par laquelle, l'équilibre chimique étant atteint, le ferment devient inactif. —
G. Fontes.
394 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Nemec (A.) etDuchon (F.). — Sur l'action de la saccharophnsphatase chez
les plantes. — On sait que les végétaux contiennent un ferment capable de
décomposer les combinaisons phosphorées organiques et de faire apparaître
l'acide phosphorique. L'action de ce ferment — la phosphatase — porte non
seulement sur les substances phospborées qu'on trouve dans la nature,
comme les lipoïdes, l'acide nucléinique, les protéiques, etc., mais aussi sur
les éthers de phosphore préparés artificiellement. Dans le présent travail,
les auteurs essayent l'activité de différentes graines sur le sel de soude et le
sel de calcium de l'acide saccharophosphorique de Neuberg. Les expé-
riences montrent que la saccharophosphatose est très répandue dans les
graines; l'action la plus intense est obtenue avec les graines de Pinus sil-
vestris, Sinapis alba, Brassica na'pus, etc. En général, les graines riches
en huile ou en graisse contiennent une phosphatase très active. Le dédou-
blement du saccharophosphate atteint 44 o/o. Dans les graines riches en
protéiques ou en hydrates de carbone, ce dédoublement n'est que de 15 à
23 %. Les alcalis empêchent l'action de la phosphatase, les acides accélè-
rent son action. — E. Terroine.
Euler (Hans) et Nordlund (Folke). — Sur la synthèse diastasique du
fructose-zymophospliate. — Ces recherches ont trait à la fonction del'acidité
dans la synthèse du zymophosphate. Les temps, nécessaires pour faire entrer
en réaction la moitié du phosphate employé sont déterminés par interpola-
tion dans des conditions de recherches comparables. Comme optimum d'aci-
dité dans la formation de zymophosphate par la levure basse on peut donner
les chiffres suivants : Pu = 6,2 à 6,6, en moyenne : 6,4. Cette condition doit
être sensiblement la même pour toutes les espèces de sucre recherchées ;
mais la courbe d'acidité semble se comporter autrement pour le fructose que
pour le glucose. A noter que la condition optima d'acidité trouvée reste à
l'intérieur des limites données par Euler et Heintze pour la fermentation
d'ensemble (dégagement de CO2), ces limites étant de 4,5 à 7,0. D'autre part
l'activité optima de la saccharase penche vers la condition de milieu acide :
Pu = 4. A Pu = 7, l'activité de la saccharase n'est plus que le tiers de l'activité
maxima. Il pourrait se faire que cette circonstance ne permette pas d'exprimer
une comparaison entre l'éthérification du saccharose et de glucose. En atten-
dant, dans les expériences de l'auteur, le saccharose est resté partiellement
■en contact avec la levure pendant peu de temps avant que le milieu n'ait été
acidifié. On pourrait toutefois penser à une éthérification du saccharose,
comme cela semble se produire avec le maltose. — G. Fontes.
a) Onslow (M. W.). — Les enzymes oxydantes. IV. La distribution de ces
enzymes chez les végétaux supérieurs. — De nombreux représentants des
ordres des Angiospermes (60 %) furent examinés quant à la présence d'oxy-
dases agissant sur tous les corps contenant deux oxhydriles phénoliques en
ortho. 62 % des ordres examinés contenaient une telle enzyme. — Si- l'on
considère les sous -groupes, on constate la présence d'enzymes oxydantes
dans 76 o/o des monocotylédones. Chez les dicotylédones on constate une fré-
quence moindre parmi les archiclamydées (5Ï %), que chez les sympétalées
(84 «é des échantillons examinés). — L. Thivolle.
HaarfA. "W. Van der). — Sur l'inutilité du manganèse pour la molécule
de l'oxydase dans la culture de Hedera hélix et sur la théorie du manganèse
de Bertrand. — On sait que les oxydations provoquées par la laccase ont
PHYSIOLOGIE GENERALE. 305
été expliquées par l'intervention du manganèse suivant les formules sui-
vantes :
RMn + HoO Z RH3 + MnO
MnO + 02 = Mn02 + 0
RH2 + Mn02 = RMn + H20 -+- 0.
p]n effet, une grande quantité de manganèse accompagne la laccase. Mais
il n'en est pas toujours ainsi. L'auteur a signalé en 1910 que les feuilles de
Hedera hélix ainsi que les tubercules de Solarium luberosum contiennent
une peroxydase libre de manganèse. Cette peroxydase se présente comme
une glucoprotéide dont la teneur en manganèse est infime (0.00023 %).
Pour résoudre définitivement la question de la nécessité du manganèse,
l'auteur part de la graine de Hedera, qu'il fait germer en absence de sels
de manganèse. Une graine ne contient que 1/1000 mg. de Mn. Les plantes se
développent normalement et donnent les réactions ordinaires des peroxy-
dases. Dans les cendres de la plante on retrouve 1/200 mg. de Mn. Cette fai-
ble quantité de Mn ne pouvant pas expliquer les phénomènes d'oxydation,
l'auteur conclut à son inutilité. — E. Terroine.
Rona (P.) et Bloch (E.). — Action de la quinine sur Vinvertine. — L'in-
vertine est extraite de la levure par le chloroforme ; on la fait agir sur une
solution de saccharose à 30°. L'action empêchante qu'exerce la quinine sur
le dédoublement du saccharose dépend de la concentration en ions H du
mélange. Pour une même concentration en quinine l'action empêchante avec
Pu 5,53 est de 33%, avec Pu 6,38 de 45 %, avec PH 7,85 de 100 %. Une même
influence des ions H est observée dans l'intoxication des paramécies par la
quinine. L'action toxique dans les deux cas est due uniquement à la base
libre. Il existe un rapport régulier entre l'action toxique et la concentration
de la quinine : si on porte le logarithme des concentrations en abscisses et
les logarithmes d'action empêchante en ordonnées, on obtient comme gra-
phique une ligne droite. L'action toxique de la quinine est réversible ; ce pro-
cessus ne dépend pas de la température ni des concentrations du ferment
ou du sucre. Les dérivés de la quinine : optoquine, eucupine, vuzine, ainsi
que la quinidine, ont la même action que la quinine. — E. Terroine.
Rona (P.) et Basch (E.). — Action des m. et p. nilrophênols sur l'inver-
tine. — L'action toxique des m. et p. nitrophénols sur l'invertine n'est pas
immédiate, mais ne se fait sentir qu'après un certain temps ; elle ne s'exerce
qu'à partir d'un certain seuil qui correspond pour le ferment étudié à 0,06
Mol/1 pour le m. nitrophénol et 0,07 Mol/1 pour le p. nitrophénol. A partir
de ce seuil l'action empêchante est proportionnelle à la concentration du
poison. Une quantité double de la dose active est mortelle. Le processus est
irréversible. On n'observe pas d'influence des ions H sur l'action toxique. —
E. Terroine.
a) Rusznyàk (S.). — Recherches physico-chimiques sur les liquides de
l'organisme. II. Etat du sucre dans le sérum. — Les expériences sont faites
avec le sérum et le plasma des malades ; suivant le cas, on a affaire tantôt
à une teneur normale en sucre, tantôt à l'hyperglycémie sans glycosurie,
tantôt au diabète. L'ultrafiltration du liquide à travers un filtre en collodion
est faite dans un appareil de Bechhold sous une pression d'oxygène de 10 à
12 atmosphères. La teneur en sucre est déterminée suivant la microméthode
de Bang. Les expériences de l'auteur montrent que dans tous les cas la
396 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
teneur en sucre du filtrat est inférieure à celle du liquide originaire. Le&
différences obtenues varient de 0,013 à 0,051. Les expériences faites avec
des solutions de sucre faites dans les mêmes conditions ne présentent pas-
les mêmes phénomènes. Il ne s'agit donc pas d'une adsorption du sucre
par le filtre. Il en résulte qu'une partie des substances réductrices du sang
sont à l'état colloïdal. Cette quantité reste la même indépendamment de
l'hyperglycémie ou du diabète. — E. Terroine.
Isaac (S.) et Adler (E.). — Sur la transformation stërique des hexoses par
les organes et les cellules. — Parmi les organes et les cellules survivantes des
animaux à sang chaud, seul le foie, mais pas le muscle ni les hématies, peut
transformer le lévulose en glucose. Toutefois le foie ne peut produire cette
transformation que par perfusion artificielle. Il ne l'effectue plus après une-
destruction notable de ses cellules. On peut conclure de ce fait qu'une inté-
grité assez considérable de l'organe est nécessaire pour qu'il puisse réaliser
la transformation de lévulose en glucose. Dans la bouillie et les extraits
d'autres organes étudiés par les auteurs, il ne semble pas y avoir de ferments
stéréocinétiques. Il en résulte qu'il est très improbable, contrairement à ce-
qu'a cru Rohmann, que de tels ferments, dont l'action est visiblement liée à une
structure cellulaire, passent dans le torrent circulatoire à des fins d'immuni-
sation et qu'ils puissent exercer dans le sérum un pouvoir stéréocinétique. —
G. Fontes.
a) Shimizu (T.). — Sur le sort de quelques polysaccharides dans le canal
digestif des Mammifères. — L'auteur étudie le dédoublement de l'inuline,
de la lichenine et de l'hémicellulose provoqué soit par les fèces de chien, soit
par différentes bactéries. Quand l'inoculation est faite avec les fèces' du chien,,
on observe que les polysaccharides sont dédoublés, et l'on trouve comme
produits de transformation : les acides acétique, nropionique, butyrique et
lactique, ce dernier sous sa forme inactive. Le bacille lactique mis à agir
sur les mêmes polysaccharides donne surtout de l'acide acétique ; sous l'action
des bacilles lactique, proteus, subtilis eteoli en dehors des acides gras cités,.
on trouve aussi de l'acide lactique sous sa forme active, il est levogyre pour
le Bac. coli et dextrogyre pour les autres. — E. Terkoine.
b) Shimizu (T.). — Sur le sort de quelques polysaccharides (inuline, liche-
nine et hcmicellulose) dans le canal digestif des Mammifères. — Les macéra-
tions d'intestin et de pancréas sont sans action sur les polysaccharides
étudiés. — E. Terroine.
Sheehy(E. J.j. — L'origine de la graisse du lait et ses relations avec le
métabolisme du phosphore. — Il peut en être pour les graisses comme pour le
sucre. Il est probable qu'elles arrivent à la glande mammaire sous une
forme éminemment diffusible, et qu'elles sont alors transformées.— L'auteur
suppose qu'il s'agit de phosphatides. Mais comme le taux de phosphates du
lait ne correspond pas nécessairement à la quantité de graisses, il faut sup-
poser que la quantité de phosphore fixée à l'état de caséinogène est condi-
tionnée par la présence des produits azotés, l'excès d'acide phosphorique reve-
nant dans le torrent circulatoire sous forme inorganique. Cette façon de Voir
est en accord avec les travaux de Meigs, Blatherwick et Cary, comparant le
sang de la veine mammaire avec celui de la jugulaire et trouvant un chiffre
de phosphore inorganique plus élevé dans le premier cas que dans le se-
cond. — L. Thivolle.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 397
Wasicky (R.). — Sur le rôle des glucosides des plantes. — Les expé-
riences sont faites sur les feuilles de Digitalis pur pur ea. Les feuilles déta-
chées sont plongées dans l'eau ou dans la solution de Knopp. On les main-
tient à la lumière ou à l'obscurité. Le glucoside est extrait des feuilles des-
séchées par l'alcool ; comme test de sa toxicité on choisit son action d'arrêt
sur le cœur de la grenouille. Les expériences de l'auteur montrent que
les feuilles de la digitale s'enrichissent en glucoside à la lumière et s'appau-
vrissent à l'obscurité. Ainsi, la dose toxique de l'extrait des feuilles sèches
est de 0,00025 à 0 gr. 0003 (pour 1 gr. de grenouille) après l'insolation et elle
est de 0,0005 à 0,0007 après plusieurs heures d'obscurité. Les recherches
microchimiques montrent que le glucoside se forme et se dégrade dans le
suc cellulaire. La formation et la dégradation du glucoside sont en rapport
intime avec la régulation de la pression osmotique. — E. Terroine.
b) Foster (D. L.) et Moyle (I>. M.). — Contribution à l'étude de l'intercon-
version de l'hydrate de carbone et de V acide lactique dans le muscle. — Les au-
teurs reprennent les expériences de Parnas (Congrès de physiologie, 1920,
Paris, résumé des communications), pour répondre aux questions suivantes :
l'acide lactique est-il brûlé pendant le travail musculaire du muscle ?Ou bien
y a-t-il combustion des hydrates de carbone, l'acide lactique présent servant
à la reconstitution du muscle ultérieurement? L'étude de l'oxygène utilisé
et de CO2 dégagé ne peut résoudre ces questions. Les auteurs concluent
suivant la deuxième hypothèse, car ils observent : 1° la conversion des
hydrates de carbone en acide lactique dans le muscle ; 2° la conversion de
l'acide lactique en hydrate de carbone dans le muscle intact; 3° la dégrada-
tion et la synthèse des hexose-phosphates dans le muscle. — L. Thfvolle.
Embden (Gustave) et Laquer (Fritz). — Sur la chimie du « Lactacido-
gène ». — A partir des muscles du squelette du chien, du lapin et de la gre-
nouille on peut obtenir, en quantité importante, un composé d'osazone iden-
tique au sel de phénylhydrazine de la phénylosazone, obtenu à partir de l'acide
hexosephosphorique de levure. Ce composé peut être envisagé avec certitude
comme un dérivé du lactacidogène représentant la substance de l'acide
lactique et de l'acide phosphorique dans les muscles striés transversaux. —
G. Fontes.
Embden (Gustave), Schmitz (Ernest) et Meincke (P.). — De l'in-
fluence du travail musculaire sur la teneur en lactacidogène de la musculature
striée transversale. — Le contenu de la musculature vivante en acide phos-
phorique minéral est beaucoup moins important qu'on ne l'avait cru jus-
qu'ici. Une grande partie de ce qu'on avait pris jusqu'à maintenant pour de
l'acide phosphorique minéral est, en réalité, constitué par un composé hydrate
de carbone-acide phosphorique. Ce composé, qui par suite de processus dias-
tasiques se scinde facilement en acide phosphorique et acide lactique, les
auteurs ont démontré son identité avec le lactacidogène. Chez le chien et le
lapin au repos, il n'y a que peu de dépendance entre la nourriture et des
teneurs élevées en lactacidogène. La quantité d'acide phosphorique du lacta-
cidogène, chez des lapins au repos, après nourriture normale ou, au con-
traire, après ingestion de rations riches en saccharose et en phosphate de
sodium, oscille entre 0,22 % et 0,35 °/o de la musculature fraîche. Cette
quantité n'est parfois pas plus faible, parfois au contraire plus élevée que
les quantités d'acide phosphorique minéral trouvées jusquïci. De même
chez des animaux phlorizinés inanitiés, on ne note un abaissement nettement
l'année biologique. 27
398 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
notable de l'acide phospliorique du lactacidogène que lorsque, sous l'influence
toxique delà phlorizine, apparaissent des troubles graves comme perte des
forces et abaissement de la température. Chez des chiens nourris et au repos,
le pourcentage de l'acide phosphorique du lactacidogène par rapport à la
musculature fraîche est sensiblement inférieur au pourcentage correspon-
dant chez le lapin (0,14 à 0,-2l.#). Même remarque au sujet de l'acide phospho-
rique libre que chez le lapin. Même abaissement notable de l'acide phosphori-
que du lactacidogène seulement quand apparaissent, sous l'influence de la
phlorizine, des troubles graves de la santé.
Si, selon ce qui a été dit plus haut, l'alimentation a peu d'influence sur le
lactacidogène, le travail fait, au contraire, fortement diminuer l'acide phos-
phorique du lactacidogène avec une augmentation correspondante de l'acide
phosphorique minéral. Chez le lapin phlorizine cette diminution apparaît
régulièrement après un travail musculaire court, simple, mais fatigant. Chez
le chien, au contraire, on ne l'observe qu'après les convulsions strychniques.
Cette façon de se comporter du chien et du lapin montre que la contraction des
muscles striés transversaux doit être provoquée par la scission du lacta-
cidogène en acide lactique et phosphorique. D'après cela on a quelque droit
à conclure que le lactacidogène est la substance de fonctionnement du muscle
strié transversal. Puisque avant un travail musculaire se produit cette scis-
sion du lactacidogène, il en découle que le processus catabolique de scission
du lactacidogène qui en résulte doit l'emporter, ou non, sur le processus
anabolique de régénération de ce lactacidogène. On ne devra donc pas s'éton-
ner lorsque, par exemple, dans la tétanisation du muscle de grenouille
isolé, il y aura formation d'acide lactique sans formation simultanée d'acide
phosphorique. On peut admettre que, également dans cette circonstance, la
scission caractéristique du lactacidogène en acides lactique et phosphorique,
se produit. Mais tandis que l'acide lactique, qui dans le muscle isolé ne peut
être évacué rapidement, s'accumule, l'acide phosphorique libre, au contraire,
doit être régénéré en lactacidogène par synthèse avec de nouvelles molécules
hydrocarbonées, et cela précisément suivant la quantité dans laquelle il est
produit. Vraisemblablement, dans le muscle de lapin normalement irrigué,
les choses se passent contrairement à ce qu'on note dans le muscle de gre-
nouille isolé. Dans ce cas du lapin survient, par un travail musculaire inten-
sif, une production considérable d'acide phosphorique à partir du lactacido-
gène, sans qu'apparaisse simultanément une notable augmentation d'acide
lactique. On peut l'expliquer d'une façon simple en admettant que dans le
muscle de lapin vivant et normalement irrigué l'évacuation de l'acide lacti-
que s'ensuit très facilement après un travail intense, tandis que la rapidité
avec laquelle l'acide phosphorique est régénéré en lactacidogène ne s'accroît
pas pour empêcher une accumulation d'acide phosphorique. Si de telles vues
sont exactes, non seulement les hydrates de carbone, mais encore l'acide
phosphorique servent de substratum à la contraction musculaire. — G. Fontes.
Embden (Gustave) et Grafe (Edouard). — Sur l'influence du travail
musculaire sur l 'élimination de l'acide phosphorique. — Chez deux jeunes
hommes, chez lesquels dans des expériences antérieures l'approvisionnement
en phosphates avait été conduit de manière à permettre un travail muscu-
laire accru, les auteurs constatent que, la nourriture restant la même, une
capacité de travail renversée est en relation étroite avec une élimination
fortement accrue de phosphates pour les urines. Cette augmentation de la
phosphaturie se manifeste notamment avec le plus de netteté lorsqu'on
ôtudie l'urine dans des périodes de quelques heures. L'étude de cette augmen-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 399
tationa été entreprise dans un cas à 8 heures du matin. C'est entre 10 heures
et midi, environ 3 à 5 heures après une grande fatigue procurée par un tra-
vail régulier d'ergostat, qu'elle est le plus notable. Toutefois, l'influence
du travail peut produire son effet sur un temps plus long et amener une
élévation considérable de la quantité d'acide phosphorique dans les urines
des 24 heures. Ces résultats ne permettent pas une explication du pouvoir
de l'approvisionnement en phosphates sur l'accroissement de la capacité de
travail ; ils conduisent toutefois à se rendre compte de l'importance d'une
teneur élevée de la nourriture en acide phosphorique sur le travail du
corps. — G. Fontes.
Wechselmann (Amélie Camille). — Recherches sur la teneur en lactaci-
dogène du muscle de grenouille. — L'auteur étudie, à l'aide d'une méthode
d'EMBDEN, la teneur en acide phosphorique minéral des muscles de grenouilles
isolés, tout de suite après leur section, et la même teneur sur d'autres
muscles, coupés en petits morceaux, après un séjour de 2 heures à 45°.
Déjà, après une heure de séjour à cette température, la séparation d'acide
phosphorique est pratiquement terminée. On peut donc se servir de cette
séparation pour noter qu'une réaction tire à sa fin. Les différentes valeurs
de lactacidogène obtenues avec les grenouilles se différencient l'une de
l'autre par des chiffres plus élevés que cela ne fut le cas dans les recherches
d'Embden, Schmitz et Meincke sur les lapins et les chiens. Il est possible
que la plus grande différence, dans la teneur en acide phosphorique de lactaci-
dogène pour les mêmes muscles de différentes grenouilles, dépende étroite-
ment de la poïkilothermie de ces animaux. Du moins, dans une longue série
de dosages de lactacidogène entrepris au premier printemps, une influence
nette de la température extérieure sur la teneur en lactacidogène du gas-
trocnémien put être mise hors de doute. Des grenouilles placées à la glacière
aux environs de 3° présentaient presque toujours après quelques jours une
teneur en acide phosphorique du lactacidogène beaucoup plus faible que
des grenouilles semblables, mais gardées le même temps dans une étuve
à 29-30°. On peut aussi rapprocher la plus grande vivacité et la plus grande
vitesse de mouvement musculaire de la « grenouille d'été » de sa teneur
plus élevée en acide phosphorique de lactacidogène. (Il semble qu'à la fin
du printemps la température extérieure n'ait plus autant d'influence sur la
teneur en lactacidogène qu'au début.) Déjà il ressortait des expériences de
Laquer que la teneur en lactacidogène était plus grande en été qu'à la saison
froide. Les résultats apportés par l'auteur sur l'importance de la tempéra-
ture ambiante confirment ceux de Laquer. L'augmentation du lactacidogène
pendant l'été s'oppose d'une façon caractéristique à la disparition concomi-
tante du glycogène. Le glycogène, à cause de son emmagasinement pendant
l'automne et de sa consommation postérieure est caractéristique d'une subs-
tance de réserve. Le lactacidogène peut être considéré comme une substance
immédiatement disponible et utilisable. Cela résulte de ce fait que même
à la fin de l'hiver, c'est-à-dire à une époque où les substances de réserve du
muscle sont certainement déjà fortement utilisées, le simple séjour dans
un endroit chaud, sans aucun apport de nourriture, suffit a faire augmenter
la teneur en lactacidogène. Selon toute apparence, cette augmentation est
nécessaire pour transformer les « grenouilles de froid » endormies en « gre-
nouilles de chaleur » bien vivantes et adaptées aux conditions biologiques si
différentes de l'été. La quantité de l'ensemble de l'acide phosphorique dissous
par l'action d'acides minéraux reste inchangée pendant les deux heures de
séjour des muscles de grenouille à 45°. Ainsi, chez la grenouille, dans les
400 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conditions de température décrites, au cours de la détermination de la teneur
en lactacidogène, il ne se produit aucune décomposition des composés
organiques de l'acide phosphorique insolubles dans les acides. — G. Fontes.
a) Adler (E.). — Influence de la température extérieure sur ta teneur en
lactacidogène de la grenouille . — L'auteur confirme les résultats du travail de
A. C. Wechselmann, à savoir que les grenouilles d'hiver maintenues à une
température de 28-29° présentent une augmentation de leur teneur en lacta-
cidogène. A l'accroissement de l'acide phosphorique du lactacidogène à la
chaleur est liée une diminution de l'acide phosphorique organique ne pro-
venant pas du lactacidogène (« reste d'acide phosphorique organique »),
qui suffit entièrement à expliquer l'augmentation de l'acide phosphorique du
lactacidogène. Evidemment le « reste d'acide phosphorique organique » peut
aussi se transformer en acide phosphorique du lactacidogène. En consé-
quence, on doit assigner au « reste d'acide phosphorique organique », ou
peut-être seulement à des fractions déterminées de celui-ci, le rôle d'une
substance de réserve pour la partie acide phosphorique du lactacidogène,
qui apparaît comme une substance immédiatement consommable. Les com-
posés organiques de l'acide phosphorique dans le muscle de grenouille, bien
qu'envisagés comme substance de réserve, peuvent naturellement avoir
d'autres fonctions importantes. — G. Fontes.
b) Adler (E.). — Sur l'influence de la saison sur la teneur en lactacidogène
du muscle de grenouille (Rana esculenta et Rana temporaria). — La teneur
en lactacidogène du muscle de ces deux espèces de grenouille subit des
fluctuations qui sont en relation avec le changement des saisons. La grande
vitalité et la motilité des grenouilles d'été est liée à une teneur en lactacido-
gène qui peut être le double de celle que l'on observe chez les grenouilles
d'hiver. Comme on le sait, la teneur en glycogène des grenouilles est préci-
sément très faible en été, moment où la teneur en lactacidogène présente ses
valeurs les plus élevées. Au contraire, ces animaux emmagasinent pour
l'hiver, saison où leurs mouvements sont paresseux par suite d'une faible
teneur en lactacidogène, de grandes provisions de glycogène. Ces faits peu-
vent s'expliquer si l'on se représente que le glycogène est une substance de
réserve amassée pour le temps où la nourriture fera défaut, tandis que l'on
doit envisager le lactacidogène comme une substance immédiatement con-
sommable par la contraction et à l'abondante présence de laquelle est liée
la possibilité d'une activité musculaire accrue pendant l'été. — G. Fontes.
Embden (Gustave) et Adler (Erich). — Sur la répartition de l'acide
phosphorique dans la musculature blanche et rouge du lapin. — Le muscle
biceps femoris du lapin, muscle clair, après un travail rapide, possède une
teneur en acide phosphorique du lactacidogène d'environ 0,30 %. La même
teneur en ce qui concerne le muscle semi-tendineux, muscle rouge, après
un travail lent, est seulement de moitié environ plus faible. La teneur en
composant du lactacidogène du muscle long adducteur, muscle semi-rouge,
permet cette conclusion que chez une espèce déterminée et notamment
chez le lapin, la teneur en lactacidogène est assez grande pour que ce muscle
puisse être plutôt rapproché d'un muscle blanc. La capacité du muscle de
se contracter brusquement est en relation avec une teneur élevée en lacta-
cidogène. De même sa disposition à un travail soutenu dépend de sa teneur
élevée en acide phosphorique organique n'entrant pas dans la molécude de
lactacidogène (reste d'acide phosphorique). Ces résultats concordent avec
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 401
l'hypothèse des auteurs qui ont placé dans le lactacidogène la substance de
la contraction musculaire. — G. Fontes.
Gohn (Félix). — Sur V influence du travail musculaire sur la teneur en lacta-
cidogène de la musculature rouge et blanche du lapin. — Chez le lapin, par
le travail musculaire, les muscles fléchisseurs de la partie supérieure de la
cuisse éprouvent une perte en lactacidogène souvent très marquée. A cette
diminution du lactacidogène, correspond une augmentation de l'acide phos-
phorique minéral. Cette façon de se comporter des muscles blancs du lapin
s'explique par ce fait que le lactacidogène possède une haute signification
au point de vue du travail musculaire, puisqu'il est le substratum de la con-
traction. La teneur en lactacidogène de la musculature blanche diminue
aussi bien dans le travail plus ou moins spontané qu'au cours des convulsions
strychniquesw En contraste tranché avec ces résultats se dressent les faits
relatifs au muscle rouge semi-tendineux. Ce muscle, en effet, après une
fatigue intense ou par convulsions strychniques, éprouve une perte sensible
en lactacidogène. Cette façon de se comporter se comprend si l'on considère
que le muscle rouge semi-tendineux travaille d'une façon plus lente mais
plus soutenue que les muscles blancs fléchisseurs. La rapidité plus faible de
contraction des muscles rouges est, selon toute apparence, liée à une con-
sommation plus faible de lactacidogène. La possibilité d'effectuer un travail
plus soutenu dépend de la facilité plus grande avec laquelle la régénéra-
tion du lactacidogène se produit. Les idées émises dans des travaux antérieurs
et reposant sur les façons de se comporter chimiquement différentes des
muscles rouges et blancs, sur la signification du lactacidogène comme subs-
tance de contraction, ces idées apparaissent comme très vraisemblables à la
suite des recherches concernant le travail des muscles rouges et blancs. —
G. Fontes.
Lyding (Georg). — Recherches sur la teneur en acide phosphorique du
lactacidogène et sur la teneur en « reste d'acide phosphorique » des muscles
du poulet et du pigeon. — L'étude comparative de la musculature blanche et
de la musculature rouge du poulet montre qu'il existe, entre ces deux sortes
de muscles, les mêmes différences caractéristiques que celles signalées par
Embden et Adler pour les musculatures blanche et rouge du lapin. Après
un travail rapide, la musculature blanche du thorax présente une teneur
élevée en acide phosphorique du lactacidogène et, correspondant à sa rapide
fatigabilité, une teneur minime en « reste d'acide phosphorique ». Par
contre un muscle rouge quelconque de la cuisse présente, en relation avec
sa faculté de contraction plus lente, une teneur plus faible en lactacidogène
et en relation avec sa propriété de fournir un travail plus soutenu, une
teneur élevée en « reste d'acide phosphorique ». De même, chez le pigeon,
la teneur des muscles du thorax en acide phosphorique du lactacidogène est
plus élevée que la teneur correspondante des muscles de la cuisse. La co-
loration des muscles thoraciques est en effet plus foncée que celle des mus-
cles de la cuisse. La teneur très élevée en acide phosphorique du lacta-
cidogène de la musculature thoracique du pigeon (elle est plus élevée que
celle des muscles homologues du lapin, car ceux-ci sont plus rouges),
est en relation avec la propriété de ces muscles de donner des contractions
plus rapides. De même que la coloration rouge des muscles est en relation
avec une contractibilité plus lente, de même la teneur en lactacidogène
d'un muscle rouge est plus faible. En comparant les muscles thoraciques
du poulet et du pigeon, on s'aperçoit que les particularités du vol de ces
402 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
deux sortes d'oiseaux sont en relation avec des différences dans la composi
tion chimique des muscles qui assurent ce vol. Chez le poulet qui voltige
avec des mouvements de vol rapides, on trouve une teneur en lactacido-
gène à la vérité un peu plus élevée que chez le pigeon qui rame à larges
coups d'ailes. Par contre, la quantité du « reste d'acide phosphorique »
dans les muscles thoraciques du poulet ne représente qu'une faible partie
de celle qu'on rencontre dans les muscles homologues du pigeon. Cette cons-
tatation est en relation avec ce fait que le poulet est un volateur facilement
fatigable tandis que le pigeon peut voler très longtemps. — G. Fontes.
Embden (G.) et Isaac (S.). — Sur l'influence de l'intoxication phospho-
rêe sur la teneur en lactacidogène des muscles du lapin. — A la période avan-
cée de l'intoxication aiguë par le phosphore se produit dans la musculature
blanche du lapin une très notable diminution du lactacidogène qui ne peut
être mise en évidence chez les muscles rouges. Ainsi, qu'il s'agisse de la
façon de se comporter dans les fonctions normales ou vis-à-vis du pouvoir
toxique du phosphore, le muscle blanc est plus sensible que le muscle
rouge. Parmi les propriétés particulières encore inconnues du muscle rouge,
ce sont très vraisemblablement les mêmes qui conditionnent une grande
durée d'action de sa part et qui lui permettent de résister à l'intoxication
phosphorée. — G. Fontes.
Lawaczeck (Heinz). — Sur le mécanisme de l'influence exercée par les
variations de la température extérieure sur la teneur en lactacidogène des
muscles de grenouille. — On sait que si l'on transporte à la chaleur des gre-
nouilles d'hiver engourdies, une augmentation du taux de lactacidogène se
produit. Cette augmentation se produit encore après section des nerfs de la
grenouille. Si l'on fait une section unilatérale du plexus ischiatique et que
l'on transporte ensuite les animaux à une température de 27-28°, on voit se
produire chez les animaux opérés comme chez les autres une augmentation
du taux de lactacidogène. Cette augmentation, déjà notable après quatre jours,
peut prendre au bout de huit jours une valeur rarement dépassée par les gre-
nouilles d'été. Par un séjour plus prolongé à l'étuve, on voit se produire chez
les animaux en expérience inanitiés une diminution du taux de lactacido-
gène. Toutefois celui-ci reste beaucoup plus élevé que celui de grenouilles
maintenues à la glacière. — G. Fontes.
Adam (A.). — Sur l'influence de la fièvre sur fa teneur du muscle en
acide phosphorique. — Au cours de la « Naganafieber », chez le lapin, nourri
de fourrage vert, survient une diminution dans la teneur en acide phospho-
rique du lactacidogène du muscle blanc biceps femoris. Cette diminution
est d'autant plus sensible que la maladie dure plus longtemps. Si l'animal est
nourri plus richement avec de l'avoine, son état général est moins grave
et les réactions locales plus accentuées. En relation étroite avec ces faits, la
diminution du lactacidogène des muscles blancs n'est pas, à beaucoup près,
aussi marquée que chez des animaux nourris de fourrages verts. Elle peut
manquer malgré une fièvre durant trois semaines. Il s'ensuit que le méta-
bolisme de la fièvre n'est pas nécessairement lié à un abaissement du taux
de lactacidogène. La teneur du muscle en eau augmente pendant la fièvre.
La teneur en acide phosphorique organique diminue. En opposition avec le
blanc biceps femoris, se place le rouge semitendineux, dont le taux normal
en lactacidogène est beaucoup plus faible, ce qui ne légitime pas un abais-
sement du taux de lactacidogène. Sa teneur en eau augmente légitimement
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 403
au cours de la fièvre ; cette augmentation n'est pas non plus négligeable au
cours de l'engraissement par l'avoine. Ces façons différentes de se comporter
des muscles blancs et rouges du lapin au cours de la « Nàganafieber » sont
conformes à cette observation que l'activité musculaire fatigante dépend
d'une forte diminution de la teneur en lactacidogène des muscles blancs,
tandis que la teneur en lactacidogène du muscle rouge semitendineux
n'est pas sensiblement influencée (Cohn). Elles sont encore conformes à cette
détermination que, au cours de l'intoxication par le phosphore, le semiten-
dineux n'est pas influencé pour un temps par le poison dans sa teneur en lac-
tacidogène, tandis que, dans ce même temps, le muscle blanc a perdu déjà une
grosse partie de son acide phosphorique du lactacidogène. Ainsi, vis-à-vis
des t conditions normales de travail intense, vis-à-vis des conditions phy-
sio-pathologiques d'intoxication phosphorée , comme vis-à-vis des lièvres
infectieuses, le muscle blanc biceps femoris du lapin présente des con-
ditions de résistance beaucoup plus faibles que le rouge semitendineux.
— G. Fontes.
Laquer (Fritz). — Sur la destruction des hydrates de carbone dans les
muscles striés transversaux. — L'auteur a réussi à rendre la méthode em-
ployée jusqu'à maintenant pour le dosage de l'acide lactique, applicable à
des ordres de grandeurs considérablement plus faibles. L'acide lactique
formé dans les conditions de l'expérience dépasse de beaucoup le taux de
glycogène primitivement présent. Chez des grenouilles de printemps et d'été,
la différence entre les taux de glycogène et d'acide lactique est comblée
par la teneur du muscle en lactacidogène. Chez des grenouilles d'hiver
maintenues à 22-27° pendant plusieurs jours, le taux d'acide lactique sur-
passe la teneur en glycogène et en lactacidogène pris ensemble, d'autant
plus qu'à côté de ces deux substances musculaires capables de produire de
l'acide lactique, d'autres hydrates de carbone inconnus entrent en ligne
comme source d'acide lactique. Parmi les hydrates de carbone ajoutés à
45° à de la purée de muscles, le glycogène, l'amidon végétal et l'hexosephos-
phate se sont montrés comme de puissants précurseurs d'acide lactique, tandis
que le maltose, le glucose et le lévulose n'en donnent pas ou presque pas. — Les
grenouilles d'hiver qui, à partir du glycogène, ne font que peu ou pas d'acide
lactique, retrouvent cette propriété, qui existe à un haut degré chez les gre-
nouilles de printemps ou d'été, quand on les laisse plusieurs jours à l'étuve
à 22-27°. Le glycogène ajouté ne peut être démoli en acide lactique par la
purée de muscle qu'en solution de phosphates et pas en solution de bicarbo-
nate. Il s'ensuit une nouvelle confirmation de la réalité d'une active collabo-
ration des phosphates dans le catabolisme des hydrates de carbone dans le
muscle. Parmi les hydrates de carbone ajoutés à 30" à de la purée de mus-
cles, le dextrose et le lévulose se sont montrés, à côté du glycogène, être des
producteurs d'acide lactique. Cette constatation que le glucose et lévulose,
contrairement à ce qui se produit pour le glycogène et le lactacidogène, et
seulement dans les conditions les plus favorables de température peu élevée,
peuvent être transformés en acide lactique par de la purée de muscle, cette
constatation plaide en faveur de ce fait que le glucose ne peut être con-
sommé directement par le muscle, mais seulement après transformation en
une autre forme plus aisément labile. Cette propriété du muscle de trans-
former le glucose en une autre forme plus facilement attaquable peut deve-
nir facilement un danger. La perte de cette propriété permet peut-être de
comprendre les troubles du métabolisme qui surviennent dans le diabète.
La donnée de Meyerhok, suivant laquelle le cyanure de potassium peut em-
404 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pêcher la formation d'acide lactique à partir du glycogène, est à rejeter
complètement. — G. Fontes.
a) Tomita (M.). — Sur la formation de l'acide d-lactique dam l'organisme
animal. - - La teneur de l'œuf de poule en acide lactique varie ; elle est
toujours supérieure dans l'œuf fécondé que dans l'œuf non fécondé. Dans
l'œuf fécondé on trouve 0,0058 </c d'acide d-lactique dans le blanc et
0,0111 % dans le jaune. Pendant l'incubation, la teneur de l'œuf en acide
lactique augmente pendant cinq jours pour atteindre une valeur de 0,0763
pour le blanc et 0,1337 pour le jaune. Ensuite, dans la suite de l'incubation,
la teneur de l'œuf en acide lactique continue à diminuer pour atteindre
vers le quatorzième jour une valeur minime. En mettant ces résultats en
rapport avec le travail de Sato qui a montré la diminution progressive de
la teneur de l'œuf en glucose lors de l'incubation, l'auteur suppose que la
formation de l'acide d-lactique a lieu aux dépens du glucose. — E. Ter-
ROINE.
b) Tomita (M.). — Sur la manière de se comporter de l'azote restant exis-
tant dans le blanc et dans le jaune lors de l'incubation de l'œuf de poule. —
L'auteur détermine les teneurs en azote restant des œufs frais ou ayant subi
une incubation de 1, 3, 7 et 14 jours, dans le but d'établir un rapport avec la
néoformation de l'acide lactique lors de l'incubation. Les expériences mon-
trent que la teneur des œufs en azote restant, aussi bien le blanc que le
jaune, augmente régulièrement pendant l'incubation en passant de 0,0002
(1 jour d'incubation) à 0,0019 (14 jours) pour le blanc d'œuf et 0,0080 à
0^0136 pour le jaune.
On ne peut donc nullement conclure à la formation de l'acide lactique à
partir de l'azote restant; la transformation contraire serait plus probable.
— E. Terroine.
c) Tomita (M.). — Influence de l'addition de glucose et d'alanine au blanc
d'œuf sur la formation de l'acide d-lactique lors de l'incubation. — On
injecte dans un petit trou pratiqué dans l'œuf une quantité déterminée, soit
de glucose, soit d'alanine; on ferme le trou avec du papier paraffiné et on
laisse l'œuf à 30°5. Toute la manipulation est faite aseptiquement. On ne
prend en considération que les œufs qui montrent un réel développement
embryonnaire et qui se trouvent à ce point de vue au même stade que les
témoins. On pratique le dosage de l'acide lactique après l'incubation durant
troisjours. Les expériences montrent que l'addition d'alanine à l'œuf n'aug-
mente en aucun cas sa teneur en acide lactique. Tout au contraire, on en
observe une diminution dans le jaune d'œuf de 0,0703 % à 0,0572 et 0,0526 %\
Par contre, l'addition de glucose augmente la teneur du blanc d'œuf en
acide lactique, celle du jaune d'œuf restant sans changement. L'addition de
0 gr. 1 de glucose augmente la teneur en acide lactique du blanc d'œuf de
0,0406 o/0 à. 0,0732 %. — E. Terroine.
d) Tomita (M.). — Sur la manière de se comporter du glucose ajouté à l'œuf
de poule lors de l'incubation. — En poursuivant ses recherches sur la forma-
tion de l'acide lactique à partir du glucose, l'auteur montre dans le présent
travail que, conformément à ce qu'a vu Sato, le blanc d'œuf contient 0,47 de
glucose et le jaune 0,24 %. Au bout de trois jours d'incubation on constate une
diminution légère de la teneur de l'œuf en glucose. Si on ajoute du glucose
à l'œuf avant l'incubation, on constate que pendant les trois jours d'incuba-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 405
tion, la teneur en glucose du blanc d'œuf diminue dans des limites variant
de 0,04 à 0,22 9é, tandis que la teneur en glucose du jaune d'œuf ne varie
pas. — E. Terroixe.
e) Tomita (M.). — Sur la formation de l'acide d-lactique pendant l'autolyse
des œufs de poule. — Pendant l'autolyse, la teneur du blanc d'œuf en acide
lactique reste constante; par contre celle du jaune d'œuf augmente en trois
jours de 0,0665 à 0,1910 pour diminuer ensuite. Si on ajoute du glucose
au blanc d'œuf en autolyse, on n'observe aucune modification dans sa teneur
en acide lactique. Par contre, l'addition de glucose au jaune d'œuf augmente
beaucoup la formation d'acide lactique. Ainsi, dans une expérience, le jaune
d'œuf contient au début 0,0277 d'acide lactique ; au bout de sept jours d'au-
tolyse on en trouve 0,0699; lors de l'addition de 1,0 de glucose on trouve
0,1435 et lors de l'addition de 2 grammes on trouve 0,2121 d'acide lactique.
L'addition d'alanine ne provoque jamais une augmentation d'acide lactique
pendant l'autolyse. — E. Terroine.
f) Tomita (M.). — Sur la méthylation dans V organisme animal. I. Sur la
méthylation de la pyridine par le lapin. — His a montré que la pyridine
administrée à un chien subit une méthylation dans son organisme et qu'elle
est rejetée finalement à l'état d'hydroxyde de méthylpyridinammonium dans
les urines. Le même fait a été observé ensuite sur la chèvre, la poule, le
porc et la grenouille. Par contre, en ce qui concerne le lapin, Abderhalden
a montré que cet animal n'est pas capable d'effectuer cette méthylation, ni
dans les conditions normales, ni quand sa nourriture se compose de viande ou
de lait. En reprenant cette question, T. recherche s'il existe vraiment entre
le lapin et les autres animaux précédemment étudiés, une différence quali-
tative en ce qui concerne la méthylation de la pyridine, ou si cette diffé-
rence n'est que quantitative. Les expériences sont faites sur des lapins à
jeun ou nourris avec des raves blanches. La pyridine est injectée sous la
peau. L'urine contient toujours, quoique en petite quantité, de Thydroxyde
de méthylpyridinammonium. Le lapin possède donc, quoique à un degré
moindre que le chien, le pouvoir de méthyler la pyridine. — E. Terroine.
g) Tomita (M.). — Sur la méthylation dans Vorganisme animal. II. Sur le
lieu de la méthylation de la pyridine dans l'organisme animal. — L'auteur
confirme tout d'abord les résultats de Mayeda et Ogata sur la méthylation
de la pyridine par la grenouille. Ensuite, en refaisant les mêmes expérien-
ces après l'extirpation de différents organes, il montre que la présence
du pancréas ou de la rate n'est point nécessaire pour la méthylation; par
contre, si on extirpe le foie, l'animal perd son pouvoir de méthylation. En
opérant sur le chien, l'auteur montre que l'extirpation des deux testicules
et celle de la rate sont sans action sur la méthylation de la pyridine. 11 sem-
blerait donc que le foie est l'organe de la méthylation. — E. Terroine.
2° Nutrition.
a) Osmose.
a) Portier (Paul) et Duval (Marcel). — Variation de la pression osmoti-
que du sang des Poissons Téléostéens d'eau douce sous l'influence de l'accroisse-
ment de salinité de l'eau ambiante. — Chez les Poissons d'eau douce, le mi-
lieu intérieur a une pression osmotique très supérieure à celle de l'eau ; c'est
406 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ainsi que le sang de la Carpe se congèle à — 0°49, le point de congélation de
l'eau douce étant de — 0°02. Quand on ajoute à l'eau progressivement du chlo-
rure de sodium, la pression osmotique du sang de la Carpe augmente à me-
sure que l'eau s'enrichit en sels, mais moins que celle de l'eau ; de sorte que
cette pression, très supérieure au début à la pression de l'eau, lui devient
inférieure pour les fortes concentrations. Ainsi, le Poisson, tout en étant in-
capable de maintenir sa pression osmotique à un niveau constant, possède
néanmoins une tendance manifeste à la régulation. — A. Drzewina.
b) Portier (Paul) et Duval (Marcel). — Variation de la pression osmo-
tique du sang des Sélaciens sous l'influence de la modification de Veau de mer
environnante. — La pression osmotique du sang du Sélacien (Scyllium cani-
cula) est supérieure à celle de l'eau de mer (eau de Monaco — 2°08; sang du
Sélacien — 2°17). Quand on dilue l'eau, la pression du sang diminue régu-
lièrement, mais moins vite que celle du milieu ambiant. Dans l'eau sursalée,
la pression du Sélacien augmente d'abord, puis reste à peu près constante
quand la pression du milieu varie de — 3° à — 4°. La « tendance cà la régu-
lation » est moins accentuée chez le Sélacien que chez le Téléostéen. —
A. Drzewina.
Stiles (W.) et Adair (G. R.). — La pénétration des êlectrolytes dans les-
gels. — III. L'influence de la concentration du gel sur le coefficient de diffusion
du chlorure de sodium. — Le coefficient de diffusion d'une solution normale
de chlorure de sodium, dans des gels de gélatine et d'agar-agar de diffé-
rentes concentrations, a été mesuré par la méthode précédemment décrite
par les auteurs. Les valeurs obtenues par extrapolation de ces résultats pour
a diffusion dans l'eau pure sont plus élevées que celles obtenues pour les
mêmes températures par extrapolation des résultats d'ÛHOLM. La raison pro-
bable de ces divergences est établie. En accroissant la concentration d'un
gel, le coefficient de diffusion décroit d'abord rapidement suivant une rela-
tion approximativement exponentielle ; mais aux concentrations supérieures
à 2 %, la courbe reliant le coefficient de diffusion et la concentration est
approximativement une droite, la vitesse de décroissance du coefficient de
diffusion avec la concentration croissante du gel étant moindre qu'avec les
concentrations inférieures à 2 %. Les auteurs montrent comment ces résul-
tats peuvent s'accorder avec la relation entre la viscosité et la diffusibilité
trouvée par Einstein, Sutherland et Von Smolukowski. — E. Thivolle.
Stiles (W.). — La pénétration des êlectrolytes dans des gels. — IV. La diffu-
sion des sulfates dans les gels. — Les coefficients de diffusion d'un certain
nombre de sulfates dans l'agar-agar à 0,5 o/0 et la gélatine à 10 o/c ont été
déterminés pour la méthode des indicateurs. Dans le cas des sulfates de K,
Na, Am, Mg, dans l'agar à 0,5 % le coefficient est très voisin (bien qu'un peu
plus faible) de celui trouvé dans l'eau pure à même température pour les
mêmes conconcentrations de sel, alors que le coefficient de diffusion dans
la gélatine à 10 % est environ 25 o/0 plus faible. Le coefficient du sulfate de
cuivre dans l'agar est beaucoup plus grand que. dans l'eau, mais dans la
gélatine il est plus faible que dans l'eau et légèrement plus élevé que ceux
obtenus pour les autres sulfates sus-indiqués. L'élévation de la température
de 0° à 20° augmente le coefficient de diffusion de 1,76 à 2,2 fois sa valeur
primitive. Ces effets sont du même ordre que ceux signalés avec le chlorure
de sodium. Sauf pour le sulfate de cuivre, la diffusion des sulfates dans les
gels est normale et les résultats de Van Fùrt et Bubanovic signalant le
PHYSIOLOGIE GENERALE. 407
contraire ne sont pas confirmés. L'absorption comparativement faible des
sulfates par les plantes ne peut être expliquée par le retard de la diffusion
à travers les gels. — L. Tiuvolle.
P) Respiration.
Ellinger (Philippe). — L influence exercée par le potassium et la radio
activité sur la rapidité d'oxydation des globules rouges du sang. — Pour la
respiration oxygénée des cellules sanguines, la présence de potassium dans le
liquide nourricier est d'une impérieuse nécessité. Par l'abaissement de la
concentration en potassium le processus d'oxydation subit une importante dimi-
nution. Par augmentation de la teneur en potassium, ce processus est tout
d'abord augmenté, mais si l'on augmente davantage cette teneur, il diminue.
Le potassium peut être remplacé par du rubidium. Mais le remplacement par
du césium est impossible. Les substances radioactives émettant des radia-
tions a ne sont pas capables de compenser l'absence de potassium dans le
processus de respiration des hématies. Elles nuisent à ces phénomènes,
qu'elles soient employées comme ions, comme colloïdes ou sous forme de
gaz. Même les quantités les plus faibles se comportent de cette façon. La
fluorescéine nuit aux processus d'oxydation aux concentrations les plus
basses. L'éosine aussi, mais à des concentrations plus élevées ; pour de basses
concentrations elle est profitable pour la respiration des hématies. Cette action
semble être immédiate et indépendante de l'action du potassium. Le rôle du
potassium dans la respiration des globules rouges est-il lié a l'influence de
ses ions ou bien dépend-il de ses propriétés radioactives? C'est ce qu'il est
impossible de déterminer. Il semble pourtant qu'on ne puisse s'arrêter à ce
dernier point de vue. La théorie proposée par Zwaardemaker sur l'activité
biologique du potassium et son remplacement par d'autres substances radio-
actives n'a aucune valeur pour l'influence exercée sur la rapidité d'oxydation
des cellules sanguines des oiseaux. — G. Fontes.
Hari (P.J. — Sur la signification du quotient respiratoire anormal pendant
le sommeil hivernal et au moment du réveil. — On sait que pendant le som-
meil hivernal le quotient respiratoire s'abaisse au-dessous de 0,7, tandis
qu'au moment du réveil il s'élève au delà de ce qu'on observe normale-
ment chez l'animal à jeun. Il semble que ces phénomènes sont en rapport
avec la formation pendant le sommeil d'une quantité notable de glycogène,
laquelle est consommée au moment du réveil. — E. Terroine.
Bing (R.). — Sur V influence des ions C03. Cl et PO.; sur les processus
d'oxydation dans l'organisme animal. — Les expériences sont faites sur un
chien nourri tantôt avec une nourriture débarrassée des cendres, tantôt
additionnée des sels dont on recherche l'action sur l'organisme. On mesure
les échanges gazeux et on détermine le quotient respiratoire. Lors de la
nourriture sans sels, on observe une augmentation nette des échanges de
l'organisme et l'élévation du quotient respiratoire (0,76, contre 0,72 et 0,73
obtenu dans les séries avec sels). L'addition, à la nourriture d'un animal
normal, d'un mélange de cations, élève le quotient respiratoire pour quel-
ques heures; l'auteur suppose qu'il s'agit ici d'une consommation des
hydrates de carbone existant encore dans l'organisme à la place des graisses.
— E. Terroine.
Bayeux (Raoul). — La respiration maximum aux très hautes altitudes.
408 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
— La « respiration maximum » représente le plus grand volume d'air qu'un
sujet est capable de débiter en une seconde; il y a un maximum inspiratoire
et un maximum expiratoire. Différente d'un sujet à l'autre, la respiration
maximum est fixe pour chacun d'eux en état de repos. Aux hautes altitudes,
le débit respiratoire diminue ; la diminution porte d'abord sur l'expiration,
puis sur les deux temps, et ce, d'autant plus que l'altitude est plus élevée.
La fatigue n'intervient que pour une très faible part dans cette diminution.
Les injections sous-cutanées d'oxygène ramènent vers la normale le débit
maximum diminué par l'altitude. — A. Drzewina.
Rossi (Alessandro). —Recherches sur l'action de la bile sur les échanges
gazeux. — L'auteur injecte 0,1 à 0,5 cm3 de bile fraîche de bœuf dans le sac
dorsal de grenouille et compare l'émission de C02 avec ce qui a lieu chez des
grenouilles normales de même sexe et placées dans les mêmes conditions
auxquelles il injectait du Ringer. La bile augmente l'émission de CO2 . —
C. Foa.
Adam (N.K.). — Note sur la consommation d'oxygène des muscles et des
nerfs d'amphibiens. — La vitesse de respiration des tissus au repos dans
une athmosphère d'oxygène presque pure (95 %) est pour les sartorius 0,10 à
0,135 cm3 par gramme et par heure, pour les gastrocnémiens 0,05 à 0,12 cm3,
pour le nerf sciatique 0,05 à 0,08 cm3. Pour les muscles la vitesse observée est
pendant la première heure après l'excision est assez élevée, puis décroît
pour atteindre finalement une valeur qui se maintient remarquablement
constante pendant 24 heures; puis la vitesse augmente constamment, sans
doute sous l'influence d'une action microbienne. On considère comme période
de repos, celle où la valeur de la vitesse de respiration reste constante. On
observe un phénomène analogue dans la respiration des nerfs, avec cette
différence que les excitations même prolongées n'ont que peu d'effet sur la
vitesse de respiration, contrairement à ce qui se passe dans le cas du mus-
cle. — L. Thivolle.
Bornstein (A.). — Sur la glycémie adrénalinique. — L'auteur étudie les
échanges respiratoires avec l'appareil Zuntz-Geppert sur différents sujets
normaux et pathologiques. Il conclut de ces expériences que l'injection
sous-cutanée d'adrénaline provoque chez l'homme une augmentation de la
ventilation pulmonaire; la tension alvéolaire de l'acide carbonique dimi-
nue; le quotient respiratoire augmente sans indiquer pour cela une con-
sommation plus élevée des hydrates de carbone. Si l'injection d'adréna-
line provoque une forte hyperglycémie, les modifications dans la méca-
nique respiratoire restent les mêmes, mais le quotient respiratoire tombe
rapidement au-dessous de la normale, L'adrénaline provoque une aug-
mentation de la consommation d'oxgèiie. — E. Terroine.
y) Assimilation et dèsassimilation.
Aron (H.) et Gralka (R.). — Sur les facteurs accessoires de, la nutrition.
I. Sur la valeur nutritive spécifique des différentes graisses alimentaires. —
Les expériences sont faites sur des souris nourries avec de la farine, de la
caséine, du papier, des sels et du petit lait et sans addition de graisses.
Dans d'autres séries on emploie la même nourriture avec l'addition de
substances grasses telles que l'huile de foie de morue, la margarine, le
beurre, le jaune d'œuf. Les témoins meurent au bout de 235 et 330 jours;
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 409
les animaux ne recevant comme graisse que de la margarine meurent au
bout de 200 jours, par contre les animaux recevant du beurre, du jaune
d'œuf ou de l'huile de foie de morue survivent et restent en parfaite santé.
Les animaux témoins reçoivent la nourriture en quantité suffisante, l'in-
fluence des graisses sur la survie ne doit pas être rapportée à leur valeur
nutritive, mais aux facteurs spécifiques de la nutrition. — E. Terroine.
Hess (W. R.). — Le rôle des vitamines dans le chimisme cellulaire. —
L'état d'avitaminose chez le pigeon est la suite de l'appauvrissement des
tissus en ferments cellulaires par l'intermédiaire desquels s'effectue la
respiration. La diminution du taux de ces agents respiratoires peut être
mise en évidence in vitro sur le tissu de différents organes, mais principale-
ment sur le cerveau. Les images de maladie du béribéri des oiseaux peu-
vent être reproduites, dans le moindre détail, par la suspension de la res-
piration tissulaire au moyen de l'acide prussique. L'appauvrissement du
corps en ferments respiratoires au cours de l'alimentation par du riz ren-
force, par suite, en n'envisageant que les conséquences théoriques, la sensi-
bilité des animaux vis-à-vis du cyanure de potassium. — G. Fontes.
Coward ^K. H.) et Drummond (J. C). — La formation des vitamines
A dans les tissus des plantes virantes. — Les graines sèches contiennent des
quantités variables de vitamines A, mais généralement peu. Ces quantités
ne sont pas augmentées par la germination. Les semis étiolés et les feuilles
sans chlorophyle (choux blancs) ne synthétisent pas apparemment les vita-
mines. Les feuilles vertes synthétisent abondamment et d'après des cultures
sur sable (décarbonaté et stérile) cette synthèse peut se faire à partir des
sels minéraux. Les plantes inférieures (algues marines) contenant de la chlo-
rophyle font également la synthèse du facteur A ; d'autres moins adaptées
(algues rouges) à la photosynthèse sont moins actives, alors que celles
dénuées de pigments jouant un rôle dans l'assimilation carbonée (champi-
gnons) sont complètement dénuées de pouvoir synthétique. Les vitamines A
dans les feuilles vertes ne semblent pas associées aux protéines ; elles se
trouvent dans les graisses extraites par les solvants et probablement dans la
partie insaponifiable. — L. Thivolle.
Drummond (J. C), Coward (K. H.) et Watson (A. F.). — Reclier-
ches sur la vitamine A . VII. Xotes sur les facteurs influençant la valeur du
lait et du beurre comme sources de vitamine A. — Le régime des vaches
laitières est indubitablement la principale cause de variation de la quantité
de vitamine A présente dans le lait. La saison et la race ne sont pas
causes de variations marquées. Le colostrum est normalement plus riche en
vitamines que le lait. Le beurre parait avoir moins de pouvoir comme
source de facteur liposoluble, que la même quantité de graisses fournie par
le lait dont il provient. La perte doit être en partie d'ordre mécanique et
en partie due à une destruction. Certains procédés de fabrication du beurre
comportant l'exposition à l'air à haute température sont supposés être éga-
lement la cause d'une perte en facteur A. La mise en conserve du beurre
n'altère pas ses propriétés s'il n'y a pas d'oxydations. — Les méthodes mo-
dernes tendent toutes à obvier à cet inconvénient. — Le rancissement,
lorsqu'il n'est pas dû à un processus d'oxydation, ne comporte pas nécessai-
rement la destruction de la vitamine A. Mais la régénération du beurre
rance peut altérer ses propriétés si la méthode employée peut être la cause
d'une oxydation. — L. Thivolle.
410 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Stammer (A. D.). — Expériences de nutrition en rapport avec les vita-
mines A et B. — /. La valeur de l'huile de palme {distillée à la vapeur) comme
graisse de contrôle. — //. Le son de blé comme source de vitamines A et B. —
Des expériences faites sur le rat nourri avec des mélanges de son et de beurre,
de son et d'huile de palme distillée à la vapeur, démontrent que l'échantillon
de son utilisé contenait certainement le facteur A, la croissance avec ce der-
nier mélange étant peu inférieure à celle obtenue avec le premier. Les ani-
maux nourris avec le son et l'huile de palme ne donnèrent aucun signe de
maladie bien que leur croissance fût anormale. De même l'animal de con-
trôle présenta un défaut de croissance probablement dû à ce que le beurre
provenait de vaches nourries à l'étable. Le son est supposé contenir la vita-
mine A, car les animaux nourris seulement au beurre présentaient une crois-
sance moindre. Dans aucune expérience le son ne s'est montré avoir des
propriétés antinévritiques insuffisantes. — L. Thivolle.
Tholin (Th.). — Sur la thermostabilité de la co-enzyme et sa séparation
d'avec la vitamine B de levure. — La thermostabilité d'une préparation de co-
diastase nettement définie est pour la première fois essayée, après chauffage
à acidité et à température constantes, par Tépreuve consécutive de son acti-
vité surde la levure lavée et desséchée. A 00° C. et avec une acidité de Ph =
5,6, la codiastase est, en une heure, inactivée de moitié, à 100° en 37 minutes.
La différence entre cette co-diastase et les deux accélérateurs de la nutrition
extraits jusqu'ici de la levure sous le nom de vitamines, est établie par la
différence de leur thermostabilité. Ce résultat laisse entrevoir la possibilité
de séparer la co-diastase de la vitamine. — G. Fontes.
Harden (A.) et Robison (R.). — Les propriétés antiscorbutiques des jus
de fruits concentrés (4e partie). — Le jus d'orange évaporé à sec garde ses
propriétés antiscorbutiques, même après deux années de conservation à tem-
pérature ordinaire dans une atmosphère sèche. Il perd 85 % de son pouvoir
antiscorbutique si on le maintient dans ces conditions à la température de
29°. — L. Thivolle.
Shorten (J. A.) et Ray (G. B.). — Les propriétés antiscorbutiques et an-
tibéribériques de certains légumes séchés au soleil. — Les tomates, pommes
de terre et choux séchés au soleil gardent une grande partie des propriétés
antiscorbutiques qu'ils possèdent à l'état frais. Les carottes, navets, épinards,
feuilles de navets séchées n'ont que peu ou pas de propriétés antiscorbuti-
ques de même que les mélanges commerciaux de légumes séchés. La cuisson
avant putréfaction diminue beaucoup le pouvoir antiscorbutique. —
L. Thivolle.
a) Findlay (G. M.). — La glyoxalase dans le Béri-bèri aviaire. — L'absence
du facteur B cause-t-elle des troubles du métabolisme des hydrates de car-
bone, dont le béri-béri serait une manifestation? Cette hypothèse s'accorde
avec le fait que chez les oiseaux la maladie progresse moins rapidement s'ils
sont soumis à un régime exempt d'hydrates de carbone. L'auteur imagine
d'estimer la quantité de glyoxalase présente dans les tissus, considérant cette
diastase comme le témoin des transformations qui s'y opèrent relativement
au métabolisme des graisses et des hydrates de carbone. — Le dosage est
fait suivant la méthode de Dakin et Dudley. Un extrait aqueux du tissu agis-
sant sur le phényl-glyoxal produit de l'acide mandélique qui est extrait, puis
titré acidimétriquement. On observe : 1° que le foie du pigeon atteint de béri-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 411
béri contient moins de glyoxalase que celui du pigeon sain ; 2° que l'adminis-
tration de facteur B au pigeon malade est suivie d'une augmentation de la
teneur en glyoxalase du l'oie. Cette action du facteur B ne peut se faire que
dans la cellule et est nulle in vitro, fait qui détruit l'hypothèse émise par
Dutcher : le facteur B agissant comme co-ferment de la glyoxalase. —
L. Thivolle.
b) Euler (H. V.) et Myrbàck (Karl). — Vitamine (biocatalyseur) B et co-
diastase. — Les auteurs décrivent une méthode pour apprécier quantitative-
ment les facteurs accélérants de la nutrition, autrement dit les biocatalyseurs
décrits jusqu'à maintenant comme vitamines. Ils attirent toutefois l'attention
sur l'influence de substances empêchantes. Après avoir arrêté des unités
préalables pour le dosage de ces corps, ils entreprennent quelques recher-
ches sur l'établissement de leur bilan dans l'organisme humain. Des mesures
ainsi orientées, il semble découler qu'une importante quantité de ces subs-
tances, introduites dans l'organisme, est détruite. — G. Fontes.
b) Findlay (G. M.). — Les effets d'un régime non équilibré dans la produc-
tion du scorbut chez le Cobaye. — Si l'on maintient des cobayes à un régime
carence en vitamines C, le scorbut ne se développe pas plus rapidement
lorsque le régime comporte un excès soit de protéiques, soit de graisses ou
d'hydrates de carbone, contrairement à ce que l'on observe dans le béri-
béri aviaire. Cependant la mort survient plus vite chez les animaux atteints
du scorbut si le régime contient un excès de protéines ou d'hydrates de car-
bone. La perte de poids est considérablement accrue chez le cobaye souf-
frant de scorbut et soumis à un régime riche en hydrates de carbone.
— L. Thivolle.
Davey (A. J.). — Détermination de la dose minimum de jus de citron qui
protège le cobaye du scorbut avec quelques observations sur la conservation de
tels jus. — Les jus d'orange et de limon (Citrus medica limonum) ont un
pouvoir antiscorbutique supérieur au jus de citron (Citrus medica acida). Les
doses minima de ces jus nécessaires à la protection du cobaye contre le
scorbut sont les suivantes : limon 1 cm3 5, orange 1 cm3 5, citron 5 cm3.
L'auteur étudie les différents moyens de conservation des jus. Le pouvoir
antiscorbutique des jus bien conservés n'accuse qu'une faible baisse, même
après deux années. — L. Thivolle.
a) Hume (E. M.). — Comparaison des propriétés de certains régimes favori-
sant la croissance du cobaye, et consistant en aliments naturels. — L'auteur
étudie un grand nombre de régimes administrés au cobaye, dans le but
primitif de déterminer la valeur antiscorbutique des différents aliments. Par
l'examen d'un grand nombre d'expériences on constate qu'il y a croissance
avec les régimes comportant : le chou vert (cru ou bouilli), le jus de chou
vert, le foin et le lait (cru, bouilli ou séché) ajoutés à un régime de base
(avoine, son et eau). Lorsque la valeur antiscorbutique du régime était
insuffisante, elle était rétablie par l'addition de jus d'orange. Au contraire,
l'emploi du chou blanc, du jus de chou blanc, d'oignons ou de pois germes
ne favorise pas la croissance. L'auteur conclut que les régimes ne peuvent
avoir été déficients que par des facteurs de l'ordre des vitamines et que les
facteurs de croissance de ces expériences correspondent à la distribution,
constatée parmi les aliments, en vitamines A. — L. Thivolle.
412 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Wright (S.). — Etude de l'action combinée du lait de vache cru et du jus
d'orange comme substances anliscoi^butiques. — Expériences sur le cobaye dans
le but de déterminer si le lait cru et le jus d'orange peuvent se remplacer
l'un l'autre en proportion de leur valeur antiscorbutique respective. Lors-
qu'on administre un mélange des deux aliments, le mélange est plus actif
que l'un des deux éléments administré séparément en quantité équiva-
lente. On n'a observé dans ce cas aucunes modifications du tissu lym-
phoïde semblables à celles décrites dans les cas de déficience en facteur B.
— L. Thivolle.
Mackay (M. M.). — Les effets d'un régime déficient en graisses animales
sur des e Imitons. — Des ébattons de six semaines mis au régime carence en
facteur A s'étiolent et cessent de croître. Ils souffrent de distension abdomi-
nale et de diarrhée ; post mortem on constate le peu d'épaisseur des parois
intestinales et même des modifications dans les jonctions costochondrales
semblables à celles constatées chez le cobaye ou le rat soumis au même
régime déficient en facteur A. Le thymus était présent chez les deux ani-
maux de contrôle et absent. chez les trois animaux expérimentés; dans une
seconde expérience, absents dans les deux cas. Le régime consistait en
lait écrémé, huile d'olive et pain, avec jus d'orange. Une expérience analo-
gue faite avec des chattons plus jeunes (16 jours), privés de leur mère et à
un régime semblable, montre les mêmes apparences avec plus d'acuité.
On ne put trouver trace de rachitisme post mortem. — Le chat semble
être plus sensible dans de telles expériences que le cobaye et le rat. —
L. Thivolle.
b) Hume (E. M.). — Recherches sur la valeur anti-scorbutique du lait con-
densé sucré, non écrémé, par expériences sur des singes. — Ces expériences
montrent que le traitement que l'on a fait subir au lait ne lui enlève aucune
de ses propriétés antiscorbutiques, à condition de reconstituer exactement
le lait primitif en diluant quatre fois. Dans l'alimentation du nourrisson il
peut être fâcheux de se conformer aux instructions des fabricants qui con-
seillent de diluer huit fois et même plus leur préparation. La valeur éner-
gétique de l'aliment peut être suffisante, mais la quantité de graisse, et par
tant de facteur A, nettement déficiente. — L. Thivolle.
Jephcott (H.) et Bacharach (A. L.). — La valeur antiscorbutique du
lait séché. — Des cobayes sont nourris avec un régime de base comportant
son, avoine at eau, que l'on complète avec du lait desséché. Les poudres de
lait d'hiver et de lait d'été ont un pouvoir antiscorbutique semblable et
égal à celui du lait cru. Le lait neutralisé a un pouvoir légèrement plus
faible. Une dose de 26 cm3 de lait reconstitué par 100 gr. de poids vif, suffit
pour protéger les animaux des accidents scorbutiques. — L. Thivolle.
a) Zilva (S. S.) et Miura (M.). — La dialyse différentielle des facteurs anti-
névritiques et antiscorbutiques. — Les facteurs antinévritiques et antiscorbu-
tiques diffusent à travers une membrane de collodion susceptible de laisser
passer des colorants tels que le bleu de méthylène, le rouge neutre, la safra-
nine, et ne diffusentpas à travers des membranes de moindre perméabilité.
Ceci suggère l'hypothèse que les molécules, soit simples, soit associées, sont
de nature semi-colloïdale. — L. Thiyolle.
Zilva (S. S.), Golding (J.). Drummond (J. C.) et Coward (K. H.). — La
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 413
relation du facteur liposoluble avec le rachitisme, et la croissance chez le porc.
— Aucune apparence de rachitisme ne fut observée chez des porcelets nourris
depuis leur croissance selon un régime rigoureusement exempt de facteur
liposoluble. Il y a seulement un ralentissement de croissance, corrigé par
l'introduction du facteur liposoluble sous forme de crème, d'huile de foie de
morue, et de luzerne dans le régime. — L. Tiiivolle.
b) Zilva (S. S.) et Miura (M.). — Estimatio7i quantitative du facteur lipo-
soluble.— Pour la détermination quantitative des facteurs B etC, la technique
est simple et précise en ce qui concerne l'administration du régime et l'appa-
rition des symptômes (polynévrites ou scorbut) qui manifestent la déficience
en facteurs accessoires. Il n'en est pas de même pour le facteur A; ainsi la
kératomalacie du rat se présente beaucoup trop irrégulièrement pour pou-
voir être prise comme témoin. On en est donc réduit à faire l'observation de
la croissance. Des rats sont maintenus au régime de base pendant trois ou
quatre semaines, alors ils cessent de croître. On rejette systématiquement tous
ceux qui pèsent plus de 70 grammes pour éliminer les causes d'erreurs par
variations individuelles. On commence alors à nourrir les rats avec la subs-
tance étudiée qui ne doit pas être mélangée au régime de base. Comme éta-
lon de comparaison on prend la dose limite de substance nécessaire pour
produire une croissance définie de l'animal ayant cessé de croître sous l'ac-
tion du régime de base. C'est ainsi que les auteurs ont pu déterminer qu'il
suffisait de 1,5 à 5 milligrammes d'huile de foie de morue par jour, alors que
la quantité de beurre nécessaire est de 200 à 400 milligrammes, ce qui con-
firme l'opinion émise par Trousseau sur la particulière efficacité de l'huile
de foie de morue dans le rachitisme. — L. Tiiivolle.
Novaro (P.). — Recherches calorimétriques comparatives sur le jeûne et
sur l'avitaminose. — L'auteur étudie 6 pigeons, nourris au riz dépoli. Pen-
dant les 13 premiers jours, le poids, la température, la quantité de chaleur
émise et la capacité de se nourrir restent normales. Après, l'émission de
chaleur et le poids diminuent. Plus tard diminue la température du corps: ainsi,
après 3-4 jours, tandis que l'émission de chaleur diminue du 50 à 60 %, la
température du corps reste à peu près normale (40° au lieu de 41°) jusqu'aux
derniers jours de la vie. Le poids du corps diminue plus encore que dans le
jeune complet, pendant lequel l'émission de chaleur peut augmenter. Si
aux pigeons dévitaminés on donne des vitamines, on observe dans l'espace
de 24 heures une augmentation dans l'émission de chaleur et une augmen-
tation de la température du corps, tandis que le poids du corps continue à
diminuer jusqu'à ce que l'animal devienne incapable de se nourrir spon-
tanément comme le normal. — C. Foa.
Chibnall (A. C.) et Schryver (S. B.). — Recherches sur le métabolisme
azoté des végétaux supérieurs. — lre partie. La séparation des protéines des
feuilles. — Les tissus broyés sont mis àdigérer avec de l'eau saturée d'éther;
on filtre sur toile et exprime à la presse. On obtient une solution colloïdale
qu'il suffit de chauffer doucement à 40° pour obtenir immédiatement un préci-
pité de produits azotés. On extrait ainsi un peu moins des deux tiers de
l'azote total des feuilles. Ce sont les végétaux jeunes en pleine évolution qui
fournissent la plus grosse quantité de protéiques. Les précipités colloïdaux
obtenus de cette manière avec les feuilles de choux, de haricot d'Espagne
et d'épinard donnent des protéines à 10 % d'azote. En opérant sur de
plus grosses quantités, on obtient des produits plus purs tenant jusqu'à 13 °/c-
l'année biologique. 28
414 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
d'azote. Ces protéines seraient pour la plus grande part des acidalbumines,
solubles dans les solutions alcalines faibles (exception faite pour le haricot
d'Espagne), reprécipitables par les acides en excès et donnant par hydrolyse
des acides du type aspartique ou glutamique. — L. Tiiivolle.
Vôltz (W.), Dietrich (W.) et Deutsehland (A.). — Sur la digeslibililé et
sur l'utilisation des substances nutritives du champignon oléagineux (En-
domyces vernalis Ludivig) par les Carnivores et les Herbivores (ruminants). —
Pendant la guerre, le manque de vivres et dégraisses en particulier, a
provoqué l'étude de l'utilisation de différentes sources de matières grasses
non employées jusque-là. L'Endomyces en question contient jusqu'à 30 %
de graisses et 45 % d'hydrates de carbone ; il était intéressant de savoir
comment il est utilisé par l'organisme. Les expériences portent sur le chien
et le mouton. L'utilisation des graisses par le chien varie de 58 à 87 %. L'uti-
lisation des protéiques semble être moindre, 64-65 %. — E. Terroine.
c) Shimizu (T.). — Influence de quelques polysaccharides (inuline, lichenine
et hémicellulose) sur le métabolisme azoté. — Les expériences sont faites sur
des chiens nourris avec de la viande. On détermine la quantité totale d'azote
introduit dans l'organisme et la quantité d'azote rejetée par les fèces et les
urines. On ajoute par périodes des substances — inuline, lichenine. hémi-
cellulose — dont on étudie l'influence sur l'excrétion azotée. L'auteur cons-
tate que l'addition de ces polysaccharides à de la viande diminue l'excrétion
azotée ; les polysaccharides agiraient donc comme des aliments d'épargne. —
E. Terroine.
Elias (H.) et Sammartino (U.). — Sur le rôle des acides dans le méta-
bolisme des hydrates de carbone. 1 V. Rapport entre l'acide et l'alcali dans la
glycosurie adrénalinique. — Les auteurs étudient d'abord l'action produite
par l'injection répétée des acides sur les vaisseaux sanguins. Les expé-
riences sont faites sur des lapins narcotisés par l'uréthane. On prend le
volume d'un lobe de foie simultanément avec la pression sanguine; on
injecte de l'acide chlorhydrique dans la carotide, dans la veine jugulaire, etc.
On constate la présence du sucre dans les urines. On n'observe, quel que soit
l'endroit de l'injection acide, ni une augmentation de pression sanguine, ni
changement de volume du foie. Ceci constitue une différence nette entre la
glycosurie par acide et celle produite par l'adrénaline. L'injection de l'adré-
naline à un lapin provoque de l'acidose qui commence dès la première
heure après l'injection et se continue pendant trois heures et demie. La
teneur du foie de lapin en acide lactique est triplée à la suite d'une injec-
tion d'adrénaline.
En faisant des circulations artificielles dans le foie de tortue les auteurs
montrent que l'addition d'adrénaline à la solution de Ringer en circulation
augmente la production du sucre du foie. On supprime l'action de l'adréna-
line par addition d'alcali ; on la fait réapparaître en neutralisant l'alcali ajouté.
— E. Terroine.
Desgrez (A.), Bierry (H.) et Rathery(F.). — Diabète et acidose. — Dans
des conditions bien définies, on ne peut éviter les troubles du métabolisme
que si les protéines, les corps gras et les hydrates de carbone de la ration
sont donnés suivant un rapport bien déterminé. Cette notion a été étendue,
par les auteurs, à l'homme diabétique. Pour une ration équilibrée, l'élimi-
nation des acides cétoniques et cétogènes peut tomber aussi bas que pendant
PHYSIOLOGIE GENERALE. 4L
le jeune. Les divers sucres et les diverses graisses ne sont pas, au point de
vue effet sur l'élimination des acides cétoniques et cétogènes physiologique-
ment équivalents. Enfin, chaque diabétique réagit à sa manière; une même
nourriture, dans les mêmes conditions, provoque une élimination plus ou
moins marquée des corps cétoniques et cétogènes. — E. Aubel.
Telfer (S. W.). — L'influence des acides gras libres du contenu intestinal
sur l'excrétion du calcium et du phosphore. — Dans les cas d'atrésie biliaire,
•ou d'obstruction on observe naturellement un défaut d'absorption des grais-
ses. Ces cas ont été mis à profit pour étudier l'effet de la non-absorption
.des acides gras sur l'élimination du calcium et du phosphore dans les fèces
et dans l'urine; étude intéressante surtout chez le nourrisson. Dans les cas
4e rétention biliaire totale, il y a accroissement du poids des fèces, qui con-
tiennent alors jusqu'à 70 % de leur poids sec, sous forme de corps gras. La
non-absorption et la persistance des acides gras dans l'intestin sont associées
avec des excrétions anormales en phosphore et en calcium. Ce dernier est
rejeté sous forme d'un gros excès de savons de chaux. La phosphore ne
s'élimine presque plus dans les fèces sous forme de phosphate tricalcique,
mais déplacé et absorbé il s'élimine surtout par le rein. L'intensité de ces
anomalies dépend de la concentration des acides gras libres dans le con-
tenu intestinal. — L. Thivolle.
Meyer-Bisch (R.) et Basch (E.). — Sur le sort du soufre introduit par
voie parentêrale et son influence sur le métabolisme. — Le soufre est intro-
duit dans l'organisme par injection intramusculaire, à l'état d'émulsion
dans l'huile d'olive. Le sujet en expérience est en état d'équilibre azoté et
chloré. On détermine dans chaque expérience l'azote total, le chlore, le
soufre total, l'acide sulfurique, etc. L'introduction du soufre dans l'orga-
nisme provoque une augmentation du métabolisme azoté qui se traduit par
une augmentation de l'excrétion de soufre et d'azote par les urines. L'aug-
mentation de la quantité de soufre rejeté varie avec la quantité de soufre
injecté, L'excrétion du chlorure de sodium augmente aussitôt après l'injec-
tion du soufre pour diminuer le lendemain, cette diminution se montre
pendant plusieurs jours ; au même moment on constate la glycuronurie et
l'urobilinurie. — E. Terroine.
Shimizu (T.). — Sur la manière de se comporter de laphrènosine dans l'orga-
nisme animal. — Si on ajoute à la nourriture du chien de la phrénosine,
cette dernière apparaît dansles urines à l'état de sphingosine. Cette dernière
substance injectée à un chien ou à un lapin réapparaît dans les urines.
— E. Terroine.
Molisch (Hans). — L'influence de la transpiration sur la disparition de
l'amidon dans les feuilles. — M. a opéré avec des feuilles de Tropeeolum,
Bœhmeria, Urtica, Ipomoea, Galinsoga, Tolmiaca, Impatiens. Dans tous les
cas il a observé que dans une atmosphère sèche l'amidon se transforme plus
rapidement que dans un air humide. On comprend dès lors le fait établi par
Costerus et Faber que dans les forêts tropicales ombrophiles les feuilles
n'arrivent pas à se vider complètement d'amidon durant la nuit. — H. Spinner.
a-b -c) Kostytschew (S.).— Éludes sur la photosynthèse. 1. Le rapport -~
Oj
pendant l'assimilation du gaz carbonique. — Boussingault avait, dès 1804. dé-
410
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
montré que le quotient d'assimilation était égal à 1. Des expériences ulté-
rieures, en particulier celles de Bonnier et Mangin, donnèrent des variations
importantes se traduisant presque toujours par un excès d'oxygène dégagé. K. ,
opérant avec les feuilles de diverses essences et avec des algues, pense avoir
confirmé la déduction de Boussingault. De façon générale, il a établi que l'expé-
rience devait durer assez longtemps, jusqu'à 60 minutes, pour que l'équili-
bre des réactions photosynthétiques fût atteint. A ce moment-là CO-/02 = 1
exactement. Des recherches faites par d'autres méthodes par Willsattter
et Holl ont conduit aux mêmes conclusions. — K. insiste sur ce point que
l'énergie assimilatrice des parties vertes de la plante doit, en recherches eu-
diométriques, être mesurée par la quantité de C02 absorbé et non par
l'oxygène dégagé.
II. Les blessures activent-elles l'assimilation du carbone à la lumière? —
Des mesures faites avec des feuilles de Betula pubescens et de Lamium album
ont démontré que des perforations ou des coupures n'ont aucune influence
sur l'activité photosynthétique.
III. La photosynthèse se produit-elle durant les nuits estivales clans la région
subarctique? — Pétrograd est situé par 60° lat. N. De fin mai à fin juillet le
ciel reste constamment bleu clair; durant les courtes nuits aucune étoile
n'est visible. A fin juin même le crépuscule passe directement à l'aurore.
K. a voulu préciser si durant ces nuits les plantes vertes absorbent encore
C02. Il a expérimenté sur des feuilles de Betula, Alnus, Lamium, Dactylis.
Anthriscus, Deschampsia, et a pu constater que ces végétaux cessent leur
photosynthèse dès le coucher du soleil. Il attribue ce phénomène à la fer-
meture des stomates provoquée par un rapide abaissement de la température.
Au contraire, des conifères telles que Pinus strobus et Abies sibirica assi-
milaient encore 75 minutes après le coucher du soleil. — H. Spinner.
• Benecke (W.). — Contributions au problème de l'assimilation de l'acide
carbonique. — B. utilise deux méthodes déjà anciennes : celle de numé-
ration des bulles de gaz dégagées par les plantes aquatiques (on suppose
l'intensité de l'assimilation proportionnelle au nombre de bulles dégagées)
et celle de l'amidon (d'après le temps qui s'écoule entre le moment où des
feuilles, privées d'amidon, sont exposées à la lumière et celui où paraissent
les premières traces d'amidon dans les chloroplastes, on tire des conclusions
sur l'intensité de l'assimilation dans les conditions actuelles). Un certain
nombre d'expériences vérifient la valeur des méthodes, précisent les condi-
tions expérimentales, et mettent en évidence le jeu des facteurs limitants
dans l'assimilation. Une part importante du travail est la recherche de l'in-
fluence exercée par les sels ammoniacaux sur l'assimilation. Comme les
nitrates, les sels ammoniacaux fournissent à la plante de bonnes conditions
de nutrition : pour VElodea, par exemple, ils empêchent l'étiolement des
racines produit par le manque d'azote. Mais, en quantité suffisante, ils pro-
voquent des troubles, marqués par la pauvreté des tissus en amidon. Ce-
n'est pas, d'ailleurs, une action directe sur la cellule, proportionnelle à la
tension osmotique du milieu, mais bien, comme l'a déjà montré Willstàter,
une nocivité spécifique des sels ammoniacaux, que mettent également en*
évidence les deux méthodes utilisées par B. Pour expliquer cette nocivité,
B. cherche si les sels ammoniacaux ne rendraient pas le protoplasme per-
méable aux sucres, empêchant ainsi la formation d'amidon; mais il ne peut
déceler semblable exosmose. Peut-être est-ce une pénétration plus rapide dans
la cellule des sels ammoniacaux (ou plutôt de la base séparée par hydrolyse)
qui explique leur nocivité plus grande que celle des autres sels. A ce sujet,.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 417
:B. montre que l'effet des sels ammoniacaux n'est pas modifié par l'anes-
thésie par l'hydrate de chloral; or, par l'hydrate de chloral, la pénétration
des sels dans la cellule est empêchée; elle relève donc d'une activité de la
cellule, suspendue par le chloral; au contraire, les bases alcaloïdes pénè-
trent dans la cellule malgré l'anesthésie ; leur pénétration s'explique donc
seulement par un phénomène physique de diffusion : il en est de même
pour la base des sels ammoniacaux. Le bicarbonate de calcium empêche
l'action des sels ammoniacaux : l'effet antagoniste du calcium par rapport à
l'ammonium est donc ici vérifié. Enfin, l'arrêt de la formation d'amidon
n'est pas compensé par une augmentation des sucres du tissu, car il n'y a
pas augmentation nette de la pression osmotique. 11 y a sans doute forma-
tion de protéines. — La dernière partie étudie l'augmentation d'intensité
•de l'assimilation chlorophyllienne sous l'influence des acides. Avec KHCO3
comme source de GO2, la méthode de l'amidon vérifie parfaitement les
données classiques relatives à cette activation ; avec de l'acide carbonique,
l'activation de la formation d'amidon est très irrégulière. L'augmentation
apparaît très nettement dans les deux cas, par la méthode de numération
des bulles. L'analyse du gaz dégagé confirme ces résultats. Parmi les hypo-
thèses susceptibles d'expliquer l'augmentation de l'assimilation par les
acides, B. préfère celle qui consiste à supposer qu'il existe dans la plante
une réserve de CO2 mise en liberté par l'acide et utilisée alors par la plante
pour l'assimilation chlorophyllienne. Et en effet l'Eludée, placée dans une
eau privée de CO3, ne présente à la lumière aucun dégagement gazeux. Au
contraire, après l'addition de H2S04 commence un dégagement gazeux
cessant à l'obscurité. Potamogeton densus se comporte d'ailleurs tout autre-
ment : dans l'eau distillée, à la lumière, aucun dégagement gazeux; après
addition de H2SOl, rien ; après addition de faibles quantités de CO2, abon-
dant dégagement d'O. 11 n'y a donc pas, chez P. densus, de réserves de
CO2 comparables à celles de l'Elodée. Sur ce nouveau matériel plus conve-
nable pour la recherche poursuivie, B. vérifie les résultats obtenus précé-
demment avec l'Elodée. Pourquoi l'addition d'acide aux solutions de bicar-
bonate agit-elle favorablement sur l'assimilation ? D'après Angelstein la
plante aurait la propriété de décomposer « activement » les bicarbonates,
et, par suite, dans des solutions d'égale tension en CO2, l'intensité d'assimi-
lation croîtrait avec la teneur en bicarbonates. B. constate que l'action sur
l'assimilation de solutions de CO2 d'une part, et de carbonates et bicarbo-
nates d'autre part, présentant une même tension en CO2, est identique.
L'addition d'acide à une solution de bicarbonate, agit donc sur sa valeur
pour l'assimilation en y augmentant la tension de CO2. Pourquoi, avec des
plantes qui n'ont pas de réserve de CO2 dans leurs tissus, l'addition d'acide
favori se-t-el le l'assimilation, quand la solution contient non du bicarbonate,
mais CO2? Il faut, soit supposer une réserve de CO2, insuffisante pour per-
mettre seule le dégagement gazeux, mais susceptible de l'augmenter quand
il est déclenché, soit chercher dans une modification de l'état de dissolu-
tion, pour CO2, du fait de l'acide ajouté, la cause d'une pénétration plus rapide
dans les cellules, et par suite d'une activation de l'assimilation. — Plaxtefol.
ô) Circulation ; sang.
a) Falta (W.) et Richter-Quittner (M.). — Sur la composition chimique
des globules sanguins. — Les auteurs ont montré dans des travaux précé-
dents que les globules sanguins de l'homme, pris dans des conditions phy-
siologiques, ne contiennent ni sucre, ni chlore, ni azote restant; mais chaque
418 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fois que les globules sont plus ou moins abîmés par l'addition de citrate de
soude par exemple, on y trouve aussitôt du chlore. Il est évident que comme
dans chaque cellule vivante, le sucre a aussi accès normalement dans les
globules, mais il y est brûlé aussitôt, ou transformé, comme c'est le cas
pour les globules blancs, en glycogène. De même les acides aminés ren-
trent dans les globules pour y former des substances protéiques. — E. Ter-
roine.
Takei (T.). — Sur la répartition de Veau ajoutée au sang entre le plasma
et les globules. — En employant simultanément la méthode réfractomé-
trique et l'hématocrite, l'auteur aboutit au même résultat : lors de l'addition
de l'eau au sang et en restant toujours dans les conditions physiologiques,
sa répartition se fait d'une telle façon que le sérum en contient plus que
les globules. Ainsi, pour prendre un exemple, lors de l'addition de 5 vo-
lumes d'eau à 100 volumes de sang de lapin, l'augmentation de volume est
de 1,85 pour les globules et 3,15 pour le sérum, ce qui fait en pour 100 du
volume d'eau ajoutée, 37 % pour les globules et 03 % pour le sérum. —
E. Terroine.
Ege (R.). — Comment s'explique la répartition du glucose entre les glo-
bules rouges et le liquide extérieur. V. Sur la physiologie du sucre du sang.
— Les recherches osmotiques confirmant les résultats de l'analyse chimique,
montrent que les globules rouges de la chèvre, du bœuf, du lapin et du
chien sont imperméables au glucose. Par contre, les globules de l'homme
sont perméables. La vitesse de perméabilité est lente, une partie du glucose
étant absorbée ou combinée par la membrane cellulaire. — E. Terroixe.
Iversen (P.). — Recherches sur la répartition des phosphates entre les
globules et le plasma àV intérieur et à l'extérieur de. V organisme. — La totalité
du phosphore du sang se compose du P lié aux protéiques et aux lipoïdes, et
du P acido-soluble qu'on peut extraire par exemple par une solution acide de
sublimé . L'auteur étudie les variations du P acido-soluble en présence des phos-
phates. Si le sang défibriné du lapin est additionné d'une solution Na2HPO;,
on remarque au bout de deux heures une certaine pénétration des ions
P dans les globules, mais la concentration en P acido-soluble augmente beau-
coup plus dans le sérum que dans les globules. Pour refaire la même expé-
rience in vivo l'auteur injecte dans les veines d'un lapin nephrectomisé une
solution de Na2HP04; il observe que, contrairement à ce qui se passe en
dehors de l'organisme, la concentration du P acido-soluble augmente peu
dans le plasma et beaucoup dans les globules ; de sorte- que l'augmentation
de la concentration de P soluble est 2 ou 3 fois plus grande dans les globules
que dans le plasma. Il est possible que les ions P en pénétrant dans les glo-
bules entrent aussitôt en combinaison et (pie ce processus n'ait lieu que dans
l'organisme vivant. — E. Terroine.
Creveld (van S.) et Brinkman (R.). — Une preuve directe de l'imper-
méabilité des globules d'homme et de lapin pour le glucose. — D'après les
auteurs, pour avoir une preuve directe de l'imperméabilité des globules pour
le glucose, il faut s'adresser au plasma débarrassé des globules et prélevé
directement dans les vaisseaux sanguins ; on peut aussi prendre du sang
rendu incoagulable sans addition de substances étrangères. Dans ces con-
ditions, la teneur en sucre du plasma — si les globules sont imperméables
pour le glucose — peut être calculée à partir de la teneur en sucre du sang
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 419
total et du volume des globules. Sur un lapin les auteurs isolent une veine
et ligaturent aux deux extrémités une portion de cette veine ; on maintient
la portion isolée verticale. Au bout d'un moment, le plasma surnage au-
dessus des globules. On prélève le plasma et on fait un dosage de sucre. En
même temps on prélève du sang à l'oreille et on détermine la teneur en
sucre totale et le volume des globules. Des expériences analogues sont faites
sur l'homme ; le sang est reçu dans des vases paraffinés ; on centrifuge
immédiatement pour déterminer la teneur en sucre du plasma. Les auteurs
concluent de ces expériences que les globules sont imperméables au glu-
cose et que tout le sucre du sang est contenu dans le plasma. — E. Terroine.
Hill (A. V.). — Les combinaisons de l'hémoglobine avec l'oxygène et
l'oxyde de carbone et les effets des acides et de l'anhydride carbonique . — L'au-
teur imagine une théorie pour expliquer : 1° la courbe de dissociation en S de
l'oxyhémoglobine et de la carboxyhémoglobine : en présence des sels, — en
présence de CO2 ; 2° les hyperboles éqiulatères reliant la saturation de CO
à la tension de CO, ou la saturation de O'2 à la tension de O2, dans le sang ou
l'hémoglobine complètement saturé avec un mélange de O2 -f- CO, — l'ab-
sence de l'effet de CO2 sur ces courbes; 3° la relation paradoxale entre la
saturation de CO et la pression de O2 ou inversement, dans le sang ou l'hé-
moglobine seulement partiellement saturé avec un mélange de O2 et de
CO. Il est démontré que l'effet des acides et de CO2 sur la courbe de disso-
ciation peut être déduit de cette hypothèse : que l'alcalinité à l'intérieur du glo-
bule se partage entre l'oxyhémoglobine, l'hémoglobine réduite et l'acide ou
CO2. L'oxyhémoglobine étant un acide plus fort que l'hémoglobine, les rela-
tions entre la constante de dissociation et le Pu , et entre cette constante et
la pression de CO2 sont ainsi expliquées ; de même que les différences dans
la courbe de dissociation chez des individus différents. — L. Thivolle.
Brahmachari (U. N.) et Sem (P.). — Quelques observations sur Vaction
hémolytique de certains sels de quinine sur les érythrocytes de certains indi-
vidus et sur la résistance des globules rouges nouvellement formés, à l'hémolyse
sous l'influence de l'eau distillée. — Le dichlorhydrate de quinine est le plus
hémolysant des sels de quinine. D'une façon générale, les sels acides sont
plus hémolysants que les sels neutres correspondants. Les acides libres sont
plus hémolysants que les sels de quinine correspondants. Le glucose retarde
l'action hémolysante des sels de quinine. Les auteurs font ensuite d'intéres-
santes mesures de résistance des globules à l'hémolyse, qu'ils évaluent par
un chiffre qui est le rapport de l'hémoglobine des globules intacts, à l'hémo-
globine des globules laqués, lorsqu'on hémolyse une partie de sang par deux
parties d'eau distillée. Les saignées répétées augmentent la résistance des.
globules à l'hémolyse d'une façon considérable. — L. Thivolle.
Roger (H.) et Binet (L.). — a) Le pouvoir lipolytiquedu sang et des tissus.
b) Le pouvoir lipolytique (lipodiérèse) du sang artériel et du sang veineux.
— 1° Etude de la disparition des graisses dans différents tissus. Par ordre
décroissant de pouvoir lipolytique se classent : foie, poumons, ganglions
lymphatiques, pancréas, reins, sang, rate, muscle, cerveau. 2° Le sang arté-
riel provoque une dislocation des graisses telle que l'on ne retrouve plus
que de faibles quantités de ces corps, tandis que le sang veineux ne présente
qu'une action faible ou nulle. L'oxygène joue un rôle, mais ne suffit pas à
expliquer les raisons de cette différence, puisque du sang veineux aéré n'a
^amais un pouvoir de destruction égal au sang artériel. — E. Aubel.
420 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Pickering (J. W.) et Hewitt (J. A.). — Eludes sur la coagulation du
sang. — Ire partie. Quelques aspects physico-chimiques de la coagulation. —
Dans la précipitation lente de la gélatine par l'alcool, on peut faire appa-
raître un phénomène analogue à la « phase négative » de la coagulation du
sang et à la « réaction de Danysz». Si on ajoute goutte à goutte un extrait
de tissus, dilué et filtré, à du sang d'oiseau in vitro, une phase temporaire,
« phase négative » ou « positive retardée », est obtenue dans sa coagulation.
Un égal volume d'extrait ajouté rapidement au même volume de sang cause
une coagulation rapide. La concentration de l'extrait de tissus, la vitesse
d'addition et la température de la réaction sont les facteurs qui déterminent
soit la présence de la phase négative soit la coagulation rapide. On voit que
dans ces réactions in vitro il n'est pas nécessaire de faire intervenir l'exis-
tence de substances telles que : antithrombine, proantithrombine, antipro-
thrombine, antifibrinolysine, prothrombokinase et inétathrombine, qui sont
la conséquence de nombreuses discussions sur la coagulation du sang. La
non-apparition de coagulation dans le plasma circulant normal due à la
désintégration d'éléments figurés dans le sang est un phénomène analogue
à la phase négative qui suit la lente injection d'extraits de tissus et est pro-
bablement un processus physique. Dans le sang de mammifères ou de
grenouille, la formation d'un gel réversible précède la formation du véritable
coagulum. Cette observation confirme les vues de Wooldridge quant à la
formation de thrombine par coagulation. Beaucoup de faits reconnus dans
la coagulation du sang sont explicables comme phénomènes physiques. Il faut
porter attention à la charge électrique des accélérateurs et inhibiteurs de la
coagulation du sang, ainsi qu'à la ressemblance de leurs conditions électri-
ques à celles respectivement associées de précipitation ou de non-précipi-
tation. On peut suggérer que la coagulation débute par un phénomène
physique réversible se terminant par une réaction chimique par laquelle
on obtient finalement deux produits : la fibrine et la thrombine. — L. Thi-
volle.
b) FaltaÇW.) et Richter-Quittner (M.). — Sur la coagulation de la fi-
brine. II. Sur le chlore « combiné » du sang. — La teneur en chlore du plasma
et des sérosités est toujours supérieure quand on emploie la méthode des
cendres comparativement à celle obtenue par précipitation. Cette diffé-
rence tient à l'état de dispersion des liquides étudiés; elle n'est pas
toujours proportionnelle à la concentration des protéiques. Il est fréquent
d'avoir des exsudats et des transsudats avec une faible teneur en protéiques
et pourtant concentrés en chlore combiné. L'existence dans le plasma du
chlore colloïdal non ionisé semble probable, mais elle n'est point démon-
trée. — E. Terroine.
Barratt (J. O. W.). — L'action de la soude sur la coagulation du
fibrinogène. — Si l'on ajoute de la soude à du plasma citrate, on observe qua
partir d'une certaine concentration (soude ' ) l'action de la thrombine
est retardée. Tout se passe comme s'il y avait disparition d'une quantité de
fibrinogène proportionnelle à la quantité d'alcali ajoutée. La durée d'appari-
tion des premières fibrilles de fibrine perceptibles observés devient supérieure
au temps calculé. Les fibrilles diminuent en nombre et en grandeur pour
finalement descendre au-dessous de la limite de visibilité ultra-microsco-
pique. Il y a néanmoins formation d'un gel sans structure. Au delà d'une
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 421
concentration d'alcali ^r^ il n'y a plus de gel. En deçà de cette concentra-
tion il n'y a pas coloration de la phtaléine, ce qui semble démontrer que
le fibrinogène se comporte comme un acide organique extrêmement faible;
d'autre part, on n'a pu mettre en évidence aucune action de l'alcali sur la
thrombine. — L. Thivolle.
e) Sécrétion. Excrétion.
6)Hartwell (G. A.). — Excès de protéines et sécrétion mammaire. — Dans
un précédent mémoire, l'auteur a signalé qu'un régime contenant 40 % de
protéines (sur le poids sec) est préjudiciable à la portée d'une rate ainsi
nourrie. Ce résultat a été étendu aux protéines suivantes : édestine commer-
ciale, sérum albumine, ovalbumine, gélatine et gluten. De tels régimes
rendent le lait toxique et généralement arrêtent la sécrétion. Les protéines
du poisson et de la viande ne causent pas toujours d'aussi fâcheux résultats
que l'albumine, la gélatine ou l'édestine, mais dans quelques cas la portée
meurt en présentant des symptômes typiques. Dans d'autres cas les petits
survivent, mais fort peu sont normaux. — En dépit de ces effets ultimes,
l'addition d'édestine ou de caséinogène, au pain, a pour effet immédiat de
provoquer une courbe de croissance maximum des jeunes, c'est-à-dire
aussi bonne que lorsque la mère est nourrie au pain et au lait. L'usage
d'autres protéines produit une croissance plus lente, les effets de toxicité ne
se montrant guère que vers le dixième ou onzième jour. La toxicité du lait
de la mère est démontrée par l'apparition de spasmes, etc., et l'arrêt de la sé-
crétion mammaire par la décroissance du poids de la portée et par la vacuité
du tractus alimentaire, bien que les jeunes continuent à téter pendant tout
..le temps qu'ils perdent du poids.
Il y a une certaine relation entre l'augmentation du poids de la mère et
le danger pour sa portée. Lorsqu'elle perd du poids les petits souffrent
moins. La gélatine constitue néanmoins un exception, la perte de poids de
la mère étant considérable et cependant tous les petits meurent. Il est peu
vraisemblable que cet effet soit dû à l'absence de vitamines, car une rate
peut avoir une portée saine, étant nourrie exclusivement avec du pain. Il
est plus probable qu'il n'est dû qu'à un e£cès de protéines dans le régime. —
L. Thivolle.
a)Hartwell (G. A.). — Les effets du régime sur la sécrétion mammaire.—
L'auteur étudie certains régimes typiques administrés à des rates en lacta-
tion, les variations de poids de la portée constituant le témoin de l'état de
la lactation, la variation du poids de la mère étant le témoin de son état
physiologique. D'une façon générale la mère perd du poids au début de la
lactation, pour en regagner vers la fin si le régime est bon. L'administra-
tion d'extraits et de matières protéiques tend à conserver le poids de la
mère. Un excès de protéines altère probablement la composition du lait et,
après un temps, cause l'arrêt de la lactation; en revenant au régime du pain
et du lait la sécrétion est rétablie. Un excès d'hydrates de carbone et sans
effet. Un excès de graisses dans le régime de la mère ralentit légèrement la
croissance de la portée, mais l'absence de graisses semble pratiquement ne
pas faire de différences. Dans chaque régime la portée d'une rate qui mange
beaucoup est plus belle que celle d'une rate qui mange peu. La mère peut
fournir à partir de ses propres tissus certaines substances essentielles telles
que : graisses, facteurs A et B pendant la période normale de lactation. La
422 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
lactation est largement influencée par l'alimentation du sujet et peut-être
augmentée ou diminuée en l'espace de 24 heures par simple changement
de régime. — L. Thivolle.
Campbell (J. A.) et "Webster (T. A.). — Urines de jour et de nuit du-
rant le repos complet, le travail du laboratoire, un léger travail musculaire et
V administration d'oxygène. — L'urine nocturne présente un azote total plus
faible et une ammoniaque plus forte que l'urine diurne. La créatinine, l'urée,
l'acide urique et les aminoacides sont plus abondants dans l'urine diurne
que dans l'urine nocturne et quel que soit le régime physique. L'acidité de
l'urine est beaucoup plus élevée durant la nuit, ce qui probablement est la
cause de l'élévation du taux des phosphates, laquelle ne semble pas liée avec
le métabolisme des muscles ou des nerfs en particulier. Le soufre s'excrète
d'une façon identique, jour comme nuit. L'accroissement d'acidité semble
être dû à une excrétion retardée de certains acides fixes formés par la cel-
lule pendant le jour. L'administration d'oxygène n'affecte pas la composi-
tion de l'urine. — L. Thivolle.
Weinberg (A. A.). — L'influence du système nerveux sur l'excrétion de
créatinine. Expériences sur des sujets atteints d'une maladie nerveuse ou men-
tale. — Les malades étant maintenus à un régime exempt de créatine, créa-
tinine et au repos physique pendant six jours, on dose la créatinine excrétée
pendant les trois derniers jours. En comparaison avec des sujets normaux
au point de vue du métabolisme et au point de vue des fonctions psychiques,
les malades souffrant de désordres mentaux accusaient une sécrétion plus
abondante de créatinine. Le tonus musculaire ne semble pas être un fac-
teur prépondérant dans l'excrétion de créatinine. — L. Thivolle.
Hollo (J.). — Recherches sur les causes des variations de la réaction de
l'urine normale de l'homme. — L'injection intraveineuse de phosphate de
soude acide (NaH2POi) agit peu sûr l'excrétion d'eau par le rein; elle
baisse de 2,7 % en tout. L'excrétion des sels augmente de 108 %, dont 95 °/o
de sels acides et 5,8 % de sels alcalins. A la suite de l'injection de phos-
phate de soude alcalin (Na2HPO'') l'excrétion d'eau diminue de 1,7 %;
l'excrétion des sels augmente de 8*2 % dont 90 % sont des sels acides et
10 % des sels alcalins. Par conséquent, même quand le 'phosphate injecté
est alcalin, les sels rejetés par le rein sont en grande partie acides. Par
contre, si l'urine arrive à être diluée par l'introduction dans l'organisme
d'eau per os, on observe que 95,5 % des sels rejetés sont alcalins et
4,5 °/o seulement sont acides. — E. Terroine.
a) Policard (A.) et Tritchkovitch (Juliana). — Sur un mécanisme inter-
venant dans la fixation des graisses par la glande cortico-surrénale . — Les
cellules de la cortico-surrénale sont capables de fixer directement les graisses
en circulation dans le sang sous forme d'hémoconies, mais à la condition de
renfermer de grosses vacuoles adipeuses. Le processus de la fixation est
analogue à celui que P. et T. ont décrit pour les glandes sébacées. Il ne
s'agit pas d'une propriété spécifique de la glande, mais d'un processus
banal, d'ordre purement physique et qui ne se montre que si la glande
renferme des vacuoles très volumineuses entourées d'une mince enveloppe
protoplasmique et au contact presque immédiat avec le sang véhiculant les
particules de graisse. Le rôle lipopexique spécifique de la cortico-surrénale,
tout en étant fort probable, reste encore à démontrer. — A. Drzewina.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 423
b) Policard (A.) et Tritchkovitch (Juliana). — Sur la fixation directe
des graisses par les glandes sébacées. — La fixation directe de la graisse san-
guine (révélée par la coloration vitale) est nette ou nulle suivant la structure
colloïdale de la cellule. Dans une cellule qui renferme peu de graisse,
des micelles adipeuses sont dispersées dans un mélange protéique aqueux.
Quand la teneur en graisse dépasse une certaine valeur, il se produit une
interversion : la phase adipeuse devient le milieu de dispersion et le mélange
protéique aqueux devient la phase interne. Or, la fixation directe des graisses
n'est possible que quand il y a interversion du système colloïdal. Dans le
fonctionnement des glandes sébacées il y a à distinguer deux mécanismes :
Yadipogénèse, où la cellule élabore une partie de la graisse, avec l'aide des
mitochondries ; Yadipopexie, où la cellule, très chargée de graisse, fixe la
graisse véhiculée par le sang. — A. Drzewina.
Moreau (F. et Mme). — Etude des phénomènes secrétoires dans les glandes
à lupuline chez le Houblon cultivé. — Les glandes à lupuline renferment
entre autres substances des tannoïdes, des lipoïdes, des essences et résines.
Ces dernières naissent dans le cytoplasme et non dans la membrane, con-
trairement aux vues de Tschirsch sur l'origine des résines; elles paraissent
succéder aux lipoïdes, abondants dans la glande jaune, moins nombreux
quand la glande renferme des essences et résines; ces substances ne déri-
vent pas des tannins comme le soutient Politis. Les mitochondries repré-
sentées par les lipoïdes ne paraissent pas élaborer les essences et résines,
mais ces dernières peuvent naître de la transformation du matériel mito-
chondrial ; d'autre part, les lipoïdes quittant dans les glandes âgées l'état
figuré peuvent se répandre dans le protoplasme, en modifier la perméabilité,
permettre en particulier aux essences et résines de traverser le protoplasme
et de quitter la cellule. — F. Moreau.
ç) Production d'énergie.
Aszodi (Z.). — Sur le mécanisme chimique delà régulation de la tempéra-
ture chez les Mammifères. II. Sur un état semblable au sommeil hivernal obtenu
artificiellement chez les souris. — L'abaissement de la température exté-
rieure provoque chez les souris un état somnolentrappelant celui du sommeil
hivernal. En partant de cette constatation l'auteur étudie tout d'abord la régu-
lation thermique chez la souris. Les expériences montrent que l'aptitude de
la souris à régler sa température est limitée. Ainsi, chez une souris nourrie
la température est de36,2 quand la température extérieure est de 28,<S; elle
est seulement de 34,7 à 18°6, et descend à 21 à 13°3. De même quand
l'animal est à jeun, elle se maintient autour de 36° quand la température
extérieure varie de 31,5 à 26,8, mais elle descend à 21 à 18u7.Les recherches
respiratoires montrent qu'à mesure que la température extérieure s'abaisse la
consommation de 0» par 24 heures et par kilogramme d'animal augmente ; ainsi
chez un animal la consommation de 02 est de 79,1 à 29° et de 152 à 19°. Mais
cette régulation chimique de la température chez la souris ne se fait que
dans de certaines limites de température extérieure ; cette limite est de 19°
pour les animaux à jeun et de 13° pour lès animaux alimentés. Au delà l'ani-
mal ne règle plus sa température et se comporte comme un poikolotherme ;
on peut à ce moment observer chez lui un état de torpeur accompagné des
phénomènes analogues à ceux observés chez les hibernants. L'auteur étudie
d'une façon détaillée ces phénomènes. Les échanges gazeux baissent sensi-
blement et atteignent 1/7" de la valeur observée lors de la régulation chimique
424 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
parfaite; il faut remarquer que, d'après Hari, chez les vrais hibernants, ce
•chiffre s'abaisse à 1/100. Le quotient respiratoire s'abaisse au-dessous de 0,7.
Au réveil on observe que le quotient respiratoire est supérieur à celui corres-
pondant aux échanges ordinaires d'un animal à jeun.
L'auteur conclut que la seule différence entre le vrai sommeil hivernal et
le sommeil obtenu par refroidissement chez les souris est sa durée : pour
•que la souris revienne complètementà la vie, cet état de torpeur ne doit pas
•dépasser 24 heures. — E. Terroine.
Parnas (J. K.) et Laska-Mintz (E.). — L'excitation subminimale agit-
elle sur le cours des tr ans formations chimiques dans le muscle isolé ? — Les
expériences sont faites sur le muscle de grenouille ; on dose la quantité
d'acide lactique dans un muscle au repos et dans un muscle ayant subi
une excitation subminimale sans aucun effet mécanique. Dans d'autres
expériences on mesure l'acidité totale du muscle excité et non actif et du
muscle au repos. Contrairement à Heidenhein et Gottschlisch, les auteurs
ne trouvent aucune modification dans l'activité chimique du muscle pen-
dant l'excitation subminimale. — E. Terroine.
Hartner(W.) et Hill (A.). — La résistance électrique spécifique du muscle
de grenouille. — La résistance électrique spécifique du muscle est variable
avec le courant qui la traverse. Le muscle n'obéit pas à la loi d'Ohm. La
courbe de conductivité spécifique en fonction de la température est identi-
que à celle d'une solution de NaCl à 0 gr. 36 %, bien que le muscle soit
tenu en équilibre osmotique avec une solution de NaCl à 0,7 %• — Ce fait
engage à conclure à, un obstacle des membranes musculaires à la libre
•diffusion des ions de NaCl. — L. Thivolle.
Viale (G.). — Action de la température sur les muscles lisses des grenouil-
les d'été et d'hiver. — L'auteur étudie parallèlement l'action de la tempé-
rature sur les muscles lisses des grenouilles d'été et des grenouilles d'hiver.
Ces dernières ont une survivance plus longue; le temps d'excitation latente
et la durée de la phase d'énergie croissante diminuent si la température
augmente. Pour une température donnée, le temps d'excitation latente des
muscles des grenouilles d'été est plus court, et la contraction est plus
rapide que chez les grenouilles d'hiver. Le nombre d'excitations nécessaires
pour provoquer une contraction permanente augmente avec la tempéra-
ture; les valeurs du coefficient de température de la contraction des muscles
lisses, calculées d'après le temps d'excitation latente et la phase d'énergie
croissante, rentrent dans les limites de la loi de vant' Hoff. — A. Roncato.
Zirpolo (G.). — Etudes sur la bioluminescence bactérique ; action des
hypnotiques. — Dans l'organe lumineux de Sepia il se développe le Bacillus
Pierantonii, que l'on peut cultiver en bouillon de Sepia avec eau de mer,
1 °/o de peptone, en neutralisant par du carbonat de sodium. Si l'on ajoute
de l'hydrate de chloral, on supprime la luminescence (à la concentration de
1 : 10 en 4 heures; de 1 : 50 en 24 heures; de 1 : 150 en 48 heures). Le chlor-
hydrate de morphine n'a pas d'action, quelle que soit la concentration. Si
l'on sème le B. Pierantonii dans des milieux qui contiennent le narcotique,
on observe que, à la concentration de 1 : 500 de hydrate de chloral, il n'y a
pas de développement. A 1 : 1000, la luminescence apparaît après 6 jours; à
1 : 1500 après 24 heures. L'hydrate de cldoral produit des modifications
morphologiques dans les bactérides luminescentes : leur masse se réduit;
PHYSIOLOGIE GENERALE. 425
leur colorabilité par le cristal violet diminue. L'aspect de la culture avec ou
sans hydrate de chloral est également différent. — C. Foa.
y)) Pigments.
a) Vaney (Clément) et Pelosse (Jean). — Relations entre le sang et la>
coloration du cocon chez le Bombyx mori. (Analysé avec le suivant.)
b) Origine de la coloration naturelle de la soie chez le Bombyx mori. —
L'examen du eang d'un certain nombre de races de Vers à soie semble
indiquer que la matière colorante de la soie dérive du sang. On peut obtenir
des cocons de diverses couleurs en faisant absorber aux Vers de l'orcéine,
du rouge neutre, de l'hématéine, etc. Il n'y a pas, suivant les races, de dif-
férences de perméabilité intestinale pour les divers colorants. Ceux-ci sont
plus ou moins toxiques, sauf le rouge neutre. La coloration du sang et par
suite du cocon proviendrait des pigments xanthophylliens de la feuille de
mûrier. Ces pigments traversent de la même façon la paroi intestinale, quelle
que soit la race. Mais, dans les diverses races, le sang est plus ou moins
riche en tyrosinase, et, par conséquent, les pigments ingérés subissent une
oxydation plus ou moins profonde. Celle-ci est faible chez les Vers à cocons
colorés ;plus accentuée chez les Vers à cocons blanchâtres. — A. Drzewina.
Roaf (H.E.). — L'urochrome dérivé de la chlorophylle. -.-Pàlmer et ses col-
laborateurs ont montré que de nombreux pigments animaux dérivaient de la
carotine et de la xantophylle. L'auteur montre que l'urochrome, substance
acide donnant la réaction des pyrrols, dérive également d'un pigment végétal,
la chlorophylle. Willstàtter et Stoll (Untersuchungen ilber Chlorop/iyll,
1913) avaient déjà signalé cette éventualité. Le dosage de l'urochrome extrait
de l'urine par la méthode de Garrod indique une augmentation de ce pro-
duit lorsqu'on augmente l'ingestion de feuilles vertes. L'ingestion de carottes
n'augmente en rien la teneur en urochrome de l'urine. — L. Thivolle.
Tobler (Friedrich et Gertrude). — Substances colorantes et substances
de réserve dans les fruits du palmier à huile en voie de maturation. — T.
ont examiné un grand nombre de fruits d'Elais guinensis var. sempernigra
A. Chevalier et ont établi les relations existant entre la couleur et les subs-
tances de réserve. Ils ont trouvé que la couleur jaune ou orange est simul-
tanée à la présence de carotine et de substance oléagineuse, tandis que la
couleur violet-noir concorde avec la présence de l'anthocyanine en plus.
L'amidon, abondant avant la maturité, disparaît peu à peu pour être rem-
placé par l'huile. La carotine augmente avec la maturation, remplaçant aussi
peu à peu l'amidon ; sa présence est indépendante de celle de l'anthocya-
nine. Elle se propage de la base du fruit vers le haut. Enfin, l'anthocyane
apparaît d'abord au sommet du fruit et ne se forme que dans les fruits et
les parties de fruits exposées à la lumière. — H. Spinner.
3° Action des agents divers.
a, p) Agents mécaniques et physiques.
b) Foster (D. L.ïet Moyle(D. M.). — Les effetsde l'exposition àbasse tem-
pérature sur quelques propriétés physiologiques, chimiques et physiques, du
muscle d'amphibien. — Le muscle de grenouille qui a subi un certain nom-
426 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
bre d'excitations faradiques accompagnées de contractions musculaires, perd
son irritabilité si l'on prolonge l'expérience et présente un véritable phéno-
mène de fatigue. Cette fatigue n'est pas due absolument, comme on le croyait,
à une accumulation d'acide lactique dans les tissus. Le simple fait de main-
tenir des muscles à 0° pendant une semaine fait cesser l'irritabilité sans que
pour cela l'acide lactique se soit accumulé. Cette non-excitabilité ainsi
obtenue ne change rien aux propriétés chimiques du muscle ; les trauma-
tismes, la congélation, l'action de la chaleur, du toluène, du chloroforme,
restent susceptibles de développer l'acide lactique comme s'il s'agissait du mus-
cle frais. La perte d'irritabilité n'a donc comme témoin qu'un changement
dans les propriétés physiques du muscle. On peut supposer qu'il y a un
accroissement de perméabilité des membranes, ou une adsorption des ions
nécessaires à l'entretien de l'excitabilité. Ces deux phénomènes sont mis en
évidence par l'étude des propriétés osmotiques des muscles qui ont perdu
leur excitabilité sous l'action de la basse température. On peut aussi, par
l'emploi de certaines solutions, restituer en partie l'excitabilité perdue. —
L. Thivolle.
Kolkwitz (R.). — Sur la pression déterminée par la fermentation alcoo-
lique. — On sait qu'il existe dans le limon des lacs profonds des levures
qui végètent normalement sous des pressions de 30 atmosphères ; au labo-
ratoire on a pu soumettre de ces levures à des pressions de plusieurs mil-
liers d'atmosphères sans les tuer, alors que la pression propre provoquée
par le dégagement de C05 ne dépasse pas dans la règle 12 atmosphères. K.,
avec un appareil de sa construction, a déterminé à combien pouvait s'élever
cette pression de fermentation en la laissant se développer à fond. Il est
arrivé au chiffre de 60 atmosphères. Il croit qu'aune température adéquate,
il pouvait se former du CO2 liquide dans la solution nutritive.
Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas nécessaire de croire à des races
pbysiologiquement adaptées par les levures et autres microbes des limons
de nos plus profonds lacs européens. — H. Spinner.
y) Agents chimiques et organiques. (Substances chimiques, microbes,
toxines, etc.)
Teschendorf (W.). — Influence sur les vaisseaux des cations organiques ;
action sur ce phénomène des ions inorganiques. — En étudiant l'action des
bases organiques sur les vaisseaux de la grenouille d'après la méthode de
Lœw-Trendelenburg, l'auteur montre que l'acétylcholine produit la vaso-
constriction dans la solution de 1 : 1 milliard. Ensuite viennent par ordre
d'activité, lamuscarine, la nitrosacholine et la guanidine. Parmi les sels qua-
ternaires d'ammoniaque employés comme chlorure, le plus actif est le chlo-
rure de tétraméthylammonium dont l'action se place entre celles de l'acé-
tylcholine et de la muscarine; l'action du chlorure de tétraméthylammonium
se rapproche de celle de la guanidine. Le chlorure de tétrapropylammo-
nium abaisse le tonus. L'action vasoconstrictive des cations organiques étu-
diés est empêchée par les cations inorganiques bivalents — Mg, Ca, Sr, Ba. —
E. Terroine.
Finckh (E. R. O.). — Peut-on remplacer les ions chlore dans une solution
de Ringer irrigant le cœur de grenouille 'par d'autres anions ? — En 1902
Storvis a montré sur le cœur de grenouille que le chlore du NaCl de la
solution nutritive peut être remplacé par le brome ou l'iode. Trouvant ces
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 427
■expériences insuffisamment probantes, l'auteur reprend la question. Les
expériences sont faites sur le cœur isolé d'après la méthode de Straub.
Il en résulte que le cœur peut continuer à travailler quand la totalité du
chlore de la solution nutritive est remplacée par le brome. Par contre et
contrairement à ce qu'a vu Stokvis, le remplacement du chlore par l'iode est
préjudiciable pour l'activité cardiaque ; il en est de même lors du rempla-
cement de NaCI par le nitrate de soude. — E. Terroine.
Zondek(S. G.). — Sur la signification de la nature colloïdale des liquides
nutritifs pour le fonctionnement du cœur normal, fatigué ou empoisonné .
— Les expériences sont faites sur le cœur de grenouille. Comme substances
colloïdales l'auteur prend la gomme arabique, la gélatine, la gomme adra-
gante et l'amidon soluble; on ajoute ces substances à la solution de Ringer ;
la viscosité des solutions employées est celle du sang. Les expériences
montrent que l'addition d'amidon ou de gomme adragante est sans action
sur l'activité cordiaque, par contre la gélatine et la gomme arabique pro-
voquent une augmentation du tonus cardiaque. Mais cette action n'est pas
en rapport avec la nature colloïdale de la substance employée, mais avec
sa teneur en calcium. — E. Terroine.
Russ (V. K.) et Oesterlin (E.). — Sur les agglutinines végétales. —
Les expériences portent sur les graines de Soja — Glycine hispida. — On
triture les graines séchées et on les extrait avec une solution physiologique
de NaCI. Cet extrait agglutine le sang de l'homme, du lapin et du cobaye; il
est sans action sur celui du cheval, de la chèvre, du rat et de la souris. La
substance agglutinante n'est pas très sensible à la chaleur; elle supporte
sans s'affaiblir la température de 60° pendant une demi-heure ; quinze mi-
nutes à 80° l'affaiblissent sensiblement; il faut cinq minutes à 100° pour la
détruire. Elle précipite par le sulfate d'ammoniaque et l'alcool. En immuni-
sant les animaux avec un extrait actif on obtient un sérum possédant des
propriétés antiagglutinantes et précipitantes. — E. Terroine.
Samson (G.). — Modification du sang à la suite d'ingestion de sel. — Les
sujets en expériences reçoivent pendant 2 à 3 jours 0 gr. 3 de NaCI par
kilogramme; on ne leur donne pas à boire pendant les 48 heures qui sui-
vent l'administration du sel. Pendant ce temps on détermine dans le sang
capillaire l'hémoglobine, on fait la même détermination dans le sang
veineux, ainsi que celle du volume des globules et de NaCI. Les expériences
montrent que l'administration de NaCI augmente le pourcentage et la teneur
absolue du sérum en NaCI, mais ce n'est qu'une petite partie du sel qu'on re-
trouve dans le sérum, le reste passe dans les tissus. En même temps il se fait
un transport régulier de l'eau et de l'albumine qui passent des tissus dans
le sang. — E. Terroine.
Bornstein (A.) et Vogel (R.). — Influence de la pilocarpine sur la
composition du sang. — L'injection de pilocarpine à un chien provoque une
augmentation de la concentration du sang : la teneur en hémoglobine
s'élève de 10 à 40 % par rapport à sa valeur initiale ; la teneur en érythro-
cytes double, la teneur en protéiques du sérum s'élève. Toutes ces modifi-
cations résultent surtout de la rétention d'eau par l'organisme et seulement
à un degré moindre de la perte d'eau par suite de l'augmentation de
l'excrétion et de la sécrétion. La pilocarpine provoque chez le chien et chez
le lapin une hyperglycémie. L'extirpation de la rate ne modifie en rien les
428 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
phénomènes produits par l'injection de la pilocarpine ; l'atropine agit comme
antagoniste vis-à-vis de toutes les modifications du sang produites par la^
pilocarpine. — E. Terroine.
Blum (L.), Vaucher (E.) et Aubel (E.). — L'action diurétique des sels de
strontium. — Cette action est inconstante. Lorsque la diurèse se produit il
y a rétention de K et départ de Na, dans le cas contraire il y a rétention
de Na et départ de K. Le fait déjà décrit par les auteurs qu'à un départ
d'eau correspond une élimination de Na en excès et inversement, se trouve
donc confirmé. Mais, en outre, l'étude de l'action du chlorure de Sr permet
d'émettre une hypothèse pour expliquer la supériorité du Ca comme diuré-
tique : il faut considérer dans. les actions antagonistes deux modes, les actions-
de groupe s'exerçant valence contre valence, les actions individuelles s'exer-
çant métal contre métal. Une barrière infranchissable n'existe pas entre les
deux catégories de phénomènes. Le Sr agit surtout par sa valence, exer-
çant une action non spécifique sur les ions monovalents; le Ca agit surtout
de façon spécifique sur le Na (ce n'est que par l'ingestion de fortes doses-
de CaCl 2 qu'on trouve à côté de l'élimination en excès de Na, une décharge
de K). — E. Aubel.
Nemec (A.) et Kas (V.). — Influence du sélénium sur le développement
de quelques moisissures de la famille du Pénicillium. — Les expériences sont
faites avec des cultures pures de Pénicillium candidum et de Pénicillium
Boqueforti Thom. On fait la culture sur milieu de Raulin dans lequel on
remplace le saccharose par le lactose et l'acide tartrique par l'acide lactique. .
Il résulte des expériences que le sélénium, même à très faible dose, active
la croissance des moisissures, même en présence de zinc et de manganèse.
Pénicillium candidum est plus sensible que Pénicillium Boqueforti. Tant
que le sélénium agit d'une façon activante, on observe simultanément
l'augmentation des échanges minéraux, qui diminuent aussitôt que l'action
du sélénium devient toxique. On observe aussi et tant que l'action favori-
sante du sélénium se prolonge, la diminution de la quantité d'acide phos-
phorique dans les cendres; aussitôt que l'action du sélénium devient toxique,
la teneur des cendres en acide phosphorique augmente. — E. Terroine.
Hofvendahl (A.). — Sur le moyen de combattre faction toxique de la co-
caïne. — En expérimentant sur des chiens, des lapins et des chats, l'auteur
montre que l'intoxication par la cocaïne provoque des convulsions telles que
la mort survient comme conséquence de l'asphyxie. Pour combattre l'action
toxique de la cocaïne, il faut employer des antispasmodiques: hydrate de
chloral, véronal. La dose mortelle de la cocaïne est deOgr. 03 par kilogramme
pour le chien; l'injection sous-cutanée de 0 gr. 1 de véronal par kilogramme
empêche l'action de la dose mortelle de cocaïne. L'action du véronal est
d'autant plus rapide que l'absorption est plus intense; il est recommandé
de faire une injection intraveineuse si l'intoxication par la cocaïne est pro-
noncée. — E. Terroine.
Erdstein (F.) et Fûrth (L.). — Action des métaux sur la toxine. —
A la suite de Baumgarten et Luger, les auteurs étudient l'action du cuivre
et de l'argent sur la toxine. La toxine tétanique sèche est dissoute dans
l'eau; une partie sert telle quelle, dans l'autre portion on plonge pour des
temps différents une spirale de cuivre ou d'argent. Ensuite on recherche
la toxicité comparée des deux solutions pour la souris blanche. Les expé-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 429
riences montrent qu'un contact de 24 heures de la toxine avec le cuivre
l'affaiblit beaucoup; la souris supporte sans inconvénient une dose préala-
blement huit fois mortelle de toxine. Par contre l'argent n'agit que fort peu
sur la toxine; après 4 à 8 jours de contact' la toxine provoque des convul-
sions au bout de 48 heures et l'animal meurt après 100 lieures. Le cuivre
n'agit pas d'une façon élective sur le groupe toxophore, mais produit une
destruction totale de la toxine. — E. Terroine.
Luger (A.). — Sur l'hémolyse par la quinine. — L'auteur confirme tout
d'abord les résultats de Rusznyak, à savoir : les globules rouges ayant subi
l'action préalable de la quinine ont une diminution de la résistance vis-à-
vis des acides et une augmentation de la résistance vis-à-vis des alcalis et.
d'autre part, la quinine empêche l'hémolyse des globules frais par les acides
et accélère celle produite par les alcalis. En étudiant l'hémolyse des glo-
bules provoquée par la quinine, l'auteur note l'action accélérante qu'exerce
le chlorure de sodium. Les globules rouges ayant subi l'action préalable
de la quinine, montrent en présence de NaCl une diminution de la résis-
tance vis-à-vis de l'eau et une augmentation vis-à-vis de la saponine. —
E. Terroine.
Pentimalli (F.). — Eludes sur l'intoxication protéique. Comportement de
la température du corps. — L'introduction dans une veine de protéines hété-
rogènes provoque constamment une augmentation de la température. A
partir de la quatrième injection, la température du corps baisse et appa-
raissent les symptômes du shock anaphylactique. Quand cette période
d'hypersensibilité des centres thermorégulateurs est passée, l'introduction
parentérale de la protéine hétérogène est beaucoup moins toxique, mais
provoque toujours une augmentation de température. L'auteur en conclut
que l'introduction de protéines hétérogènes ne produit pas l'immunisation
des centres vasomoteurs. — A. Roncato.
Mendeleeff (P.). — Rapport entre les propriétés cytotoxiques et anaphylo-
ioxiques des sérums et leur teneur en ions H libres. — La préparation du sérum
anaphylotoxique par la méthode de Bordet augmente la teneur en ions H
du sérum ; une seconde addition de gélose amène le sérum vers le point
isoélectrique des protéines; une troisième addition ramène le sérum vers
son acidité normale. 11 y a parallélisme étroit entre ces diverses fractions
de sérum et leur activité anaphylotoxique. L'injection du sérum une fois
gélose dans le sang d'un animal correspond à un deuxième gélosage, ame-
nant tout ou parties des protéines au point isoélectrique correspondant à
leur précipitation. — E. Aubel.
Metalnikow (S.). — La mort stérile des Chenilles infectées. — Des che-
nilles de Galleria melonella ayant reçu une petite dose de Vibrion cholérique
très virulent meurent de septicémie; leur sang et tous les organes internes
sont envahis par des Vibrions. Au contraire, quand la Chenille est contami-
née avec une culture peu virulente, en forte dose, les Vibrions d'abord se
transforment en granules (phénomène de Pfeiffer); une dizaine d'heures
après, tous les Vibrions sont bactériolysés et digérés par les phagocytes.
La Chenille n'en succombe pas moins, au moment où son corps se trouve
entièrement débarrassé des Vibrions. Après une injection de Sarcines, peu
virulentes pour les Chenilles, le phénomène est le même : toutes les Sar-
dines sont englobées par des phagocytes et digérées, et c'est peu après que
l'année biologique. 29
430 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
son sang est redevenu stérile que la Chenille meurt. Avec des Staphyloco-
ques, on assiste encore à une « victoire à la Pyrrhus ». L'animal meurt,
après la victoire, d'épuisement physiologique, auquel peuvent concourir les
toxines des microbes. — A. Drzewina.
Raistrick (H.) et Clark (A. B.). — Etude sur le pouvoir cycloclaslique
des bactéries. — 2e partie. Elude quantitative de la décomposition aérobie du
tryptophane et de la tyrosine par les bactéries. — Dans un milieu minéral
convenable (Koser et Rettger) exempt de source carbonée, on dissout
"2 grammes °/00 de tryptophane et l'on cultive le B. fluorescens, le B. pyocya-
nique, le B. prodig iosus et le B. proteus vulgaris. Une deuxième série de
milieux de cultures comporte en plus de la glycérine. On observe dans tous
les cas attaque des deux chaînes latérales et, sauf avec le B. proteus vulg.,
attaque de la chaîne indoxylique, assez rapide dans les cas du pyocyanique et
du fluorescens. Cette attaque donne naissance à de l'ammoniaque libre seule-
ment en l'absence de glycérine. En présence de cet hydrate de carbone on
observe l'effet d' « épargne des protéines » signalé par Kendall et ses
collègues. Les auteurs signalent le danger qu'il y a à considérer l'apparition
d'ammoniaque comme seul indice d'attaque de l'amino-acide. Il faut suivre
quantitativement celui-ci ; on s'aperçoit alors que si l'azote libérable en excès
rencontre un excès de carbone libérable (ici dans le cas des milieux glycé-
rines), il y a synthèse et le chiffre d'azote synthétisé augmente; en l'absence
d'hydrates de carbone c'est l'azote ammoniacal qui prédomine. Décompo-
sition de la tyrosine : mêmes observations que pour le tryptophane, a
présence d'ammoniaque libre coïncide avec la faible teneur du milieu en
Az synthétisé et dans les cultures glycérinées absence totale d'Am libre,
chiffre élevé d'Az synthétisé. Ici, il y a disparition du noyau phénolique
soit par rupture de la chaîne benzénique, soit par disparition de l'oxhydrile
phénolique. Signalé un B. pyocyanique isolé par Traetta-Mosca, qui aurait
permis d'isoler de l'acide benzoïque. — L. Thivolle.
Morgan (G. T.) et Cooper (E. A.). — L'action bactéricide des quinones
et des substances qui leur sont reliées. — Certains faits ont suggéré à Tha-
limer et Palmier (Journ. Infect, dis., 1921, t. IX, p. 72) l'idée que les quinones
pouvaient être de puissants germicides, la benzoquinone étant bien supé-
rieure quant à cet effet au phénol, crésol, hydroquinone et substances analo-
gues. Une étude plus approfondie des phénomènes par les auteurs montre que :
si l'on ajoute des protéines à une solution de p. benzoquinone, ce produit dis-
paraît lentement, l'équilibre n'étant pas atteint après plusieurs semaines.
La p. benzoquinone semble réagir sur les protéines comme un peroxyde,,
les phénols n'agissant que comme simples précipitants. Outre cela, la
benzoquinone peut aussi agir comme une cétone sur les protéines avec
formation d'un produit de condensation, comme le fait la formaldéhyde. La
benzoquinone a un pouvoir bactéricide qui est 80 ou 100 fois plus efficace
que celui du phénol ou de l'ydroquinone agissant sur le bacillle typhique.
Le pouvoir bactéricide des quinones diminue dans la série des homologues
d'ordres plus élevés, au contraire des phénols, des alcools et des aminés. Les
cétones de la série grasse sont beaucoup moins actives que la benzoquinone
ou même simplement le phénol ou la formaldéhyde. L'acétylacétone existe
sous deux formes tautomères, cétonique et énolique, ce qui permet de voir
qu'une cétone agissant sous la forme énolique a un pouvoir bactéricide
beaucoup moindre que celui d'une cétone qui comme la benzoquinone peut
agir sous la forme peroxyde. D'autres expériences doivent être faites sur le
PHYSIOLOGIE GENERALE. 431
mécanisme de cette action bactéricide, mais il apparaît déjà comme une
propriété de la fonction peroxyde naissante, agissant sur certains consti-
tuant sprotéiques du protoplasme. — L. Thivolle.
CardotiH.) et Laugien H. >. — Action des fortes concentrations salinessur
le bacille lactique. — SO'Na2 en fortes concentrations produit une diminution
de l'activité de la souche (il y a là un procédé d'atténuation (pie l'on pourrait
étendre aux microbes pathogènes). Cette diminution d'activité est passagère et
ne s'observe plus avec les cultures petites filles. La sensibilité des bacilles
lactiques aux fortes concentrations salines est très différente suivant qu'on
s'adresse à des bacilles à l'état de vie ralentie ou en pleine activité. La sen-
sibilité est beaucoup plus grande dans ce dernier cas. — E. Aubel.
Bernatsky (J.). — Peroxyde et sulfate de cuivre contre V Oïdium. —
Peroxyde et sulfate de cuivre, utilisés d'ordinaire contre le mildiou, sont
actifs aussi contre l'oïdium. Expériences sur l'oïdium de la citrouille, mon-
trant l'emploi des solutions préférable à celui du soufre. Leur action contre
les champignons épiphytes est donc comparable à celle qu'ils ont contre les
endophytes. — Plantefol.
Stumper (Robert). — Nouvelles observations sur le venin des Fourmis. —
La concentration de l'acide formique dans le venin des Fourmis n'est pas
constante : elle varie, chez Formica ru fa, de 21 à 71 %. Il est fort probable
que l'état de sécheresse et d'humidité intervient; la température joue égale-
ment un certain rôle, et même la formation d'acide formique suit la règle
de van't Hoff (Q^0 = 2,16). La présence de H.COOH est constante chez
les Camponotinae, alors que les Myrmicinae et les Dolichoderinae n'en sé-
crètent pratiquement pas. L'acide formique du venin des Camponotinae a
deux actions distinctes : une action corrosive, due aux cations H + de H.COOH,
et une action toxique proprement dite, liée probablement à Fanion. Quant
aux espèces où l'acide formique fait défaut, mais dont le venin est toxique,
il s'agit des toxines analogues à celles des Serpents ou Scorpions. —
A. Drzewina.
ô) Tropismes.
Metzner (P.). — Contribution à la connaissance des phénomènes photo-
dynamiques : le phototropisme chez le Paramaecium caudatum. — Les para-
mécies ainsi que d'autres infusoires peu sensibles à la lumière deviennent
très sensibles en présence d'érythrosine ou d'éosine. Il suffit d'une goutte
d'une solution d'érythrosine à 1 : 3000 pour pouvoir observer des mouve-
ments phototropiques positifs et négatifs. Une forte intensité de la lumière
provoque la mort des infusoires. Le maximum d'action obtenu est en rapport
avec le maximum d'absorption du colorant par les cellules. — E. Terroine.
Walter (H.). — Oscillations de la croissance et courbures hydrotropiques
chez le Phycomyces nitens. Essai d'une analyse de l'excitation. — Les recher-
ches de Blaauw sur les réactions de croissance des sporanges du P. n. à un
changement de l'éclairement, lui ont permis d'établir que le passage de
l'équilibre qui caractérise le premier état à celui du second état s'effectue
avec des oscillations : la courbe de croissance est analogue à la courbe
d'amortissement des vibrations d'une lame, par exemple. W. fait l'hypo-
thèse que cette réaction est caractéristique, non uas de l'excitant employé
432 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
par Blaauw (lumière), mais de la plante elle-même; celle-ci posséderait la
propriété de réaliser de telles oscillations d'amortissement quand une exci-
tation agissant sur la croissance la fait sortir de son état d'équilibre. Il
emploie comme excitant à comparer à la lumière, un changement brusque
de l'humidité de l'air. Les sporanges en expérience sont placés sous une
cloche traversée par un courant d'air régulier de degré hygrométrique
connu, chargé d'humidité au travers d'une colonne de ponce humide ou
desséché sur du Cat'l2. La mesure jde la croissance du sporange est obtenue
par lectures au microscope horizontal. Une augmentation de l'humidité
détermine une augmentation de la croissance : la courbe de croissance,
partant d'une croissance uniforme, s'élève vers un maximum, puis s'abaisse
vers un minimum, et, après des oscillations renouvelées, parvient à un
nouvel équilibre. Une diminution de l'humidité produit les phénomènes
inverses : diminution finale de l'intensité de croissance; réaction de pas-
sage oscillatoire avec courbe débutant par un minimum. Ce type de réac-
tion normal comporte des exceptions, qui dépendent des conditions de nu-
trition. Tandis que, normalement, l'optimum d'humidité, pour la crois-
sance, est de 100 9e, dans ces cas anormaux, l'optimum correspond à une
valeur bien inférieure : une augmentation de l'humidité au delà de cet opti-
mum, est suivie d'une diminution de la croissance. Il existe toutes les
transitions entre ces cas extrêmes et le cas normal. — W. étudie ensuite
l'action unilatérale de l'humidité. Elle produit parfois, mais de façon irré-
gulière, des courbures hydrotropiques. A cet égard, la réceptivité de P. h.
est très faible : 10 % environ des sporanges réagissent par des courbures
généralement négatives quand on approche un papier mouillé. En plus des
courbures, mais beaucoup plus régulièrement, l'action unilatérale de l'hu-
midité détermine la réaction de croissance précédemment étudiée. C'est la
différence de réaction des deux faces inégalement excitées qui occasionne la
courbure: celle-ci ne nécessite qu'une très faible différence de croissance;
mais les faits sont beaucoup moins nets pour l'action de l'humidité que pour
celle de la lumière étudiée par Blaauw. — Suit une discussion de ces résul-
tats : W. montre que dans la série des équilibres dynamiques qui corres-
pondent d'un côté à la disparition d'aliments, de l'autre à la formation de
matière vivante (croissance), la modification des facteurs externes ne peut
que déplacer l'équilibre dans un sens, et non faire apparaître un phénomènei
oscillatoire; l'oscillation résulte du conflit de deux facteurs antagonistes :
c'est parce qu'elle serait limitée par la respiration dans l'utilisation des
matériaux énergétiques, que la croissance prendrait les caractères décrits.
Nutrition d'une part, croissance et respiration d'autre part, voilà trois ordres
de faits étroitement liés. En les considérant simultanément, on peut expli-
quer les contradictions apparentes des résultats expérimentaux. — Plan-
tefol.
Lundegardh (H.). — A propos de la théorie de la perception phototro-
pique. — L. s'est attaché à résoudre le problème : * direction de la lumière
ou déviation de la lumière ». Comme d'habitude, il a opéré sur des coléop-
tiles d'Avena. Des expériences faites avec des éclairages tangentiels ou ver-
ticalement unilatéraux lui permettent d'affirmer la caducité des théories de
Buder et de Blaauw. C'est la direction seule de la lumière qui agit comme
moment phototropique. — H. Spinner.
e) P/iagocytose.
■a) Dehorne (Armand). — Histolyse et Phagocytose musculaires dans le
L'HÉRÉDITÉ. 433
coelome des Xéréides à maturité sexuelle. — On trouve en liberté dans le
coelome des individus à maturité sexuelle des fuseaux de nature manifeste-
ment musculaire. Des fuseaux analogues, mais de plus petite taille, se
rencontrent à l'intérieur des leucocytes. Ces derniers ne paraissent pas
intervenir dans la fragmentation sarcolytique des libres; c'est seulement
quand celle-ci s'est produite, pour des raisons et par un mécanisme encore
inconnus, que les leucocytes viennent phagocyter les débris fuselés. Les
éléocytes à cristalloïdes de Romieu ne seraient pas autre chose que des
leucocytes âgés à l'intérieur desquels les fibres phagocytées se sont disso-
ciées et] résolues en fragments plus ou moins rhombiques; le terme de
« cristalloïdes » appliqué à ces inclusions est basé sur une interprétation
erronée. Il est intéressant de rapprocher ces phénomènes d'histolyse mus-
culaire dans le coelome des Néréides à ceux qui se passent dans la cavité
générale des larves et des nymphes d'Insectes. — A. Drzewina.
b) Dehorne (Armand). — Sur la formation de fuseaux myolytiques et sur
leur phagocytose dans le coelome de Lipobranchus intermedius de Saint-Joseph.
— Chez un Lipobranchus recueilli dans des conditions de vie défavorables,
les fibres musculaires lisses altérées se sont tronçonnées en fragments fuselés,
réguliers, striés dans le sens de la longueur. Ces sarcolytes fuselés rappel-
lent de près les corps en fuseaux rencontrés dans le coelome des Néréides à.
maturité sexuelle. — A. Drzewina.
Ii'Iiéré«lilc
Lehmann (E.). — Ueber die Yererbungsweise der pentasepalen Zwischen-
rassen von Veronica Tourne fort H. (Zeits. f. Bot., XIII, 481-511, 1921.) [433
Renner (Otto) und Kupper (Walter). — Artkreuzungen in der Gattung
Epilobium. (Rev. d. deutsch. bot. Gesell., XXXIX, 201-206, 1921.) [434
c 8) Hérédité dans le croisement.
Lehmann (E.). — Sur le mode d'hérédité des races intermédiaires de
Veronica Tourne for lit '. — Etude des rapports de dominance des caractères
tétrasépale et pentasépale. Expériences sur plusieurs sous-espèces de V. T.
— Subsp. Corrensiana, presque uniquement tétrasépale; la valeur moyenne
du pourcentage de pentasépalie est M = 1,40; la déviation est faible
a = 0,95; la race est constante depuis 11 générations. — Subsp. Ascher-
soniana, pentasépalie variable; L. en obtient deux races, de pureté encore
problématique, l'une à pentasépalie très marquée Y. A. (II), l'autre à penta-
sépalie faible Y. A. (X). — Subsp. tubingensis, presque purement penta-
sépale et très constante (M = 94.63; a = 3.84). — Croisements Y. C. X
Y. A. (H) (suivi jusqu'en F6) et V. C. X V. t. (suivi jusqu'en F., seulement!.
En F,, le caractère pentasépale est dominant ; en F-., les plantes présentent
des pourcentages de pentasépalie variant de 0 à 100; mais les hauts pour-
centages l'emportent; dans les générations suivantes, les pourcentages de
434 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
pentasépalie sont très variables, sans mise en évidence d'aucune loi : ils
augmentent ou décroissent sans règle d'une génération à la suivante ; dans
une même génération, ils oscillent (entre 23 et 84 °/0 p. ex.) pour les
familles issues des plantes d'une même famille. Ainsi, la disjonction ne se
produit pas suivant le mode monohybride. — De plus, la déviation (a) croît
de P. a F, et F». : dans la nature, les processus d'hybridation doivent donc
participer à l'apparition des races pentasépales intermédiaires. — A noter
que c'est au cours de la disjonction consécutive au croisement Y. C. X
V. A. {H) qu'apparaît, à partir de F4', V. t. — Croisement V. t. X V. A. (A'.).
— Le caractère tétrasépale est ici dominant (en F4 : 15,1; en F- : 8,6). Le
croisement suivi jusqu'en Fs seulement, vérifie jusqu'à ce point les résultats
des croisements précédents, relatifs à la nature des races intermédiaires. —
D'autres types de croisements n'apportent pas de faits nouveaux. — En
rapprochant les deux groupes d'expériences, on voit que les caractères
pentasépale et tétrasépale sont tour à tour dominants, et que, pour tous
deux, la dominance n'est pas totale. — Discussion théorique : L. montre
que, avec parents homozygotes, à pourcentage fixe de pentasépalie, les
combinaisons diverses de facteurs, dues au croisement, puis à la pollinisa-
tion directe expliqueraient une fluctuation un peu analogue à celle qui se
produit. Celle-ci serait encore accentuée, d'une part, si les parents sont
hétérozygotes, et d'autre part, du fait de l'impossibilité d'étudier toute la
descendance. Mais, comme on l'a vu, le mode monohybride ne convient pas,
ici. Inutilité du recours à la polymérie des gênes ainsi qu'aux considérations
sur la position des facteurs de pentasépalie dans les chromosomes. — Plus
suggestifs sont les rapprochements avec les recherches embryogéniques de
Fischer : dans le genre V., il existe pour le sépale 5 des types de dévelop-
pement divers, aussi bien pour la date de-son apparition par rapport aux
autres sépales que pour la taille qu'il atteint. C'est ainsi, par exemple, que
V. friiticans comporte deux races : l'une a un sépale 5 relativement gros, de
formation très tardive ; celui de l'autre se développe très tôt, mais demeure
très petit. D'ordinaire, la taille adulte est en relation avec la date du début
de développement. Ceci laisse entendre qu'ici, moment du développement
et taille sont influencés par différents facteurs dont la combinaison variable
explique les faits observés. Le rapprochement s'impose avec la dominance
variable de la pentasépalie. Le passage de la tétrasépalie à la pentasépalie
apparaît comme un processus très complexe, le sépale 5 des diverses
espèces et races n'étant pas toujours morphologiquement équivalent. —
Plantefol.
Rentier (Otto) et Kupper (Walter). — Hybridations d'espèces du genre
Epilobium. — Dès 1917 et concurremment avec E. Lehmann, R. et K. ont
commencé à hybrider des Épilobes, pensant y trouver les caractéristiques
des hybrides d'OEnothères. Tout d'abord ils ont constaté que des croisements
réciproques de deux espèces <Y Epilobium donnent d'habitude des métis dif-
férents. Ce résultat ne serait dû qu'à des influences plasmiques, sans qu'on
puisse spécifier si elles sont cytoplasmiques ou plastidiennes. Dans les croi-
sements E. parviflorum X roseum et E. roseum X parviflorum, les combi-
naisons nucléaires sont identiques, puisque les parents sont des homozygotes
et pourtant il y a des différences appréciables. Ainsi, les hybrides à! E. par-
viflorum à tige droite avec des espèces à tige penchée au sommet {E. mon-
tantum, E. roseum, E. palustre) penchent davantage quand E. parviflorum
est père. C'est aussi le caractère maternel qui domine dans les feuilles.
Quant aux pétales, p X r se trouve entre les parents, mais p X »', en a de
VARIATION. 435
plus petits encore que roseum. Les hybrides de E. parvi/lorum Q ont dans
la règle du pollen stérile, ce qui provient sans doute du- fait que le plasma
de parviflorwn n'est pas un substrat favorable aux noyaux des autres espè-
ces. Au contraire, les noyaux parviflorwn s'adaptent mieux au plasma rnon-
tanum ou roseum, c'est pourquoi les pétales se développent normalement
ainsi que le pollen. La stérilité pollinique a empêché R. et K. d'obtenir
facilement la génération F.j. Ils ont préféré des croisements avec la lignée
pure. E {hirsutum X palustre) X hirsutum a donné une variété incroyable de
formes soit du type hirsutum, soit du type F,, soit d'individus « extrava-
gants ». E (hirsutum X palustre) X palustre a conduit aux mêmes résultats.
Les expériences faites jusqu'ici font donc voir que lors des hybridations
d'Epilobium, s'opèrent presque toujours des disjonctions mendéliennes et
qu'il n'apparaît aucune des anomalies hétérozygotiques qu'on constate chez
les Œnothera. — H. Spinner.
La variation
Bioret (G.). — Les Graphidées covticoles. Etude anatomique et biologi-
que. (Ann. Se. Nat., Bot., sér. 10, IV, 1-71, 1921.) [437
Jeannel (René'. — La variation des pièces copulatrices chez les Coléop-
tères. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 324, 1922.) [435
Mercier (L.). — Contribution à l'étude de la régression d'un organe :
les muscles vibrateurs du vol d'Apterina pedestris Meiq . pendant la nym-
phose. (C. R*. Ac. Se, CLXXIV, 637, 1922.) [437
Oberthur (Ch.) et Houlbert (C). — Convergence ou variation parallèle
dans le genre Halimede (Lepidopt. Satyridae). (C. R. Ac. Se, CLXXIV,
704, 1922.) [436
Pellegrin (Jacques). — Sur un nouveau poisson aveugle des eaux
douces de V 'Afrique occidentale. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 884, 1922.) [437
Polimanti (O.). — Influenza dell' « habitat » sul ritmo respiratorio
neipesci. (Riv. Biol., II, 192, 1920.) v [436
Pruvot (Mme A.). — Sur un type nouveau et remarquable de Gymnosomes
[Laginiopsis n. g.). (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 696, 1922.) [436
b) Formes de la variation.
Jeannel (René). — La variation des pièces copulatrices chez les Coléop-
tères. — L'organe copulateur mâle des Coléoptères comporte toujours un
tube impair évaginable armé de pièces chitineuses compliquées. Cette
armature chitineuse est variable à l'infini , mais, dans chaque espèce, la
forme des pièces chitineuses offre une fixité absolue. D'autre part, chez des
espèces diversement adaptées, mais présentant des caractères de filiation
communs, on observe le même type de pièces copulatrices du « sac interne ».
Les variations de ces pièces paraissent s'être faites de façon brusque et en tout
sens; on n'arrive pas à établir des séries orthogénétiques. Il en est autre-
436 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ment des variations dans la forme extérieure de l'oedéagus qui, elles,,
donnent de très beaux exemples d'orthogénèse. J. admet que la variation
de l'armature du sac interne est primitive, alors que les variations dans la
forme du corps et des appendices sont secondaires. Les caractères des pièces
copulatrices du sac interne ont donc une grande importance taxonomique.
Or, les classifications des Coléoptères actuellement en vigueur n'en tiennent
aucun compte. Très fréquemment, des espèces bien séparées par de grandes
différences de structure des pièces copulatrices sont confondues à cause de
ressemblances extérieures trompeuses. D'après J., seuls les caractères tirés
de l'armature du sac interne permettent de bien définir les genres, et seuls
ils permettent d'étabir correctement les relations phylogéniques. — A. Drze-
WINA.
i) Cas remarquables.
Pruvot (Mme A.). — Sur un type nouveau et remarquable de Gymnosomes
yLaginiopsis, n. g.). — Description d'un Gastéropode Gymnosome nouveau
de la région des Açores, remarquable par son évolution aberrante, et qui
ne trouve pas de place dans aucune des familles déjà existantes. Ce Gym-
nosome est conformé normalement au point de vue de la forme extérieure
et de la plupart des organes internes. Mais, contrairement aux autres Gym-
nosomes, caractérisés en général par le développement considérable des
parties buccales, Laginiopsis triloba (n. g. n., sp.) n'offre ni bulbe buccal, ni
glandes salivaires, ni sacs à crochets, ni bras à ventouses, ni radula. Les
anomalies de son tube digestif ont leur répercussion sur le système ner-
veux. L'auteur propose une nouvelle classification des Gymnosomes basée
sur le développement et la conformation des organes buccaux. — A. Drze-
\vlv\.
c) Causes de la variation.
a) Variations parallèles. Qrthogénèse.
Oberthûr (Ch.) et Houlbert (C). — Convergence ou variation parallèle
dans le genre Ilalimede (Lêpidopt. Satyridae). — Chez Ralimede asiatica des
régions sud-occidentales de la Chine, on peut disposer les différents indi-
vidus suivant une série où le dessin de l'aile inférieure se présente avec une
complication graduelle des lignes transversales. Dans Y Halimede Menetriesi,
de la Sibérie orientale ou de la Mandchourie, le dessin des ailes inférieures
offre également une complication croissante. Les deux schémas de variations
dont l'amplitude est ici bien nette, sont parallèles et concordants. On les
retrouve chez Arge, Melanargia et Parce. Il y aurait là une loi biologique,
générale que les auteurs se proposent d'étudier. — A. Drzewina.
y) Influence du milieu et du mode d'existence.
Polimanti (O.). — L'influence de f« habitat » sur le rythme respiratoire
des poissons. — L'auteur avait déjà démontré que les poissons benthoniques
possèdent plus de graisse que les nectoniques, et que ces derniers suppor-
tent la vie dans l'air 3,47 heures, tandis que les nectoniques meurent après
0,25 heure. Pour en étudier le rythme respiratoire, il divise les poissons
en : A. ceux qui vivent sur le fond, sur le sable, parmi les algues; B. ceux
qui vivent près des bords de la mer, qui ne s'éloignent pas beaucoup du
~
L'ORIGINE DES ESPECES. 437
fond ni de l'endroit où ils vivent habituellement, et C. ceux qui sont tou-
jours en mouvement (nomades) et qui vivent d'une façon pélagique. En
tenant compte de la grandeur de leur corps, l'auteur trouve que les A. res-
pirent 42 fois, les B. 75 fois, et les C. 107 fois par minute. — C. Foa.
Pellegrin (Jacques). — Sur un nouveau Poisson aveugle des eaux douces
de l'Afrique occidentale. — L'échantillon unique capturé dans un petit
ruisseau près de Monrovia mesure 233 mm. de longueur; il s'agit d'un
genre nouveau de la famille des Synbranchidés, le Typhlosynbranchus
Boueti. L'appareil branchial externe présente un orifice médian unique
extrêmement réduit, ovalaire. L'origine de la cécité de ce Poisson serait
à chercher dans ses habitudes limicoles; il passe une grande partie de son
existence dans la vase, et ne sort peut-être que la nuit à la recherche de
la nourriture. C'est le deuxième Poisson aveugle africain connu. — A. Drze-
W'INA.
Mercier (L.). — Contribution à l'étude de la régression d'un organe : les
muscles vibrateurs du vol d'Apterina pedeslris Meig. pendant la nymphose.
— Chez l'imago d'Apterina pedestris les muscles vibrateurs du vol n'existent
pas. L'auteur admet que leur disparition est due à une mutation, et non
pas aux effets héréditaires et cumulatifs du non-usage. En effet, la régres-
sion ne parait pas s'être effectuée de façon régulière et progressive. Chez
les nymphes d'.4. pedestris, tantôt on ne rencontre point d'ébauches des
muscles vibrateurs du vol, tantôt on en voit de très nettes et disposées de
la même façon que chez Borborus equinus, espèce affine à ailes normale-
ment développées; entre ces deux cas extrêmes, on note des aspects inter-
médiaires. De toutes façons, ces ébauches ne dépassent jamais un certain
stade, et on n'en trouve plus trace à l'éclosion. — A. Orzewina.
Bioret (G.). — Les Graphidées corticoles. Étude anatomique et biologique.
— Cette étude des Graphidées a été faite avec le souci de rechercher les
raisons anatomiqués ou biologiques des caractères extérieurs du thalle et
les relations de son anatomie fine avec la structure du substratum; aussi
présente-t-elle sous une forme intéressante de nombreux faits relatifs à
l'anatomie et à la biologie de ces Lichens. Elle explique en particulier la
forme du thalle, sa couleur, ses limites, la forme de ses fructifications,.
L'auteur fait l'étude anatomique du thalle de plusieurs espèces et montre
les relations qui existent entre les différentes structures observées et, d'autre
part, l'âge du thalle et la structure anatomique du substratum. Par suite de
ces relations, un certain nombre d'espèces de Graphidées ne sont que des
formes évolutionnelles ou stationnelles; les recherches de l'ordre de celles
qui sont exposées ici sont de nature à amener une simplification de la systé-
matique fondée par les anciens lichénographes. — F. Moreau.
L'origine des espèces
Bodenheimer (F.). — Zur Kenntnis der Chrysanthemen-Wanzen, sowie der
(lurch sie hervorgeru/ene Gallbildung. (Zeitschr. f. Pflanzenkr., XXXI,
97-100, 1921.) [442
438 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Drzewina (Anna) et Bonn (Georges). — Sur des phénomènes cTauto-des-
truction et d 'auto-agglutination chez les Convoluta. (C. R. Ac.Sc, CLXXIY,
330, 1922.) [440
Goetsch (Wilhelm). — Braune Hydra viridis L. (Zool. Anz., LV, 36-40,
1922.) [439
Gravier (Ch. J.). — Sur les relations du Crustacë et de l'Eponge chez les
Cirripèdes spongicoles. (C. R. Ac. Se, CLXX1V, 830, 1922.) [441
Harington (C. R.). — A note on the physiology of the Shipworm (Teredo
Norvegica). (Biochem Journ., 736-741, 1921.) ' [440
■a) Heikertinger (Franz). — Welehen Quellen entspringen die biologischen
Trachthypothesen? IL A. B.- Wallaee. (Zool. Anz., LIV, 30-38, 1922.) [44:5
b) Welehen Quellen entspringen die biologischen Trachthypothesen ? III .
A. B. Mallace (die Warntracht hypothèse). (Zool. Anz., LIV, 39-47, 1922.)
[443
Heinricher (E.). — Misteltraqer im Botanischen Garten zu Innsbruck. (Ber.
d. deutsch. bot. Ges., XXXIX, 291-295, 1921.) [Liste de 36 sup-
ports de Viscum avec quelques remarques biologiques. — H. Spinner
Iungmann(W.). — Beobachtungen iiber die Entfaltung und die Bewegung
der Lippe von Masdevallia muscosa Behbf. (Ber. d. deutsch. bot. Ges.,
XXXIX, 296-301, 2fig., 1921.) [440
Lameere (Aug.). — Sur la nervation alaire des Insectes. (Bull. CI. d. Se.
Acad. roy. Belg. [5], VIII, 138-149, 1922.) [444
Moreau (F.). — Bêcher ches sur les Lichens de la famille des Stictacées. (Ami.
Se nat., Bot., ser. X, III, 297-376, 1921.) [441
Morstatt (H.). — Zur Ausbildung fur den Pflanzensclmtzdienst. (Zeitschr.
f. Pflanzenkr., XXXI, 89-94, 1921.)
[Vues théoriques sur la phytopathologie, son
évolution, les connaissances à exiger du phytopathologiste. — Plantefol
Rabaud (Etienne). — Le contraste entre le régime alimentaire des larves'
et celui des adultes chez divers Insectes. (Bull. biol. Ff. et Belg., LVI, 230-
243, 1922.) [439
Roubaud (E.). — Sommeil d'hiver cédant à l'hiver chez les larves et nymphes
de Muscides. (C. R. Ac. Se, CLXX1V, 264, 1922.) [439
•a) Thompson (W.-R.). — Théorie de l'action des parasites entomophages.
Les formules mathématiques du parasitisme cyclique. (C. R. Ac. Se, CLXXIV,
1201, 1922.) [442
b) Etude mathématique de Vaction des parasites entomophages. Durée
du cycle parasitaire et accroissement de la proportion d'hôtes parasités.
(Ibid., 1433.) [Ibid.
Uphof (J. C. Th.). — Eine neue Krankheit von Cephalanthus occidentalis L.
(Zeitschr. f. Pflanzenkr., XXXI, 100-108, 1 fig., 1921.) [442
Werth (E.). — Phànologie und Pflanzenschutz. (Zeitsch. f. Pflanzenkr., XXXI,
81-89,1921.; 1 440
ORIGINE DES ESPÈCES. 439
c) Adaptations.
— Adaptations particulières. Symbiose. Parasitisme. LOvoration protectrice.
Roubaud (E.). — Sommeil d'hiver cédant à l'hiver chez les larves et nym-
phes de Muscides. — L'hibernation, larvaire ou nymphale, n'est pas liée au
•simple ralentissement de l'activité métabolique sous l'influence du froid. On
peut distinguer chez les Muscides à plusieurs générations annuelles, deux
types différents : 1° Les espèces homodynames (Mouche domestique, Droso-
phile, Stomoxe, etc.), chez lesquelles le froid peut provoquer à tous les
stades du développement un arrêt momentané de l'activité biologique ; quand
la température est favorable, les générations se succèdent indéfiniment, été
comme hiver. 2° Les espèces hè térodynames (Mouche verte, Anthomyide, Sar-
cophaga, etc.) : à des générations à évolution rapide succède une généra-
tion présentant une période d'inertie obligatoire ou diapause. La diapause
peut coïncider avec l'hiver, mais elle n'est pas provoquée par le froid. Les
larves hivernantes placées à l'étuve ne se transforment point; au contraire,
une exposition prolongée à basse température rompt la diapause, l'évolution
reprend mais avec un temps perdu plus ou moins considérable. Le froid ap-
paraît donc ici comme un facteur réactivant indispensable à la vie de l'es-
pèce; il faut l'hiver pour faire cesser le sommeil d'hiver. — A. Drzeyvina.
Gœtsch (Wilhelm). — Hydra viridis brunes. — La coloration verte des
Hydra viridis (appelées maintenant Chlorhydra viridissima) est due, comme
l'on sait, à la présence de Chlorelles symbiotes pouvant passer dans les
œufs; on n'a obtenu que deux fois des exemplaires exempts d'Algues, une
fois en maintenant les H. dans une solution étendue de glycérine (Withney),
une autre fois en élevant à l'obscurité des animaux ayant de très jeunes
ovaires (Hadzi). L'auteur a observé une disparition presque totale des Algues
en faisant vivre les H. à l'obscurité, dans une eau froide, très pauvre en cal-
caire; les Chlorelles, qui ont persisté quelque temps dans le pied et la tète,
ne se rencontrent plus au bout de trois mois qu'en très petite quantité à la
base des tentacules ; ces //. ont donné des œufs exempts totalement d'Algues,
et, par bourgeonnement, des individus qui, maintenus à l'obscurité, ont
donné des bourgeons blancs sans Algues. Les H. privées de leurs symbiotes
sont très délicates et supportent mal la privation de nourriture. — A rappro-
cher des expériences analogues de l'auteur sur Hydra fusca{Ann. biol., XXV).
— P. Remy.
Rabaud (Etienne). — Le contraste entre le régime alimentaire des larves
et celui des adultes chez- divers Insectes. — Certains Insectes adultes donnent
à leurs larves un régime alimentaire différent du leur ; les Sphégiens par
exemple fournissent à leurs jeunes un régime Carnivore tandis que les
adultes se nourrissent du suc des fleurs ou de pollen. Pour certains auteurs,
la femelle obéit aveuglément à un instinct qui la pousse à déposer ses œufs
sur la substance nécessaire au développement ultérieur des larves, donc à
agir au mieux des intérêts de la progéniture. Pour R., l'adulte n'est aucu-
nement dirigé par les besoins de sa descendance; la femelle pond sur les
substats qui l'attirent, indépendamment de ce qui pourra en résulter pour
la descendance ou pour l'individu ; ainsi, un grand nombre d'Insectes pondent
sur des végétaux qui n'attirent par les larves au maximum, ou qui ne les
attirent pas du tout et sur lesquelles elles ne pourront trouver leur nourri-
ture (Teigne de la Pomme de terre, plusieurs Vésicants, Tachinaires, Bra-
440 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conides, etc.); les adultes d'Hyménoptères vulnérants eux-mêmes sont attirés
par les proies dans lesquelles ils pondent ou qu'ils donneront à manger à
leurs larves : ees proies peuvent en effet servir de nourriture à ces adultes
(Ammophiles, Pompiles, Philanthes, Guêpes, Chalcidiens, etc.). Cette attrac-
tion, strictement actuelle, détermine souvent dans le comportement des
animaux des complications parfois inutiles, quelquefois même nuisibles
pour l'espèce; ce comportement ne peut en aucun cas influer sur le déter-
minisme. — P. Remy.
Drzewina(Anna)et Bohn (Georges). — Sur des phénomènes d'auto-des-
truction et d'auto-agglutination chez les Convoluta. — Dans la résistance de
divers animaux d'eau douce et marins à la nocivité du milieu, il y a lieu dé-
tenir compte du facteur masse : masse d'animaux, masse du liquide ambiant.
Quand on traite des Convoluta par du chlorure de potassium, elles résistent
d'autant mieux que leur nombre est plus petit, ou que le volume de la solu-
tion est plus grand (vis-à-vis d'autres solutions, ou pour d'autres espèces,
cela peut être le contraire). L'effet de KC1 se manifeste rapidement en une
cytolyse progressant d'arrière en avant et amenant la rupture du corps en
plusieurs tronçons, la partie antérieure abandonnant successivement les-
portions en voie de cytolyse. Quand les individus sont peu nombreux, les-
«tètes » peuvent continuer à vivre pendant 24 heures et davantage. Mais s'ils
sont réunis en grand nombre, aussitôt que les premiers individus sont
cytolysés ils s'agglomèrent et agissent sur les autres comme centres d'agglu-
tination ; en moins de 5 minutes, la totalité des individus peuvent être morts,
agglutinés. — A. Drzewina.
Jungmann (W.). — Observations sur V ouverture elle mouvement du labelle
chez Masdevallia muscosa Rchb f. — Sous l'influence d'excitations haptotro-
piques, phototropiques et hygrotropiqu.es, le labelle de M. mucosa est capable
de se rabattre plus ou moins rapidement dans l'intérieur de la fleur; l'opéra-
tion dure de 30 à 90 minutes. Ce mouvement est en rapport avec la pollination»
Quand un insecte visite la fleur, il est retenu entre le labelle, les pétales
et le zynostème et ne peut s'échapper que par une ouverture antérieure,
telle qu'il doit forcément enlever les pollinies au passage. — H. Spinner.
Harington (C. R.). — Note sur la physiologie du ver de navire (Teredo
norvegica). — C'est seulement dans la période larvaire que le Teredo s'attaque
au bois. Les larves s'assemblent sur la surface du bois dans des conditions
telles que l'auteur a pu supposer qu'il s'agissait d'un effet de chimiotactisme,
exercé par une substance que l'on peut extraire du bois par l'eau, l'alcool
ou l'éther. Peut-être est-ce l'acide malique qui, très abondant dans le règne
végétal, a montré expérimentalement une activité considérable vis-à-vis des
larves de Teredo ? — Quelle est exactement la nature d'alimentation du Te-
redo ? Elle peut être complètement assurée par le plankton ou bien par le
bois qui traverse le tube digestif. L'étude du foie de l'animal semble révéler
la présence d'une diastase capable de produire du glucose, non à partir de la
cellulose pure, mais a partir de sciure de bois. Cependant les expériences ne
sont pas concluantes et difficiles à répéter à cause de la difficulté de se pro-
curer le matériel. — L. Tiiivolle.
Werth (E.). — Phënologie et protection des plantes. — Le développement
des maladies des végétaux n'est pas soumis à une périodicité régie par
des causes internes, mais il est sous l'influence des conditions externes :
ORIGINE DES ESPÈCES. 441
existe un lien avec les conditions météorologiques, mais on ne possède
jusqu'ici que de simples indications et non des données numériques.
W. montre par une série d'exemples l'importance pratique des études phé-
nologiques (relations entre l'intensité des maladies et les conditions météoro-
logiques, les conditions des sols ; choix d'indicateurs déclanchant en temps
utile l'emploi de moyens préventifs.) Esquisse de l'organisation à réaliser.
— Plantefol.
Gravier (Ch.-J.). — Sur les relations du Crustacë et de V Eponge chez les
Cirripèdes spongicoles. — Parmi les Cirripèdes spongicoles nouveaux de
l'espèce Acasta armala Gravier, que l'auteur a rapportés de la côte des
Somalis, certains sont entièrement remplis par l'Eponge qui leur servait de
support. En se fixant à la surface de l'Eponge, la larve du Cirripède trouve
d'abord des conditions de vie très favorables. Mais, à mesure que l'Eponge
croît, le Crustacé s'enfonce passivement dans la masse de son hôte. Pendant
un certain temps, grâce aux épines portées par la muraille, la cavité où
vit Y Acasta se trouve protégée contre l'envahissement par l'Eponge. Mais
petit à petit celle-ci finit par remplir la cavité d'abord, et l'intérieur du
squelette de son commensal ensuite. On peut reconstituer les diverses
modalités du processus au cours duquel le gite du Cirripède se transforme
en tombeau. — A. Drzewina.
Moreau (F.). — Recherches sur les Lichens delà famille des Stictaeées. —
Les faits les plus importants de ce mémoire^ consacré à l'étude histologique,
cytologique et biologique des Stictaeées, sont relatifs au développement des
apothécies chez ces Lichens et à l'histoire de leurs céphalodies. — L'ascogone
qui prélude au développement d'une apothécie est constitué par un peloton
placé dans la médulle, souvent au contact de la couche gonidiale, et formé
d'hyphes aux cellules uninucléées. Au-dessus de lui, un filament, aux cel-
lules également uninucléées, s'élève, traversant la couche gonidiale et le
cortex; c'est le trichogyne. On accorde généralement à ces formations un
rôle sexuel : le trichogyne serait un organe capteur de gamètes maies repré-
sentés par les spermaties, dont il conduirait les éléments fécondants jusqu'à
l'axogone. L'auteur ne confirme pas la réalité de ce phénomène; il observe,
au contraire, la disparition du trichogyne alors que l'axogone possède encore
sa structure primitive. La plupart des axogones se transforment en une
formation plectenchymateuse et ne deviennent jamais le point de départ de
la formation d'une apothécie. Ces phénomènes de dégénérescence expli-
quent le caractère capricieux de la formation des apothécies, la stérilité,
limitée à certaines stations, de diverses espèces fertiles ailleurs et la stérilié
générale de certaines autres dont les apothécies sont totalement inconnues.
— En étudiant les céphalodies des Stictaeées, l'auteur s'est surtout attaché
aux phénomènes de biomorphogénèse auxquels elles donnent lieu. Deux
d'entre eux sont particulièrement remarquables. Chez le Ricasolia herbacea,
des Algues Cyanophycées parvenant à la face inférieure du Lichen y pro-
voquent la formation d'un tubercule, d'une céphalodie externe, où elles ne
tardent pas à mourir; ou bien, acceptées dans la médulle, elles s'y déve-
loppent et y forment une céphalodie interne, dont la fin est en général
marquée par la mort des Algues. L'histoire d'une céphalodie dans cette
•espèce se décrit comme une symbiose éphémère entre le Champignon et la
Cyanophycée, ou comme une maladie, où la Cyanophycée joue le rôle d'un
agent infectieux, et qui se termine par la guérison du Champignon. Cbez le
Ricasolia amplissima, des Algues Cyanophycées peuvent causer à la face
442 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
*
inférieure du thalle des céphalodies externes, ou dans la médulle des
céphalodies internes ; les algues peuvent mourir dans ces dernières comme
dans l'espèce précédente, mais souvent la céphalodie interne se développe
beaucoup, rompt le cortex de la face supérieure, fait saillie au-dessus du
thalle et y forme une production arbusculeuse, un nouveau lichen, constitué
par le Champignon du premier et une Cyanophycée, et connu sous le nom
de Dendriscocaulon bolacinum. Sa formation se décrit comme l'établisse-
ment d'une symbiose durable entre le Champignon et la Cyanophycée, ou
comme une maladie causée au premier par cette dernière, mais comme
une maladie chronique. La comparaison des deux types de céphalodies
offerts par ces deux espèces de Ricasolia montre comment une symbiose
limitée, éphémère, facultative, peut conduire à une symbiose étendue,
durable, à certain point de vue nécessaire, et comment ont pu se former
les Lichens ordinaires dont l'état de symbiose offre précisément ces derniers
caractères. — F. Moreau.
a) Thompson (W. R.). — Tliéorie de V action des parasites entomophages,
Les formules mathématiques du parasitisme cyclique. (Analysé avec le suivant.)
b) Étude mathématique de l'action des parasites entomophages. Durée
du cycle parasitaire et accroissement de la proportions d'hôtes parasités. —
L'expansion d'un Insecte nuisible entraîne automatiquement celle du para-
site, dont le nombre augmente aux dépens de l'hôte, puis l'égale, le dépasse,
mais ensuite diminue à mesure que la nourriture se fait plus rare. Cette
variation rythmique ou cyclique dans la marche du phénomène est fonction
de quatre facteurs principaux : le nombre initial d'hôtes ; le nombre initial de
parasites ; la puissance reproductrice de l'hôte ; la puissance reproductrice
du parasite. T. établit sur ces données des formules mathématiques suscep-
tibles de fournir des indications plus précises au sujet du cycle parasitaire.
Leur lecture permet par exemple de savoir combien de générations il faudra
pour que le parasite extermine son hôte, ou bien quel est, à une certaine
génération, le pourcentage de parasitisme. — A. Drzewina.
Bodenheimer (F.). — Sur les punaises des Chrysanthèmes et les galles pro-
duites par elles. — Deux Capsides : Lygus pabulinus et L. pratensis et une
Anthocoride : Triphlebs majuscula se développent en abondance par les
temps chauds sur les jeunes pousses de chrysanthèmes, dont elles sucent la
sève et dans le parenchryme desquelles les femelles pondent des œufs; les
jeunes larves vivent d'abord en mineuses dans l'intérieur de la tige. Ce sont
des espèces polyphages; elles produisent néanmoins des déformations
typiques : la cicatrice due à la. succion, d'abord simple point noir, devient
un lieu de courbure, par hypertrophie du côté intact; de plus, par suite de
la piqûre des jeunes pousses, se produit une division des rameaux, d'où for-
mation d'une galle typique. — Beaucoup moins fréquemment, quelques
cigales : un Cercopide très voisin de l'Aphrophore écumeuse, et des Jassides
produisent des déformations, moins graves d'ailleurs. — Plantefol.
Uphof (J. C. Th.). — Une nouvelle maladie du Cephalanthus occidentalis
L. — C'est une Rubiacée buissonnante ou arborescente dont les feuilles et
les tiges en une localité du sud-est du Missouri ont présenté en 1920 une
panachure infectieuse. La feuille très jeune est uniformément verte, les
taches y apparaissent sous forme d'un point plus pâle, qui s'étend et forme
une surface d'abord ronde, puis irrégulière, à centre blanc. Leur confluence
ORIGINE DES ESPÈCES. 44:5
forme des plaques pouvant atteindre 30 millimètres de diamètre. Parfois le
centre de la tache se dessèche. Au contraire de la mosaïque du tabac, il n'y
a aucune différence anatomique entre la feuille malade et la feuille saine,
mais le contenu chlorophyllien des cellules est différent : sur les feuilles
jeunes, les chloroplastes sont normalement colorés; puis certains, en nom-
bre croissant et situés généralement du côté de la cellule tourné vers le
centre de la tache, deviennent plus clairs, mais conservent même taille et
sont entraînés par les courants protoplasmiques comme dans les cellules
normales. A ce stade, ils se divisent encore normalement. Plus tard, ils pré-
sentent une forme irrégulière, puis dégénèrent et se trouvent réunis souvent
en un point de la cellule en une masse informe. La cellule est à ce stade
bourrée de gros gains d'amidon. — L'auteur a réalisé des infestations expé-
rimentales en employant le jus extrait de parties malades (feuilles, tiges et
même racines); il faut éviter la dessiccation de la blessure où on dépose le
virus; le temps d'incubation est de 12 jours environ. Des macérations de
plantes saines sont sans action. On extrait encore un virus actif de feuilles
séchées depuis deux semaines ; il n'est pas détruit à 60°, mais il l'est à 100".
L'infestation peut être obtenue à l'aide d'un virus qu'on a fait diffuser plu-
sieurs fois à travers une membrane. Une expérience in vitro établit l'action
décolorante du virus sur les chloroplastes isolés, à la lumière. — U. formule
l'hypothèse d'une infestation par le sol où le virus des plantes malades fil-
trerait par les blessures des racines, et par l'eau qui inonde chaque année
la région où les plantes sont malades : mais il n'a pas cherché à montrer la
présence du virus dans le sol où croissent les sujets malades. — Le Cepha-
lardlius est la première Rubiacée chez laquelle on ait signalé la maladie de
la mosaïque. Des essais de transmission de la maladie à d'autres plantes
(Rubiacées ou autres) croissant dans la même région que le Cephalanthus,
n'ont été suivis d'aucun résultat. — Plantefol.
a) Heikertinger (Franz). — Quelles sont les sources des hypothèses faites
en biologie sur les colorations ? II. A. /?. Wallace. (Analysé avec le suivant.)
b) — — Quelles sont les sources des hypothèses faites en biologie sur les
colorations ? III. A. R. Wallace (L' hypothèse de la coloration prémonitrice). —
L'auteur essaie de montrer, en analysant les travaux de A. R. Wallace, que
la théorie du mimétisme repose sur des bases insuffisamment sûres. D'après
cette théorie, par exemple, certains Papillons, bien que très communs et
colorés d'une façon très voyante (tels les Héliconides), sont cependant res-
pectés par les Oiseaux et autres ennemis des Papillons à cause de leur goût
désagréable; d'autres Papillons à saveur désagréable copient couleurs,
dessins, façon de voler des premiers et vivent parmi eux : ils les miment et
sont alors épargnés par les oiseaux, qui les confondent avec les formes
copiées, non comestibles. Dans les premiers écrits de Wallace, la non-
comestibilité du modèle n'est qu'une supposition, tandis que dans ses publi-
cations ultérieures l'auteur anglais la considère comme un fait; dans aucun
cas il n'a donné une preuve certaine que les formes copiées sont réellement
épargnées par leurs ennemis naturels à cause de leur goût désagréable.
On désigne, comme l'on sait, sous le nom de coloration prémonitrice une
coloration très voyante présentée par certains animaux qui, grâce à certaines
propriétés, par exemple une saveur désagréable, sont dédaignés par des
ennemis dangereux. Le goût désagréable seul ne serait pas une protection
suffisante; lorsqu'un animal qui possède cette propriété est poursuivi, l'at-
444 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
taque a souvent pour lui une issue fatale même si, par la suite, il est délaissé
par son ennemi ; si cet animal est brillamment coloré, l'agresseur pourra,
après une première expérience fâcheuse, se souvenir de cette coloration
lorsque cette proie se présentera de nouveau devant lui ; la vue de ces cou-
leurs lui rappellera le goût désagréable de la victime et le préviendra ainsi
de l'inconvénient qu'il y a à attaquer. Pour H., l'hypothèse ne repose pas
sur des bases solides et les expériences ne lui paraissent pas suffisamment
démonstratives : si des Oiseaux enfermés en cage depuis des années n'at-
taquent pas des Insectes brillamment colorés, ce n'est pas parce qu'ils ont
le souvenir d'expériences désagréables, mais plutôt parce qu'ils ne sont
pas habitués à voir cette coloration ; tout ce qui est voyant, tout ce qui est
inaccoutumé est dès l'abord repoussé avec méfiance, et ce n'est que lorsque
l'Oiseau connaîtra bien l'Insecte qu'on pourra décider si ce dernier lui con-
vient ou s'il sera délaissé. — P. Remy.
d) Phylogénie.
Lameere (Aug.). — Sur la nervation alaire des Insectes. — L'étude de
la nervation alaire des formes fossiles permet d'établir des homologies dif-
férentes de celles que l'on admet si l'on s'adresse uniquement aux formes
vivant actuellement (Comstock et Needham). On reconnaît ainsi que la ner-
vation la plus complète, donc la plus primitive, se trouve non pas chez les
Perlides (Comstock), mais chez les Ephéméroptères houillers du groupe des
Spilaptéridés; une nervation complète se retrouve chez des Endoblastiques
(Subulicornes + Rhynchotes) du Mouiller, mais pas chez tous, certains, qui
n'ont pas dépassé le Permien, ayant perdu certaines nervures longitudinales ;
chez les Ectoblastiques (Orthoptères sens lat. + Holométaboles), groupe
moins ancien que celui des Endoblastiques, l'aile a évolué en perdant cer-
taines nervures longitudinales, mais qui sont différentes de celles perdues
par les Endoblastiques. L'évolution générale de l'aile des Insectes est carac-
térisée, outre la disparition de certaines nervures longitunales, par un allon-
gement concomitant à une diminution de largeur. — P. Remy.
La distribution géographique des êtres
Barbier (M.). — Découverte du Secotium acuminatum Mtg. près de Dijon.
(Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXVIII, 28-30, 1922.) [Cette
Lycoperdinée, nouvelle pour la France, paraît avoir été introduite dans la
Côte-d'Or pendant la guerre par les armées américaines. — F. Moreau
Beauchamp (P. D.). — Recherches biogéographiques sur la zone des marées
à Vile d'Yen. (C. R. Ac. Se, CLXXIII, 945, 1921.)
[Côte battue par les vagues; flore et faune pauvres,
dont les associations sont subordonnées à ce caractère. — M. Goldsmitii
Caziot. — Le Sanglier dans les Iles Britanniques. (Ann. Soc. Linn. Lyon,
LXIII, 41-46, 1922.) [On s'accorde à fixer entre 1650 et 1685
la date de l'extinction du S. dans les Iles Britanniques, où il a débuté au
pliocène supérieur et a été très abondant jusqu'au xne siècle. — P. Remy
Jlauman (Lucien). — Notes sur le genre Chloraea Lindley. (Mém. Cl. des
LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 445
Se. Acad. roy. Belg., 2" S., VI, fasc. 3, 31 p., 5 fig., 1921.) [Con-
sidérations sur la répartition géographique de ces Orchidées terrestres
spéciales à l'Amérique du Sud; revue des espèces argentines. — P. Remy
Fischer (W.). — Westindische Gep/u/reen. (Zool. Ànz., LV, 10-18, 5 iig-,
1922.) [445
Oka (Asajiro). — Ein neues Limnocodium aus Japan. (Zool. Anz., LIV, 198-
200, 1922.) [L. iseanum, nouvelle espèce de ce genre de Méduses vivant
exclusivement en eau douce, a été trouvée dans une fontaine deTsu (Japon
central), alimentée en eau potable et bien exposée au soleil. — P. Remy
Pérez (Charles). — Notes sur la faune marine du Boulonnais. III. Sur deux
individus partiellement albinos de Galathea squamifera Leach. IV. Sur
quelques individus anormaux d'Ualiclystus octoradialus Clark. (Bull. Soc.
zool. France, XLVI, 1921, 81-85.) [Descriptions d'anomalies. — A. Robert
Roule (Louis). — Sur un genre de Poisson abyssal japonais très rare, nou-
vellement retrouvé dans l'Océan Atlantique Nord-Africain. (C. R. Ac. Se,
CLXXIY, 040, 1922.) , [445
Roule (Louis). — Sur un genre de poisson abyssal japonais très rare,
nouvellement retrouvé dans i Océan Atlantique Nord- Africain. — Un chalu-
tier français à vapeur a ramené, sur les côtes du Maroc, devant Agadir, par
300 brasses environ, trois exemplaires d'un Poisson très rare, YIjimaia,
dont on ne connaissait jusqu'à présent qu'un seul individu, péché dans la
mer de Sagami, en avril 1905, par 700 brasses de fond. Les fortes dimen-
sions de YIjimaia Loppei (n. sp.) qui atteint 2 mètres environ, expliquent
sans doute pourquoi les représentants de cette espèce n'ont jamais été pris
par les expéditions océanographiques, alors qu'ils peuvent l'être maintenant
par les puissants engins des chalutiers modernes. L'auteur a déjà signalé
plusieurs fois la ressemblance quant à la faune ichthyologique, entre la
province japonaise et la province atlantique ibéro-mauritanienne avec son
annexe du bassin méditerranéen occidental. 11 y a là une sorte de bipola-
rité, avec espèces communes ou voisines aux deux extrémités actuellement
séparées de l'ancienne Méditerranée tertiaire, eurasiatique. La présence
dans les deux stations d'une forme aussi caractéristique qvYIjimaia contri-
bue à accentuer le fait. — A. Drzewina.
Fischer (W.). — Gèphyriens des Indes occidentales. — Il a été reconnu
précédemment que les faunes des deux côtes de l'isthme de Panama sont
presque identiques : les Poissons et les Coraux notamment de la côte Pacifi-
que ont les mêmes espèces ou des espèces voisines de celles qui vivent dans
la mer des Caraïbes, ce qui prouve que les deux mers étaient encore en com-
munication dans les temps géologiques les plus récents; l'examen des Gèphy-
riens des deux côtés de l'isthme conduit F. aux mêmes conclusions. L'auteur
constate une fois de plus que presque toutes les espèces rencontrées sur les
côtes de Panama existent aussi à San-Francisco, ce qui s'explique par la pré-
sence de courants marins. — P. Remy.
l'année biologique. 30
446 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Système nerveux et fondions mentales.
Alverdes (Friedrich). — Zur Lokalisation des chemischen und thermischen
Sinnes bei Paramaecium und Stentor. (Zool. Anz., LV, 19-21, 1922.) [447
Fedele (M.). — Nuovoorgano di senso nei Salpidae. (Monit. Zool. ïtal., XXXI,
1-2, 1920.) [447
a) Noica. — Considérations sur le développement des mouvements isolés des
doigts à propos d'un cas de névrite cubitale. (Soc. Méd. Hôpitaux Bucarest,
1921, 6 avril.) [446
b) Sur l'Aphasie motrice (Ibib. 3 mai.) [Ibid.
c) Aphasie sensorielle. (Ibid.) [Ibid.
Rappini (M.). — Contributo allô studio del subslrato anatomico del senso
muscolare. (Riv. di BioL, II, 1920.) [448
b. Centres nerveux et nerfsi
a) Noica. — Considérations sur le développement des mouvements isolés des
doigts à propos d'un cas de névrite cubitale. — L'auteur nous montre sur
une patiente atteinte d'une paralysie du nerf cubital de la main droite, que
la malade ne peut pas fléchir le petit doigt — de la main malade — dans
l'articulation méta-carpo-phalangienne, sans le fléchir aussi dans les deux
autres articulations interphalangiennes, à cause de son muscle interosseux
correspondant qui est paralysé, y compris le muscle lombrical. Et puis,
on voit qu'elle doit fléchir impérieusement l'autre doigt, l'annulaire, aussi
dans tous ses segments à la fois, car là de même l'interosseux et le lombri-
cal correspondants sont paralysés. De ces exemples, N. tire la conclusion
que pour passer du mouvement d'ensemble des doigts, au mouvement isolé
d'un seul doigt, il faut que certains petits muscles se développent — les interos-
seux et les lombricaux — et que l'homme s'exerce à s'en servir dans le but
d'arriver à des mouvements isolés des doigts. Si plus tard ces muscles se
paralysent, on revient de nouveau à des mouvements primitifs, d'ensemble.
Mais cette conclusion n'est pas complète, si on n'ajoute pas que, pour arri-
ver à ce but, le sens articulaire est indispensable lui aussi. L'auteur, dans ses
recherches sur l'ataxie tabétique, a montré que dans les cas de perte du sens
articulaire des doigts, comme il arrive, soit au cours d'une ataxie tabétique
des membres supérieurs, soit au cours d'un syndrome thalamique, les mouve-
ments d'ensemble des doigts réapparaissent de nouveau, surtout si le malade
tient les yeux fermés. Autrement dit, pour arriver àpasserde l'état d'enfance
à l'état adulte, c'est-à-dire pour pouvoir faire des mouvements isolés des
doigts, il faut que des petits muscles se développent à la main, et puis,
ceux-ci développés, c'est par l'exercice et par la présence du sens articulaire
de plus en plus raffiné, que nous^rrivons à les faire. — Danielopolu.
b) Noica. — Sur l'Aphasie motrice. (Analysé avec le suivant.)
c) Aphasie sensorielle. — L'auteur est parti de cette idée, que si on
arrivait un jour à saisir le mécanisme des mouvements des doigts, depuis les
SYSTEME NERVEUX. 44"?
plus simples, ceux que fait l'enfant, jusqu'aux plus isolés, délicats, compli-
qués de l'adulte, et même ceux-ci jusqu'aux mouvements plus perfectionnés
que peuvent faire les artistes qui jouent des différents instruments de musi-
que, on pourrait arriver à saisir un jour aussi le mécanisme des mouve-
ments que nous faisons en parlant, avec le muscle de la face, de la langue,
etc. Ainsi l'auteur nous montre comment, pour faire des mouvements isolés
et délicats des doigts, il faut qu'il y ait des petits muscles comme ceux des
éminences thénar et hypothénar et les interosseux et les lombricaux; puis
il est nécessaire qu'il existe une sensibilité articulaire, et enfin que l'homme
s"exerce, et pour cela il faut qu'il fasse appel à des fonctions psychiques :
l'esprit d'imitation, de l'attention, de la patience et de la mémoire.
En ce qui concerne l'aphasie, l'auteur soutient l'idée classique qu'il existe
une aphasie motrice et en donne la définition clinique. Pour l'aphasique
sensoriel la perte de mémoire des connaissances acquises antérieurement
par le sens de la vue et par le sens de l'ouïe, constitue le caractère propre
de la maladie, qui le distingue de l'aphasique moteur dont le caractère
propre est la perte de la mémoire de prononciation des mots. Il existe
encore chez l'aphasique sensoriel une autre perte de mémoire, qui est
commune aussi à l'aphasique moteur : c'est la perte de mémoire des mots,
c'est-à-dire tous les deux ont de l'amnésie verbale.
En revenant à l'aphasique sensoriel, N. soutient que les connaissances
que tout homme normal a acquises et que l'aphasique sensoriel peut perdre,
l'homme normal les gagne grâce aux fonctions de perception visuelle et
de perception auditive. Si maintenant l'aphasique sensoriel veut les acqué-
rir de nouveau, il ne peut réussir qu'en partie, car il perd ces deux fonc-
tions, ou elles restent altérées à la suite de la lésion du cerveau qui a provo-
qué l'aphasie sensorielle. N. finit son article, qui, d'après ce que l'on voit,
sera suivi par d'autres, par des considérations sur la physiologie normale de
la parole et des mouvements volontaires des membres. — Danielopolu.
Fedele (M.). — Nouvel organe de sens dans les Salpidae. — Ce nouvel
organe de sens a été observé par l'auteur dans deux formes de Salpa demo-
cratica-mucronata . Forsk ; il se trouve entre l'organe vibratile et la paroi
dorsale. Sa portion sensorielle a une forme de calotte et ses dimensions
varient avec celles de l'animal. Il n'est pas facile de se prononcer sur la
fonction, mais, selon l'auteur, ce nouvel organe appartient à une des spéci-
fications du sens tactile et reçoit des stimulus d'ordre particulier qui sont
en rapport avec les ondulations et avec d'autres phénomènes mécaniques
qui se manifestent dans le milieu où vit la Salpa. — G. Teodoro.
Alverdes (Friedrich). — Sur la localisation des sens chimique et ther-
mique chez Paramœcium et Stentor. — En expérimentant sur des Infusoires
dont on a sectionné des morceaux plus ou moins grands de la partie anté-
rieure du corps, l'auteur montre que les excitations chimiques (contact d'une
solution à D,5 — 1 % de NaCl) et les excitations thermiques sont perçues
chez P. caudatum uniquement par la région antérieure du corps et non
par toute la surface de l'animal comme l'ont prétendu certains auteurs
(Mendelssohn); c'est probablement le champ péristomien qui entre en jeu.
Chez St. polymorphus, la perception thermique est localisée dans la région
antérieure, tandis que les excitations chimiques sont révélées par toute la
surface du corps. — P. Remy.
448
L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Rappini (M.). — Contribution à Fétude du substratwn anatomique du sens
musculaire. — Les formes d'expansions nerveuses qu'on trouve dans les
organes du sens musculaire sont : les corpuscules de Pacini et leurs
variétés (Golgi et Mazzoni), les fuseaux névro-musculaires, les organes
musculo-tendineux de Golgi et les corpuscules de Ruffini. L'auteur étudie
les expansions nerveuses des muscles et des tendons chez les mammifères
adultes. Il résume les idées des auteurs modernes sur le sens musculaire
spécifique et sur son substratum anatomique. Selon l'auteur, les fuseaux
névro-musculaires doivent être considérés comme des organes récepteurs
des impressions qui viennent de l'état fonctionnel du muscle. Il fait obser
ver l'importance physiologique qui dérive des connexions anatomiques entre
les organes musculo-tendineux de Golgi et les corpuscules de Pacini modi-
fiés. — G. Teodoro.
La cellule
Belàr (K.). — Protozoenstudien. III. (Arcli. f. Protistenk., XLIV, 432-463,
pi. XV-XIX, 1922.) [452
Belling (John) and Blakeslee (Albert F.). — The assortiment of chromo-
somes in triploid Daturas. (Amer. Natur., LVI, 339-346, 1922.) [451
a) Bresslau (E.). — Die experimentelle Erzeugung von Hi'dlen bei Infuso-
rien als Parallèle zur Membranbildung bei der kûnstlichen Parthénogenèse.
(Die Naturwissenchaften, 1-6 du tiré-à-part, 1921.) [454
b) Die Gelatinierbarkeit des Protoplasmas als Grundlage eines Ver-
fahrens zur Schnellanfertigung qefàrbter Dauerpràparate von Infusorien.
(Arch. f. Protistenk., XLI1I, 467-481, pi. XX, 1921.) [455
Collander (Runar). — Ueber die Permeabilitàt pflanzlicher Protoplasten
fur Sulfosaur.efarbstoffe. (Pringsheim's Jahrbùcher f. wiss. Bot., 354-410,
1 fig., 1921.) [453
Czurda (Viktor). — Zur Frage der Nukleoluslôslichkeit bei Spirogyra. (Arch.
f. Protistenk., XLIV, 346-375, pi. XIV-XV, 1922.) . [453
Emberger (L.). — Recherches sur l'origine des plastides chez les Pterido-
phytes. Contribution à Vètude de la cellule végétale. (Arch. Morphol. gén.
et exper., 109 pp., 21 fig., 10 pi.) [450
Entz (Giza). — Ueber die mitotische Teilung von Ceratium hirundinella.
(Arch. f. Protistenk., XLIV, 416-432, pi. XIII-XIV, 1922.) [456
Mangenot (G.). — Recherches sur les constituants morphologiques ducyto-
plasma des Algues. (A.rch. Morph. gén. et expér., Histologie, 330 pp., 16 pi.,
1922.) [450
Naville (A.). — L'évolution des phénomènes de division nucléaire au cours
du développement du muscle chez les Batraciens anoures. (C. rend, séances
Soc. phys. et hist. nat. de Genève, 38, 93-96, 1921.) [455
Stauffacher (H.). — Zur Chemie des Nucleolus. (Verhandl. schweizer.
Naturforsch. Gesellsch., CLIII, 1921.) [453
Vlès (Fred) et Dragoiu (Jean). — Eludes sur la pression osmotique d'arrêt
de la division cellulaire. (Arch. de Biol., XXXI, 453-493, 11 fig. et pi. XV,
1921.) [Voir l'analyse des notes publiées
par les auteurs dans les C. R. Ac. Se, Ann. Biol., XXVI, p. 135 et 252
Zimmermann (Walter). — Zur Entwicklungsgeschichte und Zytologie von
Volvox. (Pringsheim's Jahrbùcher f. wiss. Bot., LX, 256-294, 1 pi., 2 fig.,
1921.) [452
l'année biologique. 31
450 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
1° Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties.
Mangenot (G.). — Recherches sur les constituants morphologiques du cyto-
plasma des Algues. — La première partie de ce travail est consacrée à l'ex-
posé de nos connaissances sur la constitution des cellules animales et végé-
tales et à l'historique de la question relative aux constituants morphologiques
du protoplasma des Algues. Dans la seconde partie, M. expose ses recherches
personnelles, qui ont porté sur les trois grands groupes d'Algues, les Chloro-
phycées, les Phéophycées et les Rhodophycées, et qui ont éclairé l'évolution
des chromatophores. Ces organites persistent toujours dans les cellules
reproductrices et se transmettent ainsi de génération en génération. Mais,
tandis que chez les Siphonées les chloroplastes restent identiques à eux-
mêmes pendant le cycle évolutif, ils subissent des variations au cours du
développement des autres Algues; ils perdent plus ou moins leur pigment,
s'amincissent et deviennent très fragiles. C'est ainsi que chez les Fueacées,
les plastes des organes reproducteurs et des tissus embryonnaires ont la
forme de bâtonnets, tandis que ceux des cellules périphériques, où l'activité
photo-synthétique est très intense, présentent l'aspect de gros globules. Dans
les Floridées et dans les Characées, les variations subies par les plastes sont
encore beaucoup plus accentuées. A côté des chromatophores, il existe toujours
dans le cytoplasma des Algues, des grains, des bâtonnets ou des filaments,
présentant les mêmes réactions histochimiqu.es que les chrondriosomes,
mais persistant avec les mêmes caractères pendant tout le cycle évolutif de
l'Algue. L'auteur a élucidé aussi la structure de l'anthérozoïde des Fueacées,
formé d'un noyau assez volumineux, entouré d'une couche cytoplasmique
mince renfermant quelques chondriosomes granuleux, un plaste (point
rouge) et un globule oléagineux. Le cytoplasma des Algues est encore creusé
de vacuoles renfermant des solutions aqueuses de composés divers (méta-
chromatine, protéine, composés phénoliques). Enfin on trouve dans le
cytoplasma d'un grand nombre d'Algues des globules représentant des
inclusions de nature lipoïde. Dans une troisième et dernière partie, M. inter-
prète les résultats obtenus. Les plastes sont de nature mitochondriale ;
ce sont des chondriosomes doués de fonctions sécrétrices très étendues ;
lorsqu'ils sont en activité, le produit élaboré masque leur vraie nature ;
mais lorsqu'ils sont au repos, ils se montrent avec tous leurs caractères dis-
tinctifs. De plus tout plaste provient d'un plaste préexistant, c'est-à-dire d'un
autre organite* présentant, sinon la même forme que lui, du moins des
propriétés physiologiques identiques. Il existe en outre dans le cytoplasma
des Algues des éléments granuleux ou filamenteux doués des mêmes carac-
tères que les chondriosomes, mais ne prenant part à aucun processus
visible. On arrive à cette notion de l'existence, dans la cellule des Algues
de deux catégories de chondriosomes : les uns, actifs, constituant la lignée
des plastes, les autres inactifs dont le rôle reste encore inconnu. Ces deux
variétés de chrondriosomes représentent le chondriome de la cellules des
Algues. Les éléments appartenant au système vacuolaire se distinguent par-
faitement, chez les Algues, des chondriosomes et il n'est pas possible de
confondre ces deux formations. — F. Péchoutre.
Emberger (L.). — Recherches sur l'origine et révolution des plastides chez
les Ptèriilophijtes. — Après un historique de la question et un exposé de la
technique, E. s'est attaché à résoudre la question de l'origine des plastides
dans l'embranchement des Ptéridophytes, où elle était encore à peine con-
nue. On sait que, depuis les travaux de Benda, on admet l'existence dans le
CELLULE. I.M
protoplasma de toute cellule d'organites susceptibles de se diviser et ayant
la l'orme de grains isolés (mitochondries granuleuses) ou réunis en chai-
nettes (chondriomites) ou de filaments allongés, tortueux (chondriocontes).
Ces éléments ont été désignés sous les noms de mitochondries ou chondrio
somes. Chaque cellule possède un système mitochondrial ou chondriome.
Les discussions portent sur l'interprétation de ces organites et de leurs rela
tions avec les plastides. Pour les uns, les plastides sont des mitochondries
spécialisées; pour les autres plastides et mitochondries seraient des orga-
nites diftérents. Certains, mettant à part les plastides spéciaux aux végétaux
chlorophylliens, prétendent que l'on a confondu sous le nom de chondriome,
dans la cellule végétale, plusieurs systèmes d'organites de nature et d'ori-
gine différentes, plastides, jeunes vacuoles, microsomes et fibrilles proto-
plasmiques. Enfin, d'autres admettent avec Guilliermond que les plastides
sont des mitochondries, mais qu'il existe dans la cellule des végétaux verts
un chondriome constitué par deux variétés de mitochondries, les unes
actives, les autres inactives. C'est à une conclusion semblable à cette der-
nière qu'arrive E. pour les mitochondries des Pteridophytes. Les deux caté-
gories de mitochondries, actives correspondant aux mitochondries et inac-
tives, ne peuvent être distinguées dans les cellules du méristème des
Fougères et des Equisétinées ; mais, pendant la différenciation cellulaire,
une partie de ces éléments seulement, ceux -qui représentent les plastides,
tout en conservant les formes caractéristiques des mitochondries, devien-
nent nettement plus gros que les autres mitochondries qui conservent leurs
dimensions primitives. Les deux catégories d'éléments répondent à la défi-
nition des mitochondries, de sorte que l'on est amené à admettre que les
mitochondries inactives et les plastides constituent deux variétés distinctes
de mitochondries évoluant séparément et que cette dualité est la condition
de la photosynthèse. Dans toutes les cellules, il existe un système vacuoiaire,
renfermant des substances en solution colloïdale, qui fixe énergiquement les
colorants vitaux. Le système vacuotaire se présente dans les cellules embryon-
naires assez fréquemment avec des formes pseudo-mitochondriales. Mais ces
formations doivent être séparées du chondriome. Il ne faut pas confondre
non plus avec les mitochondries les granulations qui correspondent aux
microsomes de Dange.ard. En somme, chez les Cryptogames vasculaires, les
plastides sont des organites dérivés des mitochondries, existant dans toutes
les cellules et se transmettant par division de l'œuf aux cellules embryon-
naires. — F. PÉCHOUTRE.
Belling (John) et Blakeslee (Albert F.). — U arrangement des chro-
mosomes chez les Daturas triploïdes. — Le Datura stramonium diploïde
montre à la métaphase de la seconde division dans les cellules-mères du
pollen deux groupes de chromosomes, composés chacun de six sortes :
1 chromosome très grand, 4 grands, 3 grands moyens et 2 petits moyens,
1 petit et 1 extra-petit; la formule somathjue est donc 2 (L -f- 4 l -f- 3 M
+ 2 m -j- S +s) ; les tétraploïdes ont deux fois cette formule : 4 (L + 4 / -J-
3 M + 2 m -j- S -f- s) et les triploïdes trois fois. Dans les Datura normaux,
la fin de la prophase ou le début de la métaphase de la première division
des cellules-mères du pollen montre 12 lots formés chacun de deux chromo-
somes unis, qui peuvent être répartis dans les six classes citées plus haut;
au stade correspondant des triploïdes il y a aussi 12 lots, mais chacun d'eux
comprend trois chromosomes, dessinant par conséquent un triangle ou un Y ;
au moment de la séparation, deux chromosomes passent à un pôle, et un
chromosome à l'autre, comme chez les Canna triploïdes; dans 13 % des cas,
452 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
il y a rupture et isolement des trois chromosomes accouplés; ces chromo-
somes détachés forment des microcytes quand les cellules-mères se contrac-
tent pour constituer les tétrades. Dans d'autres cas, il n'y a pas de réduction
numérique (surtout lorsque latempérature est basse), et il y a alors formation
de grains de pollen géant à 36 chromosomes. — Un Datura triploïde fécondé
par un normal a produit 75 plantes mûres qui ont de 24 à 26 chromosomes.
— L. Cuénot.
Zimmermann (Walter). — L'ontogénie et la cytologie de Volvox. — Leeti-
wenhook dès 1719 décrivait Volvox, mais aujourd'hui encore zoologues et
botanistes se le disputent. Z., sans le dire expressément, en fait une algue
caractérisée comme le démontrent les conclusions de son étude poussée
très à fond sur Volvox aureus et sur V. globator accessoirement. Le noyau,
durant le stade gonidien, se trouve dans la partie antérieure de la cellule.
Lorsque celle-ci a opéré ses deux premières divisions, la colonie s'arrondit
en boule creuse, chaque cellule ayant son noyau à la partie intérieure et
son chromatophore tourné extérieurement. Lorsqu'après la dixième divi-
sion, la colonie adulte compte 1024 individus, le noyau et le chromatophore
échangent leur place respective. Le noyau renferme divers éléments figurés
dont le plus frappant est le « corps interne » (Binnenkorper). Les cellules
végétatives ont un noyau à 12 chromosomes (nombre haploïde); lorsqu'elles
se divisent, on constate que, durant la prophase le corps interne se dissout
dans le suc nucléaire; pendant le métaphase, il apparaît souvent des « cen-
trions » aux pôles du fuseau intranucléaire. Enfin, à la télophase, entre les
chromosomes qui s'effacent apparaissent des éléments arrondis qui se sou-
dent en un corps interne. Les flagella sont fixés suivant le mode propre aux
Volvocales. Le « nœud basilaire » (Basalkorn = blépharoplaste, nom que
rejette Z. comme prêtant à équivoque) est uni au noyau par un rhizoplaste.
Il n'a pu être établi aucun lien génétique entre ces organes de la locomotion
et le noyau, alors même que dans la cellule, ils sont très rapprochés. Les
pyrénoïdes apparaissent comme des néoformations et non pas comme pro-
duit de la division d'éléments préexistants, cela confirme les conclusions
d'OvERTON (1889). Le développement des faisceaux de spermatozoïdes est
semblable àcelui des colonies végétatives. On constate aussi 12 chromosomes
dans chaque noyau des cellules définitives. A un moment de ce développe-
menthes 12 corps chromatiques sont répartis uniformément dans la vacuole
nucléaire, ce qui rappelle les spermaties des Floridées. Le développement
de l'oosphère se fait par simple croissance de la cellule Q, sans qu'elle pré-
sente aucun phénomène de maturation. Le zygote demeure deux mois à
l'état de repos, puis il effectue sa première division nucléaire qui est réduc-
tionnelle, laissant 12 chromosomes à chaque noyau. Les divisions subsé-
quentes sont équationnelles. Z. a étudié très spécialement le corps interne
des noyaux, afin de le comparer judicieusement au nucléole habituel. Il a
appliqué principalement des méthodes microchimiques en utilisant concur-
remment les résultats de Meunier, Zacharias (1909) et Trondle (1912). Des
traitements appropriés avec HC1 concentré, HC1 à 0,3 %, HC1 mélangea
de la pepsine, avec du vert de méthyle acétique, à 1 %, avec I + Kl, avec
du chloroforme à 1 % et NaCl à 1/2 %, ont démontré une concordance
frappante des réactions du « corps interne » avec celles des nucléoles des
végétaux supérieurs. — H. Spinner.
Bèlar (Karl). — Études de protozoaires. III. — .tftude cytologique fine
CELLULE. 453
de Bodo lacevtae, Chilomastix aulastomi et de la forme libre Collodictyon
triciliatum, et des stades de leur division.
Chez Bodo lacertae les flagelles s'insèrent sur un centrosome flagellaire
d'où part un rhizoplaste qui se termine sur le noyau. Ce rhizoplaste passe
à travers deux anneaux chromatiques [qui seraient peut-être à comparer au
centrosome annulaire des spermies des batraciens]. En arrière du noyau
l'appareil parabasal en forme de boudin chromatique. Lors de la scission
tous ces éléments, centrosomes flagellaires, anneaux et appareil parabasal
se divisent à la fois. Les centrosomes flagellaires prennent les pôles de la
cinèse qui est du type mésomitotique.
Chez Chilomastix aulastomi, 4 centrosomes flagellaires indépendants qui
à la division, prennent, réunis en un groupe compact, les pôles mitotiques.
Mésomitose sous une membrane nucléaire très colorable.
Chez Collodictyon triciliatum le noyau est du type protokaryon. Mais le
caryosome ne se comporte ni comme dans une promitose, où il devrait se
diviser précocement en fournissant les corps polaires, ni comme dans une
méso, ou une métamitose où il devrait dégénérer. Ici il diminue de volume
et de colorabilité et parait fournir au stade de la métaphase une substance
qui cimente les chromosomes jusque-là bien distincts (et provenant de la
chromatine périphérique) en un bloc compact qui par scission et étirement
donne les plaques équatoriales filles. Autre particularité tout à fait intéres-
sante : il se développe autour du centriole qui est intranucléaire et extra-
caryosomien, un aster, qui à la métaphase donne un fuseau complet avec
radiations polaires, comme dans une mésomitose, mais le tout intranucléaire.
— E. Chatton.
2° Physiologie de la cellule.
Stauffacher (H.). — Sur la chimie du nucléole. — Si Ton traite pendant
quelques jours des cellules à l'ammoniaque sulfuré à 60°, alors on voit ap-
paraître la réaction du fer (FeS). Le noircissement présente des degrés :
c'est le nucléole qui devient le plus foncé, puis le noyau, le cytoplasme
restant le plus clair. Le fer ne se fixe pas sur la nucléine, mais sur la subs-
tance fondamentale oxychromatique (protoplasmique). Les chromosomes
eux-mêmes montrent très distinctement la réaction du fer. Ce fer est sous
la dépendance étroite de la respiration cellulaire. Le nucléole représente
donc le dépôt de l'oxygène nécessaire pour l'activation de la cellule ; c'est
de là que l'oxygène passe au noyau, puis au cytoplasme. Le noyau serait
ainsi un organe d'oxydation pour la substance vivante. — M. Boubier.
Gzurda (Victor). — La question de la solubilité du nucléole des spiro-
gyres. — Trondle(1912) étudiant le nucléole des spirogyres comparativement
à celui des plantes supérieures, avait affirmé qu'il en différait et qu'il diffé-
rait aussi des chromosomes des spirogyres elles-mêmes par sa solubilité
dans les acides minéraux forts. C. montre qu'il n'y a pas en réalité disso-
lution du nucléole, mais seulement modification de sa colorabilité par les
couleurs basiques. Il n'y a pas de relation constante, comme on l'acru, entre
le défaut de colorabilité du nucléole et la richesse de la cellule en amidon.
— E. Chattox.
Collander (Runar). — Sur la perméabilité des protoplastes végétaux aux
colorants sulfoniques. — Les colorants sulfoniques étant en général beau-
coup moins toxiques que ceux dont le caractère acide est déterminé par
454 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
des groupes carboxyle ou phenolhydroxyle, ont été seuls utilisés par C.
Ce sont : cyanol extra, orange G, vert acide, lichtgrùn FS, fuchsine S,
méthylorange, ponceau R, brillant ponceau GG, Wollviolett S, brillant-
orange R, jaune de métanile la, Echtrot A, laque écarlate G, 33 espèces
végétales des plus variées, ont servi aux expériences qui ont conduit aux
conclusions suivantes. Lorsqu'on place des cellules vivantes dans des solu-
tions concentrées de colorants sulfoniqu.es, on peut déterminer la con-
centration colorante atteinte intérieurement, en portant les cellules dans
des solutions de concentration variée jusqu'au moment où la teinte est
identique dans les cellules et dans la solution. 11 va sans dire que le genre
du tissu joue un grand rôle dans l'appréciation et que ceux à grosses
cellules incolores à parois minces sont les plus favorables. Ces essais démon-
trent que les concentrations intérieures obtenues après 24 heures et plus
de bain en solutions concentrées (jusqu'à 2,0 %) demeurent très inférieures
à celles du bain; elles en sont le huitième, le seizième, le trente-deuxième,
le soixante-quatrième, voire même le cent soixantième (cellules médul-
laires de Coleus hybridus dans la fuchsine S à 2,0 %). On peut se demander
si les colorants essayés ne pénètrent pas de façon appréciable dans les
cellules en question ou si, une fois dedans, ils se décolorent à mesure.
Des observations spéciales très réussies avec le cyanol extra, l'orange G,
le méthylorange, le ponceau R et le Wollviolett S ont démontré qu'il s'agit
d'une imperméabilité plus ou moins totale des protoplastes. Dans presque
chaque expérience C. a observé des cellules avariées qui, quoique encore
vivantes, absorbaient la couleur avec vivacité. Ce sont ces cas tératologiques
qui ont pu induire en erreur la plupart des observateurs. Du reste il y a
des cellules normales qui se conduisent de même, ainsi celles des pétales,
celles des méristèmes et celles qui avoisinent les faisceaux conducteurs;
elles sont caractérisées par une faible concentration en ions H. L'absorption
des colorants sulfoniques est arrêtée par les basses températures, par les
narcotiques et par les ions OH, mais non par les cations trivalents. Les
résultats obtenus se trouvent en contradiction flagrante avec la théorie de
l'ultraflltre de Ruhland (1912-1914) et avec la théorie des colorations vitales
deBETHE et de Nirenstein (1914-1916). Par contre ils sont pour la plupart
en accord avec la théorie des lipoïdes d'OvERTON (1895-1902), en ce sens que
la prise des substances (Stoffaufnahme) est due à des processus d'adsorption
et que la perméabilité variable pour les colorants est réglée par des forces
électriques. — H. Spinner.
a) Bresslau (E.). — Production expérimentale de coques chez les in f moires ;
mise en //a ni Hèle avec la formation de la membrane dans la parthénogenèse
artificielle. — En traitant des Colpidium colpoda cultivés en milieu de
Ohler (1919-1920) par des colorants (trypaflavine, rouge neutre, bleu de
méthylène, bleu de crésyl, etc.) à certaines dilutions [non indiquées], ces
infusoires se mettent à tourner autour de leur axe longitudinal, et se sécrè-
tent en même temps une coque plus ou moins homogène, ouverte au pôle
buccal, et teintée par le colorant. Souvent cette coque porte l'impression
des stries ciliaires. Sa forme, son épaisseur, varient avec la nature des
agents employés. Elle est métachromatique, soluble dans des traces d'alca-
lis, les solutions salines diluées, l'alcool et l'acétone, fixée au contraire par
les acides, ce qui la différencie des membranes kystiques. Elle en diffère en
outre en ce qu'elle n'est jamais formée de plusieurs couches. Elle rappelle,
surtout par sa métachromasie, la couche que forment autour des paramécies
les trichocystes expulsés en masse. Ayant rapproché ce phénomène de celui
CELLULE. 455
de la formation de la membrane dans la parthénogenèse artificielle [et aussi
dans la fécondation] B. a essayé l'action des différents agents qui la déter-
minent. Ils provoquent aussi la formation de la coque chez Colpidium, mais
celle-ci n'est visible que si elle est mise en évidence par un colorant ou par
l'encre de Chine. Ce produit suffit d'ailleurs à lui seul, à partir d'une cer-
taine concentration, à faire apparaître la coque qui, dans ce cas, n'est plus
homogène, mais formée par la juxtaposition d'une grande quantité de
petits bâtonnets de S à 9 de long sur 2,5 à 3 de diamètre. 11 s'agit là d'un
changement de phase d'un colloïde, changement que l'on peut inhiber au
moyen de colloïdes protecteurs. Diverses substances sont capables de pro-
duire le même phénomène (chloroforme, benzol, amylène, acide gallique,
saponine, digitaline, solanine, sérums, iode, acides gras), ainsi que l'éléva-
tion brusque de la température à 34-35°. Les colpides, quand ils ne sont pas
intoxiqués, abandonnent leur coque et sont capables d'en reformer une nou-
velle au bout d'un temps variant de 2 heures et demie à 5 heures. —
E. Chatton.
b) Bresslau (E.). — La gélification du protoplasme et la réalisation rapide
de préparations colorées permanentes d'infasoires. — En étalant un mélange
de culture de ciliés et de « Cyanochin » Kollborn, et en laissant sécher, on
obtient des frottis dans lesquels les clichés sont bien conservés dans leur
forme et montrent d'une manière très nette leurs stries ciliaires. dont B.
donne de belles photographies. Les noyaux sont colorés. Ces préparations
peuvent être, après complète dessiccation, montées au baume. B. conclut des
observations faites en mettant au point cette technique qu'il se produit au
cours de la dessiccation, dans le milieu colloïdal qu'est le « Cyanochin », une
gélification progressive du cytoplasme des ciliés, très différente de la coa-
gulation due aux fixateurs et qui n'en conserve pas moins bien la structure.
— E. Chatton.
3° Division cellulaire.
Naville (A.). — L'évolution des phénomènes de division nucléaire au cours
du développement du muscle chez les Batraciens anoures. — On ignore pres-
que tout des modes de division nucléaire dans le tissu musculaire; les rares
observations faites jusqu'ici concluent à une division par amitose des noyaux
du muscle. N. a donc repris la question sur la musculature caudale d'em-
bryons de Rana temporaria depuis l'éclosion jusqu'à la métamorphose. Au
cours de ce développement, il distingue trois phases. lre phase : La muscu-
lature caudale des jeunes embryons montre des figures caryocinétiques
très nettes. Lorsque le spirème se fragmente en chromosomes, ceux-ci se
répandent dans le cytoplasme, et ce n'est qu'au cours de la télophase que
la membrane nucléaire se reconstitue. On voit parfois le fuseau, mais jamais
d'asters. 2e phase : Lorsque les larves ont atteint de 12 à 15 mm. de
long, on voit apparaître, à côté de caryocinèses typiques, des figures mito-
tiques spéciales caractérisées par la persistance de la membrane nucléaire
durant toutes les phases de la division, ce qui peut provenir d'une absence
de « miscibilité » entre le nucléoplasme et le cytoplasme. 3e phase : Quand
les larves ont 20 mm. de long, on ne voit plus trace de figures caryocinéti-
ques dans la musculature de la queue. On y rencontre en revanche de
nombreuses amitoses à tous les stades. Tantôt le noyau se divise en biscuit,
avec des nucléoles irréguliers ou peu visibles; tantôt on voit le nucléole se
diviser avant l'étirement et la bipartition du noyau, divisions qui ont été
45G L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
maintes fois observées par d'autres cytologistes. Chez des larves plus âgées,
la division nucléolaire se complique. Le nucléole est formé de deux parties
distinctes, une zone externe de matière très colorable (basophile), et une
portion centrale qui ne se colore pas par l'hématoxyline. Or, le nucléole s'al-
longe en un ellipsoïde, aux deux extrémités duquel s'accumule la substance
basophile, qui finit par disparaître de la zone moyenne. Le nucléole s'étran-
gle peu à peu et donne ainsi naissance à deux nucléoles fils qui contiennent
chacun une part à peu près égale des deux substances, basophile et oxyphile.
Ces faits amènent N. à conclure que la division nucléolaire précède la divi-
sion amitotique, ce que l'observation a du reste confirmé.
En résumé, les noyaux du tissu musculaire se divisent par caryocinèses
normales au début du développement. Puis, après une période de crise
pendant laquelle le noyau reste comme enveloppé dans sa membrane, sur-
vient une période d'activité amitotique des noyaux. — M. Boubier.
Entz (Geza). — La mitose de Ceratium hirundinella. — E. confirme dans
ses grandes lignes l'étude de la mitose du Ceratium tripos faite par Borgert
(1910). Elle présente les stades suivants : Noyau au repos formé de fines
balles de chromatine sans nucléole. Agencement des balles en files, passage
de ces balles à l'état de vésicules dont les parois forment avec celles des
vésicules voisines un réseau continu. Disjonction des mailles du réseau. For-
mation à leurs dépens de'couples de chromosomes qui s'allongent suivant
l'axe cinétique. Scission transversale et équatoriale de ce faisceau de chro-
mosomes. [Résultats en désaccord avec ceux que nous avons fait connaître
chez les Syndinium où la scission des chromosomes est longitudinale. Ann.
BioL] — E. Chatton.
L-es produits sexuels et la fécondation
Gatenby (J. Bronté). — The cytoplasmic inclusions of the germ-cells. — •
X. The gametogenesis of Saccocirrus. (Quart. Journ., LXVL 1-48, 1 fig.,
pi. 1-4, 1922.) [457
Gatenby (J. Bronté) and Woodger (J. H.). — The cytoplasmic inclusions
of the germ-cells. — IX. On the origin of the Golgi apparatus on the middle
pièce of the ripe sperm of Cavia, and the development of the acrosome.
(Quart. Journ., LXV, 265-291, 2 fig., pi. 11-12, 1921.) [458
Guyénot (E.). — A quel moment a lieu la réduction chromatique ? (C. rend,
des séances Soc. phys. et hist. nat. de Genève, VII, 53-55, 1921.) [459
a) Lillie (Frank R.). — Studies of fertilization. — VIII. On the measure
of specificity in fertilization betiveen tivo assoûiated species of the Sea-
urchin genus Strongylocenlrotus. (Biolog. Bull., XL, 1-22, 1921.) [459
b) Studies of fertilization. — IX. On the question of superposition of
fertilization on parthenogenesis in Strongylocentrotus purpuratus. (Ibid.,
23-31, 1921.) [46J
•PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 457
c) Lillie (Frank R.). — Studirs of fertilization. — X. The e/f'ects ofcopper
salts on the fertilisation reaction in Arbacia and a comparison of mercury
effects. (Ibid., XLI, 125-143, 1921.) [462
Tresidder (Donald B.). — Œslrus and fccundity in the Guinea Pig. (Amer.
Natur., LVI, 347-359.)
[Chiffres sur le nombre des cycles de rut, leur temps de durée, la rela-
tion du nombre des corps jaunes avec les œufs développés. — L. CuÉNÔT
a) Zweibaum (Juljusz). — Ricerche sperimenlali sulla conjugazione
degli Infusori. I. lnfluenza délia conjugazione sull assorbimento dell O2
nel Paramo'cium caudatum. (Arch. f. Protistenk., XLIV, 09-115, 1921.) [463
b) Ricerche sperimenlali sulla conjugazione degli Infusori. IL ln-
fluenza délia conjugazione sulla produzione dei materiali di réserva nel
Paramœcium caudatum. (Ibid., 375-397, .pi. 16-17, 1922.) [464
1° Produits sexuels.
a) Origine embryogènique.
Gatenby (J. B.). — Gamétogénèse du Saccocirrus. — G. reprend à son
tour la question de la gamétogénèse et de la fécondation précoce du Sacco-
cirrus. Les spermatogonies. groupées par rosettes grâce à la persistance de
restes fusoriaux, présentent d'une manière typique des mitochondries et un
appareil de Golgi. Les spermatocytes contiennent en outre un amas de gra-
nules, voisins de l'appareil de Golgi, et que leurs réactions microchimiques
montrent analogues à du vitellus. On trouve annexées aux groupes de sper-
matogonies des cellules nourricières, chargées de vitellus. Pendant les divi-
sions maturatives, le groupe des granules vitellins se plaçant au voisinage
de l'équateur du fuseau, est ensuite réparti entre les deux cellules filles ;
chaque spermatide reçoit ainsi approximativement un quart de l'amas pri-
mitif. Les mitochondries, qui prennent au moment des mitoses un aspect
filamenteux, sont aussi réparties avec une égalité approximative. Dans la
spermatide, les mitochondries, de nouveau granuleuses, se placent en arrière
du noyau et se fusionnent progressivement en boules de plus en plus volu-
mineuses, se réduisant finalement cà trois grosses gouttes, qui s'allongent
autour de la base du flagelle, de manière à former la gaine de la pièce inter-
médiaire. Les granules vitellins émigrent vers la partie postérieure de la
cellule ; il en est de même des éléments de Golgi, qui s'étaient tout d'abord
condensés juste en arrière des gouttes mitochondriales; les faisceaux de sper-
matozoïdes achevés montrent au niveau des queues de petits granules qui
représentent sans doute les derniers vestiges des éléments de Golgi. Il existe
aussi dans les spermatocytes de gros granules particuliers, qui disparaissent
pendant les mitoses, mais se retrouvent dans les spermatides, et contribuent
sans doute à former les côtés de la pièce intermédiaire.
On sait que, chez le Saccocirrus, les spermatozoïdes pénètrent d'une façon
précoce dans de tout jeunes oocytes, encore bien loin de leur maturité. C'est
tout d'abord la tête seule qui entre complètement, la queue restant accolée
à la surface de l'oocyte. La queue se désagrège en granules irréguliers, dont
il est assez difficile de discerner la position interne ou externe par rapport
à l'oocyte; plus tard il est manifeste que les granules sont intérieurs; ils se
45S L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fragmentent en un grand nombre de granules plus petits, qui persistent
dans la couche corticale de l'ooplasme, jusqu'à ce qu'ils soient occultés par
l'accumulation du vitellus, ou qu'ils disparaissent réellement. Ils ne parti-
cipent nullement eux-mêmes ni à la formation du vitellus ni à aucun pro-
cessus de fécondation.
Les diverses granulations de l'ooplasme sont difficiles à débrouiller. G. est
arrivé à y distinguer : des éléments de Golgi, des gouttelettes d'un vitellus
huileux, qui dérive sans doute des précédents, des mitochondries, et enfin
des éléments deutoplasmiques d'origine nucléolaire dont la formation pré-
sente un processus tout spécial. A un stade très précoce, le nucléole de l'oocyte
bourgeonne des corpuscules qui émigrent à travers la membrane nucléaire,
et restent tout d'abord accolés à sa surface extérieure ; ils forment alors des
corps pyramidaux entourant le noyau, auquel ils sont accolés par leur base,
réalisant un aspect des plus curieux. Ces corps se libèrent ensuite du noyau
tout en restant à son voisinage, se fragmentent à l'intérieur de vacuoles et
finalement se dispersent dans l'ooplasme où ils forment des amas de granules
deutoplasmiques. Ce sont de pareils phénomènes que Schaxel a faussement
interprétés comme des émissions de chromatine nucléaire dans l'ooplasme.
Discutant la signification des mitochondries et de l'appareil de Golgi, G. con-
sidère que leur comportement est trop variable, leur répartition trop appro-
ximative, pour que l'on puisse leur attribuer un rôle défini dans l'hérédité.
Seuls les chromosomes satisfont aux exigences que l'on peut poser à priori.
— Ch. PÉREZ.
Gatenby (J. B.) et Wooclger ( J. H.). — Appareil de Golgi, pièce moyenne
et acrosome dans la spermiogénèse du Cobaye. — On sait que la pièce inter-
médiaire du spermatozoïde des Mammifères est constituée par un agence- -"
ment spiral d'une partie des mitochondries de la spermatide, autour de la
base du flagelle ; une autre partie des mitochondries est au contraire éliminée.
En outre, on voit à l'état frais, annexée à la pièce moyenne, une sorte de
goutte plasmatique; la fixation au formol, suivie d'une imprégnation argen-
tique, y met en évidence un certain nombre de plaquettes ou de bâtonnets
argentophiles, ayant exactement le même caractère que l'appareil de Golgi
des cellules de la lignée mâle. G. et W. ont suivi l'évolution de ces corpuscules
dans la spermiogénèse du Cobaye. La spermatide contient un appareil de
Golgi formé par une partie centrale d'archoplasme et une région corticale
de dictyosomes en forme de plaquettes incurvées ou de bâtonnets. Lorsque
la spermatide s'allonge, l'appareil de Golgi sépare de lui-même, par une sorte
de bourgeonnement, une petite partie, qui est précisément celle qu'on retrouve
dans la goutte plasmatique de la pièce moyenne ; le reste de l'appareil de
Golgi est éliminé avec le reliquat cytoplasmique. Ainsi, tandis que la totalité
de la chromatine de la spermatide est employée à former la tête du sperma-
tozoïde, les mitochondries ne sont utilisées que pour la plus grande partie
et l'appareil de Golgi que pour une partie minime. La fonction, encore bien
hypothétique, de ces éléments, doit être achevée au moment où le spermato-
zoïde s'accole à l'ovule et G. et W. considèrent comme bien aventurées les
hypothèses qui ont été faites sur un rôle spécial dévolu, dans la fécondation,
aux éléments constitutifs de la pièce intermédiaire (Meves, Lams, etc.).
L'acrosome du spermatozoïde de Cobaye a pour première origine des
« granules proacrosomiques » différenciés à l'intérieur de l'archoplasme
pendant les derniers stades de la croissance des auxocytes. Cet archoplasme
est enveloppé par une écorce de dictyosomes, et il est probable que ces élé-
ments de l'appareil de Golgi participent à l'élaboration de ces granules.
PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 452
Chaque spermatide reçoit une égale portion de dictyosomes, d'archoplasme
et de granules proacrosomiques. Chaque granule est entouré d'une petite
zone liquide; il est en somme plongé dans une vacuole de l'archoplasme.
Progressivement ces formations se rapprochent et se fusionnent, donnant
un nombre moindre de grains, éventuellement un seul, plongé dans une
vacuole unique : c'est le proacrosome, toujours entouré par l'archoplasme,
et celui-ci à son tour enveloppé par les dictyosomes. Ce complexe appareil
de Golgi émigré alors de manière à venir se placer au pôle antérieur du
noyau de la spermatide; les dictyosomes sont d'ailleurs rejetés latéralement
par rapport à la région d'accolement, de sorte que c'est l'archoplasme qui
vient en contact direct avec la membrane nucléaire. Le proacrosome lui-
même quitte sa position au centre de l'archoplasme pour venir s'accoler à la
membrane et s'aplatir sur elle en un bouton hémisphérique; il devient ainsi
l'acrosome; et, tandis qu'il grandit et achève sa différenciation les dictyo-
somes et les restes de l'archoplasme sont rejetés vers le pôle postérieur de
la spermatide. — Ch. Pérez.
3) Maturation.
Gnyénot (E.). — A quel moment a lieu la réduction chromatique ? — Pour
élucider le problème, G. se base sur ce qui se passe chez les animaux à
parthénogenèse naturelle. Chez ces organismes, la réduction chromatique
n'a pas lieu, ce qui est en relation avec l'absence de fécondation. Or, cette
absence de réduction chromatique est due dans tous les cas à la sup-
pression, non de la lre, mais de la 2e division de maturation. Tantôt la
lrc division (formation du 1er globule polaire) a seule lieu (Daphnies, Puce-
rons, Ostracodes, Rotifères ) ; tantôt la 2e division (formation du 2e glo-
bule polaire) est ébauchée puis avorte, les chromosomes prêts à sortir de
l'œuf y rentrant et venant s'ajouter à ceux qui étaient restés (Artemia sa-
lina, Cyclops strennuus). Lorsqu'au contraire la 2Ù division se produit,
l'œuf parthénogénétique est réduit et donne naissance à un organisme qui
n'a que N chromosomes. C'est le cas de l'abeille çf qui a 8 chromosomes au
lieu de 16, mais dont les spermatozoïdes ont aussi S chromosomes au
lieu de 4 par absence de réduction. Ici encore c'est, au cours de la sper-
matogénèse du Faux-Bourdon, la 2° division de maturation qui est sup-
primée. Tous ces faits tendent à montrer que c'est la 2e division de matu-
ration qui est la division réductrice et G. propose le schéma suivant. A la
lre division, les chromosomes unis en gemini se diviseraient simultanément
dans le sens de leur longueur, de telle sorte que chaque chromosome fils
serait lui-même un chromosome bivalent. La 2e division achèverait de sé-
parer les deux individus chromosomiques monovalents qui pendant toute
la première phase étaient restés unis. La lie division serait homéotypique,
mais portant sur des chromosomes bivalents. La 2e division serait hétéro-
typique et réductrice. — M. Buubier.
2° FÉCONDATION.
a) Lillie (F. R. ). — Etudes sur la fécondation. VIII. Mesure de la spé-
cificité dans la fécondation directe ou croisée de deux espèces voisines d'Our-
sins du genre Strongylocentrotus. ,— L. a montré, dans ses études anté-
rieures, que les œufs sécrètent une substance qui provoque l'agglutination
des spermatozoïdes de la même espèce; et cette substance, dite ferti Usine,
joue d'après L. un rôle essentiel dans la fécondation : l'action activante du
460 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
spermatozoïde s'exerce précisément en premier lieu sur cette substance,
qui met à son tour en train les processus du développement. Si c'est bien
une même substance qui permet aux œufs d'être fécondés et qui agglutine
les spermatozoïdes de la même espèce, on doit s'attendre à observer pour
les deux phénomènes une spécificité analogue. Le fait est déjà établi pour
les croisements entre espèces éloignées comme Arbacia et Nereis ou Arbacia
et Echinarachnius ; il restait à examiner ce qui en est pour des espèces
voisines. C'est l'objet du présent travail où L. a étudié à cet égard deux
espèces du genre Strongylocentrotus vivant au voisinage l'une de l'autre sur
les côtes de Californie, le St.. Franciscanus et le St. purpuratus.
Indépendamment des précautions de technique, il faut être prévenu des
différences très considérables que présentent, vis-à-vis d'un même sperme
étranger, les ovules des différentes femelles. Il faut noter aussi l'influence,
moins considérable d'ailleurs, de la concentration du sperme employé; la
concentration doit en tout cas être supérieure à celle qui suffit à donner une
parfaite fécondation normale. Ce sont là des conditions qui compliquent la
mesure précise de la spécificité. Toutefois, en se maintenant au voisinage
du seuil à partir duquel la concentration du sperme suffit à provoquer un
certain nombre d'hétérofécondations, le pourcentage de ces dernières permet
d'avoir en quelque sorte une évaluation mathématique de la difficulté de la
fécondation croisée : si par exemple on obtient 5 % de fécondations croisées
avec une dilution de sperme qui donne 100 % de fécondations normales,
on peut dire que la fécondation croisée est, dans les conditions de cette ex-
périence, 20 fois plus difficile que la fécondation directe. Des tentatives ont
été faites pour essayer d'augmenter le pourcentage des fécondations croisées ;
ni l'élévation de la température, ni l'alcalinisation de Teau de mer n'ont
donné de résultats appréciables. On peut donc dire, d'après les résultats des
expériences, qu'au voisinage des dilutions correspondantes au seuil, il y a
une spécificité très nette pour le processus de fécondation.
En ce qui concerne le processus d'agglutination, l'eau « chargée » par
les œufs de franciscanus est toujours sans aucune action sur le sperme de
purpuratus. L'eau des œufs de purpuratus a au contraire, en général, une
action sur le sperme de franciscanus, anomalie analogue à celle que l'on
connaît déjà pour Arbacia et Nereis et pour Arbacia et Echinarachnius.
Mais cette hétéroagglutination, outre qu'elle fait absolument défaut avec
certaines femelles de purpuratus, diffère notablement de l'isoagglutination
normale, à la fois par l'aspect des amas, beaucoup moins compacts, et qui
ne dépassent pas le stade de nuages de concentration, et par ce fait que la
durée de l'agglutination n'apparaît pas liée par une loi définie à la concen-
tration du sperme employé (au contraire, pour l'isoagglutination, Richards
et Woodward ont établi que l'efficacité de l'agglutinine est proportionnelle
à la racine carrée de la concentration). L. pense que l'hétéroagglutination
est due à une substance spéciale, différente de l'isoagglutinine qui est la
fertilisine active dans le processus de fécondation; l'expérience prouve
d'ailleurs que l'observation du degré d'hétéroagglutinationne permet aucune
prévision justifiée sur la réussite de la fécondation croisée entre les mêmes
gamètes ; les deux processus de l'hétéroagglutination et de la fécondation
croisée sont donc indépendants.
L. conclut que les résultats de ses expériences viennent à l'appui de sa
théorie de la fécondation. On peut dire qu'il y a une spécificité très mani-
feste aussi bien pour le processus d'agglutination que pour le processus de
fécondation. Et si la spécificité apparaît plus étroite pour l'agglutination que
pour la fécondation, il faut réfléchir à ceci que l'agglutination ne peut avoir
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 461
lieu que dans des suspensions assez concentrées, et qu'elle marque une mo-
dification de la tête des spermatozoïdes les amenant à adhérer les uns aux
autres; une modification inférieure à un certain seuil ne serait pas décelable
par une agglutination perceptible. Mais on conçoit que cette modification
puisse être suffisante pour correspondre à l'activation de la fertilisine des
œufs, et permettre ainsi un certain pourcentage de fécondations croisées.
— Ch. PÉREZ.
b) Lillie (F. R..). — Etudes sur la fécondation. IX. Superposition de la
fécondation et de l'activation parthênogénétique chez le Strongylocentrotus.
— Lorsque, suivant le procédé de J. Loeb, on active les œufs vierges d'Echi-
nodermes par l'acide butyrique, on obtient la formation d'une membrane
de fécondation tout à fait analogue à celle qui se soulève dans la féconda-
tion normale ; on est donc porté à croire qu'il s'agit dans les deux cas d'un
processus identique. Et, de même que des œufs normalement fécondés sont
devenus réfractaires à une nouvelle fécondation, de même, semble-t-il, des
œufs activés à l'acide butyrique, et qui ont soulevé leur membrane, doivent
être réfractaires à une fécondation normale subséquente, même si, par
secouage par exemple, on les débarrasse de cette membrane. C'est bien le
résultat auquel sont arrivés Moore pour YArbacia (Biolog. Bull., t. XXXI,
1910) et Just pour l' Echinuraclinius parma (Ibid., t. XXXVI, 1919).
Pour le Strongylocentrotus purpuratus on se trouve en présence du
résultat contradictoire annoncé par Loeb (Artifxcial parthenogenesis and
fertilization, 1913, et Amer. Nat., t. XLIX, 1915), que les œufs activésàFacide
butyrique peuvent être fécondés ultérieurement par du sperme si on les
débarrasse, par secouage, de la membrane formée. L. reprend l'étude
de ce cas déconcertant. Il fait tout d'abord remarquer que le traitement par
l'acide butyrique ressemble à l'insémination uniquement en ceci qu'il pré-
pare l'œuf pour le soulèvement de la membrane; mais la réaction elle-même
ne commence qu'après le retour à l'eau de mer et l'enlèvement par lavage de
l'acide butyrique, le délai étant exactement le même que pour les œufs nor-
malement fécondés. On peut donc penser que, tant que les œufs séjournent
dans l'acide butyrique, ils restent fécondables, et qu'il faut ensuite 30 secondes
pour achever la réaction et leur faire perdre leur fécondabilité.
L'étude du phénomène, discutée à l'aide de nombreux contrôles, confirme
pour L. l'induction posée a priori. Les œufs, qui viennent d'être retirés de
l'acide butyrique, après un traitement correspondant à l'optimum de l'acti-
vation parthênogénétique, restent en effet parfaitement fécondables par le
sperme pendant un court délai, tant que la membrane n'est pas soulevée ;
puis, un peu après 30 secondes, ils passent brusquement à l'état réfrac-
taire, lorsque le soulèvement de la membrane s'accomplit. Non seulement
les œufs qui ont soulevé leur membrane sont infécondables, mais il en est
encore de même pour beaucoup de ceux qui n'ont pas formé de membrane.
Pendant les 2 premières minutes et demie après le transfert à l'eau pure, la
membrane très délicate se laisse facilement détruire par secouage; elle
passe ensuite brusquement à un état beaucoup plus résistant. Mais après
destruction de la membrane par secouage, l'insémination par du sperme
n'augmente que d'une façon insignifiante le pourcentage des segmenta-
tions. Il doit donc bien y avoir quelques œufs qui, tout en ayant formé leur
membrane restent fécondables, et ne forment plus, par cette fécondation
subséquente, de nouvelle membrane ; mais par leur segmentation lâche et
leur développement irrégulier, ces œufs révèlent un état de faiblesse patho-
logique.
462 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Au reste Loeb lui-même, dans ses expériences, n*a pas obtenu plus de
20 % d'œufs se développant par fécondation consécutive au traitement par
l'acide butyrique. L. considère que, dans cette expérience, les œufs n'avaient
dû subir qu'une action incomplète, par séjour dans l'acide butyrique infé-
rieur au temps optimum: le fait (pie Loeb avait obtenu des larves normales
plaide en faveur de cette interprétation : puisque, après exposition optimale,
les œufs fécondés n'atteignent que rarement le stade gastrula. En tout cas,
même dans les expériences de Loeb, il y avait au moins 80% d'œufs réfrac-
taires à la fécondation subséquente : et c'est là le fait significatif: tandis
que Loeb a insisté sur l'anomalie, L. insiste sur la règle, qui vient à l'appui
de sa propre conception du processus de la fécondation. — Cb. Pérez.
c) Lillie (F. R.). — Effet des sels de cuivre sur la fécondation chez l'Arba-
cia: comparaison avec V effet du mercure. — Etant donnée l'idée fondamen-
tale de L. que la fécondation consiste en l'activation, par le spermato-
zoïde, d'une substance contenue dans la coucbe corticale de l'œuf, une voie
se présente d'essayer de déterminer les propriétés de cette substance
hypothétique en étudiant les effets de substances inhibitrices de la féconda-
tion. Le cuivre, dont on connaît les effets éminemment toxiques sur beau-
coup d'organismes, a précisément aussi une action décisive sur la féconda-
tion de YArbacia. Il suffit d'une partie de CuCl2 dans 500.600 parties d'eau
de mer pour empêcher complètement la fécondation, même en employant
du sperme à une concentration plusieurs fois supérieure à celle qui assure
100 % de fécondations normales, et avec cette dilution étalon, il suffit, pour
produire une inhibition marquée, d'une partie de .CuCl2 dans 2.500.000 par-
ties d'eau. Il n'est pas nécessaire de faire agir au préalable et séparément le
Cu sur les gamètes ; il suffit de faire tomber ces derniers par gouttes dans
l'eau toxique, bien que, dans ces conditions, chaque ovule soit bombardé par
des centaines de spermatozoïdes, on n'observe en règle générale aucun
début de la réaction de fécondation. Quelques œufs cependant peuvent être
fécondés, et alors la réaction s'achève et les œufs se segmentent; c'est donc
un effet de « tout ou rien ». Il importe pour observer ces fécondations de ne
pas trop diluer le sperme ; il parait donc y avoir une action de masse des
spermatozoïdes, antagoniste de l'effet nocif du Cu. L'inhibition est d'ailleurs
réversible, et, si l'action toxique n'a pas été trop prolongée, les œufs peuvent
être fécondés si on les remet dans l'eau pure.
Considérés séparément, les ovules sont notablement plus sensibles que les
spermatozoïdes; un séjour de 10 secondes dans la solution à 1/500. 000 suffit
déjà à diminuer leur vitalité ; après 1 minute on a des fécondations poly-
spermiques ; au bout de 2 heures commence une cytolyse manifeste. Le sperme
peut au contraire être exposé pendant 8 minutes sans diminution notable de
son pouvoir fécondant.
Si les œufs ont été normalement fécondés dans l'eau de mer, puis soumis
à la solution de Cu, après un délai de 2 minutes ou plus, ils continuent à se
développer pendant plusieurs heures, au moins jusqu'aux stades avancés de
la segmentation: mais le Cu agit néanmoins comme un poison lent, et le
développement atteint rarement le stade de larve nageuse. Il s'agit ici
d'une action toxique, dont l'intensité dépend de la concentration et non du
stade auquel a eu lieu l'exposition, et qui est donc tout à fait différente de
l'inhibition au moment de la fécondation. Pendant les deux premières
minutes qui suivent la fécondation normale, le transfert à l'eau cuprique
trouble la formation de la membrane, qui se soulève à peine de la surface
de l'œuf; mais, dans la mesure où elle a commencé, la réaction de féconda-
PRODUITS SEXUELS. - FECONDATION. 463
tion s'achève; des œufs exposés 4 secondes après fécondation donnent déjà
un pourcentage notable de segmentations et ce pourcentage augmente au
fur et à mesure que le transport au Cu est plus tardif.
Li. conclut de ces faits qu'il y a dans la couche corticale des ovules une
substance activable, la fertilisine précisément, pour laquelle le Cu possède
une affinité spéciale ; si le Cu peut agir avant l'insémination, il empêche la
mise en train de l'activation; s'il n'agit qu'après la mise en train de l'acti-
vation, il ne peut plus que réduire quantitativement le phénomène, en empê-
chant l'activation de la partie de la fertilisine qui est encore inactivée au
moment où le Cu entre en jeu. Le Cun'a d'ailleurs aucune action empêchante
sur le phénomène d'agglutination des spermatozoïdes sous l'influence de
l'eau « chargée » par des ovules; il ne doit donc pas intervenir dans le pre-
mier temps de la fécondation, l'adhérence du spermatozoïde à la surface de
l'ovule. Mais s'il est bien exact qu'il intervienne dans les étapes ultérieures
du processus en se combinant avec la fertilisine, l'eau chargée de fertilisine
par les œufs doit être un antidote contre le Cu L'expérience montre qu'il en
est bien ainsi. Une protection analogue contre l'action du Cu est fournie par
la gomme arabique, la gélatine et préalablement par d'autres colloïdes ou
protéines; il semble toutefois que l'eau « chargée » par les œufs n'agit
comme antagoniste du Cu ni par sa teneur en colloïdes, ni par sa teneur
en protéine, mais bien par une substance spéciale, ayant pour le Cu une affi-
nité élective; il est tout à fait naturel de supposer qu'il y a identité entre
cette substance et la fertilisine activable de l'écorce de l'œuf.
Si l'hypothèse faite est exacte et que CuCl2 empêche la fécondation en se
combinant avec la fertilisine de l'œuf, il doit également empêcher l'activation
de l'œuf par les agents de parthénogenèse, l'acide butyrique par exemple.
C'est encore ce que l'expérience vérifie.
Le mercure a, à première vue, une action très différente de celle du Cu.
Le contraste s'explique sans doute par le fait que Hg est beaucoup moins
nocif au début, au moment de l'activation de la fertilisine, et qu'il l'est beau-
coup plus aux stades postérieurs au soulèvement de la membrane.
Dans l'ensemble, les phénomènes toxiques produits par les sels de ces
métaux lourds, postérieurement au soulèvement de la membrane, présen-
tent une analogie significative avec ceux qu'ils exercent aussi sur les actions
diastasiques, et le degré de toxicité des deux métaux les classe dans les deux
cas dans le même ordre. Quant à l'inhibition initiale, bien que réversible
comme les réactions diastasiques, elle classe les deux métaux en ordre
inverse, mettant bien en évidence le caractère tout à fait spécial des stades
de début de la fécondation. — Cu. Pérez.
a) Zweibaurn (Juljusz). — Recherches expérimentales sur la conjugaison
des infusoires. — I. Influence de la conjugaison sur l'absorption d'oxygène
chez Paramœcium caudalum. — Dans un travail antérieur (1913) l'auteur a
été amené à concevoir que la conjugaison a pour effet une réorganisation
du macronucleus fonctionnant comme centre des oxydations dans l'orga-
nisme. Et il montre dans le travail présent qu'en effet, l'absorption d'oxy-
gène est notablement plus intense dans une culture après qu'avant la
conjugaison. Au moyen du chlorure de fer à m/60.000, stimulant de la con-
jugaison, et à la température optima de 23°, Z. obtint des cultures dans
lesquelles 83 % des individus effectuent la conjugaison. Les mesures respi-
ratoires ont été faites dans le microrespiromètre de Thunbero, modifié par
Wintersteix. Il opère sur une culture contenant environ 1.000 infusoires.
En une heure ceux-ci observent 0,737 mm3 d'oxygène avant la conjugaison.
■464 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Mais pendant la conjugaison la consommation d'O s'élève à environ 4,5 fois
cette valeur. 7 à 9 jours après la conjugaison les 1.000 infusoires con-
somment2.142mm3 par heure, et cette valeur est encore conservée 4 à 5 mois
après. Une infusoire avant la conjugaison a une surface de 33.246 \j.2 et
40,974 [j.2 après. La quantité d'O, absorbée par mm2 est de 21,146 mm3 avant
et de 32.326 mm3 après. Ainsi pendant que la surface augmente de 23 %,
l'absorption d'eau augmente de 147,5 %. On voit dans quelle large mesure
la conjugaison élève l'intensité des phénomèmes d'oxydation. — E. Chatton.
b) Zweibaum (Juljusz). — Recherches expérimentales ,sur la conjugai-
son des ciliés. II. Influence de la conjugaison sur là production des maté-
riaux de réserve chez Paramœcium caudatum. — Suite au travail précédent.
Avant la conjugaison les matières de réserve, glycogène et graisses neutres
ont presque complètement disparu de l'organisme, et cette disparition coïn-
cide avec une forte diminution des processus d'oxydation. La conjugaison
peut s'effectuer entre individus contenant des quantités très différentes de
glycogène. Pendant la conjugaison les infusoires utilisent les réserves res-
tantes. Après la conjugaison, le macronucleus étant réorganisé et les pro-
cessus d'oxydation rétablis, la cellule commence à assimiler normalement
et élabore des réserves, surtout des graisses neutres qui à cette période,
peuvent remplir toute la cellule. En même temps que se ralentissent les
processus d'oxydation, avant la conjugaison, il apparaît dans la cellule une
quantité plus grande qu'auparavant de graisses différant des graisses
neutres. Au moment de la conjugaison les gros globes que forment ces
dernières disparaissent. Les substances qui apparaissent sont des éthers de
la cholestérine et des acides gras. Ces mêmes substances apparaissent
aussi quand on soumet les ciliés à l'asphyxie. Les produits du métabolisme
ont pour effet de paralyser les processus de synthèse, d'oxydation et d'assi-
milation, d"abaisser le pouvoir de multiplication. C'est le macronucleus
l'organe cellulaire le plus sensible à l'action de ces produits, comme d'ail-
leurs à toute influence provoquant ou favorisant la conjugaison. L'état de
sénescence ou de dépression, la caryolyse macronucléaire dans la conju-
gaison et l'endomyxie sont l'expression nette de cette intoxication. La
caryolyse macronucléaire a pour effet de réparer les ferments des substances
toxiques qui en inhibent l'action. La longueur de la période qui sépare deux
conjugaisons est fonction de la vitesse d'accumulation des toxines. — E.
Chatton. . .
L'ontogenèse
Arey (B. Leslie). — On expérimental study on glochidia and the factors
underlying encystment. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 463-492, 3 pi.,
1921.) [467
Carano (E.). — Nuove ricerche sulla embriologia délie Asleraceae. (Annali
di Botanica, XV, 97-196, 9 pi., 1921.) [460
Dauphiné (A.). — Accélération évolutive du convergent dans une racine
pathologique de Fève. {Bull. Soc. bot. Fr., LXIX, 334-340, 1922.) [467
ONTOGENESE. 465
Mortensen (Th.).— Studies of tlœ developmenl and larval forms of Eehi-
noderms. (1 vol., m-4°, 261p., 102 fig.,33pl., Gad. Kopenhague, 1921.) [465
J3) Différenciation. Processus généraux.
Mortensen (Th.). — Etudes sur le développement et les formes larvaires
des Echinodermes. — Dans la partie spéciale de ce travail, M. fait connaître
d'une manière plus ou moins complète les formes larvaires de 55 espèces
d'Echinodermes, dont le développement était encore inconnu; on jugera de
l'importance de cette contribution si l'on songe que le nombre tatal des
espèces dont on connaissait le développement, ou dont les larves avaient
pu être identifiées, atteignait tout juste 70; les données antérieures étaient
d'ailleurs aussi, pour une part importante, l'œuvre de M. Nous nous borne-
rons à retenir ici les faits curieux relatifs au développement de Y Ophionolus
hexactis. Cette forme, qui est vivipare, incube ses jeunes non dans les bourses
ni dans des cavités évaginées de ces bourses, mais bien dans les ovaires
eux-mêmes, unique exemple parmi les Echinodermes, avec le cas de l'Holo-
thurie Chirodota contorta, où semblable particularité a été signalée par
Ludwig. Les ovaires, au lieu de constituer des organes pleins, se présentent
au contraire sous forme de vésicules closes, où un ovule généralement
unique se développe jusqu'à maturité, puis subit tout son développement
embryonnaire, en distendant progressivement la paroi ovarienne, tandis que
les autres oocytes avortent et sont résorbés. Fait très remarquable, ces em-
bryons bien qu'incubés dans l'organisme maternel, prennent une forme assez
analogue à celle des larves pélagiques libres, avec une bande ciliée et un
squelette, rudimentaire d'ailleurs, qui en font un Ophiopluteus bien recon-
naissable. L'organisation interne montre cependant, par une moindre diffé-
renciation des organes digestifs et la fermeture du blastopore (anus), la
répercussion du mode de nutrition ; il n'apparaît d'ailleurs pas de bras refou-
lant la bande ciliée, qui garde ainsi, dans les stades assez avancés, le contour
simple qui caractériserait une toute jeune Auricularia. Deux cas anormaux
ont été observés avec un hydrocèle droit, et absence d'hydrocèle gauche;
rien n'eût empêché, semble-t-il, ces embryons à situs inversus d'arriver à
l'état définitif et de réaliser une singularité jusqu'ici sans exemple parmi
les Echinodermes.
Dans un exposé synthétique, M. met en œuvre la connaissance qu'il a
acquise des larves d'Echinodermes pour discuter des questions de morpho-
logie générale. Les formes larvaires ont pour lui une valeur taxonomique
aussi bien que les formes adultes ; et dans une classification naturelle, les
grandes coupures doivent concorder. Nos connaissances sur l'ensemble des
Echinides sont à cet égard satisfaisantes : nous voyons les ordres des Spa-
tangues et des Clypéastres bien caractérisés par leurs formes larvaires, et
les plutéus des Echinides, des Toxopneustides et des Echinométrides s'oppo-
ser mutuellement par des caractères bien définis. Les renseignements que
nous possédons sur les Astéroïdes et surtout sur les Holothurides sont trop
fragmentaires pour permettre des conclusions sérieuses; ils paraissent
cependant confirmer la thèse de M. Quant aux Ophiurides l'accord entre les
formes larvaires et la classification actuellement admise pour les adultes est
l'année biologique. 32
466 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
loin d'être satisfaisant. M. pense que la classification des adultes doit être
considérée comme sujette à révision. En ce qui concerne la morphologie
comparée des larves, M. considère la Dipleurula comme la forme primitive
ancestrale, et il adopte en somme les idées de Bather sur la phylogénie des
Echinodermes. Citons encore des indications intéressantes sur le rôle des
larves pélagiques dans la dissémination et la distribution géographique des
espèces, sur l'existence dans les régions tropicales, de périodes spéciales de
maturité génitale malgré l'uniformité des conditions de température pen-
dant toute l'année, enfin sur les délais, très différents suivant les espèces,
qui séparent l'origine de la segmentation du début de la métamorphose. —
Ch. PÉREZ.
Carano (E.). — Nouvelles recherches sur V embryologie des Astêracées. —
Au point de vue embryologique, les Astêracées représentent une des familles
d'Angiospermes les plus importantes. C. a fait à ce sujet de nombreux son-
dages et, de ce beau travail, obtenu de fort intéressants résultats. Chez
Senecio vulgaris, Aster Novae-Angliae et Solidago serotina, le gamétophjde
femelle possède, contrairement à ce que l'on croyait, de vrais antipodes.
La cellule-mère des mégaspores produit une tétrade de mégaspores dis-
tinctes, dont une seule survit et donne naissance au gamétophyte à 8 noyaux.
Cette mégaspore est la chalazale, et non la micropylaire comme le veulent
certains auteurs. Chez Bellis perennis, l'auteur a réétudié quelques anoma-
lies du sac embryonnaire, entre autres le phénomène d'antipodes qui
s'agrandissent en modifiant leur contenu, et celui d'un embryon se formant
en dehors du sac. Celui-ci provient d'une cellule tégumentaire qui s'accroît
en digérant les tissus environnants et sans pénétrer dans l'intérieur du sac.
C'est le premier cas connu chez les Astêracées. C. a observé, rarement il
est vrai, des sacs embryonnaires qui, au stade binucléé, au lieu de s'allonger
vers le micropyle, changeaient de polarité et se tournaient dans une direc-
tion opposée, c'est-à-dire vers la base de l'ovule, puis, digérant les tissus
s'allongeaient jusqu'à l'épiderme, phénomène qui a déjà été signalé chez
les Rubiacées. C. énumère du reste d'autres affinités embryologiques entre
les deux familles. Au cours de la microsporogenèse de divers Eriger on, la
membrane qui est destinée à séparer les microspores se forme de la péri-
phérie vers le centre, tout comme dans les processus de division cellulaire
de nombreuses plantes inférieures. L' Erigeron Karwinskianus estime plante
en partie apogame. Chez les fleurs apogames, le noyau de la cellule-mère
donne, par trois divisions successives, huit noyaux diploïdes, qui se distri-
buent suivant le mode habituel des Angiospermes. Tandis que pour la for-
mation du mégagamétophyte haploïde, le noyau de la cellule-mère se divise
en 4 noyaux qui restent immergés dans le cytoplasme, sans parois sépara-
trices. Parfois, un seul de ces noyaux, le supérieur, se divise pour donner
le gamétophyte femelle, mais d'habitude tous les quatre participent à la
formation du gamétophyte. Dans ce cas, l'un d'eux produit la tétrade polaire,
les deux synergides, l'oosphère et le noyau polaire supérieur, les autres
noyaux concourent à la formation d'une région antipodiale complexe. Une
même plante de cet Erigeron et une même calathide peut ainsi montrer les
types suivants de développement du sac embryonnaire : 1° diploïde, 2° haploïde,
ce dernier provenant soit d'un seul noyau, soit de deux ou même de quatre
noyaux mégasporiaux. Dans les fleurs apogames, C. a rencontré un cas de
polyembryonie déterminé par la formation d'un embryon normal à partir de
1 l'oosphère diploïde et d'un embryon adventif dû au développement d'une
cellule basilaire du nucelle. — M. Boubier.
LA TERATOGÉNESE. 467
y) Facteurs de l'ontogenèse.
Arey (Leslie B.). — Etude expérimentale des Glochidium et des facteurs
qui déterminent Venkystement. — A. a étudié des Glochidium de nombreu-
ses espèces, en particulier de Lampsilis luteola, afin de préciser leurs réac-
tions à des stimulations de diverses natures, après quoi il aborde un pro-
blème plus général : celui du déterminisme des facteurs qui conduisent ces
larves des bivalves à se fixer sur des Poissons et amènent la formation
autour d'elles d'un kyste. La seule façon dont les Glochidium peuvent ré-
pondre à une excitation est la fermeture des valves par suite de la contrac-
tion du muscle adducteur. Les réactions à des stimulations tactiles sont
vigoureuses et promptes, celles à la lumière et à l'obscurité nulles; avec
l'abaissement de température, les réactions deviennent plus faibles. Des
solutions d'acides, d'alcalis, d'alcools, de sucres, de sels, provoquent des
réactions plus ou moins intenses. Cependant, l'auteur ne croit pas que le
facteur déterminant la fixation soit, comme l'ont prétendu Lefèvre et Cur-
tis (1912), Factivation chimique du parasite par le sang, ou plutôt les sels
du sang, de l'hôte, à la suite de l'abrasion de l'épithélium branchial. La
sensibilité tactile seule assure la fixation : ainsi, sur un cheveu promené
dans un vase contenant des Glochidium, ceux-ci se fixent rapidement.
Quant à la prolifération du tissu branchial du Poisson parasité autour d'un
Glochidium fixé, c'est essentiellement un processus de réparation, de gué-
rison d'une plaie. L'initiation à la formation du kyste ne vient pas du Glo-
chidium, et son développement ultérieur n'en dépend pas non plus. En effet,
on peut obtenir des kystes en appliquant de fines rognures métalliques à
des filaments branchiaux excisés. Mais, les kystes ainsi obtenus sont infor-
mes, trop volumineux comme si faisait défaut ici quelque facteur qui, dans
les conditions normales, règle la prolifération des tissus. — A. Drzewina.
Dauphiné (A.). — Accélération évolutive du convergent dans une racine
pathologique de Fève. — Le traumatisme peut provoquerdans le dévelop-
pement de la racine étudiée une accélération se manifestant par la sup-
pression de la phase alterne et l'apparition hâtive de la phase superposée ;
il est remarquable que ce phénomène, ici pathologique, est comparable à
celui qui dans la jeune plantule se produit normalement et réalise la struc-
ture dite caractéristique de la tige. — F. Moreau.
La tératoarénèse
Guillaumin (A.). — A propos d'une Tulipe monstrueuse. (Bull. Soc. bot. Fr.,
LXIX, 213, 1922.) [Cas d'une Tulipe multiflore de la forme
horticole Tulipa suaveoleus ou Tulipe Duc de Thol, anomalie due, non
à la ramification de la hampe florale, mais à la fasciation. — F. Moreau
Savelli (R.). — Contribuzione allô studio délia pistillodiaovulare. (Annali
di Botanica, XX, 1-27, lpl., 1920.) [468
468 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Savelli (R.). — Contribution à l'étude de la pistillodie ovulaire. — La
pistillodie ovulaire, une des anomalies végétales les plus rares, consiste
dans la métamorphose de l'ovule en un organe présentant quelques-uns ou
tous les caractères propres au carpelle. S. lui consacre un gros travail, basé
sur plusieurs espèces. Chez le liatura stramonium, ce phénomène se pré-
sente sous l'aspect de virescence, de proliférations centrales et axillaires
frondipares et floripares. Les ovules pistillodiques peuvent porter des ovules
de second ordre, dont l'origine semble être le tégument ovulaire. Chez le
A'icotiana rustica, on observe des proliférations avec formation de carpel-
les endocarpiques, c'est-à-dire nés de l'intérieur des parois de l'ovaire ; il y
a aussi des métamorphoses ovulaires consistant en manifestations variées de
pistillodie avec production d'ovules de second ordre, dont la pistillodie ulté-
rieure amène la formation de carpelles de troisième ordre. Chez le Dianthus
caryophyllus l'anomalie fait apparaître un ovule pistillodique entouré d'o-
vules orthotropes. Chez le Xicotiana sylvestris l'anomalie résulte d'une pro-
lifération centrale des carpelles, lesquels portent des ovules pistillodiques
produisant parfois des ovules de second ordre. Ces dernières anomalies
ont apparu par variation brusque, mais toutes ces manifestations tératolo-
giques semblent avoir leur source dans une tendance à la diminution des
aptitudes génétiques au bénéfice des aptitudes végétatives. — M. Boubier.
La régénération
Lund (E. J.). — Expérimental control oforganic polarity by the electric
current. I. Effects of the electric current on reyeneratiny internodes of
Obelia commissaralis. (Journ. Exper. Zool., XXXIV, 471-487, 3 fig., 3 pi.,
1921.) [468
Maheu(J.). -- Réyénêration du Barbula murali, après quatorze ans de séche-
resse, par protonémas foliaires primaires propayulifères et protonémas
secondaires bulbiyênes. (Bull. Soc. bot. Fr., LXIX, 330-334, 1922.) [469
Schotté (O.). — Influence des nerfs sur la réyénêration des pattes anté-
rieures de Tritons anoures. (C. rend, séances Soc. phys. et hist. nat. de
Genève, XXXIX, 67-70 et 85-89, 1922.) [469
Lund (E. J.). — Epreuve expérimentale de la polarité oryanique par le
courant électrique. I. Effets du courant électrique sur la réyénêration des
entre-nœuds chez Obelia commissuralis. — Tout fragment détaché d'une Obe-
lia présente et conserve une polarité inhérente ; celle-ci se manifeste en ce
que dans chaque entre-nœud la régénération de l'hydranthe à l'extrémité
apicale commence avant celle de l'extrémité basale. D'autre part, les entre-
nœuds provenant de la région apicale de la tige régénèrent plus tôt leurs
hydranthes que les entre-nœuds de la région basale. Quand on soumet des
entre-nœuds isolés à un courant électrique d'intensité convenable, la for-
LA RÉGÉNÉRATION. 469
mation des hydranthes à l'extrémité tournée vers la cathode est retardée ou
même entièrement inhibée, et ce quelle que soit cette extrémité, apicale ou
basale ; en même temps, du côté tourné vers l'anode les hydranthes se déve-
loppent fort bien. L'inhibition de la régénération des hydranthes à la
cathode ne signifie pas que le tissu ait perdu sa faculté de s'accroître, car
précisément à la cathode se développent des stolons, et ce quelle que soit
l'orientation de l'entre-nœud par rapport au courant. En d'autres termes, la
polarité inhérente normale d'un entre -nœud peut être renversée à l'aide
d'un courant électrique. En faisant varier l'intensité du courant, on retarde
plus ou moins la régénération ; il y a un seuil. Pour inhiber la régénéra-
tion des entre-nœuds de la région apicale il faut un courant plus intense
que dans le cas des entre-nœuds de la région basale, ce qui est d'accord
avec ce fait que les entre-nœuds apicaux, en absence du courant, régénè-
rent plus tôt que les basaux. La conclusion générale est que la polarité
morphologique est déterminée par une polarité électro-chimique. — A.
Drzewlna.
Schotté (El.). — Influence des nerfs sur la régénération des pattes anté-
rieures de Tritons anoures. — Malgré de nombreux travaux, la question de
l'influence du système nerveux sur la régénération des pattes chez les Ba-
traciens est encore controversée. S. a repris la question en opérant sur un
grand nombre d'individus de diverses espèces de Tritons. L'opération a été
systématiquement pratiquée du côté gauche, le côté droit a été conservé
comme témoin. Or, ces expériences ont montré que les pattes privées de
leur innervation, par section des nerfs, ne commencent à se régénérer
qu'au bout d'un temps qui varie de 60 à 1 10 jours suivant la saison, tandis
que la régénération des pattes témoins, simplement amputées, est à ce
moment-là terminée sans exceptions. Pourquoi ce retard? Il est dû au fait
que les nerfs réséqués doivent au préalable se régénérer eux-mêmes avant
que débute la régénération de la patte. Ces résultats démontrent donc que,
dans tous les cas, l'intégrité du plexus brachial est nécessaire pour que la
patte puisse se régénérer. — M. Boubier.
Maheu (J.). — Régénération du Barbula muralis, après quatorze ans de
sécheresse, par protonémas foliaires primaires propagulifères et protonémas
secondaires bulbigènes. — Des cultures de Barbula muralis, abandonnées
depuis quatorze ans et demeurées à sec, sont rendues à l'humidité; les
bulbilles qu'elles avaient formées restent stériles; par contre au niveau de
la nervure d£ vieilles feuilles naissent des filaments verts, pluricellulaires,
dont la dernière cellule s'arrondit, se détache grâce à la mort de la cellule,
voisine, se transforme en une propagule. Elle germe en un nouveau fila-
ment vert, pluricellulaire, ramifié, susceptible de transformer certaines
de ses cellules en corps pluricellulaires, ayant la valeur de bulbilles, et
capables de se transformer en courtes tiges feuillées. — F. Moreau.
470 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
La greffe
Anonyme. — Graft Hybrids. (Nature, 5 janvier 1922,27-28.) [472
Colin (H.). — L'inuline dans les plantes greffées. Le greffe Soleil annuel . —
Topinambour. (Rev. gén. de Bot., XXXIV, 145-155, 202-213, 1922.) [471
Jellinek (Auguste). — Die Replantation von Augen. VIL Dressurversuche
an Ratten mit optisch verschiedenen Futlergefàssen. (Anzeig. d. Akad. d.
Wissensch. in Wïen, fasc. 10, 1922.) [470
Kolmer (Walter). — Die Replantation von Augen. V. Resultate der ana-
tomischen [fntersuehung von transptantierten Augen. (Anzeig. d. Akad.
d. Wissensch. in Wïen, fasc. 10, 1922.) [470
a) Koppanyi (Theodor)! — Die Replantation von Augen. VI. Wechsel der
Augen und Kôrperfarbe bei Anamniern. (Anzeig. d. Akad. d. Wissens-
chaft. in Wien, fasc. 10, 1922.) [471
b) Die Replantation von Augen. VII. Hetero-und Dysplastik. (Anz. d.
Akad. d. Wissensch. in Wien, fasc. 10, 1922.) [471
Kolmer ("Walter). — Transjdantation des yeux. V. Résultats de Vexamen
anatomique des yeux transplantés. — K. étudie sur des coupes, par les
méthodes usuelles, des yeux de divers animaux auxquels ils furent greffés
par Koppanyi. Aussi bien après homo- qu'après hétérotransplantation (yeux
de Triton greffés sur Salamandre), les divers éléments et couches de la
rétine se présentent pour la plupart, au point de vue. histologique, comme
dans les yeux témoins. Le long du nerf optique resoudé on peut suivrev>
jusqu'au chiasma des fibres colorables, probablement régénérées. Dans
aucun cas cependant on n'a observé une régénération du nerf optique.
Parmi les Mammifères, Rats et Lapins, les yeux greffés depuis deux mois
ont une apparence normale, ettoutes les couches de la rétine sont plus ou
moins bien conservées ; les bouts proximal et distal du nerf optique sont
soudés. On trouverait ainsi, dans les yeux greffés, tous les éléments anato-
miques nécessaires pour assurer des perceptions lumineuses. — f^.. Drzewina.
Jellinek (Auguste). — Transplantation des yeux. VIL Expériences de
dressage sur des Rats. — Afin de prouver que les Rats à yeux greffés par
Koppanyi voient effectivement, J. a entrepris des expériences de dressage
sur des Rats normaux, aveugles et à yeux greffés. Il s'agissait, pour le Rat,
après un apprentissage préalable, de trouver d'emblée, parmi les vases de
couleur, de forme et de dimensions différentes, celui qui contenait la nour-
riture. Les Rats ne sont pas guidés par l'odorat. Ils n'arrivent pas à être
guidés par la forme des récipients. Mais on peut leur apprendre à distin-
guer un vase blanc d'un vase de couleur, ou encore un vase surmonté d'un
carton blanc d'un autre surmonté d'un carton noir. Le dressage, pour les
Rats normaux, est d'environ 12 jours, chaque jour comportant une dou-
zaine d'essais. Des Rats aveugles, même après plusieurs mois de dressage,
ne parviennent pas à trouver le vase contenant la nourriture sans de longs
LA GREFFE. 471
tâtonnements préalables. Quant aux Rats à yeux greffés, leur dressage est
à peine plus long que celui des Rats normaux. Un Rat à yeux greffés
depuis 8 mois se dirigeait, dès les premiers essais, vers l'un des deux
récipients. J. en conclut que les yeux greffés assurent la vision tout comme
les yeux normaux. — A. Drzewina.
a) Koppanyi (Theodor). — Transplantation des yeux. VI. Modification
de la couleur des yeux et de la peau chez les Anamniens. — Chez certaines
espèces, au cours du développement, il se produit, et ce de façon normale,
un changement de la coloration de l'iris : celui-ci, par exemple, est jaune
chez la larve de Salamandra macu/osa, et noir chez l'adulte. Afin de mon-
trer que cette pigmentation est indépendante de la coloration générale du
corps, et surtout qu'elle n'est pas due à une irruption du pigment du dehors,
K. a tenté des transplantations variées des globes oculaires. L'œil d'une
larve de Salamandre greffé sur un Triton adulte subit au bout de quelques
semaines la pigmentation caractéristique de l'iris de Salamandre, qui serait
ainsi un phénomène autonome et indépendant de l'espèce hôte. Il y a
cependant des cas où les yeux clairs transplantés sur des espèces pigmen-
tées noircissent, tel l'œil de Carassius transplanté sur 5. mâculosa. Mais
K. montre à ce sujet que les yeux du Poisson participent à la coloration
générale foncée de l'animal rendu aveugle. Qu'il n'y ait pas pénétration
du pigment du dehors, voici encore une preuve. Des yeux de Molge vul-
garis transplantés sur des larves d'Axolotl, soit pigmentées, soit albinos,
devenaient foncés dans un cas comme dans l'autre.
Après la privation d'yeux, des Poissons (Carassius vulgaris) et des Amphi-
biens (Mobje vulgaris et Bombinator igneus), prennent une teinte foncée,
noire. Cette teinte noire ne disparait pas quand, à l'animal rendu aveugle,
on greffe des yeux sur le dos. Au contraire, quand les yeux sont greffés
dans les orbites et qu'ils deviennent fonctionnels, la peau du corps s'éclaircit.
K. cite à cet égard des Tritons rendus aveugles depuis trois mois et sur
lesquels il a greffé ensuite des yeux de Salamandre. — A. Drzewina.
b) Koppanyi (Theodor). — Transplantation des yeux. VIII. Hètèro- et
dysplastique. — Les échanges d'yeux entre espèces plus ou moins éloignées
paraissent donner, quand ils sont faits par K., des résultats tout à fait
remarquables. Ainsi, il a pu greffer avec succès les yeux de Carassius sur
Alburnus, ceux de Salamandra sur Molge. Les yeux de Molge transplantés
sur Siredon guérissent très bien. Même succès quand il s'agit d'espèces
appartenant à des classes distinctes : K. réussit la greffe des yeux de Sala-
mandra mâculosa sur Carassius vulgaris, ceux de Trutta fario sur des larves
de Salamandre. Il a réussi môme dans un cas la greffe de l'œil de Mus mus-
culus dans l'orbite d'un Rat, lequel héberge depuis déjà un an l'œil étranger.
Les différences de constitution chimique ne seraient donc pas un obstacle
insurmontable à la réussite des greffes hétérogènes. — A. Drzewina.
Colin (H.). — L'inuline dans les plantes greffées. La greffe Soleil annuel.
— Topinambour. — Le suc extrait de la racine et de la tige de Yllelian-
thus aunuus est dextrogyre ; celui de la racine, de la tige des tubercules de
VII. tuberosus est lévogyre. Cette différence doit être rapportée à la pré-
sence dans les deux plantes d'hydrates de carbone différents, du saccharose
et des sucres réducteurs, en particulier du glucose dans la première, sur-
tout de l'inuline et ses stellites dans la seconde. Quand on greffe le Soleil
annuel sur le Topinambour ou inversement, on observe que le signe optique
472 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
du suc est différent de part et d'autre du bourrelet. Quand le Topinambour
est greffé sur le Soleil, l'inuline, présente dans l'épibiote, est absente de
l'hypobiote : tout se passe comme si l'inuline du greffon était arrêtée au
niveau du bourrelet ou entièrement modifiée à son passage dans le sujet.
Quand le Soleil est greffé sur le Topinambour, l'épibiote ne fabriquant pas
d'inuline ne saurait en fournir à l'hypobiote; celui-ci en renferme cepen-
dant, formé sans doute aux dépens des hydrates de carbone fournis par le gref-
fon. Les aptitudes physiologiques essentielles du sujet et du greffon persis-
tent donc dans la vie symbiotique. — F. Moreau.
Anonyme. — Hybrides de greffe. — Analyse d'une conférence de Weiss,
à Edimbourg, lors de la réunion de l'Association Britannique. La première
mention d'un hybride de greffe parait remonter à 1664, époque où, à Flo-
rence, les botanistes s'occupaient de l'Orange Bozzaria, fruit d'un greffon
d'oranger sur porte-greffe citronnier. Ce greffon donnait des oranges, des
citrons aussi, et des hybrides divers dont un présentant la peau de l'orange
et la pulpe du citron. L'hybride de greffe le plus souvent cité est le Cytisus
Adami (1825, Paris) obtenu en greffant le Cytisus purpureus sur le Cytise
ordinaire à fleurs jaunes. La greffe échoua mais un bourgeon voisin du
site de la greffe se produisit, d'où sortit une branche présentant des carac-
tères hybrides, et dont la graine est généralement stérile. Quand elle est
fertile elle donne le cytise "ordinaire normal. En 1892 Me Farlane a émis
l'opinion que cet hybride de greffe comporte une partie centrale de purpu-
reus entourée d'une écorce de cytise ordinaire. Cette opinion a été confirmée
depuis par diverses expériences. Mais elle n'est pas toujours exacte, d'après
les observations de M. L. Daniel. L'hybride de greffe serait constitué plutôt
par une pousse adventice se produisant près du point de greffe et contenant
des tissus des deux types, tissus d'ailleurs souvent disposés de telle façon
que les tissus extérieurs ressemblent à ceux du greffon, et les intérieurs à
ceux du porte-greffe. En certains cas (cognassier-poirier) les fruits sont plus
mélangés et moins séparés. — H. de Varigny.
Le sexe et les caractères sexuels secondaires
Berger (L.). — Sur l'existence d'une glande ovarienne, homologue de la
glande interstitielle testiculaire. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 498, 1922.) [476
Gatenby (J. Bronté). — Sex change in mollusca. (Nature, 21 octobre 1922,
P- 544.) [475
Mottram (J. C). — Structures and habits asssociated with courtship.
(Nature, 19 janvier 1922, 77. j [477
Murisier (P.). — A propos d'une poule gynandromorphe. (Bull. Soc. vau-
doise se. nat., LIV, 123-130, 1921.) [476
Orton ( J. H.). — The phenomena and conditions of sex-change in the Oyster
(0. Edulis) and Crepidula. (Nature, 12 août 1922, p. 212.) " [475
Payne (F.) and Denny (Martha). — .4 gynandromorph in Drosophila
melanogaster. (Amer. Natur., LVI, 383-384, 1922.)
[Observation d'un individu mâle, ayant un œil coloré
LE SEXE. 473
et l'autre blanc. Examen de quelques hypothèses, œuf à deux noyaux,
mutation somatique région inactive ou perdue d'un chromosome, qui
rendent compte plus ou moins bien du phénomène. — L. Cuénot
Pézard (A.). — Notion de t seuil différentiel » et masculinisation progressive
de certaines femelles d'oiseaux. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 236, 1922.) [476
Plantefol. — Sexualité expérimentait- des Basidiomycètes. (Ann. des Se.
nat. Bot., sér. X, III, XXXII-XLI, 1921.) [Mise au point
Read (B. E.). — The metabolism of the eunuque. (Journ. of Biol. Chem.,
XL VI, 281-283,1921.) [477
Sparck (R.). — The conditions of sex-chanye in the Oysler. (Nature, 7 octo-
bre 1922, 480.) [475
Swingle |W. W.). — Js there a transformation of sex in Frogs? (Amer.
Natur., LVI, 193-219, 1922.) [474
Witschi (Emil). — Development of qonads and transformation of sex in
the Frog. (Amer. Natur., LV, 529-538, 1921.) [473
Witschi (Emil). — Développement, des gonades et transformation du sexe
chez la Grenouille. — Ce travail est surtout une réponse aux remarques cri-
tiques de Swingle [Journ. exp. Zool., 1921), qui n'accepte pas le point de
vue de R. Hertwig et de ses élèves. La glande génitale passe d'abord par un
stade non différencié (têtards de 22 millimètres de long), puis on reconnaît
une évolution dans trois sens différents ; ovaire, testis (celui-ci de beaucoup
le plus rare), et hermaphrodite; l'ovaire se reconnaît à la persistance de
l'épithélial germinal périphérique, à la présence d'ovocytes au stade de
pseudo-réduction (synapsis) et ensuite à l'existence d'une période de crois -
sance pour le futur œuf; le testicule présente au contraire une couche ger-
minale centrale, il n'y a pas de période de croissance, les spermatozoïdes
fonctionnels n'apparaissent qu'à la quatrième saison ; les stades de matura-
tion succèdent directement à la synapsis. Dans les conditions naturelles, il
est rare que le testis se développe directement à partir de la glande indiffé-
rente; la plupart des animaux qui seront mâles, passent par un stade femelle,
puis hermaphrodite avec caractéristiques des deux sexes, et enfin par un
état mâle ; l'hermaphrodisme est très irrégulier; une gonade peut subir la
transformation plus tôt que l'autre, de sorte qu'il y a pendant un moment
hermaphrodisme latéral ; quelquefois la transformation commence à un pôle
et se propage à l'autre. Dans les cultures de laboratoire, avec optimum de
température, il n'y a pas de stade hermaphrodite, donc pas de transforma-
tion de sexe; déjà après le 12° jour, sur des larves de 20 à 22 millimètres de
longueur totale, on peut compter 50 % de mâles. — Le canal de Mûller
est bien formé dès le premier été chez la femelle, et se contourne dans la
troisième année ■ il n'y a pas de canaux de Mûller chez les mâles typiques,
mais chez ceux qui passent par un stade femelle, les oviductes se dévelop-
pent normalement pour régresser considérablement après la transformation
du sexe ; les hermaphrodites latéraux ont un oviducte du côté ovarien et
seulement un rudiment du côté testiculaire. La vésicule séminale et le cous-
sin du pouce apparaissent dans la seconde année, et se développent toujours
symétriquement, même chez les hermaphrodites latéraux. — L. Cuénot.
474 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Swingle (W. W.). — Y a-t-il une transformation du sexe chez les Gre-
nouilles ? — Pour l'évolution des glandes génitales, il y a lieu de distinguer
entre les Grenouilles à courte vie larvaire, comme Bana pipiens, et celles
dont la vie larvaire dure longtemps (plus de deux ans chez Rana cates-
beiana) ; chez la seconde, deux gonades se forment chez les têtards mâles ;
mais, exactement comme il y a un mésonéphros et un métanéphros, il y a
un protestis ou glande embryonnaire destinée à dégénérer et à disparaître,
et un testicule définitif ou fonctionnel qui le remplace; les éléments germi-
naux du protestis proviennent de l'endoderme et émigrent dans les replis
génitaux très tôt dans la vie embryonnaire, avec des éléments mésoder^
iniques. Quand le têtard est très immature et a encore un an de vie larvaire
avant de se métamorphoser, les cellules germinales du protestis évoluent
en une préspermatogénèse ne dépassant pas les spermatocytes et quelquefois
les spermatides aberrants ; puis tout dégénère, quelques cellules montrant
parfois un type oviforme de dégénérescence, c'est-à-dire s'hypertrophiant
et assumant superficiellement les caractères d'ovocytes. Des éléments ger-
minaux qui n'ont pas pris part au cycle abortif forment un cordon s'étendant
dans le centre du protestis; ce sont des spermatogonies primilives qui cons-
tituent le rudiment du testicule définitif, qui supplante le protestis quelque
temps avant la métamorphose, après deux ans de vie larvaire ; quelques
têtards, mais pas tous, développent même des spermatozoïdes mûrs au
moment de la métamorphose. — Chez les Grenouilles à courte vie larvaire,
la même succession de gonades se produit, mais les processus sont très
accélérés et le cycle abortif du protestis est coupé court par la dégénéres-
cence oviforme des cellules. Cette dégénérescence oviforme est encore plus
marquée dans la progonade du Crapaud dont la vie larvaire est bien plus
courte, c'est l'organe de Bidder. Chez les Rana mâles, le protestis entier est
l'homologue de l'organe de Bidder des Bufo mâles. — Le protestis des Gre-
nouilles à courte vie larvaire a été parfois interprété comme ovaire, à cause
du type ovocytaire de ses cellules, et l'on a dit que les têtards se dévelop-
paient d'abord comme femelles, et que 50 % d'entre eux se transformaient
en mâles. Le processus embryologique normal par lequel le testicule défi-
nitif se développe comme un axe central à travers le protestis dégénéré ou
organe de Bidder, a été décrit par Witschi comme la transformation de
têtards femelles en mâles. Ceux qui admettent la transformation du sexe
ont été trompés par l'aspect ovarien indéniable des cellules hypertrophiées ;
ils ont oublié qu'on en connaît bien d'autres cas, par exemple dans le cycle
mâle des Chilopodes (Scolopendra et Lithobius); ces cellules qui ont été
prises aussi pour des œufs, et qui ne sont que des spermatocytes de dimen-
sions géantes, remplissent les gonades. Les expériences de transformation
du sexe par des conditions externes de milieu n'ont donc aucune valeur
démonstrative; elles aboutissent tout au plus à modifier le rythme du
remplacement du protestis par la gonade définitive. Chez Bufo, le pro-
testis persiste pendant toute la vie chez les mâles (organe de Bidder), dispa-
raît après deux ans chez les femelles, et est placé au-dessus des gonades
fonctionnelles. Chez les Grenouilles, le protestis entoure le testicule fonc-
tionnel et subit ou ne subit pas la dégénérescence oviforme. Les préten-
dus cinquante pour cent de femelles qui se transformeraient en mâles sont
en réalité des mâles depuis le zygote. Il est à remarquer que les parti-
sans de la transformation des femelles en mâles, comme Witschi et autres
auteurs, ne s'occupent que des Grenouilles, et que cela ne s'applique pas
aux Crapauds ; cela tient à ce que chez Bufo, les gonades définitives sont dès
le début placées sous l'organe de Bidder, et qu'il n'est pas nécessaire pour
LE SEXE. 475
qu'elles se développent que cet organe dégénère et disparaisse; il en est
tout autrement chez les Hana, où le testicule définitif occupant le centre de
l'organe de Bidder, doit nécessairement détruire ce dernier pour prendre sa
place; l'organe de Bidder des Crapauds mâles n'est donc pas un ovaire rudi-
mentaire, c'est une gonade embryonnaire persistante dans les deux sexes;
elle n'est pas sans fonctions, car si l'on enlève le testicule en laissant l'organe
de Bidder en place (Harms. Zool. Anz., 1921), ce dernier s'hypertrophie, pa-
rait-il, mais tous les caractères sexuels secondaires du mâle persistent, tan-
dis quïls disparaissent si on enlève à la fois testicules et organes de Bidder;
chez les Crapauds mâles, l'organe de Bidder agit donc comme un testicule au
point de vue hormonique.
Cette manière de comprendre l'évolution des gonades jette un jour nou-
veau sur des questions connexes au sexe : par exemple, on admet comme
lié à l'état supposé très labile du sexe, de nombreux cas d'hermaphrodisme
chez les Anoures ; en réalité, l'hermaphrodisme vrai des adultes est très
rare : on en connaît en tout 27 cas authentiques, ce qui est très peu de chose,
si on pense au nombre énorme de Grenouilles disséquées dans le monde
entier. Quant aux hermaphrodites latéraux, ce ne sont rien d'autre que des
larves ou jeunes Grenouilles qui présentent d'un côté un développement
plus rapide du testicule définitif; l'un des côtés a donc une glande certaine-
ment mâle, tandis que l'autre côté a une glande non moins mâle, mais qui,
en raison de ses cellules ovocytiformes en impose pour un ovaire; en réalité,
un des côtés a la gonade définitive de son sexe, l'autre le protestis en voie de
dégénérescence. Plus tard ces animaux seront des mâles avec testicules par-
faitement symétriques. — Witschi avait cru que les canaux de Mùller (les
futurs oviductes) se développaient chez les animaux à gonades pseudo-femel-
les destinés à devenir des mâles, et qu'ils ne disparaissaient qu'en partie
après la transformation du sexe. En réalité il n'y a aucun parallélisme
entre le développement des cellules ovocytiformes et celui des canaux de
Millier; ils sont très bien développés chez le mâle de Hana pipiens, beaucoup
moins chez celui de Rana catesbeiana; et dans les quelques cas connus d'her-
maphrodisme vrai, il n'y a pas corrélation constante entre un canal de
Mùller et la glande du même côté. — L. Cuénot.
Gatenby (J. Brontè). — Changement de sexe chez les mollusques. — L'au-
teur estime que le problème est moins simple que le croit Sparck ; il y a
des causes plus profondes que la température, d'ordre cytologique et d'or-
dre métabolique, causes actuellement à l'étude. — H. de Variony.
Orton (J. H.). — Phénomènes et conditions du changement de sexe chez
Vhuitre et chez Crèpidula. — L'auteur rappelle son expérience de l'an der-
nier. Elle a été poursuivie et a fourni une huître de 28 sur 31 mm., couverte
d'embryons le 3 juillet et qui, conservée isolée â Plymouth s'est montrée
le 18 prête à émettre les produits sexuels mâles. D'autres observations par- .
lent dans le même sens, d'où la conclusion que les jeunes huîtres sont mâles
d'abord, puis femelles, pouvant redevenir mâles ensuite. Le changement de
sexe peut se produire rapidement, cela est certain. De la sorte les observa-
tions faites par Gerbe en 1876 sont entièrement confirmées. Cette rapidité
dans le changement d'un sexe â l'autre s'observe aussi chez Crepuialu
fornicata. Mais quelles conditions favorisent ce changement? C'est cerqu'il
va falloir rechercher. — H. de Yarignv.
Sparck <R. i. — Les conditions du changement de sexe chez l'huître. —
476 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
S. confirme les résultats obtenus par Orton. Mobius a déjà vu que l'huître,
après la ponte, produit des spermatozoïdes. Le changement de sexe s'ef-
fectue en une semaine. La ponte en 1922 d'une huître née en 1921 doit
s'expliquer par les chaleurs de 1921. Au Limfjord, les femelles pondant n'ont
jamais moins de 3 ans : la température y est basse. La durée du stade
mâle dépend de la température et s'accroît avec le froid : 3 ou 4 ans au
Limfjord où l'huître d'abord mâle, reproduit à 3 ou 4 ans. L'huître ne se
reproduit que tous les 3 ou 4 ans, selon la température. — H. de Varigny.
Pézard (A.). — Xotioû de* seuil différentiel » et masculinisation progres-
sive de certaines femelles d'oiseaux. — Les faits de masculinisation progres-
sive et de gynandromorphisme présentés par certaines femelles d'oiseaux
semblent être en opposition avec la loi du « tout ou rien » énoncée par
l'auteur, mais la notion de « seuil différentiel » permet de les interpréter.
L'expérience conduit, en effet, à admettre que le minimum efficace de tissu
endocrinien n'est pas le même pour toutes les régions du corps, et que,
notamment, le camail et les faucilles ont des « seuils différentiels » différents.
On s'explique ainsi que toutes les parties du plumage ne réagissent pas en
même temps aux variations pathologiques ou séniles de l'ovaire, et que,
lorsque le minimum efficace se trouve être différent pour les deux moitiés
du corps, on puisse observer le gynandromorphisme biparti. — R. de La
Vaulx.
Berger (L.). — Sur Vexistence d'une glande ovarienne, homologue de la
glande interstitielle tesliculaire. — On trouve toujours dans l'ovaire de
la femme adulte un nombre variable de petits organes (diamètre maxi-
mum 2 mm.) présentant les caractères morphologiques et évolutifs des
paraganglions. Or, l'auteur a retrouvé chez l'homme des amas cellulaires
semblables au niveau des nerfs sympathiques du hile testiculaire et de l'al-
buginée. Ces organes paraganglionnaires se continuent directement, sur
certains points, avec les cellules interstitielles et suivent toutes leurs varia-
tions morphologiques et évolutives. Ces constatations permettraient d'ad-
mettre que les organes de l'ovaire sont homologues de la glande intersti-
tielle et que celle-ci est de nature paraganglionnaire. — R. de La Vaulx.
Murisier (P.). — A propos d'une poule gynandromorphe. — Les Galli-
nacés fournissent de nombreux exemples de pseudo-hermaphroditisme.
M. relate le cas d'une poule dont les caractères psychologiques étaient les
suivants : elle n'a jamais manifesté aucun instinct sexuel; elle n'éveillait
pas l'humeur du coq, qui l'a couverte une fois sans achever l'acte de la co-
pulation; les autres poules manifestaient contre elle une hostilité telle qu'on
a dû l'isoler; elle n'a jamais pondu et chantait comme une poule, mais d'une
voix plus grave. De plus, elle mangeait fort peu et ne buvait presque pas.
Ses caractères morphologiques présentaient un mélange de ceux des deux
sexes, mais avec dominance femelle. A l'autopsie, l'ovaire se montra très
singulier; c'est un organe lobé pesant 5 gr. (35 gr. chez la poule normale),
composé d'un corps en haricot aplati, d'une petite masse mamelonnée (une
tumeur) et d'un corps cupuliforme rouge- brun (volumineux caillot sanguin).
Aucun élément sexuel dans l'intérieur. C'est donc un ovaire ayant subi une
dégénérescence totale sous l'influence d'une tumeur précoce. Il s'agit en
conséquence d'une poule gynandromorphe, chez laquelle le plumage et les
ergots du coq sont apparus à la suite d'une véritable castration prépubérale
d'ordre pathologique. — M. Boubier.
LA MORT. * 477
Read (B.-E.l. — Le métabolisme de l'eunuque. — L'azote total, l'ammo-
niaque et la créatinine de l'urine des eunuques, ont des valeurs très diffé-
rentes de celles constatées chez les individus normaux. Les chiffres en gé-
néral beaucoup plus élevés révèlent une grande perturbation dans le mé-
tabolisme. Les chiffres de créatine sont surtout intéressants à considérer,
la présence de créatine dans l'urine est limitée aux enfants, quelquefois
aux femmes, ou due à un état pathologique. Chez l'eunuque sa présence
varie suivant l'âge auquel a été pratiquée la castration. L'auteur conclut que la
castration à un âge convenable tend à développer, aussi bien chimiquement
que physiquement, l'apparition des caractères sexuels secondaires femelle,
chez un individu. — L. Thivolle.
Mottram ( J. C). — Organes et habitudes se rapportant à Vacte de
courtiser. — A propos d'une lettre sur ce sujet de J. Huxley, M. fait
observer que la polygamie s'accompagne de mâles voyants ; là où il
y a polyandrie ce sont les femelles qui sont les plus voyantes. Parmi
les oiseaux, les cas sont semblables quand tous deux participent à l'élevage
des jeunes (perdrix). Les sexes sont semblables chez les animaux moins
comestibles. Ils le sont aussi chez les animaux de proie. — H. de Varigny.
La mort
Dienert (F.) et Etrillard (P.). — Existe-t-il des organismes susceptibles
de reviviscence dans les roches après stérilisation par la chaleur? (C. R.
Ac. Se, CLXXV, 479.) [480
Elmhirst (R.). — Cgciic conditions and rejuvenation in Hydroids. (Na-
ture, 16 février 1922, 208.) [478
Hartmann (Max). — Untersuchungen iiber Morphologie und Physiologie des
Formivechsels der Phytomonadinen (Yolvocales). III. Mitt. Die dauernd
agame Zucht von Eudorina elegans, experimentelle Beitrâge zum Befruch-
tungs-und Todproblem. (Arch. f. Protistenk., XLI1I, 223-227, pi. MI,
1921.) [478
a) Pearl (Raymond) and Parker (Sylvia L.). — Expérimental sludies on
the duration of ' life. — IL Hereditary différences in the duration oflife in
line-bred strains of Drosophila. (Amer. Natur., LVI, 174-187, 1922.) [480
b) Expérimental studies on the duration oflife. III. The effect of
sucessive elherizations on the duration of life of Drosophila. (Amer.
Natur., LVI, 273-280, 1922.) [Il n'y a pas d'erreur sensible dans les ex-
périences sur la durée delà vie de Drosophila, introduite par l'anesthésie
complète par l'éther, répétée quatre fois dans le cours de la vie. — L. Cuénot
c) Expérimental studies on the duration of life. IV. Data on
the influence of density of population on duration of life in Droso-
phila. (Amer. Natur., LVI, 312-321, 1922.) [480
Woodruff (Lorande Loss). — The présent stateof the long-continned pedi-
gree culture of Paramecium aurelia at Yate University. (Proc. National
Acad. of Sci. Washington, VII, 41-44, 1921.) [479
478 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Elmhirst (R.). — Conditions cycliques et rajeunissement chez les Hydrai-
res. — Des colonies de TubulaHa indivisa depuis trois ans en aquarium pas-
sent par un cycle. En gros, les hydrantes meurent au milieu de l'été et
reparaissent au milieu de l'hiver (décembre-janvier, la mort ayant lieu en
juin-juillet). En hiver les hydrocaules présentent des bourgeons manifes-
tement nouveaux. En mer le même rajeunissement s'observe chez des
colonies d'espèces diverses. Jewell a montré que chez le têtard la régéné-
ration augmente avec l'enrichissement de l'eau en oxygène et diminue avec
la chute de température. Chez les hydraires le rajeunissement commence
quand la température est au plus bas et l'oxygène le plus abondant et
s'accroît avec l'alcalinité de l'eau et la richesse croissante des aliments
disponibles. Probablement la lumière plus intense de l'été, en stimulant la
photo-synthèse, tend à retarder le moment de la teneur maxïma en oxygène
ce qui fait qu'il ne coïncide pas avec la température minima. En ce cas les
facteurs primaires du rajeunissement seraient la lumière et la teneur en
oxygène. — H. de Varigny.
Hartmann (M.). — Recherches sur la morphologie et la physiologie des
stades du cycle évolutif des Phytomonadines ( Volvocales). IIIe mémoire :
La culture durable d'Eudorina elegans, contribution expérimentale aux pro-
blèmes de la fécondation et de la mort. — Eudorina elegans est, avec les \olvox,
la volvocinée la plus difficile à cultiver. Les organismes étrangers, en par-
ticulier les rotifères et les protococcacées exercent sur elle une action toxi-
que. Les bactéries sont par contre peu actives. L'eau qui entre dans le mi-
lieu de culture doit avoir été distillée dans le verre. La concentration des
milieux nutritifs (Knop, Molisch, Beyerinck) doit être très inférieure à celle
qui convient aux végétaux. C'est l'éclairement qui influence le plus la crois-
sance et le pouvoir de multiplication. Alors que par les beaux jours d'été,
devant une fenêtre orientée au nord, la multiplication (mise en liberté des
colonies filles) s'effectue tous les quatre, cinq ou six jours, elle ne s'effectue
que tous les vingt jours en hiver, pour une température à peu près identi-
que. H. a donc réalisé un éclairage constant au moyen d'une lampe élec-
trique nitra ou azo de 300 watts, placée dans un vase cylindrique, s'emboî-
tant lui-même dans un vase plus grand, et dans lequel est établie une circu-
lation d'eau. Les vases à culture, coupes à bords rodés à couvercle, sont dis-
posés sur une étagère circulaire, en verre, entourant les vases centraux, le
tout en chambre noire. Un éclairage continu est rapidement nocif. La lampe
ne brûlait que pendant 12 heures sur 24 heures. La température oscillait
entre 20 et 22°. Les petites variations de température ont peu d'influence
eu égard aux variations de l'intensité lumineuse. Moyennant ces condi-
tions le pouvoir de multiplication se tient remarquablement constant, à
raison d'une génération tous les quatre ou cinq jours.
Au bout de deux années et demie, H. observades signes de dégénérescence
dans ses cultures, qu'il fut d'abord tenté d'attribuer à une dépression de
« cause interne ». Mais il remarqua qu'en changeant alors ses vases de
culture, tout revenait à l'état normal. Il s'agissaitt d'une action chimique
des produits d'altération du verre.
Dans ce milieu, les Eudorina d'une souche qui à l'état libre était fréquem-
ment en sexualité, ne montrent jamais de gamètes. La culture a été ainsi
entretenue pendant 5 ans, durant lesquels 1300 générations se sont succé-
dées, toutes contrôlées. La segmentation des gonidies n'a lieu que la nuit. H.
LA MORT. 479
compto 10 chromosomes dans les plaques équatoriales des mitoses. Tout le
tronçon asexué du cycle est haploïde '.
H. fait ressortir les avantages particuliers que présente le matériel Eudo-
rina par rapport à ceux qui ont été utilisés jusqu'ici pour l'étude du pro-
blème de la vie indéfinie sans sexualité : 1° La fécondation n'y est sup-
pléée par aucun autre phénomène sexueltelque l'endomyxie des ciliés, sup-
pléance qui serait d'ailleurs impossible puisque l'organisme est haploïde.
2U La nutrition purement [?] autotrophe qui permet d'expérimenter dans
des conditions culturales et nutritives très précises [les cultures de H. ne
sont cependant pas pures]. 3° La croissance limitée (par rapport à celle des
algues, des champignons ou desmyxomicètes). 4U Laconstance du rythme de
multiplication, toutes choses qui facilitent beaucoup le contrôle des cultures.
L'auteur discute, sur la base des faits résumés ici, du problème de la
fécondation et de celui de la mort (immortalité potentielle des protozoaires de
Weismann). Nous ne le suivrons pas dansdes discussions verbales et sco-
lastiques sur ce qu'il faut entendre par âge et mort des individus et des li-
gnées. Tant d'après ses propres recherches, que d'après celle de Jollos (V. ci-
dessus). H. admet que la sénescence ou les dépressions dites rythmiques
(Woodruff) du pouvoir de multiplication des ciliés, ne sont pas dues du
tout à des causes internes, mais bien à des influences extérieures qui sont
si subtiles qu'elles peuvent passer inaperçues (influence de l'altération des
verres, etc.). [Nous sommes arrivés nous-mêmes à des conclusions identi-
ques (voir Ann. biol. ,~XXYl, p. 106)J. Le pouvoir rénovateur de la conjugaison
n'est pas démontré et des rénovations peuvent même se produire indépen-
damment de la conjugaison, par l'enkystement ipar exemple Myxomycètes,
V. Jahn, Â7ui. Biol., XXV, p. 109). D'ailleurs la division cellulaire est elle-
même un phénomène de rajeunissement (Bataillon, non cité ici, la consi-
dère depuis longtemps comme s'accompagnant d'une décharge d'excretas).
— E. Chatton.
Woodruff (L. L.). — Etat actuel de la longue culture pêdif/rëe de Parame-
cium aurelia. — On sait que W. a suivi depuis mai 1007, dans son labora-
toire de Yale University, une culture pedigree de Paramecium aurelia, avec
isolement journalier des individus conservés ; il a pu ainsi, pendant les
cinq premières années de la culture, entretenir quatre lignées sans observer
de conjugaison, et les pousser ainsi jusqu'à la 3021° génération. On peut donc
dire que le protoplasme de la cellule primitivement isolée a eu virtuellement la
la possibilité de se diviser d'une manière répétée jusqu'à donner un nom-
bre de cellules représenté par 2 à la 3021e puissance, et correspondant à un
volume égal à 1000 fois celui de la Terre. On peut dire que ces expé-
riences ont pratiquement démontré la non-nécessité de la conjugaison.
Dans les cultures en masse la tendance à la conjugaison a été faible ; les
essais faits pour la faire apparaître n'ont eu un premier succès qu'en décem-
bre 1913; l'épidémie de conjugaisons suivante eut lieu en juin 1920. L'exa-
men attentif du taux de division a mis en évidence des rythmes, dont les
dépressions correspondent à des processus de rénovation interne de l'appa-
reil nucléaire, désignés par W. sous le nom d'endomixie. Après la décou-
verte de ce fait, il sembla inutile de pousser plus loin l'expérience, qui fut
l. L'auteur, parlant (p. 233) de l'inversion de la polarité cellulaire qui se produit de la
gonidie mère aux cellules de la colonie fille, s'étonne que ce phénomène n'ait été jusqu'ici
mentionné nulle part. C'est là une lacune d'érudition. Dangeard (1900, Le Dot., VII) et Chatton
(1912, Bull. se. France-Belgique, XLIV) l'ont étudié et interprété, et d'une manière plus
touillée que ne l'a fait H.
480 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ainsi arrêtée le 1er mai 1915 à la 5071e génération. L'élevage fut cependant
continué, avec une surveillance moins continue, mais en reprenant de
temps en temps, par un prélèvement exactement suivi pendant 30 jours,
une information sur la vitalité de la lignée. On peut compter qu'en nombre
rond, en décembre 1920, après 13 ans et demi de culture, on était arrivé à
8.400 générations. — Ch. Pérez.
a) Pearl (Raymond) et Parker (SylviaL.). — Études expérimentales sur
la durée de la vie. II. Différences héréditaires de la durée de vie dans des
lignées de Drosophila. — Dans une population générale de Drosophila mela-
nogaster (ou ses mutants;, il y a des différences génétiques dans la durée de
la vie ; on peut les isoler par une sélection appropriée et reproduction con-
sanguine; même dans une lignée modérément consanguine, les différences
génétiques restent constantes durant des périodes de 10 à 25 générations et
même plus; les lignées à plus longue vie comptent jusqu'à 47 et 50 jours
d'existence (durée moyenne de la lignée); la plus courte vie est de 22 jours
(lignée sauvage comme les précédentes), bien entendu dans des conditions
de milieu parfaitement constantes. Le caractère « durée de vie », nettement
héréditaire, peut être placé dans la catégorie des caractères mendéliens
définis génétiquement. — L. Cuénût.
c) Pearl (Raymond) et Parker (Sylvia L.). — Études expérimentales
sur la durée de la vie. IV. Documents sur V influence de la densité de la po-
pulation sur la durée de la vie chez Drosophila. — Toutes choses égales
d'ailleurs, il semble que la densité d'une population dans un milieu donné
est un facteur qui affecte la durée moyenne de la vie; P. et P. ont repris
la question avec précision, en élevant des Drosophiles dans des récipients
d'un volume constant, à la même température (25°), avec une nourriture
identique ; le nombre des Drosophiles dans chaque récipient varie de 1 à 85.
Le résultat est exprimé par une ligne en zigzag, assez inattendue : la plus
basse densité n'est pas l'optimum ; la durée moyenne de vie tend à augmenter
à mesure qu'augmente la densité jusqu'à un certain point qui est l'optimum;
puis elle décroît jusqu'à un minimum inférieur au point le plus bas obtenu
avec les densités inférieures à l'optimum. Le mutant sepia a une durée de
vie un peu moindre que celle du type sauvage et l'optimum n'est pas exac-
tement au même point; le mutant quintuple a une très courte durée de
vie, dont le maximum est inférieur au minimum du type sauvage. Le seul
résultat à peu près certain fourni par ces recherches préliminaires, c'est
qu'il y a rapport entre le taux de mortalité et la densité de la population,
conclusion à laquelle Farr était déjà arrivé pour l'Homme. — L. Cuénot.
Dienert (F.) etEtrillard (P.). — Existe-t-il des organismes susceptibles de
reviviscence dans les roches après stérilisation par la chaleur? — Les expé-
riences faites pour vérifier les résultats de Galippe, semblent bien montrer
que, en prenant des précautions suffisantes et en stérilisant les roches à 180°
pendant un temps assez long, celles-ci ne contiennent aucun organisme
susceptible de reviviscence. — A. Robert.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 481
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and other marine mollusca. (Ibicl., XLIX, 297.) [513
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Dixon (H. H.) and Bail (N. G.). — Transport of organic substance in
Plants. (Nature, 23 février 1922, 236.)
[Étude intéressante d'où il résulterait que le transport vers les par-
ties basses des matériaux élaborés par les feuilles se ferait non par
le liber qui parait hors d'état, matériellement, d'exécuter la besogne,
mais par le bois, par les trachées. Mais alors à quoi servirait le liber ?
Des expériences en cours permettront peut-être de se faire une opinion
sur les idées développées par les deux botanistes. — H. de Varigny
Doisy (E. A.) and Eaton (E. P.). — The relation of the migration of ions
between cells and plasma to the transport of car bon dioxide. (Journ. Biol.
Chem.. XLVII, 377, 1921.) [502
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[L'auteur défend l'opinion classique et expose les arguments à faire
valoir à son appui contre l'idée de Dixon et de Bail (voir plus haut)
tout en reconnaissant un grand intérêt à serrer de près un problème
qui n'est peut-être pas entièrement résolu encore. — H. de Variuny
Mascré. — Sur les « cellules à ferment » des Primula et sur la formation des
pigments anthocy uniques. (Bull. Soc. bot. Fr., LXIX, 325-330, 1922.) [539
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b) Supplementary protein values in foods. —II. Supplementary
dietary relations between animal (issues and cereals and légume seeds.
(Ibid.,' 139.) L518
c) Supplementary protein values in foods. — III. The supplemen-
tary dietary relations between the proteins of the cereal grains and the
potato. (Ibid., 175.) [5l8
d) Supplementary protein values in foods. —IV. The supplementary
relations of cereal grain vith cereal grain; légume seed with légume seed
and cereal grain with légume seed; with respect to improvemenl in the aua-
• lity oftheir pivtein. (Ibid., 207.) P18
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Miller (C. W.) and Sweet (J. E.). — Note onpossible source of error in tes-
ting for Rence-Jones protein. (Journ. of Biol. Chem., XLVIII, 21, 1921 >
[11 est préfé-
rable d'employer l'urine fraîche et bien exempte de fécès et de produits de
digestion, même l'usage du toluène peut prêter à confusion. — L. Thivolle
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eux, de même espèce, ou d'espèce différente, ils se piquent les uns les
autres, et les scorpions piqués meurent rapidement, en quelques se-
condes. L'immunité contre le venin est donc faible. — H. de Varigny
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plantes vertes. Synthèse par éthériheation directe de l'inosite par l'acide
phosphorique en présence d'anhydride phosphorique. — L. Thivolle
a) Peters (J. P. Jr.), Barr (D. P.) and Rule (F. D.). — The carbon
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mal resting individuals. (Journ. of Biol. Chem., XLV, 489-536, 1921.) [514
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[L'ingestion d'acide chlorhydrique cause un accroissement de l'excré-
tion des ions K. Na, Am, H et de l'acide phosphorique. — L. Thivolle
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b) — — — — Studies on the digeslibility of proteins in vitro. II. The
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PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 191
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1921.) [49G
1° Composition chimique des substances de l'organisme.
Albrecht (G.). — Étude chimique de quelques mollusques marins de la
côte du Pacifique. — Les sucs digestifs et intestinaux ont une réaction net-
tement acide et contiennent une certaine quantité d'enzymes, mais pas
d'enzyme capable de digérer la cellulose chez ces mollusques pour la plupart
herbivores. Grande irrégularité dans la distribution des protéines et des
cendres, présence nette d'une certaine quantité d'urée et d'un excès de
sucres réducteurs VAbalone présente de la créatine et de la créatinine, pour
la première fois décelées dans des tissus de mollusques. — Enzymes
dans le muscle dans trois cas, une amylase et une glycogénase dans le
Cryptoehiton, et une uréase dans le Pismo. — L. Thivolle.
o) Greene (C.W.). — Développement chimique des ovaires du saumon durant
la migration du frai. — Le développement actif des ovaires ne commence
qu'après l'entrée du saumon en eaii douce, alors qu'il ne s'alimente pas, et
qu'il dépense beaucoup d'énergie dynamique. — 11 y a une perte de poids
notable du tissu musculaire pendant le frai et le tissu restant est plus pau-
vre en protéines et en graisses. La perte totale en tissu musculaire étant
45 , il y en a 25 % totalement disparu. L'auteur étudie successivement la
croissance de l'ovaire aux dépens des autres tissus, et fait une analyse dé-
taillée dosant l'eau, les cendres, les protéines, les extraits organiques, les
graisses neutres et les phospholipines. Les protéines surtout sont en quan-
tité considérable dans l'œuf, et contrairement à ce qui se passe pour l'œuf
de poule, doivent jouer un rôle plus important dans la nutrition de l'em-
bryon que les graisses neutres et les phospholipines. — L. Thivolle.
Nelson (E. E.) et Greene (G. "W.). — La composition chimique des ovaires
de l orphie d'eau douce (Lepidosteus). — Les auteurs donnent un certain
nombre d'analyses du Lepidosteus platystomus et du Lepidosteus osseus,
comprenant protéines, lipoïdes, extraits, cendres, N total, N aminé, créatine.
Comme le frai s'étend sur une assez longue période de temps, il est difficile
de déterminer le degré de développement des ovaires, sauf par la forme et
la dimension des ovules. Les ovaires les plus mûrs ont une teneur en eau
plus faible, une teneur en protéines et en lipoïdes plus élevée. — L. Thivolle.
Greene (C.W.) et Nelson CE. E.). — La composition chimique des mus-
492 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
eles du squelette de l'orphie d'eau douce (Lepidosteus). — Analyse des mus-
cles des mêmes espèces étudiées dans le mémoire précédent, comportant
lipoïdes, protéines, extraits organiques, cendres, N total, N aminé, créa-
tive et eau. Les analyses montrent que la valeur alimentaire de ces poissons
est très comparable, et quelquefois supérieure, grâce à la teneur assez
élevée en lipoïdes, à celle de beaucoup d'autres espèces. — L. Thivolle.
b) Greene (C. W.). — La teneur en hydrates de carbone des muscles du sau-
mon pendant la migration du frai. — Le glucose du muscle (probablement
glycogène) est présent en petites quantités chez le saumon durant la période
où il se nourrit, il tombe à des traces au commencement du frai pour dis-
paraître complètement pendant la migration. Si on compare cette dispari-
tion à la disparition des grosses réservés de graisses qui a lieu pendant
cette même période, on conclut que les hydrates de carbone n'ont que peu
d'importance pour la production de la grande quantité d'énergie cinétique
nécessitée par la migration. — La composition des ovaires en glucose
(glycogène) est remarquablement constante et ceci pendant toute l'évolution
et jusqu'à maturité; ceci implique pour l'ovaire la nécessité non seulement
d'emmagasiner, mais de synthétiser son glucose, puisque le saumon ne se
nourrit plus et que ses ovaires croissent* constamment pendant la migra-
tion. — L. Thivolle.
a) Dill (D. B.). — Étude chimique de certains poissons de la côte du Pacifi-
que. — L'auteur étudie la composition chimique d'un certain nombre d'es-
pèce de poissons, et observe de grandes variations individuelles qui ne peu-
vent être rattachées à aucun facteur connu. — La variation dans la compo-
sition du maquereau durant une saison n'est pas parallèle à la variation
pendant la saison suivante. Le frai a lieu chez le maquereau au milieu de
l'été, mais il n'y a pas de relation entre la décroissance des graisses et l'ap-
proche de la saison du frai. Au contraire, en 1919, cette saison apparut au
moment où les graisses augmentaient. Aucune relation non plus avec le
sexe. En général pour le maquereau il y a accroissement des graisses du-
rant l'été et elles disparaissent de bonne heure. — L. Thivolle.
b) Dill (D. B.). — Étude chimique de la sardine de Californie (Sardinia
cœrulea). — Il y a dans la sardine de grandes variations individuelles dans
la composition. Les petites sardines ont un maximum de graisses pendant
les mois d'été et d'une façon générale la teneur en graisse augmente avec
la dimension des sardines. — La migration des bancs peut être en relation
avec la brusque décroissance des graisses qui a lieu en avril. La croissance
des organes de reproduction ne semble pas se faire aux dépens des réserves
en graisses de l'animal. On trouve dans la sardine des quantités apprécia-
bles de glycogène. — L. Thivolle.
Christman (A. A.) et Lewis (H. B.). — Etudes sur la lipase. I.
L'hi/droli/se des ëthers de certains acides dicarboxylés par la lipase du foie.
— Par la mesure de l'acidité développée par l'action de la lipase du foie
sur les éthers diéthyliques de l'acide succinique ou malonique, on constate
que la réaction tend vers un état d'équilibre qui correspond à l'élimination
de l'un des groupements éthyle de l'éther diéthylique. — La même réaction
s'observe avec l'éther diéthylique de l'acide malonique. — La lipase n'est
pas capable de faire le clivage du monoéthylmalonate ou de l'éthylmalo-
nate de potassium. — Le propionate d'éthyle a pu ètr*e hydrolyse par la
PHYSIOLOGIE GENERALE. 493
lipase en présence du sel de potassium du monoéthylmalonate, mais pas
en présence du monoéther lui-même. — L. Thivolle.
Fenger (P.) et Hull (M.). — Les effets de l'âge sur les enzyrftes pancréa-
tiques. — La conservation des poudres de pancréas, préparées dans les
conditions ordinaires, pendant une année, réduit leur activité diastasique et
lipolytique et quelquefois elle disparaît complètement. Les propriétés pro-
téolytiques des mêmes échantillons restent tout à fait constantes. Ceci mon-
tre clairement que la trypsine est de beaucoup la plus stable des enzymes
pancréatiques. — L. Thivolle.
Chodat (R.) et Wyss (F.). — Nouvelles recherches sur la tyrosinase. —
C. a extrait du Iiussula foetens une tyrosinase absolument pure, dépourvue
de peptides, ce qui se démontre par son action sur le p. crésol (jaune d'or,
absence de rougissement), dépourvue aussi de peroxydase et de laccase (car
elle ne donne pas la réaction du gaïac, etc.). Cette tyrosinase donne toutes
les réactions des tyrosinases obtenues jusqu'ici. Nous avons donc là la preuve
que ce ferment n'est pas un mélange, comme on Ta cru, de désaminase et
dephénolase.La tyrosinase pure a permis aux auteurs de corriger certaines
indications erronées antérieures. Parmi les résultats obtenus, il faut citer
deux nouvelles réactions caractéristiques de la tyrosinase : en combinant le
phénol p. crésol avec l'un des phénols résorcine, phloroglucine et orcine,
on obtient une superbe matière colorante jaune avec reflet rouge rubis,
que les auteurs nomment crésol-rubine. D'autre part, en présence des ami-
nés, la tyrosinase fournit avec le p. crésol (ou le phénol) une coloration rouge
framboise qui ne passe pas au bleu. Enfin les auteurs réfutent la théorie de
Haehn qui veut que la tyrosinase possède un co-ferment (sels ou phosphates) :
les expériences de Haehn ne prouvent que de simples variations dans le
degré d'alcalinité ou d'acidité du milieu et non la nécessité de la présence
d'un co-ferment. — M. Bodbier.
Hedger (R. Wallace). — Présure végétale. — L'auteur donne la liste
des plantes, feuilles, fleurs, graines employées en divers pays pour coagu-
ler le lait, et aimerait savoir s'il en existe ne faisant pas partie des cas à
lui connus. Voici la liste qu'il a donnée : Galium verum, Witlhamia coagu-
lons, Ficus Carica, Cgnara cardunculus, et scalymus, Carduus nutans, Cin-
cus benedictus, Drosera peltata, Datura Stramonium, Pisum sativum, Lu-
pinus hirsutus, P,icinus Irirsutus, Pinguicula vulgaris, Leucas cephalotes,
Crotalaria Burhia, Rhazya stricta et Streblus asper. — H. de Varigny.
Miller (E. W.i. — Les effets de certaines stibstances stimulantes sur l'acti-
vité de l'invertase de la levure. — H y a dans l'extrait aqueux ou alcoolique
de levure une substance qui accélère la vitesse de formation de l'invertase
durant une période de croissance de vingt-quatre heures. Cette substance
n'est pas identique avec la stimulant de croissance. On peut séparer partiel-
lement les deux subtances par trois méthodes : a) extraction du stimulant de
croissance par le benzène ; b) absorption avec de la terre à foulons et c) préci-
pitation par l'acide tungstique. La substance qui accélère la formation d'in-
vertase se trouve à liante concentration dans le précipité gommeux que l'on
sépare de l'extrait alcoolique de la levure. Les extraits de germes de blé, très
actifs stimulants de croissance, n'accroissent pas la concentration de l'inver-
tase si on les ajoute au milieu. Les extraits de levure n'agissent pas direc-
tement sur l'invertase elle-même. Cependant la substance ne semble pas
être de la nature d'un activateur ou co-enzyme. — L. Thivolle.
494 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Smith (E.) et Medes (G.). — Effet du chauffage de la vitamine antiscorbu-
tique en présence d'invertase. — L'invertase ne contribue pas à la destruction
de la vitamine antiscorbutique lorsqu'on les chauffe ensemble à la tempé-
rature de 76°, 55° ou 38°. Si l'on chauffe la vitamine pendant quatre heures
en présence ou non d'invertase à 76°, elle se détruit plus vite qu'à 55°. Le
chauffage à 38° ne cause pas de perte plus appréciable dans l'activité de la
vitamine que la conservation k température ordinaire. Les animaux recevant
du jus d'orange chauffé en présence d'invertase présentent au contraire un
état de scorbut moins avancé en fin d'expérience que ceux recevant le
même extrait chauffé de la même façon, mais sans enzyme. Les auteurs ne
proposent encore aucune suggestion quant à la signification de ce fait. —
L. Thivolle.
Welker (W. H.) et. Bollman (J. L.). — Les effets d'injections sous-cuta-
nées de cyanure de potassium sur la teneur en calalase du sang. — Selon
Geppert le cyanure de potassium agirait sur l'organisme en faisant perdre
aux cellules leur pouvoir d'utiliser l'oxygène, ce serait une suffocation
interne en présence d'un excès d'oxygène. Les auteurs pensent qu'il y
aurait peut-être là, l'effet d'une diminution d'activité de lacatalase du sang.
Les dosages d'activité de la catalase après injection de doses mortelles de
cyanure au chien, montrent qu'il n'en est rien. Si l'on admet comme cor-
recte la théorie de Geppert il n'y a aucun rapport entre oxydase et catalase.
— L. Thivolle.
. a) Levene (P. A.) et Rolf (J. P.). — Lécithines. III. Les acides gras des
lécithines du jaune d'œuf. — 11 y aurait dans le jaune d'œuf plusieurs
lécithines différant par leurs acides gras. Les observations antérieures de
différents auteurs ne permettent pas de trancher la question. La possibilité
d'obtenir des lécithines exemptes de céphaline, de les isoler ensuite à l'état
de combinaison chloro-cadmique, a permis aux auteurs de déterminer que
les lécithines du jaune d'œuf contenaient seulement un acide gras non
saturé, l'acide oléique identifié par son indice d'iode et l'analyse de son
produit d'hydrogénation. Elle a permis de déterminer également deux aci-
des gras saturés : l'acide palmitique et l'acide stéarique, par leur composi-
tion élémentaire, leur point de fusion et leur poids moléculaire. Enfin ils
purent prouver que les acides saturés et non saturés étaient en quantités
équimoléculaires. Tous résultats confirmés par l'analyse des dihydrolécithi-
nes obtenues à partir de la combinaison chloro-cadmique. — L. Thivolle.
b) Levene (P. A.) et Rolî (J. P.). —Lécithines. —IV. Les lécithines du cer-
veau. — Selon Frankel et Linnert ; il n'y aurait pas de lécithines dans le
cerveau humain, cette assertion semble impossible aux auteurs qui repren-
nent les travaux de Gobley et de Thudichum et réussissent à extraire des
lécithines du cerveau de bœuf en employant des procédés plus corrects et
plus précis. — Cette méthode d'extraction est basée sur l'observation que
quelques impuretés (en particulier les cérébrosides) sont insolubles dans
l'acide acétique glacial froid, d'autres dans un mélange d'acide acétique et
d'alcool, alors que les lécithines sont solubles dans ces réactifs. Ensuite pour
la séparation des lécithines de la céphaline, on a recours à la combinaison
chloro-cadmique. Les auteurs ont pu préparer des lécithines et dihydroléci-
thines presque pures et de composition presque identique à celles obtenues
à partir du jaune d'œuf. — La distinction entre les lécithines réside appa-
remment dans les différences de caractère de leurs acides gras. — Les
PHYSIOLOGIE GENERALE. 495
acides gras des lécithines du jaune d'œuf étant les acides oléique, palmiti
que et stéarique identiques aux acides gras obtenus par hydrolyse des léci-
thines du cerveau. — L. Thivolle.
Levene (P. A.) et Simms (H. S.). — La lêcithine du foie. — La lécithine
du foie contient deux acides saturés : palmitique et stéarique, et deux acides
non saturés : acide stéarique non saturé et acide arachidique non saturé,
qui par hydrogénation donnent les acides stéariques et arachidiques. On ne
connaît pas encore le nombre exact de doubles liaisons de ces acides. On
suppose pour l'un d'eux (arachidique) quatre doubles liaisons, car on a pu lui
fixer huit atomes de brome. La détermination du poids moléculaire indique
810' et 700. Le chiffre théorique pour un monophosphatide étant 809 et pour
un diphosphatide 1000 on peut en déduire que la lécithine du foie est un
mélange de monolécithines. — L. Thivolle.
a) Mills (G. A.). — La nature chimique des coagulines des tissus. — Les
phospholipines que l'on peut extraire des tissus ne possèdent qu'un faible
pouvoir coagulant, il est nécessaire qu'elles soient associées à certaines pro-
téines. Le point isoélectrique du complexe est au voisinage de N X 10°,
N X 105. A ce point il y a précipitation du complexe de ses solutions sans
aucune perte d'activité sur la coagulation. Ce fait peut être utilisé pour la
préparation et la purification du principe actif. La substance purifiée possède
les caractères de solubilité des globulines et est coagulable par la chaleur.
Sa composition est d'environ 41,6 9f de phospholipines et 58,4 % de pro-
téines, la fraction protéique contenant environ 1,06 % de phosphore. Il
s'agit sans doute de phosphoprotéines très stables, car aucune base purique
n'a pu être décelée après hydrolyse de ces protéines par les acides, et le
phosphore est très solidement lié dans la molécule protéique. L'addition de
plus grandes quantités de phospholipines au produit actif peut accroître
jusqu'à quatre fois son activité. Ceci est d'une importance pratique considé-
rable, puisqu'on peut ainsi obtenir des solutions soixante et mille fois plus
actives que les extraits d'organes que l'on utilisait jusqu'alors. — L. Thi-
volle.
a) Shaffer (P. A.). — Anticëtogénèse. Lue analogie in vitro. — L'oxyda-
tion du glucose en solution alcaline par l'eau oxygénée produit la destruc-
tion de l'acide acétyl-acétique s'il est présent dans la solution. — En l'ab-
sence de glucose ou autre substance « cétolytique », l'oxydation par l'eau
oxygénée est extrêmement lente. — Le fructose ou la glycérine exercent
la même influence que le glucose ; l'acide lactique est sans action. — La
vitesse de cette action « cétolytique » s'accroît avec la température, l'alca-
linité et la quantité de glucose. Elle paraît être déterminée primitivement
par la vitesse de « dissociation » ou de conversion du glucose par l'alcali en
un dérivé qui est ensuite oxydé. Il semble y avoir combinaison entre l'acide
acétyl-acétique et ce composé intermédiaire et oxydation ultérieure. — Les
détails de cette réaction feront l'objet d'un mémoire ultérieur. — Le phé-
nomène semble être analogue in vitro à ce qui se passe in vivo par action
du glucose ou substances semblables empêchant la formation ou l'accumu-
lation d'acide acétyl-acétique, d'acétone ou d'acide ^-oxybutyrique. —
L. Thivolle.
b) Shaffer (P. A.). — Anticëtogénèse. 11. L'équilibre cétogënique anti-
cètogènique chez l'homme. — A partir de l'hypothèse que la propriété» que
possèdent les hydrates de carbone ou autres substances, d'empêcher l'ap-
496 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
parition des corps acétoniques (phénomène d'anticétogénèse), est due à des
réactions chimiques entre des quantités définies et constantes de composés
cétogéniques et anticétogéniques, une méthode d'essai a été établie pour
permettre le calcul des quantités moléculaires de substances cétogéniques
ou anticétogéniques dérivées des protéines, graisses ou hydrates de carbone.
— L'application de ce calcul à des sujets normaux n'excrétant que de fai-
bles quantités de corps acétoniques, indique que l'hypothèse générale est
correcte et que le rapport moléculaire minimum entre les substances céto-
géniques et anticétogéniques, en l'absence de cétonurie, est égal à 1. — Le
calcul appliqué à des cas de diabète « total » avec acidose extrême, permet
de prévoir très correctement la quantité d'acide (3 -oxybutyrique excrétée.
— Il semble qu'il n'y a pas de raisons pouvant faire croire à la présence
d'autres facteurs que ceux intéressés dans ce rapport, pour influencer la
formation des corps acétoniques.
Il n'y a aucune différence probable dans la façon dont se comportent les
individus normaux ou diabétiques en ce qui concerne la formation des
corps acétoniques, en tenant compte de l'excès des molécules cétogéniques
sur les molécules anticétogéniques dans le mélange qui est catabolisé. —
L. Thivolle.
c) Shafler (P. A.). — Ànticétogénèse. III. Calcul de la balance cétogénique
au moyen du quotient respiratoire. — Le rapport des molécules cétogéniques
aux molécules anticétogéniques dans le métabolisme d'un sujet peut être
calculé au moyen de son quotient respiratoire. Un rapport moléculaire de
1 : 1 qui correspond (d'après ce calcul) à un quotient respiratoire de 0,76 est
la limite pour la possibilité d'excrétion des corps acétoniques. Avec les quo-
tients plus élevés que 0,76, le catabolisme du glucose anticétogénique (ou
son équivalent de protéines ou de glycérine) est assez grand pour éliminer
l'acide acétyl-acétique aussitôt sa formation, probablement par une réaction
« cétolytique » analogue aux réactions observées précédemment in vitro.
— L. Thivolle.
Hubbard (R. S.) et "Wright (F. R.). — Les corps cëtoniques du sang
après injection de petites quantités de chlorhydrate d'adrénaline. — Il faut
au moins 1 cm3 d'une solution d'adrénaline au millième pour noter quel-
ques changements dans la quantité de corps cétoniques du sang. Il y a élé-
vation notable de la glycémie, abaissement du pouvoir de combiner CO2,.
mais le degré de réponse des corps acétoniques n'est pas constant. Néan-
moins dans certains cas il y a un accroissement véritable, probablement
dû à des productions localisées (ou défaut de combustion) des corps cétoni-
ques, de sorte que cet accroissement n'est pas empêché par l'accroissement
de la glycémie. — L. Thivolle.
Witzemann (E. J.). — L'effet calalytique de V ammoniaque sur Voxy da-
tion de l'acide butyrique par l'eau oxygénée. — En présence de potasse
en quantités variant de 0,20 à 4,0 équivalents il n'y a pas d'oxydation de
l'acide butyrique par l'eau oxygénée. Cette oxydation est très active en pré-
sence de 0,20 à 10,0 équivalents d'ammoniaque. L'accroissement de la quan-
tité d'acide oxydé correspond à la quantité d'ammoniaque ajoutée tant
qu'on ne dépasse pas 4,0 équivalents, sans quoi il y a décomposition de l'eau
oxygénée par l'ammoniaque directement. L'oxydation est du type de la pi-
oxydation, il y a conversion de l'acide butyrique en acétone avec perte de
CO2. L'action simultanée de la potasse et de l'ammoniaque est plus éner-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 497
gique qu'avec une de ces bases employée seule. Il est certain que ce n'est
pas le rôle de l'alcalinité qui intervient mais plutôt les ions simples ou
associés. — Cette oxydation ainsi déterminée in vitro peut très bien être
celle qui se passe au niveau du foie ; en effet toutes les substances néces-
saires sont libérables dans le foie, qui se trouve aussi être l'organe qui mon-
tre normalement la plus grande tendance à former l'acide acétyl-acétique.
— L. Thivolle.
a) Langfeld (E.). — La régulation du sucre du sang et l'origine des hyper-
glycémies. — /. La formation et la destruction du glycogène. — L'auteur
refait l'historique de la question de la glycémie et du glycogène depuis
Claude Bernard. — Il montre qu'on s'est généralement mis d'accord sur
le fait de la mise en réserve du glycogène dans le foie sous l'influence des
hormones du pancréas. 11 n'en est pas de même en ce qui concerne la trans-
formation inverse, la remise en circulation du glycogène sous forme de glu-
cose. Il agite la question de la coexistance dans un même organe du gly-
cogène et de la diastase qui doit l'hydrolyser, des influences de l'acidité du
milieu, des sels plus ou moins dissociés susceptibles de former des com-
plexes hydrolysants avec la diastase et enfin des sécrétions des glandes
endocrines pouvant avoir une action semblable. Tout un ensemble de pro-
blèmes qu'il se propose de résoudre dans les deux mémoires suivants. —
L. Thivolle.
b) Langfeld (E.). — La régulation du sucre du sang et l'origine des hyper-
glycémies. — 77. Conditions d'action des diastases du foie. — Les diastases
hydrolysantes du foie présentent leur action optimum en présence des phos-
phates pour Pu = 6,2, en présence des chlorures pour Pu = 0,8. — Si l'on
ajoute de l'adrénaline, l'optimum se déplace du côté alcalin, pour Pu = 7,73.
Latyroïdineest sans action sur l'hydrolyse du glycogène. L'action simultanée
d'adrénaline et de tyroïdine est considérable même avec des concentrations
d'adrénaline de 1 : 5.000.000. Les extraits d'hypophyse sont sans action. —
L. Thivolle.
c) Langfeld (E.). — La régulation du sucre du sang et l'origine des
hyperglycémies. III. Théorie. — Sur la base des résultats précédents, l'au-
teur conclut que la glycogénolyse est conditionnée par la concentration en
ions hydrogène des cellules du foie. Le Pu du sang étant 7,33, on est au voi-
sinage des conditions optima de fonctionnement des diastases. Le fait que
les diastases n'ont pas à travailler exactement dans les conditions optima
est considéré par l'auteur comme un « arrangement de sécurité ». — On
peut dire qu'avec un afflux constant de sang à température constante, le
glucose est formé à vitesse constante, et on arrive à cette conclusion néces-
saire que la formation du glycogène et la glycogénolyse sont deux processus
consécutifs. Les hyperglycémies ne peuvent se produire alors que dans
trois cas : 1° changement de Pu des cellules du foie dans la direction du PI(
optimum de glycogénolyse; 2° déplacement de la courbe d'action de la
diastase du foie, son Pu optimum se déplaçant vers le PH des cellules du foie;
3° défaut de formation du glycogène par insuffisance fonctionnelle du pan-
créas. Ces trois possibilités suffisent pour expliquer tous les cas d'hyper-
glycémie expérimentale. — A noter que les cas se rapportant au premier
et au second groupe sont de nature transitoire et qu'on ne peut tirer de
leur étude aucune conclusion sur le diabète chronique. — L. Thivolle.
l'année biolocique. 34
498 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Fitz (R.) et Bock (A. V.). — Études sur le sucre du sang. Le montant
total du sucre circulant dans le sang dans le diabète sucré et autres conditions.
— Le montant total du sucre du sang de personnes normales varie mais
n'excède pas 7,5 gr. Le sucre du plasma est toujours plus élevé que celui
des globules mais n'excède pas 4,5 gr. Le montant total du sucre du sang
des diabétiques varie considérablement et peut atteindre 15 gr. avec dans
le plasma 10,78 gr. — Le plasma des diabétiques contient en général beau-
coup plus de sucre que les globules. Il se comporte donc comme un véhi-
cule, pour transporter le sucre que les cellules ne peuvent brûler, ou
emmagasiner, jusqu'au rein qui l'excrète. Les globules n'ont pas ici d'action
particulière et leur teneur en sucre varie peu. La concentration du sucre du
sang comme on l'exprime habituellement ne peut donner qu'une évaluation
grossière du sucre circulant. Le seuil auquel le glucose apparaît dans l'urine
semble être compris entre 5.20 et 5,36 gr. de sucre total dans le plasma. —
L. Thivolle.
Bloor W. R.). — Lipémie. — Les caractéristiques de la lipémie persis-
tante sont les suivantes : quelle que soit son origine, les trois lipoïdes du
sang (graisses, lécithines et cholestérol) augmentent, les graisses montrant
l'accroissement le plus marqué, la cholestérine venant en dernier. C'est
un fait presque général, les graisses étant les premières à augmenter, puis
les lécithines. puis le cholestérol. La disparition se fait également dans
le même ordre, et des valeurs élevées pour la lécithine et la cholestérine
subsistent longtemps après que le chiffre des graisses est redevenu normal.
— Dans beaucoup de cas la valeur du rapport lécithines : cholestérol, est
bien au-dessous de la normale, ceci est dû à l'accroissement plus grand du
cholestérol. — Quelle que soit l'origine, endogène ou exogène, des graisses
qui produisent la lipémie, le phénomène est le même dans tous les cas.
La cause de la lipémie peut être regardée comme un trouble dans l'équi-
libre entre les graisses qui pénètrent dans le sang et celles qui s'éliminent.
Dans la lipémie d'origine hémorragique il y a probablement un trop grand
apport de graisses dans le sang, alors que dans la lipémie d'origine diabé-
tique il y a une élimination anormalement lente des graisses du sang. —
L. Thivolle.
Blatherwick (N. R.). — Observations sur les graisses du sang dans le
diabète. — Newburg et Marsh (Arch. Int. nul, XXVI, p. 647), ont suggéré
un traitement du diabète au moyen d'un régime restreint en protéines, en
hydrates de carbone et abondant en graisses. Leur critérium de succès est
l'absence du sucre dans l'urine, l'absence d'acidose, le maintien de l'équi-
libre azoté, vie normale pour les malades. L'auteur pense que si l'urine du
malade est bien exempte de corps acétoniques il doit y avoir constance
dans la valeur des graisses du sang. C'est effectivement ce qu'il observe
dans les cas modérés de diabète ainsi traités. Il reste à savoir si la prolon-
gation d'un tel régime est susceptible d'effets constants. — L. Thivolle.
a) Howe (P. E.). — L'utilisation du sulfate de soude comme précipitant
de la globuline dans la détermination des protéines du sang. — On peut uti-
liser les solutions de sulfate de soude à la température de 37° pour frac-
tionner les protéines du sang de la même façon que l'on sépare l'englobu-
line par COs ou NaCl ou la globuline par le sulfate d'ammonium ou de
magnésium. Des zones critiques dans la courbe représentant la précipita-
tion des protéines avec des solutions à la concentration croissante de sel
PHYSIOLOGIE GENERALE. 490
ont été déterminées entre 13,5 et 14,5, 17,4 et 21 à 22 o/0 de sulfate de soude
anhydre à 37°. Il y aurait donc en présence de l'euglobuline : deux globu-
lines : la pseudo-globuline I et la pseudo-globuline II qui précipitent com-
plètement aux concentrations 17,4 et 21,5 °/o de sulfate de soude, respecti-
vement. — L. Thivoele.
b) Howe (P. E.). — Effet de V ingestion de colostrum sur la composition
du sang de veaux nouveau-nés. — Le sang du veau nouveau-né avant qu'il
ait tété ne contient aucune protéine précipitable par le sulfate de soude à
17,4 %, c*est dire qu'il ne contient ni euglobuline ni pseudo-globuline I. —
Après que le veau a ingéré une certaine quantité de colostrum, on trouve
dans le sang l'euglobuline et la pseudo-globuline I. — Ce phénomène ne
se produit pas si l'on nourrit le veau avec du lait complet ordinaire, ou si
la vache n'a pas été complètement « séchée » avant parturition, conditions
où les quantités de globulines ingérées sont véritablement négligeables. Ceci
n'éclaircit pas le rôle du colostrum dans la nutrition du nouveau-né. —
L. Thivulle.
Myers (V. C.) et Short (J. J.). — La teneur en potassium du sérum
humain normal et pathologique. — La teneur en potassium du sérum humain
normal est aux environs de 20 mmgr. %, alors que pour, le sang total
les chiffres sont de 8 à 10 fois plus élevés. Etant donné la haute teneur en
potassium des cellules, il faut éviter avec soin toute hémolyse. Le sérum
est préférable au plasma pour de telles déterminations. — La teneur en po-
tassium du sang total est grossièrement proportionnelle à la quantité de
globules rouges. — Dans une série de 7 néphrites avec rétention azotée
marquée, aucun accroissement du potassium dans le plasma, ni le sang
total ; au contraire diminution dans le sang total probablement due à une
anémie secondaire. Ces quelques observations ne confirment pas l'opinion
de Smillie : que certains des symptômes de l'urémie peuvent être dus à
l'empoisonnement par le potassium, également retenu par le rein. — Dans
aucun cas pathologique les auteurs ne trouvent de chiî'fres anormaux dans
le sérum, à condition que celui-ci soit séparé dans les deux heures qui
suivent la prise du sang. — L. ïhivolle.
Jones (M. R.) et Nye (L. L.). — La distribution du calcium et de l'acide
phosphorique dans le sang d'enfants normaux. — De l'étude du sang de 34
enfants normaux d'âges échelonnés entre 4 semaines et 14 ans, il ressort
que : les globules sanguins sont beaucoup plus riches en acide phospho-
rique que le plasma. Le montant d'acide phosphorique inconnu dans le
plasma est négligeable, s'il y en a, alors que dans les globules il atteint
quelquefois 70 % du total. En moyenne les chiffres sont plus élevés pour les
garçons que pour les filles; le phosphore lipoïdique est 17,7 % plus élevé
dans les globules et 16,6 %, plus élevé dans le plasma. Le phosphore inor-
ganique est le plus variable des composés phosphores du sang. Le calcium
est en moyenne moins élevé dans les globules que dans le plasma, il n'y a
pas de relation apparente entre le calcium et l'acide phosphorique, ni avec
les réserves alcalines du sang. — L. Thivolle.
Jones (M. R.). — La teneur en calcium du plasma sanguin et des glo-
bules du nouveau-né. — Le teneur moyenne du calcium du plasma est plus
élevée chez le nouveau-né que chez les enfants plus âgés. Cette moyenne
reste remarquablement constante chez les différents individus, pendant les
\
500 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
12 premiers jours de la vie. Au contraire, la teneur moyenne du calcium
des globules tend à décroître légèrement depuis la naissance, mais ceci
serait dû beaucoup plus à un accroissement du volume du plasma qu'à
une destruction des cellules. — L. Tuivolle.
Norgaard (A.) et Gram (H. C). — Relation entre la teneur en chlore du
sang et son volume pour cent de cellules. — On opère sur du sang citrate avec
une solution isotonique. — Dans 52 cas normaux ou pathologiques on
trouve que la concentration en chlorure de sodium dans le plasma est cons-
tante, environ 0,61 %. La détermination correspondante sur le sang total
montre que la teneur en chlore varie considérablement, simplement parce
qu'il y a en présence une quantité de cellules variables. La teneur en chlore
des globules est aux environs de 0,31 % (sauf dans les cas d'anémie
pernicieuse ou la moyenne calculée est au voisinage de 0,23 %). Le dosage
du chlore du sang total ne donne donc en général d'autres renseignements
qu'une simple détermination du volume des cellules. — L. Tuivolle.
Haggard (H. W.). — Le sort des sulfures dans le sang. — Par inhala-
tion d'une atmosphère contenant H2S il n'y a aucune combinaison de ce gaz
avec l'hémoglobine du sang et aucune quantité appréciable de sulfure déce-
lable dans le- plasma. La sulfhémoglobinémie est une maladie qui fait inter-
venir d'autres phénomènes que ceux de la respiration, en particulier
l'action d'un nitrosobacille. Le plasma sanguin en présence d'oxygène oxyde
rapidement H2S. Les produits d'oxydation se combinant avec le sodium du
plasma. Le sulfure de sodium est rapidement hydrolyse par le sang ou le
plasma même en l'absence d'oxygène. Après inhalation d'H2S ou injection in-
traveineuse de Na2S, les sulfures dans le sang n'existent que sous forme d'H-S
dissous et inoxydé et les effets physiologiques des sulfures ne s'exercent que
par cet intermédiaire. La vitesse d'oxydation de H2S dans le sang est telle
qu'on peut administrer par voie intraveineuse des doses massives de sulfures, -
à des intervalles rapprochés sans aucun effet apparent. Ceci explique les
propriétés relativement peu toxiques des sulfures absorbés par voie intesti-
nale. — L. Tuivolle.
Denis ("W.). — Les sulfates dans le sang. — Nouvelle méthode simple
pour la détermination des sulfates minéraux dans le sang. On trouve sui-
vant les espèces animales de 1,8 à 4,0 mmgr. de soufre % de sang et chez
l'homme normal de 0,5 à 1 mmgr. Dans les néphrites avec rétention d'azote
il y a rétention des sulfates et on peut trouver jusqu'à 12 et 16 mmg. de sou-
fre. Des expériences faites dans le but de déterminer des sulfoconjugués
ou du soufre neutre dans le sang, comme on en trouve dans l'urine, ont
donné des résultats négatifs, soit parce que ces corps ne s'y trouvent pas ou
y sont en quantités beaucoup trop faibles pour pouvoir être dosées. —
L. Thivolle.
Hastings (A. B.), Murray (C. D.) et Murray (H. A. Jr.). — Certains
changements chimiques dans le sang, consécutifs à V obstruction pylorique chez
le chien. — Dans des expériences ayant pour but l'étude de la tétanie gas-
trique par obstruction du pylore, les auteurs ont eu l'occasion d'observer des
modifications chimiques importantes dans le sang : 1° un accroissement très
marqué du pouvoir d'absorber CO2 ; 2° une chute considérable dans la con-
centration des ions Cl ; 3° un léger accroissement de la concentration du
calcium dans le sérum; 4° le Pu du plasma après l'opération s'élève d'une
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 501
façon insignifiante ; à la mort il baisse rapidement ; 5° les concentrations en
soufre et en phosphore s'élèvent considérablement; enfin 6° la concentration
du sodium est diminuée dans deux ou trois cas sur huit. Ces phénomènes
sont expliqués comme étant une « alcalose » par exagération du « temps
alcalin » normal qui suit le repas, la formation et la sécrétion de H CI par la
muqueuse gastrique nécessitant le départ des ions H et Cl du flux sanguin,
ions qui ne sont pas restitués dans ces expériences. — L. Thivolle.
Knudson (A.). — Relation entre la cholestérine et les éthers de la choies*
térine dans le sang pendant leur absorption. — Une série d'expériences sont
faites sur des chiens auxquels on administre soit de la cholestérine libre,
soit des éthers de la cholestérine; dans les deux cas on observe une aug-
mentation très notable de la cholestérine libre dans le sang, dans les 6 ou
8 heures qui suivent le repas. — Quant à la cholestérine combinée, elle
varie peu contrairement à ce qu'avaient signalé Gardner, Mueller qui ont
employé des techniques différentes. — L. Thivolle.
Me Kellips (G. M.), de Joung (I. M.) et Bloor (W. R.K -- La distribu-
tion de l'acide phosphorique dans le sang d'enfants normaux. — Examen
d'un certain nombre de sangs d'enfants normaux, depuis leur naissance
jusqu'à l'âge de deux semaines, au point de vue des différentes variétés
de phosphore : organique, inorganique, lipoïdique et soluble dans les
acides. Peu de différences en ce qui concerce le sexe. Les valeurs sont en
général plus élevées que la moyenne dans le plasma des enfants qui gagnent
du poids. Par comparaison avec le sang d'adultes on peut dire qu'en moyenne
la valeur du phosphore total et celle du phosphore lipoïdique sont très
voisines, et le phosphore inorganique considérablement moins élevé dans
les globules ; dans le plasma le phosphore organique est plus élevé chez
reniant que chez l'adulte et le phosphore lipoïdique beaucoup moins élevé.
— L. Thivolle.
Lehman (E. P.). — Elude sur les phosphates inorganiques du sang. —
La teneur moyenne des phosphates inorganiques du sang de lapin normal
est de 4,87 ingr. de phosphate pour 100 cm3. Pratiquement c'est un chiffre
constant. Si on accroît expérimentalement quatre ou cinq fois le taux des
phosphates du sang, il redevient normal en moins de quatre heures. L'in-
jection intraveineuse de 75 mgr. de phosphore par kilogramme de poids vif
sous forme de NaH'-PO^, cause la tétanie chez la plupart des individus. L'in-
gestion d'huile de foie de morue ne change pas le taux des phosphates du
sang. L'injection intraveineuse d'une dose massive de phosphate n'a aucun
effet sur la calcification des os. — L. Thivolle.
Adolpb. (E.) et Ferry (R. M.). — La dissociation de l'oxy hémoglobine
<et l'effet des électrolytes sur cette dissociation. — L'oxy-hémoglobine pré-
parée par différents procédés par dialyse, donne des courbes en S pour la
dissociation. — L'addition d'alcali avec formation d'un hémoglobinate
alcalin produit un accroissement de l'oxygène lié à l'hémoglobine pour
une tension constante. — Les sels neutres, même en petite concentration,
diminuent la quantité d'oxygène combiné. — Les non-électrolytes sont sans
effet sur l'équilibre de l'hémoglobine avec l'oxygène. Cet équilibre est fonc-
tion de l'équilibre existant entre l'hémoglobine et les électrolytes. — L. Thi-
volle.
502 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Reimann (S. P.) et Sauter (M. D.). — Comparaison du bicarbonate du
sang après injection intraveineuse de bicarbonate de soude. — Le bicarbonate
du sang et de la lymphe est déterminé après injection intraveineuse d'une
solution de bicarbonate à 4 %. — Les deux courbes ont un accroissement
semblable, le bicarbonate quitte le sang pour la lymphe avec une très remar-
quable rapidité. — L. Thivolle.
Reimann (S. P.) et Reimann (H. A. Jr.). — Le. niveau du bicarbonate du
sang, suivant l'administration de bicarbonate de soude. — On fait ingérer du
bicarbonate de soude à des sujets normaux et on dose après 1 heure et demie
à 2 heures le bicarbonate du sang; les chiffres sont rigoureusement concor-
dants avec ceux calculés suivant la formule de Palmer et Van Slyke. Avec
des sujets atteints de maladies diverses la concordance n'est plus aussi
bonne, chaque malade apportant son facteur personnel, dont il est fort dif-
ficile de tenir compte. Par injection intraveineuse on peut suivre la courbe
d'absorption et d'élimination du bicarbonate, courbe qui présente un maxi-
mum très accentué, montrant avec quelle rapidité le bicarbonate s'élimine,
le sang revenant à son état primitif. — L. Thivolle.
Rakestraw (N. W.). — Facteurs chimiques dans la fatigue. 1. L'effet
de Vexercice musculaire sur certains constituants communs du sang. —
Résultats d'expériences sur 31 sujets normaux pour déterminer les change-
ments produits par un exercice musculaire intense sur les constituants sui-
vants du sang et du plasma : azote non protéique, urée, sucre, acide urique,
créatinine préformée et totale, cholestérol, hémoglobine, poids spécifique,
viscosité, volume et nombre des globules. Les effets d'un exercice violent
de courte durée diffèrent souvent totalement des effets d'un exercice de
longue durée. En particulier, pour le sucre dont le taux s'élève par un exer-
cice de courte durée et s'abaisse pour un exercice prolongé. Il y a générale-
ment un léger accroissement de l'acide urique et peu de variation sur la
créatinine et la cholestérine. — L. Thivolle.
Doisy (E. A.) et Eaton (E. P.). — Le rapport de la migration des ions
entre les cellules et le plasma avec le transport de CO'1. — Lorsque l'on équi-
libre in vitro du sang de bœuf avec une atmosphère à tension variable en
CO2 on observe : l'équivalence entre la perte en chlore du sérum et le gain
en bicarbonates. Bien qu'il y ait également une migration de phosphates,
celle-ci ne joue aucun rôle dans le transport de CO2. Il n'y a pas transport
de potassium ni de sodium des cellules au sérum. Enfin il y a un accrois-
sement marqué du volume des globules avec les tensions croissantes de CO2.
— L. Thivolle.
Lewis (H. B.). — Études sur la synthèse de l'acide hippurique dans
l'organisme animal. LV. Note sur la synthèse de l'acide hippurique chez
le lapin après exclusion de la bile de l'intestin. — La source de glycocolle
nécessaire pour désintoxication après ingestion d'acide benzoïque n'est pas
connue. La bile étant éliminée par fistule de l'intestin d'un lapin. L'inges
tion d'une certaine quantité d'acide benzoïque détermine une excrétion
d'acide hippurique par l'urine dans la proportion de 30 % de l'acide ingéré.
L'acide glycocholique de la bile n'est donc pas la seule source de glycocolle
de l'organisme. — L. Thivolle.
a) Schultz (E. W.) et Chandler (L. R.). — L'acidité du lait de chèvre
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 503
exprimée en concentration d'ions hydrogène, en comparaison avec celle du
lait de femme et de vaclie. — La concentration moyenne du lait de chèvre
frais en ions hydrogène est 6,53 : celle du lait complètement aigre est 3,'.»2.
Le lait de chèvre frais est légèrement plus acide que le lait de vache frais
et beaucoup plus acide que le lait de femme. Le lait de chèvre aigre est
considérablement plus acide que le lait de vache aigre. — L. Thivolle,
b) Schultz(E. W.) et Chandler (L. R.). — La dimension des globules gras
du (ait de chèvre. — Le lait de chèvre, bien qu'aussi riche en beurre que le
lait de vache, ne laisse pas se séparer aisément une couche de crème, ceci
tient aux faibles dimensions des globules gras. 91 % des globules gras du
lait de chèvre ont une dimension inférieure à 4 «., pour le lait de vache 90 %,
une dimension supérieure à 4 \s.\ les globules gras du lait de femme peuvent
atteindre jusqu'à 32 y.. — Les auteurs concluent que le lait de chèvre est
plus rapidement et complètement digestible, ses globules gras offrant une
plus grande surface, donc une moindre résistance, à la lipase du suc diges-
tif. — L. Thivolle.
Supplée (G. C.) et Bellis (B.). — Teneur en acide citrique du lait et des
produits de laiterie. — H y a une variation marquée dans la teneur en acide
citrique du lait, variation toute individuelle et pouvant être légèrement
influencée par le régime. — Il n'y a apparemment pas de pertes en acide
citrique causées par le chauffage ou l'évaporation du lait dans la prépara-
tion du lait condensé ou desséché. S'il y a des variations il faut leur recher-
cher d'autres causes que la chaleur. Il n'y a pas réellement de parallélisme
entre la teneur en acide citrique et les propriétés antiscorbutiques du lait,
surtout en ce qui concerne les laits manufacturés. La teneur en acide citri-
que du lait décroît par le vieillissement en présence de l'acidité élevée qui
se développe, le phénomène est plus rapide dans le lait cru que dans le lait
pasteurisé et n'a pas lieu dans les laits manufacturés. — L. Thivolle.
Samec (M.). — Sur la chimie des Pohjsaccharides . — Dans un bref exposé,
E. Herzfeld et R. Klinger ont développé une série d'opinions sur les po-
lysaccharides,qui peuvent éclairer les diverses transformations de ces corps,
mais la plupart de leurs expériences sont en contradiction avec les faits
connus et en particulier les suivants :
1° En traitant un organe végétal contenant de l'amidon par 33 % de
soude à chaud, on n'obtient pas d'amidon pur, mais plus ou moins d'amylo-
pectine suivant la durée du traitement ou des produits de dégradation de
ramidon qui ne reforment plus la molécule entière.
2° La propriété de l'amidon de donner des tons bleus avec l'iode n'est
pas liée à une certaine dispersion de l'amidon, mais dépend de certains
groupements d'atomes dans la molécule.
3° L'aldéhyde formique détruit la propriété de l'amidon de bleuir par
l'iode, mais ne détruit pas la molécule.
4° Il est reconnu que par action diastasique l'amidon donne du maltose.
Le retour de la propriété de l'amidon de se colorer avec l'iode, qu'on pro-
voque par certaines dextrines ne signifie rien dans la reconstruction de la
molécule d'amidon, mais le retour à une structure particulière à laquelle est
liée cette propriété. Les principaux arguments de Herzfeld et Klinger ne
sont donc pas d'accord avec les principaux faits d'observation ; ils doivent
être repris avant de servir dans la chimie des Polysaccharides. — ISonnet.
504 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Abderhalden (Emile). — Complément au travail de E. Herzfeld et li.
Klinger. Y a-t-il des ferments de défense contre les Pohjsaceharides? — Herz-
feld et Klinger ont négligé dans leur travail certains faits importants ; à
savoir : 1° La présence dans le sang de ferments capables de dédoubler la
saccharose, établie par Weinland après de nombreuses injections sous-cu-
tanées dudit sucre à de jeunes chiens. 2° Dans le même travail, Weinland
montre que l'inuline reste sans effet. 3° Les recherches de Weinland ont été
reprises par A. et ses collaborateurs : Brahm, Kapfberger, Grigoresen et
Wildermuth ; les résultats trouvés sont très irréguliers ; le plus souvent on
n'arrive pas à déceler la présence de saccharase dans le sang, après intro-
duction de sucre de canne dans l'intestin. Ils émettent l'hypothèse que la
saccharase trouvée dans le sang provient de cellules qui la livrent à l'intes-
tin et ils supposent en outre, que la saccharase peut manquer dans l'intestin
quand l'alimentation ne renferme jamais de saccharose. A la suite de ces
hypothèses une série d'expériences furent entreprises : des chiens reçoivent
pendant 6 à 10 semaines, 25 à 30 grammes de saccharose par jour; 7 ani-
maux sur 10 expérimentés ne présentèrent aucune saccharase dans le sang.
— Par la suite ils se demandèrent dans quelles proportions le sucre intro-
duit par injections sous-cutanées, réapparaissait dans l'urine et ils en trou-
vèrent de 85 à 96 o/0. Qu'est devenue la portion non rejetée? On peut sup-
poser que la saccharase qui ne se trouve pas dans les tissus situés au delà
de l'intestin, déploie son activité dans le plasma sanguin, ou dans la lymphe
ou dans des cellules qui n'en renferment pas normalement. A ce sujet
d'autres recherches sont en cours. 4° Les résultats obtenus avec le raffinose
ont toujours été négatifs. 5° Rohmann et Kumagai ont observé qu'à la suite
d'ingestion de saccharose, le sérum prend des propriétés particulières, entre
autres celle de renfermer une sucrase. De tout ce qui précède, il résulte
que Herzfeld et Klinger n'ont communiqué aucun fait nouveau. On peut
donc conclure qu'actuellement il est impossible de mettre en évidence la
présence de saccharase dans le sang, même après ingestion de saccharose.
De même pour les protéases et peptases. A. soutient que les ferments de
défense ne se forment pas à la suite de l'alimentation, mais proviennent des
leucocytes ou de certaines cellules particulières. — Bonnet.
Gibson (C. A.), Umbreit (F.) et Bradley (H. G.). — Études de Vauto-
lyse. VII. Autolyse du cerveau. — Le tissu du cerveau s'autolyse de la même
façon que les autres tissus, bien que sur une moins grande échelle, compa-
rable à la faible teneur en protéines de ce tissu. La vitesse et le degré de
protéolyse sont déterminés par la concentration du mélange en ions H;
elle n'a pas lieu en milieu neutre ou alcalin, et s'accroît en proportion à
l'acide ajouté. L'acidité optimum correspond à 0,02 N, soit beaucoup moins
élevée que pour le foie, le rein et autres tissus. Les cellules du cerveau
contiennent des enzymes protéolytiques qui digèrent bien la gélatine ou les
peptones. La permanence des protéines dans le cerveau apparaît dépendre
de la protection parfaite contre l'asphyxie et contre l'accumulation de CO2,
grâce aux larges afflux de sang, et au contrôle de la respiration. Lorsque l'as-
phyxie et l'acidose se développent dans le cerveau, l'autolyse a lieu comme
dans les autres tissus. Cette autolyse apparaît comme un phénomène irré-
versible et se manifestant par la perte de fonctions caractéristiques telles que
la mémoire, les habitudes,*le contrôle moteur et la conscience. — L. Thivolle.
Levene (P. -A.) et Clark (E.-P.). — .4 et des d. Ribohexosaminés. — Les
auteurs complètent l'étude des acides hexosaminés en préparant les deux
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 505
acides isomères dérivés du d. ribose. Les observations faites sont de même
ordre que pour les précédents, à savoir : 1° Prédominance de l'acide lévogyre
de même que dans l'action de l'acide cyanliydrique sur le ribose. 2° Par
désamination des acides, il y a changement de signe lorsque l'on fait agir
l'acide nitreux sur l'acide, et pas de changement de signe si l'on opère sur
lalactone. Enfin la règle subsiste que dans les acides hexoniques, et amino-
hexoniques, de même signe, la configuration du carbone a est identique;
la position de l'hydroxyle dans l'un étant la même que la position du groupe
aminé dans l'autre. — L. Thivolle.
a) Berkeley (C). — Pentose-mononucléotides du pancréas du requin
(Squalus Sucklii). Communication préliminaire. — La ^-nucléoprotéine du
pancréas du requin contient à la fois de l'adénine et de la guanine sous
forme de pentose-nucléotide. La p-nucléoprotéine est facilement décom-
posée en ses constituants mononucléotides et protéine par l'action de la
soude à 1 %j froide. Les mononucléotides ainsi obtenus ne sont pas pré-
cipités par l'acide acétique. Le mononucléotide de la guanine diffère par
ce point, de l'acide guanylique isolé précédemment de matériaux prove-
nant des mammifères. Le filtrat acétique provenant de la précipitation de
la ji-nucléoprotéine contient encore et dans une assez forte proportion le
mononucléotide de la fi-nucléoprotéine en solution avec de l'acide inosine
phosphorique. — L. Thivolle.
Peterson (W. H.\ Fred (E. B.) et Verhulst (J. H.). — La destruction
des pentosanes dans la formation du « silage ». — Le montant total des
pentosanes dans la paille de blé est d'environ 21,80 %, avec seulement une
trace de métbyl-pentosanes. Une certaine quantité de ces pentosanes est
détruite, le pourcentage varie aux différents états et ceci est dû aux varia-
tions dans la perte de substance sèche. Après 50 jours, on trouve entre 17,6
et 20,9 o/0 de pentosanes résiduelles. En tenant compte de la matière sèche,
la diminution est de 2 à 5 %. Lorsque l'on a une perte de matière sèche
de 10 %, on peut évaluer à 15 à 20 %, la perte minimum des pentosanes
pendant la fermentation. On peut déceler la présence des pentoses pendant
la fermentation. — L. Thivolle.
Fred (E. B.), Peterson (W. H.) et Anderson (J. A.). — La relation
des bactéries à acide lactique avec le « silage » de blé. — L'examen bactériolo-
gique et chimique du « silage» ensemencé ou stérile montre que le Lacto-
bacillus pentacelicus type joue un rôle important dans les changements chi-
miques qui se produisent pendant la fermentation. Un accroissement de la
quantité de bacilles correspond à un accroissement en alcool et en acides
volatils et une diminution d'acide lactique. Cependant le Bacillus lactis
acidi persiste et agit pendant les premiers jours de la fermentation. La pro-
duction d'alcool est certainement due en partie à l'action prédominante de
fermentation des pentoses par le bacille. L'inoculation hâte et intensifie la
production de certaines substances pendant les premiers stades de la fermen-
tation; mais à la fin de celle-ci les analyses bactériologiques ou chimiques
révèlent approximativement la même composition chimique et les mêmes
espèces de microorganismes que le silage soit ensemencé ou non. —
L. Thivolle.
Peterson (F. W. H.) et Anderson (J. A.). — Les caractéristiques de
certaines bactéries détruisant les pentoses, spécialement en ce qui concerne
506 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
l'arabinose et le xylose. — Les pentoses sont rapidement fermentes par
différentes variétés de bactéries à acide lactique. — Ces bactéries sont lar-
gement répandues dans la nature ; on les trouve surtout dans le silage, la
choucroute et produits semblables. — Les auteurs sélectionnent 12 cultures
différenciées par la quantité d'acide formée à partir d'arabinose ou de
xylose, et leur action sur le lait tournesolé et sur le fructose. On peut les
classer en deux groupes.
Groupe I : fermentent le fructose sans former de mannite. Il comprend
des variétés A, B, C, différenciées en ce qu'elles fermentent ou non l'arabi-
nose, le xylose, le lactose, le mélezitose, la dulcite. — Groupe II : fermen-
tent le fructose avec production de mannite, toutes les variétés fermentent
l'arabinose et le xylose mais pas le mélezitose, lactose ou dulcite. Les
auteurs proposent de désigner : Groupe I : variétés A et B, Lactobacillus pen- '
tosus, n. sp. variété C, Lactobacillus arabinosus n. sp. — Groupe II : Lac-
tobacillus pentoaceticus type. — La fermentation de l'arabinose et du xylose
par certaines des bactéries à acide lactique résulte dans la production à la
fois d'acide acétique et d'acide lactique, qui représentent 90 o/0 du sucre
détruit et 98 % des produits formés. Ces deux acides sont produits en
quantités à peu près équimoléculaires. — Les bactéries du groupe B fermen-
tent lentement l'acide lactique en acide acétique et CO2. Sur la base de la
fermentation complète des pentoses et du pourcentage élevé du sucre
entrant en réaction, il apparaît que la fermentation est un simple clivage
en acides acétique et lactique. — L. Thivolle.
a) Dunn (M. S.) et Lewis (H. B.). — L'action de l'acide nitreux sur la
caséine. — L'azote aminé libre d'un certain nombre d'échantillons de caséine
préparés de façons différentes s'est montré relativement constant. Les
auteurs décrivent une modification à la méthode de Skraup pour la désa-
mination de la caséine donnant un meilleur rendement. On peut extraire
de la tyrosine du produit d'hydrolyse de la caséine désaminée. La détermi-
nation quantitative de la tyrosine avant et après désamination démontre
que cette opération est accompagnée d'une destruction partielle de la tyro-
sine, mais non totale comme le croyait Skraup. La répartition de l'azote dé-
terminée par la méthode de Van Slyke dans la caséine et son produit de
désamination, montre que suivant l'opinion courante sur la nature des
groupes aminés libres dans la molécule protéique, la caséine désaminée ne
contient pas de lysine. L'azote monoaminé du filtrat de la caséine désa-
minée était accru, accroissement à peu près proportionnel à la perte en
azote due à la lysine. — L. Thivolle.
b) Dunn (M. S.) et Lewis (H. B.). — Elude comparative de l'hydrolyse
de la caséine et de la caséine désaminée par les enzymes protêolitiqws. — La
caséine et son pj-oduit de désamination sont digérés in vitro par la pepsine
et la trypsine. L'érepsine digère la caséine rapidement, mais n'attaque la
caséine désaminée qu'après l'action préliminaire de la pepsine ou de la
trypsine. Dans tous les cas la digestion de la caséine désaminée est beaucoup
moins rapide que la digestion de la caséine. L'expérience in vivo sur un
chien montre qu'après ingestion de caséine désaminée l'accroissement de
l'azote total et de l'urée indique que ce produit est digéré et métabolisé dans
l'organisme. — L. Thivolle.
Anderson (R. J.). — Acérine. La ylobuline de la graine d 'Erable (Acer
Saccharinum). — La principale protéine de la graine de l'érable argenté
PHYSIOLOGIE GENERALE. 507
(Acer Saccharinum) a été isolée et purifiée. Cette protéine que l'auteur
propose de nommer acèrine est une globuline. Elle n'a pu être obtenue
cristallisée mais séparée par dialyse en petites particules globulaires
uniformes. — L'auteur en donne plusieurs modes de préparation fournis-
sant un produit qui à l'analyse donnait en moyenne : C = 51,44, H == 6>80
N= 18,34, S == 0,55, O = 22,87 %. La méthode de Van Slyke indique une
forte proportion de lysine : 6,07 %. — L. Thivolle.
Levene (P. A.). — Sur ta structure de l'acide thymonucléinique et sur ses
rapports possibles avec la structure de l'acide nucléinique des plantes. —
Jones et Thannhauser assignent à l'acide nucléinique de la levure la forme
éther (union des mononucléotides par leurs hydrates de carbone). L'auteur
lui assigne la forme d'éther phosphorique, l'acide phosphorique de l'un étant
combiné à l'hydrate de carbone de l'autre. Il discute les arguments apportés
par les autres auteurs et essaie l'hydrolyse ménagée de l'acide thymonucléi-
nique dans le but d'isoler, comme prévu, un mélange de dinucléotide et
de mononucléotide. Seul le dinucléotide peut être isolé et la preuve est
incomplète. L'auteur continuera son travail sur des quantités de matériel
plus importantes. — L. Thivolle.
Wettstein (F.). — La présence de la chitine dans le règne végétal et son
utilisation comme caractère systématico-phylogénétique. — Les recherches
antérieures à celles de W. semblaient établir que la chitine n'est un cons-
tituant de la membrane cellulaire que chez des Thallophytes hétérotrophes.
AWERINZEW, CORKENS, CzAI'EK, DEBSKY, HEGLER, JAHN, KLEIN, KOflL, PETER-
sen, Viehover, Vouk, Wester, Wettstein, Wisselingh avaient déjà étudié
divers groupes végétaux, mais W. a repris la question de façon approfondie
en se limitant aux Myxomycètes, aux Schizophytes et aux Eumycètes. Il a
utilisé spécialement les réactions de 'Wi>selingh, en les perfectionnant. Les
Myxomycètes étudiés ont été Arcyria punicea, Comatrichia nigra, Fuligo sep-
tica, Hemitrichia rubiformis, H. Clavata, Lycogala epidendron, Stemonitis
fusca, Heticularia umbrina, Trichia contorta. Chezaucun la chitine n'apu être
décelée. Les réactions observées au cours des manipulations permettent de
dire que le groupe des Myxomycètes est caractérisé par une membrane cel-
lulaire composée de kératines, avec peu de cellulose et point de chitine. —
Plasmodioplwra Brassicse fait exception avec des membranes de chitine
pure. Ce caractère le rapproche des Chrytridinées. — Parmi les Schizophytes,
le groupe des Cyanophycées (Oscillatoria, Lyngbia, Schizothrix, Hydroco-
leum, Scytonema, Tolypothrix, Dicholhrix, Bivularia, Nostoc et Anabaena
furent étudies) a montré une absence totale de chitine dans des mem-
branes pectiques. Les Bactériaeées (Bacillus alvei, B. asterocarpus, B. pro-
batus, B. robur, B. sphaericus. B. sitbtilis, B. tumescens, Sarcina ureae)
ont donné un résultat identique. — Les recherches faites sur un grand
nombre d'Eumycètes permettent des conclusions précises. — Chez les Phy-
comycètes, les Oomycètes ont toujours des membranes cellulosiques, les
Zygomycètes toujours de la chitine. Cela permet de penser que ces derniers
représentent un type fort évolué dérivé des algues, tandis que les premiers
présentent encore tous les caractères des siphonées dont ils semblent un
rameau détaché depuis peu. — Chez les Ascomycètes, on trouve toujours de
la chitine, les formes les plus inférieures sont du reste mucoroïdes. Les
Saccharomycètes et les Laboulbeniomycètes font exception : la chitine en est
toujours absente. Chez les autres, la chitine n'est pure que dans la mem-
brane de la spore, soit de la génération haploïde. Chez les asques et les
508 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
filaments ascogènes (génération diploïde) elle est plus ou moins fortement
mélangée de substances mal définies, qui peuvent même la remplacer tota-
lement. — Les Basidiomycètes montrent une prédominance absolue de la
chitine et l'absence complète de cellulose. Chez les groupes les plus évo-
lués tels que les Polyporacées et les Gastéromycètes apparaissent des subs-
tances accessoires qui peuvent jouer un certain rôle en classification.
W. conclut en disant : « Je voulais démontrer que la chimie de la mem-
brane est précieuse pour la systématique des Thallophytes, j'ai commencé
par la chitine. » — H. Spinner.
Rouge (Dr). — Sur les flavones et leur rôle dans la cellule végétale. — Les
flavones sont très répandues dans le limbe foliaire; elles s'y trouvent en
petites quantités sous forme de glycosides. Ces flavones réduisent à froid le
nitrate d'argent, mais, en solution alcaline, elles absorbent l'oxygène pour
lequel elles ont une grande affinité, et ainsi chargées d'oxygène elles ne
réduisent plus le nitrate d'argent, pas plus qu'elles ne le réduisent en solu-
tion acide. Il est donc très probable qu'au moment de la mort, les flavones
diffusent des chloroplastes dans le plasma à réaction généralement alcaline,
se chargent d'oxygène et perdent leur pouvoir réducteur. Ces flavones
jouent probablement un rôle important dans le phénomène de l'assimilation
en absorbant l'oxygène et en le transportant hors de la cellule. Il est aussi
très probable que ces flavones peuvent jouer le rôle d'oxygénases. — M.
Boubiek.
Navez (Albert). — Recherches microchimiques' sur la coumarine. — L'au-
teur étudie la localisation de ce principe odorant dans différents organes des
Mélilots : cotylédons, racine et tige de plantules, feuille, pétiole, et tige de
rejets de souches de Tannée précédente; ce corps, qui existerait à l'état de
glucoside à l'intérieur de la plante, est localisé presque toujours dans l'endo-
derme et les épithéliums, rarement dans le parenchyme. — P. Remy.
Levene (P. A.) et Lôpez-Suarez (J.). — La structure chimique de la
chondridine. — Hebting avait obtenu par hydrolyse de l'acide chondroïtine
sulfurique un produit cristallin qu'il appela la chondridine, sans pouvoir
déterminer les relations de ce corps avec la chondrosine. Comme d'après
la représentation de l'acide chondroïtine sulfurique selon Schmiedeberg on
ne peut admettre dans la molécule qu'un seul dérivé de la chondrosine :
son dérivé acétylé; la chondridine ne peut être un produit primaire de
décomposition, mais doit prendre naissance aux dépens de la chondrosine.
Les auteurs admettent que la chondridine serait une lactone de la chondro-
sine, cristallisant avec 1 1/2 molécule d'eau et donnent démonstration de
ces faits. — L. Thivolle.
Tottingham VW. E.), Roberts (R. H.) et Lipkovsky (S.). — Hemi-
celluloses du bois de pommier. — L'analyse du bois des branches fruitières
du pommier indique la présence d'une grande quantité de produits hydro-
lysables par les acides, communément désignés sous le nom d'hémicellu-
loses. Après hydrolyse partielle du bois, la fraction soluble dans l'alcool est
surtout constituée par du xylose, du glucose et un peu de galactose. Tout
porte à penser que ces produits hydrolysables constituent une réserve d'hy-
drates de carbone dans le métabolisme de la plante. — L. Thivolle.
Menaul (P.). — Note sur la formation d'acide cyanhydrique dans les
PHYSIOLOGIE GENERALE. 509
plantes. — Selon Gautier l'acide cyanhydrique se formerait dans les plantes
par action des nitrates sur la formaldéhyde. L'auteur répète cette réaction
in vitro sous l'action des rayons solaires; elle n'est possible qu'en milieu
suffisamment acide. — L. Thivolle.
a) Wang (C. C). — La composition des nids d'oiseaux comestibles de
Chine et la nature de leurs protéines. — Les nids d'oiseaux comestibles ont
les propriétés des protéines et des hydrates de carbone ; ils appartiennent
donc à la classe des glycoprotéines. La composition centésimale est sem-
blable à celle de la mucine salivaire. Les cendres sont élevées mais sans
aucun élément sableux. La digestion artificielle est possible avec la pepsine
chlorhydrique et la trypsine, à une vitesse moindre que celle de digestion de
l'œuf cuit. La distribution d'azote est plus élevée pour l'azote de l'bumine et
de la cystine. Ceci est dû à la présence des radicaux hydrocarbonés et aussi
à la présence de fines plumes dans le nid. Les expériences de nutrition in-
diquent que ces protéines sont probablement de qualité inférieure puis-
qu'elles ne peuvent supplémenter un régime contenant seulement soit les
protéines du maïs, soit celles de l'avoine, qui sont cependant de nature si
différente. — L. Thivolle.
b) Wang (C. C). — L'isolement et la nature du sucre aminé des nids d'oi-
seaux comestibles de Chine. — L'auteur obtient par hydrolyse acide ménagée
des nids d'oiseaux environ 3 % de sucre aminé cristallisé. La composition
centésimale est celle des hexosamines, les propriétés chimiques sont voisines,
il y a seulement une différence dans le pouvoir rotatoire. L'auteur démontre
qu'il s'agit d'un mélange et sépare trois fractions cristallisées, l'une pouvant
être la forme a, la seconde la forme (3, et la troisième un mélange des deux.
— Il y a une ressemblance frappante entre ce sucre inconnu et le sucre du
sous-groupe B du second groupe de la classification des glycoprotéines, selon
Levene. — L. Thivolle.
2° Nutrition.
a) Osmose.
Portier (Paul) et Duval (Marcel). — Variation de la pression osmotique
du sang de V Anguille en fonction des modifications de salinité du milieu exté-
rieur. — Dans l'eau douce normale, la pression osmotique du sérun de
l'Anguille, animal adapté aux brusques changements de salinité, est notable-
ment plus élevée que celle de la Carpe, qui ne présente pas cette adaptation.
A une grande variation de pression osmotique du milieu extérieur corres-
pond seulement une variation du milieu intérieur bien plus faible que chez
la Carpe. Dès qu'on dépasse la pression osmotique de l'eau de mer, appa-
raissent des troubles graves qui conduisent l'animal à la mort. — A. Roisert.
Parnas (J. K.). — Nouvelles recherches sur la teneur en eau des grenouilles.
— Parmi les animaux d'eau douce qui maintiennent constantes leur teneur en
sel, et la pression osmotique de leurs humeurs, les batraciens ont une
situation particulière. La surface du corps des mammifères, oiseaux, et
reptiles aquatiques est recouverte d'une peau imperméable à l'eau; celle
des poissons à branchies et des artropodes est imperméable sauf aux
fentes branchiales ; les batraciens ont une peau perméable à l'eau sur
toute la surface du corps et cependant les grenouilles maintiennent leur
510 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
teneur en sel et leur pression osrnotique constantes, avec seulement les
sels introduits par leur alimentation. Le point de congélation du sang de
grenouille est A = 0°465 et reste inchangé pendant l'hiver, alors que l'ani-
mal ne s'alimente plus. La perméabilité de la peau des grenouilles pour
l'eau est un fait observé depuis longtemps (T.ownson en 1795). Il fut établi
par la suite que non seulement chez les grenouilles, il y avait passage d'eau
de l'extérieur vers l'intérieur, mais également passage de l'intérieur vers
l'intérieur en plaçant les animaux dans des solutions salines (P. Bekt). Les
grenouilles conservent leur pression interne dans l'eau de source mais per-
dent de l'eau dans les solutions hypertoniques. La teneur en eau des batra-
ciens fut étudiée à fond par Overton : il fermait le cloaque de grenouilles
et les plaçait dans l'eau. L'eau qui était résorbée par la peau était reje-
tée par les reins et s'amassait dans le cloaque sous forme d'urine peu
abondante et remontait ensuite dans l'intestin. Au moyen de pesées il déter-
minait la quantité d'eau qui s'était accumulée dans le corps (l'arrivée par
la bouche étant empêchée). Quand les grenouilles furent placées dans des
solutions salines, elles reprirent leur poids initial. Overton émet alors
l'hypothèse que les grenouilles dans des solutions hypertoniques abandon-
nent de l'eau juqu'à égalité, de pression osrnotique entre l'intérieur et
l'extérieur. A la suite de cela la question fut reprise par Przylecki à l'Uni-
versité de Varsovie; il aboutit aux mêmes résultats : il constata de plus
que des grenouilles placées dans des solutions sucrées et dont on ferme
préalablement la bouche et le cloaque font de la glucosurie jusqu'à 2,5 %
de sucre dans le sang.
Tous ces faits n'expliquent pas l'autorégulation de la pression osrnoti-
que des grenouilles. Par la suite Przylecki constata que les reins de gre-
nouilles ne peuvent éliminer qu'une sorte d'urine dont la concentration
moléculeuse est inférieure à celle du sang. Il en conclut que la régulation
osrnotique se faisant dans les reins de la grenouille a peu de ressemblance
avec le rein des mammifères ; il ne laisse passer que de l'urine hypotoni-
que. Four les chercheurs anglais (Bainbridge, Meuzie, Collins) dans les
glomerules filtre un liquide de même pression osrnotique que le plasma
sanguin et dans les tubes contournés une certaine quantité de sels est résor-
bée. On peut donc en conclure que l'eau qui passe à travers la peau pro-
tège le sel du milieu intérieur; cette eau est séparée du sang et des hu-
meurs par les reins qui retiennent NaCl ; l'urine qui filtre au niveau des
glomerules est modifiée dans les tubes contournés où une partie des sels
est résorbée par Pépithelium. Relativement à l'urée le rein de grenouille
se comporte comme celui des homéothermes.
Loftfield (J. V. G.). — Le comportement des stomates. — L. s'est proposé
de rechercher les changements qui se produisent dans les ouvertures des sto-
mates le jour et la nuit, l'action des facteurs physiques sur ces changements
et l'influence finale de ces variations sur la transpiration. Sa méthode con-
sistait à enlever les bandes d'épiderme plongées aussitôt dans l'alcool absolu
et à contrôler ces résultats par un examen au microscope de la feuille en
place- _ L'allure journalière des mouvements des stomates varie d'un jour
à l'autre, et il est rare de trouver des mouvements identiques dans deux
jours successifs, comme il est rare de trouver des conditions météorologiques
identiques dans le même intervalle. Ces variations sont en rapport avec des
changements dans le temps et dans la teneur en eau des plantes ; elles ne se
produisent pas si ceux-ci restent invariables. Dans presque toutes les plantes,
l'ouverture des stomates est provoquée par la lumière, si les conditions sont
PHYSIOLOGIE GENERALE. 511
favorables. Si celles-ci deviennent défavorables, l'influence de la lumière
est modifiée et finalement annulée. D'après le comportement de leurs sto-
mates, les plantes se divisent en trois groupes. Le premier groupe comprend
les céréales telles que l'Orge, chez lesquelles les stomates ne s'ouvrent pas
la nuit, quelles que soient les autres conditions. L'ouverture diurne dépend,
pour la durée et la grandeur, des conditions d'évaporation, de température et
de teneur en eau. Le second groupe comprend les mésophytes à feuilles
minces telle que l'alfalfa. Avec des conditions favorables, les stomates sont
ouverts toute la journée et fermés toute la nuit. Si les conditions deviennent
moins favorables, les stomates se ferment partiellement ou complètement
vers le milieu du jour et, dans les cas extrêmes, ils sont fermés toute la
journée et ouverts toute la nuit. Le troisième groupe qui comprend la
pomme de terre tend à avoir les stomates plus ou moins ouverts le jour et
la nuit, dans les conditions optima. Si l'évaporation augmente, les stomates
se ferment le jour. Il peut même arriver que les stomates se ferment le jour
et s'ouvrent la nuit. Les mouvements des stomates, dans chacune des
plantes étudiées et dans les conditions les plus favorables, se produisent pro-
gressivement et régulièrement. Mais si les conditions deviennent défavo-
rables, les mouvements deviennent irréguliers, rapides pendant une heure,
lents ensuite et de nouveau rapides. Les stomates des deux faces de la
feuille sont souvent dissemblables, de là des différences dans leurs mouve-
" ments. Les stomates des plantes des marais restent constamment ouverts. —
La lumière produit l'ouverture des stomates au point du jour en provoquant
le changement de l'amidon en sucre dans les cellules stomatiques, d'où aug-
mentation de la pression osmotique et de la turgescence. L'amidon ne dis-
paraît jamais complètement des cellules stomatiques. Les stomates peuvent
s'ouvrir la nuit sous l'influence de la clarté de la lune ou d'une lumière
artificielle. La température de l'air affecte la vitesse avec laquelle les sto-
mates s'ouvrent le matin. Quand la température du sol augmente, les sto-
mates se ferment. La température des feuilles est plus basse que celle de
l'air, si les stomates sont ouverts et plus haute, s'ils sont fermés. Si l'humi-
dité de l'eau est grande, les stomates sont plus ouverts et restent plus long-
temps ouverts. Le vent affecte la transpiration autrement que l'évaporation;
la plante est moins sensible que l'anémomètre. Les plantes des régions déser-
tiques se sont adaptées de deux manières au milieu. Quand les circons-
tances le permettent, les unes produisent en quantité des feuilles qui dis-
paraissent quand l'eau vient à manquer. Les autres ont des feuilles ou des
tiges percutantes chargées de la photosynthèse et adaptées à la sécheresse
par leurs poils, la cire qui les recouvre, leurs stomates enfoncés, etc. —
Les stomates de ces plantes se comportent d'une façon anormale; ils sont
fermés le jour et ouverts la nuit. Quant à l'influence de l'ouverture des
stomates sur la transpiration, L. démontre que les stomates sont les régu-
lateurs de la transpiration. Bien que les facteurs qui agissent sur l'évapo-
ration aient une grande influence sur la transpiration, cette influence reste
sous la dépendance des stomates. Si les stomates sont largement ouverts, la
transpiration est le résultat de l'action des facteurs de l'évaporation, les sto-
mates ne s'opposant en rien à leur action. A mesure que les stomates se fer-
ment, l'influence des facteurs est amoindrie, mais jusqu'à ce (pie l'ouverture
des stomates soit réduite de 50 o/0 au moins, la régulation par les stomates
est encore largement dominée par l'influence des facteurs. Si la fermeture
des stomates est presque complète, la régulation par les stomates est très
précise et l'influence des facteurs s'efface devant l'influence exercée par de
très petits changements dans l'ouverture des stomates. — F. Péchoutre.
512 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Sierp (Hermann) et Noack (Konrad Ludwig). — Études sur la phy-
sique de la transpiration. — Alors même qu'il existe un grand nombre de
travaux traitant de l'influence des conditions extérieures sur la transpiration,
il en est fort peu qui aient étudié la question au point de vue purement phy-
sique. Brown et Escombe (1900), Renner (1910 et 1911) et Freeman (1920)
ont fourni jusqu'ici les contributions les plus complètes, mais les premiers
n'ont expérimenté qu'avec de l'air immobile et Freeman, par l'introduction
de la comparaison des points de rosée de l'air entrant dans son appareil
avec celui de l'air qui en sort, semble avoir utilisé un facteur trop incer-
tain. S. et N. emploient un cylindre de zinc dans lequel ils placent l'objet
à expérimenter et y font passer un courant d'air complètement sec avec
une vitesse de 2 à 20 litres-seconde. Un appareil accessoire permet de
donner à cet air une humidité déterminée. Ils ont tout d'abord examiné la
question de l'évaporation d'une surface d'eau libre. Ils ont vérifié la loi de
Stefan qui dit que la vitesse d'évaporation = log — - où p =la pression
de l'air et p,, la tension de vapeur maximum. La formule donnant la quan-
P — r>-
tité d'eau évaporée durant l'unité du temps est M = 4 Kr. log ^ — , où
P est la pression de l'air, p\ et p» les tensions de vapeur directement au-des-
sus de la surface de l'eau et à quelque distance, r = rayon de la coupe. De
plus, si l'on appelle a une vitesse déterminée du vent on a log — =
K —,$, ce qui permet de calculer l'évaporation pour une vitesse double
(owx) à partir de celle qui est déterminée par une vitesse donnée du vent
(«x). Après avoir réussi à donner une formule précise pour l'évaporation des
surfaces libres, S. et N. ont cherché à calculer l'influence des parois perfo-
rées. Ici deux cas se présentent. Ou bien les trous sont assez espacés les
uns des autres (8 à 10 diamètres) pour ne pas s'influencer réciproquement,
et alors on constate par un temps calme un rapport assez fixe entre l'éva-
poration et la surface des trous et par un temps agité une augmentation rela-
tive de l'évaporation qui ramène peu à peu à une surface entièrement dé-
couverte. Ou bien les trous sont plus rapprochés et l'influence réciproque des
coupoles de vapeur qui se forment au-dessus de chacun d'eux provoque une
complication des rapports. Si les trous sont très rapprochés, on retrouve dans
les cas extrêmes les lois applicables à la surface découverte. Des résultats
définitifs semblent être acquis sur la question de l'influence de la forme de
la feuille sur la transpiration. Elle n'agit que si l'air est absolument calme.
Mais au fur et à mesure que la vitesse du vent augmente, on constate que la
valeur de la transpiration devient fonction de la surface foliaire seule. Dans
la nature, cela est encore plus vrai puisque la feuille a des parois perforées
dont les trous sont assez espacés pour ne pas s'influencer réciproquement
et que par conséquent c'est le nombre de ces trous qui est le facteur domi-
nant. Quant à la forme des arbres, constatons tout d'abord que leur frondai-
son est comparable à une éponge dont les cavités sont plus ou moins satu-
rées d'humidité. Dans l'air calme, les formes coniques allongées transpirent
plus que les formes globuleuses de même surface enveloppante, mais déjà
avec des courants d'air assez faibles on constate que la différence a presque
complètement disparu.
En résumé, de toutes ces expériences découle le fait que dans les condi-
tions réalisées par la nature, tant pour des plantes entières que pour des
parties de plantes ou des feuilles isolées, la forme n'a aucune influence
appréciable sur la grandeur de la transpiration. C'est la surface mathé-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 513
matique considérée qui demeure l'élément déterminant. — H. Spinner.
Respiration.
c) Collip ( J. B.). — Etude plus approfondie des processus respiratoires de
Mya arenari.t et autres mollusques marins. — Les mollusques à coquille cal-
caire par le fait qu'ils sont capables d'utiliser les réserves en calcium du
foie ont le pouvoir de régler leur équilibre acide-base avec une telle préci-
sion qu'il n'apparaît aucun changement dans le Pu , même lorsqu'on les
place dans les conditions les plus anormales. — Mya arenària placé dans
des conditions d'anaérobie, survit pendant une période de temps assez longue,
variable avec la température. — Durant cette période l'acide carbonique
est produit à vitesse constante, vitesse qui augmente en même temps que la
température et proportionnellement. Le glycogène disparaît pendant ce
temps. Le cyanure de potassium a la même action empêchante dans les con-
ditions anaérobiques que lorsque la respiration est normale; ceci prouve que
la production de CO2 dans l'anaérobie est bien due à des processus d'oxyda-
tions. La vitesse d'absorption de l'oxygène suivant immédiatement les pé-
riodes d'anaérobie imposées est beaucoup plus élevée que la normale, cette
vitesse se rétablit graduellement. On peut supposer que ces espèces ont une
réserve d'oxygène libérable dans leurs tissus, qui suffit à remplacer pour
un certain temps l'oxygène extérieur. Ces espèces sont donc uniques pour
deux raisons. Elles peuvent retenir quand il est nécessaire une grande
partie de CO2 produit dans des conditions anaérobiques, par leur faculté
d'ajuster leur équilibre acide-base à des niveaux très variables. Elles ont
de plus une source d'oxygène libérable dans les tissus, pour leurs besoins,
durant de longues périodes pendant lesquelles l'oxygène est insuffisant dans
le milieu qui les entoure. — L. Thivolle.
Cole (Arch. E.). — Comment certains animaux vivant dans de l'eau
privée d'oxygène dissous se procurent V oxygène. — Pendant certaines périodes
de l'année, l'eau du fond du lac Mendota est entièrement privée d'oxygène
dissous. Malgré cela, comme l'ont montré Birue et Juday, divers Protozoai-
res, Annélides, un Crustacé, un Mollusque, des larves de Chironome... con-
tinuent à y vivre et prospérer. Transportés au laboratoire, ces mêmes
animaux peuvent être maintenus pendant longtemps à l'abri d'oxygène.
Comme il ne s'agit guère d'anaérobies facultatifs, G. a recherché, sur des
larves de Chironomus tentans Fabricius, les sources d'O nécessaire. Il rejette
d'abord l'hypothèse qui ferait intervenir l'hémoglobine : la quantité d'O que
celle-ci est apte chimiquement de fixer est très faible par rapport à l'éner-
gie que dépensent les larves pendant la période d'été où l'eau du lac est
privée d'O. Dans les appareils où se fait l'épuisement d'O, elles restent en
vie à peu près aussi longtemps que celles maintenues dans de l'eau aérée,
trois semaines environ. D'ailleurs, on ne trouve l'hémoglobine que chez
quelques unes parmi les espèces envisagées. Une autre hypothèse est plus
plausible. L'auteur à mis en évidence dans le corps des larves de Chirono-
mes (et d'autres espèces également) un complexe enzymatique particulier
susceptible de dédoubler des peroxydes et mettre en liberté de l'oxygène
naissant. Mais les expériences ne sont pas tout à fait probantes, et l'auteur
arrive finalement à la conclusion, qu'il appuie sur des expériences, à, savoir
que l'oxygène nécessaire aux animaux est libéré à l'état atomique par les
plantes en décomposition dans la vase du lac. — A. Drzewina.
l'année biologique. 35
514 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Peters (J.-P. Jr.), Barr (D.-P.)et Rule (F.-D.). — I. La courbe d'ab-
sorption de l'acide carbonique et la tension de l'acide carbonique dans le
sang d'individus normaux au repos. — La limite de variation des courbes
d'absorption de CO2 obtenues avec des sangs d'individus normaux, s'accorde
avec celle déterminée précédemment par d'autres auteurs. La limite de
capacité du sang normal pour une tension de CO2 de 40 mm. à 37° 5 varie
entre 43 et 56 volumes; la courbe d'un individu donné étant tout à fait
caractéristique et constante pendant une période de temps considérable.
En général, la tension dans l'air alvéolaire varie avec le niveau de la
courbe d'absorption, de telle façon que le Pu du sang de l'individu, équili-
bré avec un mélange d'air et de CO2 de même composition que l'air alvéo-
laire, tombe entre les limites Pu = 7,42 et 7,29. Malgré cette variation il
est un fait curieux que la relation entre la tension de CO2 dans l'air alvéo-
laire et la courbe d'absorption est constante et caractéristique pour un
individu. La tension de CO2 dans le sang de la veine du bras est plus
élevée que celle obtenue expérimentalement avec un mélange de sang
veineux et la différence avec la tension du sang artériel très variable, en
sorte qu'il est difficile d'établir expérimentalement une relation (pour le
sang veineux) avec la courbe d'absorption. Les chiffres ont été corrigés
du fait de l'influence de la non-saturation en oxygène du sang sur sa
capacité d'absorber CO2. Les auteurs indiquent une équation empirique
permettant d'effectuer cette correction.
En dépit de la grande différence entre les sangs veineux et artériels en
ce qui regarde la tension de CO2, le Pu est tout à fait identique, et ceci
grâce à l'influence de l'oxygène sur la capacité d'absorption de CO2 par
le sang. Il est démontré qu'en l'absence d'un tel mécanisme en quelque
sorte régulateur des fluctuations de la concentration en ions hydrogène,
les valeurs du Pu trouvées par les autres observateurs seraient inexactes.
— L. Thivolle.
6) Peters (J.-P. Jr.) et Barr (D.-P.).— //. La courbe d'absorption et la
tension de l'acide carbonique du sang dans la dyspnée cardiaque. — Dans
seulement trois cas sur sept étudiés, la courbe d'absorption était d'un ni-
veau moins élevé; ces malades présentaient surtout un très haut degré de
cyanose et peu de dyspnée. Dans quelques cas on observe un accroisse-
ment très notable de la différence entre la tension alvéolaire et artérielle
de CO2. Dans deux cas rétention de CO2 dans le sang artériel et veineux
avec abaissement consécutif du Pu. — Les causes de la dyspnée cardiaque
semblent être : le fait qu'une grande ventilation est nécessaire pour effec-
tuer l'élimination normale de CO2, ce qui nécessite une suractivité dans
les échanges pulmonaires. Pour maintenir la tension de CO2 et le Pu au
niveau convenable, la tension de CO2 dans l'air alvéolaire doit être aussi
basse que possible. — Dans quelques cas une diminution de la vitesse de
circulation peut être un facteur additionnel dans la production d'acidose
par CO2, alors que dans d'autres cas il faut incriminer une réduction
réelle de la quantité d'alcali libérable du sang. Dans deux de ces der-
niers cas on put trouver une insensibilité relative du centre respiratoire
à son stimulant physico-chimique naturel, la concentration du sang en ions
hydrogène. — L. Thivolle.
Barr (D.-P.) et Peters (J.-P. Jr.). — 77/. La courbe d'absorption de CO'2
et la tension de CO'1 dans le sang, dans l'anémie sévère. — De l'étude de sir
cas d'anémie, il ressort que la courbe d'absorption de ces malades est en
PHYSIOLOGIE GENERALE. 515
général plus tendue, ceci s'explique pour le pourcentage peu élevé en hé-
moglobine. Le saag n'a plus qu'un faible pouvoir d'absorber ou de libérer
CO2 alors que là tension de CO2 varie. La fonction respiratoire du sang dans
les tissus et dans le poumon est aussi défectueuse pour CO2 que pour O2.
Dans trois cas, le Pu du sang artériel fut trouvé relativement bas, alors
que le Pu du sang veineux était remarquablement constant. Dans l'anémie
sévère les variations dans la tension de CO- produisent des variations rela-
tivement petites du contenu de CO2 dans le sang, et des variations relative-
ment grandes dans la concentration en ions hydrogène; ces deux circons-
tances associées peuvent très bien expliquer la dyspnée de l'anémie. —
L. Thivolle.
Smith (L.-W.), Means (J.-H.) et Woodwell (M.N.). — Éludes de la
distribution de l'acide carbonique entre les cellules et le plasma. — Lors-
que le sang passe de la circulation artérielle à la circulation veineuse,
pour un sujet normal, ses cellules gagnent de 4 à 11 volumes % de
CO2, alors que le gain dans le plasma est seulement de 0.0 à 1,8 %..
Les auteurs sont d'accord avec la théorie nouvelle assignant à l'hémoglo-
bine un rôle aussi important dans le transport de CO2 que dans celui de
O2. — Les même-; conclusions sont à tirer dans l'anémie et certaines autres
maladies, bien que sous l'influence d'une altération dans le rapport du
volume des cellules au volume du plasma, la distribution de CO 2 entre les
cellules et le plasma soit modifiée. — L. Thivolle.
Haggard (H. W.) et Henderson (Y.). — Fonctions hémato-respira-
toires. XII. Respiration et alcali du sanr/ durant l'asphyxie par l'oxyde
de carbone. — L'asphyxie par l'oxyde de carbone produit non pas l'acidose,
mais l'alcalose ; l'abaissement de l'alcali du sang n'est donc pas dû à l'aci-
dose. — L'anoxémie produit une respiration excessive et la diminution de
l'alcali du sang est une tentative de compensation. — La vitesse de consom-
mation de l'oxygène est à peine diminuée, si elle l'est, jusqu'à ceque la
mort soit imminente, mais le quotient respiratoire est plus que doublé. —
Après section du vague, au contraire, l'anoxémie due à l'absorption de CO
ne produit pas d'accélération des mouvements respiratoires et il n'y a pas
de diminution de l'alcali, même au moment de la mort. — Ce fait constitue
une démonstration du fait que la déficience en oxygène ne produit pas direc-
tement dans les tissus et dans le sang, un accroissement des acides orga-
niques. — L. Thivolle.
Briggs (A. P.) et Shaffer (P. A.). — L'excrétion d'acétone par le pou-
mon. — Le coefficient de partage de l'acétone entre l'air et l'eau est à 37°
et "750 mm. environ de 334 pour le rapport eau : air. — Le coefficient de
partage entre le sérum et l'air est environ 337.
La distribution de l'acétone dans le sang total, le plasma sanguin, le
sérum et l'air alvéolaire a été déterminée chez le chien injecté avec de
fortes doses. — Les résultats montrent que la concentration dans l'urine est
la même que dans le sang et le plasma, et que le rapport de l'acétone du
sang à l'acétone de l'air alvéolaire est 333. — La distribution de l'acétone
entre l'air alvéolaire et le sang de l'homme normal ou diabétique est en
moyenne 355. — De tous ces chiffres il découle que l'acétone est excrétée
par le rem et le poumon par simple diffusion physique, ce qui confirme les
récentes observations de Widmark. — L. Thivolle.
510 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
b) Berkeley (G.). — Respiration anaérobie chez quelques Mollusques. — La
relation de la respiration anaérobie au glycogêne. — L'observation de Comi-
que Mya arenaria peut produire de l'acide carbonique dans des conditions
anaérobics est confirmée, de même pour Paphia staminea, et Saxidomus gi-
qanlea. Aucune disparition de glycogêne n'accompagne l'anaérobiose dans
le cas de Mya arenaria et de Paphia staminea, elle est au contraire de règle
avec Saxidomus gigantea. Dans ce cas la quantité de glycogêne consumée
est inférieure à la quantité qui correspondrait au volume de CO2 produit
d'après la théorie de respiration anaérobique de Mathew, et l'assertion que
le glucose dérivé du glycogêne est réduit par l'hydrogène libéré par la disso-
ciation de l'eau. La relation entre la consommation de glycogêne et le déga-
gement de CO2 correspond plutôt à une rupture complète de la molécule de
glycogêne en CO2 et méthane. — L. Thivolle.
Kostytschew (S.) et Afanassjewa (M.). — La dislocation de diverses
combinaisons organiques par des moisissures en l'absence d'oxygène. — Dès
190?, K. a démontré que des moisissures telles. qu'Aspergillus niger ou Péni-
cillium g laucum, qui sont des aérobiontes déterminés, peuvent vivre un cer-
tain temps en l'absence d'oxygène en dégageant C02. En 1907, il trouvait
qu'Aspergillus niger, en l'absence d'O, provoquait une vraie fermentation
alcoolique dans une solution de sucre, les quantités de sucre disloqué, de
CO2 et d'alcool étant proportionnellement celles de la fermentation par la
zymase. Cette fois il a étendu ses expériences sur l'acide tartrique droit,
l'acide lactique, la glycérique, la mannite droite, l'acide quinique, le peptone
et le saccharose II cultive ses moisissures dans une solution nutritive com-
posée de N03 NH-, - 3g., PO,KHs — lg~; S04 Mg — lg., SO. Zn - 0,01g.;
SO..Fe (trace); H;0 — 1 1. ; l'une ou l'autre des matières organiques ci-dessus
fournissant le carbone, à une température de 32° pour Aspergillus et de 26°
pour Pénicillium. Ces cultures ont vite épuisé l'oxygène disponible et passent
ainsi graduellement à l'anaérobiose. On constate alors la production de
zymase, mais seulement avec une réaction neutre. A côté de C2H;;OH on
trouve aussi des saccharides variés, stades intermédiaires de dislocation. Les
cultures sur peptone, celui-ci renfermant de l'azote, ne renferment point de
zymase et ne produisent pas d'alcool même après adjonction de sucre. Dans
ce cas la « respiration albuminoïde » diffère nettement de la « respiration
saccharoïde », tandis qu'en présence d'oxygène, on sait que la plante
transforme aussi en saccharides une partie de ses protéines de réserve.
K. (1910) a déjà fait remarquer du reste que la respiration anaérobie ne
concorde pas toujours avec la fermentation alcoolique. Peut-être y a-t-il là
conflit des deux respirations « albuminoïde » et « saccharoïde». — H. Spinner.
y) Assimilation et dèsassimilation.
Harden (A.). — Problèmes des vitamines. — Conférence populaire dont il
sera extrait quelques faits. L'huile de foie de morue est 200 ou 250 fois plus
riche en vitamine A que n'est le beurre. Les huiles de foie de poisson en
général constituent d'ailleurs les substances où la vitamine en question est
le plus abondante. Cette vitamine n'est toutefois pas un corps gras : elle
est insaponifiable. La dose active est minime. Il suffit de 1 mgr. 2 d'huile
par jour pour que s'effectue la croissance du rat : or la partie non saponi-
fiable constitue 1,2 % seulement de l'huile. La quantité de vitamine A
nécessaire est donc de l'ordre de l/500e de milligramme par jour. Les autres
vitamines semblent moins concentrées.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 517
Toutes ont leur origine chez les végétaux. La vitamine A n'apparaît
qu'avec le début des processus photosynthétiques. Elle manque dans la
graine et les plantules étoilées ; elle existe chez les plantufes vertes, asso-
ciée à la carotine et à la xanthophylle souvent, sans qu'il y ait de relation
définie avec celle-ci. La vitamine C par contre apparaît dès la germination
et avant le développement de parties vertes. On a beaucoup discuté l'ori-
gine de la vitamine B. Elle est abondante dans la levure. Peut-elle se pro-
duire sans intervention de la lumière? ("est probable. Elle se développe
bien dans la levure cultivée en milieu synthétique ne contenant pas trace
de vitamine, semble-t-il.
L'animal ne paraît pas capable, à l'état normal, de produire une seule
des 3 vitamines. Il les tient des végétaux, aussi le régime alimentaire joue-
t-il un rôle. Le lait de la vache nourrie de fourrage sec en hiver, est très
pauvre en vitamines A et C ; celui de la vache nourrie de fourrage vert,
riche au contraire.
L'absence des vitamines B et C dans la ration alimentaire des enfants
entraîne le béri-béri et le scorbut. L'effet de l'absence de la vitamine A
est moins net. Pour certains, c'est le rachitisme. Mais d'autres estiment que
ce mal ne survient que s'il y a, avec carence de vitamine A, carence de
calcium et de phosphore aussi. D'autre part le manque de lumière parait
être un facteur puissant dans la production du rachitisme. Le fait que la
lumière agit comme l'huile de foie de morue sur le rachitisme prouve-t-il
que la lumière détermine dans l'organisme animal la synthèse de la vita-
mine en question? C'est possible. L'expérimentation nous renseignera. —
H. DE VARIGNY.
Dutcher (A.), Harshaw (H. M.) et Hall (J. S.). — Études sur les
vitamines. VIII. L'effet de la chaleur et de l'oxydation sur la vitamine anti-
scorbutique — La vitamine antiscorbutique n'est pas détruite lorsqu'on la
chauffe à température de pasteurisation 63", pendant 30 minutes, en vase
clos. L'eau oxygénée possède une action destructive modérée sur la vitamine
du jus d'orange à température ordinaire; cette action s'accentue si l'on
chauffe à 63° ou à 100°. — Les propriétés antiscorbutiques du jus d'orange
sont susceptibles d'oxydation, mais en l'absence d'agent oxydant sont stables
à la chaleur jusqu'à température d'ébullition du jus d'orange. — L.Tiiivolle.
Eddy (W. H.), Heft (H. L), Stevenson (H. C.) et Johnson (R.). —
Etudes sur la teneur en vitamines. II. Le témoin à la levure comme mesure
de la vitamine B. — Si Ton applique la détermination au moyen de la
levure à des matériaux dont on connaît la teneur en vitamine par expé-
rience sur le rat, il y a seulement une concordance approximative et qui
est d'autant meilleure que l'extrait est plus dilué. L'étude de la courbe
obtenue avec l'extrait aqueux de l'alfa-alfa montre que la réaction n'a pas
l'apparence d'une réaction monomoléculaire. Jusqu'à l'optimum la courbe
se présente comme logarithmique, au delà de ce point elle décline rapide-
ment décelant des facteurs d'inhibition aux hautes concentrations. Cer-
tains résultats suivant l'usage d'alcali, semblent indiquer que si la solution
est suffisamment diluée, l'effet destructif des alcalis apparaît, mais d'une
façon irréguliôre selon les extraits ; comme si dans certains cas il y avait
encore présent quelque facteur non touché parles alcalis. Les chiffres sont
insuffisants pour déterminer une conclusion définitive. Cependant l'ensemble
des faits montre que la méthode à la levure ne peut servir à la détermina-
tion quantitative du facteur B. Néanmoins son étude est intéressante pour
518 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
les possibilités qu'elle suggère sur la nature des substances stimulant la
croissance et la façon dont elles agissent. — L. Thivolle.
Ellis (N. R.), Steenbock (H.) et Hart (E. B.l. — Quelques observations
sur la stabilité des vitamines antiscorbutiques et leur résistance à différents
traitements. — La dessiccation des choux dans une atmosphère d'acide car-
bonique pendant 35 heures à 65° n'empêche pas la destruction des vitamines
antiscorbutiques. — Les processus de fermentation s'effectuant dans la fabri-
cation de la choucroute ou du silago entraînent la destruction du facteur
antiscorbutique; la chaleur joue peut-être un rôle dans cette destruction,
mais il n'est pas déterminé. ' Cette vitamine n'est pas extraite du jus d'o-
range ni par l'éther, ni par l'aération. Les agents oxydants comme l'eau
oxygénée, le permanganate de potassium causent sa destruction, alors que
la réduction par l'hydrogène moléculaire est sans effet. Le charbon de bois
et le filtre Chamberlain retiennent une quantité mesurable de vitamine du
jus d'orange; sans doute la dimension des pores et le caractère du matériel
sont d'importance dans de telles absorptions, mais la séparation quantitative
par de tels moyens n'est pas possible. — L. Thivolle.
Fleming (W. D.). — La teneur en vitamine du riz par la méthode à la
levure. L'azote organique comme facteur possible dans la stimulation de
la levure. — L'auteur tente une estimation quantitative du facteur B soluble
dans l'eau contenu dans le riz. Les extraits acides produisent un certain
accroissement de la levure, mais ils produisent aussi ce même accroisse-
ment après ébullition prolongée avec les alcalis dilués, opération qui détruit
le facteur B. — L'action de ce facteur sur la levure n'est donc pas spéci-
fique. Il se trouve que l'addition d'azote organique produit le même effet sur
la croissance de la levure, par conséquent la détermination quantitative
du facteur B n'est pas possible dans ces conditions. — L. Thivolle.
Hart (E. B.), Steenbock (H.) et Ellis (N.-R.L — Le pouvoir antiscor-
buiiquc des poudres de lait. — Les poudres de lait ont des propriétés anti-
scorbutiques variables. A côté de l'influence de la nourriture du bétail sur
la quantité de vitamines présente, le mode de préparation de la poudre a
une grosse importance. Aussi le procédé « des rouleaux » de Just est de
beaucoup le plus avantageux, comme donnant des poudres de valeur anti-
scorbutique élevée. Ceci ne condamne en aucune façon les autres procédés,
il faut seulement conseiller de limiter leur emploi comme unique source
d'alimentation pour le nourrisson. Probablement, quel que soit le mode de
préparation des poudres, le procédé le plus sûr est d'établir un régime plu-
tôt restreint que l'on complète avec quelqu'aulre source de vitamine anti-
scorbutique. On peut faire exception pour les poudres préparées selon le pro-
cédé de Just, avec des laits d'été ou même des laits d'hiver, lorsque la ration
des vaches est rendue riche en vitamines par une sélection convenable de
racines et tubercules. — F. Thivolle.
a) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.) et Parsons (H. T.). — Valeur
alimentaire, supplémentaire des protéines. I. Les propriétés nutritives des
(issus animaux. — Le rein, le foie et le muscle du bœuf contiennent des
protéines, qui lorsqu'elles servent comme source unique d'azote et de
protéiques, dans des régimes complètement pourvus de tous les facteurs
nécessaires, possèdent à peu près la même valeur biologique que celles
du grain blé. On ne peut mettre en évidence aucune toxicité dans ces
PHYSIOLOGIE GENERALE. 519
tissus, même en les administrant à des doses telles qu'on introduit de 35 à
70 % de protéines dans le régime; — Le seul reproche que l'on puisse faire
à un tel régime est son défaut de calcium et aussi de chlorure de sodium. —
Les carnivores assurent leur chlorure de sodium en consommant le sang,
et leur calcium en consommant des os. Le foie et le rein contiennent en
abondance le facteur liposoluble A et le facteur B et, frais et crus, le fac-
teur C. — Le tissu musculaire est très déficient en ces facteurs qu'il contient
cependant en très petites quantités. — Les protéines du rein ont une valeur
biologique plus grande que celles des autres tissus animaux étudiés jus-
qu'ici. — L. Thivolle.
b) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.) et Parsons (H. T.). — Valeur
alimentaire supplémentaire des protéines. II. Relations diététiques sup-
plémentaires entre les tissus animaux et les céréales et les graines des légu-
mineuses. — Les protéines du rein, du foie et du muscle supplémentent
parfaitement les protéines des céréales dans des proportions cependant
très variables. Ainsi ces tissus s'associent beaucoup mieux avec le blé,
qu"avec le maïs. Ils s'associent aussi avec le pois, le haricot d'Espagne ou le
soja, mais ces combinaisons sont très inférieures à celles obtenues avec les
céréales. Les protéines du foie, du rein et du muscle ont plus de valeur
pour se transformer dans l'organisme lorsqu'elles sont associées à des pro-
téines des céréales, que lorsqu'elles sont employées seules. Le tissu muscu-
laire ou glandulaire ne comble pas les déficiences minérales des céréales
ou des légumineuses. Les glandes sont de bonnes sources en facteur lipo-
soluble A. — L. Thivolle.
c) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.) et Parsons (H. T.). — Valeur
alimentaire supplémentaire des protéines. III. Les relations diététiques
supplémentaires entre les protéines des graines des céréales et la pomme de
terre. — Les auteurs décrivent des méthodes d'expérimentation qui sont
plus sensibles que l'étude de la vitesse de croissance, pour déterminer de
légères gradations dans la qualité des aliments. Elles comprennent la fer-
tilité, le succès dans l'élevage des jeunes, la conservation des caractères
de jeunesse et la stabilité du système nerveux. En établissant des stan-
darts de comparaison, leurs indications révèlent avec une grande sensi-
bilité l'état physiologique de l'animal. Les composés azotés de la pomme de
terre tendent à un certain degré à augmenter la valeur biologique des
protéines des céréales et des légumineuses, mais pas avec autant d'effica-
cité que les tissus animaux ou le lait. L'efficacité de la pomme de terre
n'est pas sélective comme celle des tissus animaux, son action s'exerce
également avec toutes les céréales ou légumes expérimentés. — L. Thi-
volle.
d) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.) et Parsons (H. T.). — Valeur
alimentaire supplémentaire des protéines. IV. Les relations supplémentaires
des graines des céréales avec les graines des céréales; des graines des légu-
mineuses arec les graines des légumineuses ; et des graines des céréales avec
les graines des légumineuses ; en rapport avec l'amélioration de la qualité
de leurs protéines. — Les protéines des légumineuses ont une valeur biolo-
gique faible qui peut être améliorée par l'emploi de mélanges de graines
convenablement sélectionnées parmi le pois, le haricot ou le soja. Dans
certaines conditions l'amélioration de la qualité des protéines est vraiment
520 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sensible surtout si l'on associe les céréales avec les légumineuses. —
L. Thivoli.e.
a) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.), Parsons (H. T.), Shipley (P.
G.) etPark(E. A.)- — Etudes sur le rachitisme expérimental. 1. La produc-
tion du rachitisme et des maladies semblables, chez le rat, au moyen des
régimes déficients. — Tous ceux qui ont étudié l'étiologie du rachitisme ont
invoqué, soit l'hérédité, les facteurs accessoires du régime, de mauvaises
conditions d'hygiène, une infection microbienne ou des troubles fonc-
tionnels des glandes endocrines. Les auteurs admettent que : à ne consi-
dérer comme symptômes de rachitisme que les malformations pathologi-
ques du squelette (élargissement des jonctions chondrocostales, fractures
des côtes, déformations de la colonne vertébrale, etc.), les déficiences du
régime en facteur A sont la seule cause du rachitisme. Néanmoins pour une
étude plus approfondie de la maladie, hygiénistes et pédiatres s'unissent dans
une collaboration étroite. Le premier mémoire de toute une série a simple-
ment pour but de préparer le lecteur, en lui présentant un grand nombre de
régimes déficients soit en facteur A, soit en calcium, en indiquant pour
chacun d'eux le remède à cette déficience. La grande variété de ces régimes
montre la complexité des causes agissant sur la production de la maladie
que les auteurs s'attacheront à analyser dans les mémoires qui suivront. —
L. Thivoi.le.
Shipley (P. G.), Par (E. A.), Me Collum (E. V.), Simmonds (N.) et
Parsons (H. T.). — Etudes sur le rachitisme expérimental. II. Les effets
de F huile de foie de morue administrée à des rats en état de racliilisme ex-
périmental. — Des rats sont maintenus à un régime déficient en facteur A
liposoluble, ou déficient en calcium, depuis leur naissance jusqu'au moment
où se développent les accidents ophtalmiques caractéristiques de la déficience
du régime en facteur A. A ce moment on introduit dans la ration 10 %
d'huile de foie de morue. Après deux à sept jours de ce nouveau régime, les
rats sont sacrifiés et examinés. Le tissu cartilagineux des rats témoins est
exempt de sels de chaux; pour les rats ayant reçu de l'huile de foie de morue
l'examen microscopique révèle un dépôt de sels' de chaux entre les cellules
cartilagineuses proliférantes. Cette calcification se manifeste même avec les
régimes pauvres en sels de chaux, ce qui prouve que ce n'est pas l'abon-
dance du calcium qui intervient, mais une propriété spéciale, un pouvoir
de fixation des sels de chaux qui est apporté par une ou plusieurs substances
que contient l'huile de foie de morue. Les auteurs se proposent de perfec-
tionner la technique pour la rendre en quelque sorte quantitative, et sûrer
pour l'étude d'autres agents thérapeutiques possibles. — L. Thivolle.
b) Me Collum (E. V.), Simmonds (N.), Shipley (P. G.) et Park (E. A.j.
— Études sur le rachitisme expérimental. VIII. La production du rachi-
tisme au moyen de régimes faibles en phosphore et en facteur liposoluble A. —
On peut dire que chez le rat les troubles profonds dans la calcification des
cartilages et des os et les transformations des cellules de ces tissus qui
créent l'état pathologique complexe qu'est le rachitisme, sont dus à des
régimes ne comportant pas le rapport optima du calcium au phosphore, en
l'absence d'une quantité suffisante d'une matière organique contenue dans
l'huile de foie de morue, qui peut être le facteur A. — Le rapport physiolo-
gique du calcium au phosphore est plus important pour assurer la calcifi-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 521
cation normale, que la quantité absolue des sels introduits dans l'organisme.
— L. Thivolle.
Shipley (P. G.), Me Collum |E. V.) et Simmonds (N.). — Éludes sur le
Rachitisme expérimental. — IX. Lésions des os de rats souffrants de béribéri
simple. — Des rats nourris suivant un régime exempt de facteur antibéri-
bérique présentent des lésions osseuses qui sont tout à fait identiques à
celles du cobaye souffrant du rachitisme aigu. — Si l'on ajoute le facteur
soluble B au régime ces lésions ne se produisent pas. — Les os des rats
soumis à un régime déficient en facteur liposoluble A sont seulement poreux
mais n'ont pas d'autres ressemblance avec les os des animaux scorbutiques.
— L. Thivolle.
McCann (G. F.), Hess (A. F.) et Pappenheimer (A. M.). — Le rachi-
tisme expérimental chez le rat. II. Le non-développement du rachitisme
chez le rat recevant tin régime déficient en facteur A. — Déjeunes rats rece-
vant un régime exempt de facteur A présentent invariablement un défaut
de croissance et de la kératite, celle-ci se développe moins fréquemment
lorsque la ration comporte du jus d'orange. — Si l'on poursuit le régime
pendant quelques mois l'animal meurt soit d'inanition, mais le plus souvent
d'une infection secondaire. — Le squelette de ces rats ne présente pas d'ano-
malies caractérisées. L'examen miscroscopique révèle dans la plupart des
cas un défaut d'ostéogénèse active, mais dans aucun cas les lésions du
rachitisme. — Ces expériences conformes à de précédentes portant sur le
rachitisme infantile, démontrent que la vitamine A ne peut être considérée
comme vitamine antirachitique, et si le régime est par ailleurs irréprochable
sa déficience n'occasionne pas le rachitisme. — L. Thivolle.
a) Steenbock (H.), Sell (M. T.) et Buell (M. V.). — Facteur liposoluble.
VII. Le facteur liposoluble et la pigmentation jaune dans les graisses ani-
males avec quelques observations sur leur stabilité à la saponification. —
Dans l'huile de foie de morue il y a en présence beaucoup de facteur liposo-
luble et une très petite quantité de pigments jaunes. Le beurre marque
une variation en facteur liposoluble suivant la saison, surtout lorsque les
vaches sont nourries à l'étable pendant l'hiver, mais il n'y a pas apparem-
ment de relation avec la pigmentation, bien que les beurres fortement colo-
rés semblent plus riches en vitamines que les beurres peu colorés. Il en est
sensiblement de même pour la graisse de bœuf. — Le facteur liposoluble
résiste à des saponifications très énergiques, ceci prouve qu'il n'est ni une
graisse, ni un éther. — L. Thivolle.
b) Steenbock (H.), Sell (M. T.) et Boutwell (P. W.). — Facteur lipo-
soluble. VIII. La teneur en facteur liposoluble des pois en rapport avec leur
pigmentation. — Les pois de couleur verte qui sont aussi considérablement
pourvus en pigments jaunes sont plus riches en facteur liposoluble que les
pois jaunes qui contiennent relativement beaucoup moins de pigments jau-
nes. — L. Thivolle.
Shermann (H. C), Roux (M. E.), Allen (B.) et Woods (E.). — Crois-
sance et reproduction avec des régimes alimentaires simplifiés. — Des rats
nourris seulement avec du pain, meurent rapidement; avec du pain et de
la viande ils marquent une légère croissance mais meurent un peu plus
tard. — Avec du pain et des pommes il n'y a pas de croissance, mais la
522 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
survie est de longue durée. — Enfin, avec du pain et du lait la croissance
est parfaite. Avec un mélange à poids égal de lait et de pain (le lait ne
fournissant que un cinquième des calories totales), la croissance est bonne,
mais le régime est insuffisant pour la reproduction normale. — L'emploi
de la farine entière au lieu de pain dans ce dernier régime, permet d'éle-
ver avec succès jusqu'à la troisième génération. Le lait chauffé, séché ou
cuit avec le pain garde ses propriétés. — L. Thivolle.
Bayliss (W. M.). — La cause du rachitisme. — Note se rapportant à
l'analyse qui a été donnée {Nature, 29 juillet, p. 137) des recherches de Find-
lay, publiées dans Lancet, 20 avril, et d'où il résulterait que le rachitisme
peut être guéri par la lumière ultra-violette. Celle-ci par son action sur
la peau déterminerait photochimiquement la production dans le sang
d'une substance capable d'agir de la même façon que la vitamine A, ou
peut-être encore de cette vitamine elle-même. La question est de savoir si
la lumière peut à elle seule remplacer la vitamine. B. est disposé à l'ad-
mettre. — H. de Varigny.
Meysenbug (L. Von) et Me Cann (G. P.). — Le calcium diffusible du
sérum sanguin. II. Rachitisme humain et tétanie expérimentale chez le
chien. — Dans deux cas de rachitisme avec un calcium diffusible dans le
sérum de 9,0 et 7,6 mgr. %, le pourcentage du calcium était 58 et 70 %,
dans les limites trouvées sur les sujets normaux. Dans quatre cas de tétanie
expérimentale chez le chien on trouve un pourcentage similaire du calcium
diffusible 58 à 71 %. — Deux de ces chiens accusaient une diminution du
pouvoir de combiner CO2 du sang, montrant que cette forme d'acidose n'af-
fecte pas le calcium diffusible. — Le rapport entre le calcium diffusible et
non diffusible n'est pas altéré par abaissement du taux du calcium total,
non plus que par la variation des réserves alcalines du plasma. — L. Thi-
volle.
Palmer (L. S.) et Kennedy (C). — La relation des carotinoides des
plantes avec la croissance et la reproduction de rats albinos. — Le facteur
liposoluble a-t-ilune relation avec les pigments carotinoides? Ces pigments
n'existent dans aucun des organes du rat albinos, qui constitue l'animal de
choix pour ce genre d'études. La croissance et la reproduction de ce rat est
possible lorsqu'il est nourri exclusivement de lait de brebis contenant seule-
ment 0,00014 <y0 de carotine, la ration donnant les meilleurs résultats conte-
nant seulement 0,0000126 % de carotine. De même on a d'excellents résultats
avec du jaune d'œuf (exempt de carotinoides) employé comme seule source
de facteur liposoluble. Une comparaison quantitative du contenu en carotine
et de l'efficacité en facteur liposoluble de différentes rations montre qu'il y
a une inconciliable divergence, qui empêche de conclure à l'identité entre
carotine et facteur liposoluble, ces substances n'étant même pas quantitati-
vement associées dans les tissus des plantes dans lesquelles elles sont vrai-
semblablement synthétisées. — L. Thivolle.
a) Watermann (H.-C.) et Johns (C.-O.). — Études sur la digestibilité
des protéines in vitro. I. Les effets de la cuisson sur la digestibilité de la
phaséoline. — Dans une récente publication, l'un des auteurs avait montré
que les protéines extraites d'une variété de haricot (Phaseolus vulgaris)
étaient incapables d'entretenir la croissance normale du rat lorsqu'elles
constituaient l'unique source de protéines du régime. On avait d'abord
PHYSIOLOGIE GENERALE. 523
pensé à un défaut de cystine, mais d'autres expériences comportant la cuisson
préalable de la phaséoline avant d'en nourrir les animaux ayant donné de
bons résultats, les autours ont conclu qu'ils n'y avait qu'une simple ques-
tion de digestibilité. La digestion peptique-tryptique pratiquée in vitro sur la
pbaséoline crue et cuite révèle une très grande différence de digestibilité
à l'avantage de cette dernière. Les auteurs pensent que pour établir des
expérience de nutrition significatives et comparables avec les protéines, il
né faut plus considérer l'azote total, mais baser toutes les comparaisons
sur l'azote total aminé obtenu après hydrolyse peptique-tryptique complète.
— L. Thivolle.
b) Waterman (H.-C.) et Jones (D. B.). — JJtudes sur la digestibilité des
protéines in vilro. II. La digestibilité relative de différentes préparations
de protéines du pois velours de Chine et de Géorgie. — L'indigestibilité
partielle est le facteur qui limite la croissance lorsqu'on emploie les protéines
dialysées du pois velours de Chine ou de Géorgie. Il est probable que les
protéines coagulées préparées avec d'autres graines donnent une croissance
parfaite parce que leur digestibilité est plus complète du fait de la cuisson.
D'ailleurs on peut dire qu'en général la cuisson augmente la digestibilité
des protéines coagulées ou dialysées. Le double désavantage de la toxicité
et de la non-assimilabilité explique complètement l'action du pois cru et
broyé, puisqu'après cuisson il contient encore la dihydroxyphénylala-
nine. — L. Thivolle.
Hart (E. B.) et Humphrey (G. C). — Les rations faites des ressources
de la ferme peuvent-elles remplacer les protéines eu quantité et qualité conve-
nables, pour une production de lait intensive y III. — Il est très possible en
alimentant les vaches laitières avec une quantité suffisante mais limitée de
protéines de maintenir leur équilibre azoté et la production de lait élevée.
Le régime peut comporter soit l'orge ou le blé supplémenté avec le silage de
blé ou l'alfa-alfa. On ne peut supplémenter ainsi l'avoine entière. On avait
déjà signalé cette possibilité avec les céréales, mais seulement lorsque la
dose énergétique insuffisante était complétée par de l'amidon. Si l'on consi-
dère deux rations contenant la même quantité de protéines, l'une d'avoine
contient 14 cal. l'autre de blé contient 17 cal.; cette divergence dans l'apport
d'énergie suffit à produire un équilibre azoté positif dans le cas du blé,
négatif dans le cas de l'avoine. En pratique un mélange à parties égales
soit de blé ou d'orge avec de l'avoine peut suffire à combler cette déficience
d'énergie. — L. Thivolle.
Cajori (F. A.). — Quelques propriétés nutritives des noix. II. La noix du
Pécan comme source de protéines efficaces. — La principale protéine de la
noix du Pécan est une globuline, qui a été isolée et dont la distribution
azotée a été étudiée par la méthode de Van Slyke. La noix du Pécan est
capable d'entretenir la croissance normale du rat, c'est donc qu'elle est une
source de protéine convenable. La présence de tannin dans les régimes au
Pécan est un facteur limitant la croissance du rat. — L. Thivolle.
Osborne (T. B), Wakeman (A. S.) et Leavenworth (C. S.). — Les
protéines de V Alfa-alfa. — La plante fraîche très soigneusement broyée
et passée à la presse hydraulique fournit un suc non dilué exempt de chlo-
rophylle. Ce suc contient 10 % de substance solide dont une partie est en
solution colloïdale. La précipitation par l'alcool fournit un précipité de na-
524 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
ture colloïdale contenant 70 % de protéines, du phosphate de chaux et des
sels organiques de calcium que Ton sépare des protéines par l'alcool chlo-
rhydrique ; il contient aussi des pigments qui ressemblent à ceux dérivés
de la flavone, dont une partie semble étroitement combinée aux protéines.
On peut par plusieurs purifications successives, faire passer le taux d'azote
de primitivement 11,5 % à 16,3 %, mais sans pouvoir déterminer exac-
tement la nature des impuretés.
On obtient des résultats analogues par extraction de la plante broyée suc-
cessivement par l'eau, l'alcool, les alcalis dilués, et l'alcool alcalin chaud.
Les auteurs se proposent d'étudier plus en détail chacune des fractions
ainsi isolée. — L. ïhivolle.
Blunt (K.), Nelson (A.) et Oleson (H. G.). — Le métabolisme de base
d'enfants n'ayant pas le poids normal. — Les déterminations de métabo-
lisme faites sur 28 enfants dont le poids était nettement inférieur à celui
correspondant normalement à leur taille, montrent que leur métabolisme
de base est plus élevé que celui d'enfants normaux, l'excès pouvant attein-
dre 40 % sur la valeur déduite des courbes de Benedict et Talbot. Au-
cune relation étroite ne put être observée entre le pourcentage de poids en
moins et l'excès du métabolisme. — L. Thivolle.
Blunt (K.) et Dye (M.). — Métabolisme de base de femmes normales. —
D'une série de nombreuses observations on peut conclure qu'il n'y a pas de
changements définis dans le métabolisme de base durant la menstruation.
La moyenne des périodes menstruelles et intermenstruelle's est tout à fait
la même, sans variations périodiques d'aucune sorte. Les observations doi-
vent cependant être faites sur un laps de temps assez long, sans quoi les
conclusions seraient erronées. Il n'y a pas de relation entre la vitesse
minima du pouls et le métabolisme de base, cette vitesse n'est pas
influencée par la menstruation. — L. Thivolle.
Hart (E.B.), Steenbock (H.) et Hoppert (G. A.). — Facteurs diététiques
influençant i 'assimilation du calcium. I. L'influence comparative des tissus
végétaux verts et séchés, choux, jus d'orange et huile de foie de morue, sur
l'assimilation du calcium. — Des expériences avec des chèvres, allaitant ou
non, moiftrent qu'il y a quelque chose dans l'avoine fraîche, verte, qui
accroît la quantité de calcium assimilé; les mêmes propriétés se retrouvent
dans l'avoine légèrement séchée au soleil. Le jus d'orange même en grandes
quantités est sans effet sur l'assimilation du calcium, de même le chou,
ce qui élimine les vitamines antiscorbutiques comme facteur d'assimilation
du calcium. — L'huile de foie de morue change d'une façon constante la
balance négative du calcium en balance positive. Le même facteur existe
donc dans l'huile de foie de morue, dans l'avoine verte et les graminées. —
L. Thivolle.
Mason (E. H.). — Note sur V absorption des sels de calcium chez l'homme.
— Les sels de calcium sont employés comme hémostatiques un peu empi-
riquement, l'expérience montre que le chlorure de calcium est beaucoup
plus complètement absorbé que le lactate, et l'accroissement du taux du
calcium dans le sérum est mieux marqué. L'addition d'acide chlorhydrique
faible n'augmente pas sa vitesse d'absorption. — L. Thivolle.
Funk (C.) et Dubin (H. E.). — Desoins en vitamines de certaines levures
PHYSIOLOGIE GENERALE. 525
et bactéries. — Les auteurs ont séparé de la vitamine B une substance que
l'on peut appeler provisoirement vitamine D et qui agit sur les micro-orga-
nismes. La vitamine D peut être une substance spécifique définie qui sti-
mule la croissance de la levure. — Le Streptocoque est plus difficile à étu-
dier, car apparemment il a besoin de deux substances pour croître. — Bien
que la vitamine D ait été obtenue à partir de la vitamine B, l'inverse n'a pu
être réalisé. — Il est certain que de nombreuses expériences faites sur
l'animal avec la vitamine B sont à répéter, aussitôt qu'une séparation nette
des deux substances pourra être effectuée. Il se peut que la vitamine D
extraite de la levure et les substances, analogues aux vitamines, extraites
des protéines aient une fonction spéciale dans l'organisme et de nouvelles
expériences doivent être imaginées. — Les données actuelles sont insuffi-
santes pour conclure à une identité possible entre la substance favorisant
la croissance de la levure et celle influençant la croissance du streptoco-
que. — L. Thivolle.
a) Mac Donald (M.) et Me Collum (E.-V. ). — Culture de la levure sur des
solutions nutritives purifiées. — La culture de la levure est-elle possible
dans des milieux ne contenant pas de substances antinévritiques, « bios »
ou « facteur B » ? — Les auteurs, par ensemencements répétés sur des mi-
lieux chimiquement purs, obtiennent des cultures assez abondantes pour
pouvoir répondre par l'affirmative; avec cette réserve cependant, qu'on ne
peut être certain que les milieux ne renferment pas de substances antiné-
vritiques, que si l'on suppose la levure incapable d'élaborer ces substances
pour pourvoira ses besoins. La culture de la levure sur un milieu ne peut
donc pas encore servir à l'estimation, même approchée, des substances anti-
névritiques qu'il peut contenir. — L. Thivolle.
Ide (M.). — Le « Bios » de Wildiers et la culture de la levure. — L'auteur
défend le « bios » de Wildiers, Armand et Devloo contre les critiques de
Mac Donald et Me Collum (./. Biol. chem., 1921, XLV, p. 307). Il fait une
distinction entre les cultures à croissance lente, sans « bios », qui ne sont
peut-être pas des cultures bactériologiquement pures, et les cultures à
croissance rapide en présence d'extraits de levure. Peut-être n'y a-t-il pas de
différence entre la biosine et le facteur soluble B, toujours est-il que son
action est en quelque sorte spécifique, aucunement comparable à celle
d'un grand nombre de substances chimiques actuellement connues et expé-
rimentées, pas plus qu'à des petites quantités d'impuretés. — L. Thivolle.
b) Mac Donald (M. B.) et Me Collum (E. V.). — Le « Bios » de Wildiers
et la culture de la levure. — Réponse au mémoire précédent. — Les auteurs
n'avaient d'autre but que de déterminer la valeur de la levure employée en
lieu et place des rats polynévritiques pour déterminer la présence du fac-
teur soluble B. La levure n'avait pu donner satisfaction puisqu'un certain
nombre de substances, parmi lesquelles l'extrait de levure, sans action sur
les polynévrites, augmentaient la rapidité de croissance de la levure. Ils sont
d'accord avec Ide en ce qui concerne la distinction entre la croissance lente
et la croissance rapide de certaines cultures. Néanmoins les expériences de
Fulmer, Nelson et Sherwood montrant l'influence de la viscosité du milieu
sur la croissance de la levure, leur permettent d'assurer que les conditions
optima de culture de la levure n'ont pas été suffisamment déterminées par
les différents auteurs, pour permettre d'affirmer ou d'infirmer la présence de
5215 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
« Bios » ou autres facteurs comme étant nécessaires à la croissance de 'la
levure. — L.Thivolle.
Fulmer (E. I.), Nelson (V. E.) et Cessna (R.). — Les besoins de nutri-
tion de la levure. III. La synthèse du facteur B soluble dans l'eau par la
levure. — Les auteurs critiquent les expériences dans lesquelles la levure
est employée comme témoin de la présence du facteur B et ils démontrent
que la levure est capable de faire elle-même la synthèse de ce facteur. Par
cultures repiquées, telles qu"il ne subsiste plus qu'une infime partie de la
culture mère, dans la culture finale, ils obtiennent en fin d'expérience une
levure tout à fait capable de restituer la croissance normale chez le rat qui
avait été soumis à un régime déficient en facteur B. — L. Thivolle.
JC3'
Williams (R. S.). — Les vitamines et la croissance de la levure. — La
méthode quantitative pour la détermination des vitamines au moyen de la
levure expérimentée avec les matériaux sélectionnés par Osborne et Mendel
donne des résultats concordant parfaitement avec ceux de ces derniers
auteurs expérimentant sur le rat. La levure des boulangers cependant con-
tient beaucoup plus de vitamines que la levure des brasseurs, selon les indi-
cations fournies par la méthode à la levure et contrairement aux indications
de l'autre méthode. La levure de bière est plus active, vis-à-vis de la levure
de bière que de la levure de boulangers et vice versa. Ceci peut s'inter-
préter comme une spécificité dans l'action des stimulants de la croissance
plutôt que comme une différence absolue de la nature des substances stimu-
lant la croissance des deux variétés de levure. Il est possible que la vita-
mine C soit un facteur secondaire qui stimule la croissance de la levure.
— L. Thivolle.
Osborne (T.-B.) et Mendel (L.-B.). — Critique des expériences faites
avec des régimes exempts de facteur liposoluble. — Les différents auteurs
qui ont tenté de telles expériences ne sont pas toujours d'accord sur les
résultats obtenus. Ainsi, par exemple, certains prétendent que le lard est
exempt de facteur A, d'autres ne pouvant expliquer des cas de croissance
à peu près normaux avec ce régime, essaient d'invoquer des réserves
propres de l'animal en vitamines lui permettant de combler la déficience
pendant un certain temps, au delà duquel, si on poursuit le régime, il
subit le sort commun.
Les auteurs sont seulement frappés du fait que les expériences où l'on
fait carence en facteur B soluble dans l'eau, sont toujours suivies d'un
résultat immédiat qui permet de conclure sans ambiguïté. S'il n'en est pas
de même en ce qui concerne le facteur A, c'est, , à leur avis, à cause de la
très grande difficulté à l'éliminer du régime. Tous les procédés jusqu'ici
employés n'ont pas été complètement efficaces et l'expérience correcte
concernant la déficience en facteur liposoluble est encore à faire. —
L. Thivolle.
Osborne (T. B.) et Leavenworth (G. S.). — Les effets des alcalis sur
l'efficacité du facteur B soluble dans l'eau. — On maintient en contact à tem-
pérature ordinaire pendant des temps variables une préparation de levure
et une solution de soude (en quantité juste suffisante pour avoir dans le mi-
lieu une alcalinité environ 0,1 N) ; on acidifie très légèrement le mélange
que l'on administre à des rats d'épreuve. La dose normale de levure réta»
blit la croissance normale des rats, même après un contact de 18 heures
PHYSIOLOGIE GENERALE. 527
avec l'alcali et est sans effet après un contact de 90 heures. La vitamine B
est au contraire très rapidement détruite en milieu acide. — L. Tiiivolle.
Kudo (Tokuyasu). — Recherche* sur les effets de la soif. II. Effets de In
soif sur la croissance du corps et des organes variés chez de jeunes Rats
albinos. — Des Rats âgés de 4 semaines environ sont soumis à un régime
comportant des aliments secs et du lait en quantité limitée, mais de façon
à ce que le poids du corps reste constant pendant toute la durée de l'expé-
rience. On observe tout d'abord une sorte d'accoutumance à la soif due peut-
être à un trouble général du métabolisme et qui se manifeste en ce que
l'on peut diminuer de plus en plus la quantité de lait fournie. Quant aux
effets sur les différents organes, ils sont les suivants : l'hypophyse, les globes
oculaires, les reins, les surrénales, le squelette, le pancréas, le foie, l'uté-
rus, l'estomac et l'intestin augmentent nettement; le cœur, le cerveau, les
poumons restent stationnaires; le thymus, les ovaires, les glandes salivaires,
la rate, la thyroïde, le testicule, diminuent de poids. Ces effets sont compa-
rables à ceux que l'on observe dans les expériences de sous-alimentation où,
pendant que le poids général du corps reste constant, certains organes
augmentent, et d'autres diminuent. — A. Drzewina.
Sure (B.). — Les amino-acides dans la nutrition. III. Laproline est-elle un
facteur limitant la croissance, parmi les protéines du pois (Vicia satinn?
Quel est le noyau de la zéine susceptible de corriger cette action? — Certains
auteurs avaient déjà montré que 45 % de la ration étaient introduits sous
forme de pois (Vicia saliva); il y avait déficience de protéines en caractère,
et les rats ainsi nourris maintiennent seulement leur poids. L'auteur, après
avoir essayé l'addition d'un certain nombre d'amino-acides et de protéines
dans le régime, détermine que l'addition de zéine est capable de restituer
l'état de croissance. Après avoir éliminé l'influence d'un grand nombre
d'amino-acides de base de la zéine, il ne reste plus à considérer que l'argi-
nine et l'histidine précisément très peu abondants dans la zéine. Peut-être
s'agit-il d'un ou plusieurs amino-acides nécessaires à la croissance, que l'on
n'a pu isoler encore avec les méthodes connues et dont l'existence a déjà été
pressentie par Dakin. — L. Tiiivolle.
O'Reilly (L.) et Me Cabe iE. H.). — Les hydrates dvearbone libres dans
les légumes trois fois bouillis. — C'est seulement par une ébullition trois
fois répétée qu'il est possible de débarrasser les légumes de leurs hydrates
de carbone. L'utilisation de 20 parties d'eau au lieu de 10 pour chaque
ébullition, permet d'obtenir une élimination plus parfaite. Certains légumes
peuvent être débarrassés complètement de leurs hydrates de carbone et
dans les cas les plus défavorables il en reste 0,5 %. — L'addition de bicar-
bonate de soude à des concentrations de 0,05 à 0,1 % favorise cette élimi-
nation. Cette étude présente un intérêt pour l'alimentation du diabétique. —
L. Thivolle.
Karr (W.-G.). — Métabolisme comparé de protéines de compositions
différentes. — Autant que peut l'indiquer l'azote urinaire considéré comme
terme final du métabolisme, la caséine et le gluten de blé, très différents
dans leur composition chimique, subissent le même sort.
Malgré la grande différence d'azote amidé des protéines considérées, la
quantité d'ammoniaque urinaire excrétée est relativement la même. Dans
des expériences avec des quantités comparables de levure de bière comme
528 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
.seule source de protéines, la répartition d'azote urinaire était tout à fait
comparable à celle observée avec l'administration de caséine ou de gluten.
L'utilisation de l'azote de la levure est d'environ 80 %. — L. Thivolle.
Sherwin (G. P.) et Hynes (W. A.). — Le métabolisme des nitrobenzal-
dèhydes et de la nitrophénplacëtaldëhyde. — Le sort des o., m., et p. nitro-
benzaldéhydes dans le corps humain est le même que chez le chien. Dans
chaque cas il y a oxydation avec formation de l'acide correspondant. Dans le
cas de l'ortho, il y a 90 % excrété dans l'urine, les meta et para sont trans-
formés en plus grande quantité, bien qu'une partie soit combinée au gly-
cocolle et excrétée comme acides m. et p. nitrohippuriques. Dans aucun cas
on n'observe la réduction du groupe nitré. On retrouve le même phéno-
mène avec la p. nitrophénylacétaldéhyde administrée au lapin, au chien ou
à l'homme. — L. Thivolle.
Rockwood (E. W.) et Khorozian (K. G.). — Utilisation animale du
xylose. — H y a une limite à la quantité de pentoses qui peut être utilisée
par les animaux et cette limite est peu élevée. Le terme « utilisation » signi-
fie que l'on a observé la disparition du xylose sans préjuger s'il a été oxydé,
emmagasiné ou converti en un autre composé. Il y a beaucoup moins de
xylose utilisé, comme le montre l'examen de l'urine ou des fécès, avec des
régimes qui contiennent en abondance d'autres sucres ou de l'amidon, ce
dernier surtout semble protéger beaucoup le xylose. La disparition ou l'uti-
lisation du xylose est plus grande chez le lapin, qui est un animal pourvu
d'un plus long intestin, que chez des carnivores comme le chat ou le chien.
Bien qu'il n'y ait eu que peu d'expériences sur l'homme, il semble prendre
position intermédiaire quant cà l'utilisation du xylose. — L. Thivolle.
Heyde (H. C. Van der). — Etudes sur la régulation organique. 1.
La composition de l'urine et du sang de la grenouille hibernante (Bana
virescens). — Mémoire constituant l'introduction à l'étude de la résorption
organique durant la métamorphose. En moyenne 100 cm3 d'urine contien-
nent 20,6 mgr. d'azote total, 38,7 mgr. d'urée, 1,27 mgr. d'ammoniaque
et 0,17 mgr. d'acide urique. L'absorption d'eau a une grande influence
sur la concentration de l'urine. L'excrétion journalière totale par la peau et
les reins a été aussi étudiée. Une grenouille de 60 gr. excrète ainsi jour-
nellement 2,0 mgr. d'azote total, 3-2 mgr. d'urée, 0,50 mgr. d'ammoniaque
et 0,029 d'acide urique. La température a une très grosse influence sur ces
chiffres. — Dans 100 gr. de sang on trouve en moyenne 17 mgr. d'azote
non protéique, 3,5 mgr. d'urée, pas d'ammoniaque et 1,3 mgr. d'acique
urique. — L. Thivolle.
= Assimilation chlorophyllienne.
Harder (Richard). — Expériences critiques de la théorie des « facteurs
minima » de Blackman, appliquée à l'assimilation chlorophyllienne. — L'as-
similation du carbone de l'air est déterminée par divers facteurs extérieurs
dont les principaux sont l'intensité lumineuse, la concentration de C02 et la
température. L'action alternante de ces facteurs a été étudiée spécialement
par Blackman et par ses collaborateurs. En 1905 cet auteur disait : « Si un
processus est conditionné dans son développement par plusieurs facteurs
déterminés, sa marche est limitée par celle du facteur minimum ». Cette loi,
si elle se vérifie, doit être représentée graphiquement par des courbes à coude
PHYSIOLOGIE GENERALE. 529
brusque; l'assimilation augmentant graduellement et devenant subitement
constante quand le facteur minimum ne varie plus. C'était déjà le point de
vue de Liebig qui avait établi la loi du mininum disant que pour la nutrition
des végétaux c'est la substance la moins abondante qui est déterminante.
Reinke (1883), Kreussler (1837), Pantanelli (1903) avaient avant Bi.ackman
émis une idée similaire, tandis que Boyex-Jensen (1917), Brown (1917-1918),
Wili.stàtter (1918) et Warburg (1919) ont trouvé des courbes à allure loga-
rithmique, sans cassure et devenant insensiblement parallèles à l'abscisse.
— H. voulant épurer la question opéra sur Fontinalis antipyretica, Cincli-
dotus aquatatis et 2 espèces de Cladophora. Les végétaux aquatiques sont
préférables parce que l'absence de stomates rend plus simples les phéno-
mènes de diffusion. Il choisit comme facteurs l'intensité lumineuse et la
concentration de l'acide carbonique. Ces nombreuses mesures l'ont conduit
à conclure que :
1° Les courbes d'assimilation ne montrent jamais de coude brusque lors-
qu'un facteur s'intensifie graduellement, alors même que l'autre facteur
demeure faible, de sorte que ce dernier ne joue pas un rôle de « facteur li-
mitant ».
2° Pour chaque combinaison de l'intensité lumineuse avec la concentration
de l'acide carbonique, on constate que l'activation de l'assimilation peut être
produite par l'intensification de chacun des deux facteurs. La théorie de
Blackman se trouve donc doublement en défaut.
La courbe est logarithmique, le point de parallélisme avec l'abscisse est
théoriquement à l'infini, pratiquement on y arrive plus ou moins rapidement.
H., qui opère avec des intensités lumineuses de 167 à 39.000 MK et avec des
concentrations de 0,01 à 0,6 % de C03KH, n'y arrive pas. Il peut arriver pra-
tiquement qu'un des facteurs soit si faible en comparaison de l'autre, qu'on
pourrait croire que ce dernier agit seul ; par conséquent, c'est la variation
du facteur minimum qui agira le plus intensément, mais sans être jamais
exclusive. Chaque courbe présente deux régions, l'une où l'action de l'acide
carbonique est déterminante, l'autre où c'est l'intensité lumineuse. Le
point où s'équilibrent les deux facteurs est évidemment celui de la combi-
naison la plus favorable à l'assimilation. Le rapport de l'intensité d'assimi-
lation aux deux facteurs est complexe. Lorsqu'un facteur augmente, l'action
n'est pas proportionnelle suivant les concentrations de l'autre facteur, car
l'action de la concentration de l'acide carbonique est la plus forte si la
lumière est faible et l'action lumineuse est aussi plus intense lorsque la con-
centration de C03 H-j est faible. — H. Spinner.
o) Circulation, sang.
Henderson (L.-J.). — Le sang considéré comme un système physico-chi-
mique. — Les concentrations de l'oxygène libre et combiné, de l'acide car-
bonique libre et combiné, du chlore du sérum et des ions hydrogène peuvent
être représentées par un monogramme à deux dimensions. — Les rela-
tions entre les six variables sont telles, que pour un sang donné, lorsque
l'on assigne une valeur à deux d'entre elles, la valeur des quatre autres
est déterminée et les conditions de l'équilibre définies sans équivoque. Le
monogramme illustre les faits connus concernant l'équilibre acide-base du
sang, la dissociation de l'oxygène, la dissociation de l'acide carbonique, la
distribution des chlorures et l'influence de l'oxygène sur l'affinité de Thé--
moglobine pour les bases. — On peut alors conclure que les six variables
sont engagées dans un simple équilibre physico-chimique. — L. Tuivolle.
l'année liioLor.iouE. 36
530 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Golgi (G.). — Lecenlrosome des globules rouges du sang en circulation chez
V homme et les animaux. — On admet généralement que les globules rouges
du sang ne possèdent plus de corpuscule central. Or, chez des représen-
tants de toutes les classes de Vertébrés, G. retrouve le centrosome dans
les hématies. Il est situé tantôt près de la périphérie du globule, tantôt dans
la zone hémoglobinique, tantôt enfin au centre même des globules, et c'est
alors qu'il est le plus visible. L'auteur ne se prononce pas sur la valeur
qu'il faut attribuer à ce centrosome : élément passif ou élément actif de
division nucléaire. — M. Boubier.
Orton (J. H.). — Les cellules sanguines de l'huître. — Les leucocytes de
l'huître se promènent souvent à l'extérieur des tissus de ce mollusque
(Ray Lankester) et peuvent vivre 3 ou 4 jours en eau de mer. Ils circulent
en rampant à la façon d'un Amibe. On n'a pas essayé de les cultiver en un
milieu où ils resteraient plus longtemps vivants. On ne connaît pas le mode
de propagation des leucocytes chez les huîtres. Aucun organe n'est connu
pour les produire. On n'a pas non plus vu se diviser les leucocytes : ce
qui se produirait plutôt, ce serait l'établissement d'un lien protoplasmique
entre deux leucocytes, peut-être un phénomène de réparation. Il y aurait
lieu de cultiver les leucocytes in vitro par la méthode Carrel. Et aussi ceux
du sang humain, ce qui serait plus utile encore. — H. de Varigny.
a) Collip (J. B.). — Laréserve alcaline du sang de certains vertébrés infé-
rieurs. — La quantité de gaz carbonique du sang ainsi que le pouvoir
d'absorption du sang total et du plasma, ont été déterminés chez les oiseaux
et les amphibiens. Il y a des variations considérables de la réserve alcaline,
à la fois dans les différentes espèces et chez les différents individus d'une
même espèce. L'échange acide-base entre les globules et le plasma, signalé
par Van Slyk.e et Cullin, avec des tensions variables de CO2, se manifeste
aussi chez les vertébrés inférieurs. — L. Thivolle.
b) Collip (J. B.). — L'échange acide-base entre le plasma et les globules
rouges. — L'auteur confirme l'existence de ce phénomène en opérant sur le
sang de vertébrés. La solution des cendres du sérum ou du sang total a un
pouvoir de se combiner à CO2 plus grand, que le sang ou le sérum dont elle
provient. Ce fait indique qu'une partie de l'alcali du sang est liée à une
substance organique (probablement en grande partie de nature protéique)
agissant comme acide faible. L'hypothèse que les bicarbonates constituent
le véhicule de transport de CO2 plutôt que les protéines est admise par
l'auteur. — Le sérum séparé du sang total saturé avec CO2 et équilibré avec
l'air athmosphérique ne diffère pas dans sa conductivité électrique du
sérum séparé du sang total équilibré avec de l'air, malgré son changement
d'état chimique. — L. Thivolle.
Van Slyke (D. D.). — Etudes sur l'acidose. XVII. Les variations nor-
males et anormales de l'équilibre acide-base du sang. —Les variations possibles
de l'équilibre acide-base du sang peu vent être définies comme suit : Les bicar-
bonates du sang peuvent être élevés, faibles ou normaux et dans chacune de
ces conditions le PH peut être également élevé , faible ou normal. Ceci détermine
neuf conditions théoriques possibles, dont une seule est normale. Seule-
ment deux des autres possibilités anormales ont été constatées dans les
cas cliniques. Ce sont l'acidose compensée : bicarbonates faibles avec Pirnor-
mal et l'acidose non compensée : bicarbonates très faibles et PÈ"8 faible. Ac-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 531
tuellement on peut produire expérimentalement les six autres cas anor-
maux. — C'est l'étude physiologique détaillée de ces six cas qui fait l'objet
de ce mémoire. D'une façon générale ces cas peuvent être produits par
excitation ou inhibition des centres respiratoires, la narcose ou l'anesthésie,
l'effet des hautes altitudes, la respiration forcée d'air ou de CO2, etc. Ce ne
sont donc pas des cas anormaux par essence et l'étude des réactions de
l'organisme, des troubles du métabolisme qui en résultent, ne peut que
renforcer les conclusions que l'on peut déduire des cas normaux ou clini-
ques observés. — L. Thivolle.
= Sève des végétaux.
Nordhausen (M.). — Nouvelles contributions au problème de l'ascension de
la sève. — N., continuant d'anciennes recherches (1916-1919), veutaujourd'hui
contribuer à élucider les questions discutées de la théorie de la cohésion et
du rôle des cellules vivantes dans la circulation de la sève. L'ensemble des
expériences faites semble surtout destiné à démolir les résultats obtenus par
Renner (1911-1918) qui est demeuré partisan de la théorie de la cohésion.
Notons en passant que N. ignore tout de la littérature étrangère à l'Allema-
gne dès 1914. D'après ses expériences nombreuses et soigneusement faites,
il n'est pas possible d'assimiler la quantité d'eau absorbée dans l'unité de
temps par un rameau feuille plus ou moins entaillé sur sa longueur, avec la
poussée de l'eau provoquée par l'aspiration d'une pompe à air appliquée au
même objet. Surtout il ne saurait être question de l'employer au calcul de la
force de succion développée par la transpiration des feuilles, comme l'admet
Renner. De tels essais doivent échouer, car la succion de la pompe ne sau-
rait être évaluée de façon certaine, soit qu'elle ait à vaincre de tout autres
résistances filtrantes que celles que doit surmonter la succion des feuilles,
soit que, par l'action conséquente de la succion foliaire, elle ne puisse se ma-
nifester ou du moins elle soit si faussée qu'on ne saurait plus la fixer mathé-
matiquement.
Cette méthode, ainsi que toutes celles qui sont basées sur le même principe ,
ne donnent aucun renseignement précis sur le rôle de la cohésion de l'eau.
N. a fait des mesures sur des plantes de plein air, arbustes ou arbres
{Fagus, Corylus, Parrotia persica, Chamaecy paris pisifera), en utilisant
comme résistance un cylindre d'argile. Tantôt il plaça son appareil à l'extré-
mité sectionnée d'un gros rameau, tantôt sur une entaille plus ou moins
profonde du tronc ou d'une branche, tantôt il écorçait un endroit du tronc jus-
qu'au bois, tantôt à l'extrémité, tantôt à la base du tronc ou du rameau. La
force de succion ainsi déterminée s'est montée dans des conditions extérieu-
res très favorables à la transpiration jusqu'à 4 atmosphères. Toutes ces expé-
riences ont conduit N. à admettre nécessairement la coaction des cellules
vivantes sans lesquelles la succion deviendrait ' une impossibilité. — H.
Spinner.
e) Sécrétion interne et externe. Excrétion.
Hastings (A. B.) et Murray (H. A. Jr.i. — Observations sur des chiens
parathyroidectomisés. — Après ablation des parathyroïdes, on observe qu'il
n'y a aucun changement notable du PH du plasma, une légère diminution
dans le pouvoir de fixer CO'2 du sang. Une très notable diminution du taux
du calcium du sang (de normalement 11 mgr. % à 5 mgr. : la tétanie se
développe avec 7 mgr. c/c) Le taux du phosphore et du soufre augmente
532 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
dans le sang. Enfin, après une légère hyperglycémie post-opératoire, la
glycémie redevient normale. On note de nombreux symptômes physiolo-
giques qui semblent dus à une hyperexcitabilité du sympathique et du
parasympathique. Les auteurs présentent une théorie qui tente d'expliquer
la tétanie par les rapports anormaux de la concentration de certains ions
dans le sang. — L. Thivolle.
b) Hammett (F. S.). — Éludes de l'appareil thyroïde. IV. V influence du
tissu thyroïde et parathyroïde sur l'équilibre créatinine-créatine dans les
extraits de tissu musculaire, soumis à l'incubation, du rat albinos. —
L'addition de parathyroïde à un extrait de tissu musculaire du rat
albinos, retarde la formation de la crëatinine durant l'incubation, que
le milieu soit acide, neutre ou alcali. L'addition de thyroïde au même
extrait est sans action aucune. — Puisque l'effet de retard maximum avec
la parathyroïde se produit avec des solutions neutres alors que le maximum
de formation de créatinine se produit également à neutralité, c'est que l'effet
de la parathyroïde est une expression de l'influence directe de cette glande
sur le métabolisme de la créatine. — L. Thivolle.
Stern (L.). — Contribution à l'étude du rôle physiologique de la rate. —
La liénine contenue dans l'extrait de rate et dans le sang de la veine splé-
nique augmente le tonus de tous les organes à fibres musculaires lisses,
indépendamment de leur innervation. La rate est donc peut-être une glande
à sécrétion interne réglant ce tonus par l'intermédiaire de son hormone.
Pour le démontrer, l'auteur a recherché l'effet produit par la splénectomie
sur la teneur du sang en substances hypertonisantes. Les résultats obtenus
ont été peu concluants, car les échanges nutritifs ne paraissent que peu
ou pas modifiés. D'autre part, l'effet produit sur la pression sanguine par
l'injection intraveineuse d'adrénaline chez les animaux dératés avec celui
produit chez les animaux normaux, a donné des résultats différents chez
les diverses espèces animales : chez le chat et le chien, la splénectomie n'a
nullement modifié la réaction normale à l'injection d'adrénaline. Par contre,
le lapin présente à la suite de la splénectomie une diminution considérable
de sa sensibilité normale vis-à-vis de l'adrénaline. 11 faut donc dans ce
problème tenir compte de l'espèce animale. — M. Boubier.
Austin (J. H.), Sillman (E.) et Van Slyke (D. D.). — Facteurs gouver-
nant la vitesse d'excrétion de l'urée. — La vitesse d'excrétion de l'urée par
unité de poids vif s'accroît approximativement en proportion linéaire avec la
concentration de l'urée dans le sang, et proportionnellement à la racine
carrée du volume d'urine émis par unité de poids vif; tant que la vitesse
d'élimination de l'urine reste dans ses limites ordinaires. — L'accroisse
ment de vitesse uréo-sécrétoire avec l'élimination de l'urine se maintient
seulement au-dessus d'une certaine limite de volume éliminé. Cette « li-
mite d'augmentation » varie suivant les individus entre 2,5 et 6 litres par
24 heures. Au-dessous de cette limite, l'élévation du volume d'urine n'ac-
célère pas l'excrétion de l'urée. Cette « limite d'augmentation » existe aussi
lorsqu'on considère la concentration de l'urée dans le sang. La relation
entre les différents facteurs peut s'exprimer par la relation
K = — ^= = 7,5 ± 3.
Bv'VW
(pour l'homme normal) : D étant le débit de l'urée (gr.Jpar 24 heures), B la
PHYSIOLOGIE GENERALE. 533
concentration de l'urée dans le sang (gr. par litre), V le volume d'urine
excrété (litres par 24' heures), W le poids de l'individu (kgr.) et K la cons-
tante excrétoire. Pour les valeurs de V supérieures à la limite d'augmen-
tation, la valeur de cette limite A remplace V dans la formule. Les va-
leurs de K au-dessous de la limite de 4,5 indique que l'excrétion de l'urée
est anormalement lente. — La première loi d'AMBARD =3 = K lorsque
r>"
C est constant, est un cas particulier de l'équation ci-dessus. La seconde
loi d'AMBARD D l/C = K lorsque B est constant ne s'accorde pas avec la
formule des auteurs.
La grande constance des résultats obtenus avec cette formule montre
qu'elle doit exprimer l'influence des principaux facteurs gouvernant l'excré-
tion, avec un degré de précision plus élevé que ne le permettent les équa-
,,, r, .... ,. , .Vol. urine . ... Vol. urine
tions d Ambard. — L utilisation du rapport — ; — — — plutôt que —
■ . creatmine r temps
pour le calcul de la vitesse d'excrétion, semble plus correcte et moins
sujette à erreur, surtout à cause de la rétention, difficile à éviter, d'une
partie de l'urine dans la vessie. Cette étude physiologique a pour but de
déceler les anomalies dans la sécrétion de l'urée et non de les interpréter.
— L. Thivolle.
McEllroy (W. S.) et Pollock (H. O.). — Sur la vitesse d'élimination de
l'azote. — On étudie la courbe d'excrétion de l'azote urinaire d'un chien,
après ingestion d'un repas de protéines, en même temps que la variation de
l'azote non protéique du sang. — Les deux courbes sont parallèles, en sorte
qu'il faut attribuer les variations observées dans l'élimination de l'azote aux
facteurs responsables des variations de l'azote non protéique du sang, c'est-à-
dire aux variations de vitesse des différents processus d'alimentation et d'ab-
sorption. — L. Thivolle.
a) Rose (W. C). — L'influence de l'ingestion d'aliments sur le métabolisme
des purineè endogènes. I . — Les causes et les influences qui conditionnent
l'élimination de l'acide urique d'origine endogène sont très discutées. De
nombreux facteurs ont été envisagés et l'auteur relève jusqu'à six modes
d'explication différents des expériences qui ont été faites sur ce sujet.
L'auteur discute chacune de ces théories et se propose dans un mémoire
suivant de projeter quelque lumière sur le sujet. — L. Thivolle.
b) Rose (W. C). — L'influence de l'ingestion d'aliments sur le métabolisme
des purines endogènes. II. — Un accroissement dans la consommation
d'aliments exempts de purines, soit protéines, soit substances non azotées,
conduit à un accroissement léger, mais net, de l'élimination journalière
d'acide urique. Le maximum obtenu par l'ingestion de protéines tend à
revenir à un niveau moins élevé si l'on maintient le régime. Les variations
dans l'excrétion de l'acide urique~ endogène résultant de l'altération des
aliments consommés semblent être moins prononcées lorsque le régime
est changé moins fréquemment. Les purines endogènes semblent avoir
leur origine ultime dans l'arginine et l'histidine, dont la synthèse est
limitée aux besoins anaboliques de l'organisme, les molécules en excès
étant probablement oxydées sans transformation préliminaire en purines,
ou les purines étant réutilisées pour des besoins anaboliques. Ce sont des
hypothèses que l'auteur se propose de contrôler. — L. Thivolle.
534 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a)Gross (E.G.) et Steenboek. — Crèatinurie. II. L'arginine et la cystine
comme précurseurs de la créatine. — Les auteurs ont déjà montré que l'ex-
crétion de créatine peut être le résultat, non seulement de l'ingestion exces-
sive de ses précurseurs, mais aussi être un résultat d'une déficience en
compléments nécessaires à la reconstitution des protéines. L'arginine
augmente l'excrétion de la créatine et est responsable de la crèatinurie par
ingestion exagérée de caséine, mais l'acide phosphorique provenant du
dédoublement contribue pour sa part à la crèatinurie par stimulation du
métabolisme endogène. La cystine cause la crèatinurie seulement lorsque
l'acide sulfurique formé par oxydation de son soufre n'est pas neutralisé ;
la neutralisation faisant disparaître promptement la crèatinurie. La neutra-
lisation de l'acidité n'empêche pas la crèatinurie par ingestion exagérée de
caséine ou d'arginine. — L. Thivolle.
b) Gross (E. G.) et Steenboek. — Crèatinurie. III. L'effet de Vabsorption île
thyroïde sur la crèatinurie. — L'ingestion par le porc de thyroïdes de mou-
ton, malgré un régime exempt d'azote, détermine une stimulation dans la
formation de créatine. Ceci est plus accentué s'il y a des précurseurs, de
source exogène, libérables. Il est probable que la formation de créatine est
dépendante de l'équilibre entre l'action de l'arginase et les actions oxy-
dantes par lesquelles l'arginine est détruite. L'arginine de source exogène
n'est pas métabolisée en créatine dans les mêmes proportions que l'arginine
de source endogène, car l'équilibre varie dans les différents organes. II est
probable également que le principe thyroïde peut être actif en accélérant
les actions de destruction oxydative -de l'arginine aux dépens de l'effet de
l'arginase. C'est probablement dans ce mécanisme qu'il faut rechercher la
variable responsable de la différence de réaction de l'homme et de la
femme à la suralimentation protéique. — L. Thivolle.
a) Hammett (F. S.). — Crèatinine et créatine dans les extraits musculaires.
IL L'influence de la réaction du milieu sur l'équilibre crèatinine -créatine
dans les extraits musculaires, soumis à l'incubation, du rat albinos. — Lors-
que l'on maintient à l'étuve à 37° pendant 24 heures des extraits muscu-
laires du rat albinos, il y a accroissement de la teneur en crèatinine, le
degré de cet accroissement dépendant en partie de la réaction du milieu.
En laissant à l'extrait sa réaction propre, légèrement acide à l'acide roso-
lique, il y a un accroissement de 100 %. En présence d'une solution
tampon de phosphates, à neutralité l'accroissement est de 170 %, à légère
alcalinité 124 %. Cet accroissement se fait aux dépens de la créatine pré-
sente. Puisque les conditions de l'expérience sont telles que cet accroisse-
ment se produit dans le tissu vivant d'extrait musculaire dilué dans le
liquide de Tyrode, il est probable que la crèatinine est formée aux dépens
de la créatine du tissu musculaire dans l'organisme vivant. L'anomalie
apparente d'un accroissement d'excrétion de créatine dans l'acidose ou
l'alcalose expérimentale est en partie explicable sur la base du retard de
la formation de crèatinine à partir de la créatine des extraits musculaires
soumis à l'incubation, lorsque la réaction du milieu est légèrement acide
ou alcaline. Si des effets semblables se produisent dans l'organisme la pro-
duction continue de créatine comme résultat d'une phase du métabolisme
du muscle produira une concentration plus grande dans le sang et une
excrétion plus accentuée par l'urine. — Il est probable que la transforma-
tion de la créatine en crèatinine dans l'extrait musculaire est facilitée par
une enzyme, mais la, présence d'une créatase, ou créatinase n'a pu être
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 535
démontrée. La destruction de créatine ou créatinine n'intervient que sous
l'influence de la putréfaction. — L. Tiiivolle.
Gibson (R. B.) et Martin (F. T.). — Quelques observations, sur la forma-
tion de créatine dans un cas de dystrophie musculaire pseudohypertrophique
progressive. — La créatine ingérée est rapidement et complètement éli-
minée surtout à l'état de créatine, une partie seulement à l'état de créati-
nine. 11 y a accroissement de l'excrétion de créatine, créatinine si l'on aug-
mente la quantité de protéines ingérées; ce phénomène ne se produit
qu'avec les protéines qui sont catabolisées, y compris la gélatine, et non
pas avec les protéines retenues pour les besoins de- croissance. La substitu-
tion de l'édestine riche en arginine à 0,8 des protéines du régime empêche
l'accroissement de l'excrétion ou de créatine. De même l'ingestion d'aspara-
gine et de sarcosine sont sans effets sur l'excrétion de créatine. La gluco-
samine est en partie transformée (au moins 36 %) en créatine. Elle n'est
probablement pas un état intermédiaire de la formation de créatine. Les
expériences avec la cystine ont été négatives. — L. Thivoli.k.
Keeton (R. W.). — Excrétion d'ammoniaque suivant l'administration
expérimentale d'acides par la voie digestive ou les veines périphériques. —
L'administration d'acide chlorhydrique 0,1. N. par la voie digestive chez le
chien cause rapidement un accroissement de l'ammoniaque exécrétée par
l'urine, alors que l'azote total reste pratiquement constant. L'auteur voit
dans ce fait une neutralisation de l'acide se faisant au niveau du foie, phéno-
mène comparable à celui qui se passe dans l'acidose diabétique, dans l'aci-
dose des diarrhées infantiles ou du choléra asiatique.
Au contraire l'injection intraveineuse de mêmes doses d'acide cause à la
fois un accroissement de l'azote ammoniacal et de l'azote total, le rapport
restant sensiblement constant et ceci ressemble plus à l'acidose des néphrites.
L'auteur pense que la neutralisation des acides par l'ammoniaque dans l'or-
ganisme est une fonction localisée probablement dans le foie, mais n'est pas
une réaction générale fournie par tous les tissus indistinctement. Au contraire
il semble y avoir attaque, protéolyse, des tissus lorsque l'acide ne pénètre
pas dans l'organisme par la voie portale et l'excès d'acide peut causer dans
ce cas très rapidement la mort de l'animal (on peut tuer un lapin par injec-
tion sous-cutanée d'acide 0,25 N), si la dose n'est pas trop toxique la répar-
tition de l'azote ne se fait jamais à l'avantage de l'ammoniaque. — L. Thi-
VOLLE.
Sullivan (M. X.) et Dawson (P. R.). — Le sulfocyanate de la salive et
de l'urine dans la pellagre. — La quantité de sulfocyanate de la salive et de
l'urine dans la pellagre en évolution est, en règle générale, moindre que
chez les malades convalescents. — L'accroissement du taux de sulfocyanate
chez ces malades semble être associé avec leur meilleur état général, une
meilleure assimilation, un métabolisme plus élevé des protéines et proba-
blement un plus grand pouvoir de désintoxication de l'organisme. — Néan-
moins l'accroissement du taux de sulfocyanates n'est pas proportionnel à
l'accroissement de l'azote total de l'urine. — L. Thivolle.
Delprat (G. D.) et Whipple (G. H.). — Etudes des fonctions du foie.
Administration de benzoate et synthèse d'acide hippurique. — La synthèse
de l'acide hippurique dans l'organisme suivant l'administration de ben-
zoate n'est pas empêchée par la nécrose chloroformique du foie, même
536 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
assez étendue. Avec une nécrose très sévère du foie il y a un retard très
marqué dans la synthèse de l'acide hippurique. Ceci indique que le foie
prend normalement part à cette synthèse mais que d'autres protoplasmes
des cellules de l'organisme y sont aussi intéressés et peuvent dans certains
cas se constituer les seuls facteurs de synthèse. Ceci peut présenter un inté-
rêt dans l'injection intraveineuse de benzoate. En effet si dans ce cas on
dépasse un certain taux de benzoate par unité de poids vif, il y a accrois-
sement de l'ammoniaque, de l'urée, de l'azote total urinaire. — Dans cer-
tains cas, il y a de véritables perturbations dans l'équilibre protéique, pro-
bablement dues à un besoin urgent de glycocolle qui est emprunté aux molé-
cules protéiques de l'organisme. Les auteurs n'ont pu déterminer si cet
emprunt était fait aux globulines. Le rapport albumines-globulines du
sérum est inchangé après administration de doses massives de benzoate. —
L. Thivolle.
Fiske (C. H.). — Observations sur le « flux alcalin » après les repas. —
Les observations ultérieures présentent une sécurité insuffisante. Les me-
sures d'acidité montrent bien quelquefois quelques variations ; l'évaluation
du rapport phosphates primaires aux phosphates secondaires aussi, mais
eette mesure est incorrecte quant à l'évaluation du Pu de l'urine, car elle
néglige certains acides faibles qui peuvent être en quantité considérable,
ïl faut s'en tenir à l'évaluation correcte du Pu, par la méthode des indica-
teurs, faite à des intervalles de temps assez rapprochés, pour mettre en
évidence une décroissance de Ch plus ou moins marquée et pour faire la
discrimination entre les influences du repas que l'on étudie, celles des
aliments qui composent ce repas, les influences retardées des repas anté-
rieurs, etc.. Par conséquent, même si un tel flux n'est pas toujours appa-
rent après le repas, c'est à cause de la complexité des variables, mais cela
n'enlève rien à l'intérêt du phénomène quand il apparaît. — L. Thivolle.
Fiske (G. H.). — Les phosphates inorganiques et V excrétion acide dans la
période posta bsorptive. — La vitesse d'élimination du phosphore inorga-
nique croît d'une façon continue dans les heures qui suivent le breakfeast
du matin pour atteindre -son maximum vers le milieu de l'après-midi. L'au-
teur espérait trouver une relation avec le « flux alcalin »*tel qu'il l'a défini,
en réalité il y a plutôt parallélisme entre les phosphates et l'acidité titrable de
l'urine. Cependant expérimentalement l'ingestion de bicarbonate ne change
rien à l'excrétion des phosphates. Il ne reste plus guère qu'une explication
possible, c'est celle d'une rétention des phosphates dans la matinée, suivie
d'une élimination plus accentuée l'après-midi. L'auteur poursuit ses recher-
ches dans le but de justifier l'une ou l'autre de ses hypothèses. — L. Thi-
volle.
Schmid (Gùnther). — L'organisation d'Oscillatoria Ienensis Schmid,
sa (jélification et les mouvements de fragments artificiels. — S. a décou-
vert dans le terreau d'une serre chaude du jardin botanique d'Iéna, une
nouvelle espèce d'Oscillatoria qu'il a baptisée 0. Ienensis. Les filaments en
sont segmentés, la longueur des segments est en rapport avec celle des
hormogonies (80jj. en' moyenne) ou peut-être avec la dimension minimale
des fragments capables de mobilité. Les membranes longitudinales possè-
dent des pores qui servent à la sortie de la gelée. A l'examen microscopique,
ces membranes paraissent munies d'un épaississement que S. baptise du
nom de « cal annulaire » (Ringschwiele). Ces cals sont très réfringents et
PHYSIOLOGIE GENERALE. 537
appartiennent en réalité au cytoplasme. Leur nature est inconnue, mais leur
application directe sur les pores de la membrane permet de les- mettre
en relation avec la gélifîcation. Toutes les parties d'un filament sont produc-
trices de gelée. Celle-ci n'est visible qu'après coloration à l'encre de Chine.
La production en est faible, en une minute un filament donne 1/12754 de
son volume en gelée (substance sèche). Cette gelée est un hydrocarbure
non biréfringent. Les expériences de S. permettent en outre d'affirmer que
Fechner (1915) a eu tort d'attribuer à cette gelée une anisotropie de gonfle-
ment (Quellungsanisotropie) déterminante quant aux mouvements oscilla-
toires desfilaments. Phillips (1903) avait prétendu que les Oscillatoria possé-
daient des cils, ce fait est confirmé par S. De nombreuses expériences ont
démontré qu'O. Ienensis ne présente pas de courbures tropistiques. Elle ne
réagit pas à la lumière et n'a pas de repos nocturne. L'optimum de tempé-
rature pour les mouvements oscillatoires1 est d'environ 30°. Ces mouvements
sont très réguliers, équiangulaires, équidistants. Toutes les parties du fila-
ment en sont capables. — H. Spixner.
X) Production d'énergie.
= Lumière.
Harvey (Newton E.). — La nature de la lumière émise par les animaux.
— Dans son livre, H. passe rapidement en revue les organismes lumines-
cents ; il consacre aussi un chapitre à la structure des organes lumineux;
mais il s'intéresse surtout aux caractères physiques de la lumière animale,
et aux processus chimiques qui la conditionnent. La lumière que les animaux
émettent est due à l'oxydation d'une certaine substance fabriquée dans les
cellules; le jour où l'on saura écrire la formule de la substance photogénique
et dire comment s'opère son oxydation, le problème de la bioluminescence
sera résolu. La bioluminescence et la chimioluminescence sont des phéno-
mènes similaires. La lumière de source animale n'est pas différente de celle
des sources ordinaires, sauf en ce qui concerne son intensité et l'étendue de
son spectre; c'est toute la lumière visible, sauf les rayons infra-rouges et
ultra-violets (mais sur ce point l'accord n'est pas complet). Comme une
lumière ordinaire, la lumière produite par les animaux détermine la phos-
phorescence et la fluorescence de diverses substances, elle impressionne
les plaques photographiques, provoque la courbure héliotropique de jeunes
plantules, et stimule la production de la chlorophylle.
En ce qui concerne la chimie de la lumière animale, Raphaël Dubois
a montré le premier la présence, dans les organes luminescents, de deux
substances : la luciférine et la luciférase, cette dernière étant une enzyme,
un catalyseur qui favorise l'oxydation de la première. D'après H., il y
aurait, non pas une, mais des luciférines et des luciférases, avec des pro-
priétés variables suivant les animaux. Après avoir indiqué ce que l'on
sait pour le moment de leur nature chimique, 'H. étudie la dynamique de
la luminescence, et en particulier la relation entre les concentrations de
la luciférine et de la luciférase et l'intensité et la durée de la luminescence.
— A. Drzewina.
= Mouvement.
Hirsch (E.-F.). — Pàgor mortis des muscles lisses et une analyse chi-
mique d'un fibromyome. — Il existe une rigidité post-opératoire et post
538 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mortem des muscles lisses, qui se manifeste par des phénomènes sem-
blables à ceux décrits pour les muscles du squelette. Chaque variété de
muscle présente ainsi une contraction, accompagnée d'un accroissement
notable de l'acidité du tissu. Avec les muscles lisses cette acidité se déve-
loppe rapidement jusqu'à atteindre un maximum, pendant que l'on observe
parallèlement une rapide diminution de ses sucres réducteurs et une rapide
décroissance de ses réserves alcalines. On observe une acidité maximum
constante Pu = 6,0 dans les tissus du fibromyome en état de rigidité,
acidité due pour la plus grande partie à l'acide lactique. — L. Thivolle.
= Chaleur.
d) Langfeldt (E.). — Calorimètrie animale. XVIIe mémoire. L'influence du
fer colloïdal sur le métabolisme de base. — Les injections intraveineuses de
l'hydrosol de fer, chez le chien, produisent un accroissement dans la con-
sommation d'oxygène et la production de CO2. L'accroissement moyen de la
production de chaleur a été dans deux expériences de 7 et de 15 °/o. — L'ac-
croissement du métabolisme correspond à un léger accroissement du quo-
tient respiratoire. — Le principal accroissement de chaleur porte sur le
métabolisme non protéique. — L. Thivolle.
Traistra (S. A.). — Calorimètrie animale. — 7A'e mémoire. — L'influence
des acides sur le pouvoir de combiner CO2 du plasma sanguin. — Le glucose
et l'acide acétique qui ont une action importante sur le métabolisme de base
sont sans action sur le pouvoir de combiner CO2 du plasma sanguin. Au
contraire l'acide glycolique, l'acide lactique et l'acide chlorhydrique dont
l'influence est comparativement faible sur la production de chaleur, pro-
duisent une profonde dépression sur le pouvoir de combiner CO2. L'action
spécifique dynamique des aliments est donc indépendante du niveau des
réserves alcalines du plasma sanguin. — L. Thivolle.
Lusk (G. ) . — Calorimètrie animale. — X 1777e mémoire . — L'action de divers
produits du métabolisme intermédiaire sur la production de chaleur. — L'in-
gestion de 400 cm3 d'un bouillon contenant 2,5 gr. d'extrait de Liebig, de
bœuf, accroît la production de chaleur d'un chien d'un niveau de base de
16,1 cal. de 0,5 calories par heure. L'addition de 8 gr. de bicarbonate au
bouillon ne change rien au métabolisme. L'addition de 3 gr. d'acide acétique
produit un accroissement de 3,1 cal. par heure, l'acide est donc rapide-
ment brûlé. — L'addition de 4,8 gr. d'acide lactique élève le métabolisme de
2,7 cal. Alors que 10 gr. de lactate de soude produisent seulement 1,4 cal.
par heure, probablement parce que l'alcali favorise sa transformation en
glycogène. — L'acide glycolique 7,6 gr. accroît le métabolisme de 1,5 cal.,
le glycollate de Na seulement 0,88. — ■ 1,8 gr. d'acide chlorhydrique accrois-
sent de 1,6 calories par heure. 9,55 gr. de glycine contenant 20 cal. et neu-
tralisée par le bicarbonate de soude élèvent la production de chaleur de
5,3 cal. par heure. 58 gr. de glucose ou 50 gr. de glucose plus 8 gr. d'acide
lactique produisent exactement le même accroissement de 4,7 et 4,6 cal.
respectivement. — Le glucose plus l'acide acétique, ou plus alanine produit
un effet qui est la somme des deux effets distincts. L'acide acétique semble
donc bien être un produit intermédiaire du métabolisme des acides gras par
(J-oxydation et peut être aussi un produit intermédiaire du métabolisme du
glucose. — L. Thivolle.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 539
Chanutin (A.). — Calorimëtrie animale. .VA'" mémoire. L'influence de
l'ingestion <le viande et de glycine et d'alanine sur le pouvoir de combiner
<'.<)- du plasma sanguin. — L'ingestion de viande ou d'amino-acides en
dérivant accroissent les réserves alcalines de l'organisme du chien, mesurées
par le pouvoir de combiner CO2 du plasma. Puisque l'administration de bi-
carbonate de soude n'a aucune influence sur la production de chaleur, il est
évident que ie gros accroissement de chaleur pendant les heures qui suivent
l'ingestion de viande n'est déterminé par aucun changement de la réserve
alcaline du sang, un tel changement n'est pas un élément participant dans la
production de ce phénomène. — L. Thiyolle.
rt) Pigments.
Mascré. — Sur les « cellules à ferment » des Primula et sur la formation
des pigments anthocganiques. — Les cellules des Primevères renfermant
la primevérase, ferment qui par dédoublement des glucosides primevérine
et primulavérine libère l'essence de Primevère, est surtout abondant dans
les sépales et localisé dans les cellules épidermiques et les cellules qui
entourent les faisceaux libéro-ligneux. Les cellules à ferment de l'épiderme
des sépales sont remarquables par la présence de composés tannoïdiques
ou phénoliques et leur richesse en matières albuminoïdes que le réactif de
Millon met en évidence après élimination des tanins ou phénols par la
soude en solution très étendue (1-2 °/00); elles renferment encore des pig-
ments anthocyaniques, peut-être formés aux dépens des composés tannoï-
diques ou phénoliques ou d'un chromogène qui coexiste d'une manière
constante avec ceux-ci. — F. Moreat-.
Boresch (K.). — L'adaptation chromatique complémentaire. — Sur 18 es-
pèces de Schizophycées étudiées, 4 possèdent sûrement la propriété de pou-
voir modifier leur coloration suivant la couleur de la lumière qu'elles reçoi-
vent. Ce sont: Phormidium laminosum, Gom.var. olivaceo-fusca, Ph. luridum
(Kg.) Gom. var. fusca, Microchaete tenera Thur. ("?.). M. calotrichoides
Hansg. (?). Les rayons orangés et rouges produisent chez ces algues une
coloration vert bleu, les rayons verts jaunes et verts font virer la coloration
vers le violet ; les rayons bleus et violets sont sans influence aux intensités
étudiées. La limite. entre les rayons qui déterminent la coloration vert bleu
et ceux qui déterminent la coloration violet est située à X 595. Bien qu'une
démonstration rigoureuse n'en soit pas donnée (cultures sous intensités
égales de lumières différemment colorées), l'auteur admet que le change-
ment de coloration n'est pas déterminé par l'affaiblissement de l'intensité
lumineuse sous les écrans ou parsuite de la dispersion. En effet, la variation
brusque de couleur de part et d'autre de X 595 ne correspond à aucune dis-
continuité dans la répartition spectrale de la lumière émise par la source
(lampe Nernst). De plus, des cultures faites sous une lumière totale mais
affaiblie présentent une coloration vert olive clair qui se rencontre souvent,
à coté de la couleur brun olive normale, à la lumière totale du jour. — Si
les colorations prises par les algues en lumière rouge et en lumière verte
sont complémentaires du rouge et du vert, il n'en est pas de même dans le
domaine le plus réfrangible du spectre, contrairement aux idées de Engel-
mann-Gaidukov sur l'adaptation chromatique. L'étude des pigments solubles
dans l'eau montre que la lumière rouge produit une augmentation de la
phycocyanine et que la lumière bleue favorise un rapport des quantités de
pigments en faveur de la phycoérythrine. Ce phénomène est donc une
autosensibilisation : la lumière d'un certain groupe de longueurs d'onde
540 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
favorise la production du pigment qui absorbe précisément ce groupe ûe
radiations. — Toutes les schizophycées qui possèdent de la phycocyanine et
de la pbycoérythrine ne sont pas susceptibles de présenter ces changements
de coloration. — R. Wurmser.
2° Action des agents divers. — y) Agents chimiques el organiques.
Denis (W.) et Sisson (W. R.). — Étude de la teneur en chlore du lait et
du sang après ingestion de chlorure de sodium. — Avec un régime exempt de
chlorures pendant 24 heures, pas de changement notable dans la compo-
sition du lait. En administrant une quantité de chlorures capable de pro-
duire un accroissement de 18 o/0 des chlorures du sang, il y a aussi élé-
vation des chlorures du lait, en même temps que le volume du lait sécrété
diminue notablement. — L. Thtvolle.
Garrett (F. C. et H.). — Effet d'un sel de plomb sur une larve de lépidop-
tère. — On nourrit des chenilles de verdure traitée au nitrate de plomb.
Elles mangent plus et « profitent » davantage. La santé reste excellente et
la propagation se fait 15 jours plus tôt que de coutume. Poids supérieur
de 13 o/o. C'est la coutume à Mardale de faire paître les moutons dans les
prés voisins des fabriques de plomb, dont l'herbe présente du plomb. Les
animaux y grossissent plus vite. — H. de Varigny.
Carpenter (K.). — Plomb et vie animale. -- C. a observé que la faune
des ruisseaux pollués par les sels de plomb, dans le Pardiganshire, souffre
notablement. Les larves de certains insectes, en particulier, manquent dans
ces ruisseaux. Peut-être le plomb est-il utile en certains cas (d'après Gar-
rett) et nuisible en d'autres. — IL de Varigny.
Mevius (Walter). — Contributions à la physiologie des plantes « calci-
fuges ». — La lutte entre les partisans de l'action physique du sol et ceux
de son action chimique n'est pas terminée. Le calcaire est-il vraiment un
poison, et sinon comment interpréter son action défavorable sur certains
végétaux? M. a expérimenté sur Sphagnum rufescens (Br. germ.), S. fim-
briatum (Wils.), S. quinquefarium (Warnst.), S. imbricatum var. affine
(Warnst.), Pinus Pinaster et Sarothamnus scoparius. Il a utilisé des solutions
minérales très variées, depuis C03Ca seul jusqu'à des mélanges tels que
0,36 gr. C1K, 0,44 gr. SOsKs, 0,2*5 gr. SO.,Ca, 0,5 gr. SO.,Mg, 0,25 gr.
(POOs, Fe3, 0,25 gr. (PO.,)s Ca3, 2 gr. (N03),Ca dans 1 litre d'eau. Chaque
fois il a noté l'état des racines, de la tige, des feuilles, des bourgeons. La lec-
ture complète du travail est indispensable à ceux qui veulent s'orienter dans
la question; bornons-nous à un résumé succinct. Les expériences faites sur
Sphagnum rufescens, fimbriatum, imbricatum et quinque farium ont confirmé
les observations de Paul (1900-1906) qui nie la calcifugie des Sphaignes, au
sens propre du mot. C03Ca n'est pas toxique comme tel, mais à cause de sa
réaction alcaline. S'il cause des troubles plus ou moins profonds dans l'éco-
nomie de ces végétaux, ce n'est pas qu'il neutralise des « acides libres »,
mais par l'action de ses ions OH. Les phosphates agissent aussi de façon
dommageable. Leur action toxique est du reste complètement inhibée par
la présence de N03K et de SO.jMg.
Pinus Pinaster et Sarothamnus scoparius n'avaient pas été jusqu'ici étu-
diés en cultures aqueuses. Pour eux non plus il n'existe pas de véritable
calcifugie. Fliche, Grandeau, Ehrenberg et Euler admettaient que l'abon-
dance du calcium déterminait une diminution d'absorption du potassium et
PHYSIOLOGIE GENERALE. 541
du fer, et provoquait ainsi de la chlorose. M. nie le fait. Du reste, le manque
de potassium détermine chez Pinus une tout autre apparence. Les aiguilles se
dessèchent partiellemment, l'autre partie demeurant vert foncé. Le calcium
est indispensable à ces deux végétaux. S'il est absent, on constate la pourri-
ture des racines de Sarothamnuset la nécrose des bourgeons de Pinus. Tous
deux réagissent comme les Sphagnum envers les ions OH, c'est-à-dire qu'une
forte concentration de ces ions provoque un arrêt de croissance et la des-
truction de la racine. La limite de toxicité constatable est du reste différente
pour les deux espèces. Pour Pinus Pinaster elle est atteinte avec 100 mgr.
de C03Na.. ou 200 mgr. de CO3K2, tandis que pour Sarothamtms, il a été
noté 155 mgr. de CO;!Na-j et 270 mgr. de CO3K2. Des concentrations plus
faibles déterminent delà chlorose. En outre, chez Safothamnus, des solutions
très diluées provoquent déjà des dommages considérables clans les jeunes
rameaux. — H. Spinner.
Kiessling tWerner). — Recherches sur l'action de quelques dérivés chlorés
du méthane, de l'éthaneet de Méthylène sur lecteur de grenouille isolé. — Les
dérivés chlorés du méthane, de l'éthane et de l'ethylène ont fait l'objet de
nombreuses recherches expérimentales à l'Institut pharmacologique de
Berlin. En 1914, Heffter et Yoachimoghn s'occupent du tétrachlorure de Car-
bone qui employé comme solvant de la laque dans les usines d'aviation
cause des intoxications graves; ils montrent que son pouvoir hémolytique
est 6 fois plus fort que celui du chloroforme.
Plotz montre que les autres dérivés chlorés ont la même propriété, saut
l'éthane penta- et hexachlorure. K. étudie l'effet de ces corps sur le cœur de
Rana temporaria ; il constate que les effets sur les globules, sur les mouve-
ments du cœur et sur le système nerveux central ne sont pas comparables.
Par exemple : le tétrachlorure de carbone agit sur le cœur d'une manière 5
fois plus forte que le chloroforme, tandis que son pouvoir hémolytique est
10 fois plus fort et son pouvoir anesthésique une fois un quart seulement.
Tous ces dérivés chlorés en solution aqueuse provoquent un arrêt du ven-
tricule, sauf l'éthane hexachlorure est l'ethylène tétrachlorure.
Cameron (A. -T.) et Carmichael (J.). — Contribution à l'élude biochi-
mique de l'iode. I V. Les effets de la tyroïdine sur la croissance, chez le rat
blanc et le lapin. — En utilisant la diminution de la croissance de jeunes
rats, l'hypertrophie du cœur, du foie, des reins et la diminution de crois-
sance de la tyroïde comme témoins, on peut conclure que l'administration
de la tyroïdine ou de glande desséchée par voie digestive produit les mêmes
effets qualitatifs. Quantitativement, quand on fait la comparaison sur la base
de la teneur en iode, les effets de la tyroïdine sont distinctement moins im-
portants. Ceci serait dû probablement à une action bactérienne, la glande
tyroïde constituant un milieu de protection. L'hypertrophie du cœur et du
tissu lymphatique ressemble à celle observée dans l'hyperthyroïdisme. —
L. Thivolle.
b) Mills (G. A.). — L'action des extraits de tissus dans la coagulation du
sang. — Les extraits de tissus accélèrent la coagulation d'une manière très
définie, le temps nécessaire pour la coagulation variant de dix secondes, au
temps normal de la coagulation. Si l'on compare le logarithme du temps de
coagulation avec le logarithme de la concentration de l'extrait, on voit qu'il
existe entre eux une relation linéaire. 11 y a une accélération déce-
lable du temps de coagulation lorsqu'on ajoute une partie de substance
active à 100.000.000 de parties de plasma. La substance active n'agit pas
542 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
in vitro ni in vivo en l'absence de sels de calcium solubles. Les injections
intraveineuses rapides de quantités suffisantes d'extraits, ou de substance
active purifiée cause la coagulation intravasculaire du sang et la mort de
l'animal. Lïnjection lente de plus petites quantités rend le sang incoagulable
partiellement ou complètement, phénomène provenant apparemment de
l'élimination graduelle du fibrinogène du sang. Une décroissance marquée
de la réserve alcaline du plasma se développe en même temps que la phase
négative, mais n'en est pas apparemment la cause. Cette injection lente de
tissus actifs est suivie d'une excrétion de la substance' active dans l'urine,
sans transformation sensible. En accord avec les observations de Loeb, il y
a une espèce de spécificité des tissus, qui est loin d'être absolue, le pou-
mon de mammifère coagulant par exemple très bien le sang de grenouille.
Il y a une période latente dans le processus de coagulation qui est remar-
quablement constante dans des conditions semblables. Ainsi après injection
(le la dose mortelle dans la jugulaire d'un lapin,, l'apparition des premières
convulsions demande presque toujours 10 secondes. Ceci laisse le temps pour
une plus grande dispersion de la substance active qui se trouve considé-
rablement diluée. Si la coagulation ne s'est pas produite (faute d'une
quantité suffisante d'extraits) en 30 secondes, le sang est entré dans la
phase négative. Des injections répétées de doses croissantes dans ces con-
ditions rendent le sang totalement incoagulable. — L. Thivolle.
Pôle Evans (T. B. et M.). — Elévation de température de tissus végétaux
vivants après infection par un champignon parasitaire. — Expériences sur
l'inoculation de Pénicillium digitatum aux oranges et fruits similaires.
Dans les tissus inoculés, il y a une élévation de température marquée
(on ne dit pas de combien). Le même fait s'observe-t-il dans d'autres cas
d'inoculation d'un parasite"? C'est à chercher. — H. de Vabigny.
o) Tropismes.
Stark (Peter). — Etudes sur la transmission des actions traumatotropi-
queset hapto tropiques et plus spécialement sur le transport de l'excitabilité sui-
des espèces et des genres étrangers. — S. a été guidé dans ses recherches par
les travaux de Paal (1914 et 1919), sur l'excitation phototropique chez Avena.
Il décapite des coléoptiles et en replace la pointe soit sur le même individu,
soit sur un autre, puis soumet ces extrémités à des excitations unilatérales.
Son but est de résoudre particulièrement les questions suivantes : l'excitation
haptotropique ou traumatotropique se transmet-elle aussi de haut en bas à
travers la surface de section? Est-il nécessaire de placer la pointe en situation
normale ? L'excitation se transmet-elle aussi si l'extrémité est posée sur une
coléoptile décapitée d'un autre individu, d'une autre espèce, d'un autre genre?
Existe-t-il des rapports entre la parenté systématique des espèces et la plus ou
moins grande réussite de l'expérience? Peut-on provoquer des courbures de la
coléoptile décapitée en déposant unilatéralement sur la section de décapita-
tion l'extrait d'une pointe excitée ? S. a fait plus de 800 expériences portant
chacune sur 20 à 40 individus, ce qui représente 25.000 individus expéri-
mentés ! Ils appartiennent aux genres Avena, Hordeum, Triticum, Secale,
Bromus, Zea.
L'excitation unilatérale était produite par l'apposition de nitrate d'argent,
par l'approche d'une baguette de verre ou d'une aiguille métallique chauf-
fées au rouge ou par le frottement avec un bâtonnet de liège à bouchon. On
peut résumer comme suit les résultats obtenus : 1° Des substances excitan-
tes traumatotropiques ou haptotropiques peuvent émigrer de la pointe de la
PHYSIOLOGIE GENERALE. 543
coléoptile à travers la section de décapitation, descendre dans le cylindre de
la coléoptile et y provoquer une courbure adéquate. Il n'est pas même né-
cessaire que la pointe soit posée normalement sur le cylindre ; en particulier,
les faisceaux vasculaires n'ont pas besoin de coïncider. 2° Ce transport de
l'excitation se produit aussi lorsque les pointes des coléoptiles sont posées
sur des individus étrangers d'autres espèces et même d'autres genres. Mais
la réussite est graduée, de telle sorte quelle diminue au fur et à mesure
avec la parenté des formes combinées. 3° Si, au lieu de poser sur le cylin-
dre la pointe complète de la coléoptile, on place seulement sur un des bords
de la section, en l'appuyant contre la feuille primaire interne qu'on aména-
gée, des fragments de pointe excités par la blessure, la réaction se produit
aussi. Le résultat n'est pas modifié si le fragment est d'abord ébouillanté. Ce
résultat est aussi gradué suivant la parenté des formes combinées. Si elles
appartiennent à des familles différentes, il est rare qu'un effet se produise ;
dans un cas. il y a même eu une réaction négative. 4° Si l'on dépose sur le
bord de la section de décapitation de l'extrait d'extrémités de coléoptiles exci-
tées, il se produit aussi des courbures tropiques positives.
Si l'on rapproche ces résultats de ceux obtenus par Boysen-Jansen (1910 et
1911) et Paal (1914 et 1919) dans leurs études phototropiques, par Boysen-
Jansen (1913), dans leurs expériences géotropiques, et par Ricca (1916)
dans ses travaux sur Mimosa pudica, on arrive à la conclusion définitive
que. dans tous ces cas, la transmission de l'excitation est due à la diffusion
de substances spécifiques. Ces corps actifs doivent être assimilés aux hor-
mones du règne animal. — H. Spinner.
Noack (Kunt). — Les mouvements d'orientation des pédoncules des fleurs
stériles dans le genre Hydrangea. — N. sïnspirant des travaux de Goebel
(19*20) a observé les mouvements effectués par les pédoncules des fleurs
stériles d'un grand exemplaire d' Hydrangea paniculatavsLT. grandiflora. Ces
pédoncules réagissent négativement pendant la floraison. Le lieu de cette
réaction géotropique est une zone située directement sous la fleur. Celle-ci
est ainsi amenée à une position horizontale. A fin juillet, il se produit un
renversement qui correspond à une coloration rouge de la face externe des
fleurs. De cette façon la fleur attire d'abord les insectes pour la fécondation
(entomophilie), puis les oiseaux pour le transports des graines (ornithochorie).
La coïncidence de la coloration rouge et du déclenchement de géotropisme
positif est un fait écologique, mais il n'y faut voir aucune correspondance
de causalité. En effet, à l'obscurité les fleurs restent blanches en dessous,
alors même que le pédoncule obéit au géotropisme positif. Ces réactions ne
semblent pas être en rapport avec les phénomènes de fécondation, car
elles se produisent aussi dans les pédoncules des inflorescences complète-
ment stériles des formes horticoles d' Hydrangea. — H. Spinner.
Schulz (Hélène). — Des corrélations existant entre les parties de la fleur
et les mouvements géotropiques des axes floraux, d'après des observations
faites particulièrement sur des pavots. — Les mouvements exécutés par les
axes floraux de beaucoup de végétaux durant leur développement ontogé-
nique ont depuis longtemps attiré l'attention des physiologistes. Dutrochet,
en 1837, démontra que l'inclinaison des fleurs de Borrago officinalis est due
au géotropisme. Depuis, beaucoup de recherches similaires ont été faites,
mais on pouvait se demander quelle était la part de chacune des parties de
la fleur dans la perception du tropisme et dans la réaction. Vochting en
1882, étudiant Pa.paver en particulier, crut avoir démontré que le pistil
544 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
était l'organe percepteur et que sa présence était nécessaire pour déterminer
la réaction pédonculaire. Mais ces conclusions furent contestées et des expé-
riences de Fitting en 1905 ne les confirmèrent pas. S. a repris la question à
fond. Elle a expérimenté sur Papaver Bhoeas, somniferum, atlanticum, du-
binm, nudicaule, argemone, hybridum, orientale, Ileldreichii et Meconopsis
cambrica, puis de façon plus générale sur Convallaria majalis, Fragaria
resca, Aquilegia, Geum, Clematis, FritUlaria, Galtonia caudicans, Lilium
Martagon, Allium sicutum, Holosteum, Stellaria média, Helianlhemum va-
riabile, Oxalis Waldivierisis. Des centaines d'expériences et d'observations
furent faites sur des exemplaires de divers âges, intacts ou décapités, avec
des fleurs dont tout ou parties des pièces étaient enlevées dans des positions
variées. Les résultats peuvent en être résumés comme suit :
1° Les mouvements géotropiques des axes floraux étudiés sont plus ou
moins indépendants de la présence des bourgeons ou des fleurs.
3° C'est avec les pavots qu'il fût démontré le plus clairement que le pé-
doncule perçoit et réagit par lui-même.
3° Le rôle percepteur du pistil a été controuvé chez la plupart des végé-
taux observés.
4° Une exception relative à cette conclusion négative a été constatée
chez FritUlaria imperialis, Galtonia caudicans, Lilium Martagon, Allium
sicutum, Holosteum umbellatum et Stellaria média. Chez ces espèces, la
fécondation et le développement du fruit sont nécessaires au déclenchement
du mouvement du pédoncule. L'agent primaire se trouve dans le pédoncule,
mais son action est déterminée par le développement du fruit.
5° Les causes du mouvement sont donc toujours intrapédonculaires. Les
bourgeons, les fleurs, les fruits ne font que contribuer, par leur présence, à
la succession normale des phases du développement du pédoncule.
6° Des courbures prématurées ont été déterminées chez Papaver, FritUla-
ria Meleagris, Holosteum et Stellaria par la décapitation, par de graves
traumatismes ou par l'inclusion de l'axe dans le gypse. Ce phénomène est
dû sans doute à des troubles trophiques.
7° Chez Helianthemum variabile, la décapitation a provoqué un système
de courbures qui n'avait jamais été observé durant un développement nor-
mal. Ce fut, du reste, le seul cas de ce genre. — H. Spinner.
Koehler (Otto). — Le gëotactisme de Paramœcium. — Quatre théories ont
été émises pour expliquer le fait que le Paramœcium caudatum se rassemble
toujours vers le haut dans les vases qui le contiennent, même quand la sur-
face de contact avec l'air est en bas (géotropisme négatif) : théorie méca-
nique de Verworn (1889), théorie de la pression de Jensen (1904), de la
résistance de Davenport (1897), et théorie du statocyste de Lyon (1905). Les
expériences de K. sont en faveur de cette dernière. Les différences de
densité du corps d'une Paramécie sont dues surtout à la répartition qu'y
présentent les inclusions pesantes (particules alimentaires, cristaux de Sche-
wiakoff), et qui n'est point constante. La notion que l'extrémité postérieure
est toujours la plus pesante, base de la théorie mécanique, est inexacte.
Dans un tube vertical les Paramécies gagnant la zone supérieure le font
toujours par un trajet complexe, d'apparence non orientée.
Ce mouvement est accéléré par l'élévation de la pression de l'oxygène,
ralenti par l'élévation de la pression de CO2. Une forte pression de CO2 a
en même temps pour effet d'orienter le déplacement qui devient franche-
ment vertical et rectiligne, et suit cette direction quelle que soit la distance
à parcourir. L'abaissement de la pression d'oxygène sans élévation de la
PHYSIOLOGIE GENERALE. 545
pression de CO2 est sans influence. Le mouvement en apparence non orienté
ijUi se produit dans les conditions normales est dû à la prédominance sur
l'action de la pesanteur, d'actions accessoires. L'effet de la concentration en
CO2 est de diminuer la sensibilité de l'infusoire à ces excitations accessoires
et de mettre ainsi en évidence celle de la seule pesanteur, et lorsque la con-
centration est voisine de la saturation, l'action de la pesanteur s'exerçant
seule, l'infusoire suit la verticale. Dans des tubes centrifugés, soumis à une
pression de CO2 supérieure à la normale, les infusoires observés immédia-
tement après l'arrêt, suivent une direction nettement centripète, indépen-
dante de la position du tube dans l'espace et dans une large mesure de la
vitesse de la centrifugation (centrotropisme positif). Leur vitesse est deux à
trois fois plus grande que dans le mouvement non orienté. Comme le géo-
tropisme, ce centrotropisme ne se manifeste que sous l'effet d'une concen-
tration élevée de CO2.
Des infusoires auxquels K. a fait ingérer des particules de fer (en les
plaçant dans une suspension de fer réduit pharmaceutique), de la grosseur
des bactéries, montrent le géotropisme négatif ordinaire. Dans le champ
magnétique (noyau de fer doux avec courant de 1 à 2 ampères), ils s'orientent
dans le sens des lignes de force, jamais perpendiculairement à Celles-ci.
Dans des tubes verticaux les infusoires « au fer », ont un géotropisme négatif
plus accusé que sous la seule action de la pesanteur, et ceci indépendam-
ment de la répartition des particules de fer dans le cytoplasme, ce qui est
un nouvel argument contre la théorie mécanique. Dans les tubes horizon-
taux les infusoires se rassemblent à l'extrémité opposée au pôle d'attraction.
Dans des tubes verticaux renversés (le pôle d'attraction magnétique étant
en haut) orientation inconstante. Le rapport de la vitesse de translation des
individus « au fer » dans le champ magnétique ;ï celui de ces mêmes indi-
vidus en dehors du champ magnétique, ou des individus normaux dans le
champ, est de 3 à 2. *
Tous ces faits ne peuvent être expliqués que par la théorie du « statocyste ».
L'augmentation de vitesse est due à l'excitation produite sur le protoplasme,
et probablement sur la face interne de l'ectoplasme, par la pression des
inclusions plus denses que le cytoplasme. La direction du mouvement est
déterminée par le sens suivant lequel ces particules exercent leur pression.
Quand celle-ci n'est pas sensible, ou quand le cytoplasme lui est insensible,
le mouvement est non dirigé. Le géotropisme négatif est accentué par le
gaz carbonique parce que celui-ci augmente la sensibilité du cytoplasme à
la pression. Ainsi l'action du gaz carbonique se ramène à une action méca-
nique. — E. Chatton.
Gradmann (Hans). — Les super cour bures des vrilles. — Les mouvements
circulaires des vrilles et des rameaux qui les portent ont déjà été étudiés
par Palm (1827), Dutrociiet (1844), Gray (1858) et Ch. Darwin (1865). Ces
auteurs les considéraient comme des déplacements spontanés, analogues ;i
la circumnutation. Mais lorsque Schwendener (1881), Baranetzky (1883) et
Wortmann (1886) eurent découvert l'origine partiellement géotropique de la
mutation circulaire, il fallut rechercher des relations similaires chez les
vrilles. A part trois travaux insuffisants (Wortmann, 0. Muller et Penhal-
low) parus en 18^7, la question a été négligée. G. l'a reprise en choisissant
Sicyos angulatus comme plante d'expérimentation. On sait que les vrilles de
cette espèce de cucurbitacée, qui atteignent 30 centimètres de long, sont
robustes et très sensibles. L'axe de la vrille était entouré d'ouate, puis pris
dans une pince, laquelle était fixée à un statif dans la position choisie. Ainsi
l'année biologique. 37
546 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la réaction haptotropique était supprimée à l'endroit de la prise. Les deux
vrilles latérales étaient supprimées après que G. eût constaté que les mou-
vements de la vrille primaire n'en étaient point affectés. L'observation a
démontré de façon formelle que tous les mouvements des vrilles, pendu-
laires, elliptiques ou circulaires sont tropistiques. Chaque vrille a une égale
tendance à se porter soit sur la droite, soit sur la gauche. Tous ces mouve-
ments sont des supercourbures. Lorsqu'ils sont pendulaires, la vrille passe
transitoirement par la position de repos, puis, par réaction, est régulièrement
recourbée en sens inverse. S'il s'agit de déplacements circulaires ou elliptiques
le point mort n'est jamais atteint. De faibles réactions prennent moins de
temps que de plus fortes; c'est pourquoi, même avec des température ascen-
dantes, on constate que l'amplification des circonférences correspond à une
augmentation des temps employés; c'est pourquoi, par une température
constante, les ellipses se développent dans le sens du mouvement. De petites
déviations de la position de repos, donc de faibles excitations, résultent
des réactions relativement considérables; c'est pourquoi, à chaque tempé-
rature, le mouvement s'arrête finalement à un module déterminé ; les
fortes courbures n'arrivent plus à déclencher les courbures antogonistes cor-
respondantes, tandis que les plus faibles sont capables de renforcement. De
la sorte, les mouvements pendulaires ou elliptiques deviennent insensible-
ment circulaires. De telles supercourbures se manisfestent aussi lors de la
rotation en position parallèle autour de l'axe horizontal du clinostalt. La
force agissante est alors l'autotropisme (allongement de la face qui, dans le
phase précédente, était concave) ; mais ces courbures sont très faibles. En
position verticale, l'effet de l'autotropisme s'ajoute à celui du géotropisme
négatif (allongement de la face qui, dans la phase précédente était inférieure).
Ce dernier est si actif qu'on peut, par un retournement passager, transfor-
mer à volonté la direction et la forme du mouvement. C'est ici qu'on a pu
confirmer que le temps de réaction géotropique est dans la règle inférieur
au quart d'une rotation. En position horizontale ou oblique, on constate
aussi une modification du mouvement autotropique sous l'action du géotro-
pisme, tant pour la direction que pour la courbure. La grande concordance
des mouvements purement autotropiques et de ceux qui dépendent surtout
du géotropisme prouve une similitude tout aussi complète entre le cycle des
réactions. Quant à l'essence même de l'autotropisme, à sa cause première,
G. ne peut les voir que dans le succès de l'excitation initiale qui détermine
l'asymétrie des tissus. — H. Spinner.
Trondle (Artur). — Expériences sur la loi du sinus dans les réactions
géotropiques de la racine de Lepidium sativum. — La mort qui nous a si
subitement enlevé notre collègue Trondle l'a empêché de publier lui-
même ce travail; c'est M. Peter Stark qui a repris l'œuvre de son ami
et Fa mise à jour. On sait que la loi de masse (Reizmengengesetz) admet
la loi de sinus comme cas spécial. Elle s'exprime par la formule i (t — K)
= i' (t' — K); i est l'intensité, t le temps de réaction et K une constante,
celle du temps de transmission égal pour les différentes intensités d'exci-
tation. Ici i est le sinus de l'angle de déviation. Nous posons d'après l'équa-
. , „ it — i't' ,, sin at — sin a't' , .
tion ci-dessus K = — 7- ou k = — : : ; ; plusieurs expériences
% — 1 sin a — sin a ' r r
ont donné pour K une valeur moyenne de 18 à peu près. Partant de là on
peut calculer les autres données du problème et les comparer aux résultats
de l'observation. Toutes les expériences faites ont démontré que la loi du
L'HÉRÉDITÉ. T>47
sinus s'appliquait parfaitement aux radicules de Lepidium salivum pour
des déviations allant de 10° à 170".
L'auteur (P. S.) met en .uarde contre une généralisation de ces résul-
tats ; il faut étudier chaque espèce pour elle-même, car la sensibilité géo-
tropique est spécifique et K peut varier d'un végétal à l'autre. — H. Spinnek.
Arey (Leslie B.) et Crozier (W. J.). — Histoire naturelle de V Onchi-
dium. — Les Onchidium (loridanum sont de petits Gastéropodes pulmonés
nus des Bermudes. Réunis par groupes de douze individus environ, ils habi-
tent des trous et fentes des rochers, et sortent de leurs « nids » toutes les
24 heures, et le jour seulement, à marée basse, à la recherche de la nour-
riture. A. et C. étudient le mécanisme du retour au nid, ainsi que les réac-
tions de ces animaux aux excitations mécaniques, photiques, thermiques et
chimiques. Loin de leur habitat naturel, les Onchidium sont toujours néga-
tivement phototropiques, alors qu'à l'état de nature leurs mouvements sont
indépendants de la direction de la lumière; il y aurait inhibition du photo-
tropisme. Mais on peut, en injectant de la strychnine, produire un « ren-
versement de l'inhibition » du mécanisme nerveux central. Le retour au
nid pourrait, par analogie, s'expliquer en admettant que des substances
dérivées des aliments agissent à la façon de la strychnine. De toutes
façons, rien ne paraît indiquer quelque mémoire topographique ou associa-
tive. Les auteurs insistent sur le caractère non adaptatif du phototropisme
de VOnchidium. — A. Drzewina.
l*'liéré«Iïté
Anonyme. — lnheritance of the Size. (Nature, 30 septembre 1922, 463.)
[Analyse de diverses recherches
de Davenport, Castle, etc., de publication récente. — H. de Varigny
Bateson (W.). — Interspeciflc Sterility. (Nature, 15 juillet 1922, 76.) [549
a) Blaringhem (L.). — Sur les formes de la Lychnide dioïque et sur l'héré-
dité de la couleur des /leurs dans cette espèce. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX,
340-347, 1922.) [550
b) — — Note préliminaire sur l'hérédité de la prolifération et de la dupli-
cature chez- Card aminé pratensis L. (Bull. Soc. Path. vég. de Fr., IX, 138-
144, 1922.) [550
Dunn (L. G.). — lnheritance of plumage color in crosses of Buff and Colum-
bian Fowls. (Amer. Natur., LVI, 242-255, 1922.) [551
Gadeceau (E.). — Deuxième note sur la descendance d'un hybride naturel :
Chenopodium album X purpurescens. (Bull. Soc. Bot. de Fr., LXIX, 231-
232, 1922.) [Etude de la descen-
dance de cet hybride sur un nombre de plantes trop petit pour que soient
vérifiées les proportions mendéliennes ; l'auteur indique néanmoins les
résultats obtenus pour provoquer une expérience étendue. — F. Moreau
Gowen (Marie S. and John W.). — Complète Imkage in Drosophila mela-
noyaster. (Amer. Natur., LVI, 286-288, 1922.) . [552
548 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Harrison (J. W. H.). — Interspeciflc Sterility. (Nature, 2 septembre 192?,
312.) [550
Jones (D. F.). — Indirect évidence from duplex hybrids bearing upon the
number and distribution of groivth factors in the chromosomes. (Amer.
Natur., LVI, 166-173, 1922.) [551
Lancefield (Rebecca C.) and Metz (Charles W.). — The sex-linked group
of mutant characters in Drosophila willistoni. (Amer. Natur., LVI, 211-
241, 1922.) [551
Mac Dowell (Edwin Carleton). — Experiments with alcohol and white
Bâtes. (Amer. Natur., LVI, 289-311, 1922.) [549
Miner (John Rice). — Note on a case of human inbreeding . (Amer.
Natur., LVI, 188-189, 1922.) [Pedi-
gree d'une famille anglaise assez fortement consanguine. Les descen-
dants actuels sont de bonne constitution, ce qui prouve une fois de plus
que la consanguinité n'a pas per se un effet dégénératif. — L. Cuénot
Pictet (Arnold). — Expériences de génétique avec Porthesia similis et
d'autres Lépidoptères. (Bull. Soc. lépidoptér. de Genève, IV, 186-220,
1921.) [548
Plath (O. E.). — Notes on the hybrids betiveen the Canary and txvo ame-
rican Finches. (Amer. Natur., LVI, 322-329, 1922.) [Croi-
sements entre le Canari jaune et des Pinsons américains des genres
Astragalinus et Carpodacus ; les hybrides sont stériles, et montrent des
rayures que les deux parents ne possèdent aucunement. — L. Cuéxot
a) Ruggles Gates (R.). — Interspeciflc Sterility. (Nature, 5 août 1922,
179.) [558
h) Interspeciflc Sterility. (Nature, 30 septembre 1922, 447.) [550
Strampelli (B.). — Un nuovo caso di disgiunzione pigmentale in una
inpZorescenza di Dahlia variabilis. (Annali di Botanica, XV, 276-279,
1922.) [552
Vilmorin (J. de). — Ht/brides de Primula Julix. (Bull. Soc. Bot. de Fr.,
LXIX, 206-210, 1922.)
[Dans l'hybridation de Primevères dont l'un des parents présente la
curieuse anomalie de la calycanthémie, grâce à laquelle, par suite de la
transformation du calice, la fleur paraît posséder deux corolles emboî-
tées, le caractère calycanthémie s'est montré dominant. — F. Moreau
Wright (Sewall). — Coefficients of inbreeding and relationship. (Amer.
Natur., LVI, 330-338, 1922.)
[Expression mathématique de la quantité de consanguinité. — L. Cuénot
b. Transmissibilité des caractères.
Pictet (Arnold). — Expériences de génétique avec Porthesia similis et
d'autres Lépidoptères. — Les conclusions de cette étude tendent à confirmer
la non-hérédité des caractères acquis. A la suite des nombreuses expériences
faites par l'auteur, on constate qu'un caractère nouveau s'acquiert très faci-
lement chez lés Lépidoptères qui sont soumis à l'action d'un milieu anormal.
Le caractère acquis de cette façon commence bien par persister de génération,
L'HEREDITE. 541)
en génération, mais tant que dure le facteur qui est intervenu pour le provo-
quer. Cependant, si l'on prolonge les conditions anormales au delà de la 3° ou
de la 4e génération, on s'aperçoit que la transmission du caractère n'est pas
définitive et qu'elle s'arrête. Les individus de la 3° ou 4° génération retour-
nent au type primitif, et cela aussi bien lorsqu'il s'agit d'un caractère biolo-
gique que d'une simple modification pigmentaire. P. a pu ainsi démontrer
par ses expériences que la transmission d'un caractère acquis n'est pas le
résultat de l'hérédité, mais n'est qu'une réaction renouvelée contre un
facteur persistant. P. interprète de la manière suivante les résultats obte-
nus. Sous l'action d'un milieu nouveau, les Papillons cherchent à s'adapter
et tendent ainsi à acquérir les moyens de résister à de nouvelles conditions
de vie. Mais cette adaptation affaiblit les individus et cet affaiblissement
entraîne une dégénérescence graduelle, manifestée par l'apparition de
caractères nouveaux. C'est ainsi que l'élevage des chenilles de Lymantria
dispar avec des feuilles de noyer les affaiblit à tel point qu'elles restent
petites, chétives et pales. Cet affaiblissement dure tant que les individus
ne sont pas complètement adaptés à leur nouveau genre d'existence, c'est-
à-dire pendant quelques générations. Une fois adaptés, les Lépidoptères
retrouvent leur métabolisme normal et reviennent à leur coloration primi-
tive. Ce retour au type indique que le nucléoplasma et les chromosomes,
envisagés comme siège de l'hérédité, ne sont pas touchés par l'affaiblisse-
ment, celui-ci restant localisé dans le cytoplasme. — M. Boubier.
Mac Dowell (Edwin Carleton). — Expériences avec l'alcool et Bals
blancs. — Les expériences jusqu'ici tentées sur les effets produits par l'in-
toxication alcoolique sur des Poules et des Rongeurs ont donné des résul-
tats peu uniformes; le seul point constant est une immédiate réduction dans
le nombre des petits. Me D. a pris comme matériel des Rats blancs, intoxi-
qués à partir de l'âge de 28 jours par des vapeurs d'alcool, suivant la mé-
thode de Stockard et Pearl ; les parents traités et les petits ont été essayés,
comparativement avec des Rats de contrôle, avec des appareils comme le
labyrinthe de Watson, et celui à choix multiple de Yerkes. Les Rats traités
par l'alcool à fortes doses mettent plus de temps à parcourir le labyrinthe,
produisent moins de portées et celles-ci comptent moins de petits; ils crois-
sent plus lentement; la progéniture de ces Rats, également alcoolisée, diffère
des contrôles dans le même sens que leurs parents, mais en moins accentué ;
la progéniture non traitée de parents alcoolisés diffère des contrôles en
mettant un temps très légèrement supérieur à parcourir le labyrinthe ; ils
produisent plus de portées, mais celles-ci comptent moins de petits; ils sont
plus lourds. La seconde génération non traitée provenant de grands-parents
alcoolisés se comporte à peu près comme la première non traitée. Il res-
sort de ces résultats que l'action de l'alcool est complexe et qu'il agit dans
deux sens bien différents, qu'il est difficile de bien préciser; s'il est possible
qu'il détermine des modifications germinales, il a presque sûrement un
effet sélectif, éliminant le matériel germinal qui renferme des facteurs favo-
risant une croissance lente. — L. Cuénot.
c. Transmission des caractères.
8) Hérédité dans le croisement. Études mendéliennes.
Bateson (W.). — Stérilité interspécifique. — Nous n'avons pas encore
un exemple de la production d'un hybride indubitablement stérile par des
550 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
parents relativement féconds ayant commune origine. Entre les diverses
races domestiques des chiens, poules, pigeons, etc.. comme entre plantes
parallèles, il n'y a jamais stérilité, mais entre espèces naturelles celle-ci
est fréquente. Cette stérilité interspécifique est un attribut majeur de l'es-
pèce, contre l'opinion de Cunnixgham. Les exemples cités par celui-ci contre
l'opinion de B. sont discutés par ce dernier (Œnothera et Drosophila). — H.
de Varigny.
a) Ruggles Gates (R.). — Stérilité inter spécifique. — R. G. pense que la
fécondité interspécifique est assez fréquente, chez les plantes surtout. La
stérilité interspécifique est plus répandue chez les animaux. Elle est totale
chez les Bovidés, très forte chez les Drosophila. R. G. discute aussi les cas
de tétraploïdie et leur portée pour le problème. — H. de Varigny.
Harrison (J. W. H.). — Stérilité intraspécifique. — H. ne croit pas
qu'il surgisse de grandes difficultés à la fécondité entre espèces, du fait de
la variabilité du nombre des chromosomes. Dans le genre Salix il y a des
formes diploïdes, tetraploïdes et hexaploïdes. Le groupe Capraea — cinerea
— aurita est considéré par les uns comme composé de 3 espèces. D'autres n'y
voient qu'une seule, polymorphe. Or deux sont tetraploïdes, les 3e diploïde
et tétraploïde. Toutes ces formes sont fécondes entre elles. Par contre on
voit deux espèces diploïdes, 5. triandra et purpurea, infécondes entre elles.
— H. de Varigny.
b) Ruggles Gates (R.). — Stérilité interspécifique. — R. G. ne nie pas
la facilité des croisements entre diploïdes et tetraploïdes; ce sur quoi il
attire l'attention est le résultat, savoir une forme triploïde avec contenue
chromosomatique instable. De tels croisements ne peuvent donner des
formes stables ; la stabilité ne peut être établie que par croisement de
l'hybride avec un des parents : d'où perte des chromosomes en excédent.
Une forme tétraploïde née d'une diploïde sera fertile ; les hybrides produits
par croisement avec l'espèce parente ne constitueront toutefois pas une
lignée permanente. — H. de Varigny.
a) Blaringhem (L.). — Sur les formes de la Lychnide dioïque et sur l'héré-
dité de la couleur des fleurs dans cette espèce. — Il est possible de distinguer
dans le Lychnis dioica DC. trois formes : le L. vespertina Sibth. à fleurs
grandes, blanches ou rose très pâle, à rameaux, feuilles et sépales glandu-
leux; le L. dioica var. coloratitm Rostr. aux pétales rose vif, étalés le matin,
aux axes foncés ; le L. silvestre Rœhl. aux fleurs plus petites, aux organes
non glanduleux. La seconde paraît être une variété régressive de la première ;
la première et la troisième sont des espèces différentes. Les croisements
entre ces formes fournissent des fleurs colorées ou non suivant les règles
suivantes : si les ascendants sont à fleurs blanches, les descendants à la
lre et à la 2è génération ont tous des fleurs blanches ; si l'un des ascendants
est à fleurs colorées, les descendants présentent des proportions variables
selon les lignées de fleurs blanches, de fleurs roses et de fleurs rouges. —
F. Moreau.
b) Blaringhem (L.). — Note préliminaire sur l'hérédité de la prolifération
et de la duplicaturc chez Cardamine pratensis L. — L'hybridation du Carda-
mine pratensis et de la Cardamine prolifère à fleurs doubles fournit des plan-
tes qui montrent d'abord la dominance totale du caractère fleur simple sur le
L'HÉRÉDITÉ. 551
caractère fleur double; puis, quand la floraison est terminée, leurs grappes
florales sont une mosaïque de la grappe de la cardamine simple et de celle
de la cardamine prolifère : c'est un exemple tout à fait démonstratif de
l'hérédité naudinienne. — F. Moreau.
Jones (D. F.). — Preuve indirecte tirée des hybrides doubles touchant
le nombre et la distribution des facteurs de croissance dans les chromosomes.
— Comme chez Drosopliila, il y a chez les plantes des facteurs enchaînés
(Pois. Primula, Maïs); on connaît chez le Maïs (qui a une dizaine de chro-
mosomes) 6 groupes enchaînés, et quelques-uns de ceux-ci comptent un bon
nombre de facteurs bien définis. J. croise entre eux deux hybrides de, pre-
mière génération dont chacun est la résultante du croisement de deux
familles différentes auto-fécondées ; comme on pouvait s'y attendre, chacune
des deux générations hybrides de Fi est uniforme, et théoriquement tous
les pieds ont la même valeur héréditaire ; quand un tel hybride avec ses
gamètes disjoints est croisé avec un autre hybride de formule génétique
différente, les hybrides doubles forment un lot de plantes présentant une
diversité extraordinaire; pratiquement chaque individu diffère génétique-
ment des autres ; la vigueur de croissance est encore accrue par rapport
aux hybrides simples. — J. propose une unité de mesure, le mendel, qui
désigne 50 unités de distance sur le chromosome, c'est-à-dire qui correspond
à 50 % de cross-over, qui lui parait plus intéressante que le morgan (Hal-
dane), unité qui correspond à 1 % de cross-over. 11 parait à J. qu'il y a en
dépit du crossing-over, quelque relation fonctionnelle entre les facteurs
associés dans un même chromosome ; le retour complet et exact de certains
hybrides aux types parentaux semble prouver que seulement les individus
provenant de gamètes dans lesquels il n'y a pas eu crossing-over sont aptes
à vivre. — L. Cuénot.
Dunn (Ii.-C). — Hérédité de la couleur du plumage dans les croisements
de. Poules « Buff » et « Columbian ». — Le plumage du type « Columbian »
(Light Brahma, Columbian Plymouth Rock, Columbian Wyandotte, etc.) est
d'un blanc pur dans une grande partie du corps, mélangé de noir formant
soit une strie centrale (camail), soit plus de la moitié de la plume (primaires
des ailes), soit la plume entière (queue) ; le plumage du type Plymouth
Rock, de l'Orpington est d'un jaune de ton variable, parfaitement uniforme.
Les deux génotypes diffèrent par la présence d'un gène S qui détermine la
restriction ou l'inhibition des pigments jaunes des plumes; ce gène est
sex-linked et domine son allélomorphe s, qui permet le développement du
pigment jaune. Des gènes multiples paraissent déterminer la différence de
la quantité de pigment noir dans les plumes de certaines aires (camail,
ailes, queue) ; il y a eu sans doute une sélection qui a agi dans deux sens
différents, soit pour restreindre, soit pour augmenter la quantité de noir
dans les deux sortes de Poules. On ne sait pas si la coloration jaune est une
mutation du blanc, on l'inverse ; en tous cas, la mutation remonte au moins
à 75 ans et a probablement apparu en Chine. Le même couple allélomor-
phique S — sa été introduit dans d'autres races et différencie maintenant
les Wyandottes argentés et dorés, les Hambourgs argentés et dorés, les
Campines, etc. — L. Cuénot.
Lancefield (Rebecca C.) et Metz (Charles W.'i. — Le groupe sex-lin-
ked de caractères mutants chez Drosopliila W'illistoni. — Drosopliila Wil/is-
toni ressemble d'une façon générale à D. met 'ano g as ter, mais s'en distingue
552 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
par de petits caractères des soies, des bandes abdominales étroites, et la
couleur vermillon des yeux; les chromosomes paraissent aussi du même
type que ceux de melanogaster, à cela près qu'il manque les deux petits au-
tosomes ponctiformes ; L. et M., par l'observation de Mouches non disjointes,
affirment que les chromosomes sexuels ne sont pas homologues dans les
deux espèces : cbez melanogaster, ils ont la forme de bâtonnets courts,
tandis que chez Willistoni, ce sont de grands chromosomes en V, qui ont la
forme d'autosomes de la précédente espèce. Les auteurs décrivent en détail
8 caractères mutants, tous sex-Iinked et tous récessifs; ils sont plus ou
moins parallèles à ceux de melanogaster, et sûrement deux d'entre eux
(jaune et « scute ») correspondent exactement aux mutants du même nom
de cette espèce. En établissant le plan du chromosome sexuel du Willistoni,
par la méthode habituelle des crossing-over, et en le comparant à celui de
melanogaster, il paraît vraisemblable que le chromosome X de cette dernière
espèce correspond à une seule des branches du chromosome X en forme
de V de Willistoni; si l'on admet cette hypothèse, le locus du jaune est à
une position correspondante dans les chromosomes des deux espèces. —
L. Cuénot.
Gowen (Marie S. et John W.). — Linkage complet chez Drosophila
melanogaster. — Un couple de Drosopbiles a donné pendant 80 générations
une progéniture qui montra une absence totale de crossing over dans toute
la longueur connue du chromosome sexuel ; dans d'autres cas, il y eut absence
de crossing over dans certaines parties des cbromosomes I, II, [II. La cause
de l'anomalie est génétique, se comportant comme un facteur récessif, logé
dans une partie définie du chromosome III. Cette constatation s'accorde avec
celles de Morgan, Sturtevant, Bridges, Detlefsen et Roberts qui ont montré
chez la même espèce divers cas de diminution dans la proportion de cros-
sing over, souvent liés à la présence d'un ou plusieurs gènes spéciaux. — L.
Cuénot.
Strampelli (B.). — Un nouveau cas de disjonction pigmentaire dans une
inflorescence de Dahlia variabilis. — Il s'agit d'une inflorescence à fleurs
rouge écarlate portant 4 fleurs à languette blanche. Les tubercules de ce
plant, ayant été transplantés à part, donnèrent 2 plantes à inflorescences
entièrement rouges, 1 plante à capitules rouges ayant quelques fleurs blan-
ches et 2 plantes dont quelques rameaux portaient des capitules à fleurs
toutes blanches, avec une zone rouge à la base de la languette. — M. Bou-
BIER.
La variation
Allen (F. G.). — Seasonal Incidence of the Births of Eminent People.
(Nature, 8 juillet 1922, 40.) [565
Beauverd (G.). — Une race nouvelle du Primula hirsuta AU. en Valais.
(Bull. Soc. botan. de Genève, XIII, 11, 1921.) [556
Blakeslee (Albert Francis). — Variation in Datura due to changes in
chromosome number. (Amer. Natur., LVI, 16-31, 1922.) [560
VARIATION. 553
Blaringhem (L..). — Mutantes et Hybrides. (Ann. Se. nat. Rot., Sér. X, 3,
p. I-XXXI, 1921.) [Mise au point
Bridges (Calvin B.). — The oriffin of variations in sexual and sex-limited
charaeters. (Amer. Natur., LVI, 51-63, 1922.) [55s
Cockerell (T. D. A.). — Rudbeckia and Aquilegia. (Nature, 26 août 1922,
278.) [565
Crozier (W. J.). — On color variations in Chitons. (Amer. Natur., LVI,
189-191,1922.) [Variations
de couleur des valves de la coquille du Chiton Chœtopleura, soit sur de
simples valves, soit sur toutes les valves simultanément. — L. Cuénot
Cuènot (L.) et Mercier (L.). — La perte de la faculté du vol chez les Dip-
tères parasites. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 433, 1922.) [564
Delachaux (Th.). — Un polychète d'eau douce cavernicole. (Bull. Soc. neu-
chàteloise se. nat., XLV, 1-11, 1921.) [564
Emerson (R. A.). — The nature of bud variations as indicated by their
mode of inheritance. (Amer. Natur., LVI, 64-79, 1922.) [555
Gerould(John H.).— Blue-yrecn caterpillars : the origin and ecology of a
imitation in hemolymph color in Colias (Eurymus) philodica. (Journ.
Exper. Zool., XXXIV, 385-416, 1 fig., 1 pi., 1921.) [554
a) Guyer (M. F.). — Serological reactions as a probable cause of variations.
(Amer. Natur., LVI, 80-96, 1922.) [557
b) Orthoge?iesis and serological phenomena. (Amer. Natur., LVI,
116-133, 1922.) [561
Harris (J. Arthur) and Govaerts (Albert). — Note on assortative mating
in Man ivith respect to head size and head form. (Amer. Natur., LVI,
381-3-3, 1922.) [556
Henderson (L. J.). — Orthogenesis front the stand point of the biochemisl.
(Amer. Natur., LVI, 97-104, 1922.) [562
Hubbs (Cari L.). — Variations in the number of vertebrx and other meristic
charaeters of Fishes correlated with the température o fumier during deve-
lopment. (Amer. Natur., LVI, 360-372, 1922.) [565
Jennings (H. S.). — Variation in uniparental reproduction. (Amer. Natur.,
LVI, 5-15, 1922.) [566
Lipman (Chas. B.). — Orthogenesis in Bacteria. (Amer. Natur., LVI, 105-
115, 1922.) [561
Maillefer (A.). — Variations des cygnes du Léman. (Bull. Soc. vaud. se.
nat., 54, 144-154, 1921.) [556
Mercanton (P. L.). — Araignées cavernicoles des Mines de sel de Bex.
(Bull. Soc. vaud. se. nat., 54, 11, 1921.) [564
Muller (H. J.). — Variation due to change in the individual gène. (Amer.
Natur., LVI, 32-50, 1922.) [559
Osborn (Henry Fairfîeld). — Orthogenesis as observed from paleontological
évidence beginning in the year 1889. (Amer. Natur., LVI, 134-143, 1922.)
[562
Pictet (Arnold). — Action du milieu et hérédité. (Comptes rend, des
séances Soc. phys. et hist. nat. de Genève, 38, 64-07, 1921.) [563
554 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Pittard (Eug.)et Ginsberg Marie). — La taille humaine et les influences
des milieux. (C. rend, séances Soc. phys. et hist. nat. Genève, 124-126,
1922.) [564
Savelli (R.). — Variazione brusca in Nicotiano • sijlvestris. (Annali di Bota-
nica, XV, 197-263, 1922.) [554
Woodruff (Lorande Lossi. — The structure, life history, and intrageneric
relationships of Paramecium Calkinsi, sp. nov. (Biolog. Bull., XVI, 171-
189, 7%., 1921.) [555
b. Formes de la variation.
Savelli (R.). — Variation brusque chez le Nicotiana sylvestris. — Cette
plante de l'Argentine a été récemment introduite en Europe; elle a fleuri
pour la première fois, en Italie, en 1897. En 1918, apparut brusquement une
forme nouvelle, caractérisée par un gynécée constitué de plusieurs verti-
cilles carpellaires successifs, avec ovules insérés sur la face supérieure des
carpelles. La stérilité du gynécée rend impossible l'isolement de mutants de
race pure, mais la race reste héréditaire par des semi-mutants et par des
mutations en masse. — M. Boubiek.
Gerould (John H.). — Chenilles bleu-vertes : origine et écologie d'une
mutation de la couleur de l'hémolgmphe chez Collias (Eurymus) philodice . —
En août 1920, dans des élevages des chenilles normalement jaune-vertes
(couleur protectrice) de Collias philodice, apparurent brusquement d'assez
nombreuses chenilles c? et Q d'un beau bleu-vert, couleur tout à fait
exceptionnelle pour une chenille de Lépidoptères. Elles sont nées, à la 3"
génération, d'une femelle sauvage à ailes blanches dont les descendants
étaient croisés entre eux: dans les deux premières générations, les chenilles
présentaient leur coloration habituelle. Qu'il s'agisse bien d'une mutation
récessive, l'auteur en voit la preuve dans ce fait que les chenilles bleues
étaient par rapport aux autres dans la proportion de 1 à 3, et que, dans les
croisements subséquents (mais qui n'ont été suivis que pendant trois mois),
les parents hétérozygotes (la femelle initiale est présumée hétérozygote pour
la couleur bleue) ont donné des larves vertes et bleues, et les parents homo-
zygotes (bleus) des larves bleues. Normalement, les chenilles de C. philodice
paraissent parfaitement protégées par leur couleur verte contre les attaques
des moineaux; des chenilles bleues, exposées au dehors, ont toutes été
détruites, contrairement aux témoins. Elles sont d'ailleurs tout aussi vigou-
reuses que les vertes, mais les adultes sont moins actifs et moins enclins aux
croisements que leurs frères et sœurs hétérozygotes ou normalement homo-
zygotes.
La mutation est manifeste à tous les stades du développement : l'œuf, au
lieu d'être de couleur crème, est blanc ; la chenille est bleue, et de même
la pupe; chez l'imago, les ailes sont blanches, comme d'habitude, mais les
yeux sont bleuâtres, alors que normalement ils sont vert-pomme. Or, à la
base de tout cela, est une mutation de la couleur de l'hémolymphe. Celle-ci
est normalement d'un jaune-vert, et sa coloration est due à deux pigments
dérivés des plantes dont l'insecte se nourrit : la xanthophylle et la chloro-
phylle. Chez le mutant, une enzyme, une gène récessive, inhiberait la xan-
thophylle. Le déterminisme de la couleur de l'hémolymphe est ainsi direct;
VARIATION. 555
celui de l'œuf, de la cuticule et des yeux est secondaire ou indirect. En
effet, le petit llymenoptère parasite de Coliias, YApanteles flaviconchae Riley,
quand il est issu d'une chenille verte, file des cocons jaune-or, et quand il
provient d'une chenille bleue, des cocons blancs. L'absence du pigment
xanthophyllien dans le sang de l'hôte modifie ainsi la couleur de la sécré-
tion des glandes à soie du parasite; il est donc probable que le sang agit de
façon analogue sur l'hypoderme et la sécrétion des cellules hypodermiques
de l'hôte. Il en résulterait que des caractères héréditaires sont directement
déterminés par La nature physico-chimique du sang, et seulement de façon
indirecte, ab initio, par des chromosomes. G. se livre ici à une discussion
au sujet de la possibilité, pour les facteurs lamarckiens, d'influencer les
gènes. — A. Drzewina.
s
Emerson (R. A.). — La nature des variations gemmaires telle que l'in-
dique son mode de transmission. — Le terme de variation gemmaire ou
variation végétative est opposé à celui de variation germinale ; il concerne
fréquemment des dessins colorés de fleurs, feuilles ou fruits, qui apparais-
sent à l'état dominant par rapport au type d'où elles proviennent, par exem-
ple des fleurs à coloration uniforme sur des pieds à fleurs panachées, ou des
feuilles entièrement vertes sur des plantes à feuilles panachées. La branche
verte (Mirabilis) est une simple mutation dominante affectant d'ordinaire un
seulement des deux allélomorphes récessifs, de sorte qu'elle est un hétérozy-
gote aussi bien que si elle provenait d'une hybridation entre lignée panachée
et lignée vert uniforme. L'apparition de grains de Maïs de couleur uniforme
sur des épis à grains variés appartient à la même catégorie de mutations
d'un gène. Drosophila a plusieurs fois fourni des exemples de mutations
somatiques aboutissant à des individus mosaïques. — D'autres variations
gemmaires apparaissant volontiers sur des hybrides, se réfèrent à des anoma-
lies chromosomiques (ségrégation somatique), telles que l'élimination d'un
fragment de chromosome ou la non-disjonction (endosperme mosaïque de
Maïs) ; on en connaît un cas parallèle chez Drosophila, concernant les chro-
mosomes sexuels (gynandromorphes). — Enfin il peut y avoir ségrégation
cytoplasmique de plastides (Prinada, Zea, Mirabilis, Pelaryonium) aboutis-
sant à des feuilles tachées de blanc. — L. Cuénot.
Woodruff (L. L.). — Structure et biologie de Paramrcium Calkinsi. —
W. a isolé d'une macération et cultivé en série pendant près d'un an une
Paramécie qu'il décrit comme une espèce nouvelle sous le nom de P. Cal-
kinsi. Cette espèce présente une assez curieuse mosaïque des caractères de
diverses espèces du genre. Pendant toute la période de culture, on n'a pu
observer ni enkystement, ni conjugaison, ni endomixie. Les Didinium na-
sutum se nourrissent volontiers de cette forme comme des autres espèces;
on sait d'ailleurs qu'ils ne vivent exclusivement que de Paramécies. Une
révision des diverses epèces de Paramécies montre qu'elles se répartissent
en deux ensembles qui se groupent respectivement autour de P. aurelia
et de P. bursaria; le premier groupe est caractérisé par une forme du
corps allongée en fuseau ou en cigare; le second par une forme plus trapue,
avec tendance à l'aplatissement dorso-ventral. Dans chacun de ces groupes,
on rencontre deux types différents de structure des micronucléi. In type
que l'on peut dire à « endosome », présente la chromatine condensée en un
caryosome entouré d'une zone achromatique s'étendant jusqu'à la membrane
nucléaire; c'est le type de P. aurelia dans le premier groupe, de P. Cal-
kinsi dans le second. D'autres espèces comme P. caudatum, dans le pre-
556 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
mier groupe, P. bursaria, P. putrinum dans le second, ont un micronucléus
constitué différemment. Quand le micronucléus et du type caudatum, il est
toujours unique; quand il est du type aurelia, il y en a deux, sauf chez le
P. multimicronucledta, où il y en a de six à neuf. Certaines espèces décrites
de Paramécies ne sont peut-être que des races : il semble bien que P. Cal-
Hnsi soit une bonne espèce distincte. — Ch. Pérez.
Maillefer (A.). — Variations des cygnes du Léman. — Les jeunes
Cygnes ont la première année un plumage différent de celui des adultes,
soit premières plumes de l'été grises; mue de l'automne, brun chamarré de
blanc; printemps suivant, blanc pur (adultes). Or, en 18G8, F. A. Forel
trouva dans une couvée à Morges, trois cygnets entièrement blancs, mais à
bec rougeâtre (noir plombé chez l'adulte). Forel a acquis la certitude que
cette race était nouvelle et datait de 1866. Depuis 1868, cette variété a été
fréquemment observée sur le lac. D'une statistique dressée par Forel pen-
dant trente et un ans, il résulte qu'il apparaît environ 28 % de ces cygnets
faux-albinos. Seules les jeunes Q présentent ce caractère. M. reprend la
question et, en s'aidant des lois de Mendel, admet l'hypothèse qu'il y a eu
dès le début sur le lac deux races de Cygnes, la normale et la pseudo-albi-
nos, cette dernière ne présentant aucune différence externe avec la pre-
mière, mais seulement une différence de constitution. Un accident, ou peut-
être une infection, aurait alors rendu manifeste la différence entre les deux
races. Il s'agirait donc d'une mutation d'une nature très particulière. —
M. Bourier.
Harris (J. Arthur) et Govaerts (Albert). — Note sur le couplage assorti
chez V Homme en ce qui concerne fa forme et le volume de la tête. — Le cou-
plage assorti signifie que par suite d'un choix plus ou moins raisonné un
homme possesseur d'un caractère donné recherche une femme qui possède
soit le même caractère, soit un caractère différent, ou bien l'inverse : par
exemple en ce qui concerne l'âge, il y a certainement un couplage assorti,
préférentiel, qui se traduit par le coefficient r = 0,75 (l'unité désignant un
coefficient d'identité) ; c'est-à-dire qu'un homme recherche d'ordinaire une
femme d'un âge comparable au sien. Pour la stature, le coefficient est beau-
coup plus faible (0,28). On peut se demander si ces coefficients positifs ne
sont pas en relation avec ce fait que les époux appartiennent en général tous
deux à la même race; il est donc tout indiqué d'obtenir quelque mesure de
la corrélation entre époux en ce qui concerne l'indice céphalique, caractère
qui est considéré comme très important pour différencier les races d'Europe.
En ce qui concerne la longueur de la tête, la largeur et l'indice, les coeffi-
cients de corrélation, bien que positifs, sont extrêmement petits ; cependant
la largeur fournit un coefficient de 0,11, très supérieur à l'erreur probable.
L'indice céphalique fournit une corrélation insignifiante, ce qui indique que
la corrélation n'est pas en rapport avec la race. En somme, les coefficients
céphaliques, comme ceux des caractères physiques autres que la stature,
sont relativement bas, d'accord avec les chiffres de Frets (1921). —
L. Cuénot.
Beauverd (G.). — Une race nouvelle du Primula hirsuta AU. en Valais. —
Cette race nouvelle, dénommée serrulata Bvrd., se maintient sans changement
en culture depuis douze ans. Elle fleurit régulièrement une dizaine de jours
plus tard que le type à fleurs roses et à feuilles spatulées, plus grossièrement
dentées, provenant de la même station. La grande sécheresse de l'hiver
VARIATION. 557
1920-1921 ayant nécessité l'arrosage des plantes dès le mois de mars, époque
du réveil de ces Primula, le type à fleurs roses a manifesté une réaction
rapide (feuilles jaunissant dès le vingt-et-unième jour d'arrosage) vis-à-vis
de l'eau d'arrosage sensiblement calcaire, tandis que la nouvelle sous-espèce
à fleurs blanches s'est montrée réfractaire à l'action de l'eau calcaire. —
M. Boubier.
c. Causes de la variation.
a) Variation de cause interne. Orthogénèse.
a) Guyer (M. F.). — Réactions sérologiques comme cause probable de varia-
tions. — Loeb pense qu'un groupe chimique spécifique qu'il appelle le diffé-
rentiel de l'individu est commun à tous les tissus de l'individu et que en
vertu de cette caractéristique chaque individu diffère des autres membres de
la même espèce (démontré par l'effet des autotransplantations) ; il n'est donc
pas irrationnel de penser qu'un lien d'identité existe entre les constituants
chimiques du germe (les gènes si l'on veut) et le substratum chimique des
cellules somatiques; si l'on peut modifier certains constituants de ces der-
nières (expérience de Guyer et Smith sur l'injection au Lapin de sérum
anti-cristallin), il n'est pas absurde de penser que la modification peut affec-
ter aussi les constituants homologues des cellules germinales. Si les tissus
d'un animal deviennent dérangés ou injuriés en quelque manière, des réac-
tions d'immunité peuvent s'établir contre eux : un Lapin qui fabrique des an-
ticorps contre ses propres spermatozoïdes injectés dans le système vascu-
laire, en fabrique aussi contre les spermatozoïdes logés dans le testicule ; le
fait que les oculistes trouvent fréquemment nécessaire d'enlever un œil gra-
vement malade pour prévenir la dégénération sympathique de l'autre œil,
semble indiquer que l'individu a fabriqué des anticorps spécifiques, l'œil
malade agissant comme antigène, de sorte que l'œil non atteint peut, être
malade à son tour. Et si l'anticorps agit sur les tissus d'un œil normal, pour-
quoi ne le ferait-il pas sur les constituants protéiques du germe, les proto-
types de ceux qui ont formé jadis les tissus oculaires, lors du développement
embryonnaire? Il est probable, à la vérité, qu'il y a une différence suffisante
entre les facteurs du plasma germinatif et ceux de l'organe achevé pour
rendre les premiers moins sensibles aux agents cytolytiques ; beaucoup de
cellules germinales ne sont sans doute pas affectées. Mais celles qui le sont
et qui donnent naissance à un nouvel organisme transmettront à celui-ci la
modification protéique, et en particulier à ses cellules germinales. Les
faits encore trop peu nombreux acquis jusqu'ici s'accordent pour montrer que
certains types de réactions d'immunité, notamment les cytolytiques, engen-
drés contre des constituants somatiques variés, peuvent à leur tour et à
l'occasion affecter des substances du germen qui leur sont reliées chimique-
ment; il n'est pas possible de dire si ce processus a eu une importance évo-
lutive ; si par l'exercice nous pouvons déterminer une croissance de diverses
parties du soma, cela veut dire que les constituants protéiques des cellules
exercées ont été incités à produire une quantité plus grande de leur propre
substance; si, d'autre part, il y a quelque chose qui est transporté par la
voie sanguine, alors il y a possibilité que le correspondant germinal repré-
sentatif de la partie hypertrophiée, quelque ténu que soit le fil de la con-
nexion chimique, soit aussi modifié dans la direction d'un changement ger-
minal progressif. [Je me permettrai de rappeler que dans un article inspiré
par les expériences de Guyer et Smith (L'hérédité des caractères acquis,
558 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Revue générale des Scie?ices, 15 octobre 1921, p. 554), j'ai émis des hypothè-
ses identiques à celles de la note ci-dessus analysée. Mais il est indispensable
de refaire les expériences fondamentales avant de réhabiliter sous cette
nouvelle forme la thèse de l'hérédité des caractères acquis par l'usage et la
désuétude.] — L. Cuénot.
Bridges (Calvin B.). — L'origine des variations dans les caractères
sexuels et limités par le sexe. — L'attention a été attirée sur les différences
visibles entre les groupes chromosomiques des deux sexes, si bien que le
processus de la détermination du sexe a été formulé en termes de chromo-
somes, alors que l'unité moderne de détermination est le gène; et ainsi le
sujet du sexe a été quelque peu séparé du corps principal de l'hérédité. B.
tente de rétablir l'accord en montrant que les conceptions de la nature et de
l'action des gènes telles que nous les montrent les caractères non sexuels
sont également valides pour interpréter les phénomènes de la sexualité. On
sait que dans un noyau diploïde il peut y avoir perte d'une section de chro-
mosome (déficience) ou même d'un chromosome entier (non-disjonction), de
sorte qu'une série de gènes, au lieu d'être à l'état double, n'est plus qu'en
unique exemplaire. La perte du petit chromosome IV chez Drosophila amène
chez l'individu affecté un changement notable, taille plus petite et soies plus
petites, couleur pâle, ailes plus courtes, vitalité diminuée, etc. Si nous con-
sidérons un mâle, qui n'a qu'un chromosome X (en faisant abstraction du
chromosome Y), il diffère de la femelle XX par ses caractères (petite taille,
soies plus petites, etc.) que l'on peut mettre en parallèle avec ceux que pro-
duit l'absence d'un chromosome IV. La comparaison faite entre ces effets de
l'haploïdie d'un autosome (IV en l'occurrence) et l'haploïdie normale du mâle
pour l'idiochromosome X, permet de penser que X produit ses effets carac-
téristiques parce qu'il contient une prépondérance de gènes, tendant à pro-
duire les caractères que nous appelons femelles. Ce point de vue reçoit une
forte confirmation par l'étude de cas où le rapport du chromosome X aux
autosomes est modifié, par exemple chez les descendants des Drosophila
triploïdes : la Drosophile triploïde (3 n), ayant trois lots complets de chromo-
somes, ne diffère pas de la femelle normale, sauf par de faibles augmentations
de taille qui peuvent être dues à la plus grande quantité de chromatine;
cette identité presque complète entre les formes diploïde et triploïde montre
avec évidence que les caractères sexuels et non sexuels doivent leur degré
aux rapports entre les gènes; ces rapports, en effet, restent identiques dans
les formes 2 n et 3 n. Parmi la progéniture des femelles triploïdes, il y a des
individus qui ne sont ni mâles ni femelles, mais sont des intersexués, très
semblables à ceux de Lymantria. L'étude génétique et cytologique prouve
que ces intersexués de Drosophila possèdent 2 X chromosomes et 3 lots
d'autosomes; la vieille formule 2 X = 9 semble donc erronée, puisqu'il y a
des individus à 2 X qui ne sont pas femelles; ils sont rejetés hors de la
classe femelle par la présence d'un lot supplémentaire d'autosomes, et par
là même il est prouvé que les autosomes jouent un rôle positif dans la pro-
duction du sexe. Puisque les intersexués diffèrent des femelles par la pré-
sence de certains caractères mâles, il faut que l'effet des autosomes soit dû
à une prépondérance de gènes à tendances mâles. Nous pouvons maintenant
formuler les relations des sexes comme suit : les deux sexes sont condition-
nés par l'action simultanée de deux lots opposés de gènes, un lot tendant à pro-
duire les caractères appelés femelles et l'autre à produire les caractères
appelés mâles ; ces deux lots de gènes ne sont pas d'une importance égale,
puisque les formes diploïde et triploïde sont femelles, les gènes à tendance
VARIATION. 599
femelle surmontant les gènes à tendance mâle. Quand le nombre relatif des
gènes à tendance femelle est abaissé par l'absence d'un X, les gènes à. ten-
dance mâle surmontent les autres, et le résultat est le mâle normal avec X.
Quand les deux lots de gènes agissent dans un rapport situé entre ces deux
extrêmes, comme c'est le cas dans le rapport 2 X à 3 lots d'autosomes, le
résultat est intersexué. — Les intersexués peuvent toujours être aisément
distingués des mâles et femelles normaux par leurs dimensions plus grandes,
leurs grands yeux et des anomalies à l'extrémité des ailes; il y a du reste
une grande fluctuation chez les intersexués, certains étant presque femelles,
d'autres presque mâles ; d'autres sont des mosaïques de caractères mâles et
femelles, et d'autres des intermédiaires. L'examen cytologique des inter-
sexués montre qu'il y a 4 types d'intersexués qui diffèrent par la présence
ou l'absence du chromosome Y et en ayant trois ou deux chromosomes IV.
Le phénomène de l'intersexualité a une contre-partie, les supersexués. Si
les intersexués résultent d'une proportion intermédiaire de X aux autoso-
mes parce que X a une tendance femelle nette, on peut s'attendre â ce qu'en
accroissant le rapport des X aux autosomes, on produira une superfemelle,
et inversement un supermàle en accroissant le nombre relatif des autosomes.
Des individus diploïdes avec un extra-chromosome X (2 n -f- X) ont mainte-
nant été reconnus parmi la progéniture de certaines lignées à non-disjonc-
tion très marquée, ainsi que dans la descendance de femelles triploïdes ; ils
sont femelles, inféconds et il y a des anomalies dans les ovaires; inversement
des individus avec un chromosome X et un lot supplémentaires d'autosomes
(3 lots) ont été reconnus dans la progéniture de femelles triploïdes; ce sont
des mâles, nettement distincts des mâles normaux et stériles comme les
superfemelles. — L CrÉNOT.
Millier (H. J.). — Variation due au changement dans un gène particulier.
— Très clair exposé de la conception du gène, dans le sens de l'école de
Morgan; le gène est une particule ultra-microscopique, de constitution chi-
mique inconnue (car celle-ci n'a aucun rapport avec les corps chimiques,
enzymes ou autres, dont il peut déterminer la présence dans l'organisme),
occupant une place définie dans le chromosome ; il a comme propriété tout
â fait caractéristique le pouvoir de croissance ou d'autocatalyse, c'est-à-dire
qu'il convertit le matériel banal nutritif qui l'entoure en un produit identique
à sa propre substance de gène ; quand le gène poursuit sa croissance à travers
plus d'une génération, c'est le phénomène de l'hérédité. Quand le gène
change de nature (mutation), il peut se faire qu'il perde son pouvoir auto-
catalytique, et il peut alors disparaître, ou bien il le garde et croît confor-
mément à sa nouvelle nature. Le gène possède une autre propriété : il a un
pouvoir attractif hautement spécifique pour le gène de même composition
(le résultat est l'attraction synaptique des chromosomes) ; cependant quand
on étudie des races ayant un nombre anormal de chromosomes (triploïdes i.
on constate que l'union intime de deux chromosomes tend à exclure une
union intime avec le troisième. Outre les gènes des chromosomes, on peut
mentionner qu'il y a un matériel autocatalytique similaire dans les chloro-
plastides, qui peuvent être transmis par hérédité, sans cependant montrer
l'attraction synaptique caractéristique des gènes.
La mutation n'est pas fréquemment une perte de matière, car des muta-
tions réversibles ont été obtenues dans le -Maïs, Drosophila, Portulaca, et
probablement bien d'autres êtres. Il ne semble pas que ce soit un phéno-
mène simplement quantitatif, car les diverses mutations d'un gène donné ne
se rangent pas d'habitude en série linéaire : elles peuvent même affecter
560 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
des organes fort différents, ici la longueur de l'aile, là le thorax, ailleurs
produire un effet léthal. Quand on observe une mutation, on constate que
dans l'immense majorité des cas, elle affecte un gène seulement parmi les
milliers qui sont présents dans la cellule ; la cause est donc spécifique, et
cette spécificité est due plutôt à une limitation spatiale qu'à une influence
chimique, puisque lorsqu'un gène présente une mutation, son congénère,
logé près de lui dans le chromosome homologue, n'est aucunement affecté
(Maïs, Portulaca, Drosophila) ; les mutations paraissent dues à des « acci-
dents » arrivante l'échelle moléculaire. Quand les mouvements moléculaires
ou atomiques prennent « par hasard » une forme particulière, à laquelle le
gène est sensible, alors la mutation se produit. Il semble qu'il serait intéres-
sant d'étudier la fréquence de mutation sur des êtres soumis à des conditions
externes différentes ; il est certain qu'il y a des gènes spécialement aptes à
présenter des mutations (Maïs), tandis que d'autres sont beaucoup plus
stables. — M. établit un rapprochement entre le concept du gène, autocata-
lytique et capable de présenter des mutations, et la substance bactéricide,
filtrable et spécifique, qui détermine le phénomène d'HÉRELLE; cette subs-
tance est en effet autocatalytique, et il parait bien qu'elle est susceptible
d'éprouver des mutations, car lorsque la substance spécifique produite par
un Bacille est ajoutée à des cultures d'autres espèces, elle subit des change-
ments que l'on peut comparer à des mutations, tout eh conservant son pou-
voir autocatalytique. — L. Cuénot.
Blakeslee (Albert Francis). — Variation chez Datura due à des chan-
gements du nombre des chromosomes. — Alors que Portulaca présente de
nombreuses mutations de couleurs, Datura stramonium paraît beaucoup plus
stable ; on ne connaît que trois paires allélomorphiques de caractères con-
trastés, fleurs blanches-pourpres, capsules épineuses-lisses, stature géante-
courte; le nombre des paires de chromosomes est de 12 dans cette espèce.
Mais Datura présente un type spécial de variation, qui consiste en l'addition
de chromosomes aux lots normaux; à côté du type normal diploïde, il y a un
type triploïde, où chacun des 12 lots comprend 3 chromosomes au lieu de 2,
un type tétraploïde, où chacun des 12 lots comprend 4 chromosomes; puis
viennent des variants asymétriques, théoriquement au nombre de 12, qui
sont dus à l'addition d'un extra-chromosome à chacune des 12 paires du
diploïde (formule 2 n -j- 1), c'est le trisomique simple; il peut y avoir un
double trisomique (2n+ 1 -f- 1), un simple tétrasomique (2 n + 2). Enfin
le tétraploïde (4 n) peut devenir un pentasomique simple (4 n -\- 1), un hexa-
somique simple (4 n -f- 2), ou perdre un chromosome dans un des lots
(4 n — 1). Chacune de ces formes se distingue dans les cultures par un
aspect spécial, de légères modifications dans le port, la forme des feuilles et
surtout la forme des capsules. Le tétraploïde (appelé new species) se repro-
duit purement, et il est impossible d'obtenir des croisements entre lui et
la forme normale diploïde dont il provient ; les grains de pollen de cette
new species sont sensiblement plus gros que ceux du type normal; le pollen
du triploïde, type asymétrique et instable lors de la disjonction des gamètes,
est caractérisé par le grand nombre de grains vides, et une grande diver-
sité dans la dimension des grains suivant le nombre des chromosomes qu'ils
renferment.
L'addition des extrachromosomes produit un effet d'asymétrie qui retentit
sur la vigueur et la croissance de la plante : le mutant Globe (2 n -j- 1) est
moins robuste que le type normal ; le Globe 2 n -\-2 est encore moins vigou-
reux que le précédent ; quand les pieds sont serrés, la proportion des mutants
VARIATION. 561
survivants est considérablement diminuée. L'effet de l'asymétrie est natu-
rellement doublé dans le gamétopbyte; les grains de pollen du mutant Globe
qui ont la formule ?i -f 1 ne peuvent se développer que difficilement, de
sorte que le caractère Globe est très rarement transmissible par le pollen
(à peine 2 % dans un nombre considérable de croisements). — Cette varia-
tion chromosomique des Datura permettra d'analyser l'influence des divers
chromosomes sur la morphologie et la physiologie de la plante sans attendre
la venue de mutations dans les gènes; B. pense qu'un organisme, plante
ou animal, est la résultante d'une série de forces plus ou moins en conflit ou
coagissantes qui sont contenues dans les divers chromosomes. — L. Cuénot.
b) Guyer (M. F.). — Orthogénèse et phénomènes sérologiques. — G. se de-
mande si l'on s'entend bien sur le sens du mot orthogénèse; pour les uns,
c'est l'idée d'un changement progressif et continu d'un ou de plusieurs carac-
tères, dû à quelques facteurs internes; pour d'autres, c'est une évolution en
ligne droite, dirigée par des causes externes, ou bien par un principe interne
de perfection, quelque peu mystique : très justement il remarque que si l'on
arrange les espèces d'un grand groupe en une série graduelle par rapport
à un caractère donné, c'est-à-dire en série orthogénétique, rien ne prouve
que le stade le plus avancé soit sorti du stade immédiatement en dessous de
lui; on peut bien établir une série avec les ocelles des plumes des diverses
espèces de Po/yplectron, mais il n'est nullement certain qu'elle réponde à
des variations qui se sont succédé d'une façon aussi régulière. Si l'on pense
que la couleur est dans beaucoup de cas une fonction du degré d'oxydation
de quelque composé fondamental, comme la quinone, ou de l'introduction
ou soustraction de quelque radical hydrocarboné, il est évident qu'un stade
élevé d'une coloration dans une espèce n'est pas nécessairement sorti du
stade inférieur le plus voisin, mais peut tirer son origine d'un point quel-
conque de l'échelle. G. rappelant son travail bien connu sur l'atrophie des
yeux déterminée par l'injection de sérum anti-cristallin, envisage à titre
d'hypothèse de travail, une vue de l'évolution extrêmement voisine de la
théorie lamarckienne : il admet qu'il y a dans toutes les cellules d'un être,
y compris les germinales, quelque chose de commun; car il est bien connu
qu'un anticorps contre un tissu particulier, s'il montre son plus haut degré
de spécificité contre ce tissu, réagit aussi à des degrés variables contre les
autres tissus du même individu. Il peut donc être admis que l'identité chi-
mique entre les protéines des cellules somatiques et les protéines symétriques
du germe est assez grande pour que les deux soient influencés par un même
agent. Supposons un animal comme la Taupe dont la vie souterraine produit
des blessures et des suppurations des yeux; des résorptions peuvent amener
dans le milieu sanguin une production d'anticorps qui affectent les protéines
des yeux, mais aussi les protéines symétriques du germe; cette influence
somatique cesse lorsque les yeux deviennent de petites dimensions et sont
abrités par les paupières fermées, mais les conditions induites dans le germe
persistent. Une orthogénèse progressive peut se comprendre d'une manière
analogue : on sait que la brachydactylie est déterminée après la naissance
par une sécrétion pituitaire trop abondante; d'autre part, on connaît des
cas de brachydactylie conditionnés par la structure du germen, donc parfai-
tement héréditaires ; ne serait-ce pas une hypertrophie du corps pituitaire
qui à l'origine a conditionné le type héritable de la brachydactylie? — L.
Cuénot.
Lipman (Chas. B.). — Orthogénèse chez les Bactéries. — Les bactéries
l'annéiî biologique. 38
562 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ne donnent pas d'appui ou d'éclaircissement au concept de l'orthogénèse ;
on ne sait même pas avec certitude si ce sont bien les formes les plus primi-
tives de la vie; L. fait remarquer qu'à part quelques formes tout à fait
exceptionnelles (les autotrophiques), les bactéries sont sapropbytes ou para-
sites, ce qui suppose leur apparition dans un monde contenant déjà de la
matière organique. Il est difficile de croire, d'autre part, que les algues
vertes monocellulaires sont primitives, en raison de la grande complexité
de la chlorophylle, L. est porté à admettre que la vie a apparu sous la forme
d'une simple molécule protéique. — L. Cuénot.
Henderson (L. J.}. — L'orthogénèse au point de vue du biochimiste. — Le
mot orthogénèse signifie généralement une évolution marchant à peu près
en ligne droite, et dépendant de quelque chose qui est interne à l'organisme,
bien que cependant ce processus puisse être mis en train par un stimulus
enant du milieu. Le changement progressif est évidemment un phénomène
morphologique, et n'a guère de sens au point de vue de la biochimie. L'hé-
moglobine, par exemple, qui a pour fonction de transporter l'oxygène et
l'acide carbonique, est un corps de constitution très particulière et constante ;
or, on ne peut guère imaginer une évolution continue amenant à l'hémoglo-
bine ; elle n'a pu apparaître qu'à la suite d'une variation extrêmement dis-
continue; mais une fois apparue, on peut admettre plus tard une évolution
dans le processus même du transport de l'oxygène. En effet, on sait qu'une
variation dans les électrolytesdes globules rouges s'accompagne d'une remar-
quable variation dans l'affinité de leur hémoglobine pour l'oxygène ; il n'y a
pas là de difficulté à imaginer un processus d'adaptation ; car ce n'est qu'une
question de proportions de différentes substances. En somme, dans l'état
actuel de la biochimie, celle-ci est plutôt favorable à une variation discon-
tinue, non orthogénétique, distribuée au hasard. — L. Cuénot.
Osborn (Henry Fairfield). — Orthogénèse résultant de l'observation pa-
lèontologique commençant en 18H9. — Le mode de l'évolution est clairement
montré par la paléontologie : l'évolution est continue, adaptative, mécanique-
ment parfaite à chaque étape ; elle aboutit à des mécanismes animaux que
l'on peut comparer à des machines humaines ; d'une part, par le jeu de la
compétition individuelle, ces machines sont comme standardisées, si bien
que des animaux de même âge, sexe, milieu et hérédité sont tous semblables,
sans variation perceptible [?] ; mais d'autre part, la Nature substitue fré-
quemment des machines plus parfaites et plus adaptables aux plus anciennes,
moins souples, exactement comme le fait l'Homme pour ses automobiles, ses
machines à écrire et ses aéroplanes. Incontestablement le mode d'origine
de tous les caractères mécaniques est orthogénétique, c'est-à-dire qu'un
nouvel organe (par exemple des saillies sur une dent) apparaît toujours gra-
duellement, continuement et est adapté depuis son premier début ; cela est
tout à fait apparent dans l'appareil dentaire ; lorsqu' apparaît un modelé sur
une dent inférieure, le même modelé inverse apparaît en même temps à la
dent supérieure, réalisant une coadaptation mécanique réciproque, qui ne
le cède pas pour la complication et l'exactitude à la serrure et à la clef les
plus compliquées. Ce processus orthogénétique, qui ne comporte pas d'essais
et d'erreurs mécaniques [?], a été parfaitement reconnu dès 1869 par le pa-
léontologiste W. H. Waagen, étudiant la genèse de nouveaux caractères dans
les coquilles d'Ammonites (il attribua aux petites étapes graduées le nom de
mutations) et plus tard par Neumayr qui propose le terme de Mutationsrich-
tung pour cette évolution continue, par suite d'une tendance interne, dans
VARIATION. 5G3
une direction définie (exemples : Ammonites, Paludines de Slavonie, Pla-
norbes de Steinheim, généalogie (ÏEquus, Rhinocéros, Elephas). C'est aussi
la rectigradation d'O. (1908). Pendant longtemps, jusque vers 1805, O. a été
partisan de la théorie lamarckienne de l'hérédité des réactions adaptatives,
qui ne lui paraît plus répondre à la réalité des faits ; il attribue maintenant
l'origine de nouveaux caractères adaptatifs à des tendances germinales défi-
nies; quant à l'origine des changements de proportions, ayant un intérêt
pour la survivance d'une espèce, il est probable qu'en partie tout au moins,
elle est attribuable à la sélection organique. [Il est difficile de saisir exacte-
ment la pensée d'O. ; il ne croit pas, dit-il, à une tendance interne vers la
perfection; qu'est-ce donc que sa tendance germinale définie? Il parait
admettre par endroits une action de la sélection, agissant sur les fluctua-
tions, dans un sens naturellement progressif; alors on ne voit pas pourquoi
la sélection ne jouerait pas aussi un rôle dans l'évolution des dents; sa sélec-
tion organique, pour laquelle il donne comme exemple la transformation
d'un Chien amputé des pattes de devant en Chien Kanguroo, est de l'auto -
régulation, et n'a rien à faire avec l'évolution, si l'on n'admet pas l'hérédité
des caractères mécaniques acquis.] — L. Cuénot.
y) Variation sous Vinfluence du milieu.
Pictet (Arnold). — Action du milieu et hérédité. (Expériences avec des
Lépidoptères.) — Les Lépidoptères présentent souvent des races différentes
sur les deux versants d'une chaîne de montagnes, si l'un est mieux exposé
que l'autre. On constate en effet que plusieurs espèces des genres Pieris,
Lycaena, Argynnis, Jlelitaea, etc., quelques Bombycides, Xoctuélides et
Géométrides, ont un faciès méridional sur le versant le mieux exposé et
un septentrional sur l'autre versant. Désignons par A le type méridional
et par B le type septentrional. Sur le plateau de communication des deux
versants, les deux formes peuvent se croiser et l'on y trouve des hybrides
AB. Des expériences ont été faites pour déterminer l'origine de cette faune
intermédiaire. Ces recherches, déjà en partie publiées (en 1012 et 1917)
démontrent tout d'abord que l'on peut obtenir artificiellement des races
géographiques quand on soumet les chenilles et les chrysalides à une action
imitant plus ou moins divers climats. Mais ce sont de fausses races, non
héréditaires. D'autre part, si l'on fait agir un facteur dépassant en puis-
sance tous les éléments de n'importe quel climat, on obtient une majorité
de papillons appartenant à l'espèce mise en expérience, puis des types
intermédiaires comparables aux AB des plateaux et enfin 2 à 3 % d'in-
dividus constituant une nouveauté inconnue, laquelle représente, dans
chaque série, un type identique. Les mêmes résultats sont obtenus en croi-
sant des races. On peut donc en conclure qu'une même action expérimen-
tale, ou une même action du milieu, sur des individus de même espèce
mais différant les uns des autres par des caractères de races géographi-
ques, concourt à la production d'un type intermédiaire unique et d'une
nouveauté (inexistante à l'état naturel) également unique. On en conclut
encore que le croisement entre les individus de ces mêmes races concourt
à la production du même type intermédiaire et de la même nouveauté.
Il faut donc interpréter les AB des plateaux de communication comme
étant les uns des hybrides et les autres, absolument [semblables, des A et
des B émigrés sur le plateau et modifiés par l'action du milieu. Les ca-
ractères de ces derniers ne sont pas héréditaires. Ces faits démontrent
une fois de plus la non-hérédité des caractères acquis. — M. Boubier.
564 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Delachaux(Th.). — Un polychête d'eau douce cavernicole (genre nouveau).
— D. a trouvé dans la grotte de Ver, Gorges de l'Areuse (Suisse), quel-
ques individus d'un ver minuscule d'un demi-millimètre de long, pourvu
de palpes mobiles et de parapodes. C'est un Polychête nouveau, le Troglo-
chaetus beranecki, qui vit là en compagnie d'un petit crustacé, Bathynella,
dont la forme primitive remonte au carbonifère. Ces deux organismes sont
donc des reliques de la faune préglaciaire souterraine. Or, l'ordre des Po-
lychètes passait jusqu'ici pour être entièrement marin, à l'exception de
quelques espèces adaptées à l'eau douce. Cette nouvelle espèce est difficile
à classer. Elle a des affinités avec les Nereidiformes et plus spécialement
avec les Eunicidés, mais elle en diffère par son organisation simplifiée et
larvaire. C'est un Polychête en miniature, dont le développement semble
s'être arrêté à un stade larvaire. — M. Boubier.
Mercanton (P. IL.). — Araignées cavernicoles des Mines de sel de Bex
(Suisse). — On trouve dans une des galeries de cette mine de sel gemme,
la galerie dite du Bouillet, et seulement sur des suintements d'eau sulfu-
reuse et leurs dépôts, des araignées de Y espèce Porhom ma thor elli (Herman),
Cette araignée, bien que cavernicole, possède des yeux normaux; elle ne
tisse pas de toile, mais se sert du fil qu'elle émet pour monter et descendre.
— M. Boubier.
Cuénot (L.) et Mercier (L.). — La perle de la faculté du vol chez les
Diftères parasites. — Massonnat pensait que l'atrophie des ailes était la suite
du non-usage et il a établi une série orthogénétique allant de formes capables
de voler à des formes ayant des ailes réduites ou nulles. Pour lui, l'atrophie
des muscles vibrateurs est parallèle à celle des ailes.
En réalité, l'atrophie des ailes est postérieure à celle des muscles et ne la
suit pas nécessairement. Les muscies que Massonnat homologuait à des
vibrateurs rudimentaires chez certaines formes à ailes réduites sont en
réalité des muscles extrinsèques des pattes, d'après leurs rapports et leur
structure. Le série établie par Massonnat n'est pas soutenable : Lynchia et
Ilippobosca, par exemple, qu'il y introduisait, ont des types d'architecture
musculaire différents et ne sont probablement pas parents. Le phénomène
primordial est la variation brusque dans le nombre des fibres des muscles
vibrateurs, variation de cause d'ailleurs inconnue, qui détermine comme
conséquence l'usage réduit- des ailes ou le non-usage. Contrairement aux
idées lamarckiennes, c'est l'organe qui crée la fonction et non pas l'inverse.
— A. Robert.
Pittard (Eug.) et Ginsberg (Marie). — La taille humaine et les in-
fluences des milieux. — Cet important travail, dont les auteurs ne donnent ici
qu'un résumé, a porté sur 30.301 tailles, relevées sur des recrues dans le
canton de Berne. Nous signalerons les résultats suivants (moyennes) que
les auteurs se proposent d'interpréter plus tard :
1. Taille des groupes linguistiques :
Allemand, 1 m. 654; Français, 1 m. 661; mixte, 1 m. 657.
2. Taille selon l'arrangement géographique :
Jura, 1 m. 663; Plateau, 1 m. 654; Alpes, 1 m. 654.
3. Taille d'après la qualité géologique du sol :
Jurassique, 1 m. 661 ; flysch, 1 m. 648; nagelfluh, 1 m. 643.
VARIATION. 563
4. Taille d'après l'altitude :
de 400-600 in. =1 m. 059
de 601-800 m. = 1 m. 649
de 801-1000 m. = 1 m. 043
de 1001-au-dessus = 1 m. 646
Taille selon les milieux ruraux et citadins :
1 à 100O habitants = 1 m. 630
1000 à 5000 » = 1 m. 648
5000 à 10.000 » = 1 m. 654
10.000 et plus » = 1 m. 677
6. Taille selon les milieux sociaux :
agriculteurs, 1 m. 645
gros travaux, 1 m. 653
commerçants, I m. 664
professions libérales, 1 m. 695
M. Boubier.
Hubbs (Cari. L.). — Variations dans le nombre de vertèbres et d'autres
caractères méristiques de Poissons en corrélation avec la température de l'eau
pendant le développement. — En même temps que J. Schmidt (Copenhague),
l'auteur a obtenu des résultats qui prouvent que les caractères méristiques
d'un Poisson ne sont pas déterminés seulement par l'hérédité, mais en par-
tie aussi par les conditions de milieu, en particulier par la température
agissant sur une période du développement particulièrement sensible. Le maté-
riel observé comprend des animaux d'âge différent de Notropis atherinoïdes
(Cyprinide) et de Lepomis incisor (Centrarchide) d'un petit lac de Chicago;
la température pendant la période de développement a été plus basse en
1919 qu'en 1918 pour Notropis; c'était le contraire pour Lepomis. Ces diffé-
rences dans la température sont vraisemblablement en corrélation avec des
variations dans le nombre de segments : d'une façon générale, le nombre
des vertèbres caudales, des rayons dorsaux durs et mous, des rayons mous
de l'anale est plus grand chez les animaux développés pendant un mois
froid que chez ceux développés durant un mois chaud, où l'évolution est
activée. Le mode pour le nombre de vertèbres des Notropis de 1919 est de
42; en 1918 de 41 ; les nombres des écailles de la ligne latérale donnent un
mode de 40(1919) ou de 39 (1918). — Ces différences entre les animaux d'an-
nées successives ne sont donc pas dues à des différences raciales, mais bien
à l'action de la température, qui retarde ou accélère l'évolution. Mais cela
n'annule pas la puissance de l'hérédité, car des différences analogues sont
développées aussi pour causes internes. — L. Cuénot.
Allen (F. J.). — Incidence saisonnière dans les dates de naissance des
sujets émiuents. — Les personnalités éminentes de l'intellectualité naîtraient
plutôt durant l'hiver : en février surtout, puis décembre. Sur 60 sujets, 33
sont nés au temps froid, et 27 au temps chaud. Cette distribution ne con-
corde nullement avec celle des naissances en général. Les conceptions de
printemps donneraient-elles plus volontiers des sujets de qualité supé-
rieure? — H. de Varigny.
Cockerell (T. D. A.). — Rudbeckie et Ancolie. — C. a rencontré dans le
Colorado des plants caractérisés par l'absence totale de rayons, de B. mon-
566 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
tana. Cela n'empêche nullement les visites d'insectes. Il a rencontré aussi au
même point des Aquilegia caerulea variété blanche. Faut-il croire à quel-
que influence de la nature du sol dans la production de ces types aberrants,
demande l'auteur? — H. de Varigxy.
S) Influence du mode de reproduction.
Jennings (H. S.). — Variation dans la- reproduction uniparentale . — Le
darvinisme n'a pas résolu le problème de l'origine des variations ; donnez-
moi des variations héréditaires, dit-il, et j'expliquerai l'adaptation par la
sélection naturelle; mais c'est l'omission de presque 100 % de ce qui est
important dans l'évolution. Il est indiqué d'attaquer le problème des varia-
tions, non pas en étudiant les êtres supérieurs, où il y a mélange des lignées
et recombinaison dans tous les sens des matériaux héréditaires, mais plutôt
en suivant des organismes qui se multiplient parthénogénétiqupment, à
partir d'un individu unique. On est arrivé jusqu'ici aux résultats suivants :
dans beaucoup d'organismes, la constitution germinale ou génotypique est
extrêmement stable; elle ne change pas du tout, quelle que soit l'intensité
des changements de milieu; par contre, chez des Rbizopodes, Bactéries et
quelques Infusoires, il y a des changements, rares du reste, qui peuvent être
hérités à travers de multiples générations uniparentales, et qui sont déter-
minés par l'action du milieu sur le plasma germinatif ; la persistance des
changements dépend en partie du nombre des générations sur lesquelles
l'agent modifiant a agi. — L. Cuénot.
I /origine des espèces
Abel(0.). —Lehrbuch der Palwozoologie. (1 vol. in-8°, XVI, 500 pp., 700 fig.,
G. Fischer, Iéna, 1920.) [578
Bathellier (Jean). — Sur le rôle des soldats de l'Eutermes matangensis. (C.
R. Ac. Sc.,CLXXV,477, 1922.) [572
Behrens (J.). — Die Perithecien des Eichenmehltaus in Deutschland. (Zeit-
schr. f. Pflanzenkr., XXXI, 108-110, 1921.) [578
Belàr (Karl). — Untersuchungen iiber Thecamôben der Chlamydophrysgruppe.
(Arch. f. Prbtistenk., XLIII, 287-354, pi. III-X, 1921.) [574
Breuer (Rudolf). — Weiterer Beitrag zur Biologie von Chlamydophrys auf
Agar Kulturen. (Arch. f. Protistenk, XLV, 95-117, pi. I, 1922.) [574
Cuénot (L.)et Poisson (Raymond). — Sur le développement de quelques
coaptations des Insectes. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 461, 1922.) [572
Dodgson (R. W.). — Noctiluca as an Enemy of tke oyster. (Nature,
9 septembre 1922, 343.) L570
Doflein (F.). — Untersuchungen iiber Chrysomonadinen. I. Ochromonas
granularis Dolf. 11. Ueber Chrysamœba radians Klebs. (Arch. f. Protis-
tenk., XLIV, 149-214, pi. VI-X, 1922.) [573
Dufour (L.). — Causes de l'apparition, en grande abondance, de certains
champignons à la suite d'un incendie de foret. (Bull. Soc. Myc. de Fr.,
XXXVIII, 93-97, 1922.) L576
ORIGINE DES ESPECES. 56?
Gudger (E.w.). — The miraculous draughl of fisches, an explanalion. (Na-
ture, 28 octobre 1920, 572.) [571
Hegner (R. W.). — Measurements of Trypanosoma diemyctyii ,from diffé-
rent hosts and their relation tospecific identification, lier edity and environ-
ment. (Journal of Parasitology, VII, 105-113, 1921.) [577
Herfs (Adolf). — Die pulsierende Yaknole der Protozoen, ein Schutzorgan
gegen Aussilssung. Studien ilber Anpassungen der Organismen an das Leben
in Siisswasser. (Arch. f. Protistenk., XLIV, 227-201, 1922.) [575
Konsuloff (Stefan). — Untersuehungen ilber Opalina. (Arch. f. Protistenk.,
XLIV, 285-346, XII-XIII, 1922.) [572
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Lendner (A.). — Culture expérimentale du Spinellus macrocarpus. (Bull.
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[570
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Asclëpiadées. (Ann. Se. Nat. Bot., sér. X, III, XIII-LVI1, 1921.)
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Laboratorium und am Slandort und die Frage seiner Giftwirkung. (Prings-
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Munro Fox (H.). — Lunar Periodicyty in Reproduction. (Nature, 23 fé-
vrier 1922, 237.) [570
a) Orton (J. H.). — Occurrence of a crystalline style in the american
slipper limpet [Crepidula fornicata) and its allies. (Nature, 29 juillet
1922, 149.) [Constatation du fait. Le style
cristallin parait servir à dissoudre le mucus servant à capturer le planc-
ton. Il est peut-être plus répandu qu'on ne pense. — H. de Varigny
b) The mode of feeding of the Jelly Fish, Aurélia aurita, on the smal-
ler organisons ofthe plankton. (Nature, 5 août 1922, p. 178.) [569
Pearse (A. S.). — The effects of environment on animais (Amer. Natur.,
LVI, 144-158, 1922.) [570
Peyronel (B.). — Nuovi casi di rapporti micorizici tra Basidiomiceti e
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Potts (F. A.). — Symbiotic bacteria and Phosphorescence. (Nature, 24 juin
1922, 814.) [576
Pringsheim (Ernst G.). — Physiologische Studien an Moosen. 1. Die Bein-
kultur von Leptobryum pirifonne (L.) Schpr. (Pringsheim's Jahrbùcher f.
wiss. Bot., LX, 499-530,9 fig., 1921.) [575
Rowley (F. R.) and Krikpatrick (R.). — Ouramaeba. (Nature, 8 juil-
let 1922, 40.) [575
Ruedemann (Rudolf). — Further notes on the paleonlology ofarrested évo-
lution. (Amer. Nature, LVI, 256-272, 1922.) [579
Weiss (Harry B.). — A summary of the food habits of North American Co-
leoptera. (Amer. Natur., LVI, 159-165.)
568 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
[Un quart des
Coléoptères sont phytophages, un autre quart carnassiers et prédateurs ;
très peu sont parasites ; près de la moitié sont saprophages. — L. Cuénot
Zimmermann (Arnold). — Recherches expérimentales sur l'élevage aseptique
de l'Anguillule du vinaigre, AnguiUula oxophila Schneider. (Thèse Genève
et Rev. Suisse de Zoologie, XXVIII, 357-380, 1921.) [571
c. Adaptations diverses. Œcologie.
Montfort (Camill.). — La succion des racines dans Veau du marais
bombé (Ilocfunoor) au laboratoire et en place, et étude de la toxicité de celte
eau. — Schimper (1898) a introduit la notion de la « sécheresse physiologi-
que » du marais bombé à réaction acide. Cette notion est aujourd'hui à peu
près abandonnée et parmi ses "adversaires les plus documentés M. occupe
un des premiers rangs. En 1918 déjà, il a démontré l'hygromorphie des plantes
typiques du haut marais. Et si certaines espèces telles que les Eriophorum
ou Scirpus Cœspitosus sont des xérophytes avérés, c'est qu'ils se développent
très tôt, à un moment où la rhizosphère est encore plus ou moins congelée.
Les publications de M. en 1919 et 1920 ont précisé les méthodes choisies; ici
il donne la préférence à l'observation de la guttation. Les expériences ont été
faites avec de l'eau de Sphagnetum (marais bombé primaire) ou de tourbière
exploitée (marais secondaire), puis avec des solutions nutritives ou des eaux
d'alimentation. Les plantes expérimentées ont été Zea Mays, Eriophorum
vaginatum, Molinia cœrulea, Viola palustris, Narthecium ossifragum, Jun-
cus supinus, Lepidium sativum, Impatiens parviflora, Allium Cepa, Phaseo-
lus multillorus, Vicia Faba.
Cette étude d'écologie inductive a donné des résultats remarquables. Les
expériences de laboratoire ont conduit aux conclusions suivantes :
1° Zea Mays trempé dans l'eau de tourbière montre tout d'abord une
accélération d'absorption par rapport aux exemplaires mis en solution nu-
tritive ou dans l'eau d'alimentation. Au bout de plusieurs jours, il se mani-
feste au contraire un ralentissement.
2° L'eau du marais secondaire est tout d'abord plus active que celle du
Sphagnetum. Cette activation n'est point due à une moindre pression osmo-
tique de cette eau, elle n'est que le stade stimulant de son action toxique.
3° Le second stade de l'action toxique se manifeste par un arrêt de la gutta-
tion, plus tôt dans l'eau secondaire que dans celle du Sphagnetum.
4° Chez les plantes du haut marais, mises dans l'eau primaire, la gutta-
tion a duré plusieurs semaines. Elle dépend uniquement de la succion des
racines. Dans l'eau secondaire, plus riche en extrait tourbeux et en colloïdes,
ces végétaux montrent aussi une activation suivie d'un arrêt.
5° 11 y a une différence essentielle entre l'eau extraite de marais secondaire
et celle qui imprègne in situ la rhizosphère des Eriophorum. Au laboratoire
elle peut être toxique parce qu'elle est un extrait, dans la station elle n'agit
point de la sorte sur ses habitants adaptés.
Les observations faites sur le terrain, dans des marais très éloignés les
uns des autres verticalement et horizontalement, ont porté sur des hygro-
phytes, des mésophytes et des xérophytes.
î° Dans le marais primaire toutes les plantes considérées dégouttaient
ORIGINE DES ESPÈCES. . 569
par les pointes foliaires, à l'exception d' Andromeda polifolia, Sci?-pus
Cœspitosus et Juncus squari'osus qu'il a fallu sectionner.
2° Les observations faites sur Eriophorum vaginatum, Scheuchzeria
palustris et Juncus squarrosus ont démontré que la guttation est aussi
rapide en place qu'au laboratoire. Lorsqu'on est obligé de la provoquer par
des sections, c'est qu'il n'existe pas d'ouvertures ad hoc.
3° Dans le marais secondaire, l'humidité du substrat influence la grosseur
des gouttes. Lorsque la rhizospbère est saturée d'eau, comme c'est le cas
pour les limons tourbeux des fossés de drainage, la guttation est identique
à ce qu'elle est dans le Sphagnetum. Il s'ensuit que la plus forte teneur de
l'eau brune des marais en colloïdes tourbeux n'a pas d'influence spéciale sur
la végétation naturelle de la tourbe. Il n'y a donc pas ici de sécheresse
physiologique.
4° Si la nature chimique de l'eau de la rhizospbère ne joue pas le rôle
qu'on lui attribuait, il faut constater d'autre part que la nature physique du
sol tourbeux doit être de quelque importance. En effet, la guttation diminue
au fur et à mesure avec la provision d'eau, comme on pouvait du reste s'y
attendre.
Une question spéciale a été l'objet de recherches nombreuses, celle de
l'action toxique de l'eau de marais sur les. racines. Voici quelques résultats
intéressants : 1° L'eau du Sphagnetum est très toxique pour la plupart des
végétaux étrangers au haut marais ; tant les plantules que les plantes adul-
tes meurent au bout d'un certain temps. C'est par les racines que le mal
commence et plus spécialement par les poils absorbants. — 2° Les plantes du
marais bombé ont au contraire des racines d'aspect très normal. Il est vrai
que généralement les espèces du Sphagnetum à racines profondes man-
quent de poils absorbants, mais là où ils existent ils sont parfaitement cons-
titués.
Enfin, M. s'est attaqué aux résultats des expériences faites par les Améri-
cains sur les « bog toxins ». Les résultats obtenus sur les végétaux étrangers
au haut marais sont assez concordants. Mais le fait d'expérimenter sur de
telles espèces, puis d'appliquer indirectement les mêmes déductions aux
espèces types du marais, comme l'ont fait les Américains, mène à des con-'
clusions fausses. Il y a en effet une différence essentielle entre les résultats
obtenus par la méthode physiologico-écologique ou par la méthode physico-
chimique. Tandis que la première ne saurait, au point de vue de l'écologie
inductive, conduire qu'à des résultats incomplets ou faux, l'exploration phy-
sico-chimique a fait progresser de façon merveilleuse la connaissance du
complexe édaphique du haut marais.
Les problèmes de pure écologie du haut marais ont été rajeunis par l'in-
troduction de considérations pédologiques et agricoles. Aucun facteur n'est à
négliger quand il s'agit d'une association végétale aussi naturelle. M. ter-
minera son imposant travail par l'étude des rapports du bilan circulatoire
dans l'eau du haut marais avec ce qu'il est dans des solutions de substances
salines déterminées. — IL Spinner.
b) Orton (J. H.). — Comment Aurélia aurila se twurrit des plus petits élé-
ments du plankton? — C'est au moyen du mucus de l'ombrelle et des tenta-
cules. Les cils poussent le mucus ainsi enrichi en proies vers la bouche. Et il
est très possible que les divers hôtes, crustacés, mollusques, ascidies, et
même poissons qu'on trouve souvent sous l'ombrelle, connaissent le fait,
et avalent une partie des aliments rassemblés par le mucus. Les poissons
570 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
toutefois se nourriraient plutôt des autres parasites, ce qui rendrait leur
présence avantageuse pour la méduse. — H. de Varigny.
Dodgson (R. VV.). — La noctiluque en tant qu'ennemi de l'huître. —
Résumé d'observations dues à H. P. Sherwood. Là où les noctiluques
abondent les embryons d'huîtres disparaissent, à l'intérieur des premières.
Les larves semblent paralysées par le contact avec la noctiluque : mais on
ne peut dire encore par quel mécanisme une noctiluque peut contenir jus-
qu'à 4 larves à la fois. Ne pas oublier que l'huître avale d'ailleurs ses propres
jeunes et ceux des autres; parfois même elle les avale avant expulsion. —
H. de Varigny.
Pearse (A. S.). — Les effets du milieu sur les animaux. — Un organisme
doit réagir avec le milieu de telle façon que son système d'activités continue
à fonctionner, assurant sa nutrition, sa protection et sa reproduction ; il est
limité dans ses réactions par sa structure, héritée du milieu dont il vient,
mais en général il répond d'une façon adaptative et choisit par une suite
d'essais les meilleures conditions pour sa propre existence. L'adaptation glo-
bale au milieu parait être réalisée par trois processus : 1° une transformation
directe ou modification du système d'activités ; 2" la destruction des systèmes
qui ne conviennent pas au milieu et la survivance du plus apte ; 3° la migra-
tion des formes qui fuient les milieux non favorables pour gagner les favo-
rables. Bien que les animaux possèdent un pouvoir considérable d'adapta-
tion à des facteurs nouveaux ou modifiés, apparemment en tant qu'espèces
il ne paraît pas qu'ils puissent supporter les modifications successives qu'of-
frent d'innombrables habitats; alors des espèces variées se succèdent, les
anciennes mourant ou émigrant dans des localités plus favorables. Le milieu
permet l'évolution et contrôle sa marche, mais ne le détermine pas ; des
changements de milieu ne peuvent pas produire des variations adaptatives
d'un tel degré que de nouvelles espèces se constituent; les réactions au
milieu étant limitées jusqu'à un point donné par les possibilités internes de
variations qui préexistent dans le système animal considéré. L'origine de
la variation reste donc un mystère, et on n'aperçoit pas de solutions vrai-
semblables à ce grand problème de l'évolution. — L. Cuénot.
Munro Fox (H.). — Périodicité lunaire dans la reproduction. — Les
oursins passent pour pleins (de produits sexuels) à la pleine lune, et vides
à la nouvelle. Est-ce vrai? L'auteur a vérifié et constate l'exactitude géné-
rale de l'opinion datant d'Aristote et de Pline. Est-ce affaire de marées?
Celle-ci est si faible (à Suez où se font les observations). En tout cas on
pourrait supprimer l'action de la marée en tenant les oursins en boîtes flot-
tantes. — Le Palolo semble avoir sa reproduction influencée par la lune, mais
de façons diverses selon les parages. Il y a une certaine périodicité lunaire
chez la race humaine (Arrhenius) et chez l'algue Dictyota la connexion est
évidente. En outre il existe beaucoup de croyances sur les influences
lunaires en apiculture, etc. Que valent-elles? En tout cas l'auteur (Ecole de
Médecine, au Caire), serait reconnaissant à quiconque lui ferait connaître
les croyances courantes dans les divers pays. — H. de Varigny.
Maxwell (Herbert). — Oiseaux suceurs de nectar. — Le Mirafra Assa-
mica a pris l'habitude de détacher les pétales pour arriver au nectar du
Castanospermum que la brièveté de son bec ne lui permettrait pas
ORIGINE DES ESPÈCES. 571
d'atteindre par la voie ordinaire. De même les Parus major caeruleus et
ater ont appris à arracher les pétales supérieures et à faire des trous
dans le tube du rhododendron pour arriver au nectar. En divers jardins
les hannetons font de même pour arriver au nectar de Sa/via patens. Mais
tous ne connaissent pas le tour évidemment, car il y a des jardins où les
Sauges restent intactes. — H. de Varigny.
Gudger (E. W.). — ■ La pêche miraculeuse de poissons, une explication.
— Si l'on étudie les poissons du lac de Tibériade on y trouve entre autres
une espèce de perche de la famille des Cichlidés que Lortet a étudiée en
1875 et 1880, sur lesquels il a publié un mémoire important en 1880. Ces
perches sont un aliment préféré pour des myriades de Grèbes et de Pélicans.
Elles sont en très grand nombre et vivent en troupes considérables, se
tenant à la surface. A noter que beaucoup ont eu les yeux crevés par les
Grèbes qui paraissent fort aimer ce morceau. Les poissons résistent toute-
fois à cette mutilation et vivent en bancs avec leurs congénères.
Quiconque observe un peu s'aperçoit qu'il est aisé de discerner où se
trouvent en bancs les poissons, à une légère agitation de la surface de l'eau
due aux nageoires dorsales qui émergent. Les pêcheurs expérimentés con-
naissent ce signe et aussitôt vont entourer la troupe de filets qu'ils tirent
ensuite au rivage, pleins à se rompre souvent. Aux temps présents, les pê-
cheurs ont coutume de se porter sur les lieux plus élevés, a guetter l'appa-
rition du signe révélateur, pour avertir la confrérie. Ce qui s'est passé au
lac de Tibériade autrefois n'a rien de plus miraculeux que ce qui s'y passe
encore chaque jour : il suffit d'être du métier — ou simplement d'être obser-
vateur — et de s'être posté en un point d'où l'on peut apercevoir le signe.
De là on donne des indications à coup sûr. Le narrateur de l'épisode n'était
évidemment pas du pays, et n'a rien vu de ce qui explique et rend facile
le prétendu miracle. En fait, c'est Lortet qui le premier en a donné
l'explication. — H. de Varigny.
Zimmermann (A). — Élevage aseptique de V Ànguillule du vinaigre. —
L'Anguillule du vinaigre, AnguiUula oxophila Schneider, est un petit Néma-
tode libre, qui vit dans les milieux essentiellement septiques, la colle de
pâte ou le vinaigre. Z. s'est proposé de résoudre avec lui le même problème
que Guyénot avait résolu pour la Drosophile, l'élevage indéfini de généra-
tions successives en milieu stérile. Le premier point est de stériliser les
Anguillules naturelles; on y arrive par des lavages successifs de 10 minutes
dans l'eau oxygénée, répétés deux fois par jour et pendant dix jours consé-
cutifs, les Anguillules étant à chaque fois placées dans l'intervalle dans du
vinaigre stérile. La colle de pâte ou le vinaigre, non fermentes et stérilisés,
sont impropres à la vie aseptique des Anguillules, qui y meurent en quelques
jours ; par contre en stérilisant le liquide obtenu par filtration sur papier
soit à partir d'une colle fermentée, soit à partir d'une mère de vinaigre fine-
ment broyée, on obtient des milieux qui permettent parfaitement la culture
aseptique. On peut donc conclure que les Anguillules ne vivent pas direc-
tement du milieu naturel où on les rencontre, mais bien des corps micro-
biens qui pullulent dans ce milieu septique; les corps de ces microbes tués
suffisent d'ailleurs à permettre l'entretien et la reproduction de ces Néma-
todes. Z. s'est proposé en outre, comme G., de constituer de toutes pièces
un milieu artificiel défini permettant la culture. Les milieux formés soit de
peptone simplement salée, soit de peptone additionnée de lécithine, ou
572 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
encore d'autolysat de levure, permettent bien la survie plus ou moins pro-
longée, mais non la reproduction. Au contraire le mélange des trois subs-
tances : peptone, autolysat de levure, lécithine, fournit un bon milieu de
culture, un aliment complet. Le résultat est particulièrement excellent en
employant non l'autolysat de levure lui-même, mais un extrait alcoolique
de cet autolysat. Enfin on peut utiliser avec succès la substance, encore mal
définie au point de vue chimique, que G. a extraite de l'autolysat de levure
dans l'alcool absolu bouillant. Il s'agit d'une substance qui paraît jouer dans
ces cultures, vis-a-vis de l'Anguillule ou de la Drosopbile, un rôle analogue
à celui des vitamines ; qui en diffère cependant par sa résistance à des sté-
rilisations répétées à la température de 120°. — Ch. Pérez.
Cuénot (L.) et Poisson (Raymond). — Sur le développement de quelques
coaptations des Insectes. — Les coaptations sont des « dispositifs mécaniques
formés par l'ajustement réciproque de deux parties indépendantes », tels,
dans les œuvres humaines, qu'un bouton et sa boutonnière, une lame de
couteau se rabattant dans une rainure du manche. Chez les Hémiptères
aquatiques (Nèpe, Ranatre, Notonecte, etc.), l'épimérite du mésothorax porte
une saillie qui est normalement maintenue à frottement dur dans une cavité
de l'élytre, ce qui rattache l'élytre au thorax comme au moyen d'un bouton-
pression. Or les auteurs constatent que les deux organes se développent
tout à fait indépendamment l'un de l'autre, et pourtant qu'ils s'ajustent
exactement dès qu'ils entrent en contact. De même, le tibia des pattes pro-
thoraciques des Nèpes, Ranatres, etc., se rabat au repos dans une gout-
tière longitudinale du fémur, ayant exactement les dimensions nécessaires,
et où il est maintenu par des poils qui s'enchevêtrent. Or les pattes des
embryons sont allongées de toute leur longueur et il ne peut y avoir moulage
réciproque des parties qui seront coaptées. Pourtant dès la sortie de l'œuf
la coaptation est parfaite. Et le fait semble général : « Les arrangements
coaptatifs sont préparés avec tous leurs détails chez l'embryon ou la larve,
sans aucune réaction mécanique réciproque des régions qui seront plus tard
en rapport. » Il semble d'ailleurs que la perfection mécanique de ces appa-
reils soit disproportionnée à leur utilité, de sorte que leur genèse ne s'ex-
plique pas mieux par une sélection darwinienne que par des mutations de
hasard qui auraient réalisé d'un seul coup des dispositifs aussi complexes.
— A. Robert.
Bathellier (Jean). — Sur le rôle des soldats de l'Eutermes matangensis.
— Les soldats de ce Termite commun dans l'Indo-Chine projettent la sécré-
tion gluante d'une glande s'ouvrant à une corne frontale. Ce produit est
capable d'engluer et de réduire à l'impuissance en particulier les Fourmis
qui cherchent à emporter nymphes et ouvriers. L'auteur a assisté à la recons-
truction d"un conduit derrière une ligne de soldats, rangés « coude à coude »
de chaque côté du tracé de l'ouvrage. — A. Robert.
Konsuloff (Stephan). — Recherches sur les Opalines. — Elles portent
sur Opalina ranarum de Rana temporaria et 0. dimidiata de R. esculenta.
0. Zelleri de Nereisheimer n'est qu'un aspect physiologique de cette dernière.
La pellicule, qui est striée transversalement, est sous-tendue par des myo-
nèmes longitudinaux dont la contraction produit des déformations du corps,
limitées par un réseau fibrilla-ire de soutien superficiel. Les Opalines des
Grenouilles adultes, mais non celles des têtards, montrent, contrairement
ORIGINE DES ESPECES. r,7;j
aux Ciliés libres, un géotropisme positif; c'est ce qui explique que chez les
grenouilles adultes on les trouve toujours rassemblées en avant du cloaque
(qui est dorsal) dans la partie la plus ventrale de l'anse intestinale posté-
rieure. C'est pour cela qu'elles ne sont pointexpulsées aveclesféeès. L'absence
de géotropisme des opalines jeunes des têtards parait en rapport avec la
position horizontale de l'intestin terminal.
Il y a dans l'endoplasme, outre les noyaux vésiculeux qui se multiplient
mitotiquement et qui sont de véritables micronuclei, le « corpuscules dis-
coïdes de Zeller » (sphérules de l'endosarc de Metcale), qui se multiplient
par amitose et disparaissent à la conjugaison et que K. pour ces raisons,
considère comme des macronuclei. Les micronuclei laissent diffuser des
chromidies, mais celles-ci ne s'organisent jamais en noyaux secondaires, et
sont résorbées dans l'endoplasme. Il y a aussi dans l'endoplasme un système
excréteur formé par un réseau lacunaire non pulsatile, et des excrétas
figurés sous forme de cristalloïdes. 0. ranarum et 0. dimidiata forment
dans des conditions défavorables, des kystes de résistance que l'on peut
trouver dans les grenouilles mortes. La formation des kystes de propagation
n'est pas sous la dépendance du rut des grenouilles, mais elle est commandée
par certains facteurs internes, et préparée par une accumulation de réser-
ves. Il peut se former de ces kystes de propagation à l'intérieur des grosses
opalines enkystées [les images ne sont pas très convaincantes].
Chez 0. ranarum, la conjugaison qui s'effectue chez le têtard est totale et
anisogame. Elle est suivie d'un enkystement (contra Brumpt, 1915), pendant
lequel les deux noyaux des conjoints confondus (cystozygote) forment le syn-
karyon. Rejetés et ingérés par de nouveaux têtards ces kystes libèrent de
petites opalines qui se multiplient sans sexualité. Ces kystes de propagation
ne donnent pas toujours des gamètes, mas souvent de jeunes formes végé-
tatives. La nutrition est purement osmotique. Les opalines n'ont rien de
commun avec les flagellés, comme l'a prétendu Neresheimer. Ce sont de.
vrais ciliés. — E. Chatton.
Doflein (Franz). — Recherches sur les Chrysomonadines. I. Ochro-
monas yranularis. — Structure typique de Chrysomonadine. Noyau à caryo-
some. Insertion flagellaire sur un centrosome extranucléaire relié au noyau
par un rhizoplaste. Nutrition à la fois animale (phagocytaire) et végétale
(phototrophe). Comme réserves : de la graisse de la leucosine et de la volu-
tine. La culture est la plus abondante, quant au nombre et à la taille des
individus, dans les milieux sucrés, surtout glucoses et saccharoses. Les
alcools, glycérine, mannite, érythrite sont également favorables. Dans les
milieux sucrés le rythme de la vacuole pulsatile est ralenti (25 secondes au
lieu de G). Le chromoplaste se rapetisse, pâlit, et parait disparaître complète-
ment. Cette disparition est-elle vraiment complète, s'effectue-t-elle par
diminution progressive de l'organite ou par le fait — déjà constaté pour
d'autres phytoflagellés — que lors d'une division il passe tout entier dans un
des produits. Est-ce par l'un de ces modes que les flagellés incolores se sont
formés à partir des flagellés pigmentés? Des formes Monas incolores sont
apparues dans certaines cultures. Ne sont-elles pas des Qchromonas deve-
nues strictement saprophytes? Autant de questions posées, qui restent pen-
dantes.
Division longitudinale. Poussée précoce du nouveau groupe de flagelles,
concomitante de la division du centrosome. Les centrosomes fils prennent
les pôles de la mitose, qui est du type mésomitotique. Deux chromosomes
qui se clivent longitudinalement. L'enkystement est précédé d'une accu-
574 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
mulation de leucosine et de graisse qui sont utilisées lors de la formation
du kyste. Une partie du cytoplasme est réjetée pendant cette formation.
//. Chrysamoeba radians. — Détails sur la structure et l'enkystement.
— E. Chatton.
Breuer (R.). — Contribution à V étude de Chlamydophrys en cultures sur
agar. (Analysé avec le suivant.)
Belar (Karl). — Recherches sur les Thécamibes du groupe des Chlamydo-
phrys. — B. cultive Chlamydophrys minor, C. Schaudinni, C. major,
C. parva et Rhogostoma schùsslei'i, en boîtes de Pétri sur de l'agar à 1 %,
rendu nutritif soit par la solution de Knop, soit par de l'extrait Liebig. Pam-
phagus hyalinus est cultivé sur de l'eau d'étang filtrée sur Berkefeld et nourri
avec le Gonium pectorale, cultivé lui-même à l'état pur sur agar de Knop.
L'auteur décrit la structure, la division et l'enkystement de ces diffé-
rentes formes et fournit les chiffres exprimant leur pouvoir de multiplica-
tion. Ainsi à 16°, C. minor se divise en moyenne toutes les cinq heures. Ses
kystes ont résisté plus de deux mois à la dessiccation. Chez Rhogostoma
schiissleri on compte 14 chromosomes. La scission totale met 28 minutes à
s'effectuer, la division nucléaire 10 minutes seulement. Chez Pamphagus
les détails de la division nucléaire, même les chromosomes, sont visibles
in vivo. La scission totale s'effectue aussi en 30 minutes environ.
Dans toutes ces formes la mitose est du type mésomitotique avec désin-
tégration totale, "ou simplement réduction du caryosome. B. examine d'une
manière particulière la question de la plasmogamie. Ce phénomène, fré-
quent chez les Chlamydophrys — comme chez d'autres Thécamœbiens {Ar-
cella, Difflugia), présente trois modalités : 1° La plasmogamie proprement
dite ou fusion temporaire ou définitive de deux ou plusieurs rhizopodes par
leurs protoplasmes. 2° La pseudopodiogamie (appellation dépourvue de
sens) où les individus ne fusionnent que leurs pseudopodes. 3° Un phéno-
mène très différent des deux précédents et qui nécessiterait une appellation
spéciale : c'est la production, par deux individus en plasmogamie, d'un
bourgeon unique binucléé, qui peut d'ailleurs être plurinucléé quand plu-
sieurs individus participent à sa formation, phénomène souvent considéré
jusqu'ici comme sexuel. Le déterminisme en est : d'une part le nombre
des individus dans les cultures, d'autre part la consistance du milieu. Les
individus biénergides sont beaucoup plus nombreux dans les cultures denses
que dans les cultures pauvres, et sur gélose à \% que sur gélose à 0,5 %.
Les deux individus unis qui forment le bourgeon binucléé sont eux-mêmes
issus de la division d'un individu mère.
La destinée de ces individus biénergides est diverse : 1° Les deux éner-
gides peuvent se séparer par une scission normale en deux individus uni-
nucléés. 2° Les deux noyaux peuvent se diviser soit séparément, soit simul-
tanément, et donner des individus uni-ou binucléés. 3° Ils peuvent se fusion-
ner, ce qui entraine toujours la dégénérescence de l'individu. Chez Chlamy-
dophrys schaudinni, le noyau double peut cependant se diviser, et il montre
alors un double fuseau. Mais les produits ne sont pas viables. On voit que
ces phénomènes n'ont rien de ce qui caractérise une sexualité.
Breuer confirme les faits exposés par Belar dans le mémoire analysé
ci-dessus. — E. Chatton.
ORIGINE DES ESPECES. 575
Rowley (F. R.) et Kirkpatrick (R.). — Ouramaeba . (Analysé avec le
suivant. )
Lapaye (G.). — Même titre. — L'Ouramaeba est une ascidie, rarement
rencontré, caractérisé par le parasitisme d'un algue (.1. nobiiis de Penaud)
dont Leidy a fait l'espèce Ouramaeba botulicauda. Les auteurs des notes
dont il s'agit relatent divers cas de capture de cette forme rare. — H. de
Varignv.
Herfs (Adolf). — La vacuole pulsatile des protozoaires, organe de pro
tection contre l'hydratation. — Revue des documents publiés jusqu'ici sur
le fonctionnement, le rôle et la répartition de la vacuole pulsatile chez les
protistes marins et d'eau douce. Elle fait défaut chez la majeure partie des
premiers, et notamment chez presque tous les rhizopodes. Quand elle existe
elle montre un rythme beaucoup plus lent que chez les formes d'eau douce
comparables. Il résulte aussi de nombreuses expériences, rappelées par
l'auteur, que le rythme se ralentit quand on élève la pression osmotique
du milieu, s'accélère quand on l'abaisse. Chez les parasites, qui vivent
dans un milieu constant, la vacuole pulsatile fait généralement défaut. Elle
existe cependant chez ceux qui sont soumis à de grosses variations de
pression osmotique, comme les infusoires de la panse des ruminants. Elle
existe aussi chez les ciliés des Batraciens, à l'exception des opalines qui
constituent à ce point de vue une exception encore inexpliquée. L'élévation
de la température accélère le rythme, l'immobilisation (par thigmotactisme)
et la pression (d'un couvre-objet) le ralentissent.
D'une manière générale, la vacuole pulsatile a pour fonction d'éliminer
l'excès d'eau qu'absorbent les protistes qui vivent dans un milieu à faible
pression osmotique. — E. Chatton.
Pringsheim (Ernst G.). — Éludes physiologiques sur des mousses. I. La
culture pure de Leptobryum piriforme (L.) Schpr. — Les mousses, par la
multiplicité et la variété de leurs stations, sont des objets prédestinés à
servir à l'étude des conditions et des adaptations physiologiques. P. étudiant
du matériel algologique provenant d'un rocher humide, y découvrit à côté
d'algues vertes, de diatomées et de bactéries une forme stérile de Leucobryum
piriforme portant des propagules. Pour l'isoler il pasteurisa le matériel, car
cette mousse peut supporter une température de 65° pendant 15 à 20 minutes.
Les cultures ainsi obtenues contenaient encore des bactéries. Pour en débar-
rasser le protonéma, celui-ci fut cultivé sur une couche d'agar qu'il traversa
et ainsi P. l'obtint pur. La première tâche que s'assigna l'auteur fut de déter-
miner les solutions les plus favorables au développement de la mousse,
et particulièrement des sels d'azote. Dans des solutions à 0,1 %, à côté de
0,01 SO-mg; 0,02 PO^H et 0,00005 % Ci„ Fe2, il employa successivement
SOj (NH,,)2, N03NHS) PO; (WH4)2H, (NO:{)2 Ca, N03K ou NO.K. Ca était dans
tous les cas contenu dans l'eau d'alimentation utilisée pour les solutions.
Les filaments de Leucobryum se développèrent très bien dans ces solutions,
mais ne formèrent des plantes feuillées et des propagules qu'en présence de
nitrates ou de nitrites, les sels d'ammonium ne suffisant pas comme source
d'azote. Les bourgeons se forment lorsque la solution nutritive s'épuise, en
réaction alcaline, tandis que le protonéma supporte des solutions légèrement
acides. Les propagules ainsi que les plantes feuillées se forment aussi bien
dans le liquide que dans l'air, les premières sur le chloronema, sur les rhi-
576 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
zoïdes ou sur la tige. Des cultures en milieux organiques démontrèrent
ensuite que les substances humiques favorisent le développement de la
mousse; de même la glucose, mais de façon beaucoup moins active. L'albu-
mine, le peptone, l'extrait de viande, le glycocolle, l'asparagine, l'acétate
de NH'*, se montrèrent bien inférieurs aux nitrates et aux nitrites comme
. fournisseurs d'azote.
La lumière est nécessaire au développement du protonéma, quel que soit
le substrat chimique utilisé. Ce protonéma montre une résistance frappante
aux influences chimiques etosmotiques et à l'action des bactéries et des
champignons. Il est, comme les tiges feuillées, positivement phototropique,
quel que soit le milieu, air, eau ou agar. Les rhizoïdes sont négativement
phototropiques. Les propagules obtenues en cultures ne supportaient pas à
l'humidité une température aussi élevée que celles qui provenaient de la
station naturelle. Mais on pouvait les dessécher, et alors elles devenaient
aussi résistantes que les autres. On comprend l'utilité de ces propagules qui
remplacent les spores dans cette race stérile.
Enfin, des cultures en solutions concentrées ont montré des malformations
plus ou moins intéressantes. — H. SpiNNER.
Dufour (L.). — Causes de V apparition, en grande abondance, de certains
Champignons à la suite d'un incendie de forêt. — Plusieurs Pezizes, Plicaria
leiocarpa. Aleuria violacea, Geopyxis carbonaria, croissent avec abondance
aux endroits incendiés des forêts ; ce phénomène est en rapport avec une
meilleure aération dans les parties déboisées par l'incendie, ainsi qu'à leur
éclairement plus intense ; la lumière parait agir sur la poussée des cham-
pignons en favorisant la nitrification du sol. — F. Moreau.
= Symbiose.
Potts (F. A.)- — Bactéries symbiotiques et phosphorescence. — Pour Pie-
rantoni les organes lumineux des céphalopodes sont essentiellement des
cultures de bactéries en milieu favorable à la nutrition et à l'obtention d'oxy-
gène. Newton Harvey, opérant sur deux poissons, Photoblepharon et Anoma-
lops, confirme cette façon de voir et montre que ces espèces ont aussi
des bactéries dans leurs organes lumineux. La lumière est continue et
indépendante de toute excitation, ce qui est caractéristique de la lumino-
sité due aux bactéries et champignons lumineux. Harvey n'a pas réussi
à cultiver les bactéries, mais ceci est peut-être difficile. Dahlgrex confirme
Harvey. On ne trouve ni luciférine ni luciférase, ce qui est caractéristique
des bactéries lumineuses. — H. de Varigny.
Peyronel (B.). — Nouveaux cas de relations micorhiziques entre Basi-
diomycètes et Phanérogames arborescentes. — Les champignons qui produi-
sent des micorhizes ectotrophiques jusqu'ici connus, appartiennent tous aux
Tubérales parmi les Ascomycètes et aux Gasterales et Hymeniales parmi
les Basidiomycètes. Dans le présent travail, P. ne s'occupe que de ces der-
niers; leurs espèces micorhizogènes ne sont qu'une vingtaine, dont 11 ap-
partiennent aux Agaricacées, 6 aux Polyporacées et 3 aux Gastéromycètes.
Les essences arborescentes connues jusqu'ici avec lesquelles les susdites
espèces entrent en relation, sont au nombre de 10, à savoir : Pinus silvcs-
tris, Pinus strobus, Abies excelsa, Paris decidua, Fagus silvatica, Quercus
pedunculala, Quercus alba, Betula alba papyrifera. Populus tr émula et Tilia
ORIGINE DES ESPECES. 577
americana. Toutefois, à la suite de recherches nouvelles, P. a découvert 18
cas nouveaux de relations contractées entre 4 essences arborescentes et 12
nouvelles espèces de Basidiomycètes. Sur le Larixdecidtia, outre les espèces
déjà connues, Amanilopsis vaginata, Lactarius ru fus et Gomphidius gracilis
développent des micorhizes ; sur le Fagus silvatica, ce sont Lactarius blênnius
et L. volemus ; sur le Corylus Avellana : Boletus scaber et Cortinarius proleus ;
sur le Betula alla : Boletus subtomentosus et Amanitopsis vaginata; sur le
Castanea sativa : Lactarius volemus et Boletus subtomentosus ; sur le Quercus
robur : Lactarius volemus, Scleroderma vulgare et Boletus scaber; sur le Po-
pulus tremula : Bussula virescens et Cortinarius collinitus. Il faut enfin noter
que chaque espèce de Basidiomycète prend des dimensions et revêt un
aspect particuliers suivant ses hôtes. — M. Boubier.
— Parasitisme.
Hegner (R.W.). — Mensurations de Trypanosoma diemyclyli de diffé-
rents hôtes. — 78 individus de Diemyctylus viridescens pris à l'eau furent
trouvés infectés de Trypanosomes ; et 2 seulement sur 7 individus pris à
terre. Il paraît probable que c'est dans le milieu aquatique que ces Tritons
ont l'occasion fréquente d'être à nouveau inoculés par l'hôte intermédiaire
(encore inconnu). Des mensurations ont été faites sur les Trypanosomes de
10 Tritons. D'une façon générale il y a une corrélation directe entre la lon-
gueur et la largeur ; mais les parasites diffèrent d'un hôte à l'autre par leur
champ de variation et les valeurs moyennes de leurs diverses dimensions.
11 s'agit vraisemblablement de races différenciées d'une seule et même
espèce, où les caractéristiques de taille se transmettent héréditairement Mais
on peut aussi supposer des différences spécifiques, ou bien des phases en
rapport avec le cycle sexué de l'espèce, ou enfin des modifications dues au
milieu individuel. A noter que dans un même hôte on a observé la coexis-
tence de deux types de taille différente. — Ch. Pérez.
Mûhl (Dorothea). — Morphologie et physiologie, des grégarines du ver de
farine. — Exposé bibliographique fouillé et relation d'observations person-
nelles concernant les myonèmes, agents des mouvements actifs, la sécré-
tion gélifiée, agent de la progression passive, le noyau protoméritique, cor-
respondant à l'isolement trophique du protomérite d'avec le deutomérite,
le premier tirant sa nourriture de l'hôte, le second des fluides intestinaux,
enfin la différenciation sexuelle. Les grégarines étudiées sont : Gregarina
cuneata, G. polymorplm G. Steini, et Sleinina ovalis. — E. Ciiatton.
Lendner (A.). — Culture expérimentale du Spinellus macrocarpus. — Il
s'agit d'une Mucorinée parasitant un champignon supérieur, le Mycenia
ëpipterigia. Les essais de culture ont été faits sur une infusion de Tricho-
loma, où la Mucorinée se développa après un temps assez long. Transporté
ensuite sur divers milieux, son mycélium lui a permis d'y vivre en sapro-
phyte. Toutefois, les spores ne semblent pas pouvoir germer de suite sur
des milieux stérilisés ; peut-être doivent-elles passer par une période de
repos? D'autre part, le Spinellus macrocarpus ne manifeste aucune sensi-
bilité géotropique, ce qui présente quelque analogie avec d'autres parasites
phanérogames, dont le plus connu est le gui ; mais il est très faiblement
phototropique, car les spores géophores, à croissance plus rapide, laissent
percevoir une faible croissance vers la source lumineuse. — M. Boubier.
l'année biologique. 39
578 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Behrens (J.). — Les pêrithèces du blanc du chêne en Allemagne. — B.
rapporte un cas de formation de pêrithèces de Microsphaera quercina, en
Allemagne. C'est le premier qui soit connu pour ce pays, le second pour
l'Europe. Il se limite d'ailleurs à la formation d'un petit nombre de pêri-
thèces portés par une seule feuille de chêne. Considérations théoriques sur
les causes de l'extrême rareté des pêrithèces en Europe pour un champignon
qui y est si répandu. S'agirait-il d'une forme hétérothallique, pour laquelle la
riche formation de conidies serait un phénomène de corrélation compensant
l'absence des formes sexuelles? — Plantefol.
d. Phglogënie.
Abel (O.). — Traité de Palèo zoologie. — Ce livre a un caractère tout
particulier qui apparaît immédiatement, même à celui qui se contenterait
d'en feuilleter rapidement les pages : les photographies de fossiles et les
images de reconstructions d'animaux disparus y voisinent avec les dessins
d'animaux vivants, de leurs organes ou de leurs larves; et l'auteur a mar-
qué, par le titre même de l'ouvrage, qu'il ne voulait pas ajouter un manuel
de paléontologie à tant d'autres déjà existants, mais bien écrire quelque
chose de nouveau, une zoologie des animaux fossiles. La paléontologie n'a
été à l'origine qu'une partie de la géologie, la reconnaissance des fossiles
caractéristiques des terrains ayant précédé l'établissement de la théorie
de l'évolution. Mais aujourd'hui que cette dernière règne sur la biologie
et que le nombre des espèces qui nous sont connues par leurs restes
pétrifiés atteint une centaine de mille, le zoologiste a le plus grand intérêt
à les connaître, de façon à les mettre à leur place dans un tableau d'en-
semble de l'anatomie comparée, ou dans les séries phylétiques que nous
cherchons à reconstituer. La connaissance des corrélations adaptatives,
que nous montrent les espèces vivantes, entre leurs particularités anato-
miques et leur comportement dans un milieu approprié, peut d'autre
part être appliquée avec fruit à l'examen critique des formes fossiles, et
nous permettre d'inférer avec une grande probabilité, parfois même avec
certitude, quel a été le comportement des espèces disparues et dans quel
milieu elles ont vécu. Cette reconstitution des mœurs des fossiles, cette
paléontologie éthologique suivant l'expression de Dullo, est ce que A. appelle
la paléobiologie. C'est son point de vue favori, d'où il nous a donné déjà à
plusieurs reprises des aperçus du plus haut intérêt. C'est encore une des
préoccupations constantes de ce volume, et une de ses principales justifica-
tions. Et par ce détour la paléozoologie revient à la géologie, en lui fournis-
sant des renseignements sur les conditions générales du milieu correspon-
dant à une formation stratigraphique donnée. On doit savoir gré à l'auteur,
qui désirait faire un livre d'introduction, un guide pour les débutants, et
non un répertoire complet, d'avoir élagué la multiplicité des faits pour ne
conserver que les exemples les plus suggestifs; certains groupes, moins ins-
tructifs au point de vue des idées générales, comme par exemple les Gastéro-
podes, les Coraux ou les Insectes, ont été volontairement traités d'une
manière sommaire ; d'autant plus de place en a été réservée pour les groupes
les plus suggestifs, comme les Céphalopodes oulesEchinodermes. Les exem-
ples ont été choisis en nombre limité, de manière à ne pas dérouter le lec-
teur. L'examen systématique de l'ensemble du règne animal est précédé par
un exposé général des circonstances qui permettent la fossilation des restes,
des proccessus par lesquels elle s'accomplit, des méthodes de mise en œuvre
des fossiles du point de vue de la paléobiologie. Une abondante illustration
LA DISTRIBUTION GKoCKAIMIKH'K. 579
augmente l'intérêt du livre et en fait un recueil didactique Tort utile. —
Ch. PÉREZ.
Ruedemann (Rudolf). — Notes complémentaires sur la paléontologie
de l'évolution arrêtée. — Un certain nombre de genres animaux ont une du-
rée qui correspond à un espace de temps considérable, tandis que d'autres
ont une vie courte; les premiers sont qualifiés de persistants [c'est ce que
Gaddry avait appelé autrefois des types panchr oni ques], R. fait une enquête
sur les causes de cette persistance; il lui paraît qu'il y a deux sortes de
formes persistantes, les unes qui occupent l'extrémité des brandies d'un
pbylum (types terminaux), les autres au contraire qui constituent les stocks
primitifs d'où se détachent de nombreuses branches latérales (racines persis-
tantes). On aperçoit assez vaguement quelques causes de persistance : 1° la
reproduction asexuée, par division (Foraminifères), par bourgeonnement, par
parthénogenèse (Apus, du permien jusqu'à l'époque actuelle); la suppression
ou la rareté de la fécondation diminue probablement la variation ; 2° des con-
ditions stables de milieu, comme celles des animaux du large et des pro-
fondeurs de la mer, du domaine souterrain, favorisent la persistance; les
animaux terrestres sont moins persistants que les aquatiques d'eau douce,
et ceux-ci moins que les marins ; 3° des facteurs moins importants sont
l'extrême vitalité individuelle (Lingula et Crania), le nombre immense dos
œufs (Lirnulus et f)s/rea), laprésence de puissantes armes défensives et offen-
sives (pinces et aiguillon des Scorpions, armure des Limules). [11 me parait
qu'il y a tellement de cas différents et d'exceptions aux règles même les
plus vagues qu'il serait aussi sage de reconnaître notre ignorance au sujet
des causes de la persistance.] — L. Cuénot.
La <li*lril»ti(ioii géographique tics êtres
Cannon (W. A.). — Plant habits and habitats in the arid portions of south
Australia. (Carnegie Inst. of Washington, Nu 308, 139 pp., 31 lig., 32 pi.,
1921.) [582
Chidester(F. E.). — Studios on ftsh migration. II. The influence of sali-
nity on the dispersai of Fishes. (Amer. Natur., LVI, 373-380, 1922.) [580
Clark (Hubert Lyman). — The Fchinoderm fauna of Torrcs Strail :
ils composition and its origine. (Carnegie Inst. Washington, Départ of
marine Biology, X, 223, pp., 38 pi., 1921.) [580
Cockerell (T. D. A.). — LandSnails of the Madeira Islands. (Nature, 8 avril
1922, 446.) [582
Davy de Virville (Ad.). — Note sur la dispersion du Daphne Cneorum
L. dans le Sud-Ouest de la France. (B. S. B. F.,LIXX, p. 210-213, 1922.)
[Le Daphne Cneorum se rencontre sur les sables siliceux des Landes et sur
les massifs granitiques des régions élevées des Pyrénées. Il manrrue sur
les terrains silicieux de la zone subalpine des Pyrénées et dans le massif
Armoricain. La nébulosité et l'humidité plus grande qui en résulte s'op-
posent sans doute à son développement dans ces régions. — F. xMoreau.
580 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Emery(C). — La distribuzione geogra/icaattuale délie formiche. (Memorie
Accad. dei Lincei, V, XIII, 357-450, 1920.) [581
Robert (H.). — Contribution à l'étude du Zooplancton du lac de Ncuchâtel.
(Bull. Soc. neuchât. se. nat., XLV, 54-124, 1921.) [581
Clark (H. L.). — La. faune des Echinodermes du Détroit de Torrês. —
Le Détroit de Torrès est particulièrement riche en Echinodermes ; on y
connaît actuellement 240 espèces, et 50 autres qui habitent les régions voi-
sines y seront sans doute aussi rencontrées. Cl. donne une étude d'ensem-
ble de cette faune, illustrée de superbes planches en couleurs; il discute
ensuite la question de ses origines. Il n'y a aucune indication que cette
faune soit venue du Sud, car les formes méridionales y sont très peu repré-
sentées. Les Echinodermes ne fournissent donc aucun argument en faveur
de l'existence, aux temps secondaires, d'un golfe du Queensland ayant une
faune marine spéciale, dont nous observerions la survivance. Une étude cri-
tique attentive de la faune du Détroit de Torrès permet d'y distinguer deux
éléments distincts et d'éclairer d'une manière toute particulière l'histoire
géologique récente de la région australienne septentrionale. La côte N. de
la partie occidentale du continent australien a possédé une faune essentiel-
lement indo-orientale. L'affaissement progressif des régions continentales à
l'E. de la Nouvelle-Guinée a amené finalement une communication entre
ce qui est actuellement la Mer de Corail avec le Pacifique, entre les îles
Salomon et les Nouvelles-Hébrides, communication qui s'est progressive-
ment accrue jusqu'à la configuration actuelle des rivages. En même temps
la côte de l'Australie tropicale s'est retirée vers l'Yv. et le grand récif barrière
s'est constitué. De là est résulté la possibilité d'une immigration de formes
pacifiques, suivant la nouvelle côte N.-W. de .l'Australie; cette immigration a
eu notamment un rôle capital dans le peuplement du récif barrière.
Les changements réalisés dans le N.-W. de la Mer de Corail et dans le
S.-E. de la mer de Banda amenèrent finalement la formation du Détroit de
Torrès; la faune Indo-Orientale eut alors accès direct à la côte N.-E. de
l'Australie, et beaucoup de ses Echinodermes émigrèrent vers l'E. et le S.
pour se mélanger, sur la côte du Queensland, avec les espèces d'origine paci-
fique. Les différences frappantes qui existent entre la région de l'île Thurs-
day et celle des îles Murray semble indiquer que la migration de la faune
indo-orientale a dû atteindre le voisinage de la première de ces îles, et
occuper la mer d'Arafura et l'extrémité occidentale- du détroit de Torrès,
avant l'établissement de la communication définitive avec la Mer de Corail,
et qu'elle n'a guère progressé depuis l'achèvement du détroit. D'un autre
côte un grand nombre de ses Echinodermes ont atteint le îles Murray et le
récif-barrière, contribuant notablement à la richesse faunistique de cette
région. La faune d'Echinodermes de la côte orientale de l'Australie est donc
constituée par un mélange entre des formes pacifiques venues en émigrant
autour de l'E. de la Nouvelle-Guinée, et des formes indo-orientales venues
par le détroit de Torrès, le premier de ces apports étant le plus important.
— Ch. PÉREZ.
Chidester (F. E.). — Études sur la migration des Poissons. IL L'influence
de la salinité sur la dispersion des Poissons. -- Le Poisson pris comme sujet
LA DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 581
d'expérience est le Fundulus heteroclitus, anadrome, très résistant, à réac-
tions rapides; un dispositif particulier permet de faire circuler dans un
canal à la bouche duquel sont placés les Fundulus, de l'eau renfermant divers
sols, de l'eau chaude ou de l'eau sous pression. A température et courants
égaux, le Fundulus réagit aux sels, il est attiré par les moins toxiques,
NaCl et MgSOv, et est repoussé par les plus toxiques, CaCl'2, MgCl2, KC1. La
température a une grande importance ; au-dessus de 23° le Poisson est re-
poussé; à 19" il est attiré, si fortement qu'on peut le faire passer dans de
l'eau de mer à double dose de sels, dans l'eau douce, ou l'eau renfermant
KC1; le courant de l'eau a également une très grande importance, bien su-
périeure à celle des sels; l'arrivée d'un grand volume d'eau courante incite
le Poisson à obéir à son instinct de nager contre le courant; il peut ainsi, à
l'état de nature, pénétrer dans de l'eau polluée par des déchets d'usines,
pondre à des places où ses œufs ne pourront pas se développer, et périr dans
ces eaux mêmes. Le Saumon est aussi guidé par la différence de tempéra-
ture, probablement par le courant, l'oxygénation de l'eau et enfin par l'at-
traction de la nourriture. — L. Cuénot.
Robert (H.). — Contribution à l'élude du zooplancton du lac de Neuchâ-
tel. — Après analyse minutieuse des conditions physico-chimiques du lac,
R. en étudie la biologie. Comme d'autres lacs suisses, celui de Neuchâtel
présente annuellement 2 maxima et 2 minima dans la production du planc-
ton, alors que les lacs de l'Allemagne du Nord n'en présentent qu'un seul.
Mais ces maxima et minima se déplacent d'une année à l'autre, car ils dé
pendent de facteurs très complexes et difficiles à isoler. Le 1er maximum, qu'il
se produise en mai, juin ou juillet, est toujours dû au développement con-
sidérable du phytoplancton. Le second maximum (septembre-novembre) est
causé par le développement des Copépodes et des Bosmines. Le 1er minimum
est dû au petit nombre d'individus de chaque espèoe, le second à l'absence
presque complète des Cladocères. La répartition horizontale est, dans son
ensemble, uniforme, même à des profondeurs très différentes, bien que des
variations locales soient naturellement toujours possibles. Cette uniformité
peut être troublée par l'accumulation d'un grand nombre d'individus en
un point donné, mais le cas est exceptionnel. La répartition verticale est
avant tout réglée par l'éclairement. On constate en effet une migration
verticale journalière, le plancton se rapprochant de la surface à mesure
que vient, la nuit. R. donne de nombreux détails sur les diverses espèces
récoltées; il est impossible d'en donner ici un résumé. — M. Boubier.
Emery (C). — La distribution géographique actuelle des fourmis. — Les
principales conclusions générales de ce gros travail peuvent se formuler
comme suit. La dispersion des form.es, à partir de centres nordiques, d'où
les continents se sont étendus et mis en communication, a rendu possible
l'établissement de sous-genres et d'espèces dans diverses régions. Ceci s'est
fait au miocène-pliocène, alors que 4e refroidissement polaire était encore
peu sensible. La myrmécofaune de Ceylan est essentiellement malaise.
Celle de la Malaisie possède quelques genres manifestement d'origine amé-
ricaine. Les genres de fourmis d'Afrique et de Madagascar sont en grande
partie d'origine indo-malaise; c'est ainsi que la région éthiopienne possède
plusieurs genres malais de Madagascar. Quelques groupes (Aenictus, Sima,
etc.), sont la preuve de l'antique continuité de l'Afrique avec le Brésil. La
myrmécofaune actuelle de l'Australie n'est pas primitive, mais a reçu encore
récemment des importations de la Malaisie. Les fourmis de Polynésie sont
582 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de provenance japone. On constate des vestiges évidents d'une myrméco-
faune du continent antillien, distincte de celle de l'Amérique du Sud. Les
sous-familles des Ponerinae et des Dorylinae sont les plus primitives et se
sont probablement différenciées au crétacé inférieur. En résumé, les fourmis
sont originaires de centres différents : antarctique, africain, malais, etc. —
M. BOUIilER.
Cockerel (T. D. A.) — Gastéropodes terrestres des Iles Madère. — 1° Les
nombreuses espèces endémiques sont d'origine Palaearctique : divers types
actuels de Madère sont similaires à des formes fossiles du tertiaire d'Eu-
rope. 2° Les ancêtres des formes actuelles de Madère ont dû arriver au
début du tertiaire, peut-être même à la fin du crétacé. L'âge des îles serait
plus considérable que ne permettrait leur géologie, dans la mesure où elle
est connue. Les fossiles d'Europe ne seraient pas les ancêtres des formes
de Madère : mais les deux groupes seraient de même souebe. 3° Les faunes
de Madère et de Porto Santo. qui est à côté, à portée de vue, diffèrent. Il y
a très peu d'espèces en commun; déplus, divers genres ou sous-genres
n'existent que sur l'une ou l'autre île. Madère et Porto Santo n'ont jamais
dû ne faire qu'un, au moins à l'époque des Gastéropodes. Par contre les
trois Désertas étaient reliées à Madère, au tertiaire. Ni Madère ni Porto
Santo, d'ailleurs, n'ont été en continuité avec le continent. 4° Pourtant cer-
taines espèces se trouvent dans les deux îles. Comment les expliquer.
Transport par des oiseaux ou les épaves? 5" Il y a des sous-espèces et espè-
ces bien définies sur les îlots entourant Porto Santo, prouvant qu'il n'y a pas
eu d'oscillations de niveau importantes, récentes : et aussi que les moyens
de transport d'île à île ne fonctionnent qu'occasionnellement. 6° Pour les
espèces de Madère identiques à celles d'Europe, toutes les présomptions
sont en faveur de l'idée de l'introduction par l'homme. Quelques petites
espèces ont pu être introduites par des oiseaux.
Les îles sont véritablement océaniques, cela ressort de l'absence totale de
mammifères indigènes (Chéiroptères exceptés) et d'ampbibiens, et du carac-
tère général des invertébrés et de la flore. La multiplicité des gastéropodes
a pu faire croire autrefois à une liaison ancienne avec le continent, mais
l'étude de ceux-ci va plutôt à rencontre de cette idée. — H. de Varigny.
Cannon (W. A.). — Faciès et habitais des plantes dans les parties arides
du Sud de l'Australie. — L'Australie offre un intérêt spécial au point de vue
de la végétation des régions arides. Là où la pluie est abondante, les plantes
luttent entre elles pour l'espace et pour la lumière. Mais là où la pluie est
insuffisante, ce n'est ni l'espace ni la lumière qui manquent; la lutte est
associée à la recherche de l'eau. C'est la lutte de l'individu avec le milieu
aride et non la lutte d'individu à individu. Aussi peut-on y voir comment -
de nombreuses espèces et d'innombrables individus réagissent à l'aridité du
sol. Dans ces conditions, la flore présente une empreinte xérophytique dont
l'uniformité est le caractère le plus frappant. Quelle que soit la région que
l'on visite en Australie, on y trouve toujours des arbres et des buissons avec
des feuilles coriaces, toujours vertes. Dans les régions plus humides les
arbres sont grands et nombreux. Entre ces deux extrêmes, il y à de nom-
breux intermédiaires. C. passe en revue, avec une abondante documen-
tation, la physiographie, la météorologie, les conditions du sol, la végétation
des diverses régions de l'Australie du Sud. Au point de vue de la biologie
générale, C. étudie spécialement les réactions des plantes à la lumière, à la
température, à la sécheresse et à la constitution du sol. A la lumière il faut
SYSTEME NERVEUX. 583
attribuer la position verticale des organes chlorophylliens, d'un épiderme
épais, couvert 'de poils ou de substances résineuses; à la température, le
retour de la croissance végétative et de la formation des fleurs. La séche-
resse provoque la réduction de la surface des feuilles et leur allongement,
la formation de phyllodes, le développement de trichomes de deux sortes,
protecteurs et sécréteurs, le développement du sclérenchyme. Quant au sol,
quand il est sablonneux, les plantes y prennent les caractères xérophy tiques.
— F. PÉCHOHTRE.
Système nerveux et fonctions mentales
Anonyme. — The sensé of siuell in Diras, a debated question. (Nature,
17 juin 1922, 783.) [584
Gross (Alfred O.). — The feeding habits and chemical sens of Nereis virens
Sars. (Journ. Exper. Zool., XXXII, 427-442, 1921.) [5S4
Laurens (Henry) and Detwiler (S. R.). — Studies on thc retina. The
structure ofthe retina of Alligator mississipiensis and ils photomechanical
changes. (Journ. Exper. Zool., XXXII, 207-234, 13 Bg., 1921.) [584
Meek (Alex.). — Sensé of smell in Birds. (Nature, 26 août 1922, 279.)
[M. relate divers faits d'où il résulterait que chez les aigles et vau-
tours, la vue serait beaucoup plus parfaite que l'odorat. — H. de Varigny
Minnich (Dwight E.). — An expérimental sludy of the tarsal chemo-recep-
tors of two ni/mphalid bullerflies. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 173-204,
G fig., 1921.) [583
William (C. B.). — Sensé of smell in Birds. (Nature, 29 juillet 1922, 149.)
[584
c. Organes des sens.
Minnich (Dwight E.). — Elude expérimentale des chemorécepteurs tar-
siens chez deux Papillons. — Pgrameis alalanta Linn. et Vanessa antiopa
Linn. réagissent de façon très nette à des excitations chimiques provoquées
à distance par le jus de pommes : on les voit qui déroulent plus ou moins
complètement leur trompe. Au cas où la réaction ne se produit pas, on peut
la déclancher en amenant les tarses île l'Insecte au contact direct du jus de
pomme, d'où la conclusion que les organes du sens chimique sont localisés
dans les tarses, plus précisément dans la portion du tarse comprise entre la
partie distale du premier article et les quatre derniers articles. On peut
obtenir la réaction de la trompe même avec de l'eau distillée, mais le
nombre de réponses est beaucoup plus faible qu'avec le jus de pomme.
Grâce à leurs organes tarsiens, Pyrameis et Vanessa sont susceptibles de
distinguer une solution de saccharose d'une solution d'acide chlorhydrique
ou de sulfate de quinine, et celles-ci de l'eau distillée; la proportion des
réponses et leur promptitude servent d'indices. Quand on enlève les
antennes, les palpes labiaux et les pattes antérieures rudimentaires, les
réactions vis-à-vis des substances chimiques au rontact des tarses ne sont
584 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
pas modifiées de façon sensible. Par le fait qu'ils permettent la discrimina-
tion des substances alimentaires et de l'eau, lés organes tarsiens seraient en
quelques sorte des organes du goût. — A. Drzewina.
Gross (Alfred O.). — L'alimentation et le sens chimique de Nereis virens
Sais. — Contrairement à l'avis de divers auteurs, N. virens n'est pas Carni-
vore, mais se nourrit de plantes et substances végétales qu'elle trouve à
proximité. Le sens chimique ne paraît jouer aucun rôle dans le choix des
aliments. L'étude des réactions vis-à-vis de substances chimiques variées
montre chez ce Ver un chimiotropisme négatif très marqué pour les acides
et les sels. La sensibilité est beaucoup plus grande (jusqu'à 50 fois) pour
KC1 que pour NaCl; chez le Ver de terre c'est le contraire; il y aurait là
un effet de l'adaptation à l'habitat, celui de Nereis étant riche en NaCl.
L'auteur a surtout cherché à reconnaître le siège du sens chimique. La
peau est sensible de façon générale, mais les palpes et tentacules le sont
tout particulièrement, sans qu'on y trouve toutefois d'organes spécialisés
pour la réception des excitations chimiques. — A. Drzewina.
"William (G. B.). — Sens de V odorat chez les oiseaux. — W. cite des
laits relatifs à la rapidité avec laquelle les vautours (Catharlus foelens
et aura) découvrent des cadavres cachés et des substances en décomposi-
tion. Ils se laissent même attirer par les fleurs à odeur forte (Aristoloche
gigas). Ces oiseaux ont certainement l'odorat très développé. — H. de Va-
RIGNY.
Anonyme. — Le sens de l'odorat chez les oiseaux, une question litigieuse. J—
L'odorat est très développé chez les mammifères ; mais en ce qui concerne
les oiseaux, cela se peut discuter. Les expériences de Darwin semblent indi-
quer peu d'odorat chez les oiseaux de proie. Celles de J. H. Gurney mon-
treraient que chez divers oiseaux l'odorat serait très développé ; chez d'au-
tres très peu. Les expériences de Hili., deSTRONG, de Watson et de Lashley
parlent dans le même sens. En somme on ne peut prouver que les oiseaux
aient généralement un odorat très développé. — H. de Varigny.
Laurens (Henry) et Detwiler (S. R.)t — Recherches sur la rétine. Struc-
ture de la rétine de V Alligator mississippiensis et ses modifications photomé-
caniques. — Les auteurs insistent particulièrement sur la structure des
cônes et des bâtonnets ; les uns et les autres sont répartis irrégulièrement,
dans toute l'étendue de la rétine ; les bâtonnets cependant sont l'élément
dominant. L'étude comparée des yeux chez des animaux maintenus à la
lumière et à l'obscurité montre que les bâtonnets sont sensiblement plus longs
à la lumière qu'à l'obscurité ; les cônes, au contraire, se contractent légèrement
à la lumière ; il y a aussi migration du pigment, mais peu sensible. Les
auteurs discutent longuement au sujet de la signification de ces phéno-
mènes pour l'adaptation à la vision le jour et la nuit. — A. Drzewina.
THÉORIES GÉNÉRALES. — GENERALITES. 585
Théories générales. Généralités
Bradford (S. C). — On thelheory of gels. III. (Biochem. Journ., XV, 553-
562, 1921.) [587
Cuénot (Ii.). — La genèse des espèces animales. (2e éd., 558 pp., in-8°, 1921.)
Dines J. S.) and Allen (F. J.). — Where did terrestrial lifc begin? (Na-
ture, 16 février 1922, 207.) 586
Gregory (J. W.). — Where did terrestrial li/e begin? (Nature, 9 mars
1922, 310.) [Voir Dines et Allen. Les quelques mots de G.
n'ajoutent pas grandYhose à l'élucidation du problème. — H. de Varigny
Macfie (R. C.) and Gregory (J. W.). — Where did life begin? (Nature,
26 janvier 1922, 107.) [585
Tassy (Edme). — La Philosophie constructive. (1 vol. in-12, 320 pp., Paris,
Chisson, s. d.) [586
Cuénot (X.). — La Genèse des espèces animales. — Cette deuxième édition
du livre de C. diffère assez sensiblement de la première (parue en 1911).
Toute la partie comprenant l'étude de l'individu a été supprimée, une cen-
taine de pages environ, ce qui a permis à l'auteur de donner une plus
grande extension aux autres parties et de les mettre au courant des recher-
ches récentes ; le livre compte d'ailleurs 558 pages, au lieu de 496 de l'édi-
tion précédente. C'est un véritable Traité de Biologie générale, où les faits
devant illustrer les problèmes de l'évolution sont savamment triés, discutés
et mis en valeur. La documentation, extrêmement riche, est faite avec un
tel souci d'exactitude, que sont, par exemple, volontairement passés sous
silence les célèbres expériences de Kammerer sur l'hérédité des caractères
acquis, et celles de Tower, car il a paru imprudent à C. de tirer de ces
expériences, qui n'ont jamais été répétées, les conclusions que l'on sait. —
A. Drzewina.
Macfie (R. C.) et Gregory (J. W.). — Où la vie a-t-elle commencé? —
Dans la mer a-t-on longtemps répondu, dit M. Mais c'est une erreur. La vie,
pour M., a du commencer au haut des montagnes, car elle a dû se présenter
d'abord sur les points les plus refroidis du globe et ces points devaient être
les sommets des montagnes. Le mer, au début, a dû être très chaude, et ne
.se refroidir que lentement, bien après les sommets. Et ceux-ci ont dû bien
avant celle-là, présenter des points où pouvait arriver la lumière solaire,
nécessaire aux cellules à chlorophylle par où la vie a dû débuter, et qui ne
pouvait encore traverser les épaisses vapeurs recouvrant les océans. Opinion
nouvelle et intéressante, dit G.; il y a lieu de la prendre en considération.
Toutefois elle suppose une terre sans vent : autrement les montagnes, elles
aussi, seraient souvent submergées sous les vapeurs, d'où des alternatives de
température peu favorables à la vie. G. pense qu'en réalité la vie a dû com-
mencer plus tard sur une terre présentant une température et une atmos-
phère plus voisines de celles qui ont caractérisé les temps géologiques.
I.'ANMili ÎUOLOGIQUE. 40
586 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
D'autre part, rien ne prouve que la vie ait débuté par un être à chlorophylle
déjà assez complexe. — H. de Varigny.
Dines (J. S.) et Allen (F. J.). — Où la vie terrestre a-t-elle commencé? —
D. ne croit pas fondée l'objection de Gregory ; il ne croit pas aux fluctuations
considérables de température des sommets par la turbulence de l'atmos-
phère. Celle-ci devait être hétérogène, et ses parties basses devaient être
composées de couches de gaz denses et chauds. A. ne croit pas que l'écorce
terrestre ait été jamais bien chaude. Si la terre a été formée par accumula-
tion de matière météorique, celle-ci devait être froide et n'est devenue
chaude, à l'intérieur, que par la suite, par condensation et par désintégration
atomique, tandis que par rayonnement la surface restait relativement fraîche.
La vie pour A. a dû commencer très tôt, dès que la surface de la terre,
d'abord froide, est devenue assez chaude et qu'il y a eu des éléments capa-
bles de former des composés labiles emmagasineurs d'énergie. Elle a dû
débuter non par des organismes, mais par des substances diffuses faisant le
trafic d'énergie. L'organisme cellulaire a dû apparaître bien plus tard. La
chlorophylle peut être très récente. Les temps primaires ont été extrêmement
longs : bien plus que tous les temps plus récents pris ensemble. (L'auteur a
discuté au long la question à la Birmingham Nat. History and Philosoph.
Society, vol. XI). — H. de Varigny.
Tassy (Edme). — La Philosophie constructive. — C'est une méthode
que l'auteur propose pour faciliter et activer le progrès de nos connais-
sances, et surtout pour permettre de faire plus facilement la distinction
entre les hypothèses qui, dans notre système de sciences séparées les unes
des autres, semblent d'abord des acquisitions définitives, et ne sont en réa-
lité que des formules transitoires, destinées soit à disparaître soit à être
modifiées sous le contrôle rétrospectif des progrès ultérieurs des sciences
connexes. L'idée maîtresse de cette conception, c'est l'unité fondamentale du
savoir humain, unité nécessaire puisque la connaissance humaine n'est au
total, d'âge en âge, pas autre chose que le point de vue toujours identique,
d'où l'esprit humain, toujours semblable à lui-même, considère et essaye de
comprendre la nature reflétée en lui par nos sensations.
Il y a donc, derrière cette conception, un postulat métaphysique : rien
en cela qui doive nous effrayer : toute explication des choses est bien obli-
gée, en dernière analyse, d'en arriver là. L'originalité de T. est préci-
sément d'avoir compris que ce postulat devient plus nécessaire à mesure
qu'augmente la complexité de nos connaissances et que l'esprit humain
disperse et même éparpille son activité sur un nombre d'objets plus consi-
dérable et hétérogène. Le mérite de ce livre est aussi d'avoir, malgré les
difficultés d'un style obscur et touffu, réussi à dégager cette conception
plus nettement, croyons-nous, que ne l'avaient fait les. devanciers.
T. pose d'abord que le positivisme, en se limitant comme il l'a fait, ne
peut plus donner ce que demandent les conditions actuelles de la connais-
sance et continuer son progrès. Il part de là pour esquisser la méthode
que doivent superposer au positivisme la Science en général et chaque
science en particulier. Cette méthode est le constructivisme, qui, au lieu
de se borner à prendre chaque science en particulier comme un tout homo-
gène, recherche l'homogénéité de la connaissance humaine dans les rela-
tions des différentes sciences les unes avec les autres. Les deux sciences qui
fournissent les éléments nécessaires pour procéder ainsi, sont les mathéma-
tiques et la psychologie : les premières à cause des caractères de leur sym-
THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 587
bolisme qui donne à l'esprit humain une méthode très souple pour manier
ce qu'il connaît et faire les opérations permettant d'agrandir nos con-
naissances: la seconde parce que l'esprit humain ne connaît de la nature
que ce qui se reflète en lui et tel qu'il se reflète : la connaissance ne peut
donc valoir, objectivement, que ce que vaut ce reflet : il faut par conséquent
en déterminer la nature et la valeur pour contrôler la valeur de nos con-
naissances.
D'ailleurs, historiquement, ces deux sciences sont précisément les pre-
mières qui se sont suffies à elles-mêmes : ce sont donc les plus capables,
actuellement, de nous aider à débrouiller les autres en elles-mêmes, et à les
coordonner les unes avec les autres. « Les premières ont toujours progressé
par leurs propres moyens; la seconde n'a fait appel que fort tard à des
auxiliaires. » « Elles sont constructives en ce sens qu'elles se sont élevées
tout de suite au delà de quelques constatations immédiatement sensibles.
L'une est par excellence la science des choses qui se mesurent; l'autre, la
science des choses qui ne se mesurent pas » (p. 26). A elles deux, elles
englobent tout le connaissable, puisque les mathématiques sont souveraines
jusqu'à la biologie et qu'avec celle-ci commencent les sciences relatives
aux choses qui ne se mesurent pas et dont la psychologie forme le couron-
nement » (p. 135). [Il serait superflu de souligner l'analogie de cette con-
ception avec celle du fondateur de V Année Biologique.]
Te* étant le point de vue de l'auteur, on ne s'étonnera pas que les deux
chapitres les plus importants de son livre soient ceux qu'il consacre à
l'examen des mathématiques constructives et à celui de la psychologie cons-
tructive : celle-ci préparant la voie à la psycho-neurologie qui fournira des
données plus immédiates que ne pouvait faire la psycho-physiologie. Les
mathématiques participent à la fois de l'ordre mental, qui est en nous, et de
l'ordre extérieur en tant que celui-ci participe à la construction de celui-là.
Leur symbolisme doit donc nous permettre de passer de la quantité à la qua-
lité : et c'est l'analyse qui nous montrera, si nous savons en observer la texture
et les procédés, « comment se mécanise le passage de la quantité à la qualité,
et comment s'établit une corrélation entre le réductible et l'irréductible »
(p. 91). La clef du problème est dans les rapports de l'analogie considérée
dans sa réalité mentale et de l'analogie plus vague que les sciences utilisent.
Deux chapitres, dont l'un est écrit en collaboration avec M. Charles Risse, et
qui sont les plus longs du livre, exposent sur ce point la conception de l'au-
teur : on peut se demander si les conclusions auxquelles il aboutit ont
toute la netteté qu'il leur attribue : de même on peut contesterque le cha-
pitre où, pour donner un exemple d'application de sa méthode,'il applique
la philosophie constructive aux sciences sociales, soit aussi démonstratif
qu'il le veut. Mais comment ne pas tenir compte de ce fait, que la méthode
proposée n'est pas encore une méthode réalisée. D'autre part, même si le
symbolisme des mathématiques ne nous permet pas, quoi qu'indiquent cer-
taines apparences, de passer de l'expérimenté à la découverte de ce qui n'a
pas encore été observé, la méthode que représente la philosophie construc-
tive n'en a pas moins droit d'être prise en considération par les chercheurs,
quelle que soit leur orientation. — Jean Philippe.
Bradford (S. C). — Sur la théorie des gels. III. — La transformation du
sol en gel d'un colloïde est un cas extrême de la cristallisation. L'auteur
décrit des expériences démontrant que la gélatine dissoute dans l'eau se
comporte comme toute autre substance dissoute dans un solvant convenable.
Ainsi il existe une solubilité définie qui est à 18° : 0 gr. 12 °/c de solution.
588 ' L'ANNEE BIOLOGIQUE.
A 0,13 % la gélatine forme une solution métastable opalescente qui est un
sol typique. En augmentant légèrement la concentration, la limite métastable
est atteinte et la gélatine se dépose en précipité gélatineux composé de par-
ticules amicroscopiques avec quelques sphérules atteignant 1 \x. Si l'on
augmente la concentration, la valeur du précipité croît et les particules
décroissent en dimension jusqu'à environ 0,7 % ; le précipité remplit alors
la solution sous forme d'une gelée blanche épaisse. On obtient les mêmes
résultats avec l'agar-agar, ou de petits sphérules d'amidon, obtenus par la
méthode de Butschli. Les gels transparents de gélatine deviennent opa-
lescents avec le temps. L'expérience confirme le fait que les gels ont une
structure granuleuse qui s'organise dans certains cas suivant la tendance
cristalline de la substance. — L. Tiiiyolle.
la cellule
Argaud (R.). — Sur la présence intranucléolaire du centrosome. (C. R. Ac.
Se, CLXXIV, 1078, 1922.) [592
Bowen(Robert H.)- — On the idiosome, Golgi Apparatus, and Acrosome inthe
maie germ cells. (Anat. Record, XXIV, N° 3, 21 pp.,3fig., 20 oct. 1922.) [592
Cunningham (R. S.). — The reaction of the cells lining the peritonealcavity,
includinq the germinal eptthelium ofthe ovary, to vital dyes. (Arch. Journ.
of Anat.,' XXX, 30 pp., 1 pi., N« 4, 1922.) [597
Dehorne (Armand). — Contribution àl' étude comparée de V appareil nucléaire
des Infusoires ciliés (Paramecium caudatum et Colpidium truncatum) des
Euglènes etdes Cyanophycées. (Arch. Zool. Exp., LX, 47-176, 4 pi., 1920.) [599
a) Enriques (P.). — Ricerche sut Radiolari coloniali. (R. Comitato talasso-
grafico Italiano, mem. 71, 2e partie, 1921, 55 pp., pi. 3-4.) [598
b) — — Cariocinesi senza cromatina e centrosomi strani nei Radiolari. (Arch.
Ital. Anat. e Erabriol., XVIII, suppl. 461-474, 5 fig., 1921.) [Ibid.
c) In difesa dei cromosomi. (Rassegna d. Sci. Biolog. Eirenze, III, 1921,
2-11.) [591
Georgevitch (Pierre). — L'origine du centrosome et la formation du fu-
seau chez Stypocaulon scoparium (L.) Kiitz. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 695,
1922.) [592
Girard (Pierre). — Au sujet d'une note de M. Lapicque sur le mécanisme
des échanges entre la cellule et le milieu ambiant. (C. R. Ac. Se, CLXXV,
64, 1922.) [594
a) Girard (P.) et Mestrezat (W.). — Recherches expérimentales sur la
perméabilité des cellules aux ions. Schème physico-chimique de la perméa-
bilité sélective. (Soc. de Biologie, LXXXVII. 356 et 358, 1922.) [596
S) — — Recherches expérimentales sur la perméabilité des cellules vivantes
aux ions. Remarque à propos de l'expérience de Donnan sur le rouge Congo.
(C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 448, 1922.) • [596
a) Girard (Pierre), Mestrezat (W.) etLi-Shan-Houa. — Schéma physique
de la perméabilité sélective des cellules vivantes aux différentes ions. (C. R.
Ac. Se, CLXXVII, 183, 1922.) [594
6) Recherches expérimentales sur la perméabilité des cellules aux
ions. Schème physico-chimique de la perméabilité sélective. (Ibid., 358, 1922.)
[596
Girard (Pierre), Mestrezat ("W.) et Morax (V.). — Recherches expéri-
mentales sur la perméabilité des tissus vivants aux ions. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVII, 69, 1922.) [595
Guilliermond (A.). — Sur les éléments figurés du cytoplasme chez les vé</é-
taux : chondriome, appareil v'acuolaire et granulations lipoïdes. (Arch. de
Biol., XXXI, 1-82, 7 fig., pi. I à IV, 1921.) [593
l'année biologique. 41
590 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Heilbrunn (L. V.). — Protoplasmic viscosily changes during milosis. (Journ
Exper. Zool., XXXIV, 447-448, 1 diagr., 1921.) ' [602
Hovasse (R.). — Contribution à l'étude des chromosomes. Variations du
nombre et régulation en 'parthénogenèse. (Bull. biol. Fr. et Belg., LVI, 141-
229, 20 fig., '2 pi., 1922.) [590
Lewis (Warren H.). — The adhesive quality of cells. (Anat. Record, XXIII,
N°7, 4 pp., 20july 1922.) [597
Litardière (René de). — Recherches sur Vêlement chromosomique dans la
mryocinèse sqmatique des Filicinèes. (La Cellule, XXXI, 2e fasc, 255-475,
fig., pi. I à IX.) [602
Lundi E. J.). — Quantitative studies on intracellular respiration. — V. The
nature of the action of KCN on Paramecium and Planaria, with an
experiment test of criticism and certain explanations offered by Child
and othcrs. (The Amer. Journ. of Physiol., LVII, N° 2, sept. 1921, 330-349,
6 tableaux.) [597
Marcus (H.). — Réitère Untersuchungen liber den Rau quergestreifter
Muskein. (Anat. Anz., LV, 475-497, 8 fig.) [594
Me Junkin (F. A.). — Peroxydase staining with Benzidin in paraf/in
sections of human tissue. (Anat. Record, XXIV, 12 pp., 1 pi., 20 sept.
1922.) [598
a) Mestrezat (W.), Girard (Pierre) etMorax (V.). — Recherches expéri-
mentales sur la perméabilité cellulaire. Perméabilité de la cornée de Vœil
vivant. (C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 144, 1922.) [595
b) — Recherches expérimentales sur la perméabilité cellulaire aux
ions. La perméabilité de la cornée est une perméabilité ionique élective.
(C. R. Soc. Biol., LXXXVII, 227, 1922.) [596
a) Romieu (M.). — Sur l'apparition de l'hémoglobine dans les hématies des
Invertébrés. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 68, 1921.) [Ches les Glycériens
et les Caoitelliens. le noyau des hématies, même adultes, est chargé
d'hémoglobine et semble jouer un rôle essentiel dans la production de
ce pigment, qui se formerait aux dépens de la chromatine. — H. Cardot
b) Sur l'existence d'une membrane cellulaire et sur ses caractères dans
les globules rouges des Polychètes. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 69, 1922.)
[Il existe une membrane cellulaire dans l'hématie des Annélides; il
faut donc revenir à l'ancienne conception du globule rouge formé par une
paroi semi-perméable et un contenu liquide et sans structure. — H. Cardot
Sloniinski (P.) et Zweibaum (J.). — Sûr l'excrétion des colorants vitaux
par les infusoires. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 98, 1922.)
[Les diverses granulations formées après coloration
vitale sont en relation dans leur formation avec l'état fonctionnel de
la cellule et avec la quantité de glycogène qui s'y trouve. — H. Cardot
Terby (M1'0 Jeanne). — La constance du nombre des cliromosomes et de
leurs dimensions dans le Butomus umbellatus. (La Cellule, XXXII, 1er
fasc, 195-255, pi. I et II.) [592
1. Structure de la cellule et de ses parties.
Hovasse (R.). — Contribution à l'étude des chromosomes. Variation du
CELLULE. 591
nombre et régtdaiioH en parthénogenèse. — La loi de constance du nombre
des chromosomes énoncée par Boveiu est, on le sait, loin d'être vérifiée
lorsque l'on fait des numérations : presque toujours, chez une espèce donnée,
le nombre des chromosomes dans les mitoses n'est pas constant, mais oscille
entre des limites déterminées. L'auteur constate une fois de plus qu'il en
est bien ainsi dans les cellules génitales et somatiques des Grenouilles pro-
venant d'oeufs fécondés normalement ; il n'a toutefois pas retrouvé le chro-
mosome surnuméraire de la femelle signalé par Lévy et Swingle. Chez les
embryons et têtards de Grenouille obtenus par parthénogenèse expérimen-
tale (méthode par piqûre de Bataillon), le nombre des chromosomes est
tantôt le même que celui du pronucléus, tantôt il se régularise et devient
égal à celui d'une ébauebe prévenant d'un œuf normalement fécondé. La
régularisation se produit au cours de toutes premières divisions : elle a été
observée au stade le plus jeune qu'il a été possible d'étudier (morula ayant
une vingtaine de blastomères); toutes les cellules des ébauches régularisées
possèdent le nombre haploïde de chromosomes : la régularisation est totale; la
proportion des embryons régularisés croît avec l'âge, ce qui n'est pas dû à
une plus grande mortalité des embryons non régularisés, et peut s'expliquer
en supposant que la régulation se continue pendant le début de la segmen-
tation, aux phases morula et blastula. Il y a des régulations anormales :
il y en a de tardives, qui chez une même larve, n'intéressent que certaines
cellules isolées au milieu de cellules non régularisées; il peut y avoir des
nombres plus grands ou plus petits que 2 n; toutes ces anomalies sont com-
parables à celles que présentent les ébauches parthénogénétiques d'Oursins,
d'Hyménoptères, d'Oiseaux, ce qui permet de supposer que le mécanisme
régulateur est identique dans ces différents groupes.
La régulation ne doit pas être causée par la non-émission du second glo-
bule polaire : chez l'Oursin ce globule est émis avant le traitement parthé-
nogénétique et il a toujours été reconnu chez la Grenouille par Bataillon;
de plus la variation de la proportion des œufs régularisés au cours du déve-
loppement exclut l'idée d'autofécondation initiale. Le matériel étranger
apporté par le stylet quand on pique l'œuf ne contribue pas non plus à dou-
bler le nombre des chromosomes en se fusionnant avec le pronucléus femelle.
L'auteur admet avec Della Valle que les chromosomes sont soumis à la loi
de taille limite et que leur nombre dépend d'un rapport existant entre la
quantité de chromatine nucléaire et la taille moyenne d'un de ces éléments:
complétant et étendant cette hypothèse, H. explique la régulation du nombre
et, en même temps, sa variation, par un mécanisme purement physique
d'équilibre de partage entre la chromatine du noyau et une chromatine exis-
tant dans le cytoplasme. On ne peut concilier la variation du nombre et sa
régulation avec l'hypothèse de l'individualité des chromosomes. — P. Remv.
c) Enriques (P.)- — Sur les chromosomes. — Examinant dans une revue
rapide les différents faits cytologiques relatifs aux chromosomes et les idées
théoriques qui y ont été rattachées, principalement pour l'explication des
phénomènes héréditaires, E. estime qu'on a généralement confondu deux
choses en réalité distinctes : d'une part le fait de la constance numérique
des chromosomes et de leur permanence individuelle, — à laquelle person-
nellement il ne croit pas ; — d'autre part le rôle des chromosomes dans l'hé-
rédité. Les théories chromosomiques de l'hérédité ne sont, pour E., qu'une
représentation symbolique des faits, analogue à ce qu'a été, en chimie, la
théorie atomique. Le nombre des coïncidences avec des aspects cytologiques
ne suffit pas à donner encore une certitude. Peut-être un jour viendra-t-il
592 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
où nous serons amenés à substituer à la théorie chromosomique un autre
système de symboles plus voisins des faits, une théorie moléculaire de l'hé-
rédité. — Ch. PÉREZ.
Terby (Mlle Jeanne). — La constance du nombre des chromosomes et de leurs
dimensions dans le Butomus umbellalus. — L'examen des figures métaphasi-
ques du méristème de la racine montre 40 chromosomes se classant en six ca-
tégories; dans chacune d'elles il y a correspondance des dimensions deux à
deux ou par groupes pairs. La constance du nombre est favorable à l'hypothèse
de l'autonomie des chromosomes et la persistance des dimensions est en
faveur de l'idée qu'il y aurait six substances chromosomiques différentes dans
le noyau. — A. Lécaillon.
Georgevitch (Pierre). — L'origine ducentrosome et la formation du fu-
seau chez Stypocaulon scoparium (L.) Kùtz. — Le centrosome est d'origine
intranucléaire. Il prend naissance dans le nucléole, qu'il quitte après là
fragmentation de ce dernier et vient s'accoler à la membrane du noyau, à
l'intérieur de celui-ci. L'auteur décrit les détails du phénomène. L'unique
nucléole du noyau présente dans son centre une sphère deplastine, très peu
colorable, renfermantune granulation chromophile; cette granulation donne,
par deux divions successives, quatre corpuscules de taille inégale, qui s'éti-
rent en forme de baguettes. En même temps le nucléole lui-même s'allonge
et sa masse se fragmente par une vacuolisation croissante. Il en résulte un
aspect fibrillaire et, par la suite, la constitution d'un fuseau intranucléaire,
dont les 2 paires 'de granulations occupent les pôles. Ce sont elles qui de-
viennent le point de départ du centrosome. — M. Goldsmith.
Argaud (R.). — Sur laprésence intranucléolaire du centrosome. — L'au-
teur a pu observer dans le tissu d'une tumeur humaine des nucléoles hyper-
trophiés, renfermant un petit corps arrondi contenant à son tour un petit
grain. Lorsque le nucléole disparaît, ce corps quitte le noyau etpasse dans le
cytoplasma. Le nucléole peut aussi émigrer du noyau dans le cytoplasma,
en entraînant le centrosome, et y donner naissance à la sphère attractive,
ce qui expliquerait le balancement entre cette dernière et le nucléole, celui-
ci disparaissant quand celle-là apparaît. — M. Goldsmith.
Bowen (Robert H.). — Sur l'idiosome, l'appareil de Golgi et l'acrosome,
dans les cellules germinales mâles. — Cette intéressante étude débute par
une mise au point de la question de l'idiosome. L'idiosome des spermatocytes
fut originellement défini par' son rapport avec les centrioles(MEVES), ce qui
entraîna son identification avec la sphère attractive et suggéra le nom de cen-
trothèque comme synonyme d'idiosome. Comme B. l'a établi auparavant (Biol.
Bull., 1920; Amer. Journ. Anat., 1922), la relation de l'idiosome avec les cen-
trioles n'est pas nécessaire, mais contingente et purement topographique. La
véritable et indissoluble relation que contracte le matériel idiosomique se fait
avec un autre organite cytoplasmique, l'appareil de Golgi. Le nom d'appareil
de Golgi est d'ailleurs fâcheux, car la réelle disposition de cet appareil n'est
pas celle d'un réseau continu, mais de bâtonnets distincts, antérieurement
décrits sous les noms de pseudochromosomes, anses archoplasmiques, for-
mations périidiosomiques. L'aspect que prend cet appareil dans l'idiosome
dépend de la technique employée : après des fixateurs usuels contenant de
l'acide acétique, l'idiosome ne montre rien de cet appareil; les méthodes
d'imprégnation argentique le décèlent sous la forme d'un réseau traversant la
masse de l'idiosome, ou bien d'une écorce l'entourant de toutes parts, sauf au
point où l'idiosome est tangent au noyau ; les meilleures fixations montrent
CELLULE. 593
l'appareil de Golgi résolu en bâtonnets épars à la surface du corps idioso-
mique (Gatenby). Il y a donc une relation constante et intime, entre les
bâtonnets de l'appareil de Golgi et la masse de l'idiosome. Dans les sperma-
tocytes, deux cas peuvent se présenter. Tantôt l'idiosome est volumineux et
unique et supporte tous les bâtonnets de Golgi rassemblés sur lui. Tantôt le
complexe se décompose en unités, disséminées dans le cytoplasme du sper-
matocyte, dont chacune est un individu double, formé à la fois d'une par-
celle d'idiosome et d'un bâtonnet de Golgi. Après la description de l'idiosome
dans le spermatocyte au repos, l'auteur examine brièvement sonsortpendant
les divisions de maturation, c'est-à-dire la répartition entre les cellules-filles,
en d'autres termes le phénomène de la dictyocinèse. Il en décrit deux moda-
lités différentes, selon le point de départ qui est dans le spermatocyte au
repos l'idiosome unique ou la pluralité de petits individus idiosomiques. Quoi
qu'il en soit, il croit que chaque dictyosome est un complexe comprenant
avec un élément de Golgi une parcelle de substance idiosomique. Mais c'est
là plutôt un postulat qu'une constatation ; car, dit-il, on ne peut, en l'absence
de coloration spécifique de la matière idiosomique, en caractériser de mini-
mes parties. [L'auteur ignore que le vert-lumière, par exemple, dans mon
procédé de coloration, est un colorant sinon spécifique du moins parfaitement
électif de la substance idiosomique.] Dans les spermatides comme dans les
spermatocytes, il y a deux types d'idiosome. Le plus fréquent est le type
compact. 11 est produit par la fusion à la fin de la deuxième division matu-
ratrice, des dictyosomes en un corps unique, où, comme on le sait, les cen-
trioles ne sont pas inclus, ce qui prouve que dans la notion de l'idiosome la
présence des centrioles n'est pas essentielle. D'ailleurs ce corps idiosomique
des spermatides se comporte exactement, vis-à-vis des divers réactifs, comme
celui des spermatocytes. C'est de ce corps que dérive, on le sait, l'acrosome
des spermies; pour cette raison l'auteur l'appelle « acroblaste ». Il existe d'ail-
leurs deux types de formation de l'acrosome. Dans le type vésiculaire, le plus
fréquent, cet acrosome apparaît sur le côté de l'acroblaste, comme une « vé-
sicule acrosomale » contenant un « granule acrosomal ». Dans le second type,
ou granulaire, décrit chez les Mollusques par Schitz( 1916), Gatenby (1920), c'est
un granule plein qui se forme à la place de la vésicule. Après formation de
l'acrosome, l'acroblaste, que B. appelle à présent « reste de Golgi », dégénère.
Le transfert de l'acrosome au pôle antérieur du noyau se fait selon deux
processus différents, migrateur et stationnaire, dont la distinction est assez
subtile. Dans un second cas (Lépidoptères, étudiés par B.), au lieu du type
compact d'idiosome, la spermatide offre le type multiple et disséminé; de
nombreux acroblastes produisent des acrosomes élémentaires qui se fu-
sionnent ensuite en un acrosome unique. — A. Prenant.
Guilliermond (A.). — Sur les éléments figurés du cytoplasme chez les végé-
taux : chondriome, appareil vacuolaire et granulations lipoïdes. — G. com-
bat l'opinion de Dangeard d'après laquelle les différenciations cytoplas-
miques décrites dans les cellules végétales comme correspondant au chon-
driome des cellules animales, seraient au contraire des éléments disparates,
pouvant se subdiviser en 3 catégories : vacuome, plastidome et sphérome
qui se coloreraient bien comme les mitochondries, mais seraient de nature
et d'origine tout à fait autres. Pour lui, il y aurait réellement, dans toute
cellule végétale, un chondriome bien défini, homologue de celui des cel-
lules animales. Mais en dehors de ce chondriome on observerait toujours
sur le vivant, dans le cytoplasme des cellules végétales, d'autres granules
plus réfringents et plus mobiles que les mitochondries granuleuses. Ils
594 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
seraient constitués par des substances graisseuses ou lipoïdales. Enfin ii y
aurait encore dans le cytoplasme des cellules végétales, un système de va-
cuoles apparaissant sous forme de petites inclusions capables de se fusion-
ner pour constituer de grosses vacuoles. Dans ces vacuoles peuvent s'accu-
muler des produits dissous de nature très variée. — A. Lécaillon.
Marcus (H.). — Nouvelles reclierclœs sur la structure des muscles striés. —
Dans un travail précédent l'auteur est arrivé à la conclusion que la myofi-
brille n'est pas compacte, mais est une sorte de tube à contenu fluide. Il
développe ici cette conception, en ce qui concerne le muscle strié, grâce à
des observations sur les muscles alaires du Bourdon. Ici aussi les fibrilles
sont des tubes à lumière continue ; d'après certaines modifications subies
sous l'action de solutions hypo- ou hypertoniques, leur paroi n'est pas homo-
gène, mais paraît formée de filaments parallèles longitudinaux que M. croit
élastiques; les « disques Z » ne sont pas des disques et n'interrompent pas
la lumière des tubes : ce sont en réalité de simples épaississements annulaires
qui relient entre eux, au niveau de la paroi, les filaments précédents; l'au-
teur pense que dans les mailles de ce réseau, la membrane est complétée
par une couche lipoïde. Des essais physiologiques faits par les méthodes os-
motiques qu'OvERTON avait employées chez la Grenouille le confirment dans
cette idée : le séjour dans des solutions hypertoniques ne modifie pas sensi-
blement la longueur des fibrilles ; il change au contraire considérablement
leur diamètre; après action de solutions hypertoniques, celui-ci est naturelle-
ment très diminué; les solutions faiblement hypotoniques ont un effet inverse ;
quant aux solutions fortement hypotoniques, elles réduisent ce diamètre, de
façon tout à fait imprévue; M. interprète ce fait étonnant en admettant que
la fibrille a une limite de gonflement qu'elle ne peut dépasser et au delà de
laquelle elle perd de la substance, comme une hématie perd son hémoglo-
bine dans les mêmes conditions; il croit même avoir observé certains aspects
transitoires, précurseurs de cette sorte de laquage. — M. Prenant.
2. Physiologie de la cellule.
Girard (Pierre). — Au sujet d'une note de M. Lapicque sur le mécanisme
des échanges entre la cellule et le milieu ambiant. — L'auteur rappelle que
ses recherches antérieures fournissent une explication des processus osmo-
tiques anormaux (en sens inverse du rapport des concentrations molécu-
laires des milieux en présence) qui s'observent si fréquemment in vivo. De
telles osmoses, qui s'obtiennent in vitro au gré de l'expérimentateur, sont
conditionnées par un ensemble de facteurs électriques qu'il a décrits dans
le détail. — P. Girard.
a) Girard (Pierre), Mestrezat (W.) et Li-Shan-Houa. — Schéma phy-
sique de la perméabilité sélective des cellules vivantes aux différents ions. —
Des recherches antérieures des deux premiers auteurs avaient décelé la
remarquable propriété que possèdent les parois vivantes d*être sélective-
ment perméables aux ions du milieu. Il convient d'entendre par là que les
2 ions d'un sel dissocié et dissous dans l'un des milieux que la paroi sépare
ne traversent jamais celle-ci en proportion chimiquement équivalente.
Seuls les anions ou les cations passent ou tout au moins les ions d'un signe
donné passent en proportion très prépondérante par rapport aux ions d'un
signe inverse. Une telle perméabilité sélective tendrait à mettre en défaut
le principe intangible de l'équilibration des charges, si des processus com-
pensateurs n'intervenaient pas, qui sauvegardent la loi de la conservation
CELLULE. 595
de l'électricité. Ils consistent en dos échanges d'ions sans que des molé-
cules entières participent à la variation du système, ou en de véritables
processus chimiques où entrent en jeu ces molécules — soit qu'elles se
dissocient, soit qu'il en apparaisse de nouvelles. — Ces faits expérimentaux
et les conséquences qu'ils comportent au point de vue des lois de l'équi-
libre, ouvrent des horizons entièrement nouveaux dans le domaine de la
chimie biologique. Ils nous font comprendre, dans un grand nombre de
cas, notre totale incapacité de pénétrer, en appliquant les seules lois de
l'affinité, les processus chimiques de la matière vivante. Pour comprendre
ces processus il faut tenir compte non seulement des lois de l'affinité, mais
encore de la nécessité de satisfaire au principe de l'équilibration des
charges que tend à mettre en défaut la perméabilité sélective des parois
vivantes aux ions du milieu ; — or il est possible de conférer à des parois
inertes, en baudruche, parchemins, etc., cette même hémiperméabilité aux
ions. La condition nécessaire est que ces parois soient le siège d'un certain
état de polarisation (sans source électrique extérieure au système), et que
conditionne les concentrations en ions H et OH des milieux qu'elles sépa-
rent. La théorie de la diffusion des électrolytes (théorie de Nernst) fait en
effet prévoir que ce Champ de polarisation additionnel interviendra en
modifiant considérablement le jeu des forces électrostatiques qui intervien-
nent dans le passage des 2 ions d'un sel, et que l'effet de cette perturbation
pourra être que ces 2 ions ne diffuseront plus en proportions chimiquement
équivalentes. C'est ce que l'expérience vérifie très exactement. Il est pro-
bable que ce sont des facteurs électriques de cette sorte qui confèrent aux
parois vivantes la remarquable propriété de se comporter vis-à-vis des ions
du milieu comme des filtres sélectifs. — P. Girard.
Girard (Pierre), Mestrezat (W.) et Morax (V.). — Recherches expé-
rimentales sur la perméabilité des tissus vivants aux ions. — D'après G., M.
et M., les biologistes n'ont pas toujours eu une conception claire du rôle
qui doit revenir, dans la genèse des constituants chimiques, aux parois
séparant deux milieux électrolytiques entre lesquels s'effectuent les échan-
ges. Pour expliquer l'élaboration de maints composés dans l'être vivant, par
exemple pour comprendre la formation d'acide chlorhydrique par les cellu-
les différenciées de l'estomac, on échoue complètement si l'on se place au
point de vue purement réactionnel, tandis qu'une représentation satisfai-
sante des faits peut être obtenue en imaginant deux milieux électrolytiques
échangeant des molécules et des ions à travers des parois sélectivement
perméables vis-à-vis de ces derniers. Il ne faut plus alors considérer les
seules lois de l'affinité chimique, la perméabilité sélective et la loi générale
de la conservation de l'électricité jouant les rôles essentiels pour régir l'ap-
parition de nouveaux constituants. Dans une première période, jusqu'aux
recherches d'HAMBUKGER, on avait tendance à admettre que les cellules
étaient imperméables aux électrolytes; mais cette conception n'a pas tardé
à s'écrouler devant les faits expérimentaux. La question qui se pose main-
tenant est de savoir si les deux ions du sel franchissent la paroi en pro-
portion chimiquement équivalente ou bien au contraire s'il y a rupture de
cette équivalence. Les expériences de Molliard sur Sterigmatoctfstis nigra
cultivé en milieu synthéthique montrent précisément, avec le chlorure d'am-
monium, un exemple indiscutable de cette perméabilité sélective, ici vis-
à-vis des ions NH1. — II. Cardot.
a) Mestrezat (W.), Girard (Pierre) et Morax (V.). — Recherches ex/>é-
596 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
rimentâles sur la perméabilité cellulaire. Perméabilité de la cornée de l'œil
vivant. — M., G. et M. se sont attachés à étudier la perméabilité sélective
de la membrane vivante vis-à-vis des deux ions d'une même molécule. Ils-
ont étudié la perméabilité de dehors en dedans de la cornée pour le nitrate
de calcium et le sulfate de magnésie, en recherchant le rapport des anions
aux cations du sel considéré dans l'humeur aqueuse. Ils constatent qu'après
une demi-heure, les anions et les cations du sel étudié n'ont pas diffusé en
proportions chimiquement équivalentes dans l'humeur aqueuse où ils ont
pénétré. Pour les deux sels, il y a une déficience considérable en cations.
— H. Cardot.
b) Mestrezat (W.), Girard (Pierre) et Morax (V.). — Recherches expé-
rimentales sur la perméabilité cellulaire aux ions. La perméabilité delà cor-
née est une perméabilité ionique élective. — Après avoir étudié le passage de
dehors en dedans, à travers la cornée, des ions d'une solutions saline, M.,.
G. et M. étudient la perméabilité de dedans en dehors ; ils injectent les so-
lutions salines dans la chambre antérieure de l'œil de l'animal vivant, ou
encore d'un œil fraîchement énucléé, pour éliminer le facteur circulatoire.
Dans ce dernier mode opératoire notamment, on constate que la molécule
saline dissociée demeure sans modification dans la chambre antérieure;
tout au plus y a-t-il légère diffusion des anions dans le globe oculaire.
Ce résultat complète les expériences faites sur la perméabilité de la cor-
née de dehors en dedans et permet d'en rapporter les effets à une perméa-
bilité ionique élective de la cornée. — H. Cardot.
a) Girard (P.) et Mestrezat (W.). — Recherches expérimentales sur la
perméabilité des cellules aux ions. Sclième physico-chimique de la perméabilité
sélective. — Au niveau des faces d'un septum inerte (baudruche par exem-
ple) séparant deux solutions électrolytiques, il peut se produire des conden-
sations d'ions analogues à celles qui ont pour siège les parois cellulaires ; il
suffit que dans l'une des solutions la valeur du pH s'écarte de celle de la
neutralité. On peut alors se proposer d'étudier la perturbation apportée par
la présence d'un tel septum dans le passage des ions d'un milieu vers
l'autre. —H. Cardot.
b) Girard (Pierre), Mestrezat (W.) et Li-Shan-Houa. —Recherches ex-
périmentales sur la perméabilité des cellules aux ions. Schème physico-chi-
mique de la perméabilité sélective. — Si un septum sépare l'eau pure d'une
solution d'un sel neutre acidifiée par un acide dont le radical diffère de
Fanion du sel, le passage des cations (Ba, Mg, NH'1) est partiellement ar-
rêté, mais le principe de l'équilibration des charges électriques n'est pas
pour cela en échec, des ions H plus mobiles venant combler le déficit des
charges créé par l'accumulation des cations dans la solution. Le septum est
donc un modificateur sélectif de la mobilité des cations. En ce qui con-
cerne les anions, l'inégalité du débit a été constante, bien que les concen-
trations, les valences et les mobilités fussent les mêmes pour les anions du
sel et pour les anions de l'acide, et qu'il n'y ait par conséquent aucune
raison d'ordre atomique ou électrostatique pour que le passage des uns ou
des autres se trouve favorisé ; il semble que ce qui intervient alors surtout
ce soit le facteur complexité de l'ion, c'est-à-dire le volume qu'occupe ce der-
nier. — H. Cardot.
b) Girard (Pierre) et Mestrezat (W.). — Recherches expérimentales sur
la perméabilité des cellules vivantes aux ions. Remarque à propos de l'expé-
CELLULE. 597
ricncede Donnan sur le rouge Congo. — G. et M. insistent sur la différence
fondamentale existant entre leur schéma expérimental (septum séparant
des solutions dissociées d'électrolytes vrais dont tous les ions peuvent fran-
chir la paroi) et le schéma de l'expérience de Donnan, où seul l'ion Na
peut passer, tandis que le radical acide, en raison de la nature colloïdale de
l'énorme molécule utilisée ne peut franchir la paroi. Dans le premier cas
c'est le facteur électrostatique seul qui conditionne la perméabilité sélec-
tive de la paroi et établit entre des ions également diffusibles des diffé-
rences fondamentales au point de vue biologique. — H. Cardot.
Lewis (Warren H.). — La qualité adhésive des cellules. — Les obser-
vations faites sur les cultures de tissus montrent que les phénomènes de
migration des cellules le long du support dépendent de deux facteurs :
d'abord de l'adhésivité naturelle des cellules entre elles et à leur substratum
solide ; ensuite de forces causant cette migration. Le premier de ces facteurs
a été peu étudié. Il joue cependant un grand rôle et au cours du dévelop-
pement et dans le corps de l'être adulte. C'est en supprimant la qualité
adhésive des blastomères, grâce au séjour dans l'eau de mer privée de sels
de calcium, que Herbst (1900) a pu dissocier ces blastomères et rendre ainsi
le développement impossible. Sans cette même adhérence des cellules entre
elles ainsi qu'aux substances intercellulaires, le corps animal se désagrége-
rait. On pourrait objecter que la fusion des cellules en syncytiums et leur
union par des ponts intercellulaires font mieux que réaliser le contact intercel-
lulaire. Mais L. ne croit pas à la réalité des syncytiums (voir Anat. Bec, XX,
1922), et n'en a pas constaté d'ailleurs la formation dans les tissus cultivés.
Ce peut être le ciment intercellulaire qui a la qualité adhésive. L'adhérence
des cellules entre elles et au support représente une force assez considérable
pour que la centrifugation d'une culture ne puisse ni séparer ces cellules
ni les détacher de leur substratum. — A. Prenant.
Lund(E. J.). — Etudes quantitatives de la respiration intracellulaire. —
V. La nature de faction de CXK sur les Paramécies et les Planaires, avec
une preuve expérimentale et quelques explications proposées par Child et d'au-
tres. — Le cyanure de potassium, même à des concentrations provoquant la
cytolyse, ne diminue pas les échanges respiratoires de Paramecium cauda-
tum. La Paramécie diffère donc beaucoup des Planaires et de beaucoup d'au-
tres organismes dont les échanges respiratoires sont diminués en présence
de CNK. L'action toxique de G\K sur les paramécies n'est pas due à l'alca-
linité des solutions de cyanure, mais au cyanure lui-même, contrairement
à l'opinion de Child et Hyman. La supposition de Child que les échanges
respiratoires de la surface du corps des Planaires ne sont pas primordiale-
ment touchés par l'alimentation et que CNK touche seulement ou primor-
dialement les parois du corps et la structure superficielle est fausse. Car
l'expérience montre que l'inhibition de la respiration chez les animaux nour-
ris est aussi grande et même plus considérable que chez les animaux de con-
trôle soumis au jeûne. A ce point de vue, les affirmations semblables de Child
quant à l'endo- et l'ectoplasme sont insoutenables. L'explication de la façon
différente dont se composent les Paramécies et les Planaires vis-à-vis du
cyanure de potassium doit être cherchée dans une direction totalement dif-
férente de celle que suggèrent Child et ses collaborateurs. — Paul Boyer.
Cunningham (R. S.). — Réaction vis-à-vis des couleurs vitales des cellules
limitantes de la cavité péritonéale, y compris Vépitliélium germinatif de
598 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
l'ovaire. — Peu d'auteurs se sont occupés de cette question. Ceux qui l'ont
abordée ont constaté les uns (Goldmann 1909-1912, Tsciiaschin 1913, Pappen-
heim 1913, Pappeniieim et Fukushi 1914) l'absence de coloration vitale des
cellules limitantes du péritoine, les autres (Schleciit 1907, Evans 1915, Evans
et Scott 1920, Kiyono 1914, Foot 1919, 1920), une coloration plus ou moins
complète. D'après ses observations, C. distingue quatre catégories de cellules
épitbéliales péritonéales se comportant de façon assez différente dans la fixa-
tion des couleurs vitales : celles de la séreuse péritonéale en général, celles
de l'épiploon, celles qui recouvrent la rate, celles qui tapissent l'ovaire, c'est-
à-dire celles de l'épithélium germinatif. La localisation la plus caractéristi-
que se fait dans une aire cytoplasmique limitée en forme de rosette périnu-
cléaire; dans l'épithélium germinatif cette aire est sous-jacente au noyau.
L'intérêt de la coloration vitale des cellules limitantes du péritoine est d'ap-
porter un critérium dans la question de leurs rapports génétiques entre
elles et avec les éléments conjonctifs, fibroblastes et clasmatocytes, sous-ja-
cents. Cette question a été diversement résolue parles auteurs; par exemple
Tschaschin, Evans et Scott (1920) ont conclu de leurs expériences de colora-
tion vitale que les cellules épitbéliales du péritoine n'ont rien à faire avec
les éléments conjonctifs. C'est à cette opinion que C. paraît se rallier, en
considérant que la cellule épithéliale de la séreuse et le fibroblaste ne sont
pas des éléments interchangeables. [Il est regrettable que l'auteur ne se soit
pas préoccupé des relations qui peuvent exister, et qui ont été démontrées
ailleurs, entre les granulations colorables par les teintures vitales et les élé-
ments du chondriome; c'était là le point le plus intéressant de son sujet.] —
A. Prenant.
Me Junkin (F. A.). — Coloration de la peroxydase par la benzidine dans
des coupes à la paraffine de tissus humains. — Ce petit mémoire fait suite
à une série de publications (Archives of intentai Medicine, XXII, 1918;
Journal Amer. Med. Assoc., LXXIII, 1920; A nat. Record, XV, 1918; Amer.
Journ.of Anat.,XXV, 1919) ayant le même objet. L'auteur a pratiqué la
réaction de la benzidine non seulement sur des frottis de tissus frais et sur
des coupes de tissus congelés, mais encore sur des coupes à la paraffine.
Ses recherches lui ont montré qu'aucune cellule des tissus humains ne se
colore, excepté : les cellules myéloblastiques (granulocytes, myélocytes) à
granules neutrophiles ou éosinophiles; certains- mononucléaires abondants
dans la rate; des leucocytes mononucléaires du sang et des tissus, surtout
visibles dans les sinusoïdes du foie et les sinus de la rate ; quelques cellules
endothéliales vasculaires (cellules de Kupffer) du foie. Par contre, dans
les glandes lymphatiques, les grands mononucléaires phagocytes ne donnent
pas la coloration, de sorte qu'on a pu chercher dans la réaction des pe-
roxydases un critérium pour la distinction des leucocytes de la série myélo-
cytaire qui réagissent, et de ceux delà série lymphocytaire, qui ne réagissent
pas. Comme l'auteur l'a déjà montré antérieurement, l'existence dans les
cellules de corps phagocytés, tels que le charbon, n'empêche pas la réaction
de la benzidine. [lime semble bien plutôt que la présence dans les cellules,
par exemple les cellules endothéliales du foie, de corps phagocytes tels que
les globules rouges et leurs restes, permet d'expliquer le succès éventuel de
la réaction.] — A. Prenant.
a) Enriques (P.). — Recherches sur les Radiolaires coloniaux. (Analysé
avec le suivant.)
CELLULE. 599
b) Enriquès (P.). — Caryocinèses sans chromaline et centrosomes singuliers
chez les Radiolaires. — Au cours d'études sur le cycle des Radiolaires colo-
niaux, spécialement de la Collosphicra Huxltyi, E. a été amené à observer
des phénomènes nucléaires qu'il décrit de la façon suivante. Dans les spo-
rontes on observe à partir des noyaux (macrocaryons) bourgeonnement de
vésicules dites corps ebromidiaux, qui évoluent ensuite de manièreà consti-
tuer les éléments de l'écume cytoplasmiquc. Ces émissions étant terminées,
les noyaux présentent des phénomènes de division dont l'étude ne peut être
faite que sur des préparations très intensément colorées à l'hématoxyline
ferrique. Dans ces conditions on voit s'établir entre deux corpuscules cen-
trosomiques superficiels très volumineux, une centrodesmose qui se déve-
loppe finalement en fuseau achromatique complet. La seule substance qui
puisse être interprétée comme chromatine se réduit à quelques granules
épars, sans aucune distribution définie. La plupart des sporontes péchés au
hasard montrent même des macrocaryons encore plus « raréfiés », dont les
einèses ne mettent en évidence aucune trace de chromatine. Après cette
étape qui doit avoir une durée assez longue, les noyaux rapetissent de nou-
veau, leur chromaticité augmente de plus en plus, et leurs divisions très
nombreuses ne font apparaître ni; chromosomes ni centrosomes ; ce sont ces
noyaux qui donnent finalement les spores.
Dans les gamontes on observe à la fois des macrocaryons et des microca-
ryons, ces derniers participant seuls à la formation des gamètes. Dans l'es-
pèce considérée les colonies sont unisexuées : c'est donc dans des plasmo-
des différents qu'on observe la préparation des deux sortes de gamètes. Dans
les gamontes mâles, les microcaryons, dont la première origine reste encore
vague, se divisent par des caryocinèses mettant en évidence des chromoso-
mes qui paraissent au nombre de 8, mais sans fuseau ni centrosomes visibles.
Après disparition des capsules chromidiales qui les enveloppaient, ces
noyaux se dispersent dans le cytoplasme, leur appareil chromatique se ré-
sout en une dense poussière de granules, et ainsi se forment les noyaux des
microgamètes. Dans les gamontes femelles, plus rares, dont l'histoire n'a
pu être élucidée complètement, les caryocinèses de microcaryons se font
au contraire avec des centrosomes très manifestes, mais qui, au moment de
l'étranglement nucléaire, émigrent dans le plan équatorial. Les macroga-
mètes seraient ainsi pourvus d'un centrosome, tandis que les microgamètes
en seraient dépourvus.
Chez les Sphserozoïdœ comme les Collozoum, les macrocaryons ne présen-
tent pas d'autre substance chromatique que des granules superficiels se
comportant comme il vient d'être dit, et que E. interprète aussi comme repré-
sentant l'appareil centrosomique. — Ch. Pérez.
Dehorne (Armand). — Contribution à l'étude comparée de l'appareil
nucléaire des Infusoires ciliés {Paramecium caudatum et Colpidium trunca-
tum), des Euglènes et des Cyanophycées. — ■ L'auteur ne retrouve pas dans le
micronucléus de Paramecium, lors des divisions précopulatoires, les chro-
mosomes que Calkins et Cull y ont décrits : la substance chromatique affecte
la forme d'un filament, très probablement continu, sorte de spirème, disposé
en boucles assez régulières. Le « centre de division » de Calkins et Cull a
les mêmes réactions que la substance fondamentale du noyau. Au stade
correspondant à la plaque équatoriale d'une mitose, lors de la première divi-
sion, le filament parait se tasser en une «. plaque nucléaire » épaisse, mais
sans cesser d'être continu. Les éléments de cette plaque nucléaire se cou-
pent transversalement, produisant des anses chromatiques qui doivent
600 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
aussitôt se ressouder bout à bout, aux deux pôles du fuseau. Il se pourrait
aussi que le filament se dédoublât tout entier sur sa longueur et que chaque
moitié allât vers un pôle différent : D. a cru voir parfois une pareille divi-
sion longitudinale ; mais il ne croit pas à la généralité ni à l'importance de
ce processus.
• La deuxième division est semblable à la première, sauf que les boucles
du filament unique ne cessent pas de s'étendre d'un pôle à l'autre. Ici
encore D. a vu une fois une trace de dédoublement longitudinal.
A la troisième division, il ne se forme même pas de fibres achromatiques :
aussi Calkins et Cull avaient-ils déjà assimilé cette division à une amitose.
Ici encore, il n'y a pas de chromosomes, mais bien un filament unique,
dont toutes les parties rectilignes se coupent en travers. Cette division est
hétéropolaire, simplement parce que l'extrémité qui « s'insinue dans l'épais-
seur du conjugué » devient de ce fait plus pointue : cela resserre les anses
chromatiques et détermine par suite une coloration plus intense.
Ainsi, sauf pendant le court instant du clivage, « la forme peloton est la
seule forme d'équilibre de la substance chromatique » dans le micronucléus
de Paramecium. Les divisions suivantes du noyau de conjugaison semblent
analogues aux précédentes.
Lors de la différenciation de certains noyaux en macronucléus, la chro-
matine paraît subir une dissolution dans le suc nucléaire : la formation
figurée « rentre au sein de la substance fondamentale du noyau, dont elle
n'était sans doute qu'un produit dérivé ». Le macronucléus perd enfin la
faculté de se colorer par l'hémalun : il y a « cytoplasmisation » du noyau,
qui arrive à être « à mi-chemin du noyau et du cytoplasma ». Il devient
sans doute un appareil glandulaire, capable de déverser des diastases dans
le cytoplasma. Plus tard, le jeune macronucléus paraît contenir un peloton
(pseudospirème) qui doit s'effriter dans la suite en granulations. Pour D. le
macronucléus serait en somme « filo-granulaire » et contiendrait, soit des
traînées filamenteuses semées de granules, soit des granulations chroma-
tiques sériées selon des directions reconnaissables. On sait que, d'après
Fauré-Fremiet, le contenu du noyau est une solution colloïdale de chroma-
tine, renfermant des granules de taille variable, selon le degré d'alcalinité
du milieu : peut-être le filament du macronucléus jeune est-il « en rapport
avec l'acidité plus grande que la normale, due à l'inutilisation du sac macro-
nucléaire ».
Dans certains Infusoires, on trouve dans le noyau, après conjugaison, des
paquets de cristalloïdes qui représenteraient de la substance chromatique
cristallisée ; et les chromosomes en général seraient, de même, des sortes
de cristaux fluides. Chaque paquet de cristalloïdes paraît correspondre à
une des branches principales du pseudospirème. Il y aurait des centres
particuliers, peut-être en nombre déterminé, autour desquels la substance
du noyau pourrait se concentrer sous des formes variées, produisant un
nombre déterminé de fragments chromatiques.
Les « formations chromosomiques de Mitrophanow » sont des sortes de
tubes à parois chromatiques irrégulières. D. pense qu'il y a d'abord conden-
sation, en certains points, du suc nucléaire devenu épais, ce qui entraîne-
rait les granules chromatiques en suspension : il y aurait dislocation des
parties constitutives du noyau, qui se trouvent normalement distribuées
également dans tout le macronucléus ; mais on ne connaît aucune explica-
tion de ce phénomène.
Dans sa division, purement amitotique, le macronucléus serait passif :
« le cytoplasma, seul, par suite d'un déséquilibre momentané entre son
CELLULE. 601
état physico-chimique et le milieu, joue un rôle important dans l'incident
de la scissiparité. » Le micronucléus réagit le premier à ces actions, mais
cela ne prouve pas qu'il soit l'instigateur du phénomène.
Lors de la division du micronucléus de Colpidium truncatum, on croirait
voir quatre chromosomes, mais cela n'est pas certain et il est difficile de
séparer ces chromosomes des filaments qui les prolongent. Il y a à la fois
des caractères de mitose et d'amitose fibrillaire. Ces sortes de chromosomes
sont des formations dépourvues de toute fixité. Ils se coupent en travers.
D'une façon générale, D. doute de l'existence de chromosomes chez les Infu-
soires.
Par suite de l'absence de chromosomes caractérisés, il ne peut y avoir
chez les Ciliés de réduction numérique. Il y a seulement réduction de la
masse de chromatine, parce que les deux divisions de maturation se suivent
immédiatement, sans qu'il y ait entre elles de période d'accroissement.
Mais, en somme, on ne sait rien de précis sur la réduction chromatique des
Ciliés. On regarde d'ordinaire les trois micronucléus qui dégénèrent à la
suite de la troisième division comme équivalents aux globules polaires :
pourtant chez les Vorticelles il dégénère sept micronucléi ; après la con-
jugaison il se détruit encore trois micronucléi sur quatre, chez Parame-
cium, et il y a une nouvelle réduction. Le parallélisme est donc loin d'être
complet. « La vérité, c'est que la cause des divisions pré et post-copulatoires
échappe complètement. »
Le noyau des Euglènes contient d'ordinaire au repos un spirème, enroulé
autour d'un « nucléole ». Lors de la division (haplomitose de Dangeard), les
anses de ce spirème se disposent parallèlement et se coupent en travers.
Dans un autre type d'Euglènes, il n'y a pas de nucléole et pas de spirème
au repos, mais seulement des granules. Lors de là division, il apparaît un
filament enroulé qui se coupe comme dans le premier cas : c'est un passage
à l'amitose fibrillaire, et une ressemblance avec les Paramécies. Faisant
abstraction du nucléole, on peut dire que le micronucléus de ces Infusoires
présente l'haplomitose.
D. décrit chez les Euglènes un chondriome rappelant celui des cellules
absorbantes de l'intestin et jouant vraisemblablement le même rôle. Il y a
une grande analogie entre le peloton, contenu dans le micronucléus des
Paramécies, et le réticulum chromatique décrit par Guilliermond chez les
Algues bleues, car ce dernier est plutôt un peloton qu'un réseau. Il est,
pour D., formé tout entier de substance chromatique, mais la coloration de
celle-ci est d'autant plus forte que sa masse est plus grande : aussi, dans un
filament moniliforme de chromatine, les déliés peuvent-ils ne se colorer pas
plus que les fibres dites achromatiques. L'aspect du filament n'est donc pas
un caractère important, pas plus que la membrane nucléaire, car celle-ci
n'est qu'une différenciation cytoplasmique de la vacuole nucléaire et n'appar-
tient pas en propre au noyau. L'élément chromatique des Cyanophycées
représente donc bien un noyau, mais qui serait constamment à l'état de
division : il n'y aurait jamais de stade de repos nucléaire chez ces Algues?
L'essentiel de la division nucléaire chez tous ces êtres est probablement
la division en travers d'un spirème pelotonné : c'est un mode do division
très voisin de l'amitose fibrillaire, mais qui remplit le même rôle que la
mitose vraie. C'est comme si le noyau s'étranglait, dans une mitose, au
moment où les anses chromatiques sont encore à l'état filamenteux et s'il y
avait absence de la seconde partie de la prophase et de la métaphase. En
réalité, pour D., tous les modes de division se valent. « Le partage de la
chromatine... n'est pas le but de la division, mais l'une seulement de ses
602 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conséquences... La complication, la mise en scène, de la mitose proprement
dite ne doit pas être prise pour une garantie de précision. » Il est manifeste
en effet que la mitose ne détermine pas un partage égal de la chromatine
quand il existe un hétérochromosome ou quand, à la prophase, il apparaît
un nombre de chromosomes différent du nombre régulier, comme Dellâ
Valle l'a observé chez la Salamandre. Fuseau, fibres achromatiques, asters,
centrosome, manquent chez beaucoup d'êtres et sont donc contingents : les
seuls éléments essentiels du noyau sont l'élément chromatique et le suc
nucléaire. — A. Robert.
Heilbrunn (L. V.). — Changements de la viscosité protoplasmique au cours
delà mitose. — On sait que la méthode des centrifugations permet d'appré-
cier la viscosité protoplasmique par la sédimentation plus ou moins aisée des
granulations graisseuses, plus légères, et des grains vitellins, plus lourds,
que contiennent beaucoup d'œufs. L'originalité des recherches que H. a
effectuées sur l'œuf du mollusque Cumingia consiste en ce que ces centri-
fugations ont été réalisées de manière sériée, tant durant les mitoses de ma-
turation qu'au cours de la première cinèse de segmentation. Il a pu ainsi
déterminer quels sont les moments où la sédimentation s'obtient le plus
aisément, et ceux où elle exige l'emploi d'une force centrifuge relativement
considérable. Les résultats des nombreuses expériences ont été habilement
synthétisés en une courbe qui traduit les variations les plus importantes. La
viscosité est augmentée : 1° lors de l'expulsion du lor globule polaire et du-
rant les dix minutes qui suivent cette expulsion; 2° lors de l'expulsion du
2" globule polaire; 3° dix minutes après cette expulsion, c'est-à-dire un peu
avant la conjugaison des pronucléi; 4° lors de l'élongation préparatoire à la
division en deux blastomères. On peut résumer ces faits en disant qu'à
chaque mitose correspondent deux maxima de la viscosité, l'un initial, coïnci-
dant avec la constitution de l'appareil achromatique, l'autre terminal, corres-
pondant à l'anatélophase et à la cytodiérèse. De plus, l'augmentation de vis-
cosité qui se produit à la fin de chaque mitose se prolonge en quelque sorte
pour la préparation de la mitose suivante, et relie ainsi les deux cycles mi-
totiques. La dépression de la viscosité aux phases intermédiaires est un
phénomène intéressant qui semble indiquer que la figure achromatique se
sépare du cytoplasme par un processus qui a quelque analogie avec la for-
mation d'un caillot sanguin. [Cette analogie a déjà été indiquée, mais sur
une base moins précise, par E. Bataillon.] — A. Dalcq.
Litardière (René de). — Beclierches sur Vêlement chromosomique dans
la caryocinèse somatique des Filicinées. — Dans l'ensemble des nombreuses
espèces qu'il a examinées, L. distingue quatre modalités d'évolution chromoso-
mique, suivant qu'il s'agit de chromosomes gros, de chromosomes allongés
et o-rêl'es (lesquels présentent deux types de transformations) ou de petits
chromosomes. Mais ces types ne sont pas nettement tranchés et leurs
modes de transformation se retrouvent chez les Phanérogames. 11 convient
donc de ne pas leur accorder trop d'importance. Quand ils se tassent aux
pôles de la cellule, les chromosomes conservent leur individualité. Dans le
noyau fille, ils s'écartent l'un de l'autre et subissent une « dislocation par-
tielle * constituant la catachromase. Et alors il y aurait non pas un creuse-
ment ou alvéolisation des chromosomes, mais une simple dispersion de la
matière chromosomique qui se répartit irrégulièrement sur les bords du
chromosome. Dans certains cas, ce phénomène est du reste très peu marqué.
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 603
Pendant la catachromase paraissent des nucléoles qui se produiraient par
un « écoulement do substance à partir des chromosomes ».
La division longitudinale des chromosomes est bien un phénomène pro-
phasique et ne remonte nullement à l'anaphase ou à la télophase de la
cinèse précédente. Dans toutes les espèces les chromosomes ne sont jamais
tous rigoureusement de même longueur. Ils sont en nombre fort différent
parfois dans des espèces voisines ou même dans les variétés d'une même
espèce. Enfin les chromosomes sont, pour l'auteur, des unités organiques
conservant leur individualité au cours de la cinèse et se continuant d'une
cinèse à l'autre. A aucun stade il ne se produirait de soudure entre eux. —
A. LÉCAILLON.
Les produils no* «sol* et la fécondatioai
a) Barthélémy (H.). — Maturation in vitro et aclivation des œufs de la
cavité générale et des conduits chez Rana fusca. (C. R. Ac. Se, CLXXY,
1102, 1022.) [607
b Sur la maturation in vitro et V aclivation par piqûre des œufs ova-
riens de Rana fusca à l'époque de la ponte. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 1248,
1022). [608
a) Brachet (A.). — Recherches sur la fécondation prématurée de Vœuf
d'Oursin (Paracentrotus lividus). (Arch. de BioL, XXXII, 205-248, pi. IV,
V et VI.) [607
b) Sur la fécondation prématurée de l'œuf d'Oursin. (C. R. Soc. Biol.,.
LXXXVII, 511, 1922.) [607
Gharlton(Harry H.). — The spermatogenesis of Lepisma domestica. (Journ.
of Morphol., XXXV, 1921, 381-423, pi. 1-6.) [606
Crozier (W. J.). — An observation on the « cluster formation » of the sperms
of Chiton. (Amer. Natur., LVI, 478-480, 1922.) [608
Churchill (E. P.). — The effects of so-called conjugation in shelled Rhizo-
pods. (Amer. Natur., LVI, 466-470, 1922.) [609
Dalcq (Albert). —Etude de la spermatogénêse chez l'Orvet (Anguis fraqilis
Linn.). (Arch. de Biol., XXXI, 347-452, 4 fig., pi. XII, XIII et XIV, 1921.)
[605
Metz (Charles W.) and Nonidez (José F.). — Spermatogenesis in the fly,
Asilus sericeus Say. (Journ. Exper. Zool., XXXII, 165-181, 1921.) [606
Okkelberg (Peter). — The early history of the germ cells in the Rrook
Lampsey, Entosphenus Wilderi (Gage), up to and including the period of
sex différenciation. (Journ. of. Morph., XXXV, 151, 4 fig., pi. 1-12.) [605
Painter (Theophilus S.). — Studies on reptilian spermatogenesis. I. The
spermatogenesis of lizards. (Journ. Exper. Zool., XXXIV, 231-238, 6 fig.,
4pl., 1921.) [604
Salazar (A. L.). — Sur la forme de dégénérescence des follicules anovulaires
de Regaud et d'autres reliquats provenant des cordons ovigènes de l'ovaire
de la lapine. (Anat. Record, XXIV, NCI 2, 6pp., 1 pi, 20 sept. 1922.) [608
Swingle (Wilbur Willis). — The germ cells ofanurans. I. The maie sexual
cycle of Rana catesbeiana larvae. (Journ. Exper. Zool., XXXII, 235-332,
15 pi., 2 fig., 1921.) [604
604 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Walton (A. C). — The spermatogenesis of Ascaris felis Goeze. (Journ.
Exper. Zool., XXXIV, 189-202, 2 pi., 1921.) [606
Wertheimer (E.) et Dubois (Ch.). — Sur les fonctions des vésicules sémi-
nales de quelques Rongeurs. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 35, 1922.) [609
Winiwarter (H. de). — Division de maturations normales et anormales chez
les Mammifères-, (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 965, 1922.) [608
a) Origine emhyogénique des produits sexuels.
Swingle (W.). — Les gonocytes des anoures. I. Le cycle sexuel chez les
larves de Bana catesbeiana. — Les gonocytes primaires dérivent chez cette
espèce de la région dorsale du tube digestif et é migrent de l'endoblaste
pour former une ébauche impaire primaire qui se partage secondairement
en deux crêtes parallèles. Celles-ci se creusent bientôt de lacunes, de sorte
que les glandes génitales constituent deux organes creux, recouverts par le
péritoine. Au cours de la première année de la vie larvaire, les gonocytes
présentent dans l'un et l'autre sexe les aspects nucléaires préparatoires à
la maturation. Chez les individus Q la période de grand accroissement
survient bientôt et dure très longtemps. Chez les c? , des figures de lr0 di-
vision de maturation apparaissent en grand nombre ; mais elles n'aboutissent
jamais ; à la métaphase, les pôles mitotiques subissent une sorte de fragmen-
tation, l'amphiaster se disloque et le spermatocyte se désagrège sur place.
Dans des cas rares il se forme aux dépens de ces éléments, sans mitoses de
maturation, des spermatides géantes qui sont également appelées à dégé-
nérer rapidement. Cette première poussée sexuelle entraine donc, chez le
mâle, la disparition de la plus grande partie des gonocytes primaires. Il
semble toutefois qu'un petit nombre restent au repos ; ils assureront par leur
prolifération le repeuplement en gonocytes des glandes génitales ; il n'est
toutefois pas certain qu'aucun élément d'origine mésoblastique ne prenne
part à la constitution de la seconde lignée. Celle-ci se développe dès la
deuxième année de la vie larvaire, un peu avant la métamorphose ; ses sperma-
togonies évoluent sans incident et fournissent des spermatozoïdes normaux.
— A. Dalcq.
Painter (T. S.). — Etudes sur la spermatogénèse des Reptiles. I. La sper-
matogénèse des lézards. — L'étude du testicule de six espèces différentes de
lézards a permis d'établir chez tous l'existence d'un hétérochromosome.
Cette démonstration est basée sur l'analyse de la formule chromosomiale
aux étapes successives de la spermatogénèse. La période de maturation
nucléaire n'a pas été spécialement envisagée. Chez toutes ces espèces, l'as-
sortiment chromosomial se compose de grands et de petits éléments; le nom-
bre des premiers, ou machromosomes, est pair dans les mitoses sperma-
togoniales; à la première mitose de maturation un gros chromosome selon
toute vraisemblance bivalent passe à l'un des pôles et détermine de ce fait
un dimorphisme chromosomial des gamètes mâles. Le complexe sexuel
serait donc représenté dans la formule somatique o* par deux chromosomes
identiques. Il faudrait donc, pour que tout s'équilibre, que la 9 possède 4
de ces éléments. Effectivement des numérations faites chez un des lézards
PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 605
étudiés (sceloporus spinosus) sur du tissu ovarien ont donné un résultat
conforme à ces prévisions (2w -f" 4X). On rencontre de même chez les em-
bryons de cette espèce soit 2n -j- 2X soit 2n -{- 4X macrochromosomes. —
A. Dalc<v>.
Dalcq (Albert). — Élude de la spermatogerièse chez l'Orvet (Anguis fra-
gilisLinn). — Dans son ensemble la spermatogenèse de l'Orvet s'accomplit,
conformément aux notions classiques, suivant un cycle annuel et continu.
La lignée nouvelle commence à évoluer avant l'expulsion des produits mûrs
de la lignée précédente. Il y- a un hétérochromosome et toutes les images
cytologiques que présentent les cellules spermatiques paraissent en accord
avec le principe de la continuité génétique des chromosomes et avec la
théorie'réductionnelle de la conjugaison parallèle. — A. Lécaillon.
Okkelberg (P.). — Initiales génitales et déterminisme du sexe chez la
Lamproie Entosphenus Wilderi. — Les initiales de la lignée germinale sont
bien distinctes des cellules somatiques par leur taille, leur aspect, leur loca-
lisation. On commence à pouvoir les repérer distinctement, au moment où
le mésoderme se sépare de l'endoderme, sous forme de gros éléments,
chargés de 'vitellus, qui se trouvent répartis dans le mésoderme. Leur
nombre est assez réduit, 36 dans un individu où elles ont été repérées dans
la série des coupes. Pendant une première période de leur histoire, elles
émigrent d'une situation latérale à une situation médiane, à la fois grâce à un
déplacement propre, et surtout grâce à un entraînement passif par les tissus
voisins. Il est d'ailleurs évident que beaucoup d'entre elles n'atteignent
jamais l'ébauche de la glande sexuelle; certaines dégénèrent tout simple-
ment; d'autres forment des kystes dans d'autres régions du corps; peut-être
même certaines sont-elles évacuées d'une façon précoce dans la lumière
intestinale.
Les initiales génitales commencent à résorber leur vitellus quand la
taille de la larve atteint 5 mm., 5; cette résorption, est achevée quand la
larve atteint 10 mm.; mais les cellules ne commencent pas à se multiplier
avant que la larve ait 20 mm. A ce moment s'installe la période de multi-
plication par de fréquentes mitoses. Les cellules filles peuvent ou bien se
séparer ou bien rester groupées en nids: des cellules péritonéales s'insinuent
entre elles et forment des enveloppes folliculaires autour des cystes. A ce
stade les cellules présentent un corps vitellin qui devient ensuite très
manifeste dans les oocytes qui commencent à croître. Pendant cette période
la larve paraît tout à fait indifférente au point de vue du sexe. Les cellules
de l'ébauche génitale ne peuvent être précisées ni comme oogonies ni comme
spermatogonies. Il ne semble pas que des cellules somatiques viennent
s'ajouter à elles. Ce stade dure jusqu'à, la taille de 35 mm.
Alors commence à s'installer la période de différenciation sexuelle. Les
cellules commencent à présenter les stades synapsis et suivants; et elles
s'orientent vers deux évolutions différentes : les unes à tendance anabolique
se mettent à croître, Tes autres, à tendance catabolique, cà se diviser. Et dans
tous les individus on rencontre simultanément les deux catégories; c'est un
stade d'hermaphrodisme juvénile, à degrés divers; si bien qu'on peut cons-
tituer une série graduelle de glandes contenant toutes les proportions depuis
0.o/o jusqu'à 100 % d'oocytes. De nombreuses cellules dégénèrent pendant
cette période. Puis, suivant la proportion qui domine, des cellules de l'un ou
l'autre sexe, la glande s'oriente d'un façon définitive vers ce sexe ; les cellules
de la catégorie en minorité disparaissent, ou ne persistent qu'en nombre
l'année biologique. 42
606 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
rudimentaire. O. conclut de ses observations que chaque individu porte en
lui, à ce stade larvaire, la potentialité des deux sexes, et que, par suite, le
sexe n'est pas irrévocablement prédéterminé dès la fécondation de l'œuf.
A l'occasion de ces recherches, O. récapitule les opinions émises pour les
différents Vertébrés sur l'origine des initiales génitales, ainsi que les
théories sur le déterminisme du sexe. — Ch. Pérez.
Walton (A. G.). — La spermatogénèse chez Ascaris felis Goeze. — Lors
des phénomènes préparatoires à la réduction chromatique, on voit appa-
raître dans les spermatocytes huit tétrades et une « hexade », celle-ci
constituée d'une tétrade à laquelle s'est accolé l'hétérochromosome. Celui-ci
répond au X-type, à savoir qu'il reste indivis à la première mitose de ma-
turation, ne se retrouve donc que dans la moitié des spermatocytes de
deuxième ordre, et se divise lors de la deuxième cinèse de maturation. —
A. Dalcq.
Metz (G. W.) et Nonidez (J. P.). ■ — Spermatogénèse de la mouche Asilus
sericeus Lag. — Le point saillant de la spermatogénèse de ce diptère est
que les chromosomes homologues manifestent, dès la période de multiplica-
tion des spermatogonies, une forte tendance à s'apparier. Il en résulte que
les phénomènes de la conjugaison préparatoire à la réduction chromatique
se bornent à peu de chose: à la télophase de la dernière division spermato-
goniale, les éléments homologues ne se disjoignent pas et le synapsis se
trouve ainsi réalisé sans aucun des aspects classiques de cette période de
la maturation. Au point de vue théorique, il résulte de ces observations
qu'il n'y a pas place, chez le mâle d' Asilus sericeus, pour un véritable cros-
sing-over. Cette conclusion négative n'est d'ailleurs pas en contradiction avec
les postulats de la génétique, puisque, d'après les vues actuellement en
honneur en ce qui concerne le genre voisin ettant étudié des Drosophiles, le
crossing-over ne se produirait jamais qu'au cours de l'ovogénèse. —
A. Dalcq.
Charlton (H. H.). — Spermatogénèse du Lepisma domestica. — Les
mitoses des spermatogonies mettent en évidence 34 chromosomes; dans
les spermatocytes il n'y en a pas 17 comme on devrait s'y attendre, mais 18,
deux chromosomes ne s'unissant pas et fonctionnant comme hétérochromo-
somes : ils passent tous deux à l'un des pôles de la première cinèse, de sorte
que les spermatocytes de second ordre reçoivent respectivement 16 et 18 chro-
mosomes; à la seconde cinèse les hétérochromosomes ne se divisent pas, et
se disjoignent simplement pour passer chacun à l'une des spermatides. Le
centrosome se présente sous des aspects variables : granule sphérique dans
la spermatogonie, en forme de V dans le spermatocyte I, de bâtonnet dans
le spermatocyte II; mais on peut suivre par continuité ses transformations,
de la spermatogonie jusqu'à la spermatide ; c'est un élément permanent de
la structure cellulaire. La moitié des spermatides contiennent un nucléole
chromatique correspondant à l'hétérochromosome. Chacune a un centro-
some d'où émane le filament axile. Par suite d'une rotation de la cellule, ce
centrosome prend une situation terminale et devient l'acrosome; la portion
de filament axile comprise entre l'acrosome et le segment intermédiaire
forme la membrane ondulante du spermatozoïde. Celle-ci paraît dériver du
paranucléus, formé lui-même de résidus fusoriaux et de mitochondries. —
Ch. PÉREZ.
PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 607
(s Phénomènes de maturation.
a) Brachet (A.). — Recherches sur la fécondation prématurée de l'œuf
d'Oursin{Paractntrotus lividus). — Il résulte des observations de B. que si l'on
plonge dans l'eau de mer des oocytes retirés de l'ovaire avant leur matura-
tion, celle-ci ne se produit pas, contrairement à ce qui a lieu pour les œufs
de l'Etoile de mer. Et si l'on veut féconder ces œufs d'Oursin non mûrs, les
spermatozoïdes y pénètrent bien, mais ne provoquent pas l'achèvement de
la maturation ; les « énergïdes spermatiques » qui se forment restent in-
divises. L'eau de mer exerce donc une action inhibitrice sur l'œuf d'Oursin
alors qu'elle a une action activatrice sur l'œuf d'Astérie. L'auteur déclare
qu'il ne lui semble pas possible de donner actuellement l'explication de ce
phénomène; il présente seulement diverses remarques à ce sujet. — A.
LÉCAILLON.
b) Brachet (A.). — Sur la fécondation prématurée de l'œuf d'Oursin. —
Lorsque les œufs de Paracentrotus lividus non mûrs sont plongés dans l'eau
de mer, leur maturation est ainsi arrêtée et on constate que la fécondation
est incapable de les inciter à compléter l'expulsion des globules polaires.
Les spermatozoïdes pénètrent bien dans les oocytes et il se constitue de
multiples énergides mâles, car il y a toujours dans ce cas polyspermie; mais
il ne se forme pas de membrane de fécondation et aucune division n'a lieu.
Les asters qui se forment autour des éléments spermatiques sont limités au
voisinage immédiat de ceux-ci, petits et serrés, ils rappellent ce qu'on
observe lorsqu'on fait agir sur l'œuf en segmentation des solutions fortement
hypertoniques (expériences de Vlès et Dragoiu) ; ces asters sont d'autant
plus éloignés de la forme normale et la fécondation elle-même est d'autant
plus difficile que l'œuf lui-même est plus loin de sa maturité. — Il est remar-
quable que, dès que les asters mâles sont constitués, la chromatine sperma-
tique prend une forme correspondant au stade auquel se trouve à ce moment
la chromatine de l'œuf, et cela immédiatement, sans passer par les stades
intermédiaires. Après quoi, toute l'évolution est bloquée et l'ensemble reste
sans autres changements que des modifications dans la perméabilité de
l'œuf aux autres spermatozoïdes : à une phase d'imperméabilité qui suit la
pénétration des quelques premiers spermatozoïdes succède une autre, de
perméabilité plus grande et pendant laquelle les asters s'estompent légère-
ment; une nouvelle phase d'imperméabilité vient ensuite. — M. Goldsmith.
a) Barthélémy (H.). — Maturation in vitro et activation des œufs de la ca-
vité générale et des conduits chez Rana fusca.— La maturation des œufs peut
s'accomplir hors de l'organisme maternel, â la température du laboratoire,
après une immersion prolongée (20 â 30 heures) dans une solution aérée de
NaCl (7 °/00 dans l'eau distillée) ou dans un sérum aéré de grenouille, s'il
s'agit d'œufs recueillis dans la cavité générale; après un séjour de même
durée en chambre humide s'il s'agit d'œufs recueillis dans les conduits géni-
taux. La durée du phénomène in vitro est donc la même que dans l'évolu-
tion in vivo (H. Lebrun). L'existence d'une maturation est reconnue par
l'épreuve de la piqûre au sperme ou au sang frais pour les œufs de la cavité
générale, par celle de la fécondation ou de la piqûre pour les œufs des
conduits génitaux : il y a embryogenèse presque normale ; les segmenta-
tions sont particulièrement belles chez les œufs de la cavité générale. Tous
les œufs trouvés libres dans cette cavité et dans les conduits sont sensible-
ment au même état de développement, ainsi que l'avaient montré les études
608 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
cytologiques de Bataillon. — La température influe sur l'accélération du
phénomène; il se produit une fois plus vite cà 18°-20° qu'à 8°-10°. Les œufs
de lacavité générale placés dans des solution hypotoniques ou hypertoniques
ne subissent pas la maturation. L'insuffisance d'oxygène est retardante ou
empêchante (solution de NaCl additionnée de tt^—— KCN). — L. Dehorne.
r 32o.00U
b) Barthélémy (H.). — Surlamaluration in vitro et V activation par piqûre
des œufs ovariens de Rana fusca à l'époque de la ponte. — La maturation
d'œufs recueillis encore adhérents aux ovaires se produit in vitro dans
les mêmes conditions que ceux de la cavité générale et des voies génitales,
mais après deux ou trois jours de traitement. Leur segmentation après
piqûre au sperme a pu se poursuivre jusqu'à la gastrulation. Il est utile de
rappeler que chez d'autres Batraciens, comme Bufo vulgaris, la maturation
est plus précoce. Elle a lieu avant, la déhiscence (Lebrun). — L. Dehorne.
Winiwarter (H. de). — Divisions de maturation normales et anormales
chez les Mammifères. — A la question de la présence ou de l'absence d'un
centrosome dans les divisions maturatives l'auteur donne la réponse suivante.
Les divisions normales se produisent toujours sans centrosome; mais il en
existe d'autres, anormales à des degrés divers, où le centrosome est présent
et qui d'ailleurs diffèrent complètement des normales par la forme, la taille
et la direction du fuseau. Ces dernières divisions sont toujours le signe pré-
curseur de la dégénérescence de l'ovule. On peut aussi les considérer comme
une parthénogenèse spontanée qui avorte et qui est due peut-être à des
changements dans la circulation périovulaire, agissant comme activant. —
M. Goldsmith.
Dégénérescence des produits.
Salazar (A. L.). — Sur la forme de dégénérescence des follicules anovulaires
de Regaud et d'autres reliquats provenant des cordons ovigènes de l'ovaire de la
lapine. — Les follicules anovulaires de Regaud ainsi que les reliquats épithé-
liaux dérivés des cordons ovigènes dégénèrent par un processus qu'on peut
appeler « hydropisie tannophile ». Il consiste dans l'accumulation d'une subs-
tance liquide ou pâteuse dont le coagulum de fixation prend une coloration
intense par la méthode tanno-ferrique antérieurement décrite (C. r. Soc.
Riol., t. LXXXI1I,LXXX1Y,LXXXV). Cette substance hydropique s'amasse dans
les espaces intercellulaires et finit pardissocier le reliquat dont les cellules pé-
rissent ou deviennent libres dans le tissu conjonctif. D'autres fois, la membrane
propre du reliquat, colorable en noir par le tannin-fer, subit une hypertro-
phie comparable à celle de la membrane de Slavjansky dans les follicules
atrésiques. Outre l'hydropisie tannophile des nodules épithéliaux, il peut y
avoir une activité dissociante du tissu conjonctif (atrésie conjonctive de Wi-
niwarter), qui découpe ces nodules de l'ovaire adulte de la même façon
que chez l'embryon les cordons ovigènes ont été découpés. Les coagulums
tannophiles résultant de la désagrégation des reliquats se répandent dans
le tissu conjonctif et y demeurent longtemps visibles. Il y a là une sorte de
sécrétion endocrine à forme dégénérative. — A. Prenant.
2. Fécondation.
Crozier (W. J.). — Une observation sur l'agglutination du sperme de
LA PARTHENOGENESE. 609
Chiton. — Les mâles déchargent le sperme lorsqu'il y a une ou plusieurs
femelles clans le voisinage, et les substances spermatiques à leur tour pro-
voquent la libération des œufs. Normalement, cela se produit quand le flux
commence juste avant le lever du soleil, le rejet des produits génitaux se
produisant quand les Chitons sont recouverts par la mer. Il n'y a pas alors
d'agglutination du sperme, tandis que cela se produit sous diverses influences
dans des conditions de non-maturité. — L. Cuénot.
Wertheimer (F.) et Dubois (Ch.). — Sur les fondions des vésicules sémi-
nales de quelques Rongeurs. — Les auteurs ont montré que les vésicules
séminales de l'homme joignent à leurs fonctions glandulaires celle d'être un
réservoir de sperme. Ils montrent qu'il en est de même de la vésicule sémi-
nale impaire du lapin. Comme chez l'homme, une injection poussée dans
le canal déférent remplit d'abord la vésicule avant de se faire jour dans
l'urètbre (expérience de Régnier de Graaf) tandis que chez les autres ron-
geurs dont les vésicules séminales ne servent pas de réservoir de sperme,
le liquide passe directement dans l'urèthre sans distendre les vésicules. —
H. Cardot.
Churchill (E. P.). — Les effets de la prétendue conjugaison chez les Rhi-
zopodes à coquille. — On a observé maintes fois des phénomènes de conju-
gaison entre des Rhizopodes, mais on est mal fixé sur la signification de ce
phénomène ; est-elle comparable à celle des Infusoires, c'est-à-dire s'accom-,
pagne-t-elle d'échanges nucléaires? C. a tenté de résoudre le problème, non
par la voie directe de l'étude cytologique, mais par la méthode indirecte de
l'élevage des descendants des ex-conjugués, comparés aux descendants de
ces mêmes Rhizopodes, avant la conjugaison. Si l'on choisit pour la conju-
gaison des individus notablement différents par leur taille et le nombre de
leurs piquants, il est bien probable que s'il y a échange de matériaux héré-
ditaires, la descendance après conjugaison montrera des indices de double
hérédité qui manqueront assurément à la descendance prise avant conju-
gaison. L'expérience faite sur Difflugia donne un résultat négatif; la soi-
disant conjugaison n'a aucune influence sur la descendance des ex-conju-
gués; il est donc improbable qu'il y ait, durant ce rapprochement, échange
de matériel nucléaire entre les deux individus. — L. Cuénot.
La parthénogenèse
a) Lillie (Ralph. S.) and Baskervill (Margaret L.). — The actionofneu-
tral isotonic sait solutions in sensitizing Arbacia eggs to the activating
influence of hi/pertonic sea-water. (The American Journ. of Physiology,
LVU, N° 1, août 1921, 110-124, 5 tableaux.) [610
b) The action of ultra-violet rags on Slar/lsh eggs. (Idid., LXI, N° 1,
juin 1922, 57-71, 2 tableaux.) [610
Weber (A.). — Influence sur le développement des œufs d'un Batracien
d'une substance extraite de la fertilizine des œufs d'un Poisson. (C. R. Ac.
Se. CLXXIV, 1736, 1922.) [610
610 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
a) Lillie (Ralph S.) et Baskervill (Margaret L.). — L'action des solu-
lions salines neutres et isoioniques sur la sensibilisation des œufs d'Arbacia
à l'influence activante de l'eau de mer hypertonique . — L'exposition d'œufs
d'Arbacia non fécondés à des solutions isotoniques pures de NaCl pendant
5 à 10 minutes (de 20° à 22°) accroît considérablement leur sensibilité à un
traitement de courte durée (20 à 45 minutes) d'eau de mer hypertonique. Les
autres sels neutres de sodium (nitrate, sulfate, citrate) ont un effet sembla-
ble. Cet effet sensibilisateur des solutions salines peut être diminué quoique
non détruit par l'addition de CaCl2 à la solution pure de NaCl. Il semble ré-
sulter d'une modification suffisante dans la balance saline. Même une solu-
tion isotonique pure de CaCl2 produit cet effet. Les œufs sensibilisés ne
montrent pas d'autre trace d'altération. Us ne forment pas de membrane de
fécondation, et peuvent rester vivants et fécondables pendant 24 heures et
plus. Leur sensibilisation n'est pas renversée d'une façon appréciable dans
l'eau de mer, mais elle peut persister au moins 48 heures. — Paul Boyer.
6.) Lillie (Ralph S.) et Baskervill (Margaret L.). — L'action des rayons
ultra-violets sur les œufs d'oursin. — Une exposition de courte durée (2 à 7 minu-
tes) d'œufs d'oursin aux rayons d'une lampe à mercure (arc de 8 cm. de long
avec une intensité de 1 et demi à 2 ampères, à 14 cm. de distance des œufs)
ne produit qu'une activation partielle, quoique parfois une blastula puisse se
former. L'activation complète n'est jamais obtenue avec l'irradiation seule, à
cause de l'action secondaire nocive des rayons. Une irradiation plus longue
provoque des effets cytolytiques locaux qui peuvent s'étendre à l'œuf tout
entier. Les œufs normaux exposés à l'irradiation ultra-violette pendant un
temps varié et ensuite fertilisés avec du sperme normal présentent des mons-
truosités qui augmentent avec la durée de l'irradiation : entrave à la sépara-
tion des membranes de fertilisation, clivage retardé et asymétrique, déve-
loppement irrégulier et arrêt précoce du développement. L'action des rayons
est plus grande après la maturation. Une irradiation brève appliquée peu de
temps avant la fertilisation a souvent une influence favorable sur le déve-
loppement ultérieur des œufs qui donnent une réponse partielle ou impar-
faite à la fertilisation par le sperme. Une courte irradiation préliminaire
d'œufs non fertilisés raccourcit le temps nécessaire pour produire l'activa-
tion par les acides gras et les températures élevées. L irradiation suivant une
activation partielle par les acides gras ou la chaleur ne provoque ni activa-
tion ni dommage. Les rayons ultra-violets diminuent rapidement la motilité
et détruisent le pouvoir fertilisant des spermatozoaires. — Paul Boyer.
Weber (A.). — Influence sur le développement des œufs d'un Batracien
d'une substance extraite de la fertilisine des œufs d'un Poisson. — La substance
exsudée par des œufs mûrs, non fécondés, la fertilisine (R. F. Lillie), mise
au contact d'œ|ifs mûrs de certains Invertébrés ou de certains Vertébrés infé-
rieurs, déclanche chez ceux-ci le phénomène de la parthénogenèse (Glaser,
Woodward). Dans cette fertilisine, c'est la lipolysine (Woodward) qui est
l'agent parthénogénétique ; elle modifie les corps gras comme le font les
agents parthénogénétiques chimiques et son action rappelle, d'autre part,
celle des substances cytolysantes du sang (oocytases) de certaines espèces
pour des œufs mûrs d'espèce différente (Friedenthal, Robertson). Les expé-
riences de greffe d'œufs de Batraciens dans la cavité péritonéale d'adultes de
même espèce ou d'espèces différentes a amené W. à prêter au milieu cœlo-
mique une influence à la fois narcotique et cytolysantes sur les œufs
fécondés. Or la lipolysine des œufs de Leuciscus rutilus L. agit comme
LA REPRODUCTION ASEXUÉE. 611
agent parthénogénétique sur les œufs mûrs non fécondés de Triton alpestrîs ;
mais elle se comporte aussi comme un narcotique sur les œufs non fécondés
(ralentissement puis arrêt des premières segmentations de l'œuf), mais sans
que ce phénomène soit suivi de cytolyse. 11 y a donc une certaine analogie
d'effet entre l'action de cet agent parthénogénétique et celle du liquide cœlo-
mique sur les œufs fécondés. W. se propose de rechercher si le sang ne
possède pas lui aussi une suhstance comparable à l'agent parthénogénétique
de la fécondation. — L. Deiiorne.
La reproduction asexuée
Dastur (R. H.) and Saxton ("W. T.). — A new method of végétative multi-
plication in Crotalaria burhia Jlam. (New Phytol., XX, 228-233, 1 fig.,
lpl., 1921.) [612
Geitler (Lothar). — Yeisuch einer Lôsung des Heterocy^ten-Problems.
(Sitzber. d. Akad. d. Wiss. in Wiên, CXXX, 223-243, 1 pi., 1921.) [611
Haupt (A. W.). — Gametophyte and sex organs of Reboulia hemisphœrica.
(Bot. Gazette, LXXI, 61-74, 21 fig., 1921.) [612
Schussing (Bruno). — Ein Beitrag zur Kenntnis der Cytologie von Tiiber
aestivum Vitt. (Sitzter. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXX, 127-146, 1 pi.,
3 fig., 1921.) [611
Schussing (Bruno). — Contribution à l'étude de la cytologie de Tuber
aestivum Vitt. — Les travaux de Tulasne, Hesse, de Bary, Ed. Fischer,
Bucholtz et d'autres nous ont déjà fait connaître la morphologie, l'anatomie
et la phylogénic des Tubéracées. Mais il manquait des données sur des pro-
cessus cytologiques qui précèdent et qui suivent l'ascogénie. Tout d'abord,
S. a cherché des oogones et des anthéridies; il n'en a point trouvé et conclut
que chez Tuber la sexualité a disparu, ainsi que Carrutheiîs l'a démontré
-pour Helvella crispa Pries, ce qui milite en faveur de la parenté de ces groupes.
Ensuite, il a découvert la formation d'anses ascogènes aussi bien latérales
que terminales, ce qui augmente sensiblement la production des spores.
Après la caryogamie, l'asque prend une forme sphérico-ellipsoïdale et possède
un syncaryon ou noyau primaire de l'asque, d'une grosseur remarquable.
Ce noyau se divise en 4 noyaux secondaires. Ces noyaux amiboïdes s'ac-
croissent successivement puis s'arrondissent. Le caryosome de ces noyaux
se divise par 3 fois, ce qui produit 4 couples par noyau. Des résorptions
subséquentes font qu'en fin de compte chaque ascospore formée avec un des
noyaux secondaires renferme 4 noyaux tertiaires plus ou moins inégaux. Il
est donc possible que dans l'ébauche sporogène de Tuber aestivum s'accom-
plisse une différenciation sexuelle des noyaux, ce qui permet l'absence
d' anthéridies et d'archégones. — H. Spinner.
Geitler (Lothar). — Une solution du problème des hëtërocystcs. — Les
hétérocystesdesCyanophycées étaient jusqu'ici considérés par la plupart des
auteurs comme des cellules dégénérées sans importance. G., après de nom-
612 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
breuses observations sur 25 espèces appartenant aux genres Nostoç, Ana-
baena, Cylindrospermum,Microchaete, Scytonema, Tolypotrix, Ilapalosiphon,
Sligonêma, Calothrix et Rivularia, est arrivé aux conclusions suivantes.
Des processus de verdissement ou de division du contenu des hétérocystes,
de résorption de la couche cellulosique, de germination même ont pu être
observés dans d'assez" nombreux cas. Ils permettent d'affirmer que les hété-
rocystes sont des cellules reproductrices ayant perdu leurs fonctions. La
membrane cellulosique peut alors être considérée à la fois comme protectrice
de protoplaste et comme réserve lors de la germination. Ces hétérocystes
sont sans doute des chlamydospores. Peut-être aussi, à la suite d'une
observation de Spratt, pourrait-on les interpréter comme des gonidianges
producteurs d'akinètes et alors, selon Lotsy, ce seraient des zoosporanges
dégénérés. — H. Spinner.
Dastur (R. H.) et Saxton (W. T.). — Une nouvelle forme de multipli-
cation végétative chez le Crotalaria burhia Ham. — Les différentes parties
de la plante examinée, racine, base des tiges, se montrent très profondément
ridées. Cet aspect spécial est dû à la formation de faisceaux libéro-ligneux
accessoires aux dépens du péricycle. Ces faisceaux font saillie à l'extérieur
et se montrent bientôt entourés d'une couche de liège qui les sépare des
faisceaux voisins et du cylindre central principal. Grâce à ce liège, les fais-
ceaux arrivent à s'isoler dans les plantes âgées et constituent, unis seule-
ment par leurs bords, un cylindre creux au milieu duquel se trouvent les
tissus désagrégés de laportion médiane de la racine. Tout ce système accessoire
reste soudé, dans les régions inférieures de cet organe, à la portion centrale,
le liège ne s'étant pas différencié, les faisceaux apparaissant de plus en
plus petits, finalement disparaissant complètement. — R. Souèges.
Haupt (A. W.). — Embryogénie et sporogenêse chez le Reboulia hemi-
sphœrica. — Ce travail fait suite à celui que H. a déjà publié sur la même
espèce. Au cours du développement de l'embryon, les octants, caractéris-
tiques chez certaines autres Marchantiacées, ne se forment pas. La pre-
mière paroi transversale de l'oospore sépare la cellule qui va donner le pied
de celle qui engendre la soie et la capsule. Le tissu sporogène se différencie
d'assez bonne heure. Au cours du développement des cellules mères des
spores et des élatères, les parois qui entourent les cellules sporogènes de-
viennent mucilagineuses, les protoplastes prennent une forme amiboïde,
grossissent et finalement s'arrondissent; dans les élatères ils s'amincissent
au contraire et s'allongent. L'élatère du Reboulia est homologue d'une cellule
mère des spores et non d'une rangée de ces cellules mères. La formation
d'une double bande spirale d'épaississements dans l'élatère est accompagnée
d'une condensation et finalement de la disparition du protoplasme. La courte
soie et le pied bulbeux constituent deux caractères primitifs du genre. —
R. Souèges.
L'ontogenèse et la tératogénèse
»'
Beck (Claude S.). — The relative Distribution ofClasmatocytes in the va-
rious or g ans ofthe sevenday-chick embryo. (Anat. Record, XXIV, N° 2, 6pp.T
20 sept. 1922.) [616-
ONTOGENÈSE. 613
Betances (G. M.). — Quelques précisions sur la morphôgènè&e de la cellule
hématique. (C, R. Ac. Se, CLXXV, 1002, 1922.) [615
Brachet (A.i. — Traité d'embyologie des Vertébrés. (Paris, Masson, 602 pp.,
567 fig., 1921.) [614
Carey (Eben I.j. — Studies in the dynamics of histogenesis. Intermittent
traction and contraction of differential growth, as a stimulus to myogenesis.
XI. The dynamics of the pectoralis major tendon. (Anat. Record, XX1\ ,
N° 3, 8 pp., 6 fig., 20 oct. 1922.) [626
Child (C. M.). — Studies on the dynamics of morphogenesis and inheritance
in expérimental reproduction. X I . Physiological factors in the development
of the planarian head. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 409-434, 33 fig., 1921.)
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Choate (H. A.). — Chemical chances in ivheat during germination. (Bot.
Gazette, LXXI, 409-425, 2 fig., 1 pi., 1921.) [621
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Europea). (Arch. de Biol., XXXII, 1-35, 11 fig.) 1.618'
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Sow, and their relation to the mecanism of implantation. (Publ. Carnegie
Inst. Washington. Contrit», to Embryol., XIII, 117-146, 2 fig., 4 pi., 1921.)
[621
b) — — Abnormaliliesof the mammalian embryo occurring be fore implan-
tation. (Ibid., N° 60, 61-66, 1 fig., 2 pi.) [620
Fajimura (Gencho). — Cytological studies on the internai secretory func-
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485-578, 1 fig., 2 pi., 1921.) [620
Gardner (W. A.). — Effect oflight on germination of light-sensilive seeds.
(Bot. Gazette, LXXI, 249, 288, 1921.) [627
Goldsmith (William M.). — A living double-headed calf. (Journ. of Here-
dity, XII, 237-239, 3 fig., 1921.) [Description d'un veau femelle à deux
têtes, vivant, âgé de quatre mois, qui se nourrit par ses deux bouches. Les
deux yeux médians sont logés dans une orbite unique. — L. Cuénot
Goormaghtigh (N.).— Organogenèse et histogenèse de la capsule surrénale
et du plexus cœiiaque. (Arch. de Biol., XXXI, 83-172, 13 fig., pi. V à VIII,
1921.) . [616
Harrison (G.). — On relations of symmelrq in transplanted limbs. (Journ.
Exper. Zool., XXXII, 1-136, 136 fig., 1921.') [623
Howland (Ruth B.). — Experiments on the effect of removal of the prone-
phros of Amblystoma punctatum. (Journ. Exper. Zool., XXXII, 355-396, 23
fig., 1921.) [625
Jenkins (George B.). — Relative weight and volume of the component parts
of the brain ofthe human embrgo at différent stages of development. (Publ.
Carnegie Inst. Washington. Contribut. to Embryol., XIII, N° 59, 43-60,
12 fig., 1 graph., 1921.) [618
Laguesse (E.). — La structure lamelleuse et le développement du tissu con-
jonclif lâche chez les Mammifères en général et chez l'homme en particulier
(Arch. 4e Biol., XXXI, 173-298, 13 fig., pi. IX, X et XI, 1921.) [617
Macpherson (G. E.). — Comparison of development in dodder and'morning
glory. (Bot. Gazette, LXXL 392-39S, 3 pi., 1921.) [621
614 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Naville (André). — Histogenèse et régénération du muscle chez les Anoures.
(Arch. de Biol., XXXII, 37-171, 21 fig. et pi. I et II.) [617
Newman (H. H.). — The expérimental production of (irins and double
monsters in the larvae of the star/ish Paliria miniata, together with a dis-
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Pack (Dean A.). — After-ripening and germination of Juniperus seeds.
(Bol. Gazette, LXXI, 32-60, 1 fig., 11)21). ' [622
Piette (E.). — Zahnstruktur als Kraftfeld. (Anat. Anz., LVI, 202-206, 2 fig.)
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au f die Keimung der-Samen. (Sizber. d. Akad. d. Wiss. in Wien, CXXX,
189-214, 1 pi., 1921.) [627
Poulton (E. M.). — An unusual plant of Cheiranthus Cheiri L. (New Phy-
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Spaulding (Milo Herrick). — The development of the cxtemal genitalia in
the human embr y o. (Publ. Carnegie Inst. Washington. Contrib. to Embryol.,
XIII, N" 61, 67-88, 2 fig,, 4 pi., 1921.) [618
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myces nitens. (Bull. Acad. roy. Belg., Cl. Se. [5], VIII, 219-227, 1922.)
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Vlès (Fred). — Sur les variations des ions If au voisinage des œufs en di-
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Wislocki (George B.). — Further expérimental studies on fetal absorption.
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bit. (Publ. Carnegie Inst. Washington. Contrib. to Embryol., XIII, N°62,
89-102, 1 pi., 1921.) [619
"Wislocki (G. B.) and Key (J. A.). — The distribution of mitochondfia in
the placenta. (Publ. Inst. Carnegie Washington. Contrib. to Embryol.,
XIII, 103-116, 1 pi., 1921.) [119
Brachet (A.). — Traité d'embryologie des Vertébrés. — Une première
partie, consacrée à l'embryologie générale, traite de la reproduction en
général, de la formation des gamètes et de la fécondation ; puis de la seg-
mentation, de la formation de la blastula; de la gastrulation et de la forma-
tion de l'ébauche embryonnaire ; de la formation des feuillets et du déve-
loppement de la forme de l'embryon ; enfin du mésoderme et du mésenchyme,
de l'ébauche de l'appareil vasculaire et des annexes fœtales. Une seconde
partie, consacrée à l'embryologie spéciale, étudie le développement de la
tête, sa segmentation mésodermique, endodermique et nerveuse; l'évolution
du pharynx branchial, de ses dérivés, des organes des sens; puis, dans le
tronc, le développement du système nerveux, de l'appareil excréteur, des
organes génitaux, du tube digestif et de ses annexes.
Ce Traité doit en grande partie sa physionomie particulière à la proportion
relative de ses deux divisions principales : l'embryologie générale occupe
à elle seule près des deux tiers de l'ouvrage ; et, dans la partie spéciale elle-
ONTOGENESE. 615
même, B. insiste avant tout sur le début des différenciations organiques.
Je ne saurais trop louer cette conception, qui a toujours été la mienne pen-
dant la période où j'ai été chargé d'un enseignement d'embryologie. L'orga-
nogénèse détaillée, dans ses stades avancés et tardifs où elle aboutit aux
structures définitives, est essentiellement du domaine de l'anatomie. C'est
au contraire l'étude des stades jeunes et des processus vraiment généraux
dont ils sont le siège, qui constitue à l'embryologie son domaine propre et
en font une discipline autonome, aux aperçus éminemment philosophiques.
Ce sont à coup sur les Invertébrés qui ont contribué pour la plus large part
à fournir les fondements de l'embryologie moderne; mais à son tour, le
développement plus complexe des Vertébrés, tel que nous le connaissons
aujourd'hui, à la fois s'éclaire par les notions générales acquises sur d'autres
groupes, et nous fournit pour son compte de précieux enseignements. On
trouverait difficilement, soit au point de vue de l'influence du vitellus sur la
segmentation, soit au point de vue de l'évolution de la forme embryonnaire,
gastrulation, notogénèse, etc., une série plus instructive que celle qui va de
l'Amphioxiis aux Amniotes en passant par les Cyclostomes, les Urodèles, les
Dipneustes, les Gymnophiones, etc. : tous animaux foncièrement parents et
chez lesquels on peut suivre toutes les modalités d'un même processus
morphologique fondamental, influencé diversement par les conditions parti-
culières réalisées dans l'œuf. B. était particulièrement désigné par ses
travaux personnels pour la synthèse vigoureuse et claire que réalise son
Traité : convaincu de l'importance de la morphologie, il a soin de l'éclairer
par les explications tirées d'un déterminisme immédiat que peut fournir
Y « embryologie causale ». Par sa documentation autant que par les idées
qui l'inspirent, ce livre tout à fait moderne sera un guide précieux et un
indicateur suggestif. On doit être reconnaissant à l'auteur d'avoir vulgarisé
pour tous ses magnifiques leçons. — Ch. Pérez.
P) Différenciation anatomique et histologique . Processus généraux.
Vlès (Fred). — Sur les variations des ions H-\- au voisinage des œufs en
division. — En utilisant des indicateurs colorés à toxicité négligeable, on
peut, à l'aide du spectrophotomètre, mesurer les variations du Ph qui accom-
pagnent l'évolution de l'œuf d'oursin en division. La phénolphtaléine est l'in-
dicateur à adopter en raison de sa faible toxicité et de sa commodité au point
de vue optique. La courbe des varialions du Ph montre que l'évolution de
l'œuf en segmentation est nettement cyclique; il y a variation rapide au
début de chaque segmentation et ralentissement avant la scission hipartitrice
suivante : le régime des échanges paraît alors redevenir analogue à celui de
l'œuf vierge, mais un facteur — les remaniements de ki paroi lors delà scis-
sion — détermine une perméabilité passagère et la variation du Ph redevient
rapide. La courbe garde cette allure jusqu'au stade à trente-deux blastomères.
L'émission du CO- respiratoire par l'œuf en division joue sans doute un rôle,
au moins pour une part, dans ce phénomène cyclique. Il doit y avoir une
relation entre ces variations, celles de viscocité (Heilbrunn) et celles de per-
méabilité (Herlant) qui sont également cycliques. — L. Deiiorne.
Betances (L. M.). — Quelques précisions sur la morphogenèse de la cel-
lule hématique. — La cellule hématique primitive de l'embryon des Méta-
zoaires a été interprétée comme un hémocytoblaste ou lymphocyte primitif;
son stade d'accroissement, comme mégaloblaste ou hématie basophile de la
première génération; le début de sa différenciation spécifique comme ery-
616 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
throblaste primitif lymphoïde. Or ces trois stades de la cellule hématique
primitive existent chez des espèces qui ne possèdent pas de cellules lympho-
cytaires véritables ni de vaisseaux sanguins ni de cellules érythrocytaires. De
même, les cellules décrites comme lymphoblastes ou hémocytoblastes, myé-
loblastes ou hémoblastes, érythroblastes ou lymphoïcles de deuxième généra-
tion, au début de la vie post-embryonnaire, sont des stades indifférenciés et
polyvalents de la cellule hématique primitive et représentent cette cellule,
soit au stade de repos, soit au stade d'accroissement ou au début de la diffé-
renciation spécifique. Le processus de la différenciation ontogénétique de la
cellule hématique est identique chez tous les Métazoaires : fragmentation de
la chromatine, chromatorrhexis ; pycnose ou chromatolyse graduelle du
noyau; apparition d'un produit amorphe granuleux ou cristalloïde (hémoglo-
bine chez les Vertébrés). Il existe une véritable différenciation spécifique
érythrocytaire de la cellule hématique primitive chez les Echinodermes, les
Vers, les Mollusques. Cet élément mérite le nom de proérythrocyte. Les
cellules hématiques primitives ne peuvent donner de tissus réticulaires à
caractère mésenchymateux. Et leur transformation en cellules granuleuses
ou réticulaires, ou érythrocytaires, lorsqu'elles ne sont pas différenciées spé-
cifiquement mais le sont déjà ontogénétiquement, n'a jamais été constatée
par B. Les auteurs qui ont signalé de semblables transformations ont
méconnu le caractère essentiel de cette individualité cellulaire : parvenue
à cet état, la cellule hématique primitive ne peut plus recouvrer sa qualité
perdue d'élément polyblastique. — L. Deiiorne.
Beck (Claude S.). — Distribution relative des clasmatocytes dans les divers
organes de l'embryon de poulet du septième jour. — Les « clasmatocytes » de
Ranvier, « cellules migratrices immobiles » ou « clasmatocytes » de Maximow,
« cellules rhagiocrines » de Renaut, « macrophages » d'EvANS et Scott, sont
avant tout caractérisés par leurs enclaves, colorables par les teintures vi-
tales, notamment le rouge neutre. C'est pourquoi, pour étudier leur répar-
tition chez l'embryon de Poulet, B. s'est servi de frottis des tissus vivants,
colorés parle rouge neutre. Ces éléments sont mononucléaires, émettent de
nombreux pseudopodes; leur cytoplasme contient une centrosphère, qui
occupe une situation centrale. Leurs vacuoles, incolores à l'état fraiset res-
semblant à des gouttelettes graisseuses, prennent fortement le rouge neutre.
Ces clasmatocytes appartiennent essentiellement au tissu conjontif lâche et
se trouvent dans tous les organes où ce tissu existe, et dont l'auteur fait
l'énumération, et aussi dans le cerveau. — A. Prenant.
Goormaghtigh (N.J. — Organogenèse et Histogenèse delà capsule surré-
nale et du plexus cœMaque. — Les observations de G. ont été faites sur le
Poulet, la Souris, le Cobaye et la Chauve-Souris ( Vesperugo noctula). Chez le
Poulet, la première ébauche de la capsule surrénale est constituée par un
segment de l'épithelium cœlomique qui a un pouvoir proliférateur épithé-
liomésenchymateux et fournit la substance corticale de la surrénale. Chaque
organe surrénal est à un moment donné métamerisé, mais ce caractère
disparaît ensuite. Il n'y a aucun rapport génétique entre la capsule surré-
nale et le mésonéphros. Les deux organes surrénaux finissent par s'accoler
intimement à la face médiale du mésonéphros en régression.
Chez les Mammifères, un segment de la région moyenne du mésothélium
fait également fonction de segment surrénal produisant la substance corti-
cale de la glande. On reconnaît ici que les glandes surrénale et sexuelle déri-
vent d'un substratum commun qui est la bande mésothéliale parallèle . à
ONTOGENESE. 617
l'axe du corps, s'étendant en avant et en arrière de l'artère mésentérique
supérieure et limitée dans le sens de la largeur par la racine du mésentère
d'une part, par le segment rénal d'a'utre part.
En ce qui concerne la substance médullaire des surrénales, dont l'origine
est, comme on lésait, très discutée et très obscure, l'auteur étudie le dévelop-
pement et l'évolution des « cordons limitrophes primitifs » qui prennent
part à la fois à la formation de la substance médullaire surrénale et du plexus
cœlique. Il arrive à cette conclusion que ces cordons ont une origine double,
car ils sont constitués par la réunion de cellules dérivées du sclérotome pri-
mitif (et par conséquent mésodermique) et de cellules d'origine ectodermi-
que qui deviendront des cellules ganglionnaires» Ces faits observés chez les
Oiseaux d'une part et chez les Mammifères d'autre part, bien que différant
par certains détails, concordent pour appuyer cette interprétation. — A.
LÉCAILLON.
Laguesse (E.). — La structure lamelleuse et le développement du tissu con-
jonctif lâche chez les Mammifères en général et chez l'homme en particulier.
— En prenant l'embryon de Rat comme principal objet d'étude, L. arrive à ce
résultat que le tissu conjonctif lâche se développe, aux dépens du réseau de
cellules étoilées anastomosées du mésenchyme, par aplatissement et dis-
position en strates des cellules, et par leur transformation hyaline partielle.
Puis les exoplasmes et leurs expansions deviennent de plus en plus vastes
et aliformcs, les mailles qui les séparent se rétrécissent puis disparaissent,
de sorte que chaque strate- cellulaire est réduite à l'état de mince lamelle.
Entre les lamelles sont des espaces interlamellaires d'importance variable.
Les fibrilles conjonctives puis les fibres élastiques paraissent et se dévelop-
pent dans les exoplasmes et dans les lamelles. L'endoplasme restant devient
une cellule fixe, aplatie. Du réseau mésenchymateux des cellules se déta-
chent de place en place et peuvent être l'origine de toutes les variétés de
globules sanguins. La structure qui vient d'être décrite persiste chez l'adulte
et on la retrouve aussi chez le Lapin, le Chien et l'Homme. — A. Lécaillon.
Naville (André). — Histogenèse et régénération du muscle chez les
Anoures. — Dans la* cellule musculaire en formation, on peut distinguer
une série de gradations depuis le jeune myoblaste de l'embryon jusqu'à la
fibre bien constituée. Cette différenciation se poursuit parallèlement dans le
noyau et dans le cytoplasma. Les figures de la division mucléaire présentent
en effet des particularités différentes sujvant qu'on les observe à un stade
ou à un autre de la différenciation cellulaire. Pour la formation des fibrilles
contractiles des cellules, il semble que les mitochondries primitives de l'œuf
qui servent de support au deutoplasma des plaquettes vitellines, recouvrent
leur individualité, se disposent en chaînettes et donnent naissance aux fi-
brilles. La fibre musculaire pourrait s'accroître en épaisseur par une fissu-
ration longitudinale des myofibrilles.
Si l'on examine comment se produit la régénération des muscles, on recon-
naît qu'elle procède toujours d'éléments musculaires préexistants. Chez les
très jeunes larves, cette régénération se fait aux dépens de jeunes sarco-
blastes sous-épidermiques, et les phénomènes qui se produisent dans ceux-
ci sont les mêmes que dans l'histogenèse normale. Chez les têtards plus
âgés, il y a au contraire formation de bourgeons sarcoplasmjques contenant
un abondant chondriome et qui se transforment en cellules musculaires.' —
A. LÉCAILLON.
618 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Spaulding (M. H.). — Développement des organes géniaux externes chez
le fœtus humain. — S. distingue, dans le développement des organes géni-
taux externes, trois périodes : celle du tubercule génital, celle du phallus et
celle de la disposition définitive. 11 ne paraît pas y avoir, au début, une pre-
mière période indifférente ou indifférenciée. Dès la première apparition des
ébauches génitales externes, il y a une différence morphologique bien mar-
quée, qui permet d'une façon précoce de reconnaître le sexe : le sillon uré-
thral, qui occupe la pente caudale du tubercule génital, se prolonge chez le
mâle jusqu'à la région du gland, tandis qu'il ne l'atteint pas chez la femelle.
A partir de la taille de 16 à 17 mm., l'embryon présente un tubercule géni-
tal saillant sous forme d'une proéminence conique, le phallus ; l'incurvation
caudale du phallus s'indique d'une manière précoce chez la femelle. Aux
stades qui correspondent à une longueur de 38 à 45 mm. s'établit le stade
définitif. Chez le mâle les plis uréthraux se soudent en raplié et les bourre-
lets labio-scrotaux se fusionnent en arrière pour former le scrotum ; chez la
femelle leurs extrémités caudales se fusionnent dans la commissure posté-
rieure.— Ch. PÉREZ.
Jenkins (G. B.). — Poids et volume relatif des diverses parties du cerveau
chez V embryon humain au cours du développement. — Etude d'une série d'em-
bryons allant de la 5° semaine de la gestation jusqu'au stade à terme, la
taille (assise) de ces foetus allant de 4 mm. 3 à 367 mm. Si, dans son ensem-
ble, le cerveau a une croissance rapide, toutes ses parties ne se développent
pas d'un rythme uniforme. Le télencéphale est surtout remarquable par la
rapide prépondérance de sa croissance ; partant, à la 5e semaine, d'un volume
de 0"', 003 il atteint à terme un volume de 490CL', soit en moins de 36 semai-
nes une croissance qui dépasse 160.000 fois le volume initial. Le poids relatif
par rapport à l'ensemble du cerveau est au début de 7 %; il atteint rapide-
ment, dès le milieu de la 14e semaine, 80,56 % ; puis vient une période de
croissance moins rapide, et à la 26e semaine la proportion définitive, 89,62 %,
est réalisée. 11 est à noter que les hémisphères atteignent leur maximum de
poids relatif avant qu'aucun plissement ne commence à compliquer leur
surface; pendant les dernières semaines l'évolution consiste donc en une
augmentation de complexité, mais non en une addition de parties nouvelles.
L'augmentation du télencéphale est surtout due à celle du néopallium ; le
corps strié au contraire diminue relativement d'une manière continue à
partir du stade où on peut commencer à l'isoler (50 mm.) ; l'archipallium après
avoir cru jusqu'à un maximum, jusqu'à 7 semaines, diminue ensuite jusqu'à
la naissance.
Le rhombencéphale considéré dans son ensemble présente d'abord une
décroissance relative assez rapide; parti de 54,4 %, il tombe à un minimum
de 4,97 % pour l'âge de 19 semaines (156 mm.), puis repart pour atteindre,
à terme, 6,98 %. L'allure singulière de cette croissance tient aux phéno-
mènes différents présentés par les deux constituants principaux. Le cerve-
let croît jusqu'à la S"1 semaine, puis décroît relativement, restant à un taux
minimum de la 14e à la 19e, et repart enfin rapidement. Le pont de Varole
ne fait au contraire que décroître. Il en est de même du diencéphale et du
mésencéphale. Ces faits mettent bien en évidence l'importance prise, à par-
tir d'un certain stade, par le cervelet. — Ch. Pérez.
Clermont. — Sur le développement des méninges chez la Taupe {Talpa
Europeà). — A partir du stade de 14 mm., la lame mésenchymateuse devant
former toute la paroi crânienne se différencie dans sa partie qui touche les
ONTOGENESE. 61»
vésicules cérébrales pour donner la méninge primitive. Cette partie devient
plus vàsculaire que le reste et se différencie rapidement en deux couches
représentant la dure mère et la pie mère. Au moment de la naissance de la
jeune taupe, il n'existe pas encore de feuillets arachnoïdiens. En ce qui con-
cerne les méninges rachidienn.es, elles se différencient à la même période,
en une couche mésenchymateuse et vàsculaire placée contre la moelle et
une couche plus externe, composée de cellules anostomosées en un réseau à
mailles assez larges. Sur l'embryon de 25 mm., les méninges rachidiennes
sont représentées par une couche fibreuse externe, une couche moyenne en
réseau et une couche interne appliquée sur la moelle. — A. LÉCAILLON.
Wislocki (G. B.). — Comportement des membranes fœtales et du placenta
après injection de trijpan-bleu dans la circulation maternelle. — Chez le
Cobaye, le trypan-bleu injecté à la mère colore le placenta et la membrane
vitelline (séreuse), mais ne pénètre ni dans le fœtus ni dans le liquide amnio-
tique. La partie du chorion qui est couverte de villosités absorbe le colorant
avec rapidité et d'une manière intense, fonctionnant comme un véritable
centre de fixation élective; la partie qui recouvre le placenta ne se colore
pas vitalement. Le bleu est fixé en partie par l'ectoderme recouvrant les vil-
losités du chorion, et surtout sous forme de grains dans les cellules géantes
du placenta ; il est aussi fixé dans des amas de macrophages situés dans la
caduque sérotine et dans la paroi utérine. Chez le Lapin, il y a également
fixation dans les cellules du chorion et dans le syncytium et les cellules géan-
tes du placenta fœtal. En outre des traces de colorant passent dans la circu-
lation fœtale et colorent légèrement le fœtus et le liquide amniotique. Des
recherches antérieures ont montré que le placenta des Carnivores (Chat) est
beaucoup moins perméable, le colorant étant entièrement arrêté par la « bor-
dure brune » que constitue à la limite de cet organe la membrane du cho-
rion. — Ch. PÉREZ.
Wislocki (G. B.) et Key (J. A.). — Mitocliondries dans le placenta. —
Divers types de placenta étudiés, ont montré la présence abondante de mito-
chondries, spécialement au niveau des couches cellulaires qui constituent la
limite entre les deux circulations maternelle et fœtale. Ainsi, chez le Porc,
elles sont très abondantes dans les deux couches épithéliales représentant
l'ectoderme du chorion et la muqueuse utérine, ainsi que dans les glandes
utérines auxquelles est attribuée la sécrétion du lait utérin. Chez le Chat, les
mitochondries sont surtout abondantes dans l'épaisse couche qui représente
l'épithélium du chorion, ainsi que dans la couche endothéliale qui limite les
lacs sanguins maternels. C'est à ce niveau que, d'après la rechercbe de W,,
est arrêté le trypan bleu injecté dans la -circulation maternelle. Chez le
Cobaye, les mitochondries abondent clans le syncytium qui forme le labyrin-
the placentaire entre les deux circulations ; cette couche contient de la graisse
et du glycogène; c'est là aussi qu'est arrêté le trypan bleu. Ce placenta con-
tient en grand nombre des cellules en voie de dégénérescence, ayant appar-
tenu soit à la mère soit au fœtus ; ces cellules perdent leurs mitochondries.
Enfin, dans le placenta humain, c'est encore le syncitium et la couche des
cellules de Langhans qui contiennent la plus grande quantité de mitochon-
dries. C'est également à ce niveau qu'on observe le glycogène et la graisse.
Bref les mitochondries se trouvent toujours, dans le placenta, concentrées
dans les couches qui, immédiatement interposées entre la circulation mater-
nelle et la circulation fœtale, doivent être le siège d'un métabolisme particu-
lièrement actif; et les mitochondries doivent y participer aux multiples
G20 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
fonctions de transmission et d'échange dont ces cellules sont le siège. —
Ch. PÉREZ.
Fujimura (I.). — Sécrétions internes du placenta et de la caduque chez
l'Homme. — Etude sur des tissus prélevés par intervention chirurgicale et
fixé par les procédés mitochondriaux. Les cellules de l'épithélium aussi bien
que celles du stroma des villosités, et les cellules de la caduque et des glandes
utérines présententent toutes des plastosomes des granules lipoïdes et des
vacuoles, qui paraissent bien avoir les rapports mutuels qui caractérisent
cytologiquement un acte sécrétoire. Les plastosomes (mitochondries) se pré-
sentent sous les formes diverses de bâtonnets, de grains ou de chaînettes ;
tous les intermédiaires les relient aux granules lipoïdes, qui résultent de
leur transformation ; le processus est particulièrement net dans les cellules
de Langhans, les cellules du stroma des villosités et les cellules de la^cadu-
que. Quant aux vacuoles elles ne sont sans do.ute que l'étape finale de la
sécrétion, résultant de la liquéfaction des globules lipoïdes. Les phénomènes
sont identiques à ceux qui sont classiques pour le pancréas, la glande sali-
vaire, ou encore les corps jaunes, la glande interstitielle de l'ovaire, les
cellules corticales de la surrénale. L'activité sécrétoire de la couclie syncy-
tiale commence dès le début de la grossesse et dure jusqu'à la fin du qua-
trième mois; il en est à peu près de même pour les cellules de Langhans;
seuls les îlots de Langhans continuent plus longtemps. Le stroma des villo-
sités commence son activité vers la fin du premier mois, et la garde jus-
qu'au septième mois; au huitième il s'atrophie rapidement, cessant par
conséquent de fonctionner. Les petites cellules de la caduque présentent des
processus tout à fait comparables à ceux des autres cellules ; apparues vers
le dix-septième jour, elles atteignent leur maximum d'activité à la fin du
premier mois; puis elles diminuent d'importance devant l'apparition des
grosses cellules de la caduque; celles-ci présentent un phénomène sécré-
toire spécial du second au sixième mois. L'épithélium glandulaire est très
actif à la fin du premier mois; il commence à décliner à partir du troisième
et son activité cesse au cinquième. De ces diverses sécrétions, seule celle
de la couche syncytiale est déversée extérieurement dans les espaces qui
séparent les villosités : les autres ne peuvent passer que par osmose, sous
forme invisible. Celles qui proviennent des cellules de Langhans et du
stroma des villosités doivent être absorbées par le fœtus ; celles de la couche
syncytiale, de la caduque, d'une partie au moins des glandes utérines, et
probablement des îlots de Langhans doivent au contraire être résorbées par
la mère. 11 est assez naturel de supposer que chacune de ces sécrétions con-
tient une hormone. Les auteurs qui ont cru pouvoir conclure de leurs
recherches dans un sens opposé, ont expérimenté avec des placentas âgés,
l'étude cytologique montre qu'il faut s'adresser à cet organe pendant la pre-
mière moitié de la grossesse, et même plutôt à son début. Les diverses
hormones originaires des diverses catégories cellulaires doivent d'ailleurs
agir d'une manière variée et complexe, à la fois sur la mère et sur le fœtus.
Les changements histologiques que les cellules interstitielles de la
muqueuse utérine et des glandes subissent avant la période menstruelle
ressemblant en général à ceux qui caractérisent le début de la gestation;
et si pour les glandes il doit y avoir seulement sécrétion externe, les cel-
lules interstitielles au contraire, si semblables aux petites cellules de la
caduque qu'on doit penser à y rattacher génétiquement ces dernières, doi-
vent avoir aussi un rôle hormonique, de nature à expliquer les symptômes
cliniques qui caractérisent la période menstruelle. — Ch. Pérez.
ONTOGENESE. 621
a) Corner (G. W.). — Cycle périodique de l'ovaire et de l'utérus chez- la
Truie. — Pour étudier le cycle sexuel d'une femelle de Mammifère, C. a
porté son choix sur la Truie, en raison d'un ensemble de conditions physiolo-
giques et anatomiques, qui pouvaient faire présager une simplicité particu-
lière. L'ovaire présente un cycle régulier de processus : les follicules mûrs
se rompent au moment du rut; les corps jaunes sont complètement consti-
tués vers le 7e jour, et persistent à ce stade jusqu'au 14e ou 15e jour; cette
période correspond à l'intervalle au bout duquel, s'il y a conception, les em-
bryons s'attachent à la muqueuse. Dans le cas contraire, les corps jaunes
s'atrophient à partir du 15e jour. L'utérus manifeste un cycle coordonné au
précédent. Pendant la période de rut, la muqueuse utérine présente un état
particulier, très analogue à celui que L. Loeb, Stockard et Papanïcolau ont
décrit chez le Cobaye ou Long et Evans chez le Rat. Pendant la formation
des corps jaunes, l'épithélium, les glandes et le stroma subissent une série
de transformations qui atteignent leur maximum au moment où les corps
jaunes sont achevés. Du 8e au 10e jour, l'épithélium utérin présente l'appa-
rence d'une active sécrétion séreuse, et ses cellules qui passent de la forme
haute à la forme isodiamétrique, présentent à leur plateau libre des émer-
gences protoplasmiques qui rendent leur surface tout à fait irrégulière. Il y
a là pour C. un ensemble de dispositions qui à la fois favorisent la progression
des vésicules embryonnaires et leur répartition dans la vaste cavité utérine, et
facilitent leur fixation à la muqueuse par un processus en somme assez pri-
mitif. S'il n'y a pas conception, la muqueuse utérine revient lentement, à
partir du 15e jour, au type de structure qui caractérise le rut. Les faits obser-
vés conduisent à la suggestion que le cycle de l'utérus est sous la dépendance
du cycle de l'ovaire et des corps jaunes. Avec quelques divergences de détail,
qui tiennent sans doute à la diversité des animaux étudiés, c'est là une no-
tion développée par de nombreux auteurs, comme Hitschmann et Adler(1908)
pour la femme, L. Loeb (1911, 1914) pour le Cobaye, Keller (1909) pour le
Chien, Ancel et Bouin (1910) pour le Lapin, Hill et O'Donoghue (1914) pour
le Dasyurus viverrinus. — Ch. Pérez.
Choate (H. A.). — Echanges chimiques dans le Blé pendant la germination.
— L'hydrate de carbone le plus abondant dans le Blé est l'amidon localisé
dans l'albumen; on trouve aussi un peu de sucrose dans l'embryon et dans
l'endosperme. L'échange chimique le plus important, pendant la germina-
tion, consiste dans l'apparition de la dextrine dans le scutellum et lacoléor-
hize, et de l'amidon dans la coiffe radiculaire. Ces substances apparaissent
simultanément au bout de dix heures, à 16° 20° C. Le sucre réducteur (glu-
cose sans doute) se montre dans l'embryon au bout de la 18° heure. La
peroxydase et la catalase existent dans toutes les parties de la graine avant
et pendant la germination. Durant ce phénomène, le contenu en protéines
de l'endosperme, sauf cependant celui de la couche àaleurone, diminue con-
sidérablement. L'examen microchimique a permis de déceler la présence
des amino-acides; l'asparagine a pu même être identifiée; elle se forme
surtout dans la racine et le coléoptile. En terminant, C. donne la liste et la
composition de tous les réactifs dont il a fait usage. — R. Souèges.
Macpherson (G. E.). — Développement comparé de la Cuscute et du Li-
seron. — L'embryon de la Cuscute est connu comme dépourvu de cotylé-
dons ; M. s'est proposé de déterminer s'il n'en apparaissait point de traces
pendant le développement; il a jugé utile d'étudier en même temps
l'embryon d'une espèce non parasite de la même famille, le Convolvulus
l'année IîIOLOGIQUE. 43
622 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
sepium. Il ne se développe pas. en effet, de cotylédons chez la Cuscute ;
chez le Convolvulus on remarque un suspenseur vacuolaire de grandes di-
mensions. La polyembryonie est la règle plutôt que l'exception; les em-
bryons multiples du Convolvulus semblent provenir des synergides. L'al-
bumen de la Cuscute est peu développé; dans les deux espèces il s'édifie
tout d'abord par divisions nucléaires libres. — R. Souèges.
Pack (D. A.). — P os l- maturation et germination des graines de Junipe-
rus. — Certaines graines doivent passer par une période d'échanges (post-
maturation) avant de germer. L'auteur étudie les phénomènes physiologiques
et chimiques de la post-maturation et de la germination dans les graines de
Juniperus. La post maturation se produit à une température comprise entre
1-10° C. ; elle est surtout rapide aux environs de 5". Elle est accompagnée
d'une augmentation de l'acidité, d'une diminution des protéines et des grais-
ses de réserve, correspondant à un accroissement des sucres et à l'apparition
de l'amidon. Peu après se produit un passage d'éléments nutritifs, sous forme
de graisses et d'acides gras, de l'endosperme dans l'embryon ; la quantité des
amino-acides se trouve septuplée et l'histidine disparaît complètement du
tissu endospermique. L'embryon se développe, le quotient respiratoire aug-
mente, l'activité des catalases se trouve doublée. Le moment où l'bypocotyle
traverse le nucelle marque la fin de la post-maturation et le commencement
de la germination. — R. Souèges.
y) Les facteurs de l'ontogenèse.
Child (C. M.). — Etudes sur la dynamique de la morphogénèse et sur
F hérédité dans la reproduction expérimentale. XI. Les facteurs physiologiques
dans le développement de la tête des planaires. — Dans une série de mémoires
importants, l'auteur a attiré l'attention sur la notion de « gradient » physio-
logique, qui exprime les variations progressives de l'intensité du métabo-
lisme tout le long d'un axe physiologique donné. Elle a pour corollaire une
sensibilité différentielle à des agents divers, les territoires les plus actifs
étant aussi les plus sensibles. Dans la tête de la Planaire; le sommet de l'axe
physiologique se trouve dans la région ganglionnaire médiane, entre les
yeux; l'inhibition du développement de cette région donne la tête térato-
phtalmique, avec fusion des deux yeux; l'inhibition d'une zone plus large
donne la tête tératomorphique, munie d'un seul œil et fortement déformée;
est-elle plus large encore, on arrive à la forme anophtalmique, et enfin acé-
phaliquc. Cela posé, le fait sur lequel G. attire ici l'attention est que si l'on
place des planaires normales dans une eau faiblement alcoolisée ou éthérisée
on constate une déformation curieuse de la tête ; l'extrémité antérieure s'a-
trophie d'abord, puis une sorte de lobe médian se développe aux dépens de
la région préganglionnaire. Si, d'autre part, on place dans le même milieu
des planaires décapitées, elles régénèrent d'abord une tête tératomorphique
qui présente souvent, elle aussi, un lobe médian ; dans la suite cette forme
peut se transformer et acquérir le type, moins imparfait, dit tératophtalmique.
On observe une évolution analogue pour des formes anophtalmes et même
acéphaliques. Ces faits montrent bien que lazone médiane, ganglionnaire es
la plus sensible à l'agent toxique utilisé ; elle est la première à être touchée
et c'est elle qui revient en dernier lieu à une activité normale. Elle doit
donc être considérée comme le sommet de l'axe physiologique. L'intérêt de
ces observations délicates réside dans la conception de l'hérédité à laquelle
elles mènent. Elles montrent qu'un être vivant n'exprime jamais qu'une
ONTOGENÈSE. 023
petite partie des potentialités que son germe possédait à l'origine ; l'unifor-
mité du développement normal provient dans une certaine mesure de ce
que le processus s'accomplit toujours dans des conditions relativement uni-
formes. Ainsi toutes les formes que revêt la tête des planaires « représentent
des potentialités du système physicochimique qui est le substratum matériel
de l'hérédité ». Cette manière de voir est incompatible avec toute conception
basée sur des unités, gènes, déterminants ou facteurs qui soient les sup-
ports de l'hérédité ; il n'y a en réalité que des possibilités d'actions et de
réaction dans un système physicochimique complexe. Il importe de remar-
quer que la diversité des formes auxquelles peut ainsi donner naissance un
germe donné ne tient qu'à des différences physiologiques quantitatives. « Un
gradient physiologique n'est qu'un facteur physiologique quantitatif qui
affecte l'action du mécanisme héréditaire d'un protoplasme spécifique. »
Celui-ci possède toute une série de potentialités qui sont comme l'étoffe dans
laquelle le gnadient physiologique découpe un patron déterminé. C'est un
facteur d'organisation, de localisation, d'ordre, de proportion, de présence
ou d'absence de parties; mais les caractères spécifiques de ces parties sont
liés à la constitution héréditaire du protoplasme. Cette distinction est capi-
tale pour bien comprendre la portée du concept très utile introduit par
Child dans la biologie. — A. Dalcq.
Harrison (Ross G.). — Eludes des transplantations de membres au point
de vue des rapports de symétrie. — L'idée directrice de ces recherches est
simple : Lorsque le bourgeon d'un membre apparaît, son ébauche contient-
elle toutes les potentialités déterminatives des caractères du membre formé?
Ou bien certains de ces caractères ne seront-ils acquis que secondairement,
en raison de la situation même qu'occupe le bourgeon et de phénomènes
inhérents à sa croissance? Sa différenciation sera-t-elle spontanée? Dans
quelle mesure sera-t elle provoquée par des excitations énanant des tissus
voisins? D'autre part, l'ébauche du membre est-elle une mosaïque de
potentialités définies, au sens strict du mot, ou réalisë-t-elle plutôt un
système harmonique équipotentiel? Pour répondre aces questions cardi-
nales de la morphologie, H. a institué une série d'expériences de transplan-
tations réalisées sur le membre antérieur des embryons d'Amblystome.
Le nombre des combinaisons possibles aurait été infini si l'auteur ne l'avait
limité en se bornant à la rotation de 0° ou de 180°. Dans ces conditions, il
reste encore à envisager : 1° la transplantation d'un bourgeon entier sur
le flanc d'un autre embryon {transplantation hêtërotopique); celle-ci peut
être réalisée sur le côté du corps où le greffon a été prélevé (tr. hêtëroto-
pique homolatérale) ou de l'autre côté (tr. hêtërotopique hétérolatërale); de
plus le greffon peut conserver son orientation antéro-postérieure primitive
(implantation dorso-dorsale), ou subir une rotation de 180° qui renverse
son axe antéro-postérieur en ramenant du côté dorsal sa face ventrale
(implantation d or so -vent raie). 2° La transplantation d'un bourgeon entier
au point d'émergence normaldu bourgeon antérieur (après extirpation de
celui-ci); dans ces transplantations orthotopiques, il faut distinguer de même
des catégories homolatérale, hétérolatërale, dorso-dorsale et dorso-venlrale .
3° La superposition d'un bourgeon entier excisé à un bourgeon normal dont
on a simplement raclé le revêtement épiblastique, avec les mêmes variantes.
4° L'excision d'un demi-bourgeon de membre et son remplacement par un
derni-bourgeon prélevé à un autre embryon; en limitant les incisions de
partage à 2 diamètres principaux perpendiculaires entre eux et la rotation
à 0° ou 180°, 16 combinaisons sont à prévoir. Il n'est pas possible d'en-
624 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
trer ici dans le détail des 271 cas retenus pour l'étude des diverses catégories
envisagées. D'une manière générale, deux phénomènes se manifestent, en
premier lieu, la croissance propre o*u bourgeon; dans les cas purs, celle-ci
se produit conformément à ce que faisait prévoir l'orientation de l'axe
antéro-postérieur de l'ébauche, mais sans égard à son axe dorso-venlral.
Exemples : un bourgeon droit transplanté du côté gauche en orientation
dorso-ventrale (rotation de 180° autour de l'axe antéro-postérieur, qui ne
varie pas) donne un membre complètement analogue au membre gauche
normal; c'est dire que la disposition des doigts reste ce qu'elle aurait été
dans le greffon en vertu de ses propres potentialités, ce qui tient à ce que
son axe antéro-postérieur n'a pas changé ; mais la face dorsale est devenue
palmaire et vice versa, en même temps que le bord radial devenait cubital,
effets qui sont indubitablement dus à la localisation nouvelle du greffon ;
inversement, la même ébauche droite greffée du côté gauche en orienta-
tion dorso-dorsale (pas de rotation autour de l'axe antéro-postérieur, mais
celui-ci tourne de 180° autour de l'axe dorso-ventral) donne un membre
strictement droit, c'est-à-dire dont les doigts sont disposés en ordre inverse
de celui quèTprésente le membre antérieur gauche. Il résulte donc de ces
observations que l'axe antéro-postérieur est fixé dans l'ébauche du membre.
L'asymétrie que présente suivant cet axe la conformation du membre
adulte est due à une différenciation spontanée; au contraire, l'axe dorso-
ventral, s'il se dessine déjà dans l'ébauche, est en quelque sorte labile ; les
caractères distinctifs de la face palmaire et de la face dorsale du membre
sont l'expression d'une différenciation provoquée. Les expériences de fusion
de deux demis-bourgeons d'origine différente permettent d'approfondir
l'analyse; elles montrent que deux moitiés homologues (dorsales par
exemple) peuvent constituer un membre normal, à la seule condition que
l'on tienne compte, dans leur agencement, de l'orientation de l'axe antéro-
postérieur. Sous cette réserve, l'ébauche du membre antérieur répond donc
à la définition du système harmonique équipolentiel de Driesch, en ce sens
que « les potentialités de toutes les parties du système sont les mêmes,
leurs cellules constituantes étant totipotentes ». [Le fait que H. admet cette
conception n'entraîne pas son adhésion aux déductions de Driesch concer-
nant l'autonomie de la vie.] Mais en même temps que se produit ainsi la
croissance du bourgeon implanté en fonction de ses potentialités propres,
d'autres phénomènes peuvent se manifester tout d'abord dans des cas
rares. La greffe peut pivoter sur place pour reprendre une orientation en
harmonie avec son implantation; c'est là un fait plutôt accessoire. Ce qui
est plus important, au point de vue théorique, c'est le dédoublement ou la
multiplication des parties. Le plus souvent, l'appendice greffé donne nais-
sance à un bourgeon accessoire qui en est en quelque sorte la réplique et
reproduit son image dans un miroir plan interposé perpendiculairement au
plan des axes des deux appendices. Dans certains cas un troisième bourgeon
intervient et donne à son tour l'image de l'appendice surnuméraire. Mais
ces processus ne peuvent être décelés que par l'examen attentif des étapes
successives de la croissance, car souvent un ou deux bourgeons avortent au
profit d'un seul; il en résulte que le résultat définitif, envisagé en lui-même,
paraît absolument baroque, alors qu'il n'est que la résultante des deux
phénomènes distincts qu'il faut savoir discriminer : d'une part, le dévelop-
pement des potentialités propres au bourgeon implanté, d'autre part le
dédoublement ou la multiplication des parties. En ce qui concerne ce
processus biologique si important, les expériences de H. lui donnent
l'occasion de soumettre à une révision critique la classification établie par
ONTOGENESE. 625
Bateson au sujet des appendices surnuméraires. Il conclut qu'il n'y a pas
de différence fondamentale entre les cas où le membre original est simple-
ment doublé par un appendice surnuméraire qui lui est symétrique, et
ceux d'appendices surnuméraires doubles symétriques l'un par rapport à
l'autre. H. propose donc de ramener à deux les règles de Bateson : 1" Les
axes longitudinaux des appendices doubles ou multiples sont compris dans
un même plan. 2° Deux membres adjacents reproduisent, en structure et en
position, leur image réciproque dans un miroir plan normal au plan de
leurs axes suivant la bissectrice de l'angle qui forment ces axes. En résumé,
tous les cas étudiés ici par H. obéissent à trois règles qui impliquent en
même temps celles que je viens de citer : 1° une ébauche qui n'est pas
renversée (dorso-dorsale) donne un membre correspondant au côté d'où elle
provient, qu'elle soit implantée du même côté du corps, ou» du côté opposé ;
2° une ébauche renversée (dorso-ventrale) se développe en un membre
dont la symétrie est retournée, qu'elle soit implantée sur le même côté ou
sur le côté opposé du corps. 3° Lorsque des appendices' doubles apparaissent,
l'appendice original (le premier à commencer son développement) a un
type d'asymétrie fixé en accord avec les règles précédentes, tandis que
l'autre est l'image du premier dans un miroir interposé. Dans l'ensemble,
si l'on considère ces faits au point de vue du rétablissement de la fonction
du membre implanté, on pourrait être tenté de voir dans certains résultats
quelque chose de tëlëologique. Certaines combinaisons donnent en effet
un membre qui imite de près les dispositions anatomiques normales
(ex. : implantation orthotopique hétérolatérale dorso-ventrale); elles peu-
vent être qualifiées d'harmoniques; d'autres amènent au contraire des
dispositions qui ne sont pas en harmonie avec la situation de l'appendice,
mais dans ces cas disharmoniques, un dédoublement survient souvent qui
donne un appendice vigoureux, souvent fonctionnel. On pourrait donc y
voir une véritable régulation en vue d'assurer la fonction; mais une analyse
plus serrée montre qu'en réalité le dédoublement survient également dans
des combinaisons harmoniques; c^est un phénomène banal qui procède
vraisemblablement de certaines modalités de la technique opératoire. Mais
dans les combinaisons disharmoniques, le hasard veut que la zone de crois-
sance surnuméraire rencontre des conditions anatomiques plus favorables
à sa nutrition et à son innervation. C'est ce qui explique dans beaucoup de
cas son développement prépondérant, l'allure fonctionnelle de l'appendice
ainsi constitué et donne l'illusion d'une véritable régulation poursuivie dans
l'intérêt de l'organisme. — A. Dalcq.
Howland (Ruth B.). — Expériences sur les suites de Vextirpaiion du
pronephros chez Amblystoma punctatum. — ■ L'extirpation du pronephros a
été réalisée sur des larves d'Amblystome avant l'apparition des contrac-
tions musculaires. L'extirpation bilatérale provoque un affaiblissement du
cœur, de l'œdème et un épanchement péricardique. Les glomérules aorti-
ques se forment même en l'absence des reins céphaliques; souvent des
ébauches de néphrostomes se reconstituent aux dépens de la paroi coelo-
mique. Dans les cas d'extirpation unilatérale, il y a suppléance par le prone-
phros restant. A cette hyperactivité correspondent des modifications mor-
phologiques. Cette hypertrophie compensatrice est caractérisée par un
accroissement de la surface sécrétrice, qui est presque doublée, une
augmentation du poids de l'organe, un allongement des tubes ; de plus, une
augmentation du nombre des noyaux atteste qu'il se produit une légère
hyperplasie. Cet état fonctionnel retentit également sur la rapidité de
626 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
poussée du canal excréteur; 'celui-ci s'atrophie au contraire du côté opéré.
— A. Dalcq.
Carey (Eben J.). — Etudes sur la dynamique de l'histogenèse. La traction
intermittente et la contraction de croissance différentielle, comme stimulus de
la myogenèse. — Dans des articles antérieurs (1919, 1920, 1921), l'auteur a
établi que la tension produite par Ta croissance différentielle était le stimulus
de la genèse du tissu musculaire. Le protoplasma primordial répond à cette
tension stimulatrice par la contraction. Les facteurs de cette tension varient
suivant les cas; ce sont : la croissance de l'épithélium dans la langue et
l'intestin, l'accumulation de liquide dans le cœur et la vessie, l'allongement
accéléré du squelette. La croissance différentielle agit sur une région domi-
nante et sur une région subdominante ; la première agit sur les cellules de
la seconde qui sont en état de tension. Dans le cas des muscles squelet-
tiques, la région dominante est celle du squelette, à allongement accéléré;
la région subdominante, à accroissement retardé, est celle du mésenchyme
où se formeront les muscles.
L'auteur applique ces principes à la mécanogenèse du muscle grand pec-
toral et de son tendon. Au début de la rotation du membre supérieur, il n'y
a pas encore recouvrement des fibres du tendon du grand pectoral les unes
par les autres, parce que jusqu'alors il y avait adduction et abduction simples
du bras. La rotation produite par l'accroissement du squelette (clavicule,
sternum, vertèbres, côtes) détermine la traction de l'ébauche du pectoral
suivant la résultante du parallélogramme des forces ; dans la masse pré-
musculaire les fibres musculaires formées s'alignent suivant les lignes de
forces. La clavicule a une croissance latérale, le sternum une croissance
céphalocaudale; la résultante numérale est céphalolatérale d'en dessous, et
caudolatérale d'en dessus après rotation du bras. C'est dans ces positions
successives que les fibres du grand pectoral se différencient. L'origine et
l'architecture du grand pectoral, avec ses deux parties musculaires et ses
deux tendons qui se recouvrent, ne peuvent s'expliquer que par les facteurs
invoqués ci-dessus. — A. Prenant.
Piette (E.). — La structure des dents, considérée comme expression d'un
champ de forces. — P. suggère une explication de la structure des dents
par l'effet du champ de forces dû à la mastication. 11 reconnaît la super-
position à peu près rigoureuse de divers détails de structure, soit aux lignes
de force (stries parallèles de Retzius de l'émail; canalicules de l'ivoire; fi-
brilles intercellulaires du cément;... etc..) soitaux surfaces de niveau (stries
de Schreger de l'émail; lignes de contour d'Owen; limites des couches de
fibrilles de la dentine;... etc.). Dans la racine, les fibres de Sharpey suivent
de plus la direction des lignes de force, et reportent ainsi les pressions sur
les os du maxillaire, protégeant contre elles l'importante et délicate région
du foramen apical. Un grand nombre de ces détails de structure étant fixés
avant que la dent ne, devienne fonctionnelle, P. admet que la pression due
à la turgescence de la papille dentaire crée, pendant le développement de
la dent, un champ de forces peu différent de celui qui est dû à la mastication.
— M. Prenant.
b) Corner (G. W.). —Anomalies d'embryons de Mammifères antérieures à
la fixation de l'œuf. — On a souvent considéré, c'est en particulier la thèse
de Mall, que diverses monstruosités d'embryons humains étaient dues à un
défaut de nutrition, consécutif à une mauvaise implantation de l'embryon
ONTOGENESE. 627
sur la muqueuse utérine. C. décrit de jeunes vésicules embryonnaires de
Porc, dont l'âge peut être évalué respectivement à 7 et à 12 jours, anté-
rieures par conséquent à la fixation; les plus jeunes présentent des phéno-
mènes de dégénérescence; dans la plus âgée le massif embryonnaire est
remplacé par une sorte de tumeur papillomateuse. C. conclut de ses ob-
servations que l'embryon peut porter en lui, dès avant toute fixation, des
causes d'aberrations pathologiques. Les cas, mis en évidence par les recher-
ches de génétique, où la présence d'un facteur léthal empêche la possibilité
d'un croisement fécond, viennent à l'appui de cette manière de voir. —
Ch. PÉREZ.
Tits (Désiré). — Les excitants de la germination d'un Champignon :
Phycomyces nitens. — La température la plus favorable au développement
des premiers sporanges à la lumière est de 22° 1 ; les sporangiophores sont
plus développés à l'obscurité qu'à la lumière, ce qui met en évidence une
fois de plus l'effet retardateur de la lumière sur la croissance. Les spores
ne germent pas dans des solutions de glucose, saccharose, lactose, raffinose
dontles concentrations varient de 0,5 à 5%; diverses matières azotées, glyco-
colle, asparagine, leucine, ptyaline, pepsine seules ou mélangées en propor-
tions variables à de l'acide tartrique et du saccharose sont également impro-
pres à la germination ; les spores, par contre, se développent dans une
solution aqueuse de peptone bactériologique lorsque la. concentration varie
de 0,7 à 30 % ; on peut obtenir des résultats en abaissant la teneur en
peptone à une proportion de 8 de peptone pour 100.000 d'eau, à condition
d'ajouter 700 de saccharose. L'auteur fait remarquer que la peptone utilisée
est un ensemble d'acides aminés : tryptophane, tyrosine, phénylalanine,
cystine, ensemble qui, lorsqu'on lui ajoute de la lysine et de l'histidine,
constitue le groupe d'amino-acides indispensable à la croissance et à l'entre-
tien de la vie animale. — P. Remy.
Gardner (W. A.). — Effet de la lumière sur la germination des graines
sensibles à la lumière. — G. a remarqué que les graines de Rumex cris-
pus, de Datura Stramonium, de Phoradendron flavescens étaient sensibles à
la lumière. La germination des graines de Datura est retardée par la lu-
mière; celle des deux autres graines est au contraire activée. Les graines
du Rumex crispus dépouillées du péricarpe germent plus facilement à
l'obscurité. La lumière n'est pas nécessaire pour l'absorption de l'eau suf-
fisante pour la germination; elle rend plus actives les diastases lipolytiques
qui hydrolysent les graisses et donnent les acides gras. G. examine ensuite
les différentes conditions qui stimulent, à l'obscurité, la germination des
graines de Rumex crispus, Nicoiiana Tabacum, Verbascum Thapsus, Œnothcra
Hennis et Daucus Garota, à savoir : traitement à l'eau chaude, action de
l'acide sulfurique concentré, oxygène sous pression, variations de tempéra-
tures, immersion dans des solutions d'acide chlorhydrique, de sulfocyanate
de sodium, d'eau oxygénée, emploi d'un grand nombre de simples électro-
lytes comme substratum. — R. Souèges.
Piskernik (Angela). — De V influence de colorants fluorescents sur la
germination des graines. — Si des graines de Pisum, Vicia sativa, Lens
esculenta, Sinapisalba, Triticwn durum, Rrassica oleracea , Lepidiumsativum,
Reta vulgaris et Spinacia sont mises gonfler pendant 24 heures dans une so-
lution fluorescente, puis placées à la lumière pour germer, il se produit des
effets photodynamiques inobservés à l'obscurité. Ce sont des arrêts de ger-
628 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
mination ou de croissance en rapport direct avec l'intensité lumineuse, la
nature et la concentration du colorant; ces substances sont, dans l'ordre de
toxicité photocatalytique : l'éosine, la safranine,le rouge de Magdala, l'érythro-
sine, le bleu de méthylène, la rhodamine, la diazorésorcine et la fluores-
céine. Le dommage le plus léger est un arrêt de croissance de la racine, puis
onconstate le dépérissement de la pointe radiculaire et l'arrêt de lacroissance
en longueur, enfin une plus grande toxicité se manifeste par une dispari-
tion totale du sens géotropique. Le lieu de l'attaque photodynamique est
variable, il peut se trouver dans la membrane ou dans le protoplaste. A
l'effet photodynamique peut s'ajouter l'action toxique propre des colorants en
solutions concentrées à 1/600, 1/800, 1/1000 par exemple. — R. SpiNNER.
Newman (H. H.). — La production expérimentale de larves jumelles et
de monstres doubles dans les élevages de l'étoile de mer Patiria minata;
discussion générale des causes qui président à V apparition de jumeaux. —
Dans les conditions les plus variées, les pontes de Patiria fournissent une
sérieuse proportion de larves jumelles et de monstres doubles. Il en est
ainsi dans les œufs qui se développent parthénogénétiquement, au bout de
quelques heures, dans des cultures vierges; on en retrouve également-
dans les cultures hybrides de Patiria Q et Pisaster cf; ou encore dans
des cultures normalement fécondées, mais surpeuplées. Ces anomalies
fréquentes se présentent avec une série de modalités qu'il est aisé de classer :
séparation des premiers blastomères et développement de larves naines;
séparation incomplète et monstres doubles ; gastrulae avec invaginations
archentériques doubles ou multiples; bipennariae avec double archenteron,
ou simplement avec dédoublement de la plaque madréporique ou du canal
du sable. L'analyse des conditions diverses qui président à l'apparition de
ces formes conduit l'auteur à distinguer un fait commun : le retard momen-
tané dans le développement. C'est à la faveur de ce retard que la polarité
primitive s'efface en quelque sorte et réapparaît ensuite sous un type diffé-
rent, généralement de manière symétrique. Ces observations rentrent ainsi
dans le cadre de la théorie générale formulée par N. à la suite de son étude
de la polyembryonie du tatou. — A. Dalcq.
Poulton (E. M.). — Un individu anormal de Cheiranthus Cheiri L. — Le
caractère le plus frappant de cette plante anormale consistait dans l'absence
totale des étamines fonctionnelles et leur remplacement par des carpelles à
divers états de développement. Le nombre type (6) des étamines était dans
tous les cas conservé et souvent leur disposition ordinaire (2 + 4) pouvait
être remarquée. Un autre curieux phénomène était la tendance de ces carpel-
les rudimentaires à se fusionner au gynécée central pour former un pistil
composé de deux loges, entourées de six loges accessoires. La nature carpel-
laire de ces productions a pu être démontrée en s'appuyant sur la courbure
des bords portant des ovules de petites dimensions, sur la différenciation
d'un stigmate renflé et muni de papilles caractéristiques, sur le revêtement
duveteux semblable à celui que l'on observe sur les carpelles normaux. —
R. Souèges.
LE SEXE. 020
La régénération el la greffe
Cutting (E. M.).— Heterothallism and similar phenomena. (New Phytol.,
XX, 10-16, 1021.) [620
Michel (Aug.). — Régénération caudale chez Poli/gordius neapolitanus. Fr.
(C, R. Ac, Se, CLXXV, 1246, 1022.)
[Le mécanisme déterminant de la métamérisation est
une ordination dans l'ensemble des fibres transversales. — L. Dehorne
Ogawa (Chikanosuke). — Experiments on the régénération of the lens in
Diemyctylus. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 305-408, 4 fig., 1021.) [620
Ogawa (Chikanosuke). — Expériences, sur la régénération du cristallin
chez Diemyctylus. — L'extirpation du cristallin est suivie de régénération
aux dépens du bord supérieur de l'iris. L'auteur a étudié les. modalités de
cette régénération en soumettant l'iris à des exérèses plus ou moins consi-
dérables. Il a pu également obtenir parfois la reconstitution du cristallin aux
dépens d'un greffon irien implanté au contact de la rétine. — A. Dalcq.
Cutting (E. M.). — Hétérothallie cl phénomènes analogues. — Burgeff
en greffant une forme (+) et une forme ( — ) de mycélium de Phycomyces
nitens obtient des sporanges qui contiennent trois sortes de spores : les unes
donnent naissance à des mycélium (-f ), les autres engendrent des mycélium
( — ), et enfin, la troisième sorte donne des hyphes neutres. Après avoir rap-
pelé ces observations, l'auteur résume les différents travaux qui ont été ef-
fectués sur diverses espèces de Champignons appartenant aux Oomycètes,
aux Basidiomycètes ou aux Ascomycètes (Zygorhynchus, Cunninghamella,
Phytophthora, Eocronartium, Pyronema, Armillaria, Coprinus, Glomerella,
etc.) et montre comment, par l'étude des processus de fructification, on a pu
remarquer des phénomènes qui rappellent l'hétérothallie et la formation
d'individus neutres ou hybrides. — R. Souèges.
Le sexe et les caractères sexuels secondaires
Berger (L.). — Sur l'existence d'une glande ovarienne, homologue de la
glande interstitielle testiculaire. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 408, 1022.) [633
b) — — Sur l'existence de glandes sympathicotropes dans l'ovaire el le testi-
cule humain; leurs rapports avec la glande interstitielle du testicule (Ibid.,
007.) ' [633
a) Champy (Christian). — Elude expérimentale sur les différences sexuelles
chez les Triions {Triton alpestris Laur). (Arch. de Morphol génér. et expé-
rim., fasc. VIII, 1-172, 82 fig., 4 pi., 1022.) [634
b) Apparition fluctuante de caractères sexuels mâles chez Triton alpes-
tris femelle. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 144, 1022.) [635
630 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Coe (Wisley R.) and Boll (Stanley (C). — The pelagic Nemertean Nectone-
mertes. (Journ. of Morphol., XXXIV, 457-485, pi. 1-5, 1920.) [636
Frankenberger (Z.). — Zur Frage der funktionellen Bedeutung der Hoden-
zwischenzellen. (Anat. Anz., LV, 545-550, 1 fig.)
[F. a observé, dans un testicule de Lézard, que des boules
de graisse sont émises par les cellules interstitielles et passent dans
les canalicules ; il voit là une confirmation des idées de Plate, d'après
lequel les cellules interstitielles ont simplement pour rôle d'accumuler
lagraisse nécessaire à la nutrition des éléments séminaux. — M. Prenant
Krediet (G.). — Fine Untersuchung der Geschlechtsdrilsen von dreisszig neu-
geborenen Ziegen. Ein Fall von wahrem unilaleralen Hermaphroditismus.
(Anat Anz., LV, 502-510.) [631
La Vaulx (R. de). — Sur V apparition d' intersexués dans une lignée de Daph-
nia magna (Crustacé Cladocèrc) et sur le déterminisme probable du phé-
nomène. (C. R. Ac, CLXX1V, 1740, 1922.) [631
Leigh-Sharpe(W. Harold). — The comparative morphology of the seeondary
sexual characters of Elasmobranch Fishes. Theclaspers, clasper siphons and,
clasper glands. IL (Journ. of Morphol., XXXV, 1921,359-380, 15 fig.) [635
Minoura (Tadachika). — A study of lestis and'ovary grafts on the Men's egg
and their effects on the embryo. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 1-62, 1 fig.,
10 pi., 1921.) [633
a) Moore (Cari R.). — On thephysiological properties of the gonads as con-
trollers of somatic and psychical characteristics. 111. Artificial herma-
phrodilism in rats. (Journ. Exper. Zool., XXXIII, 129-171, 15 fig., 1921. ) [632
b) — — On the physiological properties of the gonads as controllers of So-
malie and psychical characteristics. IV. Gonad transplantation intheGui-
nea-pig. (Ibid., 365-390, 4 fig., 1921.) [632
Okamoto (Kikuo). — Seeondary sexual characters in the Loach Misgurnus
anguillicaudatus Cantor. (Philippine Journ. of Se, XIX, N° 6, 723-725,
1921.) [Les mâles,
beaucoup plus petits que les femelles, se distinguent par un renflement de
la nageoire dorsale, une largeur plus grande de la nageoire pectorale et
une longueurplus grande du second rayon de cette dernière.— M. Goldsmith
a) Pézard (A.) et Caridroit (F.). — Interpénétration surrénalo-testiculaire
chez les coqs castrés incomplètement. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 784, 1922.)
[636
b) — — L'action de l'hormone testiculaire sur la valence relative des
facteurs allélomorphes chez les Ovins (Dorset et Su/folk). (C R. Ac. Se,
CLXXV, 1099, 1922.) [636
Schaffner (J. H.). — Influence of environment on sexual expression in
hemp. (Bot. Gazette, LXXI, 197-219, 1 fig., 1 pi., 1921.) [632
Vandel (S.). — La spanandrie (disette de mâles) géographique chez un Iso-
pode terrestre. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 1742, 1922.) [631
Whiting (P. W.). — Rearing meal Moths and parasitic Wasp for expéri-
mental purposes. (Journ. of Heredity, XII, 1921, 255-261, 11 fig.)
[Hadrobracon brevicornis, parasite de
YEphestia kuhniella, donne des mâles, par parthénogenèse, tandis que les
femelles fécondées produisent à la fois mâles et femelles. — L. Cuénot
LE SEXE.
Willier (Benjamin H.). — Structures und komologies of freemartinyonads.
(Journ. Exper.Zool., XXXIII, 63-128, 18 fig., 1921.) [633
La Vaulx (R. de). — Sur l'apparition d'intersexués dans une liynèe de
Daphnia magna (Çrustacè Cladocëre) et sur le déterminisme probable du phé-
nomène. — Une lignée de D. magna maintenue durant huit ans n'ayant
produit aucun cas d'intersexualité, l'auteur suppose que l'aptitude à cette
anomalie ne faisait pas partie de son patrimoine héréditaire. Des essais de
confinement, les conditions nutritives restant bonnes, ont amené l'apparition
de formes întersexuées dès la septième ou la huitième ponte. L'intoxication
due au confinement serait donc un agent déterminant de ces formes. L'au-
teur se demande « si les anomalies proviennent de l'intoxication de l'ovaire
due à l'accumulation des produits d'excrétion » ou de « la succession trop
brusque de conditions favorisant la parthénogenèse à d'autres propices à la
reproduction gamétogénétique ». Il accorde sa préférence à la première
hypothèse. — L. Déhoiîne.
Vandel (A.). — La spanandrie (disette de mâles) géographique chez un
Isopode terrestre. — Les Isopodes du genre Trichoniscus ne sont représentés
dans toute l'Europe septentrionale et moyenne que par des femelles. Lorsque,
par exception, des mâles existent, ils sont toujours très rares. Dans le Bassin
parisien, V. n'a trouvé que des Tr. pusillus femelles. Mais, dans le sud de
l'Allemagne et dans la Suisse, les mâles sont communs. Ce sont là des faits
qui se répètent pour d'autres groupes. Ils existent non seulement chez de
nombreux Phyllopodes, mais aussi chez des Insectes (Myrmecophiles, Phas-
mides) et même chez certains végétaux {Cutleria-Aglaozonia ; Stratiotes
alo'ides). Marchal adonné le nom de spanandrie (1913) au phénomène de la
disparition ou de l'extrême rareté des mâles dans une lignée nettement
caractérisée pour la reproduction bisexuée et qui succède à un cycle de
générations parthénogénétiques. V. propose l'utilisation de ce terme quand il
s'agit de désigner tous les cas de disparition des mâles dans des races pri-
mitivement bisexuées et l'emploi de l'expression spanandrie géographique
pour les cas où la disparition de la forme cf n'a lieu que dans les régions
septentrionales. Les facteurs qui règlent la spanandrie géographique sont
restés jusqu'à présent inconnus. Mais tous les faits montrent que celle-ci ne
dépend certainement pas de la température. — L. Dehorne.
Krediet (G.). — Étude des glandes génitales de trente Chèvres à leur nais-
sance. Un cas d'hermaphroditisme unilatéral vrai. — La fréquence de l'her-
maphroditismechez les Chèvres a engagé K. à étudier trente de ces animaux
nouveau-nés, avant que des régressions aient pu faire perdre à la glande
génitale le caractère double qu'elle pouvait avoir. Parmi beaucoup d'ovaires
normaux, K. en a trouvé quatre paires où les ovules étaient rares, et dont
la fécondité était probablement diminuée. 11 a observé surtout un animal qui
présentait à gauche un testicule normal, et à droite une glande ayant aussi
tous les caractères apparents d'un testicule, mais contenant des ovules dans
sa partie caudale; il n'y avait que des follicules primaires, petits et présentant
une tendance à dégénérer; les voies génitales étaient des voies femelles
normales. Il y a là un cas d'hermaphroditisme vrai que K. se contente d'ajouter
aux cas déjà connus, sans l'interpréter. — M. Prenant.
632 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Schaffner (J. H.). — Influence du milieu sur le sexe du chanvre. — Le
Chanvre semé au printemps, dans des conditions normales, donne des in-
dividus mâles et femelles, sans confusion de sexualité, dans la proportion
de 1 : 1. Le Chanvre semé l'hiver, en serres ou en bancs peu profonds, avec
une faible intensité lumineuse, présente une grande confusion sexuelle.
De nombreuses irrégularités se produisent; il se développe des étamines
pourvues de stigmates, des fleurs partiellement carpellées et partiellement
staminées. Les plantes mâles et femelles présentent les unes et les autres un
phénomène de réversion dans la période de croissance ; 88 o/o de plantes à
carpelles peuvent devenir mâles et 80 % d'individus staminés peuvent de-
venir femelles. Les plantes staminées et carpellées, bien qu'elles offrent un
dimorphisme sexuel très net, possèdent tous les facteurs et aptitudes des
deux sexes ; il ne s'agit pas d'une condition homozygote ou hétérozygote;
les individus staminés et carpelles sont en possession des éléments conduisant
au développement complet du sexe opposé. La réversion de l'état sexuel se
produit dans le tissu végétatif et n'a aucun rapport avec une réduction ou
une ségrégation des chromosomes ou de leurs facteurs héréditaires possibles.
La sexualité ne dépend pas des conditions mendéliennes, mais se rattache à
l'ativité fonctionnelle de la plante et se trouve profondément influencée par
le milieu. Les caractères sexuels du chanvre dépendent probablement du
métabolisme cellulaire et la réversion du sexe se produit quand les rapports
métaboliques sont modifiés ou troublés. — R. Souèges.
a-b) Moore (Cari R.). — Sur les propriétés physiologiques des glandes
génitales en tant qu'organes régulateurs des caractères somatiques et psychi-
ques. 111. L hermaphrodisme artificiel chez le rat. — Steinach a prétendu
qu'il existe un antagonisme entre les hormones des glandes génitales de
sexe différent, à tel point qu'il serait impossible de les faire coexister sur
un même animal, sauf dans des cas tout particuliers. M. apporte ici la
preuve du contraire. Il a réussi à greffer un fragment de testicule à des
femelles non châtrées; la greffe se vascularise et survit pendant des mois;
la lignée germinale dégénère; la vie sexuelle de la femelle ainsi opérée se
poursuit sans qu'on y observe aucun trouble. De même un ovaire peut être
greffé sur un mâle non châtré ; les follicules évoluent normalement jusqu'à
la maturation ovulaire ; puis l'atrésie survient et tout le follicule se trans-
forme en une masse de cellules interstitielles; ici non plus, la greffe ne
provoque chez l'animal aucun trouble somatique ou psychique qui soit appré-
ciable.
IV. Transplantation de glande génitale chez le Cobaye. — Poursuivant la
vérification des résultats exposés par Steinach, M. a effectué des greffes de
glande génitale chez des jeunes cobayes du sexe opposé préalablement châ-
trés. Il a retrouvé des modifications somatiques bien caractérisées. Ainsi la
greffe ovarienne chez un mâle châtré provoque l'hypertrophie des glandes
mammaires; chez la femelle châtrée la greffe testiculaire entraîne un
développement exagéré du clitoris. Au point de vue psychique, l'auteur n'a
observé un effet net que dans le cas de la greffe testiculaire; les sujets qui
l'ont subie se comportent comme des mâles. M. critique à ce sujet certaines
appréciations de Steinach. Il soulève la question de savoir si la modification
du type squelettique, dont Steinach a donné des exemples en apparence
positifs, n'est pas due à la castration même plutôt qu'à l'influence du greffon.
Certaines observations de Stotzenburg sur la croissance du rat plaident en
faveur du point de vue de M. — A. Dalcq.
LE SEXE. 033
a) Berger (L.). — Sur l'existence d'une glande ovarienne, homologue de la
glande interstitielle testiculaire. (Analysé avec le suivant.)
6) Berger (L.). — Sur l'existence de glandes sympathicotropes dans l'ovaire
et le testicule humains ; leurs rapports avec la glande interstitielle du testicule.
— Les organes situés dans les espaces intervasculaires du rete ovarii sont
rigoureusement les homologues des amas paranerveux situés au niveau des
nerfs amyéliniques qui cheminent dans l'albuginée en se dirigeant vers le
testicule; ces amas paranerveux se continuent directement avec les cellules
interstitielles du testicule et partagent leurs variations évolutives. Or, dans
l'ovaire les amas homologues sont de véritables organes paraganglionnaires :
par la morphologie de leurs éléments, la présence dans ceux-ci d'un pig-
ment brun et d'un cristalloïde (semblable à celui des cellules de la médullo-
surrénale); par leurs rapports avec les nerfs; par leur abondante vasculari-
sation. Il y a donc lieu de se demander si la glande interstitielle du testicule
n'est pas elle-même un paraganglion. — L. Deuorne.
Willier (Benjamin H.). — Les structures des glandes génitales du free-
martin et leurs homologies. — Étude histologique des glandes génitales
d'une trentaine de spécimens de free-martin. La conclusion en est que l'in-
dividu freemartin est bien, conformément à la thèse de F. R. Lillie, femelle
originairement et en tant que germe, et n'évolue vers le sexe mâle que sous
l'action des hormones mâles qui passent dans sa circulation. Dans cette
évolution, on observe toute une série de degrés; ils sont en rapport avec le
moment plus ou moins tardif où se sont établies les anastomoses circula-
toires avec le co-jumeau mâle. Au tout premier degré, la glande ne se dis-
tingue d'un ovaire à sa phase de première poussée que par l'absence d'épi-
thélium germinatif en dehors de l'albuginée. A un stade plus marqué, les
cordons sexuels produits par cette première poussée ovarienne subissent
des modifications histologiques qui les rapprochent des canaux séminifères :
délimitation conjonctive nette, éléments sertoliens, cellules interstitielles.
Dan's certains cas, le rete ovarii se transforme en un rete testis. Parfois
môme celui-ci se met en communication directe avec un véritable épidi-
dyme. 11 importe toutefois de bien noter que si le tractus urogénital peut
ainsi revêtir, ou peu s'en faut, tous les caractères anatomiques propres au
sexe mâle, jamais un gonocyte n'apparaît dans ces tubes séminifères, uni-
quement garnis de syncytium sertolien. Ces cas constituent donc une moda-
lité de l'intersexualité; ils montrent jusqu'à quel point l'organisme peut,
sous l'influence de certaines hormones, dévier de la voie où il était engagé.
Mais jusqu'à présent il semble bien que ce n'est là qu'une déviation, rien
de plus; l'organisme ne réagit que dans le cadre de ses potentialités. Jamais
on n'a constaté la transformation d'un individu mâle en 9- Au point de vue
histologique, la nature a réalisé là une expérience très démonstrative des
homologies entre les parties constituantes des glandes génitales des deux
sexes. C'est la vérification péremptoire de l'hypothèse émise jadis par
E. Van Beneden. — A. Dalcq.
Minoura (Tadachika). — Elude des effets de greffes testiculaires ovarien-
nes et sur le développement de l'embryon du poulet. — Ces expériences ont eu
pour but de réaliser, dans une certaine mesure, la reproduction expérimen-
tale des faits observés par F. R. Lillie sur le free-martin du bétail. Il
s'agissait donc de mettre en évidence une action d'hormones sécrétées par
les glandes génitales sur la différenciation du tractus urogénital. Ce pro-
634 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
blême a été résolu en greffant des fragments de testicule ou d'ovaire pris à
de jeunes poulets sur l'allantoïde des œufs de poule aux différents stades
de leur incubation, et plus spécialement durant la seconde semaine de leur
développement. Des expériences de contrôle ont été réalisées parallèlement
avec des fragments de diverses autres glandes. Il n'a été tenu compte que
des cas où une croissance de la greffe s'est produite. Dans les cas favora-
bles, cet accroissement est manifeste, encore qu'il soit moins rapide pour
les fragments de gonade que pour les autres tissus. L'appréciation des
effets morphogénétiques de la sécrétion présumée des hormones a été basée
sur une étude anatomique attentive des embryons qui se sont développés
dans les .œufs greffés; la régression de l'ovaire droit, le développement des
canaux de Wolff et de Mùller, les variations de taille des testicules ont cons-
titué autant d'éléments d'appréciation, dont le degré de variations dans les
poussins normaux a été déterminée avec précision. Il a été reconnu que les
greffes de fragments de glande génitale provoquent fréquemment, dans le
tractus génital, des modifications considérables; cette action est d'autant
mieux caractérisée que la greffe est faite au moment où se produit la dif-
férenciation de ces organes, soit au cours de la 2e semaine (on ne peut les
faire plus tôt, les vaisseaux allantoïdiens n'étant pas assez développés).
Quant au sens même de ces effets, il était assez difficile de le distinguer,
attendu que l'on n'a a priori aucune indication sur l'orientation préalable
de la différenciation sexuelle chez l'embryon. Bien qu'on travaille donc un
peu à l'aveugle, l'analyse comparative d'une grand nombre de cas permet
une conclusion. L'hypothèse logique que les greffes testiculaires font dévier
le développement dans le sens mâle (persistance de la glande droite, déve-
loppement des canaux de Wolf, régression des canaux de Mùller, différencia-
tion testiculaire de la gonade) ou que les greffes ovariennes exercent une
influence de sens opposé permet en effet d'interpréter sans grande difficulté
les résultats expérimentaux. M. a donc démontré effectivement que si
des fragments de testicule ou d'ovaire de jeunes poulets sont greffés sur
l'allantoïde de l'œuf de poule en incubation, ces tissus sécrètent des hormo-
nes qui passent dans la circulation embryonnaire et exercent une action
morphogénétique spécifique sur le tractus urogénital. — A. Dalcq.
a) Champy (Christian). — Etude expérimentale sur les différences sexuelles
chez les Tritons (Triton alpestris La,ur) . Changement expérimental du sexe. —
Après une vingtaine de pages d'introduction, où sont indiquées les différences
sexuelles telles qu'elles existent au moment des amours, différences morpho-
logiques, anatomiques et de pigmentation, Ch. étudie, avec un luxe de détails
histologiques, dans la première partie de son mémoire, les variations natu-
relles des glandes génitales et des caractères sexuels; dans la deuxième
partie, les effets de castration, chirurgicale et alimentaire; dans la troisième,
l'interversion expérimentale du sexe.
Ch. distingue chef les Tritons deux sortes de caractères sexuels différen-
tiels : 1° caractères permanents (papille et glandes cloacales, structure dif-
férente des conduits génitaux, résidu estival de la crête); 2° caractères tem-
poraires, très frappants ceux-là, et dont l'ensemble constitue la parure de
noces. Le développement de ces caractères temporaires (apparition, et non
maintien), coïncide, chez le mâle, avec le moment où le testicule renferme
des ampoules à spermatozoïdes mûrs; chez la femelle, avec le moment où
l'ovaire renferme des œufs à enclaves vitellines. Lorsque, pour une raison
quelconque, la parure nuptiale n'est pas apparente, on peut la « révéler »
expérimentalement (par exemple : en élevant la température), mais à la con-
LE SEXE. 635
dition que ce soit dans la périole où se trouve réalisée la condition détermi-
nante de la parure, à savoir, chez le mâle, les spermatozoïdes mûrs (peut-
être aussi, les cellules sertoliennes). En dehors de cette période, on ne peut
révéler la parure par aucun artifice. Les spermatogonies et les spermato-
cytes n'interviennent certainement pas, et non plus le tissu adipo-glandu-
laire, qui se forme au moment où les ampoules à spermatozoïdes se vident,
et qui est l'équivalent du tissu interstitiel. La parure apparaît longtemps
avant qu'il n'y ait trace de tissu adipo-glandulaire. Ch. critique vivement la
théorie d'ANCEL et Bouin; l'intervention du tissu interstitiel dans le détermi-
nisme des caractères sexuels secondaires lui parait douteuse, même chez les
Mammifères, et à plus forte raison en ce qui concerne les Oiseaux, Batra-
ciens et Poissons, où il n'entre point en jeu, d'après l'auteur.
Les expériences de castration chirurgicale n'ont pas fourni de résultats
très nets. Par contre, les effets d'un jeune total et prolongé sont des plus in-
téressants. Pratiqué de juillet à octobre, c'est-à-dire pendant la période où
s'élaborent les éléments sexuels, le jeune empêche le développement des
spermatozoïdes ; au printemps suivant , les mâles ainsi castrés ne pren-
nent pas la parure de noces, se montrent indifférents vis-à-vis des femelles,
et ne vont pas à l'eau comme les témoins. La livrée nuptiale peut réapparaî-
tre l'année suivante, mais il faut pour cela que les animaux, renourris, en-
trent à nouveau dans la voie de la spermatogenèse. Lorsque la castration
alimentaire est totale, et entraîne la régression des spermatogonies secon-
daires, elle peut amener la glande génitale mâle à un état tel que celle-ci,
chez un animal renourri, se met à évoluer dans le sens femelle. Le Triton
mâle se trouve ainsi avoir changé de sexe; en même temps, il prend le faciès
de femelle. Cependant, l'auteur jusqu'ici n'a observé qu'un seul cas certain
d'inversion sexuelle, plus un cas douteux, dans ses élevages de Tritons. —
A. Drzewina.
b) Champy (C). — Apparition fluctuante de caractères sexuels mâles chez
Triton alpestris femelle. — Certaines femelles de Triton alpestris présentent
après la ponte un développement assez accentué de caractères mâles : crête,
taches ponctiformes noires et jaunes sur l'échiné, élargissement des points
des flancs. En corrélation avec ces caractères, on constate l'absence, dans
les ovaires, de gros ovocytes, on n'y trouve que de très jeunes ovocytes. Chez
des femelles normales, au contraire, on trouve, après la ponte, de gros
ovocytes persistants, en voie de résorption. Ce sont donc les ovocytes parve-
nus à une grande taille qui jouent un rôle actif sur les carctères sexuels,
inhibiteur pour les caractères mâles. La transplantation d'ovaires normaux
chez les tritons mâles en est en quelque sorte la démonstration expéri-
mentale : elle amène la régession de la crête et la disparition des points des
flancs. — L. Dehorne.
Leigh-Sharpe (W. H.). — Caractères sexuels secondaires des Elasmo-
branches. — Suite d'un travail déjà analysé {Année biologique, t. XXV, 1921,
p. 33); le présent mémoire est relatif aux espèces suivantes : Galeus canis;
Mustelus vulgaris, Lamna cornubica, Rhina squatina. Chez les deux premiers
les siphons atteignent une dimension énorme; ils remontent même chez le
Mustelus jusqu'au niveau des nageoires pectorales; à l'extrémité de l'organe
copulateur, à peu près au même niveau que le rhipidion, se trouve creusée
une cavité aveugle, à orifice postérieur que l'auteur dénomme pseudo-siphon.
Chez le Mustelus il désigne sous le nom de pera un autre sac interposé, du
côté externe du rhipidion, entre lui et le pseudo-siphon. Le Lamna présente
636 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
ceci de particulier qu'au point de vue des organes copulateurs, il se rattache
non aux Squales mais aux Raies, ayant, comme ces dernières, un siphon peu
développé, et dont la cavité est à peu près entièrement occupée par une
glande. La Rhina se rattache aussi plutôt au type des Raies, ou mieux
encore du Lamna. — Ch. Pérez.
a) Pézard(A.) et Caridroit (F.). — Interpénétration surrénalo- testiculaire
chez des coqs castrés incomplètement. — lia été constaté, d'une part, l'envahis-
sement des transplantes testiculaires par le tissu médullaire adrénalinogène ;
d'autre part, la présence dans la surrénale de canaux séminifères manifes-
tant encore, après un an, des signes d'activité fonctionnelle; ces canaux ont
perdu leur lumière mais possèdent encore toute la lignée séminale. Le tes-
ticule « aspermatogène » est donc un milieu qui permet la vie aux éléments
médullaires et leur activité sécrétoire (adrénaline). Les tissus cortical et
séminal dérivant de bourgeons contigus de l'épithélium cœlomique, on con-
çoit que cette parenté ontogénique permette à l'un aussi bien qu'à l'autre
d'entrer en connexion avec la cellule phœochrome. — L. Demorne.
b) Pézard(A.) et Caridroit (F.). — L'action de l'hormone tesliculaire sur
la valence relative des facteurs allélomorphes chez les Ovins (Dorset X Suf-
folk). — Le bélier et la brebis de la raceSuffolk ne portent pas de cornes. Ceux
de la race Dorset en sont pourvus. Le croisement Dorset X Suffolk donne
une génération Fi composée de mâles cornus et de femelles sans cornes. Ces
produits, croisés entre eux, donneront une génération Fa ainsi caractérisée :
sur quatre mâles, trois seront cornus et un sans cornes; sur quatre femelles,
trois seront sans cornes et une en sera pourvue. Le croisement des pro-
duits F2 avec des sujets purs Suffolk ou Dorset montre que sur les trois
mâles cornus, deux étaient hétérozygotes et l'autre homozygote ; sur les
trois chèvres'sans cornes, deux étaient hétérozygotes, l'autre étant homozygote.
Pour expliquer ces résultats, P. etc. invoquent, comme Morgan (1919), mais
avec une conception différente, l'action des hormones sexuelles : « En raison
de l'action positive de l'hormone testiculaire chez le mâle et de l'absence
de l'action de l'ovaire chez la femelle, on doit admettre que, dans les races
Dorset et Suffolk, la forme neutre est réalisée par les brebis (présence ou
absence de cornes). » — Si D est le déterminant cornes mâles du gamète
Dorset, d le déterminant cornes femelles du même gamète, et S le déter-
minant absence de cornes du gamète Suffolk, les gamètes Dorset (Dd) et
les gamètes Suffolk CSS) croisés donneront les hybrides Dd. SS. ou SS.
Dd. Les hybrides croisés entre eux donnent quatre combinaisons possibles :
Dd. Dd., Dd. SS., SS. Dd., SS. SS. L'expérience ayant montré que D. do-
mine S. et que S. domine d., examinons les cas où à cesquatre combinaisons
s'ajoute le sexe cf- On a : Dd. Dd., o* cornus (homozygotes); Dd.SS., cf cornus
(hétérozygotes, car D. domine S.); SS. Dd., o* cornus hétérozygotes; SS.SS., c?
sans cornes, homozygotes. — S'agit-il du sexe femelle? On aura : Dd. Dd., Q
cornues homozygotes; Dd. SS., Ç> sans cornes (hétérozygotes D, dominant,
n'est pas extériorisé) ; SS. Dd., Q sans cornes, hétérozygotes ; SS. SS., Q sans
cornes, homozygotes. Comme il n'est extériorisé que sous l'influence d'une
hormone testiculaire, le caractère dominant D reste potentiel chez les fe-
melles. — En tenant compte de l'influence de l'hormone testiculaire sur les
déterminants mendéliens, l'analyse génétique des croisements Dorset X
Suffolk devient possible. — L. Dehorne.
Coe (Wesley R.) et Bail (Stanley C). — Dimorphisme sexuel chez la
LA METAMORPHOSE. 037
Nemerte pélagique Nectonemertes. — Ayant repris l'étude des exemplaires
mêmes qui ont servi de types à Verrill, et ayant pu y ajouter de nouvelles
informations d'après l'étude par coupes d'individus bien conservés, C. et B.
arrivent à cette conclusion que les formes de Némertes pélagiques décrites
respectivement sous les noms génériques distincts de Nectonemertes et de
Hyalonemertes, ne sont pas autre chose que les mâles et les femelles d'une
même espèce dimorphe, qui devra conserver le nom unique de Nectone-
mertes mirabilis. Les tentacules latéraux de la région antérieure n'existent
que chez le mâle, et ne se développent chez lui qu'à la maturité sexuelle.
Ce sont sans doute, comme Brinkmann l'a suggéré le premier, des organes
permettant au mâle de saisir la femelle pendant l'accouplement (Cf. Coe,
Année biologique, 1921). C. et B. donnent une description anatomique assez
détaillée de tous les organes de ce type intéressant. — Ch. Pérez.
La métamorphose
Adams (J. F.). — Gametophytic development of blister rust. (Bot. Gazette,
LXXI, 131-137, 4fig., 1921.) [638
Just(E. E.). — On rearing sexually mature Platynereis megalops from eggs.
(Amer. Natur., LVI, 471-478 1922.) [Elevage depuis l'œuf d'une Néréide
très voisine sinon identique à Nereis Dumerili; cependant le cycle est
direct et non compliqué comme chez cette dernière espèce. — L. Cuénot
Koltzoff (N. K.). — Transformation expérimentale de l'Axolotl en Ambly-
stome. (En russe) (Izvestia Instituta expérimentainoï Biologii, I, 68-72,
6fig., 1921.) [637
Rémy (P.). — L'iode et la métamorphose de l'Ammoceles branchialis en Pe~
tromyzon Planeri Bloch.) (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 129, 1922.) [638
Koltzoff (N. K.). — Transformation expérimentale de V Axolotl en Ambly-
stome. — L'auteur s'est proposé d'étendre à la métamorphose de l'Axolotl les
expériences sur l'action de certaines glandes à sécrétion interne, spécia-
lement de la thryoïde, sur la métamorphose des têtards de Grenouille. Les
premiers essais s'étaient montrés infructueux; les Axolotls, pris à trois mois,
nourris avec de la viande saupoudrée de thyroïdine mouraient, après un
grand amaigrissement, avant de présenter des signes quelconques de la
métamorphose. L'auteur a expérimenté alors avec des Axolotls de deux ans,
deux mâles et deux femelles; la métamorphose a bien commencé quelques
mois après, mais les animaux sont morts avant qu'elle ne soit achevée.
Enfin, il a pu mener son expérience à bien avec cinq individus de trois à
quatre ans, à branchies bien développées; trois animaux recevaient une
alimentation à thyroïdine, un était maintenu dans l'eau additionnée de Kl
(pour voir l'action possible de l'ion I), le dernier servait de témoin. Le
régime thyroïdien provoque un amaigrissement qui nécessite un retour
périodique à l'alimentation normale. Pendant plusieurs mois les animaux
subissent une série de transformations : les branchies disparaissent presque
l'année biologique. 44
638 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
entièrement, le corps maigrit, la, peau devient lisse, avec des taches blanches
sur la queue, les yeux deviennent saillants, avec un pli annulaire autour.
Ce sont alors des Amblystomes; la disparition des branchies s'achève lors-
qu'on les sort de l'eau pour les laisser vivre sur le sable humide.
L'auteur suppose que, chez tous les Amphibiens, la métamorphose débute
par l'accroissement de l'activité de la glande thyroïde; si on l'enlève aux
têtards de Grenouille, la métamorphose ne se produit pas, bien que le déve-
loppement de tous les organes internes, y compris les organes sexuels, se
poursuive normalement. De même, les Axolotls néoteniques qui passent
leur vie dans l'eau présentent probablement un arrêt de développement de
la glande thyroïde et ne peuvent se transformer en Amblystomes que si l'on
fournit à leur organisme de la thyroïdine. Mais il doit exister en Amérique
une race d'Axolotls qui possède une glande thyroïde normalement développée
et subit la métamorphose dans les conditions naturelles. Il serait à désirer,
conclut l'auteur, qu'on puisse croiser les deux races et vérilier si elles ne
diffèrent pas entre elles par un certain facteur tenant sous sa dépendance
la glande thyroïde et renforçant son activité à un certain moment du déve-
loppement.
Etendant ses observations à l'homme, K. suppose que certains types infan-
tiles sont des formes néoteniques, dues à l'insuffisance thyroïdienne. D'autre
part, l'hyperthyroïdisme est un phénomène fréquent; ainsi, selon K.,
l'amaigrissement général de la population russe depuis 1917 est dû moins
à l'insuffisance de la nourriture qu'à l'hyperthyroïdisme provoqué par les
grandes secousses nerveuses subies et entraînant une exagération dans la
rapidité des échanges. L'amaigrissement des vieillards serait un phénomène
du même ordre. — M. Goldsmith.
Rèmy (P.). — L iode et la métamorphose de l'Ammoceles branchialis en
Petromyzon planer i Bloch. — Expériences analogues à celles déjà effectuées
par Jensen pour essayer de provoquer dans ce cas une accélération de la
métamorphose par les produits iodés d'origine thyroïdienne qui sont accélé-
rateurs de la métamorphose des Batraciens. Résultats analogues à ceux de
cet auteur et montrant que l'iode, agent accélérateur de la métamorphose
des Batraciens, n'intervient pas dans celle des Cyclostomes, dont le déter-
minisme reste inconnu. — H. Cardot.
Adams (J. F.). — Développement gamétophytique des taches de rouille.
— Depuis la découverte des stades à pycnides pour les rouilles des tiges des
Pins, quelques points intéressants sont apparus concernant leur alternance
avec les stades écidies. Ce stade pycnide des rouilles des Angiospermes pré-
cède habituellement l'apparition des autres stades (écidies, uredo ou telo)
de peu de jours à quelques semaines. L'intervalle de temps, quand il s'agit
des Pins, est différent. On peut établir trois modalités : 1° Danslepremiercas,
deux années sont nécessaires pour que soit complète la période gamé-
tophytique du développement (Peridermium cerebrum). — 2° Dans le deu-
xième cas, le cycle complet du développement est effectué dans une période
de six mois (Peridermium Comptonvr, P. piri forme, P. coleosporoides,
P. St7-obi). — 3° Dans le troisième cas, la période de développement ne dé-
passe pas une saison de croissance ; c'est le cas des rouilles des feuilles des
Conifères, semblable à celui que l'on observe chez les Angiospermes (Peri-
dermium acicolum, P. Peckii). En terminant, A. donne les caractères diffé-
rentiels entre Peridermium Comptoniœ et cerebrum, tirés surtout de la lon-
gueur des pycniophores. — EL Souèges.
LA MORT. 039
I,a mort
Metalnikow (S.). — Dise ans de culture des Infusoires sans conjugaison.
(C. R: Ac. Sa, CLXXV, 776, 1922.) [639
Pearl (Raymond). — Expérimental studies on the duralion oflife. VI. A
comparison of the laws of tnortaliti/ in Drosophila and, in Man. (Amer.
Natur., LVI, 398-405, 1922.)
[Même courbe de mortalité pour les deux formes. Un jour de vie de
Drosophile imago égale 0,8866 d'une année de vie humaine. — L. Cuénot
Pearl (Raymond) and Parker (Sylvia L.). — Expérimental Studies on
the duralion oflife. On the influence of certain environmental factors on
duration of life in Drosophila (Amer. Natur., LVI, 385-398, 1922.) [639
Pearl (Raymond) et Parker (Sylvia L.). — Etudes expérimentales sur
la durée de la vie. V. Sur l'influence de certains facteurs de milieu sur la du-
rée de vie de Drosophila. — Dans la pratique habituelle de la culture des
Drosophiles au laboratoire, les flacons sont fortement bouchés avec du coton
pour prévenir la fuite des Mouches; il est évident que l'aération de la cul-
ture, dans ces conditions, est forcément médiocre, l'air ne se renouvelant
pas. On peut se demander si cela influe sur la durée de vie : des expériences
comparatives faites en fermant les flacons avec une étoffe à mailles fines
montrent que dans le cas de Drosophiles sauvages, il y a une différence
•d'environ 10 % dans la durée moyenne de vie en faveur des cultures bien
ventilées. Par contre, un mutant à ailes vestigiales, moins actif, n'ayant
pas l'habitude de s'accumuler au sommet du flacon (comme le font les
Drosophiles sauvages) ne montre aucune différence.
En ajoutant du suc embryonnaire à un milieu de culture, on prolonge
notablement la durée de vie de cellules cultivées in vitro (Carrel et Ebeling) ;
mais chez les Drosophiles, si l'on ajoute journellement aux cultures du suc
embryonnaire de Poulet ou de larves de Drosophiles, cela ne produit aucun
effet sensible sur la durée de la vie. — L. Cuénot.
Metalnikow (S.). — Dix ans de culture des Infusoires sans conjugaison.
— La forme primitive du Paramœcium caudatum, prise en 1908 dans un
étang des environs de Petrograd, a donné naissance à 20 cultures qui se
sont poursuivies jusqu'à présent, soit pendant 15 ans. Leur étude systémati-
que a été faite pendant 10 ans. Aucun ralentissement dans la multiplication
n'a été constaté au cours de 3.967 générations (400 par année). La rapidité
de la multiplication subit de grandes oscillations, quelquefois quotidiennes,
mais l'auteur doute que l'endomixie en soit la cause, comme le croient Woo-
druff et ERDMANN.Le l'ôle de l'endomixie reste entièrement énigmatique. —
M. GOLDSMITH.
G40 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Morphologie générale
Bujard (Eug.). — Modelage de la tête de Vembryon humain. Neuromèrie et
branchiomêrie. (Arch. de Biol., XXXI, 323-346, 10 fig., 1921.) [634
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b) Signification morphologique de la pseudobranchie des Téléostéens.
(Ibid., 349, 1922.) [644
Holmgren (E.). -- Die Achseldrilsen des Menschen. (Anat. Anz., LV, 553-565,
9 fig.) [644
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vertébrales. (Journ. of comp. neurology, XXXIV, 391-440, 9 pi., 1922.)
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Anz., LVI, 97-133, 21 fig.) ' [644
Konrfeld (W.). — Ueber die Entivicklung der Hautdriisenmuskulatur bei
Amphibien. (Anat. Anz., LV, 513-530, 8 fig.) [642
Levaditi (C.) et Nicolau (S.). — Les feuillets embryonnaires en rapport
avec les affinités du virus vaccinal. (C. R. Ac. Se, CLXXIV, 778, 1922.)
[642
Maurer (Fr.). — Sàugetierhaare und Tastflecke. (Anat. Anz., LVI, 71-82.)
[643
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Prenant (Marcel). — Recherches sur le parenchyme des Platltelminthes.
(Arch. de Morphol. génér. et expérim., fasc. V, 1-175, 11 fig., 8 pi., 1922.)
[640
Rea (M. "W.). — Stomata and hydathodes in Campanula rotundifolia L. and
their relation to environment. (New Phytol., XX, 56-72, 1921.) [645
Roskin (Gr.). Ueber den feineren Bau der Epithel-Muskehellen von Hydra
grisea and fusca. (Anat. Anz., LVI, 158-168, 8 fig.) [642
Whitaker (E. S.). — Expérimental investigations on birch and oak. (Bot.
Gazette, LXXI, pp. 220-235, 4 fig., 3 pi., 1921.) [645
Feuillets. Homologies.
Prenant (Marcel). — Recherches sur le parenchyme des Plalhehninthes.
— L'auteur étudie, dans la lre partie de son mémoire, l'organisation géné-
rale du parenchyme; l'étude histo-physiologique de celui-ci fait le sujet de
la 2e partie; dans la 3e partie enfin, l'auteur recherche si, et dans quelle
mesure, les types cellulaires observés chez les Plathelminthes sont super-
posables à des éléments connus dans d'autres groupes, et en particulier dans
le sang et dans le tissu conjonctif des Vertébrés. Il s'agit donc d'un essai
d'histologie comparée, au sens propre du terme. Chez ces Vers qui ne pré-
MORPHOLOGIE GÉNÉRALE. 641
•
sentent ni cavité générale, ni vaisseaux, ni sang circulant, il paraissait
important de rechercher dans le parenchyme les divers types cellulaires
qui, de façon plus ou moins directe, traduisent pour l'histologiste le chi-
misme du sang. C'est là l'idée directrice et originale du travail de P.
D'une façon générale, le parenchyme des Plathelminthes (P. a examiné
divers Turbellariés Acœles, Rhabdocœles, Triclades et Polyclades, des Tré-
matodes, Cestodes, et aussi, en vue de comparaison, des Némertes et des
Cténophores) se présente sous l'aspect d'un réseau de cellules fixes dans les
mailles duquel on reconnaît une substance intercellulaire et des cellules
libres. P. étudie ces divers éléments aux points de vue histologique, histo-
physiologique, microchimique, en cherchant surtout à dégager les équiva-
lences fonctionnelles, 11 montre les relations entre les cellules fixes et la
substance fondamentale, celles entre les cellules fixes et les cellules libres.
On a souvent rapproché le parenchyme des Vers plats du tissu conjonctif
lâche des Vertébrés. C'est plutôt du mésenchyme embryonnaire de ces der-
niers qu'il y aurait lieu de le rapprocher; jamais on n'y trouve, en effet, de
faisceaux conjonctifs, ni de fibres élastiques. Les cellules libres appar-
tiennent à deux séries distinctes : l'une est une série-souche, capable de
donner aussi bien des éléments sexuels que des cellules somatiques, l'autre
est définitivement différenciée dans le sens somatique. Le pouvoir phagocy-
taire existe, du moins pour certains de ces éléments, mais il est peu déve-
loppé. P. complète les résultats auxquels il est arrivé antérieurement au
sujet des rhabdites des Triclades et des Rhabdocoelides. Ils se forment,
dans les cellules de parenchyme, aux dépens de mitochondries ; dans celles
de l'épiderme, aux dépens de corps basaux; ils contiennent du fer et du
phosphore et constitueraient des matières de réserves. Quant aux cellules
érythrophiles, les « glandes érythrophiles » des auteurs, elles naissent
d'éléments migrateurs du parenchyme, dont le noyau devient clair et
nucléole, dont le protoplasma augmente de volume et se remplit de fines
granulations qui sont probablement des mitochondries et qui en grandissant
donnent des bâtonnets ; les inclusions, d'abord basophiles, se transforment
brusquement en corps érythrophiles. Leur rôle, dans la plupart des cas,
serait de fabriquer des réserves utilisées dans l'élaboration des produits
sexuels. Après un chapitre sur la lymphe, où sont discutées la présence de la
fibrine et celle d'un pigment respiratoire, ainsi que la façon dont sont véhi-
culés par la lymphe les matériaux nutritifs, P. aborde la question de savoir
quelles sont, parmi les cellules libres du parenchyme, celles qui se rappro-
chent des cellules du sang des Vertébrés?
Il y a d'abord des éléments entièrement comparables aux hémoblastes des
embryons de Vertébrés, et comme eux rigoureusement équivalents aux
cellules du mésenchyme indifférencié ; l'existence de l'hémoblaste est donc
indépendante de celle de vaisseaux sanguins. La' parenté étroite de cet
élément avec des cellules génitales, son identité dans certains cas avec les
blastomères, indiquent son haut degré d'indifférenciation. Il y a ensuite les
lymphocytes, analogues à ceux des Vertébrés. Mais à cela près se bornent
les analogies. Il y a bien des leucocytes hyalins, mais ils ne sont pas exac-
tement superposables à ceux des Vertébrés. Il existe, au moins chez les
Turbellariés, des granulations dont la composition chimique est comparable
à celle des granulations oxyphiles d'Ehrlich. En effet, entre certaines gra-
nulations « et les rhabdites les rapports sont plus étroits, aux points de vue
optique, chromatique, macro- et microchimique, qu'entre les granulations
a elles-mêmes chez les diverses espèces. Les corps érythrophiles, dont la
composition chimique est voisine de celle des rhabdites, sont dans le même
642 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
cas. Cependant, les cellules qui renferment ces granulations n'ont pas des-
caractères de leucocytes, encore moins ceux de leucocytes granuleux. Aussi,
P. juge-t-il préférable de substituer, dans la poursuite des analogies, l'entité
fonction à l'entité cellule. Il retrouve ainsi : une fonction phagocytaire, ,
remplie, comme chez les Vertébrés, par les divers types leucocytaires des
Plathelminthes; une fonction peroxydasique qui, chez les Vertébrés, est
dévolue aux leucocytes granuleux seuls, et qui, chez les Turbellariés, est
remplie par certains leucocytes hyalins ; une fonction nucléoprotéidique,
celle des leucocytes éosinophiles, qui, ici, est reprise par des éléments non
leucocytaires ; une fonction d'accumulation de réserves grasses, remplie par
le liquide intercellulaire, alors que chez les Vertébrés elle est réservée
surtout au tissu adipeux; une fonction de réserve glycogénique dévolue
ici à des cellules intestinales ou parenchymateuses ; une fonction de soutien
et une fonction de transport de l'oxygène qu'assument, suivant les groupes,
dès éléments variés. Mais, même avec cette correction, les analogies ne peu-
vent se suivre jusqu'au bout, et plus d'une fois on se trouve amené à discuter
des cas particuliers. — A. Drzewina.
Levaditi (C.) et Nicolau (S.). — Les feuillets embryonnaires en rapport
avec les affinités du virus vaccinal. — Les auteurs, étudiant l'affinité du virus
vaccinal adapté au cerveau (neuro-vaccine) pour les divers tissus du lapin,
en tenant compte de leur origine embryonnaire, ont constaté l'affinité élec-
tive de ce virus filtrant pour tous les tissus dérivés de l'ectoderme et pour
certains organes de provenance endodermique, alors que son affinité pour
les tissus d'origine mésodermique est pour ainsi dire nulle. — Romme.
Kornfeld(W.). — Sur le développement de la musculature des glandes cuta-
nées chez les Amphibiens. — K. et d'autres auteurs (Schmidt, Janisch) se sont
attachés, dans ces derniers temps (V. Ann. Mol., 1919, 1920, 1921), àexaminer
si les muscles cutanés des Amphibiens étaient bien, comme on le croyait jus-
que-là, d'origine ectodermique, ou au contraire, conformément à la doctrine
de la spécificité des feuillets, d'origine mésodermique. Cette seconde hypothèse
s'est trouvée vérifiée, et K. la confirme ici encore, en ce qui concerne la
musculature des glandes cutanées. Il montre, d'abord, qu'il existe des tran-
sitions entre les fibres de cette musculature et les fibres perforantes cutanées,.
qu>'il a étudiées dans son mémoire précédent II décrit, de plus, la migration
de cellules mésenchymateuses à l'intérieur du derme et leur transformation
en cellules musculaires lorsqu'elles sont arrivées au contact des ébauches
glandulaires d'origine épidermïque. La question, ici encore, peut donc être
considérée comme résolue en faveur de la spécificité des feuillets. —
M. Prenant.
Roskin (Gr.). — Sur la structure fine des cellules épithëlio-musculaires-
d'IJydra grisea et fusca. — Contrairement à ce qui a été admis générale-
ment, l'auteur ne trouve pas de fibrilles musculaires dans les cellules épi-
thélio-musculaires des Hydres. La partie basilaire de celles-ci estformée d'un
axe solide, non contractile, qui n'aqu'un rôle de soutien, et d'une enveloppe
protoplasmique non différenciée, qui, elle, est contractile. Il existe d'ailleurs,
dans l'endoderme, parmi de vrais éléments épithélio-musculaires, d'autres
cellules que l'on a confondues avec eux, qui ont la même baguette de sou-
tien, un peu plus mince seulement, et qui ne sont pas contractiles. L'erreur
des auteurs précédents est due, d'après R., à ce qu'ils ont voulu retrouver,
, MORPHOLOGIE GENERALE. 643
chez l'Hydre, des éléments analogues aux fibres musculaires des animaux
supérieurs, alors que le fonctionnement est ici tout différent. — M. Prenant.
Bujard (Eug.). — Modelage de la tête de l'embryon humain. Neuromèrie
et branchiomèrie. — La connaissance do la métamérie céphalique des Ver-
tébrés permettrait peut-être de donner une base importante aux hypothèses
que l'on peut faire au sujet de l'origine de ces animaux et de celle de
l'Homme. Mais elle est encore peu avancée. Dans ce travail B. donne d'in-
téressantes précisions au sujet de la neuromèrie et de la branchiomèrie de
l'embryon humain, en envisageant successivement les cas des embryons
Krômer, EternodduGa, PkannenstielIII,Meyer 300, Eternod-Delaf, Broman
et Hertwig-Ingalls. Il montre que la branchiomèrie et la neuromèrie ne sont
pas des segmentations équivalentes, car chaque arc branchial correspond
cà deux neuromères. Au moment où apparaissent les neuromères, la mé-
tamérie somitique qui s'étendait à droite et à gauche du rhombencéphale
s'efface déjà. Les neuromères, les ganglions crâniens et la vésicule auditive
sont dans des rapports constants, tandis que les neuromères et les branchio-
mères ont au contraire des rapports variables.
Ceci est dû à ce que le modelage de la tête de l'embryon humain se fait
par une sorte de révolution organique autour du stomodeum, révolution
qui s'accompagne d'une série de glissements embryotectoniques que l'au-
teur décrit. En terminant, B. indique que chez divers embryons de Mam-
mifères il a retrouvé des faits semblables à ceux qu'il a observés dans l'es-
pèce humaine. Et chez un embryon de Mouton il a vu en plus que l'arc
mandibulaire, compris entre la première poche branchiale et la bouche,
équivaut aussi à deux neuromères. Cet arc est donc homologue aux autres
branchiomères. De même le bourgeon maxillaire supérieur, compris entre
la bouche et la fossette cristallinienne paraît être un autre branchiomère
profondément modifié. — A. Lécaillon.
Holmgren (Nils). — Points de vue concernant la morphologie du cerveau
antérieur chez les Vertébrés inférieurs. — L'auteur, en s'appuyant surtout
sur une étude embryologique du cerveau de VAcanthias, montre qu'on
retrouve chez tous les Vertébrés inférieurs la division du pallium en trois
parties, connues déjà chez les Reptiles et les Oiseaux; il essaie d'établir
dans la série des Vertébrés inférieurs des homologies basées sur ces régions
palliales, et tente d'étudier la phylogénie du cerveau antérieur à la lumière
de la paléontologie. — P. Remy.
Maurer (Fr.). — Poils des Mammifères et taches tactiles. — M. défend et
précise ici sa théorie déjà ancienne concernant l'homologie des poils des
Mammifères et des organes de la ligne latérale. Certains auteurs récents,
qui se sont occupés des téguments de Reptiles, ont notamment admis que
les taches tactiles de ceux-ci, qui présentent des cellules de soutien kérati-
nisées, étaient l'origine phylogénétique des poils. M. refuse d'admettre cette
hypothèse : pour lui les poils et les taches tactiles sont dérivés, suivant deux
voies divergentes, des organes de la ligne latérale. — M. Prenant.
Plate (L.). — Sur l'origine phylogénétique des glandes mammaires et des
poils. — Brqman a émis l'hypothèse que les glandes mammaires des Mam-
mifères seraient homologues des organes sensoriels de la ligne latérale des
Ichthyopsidés. Il la soutient par l'hypothèse de Maurer, sur l'homologie de
ces derniers organes et des poils des Mammifères, par la présence fréquente
644 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
de poils dans la première ébauche des glandes, mammaires, et par d'autres
arguments moins importants. P. rejette cette conception : l'hypothèse de
Maurer est inadmissible, car, dès que les Amphibiens vont à terre, les or-
ganes latéraux dégénèrent par kératinisation, mais sans donner rien qui res-
semble à un poil; d'autre part, l'assimilation d'un poil à une sécrétion glan-
dulaire lui paraît forcée. P. considère que les glandes mammaires, comme
d'ailleurs les glandes sudoripares, proviennent des glandes cutanées des
Amphibiens, et que les poils sont homologues des productions pileuses des
écailles chez les Reptiles. — M. Prenant.
Holmgren (E.). — Les glandes axillaires de V Homme.— Des observations
histologiques conduisent H. à admettre l'existence, dans le segment sécré-
teur des glandes sudoripares, de deux portions de valeur physiologique
distincte, comparables respectivement au corpuscule de Malpighi et à la
portion sécrétante du canalicule urinifère. Le cul-de-sac de la glande est
formé en effet de grandes cellules claires, pourvues de fins canaux inter et
intracellulaires qui diminuent beaucoup leur hauteur physiologiquement
efficace; on n'y aperçoit pas de chondriome ni d'ergastoplasma marquant une
activité glandulaire; H. attribue à ces cellules un simple rôle filtrant, qui
rappelle celui du corpuscule de Malpighi. La région suivante de la glande,
au contraire, a des cellules plus petites, granuleuses, dont les parties super-
ficielles se détruisent progressivement pour mettre en liberté des grains de
sécrétion ; leur base est remplie de mitochondries sériées, ou de bâtonnets ;
ce sont des cellules glandulaires vraies, qui rappellent beaucoup les cellules
séreuses des glandes salivaires ou par d'autres traits les cellules excrétrices
du rein ; ces cellules produisent vraisemblablement des substances spécifi-
ques. Il y a donc, dans la glande sudoripare, une spécialisation de fonctions
comparable à celle du canalicule urinifère. — M. Prenant.
Jacobshag'en (E.). — Sur la morphologie du cœcum humain. — Des consi-
dérations d'anatomie, d'embryologie et d'anatomie comparée conduisent J.
à regarder l'appendice vermiculaire de l'Homme et des Anthropoïdes comme
un organe purement rudimentaire. La plupart de ses caractères s'expliquent
très bien ainsi, notamment le diamètre faible et variable, et l'absence de
ténies. Il est plus difficile d'expliquer que l'atrophie par inactivité n'ait pas
amené à un raccourcissement pur et simple, et c'est à ce sujet qu'on a ima-
giné parfois une nouvelle (fonction de l'appendice vermiforme en rapport
avec sa richesse en follicules lymphoïdes. J. n'est pourtant pas de cet avis,:
dans l'ontogénie humaine l'appendice précède de deux mois les ébauches
folliculaires; d'autre part les appendices du Marsupial Phascolomgs et du
Lémurien Loris, qui rappellent beaucoup, par ailleurs, celui de l'Homme,
n'ont pour ainsi dire pas de follicules lymphoïdes. L'auteur suggère que la
paroi du gros intestin est riche en formations lymphoïdes; la simple atro-
phie de l'appendice, à la condition de ne pas avoir porté sur ces forma-
tions, peut avoir amené leur abondance relative actuelle. — M. Prenant.
a) Granel (F.). — Structure et développement de la pseudobranchie des
Têlëostëens. (Analysé avec le suivant.)
b). — Signification morphologique de la pseudobranchie des Têlëostëens. —
Les lamelles de la pseudobranchie se forment sous l'épithélium branchial
et souvent elles restent couvertes par lui toute la vie. Chez d'autres types,
elles peuvent devenir plus ou moins saillantes en se coiffant de cet épithé-
PHYSIOLOGIE GENERALE. 645
lium. Entre la lamelle vasculaire axiale et l'épithélium superficiel, il se
développe aux dépens du mésoderme une assise cellulaire acidophile, qui
manque aux lamelles branchiales vraies. La pseudobranchie semble former
d'abord directement des globules rouges, mais ce rôle est peu important :
elle intervient surtout pour détruire les globules rouges affaiblis et peut-
être les cellules acidophiles sont-elles un réservoir qui accumule l'hémo-
globine pour la distribuer au fur et à mesure des besoins. — A. Robert.
Whitaker(E. S.). — Recherches expérimentales sur le Bouleau et le Chêne.
— Trois types de rayons médullaires, agrégés, composés et diffus, qui per-
sistent aujourd'hui chez les Casuarina, caractérisent les arbres angiosper-
mes. Le type agrégé semble être le plusprimitif ; les types composés et diffus
en dériveraient par différents processus d'évolution. L'auteur envisage les
modifications que subit cette organisation chezle Bouleau et le Chêne, dans le
cas de traumatisme ou de blessures du tronc ligneux. Ces observations inté-
ressent la pathologie végétale ; elles peuvent être aussi utiles dans la pro-
duction expérimentale d'arbres d'ornement, en déterminant le sens des
réactions morphologiques qui se produisent. — R. Souèges.
Rea (M. W.). — Les stomates et les hydathodes chez le Campanula rotun-
difolia L., leur relation avec le milieu. — Le nombre de stomates par milli-
mètre carré est très variable chez le C. rotundifolia. Il augmente sur la l'ace
supérieure quand la feuille occupe une position plus élevée sur le pied, et,
sur la face inférieure, avec l'éclairage. L'augmentation du nombre des sto-
mates de la plante exposée au soleil paraît due à une photosynthèse plus active ;
il y a une plus grande utilisation de CO2 et en même temps une perte moins
grande d'eau par réduction du nombre des hydathodes. La disposition des
stomates sur la suface foliaire est très variable ; quelquefois il se produit
une rangée marginale à la face inférieure, qui manque à la face supérieure.
Les dimensions des stomates varient également avec l'exposition à l'ombre,
au soleil, la position des feuilles sur la tige. 11 existe des hydathodes à la face
supérieure de toutes les feuilles examinées. Le développement de ces orga-
nes dépend de la richesse du système vasculaire, de la position des feuilles
et de l'habitat de la plante. — R. Souèges.
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648 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
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bleaux.) [653
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hépatique de la souris blanche. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 120, 1922.)
[Trois aspects bien différents : après nourriture au lard gras, la cellule
hépatique est bourrée de vésicules graisseuses; après nourriture au
sucre, elle présente de vastes plages claires ; et après nourriture au blanc
d'œuf, le cytoplasme est garni de granulations sidérophiles. — H. Cardot
Nolf (P.). — Action du plasma d'Oiseau sur Panse intestinale isolée. (Bull.
Acad. roy. Belg., CI. Se. [5], VIII, 423, 1922.) [665
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action of some protein derivatives. VIL The influence of various p?-otein
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(Ibid., 523.) L056
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PHYSIOLOGIE GENERALE. 649
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Weinberg (M.) et Kepinow (Léon). — Des leuco-agglutinines. (C. R. Ac.
Se, CLXXII, 880, 1921.) [667
1° Composition chimique des substances de l'organisme.
Terroine (E. F.), Brenckmann (E.) et Feuerbach (A.). — Identité de
composition des organismes de même espèce lors de la mort par inanition. —
Au moment de la mort par inanition, la teneur en graisse est la même pour
tous les individus d'une même espèce. A la seule exception des tissus de
réserve, la composition de tous les tissus n'est en rien altérée par l'inanition.
Lors de la mort par inanition, tous les individus d'une même espèce pré-
senteront une composition identique qui peut être numériquement et chi-
miquement définie. — L. Deiiorne.
"Warden (Cari C). — La nature de la fermentation alcoolique. — La fer-
mentation alcoolique est due à un processus catalytiquç se produisant à la
surface des levures, dans les surfaces colloïdales du jus de levure (zymase)
et dans les surfaces artificielles des complexes lipoïdiques spécifiques analo-
gues à ceux des cellules des levures. L'enzyme de la levure appartient donc
au groupe des antigènes cellulaires. — Paul Boyer.
650 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Blackman (F. F.). — La biochimie de la production des hydrates de car-
bone chez les plantes supérieures, au point de vue de ses rapports avec la sys-
tématique. — B. passe en revue les différents modes de la production des
hydrates de carbone et montre comment les processus du phénomène peuvent
varier avec les principaux groupes des végétaux supérieurs. Il établit d'abord
que la synthèse des hydrates de carbone se fait en trois étapes : 1° réduction
de CO2 avec production de formaldéhyde ; 2° formation de sucres solubles à
5-6 atomes de carbone, de sucres à 12 atomes de C par soudure des sucres précé-
dents ; 3° génération des polysaccharides (amidon, inuline) dans les chloroplas-
tides. D'une manière générale, la condensation delà formaldéhyde engendre
des hexoses, les sucres à 3, 4, 5 atomes de carbone n'ayant qu'une existence
transitoire. Cependant les pentoses existent en abondance chez les végétaux,
ils donnent naissance à des pentosanes qui constituent des principes impor-
tants des noyaux, des membranes et des mucilages. Chez les plantes grasses,
ils forment la partie essentielle des sucs. Ces plantes représentent donc un
groupe particulier assez nettement caractérisé biochimiquement. Certaines
familles sont tout spécialement riches en sucs analogues (Cactacées, Crassu-
lacées) ; mais on trouve aussi parmi d'autres familles des genres (par exemple
Kleinia, chez les Composées) qui peuvent entrer dans cette catégorie. D'autre
part, B. rappelle que Mayer, au point de vue de la génération de l'amidon
dans les chloroplastides, a pu ranger les familles des Angiospermes en cinq
classes différentes. Chez les Dicotylédones on trouve surtout des familles
riches en amidon, seules les Gentianacées n'en possèdent pas ; chez les Mono-
cotylédones on trouve au contraire des familles qui produisent peu ou pas
d'amidon. La formation de cet hydrate de carbone dépendrait de la concen-
tration critique des sucres dans la feuille. En outre, le protoplasme d'une
espèce ou d'une forme donnée différant de celui d'une autre espèce ou forme
par quelques particularités, ces différences peuvent se retrouver dans les
produits de l'activité protoplasmique. Reichert a étudié les amidons de 300 es-
pèces et est arrivé à établir des graphiques résumant leurs propriétés. Pres-
que toujours les amidons d'une espèce se ressemblent plus qu'ils ne ressem-
blent à ceux de l'espèce d'un autre genre ; et, en définitive, leurs carac-
tères concordent assez bien avec les subdivisions de la systématique. —
R. Souèges.
Mills (C. A.), Mynchenberg (George), Guest (George M.) et Dorst
(Stanley). — Un anticoagulant du sang tiré des tissus du corps; sa nature
chimique et son mode d'action. — Tandis que le tissu hépatique normal
contient une globuline qui est un coagulant du sang très actif, les tissus
pulmonaires desséchés à la température de la pièce et entièrement extraits
avec la benzine à la même température renferment au contraire une glo-
buline possédant une action anticoagulante très puissante. Cette transfor-
mation d'un coagulant actif en un anticoagulant inactif demande seulement
l'extraction complète de la phospholipine du coagulant laissant une protéine
ayant un pouvoir élevé de combinaison avec la phospholipine. Cette globu-
line anticoagulante semble ne pas contenir de phosphore dans sa molécule
protéinique. La globuline que l'on trouve dans divers tissus est capable de.
garder cette protéine anticoagulante, il n'y a donc pas de spécificité appa-
rente même pour des espèces très différentes. Le foie de tortue donne l'an-
ticoagulant le plus puissant. La globuline de foie normal quoique coagulant
très faible comparée à la globuline pulmonaire, devient un anticoagulant
très puissant après extraction de sa phospholipine. D'autres protéines, telles
que les albumines des tissus, ne possédant pas un pouvoir élevé d'union
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 051
avec la phospholipine, ne possèdent pas cette action. Le fibrinogène hépatique
possédant seulement un léger pouvoir coagulant et n'ayant probablement
en céphaline qu'une très petite quantité de sa teneur en phospholipine,
réagit à un faible degré à la globuline anticoagulante. L'action anticoagu-
lante de la globuline est rapidement détruite et un coagulant actif se forme
par addition de céphaline. Cette protéine doit donc son action anticoagulante
à son pouvoir élevé de combinaison avec la céphaline. — Paul Boyer.
Van Dyke (H. B.). — Etude de la distribution de l'iode entre les cellules
et les colloïdes de la glande thyroïde. — 77. Résultats de V étude des glandes
tyroïdes de l'homme et du chien. — La valeur du rapport est relativement
constante en dépit de grandes variations dans la morphologie et le con-
tenu total en iode de la glande examinée. — La valeur du rapport pour
la tyroïde du chien semble tout à fait constante et beaucoup moins élevée
que celle trouvée pour la glande de .bœuf ou de mouton. — L. Thivolle.
Cluzet et Kofman. — Etude ultramicroscopique de l'action des rayons X
sur les colloïdes métalliques. — Les auteurs ont fait agir pendant une heure
sur des préparations placées à 10 cm. de l'anticathode, un rayonnement X
dont la pénétration était soit de 5, soit de 7 degrés Benoist, la floculation n'a
jamais été obtenue dans les solutions colloïdales de Mn, Ee, Cu, Se, Pd, Rh,
Hg, Pt, Au. Les auteurs ont observé seulement que les colloïdes à poids
atomique très élevé mûrissent sous la seule influence du rayonnement X
primaire ou sous l'influence de ce rayonnement et des rayons diffusés par
un radiateur à poids atomique faible comme l'aluminium ; le signe élec-
trique des colloïdes métalliques n'est jamais modifié par l'irradiation. —
H. Cardot.
Clark (Janet H.). — Rapports de V action de la lumière ultra-violette sur
V albumine d 'œuf et du point iso-électrique. — L'action photo-électrique de la
lumière ultra- violette produit sur l'albumine d'œuf un état d'agrégation plus
grande quand les particules d'albumine sont chargées négativement, et un
état de dispersion plus grande quand elles sont neutres ou chargées positive-
ment. Quoique d'autres solutions colloïdales n'aient pas été étudiées à ce
point de vue, le principe est sans doute d'application générale, et explique-
rait d'une manière simple et satisfaisante beaucoup d'actions physiologiques
de la lumière. Une étude des effets de la lumière sur les tissus du corps, à ce
point de vue, promet les résultats les plus intéressants. — Paul Boyer.
Luger (A.). — Action du cuivre et de l'argent métallique sur l'amylase. —
A la suite des travaux de Miller qui montra que l'or métallique arrête le
développement des bactéries et de ceux de Maegelis qui étudia l'action du
cuivre sur les algues, de nombreuses recherches furent reprises avec les
métaux. L'auteur conclut à la suite de ses expériences que le cuivre et l'ar-
gent ralentissent considérablement l'action de l'amylase et de la même
façon que le contact du ferment avec de l'eau « oligodynamique ». Le paral-
lélisme entre ces deux actions ne dépend pas seulement de la quantité de subs-
tance étrangère ajoutée (métal ou eau), mais delà façon dont cette substance
a été ajoutée (présence ou absence de corps étrangers). On se trouve donc
en présence d'un phénomène analogue à celui de Danvsz. — Bonnet.
Bodansky. — La teneur en zinc et en cuivre du cerveau humain. — Le
cuivre et le zinc sont des constituants normaux du cerveau humain. A en
652 . L'ANNEE BIOLOGIQUE.
juger d'après une analyse d'un cerveau fœtal, il est fort probable que pen-
dant la vie intra-utérine la mise en réserve du cuivre et du zinc estplus active
qu'après la naissance. Ainsi ces éléments se comportent comme les autres
éléments inorganiques des tissus animaux : iode, soufre et phosphore. —
L. Thivolle.
Priestley (J. H.). — Subérineet cutine. — Le travail constitue un résumé
critique des observations déjà publiées sur le sujet par de nombreux auteurs,
surtout par Gilson et Wisselingh. Les différences entre la subérine et la li-
gnine sont d'abord rappelées ; la localisation et les propriétés spéciales de
la subérine et de la cutine sont ensuite passées en revue. Au point de vue
chimique, la subérine doit être considérée comme un agrégat de certains
acides organiques, les acides subérogéniques, dont la composition n'est pas
encpre suffisamment élucidée. Pour une petite part seulement, ces acides
se combinent à la glycérine pour donner des éthers analogues aux subs-
tances grasses. Un des acides, l'acide phellonique, donne avec des réactifs
iodés des colorations qui pourraient faire croire qu'il existe de la cellulose
dans les membranes subérifiées. La cutine doit également être regardée
comme un agrégat d'acides cutinogéniques. Les différences entre la cutine
et la subérine d'une même ou de diverses plantes seraient dues à la diver-
sité des acides qui entrent dans leur composition, à leurs proportions varia-
bles, aux différentes conditions qui président à leur constitution définitive
— R. Souèges.
Schertz (F. M.). — Étude chimique et physiologique de la panachure des
feuilles. — Dans les feuilles panachées du Coleus Blumei, les chloroplas-
tides, perdant leur couleur verte, présentent des dimensions très réduites
et assurent très peu la photosynthèse. Dans les conditions habituelles des
serres, la plante manque rapidement de phosphore et d'azote; en culture
ordinaire, la plante paraît avoir suffisamment de Mg, Ca et Fe. Un défaut
de Mg ou de Ca n'a rien à faire avec la panachure ; les parties panachées
présentent plus de Fe que les parties vertes. Un défaut de Ph augmente le
pourcentage des feuilles qui tombent, plus qu'un défaut de Fe, de Mg, de
Caoude nitrate. Un excès de Ph n'empêche pas la chute des feuilles si
l'azote fait défaut. Les feuilles panachées sont toujours moins riches en
nitrates, sels ammoniaux ou albuminoïdes; elles possèdent des nitrites et de
l'ammoniaque à l'état libre. La proportion des hydrates de C. s'y trouve
grandement diminuée. L'activité catalytique est également très réduite, les
quantités de carotine et de xanthophylle augmentent. On observe des
bactéries dans les cellules des feuilles panachées, mais on ne peut dire si
ce fait présente une relation causale avec la panachure. — R. Souèges.
2° Nutrition.
a) Osmose.
Portier (Paul) et Duval (Marcel). — Pression osmotique de l'Anguille
« essuyée » en fonctions des modifications de salinité du milieu extérieur. —
La pression osmotique de l'Anguille varie peu avec les variations de la sali-
nité. L'exemple de l'Anguille « essuyée » de Paul Bert, qui ne supporte plus,
comme l'Anguille normale le passage de l'eau douce dans l'eau de mer,
montre que le mucus abondant, sécrété par l'épiderme, protège efficace-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 653
ment le milieu interne contre les variations du milieu externe. — L. De-
horne.
Neill (Aima J.). — Une comparaison de la vitesse de diffusion de certaines
substances, en particulier des matériaux alimentaires, des enzymes etdespro-
ènzymes. — L'addition de bile aux graisses neutres aussi bien qu'aux acides
gras augmente leur vitesse de diffusion à travers une membrane de collo-
dion, tout comme elle augmente la vitesse de leur absorption dans le
tube digestif. Le glycérol diffuse plus rapidement que les acides oléiques et
palmytiques ou les savons de soude de ces acides. Les monosaccharides
diffusent plus rapidement que les dissaccharides et ceux-ci plus rapidement
que les polysaccharides. Les cathartiques salins les plus puissants diffusent
moins rapidement que les catbartiques moins actifs. Les exceptions évidentes
à cette règle indiquent que dans l'action de ces catbartiques interviennent
des facteurs autres que la simple diffusion et l'osmose. Le glycocolle diffuse
plus rapidement que l'alanine, et l'acide acétique, corps en étroite parenté
avec le glycocolle, est plus diffusible que l'acide propionique, corps très
voisin de l'alanine. Les enzymes, ptyaline et catalase, ne diffusent pas à
travers une membrane de collodion. La pepsine est diffusible tandis que le
pepsinogène ne l'est pas. Le trypsinogène et la trypsine sont tous les deux
diffusibles, le trypsinogène l'est le plus. De toutes ces substances l'urée
est la plus diffusible. — Paul Boyer.
y) Assimilation et désassimilalion.
Terroine (E. F.) et Barthélémy (H.). — Avitaminose et inanition. —
Pour aider à préciser le rôle des vitamines dans l'inanition, les troubles ner-
veux et la mort qui surviennent chez les sujets soumis à l'alimentation avi-
taminée, T. et B. trouvent indispensable de donner d'abord une réponse
à cette question : l'inanition n'est-elle pas dans une certaine mesure, la cause
des accidents nerveux et de la mort"? Les auteurs utilisent le test qu'ils ont
précédemment établi : les animaux morts d'inanition ont une teneur totale
en corps gras qui est fixe pour chaque espèce. Or, que montrent les animaux
morts d'avitaminose? Ils ont une teneur en corps gras très variable, mais
toujours supérieure à celle qui caractérise la mort par inanition : ce n'est
donc pas l'inanition qui détermine la mort dans l'avitaminose. — Jusqu'à
l'apparition des accidents nerveux, l'organisme possède encore d'abondantes
réserves, c'est seulement à ce moment que l'inanition va se surajouter à
l'avitaminose : l'animal n'ingérera presque plus de nourriture. Ce n'est donc
pas à l'inanition que sont dus les troubles nerveux. En définitive, les acci-
dents nerveux, l'inanition, la mort restent les caractéristiques de l'avitami-
nose. — L. Deiiorne.
Cowgill (George R.). — Une contribution à l'étude de la relation entre
la vitamine B et la nutrition du chien. — C. confirme l'observation de Karr :
il y a une relation chez le chien entre le choix de la nourriture par l'animal
et les vitamines solublesdans l'eau ingérées. A la liste déjà établie des subs-
tances qui provoquent l'appétit, C. ajoute les extraits alcooliques d'embryon de
blé,depolissures de riz et de haricots. On peut faire disparaître les symptômes
de polynévrite chez les chiens en leur administrant un extrait alcoolique
d'embryon de blé ou de polissures de riz, ou du jus de tomate séparé de la
pulpe et neutralisé. Tous ces produits qui excitent l'appétit ou amendent
les symptômes polynévritiques du chien, guérissent aussi les pigeons atteints
l'année biologique. 45
G54 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
de polynévrite. Ce parallélisme indique que les effets physiologiques de ces
produits sont dus à un facteur commun, probablement la vitamine B. —
Paul Boyer.
Cohendy et Wollman (E.). — Quelques résultats acquis par la méthode
des élevages aseptiques : I. Scorbut expérimental; II. Injection cholérique du
Cobaye aseptique. — La méthode des élevages aseptiques employée chez le
cobaye a permis aux auteurs de constater les faits suivants : 1. Le scorbut
n'est pas d'origine microbienne; en effet aussi bien chez les cobayes asepti-
ques que chez les témoins, nourris avec des aliments stérilisés, on constate
parfois de l'affaissement et de la parésie du train postérieur, accidents con-
sidérés comme caractéristiques du scorbut expérimental depuis les recber-
ches de Holst. II. Les cobayes aseptiques (ou contaminés par un seul germe,
staphylocoque ou mésentérique) auxquels on fait ingérer à l'âge de 10 à
15 jours une ou deux cultures de vibrions cholériques présentent à leur mort,
dans les 6 à 9 jours qui suivent l'ingestion, le tableau caractéristique d'infec-
tion cholérique. — Romme.
Dutcher (R. Adams) et Wilkins (Stanley Dean). — Eludes sur les vi-
tamines. VII. L'influence de l'alfalfa frais sur le poids des testicules du jeune
coq. — Les testicules des jeunes coqs ne se développent pas quand la nour-
riture consiste en riz poli. Quand on ajoute au riz un peu d'alfalfa vert l'atro-
pine des testicules ne se produit pas, et quand on ajoute l'alfalfa à la
nourriture des jeunes coqs qui ont été nourris avec du riz 36 jours, les testi-
cules atrophiés se mettent à augmenter de poids. L'atrophie des testicules
quand la nourriture consiste en riz poli n'est pas due à une inanition géné-
rale et à une perte de poids du corps, car cette atrophie testiculaire s'accom-
pagne d'augmentation du poids du corps. Il en résulte donc que le développe-
ment des organes reproducteurs dépend dans une grande mesure de la
teneur en vitamine des aliments. — Paul Boyer.
Danysz-Michelet Koskowski (W.). — Etude de quelques fonctions diges-
tives chez les pigeons normaux, nourris au riz poli et en inanition. — Le ré-
gime du riz décortiqué imposé aux pigeons amène des troubles de deux or-
dres : troubles cérébelleux, paralytiques, d'une part; altération des fonctions
digestives, symptômes d'inanition, d'autre part. On sait que les troubles
nerveux sont attribués à l'absence dans l'alimentation de substances bypo-
thétiques dites vitamines; le riz décortiqué est un riz privé de ses vitamines.
— D. et R. entrevoient dans l'altération des fonctions digestives la cause
unique de l'inanition et des troubles nerveux. Ils répartissent en quatre lots un
certain nombre de pigeons : le lot Aest nourri de manière normale; le lot B
est soumis au jeûne absolu; le lot C est soumis au régime du riz décortiqué ;
le lot D aussi, mais les pigeons qui le constituent reçoivent quotidiennement
par injection, de faibles doses d'histamine qui provoquent la sécrétion du suc
gastrique. L'étude des sucs gastriques montre qu'il y a une faible acidité
chez les pigeons B; elle est plus faible encore chez les pigeons C, mais plus
grande chez les pigeons D. L'activité digestive de ce suc est très réduite chez
les pigeons B et tend à devenir nulle chez les pigeons C, tandis qu'elle reste
comparable à celle des pigeons A chez les pigeons D. On constate en outre
une hypersécrétion de bile dans les trois lots B, C, D, et en même temps se
développe une flore bactérienne intestinale uniforme, très abondante, à gros
bacilles possédant un haut pouvoir protéolytique. D'autre part, même en pé-
riode de crise paralytique, le suc gastrique des pigeons C continue d'être se-
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 655
crété, mais il manque de pepsine; celle-ci au contraire ne fait jamais défaut
chez les pigeons inanitiés (lot B); elle est toujours constante également chez
les pigeons qui reçoivent de l'histamine (lot D). Comme on n'observe pas chez
eux de troubles nerveux, on est entraîné à établir une relation de cause à
effet entre la quantité de la sécrétion gastrique, le degré de son acidité, la
présence de pepsine et l'absence de crises paralytiques: il y a probablement
« utilisation meilleure comme substance plastique » du peu de gluten que
conserve le riz décortiqué, assimilation à peu près complète des produits
alimentaires offerts; enfin l'hydrolyse digestive doit assurer la disparition des
substances toxiques. Chez les autres, le manque de pepsine, les stases intes-
tinales, dues à l'insuffisance des substances plastiques utilisables et aggra-
vées par l'apparition de formes microbiennes protéolytiques, le défaut de
substances azotées suffisent à expliquer les accidents observés : crises para-
lytiques, inanition, sans qu'il soit besoin d'invoquer l'absence d'une vitamine.
— L. Dehorne.
Damon (S. B.). — Les bactéries comme source de vitamine B soluble dans
Veau. —On cultive sur milieu synthétique le Bacillus parathyphosus B le B.
coli et le B. subtilis. Chaque culture est ensuite stérilisée à l'autoclave à 120,
ce qui ne détruit pas la vitamine B, ensuite évaporée à petit volume et
incorporée à de l'amidon. Cette préparation est administrée à des rats
d'épreuve. L'expérience montre que ces bactéries ne sont pas capables de
produire le facteur de croissance B. — L. Thivolle.
Baudisch (O.). — Le mécanisme de réductiondes nitrates et des nitrites dans
les processas d'assimilation. — Le mécanisme de réduction des nitrates alca-
lins en ammoniaque et la formation d'azote aminé dans les synthèses biochi-
miques a toujours été expliqué d'une façon insuffisante. Shimprer a démontré
que ces. réactions étaient plus ou moins liées à la présence du fer dans les
feuilles vertes et l'auteur trouve que le bacille du choléra qui est un des plus
actifs réducteurs de nitrates, peut accumuler du fer. — L'explication de la
réduction des nitrates en nitrites par le fer se fait tout naturellement si
l'on envisage les nitrates alcalins comme possédant une valence résiduelle,
suivant la théorie de Werner. Il suffit qu'il y ait activation de cette valence
sous l'influence de la lumière, du fer, de l'oxyde ferreux, etc. Ce dernier
corps possède une valeur catalytique du fait de la présence d'une valence
résiduelle également et, fait curieux, agit seulement sous l'influence de l'oxy-
gène. — Les nitrites se réduisent par voie photochimique, ou par le glucose
en présence de fer, ou comme précédemment par l'hydrate ferreux en pré-
sence d'oxygène. — La formation de composés organiques azotés dans les
plantes vertes, les cultures de bactéries à partir d'azote inorganique et la
production de N20, NO, N et HCN durant la fermentation ou la réduction
photochimique, peuvent expliquer par la formation intermédiaire de nitro-
syle HNO et sa réaction subséquente avec les composés aldéhydiques. — L.
Thivolle. »
Sure (Barnett). — Acides aminés dans la nutrition. V. Valeur nutritive de
Védestine (globuline des graines de chanvre) : cystine el lysine facteurs limi-
tant la croissance dans cette protéine. — L'édestine, donnée dans la propor-
tion de 12 à 18 % par ration, entraînant 2 o/0 de protéine totale sous, la forme
azotée de source inconnue, dans un extrait alcoolique d'embryon de blé, de
façon à fournir de la vitamine B soluble dans l'eau, ne convient pas à la
croissance. La cystine donne des résultats satisfaisants, mais seulement en
056 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
présence de lysine. Quand la lysine est administrée dans les rations d'édestine
en présence de gélatine ayant un teneur élevée en lysine, la croissance est
augmentée de 31,4 %. La cystine et la lysine ont au moins deux acides
aminés qui peuvent apporter à l'édestine les propriétés qui lui manquent.
— Paul Boyer.
a) Ringer (M.) et Underhili (F. P.). — Études sur faction physiologique
de quelques dérivés des protéines. VII. V influence de différents produits de
dégradation des protéines sur le métabolisme de chiens non alimentés. —
Etude de certains aspects de l'intoxication par les protéoses. Vaughan et ses
collaborateurs avaient préparé des produits de dégradation des protéiques,
toxiques et possédant les propriétés des protéoses, et il concluait que toute
protéine contenaient un noyau toxique qui, lorsqu'il était libéré, donnait lieu
à une intoxication identique à un processus infectieux. — Les auteurs mon-
trent qu'il n'y a rien là de spécifique, mais une action commune à ce genre
de composés, à des degrés variables. On assiste à une élimination abon-
dante d'azote, de créatine, et de phosphates, lorsque l'on injecte par voie
intraveineuse des protéoses purs ou impurs. La quantité de substance injec-
tée et la vitesse d'injection sont des facteurs influençant l'intensité du phé-
nomène. Les protéines, du fait qu'elles sont étrangères, produisent le même
effet, exception faite pour la gélatine et ses produits de dégradation. Les
amino-acides, l'histamine et les produits d'autolyse in vitro n'ont aucune
action toxique. — L. Tiiivolle.
b) Ringer (M.) et Underhili (F. P.). — Etudes sur l'action physiologique
de quelques dérivés des protéines. VIII. L'influence des acides nucléiniques
sur le métabolisme de chiens non alimentés. — Les protéoses ne sont pas les
seules substances pouvant provoquer la destruction des tissus, lorsqu'on les
injecte par voie intraveineuse à un chien à jeun. — L'acide nucléinique des
plantes a une action toute semblable sur le catabolisme des tissus, et occa
sionne les mêmes symptômes physiologiques d'intoxication. Les auteurs
pensaient que les nucléoprotéines propres de l'individu pouvaient être
l'agent toxique de certains processus inflammatoires et même partiellement
de l'intoxication par les protéoses. Il n'en est rien, les nucléo-protéines
même d'origine étrangère à l'individu expérimenté ne sont pas toxiques.
On relève seulement un léger flottement dans la pression artérielle, une
coagulabilité retardée, mais la concentration du sang est inchangée, ainsi
que la réserve alcaline; enfin on n'observe pas de shock comme après
injection de peptones. — H y a donc une très grosse différence d'action
entre l'acide nucléinique des plantes et l'acide nucléinique d'origine ani-
male. — L. Thivolle.
Underhili (F. P.) et Ringer (M.). — Etudes sur faction physiologique de
quelques dérivés des protéines. IX. Réserve alcaline et shock expérimental.
— L'injection intraveineuse de substances toxiques : protéoses, protéines
acides nucléiniques, etc.. crée un état de shock, mesurable par la diminu-
tion de la pression artérielle. On peut dire que d'une façon générale cet
état est accompagné d'une diminution dans les réserves alcalines, mais cela
d'une façon très irrégulière et variable. Les auteurs pensent que l'acidose
n'est pas une cause mais une conséquence du shock, qu'elle est produite
par impossibilité purement physique d'élimination des acides pendant la
durée de l'expérience, impossibilité conditionnée par l'état d'anurie du
sujet, consécutif à la diminution de pression artérielle. — L. Thivolle.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 657
Underhill (F. P.) et Long (M. L.). — Études sur l'action physiologique
de quelques dérivés des protéines. X. L'influence de Vacide nucléinique stir
le métabolisme du lapin non alimenté. — Le lapin est un animal assez
résistant aux effets toxiques de l'injection de peptone. L'injection de l'acide
nucléinique de la levure au lapin produit les mêmes effets que ceux obser-
vés sur le chien. Accroissement du catabolisme des tissus, c'est-à-dire de
l'azote urinaire et de la créatine. Alors qu'il' se produit chez le chien une
concentration du sang, on observe ici une dilution : probablement parce
que la grosse quantité de liquide introduite dans le torrent circulatoire est
difficilement compensée. — L. Thivolle.
Underhill (F. P.), Greenberg (P.) et Alu (A. F.). — Éludes sur
faction physiologique de quelques dérivés des protéines. XL L'influence
de quelques produits de dégradation des protéines sur le métabolisme de
lapins non alimentés. — Bien que le lapin soit réfractaire aux effets bru-
taux de la peptone de Vitte et des protéoses, l'injection intraveineuse de
ces substances cause une accélération du catabolisme des protéines analogue
à celui observé chez le chien. Cette action n'est donc pas nécessairement
liée aux propriétés toxiques de ces substances. — L. Thivolle.
Nash (T. P.) et Benedict (S. R.). — La teneur en ammoniaque du sang
et son influence sur le mécanisme de neutralisation des acides dans Vorga-
nisme animal. — L'opinion courante que la neutralisation des acides s'effec-
tue par l'organisme en général ou par la foie en particulier, se trouve en
défaut pour expliquer l'acidose dans la néphrite, acidose en tant que réduc-
tion des réserves alcalines alors qu'il n'y a pas production marquée d'aci-
des. Tous les cas d' acidose trouvent au contraire une explication logique si
l'on suppose que la production d'ammoniaque a son siège dans le rein, cette
base étant immédiatement excrétée et variant peu de ce fait dans le sang
circulant. L'acidose par réduction des réserves alcalines serait donc surtout
une maladie du rein. L'ammoniaque urinaire s'accroît généralement aux
dépens de l'urée qui est son précurseur dans le rein ; sans quoi on serait
forcé de supposer la présence dans le sang d'un composé ammoniacal com-
plexe, ce que les auteurs n'ont pas trouvé. — Il est aussi très naturellement
possible que le rein soit actif dans la désamination des amino-acides, et
que l'ammoniaque excrétée provienne de cette source. — L. Thivolle.
Mac Arthur (John Wood). — Variations de la coloration vitale et de la
sensibilité chez les Planaires et d'autres espèces. — M. étudie la nature, les
caractéristiques et le mode d'action des tissus actifs au point de vue du méta-
bolisme et spécialement des régions prédominantes (céphalique, apicale,
antérieure, etc.); il s'est servi pour cela principalement d'une série de
colorants et des méthodes de sensibilité directe et de coloration vitale diffé-
rentielle. Il semble bien qu'une différence dans la perméabilité accompagne
les états et les endroits d'activité métabolique plus grande, mais l'on ne peut
distinguer rigoureusement les pouvoirs de combinaison et de pénétration des
colorants ni essayer de donner la priorité à l'un d'eux. — , Paul Boyer.
Harris (J. A.) et Benedict (F. G.). — - Les variations et les constantes
statistiques du métabolisme de base chez l'homme. — Le choix d'éléments
constants pour l'évaluation du métabolisme de base présente des difficultés
qui sont de trois ordres différents. La première est celui des conditions
physiologiques sous lesquelles doit être faite la mesure, la seconde est celui
658 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
du système d'unité qu'il faut choisir, la troisième celui de la méthode à
employer pour l'établissement des constants statistiques. — Les auteurs
font une étude critique des différentes unités et des différents modes d'éva-
luation en permettant un emploi judicieux suivant les problèmes à résoudre.
— L. Tiiivolle.
Morgulis (Sergius). — La catalase est-elle une mesure de l'activité méta-
bolique? — L'exposition à des températures notablement différentes qui pro-
duit une modification dans le rythme du métabolisme de 300 à 400 % n'a
aucune influence sur la teneur en catalase des grenouilles. La catalase ne
peut donc servir de mesure de l'activité du métabolisme. — Paul Boyer.
Baird (M. M.) et Haldane (J. B. S.). — Elimination des sels et de Veauchez
rhomme. — La diurèse produite par l'absorption de solutions salées hyper-
toniques est indépendante , dans de grandes limites, de la quantité d'eau
ingérée. Les sels sont moins mobiles dans le corps que l'eau. — Paul Boyer.
Clark (G. A.). — L'absorption du glucose dans les tubes rénaux de la
grenouille. — La membrane glomérulaire est entièrement perméable au
glucose, même quandle taux de celui-ci dans le sang est au-dessous du seuil.
L'épithélium des tubes rénaux peut absorber le glucose du filtrat gloméru-
laire à un taux supérieur au seuil normal. Cette absorption est possible
jusqu'à ce que les capillaires environnant les tubes contiennent du glucose
à une concentration de 9 à 10 fois celle qui existe normalement dans le
sang. En l'absence de calcium les tubes rénaux ne peuvent garder plus
longtemps leur activité. 11 ne se produit pas de concentration du filtrat glo-
mérulaire chez la grenouille par absorption d'eau. — Paul Boyer.
Tuttle (G. M.). — Matériaux nutritifs de réserve dans les tissus végétatifs.
— L'auteur examine un assez grand nombre d'espèces parmi les Phanéro-
games. De ses observations il résulte que toutes les espèces présentent pen-
dant l'été une forte proportion d'amidon qui disparaît en octobre ; que tous
les arbres et arbrisseaux examinés contiennent des huiles et des graisses
pendant l'hiver, sauf le Lonicera glaucescens et les Cratsegus. La présence
de sucre a été démontrée dans beaucoup d'espèces, la teneur variant de
0,5 à 2 %. Beaucoup de Salicacées et d'Ericacées de la zone alpine possè-
dent à la fois de l'amidon et de l'huile durant la période végétative ; le
Gaultheria ovalifolia, espèce des plaines, renferme seulement de l'huile.
Dans ce cas, la faculté de former l'amidon ne semble pas dépendre des con-
ditions climatériques résultant des hautes altitudes. — R Souéges.
8) Circulation, sang.
a) Eyster (J. A. E.) et Meek (Walter J.). — Études sur l'origine et
la conduction de l'impulsion cardiaque. VIII. Le rythme permanent suivant
t't test n don du nœud sino-aurirulaire. — Dans cette communicationE. W.
et >t étudient les .modifications du rythme cardi que pendant une durée de
plusieurs jours ou de plusieurs semaines après la ligature ou l'ablation du
nœud sino-auriculaire îles chiens. On observe constamment des troubles du
rythme cardiaque, réduction du rythme et de l'intervalle As-Vs. Dans les
expériences de ligature le retour au rythme normal peut se produire après
une période prolongée de rythme auriculo-ventriculaire, ou du sinus coro-
naire, et parfois après une période de blocage partiel sino-auriculaire.
PHYSIOLOGIE GENERALE. 030
Après ablation du nœud, le rythme final permanent vient de la région du
sinus coronaire, probablement de la portion auriculaire du nœud auriculo-ven-
triculaire. L'ablation d'un segment de l'atrium droit près du nœud sino-auricu-
laire est sans effets sur le rythme cardiaque. Le nœud sino-auriculaire semble
donc avoir une importance capitale en tant que siège de l'origine de l'impul-
sion cardiaque; il est spécialement adapté à sa fonction, et peut la recouvrer
au bout d'un temps suffisant, même après un traumatisme considérable ou un
isolement partiel. De plus une étude de l'accélération cardiaque précédée
d'exercices musculaires et par la paralysie du vague par atropinisation avant
et après l'ablation du nœud sino-auriculaire montre que c'est sur ce dernier
que normalement le vague exerce son contrôle chronotropique principal
et que c'est par lui que l'exercice musculaire cause dans une grande part
l'accélération normale du cœur.
Des expériences similaires faites sur des animaux dans des rythmes auri-
culo-ventriculaires ou du sinus coronaire indiquent que le vague exerce un
contrôle chronotropique plus grand sur la région du sinus coronaire que
sur la portion principale du nœud auriculo-ventriculaire. — Paul Boyer.
b) Eyster (J. A. E.) et Meek (Walter J.). — Expériences sur l'origine
et la conduction des battements du cœur. IX. Conduction sino-ventriculaire. —
La conduction de l'excitation de son origine dans le nœud sino-auriculaire
à l'atrium droit et au nœud auriculo-ventriculaire respectivement se pro-
duit normalement par des voies différentes. La preuve en est dans l'appa-
rition d'une dissociation auriculo-ventriculaire chez les chiens après isole-
ment partiel du nœud sino-auriculaire. — Paul Boyer.
Boer (S. de). — Recherches sur le rythme et le métabolisme du cœur de
grenouille saigné. — Le rythme couplé ventriculaire peut se produire spon-
tanément dans le cœur de grenouille après saignée; il peut apparaître subite-
ment ou graduellement par une suite de transitions. Peu de temps avant que
le rythme ventriculaire ne devienne couplé, le métabolisme du muscle ven-
triculaire est diminué, ce qui se traduit par un allongement de la phase
réfractaire, un ralentissement de la conduction de la vague d'excitation à
travers le ventricule, un allongement de l'intervalle a — v et une diminution
de la contractilité. Après l'apparition du rythme couplé le métabolisme du
ventricule s'améliore sous l'influence de l'allongement des pauses ventricu-
laires. Néanmoins à cause de l'augmentation de la contractilité et de la
durée plus longue des systoles ventriculaires, la durée de la phase réfrac-
taire ne décroit pas. L'excitation est transmise à travers le ventricule à une
vitesse plus élevée, l'intervalle a — v est raccourci. Le rythme couplé peut
être ramené par un seul choc d'induction au rythme normal qui est deux
fois plus rapide quand le choc est donné en diastole. Le rythme normal
reprend ensuite avec la petite extrasystole avec sa brève phase réfractaire.
Le rythme normal peut aussi reprendre quand une extrasystole est produite
vers la fin du repos ventriculaire. L'impulsion première du sinus produit
alors dans la diastole de cette extrasystole une courte systole ventriculaire
avec une phase réfractaire brève. Cette systole ventriculaire brève peut
aussi produire le rythme ventriculaire normal. Le rythme ventriculaire
normal peut être transformé en un rythme couplé en provoquant une systole
ventriculaire exagérée que l'on obtient en produisant une extrasystole du
ventricule. La systole postcompensatrice est augmentée et la phase réfrac-
taire allongée, elle peut alors produire le rythme couplé. L'alternance ven-
triculaire est une forme intermédiaire au rythme normal et au rythme couplé;
660 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
elle peut être obtenue en produisant une systole exagérée et être transformée
en rythme couplé par la production d'une systole ventriculaire plus grande
que la grande systole de l'alternance. Une systole ventriculaire d'une gran-
deur définie peut donc produire un rythme ventriculaire défini. Après
transformation artificielle du rythme ventriculaire couplé en rythme normal,
la contractilité et la rapidité de la conduction de la vague d'excitation dimi-
nuent graduellement depuis la première systole tandis que le contraire
s'observe après transformation du rythme normal en rythme couplé. Le
maximum de contractilité et de conductibilité ne coïncide pas. La phase mé-
canique latente du ventricule est allongée quand la rapidité de la conduc-
tion de la vague d'excitation à travers le ventricule diminue. Ceci se produit
dans une plus grande mesure quand la vitesse avec laquelle la vague d'exci-
tation est transmise à travers le ventricule est plus lente. La phase électrique
latente est aussi allongée quand le métabolisme du ventricule est diminué.
— Paul Boyer.
a) Boer (S. de). — Sur l'exirapause artificielle du ventricule du cœur de gre-
nouille. — Si Ton provoque une extrasystole auriculaire au début de la sys-
tole ventriculaire, dans certains cas cette extrasystole n'est pas suivie de
systole ventriculaire. Ceci se produit seulement quand, après l'extrasystole au-
riculaire, la vague d'excitation atteint le ventricule avant la fin du stade réfrac-
taire. Ce phénomène se produit avec plus de constance si on allonge la phase
réfractaire en intoxiquant le cœur de grenouille avec de la vératrine, de la
digitaline ou du chlorure de baryum. La durée d'une systole postcompensa-
trice est augmentée de même que la phase réfractaire d'une systole post-
compensatrice. Par conséquent cette expérience se reproduit encore plus
sûrement si on provoque une extrasystole auriculaire au début d'une
systole postcompensatrice. On peut également provoquer une pause prolongée
des ventricules d'une tout autre manière. On prolonge la phase réfractaire
du ventricule et on applique un choc d'induction sur le sillon auriculo-ven-
triculaire vers la fin de la diastole et avant la fin de la phase réfractaire des
ventricules. Il n'y a pas d'extrasystole ventriculaire mais les oreillettes
répondent à l'excitation qui traverse celles-ci du sillon auriculo ventriculaire
dans la direction du sinus veineux. Mais simultanément l'impulsion pério-
dique du sinus traverse les oreillettes dans une direction opposée. Les
deux vagues d'excitation se heurtent l'une l'autre et sont détruites. Dans ce
cas la systole auriculaire se produit sous l'action de deux vagues d'excitation
passant à travers ces deux cavités dans des directions opposées; cette systole
auriculaire ne peut donc être suivie de systole ventriculaire. —Paul Boyer.
Busquet (H.). — Production d'arrêts cardiaques momentanés avec le chlo-
rure d'ammonium; leur analogie avec l'inhibition d'origine pneumogastrique.
— On sait que le ventricule irrigué avec une solution sans potassium s'arrête
momentanément quand il reçoit une solution potassique; il en est de même
avec une solution renfermant de l'ammonium. Cet arrêt momentané pré-
sente les caractères de l'inhibition par le nerf vague, mais il s'observe
encore après paralysie de l'appareil cardiomodérateur intrinsèque et doit
donc être attribué à une action directe de l'ammonium ou du potassium sur
le myocarde. Le cœur adapté au potassium l'est aussi à l'ammonium et réci-
proquement : la présence de potassium dans la première solution empêche
l'arrêt par l'ammonium de la seconde solution et inversement. — IL Car-,
dot.
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 661
Barcroft (J.), Bock (A. V.), Hill (A. V.), Parsons (T. R.), Parsons
(W.) et Shoji (R.). — Sur la concentration en ion H et son rapport avec
quelques propriétés du sang humain normal. — B.. B. et H. ont établi les
relations suivantes expérimentalement à 37° C. pour le sang d'un homme
normal moyen et les variations de 10 personnes normales :
1° Relation entre plasma — cH (mesuré par l'électrode à H et pCO2, la
pression de CO2) : c'est une ligne légèrement courbe.
2° Relation entre la pression du CO2 etVC02, volume pour 100 du CO'2 total
absorbé. Chez l'homme normal moyen la relation empirique cH = 4,7
joC02/VC02 est exactement suivie.
3° Relation entre le volume pour 100 de CO2 absorbé et la concentration en
ion H. C'est une figure linéaire dont l'équation est :
VCO-2 = b X (108 cH) + c.
Chez l'homme normal moyen b — - 8,4 et c = 16,6 ; avec une variation de ± 2
pour b et de ± 10 pour c. La valeur de b est d'une grande importance ; il donne
une mesure pratique du degré auquel le sang est « tamponné » ; cette équa-
tion et la précédente permettent de calculer une des trois relations cherchées.
4° Relation entre 1/K et la pression de C02, K étant la constante de l'équa-
tion de Hill calculé pour n = 2,5. Cette relation n'est pas exactement linéaire
comme l'a établi Henderson et Adair, mais légèrement en forme de S.
5° Relation entre 1/K et cH. L'existence d'une relation linéaire entre log.
1/K et log. cH est pleinement confirmée. 1/K est donc proportionnel à une
puissance de cH. Selon la théorie de Hill 1,K devrait être proportionnel
la première puissance de cH : c'est entièrement vrai si on prend une va-
leur de 2,2 pour/t au lieu de 2,5, nombre qui sous d'autres rapports est aussi
préférable. Si Ko est la valeur de K calculée pour n = 2,2, l'équation :
l/K = a(108cH)
est exacte, à la fois pour l'homme moyen normal avec a == 360, et pour 9 in-
dividus avec a variant de 316 à 436.
6°B., B.et H. discutent la cause de ces variations de a, c'est-à-dire la raison
pour laquelle à un cH du plasma donné les courbes de dissociation de deux
individus peuvent être différentes. — Paul Boyer.
e) Sécrétion. Excrétion.
Marine (David) et Baumann (Emil J.). — Influence des glandes àsécré-
tioninterne sur les échanges respiratoires. II. Action de l'insuffisance surrénale
chez le lapin (par ablation ou refroidissement). — L'ablation ou la destruc-
tion par le refroidissement des glandes surrénales du lapin provoque une
modification du métabolisme caractérisée habituellement par une augmen-
tation de la production de chaleur et de CO-. Cette modification parait liée
d'une façon étroite avec la destruction complète de la fonction corticale. Le
syndrome comprenant à la fois des faits anatomiqucs et physiologiques qui
résultent de la destruction de la fonction surrénale du lapin, ressemble dans
ses traits essentiels au syndrome du goitre exophtalmique. — Paul Boyer.
Képinow (Léon) et Lanzenberg (A.). — Glande thyroïde et anaphy-
la.rie. — Le lapin et le cobaye éthyroïdés peuvent être sensibilisés passive-
ment par injection de sérum d'animaux non opérés, et sensibilisés. Les
animaux éthyroïdés n'ont pas dans le sérum, après l'injection préparante, une
662 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
substance conférant l'anaphylaxie passive à des animaux normaux ou éthy-
roïdés. — EL Cardot.
Underhill (F. P.) et Nellans (C. T.). — L'influence de la thyropara-
thyroïdectomie sur la teneur en sucre du sang et la réserve alcaline. — - En
dépit des indications contraires de Hast ing et Murray, la répétition d'expé-
riences antérieures des auteurs conduit à la réitération de leurs premières
conclusions. L'ablation de l'appareil tbyroïde et parathyroïde abaisse la
teneur en sucre du sang. Il y a peu de changements dans la réserve alca-
line du sang jusqu'au moment où s'établit la tétanie. Après l'apparition de
cette période il y a une tendance nette à la diminution des réserves
alcalines du sang. — L. Thivolle.
Bailey (Percival) et Bremer (Frédéric). — Recherches expérimentales
sur le diabète insipide elle syndrome adiposo-génital. — B. et B. reprennent
les expériences de Camus et Roussy en abordant la région opto-pédonculaire
par la voie temporale. Ils montrent qu'une lésion même minuscule de la
région para-infundibulaire de l'hypothalamus amène une polyurie ayant
souvent tous les caractères du diabète insipide. Ce diabète insipide n'est pas
lié à la suppression d'une régulation nerveuse ou vaso-motrice du rein. Dans
deux cas, la polyurie persistante était accompagnée de syndrome adiposo-
génital. Rien n'indique que l'hypophyse elle-même intervienne dans les
effets obtenus à la suite de la lésion nerveuse en question. — H. Cardot.
s) Productions d'énergie (chaleur, mouvement).
Marinesco (G.). — Du rôle des ferments oxydants dans la production delà
fièvre et des inflammations. — On admet que les foyers de l'hyperthermogénèse
sont le foie, le sang, les muscles. En réalité, l'hyperthermogénèse se produit
là où abondent les leucocytes : en effet, ceux-ci, normalement chargés des
ferments oxydants, se multiplient à l'extrême dans les infections et dans les
intoxications aiguës ; l'activité d'un tel nombre de ferments oxydants a pour
effet une élévation considérable de la température, contre laquelle la fonc-
tion thermorégulatrice du système nerveux ne peut rien. — L. Dehorne.
Ritchie(A.. D.). — L% réaction du muscle au repos et en action. — Les
observations électrométriques montrent qu'il n'y a pas de modifications ap-
préciables dans la concentration en ions H du muscle de grenouille durant
une activité modérée. Ce résultat est en comradiction avec des expériences
antérieures dont R. fait la critique, mais concorde avec ce que l'on attend
théoriquement. — Paul Boyer.
ri) Pigments.
Romieu (Marc) et Obaton (Fernand). — Élude spectroscopique compa-
rative du pigment vert du Chétoptère et de la chlorophylle de l'Ulve. — Ray
Lankester a nommé chétoptérine le pigment verdâtre qui colore les cellules
intestinales du Chétoptère et rapproché ce pigment de la chlorophylle en
raison des analogies de leurs spectres. Le mode d'alimentation du Chétoptère,
annélide herbivore marin, qui se nourrit surtout des débris de l'Algue
verte, Ulva lactuca , donne à penser que la chétoptérine est bien une chloro-
phylle d'origine alimentaire, à peine modifiée, une entérochlorophylle, comme
l'a considérée Mac Munn. — R. et O. ont comparé entre eux les spectres des
PHYSIOLOGIE GENERALE. 663
deux pigments : chlorophylle d'Ulve et chétoptérine, en solution dans la ben-
zine et constaté qu'ils offrent une grande ressemblance : les spectres obte-
nus diffèrent moins entre eux que ne le feraient ceux de la chétoptérine et
de ses dérivés acides ou alcalins. Ainsi se justifient à la fois l'idée de la
parenté des deux pigments, conçue par R. Lankester et l'hypothèse de
Mac Munn. — L. Deiiorne.
Génieys(P.). — Surir déterminisme des variations de la coloration chez
un Hyménoptère parasite. — G. précise les conditions de l'arrêt de dévelop-
pement du pigment sous l'action d'une température élevée. L'arrêt du déve-
loppement du pigment est d'autant plus difficile à obtenir que la région du
corps considérée aune activité physiologique plus grande; notamment c'est
le cas au niveau des attaches musculaires, où existent de nombreux éléments
nerveux. — H. Cardot.
Klein (Gustav). — Eludes sur l'Anthochlore. II. — Dans une première
communication, K. avait étudié la répartition de substances anthochloriques
dissoutes dans le suc cellulaire des fleurs, et découvert leur nature flavoni-
que ainsi que leur pouvoir de cristallisation. Aujourd'hui il annonce les
nouveautés suivantes : 1° L'anthochlore se trouve aussi dans des fruits
(écorces de citron et d'orange), dans des feuilles et des tiges {Dahlias Antir-
rhinum, Réséda), dans le feuillage en voie de jaunissement ou d'étiolement ;
2° les substances jaunes solubles des feuilles ont pu être homologuées avec
des flavoglucosides incolores, premiers degrés de la série anthocyanique;
3° l'hélichoysine et le jaune de safflor (Carthamus tinctorius) ont démontré
leur nature anthochlorique et leur « cristallisibilité » ; il en a été de même
avec le colorant de Crocus sativus; 4° il a été constaté dans les fleurs jaunes
d'Acacia une coexistence remarquable de l'anthochlore et de dérivés tanni-
ques, probablement des « catechuglucotannoïdes ». — H. Spixner.
Swingle (W. W.). — Le rôle de la portion intermédiaire de l'hypophyse
dans les changements de pigmentation des larves anoures. — Si l'on greffe
dans la cavité abdominale ou dans les sacs lymphatiques de têtards de Rana
cutesbeiana la partie intermédiaire de l'hypophyse d'une grenouille adulte
(Rana catesbeiana, R. pipiens ou R. clamitans) on observe dès le lendemain
une pigmentation sombre qui persiste aussi longtemps que la greffe n'est
pas résorbée. L'examen histologique de ces têtards montre que l'intensité
de la coloration est due à un état d'expansion des mélanophores de la peau.
Cet état d'expansion s'observe d'ailleurs également dans les mélanophores
des organes profonds. — A. Dalcq.
3° Action des agents divers.
Agents physiques et chimériques.
Fredericq (Léon). — Action du milieu marin sur les animaux Invertébrés.
— L'eau de mer modifiée dans sa concentration saline ou dans sa composi-
tion chimique qualitative exerce sur les Invertébrés deux actions différentes :
1" une action générale, de nature purement physique, dépendant de la con-
centration moléculaire globale de l'eau de mer, mais indépendante de la
nature chimique des substances dissoutes; elle consiste uniquement en un
transport d'eau à travers la surface externe de l'animal, qui se comporte
comme une membrane semi-perméable et réalise très rapidement l'isotonie
664 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
entre le milieu interne et le milieu externe lorsqu'on modifie la concentra-
tion moléculaire de ce dernier; il s'agit bien d'une question de concentration
moléculaire parce que si, à de l'eau de mer diluée par son volume d'eau
douce — dilution fatale à la plupart des Invertébrés et au fonctionnement
d'organes isolés, cœur par exemple, — on ajoute des produits organiques
insolites (sucre, urée) de manière à rétablir la concentration moléculaire
primitive, on a un milieu favorable à la vie; — 2° une action spécifique,
dépendant de la nature chimique des éléments dissous qui, à la longue,
pénètrent par petites quantités à travers les téguments et le tube digestif à
l'intérieur de l'animal. — P. Remy.
Gaievsky (MmeN. G.). — Influence de l'alcalinité sur Artemia salina. —
On a beaucoup étudié les variations de cette espèce plastique sous l'influence
des conditions du milieu, surtout des divers degrés de salinité de l'eau. Dans
les présentes expériences il s'agit de variations d'alcalinité. Des nauplius
éclos en milieu naturel sont placés dans des bassins dont l'eau est alcalinisée
tous les jours (car au bout de 24 heures l'alcalinité est neutralisée par le CO2)
avec 1cm3 5 de NaHO à 0,1 n. (maximum d'alcalinité — PH = 8,24, minimum
— 7,48). Ces nauplius montrent un développement plus lent que les té-
moins : la maturité sexuelle est atteinte chez ceux-là au bout de 2 mois
17 jours, chez ceux-ci au bout de 20 à 30 jours; le nombre d'reufs et le nom-
bre de jeunes chez les femelles vivipares est moindre. A la deuxième géné-
ration, le développement se trouve plus ralenti encore : la maturité sexuelle
est atteine au bout de 3 mois 20 jours. Pendant toute la durée de la vie de
cette génération — 5 mois et demi - - il n'y a eu ni ponte, ni naissance de
nauplius, bien que des œufs aient été présents chez les femelles.
L'aspect général des animaux est semblable à celui qu'on a constaté dans
les concentrations élevées. La coloration, au lieu de jaune clair normal, est
rouge-orange. — M. Goldsmitii.
Savitch (V. G.). — Influence de la réaction du milieu sur les Infusoires
d'eau douce. — L'auteur étudie l'action des solutions salines, non pas au point
de vue de leur concentration, mais au point de vue de leur contenu en ions
H et OH. Les milieux dans lesquels il faisait vivre diverses espèces d'Infu-
soires sont obtenus en mélangeant deux sels de Na : NatLPO.. et Na3POir à la
concentration 1/300 M, en proportions variables; le premier de ces sels libère,
après hydrolyse. des ions H, le second des ions OH. Le Ph de ces solutions va
de 4,49 à un peu plus de 9,18. — Dans ces limites, les animaux étudiés se
classent en trois groupes : 1° les espèces qui trouvent leurs conditions d'exis-
tence optimadans un milieu acide (PH de 6,23 à 6,97) — Frontonia, Bursaria,
une espèce nouvelle que l'auteur désigne simplement par les mots Nova sp.
et, dans certaines expériences, Spirostomum; 2° les espèces à optimum dans
un milieu alcalin (PH de 7,16 à 9, 18) — Nassula, Paramaecium, Stylonichia,
Stentor et, dans certaines expériences Spirostomum; 3° espèces (Dileptus) qui
survivent dans toutes les solutions employées.
L'addition de minimes quantités d'ions Ca par additions de CaHPO-, et
CaC03 rend possible la survie de certaines espèces dans des solutions de phos-
phate acides de Na qui, sans cela, leur sont mortelles, de même que la survie
dans l'eau distillée pour les espèces qui ne la supportent pas normalement.
La pression osmotique ne semble jouer dans l'existence des Infusoires
d'eau douce qu'un rôle négligeable.
Certaines solutions provoquent d'une façon régulière l'enkystement; les
ions Ca semblent le favoriser particulièrement : plus la concentration en
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 6G5
ions Caest grande, plus les cas d'enkystement sont fréquents et plus il sur-
vient vite pour chaque individu. — M. Goldsmith.
Clark (Eliot R.) et Clark (Eleanor Linton). — La réaction des cel-
lules vivantes dans la queue des têtards, vis-à-vis de l'amidon, l'agar-agar,
la gélatine et la gomme arabique. — Depuis plusieurs années (Anat. Record,
1916, Amer. Journ. Anat., 1917, 1920) les auteurs s'appliquent à injecter
dans le limbe de la queue de têtards les substances les plus diverses (poudres
.variées, huiles inertes et caustiques) ou mieux à y insérer des tubes de
verre capillaires contenant des substances. Ils expérimentent aujourd'hui
avec de l'amidon, soit cru, soit cuit, soit demi-cuit et gélatineux, ainsi
qu'avec l'agar-agar, la gélatine et la gomme arabique. Des expériences de
contrôle, avec des tubes vides, n'ont montré que les réactions banales des
tissus à l'égard des corps étrangers, de la part de l'épiderme et de la part
des leucocytes qui sont attirés vers le tube. Les résultats ont été différents
avec l'amidon, selon l'état où ce corps se trouvait. L'amidon cru n'attire que
peu de leucocytes ; ceux-ci phagocytent une partie des grains qui y demeurent
sans changements. Les grains d'amidon cuits, gonflés et crevés, se dissolvent
très vite, avant même l'arrivée des leucocytes, et se transforment en subs-
tances non colorables par l'iode ; leur transformation est due à l'action d'en-
zymes produits en dehors et à l'intérieur des leucocytes. Les grains d'amidon
demi-cuits exercent sur les leucocytes une attraction très énergique ; ceux-ci
les phagocytent, les digèrent et les transforment en une substance que l'iode
ne colore plus. L'agar-agar, la gélatine, la gomme, produisent une réaction
analogue à celle de l'amidon demi-cuit. Aucune réaction n'a pu être observée
de la part des vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs et du tissu
conjonctif. — A. Prenant.
Fulton (John F.). — Etudes de la transmission neuromusculaire. I. L'ac-
tion de la novocaïne sur les noyaux musculaires. — Physiologiquement la
novocaïne agit sur les préparations sciatique-gastrocnéimien comme le
curare puisqu'elle n'agit ni sur la conduction nerveuse ni sur la contractilité
musculaire, mais puisqu'elle empêche seulement le muscle de recevoir
l'influx nerveux; elle agit donc sur' « la substance réceptive » du muscle.
Par diazotisation intravitale de novocaïne on voit que le siège de Faction de
la novocaïne est dans les noyaux musculaires. La « substance réceptive
du muscle se trouve donc dans les noyaux des fibres musculaires. Ceci est
fortement corroboré par le fait que les nerfs moteurs se terminent sur les
noyaux des plaques terminales, noyaux qui ont migré durant le développe-
ment de l'intérieur des fibres musculaires. La novocaïne ne modifie pas le
rythme des pulsations du cœur de poulet avant ou après l'innervation.
La novocaïne annule « l'inhibition première » (Gothlin) des cils produite
par un courant électrique, par son action sur les constituants nucléaires du
manteau. Il semble donc que le noyau d'une cellule ciliée est en relation
intime avec le battement des cils. — Paul Boyer.
Nolf(P.). — Action du plasma d'Oiseau sur l'anse intestinale isolée. —
Une anse intestinale d'Oiseau étant placée dans les liquides humoraux de l'Oi-
seau lorsqu'elle se trouve en état de tonus moyen, se contracte, et le plasma
se coagule à son contact; si l'anse est dans un état de tonus exagéré, elle réagit
à la coagulation du liquide par un relâchement. — P. Rem y.
666 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Microbes. Immunité. Anaphylaxie.
Metalnikow (S.). — Une ëpizootie chez les chenilles de Galleria mello-
nella. — La chenille de Galleria mellonella, qui est particulièrement résis-
tante aux infections microbiennes et dont l'élevage est facile, constitue un
matériel expérimental de choix que l'auteur a utilisé pour ses recherches
sur l'immunité. L'un des nombreux élevages entretenus depuis 10 ans
fut décimé par une épizootie : les frottis de sang des cadavres et des ense-
mencements sur bouillon et gélose ont révélé la présence de bâtonnets allongés
associés à un microcoque. Ce bâtonnet liquéfie lentement la gélatine, ne
coagule pas le lait et ne prend pas le Gram, tous caractères qui s'opposent
à ceux que présente le microcoque. L'association microbienne, absorbée avec
la nourriture, détermine chez les chenilles saines la maladie typique. Mais
les cultures ne gardent pas leur virulence. — Une autre épizootie observée
était due à une association du même genre; mais ici, le bâtonnet plus grand
prenait le Gram, ses spores se formaient au milieu du corps tandis qu'elles
se formaient à l'une des extrémités chez le précédent. La virulence des cul-
tures obtenues étant plus grande et moins fugace, M. espère trouver dans
cette association microbienne un heureux moyen de lutte contre Galleria
mellonella, ennemie de nos ruchers. — L. Dehorne.
Mitalnikow (S.) et Garchen (H.). — Immunité et hypersensibilité cite:
la chenille. — En étudiant les phénomènes d'immunité chez la chenille, les
auteurs ont observé que, dans tous les cas, les chenilles immunisées, qui sup-
portaient très bien des doses mortelles de choléra virulent, étaient plus
sensibles que les chenilles normales, non immunisées aux doses fortes
du même virus. De plus, les auteurs ont constaté l'existence d'un phénomène
ressemblant beaucoup au choc anaphylactique des animaux supérieurs. Les
chenilles immunisées, infectées avec une forte dose d'une émulsion de vi-
brion cholérique, mourraient en 2 à 3 minutes. Dans ces nouvelles expérien-
ces, les réactions cellulaires et humorales observées plaident en faveur de
l'hypothèse du choc anaphylactique dû à une réaction trop rapide des cel-
lules sensibilisées par l'immunisation. — Rûmme.
Breton (M.) et Gryses (V.). — Réaction de défense ou d'immunité pro-
voquée par injection intra-lcrmique de microbes vivants ou tués par la chaleur.
— Une série d'expériences montre la possibilité de provoquer, chez le lapin,
des réactions humorales traduisant un état d'immunité, de les rendre per-
sistantes par le seul fait d'inoculer 0 cm3 25 d'une émulsion d'une culture
dans 10 cm3 d'eau salée. Les auteurs ont constaté la résistance élective du
tissu dermique, lequel dans presque toutes les expériences a limité le foyer
d'infection, l'a combattu en provoquant la formation d'un pus stérile et en
empêchant la septicémie. Les mêmes résultats ont été obtenus avec des cul-
tures tuées par la chaleur. — Romme.
Lumière (Auguste) et Couturier (Henri). — Résistance des femelles
en gestation aux chocs anaphylactiques et anaphyl actoides . — Pour que
les chocs aient lieu, quels qu'ils soient, il faut de toute nécessité que l'ar-
bre circulatoire renferme une quantité de sang normale. En effet, lorsque
l'équilibre est rompu — augmentation (gestation) ou diminution (saignée) —
les chocs ne peuvent plus être produits par les infections déchaînantes. Ces
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 067
nouvelles expériences confirment, d'une façon particulièrement démonstra-
tive, la théorie physique des chocs due aux auteurs. — Romme.
Garrelon (L.), Santenoise (D.) et Thuillant (R.). — Action du choc pep-
tonique sur le système nerveux vago-sympathique. — La réaction provoquée
par les injections de peptone n'est pas sans analogie avec le choc anaphylac-
tique; on lui donne le nom de choc peptonique. G., L. et Th. ont montré
que le choc peptonique ne se manifeste chez les sujets que s'il y a vago-
tomie préalable. Toutefois l'injection de fortes doses a pu provoquer dans
des cas d'hypovagotomie une sorte de choc. Quelle que soit la réaction
obtenue, on constate toujours, au bout d'un temps variant à la fois avec
les Sujets et avec les doses reçues, le renversement du tonus neuro- vé-
gétatif. L'effet d'hyperexcitabilité du système neuro-végétatif, c'est-à-dire du
vago-sympathique, produit par l'injection de peptone et précédant sa modi-
fication secondaire est à rapprocher de ce que l'on observe dans l'action des
poisons du système nerveux. — L. Dehorne.
Berthelot (Albert) et Danysz-Michel (MQie St.). — Sur la présence
de microbes acétonogènes dans la flore intestinale des diabétiques . — On trouve
très fréquemment, et, en abondance, des microbes acétonogènes dans les
matières fécales de diabétiques, alors que ces mêmes germes paraissent se
maintenir très rarement, dans l'intestin de personnes non glycosuriques.
Ces microbes possèdent le caractère commun de résister à une très forte
proportion d'acétone des milieux de culture. Les auteurs ont pu déterminer,
chez le lapin, par ingestions répétées de microbes acétonogènes, les animaux
étant alimentés surtout d'hydrocarbonés, une glycosurie persistante accom-
pagnée, souvent, d'un certain degré d'acidose. — Romme.
Burnet (Et.). — 'Sur un type d'arthrite fréquemment observé chez les Co-
bayes injectés par les Micrococcus melitensis. — L'auteur a observé chez le
cobaye, animal considéré jusqu'à présent comme médiocre pour l'étude de
la fièvre méditerranéenne, des arthrites fréquentes, multiples, graves, accom-
pagnées d'ostéite dans lesquelles le B. melitensis a pu être facilement mis en
évidence. Par analogie, on doit penser, chez la chèvre et chez l'homme in-
fecté, à la moelle osseuse comme l'un des « gîtes microbiens » dans les pé-
riodes où le melitensis est absent du lait et du sang, et où, de ce fait, il n'existe
pas d'autre preuve de l'infection qu'une réaction agglutinante et une intra-
termoréaction positive. — Romme.
Weinberg (M.) et Képinow (Léon). — Des leuco-agglutinines. — Les
toxines microbiennes possèdent la propriété d'agglutiner les leucocytes du
cobaye. — La leuco-agglutinine bactérienne est détruite par la chaleur
(30 minutes à 58°-60°). — Il n'existe pas de rapport entre la propriété leuco-
agglutinante d'un microbe et son pouvoir leucocidique ou toxigène. L'action
leuco-agglutinante s'exerce également in vitro. Il est possible que les leuco-
agglutinines jouent un rôle dans le mécanisme de la formation des fausses
membranes qu'on trouve dans certaines angines et séreuses enflammées. —
Romme.
G68 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Ii'Itér^ilité
Baehr (Venceslas de). — Hérédité et sexe d'après les recherches cylologi-
ques. (En polonais) (Posnan, 1921).
[C'est une mise au point des recherches récentes,
entre autres celles de l'auteur sur les Pucerons. B. insiste particuliè-
rement sur l'importance des résultats acquis au sujet de la- transmis-
sion héréditaire des caractères liés au sexe (sex-linked), et de ceux du
« cross-over ». Grâce à Morgan, on peut tenter de représenter, sous une
forme concrète, « l'architecture du plasma germinatif ». — A. Drzèwina
Bateson (W.) and Miss Gairdner (A. E.). — Male-sterility in Flax, subject
to tivo types ofsegrei/ation. (Journ. of Genetics, II, N° 3, 260-275, pi. XXVI,
1921.) ' [082
Béer (Rudolph). — Notes on the cyloloyy and genetics of the genus Fuchsia.
(Journ. of Genetics, II, N° 3, 213-22(5,' pi. XXÎI-XXIV, 1921.) [683
Blakeslee (A. F.), Belling (John) and Harris (J. Arthur). — The proba-
bility established by a culture of given size that a maling is capable ofpro-
ducing onlg dominant individuals. (Amer. Natur., LVI, 458-461, 1922.)
[Tables calculées pour donner le
chiffre d'individus qu'il faut élever pour reconnaître avec certitude si l'on
a affaire à un homozygote dominant ou à un hétérozygote. — L. Cuénot
Carothers (E. Eleanor). — Genetical behavior of heteromorphic homolo-
gous chromosomes of Circotettix (Orthoplera). (Journ. of Morphol., XXXV,
457-483, pi. 1-5, 1921.) [671
Dunn (L. G.). — A qene for the extension ofblack pigment in domestic Fowls.
(Amer. Natur., LVI, 464-466, 1922.) ' [680
Emerson (R. A.). — Heritable characters of Maize : IX Crinckly leaf. (The
Journal of Heredity, XII, 267-270, 3 fig.', 1921.)
[Maïs demi-nain, à feuilles plissées transversale-
. ment; caractère mendélien simple dominé par l'état normal. — L. Cuénot
Eyster (Lewis A.). — Heritable characters of Maize. VII. Maie stérile.
(The Journal of Heredity, XII, 138-141, 3 fig., 1921.)
[Epis mâles stériles et vides, en rapport avec un unique
facteur mendélien, dominé par le facteur de l'épi fertile. — L. Cuénot
Fisher (R. A.). — The syslematic location of gènes by means of crossover
observation. (Amer. Natur., LVI, 406-411, 1922.)
[Calculs pour placer huit gènes dans la partie
moyenne du chromosome sexuel de Drosophila Wiliistoni. — L. Cuénot
Hutchinson (C. B.). — Heritable characters of Maize. VII. Shrunkenen-
dosperm. (The Journ. of Heredity, 76-83, 5 fig., 1921.) [683
Huxley (J. S.). — Linkage in Gammarus Chevreuxi. (Journ. of Genetics, II,
N° 3, 229-233, 1921.) [675
L'HÉRÉDITÉ. 669
Jones (Sarah V. H.). — Inheritancc of silkiness in Fowls. (The Journal of
Heredity, XII, 117-128, 7 fig.} 1921.) [680
Kempton (J. H.). — Herilable characters of Maize. VIII. White sheaths.
(The Journal of Heredity, XII, 224-226, 1 fig., 1921.) [Gaines plus ou
moins blanches ou striées de blanc ; hérédité mendélienne, le caractère
étant récessif par rapport à la coloration verte normale. — L. Cuknot
Kempton (J- H.). — Linkage belween brachysm and ahderence in Maize.
(Amer. Natur., LVI, p. 461-404, 1922.) [Les caractères brachy-
tique, adhérence et couleur du péricarpe du Maïs forment une série linkée
dans le même chromosome; le caractère rameux est peut-être enchaîné
aux précédents, mais le linkage est plus lâche. La couleur de l'aleurone,
par contre, est indépendante des caractères cités plus haut. — L. Cuénot
Kostitch (Alexandre). — Action de l'alcoolisme expérimenta! sur le testicule
(élude histologique et chimique). (1 vol., 111 pages, Strasbourg (thèse de
doctorat de l'Université de Strasbourg.) [671
Krizenecky (J.). — - Einige Bemerktingen zu der Diskussion ûber die Verer-
bung envorbener Eigenschaften. (Anat. Anz., LV, 497-501.) [671
Kuiper (K.). — Color inheritance in Caille. (The Journal of Heredity, 102-
109, XII, 8 fig., 1921.) [678
a) Lécaillon (A.). — Sur les caractères d'un hybride mâle provenant de
l'union d'un Canard Pilet mâle {Dafila acuta L.) et d'un Canard sauvage
femelle (Anas Boschos L.) (C. R. Ac. Sc.,CLXXIV, 885, 1922.) [681
b) — — Sur la fécondité des hybrides obtenus par le croisement du Canard
Pilet mâle (Dafila acuta L.) et du Canard sauvage femelle (Anas Boschos L.)
(Ibid., 1431.) [Ibid.
Leitch (J.). — 4 study of the ségrégation of a quantitative character in a
cross bettveen a pure Une of beans and a mutant from il. (Journ. of Gene-
tics, II, X" 2, 18:5-204, 1921.) [G82
Lush (Jay L.). — Inheritance in Swine. (The Journal of Heredity, 57-71,
XII, 14 fig., 1921.) [678
Miyazawa (B.). — Studies of inheritance in the japanese Convolvulus.
Part. II. (Journ. of Genetics, II, N° 1, 1-15, pi. I, 1921.) [Intéres-
sant travail, mais ne se prêtant pas à une analyse brève. — Arnold Pictet
a) Onslow (H.). — The inheritance of wing-colour in Lepidoptera. V. Mela-
nism in Abraxas qrossulariata (var. Varleyata, Porritt.) (Journ. of Gene-
tics, II, N° 2, 123-139, pi. XIX, 1921.) [675
b) The inlieritance of xoing-colour in Lepidoptera. VI. Diaphora men-
dica Cl. et var. Rustica H B. (Journ. of Genetics, II, N° 3, 277-292, pi. XXVII,
1921.) [Analysé avec le précédent
c) — — The inheritance of wing-colour in Lepidoptera. VII. Melanism
in Ilemerophila abruplaria (var. Fuscata, Tutt). (Journ. of Genetics, II,
N°, 293-298', pi. XXVIII, 1921.) [Analysé avec les précédents
L'ANNÉE BIOLOCIQUE. 46
670 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Parnell (F. R.). — Note on the détection of ségrégation by examinât ion of
the pollen of Rice. (Journ. of Genetics, II. N° 3, 209-212, pi. XXI, 1921.)
[682
Pézard (A.) et Caridroit (F.). — L'hérédité sex-linked chez les Gallinacés .
Interprétation fondée sur l'existence de la forme neutre et sur les propriétés
de r hormone ovarienne. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 910, 1922.) [681
a) Pictet (Arnold) et Ferrero (MUe). — Recherches de génétique dans des
croisements de Cobayes. (C. R. séances Soc. Phys. Hist. nat. de Genève,
1" partie, XXXVIII, n° 1, 32-37; 2« partie, N° 2, 5G-50, 1921.) [674
b) Recherches de génétique dans des croisements de Cobayes. III.
Méthode de contrôle des races pures de types dominants. (C. R. séances
Soc. Phys. et Hist. nat. Genève, XXXVIII, N° 3, p. 97-100, 1921.) [674
c) Hérédité de la longueur des poils chez les Cobayes (C. R. Soc.
séances Phys. et Hist. nat. Genève, XXXIX, N° 2, 57-60, 1922.) [673
Pitt (Frances). — Notes on the Genelic Behaviour of certain characlers in
the Polecal, Ferret, and in Polecat-Ferret Ilybrids. (Journ. of Genetics, II,
N'o 2, 99.-115, pi. XV-XVI, 1921.) [677
Punnett (R. C.) and Mayor Bailey (P. G.). — Genelic sludies in
Poulîry. III. Ilenfeathered Cocks. (Journ. of Genetics, II, N° 1, 37-57,
pi. VII-XI, 1921.) [678
Punnett (R. C.) and Pease (M. S.). — Genelic sludies in Poultry. (Journ.
of Genetics, N° 3, 235-240, 1921.) [680
Roberts (Elmer). — Polydaclylism in Caille. (The Journal of Heredity,
XII, 84-86, 4fig., 1921.) [672
Safford (W. E.). — Dalura, an invitinq genus for the sludy of hereditq.
(The Journal of Heredity, XI, 178-190, 7 fig,, 1921.)
[Datura tatula, à corolles violettes, D. inermis à fleurs blanches et
capsules inermes sont des mutants de D. slramonium; les caractères
différentiels obéissent typiquement aux règles mendéliennes, la colo-
ration violette et les capsules épineuses étant dominantes. — L. Cuénot
Smith (Kristine). — Remarks on the melhod of calculation proposed by
Mr. H. L. Traehtenberg for diallel crossings.' (Journ. of Genetics, II, N° 3,
299-300, 1921.) [Cité à titre bibliographique
Sumner (F. B.). — Linkage in Peromyscus. (Amer. Natur., LVI, 412-417,
1922.) [678
Traehtenberg (H. L.). — The analysis of the resulls of Prof. Johannes
Schmidl's diallel crossings with Iront. (Journ. of Genetics, II, N° 1, 75-78,
1921.) [Cité à titre bibliographique
Watson (J. A. S.). — A mendelian experimenl ivith Aberdeen-Angus and
West Highland caille. (Journ. of Genetics, II, N° 1, 59-67, pi. XII, 1921.) [673
Whiting(P. W.). —Heredity in Wasps. (The Journal of Heredity, 262-266,
3 fig., 1921.) [676
L'HEREDITE. 071
a) Généralités.
Carothers (E.). — Concordance entre le comportement des chromosomes et
la théorie de l'hérédité mendélienne. — Dans un travail antérieur, relatif à la
spermatogénèse d'un Acridien, Trimerotropis fallax [J. Morphol., t. XXIX,
1917), Miss C. a constaté que certaines tétrades sont manifestement constituées
par des homologues de forme différente; que les homologues hétéromorphes se
disjoignent lors de la première division maturative ; et que, si l'on en juge
par le comportement de ces éléments vis-à-vis de l'hétérochromosome, la sé-
grégation a lieu au hasard en ce qui concerne les couples hétéromorphes, et
sans doute de même aussi pour les autres tétrades. L'examen d'une cen-
taine d'individus sauvages, au point de vue de leur complexe chromosomi-
que, a concordé avec ce qu'on pouvait attendre de la conjugaison fortuite de
gamètes formés eux-mêmes au hasard de la ségrégation. Les processus cyto-
logiques du comportement des chromosomes étaient ainsi en concordance
remarquable avec les exigences théoriques des deux premières lois de Men-
del. Miss C. pousse cette fois-ci plus avant l'analyse avec une autre espèce,
le Circotettix verruculalus. L'étude cytologique du testicule chez 40 mâles sau-
vages a montré qu'il y a dans cette espèce trois couples hétéromorphes, dont
les éléments peuvent être soit télomitiques, soit atélomitiques, et a permis
d'établir les fréquences relatives des diverses combinaisons individuelles.
Des croisements ont été faits en élevage, et le comportement des chromoso-
mes dans le testicule des mâles fils a été examiné comparativement au com-
portement des chromosomes chez leurs pères, qui ont été sacrifiés pour l'exa-
men après avoir servi de reproducteurs (28 mâles F.,, comparés à 5 mâles P).
Les conclusions sont que le caractère télomitique ou atélomitique, de l'atta-
chement d'un chromosome déterminé aux fibres du fuseau, se transmet du
parent à la progéniture; et que les combinaisons observées en F, se présen-
tent précisément avec la fréquence relative que l'on doit attendre en se plaçant
au point de vue des lois de l'hérédité mendélienne, c'est-à-dire en admeltant
la combinaison opérée suivant les règles du hasard entre des gamètes de
constitution donnée. On peut préciser que tel chromosome vient du père, tel
autre de la mère, les deux étant associés en un couple hétéromorphe, qui se
disjoindra en F». Il ya donc un parallélisme complet et impressionnant entre
le comportement des chromosomes et la théorie mendélienne. Miss C. pense
même qu'on pourrait aller plus loin, et préciser quels sont les caractères
somatiques correspondant à tel chromosome hétéromorphe particulier. —
Ch. PÉREZ.
b) Transmissibiiilé des caractères.
Krizenecky (J.). — ► Quelques remarques à propos de la discussion sur l'hé-
rédité des caractères acquis. — K. intervient dans la discussion que Fick,
Maurer etBROMAN ontengagée sur l'hérédité des caractères acquis, non pour
défendre celle-ci, car il considère qu'aucun des arguments apportés n'a de
valeur décisive, mais pour faire ressortir la faiblesse logique des négations
néomendéliennes. — M. Prenant.
Kostitch (Alexandre). — Action de l'alcoolisme expérimental sur le testi-
cule {étude histologique et chimique). — Le testicule présente une affinité
élective pour l'alcool, et présente, sous l'influence de ce toxique, des modi-
fications qui peuvent être temporaires (blastotoxie des cellules germinales
dans le cas d'intoxication alcoolique aiguë), ou définitives (blastophtorie al-
G72 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
coolique de A. Forel, dans le cas d'intoxication chronique). La première
modification n'est pas sensible au point de vue histologique; elle ressort
d'observations statistiques et cliniques qui montrent la grande proportion
de mort-nés ou d'anormaux chez les enfants conçus par un père en état
d'ivresse. La seconde modification est plus abordable à l'expérimentation :
K. donne l'alcool à des Rats blancs, mélangé à la nourriture; les Rats con-
somment volontiers cette pâtée et en deviennent même très avides; les
testicules ont été examinés après des durées variées du régime toxique,
comprises entre 17 jours et 4 mois. C'est l'épithélium séminal qui est la
partie sensible à l'action de l'alcool ; les cellules séminales disparaissent dans
l'ordre inverse de leur genèse, les spermatogonies restant les derniers
représentants de la lignée, ce qui rend possible la régénération de l'épithé-
lium dans les cas peu avancés; le syncytium sertolien présente une résistance
plus grande que l'épithélium séminal. C'est le noyau des cellules sexuelles
qui est d'abord atteint (vacuolisation, pycnose), puis le cytoplasme présente
des signes de dégénérescence. Les processus de division sont anormaux;
des mitoses asymétriques s'observent dès le début de l'alcoolisme expéri-
mental, et ont pour résultat une répartition inégale des chromosomes pen-
dant les mitoses maturatives; l'évolution possible de cellules-filles jusqu'à la
fin de la spermiogenôse et de la constitution de spermatozoïdes est peut-être
susceptible d'expliquer la cause des tares héréditaires chez les enfants d'al-
cooliques, surtout si l'on admet, ce qui est bien vraisemblable, que les ano-
malies chromatiques visibles au microscope sont précédées par des pertur-
bations plusJégères qui échappent à l'examen, mais qui ont cependant leur
importance au point de vue des variations dystrophiques. La glande inters-
titielle est beaucoup plus résistante que l'épithélium séminal; elle conserve
son intégrité, et peut même présenter un certain degré d'hyperplasie, alors
que les cellules séminales commencent à dégénérer; la réaction des deux
glandes vis-à-vis de l'intoxication alcoolique est donc directement opposée;
la glande interstitielle paraît avoir un rôle de défense génitale contré l'action
nocive des substances toxiques. L'individu dont le testicule est atrophié
quant à la partie séminale et hyperplasié quant à la partie interstitielle,
conserve son appétit génital normal, comme un animal cryptorchide, ce qui
confirme une fois de plus l'opinion que les caractères sexuels secondaires
sont sous la dépendance de la glande interstitielle et de sa sécrétion interne.
A un stade très avancé de l'intoxication alcoolique, la glande interstitielle
subit elle-même la dégénérescence pigmentaire, et se transforme en amas
de grains pigmentaires jaunes visibles même macroscopiquement. - La
recherche de l'alcool dans les tissus après son ingestion montre que le sang
et le testicule renferment au même instant des proportions d'alcool égales
ou très voisines, plus grandes que la teneur du foie et du rein ; cette affinité
élective du testicule paraît être due à la perméabilité spéciale de la cellule
séminale, riche en lipoïdes. — L. Cuénot.
Roberts (Elmer). — Polydaclylismc cIipz le Bœuf. — Un taureau normal
accouplé à une vache qui possédait trois doigts à chaque pied produisit une
femelle ayant la même anomalie. Cette femelle, à son tour, fécondée par un
taureau normal, différent du premier, procréa trois veaux mâles, tous poly-
dactyles, deux étant identiques à leur mère, pendant que le troisième avait
3 doigts sur chaque pied de devant, 4 et 5 doigts sur les deux pieds de
derrière. Le doigt supplémentaire du variant à trois doigts est probablement
un développement du doigt II. — L. Cuénot.
L'HÉRÉDITÉ. 673
c) Transmission des caractères. — Études mendëliennes. Hérédité dans le
croisement.
Watson (J. A. S.). — Expériences de mendëlismc avec les races bovines
Aberdeen-Anguset West-Highland. —La ra.ce A berdeen- A ngus est caractérisée
par l'absence de cornes, la couleur uniformément noire et les poils relati-
vement courts, tandis que la race West-Highland, tachetée de rouge, noir,
jaune et brun foncé, porte de belles longues cornes et des poils longs et
hérissés. A la génération F,, toutes les femelles furent sans cornes, alors (pic
les mâles accusèrent la présence de cornes, d'abord courtes, puis qui
s'accrurent sans cependant atteindre la longueur normale à l'état adulte.
Ainsi le caractère de l'absence de cornes est complètement dominant chez
la femelle seulement. A la F., les croisements ayant donné 18 sans, et 7
avec cornes, ces dernières de taille normale, ce qui concorde assez bien
avec la proportion mendélienne de 3 : 1, ces conclusions se trouvent con-
firmées. Pour ce qui est de la couleur, la dominance du noir se démontre
également à la F,, ainsi qu'à la Fa où la disjonction s'établit en 13 individus
noirs et 3 tachetés.
Par contre, W. n'arrive pas, faute de chiffres suffisants, à déterminer la
valeur génétique du brun foncé. D'un croisement entre un individu noir et
un brun foncé, il a été obtenu 2 noirs, 5 brun foncé, et 1 rouge (red), ce
qui implique la dominance du brun foncé par rapport au noir. Cependant
on ne saurait expliquer cette proportion et le retour du rouge par la
théorie des allélomorphes multiples; on ne saurait davantage envisager que
le brun foncé soit produit par la présence d'un facteur de dilution capable
de modifier aussi bien le noir que le rouge. Aussi W. pense-t-il que le fac-
teur du brun foncé est un facteur indépendant, épistatique du noir, et se
manifestant chaque fois que cette couleur est présente. Dans ce cas, le
croisement aurait dû donner 4:3: 1, ce qui se rapproche davantage de la
proportion obtenue que de celle qui devrait être le résultat de la réalisa-
tion des deux autres hypothèses. — Arnold Pictet.
c) Pictet (Arnold) et Ferrero (Mlle). — Hérédité de la longueur des poils
chez- les Cobayes. — Castel et Forbes ont conclu de leurs croisements entre
des Cobayes à poils courts et des Cobayes à poils longs qu'il n'y a pas, dans
les descendants issus de ces croisements, disjonction parfaite de ces deux
caractères; au contraire, les deux caractères en question (poils courts et
longs) réagiraient l'un sur l'autre dans les hybrides pour former un
mélange, donnant une nouvelle forme intermédiaire à poils de longueur
moyenne. Les résultats de ces auteurs sont en effet les suivants : P. courts
par longs donnent hybrides F, courts; F, X F, donnent 29 courts, 12 moyens
et 10 longs. Ces chiffres ne représentant pas une proportion mendélienne,
les auteurs concluent, entre autres, à l'impureté des gamètes. Or les résul-
tats des croisements de P. et F. entre un Cobaye à poils courts et un angora
à poils longs, montrent au contraire que la descendance de ces deux P.
correspond absolument à la proportion mendélienne. Les bybrides F, sont
tous à poils courts. Si l'on considère les petits de chaque couple F,XF, on
remarque qu'il y en a qui sont homozygotes en ce qui concerne le poil
court et d'autres qui sont hétérozygotes pour le même caractère; les pre-
miers, croisés avec les seconds, donnent alors moitié de courts et moitié
de longs, et les derniers, inter se, trois quarts de courts et un quart de
longs. A F» et F3, chaque individu à poils courts croisé par un autre individu
ayant le même caractère a également une descendance régulièrement
674 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
conforme à la proportion mendélienne, c'est-à-dire que ceux qui appartien-
nent à la catégorie des dominants homozygotes ne produisent que des Co-
bayes à poils courts (238: 0). les dominants hétérozygotes, trois quarts de l'un
et un quart de l'autre (195: 69). Quant au croisement hétéro-par homo-,
il reproduit toujours les deux caractères par moitié (113 : 107). Ces données,
fournies par des chiffres beaucoup plus élevés que ceux de Castle et For-
bes, puisqu'elles portent sur 722 individus, démontrent nettement la pureté
des gamètes dans ces croisements; elles démontrent en outre qu'aucun
mélange n'en résulte, mais au contraire que la disjonction des caractères
considérés est parfaite. — Arnold Pictet.
a) Pictet (Arnold) et Ferrero (MUo). — Recherches de génétique dans des
croisements de Cobayes. — Il s'agit de la descendance d'un couple de
Cobayes dont le P. cf appartient au type ordinaire tricolore à poils lisses
et courts et la P. Q au type angora albinos. P. et F. ont poursuivi l'étude
génétique de cette descendance, parfois jusqu'à la génération F6, mais,
malgré le grand développement donné à ces expériences, ils ne peuvent
encore déterminer la constitution génétique de l'hybride.
Celui-ci est un Cobaye tricolore, à poils courts, avec deux paires de
rosettes, d'un aspect identique à celui du croisement fait par Castle (tri-
hybride), mais d'une constitution bien différente, puisque sa descendance
est également différente. En effet, alors que la descendance, inter se, du
trihybride de l'expérience de Castle comporte les huit types réglementaires,
celle de l'hybride du croisement de P. et F. en comporte 16 (18 primiti-
vement, dont 2 ont pu être homologués comme identiques) qui semblent
bien correspondre aux 16 combinaisons possibles des facteurs considérés.
Les huit types à ajouter à ceux de Castle sont caractérisés par des Cobayes
n'ayant qu 'une paire de rosettes, dont quatre chez lesquels c'est la paire de
rosettes postérieure qui fait défaut et quatre chez qui c'est Ja paire de
rosettes antérieure. Le caractère « simple rosettes » s'hérite toujours comme
« simple rosettes » de même emplacement ; il semble bien que l'on soit en
présence d'un cas de tétrahybridisme.
A partir de F2 la plupart des 16 types ont été croisés inter se, ce qui a,
partout, confirmé la loi de Mendel et démontré à F3, F.{ et F5, la parfaite
disjonction des caractères considérés, y compris celle de la simple paire
de rosettes. Il en est de même dans les croisements Fi >; P. ordinaire et
Fi X P- angora, ainsi que dans ceux de l'hybride avec divers homozygotes
F2, mono- et mono-bidominants. — Arnold Pictet.
b) Pictet (Arnold) et Ferrero (M110). — Méthode de contrôle des races pures
de types dominants. — P. et F. ont été amenés, dans leurs croisements de
Cobayes, à la nécessité de pouvoir pratiquer une méthode expéditive pour
distinguer ceux des types dominants qui sont homozygotes, et ils donnent
quelques indications sur cette méthode qu'ils emploient avec succès.
I. Cette méthode se conçoit d'elle-même, dans les cas simples de mono-
hybridisme et de dihybridisme : il suffit alors de croiser le Cobaye à contrôler
avec son récessif immédiat pour être renseigné, au bout d'un petit nombre
de portées, sur l'état d 'homozygotie du caractère dominant considéré.
IL Mais, dans les cas où l'individu dont on veut contrôler l'homozygotie
est un tridominant, il faut, par un premier croisement approprié avec un
type lui étant deux fois récessif, apprécier d'abord l'état d'homozygotie de
l'un des caractères ; celui-ci étant connu, on considérera alors l'individu
comme un simple bidominant à qui l'on appliquera la méthode I. Un cer-
L'HÉRÉDITÉ. - 675
tain nombre d'exemples sont donnés qui indiquent bien le côté pratique de
cette méthode. — Arnold Pictet.
Huxley (J. S.). — « Linkage » chez Gammarus chevreuxi. — Après avoir
montré que l'hérédité des caractères de Gammarus chevreuxi est mendé-
lienne, Allen et Sexton ont mis en évidence 3* mutations récessives de
la couleur des yeux chez cette espèce, conditionnée par 3 facteurs désignés
respectivement par B (noir) b (rouge); C (couleur) c (absence de couleur);
W (blanc) w (absence de blanc). Cependant, dans les croisements où 2 ou
3 paires de ces facteurs étaient en jeu, les résultats ne concordaient pas avec
la proportion mendélienne.
H. reprend donc le travail en croisant d'abord les individus de la lignée
sauvage B C W avec les 3 fois récessifs b c w, puis, inter se, les triples hété-
rozygotes en provenant. Après quoi, un essai d'adapter les résultats du croi-
sement Fi X Fi aux diverses formules calculées dans chaque cas possible
de « linkage » entre les facteurs B et C, ou dans le cas d'absence de
« linkage, » amène H. à la conclusion que c'est la première interprétation qui
est exacte. En effet, dans le cas d'un « linkage » entre B et C, la formule
donne la proportion : 5 BC : 3 Bc : 3'èC : 5 bc, qui est assez conforme aux
résultats obtenus. Il est intéressant de noter que c'est probablement le pre-
mier cas de « linkage » signalé chez les Crustacés. — Arnold Pictet.
' a-b-c) Onslow(H.). —Hérédité de la couleur des ailes chez les Lépidoptères.
— Parmi les races mélanisantes anglaises du Papillon Abraxas grossulariata,
il s'en trouve une, la variété varleyata, qui est remarquable par l'envahisse-
ment du noir sur le fond blanc des ailes, tandis que l'espèce est presque
blanche avec seulement de petits dessins noirs. On pensait que la variété
mélanienne devait fonctionner comme dominante de la forme type, ainsi
que c'est le cas pour d'autres lépidoptères. Cependant des élevages faits par
NEWMANet Porrit semblant démontrer le contraire, O. reprit la question en
opérant divers croisements de la variété noire. Le croisement varleyata
(mélanisme) par lacticolor ( albinisme) a donné 178 individus de cette seconde
forme et aucun de la première. En accouplant inter se l'hétérozygote Fi (hy-
bride provenant de l'union P varleyata par P lacticolor) la Fs donne 23 % de
la forme noire et 77 % de la forme albine, ce qui correspond à peu de chose
près à la proportion mendélienne normale (1/4 : 3/4). Enfin en accouplant P
varleyata par F,, les résultats fournissent une proportion à peu près égale
d'individus de chaque variété (51 % : 49 %), ce qui est également assez con-
forme à la descendance 'd'un croisement hétérozygote par homozygote. Le
mélanisme, dans ce cas, se trouve être récessif de l'albinisme. Le type gros-
sulariata porte un facteur d'extension L qui localise chez lui le pigment noir
du dessin normal et qui en permet l'extension dans le champ de l'aile pour
constituer la variabilité mélanisante. Deux autres formes mélanisantes
d' Abraxas grossulariata, caractérisées par la présence de rayons blancs sur
le noir, et que l'on nomme, suivant l'amplitude de ces rayons, actinolaet leu-
costicta, existent également en Angleterre. Des individus appartenant à ces
formes ont surgi des élevages de O. comme mutations, à la F-., mais seule-
ment comme individus mâles, ce qui constitue un cas d'hérédité « sex-lin-
ked » liée au mâle, comme le caractère lacticolor est lié à la femelle. A pre-
mière vue, il semblerait que ces rayons blancs ne soient qu'une réapparition
de la couleur typique aux emplacements des nervures. Mais l'expérience
montre qu'il s'agit là d'un caractère nouveau, né du croisement, et fonc-
tionnant comme récessif du caractère noir. En effet, la proportion obtenue
676 - L'ANNEE BIOLOGIQUE.
•
des « rayés » (43) par rapport aux « non-rayés * (140), c'est-à-dire de 1 à 3,
confirme cette manière de voir.
O. a en outre imaginé une méthode par laquelle l'étendue du noir peut
être mesurée et l'un des résultats de l'application de cette méthode est de
démontrer que l'amplitude du noir est toujours plus grande chez les mâles
que chez les femelles, ce qui donnerait à penser que l'élément féminin, ou
quelque facteur lui étant associé, empêche le plein développement de la
pigmentation.
O. a encore croisé Diaphora mendica (dont le mâle est couleur chamois
foncé et la femelle blanche, ponctuée de noir) avec sa variété rustica (dont
mâles et femelles sont à peu près blancs) et Hemerophila abruptata (de cou-
leur jaune pâle) avec sa variété mélanique fuseata. Dans le premier cas, les
résultats confirment encore la dominance du caractère albinisant de la variété,
par rapport à celui, mélanisant, de la forme type. Mais, dans le second cas,
une assez forte mortalité n'a pas permis de trancher la question, bien qu'il
semble que le caractère mélanique soit alors dominant. — Arnold Pictet.
Whiting (P. W.). — Hérédité chez les Hyménoptères. — W. étudie Hadro-
bracon brevicornis, Braconide parasite des chenilles de VEphestia Kilhniella,
qu'on peut élever facilement. Chez un individu unique apparu parmi les
254 mâles produits par une femelle vierge, les yeux composés et simples
étaient oranges au lieu d'être noirs comme chez le type normal; ce mâle fut
croisé avec des femelles à yeux noirs, et il en résulta des imagos mâles (N)
et femelles à yeux noirs (NO), par suite de la dominance du caractère noir.
La F 2 comprit des femelles noires NO, et des mâles noirs N et oranges O
en nombres égaux. Cela ne peut se comprendre qu'en admettant que les
mâles sont, non pas hétérozygotes, mais haploïdes, ne donnant qu'une seule
sorte de spermatozoïdes. Puisque le noir est dominant et que toutes les fe-
melles proviennent d'œufs fécondés, nécessairement les femelles d'un mâle
à yeux noirs sont aussi noires. D'autre part le mutant orange fut croisé avec
quelques-unes de ses filles hétérozygotes NO ; la génération produite com-
prenait des mâles et des femelles, à yeux oranges ou noirs dans chaque sexe,
comme on pouvait s'y attendre. Des femelles hétérozygotes vierges (NO)
fournirent uniquement des mâles, tantôt à yeux noirs tantôt oranges, en
nombres égaux; des femelles oranges vierges fournirent uniquement des
mâles, tous à yeux oranges.
Quand des femelles à yeux oranges sont croisées avec des mâles noirs, les
femelles produites diploïdes sont naturellement des hétérozygotes â yeux
noirs (NO), tandis que la plupart des mâles, provenant sans doute d'œufs
non fécondés, ont les yeux oranges; mais cependant il y a quelques mâles à
yeux noirs dont le caractère ne peut provenir que du spermatozoïde ; ces
mâles noirs patroclines ou anormaux furent croisés avec des femelles oran-
ges vierges et furent d'habitude stériles, car le seul produit fut des mâles O,
de caractère matrocline, exactement comme s'il n'y avait pas eu de fé-
condation. Dans quelques cas cependant, il y eut production d'un très petit
nombre de femelles, qui tantôt avaient des yeux noirs, comme les mâles anor-
maux, tantôt des yeux oranges, ce qui prouve que le père anormal avait la
valeur d'une mosaïque. Une confirmation du caractère mosaïque de quelques-
uns des mâles patroclines fut donnée par le croisement de femelles oranges
possédant des ailes à nervures anormales avec des mâles typiques. La pro-
géniture mâle à yeux oranges qui sortit de ce croisement avait aussi des ner-
vures anormales, c'est-à-dire les deux caractères maternels, tandis que les
mâles noirs anormaux avaient pour la plupart les ailes normales des pères;
L'HEREDITE. 677
dans quelques cas cependant, ils montraient, l'anomalie maternelle dans les
ailes combinée avec les yeux noirs paternels. Dans un seul cas un mâle à
yeux oranges, frère de mâles noirs anormaux, se comporta comme un noir,
montrant que si ses yeux étaient du type maternel orange, ses gonades étaient
paternelles. De très rares gynandromorphes ou intersexués ont parfois
apparu.
Une revue de travaux expérimentaux et cytologiques sur les Hyménoptères
montre (avec l'exception douteuse de quelques Tenthrédiens), que les mâles ont
un nombre réduit de chromosomes, tandis que les femelles, produites sexuel-
lement ou par parthénogenèse, sont diploïdes. Les faux-bourdons de l'Abeille
mélangés et plus ou moins patroclines que l'on a observés à la suite de croi-
sement d'Abeilles noires allemandes ou françaises et d'italiennes jaunes,
peuvent être, comme chez Badroùracon, des mosaïques haploïdes dont cer-
taines parties du corps contiennent seulement des noyaux maternels, tan-
dis que d'autres. parties ont seulement des noyaux dérivés de celui du sper-
matozoïde. On peut supposer que le noyau réduit de l'œuf non fécondé
commence une multiplication parthénogénétique produisant des noyaux de
blastomères maternels, sans capacité de fusion avec le noyau mâle. Ce der-
nier aussi se divise et fournit les noyaux de blastomères paternels. L'embryon
définitif est donc formé en partie de blastomères paternels, en partie de blas-
tomères maternels. Le pynandromorphisme peut être provisoirement expli-
qué en admettant la fusion de noyaux paternel et maternel pour former les
parties femelles de l'embryon.
W. a observé aussi un mutant dérivant du type sauvage présentant une
anomalie dans la nervation des ailes, d'hérédité assez irrégulière. Beaucoup
de variations sont purement somatiques et non transmissibles. — L.Cuénot.
Pitt (Francis). — Hérédité de certains caractères du Putois (Mustela pu-
torius L.), du furet {Martes furo Z,.), et des hybrides Putois X Furet. — Les
résultats de ces recherches, très intéressants en certains points, sont malheu-
reusement numériquement insuffisants pour fournir matière à des' conclu-
sions positives. Il est vrai que P. a éprouvé les plus grandes difficultés dans
les élevages et les croisements de ces deux animaux carnassiers, dont l'édu-
cation en captivité rencontra de sérieux obstacles, notamment pendant la
période de guerre. Après avoir indiqué les principaux caractères (mensura-
tion et anatomie du crâne, dimensions du corps et de ses parties, coloration,
mœurs, etc.) qui différencient le Putois du Furet et qui établissent leur va-
riabilité, P. donne les résultats de deux croisements entre un mâle de Putois
de coloration foncée et une femelle de Furet blanche, dont il obtint 13 hybri-
des, tous de la couleur Putois et même d'une coloration plus uniformément
foncée que ceUe du père. De ces hybrides deux accouplements purent être
obtenus, mais dont les petits ne vinrent pas à bien. Les seuls points qui sub-
sistent donc de ce croisement F, X Fi sont la dominance du caractère Putois et
la parfaite fécondité de ces hybrides. De l'union entre l'hybride Fi X P Furet
blanc, il est né 8 petits foncés, d'une coloration cependant plus pâle que le
type, et 5 blancs, proportion que P., malgré le petit nombre d'individus,
pense pouvoir considérer comme représentant l'égalité réglementaire. En
outre, dans certains des croisements subséquents, la disjonction des carac-
tères semble se faire normalement, sauf cependant en ce qui concerne la
morphologie crânienne qui se présente alors partout comme étant du type
Furet. Dans le croisement de l'hybride Fi X P Putois, deux petits furent
obtenus, absolument semblables au type Putois, aussi bien pour la colora-
tion que pour les caractères crâniens.
678 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
P. s'occupe encore des variétés hérythroïcles du Putois et du Furet dont
une station a été découverte dans le Cardiganshire. Ses recherches concluent
que ce sont deux mutations, apparues relativement récemment, et qui sont
dues à la perte du facteur de coloration noire ; dans ce cas, le caractère de
la coloration rouge mendélise normalement. — Arnold Pictet.
Kuiper (K.). — Hérédité de la couleur dans l'espèce bovine. — Une race
hollandaise présente une large zone blanche en ceinture occupant la région
médiane du corps (belted cattle); en croisant taureau et génisses de cette
race, on obtient souvent des veaux qui sont de couleur tout à fait uniforme,
rouges ou noirs ; il paraît donc bien que le caractère ceinture blanche est
conditionné par un facteur dominant sur la coloration uniforme (symboles B
et b). Dans les croisements entre panachés et types à ceinture, les hybrides
montrent trois types, les ceintures prédominant de beaucoup, puis des in-
dividus de teinte uniforme, et de rares panachés ; beaucoup de veaux pré-
sentent des déviations dans les dimensions de la zone blanche médiane. Il
n'est pas possible de ramener actuellement les résultats à une conception
mendélienne simple. — L. Cuénot.
Lush (Jay L.). — Hérédité chez le Cochon. — Le Sanglier d'Europe
(Forêt-Noire) croisé avec des truies Tamworth et Berkshire donne des pro-
duits féconds; le caractère particulier du nombre des petits par portée
(ordinairement 4) chez le Sanglier paraît dominant sur un nombre de petits
plus élevé (jusqu'à 11 chez le Tamworth). Les oreilles dressées du Berkshire
sont dominantes sur les oreilles demi-tombantes du Duroc-Jersey; les diffé-
rentes couleurs du Cochon domestique comprennent : 3 sortes de blancs
(non pas l'albinisme qui n'a jamais été constaté chez le Cochon), le blanc
uniforme étant dominant sur toutes les autres couleurs; deux ou. trois sortes
de noir, dominant sur le rouge; deux sortes de rouge, et l'agouti (Sanglier)
qui est dominant sur toutes les couleurs sauf le blanc. Dans un croisement
Berkshire X Duroc-Jersey, tous les onze petits d'une portée ont montré la
réapparition atavique (réversion) des bandes longitudinales qui caractérisent
les marcassins. — L. Cuénot.
Sumner (F. B.). — Linkage chez Peromyscus. — Les mendélistes recher-
chent volontiers les homologies entre les gènes d'espèces différentes, d'abord
par la considération de l'effet somatique produit, ce qui peut être trompeur,
et ensuite par la valeur des cross-over produits par une paire de gènes
enchaînés d'une espèce, que l'on compare avec une paire d'une autre espèce
que l'on suppose homologue à la première. S. trouve chez Peromyscus que
sa mutation ,« pallid » est homologue avec le mutant observé par Castle
chez le Rat (jaune aux yeux rouges). — L. Cuénot.
Punnett (R. C.) et Bailey (P. G.). — Hérédité des coqs à plumage de
poule. — Chez certaines races d'oiseaux de basse-cour, le coq revêt norma-
lement le plumage de la poule; c'est en particulier le cas chez les Silver
Sebright. D'un croisement entre deux poules de cette race et un coq Gold
Pencilled Hamburgh, P. et B. obtinrent 5 petits ayant complètement le plu-
mage féminin, 2 revêtant celui du mâle et un possédant un plumage inter-
médiaire.Une des mères devait donc être hétérozygote ; en outre, chezlecoq,
le plumage féminin est dominant par rapport au plumage normal. Dans la
suite, c'est-à-dire de 1912 à 1919, P. etB. ont obtenu en croisant des oiseaux
de ces races, hétérozygotes pour le plumage féminin, avec d'autres oiseaux
L'HEREDITE. 079
semblables contrôlés pour ne pas posséder ce caractère, 463 coqs pou-
vant être répartis en deux catégories: ceux à plumage normal et ceux
complètement ou partiellement revêtus du plumage féminin. Plusieurs de
ces coqs ont ensuite été accouplés avec différentes femelles, dans le but
de sélectionner une race pure à plumage féminin, mais malgré tous leurs
essais, P. et B. ont toujours obtenu des coqs hétérozygotes pour ce carac-
tère.
Le plumage intermédiaire entre celui du coq et celui de la poule, et que
revêtent un certain nombre de mâles provenant de ces croisements, varie
dans une large mesure et se rapproche parfois du type normal mâle, d'au-
tres fois du type femelle, avec toutes les gradations possibles entre l'un et
l'autre. Mais ces intermédiaires, après la première ou la seconde mue, per-
dent le plumage intermédiaire pour devenir en définitive franchement du
type femelle; en outre, ils transmettent le caractère « plumage féminin
complet », aussi bien s'ils ne le possèdent pas encore au moment de l'accou-
plement, que si celui-ci a lieu après la mue de changement de plumage.
C'est pourquoi l'on doit considérer ceux des coqs qui naissent avec le plu-
mage intermédiaire comme appartenant à la catégorie des mâles à plumage
féminin complet. Ainsi comprise, la proportion entre les uns et les autres
semble bien être la proportion mendélienne.
La distinction entre les deux catégories n'est pas seulement due à la
forme et aux détails des plumes, mais encore aux pigments de celles-ci.
Le principal élément qui intervient dans le passage du type intermédiaire
au type femelle complet, réside dans le dépôt d'un pigment noir et cela
sufht pour donner une apparence générale très différente. Et il devient
alors intéressant de savoir si le coq à plumage de poule hérite bien sa
couleur et son caractère de la poule à qui il ressemble. P. et B., à l'instar
de Morgan, essayent de résoudre le problème en pratiquant, avec la colla-
boration de F. H. A. Marshal, la castration de coqs à plumage féminin.
Tous les coqs opérés étaient adultes. Dans une première opération, c'est
un coq à plumage féminin complet qui est châtré ; il acquit, dans la suite,
le parfait plumage du coq normal. Dans une seconde opération, on enlève
seulement le testicule droit à 3 autres coqs du même type; de ceux-ci,
deux acquirent, après 2 mues, et seulement à droite, un plumage, qui, dans
la suite, ne dépassa pas le degré de coloration et de constitution du plumage
intermédiaire. Quant au troisième, il conserva le plumage féminin. Ensuite,
une nouvelle castration du testicule droit fut opérée sur deux autres coqs à
plumage féminin, sans amener aucune modification, tandis que la castra-
tion d'un coq intermédiaire lui fit acquérir, après les premières mues, le
plumage absolument féminin.
Ainsi le plumage féminin se comporte comme régi par un seul facteur et
non par deux facteurs complémentaires. 11 reste à savoir si l'action de ce
facteur est en relation avec un tissu spécial des organes ' génitaux,
particulier au coq à plumage de poule et faisant défaut chez le coq normal?
Toujours est-il que dans les cas normaux on doit supposer la transmission
du caractère en question comme étant sex-linked. La femelle, hétérozygote
aussi bien pour le facteur « plumage féminin » que pour le sexe, lègue, à
ses filles, les deux caractères, tandis qu'à ses fils elle ne transmet aucun de
ceux-ci. Autrement dit, il y a linkage complet entre ces deux facteurs dans
les gamètes de la poule normale, ce qui constitue sous ce rapport une diffé-
rence sensible avec les cas connus jusqu'à maintenant d'hérédité sex-linked
chez les oiseaux de basse-cour, où la poule hétérozygote transmet le carac-
tère récessif à ses filles ot le dominant à ses fils. — Arnold Pictet.
680 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Punnet (R. C.) et Pease (M. S.). — Recherches de génétique avec des oi-
seaux de basse-cour ; le plumage rayé. — Le plumage rayé (bandes claires
traversant la plume sur fond noir ou brun) est un caractère lié au sexe,
ainsi que P. et P. l'ont démontré dans un croisement entre une poule
Plymouth Rock (rayé) et un coq Brown Leghorn(noir). La Fi donna des mâles
à plumage rayé et des femelles noires et la Fi, des individus rayés et des
noirs des deux sexes, ainsi que quelques brun-rayés, appartenant également
aux deux sexes. Dans d'autres cas cependant (Gold Campine Q X Barred
Rock c?) les résultats sont différents, en ce sens que l'hérédité du plumage
rayé n'est pas liée au sexe. Trois autres races à plumage rayé ont encore
été étudiées par P. et P. et croisées entre elles; ce sont Gold Campine
(plumage rayé d'or sur fond noir), Silver Campine (rayé d'argent) et Cha-
mois (rayé de blanc). Ces croisements amènent aux conclusions suivantes : le
caractère « bandes d'argent » est conditionné par un facteur inhibiteur qui
s'oppose à la production du pigment doré, sans affecter le noir et ce facteur
est lié au sexe dans sa transmission héréditaire. Le chamois est régi par un
facteur qui s'oppose à la production du pigment noir, mais ne semble pas avoir
d'influence sur le pigment doré. Lorsque ces deux facteurs d'inhibition sont
présents, ils concourent à. la formation d'un individu à plumage blanc et
cette condition est réalisée lorsqu'un mâle argenté est accouplé avec une
femelle chamois. Dans ce cas, si les deux parents sont homozygotes, il est
certain que toute la descendance le sera également pour chacun des inhibi-
teurs, c'est-à-dire qu'elle sera composée uniquement d'individus à plumage
blanc. Cependant P. et P. ne sont pas encore parvenus à réaliser une des-
cendance complète de blancs, mais seulement la moitié des individus, à
cause de l'hétérozygotie de l'un des parents utilisés, — Arnold Pictet.
Jones (Sarah V. H.). — Hérédité du plumage soyeux chez la poule. — En
1917, apparut dans un élevage banal de Brown Leghorn et Rhode Island
rouge, une Poule dont le plumage était exactement celui de la Poule soyeuse,
c'est-à-dire dont les barbules sont dépourvues de crochets; les autres carac-
tères, crête, couleur de la peau, doigts surnuméraires, etc., par contre ne
correspondaient pas du tout à ceux de la race Soyeuse. Ce caractère soyeux
a apparu déjà dans toute une série de races de Poules, de couleur de plu-
mage et de peau très variée, aussi bien que chez la Bécasse {Gallinula chlo-
ropus). Comme l'ont montré diverses expériences de croisement, le carac-
tère soyeux (aussi bien dans la race soyeuse que pour le mutant signalé
plus haut) a la valeur d'un caractère mendélien typique, dominé par le plu-
mage normal. Il est impossible dédire si les différentes apparitions sporadi-
ques du caractère soyeux sont dues à des mutations indépendantes ou si elles
proviennent d'une mutation ancienne qui a passé jusque dans de nombreuses
races de l'époque actuelle, et qui devient manifeste le jour où deux hétéro-
zygotes dont le plumage est normal, mais dont le germen renferme à l'état
dominé le facteur du caractère soyeux, sont unis par hasard. — L. Cuénot.
Dunn (L. C). — Un gène pour V extension du pigment noir chez les Poules
domestiques. — Le résultat d'expériences récentes sur l'hérédité des couleurs
du plumage des Poules indique que les variétés chez lesquelles le pigment
noir s'étend à tout ou à presque tout le plumage diffèrent par un gène auto-
somal dominant des variétés chez lesquelles le noir est restreint aux plumes
du camail, des lancettes et de la queue (variétés Columbian et Buff). Ce gène
en rapport avec l'extension du pigment mélanique est désigné par le symbole
Em; l'allélomorphe dominé (em) est présent chez les Poules Columbian et
L'HEREDITE. 081
Buff. Les Poules noires et « buff » renferment un allélomorphe dominé (s)
d'un gène S (argent) qui est enchaîné au sexe et qui conditionne la produc-
tion d'une couleur de fond blanche ou argentée, présente chez les Poules
« Columbian ». Les coqs noirs ont donc la formule EmEmss; les « buffs »
,,m,,..iSS) et les Columbia cmemSS; l'extension du noir est incomplètement épis-
tatique sur le facteur de l'argenté, de sorte que chez les Poules de formule
EmeniSs (mâle) ou EmemS (femelle), l'argent apparaît dans certaines parties
du plumage, produisant un dessin comme celui du « Dark Brahma ». Le
gène de l'extension du noir est présent comme cryptomère chez les Plymouth
Rock barrés et blancs, mais absents chez les Rhode Island rouges. D'après
son occurrence comme unité propre, il est bien probable que ce gène a apparu
d'une façon discontinue et que les variétés noires sont des mutations plutôt
que le résultat d'une sélection de Poules panachées dans la direction du
noir uniforme. — L. Cuénot.
Pézard (A.) etCaridroit (F.). — L'hérédité sex-linked chez les gallinacés.
Interprétation fondée sur l'existence de la forme neutre et sur les propriétés
de l'hormone ovarienne. — Du croisement A: Leghorn doré c? X Dorking Ç>
et de l'autre, inverse, B : Dorking çf X Leghorn doré Q , on obtient une
génération Fi composée dans les deux lignées de poussins tous semblables.
Devenus adultes, ces descendants ne restent semblables que s'ils sont cf. Les
poules de la lignée A ont un plumage Leghorn pur, celles de la lignée B un
plumage Dorking pur. C'est une transmission sex-linked. Il faut la symbo-
liser et l'expliquer. C'est l'hormone ovarienne qui extériorise le plumage.
Le symbole du plumage chez le gamète Leghorn sera : # f . Celui du gamète
Dorking : O 9 ■
Lignée A Lignée B
Mâle © f X femelle O 9 Mâle O 9 X femelle ® f
Mâles |f 0,9
Mâles 098t
Femelles $ f Q ç
Femelles O 9 @ 9
Chez les mâles ne s'exprimeront que les caractères neutres. Chez les
femelles le caractère neutre racial est bloqué par l'hormone ovarienne. Dans
la lignée A, le symbole neutre racial est O- Dans la lignée B, le symbole
neutre racial est %. Chez les poules de la lignée A, ce seront donc les carac-
tères ©f qui seront extériorisés (leur double valence l'emportant sur la
simple Q ) et chez les autres, les caractères O 9 • Ce seront donc les carac-
tères paternels qui seront extériorisés par les descendants femelles de la
génération Fi. — Cette interprétation des faits a l'avantage de ne pas recourir
à l'hypothèse d'après laquelle le chromosome sexuel conditionnerait direc-
tement le plumage. — L. Dehorne.
a-b) Lécaillon (A.). — Sur les caractères d'un hybride mâle provenant
de l'union d'un canard Pilet mâle (Dajila acuta L.) et d'un Canard sauvage
femelle (Anas Boschas L.). — Sur la fécondité des hybrides obtenus par le
croisement du Canard Pilet mâle (Da/ïla acuta L.) et du Canard sauvage fe-
melle (Anas Boschas L.). — Il s'agit là d'espèces bien distinctes, rangées
dans des genres différents. Le croisementse fait sans difficultés ; les hybrides
présentent des caractères paternels, maternels et aussi nouveaux, plus ou
moins intermédiaires. — En s'accouplant avec le Canard sauvage, ces
hybrides donnent de nouveaux hybrides, lesquels, s'accouplant entre eux,
682 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
produisent une troisième catégorie d'hybrides, formant ainsi exception à la
règle générale. — M. Goldsmith.
Parnell (F. R.). — Ségrégation dans le pollen du riz. — Certaines varié-
tés de riz cultivées se distinguent de la forme normale en ce que leurs se-
mences, traitées à l'eau bouillante, donnent une matière gélatineuse particu-
lière, épaisse et gluante, bien différente de ce qui s'obtient, par le même
procédé, avec les semences normales. D'autres caractères, appartenant à
î'endosperme, ainsi que la réaction avec l'iode (rouge dans le cas de la va-
riété, ce qui indique la présence d'amylodextrine, et bleue dans le cas
typique) permettent encore de faire une distinction entre les unes et les
autres. D'après les expériences de P., il ressort que le caractère anormal
fonctionne comme récessif (apparition unique du type à endosperme normal
à la première génération) et que la disjonction se fait à la F2 en trois groupes
d'individus, dont l'un est uniquement composé de normaux, le deuxième,
uniquement d'anormaux, l'un et l'autre à l'état pur; quant au troisième,
composé d'individus accusant tous un mélange des deux caractères, il a une
descendance comportant de nouveau les trois groupes en question. Cette sé-
grégation s'opère selon une proportion comparable à 1 : 1 : 3. L'étude anato-
mique des anthères appartenant à chacun de ces trois groupes et trempées
dans une solution d'iode, montre nettement que dans le premier et le
deuxième il ne se trouve que des grains de pollen colorés, respectivement,
en bleu et en rouge, alors que dans les anthères du troisième groupe, on
rencontre à la fois les uns et les autres. Il devient ainsi possible de suivre la
trace de la ségrégation et de déterminer les proportions relatives de deux
types de gamètes dans différentes plantes — Arnold Pictet.
Bateson (W.) et MUe Gairdner (A. E.). — Stérilité des organes mâles
chez le Lin, sujette à deux types de ségrégation. — Une forme nouvelle de
Lin, à tige couchée, caractérisée par ses anthères plus ou moins atrophiées,
c'est-à-dire stérile par ses organes mâles, ayant surgi, à la génération F2,
d'un croisement entre deux formes hermaphrodites, B. et G. étudient la pro-
portion d'individus à organes mâles stériles dans la descendance de ces for-
mes, lorsqu'elles sont croisées avec des individus d'autre race. Dans le cas,
par exemple, où la forme couchée est fertilisée par du pollen normal, Fi
est un hermaphrodite régulier et F2 donne des mâles stériles dans la pro-
portion de 1 : 4. Ces recherches amènent les auteurs à nommer ségréga-
tion ambilatérale celle qui s'opère dans la descendance d'individus chez
lesquels les facteurs sont répartis différemment dans les deux organes,
mâles et femelles, d'une même fleur, pour la distinguer de la ségrégation
normale, unilatérale. — Arnold Pictet.
Leitch (I.). — Ségrégation d'un caractère quantitatif dans un croisement
entre une race pure de haricot et un mutant en provenant. — Ce travail, où
G. étudie l'hérédité des caractères de longueur et de largeur des fruits, est
accompagné de plusieurs tableaux contenant les données numériques com-
plètes résultant de ces expériences; il convient de les consulter.
Les conclusions générales qui sont à retenir de ces recherches sont que la
théorie qui admet que les mutations se créent par perte de un ou plusieurs
facteurs du type dont elles sont issues, ne peut s'appliquer dans le cas par-
ticulier du mutant dont il est question ici. Aucun système de recombinaison
de facteurs n'explique l'apparition d'un nouveau type se trouvant en dehors
du cadre de la forme originelle, tandis que la plus simple explication est
VARIATION. G83
qu'un des facteurs s'est modifié dans la lignée pure originelle pour donner
la mutation. La proportion du non-mutant (3) par rapport au mutant (1),
ainsi que d'autres considérations qui découlent de ces croisements, autorisent
cette interprétation de la modification d'un seul des facteurs et non de plu-
sieurs. — Arnold PiCTÉT.
Béer (Ruiolph). — Notes sur l'hérédité dans le genre Fuchsia. — En
croisant Fuchsia fulgens Q par Fuchsia virgata çf, B. remarque que tous
les descendants appartiennent à l'espèce fulgens; à la Fs, cinquante individus
sont obtenus qui sont également tous des fulgens. Par contre, le croisement
réciproque, F. virgata Q par F. fulgens o% donne des individus possédant à
la fois les caractères des deux parents, avec taille intermédiaire; la coloration
rouge caractéristique de fulgens, mais faisant défaut chez virgata, se retrouve
partiellement chez les hybrides, où d'autres caractères appartenant aux
inflorescences sont également intermédiaires. Les mômes résultats sont
obtenus dans le croisement F. fulgens Q par la variété « Ballet Girl » cf-
Si l'on se reporte aux expériences de E. J. Allard, on constate donc deux
comportements différents dans l'hérédité des faux hybrides de Fuchsia. —
Arnold Pictet.
Hutchinson (C. B.). — Caractères hérilables du Maïs. VII. Endosperme
ridé. — Les grains profondément creusés quand ils sont à l'état sec sont
désignés comme « shrunken » ; ce caractère est en rapport avec un facteur
mendélien unique, désigné par le symbole sh et dominé par l'état amylacé
normal Sh. Ce gêne paraît renfermé dans le même chromosome que celui
de Tendosperme cireux (symbole wx) et celui des couleurs- particulières de
l'aleurone (C et I ; c et i). Il peut y avoir crossing-over (21, 8 %) entre S/i
et wx; lelocus de C paraît extrêmement voisin de celui de SA et de celui de
(crossing-over entre Iet Sh est de 3,6 %). — L. Cuénot.
La variation
Anderson (W. S.). — Progress in Horse breeding. (The Journal of Heredity,
XII, 134-137, 1 fig., 1921.) [Records de vitesse
des trotteurs de trois ans depuis 18G0 ; le record a passé pour le mille
de2m39sec. à 2m2. Record de vitesse des demi-sangs, de 1872 à 1920,
le record de coureur ne s'est abaissé que de six secondes. — Cuénot
Barker (E. Eugène). — Bud variation in the Sugar Cane. (The Journal
of Heredity, XII, 271-274, 1 fig., 1921.)
[Nombreuses variations gemmairesdans des caractères
visibles et sans doute aussi dans des caractères invisibles. — L. Cuénot
Blakeslee (A. F.). — 4 graft- infections diseuse of Dalura resembling ave-
getative mutation. (Journ. of Genetics, II, N°l, 17-36, pi. II, VI, 1921.) [685
a) Collins(J. L.). — Inbreeding and crossbrecding . (The Journal of Heredity,
XII, 1921, 89-93, 4 fig.) [686
b) — — Reversion in Composites. (Ibid., XII , 129-133, 4 fig., 1921.)
[Apparition chez Crépis
de bractées à la base de chaque akène, ce qui peut être interprété comme
684 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
un retour atavique à quelque ancêtre des Composées, à fleurs en om-
belles qui, par leur concentration, auraient donné le capitule. — L. Cuénot
Cook (0. F.). — Causes of shedding in Cotton. (The Journal of Heredity, XII,
199-204, 4 fig.) [Chute de jeunes bourgeons floraux et fruits, déter-
minée par des causes génétiques, structurales et ambiantes. — L. Cuénot
Detlefsen (J. A.) and Holbrook (F. M.). — Skunk breeding. (The Journal
of Heredity, XII, 243-254, 1921, 8 fig.) [685
Klingensmith (R. E.). — Brothers in Collège football. (The Journal of Here-
dity, XI, 287-288, 1921.) [Quand deux frères jouent au football, ils sont
presque constamment désignés pour remplir des fonctions similaires, ce
qui est trop fréquent pour être une simple coïncidence. — L. Cuénot
Lundborg (Herman). — Hybrid types of the human race. (The Journal of
Heredity, XII, 274-280, 4 fig., 1921.) [Le mélange des races modifie d'une
façon caractéristique la morphologie de la face, qui devient plus étroite
et plus allongée; il y a aussi accroissement de la taille. — L. Cuénot
Miyazawa (Bungo). — Dwarf forms in Barley. (Journ. of Genetics, II, N° 3,
205-208, pi. XX, 1921.) [080
Ostenfeld (C. H.). — Some experimenls on the origin of new forms in
the Genus Ilieracium Sub-Genus Archieracium. (Journ. of Genetics, II,
N°2, 117-122, pi. XVII-XVIII, 1921.) [686
Pomeroy (C. S.). — Bud variation in Elcagnus. (The Journal of Heredity,
XI, 227-230, 2 fig., 1921.) [Eleagnus
pungens présente des variations gemmaires produisant des familles
plus ou moins largement panachées; ces branches panachées présen-
tent fréquemment des réversions vastes vers le type primitif. — L. Cuénot
Robertson (Elizabeth). — Notes on breeding for increase of milk in dairy
cattle. (Journ. of Genetics, II, N° 1, 79-90, 1921.) [686
Robinson (T. Ralph). — The bud-sporl origin of a new pink-fleshed
grapefruit in Florida. (The Journal of Heredity, XII, 195-198, 3fig., 1921.)
[Branche portant des fruits à chair rose poussant sur un
Citrus à chair blanche, résultant d'une mutation de bourgeon. Un autre
cas a apparu en Floride, non loin de la première localité. — L. Cuénot
Salmon (E. S.) and Wormald (H.). — A study of the variation in secdlings
of the tvild Hop (Humulus Lupulus L.) (Journ. of Genetics, II, N° 3, 241-
267, pi. XXV, 1921.) [Certaines formes
de Houblon sauvage, bien que d'une morphologie identique, diffèrent les
unes des autres par des caractères physiologiques, comme l'immunité,
ou la sensibilité à divers degrés vis-à-vis du mildew. — Arnold Pictet
Seidler (Hans J.). — Beitràge zur Kenntnis der Pohjnoiden. II. (Zool. Anz.,
LV, 74-80, 1922.) [685
Shufeldt (R. AV.). — ALizard with serpentine form. (The Journal of. Here-
dity, XII, 286-287, 1 fig., 1921.) ' [0 phisaur us venir alis,
Anguide des Etat-Unis, n'a pas d'humérus, mais des fémurs rudimen-
taires, articulés au bassin. On ne voit pas que sa transformation de
Lézard en Serpent puisse correspondre à quelque avantage. — L. Cuénot
Thadani (K. I.). — A toothless tgpeof Man. (The Journal of Heredity, XII,
87-88, 1921.) [68o
Triepel (H). — Darwinismus und Lamarckismus. Der Quersehnittsquotient
de Muskeln. (Anat. Anz., LVI, 101-102.) [686
VARIATION. 685
(>) Formes de la variation. — Mutation.
Blakeslee (A. F.). — Une altération de Datura produite par greffe et se
comportant comme une mutation. — On a découvert une forme nouvelle de
Datura siramonium ayant surgi spontanément comme mutation et que l'on
a nommée quercinia; elle diffère du type par une plus forte dentelure des
feuilles, par l'absence de pollen, par la suppression totale ou partielle des
épines sur les capsules et par certains autres caractères associés à un
pouvoir de croissance moins vigoureux. La caractéristique de quercinia,
lorsqu'elle est cultivée par semences et fécondée par du pollen normal, se
transmet à la génération suivante dans la proportion de 79 %, alors que
les 21 % qui restent ne transmettent que la caractéristique normale. La
cause originelle qui a produit cette mutation est, d'après les expériences
de B., le résultat d'une maladie infectieuse résultant du greffage. Cepen-
dant il n'a pas été possible à B. de provoquer une altération semblable
en inoculant à, des plantes saines le liquide exprimé de plantes de querci-
nia. — Arnold Pictet.
Detlefsen (J. A.) et Holbrook (F. M.). — Élevage, de Moufette. — Étant
donné la diminution des Mammifères à fourrure, auxquels on fait une chasse
inconsidérée, et la demande accrue de fourrures, on a tenté l'élevage de
plusieurs espèces, entre autres du Skunk ou Moufette {Mephisis pudita), petite
espèce des Etats-Unis de l'Est. L'espèce est omnivore, et par une opération
sans danger, on peut lui enlever les glandes anales, qui sécrètent une odeur
si repoussante. M. pudita a présenté jusqu'ici cinq sortes de mutants : noir
uniforme, brun avec bandes blanches sur le dos, blanc à yeux noirs, blanc
avec une petite quantité de pigment dans les yeux, albinos typique à yeux
roses, et il est probable qu'avec le temps on en trouvera d'autres. Toutes
ces mutations sont dominées par le type sauvage, noir avec un long V blanc
sur le dos : cette large tache blanche, qui déprécie la fourrure, pourra pro-
bablement être diminuée par sélection, et on aura une race entièrement noire
sauf une petite tache de chaque côté -de la tête ; les croisements donnent
dans tous les cas des résultats mendéliens typiques. — L. Cuénot.
Thadani (K. I.). — Un type d'Hommes sans dents. — Dans une commu-
nauté de Hyderabad Sind, ville de l'Inde, il y a un type d'Hommes qui n'ont
pas de dents (les Bhudas), de plus leur système pileux est défectueux et ils
ont une extrême sensibilité à la chaleur. Le caractère, récessif par rapporta
la condition normale, paraît en rapport avec un facteur sex-linked; tout ce
que l'on sait de la transmission de cette variation concorde avec ce que l'on
peut prévoir dans ce mode d'hérédité. Cependant on n'a jamais vu de femmes
Bhudas dépourvues de dents. — L. Cuénot.
Variation adaptative.
Seidler (Hans J.)é — Contribution à la connaissance des Polynoïdes. —
Alors que VIphione muricata vit dans les eaux superficielles de toute la ré-
gion tropicale de l'Océan Indien et de la partie occidentale du Pacifique (de
Suez à l'Australie et de Madagascar aux Philippines), 17. cimex est une forme
abyssale ayant une aire de répartition peu étendue, des Philippines à l'Ar-
chipel Malais; cette Annélide présente certains caractères intéressants qui,
pour l'auteur, sont autant d'adaptations à la vie en eau profonde : perte des
l'année biologique. 47
686 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
organes visuels, présence d'appendices rudimentaires, disposition spéciale
des élytres. — P. Remy.
Triepel (H.). — Darwinisme et Lamarckisme. Le quotient de section trans-
versale des muscles. — Dans des travaux précédents, T. a déjà cherché à
estimer arithmétiquement le degré d'adaptation des tendons ; il a considéré
dans ce but le quotient de la surface de section transversale d'un muscle
par celle de son tendon. Ce quotient ne peut évidemment pas dépasser le
rapport de la force de ténacité du tendon à la force du muscle. En fait les
mesures prises sur différents muscles de l'Homme montrentqu'il est toujours
très inférieur à cette limite, et de plus variable suivant le muscle considéré.
D'autre part, si la section transversale d'un muscle augmente par l'exer-
cice et diminue par atrophie, celle de son tendon suit ces variations, mais
dans une mesure bien moindre; l'épaisseur des muscles dépend de leur
fonction, tandis que celle des tendons dépend en très grande partie de
causes internes de croissance; T. considère donc cette dernière comme
d'origine héréditaire. De là résulte que pour un muscle un quotient élevé
des surfaces de section marque un stade de développement phylogénétique-
ment progressif ; un quotient très faible, un stade de développement ré-
gressif. L'auteur applique ici ces vues à divers muscles d'un Singe, Cyno-
molgus sinicus. — M. Prenant.
c) Causes de la variation. Influence du mode de reproduction.
a) Collins (J. L.). — Reproduction consanguine et croisée. — La reproduc-
tion consanguine est réputée avoir une mauvaise influence dans la race
humaine et chez les animaux ; elle l'a certainement chez le Maïs, qui est une
plante cultivée depuis longtemps, et qui normalement est fécondée par
l'apport de pollen étranger. Il en est tout autrement chez le Haricot, le Blé et
l'Orge dont l'auto-fécondation est le mode normal de reproduction. On se rend
compte maintenant que ce n'est pas le fait même du mode de fécondation
qui est en cause, mais l'accumulation de facteurs défavorables, suite possible
de la reproduction consanguine ; si cela ne se produit pas chez le Haricot ou
le Blé, c'est que ces plantes, autofécondées depuis longtemps, sont toutes
homozygotes, et que toutes les variations faibles ou anormales ont été élimi-
nées depuis longtemps sans laisser de traces. G. a étudié l'effet des deux
modes de fécondations chez une plante sauvage de la famille des Composées,
Crépis capillaris : il y a une différence considérable de vigueur entre les
graines provenant de fleurs auto-fécondées et celles provenant de fleurs
fécondées par un pollen étranger; les premières n'ont pu se mettre à fleur
et sont restées à l'état de rosette. Crépis se comporte donc, pour les mêmes
raisons, tout à fait comme le Maïs. — L. Cuénot.
">
Robertson (Elizabeth). — L'élevage du bétail dans le but d' 'augmenter
la production du lait. — La consanguinité venant du mâle tend à l'augmen-
tation de la production du lait, ainsi qu'à une amélioration de sa qualité ; tan-
dis que la consanguinité venant de la femelle a une action contraire. Certaines
conditions extérieures, comme la température, l'état sec ou humide de l'at-
mosphère, ainsi que l'époque de l'année où la vache a vêlé, etc., influencent
également la production du lait. — Arnold Pictet.
Ostenfeld (C. H.). — Origines de formes nouvelles dans le genre Hieracium
et le sous-genre Archieracium. — O. a essayé, simplement en donnant une
ORIGINE DES ESPECES. 687
grande extension à ses cultures, selon la méthode utilisée par de Vries avec
Œnothera lamarckiana, d'obtenir par apogamie de nouvelles formes de Hie-
racium, entre autres de //. rigidum, originaire du Danemark. La culture de
cette plante a donné des individus absolument semblables à la plante mère,
sauf un seul individu en différant par certains caractères de couleur, de
pilosité et d'apparence des fleurs. La descendance de cet individu a maintenu
les mêmes caractères, ce qu'a confirmé une seconde expérience. Ces recher-
ches montrent donc qu'il est possible d'obtenir par apogamie de nouvelles
formes, apogamiques elles-mêmes et constantes immédiatement. On peut
les appeler des mutations apogamiques. Dans d'autres cas, comme dans les
sous-genres Pilosella et Archieracium, il est démontré que la cause réelle
de l'apparition de nouvelles formes est l'hybridation, tandis que c'est par
apogamie qu'elles se maintiennent constantes. — Arnold Pictet.
Miyazawa (Bungo). — Formes naines d'Orge. — Un hybride d'Orge,
provenant d'un croisement entre la variété Goldenmelon et celle que les Japo-
nais nomment Sekitori. fut lui-même croisé avec son P. Goldenmelon. De
ce croisement surgit une mutation naine, dont M. précise les caractères
particuliers. Cette mutation, croisée inter se. redonna à la F2 des nains et
des normaux dans la proportion, presque complètement réalisée, de 3 : 1,
qui établit bien la dominance du nanisme par rapport au type de taille
normale.
Cependant, dans les générations suivantes, cette proportion ne se maintint
pas, mais devint régulièrement de 2 : 1 et M., par de nouvelles recherches,
démontre que cette irrégularité est due au fait que les individus appartenant
au quart dominant-homozygote sont stériles; en effet, la proportion devient
alors de 1 (nain stérile), 2 (nains normaux), 1 (type normal). — Arnold
Pictet.
L'origine des espèces
Bathellier (Jean). — Sur le rôle des soldats de VEutermes matangensis. (C.
R. Ac. Se, CLXXV, 477, 1922.) [700
Bliss (M. C). — The vessel in seed plants. (Bot. Gazette, LXXI, 314-326,
4 pi., 1921.) [701
Blunck (Hans). — Zur Biologie des Tauchkâfers Cybister lateralimarginalis
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la fermeture d'un lac; les Poissons trop nombreux, deviennent affamés;
l'infection par le Cestode Dibothrium, dont l'hôte définitif est le Héron
mangeur de Truites, contribue à affaiblir les Poissons. — L. Cuénot
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Wells (B. "W.). — Evolution of Zoocecidia. (Bot. Gazette, LXXI, 358-377,
2 pi., 1921.) [702
a) Formation de nouvelles espèces.
Klein (Gustav). — La distribution de l'hespéridine chez les Galiées (les
nouveaux cas de races chimiques). — Malgré les nombreux travaux de Boro-
din, de Pfeffer, de Molisch et de Brunswik, les Rubiacées n'avaient point
jusqu'ici été étudiées quant à leur teneur en hespéridine. K. a cherché à
combler cette lacune. Tout d'abord il a constaté que la substance ci-dessus
ne se trouvait que dans le genre Galium, et dans ce genre seulement chez
7 espèces sur 35 étudiées. Les G. Schultesi, lucidum, meliodorum eteinereum
contiennent de l'hespéridine dans tous les exemplaires, tandis que G. rubrum,
aristatum et moilugo sont plus variables. Cette variabilité étudiée spéciale-
ment dans l'espèce collective G. moilugo ne dépend ni du climat ni de la
station, ni de l'âge de l'individu, mais parait propre à l'individu lui-même.
11 y a donc lieu d'admettre, à l'intérieur des variétés systématiques, des races
chimiques caractérisées par la présence abondante ou par l'absence totale
d'bespéridine. Chez G. moilugo var. pyenotrichwn, on constate, à rencontre
de ce qui se passe chez les autres formes, qu'une dessiccation lente provoque
la disparition totale de l'hespéridine cristallisée. — H. Spinner.
690 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
Lécaillon (A.). — &ur la variabilité de l'espèce et la création expérimentale
de nouvelles races chez- le Bombyx du mûr ter. — D'un croisement: Papillon ç?
bivoltin accidentel d'une race à vers non pigmentés X Papillon Q polyvoltin
de Chine, à vers non pigmentés, naît une génération F> univoltine, à vers
blancs normaux. La génération Fs donne des bivoltins. La première volte
est normale. Parmi les vers de la deuxième volte, deux sujetsjaune verdâtre
évoluent en Bombyx Ç. Ces deux sujets sont accouplés avec deux mâles de
la deuxième volte (issus de vers blancs). Du couple 1 naissent quelques su-
jets jaune verdâtre; tous les autres sont blancs. Du couple 2 naissent tous
sujets blancs. — Le croisement d'une femelle issue d'un ver jaune verdâtre
est effectué avec un mâle issu d'un ver blanc et donne 57 vers jaune verdâtre
et 166 vers blancs. L'accouplement entre eux des papillons issus des vers
jaune verdâtre produit des œufs univoltins chez les uns, des œufs bivoltins
chez les autres. Tous les œufs bivoltins donnent naissance à des vers jaune
verdâtre. A dater de cette ponte, le caractère jaune verdâtre est fixé. — La
variation initiale correspond rigoureusement aux mutations de de Vries. —
L. Dehorne.
<?) Œcologic. Adaptations diverses.
Roule (Louis). — Sur l'œcologie de V Esturgeon (Àcipenser sturio L.) dans
les régions atlantiques de notre pays. — A. Sturio n'est plus représenté en
France que par une colonie girondine dont les formes jeunes fréquentent
les zones littorales du golfe de Gascogne ; les adultes remontent avec régu-
larité chaque année la Garonne et la Dordogne. Cette colonie représente
donc un centre permanent d'expansion ; c'est grâce à elle que l'espèce n'a
pas disparu du sud-ouest comme elle l'a fait partout ailleurs. — L. Dehorne.
Sturtevant (A. H.). — Les espèces nord-américaines de Drosophila. —
Ce mémoire ne renferme aucune partie originale si on le compare aux tra-
vaux antérieurs de l'auteur. Son but est surtout de donner une description
détaillée des différentes espèces pour aider aux nombreuses recherches
dont la Drosophile est l'objet, et surtout pour permettre la comparaison entre
les différences spécifiques observées à l'état sauvage et les mutations obte-
nues expérimentalement. A la description anatomique, l'auteur ajoute un
résumé des travaux concernant la physiologie de l'espèce, l'action des divers
facteurs, les tropismes, les parasites et les ennemis, les caractères sexuels
secondaires, les variations observées à l'état sauvage, la distribution géogra-
phique, la systématique. Le chapitre consacré à la reproduction contient
quelques idées personnelles : l'auteur, qui a étudié antérieurement (1915)
le manège du mâle à la vue de la femelle, s'occupe de la question du sens
qui le guide. La vue lui semble jouer le rôle principal : on voit souvent le
mâle poursuivre une femelle qui s'envole, mais la perdre à une distance de
quelques centimètres ; de même, la distance à laquelle un mâle perçoit la
présence de la femelle (ce qui se traduit par un manège caractéristique) est
assez courte, tandis que la distance à laquelle agissent les excitants odorants
est beaucoup plus grande. Mais l'action de l'odorat n'est pas exclue pour
cela : l'auteur a observé qu'un couple de Drosophile placé dans un récipient
où un autre couple avait au préalable séjourné procède à la copulation plus
activement que s'il est placé dans un récipient neuf. Cependant, la copu-
lation a été observée également dans l'obscurité et après suppression des
antennes. La question reste donc entière. — M. Golusmitii.
ORIGINE DES ESPÈCES. 091
Blunck (Hans). — Sur la biologie du Dgliscide Cybister lateralimargi-
nalis Deg. avec remarques sur C. japonicus Sharp, C. Iripunctatus Oliv. et
C. brevis Aube. — Le corps de tous les Dytiscides présente diverses adap-
tations intéressantes à la vie aquatique : toutes les parties du corps sont
ancrées les unes aux autres de la façon la plus intime par des différenciations
chitineuses, chevilles, crochets, sillons, crampons, tringles, etc., qui, chez
les Dytiscinés et les Cybistrinés atteignent un tel degré de perfection que le
revêtement squelettique de l'animal forme un tout compact, une cuirasse
continue, d'un seul tenant; l'ensemble du corps est un ellipsoïde aplati du
côté dorsal, effilé à l'arrière, à poids spécifique voisin de l'unité, à centre de
gravité refoulé dans la région antéro-inférieure. Le corps est préservé du
chavirement en utilisant ainsi le mécanisme qu'emploient les sous-marins ;
il est organisé pour pouvoir réaliser de rapides mouvements de progression
avec le minimum de surface de frottement ; la sécrétion de glandes cutanées
et pygidiales supprime l'adhérence de l'eau à la chitine et empêche l'instal-
lation à la surface du corps, du moins dans le jeune âge, de commensaux et
parasites qui augmenteraient le frottement. L'air emmagasiné dans la cham-
bre aérifère, sous les élytres, sert à la respiration et, accessoirement,
maintient à peu près constant le poids spécifique de l'animal ; il est probable
que tous les stigmates servent synchroniquement à l'expiration et à l'inspi-
ration, et qu'il n'y a pas, comme le prétendent les auteurs (Brocher, Portier,
Wesenberg-Lund, etc.), des stigmates inspirateurs et des stigmates expira-
teurs.
La copulation, que l'auteur observe chez C. japonicus, a lieu en janvier;
B. étudie la morphologie et le mode de vie des C. aux trois stades larvaires,
à l'état nymphal et pendant le début de la vie imaginale; il décrit macro-
scopiquement la métamorphose de différents organes (œil, pattes, ailes);
celle de l'œil est particulièrement intéressante : entre les stemmata larvaires
et l'œil de l'imago s'intercale, au cours du développement, un organe visuel
nymphal, sans doute non fonctionnel actuellement, qui s'étend entre les
stemmata et la base de l'antenne. L'adulte utilise comme moyens de défense
le contenu à odeur nauséabonde de l'ampoule rectale et la sécrétion de ses
glandes prothoraciques, qui est un poison pour les animaux inférieurs. —
P. Rem y.
Evans (T. J.). — Calma glaucoïdes. Etude d'une adaptation. — Calma
glaucoïdes se nourrit des œufs et des jeunes embryons des petits poissons
côtiers (Cottus, Liparis, Lepadogaster). En relation avec cette nourriture, le
Nudibranche acquiert une coloration à laquelle Hecht a attribué une valeur
protectrice que Ev. trouve très discutable. Tous les caractères qui éloi-
gnent Calma glaucoïdes du plan général de structure des Nudibranches
^Eolidiomorphes doivent être attribués à son mode d'alimentation particu-
lier. Tous les iEolidiomorphes sont carnassiers, mais C. glaucoïdes est le seul
à se nourrir d'œufs de poissons ; les autres se nourrissent de Cœlentérés.
Son tube digestif, sans anus, sacciforme, présente des diverticules pour
ainsi dire métamériques qui se prolongent dans les protubérances dorsales.
Ces diverticules ont un caractère glandulaire et deux d'entre eux ont une
fonction hépatique. La glande hermaphrodite obéit à cette disposition métà-
mérique ; elle est subdivisée en six à huit paires de glandes dont les conduits
efférents se déversent dans un canal hermaphrodite commun qui suit l'axe
antéro-postérieur de l'animal. L'appareil génital mâle rappelle le type pri-
mitif des Bullidés (genre Haminea). Quant au système nerveux il reproduit
exactement celui- du genre Facelina : c'est celui des /Eolidiomorphes à
692 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
radula unisériée. Il est à noter que, au stade postembryonnaire, le jeune
Calma utilise sa radula unisériée comme les autres. D'après Ev., on doit
attribuer à son alimentation spéciale l'évolution aberrative que suit cette
espèce dans le groupe assez homogène des /Eolidiomorphes. Elle constitue
une objection de quelque importance à la loi de Willey, suivant laquelle
l'adaptation de tout un groupe à une nourriture particulière marquerait la
fin d'une évolution pbylétique. — L. Dehorne.
Mêlant (Albert). — Sur les conditions qui déterminent l'encystement d'un
Infusoire marin : Euplotes harpa Stein. — L'augmentation de la concentra-
tion moléculaire de l'eau de mer est un excitant à la formation des cystes
chez cet Infusoire : la proportion cystes croit lorsque la pression osmotique
du milieu augmente, que cette augmentation soit obtenue par évaporation
ou par addition de substances osmotiques, celles-ci pouvant être l'ensemble
des constituants de l'eau de mer, ou l'un de ces constituants, ou encore une
substance insolite telle que le saccharose. La proportion des cystes formés
s'accroît considérablement lorsque la vitesse avec laquelle s'effectue l'aug-
mentation de pression osmotique diminue. Les individus cVE. A., même ceux
qui appartiennent à une culture pedigree, diffèrent notablement les uns des
autres au point de vue sensibilité : placés dans les mêmes conditions, les uns
s'encystent pendant que les autres continuent à nager. ■ — P. Remy.
Cappe de Bâillon (P.). — Contribution anatomique et physiologique à l'é-
tude de la reproduction clic:- les Locustiens et les Grilloniens. II. La ponte
et Véclosion chez les Grilloniens. Conclusions générales. — Après avoir décrit
les phénomènes de la reproduction chez les Grilloniens comme il les avait
déjà décrits pour les Locustiens, l'auteur compare les faits qu'il a observés
chez ces deux groupes d'Orthoptères. Il en conclut qu'il y a entre eux de très
nombreuses différences d'ordre anatomique ou physiologique. — A. Lecail-
LON.
Rock (J. F.). — Oiseaux des îles Hawaii se nourrissant de nectar. —
On sait qu'aux îles Hawaii, existe une famille particulière d'Oiseaux, les
Drépanides, remarquables par leur grand nombre d'espèces (35), et d'ori-
gine inconnue (alliés sans doute à quelque forme américaine) ; ils se nour-
rissent de petits Insectes et de nectar, et présentent des formes très variées
de becs, quelques formes ayant un bec très long et très recourbé. Or il est
très remarquable de trouver aux Hawaii des Lobelioidae arborescents, par-
ticuliers aux îles, dont les fleurs présentent une courbure exactement sem-
blable à celle du bec des Drépanides cités plus haut. Il est probable que
ceux-ci, cherchant de petits Insectes qui abondent dans le tube des Lobe-
lioidas, jouent un rôle important sinon exclusif, dans la fécondation des
fleurs, dont le pollen gluant ne peut être disséminé par le vent. On est tenté
de croire que les Drépanides ont aussi joué un rôle dans la dispersion des
Lobelioidœ à baies, et qu'Oiseaux et plantes ont eu un développement plus
ou moins simultané dans les iles. — L. Cuénot.
Lebour (Marie V.). — La nourriture des organismes planctoniques. —
En procédant à l'examen du contenu du tube digestif d'un grand nombre
d'organismes planctoniques, l'auteur s'est efforcé de déterminer le genre
de nourriture convenant à chaque espèce. La plupart de ces êtres se nour-
rissent de Diatomées, auxquelles s'ajoutent, sans doute, d'autres organismes
monocellulaires, indéterminables en raison de leur état de destruction. A
ORIGINE DES ESPECES. G93
cette première catégorie appartiennent la majorité des Copépodes et des
larves de Décapodes et d'Annélides, les Mollusques, les larves d'Echino-
dermes,les Tornaria. Les Actinotrocha et lesTintinnides vivent aux dépens
des Péridiriens. Parmi les mangeurs de Crustacés, se rangent principale-
ment deux Copépodes : Anomalocera et Labidocera, les larves de Homard,
les larves Megalopa, les Sarsia et beaucoup d'autres Méduses. Les larves
d'une Annélide, Magelona papillicornis, paraissent se nourrir exclusive-
ment de larves de Bivalves. Enfin, un grand nombre d'animaux plancto-
niques (Méduses, Béroés, Sagitla) ont une alimentation composite. Des
expériences de laboratoire ont permis de s'assurer que plusieurs Méduses,
Aurélia, Pliialidium, Tur'ris, se nourrissent surtout de jeunes poissons. —
R. de La Vaulx.
Huber (Bruno). — La biologie d'une orchidée des tourbières, Liparis Loe-
selii liich. — H. a étudié L. Loeselii dans le haut marais de Vill près d'Inns-
bruck, ;'i842 mètres d'altitude, puis en laboratoire. lia constaté que la souche
est fortement mycorrhizée tandis que la racine et les feuilles sont moins
infectées. Le champignon ne passe pas de l'axe ancien dans le nouveau, mais
celui-ci est infecté par la racine la plus âgée. Si on enlève à temps les parties
infectées, on peut obtenir des plantes libres de tout mycélium et capables de
se suffire pendant quelques mois, mais sur ce point le résultat n'est pas
concluant. Les tissus infectés ne présentent pas de différenciation en cellules-
hôtes et cellules digestives, toutes sont capables de digestion. Le champignon
forme des chapelets sporifères dans l'épiderme de la racine, à la base des
feuilles et dans des poils absorbants. Malgré une forte infection /.. Loeselii
assimile COsavec sachlorophylle; l'amidon produit donne à la réaction iodique
une teinte d'un rouge vineux. Les feuilles sont assez riches en stomates, 136
au millimètre carré, tandis que Goodyera repens par exemple n'en compte
que de 40 à 60. Ceci est en relation avec une circulation active de la sève. La
plante ne se reproduit plus par graines, mais par contre il se forme d'abon-
dants bourgeons adventifs. Le symbionte peut facilement être isolé, il appar-
tient à l'espèce collective Phyzoctonia repens Bernard (type Orcheomyces
psychodis Burgeff). Il se contente de fort peu d'azote, mais ne peut assimiler
celui de l'atmosphère. — R. SpiNNER.
Symbiose. Parasitisme . ,
Buchner (Paul). — Animaux et plantes en symbiose intracellulaire.
— L'auteur a fait des recherches nombreuses et étendues sur les organis-
mes (levures) symbiotes intracellulaires des Insectes. Il a réuni dans ce
volume tous les faits du même ordre actuellement connus, sauf des omis-
sions très peu nombreuses (exemple : les faits de symbiose signalés récem-
ment par Roubaud chez les Pupipares).
Les faits se groupent en trois ensembles principaux : 1° zoochlorelles et
zooxanthelles; ce sont les plus anciennement étudiés; 2° levures et bactéries
symbiotes intracellulaires des Insectes; 3° bactéries symbiotiques signalées
dans les organes lumineux (Céphalopodes).
B. les passe en revue successivement pour chaque catégorie, dans chaque
groupe zoologique en examinant les conditions physiologiques des associa-
tions. En ce qui concerne les mycétomes des Insectes, sa documentation est
en grande partie personnelle et un certain nombre de faits sont même pu-
bliés pour la première fois. Tel est en particulier le cas pour la transmission
des symbiotes des Anobiides, qui se fait lors de l'éclosion de la larve, grâce
694 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
à la présence de ces microorganismes à la surface externe des œufs. En ce
qui concerne les symbiotes des organes lumineux, aux faits signalés par
Pieraxtoni chez les Céphalopodes, B. joint le cas du Pyrosome; sa lumines-
cence, bien étudiée par Julix, serait aussi un cas de symbiose.
B. s'est montré très porté à accepter comme symbiose effective tous les faits
indiqués comme tels. Il ne faut cependant pas perdre de vue que le seul
aspect bactéroïde ou de levure présenté par des productions intracellulaires
n'est pas un critérium suffisant. La nature symbiotique des bactéroïdes des
Blattes admise par Mercier (Bacillus cuenoti), a été contestée ultérieurement
(Javelly). Le critérium véritable est la culture du microorganisme obtenue
dans des conditions impeccables. Or, cette preuve est très loin d'être fournie
toujours, en particulier pour un grand nombre de cas d'organes lumineux;
les conclusions de Pierantoni sont même en ce moment combattues (S. Mor-
xera). Ces réserves ne sont pas suffisamment formulées à mon sens dans le
livre deB. Le dernier chapitre est consacré à la critique de la théorie des
symbiotes de Portier. — M.Caullery.
Caullery (M.). — Le parasitisme et la symbiose. — Ayant principalement
pour objet une revue d'ensemble des faits de parasitisme et des idées qui
s'y rattachent, C. n& pouvait songer à limiter strictement son sujet au
parasitisme bien caractérisé; toute une écbelle de transitions partent en
effet des réunions banales entre organismes divers, passent aux associations
définies où deux êtres vivent côte à côte soit en un simple commensalisme,
soit en un mutualisme où chacun tire de son conjoint quelque profit; et abou-
tissent enfin aux cas de parasitisme proprement dit. Une introduction toute
naturelle est ainsi fournie par l'exemple classique du commensalisme des
Pagures et des Crabes avec les Actinies, et par une revue de tout l'ensemble
de faits éthologiques et morphologiques si curieux, et beaucoup moins vul-
garisés, que fournit l'étude des hôtes variés des nids de Fourmis et de Ter-
mites. Par la transition de l'inquilinisme, C. passe au parasitisme proprement
dit, et indique comment l'adaptation à la nutrition constante et exclusive
aux dépens de l'hôte a eu une répercussion profonde sur les organes du
parasite. Cette étude morphologique est particulièrement détaillée sur les
exemples si instructifs des Gastéropodes parasites des Échinodermes et des
Crustacés, Epicarides, Rhizocéphales et Copépodes. Un chapitre est consacré
aux faits les plus saillants du parasitisme provisoire ou protélien, c'est-à-dire
à celui qui prend place au cours du développement d'organismes qui mènent
au contraire à l'état adulte une vie libre et indépendante : Monstrillides,
Orthonéctides, Unionides, Insectes entomophages. Un autre chapitre est
consacré aux migrations des parasites hétéroxènes : Cestodes, Trématodes,
Nématodes, Protozoaires, et C. examine à ce propos la question de savoir
quel est l'hôte qui doit être considéré comme primitif. C. traite ensuite une
série de questions générales se rapportant soit à la spécialisation adaptative
des parasites (hermaphrodisme, multiplication agame intercalaire, polyem-
bryonie, etc.), soit aux rapports mutuels avec l'hôte (spécificité, modes d'in-
festation, transmission héréditaire, réactions et toxines, castration parasi-
taire). Arrivant enfin aux cas de symbiose proprement dite chez les animaux
ou les plantes, C. passe en revue tous les travaux récents admettant chez
divers Métazoaires l'existence de microorganismes symbiotiques et les expé-
riences qui ont permis de réaliser artificiellement une vie normale en
l'absence de toute contamination bactérienne.
Ce rapide résumé suffit à peine à donner une idée de la variété des ques-
tions traitées, de l'accumulation des documents mis en œuvre et condensés
ORIGINE DES ESPECES. 695
sous une forme aussi brève. Mémento bourré de faits, avec références pré-
cises aux sources originales, ce livre n'est pas moins riche d'aperçus sug-
gestifs sur toutes les questions de biologie générale soulevées par l'étude du
parasitisme, et auxquelles ses travaux personnels avaient amené l'auteur à
réfléchir. 11 n'est peut-être pas de sujet qui se prête mieux à l'examen des
problèmes de l'adaptation et de l'évolution. C. y a fait preuve de ses qualités,
ordinaires de documentation, de méthode et de clarté; son livre comble
une lacune et rendra à tous les biologistes les plus grands services. —
Ch. PÉREZ.
Wallin (Ivan E.). — Sur la nature des mitochondries. — L'auteur pour-
suit la question, déjà entreprise par Cowdry (1918), de l'identité des mito-
chondries et des bactéries. Son travail se divise en quatre parties. i
Dans la première, intitulée « Observations sur l'application aux bactéries
des méthodes de coloration des mitochondries », il soumet des frottis de
diverses Bactériacées à l'action des différentes méthodes de coloration mi-
tochondriale (méthode de Bàrcley à la fuchsine-vert de méthyle, d?ALTMANN
modifiée par Schridde, de Benda, de l'hématoxyline cuivrique, et méthode de
coloration vitale au vert-janus suivant Cowdry). Tandis que Cowdry avait
observé, particulièrement avec le vert-janus, des différences dans les réac-
tions de coloration des bactéries et des mitochondries, W. n'en voit aucune.
Dans une seconde partie, « Réactions des bactéries aux traitements chimi-
ques », W. soumet aux divers agents chimiques (alcool, chloroforme, éther,
formol, acide osmique)et à la chaleur, qui ont été employés pour déterminer
la nature chimique des mitochondries, des préparations de diverses bacté-
ries. Il observe que les bactéries ainsi traitées peuvent, comme les mito-
chondries, perdre leurs propriétés de colorabilité, et qu'elles présentent cer-
taines altérations, des segmentations, des renflements en ampoule ou en
haltère, qui donnent lieu aux mêmes formes constatées dans les préparations
de mitochondries fixées par les réactifs.
La conclusion générale de ces deux parties est que, dans la mesure où les
méthodes de coloration et les traitements chimiques sont spécifiques, les bac-
téries et les mitochondries ont une constitution chimique identique. — Les
deux autres chapitres du mémoire contiennent la contre-partie des deux
premiers.
Dans le troisième chapitre, en effet, intitulé « Démonstration des mitochon-
dries par les méthodes bactériologiques », W. soumet aux diverses colorations
de la technique bactériologique des frottis d'organes variés, dont les cellules
s'ont riches en mitochondries. Il ne se déclare pas très satisfait du résultat,
sauf avec la méthode de Pappenheim (pyronine-vert de méthyle). Il se flatte
cependant d'avoir réussi avec cette méthode de coloration bactériologique à
mettre en évidence les mitochondries du pancréas, du foie, du rein, etc. [La
plupart des histologistes montreront plus d'exigence que lui et retrouveront
difficilement dans ses figures l'aspect de l'appareil mitochondrial dans les
cellules de ces divers organes. D'ailleurs Cowdry, comme le note "W. lui-
même, et surtout Guilliermond, ont insisté sur la fragilité extrême des mito-
chondries et ont rendu ainsi improbable leur conservation sans altération dans
des préparations par simple frottis.]
Le dernier chapitre est consacré à la comparaison d'une bactérie authen-
tique, vivant dans les tissus en symbiote, le Bacillus radicicola, et dans celle
des chloroplastes, avec les mitochondries. L'étude des tubercules radicaux du
Trèfle lui a montré que la bactérie passe par trois formes successives : une
forme jeune, où elle est semblable aux mitochondries, une forme mûre où
696 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
elle prend les caractères du bacille radicicole, et une forme sénile où elle se
présente à l'état de gros grains. Cette dernière forme, tiendrait à la fragilité
que la bactérie acquiert, du fait de la symbiose, à l'instar des mitochondries
tout aussi fragiles. Ainsi s'expliquerait que de telles formes sont inconnues
dans la bibliographie bactériologique. Quant aux relations des plastes, des
chloroplastes notamment, W. accepte, pour ne pas l'avoir vérifiée, la notion
établie que ces plastes proviennent de mitochondries. Le chapitre se termine
par des considérations générales, dans lesquelles l'auteur s'efforce de mon-
trer que sa conception de l'identité des mitochondries et des bactéries s'ac-
corde avec les grands principes biologiques, particulièrement avec celui de
l'évolution. Il admet que les bactéries sont à l'origine des êtres vivants, puis
sont devenues des plastes, des chloroplastes notamment, fonctionnant comme
symbiotes absolus.
Les conclusions du mémoire sont : Les mitochondries peuvent être démon-
trées par les méthodes bactériologiques, les bactéries par les méthodes mito-
chondriales. Les mitochondries varient, comme aussi les bactéries, quant à
la fragilité. La substance mitochondriale est apparemment miscible au cyto-
plasme de la cellule hospitalière. La nature bactérienne des mitochondries'
est prouvée par la similitude dans la forme, dans la colorabilité, dans les
réactions chimiques, dans les propriétés physiques (fragilité), dans le fonc-
tionnement (synthèse).
[Comme on le voit par cette analyse, M. Portier est arrivé bien aupara-
vant (1918) à une conception semblable à celle de W. 11 y a, à la fin de son
chapitre II, la réfutation des critiques adressées à Portier par Regaud et
Guilliermond; on est d'autant plus étonné de trouver à la fin du dernier
chapitre, l'aveu fait par l'auteur qu'il n'a pas lu le livre de M. Portier.] —
A. Prenant.
Thompson (W. R.). — Théorie de l'action des parasites entomo pliages,
Accroissement de la proportion d'hôtes parasités dans le parasitisme cycli-
que. — Lorsque la puissance reproductrice d'un parasite est a fois celle de
l'hôte, si n est le nombre initial d'hôtes, p le nombre initial de parasites et si
les sexes sont en proportion égale dans les deux espèces, en posant : temps
= t, la courbe de l'accroissement de la proportion a d'hôtes parasités (pro-
portion pour 100) obéit à la formule :
100 peu
n — p
a
Qu'on fasse varier p, ou n, ou a, les calculs montrent que la forme gé-
nérale de la courbe est la même. Pendant longtemps la courbe monte très
peu pour chaque accroissement de t, puis elle change d'allure et monte de
plus en plus rapidement. On voit en outre que plus n est grand et plus long-
temps la courbe garde son caractère initial. — En conséquence, les effets
d'une colonie de parasites introduite dans une forte population d'hôtes seront
longtemps imperceptibles. Les essais faits sur Liparis dispar dont le nombre
est extraordinairement élevé en comparaison des quelques milliers de para-
sites introduits, devront paraître sans effet durant de nombreuses années
encore. Il faut de plus envisager l'interférence de certains facteurs. Parleurs
effets, ces facteurs masquent l'allure de sa courbe à son début. Mais, à me-
sure que t progresse, la marche du phénomène correspond de plus en plus
aux données théoriques. Ce serait donc commettre une erreur que d'aban-
ORIGINE DES ESPECES. 097
donner des essais d'infestation auxquels n'ont pas répondu d'immédiats
succès. — L. Dehorne.
Mathias (P.). — Cycle évolutif il' un Trêmatode Holostomide (Strigea tarda
Stee?isl). — M. a repris les essais d'ERCOLANi pour obtenir chez le canard, la
forme adulte du Tetracotyle typica trouvé dans le foie de Limnœa stagna-
lis. L*adulte correspond à Y Holostomum erraticum Rud. d'ErcoIani, à YHol.
excision Linst. de Rosseter, mais doit être rapporté à Strigea tarda Steenst.
Les oeufs libérés donnent à l'éclosion un miracidium allongé, revêtu de longs
cils vibratiles, présentant deux yeux réniformes et deux paires de flammes
vibratiles. — La réinfestation de Limnœa stagnalis par le miracidium a été
réalisée en maintenant de jeunes L. stagnalis élevées à partir de pontes
dans des cristallisoirs contenant des œufs de Strigea tarda prêts àéclore.Le
sporocyste développé a 20 mm. de longueur et les cercaires qu'il contient
présentent un revêtement épineux et une queue bifurquée plus longue que
le corps. L'infestation de Limnées indemnes par des cercaires libérées a été
également réalisée. La cercaire qui a pénétré dans le mollusque perd sa
queue et gagne le foie où elle se transforme en tetracotyle mobile (Tetraco-
tyle typica) en l'espace de 12 jours. — L. Dehorne.
Legendre (J.). — Rôle trophique des Oiseaux à l'égard des Culicines. —
L. a montré que les Anophélines marquent une préférence pour le sang
des mammifères domestiques et n'absorbent le sang de l'homme que lors-
que ces mammifères font défaut; en France, le lapin domestique joue ce
rôle trophique à l'égard de Y Anophèles maculipennis, agent de la Malaria.
— A Beyrouth, on ne trouve que des Culicines, notamment Culex pipiens et
Stegomyia fasciata. Or C. pipiens et quelques espèces voisines se nourrissent
de préférence sur les Oiseaux et surtout sur Passer domesticus (on sait que
C. pipiens inocule au moineau le Plasmodium danilevski). A défaut de moi-
neaux, de poules, de pigeons, les Culicines autres que Stegomyia fasciata
absorbent le sang des chauves-souris ou d'autres mammifères, rarement
celui de l'homme. Il est probable que les oiseaux jouent en France le même
rôle trophique à l'égard de C. pipiens. — L. Dehorne.
Hovasse (R.). — Sur un Péridinien, parasite intracellulaire des Vélelles.
— H. a observé chez des Vélelles de la Méditerranée un Péridinien qu'il croit
appartenir au genre Blastodinium. Ce parasite se rencontrait en abondance
dans les canaux gastrovasculaires, dans la mésoglée, à l'intérieur même des
cellules qui bordent les quatre canaux radiaires des bourgeons sexués chez
les gonozoïtes. Le Péridinien — et notamment ses formes intracellulaires —
présentait une multiplication des plus actives. H. n'a pas observé la forme
adulte, caractérisée, comme l'on sait, chez les Péridiniens parasites des
Copépodes du plankton marin par une cuticule résistante et la production
dessporocytes. D'après H., cette absence de la forme adulte peut s'expliquer
par une infestation des Vélelles ayant ingéré des Copépodes parasites plutôt
que par absorption de dinospores libres. Quelque soit le mode d'introduction
de ce Blastodinium, ses sporozoïtes rencontrent chez la Véielle un milieu
favorable permettant même l'adaptation à la vie intracellulaire. —
L. Dehorne.
Léger (L.) et Hollande (A. Ch.). — Coccidie de l'intestin de l'Anguille. >—
La nouvelle Coccidie découverte par L. et H. dans l'intestin d'Anguilla vul-
garisent une tétrasporée du type Eimeria. L'E. anguilUeh. et H. accomplit
698 L'ANNÉE BIOLOGIQUE.
son développement jusqu'au stade macrogamète fécondé à la surface des cel-
lules épithéliales. Parvenu à ce stade, le parasite pénètre dans l'épithélium
et y sporule. Un développement extracellulaire analogue existe chez le Coc-
cidium mitraria (Laveran et Mesnil, 1902) de la Tortue asiatique et chez les
Cryptosporidium de la Souris (Tyzzer, 1908, 1912). Mais chez ces Coccidies,
la sporogonie elle-même s'effectue à la surface de l'épithélium. — Le méro-
zoïte à'E. anguillœ présente un pôle effilé implanté dans la cellule épithé-^
liale ; il grossit au dépens de celle-ci et se transforme en schizonte à 20 méro-
zoïtes. — Les microgamétocytes appliqués contre la surface épithéliale ne
présentent pas trace d'appareil suceur comme on en observe chez Crypto-
sporidium mûris (Tyzzer): leur chromatine, d'abord dispersée en grains, se
dispose en cercle. Les microgamétocytes donneront des microgamètes peu
nombreux, très effilés auxquels on ne peut reconnaître qu'un cil postérieur,
bien évident. — Les macrogamètes fixés sur la cellule épithéliale et dépri-
mant celle-ci, sans appareil suceur, sont bourrés à leur maturité de grains
de réserve et présentent alors un noyau central à gros caryosome. Après la
fécondation, le macrogamète s'étire en biscuit, s'insinue dans la cellule qu'il
déprimait et gagne sa région basilaire où ri va se transformer en ookyste
sphérique. Il donnera quatre spores dizoïques portant un bouton canaliculé
à l'un des pôles et de section transversale hexagonale. — L. Dehorne.
Weissenberg (Richard). — Sur tin parasite myxosporidien intra-cellulaire
du glomérule du rein de Brochet. — Ce parasite, décrit déjà par Debaisieux
(1919), qui l'a pris pour un stade jeune de Myxidium Lieberkiihni, a été trouvé
à l'intérieur des cellules glomérulaires de Brochets des lacs mecklembour-
geois; sur le frais, il présente une épaisse enveloppe d'aspect gélatineux ren-
fermant un noyau, à l'intérieur de laquelle se trouve une masse cytoplas-
mique contenant trois noyaux, deux de grande taille (reproducteurs?), le
troisième étant plus petit (noyau somatique). Dans les préparations sur le
frais, il peut se faire que la masse trinucluéée sorte de l'enveloppe; elle prend
la forme d'un radis, et se déplace activement au moyen de nombreux et fins
pseudopodes développés du côté antérieur et d'un prolongement caudal situé
à l'autre pôle; ces mouvements rappellent ceux qui ont été observés chez plu-
sieurs Myxosporidies de petite taille (Leptotheca, Ceratomyxa). L'enveloppe,
qui peut contenir parfois deux parasites ou plus (et alors elle est plurinucléée),
représente probablement le plasmode primitif des Myxosporidies qui, par
suite de la vieendocellulaire, a subi une forte réduction; la masse trinucléée
a la valeur morphologique d'un bourgeon interne doté de la motilité. Les
premiers stades du développement sont totalement inconnus; il n'est pas
du tout certain que les formes observées représentent un stade jeune de
.1/. Lieberkiihni. — P. Remy.
Tibaldi (Ettore). — Une nouvelle espèce de Toxoplasma. — T. a reconnu
dans le sang de Coluber viridiflavus un Protozoaire parasite très voisin de
Toxoplasma cuniculi, mais qui se distingue par l'abondance de formes ami-
boïdes libres dans le plasma. L'auteur laisse en suspens la question de savoir
si T. colubri, et, de façon générale, les divers Toxoplasmas décrits sont des
espèces distinctes, ou bien s'il s'agit de T. cuniculi, mais modifié par l'ha-
bitat. — A. Drzewina.
Debaisieux (P.). — Un nouveau Cilié astome. — D. a trouvé en abon-
dance, dans le tube digestif de l'Oligochète limicole Rhynchelmis litnosella
Hoffm., un Cilié parasite astome, qu'il décrit sous le nom de Inloschellina
ORIGINE DES ESPECES. 699
rkynchelmis. En raison de l'activité de sa multiplication gemmipare, ce Cilié
se présente souvent sous forme de chaînes linéaires de trois individus. La
principale particularité consiste en une différenciation cuticulaire qui, à la
partie antérieure ventrale du corps, forme un appareil de fixation beaucoup
plus compliqué que celui de l'espèce type du genre, /. Maupasi Cépède.
— Ch. PÉREZ.
Boutan (Louis). — Note sur la fonte des perles. — Discussion de l'inter-
prétation de Diguet et Petit qui soutiennent que la perle chez les méléa-
grines a pour origine une vésicule épithéliale close remplie d'un liquide
hyalin qui se condense progressivement. En réalité, pour B., ce n'est pas un
phénomène de formation qui a été observé, mais une fonte de la perle, les
stades successifs étant : perle complète dans la vésicule, puis liquide géla-
tineux et liquide hyalin. — H. Cakdot.
Miles (L. B.). — Taches foliaires de l'Orme. — Les champignons parasites
des feuilles de l'Orme ne causent pas de maladie qui revêtent une impor-
tance économique ; mais dans quelques cas ils peuvent provoquer la chute
précoce des feuilles, atteindre l'arbre dans sa résistance et entraîner sa
mort si l'attaque se renouvelle durant plusieurs saisons consécutives. L'au-
teur examine d'abord les parasites des espèces américaines, surtout le
Gnomonia ulmea (Sphériales) ; il passe ensuite très rapidement en revue
les champignons des espèces européennes et donne une courte liste des
parasites des feuilles fossiles. Le Gnomonia ulmea a pour hôte normal VUlmus
americana. Les périthèces commencent à se développer au commencement
du printemps. Les ascospores ne germent ni dans l'eau distillée, ni dans les
milieux nutritifs, ni sur les feuilles vivantes des Ormes d'origine anglaise
ou écossaise; elles germent promptement sur les feuilles des Ormes améri-
cains, montrant ainsi qu'elles ont besoin d'un stimulus spécial, présent dans
les feuilles de quelques espèces, absent dans d'autres. Des conidies accom-
pagnent toujours les périthèces ; elles ont été décrites comme une espèce dif-
férente : Gbeosporium ulmeum. Le Glœosporium ulmicolum se distingue
par les caractères des taches et les plus grandes dimensions des spores. —
R. SoUÈGES.
Sociétés animales.
Krizenecky (Jaroslaw). — Sur un sijnaporium liomotypique chez- les
Enchytraeides. Contribution à l'étude de la vie collective. — P. Deegener (1918)
décrit sous le nom de synaporium un rassemblement d'animaux qui se cons-
titue à la suite de circonstances défavorables ; il distingue le synaporium
passif, dû à des forces mécaniques absolument externes (vent violent, inon-
dation, incendie, etc.) qui obligent les animaux à s'abriter en des endroits
restreints, et le synaporium actif, qui résulte du déclanchement des forces
instinctives de l'animal sous l'influence d'une excitation telle que choc contre
un obstacle, disette, maladie... K. a étudié la formation de tels rassemble-
ments chez des Enchytraeides (Enchytraeis humicultor). Ces Vers se rassem-
blent aux endroits où ils trouvent une nourriture abondante, autour d'un
morceau de fromage placé dans la terre humide, par exemple, 'et forment
ce que Deegener appelle un symphagium ; si l'on dilue le fromage garni
de Vers dans l'eau de conduite ou distillée, ou dans l'eau de mer, ou cer-
taines solutions salines, les animaux, au lieu de se disséminer dans le réci-
pient, s'entassent activement, s'entrelacent intimement les uns les autres
700 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
et forment des pelotes serrées, plus ou moins grosses ; lorsque tout est en
repos parfait, les pelotes de Vers se dissocient; les individus se disséminent,
et mènent une vie indépendante jusqu'au moment où, le liquide étant agité,
ils s'entrelacent à nouveau pour se séparer lorsque le liquide sera redevenu
tranquille, et ainsi de suite un grand nombre de fois; le nombre des
pelotes formées à chaque expérience est très variable. La rapidité avec
laquelle les Vers se groupent est d'autant plus . grande que l'agitation de
l'eau est plus violente. Il s'agit, dit K., d'un synaporium actif, phénomène
passager qui se produit lorsque les animaux reçoivent une certaine impulsion
causée par l'agitation de l'eau ; chaque Vers doit très probablement obéir indi-
viduellement à un thigmotactisme. Le fait que la réaction a lieu dans l'eau
libre — qui n'est pas l'habitat des Enchytraeis (ceux-ci vivent dans la terre
humide) — montre que la formation de ce synaporium n'est pas le fruit
d'une sélection. — P. Remy.
Bathellier (Jean). — Sur le rôle des soldats de V Eutermes matangensis.
— La corne frontale des soldats est le conduit excréteur d'une glande dont
la sécrétion, gluante, joue un rôle défensif vis-à-vis des fourmis prédatrices
des ouvriers et des nymphes. Les soldats se groupent en barrière pour
assurer la protection des ouvriers lorsque ceux-ci sont occupés à la cons-
truction des galeries. Les fourmis désireuses d'atteindre et d'emporter les
ouvriers ne peuvent franchir cette muraille vivante qui les asperge de glu.
— L. Dehorne.
Bouvier (E. L.). — Nouvelles recherches sur l'apparition des individus
reproducteurs dans la fourmi fauve et la fourmi des près. — Une nouvelle
série d'observations sur les nids de Formica ru fa et F. pratensis a permis
de vérifier que la plupart sont composés d'individus tous de même sexe.
L'un des sexes paraît donc exclusif de l'autre. Toutefois, dans certains nids
de mâles, des femelles sont apparues au début de juillet; aucune apparition
de mâles n'a été remarquée dans les nids de femelles. A côté de ces nids
unisexués et à la même époque (juin-juillet), il en est d'autres, très rares,
où les deux sexes sont réunis. — L'auteur a observé, chez F. rufa, des
femelles aptères, non fécondées. Ces femelles vierges ont été privées de leurs
ailes par les ouvrières ; les F. rufa conserveraient au nid certaines de leurs
femelles par ce procédé. Cette mutilation entraine la nécessité d'une fécon-
dation sur place. — L. Dehorne.
Thompson (C. B.) et Snyder (Th. E.). — La caste reproductrice complè-
tement aptère chez les Termites Reticulitermes et Prorhino termes. — Outre
les sexués essaimant et les sexués complémentaires à courts fourreaux
alaires, S. a fait connaître (U. S. Dept. Agric. Bur. Entom. Bull., XCIV,
1915) un troisième type de sexués, complètement aptères, et se différenciant
à première vue beaucoup moins des ouvriers. Une étude plus minutieuse a
permis de préciser leurs caractères distinctifs. Chez le Reticulitermes flavipes,
leur taille est un peu supérieure à celle des ouvriers adultes ; ils ont un ou
deux articles de plus à l'antenne; leur cerveau, leur glande frontale, leurs
yeux composés sont relativement moins réduits que chez l'ouvrier ; ils ont
des ocelles latéraux qui manquent à ce dernier; leur abdomen non seulement
contient des organes génitaux complètement développés et fonctionnels,
mais en outre une abondance de tissus adipeux qui leur donne un aspect
d'un blanc crémeux opaque, bien différent de la translucidité de l'ouvrier.
La faible chitinisation de la tête, l'atropine des muscles mandibulaires,
ORIGINE DES ESPECES. 701
l'absence de bois dans l'intestin, tout indique qu'ils doivent être nourris
comme les autres catégories de sexués, par les ouvriers, dégorgeant pour
eux des aliments déjà digérés. En remontant aux stades jeunes, cette troi-
sième forme de sexués a pu être différenciée des jeunes ouvriers dès la
taille de 4 mm. Il est vraisemblable que, comme les autres castes, elle est
prédéterminée dès l'éclosion. Chez le Prorhinotermes simplex, les caractères
distinctifs des sexués de troisième forme par rapport aux ouvriers, sont ana-
logues.
L'étude des diverses castes de Termites montre qu'il y a chez elles une
corrélation remarquable entre l'état de développement des organes génitaux
et celui du cerveau et des yeux, c'est-à-dire des organes qui caractérisent
d'une façon générale l'état imaginai. La troisième forme de sexués est à cet
égard celle qui ressemble le plus à la forme larvaire, immature et stérile,
représentée par les ouvriers. — Ch. Pérez.
d) Phylogénie.
Osborn (Henry F.). — Migrations et affinités des Proboscidiens fossiles
d'Eurasie, de l'Amérique du Nord et du Sud, et de l'Afrique. — La différen-
ciation du groupe remonte probablement à l'éocène, les premiers Probosci-
diens connus de la faune du Fayum présentant déjà trois branches, qui
conduisent aux Mœritheres (Mœritherium du Fayum), aux vrais Mastodontes
(Palaeomastodon) et aux Bunomastodontes à longues mâchoires (Phiomia) ;
l'origine de la branche Stegodon-Elephas est plus récente et moins connue.
Puis ces souches primaires se subdivisent, et dans leurs émigrations à partir,
de leur centre africain ou asiatique couvrent de l'éocène au miocène supé-
rieur tous les continents du monde sauf l'Australie ; les formes amphibies,
adaptées aux marais et rivières restent en Afrique et dans le Sud de FEurasie
(Dinotherium). Les formes les moins résistantes s'éteignent durant la période
froide du quaternaire inférieur. Les Loxodontides commencent avec le
Loxodon antiquus du pliocène supérieur et sont représentés aujourd'hui par
l'Eléphant d'Afrique ; les Mammouths comprennent des formes méridionales
(E. meridionalis d'Europe, imperator de l'Amérique du Nord), et septentrio-
nales (E. primigenius des steppes froides) ; les vrais Eléphants (actuel E.
mdicus) n'apparaissent qu'au quaternaire supérieur. — L. Cuénot.
Bliss (M. G.). — Le vaisseau chez les Spermapliytes. — Les recherches de
l'auteur tendent à établir l'origine des vaisseaux dans lesGnétales et les An-
giospermes-Dicotylédones. Dans les Gnétales les vaisseaux sont évidemment
dérivés de trachéides ponctuées, non scalariformes. Leur évolution est liée
à la formation de ponctuations larges, particulières, dans les parois de l'ex-
trémité des éléments vasculaires ; ces ponctuations se fusionneraient trans-
versalement ou très irrégulièrement. Dans le Gnetum scandens, la fusion
des ponctuations est régulière et il se différencie de la sorte des ornements
scalariformes. La fusion est quelconque, irrégulière, chez Pœonia, Cydonia,
Leea, tandis que, chez Liriodendron, Magnolia, Betula, Alnus, Quercus et
Vitis elle se fait par séries et engendre des vaisseaux calariformes. L'évo-
lution des ponctuations des vaisseaux chez les Gnétales et les Dicotylédones
se fait de la même manière ; dans les deux cas il y a fusion de ponctuations
simples. Il est évident que le type primitif du vaisseau chez les Angiospermes
est ponctué et dérive de trachéides ponctuées comme le sont les éléments du
parenchyme ligneux lignifié. — R. Souèges.
l'année biologique. 48
702 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
MacDuffie (R. G.). — Les vaisseaux du type des Gnétales chez, les Angio-
spermes. — Les recherches de M. D. confirment pleinement les observations
de Solereder et de de Bary sur les relations existant entre les vaisseaux des
Gnétales et ceux des Angiospermes. Des vaisseaux, pourvus des ornements
scalariformes qui caractérisent les Angiospermes et des ponctuations telles
qu'on les trouve chez les Gnétales, se rencontrent côte à côte dans la famille
des Rosacées, même dans la même espèce de Potentilla. Des observations
semblables peuvent être faites chez les Géraniales, les Renonculacées et chez
un grand nombre d'Angiospermes herbacées. Il n'apparait donc pas, comme
l'a soutenu Thompson, que les vaisseaux des Gnétales et des Angiospermes
aient une origine différente. — R. Souèges.
Jeffrey (E. C.) et Torrey (R. E.). — Corrélations physiologiques et
morphologiques chez les Angiospermes herbacées. — L'auteur a pris comme
exemples quelques Angiospermes (Aster, Helionlhus, Ranunculus, Sanicula,
Papaver, Convolvulus) qu'il étudie au point de vue de la disposition des fais-
ceaux. Il conclut de cette étude que les Dicotylédones herbacées se sont dé-
veloppées aux dépens de types dicotylédones arborescents par formation de
rayons médullaires parenchymateux autour des traces foliaires; que chez
ces Dicotylédones herbacées les plus élevées, les traces foliaires tendent à se
multiplier avec le développement des feuilles ; que l'activité cambiale de ces
traces foliaires tend à disparaître progressivement ; que cette disparition crois-
sante des formations secondaires s'explique par des raisons physiologiques ;
enfin, que l'absence des formations secondaires s'étend des traces foliaires
aux faisceaux de la tige, ce qui amène une disposition monocotylédonée. —
R. Souèges.
Wells (B. W.). — Evolution des zoocécidies. — Ce travail est une contri-
bution à la phylogénie des zoocécidies, basée quelque peu sur des données
embryologiques, mais surtout sur des observations de morphologie comparée.
Après un historique du sujet, "W. examine les facteurs de l'évolution des
cécidies (la plante, les différents groupes d'animaux parasites et leurs larves).
S'appuyant sur les conceptions de Kùster relatives à la division des
galles, il distingue le cataplasme, comprenant les galles aux caractères in-
définis, tant au point de vue de leurs dimensions que de la nature des tissus
qui les composent, et le prosoplasme, galles nettement définies, quanta
leurs dimensions, leur structure, et le temps nécessaire à leur développe-
ment. Au point de vue évolutif, le prosoplasme tirerait son origine du cata-
plasme. L'évolution cataplasmique se produit par un processus d'inhibition
progressive de la différenciation, aboutissant à une homogénéité histo-
logique; l'évolution prosoplasmique ne peut commencer que lorsque cette
homogénéité est atteinte, elle comporte le développement de formes nou-
velles et surtout une orientation caractéristique des tissus. — R. Souèges.
La distribution géographique «les êtres
Braun-Blanquet ( Josias). — L'origine et le développement des flores dans
le Massif Central de France avec aperçu sur les migrations des flores dans
l'Europe sud-occidentale. (Ann. Soc. linn. de Lyon, N. S., 113-143, 1921.)
LA DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE 703
[Discute et coordonne les
résultats des travaux paléobotaniques qui s'occupent de la succession des
flores au tertiaire et au quaternaire dans le Massif Central. — P. Remy
Howell (Brazier A.). — Agencies irhich govern the distribution of life.
(Amer. Natur., LVI, 428-438, 1922.)
Généralités sur les facteurs qui influent
sur la géonémie; la température est des plus importants. — L. Cuénot
a) Labbé iAlphonse). — Les variations de la concentration en ions hydro-
gène dans les marais salants comme facteur biologique. (C. R. Ac. Se,
CLXXV, 843, 1922.) [704
b) La distribution des animaux des marais salants dans ses rapports
avec la concentration enions hydrogène, (lbid., 913, 1922.) [704
Legendre (R.). — Variations diurnes de la concentration en ions hydro-
gène de l'eau de mer littorale. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 773, 1922.) [705
Willis (J. C.) and Udny Yule (G.). — Some statis/ics of Evolution and
Geôgraphîcal Distribution in Plants and Animais and their significance.
(Nature, 9 février 1922, 177.) [703
Willis (J. C.) et Udny Yule (G.). — Quelques statistiques relatives à
l'évolution et à la distribution géographique des /liantes et des animaux, et
leur ngnification. — Le nom d' « Age et Aire » a été donné par Willis a un
principe élaboré au cours de longues années d'étude à Ceylan, d'après
lequel, « si l'on considère des groupes d'au moins 10 espèces alliées, et si on
les compare à des groupes similaires alliés aux premières, les aires totales
relatives occupées dans un pays ou dans le monde entier, sont plus ou
moins proportionnelles (directement, ou non, on ne sait encore) à leurs
âges relatifs totaux, dans ce pays, ou bien de façon absolue selon le
cas ». Plus un groupe a de durée derrière lui et plus est étendue son aire.
Les espèces ou les genres occupant les aires les plus restreintes sont les
plus jeunes, et descendent des espèces à distribution plus étendue qui se
rencontrent généralement à côté.
A ce principe s'en ajoute un autre, celui de « dimensions d'espèces »,
d'après lequel, « dans tout cercle d'affinité le total des aires occupées par
tout groupe de 10 genres marche avec le nombre total des espèces, étant
considérable quand il est considérable ». Les genres monotypiques, comme
les espèces de petites aires, doivent être généralement de jeunes débutants,
descendant de genres plus considérables. « Si l'on rapproche ces deux
principes, il est évident que l'âge, l'aire (ou l'espace) et la dimension vont
ensemble et comme l'âge (représentant la résultante des facteurs actifs) est
le seul facteur opérant des trois, les phénomènes manifestés par les dimen-
sions doivent être similaires à ceux que manifeste l'espace. Mais la dimen-
sion des genres représente l'évolution, et l'aire ou l'espace représente la
distribution géographique. Ces deux phénomènes doivent donc présenter
des expressions similaires. »
Le trait caractéristique de la distribution est que les espèces, endémiques
ou non, sont disposées en ce qui concerne leurs aires de dispersion en
courbes creuses. Par courbe creuse il faut entendre celle que l'on obtient en
dressant la courbe d'une série de chiffres dont le premier l'emporte beau-
coup sur le second, celui-ci sur le troisième, et ainsi de suite, mais avec une
704 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
différence moindre entre les chiffres successifs. Les deux premiers chiffres
fournissent près de la moitié du tout. La courbe creuse constitue le type de
distribution le plus répandu. Elle représente beaucoup sur l'aire la plus res-
treinte; moins sur une aire plus étendue, un minimum sur les aires encore
plus considérables. Par exemple, du genre Cyrtandra on trouve 145 espèces
sur de petites aires : 20 sur des aires moyennes ; 2 sur les aires très étendues.
Aux îles Hawaii seules ce genre a 24 espèces sur des îles isolées ; 2 sur 2 îles ;
2 sur 3 îles et un seul sur 4.
L'évolution exprimée par les dimensions des genres présente les mêmes
phénomènes. Si l'on groupe les genres qui sont associés de façon quelconque,
on retrouve la même courbe. Si les espèces d'aire très restreinte et les genres
à une seule espèce sont, de façon générale, des débutants, descendant d'es-
pèces plus largement distribuées et de genres plus étendus, et si le nombre
des espèces dans un genre constitue en gros une mesure de son âge, l'idée
se présente qu'une souche donnée peut être considérée comme produisant
des variations génériques tout comme elle produit de la progéniture, si bien
que le nombre de genres issus d'un ancêtre doit s'accroître en propor-
tion géométrique, ou selon la loi de l'intérêt composé. Il doit en être de
même pour les espèces. En ce cas la forme de la distribution de fréquence
devrait suivre la règle d'après laquelle le logarithme du nombre des genres
combiné avec celui des espèces donne une ligne droite. Or il en est bien
ainsi de façon générale et, d'autre part, il suit de la conception précédente
que l'excès de la pente de la ligne sur l'unité doit mesurer le taux de l'ac-
croissement des genres par rapport à celui des espèces. 11 en est ainsi, du
reste. Le principe fondamental paraît donc exact.
Le type de courbe étant toujours le même, il semble que l'évolution a
constitué un processus assez régulier, peu affecté par les processus vitaux
et autres. Et c'est par mutation qu'elle a dû se faire, et par mutation capa-
ble de donner non pas seulement des variétés, mais des espèces, genres et
même des familles, au sens linnéen. Les genres plus considérables et les
espèces d'aire plus étendue ont dû être les parents des moindres : exacte-
ment le contraire de ce que postule le Darwinisme, comme Willis le sou-
tient depuis des années.
(Pour détails le lecteur devra se reporter à Age and Area, a study in geo-
graphical distribution and origin of species, publié en 1922 par la Cam-
bridge University Press). — H. de Varigny.
a) Labbé (Alphonse). — Les variations de concentration en ions hydrogène
dans les marais salants, comme facteur biologique. — Dans le fait que cer-
taines espèces vivent dans des compartiments d'une salinité déterminée et
sont absentes de compartiments voisins, de salinité identique, intervient un
facteur physico-chimique autre que la concentration saline : c'est la concen-
tration en ions H. La détermination du coefficient PH par la méthode colori-
métrique de Sorensen permet d'obtenir des courbes d'une « constance sin-
gulière » ; leurs variations sont minimes, même après de'fortes pluies, et
même si les examens sont faits longtemps après le renouvellement de l'eau
dans la saline. L'agglomération des organismes ne les influence même pas :
il faut supposer que la surface d'évaporation considérable empêche l'aug-
mentation de CO2 qui modifierait l'alcalinité. C'est dans les fares, les adernes,
où domine l'espèce Artemia satina, que la concentration en ions H libres
est le plus faible. — L. Dehorne.
b) Labbé (Alphonse). — La distribution des animaux des marais salants
SYSTÈME NERVEUX. 705
dans ses rapports avec la concentration en ions hydrogêne. — On trouve dans
les salines du Croisic une faune halophile et une faune halobie. Dès que le
Ph de ces salines augmente, la faune halophile s'éloigne et se réfugie dans
les gobiers et la vasière. Au contraire les halobies sont de véritables au-
tochtones. Mais un optimum du Ph règle la localisation de chaque espèce
halobie. Trois étages sont ainsi nettement caractérisés par une espèce :
1° Etage à Artemia salina, Phyllopode (tares des salines, correspondant à
la valeur la plus élevée de la courbe du Ph). 2° Etage à Fabrea salina, Cilié
ladernes des salines, correspondant à une descente de la courbe du Ph).
3° Etage à Dunaliella salina, Chlamydomonade (œillets des salines). En
hiver, la saline n'étant plus qu'une mare d'eau saumàtre, on constate la
disparition de la plupart des halobies. Bien qu"il ne soit pas le seul en cause,
on voit que le PH est le facteur prépondérant qui règle la vie du marais
salant. — L. Dehorne.
Legendre (R.). — Variations diurnes de la concentration en ions hyhro-
gène de l'eau de mer littorale. — Le coefficient Ph, ( log. -rr ) (méthode colo-
rimétrique de Sôrensen), passe par un maximum vers trois heures de l'après-
midi. C'est à ce moment que l'alcalinité réelle est la plus grande. Il y a
relation entre la concentration en ions H et la teneur en oxygène de l'eau
et sans aucun doute cette variation concordante est due à la photosynthèse
des grandes algues du fond et des petites algues de la surface. Au large, où
les petites algues sont en quantité infime par rapport à la masse de l'eau, la
concentration en ions H est uniforme. Au voisinage du littoral où les prairies
sous-marines sont souvent d'étendue considérable, on voit la concentration
en ions H et la teneur en 0 varier à chaque heure de jour, en fonction de
l'éclairement. — L. Dehorne.
Système nerveux et fonctions mentales
Billard (G.) et Dodel (P.). — Les mœurs des animaux en rapport avec la
disposition des yeux et la forme de la pupille. (C. R. Soc. Biol.,
LXXXVI, 153, 1022.) [708
Carlson (A. J.) and Luckhardt (A. B.). — Studies on the viscéral sensory
nervous System. The vagus control of the Esophagus. (The American Jour-
nal of Physiology, LVH, iV 2, sept. 1021, 200-335, 22 fig., 1 tableau.) [707
Chantriot (Pierre). — Les manifestations précoces du génie musical. Etude
médico-psychologique. (Thèse de doctorat en médecine, Lyon, 1022, 107 pp.)
[Manifes-
tations, précoces, liées à des aptitudes héréditaires; exemples d'hérédité;
les réactions psycho-motrices auditives sont relativement lentes chez
les musiciens, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre. — L. Cuénot
Hering (B.). — Filnf Reden. (Leipzig, W. Engelmann, 140 pp., 1021.)
[Edition du fils de E. H. Quatre de ces dis-
cours portent sur les questions de physiologie nerveuse, de conscience,
de la substance vivante en général. Le 5e n'a qu'un intérêt biographique
706 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
Hollander (Dr Fern. d'). — Recherches anatomiques sur les couches opti-
ques. Les voies cortico-lhalamique et les voies cortico-tectales. (Arch. de
Biologie, XXXII, 249-344, 23 fig.). [706
Marinesco, Radovici et Rascanu. — La période latente et le phénomène
de sommation dans les réflexes d'automatisme médullaire chez l'homme.
(C. R. Soc, Biol., LXXXVI, 90, 1922.) [707
Olombel (Maurice). — Le déterminisme de la procession des chenilles pro-
cessionnaires du Pin. (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 1139, 1922.) [709
Petiteau (C). — Sur une mode périodique de rëactivité réflexe.{C. R. Soc.
Biol., LXXXVI, 151, 17janv. 1922.) [707
Piéron (Henri). — Des lois du déséquilibre chromatique initial et de la
prépondérance de la diffusion chromatique, dans Cexcitation lumineuse de
la rétine [Mécanisme de production des couleurs subjectives de Fechner-
Benhann). (C. R. Soc. Biol., LXXXVI, 922, 1922.) [708
Romieu (Marc). — Méthode de coloration élective du système nerveux chez
quelques Invertébrés. (C. R. Ac. Se, CLXXV, 455, 1922.) [La colora-
tion par benzidène eau oxygénée est attribuable à la présence d'hémoglo-
bine dans les tissus nerveux (Ray-Lankester), l'hémoglobine fonction-
nant comme une peroxydase en présence de ce réactif. — L. Dehorne
Rossi (Ottorino). — Ofthe afférent paths the sympathetic nervous System,
ivith spécial référence lo nerve cells of spinal ganglia sending their
peripheral processes into the rami communicantes. (Journ. of Comp.
Neurology, XXXIV, 493-505, 7 fig., 1922.) [707
Waller (A. D.). — La réaction émotive chez les sujets se?isitifs. (C. R. Soc.
Biol., LXXX1V, 58, 1921.) [707
1° Système nerveux.
Centres nerveux et nerfs.
Hollander (Dr Fern. d"). — Recherches anatomiques sur les couches
optiques. — Les voies cortico-thalamiques et les voies cortico-tectales. — Les
connexions cortex-thalamus étant actuellement très insuffisamment connues,
d'H. s'est proposé d'en reprendre l'étude chez le Lapin adulte. Dans ce but
il produisit des lésions de l'écorce cérébrale au moyen d'un scalpel ou par
l'action de formol et constata qu'elles entraînent d'abondantes dégénéres-
cences dans le thalamus. Des faits qu'il observa, l'auteur tire des conclusions
relativement à l'existence, au trajet et à la terminaison des voies corti-
cothalamiques. Le thalamus a une texture extrêmement complexe, car il
est constitué par un conglomérat de nombreux ganglions et de nombreux
systèmes fascieulaires agencés sans ordre apparent. Toutes les voies sensi-
tivo-sensorielles qui montent vers l'écorce cérébrale le traversent. Et aussi il
est l'aboutissant et le lieu de passage d'un important système de fibres cor-
ticifuges. Les faisceaux de fibres y présentent des inflexions, des sinuosi-
tés, des courbures, les voies rectilignes étant rares et le plus souvent d'une
faible étendue. Le glanglion postérieur du Thalamus reçoit le contingent
le plus important et le mieux individualisé des faisceaux cortico-thalami-
SYSTÈME NERVEUX. 707
ques. Au point de vue des fonctions motrices du thalamus, d'H. pense que
ce ganglion postérieur pourrait être « le noyau d'origine d'un nombre im-
portant de neurones prétectifuges dont l'existence reste à démontrer ». 11
constituerait un organe moteur, à la fois de relai et de transmission. —
A. LÉCAILLON.
Marinesco, Radovici et Rascanu. — La période latente et le phénomène
de la sommation dans les réflexes d'automatisme médullaire chez l'homme. —
En utilisant le choc d'induction appliqué sur la peau comme excitant,
M., R. et R. ont étudié le phénomène de la sommation en faisant varier
l'intensité, le nombre et la fréquence des. excitations. Ils montrent que la
période latente présente de grandes variations d'un réflexe à l'autre. En ce
qui concerne la sommation, leurs recherches confirment les lois établies par
L. et M. Lapicque. Ils notent en outre que la sommation semble constituer
une différence physiologique entre les réflexes cutanés et d'automatisme et
les réflexes tendineux. Par exemple, dans le réflexe patellaire, chaque choc
du marteau percuteur, pourvu qu'il ait l'intensité liminaire nécessaire, pro-
voque le réflexe, mais il n'y a aucun moyen de le déclancher par la répéti-
tion de plusieurs excitations au-dessous du seuil. — H. Cardot
Petiteau (C). — Sur un mode périodiqtie de réaetivitè réflexe. — Le
réflexe périodique décrit par l'auteur consiste essentiellement en ceci. Une
grenouille, immobilisée par une section sous-bulbaire reçoit dans la région
interdigitale de la patte postérieure des excitations infraliminaires très fré-
quentes; après un temps de latence plus ou moins long, il se produit une
série de réflexes périodiques séparés par des périodes de relâchement com-
plet. Bientôt le tracé prend l'aspect de celui d'un phénomène rythmique : une
série de sommets séparés par des intervalles de repos sensiblement égaux,
et ce mode de réactivité réflexe peut se poursuivre très longtemps sans
symptômes de fatigue. Il diffère du tétanos rythmique de Richet par le fait
qu'il ne s'obtient pas sur des préparations purement musculaires, et surtout
parce qu'il y a des périodes de relâchement complet.. — H. Cardot.
Waller (A. D.). — La réaction émotive chez les sujets « sensilifs ». — La
réaction émotive, appelée aussi réaction psycho-galvanique, consiste en une
brusque diminution de la résistance électrique des membranes, par suite
de la dilatation des pores ultra-microscopiques permettant les échanges
ioniques. Telle est, du moins, l'interprétation proposée par l'auteur. Chez le
sujet normal, cette réaction ne s'observe pas à l'avant-bras, mais seulement
à la main; tandis que certains sujets, sujets sensitifs, réagissent à la fois à
l'avant-bras et à la main. — H. Cardot.
Rossi (Ottorino). — Sur le système nerveux sympathique, spécialement
sur les cellules nerveuses des ganglions spinaux. — Une étude anatomique a
montré à R, que les ganglions spinaux des embryons d'Oiseaux (Moineau)
et de Mammifères (Porc) renferment des cellules nerveuses dont les prolon-
gements périphériques sont en communication avec les rami communicantes ;
ces cellules sont les origines des fibres de Kôlliker ( Verhandl. Naturf. u.
Aerzte, 1894) et doivent être considérées comme étant les neurones senso-
riels viscéraux. — P. Remy.
Carlson (A. J.) et Luckhardt (A. R.). — Etudes du système nerveux soi-
sitif viscéral. X. Le cont? ôle pneumogastrique de l'œsophage. — Sur la tortue
708 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
la section des vagues ou la destruction de la moelle produit l'hypertonie de
l'œsophage (musculature circulaire) et du cardia; l'excitation des vagues au
contraire produit de l'inhibition; L'innervation prédominante de l'œsophage
par le vague est donc inhibitrice et se manifeste par une action tonique. C.
et L. confirment de plus les observations de Bercowitz et Rogers : la section
des vagues peut produire de l'hypertonie gastrique et peut provoquer des
contractions de l'estomac, leur excitation amène l'inhibition de l'estomac,
mais l'action prédominante des vagues gastriques est motrice. L'atropine et
la nicotine ne paralysent pas les fibres inhibitrices des vagues vis-à-vis de
l'oesophage. L'adrénaline excite l'œsophage, inhibe l'estomac et paralyse les
fibres motrices gastriques, mais non les fibres inhibitrices œsophagiennes. La
nicotine, l'atropine, l'histamine et la pilocarpine ont des effets opposés sur
l'estomac et l'œsophage. C. et L. n'ont pas pu mettre en évidence l'innerva-
tion sympathique de l'œsophage.
Chez la grenouille, la vagotomie produit une hypermotilité de l'œso-
phage en particulier, mais celle-ci s'étend aussi un peu à l'estomac. L'exci-
tation du bout périphérique des vagues produit invariablement des effets
moteurs marqués sur l'œsophage et l'estomac et peut produire un tétanos
incomplet de l'œsophage. L'atropine sur la grenouille, même à doses élevées ,
ne réussit pas à paralyser les terminaisons motrices des vagues, mais l'adré-
naline inhibe rapidement l'activité automatique périphérique de l'œsophage
et de l'estomac. Cette substance paralyse temporairement les terminaisons
motrices des vagues. L'action primordiale de beaucoup de substances sur les
mécanismes moteurs des viscères dépend de l'innervation prédominante
(motrice ou inhibitrice) des organes. L'innervation tonique inhibitrice parles
vagues joue un rôle dans le contrôle moteur de l'œsophage et du cardia.
Mais les conditions existant dans un groupe ou une espèce d'animaux ne
s'appliquent pas nécessairement aux autres groupes ou aux autres espèces,
car le degré de différenciation dans le contrôle moteur varie grandement
avec les différentes espèces. — Paul Boyer.
Organes des sens.
Piéron (Henri). — Des lois du déséquilibre chromatique initial et de la
prépondérance de la diffusion chromatique dans l'excitation lumineuse de la
rétine (Mécanisme de production des couleurs subjectives de Fechner- Benham) .
— P. a constaté que sous l'influence d'une excitation lumineuse de la rétine
par un rayonnement complexe à résultante incolore, il y a d'abord déséqui-
libre chromatique, avec prédominance de nuances allant successivement du
rouge au bleu dans l'ordre des couleurs spectrales ; ceci, par suite d'une iné-
gale vitesse d'établissement (jusqu'à atteinte du stade hypermaximal transi-
toire) des processus chromatiques fondamentaux déclanchés. Si une petite
surface rétinienne n'est pas ou n'est que faiblement excitée au voisinage
d'une région, siège d'un processus lumineux et chromatique, l'excitation de
cette surface par diffusion comporte une prédominance du processus chro-
matique qui diffuse avec une intensité plus grande que le processus lumineux.
— H. Cardot.
2° Processus psychiques. Psychologie comparée.
Billard (G.) et Dodel (P.). — Lesmœurs des animaux en rapport avec la
disposition des yeux et la forme de la pupille. — B. et D. font remarquer que,
chez les vertébrés, la position des yeux varie suivant deux extrêmes. Les
THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 709
chasseurs ont les yeux sur un plan à peu près frontal, les pupilles circulaires
ou elliptiques dans le sens vertical ; les chassés ont les yeux plus ou moins
exorbités, placés latéralement et souvent les pupilles elliptiques horizontales.
Des intermédiaires viennent se placer entre ces deux extrêmes. — H. Car-
dot.
Olombel (Maurice). — Le déterminisme de la procession des Chenilles
/rt'ocessionnaires du Pin. — La marche des chenilles ne dépend pas de la pré
sence du cordon tissé par les chenilles de la tète de file; les chenilles sui-
vent sans hésitation une chenille chloroformée ou un fragment de peau de
chenille ou même un pinceau placé devant la tête de la première. Le fac-
teur déterminant est donc la présence d'un pinceau de poils divergents, en-
cadrant la tête de l'animal en marche. — H. Cardot.
Théories générales. Généralités
Metz (André). — La réaction universelle. (Revue scientifique, N° 13, 437-
441, 1922.) [709
Besredka (A.). — Histoire d'une idée. L'œuvre de Metchnikoff. (1 vol. in-8°,
135 pp., 1 portrait, Paris, Masson, 1921.) [710
Metchnikoff (Olga).— Vie d'Elie Metchnikaff {1845-1916). (lvol.in-8°, 270
pp., Paris, Hachette, 1920.) [709
Metz (André). — La réaction universelle. — Le monde matériel appa-
raît comme une succession de phénomènes dynamiques, discontinus, ra-
pides, séparés par de longues périodes d'équilibre ou d'états assez voisins de
l'équilibre pour qu'on puisse leur appliquer la loi de la réaction universelle.
Les phénomènes d'adaptation chez les êtres vivants sont un cas particulier de
cette loi. Ainsi, la régénération est le résultat de l'élasticité de l'être vivant
qui, après perturbation, tend à reprendre le même état d'équilibre qu'aupa-
ravant. La finalité des vitalistes se concilie parfaitement avec le détermi-
nisme : les êtres vivants ont bien une tendance, une fin, mais cette fin est
celle que l'on rencontre dans la nature inanimée : c'est l'équilibre. La vie,
comme la matière, est dominée par la loi de la réaction universelle, et
par la finalité de Vêquilibre, qui n'est en réalité qu'une autre face du déter-
minisme. — A. Drzewina.
Metchnikoff (Olga). — Vie d'Elie Metchnikoff. — Livre émouvant pour
tous ceux qui le liront, plus émouvant encore pour ceux qui ont connu et
aimé Metchnikoff. Dans cette personnalité si riche et si pleine, la pensée
scientifique a toujours occupé le premier plan. Il est cependant d'un incom-
parable intérêt de suivre dès son enfance passionnée toute l'histoire intime
du grand biologiste, écrite avec une piété touchante et une sincérité sereine
par la compagne de sa vie et la confidente de sa pensée. Elie Metchnikoff
lui-même a voulu la publication de cette histoire de sa vie, et s'il ne l'a ré-
digée de sa main, il en a été du moins l'inspirateur direct; on peut dire que
710 L'ANNEE BIOLOGIQUE.
c'est son autobiographie. La lecture en est particulièrement attachante. Fixé
à Paris, à l'Institut Pasteur depuis 1888, M. est surtout connu du grand public
français par ses travaux sur la pathologie microbiennne et l'immunité. Mais
il est intéressant pour les biologistes d'apprendre à connaître en détail toute
la période de jeunesse où, zoologiste précoce, enthousiaste, embryologiste
aussi ' habile que perspicace, M. renouvela nos connaissances sur une foule
d'animaux inférieurs. La passion, l'enthousiasme furent de tout temps les
caractéristiques dominantes de M. Lorsqu'il abandonna, sa moisson faite, le
domaine serein de la science pour celui de la pathologie, sa fougue natu-
relle ne lui fut pas inutile pour assurer, contre l'obstination de ses contra-
dicteurs, le triomphe final de la théorie phagocytaire; ce fut une lutte épique
de vingt-cinq années, dont la biographie nous retrace une image vivante. Si
jusqu'à la fin de sa vie M. poursuivit son travail de laboratoire — à la veille
de sa propre mort il étudiait encore la mort naturelle, par autointoxication,
du Papillon et du Ver à soie — on peut bien dire que pendant toute la der-
nière partie de sa vie, sa pensée fut dominée par des préoccupations philo-
sophiques, prolongement direct d'ailleurs de ses théories biologiques (Cf. Bes-
radka, voir ci-dessous). Profondément frappé des multiples disharmonies
de la nature humaine, la plus douloureuse étant la décrépitude sénile, il ne
les veut point croire irrémédiables; il envisage au contraire que les progrès
de la biologie et de la médecine pourront, en fixant les règles d'une hygiène,
d'une alimentation rationnelles, pallier les imperfections de notre nature et
réaliser une orthobiose, une vie normale évoluant harmonieusement vers
son terme inéluctable, la mort n'étant plus redoutée, mais acceptée comme
un repos nécessaire et consenti. Il semble, à lire les pages poignantes qui
terminent ce livre, que M. soit arrivé, sinon à désirer la mort, du moins
à ne pas la craindre, à ne plus avoir mvie de continuer à vivre. Pendant
ses dernières journées il eut à diverses reprises une « sensation mortelle »,
prémonitrice de la fin. Jusqu'au dernier moment, son intelligence lucide
dompta la douleur pour noter l'approche de la mort : le dénouement parachève
la grande figure du savant. — Ch. Pérez.
Besredka (A.). — L'œuvre de Metchnikoff. — Dans cette intéressante
plaquette, B. développe ce thème que l'œuvre de Metchnikoff, si vaste
et si diverse au premier abord , présente en réalité une remarquable
unité foncière; elle est le développement, poursuivi tout au long de cette
laborieuse existence, d'une même idée directrice, la digestion intracellulaire.
Dès sa précoce jeunesse, par ses multiples découvertes embryogéniques sur
divers groupes d'animaux inférieurs, Metchnikoff est amené à concevoir,
contrairement à la fameuse théorie gastrulaire de Haeckel, que la digestion
intracellulaire dans un parenchyme de cellules amœboïdes est la forme typique
et primitive de la nutrition animale. Cette propriété primordiale est restée,
même chez des organismes plus évolués, la propriété des cellules migratrices
de la cavité du corps. Et l'observation des faits élémentaires de l'inflamma-
tion chez les larves d'Echinodermes ou les Daphnies lui donne l'intuition de
la grande découverte qui domine toute son œuvre en pathologie : la phago-
cytose, moyen naturel de défense et source de l'immunité acquise. C'est en-
core la phagocytose qui explique la dégénérescence sénile de l'organisme, et
la cause de débilitation qui frappe les cellules doit être cherchée dans l'in-
toxication qu'elles subissent, de la part des poisons déversés dans le milieu
intérieur par les microbes du tube digestif. Les Mammifères et l'Homme,
avec leur gros intestin, réservoir de fermentations stercorales, sont particu-
lièrement désavantagés à cet égard; c'est une des imperfections de notre
THÉORIES GÉNÉRALES. - GENERALITES. 711
nature, et c'est à elle sans doute qu'est due la désharmonie de notre
vieillesse, qui ne s'accompagne pas, comme il semblerait naturel, d'un
instinct de la mort. On peut espérer que la science, corrigeant peu à peu
par ses découvertes, cette imperfection organique, fera réapparaître cet
instinct, et dissipera dans l'humanité future, avec les déchéances de la vieil-
lesse, l'appréhension devant le terme inéluctable de la vie. Telle fut comme
on sait, la philosophie optimiste et sereine du grand biologiste. — Cn. Pérez.
TABLE ANALYTIQUE
Abalone, 491.
Abdeiuialden (Emir, 306. 378, 504.
Abeilles, 123, 225, 266.
— (maladie des), 206.
Bel (O.), 578.
Abelin (J.), 360.
Abelmoschus eséulentus, 288.
Abelois (J. E.), 46.
Abies excel&a, 576.
— sibirica, 416.
Abrami (P.). 201.
Abraoças grossulariata, 675.
— actinata, 675.
Absorption, 5, 568.
Abyssale (vie), 445, 685.
Acanthias, 643.
Acaftthoclrites fascicularis, 333.
Accacia, 59, 663.
Accoutumance, 203, 205.
Acéphales, 23.
Acéphales (chenilles), 337.
Acéphalie, 622.
Acer saccharinum, 274, 506.
Acérine, 506.
Acétone, 515.
Acélonurie, 372.
Achard (Ch.), 174.
Achondroplastie, 83.
Achrpmatium oxaliferum, 248.
Acides (action des), 41, 63, 538.
— gras (action des), 24.
Acidose, 414, 530.
Acinétiens, 105.
Acipcnser sturio, 690.
Ackermann (Daniwart), 51.
Acœles, 641.
Acokanthcra spectabitis, 334.
— venenata, 334.
Acroblaste, 593.
Acromégalie, 169.
Acrosome, 592.
Actatetes, 329.
Actinia brrmudcnsis. 333.
Actinomyxides, 108.
Aclinomorphose, 42.
A< -linolrocha, 693.
ADAIR (G. S.), 406, 661.
ADAM (A.). 402.
Adam (n. k.), 408.
Adams (J. F.), 638.
Adaptation (idée d'). 91.
— chromatique. 539.
Adaptation, 93 et suiv., 221 et suiv., 326 et
suiv., 439 et suiv., 568 et suiv., 690 et suiv.
Adhésivité, 597.
Adiniferidae, 90.
Adipogénèse, 423.
Adipopexie, 423.
Adler (E.), 363, 400, 401. 621.
Adolphe (Edward E.), 285, 501.
Adrénaline, 55, 191, 192, 193, 289, 293, 308, 408.
Adrénalone, 193.
ADRiAr* (E. D.), 296.
/Egosoma scabricorne, 328.
ALniclus, 581.
Mtkogamêtie, 138.
Afanassjewa (M.). 516.
Afrique, 116.
Agar-agar, 665.
Age, 292, 493.
— des espèces, 703.
Agélénides, 239.
Agents chimiques et organiques (action des),
201 et suiv., 303 et suiv., 426 et suiv.,
540 et suiv., 663 et suiv.
— divers (action des), 61 et suiv., 200 et
suiv., 301 et suiv., 425 et suiv., 540 et
suiv., 663 et suiv.
— mécaniques (action des), 61, 425, 426.
— physiques (action des), 61, 200, 302 et
suiv., 425 et suiv., 663 et suiv.
— toxiques (action des), 98.
Agrostis segctum, 65.
Ailes, 84.
— des Papillons. 675.
Aïzoacées, 48.
Al Biruni, 128.
Alanine, 404. 539.
Albinisme, 80, 216.
Albrecht (G.), 491.
Albuminoïdes (origine des), 127.
Alburnus, 471.
Alcalinité (action de 1'), 257, 664.
Alcalis (action des), 46, 63.
Alcoolisme, 312.
expérimental, 671,672.
714
TABLE ANALYTIQUE.
Alcools (action des), 306, 307, 308, 344, 345,
549.
Aleria violacea, 576.
Alexine, 65.
Alezais, 356.
Alfa-Alfa, 523, 654.
Algues, 3, 125, 450. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Alimentation, 5, 18, 97, 330, 407, 408, 439, 648,
691.
Allaitement, 272.
Allard (E. J.), 683.
Allemand-Martin (A.), 77.
Allen (B.), 37, 140, 172, 521.
Allen (FI J.), 565, 586.
Allen (R. F.), 227.
Allen, 326, 675.
Allen (William Ray). 330.
Alligator mississippiensis, 584.
Allium cepa, 6, 248, 568.
— sicutum, 544.
Alnus, 30, 416, 701.
ALOY, 46.
AHernance des générations, 38.
Allhœa, 59.
Altitudes, 174.
Altmann, 695.
ALU (A. F.), 657.
Alvéole (de l'Abeille), 266.
Alverdes (Friedrich), 447.
Amaigrissement, 638.
Amanitopsis vaginata, 577.
Amarantacées, 48.
Amarantus caudatus, 357.
Amaroucium constellation, 310.
— pellucidum, 310.
Ambard (L.), 364.
Amblystoma punctatum, 625.
— tigrinum, 151.
Amblystome, 637.
Amiba Umax, 98.
Amibes. 97.
Amiboeyt*s, 135.
Amidon, 415, 665.
Amino-acides, 51, 127, 179, 378, 527, 655.
Amitose, 3, 455, 600, 601.
Ammocœtes branchialis, 362, 638.
Ammodytes tanceolatus, 285.
Ammoniaque, 284, 364, 496, 535.
Amœbocyte (tissu), 250.
Amœboïde (mouvement). 135, 2ï9.
Amphibiens, 150. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (respiration des), 286.
— (transplantation chez les), 270.
Amphidromes (Gastéropodes), 81.
Atnphigonopterus aurora, 327.
Amphioxus, 111.
Amylase, 44, 383, 388, 389, 390.
Anabaena, 507, 612.
Anaphylaxie, 66, 176, 204, 205, 372, 661, 666 et
suiv.
Anas, 76.
— Boschas. 681.
Anaslrepha tudcns, 109.
— striata, 109.
Anatidés, 76.
Ancel, 621.
Ancylus., 81.
ANDERSO\ (J. A.), 505,
Andehson (R« J.), 506.
Anderson (W. S.), 683.
Andova (Alexander), 296.
Andrus (E. Covvles), 304.
Anesthésiques (action des), 5.
Angiospermes, 701, 702.
ANGELSTEIN, 191, 417.
Anguille, 509, 652.
Anguitliila oxophila, 571.
Anguis fragilis, 605.
Anislastus ebeninus, 334.
Anisogamélie, 138.
Anobiides, 693.
Anodonla, 330.
Anophèles macutipcnnis, 109, 697.
Anophélines, 697.
Anophthalmie, 266, 622.
Anomalocera, 693.
Anomalops, 196.
Anomia, 80.
Anonymes, 195, 198, 224, 240, 472, 547,
584.
Anoures, 59, 167, 604.
Anrep (G. V.), 287.
Antagonistes (actions), 201.
Antennes (régénération des), 28.
Antherophagus, 219.
Anthorlilore, 663.
Anthocyanes, 199, 350, 539.
Anthoeyanidines, 199.
Authocyanines, 59, 199.
Anthony (R.), 23, 112.
Anthurium Binolii, 387.
Anticétogénèse, 495, 496.
Anticorps. 65, 557. 561.
Antioxygènes, 182.
Anthriscus, 416.
Antirrhinum, 59, 663.
Antoclilore, 59.
Apanteles flmnconchae, 555.
— glomeratus, 334.
Aphasie, 446.
Aphides, 254.
Apium graveoleus, 267.
Apneumonella oculata, 86.
Apocynum androsacmifolium, 369.
Apodinhun, 103, 104, 105.
Aporrhais pes pelicani, 139.
Apolheeies, 441.
Aptères (formes), 83.
Apterina pedestris, 83, 437.
Apterisme, 218.
Aquatique (vie), 691.
Aqitilegia, 64, 544.
— cœrulea, 566.
Araignées, 86, 114, 123, 223, 239, 564.
Avança sclopetaria, 123.
Aranja angustifotia, 334.
Arbacia, 7, 460, 461, 462, 610.
Arbres (croissance des), 265.
Arca, 28.
Arcasta arma ta, 441.
Archieracium, 686, 687.
Arey (B. Leslie), 467, 547.
Argas reflexas, 64.
Argaud (R.), 592.
TABLE ANALYTIQUE.
715
Arge, 436.
Àrg-inase, 368, 393.
Arginine, 127, 39$, 534.
Argiope bmetmichi, 209.
Argynnis, 563.
Arillmaria mellea, 22s.
Aristoloche gigas, 584.
Arluing (E.), 363.
ARMAUO, 525.
Armitlaria, 629.
Arnold, 350.
Aron (H.), 408.
ARON (M.), 33, 166. 167. 272, 362.
ARRHENITJS, 125. 570.
Arsenic (action de 1'). 25.
Artemia satina, 459, 664.
Arthrite, 667.
Arthir (J. C), 229.
Artiils. 20'4.
Arum, 64.
Ascaris felis, 606.
Ascham (Leah), 294.
Asclépiadacées, 334.
Ascogénie, 611.
Asellus aqua tiens, 114.
— cavalicus, 114.
— meridianus, 114.
Aseptique (vie), 571.
Asexuée (reproduction), 15, 144 et suiv., 261,
355, 599,611.
Asilus sericeus, 606.
Aspergilhis, 181.
— niger, 516.
Asphodelus luteoid.es, 86.
— luteus, 86.
Asphyxie, 515.
Aspro asper, 100.
Assimilation, 19, 50 et suiv., 185 et suiv., 287
et suiv., 408 et suiv., 516 et
suiv., 653 et suiv.
— chlorophyllienne, 188, 189. 415,
416, 528 et suh.
Astacus, 301.
Astasia, 219.
Aster, 702.
— .\ov,v-A)ujli;r, 466.
— trifolium, 267.
Astéracées, 466.
Asterias glacialis, 255.
Asterinà miniata, 260, 320.
Asters accessoires, 12.
Astragale. 266.
Astraea, 331.
Astre (Gaston), 114.
Astrodermus elegans, 356.
Asymétrie, 158.
Aszom (Z.), 423.
Atrins (W. R. G.), 371.
Atropine (action de 1'), 17,55,289,365, 708.
Attention, 231.
AlBEL (E.), 203, 428.
iucubd, 50.
AUDIGÉ (P.), 20.
Audition colorée, 343.
Aurélia, 693.
— aurita, 569.
Auricularia, 465.
AlSTlN (J. H.). 532.
Australie, 113, 582.
Autocolloïdoelasie, 201.
Auto-destruction, 99.
Autofécondation, 165,.
Autolyse, 5,04.
Automatisme musculaire, 294.
Autooxydation, 181, 182.
Aulo-protectlon, on.
Autotomie, 29, 268.
Autotransplanlation, 557.
Autotropisme, 546.
luxouréase, 371.
Avenu, 432, 542.
— salira, 71, 207.
Avicennia offleinalis, 50.
Averrhoa Carambola, 288.
Avery, 82.
Avitaminose, 185, 413, 653.
Avocatier, 109.
AWERINZEW, 507.
Axillaires (glandes), 644.
Axolotl, 25, 151. 637.
Azotobacter, 186, 187.
Bacharach (A. L.), 412.
Bachraui (Eudoxic), 204, 205. 364.
Bacille pyocyanique, 430.
Bacillus âcidophilus, 66, 67.
— alvei, 507.
— asterocarpus, 507.
— bulgaricus, 67.
eoli, 183, 298, 655, 667.
— Cucnoti, 694.
fluoreseens, 430.
lactis aeidi, 505.
melitensis, 667.
melotonihae, 65.
parathypkosus, 655.
prodigiosus, 207.
proteus vulgaris', 430.
— probatus, 507.
rddicicdla, 695.
robur, 507.
sphaericus, 507.
subtilis, 507.655.
— tumescens, 507.
Bactéries, 96. 206, 207, 384, 505, 524, 525. Vil.
'576. 698.
lumineuses, 196.
Bactéroïdès, 694.
BAEHR (VON), 254.
BAILEY (Perchai), 662.
Bailey (P. G.), 678.
BAINBR1DGE, 510.
Baird (M. M.). 658.
Baker (M. L.), 298.
Bakoumne, 150.
Baldwin (Francis Marsh), 307.
Baldwin (W. M.), 27, 159.
Balfour, 19.
Ball (N. G.), 482.
Ball (Stanley (C), 636.
Bambusa, 288.
BANG, 370, 375.
Banta (Arthur M.). 92, 217, 221.
Banu (G.), 234.
Baranet/.kt, 545.
716
TABLE ANALYTIQUE.
BARBEY (A.), 328.
Barbier (M.), 444.
Barbula muralis, 469.
BARCLEY, 695.
Barcroft (J.), 661.
Barrer (E. Eugène), 083.
BARR (D. P.), 514.
BARRATT (S. O. VV.), 420.
BARRE (J. de la}. 378.
Barré (L.). 179.
BARTHÉLÉMY (H.), 141, 607. 608, 653.
Basch (E.), 415.
Bashford, 313.
Basidiomycètes, 332, 576.
Baskerwill (Margaret L.j, 610.
BASLER, 120.
Bastin (A.), 253.
BATAILLON (E.), 143. 259, 479, 591, 602, 60S.
Batatàs batatas, 288.
Bateson (SV.1, 549, 625. 682.
Bathellier (Jean), 572, 700.
Bather (J. A.), 210.
Bathes, 466.
Butliynella, 564.
Batraciens, 32, 33; voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (métamorphose des), 273.
(régénération chez les), 161, 267.
Battelli (F.), 46.
Baudisch (O.), 655.
BAIJDYS (E.), 174.
Baumann (Emil J.), 661.
BALMGAETEN, 428.
BAYEUX (Raoul), 174, 182, 407.
BAYLISS (W. M.), 522.
Beauchamp (P. de). 115. 323, 444.
Bealverd (G.), 556.
Bechterew, 239.
Beck (Claude S.), 616.
Beebe, 22.
BEER (Rudolph), 683.
BEI1RE (Ellinor H.). 35.
BEHRENS (J.). 578.
BELAR (K.), 452. 574.
BELL (W. Blair). 169.
BELLAMEY, 263.
BELLING (John). 451, 668.
BELLIS (B.). 503.
Bellis pèrennis, 400.
Belt (A. E.), 64.
Benda, 695.
BENECKE (W.). 416.
BENEDICT (F. G.). 50, 56, 298, 524. 657.
Benedict (S. R.), 657.
BENNETT (G.), 199.
Benoit (Albert), 174.
Benoit (J.), 8, 168.
Benoit (Paul), 139.
Bérbéritie, 369.
Berberis, 72.
Bercouwitz, 708.
Berger (L.), 476, 633.
Béri-béri, 410, 517.
Bérillon (Edgar), 81.
Berkeley (C.), 505, 515.
BERLESE, 277, 332.
Bernard (Claude), 497.
Bernatsky (J.), 431.
Bert (Paul), 652.
Berthelot (Albert), 667.
Bertin (Léon), 318.
Bertrand (G.), 142, 152, 175.
Bertrand, 394.
Besredka (A.), 710.
Beta vulgaris, 627.
Betaïne, 51.
Betances (L. M.). 615.
Bethe (Albrecht), 295. 454.
Betuta, 30, 416, 701.
— atba, 577.
— alba papyrifera, 576.
Bétulacées, 48.
Beyerinck, 478.
Bezssonoff, 175, 185, 187.
BIATASZEWICZ (K.), 143, 149, 157.
BlERRY (H.). 127,182, 414.
Bile, 408.
Billard (G.), 708.
Billet, 196.
Billroth, 149.
Binet (L.), 419.
BlNG (R.), 407.
Biochimie, 42 et suiv., 174 et suiv., 278 et
suiv., 312, 363 et suiv., 481 et suiv., 645 et
suiv.
Bioluminescence, voir Lumière.
Biophysique, 42 et suiv., 174 et suiv., 278 et
suiv., 303 et suiv., 481 et suiv., 645 et suiv.
Biophytum, 72.
Bioret (G.), 437.
Bios, 525.
Birge, 513.
Bismuth, 363.
Bithynella, 79.
Bittium, 139.
— reticulatum, 9.
Blaauw, 431, 432.
Black (E. M.), 293.
BLACKMAN (F. F.), 191, 528, 529, 650.
Blakeslee (Albert F.), 82, 451, 560, 668,
685.
Blanchard (Kénneth C.), 250.
Blaringhem (L.), 29, 359, 550, 553.
Blastodinium, 103, 105, 697.
Blatiierwick (N. R.), 498.
Blcchnum brasiliense, 358.
Bleibtreu (Max), 279.
Btennius niger, 142.
Bleu de méthylène (action du), 203.
BLISS (M. C), 701.
Bloch (E.), 395.
Bloom (W. M.), 344.
Bloor (W. R.), 498. 501.
Blum (F.), 378.
BLUM (G.), 48. 49.
Blum (Léon), 201, 203.
Blum (L.), 428.
Blunck (Mans), 226. 691.
BLUNT (k.), 524.
Boas (Franz), 146.
Boas (Friedrich), 5. 351.
Bocca, 363.
Bock (A. V.), 498.
Bock (Sixten), 3.
BODANSKY, 183, 651.
Bodenheimer (F.), 442.
TABLE ANALYTIQUE.
717
Iiodo lacertae, 453.
BOECK (W. C), 303, 304.
Boehmeria, 415.
Boer (de), 119.
Boer (S. de), 659, 660.
Bogucki (M.), 143, 144.
Bohn (Georges), 98, 238, 440.
Bois (D.), 336.
Boletus bovinus, 325.
— scaber, 577.
— subtementosus, 577.
BoLLMAN (J. L.), 494.
Bambinator igneus, 471.
— pachypus, 59.
Bambus mendax, 338.
Bombyx tnori, 12,13, 65, 425,690.
Bond (C. J.), 206,
BONNIER (G.), 303, 416.
Borborus equinus, 84, 437.
Bordet, 215, 429.
BORDET (Ad.), 344.
Bordet-Gengou (réaction), 65.
Boresch (Karl), 60, 184, 539.
BORGERT, 8, 456.
Borivoje (Dim.-Milojevic), 107.
BoRNSTEIN (A.), 408, 427.
BORODIN, 387, 689.
Borrago offlcinalis, 543.
Borrel, 313.
BOSE (Ch. J.), 72, 146.
Botta (P. E.), 220.
B0U1N (P.), 250, 254, 621, 635.
Bourgeonnement, 355.
Bourguignon- (Georges), 230, 233, 234.
BolRQUELOT, 391.
BOUSSINGAULT, 415, 416.
Boutan (Louis), 699.
Bouvier (E. L.), 115, 700.
Boveri, 12, 37, 591.
Bovines (races), 673, 678.
Bowen (Robert H.), 592.
Boycott (A. E.), 223.
BOVSEN-JENSEN, 529, 543.
BRACHET (A.), 607, 614.
Brachyéactylie, 561.
Brachyptérisme, 218.
Brachysme, 669.
Braconides, 226.
Bragdford (S. C.), 587.
Bradley (H. C.), 504.
Braecke (Marie), 248.
Brahm, 504.
Brahmaciiari (U. N.), 419.
Branchiomérie, 643.
Brassica napus, 394.
— oleracea, 027.
Bracn (Al.), 146.
Braun-Blanquet (Josias), 702.
Brecher (Léonore), 300, 336, 337, 338.
Bréhat (Ile de), 115.
Bremer (Frédéric), 662.
BREMER(H.), 261.
Brenckmann (E.), 649.
BRESSLAU (E.), 454, 455.
Breton (M.), 666.
Breuer (Rudolf), 574.
Bridges (Calvin B.), 75, 163, 210, 314, 552,
553.
l'année biologique.
Briggs (A. P.), 515.
BlUGGS (G. E.), 153.
bright (Elizabeth M.), 251.
liRINKMAN (R.), 285, 418.
Brinkmann, 637.
Brissaud (Et.), 201.
Brocher (Franck), 55, 691, 698.
BRODERSEN (J.), 6.
Brodin (P.), 380.
Brolemann (Henry W.), 110.
Broman (J.), 73, 643, 671.
Bromus, 542.
BRONDGEEST, 119.
BROWN, 512, 529.
Brues (Charles T.), 225, 332.
Bruguiera eriopetala, 25.
— gymnorlùza, 50.
Brunswik (Hermann), 387, 689.
Bryophytes, 3, 48.
Bryozoaires, 115, 222.
Bubanovic, 406.
BUCIIANAN (F.), 175.
BUCHOLTZ, 611.
BUCHNER (Paul), 693.
BUDDENBROCK, 70.
BUDER, 432.
BUELL (M. V.), 521.
Bufo, 113, 474.
— vulgaris, 34, 608.
BUGNION (E.), 330.
BUJARD (Eug.), 643.
Bunsen-Roscoe (loi de), 309.
Buprestes, 225.
BURGE (E. L.), 264.
BURGE (W. E.), 46, 264, 295.
BURGEFF, 629.
Burlingame (Leonas L.), 319.
Burnet (Et.), 667.
Burnett (Théo C), 294.
BURRIDGE (W.), 304.
Bursaria, 131, 664.
Bursetla spumosa, 85.
Busquet (H.), 203, 660.
Butomus umbellatus, 592.
Butyrique (acide), 12.
Cachigara Takayi, 69.
Cade, 363.
Cadet (L.), 324.
Caecosphaeroma burgundum, 86.
— Virei, 86.
Caféier, 109.
Caféine, 344, 368.
Gaillard (M.), 201.
Cairina, 76.
Cajori (F. A.), 523.
Calanides, 19.
Calaphotia, 196.
Calcifuges (plantes), 540.
Calcium, 499, 522, 524, 540.
— (action du), 17, 22, 45, 201, 202, 235,
304, 305, 366.
(excrétion du), 415.
Caldeword (W. L.), 165.
Californie (faune de), 327.
Calkins, 599, 600.
Callipteris conferta, 225.
49
718
TABLE ANALYTIQUE.
Calma glaucoides, 691.
Calmette, 67.
Galoptenus ilaticus, 209.
Calosoma, 89.
Calothrix, 612.
GAMERON (A. T.), 292, 541.
Cammerloher (Hermann), 96.
Campanula rotundifotia, 645.
Campbell (J. A.), 422.
Camponolinae, 431.
Camus, 662.
Canard musqué, 216.
Canaris, 548.
Cancer, 21, 66, 313, 384.
Cancer pagurus, 52.
Candona Breuili, 86.
Canna, 451.
Cannon (W. A.), 582.
GANNON (W. B.), 191, 192, 193, 291.
Canti, 380.
Capillaires, 280.
Capitelliens, 590.
Cappe de Bâillon (P.), 692.
Carabides, 89.
Carabus, 89.
Caractères acquis (hérédité des), 73, 79, 80,
126, 211, 213, 214, 548, 557, 671.
— divers (hérédité des), 215.
— nationaux, 81.
— (transmissibilité des), 73, 213, 312
et suiv., 548, 671 et suiv.
— (transmission des), 74, 215, 314 et
suiv., 549, 673.
CARANO (E.), 466.
Garassius, 301, 471.
— auratus, 20.
— vulgaris, 270.
Carausius morosus, 28, 269, 336.
Carbonifère, 224.
Carbonique (acide), 514, 515, 538, 544, 545.
Carcinus mœnas, 34, 52, 301.
Cardamine pratensis, 550.
Cardiocephalie, 159.
CARDOT (H.), 40, 204, 205, 364, 431.
Carduus nutans, 493.
Carence, 132, 185, 287, 288.
CAKEY (EBEN J.), 266, 626.
Caridroit (F.), 636, 681.
Carisso, 96.
CARLSON (A. J.), 289, 340, 707.
Carmichael (J.), 292, 541.
Carniol (A.), 294.
Carnosine, 383.
CARNOf (P.), 365.
Carothers (E.), 671.
Carotène, 301.
Carotine, 59, 517.
Carotinoïdes (pigments), 301, 522.
Carpe (œuf de), 248.
Carpenter (K.), 540.
Carpentier (F.), 323.
Carpinus, 30.
Carracido (José R.), 127.
Carragahen, 387.
Carrel, 639.
Carter (Edward P.), 304.
Cartliamus tinctorius, 663.
Caryoanabiose, 259.
Caryosome, 107, 555, 574.
Caséine, 506.
Caséinogène, 382, 383.
Cassides, 94.
Castanea sativa, 577.
Castanospermum, 570.
Castel, 674.
Castes des insectes, 700.
CASTLE (W. E.), 75, 210, 213. 216, 311.
Castration, 272, 313, 636, 679.
Casuarina, 645.
Catachromase, 602.
Catalases, 46, 149, 264, 494, 658.
Catalyse, 126.
Calhartus aura, 584.
— fœteus, 584.
Cathcart, 56.
Caullery (M.), 108, 694.
Cause (notion de), 242.
Cavernicoles (formes), 86, 114, 217, 564.
Caziot, 444.
Cellulaire (multiplication), 384.
— (spécificité), 362.
Cellule, 1 et suiv., 129 et suiv., 245 et suiv.,
304 et suiv., 449 et suiv., 589 et suiv.
— (constitution chimique de la), 4, 130
et suiv., 247, 350, 450 et suiv.
— (division de la), 7, 9, 135 et suiv.,
252, 352, 360, 455 et suiv.
— (physiologie de la), 5, 131, 249 et suiv.,
351 et suiv., 594 et suiv., 453 et
suiv.
— (structure de la), 2 et suiv., 130 et
suiv., 245, 246, 349 et suiv., 450 et
suiv., 590 et suiv.
Cellules à glycogène, 150.
— flagellées, 131.
— géantes, 9.
— hépatiques, 362.
— nerveuses, 232.
Cellulose, 384.
Ceni (Cari), 170.
Centres nerveux, 117 et suiv., 232 et suiv.,
339 et suiv4, 446 et suiv., 706.
Cenlrosome, 592, 599.
Cephalanthus occidentalis, 442.
Céphalopodes, 694.
Cérambycides, 328.
Céralium, 8.
hirundinella, 456.
— tripos, 456.
Ceralomyxa, 698.
Ceratopteris thalutroides, 358.
Cercopithèque, 111.
Céréales, 519.
Cerithium, 139.
— l'ulgatum, 9.
Cerona, 102.
Ceroplastes, 332.
Cerveau, 41, 302. 618, 643.
Cervicaux (ganglions), 118.
Cervidés, 51.
Cesaro (G.), 266.
Cessna (R.), 526.
Gestodes, 641.
Célogénèse, 495, 496.
Chabanaud (Paul), 116.
Chahovitch (X.), 65.
TABLE ANALYTIQUE.
719
Chalcidiens, 225, 226.
Chaleur (production de), 297 et suiv., 424, 538,
662.
Chamaccyparis pisifera, 531.
CllAMBERS (H.), 156.
Champignons, 576.
— parasites, 227, 699.
— symbiotiques, 331 ; voir aussi My-
corhizes.
CHAMPï (Ch.). 32, 33, 112, 166, 167, 16S,
174, 272, 359, 634, 635.
CHANDLER (L. R.), 502, 503.
Chantriot (Pierre), 705.
Chanutin (A.), 539.
Chappelier (Albert), 76.
Chardon (graine de), 195.
Chardonneret, 76.
ClIARLTON (H. IL), 606.
Chatouillement, 339.
Ciiatton (E.), 4, 8, 13, 14, 19, 91, 103, 105,
106, 107, 479.
Chauchard (M. et Mme), 234.
Chauffard (A.), 380.
Chaux (absortion de la), 383, 384.
Cheiranthus Cheiri, 628.
Chernorécepteurs, 583.
Chénopodiacées, 48.
Chenopodium album, 547.
— purpurescens, 547.
Chenilles processionnaires, 709.
ClIEPLIN (Harry A.), 66.
Chétoptère, 662.
Chétoptériue, 662.
Cheval (élevage du), 683.
Chevalier (A.).
Chibnall (A. C.)i 413.
Chidester (F. E.), 580.
CHILD (C M.), 144, 262, 597, 622.
Chilomastix aulastonei, 453.
Mesnili, 42, 303, 304.
Chilomonas, 72.
Chimères, 148.
Chimioluminescence, 537.
Chimiolactisme, 72, 308.
Chinchilla, 216.
Ckirodota contorta, 465.
Cliironomus, 223.
— tentons, 513.
Chitine, 507.
Ckilon, 238, 609.
Cktamydophrys, 574.
Chlamydospores, 612.
Chlore, 48, 184, 426, 500, 540, 541.
Clilorella, 102.
Chloroforme (action du), 63, 290, 308.
Chlorophycées, 39, 450.
Chlorophylle, 85, 86, 196, 197, 388, 409, 425.
537, 662.
Chloropicrine (action de la), 64.
Chloroplastes, 4, 450.
Chlorospores, 86.
Choate (H. A.), 621.
Choc peptonique, 667.
— sapo-protéosique, 174.
CHODAT (R.), 96, 492.
Choix, 343, 345.
Cholestérine, 51, 501.
Cholestérol, 176.
Choline, 51.
Chondridine, 508.
Chondrionie, 2. 132, 362, 593, 601.
Chondriosomes, 3, 450.
Chondrus crispus, 387.
Chordomes, 356.
Christman (A. A.),492.
Chromaline, 10.
Chromatique (réduction), 9, 11, 38, 256, 452, 601.
Cltromatium Linsbaueri, 384.
— Okeni, 58.
Chromatophores, 6, 450.
Chromosomes, 256, 551,591, 599,600, 601, 602,
671; voir aussi Cellule.
— (individualité des), 137, 591.
— (nombre des), 82, 83, 129, 130,
136, 137, 349, 451, 452, 590,
591, 592, 677.
sexuels, 169, 558.
surnuméraires, 591.
Chronaxie, 230, 233, 234.
Chrysanthèmes, 442.
Chrysomonadines, 86, 573.
Chrysopa perla, 328.
Chrysopides, 328.
Churchill (E. P.), 609.
Chytridiopsis, 107.
Cliytriodinium, 104, 105.
Cienkowskt, 86.
Ciliés, 13, 106.
Cinclidotus aqvatalis, 529.
Cincus benedictus, 493.
Ciona, 309.
— intestinalis, 162.
Cionus thapsi, 329.
Circotettix verruculatus, 671.
Circulation, 52 et suiv., 289 et suiv., 417 et
suiv., 529 et suiv., 658 et suiv.
Circumnutation, 545.
Cirolanides texensis, 327.
Cirripèdes, 441.
Citron, 45, 684.
Cladocères, 18, 36, 38, 92.
Cladonema Mayeri. 112.
— radiatum, 112.
Clasmatocytes, 616.
Clark (A. B.), 430.
Clark (A. J.), 303. 305.
Clark (Eleanor Linton), 665.
Clark (E. P.), 504.
Clark (Eliot R.), 665.
Clark (G. A.), 658.
Clark (Hubert Lyman), 580.
Clarck (Jauet IL), 651.
Claudopliora, 529.
Claus, 165.
Clausen (R. E.), 317.
Clausilia, 81.
Clavelina lepadiformis, 200.
Clayson (D. H. F.), 386.
Clayton (H. IL), 195.
Clematis, 544.
Clément (Hugues), 186.
Clérides, 226.
Clermont, 618.
Clifford ( W. M.), 383.
Climat tropical (action du), 321, 322.
Clivia nobilis, 224.
720
TABLE ANALYTIQUE.
CLOËZ, 59.
Clostridium Pastorianum, 187.
Cl-UZET, 651.
Cnidocystes, 91.
Coagulation, 182, 220, 420, 541.
Coagulines, 495.
Coaptations, 572.
Cobaye (cycle sexuel du), 257.
— (hérédité chez le), 673, 674.
Cobra (venin de), 205.
Cocaïne, 55, 289, 428.
Coccidies, 333, 697, voir aussi aux noms
d'espèces.
Coccidium mitraria, 698.
Cochenilles, 332.
Cockerell (T. D. A.), 565, 582.
Cocons (coloration des), 300.
Codium adhaerens, 115.
— bursa, 115.
Coe (Wesley R.), 636.
Cœcum, 644.
Coefficient de température, 321, 340, 341.
Cœur, 52, 53, 54, 55, 180, 366, 426, 427, 658,
659, 660.
Cogwill (George R.), 653.
Cohendy, 654.
Cohn (Félix) 401. 403.
Cole (Arch. E.), 513.
Coléochétacées, 39.
Coléoptères, 225, 435. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Coleus liybridus, 454.
Colin (H.), 352,357.
CoLLANDER(Runar), 71,453.
Colletés, 96.
Collias, 555.
— philodice, 554.
Cotlinella, 106.
— gundii, 106.
Colunge (W. E.), 218, 224.
Collins(G. N.), 215, 317.
COLLINS (J. L.), 683, 686.
COLLINS, 510.
Collip (J. B.), 308, 513, 516,530.
Collodietyon triciliatum, 453.
Colloïdes, 275.
Colloïdoclasie, 201.
Collospliaera Huxleyi, 599.
Collozum, 599.
Colorants (action des), 62, 186, 203, 453, 454.
Coloration, 269, 317, 319, 321, 337, 338, 443,
550, 554, 555, 556, 691.
prémonitrice, 443.
protectrice, 439.
— vitale, 5, 150,597, 657.
Colosi (Giuseppe), 91.
Colostrum, 499.
Colpidium 455.
colpoda 96, 97, 221, 305, 454.
— truncatum, 601.
Coluber leopardinus, 116.
— viridiflavus, 698.
Columna, 81.
Comatricliia nigra, 507.
Commensalisme, 331 et suiv., 694.
Comportement, 312.
Composées, 48, 355.
Compton (A.), 175, 391.
Compsilura concinnala, 334.
Comstock, 444.
Comus, 72.
Conductibilité électrique, 301.
— nerveuse, 339,340.
Congélation (action de la), 52.
Conifères, 48.
Conjonctif (tissu), 617.
Conjugaison, 463, 464, 479, 573, 609, 639.
Conjuguées, 39.
Conrad (W.), 246.
Consanguinité, 548, 686.
Conscience, 237.
Constructivisme, 586.
Conte, loi.
Convallaria, 544.
Convergence, 125.
Çonvoluta, 70, 98, 238, 440.
Convolvulus, 702.
sepium, 621.
Cook (O. F.), 684.
Cook. 156.
Cooper (E. A.), 430.
Cooper (T. H.), 667.
COPACEANU (P.), 366.
Copépodes, 19, 70, 694. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Coprinus, 629.
Copulateurs (organes), 435.
Coquille de l'œuf, 16, 17, 18.
Coqs, 32, 35.
Corde du tympan, 234.
Coreopsis, 59.
Coretfira plumicornis, 136.
punctipennis, 329.
Cornée, 595, 596.
Corneilles, 240.
Corner (G. W.),142, 621, 626.
Cornes, 51.
Coronetla nivea, 109.
Corps jaune, 142, 308.
Corps de régénération, 258.
Corrélation, 169 et suiv., 274, 702.
Correns, 507.
CORT (W. W.), 163.
Cortico-surrénale (glande), 422.
Cortinarius colline tus, 577.
proteus, 577.
Corycœus rostratus, 104.
Cor y lus, 531.
— avellana, 577.
Corymbites latus, 226.
Coryphénidés, 356.
Cossus cossus, 302.
COSTE (J. H.), 223.
COSTERUS, 415.
Cotte (J.), 158.
Cottus, 691.
Coucou, 344.
Couégnas (Jean), 116.
COULTER, 39.
Coumarinc, 508.
COURCHET, 59.
Courrier (R.), 25, 33, 34, 166,
Couturier (Henri), 204, 666.
Couvreur (E.), 65, 186.
Coward (K. H.), 409, 412.
Cowdry (E. V.), 131, 132, 695.
TABLE ANALYTIQUE.
721
Cowgill (George R.), 287.
Crampton (G. C), 220.
Crapaud, 29.
Crassulacées, 48.
Crataegus, 658.
— àxyacantha, 60.
Créatine, 534, 535.
Créatinine, 422, 534, 535.
Créatinurie, 534.
Créationnisme, 127.
Cvenitabvus melops, 107.
Crepidula, 475.
— fornicata, 475, 567.
Crépis capillavis, 686.
Creveld (S. Van), 418.
Crile (George W.), 301.
Cristallin, 157, 215, 216, 629.
— (développement du), 266.
— (transplantation du), 270.
CRiSTOL (Paul), 384.
Crocus sativus, 663.
Croissance, 20, 21, 24, 69, 146, 147, 151, 152,
153, 179, 207, 215, 246, 264, 265, 267, 269, 292,
294, 321, 356, 411, 521, 522, 526, 527, 541.
Cromyocrinus, 333.
— simplex, 335.
Crossing-over 314, 315, 551.
Crotataria burliia, 493, 612.
CROZ1ER (W. J.), 238, 547, 553, 609.
Crucifères, 48.
Cruger (Otto), 6.
Ci^yptolœmus Monlrouzieri, 89.
Cryploeliiton, 491.
Cryptosporidium mûris, 698.
Crystallolytique (sérum), 214, 215.
Clenodaclylus gundi.
Cténophores, 641.
Cucurbita Pepo, 30.
Cucurbitacées, 30.
Clénot (L.), 28, 326, 564, 572, 585.
Cuivre, 183, 651.
— (action du), 462, 463.
Culex, 136.
— pipiens, 697.
Culicines, 697.
GULL, 599, 600.
ClLLIN, 530.
Cumingia, 602.
CUNNINGHVM (J. T.), 126, 210, 211.
CUNNINGHAM (R. S.), 550, 597.
Cunningliamella, 629.
Curtilla gryllolalpa, 324.
CURTIS, 467.
Cuscuta, 621.
CUSHING, 170.
Cutanées (glandes), 642.
Cutine, 652.
Cutleria-Aglaozria, 631.
Cutting (E. M.), 629.
Cyanea capillata, 356.
Cyanhydrique (acide), 64, 382, 509.
Gyanophycées, 48, 60, 184,611.
Cyanure de potassium (action du), 306, 494, 597.
Ci /Iris 1er brevis, 691.
— japonicus, 691.
— lateralimarginalis, 691.
tripunctatus, 691.
Cyclamen persicum, 49.
Cycloporus maculatus, 334.
Cycle sexuel, 257, 621.
Gyclopie, 266.
Cyclops Strenmius, 459.
Gyclostomes, 111.
Cydonia, 701.
Cygnes, 556.
Cylindrospermum, 612.
Cymatogaster aggregatus, 327.
Cynara cardunculus. 493.
— scolymus, 2S8.
Cynomolgus sinicus, 686.
Cypridina Hilgendovfii, 299.
Cyprinus carpis, 20.
Cystandra, 704.
Cystine, 534, 655.
Cylisine, 386.
Cytolyse, 11.
Cytolysines, 2t3, 214.
Cytoplasma, voirCellule.
Cytisus Adami, 472.
— purpurcus, 472.
CZAJA (Th.), 358.
C/.APECK, 4, 507.
CZURDA (VictorK 453.
Dactylis, 416.
Dacus olegae, 109.
Diiftla acuta, 681.
Dahlgren, 576.
Dahlia, 59, 663.
— variabilis, 552.
Dalcq (Albert), 255. 605.
Dakin, 379, 382, 410.
Daly (I. de Burgh), 305.
Damianovitch (H.), 50.
Damon (S. B.), 655.
Dangeard (P.), 14, 350, 451, 479, 593, 601.
Daniel (L.), 86.
Daniel (M.). 472.
Danielopolu (D.), 294, 365, 366.
Danysz (J.), 236. 651.
DANYSZ-MlCHEL (Mme), 654, 667.
Dapltnc Cneorum, 579.
Daphnia Atkinsoni, 36.
— magna, 18, 631.
Daphnies, 221.
Darwin, 124, 545, 584.
Darwinisme, 124. 686.
Dashyheleae obscura, 261.
Dastre, 391.
Dastur (R. H.), 612.
Datura, 452.
— quercinia, 685.
stramonium. 82, 468, 493, 560, 627, 685.
— Iriploidcs, 451.
Daucus carota, 627.
DauphinÉ (A.), 467.
Davenport, 76, 247, 544.
Davey (A. J.), 411.
Davis (L. H.), 63, 289.
Davis, 261.
Davy de Verville (Ad.), 579.
Dawson (P. R.), 535.
Dawson, 14.
Debaisielx (P.), 333, 698.
DE BARY, 611,702.
722
TABLE ANALYTIQUE.
DEBRAY, 372.
DEBSKY, 507.
De Candolle. 60.
Décapodes, 115, 301.
Deegener, 699.
Deyeeria funebris, 101.
Dégénérescence, 243.
Dehorne (Armand), 1.3. 136, 432, 433,599-
Dehorne (Lucienne), 38.
Dekhuysen (C.)i 185.
Delvchaux (Th.). 564.
Delage (Yves), 128, 258.
DELAFF, 643.
DELAMARRE DE MOUCHAUX (COMTE), 344.
Délava (Paul), 118, 341.
DELLA VALLE, 591, 602,
Delprat (G. D.), 535.
Dembowski (Jan), 187, 188. 336.
Demoussy (E.), 50.
Dendriscocaulon bolacinum, 442-
Dendrocœlum lacteum, 3.
Dendy (Arthur), 215.
Denis (W.), 500. 540.
Dénitriticalion, 667.
DENNERT, 59.
DENNIG (H.), 53.
Denny (Martha), 316, 472.
Dents, 84, 198, 338, 626, 685.
D'Hollander (Dr Fern.), 706.
Deriaid (R.), 234.
Dermatoptique (sensibilité), 309>.
Derme, 24.
DERV1LLE (II.), 330.
Désassimilation, 19, 50 et suiv., 185 et suiv.,
287 et suiv., 408 et suiv., 653 et suiv.
Drschampsia, 416.
Désertiques (plantes), 511.
Disharmonies, 710.
DESCREZ (A.), 414.
Desmodium yyrans, 175.
Desqueyroux (S.), 366.
Destouches (Louis), 61.
DETLEFSEN, (.1. A.), 314, 319, 552, 685.
Détroit de Torrès (faune du), 580,
DETWILER (S. R.), 584.
DEUTSCHLAND (A.), 414.
DEVLOO, 525.
Dewitz (J.), 300.
Diabète, 372, 414, 498, 667.
— insipide. 662.
Diacanthus, voir Corymbiles.
Diachasma Crawfordi, 109.
Diantlms caryophyllus, 468.
Dvipkora mendiai, 676.
Diatomées, 39.
Diastases, 47. 289, 497.
Dibothrium, 688.
Dibrachus, 334.
Dickothrix, 507.
Dicoglosses, 81.
Dictyocynèse, 137.
Dictijota, 570.
Didinium nasutum, 555.
DidymeUa lycopersici, 227.
Diemyctytus, 629.
DlENERT (F.), 480.
DlETRICH (VV.), 414.
Différenciation ontogénétique, 16 et suiv., 148,
262 et suiv., 465 et suiv., 615 et suiv.
Diffluyia, 609.
Digcet, 699.
Diiodotyrosine, 25.
DiLL(D. B.), 492.
Dînes (J. H.), 586.
Diniferidae, 90.
Diuoflagellés, 90.
Dinotherium, 701.
Diplasterias rubens, 257.
Dipleurula, 466.
Diplodina lycopersici, 227.
Diplogénèses, 27.
Diplopodes, 110.
Diptères, 84, 564. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (ailes des), 221.
Dipyrénie, 254.
Dispermie, 12.
Distomes, 68.
Distribution géographique des êtres, 112 et suiv.,
229 et suiv., 444, 579 et. suiv., 702 et suiv.
Dittler (Rudolf), 10.
Division (reproduction par), 144, 145.
Dixippus, voir Carausius.
Dixon (II. H.), 482.
Dixon (W. E.), 308.
Djibouti, 115.
DODEL (P.), 231, 708.
Dodgson (R.W.), 570.
DOFLEIN (F.), 86, 573.
DOGIEL, 103, 104.
DOISY (E. A.), P02.
Doléchoderinae, 431.
DOLLO (loi de), 220.
DONCASTER, 37.
Donkins (Sir H. Bryan), 210.
DONNAN, 249, 597.
DôRING (Chr.), 124.
Dorst (Stanley), 650.
Dorytinae, 582.
Dosinia exolela, 105.
Do\yell(S. T.), 185.
Dowling (J. J.), 146.
DowNS (Ardrey W.), 287.
Doyon, 182.
Draganesco (S.), 366.
Dragoiu(J.), 25. 129, 135. 252. 499, 607.
Dreissensia polymorphe, 79.
Drépanides, 692.
Driesch, 624.
Dromia, 301.
Drosera pcltata, 493.
Drosophila, 211, 220, 319, 320, 477, 550, 551,
555, 558, 559, 560, 639, 690.
ampetophila, 83, 314.
— funebris, 75.
melanoyaster, 74, 75, 129, 163,316,
551, 552.
— simulans, 74, 75.
— virilis, 75, 76.
— If'illistoni, 551.
Drouin (IL), 201.
Drcmmond (J. C), 287, 409, 412.
DRZEWiNA(Anna), 98, 238, 440.
Dubin (II. E.), 524.
Dubois (Ch.), 609.
Dubois (Raphaël), 240, 230, 537.
TABLE ANALYTIQUE.
723
DUBOSCQ (0.), 41, 105, 107.
Duchon (F.), 394.
DUCOMET (V.), 85, 228.
Dl'DLEY, 410.
Dufocr (L.), 576.
Dufraisse (Charles), 181.
Dunaliella salina, 85, 86.
Dîmes, 114.
DCNKERLEY (M. J. S.). 238.
DlNN (L. C), 551. 680.
Dunn (M. S.), 506.
DURHAM (G. B.), 314.
DURKEN, 92.
DUSING, 172.
Dutcher (R. Adams), 50, 654.
DUTCHER(A.). 411, 517.
DUTROCHET, 543, 545.
DOVAL (Marcel), 302, 405, 406, 509, 652.
Duvalites, 84.
Dyctina, 225.
Dïl (M.), 524.
Dytiscus marginalis, 68, 269.
Eaton (E. P.), 502.
Eau, 285.
Eau de mer (action de 1'), 405, 663.
— (constitution de 1'), 705.
Ebeliisg, 639.
Etniria quadrigeminata, 173.
Echelle axiale, voir Gradation physiologique.
Echinarachnius, 460.
— parma, 461.
Echinodermes, 465, 580. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Ecliinus microtuberculaUis, 157, 158.
— miliaris. 26, 158.
Eckert (A.), 56.
Ecole de Strasbourg, 128.
Ecrevisse (distribution de 1'), 116.
Ecloderme, 206.
Ectromélie, 83.
Eddy (Nathan B.). 287.
Eddy (W. 11.), 517.
Edestine, 655.
EDIE (E. S.), 366. 383.
EDRIDGEGREEN (F. W.), 231.
Edwards (D. J.). 55.
Eekhout (A. van den), 25.
Effront (S.), 390.
EGE (R.),418.
Ehrlichowna (Mai ja), 200.
ElDMANN (H.), 152.
Eigenmann, 327, 328.
ElMER, 79.
Einstein, 406.
EINTHOVEN (W.), 234.
Eisenhardt (W.), 381.
Elan vital, 126.
Elasmobranches, 635.
Elastiques (fibres), 111.
Elaterides, 226.
Electricité (production d'). 197, 198.
Electriques (organes), 180.
Electronaslie. 71.
Eléocytes, 273.
Eléphant, 243, 298, 563.
Eleplias, 701.
— imperalor, 701.
Elephas indicus, 701.
meridionatis, 701.
— primigenius, 701.
ELIAS (II.), 414.
Ellinger (Philipp), 407.
Elus (F. W.), 150.
Ellis(N.R.), 518.
Klmuirst(R.), 478.
Etodca, 416.
— canadensis. 130.
Embden (Gustav), 397, 398, 399, 400, 401,
402.
Emberger (L.), 450.
Embiotoca jaksoni, 327.
— lateralis, 327.
Embiotocidés, 327.
Emerson (R. A.), 555.
Emery(C), 581.
Emge (Ludwig A.), 129.
KMMERSON (Miss), 327.
Emprustlwpliarynx, 3.
Emyda granosa, 24.
Encliytrccis, 700.
Endoderme, 206.
Endocrines (glandes), 151, 164, 166, 167, 169, 170,
171.
Endolimax nana, 303.
Endomyces Lindncri, 359.
— i-crnalis, 414. (
Endomycétacées, 359.
Endophyllum Euphorbiae, 336.
Endosome, 555.
Energie, 177.
— (production d'), 56 et suiv., 194 el
suiv., 294 et suiv., 423 et suiv., 537
et suiv., 662.
— (transformation d'), 241.
Engelmann, 529.
Enkystement, 86, 692.
Enriquez (P.), 591, 598.
Enroulement (de la pomme de terre), 160.
Entamoeba hislolytica, 3,303.
— dysenteriœ, 304.
Entéléchie, 126.
Entoloma spéculum, 325.
Entomophilie, 543.
Entosplienus H'ildcri, 255, 605.
Entz (Geza), 456.
Enzymes, 7, 175, 183,332,394,493.
Eocronartium, 629.
Epeires, 239.
Ephestia kiïliniclla., 676.
Epicarides, 694.
Epigénèse, 16.
Epilobium, 434.
Epinoches, 33, 318.
Epithelium péritonéal, 598.
Eponges, 258, 441.
Equisétacés, 48.
Equus, 563.
Erdmann (Rhoda), 173, 639.
ERDSTEIN (F.), 428.
Ericacées, 48.
Erigeron Karwinskianus, 466.
Eriobotrya ]apoitica,60.
Eriogasler, 300.
— lanestriSf 300.
Eriopliorum, 568.
724
TABLE ANALYTIQUE.
Eriophorum vaginatum, 568.
Ernould (Maria), 49, 322.
Ei'ialalis tena.r, 210.
Erylhroblastes, 2, 616.
Erythrocytes, voir Hématies.
Erythrophores, 121.
Enjlhropsis, 91.
Erythrospores, 86.
Escombe, 512.
Eserine, 55.
Esox, 301.
Espèce (notion de 1'), 127.
Espèces (origine des), 81 et suiv., 90 et suiv.,
218 et suiv., 323 et suiv., 437 et suiv., 566
et suiv., 585, 687 et suiv.
Estomac, 57, 58.
ETERNOD,643.
Elhane, 541.
Ether, 308.
— (action de 1'), 63.
Ethylène, 541.
Etrillard (P.), 480.
Eudorina, 479.
— elegans, 478.
Eugenia jambolana, 288.
Eugénique. 213.
Euglènes, 601.
Euglyphes, 4.
Euler (H. V.), 367, 388, 392, 394, 411.
Eunuque, 477.
Euphorbiaeées, 48, 334.
Euphrasia Bostkoviana, 6.
Euplotes harpa, 692.
Européens, 93.
Eurycea rubra, 327.
Eutermes matangensis , 572, 700.
Euthemisto, 100.
bispinosa, 100.
Euthyneures, 166.
Evania, 225.
Evans (T. J.), 598, 616, 621, 691.
Everest (A. E.), 199.
Evolution, 125, 126.
(arrêt de 1'), 579.
— (facteurs d'), 92.
EWART, 350.
Excitabilité, 340, 542.
Excitation, 119, 120, 284, 339.
Excrétion, 6, 294, 532, 533.
Exodermoses, 206.
Extrachromosomes, 82.
Extraits d'organes, 182, 202, 207, 308, 541.
Eyster (L.), 658, 659, 668.
Faber, 415.
Facelina, 691.
Faes (H.), 176.
Page (Louis), 86, 114.
lùigus, 531.
— sitvatica, 576, 577.
Falkenberg, 160.
Falque (A.), 372.
F ALTA (W.), 417, 420.
Farmer, 38.
Fasten (Nathan), 688.
Fatigue, 293, 307, 502.
Fauré-Frémiet (E.), 10, 25, 135. 141. 184,
247, 248.
Faust, 24.
Fauvel (Pierre), 115.
Fawcett (F.), 210.
Fecampia erytlirocephala, 3.
FECHNER, 537.
Fécondation, 8 et suiv., 138 et suiv., 253, 255,
257 et suiv., 358, 457, 459 et
suiv., 603 et suiv., 607 et suiv.
— croisée, 459.
Fécondations hétérogènes, 141, 257.
FEDELL (M.), 447.
Fejervary (G. J.), 92.
Felis tigris, 265.
Fellenberg (von), 386.
Fenger (F.), 493.
Fentes sensorielles, 123.
Fer, 184, 538, 545.
Ferment lactique, 204, 205, 217.
Fermentation, 183, 364, 390, 391, 392.
alcoolique, 390, 393, 426, 649.
Ferments, 46, 366, 367, 373 et suiv.
Fernald (M. L.), 229.
Fernbach (A.), 390.
Ferrero (M"°), 673, 674.
Ferry (R. M.), 501.
Fertilisine, 459 et suiv., 610.
Feuerbach (A,), 649.
Feierborn (H. J.), 277.
Feuille (E.), 174.
Feuilles, 26, 49, 217, 303.
Feuillets, 205, 362, 640, 642.
Fibrine, 383.
FlCK, 671.
FICK, 73.
FICI (S.), 350.
Ficus Carica, 493.
Filicales, 48.
Filieinées, 602.
Finalité, 709.
FlNDLAY (G. M.), 410, 411, 522.
FiNcKH (F. R. O.), 426.
Finkler (Walter), 268, 269.
FlSCHEL (A.), 157.
Fischer, 434.
Fischer (Ed.J, 611.
Fischer (W.), 445.
Fischer, 127.
Fisher (R. A.), 669.
Fiske (C. H.), 536.
Fissurclla, 238.
FlTTlNG, 544.
Fitz (R.), 498.
Flagellâtes, 39, 58.
Flagelles, 58, 90.
Flagellose, 334.
Flandin (Ch.), 176.
Flavones, 508.
Fleming (W. D.), 518.
Flemming, 137.
Flore intestinale, 66.
Floridées, 38, 39.
Fluorescence, 196, 537.
FoDER, 392.
Foex (Et.), 160, 336.
Foie, 182, 294, 302, 368, 535.
Fonctions mentales, 236 et suiv., 342 et suiv.,
705 et suiv.
Fonlinalis antipyretica, 529.
TABLE ANALYTIQUE.
725
FOOT, 598.
FORBES (A.), 339, 674.
Force (notion de), 241.
FOREL, 556.
Forgaranride, 369.
Forme (notion de), 241.
Formica pvatemis, "00.
— ru fa, 431, 700.
FORSKAL, 220.
Fosse (R.), 176, 381.
FOSTER (D. L.), 397, 425.
Fougères (fécondation chez les), 358.
Fourmis, 56, 61, 431, 581. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Fox (Ed. L.), 298.
Fox (F. \Y.), 176.
Fraenkel (Martha), 295.
Fragaria vesca, 544.
Fraipont (Charles), 266.
Franchini, 334.
Frank, 102.
Frankel, 494.
Frankenberger (L.), 630.
Fraznex (Ilartwig), 388,
FRED (E. B.), 505.
Fredericq (Léon), 663.
Freedlander (S. O.), 280.
Freeman, 512.
Fee-martin, 633.
Fremy, 59, 248.
Frets, 556.
Freudenberg (G.), 383, 384.
Friedberg (E.), 368.
Friedentiial, 610.
Friend (Hild.), 222.
Fringillidés, 76.
Frisch (K. von), 121, 123.
Frison (Théodore IL), 218.
Frititlaria, 103, 544.
Fritsch, 39.
Frontonia, 664.
Frost (Howard B.), 311, 317.
Fructose, 392.
Fuchs (Berthold), 368.
Fuclisia, 683.
— futgens, 683.
— virgata, 683.
Fuhner (H.), 386.
Fuimura (L.j, 620.
FCKUSHI, 598.
Fuligo septica, 507.
FULMER(E. [.), 525, 526.
Fulton (John F.), 333, 665.
Fundulus, 312.
— heteroclitus, 255, 263, 581.
Funk (C), 524.
Flrt (von), 406. t
FURTH (L.), 428.
Firth (Paula), 102.
Fusus, 139.
Gadeceau (G.), 547.
Gadus morrhua, 263.
— poLlachia, 108.
Gaidukov, 539.
Gaievsky (Mm° N. C.), 664.
Gairdner (M"e A. E.), 682.
Galathea, 301.
Galeus canis, 635.
Galiano (E. Feruandez), 72.
Galiées, 689.
Galigher (A. E.), 306.
Galinsoga, 415.
GALIPPE (V.), 333, 480.
Galium aristatum, 689.
— cinerum, 689.
lucidum, 689.
— metiodorum, 689.
— mollugo, 689.
— ru bruni, 689.
— SchulLesi, 689.
— verum, 493.
Galleria, 107.
— mellonella, 61, 363, 429, 666.
Gallinula cliloropus, 680.
Galloway (VY.)..195.
Galton, 213.
Galtonia, 544.
caudicans, 544.
Gammarus, 99.
— chevrcuxi, 37, 675.
-^ — limnarus, 230.
Garchen (H.), 666.
Gard (Med.), 227.
Gardner (J. A.), 176.
Gardner (W. A.), 627.
GARRAULT (H.), 247, 248.
GARRELON (L.), 667.
GARRETT (F. C), 540.
Garrett (II.), 540.
Garrey, 72.
Garrison (H. S.), 215.
Carrod, 425.
GASCHOTT (Otto), 338.
Gastéropodes, 5, 81, 582. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Gastrique (sécrétion), 363, 364.
Gatenbv (II.), 258, 259.
Gatenby (J. Broute), 137, 219, 457, 458,
475, 592, 593.
Gates (Ruggles R.), 210.
Gaudry, 579.
Gaultheria ovaUj'olia, 658.
Gautier (Cl.), 369.
Gautier, 509.
Gautrelet (Jean), 203.
Géantes (espèces), 243.
Gélatine, 380, 665.
Gels, 587.
Gène (conception du), 559.
Génie musical, 705.
Geitler (Lothar), 611.
GÉnieys (P.), 663.
Génitaux (organes), 618.
Gentiana Stur'mania, 6.
Geopyxis carbonaria, 576.
Georgewitch (Jivoiu), 108.
Georgewitch (Pierre), 592.
Géotropisme, 329, 543, 544, 545, 546.
Géphyriens, 445.
Gerhardt (K.). 95.
Germination, 93, 94, 267,621, 622, 627.
Gerould (John II.), 554.
Gerris, 218.
— lacustris, 84.
726
TABLE ANALYTIQUE.
Gesell (Robert), 296.
Geum, 544.
Giard, 196, 360.
Giardia, 42.
— enterica, 278.
— intestinalis, 303, 304.
Gibson (R. B.), 535.
Gibson (C. A.), 304.
GlCKLHORN (JOS), 384.
Gigantisme, 151.
Gill (E. Léonard), 240.
Girard (Pierre), 184, 594, 595, 596.
GlUSTi (L.), 43.
GLASER (Otto), 258, 610.
GLASER (R. W.), 207, 332.
Glaucoma scinlillans, 13, 14.
Gley (E.), 128.
Globules blancs, voir Leucocytes.
Globules rouges, voir Hématies.
Globuline, 498.
Cilochidium, 467.
Gloeosoporium ulmeum, 699.
Glomcrella, 629.
Glucose, 392, 393, 403, 404, 418, 658.
Glucosides, 397.
Glur/ea gigantea, 107.
Glyceria maritima, 267.
Glycériens, 590.
Glycine, 539.
Glycolyse, 372.
Glycosurie, 369.
Glyoxalase, 410.
Gnétales, 701, 702.
Gnetum scandais. 701.
Gnomonia ulmea, 699.
Gobius, 301.
Gobley, 494.
Goebel, 38, 543.
Goetsch (W.), 102, 132, 162, 357, 439.
GOFF1N (G.), 369.
Goffin (M.), 369.
Goitre, 193.
GOLDING (J.), 412.
GOLDMANN, 598.
GOLDSCHMIDT (R.), 37, 38, 74, 272.
GOLDSMITH (M.), 70.
Goldsmith (William M.), 613.
Golgi (C.), 530.
Golgi (appareil de), 232, 592.
Gomme arabique, 665.
Gomphidius gracilis, 577.
— roseus, 325.
Gonionemus, 342.
Gonocborisme, 357.
Gonophores, 139.
Goodrich (Edwin S.), 311.
Goodson (G. A.), 369.
Coodspeed (T. 11.), 317.
Goodytra repens. 693.
GOORMAGHTlGH (N.), 616.
Gordiens, 226.
Gordius aquaticus, 226.
Gorille, 243.
Gorim (C.), 217.
Gortner (R. A.). 230.
GOTHLIN, 665.
GOTTSCHLISCH, 424.
GOULD, 289.
Govaerts (Albert), 556.
Gowen (John W.), 552.
Gowen (Marie S.), 552.
Grabham (M. C.), 96.
Gradation physiologique. 262, 622.
GRADMANN (IL), 208, 545.
Graeper, 150.
Grafe (Edouard), 398.
Graisses, 152, 350, 422, 423, 437, 498.
GRALKà (R.), 408.
GRAM (IL C.), 500.
GRANEL (F.), 644.
Graphidées, 437.
Gravier (Ch.), 51.
Gravier (Ch. G.), 441.
Grawitz, 174.
Cray (T.), 249, 545.
GREEN, 391.
Greenberg (P.), 657.
GREENE (C. W.), 491. 492.
Greffe, 29 et suiv., 148, 161, 162,268, 346, 347,
357, 470 et suiv., 623, 624, 625, 629r
632, 633, 635, 685.
— (hybrides de), 472.
Grégaire (instinct), 238.
Gregarina cwneata, 107, 577.
— pohjmorpha, 577.
— Steini, 577.
Grégarines, 107, 252. Voir aussi aux noms
d'espèces.
GREGOIRE, 256, 353.
GREGORY (J. W.), 585, 586.
C.RENET (IL). 201.
Grenouille, 9, 509. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Grenouille (sexe chez la), 164, '473, 474.
GREY (E. C), 183.
Grigaut (A.), 380.
(1RIGORESEN, 504.
GRIJIJS, 288.
(irilloniens, 692.
Grijllotalpa rulyaris, 323.
Griselina littoralis, 64.
Gross (Alfred O.), 584.
Gross (E. G.), 534.
Gross (R. Eberhard), 393.
Grossesse, 204.
Gruyer (P.). 336.
Gryses (V.), 666.
GUDGER (E. W.), 571.
Guêpes, 110, 225.
Guest (George M.), 650.
Guerre, 124.
Gui, 95.
GUILLACMIN (A.), 467.
GUILLAUMIN (Ch. O.), 369, 381.
GUILLIERMONÇ (A.), 2, 131, 132, 451,593, 601,
695, 696.
GuiSBERG (Marie), 564.
GULICH (Addison), 288.
Ciinn (J. A.\ 205.
GÛN/.BURG (L.), 363.
GURNEY (J. IL), 584.
Guttation, 49, 568.
g"httenberg (Hermann von), 71.
GUYÉNOT (Emile), 83, 91, 459, 571.
GUYER (M. F.), 172, 213, 215, 551, 557.
Guyesse-Pellissier, 259.
TABLE ANALYTIQUE.
727
Gymnodinium, 103, 104, 105.
— psciulonoctituca, 91.
— Zachariasi, 91.
Gymnogramme chrysophylla, 358.
— sul/'urea, 358.
Gymnosomes, 436.
Gynandromorphisme, 75, 271, 476.
Gyôrffy (J.), 26.
GyôRGY(P.), 383, 384.
Gyj^atrlv Hermaphioditus, 29-'i.
Haar (A. W. Van der), 394.
Haas (P.), 387.
Haberlandt (L.), 52, 53, 57, 112.
Habrocytus cionicida, 101, 339.
Hadrobracon brevicornis, 630.
Haeckel, 710.
Hahn (Amandus), 47.
Haehn, 493.
Haffner (Kouslantiu), 143.
Haggard (II. W.), 500, 515.
Haldane (J. B. S.), 551, 658.
Halictus, 96.
Halimede asiatica, 436.
— Menetriesi, 436.
Hall (A. J.), 199.
Hall (J. S.), 517.
Halophytes (plantes), 267.
Halopitys pinastoides, 115.
Hatosydna getatinosa, 257.
Hallica ampelopliaga, 101.
— lytltis, 101.
Hamburger, 22.
Haminea, 691.
Hammerschlag (R.), 2.
Hammet (Frederick S.), 201, 289, 291, 292,
305, 308, 532, 534.
Hanak (A.), 40.
Hance (Robert T.), 129.
Hanke (Martin C-), 16.
IlANKIN (E. II.), 195.
Hanna (G. Dallas), 272.
Hanneton, 51, 176.
Hannevart (Germaine), 248.
Hansen, 173.
Hansen, 59.
Hansen (O.), 118.
Hapalosiphon, 612.
Haplozoon, 104.
Haptotropisme, 440, 542.
Harden (A.), 369, 392, 393,410, 516.
Harder (Richard), 528.
Harding (Ch.), 224.
Hardy (Arthur C), 122.
HaRI (P.), 407, 424.
Haricot (hérédité chez le), 682.
IlARINGTON (C. R.), 440.
HARMS (W.), 34, 475.
IIarpdder (Karl), 47.
Harshaw (A. M.), 517.
IUrris (G. T.), 222.
IlARRtS (J. A.), 230, 264, 556, 657, 668.
Harrison (J. W. H.), 550.
Harrison (Ross G.), 623.
HART (E. B.), 287, 518, 523, 524.
HARTLEY (C. P.), 215.
HARTMAN (F. A.), 293.
Hartmann (May), 278, 478.
IIartner (W.), 424.
Hart\yell(G. A.), 421.
HARVEY (E. Newton), 196, 299, 300, 537, 576.
IlASTlNG, 662.
Hastings (A. B.), 500, 531.
Hâtai (S.), 201.
Haiman (Lucien), 444.
Haupt (A. W.), 612.
Hausknecht (R.), 203.
Hawaii (îles), 692.
Hayhurst (E. P..), 193.
IlAYNES (P.), 351.
Head (H.), 232.
HEATHCATE (R. St. A.), 205.
Hecrt (Selig), 121.
Hecht, 309.
Hedera Hélix, 64, 394.
Hedin (S. G.), 391.
Heffter, 350, 541.
Heft (H. L.), 517.
IlEGLER, 507.
HEGHER (R. W.), 246, 577.
Heidenhain (Martin),' 131, 276, 424.
HElKERTINGER(Fr.), 95, 110, 443.
HEILBRONN, 350.
HEILBRUN (L. V.), 602.
Heinricher (E.), 95, 438.
HEINSEN (E.), 227.
HEINTZE, 394.
Hetianthemum variabile, 544.
Helianthus, 264.
— annuus, 153, 471.
— tuberosus, 471.
Iléliconides, 443.
Helicosporium parasiticum, 261.
Heligmosomum laeve, 85.
Héliothérapie, 61.
Héliotropisme, 537.
Hélix, 80, 82, 91.
— arbustorum, 69, 70.
— aspersa, 80, 82.
— pomatia, 40, 82.
HELLER (V. G.). 288.
Helvella Crispa, 611.
Hématies, 134, 290, 362, 371, 380, 418, 419,
530.
Ilématique (cellule), 615.
Hématophages (parasites), 88.
Hemerophila abruptala, 676.
Hémicellulose, 384, 396, 414, 508.
Hémiptères, 84, 572.
Hemitrichia clavata, 507.
— rubiformis, 507.
Hémoblastes, 616, 641.
Hémocyloblastes, 616.
Hémoglobine, 362, 363, 419, 501, 706.
Hémogonies, 362.
Hémolymphe, 554.
Hémolyse, 290, 429.
Hémolysines, 31.
llENDERSON (L. J.), 529, 562.
IlENDERSON (Y.), 515.
llENDERSON, 661.
IIenley (F. R.), 392, 393.
Henn (S. Ch.), 69.
HENNEGUY (F.), 247, 248.
HENRIQUES, 296.
728
TABLE ANALYTIQUE.
Hensel, 84.
Hépatique (cellule), 648.
Hépatiques, 303.
JlERBST, 266, 597.
Herdman CW. A.), 113.
Hérédité, 72 et suiv., 81, 82, 210 et suiv., 310
et suiv., 433 et suiv., 547 et suiv.,
591,668 et suiv.
— dans l'amphimixie, 74.
— dans le croisement, 74 et suiv., 215
et suiv., 314 et suiv., 433 et suiv.,
548, 549 et suiv., 673 et suiv., 690.
— du sexe, 213.
(généralités), 212, 311.
— psychologique, 212.
HÉRELLE, 560.
Herfs (Adolfj. 575.
Herlant (Maurice), 11, 135, 255.
Hermann (Edmond), 168.
Hermaphroditisme, 164, 165, 166, 169, 272,
357, 473, 474, 631, 632, 694.
Heron-Allen (Ed.), 238.
HEROUARD (E.), 128, 277.
HERPIN (R.), 273.
Herring (P. T.), 194.
Herring, 292.
Hertling (II.), 162.
Hertwig (O.), 124.
Herwig (P.), 11.
Hertwig (P,.), 473.
Hertwig, 35.
Hertwig, 27.
Hertwig, 643.
HERZFELD (E.), 392. 503, 504.
Hespéridine, 387, 689.
Hess (A. P.), 521.
Hess (W. R.), 409.
Hesse (E.), 106.
Hesse, 611.
Hétérocystes, 611.
Hélérodynames (espèces), 439.
Hétérogamétie, 138.
Hétérogamie, 354.
Heterosis, 215.
HétérolhaUie,629.
Hétérotoxines, 347.
Hétérotransplanlalion, 346, 347.
Hétérotypie, 136.
IlEl'BEL, 52.
Hewer (E.), 171.
Hewitt (J. A.), 180.
IIewitt (J. H.), 370, 420.
Hevde (U.C. Van der), 528.
Hevmans (G), 66.
Hibernation, 60, 200, 407, 423, 439, 528.
Hiden (Robert Ratlaile), 257.
Hieracium, 686, 687.
Hildebrand, 59.
Hill (A. V.), 177, 340, 419, 661.
Hill (A.), 424.
HILL, 621.
Hill (Léonard), 147.
Hill, 584.
HlNDLE, 11.
Hippobosca, 564.
Hippopotame, 298, 338.
Hippospongia equina, 77.
Hippurique (acide), 502, 535.
Hirondelles, 224.
Hiroshi (Ohshima), 141, 158.
IIirsch (E. P.), 537.
IIlRSCH (M.), 84.
HlRSCllLER (Jan), 216, 273.
Histamine, 365.
Ilistidine, 127.
Histogenèse, 616, 617, 626.
Histolyse, 433.
HlTSCHMANN, 621.
HOFFMANN (P.), 118.
HOFFMEISTER,380.
HOFLER (K.), 6.
IIOFMAN (F. B.), 54.
IlOFMEISTER, 38.
HOFVENDAHL (A.), 428.
HOGBEN (L.), 137.
IIOGUE, 278.
Holbol (S. A.), 370.
IIOLBROOK (F. M.), 685.
HOLL, 416.
Hollande (A.-Ch.), 68, 97. 697.
Hollo (J.), 422.
Holmgren (E.), 23, 644.
Holmgren (Nils), 262, 324, 643.
Holnigren (appareil de), voir Trophosponge.
HoLoplana Gravei, 3.
Holosleum, 544.
— erraticum, 697.
IIolst, 654.
HOMANS, 132.
Homarus, 301.
Homochromîe, 336.
Homodynames (espèces), 439.
Homœolhermcs, 51.
Homœotoxincs, 347.
Ilomœolransplanlation, 346, 347.
Homogyna alpina, 6.
Homologies, 361.
Homosexuels, 168.
Honda (H.), 254.
Hopkins (F. G.), 350.
Hopi'ERT (C. A.), 524.
Hordcum, 542.
rriuranium, 211.
— vulgare, 211.
Hormones, voir Sécrétion interne.
HOSKINS, 292.
HOSMER (Helen R.), 301.
Houblon, 274, 423.
Houlbert (C.), 436.
Houssay (B. A.), 43, 152, 241, 281, 309.
HOVASSE (R.), 259, 590, 697.
Howe (P. E.), 498, 499.
Howell (Brazier A.), 703.
Howland (Ruth B.), 625.
Hsiang-Fong Wp, 246.
HnBBARD (R. S.), 496.
HiBBS (CarlL.), 177, 327, 565.
IlLBER (Bruno), 693.
Hug (E.), 152.
HUGHLINGS-JACKSON, 232, 233.
Huître, 165, 475, 570.
HULL (M.), 493.
HCLL, 67.
HUME (E. M.), 411,412.
IlUMPHREY (G. C.), 523.
Hunefeld-Hensen (images de).
TABLE ANALYTIQUE.
729
Hupper (Marjorie), 293.
HHRTHLE (K.), 295.
HURTLEY (W. H.). 380.
HlTCHINSON (C. B.), 683.
Huxley (Julian), 37, 195, 219, 258, 477,
675.
Hyalonemevtes, 637.
Hybrides, 215, 216, 549 et suiv., 563, 684. Voir
aussi Hérédité dans le croisement.
— (distribution géographique des), 229.
Hydalodes, 645.
Hydra, 102.
— fusca, 102, 439, 642.
— grisea, 6'i2.
— viridis, 102, 439.
Hydraires, 478.
Hydrangca, 543.
Hydrates de carbone, 370, 403, 414, 527,
650.
Hydrocœle double. 26.
Hydrocolcum, 507.
Hydroïdes, 78.
Hydrophuus pireus, 269.
Hydrotropisme, 431.
Hydrozoaires, 357.
Hygromorphie, 568.
Hygrotropisme, 440.
IIyman (Libbie H.), 262. 286.
HYMAN, 597.
Hyménoptères. 225, 676.
— perforants, 329.
Hynes (W. A.), 528.
Hyperglycémie, 63, 497.
Hypermétamorphose, 360.
Hyperparasitisme, 243.
Hyperthermie, 203.
Hyperthyroïdisme, 302.
Hyperlonie (action de 1'), 11, 26, 40, 259, 297,
610.
Hypochera ckalybcata, 168.
Hypocoma, 105, 106.
— patellarum, 106.
Hypomyccs perniciosus, 336.
Hypophyse, 92, 151, 152, 169, 170, 274, 308, 662,
663.
Hypophyséclomie, 43.
Hypotonie, 259, 297.
Uypsurus câryi, 327.
Hystérésis, 275.
lATRIDES (D.). 385.
Ibara (Y.), 306.
Ichneumons, 225.
IDE (M.), 525.
Idéalion, 237.
ldiosome, 10. 592.
Idiotie amaurotique, 252.
Ijimaia Loppei, 445.
Ile d'Yen, 444.
Iles Britanniques. 444.
Ilex aquifolium.d'x.
Illusions optiques. 231.
Immortalité, 39, 479.
Immunité, 65, 204, 205, 213, 557, 561, 666 et
suiv.
Impatiens, 415.
parciflora, 130, 568.
Inanition, 131, 132, 140, 649, 653.
Incarviltea Dclavayi, 356.
Individualité, 127, 346, 347, 348.
Infection, 542.
Inllammation, 710.
Infusoires, 5, 96, 352, 454, 455, 463, 464, 544,
545, 590, 664. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Ingalls, 643.
Inquilinisme, 106, 694.
Insectes, 277, 343. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (rapports avec les fleurs), 95, 96.
— (transplantation chez les), 268.
Instinct, 343, 344.
— maternel, 344.
Instincts, 94, 238, 239, 335.
lntellectualité, 565.
Intersexualité, 36, 37, 75, 76, 163, 559, 631.
Interstitielle (glande), 32, 33, 92, 166, 167,
271, 476, 630. 633, 672.
Intosclietlina rliyncliclmis, 699.
Inuline, 357, 396, 414.
Invertase, 493, 494.
Invertine, 395.
Inzabato (L.), 339.
lodamoeba Biitschlii, 303.
Iode, 541, 651.
— (action de 1'), 151, 273, 360, 638.
Iodogliadine, 25.
Iodoseroalbumine, 25.
Iodoseroglobuline, 25.
lodooviilbumine, 25.
Ions (action des), 304, 305, 426, 429, 502.
Ipliionc muricata, 685.
Ipomoea purpurea, 60.
Iridacées, 48.
Iridomermyx humilis, 96.
IRMISCH, 102.
Irradiation, 7.
Irréversibilité (loi de 1'), 220.
Irwin (Mariant, 307.
1saac(S.). 390. 402.
Ishikawa, 349, 350.
Jsoctes, 230.
lsopodes, 114.
Isosoma, 225.
Isotropie de l'œuf, 16, 148.
IYERSEN (P.), 418.
Ives (J. D.), 314.
Iuloïdes, 110.
Jacobs (M. II.), 251.
Jacobshagen (E.), 644.
Jaeger (Edmond), 193.
Jahn, 507.
Jahn (Y.), 479.
Jameson (A. P.), 371.
Jameson (II. Lyster), 154, 155, 156.
Jaques (H. E.), 173.
Jarisch (Adolf), 284.
Javelly, 694.
JEANNEL (R.). 84, 435.
Jeffrey (C. E.), 229, 702.
Jellinek. (Auguste), 470.
jENKirçs (G. B.), 618.
Jenmngs (H. S.), 69, 72, 106, 566.
730
TABLE ANALYTIQUE.
JENSEN, 25, 151. 638.
Jephcott (II.), 412.
Jeûne, 97, 286, 413.
JEYVELL, 478.
Jezequel (J.), 271.
JOFFE(J. S.), 183.
Johns (C. O.), 522, 523.
Johnson (R.), 517.
JOLEAUQ (L.), 338.
JOLLOS, 479.
JOLLY (W. A.), 231.
Joly (L.), 231.
Jones (D. B.), 485.
Jones (Donald F.), 215, 317, 551.
Jones (M. R.), 499.
Jones, 507.
Jones (Sarah V. H.), 680.
Jordan (H. E.), 149.
Joseph (H.), 112.
Juday, 513.
Juday (Chancey), 329.
Juncus fluitans, 230.
— maritimus, 267.
— supinus, 568.
Jung (I.), 48.
Jungmann (W.), 64, 440.
JUST, 518.
JULIN, 694.
Juniprrus, 622.
Jcst (E. E.), 637.
Kambe (Hisanobu), 290.
Kammeuer, 585.
Kamtz (Aristides), 380.
Kanda (Sakyo), 299.
Kaolin, 363.
Kapfberger, 504.
Kapfhammer (Joseph), 371.
Karsten, 323.
Karr (W. G.), 527.
Kas (V.), 428.
Kasiwagi, 199.
Kastorf (Fritz), 119.
Kataplasmas, 156.
Kayser (E.), 186, 187.
Keeton (R. W.), 535.
KEIL1N (D.), 109, 261.
KElTH (A.), 92, 220.
Keith (Lucas), 341.
Kellaway (C. H.), 185.
Keller (R.), 62.
Keller, 621.
Kempton (J. H.), 669.
KENDALL, 25, 430.
Kenk (Roman), 268.
Kennedy (C), 522.
Kennel, 41.
Képinovv (Léon), 661, 667.
Kerner, 102.
Kerner von Marilaum, 229.
Key (J. A.), 619.
Key (Wilhelmine E.), 74.
Khorozian (K. G.), 528.
Kidd (F.), 153.
Kidd (Walter), 211.
Kiessling (Werner), 541.
Killian (Charles), 271.
KlNG (Cecil V.), 17.
KiNG (Helen Dean), 172.
Kirkpatrick (R.), 575.
Kiyono, 598.
Klebahn (H.), 227.
Klein (G.), 59, 663, 689.
Klein, 507.
Klinia, 650.
Klingensmith (R. E.), 684.
KLINGER (R.), 392, 503, 504.
Kniebe (I. L.), 24.
KNIEP (H.), 228.
KNIPER (K.), 678.
Knudson (A.), 501.
Koehler (Otto), 544.
KOELLIKER, 149, 707.
Kofman, 651.
Kofoid (C. A.), 42, 90, 278.
Kohl, 507.
Kohler (Denise), 199.
Kohn, 35.
Kolkwitz (R.), 426.
Kollmann (Max), 161, 267.
Kolm (Richard), 235.
Kolmer (Walter), 271, 470.
Koltzoff (N. K.), 637.
Komiya (Etsuzo), 290.
Konopacki, 11.
Konsuloff (Stefan), 572.
Kopaczewski (W.), 178, 204.
Koppanyi (Theodor), 269, 270, 470, 471.
KORANI, 375.
KORNFELD (W.), 41, 59, 642.
KOSAVVA (S.), 371.
Koskowski (W.), 203, 365, 654.
Kossel, 379.
Kostitch (Alexandre), 671.
KOSTYTSCHEW (S.), 415, 516.
Kraepelin (IL), 96.
Kramar, 102.
Kramer, 22.
Krediet (G.), 631.
KREMPF, 107.
Krieg (H.), 20.
Kreussler, 529.
Krizenecky (JarosK-nv), 671, 699.
Krômer, 643.
Keckuck, 38.
Kudo (Tokuyasu), 301, 527.
KUFFERATH (IL), 303.
KUMAGAI, 504.
KUPPER (Walter), 433.
KURAMITSU (Choizu), 257, 272.
KUSCHAKEWITSCH, 35, 164.
Kuss (Emile), 128. ,
Kt'STER, 156.
Kuster, 702.
kutscher, 51.
klWADA, 129.
KYLIN, 39.
La Barre (Jean), 181.
Labbé (Alphonse), 85, 86, 141, 257, 704.
Lubidocera, 693.
Laborde, 44.
Labyrinthe (expérience du), 312, 345.
Lacaze-Duthiers, 165.
TABLE ANALYTIQUE.
731
Lacerta agilis, 27.
— vivipara, 240.
Lacroix (J. L.), 328.
Lacs (flore des), 229.
Lactacidogène, 397etsui\.
Lactarius blennius, 577.
— ' rufus, 577.
— rolemus, 577.
Lactation, 257.
Lactique (acide), 397 et suiv.
— (bacille), 4SI.
Lactobacillus arabicnosus, 506.
— pcntacelicus, 505, 506.
— pentosus, 506.
LADREYT (F.), 199.
Laer (H. van), 147.
Lafont, 334.
Laginiopsis, 436.
Laguesse (E.), 617.
Lait, 396, 503, 518, 523, 540.
Lamarckisme, 91, 124, 126, 686.
Lamb (Alvin R.), 288.
LAMEERE (Aug.), 444.
Lamellibranches, 5.
Lami (R.), 115.
Laminaires, 184.
Laminaria (lexicaulis, 184.
— ochroleuca, 184.
Lamium, 416.
Lamne cornubica, 635, 636.
Lampsididés, 356.
Lampsitis, 330.
— luteola, 467.
Lampyrides, 330.
LAMS, 458.
Lamy (Ed.), 99.
Lancefield (Rebecca C), 551.
LANG, 268.
Lang, 37.
LANG (H.), 391.
Lang (S.), 391.
Langage, 341.
LANGFELDT (E.), 497, 538.
Lankester (R.), 663.
Lankesteria cyclopori, 334.
Lanoy (L.), 372.
Lanzenberg (A.), 661.
Lapaye (G.), 575.
Lapin,. 109.
Lapicque (L.), 170, 184, 234, 594, 707.
Lapicque (M.), 184, 707.
LAQUER (Fritz), 397, 399, 403.
Laris decidua, 576, 577.
Larson (John A.), 274.
Lasareff (P.), 339.
Lashley (K. S.), 341.
Lashley, 584.
Laska-Mintz (E.), 424.
Lasseur (Ph.), 65.
Latrodectes, 223.
Laughlin (Harry H.), 78.
LAUG1ER (H.), 234, 422.
Laurens (Henry), 584.
La Vaulx (R. de), 36, 631.
Laveran, 698.
Lavialle (P.), 355.
Lavier (G.), 88.
Lawac.zeck (Heinz). 402.
Leavf.nwortii (C. S.), 523, 526.
Lebistes reticulatus, 213.
Lebour (Marie V.), 692.
Lebrun (II.), 607, 608.
LECAILLON (A.), 216, 681, 690.
Lecithincs, 494, 495.
Le Danois (Ed.), ÎOO.
Leca, 701,
Leenweniiook, 452.
Lefèvre, 467.
Legendre (Jean), ÎOO, 109, 697.
Legendre (R.), 705.
LÉGER (L.), 100, 105, 106, 107, 335, 697.
LEHMANN (E. P.), 433, 434, 501.
Leichseuring (J. M.), 295.
LEIDY, 575.
Leigh-Sharpe (W. H.), 635.
Leitcu (L.), 223, 682.
LEMAY, 44.
Lendner (A.), 577.
Lengerken (Ilans v.), 89.
Leniiart (C. IL), 280.
Lens esculenta, 627.
Lenz (Fritz), 124.
Lepadog aster-, 691.
— gouannii, 257.
Lepidium sativum, 546, 547, 568, 627.
Lépidoptères, 55, 436, 540, 548, 563, 583, 675.
Voir aussi aux noms d'espèces.
Lepidosteus, 491, 492.
— osseus, 491.
— plalystomus, 491.
Lepidurus productus, 271.
Lepisma domestica, 696.
Lepkovsky (S.), 508.
Leplat (Georges), 54, 262, 266, 289.
Lepomis incisor, 565.
Leptobryum piri forme, 575.
Leptodactylides, 113. t
Leptomonas Davidi, 334.
— pyrrlwcoris, 107.
Leptomoniase, 334.
Leptonécrose, 160.
Leptotheca, 698.
Leriodendron, 701.
I.eucas Cephalotes, 493.
Leucine, 51.
Leuciscus cephalus, 270.
— rutilus, 610.
Leuco-agglutinines, 667.
Leucobryum piriforme, 575.
Leucocytes, 2, 530.
Leucocytose, 201.
Leucoma plwcorrhoea, 69.
LEVADITI (C.), 205, 642.
LEVENE (P. A.), 247, 494, 495, 504, 507, 508,
509.
Lévulose, 393, 403.
Levures, 97, 303, 392, 518, 525, 526, 693.
Levy (S.), 2, 9.
Levy, 591.
Lewis, 132.
Lewis (H. B.), 492, 502, 506.
LEWIS (J. T.), 193.
Lewis (Warren IL), 277, 697.
Lewis, 266.
Lewis (Mme), 278.
732
TABLE ANALYTIQUE.
Lewis Abbott (W. J.), 198, 223.
Lewitzky, 130.
Lézards, 268, 604.
LlBBRECHT, 202.
Libellula depressa, 137.
Liber, 482.
Libert (E.), 365.
Liehenine, 396, 414.
Lichens, 48, 441.
Lichtenstein (Jean L.), 101, 105, 106, 110,
225. 329.
LICHTWITZ, 193.
LiEMIART (R.), 163.
Lieske (Rudolf), 30.
Ligne latérale, 643.
Liliacées, 48.
Lilium candidum, 131.
— Martagon, 544.
Lillie (Frank R.), 258, 259, 459, 461, 462.
LILLIE (Ralph S.), 610.
Lillie, 172.
Limax cinereo-niger, 91, 92.
— ma.vim.us, 91, 92.
I.imnea, 80.
— stagnalis, 80, 697.
Limnocodium, 445.
Liraule, 55, 135.
Lin, 682 (Voir aussi Linum).
Linaria, 59.
Lindiiard, 296.
Lineus, 142.
LiNG (A. R.), 173.
Linguatulides, 143.
LlNNERT, 494.
Linum grandiflorum, 29.
Liometopum apiculatum, 61.
Lipase, 492.
Liparis, 691.
— dispar, 696.
— Loeselii, 693.
Lipémie, 498.
Lipman (Chas. B.), 561.
Lipobranchus intermedius, 433.
Lipochrome, 336.
Lipodiérèse, 419.
Lipoïdes, 5, 284, 351, 593.
Lipolysine, 610.
Lippincott (William A.), 316.
Lipschùtz (A.), 31, 296.
Li-Shan-Houa, 594, 596.
Liston, 98.
LlTAROlÈRE (René de), 349, 353, 602.
Lithobius, 474.
Lithophages (mollusques), 99.
Little (C. G.), 77, 210, 211.
LIVERSEDGE, 199.
Livistonia australis, 323.
Lloyd (J. IL), 159.
Lobelioidae, 692.
Lobetti-Botani, 144.
Localisations cérébrales, 341.
Locomotion, 296, 329.
Locustiens, 692.
Loeb (J.), 11, 21, 22, 69, 70, 71, 209, 257, 461,
542.
LOEB (Léo), 135, 249, 550, 257, 272, 313,
346.
Loepeu, 372.
Loew-Trendelenburg, 426.
Loftfield (J. V. G.), 510.
Loisel, 344.
Lombaers (R.), 147.
Lombrics (mort des), 222, 223.
Lonay (H.), 264.
Long, 621.
Long (M. L.), 657.
Longévité, 173.
Lonicera glaucescens, 658.
LOPEZ-LOMBA (J.), 185.
LOPEZ-SUAREZ (H.), 508.
Loranlhus europaeus, 96.
Lorente de No (R.), 120.
Loris, 644.
Lortet, 571.
LOSCH (II.), 228.
Lotzy (J. p.), 219.
Loxodon onliquus, 701.
Luciférase, 299, 537.
Luciférine, 299, 537.
Luciola vitticollis, 299.
Lucioles, 195.
Luckhardt (A. B.), 340, 707.
LUDFORD (R. J.), 137, 238.
Ludwig, 465.
Liger (A.), 428, 429, 651.
Lumière (Auguste), 39, 93, 204, 275,
666.
Lumière (action de la), 21, 25, 61, 181, 186,
187, 195 et suiv., 207, 210, 303, 322,
337, 529, 576, 627.
— (production de), 299, 424, 537.
— (réaction à la), 309, 310.
Lumineux (organes), 196, 330.
Luminiscence, 694.
Lund (E. J.). 468, 597.
Llndborg (Ilerman), 684.
Lundegardh (H.), 432.
Lune (influence de la),[570.
Lupéol, 369.
Lupinus, 319.
— hirsutus, 493.
— Pipersmitlii,r320.
Lupuline (Glandes à), 423.
LUSH (Jay L.), 678.
LUSK (G.), 538.
Lutte des parties, 27.
Luvaridés, 356.
Lwoff (A.), 105.
L.ycaena, 563.
Lychnis dioica, 550.
— sitvestre, 550.
— vespertina, 550.
Lycogaia epidendron, 507.
Lycopodiacées, 303.
Lycopodiales, 48.
I.yding (Georg.), 401.
Lygus pabulinus, 442.
— pratensis, 442.
Lymantria, 558.
Lymplioblastes, 616.
Lymphocytes, 641.
Lymphoïdes (tissus), 361,^362.
Lynch (Clara J.), 317.
Lynchia, 564.
Lyngbia, 507.
Lyon, 544.
TABLE ANALYTIQUE.
733
Lysine, 51, 127, 655.
Mac Arthur (John W.), 63, 657.
Mac Bride (E. \V.), 26, 211.
Mac Callum (G. A.), 206.
Mac Donald (M.), 525.
Mac Dougal (I). T.), 153, 265.
MacDowel (E. C), 312, 549.
Mac Duffie (R. C), 702.
Macht (D.J.), 344.
Mac Minn, 662, 663.
Macpherson (G. E.), 621.
Macroglossa stcllatarum, 209.
Macrophage, 616.
Macrosiphum ambrosia, 254.
Madagascar, 115. .
Madère (îles), 582.
Madreporiques (pores), 320.
Maegelis, 651.
Magelona papillicornis. 693.
Magendie, 212.
Magnolia, 701.
Magnus, 58.
Magrou (J.), 331.
Mdia, 141.
Mâignon (F.), 372.
Maigre (Et.), 203.
Maillefer (A.), 556.
Maïs, 317, 336, 668, 669, 683.
Mal de mer, 119.
Mallock (A.), 178, 179.
Mallocii (Waller Scott), 211.
Maltase, 391.
Malte, 116.
Malvacées, 48.
Mameli (Eva), 388.
Mammaire (sécrétion), 421.
Mammaires (glandes), 643.
Mammifères, 621. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
— (transplantation chez les). 270.
Man (J.-J. de), 28.
Manganèse, 394.
Mangenot (G.), 359, 450.
Mangham (Sydney), 486.
Mangifera indica, 109.
Mangin, 416.
Mangold (O.), 160.
Mangrove (plante de la), 50.
Maniliot, 64.
Mann, 69.
Manning (A. B.), 380.
Manquât (M.), 69.
Maquenne (L.), 50.
Marais bombé, 568.
Marais salants, 704.
Marceau, 23.
Marchal (Paul), 89, 239, 360, 631.
Marcus (Ernst), 116.
MARCUS (H.), 594.
Margarodcs, 360.
— vitium, 360.
Marie (P.), 341.
Marine (David), 661.
Marinesco (G.), 252, 307, 312, 662, 707.
Marshall (F. H. A.), 679.
Marshall (William S.), 362.
l'an>ék biologique.
Maiiston (R. B.),
MutTENS (Pierre), 353.
Martes furo, 677.
Martin (F. T.), 535.
Martin, 98.
Martini (E.), 282.
Mascré, 539.
Mdsdevallia muscoxa, ViO.
MASON (E. II.), 524.
Massart (Jean . 303.
Masse (notion de). 241.
Massonnat, 564.
Mast (S. O.), 306. 310.
Maternel (instinct), 239.
Matthew (W. D.), 242.
MATIiEW, 516.
Matiiias (P.), 697.
Mathiola annua, 317.
MAURER (Fr.), 73, 643, 644, 671.
M AU PAS, 106.
Mauriac (P.), 348, 372.
Maurice (île), 115.
Mayvas (Jacques), 361, 362.
Maximovy, 616.
Maxwell (Herbert), 570.
Mayeda, 405.
Maver, 650.
Mayor (James W'.), 129.
Mazzocco (P.), 281, 309.
MC Cabe (E. M.), 527.
Me CANN (G. P.), 132. 521. 522.
Me Carrison (R.), 152. 185.
Me C.ARTY (A. C), 490.
Mackay (M. M.), 412.
MC C.LENDON (J. F.), 5.
MC Collum (E. V.), 518. 520, 521, 525.
Me Elroy (W. S.), 533.
Me Farlane, 472.
MCFIE (R. C), 585.
Me INDOO, 123.
MC Junkin (F. A.), 598.
Me Kellips (G. M.), 501.
Me RlBBEN, 297.
MEANS (J. IL), 515.
Mecanopsis cambrica, 554.
Medes (Grâce), 5, 494.
Médullaires (rayons), 645.
Meek (Alex..), 583.
Meek (Waller J.), 658, 659.
Megalopa, 693.
Megastigmus, 225.
Meincke (Pierre), 397, 399.
Melampyrum sitvaticum, 6.
Melan (Albert), 692.
Melanargia, 436.
Mélanine. 199, 301, 336.
Mélanisme, 216.
Mélanophores, 59, 121, 177, 663.
Meldolesi (G.), 383.
Mctitaea, 563.
Meltzer (S. L), 118.
Membrane cellulaire, 351, 386, 454, 590. Voir
aussi Cellule et Perméabilité,
de fécondation, 260, 461.
Membres (transplantation des), 623, 624, 625.
Menaul (P.), 508.
Mendel (L. B.), 202, 287, 345, 526.
MENDEL, 74, 265, 556.
50
734
TABLE ANALYTIQUE.
Meudel (unité de mesure), 551.
Mendeleeff (P.), 429.
Mendeliennes (éludes), 74 et suiv., 215 et
suiv., 314, 549 et suiv., 671, 673 et suiv.
Mendelisme, 211, 671.
MENDELSSOHiN, 447.
Mendes-Corrèa(A.-A.), 35, 361.
Mendota (lac), 513.
Méninges (développement des), 618.
Menstruation, 381.
Mepliisis pudita, 685.
Mercanton(P. L.), 564.
Mercapturique (acide), 371.
Mercier (L.), 83, 107, 218, 326, 437,
564.
Mercure (action du), 462, 463.
Mercurialis annua, 332, 359.
— perennis, 332.
Mermiria, 257.
Mertens (E.), 386.
Mésenchyme, 277.
Mesnil (F.), 108, 334, 335, 567, 69S.
Mésoderme, 206.
Mésodermoses, 206.
Mésoph;lliennes (cellules), 6.
Mespitus japonica, 60.
Mestrezat (W.), 594, 595, 596.
Métabolisme (activité du), 263.
Métabolisme de base, 52'».
Metalnikow (S.), 429, 639, 666.
Métamérie, 643.
Métamérisation, 629.
Métamitose, 8.
Métamorphose, 38, 151, 152, 273, 306, 328, 359,
360, 637.
Métaux (action des), 428, 651.
Metcalf (Maynard M.), 113.
Metroxylon, 50.
Metchmkoff (E.), 67, 709, 710.
Metchmkoff (Olga), 709.
Méthane, 541.
Metz (André), 709.
METZ (C. W.), 136, 551, 606.
METZNER (P.), 58, 431.
Meunier, 452.
Meuzie, 510.
MEVES, 6, 458. 540, 592.
Mevius (Walter), 540.
Meyer (F. J.), 38, 350.
MEYER, 294.
Meyer, 643.
MEYER BlSCH (P..), 415.
MEYERHOF, 298, 403.
Meysenbtjg (L. von), 522.
Michel (Aug.), 629.
Michel (P.), 45, 178, 179.
MlCHELSON, 179.
Michrochaete, 612.
— calotrichoid.es, 539.
— tenera, 539.
Microbes, 204, 205, 429, 430, 666 et suiv.
Micrococcus melitensis, 667.
Micropterus minimus, 327.
Microsphaera quercina, 578.
iUicrosporidies, 106, 107.
Microthorax, 277.
MiÈge (E.), 227, 335.
Migrations, 580.
MiKHAiLOFF (Serge), 162. 238.
Mikimoto (perles de), 154, 155.
Miles (L. E.), 699.
Milieu (influence du), 79, 146, 572.
Miller (Shirley P.), 131.
Miller (C. W.), 487.
Miller (E. W.), 493.
Miller. 651.
Mills (C. A.), 495, 541, 650.
Mimétisme, 110.
Mimique, 111, 112.
Mimosa pudica, 72, 543.
Minchin, 335.
MlNER (John Riee), 548.
Minnich (Dwigtis E.), 583.
Minoura (Tadachicka), 633.
Mirabilis, 555.
Misgurnus anguitlicaudatus, 630.
MiTCUELL(llelen S.), 345.
Mitochondries, 2. 3, 5, 9, 10, 129, 130, 131, 132,
139, 450, 451, 457, 619, 620, 695.
Mitose, 12,42,136, 137, 456, 574, 599, 600. 601,
602.
— hétérotypique, 254.
MlTROPHANOW, 601).
Miura (M.), 412, 413.
MlYAMOTO (W.), 371.
Miyazawa (Bungo). 669, 687.
Modiolus, 331.
MoDZEKiEwiczowNA (Halina), 221.
Mœritkerium, 701.
Moina, 7.
Moisissures, 516.
Molge cristatus, 33, 168.
— vulgaris, 270, 471.
Molinia cœrulea, 568.
Molish (Hans), 4, 60,415, 478, 689.
Moi.LIARD (M.), 23, 595.
Mollusques, 79, 81, 491, 513, 516. Voir aussi
aux noms d'espèces.
— (sexe chez les), 475.
Monaster, 11.
Monat-Biggs (C. G. F.). 487.
Monchy (S. J. R. de), 122.
Monfort (Camill), 568.
Mongoles, 93.
Monocentrie, 11, 12.
Monstruosités, 83, 266, 628.
Monstrillides, 694.
Moodie (Roy L.), 206.
Moore (Benjamin), 190.
Moore (L. M.), 297.
Moore (Cari R.), 632.
Moore, 369.
Moore, 249.
Moore, 461.
Morax (V.), 595, 596.
Moreau (F.), 274, 423, 441.
Moreau (M,ue), 274, 423.
Morel (A.), 45.
Morgan (G. T.), 430.
Morgan (Th.), 37. 83, 149, 254> 314, 316, 254,
552, 636, 679.
Morgan (unité de mesure), 551.
Morgulis (Sergius), 658.
Morkera (S.), 694.
Moroff, 19.
Morphine, 193.
TABLE ANALYTIQUE.
::;:.
Morphologie générale, 40 et suiv., 276 et suiv.,
361 et suiv., 640 et suiv.
Morrenia odorat», 334.
Morstatt (H.), 438.
Mort, 39, 40, 133, 134. 171 et suiv., 275. 276,
477 et suiv.. 639, 710, 711.
Mortensen (Th.), 465.
Morlinatalité, 172.
Motella tricirrata, 142.
Mottier, 131.
MOTTRAM (J. C), 477.
Mouche (longévité de la), 173.
Mouches (vol des), 224.
Mouquet (Alfred), 51.
Mockec (Charles), 181.
M0URIQUAND(G.), 45, 178. 179.
Mousses, 575.
Mouton, 198, 199, 240.
Mouvements, 19, 20, 56 et suiv., 194, 195, 249,
294, 295, 296, 446, 537, 544, 545, 662.
Moyle (O. M.), 397, 425.
Mucor, 110.
Mùlh (Dorothea), 577.
MuiR, 95.
MULLER (H. J.), 559.
MùLLER (Max), 111.
Miller (O.), 545.
Mùnmch (Richard), 265.
Munro Fox (H.), 570.
Murex trunculus, 139.
Murisier (P.), 476.
Murphy (James B.), 45.
Murray (C. M.), 500.
MURRAY(H. A. Jr.), 50O. 531, 662.
MiRRAY, 313.
MlRSCHHACSER (H.), 393.
Musa sapientum, 288.
Muscides, 439.
Muscle, 23, 41, 83, 266, 294, 295, 296, 399 et
suiv., 424. 425, 492, 534, 537, 594, 617, 662,
686.
Musculaire (contraction), 266.
— (rigidité), 537.
— (travail), 56, 294, 295, 398, 399, 400.
Mustela putorius, 677.
Mustelus canis, 131.
— vulgaris, 635.
Mutation, 82, 92, 220, 554, 559, 560, 685.
Mutations, 81, 82, 83, 84, 126, 217, 2Î2, 315,
316, 317, 319.
Muttkowski (R. A.), 183.
Mya, 121, 309.
— arenaria, 513.
Mycenia epipterigia, 577.
Mycelobia, 111.
Mjcétomes, 693.
Mycorhizes, 331, 332, 576.
Myéloblastes, 616.
M vers (V. C), 499.
Myers, 287.
Mynchenberg (George), 650.
Myogenèse, 19, 626.
Myolyse, 433.
Mtrback. (Ka>rl), 367, 411.
Myrmécophilie, 96.
Myrmicinae, 431.
Mysis, 70.
Myxidium gadi, 108.
Myxidium lieberkkhni, 261, 698.
Myxinoïdes, 361.
Myxosporidies, 261, 636.
Myzostomidés, 335.
Naïades, 330.
IS'aias, 230.
Naissances multiples, 217.
Nanisme, 687.
NANJI (D.R.), 173.
Narcose, 178, 295.
Narthecîum ossify-agum, 568.
Nash (T. P.), 657.
IXassa, 79.
— reticulata, 139.
Nassula, 664.
Nasties, 71.
Navez (Albert), 508.
NAVILLE (A.), 455. 615.
Naxioides spinigera, 115.
Nectar, 95.
Nectarifères (taches), 96.
Nectonemertes, 637.
— mirabilis, 637.
N'EEDHAM,444.
Nègres, 93.
Negreti (J.), 309.
NEURING, 84.
Neill (Aima J.), 653.
Nellans (C. T.), 662.
NELSON (A.), 524.
Nelson' (E. E.), 491.
Nelson, 525.
Nelson (E. M.). 287.
Nelson (Victor E.), 288, 526.
Nemacliilus, 301.
Mematodinium, 91.
NEMEC (A.), 38, 112, 394, 428.
Némertes, 641.
Neomargarodes Trabuit, 360.
Néotenie, 151, 638.
Neothomasia populicola, 254.
JSepa cinerea, 84.
Néphrite, 377.
Néréides, 433.
Mereis, 251, 460.
— Dumerili. 637.
— vexitlosa, 306.
— Dirent, 584.
Neresheimer, 572.
Nerfs, 339 et suiv., 706 et suiv.
NERNST, 595.
Neuehàtel (lac de), 581.
Neumayr, 562.
Neuromérie, 643.
Neuschlosz (S. M.), 203.
Névrite, 446.
Newman (H. H.), 260, 320, 628, 675,
NlCOLAU (S.), 642.
Nicollella ctenodactyii, 106.
Nicollelidae, 106.
Nichoxs, 172.
Nicotiana, 317.
— a { finis, 357.
rustica, 468.
— sylvestris, 468, 554.
— tabacum, 317, 627.
736
TABLE ANALYTIQUE.
Nicotiana tabacum anguslifolia, 317, 318.
— — calycina, 317.
— — macrophylla, 317.
— — virginica, 318.
Nicotine (action de la), 18, 344.
Nids comestibles, 509.
Nieschulz (Otto), 219.
Nigrosine, 203.
Niphargus aquitex, 326.
Nirenstein, 454.
Nitella, 230.
Nitrifiantes (bactéries), 125.
IMtrosomones, 125.
Noack (K. L.l, 130, 512.
Noack (Kurt), 71, 543.
Nobécourt (P.), 42.
Noctiluca, 91, 570.
Noël (R.), 132, 648.
NOGIXHI, 24.
Noïca, 446.
Noix, 523.
Nolf (P.), 66, 119,182,290,665.
Nomenclature génétique, 211.
Nonidez (J. P.), 606.
NORDHAUSEN (M ), 531.
Nordlind (Folke), 394.
NORCAIRD (A.), 500.
NORRIS (F. W.), 386.
Nostoc, 507, 612.
Notonecta glauca, 269.
— marmorea, 269.
Notropis atherinoïdes, 565.
Novaro (P.), 413.
Novocaïne (action de la), 665.
Nowrey (J. E.), 305.
Noyau, 2, 4, 7, 9, 455, 555, 599, 600.
Noyaux troués, 2.
Noyers (maladie des), 227.
Nucléine, 4.
Nucléinique (acide), 4.
Nucléiniques (substances), 379.
Nucléiques (acides), 182.
Nucléole, 453, 592.
Nucléo-plasmatique (relation), 131, 246.
Nucléoprotéides, 3, 4.
Nupliar intermedium, 229.
Nutrition, 48 et suiv., 264, 285 et suiv., 405 et
suiv., 509 et suiv., 652 et suiv. '
Nittall, 213.
NCTTIMG (C. C), 220.
NtE (L. L.), 499.
Obata, 31.
Obaton (Fernand), 662.
Obelia commlssuralis, 468.
— geniculaia, 101.
— longa, 101.
Oberthur(C1i.), 436.
Obreshkove (Vasili;, 309.
Ocelles, 91.
Ochromonas granularis, 86, 573.
Octopus, 238.
— bimaculalus, 296.
Oddo (B.), 388.
O'DONOGHDE, 621.
Odorat, 584.
OEcologie, 93 et suiv., 221 et suiv., 326, 327,
568. 690.
OEhlkers (Friedrich), 71.
Œil, 121, 217.
— (développement de 1'), 157.
OEnotlwra, 83, 211, 354, 550.
— biennis, 627.
— gigas, 83.
— JHookeri, 354.
— lamarckiana, 354, 687.
— muricata, 354.
OEsterlin (E.), 427.
Œuf, 141, 615. Voir aussi Ovogénèse.
Ogata, 405.
Ogawa (Chikanosulve), 629.
Oholm,406.
Oïdium, 431.
Oie d'Egypte, 216.
Oïkopleura, 103.
Oiseaux, 570, 584, 692, 697. Voir aussi aux
noms d'espèces.
— (caractères sexuels secondaires des),
168.
— (sexe chez les), 271.
— de basse cour (hérédité chez les),
678, 679, 680, 681.
Oka (Asajiro), 199, 445.
Okamoto (KiUuo), 630.
Okkelberg (P.), 255, 605.
Olesox (H. C), 524.
Olfaction, 123.
Oliveau (A.), 109.
Olombel (Maurice), 709.
Olssoî* (Urban), 389.
Oltmanns, 38.
Ombellifères, 48.
Onchidium, 547.
Onslow (H.), 178, 179, 675.
Onslow (M. W.), 373, 382, 394.
Ontogenèse, 14 et suiv., 146 et suiv., 261 et
suiv., 356,464 et suiv., 612 et suiv.
— (facteurs de 1'), 23 et suiv., 157,
266, 467, 622 et suiv.
Oocytases, 610.
Oocytes, voir Ovogénèse.
Oodinium, 103.
Oogonies, voir Ovogénèse.
Oospora, 332.
Opalina, 246, 572.
dimidiata, 572.
— ranarum, 572.
— Zelleri.
Opliionotus lie.ractis, 465.
Opliisaurus venlralis, 684.
Ophrydées, 42.
Oplu-yoglcna Cotlini, 106.
Opislhobranches, 81.
Opistlwpatus cinctipes, 41.
Optones, voir Extraits d'organes.
Opiuitia, 153.
Orchidées, 48, 331.
Orcynus thynnus, 100.
Organe de Bidder, 34.
Organes de sens, 121 et suiv., 342, 447, 583,
708.
0'Reilly(L.), 527.
Orientation, 312.
Ornithochorie, 543.
TABLE ANALYTIQUE.
737
Orobus tuberosus,3Z2.
Orthogénèse, 79, 126,436, 561, 562.
Orthonéetides, 694.
Ortmann, 115.
Orton (J. H.), 163, 165, 200, 475, 476, 530,
567, 569.
Orvet, voir Anguis fragilis.
Oryssidae, 225.
Os, 25.
Osborn (Henry Fairfield). 125. 562. 701.
Osborne (T. B.), 265, 523. 526.
OSBURN (B. C), 222.
Oscillations (action des), 61.
Oscilla toria, 507.
fenensis, 536, 537.
osmose, 48, 49, 184, 185, 249, 405. 406 et suiv.,
509 et suiv., 663.
Osmotique(pression), 18, 135, 157, 252, 405,
406. 692.
Ostéoclastes, 149.
OSTERHOUT (W. .[. V.), 132.
Ostracodes, 86. Voir aussi aux noms d'espè-
ces.
Ostrea edulis, 165.
OTERO (M. J.). 309.
Otocystes. 342.
Ouramœba, 575.
— bolulicauda, 575.
Oursin (œuf d'), 18. Voir aussi aux noms
d'espèces.
Ovaire (extrait d'), 308.
— (sécrétion de 1'), 313, 344.
Ovaires, 491.
Ovarien (cycle), 142.
OVERTON, 452, 454, 510, 594.
Ovocytes, voir Ovogenèse.
Ovogenèse, 9, 139, 143.
Ovules primordiaux, 9.
Owen (D. R.), 296.
O.ralis acetosella, 64.
— traldiviemis, 544.
Oxydants (fermenls), 394.
Oxxjlricha fallax, 13.
Oxyuris vivipara, 85.
Ozobranchus janlseo.nus, 199.
Paal, 542, 543.
Pack(D. A.), 622.
Padina pavonia, 115.
Peeonia, 701.
Pagliano (T.), 101.
Pagurus striatus, 238.
Pailhvde (Rey), 350.
Paillot (S.), 65.
Paine (Alexander), 15.
Paiinter (T. S.), 169, 604.
Palsrmon, 301.
Patftomastodon, 701.
Palsemonetcs antrorum, 327.
Paléobotanique, 703.
Paléobiologie, 578.
Paléontologie, 562, 570, 579.
Palinurus, 301.
Palm, 545.
Palme (huile de), 410.
PHLMER (L. S.), 423, 430, 502, 522.
Palolo, 570.
Panachure, 314, 652.
Pancréas, 182, 391.
Pangolin, 112.
Panique, 240.
Pauspermie, 125.
Pantanelli, 529.
papanicolau, 621.
Papaver, 58, 543, 702.
— argemonc. 544.
— atlanticum, 544.
— dubinm, 544.
hybridum, 544.
— heldreichii, 544.
— mnlicaulc, 544.
— orientale. 544.
— rhaeas, 544.
— somniferum. 544.
Papliia staminea, 516.
Pappemieim, 598, 695.
Pappenheimer (A. M.). 521.
Paracliordodcs pustutosus, 226.
— tolosanus, 226.
— violaceus, 226.
Paracentrotus. voir Strongylocentrotus.
Paragordius stylo.ius, 226.
— tricuspidatus. 226.
Paralyseur (instincts). 239.
Paramecium, 246,447, 597, 600,601,664.
aurctia, 479, 555.
— bursaria, 555.
Calkiiisi, 555.
— caudatum, 5. 187, 188, 203, 431,
464. 555, 639.
— mullimicronucleata, 556.
— putrinum, 556.
Parasites hétéroxènes, 694.
Parasitisme, 88, 89, 96, 103 et suiv., 225 et
suiv., 242, 331 et suiv., 439 et
suiv., 564, 577, 694, 695, 6%.
cyclique, 696.
— intracellulaire, 697, 698.
protélien, 694.
Parathyroïdectomie, 291, 531.
Parathyroïdes (glandes), 151, 292.
Paratilapia polleni, 100.
Parce, 436.
Parcot (L.)i 357.
Parenchyme, 640,641.
Paris (Paul), 86.
Paris quadrifolia, 15, 353.
Park (E. A.), 520.
Parker (G. H.), 296.
Parker (Sylvia L.), 276, 477, 480, 639.
Parkin (J.), 179.
PARNAS (J. K.), 397, 424, 509.
Parnell (F. R.). 682.
Parrotia persica, 531.
PARSONS (H. T.), 518, 520.
Parsons (T. R.), 661.
Parsons (W.), 661.
Parthénogenèse, 11 et suiv., 143,259 et suiv.,
591, 609.
— expérimentale, 11, 143, 259,
454, 461.
— spontanée, 260»
— traumatiqtie, 143, 144.
Parthénogénétiques (œufs), 18.
738
TABLE ANALYTIQUE.
Particularités structurales et physiologiques,
110.
Partula, 80.
Parus major a ter, 571.
— — cœruleus, 571.
Passer domeslicus, 697.
Pasternak (S.), 488.
Patagonie, 113.
Patelta, 142, 238.
— cœiidea, 106.
Patiria minata, 628.
Patterson (J. T.), 166.
Patterson (T. L.), 58.
Pavjlesco, 170.
Paulian (D.), 307.
Paulownia tomenlosa, 153.
Paulsenella, 104.
Pawlow, 239, 309.
Payne (Fernaiulus), 316, 472.
Pearl (Raymond), 276, 477, 480, 549, 639.
Pearsai.l (W. H.). 229.
Pearse (A. S.), 570.
PEase (M. S.), 680.
Pêche miraculeuse, 571.
Pectase, 386.
Pecten, 23, 80.
Pertinaria Koreni, 99.
Pectine, 386.
Pelargon'uun, 555.
— zonale, 130.
Pellagre, 535.
Pellegrin' (Jacques), 437.
Pelmatohydra, 102.
Pelobates fuseus., 270.
Pelosse (Jean), 425.
Pelsener (Paul), 79, 81.
Penard, 575.
Penhallow, 545.
Penfield (WildenG.),231.
Pénicillium randidum, 428.
— digilatum. 542.
glaucum, 516.
— Roque forti, 428.
Pensée, 237.
Pentimalli (F.), 429.
Pepsine, 366, 383.
Peptone (action du), 203.
Pérard (Charles), 106.
Perça vulgaris, 270.
Percoïdes, 327.
Pereira (M. de M. Bernardes), 193.
PÉrez (Charles), 33, 335, 445.
Perfusion (liquides de), 64.
Peridei-mium ackolum, 638.
— cerebrum, 638.
eoleosporoides, 638.
comptoniae, 638.
Peckii, 638.
— piriforme, 638.
— strobis, 638.
Peridiniens, 8, 103, 697.
Periiweis cullrifcra, 273, 289.
— Marioni, 273.
Périthèces, 578.
Perles, 699.
— (production des), 154, 155, 156.
Perméabilité, 5, 6, 21, 22, 134, 351, 371, 372,
453, 594, 595, 596.
Peromyscus, 276, 678.
maniculatus gambeli, 276.
Peroxydase, 5.
Perrycoste (F. N.), 236.
Persea persea, 288.
Persique (golfe), 115.
Pesanteur (sens de la), 112.
Pesta (O.), 101.
Peters (J. P. Jr.). 514.
Peters (R. A.). 305.
PETERSON (G. W. IL), 505, 507.
Peterson (YY. M.), 505.
Petit, 699.
Petiteau (B.), 707.
Petromalus puparum, 334.
Petromyzon planevi, 638.
Peyron (Albert), 15.
Peyro.n, 356.
Peyronel (B.), 332, 576.
Pezard (A.), 32, 35, 271, 476, 636, 681.
Pfannenstiel, 643.
PFEFFER, 689.
Pfeiffer, 429.
Pflûger, 127.
Phagocytaire (théorie), 710.
Phagocytose, 432 et suiv.
Phanérogames, 332.
l'hascolomys, 644.
Phaséoline, 522.
Phaseolus Mongo, 288.
multiflorus, 568.
— vutgaris, 49, 522.
Phénols, 182.
Phiatidium, 693.
Phiomia, 701.
Philips, 391.
Phillips, 537.
Piiilippson (M.), 251.
Phoque, 272.
Plioradendron flavescens, 627.
Phorésie, 106.
Phormidium laminoswm, 539.
— lUridum, 539.
— Betzii, 60, 184.
Phosphore, 366. 396, 399, 400, 401, 402, 418,
499, 501, 536, 537.
Phosphorescence, 537, 576.
l'holoblepliaron, 196.
Photosensible (substance), 121, 122.
Photosynthèse, 189, 190. Voir aussi Assimila-
tion chlorophyllienne.
Phototropisme," 6.9, 70, 71, 207, 208, 209, 329,
431, 432, 440, 542.
Phoxinus, 301.
Phrénosine, 415.
Phycocyanine, 539.
Phycoérythrine, 60, 539.
Pliycomyces nitens, 431,627,629.
Phycomycètes, 39.
Phyllopodes. 38.
Phylogénie, 111, 112, 127, 338, 444, 578,
701.
Physa fontinalis, 79.
Physiologie embryonnaire, 148, 149,150.
générale, 42 et suiv., 174 et suiv.,
278 et suiv., 363 et suiv., 481 et suiv., 645 et
suiv.
Phytomonadines, 478.
TABLE ANALYTIQUE.
739
Phytoplitliora, 629.
— infestant, 227.
Phytoplankton, 230.
Phyzoctonia 7-epen$, 693.
PlCADO (C), 109.
Picard (F.), 100, 101, 226, 334.
PlCK (Ernst P.), 235.
PlCKERING (J. W.), 420.
Pictet (Arnold), 548, 563, 673, 674.
Pierantoni, 694.
Pieris, 563.
— brassicae, 101, 34à, 337.
— rapac, 209.
PiÉron (Henri), 234. 708.
PiETTE (E.), 626.
Piézo-électricité, 175.
Pigeons, 16, 17.
Pigments, 20, 59 et suiv., 85, 86, 198 et suiv.,
300. 336, 425,4'i5, 521, 539, 662, 663, 680.
Pilocarpine (action de la), 18, 55, 289,
1*21.
Pilosella, 687.
Pimpla instigator, 100, 101, 334.
Pinéale (glande), 92.
Pinguicula vulgavis, 493.
Pinnotheres arcoplnlus, 28.
palaensis, 28.
Pinus Pinaster, 540.
— radiata, 265.
— sitvestris, 394, 576.
— strobus, 416, 576.
Pirola clilorantha, 102, 103.
— Mttuor, 102, 103.
— rotundifolia, 102.
— seconda, 102, 103.
— uniflora, 102.
Piskernik (Angela), 627.
Pislillodie, 468.
Pisum, 627.
— sativum, 64, 493.
Pitt (Francis), 677.
PlTTARD (Eug.), 564.
Pituitaire (glande), 194.
Pituitrine, 194.
Placenta, 619, 620.
Plagge (II.), 390.
Plagiostomum, 323.
Planaires, 16, 144, 162, 597, 622, 657.
Planaria agilis, 286.
— alpina, 144, 145, 326.
— dorotocephaltt, 63.
— gonoccpliala, 145.
— maculata, 286.
polychroa, 268.
sub.tentaculata, 99, 144.
— vitta, 99, 144.
Plancton, 101, 581.
Planctoniques (organismes), 692.
Ptanorbis, 81.
— corneus, 80.
Plantefol, 473.
Plasma (action du), 665.
Plasmodiopliora Brasskae, 507.
Plasmodium danilevfki, 697.
Plasmogamie, 574.
Plasmosome, 137.
Plastides, 2, 130, 131, 450.
Plaslidome, 593.
Plate (L.), 643.
PLATii (O. E.), 548.
Plat.hclniinth.es, 640, 641.
Platyceras, 333.
Platygaster Fetti, 166.
J'Ialynercis megalops, 637.
Plerotus auritus, 344.
Ptclliodon glutinosus, 327.
Plicaria Iciocarpa, 576.
Plimmer (R. H. A.), 179.
Plomb, 540.
Plough (Harold II.), 315.
Plumage, 271, 551, 556, 678, 679, 680, 681.
Pneumonie, 206.
Poecilus cœrulescens, 89.
Poids du corps, 170.
Poikilolhermes, 51.
Poils, 643.
(longueur des), 673
— sensoriels, 41.
Pois, 523.
POISSON (R.), 84, 218, 334, 572.
Poissons, 20, 33, 34, 150, 166, 194, 195, 301,
436, 437, 445, 565, 580. Voir aussi
aux noms d'espèces,
(respiration des), 285.
(transplantation chez les), 270.
Polarité, 468.
Pôle Evans (M.), 542
Pôle Evans (J. B.), 542.
Policard (A.), 422, 423.
Polimanti (O.), 436.
Politis, 275, 423.
Pollaci (G.), 388.
Pollinisation, 95.
Pollock (H. O.), 533.
Polyretis cornuta, 16, 99, 144, 145, 268.
— nigra, 98, 268.
Polychèles, 115.
Polyelades, 3, 641.
Polycystis gœllei, 294.
Polydactylisme, 672.
Polydesmoïdes, 110.
Polyembryonie, 166, 694.
Polygonacées, 48.
Potygonum ai'icularc, 264.
Polygordius iieapolilanus, 629.
Polyki^ikos, 91.
Polymastiginées, 278.
Polymorphisme, métagéuique, 38.
Polynévrite, 306.
Polynoïdes, 685.
Polyplectron, 561.
Polysaccharides, 384, 392, 396, 414, 504,
504.
Polysiphonia, 39.
Polysptiincta perconlatoria, 225, 226.
Polyspermie, 143.
Poma (Georges), 267.
Pomeroï (C. S.), 684.
Pomme de terre, 85.
Pommier (blanc du), 228.
Ponder (Eric), 204.
Ponerinae, 582.
Ponte, 100, 101.
— (acte de la), 335.
— (déterminisme de la), 94.
Popenoe (P.), 220.
740
TABLE ANALYTIQUE.
Populys iremula, 576, 577.
Porc (hérédité chez le), 314, 078.
Porcellana, 301.
Porhomma tkorctli, 564.
Poroceplialus armillalus, 143.
Porrit, 675.
Porter (W. T.), 153.
Porthesia similis, 548.
Portier (P.), 35, 185, 302, 405, 406, 509,
602, 652, 691, 694.
Portulaca, 559, 560.
Portunus puber, 301.
Positivisme, 586.
Post-maturation, 622.
Potamogeton, 230,
— densus, 417.
Potassium (action du), 22, 202, 303.
Potentilla. 702.
Potonié (R.), 224.
POTTS (F. A.), 576.
POUCHET, 103.
Pouchetia, 91.
Poule, 27.
— (hérédité chez la), 316, 551.
— (œuf de), 404, 405.
— (sexe chez la), 476.
Poulet (développement du), 19.
POULTON (E. M.), 628.
POUTIERS (R.), 220.
Powell (E. F.), 293.
POYER (G.), 212.
POZERSKI (E.), 61.
Praxtl, 59.
Pratje (A.), 4.
Prell (Heinrich), 138.
Prenant (A.), 199.
Prenant (Marcel), 3, 4, 282. 283, 640.
Présure, 493.
Pride (Andrew), 224.
Priestley (J. H.), 652.
Primates, 266.
Primevérase, 539.
Primula, 539,555,557.
— hirsula, 556.
— Juliae 548.
Primulacées, 48.
Pringle Jameson, 253.
Pringsheim (Ernst G.), 575.
Proboscidiens, 701.
Procavia capensis, 106.
Produits sexuels, 8 et suiv., 138 et suiv., 253
353 et suiv., 456 et suiv.,
603 et suiv.
— — (dégénérescence des), 608.
— (maturation des), 141, 255, 354,
355, 459, 591, 601, 607.
— mûrs, 141, 257, 354, 355.
— — (origine embryogénique des).
9 et suiv., 139 et suiv., 254,
457, 458, 604.
Proline, 527.
Pronephros (suppression du), 625.
Pvorhinotermes, 700, 701.
Prosobranches, 5.
Prosoplasmas, 156.
Prostkiostomum siphunculus, 3.
Protamines, 127.
Prolée, 9.
Protéines, 19 et suiv., 378, 379, 413, 421, 429,
498, 504, 505, 509, 518 et suiv., 655, 656,
657.
Proloparcc convotvuli, 209.
Protopathique (sensibilité), 232.
Protoplastes, 453.
Prototrophiques (bactéries), 125.
Protopsis, 91.
Protozoaires, 5, 125, 238, 303, 304, 453, 572,
573, 574. Voir aussi aux noms d'espè-
ces.
Trouty (W. F.), 153.
Prunus Cerasus, 64.
— Lauroccrasus, 64.
Pruvot (Mm« A.). 436.
Przibram (Hans), 300, 336, 337.
Przytecki (St. J.), 18, 143, 510.
Psullista campestris, 336.
Pscudemis elcgans, 296.
Psrudibacus Pfefferi, 115.
Pseudobranchie, 644.
Pscudococcus, 89.
— nipae, 256.
Pseudo-Klossia chitonis, 333.
— potellac, 333.
Pseudopodiogamie, 574.
Pseudovitellus, 108.
Psidium guayaba, 109.
Psithyrus, 338.
bavbutellus, 338.
— vestalis, 338.
Psychologie animale, 238 et suiv.
— comparée, 238 cl suiv., 343 et suiv.,
708, 709.
Pteridium aquilinum, 359.
Ptéridopliytes, 3, 450, 451.
Puberté (glandes delà), 35.
Pulmonés, 5, 81.
Pulsatïles (organes), 55.
Pulvinaria innumcrabilis, 332.
PUNNETT (R. C.), 678, 680.
Pupille, 708.
Purines, 533.
Putrescine, 51.
Pycnose, 3.
l't/cnotliric monoceploides, 106.
Pyrale, 220.
Pyrameîs atalanta, 337, 583.
— cardui, 337.
Pyridine, 405.
Pyromelana franciscana, 168.
Pyronema, 629.
Pyrosome, 694.
Pyrrlwcôris aptera, 107.
Pyrrol, 381, 388.
Pyruvique (acide), 390.
Quadrilla, 330.
Quercus, 701.
— alba, 576.
— agrifotia, 265.
— pedunculata, 576.
— robur, 577.
Queue, 220.
Quinine, 53, 390, 395, 429.
Quinones, 430.
TABLE ANALYTIQUE.
741
Rabacd (E.), 94, 209. 225, 239, 344, 345,
439.
Rabl, 8.
Races chimiques, <i89.
— humaines, 92.
— nouvelles, 556.
Rachiglosses, 81.
Rachitisme, 517, 520, 521, 522.
Racines, 568.
— respiratoires, 49, 50, 323.
Racovitza (E.-G.), 114.
Radioactives (substances), 44.
Radiolaires, 598, 599.
Radiopuncture, 7.
Radium (action du), 251, 339.
Radovici (A.), 230, 294, 707.
Raie Torpille. 239.
Raistrick (H.), 430.
Rajeunissement, 478, 479.
Rakestraw (N. W.), 502.
Rana, 475.
— catesbeiana, 474, 475, 604, 663.
— clamitans. 663.
— esculenta, 152, 235, 400.
— fusca, 92. 98, 141, 149,157, 158, 266, 607,
608.
parvipalmata, 92.
— pipietis, 140, 474, 475, 663.
— temporaria, 25, 59, 142, 159, 167, 247,
259, 270, 360, 400, 455, 541.
— virescens. 528.
Ranatra linearis, 84.
Ranc (A.), 127.
Ransom (Fred). 308.
Ranunculus, 702.
— repcns, 228.
Ranvier, 616.
Raphia Laurenti, 50.
IUppim (M.), 448.
Rascanu, 707.
Rasmussen, 132.
Raspail (Xavier), 344.
Rate, 532.
Rathery (F.), 182, 414.
Rats, 140, 172, 257, 344, 345, 549.
Ray (C. B.), 410.
Ray LA\'KESTER(SirE.), 223, 530.
Rayons ultra-violets (action des), 7, 251, 610,
651.
Rayons X (action des), 27, 129, 156, 159, 651.
Razous (Paul). 124.
Rea (M. W.), 645.
Réaction (notion de), 709.
Read (B.E.), 477.
Rebello (Silvio), 193.
Beboulia hemisphaerica, 612.
Reckertia sagittifera, 246.
Redfield (Alfred C), 251, 339.
Redfield (E. S.), 339.
Reed (Howard S.), 264.
REED (Charles W.), 246, 283.
REESE (A. M.), 223. »
Réflexes, 118, 231, 232, 233, 234, 309, 335, 340,
341, 707.
— associés, 239.
— hétéronymes, 231.
homonymes, 231.
— psycho-galvaniques, 234.
Régénération, 28, 29, 120, 131, 145, 160 et
suiv., 267, 268, 468, 469, 617,
629.
— des nerfs, 235.
régnier (r.), 226.
Regmer de Graaf, 609.
Régression, 437.
Régulation, 161.
Reh (L.), 110.
Reichert, 650.
Reid (G. Archdall), 211.
Reimann (H. A.), 502.
REIMANN (S. P.), 502.
Rein, 364, 371.
Reinheimer (H.), 242.
Reincke (D.), 390.
REINKE, 529.
Reinking (O. A.), 195. '
Reisinger (Erichj, 294.
Remy (P.), 64, 638.
Rénale (sécrétion), 422.
Renault, 206, 207.
RENAIT, 616.
RENNER (Otto), 354, 433, 507, 531.
RENNIE, 206.
Rennine, 366.
Reproduction, 570.
— par spores, 599.
Reptiles, 116, 206. Voir aussi aux noms d'es-
pèces.
Réserves (matériaux de), 658.
Résistance électrique, 132, 133, 251.
Respiration, 49, 50, 149, 153, 174, 285 et suiv.,
407, 408, 436, 513 et suiv.
intracellulaire, 597.
Respiratoires (échanges), 306, 661.
— (mouvements), 285, 286.
Relicularia umbrina, 507.
Reticulitermes, 700.
— flavipes, 700.
Rétine, 584.
Rettger (Léo F.), 66, 67.
Retour (instinct du), 238.
Reuss, 49.
Reversion, 683.
Reviviscence, 199.
Rhabdites, 3, 4.
Rhabdocœles, 3, 294.
Rhabdochromatium Linsbaucri, 384.
Rhabdocoeles, 641.
Rhagiocrines (cellules), 616.
Rhazya s trie ta, 493.
Rhina squatina, 635, 636.
Rhinanthus minor, 23.
Rhinocéros, 298, 563.
Rhipidoglosses, 81.
Rhododendron intermedium, 229.
Rhodophycées, 450.
Rhopalomyia, 166.
Rhynchelmis limosella, 698.
Rhyphus, 111.
Rhizocéphales, 694.
Rbizopodes, 609.
Ribes rubrum, 388.
Ricasolia amplissima, 441.
— herbacea, 441.
Ricca, 543.
Richards (M.), 255.
742
TABLE ANALYTIQUE.
Richards, 460.
Richet (A.), 348.
Richet (Charles), 204,205,231,237, 348.
Richet (Ch. fils), 200, 348.
Riel (Ph.), 325.
Ricinus hirsutus, 493.
RlCHTER-QUITTNER (M.), 417-420.
Riddle (Oscar), 16, 17, 35, 76, 207.
Rimbach(A.), 356.
Ringer (M.), 656.
Rincer (W. E.), 382.
Risse (Charles), 587.
Ritchie (A. D.), 662.
RiTTER (J. W.), 72.
Rivularia, 507, 612.
Riz, 518, 682.
Roaf (H. E.), 425.
ROBERT (Hi), 581.
Robert (R.), 381.
Roberts (E.), 314.
Roberts (Elmer), 672.
Robertson (Elisabeth), 686.
Roberts (R. H.), 508.
Roberts, 552.
Robertson (T. B.), 352.
Robertson, 610.
Robinson (T. Ralph), 684.
Robison (R.), 410.
Robson (G. C), 163, 166.
Rock (J. F.), 692.
Rockwood (E. W.), 528.
Roentgen (rayons), 200.
Roger, 61.
Roger (H.), 419.
Rogers (F. T.), 235.
Rogers (John), 293.
Rogers, 708.
Rogoff (J. M.), 191, 192, 293.
Rolf (G. P.), 494.
Rollinat 344.
Romanes, 344.
Romeis, 24.
Romieu (M.), 273, 289, 433, 590, 662, 706.
Rona (P.), 390, 395.
Rongeurs, 609.
•Roos (J.), 234.
Rortiiays (R. de), 35.
Rosacées, 48.
rosanoff, 59.
Rose, 183.
Rose (W. C), 533.
Roskin (Gr.), 642.
Ross(E. L.), 63.
Ross (Ellison L.), 289.
ROSSI (A.), 408.
P.OSSI (Otlorino), 707.
Rother (Julius), 379.
ROUBAUD (E.), 173, 330, 693.
Rouciielman (N.), 176.
Rouge (E.), 93.
Rouge (Dr), 508.
Roule (Louis), 100, 112, 356, 445, 690.
ROUSSY, 662.
ROUX (M. E.), 521.
ROUX (W.), 27.
Rowland (Amy F.), 301.
Rovvley (F. R.), 575.
Rubiacées, 689.
Rubus, 229.
— idacus, 388.
Ruckert, 9.
liudbeckia montana, 565.
Ruedemann (Rudolf), 579.
RUFZ DE LAVISON 352.
Ruggles Gates (R.), 219, 550.
Ruhland, 454.
RULE (F. D.), 514.
Rumex crispus, 627.
Russ (S.), 156.
RUSS (V. K.), 427.
RUSSELL (E. W.), 180.
Russo (A.), 132, 354.
Russula virescens, 577.
RUSZNYAK (S.), 375, 395, 429.
RfJZiCKA (Vlad), 275.
Rythme, 19, 20, 57, 135.
Sabellaria, 141, 142.
alveolata, 135, 247.
Saccharase, 367, 388, 392, 394.
Suce haromy ces etipsoidus, 173, 369.
— carlsbergi, 173.
cerevisiae, 173.
exiguus, 173.
— Pastorianus, 173.
— vini, 97.
Saccharophosphatase, 394.
Saccharose, 393.
Sachs, 21, 49.
SaccociiTUS, 457.
Safford (W. E.\ 670.
Sahut, 60.
Salamandra atra, 29.
— maculosa, 157, 336, 471.
Salamandres, 151.
Salazar (A. L.), 608.
Saleck (W.), 119.
Salicacées, 48.
Salicornia herbacea, 267.
Salinité, 267,509, 535, 580.
Salivaires (glandes), 41.
Salix, 550.
Salkowski (E.), 384.
Svlmon (E; S.), 684.
Salmo cridens, 21.
Salpidae,447.
SalveLinus fonlinalis, 21.
Salvia patens, 571.
— sylvestris, 229.
SvmemM.), 503.
Sammartino (U.), 414.
SamSON (G.), 427.
Sand (Knud), 161.
Sang, 52 et suiv., 135, 202, 289 et suiv., 312,
378, 417 et suiv., 427, 498, 499, 500, 501, 502,
514, 515, 528, 529 et suiv., 540, 650, 661.
Sanglier, 243,444.
Sanicula, 702.
SANTENOISE (D.), 667.
SANTOS (Francisco O.), 288.
Saponine (action de la), 5.
Sarcina ureae, 507.
Sarcome, 15.
Sardinia aerulea, 492.
Sarothamnus scoparius, 540.
TABLE ANALYTIQUE.
743
Sars, 38.
Sarsia, 693.
sartiaux, 125.
Sassa(K.), 231.
Satuniia, 300.
— pavonia, 300.
Saumon, 491, 492.
Sauter (M. D.), 502.
Sauvageau. 38, 39.
SAVELLI (R.), 468, 554.
SAVITCH (V. G.), 664.
Svx (Karll, 130.
Saxidomus gigantea, 516.
Saxton l\Y. T.). 612.
Scardinius erypthropktalinus, 20.
Scelio, 225.
SCIIAEFER (R.), 381.
SCHAFFNER (G. H.), 632.
SCHAFFNIT (E.), 201.
SCIIAXEL, 458.
Scheminzky (Ferd.), 271.
SCBERFFEL. 86.
SCHERTZ (F. M.), 652.
SCHIEFFERDECKER (P.), 111.
SCHIFFMANN (Olga), 308.
SCHIMPER, 131, 568.
Schistosomidae, 163.
Sciiitz (Victor), 9, 139, 593.
Schizodinium sparsum, 104, 105.
Schizotterix, 507.
SCHLECHT, 598.
SCHLESSINGER, 289.
Schlomowitz (Benj. H.), 283, 302.
Schmid (F.). 364.
Schmid (Giïnther). 536.
SCHMIDT (W. J.), 24, 85, 565.
SCHMIEDEBERG, 508.
Schmitz (Ernest), 397. 399.
SCHNURMANN (F.), 121.
Schoen (M.), 390.
SCHOTTÏ (O.), 469.
Schrader (Franz), 256.
SCHRIDDE. 695.
SCHROEDER (H.). 15. 49.
Schrïver (S. B.), 380. 386, 413.
SCHCHMACHER (Eugène), 388.
Schun Icm Oxo, 132.
SCHOEPP (Otto), 361.
SCHULTZ (E. W.), 502, 503.
SCHULTZE (P.), 102.
Schulz (Hélène), 543.
SCHILZE (M.), 277.
SCHULZE (W.), 151.
SCHULZE, 387.
Schussing (Bruno). 611.
SCHWE1SHE1MER (W.), 124.
SCHWENDEXER, 209, 545.
Scyllarides siiuamosus. 115.
ScyUarus Ffobilii, 115.
Scylliorhmus canicutu, 19, 148.
Scyllhtm. 19.
Seyphistome, 277, 355.
Scirpus caespitosus, 568.
Scissiparité, 13.
Siieroderma vulgare, 577.
Scolependra, 254, 474.
— cingulata, 256.
Scoljtides, 226.
Scolytus amygdàli, 226.
— rugulosus, 22«>.
Scombrdlabrax heteràlepis, 112.
Scombroperciformes, 112.
Scorbut, 45,175, 178, 185, 410, 411, 412, 517,518,
654.
Scorpion, 487.
Scott (G. C), 197.
Scott. 132, 598, 616.
Scutiyera Colroptrata, 254.
Scitt (G. M.), 156.
Scytonema, 507, 612.
Seaman (Emily C.). 306.
Sears (P. B.), 217.
Secale, 542.
Secotium acuminatum, 444.
Sécrétine, 287.
Sécrétion, 6, 191 et suiv.. 287, 291 <-t suiv., 421
et suiv., 531 et suiv., 661 et suiv.
Sécrétions internes, 31, 32, 33, 34, 150, 151.
271, 272, 273,291.313,620,661. Voiraussj
Sexe.
Sedgwick, 41.
Skdziak (F. A.), 292.
Seidler (Hans J.), 685.
Segmentation, 247.
Ségrégation, 682.
— physiologi'i"Pi 83.
Sélaciens, 148, 406.
Sélection, 92, 126.
Sell (M. T.), 521.
Sélénium, 428.
Sels (action des), 16, 46, 47, 48, 250, 427, 431.
Selysina perforant, 107.
Sem (P.), 419.
Senecio rulgaris, 466.
Sens chimique, 447. 584.
— thermique, 447.
— musculaire, 448.
Sensibilisation. 213, 214.
Sensibilité, 263.
Sepia, 424.
— ; offlcinalis, 199.
Septoria Antirrhini, 228.
Serins, 76.
Serolis :oiphila. 101.
Sérums, 65, 371, 372, 379, 390, 395, 429, 499,
557, 561.
Sesamia nonagrioides. 335.
Sésies, 110.
Seurat (L. G.), 84.
Servantié (L.), 372.
Sève (ascension de la), 531.
Sexe, 30 et suiv., 162 et suiv., 270 et suiv.,
357 et suiv., 472 et suiv., 558, 629
et suiv.
— (détermination du), 272, 558, 605, 632.
— (transformation du), 473, 474, 475, 476.
654.
Sexes (proportion des), 166, 271, 328.
SEXTON (E. W.), 37, 326, 675.
Sexuel (dimorphisme ;, 320.
Sexuels secondaires (caractères), 30 et suiv.,
162, 166 et suiv., 270 et suiv., 357 et suiv..
472 et suiv., 629 et suiv., 672.
S«\uelles (glandes), 25. Voir aussi Sesuels se-
condaires (caractères).
SHAFER (P. A.), 495, 496.
744
TABLE ANALYTIQUE.
Shaffer (P. A.), 515.
Shapley (Harlow), 61.
Sharp 95, 353.
Shaxel, 124.
SlIEARER (C), 298.
Shechy (E. J.), 396.
SHERMAN (II. C), 45, 521.
Sherrington (C. S.), 231.
SllERWlN (C. P.), 528.
SHERWOOD (H. P.), 570.
Shibata, 199.
Shimizu(T.), 381, 396, 414, 415.
Siiipley (A. E.), 211.
Shipley (P. G.), 520, 521.
Situs inversas, 160.
Shoji (R.),661.
Short (J.Z.), 499.
Shorten (S. A.), 410.
SHUFELDT (R. W.), 684.
Shull (G. H.), 211, 311.
Siri/os angulalus, 545.
Sidérophile (corps), 4.
SlERP (H.), 21, 71, 207, 512.
Sillman (E.), 532.
Sima, 581.
Simmonds(N.), 518, 520,521.
Simms (II. S.), 495.
Simoccplialus, 217.
— exspinosus, 92.
vetulus, 10.
Simon (S. V.), 25.
Sinapis alba, 394, 627.
— arvensis, 94.
Sindinium, 14.
SiNOTT (Edmund W.). 274.
SiPERSTEiN (David M.), 140.
Sipunculidés, 185.
Siredon, 471.
Siricidae, 225.
SiSSON (VV. R.), 540.
SKRAUP, 506.
Sloninski (P.). 5. 590.
Slosse (A.), 180.
Slotopolsky (Bruno), 268.
Slyke (D. D. Van), 502, 506, 507, 523, 530,
532.
SMALL (J.), 195, 349, 350.
Smillie, 499.
Smith (Arthur II.), 202, 294.
Smith (E. A.), 214, 215.
Smith (E.), 494.
Smith (H. P.), 64.
Smith (L. W.), 515.
Smith (P. E.), 291.
Smith, 557.
Smolukowski (Von), 406.
Snyder (Charles D.), 297.
Snyder (Th. E.), 700.
Sociélés animales, 699.
Sodium (action du), 305.
Soif, 527.
Sokoloff (Boris), 5, 131.
Sol, 222.
Soldats (caste des), 572.
Solereder, 702.
Solidago sei'olina, 466.
Solutions (action des), 297, 351. Voir aussi
Sels.
Somations, 83.
Sonneratia acida, 50.
Souffland (Mmo G.), 333.
Soufre, 500.
Souris, 66, 77, 423.
— (hérédité chez la), 313, 317, 318.
— (instinct chez la), 344.
— (variation chez la), 321, 322.
Souterraine (vie), 326.
Souza (H. de), 180, 370.
Spanandrie, 631.
Sparck (R.j, 475.
SPAILDING (M. H.), 618.
Spécificité cellulaire, 16.
Spelerpes fusais, 29, 69.
Spemann (H.), 148, 157, 190.
Spermaphytes, 701.
Spermatocytes, voir Spermalogénèse.
Spermatogénèse, 9, 10, 139, 140, 254, 458, 604,
605, 606.
Spermatozoïdes (âge des), 35, 112.
(forme des), 112.
Spermatides, voir Spermatogeuèse.
Sphaenophryidae, 105.
Spltaeromicola Topsenti, 86.
Sphaerospora dimorpha, 261.
Sphagnum fimbriatum, 540.
— imbricattun, 540.
— quinquefarium, 540.
— rufescens, 540.
Sphécoïdie, 110.
Sphmophrya dosiniae, 105.
Spliérome, 593.
Spiegel (E.), 117.
Spillmann (L.), 65.
Spina-bifida, 159.
Spinacia, 627.
Spiritlum Metchnikovi, 207.
Spinellus macrocarpus, 577.
Spirogyres, 453.
Spiroslomum, 664.
Spirostreptoïdes, 110.
Splénectomie, 69, 294.
Spores, 14.
Spratt, 612.
spreingel, 96.
Squalus Sucklii, 505.
Squelette, 35.
Squilla mantis, 52.
Staehelin (M.), 176.
Stahl, 95, 102.
Stammer (A. D.), 410.
Stauffacher (H.), 453.
Stankovitch (S.), ÎOO.
Stark (Peler), 542, 546.
Statocystes, 112.
Steabben (D. B.), 370.
Stechow (E.), 78, 101.
Steckbeck, 175.
Steel (Th.), 198.
Steenbuck (H.), 518. 521, 524, 534.
STEENBOCK (G. N.), 287.
Stegodon, 701.
Stegomia fasciata, 697.
STEHLE (R. L.), 490.
Stein (Marianne), 168.
STEIMACH, 35, 40, 632.
Steinina ovalis, 577.
TABLE ANALYTIQUE.
745
Stetlaria média, 544.
Stemonitis fusca, 507.
Stenberg, 384.
Stenobolbrus bicotor, 209.
Stenopliora juli, 5.
Stentor, 447, 664.
Stérilité, 549, 550.
Sterx (Emil), 388.
Stern (Kurt), 51, 196.
Stern (L.), 46, 532.
Stevenson (H. L.), 517.
Stewart, 140.
Stewart (G. N.), 191, 192, 293.
Sticlwpus panimensis, 296.
Stictacées, 441.
Stiegler (A.), 6.
Stieve (H.), 9, 214.
Stiles (W.), 406.
Stigmates, 277.
Stigonema, 612.
STOCKARD, 157, 312, 549, 621.
Stoll, 425.
Stotonica, 107.
Stomates, 510, 511, 645.
Stomaphis Yanois, 254.
Stotzenburg, 632.
strampelli (b.), 552.
Stratiotes aloides, 631.
Strauss (E.), 378.
Sti^eblus asper, 493.
Streptoneures, 166.
Strigea tarda, 697.
STRonL (A.), 120, 198.
Stromatéidés, 356.
Strong (R. M.), 198, 584.
Strongyloccntrotus, 11, 115, 255, 459, 460, 461,
607.
— franc iscanus, 460.
lividus, 157, 158, 607.
purpuratus, 460, 461.
Strontium, 428.
Stcdy (E.), 124.
Stumper (Robert), §6, 431.
STURTEVANT (A. H.). 74, 75, 552, 690.
Stylonichia, 664.
Slypocanlon scoparium, 592.
Subérine, 652.
Substances de l'organisme (composition chi-
mique des), 46 et suiv., 181 et
suiv., 284 et suiv., 378 et suiv.,
491 et suiv., 649 et suiv.
— (transport de), 482, 486.
Succion (force de), 48, 49.
Sucres, 370, 393, 395, 396, 497, 498, 505, 506,
509.
Suidés, 142.
Sulfurique (acide), 12.
Sullivan (M. X.), 535.
Sumner (F. B.), 276, 678.
Sundstroem (E. S.), 320, 321, 322.
.SUPPLEE (G. C), 503.
Suralimentation, 288.
Sure (Barnetl), 527, 655.
Surrénales, 92, 170, 185, 191, 192, 193, 293,
616, 661.
Survie, 40,173.
Sus domesticus, 84.
SUTHERLAND, 406.
Suzuki (Yoshio), 31.
SvanberG (Olof), 367, 388, 392.
SVEDELIUS (N.), 38.
SWARCEWSKY, 197.
SWARTZ, 294.
Sweet (J. E.). 487.
Swezy (O.), 42, 90, 278.
Swingle (W. W.), 140, 151, 473, 474, 591,
604, 663.
Sycon, 2M.
Symbiose, 85, 96, 101, 102, 331 et suiv., 439,
441, 576, 693 et suiv.
intracellulaire, 693.
Symétrie, 361, 623.
Sympath.icotropes (glandes), 633.
Sympathique (système ner\eux), 117, 118, 707.
Symphagium, 699.
Sympliytum, 252.
Synaporium, 699.
Syuapsis, 137. Voir aussi Mitose.
Syndinides, 14.
Syndinienne (mitose), 8.
Syndinium, 8, 19, 104, 456.
Syringa vulgaris, 64.
Syringomyélocèle, 159.
Système nerveux, 116 et suiv., 230 et suiv.,
338 et suiv., 446 et suiv., 469, 583 et suiv.,
705 et suiv.
Sznerowna (Erna), 19.
SZYMANSKI, 56.
Tactiles (taches), 643.
Tactismes, voir Tropismes.
Taenioglosses, 81.
Taille, 274, 547, 564.
Takei (T.), 418.
TvLBOT, 524.
Talpa europea, 618.
Talquist, 24.
Tamaricacées, 48.
Tantogolabrus adspersus, 263.
Taraxacum laevigatum, 217.
— officinale, 6.
— vulgare, 217.
Tarbophis vivax, 116.
Tvsiiiro tShiro), 284.
Tassy (Edme), 586.
Taibe (E.), 161.
Taxine, 385.
Taxus baccata, 385.
TCLIAKHOTINE (S.), 7.
Telema tenelta, 86.
Téléostéens, 405, 644. Voir aussi aux noms
d'espèces.
TELFER (S. W.), 415.
Température (action de la), 20, 21, 52, 53, 61,
77, 93, 94, 145, 151, 153, 174,
176, 181, 200, 302, 303, 315,321,
322, 363, 404, 425, 565, 627.
(régulation de), 297, 423, 424.
Tenebrio molitor, 107, 269.
Tennent (David H.), 7.
Tension superficielle, 204.
Tenthrèdes, 225.
Tératogénèse, 26 et suiv., 158 et suiv., 263,
467, 612 et suiv.
— expérimentale, 26, 27, 159.
746
TABLE ANALYTIQUE.
Tératomorphiquc (lête), 622.
Teratoplithalmique (tète), 622.
Terby (Mlle Jeanne), 592.
Teredo norvégien, 440.
Termites, 700.
Terre arable, 93, 94.
Terroine (E. F.), 141, 181, 649, 653.
Teschendorf (W.), 426.
Testicule, 9.
(extrait de), 308.
Têtards, 24, 25, 306, 665.
— (réaction des), 309.
Tête, 556.
— (transplantation de la), 268, 269.
Tetracotyle typica, 697.
Tétricrnes, 330.
Tetrix Kiefferi, 330.
THADANI (K. I.), 685.
Tiialimer, 430.
Thanhauser, 507.
Théories générales, 124 et suiv., 241 et suiv.,
345, 346, 585, 709 et suiv.
Thermique (excitation), 118.
Thermolropisme, 71.
Thevenon (L.), 45.
Tliiunfelctia rkomboidalis, 224.
Thioninc, 203.
Tholin (Th.), 410.
Thomas (J. E.), 57.
Thomas (L. J.), 342.
Thomisides, 239.
Thompson (C. B.), 700.
Thompson (James T.), 255.
Thompsox (W. R.), 442, 696.
Thompson, 702.
Thon, 100.
Thudichum, 494.
Thuillant (R.), 667.
T H li M, 350.
Thymus, 151, 308.
— (extrait de), 24.
Thyroïde (glande), 92. 131, 150, 151, 152, 194,
274,291. 292, 532, 638, 651, 661.
— (action de la), 360.
Thyroïdectomie, 25.
Thyroïdien (extrait), 308.
Thyroïdienne (alimentation), 25, 302, 306, 534.
— (sécrétion), 291.
Thyroïdine, 541.
Thyroparathyroïdectomie, 291, 662.
Thyroxine, 25, 308.
Tibaldi (Ettore), 698.
Tige cristalline, 331, 567.
Tilia americana, 577.
Tinca vutgaris, 270.
TlNG (G. Ch.), 344.
TlSCHLER (G.), 73.
Tus (Désiré), 627.
Tmetonyx similis, 38.
Tobler (Fridrich), 425.
Tobler (Gertrud), 425.
TOKUDA (K.), 292.
Tolmiaca, 415.
Tolypotrix, 507, 612.
Tomate (maladie de la), 227.
Tomes, 149.
TOMlTA (M.), 404, 405.
Tonus musculaire. 209.
Toimaria, 693.
ToRREY (G. S.), 109.
Torrey (R. E.), 702.
TOTTINGHAM (W. E.), 508.
Tourbières, 693.
« Tout ou rien » (loi du), 32.
Tovver, 585.
Townson, 510.
Tozer (P. M.), 376.
Toxoplasma, 698.
— cuniculi, 698.
Trachtenberg (H. L.), 670.
Tradescantia discoior, 6.
— ' elongata, 6.
Traistra (S. A.), 538.
Transformisme, 127.
Transpiration, 512.
Transplantation, voir Greffe.
Traube, 46.
Traumalotropisme, 542.
Travail, 194.
Trechini, 84.
Treclwpsis, 84.
Trechus Brcuili, 84.
Trehoise, 191.
Trématodes, 641.
Tresidder (Donald B.), 457.
Tricliia conlorta, 507.
Triclades, 3, 144, 268, 641.
Tricocystes, 246.
Triconiscus pusillus, 631.
Triepel (H.), 686.
Triforis, 81.
Trimerotropis fallax, 671.
Triphlebs majuscula, 442.
Tritchkovitch (Juliana), 422, 423.
Triticum, 542.
— durum, 627.
Triton alpestris, 2, 29, 32, 33, 68, 160, 611,
634, 635.
— cristatus, 29, 148, 166, 216.
— Poireti, 116.
— tœniatus, 148, 166, 162.
Tritons, 214, 272. 409.
— (caractères sexuels secondaires des),
166
— (régénération chez les), 161, 162.
Troglochaetns aeranecki, 564.
Trogloliyphantes, 114.
TRôNDLE (Arthur), 452, 453, 546.
Tropwolum, 415.
— majus, 42, 71.
Trophosponge, 232.
Tropismes, 69 et suiv., 207 et suiv., 309 et
suiv., 431 et suiv., 542 et suiv.
Trotter, 232.
Trouessart, 344.
Tiu ffaut (G.), 187.
Truite (œuf de), 247.
Trutta fario, 471.
Trypanosoma diemyclyli, 577.
Trypsine, 382, 383.
Tryptophane, 382, 430.
TSCHASCHIN, 598.
TSCHERMAK, 76.
TSCHIRCH, 59, 275, 423.
TSWETT, 196.
Tuber aestivum, 611.
TABLE ANALYTIQUE.
747
Tubercules, voir Mycorhizes.
Tuberculina persicina, 336.
Tuberculose, 67.
Tubérisatiou, 331.
Tubecf (von), 95.
Tubifex rivulorum, 223.
Tubularia indivisa, 478.
— mesembryanthemum, 139.
Tulasxe, 611.
TULGAN (J.)i 197.
Tulipa suaveoleus, 467.
Tumeurs, 15, 21, 22, 23, 77, 156, 51*1.
Tupa(A.), 234.
Tur (Jan), 27, 159.
Turbellariés, 3, 294.
TuRCHiNi(Jean), 199.
Turitelta, 139.
— triplicata, 9.
Turris, 693.
TUTIN (F.), 386.
TUTTLE (G. M.), 658.
Typhlomolge Ratkbuni, 151, 326.
Typhlosynbranchus Boneti, 437.
Tyrosinases, 300, 493.
Tyrosine, 300, 430.
TYZZER, 77, 313, 698.
TZANEK (A.), 176.
Udny Jule (J.), 703.
UHLENHUTH (Edward), 150, 213, 326.
Ulmacées, 48.
Ulmea americana, 699.
Ulva lactuca, 662.
Umbreit (F.), 504.
Underhill (F. P.), 656, 657, 662.
Unio, 23.
Unlonidae, 330, 694.
Unna, 62.
Uphof (J. C. Th.), 442.
Urane, 187.
Uranium (action de 1'), 303.
Uréase, 371.
Urée, 6, 380, 532.
Urine, 391, 422, 528, 535.
Urique (acide), 369, 380, 381, 53X
Urochrome, 425.
Urocyslis Anémones, 228.
Urodèles, 68, 116, 167, 272.
Uromastix, 85.
Ursprung (A.), 48, 49.
Urtica, 415.
Urticacées, 48.
Ustilago Maydis, 336.
Vacuole pulsatile, 575.
Vacuoles, 350, 450, 451.
Vacuome, 593.
Vahikampfia cruciata, 97.
Vaisseaux, 701, 702.
Valencienne, 248.
Vallicola apricus, 320.
Vallot(J.), 61, 181.
Vandel (A.), 16, 99, 144, 268, 326, 631.
Vanderlinden (E.), 322.
Van Dyke (H. B.), 651.
Vanessa antiopa, 583.
Vanessa Jo, 269, 337.
Vanessa urlicac, 269, 337.
Vanesses, 337, 338.
Vanet (Clément), 425.
Vaney, 101.
Vanilla, 29.
VAN'T Hoff, 249, 250, 431.
Variation, 77 et suiv., 126, 217 et suiv., 318 et
suiv., 435 et suiv., 552 et suiv., 683
et suiv.
— adaptative, 685.
— brusque, 81, 319, 554.
— (cas remarquables de), 84, 85, 320,
436.
— (causes de la), 85, 320 et suiv., 436,
437, 557 et suiv., 686.
— corrélative, 84, 320.
— (formes de la), 81 et suiv., 217, 319
et suiv., 435, 554 et suiv., 685 et
suiv.
— gemmaire, 555, 683, 684.
— régressive, 83.
— (résultats de la), 218.
— sous l'influence du milieu et du
mode d'existence, 85 et suiv., 320
et suiv., 436, 437, 563 el suiv.
— sous l'influence du mode de repro-
duction, 566, 686.
Variations (fixation des), 326 et suiv.
— parallèles, 436.
Vaucher (E.), 428.
Vaughan, 656.
Vélelles, 697.
Velenowsky, 102.
Venins, 205, 309, 431, 487.
Ventouses, 296.
Vératrine (action de la), 91.
Verbascum, 59.
— blattaria, 29.
— tliapsiforme, 29.
— thapsus, 627.
Verhulst (J. H.), 505.
Verne (Jean), 301.
Véron, 121.
Veronica beccabunga, 6.
— Tourne fortii, 433.
Verrill, 637.
Vertébrés (embryogénie des), 262, 614.
— (évolution des), 125.
Verticiltium, 23.
Verworn, 119, 544.
Vespertilio murinus, 344.
Vesperugo noctuta, 616.
Viale (G.), 424.
Vicari(E. M.), 312.
Vicia faba, 30, 49, 568.
— saliva, 527, 627.
Vie (durée de la), 275, 276, 477, 639.
— (origine de la), 125, 127, 242, 585, 586.
— latente, 199, 200.
Viehover, 507.
Vieweger (T.), 96, 97.
Vilmorin (J. de), 548.
Viola pal us Iris, 568.
Violle (P. L.), 377.
Viscosité, 350, 602.
Viscum album, 60.
Vision, 121, 122, 231.
— colorée, 121.
7-18
TABLE ANALYTIQUE.
Vitamines, 50, 132, 287, 288, 369, 409 et suiv.
494, 516 et suiv., 653, 654.
Vitis, 701.
Vivaces (plantes), 331, 332.
Vivier de Stkeel (Mlle du), 247.
Viviparité, 327, 465.
Vladesco (R.), 142, 175.
Vlès (F.), 18, 129, 135, 449, 607, 615.
VÔCHTING, 543.
VOEGTLIN, 287.
VOGEL(Hans), 123.
VOGEL (R.), 427.
VoiGT,248.
Vol, 83, 84, 194, 195, 564.
Volatiles (substances), 308.
Volonté, 237, 242.
Voltz (W.), 414.
Volvox, 452, 478.
— aureus, 452.
— globator, 452.
Volubiles (plantes), 208.
Vouk, 507.
ViuES(de), 6.
Vrilles, 545.
Vue (rôle de la), 337.
Vuillemi\ (Paul), 42, 127.
WaAGEN (W. H.), 126, 562.
Wachholder (k.), 295.
Wachs, 266.
Wachter (W. L.), 317.
Waite(R. IL), 293.
Wakeman (A. S.), 523.
Waksman (S. A.), 183.
Walcott, 125.
Walker (Miles), 195.
Wallace (A. R.), 443.
Wallace (P. Hedger), 493.
WALLER (A. D.), 194, 707.
Wallin (Ivan E.), 695.
Walter (H.), 431.
Walton (A. G.), 606.
Wang (C. C), 509.
Warburg, 529.
Warden (Cari C), 649.
WASICKY (R.), 397.
Wassenaar, 122.
Wassermann (réaction), 65.
Waterman (H. C), 485, 522, 523.
WATERMAN (N.), 21.
Watson (A. T.), 99.
Watson (A. F.), 409.
Watson (J. A. S.), 673.
Watson (J.-B.), 549, 584.
VVEBER (A.), 29, 68, 610.
WEBER (Friedl.), 60, 350.
WEBER, 272.
Webster (T. A.), 190, 422.
Wechselmann (Amélie Camille), 399.
WEED, 297.
Weil (A.), 168.
Weill (P.), 381.
WeinberG (A. A.), 422.
Weinberg (M.), 667.
Weinland, 504.
Weinstein (Alexander), 75, 76.
Weiss (Harry B.), 567.
Weiss, 59.
Weiss, 472.
Weissenberg (Richard), 698.
Weitbrecht (E.), 119.
Welker (W. II.), 494.
WELLS (B. W.), 153, 156, 702.
WELSH (F. E.), 240.
WERNER, 655.
WERTH (E.), 440.
Wertheimer (F.), 609.
Wesenberg-Llnd, 691.
West (C), 153.
WESTER, 507.
WETTSTEIN (F.), 38, 507.
Wheeler (Raym. H.), 343.
Wheeler (Wil. Morton), 343.
Wiieelon (H.), 57.
WlllPPLE (G. II. \ 63, 64. 535.
WllITAKER (E. S.), 645.
Whiting (P. W.), 630, 676.
Whitley (E.), 190.
Whitney (Milton), 222.
Widal (F.), 201.
Widal (réaction de), 65.
WlDMARK, 515.
Wiechmann (Ernst), 134.
WlEDEMANN (E.), 128.
WlELER (A.), 49.
Wiesner (Bertold Paul), 270.
Wildeman (E. D.), 29, 96.
WlLDERMLTH, 504.
WlLDIERS, 525.
WILHELM1 (H.), 160.
Wilkins (Stanley Dean), 654.
Willem (Victor, 285, 286, 329.
Willey, 692.
William (C. B.), 584.
Williams (R. J.), 526.
Willier (Benjamin H.), 633.
Willis (J. C.), 703.
WlLLSTÀTTER, 59, 197, 416, 425, 549.
Wilmers (Josef), 295.
WlLMOTT (A. J.), 190.
WlNG, 326.
Wingrave (Hyatt), 155.
Wi.niwarter (11. de), 608.
Winiwarter (V.), 172.
Winkler, 30.
Winterstein (G.), 385, 463.
Wintrebert (P.), 19, 148.
WlSLOCKI (G. B.l, 150, 619.
WlSSELIINGH, 507.
WlTSCHI (E.), 164, 473, 475.
Witlhamia coayulans, 493.
Witzermann (E. J.), 496.
Wolf (Charles G. L.), 257.
Wollman (E.), 654.
Woltereck, 101.
Wood Jones (F.), 194, 220.
WOODGER (J. H.), 458.
Woodman (H. E.), 379.
Woodrl'ff (Larande Loss), 479, 555.
Woods (E.), 521.
Woodward, 460, 610.
Woodwell (M. N.), 515.
Wooldridge, 420.
Wormald (H.), 684.
Wortmann, 545.
TABLE ANALYTIQUE.
74!»
Wright (Sir Almroth E.), 184.
Wright (F. n..), 496.
Wright (Sewal , 412. 548.
WURMSER (René), 181, 188.
WYSS (F.), 492.
Xanlhéine, 59.
Xanthine, 59.
Xanthophores, 121.
Xanthophylle, 517.
Xenopus, 231.
Xerophilie, 224.
Xerophytisme, 568.
Xylophages (insectes), 328.
(mollusques), 99.
Xylose, 528.
Yakowlew (N. N.), 333, 335.
YERKES, 549.
Yeux, 708.
(transplantai ion u"), 269,270,470, 471.
YOACIIIMOGHN, 541.
Young (E. G.), 183.
Young (L.M. de), 501.
Zacharias, 452.
Zantoxylum macrophyllum, 369.
ZaRETZKY, 150.
Zea, 555.
— Màys, 568. Voir aussi Maïs.
Zéine, 527.
ZELENY (Charles), 217, 315. 320.
Zelleriella, 113,
ZlEGENSPECK (II.), 352.
ZlLVA (S. S.), 369, 412, 413.
Zimmeiimann (Arnold), 571.
ZIMMERMANN (Walter), 452.
Zinc, 142, 152, 175, 384, 651.
ZlRPOLO (G.), 424.
ZONDEK (S. G.), 427.
Zooeécidies, 702.
Zoochlorelles, 693.
Zooxanthelles, 333, 693.
Zotta (G.), 107.
Zunz (Edgard), 181, 378.
Zwaardemaker (H.), 22, 125, 202, 383. 407.
Zweibaum (J.), 5, 463, 464, 590.
Zyzoïltynclius, 629.
Zygomorphose, 42.
Zyniase, 392.
Zymophosphate, 394.
L ANNEE BIOLOGIQUE,
51
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDEE PAR
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COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
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VINGT-SIXIÈME ANNÉE
1921-22
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A la suite du décès de son regretté fondateur et directeur, le professeur
Yves Delage, l'Année Biologique a passé, au début de la 25e année de
son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés de
Sciences Naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuellement. Sa
direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
branches de la biologie.
Le titre, les tendances générales et le programme de V Année Biologique
restent les mêmes que par le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée;,
pour devenir bimestrielle.
La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
tituant, à la fin de l'année , un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
analyses groupées par chapitres et, éventuellement, des articles présen-
tant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique,
la partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis,
a fusionné avec l'Année Biologique ; un échange de services a été
prévu, de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques
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Les fascicules élaborés par les membres delà Commission du Répertoire de B. S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier-Villars , 55, Quai
des Grands-Augustins.
lre série : Six numéros par an. 2e série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
Comité de rédaction : MM. L. BLARINGHEM, G. BOHN, M. CAULLERY,
Ch. JULIN, F. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
Rédaction et administration : Laboratoire d'Évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm,
Paris.
Typographie Firtniu-Didot et C'\ — Mesnil (.Eure).
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDIS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girard,
M"e M. Goldsmith, MM. Henneguy, M. Mendelssohn, F. Péchoutre, Ch. Pérez,
J. Philippe, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : laboratoire de zoologie, sorbonne
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : MUe M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRES : MM. F. PÉCHOUTRE (Botanique); J. PHILIPPE (Psychologie)
VINGT-SIXIÈME ANNÉE
• 1921-22
NOUVELLE SÉRIE. — T. II, FASC. 2
PARIS
MASSON et Cie
120, boulevard saint-germain, 120.
AVIS AUX ABONNÉS ET LECTEURS
A la suite du décès de son regretté fondateur et directeur, le professeur
Yves Delage, Y Année Biologique a passé, au début de la 25e année de
son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés de
Sciences Naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuellement. Sa
direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
branches de la biologie.
Le titre, les tendances générales et le programme de V Année Biologique
restent les mêmes que par le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée,
pour devenir bimestrielle.
La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
tituant, à la fin de l'année , un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
analyses groupées par chapitres et, éventuellement, des articles présen-
tant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique,
la partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis.
a fusionné avec l'Année Biologique; un échange de services a été
prévu, de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques
de certains autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le
Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
Botanique de France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
Le prix de l'abonnement de Y Année Biologique a été fixé à :
50 îr. par an pour la France
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Masson et C'% 120,
boulevard Saint-Germain, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920 qui ne sont pas encore parus
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
La Rédaction de /'Année Biologique, sollicite des auteurs et éditeurs
l'envoi, pour compte rendu, des travaux, volumes et tirés à part
concernant les questions de biologie générale.
MASSON ET CJe, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS — VIe ARR.
G. ROUSSY
Professeur agrégé,
Chef des Travaux d'Anatomie pathologique
à la Faculté de Paris.
I. BERTRAND
Externe des Hôpitaux de Paris,
Moniteur des Travaux pratiques d'Anatomre
pathologique.
TRAVAUX PRATIQUES
d'Anatomie Pathologique
EN QUATORZE SÉANCES
Préface du Pi^ofesseur Pierre MARIE
2° édition, 240 pages, 144 figures
12 li. net
TRAITÉ
D'EMBRYOLOGIE DES YERTÉBRÉS
par A. BRACHET
Professeur a l'Université de Bruxelles
Correspondant de l'Institut
1 vol. de 602 pages avec 567 figures 60 fr. net
Revue critique de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel, publié sous la Direction de M. COSSMANN
110, rue du Faubourg Poissonnière.
ABONNEMENT ANNUEL 20 fr.
Bulletin de la Société de Chimie biologique
Organe mensuel publiant des mémoires originaux et des Revues sur les questions
de chimie biologique à l'ordre du jour
Secrétaire général : M. Marc BRIDEL, 96, rue Didot
ABONNEMENT :
France 25 fr. | Étranger 30 fr.
Le Numéro : 3 francs.
Société botanique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Le " Bulletin de la Société botanique de France " publie chaque mois une Revue
bibliographique analytique de tous les travaux botaniques européens de langues latines.
ABONNEMENT ANNUEL 45 fr.
Bulletin trimestriel
de la Société mycologique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Consacré à l'étude des champignons et illustré de figures et de planches noires et
en couleurs. — Une partie consacrée exclusivement à la bibliographie mycologique
sera prochainement annexée au Bulletin.
ABONNEMENT 20 fr. par an.
Bibliographie scientifique française
Éditée à Paris par les soins du Ministère de l'Instruction publique.
Les fascicules élaborés par les membres delà Commission du Répertoire de B. S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier-Villars , 55, Quai
des Grands-Augustins.
J,e séhie : Six numéros par an. 2e série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
Comité de rédaction : MM. L. BLARINGHEM, G. BOHN, M. CAULLERY,
Ch. JULIN, P. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
Rédaction et administration .-Laboratoire d'Évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm,
Paris.
Typographie Firmin-Didot et C". — Mesnil (Eure).
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDIS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girard,
Mu* M. Goldsmith, MM. Henneguy, M. Mendelssohn, F. Péchoutre, Ch. Pérez,
J. Philippe, A. Prenant, E. Rabaod, M. Tiffeneau.
Secrétariat : laboratoire de zoologie, sorbonne
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M119 M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRES : MM. F. PÉCHOUTRE (Botanique); J. PHILIPPE {Psychologie)
VINGT-SIXIÈME ANNÉE
1921-22
NOUVELLE SÉRIE. — T. II, FASC. 3
PARIS
MASSON et Cie
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120.
AVIS AUX ABONNÉS ET LECTEURS
A la suite du décès de son regretté fondateur et directeur, le professeur
Yves Delage, X Année Biologique a passé, au début de la 25e année de
son existence, entre les, mains de la Fédération française des Sociétés de
Sciences Naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuellement. Sa
direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
branches de la biologie.
. Le titre, les tendances générales et le programme de l'Année Biologique
restent les mêmes que par le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée ,
pour devenir bimestrielle.
La revue parait en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
tituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
analyses groupées par chapitres et, éventuellement, des articles présen-
tant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique,
la partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis,
a fusionné avec Y Année Biologique; un échange de services- a été
prévu, de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques
de certains autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le
Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
Botanique de France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
Le prix de l'abonnement de Y Année Biologique a été fixé à :
50 fr. par an pour la France
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Masson et Cie, 120,
boulevard Saint-Germain, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920 qui ne sont pas encore parus
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
La Rédaction de /'Année Biologique, sollicite des auteurs et éditeurs
l'envoi, pour compte rendu, des travaux, volumes et tirés à part
concernant les questions de biologie générale.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS — VIe ARR.
G. ROUSSY
Professeur agrégé,
Chef des Travaux d'Anatomie pathologique
à la Faculté de Paris.
I. BERTRAND
Externe des Hôpitaux de Paris,
Moniteur des Travaux pratiques d'Anatomie
pathologique.
TRAVAUX PRATIQUES
d'Anatomie Pathologique
EN QUATORZE SÉANCES
Préface du Professeur Piéride MARIE
28 édition, 240 pages, 144 figures
12 IV. net
TRAITÉ
D'EMBRYOLOGIE DES VERTÉBRÉS
par A. BRACHET
Professeur a l'Université de Bruxelles
Correspondant de l'Institut
1 vol. de G02 pages avec 567 figures 60 fr. net
Revue critique de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel, publié sous la Direction de M. COSSMANN
110, rue du Faubourg Poissonnière.
ABONNEMENT ANNUEL 20 fr.
Bulletin de la Société de Chimie biologique
Organe mensuel publiant des mémoires originaux et des Revues sur les questions
de chimie biologique à l'ordre du jour
Secrétaire général : M. Marc BRIDEL, 96, rue Didot
ABONNEMENT :
France 25 fr. | Étranger 30 fr.
Le Numéro : 3 francs.
Société botanique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Le " Bulletin de la Société botanique de France " publie chaque mois une Revue
bibliographique analytique de tous les travaux botaniques européens de langues latines.
ABONNEMENT ANNUEL 45 fr.
Bulletin trimestriel
de la Société mycologique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Consacré à l'étude des champignons et illustré de figures et de planches' noires et
on couleurs. — Une partie consacrée exclusivement à la bibliographie mycologique
sera prochainement annexée au Bulletin.
ABONNEMENT 20 fr. par an.
Bibliographie scientifique française
Éditée à Paris par les soins du Ministère de l'Instruction publique.
Les fasciculesïélaborés par les membres de la Commission du Répertoire de B. S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier- Villars, 55, Quai
des Grands-Augustins.
lr0 série : Six numéros par an. 2e série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
Comité de rédaction : MM. L. BLAR1NGHEM, G. BOHN, M. CAULLERY,
Ch. JUL1N, F. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
Rédaction et administration : Laboratoire; d'Évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm,
Paris.
Typographie l'Umm-Didot et C". — Mesuil (Eure).
L'ANNÉE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAR
YVES DELAGE
COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FEDERATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girard,
M"0 M. Goldsmitii, MM. Henneguy, M. Mendelssohn, F. Pécuoutre, Ch. Pékez,
J. Philippe, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : laboratoire de zoologie, sorbonne
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M»8 M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRES : MM. F. PÉCHOUTRE {Botanique); J. PHILIPPE {Psychologie)
VINGT-SIXIÈME ANNÉE
1921-22
NOUVELLE SÉRIE. — T. II, FASC. 4
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120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120.
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Yves Delage, Y Année Biologique a passé, au début de la 25e année de
son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés de
Sciences Naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuellement. Sa
direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
branches de la biologie.
Le titre, les tendances générales et le programme de Y Année Biologique
restent les mêmes que par le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée,
pour devenir bimestrielle.
La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
ituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
analyses groupées par chapitres et, éventuellement, des articles présen-
tant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique,
la partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis,
a fusionné avec Y Année Biologique; un échange de services a été
prévu, de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques
de certains autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le
Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
Botanique de France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
Lo prix de l'abonnement de Y Année Biologique a été fixé à :
50 îr. par an pour la France.
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Masson et Cie, 120,
boulevard Saint-Germain, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920 qui ne sont pas encore parus
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
La Rédaction de /'Année Biologique, sollicite des auteurs et éditeurs
l'envoi, pour compte rendu, des travaux, volumes et tirés à part
concernant les questions de biologie générale.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
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120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS — VIe ARR.
Louis BORY
Chef de Clinique à la Faculté de Médecine de P;iri-.
LES PHENOMENES DE
DESTRUCTION CELLULAIRE
AUTOLYSE - HÉMOLYSE - BACTÉRIOLYSE - ORGANOLYSE
L'importance de leur rôle en pathologie
Préface du Professeur G. ROGER
1 vol. de 211 pages 12 IV. net
ANIMAUX VENIMEUX
ET VENINS
PAR
le Docteur MARIE PHISALIX
avec une préface du Professeur LAVERAN
Deux volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 figures en noir et
17 planches hors-textes, dont 8 en couleurs 120 l'r. net
Revue critique de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel, publié sous la Direction de M. COSSMANN
110, rue du Faubourg Poissonnière.
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Bulletin de la Société de Chimie biologique
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de chimie biologique à l'ordre du jour
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France 25 fr. | Étranger 30 fr.
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Société botanique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Le " Bulletin de la Société botanique de France " publie chaque mois une Revue
bibliographique analytique de tous les travaux botaniques européens de langues latines.
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de la Société mycologique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIP)
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sera prochainement annexée au Bulletin.
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Les fascicules élaborés par les membres delà Commission du Répertoire de B. S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier-Yillars , 55, Quai
des Grands-Augustins.
lre série : Six numéros par an. 2e série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
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Ch. JULIN, F. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
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Paris. ^__
Typographie Firuun-Didot et C". — Mesnil (Eure).
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DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
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MUe M. Goldsmith, MM. Henneguy, M. Mendelssohn, F. Péchoutre, Ch. Pérez
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120, BOULEVARD SAINT-GEBMAIN, 120.
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Yves Delage, Y Année Biologique a passé, au début de la 25° année de
son existence, entre les mains de la Fédération française des Sociétés de
Sciences Naturelles, par les soins de laquelle elle est publiée actuellement. Sa
direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
branches de la biologie.
Le titre, les tendances générales et le programme de V Année Biologique
restent les mêmes que par le passé. Toutefois, sa périodicité a été changée,
pour devenir bimestrielle.
La revue parait en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
it ant, à la fin de l'année , un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
analyses groupées par chapitres et, éventuellement, des articles présen-
tant des mises au point de telle ou telle question.
A la suite d'une entente avec la rédaction du Bulletin Biologique,
la partie bibliographique de ce périodique, la Bibliographia evolutionis,
a fusionné avec l'Année Biologique; un échange de services a été
prévu, de plus, entre cette dernière et les parties bibliographiques
de certains autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le
Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
Botanique de France et le Bulletin de la Société Mycologique de France.
Le prix de l'abonnement de Y Année Biologique a été fixé à :
50 fr. par an pour la France.
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Masson et Cie, 120,
boulevard Saint-Germain, Paris.
Les volumes antérieurs à l'année 1920 qui ne sont pas encore parus
conserveront leur ancienne forme annuelle et seront en vente, aux anciennes
conditions, à la librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris.
La Rédaction de /'Année Biologique, sollicite des auteurs et éditeurs
Venvoiy pour compte rendu, des travaux, volumes et tirés à part
concernant les questions de biologie générale.
MASSON ET Cie, ÉDITEURS
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SA-INT-GERM AIN , PARIS — VIe ARR.
Louis BORY
Chef de Clinique à la Faculté de Médecine de Paris.
LES PHÉNOMÈNES DE
DESTRUCTION CELLULAIRE
AUTOLYSE - HÉMOLYSE - BACTÉRIOLYSE - ORGANOLYSE
L'importance de leur rôle en pathologie
Préface du Professeur G. ROGER
1 vol. de 211 pages 12 l'r. net
ANIMAUX VENIMEUX
ET VENINS
PAR
le Docteur MARIE PHISALIX
avec une préface du Professeur LAVER AN
Deux volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 figures en noir et
17 planches hors-textes, dont 8 en couleurs 120 fr. net
Revue critique de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel, publié sous la Direction de M. COSSMANN
110, rue du Faubourg Poissonnière.
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Bulletin de la Société de Chimie biologique
Organe mensuel publiant des mémoires originaux et des Revues sur les questions
de chimie biologique à l'ordre du jour
Secrétaire général : M. Marc BRIDEL, 96, rue Didot
ABONNEMENT :
France 25 fr. | Étranger 30 fr.
Le Numéro : 3 francs.
Société botanique de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Le " Bulletin de la Société botanique de France " publie chaque mois une Revue
bibliographique analytique de tous les travaux botaniques européens de langues latines.
ABONNEMENT ANNUEL 45 fr.
Bulletin trimestriel
de la Société mycologiqùe de France
84, rue de Grenelle, Paris (VIIe)
Consacré à l'étude des champignons et illustré de figures et de planches noires et
en couleurs. — Une partie consacrée exclusivement à la bibliographie mycologiqùe
sera prochainement annexée au Bulletin.
ABONNEMENT 20 fr. par an.
Bibliographie scientifique française
Éditée à Paris par les soins du Ministère de l'Instruction publique.
Les fascicules élaborés par les membres delà Commission du Répertoire de B.S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier- Villars , 55, Quai
des Grands-Augustins.
lre série : Six numéros par an. 2e série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
Comité de rédaction : MM. L. BLARINGHEM, Q. BOHN, M. CAULLERY,
Ch. JULIN, F. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
Rédaction et administration : Laboratoire d'Évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm,
Paris.
Typographie Firmin-Didot et C'\ — Meenil (Eure).
L'ANNEE BIOLOGIQUE
FONDÉE PAR
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COMPTES RENDUS DES TRAVAUX
DE
BIOLOGIE GÉNÉRALE
PUBLICATION BIMESTRIELLE
DE LA
FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS DE SCIENCES NATURELLES
Comité de Rédaction :
MM. M. Caullery, C. Delezenne, P. Girakd,
M1Ie M. Goldsmith, MM. Henneguy, M. Mendelssohn, F. Péchoutre, Ch. Pérez,
J. Philippe, A. Prenant, E. Rabaud, M. Tiffeneau.
Secrétariat : laboratoire de zoologie, sorbonne
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL : M11" M. GOLDSMITH.
SECRÉTAIRES : MM. F. PÉCHOUTRE {Botanique) ; J. PHILIPPE {Psychologie)
VINGT-SIXIÈME ANNÉE
1921-22
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PARIS
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120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120.
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direction est assumée par un Comité de Rédaction, composé de délégués
de Sections formées au sein de la Fédération et représentant les diverses
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Le titre, les tendances générales et le programme de Y Année Biologique
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La revue paraît en fascicules de six à huit feuilles environ chaque, cons-
tituant, à la fin de l'année, un volume dont le dernier fascicule donne une
table analytique générale pour toute l'année. Chaque fascicule comprend des
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a fusionné avec l'Année Biologique ; un échange de services a été
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de certains autres périodiques des sciences naturelles, en particulier le
Journal de Physiologie et de Pathologie générale, le Bulletin de la Société
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50 fr. par an pour la France.
60 fr. — pour l'étranger.
Les abonnements sont reçus à la maison d'édition Masson et Cie, 120,
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Les volumes antérieurs à l'année 1920 qui ne sont pas encore parus
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La Rédaction de /'Année Biologique, sollicite des auteurs et éditeurs
l'envoi, pour compte rendu, des travaux, volumes et tirés à part
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DESTRUCTION CELLULAIRE
AUTOLYSE - HÉMOLYSE - BACTÉRIOLYSE - ORGANOLYSE
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ANIMAUX VENIMEUX
ET VENINS
PAR
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avec une préface du Professeur LAVERAN
Deux volumes grand in-8, formant ensemble 1600 pages, avec 521 figures en noir et
17 planches hors-textes, dont 8 en couleurs 120 fr. net
Revue critique de Paléozoologie et de Paléophytologie
Organe trimestriel, publié sous la Direction de M. COSSMANN
110, rue du Faubourg Poissonnière.
ABONNEMENT ANNUEL 20 fr.
Bulletin de la Société de Chimie biologique
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de chimie biologique a l'ordre du jour
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ABONNEMENT ANNUEL 45 fr.
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Consacré à l'étude des champignons et illustré de figures et de planches noires et
en couleurs. — Une partie consacrée exclusivement à la bibliographie mycologique
sera prochainement annexée au Bulletin.
ABONNEMENT 20 fr. par an.
Bibliographie scientifique française
Éditée à Paris par les soins du Ministère de l'Instruction publique.
Les fascicules élaborés par les membres de la Commission du Répertoire de B.S. sous
la présidence de M. LACROIX sont en vente à la librairie Gauthier-Villars, 55, Quai
des Grands-Augustins.
lr0 série : Six numéros par an. 2e 'série : Six numéros par an (10 fr. chacune).
Bulletin biologique de la France
et de la Belgique
Comité de rédaction : MM. L. BLARINGHEM, G. BOHN, M. CAULLERY,
Ch. JULIN, F. MESNIL, P. PELSENEER, Ch. PÉREZ, Etienne RABAUD.
Tome 55. 1921. — Paris, 50 fr. Départements et étranger, 54 fr.
Rédaction et administration /Laboratoire d'Évolution des êtres organisés, 3, rue d'TJlm.
Paris. ^^_
Typographie Firmin-Didot et C". — Mesnil (Eure).
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